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r
m
ANNUAIRE
HISTORIQUE
DU DÉPARTEMENT DE L'YCWNE
HBCUEIL de DOCDHBirrS tCTBGNTIQIIES
DESTINES A FOniER LA STATISTIQUE DËPARTEIIENTALB.
JO
o'^'^^'^is,^
33
ANNÉE
0*
1
AUXERRE
G. PERHIQUET, ÉDITEUR, RUE DE PARIS, 31.
en» TODS Lit LlBUItU DD DÏPillTBaUT .
L'Annuaibb B18T0B1QUE ET STATISTIQUE DE l'yonnb pouT 1868 contODaiC dsns
sa 3* partie les documents et travaux suivants :
4* La Peste à Sens au xvii* siède.
^ Le général Barlmat de Boisgérard, par M. Le Malstre.
3* Pierre-Alexandre Sommier, par M. Bonneville de Marsangy.
4* Le Nartbex et le chœur de Téglise de Vézelay, par M. Cbérest.
3» Saint-Germain, évèque d'Auxerre, par M. Ch. Moiset.
6^ Réception & Sens et â Auxerre de Monseigneur Bernadou.
7* M. de Bouzé et THôtel-Dieu de Villeneuve-sur- Yonne, par M. Plat.
go Le département de TYonne à TExposition universelle de 1867, Beaux-
Arts, par M. E. Daudin.
9<> Mercuriales des marchés de t'Yonne en 1866
^ 10* De l'industrie des nourrices et de la mortalité des petits enfants dans
le département de KYoone, par M. le docteur Duché.
li<> Statistique agricole du canton de Vézelay, par M. Flandin.
IS* Les Chevaliers de l'Arquebuse à Noyers, par M. Ernest Petit.
13* Note sur l'Horloge de la ville d'Auxerre.
li* Le Maréchal de Chastellux
15* Une statue du portail de l'Église de Mailfy-le-Chftteau.
Les dessins publiés dans I'Anmoairb 1868 sont :
Tonr d0 Thorlofe d'Aoïerre;
Claode de Beauvoir, seignear de Cbastellnx, maréchal de Fraace ;
SUtde da porttil de l'Éf Ute de MaUly-le-Gbâteai.
TABLE PAR ORDRE DES MATIÈRES.
Comité géoéral de rAnniiaire
GommisMon permâmenté . id.
Correspondante. . . . id.
PREMIÈRE PARTIE. - caUrduibr.
Ères et sapputations chronologiaaes
Comput ecclésiastique
Qaatre-temps •
Fêtes mobiles
Commencement des quatre saisons
Pnenoii.ènes météorologiques
Position géographique du département
Population toute et superficie —
Calendrier ciTil
LeTer et coucher du soleil
Cours de la lune
Foires de TYoune
Agenda municipal
DEUXIÈME PARTIE.
ciiAP. I*. Documents généraux.
Puissances
Monarchies
*'î5îî'?*'*"'^ « minUlr» français
pré* Im païuaniet «traogèret
Maison de l'Impératrice
Ministre."" ''""'' ™P*'^'
Conseil privé
Sénat.
Corps législatif. Liste par départements
cTnseir/Eu^ ^^'^^'^^«^«e
Cour de cassation
Haute-Cour de justice
Cour des comptes
Cour impériale de Paris
Cours impériales des départemenu
Archevêques et Eyéques français
Jïïîîîî?'*"*'' P^^î?^» chefs-lieux, po-
pulauons, superficie, etc.
Arrondissements forestiers
Service forestier en Algérie
Académies
Carde nationale mohile
Corps de la marine. - Amiraux, vice-
amu-auz, contre-amiraux
Arrondissements maritimes
Ecoles spéciales
- centrale des arU et manufactures
- — d'arte et métiers
- supéneure du commerce
' forestière
3 —
51
53
54
55
56
17
27
29
30
32
33
34
36
38
39
40
41
42
43
46
47
48
49
50
57
58
61
Ecole des mines
— navale
— militaire de St-Cyr
— normale supérieure
polytechnique
de) poat4 et chaussées
— vétérinaires
PryUnée imp. milit de la Fièche
Ecole supérieure de pharmacie
CHAP. î. Department de TFoiitM.
SECtlONl^. ADMINISTRATION aVILB.
Préfecture de l'Yonne
Conseil dr* préfecture
Cahinet du Préfet
Bureaux
Archives
Sous-Préfectures ^
Communes coropolant chaque canton 63
Conseil général de l'Yonne 64
Conseils d'arrondissement 65
Conseils d'hygiène.— Vaccine 66
Commissions d'inspect. des pharnucies —
Médecins des enfanu assintés ~.
Comités de patronage des enfanU assistés 67
Communes de TYonne, superficie, re-
venu foncier, disunces judiciaires,
nom du canton et du bureau de poste
auxquels chaque coromuneappartient 68
communes par arrondissement,popula-
tion, maires, adjoints, curés, desser-
.▼ants et instituteurs
Administrations municipales des pria-
cinales villes du département
Architectes du dép. et d'arr.
Conseil dép. des bfitiments citils
Asile départemental des aliénés
Hospices. Comités gratuitsde conçoit.
Hospices communaux. Comm. adm
Service des enfants assistés
?risons du département
Comm. de surveillance des prisons
SECTION II. ADMINISTRATION ECCLÉSIASTIQUE.
Diocèse de Sens 93
Chapitre métropolitain 94
Maison des prêtres auxiliaires, A Pon-
tigny, et succursale de Sens —
Grand séminaire diocésain _
Culte protestant ^
SECTION III. AD^iIMSTRATIONDE LA JUSTICE
Cour d'Assises
Tribunaux de première instance
Avoués, avocau, etc.
Tribunaux de commerce
Justices de paix
Suppléants
Notaires
77
87
89
9f
93
94
95
96
97
Gommimires-prisears {00
Hnissien 101
Bureaux d'assisUnee judiciaire 102
SECTION IT. INSTRUCTION PUBUQUE.
Académie de Dijon 103
Inspection de l'Yonne —
Conseil départemental —
Inspecteurs de l'Instruction primaire 104
Délégués cantonaux —
Comm. d'examen (instruc. second.) ~~
Comm. d'examen (instruc. primaire) -—
Comm. d'examen (salles d^isiles) —
Etablissements d'instruction —
SECTION T. ADMINISTRATION MIUTAIRB.
l'« division milit. --6* Subdivision 109
Garnisons 1 10
Gttes d'étapes —
Gendarmerie 111
Commissaires de police cantonaux —
SECTION VI. ADMINISTRATION FINANaÈR^.
Trésorerie générale 1 1 2
Direction des contributions directes et
du cadastre —
VériGcateurs des poids et mesures 113
Percepteurs et perceptions 1 1 4
Montant des rôles, etc. —
Direction des contributions indirectes 125
Inspections et sous-inspections —
Enregistrement et domaines 127
Eaux et forêts —
Administration des Postes 128
Maîtres de poste 129
SECTION T1I. PONTS ET CHAUSSÉES.
130
131
Service ordinaire
Routes impériales
— départementales
Service hydraulique
Bureaux de l'ingénieur en chef
Service des ingénieurs ordinaires —
Canal du Nivernais et Haute Yonne 433
Seine et Yonne. — l'« section 134
Canal de Boursogne 135
Service vicinal — Personnel —
Chemins de grande communication 136
• de moyenne communication 139
Chemins de far 44
Adminisir. des lignes télégraphiques 1 43
section viii. établissements divers
d'utilité publique.
Bibliothèques publiques 144
Inspection des monuments historiques 14 «5
Architectes id. —
Monuments classés —
Sociétés et établissements scientifiques
et artistiques 146
Sociétés médicales 148
Sociétés et établissements agric.les et
industriels —
Sociétés et éublissements charitables
et de bienfaisance 151
Caisses d'épargner 154
Sociétés de Secours mutuels —
TROISIEME PARTIE.
Statistique, Sciences et Arts.
Le passage d'une reine à Tonnerre,
par M. Le Maistre. 3
Joubert, par M. B. Duranton. 20
L'hôtel d Uzès, à Tonnerre, par M. Le-
Maistre. 64
Yauban, par M. Gb. Moiset. 86
Mouvement de la population dans
l'Yonne en 1865. 14 S
- en 1866. 148
— en 1867. 152
Mercuriales des marchés de T Yonne
en 1867. 156
Octroi de la ville d'Auxerreen 1863»
1861, 1865, 1866 et 1867. 174
Histoire anccdotique des rues d'Au-
xerre, par M. Max. Quantin. 178
Les antiquités gallo r romaines de
Sens, par M. Eug. Daudin. 280
MELANGES.
Faits généraux. 300
Faits départementaux. 310
Voituriers, messagers et commission-
naires. 316
Yoilures publiques. 317
•■NKMAL ■OOKaiNOIN« OO.
21GST . 005 .^., onin
76 53 S APl\ 2010
QUAUTV OONTKOL MARK
ANNUAIRE
STATISTIQUE
DU DÉPARTEMENT DE L'YONNE.
COMITÉ GÉNÉRAL DE L'ANNUAIRE.
M. le Préfet, Président; — MM. Badin d'Hurtebise, Barry, Belgrand,
DB Bonnaire, Bonneville, le comte de Bressieux, le baron Brinquart,
Challe, Gouturat, Deligand, Dhumez, Camille Doucet, Dupom-Delportb,
Durand-Desormeadx, Dusautoy, Andoche Fëbyre, Flandin, Foacier, Frémy,
baron du Havelt, Hermelin, Houdaille, Eugène Le Comte, Le Comte
aîné, Lefournier d'Yauville, Lepére, Martenot aîné, le baron Martineau
des Chesnez, Montreuil, Précy, Rabé, Rampont - Lechin, J. Rathier, le
marquis Anatole de Tanlay, Textoris, de Virieu et Yuitry.
COMMISSION PERMANENTE.
M. le Préfet, Président; MM. Badin-d'Hurtebise, Ghalle, Flandin,
QuÀiniif, membres,
CORRESPONDANTS.
MM. Bblgbaio) 0. a|^, ingénieur en chef* membre du Conseil général
de TYonne, à Paris.
BiLLBAU, instituteur communal^ à Dracy.
Blanche, propriétaire, aux Dalibeaux, près Saint-Fargeau.
Ghalle, 0. ^^ président de la Société des sciences de T Yonne,
membre du Gonsell général, maire, à Auxerre.
Gherest, avocat, vice-président de la Société des Sciences de
l'Yonne, à Auxerre.
GoTTEAU, juge au tribunal civil, vicc-prêsidool de la Société dcft
Sciences de iTonne, à Auxerre.
Daudin Eugène, à Paris.
Dbsmaisons %y conducteur principal des ponts et cliaussêes,
faisant fonctions d'ingénieur ordinaire, à Auxerre.
Bby, conservateur des hypothèques, à Laon.
1869. \
2
MM. Duché, Dr en médecine, à Ooanne.
DuBAïf TON, juge de paix, à Villeneuve-sur- Yonne.
Flànbiii e^, conseiller à la Cour impériale de Paris, membre du
Conseil général de l'Yonne, à Paris.
GiMBL ^y directeur des Contributions directes, à Grenoble.
HoTTOT, ancien sous-préfet, à Avallon.
Làmbbbt, régisseur, à Tanlay.
Léchât ^. chef de division à la Préfecture de ITonne.
Leclebc ^, juge de paix, à Auxerre.
Leclbbc de Fourolles i^, président du Tribunal civil, à Auxerre.
Le Maistbe ^, ancien percepteur, à Tonnerre.
LoBiN, archiviste de la Société des sciences de TYonne, à Auxerre.
Bon Màbtiread DBS Chesnez, 6. 0. 1^, ancien sous-secrétaire
d'Etat et secrétaire général au Ministère de la guerre, à
Auxerre.
MoiSET (Charles), à Saint-Florentin.
Petit (Ernest), propriétaire à Vausse, près Châtel-Gérard.
Petit (Victor), dessinateur, à Sens.
PouY, commissaire-priseur, à Amiens.
QuANTiN ^y archiviste du département de l'Yonne, vice-président
hoDûraire de la Société des sciences de l'Yonne, à Auxerre.
Raudot, ancien représentant, à Orbigny.
Ravin, ancien professeur de philosophie, à Auxerre.
Bibiebe, avocat, à Auxerre.
RozE, propriétaire, à Tonnerre.
Salomon, ancien avoué, à Saint-Florentin.
Savatieb-Laboghe, ancien représentant, à Auxerre.
SoNNiÉ-MoBET, propriétaire, à Clamecy.
Thierby (Félicien), au château de la Vieille-Ferté.
ToNNELiEB^, ancien président du Tribunal civil, à Auxerre.
Vebbollot-d'Abiblt, propriétaire, à Ghaumançon, commune de
Migennes.
PREMIÈRE PARTIE
CALENDRIER.
ERES ET SUPPUTATIONS CHRONOLOGIQUES*
POUR l'année 1869.
Anrxb 6582 de la période Julienne.
2645 des Olympiades, on la1'« année de la 662« Olympiade,
commence en Juillet 4 869, en fixant Tère des Olym-
piades 775 4/2 ans avant J.-C. ou vers le 4^ juillet de
l'an 3938 de la période Julienne.
2622 de la fondation de Rome, selon Yarron.
2646 depuis l'ère de Nabonassar, fixée au mercredi 26 février
de Tau 3967 de la période Julienne, ou 747 ans avant
- J.-G. selon les chronologistes , et 746 suivant les
astronomes.
t »•• du Calendrier Grégorien établi en 4 582, depuis 286 ans,
elle commence le 4 «^r janvier. L'année 4869 du Calen-
drier Julien commence 4 2 jours plus tard, le 4 3 janvier.
1285 de THégyre ou ère des Turcs, commence le 24 avril
4868, et Tannée 4 286 commence le 43 avril 4869, selon
l'usage de Constantinople, d'après l'Art de vérifier les
Dates.
Comput eccUsiastique,
Nombre d'or en 4869.
Epacte . . . .
Cycle solaire. . .
Indiction romaine.
Lettre dominicale.
XVII
2
42
C.
Otmire-Temps.
Février .... 47, 19 et 20.
Mai 19, 21 et 22.
Septembre . . . 45, 47 et 48.
Décembre. . . . 45, 47 et 4 8.
Fêtes mobiles.
Septuagésime, 24 janvier.
Les Cendres, 10 février.
Pâques, 28 mars.
Les Rogations, 3, 4 et 5 mai.
Ascension, 6 mai.
'Pentecôte, 16 mai.
La Trinité, 23 mai.
La Fête-Dieu, 27 mai.
Premier Dimanche de l'Avent, 28
novembre.
* Ces différentes ères et sappntations chronologiques ont été expliquées dans
tome I de la première série ae T Annuaire (année li37}.
lo
Printemps.
Eté.
Automne.
HlYEB.
COMMENCEMENT DES QUATRE SAISONS.
le 20 mars à 4 h 44 m du soir.
. le 24 juin à 10 43 du mat.
. le 23 septem. à 0 37 du mat.
. /.e 24 décem. à 6 32 du soir.
PHÉNOMÈNES MÉTÉOROLOGIQUES.
Temps moyen'
de Paris.
Il y aura pendant Tannée 4869 deux éclipses de soleil et deux
éclipses de lune :
1. Eclipse partielle de lune, le 27 janvier 1869, invisible à
Paris.
2. Eclipse annulaire de soleil, le 40-41 février 4 869, invisible à
Paris.
3. Eclipse partielle de lune, le 22-23 juillet 4869, invisible à Paris.
A. Eclipse totale de soleil, le 7 août 1869, invisible à Paris.
POSITION GÉOGRAPHIQUE.
Le département de l'Yonne est situé entre 0» 30' et 4» 56' de lon-
gitude est et entre 47» 49' et 48o 22' de latitude nord.
POSITION EXACTE nES CINQ VILLES PRINCIPALES DE l'yONNE.
«
NOMS.
LONGITUDE.
LATITUDE
septentrionale.
HAUTEUR
au dessus du niveau
de la mer.
Auxerre (cathédrale)
Avallon (église) . .
Joigny (St. -Jean). .
Sens (cathédrale). .
Tonnerre (St-Picrre)
1- 14' 10" E.
1' 34* 17*' id.
1* 3* 43" id.
0» 56' 49" id.
V 38' 6" id.
47* 47* K4"
47* 29' 12*
AT »9' 0*
48' 11' «4**
47* 51' 23"
122 "
267 -,7
116 -,7
76 -,4
179 -,2
POPULATION ET SUPERFICIE.
Population totale du département de l'Yonne, d'après le dernier
recensement quinquennal de 4866 : 372,589 habitants.
Voir la population par commune, page 69; par canton et par arron-
dissement, page 89.
Superficie du département de l'Yonne : 7,428 kilomètres 04 h. carrés.
* Voir aussi, dans le tome I de la première série de l'Annuaire (année 1837), les
rapports entre le temps vrai et le temps moyen et des indications sur la conTersion
dn temps vrai en temps moyen.
JANVIER.
Les jours croissent pendant ce mois de i heure 4 minutes.
s
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lundi
mard
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vend
sam.
DlH.
lundi
mard
merci
jeudi
vend
isam.
DlH.
lundi
mard
merc
[jeudi
vend
sam.
DlH.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
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12
13
14
15
16
47
18
19
Circoncision.
s Basile, év.
ste Geneviève.
sKigobert.
s Siméon S.
Epiphanie,
8 Mêla nie.
« Lucien, m.
s Pierre E.
s Paul, 1" er.
s Théodore.
s Arcade.
Bap, deN.-S.
s Hilaire, p.
8 Paul, er.
8 Marcel,
s Antoine, ab.
Ch. de s. P.
Is Sulpice.
2o|.'i Sébastien, m.
ste Agnès, v.
8 Vincent, m.
s Ildefonse.
Sepluagésime.
Gonv. de s. P.
ste Paule.
s Jean Ghrys.
s Gharlemag.
s Franc, de S.
ste Martine.
FOIRES.
du département (t).
Le» polilcs foires d'Auxerre du
1er lundi de cb^qiin mois cl leb
marches aux b<'ii. de Toiicy du
i<>r snm. sont indiqués ici.
t. Joigoy, Toucy
5. Saint-Bris. Tonneire
4. Auxerre, 5aint- Florentin
5. Vcrraerton.
G. I.'Isle-sur-Sercin.
7. Quarr«-Ies-Tomb«s
11. ViUîcrs-Saint*Bcnoit
iS. Montréal
i5. Neuilly
16. Mailly-la- Ville
17. Aillant, Ghétoy, Coul.-t-Y
.Noyers.
90. Appoigny
«I. Guilloo
19. Champignelles, Coul.-la-V.
Dannemoine, Maligny
tS. Champloitp Villen.-s.-Y.
•5. Auierre, Drienon, Charny.
Miçé, Sougères, Véxclay
«6. Uleneau, Gravant, Cussy-les
Kurgfj
99. Ancy-Ie-Franc, Vermenion
5o. S^inl-Sjuveur
D. Q. le 5, à 6 h. 32 m. du matin. P. Q. le 24, à 0 h. 36 m. du matin.
N. L. le 42, à 7 h. 2 m. du soir. P. L. le 28, à 4 h. 40 du matin.
(1) MARCHÉS AUX VINS.. A Anxerre, le 1*' lundi de chaque mois et le jour de la foire de
ISaiDt-Martin et du lundi do iaipagslon. — A Vermenton* le jour de la foiro du tendredi avant la
Gbandêlonr, le jour du iparehrÂM s* i^^^i ^^ i^^^* ^ ^^ Jour de la foire da S4 décembre.
6
FÉVRIER.
Les jours croissent pendant ce mois de 4 heure 30 minutes.
a
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s Ignace.
Purification.
8 Polycarpe.
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ste Dorothée.
Quinquagésime,
s Jean de M.
s Appoline.
Les Cendres,
8 Séverin, ab.
s ïite.
ste Catherine.
Quadragésime,
s Fauslin.
ste Julienne.
s Théodole.
s Siméon.
s Pépin,
s Eucher, p.
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ste Chair.
s Mérault.
s Pierre Dam.
Mathîas.
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5. Ravièret, Sementron
4. A vallon. Druyca S( F'rgcau
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6. Busay - en - Olhe« Toncy
8. Grandchamp, L'Iale.
9. Ch&tiy, Treigny
to. Neuvy-8auU>ur, St-Jiilleft-
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II. Tonnerre.
la. Ferté-Loupière, St-Martin-
des-Champs.
14. Arces, ChaiUey
16. Leufny. Noyers, Si-Flom-
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18. ChablM.
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P. Q. le 49, à 5 h. 45 m. du soir.
P. L. le 26, à 0 h. 44 m. da soir.
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Les jours croissent pendant ce mois de <! heure 48 minutes.
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2 s Siinplice, p.
3 s Canégonde.
4 8 Casimir.
5 8 Adrien, ab.
6 s Fridolin.
7 Lœtare.
8 s Jean de D.
9 s(e Françoise.
10 s Crescent.
11 s Euloge.
12 8 Pol. év.
13 ste Ëuphrasie.
14 Passion.
15 fi Zacbarie.
16 ste Gertrude.
17 s Patrice.
18 ft Gabriel, arch.
19 s Josepb.
20 » Vulfranc.
21 Rameaux.
22 S Paul, év.
23 s Vulfram, év.
24 8 Simon, mart.
25 /énnonciation.
26 Vendredi-Saint
27 s Romule a.
28 Paqubs.
29 8 Lubin.
30 s Kieul.
31 ste Bdibine.
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Les jours décroissent pendant ce mois de 4 heure 43 minutes.
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I. Grava D (, St-Sauvear, Sen«
• . Brienon
5. Vermentoo
4. Toucy
6. Auxerre. Avallon, Lainsecq,
Moatréal
7. Crusy, PiflTonds
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g. Ancy-le-Frainc» Les Ormcf
IO. Ma.llj la-Vnie,St-Cyr-les-C.
II. Cfaaillfy
la. Coulaoge«*]a«Vin. Ravièrcs,
Thorigtiy
AS. Joux-la- Ville
14. Joigny. Vétday
16. Perreux, St-Valérien
17 Seanevoy-le-Bat
i8- Ditoncmaine
19* ArthoDoay
•1. Noyers, Saint-Fargeau, St
Martin- d'Ordoa, Sena
aS. Thary, Villefninche
•7. GH<ts(ellux
«9. ChamptgncUrs, Guillon, I «
Dedjud ^ SainUj. N«u«y-^
y illeueuvu-r Archevêque
5o. Tonnerre
N. L. le 6, à 6 h. 46 m. du matin. P. L. le 20, à 8 h. 50 m. du soir.
P. Q. le 12, à 9 h. 33 m. da soir. D Q. le 28, à 9 h. 49 m. du soir.
44
OCTOBRE.
Les jours décroissent pendant ce mois de 4 heure 44 minutes.
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8 Rémi, p.
8S Anges gard.
s Eustacbe.
s Franc. d*As9.
s Firmât, d.
s Bruno.
s Marc, pape,
ste Brigitte.
sDeois, év.
s François B.
Maternité S. Y.
s Nazaire.
s Edouard,con.
s Calixte, p.
ste Thérèse, ▼.
s Amé, é^.
ste Hedwige
s Luc, évang.
s Sa^inien.
sJeandeKanty
s Pierre d^Alc.
8 Mellon, éy,
8 Hilarion.
s Raphaël, arc.
Patronage s.y.
8 Evariste, p.
s Gosme et D.
S8 Simon et Judes
s Romain, év.
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II. Lavau
i5. Anpoîgny, Cerisiers, Test-
M lion (Seraeniron)
16. Saint-Bris
17. Elais
18. Bléneau, prunoy, Vécelay
ig. Chëtoy, Sl-Jultcu, Seignela}
•o. Châtel-Ceasoir, Mcailles
ai. Leuguy
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■5. Brfzjrncs. Lainsfcn, Lfgn^f,
Poni-»ur-Y. Quiirré
t6. Gravant
«7. 'Ircigny
«8. Bui;«y-cn-Olhe, Charoy « j
Biivièrrs, St-Cyr- les- Colon»
■9. Avalloa, Saint>FloreDliu
Âo. A»)cy- le- Franc
Si. chablisi Saint-Sauveur, Ver
menton
N. L. le 5, à 2 h. 29 m. du soir.
P. Q. le 42, à 40 h. 42 m. du mat
P. L. le 20, à 2 h. 7 m. du soir.
B. Q. le 28, à 8 h. 44 m. du mat.
45
I
H
NOVEMBRE.
Les jours décroissent pendant ce mois de 4 heure 4 8 minutes.
§1
99
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du soleil.
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Lever
de la lune.
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de la lune.
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s Charles Bor.
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s Godefroi.
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s Martin, év.
s Martin, pape.
s Didace.
ste Marie B.
ste Gertrude.
s Edme, p.
s Grégoire Th.
Déd.Basil. S.P
$ti> K)i»;ibelh ôc H.
sFélix deValois
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ste Cécile, v.
s Clément, p.
s Jean de la C.
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s Siméon.
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10. Aillant. Cuisyles-Forges
II. AuxeiTA U jours)
it. St-Martin-des-Ch., Sépaux.
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iS. Lainaeeq
i4' Arcy-dur-Cure
i5. Vëielay
16. Ferreux
x8. Avallon, Sougèrcs
aS. Champlost» Vcnncnton
aS. Brienon, Goulanges-la-Vin.
La Ferté-Loupièrr, Perreu«e
a6. Quarrc-lea-Tooibea.
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So. Ghampignellea « Blaiigny ,
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N. L. le 3, à 'l'I h. 45 m. du soir.
P. Q. le 4 1 , à 3 h. 5 m. du mat.
P. L. le 49, à 7 h. 27 m. du mat.
D. Q. le 26, à 6 11. 24 m. du soir.
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de 6 miautes Jusqu'au 31 .
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, à2h. 43Q1. dumat.|
47
AGENDA MUNICIPAL.
JARViER.
Dans les premiers jours, publication des rôles des contributions directes.
Le 1" Dimanche, séance des conseils de fabriques. (Décret du SOdéc. 1809).
Dans le mois qui suit la nublication des rôles de prestations pour les chemins
vicinaux, les contribuables aoivent déclarer au maire s'ils entendent s'acqfuitter en
nature, faute de quoi ils seront obligés de payer en argent. (Loi du 21 mai 1836).
Première dixaine.
Le maire reçoit du receveur municipal et vise le bordereau détaillé présentant la
situation de la caisse municipale à la fin du trimestre précédent.
Délivrance du mandat de traitement de Tinstituteur, de l'institutrice et des autres
employés communaux. •
Présentation du répertoire des actes administratifs au receveur de l'enregistre-
ment. (Loi du 22 frimaire an vu, et 15 mai 1818).
Envoi par le Maire, au receveur de Tenregistrement, de la notice des décès arrivés
dans la commune pendant le dernier trimestre. (Loi du 22 frimaire an vu).
Délivrance des certificats de vie des enfants trouvés et abandonnés.
Envoi par le maire, au préfetr et aux sous-préfets, des actes de décès survenus
pendant le trimestre précédent parmi les membres de la Légion d'honneur, les dé-
corés de la médaille militaire et les pensionnaires de l'État.
Envoi, au préfet et aux sous-préfets, de la liste nominative des condamnés libérés
assujettis à la surveillance, décédés pendant le trimestre précédent.
Revision des listes électorales.
Le maire envoie à la sous -préfecture le certificat d'exercice de l'instituteur pour
le semestre écoulé.
Envoi par le percepteur à la sou s -préfecture de la liste en double des presta-
taires qui ont opté pour le travail en nature. Envoi du relevé sommaire de l'em-
ploi des prestations soit en argent, soit en nature, définitif pour l'année précé-
pente el provisoire pour l'année courante.
Première quinzaine.
Dépôt à la mairie des listes électorales révisées ; publication par yoie d'affiches
de ce dépôt.
Envoi au sous-préfet des listes et des certificats constatant le dépôt et la publi-
cation.
Expiration du délai fixé pour la déclaration à faire par les possesseurs de
chiens.
Lespercepteurs rédigent et déposent, à la sous-préfecture, les listes, en triple
expédition, des plus imposés de chaque commune.
Les administrations des établissements de bienfaisance envoient au préfet les
états trimestriels de la population des hospices et du nombre des indigents secourus,
(Instr. 8 février 1823).
par
le maire. Publication et affiches dans la commune du tableau de recensement.
Dans le mois.
Du 15 au 31 janvier, les maires et les répartiteurs, assistés du percepteur des con-
tributions directes, rédigentun état-matrice des personnes imposables pour les chiens.
Le 20 janvier, publication de la loi prescrivant réchenillage;
Le.<( maires réaigent des tables alphabétiques pour chacun des registres des acte&
de l'état civil de l'année précédente, puis ils envoient un des doubles registres au
greife du tribunal, avec le registre de publications de mariage, et déposent l'autre
double aux archives de la mairie. (G. N. 43). Ils doivent y joindre le relevé du mou-
Tement de la population de leur commune pendant l'année précédente.
1869. 3
\
18
Les maires des chefs-lieux de canton déposent au greffe un double du registre des
engagements volontaires pendant l'année expirée ; l'autre double est déposé aux
archives de la mairie. (Loi du 21 mars 1832). Ils envoient à l'intendant militaire un
état nominatif des engagements volontaires qu'ils ont reçus pendant Tannée précé-
dente.
Les greffiers des tribunaux de police envoient aux receveurs de l'enregistrement
l'extrait des jugements de police rendus dans le trimestre précédent (Ordonnance
du 30 décembre 1823). et portant condamnation à l'amende seulement.
Les greffiers des tribunaux de police correctionnelle et de simple police envoient
au Préfet les extraits des jugements rendus pendant le semestre précèdent. (Idem).
Enlèvement des neiges et glaces.
Confection du tableau des mercuriales. — Chaque quinzaine, il doit être envoyé
un de ces états au préfet. — MM. les Maires doivent aussi, chaque mois, réunir et
annoter tous les documents propres à éclairer la commission de statistique per-
manente.
Réunion et conservation en volumes des cahiers du Bulletin des lois et des divers
recueils administratifs appartenant à la commune.
Convocation individuelle pour la session de février ; l'époque en est fixée par le
Préfet.
Envoi au Sous-Préfet des tableaux du mouvement de la population pendant l'an-
née précédente.
Remise aux instituteurs communaux des imprimés sur lesquels doivent être dressés
les rôles de la rétribution scolaire. Pareille remise est faite aux institutrices et aux
directrices des salles d'asile pour les rétributions qui leur sont propres.
Envoi au sous-préfet de la liste des répartiteurs.
Le maire annote sur le tableau de recensement les décisions du conseil de révi-
sion insérées dans la liste d'émargement, concernant les jeunes gens de la classe
de 1867. puis il affiche cette même liste.
Arrête prescrivant l'élagage et le récepagc des arbres et des haies.
Envoi de l'état certifié de vaccine pour l'année écoulée.
Publication d'un avis faisant connaître le jour fixé par le Préfet pour la vérification
des poids et mesures.
Le maire visite les prisons qui existent dans sa commune. Cette visite se renou-
velle tous les mois au moins une fois.
Le facteur rural est tenu de ])rendre, au moins deux fois par an, en présence
du maire, l'empreinte du timbre qui est fixé à demeure dans la boite aux lettres de
chaque commune.
FÉVRIER.
Première quinzaine.
Première session ordinaire des conseils municipaux. (Loi du 15 mai 1855).
taux de la
publiques et les
opérations financières relatives à rinstruction pri-
maire.
Dans les huit premiers jours, rapport du maire au sous-préfet sur le service ad-
ministratif et la surveillance des prisons, s'il en existe dans la ville.
Le maire doit recevoir du receveur municipal, le bordereau récapitulatif des re-
cettes et des dépenses effectuées pendant le mois expiré. Cet envoi se renouvelle
dans les dix premiers jours de chaîne mois pour celui qui vient de finir.
Dans cette quinzaine doit se faire l'échenillage des arbres, conformément A la
loi du 26 ventôse an ir.
Du l*' au 15 février, le percepteur adresse au directeur des contributions, les
éfats-matrices, pour servir de base à la confection des rôles.
49
m
Dans le mois.
Les maires publient Tarrèié de clôture de la chasse, dès qa*il leur est par\'enu.
Les percepteurs remettent au receveur des finances :
i" Les états, en double expédition ^ des cotes irrécouvrables et les étals des restes
à recouvrer sur les contributions directes et sur les frais de poursuites de Tannée
qui vient de s'écouler;
2* Les comptes de ^cition des recettes et dépenses municipales de Tannée pré-
cédente^ pour être vérifiés.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Arrêté prescrivant Telagage des arbres et haies vives et le curage des fossés qui
bordent les chemins vicinaux. Il est utile q[ue cet arrêté ne soit pas pris à une date
postérieure.
Avant le 28, les percepteurs déposent aux archives de la préfecture les rôles et les
états de frais de poursuites qui ont plus de trois ans.
Envoi par le maire au préfet ou sous préfet, des résultats des travaux de la session
trimestrielle.
Les maires prescrivent les mesures convenables dans Tintérêt des mœurs et de
la sûreté publique pendant les divertissements du carnaval.
Visite générale des fours et cheminées. Cette opération doit être faite avec le
plus grand soin.
Dernier délai pour le paiement de la taxe d'affouase de Tannée précédente, préa-
lablement à la remise, par le receveur municipal, de la liste des habitants en retard
de se libérer.
Envoi par le receveur municipal au maire du bordereau récapitulatif des recettes
et des dépenses pour le mois précédent.
Le 15, clôture ae l'ordonnancement des dépenses de l'exercice 1868, pour les com-
munes et les établissements de bienfaisance (Ordonnance du 24 janvier 1845).
Le 31, clôture du paiement des déj)enses de l'exercice 1868, pour les communes et
les établissements de bienfaisance (Ordonnance du 24 janvier 1843).
Le percepteur dresse immédiatement, de concert avec le maire, Tétat de situation
devant servir de compte administratif de Texercice clos. Dans les communes impor-
tantes, le compte administratif du maire est présenté séparément (<d.). Ils établis-
sent en même temps Tétat des restes à recouvrer et des restes à payer, qui doivent
figurer à la première section des recettes et des dépenses du budget supplémentaire
de Texercice courant.
Pendant le mois.
Trois mois après la publication des rôles, les percepteurs remettent au receveur
des finances les états des cotes indûment imposées aux rôles de Texercice courant.
Les percepteurs déposent aux sous-préfectures les rôles de 1867.
Clôture définitive oes listes électorales et envoi à la préfecture des tableaux de
rectification.
Remise à l'instituteur, au garde champêtre et aux divers agents salariés de la
commune, de leur mandat de traitement pour le trimestre écoulé.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Le tableau des vaccinations pratiquées dans la commune pendant Tannée der-
nière est envoyé à la préfecture.
Publication de Tépoque du travail des prestations.
Envoi par les maires au sous-prétet des mercuriales relatives aux fourrages, de la
liste des contribuables les plus imposés et des propositions pour le choix des com-
missaires-répartiteurs.
Les créanciers du département sont prévenus que c*est le 31 mars qu'expire le
délai d'ordonnancemnt oes dépenses de Texercice 1868, et que celui des paiements
expire au 30 aVril.
20
AVRIL.
Le dimanche de la Quasimodo, session annuelle des conseils de fabrique. Les
réunions ont lieu i l'issue de la messe ou des vêpres, dans l'église ou dans un lieu
attenant à Téglise, ou dans le presbytère. Renuvellement triennal des conseils de
fabrique. (Décret du 50 décembre 1809, art. vu). Nomination du président et du se-
crétaire du conseil {idem, ix). Règlement des comptes de gestion de 1868; budget
de 1870. Envoi de ces documents à la mairie et à Tarcbevêcné.
Terme de toute demande en décharges, réductions, remises et modérations sur
les contributions directes.
Envoi au maire, par le receveur municipal, du bordereau trimestriel de la situation
de la caisse.
Première dizaine.
Présentation du répertoire des actes administratifs au receveur de l'enregistrement.
Envoi au receveur de l'enregistrement de la notice des décès survenus pendant
le tnmestre précédent.
Délivrance des certificats de vie des enfants trouvés ou abandonnés. (Instruction
du 8 février 1823).
Envoi à la préfecture et dans les mairies, par les receveurs, d*un exemplaire de
l'état de situation et de l'état des restes à recouvrer et des restes à payer de l'exer-
cice clos. Ce dernier document est dressé de concert entre le receveur et le maire.
Envoi, sur papier libre, par le maire au préfet et aux sous-préfets, des actes des
décès survenus parmi les membres de la Légion -d'Honneur pendant le dernier tri-
mestre.
Envoi au Préfet et aux sous-préfets, de la liste nominative 4es condamnés libérés
assujettis à la surveillance, décédés pendant le trimestre.
Les commissions administratives des établissements de bienfaisance doivent se
réunir dans les premiers jours d'avril dans une session annuelle qui a pour objet,
en ce qui concerne les hospices et bureaux de bienfaisance :
1<> L'examen du compte d'ordre et d'administration rendu par l'ordonnateur des
dépenses pour l'exercice précédent, clos le 31 mars de cette année.
2' L'examen du compte en deniers rendu par le receveur de l'établissement pour
le même exercice.
3'' La formation du budget de Tannée prochaine.
Deuxième dizaine.
Convocation des conseils municipaux pour la session de mai.
Remise par le percepteur du compte de gestion de 1868.
Avant le 15, appréciation par le maire ou par l'agent-voyer des dépenses à faire sur
les chemins vicinaux de la commune. L'agent-voyer remet le tarif de conversion des
prestations en tAches au maire, qui doit le communiquer au conseil municipal.
Troisième dizaine.
Préparation du budget de 1869 et des chapitres additionnels au budget de 1868.
Convocation (lorsqu'il y a lieu) des plus imposés pour la fln de la session de mai.
Avis de l'époque au travail des mutations.
Pendant le mois.
Les greffiers des tribunaux de police envoient aux receveurs de l'enregistrement
l'extrait des jugements rendus pendant le trimestre précédent et prononçant des
amendes^ pour qu'ils en fassent le recouvrement. (Ordonnance du 30 décembre 1823).
Réunions du printemps des comité» de vaccine. (Arrêté du Préfet du 23 oct. 1824).
État trimestriel du mouvement de la population des hospices et des indigents
secourus par les bureaux de bienfaisance.
Envoi a la mairie du travail des commissions hospitalières et de bienfaisance pen-
dant la session de ce mois.
Les bacs et bateaux de passage existant dans la commune sont visités par le
maire, de concert avec l'ingénieur des ponts-et-chaussées.
Nrmination des cinq commissaires-répartiteurs dans chaque commune.
El voi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
2*
■AI.
OoTertare de la session de mai, aux époques détermiaées par M. le préfet. La
session dnre iO jours.
Le premier jour, règlement du compte de gestion du percepteur pour 1868. Au-
dition du compte administratif de l'exercice i868. Règlement des chapitres addi-
tionnels au budget de 1867. Exposé du budget 4e 1869. Examens par les conseils
municipaux, s'il y a lieu, des compte^; et budgets de fabriques, hospices et bureaux
de bienfaisance,
Le deuxième jour, continuation de la sesf^ion. Formation du budget de 1868.
Fixation de la taxe affoua^ère et des autres taxes communales ou de police. Vote
des prestations et des centimes pour les chemins. Vote de centimes pour l'instruc-
tion primaire.
Le troisième jour, vote d'impôts pour les dépenses ordinaires ou extraordinaires
de 1870, etc. Clôture de la session, s'il j a lieu.
Le maire renvoie au conseil de fabrique un doub'e des budgets de l'établisse-
ment religieux pour 1870 et des comptes de 1868, ainsi que les pièces à l'appui de
ces comptes. Le conseil de fabrique le$ adresse à larchevêque.
Envoi au préfet et aux sous préfets des budgets et de toutes les pièces qui s'y
rattachent ainsi que des votes d'impôts, faute de quoi il ne sera pas donne suite
à ceux-ci. Cet envoi doit être fait avant le 20.
Les percepteurs reprennent leurs" comptes de gestion qu'ils avaient déposés à la
mairie.
Publication du règlement pour les mesures à prendre contre les chiens errants.
Le receveur municipal adresse au maire l'état récapitulatif sommaire de ses
opérations pendant le mois écoulé.
Pendant le mois.
Tournées des contrôleurs des contributions directe^ pour les mutations.
Les maires doivent avoir soin d'en publier l'avis, sitôt qu'il leur est parvenu.
Les maires des communes rurales dressent l'état des individus à vacciner.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
JUII.
Première quinjtaine,
La récapitulation sommaire des opérations financières du mois écoulé est remis e
au maire par le receveur municipal.
Les maires des communes et les administrateurs des établissements propriétaires
de bois, doivent envoyer aux préfets lés propositions de coupes extraordinaires. Si
cet envoi n'est pas fait avant le 15 juin, la proposition et le décret qui peut en
être la suite, sont reculés d'une année.
Prendre toutes les mesures de sûreté pour qu'il n'arrive point d'accidents aux
baigneurs.
Surveiller la récolte des foins et prendre aussi à cet effet toutes les mesures de
police jugées nécessaires.
Dani le mois.
Les receveurs municipaux envoient à la préfecture leur compte de gestion et les
pièces à l'appui.
Rédaction, par MM. les maires, de la liste des affouages.
Les maires font connaître au préfet le nombre des feuilles de papier présumée
nécessaires pour les registres de l'état civil de Tannée suivante.
Les maires doivent prendre les arrêtés nécessaires pour que les habitants fassent
arroser le devant de leurs maisons, et pour que les chiens soient muselés ou tenus
22
en laisse pendant la durée dçs grandes chalenrs. Autres mesures de salubrité et
de sûreté, (mand elles sont Jugées nécessaires.
Remises aes mandats de traitement à tous les agents salariés de la commune.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Dans les localités importantes, et lorsqu'il y a lieu, le maire fait procéder dans
ce mois et dans les mois suivants à Parrosement des rues et des places publiques.
Publication du règlement concernant les baigneurs en pleine rivière.
JUILLET.
Le premier dimanche, «ession trimestrielle des conseils de fabrique (Décret du
30 décembre 4809).
Ordonnancement des traitements des employés communaux pour le trimestre
écoulé.
Première dixaine.
Les receveurs des communes et des hospices dressent l'état trimestriel de situa-
tion de caisse. Ils doivent en remettre une copie aux maires ou ordonnateurs.
Envoi au receveur de Penregistrment de la notice des décès survenus pendant le
trimestre.
Visa du répertoire des actes soumis à Tenregistrement.
Envoi sur papier libre, par le maire, aux préfets et aux sous-préfets, des actes
des décès survenus parmi les membres de la légion d'honneur et les décorés de'
la médaille militaire pendant le dernier trimestre.
Le maire envoie à ta sous-préfecture le certificat d'exercice de l'instituteur pour
le trimestre écoulé.
Pendant le mois.
Les maires envoient aux sous-préfets les certificats de vie des enfants trouvés
et abandonnés placés dans leur communes, et l'extrait des jugements de police por-
tant peine d'emprisonnement et rendus dans le trimestre précédent.
Les greffiers des tribunaux de polii^ envoient aux receveurs de Tenregistrement
l'état trimestriel des jugements rendus eu matière de police municipale, et portant
condamnation à des amendes.
Les grelfiers des tribunaux de police correctionnelle et de simple police envoient
se faire
'arrêté du
Préfet.
Envoi au préfet et aux sous-préfeU de la liste nominative des condamnés libé-
rés assujettis à la surveillance, décèdes pendant le trimestre.
Envoi du rapport sur l'état des récoltes.
Convocation, par lettres individuelles, des membres du conseil municipal pour
la session d'août, dès que l'époque en est fixée par le préfet.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Prise, par les facteurs ruraux, de l'empreinte du timbre qui est fixée à demeure
dans la boite aux lettres de chaque commune. Le maire doit être présent à celte
opération.
Publication de la liste des habitants ayant droit à l'affouage.
23
AOUT
Première quinxaine.
Session trimestrielle et légale des conseils municipaux.
Les crédits restant i voter pour I8d9 doivent l'être dans cette session.
Approbation de la liste d'affouage et examen des réclamations.
Remise au maire, par le receveur municipali de la récapitulatien mensuelle.
Pendant le mais.
Dépôt à la mairie de l'état nominatif de tous les contribuables, habitants assu-
jettis à la patente. Cet état, où doivent être consignées toutes les réclamations
faites pendant les 40 jours de son dépôt, doit, à 1 expiration de ce délai, être ren-
voyé au contrôleur.
Publication de l'arrêté du préfet fixant l'ouverture de la chasse et des prescrip-
tions locales. Les maires doivent prendre de leur côté, et faire exécuter sur leur
territoire respectif, toutes mesures propres à assurer la sécurité publique et la
conservation des récoltes sur pied.
Envoi au Préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Envoi à la sous-préfecture de la liste des affouagistes.
SEPTEIBRE.
Première quinzaine.
Le bordereau mensuel de la situation de la caisse est remis au maire par le
percepteur.
Avant le fO, le maire reçoit de la préfecture les procès-verbaux d'estimation
des coupes affouagères de l'exercice.
Pendant le mois.
Ban de vendanges. Les maires, après avoir consulté les prud'hommes, prennent
on arrêté pour fixer l'ouverture soit facultative, soit obligatoire des vendanges.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Remise à Vinstituteur, au garde champêtre et aux autres agents salariés de la
commune, de leur mandat de traitement pendant le trimestre.
Soumettre à l'approbation du sous-prefet le projet d'adjudication de la coupe
affouagjère.
Fixer par un arrêté le jour où commencera le grappillage.
Les maires rappelleront que le concours d'admission à l'école impériale d'agri-
culture ouvre le 1er octobre, et que les demandes d'inscription doivent être adres-
sées à la prélecture avant le f 5 septembre.
Avant le 30, les observations des conseils municipaux et des commissions admi-
nistratives sur Testimàtion de la coupe affouagère doivent parvenir à la préfecture
OCTOBRE.
L*état trimestriel des recouvrements du percepteur est visé et l'encaisse constaté
par le maire du chef-lieu de perception.
Le premier dimanche, session trimestrielle des conseils de fabrique. (Décret du
30 décembre 1809).
24
Première dizaine.
Le bordereau trimestriel de la situation de la caisse est remis par le receveur
municipal au maire. Ordonnnancement des traitements des employés communaux.
Le répertoire des actes soumis à l'enregistrement est présenté au \isa du receveur.
Envoi sur papier libre, par le maire, au préfet et aux sous-préfets, des actes de
décès survenus parmi les membres de la Légion d'honneur et des décorés de la
médaille militaire pendant le dernier trimestre.
Délivrance des certificats de vie des enfants assistés.
Pendant le mois.
Du 1er octobre de chaque année au 15 janvier de Tannée suivante, les posses-
seurs de chiens devront faire à la mairie une déclaration indiquant le nomore de
chiens et les usages auxquels ils sont destinés, en se conformant aux distinctions
établies en l'article premier du décret.
Convocation des conseil» municipaux pour la session de novembre.
Le^ maires adjugent, s'ils ne l'ont déjà lait, l'entreprise de l'exploitation de la
coupe afTouagère, et envoient à l'inspecteur des forêts copie du procès-verbal d'ad-
judication.
Les greffiers des tribunaux de simple police envoient aux receveurs de Penregis-
trement l'éUt des jugements rendus pendant le trimestre précédent, et portant con-
damnation à l'amende.
La notice des décès survenus pendant le trimestre est envoyée par les maires
aux receveurs de Tenregistrement.
Les percepteurs envoient au préfet le compte des impressions fournies aux
communes et au receveur général leurs demandes d'imprimés pour Tannée suivante.
Envoi au préfet et aux sous-préCets de la liste nominative des condamnés libérés
assujettis à la surveillance, décédés pendant le trimestre.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Le maire se prépare pour prendre part aux travaux de la commission, qui. sur
la convocation du juge de paix, doit se réunir au chef-lieu de canton, dans la
première huitaine au mois de novembre.
Pendant le mois.
Le maire reçoit du percepteur la récapitulation sommaire des opérations finan-
cières effectuées pendant le mois d'octoore.
Le 1er, terme de rigueur pour Tenvoi au soii>-jiréfet ou au préfet des pro-
positions de travaux à faire aux édifices diocésams, et portant demandes de
secours à l'Etat. (Inst. min. du 10 juin f853).
Session trimestrielle et légale des conseils municipaux. Cette session étant la
dernière de Tannée, c'est Toccassion de jeter un coup d'oeil en arrière et de songer
à régulariser les parties du service communal dont on n'aurait pu s'occuper pré-
cédemment.
Vote sur la vente ou la distribution des coupes ordinaires des bois communaux
de Texercice suivant et sur la fixation du vingtième revenant au trésor sur le
produit des coupes de bois délivrées en affouages.
Réunion d'automne des comités de vaccine.
Les conseils municipaux arrêtent la liste des enfants qui doivent être reçus
gratuitement dans les écoles communales. Sur celte liste doivent figurer tous les
mdigents en âge de fréquenter les écoles. Elle doit par conséquent comprendre
les enfants trouvés ou aDandonnés placés dans la commune. La même opération
doit avoir lieu pour les salles d'asile publiques, dans les communes où existent
ces établissements.
25
lies maires procèdent an renoavelleraent des baux qui sont près d'expirer. Us
doivent faire viser les actes de vente ou de location par le receveur dePenregis-
trement, dans les vingt jours de l'approbation préfectorale.
lies percepteurs pn^dent au recouvrement des rôles d'affouages qui leur ont
été envoyés approuvés, Ils font parvenir des avertissements individuels à toutes
les personnes inscrites sur les rôles, et, lorsque le délai de recouvrement est ex-
piré, ils remettent au maire un état général des contribuables qui ont payé la taxe.
Les états de situation des caisses d'épargne doivent i^tre envoyés au préfet, au
plus tard, dans la première dizaine de novembre.
Visite générale des fours et cheminées pour s'assurer que le ramonage a été
e£fectoé et que toutes les précautions ont été prises pour éviter le^ incendies.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Publication des rôles de prestation en nature pour les chemins vicinaux. Le
maire certifie cette publication sur le rôle même.
Adjudication de l'entreprise de la coupe affouagère, dernier délai.
Avant le 90, envoi à la sous^préfectare des demandes de secours sur les fonds
de l'État, formées en faveur des établissements de bienfaisance.
DÉCEIBRE.
Dans la première dizaine la situation mensuelle de la caisse municipale est
remise au maire.
Le 31, clôture des registres de l'état civil (Code Napoléon, 43), et des engage-
ments volontaires reçus par les maiies des chef-lieux de canton.
Clôture, par le maire du chef-lieu de la perception, des livres des percepteurs
et des receveurs municipaux pour l'année qui finit. Procès- verbal en triple de
cette opération. Vérification par le même maire de la caisse du percepteur.
Pendant le mois»
Les percepteurs préparent les registres nécessaires pour l'année qui va commencer,
et les font coter et parapher parle maire du chef-lieu de la perception.
Les maires préparent la révision des listes des électeurs communaux.
Présentation des candidats pour la nomination des commissaires répartiteurs.
Les maires signalent les changements qui surviennent dans la liste des vétéri-
naires brevetés.
Les maires des communes où se tiennent des marchés publics, assistés d'une
commission spéciale, font procéder au pesage des grains de la dernière récolte
amenés aux derniers marches de ce mois, pour déterminer le poids légal de l'hec-
tolitre de chacun d'eux, et ils en dressent procès-verbal.
Convocation des électeurs appelés à nommer les juges des tribunaux de commerce.
Expiration du mois de délai accordé aux contribuables pour opter entre le paye-
ment en nature ou en argent de leur cote de prestation. Communication au rece-
veur municipal du registre des déclarations des contribuables. Avis aux contri-
buables qu'ils ont jusqu'au premier mars pour réclamer contre leurs cotisations.
Enlèvement, s'il y a lieu, des glaces et neiges.
Avant le 31, les maires sont tenus de faire les quêtes au profit de la caisse des
incendiés, et d'en assurer le versement avant cette époque entre les mains du receveur
général ou des rereveurs particuliers d'arrondissement.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
DEUXIÈME PARTIE.
DOCUMENTS GÉNÉRAUX.
CHAPITRE PBEUER.
PUISSANCES.
S !*'• — HOMARCHIB0.
FRANCE.
FAMILLB IMPÉRIALB.
Napoléon III, Charles-Louis, empereur des Français, né le 20 avril 1808, du ma-
riage de Louis-Napoléon, roi de Hollande, et de Hortense- Eugénie, reine de Hol-
lande; marié le 29 janvier 1853, à
Eugénie Marie de Guzman, comtesse de Téba, impératrice des Français, née le 6
mai 1826. De ce mariage:
* Napoléon -Eugene-Louis-Jean- Joseph, prince impérial, né le 16 mars 1856.
Mathilde-La^titia Wilhelmine, fille de Jérôme Napoléon, ancien roi de Westphalie,
oncle de TEmpereur, née le 27 mai 1820, mariée en 1841 au prince Anatole De-
midoff de San-Donato.
Napoléon- Joseph-Charles-Paul, fils de Jérôme Napoléon , né le 9 septembre 1822,
marié le 30 janvier 1859 à
Louise-Thérèse-Marie-Clotilde, iille de Victor-Emmanuel II, roi d'Italie, née le 2
mars 1843. De ce maria&e :
Napoléon-Victor-Jérôme-Frédéric, né le 18 juillet 1862;
Napoléon-Louis-Joseph^érôme, né le 17 juillet 1861 ;
Marie-Létizia-Eugénie-Catherine-Adélaïde, née le 20 décembre 1866.
AUTRICHE.
FRANçois-Joseph I**, Charles, né le 18 août 1830, empereur d'Autriche, roi de Hon-
grie et de Bohême, le 2 décembre 1848, etc., marié le 24 avril 1854 à Elisabeth-
Amélie-Eugénie, née le 24 décembre 1837, flUe de Maximilien- Joseph , duc de
Bavière.
BAVIÈRE .
Loois II, Othon-Frédéric-Guillaume, né le 2ô août 1845, roi de Bavière le 10 mars
1864.
BELGIQUE.
LÉopoLD II, Louis-Philippe-Marie-Victor, né le 9 avril 1835, roi le 10 décembre
1865, marié le 10 août 1853 à Marie-Henriette-Anne, née le 23 août ISSU, llUe
de feu Tarchiduc Joseph, palatin de Hongrie.
BRÉSIL.
D. Pinao II de Aloahtaba, Jean-Gharles-LeopoId-Salvado^Bibiano-Xavier-da-Pa1lU
Leocadio-MicheLGafariei-RaphAél-Gonuiga, né le 2 décembre 1825, empereur dn
28
Brésil (sons tutelle) 7 avril i834, prend lui-même les rênes du gouTernement le!
23 juillet 1840, marié le 4 sept. 184$ à Thérèse-Ghristine-Marie, née M marsl
ISâ, fille de feu François I*% roi des deux-Siciles.
DA^EMâRCK.
Christian IX, né le 8 avril 1818, roi le 15 novembre 1863, marié le 26 mai 1842,
à Louise- ^ilhelmine-Frédérique-CaroUne-Auguste^Julie , née le 7 septembre
1817, fille de Guillaume, Landgrave de Hesse-Electorale.
espa<;ne.
«
GOUVERNEMENT PROVISOIRE
Maréchal Serrano, président du Conseil.
ÉTATS-ROMAINS.
Pu IX, Mastai-Ferretti, né à Sinigaglia le 13 mail792, évêque d'imola le 17 décem'
bre 1832, cardinal le 23 décembre 1839, élu pape à Rome le 16 juin 1846.
GRANDE-BRETAGNE ET IRLANDE.
Victoria 1'«. Alexandrine, née le 24 mai 1819, reine de Grande-Bretagne et d'Ir-
lande le 20 Juin 1837, veuve de François-Albert- Auguste-Charles-Emmanuel,
duc de Saxe-Cobourg- Gotha.
GRÈCE.
Georges I*', Chrétien-Guillaume-Ferdinand-Adolphe, né le 24 décembre I8<5, roi le
30 mars 1863, marié le 22 octobre 1867 à Olga-Constantinowna, née le 3 septem-
bre 1851, fille du grand duc Constantin de Russie.
ITALIE.
Tictor-Ehiiandel II, Marie-Albert-Eugèue-Ferdinand-Thomas, né le 14 mars 1820, roi
de Sardaigne le 23 mars 1849; roi d Italie le 25 février 1861 ; veuf le 20 janvier 1855
de Marie-Adélaïde-Françoise-Reinière-Ëlisabeth-Clotilde, née le 3 jum 1822, ar-
chiduchesse d'Autriche.
PAYS-BAS.
GniLLACME III, Alexandre-Paul-Frédéric-Louis, né le 19 février 1817, roi des Pays-
Bas, le 12 mai 1849, marié le 18 juin 1839. à Sophie-Frédérique-Mathilde, née
le 17 juin 1818, fille de Guillaume r^ roi de Wurtemberg.
PERSE.
Nas8br-Ed-Din-Sciiab, né le 6 du mois de sefer 1247 de l'hégire (1829), monté sur
le trône le 21 du mois de zil-ka'adé 1264 de l'hégire (1848).
PORTUGAL.
Don Ldiz T', Philippe-Maria-Fernando-Pedro-de-Alcantara-Antonio-Miguel-Raphaèl-
Gabriel-Gonzagua-Xavier-Fraacisco-ile-Assises-Joao-Augusto-Julio-Yorrando , né le
31 octobre 1838, roi de Portugal et des Algarves le H novembre 1861, marié le
27 novembre 1862, h Marie-Pie, née le 16 octobre 1847, fille de Victor-Emma-
nuel II, roi d'Italie.
PRUSSE.
GUILLAUME I**, Frédéric- Louis, né le 22 mars 1797, roi de Prusse le 2 janvier 1861,
marié le 11 juin 1829 à Marie-Louise-Auguste- Catherine de Saxe-weimarj née
le 30 septembre 1811, fille de feu Charles Frédéric, grand-duc de Saxe-Weimar.
RUSSIE.
Alexandre II Nicolaievitsgh, né le 29 avril 1818, empereur de toutes les Russies,
2 mars 1865; marié le 28 avril 1841 à Marie- Alexanarowna Maximilienne-Wilhel-
Nota. — A la suite de la guerre de 1866 entre la Prusse et l'Autriche, terminée
par le traité de Prasue, le royaume de Hanovre, la Hesse, le duché de Nassau et la
ville libre de Francfort ont été, incorporés an royaume de Prusse.
29
mine-Angnste^phie-Marie, née le 8 août 1824, fille de feu Loais II, grand duc
de Hesse.
SAX£ (Royaame).
JEA.N, Népomucène-Marie- Joseph, né le 12 décembre 4801, roi le 9 août 1854,
marié le 21 novembre 1822, à Amélie- Auguste , née le 13 novembre 1801, fille
du second mariage du feu roi de Bavière Maximilien- Joseph-
SUÉDE £T NORWÉGE.
Charles XV, Louis-Eugène, né le 3 mai 1826, roi de Suède et de Norwége la 8
juillet 1859, marié le 19 juin 1850 à Wilhelmine-Frédérique-Alexandrine-Anne-
Louise, née le 5 août 1828, fille de Guillaume Frédéric, oncle du roi des Pays-
Bas.
TURQUIE.
Sultan Abdul-Aziz-Khan, né le 15 chabaan 1245 de THégire (9 février 1830), em'
pereur des Ottomans, le 17 zilhidjé 1277 (25 juin 1861).
WURTEMBERG.
Charlks I*', Frédéric-Alexandre, né le 6 mars 1823, roi le 25 juin 1864, marié le
13 juillet 1846 à Olga-Nicolaiewnj, née le 30 aoûl 1822, fille de feu Nicolas I*',
empereur de Russie.
ÉTATS D'ALLEMAGNE.
Les Etats secondaires de l'Allemagne, se composent de :
Mecklembourg ; le grand duché d'Oldenbourg ; les principautés de Reuss ; les
duchés de Saxe : les principautés de Schwartz bourg ; la prmcipauté de Waldeck
et Pyrmont ; et le comté de Waldeck et Limpourg.
MONACO. (Principauté de)
Charles, Honoré-Grimaldi, né le 8 décembre 1818, prince de Monaco, le 20 juin
1856, veuf de Antoinette-Ghislaine, comtesse de Mérode.
HAWAI. (Royaume d')
Hamehameha V (Lot), né le 11 décembre 1830, roi le 30 novembre 1868.
S II* — BÉPVBI«IQI7B0 ET COMVÉDÉBATIOlVil*
Bolivia. — s. Exe. Dom Melgarejo. président constitutionnel.
Chili. — J.-J. Ferez, président.
CoNFÉDÉRATioK ARGENTINE. — M. le général Mitre, président.
CosTA'RiCA. — Don José-Maria Castro, président.
RÉPUBLIQUE DoHiiNiCAiNE. — le général N , président.
Equateur. — Xavier Espinosa, président.
Etats- U.'^is d'Amérique. — Le général Grant, président.
Etats-Unis ub Colombie. — Le général Santos Gutiérrez, président.
Guatemala. — Le maréchal Cerna, président.
Haïti. — Le général Baez, président.
Honduras» — Le général J. M. Médina, président,
LiRBRiA. — M. Daniel Werner. président.
Mexique. — D. Benito Juarez, président.
Nicaragua. — Don Fernando Guzman, président.
Paraguay. — S. Exe. Dom Francisco S. Lopez, président.
PÉROU. — Le général Pedro Diez Canseco, vice-président.
Saint-Marin. — Palamede Malpeli et Giuseppe Vagninii, cqiitaines-régents.
30
âUM<8Aii%^à]mR. — M. le docteur Ddbnas, président,
Suisse. — M. Dubs, président du Conseil fédéral.
Uruguay. — le général Battle, président.
Venezuela. ^ Le maréchal Falcon, président.
S in. — VILLES LIBRES.
Brème (ville libre et anséa tique). — M. Sniidt, sénateur, chargé du département
des affaires étrangères ; M . Duckwitz et Mohr, bourguemestres-présidents.
Hambourg (ville libre et anséatique). ~ M. Sieveking, bourguemestre-président ;
Kirchenpauer, bourguemeslre; Merck, chargé du département des affaires étrao-
gères.
liVBBCK (ville libre et anséatique). — M. Rœck, bourguemestre-président ;
M. Ourtius, sénateur, chargé du département des affaires étrangères.
ÂMBiSSADEURS ET MINISTRES FRANÇAIS
mASIDANT PBËS LS8 PDISSANCBS liTRANGftaBf.
AuTBKmE. — S. Exc. M. le duc de Grammont, ambassadeur à Vienne.
Bade. — M. le comte de Mosbourg, env. eitr. et min. plén,, à Carlsruhe.
Bavière. — M. le marquis de Cadore, min. plén., à Munich.
Bblgiqce.~M, le vicomte de La^uéronnière, env. extr. et min. plén.^ à Bruxelles.
Br^il. — M. le comte de Gobmeau, env. extr. et min. plén., à Rio-Janeiro.
Chine. — M. le comte de Lallemand, ministre plénipotentiaire, à Pékin.
Confédération de l'allbmagnb du nord. — M. Benedetti, ambassadeur, à Berlin.
Confédération argentine.— BI. Noél, min. plén., à Buenos Ayres.
DANtMARCK. — M. Dotézac, envoyé extr. et ministre plénip., à Copenhague.
Espagne. — M. le baron Mercier de Lostende, ambassadeur, à Maorid.
Etats-Romains. — le comte de Sartiges, amb., à Rome.
Etats-Unis (Amérique septentr.). — M. Berthemy, envoyé extraordinaire et mi-
nistre plénipotentiaire, à Washington.
Grande-Bretagne et Irlande. -» M. le prince de la Tour d'Auvergne, ambassa-
deur à Londres. *
Grèce. — M. le baron Baude, envoyé extr. et ministre plénip. , à Athènes.
Hesse (Grand Duché). — M. le comte d'Astorg, min. plénipotentiaire, à Darmstadt.
Italie. — M. le baron de Malaret, envoyé extr. et min. plénip., à Florence.
Japon. — M. Outrey (Maxime^ ministre plénipotentiaire, à Yeddo.
Maroc. — M. le baron Aymé d'Aquin, ministre plénipotentiaire^ à Tanger.
Mecrlemrourg-Schwérin, Mecklemboukc-Strélitz, Oldenbourg «Bhunswick, villes
LIBRES ET ANSÉATIQUES DE HAMBOURG^ BRÊHE ET LUBECK. — M. Clutrat (Ed.),
envoyé ext. et ministre plénipotentiaire, à Hambourg.
Nouvelle-Grenade. — M. le vicomte Treilhard, envoyé extraordinaire et ministre
plénipotentiaire, à Bogota.
Pats-Bas. — M. Baudin, envoyé extraordinaire et ministre plén., à La Haye.
Perse. — M. de Bonnières de AKrierre, ministre plénipotentiaire, à Téhéran.
Portugal. — M. le marquis de Montholon, envoyé extraordinaire, et ministre
plénipotentiaire, à Lisbonne.
Prusse. — M. Benedetti, ambassadeur, à Berlin.
Russie. — M. le baron de Talleyrand-Périgord, ambassadeur, à St-Pétersbourg.
Saxe (Royale). — M. le baron Forth-Rouen, envoyé extr. et min, plén., à Dresde.
Saxe (Grand -Ducale). — M. le comte de Rayneval. ministre plénip.. à Weimar.
Suède etNoRwècE — M. Fournier, envoyé extraora. et min. plén., a Stockolm.
Suisse. — S. Etc. le marquis de Banncville, ambassadeur près la confédération
helvétique, à Berne.
Turquie. — S. Exc. M. Bourée, ambassadeur, à Constantinople.
Wurtemberg. — M. le marquis de Chateaurenard, env. extr, et min. plénip., à
Stuttgard.
MAISON DE UEMPEREUR.
MAISON CIVILE.
S. Exc. M. le maréchal Vaillant, ministre de la maison de l'Empereur.
M. Ûaùtier, secrétaire général.
34
Grande Àum&nerie.
Mgr. Georges Darboy. archefèque de Paris, grand-aumAnier.
Mgr. Tirmarche, évégae d'Adras, aumônier.
Service du grand maréchal du Palaie.
S. E. M. le maréchal Vaillant, sénateur, membre du Conseil privé, grand-maréchal
du palais.
MM. le général Malherbe, adjudant eénéral du Palais.
le général de dîTisibn Rolin, a^udant général honoraire.
le baron de Montbrun , baron de Varaigne du Bourg , de Yalabrëgue de
Lawœstine, le baron Morio de Tlsle, préfets du palais.
le comte Lepic, premier maréchal-des-logis du palais, surint. des pal. imp.
le baron Emile Tascher de la Pagerie, Oppermann, Rolin, maréch.^es-log. du
palais.
le général de brigade Lechesne, gouv. des palais des Tuileries et du Louvre.
le colonel Thiérion, gouverneur du palais de Saint-Cloud.
Service du grand-chambellan,
S. E. M. le duc de Bassano, sénateur, grand-chambellan.
MM. le vicomte de Laferrière, surintendant des spectacles de la Cour, de la
musique de la chapelle et de la chambre, premier chambellan,
le duc de Tarente, le vicomte d'Arjuzon, le comte Olivier de 'Walsh, le mar-
3nis de Gonegliano , le baron de Bnlach , marquis de Trévise , le comte
*Aygnesvives, le marquis d'Havrinconrt, le comte de Bayneval, vicomte de
Gastex, vicomte du Manoir, chambellans.
Cabinet de PEmpereur,
M. Conti, secrétaire de l'Empereur, chef du cabinet; M. Sacaley, sous-chef;
M. Franceschini Piétri, secrétaire particulier.
M. le docteur Conneau, directeur du service des dons et secours.
Service du grand écuyer.
MM. le général Fleurv, alde-de-catep de l'Empereur, ^nd-écuyer.
Davillier-Regnanit de Saint-Jean-d'Angely, premier écuyer.
le baron de Bourgoîng, marquis de Canisy, ie comte de Gustelbajac, le mar-
Suis de Gaux, le prince Stanislas Poniatowski, le comte Antonin du
ourg, Rainbeaux, écuyers.
Service du grand veneur.
MM. le prince de la Moscowa, aide-de-camp de l'Empereur, grand-veneur.
le baron Lambert et le marquis de Latou]>Maubourg, député, lieu" de vénerie,
le baron De Lage, lieutenant des chasses à tir.
Service du grand-maître des cérémonies*
S. E. M. le duc de Gambacérès, sénateur, grand-mattre des cérémonies.
MM. Feuillet de Couches et le baron de Lajus, introducteurs des ambassadeurs,
maitres des cérémonies.
Bertora et le baron Sibuet, aides des cérémonies, secrétaires à l'introduction
des ambassadeurs. '
Henry Morice, secr. général, secr. à Pintroduction des ambassadeurs.
Services divers,
MM. Bure, trésorier général de la couronne.
Gbarles Thélin, trésorier de la cassette.
Auber, memb. de l'Institut, dir. de la musique de la chap. et de la chambre,
le docteur Gonneau^ premier médecin de l'JImnereur.
Andral, le baron Hippolyte Larrey, Amal, Nélaton et Fanvel, médecins et
chirurgiens ordinaires,
le baron Paul Dubois, chirurgien-accoucheur.
32
Levy, Bonilland, Gloquet, Yernois, Lhéritier, Tardieu et Hugnier, médecins
et chirurgiens consultants.
DeLarroque fils^ Tenain, Longet, Boulu, de Pietra Santa, Maffei, Daraine et
Berrier-Fontaine, médecins et chirurgiens par quartier.
Evans, chirurgien-dentiste.
MAISON MILITAIRE.
S. E* M. le Maréchal Vaillant, ministre de la maison militaire de l'Empereur.
M. le général Malherbe, adjudant général du palais.
Chef du cabinet topographique
de l'Empereur,
le baron Yvelin de Béville, gén. de div.
Offieiert d'ordonnance.
MM. Ney a^Elchingen, chef d'esc. de car.
Vercbère de Reffye, cap. d'artillerie,
de Grény, cap. d état-major.
Hepp, capitame d'état-major.
Séguin de Lassalle, capitaine dHnf.
Dreyssé, capitaine du génie.
Harty de Pierrebourg, cap. d'infan.
Guzman, capitaine d'artillerie.
Avril, capitaine d'infanterie.
Conneau (Eug.), lieuten. de vaisseau.
Pajol, id. ' de Lauriston, cap. de cavalerie.
Favé, id. | S. A. le prince Napoléon -Charles Bona-
I parte, capitaine d'infanterie.
Aides de camp de VEmpereur,
MM. de Failly, général de division,
le comte de Montebello, id.
Le Bœuf, id.
Frossard, id.
le bar. Yvelin de Béyille, id.
le prince de la Moskowa, id.
Fleury, id.
Douay, id.
vice-am . , J urien de la G ra-
vièie.
de Waubert de Genlis, gén. de brig.
le comte Lepic, gén. de division »
le comte Reille, id.
CORPS DBS CBNT-GARDBS DB L'BMPBRBUR,
M. Verly, colonel, commandant.
ESCADRON DBS 6BNDARHBS D^IÎLITB.
M. do Bahuno du Liscoét, chef d'escadron, commandant.
GARDE IMPERIALE.
Etat-major général : Son Exe. M. le maréchal Regnault de Saint-Jean-d'Angély,
commandant en chef.
MAISON DE L^IMPÉRATRICE.
M"" la princesse d'Essling, grande maîtresse de la maison.
la comtesse de Montebello, la baronne de Pierres, la vicomtesse Aguado, la
marquise de Latour-Mau bourg, la comtesse de Labédoyère, la comtesse de
La Poeze, la comtesse de Lourrael, la comtesse de Raynevai, de Sancy,
de Saulcy, la baronne de Viry-Cohendicr, M»* Carette,la comtesse Waleska|
dames du palais.
Le Breton -Bourbaki, dame lectrice.
MM. le duc Ch. de Tascher de la Pagerie, sénateur, premier chambellan.
le comte de Lezay-Marnezia, le marquis de Piennes, le comte de Gossé Bris-
sac, chambellans.
le baron de Pierres, premier écuyer.
le marquis de Lagrange, écuyer.
Damas-Uinard, secrétaire des commandements.
De Saint-Albin, bibliothécaire particulier.
MAISON DB 8. A. I. LB PRINCB IMPÈBUL.
MM. le général Frossard, chef de la Maison militaire.
Duperré, Yiel d'Bspeuilles, Lamey, de Ligniville, aides de camp.
Bachon, éca?er.
fiarthez, méaecin.
Mme l'amirale Bniat, gouvernante des enfants de France.
MINISTRES SECRÉTAIRES D'ÉTAT.
S. K. M. Rouher, minisire d'Etat.
— Baroche^ Garde des Sceaux, minisire de la Justice et des Culles.
— le maréchal Vaillant, ministre de la Maison de l'Empereur et des
Beaux-Arts.
^ Duruy, ministre de l'Instruction publique.
— Vuilry, ministre-présidant le Conseil d'Etat.
— Pinard, ministre de l'Intérieur.
— Magne, ministre des Finances.
— de Forcade la Roquette, ministre de TAgricullure, du Commerce et des
Travaux publics.
— marquis de Moustier, ministre des Affaires étrangères.
— le maréchal Niel, ministre de la Guerre.
— l'amiral Rigault de Genouilly, ministre de la Marine et des Colonies.
CONSEIL PRIVÉ.
MM. Troplong.
Baroche.
duc de Persigny.
MM. maréchal Vaillant.
Magne.
Drouyn de Lhuys.
de La Valette.
Membres du Conseil privé ayant rang de Ministres.
SÉNAT.
Grands dignUaires,
S. B. M. Troplong, président du Sénat,
M. Boudet. premier vice- président.
MM. le maréchal comte Baraguey d'HiUiers, le maréchal comte Regnault de Saint-
Jean d'Angely, Delangle, de Royer, vice-présidents.
Barrot Ferd., grand-référendaire.
Chai x-d'£st- Ange, secrétaire.
Princes de la Famille Impériale,
S. A. I. le général prince Napoléon, S. A. le prince Louis-Lacien Bonaparte*
S. A. le prince Lucien Murât.
Sénateurs de droit :
LL. EE. les cardinaux de Bonald, Mathieu, Donnet, Btiliet, deBonnechose
LL. EExc. les maréchaul Vaillant, comte Baraguey d'HiUiers, comte Randon
Canroberl, de Mac-Mahon duc de Magenta, comte Regnault de Saint-Jean d'Angely'
Niel, Forey, l'amiral Rigault de Genouilly, maréchal Bazaine, amiral Charnerf
Sénateurs par ordre alphabétique .
MM. marquis d'Audiffret, comte Baraguay d'HiUiers, Baroche, vicomte de Barrai
Ferd. Barrot, Ad. Barrot, duc de Bassano, Bazaine, comte de Béarn, Béhic mar-
4869. ' 3
34
quis de Belbeuf, cardinal Billiet, Blondel, Boinvilliers, Boitelle, cardinal de Bonald,
prince Louis-Lucien Bonaparte, Bonjean, cardinal comte de Bonnccbose, Boudet,
vice-amiral comte Bouct-Villiauroez, comte Joseph Boulay delà Meurthe. comte de
Bourqueney, baron Brénier, baron de Butenval, duc de Câmbacerès, maréchal Can-
robert. général comte Carrelet, comte X. de Casablanca, Tice^imiral comte Cécille,
lie. de Chabannes, de Cbabrier Chaix-d'Ëst-Ange, amiral Chamer, baron Viala-
Charon, marquis de Chasseloup-Laubat, baron de Chassiron, Chevalier (Michel),
Chevreau (Henry), comte Clary, Conneau, Corta, général Cousin-Montauban comte
de Palilîao, marquis de Croix, Mgr Darboy, Dariste, général Daumas, comte de
Delamarre, Delangle, Devienne, cardinal Donnet. Drouyn de Lbuys, Dumas, baron
Ch. Dupin, Ëlie de Beaumont, marauis d'EspeuilIes, gén. de Failly, gén. comte de
Flahaull de la Billarderic, général Fleury, maréchal Forey, cx)mte Ch. de Germiny,
marquis de Girardin, GodeTle, Gouin, de Goulhot de Saint-Germain, général comte
de Goyon, marquis de La Grange, marquis de Gricourt, vice-amiral baron Grivel,
baron Gros, comte de GrossoUes-Flamarens, gén. comte Gudin, baron Haussmann,
baron de Heeckeren, Hubert-Delisle, marquis de Laborde, Lacaze, général de Lad-
mirault, baron de Ladoucelte, duc de La Force, vicomte de Ln Guéronnière, gén.
vicomte de La Hitte, Laity, général marquis de Laplace, Larabit, général comte de
La Kue, marquis de La Valette, gén. marquis de La^œstine, Lebrun, Lefebvre-
Duruflé, comte Le Marois, Leplay, baron Leroy, Le Roy de Saint-Arnaud, comte Th.
de Lesseps, Le Verrier, marquis de Lisle de Siry, maréchal de Mac-Mahon, duc de
Magenta, Magne, comte IMallet, de Marnas, gén. vicomte de Martimprey, cardinal
Mathieu, de Maupas, général Mellinet, de Mentque, Mérimée, de Mésonan, comte
Minierel, gén. Mollard, comte Monnierde la Sizcranne, duc de Montebello, général
comte de Montebello, général AUouveau de Montréal, général duc de Mortemart,
gén. prince de la Moskowa, prince Lucien Murât, prince Napoléon, maréchal Niel,
comte de Nieuwerkerke, Nisard, duc de Padoue, duc de Persigny,- Persil, prince
Poniatowski, Quentin-Baucbart, maréchal comte Randon, maréchal Regnaud de
Sainl-Jean-d'Angély, çén. baron Renault, Réveil, baron de Richement (Paul), ami-
ral Rigault de Genouilly, gén. comte Roguet, Rouher, Rouland, de Royer, Sainte-
Beuve, comte de Salii^^nac-Fénélon, de Saulcy, général comte de Schramm, comte
de Ségur d'Aguesseau, Silvestre de Sacy, comte Siméon, Suin, vicomte de Suleau,
duc de Tascher de la Pagerie, Thayer (Amédée), Thierry (Amédée), général Thiry,
de Thorigny, Tourangin, vic4?-amiral Tréhouard, duc de Trévise, Troplong, maré-
chal Vaillant^ baron de Varenne, duc de Vicence, baron de Vincent, général Vinoy,
de Vuillefroy, prince de Wagram, gén. comte de >\aldner.
CORPS LÉGISLATIF.
BUREAU
S. E. M. ScuNEiDER, président.
MM; Leroux, baron 1>avid (Jérôme) et Du Miral, vice-présidents.
BoURNAT, marquis de Conegliano, de GuiLLcDTJiT, Martel, Mègb,
com'6 Welles ('c La Valette, ^fcrt'^;'l^('s.
HÉBERT, Laron de Roheuf, qui^ieur^.
LISTE DCS DhPlJlÉS PAH D£PAHTEMl»NTS (*).
MM.
Ain. — Comte Léopold Lehon, Girod (do l'Ain), Bodin.
Aisne. — Hébert, Molézieux, Piette, de TIMu court.
Allier. — Baron de Veauco, Desmaroux de Gaulmin, Ed. Fould.
Alpes (Basses-)* col. Réguis.
Alpes (Hautes-). — Garnier.
Alpks (Maritimes). — N..., Masséna di:c de R voli.
Ardècbe. — général Dautheviile, comte deRochemure, marq. de la Tourette.
(*) Ne figurent pas les députés élus dont Pélection n'a pas
le Corps législatif lors du tirage de l'Annuaire.
encore été validée par
39
ÂRDENNBs. — De Monlagnac« baroD de Ladouoette» baron Sibue.
Ariâge. — Denat, Busaon-BlUattlt.
AtiEB. — Vicomte de Rambourgt, baron de Planey.
Aude. — Roques-Salvaza, Peyritsse.
AvEYRON. — Girou de Buzareingues, Calvet<Rogniat, Auguste Chevalier.
Bouches* du-Rhône. — Berryer, Bournat, baron de Chartrouse, Marie.
Calvados. -^ Bertrand, Douesnel, marq. deCoibertCbabannais, Paulmfer.
Cantal. -^ De Parieu, Creuzet.
Charente. — N..., Planât, André.
Charente-Inférieure. — baron Va8t*Vimeux»Bethmont,Roy deLoulay, baron
Eschassériaux.
Cher. — iharquis de Nesie, Guillaumin.
GoRRÈzE. — Baron Lafond de Saint-Mur, Mathieu.
Corse. — Abbatucci (Séverin)» Gavini.
Côte-d*Or. — Magnin, Marey-Monge, Rolle.
CotBs-Dû-NoRDb — Glais-Biioin, comte Paul de Cbampagny, comte de Latour,
baron de Janié, N
Creuse. — Delamarre, vicomte Cornudet.
DoROOONB. ^ Dupont (Paul), comte Boudet, comte Well-s de La Valette,
de Bosredon (Alexandre).
Doues. — Marquis de Conegliano, Latour-Dumoulin.
Drôme. — Lacroix de Saint-Pierre, gén. marq. ée Luzy Pelissac, Morin.
Eure. — Duc d'AIbufera, Fouquet, comte d'Arjuion, Petit (Guillaume).
Eure-et-Loir. — Vicomte Reiile, général Lebreton.
Finistère. — Comte Du Couëdlc, Conseil, Dein, Bois-Viel.
Gard. — Talabot, Bravay, Fabre, André Edouard.
Garonne. (Haute-). — Comte d'Ayguesvives, mirq. de Gampaigno Piccloni,
Duplan.
Gers. — BelUard, comte de Lagrange (Frédéric), Grenier de Cassagnac.
Gironde. — Curé, baron Travot, Emile Pereire, baron David, Arman.
Hérault. — Pagézy, RouUeaux-Dugage, CazeUes.
Ille-et-Vilaine. — Marquis de Pire, comte Caffareili, de Dalmas, de la Guis-
tiére.
Indre. — Charlemagne (Raoul), Delavau.
Indre-et-Loire. — Houssard, marq. de Guinemont, Mame.
Isère. — Royer, Flocard de Mépieu, Jollior, Rlondel.
Jura. — Dalloz (Edouard), N
Landes. — De Guilloutet, Darracq.
Loir-et-Cher. — Vicomte Clary, Dessaignes.
Loire. — Francisque Balay, Dorian, Bouchetal-Laroche, Dechastelus.
Loire (Haute). — Marquis de Fay de Latour-Maubourg, baron de Romeuf.
Loire-Inférieure. — Thoinnet de la Turméilùrcj vicomte Lanjuinais, Simon,
Fleury.
Loiret. — Nogent-Saint-Laurens, duc de TarentCi vicomte de Grouchy.
Lot. — Comte Murât (Joachim), Deltbeil.
Lot-et-Garonne. — Noubel, Doirus, vicomte de Ricbemont.
Lozère. — Comte de Chambrun.
Maine-et-Loire. — Segris, Berger, Louvet, comte de Las-Cazes.
Manche. — N..., de Saint-Germain, Brohyer de Littinière, général Meslin.
Marne. — Goêrg, Perrier, Werlé.
Marne (Haute-). — Baron de Lespérut, Cbauchard.
Mayenne. — LecIerc-d'Osmonville, baron Mercier, baron de Pierres.
Meurtre. — Vicomte Drouot, baron Buquet, Chevandier de ValdrOme.
Meuse. — Millon, baron de Benoist, Chadenet.
Morbihan. — Kercado, Le Melorel de la Haichols, comte de Champagny.
36
Moselle. — Le colonel Heimocque, Liégeard, N...
Nièvre. — Boucaumont, N,.., comte Lepeletier-d'Âunay.
Nord. — Kolb-Bernard, Brame, Lambrecht, Plichon, roarq. d'Havrincourt,
Hamoir, des Rotours, Sliévenart-Béthune, Seydoux.
Oise. — Baron de Gorberon, vicomte de Plancy, BarrilloD.
Orne. — De Chasot, haron de Mackau, marq. de Torcy.
Pas-de-Calais. — Piéron-Leroy, Delebecque, Pinart, Jourdain^ Martel, Senc
PuY-EfE-DÔME. — Mège, Girot-Poozo', Christophle, Andrieux, Du Mirai.
Pyrénées (Basses-). — Chesnelong, Larrabure, Etcheverry.
Pyrénées (Hautes-). — Ad. Fould, Achille Jubinal.
Pyrénées-Orientales. — - Jsaac Péreire.
Rhin (Bas-). — Baron de Bussierre, Coulaux, comte Hallez-Claparède, baron
de Cœhorn.
Rhin (Haut-). — Lefébure, baron de Reinacb, West, Aimé Gros.
Rhône. — Perras, Hénon, Laurent Descours, Jules Favre, Terme.
Saône (Haute*). — Marq. d'Andelarre, marq. de Grammont, duc de Marmier.
# Saône-et- Loire. — Schneider, Chagot, de Chiseuil, Boutelier, comte de Bar*
ban tan e.
Sartbe. — Hâëntjens, Leret-d*Aubigny, marquis deTalhouêt, prince de Beau-
vau (Marc).
Savoie. — Gon;te de Boigne, Bérard.
Savoie (Haute-). — Bartholoni, Pissard.
Seine. — Ollivier, Ernest Picard, Peiletan, Darimon, Carnot, Thiers, Gué-
rouit, Garnier-Pagès, Jules Simon.
Seine-Inférieure. — PouyerQuertier, Quesné, Corneille, Lédier, Barbet, Ancel.
Seine-eT'Marne. — Baron de Beauverger, comte de Jeaucourt, Josseau.
Seine- ET- Oise. — baron Caruetde Saint-Martin, Darblay jeune, Dambry, Mau-
rice Richard.
SÈVRES (Deux-). — David (Ferdinand), Lasnonnier, Leroux (Charles).
Somme. — Cosserat, baron de Fourment, Sénéca, Grossier, N
Tarn. — Eugène Péreire, Daguilhon-Pujol, baron Gorse.
Tarn-et-Garonne. — Comte Janvier de la Motte, Belmontet.
Var. — Lescuyer-d'Altainville, N...
Vaucluse. — Millet, Pamard.
Vendée. — Marquis de Ste-Hermine. Le Roux (Alfred), comte de la Poëze.
Vienne. — De Soubcyran, Bourlon, Robert de Beauchamp.
Vienne (Haute-). — Noualhier (Armand), de Saint-Paul.
Vosges. — Buffet, Aymé, Géliot.
Yonne. — Frémy, Javal (Léopold), Le Comte (Eugène).
LISTE DE MM.
Abattucci, Corsée.
Albiiféra (duc d]), Eure.
Ancel, SeimMnferieure.
Andclarro, Haute-Saône,
André, Charonle.
André Ed., Gard.
Andriciix, F»u> <le-Dôme.
Arjuzon (Cled'), Kurc.
Annan, Gironde
A)};uesvive> (Cle d'), Haule-
Garonno.
A\in6, Vosges.
Balay, Loire.
BarHantane (Ole de), Saûne-
et-Loiro.
Barbet, Seine-Inférieure.
LES disputés par ORDRE ALPHABÉTIQQB.
BarrilloD, Oise.
Bartboloni, Haute-Savoie.
Beauchamp (de), Vienne.
Beauvau (prince Marc de),
Sarlhe.
Beauverger (do), Seine-et-
Marne.
Belliard. Gers.
Belnionlel, Tarn-ot-Garon.
Benoist (baron de), Meuse.
Bérard, Savoie.
Bercer, Maine-et-Loire.
lierryer, BouchesKlu-Rhône.
Bertrand, Calvados.
Betiiniont, Charenle-Infér.
Bodin, Ain.
Boigne (Cte de), Savoie.
Bois-Viel, Finistère.
Bosredon (Alex, de), Dor-
dogne.
Boucaumont, Nièvre.
Bouchctal-Laroche, Loire.
Bondet (comte), Dordogne.
Bourlon, Vienne.
Hournat, Bouches-du- Rhône
Bouteher, Saône-et- Loire.
Brame (Jules), Nord.
Bravay, Gard.
BFohyêr de Litiinière, Man-
che.
Buffet, Vosges.
Buquet (baron), Meurthe.
Bussierre (baron de), Bas-
Rhin.
Bnsson-Billaut, Arlège.
Caffarelli, llle-et- Vilaine.
Calvet-Rogniat, Aveyron.
Cainpaigno (marquis de),
Haute-Garonne.
Carnot, Seine.
Caruel de St-Marlin, Seine-
el-Oise.
Gazelles, Hérault.
Chadenet, Meuse.
Chagol, Saône el-Loire.
Charnbrun (Cte de), Lozère.
Champagny (Cte J.-P. de),
CôlcsKlu-Nord.
ChamiMgny (Cte de) Mor-
bihan.
Charlemagne, Indre.
Chasot (de), Orne.
Chauchard, Haute-Marne.
Chcsnelong, Basser^Pyrén.
Chevalier, Aveyron.
Chevandier de Valdrôme,
Meurthe.
Chiseuil (de) , SaÔne-et-Loire.
Chrislophle, Puy-de-Dôme.
Clary (Vtc), Loir-et-Cher.
Cœhorn (Bonde), Bas-Rhin.
Colbert-Chabannais (marq.
de), Calvados.
Conegliano (Mis de), Doubs.
Conseil, Finistère.
Corberon (baron de), Oise.
Corneille, Scine-Inlérieure.
Cornudet (Vte), Creuse.
CoSserat, Somme.
Couedic (Cte du), Finistère.
Coulaux, Bas-Rhin.
Creuzet, Cantal.
Curé, Gironde.
Daguillon-Pajol, Tarn.
Dalloz, Jura.
Dalmas (de), llle-et- Vilaine.
Dambry, Seine-et-Oisc.
Darblay jeune , Seine-et-Oise.
Darimon, Seine.
Darracq, Landes.
Dautheville, Ardèche.
David F., Deux-Sèvres.
David (baron), Gironde.
Dechastelus, Loire.
Dein, Finistère.
Delamarre, Creuse.
Delayau, Indre.
Delebecque, Pas-de-Calais.
Deltheil, Lot.
Deoat, Ariège.
Descours, Rhône.
Desmaroux de Gaulmin, Al-
lier.
37
Dolfus, Lot-et-Garonne.
Dorian, Loire.
Douesnel, Calvados.
Drouot (Vto), Meurthe.
Du Mirai. Puy-de-Dôme.
Duplan, Haute-Garonne.
Dupont, Dordogiie.
Eschassériaux (Baron), Cha-
rente-Inférieure.
Etcheverry, Basses-Pyrén.
Fabre, Gard.
Favre Jules, llhône.
Fay de la Ton i-Mau bourg
(Mis de), Haule-Loire.
Fleury, Loire-Inférieure.
Flocard de Mé. ieu, Isère,
Fould A., Hautcs-[>yrénées.
Fould E., Allier.
Fouquet, Eure.
Fourment (bar. de), Somme.
Frèmy, Yonne.
Garnier, Hautes-Alpes.
Garnier-Pagès, Seine.
Gavini, Corse.
Géliot, Vosges.
Girod de l'Ain. Ain.
Girot-Pouzol,Puy de-I)ôroe.
Girou de Buzareingues ,
Aveyron.
Glais-Bizoin , Côtes-du Nord
Goérg, Marne.
Gorsse (baron), Tarn.
Grammont (Mis de), Haate-
Saone.
Granier de Cas.sagnac,Gers.
Gressier, Somme.
Gros, Haut-Rhin.
Grouchy (Vte de), Loiret.
Guéroult, Seine.
Gnillaumin, Cher.
Guilloutet (de), Landes.
Guislière (de la), Illect- Vi-
laine.
Haentjens, Sarthe.
Hallez-Clnparède, Bas-Rhin.
llamoir. Nord.
Ilavrincourt (Mis d'), Nord.
Hébert, Aisne.
Hennocque, Moselle.
Hénon, Hhône.
Hous^ard, Indre-et-Loire,
Janvier delà Motte, Tarn-et-
Garonne.
Janzé (baron de), Côtes-du-
Nord.
Jaucourt (Cte de), Seine-et-
Marne.
Javal, Yonne.
Joliot, Isère.
Josseau, Seine-et-Marne.
(Jourdain, Pas-de-Calais,
Dessaignes, Loir-et-Cher. |Jubinal, Hauleê-Pyrénées.
Kolb-Bcrnard, Nord.
Lacroix-St-Pierre, Drôme.
Ladoucette (baron de), Ar-
denne?..
La fond de Sl-Mûr, Corrèze.
Lagrange (Cte de), Gers.
Lambrccht, Nord.
Lanjuinais (Vie), Loire-Inf.
Larrabure,Bas.ses-Pyrénées.
Las Cases (Cte de)^ Maine-
et-Loire.
Lasnonier, Deux-Sèvres.
Li Tour (Cte de), Côtes-du-
Nord.
Latour-du-Moulin, Doubs.
Laugier Chartrousc (baron),
BÔuches-du-Rhône.
Lebrelon, Eure-et-Loir.
Le Clerc d'Osmonville ,
Mayenne.
Le Comte, Yonne.
LédîRr, Seine-Inférieure.
Lefébure. Haut-Khin.
Le Bon (CteX Ain.
Le Mélorel ae la Haichois,
Morbihan.
Le Pelletier d'Aunay (Cte),
Nièvre.
Leret-d'Aubigny, Sarthe.
Le Roux A., Vendée.
Le Houx Ch., Deux-Sèvres.
l^escuyer d'Attainville, Var.
Lespérut (Bon de), Haute-
Marne.
Liégeard, Moselle.
Louvet, Mai ne-et Loire.
Luzy-Pellissac(de), Drôme.
Markau (Bon de), Orne.
Magiiin. Côte-d'Or.
Malézicux, Aisne.
Marne, Indre-et-Loire.
Marey-Monge, Côte-d'Or.
Marie, Bouches-du-Rhône.
Marmier (duc de), Haute-
Saône.
Martel, Pas-de-Calais
Massi^aa (duc de Rivoli),
Alpes- Maritimes.
Mathieu, Corrèze.
Mége, Puy-de-Dûrae.
Mercier (Bon), Mayenne.
Meslin, Manche.
Millet, Vaucluse.
Millon, Meuse.
Montagnac (de), Ardennes.
Morin, Drôme.
Murât (Cte). Lot.
Nesle (Cte de), ( her.
Nogent-St-Laurens, Loiret.
Noualhier, Haute-Vienne.
Noubel, Lot-et-Garonne.
OUivier, Seine.
Pagézy, Hérault.
Pamard, Vaucluse.
Parieu (de). Cantal.
Paulmier, Calvados.
Pelletan, Seine.
Perreire Emile, Gironde,
Perreire Eugène, Tarn.
Perreire Isaac, Pyrénées-
Orientales.
Perras, Khône.
Perrier, Marne.
Petit, Eure.
Peyrusse, Aude.
Picard, Seine.
Piccioni, Haute-Garonne.
Piérron-Leroy,Pas-de-Calai8
Pierres (Bon ae), Mayenne.
Piette, Aisne.
Pinart, Pas-de-Calais.
Pire (Mis de),llle^t-Vilaiue.
Pissard, Haute-SaYoie.
Planât, Charente.
Plancy (Bon de), Aube.
Plancy (Vte de). Oise.
PHchon, Nord.
Poeze (Cte de la), Vendée.
Ponyer-Quertier, Seine-Inf.
5S
Quesné, Seine-Inférieure.
Quinemont (Mis de), Indre-
et-Loire.
Rambourgt (Vte de). Aube.
Réguis. Basses-Alpes.
Reille (Vte), Eure-et-Loir.
Reinacn (Bon de), H.-Rhin.
Richard, Seine-et-Oise.
Richemont (Vte de), Lotret-
Garonne.
Riondel, Isère.*
Rochemure (Cte de), Ar-
dèche.
Rolle, Côte-d'Or.
Romeuf (Bon de), Hte-Loire.
Roques-SaWaza, Aude.
Rotours (des). Nord.
Roulleaux-Dugage, Hérault.
KoydeLoulay, Cnarente-Inf.
Ro>er, Isère.
Saint-Germain (de),Manche.
Saint-Paul (de), Hte-Vienne.
Sainte -Hermine (Mis de),
Vendée.
Schneider, Saône-et-Loire.
Segris, Maine-et-Loire.
Senéca, Somme.
Sens, Pafrde-Calais.
Seydonx, Nord.
Sibuet (Bon). Ardennea.
Simon Josepn, Loire-Inf.
Simon Jules, Seine.
Soubeyran (de). Vienne.
Stiévenart-Bétnune, Nord.
Talabot, Gard.
Talhouet iMis de), Sarthe.
Tarente (duc de), Loiret.
Terme, Rb6n6.
Thiers, Seine.
Thionnet de la Tnimèlière,
Loiie-Inférienre.
Thomas-Kercado,Morbihan.
Tillancourt (de), Aisne.
Torcy (de), Orne.
Tourrette (Mis de la), Ai^
dèche.
TraTot (Bon), Gironde.
Vast-Vimeux (baron), Cha-
rente-Inférieure.
Veauce (Bon de), Allier.
Welles de La Valette (Cte),
Dordogne.
Werlé, Marne.
West, Haut-Rhin.
CONSEIL D'ÉTAT.
L'EMPBHBnR,
, s. A. I. le Prince Napoléon.
S. E. M. VuiTRY, ministre présidant.
MM. de Parieu, vice-président, président de la section de législation, justice et
affaires étrangères,
le général de division Allard, président de la section de la guerre, de la
marine, de l'Algérie et des colonies.
DuYERGiER, président de la section de Tintérieur, de l'instruction publique
et des cultes.
Mauchand, président de la section du contentieux.
CdRNUDBT, président de la sect. de l'agric, du commerce, des trav. publies
et des beaux -arts.
De Lavenat, président de la section des finances.
ConseiUsrs d'Etat en service ordinaire.
MM. Flandin, Boulatienier, Heurtier, baron Quinctte, comte de Chantérac, baron
Léon de Bussière, yic. de Rougé, Gasc, Lestiboudois, vie. du Martroy, Bréhier,
Manceaux, Bavoux, Chassériau, Abbatucci, Bataille, baron de Roujoux, Gomel,
Riche, Loyer, Besson, Marchand (Eug.), Merruau, Gaudin, Gaslonde, Genteur, Ver-
nier, Chassaiene-Goyon. Jahan, comte Treilhard, Bayle-Mouillard, Chamblain, Mi-
gneret, Pascalis, général baron Ambert, Goupil, L'HôpiUl, Jolibois, Du Berthier,
Goussard, de Vallée, baron de Chassiron, comte de Ségur, baron Janin.
ConseilUrs d'Etat en service ordinaire hors sections,
MM. Darricau, Blanche (Alfred), de Boureuille, de Franqueville, Gauthier, Du-
pu]r de Lôme, Barbier, Vandal, 'Anselme Petetin, Lenormant, Handry de Janvry,
Guillemot, Ozenne, de SaintrPaul, Robert (Charles), de Bosredon, Faré, Grand-
perret, Desprez, générai vicomte Dejean.
Secrétaire-général du Conseil d'Etat.
M. de la Noue-BiUault, ayant titre et rang de conaeiller d'EUt.
Maîtres des Requêtes de première classe.
MM. Léon Berger, baron de Bernon, Grignon de Montigny. Aubemoa, de Mau-
paa, Leblanc (Ernest), baron de Cardon de Sandrans, vicomte ae Blissieasy, vicomte
39
de Ca«abûtnca, Mesnard, Aucoc, Fonquier, Fortoul, Boinvilliers (Ed.), Marbeaa,
Bordetf Gottin, comte de Belbeuf, Bauchart, Bayard.
Maîtres des Requêtes de deuxième classe.
MM. Le Rov, Moreau (Ad.), Taigny, Barlholony, de Ravignan (Gustave), Perret»
baron Brincara, David, Braun, Rouner (Gustave), Hély-d'Oissel, vicomte de Luçay,
de Meynard, Legrand (Arthur), de Baulny, Bouard, de Guigué, baron de Vaufreland,
Monnier, vicomte Lombard de Buflières de Rambuteau.
Auditeurs. — 1'* classe.
MM. de Franqueviile, vicomte de l'Aigle, Thureau-Dangin, Goupy. Le Loup de
Sancy, Genteur (iMaxime), Darcy, Bérard de Chazello!^, de Joinville, Pollissier de
Péligonde, Regnault de Savisny, Fiour(>ns, de Vuiilefroy-Cassirii, Gornudet (Mi-
chel), Fould, Legrand (Anatole), Lerébure, Mage, Lachenal, Kamond, de Benoist,
de Frédy, de Crouâaz-Crétet, Le Marchant, Boselli, de Rongé (Jacques), Vatsse,
Duliilenl, Thierrv, Arthaud Haussmann. de Romeuf, Join-Lamberl, Thirria, Com-
gaignon de Xiarchéville. Sanial du Fay, Gomel (Charles), Courte de la Goupillière,
urin des Roziers, Mayniel, JLestiboudois (Jules).
2* classe.
MM. GastambidCf Rogntat, marquis de Laizer, Noël des Vergers, Darrigan, Rrin-
quant, le marquib de Compiègne, Sazerac de Forges, Langlois, Morillot, Billard de
Saint-Laumer, de Foville, de Kichemont, D'\igne;iux, de Lartigue, Geffrier, de
Ladoucette, Reboul, Rranie, Tixier de Rrolac, Uldekop, Festu^ière, Haudos de
Posscss, Gavrois, Matbeus, Sai'^setSt hneidcr, de Mas Lutrie, Desjircs, Cormerais,
Desmaroux de Gaulmin, Lavallée, Le Rat de Matinilol, Van-Bavinchove, Ameline,
vicomtedeLuppé,Trubert^ Boulay de la Meurlhe, Didier, Blin de Varlemool, Aylies.
SERVICE EXTnAORDrprAIRE.
1» Conseillers d'État.
MM. Gharlemagne, Cuvicr, Frémy, Conti, Layrle, Delacour, Vaïsse, Cornuau,
Benedetti, gén. Blondel, Pages, François, comte d'Argoat.
t» Alaitres des requêtes.
MM. Ghadenet, Louyer-Villermay, Gcivini, baron Dufay de Launaguet, baron de
Montour, Leviez, Bertier, Dulau, Vieyra-Molina, Des Michels, Boivin, Paixhans^
Du Bodan, de Salverte, Ghadenet (Henri), baron de la Goste du Vivier, d'Haute-
serve, Alcock, comte Dubois.
N. B. — Le service extraordinaire comprend en outre des auditeurs, des audi-
teurs attachés à des ministères, à des préfectures et au Gonseil du sceau des titres.
COUR DE CASSATION.
Premier Président : S. Ex. M. Troplong, président du Sénat.
Présidents: MM. Vaïsse, Pascalis, Bonjean.
Conseillers.
MM. Renouard, Legagneur, Lab )r4e, Glandaz, Nachet, Hélie (Faustin), Quenault,
Le Roux de Bretagne, marauis d'Oms, A\liès, I.e Serurler, baron Zangiacomi;
Meynard de Franc, Du Boaan, Calmètes Mercier, de Vergés, Fauconneau Du-
fresue, Pouillaude de Carnières, Lamy, de Peyramont, Woirhaye, Guyho, Gastam-
bide, Lascoux, Truchard-Dumolin, baron de Gaujal, Pont, de Vaulx, baron Hély-
d'Ois>el. Salneuve, Boucly, Anspach, Rieff, Ilenriot, Dumon, Barbier, Dagallier,
Tardif, baron Alméras-Latour, Guillemard, Saint -Luc-Gourborien, Robert de Chêne-
viére, Massé.
Procureur général impérial : M. Delangle.
Avocats généraux : MM. Ghaudru de Raynal, Blanche, Savary, Charreins, Fabre,
Bédarrides.
Greffier en chef- M. Goulon.
HAUTE-COUR DE JUSTICE.
La Haute- Cour est divisée en Chambre des mises en accusation et Chambre de
jugement, dont les membres, désignés chaque année, sont pris panni les conseil-
lers à la cour de Cassation.
40
COUR DES COMPTES.
Premier Président : M. De Boyer.
Présidents de chambres : MM. Pelletier, Grandet, Ribouet.
ConsetUert-maitres.
MM. Passy (doyen), Adam, Musnier de Pleingeft, Petitjean, Du Sommerardi
Mercier-Lacombe, Arnault, Revnaud de Barbarin, David, Amedé Berger, comte Ogier
dlTnr, Gaulthier de Lizoles (doyen), Lavollée, Martin, Serveux, Morisot, Portails,
Barré.
Conseillers référendaires de première classe.
MM. Dumez, Paris, Briatte, Dubois de l'Estang, baron Bartholdi, de Mon? Col-
chen, Huard de la Marre, Le Rat de Magnitot, Poinsinet de Sivrv, Persil, oaron
Matouet, vicomte O'Donnel, Bartouilh de Taillac, baron de Guilbermy, Dosseur,
baron Jard-Panvillier, Damainville, Salel de Cbastanet, Denis de Hansy, Le Brun
de Sessevalle, Halloy, Dauchez, de Senneville, de Lojnes.
Conseillers référendaires de deuxième classe.
MM. Trubertj Derville Malécbard, de Coral, de Saint-Paul Larocbe,* L'Escalo-
pier, Doyen, Picard, Gauthier d'Auteserve (Gaston), Bouchard (Léon), de Lalena
(Gustave), Peconrt. Golmet-Dâage, Hennet de Bernoville, Lambert, de Riberollesi
Picher de Grandchamp, Du Seuil, baron Lafon de Laduye, Ducrey, Lefebvrei
Lebas de Courmont. Boessé, Le Prieur de Blainvilliers, Paixhans, Lessoré, Sil-
vestre de Sacy, de la Chaussée, CoUeau, Adenis de la Rozerie, Biollay, Jaillet de
Saint-Ccrgues, Delattre, Trianon, de Guerny, Chevalier, Costa, de Bonnechose,
Haincque de Saint-Senoch, Vallerand de la Fosse, Dorré, Razy, baron Harmand
d'Abancourt, de Malharel, Parent du Châtelet, Ducasse, de Raynal, L'Epine,
comte de Bresson, Bouland, de Perthuis deLaillevault, Roger, de Sennal, Marchand,
Gosset, Boissaux, Duchaussoy, Ribouet (Amédée), Kratz, Féry d'Esclands, Nolleval.
Atiditeurs de première classe : MM. Pichault de Lamartinière, de Berthois, Pé-
ghoux, Reboul, Fagniez, de Roquefeuille, Vincent, Féron, Douault, de Senarmont.
Auditeurs de deuxième classe : MM. de Billy, de Chamberet, Daraent, Chanchat,
Labordère, de Senneville (Gaston), Esquirol, Barbier de la Serre, Collin.
Procureur général impérial : M. le comte de Casablanca.
Greffier en chef : M. Dufresne.
COUR IMPÉRIALE D^ PARIS.
Premier Président : M. Devienne, sénateur.
Présidents de chambres : MM. Casenave, Roussel, Saillard, Metzinger, Puissant,
Berthelin, Salle.
Conseillers.
MM. Jurien, Salvaing de Boissieu, Faset de Baure, de Saint-Albin, Bonneville de
Marsangy, Le Peletier d'Aunay, Flandin, Le Gonidec, Brault, Berriat-Saint-Prix,
Dubarle, Pasquier. L'Evesque, de Beausire de Sevssel, Mongis, Gouget, Gislain de
Bontin, Camusat-BusseroUes, Puget, Falconnet, Rolland de Villargues, Morean,
Gautier de Charnacé, Labour, Etignard de Lafaulotte, Bonnefoy des Aulnais, Dufour,
Hello, Clappier, Salmon, Cramail, Delaborde, Page de Maisonfort, Marie, Rohault
de Fleury. de Lalain Chomel, Bertrand (Ernest), Nacquart, Mahou. Armet de Lisle,
Fleury, Alexandre, Boudet de Paris, Desmaze, Sallantin, Destrem, Bondurand,
Daniel, Peyrot, Bertrand (Jean-Barthélemy), Benoît, Burin -Desroziers, Saunac,
Dumas, Senart, Bedel, Vignon. Cassemiche, Baret-Ducoudert, Portolis, .Joasselin,
Nicolas, Thévenin, Dubois. > > . >
PARQUET.
Procureur-Général impérial : M. Grandperret.
Avocats-Généraux : MM. Dupré-Lasale, Descoustures, Brière-Valigny, Ducreux,
Genreau, Merveilleux-Duvignaux, Aubépin.
Substituts du Procureur général impérial : MM. Try, Laplagne-Barris, Rousselle,
Benoist, Hémar, Legendre, Malher, Thomas, SevesUe, Bergognié, Lepellelier.
Greffier en chef : M. Grattery.
44
COURS IMPÉRIALES DES DÉPARTEMENTS.
AcBN. Gers, Lot, Loi-et-Garonne.
M. Sorbier, premier président.
M. de Yaulx, procureur-général impérial-
An. Basses-Alpes, Alpes-Maritimes,
Boncbes-du-Rhône, Var.
M. Rigand, premier président.
M. Merville, procureur-général impérial.
AifTc?fs. Aisne, Oise, Somme.
M. deThorigny, sén. , premier président.
M. Saudbreuil , procur.-général impér.
Angers. Maine-et-Loire, Mayenne, Sartbe.
M. Métivier, premier présidfent.
M. Chevalier, procur.-général impér.
Bastia. Corse.
M. Bécot, premier président.
Af. de Piasman, procureur-gén. imp
Besançon. Doubs, Jura, Haute-Saône.
M. Loiseau, premier président.
M. Blanc, procureur-général impérial.
Bordeaux. Charente, Dordogne, Gironde.
M. Durai (Raoul), premier président.
M. Du Beux, procur.-génér. impér.
Bourges. Cher, Indre, Nièvre.
M. Corbin, premier président.
M. Levé du Montât, proc.-gén. imp.
Caen. Calvados, Manche, Orne.
M. Olivier (Edmond), premier président.
M. Connelly, proc.-gen. impérial.
Cbambéry. Savoie, Haute-Savoie.
M. Dupasquier, premier président.
M. Mourier, proc.-gén. impérial.
Colhar. Bas-IUnn, Haut-Rhin.
M. deBi^orie de Laschamps, pr. présid.
M.Levieil delà Mar.sonniëre,pr.'gén. imp.
DuoN. Côte-d'Or, Sa6ne-et-Loire,
Haute-Marne.
M- Neveu-Lemaire, premier président.
M. Imgarde de Leiïemberg, pr.-gén. imp.
Douai. Nord, Pas-de-Calais.
M. Paul, prem. présid.
M. Morcrette, proc-gén. impér.
Grenoble. Hautes- Alpes, Drôme, Isère.
M. Bonafous, premier président.
M. de Gabrielli, procur.-général impér.
Limoges. Corrèze, Creuse, Haute- Vienne.
M. Lezaud, premier président.
M. Mazel, proc.-général imp.
Lyon. Ain, Loire. Rhône.
M. Gilardin, premier président.
M. Gaulot, proc.-général impér.
Metz. Ardennes, Moselle*
M. Damis, premier président.
M. le baron de Gérando, proc.-gén. imp.
Montpellier. Aude, Aveyron, Hérault,
Pyrénées-Orientales.
M. Sigaudy, premier président.
M. Galles, proc.-gén. impér.
Nancy. Meurthe, Meuse, Vosges.
M. Leçlerc, premier président.
M. Izoard, proc.-géneral impér.
Ni MBS. Ardèche, Gard, Lozère,
Vaucluse.
M. Gouazé, premier prés ideni.
M. Villedieu, procureur-général impérial.
Orléans. Indre-et-Loire, Loir-et<Uier,
Loiret.
M. Duboys (d'Adgers), premier présid.
M. Tenaille d'Kstais, proc.-général imp.
Paris. Aube, Eure-et-Loire, Marne,
Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-
Oise, Yonne.
M. Devienne, premier président, sénateur.
M. Grandperret, pro.-gén. imp.
Pau. Landes, Basses- Pyrén., Hantes-
Pyrénées
M. de Romeuf, premier président.
M. Daguilhon, procureur-gén. imp.
Poitiers. Charente-Inférieure, Deux-
Sèvres, Vendée. Vienne.
M. Fortoul, premier président.
M. Damay, procur.-général impériaL
RE.XNES. Côtes-du-Nord. Finistère, II»
et- Vilaine, Loire-Infér., Morbihan.
M. Aucher, premier président.
M. Bardon, procur.-général impér.
RioM. Ailier, Cantal, Haute-Loire,
Puy de-Dômc.
M. Moisson, premier président.
M. Massin, procureur-gén. impérial.
Rouen. Seine-Inférieure, Eure.
M. Massot, premier président.
M. Millevoye, procureur-gén. impérial.
Toulouse. Ariége, Haute-Garonne, Tarn,
Tarn-et-Garonne.
M. Pion, premier président.
M, Dupré, procureur-gén. impérial.
Alger. BAne, Oran, Philippeville,
Blidah, Constantine.
M. Pierrey, président.
M. Robinet de Cléry, procur.-général imp.
chef du service judiciaire en Algérie.
42
ARCHEVÊQUES ET ÉVÉQUES.
MÉTROPOLES
et
DIOCÈSES.
ARCHEVEQUES
et
ÉYÊQUES.
Paris
Chartres
Meaux
Orléans
Blois
Versailles
MHgrs.
Barbot, arch.
Regnault
Allou
Dupanloup
Pallu (lu l'arc
Mabile
Cambrai Regmier, arch.
Arras Lequette
Lyon et Vienmbj card. de Bonald, arch.
Autun
Langres
Dijon
Sain^Claude
Grenoble
Rouen
Bayeux
ETreux
Séez
Coutances
De Marguerye
Guerrin
Rivet
Nogret
Giuuuilhiac
card. de Bonnechosb, ar.
Hugonin
Dovoucoux
Roiisselet
Bravard
Sens et Auxerrb Bernadou, arch.
Troyes Ravinet
Nevers Forcade
Moulins de Dreux-Brézé
Reims
Soissons
ChÂlons
Beauyais
Amiens
Tours
Le Mans
Angers
Nantes
Laval
Bourges
Clermont
Limoges
Le l^uy
Tulle
Saint Flour
Albt
Rodez
Cahors
Mende
Perpignan
Bordeaux
Agen
An^oul^me
Poitiers
Landriot, arch.
Dours
Meignan
Gignoux
Boudiné t
GuiBERT, arch.
Fillion
Angebault
Jacquemet
Wicart
de la Tour d'Auvergne-
Lauraguais, arcb.
Féron
Fruchaud
Lebreton
Berteaud
De l'ompignac
Lyonnet, arch.
Delalle
Griroardias
Foolquier
Ramadié
card. DoNNET, arch.
Gérin
Cunssean
Pie
METROPOLES
et
diocèses.
ARCHEVÊQUES
et
ÉVÊQUES.
MMgn.
Périgueux Dabert
La Rochelle Thomas
Luçon Colet
Saint-Denis (La
Réunion). Maupoint
Basse-Terre (Guadeloupe). Bontonnet
S-Pierre el Fort
de France Mounicq
AUCH
Aire
Tarbcs
Rayonne
ToLLOL'SE et
Narbo.ȣ
Montauban
Pamiers
Carcassonne
Besançon
Strasbourg
Metz
Verdun
Helley
Saint-Dié
Nancy
Delam ARE, arch.
Epivent
Laurence
Lacroix
Desprez, arch.
Doney
Béiaval
RouUet de la Bouillene
card. Mathieu, arch.
Ricss
Dupont des Loges
Hacquard
Géraudde Langalerie
Caverot
Foulon
et
Aix, Arles
ËHBRUN Chalandon, arch.
Marseille Place
Fréjus etTo:;lwiiJûrdany
Digne Meiricu
(;ap Guilbert
Ajaccio CasanelU d'Istria
Nice Sola
Avignon
Ntroes
Valence
Viviers
Montpellier
Rennes
Quimper
Vannes
Saint-Bricuc
DuEREuiL, arch.
Plantier
Gucullette
Dcicusy
Le Courtier
Bkossays-St-Marc, arch,
Sergent
Bécel
David
Chambéry le card. Biluet, arch.
Annecy Magnin.
Tarentaise Gros
S.-Jean de Maurienne Vibert
Alger ALLEMANi>-LAyiGERiB,ar.
Gonstantine de Lascases.
Oran Callot
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46
ARRONDISSEMENTS FORESTIERS.
1** arrondissement. — Oise, Seine, Seine-
et-Oise, Seine-et-Marne.
M. Becquet, conservateur à Paris.
2. arrondissement. — Eure, Seine-Infér.
M. de Suzanne, cons. à Rouen.
3. arrondissement. — Cûtend^Or.
M. Yiney, conserv. à D^on.
4. arrondissement. — Meurthe.
M. d'Houdouart, conserv. à Nancy.
5. arrondissement. — Bas-Rtiin.
M. Lorents, conserv., à Strasbourg.
6. arrondissement. — Haut-Rhin.
M. de Frawenberg, cons. à Colmar.
7. arrondissement. — Aisne, Nord, Pas-de-
Calais, Somme.
M. Béraud, conservateur à Amiens.
8. arrondissement. — Aui>e, Yonne.
M. Suremain de Missery, cons. à Troyes.
' 9. arrondissement. — Vosges.
M. Baudrillart, conservateur à Épinal.
10. arrondissement. — Ardennes, Marne.
M. Lanrenceau, conserv. à Clialons.
11. arrondissement. — Moselle.
M. Genin, conserv. à Metz.
12. arrondissement. — Doub^.
M- Vouzeau, cons. à Bezançon.
13. arrondissement. — Jura.
M. Virot, conserv. à Lons-Ie-Saulnier.
M. arrondissement. — Isère, Loire, Rhône.
M. Jacauot, cons. à Grenoble.
i5. arronaissement. — Calvados, Manche,
Mayenne. Orne, Sarthe, Eure-et-Loire,
M. Deval, cons. à Alençon.
16. arrondissement. — Meuse.
M. Hun, cons. à Bar-Ie-Duc
f7. arrondissement.— Ain, Rhône, Saône-
et-Loire.
M. Fourmont-Tournay^ cons. à Mâcon.
18. arrondissement. — Ariége, Lot, Haute-
Garonne, Tarn-et-Garonne.
M. Roubirane, cons. à Toulouse.
19. arrondissement. — Indre -et- Loire,
Loir-et-Cher, Loiret.
M. Bramaud-Boucheron, cons. à Tours.
20. arrondissement.— Cher, Indre, Nièvre
M. Des Méloiies, conserv. à Bourges.
2fl. arrondissement. — Allier, Creuse,
Loire, Puy-de-Dôme.
M. Desmercières, conserv. à Moulins.
22. arrondissement. — Gers, Basses-Pyré-
nées, Hautes- Pyrénées.
M. Marcotte de Quivières, cons. à Pau.
23. arrondissement. — Côtes-du-Nord, Fi-
nistère, Ille-et- Vilaine, Loire-Infé-
rieure, Morbihan, Maine-et-Loire.
M. de Bruchard, conserv. à Rennes.
24. arrondissement. — Charente, Char.-In-
iér., Deux -Sèvres, Vendée, Vienne.
M. Beausire, conserv. à Niort.
25. arrondissement. — Aude, Pyrénées-
Orientales, Tarn.
M. Tallotte, cons. à Garcassonne.
26. arrondissement. —Basses-Alpes, Boa-
ches-du-Khône, Vaucluse.
M. Labussière, cons. à Aix.
27. arrondi>sement. — Ardèche, Gard, Hé-
rault, Lozère.
M. Ganferra, conserv. à Ntmes.
28. arrondissement. — Aveyron, Cantal,
Corrèze, Haute-Loire, Haute-Vienne.
M. Dubois du Tallard, cons. à Aurillac.
29. arrondissement. — Dordogne, Gironde,
Landes, Lot-et-Garonne.
M. Dutemps du Grlc, conservateur à
Bordeaux.
30. arrondissement. — Corse.
M. Brière de Mondétour, cons. à Ajaccio.
31. arrondissement. ^ Haute-Marne.
M. Stbèrae, conservateur à Chaumont.
32. arrondissement. — Haute-Saône.
M. de Coucy, conservateur à Vesoul.
33. arrondissement.— Savoie, Hte-Savoie.
M Durand de Vi tiers, conservateur à
Charobéry.
31. arrondissement — Alpes- Maritimes,
Var.
M. Hennequin, conservateur à Nice.
35. arrondissement. — Hautes - Alpes,
Drôme.
M. Scguinard, conserv. à Valence.
SERVICE FORESTIER EN ALGÉRIE.
Province d'Alger. — M. Lambert, inspecteur, cher du service, à Alger.
— d'Oran. — M. Henry, id. id. à Cran.
— de Constantine. — M. de Cherrier , id. id. à Gonstantine.
47
ACADÉMIES.
Académie d'Aix, comprenAnl les départementi; des Basses-Alpes, des Bouches-du-
KhOne, des Alpeiv-Maritimes, de la Corse, du Var et de Vaucluse
(M. Vieille, recteur).
— - de Besançon, comprenant les départements du Doubs, du Jura et de la
Uaule-Saûne (M. Caresme, recteur).
-> de Bordeaux, comprenant les départements de la Gironde, delà Dordogne, des
Landes, de Lot-et-Garonne, des Basses- Pyrénées (M. Zérort,
recteur).
^ de Caen, comprenant les départemeots du Calvados, de l'Eure, de la Man-
che, de rOrne, de la Sarthe et de la Seine-Inférieure (M. Théry,
recteur.)
^ de Chambéry, comprenant les départements de la Savoie et de la Hante- Sa*
voie (M. Dauzat, recteur).
— de Clermont, comprenant les départements du Puy-de-Dôme, de l'Allier, du
Cantal, de la Correze, de la Creuse et delà Haute-Loire (M. Allou,
recteur).
— de Dijon, comprenant les départements de la Côte-d'Or, de l'Aube, de la
Haute-Marne, de la Nièvre et de l'Yonne (M. Monty, recteur).
— de Douai, comprenant les départements du Nord, de l'Aisne, des Ardennes.
du Pas-de-Calais et de la Somme (M. Fleury, recteur).
— de Grenoble, comprenant les départements de T Isère, des Haulcs-Alpes, de
l'Ardèche et de la Drûme (M. Courtade, recteur).
— de Lyon, comprenant les départements du Rhône, de l'Ain, de la Loire et de
In Saône-et-Loire (M. de la Sausf^aye, membre de l'institut, rect.)
— de Montpellier, comprenant les déparlements de l'Hérault, de l'Aude, du Gard,
de la Lozère et des Pyrénées -Orientales (M. Donné, recteur).
— de Nancy, comprenant les déparlements de la Meurthe, de la Meuse, de la
Moselle et des Vo>ges (M. Guillemin, recteur).
— de Paris, comprenant les départements de la Seine, du Cher, d*Eure et-Loir,
de Loir-et-Cher, du Loirel, de la Marne, de l'Oise, de Seine-et-
Marne et de Seine-et-Oise (Son Exe. le ministre de l'instruction
publique, recteur: M. Mouner, vice-recteur).
— de Poitiers, comprenant les départements de la Vienne, de la Charente, de
la Charente- Inférieure, de l'Indre, d'Indre-et-Loire, des Deux-
Sèvres, de la Vendée, de la Haute-Vienne (M. Magin, recteur).
— de Rennes, comprenant les départements d'Ille-et- Vilaine, desCôtes-de-Nord,
du Fmistère, de la Loire- Inférieure, de Maine-et-Loire, de la
Mayenne et du Morbihan (M. Malaguti, recteur).
— de Strasbourg, comprenant les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin
(M. Chéruel, recteur),
— de Toulouse, comprenant le^ départements de la Haute- Garonne, de l'Ariège
de l'Aveyron, du Gel-s, du Lot« des Uautes-Pyrén6es, du Tarn
de Tarn-ct-Garoune (M. Roustan, recteur).
— d'Alger, (M. Delacroix, recteur).
50
ÉCOLES SPÉCIALES-
ECOLE IMPÉRIALE CENTRALE DES ARTS ET MANUFACTURES.
A Paris, rue de Thorigny, 7, et rae des GoutuDes-SainNServais, I .
DIRECTEUR : M. PETIET.
Cette Ecole, fondée en 1829, devenue Etablissement de VEtai^ en vertu delà loi
du 19 juin 1857, forme des ingénieurs pour toutes les branches de l'industrie et
pour les travaux et services publics dont la direction n'appartient pas nécessaire-
ment aux ingénieurs de l'État.
L'Ecole impériale centrale admet les étrangers aux mêmes conditions que les na-
tionaux. Elle ne reçoit que des élèves externes. On n'y est a<lmis que par voie de
concours et après avoir justifié qu'on a eu dix-sept ans révolus au fer janvier de
Tannée dans laquelle on se présente. Le concours s'ouvre le ier août et est clos
le 20 octobre. 11 a lieu à Paris pour tous les candidats sans exception. Linscription
four le concours se fait au secrétariat de l'Ecole, rue des Coutures-Saînt-Gervais,
, au Marais. Le programme des connaissances exigées pour l'admission est envoyé
gratuitement à ceux qui en font la demande au directeur de l'Ecole à partir du fer
avril jusqu'au 1er octobre.
Un certain nombre d'élèves sont entretenus à l'Ecole aux frais de TEtat ou de
leur département. Les candidats qui désirent prendre part aux encouragements de
l'Etat doivent faire la déclaration par écrit, avant le fer août, à la préfecture de
leur département ; cette déclaration est accompagnée d'une demande motivée adres-
sée au ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux pi:^lics.
ECOLES IMPÉRIALES D'ARTS ET MÉTIERS
INSPECTEUR GÉNÉRAL DBS ÉCOLES IMPÉRIALES d'aRTS ET MÉTIERS .' M. LEBRUN.
Ces écoles sont destinées à formerdes chefs d'atelier et des ouvriers instruits et
habiles pour les industries où l'on travaille le fer et le bois.
Les élèves, au nombre de 300 par école, sont nommés par le ministre après un
concours. Aux termes d'un décret du 30 décembre 1865 qui régit aujourdliui ces
écoles, il est accordé des bourses ou fractions de bourse à tous les élèves dont les
parents sont jugés ne pouvoir acquitter les uns aucune partie de la pension, les
autres qu'une partie seulement. De plus, les parents peuvent être dispensés excep-
tionnellement par le ministre de j^ayer la pension ou fraction de pension laissée à
leur charge quand, par suite d'événements survenus depuis l'admission, ils ne le
peuvent plus.
Ces écoles ont Irur siège à Aix, à Angers, à Ghâlons-sur-Marne, à Cluses (Haute-
Savoie).
ECOLE SUPÉRIEURE DU COMMERCE.
A Paris, boulevard des Filles-du- Calvaire, rue Saint-Pierre-Popinc«art, 24.
Cettf école est exclusivement consacrée aux études commerciales : eUe est placée
sous le patronage du Gouvernement, qui y entretient des élèves boursiers, et sous
la surveillance d'un conseil de perfectionnement, présidé par le ministre de Tagri-
culture, du commerce et des travaux publics. L'enseignement comprend depuis les
leçons de grammaire, d'écriture, d'arithmétique, de géographie, ae comptabilité,
jusqu'au cours de droit commercial et maritime, d'économie industrielle, toutes les
connaissances nécessaires pour former des comptables, des banquiers, des négociants,
des administrateurs. L'école ne reçoit que des pensionnaires au prix de f ,800 fr.
ECOLE IMPÉRIALE FORESTIÈRE, éUblie à Nancy.
DIRECTEUR : M. IIANQUBTTE.
Conditions d'admission. — Le nombre des élèves à admettre à l'Ecole est ûié
54
chaque année par le ministre des finances, en raison des besoins de Tadministra-
tien des forêts, et d'après nn concours public. Les examens de TBcole forestière
ont lieu à Paris et dans les départements, à la même époque, aux mêmes lieux que
ceux de l'ficole Polytechnique, et sont faits par les examinateurs nommés par le
ministre des finances. Les aspirants sont tenus d'adresser au directeur général de
l'administration des forêts, avant le 31 mai au plus tard, leur demande d'admission
au concours, accompagné des pièces suivantes :
1* L'acte Renaissance, revêtu des tormalités prescrites par les lois, et constatant
que l'aspirant aura au 1er novembre 18 ans accomplis, et n'aura pas plus de ^ ans ;
2* Un certificat signé d'un docteur en médecine et dûment légalisé, attestant que
l'aspirant est d'un<' bonne constitution, qu'il a été vacciné ou qu'il a eu la petite-
vérole, et qu'il n'a aucun vice de conformation ou infirmité qui puisse le rendre
impropre au service forestier.
3* Le diplôme de bachelières-sciences. Néanmoins, le candidat qui ne serait pas
encore pourvu de cette pièce peut y suppléer par un certificat constatant quil a
fait des études classiques, jusqu'à la rhétorique inclusivement, à charge par lui de
produire le diplôme à l'administration des forêts le 15 octobre au plus tard.
4' La preuve qu'il possède un revenu annuel de 1 ,500 fr. au moins, ou à défaut
.« ^ki:_<2 1 n *- -»^ • A 1.,: fournir unc pension dépa-
nne pension de 600 fr.,
comme garde-général en
activité.
L examen porte sur les objets ci-après, savoir : V l'arithmétique complète ; 2" l'al-
gèbre ; 3" la géométrie ; 4« 1 application de la géométrie ; 5* La trigonométrie ; 6« la
physique ; 7Ma chimie ; S" la cosmographie ; 9" la mécanique ; 10** l'histoire natu-
relle ; 11** la langue allemande ; 12** la langue latine ; 13" la langue française ;
iA" l'histoire et la géographie ; 15" le dessin d'imitation ; 16° le dessin linéaire, le
lavis.
Instruction des élèves et te^ir destination. — La durée des cours établis à l'Ecole
forestière est de deux ans ; à la fin de chaque année, les élèves sont soumis à des
examens d'après lesquels ils sont de nouveau classés.
Si leur examen est satisfaisant, les élèves de la seconde division passent dans la
première, et ceux de la première sont envoyés dans les inspections forestières les
5 lus importantes, en qualité de gardes généraux stagiaires, pour v acquérir, sous la
irection des inspecteurs, les connaissances pratique^, et oes qu ils ont fait preuve
de l'instruction nécessaire pour exercer un emploi, il^ sont nommés, au fur et à me-
sure des vacances, à des cantonnements degardes généraux. Ils jouissent, pendant
leur temps de stage, d'un traitement de 1,200 fr.
ECOLB IMrÉRiÂLE DES MINES.
A Paris, boulevard Saint-Michel, 60 et 62.
DIRBCTKUn : M. C0MBR8.
L'École impériale des mines, placée sous la surveillance du ministre de l'agricul-
ture, du commerce et des travaux publics, as^isté du conseil de l'Ecole^ a pour
but : 1" de former des ingénieurs destinés au recrutement du corps iiuperial des
mines ; 2" de répandre dans le public la connaissance des sciences et des arts rela-
tifs à l'industrie minérale, et, en particulier, de former des praticiens propres à di-
riger des entreprises privées d'exploitation de mines et d'usines minéralurgiqoes ; 3"
de réunir et de classer tous les matériaux nécessaires pour compléter la statistique
minéralogique des départements de la France et des colonies françaises ; 4" de
conserver un musée et une bibliothèque consacrés spécialement à Tiodustrie miné-
rale, et de'tenir les collectitins au niveau des progrès de l'industrie des mines et
usines et des sciences qui s'y rapportent ; 5" enfin d'exécuter, soit pour les admi-
nistrations publiques, soit pour Tes particuliers, les essais et analyses qui peuvent
aider au progrès de l'industrie minérale.
L'Ecole reçoit trois catégories d'élèves : 1* les Elèves-Ingénieurs, destinés
au recrutement du corps des mines, pris parmi les élèves de l'Ecole Polytechnique :
2* les Elèves externes admis par voie de concours et qui, après avoir justifié, a
52
leur sortie, <\e connaissances suffisantes, sont déclarés aptes à diriger des eiploita'
tiens de mines et d'usines minéralurgiques, et reçoivent, k cet effet, un brevet qui
leur confère le titre d'Elève breveté ; 3* enfin, des Elèves étrangers admis, sur la
demande des ambassadeurs ou chargés d'affaires, par décisions spéciales du mi-
nistre.
Les cours oraux de minéralogie, de géologie et de paléontologie sont ouverts au
public, du f5 novembre au 15 avril.
La bibliothèque est ouverte au public tous les jours (dimanches et fêtes ex-
ceptés) de 10 à 3 heures, et tous les jours aux étrangers et aux personnes qui
désirent étudier.
Toute personne qui désire faire exécuter Tessai d'une substance minérale est ad-
mise à en faire le aéprt au secrétariat de TEcole ; rinscription de la demande du
déposant mentionne la localité d'où provient la substance a essayer. Il est aussitôt
procédé à ceux de ces essais qui peuvent aider aux progrès de Tindustrie minérale,
Tous les services de l'Ecole, enseignement, musée, bibliothèque et bureau d'essais
sont gratuits.
BCOLB NAVALE lUPÉRULB
Etablie sur le vaisseau Le Borda en rade de Brest
COMMANDANT : M. GAmNAVLT.
La loi du 20 avril 1832 autorise l'ouverture d'un concours public à l'effet d*ad-
metlre, en qualité d'élèves de l'Ecole navale impériale, les jeunes gens oui se des-
tinent au corps des officiers de marine. Celte école est organisée conformément
aux dispositions des ordonn. des 1er nov. 1830, 24 avril 1832, 4 mai 1833, de la loi
du 5 jum 1850, et des décrets des 19 janvier 1856, 24 septembre 1860 et H dé-
cembre 1862.
rRor.RAVHE DE l'examen. — Examen oral. 1" Arithmétique. Programme xxxi du
plan d'études des lycées, n* 1 à 36 ; — 2« Algèbre. Programme xxxii, n*» 1 à 27 ;
— 3* Géométrie. Programme xxxiv, n*» 1 à 34. et le programme xxxv, n<*' 1 à 20 ;
— Trigonométrie rectiligne. Programme xl, n"* 1 à 16 ; — 5* Mathématiques ap-
pliquées. Programme xixvii, n" 1 à 6 ; — 6" Physique. Programme xliii ; -^ 7'
Chimie. Programme xlvi ; — 8» Géographie. Programme xi ; — 9" Langue an-
glaise. Programmes xvii et xviii.
Compusilions. — 1" Composition française. Récits, lettres, descriptions de divers
genres ; — 3' Thème anglais. Programmes xvu et xviii du plan d'études des lycées ;
Calcul numérique de trigonométrie rectiligne ; — Tracé géographique d'une des
auestions de géométrie exigées à l'examen oral ; — 6' Dessin au trait d'une tète
'après un modèle.
Les candidats devront se faire inscrire du \" au 25 avril à la prérectore du dé-
au moins accomplis le
maximum d'âge fixé à 17 ans.
Pension annuelle 700 francs. — Trousseau et objets divers 800 francs.
Les familles des candidats qui, dénués de fortune, prétendraient à une place
gratuite ou demi-gratuite, k un trousseau ou demi-trousseau, doivent le faire con-
naître, sous peine de déchéance, au moment de l'inscription, par une demande re-
mise au préfet du département où elles résident. Cette demande, adressée au mi-
nistre (le la marine, devra être appuyée de renseignements détaillés sur les moyens
d'existence, le nombre d'enfants et les autres charges des parents, ainsi qu'un re-
levé du rôle des contributions. L'insuifisance de la fortune des parents et des
jeunes gens sera constatée par une délibération motivée du conseil municipal, ap-
prouvée par le préfet. — Les bourses et demi-bon rsos. trousseaux et demi-trousst^aux
seront accordés par le ministre de la marine, sur la proposition du conseil d'ins-
truclion de l'Ecole navale, conformément à la loi du 5 juin 1850. — En outre, il
pourra être accordé, sur la proposition du même conseil, une première mise d'équi-
pement militaire (570 francs) à chaque boursier ou demi-boursier nommé aspirant
de 2* classe, après avoir satisfait aux examens de sortie.
53
KGOLE IMPÉRULE SPÉCIALE MILITAIRE k SAINT-GYR.
GOHMANDAlfT : M. DB GONDRBCOUET.
Cette Ecole, réorganisée par décret du 8 juin 1861, est destinée à former des of-
ficiers pour rinfanterie, la cavalerie, le corps d^élat-major, l'infanterie de marine.
L'admission à TEcole n'a lieu que par voie de concours ; ce concours est ouvert
Tout candidat nommé élève doit, s'il a l'âge requis, avoir
gement volontaire avant d*entrer à l'Ecole.
Les sousK)fiiciers, caporaux ou brigadiers et soldats des corps de l'armée qui
pourront Justifier de deux ans de présence effeclive sous les drapeaux, au 1er
janvier qui suit l'époque du concours, sont admis à concourir, pourvu qu'ils n'aient
pas accompli alors leur vingt-cinquième année.
Il est {>ublié chaque année un programme des matières sur lesquelles les can-
didats doivent être examinés.
Le prix de la pension est de 1,500 francs; celui du trousseau est déterminé
chaque année par le ministère de la guerre.
Les élèves qui désirent servir dans l'arme de la cavalerie doivent le faire con-
connaître au moment de leur admission à l'Ecole ; ils suivent, à titre d'essai, des
cours d'équitation c[ui font juger de leur aptitude à servir dans cette arme. La
liste des élèves destinés à la cavalerie est formée par suite de cet essai ; ils sont
nommés sous-lieutenants dans les régiments de cavalerie, s'ils satisfont aux examens
de sortie.
Les autres élèves qui ont également satisfait aux examens de sortie ont le droit
de choisir suivant le rane de mérite obtenu dans le classement de sortie, et jusqu'à
concurrence du nombre d'emplois disponibles, dans l'infanterie de terre et TintiBin-
terie de marine, celle de ces armes dans laquelle ils désirent servir. Les élèves ({ui
en ont fait l«t demande concourent dans l'ordre successif des numéros de mérite,
avec les sous-lieutenants de l'armée, pour l'admission à l'Ecole d'application du
corps d'Elatrmajor.
ECOLE NORMALE SUPERIEURE.
A Paris, rue d'Ulm, 45.
DIRECTEUR : M. D. BOUILLIBR.
Cet établissement est placé sous l'autorité immédiate du ministre de l'instruc-
tion publique. — Il e^it destiné à former des professeurs dans les lettres et dans les
gciences pour tous les lycées. — L'Ecole normale supérieure prépare au grade de
licencié ès-lettres, de licencié ès-sciences, aux divers ordres d'agrégation, et à la
pratique des meilleurs procédés d'enseignement et de discipline scolaire. Les
élèves sortants de l'Ecole normale supérieure sont chargés des cours dans les
lycées. Sur la proposition de la direction de l'Ecole, le ministre autorise les élè-
ves qui auront suivi avec fruit le cours triennal à se présenter immédiatement à
l'agrégation. ~ Les élèves reçus à la suite des épreuves annuelles sont consi-
dérés comme boursiers. Les principales conditions d examen sont 1" de n'avoir pas
en moins de 18 ans, ni plus ae 24 ans révolus, au 1er janvier de Tannée où l'on se
présente ; 2*" de n'être atteint d'aucune infirmité ou d'aucun vice de constitution qui
rende impropre à l'enseignement, et d'en produire une attestation ainsi qu'un certi-^
ût'Ai d'aptitude morale aux fonctions de rinstniction publique, etc. etc. ; 3** d'être
pourvu du grade de bachelier ès-lettres pour li section des lettres, et de celui de
bachelier ès-sciences pour la section des sciences, et d'en représenter les diplômes
ivec l'engagement légalisé de se vouer pour dix aus à l'instruction publique, et, en
cas de minorité, une déclaration du père ou tuteur, aussi légalisée, et autorisant à
contracter cet engagement. Le registre d'inscription est ouvert aux chefs-lieux des
académies, du 1er janvier au 1er mars ;les épreuves ont lieu du 1er au 8 juilltt,
dans toutes les académies. Elles consistent, pour la section des lettres, en une dis-
sertation de philosophie en français, un discours latin, un discours français, une
Tersion latine, un thème grec, une pièce de vers latins, une composition bisto^
54
rique ; poarla section des sciences^ en compositions de mathématiques et dephy
sique, plas les compositions en version latine et en philosophie qui sont communes
aux candidats des lettres et des sciences. Les candidats déclarés admissibles doivent
se trouver à TEcole norniale le 5 août, pour y sabir un examen définitif, dont les
résultats, comparés à ceu\ Mes premières épreuves, peuvent seuls, avec les divers
renseignements recueillis sur leur compte, assurer leur admission. La durée du
cours normal est de trois années. Indé[>endamment des conférences de l'intérieur,
les élèves de la section des sciences suivent les cours publics de la Faculté et du
Collège de France.
ECOLB IMPERIALE POLYTECHNIQUE.
A Paris, rue Descartes, Montagne Sainte-Geneviève.
COMMANDANT : M. PAVF.
Cette Ecole a été réorganisée par décret du 90 novembre 1863.
On ne peut y être admis que par voie de concours. A cet effet, des examens
publics ont lieu tous les an<. Un arrêté du ministre de la guerre, rendu public
avant le 1er avril, fait connaître le programme des matières sur lesquelles doivent
porter ces examens, ainsi que Tépoque de leur ouverture.
Pour ^tre admis au concours, il raut être Français, et avoir plus de seize ans, et
moins de vingt ans au 1er janvier de Taiinée du concours. Toutefois les militaires
drapeaux.
Le prix de la pension est de i ,000 fr. par an ; celui du trousseau est déterminé
chaque année par le ministre de la guerre.
La durée du cours complet d'instruction est de deux ans. Les élèves qui ont sa>
tisfait aux examens de sortie et dont l'aptitude physique aux services puDlics a été
génie maritime, la marine impériale et le corps des ingénieurs hydrographes, les
ponts et chaussées et les mines, le corps d'état-major, les poudres et salpêtres, rad-
ministration des postes et celle des tabacs.
ECOLE IMPÉRIALE DES PONTS ET CHAUSSÉES.
Rue des Saints- Pères, 38.
DIHBCT8UR : M. ONPROT DE BftÉVILLB.
L'Ecole des Ponts et Chaussées, créée en 1747, constituée à nouveau par le
décret de l'Assemblée nationale du 17 janvier 1791, et organisée sur des bases plus
étendues par la loi du 30 vendémiaire an IV (22 octobre 1795), le décret du 7 fruc-
as-
pecteur général, directeur, et par un ingénieur en chef, inspecteur des études
sistés du Conseil de PEcole.
Son but spécial est de former les ingénieurs nécessaires au recrutement du corps
des ponts et chaussées. — Elle admet exclusivement en qualité d'élèves ingénieurs
élèves externes français ou étrangers. Elle en admet également à suivre les cours
oraux. Les conditions d'admission ont été réglées par un arrêté ministériel en date
du 18 février 1852.
Les leçons orales ont pour objet : 1» la mécanique appliqué^ au calcul de.Peffet
55
dynamique des machines et de la résistance des matériaux de construction ; — 2*
l'hydraulique ; — 3^ la minéralogie ; — 4*» la géologie ; ~ 5» la construction et
rentretien des routes : — 6» la construction des ponts ; — V la construction et
tration ; ~ 12* Téccmomie politique et la statistique ; — 13° la construction et
remploi des machines locomotives et du matériel roulant des chemins de fer ; —
14" les dessèchements; les irriffations et la distribution d'eau dans les villes ; ^ 15"
la langue anglaise ; — 16» la Tangue allemande.
La bibliothèque et les galeries de modèles sont ouvertes aux élèves ingénieurs,
aux élèves externes, et aux ingénieurs des ponts et chaussées.
ECOLES IMPÉRIALES YÉTÉRINÀIRES.
INSPBCTBira O^RÉKAL : M. BOULET.
Cies établissements, destinés à former des vétérinaires, sont au nombre de trois,
et situées à Alfort, près Paris, à Lyon et à Toulouse. — L'admission ne peut avoir
lieu que par voie de concours et conformément aux règles ci-après exprimées. —
Nul ne peut être admis au concours s'il n'a préalablement iustiué qu'il avait plus
de dix-sept auH et moins de vingt-cmq ans au 1er janvier de l'année dans laquelle
le concours a lieu. — Aucune dispense d'âge ne peut être accordée. — Les deman-
des d'admission au concours doivent èlre adressées au Ministre de l'agriculture, du
commerce et des travaux publics, soit directement, soit par l'intermédiaire du préfet
du département où réside le candidat. — Elles doivent être parvenues au ministère
le 20 septembre au plus tard : toute demande produite après ce terme est consi-
dérée comme nulle et non avenue.
Les demandes doivent être accompagnées des pièces suivantes :
1" L'acte de naissance du candidat ;
2* Un certificat du docteur en médecine constatant au'il a été vacciné ou qu'il a
eu la petite vérole, et qu'il n'est atteint d'aucune maladie scrofuleuse ou autre af-
fection analogue ;
3" Un certificat de bonne vie et mœurs délivré par l'autorité locale.
4* Une obligation souscrite sur papier timbré par les parents du candidat pour
garantir le payement de sa pension pendant tout le temps de son séjour à l'Ecole.
Cette pension est de 450 fr. par an. Elle est payable par trimestre et d'avance.
5* Si le candidat a plus de vingt ans, un certificat déli^ i «i dans les formes lé-
gales constatant qu'il a satisfait à la loi du recrutement de l'armée.
Pour les candidats étrangers, l'obligation relative au payement de la pension doit
être fournie, à défaut de parents, par un correspondant résidant en France, en son
propre nom, laquelle le constitue personnellement responsable de ce payement. —
Les certificats et autres pièces à produire doivent être dûment légalisés. — Les
candidats sont examinés sur la langue française, l'arithmétique, la géométrie, la géo-
graphie et l'histoire. — Tous les jeunes gens autorisés à concourir doivent être
rendus à l'Ecole le 1er octobre, dès le matin^ à l'e£fet de justifier de l'autorisation
qu'ils ont obtenue. — Les candidats admis entrent à l'Ecole et reçoivent du garde-
magasin les objets de coucher. — La durée des études est de 4 ans. — Tous les
élèves siont soumis au même régime, portent le même uniforme et reçoivent la
même instruction. — Le gouvernement fait les frais de 246 demi-bourses, dont 2 par
département, à la nomination du ministre sur la présentation du préfet, et 68 au
choix direct du ministre. Ces demi-bmirses ne peuvent être acquises qu'au concours
après SIX mois d'études au moins. L'élève titulaire d'une demi-bourse peut en ob-
tenir une seconde, mais touiours après un nouveau semestre et au concours, — Le
ministre entretient à l'Ecole d' Alfort quarante élèves militaires pour le service des
corps de troupes à cheval. — Les élèves qui, après quatre années d'étude, sont re-
connus en état d'exercer l'art vétérinaire, reçoivent un diplôme de vétérinaire, dont
la rétribution est fixée à 100 francs. — Les Ecdes vétérinaires ont des hôpitaux
où sont reçus et traités tous les animaux malades moyennant le prix de la pension
alimentaire dont le prix est fixé chaque année.
PRYTANfiK IMPÉRIAL MILITAIRE DE LA FLÈCHE.
M, Lefëvre, Kio^T'al de brigade, coroman^^nt, directeur dei études.
i novembre ISS9. est destiné à l'édaca-
1 fortune ou de lits de sou9-olliciers morU an champ
d'hunoenr.
Le nombre des élèves entretennt aui frais de l'Etat est de 300 boursiers et de
lOO demi-boursiern.
On admet an collège des enfiiiilg payant pension : le prix de la pension est de
SSO lïaDcs, et celai de la demi-pension de 425 fr.
L'époque ujjque d'admission ent fixée au i" octobre de chaque année. Les en-
fants, pour être admis ((raluilement, doivent avoir alors plus de 10 ans et moins
de 12.
Les élèves peuvent rester au Prylanée jusqu'à la fin de l'innée !<calaire dans le
courant de laquelle ils ont coropléié leur 19* année.
ËCOLB SUPÉRIEURE DE PHARMACIE DE PARIS.
Rne de l'Arbalète, 31.
L'Ecole de pbarmacie de Paris enseigne tontes les «cicncei qui ae ralUcbent à
la pharmacie ; elle reçoit de.^ pharmaciens et des herbori.'-tes de i" classe, qui oat
le droit d'exercer par toute Ja France, et des pharmaciens et herboristes de 2> classe,
qui peuvent exercer seulement dans l'un des départements suivant», dépendant de
1 Académie de Paris: Cher, Eiire-el-Ùolr, luir-elrCker, Loiret, Seine et Setne-etrObe.
Les conditions de stage, de srolarité et de réception, primitivement réglées par la
loi du 31 germinal an XI, ont été muilifiées et se trouvent aujoard'boit réglées par
le décret impénal du 22 aout I85<, par le règlement du Û décembre, par les
instructlous des 23 et 2T décembre suivants et par l'arrêté du 30 novembre IS6T.
CHAPITRE IL
DEPARTEMENT DE L YONNE.
SECTION I. — ADMINISTRATION CIVILE.
PmÉFECTIIRi: DE I.*Y01tlIE.
M. TARBÉ DBS SABLONS 0. ^, Préfet.
M. Emile LAURENT, secrétaire gén(^raL
CONSEIL DE PRÉFECTURE.
M. Le PRÉFET, Président.
MM. ANGENOUST, vice-président; SALLES et GALPIN, Conseillers.
Commissaire du gouvernement : M. Emile LAURENT, secrétaire général de la
Préfecture.
Secrétaire -greffier, M. André.
Jours d^entrée dans les bureaux.
Le public est admis dans les bureaux les lundi, mercredi et vendredi, de une
à trois heures.
Les bureaux sont feimés au public tous les autres jours, à l'exception du bnreau
chargé spécialement des légalisations, du visa des passeports, des récépissés, des
états de contrainte, du colportage des imprimés et des permissions exigées par les
lois et règlements de police.
CABINET DU PRÉFET.
M. N..., chef dn cabinet, secrétaire particulier.
Réception, ouverture, classement, timbre et distribution des dépêches. — - Notes
sur le personnel des fonctionnaires de tout ordre. — Légion d'honneur : Présentation,
mouvement du personneL—Questions politiques.— Rapports périodiques.— Rapports
des commissaires de police. — Congés. — Imprimerie. — Librairie. — Journaux. —
Théâtre«. — Bureaux de tabac (nominations). — Postes : Bureaux de direction et de
distribution, facteurs, courriers, service rural (nominations). — Percepteurs surnu-
méraires (nominations). —Cérémonies publiaues. — Demandes d'audience hors des
jours et heures indiqués. — Afiaires confidentielles et réservées. — Archives du
déj>artement. — Bibliothèque administrative : Achat et entretien des livres. — Com-
missaires de police — Personnel des receveurs , percepteurs, i^ents et employés
des diverses adroinistrations financières.
58
1" DIVISION.
M, MICHBLON, chef.
inC. KLOBUKowsKi/chef de bureau.
Balbon, sous-chef.
Blin, Monne, Rousseau, Lourt, Michaut Gis, Landréau, empl.
SBCRiTARUT GBIIMeAL ET AFrAIHSS MIL1TAIIIB8.
PoUee tpéeiaie et administrative. — Crûnes et délits. — Morts accidentelles.—
Huicldes. — Incendies et siniatres de toute nature. — Actes de déTouement.
Récompenses honorifiques et autres. — Chasse : ouverture et clôture, permis. —
Destruction des animaux nuisibles. — LouTCterie. — Loteries. — Passeports et
permis de séjour. — Réfugiés politiaues. — Secours de route. — SurTeiUance
des forçats et des condamnés libérés.
Ç(miimeree et industrie, — Tribunaux de commerce. — Chambres consultatives
des arts et manufactures. — Brevets d'invention. — Comptoirs d'escompte. — Foires
et marchés. — Mercuriales.
EketUms. — Elections législatives et départementales. — Listes électorales. —
Jury : Formation des listes, Assisesr.
PensiOfu.
Naturalisation,
Sociétés savantes,
Beauœ-arts, — Antiquités. — Musées.
Postes, — Bureaux de direction et de distribution. — Courriers. — Service rural
(instruction). Vérification des caisses.
jiomaines. ~ Propriétés de l'Ëtat, tles et tlote.— Domaines engagés. —Aliénations.
» Concessions. — Contentieux. — Vente d'objets appartenant à l'Etat.
MauiB et forêts. — ^Bois domaniaux et particuliers. — Défrichements.
Affaires mUitaires, — Recrutement : tirage, conseil de revision, engagements vo-
lontaires, déserteurs et insoumis.— Garnison. — Casernement, logement des troupes
chez l'habitant. — Convois militaires. — Fournitures et prestations pour le compte
du ministère de la guerre. — Ecole polytechnique. — Ecoles militaires. — Ecole
navale. — Invalides.— Pensionnaires de l'Etat et de la marine. — Secours à d'anciens
raJUtaires.
Garde nationale. —Organisation et administration, conseils de recensement Jurys
de révision. — Tableaux annuels des citoyens mobilisables. — Inspection de 1 arme-
ment. — Conseils de disaipline. — Sapeurs-pompiers.
Affaires diverses. — Recueil des actes administratifs. — Procès- verbal des déli-
bérations du Conseil Général.— Dépôt du sceau de la Préfecture. — Enregistre-
maat spécial des affaires soumises au Conseil de Préfecture et notamment des
réclamations en matière de contributions directes. — Réception des déclarations de
mémoires et pièces déposées dans les divers cas indiques par les lois et règle-
ments, et délivranccderécépissés.A— Légalisations et visas de pièces. —Contrôles
des récépissés délivrés par les Receveurs des Finances. — Tenue des registres des
arrêtés au Préfet. — Répertoire des actes soumis à l'enregistreinent.
COMPTABILITE.
Budgets et comptes départementaux. Vérification et visas des pièces de dépenses
— Impositions extra«»rdinaires et réalisation des emprunts. — Menues dépenses des
tribVinaux et des justices de paix. — Dépenses relatives au casernement de la gendar-
merie. — Répartition du produit du travail des condamnés. — Remboursement par
l'Etat des dépenses des condamnés à plus d^un an. — Ordonnancement de tous les
nancemont à envoyer aux ministres.
Poids et mesures. — Personnel, vérification annuelle et inventaire.
Contributions directes. — Répartement et sous-répartement entre lés arrondisse-
menlâ et les communes. — Nominations des commissaires répartiteurs. — Cadastre :
conlection et conservation des plans et matrices. — Recensement des valeurs mobî-
59
Hères et des portes et fenêtres» — Patentes : mise en recouvrement des rMes. — Pour-
suites, remises et modérations. — Secours pour pertes diverses.
CotUributiom ift4(réeUê* ~ Inventaires, eiercices, abonnemeois; •— Burent de
tabacs et de poudre à feu.
Mnreffiitremeni, — Attributions diverses sur les amendes4e police.
2- DIVISION.
M. LECHAT ^, chef.
MM. Mandaroux, chef de bureau.
N...., sous-chef.
Taumvon, Boullé, Burat, Deprancb, employés.
Salvame, inspecteur du service des enfants assistés.
Olive, employé.
MicHAUT, agent-voyer de 1** classe, attaché à la préfecture.
ADMliaSTRATlON CiNilULE ET D^PARTBMBNTALB.
SUUistique générale de France. — Dénombrement quinquennal et renouvelle-
ment annuel de la population. — Commissioascantonales permanentes de statisticnie.
PoHce adminUtraiive. — Ateliers dangereux, insalubres ou incommodes. — Ma-
chines à vapeur.— Voitures publiques, roulage.
Police sanitaire. — Jury médical. — Médecins.— Herboristes.— Sages-femmes. —
Pharmacies et drogueries. — Epidémies et épizooties. — Vaccine.
PriMonset dépôts de sûreté. — Administration : personnel de tous les services,
régime disciplinaire, moral et religieux; instruction élémentaire; garde et surveillance;
état sanitaire, service médical. — Service économique : en entreprise ou en régie :
cahiers des charges, marchés et adjudications; service des transfèrements ; mobilier
et matériel. — Travaux industriels : règlement des tarifs. •*- Budgets et oéuf^tetw —
Jeunes détenus.
Agriculture. — Secours et encouragements. — Institut national agronomique. -*-
Fermes régionales et fermes écoles. — Sociétés d'agriculture. — i'omices agricoles.-^
Commissions hippiques. — Dépôts d'étalons.
Affaires eccUsiasti^ptes. — Edifices diocésains. — Mobilier de rarefaevôohè. — >
Maîtrise de la cathédrale. — Séminaire.
Bâtiments défHirtemewtausB. — Hôtels de Préfecture et de Soas-Préfectnies. -~
Académie. — Tribunaux. — Casernes de gendarmerie. — Prisons et dépôts de sûreté.
— Asile des aliénés. — Travaux d'entretien de grosses réparations et de constmc-
lions neuves. — Acquisitions, échanges. — Baux à loyerv — Assurance contre l^il-
cendie.
Casernement de la gendarmerie. — Baux à loyer.
Mobiliers dévartementaux. — Achat et entretien.
Architectes ae département et d'arrondissements.
Aliénés. — Asile public d'Auxerre : commission de surveillance et personnef de
l'asile; fixation du prix de pension; admission et sortie de pensionnaires^ séques-
trations d'oflice des aliénés dangereux; places gratuites créées en faveur des aliénés
indigents non dangereux; répartition des dépenses entre le département et les
communes; recours à exercer contre les familles et les départements étrangers:
frais de transport et de séjour dans les établissements du dehors d'aliénés appar»*
tenant au département. — Administration et régime intérieur de l'asile ; bnëgeis et
comptes.
EnfasUi trouvés om abandonnés ou orphelins pamree, — Bureanx d'admissitm.
— Secours aux enfants nouveaux-nés. — inspection et service médical. — Dépenses
extérieures de toute nature. — Orphelinat départemental.
Dépôt de mendicité. — Administration et régime intérieur ; budgets et comptes^
Secours et encouragements de toute nature sur les fonds départementama. -~
Caisse de retraites et pensions des employés de l'administration départementale.
Affaires diverses- Sourds-muets. — Jeunes aveugles.— Ecole des arts et métiers.
— Ecoles vétérinaires. —Caisses d'épargnes. —Sociétés de secours mutuels. -«
Compagnies d'assurances. — Caisse des incendiés.
60
TRAYAUX PUBLICS BT TÉcnfAUT^.
Voiêi navinoMêi -^ Riyières d'Yonne, de Cure et d'Armançon; canaux de Bour-
gogne et du Nivernais; entretien; amélioration; navigation ; flottage.
Ports. — Classement. — Bacs et bateaux.
Service JkydrauUgiie. — Moulins et usines. — Irrigations. ~ Dessèchement de
marais. — Drainage.
Ctmn <feau nonnaioigaJbki ni flottoMei. — Curage; redressement et élargisse-
ment; construction; entretien. — Associations syndicales.
Ckemint deier. — Achats de terrain s; travaux de construction et d'entretien.
PonU et ehauuéei.Routes impériales et départimetUaUs. — Classement; cons-
truction, entretien, plantations.
Grande voirie. — Alignements; anticipations; contraventions.
YieinaHté. — Chemins de grande, de moyenne et de petite communication ,
classement; fixation des limites; abomement; déclassement; aliénations. ~ Travaux
de construction, de réparation et d'entretien. ~ Création et' répartition des res-
sources spéciales et des subventions du département; règlement des dépenses. —
Chemins ruraux.
Mines et carrières.
Forges et hauts-fourneaux.
3« DIVISION.
M. BRODIER, chef.
MM. Brun et Soudais, chefs de bureau.
Stempzinski, Yalot aîné, Valot jeune, employés.
administration BT CONTBNTlBnX DBS COMHUNBS BT DBS BTABLISSBMBNTS COMMUNAnX .
Questions diverses relatives à l'administration municipale. — Circonscriptions
territoriales des communes. —Etablissement et suppression d'octrois; personnel,
tarifs, amendes et transactions. — Abattoirs, personnel, tarifs, règlements. —Tarifs
des droits de placage aux halles et marchés, de pesage et de mesurage publics.
— Fixation des dépenses obligatoires; cotisations municipales; autorisations des
dépenses facultatives. — Gestion des propriétés immobilières ; baux à ferme et
à loyer ; acquisitions, aliénations, échanges et partages, constructions. — Actions
ludiciaires et à transactions sur procès. — Expropriations pour cause d'utilité pu-
blique. — Dons et legs.
Personnel municipal. — Maires, adjoints, élections municipales.
Police municipale et rurale. — Garderie champêtre. — Règlements locaux :
parcours et vaines pâtures. — Boulangerie : taxe du pain.
Voirie urbaine. — Alignements, plans généraux d alignements ; établissement de
trottoirs ; contraventions ; démolition des oAtiraents menaçant ruines.
Instruction publique. — Supérieure et secondaire. — Bourses dans les lycées et
collèges. ,
Instruction secondaire et primaire. — CoUéges communaux : subventions muni-
cipales, traités, bourses communales. — Ecole normale primaire, personnel ; cons-
tructions, administration; distribution de bourses. — Ecoles communales : maisons
et mobiliers d'école; instituteurs communaux; fixation du traitement des institu-
teurs et du taux de la rétribution scolaire ; subventions départementales; listes des
^élèves gratuits. — Salles d'asiles, ouvroirs, classes d'adultes, écoles libres, etc.
Conffrëgaiions religieuses.
J^aires diverses.— Questions diverses spéciales à l^administration hospitalière.
— Création et suppression d'hospices, d'hôpitaux et de bureaux de bienfaisance. —
Services intérieur et extérieur ; traités avec les congrégations hospitalières. — Ad-
mission de vieillards indigents. — Recours contre les communes et les membres des
familles des indigents pour prix de journées. — Dons et legs. — Cession de biens.
— Remboursement de rentes et remplois de capitaux. — Conversion d'une partie
des revenus en secours annuels à domicile. — Nominations de commissions adminis-
tratives ; médecins, receveurs et économes. — Crèches. — Associations charitables
de toute nature.
s
64
CuUi parçiêiM. — CmeSy succursales, chapelles; fabriques, recours aux com
munes; personnel; églises; presbytères, distraction des parties superflues de ces
établissements; cimetières, translations, règlements et tarifs pour les concessions de
terrains destinés à des sépultures prîTées. — Dons et legs.
Monuments historiques, — Classement, réparation et entretien. — Subventions.
Bois communaux el des établissements publies, — Soumission au régime fores-
tier; distraction de ce même régime; coupes; aiTouages; reboisement et travaux
d'améliorations ; constructions dans le rayon prohibé ; concessions de servitudes.
— Personnel des gardes;. formation et fusion de triage.
COMPTABaiT:^ DES COMIIUNBS, DBS HOSPICES ET HÔPITAUX COMMDIfÂUX
ET DES BUREAUX DE BIENFAISANCE.
Règlements des budgets des communes, des hospices et hôpitaux et des bureaux
de bienfaisance. — Comptes administratifs. — Recettes ordinaires et extraordinaires.
— Placements de lonas. — Répartitions des amendes de police. — Revenus des
propriétés immobilières, taxes locales de toute nature; impositions spéciales et ex-
traordinaires; emprunts. — Comptes annuels des impositions.— Situation financière
des communes, des hospices et nôpitaux et des bureaux de bienfaisance. — Trai-
tement des gardes champêtres. — Remboursement à l'Etat des frais d'administration
des bois soumis au régime forestier.
'instruction primaire à la charge du département; budget
de l'école normale primaire, budget économique du môme établissement.
Cotisations municipales. — Mandatement des dépenses afférentes au personnel
des commissaires de police et des gardes-forestiers.
ARCHIVES.
M. QUANTIN H^, archiviste du département.
M. RoDTiER, employé.
Les archives de la Préfecture se composent : 1" de tous les titres des établissements
religieux supprimés en 1790 dans le département, savoir : des anciens archevêchés
de Sens et de l'évêché d'Auxerre, des chapitres, aobaves et prieurés d'honmies et de
femmes des deux diocèses; des titres et biens des émigrés, des cures et fabriques du dé-
Sartement, des tribunaux consulaires, etc. Parmi ces nombreux documents,!] en est de
ifférentes valeurs : les uns sont précieux pour l'intérêt historique qu'ils présentent;
les autres pour les droits de propriété, servitude, etc., sur les biens devenus natio-
naux en 1790 et vendus comme tels.
2" De tous les actes de l'administration depuis 1790 dans ses diverses parties, telles
que les communes, la (perre, les finances, les élections, les biens nationaux, les
contributions, l'état civil, le clergé, les travaux publics.
P. Thomé, huissier de salle.
Leu, concierge, garçon de bureau.
SOBS-PRÉFECTURES#
Le département de TTonne comprend cinq arrondissements ou sous-préfectures.
Le Préfet remplit les fonctions de Sous-Préfet pour l'arrondissement aAuxerre.
MM. PouLiN ^^ sous-préfet à Avallon. — Secrétaire : M. Maurice.
Le Mercier S|j, sous-préfet à Joigny. — Secrétaire : M. Mancuet.
De Gazes ^^ sous-préfet à Sens. — Secrétaire : M. Desbuissons.
Marquis de Montfeurier, sous-préfet à Tonnerre. — Secrétaires : M. Sou»
PAULT et M. Desmaisons.
62
indication ée9 cammune$ campoêémi eàaque emim^
ARRONDISSSMINT d'aUXAU.
■ÂutÊene («tt). — Aogy. Gh«iii|Mi. Qoenne, Stfnt-Brif , Yenoy.
Auxerre foiiett).--Appoîgn7, Auxerrc, Charbaj, CheTannes, MoBéteiiy FenlgBf^
Saint- Georges. Tallan, Vaux, Yillefargeaa.
ChablU. — Aigremont , Beine, Chablis, Chemilly-sar-âereiB , Chfoliéa, Ghitry,
Courgif , FonteDay prés Chablis. Fyé, Lichéres, Milly, Poincby, Préhy, Saiofr-Cyi^
les-Coloos.
Coulanges-lOnVinetue, — CharanleDay , Conlanges-la-VIneose , Coulangeroo , Es-
camps, EscoliTes, Gy-l'Evdqae , Irancy, Jossy, H igé , Val-de-Mercy, Yincelles,
YiBcelottes.
Coutanget'êur 'Tonne. — Andryes, Coulanges-sar-Yonne , Grain, Etals. Festlgay,
Fonteoay-soas-Foaronnes, Lacy -sur- Yonne, Mailly- Château .Uerry-sor-Yoïiuicu
TrDcy-sar> Yonne.
Caurion. — Chasienay, Conrson. Druyes. Fontenailiet, FovonBei. Ltiii» Menrf-
Sec, Ifolesmes, Moufly, (>uanne, Sementron, Taingy.
Ligny, — Bleigny-le-Carrcau. La Chapelle- Yaupelieteigne, LîgooreUes, Ligny-^le-
Châtel, Maligny , Mérey, Monliji^ny-le Roi, Pontigny, Honvray, Yarennes, Ya-
noase, YilleneiiveSaint-Salve, Vtlly.
SaintnFlorentin, — Avrolles , ilouilly . Chéu, Germigny , Jaulges . Eeboarceaux ,
Saint Florentin, Yergigny.
Saint-Sauveur. — Fontenoy, Lainsecq, Moutlers , Ferreuse , Sainpuits, Sainte-
Colombe, Saints, Saint-SauYeor, Sougéres, Thury, Treigny.
Seignelay ^ Beaumont. Chemilly prés Seignelay. Cheny. Chiehy, Gargy, Haote-
rive, Héry, Mout-Saiiit Sulpice, Ormoy, Seignelay.
Totfcy. — BeauToir, Digcs. Dracy, Kgiény. LAlaiid«, Leogny, Léfii, LiDdry,lIoa-
lins-sur-Ouanne, Parly, Pourrain. Toucy.
Vermenton, — Accolay, Arcy-sur>Cure, Bazaroes, Bessy, Bois-d'Arcy, CraTant,
Essert, Lucy-sar-Cure, Mailly U-ViUe. PrégiU)ert, Stinle^-Pailaye, Sacy, Sery,
YermentOD.
AEEONDISSSMENT d'aYAUON.
Avallon, — Annay-la-Côte , Annéot, Avallon, Domecy-rar-le-Yaalt, Etaolea, Gi-
rolles, Island, Leyault, Lucy-le-Bols« Hagny, Meoadea, Pootaubert, SauTÎgay-
le-BoJs, Sermizelles. Tharot.
Guili9ti, ^ Aflstrude, Cisery , Cussy-les-Forges, Goillon, Harmeauz, Montiéal ,
Pizy, Saint-André. Santigny. Sauvigny le-Beurétl, Sauvigoy^n-Terre-Pleioe ,
Sceaux, Tizy, Trévilly , Vassy, Yignes.
L'Itk-iur-le-Serein. — Angely, Annoax, AtUe, Blacy, Civry, Goutamoux , Dis-
sangis, Joux, l'Isle, Massangis, Précy-IflSeo, Frovency, Sainte-Colombe, Talcy.
Quatre 'les-Tombes •— BeauTillers, Bussiéres, Cbasiellux. Qaarré-les-Tombes, Saint-
Brancher, Sainte- Magnance, Saint- Germain-des-Cbamps, Saint-Léger.
Véxelay. — Asniéres, Asquins, Blannay, Brosses, Chainoux. Châtel-Censoir, Do-
mecy sur-Cure, Foissy-les-Vézelay, Foulenay prés Yézeiay, Givry, Lichéres,
Montiiiot, Pierre Perlh^, St.-More, SC.-l^rc, Tharoiseau, Yëzelay, Youtenay.
ARKONDISSEHENT DE JOIGNT.
Aillant — AtHant, Branches, Champvatlon, Chassy, Fleury, Guerchy, ladui» La
Yillolte, les Ormes . Merryla-Yallée, Neuilly, Poilly, Saint- Auotn-Châtean-
Neuf, Saint-Marliii-snr Ocre. Sainl-Mauricc-leVieil, Saint-Maurice* Tizonaille,
Stnau, Somiaocai»c, Yilleuicr, Yilliers-Saint Benoit, Villiers-sor-Toion, Yolgréc
Bléneau, — Uléneau, Champcevrais, ChampigneUes, LoaeaoMS« Rogoy, Saiiil<
Privé, Tannerre, Villeneuve-les Genêts.
63
Btienon — Belle-Chaame, BHi^ny-eu-Olbe, Brienon, Buwy en-0(be Cbaillcy,
Champlost, Esnon. Mercy, Paroy-en Othe, Turny, Ténizy.
Orisiffri. — Arces. Bœnrs, C»riiiy, Ceriaien, CoaloDri Dillot, Fournaudin, Vao-
dears, Yille^Ghëtiye.
C/kimy. — Chamben^rle, Charny. Ghéne-ArnouU, Cbevillon, Dicy, Fontenoaille,
Grand-Champ, La Ferté-Loiipiére. La Mothe-aux-Aalnais, Malicorfle, Marcbais-
Beton. Ferreux, Prunoy, "'"(nt-Denis-sor-Oaanne , SaiDt-Marttn-sur-Ooamief
Villefranche. .^
Joigny. — BaMoa, Béoo. Bonnard, BrioD, Cëxy, Cbampby.CluWBVKeff QyMffpof
Cbichery.Epineau-lea-Yoyes, loirny, Loove « Jlig«nnet . Paroy-iur-tbolon
SaiDt-AubiD-fur-Tonne, SaiBtrCfrdroiDe. Villeoiep, yiHeTallier.
Saint-Far§MM, — FontaiDas, M.Tj^a. Ifédilta, flU»cliéres, Saint-FargeaQ , jlaiii^
MartiD-des-Cbamps, Sepl-Foada.
Sainl'JuliethdU'SauU. — Codot , La Celle 6aiiit-€fr, Préey, SainUlattea*^^
Sault, Saint Loup-d'OrdoD, StiBl-MaffUn^d'Ordea , Saintp-Romain-le-Prrax ,
Sépaux, Yerlin.
VUteneuve-le-Boi. — Armean, Boiaj-le-Repoa, Ghaonift, Dixmont, Lfli BortlM
Piffonda^ Rouaaon, VilleneoTe-le-Roi.
AK1t01fpT.H81S1ffBNT OP MKBU^
Chéroy. — Brannay, Gbéroy, Coartoin, Dollot, Domats, Foncbéres, Jou? La
Belliolle, Monucbep, Salnt-Valérien, Savigny, Subliffny.Vallepy. Vernov Ville-
bongia, Villegardin, Villewave-la-Dondagre, Villeroy. ' • '
Pant-sur-Yonne. — Cbampigay. Cbanmoat, Coy, Bvry, Gisy-lea-Nobles, Lbcy,
Micbepy. Ponl-sup-Youne,Saiot-Agnan, Sainl-Seroiio, Villeblevin, Villemanoche,
Villenavoue. Villeneuve-la-Guyard, Villeperrot, Villethierry.
Sent (nord). — Footaiue-la-Gaillarde, Maillol, Maiay-le-Roi, Malay-le-VicomU.
noe, fasty, Moioy, Siaini-uement, daiigny, soocf, bens, vaumort. veron.
Sem (sué). — Collemiera, Cornant, Courtois, Efrisellta-Ie-Boeage , Etigny, Gi^iir
Hanangîs, Nailly, Paron, Saint-Denis, Saint-Martin-do -Tertre.
Sergines, — Gompigny, Couroeanx, Gourion , Fleurigny , Grange-l»-Jloeagie, La
Cbapelle-sor-Oreuse, PaïUy, Ptessis-Dumée, Plessis-Saint- Jean , Sainl^artin-
am^Oreose, Saint-Manrice-aux-RiGhes-Uommes, Serbounes , Sergines, Sognes.
Vertilly, YiUiers-Bonneux . Yinneuf.
fniNm«tive-MreA«t^9ve. — Bagneaox, Ghigy, Goargenay , Flacy, Foisay, Lailly,
La Postole, Les Sièges, Molinons. Pont-sor-Yannes, Tbeil, Thorigny, Yareilles.
YiUeDeaTe-l'ArcbeTéqoe, YilUers-Louis^ Yoisines.
ARRONDISSEMENT DE TONNERRE.
^tief-I^Ftaiie.— Aisy, ADoy-le-FraDc, Ancy-le-SerTeux, Argentenay, AigeotMil,
Ghasaignelles, Cry. Cosy, FolTy, Jnlly, Lézinnea, Wuiti, Passy. Perrigny. Rar
Tiérea, Samboorg, Stigny, YilUen-lea-HaoU. Yireaiiz.
CHixy. — Artoonay, Baon, Gommissey, Cn»y, Gigny, Gland, Mélk^^ey , Pimelles ,
Qutncerot. Kugny. Saint-Martin, Saint- Yinnemer, SenneToi-le-Bts, SeoneToi-
)e-Haot, Tanlay, Thorey, Tricbey, Villon.
Flogny. — BernouU, Beojgaon, Battaaox, Cariaey* Di4, Flogny, U^ Cbapell»-
Vieille-Forét. Lasson, Neary-Saotour, Percey, Roffey, Sormery, Soanaintraic,
Tronchoy, Yilliers- Vineux.
Noyerg. — Annay, Gensy, CbAtel-Gérard, Etiyey, Freanes. Grimanlt, Jouancy,
Môlay, Moulins, Nitry, Noyers, Passilly, Poilly. Sainte- Vertu, Sarry.
Jdmn^rre.— Bém, Gbeney, Gollan, Dannemoine, Epineuil, Fley, Jonay. Molof«m^
Serrigny, Tissé, Tonnerre, Yeiannea, Yezinnea, Yiyiers, Yrouerre.
64
CONSEIL GÉNÉRAL DE L'YONNE (*).
NOMS.
QUALIFICATIONS
RÉSIDENCES.
CANTONS
que représentent
les Conseillers.
Baron MAaTunun des Chbsnbz
G. 0. «
Lbp&rb Charles
Rathibr J.
Lbfournibr oTautilli
BADni-n'HUETBBIfll {ft
DuSâUTOT ^
Rabiî^
Hbrmblin
Baron nu Hayblt #
Fr^mt g. 0. ^
Ramport-Lechin
Db Bonnàirb
ARRONDISSBMBffT D'ADXBRRB.
anc. s.-8ecr. d'Etat,
avocat
docteur-médecin
propriétaire
juge de paix
fournis, desarmées
juge de paix
juge de paix
propr. et maire
gouv.dn Crédit fon.
propriétaire
propriét. et maire
Auxerre
Anxerre
Chablis
Vincelles
Mailly-Château
Paris
Maligny
Saint-Florentin
aozBarreSfC.deSaiipuits
Paris
Paris
Sainte-Pallaye
Auxerre (ouest)
Auxerre (est)
Chablis
Coulanges-la-Vin.
Coulanges-s-Ton
Courson
Ligny
Saint-Florentin
Saint-SauTeur
Seignelay
Toucy
Vermenton
Fbbvrb (Pierre-Andoche)i|)fi
B^GRAirn 0. ^
Comte db Viribu
Houdaillb Achille ^
Flaiidih ^
PRtfCT#
DuPOirT-DSLPORTB
Dcrand-Désorhbaux
baron Brincârt ^
Ceallb 0. ^
couturat ^
Dhumbz^
Bârrt
BoifNETlLLB DB MARSANGY
arrondissement d*atallon.
maire
ingénieur en chef
propriéuire
maire
C. à la CI. de Paris
Avallon
Paris
Annoux
Château de Railly
Paris
0*
ARRONDISSRHBNT db J0I6NT.
anc, not. et maire
propriétaire
propriétaire
m. des lequêies au
maire [Cons. d'Etat
maire
maire
maire I
Venoy
Brienon
Paris
Auxerre
Joigny
RoDchères
Précy
Comte DE Brbssibux ^
Le Comte atné ^
Dbligand ^
Ad. YmTRT G. C. ^
FOACIBR ^
Camille Doucet C. ^
IfARTBNOT atné jit
Marquis db Tanlay C. ^
Textoais ^
Le Comte Eugène G. ^
MONTREUIL
c. àlaC. I.deParislParis
ARRONDISSEMENT DE SENS.
propr et maire
maire
maire
Min. pr. le Gons. d'Etat
Sropriétaire
Irectenr an min. de la
m. de TEmp. et des
beaox^irts.
Savigny
Villeneuve-la-Guy.
Sens
Paris
Serbonnes
Paris
ARRONDISSEMENT DB TONNERRB;
propriétaire
coIoDel d'état-major
maire
député
maire
Ancy-le-Franc
Taniay
Cheney
Paris
Tonnerre
Avallon
Guilion
L'Isle-sur-Serein
Q uarré-l . -Tombes
Vézelay
|AilIant-s.-Tholon
Bléneau
Brienon
Cerisiers
Charny
Joigny
Saint- Fargeau
St-Julien.d- Sault
Vil ien.- sur- Yonne
Chéroy
Pont -sur- Yonne
Sens (sud)
Sens (nord)
Sergines
Villen-l'Archev.
Ancy-le-Franc
Cruzy
Plogny
Noyers
Tonnerre
lieu lJi*8 STmûŒ!* ""°"'*"«'»«"t"ï'» «"8 des membres du Conseil général ont eu
65
CONSEILS D'ARRONDISSEMENT (*).
NOMS
QUALIFICATIONS.
RÉSIDENCES.
CANTONS
que représentent
les Conseillers
Flocard 4^.
SaTatier-Laroche fils.
Jacouillat.
Baraout Eug.
De Mangin.
Prudent.
Thérèse ^.
Espinas.
Gronneau.
Baudoin.
Paqueau.
Gr^oire.
Couturat-Royer.
Bierge.
Guillier Ch.
Bidault.
Delétang.
Tripier.
Pétitier-Chomaille.
Cotteau - Montauré.
Regnault A.
Moussu.
Berrier.
Moreau.
Drugé.
Lavollée.
Levert.
Givry.
Coste.
Blanquet Ducbaylia.
Poassard.
Esprit-Roch.
Vacher.
Cornisset Auguste.
De Fontaine Louis.
Cornisset-Lamotte.
Pléau.
Perrol.
Lorne.
Martenot (Auguste.)
Bour|;uignat.
Roguier.
Costel.
Perrin.
Dionnet.
Langin.
Marmiis.
Haray.
(*) Les éleeUoQs poor le
ont en liée les 3 et 4 août
1869.
▲nROlfDISSKMBNT
adjoint au maire.
aYocat.
maire.
maire.
propriétaire.
docteur-médecin.
greffier.
ancien notaire.
notaire.
propriétaire.
maire.
maire
ARBONDISSBHBNT
banquier.
propriétaire.
maire.
juge d'instruction.
notaire honoraire.
propriét. et maire.
propriétaire.
propriétaire et maire.
juge de paix.
ARaOIlDISSBHBNT
maire.
maire.
banquier.
propriétaire.
anc. juge de paix.
propr. et maire.
propriétaire.
méaecin et maire.
propriétaire.
ABRONDISSBHENT
anc. not. juge de p.
propriétaire.
notaire honoraire.
négoc, anc. maire.
maire.
juge de paix.
anc. pr. au tr. de com.
notaire.
maire.
ARRONDISSBHBIfT
maire.
propr. et maire.
propriétaire.
juge de paix.
juge de paix.
notaire.
docteur médecin.
adjoint au maire.
propr. et anc. maire
d'auxbrrb.
Auxerre.
Auxerre.
Chemilly-s-Serein
Vincelottes
Andryes.
Courson.
Ligny.
St-Florentin.
Thury.
Héry.
Auxerre.
Bessy.
d'atallon.
Avallon.
Ayallon.
Sceaux.
Avallon.
Joux-la-ViUe.
SaintLéger.
Quarré.
Châtel-Censoir.
Vézelay.
DB JOIGNT.
Séhan.
St-Privé.
Brienon.
Paris.
Charny.
Cézy.
St-Fargean
Auxerre (est).
Auxerre (ouest).
Chablis.
Coul.-Ia-Vineuse.
CouI.-sur-Yonne.
Courson.
St. -Florentin.
St.-SauYeur.
Seignelay.
Toucy.
Vermenton.
! Avallon.
. Guillon.
Isle.
]-
\ Quar.-I.-Tombes.
j Vézelay.
Aillant.
Bléneau.
Brienon.
Cerisiers
Charny.
Joigny.
St-Fai
argeau.
St-Julieii-du-Sault St-Julien.
Villeneuve-8.-Y. Villen.-sur- Yonne.
DE SENS.
IChéroy. I Chéroy.
IpMr^^onne.^ I Pont.ur-Yonne.
FoSuine-la-Gail. 1 ^^^ («^o'*^)-
^®"^- } Sens (sud).
Sens
Sergines.
iLailly.
DB TONNERRE.
Ancy-le-Franc.
Argcnteuil.
Tanlay.
Ancy-fe-Franc.
Flogny.
Neuvy-Sautour.
Noyers.
Tonnerre.
Tonnerre.
I Sergines.
I Villen.-!'^
I
Archev.
lAncy-le-Franc.
j Cruzy.
1 Flogny.
I Noyers.
I Tonnerre.
renoQvelltiment de la moitié des membres des Conseils d'arrondissement
loOY.
66
CONSEILS D'HTGIÈNB. - VACCINE.
Créés en vertu d'un arrêté du chef du pouvoir exécutif du 18 décembre 1848.
Les préfets et les sous-préfets sont présidents de droit de ces conseils.
CONSEIL DÉPARTEMENTAL A ACXERRE.
Ravin fils, pharmacien, à Auxerre.
Vigreux, méd. vétér., id.
Badin d'Hurteb.. j. de p. Coul.-s-Yon.
Duché, doct. -médecin, Ouanne.
Hélie, id. Saint-Florentin.
Rampont-Lechin, cons. gen., Toucy.
„!
docteurs méd. à
Auxerre.
MM. Courot,
Marie,
Dionis des Carrières, ,
Ballon, ingénieur en chef, Auxerre.
Boucheron, agent-voyer en chef, Auxerre.
Sallé-Frémy, chimiste, Auxerre.
Monceaux, pharmacien, id.
CONSEILS D ARRONDISSEMENTS.
AVALLON.
Pou] in, médecin, Avallon.
Quatrevaux, doct.-méd., id.
Febvre, conseiller gén., id.
Thierry, pharmacien, id.
Renaud, vétérinaire, id.
Leriche, doct.-méd. Cussy.
Pruneau, id. L'isle.
Jauneau, pharmacien, Yezelay.
Voisenet, médecin, Quarré-les-Tombes.
Reuche, doct.-méd. Vézelay.
JOICNY.
Courtois, docteur-médecin, Joigny.
Picard, doct.-médecin, id.
Benoit, pharmacien, id.
Robillard, méd, vétérinaire, id.
Ibled, iTopriétaire, id.
Simonneau, doct. méd j Aillant.
Précy, propriétaire, Chassy.
B"" Seguier, \ Hautefeuile, c. Malicorne.
Bridou, pharm., à Yillen.-sur- Yonne.
Pouillot, docteur-médecin, Brienon.
SENS.
médecins, Sens.
id.
id.
id.
id.
Quenouille,
Fillemin,
Lambert,
Moreau,
Rolland,
Follet, pharm.,
Viollet. vétérinaire,
Deligand, maire.
Humblot, ingénieur
Guichard Victor, piropr. à Soucy.
TONNERRE.
Marquis, doct. méd.. Tonnerre.
Legris, pharmacien, id.
Roy Charles,
Héroguier
Thierry, vétérinaire,
Thierry, doct. méd.,
Langin, doct. méd.,
Mouton,
Roffuier Félix,
Audigé, doct. méd.,
id.
id.
id.
Ancy-lc-Fr.
Noyers.
Tanlay.
id.
Neuvy-SautoHf.
COMMISSIONS D'INSPECTION DfcS PHARMACIES.
Les jurys médicaux sont remplacés par une ou plusieurs Commissions de trois
membres pris dans les Conseils d'hygiène d'arrondissement, et composés d'un mé-
decin et de deux pharmaciens, ou d^un médecin, d'un pharmacien et d'un chimiste,
sous le titre de : CommUnons d^impeetion des Pharmacies.
ARR0ND18SEH. DM JOIGNT.
MM. Courtois, doct. en mé-
decine, à Joigny, Benoit
fils, pharm., à Joigny.
Bridou, pharm., à Ville-
neuve-sur-Yonne.
ARRONDISSBM, DE SENS.
ARROIfDISSEM. D'AUXBRBR.
MM. Courot, doct. méd.,
Dionis des Carrières,méd.
Salle, chim.. à Auxerre.
ARRONDISSBM. D' AVALLON.
MM. Quatrevaux, doc. mé-
decin, Thierry, pharma-
cien, à Avallon, Leriche,! MM. Moreau, médecin, à
doct méd., à Cussy. I Sens, Rolland, médecin-
Aux termes de la loi du 21 germinal an XL une visite générale des officines de
pharmacie et des magasins des épiciers et droguistes a lieu annuellement. L'époque
en est fixée par le Préfet.
MÉDECINS DES ENFANTS ASSISTÉS.
ARRONDissEM. d'auxbrre. iMarie-Lcsseré, à Appoigny. Tournier, à Druyes.
MM. Marie, à Auxerre. IRathier, à Chablis. iMorache, id.
chimiste, à Sens, et Fol-
let, pharm. à Sens.
arroiidiss. db tonnbrrb.
MM. Marquis, d' médecin, à
Tonnerre, Legris, pharm.
à Tonnerre., Thierry, d.-
m. à Ancy-le-Franc.
Guyard, à Gy-rEvéqae.
De Jonchère, à Héry.
NaTères. à Irancy.
Tassin, a Leugaj.
Vesperini , à Mailly-la-Ville.
Bernardin, à Ouanne.
Marqnet, a Parly.
HéUe, à Saint-Florentin.
Pommier, à St-Sanveur.
Boadard, à Yermenton.
▲RR0NDI8SB1I. D*A¥ALL01I.
Bert, à Ayallon.
Petit, à Châtel-Censoir.
Lerlctie, à Cassy.
Pruneau, à Llsle.
67
Guiffnot, à Pizy.
Collm, à RouTray p. Quarré
Jacob, à Sermizelles.
Seureau, à Yézelay.
ARR0NDIS9BH. DE JOIGNY.
Courtois, à Joigny.
Laurence, à Aillant.
Pouillot, à Brienon.
Damay, à Ghaille^r.
Desleau, à Champignelles.
Roy, à Laferté-Loupière.
Lareher, i Mézilles.
Bazot, à St-Julien-du-Sault.
Beulard, à Villefranche.
Trouvé, à Villeneuve-».- Y.
ARRONDISSBMBirT DR SBNS.
Fillemin, à Sens.
Roche, à Pont-sur- Yonne.
Glaiâse, à St-Yalérien
Leberton^ à Sereines.
Colomb, a Thorigny.
Deville, à Yillen.-l^rchev.
▲RRORDtSS. DB TONNERRB.
Marquis, à Tonnerre.
Royer, à Ancy-le-Franc.
Boubet, à Etivey
Audigé et Rouby, p. le can-
ton de Flogny.
Langin, à Noyers.
Thierry, à Ravières.
Mouton, à Tanlay.
Gagniard, médecin de la contre-visite des enfants assistés, à Avallon.
COMITÉS DE PATRONAGE DES ENFANTS ASSISTÉS.
Par arrêté de M. le préfet de l'Yonne, en date du 22 octobre 1862, des comités
de patronage ont été institués en faveur des enfants assistés.
Ces comités se composent : dans les communes cbefs-lieuz de canton, 1' du
maire, président; 2* du curé; 3" du juge de paix.
Et, dans les communes rurales : 1* du maire, président; 2* du curé ou desser-
vant ; 3* de l'instituteur ou de Tinstitutrice. Font partie, de droit, des comités, le^
médecins chargés dans la commune du service des Enfants assistés. Le comité
entre de plein droit en fonctions dès qu'il existe dans la commune un élève de
l'hospice ou un enfant secouru temporairement. Sa mission est d'exercer une sur-
veillance constante sur les mères, nourriciers ou patrons, ainsi ^e sur les en-
fants; de donner aux uns et aux autres des conseils et des avertissements, et de
porter à la connaissance de l'autorité supérieure tout ce qui importe au bien-être
moral et physique des enfants de tout Âge. Le comité s assemble tous les trois
mois ou plus (ouvent, s'il en est besoin, et, autant que possible, à l'époque du
Sassage de l'inspecteur. 11 est convoqué par le président, soit d'omce, soit sur la
emande motivée d'un de ses membres. Il pourra s'adjoindre des damas patronesses,
qui seront chargées notamment de visiter les nourrices, de les surveiller et de
rassurer qu'elles accordent à l'enfant tous les soins nécessaires.
COMHUHES DE L'YONNE.
PÀm OIDIE AlFÀlOËTigOE
«rfieit, U rflwnu foncier. Us diitancti judieiairt
It nom du canlon et du bureau de poile.
lt
i!«
BUREAUX
1^
CANTONS.
de
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" 1,. * 1 ï".
5»
ê'^
cinl.llart.jcb.-l.
891
21204
vermenlon
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2
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S3
670
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Cbablis
Cbablis
11
30
30
1783
33S99
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Aillanl
13
21
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38181
Aac)-le-Franc
NuiU
16
34
58
H«
63505
Id.
Anc^-le-Fraac
Lézmaes.
18.
53
2I2S
35103
Id.
6
14
49
29Si
29417
Coul.-sur.-Y.
Coul.-snr-Y.
4
37
Î7
830
22751
L'Isle-aur-te-S.
Liste
3
12
52
IÎ65
37690
AvalloD
ATallon
6
6
43
!6I6
25239
Noyers
Noyers
S
16
35
602
18130
Avallon
^Talion
4
1
50
RR3
8913
L'Isle-surle-S.
L'isle
6
21
52
MIT
31829
GuilloD
Guillon
11
27
59
SM6
85731
Auierre
Appoigay
10
10
10
IGOn
19591
Cerisiers
Arces
10
30
35
i579
31T24
Yermenton
Arcï-BurCure
7
32
32
i02
13;e9
Aoct-tc-FraBC
Léz'mne,.
8
13
48
3981
67958
ADcyle-Fraùc
6
16
60
978
10800
W.-sur-Yonne
W-sur- Yonne.
5
il
38
2303
15515
Cniiy
VezelBT
rruzy
Veielay
19
25
60
177*
20,M2
10
25
15
3125
21283
Id.
Id.
2
16
18
m
10451
L'iBle-sur-le-S.
Li^'le
6
9
51
«9
16678
Auierre '
Auierre
6
«
6
4331
^78907
W.
Id.
2571
H 3831
AtbIIod
Avallon
S2
<6J6
76329
SM'torenliD
5t-Flor«nlin
29
29
(410
22181
W.-l'Archeï.
W.-lArclieï.
3
2T
38
W3
72 7
Craij
Tanlay
8
13
IS
39)
II7B6
Joigny
Bas'ou
12
12
16
IN9K
25678
Cravan
9
20
20
027
16186
Seignelay
Scignelay
15
15
6U9
6820
Quarré
Quarré
8
n
65
659
10725
Toucï
Chablis
ruurrain
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51
56
it conforme, quant aux distance', à celai dressé par le Préfet de
plenibrel86<,coexécuUon de l'art. 93 du règlemeutdD I8juiu (818.
est relevée sur le travail .'Statistique publié en 1864 par M. Gimel,
ilributions directes du département de i'Yonne.
e la colonne du retenu foncier nous ont été fournis c«tte année par
des contributions direcles,avecuncropres£emenldes pins obligeants.
69
COMMUNES.
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Bœurs
Boiïi-dArcy
Bonnard
Bouillv
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Brannay
Brienon
Brion
Brosses
Bussières
Bussy-en-Othe
Ba8Sy-le-Repo8
Bulteaux
Carisey
Censy
Cérilly
Cerisiers
Cézv
Chablis
Chailley
Chamoux
Champbeugle
Champce Trais
Champigneiles
Champigny
Champlay
ChampLost
Champs
Champvallon
ChamTres
Charbuy
Charentenay
Charraoy
Charny
Chassignelles
Chassy
Chastellox
Chastenay
ChAtei-Censoir
Chfttei-Gérard
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Chaumot
Chemilly p. Sei^.
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Chêne- Arnoult
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Brienon
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Brienon
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Vézelay
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Flogny
Flogny
Noyers
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Cerisiers.
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Chablis
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Vézelay
Charny
Bléneau
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W.-la-Guyard
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Brienon
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Joigny
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Charny
Ancy-le-Franc
Aillant
Chastellux
Courson
Ch.-Censoir
Novers
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W.-s.-Yonne
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Chablis
Charny
Tonnerre
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St-Florentin
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1746
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Courson
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5
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22
Chablis
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Vézelay
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8
49
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Courson
45
24
24
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4
34
53
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9
28
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42
43
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Cerisiers
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48
42
48
Courson
Courson
5
24
24
Noyers
Noyers
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Ancy-le-Franc
Chablis
Ancy-le-Franc
Chablis
4
23
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24
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St-Florentin
4
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Pont-s.-Yonne
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4
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Charny
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44
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Noyers
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6
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6
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Guillon
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•
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Seignelay
6
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5
40
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Seignelay
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Coulanges-la-V.
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8
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Avallon
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7
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St-Florentin
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7
30
30
Joigny
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•
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28
Noyers
Noyers
5
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L'Isle-s.-le-S.
Luey-le-Bois
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39
Chéroy
Chéroy
5
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Ancy-le-Franc
Ancy-le-Franc
42
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Tonnerre
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Coulanges-la-V.
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Chéroy
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Flogny
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Courson
L'Isle-sar^le-S.
Cruzy
Bléneau
Vézelay
Avallon
W.-1'Archev.
Guillon
Cruzy
W.-l'Archev.
Saint-Sauveur
Tonnerre
Id.
Toucy
Saint-SauTeur
Guillon
Cruzy
Flogn y
CouIanges*s.-Y.
Brienon
Couianges-la-Y.
Auxerre
Chéroy
W.-lArchev.
Ligny
Guilloi
Guillon
Cerisiers
Avallon
Sens
Auxerre
Brienon
Ligny
Auxerre
Saint-Florentin
Guillon
8
Seignelay
»
Courson
14
Senan
5
Cruzy
9
Id.
10
Sens
*
Sépaux
16
Saint-Fargeau
7
Serbonnes
5
Sersines
Avallon
»
11
Tonnerre
7
Arcy-sur-Cure
10
Thorigny
15
Aillant
11
Neuvy-Sautour
19
Sens
7
Saint-SauTeur
13
Neuvy
Ancy-le-Franc
13
6
Sens
15
Courson
8
L'Isle-sur-le-S.
6
Tanlay
Mézilles
12
16
Vézelay
7
Avallon
6
Theil
14
L'Isle-s- Serein.
8
Cruzv
10
Thorîgny
16
Saint-Sauveur
8
Tonnerre
7
Id.
t
Toucy
s
Treigny
Guillon
9
4
Cruzy
9
Tonnerre
7
Yermenton
15
Saint-Florentin
12
Coulange-la-Y.
4
Auxerre
6
Vallery
6
Theil
12
Ligny
2
Guillon
10
Cerisiers
6
Avallon
6
TheU
14
Auxerre
6
Saint-Florentin
10
Ligny
7
Auxerre
6
Saint-Florentin
4
11
13
26
8
28
27
•
15
46
16
19
11
7
26
24
24
35
7
36
28
24
8
28
17
9
38
10
6
12
17
16
15
35
7
»
24
45
14
20
8
25
29
16
6
20
16
23
23
28
6
14
6
27
17
6
27
57
13
26
25
63
62
57
36
40
74
76
41
29
26
77
31
42
63
36
38
59
58
28
58
44
38
55
46
51
57
51
63
35
30
35
24
45
61
55
43
23
35
16
6
77
54
23
60
40
48
49
6
33
17
2
«7
76
COMMUNES.
erficie
hect.
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de la commune
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cant. Tarr. ch-l.
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1368
26208
Saint- Julien
Saint-Julien
5
15
42
Vermenton
2483
85360
Vermenton
Vermenton
*
24
24
Vernoy
U04
21218
Chéroy
Egriselles
20
18
61
Véron
«534
25681
Sens
S»!n&
9
9
42
Vertilly
548
4446
Sergiues
Sergines
10
27
77
Vezannes
89 1
9619
Tonnerre
Tonnerre
10
10
33
Yézelay
1747
28699
Vézelay
Vézelay
R
15
50
Yézinnes
615
6716
Tonnerre
Tcnnerre
5
5
39
Vignes
Villebleyin
«154
33894
Guillon
Guillon
5
18
66
689
46209
Ponl-sur-Yonne
W.-la-Guyard.
11
23
78
Villebougis
«154
«7715
Chéroy
St-Valérien
15
14
72
Viilechétive
930
7614
Cerisiers
Arces
4
28
42
VUlecien
728
14195
Joigny
Cézy
6
6
33
Villefargeau
1356
48758
Auxerre
Auxerre
6
6
6
Villefranche
â273
23214
Charny
Charny
7
22
44
Villegardin
«050
26595
Ponl-sur-Yonne
Chéroy
6
23
68
Villemanoche
1384
46024
Pont-s.-Yonne
Ponl
2
14
71
Villemer
419
«1«09
Aillant
Basson
11
13
20
Villenavotte
a09
4995
Ponl-sur-Yonne
Ponl
5
8
64
Villeneuve- la-Don.
«4«3
24749
Chéroy
St-Valérien
17
14
72
Villeneuve-la-Guy.
«584
101909
Pontrsur-Yonne
W.-la-Guyard
12
24
81
Villeneuve-l'Arch.
675
«2895
W.-l'Archev.
W.-lA.chev.
■
24
55
Villeneuve-1.- Gen.
2418
18206
Bléneau
Mézillcs
12
43
43
Villen. St-Salvc
681
50576
Ligny
Liçny
ViTlen.-sur-Y.
12
11
11
Villeneuve-8ur-Y.
3845
106727
Villen.-sur-Y.
>
17
44
ViUeperrot
776
13517
Ponl-sur-Yonne
Ponl
4
9
19
Villeroy
695
12063
Chéroy
Sens
15
9
66
Villelhicrry
2028
38752
Id.
Val 1er y
11
20
76
VillevalUer
806
17946
Joigny
VillevalUer
9
9
36
Villiers-Bonneux.
1416
17054
Sergines
Thoripny
12
24
82
Villiers-les-Hauts
1876
44755
Ancy-le-Franc
W.-f'Archev.
Ancy-le-iranc
7
24
53
Villiers-Louis.
1090
11240
Sens
17
13
56
Villier^St-Benott.
2136
27021
Aillant
Villiers-StrBen.
16
29
32
VUliers-s^Tholon.
1529
18632
Id.
Aillant
2
12
22
Villiers-Vineux.
1083
13366
Flogny
Flogny
5
16
31
VUlon
9-^4
10667
Cruzy
Cruzy
8
21
56
Villy
569
12987
Ligny
Ligny
5
19
19
Vincelles.
1218
18456
Coulanges-la-V.
Vincelles
5
13
13
Vincelottes
16!i
11553
Id.
Id.
5
14
14
Vinneuf
1464
36811
Sergines
Serbonnes
12
23
86
Vireaux
1430
21847
Ancy-ie-Franc
Lézinnes
10
13
46
Viviers
906
7735
Tonnerre
Tonnerre
7
7
30
Voisines
2410
27500
W.-l'Archcv.
Thorigny
«4
12
70
Volgré
894
13177
Aillant
Senan
6
11
28
Voutenay
975
13297
Vézelay
Arcy
13
15
37
Yrouerre
1406
10285
Tonnerre
Tonnerre
8
8
33
77
COMMUNES DE L'YONNE
FAR AHBOIVDISSBMBNT.
PopuUuion*^ ffomt des Maires, Adjoints, Curés**, Desservants et Instituteurs,
COMMUNES.
Popola-
lion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
Accolay.
Aigrement.
Andries.
Appoigny.
Arcy-8ur-Cure.
Augy.
ACXERRE
ATTolles.
Bazarnes.
Beaumont.
BeauToir.
BeÎDe.
Bessy.
Bleigny-Ie- Carreau.
Bois-d'Arcy.
Boutlly.
Chablis.
Champs.
Charbuy.
Charentenay.
Chastenay.
Cherailly, p. Seign,
Chemilly-s>Serein.
Cheny.
Chéu.
Chevannes.
Chichée.
Chichy.
Chitry.
Coulanges-la-Yin.
Coulangeron.
Cou langes-sur- Y.
Courgis.
Courson.
Crain.
Cravan.
Diges.
Dracy.
Dru y es.
Egleny.
Rscamps.
Escolives.
Kssert.
Etai.s-Ia-SauYin.
I
1082
145
1224
1783
1525
438
15497
657
609
466
364
650
591
391
128
371
2339
641
1356
636
370
386
580
793
684
1375
696
61
690
1372
438
1057
628
1371
816
1331
1601
600
959
575
1045
483
158
1813
ARHONDISSBMEIIT D'AUXBRRR-
Momon Louis
Heurley
Lapert.
Félix.
Lemaire.
Drouhin.
Challe 0. i^
Regnard.
C»« de Boury.
Chayance.
AnsauU.
Lamblin.
Grégoire.
Truchy.
Ravisy.
Gabel.
N.
Rayeneau.
Mocquot.
Ferrand.
Pinard.
Doré.
Jacquillat.
Albanel.
Clémendot.
Gauchot.
Picq.
Sourdillat.
Petit.
Houdé.
Godard.
Barrey *.
Forgeot.
Bouillie.
Vincent.
Boissard.
Lechicbe.
Bertrand.
Montassier.
Bercier.
Guinant.
Brifl'aut.
Rétif.
Fabre.
Momon Félix.
Guerin.
Pinon.
Perrin.
Coppin.
Guyard.
Flocard #.
Courot.
Biot.
Melou.
Vernassier.
Mathié.
Roblot.
Bureau.
Potherat.
Thomas.
Moreau.
Chanyin.
Bel ley eaux.
Bétagon.
Paris.
Devilaine.
Gaillard.
Martin.
Jacob.
Quignard.
Mignerat.
Notton.
Mangin.
Hamelin.
Du puis.
Rameau.
Poulin Aug.
FouUey.
Loury.
Têtard.
MalYin.
(Delafaix.
Chataigner.
Patin.
Yiel Etienne.
Cappon.
Renaudin.
Barrault.
Roux.
Leblanc.
Potin.
Gibier.
Dncrot.
Chauvin.
Picq.
Fortin ^.
Bernard.
boussaro.
Courtois.
Pradenc.
Richer.
Paillard.
Gaillard.
Amoult.
Roux.
Colard.
Renaud.
Thomas.
Regnard.
Péliot.
Laurant.
Fortin.
Dupiré.
Thierriat.
Carré.
Husson.
HUCUARD.
Guierry.
Laroche.
CoUin.
Gatead.
Coupechoux.
JoyE.
Bruley.
Montassier.
MODOt.
NiCOLI.E (G.).
Fouinât.
Regnault.
Rossignol.
Verdier.
Dumont.
Foussat.
Poitout.
RaVeneau.
Instituteurs.
Tachy.
Ménétrier.
Duchâtel fils.
Moret.
Béthery .
Joffrain fils.
fPeltier,
Lasnier,
et Jussot.
Moreau.
Blin.
Arbinet.
Pompon.
Chevreau
Leblanc.
Moreau
Millot.
Descaves.
Prot.
Hueot.
Godard.
Foin.
Boisseau
Noirot.
Vilain.
Creveau.
Robin.
Guillemain.
Filleux.
N.
Rémond.
Ouesnu.
Mathieu.
Leseur.
Jays
Jarry.
Paumier.
Bspéron,B«rtli-
Breuillard.
Billean.
Paris.
Vigrêux.
Soret.
Rouiller.
Miné.
Godard
(*) La population est indiquée d*apr^s le dernier recensement quinquennal ds 1866.
(") Los noms des curés sont en lettres petites capitales, ceux des desservants en let-
tres romaines, et ceux des desservants bineurs en lettres itcUiques. Un — indique les
communes réunies à une autre pour le culte.
ifota. Les dernières élections municipales ont ea lien les 93 et 93 juillet 1865.
COMMUNES.
tJOB.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
FeaUsnj.
Meunier.
Jové.
B. BadlD.
Godard.
Potheret.
Lecbiea.
FoBl«iajp.Ch»bliB
FèTre.
Loecrdent.
Tanière.
Fonlenay-B.-Fonr'.
GautrotJ.
Nadot. '
Ddeslre
FoDtenoy.
Ganneau.
Commeau.
FonronneR.
Savouret.
N.
PouUn.
P^- .
Lép«rgneui.
Guillié.
Trin.
Gemfgnï.
ChailJey.
Paillet.
Jay.
Gïîi^ï*que.
Demeaui.
Roblot.
Keloi, Bouché
Petit.
N.
Flaget.
HauleriTS.
Girard.
Souper.
R»iire.
Héry..
FèTre.
Pél»iier.
Colin.
Irancy.
Radié.
Dumt.
Bonllotte.
Jaulges.
Bury.
Boucheron.
VaUet.
La Chapelle- Vaup.
Vig^M.
Lemoine.
Tremblay.
Rémoad.'
Fonrrey.
Uin.
Dwglas.
Maraai.
UénËlrier.
Lainsecq.
Blondel.
Godard.
Lalande.
Pilon.
Dauphin.
Caroelin.
a'-
Ledoui.
BigÈ.
DOrand.
Uairry.
Breuîilé.
Lemoioe.
roiin.
Uroresl.
Ligiordlca.
Jolj.
Oudot.
Jouby.
FiUieux.
IJgny.
monde.
PLT0:S.
Lindry.
Bachelet.
Tbevenot.
Lucy-sui^nre.
Grégoire.
Adam.
BrisedouiliU
I.^lCT■aD^Y(»nlle.
Maifly-la-Ville.
Favre.
Hossepied.
1
Paris.
MaiUï-le-Cliâlcau.
Boiianlé.
Jojol!
pï'inSL°'L'ior
»'■
PORTE.
Viel.
Uger.
Bardoiit.
Viault.
Merry-Sec.
Lordonnoi».
N.
Louion.
Merry-sur-Ywine.
Millerot.
Emerj.
Dorort.
U^j.
Vildieu.
Guénn.
Dansin.
Bonnet.
Gautheria.
Rojol.
Molesme.
Mitiot.
Paulral.
Barrand.
HoDéteaD.
Petitjean.
Cariant.
Hugot.
Mont-lî^nt-Sulpice.
Lamas.
VilUers.
Malaé.
Chanvin.
Petit.
Thibault.
Moufiy.
Moreau.
N.
Guihert.
U<Hiliiis-».-Oiiaime.
Roblin.
fUury.
Connat
HoQttera.
Judas.
Zoiuioy.
Démon.
Orinoy.
Bey.
Laroche.
Gillel.
Ouaniie.
Foudriat.
N.
Dhivert.
pariy.
Ragon.
Verlot.
Barton.
Roy.
SoLssons.
Pichon
ST,'-
Jacob.
Molberé.
Michaut.
Coqnard.
Gaulherin.
Salé.
FoDlîgny.
Bojer.
DcTillat.
Pourrain.
Mathié.
Boudrot.
Vosgien.
îsr-
Guilly V.
Beau.
Berault.
Taboue.
Bruiêy.
SonnoU.
Qu«nBe.
Lebrun.
Ganivet.
Viault.
Lapoii.
Gourmand.
Brillié.
Rooïrty.
Moltiert.
Petiljean.
Brillié
Sacy.
Carré.
Michelin.
Mitaine.
Saiopoitt.
Ruux.
Berlraud.
Godard.
79
COMMUNES.
PopaU-
tioo.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
Instituteurs.
Saint-Bris.
1816
N.
Félix.
Guignepied.
Foaniols,
SaintCyr-lesOol.
Sainte-Colombe.
785
Roçet.
Griffe.
Boorcey.
Roy. fCbaoëey
Paillot.
660
Huiard.
Laurent.
Crochet.
Sainte- Pallaye.
286
de Bonnaire.
Moreau.
Ladrée.
Dedienne.
Saint-Florentia.
2515
Hélie.
Tniffot,Véronot
YOIRIN.
Goudon.
Saint-Georges.
650
Tungnaud.
Thillière.
Denis.
Jarrand.
Cholat.
Saints
1330
Morin.
MiUot.
Soupey.
Saint-Saaveur.
1928
Jarry.
Labbé.
SiCARD.
Dezerville.
Seignelay.
1520
Frottier.
Vernassier.
Yallot.
Camus.
Sementron.
421
Magny.
Puissant.
Lucas.
Chauveau.
Scry.
302
Chalmeau.
Tairain.
Grilletde Se-
Bouidillat.
Sougères.
1404
Millot.
Cagnat.
Drot. (ry
Ménétrier, Gai-
Taingy.
1035
Moreau.
Guillaumot.
Mocqnot.
Ducrot. fUrd
Tliury.
1118
Gonneau.
Pascault.
Gaben.
Lhoste.
Toucy.
2880
Paqueau.
Sonnet.
Lesire.
MORBL.
Lagrange.
PuHout.
Treigny.
2686
de Guerchy.
Moreau.
Guiblin.
Yié.
Humbert.
Trucy-sur-Yonne.
Val-de-Mercy.
397
Guilly.
Dufour.
Yesperini.
Petit
520
Matbez.
Devilliat.
Régnier.
Gouss il.
Vallan.
719
Guyou.
Rocard.
Michaut.
Bertin.
Yarennes.
455
YaeiUiotte.
Gourtaut.
Aubert.
Anis.
Vaux.
398
Gonrtet.
Campenon.
Troué.
Renard.
Venouse.
282
Perrignon.
Chardon.
Bernard.
Merat.
Venoy.
1218
Naudet.
PanWé.
Bourand. j
Givaudin.
Joffrainpëre.
Vergigny.
486
Chevreau.
Rover.
Bassier.
1 Gamard.
Yermenton.
2508
Boudard.
Grison.
Robin.
JOURDE. {
Berault.
Villefargeau.
465
Rimbert.
Burlot.
Fortin.
Cotte.
Villeneuve-S'-SalTe
259
Robin.
N.
Berault.
Villy.
166
Houtarde.
Durup.
Houde.
Oudot.
Yieil.
Yincelles.
917
Petit.
Cordonnier.
Mouchot.
ViDceiottes.
480
BardoQt.
BardoutHug.
Clérin.
Gauterot.
ARRONDISSBMBNT D'AVALLON.
Angely.
Annay-la-CAte.
Annéot.
Annonx.
Anstmdes.
Asnières.
Asquins
Athie.
AVALLON.
Beauvilliers.
Blacy.
Biannay.
Brosses.
Bnssières.
Chamoux.
Chastellux.
Châtel-Censoir.
Cisery-les-G.-Ormes
Civry.
Coutarnouz.
Cussy-les-Forges.
351
465
53
344
783
661
874
235
6070
249
292
263
1093
417
418
626
1346
183
328
312
652
J
Joudrier.
Guettard.
Goupilleau.
d'Avoust.
Bon d'Attstrades
Forestier.
Guillin.
Annequin.
Fèbvre ^,
Morot de Grée!
Verrier. | gny.
deChâteanvienx
Berthoux.
Collin.
Château.
Augueux.
Cotleaa-Mont
Barbier J.
Bonnaire.
Boursier.
Pelletier.
Gros.
Sussey.
Laboureau.
Bony.
Labour.
Bellanger.
Perreau.
Charton.
Leclerc.
Chevalier.
Couhault.
Mithouard.
Iloiron.
Régobis .
Camus.
Cambuzat.
Ferrey.
Garouge.
Barbier Ed.
Hitier-Augé.
Barrey.
Domeau.
Grossetéte.
Frénial.
Gally.
Gourlet.
Rémond L.
Yoisinot.
Couard.
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Gonm.
Potin.
Dal banne.
GautberonN.
Guichard.
Gally J.-B.
Lairot, F.
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Baudot.
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CheviUotte.
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Chéry.
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Couturat.
Minard.
Château.
Riotte.
Sonnois.
Tanière.
Olivier.
Carré.
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Pelletier.
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Doroecy-8-le-Vaolt
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Foissy-les- VezelaT .
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461 Marot.
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420 1 Barbier.
Béalé.
Plisson.
Caillien.
Rémond
Labour.
MontandoD.
Sylvestre.
Forgeot.
Egeicy.
Bidault.
Fontanez.
Regnault.
Jollois.
N.
Perdu.
Portier.
d'Ezerville.
Chouet
Bai Ilot.
i\.
Lorot.
Roguier.
N.
Déon.
Rossignol.
Darley.
Quillaut.
Pagnier.
Maget.
Roy.
Gibier.
Fournier.
N.
Rousseau.
Bassier.
Jacquemier
Raffat.
N.
Collan.
Lagoulle
N.
Carré.
Déon.
Deroonperreux.
Bussy.
Bréon.
Pussin.
Lemaire.
Hélie
Houssin.
Robin.
Marion.
Devinât.
Naudin.
Nancluse.
RagoL
Paris.
Prot.
Glillemeau.
Nieutin.
Allouis.
Mathieu.
Vallée.
Simonnot
—
N.
Petit.
Berlaut.
Bonnin.
Joffrin.
Bègue.
Cornât.
Roze.
Devinât P.
Sagourin.
Sainte-Croix.
Monnot.
Chevalier.
Coupcrot.
Montenot,
Gaillot.
Godret.
Serré.
Durlot.
ColHn.
Guyot.
Cholat.
Léger.
Labour (c.)
Brigodiot.
Gouot.
Perrot.
Bessonnat.
Carré.
N.
Noirot.
Bruilé.
Coppm.
Guéchot.
85
COMMUNES.
Popula-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURES.
Institutears.
Jouancy.
Jully.
Junav.
La Cfiap -Vieille-F.
Lasson.
Léziiines.
Melisey.
Molay.
Molosmes.
Moulins.
Neuvy-Saiilour.
Nitry.
Noyers.
Nui t s-su r-Armançon
Pacy.
Pasilly.
Percey.
Perrignj-sur-Arin.
Pimelles.
Poilly-sur-Serein.
Quincey)l.
Ravières.
Roffey.
Rugny.
Sainte- Vertu.
Saint-Martin-s-Arm.
Saint- Vinnemer.
Sambourg.
Sarry.
Sennevoy-le-Bas.
Senne voy-le-Haat.
Serrigny.
Sormery.
Soumaintrain.
Stigny.
Tanlay.
Thorey.
Tissey.
TONNERI'.B
Trichey.
Tronchoy.
Vczannes.
Vezinnes.
Villier»-ies-llauts.
Villiers- Vineux.
Villon.
Vireaux.
Viviers.
Yrouerre.
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358
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322
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Pussin.
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Beauregard.
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Manteau.
Boudre.
Chamoin.
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Himbert.
Ménétrier.
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Vaudeau.
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Paris.
Mignot.
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Sebillaut.
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Mouton .
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Petit.
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Mandrot.
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Chevalier.
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Renard.
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Truffot.
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Cornuelle.
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Poitou.
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Marquis.
Legris.
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Cbadrin.
Pacâult.
Petit.
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Genêt.
Fays.
Chaînon.
Kayer.
Paquol.
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N.
Michel.
Michel.
Guinot.
Boutlier.
Jobin.
Koj{ûier.
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Chavance.
Hariot.
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21023
228592
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15061
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11351
1731»
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9719
23786
431989
Pont-sur -Tonne
12112
18143
627591
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15359
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3723S9
71056*
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87
ADMINISTRATIONS MUNICIPALES DES PRINCIPALES VILLES.
VILLE D'AUÏERRE.
M. ▲. Chat.lb, O ^, membre da Conseii généra) de l'Yonoe, Main,
MM. Flocard >)b, ) Mj' • ^
COOBOT. I ^*<>»«"-
MM. Membres du Comeil municipal.
I\lérat Beu;;ouii. ancien nég^uciant.
Salle atné, négociant.
Platti commissionnaire en vins.
Lorin, architecte.
Ribière. avocat.
Piétresson (Léon), notaire.
MiUiaux. notaire.
Laurent-Lesseré ^^ négociant
Potenol, propriétaire.
Baucher, propriétaire.
Petit-Augé, distillateur.
Roger, propriétaire-vigneron.
Ravin, pharmacien.
MM. Clereeau, chefdebur. de Tétat civil.
ZincK, chef du bureau militaire, des
contributions et des subslstaaces.
L«père, avocat.
Louzon, propriétaire.
Leroy, mécanicien-f ndeur.
Baroâ Martin^au des Gnesnez. G. 0. jb*
Flocard, adjoint.
Marie ^, docteur médecin.
Barbier, géomètre.
Lcfèvre, docteur-médecin.
Conrot, docteur- médecin.
Trntey-JUar.tnge, né;;ociant.
Baron de Madières ^, ancien mag.
Chalie 0 ^, maire.
Robin, greffier de la jottice de paix.
N.
M. Charles Joly, receveur municipal.
Personnel de la Mairie d^Auxerre,
MM. Nodot, secrétaire en chef.
Trico, chargé de la comptabilité.
Edmond, employé.
M. Métrai, architecte-voyer, conducteur des travaux communaux.
M. Cocquelin, concierge. — Ganneau, garçon de bureau.
Police administrative, municipale et judiciaire.
M. Bonnal, commissaire cantonal de police.
Agents de police.
MM. Renard, Fournaux, Rémond, Bouchard.
Le bureau de police, à la mairie, est ouvert au public, tous les Jours^ depuis 8
heures du matin jusqu'à l'heure de la retraite.
M. Babulaud, commissaire-ordonnateur des pompes funèbres.
Gardes champêtres.
MM. Lemain, brigadier; Lucy, Chaumier, Casse, Robert, Bnsset, gardes.
Abattoir publie ,
MM. Réméré, inspecteur ; Irr, receveur, et Couderc, concierge •
M. Yigrenx, vétérinaire expert.
VILLE DAVALLON
MM. Febvre 'jf^^ Maire.
Chevamer Antoine, } ^^<^^'
MM. Membres du Conseil municipal.
Febvre, membre du conseil général. 1 Brenot aine, charpentier.
Couturat, banquier* t Desnoyers, conduc. faisant fonc. d'iogén.
88
Quatrevaux. médecin.
Tircuit. arcuitecte.
Richard, proprirliirc.
Bethery de La Brosse, prés. hoo. du trc.
Leclerc, avoué.
Vigoureux, négociant.
Gally (ils, marchand de bois.
Ricard, prés, du Irib. civ.
Camus, propriétaire.
Chevalier père, propriétaire.
Caillât, ancien négociant.
Thibault, juge.
VFLLE DE JOIGNY.
Thierry, pharmacien.
Thébault, propriétaire.
Rousseau, juge de paix.
Bidault, jufie d'instruction.
Rrunet. avocat.
Malhé, négociant.
Degoix, vétérinaire.
Radot, receveur municipal.
Cussol, commissaire de police.
Burlot, architecle-voyer.
MM. CouTORAT, îjfc Maire.
LAVOLLbE,
N.
MM.
I Adjoints.
Membres du Conseil municipal.
BenoU-Courtois. propriétaire.
Feneux-Gailliout, entrepreneur.
Epoigny, notaire.
Courcier, banquier.
Perrier-Godeau, vigneron.
Lefelivre-Arrault, propriétaire.
Jacob-Baillet, propriétaire.
Emery, propriétaire.
Pavillon-Fouffë, propriétaire.
Glaive, négociant.
Frécaull-Durand, propriétaire.
Tou8!^aint-Moreau négociant.
Gallois, percepteur.
Barat-Gaillout, négociant.
Durand Napoléon, propriétaire.
GodetVoy-JuIitte, vigneron.
Durand-Gailliout, propriétaire.
Chailley-Lordereau, négociant.
N.
N.
N.
Cochet, receveur municipal.
Ricard, secrétaire de la mairie.
Nachon, commissaire de police
Lefort, architecte-voyer.
VILLE DE SENS
MM. Dbliga>d ^, Maire.
MM.
ManceK propriétaire.
Pleau ^) anc. pr. du trib. de coro.
Dnpechez, propriétaire.
Agaenier, propriétaire.
Perrin, négociant.
Dubois, juge de paix.
Comisset Aag., memb. du coni. d'arron.
Querelle, fabricant de rasoirs.
Boucrand-Comperat, propriétaire.
Provent, avocat-avoué.
Giguet ji(, propriétaire.
Lamy, marchand épicier.
Forest, md de rouenneries.
Lallier, président du tribunal civil.
Bonjean, négociant.
Membres du Conseil municipal.
Petits, ancien notaire.
BillebauU, propriétaire.
Pollet, pharmacien.
Lacailiè, cultivateur.
Epoigny, rad de vins en gros.
Poussé,' md de bois.
Bodier, cultivatenr.
Duchemin, imprimeur.
N.
Laude, receveur municipal.
Lanier, secrétaire en chef de la mairie.
Colin, commissaire de police.
Larchevéque, architecte-voyer.
MM.
Diard Albert, mécanicien.
N.
Rathier, avocat.
VILLE DE TONNERRE.
MM. MofiTRBuiL, Maire.
Marquis, ) AdJoinU.
Legris, I
Membres du Conseil municipal.
Thierry, vétérinaire.
Prévôt, banquier.
Pernichon Pierre, propriétaire.
89
Hardy, propriétaire.
Colin ^, inspecteur des écoles.
Vebre, confiseur.
Legris, pharmacien.
Munier-Porlîer, propriétaire.
Roze, juge d'instruction.
Lemaire- Prieur, fabricant de tan.
Marquis Auguste, médecin.
Montreuil, juge suppléant.
Rov Charles, propriétaire.
Thomas- Chapu, propriétaire.
Yvert, huissier.
Rétif, président honoraire.
Delorme- Bourgeois, propriétaire.
Pignon, agriculteur.
Constant* notaire.
Beurddle; père.
Garrel, rrc-eveur mnuicipal.
Ravaux, secrétaire de la maire.
Tenaillon, commissaire de police.
VILLE DE VILLENEUVESUR-YONNE.
MM. 13issi\NMEU, Maire.
Bbii.ou,
Saive^.bain.
I AdifAnii.
MM.
Bissonnier, maire.
Bridou, pharmacien.
Sauvegrain, marchand tanneur
Fontaine, maréchal.
Bondoux, marchand de bois.
Bachelet, maître tanneur.
Lenfant, propriétaire.
Caillou, cultivateur.
Boudel, receveur des j osteN.
Carré, vigneron.
Baconnier, cultivateur.
Bezançon, propriétaire.
Pichot, propriétaire.
Durand, boucher.
Membres du Conseil municipal.
fiesand Claude, propriétaire.
Paillot, md de bois.
Koy, banquier.
Trouvé, médecio.
Valtat Marie, négociant.
Bidault Joseph, bancjuier.
Rancelin Ch., comnii.^sionnaire envias.
Simonel, propriétaire.
Robert, négociant.
Blanquet Duchayla, propriétaire.
Marquet, receveur municipal.
Benoist, secrétaire de la mairie.
Bourgogne, commissaire de police.
ARCHITECTES DU DÉPARTEMENT ET D ARRONDISSEMENTS.
MM. Piéplu, à Auxerre; Tircuil, à A vallon ; Na^é, à Joigny; Tourneur, à Sens;
Perruchon, à Tonnerre.
CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES BATIMENTS CIVILS.
Réorganisé par délibération du con eil général de l'Yonne, dans sa session de 1857.
MM. Mondot de La^;orce, ingénieur en chef des ponts et chaussées en retraite, pré-
sident. — Brodior, chef de division à la préfecture, secrétaire. — Don-
denne, architecte, anc. professeur au coUég»^ dWuxerre. — Piéplu, architecte
du département. — Boucheron, agent-voyer central. — Desmaisons, con-
ducteur principal des ponts et chaussées, faisant fonctions d'ingénieur
ordinaire. — Dantin, serrurier mécanicien.
ASILE DÉPARTEMENTAL DES ALIÉNÉS.
L*Asiie départemental de TYonne, destiné au traitement des malades des denz
sexes atteints d'affections mentales, nerveuses ou convulsives, e^t construit sur un
plan et dans des proportions répondant aux principales indications de la science.
Ce qui en fait un typ modèle, c'e<t qu'en donnant atisfactioii aux exigences da
moment, il peut facilement sei|)réter aux progrès dont l'expérience pourra pins
tard faire sentir la nécessité. Si l'harmonie ilea constructions en rend rhabitation
agréable et exerce sur les malades Tinfluen^e la plus favorable, i 'administration ne
néglige rien pour que rorj^anisation du service intérieur réponde à tous les besoins.
Cet établissement renferme environ 45() malades, dont la plus grande partie
appartient au département de TYonne aux frais duquel il a été construit.
Des pavillons spéciaux offrant tout le confortable possible sont destinés aux pen-
sionnaires qui, entièrement isolés des malades au régime commun, rencontrent
les avantages des meilleures maisons de santé de la capitale unis aux sérieuses
garanties légales d'une administration régulière.
91
Commission de survetUanee.
MM. le Baron de Madiëres, président; Baron Martineau des Chesnez, ancien
maire ; Mathieu, ancien avoué, administrateur provisoire des Aliénés ; Laurent-
Lesseré, négociant; Ravault, avoué ; Bonne ville, ancien conseiller de préfecture,
secrétaire.
Administration,
Directeur, médecin en chef: MM. Poret, doct. en médecine; Médecin-ad jointe
Becoulet, doct. en médecine; Chirurgien : A. J.-B. Marie, docteur en médecine;
Interne en méùecine : Castex; Interne en pharmacie : Richard; Pharmacien ho~
noraire: Sallé-Frémy : Ivceveur : Dautun aine; Econome : Dcsignolle père ; Secré-
taire : Fournier ; Chapelain : M. Duru ; Commis d'économat : Chevallier; Surveil-
lant en chef : Lanne; surveillante en chef : Mlle Brcvelet ; Gardc-magasini : Lar-
chevéque.
Le service intérieur et les soins personnels à donner aux malades sont confiés à
des employés éprouvés qui, sous l'impulsion des chefs de service, assurent une
surveillance permanente, active et intelligente en môme tcmp.^ qu'exclusive de
toute coercition irritante. Une décision préfectorale du 5 novembre 186! a fixé le
cadre de ce personnel de manière à satisfaire à toutes les indications du service.
Un règlement approuvé par S. E. M. le Ministre de l'intérieur régit et détermine
tous les détails du service administratif et médical.
Placements d'office.
Les malades qui, dangereux pour la sécurité publique, ne peuvent pas payer le
prix de pension fixé par le règlement, sont admis (fans l'Asile sur un ordre du
Préfet qui détermine les conditions de cette admission. Il en est de même des indi-
gents qui, sans être immédiatement dangereux, réclament cependant un traitement
spécial. (Art. 18 et 25 de la loi du 30 juin 1838.) Dans les deux cas, la demande de
la famille ou du maire adressée au Préfet doit être accompagnée :
1" De l'extrait de naissance.
2* D'un certificat de médecin constatant l'opportunité ou la nécessité du pla-
cement.
Placemer^ts volontaires.
Les malades dont le placement est demandé par les familles, à la condition de
payer directement le prix de leur pension, sont admis p::r le Directeur de TAsile
auquel doivent être préalablement remises les pièces ci-après indiquées, conformé-
ment à l'article 8 de la loi du 30 juin 1838 :
I* Une demande d'admission contenant les noms, prénoms, âge, profession et
domicile tant de la personne qui la forme que de celle dont le placement est ré-
clamé et l'indication du degré de parenté, ou à défaut^ de la nature des relations
qui existent entr» elle^. La demande sera écrite et signée par celui qui la iormera
et visée par le Maire. S'il ne sait pas écrire, elle sera reçue par le Maire qui en
donnera acte.
Si la demande d'admission est formée par le tuteur d'un interdit, il devra joindre
à l'appui un extrait du jugement d'interdiction.
Cette demande, écrite sur papier timbré, contiendra en outre rengagement de
payer la pension au taux fixé par le règlement pour la classe dont la famille aura
tait choix et d'acquitter tous autres frais ea denors du régime ordinaire, tels que
tabac, fournitures diverses, chauffage et éclairage particulier.;, entretien du trous-
seau.
2" Un passeport on (oute autre pièce destinée à constater l'identité tant du malade
que de la personne qui le place.
3* L'extrait de naissance
4* Un certificat d'un docteur en médecine constatant l'état mental de la personne
à placer, indi^ant les particularités de sa maladie et la nécessité de faire traiter
la Dersonne designée dans un établissement d'aliénés et de l'y tenir renfermée.
Ce certificat, écrit sur papier timbré, doit contenir tous les renseignements pro-
pres à éclairer sur l'origine, la marche et la nature de la maladie.
Classes de pension,
L*Asile d'aliénés de l'Yonne admet quatre classes de pensionnaires, dont le prix
94
de journée est fixé ainsi qu'il suit : Première, 6 fr. 60 c. ; Seconde, 3 fr. 90 c; Troi-
sième, 2 fr.; Quatrième, l.fr. 15 c.
Le pensionnaire de première classe a constamment une personne spécialement
chargée de tous les soins que réclament son état et les indications du traitement.
Dans la 2* classe, le» malades ont également une chambre particulière, mais sans
service spécial (un surveillant pour quatre malades.)
Le résime alimentaire sain, varié et approprié aux besoins de chacun, varie
suivant les classes de pension.
La pension se paie (l'avance par trimestre ou par mois entre les mains du Rece-
veur de l'Asile auquel on peut en faire parvenir le montant soit en un mandat sur
la poste, soit en enets non sujets à Toscompte.
Les malades peuvent ^tre visités par leurs parents ou tuteurs, en présence d'un
enaployé de la maison, si toutefois cette visite a été autorisée par le médecin.
parents ou tuteurs gi>i ont réclamé le placement
ou une attestation régulière des autorités locales constatant leur identité et leurs
rapports de parenté avec les malades.
HOSPICES.
Comités gratuits de consultation.
Créés en exécution du décret du 7 messidor, an IX, pour les cinq arrondissements.
Arrondissement d'Auxerre : Ghérest, Lepère, N...
— d'A vallon : Houdaille, Guillier, N...
— de Joigny : Gœtschy, N..., Beaujard.
— de Sens : Pignon, Provent, Landry.
— de Tonnerre ; N..., Rathier, Hamehn.
HOSPICES COMMUNAUX.
L'organisation et l'administration des hospices ont été réglées par la loi du 7 août
f851 et le décret du 23 mars 1852. Les commi>sions administratives sont composées
de cinq membres nommés par le Préfet, non compris le Maire, président de droit.
COHMISSIONS ADMINISTRATIVES.
AUXERRE.
administrateurs.
Charié,
Mondot de Lagorce,
Sauvalle, atné,
Larfeuil,
Tambour.
Lemuet, économe.
Barbier, secrétaire.
Puissant, receveur.
Paradis et Courot, médecins.
Marie, chirurgien.
Ricoraeau, chirurgien honoraire.
Glaize, pharmacien.
Roguier, chapelain.
Dondenne, architecte.
Lefebvre, économe et secrétaire.
Cochet, receveur.
A VALLON.
I
SBNS.
Leclair,
Garlier,
Vérot.
Lande ^
Chardon,
Petipas.
Vivi en, chapelain.
administrateurs.
Bétbery de la Brosse,
Baudenet,
Rousseau,
Darcy,
Ricard,
Biilardon, secrétaire.
Radot, receveur.
JOIGflY.
Damien, v
Dussaussoy Stanislas, i
Ibled, }
Lefebvre-ArrauU , \
Moreau- Simon ^, /
Ribault, secrétaire-économe.
Leclerc, receveur.
TONNEHRB.
Hardy,
Navères,
Rétif,
Pienon,
Colin,
Fontaine, économe.
Rolland, receveur.
administrateurs.
administrateurs.
administrateurs.
Miellé père,
IMTÎd,
Altiuel,
Hottot,
XiMilant,
Bian^el, receveur.
MonUssier,
On-*,
pnideDl,
IaIoui,
diqiiet,
Li^iri;!, receTcur,
admluisirateurg.
adminislrateurs.
MINT-FLORENTIN.
Gallimard,
Espinas,
Voirin,
MonTiUe- Desbois,
ChrTallJer,
Mignot,
IMcheae,
Houdard,
Rigollel,
Viùgti, receveur.
admJDisIraleura.
Grand villicrs,
Desgii errais,
Guivet,
Puuillul
Larbouillat,
Chardun,
SAINT-FÂBGEaD.
D humez.
B. de la Jonquière. 1
Toulée-Moreau, ', adiuic
HarquisdeBaisgeliii, I
Réiuond, I
Dumas, r
T'JULIB.1-DI
\ admiDialratears.
> admiaiblratcurs.
Marquet, receveur.
Maison,
Uupèché,
Merloi,
Challan,
Rettuaull,
fuumetoa,
llirardol,
SERVICE DES ENFANTS ASSISTÉS.
Kn vertu de la deci.iou pri^^c par le Consci Général de l'Yonne dans sa session de
*^.yTV:^:}}''A"IlV}}^^.^^.^['i' '>>."*«'-"^- 1* «..^me conseil a décidé 'eu 1^«î
suus-prércc-
V administra leurs.
^uedesbureaui d'admission scraicot créé» dans tous les chefs-li
iu,w. Dans sa session de '857, le Cunseil Général a demandé lastippre
^riltl*r.:':!;;!î'.f;:i',?;!L"'*'^'' "l'^^rdu .-envier ,m!lx s
pu-un bureau d'admission.
)ltic, cinpluyt'.
ins|>ecleur du service pour le déparlemenl.
Buna\a d'admittion.
uierre, pré-^idenl; Mondot de Lagorce,
93
dent; le Procureur Impérial, le chapelain de l'Hûtel-Dieu; riiispecleur dé-
partemental; Lepëre, Barbier, secrétaire.
Ce bureau propose les admissions pour Ie> arrondissements d'Auxerre, Avallon
et Tonnerre.
Joir.xY. — MM. le Sous-Préfet, président; Lefebvre-ArrauU, vice-pr.; le Procureur
Impérial; Calmus. curé doyen de St-Jean; Ragobert; LcfebYre-Mocguot, secrélairo.
Sens. — MM. le Sous-Préfet, président :1e Procureur Impérial, vice-pr.; l'aumt^nicr de
rhospice ; Gretté, Pelipa^, Lomé, du bureau de bienfaisance; Ribault, secrétain^
MAISON D'ARRÊT, DE JUSTICE ET DE CORRECTION.
MM. Saïllard, directeur des prisons de l'Yonne.
MM. LafTont, gardien chef.
Courcier, Château, Courtois et N.... gardiens ordinaires.
Haysié, gardien-porlier.
Femme Lafibnt, surveillante.
MM. l'abbé Duru, aumônier.
Paradis et Courot, médecins.
. Monceaux, pharmacien,
COMMISSIONS DE SURVEILLANCE DES PRISONS
Créées par ordonnance;; royales des 9 avril 1810 et 25 juin 1823.
AuxERUB : MM. le Préfet, président, le Maii*e de la ville d'Auxerre, le Président
du Tribunal civil, le Procureur impérial, Fortin, curé de Saint>Etiennc. Flocard,
propriétaire, adjoint au maire^ Bonnevilie, propriétaire, baron de Madières, Chéresl!
avocat.
Avallon: MM. le Sous-Préfel, le Président du Tribunal civil, le l^rocurcur im-
périal, Darcy, curé doyen, Rousseau, juge de paix, Houdaille Paul, avocat.
JorcNY ; MM le Sous-Préfet, le l'résident du Tribunal civil, le Procureur impé-
rial, Calmus, curé archiprôtre, N. ., Emery, père, Rivaille, receveur parliculior.
Sens : MM. le Sous-Préfcl, le Président du Tribunal civil, le Procureur impérial
rahbé Carlicr, Délions-Dufour, Deligand, Hermann, Dubois, Laroche.
ToNNKRRE : MM. le Sous-Préfet, le Président du Tribunal civil, le Procureur im-
périal, Duranton, curé doyen, Montreuil, maire, Navères, avocat-avoué, Rendu
suppléant de la justice de paix, Roze, juge d'instruction, Marquis, médecin, Mar-'
tin, aumônier.
SECTION II.
ADMINISTRATION ECCLÉSIASTIQUE.
DIOCESE DE SENS.
Ce diocèse a été formé d'une partie des anciens diocèse, de Sens Auxerre
Langres et Autun. ' '
L'Archevêque de Sens porte le titre d'Evôquc d'Auxerre, primat des Gaules et de
Germanie.
La métropole de Sens compte, depuis Saint-Savinien, i\2 prélats, dont 19 sont
révérés comme saints, \0 ont été cardinaux, et un, Pierre Roger, a été Parie sous
le nom de Clément VI. o j i ,
L'Archevêque de Sens a pour suffragants les évoques de Troyc Nevers et
Moulins. '
Mgr Victor-Félix Bernadou 0. #, archevêque de Sens, évêque d'Auxerre. primat
des Gaules et de Germanie, prélat assistant au trône pontifical.
Vicaires généraux, MM.
Titulaires : Roger, Pichenol«)^, Larfeuil.
Honoraires : Grapinet, Boyer, Mourrut,
supérieur du grand séminaire.
Secrétariat général, M.
Grandjean, secrétaire-général.
Dizien, pro-socré taire.
94
CHAPITRE MÉTROPOLITAIN.
ClIAN0Ilf£8 TITULAIRES.
Grapinet, Carlier jf(, Morel, Michaut,
Vidot, Gourlot, Gourmant, Delaage, Si-
cardy ^.
CHAlfOIllES HONORAIHBS,
Bernard, curé doyen de St-Eus. d'Auxerre.
Sergent, curé doyen de Vézelay.
Fortin *^, archiprétre d'Auxerre.
Calmus, archiprétre de Joigny.
Lalment, prètre-sacristain de la métropole.
Cassemicne, c. doyen de Saint Maurice.
Grosaot, c. doyen de Saint-Farscau.
Millon, super, du petit sémin. d'Auxerre.
Sicard, curé doyen de Saint-Sauveur.
Robin, ancien curé doyen de Vill.-i'Arch.
Darcy, archiprétre de St.-Lazare d'Aval.
Lidove, dess. de Cosnac (diocèse de Tulle)
Lacroix, clerc consist. de France à Rome.
Lebâcheur, vicaire général de Séez.
Soulbieu, secret.gen.de l'évéché de Séez. |
Filleul, vicaire général de Séez.
Baugé, ancien vicaire général de Séez.
Henry- Vaast, doyen de Quarré-les-Torobes
Millon, ancien curé doyen d'Aillant.
Ferrey, dir. du petit-sémin. d'Auxerre.
Duru, aumônier de l'Asile des aliénés.
Brissot, curé de Saint-Pierre de Sens.
Choudey, curé doyen de Yl lien. -s.- Yonne.
Yoirin, c. doyen de Saint-Florentin.
Sennequier, c. doyen de Tlsle.
Larbouillat, c. doyen <'e Brienon.
Leduc, prof, au Pelit-Sémin. d'Auxerre.
Thomas, c. doyen de Chablis.
Duranton, archiprétre de Tonnerre.
Yallot, c. doyen de Seignelay.
Labour, curé doyen d^Ancy-le-Franc.
Grandjean, secrét.-gén, de Tarchevéché.
Garnier, aumônier du Lycée de Sens.
Viala, curé doyen d'Aillant.
Flory, curé doyen de SI -Pierre de Tonnerre.
Labaissc, prof.au Petit-Sémin. d'Auxerre.
Delacoste, curé dcsser. de Ste-Magnance.
MAISON DES PRÊTRES AUXILIAIRES
MM. Boyer, supérieur.
Massé.
Bernard (Albert).
Danjou.
Potherat,
Succursale de Sens : MM. Cornât, Barbier, Labour.
GRAND SÉMINAIRE DIOCÉSAIN
Dirigé par MM, de Saint-Laxare.
A PONTIGNT.
MM. Bernard (Théobald)
Laprosle.
Rémond.
Jeannon.
Hamelin.
BIM. Mourrut, supérieur,
Poulin, professeur de morale.
Allou, professeur de dogme.
Rieux, professeur de philosophie.
Aldebert, prof, d'histoire.
Gallinot, économe et prof.d'éloq. sacrée.
CULTE PROTESTANT.
Auxerre et Joigny : MM. Berthuel, pasteur; Tourneur, évangeliste ; Michaut.
instituteur.
(Temple, à Auxerre, rue Saint-Pèlerin.)
A vallon : M. Fourneaux, pasteur.
Sens et Yillevallier ; MM. Dussauze, pasteur; Dela^neau, évangeliste.
(Temples à Sens et à Yillevallier.)
Saint-Florentin : M. Regnie, ministre du saint E>angile.
Tonnerre : M. A. Fisch, pasteur.
SECTION m.
ADMINISTRATION DE LA JUSTICE.
COUR D'ASSISES DE L'YONNE.
La Cour d^assises de 1* Yonne, aiusi que celle de chaque déparlement, est com-
posée : i" d*uD Conseiller à la Cour impériale de Paris, délégué pour la pré-
sider ; 2<> de deux Juges désignés parmi les présidents et juges du Tribunal d'Au-
95
xerre;3"da Procarear impérial prés ie Tribunal civil ; i*" da Greffier da même
Trtbonal.
Les sessions de la Goar d'assises sont trimesirielles.
TRIBUNAUX DE PREMIÈKE INSTANCE.
Colteaa,
juges.
TRIBUNAL D'AUXBRRB.
MM. Ledcrc ^. président.
Métairie^ yice-président.
Hctif, joge d'instruction.
Marie
Cotteau
Délioot
Vallon
Tonnellier Sfe. président honoraire.
Leblanc-DuVcrnoy îjfe vicc-prés. Iionor.
Baron deMadiéres ^ id.
Parguel: Courant 5if, procureur im-
périal, Dubois, Metteta, substituts.
Greffe : Léop. Lallemand, greffier en
chef, Tthier, Loche,; commis-greffiers.
Ce tribunal se divise en deux chambres
qui se renouTelIent chaque année-
DIVISIONDBS CHAMBRES POUR l'aNNBB
1868-1869.
Première chambre.
(Affaires eiviles, ordres et contribnlions.)
Mardi et Mercredi à midi.
ATaudience du mercredi, expédition
des afTaires sommaires.
Les affaires de Tenregistrement e(
toutes autres dites de bureau ouvert sont
jugées de quinzaine en quinzaine à Tau-
dience do mardi.
MM. Lcclerc, président.
Rétif, juge dlnstruc.
Lallemand, greffier en chef.
Deuxième chambre.
( Affaires de police corr.; appels de simple police ;
affaires civiles renvoyées par le président.)
Jeudi et vendredi à midi.
Le jeudi : audience de police correc-
tonnelle pour les affaires à la requête
du procureur impérial, et des administra-
tions publiques ; appels de simple police.
Le vendredi : affaires civiles renvoyées.
Audiences des criées et affaires de po-
lice correctionnelle à requête de parties
civiles.
MM. Métairie, vice-président.
Ythier^ commis-greffier.
ÀvoeaU : Chérest, Ribiére, Lepére,
Berthelot, Michelon. Sa vatier- Laroche
fils, L. Rémacle, Devauz.
CONSBIL DB L'ORDRB.
Lepére, bâtonnier
Savatter-Laroche, secrétaire
Ribiére
Chérest
Michelon.
Avoués: Guiblin, Challe J., Martin,
Mocquot, Ravault^ Cabasson, Momon,
Marmottant, Legrand.
CHIMBRB DES AVOUES.
Cballe, président
MomoD, syndic
Martin, rapporteur
Marmottant, secrétaire.
TRIBUNAL d'aYALLON.
Ricard %, président
Bidault, juge d'instruction
Thibault, juge
Debreuze, juge suppléant.
Parquet: Bonnet, procureur impérial.
Dodoz, substitut.
Greffe : Carmagnol, greffier ; Defert,
commis greffier.
Jours d'audience. Mardi, mercredi, jeudi.
Avocats : MM. Brunet, Guillier, Hou-
daille Paul, Thibault.
Avoués ' Hérardot, Leclerc, Febvre.
Avoués honoraires: Pinon, Poulin.
CHAMBRE I>BS AVOUES.
Pincn, président
Poulin, syndic
Hérardot, rapporteur
Leclerc, secrétaire.
TRIBUNAL DE JOIGNY.
Gauné, président
Cbarlot, juge dinstruction
Regnanir, juge
Couturier, juge suppléant
Gasnier, id.
Parauet: Flogny, proc. imp., Froide-
fonds de Farges, substitut.
Greffe : Hesme, greffier, Labaisse et
Geoirroy,com. greffiers.
96
Joum d^audienee. Le Tribunal civil, le
mercredi et Jeudi, à midi.
Le Tribunal de police correctionnelle, le
vendredi^ à 11 heures du matin.
Avoués : Beaujard. N.-., Fourier ,
Goestcby, Lecerf, Saulin.
CHAMBRE DES AVOUÉS.
Saulin, président
Beaujard, syndic
Lecerf^ rapporteur
Fourier, trésorier secrétaire.
TRIBUNAL DE SENS.
Lallier, président
Perrtn, juge
Jouot, juge d'instruction
Libéra i
Pignon ^ [ juges supp.
de Langle de Cary )
Parquet: Cbarpeiiiier, procureur im-
périal, Angenoust. substitut
Greffe : Feioeux, greffier. Briot, com-
mis greffi r.
Jours d'audience. Tribunal cvil, les jeudi
et vendredi ^criées).
Tribunal de police correct, le mercredi
Avocat : Deligand
Avoués : Provent, Landry, Blollet, Lou-
yel, Philippon, Tonnellier.
CHAMBRE DES AVOUES.
Tnnnoilier, rapporteur
Louvct, secrétaire.
TRIBUNAL DE TONNERRE-
Bouiily, président
Roze, juge d'instruction
Masson, juge
Montreuil i .
Perrin 1 '"^^ suppléants.
Rétif Sfe. président honoraire.
l*rou, id. i,i.
Parquet: MM Bernard, procureur im-
périal, Détourbet, substitut.
Greffe: Guillemot, greffier. Ménétrier,
commis greffier.
Jours d'audience.
dre.* et convocations de créanciers, le
lundi ordinairement.
Référés le mercredi.
Affaires commerciales et sommaires, le
mercredi, à midi.
Affaires ordinaires, le jeudi, à midi.
Affaires correctionnelles, le vendredi, X
midi.
Affaires de domaine, de régie et de criée
le samedi, à midi.
Avoués : Hamelin, Clailot, Navères,
Grenon, Denis.
CHAMBRE DBS AVOUES.
Caillot, président
Navères, syndic
Grenon, rapporteur
Denis, secret, - trésorier.
Landry, président
Provunt, syndic
TRIBUNAUX DE COMMERCE.
Pouillot, greffier
Ablon, commis greffier.
Audience, le mardi de chaque semaine, à
1.
\ juges
AUXERRE.
MM. Mér.'it-Beugnon, président.
Métial
Challe Jules
Mi Ion 1
Lcgueux ]
MM. Pfpscheux \
Félix.àAppoignyf ju„p. .,,__.,
Rabé.ji Pontigny ( J"^®^ ^"P^»*
Félix Lethorre, greffier.
Zinck, commis greffier.
Audience^ le samedi à midi.
JOIGNY.
Br nard-Genty, président.
Mersier fils \
Pertm \ juges.
Délecolle )
SENS
MM. .ManccI, président.
Bonjeir \
Là 1)1 y I .
Fcesi J»»^s
Pctrin. I
M-nhé (Ji; Gal]l.irf]\
AubrV / .
Leseur ( juges suppl.
Rémy, greffier.
Audience, le mardi, à midi
(Les Tribunaux civils de Tonnerre
ET D*AVALLON font fonctîons de Tribu-
naux de commerce)
Le Tribunal de commerce d'Availoa a été supprimé par décret impérial du 9*1
janvier 1860. i « «u <o
97
JUSTICES DE PAIX.
JUSTICES
DE
PAIX.
JUGES.
GREFFIERS.
JOURS
d'addiencb.
Arrondissement d'Auxerre.
Anzerre (E.)
Auierre (O.)
Chablis.
Coul.-la-Vin.
Coul.-sui^Y.
Courson.
St. -Florentin.
St.-SanYeur.
Seignelay.
Toucy.
VermentOQ.
Avallon.
Guillon.
Llsle^.-ie-S.
Qaarré-les-T.
Vézelay.
Aillant-8-Th.
Bléneau.
Brienon.
Cerisien.
Charny.
Joigny.
St Fargeaa.
S-Julien-du-S.
'W^-s. -Yonne.
Chéroy.
Pontrsur-Y.
Sens (nord.)
Sens (snd.)
Sergines.
W*.rArch.
Ancy-le-Fr.
Crnxy.
Flogny.
Noyers.
Tonnerre.
Tambour.
Leclerc j|(.
Seurat.
Testard.
Badin d'Hurtebise^
Dejust.
Rabé àj.
Hermeiin.
Crançon.
Ghauvelot.
LavoUée-Parquin.
Cheyalier ^,
Albanel.
Robin.
Tallard.
Moreau.
DaYrii.
Savouret.
Thérèse jf(.
Cosson.
Bertrand.
Frottier.
Forci.
Sourdeau.
Arrondissement d'Avallon.
Rousseau .
Renoult.
Renault.
Tellier.
Regnault ^.
Pinard.
Bauby.
Angibout.
Léger.
Brenot.
Arrondissement de Joigny.
Allais.
Vincent.
Desguerrois.
Bertrand.
Popbilat.
Cassemiche.
B de la Jonquière.
Cosson.
Duranton.
Gautard.
Uoyer.
Delécolle.
Besnard.
Roudault.
Préau.
Roche.
Gerbean.
Fenard.
Arrondissement de Sens.
Poussard.
Gauchin.
firissaud.
Cornisset-Lamotte.
Branel de Serbonoes. ^
Bègue.
Fenin.
Jaccpiesson.
Jutigny.
Pelletier.
Lefrauc.
Moreau.
Arrondissement de Tonnerre.
Costel.
Dubois.
Perrin.
Challan.
Heroguier.
Baudier.
Martin.
Laubry.
Millot.
Barbenoire.
rend, à U h.
▼end. à 1 1
jeudi à 11.
jeudi à 1 1 .
samedi à 10.
Jeudi à midi,
samedi à 11.
jeudi à 11.
merc. Ail.
jeudi à 11.
vend, à 11.
▼end. à 11.
sam. et lundi,
lundi à 11 h.
lundi à 11.
merc. à 11.
lundi à 11.
mardi à 10 h.
lundi à 10.
mardi à 10.
jeudi à midi,
jeudi à 11.
merc. à 9.
merc. à H.
mardi à midi,
me.etve. à H.
m. et m. à 10
j. et d. à midi,
samedi à 11.
l. et Y. a midi,
mardi à midi,
merc. à 10.
jeudi  10 h.
vend. à 11
mardi à 11.
lun. etT. à 11.
mardi à 11.
4869.
98
SUPPLÉANTS.
ARRONDI SSBHBNT D*ACXBRRB.
â____.^ ( Est, Limosin, Momon.
Auxerre ( q^^^ Ravault, Piètresson.
Chablis. Charlier à Chablis , Raoul à
Chitry.
Coiilangcs-la-V. Jacquillat à Irancy, Bar-
dout à Coulangeâ-la-Vin.
Coalanges- sur- Yonne. Prudot et Barrey.
Courson, Dcpieyre à Lain, Thérèse à
Ouaine.
Liçny. Pairobet à Ligny.
Saint-Florentin. Denis et Espinas.
St-Sauveur. Jai ry et Gonneau à Thury.
Seignelay. N.... et Dejust à Seignelay.
Toucy, Ansault à Beauvoir, Sorel à
Toucy.
Vermenton Fosseyeux à Cravant. de
Bonnaire à Sainte-Pallaye.
ARRONDISSBMBNT D'AYALLON.
MM.
A vallon. Paul Houdaille et Pi non.
Guilion. Gu illier Charles et N...
L'Isle. Delétanç Calixte et Montandon.
Quarré. Hégnier Vincent et Tripier
Pierre Edme.
Vézelav. Roglet C. J. et Fourneron Fr -
Ph. Gab.
ARRONDISSEMBIIT DE J0I61IT.
MM.
Aillant. N... et Ravin.
Bléneau. Tenain et Convert.
Brienon. Pouillot et Darnay.
Cbarny. Pelegrin et Lebret.
Cerisiers. Paris et Largeot.
Joigny. Ragobert et Chaudot.
Saint-Julien. Protat et Montaigu.
Saint-Fargeau. Gaudet et Mathieu.
Villeneuve-Bur-Yonne. Lenfantet Piat.
ARRONDISSEMENT DE SENS,
Chéroy. Claisse et N...
Pont-sur- Yonne. Brossard et Mou.
Sens (Nord). Petipas et Landry fils.
Sens (Sud). Dhnmez et Levrat.
Sergines. Charpentier et Guilion.
Villeneuve-l'Archevêq. Souy et Régnier.
ARRONDISSEMENT DE TONNERRE.
MM.
Tonnerre. Rendu Ad. et Caillot.
Ancy-le-Franc. Gourée à Ravières et
RigoUct à Ancy le-Franc.
Cruzy. Goulley a Tanlay et Bertrand à
Villon.
Flogny. Millon à Carisey et Dionnet à
Neuvy-Sautour.
Noyers. Rigout à Annay-sur-Sereio et
Gautherin à Noyers.
NOTAIRES.
ARRONDISSEME.NT D'aUXBRRB.
Cantons d'Àuxeire,
Milliaux, %
Lioiosin, j
Piètresson, \ à Auxerre.
Tortera, \
Esmelin, /
Théveny, à Saint-Bris.
Danet, a Chevannes.
Pipaut, à Charbuy.
Sapin, à Appoigny.
Canton de Chablis.
Charlier, à Chablis.
Ravcncau, à Chablis.
Gonin, à Saint-Cyr-les-Colons.
Canton de Coulanges-la-Vineuse.
Petit, à Coulanges.
Thévenot, à Migé.
Crctté, à Irancy.
MM . Canton de Coulanges-sur- Tonne .
Fabvre, à Etais.
Barrey, à Coulanges-sur-Yonne.
Gillet, à Mailly-Château.
Canton de Courson,
Ledoux, à Courson.
Montagne, à Druyes.
Thérèse, à Ouanne.
Canton de Ligny,
Beaudoin, à Ligny
Chauvin, à Maligny.
Trousseau, à Muntigny.
Canton de Saint-Florentin,
Julien, à Saint-Florentin.
Hermelin, id.
Guy, id.
I
Canton de Saint-Sauveur.
Goudron, à Saint-Sauveur.
Roslin de FoaroUes, à Saiat-Saiivear.
Perreau, à Treigny.
Gonneau, à Thury.
Canton de Seignelay,
Dejast. à Seignelay.
Greusillat, à Héry.
Sautamier, au Mont-Saint-Sulpice.
,Canton de Touey,
Théroude, à Toucy.
Carreau, id.
Ansault, à Beauvoir.
Percheron, à Leugny.
Masquin, a Pourrain.
Canton de Vermenton,
Marqnet, k Vermenton.
Renard, îd.
Renard, k Arcy-sur-Cure.
Fosseyeux, à Gravan.
CBAMBRE DES NOTAIRES.
Chauvin, président.
Montagne, syndic.
AnsauUj rapporteur.
HerroeliD, trésorier.
Piètresson, secrétaire.
Ravenean et Théronde, membres.
NOTAIRES UO.^ORAIRES.
Barre^, k Saint-Sanveur.
Charie, à Auierre.
Poulin, à Goulanges-sur-Yonne.
Prudot, à Mailly-Chàleau.
Roche, à Ouaine.
Riquement, h Saint- Florentin.
ARRONDISSEMENT D'aVALLON.
Canton é^Avallon.
\
à A vallon.
Desmolins,
Chrétien,
Morio,
Duchaillut,
Canton de Guillon,
Lespa^ol, à Guillon.
Baudoin, à Montréal.
Boussard, à Santigny.
Canton de l'Jsle.
Poulet, à risle.
Queneau, id.
Clouzeau, à Joux-la-Ville.
Canton de Quarré-les-Tombes,
Droin, à Quarré.
Marchand, à Saint-Léger.
Canton de Véxelay,
Destnlt deBlannay, à Yézelay.
Gauthier, A Ghâtoi-Censoir.
Sadon, à Youtenay.
CHAMBRE DBS ROTAUES.
Morioi président
DesmoUns, syndic.
Gauthier «rapporteur.
Gueneau, secrétaire et trésorier.
Marchand, membre. -
N0TAI1IBS HONORAmBS.
Rameau, à Avallon.
Régnier Vincent, à Quarré.
Delétang, à Joux-la-Ville.
ARRONDISSBMBNT DB JOIGNY.
Canton d^Âillant,
Grenet, à Aillant.
Boulangé, àChassy.
Florent, à Senan.
Ravin père, à Guerchy.
Ravin, à Villiers-Saint-Benott.
Canton de Bléneau,
Marie, à Bléneau.
Quatresols, à Champignelles.
Canton de Brienon.
Briilié, à Brienon.
Pouillot. id.
Méline, a Bussy-en-Othe.
Viaux, à Venizy.
Canton de Cermere,
Bourgeon, à Cerisiers.
bT,
Morel, à Foumaudin.
Canton de Chamy,
Lavollée. à Chamy.
Saffette, à La Ferté-Loupière.
LeBret, à Villefranche.
Fresneau, à Grandchamp.
Canton de Joigny,
Chaudot, à Jolguy.
Epoigny, id.
Pelletier, id.
Loiseau, à Cézy.
Baudelocque, à Champlay.
Canton de Saint-Fargeau,
Mathieu, à Saint-Fargeau.
Chouppe, id.
Bègue, à Méziiles.
Canton de Saint-Julien- du^Sault.
Besançon, à Saint-Julien-du-Sault
Manieux, id.
Montaigu, à La Celle-Saint-Cyr.
Cniloa d( riftoMMW «Mr-rwtf -
Frécault, • VilIraeoTP-sur-Taane.
Lenioce de Vaudou*i<L ti.
LaTral, id.
Filliaa.àDùmoa).
CBlVai* DIS HOTAIUS
Lemoce 3_ .^
Mtnicux, Ir^sorier.
Filliaa et Lebrel, membre'.
HOTiIBU BOHMliaRt-
Conrlillier.iCêET.
Genty, i Sa)Bl-Jt:lieii-dD-S«Dll.
Lenraal, à VilIciwu*e-MiT-YaiiiM.
Gilbert, i BrieDOS.
Pophilat, i Luelle-Saiat'Cyr.
Thomax, i La Ferle- LoDpKie.
Licroti, i Fi>urD;:ui)in.
i Sent.
Canton dt Chéroj.
Brown, i Chiroj.
A <rclot, à HuDtactier.
Canton de Pont-tur-Jonne,
BarJ.iI, i Ponl-xar-Ynane.
lIlinliKrl, i Villelilnin.
JulltiulR, à Vilicueu\e-la-ODTari).
Canton U Sen*.
l'Ill",
Fr'iKient,
l'ftrtl,
Hiillln.
(fiitnnllln,
(ladltiter,
lliiiilIniHrinP, k K(|riwllc-1c-B<>cage.
Iiniiilotunl, ili V^ron.
Canton it fergiatt.
MN'JiiTnlne. rt ttercineii.
J'Mfrit, i.l,
rljnr;wnller, * V.nutUm.
|ir"i"Hln, * HI-Maurlr«-aiH-Richei-HoDi
Canton dt Vititnemt lArchnégui.
ri-'^kr, * VIllMieoie,
ll*((iw, l'I,
H'xir «TfibrlKDj'.
s noTAïut.
AncéloL sjodic.
Joli bois, rappurlenr.
Cornaille, secrétaire.
Uromiin. trésorier.
Baoïtooard et Barjot, Dwmfcreii.
HOTAiiu Boaouiiu.
Mou Pierre-Théodore, à Ponl-^ur Tobbc.
Vacher, id.
Longuet, à Provins.
Bègue, à VilleneuTe-l'ATchevfqiie.
Leclair, à Sens.
Pousurd, à ChéroT.
Brossard, à VitlebleTiQ.
Régnier, à Theil.
IIROHDUSRMIIIT M TOHHIMim.
CaMm ifÀneii le- Franc.
Frilley, à AncT-le-Franc.
Bigollet id.
Jacqncmia, à BaTJères.
Canton dt Crujj.
Droin, à Cnizy.
Gcalley, â Tanlay.
Desramée, i Villon.
Canton de Flognuf.
Godret, k Flogny.
Gaspard, â CarisvT.
nioDoet, k NeuTy-Sanlour.
Cnnion de Kouers.
Maison, à Noyers.
Blanc, id.
Rigout, à Annay-snr Serein.
Canton de Tonnerre.
Paupert.à Tonnerre.
Constant, à Tonnerre.
Bucholle, à Dannemoine.
Bernard, à Viiiers.
CHÂNBII DBS nOTAIRU.
DioDoel, présidenl.
Rigollet, syndic.
roulant, secrétaire
Bernard, trésorier.
GonMcy OU et Rigout, membres.
HOTAIRES HOaORtIRES.
CoMOB , à Dannemoine.
Gonlley. à Tanlay.
i
COMMISSAIBES-PRISBUBS.
A AiiKrre, MU. Duchnnm.
A ATillon, nobinei.
A Mgni. Dijou,
A Hcii', Clémandol
A Tonnf^rre, Gérard.
\0\
HUISSIERS.
ABBONDISSBVBNT D*AUXBRBB.
Cantont d'Àuxerre*
Chocat, audiencier au tribunal civil et au
tribunal de commerce.
Berlin , audiencier au tribunal civil.
Maiseau, audiencier au tribunal civil et
a la justice de paix (ouest).
Villot, audiencier au trib. civil et au trib.
de commerce.
Roy Charles.
Boileau Prosper-Hubert.
Mosnier, aud. à la justice de paix (0.) et
simple police.
Tous résidant à Anxerre
Canton de Coulanges-la Vineuse.
Billaudet, à Coulanges-la- Vineuse.
Morot,
CHAHBBB DB DISCIPLINB.
Maiseau, syndic-président.
Berlin, trésorier.
Droin, rapporltnr.
Cbérest, memore.
Villot, secrétaire.
ABBONDISSBMBNT D'AVALLON.
Canton (FÀvallon,
id.
Canton de C ourson,
Quignard, à Courson.
Foudriat , à Ouanne.
Canton de Coulanges-sur-Yonne*
Droin, à Coulanges-sur-Yonne.
Canton de Chablis,
Devanx, à Chablis.
Canton deLigny,
Féret, à Lieny.
Pîjory id.
Canton de Saint-Florentin.
Dauphin, à Saint-Florentin.
Barat, id.
Canton de Saint-Sauveur.
Vallée, à Saint-Sauveur.
Labbé, id.
Canton de Seignelay.
Chérest, à Seignelav.
Bloreau, id.
Canton de Toucy.
Dejttst, à Toucy.
Memain, à Pourruin.
Canton de Vermenton.
MM.
Robin, à Vermenton.
Gorbay, id.
Monin, id.
Noailles
Maratray
Kolley
)'
à A vallon.
Canton de Guillon,
Gascard, à Guillon.
Candras, id.
Canton de Vlsle,
Rétif, à risle.
Canton de Quarré-les Tombes.
Bussy, à Quarré-les-Tombes.
Canton de Yéxelay.
Morand et Gagneux, à Vézelav.
Père, à Chàtel-Censoir.
CHAUBRB DB DISCIPLINB.
Noailles, syndic président
1 Gascard, rapporteur
' Maratray, trésorier.
Gagneux', secrétaire.
Bussy, membre.
ARRONDISSBUBNT DB JOIGIfT.
Canton d'Aillant,
Paly et Girard, à Aillant.
Ribière, à Saint-An bin-Château-Neul.
Canton de Blèneau,
Gougé, à Blénean.
Gagnard, à Champignelles.
Canton de Brienon.
Rozé fils et Moreau, à Brienon.
Tonrnelle, à Venisy.
Canton de Cerisiers,
Thevenon, à Cerisiers.
Canton de Chamy.
Gronrt etDarbois, à Charny.
Griache, à la Ferté-Loupière.
Canton de Joigny,
Grenet, Garcel, Tirot, Bernot, TaïUefer,
a Joigny.
\
402
Canton de Saint-Fargeau,
MM.
Scrret et Cheminant, à Saint-Fargeau.
Canton de Saint-Julien duSault.
Fourrier et Emcnière, à Saint-Julien.
Canton de Villeneuve-sur-Tonne.
Charmeux et Lcvaux, à Villeneuve -sur-
Yonne.
CHAUBAB DB DISCIPLIIIB.
Grenet, syndic.
Fourier, rapporteur.
Tirol, trésorier.
Taillefer, srcrétairc.
Paty, Diembre.
AnaOïrDISSBHBNT DE SENS.
Canton de Chéroj.
Fauvillon, à Chéroy.
Conion de Pont-tur-Yonne.
Lhuillicr, à Pont-sur- Yonne.
Delaporte, à Yilleneuve-la-Guyard
Canton de Sens.
Ranque , Baudoin . Martin Griot, Crou,
et Raguet. à Sens
Canton de Sergines.
Lozier, à Sergines.
Canton de Villeneuve-r Archevêque.
Darde, Matignon, à Villeneuve-l'Archev.
COAMIIRE DE DISCIPLINE.
MM'
Baudoin, syndic.
Ranaue, rapporteur.
LhmUier, secrétaire.
Crou, trésorier.
Fauvilion, membre.
ARAONDISSEIIENT DB TONNEaRB.
Canton d^Àncy-le-Frane.
Boucheron et Renard, à Ancy-Ie-Franc.
Canton de Cruxy.
Anceau et Callabre, à Crury.
Canton de Fhgny.
Raffat, A Flogny.
Jay, à Ncu?y-Sautour.
CanUmdeNojfert.
Oudot, à Noyers.
Canton de Tonnerre.
I Moreau
Grassat
Yvert
Rayer
Noël
à Tonnerre.
COAMBRC DE DISCIPLINE.
Yvert, syndic.
Renard, rapporteur.
Rayer, trésorier.
Ranat, secrétaire.
Jay, membre.
BUREAUX D'ASSISTANCE JUDICIAIRE
Créés par la loi du 22 janvier 1851.
Un bureau d'assistance judiciaire est établi près chaque tribunal. Il est charsé de
statuer sur les demandes oui lui sont soumises par les personnes auxquelles leurs
moyens ne permettent pas de faire les frais des procès dans lesquels elles peuvent être
engagées. Des officiers ministériels sont désignés pour faire gratuitement \fi& actes
nécessaires et-soutenir les intérêts des assistés devant les triounaux. Le personnel
de ces bureaux est pour partie rééligible tous les ans.
AUXSRaB.
MM.
Tonnellier, président.
BonnevOle
Martin, avoué
Rubigni.
Pailiot
Lallemand, greffier du tribunal civil, se-
crétaire.
membres.
AVALLON.
Bétliery de La Brosse, pr, bon. da tr. c.
Thébault, ancien avoue \
Febvre, maire membres.
Rameau, ancien notaire i ««»**«* *io.
de Bonval, rec. de l'enre^. *
Çarmagnol, greffier du tribun., secrétaire.
JoiGiir.
Epoigny, notaire, président.
N..., \
Ragobert, ancien avoué f membres
Bernard, recevcurdercnreg. | «nemores.
llesme, greffier du tribunal, secrétaire.
SENS.
Leclair, ancien notaire, président.
Pouilain, avocat \
Maréchal, recev. de l'enreg. ( membres.
GauUr}'. (
Vérot/anc. notaire. /
403
Feineux, greffier, secrétaire.
TONNEKRK.
Rétif, président honoraire
Kendu, suppl. du juge de paix
Hainelin, avoué
l'ournerat, receveur de Tenregistrcroent
Le greffier du trib., secrétaire.
SECTION IV.
INSTRUCTION PUBLIQUE.
L'Instruclion publique a été organisée par les lois des 15 mars 1850
9 mars, 10 avril 1852» 14juin et 22 août 185«.
ACADÉMIE DE DIJON.
L'académie de Dijon comprend les départements de PAube, de la Gôte-
d'Or, de la Haute-Marne, de la Nièvre et de l'Yonne.
MM. MoMTT 0. ^, recteur.
Lebas ^, inspecteur à Au serre.
Mabhier i|^, id. à Dijon.
WiRTEL, id. à Troyes.
Lb Bégcb ^f id. à Nevers.
Haillbcourt, id. à Chaumont.
Desrues, secrétaire.
Mlle FoRCADE, déléguée spéciale pour Tinspectiou des salles d'asile, à Dijon.
INSPECTION DE L'YONNE.
M. Lebas, inspecteur, en résidence à Auxerre.
M. Martin, secrétaire.
Conseil départemental de l'Instruction publique.
Ce conseil exerce, en ce qui conceriie les affaires de l'instruction primaire et les
affaires disciplinaires el coutenlieuses relatives aux établissements particuliers d'ins-
truction secondaire, le^ attributions déférées au conseil académique par la loi du
15 mars 1850. Le Préfet exerce sons l'autorité du ministre et sur la rapport de l'Ins-
])ecteur de l'académie les attributions déférées au recteur par la loi du 15 mars 1850
et par le décret organique du 9 mars 1852^ en ce qui concerne rinstmction primaire,
puolique ou libre.
MM. Le Préfet, président.
Leras , inspecteur d'académie ;
Baron Mabtineao des Chesnez, membre du Conseil général ;
Chat LE, membre du Conseil généra) ;
Coutobat , membre du Conseil général ;
Leclebc, président du trib. civil d'Auxerre ;
Cousant, procureur impérial ;
Cberest, avocat ;
MiLLON, supérieur du petit séminaire, délégué de Tarchevèque ;
DuRU, aumônier de Tasile des aliénés et du pénitencier départemental.
désigné par l'archevêque ;
Prot, inspecteur des écoles primaires.
Les membres de ce conseil sont nommés pour trois ans, la dernière période
triennal a commencé le 1" janvier 1867.
404
Imptetntrt dt finttnution pnmatrt.
un. I.jiBODKiO, insp- po"' l'arrondissemenl d'Auicrre;
Phot [nspttcteur pour l'arrondissement d'ATallon ;
HcooT, inspcclcur pour l'iriondiMemtnl ife Joigny;
FossRTEUi, *, inspecleiir pour larrondlBiement de Sens, officier
de l'iiiilruclton publique;
Colin #, inspccleiir pour rsrrondisaeraeût de Tonnerre, offi-
cior de l'insirnclion publique ;
Béliguis canionnuz.
Le funseil .Upartem entai désigne un ou plmieurs délégués résidant dans chaque
rantoD pour nurvuiller le* écoles publique; et libres du caulon; lU «ont nommer ponr
Iroitan», rêéligiblea et révocables.
Commiaion d'examen in atpiranU oui boarta dan* les lyciet «( CoUiqet
H au Prytanée impirial.
MM. rioipeclcur d'Académie, pré «dent; Blin, Vidal, Bonnolle et Girard, profes-
lueurs au collège.
Commistiun J «onwB pour le brevet de etpacité dant riniiruciion primaire.
Foiae^eux, llogol et Prot, ina*
OberiJ, membre adjoint, pour l'exa-
men du chant.
Uilne, !d., peur Ici laugu»»
MU. Lcclerc
Bormoltf.pr aucotléee d'A<
Monneaui, proretieor, id.
Marrbinil. profeiscur, iil.
Rfi^uariJ, prcfciaeur, id.
LvJuc, pruf. au petit léinin:
Cvamuiion ^examen pour h certificat d'aplUude our fonctioiu de direetrieei de
sallet d'aiiUt.
UH. Leduc, prof, an petit-séminaire, ] H'" Leclerc et Cbérest, dactet patron*
ÉTABLISSEME?(TS D'INSTRUCTION.
ÀTTonditiement d'Àuxerrt.
COLLÈGE COMMUNAL D'AUXERRE.
Collège de -plein exercice, comprenant la Diïi^ion eupérienre, U Division de
Grammaire et la Division élémentaire, el, de pins, l'enseignement spécial des Ma-
thématiques et du Français, tel qu'il a été réglé par lea arrétét miDiatériels.
Organisation en tous points semblaule à celle des lycées.
BDRBjtU D'iDMiniSTBATION DU COLLtQB d'IOXEKIB.
■M. rinipecleur d'ac*dcmie, président > MH. MnndotdeLtgorce,«ac. iof. encb.
le Préfrl, Tambour, juge de plil.
Cballe. maire, Chéreit, avocat.
HariineaudesChetn», ace maire. '
Àdminietration.— Principal -. U Lecbartier.
AumAnier ; H l'abbé A|<perl.
SorVEillanl générjl : M. Joccnton.
Mattrei-d'éluiles : UU. Amayenc, Pdnle^u, Berland, Tial, HattJ.
Profeueunde l'ordre dtttcieneii. Ualbêmatiqnet (S* chaire), M. Humbert
Phyalque el chimie. 11. Sa'eta, licencié Malbémaliqnei (5'cliatre] el histoire na-
,jt, tu relie, H. Regnard.
ue et de chimie, Maître de deMin et des travaui gra-
pblqnes, H. Passrpnnl.
iro),M. Bonnotte, Musique, MM. Cbalmeaa, BrnV, Her-
miDD, Ljon, Oberti et Tiollet.
405
Gymnastique. MM. Simon nin péreelflU.
Escrime, M. Poarrière.
Professeurs de l'ordre des lettres.
HiBloire, M. Blin
Philofophie, M. Bourguignon, lie. é^lct.
Rhétorique, M. Monceaux, id.
Seconde, M. Marchand, id.
Troiiiémet M- Mocquoi.
Quatrième M. Vidal.
Cinaniéme, M Girard.
Sixième, M. Rousseau.
Langu* anglaise, M Milne.
I aoRoe allemande, H. KlobulLOWslii.
Septième. M. Berger.
Huitième, M. JoccDton.
ËDieignement spécial («ci ences et fran-
çais) divise en quatre claiies, dont les
trois premières sont faites par les qua-
tre prufciseurs des science) et par les
quatre profeisenn de l^ordre supé-
rieur des lettres ; et dont la quatrième
classe eit faite par un professeur uni-
que et spécial.
Un cabinet de physique, un laboratoire de chimie, une collection d'histoire natu-
relle et une riche bill)liothèqoe sont attachés à rétablissement.
CO?SSEIL DE PERPECTIOXNEMENT DE l'cNSEIGNEHENT SPéUAL.
MM. Goupilleau, ancien ingénieur,
Lepere, conseiller général.
Ribière, avocat.
Dorlhac, direc. de TEcole normale .
MM. le Maire, président,
rin»p. d'académie, memb. de droit,
le Principal du collège, id.
Tambour, juge de paix.
PETIT SÉMINAIRE D*AUXERRE.
MBf . Bâillon, supérieur.
Ferrey, directeur- économe
LBTTRKS.
Leduc, rhétorique.
Labaisse, seconde.
Pautrat, troisième.
Simon, quatrième.
Leiteroo, cinquième.
Ro'^ne, sixième.
H. Ponlin, septième.
Uesma sons, huitième.
Séguin, classe préparatoire.
Poulin, anglais.
SCIENCES,
Poulin, physique et chimie.
A. Poulin, arithmétique (1*' ooars).
Leiteron, id. (1' cours)*
Rosne, id (5*' cours).
Passepoiit,*cours d<) dessin.
Lyon. Hermann, Vio'let (musique).
Maîtres d^études : MM. Vosgien, Bandot,
Blandin.
ÉTABLISSEMENTS LIBRES D'INSTRUCTION SECONDAIRE.
MM. Gauloo,
Fc'^ger.
ÉCOLE PRIMAIRE AVEC PENSIONNAT.
M. Gohan-Vincenl.
ÉCOLE NORMALE PRIMAIRE.
A Auserre : MM. Breulllard,
Fort,
A Anxeire
L'école normale primaire du département de l'Yonne a été fondée en 1834, et
ouverte le 1*' février 1835. Le prix de la pension est de 400 fr.
Les frais de trousseau sont à la charge des élèves-maîtres.
Les admissions s'effectuent conformément aux prescriptions de la circulaire
ministérielle du 2 février 18o5, du règlement du 26 décembre 1855 et du décret
du 2 juillet 1866.
L'enseignement donné à l'Ecole normale comprend toutes les matières indiquées
dans l'art. 23 de la loi du 15 mars 1850.
Une école primaire annexée à l'Ecole sert à exercer les élèves-mattres dans l'ap-
plication des principes d'éducation et de^ méthodes d'enseignement qui leur sont
enseignes théoriquement à l'école normale. Les exercices de ces écoles sont diri-
gés par des élèves de deuxième et de troisième année, sous la surveillance du
directeur de l'école normale et d un mattre-adjoint spécialement nommé à cet effet.
Directear-économe, M. Dorlhac de Borne, officier de Tinstmction publique.
406
HM. COMHISSIOlf DE SCRTEILLANCE.
Cbarié, anc. juge, président MavauU, aToué, membre.
QaaDtln^ ordonnateur des dépenses. Goupilleau. iog. des ponts et ch., secret.
Tamboor, juge de paix, membre. Le directeur de l'école.
L'enseignement des diverses parties est confié à MU.
Le directeur de l'école.
L'abbé Roguier. aumônier.
Aobin, maître-adjoint.
Moreau, id.
Bellettre, id.
BaUiard, dir. des écoles annexes sous la
surveillance do direc. deTécoIenonnale.
M. Moreau. professeur d'agriculture et
d'horticulture pratiques.
M. Robiu^ professeur de cbaut et de
gymnastique.
M. Bcllelrc, profe*iseur d'orgue.
COURS NORMAL D'INSTITUTRICES.
Ce cours, destiné à former des institutrices communales, est établi dans les bâti-
ments du couvent des Dames Au^ustines, rue Saint- Pèlerin. La durée du cours
est de 3 ans. Les règlements des écoles normales de garçons pour les admissions
sont applicables au cours normal d'institutrices.
PENSIONNATS ET ÉCOLES PRIMAIRES
POUR IBS DEMOISELLES
A AUXERRE : Mmes les ÀugusUnes — les Sanirs de la Providence — les Urtu^ines^
— let ScBurs de la Sainte- Enfance, — Mlles Mêlante Colin — Collin — Yi-
rally. — A CHABLIS : Mlle Ravaire, — SAINT-FLORENTIN : Sœurs d«
la Présentation. — Mlle Dehertogh. — SAINT- SAUVEUR : Mlle Desleau,^ A
SEIGNELAY: Dames de la Congrégation de Nevers. — A TOUCY: Dame de
Portieux. — YERMENTON : Mlle Perrin; Dames Ursulines.
ÉCOLES COMMUNALES DE FILLES D'AUXERRB.
M"'» Manigot^ directrice, Cour Saint-Pierre. (Quartier Saint- Pierre),
Ravéres, directrice, rue de Pans. (Quartier Saint-Etienne).
Léonie Ferrand, directrice, rue Haute-Perrière. 25. (Quartier Saint-Eusèbe)
ÉCOLES CHRÉTIENNES GRATUITES D'AUXERRE.
Pour les garçoxs : Frères des écoles chrétiennes, rue des Lombards.
Société Saint- Antoine, dite Saint-Charles, rue Haute-Perrière
Pour les filles : Seeurs de Saint-Vincent-de-Pault place Lobpnf.
ScBurs de la Présentation de Tours^ coui* Saint-Pierre .
Arrondissement d'Avallon.
COLLÈGE COMMUNAL D'AVALLON.
Collège de plein exercice : cours préparatoire aux écoles spéciales, enseignement
classique et enseigoemeai spécial ; cabinet de physique et de chimie ; gymnase.
MM.
Jaolo, principal.
Joachiœ. aumônier.
Ronssot et Remy, maîtres d'études.
Professeurs, mm.
Mathématiques, physique, chimie et his-
toire Dat., F. Moreau, L. Moreau, et
Janin.
Philosophie et rhétorique, Verrier.
Seconde et troisième, Monnot.
Quatrième. ^ g^^^-^
Cinquième, j
Sixième, \ „ .
Septième. } ^"®^-
Huitième, Roussot.
Langues vivantes. Mllne.
Enseigaement spécial, les professeurs
de l'ens. cla^s. et Léon Moreau.
Classe préparatoire, Remy.
Musique, Raynaud et Leriche.
Dessin ei peinture, Schneit.
407
PENSI0NN4TS POUR LES DEMOISELLES.
A Aralloii : M"«* Bailly, Boargeot, M"* Morizot, les Unulines.
Arronditsement de Joigny,
COLLÈGE COMMUNAL DE JOIGNY.
Enseignement classique et professionnel. — Cabinet de physique et de chimie. ^
Classe préparatoire aux clas.<es de latin et de français.
M. Gondinet, principal.
Professeurs.
Sciences : mathématiques et physiques
M- Gondinet
Quatrii^rae et cinquième, M. Cuisin.
Siiièroe et septième, M. Sirot.
Ecole chrétienne des Frèrex : H. Frère Jean de Dieu, directeur.
ÉTABLISSEMENT LIBRE D'INSTRUCTION SECONDAIRE.
A Brienon : M. Gruson.
Huitième, M. ChoUet.
Knscigueuient professionnel : M. N
Classe préparatoire : MM. Amoux, Berlin.
Cours d'anglais : M. Valance.
Dessin : M. Gu^^tavo.
Musique : M. Roville.
PENSIONNATS POUR LES DEMOISELLES.
A BaasoQ : M"** les Sœurs de la Pro?.
A St.-Fargeau. id. de la Présentât,
A Villen.-8-Yonne : M"- Moret.
id. M»* v« Boulard.
A Joigny : M*"** Les Sœurs de Tours.
id. M"** Decombard.
A St-Julfen-do-Siult: Mlle Lenoble.
A Brienon : Mlle Paris,
Arrondissement de Sens,
LYCÉE IMPÉRIAL DE SENS.
ADHLMSTRATIO.N.
Proviseur : MM. E. Genouilie ^, agrégé, officier de l'instruclion publique.
Censeur : Faurie, licencié es- lettres, officier d'académie.
Aumônier : l'abbé Garnier, chanoine honoraire.
Econome : Valentin, officier d'académie ; premier commis d'écon., Hnot; commis
aux écritures, Duluc.
PROFESSEURS :
Enseignement. — Lettres.
Philosophie : MM. Brémond, agrégé, oflicier de l'instruction publique. — Rhéto-
rique : Aublé, agrégé. — Seconde : .Todin, agrégé. ^Troisième: Buzy, licncié
ès-lettres. — Histoire : Filon, licencié ès-lettres
Sciences,
Mathémaliaues : MM. Fiot, licencié ès-sciences ; Sommier, licencié ès-sciences
Arnaud, licencié ès-sciences .
Physique : MM. CrouUebois agrégé et JuUiot, bachelier ès-sciences et es lettres.
Langues étrangères -
Anglais : Eliot, breveté. — Allemand : Dauphiné, breveté.
Division de grammaire.
Quatrième: Magdelenat. licencié .ès-lettres. — Cinquième: Gillet, licencié ès-let-
tres. — Sixième : Desnays, licencié ès-lettres.
Division élémentaire.
Septième : Jouifroy, licencié è4-lettres. — Huitième : Léger. — Classe primaire ^
Bellemanièret
108
icOLE PAOFBSSIOHNBLLB.
Langue française : MM. Bellemanière et PrÊteux. — Histoire : M. Filon. — Ma-
thématiques : MM. Arnaud et Sommier. — Physique et chimie . MM. Croulie-
bois et Juliiot
Arts.
Dessin d'imitation : Challard. — Dessin graphique : Juliiot. — Musique vocale et
piano : Dubois. — Musique instrnmenUile : Roussel et Dubois.
Mattret répétiteurs.
MM. Pothier, Croix, Farkias, Etourne), Moreau, Hanyion, Capitain, Morlet, Rous-
seau, Bacquet.
SERVICE MÉDICAL.
Médecins : M. Moreau, doct. en méd. ; M. Rolland, méd. adj.
ÉTABLISSEMENTS LIBRES D'INSTRUCTIOiN SECONDAIRE.
A Sens ; M. Roy. | A Villeneuve-la-Guyard : M. Benoist.
ÉCOLES PRIMAIRES LIBRES.
n t n \ Les Frère& de la doctrine chrétienne.
Pour les Garçons : J g^.,,Q^ (pensionnat primaire).
PENSIONNATS POUR LES DEMOISELLES.
A Sens : Dames de Nevers, Sieurs de la Sainte- Enfance, M"«* Robert, Chominot,
Boucrand.
A Pont-sur-Yonne : Sœurs de la Providence.
A Villeneuve-l'Archevéque : Sœurs de la Sainte-Enfance.
ÉCOLE COMMUNALE DE GARÇONS.
H. Ricard, direcieur, assisté de trois maîtres adjoinlF.
ÉCOLE COMMUNALE DE FILLES.
Mlle Afoncourl, directrice, assistée de cinq maîtresses.
SALLE D'ASILE COMMUNALE.
Mlle Dautel, directrice. — Mlle Horsin, sous-direcirice.
SALLES D'ASILE LIBRE.
Les sœurs de la Sainte-Enfance, rue du Liond'Or, et les sœurs de Saint-Vin-
cent de Paul, faubourg d'Yonne.
Arrondissement de Tonnerre.
COLLÈGE XOMMUN AL DE TONNERRE.
Collège de plein exercice : enseignement spécial, réparti en trof^ annéc^t, pré-
parant aux écoles ouvertes aux élèves de français, à celles deChàlons d'Alfort,
etc. — Cours de dessin linéaire et d'imitation. — Cours de musique. — Classe
préparatoire aux classes de lalin et de français, cours de chant. — Cabinet de
physique. — Laboratoire de chimie.
MM. Delesalle, licencié ès-lettres, officier d'instruction publique, principal.
L*abbé Loiseau, aumônier.
^09
Professeurt, mm.
Philosophie et histoire, Delesalle.
Sciences, Mitaine, officier d'académie
Rhétorique et seconde, Hariot.
Troisième et quatrième, Cestre.
Cinquième et sixième. Boizot, I. ëslel.
Septième et huitième, Simonin.
3* et 3' année, vcoseig. spéc.)» Louzier.
I'* année, (enselg. spécial), Noble.
Année préparatoire, Lenief
Anglais, Louzier.
Dessin. Boutoo.
Musique. Léiaog.
Matures dl^todes, Brelon, Monsel.
ÉTABLISSEMENTS LIBRES D'INSTRUCTION SECONDAIRE.
A Tonnerre : M. Lelarge.
PENSIONNATS POUR LES DEMOISELLES.
A Tonnerre : Les Ursulines. | A Tonnerre : Mme Adine
SECTION V.
ADMINISTRATION MILITAIRE.
I«^« DIVISION. — Quartier général : Paris.
Celte division comprend les huit subdivisions suivantes : Seine, Seine-et-Oise
Oise, Seine-et-Marne, Yonne, Loiret, Eore-et Loir. '
MM. CAiiHOBBaT G. C. ^ maréchal de France, commandant la i" divi-
sion militaire et le l^r corps d'armée.
Mbllinet, g. C. ^, général de division, commandant supérieur
des gardes nationales de la Seine.
GuiLLOT, G. ^, intendant militaire de la 1'* division.
Sixième subdivision,
MM. Bbgougnb db Junuc C. *, gcn. de brigade, commandant l'Yonne, à
Auxerre ; '
DB Masin, capitaine d'état-major, aide-de camp.
A dministration,
Malbt ^, sous-intendant militaire, à Auxerre;
Benoit db Laval, officier d'administration.
Lbmabcband, officier d'administration.
Dblmas, commis aux écritures.
Garde nationale mobile.
MM. Lb Tobs db Cbécy *, capitaine major.
SiHOT, sergent, secrétaire, garde-magasin.
Hôpitaux militairei.
M. Thibrbt db Maugbas O. *, médecin major de l'« classe, chargé du
service militaire à l'hospice civil de Joigny.
Dépôt de Recrutement.
MM. Bbbmont *, capitaine commandant le dépôt de recrutement h
Auxerre ;
Salât, lieutenant adjoint au recrutement.
Lelong, Antoine et Cnarnal, sergents.
\
é
Génie.
MIL llAiiftcHAL ^, chef de bataillon, chef du génie dans le d^i^te-
ment, à Melon;
GuBiaE-GuETARciiON ^, garde du génie de V* classe, à Aoserre.
GARNISONS.
Auxfirre et Joîgny sont les villes du département considérées comme places de
station, dans lesquelles des garnisons sont entretenues.
Auxerre a une caserne d'infanterie ; Joigny, deux quartiers de cavalerie.
OaRNISON D*A1IXBRaB.
Le dépftt du 95* de ligne est à Auxerre, les bataillons actifs à Paris.
Etat-mijor. — MM. Barbe ^, major commandant le dépôt;
Saussac, capitaine-trésorier*
^oellfel ^, capitaine d'babillement;
N...., capitaine adjudant major.
Caseoenve ^^ mâecin major.
GÀBNISON DE JOIGNT.
Les dép&ts des 8' et 9* cuirassiers, dont les escadrons actifs sont à Versailles.
8* CUIRASSIERS (dépôt).
MM. Tondon j((, major comm. le dépôt,
Boraange ^, capitaine trésorier.
Stœssel ^, capit. d'habillement.
9« comASsiERS (dépôt).
MM. Barbaolt de La Molhe ^, major,
commandant le dépôt.
Fontanille ^, capitaine trésorier.
Dubois ^, capit. d'habillement.
GITES D'ÉTAPES
COBBESPONDANT A LA PLACE d'aDXBBBB, DANS LA DIBBCTION DES CHBFSLIEUX
DB SUBDIVISIONS FOBMANT LA 1^* DIVISION VILITAIBB.
Obléans (6 gUes). — Toacy, Saint>Fargcau, Bonny, Gien, Ghâteauneuf
Orléans.
Blois (8 giles). — Les mêmes, Beaugency, Blois.
Ghabtbbs (8 gÙes). — Joigny, Gourlenay, MontargiS; Beanne, Pithiviers,
Augerville, Outarville, Chartres.
£vbbux (9 aiUi). — Joigny, Sens, Montereau, Melun, Lonjumeaa, Saint-
Germain-en-Laye, Mantes, Passy, Evreux.
Rouen (10 giUs). — Joigny, Sens, Montereau, Melun, Villeneuve-Saint-
Georges, Saint-Denis, Ponloise, Magny, Ecouen^ Kouen.
Beau VAIS (8 giles). — Les mêmes jusqu'à Samt-Denis, et Beaumont-sur-
Oise et Beauvais.
Vebsailles (6 giUs). — Les mêmes que pour Rouen jusqu'à Lonjumeao
et Versailles.
Pabis (6 gUes), — Joigny, Sens, Montereau, Melun, Gorbeil, Paris.
Melun (4 giles). — Voir ci-dessus l'itinéraire pour Paris.
Tbotbs (3 giles). — Saint-Florentin, Ervy, Troyes.
g;tbs d'étapes cobbbspondant a la place d'auxebbe, dans les dibections
CI-APBfcs :
Dijon (5 gites). — Tonnerre, Ancy-le Franc, Montbard, Ghanceaux, Dijon.
Nbvebs (4 giles). — Goulanges-sur-Yonne, Varzy, La Gharité, Nevers.
Macon (8 giles). — Vermenton, Avallon, Saulieu, Arnay-le-DuC| Ghagny,
Ghalon, Tournus, Mâcon.
GITES QUI NE COBBESPONDENT PAS A LA PLACE D'AUXBBBB.
D'Orléans à Troyes* — Sens, Villeneuve*l'Archevêaue.
De Charlres à Troyes, — Ghéroy, Sens, Villeneuve -l'Archevêque.
4H
GENDARMERIE.
La gendarmerie da déparlement de ITonne fait partie de la 20* légion de cette
arme. Cette légion comprend, en ontre^ les départements de la Côte-d*Or et da
r Aube. ' i
MM. De Flandrk 0. ^, colonel, chef de légion a Dijon.
PiTAUX O. ^, chef d-escadron, commandant la compagnie de PYonne.
Panien %, capitaine.
Lauread, lieutenant-trésorier.
HouoAiLLK, maiéchal d« s- logii, adjoint au trésorier.
tieutenance (TAuxerre.
M. Panien, capitaine.
MM.
Aoxerrejrcbrig, Defert ^, m.-d.-l.-chef
— 2e — Choillot, brigadier.
— 3e — Rnnhier, id.
Saint-Florentin, Têtard, fd.
Saint-Sauveur, Trarch.int,m.-d.-logi8
Vermenton, Rreib, brigadier.
Toucy, Horsot, id.
MM
Courson, Cochet, brigadier.
Chablis, Calment.' —
Vincelles, Cavin, —
Seignelay, Doroioy, —
Cou langes s. -Y. Berthelot, —
Ligny, Ugogucy. —
Lieulenance d'Àvallon,
MM. Gaudiet, lieutenant.
Arallon, Duban, mar.-d.-log.
Véielay, Panchet, brigadier.
L*Islc-8ur-Serein, Bonnerat, —
Guillon, Brooin, brigadier.
Quarré-1-T. (à pied), Juanniii —
Lieutenance de Joigny,
MM- CflRS^fB, capitaine à Joigny.
Joigny^ Blondcaii, mar.-d.-log.
VilleireuTC s-Y., Voisenat, mar.-d.-log.
Bléneao, Gi uet, mar. -des-log.
Saint-Fargeau, Pernot. brigadier.
Charny, Berthier, —
Lieutenance de Sens.
MM. VELAT $, capitaine.
AitIant-8-Tholon, Dumay,
Brienon, Brac,
St-Jul.-duSaolt, Delunc,
Cerisiers (i pied), Ferlicof^
hrîgadicr*
Chéroy,
Sorgines
Saint-VaWrien,
Sens-fur- Yonne, Joily, mar.-des-log.
à cheval.
Briban, brig. à pied.
Pont-sur-Yonne» Simon, m. d.-l. àch.
Lieuunance de Tonnerre.
MM. Ci.ÉHBNCBT» lieutenant.
Tonnerre, Kuvrard, mar.-d-log. i Tanlay,
Noyers {k pied), Corderan, — i Flogny,
Ancy-lc-Franc, Martin, brigadier. )
VilleneuYC-rArc. Mous<ot,mar. d. brig.
BerthoUe, brig. à pied.
Mérat, —
Fernct, —
Poiterey,
Charles,
brigadier.
COMMISSAIRES DE POLICE CANTONAUX.
Canton de Brienon,
— Vermenton»
— Toucy,
Gey.
Cunault.
Allons.
Canton de Vézelay, Legris.
— Saint-Florentin, Raulet.
— VilleneuTe-surY. Bourgogne.
H2
SECTION VI.
ADMINISTRATION FINANCIÈRE.
TRÉSORERIE GÉNÉRALE.
M. Di Ronald 0. *, trésorierpayeur général pour ITonne.
MM. ETeoo, caissier.
Clayeloa. chef de comptabilité.
Blaire, chargé de la recelte parti-
caliére de Tarrood. d'Aaxerre.
Roche, chargé da serfice de la
dépende.
SBRVICB DE LA RECKTTB.
BBCEVEORS PARnCCLIERS
Plye Saiole-Marie, i ATalloa.
RiTaille^ i Joigny.
Crespin, à Sens.
Oe Forceville i Tonnerre.
Percepteurs tumumérairet,
. Prado», à Anxerre; Chardon^ k ATallon; Guisard, i Joigny; Godot, k
Sens; Pelletier, k ^Tonnerre.
i^ division. —
2' diyision. —
3» division. —
4* division. —
5« division. —
6* division. —
7' division.
8* division.
9* division.
10* division.
H* division.
MM
CONTRIBUTIONS DIRECTES ET CADASTRE.
Directeur du département, M. Ahyot.
Inspecteur, M. Migné.
contrôleurs.
MM. PoTERAT DE BiLLY, Contrôleur principal, à Auxerrc.
Perceptions d'Auierre, Appoigny, Pourrain, Mont-St^ulpice,
Seignelay et Villefarceau. ^ '
Larpedil, contrôleur de i" classe, à Auxerre.
Perceptions de Chablis, Coulangcs-la-Vincuse, Ligny, Monli-
gny, Samt-Cyr, Saint-Bris et Saint-Florentin.
DoBois, contrôleur de 2* classe, à Auxerre.
_ ^ , _. ^ Gravant,
v«>.^., ^v..».vi«ïUA uw I - biao>t;, a oaïui-rargeau.
Perceptions de Bléneau, Champignelles, Lainseco, Saint-
Sauveur, Toucy et VilUers- Saint-Benoit.
Gehard, contrôleur de 3e classe, à Joigny.
Perceptions d'Aillant. Cézy, Charny, La Ferté-Lonpière, Saint
Julien-du-Sault et Villeneuve-sur-Yonne.
Gaillot et André, contrôleurs de 3' classe, a Joigny
Perceplions de Joigny, Bassou, Brienon, Cerisiers, Guerchv
et Venizy. '
Champagne, contrôleur de tre classe, à Sens.
Perceptions de Sens, Domats, Mâlay-le-Grand, Paron, Theil
et Villeneove-r Archevêque.
Dessus, contrôleur hors classe, à Sens.
Perceptions de Chéroy, Grange le-Bocage, Pont-sur-Yonne,
Sergmes, Thongny et VUleneuve-la-Guyard.
Penard, contrôleur de 2e classe, à Tonnerre.
Perceptions de Tonnerre, Criizy, Fleys, Flogny, Neuvv-
Sautour, Rogny et Tanlav. ' *^* ^
RoLYER, contrôleur de 3e classe, à Tonnerre.
Perceçtions d'Aisy, Ancy-le-Franc, Joux-la-VUle, Lézinnes.
. .. ^. ii"S"y.'. Q"«>*re-les.Tombes et Vézelay.
Ahadie, Chevallier, surnuméraires.
Vanlt de
■ ^
BURBADX DB LA DIRECTION.
M. Marty, contrôleur premier comnifs de Ire classe.
EMPLOYAS .
MM. Guîmont, Parigot, Allard, J. Marty et Marchand.
Les bureaux sont ouverts, rue de la Monnaie, de 8 h. du matin à 4 heures du soir.
CADASTRE.
Les vlans-minutes de tout le département sont déposés à la Direction des contribu-
tions oirectes; ils se composent de 6,745 plans parcellaires et de 463 tableaux d'as-
semblage.
La Direction délivre des extraits de ces plans aux personnes quien font la demande.
L*e prix de ces extraits est réglé ainsi qu'ilsuit :
Pour dix parcelles et au-dessous, réunies s jr une même feuille. . . . 2 fr. »
Pour tout nombre de parcelles excédant dix, réunies sur une même feuille,
par parcelle 20
Pour chaque parcelle sur une feuille séparée, avec indication des tenants
et aboutissants » 50
Pour copie d'une section entière, par parcelle > 10
Pour copie du plan entier d'une commune, par parcelle ... » 05
Dans le cas ou le plan délivré ne présente pas une demi-parcelle car hectare, le
prix des extraits est fixé à 5 centimes par hectare en i^us des prix lixés ci-dessus
mais alors le prix par parcelle est de 15 centimes au lieu de 20.
Les mêmes copies, en irait colorié , moitié en sus du prix précédent.
La Direction aélivre également des extraits des matrices cadastrales et des états
de section, d'après le tarif suivant :
Pour extrait de une à quinze lignes 75 centimes.
Pour chaque ligne en sus . . . . 03
Quand ils sont demandés^ ces extraits sont délivrés immédiatement sur des for-
mules fournies par la Direction.
VÉRIFICATEURS DES POIDS ET MESURES.
Le système métrique décimal des poids et mesures posé en principe par l'Assem-
blée constituante (lois des 8 mai et 8 octobre 1790), orsanisé par décrets de la Con-
vention des 1er août 1793, 18 germinal et 1er vendémiaire an iv, par les lois des
19 brumaire an vin, 13 brumaire an ix, par le décret impérial du 12 février 1822, a
été consacré en dernier lieu par la loi du 4 juillet 1837 qui abrogea le décret de 1822,
prescrivit la stricte exécution des lois de l'an m, de l'an viii, et défendit d'insérer
dans les actes publics toutes dénominations de poids et mesures autres que celles
exprimées dans ces lois^ Une ordonnance du 1er mai 1839 a constitué définitivement
tout le service.
A rrondt d*ilnxerre, MM. Claude ?érif.
— id. TivargentiV.ad.
— d*Â.Yallon, G agneau.
Arrond* de Joigny, MM. Ficatier.
— de Sens, GhenaL
— de Tonnerre, Malécot.
4869.
8
444
PERCEPTEURS ET COMMUNES DE LEURS PERCEPTIONS.
La première commune Indiquée est le chef-lieu de la percepUon et la résidence du percepteur.
NOMS
des
PERCEPTEURS.
COMMUNES.
ARROIfDISSniBNT D*AnXSRRE.
DuniDton . . | Auxerre
Mothré.
Bransiet .
BfesseiD* .
Bidot
Lngrin .
Petit.
Loazon .
I
{ Âppoigny
Chablis
Beine
Chichée
FontcDay p. Cbablis
Pyé
Milly
Poinchy
Coulanges-la-Vineuse
Escolives
Gy-rEvéque
Juftsy
Vincelles
Irancy
'Vinceloltes
CoulaDges-siusYonn.
Andryes
Crain
Etais
Festigny
Lucy-sur-Yonne
ICourson
Druyes
Fon tenailles
Fouronnes
Molesmes
Mouflfy
iCravant
Accolay
Bazarnes
Prégilbert
Sainte-Paliaye
rLigny
I La Chapelle-Vaup.
iMaligny
Méré
Yarennes
Villy
des rôles
par
commune.
271477 71
82133 10
12274 09
54147 61
18839 87
15532 70
4252 35
4554 85
5492 78
7005 15
35105 74
8979 45
8244 48
8501 57
14255 40
1880»i 25
7023 72
10305 42
11064 18
7167 87
16953 4L
3719 84
4742 S3
20952 56
13113 58
2J. 6 76
7474 83
4545 22
2919 89
208C6 05
13275 11
11988 92
6322 99
4574 23
26344 78
6479 73
21254 81
6972 10
7800 65
5415 81
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
148441 15
16359 62
5620 93
24673 79
5878 75
8059 35
1555 75
1952 35
2447 75
3034 50
13482 34
4009 »
4"07 53
3^36 ti
6096 59
8167
3118
83
n
6562 98
6355 96
3625 25
7361 »
1314 50
2549 58
.9839 58
6738 33
928 2^
3164 86
2121 91
1312 75
10438 88
6812 74
6723 56
2571 58
1936 33
12906 33
2365 50
9493 tt
2568 50
3675 25
3725 II
PROII^IT
d'un rent
additionnel
au principal
1484 41
163 60
56 21
346 74
58 79
80 59
15 56
19 52
24 48
30 85
134 82
40 09
40 08
35 36
60 97
81 68
31 18
65 62
63 £6
30 2o
73 61
13 15
25 50
98 40
67 38
9 28
31 65
21 22
13 13
104 39
68 13
57 24
25 72
19 36
129 06
23 66
94 93
25 69
36 75
27 25
I
415
MONTANT
PRINCIPAL
PRODUIT
NOMS
COMMUNES.
des rôles
par
des
quatre
d'un cent,
additionnel
commune.
contributions.
au principal
rMailly ie-Château
16209 55
6890 08
68 90
Fontenay- sur-Four.
5876 06
235o n
23 50
T* j •
Maîlly-la-ViUe
158U4 66
6944 92
69 45
Prudot . . .^
Merry -sor-Yonne
10175 01
4424 35
44 24
Sery
2765 34
1317 H
13 17
^Trucy-sttr-Yonne
6175 33
2326 50
23 27
rMigé
17883 25
8o53 91
80 54
1 Charentenay
lo5û5 06
4453 25
44 53
Gaillard
Coulangeron
5629 89
2239 5o
22 40
^^AAIIVAU* • •
^ Escamps
16365 »
6739 w
67 39
^Yal-de-Mercy
9576 33
4430 09
44 3o
Montigny
lo954 68
4681 83
46 32
Blcigny-le-Carreau
5552 N7
2o32 n
2o 32
Lignorelles
6876 60
26o7 75
26 08
Dorotte. . .^
Pontigny
13454 44
65o6 33
65 06
Rouyray
8611 99
3492 n
34 92
Venouze
6812 7o
2882 75
28 83
YilleneuYe-St-Saive
6932 21
<<553 n
25 62
MoDt-S-Su1pice
28017 69
9793 75
97 94
i Cheny
15643 82
69o5 75
69 06
Brocqaet . .,
Chichy
2342 06
895 If
8 95
Hauterive
8155 do
3o61 lo
80 61
V Ormoy
14964 59
6o28 n
60 28
Ouanne
20275 94
8381 08
83 81
Chasteiiay
7199 57
2336 25
23 36
Berthelin . .<
Lain
665 J o3
2993 66
39 94
Merry-Sec
7494 52
34o7 67
34 08
Sementron
8172 93
3162 60
31 63
Taingy
I8080 25
6239 n
62 39
^ Pourrain
20871 25
843o n
84 3o
Lindry
15ul5 96
f877 5o
68 78
Sauty , . .i
Beauvoir
8u83 51
3428 08
34 &8
w
Diges
21783 31
8879 40
88 79
^Eglény
lo776 31
3780 83
37 81
StCyr-les-CoIons
14795 31
6355 09
63 55
iPréhy
5492 95
1769 n
17 «9
.
AigremoQt
3157 30
1190 n
11 90
Lechère. . .<
Chemilly-sur-Serein
7947 14
3573 58
35 74
Chitry
11400 4o
4370 75
43 71
Courgis
7988 69
doU n
3o 11
Lichères
6788 ol
8219 20
32 19
•Saint-Bris
38280 62
16614 83
lrf6 15
lAugy
6574 o5
2697 58
26 98
Joachim . . ^
Champs
8495 71
3437 16
34 37
1
Quenne
6635 39
9324 25
23 24
72 31
^Venoy
19247 78
7230 60
416
NOMS
des
PBRCBPTSURS.
COMMUNES.
Dauphin
Jozon
Colette jk*
Defrance
Truiey. .
Roger . .
Lainsecq
Sainte-Colombe
Ferreuse
Sain puits
Sougère
Thury
Saint-Florentin
Ayrolles
Bouilly
Cfaéu
Germigoy
Jaulges
Rebourceaux
^Vergigny
! Saint-Sauveur
Fontenoy
Moutiers
Saints
Treigny
iSeignelay
Beaumont
Chemilly p, Seignel.
Gurgy
Héry
Toucy
Dracy
Lalande
.^Leugny
iLevis
Moulins
Parly
Vermenton
Arcy -sur- Cure
Bessy
Bois«d'Àrcy
Essert
Lucy-sur-Cure
Sacy
SYillefargeau
Charbuy
Chevannes
— j, .Perrigny
(à Auxcrre.) I Saiint-Georges
[ Vallan
\Vaux
MONTANT
des rôles
par
commune.
8450 67
9183 03
4399 lo
11660 75
13o4o 28
12555 41
41114 66
14774 21
5ol4 89
8447 88
13287 77
11047 o4
5767 75
7328 51
37524 26
11704 19
179o« 98
16177 38
28045 7o
3o776 99
9496 93
9210 49
15997 o7
29852 07
34694 28
12497 22
6791 18
12383 67
8110 25
8ôo9 49
14658 89
4o36o o9
15145 88
6o23 24
1824 33
3653 86
3874 44
13113 76
12708 41
18311 48
11864 49
14ol5 o2
8789 92
9795 84
6560 90
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
5315 58
4100 5o
]8o3 5o
5674 50
5o35 66
6276 33
21260 76
8402 n
2579 n
3516 5o
6812 17
4839 4o
'2128 08
3954 33
13715 46
52-25 35
7397 »
7915 76
13183 05
13869 58
3342 75
3 016 5o
7428 16
13463 17
21327 51
5486 25
5o62 75
6o59 91
.'592 33
3195 «
6338 €8
23592 91
77«o 75
3281 76
8)9 5o
1695 n
1856 75
5966 75
55o7 92
8152 42
ioi46 es
4490 n
4340 17
4479 50
2503 tt
PRODUIT
d^un cent.
additionnel
au principal
53 16
41 ol
18 o4
56 75
ho 36
62 76
212 61
84 02
25 79
35 17
68 12
48 39
21 28
39 54
137 15
52 25
73 97
79 16
131 83
138 7o
33 43
3o 17
74 28
134 63
«13 28
54 86
3o 63
6o 6o
35 92
31 95
63 38
235 9â
77 91
32 82
8 ^0
16 95
18 57
59 67
55 08
81 53
loi 47
49 90
43 40
44 80
25 03
117
NOMS
des
PBRCBPTSUBS.
COMMUNES.
AHEOIIDISSBIIKNT D'AVALLON.
PiétressoD .
Carrichon .
MODDOt.
Mallet.
Pineaud
Poulin ûls
ÀTalIon
Ànnay-la-GÔU!
ÀDDéot
Etaules
Lucy-le-Bois
Magny
Sauvigny-le-Bois
Châtel-Gensoir
Asnières
Brosses
Blannay
Lichéres
Montillot
Saint-Moré
Yoatenay
Guillon
Cisery
iCussy-les-Forges
St-André-en-T.-Pl.
Sauvigny-le-Beuréal
Savigny-en-T.-Plaine
Sceaux
Trevilly
Vignes
Joax- la -Ville
Dissasgis
Massangis
Coatarnoux
Précy-le-Sec
L'Isle-sur-Serein
Angely
Àniioux
Athie
Blacy
CWry
Provency
Sainte-Colombe
Talcy
Quarré
Saint-Germain
Chastellax
Saint- Brancher
Bussières
Beauvilliers
Saint-Léger
Sainte-Magnance
MONTANT
des rôles
par
coiumune.
88o45 5n
6912 47
4543 50
8982 32
14867 22
16263 63
11589 41
17601 83
10239 69
10411 80
2666 83
6889 56
11022 99
5o9l 52
8524 61
13838 72
42o7 86
9860 48
II008 27
3854 21
8361 08
7345 72
6106 46
8252 54
18596 84
5638 60
11564 69
5454 86
8991 59
10768 12
8791 83
37o9 25
4568 66
6375 77
727o 5o
8897 92
lo735 38
4555 38
140J7 3o
12712 19
43i)4 78
6831 o7
4414 23
1687 84
11545 82
8648 01
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
5t>667
3984
2;^40
5097
8H3
8222
5922
9793
5177
6479
1271
3393
5122
3oo8
2851
66
n
»
n
50
08
5o
83
16
24
5o
5o
50
33
50
6851 75
V31o 80
5382 83
58ÔO 5o
1917 50
4(J77 5o
3918 n
3o57 5o
4227 If
loo7l 37
2684 5o
6158 5o
2598 II
4659 n
5174 36
4478 5o
163o 99
li)l0 II
2985 5er
3*^66 w
4615 n
58t$o 5o
2261 75
7883 33
7115 58
22u6 n
3io2 75
2117 50
1052 50
6881 I»
4366 75
PRODUIT
d'un cent,
additionnel
au principal
5o6 68
39 84
23 4o
5o 97
81 24
88 22
59 23
97 94
54 77
54 79
12 72
33 94
84 23
80 08
28 52
68 52
23 11
83 83
88 61
19 17
46 77
39 18
3o 58
42 27
loo 71
26 65
61 59
25 98
46 59
51 74
44 79
16 31
19 lo
29 86
38 66
46 15
58 81
22 62
78 83
71 16
22 06
84 03
21 18
lo 53
68 81
43 67 1
u&
NOMS
des
PSaCEPTEURS.
COMMUNES
Dnjon .
Jullien
(à ÀfalloD.)
Santigny
Ànstrudes
Marmeaux
Montréal
Pisy
Thisy
^Vassy-sous-Pizy
Tault de Lugny
Domecy-sur-Ie -Vault.
Girolles
Island
Menades
PoDtaubert
Sermizelles
Jharot
rVézelay
Asquins
Cbamoax
,Domecy-sur-Cure
Foissy
Fontenay
'Givry
Pierre-Perthuis
Sainl-Père
Tbaroiseau
ARRONDISSEMENT DE JOIGNT.
Cardinal
Michon. .
Lacam
(à Joigny)
Cadot . .
/ A illant
ChampvaUon
Cha$8y
Poilly
St-Maurice-le-Yieil
St-Maurice-Thiz.
Senan
Villiers-Bor-Tholon
Volgré
Bassoa
Bonnard
Champlay
Charmoy
Chichery
ISpineau-lea-VoBYes
ÎBIéneau
Champcevrais
Rogny
Saint-PriTé
MONTANT
des rôles
par
commune.
7314 41
10494 65
5754 80
10227 63
8940 39
5265 24
6199 51
14655 73
3830 o6
79o7 06
lllo7 65
3321 o9
51o7 35
4ol5 n
2479 53
17973 48
98r^8 14
3854 79
11639 77
3661 «2
8128 34
5o48 87
4o45 93
12316 26
3oll 80
17183 27
6296 68
12571 58
17636 56
5920 24
4o8o 31
12471 52
lo219 4o
5675 76
11447 57
7o8o 18
19117 16
7595 79
12o6o 48
7169 23
29221 45
12678 91
17927 04
14775 13
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
28o2 n
4998 66
2255 «
4650 50
4246 92
220l 25
26o2 75
7571 25
1771 50
4134 75
5560 5o
1721 M
27o2 tt
2o31 83
1267 5o
8850 08
6125 83
2144 If
^388 75
1997 5o
3750 w
2164 fi
1981 25
6572 08
1526 »
10914 95
3o31 25
6718 45
7o72 25
2436 n
1417 5o
62o2 o8
63o4 3u
3159 5o
59o9 5o
3o53 58
9563 o8
3484 75
5242 o8
3754 75
12534 77
5554 5o
8432 r»
7105 n
PRODUIT
d'un cent,
additionnel
au principal
28 o2
49 99
22 55
46 51
42 47
22 ol
26 03
75 71
17 72
41 35
55 6o
17 21
27 02
20 32
12 67
88 50
61 26
21 44
63 89
19 98
37 50
24 64
19 81
65 72
15 25
lo9 15
30 31
67 18
70 72
24 36
14 18
62 02
63 04
31 7o
59 lo
30 94
95 63
34 85
92 42
37 55
125 35
55 55
84 32
71 05
119
MONTANT
PRINCIPAL
PRODUIT
NOMS
^^ ^^. ^ ^a^ ^#^»^ ^^rav^ ^^
des rôles
des
d^un cent, i
des
COMMUNES.
par
quatre
additionnel
PERCEPTEURS.
commune.
44735 54
contributions.
au principal
fBrienon
25792 54
257 93
Bellechaume
9937 56
5220 »
52 20
Bligny-en-Olhe
3218 27
1G45 5o
16 46
Chardon . . \
Bussy-en-Othe
25193 82
14082 91
140 83
Esnon
7381 25
4138 83
41 59
Mercy
2429 72
looo 5o
lo n
^Paroy-en-Othe
5062 51
2465 n
24 65
r Cerisiers
12868 82
73ÔO 59
73 61
Àrces
13ol2 94
3436 73
54 37
Bœars
9280 ol
4182 75
41 83
Cërilly
3994 53
2o98 5o
20 99
Taliban . . >
r.o uloars
7576 13
3220 w
32 20
Dillo
1654 81
696 5o
6 97
Foornaudin
5413 37
198o 84
19 81
Vaodenrs
10399 46
4385 n
43 85
.YiilechétiTe
5584 15
2558 50
25 59
Cézy
20818 50
11296 88
112 97
Béon
8118 64
497o 90
49 71
ChamTres
12554 41
5i9l 50
54 92
1 Gallois <
Paroy-sur-Tholon
6752 53
2851 I»
28 51
1 (à Joigny.) i
SUAubin-sur-Toone
9654 51
5509 75
55 lo
Villecien
7357 72
3825 92
38 26
Villevallier
9996 16
5300 42
53 n
(
Champi^nelles
20455 41
9427 15
94 27
! i
Grand-Champ
13608 75
6230 5o
62 31
; ■
Louesme
3738 14
15^5 17
15 35
Boizanté . . '
Malicorne
8o89 62
3538 25
35 38
St-DenisB.-Oaanne
6394 49
2525 50
25 26
Taonerre
12006 39
6415 If
64 15
Yillen.-les-GeneU
8787 68
4430 50
44 31
Charny
22659 88
Uooo 75
110 08
Chambeugle
25o4 33
978 »
9 78
Chône-Arnoalt
4578 29
1875 75
18 76
t ^
iChevillon
7471 6o
2975 83
29 76
'
iDicy
7874 5o
3799 78
38 n
OdoartdeBois-^
/Fontenouilles
7116 18
2971 75
29 72
milon
^Xa Mothe-auz-Àuln
lo47 32
645 25
6 45
AAftlB^^SB V
JMarchais-Beton
4167 38
1642 n
16 42
[Ferreux
11143 49
r544 58
55 45
' Prunoy
11378 28
5344 75
53 45
St-Martin-»-OaanDe
9677 92
4619 50
46 2u
. Yillefranche
10654 6u
5037 41
5o 87
^Guerchy
16028 96
6555 83
65 56
Fleury
19873 96
89o9 42
89 o9
1 Branches
12828 03
5o95 42
5o 95
BeQoist. . . '
Ladoz
6896 31
2733 50
27 34
Neuiily
19218 49
8193 83
81 94
^ Viliemer
9527 o4
3452 75
34 53
420
NOMS
des
PIHCBFTIURS.
COMMUNES.
Lesbros
(à Joigny)
Martin .
Hès . .
Dumas .
Larcena
Miohaat.
Marquer .
Joigny
Brion
Looze
Migennes
Saint-Cydrolne
VilUers-Str Benoit
La ViUotte
|Lef Ormes
Merry-Yanx
I St-Martin-sar-Ocre
Sommecaise
St-Aobin-Chât..N.
S La Fer(é-Loopiére
Cudot
La Celle-Saint Cyr
Précy
tSt-Romain-Je- Preux
Sépaaz
Saint-Fargeau
Layaa
Ronchéres
St-Marlin-des-Ch.
Mézilles
Fontaines
,Sep(fonds
ISt-Jnlien-^n-Saolt
St-Loap-d*Ordon
Sl-Martln-d*Ordon
Verlin
IVcnisy
Chailley
Champlost
Torny
Villeneuve-f. -Tonne
Armeau
Biissy-le-Repos
Ghaumot
iDixmont
ILm Bordes
Piffonds
Rousson
MONTANT
des rôles
par
commune.
131861 87
10603 20
6579 94
lSo93 38
14690 13
14099 89
6281 95
9218 82
114-26 98
3-57 36
lo558 9o
14147 27
18043 25
8953 4o
19631 o9
10884 83
6o69 o4
lo791 18
41252 64
22.^51 84
53ol 65
14918 42
2n6c2 93
133.j7 83
6834 01
33862 23
8984 26
5666 84
7490 25
29oo8 33
12838 68
21371 60
18510 89
74561 38
10124 78
10524 92
JJ801 52
20159 41
8833 56
13960 05
8798 65
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
PKODCIT
d'un cent,
additionnel
au principal
7142S 45
714 95
5579 50
55 80
29j{2 50
29 23
6784 09
67 84
7090 17
70 90
6286 17
2775 w
2344 80
5926 17
1000 If
4475 5a
7946 42
8065 09
4157 75
8196 n
5270 50
2241 H
1546 88
20707 30
11405 n
2034 n
65^4 07
11747 57
6778 n
2966 n
18150 69
4084 50
2711 II
3304 II
16749 78
7245 13
9598 84
9556 75
41322 43
4331 67
4833 50
4998' 50
9492 45
4035 45
6240 18
3983 75
62 86
27 75
23 45
59 26
iO m
44 76
79 46
80 65
41 58
81 96
52 71
22 41
55 47
207 07
114 05
20 34
65 94
117 48
67 78
29 66
181 51
40 85
27 11
33 04
167 50
72 45
95 99
95 57
411 22
43 32
48 34
49 99
94 92
40 35
62 40
39 84
t
121
NOMS
des
PBRCEPTBDBf.
COMMUNES
Ficon.
iGoalet.
▲BBONDISSBHENT DB SENS.
Chéroy
Branoay
jjouy
Mon tacher
I Saint-Valérien
Vallery
Villeboaips
TillegardiD
^Domats
Coartoin
Fouchérea
La Belliole
Saviiçoy
iSabiigny
Vernoy
Villeo.'la-Dondagre
Yilleroy
QaUurJ. .
Grange-le-Bocage.
St-Maurice-a.-R.-H.
ISognes
Vertilly
jYJlliers-Bonnenx
ICoarceanx
Plessis-Damëe
Mâlay^le-Grand
Maillot
MftIay-le-PeCit
Chandenior flliJFonlaine-Ia-GaîUar.
(à Sens) ^Pawy
Hosoy
Saligny
Va a mort
Yéron
Paron
Collemierii
Cornant
I Courtois
Egriselles-le-Bocage
lEtigny
Gron
Marsangls
Nailly
St-Martin-da-Ter(re
PoDsard . .
(à Sens)
MONTANT
des rôles
par
commune.
15998
8ili
9i07
SiOl
12053
16682
12133
7115
5575
58
65
03
08
35
81
93
56
35
15978 50
3389 97
7361 17
5898 11
8i9i 15
608i 73
8479 89
8748 46
4569 58
8496
19611
58315
4630
9791
7396
5657
90
16
64
47
01
03
96
11858 91
7415 17
5966 41
4839 30
3896 59
5863 85
5386 05
e098 83
6488 75
14479 89
9098 16
6889 05
9819 98
8689 39
19835 04
7493 98
11480 84
14979 80
13499 75
6969 96
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
PRODUIT
d'un cenl.
additionnel!
au principal
6574 tt
3197 n
3047 50
3105 50
5398 n
6769 34
4689 58
9813 50
9955 50
6366 75
1616 n
9915 80
9309 n
3830 50
9358 83
3697 ft
3715 50
1547 n
3008 33
7817 17
1808 67
1834 n
3485 n
9768 n
9595 50
6648 80
9819
9960
9534 50
1623 85
9737 30
9054
9651
9805
7757 34
4714 93
9799 49
1003 50
1G03 67
5608 17
9984
5999 90
6106 95
5900 83
9980 50
65 74
81 57
30 48
31 06
53 98
67 69
46 90
98 14
99 56
63 67
16 16
99 16
93 09
38 SI
93 59
86 97
87 16
15 47
30 08
78 17
18 09
18 34'
34 85
97 68
95 96
06 49
98 19
99 60
95 85
16 94
97 37
90 54
96 51
98 05
77 57
47 1»
97 99
10 04
16 04
56 08
99 84
59 93
61 06
59 01
99 30
^ s»
' L> Poao:t«
123
NOMS
des
PBRCBPTBUR8.
COMMUNES.
AaaOMDISSBHINT DB TONNEBBE.
ilîty
Cry
nÏiÏ
Perrigny
RaTîères
Soupey. .
Dorneau
Anoy-le-Franc
Argenteuil
{GhasBÎgDelles
Goiy
Palfy
Stigoy
VilUers-les-Haoii
ÎGruiy
Gfgny
Glaad
Pimelles
Senne Yoy -le- Bas
Senaevoy-le-Haut
/ Fleys
[Béro
kCollan
Cbamoio Iserrigny
(à Tonnerre ) Wiisey
f Vézannea
I Viviers
VTroaerre
Dorotlp. .
(Flogny
Bernouil
Bulteaax
Carisey
Dié
■\La Chap.-Vieille-F.
i Percey
f RofTey
\ Tronchoy
\Villler8-Vineux
Bullot .
Nicolle .
1 Lézinnes
13806 78
1 Ancy-le-Libre
9069 18
lArgentenay
3859 98
•jPacy
9631 i'2
1 Samboarg
49i8 98
1 Vireauz
6309 73
/ Molay
536i %S
i Annay
10450 92
1 Fresnes
2956 08
• \ Nilry
1438» 68
f PoiUy
10385 02
\ SaiDte-Verlu
7817 89
HOIfTANT
des rôles
par
commune.
9438 76
7824 17
10669 33
8646 71
5861 32
17799 97
24271 40
16507 47
8662 78
6311 80
5481 17
8705 17
8909 41
22375 69
7811 50
4952 41
3894 19
5530 47
4267 46
7433 04
3758 13
5762 74
5346 64
3626 90
3718 26
6213 57
6903 83
12435 36
3202 88
8948 29
6837 55
7010 81
11655 56
7413 30
8157 56
5050 39
6302 91
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
5988 42
4617 99
5789 50
5325 50
3521
11060 50
14419 50
8526 50
5075 50
3673 50
2482 66
5353
5022 75
13487 86
4441 92
2722
2299
3291
* 2464 75
3465
1681
5 50
2257 25
2163
1590
1461
2874 33
3377 92
6200 67
1230 50
4049 50
4215 91
3808 25
6922 16
3883 50
3523 i'î
2397 75
3506 91
6818 59
4748 59
2151 66
4268 67
2233 50
2857
3304 25
5504 25
1429 50
9018 25
4264 50
3690 50
%
PRQStDIT
d'un cent,
additionnel
au prînoîpA
59 88
46 13
57 90
53 26
35 21
110 61
144 20
85 27
50 76
36 74
24 83
53 53
50 23
134 88
44 42
27 22
22 99
32 91
24 65
34 66
16 81
22 57
21 63
15 90
14 61
28 74
33 78
62 01
. 12 30
40 50
42 16
38 08
69 22
38 84
35 23
23 80
35 07
68 19
47 49
21 52
42 69
22 34
28 57
33 04
55 04
14 30
90 18
42 65
36 91
NOUS
^^ ^
des
COMMUNES.
de* râles
des
d'un cent.
PBICBFTIDnS.
par
quatre
additionnel
commune.
su principal
N«u»y
33933 33
1336* 65
133 65
BÉDgDon
730] S3
i003 66
Cbartre. . . Luton
63Î9 87
3703 35
27 03 ;
Sonnerj
I7*ï) 98
8873 93
SS 7* '
Soumainlnin
10730 3i
5375 43
53 73
, Nojeff
3*806
1*765
1*7 6S
l Cenȕ
\CMlel -Gérard
3308 37
7768 37
9*0
4000 7S
9 *0
" 01 ,
45 39 1
Petit. . . ./Grimialt
7*30 33
838* iS
*539 35
4303 41
iJouincy
3786 61
1148 75
Il *3
39 60 ,
JUouliDi
5760 35
3960
fPMllly
3347 35
)7II 33
17 M
ISirrj
9*06 S*
4039
40 39
/Rugny
578* 87
3388 75
(Arthonn.y
lOIIB 70
5733 17
57 32 1
Chtltan 6b«. S'il^o,
8*39 18
iOiS *0
3931 50
1634 -50
39 33 :
Thorey
3579 86
1409
Trichey
S8I5 83
119*
H 94
Villon
633S 03,
3568 09
33 68 1
/T.nl«y
Biun
I067S 63
6*01 7!
64 03
3ÏÏ73
8870 35
I78i
17 U
46 38
39 33 ,
57 38 j
SiiDt-Hirtin
8.lnl-Vinoemer
6880 91
110*3 37
3933 35
5738 08
/Tonnerre
Çhoneï
85966 39
53331 63
533 23 ;
5*66 Ot
37.10 35
\ UannemolDs
10185 8*
5384 33
53 84
Garrel . . . Epine ail
JuQiy
9Î57 17
386t 6*
4883 95
48 83
HolQimet
VéllDIHM
RÉCAPn
10697 73
6180 68
OLATION.
5370 75
37*9
53 71
37 *9
ArrondUiements d'Auxem
1918319 SI
8933*7 IS
8933 47
Bois de l'Élit.
5665 00
56 65
— AvtltoD
659657 61
345873 96
Bolï de l'Eut.
5351 00
— Joinny
1 170606 33
733453 97
Boi» de l'KUl.
11309 00
113 09
Sens
Bois 4e l'Eut.
1168016 61
5*9878 79
7339
5*98 79 i
73 39
— Tonnerre
Bois de l'Ëttt.
7!168n| 78
407977 08
SI98 00
*079 77
51 V»
Tofai.
BoU de l'Eut.
S97S461 8t
3919439 35
31753 00
2919* 99 '
3*7 53
125
CONTRIBUTiORS INDIRECTES.
DIRECTION DE L'YONNE.
Iflf. RicoiNG, directeur;
Goinier,!*' commis;
George, 2« commis ;
Gabrol, sarouméraîre.
INSPECTION D'AUXKRRB.
M. George, inspecteur divisionoaire, chef de ser? ice de rarrondissemeni d'Au-
lerre.
AnaONDissmiifT D*ÀnXBRaB.
Bareanx et entrepôt des tabacs : me Ghantepinot, 8.
MM. Durand, recey. principal, entrep.
Nolle, eontrôtenr, 1" commis de re-
cette principale.
Enfer, surnum. de recette principale.
Service Aelif.
MH. Girard, contrôleur i Anxerre^
Landry, Petit , Blanc, Lani]ps, commis
k Auxerre.
Caillot, reccTear de la banlieue d' Au-
xerre, rue de CoulaDget .
Jacques, commis principal i Auxerre.
Coliot, Hu;;uet, Ménétrier, surnumérai-
res du service actif à Auxerre.
Sérodio-Bertio, rece?. a cher, à Chablis.
Ballot, com. princip. k cheval id.
Vidal, rec. à ch. k Conrson
DuiDonr, com. princ. à cheval id.
Prince, receveor k cheval à St-Florentin.
Maudric, com. principal à cheval id.
Chantent, receveur à cheval à Toncy.
B rouet, commis principal à cheval id.
Hupel, rec. à cheval à Vermenlon.
Ptgelei, commis principal à cheval id.
Service de la Navigation.
MM. Isman, rec. de nav.
Vincent, commis surveillant de navig.
Service de la garanUe det matiirei d^or
et d^argent.
MM. Girard, contrôleur de garantie.
Durand, receveor.
Monceaux, essayeur .
Service des Oefroif.
MM. Martin, préposé en chef de l'octroi
d'Auxerre.
Bretin, brigadier.
Caillaux, s.-brig.
Coudre, 1*^ surveillant ambulant.
Maison, 2« id.
Monchon, 3* id.
Gnétat, 4« id.
Irr, receveur à Tabattoir.
Courtois, receveur i la Porte du Pont.
Viaolt, id. du Temple.
Cotte, id. de Paris. .
Tribaudeau, id. Chantepinot.
Pont, receveur à la porre d'Eglény.
Boudin, id. du Port.
Bertrand, surveillant Porte St-Pierre.
Chatte, id. porte Saint-Vigile.
U6
NOMS
des
PERCEPTEURS.
COMMUNES.
Dauphin
Jozon .
Colette >)((.
Defrance
Truley .
Roger . .
Laiosecq
SaiDte-Coiombe
Ferreuse
Sainpuits
Sougère
Thury
Saint-Florentin
AvroUes
Bouilly
Chéu
Germigny
Jaulges
Rebourceauz
^Vergigny
iSaint-Sanyeur
Fontenoy
Moutiers
Saints
Treigny
SSeignelay
Beaumont
Chemilly p. Seignel.
Gurgy
Héry
Toucy
Dracy
Lalande
Leugny
iLeyis
'Moulins
Parly
Yermenton
Àrcy -sur- Cure
JEessy
Bois-d*Àrcy
Essert
Lucy-sur-Cure
Sacy
SVillefargeau
Charbuy
Chevannes
—j, .Perrigny
(àAuxerre.) i Ss^int-Georges
^ [ Vallan
\Vattx
MONTANT
des rôles
par
commune.
8450 67
9183 o1
4399 lo
11660 75
13o4o 28
12555 41
41114 66
14774 îl
5ol4 89
8447 88
13287 77
11047 o4
5767 75
7328 51
27594 26
11704 19
179o« 98
16177 38
28045 7o
3o776 99
9496 93
9210 49
15997 o7
29852 07
34694 28
12497 22
6791 18
12383 67
8110 25
85o9 49
14658 89
4o36o o9
15145 88
6o23 24
1824 33
3653 86
3874 44
13113 76
12708 41
18311 48
11864 49
14015 o2
8789 92
9795 84
6560 90
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
5315 58
4100 5o
]8o3 5o
5674 50
5o35 66
6276 33
21260 76
8402 n
2579 »
3516 5o
6812 17
4839 4o
2128 08
3954 33
13715 46
5225 35
7397 »
7916 75
13183 05
13869 58
3342 75
3ol6 5o
7428 16
13463 17
21327 51
5486 25
5o62 75
6o59 91
.V592 33
3195 n
6338 o8
23592 91
77Po 75
3281 75
839 5o
1695 n
1856 75
5966 75
55o7 92
8152 42
10146 £8
4490 II
4340 17
4479 50
25o8 n
PRODUIT
d^un cent,
additionnel
au principal
63 16
41 ol
18 o4
S6 75
1)0 36
62 76
212 61
84 02
25 79
35 17
68 12
48 39
21 28
39 54
137 15
52 «5
73 97
79 16
131 83
138 7o
33 43
30 17
74 28
134 63
m 28
54 86
30 63
6o 6o
35 92
31 95
63 38
235 9B
77 91
32 82
8 ëo
16 95
18 57
59 67
55 08
81 58
loi 47
49 90
43 40
44 80
25 03
117
NOMS
des
PBHCBPTEURS.
COMMUNES.
AimoiirDisssMEifT dUvallon.
(Ayallon
ÀDDay-Ia-Gôtc
Annéot
..^^w«»w«. .^Etaules
Lucy-le-Bois
Magny
Sauvigny-le-Bois
Châtel-^ensoir
Âsnières
Brosses
Blannay
Licbéres
Montlllot
Saint-Moré
Youtenay
MOKTAKT
des rôles
par
commune.
Garrichon
Monool .
Mallet.
Pineaud .
Pou lin ûls
Guillon
Cisery
Cussy-les-Forges
St-André-en-T.-Pl.
Sauvigny-le-Beuréal
Savigny-en-T.-Piaine
Sceaux
Trevilly
Vignes
Joux' la Ville
DissaBgis
Massangis
Goutarnottx
Précy-le-Sec
L'Isle-sur-Serein
Àngely
Annoux
Athie
Blacy
Civry
Provency
Sainte-Colombe
Talcy
Quarré
Saint-Germain
Chastellux
Saint- Brancher
Bussières
Beauviliiers
Saint-Léger
Sainte-Magnance
88o45 5o
6912 47
4543 50
8982 32
14867 22
16263 63
11589 41
17601 83
10239 69
10411 8o
2666 83
6889 56
11022 99
5o9l 52
5524 61
13838 72
42o7 86
9860 48
II008 27
3854 21
8361 08
7345 72
6106 46
8252 54
18596 84
5638 60
11564 69
5454 86
8991 59
10768 12
8791 83
37o9 25
4568 66
6375 77
727o 5o
8897 92
lo735 38
4555 38
140 J 7 3o
12712 19
43o4 78
6831 o7
4414 23
1687 84
11545 82
8648 01
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
5o667 66
3984 tf
2340 tt
5o97 n
81^3 50
8222 08
5922 5o
9793 83
5177 16
5479 24
1271 ôo
3393 5o
5122 5o
3(jo8 33
2851 50
6851 75
\'31o 80
5382 83
586o 5o
1917 5o
4077 5o
3918 n
3o57 5o
4227 If
ioo7l 37
2684 5o
6158 5o
2598 II
4659 If
5174 36
4478 5o
I63u 99
lOlo n
2985 5o
3^66 II
4615 n
58t^ 5o
2261 75
7883 33
7145 58
22u6 n
34o2 75
2117 50
lo52 50
6881 11
4366 75
PRODUIT
d'un cent,
additionnel
au principal
5o6 68
39 84
23 4o
50 97
81 24
88 22
59 23
97 94
51 77
54 79
12 72
33 94
54 23
80 08
28 52
68 52
23 11
53 83
58 61
19 17
46 77
39 18
3o 58
42 27
loo 71
26 85
61 59
25 98
46 59
51 74
44 79
16 31
19 lo
29 86
38 66
46 15
58 81
22 62
78 83
71 16
32 06
34 o3
21 18
lo 53
68 81
43 67
128
M. Fàré, directeur général, à Paris, rue du Luxembourg, n** 6.
MM. Sdrbmain de Missert ^, conservateur, à Troyes.
Charles Forest, sous-inspecteur sédentaire, à Troyes.
Durey, sous inspecteur, chargé des traTsaxd'art.
INSPECTION D*AUXERRE.
MM. Gâllot, inspecteur, à Anzerre, rue de Paris, 93
Parison, brigadier sédentaire, attaché à
rinspection d*AvaUon.
de Montrichard, garde général, à Afalion.
De Manssion, sous*inspecteur à Auxerre.
MauTlgnant, brigadier sédent., et Fèvre,
garde sédentaire, attachés an bureau de
"inspecteur.
Malaizé garde-général adjoint, kCourson.
Leblanc, garde-général, à Tonnerre.
Guérard, garde général, à Ancy-Ie-Franc.
N...., garoe général stagiaire, à Auxerre.
INSPECTION D*A VALLON.
Guérard, inspecteur à Avallon.
Gand, sous-insf ecteur, à Atallon.
INSPECTION DE SENS.
De Seires, inspecteur, à Sens.
Lartigues, s.-inroecteur, à Sens.
Abbat, commis d*inspect. g. sédentaire
Lefebyre-Nailly, sarde-général, à Joigny.
Poupon, garde général, à Arces.
Darnay, arpenleur-forestier, à Joigny.
POSTES.
DIRECTION DE L'YONNE.
MM. Bbrault, directeur des postes du département.
Yigna, contrôleur du département.
Chapsal, commis de direction du département.
Guimbert, brigadier-facteur du département.
MM. Rigal, receveur principal.
Brunschwig, commis principal.
Mallarmé, premier commis.
BUREAU DE POSTE D'AUXERRE.
MM. Robillion, second commis.
Delahaye, troisième commis.
SERVICE DU BUREAU D'AUXERRE.
Le bureau est ouvert, du f avril au 31 octobre, dé 7 h. du malin à 7 h. du
soir ; et du 1" novembre au 28 février de 8 h. du malin à 7 h. du soir, pour les dé-
pôts d'argent, payements, leltres chargées, poste restante, et la veiile des timbres
poste.
Les dimanches et jours fériés, le bureau ferme de 10 h. à midi, et à 5 h. pour
clore la journée.
Des boites supplémentaires sont établies rue Chante-Pinot (ancien hôtel-Dieu)
hôtel du Léopard, bureau d'octroi du port, porte du Temple, a la Mairie, porte de
de Paris (bureau de tabac), rue d'Eglény, hôtel de l'Epée et à la préfecture, rue
Joubert, en face le portail Saint-Pierre.
BUREAUX DU DÉPARTEMENT.
Arrondissement d'Àiwerre,
Appoigny, M. Porée, facteur -boitier.
Arcy-sur-Cure, MmeLoisel, receveuse.
Chablis, Mlle Gauthier, receveuse.
Chailley, Mlle Ployer, aistribntrice.
Coulanges-la- Vineuse, Mme Lamidé, rec.
Coulanges-s.-Y. , M"« Laroque, receveuse.
Courson, Mlle Carré, receveuse.
Cravant, Mlle Bazin, distributrice.
Ligny, Mlle Précy, receveure.
Pourrain, M. Tamponnât, distributeur.
Saint-Bris, Mme Hadery, receveuse.
St-Florentin, Mme Dubois, receveuse.
St-Sauveur, M-« Brunot, receveuse.
Seignelay, Mlle Pougy, receveuse.
Toucy, Mme V Balbédat, receveuse.
Treigny, Mme Mousset, distributrice.
Vermenton, Mlle Mansel, receveuse
Vincelles, Mme Mouchot, receveuse.
119
TC
NOMS
des
PBHCKPTIURS.
COMMUNES.
Ghardoo .
Tailban
Gallois
(à Joigny.)
Boizanté
Brieoon
Bellechaome
|Bligny-eD-Othe
Bussy-en-Olhe
jEsnon
Mercy
Paroy-ea-Othe
Cerisiers
Arces
Bœurs
ICérUly
Coulours
Dillo
FoornaadiD
Vaudeurs
Tillechétife
Céxy
Béoa
ChamTres
Paroy-sur-Tbolon
SuAubin-sur-ToDoe
Viliecien
\Ville?allier
Champi^nelles
Grand-Champ
Loaesme
Malicorne
St-DenisB.-OaaDDe
TaoDerre
Vilien.-les-Genets
Charny
Chambeas^le
Çhône-Arnoalt
Cheviliou
Dicy
Odoart de Bois- jFoatenouiiles
milon . J^ Mothe-aux-AulD
* iMarchais-Beton
([Ferreux
f Pranoy
St-Martio-s-Oaanne
, Villefiranche
Benoist. .
Gaercby
Fleury
Branches
Ladaz
Neuilly
Yillemer
MONTANT
des rôles
par
commune.
44735 54
9937 56
3218 27
25193 32
7381 25
2429 72
5062 51
12868 82
13ol2 94
9280 ol
3994 53
7576 13
1654 81
5413 37
10399 46
5584 15
2o8l8 5o
8118 64
12552 41
6752 53
9654 51
7357 72
9996 16
20455 41
13608 75
3738 14
8o89 62
6394 49
12006 39
8787 68
22659 88
25d4 33
4578 29
7471 6o
7874 5o
7116 18
lo47 32
4167 38
11143 49
11378 28
9677 92
10654 6o
16028 96
19873 96
l!4828 05
6896 31
19218 49
9527 04
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
25792
5220
1015
14n82
4158
looi>
2465
54
1}
5o
91
83
5o
7360 59
5436 73
4182 75
2o98 5o
322o n
696 50
1980 84
4385 n
2558 5o
11296
i»7o
5^91
2851
5509
3825
5300
88
90
50
•1
75
92
42
9427 15
6230 5o
1515 17
3538 25
2525 5o
6415 n
4430 5o
llo«o 75
978 »
1875 75
2975 83
3799 78
2971 75
645 25
1642 n
r544 58
5344 75
4619 50
5037 41
6555 83
89o9 42
5o95 42
2733 5o
8193 83
3452 75
PRODUIT
d'un cent, i
additionnel
au principal
257 93
52 20
16 46
140 83
41 59
lO n
24 65
73 61
54 37
41 83
2o 99
32 2o
6 97
19 81
43 85
25 59
112 97
49 71
54 92
28 51
55 lo
38 26
53 n
94 27
62 31
15 35
35 38
25 36
64 15
44 31
110 o8
9 78
18 76
29 76
38 II
29 72
6 45
16 42
55 45
53 45
46 2o
5o 87
65 56
89 o9
5o 95
27 34
81 94
34 53
130
SECTION VIL
PONTS ET CHAUSSÉES.
H. BALLON eKf, Ingénieur en chef da Département , à Anierre.
§ i*\ SERVICE ORDINAIRE COMPRENANT :
1^ £m routes impériales dont voici la nomenclature et l'itinéraire
N^* 60. De Nancy à Orléans par Troyes.
yillenea^e-rArchevéqae , Molînona,
Foiuy, Sens, Paron et Coartenay.
N» 65. De Neuf château à Bonny-sur-Loire
par Ghâtillon-snr Seine, Laignes, Pi-
N« 5. De Paris à Genève par Monterean,
VilleneuTe-ia-Gnyard , Cbampigny ,
YiUemanoche, Pont-sur Yonne, Saint-
Denis« Sens, Mâlay<le-Roy, Theil,
Vaumort, Arces, Avrolles, Saint-Flo-
rentin, Germigny, Percey, Flogny,
Tronchoy, Cheney, Dannemoine, Ton-
nerre. Lezinnes, Ancy-le-Franc, Ful-
yy, Nuits, Aisy. Montbard et Dijon.
N» 5 bù. De Sens à Saint-Florentin par
Rosoy,Yilleneuye-8ur-Yonne, Armeau,
Yilleyallier, Yillecien, Saint- Aubin,
Joigny, Laroche. Esnon et Brienon.
N* 6. De Paris à Chambéry par Joigny,
Epineau - les - Yoyes , Bassou , Ap •
poigny, Auxerre, Champs, Yincelles,
Gravan, Yermenton, Reigny, Lucy-s.-
Cure, Arcy-sur-Cure, Youtenay, Ser-
mizelles, Ayalion, Cus'\-!es-Forges,
Sainte Magnance et Rouvray.
mellefl« Tanlay. Tonnerre, Fléy, Cha-
blis, Poincby. Heines. Auxerre, Yille-
fargeau, Pourratn, Toucy, Mézilles,
Saint-Fargeau etLavau.
N" 77. De Nevers à Sedan par Clamecy,
Coulanges-Bur-Yonne, Coorson, Gy
Lévéque, Vailan. Auxerre^Yilleneu? e,
Saint-Salves, Montigny, Pontigny,
Saint' Florentin , Neuvy-Sautour et
Troyes.
N<» 1 5t . De Poitiers à Àvallon par Clamecy,
Dornecy. Chamoux, Yézéiay, Asquins
et Blannay.
Long-eurs des r ntes imp^r. dans le
département, &26 kii., 7 hect.
S^* Les routes départementales dont wici les dénominations et Vitinéraxre :
No 1. 1>6 Sens à Nemours par Saint-Yalé-
rien et Chéroy.
N« 1 bis. De Subtigny à Villeroy,
N« 2. De Chéroy à Bray-^ur- Seine par
Dollot, Braniiay, Pont- sur-Yonne.
N" 3. De Joigny à Toucy par Paroy, Se-
nan, Aillant-s.-Tholon et Saint-Aubin.
N^ 4. D'Auxerre à NogenS -sur-Seine par
Monéleau, Seignelay, Haulerive. Brie-
non , Bligny , fiellechaume , Arces ,
Yaudeurs, Les Siégea et Yilleueuye-
l'Archevéque.
N*^ 5. De Saint- Fargeau à Vincelles par
Saint-Sauveur, Ouaino, Merry-Sec et
Coula nges -la- Yineuse.
N* 6. De Tonnerre à Avallon par Yrouerre.
Noyers, Massangis. Dissangis, l'ile-sur-
Serein, Provency et Sauvigny-le-Bols,
1^0 7. D' Avallon à Lormes par Chastellux.
lî 8. De Cussy-les-Forges à Semur par
St-André-en-Terre-Pleine et Epoisses.
N« 9, D'Aisy à Montargis, par Etivey,
Sauyigny, Paiilly, Ceiisy, Noyers, Ai-
gremont, Lichéres. Saint-Cyr-les-Co-
lons, Saint-Bris, Auxerre, Saint-Geor-
ges, Aiilant-sar-Tholon, Senan, Yolgré,
Saint-Romain-le-Preux, YiHefranche)
Dicy et Château-Renard.
N"" 9 bis. De la porte (TEglény à la porte de
Paris autour d' Auxerre.
N** 10. De Saint-Fargeau à Montargis
par Saint-Privé. Bléneau et Rogny.
N» M, De Joigny à Avallon par la Belle-
Idée, Cheny, Hauterive, Ligny-le-Châ-
tel, Maligny. Chablis, Lichéres, Nitry,
Joux* la- Ville, Lucy-le-Bois.
N<> 12. De Joigny à Montargis par Béon.
N" 13 De Sens à Nogent-sur-Seine par
Saint -Clément, Thorigny et Sognes.
N» 14. De Germigny aux Croûtes.
N« 15. D* Avallon à Montbard par Sanvi-
gny, Saotigiiy, Yassy-sous-Pizy, Ans-
trudes et Aisy.
N* 16. De Tonnerre à Bar ^sur Seine par
Saint-Hartin. Rugny, Yillon, Arthon-
nay et les Riceys.
N<> 17. De Courson à Dicy par Fontenail-
les. Ouaine, Moulins, Toncy, Yilliers-
Saint-Benott et Charny.
■ N» 18. De Nuits à Laignes, par Rayiéres.
i Jully, SenneyoyetGigny.
131
N» 19. De Saint-Àubin-Château-Neuf à
Mixillet par Y iUiere-Saint-Benott.
N<»30. D'Àmerreà Véxelay par Yincelies,
Bazarnes, Trucy -sur- Yonne, Mail! y-
la-Yille, Châtel -Gcnsoir et Asniéres.
N(> 20 Annexe de Chamoua à la limite
de la Nièvre.
N» 21. D^Auxerre à Semur par Noyers,
Soulangis, Sarry , Gbâtel-^érard^Yaasy-
soos-Pizy el Moalien Saint- Jean.
N' 2S. De Cosneà Auxerre par St-Amand,
Saint- Saoyeur, Fontaines et Toncy.
N*" 23. De Courtenay à Villen.'la-Guyard
par Domats, Montacher, Chéroy, Yal-
lery, YiUe-Thierry et Saint-Agnan.
N«24. D* Auxerre à DonMy par Goarson*
Drnyea et Etais.
N« 25. De Luey-le-Bois à Cwty-les Forges
par SauTÎgny-le-Bois.
N' 26. De Tonnerre à Chaouree par
Goassegrey.
N» 27. De Joigny à Courtenay par Yille-
yaUier. Saint-Julien-dn-Sault, Yerlin,
et Saint-Hartin-d'Ordon.
No 28. De Saint-Bris à Lucy-le-Bois par
Yermenton.
N« 99. De Véxelay à Avallon par Saint
Père, PoDiaabert.
Longueurs des routes départementales,
841 l(iL« 1 hect.
§ 2. 8ERTIGB HYDRAULIQUE COMPRENANT :
1« La suryeillance et la réglementation des rivières, ruisseaux et tons antres cours
d'eau non nayigables ni flottables. — 2*" La surveillance et la réglementation de
tontes les usines établies sur ces cours d'eau. — 3** Les irrigations et les drainages.
— 4"Les études pourrassainistement des terrains comniunauz k mettre en valeur.
(La police, le curage et ramélioratiou des cours d eau non navigables, ni flotta»
bies, ont été pt&cds par décret impérial du 8 mai 1861 dans les attributions spé-
ciale3 du Ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux publics.)
Un décret du 29 avril 1862 place également la surveillance et la police de 1&
pécbe dans les attributions du service ordinaire pour ce qui concerne les cours
d'eau non navigables ni flottables.
S 3.
Service des appareils à vapeur, des établissements insalubres ou dangereux, et
enfin des nsines métallurgiques, hauts -fourneaux, patouillets, fonderies, etc.
HM. les Ingénieurs des Ponts et Chaussées du service ordinaire remplissent^
dans le département, les fonctions d'ingénieurs des mines.
BURBAUX DB L*INGiNIBDR BN CHBF.
MH Ficatier Yirgile^ conducteur embrigadé, chef de bureau.
Petit Gharles, conducteur embrigadé.
Chailley, Sanglé et Lejeun«, employés secondaires.
Le département est partagé en quatre arrondissements d'Ingénieurs ordinaires,
ainsi qu'il suit :
ARRONDISSBMBNT D'AUXBRRB.
M. DB8I1A1&01C8 ^f conducteur principal, faisant fonctions d'ingénieur ordinaire,
à Âuxerre.
Bureau,
. Raoul^ conducteur embrigadé.
Ansault, Petit Emile, Moreau et
Renvoizé, employés secondaires.
Service actif.
. Berlin, conducteur embrigadé, à
Auxerre.
Suchey, conducteur embrigadé déta-
ché à Saint-Fargeau.
Jalouzot, conducteur embrigadé^ à
Gonrson.
Bobowicz, employé secondaire dé-
taché à Toucy.
Cet arrondissement comprend :
!<* Let routes impériales^
N<>6, depuis Joigny jusqu'à la borne kilo-
métrique no 168, prés la gare de
l'embranchement d* Auxerre.
132
N« 65. Da pont d'Auxerre à la limite da
département du Loiret.
N» 77. De la limite du département de
la Nièvre à la route impériale n« 65, à
Âoxerre.
2» Les routes départementales^
No- 3,5,9 Iïil8,10,47,i9,2!2 et 24 entière».
N<* 9. D*Auxerre à la limite du Loiret.
3" Service hydraulique.
Démarcation du côté de rarrondiaie-
ment de Sens :
Da point d^întersection des canton» de
Charny et de Saint Juiien-du-Ssult
a?ec le département du Loiret, k ta
ARRONDISSEIIBNT O^AVAlLON.
iM. Cbsnoters, conducteur principal, faisant fonctions d'ingénieur ordinaire
A ÀTallon.
rencontre du Saint- Vrain, par la rout®
départementale n*» 9.
Le Saint -Vrain depuis la route n*^ 9 jus-
qu'à son pnbouehure dans l'Yonne
cxcluf^ivemenl.
L'Yonne jusqu'à Laroche exdusiTement.
Démarcation du côté de Tarrondissement
de Tonnerre.
L'Yonne de Laroche à Anxerre inclusi-
vement.
Démarcation de Tarrondissement d' Aval-
Ion.
L'Yonne et ses affluents de eraaoho depuis
Anxerre jusqu'à Coulantes- sur Yonne
rncluiivement.
Bureau.
. Communaudat, coad. embrigadé
Farcy, id. auxiliaire.
Tiévost, empl. secondaire.
Service actif.
Brenot, conducteur embrigadé, dé-
taché à Vermenlo.i.
Gaulon , conducteur cmlxig., v.
Availon.
Lâbaile, conducteur embrigadé, à
Availon*
Levalloi% employé secondaire^ à
Àvalion.
Cet arrondissement connprend :
i" Les routes impériales
N* 6. ne la borne 0 k. 5 au-delà du
pont d'Auxerre à la limite de la Côte-
d'Or.
NM51 . De Poitiers à Avallon> entière.
2<> Les routes départementales.
N«« 7, 8, 15, 20, 20 annexe. 21, 25 et 28
entières.
ARRONOISSKMBIO' DB SENS.
M. LÉvv, ingénieur ordinaire, à Sens.
No 6. De la borne kilométrique n* 19, à
la route impériale n*' 6, près Availon.
N« 9. De la route d'Aisy à la route im
périalc n" 6, près l'auberge neuve
N"" 1 1 . De la route départementale n** 9,
prèi Lichèrcs, à la route impériale
n" 6, prés Availon.
M^ 29. De Vézclay à Availon.
5* Service hydraulique.
Démarcation du colé de l'arrondissement
d'Auxerre :
La rive droite de l'Yonne, depuis Coo-
langes-sur- Yonne jusqu'à Auxerro.
Démarcalion du côté de l'arrondissement
de Tonnerre :
Ligne parallèle à la toute départemen-
tale n** 9, et passant par Auxerrc,
Quenues, Chitry, Préhy, Noyers et
Aisy.
Bureau.
. Schneider, conducteur embrigadé.
N..., conducteur auxiliaire.
Lespagnol, employé secondaire.
Largeot, id.
Service actif.
. Vincent, conducl.embrig., à Sens.
Smorczewski, id.
JMillard, id. à Seng.
Fioatier Anicet , conducteur em-
brigadé, détaché à Joîgny.
Cet arrondissement comprend :
V Les routes impériales,
N. 5 Delà limite de Seine-et-Marne à la
borne kilométrique n» 150 , près
Avroll^s.
N. 5. bis. De SensàSl-Florentin, entière
N. 60. De Nancy à Orléans, entière.
133
2« Les rouies départementales^
N<»1, 1 bis, 2, 12, 13 et 23 entières» oM.
partie comprise entre l^rienon et
Yilleneaye-l'Archevéque, et 27 de Joi-
gny à Coartenay.
3** 5eiTtce hydraulique.
Uémarcation da côté de l^airoudissement
d'Anxerre :
Du point d'intersection des cantons de
Gharny et de Saiot-Jalipn-du-SauIt
ayec le département da Loiret, à la
rencontre du Saint- Vrain avec la ronte
départementale n" 9, prés St-Romain.
Le Saint- Vrain jusqu'à son embouchure
dans rVonne inclusivement.
La riviéredTonne, depuis l'emboachore
du Saint-Vrain jusqu'à Laroche exclu-
sivement.
Démarcation du côté de l'arrondisBement
de Tonnerre :
L*Armaoçon, depuis son embouchure
dans TYonne jusqu'à Tembouchure du
Oréanton exclusivement.
Le Créautou et ses a£Quents exclusive-
ment.
ARRORDISSEHBIIT DB TONNBRRB.
M. Bidault, ingénieur ordinaire, à Tonnerre.
Bureau.
Courtine et Arbouin, conducteurs
embrigadés.
Giraud jeune, employé secondaire.
Thëveau, id.
Séguin,
id.
Service actif.
Dupotet. coud, embrig. à Tonnerre.
Dumont « conducteur embrigadé.
Courtine, conducteur embrigadé.
Millon, conducteur embrigadé, dé-
taché à Saiir Fi renlin.
Cet arrondissement comprend :
lo Les routis impériales^
N'' 5. De la borne kilométrique n^' 150 à
la limite de la Côte-d'Or.
N. 65. De la limite de la Côtc-d'Or à la
route imp. n" 6, prés Auxerre.
N. 77. Du Pont d' Auxerre, à la limite du
département de TAube.
2<» Les routes départementalesy
.V" 14, 16, 17 et 18, enliônes.
N. 4, Partie comprise entre la ronte im-
périale n» 77, prés d'Auxerre, et la
route impériale n<> 5 bis à Brienon.
N'> 6. De la route impériale n^ 65, à la
borne kilométrique n^' 23 , prés
Noyers.
N. il, De la route impériale n» 5 bis, (à
la Belle-Idée , à la ferme de Vauchar-
mes, prés Lichéres.
Service hydraulique .
Démarcation du côté de l'arrondissement
de Sens :
L'Armançon depuis Laroche jusqu'à
l'embouchure du Créanton inclusive.
menL
Le Créanton et ses affluents inclusive -
menL
Uémarcation du côté de Tarrondissement
d'Auxerre.
L'Yonne, de Laroche à Auxerre exclusi-
vement.
Démarcation du côté de l'arrondissement
d'Avallon :
Ligne parallèle à la route départem. n.9
et passant par Auxerre. Quennes^ Chi-
try, Préhy, Noyers et Aisy.
SERVICE DU CANAL DU NIVERNAIS ET DE LA HAUTE YONNE.
Ce service comprend les travaux d'entretien, de réparation et de perfec •
tionnement des rivières d'Yonne jusqu'à Auxerre, de Cure et du canal du
Nivernais, tout ce qui concerne le mouvement de la navigation et du ûottage
sur ces cours d'eau, la police des ports qui en dépendent et Tinstruction des
affaires concernant les usines qui y sont situées.
Il s'étend, dans son ensemble, depuis Torigine du canal du Nivernais dans
la Loire à Decize (Nièvre) jusqu'à son confluent en Yonne.
M. Vehdeyove Ht, ingénieur en chef, à Nevers.
134
I* ARROlfDlSSBHENT D'AUXERRE.
H. Rbkisb, ingéaiear ordinaire, à Auxerre.
Cet ingéaiear est chargé dn ier?ice :
i<> De la partie de la rivière d'Toniie comprise entre G ou langes-sur -
Yonne et Auxerre;
2« De la rivière de Cure, depuis le pont du tunnel d'Arcy ;
3" Du canal du Nivernais, depuis la limite du département de l'Tonne
jusqu'à son embouchure dans l'Tonne, à Auxerre.
Bureau de M. Remise,
Wi. Prévost I., cond. embrig. , chef | MM. Aziëre et Boivin I.-P.-E., empl.
de bureau. j secondaires.
SERVICE ACTIF.
MM. Petit, conducteur embrigadé à Mailly-la-VilIe, surveillance des rivières
dToone, de Cure et canal du Nivernais, entre Goulanges-sur-Yonne
et le pont de Gravant.
Valdant, conducteur auxiliaire à Auxerre, surveillance du canal du Ni-
vernais et de la rivière d'Yonne, entre le pont de Gravant et Auxerre.
SERVICE DE LA SEINE (f^* Section) ET DE LTONNE.
Ge service comprend, dans le département de l'Yonne, tous les travaux
d'amélioration et d'entretien de la navigation de TYonue en aval d'Auierre.
M. Gambuzat ^j ingénieur en chef, à Paris.
1* ARIONDISSBMSNT D'AUXBREB.
M. Remise, ingénieur ordinaire, à Auxerre.
Get ingénieur est chargé du service :
10 De la rivière d'Yonne entre Auxerre et Saint-Aubin ;
20 De la rivière d'Armaiiçon au-dessous du perluis de Brienon ;
Bureau de Jlf. Rtmite.
M, Ménisselle, conducteur auxiliaire, | M. Boulier jeune, cond. auxiliaire,
chel de bureau. | Finat Amédée, empl. secondaire.
SERVICE ACTIF.
MM. Ficatier Gyrille Henri, conducteur embrigadé à Auxerre, surveillance
de la rivière d'Yonne entre Auxerre et Laroche.
Piedzicki, conducteur embrigade à Joigny, surveillance des travaux du
barrage de Joigny, de la rivière d'Yonne entre Laroche et Saint-Au-
bin et de la rivière d'Armançon.
Bernasse, conducteur embrigadé à Joifcny, études pour Tamélioration
de la rivière d'Yonne entre Auxerre et Laroche.
2* AEEONDISSBMBNT DB 8BN«.
M. Lévt, ingénieur ordinaire à Sens.
Get ingénieur est chargé du service de la rivière d'Yonne, depuis Saint-
Aubin jusqu'au pont de Montereau.
Bureau de M. Lévy.
AIM. Ravinet et Ranflet, conducteurs embrigades; Gourdon, Beauvallet,
Lambert, employés secondaires.
135
SERVICE ACTIF.
MM. Salmon, conducteur embrig. à Villeneuve-sur-Yonne, surveil. de la rivière
dTonne entre Saint-Aubin et Ktigny.
Desmoliëres, conducteur embrig. à Sens, surveil. de la rivière d'Yonne entre
fitigny et Saint-Bond.
Raviuet, conducteur embrig. à Sens, surveillance de la rivière d'Yonne entre
le barrage dé Saint Martin et l'ile de Sixte.
Ronlier aîné, conducteur embrig. à Gourion, surveil. de la rivière d'Yonne en-
tre l'Ile de Sixte et le pont de Monlereau.
TRAVAUX NEUFS.
MM. Leau, conducteur embrig. à Gourion, surveil. des travaux du barrage et de la
dérivation de Courlon (1" et 2« lots).
Bonnard aîné, conducteur auxiliaire à Vinneaf, surveil. des travaux du 3* lot
de la dérivation de Gourion.
CINÂL DE BOURGOGNE.
PARTIE C0XPRI9B ENTRE LA ROCHE-SUR-TONNE ET LA LIHITE DE LA GÔTE-D*OR.
MM. Gbbnot 'f^y iogéoieur en chef, à Dijon.
Bidault, ingénieur ordinaire, à Tonnerre.
CONDUCTEURS 8UBDIVISI0NNAIRES.
BUREAU.
MM. Adine, conducteur auxiliaire.
Tourneux, Tillequin, agents secon-
daires.
MM. ValdantjCond. embrig., à Brienon.
Gotterot, cond. ppal., à Tonnerre.
Auret, cond. embr., à Monlbard.
Ce canal commence à Laroche-sur- Yonne, s'élève par les vallées de l'Armançon et
de la Brenne, en pa>santàBrienon, Saint-Florentin, Tonnerre, Tanlay,Ancy-le-Franc,
département . .
interrompus pendant la Révolution ont été repris en 1 an ix.
Les écluses sont au nombre de 191, savoir : 115 sur le versant de TYonne et 76 sur
celui de la Saône. Chaque écluse a une chute moyenne de 2 m. 61.
Le biez culminant est composé de deux parties en tranchées et d'un souterrain de
3 335 mètre -i de longueur. Ce biez culminant est plus élevé que la Saône, à Saint-
Jean-de-Losne, de 199 mètres; que l'Yonne, à Laroche, de 300 mètres.
Etendue de la navigation dans le département, en rivières et canaux, 351 kil.
SERVICE VICINAL.
PERSONNEL. — 1* service central.
MM. Boucheron ^, agent-voyer en cher, à Auxerre, quai Condé, 16.
Michaut, agent-voyer de i'^ classe, détaché à la Préfecture.
Guyard, id. de 1'* classe, chef de bureau.
Sonnet, id. de 6* classe, comptable.
Girardot, agent secondaire.
20 arrondissement d'auxerre.
MM. Montarlot, agent-voyer principal, à Auxerre.
Labosse, agent-voyer de 2^ classe, à Chablis.
Loury, id. 5" classe, à Gravant,
Neveux, id. de 3* classe, à Courson.
4 Mathieu, id. de U^ classe, à Saint-Sauveur.
Moine, agent-voyer, de 4® classe, à Saint-Florentin.
Blond, id. 5" classe, à Toucy.
Bertrand jeune, id. 6* classe, à Auxerre.
Saint- André, agent-voyer de 4* classe, à Goulanges-la-Vineose.
Defosse, agent secondaire de l'« classe, à Auxerre.
136
3* ARRONDISSEMENT O^AVALLON.
MM. Viault, agent-voyer de 2* classe, à Avallon.
Garnier, id. de '<i* classe, à Montréal.
Mignard, id. de 6* classe, à Âvalloii.
Leconte, id. id.
Quignard, id. id. à Avallon.
Fromonot, agent-voyer secondaire, à Véielay.
i<> ARRONDISSEMENT DE JOIGNY.
MM. Gibier, agent-voyer principal, à Joigny.
Loury, id. de 5* classe, à Saint-Fargeau.
Charles Er. id. de â* classe, à Villeneuve-sur- Yonne.
Vallei, id. de 5* classe, à Arces.
Barbier, id. de 4* classe, à Aillant.
Ghampeaux, agent-voy., 4* classe, à Ctiarny.
Renard, id. 4* classe, à Joigny.
Simon, agent secondaire, id.
50 ARRONDISSEMENT DE SENS.
MM. Carré, agent-voyer principal, à Sens.
Charles, id. de l'« classe, à Pont-sur-Yonne.
de 3« classe, à Villenuuve-rArchevèque.
de 5* classe, à Sens,
de 5* classe, à Saint-Valérien.
de 5* classe, à Sens.
Bourcier, agent secondaire, à Sens.
6" ARRONDISSEMENT DE TONNERRE.
MM. Ragon, agent-voyer de 1'* classe, à Tonnerre.
Roy, id. de 3' classe, à Tonnerre.
id. à Ancy-Ie-Franc
4* classe, à Gruzy.
«• classe, à Flogny.
de 5« classe, à Noyers.
Huchard,
Manson,
Michaut,
Cotas,
id.
id.
id.
id.
Boussard, id.
Grandrup, id.
Letur, id.
Bertrand al né, id.
Boucheron Isidore, agent secondaire de i^ classe, à Tonnerre.
GUHMINS DB GRANDE COMMtJMCATION.
Ce service comprend Us chemins dont voici la désignation ei CiUnéraire .
N^i i^r^ d'Auxerre à Cosne, par Che-
vannes, £scamps, Volvant, Leu-
gny, la Bruy^ére, Levis, Fontenoy,
les Guillores, les Robineaux, les
Cueillis , Saints, Sainte-Colombe,
Treigny, La Folie et les Chailloux.
2, de Chablis à Yermenton, par Préhy
el Sainl-Cyr-les-Colons.
3, de Saint-Julien-du-Sault à Entrains
par Thèmes, la petite Celle, Précy,
Sépaux, Saint-Romain. La Ferté,
Sommecaisse, La Villolte, Toucy,
Fontenoy, Le DefTand, Thury, Lain-
secq, Sainpuits.
4, d*Aillant à Entrains et à Toucy, par
Cbassy,St-Maarice-le-Jeune,Egleny,
Beauvoir, Nantou, Pourrain, Diges,
Leugny, Sementron, Lain, Thury.
tf, de Ligny au pont d>^ Hassou, par la
Rue-Feuillée, Ponligny, Vcnouse,
Rouvray, Héry, Scignelay, Beau-
mont et iiouard.
6, de Saint-Sauveur à Clamecy, par le
Jarlois, Lainsccq, le Vaurimbert,
Champ-Martin, le Galois, Etais, la
Fontaine el le Tremblay,
7, de Chàlillon à Entrains par Cham-
pignelles,Tannerrc, Béon, Mézilles,
les Matignon.^, Saint-Sauveur, les
Renards, TOrmc-du-Ponl, les Tho-
mas, Sainte-Colombe, la Breuillc el
Sainpuits.
\z1
s, de la route impériale n^ 77 àMai-
zières, par la Mouillère, Ligny, Va-
rennes, Garisey, Flogny.
9, de Saint-Sauveur à l'Isle-s.-Serein
erVerment^n,par le DeOfand, Lain,
Taingy^iiolcsmes, Courson, Fou-
ronnes, Fonlenay, Mailiy-lc-Châ-
leau, Mailly-la-Viile, Avigny, Vou-
tenay, Lucy-le-Bois et Provency.
10, d'Avallon à ^aint-BrJsson , par
Cousin-la-Rpche, Marault, Auxon,
Villers, la Gorge et les Breuillottes
et ù Quarré-les-Tombes.
11, deVermenton àGuillon,parSacy,
Joux-la- Ville , Dissangis , l'isle ,
Pancy, les moulins Chouard et Salé,
les fermes de Ghérisy, St-6ernard,
Perrigny, Courterolles el Guillon.
12, de 1 Isie àChaource, pat Annaux,
Sarry , Villiers-lcs Hauts , Fulvy,
Cusy , Ancy-le-Franc , Pimclles,
Cruzy, Maulnes et Artboniiay.
13, de Montréal à Sainte-Magnance,
par Tréviselot, Trévilly, Cisery, Sa-
vigny, GbeTannes et Sainte-Ma-
gnance.
14, de Bassou à Briare, par Bassou,
Villemer, Neuilly, Ghamploiseau,
Lalaye, Aillant, Lamotte, les Or-
mes, le château de Bontin, les petits
bois de Gourgoin, la Mouillère, les
petits et les grands Brossards, Bel-
Air, le Singe -Vert, Grandchamp,
les fermes de la tuilerie Saint-Val,
la Bonde et la Gilbardière, Ghampi-
gnelles, la Vellerie, la ferme des
Bosses, Ghampcevrais, la ferme de
Prix, de la Maison-Tardive, les Pe-
tites-Maisons, Rogny, passe près de
l'écluse et du pont du llondcau.
15, de Gerisiers à Gourtenay, par Dix-
mont, les Bordes, Tallouan, Vilie-
neuve-le-Koi, Bussy-le-Uepos, les
Fourneaux, la Ilerse, les Ghétifs,
PiObnds etles GuimbauU.
16, de la route départementale n" 9 à |
Ghâtillon, par Laborde, Ghevillon,
Prunoy, Lafonlaine , Gharny, le
Glos, la Haute-Gave, les Siméons,
les Journets, les Roseaux, Gham- 1
beugle. ;
17, d'Ancy-le Franc à la route dépar- j
tcmentale n« 18, par Stigny et Jully. !
18, de Saint-Amand à Saint-Julien du I
Sault el Villeneuve-sur- Yonne, par
Saint-Martin-sur-Ouanne, Malicor-
ne, ferme de Janvier, Ghampi^nel-
les , château et ferme de Grosilles ,
Villeneuve-les-Genets, Septfonds,
les Nantiers, Saint-Fargeau, les Gi-
rauds et Breuillambert.
19^ de Senan à Appoigny, parLalaye,
Ghamploiseau, Guerchy et Bran-
ches.
20, de Joigny à Nogent-sur-Seine et à
Ghigy, par les Sièges, Gerisiers, la
Grange-Bertin, Dixmont, la Tuile-
rie, Bcauregard.
21, d*Avallonâ Goulanges-sur- Yonne,
s'embranche sur la route impériale
no 151, vis-à-vts le moulin dit le
Gué-Pavé, passe sous le hameau du
Vaudonjon, traverse Montillot, le
hameau de Fontenilles, passe près
de la ferme de la Forêt et de la
Maison-Rouge, Ghâtel-Gen8oir,Lu-
cy-sur-Vonne.
22, d'Auxerre à Briare, par Saint-
Georges, Lindrv, Beauvoir, £gleov,
Merry-la- Vallée, La Villotle, Vii-
liers-Sainl-Benolt, les Usages, les
Béatrix, les François, Tannerre ,
Villeneuve-les-Genets, la Falquerie,
le Grand-Ghemin, le Gharme-Rond,
Bléneau.
23, de Sens h Montereau et à Bray,
par SaiiTt-Glémeot, Guy, Evry, Gisy-
les-Noblcs, Michery, Serbonnes,
Gourion, Vinneuf, Sergines et Com-
pigny.
24, de la route impériale n<> 60 à
Villeneuve-sur-Yoïine, par Serbois,
les Brins, Egriselle-le-Boc. , Bracy,
le bas de Marsangis et Rousson.
25, de Saint- .\:aurice-aux-Riches-
Hommes à Pont-sur- Yonne, par
Mauny, Thorigny, Tli iirigny. Saint
Martin-sur-Oreuse , la Gbapelle-
surOreuse et Gisy-les-Nobles.
26, de Sens à Voulx, part du pont de
Sens, passe près Saint-Martin-du-
Tertre, à Nailly, Brannay, Lixy et
Vallery.
27, de Theil à Villeneuve-sur-Yonne,
par la Folie, les Bordes.
28, de Villerieuve-I' Archevêque à Bray
e' \]')!inon?,par Lailly, La Postolle,
Thorigny, Barreaux, Servins, Pailly
et Plessis-Saint-Jean, et Gompigny.
29, de Sergioes à Montereau, et à
X—
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439
j» de Bonny-^nr-Lolre à Gourtenay,
par BlÔDeaa, Champcevrais, Mar-
chais-BetoD, Ghampbeugle et Fon-
tenouilles.
s de Domats à Vallery, par les Ghes-
°eaax, u BelUole, St-Valôrien et
. Vallery.
'6, de SaiQt-Fargeau k Giamecyt par
la Chiux, la Détrouble, la Marcl-
nerle, le Chôneau, Treigny, Per-
reuse, le Metz, Saîopults, les Barres
et Etais.
^7, de Jofgoy à La Ferté, par Gham-
vres, Ghampvalloa, Volgré, Seoao
et Vllliers-sur-TholoD.
^1 de risle à Alsy, par Annouz, Chft-
tel-Gérard et Vausse.
69, (le Saint- Florentin à Gerlsiers. par
Avrolles, Ghamplost, Mercy, Belle-
chaume, Dilo, Villechétlve.
7^ de Salnt-Sérotln à Villeneuve-la-
Dondagre, par St-Sérotio, Ville-
boogi?, Fouchères et Villeneuve-la-
DoDdagre.
'^^1 de Sermizellefi à h route départe-
meotale, n* 29, par Givry et Do-
»»ecy-sur-le-VauU.
72, de Seiis à Piffoods, par Paron, i
Gron, Etlgny, Marsangis, Ghaamot
et PIffonds.
73, de Salnt-SauTOur à Coulanges-sur-
T)nne, par la Mallerue, Thury,
Sougères, les Simons, les BlllardSi
Maupertuis et Druyes.
74| d'ArquIan à Bléneau, par Lavau,
la Grand-Cour et Biénean.
75, de Magny à Ghastelluz, par les
hameaux de Marrault» le Meiz et
Satnt-Germalo.
7dj de Theil àPournaudin.par Vareil-
le?, Vaudeurs, les Loges et Ville-
froide.
77, de Gerislers à Laroche, par Ceri-
siers, Villechétlve, Bussy-enOthe
et yigennes.
78, de Brienou à Ligoy, par Bouilly et
Rebourseaux.
79, de RIgny-le Perron à Nogent-sur-
Seiee, par Flacy, Bagneauz, Gonr-
genay , Salnt-Naurice-aux-Rlches-
Hommes et Sos^ues.
80, d'Auxerre à Brienon et à Laroche,
par Chemtlly, Beaumont, Ormoy et
Gheny.
Longueur des chemins de grande com-
munication, 1831 kil., 9 hect.
GHEMmS DE MOYENNE COMMUNICATION.
Ce service comprend les ekemins dont voici la désignation et Pitin^aire :
No V, d'Ancy-le-Franc à Noyers, par
Cusy , Argenteuil et Moulins.
3» d'Aillant à Vermenton, par le Ma-
rais, Lindry, Pourrain, Escamps, les
Huiliers, Avigneau, la Grilletière,
MIgé, val de Mercy, Bazarnes et
Accolay.
5, d'Aroes à Ervy, par Ghallley, le
Rué, Gourchamp, BouUay, Neuvy-
Sautour et la Vallée.
6, de Vermenton à Joux -la-Ville, par
Essert.
7, de Gézy aux Ormes, par Béon, la
route départem^* n° 9, Saint-Romain-
le-Preux et la Ferté-Loupière.
8, de risle à Talcy,par Blacy et Thizy.
9, de Mont-Réal à Nuits-s.-RavIères,
par les moulins de Talcy, Mon-
triant et Marmeaux,Etlvey etNults.
10, de Rouvray à Lormes^parQuarré-
les-Tombes.
12, de Tonnerre à Gigny, par Gom-
mlssey, Baon^ Gland et Gigny.
13, de Sarry à Yrouerre, par Moulins,
Fresnes, Yrouerre.
l/li, de l'Isle à Ghaource, par Argen-
teuil, Pacy, Lézinnes. Saint-Vinne-
mer, Tanlay, St-Martin et Mélisey.
15, de St-Fargeau à Château Renard,
par Champignelles et Marchais-B.
16, de Gharny à Perreux.
17, de Seignelay à Ervy, par Ponti-
gny et les Prés-du-Bois.
18, de Rogny à Gien.
19, de Saint-Julien à Cerisiers, par
Armeau et les Brûleries.
20, de Vézelay h Mailly-la-Ville, par
Asquin et Brosses.
21, d'Auxerre à Ervy, par Venoy , Blei-
goy- le- Carreau, Lignorelles, LIgny,
Jaulges, B'Jtteaux et Percey.
23, de Gharoplemy h Ouanne et à
Leugny, par Etais ,Sougères,Taingy,
Ouanne, Chastenay et Leugny.
2/ii, de Vaudeurs à Villechétlve.
26, d'Avallon à Gorbigny, par les
ut
r Sept -Fonds,. Tannerre et
uesmc.
te Flogny à Soumaîntrain.
.'!e Cruzy à Ervj, par Maulne,
lion et Ouincerot.
îTueur des chemins do moyenne
>mmunica ion, 7t?3 kil., 67 hect.
Le service général comprend en ou-
tre tous les chemins vicifiatix ordi-
naires du département, au nombre de
1,8>5, désignés ordinairement sous le
titre de chemins de petite communica-
tion.
CHEMINS DE FEU.
CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A LA MÉDITERRANÉE.
I» CONTROLE ET SURVEILLANCE ADMINISTRATIVE
A. Couche, inspecteur général des mines, directeur du contrôle, I, rue Bona-
parte, à Paris.
le comte de Wassart d'Hozibr, ingénieur ordinaire des mines, chargé du
contrôle du matériel et de l'exploitation technique, 238, rue de RiToli, à Paris.
SciiLEMMER, ingénieur ordinaire des ponls-et-chausst^es, chargé du contrôle de
la voie et des travaux d'art, 64, Boulevard Saint-Germain, à Pans.
le baron Tasciier de la Pagerie, inspecteur principal de l'exploitation com-
merciale, 18, rue Lascases, à Paris.
Ladislas Ciioi>zkiewicz, inspecteur particulier de l'exploitation commericale,
9. rue Ma^nan, à Paris.
Nal'x, commissaire de surveillance administrative en résidence à Montoreau
(section de Montereau à Sens).
BncAiiur, commissaire de surveillance adrainistrative en résidence à Sens
(sec lion de Sens à Laroche).
BKKTitoi , cuiiiuiissaire de surveillance administrative en résidence à Auxerre
(section de Laroche à Auxerre).
DiLLON, comn'issaire de surveillance administrative en résidence à Tonnerre
(section de Laroche à Nuits-sous-Ravicres.)
Delbk, commi.^saire de surveillance administrative en résidence à Ch«Atillon-
sur-Seine (section de Nuits-sous-Ravières à Châtillon et à Bar-sur-Seine).
2° ADMINISTRATION GÉNÉRALE.
Directeur général de la Compagnie: M. Talabot C. ^, inspecteur général des
ponts-el- chaussées, rue Saint-Lazare, 102, à Paris.
Directeur de construction et de Fentretien ; M. Chaperon 0. ^, ingénieur en
cher des ponts-el-chaussées, rue Saint-Lazare, 102, à Pari>;.
Directeur de l'exploitation: M. AudibertO. ^, ingénieur des mines, rue Saintr
Lazare, 102, à Pans. .
Chel' d'exploitation : M. Bidermann %, ingénieur des ponts-et-chaussées, à la
Gare de Paris.
Sous-Chcfs d'exploitation : MM. Ruinet ^ , ingénieur ordinaire des ponts^-
chaussées et Pfeifler, à la gare de Paris.
M. Ostrow'ski, chef de contrôle (grande vitesse), boulevard Mazas, à Paris.
M. Mercier, chef de contrôle (petite vitesse), boulevard Mazas, à Paris.
M. Morel, chef du contentieux, boulevard Mazas, à Paris.
Agent général du mouvement : M. Dennery, à la gare de Paris,
Inspecteur principal du mouvement (2* section) : M. Bonamy, à la gare de Ton-
aerre.
Sous-Inspecteurs : MM. Levrey, Mermes et Ghâlon,
3o EMBRANCHEMENT DE LAROCHE A AUXERRE.
GARE D'ACXERHR.
Chef de gare : M. Mallard. | Sous-cbef : M. Ballot.
Bureau de la grande vitesse. — Facteur-Chef: Moreau. — Facteurs de I'* classe
MM. Planley, Serin et Langin.
142
Bureau de la petUe viUtie. -* Chef de bareaa : M. Piodiard.
Bureau de ville. — Chef: Mme veiife Thadée-Jaczinski.
SIRYICB HiDICAL.
Médecin de la construction et de P embranchement de Laroche à Auxerre : M lef
docteur Dionii des Garriéref.
Pharmacien : M. Glaise
BlfTRBTlBIT BT SURTBILLAIICB DB -LA TOIB.
MM. Delerub 0. i}(t, ingénieur en chef des ponts-el-chaussées, ingénieur en che
rue de Lyon, 3, à Paris.
Do Boys >fe, ingénieur ordinaire des ponts-et-chaussées, chargé du bervice de
la première section, rue de Lyon, 3, à Paris.
CHEFS DE SECTION.
MM. Chandenier, condacteiir des ponls-et-chaussées, à Sens.
Durlot, id. id. Tonnerre
Giraud, id. id. Tonnerre.
PIQUEORS :
ViUeneuye-la-Guyard, MM. Tissoij Sens, Tantôt; VilIeneuve-snr-Yonne, Ferré;
Joigny, Merlet; Auxerre, Cortot; Brienon, Gauthier; Tonnerre, Cochin et Béret.
CHEFS DE GABBS DANS LA TBAVBBSÉB DB L'TONNE.
Villeneuve-la-Guyard, MM. Dclannoy; Pont-sur- Yonne, Deschamps; Sens, Ber-
thelemot; Villeneuve-sur-Yonne,Descuraing; Saint -Julien -du- Saolt, Grillot; Cézy,
Thomas ; Joisny. Pommot^; Laroche, Dubois; Bonnard, Gâteau ; Chemilly, Vallet;
Monéteau, Clocne; Auxerre, Mallard; Brienon, Berthet; St-Florenlin, Michaut ;
Flogny, M:ontureux; Tonnerre, Hotrinal; Tanlay, Delanot; Lézinnes, de Laulanhier;
Ancy-le-Franc, Bigarme; Nuits-sous- Ravières, Olmetat; Aisy, Jacquemet.
Chefs de bureau (petite vitesse) : MM. Appoulot, àSens; Piochard, à Auxerre;
Merlange, à Tonnerre.
Employés comptables: MM. Cécile, à Villeneuve -sur- Yonne ; Gullat, à Joigny;
Peley. a Brienon; Naulin, à Saint-Florentin; Rcille, à Nuits; Goullier, à Aisy ;
YeuiUot, à Flogny ; Manier, à Saint-Julien-du-Saull.
GARE DE TONNERRE.
Inspecteur principal : MM. Bonamy; — sous-inspecteurs : Levrev, Mermes et
Chalon; •* chef de gaie : Hotrinal ; — sous-chefs : Ohauvigné et Roussel ; — chef
unaion; •— cnei ae gaie : tiotriuai ; — Kout
de dépôt: Guigné; — sous-chef: Chassard.
4» CONSTRUCTION DES LIGNES DAUXERRE A CLAMECY ET A CERCY-LA-
TOUR ET DE GRAVANT AUX LAUMES, PAR AVALLON,
M. Ruelle O. ^, Ingénieur en chef des pou ts-et-c haussées, sous-directeur de la
construction, rue Saint-Lazare, 102, à Paris.
M. Raison #, ingénieur des ponts et chaussées et de la compagnie, rue du Pont,
106, à Auxerre.
BUREAUX DE M. RAISON.
MM. Renard, chef de bureau: Clerc, chef de comptabilité; Faivre, payeur; Dom-
hrowolski, Vezin, Da\id, Bardier, dessinateurs; Pélissier et Uiernard, em-
ployés.
\° LIGNE d'aUXERRB A CLAM»:CY.
Première section d^ Auxerre à Bazarnes.
MM. Démonet, chef de section, à Auxerre ; Auclerc, Jacquelin, conducteurs;
Vaudeville, Daubigney, piqueur*:.
443
3« SêcHon de Baxamet à Magny.
MM., Perdu, chef de section j à MaiUy-le-Château ; Jacob, Collenot, condnctenn;
Martin, agent anxiliaire.
3* Section de Magny à Clamecy.
MM. Tnichot, chef de section, principal, à Clamecy ; Bideanx, Aubry, Febvret,
conducteurs; Aubry (Hubert), Charron, agents auxiliaires.
2° LIGNE DE CLAMEGT A CERCT-LA-TOUR.
{'• Section de Clamecy à Montceau-le-Comte.
MM. Truchot, Bideaux, Aubry, Febyrel, Aubry (Hubert), Charron, déjà nommés
et M. Martin, conducteur.
S* Section de Montceau-le- Comte à Cercy.
MM. Hanin, chef de section, à Vandenesse, PréTost, Fraudin, conducteurs; La-
Trut, piqueur; Tissier, agent auxiliaire.
3** LIGNE DE GRAVANT AUX LADVES.
!'• Section de Cravant à Àvallon:
MM. Brugnot. chef de section, à Avallon; Besançon, Jodelet, Clavey, conducteurs ;
Lefebvre et Moniot, agents auxiliaires.
2" Section d'Àvallon aux Laumet*
MM. Innocenti, chef de section, à Semur ; Cornemillot, sous- chef de section ; Pi-
dcncier, conducteur; Clairet et Sidoreki, agents auxiliaires.
CONTROLE DES CHEMINS DE FER D'AUXERRE A NEYERS ET A CERGT-
LA-TOUR ET DE CRAVANT AUX LAUMES.
MM. Evrard, ingénieur en chef, à Nevers.
Remise, ineenieur ordinaire, à Auxerre.
Petit, conducteur embrigadé, à Mailly- la-Ville.
Millon, conducteur principal, à Auxerre.
Longueur des chemins de fer dans le département, 241 kilomètres.
ADMINISTRATION DES LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES.
BUREAU CBNTKAL : Rue de Grenelle-Saint-Germaio, 103, à Paris.
iRSPBCTioii DipARTBMBiiTALB : Rue Nouve. 43, à Auxerre
M. DE LiNBBR, inspecteur.
Direction d^ Auxerre, r%ie CochoUy 2.
MM. De Manneville, directeur des transmissions.
Gaspard, Pinard, Elloy et Sagot, employés.
Mercier Jules, Mercier Octave, surnuméraires.
Thibault Claude, facteur-surveillant ; Parizot, chef-surveillant, Thibault Jac-
ques, Deloganne, surveillants.
saint-florentin.
M. Dubois, empl. chargé du service.
SAINT-SAUVEUR.
TOOCY.
Mlle Ansault, empl. chargé du service.
coulanges*la-vinvuse.
M"* Barlou, empl. chargé du service.
M. Brunot, empl. chargé du service.
Lef^ bureaux sont ouverts au public, pour la corresn i* dance des dépèches pnvées,
tons les jours, y compris fêtes et dimanches, de 7 tieures du matin à 9 heures du
soir, depuis le 1er avril jusqu'au 1er octobre, et de 8 heures du matin à 9 heures d«
soir depuis le fer octobre jusqu'au 1er avril.
N. B. Le bureau d'Auxerre n'accepte pas les dépêches de nuit.
-^ •-£ r
145
INSPECTION DES MONUMENTS HISTORIQUES DU DÉPARTEMENT.
Ce seryice comprend la suireillance des monaments importants que ren-
ferme notre département et qui sont classés comme historiques par décision
du Ministre de r Intérieur. La reconnaissance d*un édifice comme historique
n'entraîne pas de droit l'allocation de fonds de la part du gouvernement; ce
n'est qu*une appréciation Scientifique qui, cependant^ est prise en considé-
ration dans les distributions annuelles des secours.
ARCHITECTES DES MONUMENTS HISTORIQUES.
MM. Viollet- Leduc ^, à Paris, rue des Saints-Pères.
Piépla, architecte do département, à Auxerre.
Monuments classés provisoirement.
Nota. — Le* attentées iadi^mcat que les ■ouiaeats à la suite dcaqvelt ae troure ce aigae ont rcf a des
alloeatioaa.
ârrondissbheiit d'àuxeeib.
Eglise Saint-Etienne, à Auxerre.*
Eglise Saint-Germain, cryptes et tour,
à Auxerre.
Eglise Saint- Pierre, à Auxerre.
Ancien palais épiscopal servant d'hô-
tel de préfecture, a Auxerre.*
Tour de l'Horloge, à Auxerre.
Eglise St'Eusèbe, tour, à Auxerre.
Eglise dePontigny.
Eglise de Chablis.*
Clochers de Vermenton.*
Eglise de Sain t-Floreu tin.
Eglise de Chitry-le-Fort.
Eglise de Mailly-Chàteau.
Tour du château de Saint-Sauveur,
(propriété particulière).
AEBONDiSSEMBNT d'ATAJULON.
Eglise d'Avallon.
Eglise de Saint-Père-sous-Yézelay.*
Eglise de Vézelay.*
Eglise de Montréal.*
Eglise de Civry.*
Tombeau de Sainte-Magnance.
Château de Chastellux.
▲RRONDlSSBMBIfT DB JOIGNT.
Sépulcre de l'Eglise Saint-Jean de
Joigny.
Eglise St-Julien-du-Sault (vitraux).
Eglise de Villeneuve-sor-Yonne.
Portes de Villeneuve-sur-Yonne.
Château de Saint-Fargean (propriété
particulière).
Eglise de Saint-Fargeau.
▲BRONDISSBMBIIT DB 9BI«8.
Cathédrale de Sens et bâtim. synodal*
Fragments de monument» romains.
Eglise de l'hôpital de Sens.
Eglise Saint-3avinien, à Sens.
Eglise de Vallery (Tombeau des
Coudés dans T].
ARRONDISSEMENT DE TONNERRE.
Eglise de l'hospice de Tonnerre.
Portail de fEglise Saint-Pierre de
Tonnerre.
Crypte de Sainte-Catherine sous la
Halle de Tonnerre.
Château de Tailla y» (propr. particul.)
Château d'Ancy-le-Franc, id.
Portails de TEglise de Neuvy-Sautour.
Comité des travaux historiques et des Sociétés savantes au Ministère
de l'Instruction publique.
If M. Cotteau, vice -président de la Société des sciences historiques et natu-
relles de l'Yonne; Quantin, archiviste du département de l'Yonne ; Salmon
Philippe, avocat, membres correspondants nommés par arrêté de S.
Exe. M. le Ministre de l'Instruction publique, en date du 26 août t858.
1869.
iO
146
SOCIÉTÉS ET ÉTABLISSEMENTS SCIENTinQUES
ET ARTISTIQUES.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES HISTOBIQUES ET NATURELLES DE UTONNE.
Fondée au mois de janvier 1847, la Société a son siège à Auzerre. Elle étend son
action sur tout le département. Elle se compose de membres titulaires, de mem -
bres libres ayant domicile dans le département et de membres correspondants.
Le but de la société embrasse l'étude de Tarchéologie et de rhi»toire propremeat
dite du département^ ainsi que celle de Thistoire naturelle dans tontes ses branches.
Elle publie chaque trimestre un bulletin de ses travaux. Ses réunions sont
mensuelles.
Cette Société a été déclarée établissement d'utilité publique par décret impérial
du 14 janvier 1861.
Son bureau est composé de la manière suivante :
Président : M. A. Challb.
Vice-Présidents : MM. G. Cottbau et Chébbst.
Vice-Prdsident honoraire : M. QuAifTiif.
Secrétaires : MM. Lbp^rb et Moncbaux.
Archiviste : M. Lorin.
Trésorier : M. C. Jolt.
Conservateur du Musée : H. Chérbst.
Conservateur honoraire : M. Grassbt.
Classificateurs du Musée :
Archéologie: MM. H. Monceaux; Monuments lapidaires: Quantin; Numisma-
tique: Desmaisons; Beaux-Arts : Passepont ; Zoologie: Bert et H. Monceaux; Géo-
logie et Conchyologie : G. Cotteau ; Minéralogie : Desmaisons ; Botanique : E.
Ravin et Moreau.
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES A AVALLON.
Cette société, fondée le 5 avril 1859, a pour but de faire des recherches sur ce
a ni concerne l'histoire, les sciences, les arts, spécialement dans l'arrondissement
'A vallon.
Président d'honneur : M. le Sous- Préfet.
Président : M. Gally Michel ; vice-présidenf, M. Moreau François ; secré-
taires, MM. Gagniard et Jordan; trésorier, M. Baudenet-Robert ; archi-
viste, M. Baudoin.
Membres de la commission d'examen: MM. Poulin Frédéric, Gontard Joseph,
Bidault A.
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SENS.
La Société archéologique de Sens a été instituée par arrêté de M. le Ministre de
Pintérieur en date du 24 juin i844.
L'archéologie, les sciences et les arts sont l'objet de ses travaux.
Membres d'honneur : Mgr l'Archevêque, M. le Préfet, MM. le Sous-préfet
et le Maire de Sens.
Président : M. Prou père; Vice-président : M. Buzr, professeur au Lycée $ Se-
crétaire ; M. JuLLioT, professeur au Lycée; Vice-secrétaire : M. Phi-
Lippoii; Archiviste : M. Maurois; Trésorier : M. Jacqubmijs.
SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS DU DÉPARTEMENT DE L'YONNE.
Celte société, fondée en 1858, a pour but de favoriser dans le département le pro~
g rès des beaux-arts et d'en propager le goût par des expositions puoliques de pein
turCj sculpture, architecture, gravure, lithographie et photographie.
447
Cette Société est établie sous le patronage de M. le Préfet de l'Yonne et de M. le
Maire de la ville d'Auxerre, ({ui en sont le^ membres fondateurs honoraires.
La Société a son siège à Anxerre ; elle se compose de membres fondateurs, de
membres titulaires, de membres correspondants et de souscripteurs.
M. le Préfet de TYonne, président honoraire.
MEMBRES DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE :
MM. le Maire d'Auxerre, président: Larabit, vice-président; Passepont, secré-
taire \ Baron du Havelt, Chalie , Laurent-Lesseré, Chérest, Victor Petit.
MEMBRE CORRESPONDANT A PARIS : M. A. Dauzats, Tue Olivicr, 14.
Les statuts de cette Société ont été approuvés par M. le Préfet de l'Yonne, le 28
juiUet 1858.
JARDIN BOTANIQUE DÉPARTEMENTAL.
Ce jardîD eti formé spécialement pour Télnde de la Flore da département de
ITonne.
Dans ce jardin situé à Auxerre, rue du Champ, on voit la statue de Jean-Joseph
Foorier, secrétaire perpétuel de Tacadémle des sciences, membre de l'académie
fraoçaise, ancien préfet de Tlsère, né à Auxerre le 21 mars 1768, décédé k
Paris le 16 mai 1830.
Directeur; M. Bag. Ravin, à Auxerre.
COURS GRATUIT DE DESSIN D'AUXERRE.
Ce cours, dont Torganisation déGnitive remonte à 18tfl, est professé
par M. Passepont, peintre d'histoire à Auxerre.
Il a pour objet l'enseignement: l"* du dessin linéaire appliqué aux arts in
dustriels et aux beaux-arts ; 2° de la fig<are, du dessin d'après la bosse, du
paysage et de l'ornement.
Les jeunes gens qui désirent suivre le cours de dessin, doivent se faire
inscrire à la mairie; justifier qu'ils sont âgés d'au moins 14 ans; quMls sont
domiciliés à Auxerre; qu'ils ont des parents ou, à défaut de parents, des per-
sonnes honorables pour répondants.
Le cours est ouvert pendant dix mois, depuis le premier novembre de
chaque année jusques et y compris le 31 août de Tannées uivante.
il a lieu, à l'exception des jours fériés, tous les lundi, mercredi et vendredi
de chaque semaine,|de 7 heures 1/2 à 9 heures 1/2 du soir.
A la fin de chaque année scolaire, des prix sont décernés aux élèves qui se
sont le plus distinguésdans chaquespécialité, ainsi qu'un prix d'honneur fon-
dé par M. le Maire d'Auxerre.
Les œuvres des élèves du cours sont exposées publiquement,pendant toute
la durée des vacances, dans une des salles de la bibliothèque de la ville.
COURS DE DESSIN INDUSTRIEL
ou DE GÉOMÉTRIE DESCRIPTIVE AVEC APPLICATIONS A l'INDUSTRIe ,
A AOXBRRB.
M. Moreau, employé des ponts et chaussées, chargé du cours.
COURS D'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
POUR LES JEUNES FILLES, A AUXERRE.
Arithmétique et astronomie: M. Bonnotte; Géographie et histoire: M. Blin ;
Littérature : M. Monceaux; Histoire naturelle et zoologie : M. Regnard ;
Chimie : M. Saleta; Economie domestique et comptabilité commerciale :
Mlle Ferrand.
148
CUSSE D'ÀPPRÉNTISSiGB
Dl TBATÂDX DM COUTDRB BT DB LINSBEB, 4 ADlBBBS*
^Ecole de Mlle Ferrand, quartier Saînt-Eosèbe.)
Mme Stein, chargée de la classe.
COURS GRATUIT DE DESSIN DE SENS.
Ce cours, fondé eo 1861, a pour objet renseignement gratuit et public du
dessin linéaire et d'ornement.
MM. RlcARDy directeur de l'école des garçons, et Chalard, professeur
de dessin, sont chargés de ce cours.
SOCIÉTÉ MÉDICALE DE LTONNE.
ASSOCUTION SCIENTIFIQUE BT DB BlkNFAISANCB DBS MÉDECINS, PHARMACIBRS
BT TBTiRlNAIRES DU DEPARTEMBITT. — FONDES BN 1846.
Présidant: M. le docteur Marie, chirurgien en chef de rHôtelDien: vice-président :
M. Grenet et Simonnet; secrétaire général: M. Duché ; secrétaires des séances:
MM. Barbier et Monceaux; trésorier: M. Salle; archiviste: M. Brillant.
SOCIÉTÉ DE PRÉTOTANCE ET DE SEC0UR9 MUTUELS
DES MÉDECINS DU DÉPARTEMENT DB L*TONNB.
Association générale des Médecins de France,
Cette Société a été autorisée par décret impérial du 31 mars 1860.
Président : M. Rolland , à Sens ; Vice-présidents : MM. Ricordeau« médecin à Sei-
gnelay, etToutée, médecia à Saint-Fargeau ; Secrétaire : M. Puissant; tréso-
rier: M. Pouillot.
Membres du conseil d'administration par arrondissement.
Auxerre> MM. Cbavance et Dionis des Carrières; — Avallon, MM. Bcrt et Qua-
trevaux; — Joigny, MM. Fontaine et Coste; — Sens, MM. Regnonlt fils et Fille<
min; — Tonnerre, MM. Audigé et Royer.
SOCIETES ET ETABUSSEMENTS AGRICOLES ET INDUSTRIELS.
CHAMBRES COIHSULTATITES D'AGRICULTURE.
Un décret du 25 mars 1852 a créé, dans chaque département, une chambre
consultative d'agriculture par arrondissement, dont les membres sont nom-
més par le Préfet.
Ils sont nommés pour trois ans ; ils sont toujours rééllgibles.
Un arrêté préfectoral fixe, chaqueannée, Tépoque delà session des cham-
bres d'agriculture du département II en détermine la durée et arrête le
programme des travaux.
Les chambres consultatives d'agriculture présentent leurs vues sur les
questions qui intéressent l'agriculture. Leur avis peut être demandé sur les
changements k opérer dans la législation, en ce qui touche les intérêts agri-
coles, et notamment en ce qui concerne les contributions indirectes, les
douanes, les octrois, la police et l'emploi des eaux.
Elles peuvent aussi être consultées sur l'établissement des foires et mar-
chés, sur la destination à donner aux subventions de rétat et du départe-
ment, enfin sur l'établissement des écoles régionales et des fermes-écoles.
Voici la composition de ces chambres pour les cinq arrondissements de
département :
H9
Àirrondiitemeni cT iiurare.
Canton de : Anxerre (est), M. PinaM. maftie de poste, agrioaheor à Auxerre.
— Anxerre (ouest), M. Baudoin atné, proprtétatre à Anxerre;
•— Chablis, M. Coissieu, propriétaire a Cnablis ;
— Goulanges-la- Vineuse, M. Larabit, sénateur, [propriétaire à Irancv ;
— Coulanges-sur- Yonne, M. Badin dHurtebise, juge de paix, propriétaire
à Crain;
— Courson, M. Duché, médecin, à Ouaine.
— liiçny, M. Rabé, juge de paix, propriétaire à Maligny ;
— Seignelay, M. Frottier, propriétaire à Seignelay;
— Saint-Florentin. M. Hermelin;
— Saint-Sauveur, M. le baron du Havelt :
— Toucy, M. Lechiche, fabr. d'ocrés à Oiges;
— Yennenton, M. Jeannez Ed., & Yermenton.
Arrondissement d^Aoallon,
Canton de : Avallon, M.Oordier, propriétaire k Montjdlia;
-* Guiilon, M. Charles de La Brosse, prop'« à Guillon.
~ L'Isle-sur-Serein, M. Guillier, propriétaire à Yassy, com. d'Etaules ;
— Quarré-les-Tombes, M. HoudaïUe, maire de St-Germain-des-Champs ;
YéseIay,.M. Gkmtard, maire de Domecy-snrCure.
• Arrondissement de Jotgny»
Canton de : Aillant, M. Précy, propriétaire et maire à Chassy ;
— Bléneau, M. Couvert, propriétaire à Bléneau ;
— Brienon, M. Yerrollot d'Ambly, propriétaire à Brienon ;
— Cerisiers, M. Bertrand, ju^e de paix du canton de Cerisiers;
— Charny, M. Perdu, propriétaire à Chamy;
— .foigny, M. N..., à Joigny;
— Saint-Fargeau, M Eugène de Yathaire, à Sept-Fonds ;
~ Saint-Julien-du-Sault, M. Protat, maire;
— Villeneuve-sur- Yonne, M.Blanquet du Chayla.
Arrondissement de Sens.
Canton de : Chéroy, M. Claisse, médecin à Saint-Yalérien ;
— Pont-surYonne , M. Le Comte , propriétaire et maître de poste à
Villeneuve-Ia-Guyard ;
— Sens (nord), M. Leriche, propriétaire à Saligny ;
— Sens (sud), M. Harlv-Perrana, propriétaire et maire à Paron;
— Sergines, M. de Ser nonnes, propr. à Serbonnes et juge de paix de
canton de Sergines ;
^ YiUeneuve-r Archevêque, M. Javal, député, propriétaire à Yanluisant.
Arrondissement de Tonnerre,
Canton de : Ancy-le-Franc, M Martenot ;
— Cmzy, M. Roguier, propriétaire à Tanlay ;
— Flogny, M. Perrin;
— Noyers, M. Challan;
•* Tonnerre, M. Textoris , propriétaire à Cheney et M. Pignon, agri-
culteur à Fontaine-Géry près Tonnerre.
COMMISSIONS CANTONALES DE STATISTIQUE
AGRICOLE BT INDUSTRIELLE.
Ces Commissions ont été instituées par décret du 10 juillet f 852. Il en existe une
par chef-lieu de canton. Elles ont pour mission de réunir les éléments de statistioue
agricole et industrielle que le gouvernement peut avoir intérêt à connaître. Ces
commi<(sions ont commencé à fonctionner le i*' janvier 1853, elles présentent an ét^t
annuel de leurs travaux. Le^ membres en sont nommés parle Préfet,
450
SOCIÉTÉ CENTRALE DU DÉPARTEMENT DE L'YONNE
POUR l'bngooragbment de l'agriculture.
Cette société a pour objet d'encoarager et de perfectionner les diverses branches
de la culture du sol dans le département, et en même temps d^encourager et
développer l'industrie et le commerce de cette contrée, dans leurs rapports avec
l'agriculture
La fondation de cette société, qui remonte k 1856. est due à l'initiative d'un
comité composé de MM. le baron Chaillou des Barres, Challe, Cordier, Lecomte,
Précy et le marquis de Tanlay ,
Cette société publie chaque année un Bulletin. Ses réunions sont trimestrielles «
elle a chaque année une session publique et un concours dans un des cinq arron-
dissements.
Président d'honneur : M. le Préfet de l*Yonne.
Président : M. Précy ;R(, membre du Conseil général, à Chassy : — vice-
président, M. Chalieet M. L. de Fontaine; — secrétaire, M. A. Rouillé; —
secrétaire-^oint et bibliothécaire^ M. Ribière, avocat;— trésorier, M. Ch.
Joli y .
HEMBRBS DU CONSEIL D* ADMINISTRATION .'
Pour l'arrondissement d'Auxerre, MM. Rampont-Lechin et David- Gallereux.
— d' A vallon, Cordier et Raudot.
— de Joigny, Ravin aîné et Lacour.
— de Sens, Delisand et de Rochechonart.
— de Tonnerre, De Clermont-Tonnerre et Textoris.
SOCIÉTÉS D'AGRICULTURE ET COMICES AGRICOLES
d'arrondissements et de cantons.
Anct-lb-Franc. — MM. le sous-préfet» président honoraire ; Bourgnignat fils,
président; Hartenet Auguste, vlce-présideat ; Montandon, secrélaire; Thierry A ,
vice-secrétaire ; Soupey, trésorier.
AuxBRRB. — MM. Rampont-Lechin, président; L<iiircnt-Lcsserë, Pinard, vice-
présidents; Lepère, secrétaire; Sa vatier- Laroche, secrétaire-adjoint; Moutheau,
trésorier.
Avallon. — MM Raadot, président; Gariei, vice-présid. ; Gontard, secrétaire;
Renaad fils, vice-secrétaire ; Couturat-Royer , trésorier.
BriBNON. — MM. Guiliot, président; Grand, secrétaire; Rativeau, trésorier.
Charlis. — MM. Jacquilîat, président ; Gautherin-Raropobt, vice-président ;
Plain, secrétaire ; Charlier, trésorier. '
Flognt. -^ MM. N... , président; Perrin, vice-président; Conrad de Malessye,
secrétaire ; Bazile, vice-secrétaire ; Fournier, trésorier.
Joigny. ^ MM. Précy, j^résident; Roché^ vice-président; Benoît fils, secrétaire-
archiviste; Lecerf, secrétaire ; Vigreux, trésorier; Sirot, secrétaire -adjoint.
NoTBRS. — MM. Lecomte, député, président honoraire ; Mariglier, président ;
Barbier Victor, vice-président; Chamoin, secrétaire; Langin, vice-secrétaire;
Gelez, trésorier.
Sbns. — MM. de Fontaine, président ; de Rochechonart, vice-président ; De-
lions Isidore, secrélaire ; Délions Auguste, trésorier.
ToNNRRRB. — MM. le duc de Clermont-Tonnerre, président; Rétif et Ra-
thier, vice- présidents ; Thierry, secrétaire; Roguier et Colin, vice-secré-
taires ; Charles Roy, trésorier.
Les sociétés de Saint-Fargeau et de Bléneau se sont réunies à la Société de Joigny.
FERME-ÉCOLE DÉPARTEMENTALE.
La ferme-école du département de l'Yonne est située à L'Orme-du-Pont, près
Saint-Sauveur en-Puisaye .
451
MM Lambezat ^, inspecteur général de ragriculture de I'* classe, inspecteur
de TEcole.
Jaluzot, directeur.
Membres du Jury d'Examen nommés par 5. E, If. le Ministre de Vagriculture^
du commerce et des travaux publies.
MM. Textoris ^, membre du Conseil général de TYonne, président;
Dhumez, membre du Conseil général de l'Yonne, maire de Saint-Far geau,
secrétaire:
Dupont-Delporte, membre du Conseil général de l'Yonne.
Petit, ancien président du comice agricole d'Auierre;
Ganarille, propriétaire, à Saint-Sauveur.
Le Directeur de la Ferme-Ecole, membre de droit.
Préodot, surveillant -comptable; Cavoix, cbef de Dratique;Marlot, pro-
fesseur, vétérinaire; Guillat, jardinier; M. l'abbé N., aumônier.
Pour être admis à la Ferme-Ecole, il faut savoir lire, écrire et connattre les qua-
tre premières règles.
La rentrée a lieu cbaque année à la fin d'octobre. Les candidats doivent adresser
au moins 15 jours à l'avance, par l'intermédiaire du maire de leur commune, à la
préfecture, une demande d'admission et joindre à cette demande : f<* L'extrait de
naissance constatant que le candidat a 16 ans accomplis; 2*" Un certificat de vac-
cine. La durée des études est de 3 ans.
Trois médailles d'argent grand module sont accordées par MM. les membres du
Conseil général aux trois premiers élèves sortants, obtenant leur brevet de capacité,
et en outre une prime d'nonneur de 400 francs est décernée à l'élève obtenant le
i*' rang au Concours de la 3* année.
L'apprentissage est gratuit. L'élève apporte les linges et les bardes à son usage
personnel ; le linge est blancbi et entretenu aux frais de l'établissement
fllRAS.
Le département de l'Yonne et les départements de la Hante-Marne, de TAube et
de la Gote-d'Or forment la circonscription d'un Haras dont le chef-lieu est à
Montiers-en-Der (Haute-Marne).
COMMISSIONS HIPPIQUES.
Ces commissions ne fonctionnent plus, aux tennes des instructions préfectorales
du 31 décembre 1862, et c'est sur la proposition de MM. les Inspecteurs des
Haras que doivent avoir lieu l'approbation et l'autonsation des étalons particuliers.
CHAMBRE CONSULTATIVE DES ARTS ET MANUFACTURES, A SENS.
MM Pléau, président: Maillot, Déon (Ulysse), PoUet, Forest, Querelle, Duchemin,
Clément (Gabriel), Dupëcbez, Mancel, Leseur, secrétaire.
SOCIÉTÉS ET ETABLISSEMENTS CHARITABLES
ET DE BIENFAISANCE.
SOCIÉTÉ DU PRINCE IMPÉRIAL
Prêts de VEnfanee au travail.
Cette association, fondée le 26 avril 1862, a pour but soit de faire des prêts des-
tinés à faciliter l'achat des instruments, outils , ustensiles et antres objets mobi-
liers ou matières premières nécessaires au travail, soit de venir en aide pour des
besoiiis accidentels et temporaires à des familles laborieuses.
L'administration en est confiée : 1° à un conseil supérieur de 20 membres ; 2f à
des comités locaux; df et à des dames patronesses.
152
GOWri LeCAL n'AOXBSftB.
Le Maire d*Aiixerre, président.
Fortû, archiprêtie.
Pinard, maître de poste, à Amené.
Chambard. fabricant de roues, à Anzerre.
Bomwville, propriétaire, à Anzerre.
Re^anldin, maire de Champs.
Graveiean, propriétaire, à Yenoy.
Godard, maire de Qnennes.
Goenier. prop. à Saint-Bris.
Bootiilié, agncolteor, à Angy.
Dantin, sernirier, i Aniene.
Ronz, agriculteur, à Monéteao.
Blain, agriculteur, à Charhoy.
Bourgeon, fermier, à Villefargeau.
Guyoo, maire de Vallan.
Courtet, maire de Vaux.
Uonnean, cultiTateur, à Cheyannes.
Chambon, cultivateur, à Appoîgny.
LimosiUj notaire à Auxerre, secrétaire da
comité.
ORPHELINAT DÉPARTEMENTAL A SENS.
Le eoMefl d'administration et de patronage de rœa?re des enfants trouvés et de
rOrphelinat départemental de Sens est ainsi composé, par arrêté préfectoral, wr U
prtaaitation de Mgr l'Archevêque :
BOL le jmos-préfet de Sens, vice-présideot; Perrin. juge au tribunal civil, se-
crétaire; N..., vice-secrétaire ; Petitpas, ancien notaire, trésorier; membres de droit.
Mgr TArchevéque de Sens-, MM. le préfet de l'Yonne; le sous -préfet; le maire
de Sens. Pabbé Roger, vicaire-eénéral, délégué de M^r TArchevéque de Sens ; l'abbé
Grappinet, membres sujets à l'élection. MM. Lalber, président du tribunal civil;
Perrin, juge; Tonnellier, ancien greffier du tribunal civil; Oppenot, banquier;
Lambert, médecin; de Fontaine Louis; Humblot, ingénieur; Pelipas, N....
M. N...., directeur-adjoint.
DÉPÔT DÉPARTEMENTAL DE MENDICITÉ.
(incten Hôtel- Dieu. de la Madeleine^ à Àuxerre.)
Personnel : MM. Pinard 0. ^, chef d e<cad. de gend. en retraite, directeur ;
Nolot, receveur-économe; Marie, médecin; Monceaux, pharmacien; Lamiraul t. au-
mônier; Trois sœurs de la Présentation de la Vierge de Tours; Dbgois, garaien;
Moreau, gardien-jardinier; danieMoreau, concierge.
COMIUSSION DB SURVULLAlfCB :
MM. le Préfet, président ; Challe, vice-président ; Bonneville, secrétaire ; Bau-
doin, Durand et Leclerc, membres.
■
Le dépôt, (jui a été ouvert le l*'juin 1853, renferme des individus divisés en
deux catégones distinctes : les mendiants et les indigents.
La première comprend les individus arrêtés en flagrant délit de vagabon-
cage et séquestrés par jugement du tribunal de police correctionnelle ; la
seconde se compose des indigents invalides domiciliés dans le département,
secourusprécédemment par la charité publique et admis au dépôt par arrêté
de M. le Préfet de T Yonne.
BUREAUX DE BIENFAISANCE.
Les commissions admlnisuraiives sont composées de cinq membres, non com-
pris le Maire, qui est le président oe droit.
AOXKRU.
MM. le Maire, président : Marie, juge au tribunal civil ; Fortin, archiprétre
curé de U cathédrale Saint-Etienne; Boussard, curé de Saint-Pierre;
Goupilleau, ingénieur en retraite ;Lepère fiU, avocat, administrateurs;
Poitsant, receveur; Auge Charles, secrétaire.
Ce bureau tient tes séances ^ rHôtel-de-Yille, le dernier Jeudi de chaque mois
à deux heures.
453
AyALLOIl,
MM. îe Maire, présideni; Thibaut, Béthery de La Brosse, Baadenet, Darey,
curé, et Qnatrevaux, administrateurs; Radot, recetear.
JOIGIfT.
MM. le Maire, président; Ibled, Lefebvre flli, Dasaassoy St., Dus.iussoy*De-
noiihy administrateurs ; Cocliet, reccYcur.
SRlfS.
MM le Maire, président ; Lt ode, Lorne, Dabois, l*abb'é Pichenot, Tonnellier
administrateiirs; Leclerc, receveur^
TONIfRRRB.
MM. le Maire, président; Navères, Rendu, Constant, Aalibcit, Caillot, admi -
nisirateurs ; Rolland, receveur.
ASSOCIATION POUR L'EXTINCTION DE LA MENDICITE A AUXERRE.
Cette institution, fondée en i8/il, a pour but la distribution de secours à
domicile aux familles indigentes.
Comité : le Maire, iprésident; MM. Marie Jugp, Biln, Sauvalle atné, Lttr*
feuil, trésorier, Vuillemot, secrétaire.
Ce comité tient ses séances le dernier Jeudi de chaque mois, à THÔtel de
ville.
ATELIER DE CHARITÉ D'ÂUXERRE.
Cet établissement, fondé il y a quelques années, est dû à la générosité de
M. Laurent-Lesseré, qui a fait don, pour sa création, d*une somitie de 2,000 f.
Il est destiné à donner, pendant la mauvaise saison, du travail aux ouvriers
de certaines professions qui peuvent en manquer à cette époque dé l'année,
ou à de pauvres femmes âgées et même infirmes qui n*en trouveraient pas
ailleurs.
L'établissement est dirigé par une commission composée de :
MM. Sauvalle, président ; Blin, professeur au collège ;
Larfeuil;
N...
SALLES D'ASILE,
•
Une salle d*asile est établie à Auxerre dans les b&timents de rancienne
gendarmerie, sur la paroisse de Saint-Etienne, et reçoit environ 150 enfants
des deux sexes. La direction en est confiée à une des sœurs de la Présentation
de Tours.
Il existe aussi une salie d'asile sur la paroisse Saint-Eusèbe, rue Basse-
Perrière, et une autre salle d'asile, cour Saint-Pierre, tenues toutes deux
par les sœurs de la présentation de Tours.
Ces établissements sont sous le patronage du Conseil municipal.
A Sens, salle d'asile communale et salle d'asile tenue par les dames de
Saint-Vincent de Paul.
"A Joigny, — les sœurs Saint-Aude et Saint-Mesmln.
A Tonnerre, — les sœurs de la Présentation .
ORPHELINATS D'AUXERRE.
Orphelinat sur la paroisse Saint-Pierre, tenu par les sœurs de la Présen-
tation de Tours.
1869. il
454.
Cet Orphelinat estpatroné par M. le curé de cette paroisse et par une ré-
union de demoiselles, dont Mlle L. de Billy est présidente, et Mlle M. de
Bourste vice-présidente. Dans cet établissement sont placées k Tâge de neuf
ans les enfants abandonnées et les orphelines. Ces enfants suivent les cours
de récole gratuite et sont exercées aux travaux à Taiguille.
Orphelinat tedu par les dames religieuses de Saint- Vincent-de-Paul, place
Lebeuf, ayant le môme but.
SOCIÉTÉ DE CHARITÉ MATERNELLE D'AUXERRE.
Cette Société a pour but de fournir des secours aux femmes en couches
dans rindigence.
Madame Tarbé des Sablons, présidente de Tœuvre, hôtel de préfecture.
Membres de droit du Comité : M. le Curé de la cathédrale et M. le Maire.
Conseit d^ administration : Mmes Sauvalle, Chérest, Ribière et Marey, et
Mlles Duché et Lefèvre.
Trésorier-secrétaire : M. Lechat.
ASSOCIATION DES* DEMOISELLES ÉCONOMES A SENS.
Cette association, fondée à Senf^, a pour but de secourir les jeunes filles
pauvres, de leur apprendre à travailler et de les placer convenablement.
Elle est placée sous la surveillance des sœurs de la Sainte-Enfance.
Les moyens d'action de cette Société sont dus à la charité publique et
aux versements réguliers des associés. Cette association, toute philanthro-
pique, a été fondée en 1827 par Mlle Chalambert. Les demandes doivent
être adressées aux demoifielles conseillères de l'œuvre, MM^^'* Rossignol,
présidente ; Giguet, secrétaire ; Lequeux, trésorière; Amaury, Aucher. Cha-
ney. Charpentier, Frottier, Oandillon, Genouitle, Hédiard, Jalleton, Juiliot,
Mallarmé, Oppenot, Prieur, de Séréville, de Serre», Sicardy, Simon, Sou-
lage et Vignon.
CONFÉRENCES DE SAINT VINCENT DE PAUL.
Il existe plusieurs de ces Sociétés de bienfaisance tant aux chefs-lieux d'arrondis-
sement que dans quelques chefs-lieux des cantons. Ces sociétés ont été approu-
vées par arrêtés préfectoraux en exécution de la Circulaire ministérielle du 16 oc-
tobre 1861.
CAISSES D'EPARGNES.
AUXERRE.
Conseil de direction : MM. le Maire, président; Boullay, Mondot de Lagorce, Petit-
Mignot, Desmaisons, Milon, Yunck, Moutbeau, Mérat-Bcugaoni Louzon, Potenot,
Baucher, Muret, Willemin et Massot.
Caissier : M. Barbier, à Auxerrc. — Succursales : à Chablis, Coulanges-la-
Yineuse, Courson, Saint-Sauveur, Seignelay, Toucy, Vermenton et Saint- Florentin.
CAISSES d'épargnes DES ARRONDISSEMENTS.
MM. Chausson, caissier à Avallon ; — Courcier, caissier à Joigny; ^ Gâteau,
caissier à Sens; — Ravaux, caissier à Tonnerre.
La caisse d'Avallon a une succursale à Lisle.
Cerisiers, Charny, Saint-Fargeau, Saint-Julien-du-Sault et Villeneuve -sur-Yonne.
La caisse de Tonnerre en a une à Ravières et une à Noyers.
455
SOCIÉTÉS DE SECOURS MUTUELS.
Àrrondisiement d'Àtêxem.
Société de Prévoyance el de Secours mutuels d'Auxerre. pré^dent : M. Laurent-
Lesseré.
Société rUnion fraternelle, président : M. Delaplace.
Société de Saint-François Xavier, président : M. Mondot de Lagorce.
Société de Secours mutuels d'Accolay, président : M. Momon.
— — de Gravant, président : M. Tillevin îjfe.
— — de Saint-Florentin, président : M. Blonville-Desbois.
Société de Secours mutuels de Seignelay, président: M. Ghéret.
— — de Toucv, dite fa Fraternelle, président: M. Paqueau.
^ — de Yermenton, président : M. de Bonnaire.
— — de Siint-Y incent, de Vincelles, présid. : M. d'Yauviile.
Arrondissement d^Àvallw.
Société d'Assistance mutuelle d'A vallon, président : M. Béthery de la Brosse.
Société de Secours mutuels de Sauvigny-le-Bois, président : M. de Bertier de
Sauvi^ny.
Société de Secours mutuels de Tézelay, président: M. Regnaull.
Arrondissement de Joigne .
— — de Joigny, président : M. LavoUée.
— — de Brienon (hommes), président : M. Delécolle.
— — — (femmes), présidente : M"« Sauvegrain.
— ^ et des Amis de l'Ordre de Césy, présid. : M. Benoit..
— — des sapeurs-pompiers de Migennes, présid. : M. Cloche.
— — des sapeurs-pompiers de Rogny, présid. : M. Combes.
— — de Saint-Cydroine, président : M. Chantemille.
— — de Saint-Julien-du-Snult, président : M. Coste.
— — de Villeneuve-sur-Yonne, président : M. Bissonnier.
Arrondissement de Sens,
Société d'Union et de Secours mutuels, président : M. Cornisset-Lamolte.
Société r'e Saint-François-Xavier, président : M. Duchemin.
Société de Secours mutuels de Cbéroy, président : M. Fauvillon.
— — des Sièges, président : M. Bouda il.
— — de Gron, président : M. Fraudin.
— . — de Montacner, président : M. Ancelot.
— — de Paron, président : M. Harly-Perraud.
» — de Pont-sur-Yonne, président : M. Lamy.
— — de St-Maurice-aux-R.-H., président: M. Dromain.
— — de Sain t-Martin-du -Tertre, président ; M. Gagé.
— — de Saint-Yalérien, président : M. Claisse.
— — de Soucy, président : M. Guichard.
~ — de Saint-Paul, à Thorigny, président : M. Souy.
— — de St-Thomas de Cantorbéry à Yallery, président :
M. le comte de Rochechouart.
— — de Yilleblevin, président : M. Gallois
^ _ de Yilleneuve-P Archevêque, président : M. Juste.
» — de Yoisines, président : M. Lhoste.
— — des sapeurs-pompiers, à Yilleneuve-la-Guyard, pré-
sident : M. Lecomte.
Arrondissement de Tonnerre.
Société de Secours mutuels des sapeurs-pomj^iers de Tonnerre, prés. : M. Rolland.
— ^ des ouvriers réunis de Tonnerre, prés. : M. Ravaux.
456
f '■ Société de Secours mnt. des Tignerons de TonnerrCi prés. : M. Lemaire-BerUm.
2* — — — — presid. : M. Munier-Portier.
— — d'Arlhonnay. président : M. N...
— — d'Argenteuu, président : M. fioargnipiat.
— — de Noyers, président : M. Gelez Manè.
— — de Serrigny, président : M. Bférat Jean-Baptiste.
SOCIÉTÉ DE SECOURS MUTUELS ENTRE LES INSTITUTEURS PUBLICS
DU DÏPARTBHBRT.
autorisée le 95 novembre 1843.
Président honoraire, M. le Préfet ; président, M. Ler&s, inspecteur de l'Académie;
vice-président, M. Colin» inspecteur primaire ; trésorier, M. Peltier, instituteur
communal ; secrétaire. M. Martin, secrétaire de Tinspection d'Académie ; secré-
taire-adjoint. M. Lasnier. — Administrateurs : MM. Dorlhac de Borne, direc-
teur de l'Ecole normale; Prot et Poitout.
Fondée en 1859, cette association a pour but d'établir, entre les v
du collège d'Auxerre, un centre commun de relation^} amicales et d'i
ASSOCIATION FRATERNELLE DES ANCIENS ÉLÈVES
DU COLLBGB D*AUXBRRB.
anciens élèves
'assistance fra-
ternelle et de coopérer en même temps, dans la mesure des ressources de la so-
ciété, au maintien de la haute réputation du vieux collège fondé par Jacques Amyot.
Membres du Comité : MM. le docteur Flandin, à Paris, président :Sallé, président
À la Cour impériale de Paris; Thouard, notaire, secrétaire-trésoner;Tam-
bour, avocat; Duplan, négociant; Binoche, avocat; Challc, membre du
Conseil eénéral de l'Yonne, délégué général de l'association ; Dondenne,
délégué du trésorier: Munier, ancien prmcipal du collège d'Auxerre; Perri-
quct, imprimeur à Aûxerre.
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES DU COLLÈGE DE SENS.
Président : M. Amédée Dechambre, à Paris ;
Trésorier: M. Pinard 0. >)((, directeur du comptoir d'escompte, rue Bergère, i4,
à Paris;
Membres : MM. Jarry (Louis-Frédéric), liègue (Paul) et Trinquesse atné, à Paris;
Mancel et Alfred Salleron, à Sens.
TROISIÈME PARTIE.
STATISTIQUE, SCIENCES & ARTS.
«869.
TROISIÈME PARTIE.
STATISTIQUE, SCIENCES ET ARTS.
ÉPHÉMÉRIDES TONNERROISES.
LB PASSAGE D UNE RBINE
30 juillet 158S.
IL existe aux archives de la ville de Tonnerre un petit
dossier ainsi intitulé : « Pièces qui font connaître que la
€ reine a passé à Tonnerre et qu'elle a logé rue des Ber-
« nouils. »
Cinq princesses portaient alors le titre de reine de
France. Quelle est celle qui a honoré Tonnerre de sa pré-
sence ?
La première était Catherine de Médicis, cette femme d'un
vaste génie, d'une force d'âme presque effrayante; cette reine
dont on a dit le plus de mal après Frédégonde et Brunehaut ;
cette femme contre qui ont été faits tant de libelles, tant
d'épifframmes, objets de ses fiers dédains du haut du trône
qu'elle sut, malgré sa viduité, conserver pendant le règne de
ses trois fils(1).
(1) Voici l*une de ces ôpigrammes :
Très Erebi furias ne posttiàc credere vales ,
Addlta nam quarla est nunc Caltiarina tril>us.
Quod si très furias à se dimitteret Orcus»
Uœc Catbarina foret pro tribus una satis.
On peut ia traduire ainsi : Ne croyez pas que l'Enfer n'ait que
4
Fille unique et héritière de Laurent de Médicis, elle appar-
tenait par sa mère à la maison de la Tour-Boulogne, et par
son aïeuleà Jeanne de Bourbon Vendôme ; elle descendait, de
même que Henri IV, de Robert de Vendôme, sixième fils de
saint Louis. Kée à Florence, le 13 avril 1519, treize jours
après Henri II, elle avait été naturalisée Française au mois
de mai suivant. Veuve de ce roi depuis le 10 juillet 1559,
elle était, sous le titre de régente, reine de fait. Alors (1583)
elle vivait à la cour, résidait à Paris, près de Henri III, son
fils, qu*elle quittait peu. Il est inutile de rappeler que cette
mégère est Tauteur de la Saint-Barlhélemy. Elle est morte le
5 janvier 1589.
Venait ensuite la veuve de François II (1], Marie Stuart,
proche parente de la reine Catherine; elle descendait aussi de
saint Louis par Marie de Lorraine, sa mère, et par Antoi-
nelie de Bourbon, son aïeule, grande tante de Henri IV.
Celte reine, Tune des plus accomplies que la France ait
jamais eues, avait, depuis 1561, fait ses adieux « au plaisant
pays de France, sa patrie la plus chérie, qui avait nourri sa
jeune enfance. » Ce sont ses propres paroles. Que ne pouvait-
elle prévoir alors les malheurs afi'reux qui Tont frappée plus
tard ? En 1583 elle était détenue par sa cousine Elisa-
beth, qui, quatre ans après, devait lui donner la couronne du
martyre.
La troisième reine de France était Elisabeth d'Autriche,
veuve de Charles IX depuis le 30 mai 1574 (2). Fille de l'em-
pereur Maximilien II, elle descendait aussi des rois de
France par Marie de Bourgogne, sa tris-aïeule. Cette ver-
tueuse princesse n'était-elle pas vraiment digne d'un trône ?
Combien ne fut-elle pas attristée de la Saint-Barthélémy ?
Que de larmes amères elle lui fit répandre I Ne lui en avait-
on pas soigneusement caché le projet et le moment de l'exé-
cution ? A la fin de 1 575, après avoir embrassé sa fille unique,
trois furies : Catherine est la quatrième. Si l^Enfer venait à perdre ses
trois anciennes furies, Catherine seule suffirait à remplacer ses trois
aînées.
(ij François II est mort le 5 décembre 1560. Marie Stuart, née le
45 novembre 1542, est tille du roi d'Ecosse, Jacques I[,et de Marie de
Lorraine, mariée le 24 avril 1558.
(2) Dans Tanagramme de Charles de Valois on trouve : Chasseur
déloyal.
Marie Elisabelb, qui devait si peu survivre à son père (1), elle
s'était reiirée en Autriche, y avait fait bâtir le couvent de
Sainte-Claire, oii elle vécut, et servit de modèle, non seule-
ment à la cour, mais aux religieuses mêmes. Son oncle et
beau-frère, Philippe II, lui offrit en vain de partager le trône
d'Espagne (2). Elle resta fidèle à la mémoire de son royal
époux, et ne quitta plus sa retraite.
Hâtons-nous de citer en quatrième ligne Marguerite de
Valois, sœur des trois rois François II, Charles IX et Henri
III; première femme de Henri IV, alors encore roi de Navarre,
dont elle était la cousine issue de germains, tardivement
séparée de lui en 1599 pour parenté. Elle est auteur de
mémoires précieux qui se terminent avec Tannée 1583. En
1583, elle est à la cour; son frèie Henri III lui reproche
amèrement ses désordres; elle pari inopinément, le roi fait
arrêter sa litière; on visite, on arrête ses dames de compa-
gnie. Marguerite se dirige sur Neyrac, puis sur Agen et
llsson. Malheureuse, oubliée, sans ressoiirces, que ne doit-
elle pas à la généreuse assistance d'Elisabeth d'Autriche
sa belle-sœur I C'est à Usson qu'elle écrit ses mémoires.
Cette reine déshonorée, fugitive, ne peut être celle qui, à la
même époque, est reçue à Tonnerre.
Epouse sans époux, et reine sans royaume.
Vaine ombre du passé, grand et noble fantôme,
Elle traîna depuis les restes de son sort.
Et vit jusqu'à son nom mourir avant sa mort (3).
L'inconstant Henri III (4) voulait unir son sort à celui de
Catherine de Navarre, sœur de Henri IV. Catherine de Médicis,
en haine des Bourbons, empêcha ce mariage. Le prince dut
(1) Charles IX est mort le 30 mai 1574, après quatre ans de ma-
riage. Sa flile, née en 157*2, est morte en 1578.
(2) On sait la bizarrerie de Philippe H, qui, marié quatre fois,
voulut épouser trois de ses belles-sœurs : i^' Eiisabcih d'Angleterre,
sœur de Marie, sa seconde femme : â" Marguerite de Valois, sœur
d'Elisabeth, sa troisième femme; 3^ Elisabeth d'Autriche, sœur de sa
quatrième femme.
(3) Elle mourut à Paris, le 27 mars 1615. On a dit d^elle :
b Quœ tôt postsœculaclarum
Induxit lumulis suprema Valesia nomen. «
(4r) Dans ces mots Ilenricus valesius leriius, on trouve cette ana-
gramme : Hic eril lues et ruina suis.
épouser Anne Jagellon, fille et héritière dn dernier roi de
Pologne, puis Elisabeth de Suède, puis encore Marie de
ClèTes, princesse de Condé. Son choix se fixa sur ia char-
mante Louise de Lorraine, fille atnée de Nicolas, comte de
Vaudemont,que son gendre créa duc de Hercœur en 1869 (<).
Cette princesse, petite fille de Renée de Bonrbon-Moat-
pensier, duchesse de Lorraine et de Bar, descendait aussi de
la race antique de Saint-Louis. Par la maison de Lorraine
elle était cousine issue de germains de Tinforlunée Marie
Sluart, sa belle-sœur. Ces deux souveraines avaient encore
une origine commune, qui remontait] à Louis P', duc de
Bourbon.
Louise de Lorraine, ou plutôt de Yaudemont, comme
l'appellent plusieurs biographes, fut le lien de parenté des
maisons de France et de Lorraine. Elle était d une beauté
rare, d'une haute vertu, mais de peu de moyens. Les œuvres
de piété, les œuvres de charité, telle était son occupation
principale. N'était-ce pas chose très remarquable, au milieu
des désordres d'une cour vraiment licencieuse? Elle fut aussi
la bienfaitrice de Marguerite de Valois dans sa détresse et
dans son abandon. Cette reine si douce, si triste, si digne
elle-même de pitié, cette épouse si négligée de son royal et
volage époux, qui par cette réunion voulait conjurer quel-
Su'orage, avait révélé ses douleurs en prenant, selon le goût
u siècle, pour corps de sa devise un cadran sous le soleil,
allégorie qui semble devoir s'expliquer ainsi : Regardez-moi
pour que Ton me considère.
Ce fut cette princesse qui vint à Tonnerre le 30 juillet
4583.
II.
Citons d'abord la délibération des échevins ; nous copions
textuellement :
« Programme des cérémonies pour la réception de la
« Royne. »
« Ce jourd'huy, vendredy, vingt-neufiesme jour du raoys
« de iuillet, l'an mil cinq cens quatre-vingts et troys, heure
(1) Née à Nomény (Lorraine), morte le 29 janvier 1601. Elle était
cousine germaine du duc de Lorraine.
4( de cinq heures après n^idi, par devant nous Pierre Tur-
« reau, gradué ès-lois, lieutenant-général au bailliage de
« Tonnerre, en nostre hostel, ont comparus les eschevins de
4i ladicte ville, par honorable homme Maistre Jehan Soup-
« plelte (1), Edmond Allier (2) et Françoys Le Maistre (3),
« lesquels (4) nous on dict que ce jourd*huy, sur les troys
« heures après midi, ils ont reçu lettre missives du sei-
« gneur de Chesley (5) par lesquelles il aduertist ceste ville
« que la Royne se départant de la ville de Troyes, vient et
« arrive au giste demain en ceste ville, où elle séjournera un
« iour ou deux. Sur quoy nous dict auoir faict assigner,
« heure présente, par douant nous, par Bertin Brasléss,
« sergent,' le maire (tf), et diverses autres personnes du corps
« de la ville, les principaux habitants d icelle pour aduiser
(1) Jean Soupplelte, avocat, avait été receveur de la ville en 4559,
procureur des habitants en 4503, écbevln en 1570, 74, 72, 75. 76, 77,
83, 87. Il tenait momentanément la caisse, en Pabsence de Regnault
Leclerc Son nom est souvent et toujours booorablement cité dans
les affaires de la ville.
(2) Edmond Allyer figure comme échevin en 4555, 4559, 1562,
4583 et 4584.
(3) Françoys Le Maistre fut encore échevin en 4584 et 1585. II
était sans douie receveur du droit commun en 1585, quand Charlotte
de Lantage, dame de Nicey, Etoorvy, Romilly, Villiers-le Bois, agis-
sant au nom de Magdeleine de Choiseul, sa belle mère, 0t saisir cet
édile municipal pour une somme de trente trois écus un tiers (cent
livres) que lui devait la communauté de Tonnerre. François Le
Maistre paya, reçut quittance et fut subrogé aux droits de Magde*
leine de Choiseul. Tel était Tavantage d'administrer les finances
municipales !
(4) Les autres échevins étaient : Regnault Leclerc, avocat, notaire,
capitaine Quartenier,échevin en 1574, receveur des deniers communs
en 1583 et 1584. 11 descendait d'un chancelier de France, et était
regardé comme Tun des plus notables de la ville; etc.
François Jazu, garde scel du bailliage de 4581 à 4585. Sa famille
comptait des seigneurs à Nuits - sur Armançon, Fulvy, iunay, etc.
(5) Chesley avait fait partie et avait été démembré de Tancieh
comté de Tonnerre. En 4540, cette seigneurie appartenait à la
maison de Moustier; en 4569 et 1583 à celles de Vaudrey et de
Lantage.
(6) Le maire : Ce titre paratt étonnant en 4583. L^établissement de
cette magistrature ne remonte qu*à la charte dp 9 mai 4592.
Regnault Leclerc a toujours été cité comme le preniier maire, neuf
ans plus tard. T avait il, en 4583, de fait, un maire sans que les habi-
tants y fussent autorisés?
8
•
« les moyens qae l'on tiendra à son arrivée et réception en
« ceste ville, ainsi que les escheuins et personnes nous ont
« verballement relaté, les quels habitants sont comparus par
« noble Lomme Henry Canelle (1), seigneur de Bernol ;
« H« Loys Raffard (3), M' EdmeVéluot, M" Clément Broth (3),
« M« Françoys Piardat, M'^ Simon Andry (4], M'' Guillaume
« Coiffât (5), Nazarre Chauchefoing (6), Pierre David (7),
(1) Henri Canelle, seigneur de Bernoufl, élu le 38 Juillet 1K86.
Le 39 septembre 1552, Jean Canelle, son père, avait acheté de Fran-
çois du Bellay et de Louise de Clermont, Bernol, M illois et Solas,
avec seigneurie. Justice, cens, ventes et autres droits, moyennant
3.100 livres payées comptant. Le 13 septembre 1553. il y eut confir-
mation de la vente avec un supplément de prix do 500 livres. Ber-
noull était alors de la paroisse de Dyé. Il y eut rétrocession ulté-
rieure. En 1578, Jacques Canelle, seigneur de Bernouil, achète de
Loyse de Clermont 70 arpents au peiit bois de Beault, moyennant
II c. xxxiij écus Elle se réserve foi et hommage.
(3) Louis Raffard, avocat, secrétaire de la reine de Navarre, puis
receveur du grenier à sel pour le roi. 11 fut échevln de la ville en
i57i, 1586. 1500. Il avait épousé Jeanne Piget. qui descendait des
seigneurs de Vezannes, au commencement du xv* siècle.
(3) Clément Broth, avocat, échevin en 1559, 1560.
(4) Simon Andry était d'origine grecque, et fils d^un sergent
forestier des moines de Saint-Michel. Simon, élevé par les religieux,
fut tabellion juré.puis procureur au bailliage II se distinguait par une
probité sévère et par une grande libéralité envers les pauvres. Zélé
serviteur du roi, il défendit énergiquoment la ville contre les factieux
qui voulaient s'en rendre maîtres. Déjà les ligueurs s'étaient emparés
de l'église de Saint Pierre et du Belfort; Simon Andry entraîne les
habitants par son exemple et par ses promesses ; les ligueurs sont
vivement attaqués, repoussés, chassés ; ils perdent quelques hommes,
entr'autres Du Carret, capitaine d'Egriselles, seigneur Auxerrois,
ancien écuyer du duc de Guise. Simon Andry donne libéralement
de ses deniers les récompenses promises sans Jamais rien réclamer
ni au roi. ni à Tadministration municipale. li fut échevin en 1586 et
1593, et mourut le 7 novembre 1599 à 63 ans. Son éloge a été
fait en vers latins. Son fils et son petit fils, tous deux du prénom
de David, furent seigneurs de Tronchoy ; le dernier fut bailli de Ton-
nerre.
(5) Pierre Coiffât était contrôleur de la maison du prince de Condé ;
il appartenait à une maison noble de Champagne.
(6] Nazaire Chauchefoing, échevin en 1556, 1559, 1570.
(7) Pierre David, riche marchand, fondateur de la chapelle de
Notre-Dame de la Pitié dans l'église de Saint Pierre, échevin en
1556, 1573.
9
« M"" Adrian Boyuinet (1), Jehan Cbeuolat (2), Jacques
« Mathieu (3), Pierre Leclerc (4), M'' Pierre Turreau Tesnet,
« frère Phélippes de Mercy, Jehan Chauchefoing, Jacques
« Royer, Jehan Channot, Alphonse de Sainot-Quantin, dis-
€ crette personne H'' Claude Pouret, pbre (prêtre], curé de
« Téglise Saint-Pierre de Tonnerre, AP Guillaume Graogier,
« chanoyne, M*" Guillaume Levuyt (5), Julien Gaillard, Anne
« Lemarchand (6), Pierre Michelot, Miche) Faulsillon, Jehan
€ Roche, Pasquot Fauoittes, Pierre Riquenard, frère Claude
« Boulaschin, Anthoine Barrault (7), Edme Regat, W Milles
« Gérard. Pierre Faulche, Pierre Jacquinet (8), et Nicolas
« Allyer (9), avec lesquels a esté résoult et délibéré qu'il luy
« sera faict présent au nom de la dicte ville d'une douzaine
a de fiUeUes [feuillettes] de vin. Sera envoyé un exprès au
« lieu de Cruzy et aultres lieux pour recouvrer des truffes
« et haulte venaison s'il est possible, pour luy en faire
« semblablement présent. Sera faict un arc (de triomphe]
« de lyerre deuant la chapelle de Nostre-Dame du Pont (10),
« du costé des champs ; un aultrè à la barrière du pont de
(4) Adrien Boyvinet, avocat, procureur au bailliage, échevin en
1571, i573, syndic des habitants en 4605.
(2) Jehan Chevolat, marchand, échevin et receveur en 4561,63,
67, 74 et 75.
(5) Mathieu. Cette famille compte des avocats, des élus, un maire
de Tonnerre ; alliée à presque toutes les familles de la ville.
(4) Pierre Leclerc, échevin en 4583, 4584. seigneur de Tlsle-sous*
Tronchoy, conseiller pour le roi, élu en 4605.
(5) La famille Le Vuyt, très répandue dans le Sénonais et dans le
Tonnerrois, sortait d'Etienne Le Vuyt, avocat du roi au présidial de
Sens, mort en 1542 à l'âge de 99 ans. Elle a produit des savants, des
magistrats, des maires et nombre d'échevins.
(6) Anne Lemarchand, échevin et receveur des deniers patrimo-
niaux en 460iS et 4605.
(7) Antoine Barrault, échevin en 4603, 1605, était seigneur de
Béru. Son père. Jehan Barrault, était seigneur de Béru et de Vezannes
et capitaine de Vézelay En 4582, Jehan Barrault, avocat, un de leurs
ancêtres, avait été choisi par les habitants pour régler avec le comte
de Tonnerre une contestation sur le droit de pèche
(8) Pierre Jacquinet, marchand, échevin en 1627, figure souvent
dans les actes de la ville.
(9) Voir la note n" 3 de la page 7.
(40) On voit encore sur le pont Notre-Dame l'emplacement de
cette chapelle, qui a été détruite en 4775. En 4583 le faubourg
n'existait pas. Il n^ avait que la grange des religieux de Fontenay.
10
« l'hospital (1) ; un aultre devant la porte dud. hospilal.
« Les joueurs d*instrument de ceste ville seront sur la dicte
« porte et (joueront) deux jeux de haultboys pendant son
« entrée et arrivée ; et un aultre arc de lyerre au devant
« de la rue et noaison où elle logera, le tout au mieulx et
if en la plus grande diligence qu*il sera possible de faire. »
« (Seront convoquez] ceulx qui ont en coustume de chasser
« pour recouurer venaison dans ce finage; et sera publié à
« son de trompe par les carrefours de ceste ville que chascun
a habitant ait à nestoyer les rues deuant sa maison, oster
« les escheuppes et immondices qui y sont, et de parer
« chascun au devant de sa maison tant de tapisseries, draps
« que aultres verdures. »
« Lesquelles délibérations, déclarations et conclusions
« ont été falotes par les d. habitants comme dessus, nous
« comme jusques auons authorisé et dMcelle donné acte
« aux d. écheuins ce requérant pour leur seruir et valloir
« ce que de raison. Faict à Tonnerre, par nous lieutenant
« susd., les d. an et jour que dessus. »
Signé : « Petit Jehan. »
On aura remarqué qu'il ne s'agit ici que de la royne sans
dénomination, et que dès lors il y a pu avoir inexactitude;
que la nouvelle de ce passage a été tardivement annoncée ;
que les habitants n'ont pas moins mis un grand empressement
à recevoir dignement la princesse qui les honorait de sa pré-
sence ; enfin qu'il n'était pas extraordinaire que la comtesse
de Tonnerre, Louise de Clermont, duchesse d'Uzës, et déjà
âgée, n'ait pas pu se trouver à Tonnerre. Quant au bailli, le
célèbre Pierre Pithou, le zélé promoteur des libertés de l'é-
glise gallicane, il était retourné à Paris dès 1582. Ce n'est
qu'en 1 590 que l'on trouve des actes de son successeur Jac-
ques Canelle, seigneur de Bernouil et commissaire des guer-
res.. On ignore la date de sa nomination (voir la note n» 1 de
la, page 8.).
m.
Le 7 juin 1583, Henri III faisait son entrée à Maisières.
Il s'y trouvait encore le 29 juin, date d'un édit (2). Un itiné-
(1) 11 existait sur le pont même une porte au dessus de laquelle
étaient les prisons. C'est là que commençait la ville.
(S) Lettre de M. Jean Hubert, bibliothécaire de Gharleville.
11
Défaire imprimé des rois de France (1] dit que le roi était
dans cette ville le 2 juillet, et que le i il rentrait à Paris. Le
but du séjour de S. M. à Maisiëres parait avoir été de prendre
les eaux de Spa, dont il était cependant éloigné d'une ving-
taine de lieues. Il avait fait construire un mail, où tous les
jours il faisait sa partie. C'était pour lui une véritable pas-
sion (2).
La reine Taccompagnait-elle ? c'est probable. Qu'esi-elle
devenue du 2 juillet jusqu'à la fin du mois ? N'aurait-elle pas
été en Lorraine voir sa famille, comme le dit Courtalin-
Delestre dans sa topographie du diocèse de Troyes (3] 7 Puis
elle serait revenue à Hézières. Le fait est que, le 18 juillet
1583, le passage de la reine est annoncé officiellement à
l'assemblée des habitants de Troyes. Elle vient de Hézières ;
elle semble devoir aller à Bourbonne. On propose d'envoyer
les échevins au-devant d'elle, dans les Ardennes ; cette propo-
sition est résolue négativement.
Le 26, on est informé que la reine passera le 28 juillet
sous les murs de Troyes ; car la peste sévit dans la capitale
de la Champagne. Louise de Lorraine se rend à Saint-Lyé*
maison de campagne de l'évéque. C'est l'ancien Mantenay,
où a fleuri longtemps une abbaye dont il n'y a plus le moindre
vestige. Les rois de France y avaient fait bâtir un château
qui devint une forteresse considérable (i). Messieurs de la
justice et du corps de ville vont la saluer et lui portent les
cadeaux d'usage. Sa Majesté était accompagnée de M""^ de
Fiesque (5), de M. et M>°'' de Larchant, de H. de Dinteville,
(1) Recueil imprimé de pièces fugitives pour servir à l'histoire de
France, t. 4, {Biàl. Imp).
(2) Lettre de M. Jean Hubert.
(3) « En 4582, Louise de Lorraine, épouse du roi, passe à Troyes
« au mois de Juillet ,en venant de Lorraine; la ville lui rend tous les
« honneurs dus en pareille circonstance. Cette princesse alla loger à
« Saint-Lyé, maison de campagne de Tévèque de Troyes (Claude de
« Bauffremont). Le lendemain, elle fut coucher àSaint-Phal. Elle en
9 partit ensuite pour le Bourbonnais, où le roi devait se trouver ^
Courtalin Delestre, I, 435. La date 4589 est ou une erreur ou une
faute typographique que démontrent les délibérations prises à Troyes
et à Tonnerre, au mois de juillet 4583.
(l) Courtalin Delestre, III. 6i.
(5) La maison de Fiesque était l'une des quatre principales de
GèneSi une des plus illustres de l'Italie. La branche aînée s'était fixée
42
lieutenant-général au gouvernement de Champagne, et de M"«
de Dinteville, enfin de M. de Gombaut, premier maître d'hôtel
du roi, et de M^^ de Gombaut (1). Le 29 juillet la reine quitte
Saint-Lvé et se rend à Saint-Phal, en suivant une roule fort
ancienne qui paraît s'être prolongée sur Coussegrey et sur
Tonnerre. Les habitants de Troyes,. privés du plaisir de
recevoir la princesse, s'étaient portés au château de la
Hotte pour la voir, la saluer, et lui rendre des hommages
empressés.
Saint-Phal, ancienne seigneurie, à dix-huit kilomètres de
Troyes, sur la partie occidentale de la vaste forêt d'Aumont,
avait un très beau château dans le style moyen-âge. Long-
temps il avait appartenu à la maison de Saint-Phal. Il était
alors entre les mains de Georges de Vaudrcy, dont la maison,
qu'il ne faut pas confondre avec celle de Saint-Phal, avait été
momentanément chef de celle-ci. Les Yaudrey tiraient leur
nom d'un village près d'Arbois. Ils comptaient plusieurs gé-
néraux placés à la tête des armées de la France, de l'Espagne,
de l'Empire ; des chevaliers des ordres et plusieurs alliances
avec la maison royale de Courtenay. Yrouer, Argenlenay, le
Coin dans le Tonnerrois, leur avaient appartenu. Le posses-
seur actuel de Saint-Phal, Georges de Yaudrey, capitaine de
cinquante hommes d'armes, de cent chcvau-légers, puis
d'une compagnie d'ordonnance (1587], avait éié gouver-
neur de Troyes en 4576 (2). Il fit les honneurs du château
avec autant de distinction que de générosité et de désinié-
ressèment.
Le lendemain, 30 juillet 4583, ce riche et puissant sei-
gneur, et le seigneur de Chesley, son cousin-germain (3], ac-
en France. Scipion de Fresque avait été chevalier d'iionneor de la
reine Catherine de Médicis et de la reine Biisabeth, comme il Tétait
de Louise de Lorraine; Henri Ht l'avait honoré de l'ordre du Saint-
Esprit dans la première promotion du 31 décembre 4K78. Il fut con-
seiller d'Etat, ambassadeur et refusa d'être maréchal. Il s'occupait
aussi de poésie. Il fit l'anagramme de frère Jacques Clément, où il
trouva : « C'est l'enfer qui m'a créé. » Sa femme était Alphonse
Strozzi, parente de Catherine de Médicis.
(i) M. de Gombaut était d'une origine troyenne.
(3) Son père. Anne de Vaudrey, bailli de Troyes et chevalier de
Tordre du roi, avait joué un bien triste rôle lors des massacres du 30
août 1572. (De Thou, VI, 413.
(3) La sœur d'Anne de Vaudrey avait épousé le seigneur de Chesley.
13
compagaent la reine jusqu'à Tonnerre. Sa Majesté arrive à 5
heures du soir. Elle descend à l'ancien bôtel d'Uzès, rue des
Bernouils, dans ce manoir qu'avait fait bâtir la maison
seigneuriale de Husson, après la destruction de l'ancien
château-fort, en 14ti. Il appartenait alors à la famille
Canelle, des seigneurs de Bernouil. Que fit la reine à Ton-
nerre? Les documents sont muets à cet égard. Où se rendit-
elle en quittant Tonnerre? La chronique Troyenne la fait
partir pour Bourges ; mais, Henri III ne quitte point Paris
du 27 juillet au 29 octobre qu'il fut à Monceau (-1) ; mais la
peste sévissait à Bourges, les grands fuyaient cette cité et se
rendaient à la cour; les personnes aisées l'abandonnaient
pour l'air pur des environs. Revêtue de l'usufruit du duché
de Berry, seulement en 1589 par Henri lY (2), Louise de
Lorraine ne fit son entrée solennelle à Bourges que le 6
décembre 1596; elle y venait pour la première fois (3). Si les
archives de Mézières parlent de Bourbonne, il y a erreur évi-
dente. Aurait-on fait venir la reine des Ardennes à Tonnerre
pour la faire rétrograder sur Chaumont et sur Bourbonne ? Il
faut donc mieux croire les délibérations de la ville de Troyes,
qui donnent le Bourbonnais comme point de direction du
voyage de la reine. Elle se rendait, en eifet, à l'extrémité de
la Bourgogue, à Bourbon-Lancy, aux limites mêmes du Bour-
bonnais. Bourbon-Lancy, ancien établissement romain, avait
été presque complètement détruit pendant les guerres civiles»
sous le règne néfaste de Charles IX. En 1580, Henri III
voulut relever ces bains de leur état de ruine; il y envoya
Hiron, son premier médecin, et Ducerceau, son premier
architecte. Peu après, le roi et la reine vinrent visiter les
travaux et y restèrent six semaines. Leurs majestés y furent
très-agréablement, et depuis lors elles y allèrent tous les ans
passer une saison. En 1583, le roi ayant été aux eaux de
Spa, la reine, qui aimait beaucoup Bourbon-Lancy, s'y rendit
seule (i). Passa- t-elle par Dijon, ou par Semur, Saulieu et
Saint-Julien de Baleur, qui le dit, était aussi allié aux Cliesley, par
Jeanne de Lantage. sa mère.
(1) Pièces fugitives pour VflisL de France, t. I, Bibl. imp.
2) Lettres patentes de 1589.
(3) Archives de Bourges. Lettre de M. Des Noyers, directeur des
domaines.
(4) Courtepée, IV, 593. Lettre de M. Garnier, archiviste de Dijon.
u
Autua ? Prit-elle la voie plus directe et plus difficile d*Avallon
et de Cbàteau-Chinon ?
La solution de ces questions importe peu sans doute
à l'histoire générale. Elle n*a d'attrait que pour les diverses
localités que les princes honorent de leur présence, et
surtout qu^nd ils y font une station plus ou moins pro-
longée.
Après des recherches longtemps infructueuses, un heureux
hasard nous a fait trouver le mot de Ténigme auprès de
M. Albert-Albrier, membre distingué de la commission des
Antiquités de la Côte-d'Or, fondateur de la Revw provinciale
4e la Bourgogne. Il s*est prêté avec une rare complaisance à
donner les renseignements qui suivent.
La reine, partant de Tonnerre, a dû passer par Trouerre,
Fresnes, près de Censy, Sarry, Chàiel Gérard, Harmeaux,
le Château de Marey-Santigny et A vallon. A-t-elle couché à
Marey ? S'y est-elle reposée quelques instants ? Voilà une
autre énigme I U existait aux archives de l'Empire une lettre
du sieur Raudot au seigneur de Marey, lettre dans laquelle il
lui était dit que la reine s'était arrêtée dans son château. Cette
lettre, ayant été déclassée, ne se retrouve plus. Lesi pièces
relatives à cet ancien castel portent cette indication : Harey
(Côte-d'Or) (1).
Quel est ce Marey? On parcourra en vain toute la Côte-
d'Or sans trouver une seule localité de ce nom. Dans la des-
cription du gouvernement de la Bourgogne par Garreau (2),
est à la page 52i cette simple note : « Marey, à Santigny,
« seigneurie du bailliage de Semur en Auxois, ou de celui
« d'A vallon. )> Santigny était en effet en Auxois et de la
généralité de Dijon ; et comme l'Auxois est en très grande
partie dans la Côte-d'Or, de là l'erreur commise aux Archives
de l'Empire.
Trois châteaux ont existé sur Santigny: l'un fort ancien,
placé au centre du village, appartenait, en 1294, au célèbre
Guillaume des Barres. On l'appelait alors, du num de son
(i) Dans un rapide voyage à Paris, je n'ai pas pu, malgré la com-
plaisance de MM. les Employés, retrouver ce dossier. Le temps n*a-
t- il pas manqué?
(2) Dijon, 4734.
45
propri<itaire, le Château des Barres. Bernard de Marey le
possédait en 4503. Alors il prit le nom de son nouveau
seigneur. En 1583, on y trouve, en assez grand nombre, les
héritiers directs ou indirects de Bernard de Marey. Leurs
noms,' leurs titres et qualités semblent avoir disparu avec la
lettre de M. Raudot. Plus tard, c'est François de la Hagde-
leine, seigneur de Ragny, bailli de TAusois, chevalier des
ordres. Enfin, en 1734, le géographe du gouvernement de la
Bourgogne, Garreau, indique le Château de Marey à San-
tigny. En faut-il davantage pour fixer d*une manière indubi-
table son emplacement? Il a été détruit sur la fin du dix-
septième siècle : si ce château eût été ailleurs que dans le
village, certes le nom de Marey se fût conservé dans celui
du climat, ainsi que cela se rencontre souvent. Ici, le doute
n'est plus permis : Marey était bien à Santigny même.
Un second château, détruit aiissi vers la même époque,
a porté le nom de Château de Galle, c'est maintenant une
ferme qui touche à Santigny, du côté de Marmeaux.
A Topposite, est un troisième château, construit au dix*-
huitième siècle. 11 appartient à Mm« la baronne de Candras,
veuve d'un général de division de l'Empire, nommé comman-
deur de la légion d'honneur lors de la création de cet ordre,
et tué malheureusement au passage de la Bérésina, en
1813(1).
Reprenons l'itinéraire de notre bonne reine.
Elle vient à Avallon. Jean Horot, procureur syndic et pa-
rent du seigneur de Marey, lui annonçait qu'il a esté receu
par la Reyne Loyse de Lorraine qui s'est à peine arrêtée,
et à laquelle on n'a fait aulcune [este, Morot était accompa-
gné dans sa visite d'£5^/enne Filsjean, capitaine d' Avallon,
et de Jean Regnard, receveur des deniers communs (2).
Il est probable que la reine a continué son voyage par
Lormes et Château-Chinon pour arriver à son cher Bourbon-
Lancy.
IV.
Les 5, 6 et 7 août 1583, les échevins réunis règlent et
(4) Nous devons une partie de ces renseignements à M. le colonel
Goureau, qui enrichit le Bulletin de la société des sciences de l^Yonne
de savantes et précieuses recbercties entomologiques.
(2) Lettre de M. Albert-Âlbrier.
16
paient la dépense occasionnée par l'arrivée et le séjour inat-
tendus de la reine. Citons-en quelques articles qui feront
connaître la bonne volonté de nos devanciers et leurs faibles
ressources.
L'échevin Ednaond Allier avait présenté à la reyne de
France, estant à Tonnerre, des truffes de bois. Jehan Mi-
chaud avait prêté à Pierre Leclerc, recepueur des deniers
commungSf 14 sols 4 deniers employés à cette dépense, et
de plus 34 sols 6 deniers. La caisse était bien au dépourvu.
Il était dû: à Joseph Cabasson, p^mc^re, pour sia? escus-
sons, èsquels il a peinct et imprimé les armes du roy nostre
sire et de la reyne son espouse (1); plantez en deux arcs
triomphans, garnis de lierre et de verdure, dressez Vung
au deuant de la porte du pont de Vhospital, par laquelle la
reine, le jour pénultième de juillet dernier, est entrée en
ceste ville ; et Vaultre arc dressé sur Centrée de la ruelle
Jehan-Hérard (%), allant au logis du sieur de Betnol, ou
quel la dite reyne a esté logée; aussy pour auoir, ledit
Cabasson, fourny les peinctures nécessaires et faict plu-
sieurs rolleaux de papiers peincts à Ventour des dits arcs,
un escu sol.
A François Le Haistre,échevio,six m^iû^A^ g rant papiers
employés aux écussons, etc., 24 s. t.
A Antoine Jougiat, hostelier, \ écu s. et 4 d. t. pour
pain et viande jorins en sa maison, délivrés aux charpentiers,
peintres, maçons et manœuvres qui ont « besogné à dresser
« les dits arcs triomphans, coeillïs et apportez les lierres
« et remplis la ruelle Jehan-Hérard de sable et grève en
« plusieurs endroictz èsquels il y avoil des crots (trous) et
« arrétz d'eau (3) ; et aux forestiers, gardes des bois et aul-
« très envoyez par les bois pour faire chasser au gibier et
« recepuoir truffes pour faire présent à la reyne. »
(4) Pour la première fois la reine Louise de Lorraine est complè-
tement désignée.
(2) La rue Jean Kérard prenait naissance dans la rue de Thôpital
et se terminait aux murailles de la ville, près des sources des Fonte-
nilles dont elle avait d'abord porté le nom Désignée ensuite sous le
nom de Jean Hérard, sans doute Tun de ses habitants, elle porta le
nom des seigneurs de Bernouil. La révolution lui a rendu le nom pri-
mitif des Fonienilles.
(3) Celle rue n'a élé pavée qu'au xw^ siècle, sous Padministration
de M. Bazile, maire.
47
A Michel Janvier, hôtelier, 34 s. t.
A Edmond Coëffat, tavernier, 24 s. 6 d. t. pour 49 pintes
vin. — C'était ^centimes 684 le litre, ou 3 francs 42 cent, la
feuillette.
A Jean Maire, boulanger, 23 pains blancs, 21 s. 1 d. t.
A Christophe Lecourt, boulanger, 4 pains bis, 7 s. 4d. t.(1].
A Jean Michaut, boulanger, 10 pains bis, 18 s. 4 d. t.
A Pierre Eve, boulanger, 6 pains blancs, 5 s. 6 d. t.
A Michel Faucillon, un pain, 3 s. 10 d. t.
A Jean Baillet, marchand, pour « deux cents sercles, un
«r cent espingles, employés aux dits arcs triomphants avec
« gros clous, 10 s. t. »
A Jean Gaulthier, cordier, « pour dix-huit troussières et
« sept-vingt'dix toises de fisselles employés à lier les bois
< soustenant les arcs triomphants et le lierre, 32 s. 6 d. t. »
A Jean Fournery, hôtelier du Dauphin, pour la dépense
faite en sa maison par le messager du gouverneur, 27 s.
6d. t.
A divers manœuvres, 16 s. 8 d.
« Ueux solz 6 deniers tournois payez à ung messager en-
« voyé par M. de Chesley, vendredy dernier, enuiron trois
« heures aprez midy, avec- lettres du dit sieur de Chesley
« pour nous aduertir de la venue de la reyne. »
Trente sous à un autre messager envoyé par Mgr le gou-
verneur de Troyes, le vendredi, sur les huit heures du soir.
« A François Billebault, pour deux voyages à Cruzy-le-
« Chastel et Rugny, afin de prévenir M. de la Croix, capi-
« taine de Tonnerre, de le prier de faire chasse de venaison
« et recouurer des truffes pour faire présent à ia reyne, 20
« s. t. »
Pour un plat de truffes apporté de Rugny, 14 s. 6 d.
Pour 3 autres plats de truffes apportés de Cruzy, 37 s. 6 d.
A Nicolas Poussot et Roch Gentilz, pour trois plats de
truffes, 24 s. t.
Toutes ces truffes, « avec du vin es pots de Tonnerre, »
ont été présentés à la reine le dimanche, dernier jour de
juillet, à son diner et à son souper, et aux seigneurs de
Saint-Phal et de Chesley, m escuyers à la suite de la reyne. »
(2) Crhistophe Lecourt a été échevin; il devint propriétaire de la
terre de Béru en 1393.
4869. 3
48
Trois écus remboursés aux maréchal et fourrier des logis
de la reine.
40 s. t. àThuissier de salle.
« Vingt escuz sol payez au porie-nappe pour et au lieu
« de douze fillettes de vin, desquelles avecque les truffes et
« poires avoient esté falotes présent à la reyne au nom des
« habitants de la ville, lesquelles douze fillettes de vin avoient
« esté données au dit porte-nappe. »
« A Estiennette Le Vuyt, veuue de Jehan Le Maistre, en
« son uivant aduoeat au bailliage de Tonnerre, 4 escuz pour
a une demie queue devin clairet (1).»
A M»e Simon Andry, deux écus sol pour une feuillette de
vin clairet.
A la veuve de M« Eloi Branche, c'était Didière Gilles, vingt
sous pour vin blanc pris en sa maison.
Les dites feuillettes et demi queue de vin clairet, c'était
sans doute du vieux et du meilleur, avaient été présentées
« es pots de Tonnerre, » savoir : six pots à la reine, quatre
aux sieurs de Saint-Phal et de Chcsley, et le reste « aux cap-
« pitaines et archers des gardes tant françoys que suysses,
« pendant leur séjour en ceste ville. »
A Pierre Pingai, orfèvre, pour 16 pintes de vin, 8 s. t.
A Antoine Pingat et Claude Midrez, courtiers en vins, 36
s. t.
A Jehan Soupplette, échevin et procureur des habitants, 3
douzaines d*œufs, 6 s.
A Jean Gaulthier, manouvrier, pour bois, lierre, etc., 5 s.
A divers manouvriers, pour transport de bois et lierre,
« tant à charroy que à leur col, » 15 s. (> d. t.
A Ëdme Régnât, a hoste du Regnard, à Tonnerre, 4 escuz
« sol pour la dépense faicte en sa maison au banquet faict
« aux cappitaine, six archers de la garde françoise, mare-
« chai et fourrier des logis, le dimanche après l'arrivée de
« la reyne, auquel ont assisté mons le Lieutenant général,
4( qui a faict le présent au nom de la ville, et Jehan Cheuolat,
(4) Jetian le Maistre était écuyer, seigneur de la Motte du Breuil
et de Varennes, naort vers 4580, ainsi que le constatent les registres
de l'époque. La queue de Paris valait 54 septiers de chacun 8 pintes,
ou 452 pintes représentant 402 litres. La dcm-iqueue était donc de
201 litres. C'était du vin à six centimes le litre ou à 8 fr. 44 c la
rtuillelle.
19
« marchand courtier, qui a tasté les vins desquels le dict
« présent a esté faict es caves de plusieurs particuliers et
« assisté avec nous à la conduiite des dits maréchal et four-
« rier pour prendre les logis. »
Tel est, en partie, le compte arrêté par les échevins. Il
s'élève à 131 1. 11 s. 4 d. t. Il peut sembler un chiffre mi-
nime ; mais si nous entrons dans le détail de ces dépenses,
si nous les comparons aux dépenses analogues de notre
époque, si nous nous servons des tables de Lebert pour en
faire la conversion; cette modique somme représentait, il y a
quelques années, au moins 1,356 fr. 89 cent. L'accroisse-
ment du numéraire et surtout de Tor ajoute beaucoup à cetle
valeur. En prqpant pour terme de comparaison le prix des
vins, on arriverait à la somme totale de 2,620 fr. ; si la
comparaison s'étendait au prix actuel des denrées, il faudrait
compter au moins 5,000 fr.
En tout état de cause, si on se rappelle que ce n'est que le
vendredi que les habitants ont été prévenus à l'improviste,
vers cinq heures du soir; qu'ils ont eu à peine vingt quatre
heures pour se préparer à recevoir la reine ; qu'il a fallu en-
voyer à Rugny, à Cruzy, dans les bois, etc.; que trois arcs
de triomphe ont été préparés, ainsi que le logis de la reine,
etc., etc., on aura l'assurance du zèle et de l'activité dont
ont fait preuve le corps de ville et tous les habitants pour
recevoir leur Souveraine aussi honorablement^que possible.
Pour eux tous, n'en doutons pas, c'était un véritable bonheur.
Ne savons-nous pas que dans tous les événements qui s'étaient
accomplis pendant le cours du xvie siècle, qu'au milieu des
guerres civiles et des guerres de religion d'une si triste mé-
moire> les Tonnerrois étaient toujours restés fidèles à Dieu
et à leur roi? Ce souvenir n'est-il pas d'une grande valeur?
L. LE MAISTRB,
Chevalier de la Légion d'honnenr.
JOUBERT
(le penseur).
Vir inter nobilissimos.
Il y a quelque vingt ans, je parcourais, je repassais ma
clière Bourgogne. En quittant Joigny et avant d'arriver à
Sens(<), je «'avais garde d'oublier Villeneuve-le-Roi, Villa
Nova ïiegia, si délicieusement assise entre ces deux villfes,
dans la vallée où serpentent les eaux de TYonne et autour de
laquelle vient se grouper en ondulations capricieuses, en fi-
gures bizares, toute une collection de coteaux tapissés de
vignes, couronnés de bouquets de bois, offrant à Toeil du
spectateur, à distance, un ensemble grandiose, animé, et du
plus poétique aspect.
J'avais déjà vu et admiré Villeneuve, sa grande rue, son
pont monumental dont les constructions primitives remon*
tent au règne de Philippe-Augusie ; ses belles promenades,
son église plus belle encore, avec un vaisseau gothique d'une
remarquable pureté d'exéculion, et un portail Renaissance,
chef-d'œuvre d'élégance et du plus haut style architectural ;
ses deux portes d'entrée cinq ou six fois séculaires et qui
conservent à la ville un cachet féodal plein d'originalité et de
(1) J'étends un peu les anciennes frontières de la province.
C'est une hérésie historique que se permettent volontiers les mo-
dernes, notamment en style commercial. Ils englobent Joigny et
Jusqu'au rayon de Sens dans les limites de la Basse- Bourgogne,
Ce qui me console en usant de cette licence, c'est que tes bons
Sénones et le comte de Champagne n'en prendront pas les armes
contre le duc de Bourgogne.
21
grandeur. Je me rappelais avoir remarqué an faîie du toit
allongé de la porte sud deux nobles clrevaliers revêtus de
coites de mailles, et veillani encore, là haut, le bras levé et
l*épée nue au-dessus de leur ^téte, dans rallilude héroïque
des preux du moyen-âge; puis, enfin, cette tour si populaire
d*où Louis-le-Gros [I) lauçait, dit-on, ses fameuses chartes
(I) La fondation de la ville étant de 26 ans postérieure au règne de
Louis-Ie-Gros, il y aurait impossibiliié matérielle delà faire remonter
à ce prince. Cependant la tradition populaire s'est perpétuée à tra-
vers les siècles et dure encore. Une telle persistance doit avoir ses
causes :
La grosse tour et le château des Sales y attenant n'auraient ils
pas été construits antérieurement à la ville même, dès le temps de
Louis- le- Gros, pour arrêter les incursions des Bourguignons contre
la province du Câlinais et le territoire de Sens qui conUnaient tous
trois avec Villeneuve?
Les plans, les projets d*édification de la ville sur son emplacement
actuel, n^auraient ils pas été conçus élaborés vers la même époque,
et leur exécution, par suite des événements, retardée jusqu'en 4165?
. Quoiqu'il en soit, c'est à cette dernière date que fut rendue la
cflarte de fondation, que je n'ai trouvée qu en copies altérées mais
dont voici le texte exact puisé au Trésor des Charles :
« In nomine Sanctœ et Individuse Trinilatis, Amen.
« Ego Ludovicus, Dei gratiâ Francorum rex. Notum facimus uni-
•t versis presentibusetfuiuris, quod quandam terram Sancti-Mariani
H Autissiodorensis secus Ecclesioias acccpimus, ad faciendam in
« ibi novam villam, quœ et Viila-Franca Kegia dicitur; ut autem
« villa cresceret in brevi, et quia volebamus multos ibi esse habita-
H tores, ipsis concessimus omnes consueludines Loriaci et intra
• villam et extra villam. Quod ut cognitum sit et notum in posterum
•> conscribi fecimus, et sigilii nostri impressicne conflrmavimus,
« subter inscripio caractère nostri nominis. Acium publiée Sononis
« anno dominicœ Incarnationis millesimo c*^ntesimo sexagesimo
« tertio, astantibus in paiacio nostro quorum apposita sunt nomina
h et signa, signum comitis Theobaldi daplferi nostri, signura Gui-
H donis butyrularii, signum Malhsei camerarii, constabulario nullo.
« Data per manum Hugonis cancellaril. n
// 1 a dans les archives de la vilie, ajoute le malin expéditionnaire,
une copie autentique de ceUlrCy coUaiionée par deux ftollaires sur
lorigtnal qui i élail encore en 1993.
Cette copie doit avoir disparu depuis, car nous n'avons pu la re-
trouver. Mais il existe un certain nombre de copies altérées dans
le texte et jusque dans la mauvaise traduction qui l'accompagne.
En voici une que je crois meilleure:
Au nom de la irès-suinte et indivisible Trinité, ainsi soit-il.
Louis, par la grâce de Dieu, roi des Français, à tous présents et
à venir savoir faisons qu'une parUe de la terre de Saint Marien
22
d'affranchissement, laquelle est là deboot depuis plas de sept
cents ans, décapitée sous tes coups destructeurs du temps,
mais solide encore dans sa verte vieillesse, et dont les sommets
ruineux, couverts de mousse et d'herbes sauvages, dominent
encore la ville et semblent lui commander.
C'est au pied de cette grosse tour, sur un banc de pierre
anquel il a donné son nom, qu'un grand écrivain, dont nous
parlerons bientôt, l'un des plus brillants génies de ce siècle,
aimait, il y a cinquante ans, à venir s'asseoir et à méditer.
C'est à ce rare survivant des anciens âges que l'historien, en
interrogeant ses ruines, venait demander les secrets enfouis
du passé, et le poète des inspirations.
J'avais encore présents ces riches souvenirs, ces monu-
ments antiques. Mais, un autre sujet, d'autres préoccupations,
m'appelaient cette fois à Villeneuve.
Les Mémoires d' Outre-Tombe venaient de paraître, fai-
sant mentir leur titre, et cette publication anticipée mettait
en émoi le monde littéraire, le monde politique, tous les
mondes de lecteurs. L'autorité attachée au nom de Château-
d*Auxerre, située proche les Egriselles, a été prise par nous pour
construire une ville nouvelle du nom de VILLE FRANCHE LE ROT.
Afin que cette ville s^accrût rapidement et pour y attirer des habi-
tants en grand nombre, nous avons accordé à ceux-ci tous les privi-
lèges de Lorris, dans l'étendue entière de leur territoire.
Et afin que ce soit chose bien connue et stable à toujours, nous
avons délivré les présentes scellées de notre sceau etsignées de notre
main.
Donné, à Sens, en notre Palais, Fan de J. C. mil cent soixante-trois
en présence des soussignés :
Comte Thibault, notre maître d'hôtel ;
S. Guy. notre beurrier;
Mathieu, notre valet de chambre.
Au XII* siècle et jusqu*à 1465, Villeneuve, composé d'une longue
suite de maisons qui bordaient la grande roule depuis la fontaine
Saint Marc jn^tques ad Ecclesiolas (Egriselies ou Eyliselles, petites
égtisfsYôAns la direction de Joigny, comptait une étendue d'au moins
trois mille mètres et s'appelait Vitle Longue. Elle était depuis près
de deux siècles habitée par des lépreux et des Juifs, lorsque Louis VII
fonda la nouvelle ville sous le nom de Vittê-Franche-le-Roy, Elle
prit alors une extension rapide et acquit une véritable importance
S3
briand et à sod talent, l'importance des râles si divei^ qa*il
avait remplis, rinaitendu, le piquant des révtHatioos, cette
magie de style à loi propre et jusqu'à Tostracisme où s'en-
veloppait sa vieillesse, tout se réunissait pour ajouter à Tin-
térét de cette publication et pour lui donner un attrait puis-
sant et un cliarme irrési!»tible.
Cédant à l'indépendance de son caractère et à la vivacité
de ses allures, Tauteurdes Mémoires n'y va pas de main morte
avec les événements, ni avec les hommes. De près ou de
loin, en haut, en bas, il ne ménage personne; il n'épargne
surtout pas ses amis, et ils étaient nombreux.
D'ailleurs, en fait d'amitié, Chateaubriand parait peu
sympathique aux larges théories de Sénèque et de Cicéron; il
partage plutôt les principes positifs de Socrate et de Lafon-
taine. Ce dernier avait dit avec une justesse que vient confir-
mer Texpérience de tous les jours :
Chacun so dit ami, mais Tou qui s*y repose.
Rien n'est plus commun que le nom,
Rien n'est plus rare que la chose.
En effet, des amis, on en rencontre partout à profusion.
Mais un ami, un véritable ami, c'est chose rare toujours et en
tous pays.
Un moraliste comme Lafontaine pouvait bien se pei*mettre
comme position stratégique, puis, dans la suite, comme centre de
population. Le faubourg Saint Laurent, dont la fondation remonte
probablement à une date encore plus ancienne, portait le nom de
Ville- Folle.
On sait que les armes de la ville actuelle sont : d'azur^ aux Irais
tours d*or crénelées, fleurdelisées en léle ; entrée ouverte à chaque
tour,
La maison claustrale de l'abbaye Saint-Marien était établie avec
Téglise sur remplacement de la maison Joubert. Tout l'espace com-
pris entre cette maison et la rivière composait un vaste enclos aujour-
d'hui peuplé de constructions nombreuses et importantes.
Les franchises de Lorris consiitunient une faveur considérable ;
avec le droit de bourgeoisie elles conféracnt l'exemption des princi-
pales taxes féodales. On élisait ses magistrats municipaux et ceux do
justice On jouissait du droit de pèche, de chasse et d'autres privi-
lèges et immunités dans PeKercice desquels on rencontrait bien des
tracasseries et des entraves de plus d'un genre, comme nous aurons
occasion de le voir dans la suite de cette étude.
24
ce trait sévère, cette vérité nae, au bas d'noe fable qai,
s'adressant à tous, ne désignait personne. Hais Chateaubriand,
lui, tranchait dans le vif. Avant 1* Outre Tombe, il froisse, il
blesse une foule de personnages très vivants comme lui, du
moins en grand nombre. Aussi souleva-t-il bien des tempêtes
et déchira-t-il bien des cœurs, en attribuant des mobiles inté-
ressés ou la parure des partis à tant d'illustres amitiés qui
se groupaient autour de lui depuis un demi-siècle, lui faisant
cortège et souvent rempart dans la mauvaise comme dans la
bonne fortune. C'était faire d'un trait de plume une rude hé-
catombel
Un seul nom surnage intact au milieu de ce massacre uni-
versel : c'est celui de Joubert, c'esl-à-dire Tun des moins
connus. Chateaubriand avait trouvé en lui l'étoffe d'un ami,
ce trésor introuvable dont nous parlions tout à l'heure.
J'avais été vivement frappé de cette exception. Je me de-
mandais quel avait pu être H. Joubert, pour mériter une
distinction si flatteuse et si éclatante. Son nom, jusque là,
n'avait marqué, n'avait retenti ni dans les lettres, ni dans
les sciences, ni dans la politique. D'un autre côlé Chateau-
briand était exigeant, difficile, très-difficile. Il avait eu à
son service des amitiés autrement posées et plus assidues
que celle de Joubert qui était mort depuis vingt-cinq ans.
Cependant il place cet ami à la tête de tons et dans des con-
ditions tout-à-fait exceptionnelles. Quel pouvait donc être le
secret d'une si remarquable préférence? Chateaubriand lui-
même se charge de nous l'apprendre lorsqu il dit de Jou-
bert :
« Homme d'un esprit rare, d'une âme supérieure et bien-
« veillante, d'un commerce sûr et charmant, d*un talent qui
« lui aurait donné une réputation méritée, s'il n'avait voulu
« cacher sa vie; homme ravi trop tôt à sa famille, à la société
« choisie dont il était le lien ; homme de qui la mort a laissé
« dans mon existence un de ces vides que font les années et
« qu'elles ne réparent point, »
Les lignes qui précèdent son écrites en note, au bas d'une
des trois lettres que l'illustre écrivain adressait à son ami,
pendant son ambassade à Rome.
« Qui m'aurait dit, moucher Joubert, écrit-il ailleurs dans
« un moment d'épanchement, à l'époque de son premier
« voyage en Italie, que dans cette petite ville de Villeneuve
35
« demeurait un homme que j'aimerais tendremcn-t, un borome
« rare, dont le cœur est de l'or, qui a autant d'esprit que les
« plus spirituels, et qui a par-ci par-là du génie? Mon cher
4( ami, je vous le dis les larmes aux yeux, parce que je suis
« loin de vous : il n'y a point d'homme d'un commerce plus
« sûr, plus doux et plus piquant que le vôtre, d'homme avec
a lequel j'aimasse mieux passer ma vie. »
Quand on s'appelle Chateaubriand et qu'on se permet un
tel éloge, tenons pour certain que cet éloge est mérité et qu'il
a sa raison d'être.
Déjà longtemps auparavant, un autre maitre illustre, un
autre ami, M. de Fontanes, qui avait mis en relation Cha-
teaubriand avec Joubert, dans une épf tre où il demande à ses
dieux pénates d'écarter de son manoir les visiteurs impor-
tuns et les rimeurs insipides, s'était écrié :
Mais si Joubert, ami fidèle,
Que depuis longtemps je chéris,
Des cœurs vrais le plus vrai modèle,
Vers mes champs accourt de Paris,
Qu'on ouvre, J'aime sa présence;
De la paix et de Tespérance
Il a toujours les yeux sereins...
Que de fois sa douce éloquence
Apaisa mes plus noirs chagrins !
Là ne se bornaient pas, ajoute son biographe, les amitiés
illustres que M. Joubert comptait dans sa vie. Autour de lui
se pressaient une foule d'écrivains ou d'hommes de goût, qui
venaient puiser dans sa parole féconde des inspirations et
des conseils. Les femmes les plus distinguées de son temps
entretenaient avec lui un commerce que n'interrompaient ni
ses longs séjours en province, ni les langueurs d'une santé
défaillante.
Un homme que les plus grands esprits de son siècle en-
touraient d'une affection si vive, d'une admiration si désinté-
ressée, et dont la modestie se faisait si ingénieuse pour effacer
ses avantages; un tel homme avait nécessairement une très-
haute valeur et méritait bien d'être plus connu, plus généra-
lement apprécié.
On a dit des héros qu'ils se recherchent et se devinent.
Joubert et ses amis en sont un magnifique témoignage, car
cette maxime ne s'applique pas seulement aux grands hommes
26
de guerre, mais à tous les genres de supériorité. La littéra-
ture, la philosophie, les beaux-arts, toutes les branches de la
science humaine ont aussi leurs héros. Ceux-ci même, pour
faire moins de bruit, ne valent-ils pas cent fois mieux, à
votre avis, que les grands ravageurs de villes et de pro-
vinces?
II.
Nous autres pygmées, nous aimons h lire le testament des
grands hommes: c'est le dernier mot échappé de leur plume,
c'est le cri suprême dans lequel on se Qatte de découvrir leur
pensée intime, de pénétrer le secret de leur art et peut-être de
leur génie.
J'obéissais un peu à cette illusion naïve en me rendant à
Villeneuve pour y visiter la maison que Joubert avait habitée
et consacrée par sa présence; dans laquelle il avait, durant
trente ans et plus, vécu et conversé tant de fois avec les
Merilhou, les Mole, les Fontanes, les Chateaubriand et tant
d'autres illustrations. Il me semblait que cette maison avait
dû conserver quelques vestiges vivants, quelques souvenirs
parfumés de la présence de ces grands hommes et j'eusse été
heureux de pouvoir m'en inspirer en les contemplant de mes
yeux.
J'avais, pour me guider, le passage de la lettre que Cha-
teaubriand, en partant pour Rome, écrivait de Lyon à son
ami, etoii il lui donne des détails pleins de fraîcheur et d'in-
térêt sur la première partie de son voyage :
« J'avais, écrit-il, calculé qu'il ferait jour lorsque nous
arriverions à Villeneuve-sur-ïonne. Mon cher Joubert, quelle
fatalité! Je m'endors et ne me réveille qu'à la porte de la
ville. Il fait/grand jour; je demande où est Villeneuve; je
regarde derrière moi et je vois une jolie petite église; je des-
cends et j'y cours, je cherche à découvrir voire rue. Madame
de Beaumont me l'avait décrite : une petite rue en descendant
à droite. Je crois que je l'ai vue, mais je n'en suis pas bien
sûr : il n'est que quatre heures : le moyen d'éveiller made-
moiselle PiatI Je balance un moment , mais enfin je renonce
à ce pèlerinage. ^
Puis vient le passage citéplushaut: qui m aurait dit^ etc.,
à la suite duquel l'auteur poursuit :
27
« Après cela, rengorgez-vous et convenez que je suis un
grand homme. Hais mangez du roast-beeret buvez du vin de
Porlo; vous avez besoin de vous forlifier, mon cher enfant;
il faut faire vie ou feu qui dure Je nesa;s lequel on dit; mais
cela veut dire qu'il faut vous conserver longtemps et très-
longtemps pour madame de Beaumont, pour madame de Yin-
timille, pour M. Julien, pour M. Pasquier, (1) pour Chêne-
dollé, pour ce misérable Pontanes, et enfin pour moi; c'est
par politesse pour la société que je me nomme le dernier. »
Mon guide me fut inutile : il n'y avait personne à la
maison.
En me retirant, je ne m'attendais guère qu'à vingt ans de
là un décret impérial, en m'improvisant habitant de Ville-
neuve, m'offrirait l'occasion d'un ample dédommagement.
III.
La maison de Joubert ne porte à l'extérieur aucun cachet
particulier qui la distingue. Construite au siècle dernier, sans
ornements ni décors, sur !e modèle des maisons bourgeoises
de l'époque, elle s'enchevêtre etseconfond modestement avec
les maisons voisines qui forment le côté droit de la rue du
(1) Ce M. Pasquier, dont parle Chateaubriand, est le même qui
devint ministre, puis président de la chambre des Pairs sous le rè^ne
de Louis-Philippe. Le duc Pasquier est mort, il y a peu d'années^
dans un âge très avancé.
Je m'étonne de ne pas voir figurer ici une autre illustration poli-
litique du même règne, M. le comte Mole, que Joubert estimait fert
et appelait « son Caton de vingt ans. n
Le poète Chenedoilé, auteur du Génie de C Homme, et Tune des
sommités universitaires de son temps, occupait une place distinguée
dans Fesiime et l*affeclion de M. Joubert, c'est à lui qu'il écrivait de
Villeneuve :
u Portez-vous bien, traitez-moi familièrement; et pour dissiper
vos chagrins, acceptez sans façons ce que je vais vous proposer :
Chateaubriand, qui est sans logement, occupera probablement notre
appartement à Paris. Cela ne nousgônera aucunement, car nous ne
reviendrons qu'au mois de mars. Ce serait pour vous une grande
commodité, une grande consolation, que de vous trouver auprès de
lui. Prenez la chambre de mon fils, cette chambre où je vous ai fait
boire du vin de Malaga avec de l'eau. Le reste pourra suffire au
càargé (Ta/Taires, ei vous serez voisin depuis le matin Jusqu'au
soir. »
Mademoiselle Lizette Plat, dont le nom est cité plus haut par
28
Ponl. Malgré son étendue, ses dislribatioDs iDtérieures lais-
seraient beaucoup à désirer avec les exigences et les goûts du
jour. Mais son cachet antique a bien aussi son charme et sa
dignité.
M. Joubert et H. de Chateaubriand avaient leurs apparte-
menis à Tautre bout d*un petit jardin^ au-dessus des remises;
on a voulu conserver religieusement ces précieuses reliques
dans Tétat où elles étaient du vivant des deux nobles amis.
Après avoir traversé le jardin, je gravis Tescalier droit qui
conduit aux appartements. En entrant dans la vaste salle qui
sépare ces deux sanctuaires de Tamitié et leur servait de
trait d'union, je ne pus me défendre de Témotionqui s'empa-
rait de moi. J'avais l'esprit agité et les réflexions s'y pressaient
en foule. Tout me parlait des deux grands hommes; tout me
rappelait leur souvenir et leur présence. Sans les évoquer,
leurs ombres m'apparaissaient ; et je les voyais revivre par-
tout, et le silence glacé delà mort qui règne en ces lieux de-
puis quarante ans et y jette un voile funèbre, ajoutait encore
à mon trouble et à mes impressions.
C'est là, autour d'un grand billard séculaire, qui occupe
le milieu de la pièce et dont on usait rarement, ou bien sur
des banquettes rembourrées de paille qui courent le long
des murs où sont établis trois ou quatre corps de bibliothè-
ques plus fatiguées que le billard; c'est là, dis-je, que ces
vaillants athlètes de la pensée exposaient leurs vues, échan-
geaient leurs idées, élaboraient leurs projets, discutaientioules
les questions, épanchaient leurs cœurs et se donnaient parfois
l'innocent plaisir de ces luttes d'esprit, de ces assauts intel-
lectuels pleins d'éloquence et de sel attique, d'intérêt et de
charme, mais d'où l'auteur d'Atala ne sortait pas toujours
vainqueur. Heureifses batailles, dont les dépouilles opimes
D*élaient jamais tachées de sang; l'amour-propre même du
vaincu n'en rapportait aucune blessure.
La chambre à coucher de Chateaubriand se trouve à droite,
^n entrant dans la salle. Elle est précédée d'une antichambre
où se trouvaient encore une pile d'in-folio et d'autres volumes
de divers formats. Dans les bibliothèques,. j'ai remarqué,
M. Ctiateaubriand, était Pintendante de la maison Joubert. Sa conver-
sation était fort goûtée de l'un et de l*autre. On la consullail souvent
et elle était admise dans rinUmitô de la famille.
29
entr'autres et au vol, l'Encyclopécye à côté d'Aristote, Pline,
Pétrarque, Xenophon, Pausanias ; puis, les Instituts de Jus-
tinien, Domats, d'Aguesseau, le répertoire de jurisprudence
de Merlin, l'histoire ecclésiastique de Tabbé Fleury, une rare
édition des œuvres du poète Scaliger. portant la date de 4561
avec Testaoïpille de la Sorbonne; quelques classiques latins,
très peu d'auteurs modernes.
Quant à Tappartenrent proprement dit, figurez-vous une
pièce de dix-huit pieds carrés environ, éclairée d'une seule
fenêtre h petits carreaux et dont le plafond est sillonné de deux
poutres en saillie. Le parquet se composed'un carrelage inégal,
usé de vétusté et sans autre tapis que la simple descente de
lit. Couchette en bois peint, style Louis XV, dont les quatre
montants peints en rouges sont surmontés de petites urnes
bronzées, rideaux verts damassés avec une couronne en bois
pour les soutenir. L'ameublement comprend une commode à
dessus de marbre, marquetée surtout de piqûres de vers ;
un secrétaire en noyer, une console et trois petits fauteuils
extrêmement fatigués.
Aujourd'hui le plus modeste clerc d'avoué rougirait jus-
qu'aux oreilles et croirait son honneur offensé, si on lui of-
frait une pareille pièce à habiter. Et pourtant. Chateaubriand
s'en contentait. Même à l'apogée de ses prospérités et de ses
gloires, voilà où le grand homme d'Etat, successivement mi-
nistre, ambassadeur; voilà où l'immortel écrivain venait se
reposer doucement des bruits éclatants, des fatigues du pou-
voir et goûter le plaisir de se faire oublier.
La chambre à coucher du mattre de la maison, située à
l'autre extrémité de la salle, était encore plus simple : lit en
bois peint à colonnettes bronzées; rideaux jaunes en coton-
nade surmontés d'une flèche; deux fauteuils couverts de
même étoffe; deux autres sièges en velours rouge des plus
mûrs; un petit guéridon découpé en lozanges, chiffonnier,
commode en marqueterie; deux petites fenêtres à petits car-
reaux; j'allais oublier le papier plus que modeste qui tapisse
les mûrs des deux chambres et ajoute à leur simplicité.
Au fond de celle ci, à droite, se trouve un cabinet servant
d'oratoire. Le prie-Dieu formant placard avec double appui
est encore là surmonté d'une peinture grossière représentant
le Christ. Joubert lui-même à dit, en parlant du prie-Dieu :
« Le prie-Dieu est un meuble indispensable au bon ordre;
30
où il n'est pas, il n'y a ppint de pénates, point de respect. »
Et Joubert avait bien raison.
Le régime de vie qu'il faisait à ses hôtes était digne, conve-
nable, mais sans luxe et sans éclat. Sa table était abondante;
mais simplement servie. Du reste, M. de Chateaubriand et
lui vivaient avec une frugalité toute Spartiate; ils se seraient
volontiers contentés du brouet noir, jure nigro.
IV.
Joseph Joubert naquit le 6 mai 1754 à Montignac, petite
ville du Périgord, où son père exerçait la médecine. Il était
Tatné de huit enfants. A quatorze ans, il avait appris tout ce
qu'on peut apprendre dans un chef-lieu de canton, et il alla à
Toulouse étudier le droit, car il se disposait à entrer dans le
barreau. Son imagination vive et ses goûts laborieux ne tar-
dèrent pas à le faire remarquer des Pères de la Doctrine
Chrétienne, qui dirigeaient alors le collège de Toulouse. Il
se vit bientôt recherché par eux, entouré de soins privilégiés
qui décidèrent le jeune néophite à rester chez les bons Pères,
jusqu'à l'âge de vingt-deux ans, disciple chéri de ses maî-
tres et mattre chéri de ses disciples; car, professeur des basses
classes, le matin, il redevenait, le soir, écolier dei plus sa-
vants maftres, et cette méthode à l'usage des congrégations
enseignantes est bien la plus propre à fortifier les études et
à former d'excellents maîtres.
Ces premiers travaux fatiguaient visiblement la constitution
délicate du jeune Joubert, qui dut aller demander à l'air natal
de réparer ses forces altérées. Les deux années qu'il passa à
Montignac ne furent pas perdues pour lui. Ses goûts studieux
se développaient avec son esprit. Déjà initié aux lettres
grecques et latines, il étudia successivement tous les auteurs
connus et acquit uneconnaissance plus étendue de Tantiquité.
Il avait, du reste, contracté de bonne heure i'habitude d'ana-
lyser ses travaux, et d'en consigner les résultats en sentences
brèves et limpides, avant-coureurs des maximes qu'il a égre-
nées l'espace de cinquante ans dans son journal, sur des
feuilles volantes, en marge des livres qu'il lisait, sans comp-
ter les divers signes hiéroglyphiques dont il illustrait certains
passages de ses auteurs les plus familiers, et qui répondaient
certainement à la mesure variée de ses impressions et de ses
3f
réflexions du moment. Rien de plus ingénieux et de plus
simple que sa méthode d'analyse abrégée :
Une simple étoile en marge correspondait à une pensée
limpide et saillante.
Les pensées magnifiques, éclatantes, avaient les honneurs
d'un soleil.
Une idée obscure, nuageuse, était figurée par la lune.
Un serpent représentait les idées mauvaises, malignes et
rampantes.
Nulle part, Joubert ne trahit le secret de cette méthode ;
mais il n'est pas difficile de le deviner à l'application.
Après avoir épuisé toutes les bibliothèques de son voisinage,
(et ces entrepôts littéraires étaient loin en ce temps là d'être
aussi nombreux et aussi riches que de nos jours), l'envie»
le besoin de voir Paris s'empara de lui comme de tous les
esprits d'élite qui naissent en province. Il y arriva dans les
premiers mois de 1778.
V.
Il importe de ne pas oublier que la France était alors
dans toutes les ferveurs du dix-huitième siècle pour la litté-
rature, qui régnait dans les salons, dans les boudoirs, et qui
envahissait toutes les issues à l'armée, à la cour; partout,
bourgeois et nobles sacrifiaient à cette idole du jour, qui avait
alors pour grands prêtres Marmontel, d'Âlembert, Laharpe
et, à la tête de tous, Diderot.
Grâce à de bons passe-ports et à son mérite personnel,
M. Joubert était entré, au bout de quelques mois, dans la fa-
miliarité de tous les chefs de l'Encyclopédie. La parole à fa-
cettes de Diderot l'avait ébloui et fasciné; séduit un moment
Ear l'éloquence étincelante du célèbre utopiste, le jeune
omme se laissa glisser dans le flot philosophique. Il ne
resta pas longtemps, ainsi qu'il le dit lui-même, dupe de
son illusion. En pressant à l'analyse, à l'examen approfondi,
tous ces rêves creux sur les perspectives de l'esprit, sur le
progrès, la perfectibilité, etc., il ne tarda pas à s'apercevoir
qu'il s'engageait à la poursuite de feux-foUcts et de chimères,
fous ces hardis novateurs qui voulaient faire table rase du
vieux monde et accumulaient les ruines, se trouvèrent, avec
tous leurs sophismes, incapables de reconstruire un monde
32
nouveau. L'esprit positif de Jouberl et la rectilude de son
jugement ne lui perrneitaient pas de se payer longtemps de
mots, si sonores qu'ils fussent. Il trouvait, au surplus, dans
l'étude, un puissant préservatif contre les entraînements, et
les écrivains de l'antiquité étaient toujours l'objet de ses
prédilections. C'est ce qui l'engagea à se rapprocher de
M. deFontanes, jeune écrivain qui venait de débuter avec éclat
sur le Parnasse français, et qui ne tarda pas à reconnaître
dans Joubert un esprit éminent et un cœur d'or. Ainsi, leurs
sympathies littéraires, à travers quelques divergences d'opi-
nion, furent les premiers liens de cette amitié douce et forte,
heureuse et féconde, à laquelle fut si largement associé dans
la suite M. de Chateaubriand, et que la mort seule vint inter-
rompre en la brisant.
Un parent de M. Joubert et de M. de Mérilhou, H. Elie
Demonts, officier en retraite, s'étant fixé à Villeneuve, y attira
les deux jeunes amis, et ce fut là l'origine des relations qui
déterminèrent plus tard M. Joubert à se marier dans cette
ville. Mais il ypiépara d'abord pourM. deFontanes une bril-
lante alliance avec une jeune lyonnaise, que le hasard avait
amenée à Villeneuve, et il déploya dans le cours des négo-
ciations le talent d'un diplomate consommé. Les premières
entrevues eurent lieu sur la promenade qui descend vers la
rivière, en dehors de la porte de Sens, d'où son nom de
Promenade de C Entrevue.
Celte affaire eut quelque retentissement. Elle dénotait chez
M. Joubert un esprit ingénieux, fécond en ressources, d'une
persévérance invincible et d'un rare savoir faire.
Afin de donner une idée plus complète du caractère et du
talent diplomatique de notre héros, nous nous permettrons
d'emprunter à un plus habile narrateur les circonstances les
plus saillantes de la négociation :
« Deux dames de Lyon, dit M. Rainai, madame de C... et
sa fille, voyageant à |>eliie journées avec M. le baron de J...
vieux parents qui les accompagnait à Paris, avaient été for-
cées de s'arrêter quelques jours à Villeneuve. Le hasard four-
nit à M. Joubert l'occasion de les y voir. On abrège volontiers
les préliminaires dans ces rencontres sur un terrain neutre,
et la confiance, si quelque sympathie la provoque, s'établit
d'autant plus vite qu'on a moins de temps à perdre. Avec
M. Joubert, la confiance c'était presque l'intimité.
33
< Charmé de la bonté de la mère et des grâces de la fille»
instruit d'ailleurs de leur état dans le monde, il juge qu'il y
a là pour M. de Fontanes un excellent parti, et prend la réso-
lution de pousser hardiment dans celte voie. L'absence de
toute relation entre son ami et la famille au sein de laquelle
il prétend l'introduire, la disproportion des fortunes, Tesprit
possitif du baron J... dont le sort de la jeune personne dépend,
rien ne l'arrête. Après avoir, à la faveur d'une correspondance
adroitement préparée, ouvert à M. de Fontanes l'entrée de la
maison, il fait habilement valoir la distinction de sa nais-
sance, l'éclat de son talent, les précieuses qualités de son
caractère. Si, dans le cours de la négociation, la courtoisie
du prétendant vient à languir, il l'excite, il la réveille; si l'on
se plaint de sa froideur, il l'excuse jusqu'à la faire aimer; et
quand il ne reste plus à combattre que les calculs du vieux
parent qui faisait tête à toutes les tentatives, les lettres du
négociateur deviennent si pressantes que la résistance chan-
celle et perd chaque jourdu terrain. Platon, disait plus tard,
après succès^ M. de Fontanes, Platon, écrivant pour marier
son disciple, n'aurait pu tenir un langage plus persuasif et
plus beau. »
VI.
La Révolution venait d'éclater ; on était en 1790 et l'assem-
blée constituante décrétait l'établisseineut des justices de
paix, électives à leur origine. Quoique éloigné et sans ambi-
tion, M. Joubert fut élu dans son pays à cette magistrature
très enviée et qu'il exerça avec tant de sagacité et de pru-
dence qu'à l'expiration de son premier mandât (deux ans), il
n'y eut qu'une voix à Montiguac pour le réélire. Nais on ne
put le déterminer à accepter. L'horizon politique se chargeait
de tant de nuages aue M. Joubert n'était pas fâché de se
créer un abri contre la tempête.
Il y avait déjà plusieurs années qu'il avait distingué à
Villeneuve mademoiselle Moreau, aussi noble par l'esprit que
par le cœur, et que son dévouement au service de sa famille
grandissait encore dans l'estime de tous. Il offrit sa main
qui fut acceptée après quelques hésitations, nées de grands
malheurs domestiques, et le mariage fut célébré à Paris le
1869. 5
34
8 juin 1793. On était au plus fort de Torage révolutionnaire,
aux premières influences duquel Villeneuve avait heureuse-
ment échappé; c'est là que M. Joubert s'empressa de se
réfugier avec sa compagne, goûtant les douceurs du foyer
de sa nouvelle famille et charmant sa retraite dans les dé-
lices de l'étude qui le distrayait aussi des maux de la
patrie.
Deux familles opulentes, celle de M. de Sérilly, trésorier
général de l'extraordinaire des guerres» et celle de M. de
Montmorin, ancien ministre des afl*aires étrangères, fuyant
Paris, étaient venues se réfugier dans le château de Passy,
un peu isolé, à une lieue de Villeneuve et à 2 lieues de Sens.
Elles espéraient y vivre oubliées et tranquilles. Mais dénon-
cées à l'impitoyable Comité dit de salut public, elles furent
immolées comme tant d'autres. Une seule victime échappa,
comme malgré elle, à la fureur de ces bourreaux altérés de
sang, madame de Beaumont, alors jeune et chétive. Ce fut
M. Joubert qui s'empressa de la recueillir après le pillage
du château et qui en fit une des amies les plus distinguées
de sa maison. Elle brilla plus tard dans les cercles les plus
choisis de la grande ville, inspirant tour à tour par son
esprit Chénedollé, Vintimille, Cbénier, Fontanes, Chateau-
briand, Holé et Joubert lui-même.
Quand là tempête révolutionnaire eut cessé de gronder et
que la main victorieuse de Napoléon cicatrisait les plaies de
la France, on put respirer et revenir de l'exil. M. Fontanes
accourut d'Angleterre à Paris avec M. Chateaubriand qu'il
présenta à H. Joubert, dont il n'était encore connu que par
correspondance. Bientôt s'établirent entre eux les liens de
l'amitié la plus étroite, et cette amitié fut bien plus profi-
table au premier qu'au second.
Nourri de fortes études, doué d'un esprit sagace, péné-
trant, à vues hautes et étendues, et d'un jugement d'une
rare droiture, H. Joubert joignait h ces avantages une modes-
tie, un calme et une simplicité qu'on ne saurait trop admirer
et qui désarmaient les résistances. C'était la raison, la vérité
qui parlaient par sa bouche, assaisonnées de preuves fines
et accablantes. M. de Chateaubriand sentait bien la valeur,
la supériorité de cet homme, aussi bien que son désintéresse-
ment, et si, dans le feu de la discussion, il le combattait
parfois avec vivacité, il ne tardait pas longtemps à se rendre.
35
C'est ainsi qu'au retour de son voyage eu Terre-Sainte il vint
passer quatre mois entiers à Villeneuve avec M«« de Cba*
teaubriand, consultant son ami, et lui soumettant, avant
de rien publier, les épreuves de son Itinéraire à Jéru"
salem.
VII.
«
Hais ce qui fut entre eux le sujet de conférences plus
animées, plus longues et plus piquantes, c'est le Génie du
Christianisme dont la pensée avait été conçue par Chateau-
briand le jour même où il apprenait la mort de sa mère,
qu'avait vivement affligée son livre sur VEssai. Les erreurs
et les préjugés de ce dernier ouvrage trouvèrent dans M. Jou-
bert un censeur éclairé et inflexible. Le Génie du christia-
nisme devait, dans la pensée de Tauteur, en être la contre-
partie, mais avec des réserves, des distinctions. Bref, Tauteur
entendait louer dans la religion catholique ce qu*il en
approuvait, et combattre tout ce qui n'entrait pas dans ses
croyances actuelles.
Joubert, si exercé sur ces matières, battit en brècbe et
renversa successivement tous les arguments de son adver-
saire; ses raisons étaient si fortes, si claires, si concluantes,
que, lorsqu'il quitta Villeneuve, Chateaubriand semblait
convaincu. Cependant> une idée, un besoin qui le dominait
encore, c'était de bâtir en faveur de la religion un plaidoyer,
presque un sermon dogmatique, à l'appui duquel il accumu-
lerait tous les textes des Pères de TEglise et des apologistes
les plus renommés.
Son judicieux ami avait vivement combattu ce plan indi-
geste et cette mission gratuite que prétendait s'attribuer
l'éminent écrivain. Mais il ne s'en tint pas là, et craignant les
retours possibles, il s'en ouvrit au long dans la lettre sui-
vante qu'il écrivait, le 12 septembre 1801, de Villeneuve,
à madame de Beaumont, mais à l'adresse évidente de l'au-
teur :
... a Dites-lui, au surplus, qu'il en fait trop ; que le public
se souciera fort peu de ses citations, mais beaucoup de ses
pensées ; qiie c'est plus de son génie que de son savoir qu'on
est curieux ; que c'est de la beauté, et non pas de la vérité,
qu'on cherchera dans son ouvrage ; que son esprit seul et
36
non pas sa doctrine, en pourra faire la fortune ; qu'enfin il
compte sur Chateaubriand pour faire aimer le christianisme,
et non pas sur le christianisme pour faire aimer Chateau-
briand. J'avouerais, à la suite de ce blasphème, qu'il ne doit
rien dire, lui, qu'il ne croie la vérité; que, pour le croire, il
faut qu'il se le prouve, et que, pour se le prouver, il a besoin
de lire, de consulter, de compulser, etc. Mais, hors de là,
qu'il se souvienne bien que toute étude lui est inutile; qu'il
ait pour seul but, dans son livre, de montrer la beauté de
Dieu dans le christianisme, et qu'il se prescrive une règle
imposée à tout écrivain par la nécessité de plaire et d'être
lu facilement, plus impérieusement imposée à lui qu'à tout
autre par la nature même de son esprit, esprit à part, qui a
le don de transporter les autres hors et loin de tout ce qui
est connu. Cette règle trop négl>gée, et que les savants
mêmes, en titre d'office, devraient observer jusqu'à un certain
point, est celle-ci : cache ton savoir. Je ne veux pas qu'on
soit un charlatan, et qu'on use en rien d'artifice ; mais je veux
qu'on observe l'art. Lart est de cacher Vart. Notre ami n'est
point un tuyau comme tant d'autres ; c'est une source, et je
veux que tout paraisse jaillir de lui. Ses citations sont, pour
la plupart, des maladresses; quand elles deviennent des
nécessités, il faut les jeter dans les notes. On se fâchait
autrefois de ce qu'à l'opéra on entendait le bruit du bâton qui
battait les mesures. Que serait-ce si on interrompait la
musique pour lire quelque pièce justificative à l'appui de
chaque air ? Ecrivain en prose, M. de Chateaubriand ne
ressemble point aux autres prosateurs ; par la puissance de
sa pensée et de ses mots, sa prose est de la musique et des
vers. Qu'il fasse son métier, qu'il nous enchante. Il rompt
trop souvent les cercles tracés par sa magie; il y laisse entrer
des voix qui n'ont rien de surhumain, et qui ne sont bonnes
qu'à rompre le charme et à mettre en fuite les prestiges.
Ses in-folio me font trembler. Hecommandez-Iui, je vous
prie, d'en faire ce qu'il voudra dans sa chambre, mais de se
garder bien d'en rien transporter dans ses opérations. Bos-
suet citait, mais il citait en chaire, en mitre et en croix pec-
torale ; il citait aux persuadés. Ces temps-ci ne sont pas les
mêmes. Que notre ami nous raccoutume à regarder avec
quelque faveur le christianisme; à respirer avec quelque
plaisir l'encens qu'il offre au ciel ; à entendre ses cantiques
37
avec quelque approbation ; il aura fait ce qu'on peut faire de
meilleur, et sa tâche remplie, le reste sera l'œuvre de la reli-
gion. Si la poésie et la philosophie lui peuvent ramener
l'homme une fois, elle s'en sera bientôt réemparée, car elle
a ses séductions et ses puissances qui sont grandes. On
n'entre point dans ses temples, bien préparé, sans en sortir
asservi. Le difficile est de rendre aujourd'hui aux hommes
Tenvit d'y revenir. C'est à quoi il faut se borner; c'est ce
que N. de Chateaubriand peut faire. Hais qu'il écarte la
contrainte ; qu'il renonce aux autorités que l'on ne veut plus
reconnaître ; qu'il ne mette en usage que des moyens qui
soient siens exclusivement, qui soient du temps et' de l'au-
teur.
« Il me faut du nouveau, n'en fùt-il plus au monde, a dit le
siècle. Notre ami a été créé et mis au jour tout exprès pour
les circonstances ; dites-lui de remplir son sort et d'agir
selon son instinct. Qu'il file la soie de son sein ; qu'il pé-
irisse son propre miel; qu'il chante son propre ramage; il
a son arbre, sa ruche et son trou ; qu'a-t<il besoin d'appeler
là tant de ressources étrangères? »
Cette lettre, on le voit, était tout un programme; quand
on la rapproche de l'ouvrage, on est frappé du soin ponctuel
de l'auteur à suivre ce programme dans l'exécution, et l'on
ne sait qu'admirer le plus, de l'influence, de l'autorité de
l'un à s'imposer doucement en s'efi'açant; ou de la défé-
rence, de la docilité de l'autre, nature âpre, bouillante et
rebelle, à s'incliner sous des conseils aussi généreux qu'éclai-
rés; Patrocle et Achille n'eussent pas donné de plus beaux
exemples.
Joubert n'était pas homme à ignorer l'importance de ses
secrets succès; mais il ne s'en rengorgeait nullement et n'en
parlait janonis, tant il y avait chez lui de réserve, de modestie
vraie et de délicatesse.
VIII.
Après sa justice de paix, il n'obtint guère en sa vie qu'un
seul honneur, sans l'avoir sollicité ou même désiré. Voici à
quelle occasion :
Napoléon, qui savait si bien apprécier les hommes et dis-
tinguer les aptitudes, ayant, en 1809, confié à H. de Fon-
38
tanes la grande maîtrise de TU^iversité, celui-ci s'empressa
de désigner pour ses collaborateurs MH. de Bonald et de
Beausset, puis M. Joubert. Les deux premiers noms étaient
significatifs ; pour le troisième : je ne connais pas H. Joubert,
objecta l'empereur ; m'en répondez-vous ?
« Sire, répond le Grand-Mattre, ce nom est moins connu
que les deux premiers et c'est cependant le choix auquel
j'attache le plus d'importance. M. Joubert, frère du procureur
impérial de Votre Majesté près le tribunal de première ins-
tance de Paris, est mon ami depuis trente ans. C'est le com-
pagnon de ma vie, le confident de toutes mes pensées. Son
âme et son esprit sont de la plus haute élévation. Je m'esti-
merai heureux si Votre Majesté veut m'accepter pour sa cau-
tion. »
H. Joubert prenait ainsi rang parmi les inspecteurs géné-
raux dans le conseil de l'Université et je me demande si,
lorsque M. de Fontanes vint lui apporter cette heureuse nou-
velle, son ami lui répondit, comme Jean Bart à Louis XIV,
lorsque le roi lui annonçait lui-même qu'il était nommé capi-
taine de vaisseau : Vous avez bien fait I
H. Joubert ne fit qu'une tournée d'inspection dans le midi
et encore ce fut à grand'peine qu'on l'y décida.
Sa santé laissait toujours à désirer. Il avait des habitudes
sédentaires et son état résistait à tous les régimes ; il souf-
frait beaucoup d'un rhumatisme volant et passait quelquefois
des mois entiers sans prendre aucun solide.
Il s'en explique fort gaiement en divers endroits de sa
correspondance : « Mes ressorts sont excellents, ce me
semble, mais le bois dont je suis construit est frélc, mou,
délicat...
« Décidément, dit-il ailleurs, je vais vivre d'air et d'un
peu de liquide; car, après tant d'essais, je vois qu'il faut
renoncer à me nourrir, si je veux guérir, et, surtout, si je
veux avoir des sentiments et des pensées.
a Je ris dans la journée, mais sans plaisir, comme un
nigaud ; ma parole même est liée, et les mots dont j'ai besoin
me fuient. Personne ne s'en aperçoit autant que moi, parce
que je paie de mine. »
39
IX.
M. Joubert ne se levait guère avant deux ou trois heures
du soir; on le trouvait le matin assis dans son lit à demi-
vêtu d'un spencer de soie et entouré de livres. Il avait la voix
forte et sonore, une taille élevée et une certaine austérité de
visage heureusement tempérée par la bienveillance de son
sourire et la douceur de son regard.
Son abord facile et plein d*aménité commandait à la fois
le respect et || confiance. On sentait chez lui la supériorité
et la bonté réunies. Il avait Tœil et Tesprit investigateurs, et
cinq minutes de conversation lui suffisaient pour sonder son
homme et en peser discrètement la valeur.
Il se mêlait peu aux causeries ; il n'intervenait guère que
dans les discussions confuses ou trop ardentes. Alors, en
peu de mots, judicieux et indulgent pour tous, il faisait
magistralement la part de chacun et coupait court au débat.
Ses sentences étaient empreintes de tant d'autorité et de tant
de bienveillance à la fois qu'elles avaient l'art si difficile de
satisfaire toutes les parties.
Il portait habituellement une douillette de soie couleur
puce et un manchon (1) pour se préserver du froid, dont il
redoutait les moindres atteintes. Dans la soirée, il sortait
volontiers, et tandis qu'une pieuse émulation de bienfaisance
appelait M"^ Joubert et M*"* de Chateaubriand à la mansarde
du pauvre ou au chevet des malades, les deux nobles atnis
cheminaient aux alentours de la ville.
Quand, par une belle après-midi d'automne, nouveau venu
à Villeneuve, vous débouchez de la rue du Pont dans la
grande rue, en face de l'église, si vous prenez à droite, votre
œil va jouir bientôt d'un spectacle aussi saisissant qu'impré-
vu :
(i) Au sortir de ta RévoluUon, les mandions étaient rares, coûtaient
fort cher et n^étaient portés que par les liommes.
Les choses ont bien changé depuis : aujourd'hui, ces élégants cy-
lindres de fourrure et de soie sont deveVius communs, accessibles à
toutes les bourbes et Pornement exclusif des dames
Serait-ce par représailles que les dandys de la capitale se permet-
talent rombrelle, ces derniers étés, en plein boulevard?
40
Bien au-delà du long ruban de route qui se déroule en
ligne droite à ses pieds, la porte de Joigny, par ses construc-
tions massives flanquées de quatre tourelles, masque les
hauteurs de l'horizon, ou, plutôt, le circonscrit aux proportions
dessinées par sa grande voûte ogivale. Cet horizon se détache
au loin sur un fond délicieux de verdure, surmonté d'un ciel
bleu étincelanl. L'encadrement ajoute singulièrement à l'effet
de ce tableau féerique, lequel, à mesure que vous avancez,
va s'agrandissant jusqu'à ce que se découvre en entier le
vert panorama de collines qui se succèdent et s'enchatnent
comme un ondulant rideau, et dont les derniers replis
viennentexpirer à vos pieds sur la route, tandis que, au loin
sur la droite, un gracieux contour les ramène à vos regards
avant qu'elles n'aillent s'enfoncer dans les profondeurs de
Saint-Julien.
Ajoutez à ces vastes décors de la nature celui tout moderne
du chemin de fer dont les wagons sont aperçus de loin,
glissant au pied de la montagne, en suivant à fleur d'eau le
lit sinueux de la rivière, annoncés par des roulements
lointains pareils à ceux de la foudre et que répètent à l'envi
tous les échos d'alentour.
Chateaubriand, qui avait vu et chanté tant de merveilles,
admirait beaucoup celle que je viens d'ébaucher, et bien
qu'il suivit toujours l'itinéraire indiqué plus haut, je n'ai pas
remarqué qu'il en eût dit un mot nulle part.
X.
1
Il est de tradition à Villeneuve que c'est au pied de la
grosse tour et sous les frais ombrages de la promenade voi-
sine qu'il élabora les principaux chapitres de ses Martyrs,
le plus beau, le plus immortel de ses ouvrages.
Le plus souvent, il dirigeait ses promenades avec M. Jou-
bert sur le chemin de Baudemont, contournant à mi-côte la
voie jusqu'à la hauteur du bois de Saint-Julien. De là, il
aimait à contempler les magnificences du soleil couchant
entre deux collines, au fond de la vallée des Charbonniers.
C'est à ces sites qu'il fait allusion lorsqu'il dit, dans un
passage de la lettre qu'il écrivait de Lyon à H. Joubert, et
dont nous avons déjà cité plus d'un extrait :
41
« Je trouve Vl^^ de Beaumoot trop sévère. Les coteaux de
Villeneuve sont, il est vrai, secs et pelés (ces coteaux n*avaient
pas alors les richesses de verdure qui les décorent aujour-
d'hui), mais ils sont assez hauts et ont un faux air de mon-
tagnes qui ne leur va pas mal. J'ai vu aussi certain bois
dans un enfoncement q'ii pourrait être produit parmi les
pièces du procès, sans compter les couchers de soleil qui
sont beaux, de Taveu des deux partis. Je n*ai vu qu*un soleil
levant qui n'était pas merveilleux, à la vérité, mais le matin
n'est pas le soir, et je liens qu'à la brune, entre chien et
loup, Villeneuve est un très joli pays; il y a des beautés qui,
comme vous savez, ne supportent pas le grand jour. Fran-
chement, je vous aime encore mieux dans votre bibliothèque
de la rue Saint-Honoré que dans la petite rue, en descendant
à droite, que j'ai vue à quatre heures du matin. Je crains
que le maire, s'il m'a aperçu, ne m'ait pris pour un Anglais
qui venait examiner les lieux et peut-être sonder l'Yonne
pour y conduire la flotte de Nelson. »
Très gracieux; mais rappelons-nous qu'à cette époque
l'illustre écrivain n'avait pas encore savouré les douceurs
de Villeneuve qu'il a, depuis, visité quatre fois. Les séjours
prolongés dont il a honoré notre ville sont la meilleure
preuve qu'il y éprouvait autre chose que de l'ennui et du
dégoût (1).
XL
M. Joubert a abordé dans ses Pensées et Maximes les
problèmes les plus ardus de la philosophie et il leur a trouvé
(1) Son plus long séjourii Villeneuve, c'est celui quMl y fit en 4807,
à son retour de Jérusalem. 11 y resta quatre mois entiers avec ma-
dame de Chateaubriand.
Voici une circonstance assez peu connue de son voyage : En par-
tant pour la Terre-Sainte, l'illustre pèlerin emportait une provision
complète d'armes et de munitions, 11 en avait actieté pour huit cents
francs, mais à l'insu de sa Temme, qui professait une telle horreur
pour les armes à feu qu'elle n'en pouvait souffrir dans son apparte-
ment et répétait souvent :
« J*aimerais mieux à côté de moi un brigand qu'un pistolet. »
Or, en quittant la place Bellecourt à Lyon, un des pistolets prend
feu sur son repos et fait explosion dans la berline où se trouvaient
42
plus d'une solution neuve et originale. Ce n'était pas chez lui
préoccupation vaine d'un esprit subtil et raisonneur qui
cherche à briller. Il était né penseur, analyste, logicien pro-
fond, doué d'une grande puissance de facultés et d'aptitudes
rares qu'avait développées encore chez lui la direction de ses
premières études. Il passait des journées, des semaines en-
tières, absorbé dans ses méditations, et Dieu sait le travail
d'esprit, les labeurs de cerveau que lui a coulés chacune de
ses maximes I
Eclairé des lumières de la foi, puisant son lest à cette
source pure et prenant toujours son point d'appui sur le roc
infaillible, il s'élance haut et loin dans les régions de la
pensée, de l'infini. Il s'empare d'une idée, la creuse et la
retourne; il l'explore sous toutes ses faces d'un œil lumineux
les deux nobles voyageurs. Personne ne fut blessé, mais madame de
Chateaubriand s'évanouit. A peine descendu avec elle, M. de Chateau-
briand, voyant le feu qui prenait dans l'intérieur de la voiture, se res-
souvint qu*il avait placé dans un coin quatre ou cinq livres de poudre.
II remonte aussitôt, saisit le paquet fatal et trouvant que les cordons
de ce paquet étaient en feu, il l'ételgnit avec un courage et un sang-
froid tel que personne que lui ne connut d'abord le danger.
Madame de Chateaubriand fit Jeter tout l'arsenal dans le Rhône.
C'est à cette aventure que fait allusion madame de Chateaubriand
dans la lettre suivante qu'elle écrivait de Venise à M. Joubert:
•« Je vous écris à bord du Lion dor^ car les maisons ici ne sont
que des vaisseaux toujours à l'ancre. On voit de tout à Venise, excepté
de la terre; Il y en a cependant un petit coin qu'on appelle la place
Saint-Marc, et c'est là que les habitants vont se sécher, le soir. Je
vais y aller aussi après mon diner. // vero Pufcineila qui a survécu
au doge, fait sa résidence sur cette belle place. Au reste, je me ré-
serve de vous parler de Tltalie quand je serai à Villeneuve; parce
que, comme vous savez, veràa votant,,, c'est du latin; je laisse au
grand peintre qui est avec moi le reste du proverbe. Mais tout ce
que je puis dire à la louange de Tltalie, c'est que je vous y souhaite.
« M. de Chateaubriand ne vous écrira pas de Venise ; c'est moi
qu'il a chargée de ce plaisir. Il partira lundi pour Trieste. Il a trouvé
ici deux maudiis Juifs qui lui ont donné les plus belles espérances
pour son voyage. 11 vous a écrit de Turin et de Milan et dit que vous
devez être content de lui. Il est tout glorieux parce qu'il a trouvé une
nouvelle traduction de son ouvrage qu'on a imprimée ici et qui parait
en ce moment. Pour mol, je ne suis que triste parce que je vais bien-
tôt le perdre.
« Rappelez nous au souvenir de \1. Mole, etc.
« Vous savez notre histoire de Lyon ; à présent vous comprendrez
comment on aime mieux un brigand qu^un pistolet. »
43
et profond. On voit qu'il est dans ses domaines et qn'il s'y
platt. Puis, ses prémisses posées, il poursuit le cours de ses
déductions, enfilant dans un ordre logique, un à un, les
anneaux serrés de son argumentation, et n'abandonnant une
question, si hérissée, si complexe qu'elle soit, qu'après
l'avoir épuisée, c'est-à-dire après avoir atteint et soudé aux
autres le dernier anneau du chaînon. Il n'y a que les aigles,
les esprits vastes et fortement taillés qui puissent entre-
prendre de telles campagnes aériennes et en revenir chargés
de butin.
Joubert manie les choses abstraites avec une aisance toute
familière; il les trépane, il en fait l'autopsie avec l'autorité
d'un matire ; enfin il marche dans les mille arcanes de la
métaphysique avec la sûreté de coup d'œil, la vigueur et la
justesse d'appréciation d'un Dupuytren fouillant à travers
les mystères du corps, le scalpel à la main.
Il a des définitions très heureuses, à mon avis, et à peu
près inédites sur les sujets les plus rebattus : sur Dieu, sur
l'homme, sur le temps, sur l'éternité, etc., etc. 11 en a aussi
de fort remarquables sur les choses physiques : l'air, l'espace,
la lumière, les champs, les animaux, et même sur les cons-
titutions et les gouvernements.
Les limites imposées à cette notice ne nous permettent pas
de le suivre dans le développement de toutes les questions
qu'il a traitées; nous allons signaler, à vol d'oiseau, celles
qui nous sembleront les plus propres à édifier le lecteur et à
lui donner une idée de l'ensemble.
«c La vérité consiste à concevoir ou à imaginer les per-
sonnes ou les choses comme Dieu les voit ; et la vertu à se
donner de la bonté; et la bonté, si elle est parfaite, à n'avoir
que les sentiments qu'on peut croire qu'aurait un ange si,
devenu ce que nous sommes en demeurant tout ce qu'il est,
il était mis à notre place et voyait ce que nous voyons.
« La sagesse est le repos dans la lumière ; mais c'est la
lumière elle-même qui, par le jour qu'elle répand et les pres-
tiges qu'elle opère, en colorant les abstractions comme de
légères nuées, et en prêtant à l'évidence l'éclat de la séré-
nité, excite souvent la sagesse à se jouer dans ses rayons.
« Il n'y a de beau que Dieu ; et après Dieu, ce qu'il y a
de plus beau, c'est l'âme ; et après T&me, la pensée ; et, après
44
]a pensée, la parole. Or donc, plus une âme est semblable à
Dieu, plus une p<'.nsée est semblable à une âme, et plus une
parole est semblable à une pensée, plus tout cela est beau. »
Toute la philosophie n'est-elle pas renfermée dans ce
rapide et si logique exposé ? Notons, en passant, ce trait :
La sagesse est le repos dans la lumière. Quoi de plus simple»
de plus clair et de plus vrai ? Et pourtant, ni Boileau, ni
Horace, ni le divin Platon lui-même, n*ont donné une pa-
reille définition de la sagesse. Le célèbre Justum ac tenacem
proposai virum du poète latin, reproduit par le poêle fran-
çais, fait consister la sagesse dans le calme intrépide de
r&me (1).
Le repos de la lumière traduit l'idée de sagesse bien
mieux et bien plus complètement.
Un autre mot qui a mis à la torture tous les Longins an-
ciens et modernes, c'est le mot sublime, que Joubert définit :
la cime du grand.
J'ai bien vu des subtilités scolastiques pour établir la gra-
dation, la distinction entre le grand, Vélevé, le sublime \
mais pas un commentateur, pas un philosophe n'avait encore
dit aussi bien, aussi juste en si peu de mots.
• »
Soyons hommes avec les hommes et toujours enfants
devant Dieu, car nous ne sommes, en effet, que des enfants
à ses yeux. La vieillesse même, devant l'éternité, n'est que
le premier instant du matin.
(I) Qu'est-qoe la Sagesse^ une égalité d'âme
Que rien ne peut troubler, qu'aucun désir n'enflamme.
Boileau.
Après Platon, Cicéron et Sénèque font consister la Sagesse dans le
le mépris des richesses, dans le nnépris des douleurs et de toutes les
peines de la vie et de la mort même.
Gonfucius. le grand oracle du Céleste-Empire, en parle avec sa
subtilité ingénieuse et caustique, en empruntant le vieil adage latin :
in vnedio virtus.
u Le milieu, dit-il, est le point le plus voisin de la Sagesse; il vaut
mieux ne pas 1 atteindre que de le passer. »
Au fond, ce n'est pas là une définition ; c'est plutôt une exhortation
contre la sagesse. Etonnons-nous, après cela, si les pauvres Chinois,
généralement privés et ennemis des lumières de l'Évangile, en usent
commels le font!
45
N*usez que de pièces d*or et d'argent dans le commerce de
la parole.
«
Il yaut mieux remuer une question sans la décider que de
la décider sans la remuer.
«
• *
Une conscience à soi, une morale à soi, une religion à
soi I Ces choses, par leur nature, ne peuvent point être pri-
vées.
La logique est à la grammaire ce que le sens est au son
dans les mots.
La faiblesse qui conserve vaut mieux que la force qui
détruit.
•
Combien d'épaules sans force ont demandé de lourds far-
deaux I
• »
Le but de la dispute ou de la discussion ne doit pas être
la victoire, mais Tamélioration.
«
Voir le monde, c'est juger les juges.
• ♦
Un peu de tout, rien à souhait : grand moyen d'être mo-
déré, d'être sage, d'être content.
«
• *
La vie est un ouvrage à faire, où il faut, le moins qu'on
peut, raturer les affections tendres.
On n'aime pas la tempérance oii la vertu n'entre pour
rien.
«
La vertu est la santé de l'âme ; elle fait trouver de la
saveur aux moindres feuilles de la vie.
«
La vertu par calcul est la vertu du vice.
Les malédictions des pères abrègent la vie; celles des
mères donnent la mort.
i6
• *
Il faut ne choisir pour épouse que la femme qu ou choisi-
rait pour ami, si elle était un homme.
» »
Rica De fait autant (l*honneur à une femme que sa pa-
tience, et rien ne lui en fait aussi peu que la patience de son
mari.
«
Un peu de vanité et un peu de volupté, voilà de quoi se
compose la vie de la plupart des hommes et des femmes.
«
*■ *
Il n'y a d'heureux par la vieillesse que le vieux prêtre et
ceux qui lui ressemblent.
. «
Chacun ne peut voir qu'à sa lampe, mais il peut marcher
ou agir à la lumière d'autrui.
• ♦
Les maximes sont à l'intelligence ce que les lois sont aux
actions : elles n'éclairent pas, mais elles guident, elles di-
rigent, elles sauvent aveuglement. C'est le fil dans le laby-
rinthe, la boussole pendant la nuit.
Les Français sont les hommes du monde les plus propres
à devenir fous sans perdre la tête. Ils ne se trompent guère
que méthodiquement, tant ils sont bien faits pour la méthode.
Leur raison va toujours plus droit et plus vite que leur rai-
sonnement.
«
Les Anglais sont gens de bien pour leur propre compte et
gens sans foi pour le compte de leur pays.
♦
* *
Les Anglais sont élevés dans le respect des choses sé-
rieuses et les Français dans Thabitude de s'en moquer.
Quand je vois des jeunes gens tels que ceux de nos jours,
je dis que le ciel veut perdre le monde.
» *
Le siècle a cru faire des progrès en allant dans des pré-
cipices.
On a reproché à Joubert quelques obscurités de langage,
47
des nuages de style et d'idées. En pareille matière, il est
plus que facile d'écbappei* à renleudemenidu grand nombre,
surtout avec la concision remarquable de Joubert. Si les
thèses les plus élevées de la philosophie ne sont pas à la
portée du vulgaire, est-ce la faute des philosophes? Il est
vrai que ceux-ci ne se comprennent pas toujours eux-mêmes.
Ils n*en sont que plus à plaindre et nous plus excusables ;
raison de plus pour ne pas les quereller à tort, à travers, et
pour ne pas nous désespérer à la recherche de leurs hiéro-
glyphes.
Ainsi, quand Joubert définit l'art : Inhabileté réduite en
théorie, oii est Tobscurité, oii est le nuage ?
Est-ce que, en médecine, le codex n'a pas été dressé
d'après les faits observés, d'après les expérimentations répé-
tées des plus habiles praticiens?
Egalement, dans l'art militaire, ne sont-ce pas les géné-
raux les plus habiles, les plus consommés à la guerre, qui
en ont établi et en améliorent chaque jour les règlements et
qui enrichissent la stratégie?
Dans aucune branche de l'art ou de la science, la théorie
n'a précédé l'application ; au contraire, n'est réputé docteur
et maître que celui qui a élargi le cercle de la science, ou
perfectionné sensiblement les théories connues.
Même dans l'éloquence, ce sont les modèles tracés ou pour
mieux dire improvisés par les grands orateurs qui ont servi
à établir les règles et les figures de la rhétorique.
Donc, l'habileté réduite en théorie constitue bien Yart.
XII.
Hais l'esprit dévorant de H. Joubert ne s'exerçait pas
seulement à méditer, à vivre dans l'idéal et la contemplation;
son activité s'étendait sur les faits dont il était témoin, sur
les écrits retentissants du jour^ non pas seulement en France
mais à l'étranger. Il avait étudié sur traduction la littérature '
anglaise, dans laquelle il distingue éminemmentSchakespeare,
et ne goûtait goère que lui. Il suivait également les écrivains
allemands et discutait du mérite des uns et des autres avec
H. de Fontanes dans des correspondances interminables.
Un auteur, un philosophe, qui faisait alors beaucoup de
bruit, qui éblouissait le monde philosophique, c'est Kant;
48
Joubert s'y intéressait plus que beaucoup d'autres! Or, Tap-
prédation d'un juge aussi compétent est bonne à lire encore
aujourd'hui. On va voir que Tengoucaient universel pour le
célèbre chef de Técole écossaise ne rend Joubert ni injuste,
ni partial :
« Kant, dit-il, en écrivant à madame de Beaumont, le
14 août 4801, ce terrible Kant, qui doit changer le monde»
ce Kant qui tourne tant de têtes, qui occupait tant la mienne
et a fait rêver la vôtre, Kant enfin, le grand Kant,
ce Kant dont les sourcils
Font trembler les savants dans leurs chaises assis,
« Kant est traduit et traduit presque tout entier; mais il
n'est traduitqu'en latin IJ'ai|ses critiques,toutes ses critiques,
à Texception de celle du droit que j'ai tenue entre mes mains
et que j'aurai dès ce soir si cela me platt. Quatre gros volumes
in-octavo, qui me coûtent, s'il vous plaît, trente-six grosses
livres, argent de France I C'est le papier le plus cher de la
librairie. Figurez-vous un latin-allemand, dur comme des
cailloux; un homme qui accouche de ses idées sur son pa-
pier, et qui n'y met jamais rien de net, de tout prêt et de
tout lavé; des œufs d'autruche qu'il faut casser avec sa tête
et où la plupart du temps on ne trouve rien.
€ Il faut qu'il y ait entre l'esprit allemand et l'esprit fran-
çais,dans leurs opérations intellectuelles, la même différence
qui s*est trouvée, pendant toute la guerre, entre les mouve-
ments des soldats des deux nations. J'ai ouï dire et vous
savez qu'un soldat français se remuait vingt fois dans le
temps nécessaire à un soldat allemand pour se remuer une :
voilà notre homme, un esprit français dirait en une ligne et
en un mot ce qu'il dit à peine dans un tome; un créateur
d'ombres opaques qui, séduit et séduisant les autres par
cette opacité même, croit et fait croire qu'il y a dans ses
abstractions ténébreuses une solidité qui, certes, n'y est pas;
des aperçus, quelques clairières cependant; du sens, de l'es-
prit quelquefois; des chimères de logique qui remplissent et
détruisent assez bien les néants qne la dernière école était si
fière d'avoir établis et qu'elle donnait pour du plein, avec
une intrépidité si froide et un amour-propre si content.
^ Je me casserai la tête encore une fois et plus d'une fois,
contre ces cailloux, ce fer, ces œufs de pierre et ces granits
49
poar essayer d'en retirer quelque lamière; mais je n'y pour-
rai, je crois, gagner que des bosses au front.
« Que voulez-vous que je vous dise? Je bats les champs en
parlant de cet homme, parce qu*il les bat aussi en parlant à
son lecteur. Il ne permet de juger vite ni de lui, ni de ce qu'il
dit; il n'est pas clair. C'est un fantôme, un mont Athos taillé
en philosophe. Enfin je snis las d'y penser. »
Le portrait est piquant, mais il est parfaitement de mise
dans une lettre.
L'étoile de Kant a bien pâli et son système aussi depuis
soixante ans, et l'on pourrait dire que ce jugement raisonné
de Joubert a devancé celui de la postérité.
xni.
Donnons maintenant un tableau d'un autre genre et qui
va prouver que le pinceau de M. Joubert excellait également
à manier et à mettre en relief les couleurs les plus opposées.
Au mois de juin 1806, une grosse brouille éclatait entre
MM. Chateaubriand et Holé;ils étaient iïchés, mais fâchés à
ne plus se voir. M. Joubert entreprit de les réconcilier. Nul
n'était plus apte â négocier celte réconciliation et â la mener
à bonne fin. 11 parlementa dans les deux camps et, comme le
talent de son amitié égalait celui de sa diplomatie, il ne
tarda pas â avoir raison de tous les griefs réciproques, â les
fondre et â les faire évanouir.
Pour cimenter sa victoire et consommer le rapprochement,
il invita les deux champions à diner, et voici comment il rend
compte de la réunion et de ses suites â madame de Yinti«
mille :
« J'avais invité à diner, pour mardi, H. de Chateaubriand
et U. Mole. Ils sont venus, Tun à cinq heures et demie,
l'autre à six.
« Il y avait peu de monde, et on a donné une minute aux
révérences. Après les révérences, il se sont vus; ils se sont
pris la main d'un air charmé et se sont secoué le bras d'une
manière très-sensible.
« On a servi. Ils ont été voisins et n'ont cessé pendant tout
le repas de jaser très gaiement et dé manger comme des
ogres.
1860. 4
50
« J*ai remarqué qu'ils demandaient toujours du même plat,
et qu'ils soutenaient toujours le même avis contre tous les
convives. Je ne me souviens pas d'avoir observé en ma vie
une plus parfaite unité de cœurs, d'esprit et d'appétit.
« Après le diner, je leur ai proposé d'aller se jucher en tête
à tête dans la bibliothèque où ils se sont débattus pendant
deux grosses heures, et d'où il m'a fallu les arracher, à la
nuit noire.
« Le lendemain, mercredi, ils ont couru les champs en-
semble, depuis trois heures jusqu'à cinq, et ils se sont réunis
encore, à sept, chez Chateaubriand, où j'ai laissé H. Mole, à
dix heures et demie. Je ne sais pas s'il y a couché.
« Il y était attablé le lendemain, jeudi. Ceci est sûr, car j'y
ai diné avec lui. Ce jour-là, ils se sont encore promenés seuls
pendant toute la soirée, car ils n'étaient pas rentrés à dix
heures. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait hier.
« Voilà le bulletin exact de tout ce que j'ai vu. Quant à ce
que j'ai entendu, je puis vous assurer qu'ils rient aux grands
éclats, comme des fous, et qu'ils ne parlent pas trop comme
des sages. C'est qu'apparemment ils extravaguent de joie. Si,
pour compléter ma narration, il faut mêler mes conjectures à
mes récits, je vous dirai confidemment que je crains un peu
que ce rapprochement ne soit fait aux dépens du genre hu-
main, car ils ne cessent de se moquer du monde entier, même
de moi ! Aussi leur ai-je dit de ne pas revenir; je les ai appelés
serpents réchauffés dans mon sein ; mais ils plaisantent de
tout cela.
« Heureusement, pour les mauvais effets que pourrait avoir
leur réunion, et l'esprit de ligue offensive et défensive qui les
anime, ils vont bientôt se séparer, car Chateaubriand part
demain. J'ai la bonté d'en être fâché, quoique je ne perde
évidemment que des coups à l'éloignement où vont vivre
Tun de l'autre ces deux hommes qu'a ressaisis une amitié si
enragée. »
A ces coupures, à cette énumération de détails si savam*
ment agencés, si finement assaisonnés d'esprit, de sel et de
grâce, ne dirait-on pas une page échappée à la plume inimi-
table de madame de Sévigné? Pi'est-ce pas la même transpa-
rence, la même verve, la même souplesse, la même originalité,
la même grandeur et le même charme?
Et dire que le pinceau de Joubert est ici dans son naturel ;
54
qa'il court, qu'il joue avec la même aisance, la même finesse
d'ironie, la même abondance et la même gatté que nous ve-
nons de le voir tout à Theure, à travers les rocailles et les
nébuleuses de KantI
XIV.
Au milieu de ses correspondances multipliées et de ses tra-
vaux de toutes sortes, H. Joubert n'oubliait pas les soins de
son intérieur, de sa maison. Tout y était ordonné et actif. Le
mattre avait en horreur Toisiveté, il fallait que chaque instant
de la journée fût rempli, même le temps des récréations, et
lui-même joignait l'exemple au précepte, en réglant son
temps, ses occupations et en rendant ses loisirs profitables à
ceux qui l'entouraient. Son fils, en grandissant, était l'objet
de soins attentifs. Son éducation, son instruction marchaient
de front et, grâce à une intelligence large et à des goûts stu-
dieux, il devenait chaque jour l'objet de plus grandes et de
plus douces espérances qu'il ne devait pas remplir.
D'un autre côté, M. Joubert portait à ses deux nièces,
encore bien jeunes, une affection et une sollicitude toute pa-
ternelles, guidant leurs travaux, égayant leurs entreliens et se
mêlant à leurs jeux en se faisant enfant avec elles et les sui-
vant de son lit même, si la souffrance l'y retenait.
Il étendait cette sollicitude à tout le personnel de sa maison,
et quelle que fût sa confiance en mademoiselle Fiat, l'œil du
maître ne faisait défaut nulle part (1).
(1) Pour se donner une idée de l'attention quMl donnait aux détails
domestiques, on peut lire ce passage d^une lettre qu'il écrivait de
Villeneuve à M. de Fonlanesle 9 septembre 1805 : ^
• Si vous avez réellement envie de passer ici quelque temps, venez
hardiment, mon ctier ami.
a Vous ne dérangerez dans cette maison personne que moi.
M Vous me prendrez ma chambre, mon temps, mes loisirs et mes
occupations; mais vous êtes bien assuré que le plaisir de vous avoir
pour hôte est au-dessus de tout cela.
« Il faut seulement vous consulter vous même, et voir, par exemple,
si vous pouvez vous passer de valet de chambre. Nous n'avons ici
que des filles fort laides, mais pour rien au monde nous ne voudrions
leur donner en spectacle un domestique de Paris. Le seul aspect de
52
XV.
Il y avait alors, comme il existe encore aujourd'hui à Vil-
leneuve, une société choisie, nombreuse, des salons très-fré-
quentés et dont quelques-uns ne le cédaient en rien aux splen-
dides réceptions de nos grandes villes.
Sitôt qu'ouvraient les salons de H. Joubert, Télite de tous
les autres y accourait en foule. On y jouait des charades, on
y filait des proverbes et ces impromptus imagés, ces fins jeux
de mots entrecoupés de chants avaient un succès fou à Ville-
neuve aussi bien qu'à Paris. On y applaudissait les nièces
de Tamphytrion, notamment la plus jeune, dont la mimique
et la voix eussent excité l'envie de plus d*une lauréate de
l'Opéra.
M. Joubert animait tout de sa présence et l'on va voir jus-
qu'où il poussait la délicatesse, je pourrais dire ici l'origina-
lité de ses attentions. Parmi les nombreux spectateurs et
surtout^armi les spectatrices, il se produisait souvent des
besoins de sommeil que maudissaient leurs victimes, privées
ainsi des jouissances du spectacle qu'elles entendaient louer
si fort à leur réveil. Pour parer à ces trahisons morphéennes,
Joubert imagina dMnstaller dans son salon une crécelle pour
avertir de l'entrée en scène des acteurs. Les cris aigus du
moulinet de bois faisaient l'oflice de la sonnette classique
dans les théâtres; ils annonçaient le lever du rideau et les
dormeurs |)rincipalpment applaudissaient des deux mains
cette singulière musique.
La crécelle de M. Joubert est conservée dans sa famille.
rofsiveté de ces drôles là est propre à corrompre la simplicité labo-
rieuse de tout un pays.
• Il y a, au bout de notre rue, un perruquier qui sera à votre ser-
vice, notre petite servante battra vos habits.
u Nous vivons avec abondance et je suis d^ailleurs peu en peine de
vous bien traiter à table. Je sais que rien n*est plus aisé, malgré vos
prétentions à la gourmandise, que de vous faire prendre pour excel-
lente une ch^re détestable.
tt Vous aurez une chambre vaste où il ne pleut pas; un cabinetde
propreté et une baignoire attenant; trente coteaux autour de la ville
et toute la terre autour de vous.
• Vous serez seul tant qu'il vous plaira et avec nous tant que vous
voudrez, n
53
Bon et obligeant par nature, M. Joabert donnait audience
à tous ceux qui la lui demandaient. Chaque fête de famille
servait de prétexte à de modestes réjouissances où le person-
nel de la maison trouvait aussi sa part. Sympathique à la
jeunesse, à la musique, M. Joubert se plaisait à réunir les
jeunes filles de Villeneuve et à leur faire répéter de pieux
cantiques, souvenirs de sa jeunesse et de son enfance chré-
tiennes. C'était surtout à l'époque de Noël qu'il aimait à ented-
dre redire ces vieux et caractéristiques refrains populaires de
la sainte veillée.
La bienveillance de son caractère était telle qu'elle encou-
rageait les plus timides et faisait ressortir en chacun ce qu'il
avait de meilleur.
« On ne peut causer avec M. Joubert, disait une amie> sans
se croire de l'esprit. »
Ce philosophe si fin et si profond avait conservé dans ses
relations intimes toute la simplicité des anciens âges. La
moindre chose le distrayait et il se mêlait volontiers à d'in-
nocentes plaisanteries, comme nous venons de le voir pour la
crécelle à réveil.
H. et Madame de Chateaubriand partageaient souvent ces
naïves distractions pendant leurs séjours répétés dans la
maison de la rue du Pont. Dans ces à parte intimes, dans
ces moments d'abandon, on usait parfois d'appellations sym-
boliques, thème habituel d'aimables et fines plaisanteries dans
les correspondances comme dans les conversations.
Faisant allusion à l'élévation et à la délicatesse d'esprit de
H. Joubert et peut être aussi à sa taille élancée, ses deux amis
l'avaient surnommé le cerf.
Madame de Chateaubriand était appelée la chatte, à cause
de son esprit malin et railleur. C'est elle qui, fatiguée d'enten-
dre M. deFontanes, le grand maitre, et Joubert, son second,
causer chez elle, depuis huit jours, enseignement, méthodes,
règlements, lycées, leur lança, un beau soir, ce vers épi-
grammatique :
L'ennui naquit un Jour de V Université.
Et, par concomitance, l'on désignait H. de Chateaubriand
sous le nom de chat.
A ce propos et au moment où Chateaubriand, ministre des
affaires étrangères, arrivait à Yilleneuve, à la suite de la
54
guerre d*Espagiie et de la vive opposition qu'elle lui suscitait
dans les Chambres, Joubert lui dit en Tabordant : « Mon
ami, le chat est encore sur le toit, mais il pourrait bien en
descendre bientôt. » Cette fine prophétie eut son accomplis-
sement quinze jours après, et Chateaubriand fut le premier à
en rire, tant les intrigues et les jalousies le dégoûtaient du
pouvoir et tant il trouvait de paix et de bonheur à séjourner
à Villeneuve I M. Joubert ne changeait pas pour lui avec la
fortune; invariable dans son amitié, il ne voyait dans la dis-
grâce d'un ami qu'un motif de plus pour se dévouer et être
utile sans le paraître.
XVI.
La critique, même de nos jours, a fait bien large la part
des erreurs et des fautes de Chateaubriand. A-t-elle fait juste
Eart à ses qualités et à ses services dans l'autre plateau de la
alance 7
A-t-elle reconnu, du moins comme ils le méritent, son
désintéressement profond et sa fidélité au culte du malheur,
double et infaillible pierre de touche de la véritable gran-
deur?
Pour lui faire expier des louanges, exagérées peut-être,
elle lui a dénié l'inspiration, le génie littéraire, le talent
même; dénié le caractère et jusqu'à la sincérité dans tous les
actes de sa vie, lui qui poussait parfois, et nous venons de
le voir, la franchise jusques a la dernière rudesse I
Nous n'avons, certes, ni la mission de venger sa mé-
moire, ni la prétention de mesurer cette grande personnalité
historique; mais, sans sortir du cadre de notre sujet, il nous
sera permis de dire :
Voilà un homme, trônant avec éclat sur toutes les hauteurs
de son temps, qui prend plaisir à en descendre sans bruit
pour venir se reposer à Villeneuve, au sein d'une amitié de
son choix, mais relativement obscure.
Et que pouvait-il attendre de son ami? Joubert, à part sa
simple hospitalité, n'avait au service du grand homme que
des conseils. Joubert était un aristarque éminemment dis-
tingué, mais sans faiblesse, et il en usait.
55
Cependant, personne n'a exercé sur Chateaubriand, sur
son cœur comme sur son esprit, une influence aussi forte,
une autorité aussi persuasive. T a*t-il là un signe accusa-
teur? Est-ce là de V hypocrisie ?
Chateaubriand était né sur un rocher, au milieu des va-
gues, et sa vie entière n'a pas été moins tourmentée, moins
orageuse que les profondeurs inconstantes de l'Océan. Après
avoir traversé toutes les extrémités des choses humaines, et,
comme ditBossuet, les félicités sans bornes aussi bien que les
misères, pour achever son œuvre, il s'est éteint dans la dis-
grâce, dans l'indigence et presque dans l'exil, avec le dernier
coup du tocsin de la guerre civile, le i juillet 1848. L'hospice
Marie-Thérèse, dont il avait été le fondateur, a reçu son der-
nier soupir. Combien de splendeurs ne s'éteignent pas ainsi
glorieusement dans les hôpitaux fondés par elles !
Mais revenons à Joubert, son ami par excellence.
XVII.
Ce dévouement désintéressé, cette passion du bien qui le
possédaient, n'étaient pas pour ses seuls amis ou pour sa
famille. Il en étendait le bénéfice à tous et surtout aux mal-
heureux.
Quelques traits suffiront à peindre son caractère sur ce
point et à donner mieux la mesure de son cœur :
— Une femme des plus pauvres de la ville, mère de six
enfants, vient, un jour, remercier madame Joubert de lui
avoir donné un lit complet où couchaient ses trois plus
jeunes. Les trois aînés occupaient un autre lit beaucoup
moins bon, où ils souffraient du froid, mal couverts qu'ils
étaient, encore bien que cette excellente mère leur eût aban-
donné les meilleures des bardes qui couvraient sa propre
couche. Témoin invisible de ces touchants détails, M. Joubert
appelle aussitôt son valet de chambre : « Va, lui dit-il tout
bas, chercher la couverture de mon lit et donne-la à cette
pauvre mère de famille. Quand je serai pour me coucher, il
faudra bien qu'on m'en trouve une autre. »
— Un bon vieillard tombé dans la misère, mais pauvre
honteux, se trouvait poursuivi à l'occasion d'une dette urgente,
56
somme assez rondelette, qu'il ne pouvait acquitter. Joubert
l'apprend et désintéresse immédiatement le créancier.
Quand l'huissier parut ensuite chez le pauvre débiteur, qui
redoutait si fort l'éclat et les suites d'une saisie, il n'en pou-
vait d'abord croire ses oreilles en apprenant qu'il ne devait
filus rien. Bientôt ses larmes cessent; du désespoir il passe à
a joie et, sous le coup de l'émotion, il remercie, il interroge;
mais en vain : ni lui, ni l'homme de la loi n'ont jamais su
quel était son libérateur.
— Un soir qu'il se promenait sur son chemin favori de
Baudemont, H. Joubert rencontre un vigneron de son quartier
qui hâtait le pas vers la ville et il l'arrête en lui adressant la
parole :
— Oii courez-vous donc ainsi, voisin, d'un pas si pressé?
— Hais, j'ai oublié, ce matin, d'aller au tabac. Je n'en ai
plus depuis midi et mon nez n'en peut plus.
— Qu'à cela ne tienne : n'allez pas plus loin. J'ai, ici,
dans ma poche, un bureau ambulant qui va vous satisfaire
sur-le-champ. Et, ce disant, Joubert tire sa tabatière et en
verse le contenu dans celle du vigneron, qui remercia de son
mieux.
Et tout cela était dit, était fait avec une simplicité char-
mante et une bonne grâce qui doublaient le prix des choses
et qui sont le privilège des cœurs d'élite. Il y a là un parfum
de vertu qui attire, qui empêche de rougir celui qui reçoit et
le met à l'aise comme celui qui donne.
Sans épuiser ici une nomenclature superflue de traits de ce
genre, disons que pendant trente ans, en maladie comme en
santé, M. Joubert, digne émule de sa douce et héroïque com-
pagne, a exercé la bienfaisance avec une largeur et une ab-
négation qui ne se sont jamais démenties. (Combien de diflé-
rends aplanis, d'inimitiés calmées et d'unions rétablies par
ses sages et paternels conseils I Combien de douleurs cachées,
de plaies saignantes, de maux secrets de toutes sortes ont été
guéris par ses mains généreuses «t discrètes I
Dieu seul en sait le nombre et seul lui en a tenu compte.
XVIII.
H. Joubert, dont la santé s'altérait plus encore par le
travail que par la maladie, s'éteignit doucement et sans bruit,
67
à Paris, le 4 mai 4824, consolé par la religion qui avait fait
la force et la gloire de sa vie, entre les bras d'une épouse et
d'un fils en pleurs, et entouré des soins affectueux d'une fa-
mille dont il avait été l'oracle et l'idole. Il ne lui manquait
que deux jours pour accomplir sa soixante-dixième année.
Le deuil fut grand aussi dans le cercle de ses amis. La
mort de M. de Fontanes y avait déjà causé un grand trouble;
celle de madame defieaumont y produisit un nouveau vide
douloureusement senti; le vide fait par la mort de M. Jou-
bert fut non moins grand et plus irréparable.
Il laissait en mourant des manuscrits assez nombreux
dont son fils conservait le dépôt et que, pendant vingt ans,
M. de Fontanes et M. Mole le pressèrent en vain de mettre
en ordre et de publier (1). Personne ne s'occupait plus des
autres pour s'oublier soi-même. Il poussait si loin cet oubli
et l'insouciance de la renommée, qu'on se demande s'il a jamais
pensé que ses œuvres pussent voir le jour.
Cependant une note restée incomplète, écrite à la h&te, pro-
bablement à la fin de sa vie, semble trahir une pensée d'ave-
nir. Il prévoit la possibilité d'une publication de tout ou par-
tie de ses œuvres. Voici le texte de cette note :
(i) Dès 4803, M. de Fontanes lui écrivait :
m Vous êtes dans la solitude, mon bon ami ; rien ne vous distrait.
Je TOUS exhorte à écrire tous les soirs, en rentrant, les méditations
de votre journée, vous choisirez, au bout de quelque temps, dans ces
fantaisies de votre pensée, et vous serez surpris d'avoir fait, presqu'à
votre insu, un fort bel ouvrage. Profitez de mon conseil ; ce travaU
ne sera pas pénible et sera glorieux. Il faut laisser quelque trace de
son passage et remplir sa mission, n
M. Mole, qui croyait le travail plus avancé, lui écrivait presqu'en
même temps :
M II y a dans votre tète, et peut-être dans vos papiers, un volume
composé d'un bout à l'autre des pensées les plus rares, des vues
les plus ingénieuses, et les plus étendues, exprimées dans les tons
les plus heureux. J'ai juré de l'en faire sortir, ce sera le meilleur de
mes ouvrages et il aura pour moi le mérite de satisfaire à la fois mon
cœur et mon esprit. G*est dans le sens le plus littéral que je le dis :
Je répondrais de tirer des papiers de la malle le plus exoellent et le
plus goûté des volumes. •
La malle en question était connue de tous les habitués de la mai-
son. C'est dans ce vaste réservoir que M. Joubert entassait pèle-mèle,
depuis.SO ans, ses écrits de toute sorte, et il y avait certainement là
matière à de plus gros volumes que ceux qui ont été publiés.
68
« Si je meurs et que je laisse quelques pensées éparses sur
des objets importants, je conjure, au nom de Thumanité, ceux
qui s*en verront les dépositaires, de ne rien supprimer de ce
qui s'éloignera des idées reçues. Je n'aimai pendant ma vie
que la vérité; j'ai lieu de penser que je l'ai vue sur bien des
grands objets; peut être un de ces mots jetés à la bâte... »
Il n'a pas achevé, mais le sens est clair et la préocupation
visible.
Une chose à remarquer, c'est que son fils, héritier naturel
de ses œuvres, son premier confident et celui sur les soins
duquel il devait, ce semble, compter le plus pour mettre en
ordre tant de matériaux divers, ne soit même pas nommé
dans cette note confidentielle. Il n'est désigné, il n'est présumé
nulle part comme futur exécuteur des dernières volontés de
son père.
Ah I c'est que ce fils, objet de bien des espérances par les
grâces de son premier âge et les succès de sa jeunesse, ne
les avait pas toutes remplies, dit H. Raynal. Quand le temps
de la maturité était venu, il avait fallu combattre en lui et
Ton avait combattu vainement d'inexplicables bizarreries, un
éloignement singulier des voies communes, un dégoût insur-
montable pour tout effort utile, toute occupation féconde (I).
Ce n'était pas qu'il ne fût doué d'un esprit distingué, d'une
instruction solide et d'un cœur excellent. De vifs sentiments
religieux le garantissaient d'ailleurs des mauvaises passions
et des écarts qu'elles amènent. Hais, frappé d'une sorte d'im-
mobilité morale, il se dérobait par une résistance inerte et
pourtant opiniâtre aux soins que son père voulait prendre de
ses relations et de son avenir. »
Là est le secret probable du silence et des réserves de ce
(!) M. Joubert père, au milieu de tant de richesses Intellectuelles,
sentait le premier, en lui, une sorte d'impuissance à les mettre
en œuvre :
• Mes idées, s'écriait-il souvent, c'est la maison pour les loger qui
me coûte a bâtir. >
Et. en effet, avec la matière de dix volumes, on n*a Jamais pu le
décider à en bâiir un seul.
Cétait l'abeille qui, après avoir amassé, dans sa ruche, un butin
immense, ne pouvait en tirer ni la cire ni le miel.
Il y avait donc déjà dans le père un peu de cette inaction fatale
signalée dans le flls.
59
malheureux père. Peut-êlre, d'ailleurs, pressentait-il que
son fils ne lui survivrait pas longtemps. C'est ce qui arriva.
XIX.
A sa mort et pour répondre aux vœux de madame Joubert,
si doublement inconsolable, Chateaubriand recueillit en un
volume les pensées choisies de Tami qu'il pleurait encore. Il
écrivait à cette occasion, à mademoiselle de Fontanes, occupée
elle-même d'une édition des œuvres de son père:
« Tandis que vous érigez un monument funèbre, moi, ma-
dame, je rassemble les pensées du plus ancien ami de votre
père. Elle ne sont pas destinées à voir le jour. La veuve de
M. Joubert semble pénétrée du sentiment que j'exprimais en
parlant de lui dans mon Essai sur la littérature Anglaise :
un homme fut mon ami et l'ami de H. de Fontanes. Je ne sais
si au fond de sa tombe il me saura gré de révéler la noble
et pure existence qu'il a cachée. Quelques articles qu'il ne
signait pas ont seulement paru dans diverses feuilles publi-
ques. Qu'il soit permis à l'amitié d'en citer de courts fragments.
C'est le seul vestige des pas qu'un talent solitaire et ignoré a
laissés sur le rivage en traversant la vie. >>
Ce recueil, en passant par les mains d'un pareil éditeur,
eut un grand succès à l'étranger ausi bien qu'en France (1).
On se plaignit bientôt que les œuvres entières d'un tel écri-
vain ne fussent pas livrées à la publicité. M. Joubert, le plus
jeune des frères de l'auteur, et qui, par son mariage avec la
nièce de M"-^ Joubert, se trouvait l'héritier de sa brillante
(i) M. de Chateaubriand avait mis en tête de son livre ce court
avertissement :
« J'ai lu ces mots dans les fragments de M. Joubert : « Le ver à
soie nie ses coques et je flle les miennes; mais on ne les dévidera
pas. •
« Si, je les ai dévidées : j'ai séparé les sujets confondus sur des
chiffons de papiers. Toutefois je n'ai pas trop multiplié les titres^
pour laisser au penseur une partie de la variété de ses pensées. On
verra par la beauté de ces pages ce que j'ai perdu et ce que le
monde a perdu.
• On peut ne pas être de l'avis de Joubert; mais voulez-vous con-
naître la puissance de son génie? Jamais pensées n'ont excité de
plus grands doutes dans l'esprit, n'ont soulevé de plus hautes ques-
tions et préoccupé davantage. La veuve de M. Joubert n'a fait impri-
60
fortune, accepta d'abord la mission de préparer nne édition
complète des œuvres de son atné. Le temps et les forces lui
manquèrent, et ce fut H.Paul Raynal, son gendre, à qui fut dé-
volue, enfin, cette part délicate d'un si bel héritage. Sa mo-
destie s'en effraya d'abord; il doutait de ses forces pour
accomplir ce qu*il appelle « une tâche de minutieuses recher-
ches, un travail de mosaïque littéraire qu'une longue patience
et un dévouement pieux pouvaient seuls accepter. » Il y
avait, en effet, un travail sérieux, immense, pour mettre en
ordre des feuilles détachées, des centaines de petits livrets,
de notes, de pensées écrites au crayon, jetées cà et là, au
milieu de réflexions, de renvois, d'abréviations souvent in-
déchiffrables. H. Joubert écrivait le jour et la nuit. Au lit ou
debout, dans son cabinet ou pendant ses promenades, à pied
ou en voiture, il avait toujours avec lui son petitcrayon d'or,
son petit cahier, et ses impressions y sont consignées avec
une constance qui ne se dément jamais, mais sans suite,
sans prétentions, sans le moindre souci d'un regard étranger.
C'est ce que nous assure H. Raynal dans l'excellente in-
troduction qui est en tête des deux volumes qu'il a publiés
en 1850 et qui sont la plus belle preuve que le scrupuleux
éditeur était à la hauteur de sa difficile mission.
Ai-je besoin d'ajouter que mon travail n'a pas la prétention
de doubler celui de M. Raynal, que je n'aurais pu que déco-
lorer? M. Raynal place son héros à Paris. Mon théâtre est plus
modeste; je le place, autant que possible, à Villeneuve, en
insistant spécialement sur des détails ignorés ou négligés par
son pieux biographe.
XX.
Vanité des réputations ! Joubert en possédait une brillante,
de son vivant, à Villeneuve et dans les environs. Il y a moins
de cinquante ans qu'il a disparu, et ses bienfaits sans nombre
mer les méditations de son mari que poar elle ; elle aurait craint,
en les publiant, d'offenser la gloire qui a tant recherché l'obscu-
rité... » •
Au moment de sa mort le même auteur, dans une notice insérée
au Journal des Z)i^6a/s, avait dit de Joubert:
« Il a laissé un mailuscrit à la manière de Platon et des matériaux
historiques. •
61
et son nom même sont à peu près oubliés. Sa science elle-
même, si riche et si variée, fiit restée ensevelie tout entière
dans sa tombe sans les soins généreux de ses amis pour en
faire connaître les parcelles qu'il en a laissées.
C'est en m'adressant à ses rares contemporains que j'ai pu
butiner encore et signaler à l'admiration publique les traits
édifiants qui précèdent et quelques détails intimes de la vie
de cet homme de bien. Dans dix ans et même avant il eût
été trop tard. Je dois ici une mention spéciale à un ancien
notaire de la ville — sa modestie m'oblige à taire son nom.
— familier autrefois de la maison Joubert et qui fut dans sa
jeunesse Pheureux témoin de la plupart des scènes que j'ai
rapportées. Depuis longtemps on attendait de lui un portrait
en pied du grand homme, un double portrait, car ce vénérable
ami est à la fois artiste et historien....
Historien I Ahl ceux qui ont écrit seulement quelques
pages d'histoire comprendront ses scrupules et ses hésita-
tions.
L'histoire, alors même qu'elle n'a pour objet qu'une mo-
deste ville, est encore un monument dont il n'est pas toujours
facile de reconnaître les assises, de les assembler et de les
fonder solidement. Ensuite, il importe de n'y faire entrer que
des matériaux sérieux et éprouvés. Trop souvent ceux qu'on
a sous la main, s'ils ne pèchent par le nombre, pèchent par
la qualité et alors il faut que cette main ouvrière soit aussi in-
telligente qu'exercée pour éviter les intrusions, les faux agen-
cements, les rentrées et les saillies trop fortes, les lacunes
compromettantes et les bigarrures, toutes choses également
nuisibles à la solidité comme à la beauté de l'édifice, c'est-à-
dire à ses proportions comme à son harmonie. Car l'historien,
de même que Tarchitecte, est assujetti à des règles inflexibles.
Cependant ici les éléments ne font pas défaut :
Villeneuve, sans remonter à ses origines gauloises assez
obscures ni au camp romain établi à ses portes, a possédé, au
douzième siècle et depuis, son château royal des Sales et son
bailliage renommé.
Villeneuve a eu jusqu'à sept tours et cinq portes fortifiées,
ses hautes murailles d'enceinte, ses fossés larges, profonds
et tris poissonneitx [i); ses ponts-levis, ses casernes et ses
(i) Au mois de Juillet i3»9, Charles V, qui éta^lt alors Régent du
63
hommes de guerre pour se dérendre des surprises et des
assauts si terribles et pourtant si fréquents au Moyen-Age.
Villeneuve a eu ses fontaines merveilleuses, ses léprose-
ries, son populeux quartier des juifs, ses quatres églises, un
chapitre paroissial, et ses luttes et ses gloires religieuses.
Villeneuve a eu la gloire, si rare et si honorable, d'être ac-
cusée de feuillantisme en 93; de donner asile à plusieurs
innocents distingués qu'attendait Téchafaud, et d'échapper
en grande partie aux horreurs de la révolution.
Villeneuve a eu ses transformations, ses développements,
ses industries prospères, les magnificences de ses fêtes, de
ses concours agricoles et de l'union modèle de ses habi-
tants.
royaume, afin de dédommager les habitants de VilIeneuve-le-Roi
des dépenses qu'ils avaient faites pour la réparation de la Forteresse,
des murs et des fossés de la ville, lesquels fossés étaient alimentés
par les eaux de PYonne, leur permit de u peupler les dicts fossés de
« telle quanUté de poissons que bon Ijeur sombleroli et d'en prendre
c le profit pour remployer à l'entretien et sustentation des fossés et
« forteresse. »
 vrai dire, ce n'était là qu'un rappel des droits accordés aux Vil-
neuviens par la charte de fondation de 4163.
Et la chronique ajoute que les concessionaires profilèrent large-
ment du privilège et que, dans les siècles suivants, le poisson des
fossés de Villeneuve le-Roy avait acquis une grande réputation de
qualité et de grosseur chez tous les Lucullus et les Chevet du temps.
Un autre privilège dont jouissaient, à la même époque, en vertu
du même titre, les habitants de Vilicneuve et qui va surprendre plus
d*un lecteur, c'est le droit de chasse. Le droit de chasse, sanspermiSj
au XIV* siècle t
Je lis, en effet, dans un extrait du Trésor des Charles, page 08, que,
en 1583, Charles VI, informé des privilèges accordés par les rois ses
prédécesseurs aux habitants de Villeneuve leRoi et singulièrement
du droit de chasse dans l'exercice duquel ils étaient troublés par le
maître des Eaux et Forêts de Sens et autres ofllclers, leur accorda, par
des lettres-patentes, u Congé et licence de chasser à toutes bêtes
« grosses et menues, à chiens, engins, filets et autres harnois loi-
tt sibles et convenables, depuis les lieux dits les Maisons de Voye
« profonde jusques au Val-du-Chaume, et depuis l'Eglise SaintMar-
« tin dudit Villeneuve jusqu'au fiuisson-de Teste à Pois, du côté
• devers ledit Villeneuve et autres lieux circonvoisins, excepté les
« garennes et bois de DIsmon. »
Il est vrai que les fusils Lefauchcux n'existaient pas alors, ni les
chiens anglais, ni cette race innombrable de braconniers qui, pour
agir dans l'ombre, n'en frappent pas moins terriblement avec ses col-
lets, ses panneaux et autres harnois destructeurs du gibier.
63
Villenenve, enfin, a eu ses célébrités diverses, ses hommes
remarquables, parmi lesquels la grande figure de Joubert res-
sortira toujours brillante d'un pur et vif éclat.
Je serais heureux si cette rapide esquisse pouvait contribuer
à faire revivre sa mémoire dansle département et* notamment
à Villeneuve ; à y perpétuer le souvenir de ses vertus plus
encore que celui de ses talents; à rendre féconds ses beaux
exemples de bienfaisance et de charité; à lui assurer, enfin,
une renommée longue et bénie, qu'il mérite d'autant mieux
qu'il ne l'a jamais recherchée.
DURANTON,
Jage de paix.
L'HOTEL DX'ZÈS. A TONNERRE.
Les andeos comte de Tonnerre habitaienl la Tille haute,
dans on chiteaD-foit dont on voit encore les mines do fieox
donjon. Ce cbâteao, près de la grande voie romaine qoi
iraTersait les Gaoles,do nord an midi, des Flandres josqo'i
rantîqoe cilé des Phocéens, près de la voie de Seos [Agen"
dieum, à la cité d'Alise, ce chiteao, dis-je, était eoTironné
de roches à pic, encaissé de vallées profondes, entr'aotres
d'anciennes lices, et placé ao-dessos d'an cimetière gallo-
romain, récemment décootert par M. Camille Dormois, dont
la science archéologique déplore la perte (I).
La position de ce point élevé, le nom même de la ville,
Tomodorum^ qoe les étymologistes ioterprètent par ces
mots près de F eau oo du torrent (la fosse Dioooe oo l'Ar-
mançon (2)], son vieox cimetière, toot tend i faire croire à
rancieooeté de cette ville. Quelqoes-ons ont pensé qoe le
cbftteao et ses nombreoses forti6cations remontaient ao
m* siècle de l'ère chrétienne, à l'empereur Aurélieo (3) lors
de son voyage dans les Gaules, en 273, opinion qoi peut être
on peu hasardée. Cependant, à diverses époqoes, oo a trouvé
one série de monnaies romaines qui partant, de Jules César,
se termine à Constantin (3). On a cité aussi quelques pièces
gauloises.
(1) Bulletin de la Société des Sciences de l'Yonne, t. XII, 1858.
(2) Note de M. Cerveau.
(5) Jules César, Auguste, Néron, Vitellins, Vespasien, Nerva,
Trajan, Adrien, les Antonins, Lucios-Vérus, Uarc-Aurèle, Faustine,
65
Grégoire de Tours est le premier écrivain qui ait parlé de
Tonnerre, castrum Tornodori (577). L'abbé Fieury le cite
en 716. Raoul, gouverneur ou comte de Tonnerre, est mi-
raculeusement guéri en 840 (4). Dom Bouquet met, en 898,
près de Tonnerre, la défaite des Normands par Richard de
Bourgogne.
On trouve des comtes de Tonnerre dès Tan ilO; ainsi
Hilarius, Betlon (vers 616], saint Guerry, saint Ebbon qui
mit en fuite les Sarrasins, Raoul, Girard, Eudes, le célèbre
Gérard, qui prenait le titre de seigneur de Roussillon,
d'Avallon et de Tonnerre.
Avant 980 commencent les comtes héréditaires. Tous
dans les maisons de Tonnerre, de Nevers et de Cbâion,
habitent le château dit de Montbélant, sur la montagne. Un
souvenir précieux se rattachait à ce vieux manoir. En reve-
nant du concile d'Etampes (1130), saint Bernard avait suivi
la route de Sens, Joigny, Âuxerre, Chablis et Tonnerre, où
il était descendu au château. Il fit quatre niiracles : deux
dans réglise de Saint-Aignan, en y célébrant la messe, un
en sortant du château, et le quatrième sur les bords de
TArmançon. Il avait rendu la vue à quatre aveugles (2). Mar-
guerite de Bourgogne, veuve de Charles I" d'Anjou, roi de
Naples, de Sicile et de Jérusalem, après avoir construit le
vaste hôpital qu'elle a consacré aux malades et aux pauvres
du pays, se fait un château spécial dans cette enceinte même
de charité, pour les soigner de ses propres mains (3).
C'est dans ce château que logent :
1o En 1359, Edouard IV, roi d'Angleterre;
2^ En 1424, le Dauphin, depuis Louis XI, allant en
Alsace. On leva une taille pour les frais de réception.
3° A Pâques 1542, le roi François I•^ — Charles-Quint
lui fait déclarer la guerre par son ambassadeur.
4*" Le 31 avril 1631, Louis XIII, à son retour de Metz,
dtne au château.
Gordien oncle, Gordien neveu, plusieurs des Tyrans, Posthumius,
Probus et Constantin. {Cerveau, Camille' Darmots^ etc.)
(i) Aldevrade, religieux de Fleury-sur -Loire, cité par Cerveau.
(3) OEuvres de Saint-fiernard, édition de 1667, 1, 181.
(3) Notes historiques sur l'iiôpital de Tonnerre, par Gamille-
Dormois, p 42.
1869. 5
66
6"* Le S2 juin 4674, Loais XIY y deseend aii retour Se la
Franche-Comlé (1).
Le château de la montagne ne reste pas moins la résidence
des Chalon, successeurs de Marguerite; c'est là que se
prêtent foi et hommage. En 1359, pendant la captivité du
seigneur, le château est assiégé par les Anglais ; il résiste.
« La ville (basse) se défendit bien. Là eut grand assaut et
« dur, et la ville de Tonnerre prise par force (3). » Les An-
glais pillent, boivent et se reposent pendant cinq jours.
L'année 141i devait être bien plus funeste. Le duc de
Bourgogne avait gravement à se plaindre du comte Louis de
Chalon. « A son retour de Flandres, ilfist envahir et prendre
« la ville et le cfaastel de Tonnerre, lesquels furent pillés
a et ledict cbastel fust destruil et désolé par ses gtens, du-
« quel chastel s'en estoit fuy un peu devant le comte de
« Tonnerre et ses gens d'armes, non sans attendre les gens
« d'armes du duc de Bourgogne, desquels estotent conduc-
« teurs messire Elyon de Jacqueville, Fierrebourg et aulcutis
« autres. Et tantost après envoya ledit duc de Bourgogne à
« Paris lettres devers le roy, pour luy faire sçavoir ia voye
« par laquelle il estoit allé de Flandres en Bourgogne, et
« aussy fist savoir la destruction du chastel de Tonnerre
« qu'il avoit faict faire, parce que ledict comte son vassal
« s'estoit rebellé plusieurs fois contre luy et sans cause, et
« luy deflSant et entreprennant sur sa terre, icelle destrui-
« saot, et emmenant ses proies, non pas qu'il voulist aulcu-
^ nement tenir, garder et entretenir; et oultre ledit duc fist
« assiéger le chasteau-Bélin, situé et assis en la conté de
« Bourgogne et appartenant audict comte de Tonnerre ;
« nonobstant qu'il fust moult puissant et fort, fut conquis
« par long siège. Et le donna à son fils, le comte de Charo-
« lois, en déshéritant ledict comte de Tonnerre, lequel, du
« vivant du duc son père, s'escrivoit comte de Charolois et
« seigneur de Chasteau-Bélin (3). »
Voilà donc le vieux château et la ville haute pris, brûlés.
(i) Annuaire de TYonne de 1849, p. lli. — Cerveau.
(3) Froissard, Paradin, Tristan ie Voyageur, Cerveau, etc.
(3) Monstrelet (ses chroniques de France, d*Ângleterre et de Bour-
gogne par le sire Enguerrand de Meste) ; — Paradin (GaMlaume)»
histoire de Bourgogne.
67
rasës^ détruits, mis totalement à sac* Le co«He Louts de
Chalon, fidèle au roi, sera tué à la bataille de Yerneuil. Après
la paix d'Arras (1), Jeanne ei Marguerite de Chalon, sœurs
de Louis, rentrent dans la propriété de leur frère. Elles
n'avaient plus d'autre domicile que le château de Marguerite
de Bourgogne, dans l'enceinte de l'hôpital. Margnerite de
Chalon, qui avait acheté les droits de sa sœur Jeanne, sans
la payer, avait épousé Olivier de Husson, chambellan de
Charles VIL
N'est-ce pas vers cette époque que fut construit l'hôtel dit
d'UzèsT C'est une question difficile à résoudre.
IL
Si l'on ne ciMasulte que le blason sculpté sur le culot de
la niche placée à l'angle droit de la cour, ne pourrait-t-on
p^s être dans l'erreur? Que voit-on, en effet, sur cette
pierre si fidèlement docile au ciseau d'un habile sculpteur?
C'est un écartelé, 1-4, de gueules à la bande d'axur (Cha-
lon) ; 2-3, burelé d'argent et de guetUes de diûs pièces, qui
est Lusignan, brisé d'une bande ou cotiee de gueules, bro^
chant sur les burelles, qui est de Parthenay ; sur le tout
d* azur à six annelets d'argent 3. 2. 1, (i) (Husson).
Que conclure de ce grimoire héraldique? D'abord, qu'il
s'agit d'un membre de la maison de Husson, allié aux mai-
sons de Chalon et de Parthenay. Or, Olivier de Husson, che-
valier et chambellan de Charles VII, avait épousé, dès 142&,
Marguerite de Chalon. Cette dame était fille de Louis II de
Chalon qui, en 1370, s'était allié à Marie de Parthenay, des-
cendante des Lusignan.
Olivier de Husson accompagnait, en 1439, jusqu'à Saint-
Omer, la princesse Catherine de France, qui allait épouser
Charles de Bourgogne, comte de Charolais. Il paraît être
mort vers 1453. Ce serait alors ce comte qui aurait fait cons-
(1) 33 septembre 1435.
(2) Ce sont ces mêmes armoiries qui figurent sur deux riches
dalmaUques, brodées, dit-on, des mairrs de la reine Marguerite de
Bourgogne. Ces ornements sont d*un siècle et demi postérieurs à
inexistence de cette reine charitable.
68
truire notre curieux hôtel vers le milieu du xv* siècle. C'était
après une époque d'agitation, de trouble et de guerre civile ;
de là celte devise tirée du psalmisfe et si bien appropriée
aux circonstances : Nisi Dominus custodierit domum, frus-
tra mgilat qui custodit eam (1). Ke dénole-t-elle pas haute-
ment les malheurs passés? N'est-elle pas une allusion à la
ruine de Tancien château? Ne fait-elle pas sentir Timpé-
rieuse nécessité d'une protection toute divine contre les
efforts de la perversité des hommes?
Cette conclusion contredit celle des architectes et des
archéologues qui ne font remonter Tépoque de la Renais-
sance qu'à la fin du xv"" siècle et même au xvi* siècle. 4lors,
comment expliquer ces armoiries si bien sculptées, si claires,
si positives ?Dira-t-on que les Husson ont possédé Tonnerre
jusqu'en 1556 ou 4557? Que les descendants d'Olivier de
Husson ont pu faire usage des mêmes armoiries que leur
auteur à Tonnerre ? D'abord, ainsi que le faisait observer
M. Jacquillat-Despréaux, les comtes de la maison de Husson
ont presque toujours été absents de Tonnerre par suite de
leurs hautes fonctions soit à la cour, soit à l'armée; leurs
femmes étaient étrangères à nos contrées, tandis que Mar-
guerite de Chalon, femme d'Olivier, y était retenue par de
nombreux procès. Elle a pu faire diversion à ses soucis
d'affaires litigieuses par une construction tout à la fois utile
et agréable.
Puis, en ce qui est des armoiries, David Ândry, l'un des
généalogistes des comtes de Tonnerre, nous apprend que
généralement leur écusson était accolé ou parti de celui de
leurs femmes. Ainsi, Jean de Husson, fils unique d'Olivier et
de Marguerite, comte de Tonnerre de 1453 à 1485, accolait
ses armoiries de celles de Jeanne de Sanglier : d*or au san-
glier de sable, défendu, allumé d'argent sur une terrasse
de sinople (2) .
Charles de Husson, leur fils, mourut en 1492, après avoir,
au mois de juin de cette année, affranchi les habitants du
giste de Crusy, m afin qu'ils puissent vivre en paix et tran-
(4) Ps. 126, v. %
(3) Sêgoing, Paillot, Ducbesne, Déy, Gourdon de GenouiUac, etc.
— Elle était veuve de Jean de la Rochefoucault, seigneur de Barbe*
zieux.
69
« quillité et qu'ils aient cause de prier Dieu le temps à venir
« et pour nous et nos successeurs (4). » Sa femme était
Antoinette de la Trémouille. Il écartelait ses armoiries d*or
au chevron de gueules, accompagné de trois aiglons bé-
qués et membres de gueules (La Trémouille). Le sceau par-
ticulier fle la comtesse était écartelé 1-i. de la Trémouille;
2. d'orf semé de fleurs de lys d'azur^ au canton de gueules
quelquefois chargé dune épée d'argent (Thouars) ; 3. /o-
zangé d'or et de gueules (Craon) ; sur le tout de gueules à
deux léopards d'or [un sur l'autre (Isle Bouchard) (2).
Louis V' de.Husson, fils de Charles, prit possession du
comté en 1473 et mourut en 1503, laissant sous la garde
noble de Françoise de Rohan, sa femme, plusieurs enfants
mineurs. Elle vivait encore en 4526. Qni ne connait les
armes des Rohan, de gueules à neufmàcles d'or accolés et
aboutés ?
T a-t-il dans tous ces blasons quoi que ce soit qui res-
semble à celui d*Olivier de Husson?
Anne de Husson, Tune des sœurs de Louis !«', hérita du
comté de Tonnerre après la mort de ses deux neveux, Claude
de Husson, tué à Pavie (24 février 4 525), et Louis, qui fut
évéque de Poitiers, n'ayant que dix-neuf ans, étant seule-
ment souS'diacre. Il voulut se faire relever de ses vœux pour
se marier et perpétuer sa maison. Le pape ne voulut pas y
consentir. Il mourut en 4536 ou 1537 au camp d'Avignon.
Anne avait épousé Bernardin de Clermont. Elle mourut en
4540. Louise, la huitième de ses treize enfants, fut d'abord
mariée, en 4538, à François du Bellay, dont elle n'eut qu'un
fils, mort en ^554, pendant son veuvage; puis, en 4556, à
Antoine de Crussol, qui fut duc d'Uzès en 4 565, puis duc et
pair en 4572, un an avant sa mort.
En niant la construction de l'hôtel d'Uzès par la maison
de Husson, qui oserait affirmer que cette jolie habitation soit
l'œuvre d'Antoine de Crussol ou de sa femme? Il est probable
que le nom d'Uzès lui a été donné par le fait seul de Thabi-
tation par Louise de Clermont et son second mari.
H. Bizet, Tonnerrois très ami des arts, fait remonter cette
construction au règne de Henri II, de 4547 à 4559 (3).
(1) Chartes imprimées des habitants de Tonnerrç, p. 215.
(2) Le Laboureur, Paillot, le Roi d'Armes, Ségoing, etc.
(3) Journal de Tonnerre de 1830, n® 3.
70
Eoire ces deux dates se trouve l 'incendie général de Ton-
nerre, le 8 juillet 1556. La comtesse, accusée sans fonde-
ment bien sérieux d'être Tanteur de ce sinistre, ne fut pas
moins vivement^peinée de cette calomnie. On ne la vit plus
que rarement à Tonnerre.
M. Victor Petit, juge compétent en pareille matière, pense
que la date cherchée est de 1560 à 1574. Louise de Clermont,
si mécontente de ceux qu'elle appelle ses subiectx, aurait-elie
bâti à cette époque? Aucun acte ne prouve qu'elle ait cons-
truit, ni vendu, ni donné Thôtel qui a porté son nom de
duchesse. Elle Ta seulement habité en 1 587.
U. Quantin classe ce monument avec ceux de la Renais-
sance(4).
Qui aurait pu] alors faire sculpter l'écusson d'Olivier de
Husson? Faut- il, pour expliquer cette anomalie, admettre
avec M. Quantin et autres savants archéologues, que les
deux niches curieuses, antérieures à cet hôtel, y ont été
rapportées d'autre part ?
m.
En face de l'hôtel d'Uzës, de l'autre côté de la rue, sur
une portion de l'emplacement donné par la reine de Sicile à
son hôpital, attenant au lieu de sépulture des personnes
décédées dans cet établissement de charité, charnier connu
sous le nom Ae cimetière Bricard, se trouvaient les bâtiments
de service. Au-dessus de U porte, on lisait en énormes ca-
ractères ces deux mots : nisi frustra (2), abrégé de la devise
^nscriie au-dessus de la porte de l'hôtel. Cette courte inscrip-
tion ne suflSrait-elle pas pou.r faire présumer et même pour
prouver une origine commune et à Thôtel et à ses dépen-
dances ?
Or, dans les titres de l'hospice, on trouve, en 1 530, une
concession faite à bail, à cens et à rente emphythéose^ à
« honorable homme Jehan Canelle, esleu pour le roy, nostre
(1) Congrès archéologique de iSSO, tenu à Âuxerre.
(3) Dans une reconstruction faite en 1864, le nisi frustra^ Inscrit
sur le linteau ancien, a été conservé et placé sur le Jambage dé droite
où on le voit encore.
7<
« sire, en l'étectioa de Tonnerre et Ancerrois » à charj^e de
construire une maison sur cette place. Elle se composait de
deux pavillons séparés par une basse-cour (1). Dans le pa-
\illon de droite était le jeu de paume de MU. Caoelle (2). En
4558 comme en 1625, la noble famille Canelle était proprié-
taire de ces deux pavillons qui, en 4794, dépendaient encore
de rhôtel principal, et ont été vendus ensemble, au nom de
la nation, par le district de Tonnerre.
Il n'existe point de généalogie connue de la famille Ca-
nelie. Citons rapidement quelques-uns des noms échappés à
l'oubli.
En 4395, Guillaume Canelle est un des notables de la
ville.
Un siècle et demi à peu près s'écoule avant que nous
retrouvions, en 4530, Jehan Canelle, élu et lieutenant par-
ticulier, qui, en 4552, achète de Louise de Clermont et de
François du Bellay, son mari, les terres de Bernouil, Hilois
et Soûlas. Il était mort avant 4564 époque à laquelle on
trouve Jacqueline Perceval, sa veuve (3).
Il laissa deux fils : Henri, qui fut élu pour le roi (4600-
id44), co-seigneur de Bernouil, seigneur de Yaulichères, que
1^ duchesse lui céda, en 45879avec terres et hommes, haute,
basse et moyenne justice. Henri Canelle possédait encore la
terre de Fizotat sur Bragelonne, d'oii le nom de M. de Bra-
gelonne. Il fut un homme zélé pour le roi comme pour les
affaires de la ville. On le voit, au mois d'octobre 4587, faire
plusieurs voyages à Bar-sur-Aube, Joigny, Chaource^ Saint-
Florentin et autres lieux par devers Mgr de Guise, pour trai-
ter de la rançon du sieur Antoine Pingai, que les Retires
avaient pris dans les bois de la ville, et pour le faire mettre
en. libei'té. Il avait même prêté de Targenl à la ville (4). Sa
fille, Catherine Canelle, porta le fief de Vaulichères à Paul
de Chaulae ou de Cbaonne, son mari.
Le second fiU de Jehan Canelle fut Jacques Canelle, écuyer,
resté seul seigneur de Bernouil. En 1578, il avait acheté de
(1) Camille-Dormois, Carreaux émaiUéê^ Bulletin de la Société
des Sciences de l'Yonne, 1800.
(I) Croquis d'un plan par Ml. Jacquilitt-Despréaux.
(3) Compte de la ville, 1564 1565.
(4) Compte de la ville en 1587.
72
la duchesse le bois de Réault. En 1587, cette dame lui vend
encore ses droits sur Yilliers-Vineux (1), droits qu'elle tenait
par confiscation sur Louis Du Mas, seigneur du fief soubx-
Guillaume. Louis Du Mas avait été, par punition d'un crime
que nous ne connaissons pas, roué, puis écartelé. Jacques
Canelle devint commissaire ordinaire des guerres et bailli de
Tonnerre. A ce dernier titre, il fut le successeur du célèbre
jurisconsulte Pierre Pithou, que Ton appelait alors M. de
Champgobert.
Au mois de novembre 1564, il avait été dépéché pour les
affaires de la ville, vers Mgr d'Aumale, gouverneur de Cham-
pagne et de Brie. Par reconnaissance, la ville lui avait offert
deux fillettes de vin qui avaient coûté dix livres. Il s'agissait
d'obtenir des lettres d'exemption de taille et de subsides. Le
seigneur de Bernouil avait eu plein succès (2). Il avait épousé
Anne Le Maistre, que l'on croit fille de Jehan Le Maisire,
vice président de la baronnie de Tonnerre, en 1549, seigneur
de la Hotte du Breuil deVarennes.
Jacques Canelle a eu deux filles : l'une Magdeleine, mariée,
le 14 janvier 1583, à Etienne de Clugny, écuyer, seigneur
d'Etaules, et depuis lieutenant civil d'Avallon (1603); l'autre,
Colombe, épousa, le 12 janvier 1585, François de .Chenu,
écuyer, co-seigneur de Nuits, Fulvy, Yilliers-les-Hauis.
Il avait fait bâtir et fortifier le château de Nuits, qu'il
défendit cinq fois avec succès contre Clugny de Thénissey.
Il avait pris le parti du roi contre la Ligue (3).
En 1561, François Canelle était receveur pour le roy en
l'élection de Tonnerre. Il fait entériner les lettres d'exemp-
tion des habitants, qui lui font un cadeau de deitx feuillettes
de vin du prix de 30 livres. Ilétait mort en 1575. Sa femme
était damoiselle Claude Turreau) elle se retire à Paris (4).
Le si^ur de Bernouil était son héritier.
Depuis, les renseignements généalogiques font défaut.
Une Marie Canelle, fille du seigneur de Bernouil, avait
(i) Histoire de la commune de Villiers-Vineux par M. C Dormois
(Builetio de la Société des Sciences de l'Yonne). ~- En 1555, Pierre
Canelle était prêtre dans cette commune.
Çè) Compte de la ville.
(3) Courtepée, VI, I.— Terrier de nuits.— Notes de M. Jacquillat-
DesDréaux
(i) Compte de la vUle de 1565 et 1576.
73
époasé Nicolas de Saint-Belin, seigneur de Yaudemont, comte
de Jaux et de Fleys, député de la noblesse de Chaumont (1).
En 1626, on cite Jacques Canelie, soit le même que le
précédent, soit un homonyme. Il porte les mêmes titres de
commissaire des guerres et de bailli. Il a aussi deux filles
qui possèdent Thôtel principal : l'une, Jacqueline Canelie,
mariée à Robert Guillaume, seigneur de Marsangis, conseiller
du roi, prévôt de Paris ; et^^ l'autre Antoinette, mariée à Jean
Cabaret, seigneur de la Cro^Iière.
En 1651, un François Canelie est propriétaire de Thôtel
principal avec Edme Milon, marchand. On le dit aussi sei-
gneur de Bernouil. En 1638, il avait été prévôt de la maré-
chaussée. Six ans après (1644), il avait été saisi pour sa
portion dans la terre de Bragelonne, ce qui prouve qu'il était
le représentant direct ou collatéral de Henri Canelie, seigneur
de Vaulichères et de Frizoïat. Il avait épousé Elisabeth Yau
de Ranchiers.
D'un autre côté, on trouve, le 26 octobre 1624, Charlotte
Canelie, femme de Nicolas Bargedé, conseiller au bailliage
d*Auxerre. Elle tient sur les fonts de baptême avec Charles
Henri de Clermont, comte de Tonnerre, Charles Henri Bar-
gedé, fils de Joachim Bargedé, bailli de Cruzy [2]. Charlotte
ne devait-elle pas appartenir à la branche atnée des Canelie et
avoir quelques droits sur Thôtel d'Uzès? On voit, en effet, le
23 octobre 1651, Jacques Bargedé, avocat au Parlement à
Auxerre, vendre à Etienne Luyt, avocat et élu à Tonnerre,
et à Marie Le Haistre, sa femme, la partie démembrée de
rhôtel principal.
Il est probable que c'est à cette époque qu'il faut porter la
division et le partage de Thôtel.
Ces détails, tout incomplets qu'ils sont, prouvent sura-
bondamment la haute position sociale et l'honorabilité de la
famille Canelie. On trouve sur Tune des verrières de l'église
Saint-Pierre de Tonnerre les armoiries des Canelie : d*axur
à t/ois artichauts de sinople. Il est probable que cette
[dace d'honneur leur était donnée à titre de bienfaiteurs de
'Eglise. Ce vitrail semble fait en l'honneur de saint Jean-
(1) Les Saint-Belin ont été seigneurs de Fleys de 1BB6 à 17S4. —
Gourtepée, VI, 336.
(S) Registres de i'état civil de Tonnerre.
74
Buptiste, doDi on yoU la tête daos uo plat porté par une
femme (Salomé, fille d*Hérodiade). Ce bienfaiteur serait d«DO
u^Jean Çanetle(4).
IV.
Il ne faut pas se dissimuler que longtemps avant 1556, et
longtemps après cette époque, les relations des habitants
s^veç leur seigneur étaient plus que froides. On plaidait à
outrance pour les censives, les bois, etc. Les biens patrimo-
niaux avaient été saisis. Le comte et la comtesse avaient
demandé à faire raser les murs et abattre les portes. Sur ce
point les habitants avaient eu gain de cause. Les comptes de
la ville font mention de divers arrêts tantôt en faveur de la
communauté, tantôt au profit de Louise de Clermont (2).
Aussi était-elle en quelque sorte cosmopolite. On la trouve
en 4565 à Molains [Moulins en Bourbonnais); au chftteau
de Haulne, près de Cruzy,en 1569, 1572, 1574, 1576(3); à
Tournon.en 1573; à Paris, en 1573, 1575, 1581, 1585 (mai
et septembre). Il y a lieu de croire que c*est là sa résidence
la plus habituelle. Elle est à Troyes en 1575, à Chalon-sur-
Saône en 1576, à Saint-Privat en 1577, à Sens en 1581, à
Beaucaire en 1588, en Languedoc puis en Dauphiné en
1591 (4), etc. Avec nos chemins de fer, ces voyages n'au-
raient eu rien d'étonnant; mais, alors, ils étaient fatiguants
et, dispendieux.
Le comte et la comtesse vinrent à Tonnerre au mois de
septembre 1562. La ville dépensa en cadeaux 81 livres S
sols. — En 1565, quand ils étaient à Moulins, les habitants
leur envoient des chevaux. De plus, il en fut fourni pendant
quatre jours pour conduire la couche (le caresse) ès-lietix
d'Argenteuil, de Nuits et de Cruzy. Il fut offert au duc douze
(I) Vitrail de Saint-Pierre ; terrier de Nuits.
(S) Compte de 155i et année suivante.
(5) En 4569, elle faisait bâtir le château de Mauloe. Des habitants
de Tonnerre y conduisirent beaucoup de pierres à leurs frais {compte
de 4569). En 1573, le duc avait sa compagnie à Tonnerre {compte
de 1579).
(i) Camille Dormois, Carreaux émaittés^ BulleUo d^ 1« $oci«tô
des Sciences de I*Yonae iSVk tt Qpi9p((9 49 U vill%
16
fiU$ti0$ de vin, tant pour lui que pour le train de sa maison.
Les dépenses de la ville s'élevèrent à 201 livres 8 sols. —
1569, nous voyons nos devanciers s'adressera leurs seigneurs
pour faire diminuer les charges énormes qu'imposaient l'en-
tretien et la nourriture du camp de Dannemoine, les sièges
de Noyers et de Yézelay, le camp d'Appoigny, etc., etc. On
leur fait, selon l'usage, un cadeau de vin et de gibier. Il
s'élève à 86 livres 17 sols. — Le duc et la duchesse viennent
à Tonnerre les 16 et 47 mai 1770. Il leur est donné « deux
« levrautz, un grant lièvre, troys plats de trufies, troya
« quarterons de grosses pommes, une douzaine et demye de
« grantz pouletz. » A Ikur départ, au mois d'aoû.t, il leur
est fourni treize chevaux pour le transport de leur bagage,
ce qui coûte 39 livres 7 sols 6 deniers. — La duchesse revient
le 19 octobre 1670. Nouveaux cadeaux. Le transport de ces
bagages de Cheny à Tonnerre coûte à la caisse communale
30 livres. — Au mois de décembre 1672, le transport des
bagages de Maulne à Tonnerre coûte 38 livres. On donne i^
cette dame deux fillettes de vin vieil qui coûte 60 livres ; ce
devait être certes de la première qualité. Bientôt elle part;
pour Paris ; ses subieetx lui écrivent pour faire relever la
garnison de Vaudemont. La lettre est accompagnée d'un ca-
deau de venaison, de gibier et de poisson. — Le 2 avril 1576^
la duchesse est à Troyes, où les échevins lui portent ua
cadeau. On conduit ses bagages au port de Cheny. Cela coûte
à la ville 147 livres 7 sous. Au mois d'août de la môme
année, il lui est envoyé deux muids de vin qui coûtent 81
livres. Louis Rafibrd, avocat, receveur, et, depuis, secré-
taire de la reine de Navarre, lui est dépéché pour qu'elle
évite aux Tonnerrois une garnison. Ce mandataire fait le
voyage à cheval. — 1576. La duchesse vient à Tonnerre;
vingt chevaux vont chercher à Cheny ses « meubles, bagages,
« garderobes et autres bardes. » La dépense des habitants
est de 55 livres. Elle passe à Tonnerre le mois de juin ; on
lui fournit le linge de table. Quand elle quitte, huit voituriers
à deux chevaux conduisent le bagage à Chalon-sur-Saône.
Le 12 ayril 1578, mftdamfi, venue à Tonnerre, reçoit un don
de six feuillettes de vin. Il a coûté 36 eseï^ ou 108 livres,
plus 2 livres de reliage. Au mois d'août 1 580, cinq cAar
retées, attelées chacune de deux chevaux, trajisportent Ijes
bardes de Cheny à Tonn^rr^ et k Ai^cy-ie-Franc. VingHeux
76
chevaux de selle lui sont envoyés ponr elle, ses gentHs-
hommes, officiers et gens, pendant trois jours, selon Tordre
qu'elle avait donné anx échevins. Il y avait en outre des
chevaux pour sa carozse. Les charges municipales ont été
de 482 livres 48 sols. La duchesse quitte Ancy-le-Franc
en 4584. Les Tonnerrois fournissent voitures, chevaux de
trait, chevaux de selle, pour conduire leur dame, ses gentils-
hommes et gens de service à Sens. En traversant Tonnerre,
on lui offre quatre perdrix, du vin, une grande carpe et un
brochet. Dépense : 42 écus.
En 4 587, elle descend à Tonnerre dans le logis d*Henri
Canelle, rue Jean Hérard. C'est la seule fois que l'hôtel
d'Dzès est indiqué comme occupé par la duchesse. Elle y
reçoit 6 feuillettes de vin, du prix de 26 écus. En 4591,
elle écrit aux échevins qu'on lui prépare le logis de l'hôpital;
il laissait à désirer. Elle y était cependant en 4592. Elle y
revint encore une fois ; car, selon toute probabilité, c'est là
qu'elle mourut en 4596, et qu'elle fut embosmée avec quatre
livres de poix noire, un quarteron de goudron, une aune de
toile et deux pintes de sel (1).
Que conclure de tout cela? L'hôtel d'Uzès est de la renais-
sance; il a été bâti de 4500 à 4550 (â) par les Husson pro-
bablement, peul-éire par Louise de Clermont. Les niches, plus
anciennes que l'hôtel, y ont été rapportées (3). Si la duchesse
a été propriétaire de ce joli manoir, c'a été pendant peu de
temps. Il est probable qu'elle l'a vendu soi; à Jean, soit à
Henri Canelle, à qui elle a fait des ventes considérables en
4552, 4578 et 4583, et pour qui elle avait une affection
toute particulière. L'année 4587 est la seule ou l'on puisse
constater sa résidence dans ce charmant manoir.
V.
L'hôtel d'Uzès, en son entier, occupait l'emplacement de
quatre maisons dans la rue des Fontenilles, soit au sud-est
(i) Comptes de la ville de 1962, iS66, IS69, 4570, 4873, 4573.
1575, 1576, 1578, 1580, 1584, 4587 et 1592; compte de Phôpital
— L'embaumement avait coûté 4 livres 5 sols 6 deniers (Camille
Dormois, Carreaux émaillés).
(2) Viollet Leduc.
(3) Victor Peut, Annuaire de 1855, p. 468.
77
la maisoD du docteur Charles Campenou, n* 6 ; ce qui reste
du corps principal, n® 4 ; la maison à droite où était Tancien
salon , et, à la suite, ce qui fut la dernière habitation de la
vénérable M»* Chamon, née de Baugis, bâtiment converti en
granges et écuries.
Commençons par le n^ i. — Au fond d'une petite cour
carrée est la façade principale. La porte se fait remarquer
par la richesse et la délicatesse des ornements, par la grâce
dans leurs proportions et par la bonne exécution des sculp-
tures. Chacun des deux bandeaux unis qui encadrent cette
baie était accompagné d'une colonette que le temps a fait
disparaître. Au-dessus du linteau, le tympan est chargé d'ur
encadrement polygone, heureusement mêlé de lignes droites
et ovales. Au milieu, dans une couronne de fleurs et de fruits,
se voit le buste d'une femme. Son visage exprime une très
vive douleur. De la main droiie, armée d'un poignard, elle
se frappe le sein. Deux amours ou génies ailés, soutiennent
la couronne et détournent la téte,profondément affligés de ce
spectacle. En dehors du cadre sont de gracieuses arabesques.
A droite, elles soutiennent un hercule fortement taillé, la main
droite élevée et appuyée sur une longue épée antique; le
bras gauche n'existe plus; ne portait-il pas autrefois un petit
amour? A gauche, dans une position symétrique, est une
femme ou plutôt un génie ailé, à peu près nu, tenant de la
main droite un énorme oiseau qui semble mort; sur le bras
gauche est un petit génie ailé.
L'encadrement est surmonté d'une corniche avec archi-
trave. On y lit les mots nisi frustra soutenus par deux
amours qui s'appuient sur les arabesques. Au-dessus est un
petit temple en forme de coquille, accompagné de trois sta-
tuettes sur des bases de colonettes.
Mars et le génie féminin sont surmontés de pilastres où
grimpent d'élégants rinceaux ; ils forment encadrement. Les
chapiteaux portent l'un une tête d'homme, l'autre une tête
de femme.
Un cadre architectural domine ce curieux tableau. Sur
une plaque noire, on lit, en lettres d'or, ce verset du psalmiste,
qui met la maison sous la protection divine i
NlSl DOMINVS GVSTODIERIT
DOMVM
PRVSTRA VIGILAT QVI GVSTODIT BAM.
78
Boii, use {inotare firoslre» 1 pea près {■déchiffrable,
placée daas ao eofoDcement carré, coaraaae toaie cette
oroeoientalion. Ne poarrait-oa pas y voir aa homme do,
mascDleox» fatigué, assis sur une espèce de barque oa de
tombeau aDcieo. Derrière lui s'aperçoivent des pyramides.
En race est un petit monument que semble couvrir le feuil-
lage de quelques arbres.
La pôisée allégorique de ce travail nous échappe complè-
tement.
Deux grandes fenêtres carnSes, autrefois i meneaux,
existent à chaque étage. Les bandeaux sont ornés de rin-
ceaux ou festons en tout semblables i ceux de la porte. En
dehors des fenêtres, un pilastre, ornementé de feuiUages,
part du sol et s'élève de chaque côté jusqu'au toiL
Dans le mur de gauche était à chaque étage une fenêtre,
maintenant murée, en tout semblable aux baies de la façade
principale. Un cordon, interrompu sons les fenêtres, relie le
bâtiment du fond au riche culot qoi est à l'angle de la rue.
Trois autres fenêtres moins grandes et murées prouvent
surabondamment que la maison n^ i faisait partie intégrante
de l'hôtel d'Uzès.
A droite, on admire la magnifique fenêtre du salon, ornée
de bandeaux i riches festons, surmontés d'oiseaux et de
bustes d'homme et de femme. Ce travail est d'une exquise
délicatesse. Le nisi frustra^ en très gros caractères, surmonte
cette baie. Un cordon est au-dessous et se poursuit sur toute
la façade latérale.
Dans l'angle à droite est la tourelle hexagonale de la vis on
escalier en pierre et à spirale, surmonté d'un campanile à
six nervures, remarquable par ses agencements pittoresques.
La porte, un peu plus large que celle de la façade principale,
e^i moins ornementée. Le tympam porte une couronne sou-
tenue par deux amours, mais absolument vide. L'escalier
compte trois étages, éclairés chacun par deux fenêtres à
meneaux, et autrefois à verres coloriés du meilleur eflfei.
N'était-ce pas le luxe de l'époque? Deux autres petites
fenêtres sont vers le bâtiment principal. L'entablement est
soutenu par des modillons sculptés, dont les entre-denx sont
ornés de fleurs. Cet escalier ressemble beaucoup, mais en
petit, au grand et magnifique escalier du château de Blois.
Tout autour de la cour règne un entablement denticulé et
79
eODtre-denticulé, qui fait retour sur la né «I te prolonge
aa-desso8 des granges de M. Moucbot. Là» sans doute, était
la limite de Taile droite de Thôtel.
Aux angles sur la rue étaient deux niches supportées par
de riches culots. Celui de gauche, pampre admirablement
fouillé» est chargé d'un ancien écusson de France aux trois
fleurs de lys, preuve incontestable de l'illustre origine de nos
seigneurs féodaux. Ne remontent*ils pas leur généalogie à
Robert-le-Fort, Cbarles-le-Simple, Louis*le-Gros, Rooert^
de France, Charlemagne, Louis d'Outremer, Charles-le-
Chauve, Hu|[ues-Capet, Louis-le-Bègue, saint Louis et tant
d'autres rois et princes de France et des puissances étran-
gères?
Nous ayons déjà décrit les armoiries qui ornent le culot
de droite.
Quelles statues occupaient ces niches? Nul ne le sait
maintenant.
Notons dès maintenant que cet hôtel, séquestré sur l'émi-
gré Chamon en 1792, est devenu propriété nationale. Là,
furent détenus une grande partie de ceux que la loi frappait
de suspicion; prêtres, anciens fonctionnaires suspendus,
nobles, privilégiés et autres.
Au mois d'octobre 4793, cinquante victimes étaient entas-
sées dans cet ancien manoir (4). Ces malheureux s'étourdis-
saient par des plaisirs actifs, le jeu de siam notamment.
Les quilles avaient été baptisées du nom des mattres de la
France ou des despotes de la localité. Quel plaisir de les faire
tomber I Aussi plaisantaient-ils avec la mort qui pouvait,
à tout moment, frapper à leur porte inhospitalière.
La loi ordonnait la destruction de tous emblèmes roya-
listes et féodaux. On avait, au grand danger de la vie, fait
disparaître les blasons du pape, du roi, du comte et de la
ville, au milieu de la tour de Notre-Dame. Par quel heureux
hasard, les écussons de l'hôtel d'Uzès ont-ils échappé au
vandalisme destructeur, quand des factionnaires ont veillé à
la porte pendant plusieurs mois, quand les agents munici-
paux, quand les représentants les plus fougueux y fai-
(1) Il y avait trente^trois personnes au doyenné, cinquante à
{''hôtel d'Uzès, huit à domicile avec factionnaire, six au district, dix-
ftept à la conciergerie de Paris, en tout cent seize.
80
saient de nombreuses visites ? La surveillance sévère des
détenus était donc pour eux d'une bien plus haute impor-
tance (<).
En promenant les yeux sur ces murs faits de pierres de
taille de grande dimension, on reconnaît divers signes gra-
vés à la pointe ou au ciseau par les tailleurs de ces pierres.
Ce sont des signes d'appareils employés dans les construc-
tions considérables où il y avait un grand nombre d'ouvriers.
Ils témoignent que la duchesse d'Uzès, ou tout autre
bâtisseur, avait fait venir une brigade d'étrangers, enrôlés
sous la direction d'un savant maître des œuvres. Les ouvriers
du pays n'étaieni-ils pas occupés à réparer les trop nombreux
désastres de l'incendie de 1556 (2)7
Un puits, à la mardelle de forme ancienne, mais bien mu-
tilée, se trouve dans la cour.
Le luxe de l'intérieur répondait-il à la richesse de l'archi-
tecture extérieure ? Cet intérieur a été tellement remanié»
pour être approprié aux besoins des divers propriétaires, qu'il
serait difficile d'en juger.
M. C. Dormois, toujours zélé pour la conservation des
anciens souvenirs, a trouvé, dans cet hôtel et dans ses dépen-
dances, de curieux carreaux émaillés, dont le fond rouge-
marron porte une ornementation jaune. Il a donné le dessin
de dix-huit variétés. Des blasons inconnus, des oiseaux, des
inscriptions ou devises , comme Vive le Roi I C'est mon
Plaisir l voilà ces dessins (3). Ces carreaux étaient assemblés
par quatre dans une bordure de verre émaillé.
On a retrouvé plusieurs anciennes fabriques de ces car-
reaux, notamment une à Yilliers-Yineux. L'église de Saint-
Nicolas de Troyes a des carreaux semblables, dont quelques
uns portent la date de 1552, date qui s'appliquerait fort bien
à notre construction, mais qui précède le titre de duchesse
d'Uzès. Il existait et il existe encore d'autres carreaux
non émaillés de deux dessins différents, l'un aux armes de
France à la couronne fleurdelisée, l'autre d'une rose héral-
dique (4).
(1) Bizet, registres d*écrou et de la ville.
(3) Victor Petit, Annuaire del8S5, p. 468.
(5) On n*y trouve ni les armes des Glermont, ni celles des
Canelie.
(4p) g. Dormois, Bulletins de la Société des Sciences de l'Yonne de
1857 et 1860.
81
M. Amé, savant architecte du moyen &ge, a cherché à
recomposer ces gracieux carrés. Son travail est incom-
plet, parce qu'il ne connaissait que sept ou huit de ces
variétés.
L*aile gauche de l'hôtel, détachée du corps principal vers
le milieu du xvn* siècle, ne parait pas avoir rien conservé
de son caractère primitif. Il existe cependant, près de l'an-
cien pressoir, un escalier et surtout une chambre qui pour-
raient bien être du xvi* siècle. Le plafond, composé de
carrés en bois de chêne, n'est pas sans valeur artistique.
Dans cette aile se trouvaient aussi, près de la rue, de très
grandes cuisines voûtées, à la cheminée large, élevée et pro-
fonde, accompagnée de fourneaux dignes d'une maison prin-
cière.
L'aile droite porte extérieurement le cachet de l'ancien
hôtel. Là était un salon de très grande dimension, avec une
vaste cheminée, telle que l'on en trouve peu. Cheminée,
baie, cordon extérieur, ont été détruits en 1868. — Après
le 9 thermidor (27 juillet 1794), les prisons sont ouvertes.
Heureux d'avoir échappé an danger, on pense au plaisir;
on imagine le bal des victimes ; on se réunit dans le salon
à'Uxès.
Que de détenus naguère viennent y oublier leurs ancien-
nes craintes, leurs chagrins, leurs longues journées d'émoi I
Eh I n'était-on pas étonné de se revoir? On se compli-
mentait; on se félicitait; on devisait sur les événements.
Rien de plus gai, de plus animé que ces fêtes; mais elles
ne sont pas de longue durée. Bientôt viennent d'autres
secousses politiques. Les bals sont interrompus pour les per-
sonnes du monde. Mais alors les jeunes citoyens en car-
magnole, et de fraîches et alertes citoyennes, la cocarde
nationale sur le bonnet et sur je cœur, s'y amusent insou-
ciantes tous les décadis, les jours de fêtes républicaines, et
aux sans'Cidotides. A la reprise du culte religieux les bals
ont lieu les dimanches et les jours fériés.
Qui n'a pas entendu parler de cette délicieuse maison de
François I*r, qui, enlevée de Moret. a été transportée aux
Champs-Elysées, à Paris. Tous les artistes l'ont admirée.
Cependant, plusieurs d'entr'eux, venus à Tonnerre, lui ont
préféré le charmant hôtel d'Uzès. Que lui manque-t-il pour
1869. 6
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83
reau, et Edme Milon (1), marchand, (Titres de M, Campe-
non),
Jacques Canelle II oo III, homonyme et parent des autres
Jacques Canelle, père de deux filles, Jacqueline et Antoi-
nette (2), qui vendent à une autre dnmoiselle, Claude Tur-
reau, épouse séparée, quant aux biens, de messire Jean de
Laval, chevalier, seigneur de Tartigny, gentilhomme de la
chambre du roi, et à Guillaume de Rosset, président de
l'élection de Tonnerre [3].
Marie et Charlotte de Rosset, celle-ci veuve de Pierre
Bourgeois, transportant leurs droits à M. Darval ou Damai,
écuyer, seigneur de la Souillère, receveur des aides, gendre
en premières noces de Pierre Bourgeois, marié à damoiselle de
Bonrepos.
1 699. La veuve Damai ou Darval vend à André d'Eon,
écuyer, bailli de Tanlay, etc.^ maire de Tonnerre, subdé-
légué de l'intendant de Paris, mort le 11 décembre 1720.
1704. Un acte du 3 mai, indique comme propriétaire noble,
Jacques Bordes. A quel titre ?
Cependant, en 1720, Louis d'Eon de Beaumont, Tun des
fils d'André, hérite de cet hôtel. Il était aussi avocat, maire
élu de Tonnerre, et, de plus, directeur des aides. Ayant fait
bâtir au faubourg du pont Notre-Dame une maison, il s'y
relira. Le chevalier d'Eon, si célèbre par ses travaux, ses
hautes fonctions, ses querelles avec M. de Guerchy et ses
longs malheurs, est né dans l'hôtel d'Uzès, le 5 octobre
1728.
Ce fut lui qui vendit à H"® Marie Gauthier du Tronchoy.
veuve de François Pétrot, belle-mère de M. Monnot de Vinne-
mer, ancien receveur des Tailles, qui avait épousé Susanne
dePétrot (1748) (4).
De ces mains, Thôtel advint à Jean Claude Charoon, lieu-
tenant-colonel de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, et à
Reine de Baugis, sa femme. — M. Chamon ayant émigré
(1) Commentée Milon est-il propriétaire indivis de l'hôtel?
(2) n'était veuf de Claude de Prunelé.
(3) Un autre Guillaume de Rosset, aussi président de l'élection,
avait été échevin en 1680.
(4) Le chevalier d'Eon avait été en correspondance d*amitié avec
M. Pétrot de l'Isle, officier comme lui et son compatriote.
8i
avec ses trois fils et pris service dans l'armée du prince de
Condé> l'hôtel fut séquestré comme propriété nationale.
Le 5 juillet 1796, le district de Tonnerre le vendit, ainsi
que les dépendances, à H. Brice Barry, marchand de bois,
qui le recéda presque de suite à M. Charles Ignace Jourrey,
percepteur des contributions directes, lors de la réorganisa-
tion des finances.
Conservons un dernier souvenir. L'hôtel est acheté par
M. François Goux, simple carrioleur. Alors, quoique placé
sur une grande route impériale de première classe. Tonnerre
n'avait que des communications presque impassibles avec
Paris et avec le Midi. Voyager était plus dificile qu'ancienne-
ment, (][uand on n'avait que des messagers jurés, quand
on faisait son testament avant de monter dans de dures caho-
tantes ou de gagner l'éternel coched'Auxerre à Paris.
H. Goux eut l'heureuse idée d'établir, avec H. Sigoillot,
son beau-frère, une voiture qui mettait en communication
Dijon et Joigny, puis Sens et Tonnerre, par la route d'Arces
et de Cerisiers. C'était tout au profit des Tonnerrois, qui
pouvaient se diriger sur le midi et sur la capitale, à volonté,
quand le concours n'était pas trop considérable, tant deve-
nait impérieux le besoin des voyages pour les affaires, l'in-
dustrie, le commerce, les études, et parfois pour le plaisir.
L'hôtel d'Uzès devint donc un hôtel de messagerie fort utile
et fort suivi.
L'établissement du chemin de fer a pu seul faire tomber
une maison qui a rendu au pays de véritables services.
H. Euvrard, mattre d'hôtel, est le propriétaire actuel ; il y
fait d'importantes réparations, et désire rendre à l'architec-
ture son cachet primitif. Fiat!
S H.
L'aile gauche de l'hôtel était advenue à Jacques Bargedé,
avocat à Auxerre, l'un des descendants des Canelle.
Le 23 octobre 4651, il vend à Etienne Luyt, avocat élu,
et à Marie Le Maistre, sa femme.
3 mai 1704. L'hôtel est acheté par Michel Yiard, avocat,
conseiller du roi, receveur des tailles à Tonnerre, et Marie
Lasche des Berthiers, sa femme. Ils ne laissent que des
mineurs.
85
Le 1 6 juillet 4 720, Louise Bôurdais, belle-sœur de H. Viard.
vend à Barbe Dodnn, proche parente du contrôleur général,
veuve de Nicolas Puissant.
Elle fut remplacée par son second fils, Adrien Jacques
Puissant, fermier général en 1756, marié à Faro Oifarelle.
François Puissant de la Yilleguérif, fils de Jacques Adrien,
fermier général comme son père, devint propriétaire et mou-
rut en 1794(1).
Les héritiers de M. François Puissant ont vendu à la famille
Hardy, qui, après Tavoir possédé un demi-siècle, l'a échangé
avec H. le docteur Charles Campenon.
Que de vicissitudes dans la succession des propriétaires
de cet hôtel d'Uzès I Que de noms divers I Que d'événements
ont eu lieu I Qu'y a-i-il de stable ici-bas T De ces nombreux
habitants, combien peu ont pu dire ces paroles de Job dans
sa gloire : In nidulo meo moriar et sicut palma inuUipli-
cabo dies / (Job, xxix, 18).
Aux propriétaires actuels nous souhaitons une longue
existence, exempte de toutes les vicissitudes qui ont frappé
leurs devanciers, et qui, sans cessa» nous menacent ici-bas.
L. LE NAISTRE,
Chevalier de la Légion d'honneur.
(4) D^une sœur deM. Puissant de la Villeguérif descend la famille
Taillepied de BoDdy.
VAUBÀN.
On Ta dit avec vérité : « Si Ton dressait une liste des
douze noms qui honorent le plus Thunoanilé, sur cette liste
devrait figurer le nom de Yauban ». Yauban, en effet, n*est
pas une de ces célébrités soumises à des conditions de date
et de latitude, dont le lustre ne s'étend qu'à une époque ou à
une nation. C'est la grandeur humaine sous tous ses aspects
qui brille en lui : c'est le monde civilisé tout entier que cou-
ronne sa gloire. Cœur, génie, caractère, tout est à l'unisson
dans cet homme vraiment exceptionnel. Suivant le privilège
des esprits d'élection, son œuvre ne fut pas restreinte au
temps oh il a vécu : elle s'étendit encore aux âges qui vinrent
après lui. Yauban, si l'on peut s'exprimer de la sorte, tra-
versa le monde un pied dans son siècle, un pied dans l'ave-
nir. Puissant et infatigable réalisateur par ses actes, il se
montre dans plusieurs de ses écrits le précurseur inspiré de
la nouvelle ère sociale que son époque n'entrevoit point en-
core. N'allez pas croire que sa grande âme se soit incarnée
tout entière dans la triple enceinte de pierres qu'il donna
pour armure à sa patrie. Elle réside encore dans l'esprit de
Elus d'une des lois proclamées dans nos grandes assem-
lées, à l'heure de notre régénération : lois que depuis près
d'un siècle avait préparées le cœur patriote et populaire de
Yauban.
Mais ce n'est pas par des appréciations vagues qu'il con-
vient de louer les hommes de la valeur du Maréchal. Le récit
de leur vie est le plus sûr et le plus digne éloge dont on
puisse honorer leur mémoire. Essayons-donc, si lourde que
soit la tâche, de retracer dans ses principales lignes la vaste
et glorieuse carrière de l'illustre ingénieur.
87
I.
YaubaD naquit le 15 mai 1633 à Saint-Léger-de-Foucheret,
petite paroisse du Horyan, qui fait aujourd'hui partie du dépar-
tement de l'Yonne. Sa famille portait le nom de Leprestre :
celui de Vauban fut pris, pour la première fois, par lui, d'un
fief patrimonial situé sur la paroisse de Bazoches. Cela ne
veut pas dire que la maison des Leprestre fftt dotée d'une
opulence seigneuriale. Allain Leprestre, père de Sébastien
(Vauban), quoique issu de noble race, ne possédait qu'une
fortune fort restreinte. Ainsi qu'il arrivait souvent pour la
petite noblesse, ses ressources n'étaient pas même celles
d'un modeste bourgeois de l'époque. L'humble maison cou-
verte de chaume que l'on montre aujourd'hui encore à Saint-
Léger, et que la tradition afiSrme être telle qu'au temps où
l'habitaient les Leprestre, pourrait, à la rigueur, en faire foi.
Mais quel besoin d'invoquer ce témoignage, quand Vauban
lui-même a pris soin de déclarer que « la fortune l'a fait
naître le plus pauvre gentilhomme de France? »
On ne s'étonnera pas, ces détails connus, que le jeune
Sébastien n'ait reçu qu'une instruction fort incomplète. Son
seul maître fut le curé de son village qui lui apprit à lire, à
écrire, à compter et peut-être lui donna quelques notions de
géométrie. En retour de ces bons ofSces, l'élève, paratt-il,
rendait au bienveillant précepteur quelques petits services
domestiques, comme de soigner le cheval, de travailler au
jardin, et même d'aider à la cuisine. Plusieurs des écrivains
qui se sont attachés à la vie intime de Vauban, ont signalé
dans ces humbles débuts d'importants éléments pour la gran-
deur future du caractère du Maréchal. Ce n'est pas nous qui
viendrons contester le fondement de ces assertions. L'âme
humaine, aussi bien, quoique douée par essence d'une force
plastique considérable, n'en est pas moins soumise dans son
développement à l'action pénétrante du monde extérieur.
Comment ne point admettre que, en demeurant éloigné de
l'atmosphère viciée de la Cour, en vivant pauvre parmi les
pauvres, Vauban ait plus aisément atteint aux sentiments
d'honneur pur et de sainte commisération pour ses sembla-
bles qui le distinguent, entre les meilleurs, comme un type
accompli de droiture et de bonté ?
88
Lorsque Sebastien Lepiestre eût atteint sa dix-septième
année, poussé à la fois par le besoin d*action et par le désir
de se créer un avenir, il résolut de tendre voile au vent et de
tenter la fortune. Dans les premiers mois donc de Tannée
4651, le voilà qui quitte Saint-Léger (sans mot dire, prétend-
on), traverse à pied la Champagne et se rend à la frontière
des Pays-Bas pour prendre du service sous les ordres d*un
de ses compatriotes, le capitaine d'Arcenay, qui commandait
une compagnie dans le régiment de Condé. Le capitaine
fait bon accueil au jeune volontaire, et le reçoit parmi ses
fantassins. C'est à partir de là que Sebastien Leprestre
adopte pour nom le titre seigneurial de sa famille. Dé-
sormais, soit dans les rangs de la compagnie d'Ârcenay, soit
sous le dôme des Invalides, on ne le désignera plus que sous
le nom de Yauban.
Bien qu'à Tépoque où s'enrôla Yauban la France fût en
proie aux dissensions de la Fronde, il est très présumable
qu'en allant se ranger dans l'armée de H. le Prince, le jeune
volontaire n'entendit point faire acte de partisan. Selon toute
vraisemblance, l'élève du curé de Saint-Léger ne savait pas
grand'chose alors des multiples péripéties de la Fronde. Ce
qui Pavait attiré de préférence dans le régiment de Condé,
c'était, à n'en pas douter, l'espoir d'être particulièrement
protégé. par son compatriote d'Arcenay. En agissant de la
sorte, d'ailleurs, Yauban ne faisait que suivre l'exemple de
plusieurs de ses parents qui figuraient déjà dans l'armée de
Condé : fait d'autant plus explicable que Condé était alors
gouverneur de la province qu'habitait cette famille. N'ou-
blions pas, au reste, qu'au moment où Yauban prit le mous-
quet, Condé n'était pas encore entré en révolte ouverte
contre la Cour. C'est au milieu du mois de février 1651 que
le vainqueur de Rocroy fut tiré par Mazarin de sa prison du
Havre. Pendant les mois qui suivirent il parut plutôt, on le
sait, incliner vers la Cour que vers le Parlement. Ce ne fut
réellement qu'au mois de septembre de la même année qu*il
se déclara hautement comme chef delà seconde Fronde. Que
si sa fidélité s'ébranla plus tôt, au moins est-il croyable qu'il
n'en apparut rien à l'obscur volontaire de Saint-Léger.
89
II.
Dès son entrée au service, Yauban sut, comme il le fit
toujours dans la suite, mener de front l'étude el le métier des
armes. « Les premières places fortifiées qu'il vit, dit Fonte-
nelle (1), le firent ingénieur par Tenvie qu'elles lui donnèrent
de le devenir. Il se mit à étudier avec ardeur la géométrie, et
principalement la trigonométrie et le toisé. » Ses efforts ne
tardèrent pas à le faire distinguer de ses camarades. Dans
l'année même qui suivit son entrée au service, Condé l'em-
ploya, aux fortifications de Clermont en Lorraine : mission
propice qui eût pour effet de détacher Yauban de ses com-
pagnons d'armes dans le temps que ceux-ci allaient tris-
tement guerroyer à Bléneau et jouer le drame sanglant du
faubourg Saint-Antoine.
L'incessante fluctuation des événements à cette époque fit
qu'au jour où Yauban revit son régiment (octobre 1652), de
lamentables changements s'étaient opérés dans la devise
de son drapeau. A côté des troupes de l'implacable chef de
la Fronde aristocratique marchaient les soldats de l'Espagne
et du duc de Lorraine. Ce que dut souffrir d'un tel spectacle
l'âme loyale et fière de Yauban, il est plus aisé de l'imaginer
que de le dépeindre. Hais trop éblouissant sans doute était
aux yeux du jeune volontaire le prestige du héros de tant de
batailles, trop vive était la reconnaissance qu'il lui avait
vouée en retour delà distinction dont celui-ci l'avait honoré,
[»our qu'il se décidât à déserter brusquement les armes de
'illustre rebelle. II demeura donc, le cœur navré, fidèle à la
bannière de son chef, se promettant sûrement de racheter par
des actions d'éclat le sacrifice imposé à la droiture de son
caractère.
Aussi bien l'occasion ne se fit point attendre.
Dès le t^r novembre, l'armée de Condé étant allé prendre
position devant Sainte-Menehould, Yauban est charge des
opérations du siège. Non-seulement il le dirige avec une su-
périorité confessée par tous, mais, au moment où l'assaut
commence, on voit le jeune ingénieur se jeter intrépidement
au plus fort du danger, et traverser à la nage la rivière
(i) Eloge deVauban.
90
d'Aisne sous I; feu de reonemi (U novembre 1652). En ré-
compense de cette vaillante conduite, on voulut faire Yauban
ofiScier. Mais le jeune héros (c'est lui-même qui le rapporte]
« en remercia sur ce qu'il n'était pas en état d'en soutenir le
caractère ». II accepta seulement, en manière d'avancement,
de passer maître, c'est-à-dire, cavcUier.
Mais le jour approchait où de fortuites circonstances
devaient enlever à la révolte, pour le rendre à sa voie natu-
relle, celui quun de ses contemporains a dit être « Thomme
né le plus fidèle sujet du monde (1). » Dans le cours delà
campagne suivante, Yauban étant allé un jour faire une re-
connaissance avec quelques-uns de ses compagnons d'armes,
un détachement de l'armée royale surprit tout-à-coup le petit
groupe d'éclaireurs. L'infériorité du nombre ne permettait
pas à ceux-ci d'engager le combat. Déjà la plupart des
Frondeurs av^ent mis bas les armes quand Yauban, n'é-
coutant que son courage, entreprend d'échapper ou de
mettre à prix sa soumission. Aussitôt il s'engage dans un
chemin creux très étroit où les royaux sont forcés de ne
le suivre qu'à la file. Au bout d'un temps il fait volte-face,
fond sur le chef de la bande qu'il menace de son mousquet,
et lui fait connaître les conditions auxquelles seules il se
rendra. Qu'on lui promette qu'il ne sera ni maltraité, ni
désarmé, ni démonté, sinon I... — Le chef des royaux, peu
soucieux d'opposer la force à la force, se résigne à composer
et accepte les conditions qui lui sont, on pourrait dire, im-
posées. Quelques instants après, le brave prisonnier fait son
entrée dans le camp royal, à cheval, tout équipé, et comme
en triomphateur.
Le récit de cette aventure, joint au souvenir du brillant
exploit de Yauban devant Sainte-Menehouid, ne laissa pas
d'inspirer pour lui aux Royaux une considération parti-
culière. Il n'est pas jusqu'à Mazarin (nature peu enthousiaste
cependant) qui n'en fût touché; jusque-là que le Cardinal, loin
de vouloir appliquer au jeune prisonnier la peine suprême
portée contre Condé et ses partisans, ne négligea rien pour se
gagner les services de Yauban. Il se chargea lui-même de le
confesser et de le convertir : lâche qui, à vrai dire, n'était
point difficile à remplir. Car Yauban était d'avance préparé
«
(4) Fontanelle.
91
f)ar la noblesse de sa nature à céder aux circonstances qui
'arracheraient, sans félonie de sa part, à un camp renforcé
des armes étrangères.
Après s'être assuré Talliance de Yauban, Mazarin lui con-
céda en marque d'estime une lieutenance dans le régiment
de Bourgogne-infanterie. Puis il l'envoya rejoindre l'ingé-
nieur le plus renommé du temps, le chevalier de Clerville,
occupé alors au siège de celte place de Sainte-Menehould
que, l'année précédente, Vauban lui-même avait fortifiée.
m.
Pendant les ciuq années qui suivirent, Vauban prit part,
mais toujours en sous-ordre, à différents sièges dans lesquels
il reçut plusieurs blessures. Il suppléait ainsi par une pra-
tique constante aux connaissances théoriques qui lui man-
quaient. En 4655, il avait reçu le brevet d'ingénieur ordi-
naire du Roi, litre qui n'équivalait guère d'ailleurs, et pour
le rang et pour l'importance des fonctions, qu'à celui de ca-
pitaine. A cette époque, aussi bien, les ingénieurs militaires
ne formaient pas un corps spécial, distinct de l'armée.
Ils rentraient au contraire d'une façon si intime dans le
cadre des troupes ordinaires, qu'on peut dire qu'ils étaient
avant tout of&ciers, ingénieurs par exception et surcroit.
Pour ce qui était de l'étendue de leur action, Vauban lui-
même s'est chargé d'en donner la mesure : « Non-seulement
on ne les consulte pas, mais ils sont souvent obligés de
suivre les sentiments d'aulrui et de travailler sur des pas
étrangers ; d'où s'en suit que toutes leurs fonctions se ré-
duisent à la conduite de quelques sapes et i poser des tra-
vailleurs sur des alignements tracés par d'autres, qui, la
plupart du temps, ne savent ce qu'ils font (1). »
Si restreint toutefois que fût le rôle des ingénieurs,
Vauban n'en sut pas moins donner des preuves assez écla-
tantes de son mérite pour se gagner de puissants patro-
nages. Le maréchal de La Ferlé, qui avait pu apprécier le
jeune ingénieur dans plusieurs sièges, se déclara sponta-
nément son protecteur en lui prodiguant les encouragements
(1) Mémoire pour servir d'instrucUon dans la conduite des sièges.
92
et les récompenses. D'abord il lui fit présent d'une com-
pagnie de son régiment, puis, l'année suivante, lui en con-
céda une nouvelle dans un autre régiment pour lui tenir lieu
de pension. Mais le maréchal fit mieux encore. Pressentant
que le meilleur protecteur de Vauban serait Vauban lui-
même, il résolut de placer le jeune ingénieur dans une si-
tuation qui lui permit de révéler pleinement son génie. En
effet, ayant été chargé dans Tannée 4658 de s'emparer de
Gravelines, La Ferté choisit Vauban pour le seconder dans
son entreprise. Ce fut le premier siège que Vauban fut ap-
pelé à conduire en chef. L'événement ne tarda pas à justifier
aux yeux de tous la confiance du maréchal. Au bout d'un
mois Gravelines fut réduite à capituler.
Une fois maître de cette place, La Ferté s'éloigna, laissant
le commandement de ses troupes à Turenne, qui marcha
bientôt sur Oudenarde, puis sur Tpres. Oudenarde fut em-
portée d'assaut presque sans coup férir. Au bout de deux
jours, les trois régiments qui la défendaient déposèrent les
armes. A Ypres la résistance fut plus sérieuse. Hais le siège
fut mené avec une telle vigueur par Vauban qu'après dix
jours la ville dut ouvrir ses portes.
La conduite de Vauban, durant toute cette campagne, ne
fut pas seulement remarquée parles deux généraux sous les-
quels il opéra. Mazarin lui-même lui en témoigna sa satis-
faction. « H. le cardinal, dit Vauban dans l'abrégé de ses
services écrit de sa main, le gracieusa fort, et, quoique
naturellement peu libéral, lui donna une honnête gratifica-
tion, et le flatta de l'espoir d'une lieutenance aux gardes. »
IV.
A la fin de Tannée suivante (1659], le traité des Pyrénées
vint rendre pour six années la paix à la France (1). Bien s'en
fallut toutefois que cette trêve réduisit à Tinaction le jeune
ingénieur.
(1) Au mois de mars 4660, Vauban épousa Jeanne d'Osnay, fille
de Claude d^Osnay, baron d'Epine, et d'Urbaine de Rouvier. Deux
filles naquirent de cette union.
93
Pendant plusieurs années on le voit occupé à dégrader
des places ou à en construire de nouvelles. « Il avait déjà
quantité d*idées nouvelles, dit Fontenelle, sur Tart de forti-
fier, peu connu jusque là. Ceux qui Tavaient pratiqué, ou
qui en avaient écrit, s'étaient attachés servilement à certai-
nes règles établies, quoique peu fondées M. de Yauban
sentait en lui ce qui produit les. heureuses nouveautés, ou
plutôt ce qui force à les produire, et enfin il osa se déclarer
inventeur dans une matière si périlleuse, et le fut toujours
jusqu'à la fin. »
Il est notamment une œuvre que Yauban commença à cette
époque et qui commande spécialement l'attention : œuvre
gigantesque qui portera l'empreinte de toutes les phases de
sou génie, puisqu'elle ne cessera de l'occuper durant tout le
cours de sa vie. Cette vaste conception est celle qui eut pour
objet la création (le mot n'est que juste] de la place et du
port de Dunkerque.
A l'époque ou Louis XIV acheta Dunkerque de Charles II
d'Angleterre (1662), la place était eu terre, et la citadelle
que les Anglais venaient d'y commencer était sans impor-
tance .Louis XIY ne fut pas plus tôt devenu maître de la
ville, qu'il résolut d'en faire l'une des principales places
fortes du royaume, et de rendre son port accessible aux gros
vaisseaux. Yauban, chargé de réaliser ce colossal projet, s'en
acquitta avec une supériorité que n'ont cessé de proclamer
depuis tous les hommes versés dans la science hydraulique
et dans l'art militaire.
Si absorbante que pût être, au début surtout, la direction
des travaux de Dunkerque, Yauban trouva le moyen cepen-^
dant de s'acquitter de la mission que lui avait donnée Colbert,
de visiter les ports depuis cette dernière villejusqu'à Rouen,
pour juger des ouvrages qu'il y aurait à faire, *en même temps
que pour recueillir les plaintes et les vœ.ux du commerce.
Colbert, remarquons-le en passant, avait par là chargé
Yauban d'une tâche étrangère pour partie aux attributions
spéciales de l'ingénieur : ce que ne firent jamais ni Louis
XIY ni LouvQis. On peut croire que le contrôleur général
n'eut qu'à se louer du zèle et de l'intelligence que déploya
Yauban dans l'accomplissement de sa mission. Par malheur
un nuage ne tarda pas à s'élever entre ces deux hommes, si
bien faits cependant pour s'unir de cœur et de pensée. Yoici
quelle en fut l'occasion :
94
En 4665, Yaaban reçut Tordre de fortifier Brisach, pays
situé dans la province d* Alsace qae gouvernait comme inten-
dant un cousin de Colbert. Le jeune ingénieur n'ayant point eu
le don de plaire à Tintendant Alsacien, celui-ci n'hésita pas à
diriger contre lui des manœuvres hostiles. L'entreprenenrdes
travaux de Brisach n'avait point été fidèle à ses engagements.
Quoique les ingénieurs n'eussent pas à s'occuper de l'entre-
prise, l'usage avait établi que les ordonnances de paiement
fussent dressées en leur nom. Par cela seul que les quit-
tances étaient couvertes de leur signature, ils se trouvaient
responsables, devant la chambre des comptes, des fraudes et
de^ fautes commises par les entrepreneurs. Or, il arriva que
l'intendant d* Alsace trouva bon de mettre l'occasion au ser-
vice de son antipathie en accusant Vauban de malversation.
Impitoyable comme l'était Colbert à l'égard des comptables
infidèles, il ne se pouvait pas qu'il fermât les yeux sur l'acte
qui lui était dénoncé. D'activés poursuites furent commen-
cées contre Vauban. Hais Louvois ayant pris en main sa
défense, l'ingénieur calomnié finit par se trouver à l'abri de
toute atteinte. Vauban, toutefois, avait été trop vivement
blessé dans sa délicate fierté pour n'être point à tout jamais
refroidi vis-à-vis de celui qui avait ordonné les poursuites.
Aussi, malgré les avances que Colbert lui put faire dans la
suite, ne cessa-t-il pas de lui opposer une attitude de respect
glacé. Non qu'il marchandât jamais au contrôleur général
ni sa science, ni son génie pour tout ce qui avait rapport
i la prospérité publique. Mais son cœur lui demeura ferme,
et toute son affection alla à Louvois, qui avait affirmé haute-
ment son intégrité.
V.
La reprise des hostilités avec l'Espagne (4667) vint arra-
cher Vauban à ses paisibles travaux. L'ingénieur entra en
campagne avec le principal corps d'armée qui allait opérer
dans les Pays-Bas sous les ordres du roi, assisté de Turenne.
Charleroi ayant été pris sans obstacle par ce dernier, Vauban
fut chargé de i^lever les remparts de la ville.
L'armée s'avança ensuite sur Tournai, dont le siège ne
dura que cinq ou six jours, puis sur Douai, dont Vauban
05
dirigea si vivement Tattaque que, dans le même espace de
temps, la ville et le fort se rendirent. A peine était-il guéri
d'une blessure reçue sous les murs de Douai, que Yauban fut
appelé devant Lille pour en diriger le siège.
L'attaque de la grande cité Wallonne présentait des
difficultés sérieuses. La ville renfermait dans ses murs dix-
huit cents fantassins, mille cavaliers d'élite et deux mille
miliciens, sans compter quinze mille habitants en état
de porter les armes. Pour augmenter Tardeur de ces défen-
seurs, le comte de Brouai, gouverneur de la ville, imagina
de recourir à des artifices qui ne furent pas sans effet. Il fit
Eromener dans les rues le portrait du petit roi Chades II,
éritier des anciens ducs de Bourgogne, dont le souvenir
avait conservé les sympathies populaires. II demanda un
nouveau serment de fidélité à la bourgeoisie, et lui fit jurer
de mourir plutôt que de livrer la place. On alla même jus-
qu'à placer devant l'Hôtel de Ville un cheval de bois et
une botte de foin, avec une inscription portant que le cheval
mangerait le foin avant que la ville ne capitulât.
Mais toutes ces excitations factices, loin de décourager
les assiégeants, ne firent qu'exalter leur courage. L'enthou-
siasme héroïque des Lillois ne dura pas d'ailleurs aussi long-
temps que l'avait pu espérer le gouverneur. Dès qu'ils
virent, au bout de quelques semaines, les assiégeants gagner
du terrain, foudroyer de leur artillerie les ouvrages avancés
de la place, enlever même la contrescarpe et deux demi-
lunes, l'épouvante se mit dans leurs rangs. Le comte de
Brouai chercha à obtenir du secours des Pays-Bas. Promesse
formelle lui en fut faite; mais le gouverneur général de cette
contrée annonçait que les secours ne pourraient arriver que
le 1 0 septembre. Or, les bourgeois ayant déclaré à l'avance
au comte de Brouai qu'ils ne résisteraient pas au-delà du 27
août, s'il ne se présentait pas de renforts, la défection éclata
lorsqu'on connut la réponse du gouverneur des Pays Bas. Le
28 août donc, c'est-à-dire après six semaines de siège, la
ville capitula et le roi fit son entrée dans la fière cité.
Pour récompenser Yauban des efi'orts et des talents qu'il
avait déployés dans la conduite du siéee, le roi le nomma
lieutenant de ses gardes (grade qui lui donnait rang de colo-
nel), et ajouta à cet emploi une pension de 2,400 livres, avec
autorisation de vendre sa compagnie de Picardie, laquelle lui
avait été accordée gratuitement.
96
VI.
La conquête dé la Flandre Wallonne ainsi terminée parla
prise de Lille, il fallait songer à s'en assurer la conserva-
tion. On arrêta d'abord qu'une puissante forteresse serait
construite à Lille. Cette fois encore, l'accomplissement de la
tâche fut confiée à Yauban dont la réputation commençait
à éclipser celle du chevalier de Clenrille. A peine la cita-
delle sortie de terre, Vauban en fut nommé gouverneur.
C'était pour la première fois qu'une fonction de cette nature
était établie en France.
Au bout de quelque temps, sur la demande du roi,
Yauban fit exécuter le plan en relief de la place et de la
citadelle de Lille, ainsi que celui de plusieurs autres places.
Ces plans, réunis dans la galerie du Louvre, furent l'ori-
gine de cette magnifique collection de plans -reliefs des
filaces fortes de la France, que l'on admire aujourd'hui aux
nvalides.
Tandis que Yauban était occupé aux travaux de Lille,
l'armée royale faisait la conquête de la Franche-Comté. L'ex-
pédition achevée, Clerville et Mesgriny furent chargés de pré-
parer des projets en vue de la fortification de toutes les places
de cette province. Hais Louvois voulut que Vauban contrôlât
ces plans avant qu'ils ne fussent adoptés. Ce travail, au sur-
plus, servit de peu. Aucun des projets ne put être appliqué,
Louis XIV ayant consenti par le traité d'Aix-la-Chapelle
(4668) à rendre la Franche-Comté à l'Espagne.
VIL
La paix conclue, Vauban poursuivit avec d'autant plus
d'ardeur les travaux de fortifications projetés sur divers
points de la Flandre, que le roi mit trente mille hommes de
troupe à sa disposition. Pour tirer le meilleur parti de ces
forces, l'avisé directeur imagina de les employer suivant un
système empreint de la discipline militaire. Il divisa ces sol-
dats travailleurs en trois corps égaux qui devaient se succéder
chaque jour de quatre en quatre heures sur les ateliers.
Les soldats se rendraient au travail sur un signal donné
97
par le canon, dans l'ordre réglementaire, munis même de
leurs armes qu'ils ne déposeraient que pour remplir leur
tâche. Dans la fièvre d'action qui le dévorait, Vauban n'hésita
pas non plus à s'assurer l'assiduité des simples ouvriers, et
cela par des moyens dont l'originalité fait jusqu'à un certain
point oublier la violence. « Pour empêcher la désertion des
maçons qui me faisait enrager, écrit-il à Louvois, en date du
18 juin 1669, j'ai pris, sous votre bon plaisir, deux gardes
de M. le Maréchal, des plus honnêtes gens, qui auront leurs
chevaux toujours sellés dans la citadelle, avec chacun un
ordre en poche et un nerf de bœuf à la main : les soirs, on
verra ceux qui manqueront; après quoi, dès le matin, il les
iront chercher au fond de leur village, et les amèneront par
les oreilles sur l'ouvrage. »
A quelque temps de là, Vauban fut arraché à ses occu-
pations, d*abord par la tâche que lui donna Colbert d'indi-
quer les améliorations à faire à Saint-Quentin, ensuite par la
mission que lui confia Louvois 'd'aller inspecter les places
du Roussillon. Il lui fallut même accompagner ce dernier
dans un voyage qu'il fit auprès du duc de Savoie (1671),
voyage durant lequel l'ingénieur traça des plans de fortifica-
tion pour plusieurs villes, comme Yerrua, Verceil, Turin,
Pignçrol.
A son retour de Piémont, Vauban eut à se défendre contre
des imputations malveillantes, d'après lesquelles il se trou-
vait accusé, sinon d'improbité, au moins de tolérance cou-
pable. Ces imputations avaient pour prétexte la condition
faite par les entrepreneurs aux officiers des troupes qui tra-
vaillaient aux fortifications.
Depuis les mesures prises par Louvois contre les exac-
tions des officiers (1), ceux-ci, n'ayant plus la facilité de
faire des gains illicites sur la solde des troupes, cherchaient
à se dédommager en extorquant une partie des salaires que
les entrepreneurs devaient payer aux soldats. De ces dépré-
dations il n'était pas rare qu'il résultât des contestations.
(I) Jusqu'à Louvois la solde des troupes était très irrégulière-
ment payée par les officiers; les arriérés étaient souvent très consi-
dérables. Louvois remédia à cet inconvénient en tenant rigoureu-
sement la main à ce que la solde fût servie tous les dix jours par
les capitaines.
1869. 7
des violence^ même» dool les entrepreneji^rs ëtaleot d,*or4J-
naire yictimés. La droiture de Yauban s'en éiait révoltée. Il
n'avait pas hésité à adresser à ce propos de vives plaintes à
Lonvois.
Par contre, les officiers, afin de se soustraire à l'effet de ces
dénonciations, avaient essayé de donner le change à Louvois
en se représentant k ses yeux comme dénigrés et exploités
par les entrepreneurs. De là, une situation assez difficile pour
le ministre, ami de Yauban. Désireux toutefois de pénétrer
le mystère, Louvois prit le parti d'écrire à ce dernier pour
Tinformer des récriminations des officiers. « J'ai vu (4
décepbre 1671] des officiers des r^ment^qni viennent de
partir de Lille, qui se sont extréme^ient plaints des injasti-
tices que l'on a faites à leurs soldats, lesquelles ils préten-
dent être en état de prouver n'avoir point tourné au profit du
roi, vais bien de ceux qui conduisent les travaux; et lorsque
je leur ai demandé si vous n^en aviez point de connaissance,
ils m'ont dit que vous n'en disconviendriez pas, si je vous le
demandais : ce qui m'oblige à vous faire reproche de ce qu'il
s'est passé guelque chose dont vous ne m'ayez pas informé,
et à vous prier, aussitôt ma lettre reçue, de me faire savoir la
vérité de tout. »
La réponise que demandait Louvois ne se fit pas longtemps
attendre. Jusque là Vauban ne savait rien, mais à son tour
il voulut que la lumière se fit; son honneur l'exigeait. Dès
le 1 5 décembre, il adressait à Louvois celte lettre oii l'élo-
quence de l'indignation vient seconder l'appel d'une probité
sûre d'elle même:
« Il est de la dernière conséquence d'approfondir cette
affaire, tant à l'égard du préjudice que le service du roi en
peut recevoir, si ces messieurs ont dit vrai, que de la justice
que vous devez à ceux qui, pour faire leur devoir trop exacte-
ment, sont iniustement calomniés. Uecevez donc, s'il vous
plait, toutes leurs plaintes. Monseigneur, et les preuves
qu'ils offrent de vous donner. Que si vos grandes affaires
vous occupent trop, commettez-y quelque honnête homme
qui examine bien toutes choses à fond et qui vous en rende
compte après ; car, encore une fois, il est de la dernière
conséquence d'approfondir cette affaire. Ne craignez point
d'abti^er Xpi^tgiyrault et Voilant (1}, s*ils sept tfqûvés (^)u-
(1) Ingénieurs sous les ordres de Yauban.
99
piables. Je suis sûr qu'ils n'appréhendent rien là-dessus ;
mais, quand cela serait, pour un perdu, deux recouvrés.
Quant à moi, qui ne suis pas moins accusé qu'eux, et qui
peut-être suis encore plus coupable, je vous supplié et vous
conjure. Monseigneur, si vous avez quelque bonté pour moi,
d*écouter tout ce que l'on pourra vous dire contre, et d'ap-
profondir, afin d'en découvrir la vérité; et si je suis trouvé
coupable, comme j'ai l'honneur de vous approcher plus près
que les autres, et que vous m'honorez d'une confiance plus
particulière. J'en mérite une bien plus sévère punition. Cela
veut dire que, si les autres méritent le fouet, je mérite du
moins la corde; j'en prononce moi-même l'arrêt, sur lequje
je ne veux ni quartier ni gr&ce. Hais aussi, si mes accusa-
teurs ne peuvent pas prouver, ou qu'ils prouvent mal, je
prétends que l'on exerce sur eux la même justice que je
demande pour moi. Et sur cela. Monseigneur, je prendrai la
liberté de vous dire que les affaires sont trop avancées pour
en demeurer là : car je suis accusé par des gens dont je
saurai le nom, qui ont semé de très méchants bruits de moi,
si bien qu'il est nécessaire que j'en sois justifié à toute
rigueur. En un mot. Monseigneur, vous jugez bien que,
n'approfondissant point cette affaire, vous ne me sauriez ren-
dre justice ; et, ne me la rendant point, ce serait m'obliger
à chercher les moyens de me la faire moi-même, et d'aban-
donner pour jamais la fortification et toutes ses dépendan-
ces. Examinez donc hardiment et sévèrement, bas toute
tendresse; car j'ose bien vous dire que, sur le fait d'une pro-
bité très exacte et d'une fidélité sincère, je ne crains ni le
roi, ni vous, ni tout le genre humain ensemble. La fortune
m'a fait naître le plus pauvre gentilhomme de France ; mais
en récompense elfe m'a honoré d'un cœur sincère, si exempt
de toutes sortes de friponneries qu'il n'en peut même souffrir
l'imagination sans horreur. » — Louvois n'eut pas]de peine à
reconnaître que les accusations portées contre Vauban étaient
calomnies pures. Aucun refroidissement, d'ailleurs, ne sur
vint entre ces deux hommes à la suite de ces explications
dont la franchise honore l'un et l'autre. S'il en fallait donner
une preuve irréfragable, on pourait citer le travail (4) que fit
à cette époque Vauban en vue de Louvois seul, celui-ci dési-
(1) Mémoire pour servir dMnstruction sur la conduite des sièges.
400
rant s'inilier à Tait d'tlUqoer et de prendre les places, c Ce
sera on IWre, écrivait Yaoban i Loavois (9 février 1672),
nuis rempli de la plus fine marckandise qoi soit dans ma
bontiqoe, et telle qn'il n'y a assurément qne vons dans le
royaume qui en paisse tirer de moi de semblable. Yoos n'y
▼errez rien de commnn ni presque rien qui ait été pratiqué,
et cependant rien qui ne soit fort aisé de l'être. Ce que je
Imis vous en dire, Monsei^^neur, est qu'après vous être donné
a peine de le lire une fois ou deux, j'espère que vous saurez
mieux les sièges et la tranchée qu'homme du monde. Après
cela, je vous demande aussi en grâce, Monseigneur, de ne
Kittt communiquer cet ouvrage i personne quand vous
orez; car, très assurément je ne le donnerai pas i d'autre
qu'à vous. » Par bonheur, Louvois n'est pas le seul qui ait
pu profiter du travail que vient d'annoncer Yauban. Il eut
été par trop regrettable que la postérité fût privée de la
plus fine marchandise de sa boutique. Et puisque ce
Mémoire nous est parvenu, voyons en substance ce qu'il
contient.
Yauban signale les fautes qui sont commises communé-
ment dans les sièges, et indique les moyens de les éviter
à l'avenir. Il consente le développement des tranchées, les
feux croisés, l'emploi du canon pour ouvrir des brèches et
celui des bonleis crenx pour disperser les terres. Etant d'avis
que le roi duii visiii-r la tranchée, l'ingénieur précise les mo-
ments où il le doit faire, non sans courir de danger, mais
sans s'exposer à une mort presque certaine. Il s'occupe en-
suite de rechercher les occasions dans lesquelles il est permis
de précipiter l'attaque d'une place, et signale les dispositions
qu'on doit prendre pour préparer le succès. Enfin il proclame
avec insistance la nécessité de constituer une troupe spéciale
sous les ordres des ingénieurs : vœu si souvent renouvelé
depuis par Yauban, et qui finira par déterminer la création
du corps de génie.
Yin.
Mais tout en rédigeant ses instructions sur la conduite
des sièges , Yauban continuait à tracer sur le sol le plus
magnifique traité pratique de défense des places qu'ait jamais
101
conça le génie humain. De toutes parts sous son inspiration
féconde les forteresses s'éleyaient comme à l'envi.
Le moment est donc venu de nous rendre compte de ce
côté de l'œuvre du grand ingénieur, en commençant par
rechercher ce qu'il a trouvé, pour définir plus aisément ensuite
ce qu'il a créé.
Il n'est pas rare d'entendre poser en axiome que le sys-
tème de fortification moderne date de Yauban. Rien de plus
faux cependant que cette assertion, lorsau*on entend y atta-
cher un sens absolu. La vérité est que le nouveau système
de fortification est né dans les guerres civiles des Pays-Bas ;
il fut introduit en France pendant la Ligue. Le mérite de
Yauban fut de le perfectionner.
Quel était donc le système en usage avant Yauban ? On
sait que dans l'antiquité et durant le moyen-âge, le principal
moyen de défense consistait à opposer à l'escalade la plus
grande somme d'obstacles par la hauteur des tours et des
murs. Hais depuis l'introduction de la poudre dans les com*
bats, l'arl de la fortification s'était transformé. Le premier
but où il visa désormais fut d'obvier aux ravages du boulet,
en offrant à la fois et le moins de surface et le plus de résis-
tance qu'il fut possible d'atteindre. C'est en vue de ce double
résultat que dès le xvi« siècle on avait diminué notablement
de hauteur, par rapport aux anciens donjons, les bastions,
courtines et demi-lunes, adoptant par contre l'usage des
ouvrages en terre. Tel était l'état des choses, lorsqu'arriva
Yauban.
La première innovation du célèbre ingénieur eut pour
effet de pousser à ses dernières limites la réforme commencée
£ar ses devanciers, en créant les fortifications rasantes, c'est-
-dire, en réduisant les fortifications presque au niveau du
sol. Il imagina ensuite d'opposer au boulet et à la bombe
des souterrains, des feux couverts partant des casemates.
D'autre part, le système des manœuvres d'eau fut porté par
lui au plus haut point de perfection. Il sut aussi ménager
des cultures et des pâturages entre les places et les parties
inondées, afin que les hommes et les animaux échappassent
à la faim durant les sièges. Enfin il établit des camps retran-
chés sous les places les plus considérables. Mais ce qu'on ne
doit pas moins admirer en Yauban, c'est l'habileté consommée
avec laquelle il appliqua les principes qu'avait découverts son
m
génie. « La fortificatioD de H. de Vauban, dit Caroot, dans
son éloge du Harécbal, offre à l'esprit de celui qui sait obser-
ver des résultats sublimes, des combinaisons profondes, des
chefs-d'œuvre multipliés d'industrie. C'est dans l'art de
disposer de toutes les circonstances locales ; c^est dans les
manœuvres d'eau, ingénieusement imaginées ; c'est dans l'art
de placer une simple redoute dans un lieu inaccessible, d'où
elle prenne de revers sur les tranchées ; c'est dans l'art d'en-
filer une branche d'ouvrage, si habilement qu'on ne puisse la
battre ni en brèche, ni par ricochet; c'est, dis -je, en tout
cela que consiste l'art de Vauban. »
IX.
Dans les premiers mois de l'année 4672, Louis XIY res-
suscitant, par une inspiration funeste, la politique de reli-
gion, délaissée depuis vingt ans, déclara, de concert avec le
roi d'Angleterre, la guerre à la république des Provinces
unies. Le crime imputé à ce peuple était d'être « l'ennemi
commun des monarchies. » A bien prendre, aux yeux de
Louis XIV surtout, cette nation n'avait pas que le tort d'avoir
adopté la forme républicaine : elle avait encore celui de s'être
jetée dans le protestantisme. Car, dans son rêve d'unité abso-
lue en toutes choses, (gouvernement, administration, terri-
toire, religion), Louis XIV considérait le Calvinisme comme
hostile à l'autorité royale. L'unité catholique lui semblait
l'indispensable contrefort du pouvoir absolu.
L'armée française entra en campagne avec un déploie-
ment de forces que ne commandaient guère les moyens de
résistance d'un pays dont tous les efforts s'étaient tournés
du côté de la mer. Cent dix mille fantassins, douze mille
cavaliers, cent pièces de canon, telle était l'armée que le roi
allait opposer à vingt cinq mille hommes mal disciplinés,
commandés par des chefs qui n'avaient jamais fait la guerre.
Aussi, dans les premiers temps, les opérations de l'armée
Française eurent-elles toute l'apparence d'une promenade
militaire. Il en résulta que Vauban, qui faisait partie de l'ex-
pédition, et devait jouer le premier rôle comme ingénieur,
n'eut d'autre tâche à remplir que de raser ou de fortifier les
places enlevées sans résistance à l'ennemi.
m
Au bout de qaèlqnes mois cependant, rAIiemagne ayant
reconnu de nouvean qu'e « l'odeur des lis était trop forte en
Europe, » la situation, changea d'as()ect La Diëte de Batis-
bonne ordonna un attnedient général pour la srflreté de rem-
pire. L'Electeur de Brandebourg, les Princes de Brunswick
et de fiesse, rEs|iagne enfin firent alliance avec TEmperenr
contre la France. Bienheureux Louis XIY d'ayoir, en ces cir-
constances, trouvé pour égide le génie de TureHine I
Durant plusieurs mois, les armées ennemies ne firent guère
que s'observer et se harceler, sans engac^er d'action décisive.
Les troupes royales se livrèrent à d'habiies mandeuvres, dans
lesquelles Turenne déploya toutes les ressources de sa science
stratégique. Mais au mois de mai de l'année suivante [4673],
une entreprise importante fut résolue. On décida de s'em-
parer de Haëstricht, place très forte que protégeaient huit
mille homnies de garnison. Yauban, chargé de la conduite du
siège, trouva dans les difficultés qui se présentaient les moyens
de se couvrir d'une nouvelle gloire.
A l'occasion du siège de Haëstricht, Louis XIV prit une
mesure qui montre quelle était sa confiance dans le mérite
du célèbre ingénieur. Jusqu'à cette époque, il avait été d'usa-
ge que la direction suprême des attaques fût laissée aux
généraux ;Mes ingénieurs n'avaient, en principe du moins,
qu'à exécuter fidèlement les travaux ordonnés i>ar ceux-ci.
Mais cette fois, Louis XIY décida que la conduite en chef
des travaux d'approche appartiendrait sans contrôle à Yau-
ban.
Devenu libre par là de donner pleine carrière à son génie,
Yauban en pronta pour appliquer une méthode qu'il avait
conçue en vue d'épargner le sang du soldat, objet constant
de ses préoccupations. Cette innovation consistait dans la
disposition et dans le nombre des parallèles. La coutume
avait toujours été de faire des tranchées étroites et de n'éta-
blir qu'une seule parallèle où l'on plaçait des canons des-
tinés à détruire les ouvrages de l'ennemi. Yauban fit élargir
les tranchées, les relia par plusieurs parallèles, et y ménagea
de vastes places d'armes où les troupes de garde pourraient
se déployer à Taise contre les sorties des assiégés. Or, écou-
tons le jujgement porté par le roi lui-même sur le résultat des
modifications introduites par Yauban. « La façon dont la
404
tranchée était conduite empêchait les assiégés de rien tenter :
car on allait vers la place quasi en bataille, avec de grandes
lignes parallèles qui étaient larges et spacieuses ; de sorte
que, par le moyen des banquettes qu'il y avait, on pouvait
aller aux ennemis avec un fort grand front. Le gouverneur et
les officiers qui étaient dedans n'avaient encore jamais rien
vu de semblable, quoique Fariaux (1) se fût trouvé en cinq
ou six places assiégées, mais où Ton n'avait été que par des
boyaux si étroits quVil n'était pas possible de tenir dedans à
la moindre sortie. Les ennemis, étonnés de nous voir aller à
eux avec tant de troupes et une telle disposition, prirent le
parti de ne rien tenter tant que nous avancerions avec tant
de précautions (2). » A la faveur de cette innovation, le siège
coûta peu de monde aux Français, quoique les assiégés se
ussent défendus en désespérés. Il arriva même que le nom-
bre des morts fut plus grand parmi les assiégés que parmi
les assiégeants : résultat peu ordinaire en général, mais qui
se produisit fréquemment dans les sièges conduits par Vau-
ban.
Maëstricht pris, Yauban traça le plan des travaux qu'il
faudrait faire pour fortifier cette place, si la France la con-
servait la paix conclue. Peu après, il est appelé devant Trêves
qu'a investi le lieutenant-général Rochefort. Il arrête en toute
hâte le plan d'attaque de cette ville, puis court rejoindre le
roi qui le réclame pour inspecter les places de la Lorraine et
de l'Alsace*
X.
Au commencement de l'année 1 674, la situation devint plus
critique que jamais pour la France. Charles d'Angleterre,
paralysé par son parlement, fut contraint de faire la paix avec
les Provinces Unies. La France n'eut plus d'alliée que la
Suède qui cherchait à recouvrer en Allemagne Tinfluence
qu'elle avait perdue. Louis XIY se trouvait dès lors avoir
contre lui l'Europe presque toute entière. Dégagée, par suite
de cette coalition, de l'action sur terre, la Hollande arma
(i) Commandant de la garnison de Maëstricht.
(2) Œuvres de Louis XIV.
406
deax flottes formidables. L'ile de Ré ne tarda pas à s'en trou-
ver menacée : Yauban y fat envoyé.
Après avoir arrêté les ouvrages de défense qu'il y avait à
construire, il inspecta les places de la Flandre, puis accourut
dans la Franche-Comté où le roi venait d'entrer avec son corps
d'armée. Le premier siège qu'eut à y conduire Yauban, fut le
siège de Bezançon, place bien approvisionnée, et défendue
par des troupes aguerries. Pour réduire cette place, l'ingé-
nieur fit bisser avecde^^ grues et des chaînes de fer quarante
canons sur lés rochers de Gbaudanne et de Brégille dont les
cimes dépassaient le rocher de la citadelle. Au moyen de ce
système a'aitaque, Bezançon fut emporté.
De là, Tinfatigable ingénieur alla diriger les sièges de
Dôle et de Gray.
Mêmes succès l'attendaient.
Cette seconde conquête de la Franche-Comté ainsi con-
sommée, Yauban se rend sans retard en Flandre où Coudé
opérait. Il se jette dans Oudenarde que veut occuper l'en-
nemi, fait une sortie, combat et triomphe. Ce fut l'unique
circonstance où il fut donné à Yauban de soutenir un siège.
La supériorité avec laquelle il s'en acquitta montre qu'il n'eût
pas été moins habile à la défense qu'à l'attaque.
A la fin de la campagne Yauban fut nommé brigadier des
armées du roi.
L'année suivante (1675), le sort des armes ayant réduit
Luxembourg et Condé à se tenir sur la défensive, Yauban
parcourut les diverses places menacées, prodiguant ses con-
seils aux ingénieurs qu'il y rencontrait. Il laissa notamment
à Latouche et à Niquet qui devaient défendre, l'un Yerdun,
l'autre le Quesnoy, des instructions écrites qu'on a conser-
vées, et qui témoignent, indépendamment de ses talents
d'ingénieur, de son extrême sollicitude pour le soldai. Après
avoir prescrit de ménager à ce dernier des tentes et des abris
dans tous les postes qu'il devait occuper, il recommande
la distribution de tabac aux troupes, et fixe même, d'une
manière précise, la ration quotidienne qu'il convient d'ac-
corder.
Dans le cours de cette campagne de 1 675, une occasion
toute exceptionnelle s'offrit à Yauban de montrer combien
son âme était noble et libre de vulgaire envie. L'illustre ingé-
nieur Hollandais, Cohorn, indisposé contre le prince d'Orange
m
oMi; séfdn lui, récompensait mal s^s services, alla tfomrer
Chamilli, gpavernear d'OudeDarde, et hri deofanda à entrer
daAs lés rangs de Tarmée Française. ChâmilIi en référa à
EcrûVtfis ({ni, de son côté, voulut consulter Yaoban. A cette
oitiveilure, Yauban, loin de prendre ombrage de la présence
d^ân rival fameux, n'envisagea que lés avantages que la France
ponfrah retirer de ses services, et conseilla chaudement i
Louvôis d'accepter Cohorn. Il ne dépendit donc pas du célèbre
ingénieur Français que son émule de Hollande ne vînt lai
disputer sa gloire. Si l'événement ne s'accomplit pas, c'est
qne des circonstances étrangères y vinrent faire obstacle. Le
prince d'Orange, ne voulant à aucun prix perdre son ingé-
nieur, n'hésita pas à employer des moyens de rigueur pour
le retenir. Pendant une absence de Cohorn, sa femme et ses
enfants furent enlevés et gardés comme otages. Cofdorn se vit
ainsi contraint de renoncer à son dessein. Au bout de peu de
temps d'ailleurs, le prince d'Orange entreprit de réduire son
ingénieur par un traitement plus doux, et substitua à la vio-
lence la séduction des bienfaits.
Mais, comme pour désintéresser la France de la perte de
Cohorn, Yauban ne tarda pas à exposer des vues par suite
desquelles une direction nouvelle fut donnée aux campagnes
entreprises dans les années suivantes. A Toccasion d*un
conseil que lui demandait Louvois touchant le projet qu'il
avait de fortifier Alost, Yauban fit ressortir l'inconvé-
nient qu'il y aurait à semer isolément des places au milieu
d'un territoire étranger, ces places ne pouvant se protéger
les mves les autres, et devant en outre immobiliser des corps
de troupes considérables.
Par contre, Yauban démontra à l'évidence les avantages
que la France retirerait d'une frontière composée de places
fortes , s'échelonnant sur une ligne continue. De faibles
garnisons suffiraient à garder ces places reliées entre elles
par leur position, par les routes et par les eaux, lors même
qu'une guerre durerait vingt années. Le moyen de former
cette frontière inexpugnable était simple. 11 suffisait de forti-
fier Cassel, et de prendre Aire, Condé, Yalenciennes et Cam-
brai. Ces places, jointes à celles qui étaient déjà au pouvoir
de la France sur cette ligne, constitueraient une barrière
indiscoatifiue de la mer à la Meuse. Aussi bien l'occupation
décès villes, ajoutait Yauban, « ferait ce pré carré tant dési-
407
rable, sans quoi le roi ne pourra jamais rien faire de consi-
dérable ni de solide. »
Les conseils de Vauban allaient être ëdbutés. Dès roufer-
ture de la campagne suivante (1676), le roi, renonçant à ses
projets de conquête sur la totalité des Pays-Ba^ espagnols,
prit la résolution d'agrandir ses états en Artois et dans ta
Flandre française pour y former, aux dépens des Espagnols,
une frontière formidable, hérissée d*ime triple ligne de forte-
resses. En commencement d'exécution de ce plan, on se pré-
para, dès le début de la campagne de 1676, à s'emparer de
Condé, Bouchain et Aire. Vauban fut appelé à diriger les
sièges de ces trois places. Devant Coudé, il recourut, en le
perfectionnant encore, au système qu'il avait si heureuse-
ment mis en œuvre trois ans auparavant contre Haëstricht.
Ses canons firent dans la place des ravages immenses.
Comme les inondations artificielles de l'Escaut rendaient la
circonvallation de Coudé d'une étendue très considérable,
partant diflScile à garder, qu'en outre la garnison de Yalen-
ciennes pouvait envoyer par ces eaux des renforts aux assié-
gés, Vauban entreprit de tourner l'inondation à son profit,
en y plaçant des galiotes et des batteries flottantes. En une
semaine la ville fut forcée de capituler.
Peu de jours après, Bouchain fut également «nlevé.
Enfin le siège d'Air n'eut pas un dénouement moins heu*
reux. Blessé an début des opérations, Vauban se fit panser à la
hâte et revint prendre la direction de l'attaque. La résistance
ne dura que cinq jours.
Vers la fin de la campagne, Vauban fût élevé an grade'de
maréchal de camp.
XL
L'hiver apporta à peine une trêve aux opérations mili-
taires. Pressé par les exigences politiques, le roi fit repren-
dre les armes dès le mois de février (4677}. Trois places
importantes, enclavées dans les nouvelles possessions Fran-
çaises, restaient aux Espagnols entre la Sambreet'la mer,
Valenciennes, Cambrai et Saint-Omer. Ce fut de ce côté que
recommença la guerre.
Ici se rencontre, entre quantité d'autres, une preuve de la
108
fière indépendance qui caractérisait Yauban. Dès les premiers
jours de janvier 4677, Louvois avait écrit au grand ingénieur
pour lui donner rendez-vous à Paris le 1 5 février, ajoutant
que le roi avait l'intention de l'employer à Tun des deux
sièges qu'il voulait mener.de front, mais n'indiquant pas
Suels seraient ces deux sièges. Aussitôt Yauban, froissé
e n'être pas plus amplement renseigné, répond à Louvois :
« Il ne faut pas s'attendre de me voir à Paris devant le 17 ou
48 de ce mois, quelque effort que je puisse faire. Au reste,
ce sera un très grand agrément pour moi d'arriver an camp
avec des chevaux sur les dents, et moi n'en pouvant plus,
dans le temps qu'il faut entrer dans les fatigues horribles
d'un siège. C'est une chose assez curieuse de voir que tout
le monde sait ce que vous voulez faire et qu'il n'y a qu'à moi
qu'on en fasse un secret : apparemment que j'y «lois faire un
personnage inutile, et que mes avis doivent être comptés pour
rien. Dieu en soit loué I Je ferai mon devoir, mais je me
donnerai bien de garde de tant prendre sur moi que j'ai fait
aux autres sièges : de cela je vous en réponds. » Malgré cette
boutade, Yauban eut tôt fait d'oublier sa mauvaise humeur,
quand le temps fut venu de se mettre à la besogne. Le 28
février, un corps d'armée investissait Yalenciennes. En même
temps l'ingénieur accourait, plein d'ardeur, pour conduire le
siège.
Lepremiersoin de Yauban, en cette circonstance, fut d'éta-
blir des batteries qui ne tardèrent pas à faire taire l'artil-
lerie de la place et à incendier plusieurs quartiers. Bientôt
Yauban eut à soutenir une lutte contre un certain nombre de
hauts dignitaires de l'armée, qui voulaient continuer la tac-
tique ancienne. Jusque-là les assauts avaient toujours été
livrés en pleine nuit. Lorsque le moment fut venu de tenter le
coup suprême, les maréchaux de Luxembourg, de Schom-
berg, de Lorse, d'Humière, et de La Feuillade, Louvois, le
duc d'Oriéans, le roi lui-même se montrèrent d'avis que
l'assaut fût donné dans les conditions accoutumées. Seul,
Yauban exprima une opinion contraire. Suivant lui, l'assaut
en plein jour était bien préférable. « C'était, disait-il, le
moyen d'éviter la confusion et les méprises, d'empêcher
qu'une partie des assiégeants ne tirât sur l'autre, de sur-
Î^rendre l'ennemi et de l'accabler en opposant des troupes
ralches à ses postes fatigués. La nuit, selon l'expression de
409
Comines, n*a point de honte. Le grand jonr et l'œil du
maître contiennent les lâches, animent les faibles, élèvent
les braves au-dessus d*eux-mémes ». Le roi finit par se
ranger à Tavis de son ingénieur, et Tattaque en plein jour
fut résolue. Yauban, dès lors, appelant le stratagème au ser-
vice de son idée, demanda que durant toute la nuit qui allait
précéder Tassant, Tennemi fû't tenu sur pied par un feu con-
tinuel. Son désir fut exaucé. Le lendemain matin, les as-
siégés, voyant que la canonnade cessait, supposèrent que
l'assaut était remis à la nuit suivante. Tout loisir leur était
donc laissé pour se livrer au repos, et aller dans la ville s'ap-
provisionner de vivres. Mais bientôt, voilai... un coup de
canon se fait entendre, les bataillons français s'élancenti
s'emparent de la contrescarpe, et jettent le désordre dans les
rangs de l'ennemi stupéfié. Avant même que le roi ne soit
revenu de l'admiration que lui a causée le résultat obtenu,
la ville lui envoie une députation pour faire sa soumission,
et la garnison se constitue prisonnière de guerre.
Après Yalenciennes, Cambrai. Là aussi c'est Yauban qui
dirige le siège. La place ne tint pas plus de neuf jours, mais
la citadelle prolongea la résistance. Dans cette circonstance
encore Yauban snt rester lui-même et ne fit pas plier les ins-
pirations de son génie aux désirs du maître. Le prodigieux
succès obtenu devant Yalenciennes avait exalté les esprits
jusqu'à la présomption la plus téméraire. A peine le siège
commencé, du Metz, qui commandait, proposa de donner
l'assaut à une demi-lune. Le roi, qui était présent, ayant ap-
Erouvé cet avis : « Sire, objecta Yauban, avec sa franchise
abituelle^ vous perdrez à cette attaque tel homme qui vaut
mieux que a demi-lune ». Néanmoins le roi persista. L'as-
saut fut li^ré, et l'ouvrage emporté ; mais l'ennemi, ayant
dirigé tous ses feux sur la demi-lune, se jeta sur les as-
saillants qu'il décima et mit en fuite. « Je vous croirai une
autre fois, lit Louis XI Y à Yauban après la défaite ». Pour
nouvelle preuve de la sagacité de son conseil, Yauban, s'en-
tourant de toutes les ressources de l'art, s'empara peu après
de la demi-lune et s'y maintint sans perdre plus de cinq
hommes.
Lorsque le moment fut venu de donner l'assaut à la cita-
delle, le roi, exaspéré de la défense opiniâtre des assiégés,
parla de ne leur faire aucun quartier. Tous ceux qui en-
tonfiifVt le roi ayant gardé le silence, Vaubân, en qm les
sentiments d'humanité étaient toujours éveillés, essaya de
s'opposfbr à cet assaut qui serait le carnage, ne doutant pas
d'ailleurs que la garnison en vint promptement à mettre bas
}es armes. « Sans doute, observa-t-il avec une habileté gé-
néreuse, la place sera prise, mais elle coûtera du sang. Pour
.^oi, Sjre, j'aimerais mieux avoir conservé cent soldats à
Yetre Majesté que d'en avoir ôté trois mille aux ennemis ».
Qe langage ramena le roi à des sentiments moins cruels.
D'autre part, comme l'avait prévu Yauban, la garnison de-
manda presque aussitôt à capituler.
A peu de temps de là, le maréchal d'Humières, qui avait
investi Saint-Guislain, réclama Yauban pour conduire le
siège. Cette faveur lui fut accordée. Mais tel était le prix que
le roi attachait aux services du grand preneur de villes que,
4ans uqe lettre an maréchal, Louvois lui recommande à plu-
sjeurs reprises de veiller à ce que Yauban, qu'on savait aussi
prodigue de son sang que ménager de celui des autres, ne
.s'^e:(po8JLl point, k Sa Majesté, écrit Louvois, vous recom-
mande fort sa conservation ». Et plus loin : € Yous savez
a;^^ le déplaisir que Sa Majesté aurait s'il arrivait quelque
inconvénient à mondit sieur de Yauban, pour qu'il soit inu-
tile que je vous recommande sa conservation, et de vous
servir de votre autorité pour empêcher qu'il ne se com-
mette ». Que Yauban ait ou non tenu compte de ces in-
jonctions, la place ;n'en fut pas moins promptement réduite
à capituler.
Au commencement du mois de mars 4678, le roi, voulant
reprendre le cours de ses conquêtes, dirigea lui-même l'armée
sur Gand. Le siège de cette place fut confié à Yauban. Dix
jour^ ne s'étaient pas écoulés depuis l'ouverture de la
tranchée que la place fut forcée de se rendre. L'attaque
n'avait pas coAté quarante hommes aux Français.
De Gand, l'armée royale, suivie de Yauban, marcha sur
Ypres. Là encore le célèbre ingénieur donna une preuve
de ses sentiments d'humanité. Comme le roi voulait livrer
l'assaut avant que Theure ne parût venue à Yauban : « Yous
y gagnerez un jour, dit-il, et peut-être y perdrez mille hom-
mes ». Le roi, fidèle à la parole qu'il avait donnée devant
Cambrai, se rendit à l'avis de son ingénieur. Le lendemain
4e nouvelles manœuvres furent exécutées, et la place capitula.
»i
»"l
Pour cpvrqnneipeDt de ces brillantes conquêtes iateii;yjj)^t
le traité de Nun^gi^e (1.1 août 1678), qaî les coipsolida e^p
partie. Par là se trouva réalisé le pro|çt développé par
Yauban en vue de la formation d'une frontière sayaIpIp^p!t
combinée. Aux anciennes places que possédait la Froncé
furent ajoutés, par le traité, des postes intermédiaires c^ui les
relièrent ensemble et complétèrent cette triple barrière de
défense à laquelle aspirait Yauban.
xn.
La paix de Nimègue fut une des périodes les plus labo-
rieuses et les plus fécondes pour le génie de l'illustre ingé-
nieur. Quelque temps avant le traité, le chevalier de Çlervîll^,
commissaire général des fortifications, étant mort, le roi
profita de la vacance pour conférer ce titre à Yauban. Celui-
ci, dit Fontenelle, « se défendit d'abord de l'accepter : il en
craignait, ce qui l'aurait fait désirer à tout autre, les
grandes relations qu'elle lui donnait avec le ministère ».
Malgré l'allégation de Fontenelle, la cause de cette résis-
tance ne serait-elle pas plutôt la crainte que put concevoir
Yauban d'avoir à se heurter aux dissentiments constants de
Colbert et de Louvois, avec lesquels il lui faudrait se con-
certer ? Quoiqu'il en soit, au reste, de ces suppositions, un
ordre formel du roi contraignit Yauban à accepter la charge,
et bien en advint pour la chose publique ; car, en plus d'une
rencontre, Yauban réussit à harmoniser les vues des deux
rivaux, et à faire servir leur jalousie à la satisfaction de Tin-
térét général.
Par le titre de commissaire général des fortifications
Yauban se trouva investi de la direction suprême de tous lés
travaux relatifs aux ports, frontières, places fortes, cours
d^au, etc. On verra par la suite si son zèle faillit à la tâche.
Sitôt après le siège d'Ypres, Yauban s'était rendu à Dun-
kérque pour reprendre les travaux dont il a été parlé plds
haut. Au bout de quelque temps, il passe dans le Midi (1679).
Il s'arrête à Toulon pour y préparer des travaux qui comp-
teront parmi ses plus beaux titras de gloire. Il ne s agit plus,
comme à Dunkerque, d'un port qui puisse contenir quarante
vaisseaux de guerre. Toulon est devenu le centre de toute
112
notre marine militaire dans la Méditerrannée. Il faat que son
Sort soit en état d'abriter cent vaisseaux. L'arsenal aura les
imensions d'une grande ville : les magasins, les ateliers
senibleront bâtis par des géants.
Mais Yauban ne pouvait user les jours à surveiller en
détail Texécution des plans enfantés par son génie. Après
qu'il eut mis les travailleurs à l'œuvre, il se dirigea vers le
Roussillon où il s'occupa de faire de Perpignan le centre mi-
litaire de la frontière Pyrénéenne et établit une chaîne de
forts dominant les cols des montagnes.
Cette œuvre achevée, Vauban retourne dans le Nord. Il y
construit le fort de Knocque (1680), relève celui de Nicolaî,
Srès Calais, prépare à cette dernière place le seconrs d'inon-
ations artificielles, trace un plan pour la restauration
de ses jetées détériorées et de son port ensablé. Il travaille
ensuite à fortifier * Maubeuge, Verdun, Longwi, augmente
les défenses de Thionville, bâtit la citadelle de Mont-Royal,
fonde sur la Sarre une nouvelle ville qui s'appelle Sarre*
Louis, puis s'occupe de Bitsche, Phalsbourg, Lichtenberg,
etc., etc. Après quoi, franchissant le Jura, il fixe son at-
tention sur Besançon, et établit pour cette ville un nouveau
système de défense qui en fera Tune des premières places de
l'Europe.
Revenant au Sud, Vauban fait pour les Pyrénées occiden-
tales ce qu'il a fait pour la chaîne orientale. Il donne à
Bayonne une puissante citadelle, fortifie Saint-Jean-Pied-de-
Port, élève la forteresse d'Hendaye, et améliore les ports de
Bayonne et de Saint-Jean-de-Luz.
L'année suivante (1681), portant ses soins sur les côtes
de l'Atlantique, Vauban travaille à relever la citadelle de
Saint-Martin dans l'tle de Ré, ainsi que les remparts de La
Rochelle. Il dresse le plan de nouveaux ouvrages pour Ro-
chefort et pour Brest, et arrête la construction de cinq forts
qui serviront à protéger ces deux rades. Enfin,'sentant combien
il est périlleux pour la France de n'avoir point de port mili-
taire de Brest au Havre (Saint-Mâlo n'était qu'un port de
corsaires) il appelle l'attention sur Cherbourg, qui est, dit-il,
pour notre marine « l'auberge de la Manche ».
413
xni.
Hais tout-i-coup Yauban fut enlevé à cet ordre de travaux
par les événements qui se passaient dans l'Est. Le roi, com-
prenant qu'il ne serait pas couvert du côté du Rbin tant que
Strasbourg serait en d'autres mains, résolut de s'emparer de
cette ville. Dès que les troupes se mirent en marcbe, « Tâme
de tous les sièges », comme dit Saint-Simon en parlant de
Yauban, fut appelée pour diriger l'attaque. Malgré sa dili-
gence, toutefois, l'ingénieur n'était pas arrivé devant les
murs que, par suite de négociations habilement menées,
Strasbourg avait abandonné l'Empire germanique et était
devenu français. Le voyage de Yauban ne fut pas perdu.
L'ingénieur fut chargé de remettre la ville en état de défense.
Il en fit une place formidable, propre à servir de boulevard à
toute une section de frontière. Pour consacrer ce nouveau
chef-d'œuvre une médaille fut frappée avec cette légende :
Clausa Germanis Gallia. Pour ce qui est de la cité même,
la légende disait vrai. Jamais, depuis, Strasbourg n'a cessé
d'être français.
Durant les deux années qui suivirent, Yauban continua de
travailler avec une activité indicible à la restauration et à la
création de forteresses et de ports sur divers points du terri-
toire. Ce fut le port d'Antibes, ce fut la citadelle de Belle-Ile,
ce furent les jetées d'Honfleur et de Dieppe, et quantité
d'autres ouvrages dont le mérite de l'exécution égala l'utilité
de l'entreprise.
Dans la seconde moitié de l'année 1683, la guerre éclata
de nouveau entre la France et l'Espagne. L'armée frauçaise,
sous les ordres du maréchal d'Humières, débuta par Tinves-
tissement de Courtrai. Yauban dirigea le siège. La ville, se
sentant hors d'état de résister, se rendit au bout de, deux
jours : deux jours plus tard la citadelle déposa les armes.
Ce n'était là d'ailleurs que le prélude d'hostilités qui devaient
se poursuivre avec acharnement l'année suivante, et dans
lesquelles Vauban s'entourerait d'un nouveau prestige.
Au mois de mars 1684 toute l'armée s'ébranla. Un corps
de trente-deux mille hommes, commandé par le maréchal de
Créqui, alla investir Luxembourg. La conduite du siège fut
donnée à Yauban. La place était puissamment protégée et par
1869. 8
114
sa situation et par les ouvrages qui Tavoisinaient. A raison
de ces obstacles soixante ingénieurs furent mis sous les
ordres de Yauban. Celui-ci, toutefois, ne voulut s'en fier qu'à
lui-même du soin de reconnaître en détail la place, afin
de diriger plus sûrement Tattaque. Dans l'une des nom-
breuses explorations auxquelles il se livra, il courut un
danger dont il ne se tira que par son sang-froid héroïque.
Une nuit qu'il s'avançait en reconnaissance jusqu'à la palis-
sade, un détachement d'assiégés l'aperçut. Déjà ceux-ci, diri-
geant sur lui leurs mousquets, s'apprêtent à faire feu. Hais
Yauban, qui a remarqué leur altitude, leur fait signe avec le
plus grand calme de ne pas tirer, et continue à s'avancer de
leur côté. Les soldats, persuadés dès lors qu'il est un des
leurs, abaissent leurs armes et laissent Yauban continuer sa
route. Le courageux ingénieur peut ainsi atteindre les palis-
sades du chemin couvert de l'ennemi, examine à loisir, sonde
le glacis en plusieurs endroits, et s'en revient lentement dans
le camp, après avoir découvert le point vulnérable de la
place.
C'est à ce siège que Yauban inventa les cavaliers de
tranchée, élévations de gabions, de fascines et de terre que
les assiégeants établissent vers les angles saillants du glacis
pour enfiler le chemin couvert. On peut dire aussi qu'en celte
circonstance Yauban porta sa nouvelle méthode pour l'at-
taque des places à un point de perfection qui ne fut jamais
dépassé depuis.
Luxembourg se rendit après vingt-quatre jours de tranchée
ouverte. Hais après s'être emparé de la place, Yauban n'avait
encore accompli que la moitié de sa tâche. Il lui fallut en-
suite rétablir et augmenter les défenses de la ville. L'ingé-
nieur y réussit jusqu'à faire de Luxembourg une rivale de
Strasbourg, qui devint ainsi gardienne de la frontière entre la
Moselle et la Meuse. Pour protéger plus sûrement la Moselle,
Yauban jugea utile néanmoins d'élever une forteresse le long
de son cours. La nouvelle place prit le nom de Mont-Royal.
Yauban créa aussi Landau pour couvrir l'angle de l'Alsace
et de la Sarre, en même temps que pour fermer les défilés des
Yosges. II y ajouta le fort Louis qui, bien que dans un em-
placement tout autre, présentait une partie des avantages de
Mont-Royal.
A quelque temps de là, Yauban fut distrait de ses utiles
145
labeurs par les projets d'un ministre courtisan. A la mort de
Colbert, Louvois avait acheté de la famille de l'illustre réfor-
mateur la surintendance des arts et bâtiments. Cet emploi
vivait été d'autant plus ardemment convoité par lui qu'il y
voyait une source intarissable de complaisances à l'égard de
son fastueux maître. Sitôt en possession de cette nouvelle
charge, Louvois s'ingénia pour montrer avec quels avantages
elle avait changé de main. Achever Versailles, embellir Marly
ne pouvait le satisfaire. Il fallait à toute force entreprendre
une œuvre nouvelle telle, qu'elle effaçât toutes celles de ce
pafcimonieux Colbert, que son rival avait tant décrié. Louvois
aussi bien ne tarda pas à se fixer. Les eaux de Versailles,
malgré le tribut apporté de la Seine par la machine de Harly,
étaient insuffisantes pour alimenter la retraite favorite du roi.
Ne serait-ce pas faire fort agréablement sa cour que d'accrot-
tre l'abondance de ces eaux ? Quoi de plus simple d'ailleurs
que la réalisation de cette gracieuse flatterie I II suffirait d*une
dérivation de l'Eure dans un parcours de vingt-sept lieues. A
vrai dire, l'entreprise pourrait coûter une quinzaine de mil-
lions ; mais, de bon compte, qu'était-ce? Peut-être aussi
ces travaux accomplis dans des conditions insalubres expo-
seraient-ils des milliers d'existences...., les dragonnades vrai-
ment en coûteront bien d'autres ! Donc, sitôt pensé, sitôt ré-
solu. Vauban eut l'infortune d'être choisi pour mettre en pra-
tique l'extravagant projet. Il n'est pas moins surprenant que
regrettable que ce grand coeur n'ait pas cru devoir opposer en
celte occasion une de ces mâles résistances dont il donna
plus d'une fois le spectacle. Mais la vérité est qu'à part quel-
ques dissentiments de détail, à propos desquels Louvois ap-
pela l'Académie des sciences à son aide, le Commissaire gé-
néral sacrifia docilement aux désirs du surintendant. On ne
peut méconnaître même qu'en cette circonstance néfaste son
génie sut trouver des inspirations digues d'une meilleure en-
treprise.
Suivant le plan conçu par Vauban, l'Eure, amenée de
Pontgouin à Maintenon par un canal de onze lieues de lon-
gueur, devait franchir la vallée de Maintenon sur un aqueduc
de 5,920 de longueur, percé de 242 arcades de 13 mètres
de largeur. Ces arcades, selon la profondeur de la vallée,
seraient tantôt simples, tantôt doubles ou triples. A son
point le plus élevé l'aqueduc aurait soixante-huit mètres.
116
L'eau, une fois sortie de ce prodif^ieux coodait, coalenit
dans UD lit de terre jusqu'aux étangs de Trappes et de Bois
d'Arcy. Mais l'Eure ne pouvant fournir en toute saison le
même volume d'eau, il serait établi sur tout le parcours du
canal de vastes bassins d'attente qui emmagasineraient l'eau
aux époques d'abondance, et verseraient leurs réserves au
canai dans les temps de sécheresse. Telle fut la conception
de Vauban.
Les événemenls toutefois ne lui permirenl pas de la réaliser
pleinement. Deux auriéea eocoie lui étaient nécessaires,
pensait-il, quand le roi l'arracha à ces travaux pour aller faire
le siège de Phiiisbourg [1688). Depuis celte interruption les
ouvrages ne furent jamais repris. II n'en est resté que l'a- '
queduc incomplet et inutile de Mainteaon, « monument funé-
raire des pauvres soldats immolés [1] ».
La direction de ces travaux toutefois n'avait pas tellemenl
occupé Vauban qu'il n'ait pu se livrer à d'autres soins. Il
avait notamment rédigé pour Seignelai un rapport remar-
quable sur l'amëlioralion et la défense des principaux ports,
rades et côtes de la France. Les vues qu'ouvrait Vauban
étaient, à vrai dire, trop étendues pour qu'elles pussent être
entièrement appliquées à celte époque. Hais c'est le propre
du génie de savoir franchir les limites du temps. Comme le
soleil il domine le monde, et brille parfois longtemps avant
que de féconder.
Dans l'une de ses absences de Uaintenon, Vauban était allé
inspecter le canal du Uidi, immortelle création de Biquet.
L'admiration que lui inspira ce travail fut presque sans
bornes. C'est k tort cependant qu'on est parti de là pour
prêter â Vauban celle parole : « Il ne manque qu'une seule
chose h ce canal, c'est la statue de Riquet ». Vauban y
voyait encore d'autres lacunes, ainsi que le prouve nettement
le passage suivant du Mémoire qu'il fit à ce sujet : « Ce canal
a été le plus grand et le plus noble ouvrage de ce genre qu'on
eût encore entrepris, et qui pouvait devenir la merveille de
siècle, s'il avait été pouàsé aussi loio qu'on l'aurait pu
mener». Dans la pensée de compléter l'œuvre, Vauban si-
gnala dans un travail spécial les réparations et augmenta-
lions au moyen desquelles les b&timents de quatre vingt dix
et. -- Louis XIV et le duc de Bourgogne.
417
pieds de long et vingt sept pieds de large pourraient passer
d'une mer à l'autre sans rompre charge. Plus tard même, en
1691 , Yauban présenta un nouveau Mémoire plus étendu, dans
lequel il recommandait la création de nouvelles branches de
navigation qui pourraient se rattacher au canal, indiquant,
de plus, quels travaux seraient à faire pour rendre toutes les
rivières latérales propres à la navigation ou à la flottaison.
Par la réalisation de ce projet, le Jura, les Alpes, les Cévennes
et les Pyrénées déverseraient dans le canal les produits de
leurs forêts et de leurs usines, de leurs plaines et de leur com-
merce. Sans compter qu'à ces avantages provinciaux se join-
draient d'autres profits d'intérêt général. C'est ainsi que > la
navigation commerciale de l'Atlantique à la Méditerranée se
continuerait à travers les terres, et qu'en temps de guerre
les transports militaires seraient assurés entre les deux
mers. Yauban toutefois ne s'illusionnait pas sur les diffi-
cultés pratiques que rencontrerait l'application de ces plans.
Avec le grand sens pratique qui ne l'abandonnait jamais, il
reconnaissait que la réalisation de ses idées devait être
surtout l'œuvre de la postérité.
A la suite de ces nombreux travaux, Yauban fut élevé au
grade de lieutenant général.
XIY.
En 1688, la paix de Ratisbonne, dont la durée devait être
de.vingt ans, fut rompue par suite des intrigues de Guillaume
d'Orange, stathouder de Hollande, qui fit siguer aux en-
nemis de la France la confédération connue sous le nom de
Ligue d'Augsbourg. L'armée française commença par se
porter sur Philisbourg pour en faire le siège. Le roi, ayant
voulu que ce siège servit à rinstruction de son fils, donna le
commandement au Dauphin, qui eut sous ses ordres le duc
de Duras, Catinat et Yauban. Ce dernier conduisit le siège,
ayant pour auxiliaires quarante ingénieurs. Il y avait douze
ans que Yauban avait lui-même augmenté la fortification de
cette place : c'est assez dire que l'entreprise serait diffi-
cile à mener à bonne fin. Aux défenses créées par l'art se joi-
gnirent encore des complications provenant de la saison. On
était au mois d'octobre : des pluies torrentielles vinrent sans
interruption desservir les assiégeants. Enfin, pour surcroît
118
d'obstacles, le grand ingénieur eut à lutter contre Tardear in-
tempestive d'officiers supérieurs qui voulaient à toute force
tenter des coups de vigueur, prétendant abréger par là la
durée du siège. Hais Vauban, résistant k toutes les sug-
gestions, ne se départit point de sa prudence méthodique, et
consacra par l'exemple la belle et salutaire maxime qu'il for-^
mula depuis dans son Traité de l'attaque des places : « La
précipitation dans les sièges ne hâte point la prise des
places, la recule souvent, et ensanglante toujours la scène. »
Dix ingénieurs, « ces martyrs de l'infanterie », comme l'é-
crivait Vauban à Louvois, furent tués, quatorze blessés pen-
dant les opérations. Vauban suppléa à ces pertes en payant
plus que jamais de sa personne.
C'est pendant ce siège que l'ingénieur inventa, à l'usage
de Tartillerie, le tir à ricochet, procédé dont il constate lui*
môme les effets dans une lettre à Louvois, qui s'y montrait
peu contiant. « La batterie à ricochet de Philisbourg, que
sans doute vous aurez traitée de visionnaire et de ridicule, a
démonté six ou sept pièces de canon, fait déserter l'un des
côtés de l'ouvrage à corne ei toute la face d'un des bastions
opposées aux grandes attaques ; si bien qu'on n'en tirait
plus (1). »
Le siège se prolongea encore quelques temps. Hais peu
à peu intimidés par les dévastations du nouveau système de
tir, les défenseurs de la place se décidèrent à capituler. Le
siège avait duré pendant vingt-deux jours de tranchée ; et,
malgré la supériorité numérique de l'artillerie des assiégés,
les Français n'avaient eu que six cents hommes tués et six
cents mis hors de combat.
Devenue maîtresse de Philisbourg, l'armée se dirigea snr
Uanheim. Vauban usa de supercherie vis-à-vis de l'ennemi
en ouvrant la tranchée aux approches de la citadelle, après
avoir feint d'attaquer la ville. « Si c'était des Français, dit-il
dans un compte-rendu malicieux adressé à Louvois, j'en at-
tendrais une sortie dès le matin : mais la grande bravoure
des Allemands ne se fait bien sentir qu'après midi, cela fait
(i) En 1687, Vauban avait imaginé la baïonnette à douille, c'est-
à dire celle dont on se sert encore de nos jours. Jusque là la baïon-
nette n'était qu'Hun coutelas qu*on enfonçait dans le canon du fusil ;
d'où résultait naturellement rimpossibilité de faire feu.
449
qaeje ne les appréhende pas, parce que la tranchée sera fort
bien en état, et que nous aurons dtné anssi bien qu eux.
Ce sont, au fond, de fort braves gens ; car, pendant que nous
leur coupions, cetla nuit, tout doucement la gorge du côté de
la citadelle, ce n'était de leur part que fanfares de trompettes,
timbales et hautbois du côté de l'attaque. Il n'y a point de
menuets ni d'airs de nos opéras qu'ils n'aient fort bien joués;
et cela a duré tout le temps qu'ils ont trouvé le vin bon,
c'est-à-dire, toute la nuit i>. Mais à peine cette lettre partie,
la place se rendait, devançant de deux jours la capitulation
de la place. La cause de cette reddition précipitée était due à
la défection des soldats de l'Electeur Palatin qui n'avaient
pas été, disait-on, payés depuis dix-sept mois, et qui som-
mèrent le gouverneur de capituler, en appuyant l'injonction de
vingt canons de fusil tournés vers sa poitrine.
Trois jours après la prise de Manheim (45 novembre), l'ar-
mée allait s'établir devant Frankenthal. Louvois ne cessait,
au nom du Roi, de recommander à Vauban de ne point s'ex-
poser, et surtout de ne point' mettre le pied à la tranchée.
Mais il est curieux de voir par le témoignage de Saint-Pouence à
quel point l'ingénieur tenait compte de ces recommandations.
« Lorsque le Roi ne voudra pas qu'il aille aux tranchées, dans
une armée qui fera un siège, il n*y a de véritable moyen de
l'en empêcher que de ne le point faire venir ». Devant Fran-
kenthal, au reste, Vauban n'eut pas à s'exposer longtemps.
Dès le troisième jour de l'attaque il écrivait à Louvois avec un
dépit enjoué : « Les ennemis m'ont trompé aussi bien qu'à
Hanbeim, et, sans se soucier d'être déshonorés, ils se sont ^
rendus après trente-huit heures d'attaque, sans me donner le
loisir d'achever la batterie D, que j'avais destinée à de
grandes exécutions, aussi bien que la C. C'est de quoi je sais
très mauvais gré à ces coquins-là ; car enfin, voilà je ne sais
combien de fois que je commence des expériences, sans qu'ils
n'aient voulu donner le temps d'en achever. »
La prise de Frankenthal termina la campagne. Pour recon-
naître ses services et ses bons offices, le Dauphin fit don à
Vauban de quatre pièces de canon : présent que pouvait bien
recevoir, comme le disait le donataire lui-même, « celui qui
avait aidé à en faire gagner plus de deux mille ». Vauban
plaça ces canons dans sa propriété de Bazoches (4) oii elles ne
(4) Après avoir affranclii le petit fief de Vauban, mis sous le se-
#♦
420
devaient servir, selon son mot, « quà solenniser la santé
de ses bienfaiteurs, et à tirer le joor du Saint-Sacrement pen-
dant la procession ». Cependant, écrivait-il en plaisantant
à Louvois, « si, par hasard, vous avez quelque expédition
de guerre à faire en Horvan, vous les trouverez là toutes
prêtes ».
De son côté, Yauban ne manqua pas de reconnaître, selon
son habitude constante, les services de ceux qui avaient
guerroyé avec lui, en les signalant à ceux qui distribuaient
les récompenses (1). Car c'était une de ses maximes que
« quand on expose d'honnêtes gens à se faire tuer aussi
souvent qu'il le faisait, on devait du moins rendre témoignage
de leur mérite et de leur bon cœur. »
XVI.
Dans les premiers jours de l'année 1691, Vauban rentra
en campagne. À peine relevé d'une maladie contractée en
fortifiant Tpres, il partit avec le Roi pour assiéger Mons. Soi-
xante dix mille soldats environ prirent part au siège. On fit
venir vingt-deux mille pionniers qui tracèrent la vaste circon-
vallation de Mons, et détournèrent de son lit la Trouille, ri-
vière près de laquelle Hons est situé. L'espoir des assiégés
était que Guillaume d'Angleterre viendrait à leur secours.
Mais celui-ci n'ayant pu réunir assez de troupes pour entre-
prendre de faire lever le siège, les habitants, épouvantés des
ravages qu'occasionnait le bombardement de la place, for-
cèrent le gouverneur à capituler. Ainsi fut conquise en trois
semaines l'importante capitale du Hainaut.
L'année suivante (1692), Yauban eut à conduire un siège
dans lequel tous les genres de difficultés se trouvèrent accu--
questre avant sa naissance, Tingénieur avait fait construire dans la
paroisse de Baroches, sur le territoire de laquelle ce domaine était
situé, un château où il aimait à se retirer quand d'aventure il pou-
vait se ménager quelques loisirs.
(2) Vauban savait aussi récompenser par des largesses le mérite
de ceux qui l'entouraient Maintesfois il donna de Targent aux soldats
qui s'étaient bien conduits. Sa bienfaisance était extrême. Il se plai-
sait surtout à venir en aide aux jeunes officiers sans ressources, m Je
resUtue par là, disait-il modestement, ce que je reçois en trop de la
munificence du Roi. «
481
mules comme pour soumettre à une épreuve suprême le génie
du grand ingénieur. Ce siège fut celui de Mamur. Là, d'ail-
leurs, allait se présenter Tune des scènes les plus émouvantes
de Tart militaire. Les deux premiers ingénieurs de l'Europe
devaient se trouver en présence. Vauban dirigerait l'attaque,
Cohorn la soutiendrait.
Pour devenir maîtresse de Namur, Tarmée royale avait en
quelque sorte deux places à réduire : la ville d'abord, puis
le château que, l'année précédente, Cohorn avait augmenté
d'un nouveau fort. La ville, il est vrai, n'était que médio-
crement fortifiée. Elle se rendit d'ailleurs le sixième jour
après l'ouverture de la tranchée. Sitôt après cette capitu-
lation, l'armée changea de camp pour faire le siège de la cita-
delle. Cette forteresse était presque inexpugnable. Située
entre la Sarobre et la If^euse, sur le monticule qui divise les
deux bassins, elle avait pour annexe un vieux château qui
commandait le confluent des deux rivières. Ce château était
entouré de murs flanqués de tours, lesquels s'élevaient sur
des roches presque à pic. Du seul côté où les assiégeants
pouvaient attaquer, la citadelle se trouvait protégée par deux
ouvrages à corne et une couronne irrégulière, appelée par les
Espagnols l'ouvrage de Terra-Nova. En avant de ces points
de défense se présentait le fort Guillaume, récemment bâti
par Cohorn au haut d'une éminenoe entourée d'une ravine
qui descendait vers la Sambre. De plus, entre cette ravine et
la Meuse était un plateau sur lequel les assiégés avaient
construit un retrancnement protégé par une maison fortifiée,
appelée la Cachotte. A cette dernière ligne de défense enfin
s'en joignait une autre établie par la nature, et que les
assiégés occupaient. En résumé, c'était comme sept enceintes
de fortifications que les Français avaient à emporter avant
que d'occuper en maîtres la portion qu'ils convoitaient. Pour
comble de difficultés, le ciel vint encore se déclarer contre
eux. « Le beau temps, dit Saint-Simon, qui était présent à ce
siège, se tourna en pluies, de l'abondance et de la conti-
nuité desquelles personne de l'armée n'avait vu d'exemple, et
qui donnèrent une grande réputation à Saint-Hédard dont la
fëie est au 8 juin. Il plut tout ce jour-là à verse, et on prétend
que le temps qu'il fait ce jour-là dure quarante jours de suite.
Le hasard fit que cela arriva cette année. Les soldats, au dé-
sespoir de ce déluf^e, firent des imprécations contre ce saint
122
en recherchèrent des images et les rompirent et brûlèrent
tant qu'ils en trouvèrent. Ces pluies devinrent une plaie pour
le siège. Les tentes du Roi n'étaient comrounicabies que par
des chaussées de fascines qu'il fallait renouveler tous les
jours a mesure qu'elles s'enfonçaient ; les camps et les quar-
tiers n'étaient pas plus accessibles ; les tranchées pleines
d'eau et de boue, il fallait souvent trois jours pour remuer le
canon d'une batterie à une autre. Les chariots devinrent iuu-
tiles, en sorte que les transports des bombes, boulets, etc.,
ne purent se faire qu'à dos de mulets ei de chevaux tirés de
tous les équipages de l'armée et de la cour. »
Yauban ayant résolu, au bout de quelque temps, de donner
l'assaut à la septième ligne de fortifications, l'ennemi fut cul-
buté, et l'on commença aussitôt à ouvrir la tranchée sur des
roches revêtues d'une mince couche de terre et de brous-
sailles. Les parallèles une fois établies, on attaqua avec
vigueur le retranchement et la Cachotte, doublement défendus
et par de nombreux soldats et par les canons de la citadelle
et du fort Guillaume. L'action fut des plus vives ; mais la po-
sition finit par rester aux Français. Aussitôt après commença
le siège du fort Guillaume, que commandait Cohorn, ayant
avec lui son propre régiment.
Des canons placés sur les deux rives de la Sambre diri-
gèrent leur feu sur l'ouvrage avec une puissance désastreuse
pour l'ennemi. « Tandis qu'on ouvrait de loin des brèches,
dit M. Allent dans^son Histoire du génie, que le ricochet et
les bombes tourmentaient l'intérieur des ouvrages, une nou-
velle place d*armes embrassa le fort. On la vit, non sans
quelque surprise, s'étendre à la fois sur le front et les deui
flancs de cette forteresse, s'avancer à droite sur les rochers
qui dominent la Meuse, et menacer la gauche du fort et de
ferra-Nova ; descendre les hauteurs qui dominent la Sambre,
et cheminer dans les prairies basses qui bordent cette rivière,
coùime s*il se fût agi d'aborder les branches droites du fort
et du château. Cette parallèle immense, demi-circulaire,
d'une figure bizarre, qui, tantôt par des zigzags, tantôt par
des détours et des sinuosités sans nombre» se pliait à la
la nature du terrain, marchait, malgré des torrents de pluie,
à des niveaux différents, d'un côté, sur des rochers couverts
de glace ; de l'autre, à travers des prairies marécageuses, en
un mot dans un site où se trouvaient réunies les difficultés
423
des sièges de Luxembourg et de Philisbourg. Tout-à*coup
une double sape unit les extrémités opposées de cette paral-
lèle, ferme le cercle, achève d'envelopper le fort Guillanme,
le sépare du château, l'isole et le réduit à ses propres forces.
Etourdi de ce coup imprévu, furieux et non pas vaincu,
Cohorn essaya encore de défendre ce fort, serré de toutes
parts, ouvert par le canon, et d'où ses troupes commençaient
à déserter. Mais les Français se précipitent dans les chemins
couverts, renversent les ennemis dans leurs fossés, les pour-
suivent, et ne s'arrêtent qu'au bruit réitéré de la chamade, à
peine entendu au milieu dû fracas de cet assaut. Cohorn livre
avec douleur son ouvrage. Pensif, les yeux baissés, et re-
gardant sa défahe comme une insulte, il sortait avec le Rhin-
grave, compagnon de sa défense, suivis tous deux de leurs
principaux officiers. Vauban s'approche, les prévient et les
invite à partager son logement et sa table. Le Bhingrave ac-
cepta : mais Cohorn lève un instant les yeux sur Vauban, les
détourne et s'éloigne. »
Restait toutefois le château avec ses nombreuses en-
ceintes. Le Roi dirige en personne l'attaque du chemin
couvert de Terra-Nova. Les troupes, exaltées par sa pré-
sence, ne connaissent plus d'obstacles. Elles franchissent les
palissades, sautent dans le fossé, pénètrent par les brèches
qu'a ouvertes le canon et se logent dans la Terra-Nova. L'en-
nemi, surpris, épouvanté, tombant de fatigue, juge la résis-
tance impossible, et livre bientôt les dernières défenses qui
lui restent.
Ce siège avait coûté à l'ennemi 5,000 hommes ; les Fran-
çais n'avaient eu que 1,400 morts et 4,600 blessés, bien
qu'ils eussent livré à découvert plusieurs attaques de vive
force contre des ennemis retranchés.
Tel fut ce siège, remarquable entre tous ceux que dirigea
Vauban. On peut dire d'ailleurs que, dans cette entreprise,
tous, depuis le Roi et l'ingénieur jusqu'aux simples soldats,
y furent héroïques. Dans le journal que rédigea Vauban à
l'occasion de cette attaque, on trouve relatés des faits qui glo-
rifient jusqu'aux derniers rangs de notre armée.
Vers la fin de la campagne, le duc de Savoie ayant menacé
le Dauphiné, Vauban fut dépéché dans cette province. Il y
traça des plans de tous les ouvrages jugés nécessaires à la
sûreté de cette frontière ainsi qu'à celle du comté de Nice et
du Piémont.
124
XVII.
Dans l'année 4693, Yauban fut chargé d'attaquer Char-
leroi. Les fortifications de cette place étaient l'ouvrage de
rillustre ingénieur, et Tennemi les avait entretenues avec
soin. Pour triompher d'obstacles aussi sérieux, Yauban conçut
un plan qui souleva contre lui une partie des troupes. Les
uns l'accusèrent de créer à plaisir des diflScultés pour mé-
nager par là plus ample carrière à son gëriie ; les autres, ren-
dant mieux justice au caractère de l'ingénieur, lui repro-
chèrent seulement de manquer de coup-d'œil dans la circon-
stance. Selon sa coutume, Yauban, sourd à tous les mur-
mures, ne prit conseil que de ses vues supérieures. Il sut
même, dans un moment oii Ton eut pu opposer avec avantage
la force à la force, résister aux obsessions qui le tour-
mentaient, se contentant d y répondre par cette parole em-
f freinte d'un admirable sentiment d'humanité : t Brûlons de
a poudre, et versons moins de sang ». Il en résulta d'ailleurs
qu*à force d'habileté et de prudence, Yauban réussit à
s'emparer de la place sans recourir presque aux moyens de
violence. La place capitula après vingt-sept jours de tranchée.
Jamais siège important ne coûta moins de pertes aux as-
siégeants.
L'année suivante [1694] Yauban eut à repousser en Bre-
tagne les Anglais qui menaçaient nos côtes de leurs flottes.
L'ennemi avant fait une descente dans la baie de Camaret,
Yauban les tailla complètement en pièces, et les força à
prendre la fuite. Prévovant néanmoins que les Anglais reste-
raient encore maîtres de la mer et qu'ils tenteraient de nou-
velles attaques contre nos établissements maritimes, Yauban
(^répara des instruciions à l'effet de diminuer dans les ports
es ravages des boulets rouges et des bombes.
En 1697, Yauban fut appelé à diriger le siège d'Ath, de
concert avec Catinat qui commandait le corps d'armée. Cette
place avait été fortifiée par Yauban lui-même dans le temps
qu'elle appartenait à la France. Il lui avait ménagé une
défense d'eau fournie par deux rivières. Hais les assiégés
étant peu versés dans l'art des manœuvres d'eau, Yauban
n'eut point à vaincre l'obstacle qu'il avait créé. Dans ce siège
l'invincible preneur de villes fut à même de se rendre un
125
compte exact des effets qae pouvait produire le tir à ricochet.
Jusque-là ce mode de tir n*avait été employé qu'à coutre-
cœur par rariillerie. Cette fois, Yauban, secondé par Ca-
tiuat, son digne ami, parvint à faire violence au préjugé, et
tira du nouveau système les puissants effets qu'il comportait.
Pendant tout le siège le tir à ricochet fut employé. Les ré-
sultats qui s'ensuivirent ne tardèrent pas à convaincre les
esprits les plus incrédules et les plus prévenus.
Bien que Yauban et Catinat eussent voulu qu'on ne tirât pas
sur la ville, dont la dévastation leur semblait inutile pour le
succès, les assiégés ne laissèrent pas que d'être promptement
démoralisés par les ravages qu'occasionnait le nouveau mode
de tir. Persuadés que les assiégeants arriveraient infailli-
blement à leurs fins, ils ne se défendirent plus qu'avec mol-
lesse et découragement. Il arriva même qu'après quatorze
jours de tranchée, les troupes demandèrent à capituler.
Les Français n'eurent que cinquante hommes tués et cent
cinquante blessés. Parmi ces derniers figurait Yaubanqu'une
balle, heureusement amortie, avait atteint au-dessous de
l'épaule, tandis qu'il inspectait les travaux.
Dans le cours de la campagne de 1697, Yauban et Catinat
ne furent pas les seuls qui eussent su obtenir des succès pour
la France. Sur terre, Yendôme avait pris Barcelone ; l'esca-
dre de Pointes avait fait une expédition heureuse contre
Garthagène. A ces glorieux faits d'armes s'en joignaient en-
core d'autres de moindre importance. Tout donnait donc à
croire que l'on marchait à un traité honorable et avantageux
pour la France. Au lieu de cela, le bruit vint à se répandre que
Lonis XIY allait traiter à des conditions désastreuses. Pour
servir les plans de son ambition dynastique, le Roi aban-
donnerait un grand nombre de places qui avaient été chè-
rement conquises, à tel point que, par suite de délaissement,
la France, pour la première fois depuis l'entrée de Richelieu
aux affaires, rétrograderait dans l'œuvre de son achèvement
territorial et rentrerait presque dans les limites de 1678. A
cette nouvelle, l'âme patriotique de Yauban ne put se con-
tenir. Elle éclata dans une lettre d'indignation adressée à
Racine, lettre dans laquelle Yauban déclare que, si les bruits
qui circulent sont fondés « nous allons devenir l'objet du
mépris de nés voisins, qu'une telle paix sera plus infâme que
celle de Cateau-Camt)résis, qui déshonora Henri II, qu'en un
426
mot cette paix déshonorera le Roi et toute la nation ».
Quoique pût penser Yauban cependant, le traité ne s'en con-
clut pas moins dans les conditions qui lui semblaient si hu-
miliantes. Le .30 octobre fut signé le traité de Ryswick par
lequel la France fut dépouillée d'une partie de ses conquêtes,
et vit son intérêt sacrifié à celui du prince qui la gouvernait.
A la suite du traité de Ryswick, Yauban fut chargé de dé-
terminer et de diriger les travaux nécessaires pour la défense
de nouvelles frontières. Ce ne fut pas trop de plusieurs
années pour accomplir cette œuvre importante.
XVIII.
Dès le commencement du siècle suivant éclata la guerre
connue sons le nom de Guerre de succession. Yauban, dont
la santé se trouvait altérée, ne put prendre part aux pre-
mières campagnes. Comme pour le consoler d'un repos qui
lui était pesant, le Roi le nomma maréchal de France. « Ce
prince, dit Saint-Simon, s'était ouvert à lui un an aupa-
ravant de la volonté qu'il avait de le faire maréchal de
France. Yauban l'avait supplié de faire réflexion, que cette di-
gnité n'était point faite pour un homme de son état, qui ne
pouvait jamais commander ses armées, et qui les jetterait
dans l'embarras si, faisant un siège, le général se trouvait
moins ancien maréchal de France que lui. Un refus si gé-
néreux, appuyé de raisons que la seule vertu fournissait,
augmenta encore le désir du Roi de la couronner. Yauban
avait fait cinquante-trois sièges en chef, dont une vingtaine
en présence du Roi qui crut se faire maréchal de France soi-
même et honorer ses propres lauriers en donnant le bâton à
Yauban. Il le reçut avec la même modestie qu'il avait
marqué de désintéressement. Tout applaudit à ce comble
d'honneur, où aucun autre de ce genre n'était parvenu avant
lui et n'est arrivé depuis ».
Cette même année, profitant d'une amélioration dans la
santé du célèbre ingénieur, le Roi le chargea de conduire le
siège de Brisach, sous les ordres du duc de Bourgogne, à qui
Louis XIY était désireux de donner Yauban pour maître. La
place avait été fortifiée par Yaixban lui-même ; mais il faut
dire que depuis sa mise en défense Brisach s'était affaibli en
<27
perdant, après le traité de Ryswick, les ouvrages construits
dans les lies du Rhin. La conséquence fut que le siège ne
dura que treize jours de tranchée. Les assiégeants n'avaient
perdu que trois cents hommes. Ce fut là le dernier siège que
conduisit Vauban (1703).
Remarquons toutefois que, si Tinirépide ingénieur ne guer-
roya pas davantage, la faute n'en fut point à lui. Dès Tannée
suivante encore il demanda à conduire le siège de Landau ;
mais le Roi s'y refusa, craignant de mécontenter l'ingénieur
Tallard qu'il avait, antérieurement à la demande de Vauban,
chargé des opérations. Celui-ci au reste trouva un moyen fort
ingénieux de se venger du refus du Roi. Sans perdre de
temps, il prépara des instructions complètes sur la manière
dont le siège de Landau lui semblait devoir être amené. Ces
instructions furent en grande partie suivies, et Landau capi-
tula au bout de vingt-huit jours de tranchée.
En 1705, Vauban fut créé Chevalier de l'ordre du Saint-
Esprit. Il était toutefois une faveur à laquelle le maréchal
eut été plus sensible qu'à celle-là. Cette faveur eut consisté à
lui donner la direction du siège de Turin que depuis long-
temps projetait le Roi. Hais Vauban ne put obtenir cette nou-
velle mardue de confiance, non que Louis XIV ne sentit à
part lui que Turin dût être plus sûrement enlevé par Vauban
que par tout autre. Malheureusement ce prince, à cette époque,
ne s'appartenait plus. Influencé par Madame de Maintenon et
par Chamillard, ministre de la guerre et des finances, il se
laissa aller à confier Tentreprise à La Feuillade, gendre de ce
dernier. Louis XIV néanmoins demanda à Vauban un plan
d'attaque qui fut soumis à La Feuillade. Celui-ci, présomp-
tueux autant qu'inexpérimenté, refusa d'adopter ce plan que
lui recommandait fort cependant son beau-père : « Je pren-
drai Turin à la Cohorn (1) )», répondii-il avec une forfanterie
que les événements rendirent plus tard ridicule.
Le 13 mai 1706, Tannée commença les travaux du siège.
Les opérations furent menées avec tant de lenteur que trois
mois plus tard Tinvestissement de la place n'était pas ter-
(i) Cohorn avait pour système d'agir comme par coups de foudre,
écrasant les places sous une grêle de bombes» d*obus, et de boulets
rouges. Au contraire, Vauban opérait avec une extrême prudence,
n'usant du canon qu'avec modéraUon*
128
miDé. C'est alors que « Yauban, dit Saint-Simon, fit une
grande action : il s'offrit au Roi et le pressa de l'envoyer à
Turin pour y donner ses conseils et se tenir, dans les inter-
valles, à deux heures de l'armée, sans s'y mêler de rien
quand il y serait. II ajouta qu'il mettrait son bâton derrière la
tiorte, qu'il n'était pas juste que l'honneur auquel le Roi
'avait élevé le rendît inutile à son service, et que, plutôt que
cela fût, il aimerait mieux le lui rendre. Cette offre romaine
ne fut point acceptée : le contraste de Yauban et de La Feuil-
lade eut été trop grand et Tobscurcissement de ce dernier
trop accablant ». Cet obscurcissement, à tout prendre, n'eut
pas été pire pour La Feuillade que celui que fit rejaillir sur
lui Tissue de l'entreprise. Au bout de quatre mois il fut forcé
de lever le siège, et de s'éloigner de la ville dont il avait
juré sur sa tête de se rendre maitre (1) ».
Mais tandis que La Feuillade préparait son échec devant
Turin, Yauban fut appelé à remplir une mission où sa gloire
s'accrut encore d'un nouveau rayon. Après la funeste bataille
de Ramillies (â3 mai 4706). qu'avait livrée la France aux
alliés, Louis XIY songea que celui qui avait sauvé ce côté de
nos frontières seize ans auparavant pourrait encore le faire
respecter. Yauban donc est dépéché. Il arrive à Dunkerque,
dans le même temps que Malborough campe à deux lieues
d'Ypres, et que d'Oweskerque investit Ostende. Ne se jugeant
pas en force pour secourir Ostende, le maréchal se réduit à
conserver Nieuport et surtout Ypres, Dunkerque et Bergues.
Dès son arrivée, il prescrit des travaux qui doivent mettre
cette première place en état de résister à l'ennemi. Tandis
que ces ouvrages s'exécutent, il parcourt toutes les places de
la frontière, préparant pour chacune les moyens de soutenir
un siège.
De son côté Malborough fait mettre le siège devant Ostende,
et menace en même temps les autres places maritimes. Hais
le général anglais ne tarde pas à reconnaître les difiicultés
qu'il va rencontrer. Bientôt même il se décide à changer son
plan de manœuvres, et abandonne le bassin de l'Yper pour
aller opérer dans celui de la Lysse. De telle sorte qu'on peut
dire qu'en cette circonsTance la seule présence de Yauban
réussit à sauvegarder pleinement la frontière.
•
(1) Lettre de La Feuillade au Roi, 30 sept. 1705.
489
Telle fut, dans son ensemble, la carrière miliiaire du Ma-
réchal. « On a calculé qu'il avait construit trente-trois places
neuves et fait travailler à trois cents places anciennes, qu'il
avait conduit cinquante-trois sièges et qu'il s'était trouvé à
cent quarante actions de vigueur ^1) ».
Mais ce n'est point assez pour Vauban d'avoir accompli
cette immense tâche qui suffirait à illustrer plusieurs noms.
En dehors de sa sphère professionnelle, l'infatigable ingé-
nieur sut encore appliquer son génie à nombre de travaux de
divers ordres qui lui assurent une place éclatante parmi les
politiques et les économistes.
XIX.
« Comme après la paix de Ryswick, dit Fontenelle, il
(Yauban) ne fut plus occupé qu'à visiter les frontières, à faire
le tour du royaume, et à former de nouveaux projets, il eut
besoin d'avoir encore quelque autre occupation, et il se la
donna selon son cœur. Il commença à mettre par écrit un
prodigieux nombre d'idées qu'il avait sur différents sujets qui
regardaient le bien de l'Etat, non-seulement sur ceux qui lui
étaient familiers, tels que les fortifications, le détail des
places, la discipline militaire, les campements, mais encore
sur une infinité, d'autres matières qu'on aurait cru plus
éloignées de son usage... Une grande passion songe à tout.
De toutes ces différentes vues il a composé douze gros vo-
lumes manuscrits qu'il a intitulés ses Oisivetés. S'il était pos-
sible que les idées qu'il y propose s'exécutassent, ses Oisi-
vetés seraient plus utiles que.ses travaux (2). »
Par malheur un grand nombre de ces manuscrits sont au-
jourd'hui dispersés ou perdus. Néanmoins il en reste encore
assez de fragments ou de souvenirs pour donner une idée
complète de la valeur de Vauban. Ce vaste esprii n'avait pas
attendu, comme on pourrait l'induire du passage précipité
de Fontenelle, que la paix de Ryswich lui fit des loisirs pour
(i) E. Daire. — Notice sur Vauban.
(â) M. Noël, auteur d'un Eloge de Vauban, couronné en 4790 par
TAcadémie française, dit que ies manuscrits laissés par Vauban
formaient 35 portefeuilles, ou au moins 40 volumes in-8o.
1869. 9
430
s'occuper d'idées étrangères à sa spécialité. Dès une époque
qu'on ne saurait fixer au juste, mais qui est à coup sûr inter-
médiaire entre 1685, date de la Révocation delTdit de Nantes,
et 1697 (traité de ryswick), Vauban donna une marque de
l'élévation (!e sa pensée par le jugement qu'il porta sur l'édit
de révocation. On sait qu'après l'adoption de cette fatale
mesure, un concert de louanges s'éleva de toutes parts en
l'honneur du Roi, que Ton qualifiait de nouveau Constantio,
de nouveau Théodose, etc.. Tous les corps constitués, cours
de justice, académies, universités, corps municipaux, rivali-
sèrent de louanges et d'adulations. A Bossuet et à Fléchier se
joignirent Madame de Sévigné, La Bruyère et tous les
écrivains de quelque renom. Seule, une voix s'élève pour
protester contre cette funeste révocation dont la conséquence
sera, non-seulement d'offenser la conscience humaine, mais
de torturer des milliers de familles et de décapiter la France
de l'élite de ses enfants : cette voix, c'est celle de ce
« Romain qu'il semblait que le siècle eût dérobé aux plus
heureux temps de la République (1) », c'est la voix de
Vauban. Bravant tout pour accomplir un devoir de grand ci-
toyen, il adresse à Louvois plusieurs Mémoires (2) oii il traite
la question du rappel des religionnaires en philosophe, en
chrétien et en homme d'Etat. Après avoir établi que la révo-
cation de TEdit de ISantes avait entraîné la désertion de cent
mille Français (3), fait perdre au royaume soixante millions,
ruiné le commerce et l'industrie, renforcé les marines et
armées étrangères de neuf mille de nos matelots de choix, de
six cents officiers et de douze mille de nos meilleurs soldats,
Vauban s'élevait à ces considérations dont la vérité égale la
courageuse vertu : « La contrainte des conversions a inspiré
(1) Fonlenelle. — Eloge de Vauban.
{"2) L'auteur des Eclaircissements sur la révocation de l'Edit de
Nantes, lUiullières, qui eut toutes les archives ministérielles à sa
disposiiion. paraît avoir trouvé trois mémoires de Vauban sur la
révocation de TEdit: Pun de 1692, l'autre de 4695, le troisième sans
date.
(5) M. Henri Martin, après avoir comparé les chiffres avancés par
plusieurs écrivains contemporains, estime que « le chiffre de deux
cent à deux cent cinquante mille, depuis la révocation jusqu^au com-
mencement du siècle suivant, peut paraître le plus vraisemblable. »
— Histoire de France.
131
une horreur générale de la conduite que les ecclésiastiques
ont tenue, et la croyance qu'ils n'ajoutent aucune foi à des
sacrements qu'ils se font un jeu de profaner. Si Ton veut
poursuivre, il est nécessaire d'exterminer les protestants
nouveaux comme des rebelles ou de les bannir comme des fu-
rieux : projets exécrables, contraires à toutes les vertus chré-
tiennes, morales et civiles ; dangereux pour la religion
même, puisque les sectes se sont toujours propagées par les
(persécutions, et qu'après les massacres de la Saini-Barthé-
emy un nouveau dénombrement de protestants prouva que
leur nombre s'était accru de cent dix mille. L'intérieur du
royaume est ruiné ; et peut-être est-il de la sagesse du roi de
faire du bien aux protestants avant que des traités l'y forcent,
afin de ne pas en perdre le mérite vis-à-vis de ses sujets.
C'est par leur nombre que la grandeur des Rois se mesure,
et non par l'étendue des Etats. Il reste un seul parti, plein
de charité, utile, convenable, politique, celui de les con-
server ; et la prudence, qui sait à propos se rétracter et céder
aux conjectures, est une des parties principales de l'art de
gouverner (1) ». Nobles et sages paroles dont on ne sait ce
qu'il faut le plus admirer, ou l'humanité qu'elles respirent, ou
la portée sociale des enseignements qu elles contiennent.
Pourquoi fallut-il qu'elles ne fussent point entendues I
XX.
«
Dans sa préoccupation d'assurer la vitalité et le prestige
de son pays, Vauban crut devoir rechercher les moyens
de constituer une noblesse forte et glorieuse. Imbu des
idées de son époque, il n'est pas étonnant qu'il ait consi-
déré la noblesse comme une institution nécessaire à TEtat.
Non pas certes que le maréchal fût tenté de considérer celle
institution aupointde vueduComtedeBoulainvilliers, qui pro-
clamait le système féodal le chef-d œuvre de l esprit humain,
ni à celui de Saint-Simon, pour qui la noblesse ne devait être
que l'autocratie des ducs et pairs. L'institution nobiliaire,
telle que l'entend Vauban, est toute autre. « Dans les siècles
(i) Rhullières. — Eclaircissements sur la révocation de TEdit de
Nantes.
432
un peu reculés, dit Vauban, la noblesse était le prix d'une
longue suite de services importants, et k récompense de la
valeur et du sang répandu pour le service de l'Etat. II
lalJaii avec cela avoir mené une vie irréprochable, être né
d honnêtes parents qui ne fussent ni de condition servile, oi
de profession basse et abjecte. Aujourd'hui on n'y fait pas tant
de façon, et la noblesse s'acquiert bien plus facilement. Ce
n est plus ou du moins c'est fort peu cette valeur si dange-
reuse et ce mérite qui coûte tant à acquérir, qui font les
nobles ; ce n'est point la longueur des services rendus à l'Etat,
ni les blessures reçues pour sa défense, et encore moins la
vertu, ni cette probité si recommandable, ni une vie sans re-
proches, qui mène à la véritable noblesse. Il n'est plus
question de tout cela. Ce qui faisait la juste récompense des
grandes actions et du sang versé pendant plusieurs années
de services, se donne présentement pour de l'argent. C'est
pourquoi les secrétaires des intendants, les trésoriers, com-
missaires de guerre, receveurs des tailles, élus, gens d'af-
faires de toute espèce, commis, sous-commis de ministres,
et secrétaires d'Etat, même leurs domestiques et autres gens
de pareille étoffe, obtiendront plus facilement la noblesse
que le plus brave et honnête homme du monde qui n'aura
pas de quoi la payer : car il ne faut que de l'argent, et ces
gens-là n'en manquent pas ; les charges de secrétaire du Roi
qui sont comme d'ordinaire au plus offrant et dernier enché-
risseur, sont des moyens sûrs pour y parvenir ; il n'y a qu'à
en acheter une pour être noble comme le Roi, et quiconque a
a de l'argent en peut acheter : il ne faut que s'y présenter. »
Après avoir déchiré le voile derrière lequel se cachent toutes
ces viles manœuvres, Vauban énumère les conditions qui
devraient seules, suivant lui, donner entrée dans le corps de
la noblesse. D'après ce programme, la qualité de noble ne
serait plus accordée que pour d'éminents services du
genre de ceux-ci, par exemple : Longue carrière militaire»
loyale et distinguée ; ambassades ou négociations impor-
tantes qui auraient amené d'heureux résultats pour le pays ;
don fait à l'Etat de 100 à 200,000 écus dans un besoin
pressant ; adoption de l'Etat pour héritier, quand cette
adoption lui rapporterait de grands biens; invention de
quelque art profitable au pays, distinction exceptionnelle
dans les lettres, etc., etc.. Par où l'on voit que le projet de
433
Yauban tendait à ramener l*idée de noblesse à ces temps ob
noble [xphroç) signifiait le meilleur, le plus vertueux. Plus
encore I il est une transition entre le passé et cette mémo*
morable séance de la Constituante où La Fayette répondait
à qui demandait comment, en Tabsence de noblesse, on re-
connaîtrait les services rendus : « On dira simplement que tel
jour un tel a sauvé TEtat (1) I ».
XXL
Hais Yauban fit mieux encore que de travailler à Tenno-
blissement de la noblesse. Sa grande âme, en qui se résumait
celle de la nation, n'omit rien de ce qui pouvait se rapporter
au bien public. Finances, statistique (2), culture des forêts,
navigation des canaux et des rivières, irrigation, marine, co-
lonies, et que d'autres matières encore fixèrent tour à tour
l'attention de cet esprit aussi ardent que lumineux I Ajoutons
même qu'il n'est guère de questions qu'il aborda sans l'éclai-
rer d'une lueur de l'avenir. Pour l'armée, par exemple, Vauban
voudrait que le recrutement fût opéré, non plus par les capi-
taines (ce mode de recrutement engendrant toutes sortes
d'abus), mais par le Roi lui-même. Pour la milice, le ma-
réchal blâme l'usage où l'on est, de faire désigner arbitrai-
trairement les miliciens par les habitants des localités. Il de-
mande que le choix en soit fait au moyen d'un tirage au sort.
N'est-ce pas là le germe de notre système de recrutement
actuel ?
En législation, Vauban serait d'avis « qu'on réduisit toutes
les diflérentes coutumes en une seule qui fût universelle, et
une seule dont il fût permis de se servir. » Cette seule cou-
tume universelle ne pourrait-elle pas s'appeler le Code civil 7
En matière de finances, il souhaitait « qu'on établit des
poids et mesures uniformes pour tout le royaume, sans égard
aux mauvaises objections qu'on pourrait faire en faveur du
commerce, qui sont toutes fausses et ne favorisent que les
fripons ». Ici encore le conseil de Yauban ne fut pas perdu. Il
(i) Séance du U juin 4790.
(2) Vauban fit notamment une staUstique de Télection de Vézelay
quia été insérée in extenso dim^ l'Annuaire de i8M.
434
fut recueilli plus tard par l'Assemblée Constituante et par la
Convention.
Hais parmi les œuvres théoriques, si Ton peut dire, de l'il-
lustre Maréchal, il en est une qui commande particulièrement
l'examen, tant elle déborde d'aspirations d'avenir, tant y pal-
pite une sollicitude sincère pour les misères du peuple I Cette
œuvre est le travail connu sous le nom de Dîme royale.
A l'époque du traité de Ryswick, si grand était l'état de dé-
périssement du peuple, que les mieux intentionnés parmi les
Conseillers du Roi lui avaient suggéré la pensée de faire pro-
céder à une enquête générale sur l'état de la France. En-
tratné par ce courant d'idées, Beauvilliers, ministre d'Etat,
avait résolu de transformer les Intendants en nouveaux
missi dominici, qui parcouraient séparément les diverses pro-
vinces, de manière à ce que leurs investigations se contrô-
lassent les unes les autres. Mais des complications, déter-
minées par les affaires de la succession d'Espagne, vinrent en-
traver la réalisation de ce projet, qui se réduisit à la demande
de simples Mémoires adressée aux Intendants, touchant la si-
tuation des provinces qu'ils gouvernaient. Le peu de soin
apporté à la confection de ces Mémoires ne répondit guère à
la gravité de la situation qui les avait suscités. Mais, en vé-
rité, on se console aisément de ces négligences administra-
tives quand on songe au travail qu'accomplit Yauban comme
pour y remédier. Pendant ses quarante années d'excursion à
travers la France, le maréchal n'avait cessé de s'informer
partout, auprès des plus petits comme des plus grands, de
rétat des richesses, de la culture, des ressources et des
besoins. Nul n'était donc plus apte à décrire exactement la
situation intérieure de la France et à signaler les iniquités
qui s'y rencontraient. Joint à cela que sa profondeur de vues
le rendait particulièrement propre à signaler, d'une façon gé-
nérale au moins, les réformes à l'aide desquelles on pourrait
sortir de ce chaos. Aussi Yauban prit-il le parti d'adresser au
Roi un travail où se trouvaient exposées les bases d'un
nouveau système d'impôts auquel il donnait le nom de Dtme
royale, affirmant, et d'une façon plus accentuée encore, les
abus signalés quelques années auparavant par Boisguilbert
dans son écrit Détail de la France. Yauban, lui, n'hésite pas à
mettre à nu la plaie qui ronge l'Etat. Rien de lugubre comme
le tableau où il dépeint la situation du pays. « Il est certain,
133
dit-il, qne le mal est poussé à Texcès, et que, si on n'y remé-
die, le menu peuple tombera dans une extrémité dont il ne
se relèvera jamais, les grands chemins de la campagne, et
les rues des villes et des bourgs étant pleines de mendiants
que la faim et la nudité chassent de chez eux. Par toutes les
recherches que j*ai pu faire depuis plusieurs années que je
m'y applique, j*ai fort bien remarqué que, dans ces derniers
temps, près de la dixième partie du peuple est réduite à la
mendicité, et mendie effectivement ; que des neuf aulres par-
ties, il y en a cinq qui ne sont pas en état de faire l'aumône
à celle-là, parce que eux-mêmes sont réduits, à très peu de
chose près, à cette malheureuse condilion ; que des quatre
autres parties qui restent, les trois quarts sont fort malai:>ées
de dettes et de procès ; ei que dans la dixième, où je mets
tous les gens d'épée, de robe, ecclésiastiques et laïques, toute
la noblesse haute, la noblesse liislluguée, et les gens en cliarge
militaire et civile, les bons marchands, les bourgeois rentes
et les plus accommodés, on ne peut pas compter sur cent
mille familles: et je ne croirais pas mentir quand je dirais
qu*il n'y en a pas dix mille, petites ou grandes, qu*on puisse
dire être fort à leur aise; et, qui en ôte rait les gens d'affai-
res, leurs alliés et adhérents couverts et découverts, et ceux
que le Roi soutient par ses bienfaits, quelques marchands,
etc.. je m'assure que le reste serait en petit nombre ».
Or, d'oii provient cette détresse générale? Avant tout, de ces
trois causes : 1» de la multiplicité des impôts ; 2'^ de leur vi-
cieuse et inique répartition ; 3*" de la rapacité des collecteurs
qui pressurent le peuple et s'enrichissent à ses dépens.
La multiplicité des impôts I Dieu sait, hélas I quelle liste
on dresserait si Ton entreprenait d'en faire une énuméralion
complète I C'est la taille avec ses variétés de réelle et de per-
sonnelle, de taille de propriété et taille d'exploitation. Ce
sont les droits d'aides qui frappent le vin, la bière, les liqueurs,
et cela d'un poids si écrasant que les vignerons, découragés et
ruinés, arrachaient leurs vignes : si bien que, au témoignage
de Boisguilbert [Détait de la France) on faisait huit lieues
de chemin dans les routes vicinales sans trouver à apaiser sa
soif. C'est l'impôt de la gabelle qui met à un prix exorbitant
« eette manne, comme dit Vauban, dont Dieu a gratifié le
genre humain ». Ce sont les douanes intérieures qui font de
la France un pays démembré et divisé par douze cents lieues
136
de barrières intérieures ; d'où ces tristes résultats : 1® que le
commerce est presque impossible non-seulement de province
à province» mais même d*un lieu à un autre dans la même
province ; 2o que les Français demeurent « étrangers aux
Français eux-mêmes, contre les principes de la vraie poli-
tique qui conspire toujours h conserver une certaine unifor-
mité entre les sujets qui les attache plus fortement au
Prince (1). » C'est encore cette multitude de petits impôts
qu'ont créés ce qu'on appelle les affaires extraordinaires,
etc., etc.. (2). »
La vicieuse et inique répartition des impôts I
Pour ne parler que des tailles, par exemple, ne sait-on pas
que cet impôt est « assis sans proportion, non-seulement en
gros de paroisse à paroisse, mais encore de particulier à par-
ticulier. En un root elles sont devenues arbitraires, n'y ayant
point de proportion du bien du particulier à la taille dont on le
charge (3). » D'ailleurs « l'autorité des personnes puissantes
et accréditées fait souvent modérer Timposition d'une ou de
plusieurs paroisses, à des taxes bien au-dessous de leur juste
portée, dont la décharge doit conséquemment tomber sur
d'autres voisines qui en sont surchargées ; et c'est un mal
invétéré auquel il n'est pas facile de remédier. Ces personnes
puissantes sont payées de leur protection dans la suite, par
la plus-value de leurs fermes, ou de celles de leurs parents
ou amis, causée par l'exemption de leurs fermiers et de ceux
qu'ils protègent, qui ne sont imposés à la taille que pour la
forme seulement.... II en est de même de laboureur à la-
boureur, de paysan à paysan, le plus fort accable toujours le
plus faible, et les choses sont réduites à un tel état que celui
qui pourrait se servir du talent qu'il a de savoir faire quel-
qu'art ou quelque trafic qui le mettrait, lui et sa famille, en
état de pouvoir vivre un peu plus à son aise^ aime mieux de-
(i) Dime royale.
(2) Les affaires extraordinaires étaient ce qu'on qualifle de nos
jours de ressources extraordinaires, c'est-à-dire, les moyens aux-
quels recourent les gouvernements pour se procurer de Targent en
dehors de l'impôt normal. Ainsi, sous Louis XIV, on fit commerce de
lettres de création, de conûrmatipn et de réhabilitation de noblesse.
La plupart des professions furent transformées en charges vendues
par l'Etat. On créa des tontines, des loteries, etc...
(3) Dime royale.
137
meurer sans rien faire, pour n'être pas accablé de taille Tannée
suivante, comme il ne manquerait pas de Tétre, s'il gagnait
quelque chose, et qu'on vtt sa récolte un peu plus abondante
qu'à l'ordinaire (1). » A quoi Ton doit ajouter l'injustice ré-
sultant des nombreuses exemptions accordées à une immense
multitude de personnes, dont Vauban dresse la liste dans un
des chapitres de son ouvrage. Car, comme l'observe l'illustre
penseur, « la décharge des exempts, tels qu'ils soient, tombe
nécessairement sur ceux qui ne le sont pas,' lesquels font
sans contredit la plus nombreuse partie de l'Etat et la plus
pauvre, et les menace par conséquent d'une ruine totale (2). »
En outre, « ces Exempts, qui font la partie la plus considé-
rable du royaume quant au bien, mais non quant au nombre,
n'en faisant pas la millième partie, sont ceux qui possèdent,
à peu de chose près, tous les fonds de (erre, ne restant
presque à l'autre partie que ce qui provient de son industrie
dans laquelle nous comprenons [a culture des terres, façons
de vignes, la nourriture des bestiaux, le commerce, tous les
arts et métiers, et tous les autres ouvrages delà main (3) ».
La rapacité des collecteurs enfin I
Aussi bien n'est-il point de scrupules qui les puissent re-
tenir. Si le contribuable ne paie pas au temps prescrit, le col-
lecteur, toujours en campagne, confisque le linge qui sèche
sur les haies, s'empare du lit, des meubles et de tout ce qu'il
peut saisir. « Les tailles, dit Vauban, sont exigées avec une
extrême rigueur et de si grands frais qu'il est certain qu'ils
vont au moins à un quart du montant de la taille. Il est même
assez ordinaire de pousser les exécutions jusqu'à dépendre les
portes des maisons après en avoir vendu ce qui était dedans ;
et on en a vu démolir, pour en tirer les poutres, les solives et
les planches qui ont été vendues cinq ou six fois moins
qu'elles ne valaient, en déduction de la taille (i). »
Mais il ne suffit pas à Vauban d'avoir signalé le mal. Son
esprit est trop actif et trop pratique pour ne pas chercher les
moyens de l'extirper entièrement. S'élevant d'abord à des
considérations d'une raison supérieure, il pose les principes
(4) Dime royale.
(2) Dime royale.
(5) Dime royale.
(4) Dime royale.
438
de justice d'après lesquels les impôts de toute sorte devraient
être prélevés. ValDemeot l'usage tend-il à faire prédominer
cette maxime, que le peuple est taillable à merci, et par suite
que rimpôt est pour ceux qui y sont astreints un signe de
condition o))scure. Vauban arrive par de sublimes élans de
cœur à s'arracher aux préjugés du temps, et formule ces vé-
rités auxquelles la philosophie politique la plus avancée
n'aura rien à changer : a Tous les sujets d'un Etat ont besoin
de sa protection, sans laquelle ils n*y sauraient subsister. Un
Etat ne se peut soutenir si les sujets ne le soutiennent. De
cette nécessité il résulte : 1* Une obligation naturelle aux su-
jets de toutes conditions, de contribuer, à proportion de leur
revenu ou de leur industrie, sans qu'aucun d'eux s'en puisse
raisonnablement dispenser; i!° qu'il suflSt, pour autoriser ce
droit, d'être sujet de cet Etat ; 3° que tout privilège qui tend à
rexemplion de cette contribution est injuste et abusif, et ne
peut ni ne doit prévaloir au préjudice du public. »
Après avoir ainsi planté sur les décombres du privilège le
drapeau de l'égaliié civique, Vauban propose de substituer aux
sources muliiplos des impôts existants un système simplifié
auquel il donne le nom de Dîme royale. La Dîme royale sera
« imposée sur tous les fruits de la terre, d'une part, et sur tout
ce qui fait du revenu aux autres hommes, de l'autre; cette dîme
pourra donner lieu à la suppression de la taille, des aides,
des douanes piovinciales, des décimes du c' ::,;!*, et de toutes
les impositions onéreuses et h charge au peuple, de quelque
nature qu'elles puissent être. » Vauban conserve cependant
deux autres fonds dont l'Etat pourra tirer le complément des
ressources qui lui sont nécessaires. L'un est l'impôt du sel,
qu'il ne maintient, à vrai dire, qu'à contre-cœur, et en se rat-
tachant à celle considération que « pour les nécessités pres-
santes de l'Etat on n'a pas trouvé d'expédient plus commode»
pour les faire avec proportion, que celui d'imposer sur le sel :
parce que chaque ménage en consomme ordinairement selon
qu'il est plus ou moins accommodé; les riches, qui ont beau-
coup de domestiques et font bonne chair, en usent beau-
coup plus que les pauvres qui la font mauvaise. » Mais en
même temps Vauban s'empresse d'ajouter que le poids de cet
impôt doit être de beaucoup allégé, attendu que « la cherté
actuelle du sel le rend si rare, qu'elle cause une espèce de fa-
mine dans le royaume, très sensible au menu peuple qui ne
439
peut faire aucane salaison de viande pour son usagié. »
L'autre fonds que maintient le Maréchal consiste en ce qu'il
appelle le retenu fixe « supposant que les parties qui le
doivent former seront ou doivent être presque toujours sur
le même pied (1). » II comprendra les domaines, les parties
casuelles, les droits de franc-fief et d'amortissement, les
amendes, épaves, confiscations, le convoi de Bordeaux, la
coutume de Bayonne, la ferme de Brouage, celle du Fer, la
vente annuelle des bois appartenant au Roi, le papier timbré,
le contrôle des contrats, le contrôle des exploits, les postes,
les douanes mises sur les frontières pour le paiement des
droits d'entrée et de sortie des marchandises, « lesquels se-
raient réduits sur un pied tel, qu'on ne rebute point les
étrangers qui viennent enlever les dennVs que nous avons de
trop, et qu'on favorise le commerce du dedans du royaume
autant qu'il sera possible (2). On joindrait à ces redevances
certains impôts qui ne seront payés que par ceux qui le
veulent bien, et qui sont, à proprement parler, la peine de leur
luxe, de leur intempérance el de leur vanité. Tels senties
impôts qu'on a mis sur le tabac, les eaux-de-vie^ le thé, le
café, le chocolat, à quoi on en pourrait utilement ajouter
d'autres sur le luxe et la dorure des habits, dont l'éclat sur-
passe la qualité el le plus souvent les moyens de ceux qui les
portent; sur ceux qui remplissent les rues de cairosses à n'y
pouvoir plus marcher, lesquels n'étant point de condition à
avoir de tels équipages, mériteraient b-ien d'en acheter la per-
mission un peu cnèrement, ainsi que celle de porter l'épée à
ceux qui n'étant ni gentilshommes, ni gens de guerre, n'ont
aucun droit de la porter; sur la magnificence outrée des
meubles, sur les dorures des carrosses, sur les grandes et ri-
dicules perruques et tous autres droits de pareille nature,
qui, judicieusement imposés, en punition des excès et dé-
sordres causés par la mairvaise conduite d'un grand nombre
de gens, peuvent faire beaucoup de bien et peu de mal. ».
Yauban serait aussi d'avis qu'on frappât un droit sur les
boissons consommées au cabaret, dans l'espoir que cette
taxe pourrait pousser à demeurer chez eux les plus sensés de
ceux qui, les jours de dimanches et de fêtes, ne quittent pas
(i) Dîme royale.
(3) Dimeroy&le.
440
les lieux publics. Mais il faudra toujours distinguer ce qui
serait bu au cabaret de ce qui serait livré au dehors à pot et
à piote, qui doit être exempt de cet impôt (1) ». Quant à la
dtme proprement dite, on a vu que Yauban la faisait porter
sur deux sortes de richesses : tous les fruits de la terre,
d'une part ; d'autre part, le revenu des maisons, des moulins,
des diverses industries, des rentes sur le Uoi, des gages,
pensions, appointements, en un mot toutes choses qui sont
d'un produit quelconque pour Thomme. Le cadre de cette
étude ne nous permet pas d'entrer dans les minutieux détails
où s'appesantit Yauban pour mettre en lumière les moyens
pratiques propres à Tapplication de son système. Ce qu'il im-
porte toutefois de bien préciser, c'est la portée qu'assigne
Yauban au mot dime. Aussi bien serait-ce se méprendre
étrangement que de penser que ce mot est employé par le
Maréchal dans son sens rigoureux. Yauban ne veut nullement
dire que l'Etat doive toujours et quand même s'approprier le
dixième des revenus. Comment professerait-il une pareille
opinion^, lui, l'ennemi des gros impôts, qui pose en axiome
que la richesse n'est jamais mieux employée que par les ci-
toyens eux-mêmes ? Yauban, qu'on ne s'y trompe pas, ne se
sert du mot dime que parce que cette expression est en usage
et comprise par tous. Mais il entend que l'Etat n'interprète le
mot, selon sa signification rigide, que dans ies circonstances
extrêmes. Autrement dit, le dixième est un maximum que
Yauban fixe pour l'impôt. En temps normal (le Maréchal le
déclare expressément et à plusieurs reprises) c'est plutôt du
vingtième que l'Etat doit tendre à se rapprocher.
Telles sont en substance les idées développées avec autant
de clarté que de force dans le livre de la Dîme royale. L'au-
teur se montre assuré des avantages et presque de la per-
fection du système qu'il a longuement mûri, et pour lequel il
n'a épargné aucun travail (2). Seulement, fait-il entendre en
finissant, ce projet a un vice capital, c'est qu'il soulèvera in-
failliblement contre lui tous ceux qui profitent des abus
(1) Dîme royale.
(Ij D'après le jugement porté par M. Blanqui dans son Histoire de
l^Economie politique, la dime royale renferme les btues principales
de la science économique, et l'on y trouve toujours Jusque dans les
détails une raison supérieure.
141
actuels. « Il intéresse trop de gens pour croire qu'il puisse
plaire à tout le monde. Il déplaira aux uns, parce qu'ils
jouissent d'une exemption totale, tant pour leurs personnes
que pour leurs biens, et que ce système n'en souffre abso-
lument aucune, quelle qu'elle soit ; aux autres, parce qu'il leur
ôteraitles moyens de s'enrichir aux dépens du public, comme
ils ont fait jusqu'à présent ; et aux autres, enfin, parce qu'il leur
ôtera une partie de la considération qu'on a pour eux, en di-
minuant ou supprimant tout-à-fait leurs emplois, ou les ré-
duisant à très peu de chose (1). » Par là Vauban entendait dé-
signer (il nous l'apprend lui-même] Messieurs des finances,
les fermiers généraux, les traitants et gens d'affaires, Mes-
sieurs du clergé, la noblesse, les exempts par charge, vieux
et nouveaux, le Corps des gens de robe, les élus et les re-
ceveurs des tailles, peut-être même le peuple qui criera
d'abord, parce que toute nouveauté l'épouvante, mais à coup
sûr et pour résumer « tous ceux qui savent pêcher en eau
trouble, et s'accommoder aux dépens du Roi et du public
(2). » De telle sorte qu'il ne restera pour soutiens à Vauban
et à son système que « les véritables gens de bien et d'hon-
neur, désintéressés et un peu éclairés (3). y> — Rares et
impuissants défenseurs, hélas I au temps de Vauban comme
en bien d'autres I L'auteur de la Dîme royale ne tardera pas
à en faire l'amère expérience.
Vauban avait rédigé son Mémoire presque exclusivement à
rintention de Louis XIV. Après l'avoir patiemment retouché,
il le fit imprimer au commencement de l'année 1707 à un
petit nombre d'exemplaires. Mais le malheur fit qu'il n'arriva
pas au Roi sans une escorte de malveillantes critiques et de
dénigrements intéressés. Tous ceux que le Maréchal avait si-
gnalés comme ennemis i>ystématiques de son projet, s'empres-
sèrent de circonvenir Louis XIV et de lui représenter l'auteur
comme un réformateur dangereux. Ces menées obtinrent plein
succès. « De ce moment, dit Saint-Simon, ses services, sa ca-
pacité militaire, unique en son genre, ses vertus, Taffection
que le Roi y avait mise, jusqu'à croire se couronner de
auriers en l'élevant, tout disparut à l'instant à ses yeux. Il
(1) Dime royale.
(2) Dîme royale.
(9) Dime royale.
U8
ne vît plus en loi qu*un inseosé pour l'amour du public, ei
qu'un criminel qui atientait à l'autorité de ses ministres, par
conséquent à la sienne. Il s'en expliqua de la sorte sans mé-
nagement. » Bientôt même un coup plus accablant vint
frapper Yauban. Dès le mois de février de Tannée 1707, le
Conseil privé du Roi rendit un arrêt déclarant que le livre de
la Dime royale contenait « plusieurs choses contraires à
Tordre et à Tusage du royaume, à quoi étant nécessaire de
pourvoir, le Roi ordonne qu'il sera fait recherche dudit livre
et que tous les exemplaires qui s'en trouveront seront saisis
et confisqués et mis au pilon ».
S'il faut en croire Saint-Simon, Yauban ne put résister aux
rigueurs du Roi. « Il mourut, dit-il, peu de mois après, ne
voyant plus personne, consumé de douleur et d'une affliction
que rien ne put adoucir, et à laquelle le Roi fut insen-
sible, jusqu'à ne pas faire semblant qu'il eût perdu un ser-
viteur si utile et si illustre (f ]. ))En dépit de cette affirmation
de Saint-Simon, et bien qu'à l'époque où vivait Yauban les
sentiments de déférence, de tendresse même pour la personne
royale, fussent souvent poussés jusqu'au culte, il est difficile
d'admettre que Tâme si fortement trempée du Maréchal se
soit laissé frapper dans cette circonstance d'un abattement
mortel. Comment Thomme qui avait su tant de fois résister
en face au Jupiter de Yersailies, dont « la conduite a montré
qu'il pouvait y avoir des citoyens dans un gouvernement ab-
solu (2), y^ eût-il éprouvé la débile défaillance d'un poète trop
sensible (3) ou d'un courtisan toujours courbé ? Non, la vrai-
semblance est plutôt que le mal qui consuma Yauban fut la
douleur de voir la France précipitée vers sa perte. N'ayant
pu faire accepter la main libératrice qu'il lui tendait, il se
laissa aller à celle suprême désespérance oii tombent parfois
les héros à force de vertu. Sa mort démentirait sa vie, si Ton
n'y devait voir avant tout le lugubre symbole des tristesses
de la patrie.
({) A vrai dire, Dangeau prétend que Louis XIV, lorsqu'U sut
Yauban au lit de mort, dit avec un accent de regret: c Je perds un
homme fort afiTeciionné à ma personne et à TElat. »
(2) Voltaire.
(5) On sait que Racine mourut de Teffet que produisit sur lui la
disgrâce du roi. «
U3
Au moment où nous écrivons ces lignes, les habitants du
Horvan se préparent à élever une statue à Yauban. Le sen-
timent de légitime orgueil et de piété filiale qui leur a Inspiré
cette pensée, s'explique d'autant mieux que Yauban n'est pas
seulement la plus brillante illustration du pays qui Ta vu
nattre ; il en est comme la personnification exacte, comme
le génie humanisé. Physique et moral, le glorieux enfant du
Horvan se retrouve tout entier dans la physionomie de cette
contrée et dans Tesprit qui circule en elle. Sa stature vigou-
reuse et ramassée est celle de ces chênes trapus dans lesquels
la sève s'est condensée pour garder plus de puisance. Sa fi-
gure sévère et presque dure, ses dehors incultes rappellent
ce sol austère et un peu sauvage, tout bossue de roches pri-
mitives et abruptes. Toute la verdeur d'imagination et de vo-
lonté du Maréchal 'semble enfin avoir jailli, comme d'une
source, du caractère de cette population Morvandelle, à
l'esprit laborieux et jovial, au cœur intrépide et impatient du
joug. A ces divers titres, le Morvan travaille donc dou-
blement à sa gloire en prenant sous sa sauvegarde la mé-
moire de Vauban. Qu'il nous soit permis toutefois, à celte oc-
casion, d'émettre un humble vœu. Eriger une statue est bien,
mais il est nn trophée dont se réjouirait davantage peut-être
l'ombre du Maréchal. Une grande partie de ses œuvres sont
jusqu'à aujourd'hui restées inédites : ne serait- il pas digne
du pays qui le veut honorer, de rendre accessibles à toutes
les intelligences les travaux du puissant penseur ? Une telle
entreprise serait à coup sûr le plus noble et le plus durable
hommage qui puisse être rendu au génie de Vauban. Dans
ce monde fragile et ondoyant le marbre se dégrade, le bronze
n'a qu'un temps, une seule chose résiste et participe en une
certaine mesure de l'immortalité.... la pensée, subtile éma-
nation d'un foyer supérieur, reflet inaltérable des choses qui
ne sauraient périr I
CHARLES MOISET.
144
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913
56
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448
MOUVEMENT DE LA POPULATION DANS L'YONNE EN 1866.
NAISSANCES, MARIAGES, DÉCÈS.
<» Répartition par sexe et par étal civil.
ÉTAT CIVIL.
NAISSANCES.
Bnf. légit. Garçons.
FUles. .
Totaux.
Enf. nat. rec. Garç.
— Filles,
non rec. Garç..
— Filles.
Totaux.
MARIAGES.
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Totaux.
DÉCÈS.
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Le^ tableaux qui précèdeut sont, comme toujours, divisés
en deux parties. La première partie nous présente les quan-
tités vendues et les prix moyens de chaque objet (céréale,
comestible ou combustible), sur chacun des marchés régu-
gulateurs du département pendant Tannée 1867. Ces marchés
sont au nombre de onze, Auxerre, Avallon, Joigny, Sens,
Tonnerre, Saint-Florentin, Chéroy, Yilleneuve-r Archevêque,
Yilleneuve-sur-Yonne, Toucy et Yermenton. Bien que le
marché de Brienon ne soit pas considéré officiellement au
même tiire, nous avons c^u devoir depuis deux ans le faire
entrer dans nos tableaux statistiques en raison de l'impor-
tance qu'il a prise et de la part qui lui revient dans les
transactions commerciales. C'est donc le mouvement des
douze marchés principaux du département que constatent
les douze premiers tableaux.
Le treizième tableau n'est que la récapitulation des quan-
tités vendues et des prix moyens des diverses denrées en
question dans le cours de l'année 1867. C'est sur ce tableau
seulement que porteront les rapprochements que nous avons
à faire, puisque c'est lui qui nous révèle la marche ascen-
sionnelle ou rétrograde qu'ont suivie les céréales, comes-
tibles et combustibles dans leur ensemble pendant la période
qui nous occupe.
Après avoir assisté, dans l'examen des années précédentes,
notamment de 1861 à 1864, à une dépréciation presque
constante des produits de la culture, surtout du blé, dépré-
ciation qui avait provoqué ces plaintes des cultivateurs dont
la grande enquête agricole a été le résultat, nous assisterons
dans la période suivante» c'est-à-dire de 1865 à 1867 inclu-
sivement, au mouvement contraire.
GRAINS.
Froment. — Nous avons vu que de 1861 à 1864 il s'était
produit un écart de 7 fr. 82 dans le prix moyen, qui de 24 fr.
68 l'hectolitre était descendu à 1 6 fr. 86. Au contraire dans
notre dernière période triennale ce prix moyen se gradue
ainsi :
1865 15 60
1866 18 92
1867 25 77
4860. 16
172
existe entre tons les prodnits de la cnlinre l'explique déji,
en dehors des autres causes inhérentes aux mœurs, aux
habitudes des populations etc., que nous laissons à l'appré-
ciation des économistes.
Pain. 1865 blanc 27 c. 9 bis-blanc 25 c. » bis 22 c.
— 1866 — 33 c. * — 29 c. » — 27 c.
— 4867 — 43 c. 5 — 38 c. 2 — »» c.
?(ons ferons remarquer qu'en 1 867 nos tableaux ont rem-
placé les distinctions de blanc, bis-blanc et bis en celles de
4^ et 2« qualités, que nous appliquons dans nos rapproche-
ments aux blanc et bis-blanc de la période précédente.
Viande.
Bœaf.
Vache.
Yeaa.
Honton.
Porc.
1865
1 18
1 11
1 25
1 36
1 27
4866
1 19
1 12
1 29
1 34
1 30
1867
1 30
1-22
1 37
1 50
1 42
On remarquera qu'entre les années 1865 et 1867 il y a
une différence: sur le bœuf de 12 c, sur la vache de
11 centimes, sur le mouton de 14 centimes, sur le porc de
15 c. Et si nous nous reportons en arrière jusqu'en 1850, par
exemple, nous serons frappé de l'énorme distance qui nous en
sépare.
Bœuf. Vache. Veau. Mouton. Porc.
4850 » 90 » 85 » 92 » 90 » 99
1867 1 30 1 22 1 37 1 50 1 42
C'est-à-dire que dans cet espace de 17 années le prix de
la viande s'est élevé simplement de 50 0(0 et plus.
FOURRAGES.
Si les résultats ne sont pas les mêmes, il y a décroissance
et décroissance sensible. Ainsi le prix moyen du quintal de
foin, qui est en 1865 de 9 fr. 87, n'est plus en 4866 que de
8 fr. 32 et en 1867 de 5 fr. 89 seulement. L'écart est grand,
ou le voit, entre les deux extrêmes, 3 fr. 98.
Il en est de même de la paille, au moins dans les deux
dernières années, car le prix moyen, qui est en 1865 et 1866
de 5 fr. 97 et 6 fr. 11, descend en 1867 à 4 fr. 39.
Pour les fourrages, la production indigène seule exerce
son influence sur les cours, et pour retrouver la cause de leurs
fluctuations il suffirait, sans doute, de se reporter aux ta*
bleaux de la température de la période correspondante.
173
COMBUSTIBLES.
-ni® '*°'* /*"? ^V. •'°'*J*'' ^'^ "°* Observations, puisque,
comme production départementale, le bois seul occupe une
place importante dans le combustible. Les variations sont
peu sensibles djiilleurs, et s'il y a augmentation, elle se tra-
duit par un chiffre peu important.
|865 chêne U 3< bois-blanc 10 »»
1867 _ 4» 83 __ ^Q ^g
H,„c .«^^''"/^"x''^ ^''°'' P'!' 1^' P"^ «moyens pratiqués
dans les deux dernières années de la période précédente
OCTROIS DES VILLES DD
4" VILLE
Noas inaugurons cette année une statistique qui viendra grossir encore
hommes d'études. A notre époque, ob les questions économiques tiennent
auxiliaire plus indispensable que jamais. L'Editeur de lAnmmre a donc
publiés ce Recueil. Il débute naturellement par l'octroi du chef-lieu du
été fournis avec une grande obligeance par M. Martin, préposé en chef de
DÉSIGNATION DES OBJETS.
BOISSONS ET LIQUEUBS.
Vins en cercles et en bouteilles (1) (hect.)
Cidre, poiré et hyaromel id.
Alcool pur contenu dans les eaux-de-vie et esprits en cercles ; eaux
de-Tîe et esprits en bouteilles ; liqueurs et traits à l'eau-de-vie. id.
Ift63.
Vernis non alcoolisés
Essence de térébenthine
Bière
Vinaigre
HuUe d'olives. . . .
id.
id.
id.
id.
id.
Huiles de toutes autres espèces id.
COMESTIBLES.
Bœufs (tètes).
Vaches id.
Veaux id.
Moutons id.
Viaode dépecée des mêmes animaux (kil.) .
Porcs (tètes).
Viande dépecée de porcs (kil.).
Sangliers et chevreuils (tètes).
Viande dépecée de chevreuils (kil.) .
Saucissons, jambons, etc id.
Huitres et moules id.
Harengs et maquereaux id.
Saumons, turbots, etc id.
Tous autres poissons id.
Truffes, volailles, gibier, etc id.
Dindes, lièvres, elc (unités).
Oies, Poulets, Perdrix, Lapins, etc id.
Pigeons et cailles , (paires).
Gnves et alouettes (unités).
Escargots (kil.) .
quantités
entrées.
3261
86
297
12
35
908
424
70
1109
70
49
58
10
93
39
78
49
76
216
1256
4262
5503
62428
1618
5610
12
76
3365
4399
84730
1382
16689
153
2558
57789
935
210
10395
50
50
40
10
droits
perças.
43
2380
60
179
1816
849
704
3328
3697
15588
8127
5112
37 4.^
9818
422
72
19
336
219
593
414
2503
76
511
2889
46
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519
41
27
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50
65
78
56
90
68
47
45
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03
5«
95
24
63
59
50
60
45
75
05
75
(1) Dans les qoantités de vins entrés ne flgorent qae les vins proventnt de rextérienr, les vins récoltés
etBbriqoés k Aaxerre n'éUnt plus sonmis aaz droits.
La moyenne de la récolte de vins sor le territoire de la eommiuie d'Aoxerre est annnellement de 55,000
Mllettes de 136 litres.
DÉPARTEMENT DE L'YONNE.
D AUXERRE.
la masse des matériaux si variés que V Annuaire de r Yonne offre aux
une grande place dans les travaux intellectuels, la statistique est un
cru utile d'ajouter la statistique des octrois à tant d'autres que publie et a
département. Les autres suivront. Ces premiers tableaux, qui nous ont
l'octroi d'Auxerre, s'appliquent aux cinq dernières années.
1864.
qoaDtités
eoirées.
2962
271
273
5
27
1087
389
59
919
252
1270
4294
5433
53568
1976
5144
3
90
868
4181
80236
1623
16449
199
2719
59037
968
370
13920
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07
95
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49
08
09
38
54
»
»
II
»
»
50
25
50
60
»
50
70
30
droits
perças.
4750
135
2207
29
137
2174
778
593
2758
3918
15733
8339
5176
3214
11417
386
19
22
86
209
561
487
2467
99
513
2951
48
696
42
57
60
60
45
16
06
80
62
32
38
43
44
08
65
94
50
65
87
05
81
08
63
65
80
85
4U
85
1865.
qnantités
entrées.
3121
67
302
9
39
1157
421
56
971
230
1397
4663
5906
53721
1931
4948
6
99
667
4297
92493
1282
17328
131
2112
58304
1264
880
12721
23
04
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53
27
49
23
25
22
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50
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50
30
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droits
perçQS.
5001
33
2416
47
196
2314
842
562
2913
3539
17087
8975
5629
3223
11267
372
37
24
66
214
647
381
2599
65
482
2915
63
4
636
24
53
72
65
35
98
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50
66
13
52
94
26
26
25
»
50
78
75
85
64
69
51
75
40
20
23
40
05
1866.
quantités
entrées.
4255 82
58 ^i
I
302 04
4 79
29 29
1427 18
379 93
75 5^2
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255
1476
4364
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1890
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droits
perças.
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2854
759
759
2708
3687
18150
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5792
3522
10982
260
37
28
74
288
657
380
2076
86
480
2929
45
3
507
93
42
32
95
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97
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10
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»
60
30
90
15
15
18i7.
quantités
entrées.
3828 42
79 59
201 22
7 86
37 20
1279 27
358 57
66 93
756 75
235
1328 »
3807
5321
47014
1801
4193
9:50
79150
897
2553
81909
772
14067
168
2037
52164
1013
360
5171
50
50
50
50
»
droits
perçus.
6133 691
39 81
1609 76
39 30
186
2758 54
717 14
669 30
2270 25
»
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16654
7635
5222
2820
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315
57
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573
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95
18
94
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30
29
»
89
75
55
FOURRAGES.
Foin en tout temps (kii.) .
Paille battue ou a?ec grain id.
AYoine (hect.).
Gluij (bottes)
COMBUSTIBLES.
Bois de chanffage (stères).
Cbarbonoette et copeaux id.
Perches et bourrées (unités)
Bourrées-fagots id.
Fagots id.
Charbon de bois, braise, elc (hect).
Poussière de braise id.
Charbon de terre, coke, elc Id.
Suif en branche (l^iiO •
Suif fondu et chandelle id.
Cire jaune et bouts de cierge id.
Cire blanche id.
Cire en branche id,
Bongies et cierges en cire id.
Stéarines, bougies stéariqnes,*elc id.
MATÉRIAUX.
Bois durs de charpente (m. cub.)
Planches et plateaux td.
Bois en grume de 10 à 15 centimètres de diamètre. . (m. cour.)
— 15 à 25 - — . . . id.
- 25 à 35 - — . . . id.
35 à 40 — ' — . . . id.
Bois neufs ouvrés ^ (m. sup.)
Bois vieux ouvrés id.
Lattes de cœur (unités)
Lattes d'aubier id.
Pierres tendres, taillées ou non (m. cub.)
Pierres dures non taillées id.
Pierres dures taillées id.
Pierres dures pour dallage (m. sup.)
Marbres bruts en feuilles id.
Marbres ouvrés id.
Moellons tendres ^ (m. cub.)
Moellons durs id.
Ardoises (unités)]
Briques, tuiles, carreaux de Textérienr - . id.
Chaux (hect.).
Ciment romain (kil.) .
PlAtre cru en pierre ou en poudre id.
PlAtrecuit — — id.
Sables de toutes sortes (m.eub.)
Verres à vitre et tuiles en verre (kil.) .
Verres A glaces non étamés id.
Verres à ^lace étamés montés on non id.
Sabots*noir8 (unités)
qualités
dnâ
entrées.
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495
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06
669
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162
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50
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60
U
HISTOIRE ANECDOTIQUE DES RUES DAUXERRE.
c Urbem btod incelebrem Galli poraere priores,
€ Uberibas glebis et opimt munere Baccbi.
€ Antricos a priscis olim vofiuta refertûr. » (1)
(Héric, fie de iomt Germain),
INTRODUCTION.
▲UXEBRE A DIFFÉRENTES ÉPOQUES.
1. — AUXERRB CELTIQUE ET ROMAIN.
L'existence d'Auxerre au temps des Celtes ne peut étré
mise en doute, quoiqu'aucun monument ne la constate, et
tous les historiens sont d'accord sur ce point. Quand du
haut de Tesplanade du Temple on promène ses regards au
sud sur la riche vallée deSaint-Hartin-lès-Saint-Julien, par-
semée de maisons, de jardins, de plantations, on a sous les
yeux la place qu'occupait sans doute TAuxerre celtique.
Comment était bâtie cette Tille primitive à'Jutrietis, Tune
des capitales des Senonest Les Celtes n'ont point laissé de
vestiges de leurs monuments, s'ils en ont eu : Auxerre n'est
pas mieux favorisé sous ce rapport que les autres villes. La
plaine de Saint-Julien recèle dans son sein les débris de la
ville gauloise, ravagée par les Barbares qui la détruisirent
de fond en comble.
Des fouilles faites à diverses époques ont amené la décou-
verte de statères de Philippe, de monnaies romaines du haut
et bas empire. J'ai reconnu, comme d'autres écrivains du
(1) Les vieux Gaulois ont fondé cette ville, qui n'est pas sans célé-
briti, et qui est riche des produits de la terre et des dons de Bac-
chus... Les anciens l'ont nommée Autricm,
479
pays rayaient fait avant moi, la place d'un chemin qui, delà
maison Hadelénat, se dirigeait à l'ouest. J'en ai vu peut-être
un embranchement dans le jardin Pichoret, à droite de la
route de Coulanges, près du pont de Rantheaume.
L'occupation du sol du faubourg par des habitations, dans
un temps reculé, est incontestable. Les historiens locaux (1)
racontent de nombreuses découvertes d'aires de maisons et
de traces de puits. J*ai constaté moi-même des faits sem-
blables. On remarque généralement qu'il faut enlever plu-
sieurs pieds de décombres apportés de la ville haute pour
trouver le sol primitif. Ces couches de débris, très hautes sur
les abords de la promenade de l'Éperon, renferment aussi des
vestiges romains, ce qui porte à croire à l'abandon de la ville
basse dès le v*' ou le vi' siècle. Hais en creusant à quatre
pieds du sol on arrive aux murs et aux édifices de la ville primi-
tive. Les morceaux sculptés, les pierres de taille se rencon-
trent rarement ; les maisons que j'ai vu découvrir n'étaient
qu'en moellons.
Lorsque les Romains eurent conquis définitivement la
Gaule, ils se mirent à la percer de routes admirables dont
les traces ont subsisté jusqu'à nous. VÀ%tricu$ des Senones
fut reconnu digne de recevoir la direction de la grande voie
d'Autun à Boulogne.
On en connaît l'itinéraire :
AuGUSTODUNUM ; — Aballo *, — Chora; — AuTRicus : —
Eburobriga; — Augustobona, etc.
La voie, sortant des bois de Tourbenay, des hauteurs de
Vaux, se dirigeait sur le faubourg actuel de Saint-Martin-les-
Saint-Julien, et diagonalement sur le pont d'Yonne.
D'un autre côté, dans la direction de l'ouest, en remontant
le ruisseau de Yallan, au-dessous du faubourg de Saint-
Amatre, était un temple d'Apollon, tandis que dans les prés
actuels des bords de l'Yonne était un atelier monétaire dans
lequel on a trouvé des coins à l'effigie de Tibère, et qui sont
actuellement conservés à la Bibliothèque impériale.
Le piolongement de la ville d'Autricus dans la partie de
(I) Voyez notamment les Recherches historiques et statistiques sur
ilMX0rr0,0lc, parie. L. (Leblanc), ingénieur. Auxerrel830, 2 vol.
In-ia.
180
l'Aaxerre moderne qui forme la paroisse Saint-Père, parait
indiqué par les monnaies du haut empire qu'on y a recueil-
lies, et par rétablissement de la première église sous le
vocable de saint Pèlerin, sur le bord delà rivière d*Yonne.
La civilisation romaine amenait avec elle tout son cortège
de dieux, et ils eurent des temples dans Autricus. Outre celui
d'Apollon, une frise conservée au musée nous apprend qu'il
y avait un temple de Neptune. La déesse Yonne ne pouvait
manquer d'y être honorée. Mercure y recevait des hommages.
Deux chapiteaux, approchant de l'ordre toscan, indiquent
encore un autre dieu.
Les vestiges romains nous pressent ainsi de toutes parts.
Dessins des antiquités romaines, — Caylus, recueil d' An-
tiquités, t. III, ini^; Millin, Voyage dans le midi de la
France, 1807, Allas.
LA CITÉ.
Cette partie de la ville ne doit pas être oubliée. L'explica-
tion de son origine \éiè un sujet bien controversé. On a voulu
voir dans cette sorte de parallélogramme qui longe au nord
les rues d'Orbandelle et des Grands-Jardins, et au sud la Bou-
cherie et la rue Sous-Murs, qui borde à l'est la rivière d'Yonne
et à l'ouest le palais, la tour de l'horloge et la rue des Cor-
deliers, on a voulu voir là une forteresse élevée par César,
vainqueur des Gaulois de Vellaunodunum, pour les tenir en
respect; d'autres ont écrit que c'était le quartier où se retirè-
rent les premiers chrétiens au la^ siècle.
Ce fut plutôt tout simplement le lieu de retraite choisi
par les habitants pour se mettre à l'abri des courses des
Barbares, lorsqu'à la fin du ui'' siècle et au commencement
du iv*' ceux-ci commencèrent à franchir le Rhin et à entamer
les Gaules.
A cette époque le paganisme ébranlé voyait ses temples
abandonnés pour le Dieu des chrétiens. A Autricus, saint
Pèlerin avait bâti, vers l'an 260, une petite église sur le bord
de l'Yonne et attirait les adorateurs des faux dieux. Les
temples, devenus inutiles, furent alors transformés en car-
rières. Les colonnes, les chapiteaux, les statues, les inscrip-
tions, les autels, tout fut bon pour former l'enceinte fortifiée.
181
'et l'on vit bientôt s*élever celte fameuse cité qui ne fut
jamais prise, si Ton eu croit les chroniqueurs.
En effet, défendue au levant par l'Yonne qui baignait ses
pieds» au nord par un grand étang comblé dans le moyeu-âge,
au sud par une pente escarpée et des marécages, elle n'était
vulnérable qu'à l'ouest, où sans doute on avait préparé tous
les moyens de défense.
La science archéologique, qui a fait depuis vingt ans de
grandes découvertes, a rais hors de doute ce fait que la plu-
part des villes gallo-romaines avaient des enceintes duiii« ou
iV" siècle, que les pierres de taille qui les formaient prove-
naient d'édifices antérieurs.
La cité d'Auxerre se trouve dans les conditions générales,
pourquoi vouloir lui faire une histoire exceptionnelle ?
Les chroniqueurs locaux renferment sur l'histoire de la
cité des traits utiles à faire connaître. Les Actes de la Vie de
saint Pèlerin portent que ce saint se transporta au pays
Auxerrois et de là à Autricvs. Le chroniqueur ajoute que
cette ville n'était pas encore à cette époque entourée de
murs : h Tune temporis necdum murorum munilions cin-
gebatur. » A quelqu'époque qu'on fasse descendre la compo-
sition de la Vie de saint Pèlerin, au iv% auvi% même au
vue siècle, il est évident que l'auteur veut parler des murs de
la cité romaine, car ceux de la ville moderne ne sont que du
xii*" siècle.
La vie de saint Amatre nous apprend la date la plus récente
à laquelle il faut nous arrêter pour la construction de ces
murs. C'est que du temps de ce saint un citoyen nommé
Ruptilius possédait une maison dans l'enceinle de la cité,
« in claustrum ipsiu$ civitatis, » Lorsque les démons ,
chassés par saint Martin d'une île de la Loire, vinrent à
Autricus, ils causèrent beaucoup d'inquiétudes aux habitants,
sur les chemins qui y conduisaient. Alors saint Amatre se
porta à leur rencontre, les exorcisa et les mit en fuite. Le
peuple se tenait en foule aux portes de la cité: « Quo mso
frequens populus civitalis glomeratim se partis prori-
piebat (1).
Quand on examine une carte de la cité et de ses abords, on
(i) Vie de saiDt Amatre par Etienne Africanus.
182
y remarque les dispositions successives qu'ont apportées les
siècles. En premier lieu, la route romaine venant d'Àvallon
par Vaux descendait diagonalement la vallée pour se diriger
sur le pont d'Yonne, en laissant la cité sur la gauche, au
sommet du plateau; 2o la voie d'Entrains à Auxerre venait
passer sous les murs de la cité par les rues actuelles du
Temple et de Paris, pour rejoindre la voie d'Auxerre à Paris.
Un court embranchement, qui traversait le faubourg Saint-
Martin, mettait la voie d'Autun en communication avec celle
de Sens.
On pénétrait dans la cité par deux portes:
r En venant du pont d'Yonne par la rue dite ancienne-
ment de Paris et par la porte Féchelle ou Fécaut, qui condui-
sait à la rue de la Fécauderie (voyez ce mot) et celle-ci au
forum, à la Place du Marché, aujourd'hui de l'Hôtel-de- Ville ;
2» Au nord-ouest par l'arcade actuelle de l'Horloge, qui me-
nait à la place dont nous venons déparier. C'était là l'unique
artère qui fît communiquer directement aux routes du dehors.
Les autres passages pratiqués aux temps anciens dans les
murs de la cité, tels que la poterne de Saint-Pancrace et la
poterne qui menait à Saint-Germain, n'avaient point de pro-
longement.
Un fait qui frappe dans la disposition de la cité, c*est le
petit nombre d'artères qui la desservent. On trouve dans le
sens du sud au nord la rue appelée Joubert aujourd'hui. Elle
est coupée à angle droit par quatre autres rues qui divisent la
cité dç l'ouest à Test dans le sens de la longueur: les rues
Fécauderie, des. Lombards, de Saint-Regnobert et de Notre-
Dame. Quelques rameaux se bifurquent sur ces grandes
lignes, mais n'offrent pas d'importance. La position qu'oc-
cupe la cathédrale à l'une des extrémités de la cité montre que
la direction des rues est fort ancienne et que ce monument
n'y a influé en aucune façon. Le sol des constructions était
bien inférieur au niveau actuel, car il faut creuser à plus de
trois mètres pour trouver le terrain naturel. Au-dessus sont
des terres rapportées, des décombres par lesquels le sol a été
successivement exhaussé.
l'';Le pont d'Yonne présente aussi cette singulière disposi-
tion qu'au lieu d'être assis en face de la cité, il en est fort
éloignéfdu côté du sud. Ce qui prouve qu'il est antérieur à
la fondation de la ville et qu'il a été construit pour une autre
destination.
183
Lebeuf, qui a vu tous les monuments écrits de Thistoire
d'Âuxerre, a reconstitué, d'après eux, les environs de la cité.
Il existait alors sur les coteaux des paroisses Saint-Père et
Saint'Hamert des vignes et des cbamps. Il en était de même
dans les paroisses de Notre-Dame-la- d'Hors et de Saint-
Eusèbe.
L'étang de Saint-Vigile couvrait tout l'emplacement des
jardins existants entre la rue des Grands-Jardins et la rue du
Champ. Le château de Saint-Germain, qu'on croit avoir été
bâti sur un ancien fort de chef gaulois, s'élevait au-delà, à
Test de la cité, sur la rive gauche de l'Yonne.
Les Romains, qui savaient apprécier l'utilité de l'hygiène,
plaçaient les établissements insalubres hors des villes. A
Auxerre, la boucherie était au-dessous des mu^s de la cité,
du côté du sud ; la poissonnerie occupait l'emplacement de
la rue des Cornes ou Sous-Murs ; le cimetière public était au
faubourg Saint-Amatre.
MURS DE LA CITÉ ROMAINE.
Les Romains les bâtirent, les rois de France en prirent
ensuite possession, puis ils les cédèrent aux comtes d'Auxerre,
qui les tenaient d'eux en fief et leur en firent plusieurs fois
hommage (1).
Il n'y avait, comme on Ta vu, dans ces murs, que deux
portes : Tune appelée Fiscalis, sise au bas de la rue Fécau-
derie, l'autre ouverte à l'endroit où est THorloge. Les poter-
nes de Saint-Pancrace et de Saint-Germain, qui avaient été
percées dans le cloître Saint-Étienne, celle du vicomte située
derrière le palais, et une autre au bas des Cordeliers, n'a-
vaient pas d'importance.
La cité était défendue par dix tours (voy. le plan de la
ville] et formait un polygone irrégulier ayant environ 1,100
mètres de développement [i). On connaît l'emplacement
occupé par ces tours. Celle de Saint-Pancrace était à l'angle
sud-est; elle existe encore. Celle de l'angle nord est déna-.
turée. Trois tours s'élevaient sur le côté nord, on en remarque
encore une très saillante dans le jardin de M. Sochet. Le
(i) Ubeuf, t. I, S9B.
(2) Voyez M. Leblanc, Recherches historiques, U I, 45.
484
reste de la tour d'OrbandelIe a été démoli il y a peu d'anuées.
Elle était pleine jusqu'à une certaine hauteur. La face ouest
delà cité, qui était la plus exposée, était défendue par quatre
tours, y compris celle d*Orbandelle, tandis que du côté du
sud, qui était très escarpé, il n*y en avait qu'une seule, celle
de Bruneau ou Brunehaut, appelée ainsi, à cause, dit-on, de
la reine de ce nom qui l'avait fait restaurer. L'évéque Maurin,
du temps de Charlemagne, y trouva des pièces d'or et s'en
servit pour obtenir de ce prince la restitution des domaines
de son église envahis par Charles-Martel.
Les murs de la cité avaient une épaisseur de 3 m. 40 c. Ils
étaient formés d'un blocage de moellons noyés dans un épais
mortier de chaux et ciment, qui, à la longue, a rendu la
maçonnerie indestructible. Le parement extérieur se compo-
sait à la base de larges assises de pierres de taille jus(][u'à
une certaine hauteur, puis venait une maçonnerie de petites
pierres carrées, de Bailly, régulièrement disposée. On trouve
encore à la tour Saint-Pancrace ce système de construction.
On y remarque aussi qu'il régnait, de distance en distance,
des cordons de briques horizontaux. Le parement intérieur
était en petit appareil jusqu'au bas du sol.
En 1345, la comtesse Mathilde établit un droit appelé
Ciconiolas, qi\i était prélevé sur les passants. Lebeuf pense
qu'il était imposé sur les habitants qui perçaient les murs de
la cité, et même sur ceux qui passaient par ces ouvertures (<)
![u'on fit alors en plusieurs endroits pour communiquer plus
àcileraeni avec les rues de la nouvelle ville. Cette tolérance
des comtes alla bientôt plus loin. Les habitants sollicitèrent
l'ouverture du cloître même. En 1270, les officiers de Jean
de Cbalon firent percer le mur de la cité du côté d'un grand
clos de Téglise Kotre-Dame-la-d'Hors, qui s'étendait dans
les Grands-Jardins [oii furent depuis les Bernardines et les
Providentiennes), de manière qu^on pouvait entrer et sortir
facilement dans cette partie de la ville ; ils firent enlever aussi
la porte de la poterne qui était au bas de la rue Saint-Pan-
crace, ainsi quela serrure eties verrouxde la Porte-Pendante,
de sorte que le cloître du Grand-Chapitre se trouvait ouvert
de toutes parts. L'évéque Ërard s'émut de l'audace des offi-
(I) Lebeuf, Histoire d*yéuxerre, t. II , 465.
185
ciersdu comte: il les excommunia d'abord, puis porta plainte
au roi contre Jean de Chalon, et finit par obtenir le maintien
de l'ancien état des lieux.
On trouve la mention des murs de la vieille cité jusqu'au
xvi« siècle, mais ils furent peu à peu envahis, couverts de
maisons et disparurent.
II. — AUXBRRE AU MOTEN-AGB.
On ne peut douter qu'après l'invasion des Barbares, qui
ruinèrent la cité et les environs d'Auxerre, lesévéques n'aient
fait tous leurs efforts pour relever la ville. On sait qu'aux
vi« et vil* siècles des monastères furent fondés au dehors de
l'enceinte trop petite de la cité. L'évéque saint Germain avait,
dès le v*" siècle, fait bâtir le monastère de Saint-Cosme, sur
la rive droite de l'Yonne, en face l'hôpital actuel. La reine
Clotilde avait jeté les fondements du célèbre monastère de
Saint-Germain ; saint Didier, vers 620, bâtit au-delà du
pont le monastère des Saint-Gervais, Protais, Nazaire et
Celse; Saint-Pierre-du-Pont existait déjà à cette époque. Saint
Pallade transféra le monastère de Saint-Julien sur l'empla-
cement de l'antique AutricuSf mais saqs faire aucunement
mention qu'il y eût là des vestiges d'habitations. Il fonda
aussi le monastère de Saint-Eusèbe. Saint Vigile établit des
moines dans une maison du côté de l'ouest de la cité, vers
l'an 680. De toutes parts s'élevaient des foyers de travail et
d'activité. Hais ils ne tardèrent pas à être ruinés par les
Sarrazins, qui firent irruption dans les environs d'Auxerre,
en l'an 732. Les monastères étaient à peine relevés que les
Normands, remontant la Seine et l'Yonne dans leurs petits
bateaux de cuir, vinrent encore les ravager (fin du ix"* siècle).
Saint-Marien fut complètement détruit; Saint-Germain résista
et ne fut pas pris.
Au xii« siècle les éléments d'une ville nouvelle étaient nés.
Auxerre, comme centre religieux et comme producteur de
vins renommés, avait vu s'accrottre sa population; des che-
mins qui conduisaient à la cité et aux monastères se bor-
daient demaisons.il ne fallait plus qu'un effort pour relier ces
divers tronçons et en faire un tout compact.
1869. 47
486
En 1466, le comte Gaiilaume IV résolut d'entoarer de
murs les cinq ou six bourgs qui s'étaient formés autour des
monastères afin de les mettre à Fabri des attaques des enne-
mis. Pierre de Conrtenay acheva, vers 1492, la construction
de l'enceinte sur le bord de la rivière, de sorte que la ville
reçut alors sa physionomie définitive et telle qu'elle Ta con-
servée jusqu'à nous.
Elle était loin, toutefois, de présenter sinon une grande ré-
gularité, qu'on n'y trouve même pas aujourd'hui, mais au moins
la propreté des villes modernes. Les rues, à deifti pavées,
étaient remplies de tas de décombres et d'ordures; les habi-
tants ne se gênaient pas pour y déposer partout leurs fumiers
et les terres provenant des fonaations ou des caves des
édifices. Lorsque le roi Charles Y devint maitre du Comté»
en 1374. il fut obligé de prescrire à son voyer, Jean deMeaux,
de faire nettoyer la ville. Hais on peut supposer, sans pré-
somption, que bien longtemps après il y eut des infractions
aux règlements sur la voirie.
Les bas quartiers de Saint-Père et de Saint-Pèlerin, habités
par les artisans et les vignerons, conservèrent jusqu'à ces
derniers temps un aspect pauvre et agreste. Aussi disait-on :
« les ménagiers de Saint-Père qui font d'une allumette deux
fois (1), >» et par opposition « les nobles de Saint-Eusèbe, »
quartier où résidaient de préférence les familles bourgeoises.
Le quartier de la marine, plus riche ou au moins plus aisé
que celui de Saint-Père, avait au moyen-âge une population
active et laborieuse qu'on retrouve encore de nos jours. Les
maisons y sont pressées. Les pignons de bois à plusieurs
étages donnaient asile aux rudes mariniers, plus nombreux
autrefois qu'à présent. Le centre de la ville, ce qu*on nom-
mait la cité, était le foyer du commerce, le quartier des
affaire^; la place y était rare, on ne la perdait pas en jardins
comme dans les paroisses de Saint-Eusèbe et de Notre-Dame-
la-D'Hors.
Le moyen-âge, où régnait le pittoresque d'une manière si
variée dans la disposition fantastique des maisons à pignons
aigus, à baies étroites, ce temps si fécond en expressions
individuelles, portait loin les fantaisies de caractère dans les
enseignes de commerce. Hais la gravité des mœurs puritaines
(i) U est vrai qu'on igoutait aussi ■ et d'une pinte de vin un coup. «
187
de h bourgeoisie des derniers siècles a fait disparaître, à
Aaserre comme ailleurs, et même plus qu*ailleurs, les ves-
tiges de l'esprit inventif de nos pères. On ne trouve plus
de traces des enseignes de la Truie qui file, du Grand
Renard, du Grand Monarque, etc., etc. Mais, comme on le
verra dans la suite de ces recherches, la plupart de ces noms
sont demeurés aux rues où se balançaient majestueusement
les enseignes dont nous parlons.
m. — TEMPS MODERNES.
Auxerre se transforme et s*embellit à vue d*œil, cela est
reconnu par tout le monde. Depuis vingt ans les changements
ont été sensibles. L'administration municipale, en établissant
un meilleur pavage dans toute la ville, eu y amenant les eaux
de Vallan, cette fois sérieusement et d*une manière durable,
en établissant le gaz, a ouvert la voie aux embellissements
particuliers. Le commerce a jeté à bas les vieilles petites
ouvertures qui répandaient un jour douteux dans ses bouti-
ques. Les façades se sont ouvertes sur toute la largeur possi-
ble, et les produits de Tindustrie y sont étalés derrière de
vastes vitrines en glaces. Les magasins se sont allongés
indéfiniment, de manière à produire, par d*îngénieuses dis-
Îositions, une illusion complète sur leur véritable étendue,
.'ouverture de T embranchement du chemin de fer de Paris
à Lyon, en 4855, a donné un nouvel aliment à l'activité du
pays. D'autre part, le département a établi dans la ville un
nouveau palais de justice, qui est un monument, un asile
d'aliénés et un pénitencier. L'ancien palais a été transformé
depuis peu et a reçu, dans ses vastes salles, les collections
scientifiques et artistiques du pays. Au dehors les principales
f promenades ont été embellies ; une œuvre d'art magistrale,
a statue du maréchal Davout, termine heureusement la pers-
pective de la promenade du Temple. Le progrès esb donc
manifeste : et s'il reste encore quelques quartiers en dehors
de ce mouvement, ils semblent avoir été conservés comme
des spécimens du vieil Auxerre, curieux à montrer aux étran-
t^ers et utiles pour établir l'authenticité de nos récits archéo-
ogiques.
188
Vues et Plans (TAuxirre. — Vues : dans les Annales de
Belleforêt (xvi« siècle) ; — Paris, chez Chereau, xvii* siècle ;
— par Lallemand, dans la Description de la France, 1780 ;
— par y. Petit, paDoramas, Annuaire de TTonne, 4854.
1859 ; — dans La France de nos jours, n** 360. Plans : de
la ville extérieure au xi"" siècle et de son temps, par Lebeuf
dans ses Mémoires ; — par la Société littéraire d'Auxerre,
en 1759; — par M. L..., dans ses Recherches historiques
sur Auxerre; — par V. Petit, Annuaire de 1859; — par
Richard, Auxerre, 1858.
QUARTIER SAINT-ÉTIENNE.
On rencontre partout Hlans ce quartier des souvenirs reli-
gieux. Ces maisons closes de murs, accompagnées de petits
jardins, étaient la résidence des chanoines de la cathédrale,
dont le vaisseau grandiose s'élève sur la place de Saint-
Etienne. L'ancien palais épiscopal, qui se développe sur le
bord extrême de la cité, forme un des points de vue les plus
gracieux de cette partie de la ville. Les vieilles chapelles de
Notre-Dame-des-Vertus, de Saint-Michel, l'église Saint-Pierre-
en-Château, tout y rappelle )e quartier ecclésiastique par
excellence. Ce territoire peut être circonscrit entre la rue des
Grands-Jardins, d'une part, et la rue des Lombards de l'autre,
Tévéché le limitant au levant et les rues Napoléon et Joubert
le bornant du côté de l'ouest.
PLACE SAIIT-ÉTIBNNB.
Cil est aujourd'hui, sur cette vaste place, la belle avenue
d'ormes qui l'égayait jadis et sous lesquels les chanoines
devisaient à loisir? Le dernier était encore debout en 1668; il
était énorme, mais il finit par mourir de vieillesse et de froid
en 1709, et laissa la place triste et nue. Une réminiscence
archéologique y a fait replanter, il y a quelques années, deux
lignes de ces mêmes arbres, mais la couleur locale n'y est
pas revenue.
Cette place était jadis plus petite qu'à présent et elle n'avait
pas sa forme actuelle. Il ne faut pas oublier qu'avant le
xi« siècle elle s'avançait beaucoup sur l'emplacement de la
cathédrale, qui ne prit un grand développement qu'à cette
époque. On abattit plusieurs maisons pour Tagrandir, mais
189
elle se ressent toujours de sa disposition primitive. L'axe de
la rue qui y conduit ne s'adapte pas avec celui de la cathé-
drale, preuve, comme nous ràvous déjà dit, que la ville lui
est antérieure.
Son nom lui vient de celui de la cathédrale, dont la façade
occupe tout un des côtés. C'est aujourd'hui le seul monument
resté debout, encore n'est-ce pas la faute de certains patriotes
de 93. On voyait au xii' siècle, dans le haut de la place^ une
chapelle dédiée à saint Etienne, pape et martyr, et qu'on
appelait chapelle de Saint~Étienne-le-Petit, pour la distin-
guer de la cathédrale. Lebeuf pense qu'elle a pu servir de
paroisse aux habitants du quartier jusque vers 1210. Elle
fut réunie à l'église Saint-Regnobert après le xiv« siècle.
La chapelle Notre-Dame-des-Vertus s'élevait en premier
lieu contre la porte sud du grand portail de la cathédrale.
C'est là que le roi Jean, passant à Auxerre en 1361, fit sa
prière, assisté de l'évéque Jean Germain. Cet oratoire était
très célèbre.
Au xvi* siècle, le Chapitre éleva à côté de la tour de la
cathédrale une charmante chapelle de- style renaissance dont
il subsiste encore le fond de l'abside, qui porte la date de
1565. Elle était couverte de plomb et surmontée d'une croix
de même métal, dorée de fin or par Germain Michel. Sous
l'évéque Séguier on l'orna de statues. La voûte de ce petit
monument s'écroula en 1780, par l'imprudence de l'entre-
preneur qui était chargé de la réparer.
A gauche de la tour nord de la cathédrale était l'hôpital de
Saint-Etienne, 1^ Xenodochium dont parle déjà l'évéque
Aymar au viii"^ siècle, et qui eut sa dotation particulière jus-
qu'auxvi« siècle. Cette maison a appartenu, au dernier siècle,
au savant chanoine Potel. On y remarque un joli campanile
renaissance. Elle appartient aujourd'hui à M"^ Duru. H. Duru,
qui vient de mourir, y a réuni une riche collection d'objets
d'art et d'antiquités.
La place Saint-Etienne est féconde en souvenirs. Nous
pouvons peut-être y placer le fameux arbre auquel saint
Germain faisait suspendre les têtes des bêtes fauves qu'il
avait tuées à la chasse. Quoi qu'il en soit, lorsque le Chapitre
eut été constitué distinctement avec ses biens et ses préroga-
tives, c'est là qu'il se réunissait dans l'été pour prendre le
plaisir de la promenade.
490
C'était sur cette place qu'arrivaient de Tabbaye Saint-
Germain, au milieu du parvis, les évéqnes, intronisés par
les quatre premiers barons du diocèse, et portés sur leurs
épaules en grande cérémonie.
On y jouait quelquefois des mystères^ on y tirait des feux
de joie dans les grandes circonstances, et surtout on y élisait
l'Abbé des Fous, chaque année, sous l'orme, le 18 juillet, eu
présence de la foule assemblée.
On trouve à ce sujet, dans les poésies de Roger de Collerye,
chanoine d'Auxerre à la fin du xv<* siècle, des vers burlesques
qui en disent plus que toutes les descriptions. Les voici :
■ Sortez, saillez, venez de toutes parts.
Sottes et Sots plus prompts que lyépars,
Et écoutez notre cry magnifique.
Laissez chastcaux, murailles et remparts,
Et vos jardins et vos clos et vos parcs,
Gros usuriers qui avez Tor qui clique.
Faites fermer, marcbans, votre boutique,
Grans et petitz destoupez vos oreilles.
Car par l'abbè, sans quelconque trafique,
Et ses suppostz, orrez demain merveilles.
N'y faillez pas, messieurs de la justice.
Et vous aussi, gouverneurs de police.
Àdmenez y vos femmes sadinettes.
« Vous y viendrez sans flacons et bouteilles
Car par l'Abbé (sans porter ses lunettes)
Et ses suppostz» orrez demain merveiUes.
Marcbans, bourgeois, vous gens de tous mestiers,
Boucbers, barbiers, cordonniers, saveilers,
Trompeurs, Auteurs, joueurs de chalumeaux.
Trouvez- vous, aussi menestriers,
couratiers.
Et apportez de vos bons vins nouveaux.
Badins, touyns, aussi mondains que veaux,
Vous, vignerons, laissez vignes et treilles,
Car par Tabbé, sans troubler vos cerveaux,
El ses suppostz, orrez demain merveilles.
Fait et donné en ung beau jardinet,
Tout au plus près d'un Joly cabinet,
Où bons buveurs ont planté maint rosier,
Scellé en queue, et signé du signet,
Gomme il appert, de DesMde-Gosier*
Dans le moyen -âge> les condamnés à mort ou aux galères
et les individus convaincus d'hérésie étaient amenés sur une
f91
ekarrette devant la cathédrale, une torche de cire à la main/
poar faire amende honorable à Dieu et aux hommes (1).
Dans les temps modernes, parmi les faits dont cette place
a été le théâtre, on a vu, aux Cents-Jours, Napoléon arri-
vant à Anxerre y passer la revue de sa vieille garde et des
quelques régiments qui raccompagnaient. Il portait le cos-
tume historique composé de la redingote grise et du petit
chapeau. Il montra encore, dans cette occasion, son esprit
soigneux et économe. 11 avait revêtu d'abord un costume et
un chapeau propres, lorsqu*étant arrivé près de la tour de
Téglise il s'aperçut que la pluie menaçait. « Qu'on aille me
chercher, dit-il, ma vieille redingote et mon vieux chapeau. »
Et il s'empressa de les revêtir.
PLACE DO DÉPARTEMENT.
Cette dénomination, toute moderne, est due à ce qu'on
appelait improprement le département l'administration dé-
partementale qui s'installa dans les bâtiments de Tévéché en
4790. Cette place n'existait pas avant cette époque. On y
voyait une église dite de Notre-Dame de la Cité et l'une des
trois parties de la cathédrale. Elle existait avant l'an 820,
puisqu'à cette date l'évéque Angelelme en revêtit l'autel de
tables d'argent; après plusieurs vicissitudes, elle fut agrandie
par Hugues de Noyers, à la fin du xii« siècle. Il y avait des
chanoines qui étaient gouvernés alors par un prévôt dépen-
dant de la cathédrale. Lebeuf rapporte que le bâtiment qui
subsistait de son temps était en grande partie celui qu'avait
élevé Hugues de Noyers. Mais le rond-point et le chœur
avaient été rétablis après les ruines des Huguenots, en 1 567 ;
seulement on avait rétréci ces parties, de sorte qu'on y forma
un passage qui conduisait à la cathédrale. On a toujours
pensé que les corps des évéques Héribert et Hérifrid étaient
enterrés en cet endroit. En 1760, Tabbé Précy, de la société
des Sciences d'Auxerre, sollicita pour qu'on y fit des fouilles.
On y trouva les squelettes de trois grands corps et un reli-
quaire portant une inscription de dix lettres romaines qui
exercèrent en vain la sagacité des antiquaires d'Auxerre et
de Paris (2).
(i) ArchiTes de la Gôte*d'Or, B. Comptes du domaine k Auxerre.
(â/Vo^ez registre die la Société des Sciences, bibliothèque d'Au-
xerre, p. 33, n* 149.
492
Ces recherches furent la cause d'une aventure que nous ne
pouvons négliger de raconter. H. Précy était donc occupé à
ces fouilles, lorsqu'arriva H. Deschamps de Charmelieu,
receveur des finances du comté d'Auxerre, homme vain et
orgueilleux au possible. « Ahl s'écria-t-il, ils trouveront là
de vieilles sandales et des crânes pourris. » — Ehl de grâce,
répliqua Tabbé Précy, qui n'était pas d*une humeur commode,
Monsieur de Charmelieu, laissez-nous donc tranquilles. Sa-
chez donc qu'il y a des crânes pourris qui méritent bien notre
vénération ; s'il s'agissait du vôtre, nous le laisserions pour
ce qu'il est. » Sur quoi M. de Charmelieu riposta aigrement
et finit par cette menace : « Vous êtes bien heureux d'être
prêtre I )►
Hais la rancune de M. de Charmelieu eut des suites, et se
traduisit par une volée de coups de canne qu'il fit donner
par son laquais Maurice, dans la rue du Temple, à l'abbé
Précy. L'affaire ne pouvait se terminer comme cela, et l'abbé
intenta à M. de Charmelieu, civilement responsable de ses
gens, un procès au bailliage de Sens en dommages-intérêts.
Les juges de Sens, saisis de Taffaire pour cause de suspicion
légale des juges d'Âuxerre, qui étaient parents de M. de Char-
melieu, condamnèrent ce dernier à 40,000 livres de dom-
mages-intérêts envers l'abbé Précy, qui trouva très joli de
faire élever une maison avec cette somme dans la rue Neuve,
en face de Thôtel et des jardins de son ennemi. (Voyez cette
rue). Il y avait aussi devant l'église Notre-Dame un gros
orme à l'ombre duquel les chanoines tenaient certaines as-
semblées.
La rue qui conduisait du haut de la cité à la Porte-Pendante
longeait l'église Notre-Dame.
Dans cette rue à gauohe, presqu'en face l'angle nord de la
tour de la cathédrale, était un étroit passage appelé la Gou-
lotte, qu'on avait percé dans le mur de la Cité romaine et qui
communiquait avec la rue des Grands-Jardins.
Le chapitre de la Cité n'a jamais brillé d'un grand éclat,
et les Huguenots du xvi' siècle ayant gravement endommagé
son église et les maisons de ses membres, il ne put s'en re-
lever. M. de Cicé projetait, au dernier siècle, de le transférer
dans la chapelle de Notre-Dame-des-Yertus, puis sous l'ar-
cade qui formait l'entrée de son palais. En 1785, le corps
municipal sollicitait déjà Tévêque de démolir cet édifice et
193
d'ouvrir une rue qui se dirigerait de la porte nord de lai^athé-
drale sur la rue Saint-Germain. II alléguait l'urgence d'as-
sainir le tour de la cathédrale et d'ouvrir un passage au
quartier de la Marine « qui n'avait d'autre moyen d'arriver
sur la place Saint-Etienne que par la Goulotte, passage
dangereux et véritable repaire de libertinage à la nuit venue.»
La Révolution mit fin à son embarras et la première chose
qu'on fit, ce fut de demander la démolition de cette église
« qui, disait-on, nuit à la salubrité de la cathédrale et qui
laisse entre elle et les murs de cet édifice un passage étroit,
dangereux à la sécurité publique, surtout dans les nuits
d'hiver. »
La description qu'on en fait nous apprend qu'elle était en
majeure partie bâtie en moellons, et plusieurs piliers butans
n'étaient qu'en petites pierres de taille et leur massif aussi
en moellons. On en estima les matériaux 800 livres, et bien-
tôt le marteau des démolisseurs sous les ordres de Simon
Boyer, adjudicataire, ancien domestique du collège en 4763,
la jeta à bas en 1791. Elle était, dit-on dans la délibération,
en ruine, nuisible à la cathédrale dont elle interceptait l'air,
et ses environs étaient le repaire des libertins qui, la nuit,
insultaient les passants (1).
Sa suppression facilita l'ouverture d'une voie de commu-
nication, devenue nécessaire par suite de l'établissement du
nouveau siège de l'administration départementale. La cathé-
drale fut dégagée et présenta l'aspect de son beau portail
nord devant lequel le chapitre Saint-Etienne recevait, au xv*
siècle, les cens qui lui étaient dus à Auxerre.
Le contre-fort gauche de ce portail soutenait autrefois une
chapelle dite des Quatre-Couronnés. On en voit encore la
marque à la teinte plus neuve de la base du contre-fort.
Elle était en ruine en 1796 et fut démolie.
La chapelle de Saint-Jean-Baptiste, l'une des trois églises
qui composaient la cathédrale dans les temps primitifs,
était bâtie entre Saint-Etienne et Notre-Dame. Elle fut trans-
férée dans l'intérieur de la cathédrale lors de la reconstruc-
tion de cet édifice au xiii« siècle.
(I) Voyes Archives de l'Yonne. E. minutes de Gharmoy, notaire, en
4K70.
494
CATHÉORALB.
Le moDument par excellence qui décore cette place et
qui est Thonneur de la ville entière, c'est la cathédrale Saint-
Etienne. Son origine remonte aux premiers siècles de réalise
d*Auxerre. L'évéque saint Amatre en jeta les premiers fon-
dements k la fin du iv* siècle. L'évéque Didier y fit des chan-
gemenis au IX* siècle ; elle fut restaurée après un incendie
Sar révéque Hérifrid, en 887. Gaudry (9<8) perça les cryptes
'ouvertures donnant sur la place de la cité, et Guy, son
successeur, acheva rentrée de Téglise et y fit peindre les
scènes du Paradis et de l'Enfer « pour en rendre, dit le chro-
niqueur, rentrée plus agréable. » Un nouvel incendie ayant
détruit Tédifice de fond en comble, le même prélat lui donna
alors la forme d*une croix, et pratiqua des cryptes au-dessous.
De nouvelles vicissitudes attendaient la cathédrale. L'évéque
Hérifrid (999-4039) la restaura après un incendie qui l'en-
dommagea gravement. C'est à lui que sont dues les cryptes
existant aujourd'hui. Enfin, après diverses restaurations,
arriva le moment de la construction de la cathédrale que nous
admirons. L'illustre prélat Guillaume de Seignelay en jeta
les fondements en 1215. Les travaux furent poussés avec
activité, et bientôt l'on vit s'élever dans les aii*s le chœur de
la nouvelle cathédrale qui devait être Tun des plus beaux
produits de l'art chrétien ogival en France. Lors de la dédi-
cace qui en eut lieu en 1334, le chœur entier et le transept
ioiérieur, le massif du grand portail avec sa porte de droite
et la partie inférieure de la tour du sud étaient bâtis.
Depuis ce temps les documents font défaut pour suivre la
marcne des travaux. On sculptait l'imagerie du grand por-
tail en 1397. En 1403, Eudes Gauthier, sculpteur sur bois,
construit les portes du grand portail pour 60 écus d'or et un
muids de vin (1). Les sculptures de ces portes ont été ra-
botées en grande partie au siècle dernier, mais on y recon-
naît encore le style du temps. En 1415, l'évéque des
Essarta jeta les fondements du portail nord du transept, pour
la construction duquel le pape Jean XXII avait accordé des
(1) Le registre capitulaire qui rapporte ce fait ajoute que le por-
tait etaft construit tout neovelfeayeDt: # In prim^o porntH qui nunc
novum efficitur. • (Archives de l'Yonne).
495
indulgences. Toutefois, celte partie de Téglise ne fut achevée
qu'au commencement du xyi*" siècle.
Les fondements de la tour du nord du grand portail furent
jetés à partir de l'an 1500, et celle du sud, qui avait été long-
temps la seule, debout fut démolie et reconstruite en partie
dans le style de l'autre. Hais les guerres de religion en
arrêtèrent l'achèvement et la laissèrent dans le piteux état
qu'elle présente aujourd'hui.
Description. La cathédrale est un monument du style
ogival. On y trouve toutes les variétés de cette architecture,
depuis l'élégante et simple ogive du xiu'' siècle et les formes
un peu raides du xiv«, jusqu'aux compartiments contournés
du flamboyant du xvi* siècle. Mais ces contrastes, qui ne pré-
sentent pas d'ailleurs à Tœil un aspect disgracieux, font
d'autant mieux ressortir toute la beauté du chœur et du
sanctuaire, qui datent, comme nous l'avons dit, du xiu® siècle.
Le vaisseau forme trois nefs en croix latine avec déambu-
latoires autour du chœur et chapelle carrée au chevet^ d'une
hardiesse de construction sans égale. Voici les dimensions
du vaisseau : longueur totale dans œuvre 99", largeur des nefs
14>°70> longueur des transepts 38°>80, hauteur sous clef
des mêmes transepts 30°>1S. Le chœur et le sanctuaire ont
33» de longueur.
Les trois porches du grand portail sont couverts du haut
en bas de sculptures, malheureusement mutilées par les
Huguenots en 1567. Il y a là toute une épopée chrétienne
comme on en trouve dans toutes les cattiédrales. A la porte
de gauche, par rapport au spectateur, sont les scènes de la
création ; sur le tympan, le couronnement de la Vierge; à la
porte de droite sont des scènes de l'histoire de David et
Bethsabée, et sur des consoles d'admirables statuettes bien
dégradées par le temps et personnifiant les sciences et les
arts; sur le tympan la vie de N. S. Jésus-Christ. A la porte
centrale les sculptures se pressent en foule innombrable,
tapissent les parois et remplissent la voussure. Au tympan
est la scène du Jugement dernier, le Christ y préside. A sa
droite, sur le pied droit, sont les vierges sages; à sa gauche
les vierges folles ; en continuant, à droite du Christ sur le
soubassement est l'histoire de Joseph, à gauche les sujets
bien dégradés, mais qui étaient admirables d'exécution» de
l'Enfant prodigue. Au dessus du soubassement sont les pro-
496
'Esfrit-Sûnl
à I;i ^«ksî lie \a To«$$«re étaient remplies autrefois par les
:$Ci^.tot$ iie$ i^)tnesv scslptées seulement, dit-on, en 168i.
Ia ^v?a5$mr^ et^; i:i^t>s^ de soixante-six scènes composées
cà^'nti«> à< <{i;i:ne à cinq personnages et présentant des
$a -^s Mx*»e> ie l Ancien et du Nouveau Testament. Celle
c»iai :^>*; ntt ïV^î pas antérieure à la fin du xv« siècle.
L^ tvi^*> 51 parieurs du grand portail, élevés au xvi« siè-
c*^^» W((^!4rateftt ti^^ dispositions décoratives ordinaires. Des
itîa\ wtrS' cJimKrs qui devaient encadrer le pignon centrai
<%:* ^ iii ^i:tch!e a seule été élevée à la hauteur de 68™ du
$K. :si q»>£$;>)t lOttDosante est décorée de niches à dais et de
i^QCîitjorttîv ; «Ue de droite s'arrête au niveau du fronton cen-
n». C^tvi pariienfi est agencée avec élégance et couronnée
^«ir >i:t ji^a aij^ à jour et portant des niches vides au-
î.:i«i j^KUxU des transepts sont très beaux de composition.
;,4ttr t3uv;e r^KMice centrale et les piliers qui les encadrent en
ya^ i^ ^^ffitables monuments. Le portail du sud est rempli
l^ $M uaipan de la légende du martyre de Saint-Etienne,
Trj-*^ ^ ^ïoîs cordons de statuettes de séraphins, d'anges
]^ ie pcv^L^hètes. Le portail du nord reproduit en sujets bien
'*. .ifj^e^ Vhistoire de saint Germain d'Auxerre,
'^^^t Kftttinerai la description de l'extérieur de la cathé-
j^i}< et signalant la hardiesse et la solidité de la construc-
^\^ 4» chœur, chef d'œuvre d'un architecte inconnu du xiii'
t \-l^ qui a duré depuis six cents ans et qu'une excellente
7^\j^araiion entreprise depuis trois années fera durer pen-
t^^X de longs siècles encore. Les contreforts élancés qui
•î* jj^nnent la poussée des voûtes et la balustrade du cou-
' «ewent de cette partie de l'édifice sont ornés de pilastres
n>f-j0uis en choux fleuronnés. qu'à distance le vulgaire pren-
•H ji pour des espèces de fleurs de lis. Cela ne manqua pas
^ <k3 et le Conseil général de la commune d'Auxerre, poussé
'^^ \n de ses membres, qui voulait faire disparaître « du seul
ï^^^ole du culte catholique conservé les statues et effigies des
iteodus saints, comme tendant à entretenir d'anciens pré-
P'^. > inviu les commissaires chargés de la régie de la
^*>oisse Saint-Etienne h à faire enlever une foule de fleurs
Sus oui existent au haut des augives [sic] de'l'église, étant
Jrpris de leur négligence à faire disparaître ces signes
<97
de féodalité. » (Archives de l'Yonne, Pièces historiques sur
la Révolution.)
Vitraux. Des vitraux do xiii« siècle, quoique un peu dimi-
nués depuis les guerres de religion, remplissent les verrières
du chœur. Ceux du haut chœur représentent le Christ cru-
cifié et dans sa gloire, ayant au-dessus de lui les figures
allégoriques des sciences et des arts et des vices et des vertus.
Il est accompagné de saints et de martyrs, grandes figures
debout qui ont un air barbare. On restaure en ce moment
ces vitraux et l'on y rétablit dans le style primitif la partie
inférieure des fenêtres qui avait été refaite par J. Aymot
après les dévastations des Huguenots. Ceux des bas-côtés
sont très variés et composés de médaillons du xiii* siècle
représentant des sujets légendaires. Je citerai seulement au
nord rhistoire de la création du monde, celle des temps qui
suivent le déluge, la légende de sainte Marguerite et celle de
Samson. Au sud est une verrière où sont des panneaux com-
f^osés de sujets de l'apocalypse : on y remarque entre autres
a Mort sur un cheval blanc, un bandeau sur les yeux et un
poignard à la main, qui frappe sans discernement les humains.
A côté, saint Eloi va brûler le nez du diable avec ses pinces
rouges.
Les trois portails sont également remplis de vitraux, mais
qui datent du xvi« siècle. Au portail de l'ouest est un concert
céleste, avec les patrons des chanoines fondateurs au sou-
bassement; au portail du sud est l'histoire de Moise, et à
celui du nord, qui est très bien conservé, sont, dans le sou-
bassement, les sujets de l'histoire de Joseph peints par Ger-
main Michel en 1528, et dans la rose les litanies symboliques
de la Vierge, peintes, en 4570, au frais de G. Damy, grand
pénitencier, qui y est représenté à genoux.
Diverses autres parties de l'église ont encore conservé des
vitraux, mais qui n'offrent qu'un intérêt secondaire.
Fresques, L'église Saint-Etienne possède encore dans
diverses chapelles des peintures murales, telles que les huit
sybilles et une scène de la Transfiguration dans la chapelle
des orgues (xvi* siècle) ; les portraits des saints évoques
d'Auxerre, dans la chapelle Saint-Sébastien (xvi* siècle),
etc., etc.
Tombeaux. Les tombeaux,. autrefois très nombreux dans
498
le cliœur, ont disparu lors de la prétendue restauration de
cette partie de l'église au milieu du xviii^ siècle.
On y voit encore, accroché au premier pilier de gauche du
sanctuaire, le buste en marbre blanc de l'évéque J. Amyot. Sa
tombe était placée de ce côté, et on lit dans V Académie dn
Seiences et des Arts (1) que le coi*ps de l'évéque fut placé
dans UQ tombeau de pierre vide, qu'on rencontra en creu-
sani le sol devant le grand autel, lequel tombeau fut reconna
pour être celui de Hathilde, comtesse d'Âuxerre. Le buste
d'Amyot éprouva, en 93, le sort de tant d'autres monuments,
et fut enlevé de dessus sa tombe et transporté dans la biblio^
thèqoe du département, sous prétexte qu'il gênait i la célé-
bration des fêtes décadaires (3). C'est alors qu'on vit jusqu'où
l'aberration peut pousser les hommes. Le culte de la déesse
Raison avait remplacé celui de Dieu ; le jour de la fête on vit
un char, traîné par deux bœufs, entrer dans la cathédrale.
Sur ce char était assise la déesse sous les traits de M<^'e D...
qui devint plus tard la femme du concierge de la prison.
Elle monta sur l'autel de la «Raison, placé dans le chœur
actuel, dont on avait enlevé les marches pour y élever une
haute pyramide, et la profanation s'accomplit I
En démolissant les marches, on trouva du côté gauche les
cercueils de l'évêque Amyot et d'autres prélats. Leurs osse-
ments furent rejeiés pêle-mêle dans un trou creusé auprès
du pilier près duquel on lit l'évangile.
Au pilier de droite du sanctuaire est un médaillon repré-
sentant le buste en marbre blanc de l'évêque Nicolas Col-
bert, mort en 1713. Dans la chapelle de la Vierge est le
tombeau, rétabli en 1822, du sire Claude de Chastellux, vain-
queur des Français à la bataille de Cravan en 1423, et de
son prétendu frère Georges, soi-disant amiral de France,
qui a pris probablement et mal à propos la place de Jean de
Chastellux, fils de Claude, lequel avait fondé, en 1486, sa
sépulture et celle de son père dans la cathédrale. Le Chapi-
tre lui offrit à son choix une place « entre les deux piliers
du chœur, au coin du grand autel, du cousté senestre où
il y a à présent un grand treillis de fer, au-dessus de la sépul-
(Ij Par Brlllart, 1. 1, p. 169.
(3) Arcbives de la ville.
m
tare de FévéqueCassioel, ou devant Tautd Saint^Alexaadra. »
Il préféra ce dernier emplacement (4).
Les: débris mutilés du tombeau primitif ont été recueillis
par nous et déposés au musée delà ville.
Il existe encore dans Téglise quelques belles dalles tumu-
laires à personnages du xiii^ au xv"" siècle. Des inscriptions
lapidaires sont aussi répandues dans le pavage. Naus citerons
celle du chanoine Lucenay, mort en 1667, qui est une suite de
jeux de mots ;
Godefridus deLuoenay,
de Luce natus,
quij cum filius lueis nomine
fuisset nctëcendo^
patri lumimm lueem emisit
moriendo :
Sic vita tenebris caruU,
quœ magis ac magis
in luceclaruit;
Lux perpétua luceal ei
qui canon, fuit ecclesiœ
et Beatœ-Mariœ in civilate cantor.
. Obiit id. mart. anno
M. DCLXVIL
Et celle-ci, du doyen Foudriat, ancien professeur de philo-
sophie à rOratoire de Nantes, qui ne manque pas d'emphase :
Lege viator
et disce,
vir ter
qualerque magnus
hicjacet
D. Joannes de Foudriat,
1661.
Ora ut in eierna pace
SU locus ejus.
Vale.
(i) Collection Gaignières.
200
Travava du xviii^ siècle. Les amateurs estiment les gril-
les en fer forgé qui serveot de clôture aux trois portes du
chœur et des bas côtés. Elles ont été exécutées en 1767, par
Dhumier, serrurier du roi à Paris. Le grand autel est du
même temps, et sa composition fut l'objet de longs débats
dans le chapitre cathédral. Il est formé d'une table en mar-
bre bleu de Gènes, ayant l'aspect d'un tombeau antique. Le
retable en marbre blanc est peu élevé, et une boule de
marbre de môme couleur, surmontée d'une haute croix de
cuivre, est placée au centre. Aux angles sont deux anges
tenant des candélabres, et contre l'installation desquels
M. Clément, autrefois trésorier et chanoine de la cathé-
drale, a toujours protesté, en ajoutant à sa signature, au
bas des délibérations : « Sans approuver les anges. » Mgr de
Cicé a consacré le grand autel en 1772.
En arrière, et appuyé contre les deux piliers du fond du
sanctuaire, est l'autel dit des fériés ou de Saint-Etienne^
autrefois l'autel de la comtesse Mathilde. Il est orné d'une
bonne statue, en marbre blanc, de Saint-Etienne lapidé, et
de bas-reliefs relatifs au même sujet, par Yassé, sculpteur.
Toutes ces décorations ont été exécutées à grands frais, sur
les dessins de Ledoux, architecte, auteur des anciennes bar-
rières de Paris.
La crainte de déshonorer sa cathédrale préoccupait beau-
coup le Chapitre : aussi, à part les décorations que nous
venons d'énumérer, et la peinture cannelée des colonnes du
sanctuaire, il ne commit pas trop de vandalisme. L'église
échappa au badigeon. Cependant, beaucoup de monuments
établis pendant le cours des siècles, et qui seraient peut-être
très,curieux aujourd'hui, ont disparu. Citons, entre autres, le
jubé qui masquait, en effet, la vue du chœur, démoli en 1744;
les portiques élevés contre les portes des bas côtés du chœur
à une époque inconnue et qui contenaient des statues; enfin
la statue colossale de saint Christophe, démolie en 1768, « ce
qui fit murmurer le peuple, » dit le Journal de Verdun d'août
1768. Cette statue étrange et célèbre était bâtie à l'entrée
de la cathédrale et appuyée contre le premier pilier de droite.
Elle avait 29 pieds de haut et le bâton du saint 32; l'Enfant-
Jésus, à califourchon sur les épaules du saint, tenait le globe
dans sa main. Elle avait été construite de 1539 à T551 par
les soins de Jean Olivier, natif de Bar-sur-Seine, chanoine,
et curé de Champlemy. C'était à ses pieds qu'on recevait les
SOI
souverains à leur entrée dans la cathédrale, et Louis XIV dut
notamment se souvenir longtemps de ce colossal personnage.
TobUawÉ. On place difficilement des tableaux dans les
églises ogivales; aussi, à part quelques grandes pièces, on
en remarque peu dans la cathédrale. Voici les principaux : à
Tautel saint Jean-Baptiste, le Baptême de ce saint par Lagre-
née jeune; à Tautel opposé du transept sud, saint Michel
terrassant le dragon, du même peintre ; au-dessus des portes
des transepts, YAssomption de la Vierge et YÀpothéose de
saint François de SiUes; dans deux chapelles de la nef, une
Annonciation et une Visitation de Mignard, et deux autres
toiles de Restent, représentant une Assomption et un Mar-
tyre de saint Pèlerin ; contre le mur du bas côté sud de la
nef, quatre toiles représentant VHistoire de Notre-Dame de
Liesse, provenant de révéque de Broc (xvii' siècle) ; enfin, dans
la chapelle du Calvaire, sous les orgues, un Christ au tom-
beau, peint sur marbre à la manière italienne, morceau déjà
bien dégradé.
Cryptes. Avant de quitter la cathédrale, n'oublions pas d'en
visiter les cryptes souterraines qui occupent toute l'étendue
du diœur et qui sont du caractère le plus imposant. Nous
avons dit plus haut qu'elles étaient du xie siècle. Elles for-
ment une vaste église du style roman primitif, de 36 mètres
de long sur 2\ mètres de large, et se composent de cinq nefs
à six travées dont les arcades à plein cintre sont supportées
par des piliers cantonnés de quatre colonnes à chapiteaux
cubiques. Le jour, qui pénètre dans ces catacombes par d'étroi-
tes baies, y répand une teinte sombre et mystérieuse.
Il y avait, au moyen-âge, une chapelle de la Trinité au
fond des cryptes, à laquelle l'évéque H. de Noyers attacha
quatre chanoines. Cette chapelle, voûtée en berceau, est peinte
à la voûte d'un Christ à cheval sur un cheval blanc, armé
d'une verge de fer et accompagné de quatre anges égale-
ment à cheval. Dans le cul-de-four, au-dessus de la place
de l'autel, on a peint le Sauveur assis dans une gloire,
entouré des quatre animaux symboliques et de deux chande-
liers à sept branches ; ces peintures, qui sont très curieuses,
datent du commencement du xu'' siècle et sont dues à Févé-
que Humbaud.
Une chapelle, bâtie au xin* siècle, au côté sud des cryptes,
avait reçu les corps des douze derniers chanoines de la ca-
1869. 18
SOS
ihédrale, morts depuis 1779. Us étaient placés dans une
espèce de Columbarium en briques, muré, avec inscription
au-dessus de chaque arcade. Ces corps ont été transpor-
tés au cimetière public, en 1845, après la restauration des
cryptes.
Dessins principaux sur la Cathédrale : Typus basilicœ
5^ Stephani Àutiss. (Vue du grand portail, en tête des
Bréviaires de 4670 et de 4 726) ; — vues deFéglise cathédrale
prises de face et de côté, par Lallemand, dans la Descript.
gin. de la France, 4780; — vues de la cathédrale, dans Joli-
mont, cathédrales de France, 48S3; — Cathédrale d'Auxerre,
études inédites au crayon, par F.-A. Pernot, 4834, collection
Monceaux ; — façade principale et portail nord. Annuaires de
l'Tonne, 4846, 4847; — plan des Cryptes, Bulletin de la Soc.
de TTonne, 4 850 ; — vue du grand portail, dans la France de
nos jours, n"" 57, lithographie en couleur, par Asselineau.
HOTEL DE LA PRÉFECTORB.
Derrière le chevet de la cathédrale s'étend une masse
irrégulière de bâtiments, où tous les styles d'architecture
semblent s'être donné rendez-vous. On pourrait presque
faire sur ce point un cours complet d'archéologie. A côté
d'un pavillon en style pseudo-grec s'élève un vaste pignon
ogival du xiii« siècle, contre lequel s'appuie une jolie petite
façade du xv« siècle. Plus loin, tout-à-fait derrière l'église,
est un morceau tout neuf, spécimen des constructions civiles
du XII* siècle, et en retournant sur l'autre face des bâtiments
on trouve une galerie romane^ et au pied du piguon ogival
est le dur noyau de la muraille de la cité romaine. C'est
là l'hôtel de la préfecture et l'ancien palais des évoques
d'Auxerre.
Lorsque, vers l'an 400, l'évéque saint Amatre eut obtenu
d'un Auxerrois, appelé Ruptilius, la cession de sa maison
pour y établir son église, qui jusqu'alors n'avait été qu'une
humble chapelle, fondée par saint Pèlerin dans la vallée, il
voulut résider auprès de sa cathédrale. Si l'on en croit cer-
tains auteurs, la demeure des évéques a toujours dû être
placée derrière le sanctuaire. Des circonstances particulières
ont dû modifier probablement cette règle, que l'on retrouve
toutefois assez constamment appliquée. L'évêché d'Auxerre
203
s'y est toujours conformé; au moÎDS dès le xie siècle il est
établi qu'il existait immédiatement derrière le chevet de
Saint-Etienne (1). L'histoire des bâtiments antérieurs est peu
connue et se résume par des destructions successives cau-
sées par les incendies , si fréquents dans les villes de bois
du moyen-âge. Sous l'évéque Hérifrid (887-909) on trouve
la première mention de la ruine du palais par le feu ; Gaudry,
l'un des successeurs de ce prélat, fait rebâtir sa demeure
(9{ 8-933]. Depuis ce temps jusqu'à H. de Montaigu il n'est
fait aucune mention du palais.
Ce prélat, qui siégea depuis 1115 jusqu'à 1136, commence
la série des constructeurs des bâtiments existants. Il fit
d'abord rétablir la chambre des évéques^ fort endommagée
par la chute de la flèche de la chapelle Saint- Alexandre, éle-
vée sur le chevet de la cathédrale. Cette chambre occupait
l'angle sud-est du bâtiment qui est au-dessus des bureaux ;
j'y ai vu, avant sa reconstruction, en 1846, des baies plein-
cintre très étroites, et sur les murs des peintures en détrempe
figurant des évêques sous des arcs ogivaux.
Hugues de Montaigu donna ensuite à son palais plus d'é-
tendue qu'il n'en avait eu jusqu'alors, et le développa du
côté de l'est. On lui doit la curieuse galerie romane qui
subsiste encore intacte sur le mur même de la cité romaine.
L'auteur de sa vie décrit en termes pompeux cette galerie
qu'il appelle des loges, «d'où, dit-il, on jouit d'une vue déli-
cieuse sur le fleuve et la campagne couverte de vignes et de
champs cultivés. »
Avant les grands changements qu'elle a éprouvés, cette
galerie était couvert» d'une voûte cintrée en planchettes; on
voyait ça et là sur les murs des traces de peintures, et des
anneaux pour servir à suspendre des tapisseries. Un toit haut
et en saillie sur le devant la couvrait et la protégea jusqu'à
nous contre les intempéries des saisons. Aussi sa colonnade
semble-t-elle posée d'hier.
Dix-huit arcades plein cintre de 80 centimètres d'ouverture
retombant sur une série de colonnes alternativement simples
et géminées, tantôt lisses, tantôt annelées en creux, et de 1 m.
53 centimètres, base et tailloir compris, forment cette colon-
nade. Le motif de décoration en est pris dans les ornements
(i) Gesta PofUifiownj vie de l'évéque H. de Montaigu.
204
du Style roman et de Timitation antique. Le$ chapiteaux sont
munis de volutes, de crochets, de bouquets de fleurs perlés.
Le tailloir porte un rang de perles et les arcades ont aa
dehors un cordon de pierres taillées à facettes.
A rintérieur, les cintres sont bordés dedenticules et accom-
pagnés au-dessus de Tarchivolte d'un rang de tétes-plates ;
et la corniche est également ornée de denticules.
Des rosaces variées occupent le centre des espaces restés
vides entre les arcades.
A chaque bout de la galerie sont placés des pilastres du
même goût que le reste, sauf qu'ils sont cannelés, et que la
cannelure du centre est remplie de têtes-plates. On en re-
marque du même genre à la tour de Saint-Germain.
Cette galerie fut longtemps le promenoir des évéques, el
devint, dans les derniers siècles, leur grande salle à manger.
Les autres parties du palais qui renfermaient la salle syno*
dale et les logements des officiers furent modifiées successi-
vement. Hugues de Noyers (4183-1206) fit élever les caves
à belles voûtes ogivales (1) qui se trouvent sous le pignon
gothique, lequel est dû à Gui de Mello (1247-1269).
Cette partie-ci mérite qu'on s'y arrête. C'est le morceau
capital du vieux palais. Ce vaste et double pignon regarde
d'un côté la rivière à l'est et de l'autre la cathédrale à l'ouest.
II est formé de trois étages de 20 mètres 76 centimètres
d'étendue sur 9 mètres de largeur. L'édifice présente sur ses
deux faces une construction à trois étages, percée, aux deux
premiers, de quatre fenêtres ogives élégantes, et au troisième
de longues baies géminées.
La salle d'en bas servait aux officiers et aux gens de l'évé-
que ; il y avait au fond à droite, oii se trouve l'ouverture qui
conduit aux bureaux, une vaste cheminée, soutenue par des
colonnes, dont les feuilles de trèfle étaient peintes vert et
rouge. On voyait encore, il y a quelques années, deux colonnes
à demi-engagées dans le mur de la salle, qui donnaient une
idée de cette cheminée. A la pièce supérieure, la voûte en
bois s'élevait à la hauteur de l'ogive du. troisième étage des
(i) Il y avait au xv*' siècle, sous la galerie romane des bureaux,
un cellier où l'on plaçait le sel provenant du droit de salage que
percevait l'évêque sur le grenier à sel d'Auxerre. Ce cellier était
sous la prison appelée la Chambre aws couesles* (B. 3577, an 1458,
Arcb. de la Côte-d'Or).
305
fenêtres. C'était la salle synodale, le lieu de réception du
clergé et des grands vassaux de Tévéque. L'aspect de cette
pièce immense devait être imposant : c'est là que, lors de la
prise de possession de chaque évéque, les comtes d'Auxerre
et les premiers vassaux du Comté venaient faire foi et hom-
mage au prélat, dont la suzeraineté féodale était assise sur
un grand nombre de terres données à Tévéché par saint Ger-
naain, au v« siècle. Elle sert maintenant de grand salon et de
grande salle à manger.
Plusieurs papes et plusieurs souverains de France ont
habité Tévéché: Innocent II en 1 1 31 ; Alexandre III en 1 463;
Charles YI, en 1412 ; Louis XIII, en 1631 ; Louis XIV, qui y
vint six fois; enfin Napoléon I«s qui y coucha le 16 mars
1815, à son retour de llle d*Elbe. C*est là qu'il rencontra
le maréchal Ney, qui était accouru au-devant de lui et chez
son frère, H. Gamot, alors préfet de l'Yonne.
Sur le côté nord du pignon ogival, Gui de Mello ajouta une
double chapelle délicatement bâtie, et qui a été dénaturée
par H. Séguier, puis démolie; c'est aujourd'hui la salle du
Conseil général.
De nos jours, en 1836, ce côté de la préfecture a reçu de
grandes modifications. M. de Bondy, alors préfet, amateur
des choses d'art, résolut de restaurer le vieux palais et de le
rendre plus habitable. Il enleva un massif énorme de terre
qui masquait tout le rez-de-chaussée et conduisait par une
pente à un perron élevé devant le premier étage. En même
temps disparut un long bâtiment du xiii« siècle qui servait de
communication avec la cathédrale. La cicatrice ouverte à ce
côté de l'hôtel fut bouchée par une jolie façade de style
français du commencement du xv!"" siècle, composée par
H. Piel, architecte d'avenir, qui n'a laissé que cette œuvre (1).
Il y avait un chemin de voiture entre les bâtiments et la ter-
rasse pour arriver au jardin.
La réaction en faveur du gothique avait trouvé en M. de
Bondy un chaud partisan ; le vieux palais des évoques fut
sauvé de la destruction dont il était menacé par le projet
dressé en 1824, et qui consistait en une suite de bâtiments
dans le style antique (2), dont le large pavillon qui flanque au
(1) M. Piel est entré dans Tordre des Dominicains et est mort dans
la maison da noviciat, en Italie.
(9) (Style toscan à la base et corinthien au 1*' étage).
! 206
nord le pignon ogival n'était que le commencement, et fut
élevé sur les dessins de H. Leblanc, ingénieur des ponts et
chaussées.
Sans doute, on doit se féliciter, au point de vue de This-
toire des arts, de la conservation des morceaux romans et
gothiques de l'ancien évéché ; mais il faut convenir que la
préfecture eût gagné à être reconstruite tout entière sur un
plan régulier.
Les adjonctions successives qu'elle a reçues depuis, telles
que le bâtiment de style ogival des xii* et xiii* siècles, qui
s'élève derrière la cathédrale et qui fut construit en 1846 par
MM. Viollet-Leduc et Boivin, les distributions confortables
faites par M. Haussmann, préfet en 1850, et ses successeurs,
font aujourd'hui de la Préfecture une résidence convenable.
Mais que d'argent ces travaux, sans cesse renouvelés, ont
coûté I •
On a supputé des chiffres fantastiques dont* rien ne peut
approcher ; ce qu'il y a de vrai, c'est que l'édifice a coûté
400,000 francs de remaniements (1).
Les appartements modernes de l'hôtel de la préfecture
n'offrent rien de particulier à signaler qu'on ne trouve dans
tous les établissements de ce genre. Nons citerons seule-
ment dans la chambre d'honneur un beau médaillon en mar-
bre blanc, représentant le serpent d'airain. Il a du appar-
tenir à un Colbert dont il porte les armes. On rapporte
qu'il provient de l'ancienne chapelle du château de Régen-
nes. Un autre médaillon du même style, et qui faisait pendant
au précédent, est dans l'église de Seignelay.
Je mettrai encore au petit nombre des objets à signaler
la porte de l'hôtel qui s'ouvre sur le grand escalier. Ce mor-
ceau, dont presque tous les panneaux sont de sculpture
gothique de la fin du xv* siècle, fermait l'entrée du pas-
sage de l'évéché à la cathédrale, derrière le chœur. Il est aux
armes de l'évéque Jean Baillet (1477-1513).
H. de Bondy fit restaurer cette porte et Tadapta à sa nou-
velle destination. Il fit placer derrière cette inscription, qui
rappelle les travaux de restauration delà Préfecture, en même
temps que l'origine de la porte :
(1) Rapport du Préfot au Conseil général en 1851, p. 117.
207
Sœculo latente XV^
Me conspicuam insignisque suis dislinctam posuerat^
Reverendissimus Johannes Baillet^ Aulissiodorensis ecclesiœ
episcopus,
Ut per me clauderetur via porticulœ quœ lune a palatio
prœsulis
ad basilicam ducebat.
Conversa rerum série, cum inanis jacebam et despecla^
FranciscuS'Maria Taillepied, cornes de Bondy ^ Ycawaensis
provinciœ prœfectus^
Vir omni doctrina liberalipoliluSy
Hic me insigniter resliluit, monumentum sacri
temporis^
Domusque jussu suo reedificatœ adilus ornamentum
Anno Domini M, D. CCCXXXVL
Dépendances de la Préfecture. L'entrée de l'hôtel n'était
pas autrefois ou elle est aujourd'hui, oiais bien sous un haut
pignon d'ardoises élevé à gauche, et dont la façade se voit
dans la rue Cochois (V. cette rue). Le bâtiment du con-
cierge était occupé, en haut, par le chanoine administrateur
des biens de l'évéché, et par l'officialité. A la suite étaient
au dernier siècle les écuries de Tévéque, et au-dessus les
appartements où logeaient les prédicateurs que l'évéque invi-
tait à prêcher l'Avent et le Carême.
De 4790 à l'an II, l'administration du district y tint ses
séances pendant que celle du département s'établit dans les
bâtiments principaux de l'évéché, qui fut acheté alors pour
cette destination. H. de la Bergerie, premier préfet de l'Tonne,
y habita ensuite.
Les archives y ont été établies en 1835.
Le portail de l'entrée actuelle de Thôtel s'ouvre sur la
place du Département depuis 1809. Quoique lourd, il a un
certain caractère. Le mur d'enceinte, qui fermait complète-
ment l'évéché autrefois, du côté de la rue Cochois, a plu-
sieurs pieds d'épaisseur. Le jardin de l'hôtel n'offre rien de
particulier, si ce n'est une longue et haute terrasse, établie
par l'évéque Séguier (1636) sur le bord du quai, d'où l'on
jouit d'une vue agréable sur la rivière et la vallée de
208
TTonne. Le mur de la cité sur lequel s'alignent les édifices de
la Préteciure servait auparavant de clôture à révôehé de ee
c6té.
Archives historiques du département. Nous renverrons à
l'inventaire des archives historiques, tome I, pour les détails
qui concernent cet établissement. Il suffii de dire ici que ce
précieux dépôt renferme toutes les collections de papiers pro-
venant des anciennes communautés religieuses et des admi-
nistrations qui ont existé dans l'étendue du départemMit
actuel de TYonne. Les pièces originales les plus anciennes
remontent au ix» siècle.
Dessins publiés, — Vue de la galerie romane et du pignon
ogival, Annuaire de V Yonne, 1847.
ÉDIFICES AUX ALENTOURS DE LA CATHÉDRALE. — CLOITRE. —
MAISONS CANONIALES.
Chapelles Saint-Clément et Saint-Michel. On voit encore»
en descendant la rue Saint-Pancrace, à gauche, un haut
édifice en pierres de petit appareil, au comble bordé d'un
cordon de modillons antiques, percé d'une longue baie sur
sa face Est. C'est la double chapelle de Saint-Clément et
Saint-Michel, élevée à la fin du xip siècle, et dont l'une,
celle de dessous, appartient aux religieuses de Saint-Vincent
de Paul, et l'autre, celle de dessus, à M"** Prudot.
Mais ces deux oratoires ont une origine bien antérieure.
L'évéque Wibaud fut inhumé en 887 à Saint-Clément, qui
était alors une église. Il fut le premier prélat enterré dans la
cité. Lebeuf, qni n'est jamais à court pour expliquer les
origines, remarque que la coutume était apparemment autre-
fois de ne dédier sous l'invocation de saint Clément, pape,
que des chapelles situées dans des lieux bas et profonds :
témoin la chapelle de la crypte inférieure de l'église Saint-
Germain. Et il en donne pour raison que cet usage pouvait
être appuyé sur la légende de ce saint, où il est marqué
qu'ayant été jeté au fond de la mer, les anges dressèrent sur
son corps une espèce de chapelle (1). Le doyen Jocelin y
(!) Prize dMtfxerre, m.
809
fonda «n chapelain, vers 4140, qni était encore on titre en
4481. (Minutes de Masle, notaire).
Quoiqu'il en soit, la chapelle Saint-Clément est formée
d'une seule nef à voûtes ogivales, colonnes engagées, chapi-
teaux à crosses.
La chapelle Saint-Hichel est moins ancienne. Lebenf n'en
parle qu'au xiii'' siècle. L'évëque Guy de Heilo y fonda six
chapelains vers l'an 1260. En 1455, un autre évéque réunit
ces vicaires au corps du Chapitre, à cause de la ruine entière
dans laquelle ils étaient tombés par les guerres. Au xv!!!""
siècle, le Chapitre vendant à H. Horeau, chanoine, une mai-
son appelée la Soudoire, qui tenait aux greniers du Chapitre
et par devant à la place du portail sud du transept de la
cathédrale, y ajoute la jouissance de la chapelle Saint-Michel
« qui est au boni du jardin de cette maison. » Le cimetière
des clercs était voisin de la chapelle Saint-Clément et de la
maison delà Soudoire (1).
Bibliothèque du Chapitre, aujourd'hui le Catéchisme de
Persévérance. Te! est le nom d'un long et noir bâtiment qui
s'appuie sur le côté sud du sanctuaire de la cathédrale. Ses
fenêtres étroites, à croisées de pierre, son toit haut et pointu,
le font aisément reconnaître de loin. Sa destinatiou, comme
bibliothèque, ne remonte pas bien haut. En 1636, un cha-
noine, amateur des livres, voulut restaurer la bibliothèque du
Chapitre dévastée dans les guerres du xvi« siècle. La grande
salle capitulaire, qui était celle dont nous parlons, semblait
parfaitement disposée pour cette destination; mais le pro-
jet échoua par le changement de siège de Tévéque Séguier.
Lebeuf, léguant en mourant ses livres au Chapitre, fut le véri-
table fondateur de la bibliothèque du Chapitre. L'abbé Potel,
qui était le dépositaire de cette collection, annonce, en 1765,
au Chapitre que ce commencement de bibliothèque mérite
rattentioui et MH. Potel et Rose furent chargés de mettre
les livres en ordre. L'année suivante, la bibliothèque était
organisée, et les chanoines y prenaient des livres. Elle s'ac-
crut successivement des dons de MM. Potel, Mignot et autres
savants chanoines, et s'élevait, en 1790, à 6,300 volumes et
65 manuscrits.
Le bâtiment de la bibliothèque, après avoir été aliéné, est
(1) Chapitre d'Auierre, maisons canoniales.
340
rentré dans le domaine de la cathédrale. On y communique
par une porte percée dans le bas-côté droit du chœur. La
vaste salle qui compose tout Tédifice est voûtée à plein cin-
tre en planchettes de bois, dont l'usage était très commun
dans nos pays aux xu"^ et xiii^ siècles. On remarque dans le
fond, à droite, une armoire pratiquée dans le muret fermée
par une porte de fer.
Au-dessous existe un étage presque souterrain qui servait
de prisons au Chapitre. Ses murs sont encore couverts aux
embrasures des fenêtres de croix nombreuses, emblèmes
pieux tracés par les clercs coupables, et d'inscriptions gothi-
ques indéchiffrables ou qui rappellent les noms de quelques
prisonniers. Les travaux de consolidation récemment faits
assurent la durée de cette édifice. On a découvert et on
peut y voir dans le sol, à peu de profondeur, de larges meules
de moulin, qui remontent à une époque inconnue.
Cloître du Chapitre; maisons canoniales. Jusqu'au xii«
siècle les chanoines des cathédrales vécurent en commun,
suivant la règle du concile d'Aix-la-Chapelle du ix*" siècle.
Mais, depuis cette époque, chaque membre du collège cathé-
dral reçut en jouissance, sa vie durant et moyennant une
certaine somme, une maison et un petit jardin oii il habita
seul.
Les chanoines portaient la «outane noire et l'aumusse
de même couleur. En 1383, le pape Clément VII leur permit
l'aumusse grise. Eu 4746, la soutane violette finit par rem-
porter sur la noire (1).
Le Chapitre d'Auxerre possédait, en 1 500, 48 maisons cano-
niales; et seulement 47 en 4780.
L*étendue du cloître était limitée au sud par la rue des
Lombards et la rue Saint-Pancrace ; au nord par le mur de la
cité, parallèle à la rue des Grands-Jardins. Lebeuf dit qu'on
ne connaissait pas bien les bornes du cloître du côté de
Touest. Il y avait seulement quelques marques qui en dési-
gnaient les limites comme de grandes fleurs de lys et des
croix de fer. Il était fermé par deux portes qu'on appelait
pendantes, du latin pandens, parce qu'elles devaient demeu-
rer ouvertes tout le jour. Elles se trouvaient, Tune dans la
•
(i) Inventaire du Chapitre, 1, 132 et 143.
314
rue du Département, à Tangle de la maison de H. Hilliaux,
occupée par H. Berault, directeur des postes, et l'autre dans
la rue Porte-Pendante ou Sainl-BegnoDert (V. ce nom), un
peu au-dessous de la rue de Milan.
Le cloître, dit Lebeuf, renfermait la moitié de la cité
d*Auxerre. Le Chapitre .y exerçait tous les droits de justice
s!ir ses membres, et jouissait de la franchise qui s'étendait
même aux laïques qui y demeuraient et qui s'avouaient de
sa justice. Cependant l'évéque s'y était réservé la justice
haute, moyenne et basse, à l'exception des maisons canonia-
les. Les comtes; qui essayèrent plusieurs fois d'y exercer des
droits, y échouèrent. Au xiv' siècle, un de ces seigneurs
accorda à l'évéque et aux chanoines la permission de clore
le cloitre par des murs et des portes dans le haut de la
cité, afin de mettre leurs demeures à l'abri des vexations aux-
quelles ils étaient alors exposés de la part des bourgeois. Hais
ceux-ci s'opposèrent à l'exécution de ce projet, et après un
long procès ils rachetèrent, en 1380, le droit du Chapitre,
moyennant 2,000 livres (1). En 1666, le Chapitre prit une
conclusion portant que toutes les rues de son cloftre seraient
pavées, « pour qu'on n'y apporte aucun immondice. )»
Mais ce fut la ville qui fournit les matériaux, et les chanoines
payèrent seulement la main-d'œuvre. (Manuscrit Liger, à la
bibl. d'Auxerre).
RUE DU DÉPARTEMENT, A PRÉSENT AUB COCHOIS.
Le Département est, comme on le sait, un nom moderne
emprunté à l'hôtel qu'occupait l'administration départemen-
tale en 1790. Le nom de Cochois est celui d'un habitant de
Paris, originaire d'Auxerre, et bienfaiteur du bureau de bien-
faisance de cetie ville. C'était autrefois la rue de l'Evêché à
Saint-Loup.
Et, en effet, l'entrée principale du palais épiscopal se trou-
vait au bout de cette rue tortueuse et accidentée plus que pas
une des rues d'Auxerre.
La partie qui est au-dessous de la rue des Grands-Jar-
dins n'offre rien de remarquable ; elle était jadis au bout
de l'étang Saint-Vigile, et oii la bonde devait s'ouvrir. Nous
(1) Lebeuf, HisL d^Âuxerrt, 3« éd., t. IV, n* ZU.
21 s
lafsseroDs de cAté la partie qui monte à Saînt-GermaiQ» et
qni sera mieux placée dans le quartiers de ce nom. Mais,
quand on arrive aux maisons qui forment les deux côtés de
la rue en montant à la préfecture, on touche à des édifices
historiques.
Sur ce point était, comme nous l'avons dit plus haut, une
porte pendante qui fermait le cloître et la cité au moyen-
âge. Le Chapitre Saint-Etienne, après de vives contestations
avec les habitants, avait été forcé de la laisser ouverte jus-
qu'à une certaine heure du jour.
L'arcade de la Porte-Pendante reliait les maisons de
M. Millianx et de H. Gallois, aujourd'hui du Télégraphe, et
s'appuyait ainsi sur le mur de la cité romaine. Cette arcade
a été démolie en 4690. Sur ces deux points j'ai vu découvrir
des vestiges romains très intéressants, tels que le portrait
d'une femme en demi-relief dansant, et, dans la base même
du mur (chez H. Gallois), trois chapiteaux de colonnes d'un
ordre se rapprochant du toscan (4).
La maison Beraultfut, en 4423, achetée, moyennant cent
sous de rente, par Claude de Beauvoir, seigneur de Chastel-
lux, le premier de cette famille qui fut chanoine d'Auxerre.
Mais il ne paraît pas s'être beaucoup préoccupé de sa nou-
velle dignité, et des charges qui lui incombaient, car, en
4444, il devait vingt années de la rente ou 400 livres, dont
le Chapitre lui fit gracieusement remise. M. STichel Caron,
célèbre médecin et chanoine, la possédait en 4507.
La maison en face eut d'abord des possesseurs moins con-
sidérables.
En 4490, Jean Bromet de Lyon, marchand mercier à Au-
xerre, prit à rente, du Chapitre, « un jardin situé près et atte-
nant à la Porte-Pendante, et tenant aux murs de la vieille
cité, et par devant à la rue, » à charge d'y élever une maison
de 400 livres, de là à dix ans. Après plusieurs cessions, le
maître de la Galée d'Auxerre (la Galère) en prend possession
en 1517. L'enseigne de la Galère y pend longtemps. C'était,
au xvi* siècle, un passage très fréquenté pour aller au port.
Au xvii* siècle la Galère disparaît. Cependant M. Bargedé,
avocat au parlement, qui y habitait, rappelle encore ce nom
en 1693. L'évéque André Colbert l'acheta, y fit construire
(I) Voyez les antiquités du Bfusée de la ville.
213
une orangerie. Elle devint la propriété de M. Cochois qui
la possédait en 1770. H. Gallois, ancien président du tribunal
ciyil, l'un des citoyens les plus honorables de notre ville, l'a
longtemps habitée. Le département en a fait l'acquisition pour
y installer les bureaux du Télégraphe et de TAcadémie, et
y loger l'archiviste du département.
Les longs murs qui bordent la suite de la rue du Départe-
ment, du point ou nous nous sommes arrêté jusqu'à l'évé-
ché, ne rappellent plus rien. A gauche, le bâtiment aux
fenêtres murées indique les archives du département, pré-
cieux dépôt des titres publics. En creusant les fondations du
mur du Mtiment des archives, en i 859, on a trouvé du côté
de la rue, un et même deux murs parallèles avec des cintres,
et cela à 8 ou 40 pieds de profondeur.
L'entrée de l'évêché était autrefois au bout de la rue. L'as-
pect de ces portes murées est triste et froid. C'est l'image du
passé fermé à jamais. Cependant cette façade de la Renais-
sance ne manque pas de caractère et de pureté. Le style en
est châtié et de bon goût.
C'est à M. de Dinteville, 2' du nom (1551], que Ton doit ce
spécimen de l'architecture de la Renaissance. Lebeuf rap-
porte qu'il l'orna d'inscriptions sentencieuses, suivant le goût
du temps : l'une touchant l'accès de sa maison qu'il décla-
rait ouverte à tous les gens de bien; l'autre, par rapport à
l'officialité dont la salle était contiguë. Les caissons où ces
inscriptions étaient tracées existent, mais les sentences ont
disparu. II n*y a plus au-dessus de la porte que ces mots qui
n'ont plus de raison d'être là : Hôtel de préfecture. Voici la
description de cette façade : elle est percée de trois portes,
celle du milieu, large de 2 mètres 75, a une archivolte à can-
nelures bordées de perles et d'oves. L'étage supérieur est,
comme l'étage inférieur, à trois baies et décoré de quatre
pilastres composites. Au couronnement» un cordon d'élégants
modillons cannelés. Largeur de l'édifice, 1 1 mètres 60 centi-
mètres. La charpente est fort bien composée et parfaitement
conservée.
PLACE LBBBUP.
L'illustre auteur de YHistoire d'Auxerre et de tant d'au-
tres travaux historiques, dont l'esprit vif et fia égalait la
3
SU
science profonde, avait droit à l'hospitalité dans sa ville
natale, et Ton choisit une place voisine du portail sud de la
cathédrale pour y donner son nom. C'était, jusqu'à la révolu-
tion, la place de la Maîtrise, qui rappelait le maître des
enfants de chœur. La noaison qu'occupait Lebeuf n'était
cependant pas dans cet endroit, mais sur la place Saint-
Etienne, au bout de la rue Notre-Dame (Y. cette rue].
La rue, ou le bout de rue qui de la place Lebeuf conduit
à la cathédrale, était la rue de FEglise ou des Greniers du
Chapitre. Le portail de ce côté, qui représente la légende du
martyre de saint Etienne, était connu sous le nom du portail
neuf ou de Saint-Etienne où se rend la justice, d'abord parce-
ue ce portail avait été le premier achevé au xiv* siècle, lors
e la reconstruction de la cathédrale, ensuite parce que
le bailli du Chapitre y tenait ses assises. La maison de la
recette du Chapitre est celle qu'occupe aujourd'hui Made-
moiselle Prudot.
RDE SAIHT'PIERRE-EN-CHATEAU.
Il y avait sur la place Lebeuf, dans la cour du charretier
Naulin^ une église paroissiale, d'origine fort ancienne, dédiée
à saint Pierre et saint Jacques, et que Lebeuf fait remonter
au temps qui suivit le passage des Sarrasins, en 732. C'est
auprès de cette basilique que les évëques Clément et Aidulf,
forcés par leurs infirmités de quitter leurs fonctions, se reti-
rèrent, au milieu du viii» siècle. L'église Saint-Pierre fut sur-
nommée en château lorsqu*au xiie siècle celle du même
vocable qui se trouvait dans la vallée reçut le nom de Saint--
Pierre dans le hourg ou en vallée. Sa paroisse était peu
étendue et se trouvait limitée par la rue Fécauderie, que
quelques actes du xvi^ siècle lui donnent en partie, la rue de
Paris à droite, la rue des Lombards, la rue Porte-Pendante
et la rue Saint-Pancrace.
L'église Saint-Pierre-en-Chàteau était, du temps de Lebeuf,
un vaisseau du xvie et du xvii* siècle. En 4544, messire
Palamède Gontier, trésorier de firetagne, y fit bâtir une
chapelle à l'extrémité est de l'aile droite. Elle fut vendue
nationalement au sieur Legueux, moyennant 3,025 livres.
Cette église présentait un édifice à trois nefs de 41 toises
de long sur 44 pieds de large, entre les deux premiers piliers
i
215
près de la porte, et sur 15 pieds entre les deux derniers
piliers du chœur. Les bas-côtés avaient 10 toises de lon-
gueur. Celui du sud portait 9 pieds de large, la profondeur
des chapelles comprises, et celui du nord 10 pieds 10 pouces
dans les mêmes conditions.
On trouve, dans un acte de 1 422, qu'il existait alors une
chapelle de Saint-Saturnin dans une maison claustrale,
située près de Téglise Saint-Pierre-en-Château et contiguë
aux chemins communs des deux côtés. Il est difficile de
retrouver aujourd'hui remplacement de cet oratoire (1).
La rue Saint-Pierre-en-Château s'appelait, en 1791, rue de
l'Eglise Saint-Pierre-en-Château.
RUE SAINT-PANCRACE.
Le chemin rapide et tortueux qui conduit de la place
Lebeuf au port, autrefois à la poterne des Grands-Moulins,
s'appelle la rue Saint-Pancrace, du nom d'une tour, aujour-
d'hui défigurée, qui s'élevait à l'extrémité orientale de la cité
romaine, et dont la base plonge dans la rue Sous-Murs.
Saint Pancrace, martyr à Rome, y avait une chapelle qui y
fut fondée au xiii« siècle environ. On y voyait des peintures
de ce temps, à ce que rapporte Lebeuf, et le Cartulaire de la
cathédrale fait mention de la maison de saint Pancrace à la
date de 1246. Elle a toujours appartenu au Chapitre de la
Cité, qui y faisait l'office le jour de la fête du saint. Il y
avait probablement un solitaire dans les temps anciens.
On voit dans cette ru(^, à gauche en descendant, une vaste
maison qui a appartenu au docte chanoine Frappier, et avant
lui à M. Archambaud, archidiacre. La chapelle Saint-Clément
en dépendait dans le siècle dernier. M. Blin, tincien maître
de pension, a possédé cette maison, et elle a été acquise pour
les religieuses de Saint-Yincent-de-Paul de la place Lebeuf,
qui y ont établi une école et un orphelinat.
A la révolution, on désigna la rue Saint-Pancface sous le
nom de rue du Port-aux-Grands-Moulins. La dernière maison
à l'angle de la rue à gauche était celle du vénérable abbé
Viart, ancien secrétaire du Chapitre d'Auxerre en 1789, vi-
(i) Fonds Saint-Marien ; accord entre le Chapitre et le curé de
Notre-Dame-la-d'Hors .
246
eaire général; de révéque émigré de Cieé, et qui joua un rôle
de missioDBaire dans lancieD diocèse d'Auxerre pendant la
Révolution. L'Empire le nomma curé d'Auxerre, et H. Yiari
fut le réorganisateur du culte dans Tarchidiaconé d'Auxerre,
en 4804. Il conserva jusqu'à ses dernières années une grande
autorité dans les affaires religieuses du pays, et mourut du
choléra, en 4832, &gé de 82 ans (4).
RUE DU GRENIER A SEL.
Entre les murs du jardin du palais épiscopal et le quai de
TYonne existait autrefois une rue dite du Grenier à ttU
f)arce que les magasins de cette marchandise existaient dans
es bâtiments qui formèrent longtemps les bureaux des co-
ches. Le grenier spécial de Tévéque était, nous l'avons vu,
sous la galerie des bureaux de la préfecture. Cette rue a été
aliénée à cette administration, à laquelle a succédé H. Jos-
sier, entrepreneur de marine.
RUE DE LA VÉRITÉ.
Cette rue s'appelait autrefois rue de Saint-Etienne ou de
la Vierge-de-Hiséricorde, à cause de son voisinage de la
cathédrale et de la chapelle Notre-Dame-des-Yerlus. Jean
Pinard, chanoine semi prébende, auteur de la pièce de vers
du Discours joyeux en façon de sermon, où il passe en
revue tous les climats des vignes d'Auxerre, y demeurait en
4531. Il avait été mattre des écoles de Bonny-sur-Loire. On
donna à cette rue, au moment de la Révolution, le nom de
rue des Ecoles, parce que les écoles de Saint-Charles, fon-
dées par H. de Caylus en 4729, existaient au coin où se
trouve aujourd'hui le presbytère de Saint-Etienne.
Quant au nom de rue de la Vérité, j'ignore son origine.
On a remarqué, en faisant la tranchée des fontaines en
4852, que le sol de cette rue était tout à fait noir et sem-
blait avoir été en jardins autrefois. Cette disposition du
sol se prolonge jusqu'au milieu de la place Saint-Etienne.
RUE DES LOMBARDS.
La rue des Lombards est l'une des plus anciennes de la
vieille cité. Elle suit la ligne des murs romains au-dessus de
(i) Voyez, sur M. Viart, les Souvenirs de M. Fortio» curé de la
cathédrale d'Auxerre; Âuxerre, 4865, 1. 1, in-iâ.
i
217
la porte Fécaud, et descend jusqu'à la rue Saiot-Pancrace, du
côté de la rivière.
Le sol de celte rue et des maisons élevées sur le mur
romain, a été exhaussé considérablement, et les creusées qui
s'y font amènent souvent au jour des médailles antiques. On
a trouvé récemment, dans l'emplacement de la maison de
Madame Carrouge, des bains romains, à 1 mètre 50 centimè-
tres de profondeur du sol actuel. Us paraissaient destinés à
l'usage exclusif de la maison.
Les Lombards étaient les banquiers du moyen-âge. On
trouve dans la rue qui nous occupe l'hôtel des Lombards
au XIV" siècle. En 1429 il appartenait au duc de Bourgogne;
il passa depuis à des particuliers. C'est la première maison
3ui fait l'angle de la rue, du côté de la rue Joubert, en descen-
ant. La commanderie de Saint-Jean d'Auxerre y avait le droit
de cens (1).
En 1 &1 4 la maison des Lombards tenait à une ruelle qui
existe encore.
En 1542, l'évoque de Dinteville fit don à Arnoul Gon-
tier, chantre de la cathédrale, et à son frère Palamède,
secrétaire du roi, d'un jardin dans la rue des Lombards,
au-dessus de la maison de la chapelle Saint-Clément (2).
La rue des Lombards s'appelait rue Saint-Pierre-en-Châ-
teau, en 1791.
RUB MOTRB-DAMB OU DES PARCBSttlNIBRS.
Cette rue conduit de la cat^hédrale à la place du Marché.
Chaque profession avait au moyen-âge sa rue, son quartier
distinct. Les parcheminiers demeuraient dans cette rue, qui
conduisait des Cordeliers A Saint-Etienne. On trouve alter-
nativement, au xvi« siècleVe nom de rue de la Parchemine-
rie et de rue Notre-Dame. Le dernier nom l'a emporté; il
rappelle la célèbre chapelle de Notre-Dame-des-Yerlus, qui
s'élevait sur la place Saint-Etienne, à droite de la cathé-
drale.
Germain Michel, peintre-verrier renommé, auteur de la
(1) Archives de l'Yonne, fonds de la Commanderie.
Lebeuf, Histoire (TAuxerre^ t. I, p. 587.
1869. 49
218
rose do portail nord du transepts de la cathédrale, habitait
ttoe maison de celle rue en 1525.
Elle a vu, sinon naître, au moins s'élever, l'un des bon-
mes les plus illustres d'Auxerre, Jean-Joseph Fourier, et a
été la demeure d'un autre, non moins éminent, l'abbé Jean-
Baptiste Lebeuf; et, chose singulière, c'est que ces de«£
savants hommes ont habité deux maisons contiguës ; et sépa-
rées seulement par une ruelle (1). Le premier naquit le 24
mars 1768, de Joseph Fourier, maitre-tailleur d'habits, et de
Edmée Lebëgue. (Voir rue Fécauderle) ; le second vit le jour
sur la paroisse Saint-Regnoberl en 1687, le 6 mars; il était
fils de H'' Pierre Lebeuf, commis à la recette des consigna-
tions.
La maison do père de Fourier est la troisième à gauche,
en descendant la rue Noire-Dame, et celle du 'père de Lebeof
est la quatrième. M. Bernard-Deschamps, grand amateur de
peinture et d'histoird naturelle, l'habitait, il y a quelques
années, avec sa fille. Mademoiselle Frisette Bernard, qui pos-
sédait un talent remarquable de miniaiuriste.
L'abbé Lebeuf, devenu chanoine de la cathédrale, acheta
une autre maison dans cette même rue Notre-Dame. C'est la
seconde à droite en descendant sur la place, après la rue Mai-
son-Fort. Elle a appartenu, au moment de la Révolution, à
H. Pellevilain, chanoine (2).
Hais Lebeuf habita toujours dans la maison paternelle et y
conserva son appartement.
C'est là qu'il composa son livre de la Prise (TAuxerre,
qui devait mériter, pour une feuille au moins, les honneurs du
bûcher. On raconte que Lebeuf, résidant à Paris, arrivait sou-
vent dans sa maison sans que les personnes qui habitaient
le rez-de-chaussée s'en aperçussent. Il passait ainsi la jour-
née à travailler dans sa chambre et descendait le soir pour
dîner chez ses hôtes, qu'il surprenait.
Fourier, élève distingué des Bénédictins, chez lesquels il
devait prendre l'habit, était, au moment de la Révolution,
professeur de belles-lettres et de mathématiques. Les scien-
ces exactes n'avaient point de secrets pour lui. Il fit partie de
la Commission scientifique de l'expédition d'Egypte, et rédi-
(1) Archives du Chapitre d'Auxerre.
(3) Archives du Ghapitrei maisons canoniales.
819
gea la préface du grand ouvrage qui fut publié sur cette con-
trée. Le 23 pluviôse, an X, il fut nommé préfet de Tlsère, ob
il demeura jusqu'au 9 mars 1815, époque où Tempereur le
nomma préfet de Lyon.
Fourier devint baron de TEmpire en 1810, membre de
Tinstitut en 1817, et, en 4822, secrétaire perpétuel pour
la section des sciences mathématiques. Il est mort grand-
officier de la Légion d'honneur, à Paris, le 16 mai 1830.
Ses concitoyens lui ont érigé, le 5 mai 1849, une statue
en bronze, qui est dans le jardin botanique. (Y. rue du
Champ]. Lebeuf attend encore le même honneur.
La rue Notre-Dame a reçu le nom de rue de la Fraternité
en Tan VI, mais ce titre n'a eu qu'une durée éphémère (1).
RUE ET CUL- DE SAC DE LA MAISON-FORT.
Ce passage, fort peu étendu, a reçu son nom d*un sieur
Claude de Beaujeu, seigneur de la Maison-Fort, dont la veuve
habitait probablement, en 1543, la grande maison qui appar-
tient aujourd'hui au pensionnat secondaire de M. Breuillard.
En 1603, Germain Housset, marchaod, était propriétaire
d'une maison de la paroisse Saint -Regaobert, appelée la
Maison-Fort. (Minutes de Rousse, E., arch. de l'Yonne).
RUE DE MILAN.
Passage qui fait communiquer la rue des Lombards avec
la rue Saint-Regnobert. Il n'y demeurait encore personne
en 1791 (2). Depuis peu d'années les Frères de la Doctrine
(ij On prétend que le grand économiste Turgot passa quelques
années de sa jeunesse à Auxerre, et quMI habitait la rue Notre-Dame
chez M® Deschamps, procureur, dont la maison, en face celle du
père de Fourier, est occupée par un quincaillier. On raconte qu'un
jour qu'il était allé aux vêpres chez les PP. Cordeliers avec d'autres
jeunes gens, il fit du bruit et troubla l'office. Un Gordelier se leva de
sa place et le mit à la porte de l'église. Turgot, furieux, jura de se
venger. Il alla attendre le moine dans la cour avec un gourdin et ie
bâtonna ; mais le lendemain, comme il revint pour narguer le battu,
ce fut son tour de l'être. Alors il persista de plus belle avec ses
amis à venir battre les moines chez eux, tellement qu'il fallut fermer
la porte du couvent. (Anecdote racontée par Mme Deschamps).
(â) lUnéraire de la ville.
230
chrétienne y ont ouvert la porte de leur maison, qui donnait
auparavant dans la rue aes Lombards. Cet étaolissement
d'instruction primaire date de 4817. Le dévouement des
Frères à leur mission les a soutenus dans les crises diver-
ses qui se sont passées en France depuis leur arrivée à
Auxerre. En 1830, Monseigneur de Cosnac, archevêque de
Sens, a acheté définitivement la maison des Frères, qui
étaient auparavant auprès du séminaire, rue du Champ.
QUARTIER DE L'HOTEL DE VILLE.
PUCB DE L'fl6TBL-DB-VIUB.
Sur cette modeste place de Thôtel de ville , nous sommes
au centre d'Auxerre. On y chercherait en vain le monument
caractéristique du pouvoir municipal au moyen &ge qui em-
bellit les vieilles cités du nord : 1 hôtel de ville a des pro-
portions plus modestes et ne paraît pas les avoir jamais
dépassées.
Cet édifice, élevé sur un perron classique qui a servi à bien
des proclamations, est composé d'un rez de chaussée et d'un
premier étage. Sa façade d'ordre toscan n'a rien de monumen-
tal, non plus que les intérieurs. On y a peint, sur le fronton,
les armoiries de la ville, d'azur au lion rampant d'or, armé
et lampassé de gueules, le champ semé de billettes d'or. Ces
armoiries, qui sont celles des comtes de la famille de Nevers,
ont été prises par les bourgeois lorsque la comtesse Ma-
thilde leur eut accordé droit de sceau au commencement du
xiii« siècle.
L'administration de la ville varia beaucoup jusqu'en 1789.
Formée, au xni« siècle, de douze jurés qui furent aussi ap-
pelés échevins ; elle fut modifiée au xvie siècle, et le roi
Charles lî mit un maire à sa tête. Les échevins furent réduits
à quatre en 1666, et le maire devint perpétuel en 1693. Une
ordonnance de 1772 modifia, pour la dernière fois, l'organi-
sation des municipalités.
Dans l'origine, l'Assemblée des bourgeois avait lieu 'au
palais des Comtes. Lorsque les Cordeliers se furent établis
sur la place actuelle du Marché, ces moines populaires don-
221
nèrent l'hospitalité aux habitants sous leur cloître. Quand
il s'agissait d'affaires ordinaires, les gouverneurs du fait
commun se réunissaient dans quelqu'hôtellerie aux frais de
la ville, et y tenaient leurs coniérences.
Mais cet état précaire finit par déplaire aux habitants, qui
résolurent de le faire cesser. En 1452, ils obtinrent de Jean
de Bourgogne, possesseur du comté d'Auxerre, l'autorisation
de construire un hôtel de ville dans l'emplacement actuel.
Il n'est rien resté de cet édifice, qui ne devait pas être bien
considérable, car, trois siècles après, en 1703, il n'était en-
core composé que d'une seule salle au rez-de-chaussée; on en
construisit alors une seconde. Une inscription placée au pied
du pilastre de la porte d'entrée de Thôtel actuel, et datée de
1733. nous apprend l'époque de la reconstruction de l'édifice.
La pose de la première pierre en fut faite le 22 juin de cette
même année par le Maire perpétuel, M. Edme-Jean Baudesson,
ainsi que le relate, pour la postérité, une plaque de plomb
mise dans les fondations en cet endroit.
Il existe encore, dans l'hdtel-de-ville, deux inscriptions en
lettres d'or, sur marbre noir, qui mentionnent deux événe-
ments importants et heureux pour le pays, dont nos pères
ont voulu perpétuer la mémoire.
La première rapporte le rachat des droits d'aides, qui eut
lieu en 1786, dans les comtés d'Auxerre et de Bar-sur-Seine.
C'était la liberté du commerce des vins, la suppression de
Texercice et de tous droits, excepté ceux d'octroi des villes.
Mais la somme à payer pour ce rachat était énorme, deux
millions cent quatorze mille livres pour le comté d'Auxerre
seuil
Lan 1786,
sous le règne de Louis XVI
et le ministère de M, de Calonne
et la médiation de S. A. S.
Monsieur le prince de Condé
et les soins de Anne-Louis-Henri
La Fare, ahbé commendataire de l'abbaye royale de Licques,
chanoine de la Sainte-Cha/pelle de Dijon,
vicaire général du diocèse,
et Georges^César, comte de Chastellux^
chanoine héréditaire de l'église cathédrale d'Auxerre,
222
chevalier d'honneur de Madame Victoire, ta/nte du roi,
brigadier des armées du roi,
w^str&-de^eamp comw^Êndamt du régiment de Beaujolais,
François Noirot, «aire de la ville de Chalon-sur-Saône^
Élus généraux des Etats de Bourgogne,
les droits d*aides ont été rachetés
dans les comtés de Bar-sur-Seine et Auxerre ;
Edme Germain Villetard, écuyer^ seigneur de Vineelles^
échevin et député.
La seconde inscription constate le maintien de l'exemption
de la diroe sur ]cs vignes existant dans l'étendne de la cen-
$ive du prieur de Sainl-Amatre. La prétention de ce prieur
n'allait à rien moins qu'à menacer les habitants d'un impôt
énorme ; l'arrêt du Parlement y coupa court.
Voici la pièce qui contient aussi la mention des lettres de
Louis XYI sur le rachat des aides :
Le 19 août 1786,
arrêt du Parlement de Paris
qui juge contre le prieur de Saint-AmcUre
que la dîme de vin n'est pas due à Auxerre.
Le 27 novembre^ même a/nnée^
Lettres patentes du roi Louis XVI ^
qui opèrent le rachat des aides en la
ville et comté d' Auxerre.
Messire Pierre-Henri Baudesson^
chevalier^ maire perpétuel.
Messieurs Philippe-Etienne Guenot,
avocat en pa/rlement, premier échevin,
Edme Germain Villetard^ écuyer,
seigneur de Vineelles, ^ échevin,
Claude Germain Legueux l'aîné^ bourgeois, 3« échevin ;
Joseph Deschamps, procureur, 4« échevin,
François Leblanc, procureur du roi, de la maîtrise des Eaux
et Forêts, procureur-syndic,
Edme Louis Lefébure, notaire, substitut,
Jeoâ^-Baptiste-Nicolas Deschamps de Vallières,
bourgeois, receveur^
Pierre-Augustin Faultier, avocat en parlement,
secrétaire-greffier.
i
223
Conseillers de ville :
Messieurs Réné-François Coullault
de Berry du Marteau, bowrgeois,
Louis Deseuvres, inspecteur des poudres et salpêtres,
Etienne Bussière, l'aîné^ avocat en parlement,
et Germain Imbert, négociant.
Mais revenons aux temps anciens.
L'hôtel de ville, à peine bâti au xv« siècle, servit à repré-
senter les mystères qu'on jouait auparavant en plein air ;
ce fut noéoie une des raisons qu'alléguèrent les bourgeois
pour demander cet établissement.
Au xvi« siècle, la façade, ou plutôt le perron de Thôlel
s'embellit. Lorsqu'on 1579 on fit venir les eaux de Vallan sur
la place, on décora le bassin destiné à les recevoir d'une py-
ramide en pierre sur laquelle était un bas-relief de la scène
de Jésus et la Samaritaine, et au-dessous la date de l'arrivée
des eaux.
Les Huguenots, maîtres d'Auxerre en 4567, démolirent
entièrement l'escalier de l'hôtel de ville. On le recons-
truisit en 4 580 et on lui donna un aspect monumental. Le
devis porte que :
« En iceluy escalier fera 4 pilastres en façon de rusticq,
et entre chacun pilastre y aura une table d'atante garnie de
molures, ensemble des chapitaux et corniches faisant rempand
sur les pilastres dudit escalier. Sur lequel rempand feront et
y asserront deux lions et ung ange, ou aultre ouvrage, ainsi
Su'il sera advisé par lesdits sieurs (échevins), et dessous le-
it ange sera faite une table d'atante; esquel lion et ange se-
ront mis les armoiries du roy et de la ville :
« Auquel escalier y aura S marches de chacun costé, de
pierre de Tonnerre, etc.... Lesdits lions et ange seront en
franc banc de pierre de Tonnerre (1). »
En 4602, la fontaine ne coulait plus, et le monument ne
servait plus que d'ornement à la place. Des gens malinten-
tionnés le renversèrent. On ne le releva pas et on se contenta
d'incruster dans la façade de l'hôtel de ville l'inscription de
marbre, qui a disparu lors de la réfection de l'édifice.
La place de l'hôtel de ville s'appelait, avant le xV* siècle,
(1) Arch. de la Préfecture, £., minutes d^Armant, notaire.
224
la Rue du Chasiel, Ce quartier était très-commerçant aa
moyen-âge. On voit encore, en face de Thôtel de ville, deux
pignons qui, malgré leur masque de pl&tre, rappellent un peu
le temps passé. Il y avait encore, il y a quelque dix ans, à
la place de la maison Cerceuil n^li, un pignon de pierre de
taille, du xiu" siècle, appelé la Commanderie, probablement
parce qu'il y avait jadislà quelque maison dépendant des che-
valiers de Malte. En 1469, Pierre Gonthier, procureur du roi,
habitait une maison contiguë à Thâtel de ville. Elle pro-
venait de Jean de Troyes, receveur de la ville. Jacques Cor-
nouailles, dont les desccDdants furent, au xvi« siècle, de cé-
lèbres peintres, demeurait de l'autre côté de irhôtel. Michel
Massé, peintre, occupait en 1472 la maison de bois qui fait
face à rtiôtel de ville et fait angle sur la place au Lait.
La deuxième maison à droite de ThAtel de ville a vu naitre,
le 26 avril 1789, une célébrité chirurgicale contemporaine,
le docteur Philibert-Joseph Roux ; une inscription placée sur
cette maison en 1854 en rappelle le souvenir.
L'hôtel de ville, sans avoir eu une grande célébrité, a con-
servé des souvenirs comiques et même tragiques. Au moyen-
âge nous avons vu qu'on y jouait des mystères, fêtes scéni-
ques ou nos pères se plaisaient à assister en foule. — En
1792, un drame terrible s'y est accompli, et on y a vu mourir
assassinés, sous les yeux du corps municipal, deux citoyens
honorables, victimes de la fureur de la populace.
Nous terminerons cet article par un récit moins lugubre.
En 1631, le 21 mars, le roi Louis XIII, qui poursuivait son
frère Gaston d*Orléans, fauteur de la rébellion des premiers
frondeurs, arriva à Àuxerre. Il y fut reçu pompeusement sous
Tarcade de l'Horloge, qui était ornée de guirlandes de lierre et
de fleurs de lys peintes, avec les armoiries du Roi et celles de
la ville. Devant l'hôtel de ville était un théâtre sur lequel
des musiciens accompagnant des chœurs devaient « inces-
samment saluer Sa Majesté. » En réjouissance de ce grand
événement une fontaine de vin blanc et claret coula tout le
le jour devant le perron de l'hôtel de ville.
BUB DE L'BORLOOB.
La rue de rflorloge était, dès le temps de la fondation de
la cité, la voie qui conduisait à la demeure du gouverneur, et
![ui menait aussi à la route de Paris, laquelle longeait alors
es murailles à l'ouest.
325
Elle a dû son nom à la construction d*une horloge sur la
tpur qui la domine. Auparavant, c'était la Lormerie, c'est-à-
dire la demeure des lormiers, ouvriers qui travaillaient les
ornements en cuivre des selles et des brides et autres atti-
rails de cavalerie. L'Ormerie ou plutôt la Lormerie s'étendait
depuis la porte des Comtes jusque sur la place de Thôtel de
ville. Elle tenait par derrière à la cour et au cimetière des
Cordeliers. L'infirmier de Saint-Germain y jouissait de droits
de cens donnés en 1139 par Hugues Bailledard» chevalier (1),
et le Chapitre y avait également des droits semblables.
En 1 503/lorsque ce vieux nom semblait devoir être oublié,
on rappelait encore rue devant le Chastel d'Auxerre, ou rue
devant la Maison-de-Ville et antérieurement Lormerie. En
4641, Pierre Panier avait une maison en TOrmerieprès la
maison de ville. L'arcade étroite qui fermait la cité autrefois
n*est pas antérieure au xii* siècle, comme l'annonce sa forme
ogivale ; elle s'appelait, en 1180, la porte du Comte, et la
comtesse Hathilde y possédait alors, tout auprès, une maison
qui porta longtemps son nom (2).
En 1457, le comte Jean de Bourgogne, en permettant aux
Bourgeois d'élever une horloge sur la tour qui défendait
l'entrée de cette porte, lui donna une destination qu'elle
devait conserver. Cependant, ce ne fut qu'après 1483 que
l'édifice fut exécuté. Les guerres de Bourgogne et la misère
des temps ne l'avaient pas permis jusque-là.
La tour de Saint-Eusèbe avait sufB pendant plusieurs siè-
cles aux Auxerrois pour placer leur horloge et pour conserver
leurs archives.
Gaillarde. Tel est le nom de la tour reconstruite par les
comtes sur laquelle devait s'élever l'édifice merveilleux de
l'horloge. On la refit alors en partie et de carrée qu'elle était
on lui donna la forme ronde. Mais le noyau de la vieille tour
romaine est resté plein et intact ; malgré quelques lézardes
et des pronostics malintei;itionnés, la tour Gaillarde verra
passer longtemps encore à ses pieds les générations auxer-
roises. Une balustrade à jour couronna la tour, et des clo-
chetons se reliaient par de légers contreforts à une seconde
galerie en charpente, formant la base de la lanterne du clo-
cher. Des pignons aigus se découpaient sur la naissance de
(i) Archives de Saint-Germain.
(3) Leàiuf, U II, p. 110.
82«
la forme octogone de la flèche, qui s'élançait hardiment
dans les airs. Des lames de plomb couvraient les trottoirs et
les membres de ce beffroi, sans rien lui ôter de sa grâce et
de sa légèreté. A côté de la tour, sur l'arcade même de la
porte, était installé le mécanisme de Thorloge. On voit encore
figurer entre deux clochetons gothiques une large arcade de
style flamboyant, qui entoure le cadran. Elle se répète des
deux côtés de la porte. Ce cadran était dans le goût du reste.
Les compartiments étaient en plomb doré et les intervalles à
jour remplis de verre coloré. L'édifice était plus élevé qu'il
ne se présente aujourd'hui. Un orage a détruit, le 27 juin
1772, les clochetons qui le couronnaient.
Sur le côté droit a été pratiquée une petite porte qui
conduit par un escalier, établi dans une tourelle en saillie,
dans l'endroit oii se trouve le mécanisme, et de là par un
autre escalier dans le beffroi.
Les devises faisant allusion à la marche du temps et du so-
leil ne pouvaient manquer d'être employées dans la décoration
extérieure de Thorloge.
On remarque au-dessous du cadran, du côté du levant, ce
dys tique latin :
c Dum morior moreris, moriens lamen hora renaseor;
c NcLscere sic cœlo^ dum moriere solo. — 167%. >
Et sur le côté de Touest celui-ci :
< Me primum motat cœlum; mea régula cœlum est :
c Si tua sit cœlum regulay tutus obis, o
Et sur le cadran solaire, placé du côté sud de la tour, ces
quatre mots expressifs :
< Me lumen^ vos umbra. »
L'inscription provenait de l'ancien cadran du jardin du
prieuré Notre-dame-la-d'Hors, et s'appliquait parfaitement au
cadran solaire de l'horloge de la ville, quoiqu'on ait pu dire
H. Lechat dans ses Recherches sur l'Horloge (fAuxerre (1),
dont nous ne partageons pas l'avis sur cette question.
Le cadran de l'horloge présente une particularité qui date
des réparations faites il y a quarante ans. Avec Taiguille qui
marque les heures du jour moyen solaire on a placé une se-
conde aiguille pour marquer les heures lunaires. Elle porte
(i) Annuaire de 4841.
227
un globe moitié noir, moitié doré, qui tourne sur sen axe et
indique les phases de la lune.
Le mécanisme est sans doute fort ingénieux, mais il est peu
de gens qui le comprennent à leur passage devant l'horloge.
Un incendie funeste, causé par la négligence des ouvriers
plombiers qui travaillaient à couvrir en plomb les bois de la
flècbe, dévora entièrement Taiguille de Thorloge, le 28 sep-
tenobre 1825, à deux heures après midi. Ce désastre dé-
truisit un des plus vieux monuments de la ville, et le souve-
nir vivant de la puissance municipale.
On voulut en vain le réparer. Les difficultés de restaurer la
flèche gothique firent exagérer les dépenses, et malgré les
regrets exprimés par quelques personnes et notamment par
le maire, M. Leblanc, on se contenta provisoirement d'une
cage en bois posée sur la plate-forme de la tour pour re-
cevoir la sonnerie. C'était bien plus économique; et puis on
n'était pas encore entré dans la période du goût pour les édi-
fices du moyen-âge ; il n*y avait pas d'espoir de voir relever
la flèche et ce provisoire dure encore. La cage en charpente
que nous voyons aujourd'hui, a cependant coûté 22,366 fr. (4].
La partie de la rue qui toucne à la rue de la Draperie
s'appelait autrefois le Marché d^Appoigny, parce que les ma-
raîchers de ce pays y étalaient leurs légumes renommés. On
l'appelait aussi la rue c venant de la Draperie au Cbastel »
(1570). De l'autre côté était, au dernier siècle, le marché aux
poules.
(Voir pour les dessins de l'horloge, deux vues dessinées
par Lallemant, Description générale de la France, 1780, n*^
52 et 53; un dessin du Beffroi, par Sagot, lith. de Hanthelier,
et Amiuaire de l'Yonne^ 4844 et 4868.)
ROES DB LA CLOCHB BLBOE ET DE LA CROIX DE PIERRE
tPARTlE DE LA RUE DE PARIS AUJOURD'HUI.)
Nous conserverons les vieux noms de la Cloche-Bleue et de
la Croix-de-Pierre, malgré la mesure qui les a fait absorber
dans la rue de Paris. L'histoire ne se traite pas comme la
police : elle est un fait accompli.
La rue de la Cloche-Bleue, qui touchait à la rue de la Dra-
perie, la fin de la rue du Temple aujourd'hui, était, en 4474,
(4) M. Lecbat, Annuaire de t Yonne*
3S8
la rue delà Montée-da-Marché. En effet, il y a là une pente
aatrefois très sensible qui venait de la vallée de l'étang de
Saint- Vigile. En 4750, c'est la rue Chambleu (1) ou montant
de la Croix-de-Pierre aux Fontaines. Le nom de la Cloche-
Bleue lui vient sans doute de quelqu'enseigne de cette coa-
leur qui se balançait à la porte de quelque marchand. On y a
vu jusqu^en 1843 le marché au poisson, établi au profit de
THÔlel-Dieu en 1690, dans un passage communiquant de la
rue de la Cloche-Bleue à la rue des Cordeliers, et qui occupait
l'emplacement de la maison de H. Leblanc-Desforges.
Riie de la Croix-de-Pierre. Il y avait au moyen-àge, sur la
petite place qui forme le monticule qui est au point de
jonction des rues Française et de Notre-Dame-la«d'Hors, une
croix de pierre qui donna son nom à la rue, dès le xiii* siècle.
Les moines de Saint-Marien, dont le clottre s'étendait à l'ex-
trémité de la rue Notre-Dame-la-d'Hors, s'étant plaints en
4 203, à Pierre de Courtenay,du bruit que faisaient les femmes
qui venaient laver leur linge à' la fontaine, le comte ordonna
leur éloignement. M. Chardon voyait là les eaux de Vallan ; il
faut appliquer cette charte au monastère du bourg Saint-
Martin-lez-Saint-Harien et non à celui de Notre-Dame.
Lorsque les eaux de Vallan furent amenées à Auxerre à la
fin du xvi« siècle, on les fit couler sur la place de la Croix-
de-Pierre. J'ai vu un marché pour la réparation de l'auge
de la fontaine ; et en creusant, en 1838, pour y établir la
borne actuelle, qui donnait alors les eaux de Sainte-Geneviève,
on a trouvé la margelle d'un puits, qui avait été fermé jadis,
puis rouvert en 1732, et décoré de son ornement de fer. Il
a été enfin supprimé depuis la Révolution.
Pierre de Courçon, fameux vicomte d' Auxerre à la fin du
xii« siècle, avait sa maison dans cette rue. Plus tard, Pierre
du Tau, procureur du Roi, et Germain Rapine, père du gou-
verneur d'Auxerre sous Louis XI, y habitèrent également (2).
Le maire, M. Girardin, qui demeurait auprès de la Croix-de-
Pierre, avait fait dresser, en 1631 , lors du passage de Louis
XIII, un théâtre devant sa maison, où des musiciens sa-
luèrent le roi avec leurs cornets à bouquins et autres ins-
truments.
Il existe dans cette rue, vers l'extrémité de celle qui touche
(i) Terrier d'Auxerre A, Archives de l*Yonne.
(2) Comptes de l'Hôtel-Dieu, de 1462.
229
à la Clocbe-Bleae, une ruelle fort longue et tortueuse, très ha-
bitée, Qu'on appelle la Cour-Guinois. Ce nom lui vient d'un
sieur Claude Guynois qui vivait en 1560, et qui y possédait
des maisons (1). Un siècle après, la maison du fond de la cour
s'appelait la Maison des Rats (2).
RUB DBS CORDBLIBRS.
Cette rue, roide et étroite, qui conduit de l'Horloge à la rue
d'Orbandelle, était jadis la rue descendant de l'Horloge à la
tour d'Orbandelle, ou à la Poissonnerie^ ou aux Cordeliers.
On l'appela, en 1782, rue sous les Cordeliers. Il a suflS pro-
bablement de la fantaisie du rédacteur de la carte itinéraire
de la ville, en 1791, pour opérer le changement qu'on re-
marque dans son nom. Elle longeait jadis le mur extérieur
de Tenceinte romaine.
Une partie de la maison de H. Pescheux, épicier, n* 2, a
conservé sur sa façade et dans Tintérieur de la cour des
constructions de la Renaissance. Il y avait même à l'angle de
l'entrée du marché, il y a quelques années, une poutre sur
laquelle étaient ces mots :
< Dominus mihi adjutor î
c Non iimtbo quid facial mihi homo. (Psalm. 117.)
PLACB DU MARCHi OU DBS CORDELIERS*
La ville n'avait pas autrefois de marché couvert pour la
vente des légumes et des autres objets de consommation or-
dinaire. Les maraîchers et autres marchands étalaient alors
leurs produits tout le long des rues de l'Horloge, de la Dra-
perie, etc.
La suppression du couvent des Cordeliers, en 1790, fournit
nue excellente occasion pour établir ce marché. Les bâ-
timents en furent démolis en partie, et la place oii l'on
voulait établir d'abord une halle aux grains, fut ensuite af-
fectée à sa destination actuelle. On éleva, en 1817, des tentes
en ardoises sur des colonnes en bois, qui forment plusieurs
lignes parallèles et en sens divers. La disposition des tentes
serait plus heureuse si le public y trouvait un abri sûr, mais il
n'y reçoit que de l'eau en abondance dans les temps pluvieux.
(1) Archives de TYonne, minutes deRoyer, notaire.
(2) Estendue de la paroisse Notre-Dame-la-d*Hor8 vers 1668.
930
L'histoire do eouveai des Cordeiiers ou Franciscaios se lie
intimement à celle de la ville d*Aiuerre. Ces religieux, qui
font vœu de pauvreté absolue et qui sont destinés à la prédi-
cation, furent établis d'abord par la comtesse Hathilde, dans
un lieu connu sous le nom de Sainte-Nitasse, et situé à
droite de la route d'Avallon, à 2 kilomètres d'Aijxerre. La
comtesse y possédait un manoir dont on voit encore les ves-
tiges dans les prés appartenant à M. Rousseau. Une charte
de 4243, la première qui parle des Frères-Mineurs à Auxerre»
rapporte que le lieu s'appelait la Fertez et Brahanay (I).
On reconnut bientôt que les Frères étaient mal installés, et
en 4252 la comtesse les transféra dans la cité. En leur
donnant la nouvelle résidence qu'ils devaient occuper jus-
qu'à la fin, la comtesse exigea d'eux qu'ils fissent murer une
porte qui existait, selon Lebeuf, probablement dans les murs
de la cité, et ouvrait dans la rue d'Orbandelle.
Ces religieux, aimés des habitants d' Auxerre, leur donnèrent
longtemps l'hospitalité dans leur couvent. Leur église servait
aux assemblées populaires avant la construction de l'hôtel
de ville. On donnait chez eux ces représentations des Mys-
tères, faites de drames de la vie de Jésus-Christ ou des saints,
dans lesquels les personnages se comptaient par centaines,
et qui duraient non plus des heures, mais des semaines en-
tières.
En 4425, au mois de juin, les Frères furent victimes de
leur obligeance. Le couvent fut totalement incendié par Tim-
prudence des ouvriers qui préparaient, dans le cloître, les
charpentes destinées à l'horloge aue les habitants projetaient
déjà de faire bâtir. L'église, la librairie, les dortoirs, le ré-
fectoire, tout fut dévoré par le feu. Mais les habitants réso-
lurent bientôt de réparer les pertes des bons frères, et, selon
Bargedé, dès l'an 4438 le couvent était rebâti plus beau que
jamais.
En 4555, le jour de la Saint-François, le roi Henri II vi-
sita le couvent et y reçut l'hospitalité. On peut supposer que
le menu du dtner fut moins maigre qu'à l'ordinaire.
A la prise d' Auxerre par les Huguenots, l'église des Co^
deliers leur servit de prêche. Elle fut alors fort endommagée
ainsi que le reste du couvent. Le mur du chœur fut jeté à
(i) Archives de TEmpire» J, 2tf6, n* 44.
331
bas« ainsi qu'on le voit par un marché pour sa réfection après
l'expulsion des Réforme (4 ) . Hais les ruines ne furent entiè-
rement réparées qu'au xvii* siècle. En 1612, les habitants y
contribuèrent pour 50 livres. Le couvent était alors dans une
ère de prospérité qui ne fit que s'accrottre, et qui était telle
qu'en 1659 le maire et les échevins attestaient qu'il y avait
dans la maison 28 prêtres et 14 frères novices, et « qu'ils
avoient besoin de la charité qu'ils demandent. »
L'église des Cordeliers, qui subsista jusqu'en 1789, fut
construite au xv* siècle. On arrivait au couvent de la rae
des Cordeliers par un passage pratiqué dans le mur de la
Cité et qui menait jusau'au tiers de la place actuelle, où se
trouvait le portail de 1 église. Cet édifice était surmonté d'un
clocher d'une grande hauteur. Du côté du sud-est, entre le
vaisseau et les maisons, se continuait le passage public, large
de 6 mètres. Une porte grillée le fermait du côté de la Place
au Lait (V. ce mot.) En face était ane porte latérale de Té-
glrse, ei à côté du chœur, le long de la rue Notre-Dame, était
une chapelle, et derrière le matlre-autel une porte cochère.
Le cloître était adossé à l'église et carré ; son entrée à gauche
du portail, près du parloir.
L'église était sombre et triste. Elle portait dans œuvre
37 toises 5 pieds de longueur sur 5 toises 6 pouces de lar-
geur, et la voûte 7 toises 3 pieds de haut (2). Il y avait au
milieu du préau du cloître une pyramide qui avait été bénie
en 1621 par l'évéque Séguier.
C'est dans cet édifice qui s'assemblèrent, pour la dernière
fois, les trois ordres, le 23 mars 1789, pour l'élection des
députés aux Etats-généraux.
An siècle dernier, les Cordeliers portaient le pauvre costume
des enfants de Saint-François, la longue robe de laine brune,
grossière, avec capuce» et en ville un manteau court de même
couleur. Leur tête était nue et ils marchaient nu-pieds dans
des sandales. Ils rappelaient ainsi le vêtement du pauvre
peuple du moyen-âge.
La maison de H. Fouraier, imprimeur, qui longeait le mur
romain et qui avait sa façade sur la rue de l'Horloge, avait
une ouverture sur le passage public des Cordeliers, appelé
aussi la Cour. C'est par là que le jeune Rétif de la Bretonne,
(1) Archives de TYonne, E., minutes de divers notaires.
(2) Procès-verbal d'experUse du 16 octobre i701.
232
alors appreati typographe, et, depuis, fameux romancier, se
rendait au couvent des Pères, pour causer philosophie avec
un Cordelier nommé Gaudet d'Arras. Cet étrange moine,
sorte de démon tentateur, dont Rétif fait le plus curieux
f>ortrait, — selon son habitude de mettre en scène ses meil-
ears amis et ses proches, — cet ami poussa le jeune homme
déjà tout disposé, dans une voie romanesque et perverse, et
développa en lui une verve diabolique qui lui fir. composer
tant d'ouvrages aussi bizarres par le fond que par la forme,
mais qui, dans le dernier tiers du xviii* siècle, le rendirent
plus célèbre au'Âlexandre Dumas dans le nôtre.
Les Cordeliers fournirent à la Ligue du xvi« siècle un
membre renommé par son énergie passionnée. Leur Père
gardien ou supérieur, nommé Claude Trahy, dont les talents
avaient été utilement employés par l'évéque Amyot, avait ré-
pandu l'esprit de la Ligue dans la ville. Il ne put pardonner
au confesseur de Henri III ses relations avec ce prince. Après
l'assassinat des Guise à Blois, et lorsque le vieil évéque
rentra à Auxerre, il souleva la populace contre lui et le força
i se renfermer dans son palais, tandis qu'il portait contre lui
les accusations les plus noires. Le pauvre traducteur de Pla-
tarque passa tristement les dernières années de sa vie, et dot
regretter plus d'une fois le temps où il cultivait en paix
ses auteurs grecs favoris.
Il existait autrefois dans l'église des Cordeliers une con-
frérie très nombreuse du tiers-ordre de Saint-François, et qui
réunissait les principales familles bourgeoises de la ville. Le
Nécrologe du couvent mentionne les noms de celles qui
avaient choisi leur sépulture dans l'église depuis le xv*
siècle. A cette époque ce sont les Vivien, les Gonthier, Jean
Rapine, qui soumit la ville d'Auxerre à Louis XI, qui mourut
en 1480 et fut enterré sous le grand autel. Au xvi« siècle on
trouve les Leprince, les Delafaye, les Boucher, les Chrétien,
les des Bordes, les Leclerc, Guillaume Coephy, maître de la
Monnaie, les Collinet, dont l'un d'eux se tua en se jetant tout
armé, par dessus les murailles, la nuit de la prise d'Auxerre
par les Huguenots. Au xviie siècle, ce sont les Le Muet, les
Duvoigne, encore les Boucher et les Leclerc, les Baudesson»
les Chevalier, les Girardin, les Martineau. Tous ces repré-
sentants de la bourgeoisie auxerroise reposent sur le chemin
foulé chaque jour par les pieds des nombreuses ménagères
qui visitent le marché.
233
RUB NAPOLÉON, CI'DBVANT RUE DAMPIERRB ET RUE ROYALB.
Nous lui donnons ces trois noms de peur qu'un chercheur
futur d'origines, trouvant à Auxerre l'une ou l'autre de ces
appellations, ne soit embarrassé d'en faire l'application. Elle
reçut le second à son ouverture. Le général Dampierre, qui fut
tué par un boulet, près de Quesnoy, le 8 mai 1793, était
alors à la mode. Sous la Restauration elle prit le nom de rue
Royale. La Révolutian de 1848 restaura le vieux litre et la
tûerre facile se laissa faire ; puis elle reçut le nom de Napo-
éon.
L'histoire de cette rue n'est pas longue. Lorsque le cou-
vent des Pères Cordeliers fut vendu en 93, on ouvrit à l'ex-
trémité de leur jardin une rue qui mit en communication plus
facile le cœur de la vieille ville et la porte de Paris. En creu-
sant sur le haut de la rue, pour adoucir la peote, on trouva,
chose étrange, deux squelettes d'homme et de femme ac-
croupis.
Un puits très profond, qui se voyait naguère au milieu
de la rue, existait déjà du temps des Cordeliers. Son eau était
mauvaise, et il était abandonné depuis longtemps, lorsque les
eaux de Yallan l'ont fait supprimer. Le sol est bien élevé à
l'angle de la rue Notre-Dame : cependant j'ai vu creuser à
sept ou huit pieds et y trouver, dans de la terre noire, des mé-
dailles romaines du Bas-Empire.
L'ouverture profonde que le mur de la cité subit au bas de
cette rue était antérieure à son établissement. Les Pères Cor-
deliers avaient un petit passage du jardin de leur couvent
dans la rue des Grands-Jardins, et ce jardin se prolongeait
même très loin dans cette rue et comprenait l'avenue d'arbres
de la maison fireuiilard.
Une partie du couvent des Bernardines bordait la rue Dam-
pierre, qu'on appelait, dans cet endroit, la rue dessous les
Cordeliers.
RUB D'ORBANDELLE.
A ce nom on cherche une tour romaine entourée de plusieurs
cercles d'or, comme celle dont parle l'auteur de VHistoire de
Chalon-sur-Saône, mais hélas I elle a disparu complètement il
y a peu d'années, et depuis longtemps elle ne montrait plus
que son flanc mutilé. Il est douteux aussi que la tour d'Or-
1869. SO
23i
bandelle fût ici enrichie de cordons de briques dorëes. Quoi-
qu'il en soit, elle a donné son nom à cette rue qui règne
sous l'ancien couvent des Cordeliers, entre la rue Napoléon
et la rue Cloche-Bleue, à présent rue de Paris.
Sa forme était ronde. A sa base régnait une assise de blocs
de pierres de taille. Un massif de maçonnerie s'élevait jus-
qu'à une certaine hauteur; je l'ai vu dépecer, et on y a
trouvé, dans l'intérieur du blocage, deux ou trois petites mé-
dailles en bronze du iv* siècle.
La tour d'Orbandelle est connue dans les titres sous ce nom
dès l'an 1282, et Texcellent recueil des Cens de l^Hôtel-Dieu
parle, en (339, « d'une maison tenant à la tour d*0rbandelle
et aux murs de la vieille cité, que l'on dit les murs aux Cor-
deliers. »
C'est au pied de la tour d'Orbandelle que se lisait la fa-
meuse inscriplron des consuls ilu/u^ Hirtius et Caius Vibiu^
Pansa, qui fit croire autrefois aux savants Auxerrois que l'é-
difice datait du temps de la mort de César. On sait aujour-
d'hui que ce n'est pas une preuve suffisante , mais que l'ins-
cription provenait de quelque autre édifice démoli au iV"
siècle.
La rue où se trouve la tour d'Orbandelle n'a pas toujours
porté ce nom. On l'appelait rue de la Bretonnerie en 1285 ;
c'était là qu'était assis le cens de la Ferté. Le comte Jean II
la nomme rue Sous-Murs en 1294, dans l'amortissemeot qu'il
fait de places situées dans ce lieu et données aux Cordeliers.
Un'plan du couvent des Cordeliers, fait au dernier siècle, lui
donne le nom de la rue de la Poissonnerie, qu'elle avait reçu,
depuis que, par arrêt du Conseil d'Etal du 3 juin 1676, les
halles du marché de la poissonnerie et de la marée en dé-
tail avaient été transférées sous les murs des Cordeliers, après
avoir été longtemps derrière l'hôiel de ville. On la nomme
aussi rue de dessous les Cordeliers, La carte itinéraire de
la ville, en 1791, la désigne sous le nom de la tour d'Or-
bandelle, et ajoute : ou de la Poissonnerie. Le premier nom
a prévalu.
PLACE AU LAIT.
Dans la Révolution on avait appelé cette petite rue, qui con-
duit de l'hôtel de ville au marché, la rue et place de la nou-
velle halle, parce qu'on projetait, après la suppression du cou-
835
Tent des Cordeliers, d'élever'uoe balle aux grains à la place
de leur église, mais la ville ayant perdu par le papier-monnaie
les ressources qu'elle avait destinées à ces travaux, ce projet
ne fut pas réalisé, et on remplaça, en Tan VIII, le nom de la
halle par celui de la rue de la Concorde (1). Cependant le
nom de Place au lait a persisté. Je ne le crois pas ancien.
Au XV* siècle et même au xvui«, c'était la rue de la Pois«-
sonnerie (2). Un bon bourgeois, nommé Louis Lemaire, mar-
chand, fonda, en 4526, un service religieux dans l'église
Saint-Père-en-Yallée, sur trois fêtes de maisons appelées la
Pie (3) faisant le coin des Cordeliers et allant jusqu'en face
de la maison-de- Ville. Ces fites on pignons ont un peu
changé d'aspect; cependant on en reconnaît encore deux.
A cette même époque, les habitants jouaient à la balle dans
cette rue. Hais comme les balles, lancées trop vivement par
les raquettes, allaient souvent casser les vitres de Téglise des
Cordeliers et pouvaient même tomber sur l'autel, le roi Fran-
çois P' fit dérense de continuer ce jeu, en 4531 (4).
PAROISSB BT RUE 8AIRT-RB0N0BSRT.
En sortant de l'hôtel de ville s'ouvre* à droite une large
rue qui conduit au port : c'est la rue de Saint-Regnobert.
Saint Regnobert, évéque de Bayeux au v]i« siècle, a donné
son nom à une paroisse de la ville d'Auxerre, et par suite à
la rue qui conduisait devant l'église du même nom. Les Juifs
y avaient au xii« siècle leur synagogue. Le comte Pierre de
Courtenay les ayant chassés de la cité, vers l'an 1206, à l'invi-
tation de l'évéque Hugues de Noyers, transforma leur temple
en église, et y fit ériger d'abord deux autels à saint Nicolas
et à saint Antoine, puis il démolit entièrement l'édifice et y
éleva une église qui fut consacrée à saint Regnobert [5]. Dès
l'an 1234, un chanoine tortrier prenait à rente une maison
« sise devant l'église Saint-Regnobert (6). »
(i) Arrêté du maire du 13 messidor an VIII.
(2) Archives du Chapitre d'Auxerre. .
(3) Fonds de la fabrique Saint- Père.
(4i Notes de Lebeuf, archives historiques.
(5) Lebeuf, Prise d'Auxerre^ p. 20.
(6) Carlulaire du pilaHcier de SaitU-Germain, p. 8, Bibliothèque
dUuxerre.
836
Hais où est-elle cette église ou notre savant Lebeuf apprit à
lire les vieilles écrilores, en chamaat au lutrin dans les anti-
phoniers gothiques? Il n*en reste plus de vestiges aujour-
d'hui. Un vaste jardin i l'angle des rues Saint-Kegnobert et
Joubert, appartenant à M. Métairie, en marque la place.
Lebeuf dit que cette église avait été reconstruite du temps
de François V et de Henri II, et il ajoute que sa structure
était du genre de celle qu'on nomme erriciastique (1).
En i 541 , Jean Alacre, dit d'Àmboise, était mattremaçon de
l'œuvre de Saint -Regnobert, et y travailtait activement (2).
L'église longeait la rue et se composait d'une nef et d'un
chœur avec bas-côtés ; chapelles à droite et à gauche en
entrant. Elle avait 109 pieds de longueur, 46 pieds de lar-
geur hors œuvre, non compris les chapelles. La tour ou clo-
cher, à côté du portail, était Tort belle et s'élevait à 8S pieds
de haut, y compris la balustrade qui la couronnait; elle avait
18 pieds sur 17 de largeur, et les murs portaient 2 pieds 9
pouces d'épaisseur (:^]. L'église fut vendue le 30 avril 1792,
moyennant 15,300 livres, à M'''^'' Cuisin, qui avait l'intention
de la conserver, mais elle fut démolie peu après.
Ce monument offrait autrefois plusieurs objets remarqua-
bles. Il y avait en haut du portail une statue de Mars antique
à mi-corps, qu'on nommait vulgairement le Coquillon] Mont-
faucon en parle dans ses Antiquités. La chapelle Sainte-Anne
possédait une magniflque statue de sa patrooe, que les ama-
teurs venaient voir.
La paroisse Saiot-Regnobert comprenait les rues de l'Hor-
loge et de Saint-Regnobert, la place du Marché et la rue
Notre-Dame, ainsi qu'une partie de la rue Fécauderie et la rue
des Cordeliers.
La maison n^ 5, appartenant à H. Lepère, était au xvi""
siècle la demeure du fameux ligueur Triboté. Elle est dans le
style de la Renaissance, à deux étages, ionique au rez-de«
chaussée et composite au premier. Aux angles sont deux gar-
gouilles très belles, figurant des chimères. Sur le fronton
d'une fenêtre du grenier la date : 1576.
(1) G^est-à-dire du temps de Henri II. Voyez Lebeuf, Prisé d*Au»
xerre^ p. K3, une curieuse noUce sur la classiUcaUoD des styles
d'architecture du moyen âge.
(3) Minutes d Armant, notaire, E, Archives de i'Yoane.
(3) Procès-verbal d'eiperUse du 36 février 1791
237
II existe plus bas une maison, n^ 8 et 10, qui s'est accrue
depuis vingt ans de parties considérables et de belle appa*
rence. Elle appartient à MM. Piétresson, notaire, et Métairie,
vice-président du tribunal civil. Le Chapitre d'Auxerre possé-
dait autrefois ce vaste emplacement, qui donnait sur les deux
rues de Saint-Regnobert et de la Fécauderie. En 1486 il y
avait dans Tune des maisons du Chapitre un jeu de paume,
qui subsista plus d'un siècle.
Au XVI* siècle, Thôtellerie de la Souche, vaste maison qui
communiquait dans la rue Notre-Dame, était en face de
l'église Saint-Begnobert. On voyait encore, il y a peu d'an-
nées, dans la cour du n^ 45, un saint Nicolas sculpté sur un
pilier.
Les philosophes de la Révolution avaient appelé cette rue
du nom d'Helvéïius.
On a réuni, dans ces dernières années, à la rue Saint-Re*
gnobert la|rue Porte-Pendante^àont elle est le prolongement.
Le nom de cette dernière vient encore d'une porte de clôture
du cloître du Chapitre cathédral, qui était établie à peu de dis-
tance de la rue de Milan et dont les anciens se rappellent avoir
encore vu Tarcade.
RUE FÉCAUDERIE.
La rue Fécauderie, par corruption Fréc^uderie, conduit
de rhôtel de ville à la rue de Paris ou Joubert. C'est l'une
des plus anciennes rues de la ville, et les Romains, en fon-
dant la Cité, lui ont donné sa direction, mais sans adoucir la
pente rapide que lui a imposée la nature.
On croit que le savant Fourier est né dans cette rue, dans
la maison qui forme l'angle saillant du côté gauche, en
montant dans la partie la plus voisine de la place de l'hôtel
de ville.
Ses vieilles maisons de bois aux pignons aigus, aux piliers
sculptés en engoulevants, en faisaient, il y a peu d'années
encore, l'un des quartiers les plus curieux de la ville. Mais
les grandes façades des magasins ont envahi les vieilles bou-
tiques, et elle ne sera bientôt plus reconnaissable.
Les actes les plus anciens, qui font indirectement mention
de la rue Fécauderie, sont du xii« siècle. J'en ai déjà parlé à
l'article de la rue Joubert, qui en est voisine. La rue Fécau-
838
derie conduisait à la porte Féchelle ou Fécaud (d'«ù elle a
pris son nom), ouverte en face de la maison du sieur Bien-
venu, boucher, n®9. Au xv« siècle on trouve déjà la rue Fécau*
derie« et ses habitants étaient, comme aujourd'hui» des mar-
chands. Le marché du mercredi et du vendredi s'y tenait (1).
Le Chapitre d'Auxerre y possédait plusieurs maisons, qu'il
amodiait en U86.
RUE DE PARIS, ACTUELLEMENT RUE JOUBERT.
On dénature à plaisir les vieux souvenirs locaux pour les
remplacer par des dénominations pompeuses ou politiques.
Ainsi, le chemin qui conduisait à Paris parla cité, du temps
des Romains, et qui a gardé son nom de rue de Paris pen-
dant le moyen-âge et jusqu'à nous, s'appelle aujourd'hui rue
Joubert, nom d'un illustre guerrier de la République, sans
doute, mais qui n'a rien à voir ici.
On trouvait, dans le haut de la rue, la porte Fiscalité
Féchelle ou Fécaud, dont parle le comte Gui dans sa charte
à Saint-Marien (H 70), par laquelle il confirme lés acquisi-
tions, faites par les moines, d'étaux à vendre marchandises
situés prope portam fiscalem. La porte Fiscalis, selon
Ducange, était celle auprès de laquelle on payait les impôts
dus au roi.
Au xii* siècle, la me de Paris, comme tout ce quartier,
était très commerçante. Il y avait, en 1315, quinze étaux
« esquelz on vent le pain » à la porte Ferchau. Jacques de
Dicy, veuve d'Isambert de Vézelay, les possédait à titre de
douaire et les tenait en fief du comte d'Auxerre. (Voy. le Car-
tulaire du comté). En 4 i40, le marché aux fruits se tenait
encore près de la porte Fécaud (2).
La porte Féchelle est remarquable par son antiquité. Elle
est connue dans la Vie de saint Pèlerin sous le nom de Porte
des Bains, Porta Balneorum, parce ou'on passait par là pour
descendre aux bains existant sur les bords de l'Yonne.
Elle a conservé jusqu'à ces dernières années quelques
vestiges de son état primitif. On y reconnaissait les larges
assises de pierres de taille des constructions romaines. On
[i) Chapitre d'Auxerre, rentes.
Compte de rHôtal-Dien.
239
y voyait, dii côlé le mieux conservé, un fragment de chapi-
teau sculpté qui a été découvert il y a peu d'années. Il était
retourné i l'intérieur de la muraille ; ce qui prouve une fois de
plus que cette muraille a été formée de morceaux d'édifices
antérieurs.
Son nom moderne de porte Fiscalis, F échelle , Fécaud et
même Frécaud, se lit dans divers actes depuis le xii'^ siècle (1 ).
Aux coins des rues Fécauderie et des Lombards se
trouvent trois maisons de bois dont les piliers d'angle sont
curieusement ornés de sculptures gothiques et renaissance.
Plus bas, en descendant, au coin de ia rue des Bons-
Enfants, était encore une maison gothique, dont le pilier
d'angle, énorme morceau de chêne sculpté de feuillages, est
conservé au musée de la ville.
Enfin, en descendant encore, et presqu'au bas de la rue, au
n» 36, est dne maison de style renaissance aux vastes dépen-
dances, qui a appartenu de nos jours au docteur Duplan, éru-
dit dont le souvenir n'est pas encore oublié de ses amis.
RUE DES BONS- ENFANTS.
Etroit passage qui fait communiquer la place des Véens et
la petite rue de Paris ou Joubert. Cette rue conduisait du
côté du jardin des Bons-Enfants, ainsi qu'on nommait les éco-
liers au moyen âge, et d'oii lui est venu son nom.
RUB DBS B0UCBER1B8«
La rue des Boucheries, par sa situation sous les ujirs de
la cité, prouve son antiquité. On sait que les Romains pla-
çaient en dehors des villes les établissements insalubres ou
malsains. La boucherie devait être mise autrefois au premier
rang de ce genre d'industries. Au moyen ftge, et dès le
XII* siècle, les bouchers formaient une corporation impor-
tante. En 4587 ils étaient au nombre de quarante; mais
cinquante ans après ils n'étaient plus que vingt-cinq (2).
(4) Cariulaire du Pitamder de Saini'GtTmain\ Archives de Saint-
Malien, donations générales, 1183, etc.
(2) Minutes des notaires, E, Arcliives de l'Yonne.
240
On remarque que les communautés religieuses possé-
daient alors la propriété de la plupart des étaux, qui leur
avaient été donnés probablement par les comtes. Par la
suite» elles les baillèrent à rente, et il se constitua une suc-
cession de bouchers dans les mêmes familles, tels que les
Defrance, les Danguy, les Hutelé.
En 1 250» Jean Marpaut prend d*Âmaury, prieur de Saint-
Germain, un étal in carnificula portm FiicaHs^ dans la petite
boucherie de la porte Fiscalis ou Fécaud, moyennant 60 sous
tournois par an (1).
Le trésorier du Chapitre, de Saint-Etienne percevait on
droit de langues sur les bêles aumailles (bêtes à cornes)»
tuées dans les boucheries pendant les mois d'ao&i et de sep-
tembre, chaque année. Il en a joui jusqu'en 1789; ce droit
s*amodiaii alors 15 à 20 livres en argent et six langues de
bœuf.
bes baux des éiaux de la boucherie présentent certaines
singularités. En 4412 il est fait mention d'un étal situé « en
la boucherie d'Auxerre, hors de la boucherie fermée (2). »
D'autres actes indiquent que la boucherie avait été primitive-
ment derrière *le lieu qu'elle occupe (1 392, abb. Saint-Ma-
rien ; 1478, abb. Saint-Germain), c'est-à-dire dans la rue des
Bons-Enfants.
Au commencement du xvi* siècle les bouchers étaient en-
core rigoureusement enfermés dans leur rue, et on ne pou-
vait élever de nouvelle boucherie sans la permission des
magistrats. L'un d'ei^x, ayant voulu résider dans un autre
quartier, les communautés religieuses et les autres proprié-
taires lui intentèrent un procès, qu'il perdit à Auxerre et à
Paris. Cependant, la Cour accorda au procureur du roi et
de la ville le droit de concéder de nouveaux étaux, suivant les
besoins (3).
Le mur de la cité romaine, dans le haut de la rue de la
Boucherie, renfermait autrefois une précieuse inscription que
Lebeuf signale en ces termes dans sa Correspondance (4) :
(1) Cariulaire du Pilancier de Saint-Germain,
(3J Fonds de Tabbaye des Iles.
(3) Lebeuf, Hiêtoire (T^uxem^ U II, p. 365.
(4) Voyez Correspondance de Vabbé Lebeuf 9 Auxerre 1606, t. I»
p. 344.
344
AvG. Sagr. Dear
Igavni
T. Tbtrigus afrigan.
D. s. D. D.
Oq a chei'cbë en vain, depuis quelques années, cette fameuse
inscription. Il est certain qu'elle subsiste toujours dans le
fond de quelque maison du haut de la rue; mais pour la
découvrir il faudrait des recherches considérables, et, en les
faisant, se rappeler que la pierre est relournée, la face en
dedans, et que Lebeur avait senti rinscription avec la main,
plutôt qu*il ne Tavait lue.
* RUB ET PLACE SAINTS- CATHERIIfE-DBS-AULX.
Cette rue, qui se trouve derrière le mur de l'ancienne pri-
son, a reçu son nom d'une chapelle de l'hôpital des comtes,
qui se trouvait sur ce point. Son surnom des Aulx lui est
venu de la petite place qui en est voisine et ofi Ton
vendait cette denrée. On trouve l'hôpital ainsi qualifié dès
1340 H).
Il subsista encore longtemps et ne fut réuni aux Grandes-
Charités qu'en 1697.
La chapelle Saint-Catherine fut démolie en 1626, lorsqu'on
reconstruisit le palais de justice, aujourd'hui le musée.
En 1440, le bout de la rue de la Boucherie qui conduit à
la place Sainte-Catherine s'appelait la Poulaillerie (3).
RUB TRAVIRSiàRB.
«
Communication transversale de la place du Palais à la rue
des Belles-Filles et aux Fontaines. Dans cette rue existait
autrefois une croix qu'on mentionne ainsi en 1559 : « Mai-
son rue Draperie, tenant par derrière à la croix par laquelle
on va au marché des Aulx au Château. (Censier du Chapitre.)
PLACE DU MUSÉB, AUTREFOIS OU PALAIS.
Sur cette place irrégulière, créée, on peut dire d'hier, et
l'une des plus étendues de la ville, a existé de tout temps et
jusqu'à ces dernières années, un grand établissement public,
le palais de justice, qui fut d'abord le palais des comtes, et
[i) Ponds de Notre-Dame-de^Ia Cité.
Compte de THôtel-Dieu.
848
même, si l'on en croyait certaines opinions , la demeure «les
rois de la première race, dont plusieurs, tout au moins, y ont
fait de fréquents séjours.
Dès les premiers siècles du régime des Mérovingiens, ces
souverains, ou les comtes, leurs représentants, s'étaient ins-
tallés à l'extrémité sud-ouest de la cité, tandis que les
évéques en occupaient la partie est. De cette manière, cha-
cun était chez soi et n'empiétait pas sur le terrain d'au-
trui.
Un écrivain très autorisé a raconté tout récemment l'histoire
de ce vieux palais (1). En déblayant le sol des bâtiments de
l'ancienne prison, pour dégager le palais proprement dit, qui
venait d'être cédé à la ville par le département, en 1861, ou
a reconnu l'enceinte d'une vaste tour de plus de 22 mètres de
diamètre. H. Challe veut voir là la tour ûe Brunehaut, cet
édifice dont parlent les vieux chroniqueurs et qu'avait signalé
M. Leblanc dans ses intéressantes necherches sur Auxerre,
Quoiqu'il en soit, ce vaste donjon du château des comtes
n'aurait-il été bâti qu'au xp siècle, à l'époque des grandes
constructions féodales, il serait encore un monument curieux;
il en reste un pan circulaire du côté de la rue de la Boucherie.
On a également trouvé, dans les derniers travaux de déblaie-
ment, d'autres murs d*une ampleur énorme et d'une dureté
comparable à celle des murs romains. Une partie de ceux-ci
s'est aussi rencontrée dans le prolongement du pignon actuel
du palais, et allant rejoindre la grande muraille qui part de
la Tour- Gaillarde et qui est assise sur les fondements de ce
même mur romain. On remarque encore à sa ba^c un pan for-
mé de moellons réguliers et de petit appareil, qui en accuse
l'origine.
En démolissant un autre pan de ce mur, du côté de la rue
Sainte-Catherine, en 1840, on a trouvé, au soubassement
et la face en dedans, un beau morceau de sculpture, repré-
sentant un cheval marin buvant dans une coupe (2).
Les Gestes des évéques d'Auxerre nous parlent d'une cha-
pelle de Saint-Alban, élevée dès le v'' siècle par saint Ger-
main dans le château des comtes. On n'en a pas retrouvé de
(I) Conférences faites à Auxerre en 1868, Le Château 4es ConUes,
par M. A Ghalie.
(3) Musée de la Ville,
K
243
traces dans les derniers travaux. Au xii'' siècle, le château
s'ouvrait sur la rue de THorloge actuelle, par une arcade
que nous voyons encore, et, au siècle précédent, il y avait sur
la place intérieure, un orme sous lequel le comte Guillaume I
et ses successeurs édictaient leurs actes publics (4).
Un incendie détruisit la chapelle Saint-Aiban, ainsi que le
reste de la cité, vers Tan 890, mais cette église échappa au
désastre de l'an 1023.
Les bourgeois d'Auxerre reçurent, au xiii« siècle, de la
comtesse Mathilde, la permission de s'assembler dans une
des salles du palais, pour leurs réunions publiques.
Plus tard, en 4367, à la réunion du comté à la cou-
ronne, le roi y établit le siège d*un bailliage royal, qui sub-
sista jusqu'en 4*789. On appelait alors le palais la Maison
royale. Sous Louis XII, en 1509, l'édifice, depuis longtemps
en ruines, fut l'objet de réparations. En 1602, un arrêt du
conseil d'Etat prescrivit sa reconstruction, attendu son éiai
de vétusté. Mais ce ne fut guère qu'en 1617 qu'on put poser
la première pierre du nouvel édifice, après l'approbation
d'un marché fait avec Claude Hartîn, mattre-arcnitecte du
roi à Fontainebleau, qualifié, « entrepreneur des chftteau et
maison royale, prisons et conciergerie d'Auxerre (2) » et qui
avait dressé le plan du nouvel édifice, et le devis s'en élevait
à 78 mille livres. Mais on ne s'arrêta pas là, et M. Chardon
raconte qu'il fut achevé en 1622, et coûta plus de cent mille
livres aux paroisses du bailliage, sur lesquelles cetjLe somme
importante avait été imposée.
Le caractère du palais actuel est bien, en effet, dans le style
du temps de Louis XIII : aspect solide, murs en briques,
pilastres à chapiteaux doriques ; sur la frise des guirlandeSi
non terminées; la partie postérieure de l'édifice a été moder-
nisée tout-à-fait. Les troubles de la Fronde ne permirent pas
d'entretenir longtemps le palais en bon état, car, en 1667, il
fallut que les officiers du bailliage allassent tenir leurs audien-
ces à rhôtel-de-ville, et cela dura plusieurs années, par la
négligence du receveur du roi à faire faire les réparations.
Un rapport de prudhommes constatait qu'il y avait pour aller
(1) Data in coiMlo^ êub ulmo, porte une charte.
(2) Archives de PYonne, A 6 ; marché du il Janvier 1617 et
compte»
244
aux salles ane montée de bois tout en ruines, en sorte qu'il
était périlleux d'y monter. Ce n'est que buit ans après qu'on
y porta remède.
On peut voir, dans la conférence faite par M. Challe, com-
ment,«n 1867, la Tille, propriétaire du vieux palais, voulant y
installer sa bibliothèque et son musée, y a fait, sous sa direc-
tion de nombreux travaux d'appropriation; comment on a
fait disparaître plusieurs édifices parasites qui obstruaient la
vue du palais, et comment on a oâti sur la façade un grand
fMgnon en brique et pierre, dans le style Louis XIII, comme
e corps du bâtiment.
Au côté droit de ce pignon s'étend un bâtiment moderne
à trois étages, construit en 4823, pour servir de prison et
améliorer cette partie du service qui laissait beaucoup à dési-
rer. Il est sans aucun caractère, mais on l'a approprie à l'in-
térieur à sa destination scientifique. M. Challe a eu l'heureuse
idée d'y faire incruster des médaillons reproduisant les traits
ou rappelant au moins le souvenir des hommes « qui dans ce
pays avaient acquis le plus de renommée dans les lettres, les
sciences et les arts (1). »
Ces médaillons sont dus au ciseau d'un amateur Auxerrois,
M. Micheloo, et ne sont pas indignes d'attention. Ils rapel-
lent les traits : 4* dUéric, moine de Saint-Germain et poète
au IX* siècle; 2*" de Jean Régnier, poète et bailli d'Auxerre
au xv« siècle ; 3^ de Jacques Amyot, savant écrivain et évé-
que du xvi« siècle; 4^ de La Curne de Sainie-Pallaye, acadé-
micien; 5' de l'abbé Lebeuf; G"" de Soufflet, l'architecte du
Panthéon, tous du xviu* siècle; ?<> enfin ûu Jocteur Roux,
chirurgien célèbre, mort de nos jours. Il reste encore des
places vides sur cette façade, pour recevoir les bustes de nos
futurs grands hommes.
Terminons cette énumération en signalant encore l'eflSgie
de la comtesse Haihilde du xiii* siècle, qui s'élève sur la
façado sud du même bâtiment, et enfin le portrait de Pierre de
Courtenay, le rude comte d'Auxerre, devenu, pour son mal-
heur, empereur de Constantinople, et qui le premier, en 1188,
accorda aux habitants d'Auxerre une charte de franchises.
C'est dans cette altitude de libérateur qu'il est représenté
sur la face nord du grand pignon du palais. H. Hichelon lui
(i) M. Cballe, Conférences ibid.
845
a donné Tair énergique que ses actions lui font supposer. Une
élégante et ferme composition de style renaissance lui sert de
cadre.
L'intérieur de l'ancien palais n'a rien conservé de sa phy-
sionomie primitive, si ce n'est au rez-de-chaussée des salles
voûtées qui servaient de prisons, et au premier étage la salle
dite du conseil^ aujourd'hui le cabinet do lecture delà Biblio-
thèque publique : Un plafond à solives apparentes, une large
cheminée avant sur ses pieds-droits deux statues médiocres
de la Justice et de la Force, voilà les seules choses anciennes
du palais qu'on y voit. Un président du tribunal, H.tlhardon,
que nous avons tous connu, et qui était renommé par son
esprit et la sûreté de son jugement, y a fait graver sur le mar-
bre ces mots bien placés en ce lieu :
Quicumque pareil improbis^
probis nocel.
La grande salle de la Bibliothèque, surmontée d'une gale-
rie, est remarquable par ses proportions. Elle a 26 m 70 de
longueur sur 14 >» 60 de largeur.
Les collections de ce dépôt sont précieuses par leur ri-
chesse et leur variété. On y compte près de 40 mille volumes
et 480 manuscrits, dont quelques-uns sont d'une grande
valeur pour l'histoire du pays. Tels sont dans ce genre: la
chronique de Clarius de Sens (xi® siècle) ; la chronique de
Yézelay (xu^ siècle] ; l'histoire des évéques d'Auxerre (xii«
siècle) ; la chronique de Saint-Harien(xiii* siècle) ; les manus-
crits historiques sur le diocèse d'Auxerre de Dom Viole et
Dom Cottron, savants bénédictins d'Auxerre, émules des
D. Grenier et autres célèbres écrivains de cet ordre. Une
collection, également précieuse, est celle du très regretté et
savant M. le comte Léon de Bastard, et qui a été donnée à
la ville, cette année même, par Madame la baronne de Bastard,
sa mère. Elle concerne exclusivement le département. On y
remarque, outre des imprimés, plusieurs manuscrits et spé^
cialement un recueil d'inscriptions sénonaises formé avant
1789, et oui a appartenu à M. Tarbé, imprimeur à Sens.
Les collections scientifiques de la société des Sciences de
l'Yonne, qui concernent surtout le département^ vont être
largement installées dans les salles du bâtiment à droite du
palais, et au-dessus de la bibliothèque s'étend une autre
vaste salle destinée au musée des tableaux.
246
Le sonvenk de cette restanratioB est relaté sur une plaque
de marbre noir placée sur la face nord du Musée.
Voici le texte de Tinscription :
Cet édifice.
Résidence des rois sous les deux premières, dyncbslies^
Devenu au X^ siècle le château des comtes d'Auxerre^
Et au XV* le palais du bailliage royal.
Reconstruit partiellement en JMDIX^ puis en MDCXX^
a été restauré avec façade nouvelle en MDCCCLXVIII^
M, Tarbé des Sablons étant Préfet de V Yonne,
M. Challe^ maire^
MM. Barbier^ Bauchtr^ Courot^
Le baron Demadières^ Flocwrd^ Laurent-Lesseré^
Lefèvre^ Lepère, Leroy y Lorin^ Louzon, Marie^
baron Martineau des Chesnez^ Mérat-Beugnon^
MilliauXy Petit-Augé^ Piétresson^ Plait,
Potenot^ Ravin^ Rémy^ Ribière^ Robin^ Roger,
Salle, Trutey-Mara/nge^
conseillers municipaux.
Nous ne quitterons pas le vieux palais de justice sans
faire un retour sur son passé, et nous emprunterons le suje
de nos récits aux Comptes du domaine royal d'Auxerre
qui sont conservés aux archives de la Côte-d'Or, série B.
Le palais était, au xv"" siècle, le siège de trois juridictions:
celle du prévôt, chargé de réprimer les délits de moindre
importance , que nous appelons correctionnels ; celle du
bailli, en appel des sentences du prévôt et jugeant les affaires
civiles des bourgeois du roi, ainsi que les crimes ; enfin la
plus redoutés, celle du prévôt des maréchaux, justice som-
maire contre les vagabonds de toute espèce. Un officier su-
balterne, le châtelain, avait la garde du château.
Les degrés de pénalité sont difficiles à fixer: le prévôt
pouvait aller jusqu'à la mort, comme il le fit en 4586, en
condamnant une femme à être pendue et étranglée, et brûlée
ensuite, sentence qui fut confirmée par le Parlement, qui se
réservait, heureusement, le droit de révision.
Les causes criminelles étaient, à plus forte raison, da
ressort du bailli : au milieu du xvi« siècle, on lui attribua
les accusations d*hérésie, qui amenaient souvent des sen-
tences de mort, lesquelles étaient révisées au Parlement.
m
Chaque juridiction, ou au moiiis les deux premièriBS qii
étaient pernianentes, avait son auditoire distinct. Lar chambre
du conseil, occupée aujourd'hui par le cabinet de lecture de
la bibliothèque, était, comme son nom l'indique, le lieu de
réunion du gouverneur, du bailli et des autres officiers du
roi. On dépensait, pour la chauffer, en 1479, 12 moules de
bois et 150 fagots. La grande salle, qui est aujourd'hui la
salle de la bibliothèque, était tapissée de drap bleu fleurde-
lisé (1571). Messire Jean Rapine, mattre-d'hôtel du roi,
était alors gouverneur du comté et recevait 300 livres de
gages. Jean Régnier, bailli du duc de Bourgogne en 1487»
le même dont l'effigie est sculptée sur la façade du musée,
ne recevait que 1 00 livres de gages.
En 1551, le bailliage fut érigé en présidial, tribunal de
justice jugeant souverainement de toutes causes civiles d'une
valeur de moins de 250 livres. En 1 585, les officiers du bail-
liage et du présidial réunis, étaient au nombre de 18. Us
assistèrent à la procession de la Fête-Dieu avec une torche
de cire de S livres à la main.
A la même époque, les Cordeliers célébraient la meisse
quatre fois par semaine à l'issue des plaids du bailliage, et
deux autres jours à l'issue des plaids de la prévôté.
Le château était divisé en deux cours par un mur (an
1518). Le gouverneur y avait son logement; mais les rema-
niements successifs apportés dans les édifices ne permettent
pas d'en restituer la physionomie.
Au-dessous des salles de justice étaient les prisons de
différentes sortes (1). La prison criminelle, placée sous la
chambre du conseil, était comme un vade in pace ; on l'appe-
lait le CroL 11 y avait des prisons dans la Tour-Gaillarde,
dont le mauvais état permit aux prisonniers de s'évader en
1427. Une autre prison s'appuyait sur le mur romain qui
fermait la cour à l'ouest. Enfin il y en avait une dernière,
appelée la Jacquette (1518).
On fit faire, en 1519, une cage dans le genre de celle ob
Louis XI avait fait enfermer La Balue. C'était, dit le compte.
(1) Voici leur énumération en 1439 : La prison au haut de la Tour
Gaillarde ; la Chambre aux Bourgeois; la Chambre au Maletat;la
Chambre qui est dessous, appelée laCuotte, et la prison dessus le
Grot (B, 2tt71 ; compte de 1429, Archives de la Côte-d'Or).
248
une prison de bois de 8 à 9 pieds de longaeur, sur 7 de lar-
geur et 6 à 7 de hauleur.
La géhenne ou lorture s'appliquait nécessairement dans
la prison. En 4504, on établit, à cet effet, près de la chambre
du conseil, une pièce de bois de la longueur de la galerie, oii
plusieurs voleurs furent mis à la question cette année-là. En
1505 on donna l'entretien des prisonniers ou le geolage à
bail, moyennant 6 deniers par prisonnier. Il n'y en eut que
vingt dans Tannée.
Disons quelque mots des mœurs judiciaires et des sen-
tences prononcées au palais pendant les xv» et xvi« siècles.
Les punitions corporelles étaient ordinaires au moyen-âge.
Les lois et les mœurs les avaient établies. La peine de mort,
qui soulève tant de répulsion de nos jours, était fréquem-
ment appliquée. La sévérité répondait-elle aux nécessités des
temps, ou était-elle le produit des mœurs? Peut-être était-ce
Tun et l'autre. Toujours est-il que les détails des comptes de
frais de justice de certaines années sont effrayants.
Ce serait faire de la statistique que de les raconter; nous
resterons dans notre rôle d'anecdotier.
En 4478, trois maîtres des hautes-œuvres de Paris, de
Troyes et de Sens passèrent à Auxerre « pour sçavoir s'il y a
aucunes choses à besogner de leur office. » Il paraît que la
ville manquait alors de bourreau. En 1480, celui de Sens,
J. Duru, y revint: on lui donna 6 deniers pour acheter une
taire de gants et de couteaux, « pour faire justice. » II
attit de verges, dans les carrefours de la ville, Mariin de
Yalvin; puis lui coupa Toreille et le marqua à la joue. Ce co-
quin fut banni du comté « pour ses démérites. »
En 1506, on fustigeait « en chambre » deux individus
« pour certain petit larrecin. » Cet adoucissement n'avait
pas toujours lieu. En 1508 on fit une razzia sur les men-
diants étrangers qui se glissaient dans les Hôtels -Dieu,
a vivant sur le bonhomme et usurpant le bien public. » Le
bourreau en fusti|[ea huit dans les carrefours, à 10 sous par
tête. En 1537, sur sentence du prévôt, la femme Rousset fut
fustigée dans les carrefours, puis marquée sur le front d'un
fer chaud portant une fleur de lis.
Les hérétiques furent vivement poursuivis à partir de
1538, 'et souvent condamnés à mort par le bailli, terrible
application des lois qui n'arrêtait pas les sectaires.
249
On rouait et on brûlait certains criminels. Bien plus, en
1538, le bailli condamna à mort, avec des compléments ex-
traordinaires, un nommé Gille de la Rose, dit Forgeron,
grand coupable dont les crimes ne nons sont pas connus.
Le bourreau lui trancha la tête et rattacha à une potence;
puis il coupa son corps en quatre quartiers qui furent mis
aux principales portes de la ville.
Les suicides étaient aussi l'objet d'une réprobalton absolue
et bien légitime. En 1551, le prévôt envoya à la voirie le
corps d'un malheureux, mort de cette manière.
Les troubles du milieu du xvi^ siècle avaient jeté dans
les campagnes une foule de coquins dignes de la hart, dé-
serteurs des troupes régulières , vagabonds, etc. Il fallait
sévir absolument contre eux, et le prévôt des maréchaux de
France s'en chargea. En 1565 il vint siéger à Auxerre et
condamna à la potence, d^une fournée, sept vagabonds I Le
dernier tiers du xvi® siècle vit souvent des exécutions de ce
genre, en moindre nombre toutefois.
Terminons ces récits par un fait plus digne de souvenir.
C'est dans la grande salle du palais que se tint, en mars
1789, l'assemblée du Tiers-Etat du bailliage, qui devait en*-
voyer pour députés aux Etats-Généraux, MM. Marie de la
Forge et Paultre, de Saint-Sauveur.
RUB DES FOURBISSBURS*
Cette ruelle tortueuse, qui suit le contour extérieur du mur
de la cité à Touest, était habitée au moyen-âge parles artisans
qui fourbissaient et nettoyaient les armures; de là son nom.
QUARTIER SAINT-GERMAIN.
C'était avec raison qu'au moyen âge on appelait, dans la
ville, ce quartier le Bout du Monde, car il n'était guère acces-
sible de la cité. Compris entre la rue des Grands-Jardins, la
rivière, la rue Saint-Slméon et les murs de la ville au nord,
une seule rue y conduisait de la cité romaine par une poterne
ouverte dans le mur, à l'angle de la rue Cochois et ^e celle
des Grands-Jardins. Cette rue gravissait péniblement la mon-
tagne de Saint-Loup pour arriver à l'abbaye de Saint-Germain.
Un vaste étang, appelé étang de Saint-Vigile, du nom d'un
vieil évéque du vu*' siècle, qui paraît l'avoir possédé, occupait
1869. SI
960
tout remplacement des jardins actu^ls^ entre la rue ^es
Grands-Jardins et la rue du Champ, laquelle était,' .bo^mm^
son nom Tindique, tracée en plein champ et venait à peine
d'être ouverte, au xn"" siècle. De vastes terrains étaient encore
en culture jusqu'à la rus Saint-Germain. La partie là plus
peuplée du quartier était la Marine ou le bourg Saint-Loup,
où s'était développé un grand mouvement commercial, favo-
risé par le passage de la rivière, le grand chemin des temps
anciens, et qui est encore aujourd'hui si nécessaire.
RUE DES GRANDS-JAilOinS.
La rue des Grands-Jardins tient d'un bout à la rue Napo-
léon, et de l'autre à celle du Département. Elle clôt, pour
ainsi dire, le quartier Saint-Germain du c6té du sud.
Cette longue rue a, pendant des siècles, bien mérité son
nom, car on n'y voyait jusqu'à ces dernières années que des
murs de jardins, et les contemporains se rappellent encore la
construction de la première des cinq ou six maisons qui y
existent.
Cette voie, faisant communiquer du centre de la ville au
port, avait, au moyen-âge surtout, une grande utilité pour les
quartiers de l'ouest, alors que le clottre du Chapitre se fer-
mait au gré de ce corps, et qu'il n'y avait point de porte dans
le mur de la cité du côté du nord.
On n'y remarque rien de particulier que l'arcade ogivale
qui se trouve au coin de la rue des Trois-Haries : c'est le
reste d*une construction du xii« au xiii'' siècle, qui porte un
édifice dans lequel on voit, du côté du nord, des restes du
même temps.
Avant que la ville moderne ait été créée par les comtes, au
\n^ siècle, la cité n'était donc pas ouverte sur le chemin qui
devait s'appeler la rue des Grands-Jardins. Tout ce côté de
la fortification était défendu par un vaste étang qui prenait sa
naissance au pied de la vallée de Motre-Dame-la-d'Uors et
recevait les eaux de la montagne qui domine la ville au sud-
ouest. On lui avait donné, comme nous l'avons dit plus haut,
le nom d'étang de Saint-Vigile. Tout le vaste pâté de terrains
entre les fossés de la cité et la rue du Champ était occupé
par cette nappe d'eau. Les communications étaient si peu
faciles avec la paroisse Saint-Loup, qu'on appelait, comme
nous l'avons déjà vu, au moyen âge, ce quartier le Bout du
Honde.
H. Chardon raoporte ^ rétaii|;^aiDt-Yigile existait en-
core au zm* siècle. C'est peut-être bien hardi. La rue 'des
Grands-Jardins était ouverte au moins au xiii* siècle, époque
de cette arcade dont nous avons fait mention plus haut.
Elle s'appelait alors, suivant Tendroit dont on parlait, ou au
moins en 1339 (I], là rue dessous la Maison Dieu de Saint-
lltiennet la rue de dessous le Courtil aux Cordelters, parce
que les religieux possédaient un jardin à l'extrémité nord-
oùest de cette rue, et la rue de Sous-Murs, c'est-i-dire sous
les murs romains. Plus tard (1420) c'est la rue derrière le
Clottre, et enfin la rue de TEtang de Saint-Vigile. Le ploi
souvent on Femaraue gn'oa ne parle que de mnds clos
dans cette partie de la ville (9^.
Les atterrissements successifs ont fini par combler Tétang
de Saint-Vigile ; mais les creusées nécessaires pour la fondai-
tion des maisons doivent en être bien profondes si l'on veut at-
teindre le sol primitif, et Ton enlève un amas de détriius ma-
récageux qui ne laissent aucun doute sur l'ancien état des
lieux. Cet état du sol se retrouve dans Templacefloent des
maisons des dames Ursulines tout en face la rue Quincam-
Soix, aussi bien que du côté de l'ancien couvent des Bernar-
ines.
M. Lefort, architecte à Sens, qui a construit, en 1865, un
grand et bel édifice dans la maison des dames Ursulines,
a constaté qu^il fallait descendre jusqu'à 8 m. 65 pour trouver
le sol natif. La pente se relève brusquement à 3 mètres en se
rapprochant de la rue du Champ. Le sol de l'étang était une
alluvion formée par le temps et non le résultat de remblais
successifs.
La maison des Bernardines, placée à l'angle de la rue Na-
poléon, s'étendait sur la partie qui conduit à la rue de Paris.
Ses dépendances s'ouvraient dans la rue des Grands-Jardins.
Dès lexv^ siècle les Bernardines y avaient un jardin, et le
ruisseau ou conduit qui venait par dessous les Cordeliers
s'appelait le ru de Herdreau. On avait dès lors ouvert une
fausse poterne dans le mur romain pour communiquer chez
les Pères Cordeliers (3}.
(I) Registre de PHôtelDieu. .
(9^ Archives de l'abbaye de Notre-Daue^la-d'Hors, en 1970.
(S) Compte de rÛôtol-Dieu de 1467.
258
ftOB DU caiiir.
La rue du Cbamp s'ouvre sur la me de Paris qu'elle met
en communication avec la Marine. C'était, en 4S24, la rua
Campi (4). En 1284, Jean de Yenouse, prêtre du chœur de
l'église de Saint-Etienne, y achète de l'abbé de Saint-Mariea
« une place de peu de valeur tenant à d'autres places. » La
rue longeait alors la chaussée de l'étang Saint-Yigile à droite,
et on peut croire, en voyant la rectitude de son tracé, qu'elle
fut régulièrement ouverte dans les terrains cultivés dépendant
de l'abbaye Saint-Germain, au moment de la construction de
la ville moderne.
Des maisons la bordaient çà et là au xiii** siècle, mais en
4503 il y avait encore au milieu des habitations, des cIo-
seaux, des places à courtils et des vignes (2). Le bailli-poète
du XV" siècle, Jean Régnier, dont les œuvres réunies en un
petit volume sont si rares et si chères, y étendait ses jardins
aux environs de l'église actuelle du collège (3).
En 1580 on y remarque des granges et des jardins aussi
bien que des maisons. Celles-ci n'ont jamais plus d'un étage
au-dessus du rez-de-chaussée (4).
L'abbaye Saint-Germain y jouissait de la plupart des Cen-
sives surtout sur la partie nord.
Lebeuf croyait que la vanne de décharge de l'étang de
Saint-Vigile était placée à l'extrémité de la rue, à l'est.
L'heureuse situation de la rue du Champ semble l'avoir
disposée dans tous les temps pour recevoir de grands éta-
blissements religieux ou de grandes maisons bourgeoises.
H. Bastonneau, mattre-d'hôtel du roi, seigoeur deYince-
loties, occupait la maison qui est devenue le Séminaire, en
1650. M. Joachim Fernier, conseiller au bailliage, vendit sa
maison aux Filles de la Providence, en 1684. Hais c'est sur-
tout par rbistoire de ses établissements religieux que la rue
du Champ est renommée.
La chapelle des Trois-Maries était à l'angle de la rue Quin-
campoix où s'élève maintenant la chapelle du collège. J'en
parlerai plus au long à l'article de cette rue.
(1) Carlulaire du pUancier de Sai n^G«rma«n, r 8.
<2) Gensier d*Auxerre, n« 5, Archives de l'Yonne.
(3) Compte de PHÔlel-Dîeu de 1440.
(i) Il y avait encore, en i693| un cul-desac appela PeUte Rue
du Cbamp, qui aboutissait dans la Grande Rue. U a été absorbé dans
les Jardins du Collège.
853
Les religieuses de la Visitation, appelées de Hontargis par
M"* Germaine Rousselet, veuve de M. Gaspard Berault,
s'installèrent, au commencement de janvier 1658, dans la
maison de cette dame, située paroisse Saint-Eusèbe. En 4660
elles achetèrent de H. de la Rivière, vicomte de Tonnerre,
bailli d'Auxerre, et de sa femme Marie Bastonneau, la maison
qui devait être le noyau de leur couvent. De 1660 à 1670 elles
y firent de nombreux travaux qui furent exécutés par un sieur
Lecestre, architecte et entrepreneur à Semur (1). C'est de ce
temps que date le vaste massif de bâtiments supporté par une
arcature qui forme un cloître carré et qui s'élève à une grande
hauteur. C'est aujourd'hui le Séminaire. Nous verrons plus
bas comment cette transformation s*est opérée. Ces reli-
gieuses, dont la règle était très sévère, avaient un vêtement
qui y répondait ; elles portaient l'habit noir très simple de ma-
tière et de coupe ; la robe en forme de sac assez large ce-
pendant ; les manches larges et longues ; leur voile était
d'étàmine noire sans doublure ; sur le front elles portaient un
bandeau noir et au lieu de guimpe une barbette de toile
blanche sans plis ; une croix d'argent leur descendait sur la
poitrine. Les dépendances de leur maison étaient considé-
rables et leur église faisait face à la rue Saint-Siméon. (Xoyez
cette rue.)
En 1664, il y avait déjà 14 sœurs de chœur, et le zèle
croissant' on en comptait 37 en 1777.
Les Filles séculières de la Providence, dont la mission était
l'enseignement des jeunes filles et surtout des nouvelles con-
verties, et le soin des malades, paraissent en 1661 . Elles s'é-
tablissent d*abord sur la paroisse de Saint-Regnobert, dans
une maison de H. Housset, chantre de la cathédrale, qui avait
appartenu aux seigneurs de Beaujeu, et qui était au bas de la
rue Napoléon actuelle. Elles y étaient encore en 1682. Elles
allèrent ensuite sur la paroisse de Saint-Pierre-en-Chàteau, et
enfin dans la rue du Champ. Le 27 février 1684, M. Joachim
Fernier, conseiller au bailliage, vendit à la supérieure et
fondatrice, dame Marie Gauthier, « une maison composée
d'un grand corps de logis accompagné de deux pavillons si-
tués paroisse Notre-Dame-la-d'Hors, rue du Champ d'Azur (2)
(1) Archives des Visitandines.
(3) C'est la seule fois que j'ai vu cette épithète accolée au nom de
cette rue.
2Rk
dont le jardin tenoità la rue dmous U$ Ccrddiers.m' des
Grands-Jardins. »
On reconnaît dans cette description la oiassive construetioD
en briques et pierres qui forme la partie principale de la
maison des dames Ursulines aciuelles.
Les Filles de la Providence avaient été approuvées par let^
très patentes du mois de janvier 1678. Elles ne tardèrent
pas à prendre de Textension : on y comptait 54 filles en
1726 (1). Leur maison avait souvent servi d'asile ou de liea^
dç détention aux nouvelles converties des villes du diocèse
d'Au;serre et des bords de la Loire.
Le xv!!!"* siècle se passa sans, rien changer au but .des Pri^
videntiennes» et en 1790 elles offraient encore de conlinuer
réducation des filles pauvres ; mais la Révolution n*ent6Ddit.
pas leurs prières et les renvoya dans leurs familles.
Le séminaire diocésain fut aussi établi dans la rue du
Champ. Il occupait l'emplacement d'une partie du jardin da
collège et la lourde construction de sa chapelle longe encore
la rue Quincampoix. C'est un édifice de style ionique. La
façade, qui donne dans la rue du Champ, était élevée, avant
rabaissement du sol de la rue, sur un massif de six marches.
Deux pilastres supportent l'entablement. Les bâtiments da
séminaire ont été démolis pendant la révolution.
Ce fut l'évéque André Colbert qui, le 1 3 juin 1673> acheta
de H. Baudesson et des autres héritiers de 11. Camus, bailli
d'Auxerre, une grande maison de la rue du Champ, pour y
construire de ses deniers les bâtiments et la chapelle dont
nous venons de parler. Les bâtiments ont été démolis pendant
la Révolution.
89 fit disparaître les grandes communautés de la rue du
Champ. La maison des Yisitandines qu'on appelait aussi
les Sainte-Harie devint un hôpital militRire.De 1808 à 1814
les prisonniers espagnols y furent installés, et y moururent
en grand nombre du typhus qui fit également Beaucoup dé
victimes parmi les personnes charitables qui se dévouèrent à
soigner ces malheureux.
En 1808 ces prisonniers étaient déjà nombreux à Aoxerre
et dans les environs, et la ville était à peine gardée par une
compagnie de vétérans. Un complot fut ourdi parmi les pri*
sonniers détenus dans une des salles de rhftpîititK .Il':S'agi9'!
(i) Archives de l^onne^ Providentennes.
255
sait de forcer la garde, puis de se répandre dans la ville et de
réunir les divers corps des prisonniers dispersés aux alen-
tours, en faire une masse et pousser une pointe sur l'Espagne.
Un jeune étudiant en médecine, M. Bardout (1), chargé de
la visite de la salle des galeux, où éiaient entassés près de
500 individus, y entrait un jour comme à Tordinaire ; à peine
arrivé au milieu il est interpellé vivement par un officier qui
parlait français et Tavaii pris en amitié pour ses bons soins.
«Sauvez-vous, lui criet-il, vous allez être assassiné! Il y a un
complot pour s'emparer de la ville». M. Bardout, quoique bien
jeune encore, conserve sa présence (d'esprit et regardant im-
périeusement les prisonniers, leur ordonne de se déshabiller
tout nus, comme pour une visite de leur sale affection. Ceux-
ci, surpris et incertains, se dépouillent de leurs vêtements.
Pendant ce temps« H. Bardout reculant peu à peu vers la
porte, y arrive enfin et se hâte de quitter la pièce qui est
refermée aussitôt.
L'autorité, avertie du danger auquel elle a échappé, s'em-
pressa de prendre les mesures nécessaires pour étouffer le
complot qui pouvait avoir des conséquences incalculables.
La prison militaire fut aussi installée dans les mêmes bâ-
timents. Un décret impérial ayant fait abandon pux villes des
édifices nationaux qu'elles occupaient, la ville d'Auxerre de*
vint ensuite propriétaire de la vaste maison des Visitandines.
En 4822. poussé par un pieux zèle, le Conseil municipal l'of-
frit à Hgr l'Archevêque de Sens pour y établir à perpétuité un
petit séminaire. Depuis ce tomps les choses ayant bien changé
de face, on voulut revenir sur la donation, mais elle paratt
irrévocable, puisque d'ailleurs l'institution en vue de i::quelle
elle a été faite existe complètement.
La maison des Filles de la Providence, après avoir été
aliénée dans la Révolution, a été rachetée par la communauté
des dames Ursulines, qui y ont fondé une institution d'ensei-
gnement considérable.
On a établi depuis 1862 le jardin botanique de la ville
dans les jardins, loués auparavant à des particuliers, qui
s'étendent dans la cour du théâtre. Ce jardin est formé des
plantes croissant naturellement dans le département de
(1) y. Bardout, né à Vlncelottes, docteur en médecine à Fontaine-
bleau, ch«tvaliër de la Légion d'honneur, m*a raconté lui-même ce
fait[ea.i908. II. avait alors 6$ ans. Il est mort, malheureusement,
assassiné quelques années après par un ancien domesUque.
256
TYonne, et la création en est due à H. Eugène Ravin, saiant
pharmacien, auteur de la Flore de /Tonne.
On remarque dans le jardin la statue en bronze du savant
Joseph Fourier, l'auteur de la Préface de VExpidition d'E-
gyptCt de la Théorie de la chalewr^ etc., secrétaire perpétuel
de TAcadémie des sciences, né à Auxerre le 2f mars 1768,
mort en 1830. (V. rue Notre-Dame). Ce monument est l'œu-
vre de Faillot, sculpteur, né, comme Fourier, à Auxerre.
Deux bas-reliefs en bronze décorent les faces du piédestal
de la statue et rappellent de grands épisodes de la vie de
Fourier, l'oraison funèbre de Kléber et le dessèchement des
marais de Bourgoin. La statue de Fourier, sans être une œu-
vre de grande valeur, donne une idée de ce qu'aurait pu faire
son auteur si les circonstances l'avaient favorisé. Le Musée
d'Auxerre possède de lui un modèle en plâtre d'une statue de
saint Jérôme, qui est bien meilleur que son Fourier.
Cette dernière œuvre doit son origine à feu M. Gau de
Gentilly, estimable célibataire, qui passait ses loisirs à la bi-
bliothèque de la ville et qui feuilletait surtout le grand ou-
vrage de VExpédiiion d'Egypte. Il y trouva un si grand
plasir qu'il voulut, en mourant, laisser une marque de recon-
naissance à l'un des auteurs de cette publication, en léguant
4,000 fr. pour ériger à Fourier un buste en marbre qui serait
placé dans une des salles de la Bibliothèque.
Ce legs, recueilli par le Conseil municipal, fut développé,
et, au lieu d'un buste, on résolut d'ériger une statue au savant
qui, fils d'un tailleur de la rue Notre-Dame, s'était élevé par
son mérite aux plus hautes dignités. En 1848, le monument
fut installé dans l'ancien jardin botaniane, place Notre-Dame-
la-d'Hors, où s'élève aujourd'hui le palais de justice.
RDB SÀINT-SIMÉON, AUJOURD'BOI RUE DB PARIS EN PARTIE.
C'était, il y a peu d'années encore, l'artère principale d'Au-
xerre, celle par laquelle arrivaient les nouvelles de Paris et
pour ainsi dire l'existence de chaque jour ; par laquelle la
cité intérieure envoyait à Paris ses produits en échange de
ceux que la grande ville lui adresse. Hais tout cela a bien
changé depuis l'établissement du chemin de fer I Revenons à
l'histoire du passé.
Le nom de Saint-Siméon avait été donné depuis longtemps
à cette rue à cause d'une chapelle du même nom qui s'éle-
vait sur le bord de la route de PariSi à quelque distance de la
257
ville. Nos Dères procédaient dans la désignation des raes
d*une manière fort naturelle. Ici, par exemple, par suite de
la coosmunication immédiate de la rue à la route et de
la route à la chapelle (V. alentours d'Auxerre), le nom de
de Saint-Siméon fut bientôt trouvé. Dès le vu* siècle, le
chemin de Saint-Siméon était connu : c'était la voie romaine
elle-même (1) qui menait à la chapelle.
Plusieurs siècles se passent ensuite sans qu'il soit fait
mention de cette rue. Elle se borde de maisons à mesure que
la ville s'accroît.
Au xiv« siècle Tabbaye de Pontigny y possède un empla-
cement appelé place, cour, chapelle et rue de Saint-Edme, et
et qui était situé derrière les Yisitandines, c'est-à-dire près
de l'école primaire actuelle. Il y avait là une espèce de rue
3ui conduisait à Tbôpital de Saint-Edme, destiné aux moines
e Pontigny et de tout Tordre de Citeaux, et qui était fermée
par un mur du côté de la rue Saint-Siméon.
Plus loin, Tabbaye Saint-Germain étendait sa censive qui
occupait tout le côté est de la rue en se rapprochant de la
porte Saint-Siméon. C'était là la limite de son domaine.
Les documents. détaillés concernant la rue Saint-Siméon ne
remontent pas très haut. En {409, l'abbaye Saint-Uarien y
possédait huit maisons qui avaient été détruites peu aupa-
ravant par le feu causé par la négligence d'un locataire (2).
Il y avait encore, pendant le xv^ siècle, plusieurs places à
bâtir dans cette rue. Les moines de Saint-Marien y pos-
sédaient, en 1492, une maison tenant à leur clos et à un jeu
de paume. Tous ces édifices étaient du côté ouest de la rue.
Les bâtiments de la cour Saint-Edme, élevés sur les ter-
rains de l'abbaye de Pontigny, au milieu du xv!*" siècle, étant
tombés en ruines à la fin du même temps, furent aliénés en
1620, à charge de cens et rentes. Depuis cette époque l'as-
pect de cet endroit a changé, et on a bâti sur la rue Saint-
Siméon.
Les Forts, maison du fort de Boulongne ou de Bologne,
tels sont les noms divers qu'a reçus, du xv* au xvu'' siècle, la
plus grande partie de la maison qui devint le couvent des
Bernardines au commencement de la rue Saint-Siméon, du
côté de la rue Napoléon. Cette maison portait pour enseigne,
(I) TesUment de saint Vigile, Preuves de PHist. d'Auxerre, 2* éd.
(3) F. Saint-Marien.
258
éD t877, le fort de Bolongne (1). Elle devait cens à Tabbaye
Sàiût'Germain: En 4636, les dames Bernardines, efl^rayées de
raofnoûce du passage d'une grande partie de l'armée du prince
de Candé, qui revenait du siège de Uôle et descendait l'Yonne,
se réfugièrent dans la ville et abandonnèrent pour toujours
leur ancien monastère des Isles. Elles firent l'acquisition
de cette maison du Fort, le 2 septembre 1636, de M. Jean
Béraut de Véritly, moyennant 5,300 livres, et s'y installèrent.
Le couvent, quoique reconstruit sur un plan régulier, n'a
jamais offert un grand caractère ; l'église même fut com-
posée de la réunion de quatre pièces appropriées à la hâte.
Les Bernardines avaient le costume olanc, scapulairé noir
et ceinture de même couleur. Au chœur elles portaient, les
unes des coules, longues robeà descendant jusqu'aux pieds,
les autres des manteaux.
Pendant la Terreur, le Comité révolutionnaire établit son
siège dans cette maison et y fit renfermer une partie àei
suspects (2). La Gendarmerie l'a occupée ensuite jusqu'à ces
dernières années. Elle a été vendue par le département à la
ville qui y a établi la Bibliothèque pendant quelques années
et des écoles qui y sont encore.
En 4543, il y avait un ormeau dans la rue Saint-Siméon ;
mais rien n'en indique la place (3).
Au point d'intersection de la rue Napoléon et de la me
de Paris, s'élève sur la gauche une maison d'un beau style
du temps d'Henri lY, à deux étages, dorique au rez-de-
chaussée, composite au premier, et couron:: d'une corni-
che à modillons en consoler cannelées, avec masques de
lions. Trois belles lucarnes de style composite terminent la
façade. Sur la gauche est un pavillon de même décoration.
Cet édifice appartient aujourd'hui h M: Tortera, notaire. En
remontant dans le passé, on trouve parmi ses possesseurs
H. Duché, une des victimes de la révolution, qui, en 1774,
avait acheté la maison de H. Champion d'Avallon, écuyer,
élu des Etats de Bourgogne. On Ta appelée l'Hôtel de Croie,
du nom de son possesseur, Madande de Croie (xvin^ siècle).
En f 661, messire Hot*ot, président en l'Election d'Auxerre,
était propriétaire de la maison qui nous occupe. Hais nous
(1) Censier d'Auxerre n^ 6, et F. Saint-Germain.
(3) M. Chardon, ffist: d'Auxerte, II, 130.
(3) F. 8aint-llarien.
nei pouvons* renoiUer {du hlant^el trouver rSpoqu^ de» Ia<
construetioo der^é^eetOileiiom deceliii delà personne qtai
Ta fait élever.
La rue Saint-Siméon était divisée en deax' paroisses :
4^ celle de Notrer-Dame^-la-d'Horg qui s'étendait à l'onest et
dans la partie venant des Bernardines à la rue du Champ;
2? celle de Sainl-rLoup) à Pest, du côtelés rues' de Sainte-
Germain.
Les religienseg de la Ytaitation, en s'établissant dans la'rue'
du Champ» s'étendirent jusqu'à la rue Saint-Siméèn. Etf
471i elles élevèrent leur chapelle, doni le portail regarde
cette même rue. C'est un petit édifice de style ionique, de
l'arehitecture qu'on a apf^lée des Jésuites. Le périistylé»
formé par deux colonnes et deux pilastres, soutient un frM'*
ton au centre duquel est un^ écasson portant un cœur, sym-
bole de celui du Sauveur, avec les lettres IHS. Sur les côtés
sont figurées deux niches. L'étage supérieur répète la même ^
ordonnance et le portail est terminé par un amortissement
lourd et assez compliqué.
L'intérieur de ce monument est de même style que la ùl^
çade. Il se compose d'une petite nef à plein cintre et d'utie
croix grecque au centre de laquelle s'élève une large cou*
pôle. L'âégance des frises et des chapiteaux des colonnes ne
peut racheter la lourdeur générale de l'édifice, trop massif
pour son étendue.
La rue Saint-Siméon ne manquait pas d'enseignes remar-
quables. Ici c'était la Maison des Trois-Reis qui tenait au
jeu de paume de Vautre monde, du côté de l'ouest (1581) ;
à, la Maison de TEcu de France, au coin de la rue du
Champ (1572); puis au même temps celle de Saint-Chris*
tophe, qui fut plus tard enclavée dans les bâtiments des Ber-
nardines. — Jean de Troyes, marchand renommé, demeurait
dans cette rue en '1 508.
Pierre Yatard, imprimeur émérite, autant que bon tireur
de la Compagnie de l'Arquebuse, dont il fut proclamé roi, de-
meurait, en 1607, dans la même rue, à l'enseigne de l'Im*
primerie. On lui doit la publication de deux pièces de vers in- ^
talées : Discours jùyewt en façon de sermon, par Jean Pi-^
na^U chanoine, et ie Monologua d% èon vigneron, dé Jéafn
de Cbarmoy. Il fit précéder ces deux opuscules à'nûe préface
à Messieurs d^Auxerre, comme les imprimeurs de nos jour^
t
260
n'en mettent plus guère en tête des œuvres qa'ils publient (I ) .
Le bureau des coches, carrosses, diligences et messageries
de Paris à Lyon fut établi dans la rue Saint-Siméon, à cdté
des Visitandines, vers 1660. Ce fut un H. Jacques Ntgoc
qui obtint alors, le premier, le brevet des Coches par terre.
Il s'enrichit à cette industrie et acheta plus tard la terre de
Saint-Sauveur. Les Visitandines, ennuyées du voisinage des
carrosses, acquirent, en 1723, la maison de M. Nigot et les
firent déguerpir. Ces coches furent transportés plus loin, de
l'autre côté de la rue, en face de celle du Collège.
RUE DU COLLÈGE OU ORAITDE RUE SAINT-GERMAIN
La seconde rue à gauche, en entrant en ville par la rue de
Paris, est celle du Collège. Ici les souvenirs historiques se
pressent en foule et rappellent le temps des illustrations au-
xerroises. C*est par cette rue que passaient jadis les évéques
nouveaux élus, pour se rendre à l'abbaye de Saint-Germain,
le premier jour de leur arrivée à Auxerre. Le grand monas-
tère était assis à l'extrémité orientale de cette rue, qui dé-
pendait de son domaine.
Dès l^s premiers siècles de l'occupation du Mont du Brenn,
devenu le château de Saint-Germain, le chemin qui devait
être la grande rue de Saint-Germain et qui est aujourd'hui la
rue du Collège fut tracé. (V. place Saint-Germain, la notice
sur ce monastère].
Au milieu de cette rue, à droite en descendant à l'église
Saint-Germain, la fin du xvi* siècle vit nattiv uuc institution
destinée à devenir célèbre, c'est le collège que le savant
évêque Amyot construisit pour répondre à un besoin que
messire Guillaume Delaporte, conseiller au bailliage, avait
essayé de satisfaire sans y réussir. (V. rue Hartineau).
L'histoire de la création du collège n'est au'un chapitre de
celle de l'instruction publique dans la ville. Au ix"" siècle
nous y voyons les écoles de l'évéché dirigées par les cha-
noines et où l'on fustigeait bien les jeunes élèves. Au xv* siè-
cle, cette institution était à peu près tombée et il ne restait plus
qu'une petite école dans le clottre. Alors furent créées les
Grandes » Ecoles , ainsi appelées pour les distinguer des
autres^ telles que celles des Bons-Enfants et celles que l'ab-
baye Saint-Germain entretenait sur la paroisse Saint-Loup,
(I) Voyez la réédition de ce livre, par M. Verdler, en 1851.
là
964
et où Ton enseignait encore la grammaire, faible reste des
ëcoles célèbres de ce monastère, an ix* siècle. D'autres écoles
furent ensuite établies sur la paroisse Notre-Dame-Ia-d'Hors
où furent depuis les Ursulines, et on y réunit ce qu'on appelait
les Grandes-Ecoles.
Le Chapitre d'Auxerre, en exécution de l'édit d'Orléans
(4560), avait attribué à ces dernières écoles le revenu d'une
prébende appelée depuis ce temps la prébende préceptoriaU.
Etienne Le Bail, recteur des Grandes-Ecoles, fut le premier
qui en jouit. Ses successeurs, tous docteurs en Sorbonne ou
en médecine, étaient tenus de se présenter au Chapitre pour
toucher les fruits de la prébende préceptoriale.
Les Grandes-Ecoles étaient gratuites comme la plupart
des établissements d'enseignement au temps passé (1).
Sur la porte d'entrée du Collège on lit cette inscription qui
annonce sa destination :
Deo et patriœ
Gymnasium,
Jacobi Amyot, Autissiodorensis episcopi
mtmificentia condilitm
anno M. D, XCV.
Quod in regium milUare erexit
optimus princeps Ludovictis XVI,
El congregalioni Sancli-Mauri credidit
anno M. DCCLXXVIL
Retigio, litlerœ, arles, amico fœdere socia/ntur.
Elle succéda à celle-ci, composée par Amyot lui-même :
Christo servatori opUmo
Sacrum.
Religionis veriias, morum probitas
El bonarum arlium politura,
Hic
Protnercales habenlur, non œre
Sed sliAdio, pielale el labofe.
Proinde lurpes, impii,
El ignava segnilie degen&res,
(I) Voyez Archives de TYonney Collège, noUce par M. Potel.
ç(LbMiis f^ÊTibus pf0wl faeamtûJ
Jacobm Àmyi^Hm, epkcopuê
AntiêHodorefws, ihuie gymiuuiQ
Quû4 Mimeniim twravit
Hcmc inscriptionem apponi voUuit,
t'édifice n'a rieo de bien mAnuoienlal. Élevé k deiiK éta^
ge», fin .partie en briques, il forme une espèce de carré tonf
.autour d'uoe gr^ide cour. Les bâtiments prÎDCipaax so«t à
droite en eatraot et eu face. Ceux de ^aucbe, gui n'ont eu
longtemps qu'un rez-de-chaussée» ont été aj^^utés après
coup.
Le célèibre bailli Jean Régnier y a demeuré, et {Probable-
ment dans une partie 4e ce ipii ait le ihéàtre aciueL Cette
maison appartenait en 4626 à Philippe de Saint-Xist, sei-
gneur de Monéteau, d'ob elle fut appeliée longtemps la mai'*'
son de Saint-Sixte. Le capitaine Laborde, fameux calvinistCt
?' demeurait du temps des goerres civiles; en 1568, après
'expulsion des Huguenots, sa maison fut dévastée par
les Catholiques, qui se vengeaient par là de la tyrannie du
capitaine.
Amyot, voyant Tétât insuffisant des Grandes -Ecoles, qui
étaient régies par un principal et deux maîtres, voulut y
remédier par la fondation d'un collège digne de sa ville épis-
copale. Il adheta, eh 4584, la maison de Saint-Sixte (41,
moyennant 2,400 livres; elle était encore en ruines, et ily nt
construire le, collège. C'est tin maçon d'Auxerre, nommé
Arthur fiorm'et, qui l'a bftii td que nous le voyons. Le gros
œuvre et la menuiserie étaient achevés en 4587, et le bon
évéque y coiiâaorait tous ses soins et ses économies. On a
placé ses armes au haut de l'escalier du bâtiment habité par
le principal. La chapelle en a été dénaturée. Celle qui y est
affectée aujourd'hui est fort éloignée des bâtiments et dépen-
dait de l'ancien sémioajre.
Amyot destinait la direetion du collège aux Pères Jésuites;
mais il ne put réaliser ce projet par suite des troubles qui
(1) L*acte du 14 avril 1584 la aualiflte de masure ; le jardin se pro-
longeait jusqu'à la rue du Champ ; ei on dit que la propriété prove-
nait des bériUers du bâUII #eèn Regnter . (Amblves de l*Yonne, minu-
tes de P. Armant).
m
agitèrent la France, et particulièrement 1^ irille d'Apix^rre,,^
la fin au XVI* siècle.
Cependant ses intentions bien connues, et qu'un prpjjet .4e
testament trouvé à sa mort avait encore confirmées, de donner
le nouvel établissement à la ville, décidèrent les habitants à
en prendre possession. Hais les héritiers d'Amyot n'y voul^-
rent rien entendre et il fallut un long procès, et le rôle actif
qn« joua Tévéque H. de Donadieu dans oette fiffaire, pour
obtenir gain de cause. Un arrêt du parlement de T^in 4607,
S renoncé par le président de Thou, proclama enfin .les droite
es habitants, à charge par eux de donner 44)0 livrés pour }e
mausolée de Tévéque Amyot, et de fonder quatre services dans
la cathédrale pour le repos de son àme.
Les Pères Jésuites furent mis en possession du colley en
1623. Ils avaient alors un recteur et quatre régents pour la
grammaire et les humanités, et des Pères ppur les exercices
religieux. Le cours de philosophie ne fut établi qu'en 1651^
Les Pères avaient le costume ordinaire des ecclésiastiques^
soutane et manteau long, mais sans rabat. Après leur instal-
lation ils complétèrent les bâtiments de leur collège par plu-
sieurs acquisitions de maisons voisines qui furent démolies
pour agrandir les jardins et les cours. La ville acheta aussi,
en 1636, une maison et ses dépendances pour la constructiop
de la chapelle, qui ne fut dédiée qu'en 1646 (1).
A la fin du xvu^ siècle, les paroisses de l'Election d'Aur
xerre tout entière, étaient encore imposées à la somme de 200
livres pour l'entretien du collège ; ce qui faisait murmurer
beaucoup les habitants des campagnes qui ne profitaient guère
de rinstruction donnée dans cet établissement. La ville d'Aur
xerre payait la moitié de cette somme. On appelait encore
cette taxe l'impôt pour l'entretien des Grandes-Ecoles.
La chute de l'ordre célèbre des Jésuites, en 1762, &i pas^
ser successivement le collège sous la direction de professeurs
laïques, puis, après de grandes luttes, en 1776, sous celle
des bénédictins de Saint-Germain. Hais le collée fut alors
trapsformé en Ecole militaire. La révolution de 93 dispersa
les maîtres et les élèves. Pendant ce temps d'orage, le collège
servit de magasin militaire. Il reprit son ancienne destination
(1) Archives de TYonne, fonds du collège, 1. X
264
par le décret da 19 g^erminal, an XI, et succéda à TEcole
centrale, établie pendant sept ans dans Tancienne abbaye
Saint-Germain, après qu'on y eftt fait de grandes répara-
tions (1).
Il est aujourd'hui collège communal de première classe et
très fréquenté.
L'Ecole militaire a fourni à la France quelques hommes
marquants dans les sciences et les lettres, et dans Part de la
goerre. Citons seulement Fourier, le savant géomètre ; de Bois-
Gérard, officier- général du génie, tué dans l'expédition de
Raples, en 4797; et surtout le maréchal Davout, dont la
gloire a été complétée récemment par l'érection d'une statue
sur Tesplanade de la ville.
Davout avait conservé au milieu des grandeurs un cher
souvenir de son collège. Aussi, lorsqu'il vint, en 1810, pré-
sider le collège électoral du département, voulut-il le revoir,
et surtout saluer le principal, Dom Laporte, son ancien maî-
tre. En entrant dans la cour du collège il cria tout joyeux au
cocher : € Au fond de la cour, la porte à droite I » c'était où
demeurait D. Laporte. Puis, apercevant le vieux concierge,
chapeau bas : Tiens, dit-il, c'est encore Philippart I La visite
fut touchante entre le maître et l'élève reconnaissant, qui
emmena le vénérable Bénédictin dtner à la préfecture (2)^
Au côté gauche du collège est la salle de spectacle, lon-
gue bâtisse en briques, soutenue de distance en distance par
des chaînes de pierre. On reconnait encore dans cette con*
struction les vestiges de l'ancienne chapelle du collège, qui
subit cette étrange transformation après la révolution, alors
que l'école secondaire était installée dans les bâtiments de l'an-
cienne abbaye Saint-Germain.
L'entrée de la salle de spectacle n'a rien d'un monument
public. On n'a fait qu'approprier à cette destination l'édi-
fice abandonné. En effet, c'est en partie par le concours
spontané des habitants, et soutenus par le préfet, H. de La
Bergerie, que la ville fut dotée de cet établissement en 1801 :
et la salle fut ouverte au public le 9 mai au milieu d'un
(1) D*où vient le nom rue de C Ecole centrale^ donné un moment à
Il rue du Collège.
(S) H. Bridault, ancien employé des hospices à Paris, présent à la
scinei me Ta racontée.
365
grand concours de monde. On joua à cette occasion un vau-
deville intitulé : Y Heureuse supercherie, dont l'auteur était
H. Deville, professeur à l'Ecole centrale, et poète à ses
heures.
Les deux loges d'honneur sont décorées de quatre colonnes
de marbre noir, présent du général des Jésuites, à Tépoque
de la fondation de la chapelle du collège, et qui sont bien
étonnées de se rencontrer là.
La disposition scènique n'offre rien de saillant, et le goût
du théâtre n'est pas souvent entretenu par de bonnes troupes.
Les Auxerrois ont cultivé quelquefois l'art dramatique,
mais le succès n'est pas venu encourager des productions
naissantes que l'esprit du pays semblait devoir assaisonner.
Jadis, les élèves du collège jouaient des pièces tragiques du
cru ou d'emprunt, telles que celle de Saint-Maurille d'Angers,
représentée en 4635, le 4 septembre, devant l'évéque Domi-
nique Séguier; celle de Théodondo, martyr du Japon, tragé-
die latine précédée d'un ballet, jouée en 1714, à l'occasion de
la distribution des prix donnés par les Etats de Bourgogne.
Le ballet fut dansé par de jeunes élèves, parmi lesquels on voit
les noms des familles Auxerroises les plus marquantes, les
Grasset, les Leclerc, les Boucher de la Rupelle, les Billetou.
Le théâtre moderne n'a reçu qu'un petit nombre de ces
œuvres destinées, hélas, à l'obscurité. On cite des vaudevilles,
un drame écbevelé, intitulé les Miquelets, composé au temps
du romantisme (1833) par un M.GuibozdeTalazac; un autre
drame de M. Anatole Gallot, intitulé Auxerre en 1593, où
l'intention morale ne put sauver la situation critique des
principaux personnages. H. Burat de Gurgy, mort malheu-
reusement en 1849, fit représenter deux pièces intitulées
la Chasse aux Femmes, comédie en un acte et en vers, et un
drame en trois actes intitulé le Conseil des Dix, D'autres au-
teurs du cru ont abordé à plusieurs reprises le feu de la
rampe, dans ces dernières années, mais le succès n'a pas
couronné leurs efforts. Tel est le bilan littéraire de notre
théâtre.
Il existe, dans la rue du collège, un grand hôtel appartenant
à Madame Deschamps, veuve de l'ancien ordonnateur des
guerres de ce nom. Cet édifice fut construit eh 1673, par
M. Nigot de Saint-Sauveur, l'organisateur du service des dili-
gences de ce temps. (Y. p. 260.) En revenant d'Ancy-le Franc,
1869. 33
266
en 4 675, Louis XIY y a reçu l'hospitalité. On y montre encore
sa chambre, ornée de solives dorées, peintes et fleuronnées.
PLACE SAINT-GERMAIN.
L'œil cherche en vain sur la place Saint-Germain Tensem-
ble des édifices qut composaient la première abbaye des
Bénédictins du diocèse, et que rappellent trop sommaire-
ment deux dessins de Lallemand au xv!!!"" siècle.
L'enceinte murale a perdu ses créneaux, qu'une maçonne-
rie moderne permet encore de reconnaître. La tour d'angle
seule a résisté. Mais la vieille porte à plein-cintre, qui servait
d'entrée au monastère, a été abattue en 1825, malgré son
vieux saint Maurice, dans lequel des amateurs ont voulu voir
un guerrier romain. '
Il y avait aussi des arcades romanes sur le côté où s'élève
aujourd'hui la clôture de l'Ecole normale, et c'est parla qu'on
entrait au monastère.
Quant à l'église, elle présentait un ensemble de construc-
tions irrégulières, dont il ne reste plus qu'une belle tour à
flèche romane du xu* siècle, isolée du reste du monument de
plus de 38 mètres.
Cette disposition serait inexplicable si l'on ne savait que
la pauvre église de Saint-Germain, après avoir échappé plu-
sieurs fois à la démolition, pendant et depuis la révolution,
était devenue une trop lourde charge pour les hospices, ses
nouveaux maîtres. Un architecte parisien, M. Blanchon, pré-
textant de l'étal de vétusté oii était la nef, en proposa la
démolition, qui fut exécutée en 1812. Que saint Germain lui
pardonne I Hais il est heureux que ce ne soit pas un Auxer-
rois qui ait commis ce vandalisme. Pour boucher la cicatrice
faite à l'église, H. Blanchon imagina un maigre portail qui
semble de carton-pierre, et l'adapta à la blessure. Il ne se
trouva personne dans la Commission administrative, ni ail-
leurs pour protester contre cette décapitation du plus vénéra-
ble monument du pays I
Saint Germain, évéque d'Auxerre, possédait sur le Honi-
Brenn, (la montagne du chef), une habitation qui lui venait
de ses pères! Il y faisait son séjour ordinaire. Il y fonda, en
425, un oratoire dédié à Saint-Maurice d'Agaune et y plaça
des clercs sous la direction de Saturne, son disciple. Ce fut
267
rorigine de Tabbaye Saint- Germain. A la mort du grand
évéque, en 4i8, son corps, rapporté solennellement de Ra-
venne, y fut déposé, et il attira bientôt un grand concours de
peuples.
Clotilde, veuve de Clovis, voulut honorer dignement le
saint, et fit élever une vaste basilique sur son tombeau. Les
dons des rois et des évéques accrurent rapidement Timpor-
tance du monastère.
Au IX* siècle, il devint célèbre par ses écoles dans les-
quelles se pressait Télite de la jeunesse française, et où ensei-
gnaient Héric et Rémi. Les empereurs carlovingiens visitè-
rent souvent l'abbaye Saint-Germain. Louis-le-Débonnaire,
Charles-le-Chauve, la comblèrent de dons. Ce dernier prince
assista deux fois à la translation des reliques de saint Ger-
main ; et pour honorer le saint, il fit don d'un magnifique
suaire en soie, parsemé d'aigles, qu'on conserve aujourd'hui
dans le trésor de l'église Saint-Eusèbe (V. ce mot], et vint
notamment invoquer le vieux général, l'évéque vainqueur des
Pietés d'Angleterre, la veille de la bataille de Fontanetum
en 841.
Des princes de la deuxième race étaient alors les abbés
laïques de Saint-Germain. Conrad, l'un d'eux, fit construire,
vers 843, les cryptes qui y existent encore, et qui ont reçu
les corps d'un grand nombre de saints et d'évéques Auxer-
rois, qui forment comme la garde de saint Germain, dont le
tombeau repose au milieu d'eux.
Ces cryptes sont une église sous l'église, avec trois nefs»
sanctuaire et chapelle absidale. Elles ont 30 mètres de lon-
gueur sur 1 3 mètres de largeur au passage des transepts, et
3 mètres 90 de hauteur à la voûte.
Le caractère archéologique du monument ne dément pas la
date que lui donne l'histoire. On y remarque, aux deux
entrées,^ des colonnes octogones à tailloir très saillant et
chapiteau ionique. Çà et là sont des tombeaux des saints
évéques et d'autres personnages, violés au xvi^ siècle, pour
la plupart, mais dans lesquels sont encore des ossements.
Au centre des cryptes est la chapelle de saint Germain,
proprement dite, dans laquelle est un énorme tombeau de
pierre, malheureusement vide depuis longtemps. La voûte de
cette chapelle, remaniée au xvi^ siècle, est portée par des
colonnes à chapiteaux des temps mérovingiens.
268
On peut voir dans la description de Téglise et des cryptes
de Saint-Germain, publiée en 1846 (1), la topographie détail-
lée de ce monument, qui a perdu beaucoup de son caractère
solennel primitif, par l'application sur les murs de pein-
tures symboliques et mystiques, dues au prieur Dom Coque-
lin, en 1655.
On a bâti, au xiii* siècle, pour racheter la pente de la mon-
tagne et établir la chapelle terminale des cryptes, qui reçut
elle-même la chapelle de l'abside de la haute église, une
espèce de salle qui n'a jamais reçu la destination de l'édifice
supérieur.
Le château de Saint-Germain, situé sur une montape,
presqu'inaccessible de trois côtés, ne fut jamais pris par
les bandes Normandes et les autres Barbares qui assiégèrent
Auxerre. Le roi Robert, lui-même, ayant osé mettre le siège
devant ce saint asile, en 1003, fut repoussé avec perte. Un
épais brouillard Payant arrêté au milieu d'un assaut, le roi
vit dans ce phénomène un signe de la colère de Dieu et se
retira. Les Anglais ne purent pas davantage s'emparer de
l'abbaye Saint-Germain en 1359, alors qu'ils étaient maîtres
de la ville. Mais après que, par condescendance, les moines
eurent permis aux habitants de relier leurs fortifications à
celles de l'abbaye, celle-ci fui exposée aux mêmes coups que
la ville. C'est ce que remarque avec regret un moine qui
raconte la prise et le sac du monastère par les Huguenots, en
1567.
En efi'et, l'abbaye fut horriblement maltraitée dans cette
circonstance, et, depuis ce temps, l'église, qui y perdit tous
ses vitraux, ne put s'en relever. Les moines, eux-mêmes,
furent longtemps dispersés, et ils perdirent les reliques de
leur saint patron. Ce ne fût qu'au xv!!*" siècle que l'ordre put
être rétabli dans celle maison dont les Bénédictins réfor-
més de Saint-Maur prirent possession en 1639. Les cryptes,
qui avaient été remplies de terre par les Huguenots, furent
nettoyées en 1637, et l'évêque Séguier en fit la visite solen-
nelle. La reine de Suède fut reçue dans le monastère en
1656, et Louis XIV et la reine-mère le jour de la Toussaint
1658.
(1) Description des Saintes Grottes de rancienne abbaye de Saini-
Germain d' Auxerre^ par D. F«urnier, avec notice historique et
archéologique, par M. Quanlin. Auxerre 1846, in 13, pi.
269
Pendant les deux derniers siècles, les Bénédictins soutin-
rent dignement à Saint-Germain la réputation de leur ordre,
et les travaux manuscrits et imprimés de D. Viole, ceux de
D. Bastide et de D. Fournier, sont là pour l'attester. Us
trouvèrent une belle occasion de se distinguer lorsque le roi
leur confia, en 1776, la direction du collège, transformé en
école militaire. D. Rosman, le dernier prieur de Saint-Ger-
main, ne fut pas au-dessous de sa t&che et rendit de grands
services à l'instruction publique du pays.
Les Bénédictins portaient au dernier siècle une robe noire
et un scapulaire de même couleur par dessus. Au chœur et
en ville ils revêtaient une coule de peu de dimension.
Telle qu'elle est encore aujourd'hui, l'église de Saint-Ger-
main n'est pns sans mérite architectural. Ses vastes et hautes
nefs aux nervures grêles, et ses fenêtres rayonnantes accu-
sent le xiv^" siècle.
Elle porte encore 59 mètres 60 centimètres de longfueur;
ce qui, joint à la partie démolie, ferait un éditice de 98 mè-
tres, la dimension d'une cathédrale. On y descend par un
certain nombre de degrés qui se trouvaient autrefois à l'en-
trée de la nef détruite. Cette disposition est nécessitée par
la pente de la montagne; à ce point qu'il a fallu construire
deux cryptes l'une &ur l'autre, lorsqu en 1';sS27 l'abbé J. de
Joceval voulut rebâtir son église, en commençant par l'ex-
trémité du chevet.
La partie la plus remarquable de Tédifice est, sans contre-
dit, le transept nord qui a servi longtemps de chapelle aux
paroissiens de Saint-Loup. Il y a là une rose à compartiments
très compliqués et des galeries de très bon goût. La chapelle
du chevet, imitée de celle de la cathédrale, est très dévelop-
pée; une arcature ogivale simulée en décore les murs
d'enceinte, et sur le devant s'élèvent, pour servir de soutiens
aux retombées des voûtes, deux longues colonnes trop hardi-
ment profilées pour la solidité de l'édifice, et dans lesquelles
on a voulu imiter, mais avec moins de succès, la chapelle
absidale de la cathédrale.
La disposition générale des bâtiments du monastère n'a
pas beaucoup changé par l'établissement de l'Hôtel-Dieu en
1826.
Au nord de Téglise sont les cloîtres reconstruits au xviii'
siècle ; sur la face Est, bâtie au xii® siècle, oii sont les salles
270
des vieillards, régnait le dortoir. Oo y voit de délicieux
chapiteaux romans. L'infirmerie était en avant et parallèle au
dortoir, et le réfectoire, donnant également sur les cloîtres,
faisait angle droit avec ce dernier bâtiment, du côté du
nord.
L'abbatiale était cet édifice moderne assez gracieux qui
sert de logement au directeur de TEcole normale. Les bâti-
ments des hôtes étaient plus en avant et se rapprochaient
de la tour dont nous avons parlé au commencement de cet
article. De vastes jardins et des cours s'étendaient dans Tes-
pace qui a pu servir de nos jours à deux établissements
départementaux, TEcole normale et la Gendarmerie.
L'abbaye Saint-Germain reçut, au moment de la révolution
et depuis, des destinations bien diverses. Dès 4788, les
Bénédictins y avaient transféré une partie des élèves de
TEcole militaire, à cause du mauvais état du vieux collège
d'Amyot. Trois ans après, Dom Rosman, le directeur du
collège, y avait un pensionnat, et il sollicita et obtint de la
Convention que les bâtiments de l'abbaye ne seraient pas
vendus et resteraient afiectés à l'enseignement public. Il
sauva, on peut le dire, l'abbaye Saint-Germain de la destruc-
tion. Bientôt l'Ecole centrale y fut établie (en l'an lY), c'était
une sorte de lycée, oti l'on donnait une éducation complète,
et il y avait même un cours de législation et un cours de
bibliographie fait par le savant Père Laire. A la suppression
de l'Ecole centrale, en l'an XI, on y créa une Ecole secondaire
qui redevint ensuite le collège et qui rentra dans sa véritable
demeure, le collège d'Amyot.
L'Hôtel'Dieu, qui était de temps immémorial à la porte
Chantepinot, y sembla, on ne sait pourquoi, mal installé, et
ses administrateurs sollicitèrent et obtinrent sa translation à
Saint-Germain.
Ce fut un décret de l'Empereur, du 21 octobre 1810, qui
autorisa ce grand changement. L'hospice céda ses bâtiments
à TEtat contre ceux de Samt-Germain, à Pexception de
l'abbatiale et de ses jardins, qui furent vendus au Départe-
ment.
L'abbatiale devint d'abord le logement du directeur d'un
dépôt d'étalons, pour lequel M. Leblanc a bâti, en 1820-
24, ce vaste édifice qui a la forme d'un paralèllogramme
et s'étend depuis la rue Saint-Germain jusqu'aux murs de la
ville.
274
Cet établissement ayant été supprimé en 1831, fut rem-
placé par une Ecole normale d'instituteurs, fondée en 1834.
Hais on reconnut bientôt que Fédifice était mal approprié à
sa nouvelle destination; on rabandonua pour élever de nou-
veaux bâtiments au centre des jardins de Sainl-Germain, qui
s'adapteraient à d'autres, existant le long des murs d'en-
ceinte, afin d'installer convenablement l'Ecole. La pose de
la première pierre de l'édifice, qui n'a rien de monumental,
fut faite en 1841 par M. de Bondy, alors préfet, zélé pour les
améliorations.
On y plaça une inscription latine, relatant l'ancienne et la
nouvelle destination des lieux :
Hoc in loco
Quem olim instilutœ in abbalia Sancti-Germani scholœ
illustraverunt,
Nunc scholœ normalis dictœ ad usum destinala
ut
ibidem informarenlur idonei, perilique magislri,
qui,
accepta disciplinarum bénéficia,
provinciœ populis vicissim
dividerent,
edificata est domus i
Curante Domino' comité T. de Bondy, viro haud ignaro,
scientiarum fautore, Icaunensis provinciœ prœfecio; domiriis
Gallois^ Tambour, Charié, Challe et Bazot, scholœ inspectio-
nis partes habentibus,, Badin régente,
Anno Domini M. DCCCXLL
Enfin la gendarmerie départementale a été transférée dans
l'ancien bâtiment du dépôt d'étalons en 1844.
Ainsi, trois établissements publics importants tien-
nent à Faise dans l'enceinte du monastère de Saint-Ger-
main.
Non loin ei au-dessous de l'église de Saint-Germain, s'éle-
vait l'église de Saint-Loup, qui dépendait de labbaye. (Voyez
rue Sainl-Loup ou rue du Département].
Dessins publiés ou inédits. — Des vues de l'abbaye Saint-
Germain ont été publiées à différentes époques. On counatt :
deux petites vues de l'ensemble de Tabbaye et de l'église,
272
gravées par Lallemand, dans la Description de la France en
4780. — Tour de TaDcienne église Saint-Germain, Lith. Gai-
lot, 1829; — Par V. Petit, vue de Tensemble de l'église et de
l'ancien monastère prise de la rivière, Annuaire de rVonne^
1841 ; — portail de l'église restaurée, ibid, 1841 ; — ensem-
ble et détails de la tour, par Yachey, ibid. 1850 ; — plan des
cryptes et vue d'un bas-côté du chœur, dans la Description
des Saintes Grottes de l'ancienne abbaye de Saint-Germain^
Auxerre, 1846, in 12.
Il existe à la Bibliothèque impériale, manuscrits Bourgo-
gne, t. III, Auxerre, plusieurs dessins au crayon rouge repro-
duisant le portail roman et le porche de même style, en
saillie de 1 église. Un dessin de la tour détruite, dite de
Saint-Maurice, la représente dépourvue de baies jusqu'aux
2/3 de la hauteur. A ce point sont deux rangs de baies cin-
trées en style du iv siècle ; au-dessus à chaque étage deux
lucarnes circulaires. — Archives de rVonne, vue cavalière
de l'église, au crayon rouge (xvm® siècle). — Deux dessins au
crayon inédits, par F. A. Pernot, 1834, de l'église prise du
côté du quai et sur la façade. (Coll. Monceaux).
PETITE RUE SAINT -OERMÂnX.
La petite rue Saint-Germain, n'ayant aucun motif sérieux
pour perdre son vieux nom. Ta toujours conservé. On l'ap-
pelle petite, par comparaison avec l'importance de sa voisine,
car sans cela elle pourrait passer pour grande. On la voit
mentionnée dès le commencement du xiii*' siècle (1), et sa
population vinicole n'a guère changé depuis ce temps; si ce
n'est lorsqu'on se rapproche de la porte de Paris. Bertrand
Cassinel, chantre de la cathédrale, et frère d'un évêque de
ce nom, y légua deux maisons à l'église collégiale de Notre-
Dame de la Cité, par son testament, en 1397.
Ses jardins s'étendent du côté du nord jusque sur les murs
de la ville.
Elle décrit une courbe sous l'enceinte du monastère de
Saint-Germain pour communiquer à la rue du Collège. Sur
ce point, on remarque encore les fortifications crénelées dues
(1) CarliiUaire de Sainl^Germainf Bibl. de la ville.
273
à Tabbé Gaucher Guignon, qui siégeait de 1320 à 1340.
L'absence du pavé y a longtemps marqué qu'on y était
encore en dehors de la ville proprement dite. On y a prati-
qué depuis quelques années une tranchée pour établir
Taqueduc des eaux venant de Thôpital-général à la gendar-
merie.
ROE SAINT- LOUP.
La partie du quartier Saint-Germain qui s'étend dans la
Marine est percée de rues tortueuses et en cascade qui suivent
les accidents du sol. Elles sont pour la plupart fort laides.
La première, et celle de l'antique paroisse, était sous le nom
de Saint-Loup. Je proposerais de nommer ainsi la montée qui
mène à la tour Saint-Germain. Cela serait plus conforme aux
traditions historiques que le nom de rue du Département^
et cela rappellerait l'existence d'une église et d'une paroisse
de la ville (1).
L'église Saint-Loup s'élevait, en effet, dans cette rue, au-
dessous et à droite du jardin actuel de l'aumônier de l'Hôtel-
Dieu, et s'orientait parallèlement à celle de Saint-Germain.
La rue avait en cet endroit un certain nombre d'escaliers
qui aboutissaient à un terre-plain en face du portail de
l'église.
La paroisse de Saint-Loup relevait de l'abbaye Saint-
Germain. Elle fut constituée au xii"" siècle. Les maisons de
mariniers du voisinage en dépendaient. On trouve, en 1222,
une maison devant l'église Saint-Loup (2). '
Lebeuf dit que « c'était un édifice très-délicat, à en juger
« par le portail qui est d'un très excellent gothique du xV*
« siècle; » mais, ajoute-t-il, tout ce qu'on y voit aujourd'hui,
excepté le portail et la tour, n'a guère que cent ou ceut-vingt
ans d'existence (3).
Par l'expertise qui précéda la vente de cette église, en
1792, on apprend que le vaisseau avait 19 toises 1/2 de
longueur; la nef 4.toises de largeur dans œuvre; le bas côté
(I) En 4440, on l'appelait rue de Saint-Germain à la Porte-Pen*
dan te.
{% Cartulaire du pitancier de Sainl-GtTmain^ P 5.
(3) Pri^eci'iitaerrei p. (3.
874
droit 31 pieds de largeur, chapelles comprises, et le bas-cAté
gauche 18 pieds. Le cul de lampe derrière le choeur avait 21
pieds de largeur. La nef était cintrée en planches et le chœur
voûté en pierres et couvert d'ardoises. Elle a élé vendue 6,250
livres et démolie.
La tour était haute, carrée et élevée sur le portail. Le beffroi
du clocher avait été construit en 1513 (1].0n voit encore, au
bout du jardin de M. Labbé, la muraille du chevet de Téglise,
en pierres de taille et ornée de pilastres à sculptures du
xvii* siècle. L'enceinte fortifiée de l'abbaye Saint-Germain
passait au-dessus de l'église Saint-Loup. En 1408, il y avait
une porte sur la rue Saint-Loup qu'on appelait la Porte de
Mont'dore. La réunion des fortifications de Saint-Germain
à celles delà ville, après 1469, fit supprimer cette clôture.
Au côté sud de l'église Saint-Loup était une rue du passage
Saint-Loup donnant dans la rue Hontbrun. Elle a disparu
depuis 1 791 .
M. d'Apougny, secrétaire du Roi, natif de la paroisse
Saint-Loup, et dont les parents étaient enterrés dans l'é-
glise, voulut y laisser un souvenir utile. Il légua, en 1679. à
la fabrique une somme de 3,000 livres pour faire les grandes
réparations réclamées par l'état de l'église (2).
A cette époque, et avant 1688, le cimetière Saint-Loup,
qui était sur la place Sàint-Germain, sans clôture et exposé
aux profanations, à l'entrée des rues Culton et des Belles-
Femmes, fut déplacé. Les paroissiens, touchés de cet état de
choses, achetèrent alors le jardin et la maison rlu sieur Louis
Salle, situés vis-à-vis la grande porte de l'église Saint-Loup,
et on l'y transféra.
La paroisse Saint-Loup était très étendue et comprenait
tout le quartier de la Marine, les deux rues Saint-Germain,
le côté Est de la rue Saint-Siméon et le côté nord de la rue
du Champ.
En abaissant et en nivelant la pente de la montagne, en
face de l'emplacement de l'ancienne église Saint-Loup, no 16,
(1) Minutes d'Armant, notaire. Archives de TYonne — Une inscrip-
tion de l*an 1544 relaie la pose de la première pierre d'une partie de
Péglise non désignée par le curé Pierre Gornemorte. (Musée de la
vlUe).
(3) Fabrique Saint-Loup.
275
on a trouvé beaucoup de cercueils de pierre, et en creusaat
les caves des maisons voisines on a recueilli, il y a vingt ans,
des tombereaux d'ossements provenant de Tancien cimetière.
Nous placerons ici un épisode intéressant à plus d'un titre
et l'histoire de l'église et celle des habitants de la paroisse
Saint-Loup.
II y avait dans cette église une confrérie importante, celle
de Saint-Nicolas, qui réunissait dans son sein tous les mari-
niers. Nous ne pouvons remonter dans ses archives plus
haut qu'à l'année 1676; mais alors déjà on y voit des noms
historiques dans la marine Auxerroise : les Salle, les Milon,
les Boyard, les Bourgoin et les Jossier. Le dernier de ces
noms est encore celui d'un des plus importants entrepreneurs
de marine d'à présent.
Le nombre des confrères était en 1696 de 83, dont 13
veuves. Les œuvres de piété étaient le lien de la confrérie,
et la chapelle Saint-Nicolas érigée dans l'église Saint- Loup
était richement décorée. Elle fut transportée derrière le chœur
en 1693. On possède encore au Musée de la ville un petit
vaisseau à trois ponts, que la tradition rapporte avoir appar-
tenu à la confrérie de Saint-Nicolas.
En 1789, il y avait encore 51 confrères et l'existence de
la confrérie, transférée à l'église Saint-Etienne, ne fut sus-
pendue qu'en 1794, malgré la Terreur, pour reparaître
encore en 1797 avec 73 confrères; mais elle ne tarda pas
ensuite à se dissoudre.
RUE QDINCAMPOIX.
Les documents du commencement du xvi® siècle appellent
cette rue Quincampoix ou des Trois-Haries. Le dernier nom
était bien exact car il rappelait la chapelle située au coin de
la rue, dans l'emplacement de la chapelle actuelle du col-
lège. Quant à l'autre, la ville de Paris nous en a sans doute
gratifié.
C'était aussi « la rue de la tour Saint-Germain. » En 1440,
il y avait sur cette tour un moulin à vent (1). Bertrand Cas-
sinel, chanoine, frère de l'évéque de ce nom, y avait un jar-
din au XIV® siècle, et les dépendances de la maison de Jean
(1) Complo de l'Hôtel-Dieu, de 1440.
276
Régnier s'étendaient de ce côté. Lorsque les Pères Jésoites
et le Séminaire s'établirent, ils achetèrent successivemenl les
maisons qui bordaient tout le côié nord-ouest de cette rue et
les démolirent pour former leurs établissements.
On voulait, il y a cinquante ans, mettre en communication
la place Saint-Etienne avec la rue Quincampoix en perçant
les jardins qui les séparent, mais ce projet si convenable n'a
reçu qu'un commencement d'exécution dans l'ouverture da
passage qui conduit de la place du Département à la rue des
Grands'Jardins (i). On a trouvé sur ce point, dans l'intérieur
du mur romain, divers objets antiques et du blé.
RUE DBS BBLLES-FBIIIIB8.
On cherche en vain aujourd'hui ce qui a pu donner i
cette rue un nom aussi galant. Cependant il est connu dès
4618 (i). On y trouva le nouveau cimetière de la paroisse
Saint-Loup, qu'on a établi sur l'emplacement de plusieurs
vieilles maisons (3), du côté de la place Saint-Germain.
RUB CULTOlf.
La rue Culton, plus exactement Culleton, comme on écri-
vait au xvie siècle, aboutit sur la place Saint -Germain.
En 1620 on lui trouve le nom de rue du Ch&teau-Neuf. Ses
habitants ont longtemps conservé le moyen de faire reconnat-.
tre Torigine rabelaisienne du nom de leur rue.
RUB DES TROIS-MARIBS.
L'inscription de cette rue fut longtemps une ineptie et
donnerait encore lieu à bien des suppositons, si les anciens
titres ne nous éclairaient. Un graveur ignorant l'avait appelée
sur l'écriteau du coin la rue des troi: Maris t De sorte que les
pauvres saintes Maries, vénérées au moyen âge dans une cha-
pelle» aux environs de cette rue, ont été transformées en trois
maris quelconques. Il était bien temps de leur restituer au
(i) M. Leblanc, dans sa belle carte de la ville en 1839, a tracé cette
rue comme si elle eut été exécutée.
(% Fonds Saint-Germain.
(5) Terrier d*Auxerre, n« 40.
à
277
moins leur nom. C'est ce qu'on a fait. Et pour comble de
malheur on avait transporté ce nom estropié loin du lieu où
existait la chapelle des Trois-Maries. Tous les documents la
placent au lieu où les Pères de la Mission bâtirent la cha-
pelle du séminaire qui est affectée aujourd'hui au collège ;
c'est-à-dire à l'angle de la rue du Chacnp et de la rue Quin-
campoix.
La rue Culton s'appela un instant la rue des Maris (4598).
Au XVI'' siècle, la maison des Trois-Maries. que le Chapitre
d'Auxerre possédait dans l'origine, était une propriété parti-
culière. Un vigneron, Hathurin Herbelot, payait pour sa lo-
cation, en 4580, 2 deniers de cens à Saint-Germain (1).
RUE MONTBRUN.
La rue Montbrun, qui s'enfonce dans le quartier de la Ma-
rine et se terminait, il y a peu d'années encore, par une im-
passe contre le mur des fossés de l'Hôtel-Dieu, doit son nom
au mont qu'elle contourne de l'est à l'ouest. Le MontrBrun,
par corruption de mont du Brenn, est un mot gaulois qui si-
gnifie chef et qui rappelle le lieu ou s'élevait, dans les temps
primitifs, la demeure du gouverneur du pays.
On sait, en effet, sans remonter plus haut que saint Ger-
main, au v« siècle de notre ère, que ce personnage, alors
commandant de la province armoricaine, avait en face de la
cité une habitation que Ton peut regarder comme le séjour
des anciens maîtres de la contrée.
Lorsqu'au xii'' siècle le comte Pierre ferma la ville de
murs sur le. bord de l'Tonne, le quartier de Montbrun était
fort étendu, et la rue de Villeneuve, depuis rue Montbrun,
conduisait à la Tournelle, et il y avait encore des maisons
plus éloignées (2). Non loin de la Tournelle s'élevait alors
une porte de Villeneuve dont les officiers du comte Eudes s'em-
parèrent avec violence sur les religieux de Saint-Germain,
en 1257 (3). Mais la nouvelle enceinte de la ville exposant
les maisons qui étaient en dehors aux dangers de la guerre,
leurs habitants les abandonnèrent peu à peu, les moines de
(1) Censier n« 6, Archives de l'Yonne.
(2) Fonds Saint-Germain.
(5) Lebeuf, If, p. 373.
278
Saint'^ermaÎD s'étendirent jusqu'aux murs de la TÎlle, el ee
quartier disparut.
Le nom de rue de Villeneuve parait avoir été le plus an-
cien de la rue Montbrun, qui s'appela aussi Yaubrun. Au xvi*
siècle les deux noms s'emploient indifféremment (1).
Il est encore fait mention de la poterne de Monibruo en
4635 ; un dessin du même siècle la figure entre la porte du
porl Saint-Nicolas et la tour de la Tournelle. Le port de Vil-
leneuve existait bien à cet endroit, car il est indiqué, en 1339,
comme étant devant Saint-Cosme, c'est à-dire en face de cette
ancienne église qui était sur la rive droite de l'Yonne (2].
On voit, en 4560, un Claude Lemyraut ou Mirault, voita-
fier par eau, dans cette rue, habitée de tout temps par les
mariniers (3).
Le port du Bonnet-Rouge en était voisin eu 1735 (4).
BUES DBS TAMNEBIBS, d'TONNB, O^JÊTAIN, ET DE LA HABIRE.
Les trois premières rues, qui s'ouvrent à droite de la rue
Montbrun, descendent rapidement la côte de la montagne
pour faciliter l'accès du quai. On a, dans ces dernières an-
nées, établi dans les deux premières des marches d'escalier
pour faciliter la circulation, qui y était auparavant très-diffi-
cile. On remarque dans la rue d'Yonne plusieurs pignons de
bois du XVI* siècle et notamment la maison n» 10 dont la vue
« été publiée dans VÀnnuaire de l Yonne de 1866. — La rue
des Tanneries n'est plus celle des tanneurs. — Celle de la
Narine est toujours habitée par les mariniers, mais elle a
Serdu sa vieille physionomie et a l'aspect moderne.— La rue
*Etain n'est qu'un étroit passage.
PLACE SAINT-M COLAS.
Le patron des mariniers avait sa place tonte naturelle au
bord de la rivière d'Yonne, sur le lieu même où existe le
port depuis un temps immémorial. Les chartes les plus an-
Qionnes font mention du port Saint-Nicolas. La fontaine du
(1) Archives. Fonds Saint-Germain.
(!) Livre de I4l6lel-Dieu.
(S) Ibid.
(i) Archives ^ Fonds Saint-]tf arien.
279
même nom, autrefois la fontaÎDe Saint-Germain, jaillissait
au milieu de la place, au temps où Teuceiote des murs
de ville existait, et au milieu de cette même place s'élevait
une croix de pierre.
On voit encore, au coin de l'ancienne maison n<> 2, la sta-
tue du grand évêque de Myre, élevée par la confrérie de
Saint-Nicolas, fraîchement peinte, et ayant à ses pieds une
cuve remplie de petits enfants qui lui i^ervent d'attributs.
En 1339, le Livre de l' Hôtel-Dieu nuus apprend qu'il y
avait devant la fontaine Saint-Germain une Maison des Es-
tuves ou des bains publics.
En 1626, le port Saint-Nicolas fut le théâtre d'un violent
tumulte provoqué par la cherté des grains. Une dame Noubert,
de Dijon, qui conduisait à Paris deux bateaux chargés de
blé, fut arrêtée à Auxerre, le 26 juillet, par la populace, qui
demandait à grands cris la vente du blé au prix du marché.
Le prévôt, ne sachant comment arrêter l'émeute, sanctionna
les exigences des habitants et fit vendre le blé. Mais la dame
Noubert assigna les échevins d'Auxerre au parlement de
Paris. On ne connait pas la suite de celte affaire.
RUE DE L'ÉQOUT.
Cette rue, qui relie la rue Montbrun et la place Saint-Ni-
colas, a conservé quelques vieilles maisons du xvi* siècle dans
le goût de celles de la rue d'Yonne. Elle tire son nom du con-
duit de la ville haute qui, de la rue des Grands-Jardins, ve-
nait passer pour se jeter dans l'Yonne et qui a été déplacé
dans les grands travaux de pavage exécutés sous l'adminis-
tration du baron Martineau des Chesnez.
MAX. QUANTIN.
(Sera continué.) ^
ANTIQUITÉS GALLO-ROHÂJNES DE SENS
Sol lucet omnibus.
En commeoçaot pour Y Annuaire de r Yonne l'esquisse
rapide et incomplète da Musée lapidaire de Sens, je n'ai
d'autre prétention que de piésenter à mes lecteurs un inté-
ressant sujet d'études sur une collection précieuse à tous les
titres, peu ou point connue, même de nos compatriotes, et
dont l'on a vainement désiré jusqu'ici la publication.
Je ne me dissimule ni l'importance de la lâche, ni mon in-
suffisance à la remplir. J'ai cru cependant faire œuvre uiileen
publiant les dessins qu*un séjour de quelques années à Sens
m*a permis de recueillir. Ces croquis, relevés tous par moi,
mathématiquement quant aux dimensions, reproduisent, dans
la barbarie même de leur exécution, les types d'une sculpture
appartenant presque tout entière à la dégénérescence de l'art
romain. Quelques spécimens seuls se ressentent, à un loin-
tain point de vue, de la tradition grecque.
Heureusement, la représentation, unique parfois, des indus-
tries de nos pères, rimportance des inscriptions, la valeur
des renseignements que donnent les costumes, les délais de
ces précieux monuments, compensent la naïveté trop grande
du laire artistique.
Il ne faut pas l'oublier, nous avons ici affaire à une popu-
lation industrielle, militaire et bourgeoise, et les lapidaires
qui nous ont transmis ces monuments, presque tous élevés
par des particuliers à la mémoire de leurs proches, sont bien
plutôt des artisans que des artistes. Ce sont les marbriers
du temps, et il ne faut leur demander ni plus d'esthétique,
ni plus d'orthographe parfois, que n'en montrent ceux de
notre époque.
Le Musée de Sens, enrichi dans ces dernières années de
381
très-importaDtes scolptures, ne s'est fondé, ni sans peines, ni
sans de déplorables dilapidations.
Dès le principe, la ville s'était réservé, dans les démoli-
tions, chaque année plus nombreuses, des murs de défense,
les pierres qui, à un titre quelconque, pouvaient intéresser
l'histoire du pays. La décision, bonne en soi, devint souvent
impossible dans la pratique, les acheteurs intéressés détrui-
sant et mutilant ces vestiges pour sauver, dans leur marché
avec la municipalité, quelques mètres cubes de matériaux.
Il était facile de prévoir le temps prochain où ces ruines
mêmes allaient disparaître. C'est alors que la Ville de
Sens, comprenant l'importance des découvertes déjà faites
et de celles à faire, se décida à ouvrir, dans l'enceinte même
de la municipalité, un musée public où vinrent s'amonceler
les trésors des fouilles, et où chacun pouvait dès lors venir
consulter un passé national glorieux. C'est à cette pensée,
en même temps grande et féconde pour l'histoire de notre
pays, que sont dûs quelques travaux sur les antiquités de
Sens, travaux qui seront suivis bientôt de nouvelles études
auxquelles nous convions les historiens. Ils trouveront, dans
le Musée lapidaire de Sens, plus d'une surprise inattendue.
Déjà, de hautes autorités nous a£Brment l'originalité com-
plète de certains spécimens. Notre texte les fera connaître,
et le Musée du Louvre nous permettra de compléter l'étude
iconographique de VAgendicum de César.
Cette digression m'ayant éloigné de la simple exposition
des efforts tentés par la Ville de Sens pour la conservation
de ses monuments, je dois en faire mention ici. Elle offrit
d'acheter, à un prix supérieur à celui des pierres de démo-
litions, les monuments à découvrir. Le moyen était bon, et
les ouvriers, rémunérés de leur travail, mirent à l'exhuma-
tion de ces sculptures des soins qui en assurèrent la con-
servation.
Tout n'était pas fait cependant : les pierres, restées sans
abri, se désagrégeaient aux intempéries de l'air. La construc-
tion de hangars destinés à les abriter, compte encore parmi
les bienfaits des archéologues et du Conseil général de l'Yonne
dont les subventions sont le plus eflBcace moyen de conser-
vation du Musée, et de la municipalité de Sens dont le zèle
intelligent sut employer avec fruit les fonds fournis par le
département.
1869. 35
282
Sans doute le Mosëe de Sens doit compter anjourd'hai en
premier ordre an nombre des rares Masées lapidaires qne la
France a réunis. Mais on ne peut s'empêcher de déplorer
qu'il ne se soit pas trouvé plus tôt des hommes dévoués à la
science pour commencer cette œuvre, dont notre époque,
avide de recherches et d'instruction, sent aujourd'hui l'utilité.
Les Bulletins de la Société Archéologique de Sens con-
tiennent déjà, sur le sujet que j'entreprends de traiter, des
travaux importants de HH. Laitier, Prou, Chanoine, Giguet,
que nous trouvons en même temps à la tête des restaurateurs
du Musée de Sens et des critiques éminents qui eu ont fait le
sujet de leurs études.
La seule ambition que me laisse mon travail, c'est d'attirer
sur une des collections les plus précieuses de la France
l'attention de tous ceux qui aiment nos antiquités nationales.
En ceci, l'Angletetre nous a devancés. Il n'est pas d'étu-
diant d'Oxford qui, dans ses excursions continentales, n'ait
relevé au passage les richesses du Musée de Sens. J'en ai vu
quelques-uns, artistes de talent, rester des journées entières à
dessiner, avec cette persistance britannique qui a bien son
bon cdté, et ne quitter le Musée qu'avec un album rempli.
Peut-être ces dessins ont-ils déjà paru dans les Reviews de
Londres? En tous cas, nos lecteurs irouvefont ici, à l'exception
de quelques planches déjà connues, la première édition fran-
çaise du Musée gallo-romain de Sens. E. D.
Paris, octobre 1868.
L
Depuis un demi-siècle à peine, l'attention et surtout la
sollicitude du monde savant entourent nos antiquités na*
tionales de respect et de protection. Science nouvelle, i'a^
chéologie a plus fait pour l'histoire que Térudition douteuse
et le sarcasme incrédule des écrivains du xviu« siècle. Au
nombre des villes qui, jusqu'ici, ont pu conserver les ves-
tiges de leur ancienne splendeur, Sens conserve un rang
que les villes romaines du Midi, Arles, Lyon, Nfmes, peuvent
seules lui disputer. Les vestiges encore existants de son an-
tique civilisation suffiraient à attester son importance, si les
283
textes eux-mêmes ne lui assuraient uoe honorable supré-
matie.
Dans une étude rapide, que V Annuaire de l*Yonne ne me
permet pas de rendre assez complète, mais qui permettra du
moins à d'autres de reprendre sous une forme meilleure une
esquisse à grands traits, je me propose de passer en revue
les antiquités que Sens possède encore aujourd'hui, sans
chercher à reconstruire par des hypothèses un passé qui ne
nous laisse plus, comme preuve de sa vie éteinte, que les mo-
numents où ses morts se sont couchés dans la nuit du der-
nier sommeil. Les tombeaux sont toujours et partout les
derniers vestiges d'une civilisation.
A quelle époque faut-il reporter la construction, ou plut6t
l'amoncellement de terres et de pierres composant les Tom^
belles de Saint- l^artin-du-Tertre (PI. A.)? A la période gau-
loise, bien évidemment. Soit qu'elles aient été, suivant les
conjectures des historiens, le tombeau de chefs illustres, des
postes d'observation, des stations de télégraphie nocturne
des Gaulois, qui, d'après certaines autorités, se seraient
servis des signaux de feu dans leurs guerres intestines ou
dans la défense de leur territoire, ces tombelles n'en ont pas
moins un grand intérêt historique. Les explorations et son-
dages exécutés en 1846 et 1847 par les soins de la Société
de Sens et publiés dans le rapport de M. Prou, s'ils n'ont pas
éclairé cette question controversée, ont du moins établi l'âge
de ces monuments. Aucun vestige humain ne s'y est trouvé ;
mais la présence de haches de silex, de débris de poteries,
de cendres contenant des éléments organiques très-appré-
ciables; toutes ces circontances feraient croire à un monu-
ment, sinon funéraire, du moins votif. Des conduits en
pierres sèches, construits suivant la coutume celtique, con-
vergent au centre du monument. Est-ce là, comme dans les
Pyramides, une tradition qui échappe à la science moderne (1)?
D'autres couloirs se font remarquer dans la masse des ter-
rains amoncelés. Ceux-ci portent la marque ligneuse des
madriers que leur vide devait remplir. M. Prou considère ces
(i) On a constaté, dans les monuments égyptiens, Torientation
parfaite de ces ouvertures. M serait curieux de savoir si les Gaulois
agissaient en vertu des mêmes notions astronomiques, cette science
leur étant connue.
284
conduits comme une sorte de moulage obtenu par la pré-
sence de poutres retirées de leur alvéole après l'opération
terminée. Mais, outre la difficulté d'extraire ces pièces de
bois, leur déplacement eût fait disparaître les stries que les
veines ligneuses ont imprimées dans la masse. Les poutres
ainsi juxtaposées et qui, il faut le noter, étaient jointes par
des tiges de fer, ont disparu sous l'action dissolvante des
siècles. Le fer a résisté, les liens sont restés à leur place et
les conduits sont restés vides. La position seule des attaches
indique la destination qui leur était donnée, celle de relier
l'ensemble des poutrelles. Celles-ci servaient sans doute,
comme le veulent quelques antiquaires, à prévenir la désagré-
gation du sol(1]. Cette disposition se retrouve dans plusieurs
tumuli. Cependant le procès-verbal de H. Prou a relevé
avec le plus grand soin les circonstances des explorations
opérées. L'existence d'une chambre intérieure au centre des
Tombelles, leur conformité avec les monuments reconnus les
plus anciens de notre ère nationale, leur assignent une place
importante dans le cycle de la Gaule, bien avant l'invasion
romaine.
n.
Parmi les monuments entièrement disparus appartenant à
répoque romaine. Sens doit regretter surtout ses Arènes.
D'une dimension un peu moindre que celle du Cirque de
Pola d'Istria (71 m. 40 au lieu de 73 m.), supérieure à celle
de l'amphithéâtre de Ntmes, ce dernier ne mesurant que 70
mètres, elles n'ont que 14 mètres de moins que le Colysée (2).
On peut suivre encore le pourtour de l'amphithéâtre en par-
courant la rue des Arènes, dont les maisons dessinent la
forme elliptique et occupent l'emplacement du mœnianum
supérieur, tandis que leurs jardins conservent l'inclinaison
naturelle des gradins et suivent la pente de la cavea jusqu'à
la base du podium. Le lieu a conservé, dans la tradition popu-
laire, son antique origine. Les noms de Clos-des-Arènes et
(1) Cette coutume, adoptée par les Gaulois, de relier les terres au
moyen de bols bruis ou travaillés, est longuement détaillée par
César dans sa Campagne des Gaule* (Voyez pi. 20, vol. II de VHts-
ioire de Césars par Napoléon III).
(2) Ces dimensions sont prises dans le grand axe de l'ellipse et ne
comprennent que ï^arena proprement dite : Pespace réservé aux Jeux
et aux gladiateurs.
285
de Champ'des-Martyrs existent encore. De grands sacrifices
de chrétiens y auraient eu lieu, suivant la chronique, et des
vestiges encore fréquents de débris des animaux employés
dans les combats du cirque, ne laissent aucun doute sur la
destination d'un monument dont la forme seule existe encore
sur le sol. La présence de conduits semblant se raccorder aux
aqueducs romains fait croire que Tarène pouvait éire, en cer-
tains cas, convertie en naumachie. Hais ce qui surprend le
plus dans les vicissitudes de nos monuments, c'est la dispa-
rition complète d'un édifice aussi important. La construction
des murs de défense contre les invasions des Barbares, le
déplacement même de la ville, s'amoindrissant dans l'histoire
comme dans ses limites et se l'esserrant sur les bords de
l'Yonne et de la Vanne, après avoir abandonné son acropole,
expliquent cette circonstance. Les Arènes, dans cette cité dé-
pourvue de carrières, devinrent la suprême ressource de la
défense, et leurs pierres servirent soit à la fortification de la
ville, soit à la construction des demeures d'une nouvelle géné-
ration. Les tombeaux aussi servaient à défendre et à abriter
les vivants.
m.
D'autres constructions, d'une importance bien supérieure,
occupaient la partie basse de la ville romaine, dans la plaine
où se trouve le confluent de la Vanne et de l'Yonne. La des-
tination, très controversée, de cet assemblage d'édifices,
n'est plus appréciable aujourd'hui. Un sol de béton d'une
dureté et d'une épaisseur remarquables, quelques excava-
tions ayant servi aux fondations de colonnes de grande
dimension, un pan de mur en bel appareil, opiis regu-
latum, enfin la circonvallation des murailles indiquée sur
le sol, sont tout ^e qui reste des constructions que la
tradition populaire désigne sous le nom de la Motte du
Ciar. On a beaucoup cherché l'étymologie de cette appel-
lation et il reste à peu près certain que l'on n'y doit
trouver que la corruption de : Château de César. Si j'avais
à entrer dans cette discussion, d'ailleurs puérile, je ferais
remarquer que beaucoup d'habitations seigneuriales du
moyen-âge sont encore désignées dans nos contrées sous la
dénomination de la Motte. Les donjons féodaux comman-
daient la contrée, et leur situation dominante est tout indi-
quée par ce titre : motte signifiant un monticule.
286
Les proportions très grandioses des ruines on plutôt de
remplacement de la Motte du Ciar ne peuvent laisser sub-
sister l'idée, autrefois émise, d*un établissement thermal, dont
le plan surpasserait tout ce que l'antiquité nous a transmis
de plus important. L'amplitude de ses deux axes, 396 mètres
en parallèle à la rivière d'Yonne, dans la verticale N. S., et
362 mètres dans l'orientation E. 0., indiquent une destination
Elus notable assurément que celle d*une simple étuve pu-
lique. La direction visible encore des murs de clôture, Tab-
sence de végéiatiou ou le dépérissement des cultures sur un
sous-sol de substructions que la charrue n'a fait qu'effleurer,
laissent en relief, au moment où la terre se couvre de ses
moissons, le plan entier des ruines. Un parallélogramme de
396 mètres sur 498 mètres, traversé par la rivière de Vanne,
précède un vaste hémicycle de plus de 200 mètres de largeur
et profond de 464 mètres. C'est dans cet espace, et au centre
même, que se trouvent les assises de béton qui protégeaient
contre les inûltrations incessantes des cours d'eau de l'Yonne
et de la Vanne les constructions élevées sur une aire mesurant
75 m. 50 sur 64 m. 50. Les opinions émises par les archéo-
logues de Sens et confirmées par les travaux inédits de
H. Thiollet, contenus dans les cartons de la Société de Sens,
semblent affirmer que ces vestiges sont ceux d'un camp pré-
torien. Les monuments dont les fondations existent eussent
appartenu au prétoire et h ses annexes, le questorium et le
forum ; le quadrilatère eût compris le camp proprement dit.
Cette assertion se rapporterait aux documents et aux plans
conservés de ces sortes d'établissements romains (4).
Au xviii« siècle, il restait encore quelque chose de la
Motte-durCiar. Le dessin, jusqu'alors inédit de Sébastien
Le Clerc, que je reproduis ici (PI. L), ne peut assurément
passer pour un document archéologique d'une valeur snffi-
(1) Les camps romains, soit qu'ils fussent temporaires, et qu'ils
eussent pour objet la conquête d^une ville, soit qu'ilç servissent à
maintenir les urbains, étaient situés, autant que possible, auprès d*un
cours ë'eau. On ne peut s*empècher de constater l'analogie entre le
camp présumé de Sens et les camps de César sur l'Aisne el devant
Avaricum. Ce dernier a été retrouvé dans des conditions identiques
à celles du Camp de César de Sens. Ses proportions sont plus
vastes (550 m. en carré) (Voyez Histoire de Jules César par Napo-
léon 111, !2* vol. Atlas. PI. 9, iO).
287
santé. Dessinateur et graveur spirituel de la cour et de la ville,
au temps de Louis XIY^ l'auteur n*a cherché, dans son dessin
à la pluoie, copié par mon eau-forte, que Feffet pittoresque.
Cependant, la fidélité du plan topographique lui donne une
certaine importance et ne m'a point permis de le négliger
comme renseignement. Les rivières d'Yonne et de Vanne, la
position surélevée des constructions, modifiées sans doute au
moyen-âge, le pont aujourd'hui détruit, et, dans le lointain,
la flèche à peu près exactement esquissée de Saint-Maurice
de l'Ile d'Yonne, font reconnaitre l'emplacement actuel des
ruines romaines. La présence de pierres gallo-romaines dans
les constructions modernes des quartiers rapprochés de ces
ruines ne laisse aucun doute sur Tenlèvemenl, chaque jour
plus fréquent, des matériaux composant ces constructions. Il
a fallu, dans ces dernières années, que la ville de Sens inter-
vint pour empêcher le remblaiement des espaces découverts.
On ne peut constater, dans ce qui nous reste, que Tappa-
rence autrefois luxueuse des monuments de la MoUe-du^Ciar.
Les murailles en étaient construites avec des matériaux que
nous allons retrouver employés à d'autres usages ; mais l'œil
devait se complaire à l'aspect extérieur. Les revêtements, les
moulures des corniches étaient composés de marbres de di-
verses couleurs, souvent de marbres rares, découpés alors,
comme de nos jours dans les façades du somptueux Paris,
en minces lamelles encastrées dans les motifs d'architecture.
Des briques de tons variés, à moulures reproduisant des
dessins élégants, des aigles parfois, servaient, soit à la cou-
verture, soit à l'ornementation des édifices. Nous sortons,
dans ce paragraphe, du domaine des conjectures. Une ex-
cursion de quelques heures sur le terrain occupé par le pré-
tendu Château de César, ne peut manquer de procurer à
l'explorateur des échantillons, quelquefois très-intéressants,
de cette construction, où les procédés ressemblent si bien à
ceux employés lors de la décadence de l'art romain. Beau-
coup de ces vestiges portent les marques évidentes de la cal*
cination. L'incendie aurait donc joué son rôle dans la des-
truction de l'édifice romain ? Il serait difiBcile de retrouver
dans les ténèbres des invasions un texte qui mtt sur la trace
de celte destruction, lorsque des temps bien plus accessibles
à l'érudition ne laissent pas même à l'archéologue une notion
certaine sur la destination, non plus que sur la date histo-
288
rique du plus important vestige, en nos contrées, de la civili-
sation gallo-romaine.
IV.
Dans une savante notice insérée au Bulletin de la Société
de Sens, en 1846, H. Lallier assigne à la construction des
murailles de Sens la date du lii' siècle. Cette opinion,
appuyée de preuves auxquelles peuvent se reporter mes lec-
teurs, me dispense d'une dissertation nouvelle. Quelle que
soit l'époque à laquelle furent construits les murs de défense,
et cette époque ne peut être postérieure à celle constatée par
le mémoire que je viens de citer, elle donne aux documents
publiés ici une antériorité qui reporte évidemment aux deux
premiers siècles de Tère chrétienne l'âge de ces monuments.
Une remarque nécessaire, c'est qu*il n'existe, dans Tépigra-
phie des tombeaux gallo-sénonais, aucun signe, aucune
inscription se rapportant à la religion nouvelle. Cependant,
des pays où fut prêché d'abord le christianisme, le Sénonais
est l'un des premiers, et la primatie traditionnelle de ses pré-
lats en est la preuve.
Exclusivement païens, soit qu'ils nous transmettent les
effigies ou les inscriptions funéraires des citoyens de la
Gaule romaine, soit que, purement artistiques, ils reprodui-
sent les scènes de la mythologie ou les caprices du ciseau
d'un artiste souvent inexpérimenté, les monuments du musée
de Sens appartiennent tous à une civilisation dont le déclin
n'est que trop évident, mais dont on recherche en vain les
vestiges ailleurs que dans les grands centres de la domination
romaine.
L'enceinte de Sens, composée de murs reliés et protégés
par quinze tours, avait été édifiée en vue de la défense d'ur-
gence contre les invasions des barbares. La construction
des murailles, d'une solidité à l'épreuve des armes ofiensives
de répoque, dénote cependant une certaine hâte que l'on ne
trouve pas dans les fortifications élevées en même temps que
les édifices urbains.
Si l'on en excepte deux tours tronquées et réduites à l'état
de ruines sans aucun caractère, Sens a perdu sa plus belle
parure antique : Ses portes, remplacées aujourd'hui par des
colonnes sans style architectonique, ont disparu sous le
289
marteau de l'édilité. Nous ne pouvons que regretter le fait
accompli. Hais de ces ruines sont sortis les fragments d'ar-
chitecture et de sculpture que nous possédons aujourd'hui.
La construction des murs de Sens (1) est inYariablement
celle-ci : les fondations, à une profondeur de trois mètres
environ, les substructions en pierres de taille sur une hau-
teur très-variable, sont entièrement composées de débris
appartenant à des monuments plus anciens. Les arènes, le
camp prétorien, tout ce que Te besoin de se protéger a pu
recueillir, ont été employés à la construction des murailles.
Les tombeaux furent enlevés à leur destination pieuse, et
on les trouve, surtout dans la partie sud des fortifications,
en nombre important. Ces derniers monuments devaient
appartenir à une époque bien antérieure à la génération
existante, car le respect des fils eût empêché la violation, né-
cessaire, mais toujours douloureuse, de la tombe des aïeux.
La base des murailles, ainsi composée, sur une hauteur de
plus de six mètres en moyenne, de blocs superposés^ était
en outre défendue par des fossés. Ceux-ci ont été comblés
depuis.
Les pierres formant les fondations et les premières assises
des murs étaient agencées entre elles sans autre appareil
que leur propre poids. Aussi, les assises sont-elles de la
plus grande irrégularité. Les blocs de forte dimension sont
reliés entre eux par des fragments servant de remplissage,
mais dont les plus petits n'ont guère moins d'un mètre carré
de surface.
Aucun des matériaux qui composent les substructions des
murs de Sens n'a élé relié par le mortier. C'est à ce moyen
employé par les architectes romains que nous devons la
conservation des monuments de cette époque. Empâtés
dans la gangue qui caractérfse les étages supérieurs, ils
eussent été infailliblement perdus. Il est remarquable aussi
que les sculptures sont toutes tournées à l'intérieur du mur,
qu'elles s'aflrontent sans se toucher, et que si, dans quelques
spécimens, on peut regretter des mutilations, elles n'ont eu
(1) Nous aurions voulu donner celte année une vue des murs de
Sens; mais Pimportance de cette planche n'en a pas permis à temps
la publication. Nos lecteurs la trouveront dans notre prochain volume.
(les ÉDITBDRS.)
290
lieu qii'après rexhumation des sculptures. II y avait un cer-
tain respect dans cet emploi des reliques nationales; il serait
difficile d'expliquer autrement le soin avec lequel ces maté-
riaux ont ét^ placés. Les besoins de la défense n'obligeaient
pas à ces précautions.
Au-dessus de cet étage entièrement construit en pierres
superposées sans ciment, apparaît la vraie construction
romaine, monolithe par le système d*agrégation qui la carac-
térise : le béton sous toutes ses formes. La difficulté d'entamer
ces murailles autrement que par la mine a bien prouvé la
solidité extrême de ces fortifications.
Formés de morceaux calcaires, soudés dans le mortier
romain, les murs de Sens avaient une telle adhérence que,
le plus souvent, la pierre cédait à l'action de la poudre
sans que le ciment en senitt les atteintes. J'ai souvent
constaté cet effet dans les démolitions de ces dernières an-
nées.
Cette construction, abrupte comme toutes celles qui atten-
dent un revêtement, était ornée d'un bel appareil en opus
regulatum appliqué sur le mortier encore presque liquide,
par un procédé qui rappelle celui des mosaïstes. Celte parure,
qui n'avait aucun objet, quant à la défense, n'a pas non plus
la même solidité que l'œuvre vive. Elle s'est détachée en
plusieurs endroits sous Taction des siècles, tandis que les
murailles sont restées intactes. Il a fallu que notre époque,
riche en moyens de destruction, usât contre ces murs sans
défenseurs des ressources qu'elle emploie dans les guerres
de siège.
La plupart des pierres formant les soubassements des
remparts montrent des trous de scellement qui ne peuvent
laisser, je le crois, aucun doute. Ils appartiennent au système
d'appareil qui, dans Torigine, et avant le déplacement,
avait motivé leur présence, mais ils n'ont rien de commun,
quoique l'opinion en ait été émise, avec l'édification des
murailles elles-mêmes. Rien au reste n'en justifie l'utilité,
et il est impossible de relier, même dans l'hypothèse, des
alvéoles qui ont évidemment reçu des tiges de fer, mais qui,
dans la construction des murs, n'ont aucune connexité.
Une des particularités remarquables des remparts de Sens,
est la présence de bandes de briques, disposées par trois
d'épaisseur, reliées par un ciment d'autre nature que celui
291
des murailles et composé, si I'od en juge par sa couleur, de
briques piiées. Il s*est employé ailleurs dans les construc-
tions antiques, mais ce n'est point ici la place pour une
dissertation.
Une légende veut que ces cordons de briques aient été
dorés et qu'ils aient fornié, autour de la ville, une auréole,
une ceinture que sa bonne renommée lui eût bien méritée.
Mes lecteurs ne me pardonneraient pas une étude appro-
fondie sur ce sujet; mais je remarque cette circonstance :
A Auxerre, une des rues coutangentes aux anciennes fortifica-
tions romaines s'appelle encore de nos jours rue d' Orbandelle.
L'étymologie la plus vulgaire y trouve la racine, peut être
fort ancienne, et conservée par la tradition, d'un ornement
destiné k frapper les yeux du peuple. En traduisant par
bande d'or, banaeau doré, l'étymologie reste dans une
sage réserve. En avançant que l'appellation est venue de la
période romaine, il y aurait assurément imprudence, et tout
en penchant pour celte dernière opinion, j'attends l'objec-
tion qui me pourrait répondre par le terme moyen-âge de
bandel pour drapeau, ce qui impliquerait seulement la
présence d'un drapeau doré ou drapé d'or sur l'une -des
portes d'Auxerre. La question est, je crois, difficile à ré-
soudre.
Les murs de Sens avaient^ depuis longtemps, perdu leur
couronnement lorsque l'histoire s'en est occupée. Les cré-
neaux, mâchicoulis, meurtrières, que les temps modernes
y ont ajoutés, en ont changé la physionomie. Dans la planche
que j'ai eu le regret de ne pouvoir terminer assez tôt pour la
joindre à cette étude, les lecteurs de l'Annuaire pourront dis-
tinguer ces divers caractères d'architecture.
V.
On ne trouve pas, ainsi que je l'ai dit plus haut, de
types purs dans les sculptures de Sens. Avant d'entrer
dans l'examen spécial de ces monuments, les lecteurs de
l'Annuaire me permettront de leur donner les spécimens les
plus caractéristiques de l'architecture et de l'ornementation
gallo-sénonaise.
Plusieurs restes des monuments donnent, en excluant le
métiie ariisiique, une idée de la grandeur des palais que la
292
décadeace romaine a élevés à Sens. Une pierre ayant formé
la clé du cintre d'une porte ne mesure pas moins d'un mètre
de hauteur (pi. YIII).
L'art, cependant, compte quelques modèles dignes de re-
marque. Ainsi la planche VII, représentant une scène mytho-
logique, donne la reproduction de Tune des œuvres les plus
belles du ciseau gallo-romain. Il y a loin de cette sculpture
à celle des beaux temps de la Rome antique ; mais elle
laisse loin aussi derrière elle les autres spécimens de l'épo-
que, et les personnages à la pose rigide, aux draperies
sans style, qui caractérisent les dernières œuvres de l'em-
pire.
Un chapitre spécial étant réservé à ces sculptures, elles
rentreront ailleurs dans le cadre de cette notice, ainsi que
des monuments plus nombreux et plus intéressants : les
tombeaux. C'est à eux que nous devons les plus curieux
échantillons de costumes et de mœurs. La collection des
Arts et Métiers en est sortie tout entière. Les planches TIII
et X montrent les deux sortes de constructions funéraires, les
unes simplement épigraphiques, les autres accompagnées
d'ornements ou de la représentation des défunts. Ces types
n'ont ici d'autre but que de montrer les différents trésors
archéologiques conservés pendant plus de seize siècles
dans les fondations des murs de Seus. On les retrouvera
plus loin avec les commentaires qu'ils ont soulevés jus-
qu'ici.
J'ai tout lieu de présumer, de Texamen des monuments
gallo-romains de Sens, que deux époques bien distinctes
dans l'histoire de l'art en ont fourni les modèles. Et, en effet,
il n'est guère présumable que Tédification de Kenceinte
sénonaise n'ait employé que les monuments d'une généra-
tion et ait respecté des monuments plus anciens. La nature
seule des matériaux implique une date différente. Les scul-
ptures les meilleures de forme, et conséquemment les plus
anciennes, sont exécutées dans un calcaire compacte, tandis
que les plus récentes sont taillées dans la pierre usuelle,
celle que nous connaissons encore aujourdlhui dans les cons-
tructions, le calcaire mou. Lçs sculptures monumentales
avaient nécessité un choix spécial de la matière; les tom-
beaux étaient, à de rares exceptions près, édifiés en pierre
tendre, la seule que Ton pût se procurer dans une contrée
S93
dépourvae de carrières, autres que les bancs crayeux de la
Champagne actuelle ou les couches plus denses de Cour-
soo. C*est plus loin qu'il fallait aller chercher les pierres
compactes, dans les gisements qui confinent au Horvand.
Le rapide coup d'œil que mes lecteurs viennent de jeter
sur les antiquités de Sens est loin de pouvoir satisfaire les
archéologues, mais il sufiSt, dans les limites auxquelles je
dois me restreindre, à provoquer de nouvelles études sur un
sujet des plus intéressants pour la science historique, et dont
les vestiges, dispersés ou disparus, ne laissent plus que les
restes, pieusement recueillis par notre époque, d'un passé
glorieux.
Sens, par sa position entre deux rivières, avait dû tenter
les conquérants romains par sa situation stratégique. Cinq
voies romaines, parfaitement reconnaissables encore, la re-
liaient aux grandes villes de l'empire. Hais l'industrie, après
que rétablissement de la civilisation nouvelle parût définitif,
devait remarquer le site privilégié où ses ateliers, ses forges,
ses briqueteries allaient trouver un débouché facile par les
voies navigables et un auxiliaire utile par les cours d*eau de
moindre volume que la Vanne lui fournissait.
Aussi n'est-ce pas la moins intéressante partie de l'étude
du musée lapidaire de Sens que celle des arts industriels.
Quelques-uns des monuments donnent des détails précieux, et
l'un d'eux, rare fortune pour une collection de ce genre, re-
produit l'image, unique dans les annales de Tantiquité, d'une
industrie importante.
La première section de cette notice sera consacrée aux Arts
et métiers.
VL
Si l'on en excepte les peintures de Pompé!, si intéressan-
tes pour l'étude des industries de l'antiquité, les représenta-
tions figurées donnent peu de spécimens des arts à l'époque
romaine. Le tombeau reproduit par la planche IX a été élevé
à la mémoire de Belliccus. Cet édicule, de 1 m. 05 de hau-
teur surO m. 49 de largeur, se compose d'une niche en plein-
cintre, comprise entre deux pilastres à chapiteaux sans aucun
ornement. Deux prolongements, en forme à'antéfixesp surmon-
294
taieot les chapiteaux : ils portaient la formule consacrée : D.
M. [Dis Manibus). La lettre H, à la droite du monument, a
disparu par la mutilation de la pierre. L'inscription circu-
laire gravée au-dessus se lit ainsi :
MEMOR BELLICCI RELLATOR... (1).
Le personnage représenté sur ce tombeau n'est pas un des
moins curieux modèles du musée de Sens. Tandis que dans
[presque toutes les représentations d'artisans que nous a
éguées Tart romain, les ouvriers portent la chevelure rase
ou coupée assez court, le sujet qui nous occupe est orné
d'une longue mèche de cheveux partant de la nuque. Le sta-
tuaire a eu soin de bien marquer ce détail, quoique la figure
soit vue de face. Il n'y aurait rien d'outré, peut-être, dans
l'hypothèse qui veVrait en Belliccus un citoyen de la Gallia
comata.
Belliccus est représenté debout, velu de la tunique de
laine, habillement ordinaire des gens de métiers. Celui-ci
est un forgeron, ou plus vraisemblablement un fabricant
d'armes. Les qualités bien connues de la Vanne, pour la
trempe des métaux à aciérer, a pu être connue des Romains.
L'ouvrier lient de la mnin droite un marteau, semblable a
celui de nos orfèvres, carré à l'un de ses bouts et terminé en
pointe à l'autre extrémité. Sa main gauche soutient, sur une
petite enclume, une lame oh l'on pourrait voir la forme d'un
sabre ou d'un couteau de grande dimension. L'enclume
est forée d'un trou rond destiné à recevoir un tas et repose
sur une console. A la droite du personnage sont gravés en
creux deux pinces ou fourgons; à sa gauche, on distingue
une paire de tenailles.
Le type épaté de la figure, le nez camard, les lèvres épais-
ses sont loin de constituer l'idéal de la race gauloise, si
célèbre par la noblessse de son expression; la mutilation de
Tarcade sourcilière gauche donne encore au visage de Bel-
liccus une physionomie plus étrange. Mais la lourdeur des
formes de la tête se retrouve dans les vêtements, dessinés en
(1) L'examen des monuments épigraphiques formant une étude
spéciale dans le plan de cette notice, nous ne nous arrêterons ni à
Tépitaphe de Belliccus, ni à la faute d^orlhographe du lapidaire
romain : eeilator... pour bellator... Il en sera de même pour les
autres tombeaux où se trouveront des inscriptions.
295
plis parallèles et qui ne se drapent pas. La forme fuselée
des doigts où les phalanges ne sont pas indiquées, montre,
ainsi que dans plusieurs monuments du rooyen-àge, où la
dégénérescence de Tart se fait sentir, l'insuffisance de l'ar-
tiste.
Aux pieds de l'ouvrier se voient un lièvre qui cherche à se
blottir et un autre animal de race féline, autant qu'on en
peut juger par sa patte levée et ses griffes proéminentes, la
tête du Carnivore étant brisée. Ces deux quadrupèdes confir-
meraient Topinion que j'émettais plus haut, en voyant
on armumr dans ce relief. Le lièvre personnifie-t-il la chasse
et le félin la guerre ? Il n'y a là rien d'impossible.
Un détail fort important de la statue de Belliccus, détail
qui n'échappera à aucun archéologue, mais que je relève icit
c'est que son pied droit est chaussé du cothurnus, attribut
consacré des cynégistes, depuis la Diane chasseresse des
Grecs, tandis que sa jambe gauche est protégée par le calceus
à tige montante, sorte de botte que nous retrouverons dans
tous les tombeaux où les gallo-romains sont représentés en
costume de ville. Il y a certainement là un intéressant sujet
d'étude, cette distinction ne pouvant être le résultat d'une
inadvertance du sculpteur, le monument n'ayani été ni res-
tauré, ni retouché.
Ce tombeau est un des rares spécimens intacts que pos-
sède le musée de Sens. Lors de son exhumation dont je sui-
vis tous les détails, il était de la plus parfaite conservation.
Le transport et l'aménagement dans la collection ont seuls
produit les mutilations qu'on y remarque. Jusque là il était,
comme disent les numismates, à fleur de coin. Les angles et
les arêtes des moindres détails conservaient encore la marque
du ciseau.
VII.
D'une facture beaucoup plus grossière que le précédent, le
monument représenté par la planche VI n'en donne pas moins
un type curieux, quoique déjà connu ailleurs, d'une indus-
trie fort importante, sans doute, dans un centre aussi com-
merçant que la colonie Sénonaise.
Au nombre des ateliers que les cours d'eau de la Vanne
396
m
et de TTonne ont dû voir s'établir sur leurs bords, les usines
destinées à la fabrication des tissus furent sans doute les
premières. La population de la capitale de la domifation
romaine, l'agglomération de corps militaires considérables,
ont nécessité la recherche de ressources locales que l'orga-
nisation administrative des Romains n'a pu négliger.
Quelques savants ont vu, dans la pierre tumulaire dessi-
née planche YI, des sujets que le lecteur pourra comparer,
dans leurs attributions, avec l'opinion que j'émets pour
mon propre compte. Cette pierre, d'une hauteur de 0 m. 70
sur 0 m. 65, offre peu de densité. Aussi a-t-elle beaucou^i
souffert des intempéries et ne laisse-t-elle qu'une image assez
fruste, où il sera difficile dans quelques années de retrouver
les traits primitifs.
Les désignations admises jusqu'ici, quant au personnage
représenté sur cette pierre, ne me semblent point satisfai-
santes. Plusieurs archéologues y ont trouvé un orateur dans
la tribune aux harangues, et la draperie du fond eût figuré,
suivant eux, la portière de cette tribune. D'autres opinions
voulaient que le monument figurât un citoyen se rendant au
vote. En ce cas, la double balustrade que Ton remarque dans
la planche eût représenté le Pont des élections [pons suffra-
giorum), que chaque votant traversait à son tour pour dépo-
ser sa iabella dans l'urne.
L'individu que reproduit cette planche est presque nu :
vêtu d*une mince tunica retenue sur l'épaule gauche, il
appuie ses deux mains sur des montants fixés à leur base à
une auge carrée pu ses jambes disparaissent en partie. Der-
rière lui, un cylindre, mobile sur son axe et monté sur deux
crampons, soutient une pièce d'étoffe.
Aucune image ne peut, je le crois, convenir mieux au
folio antique. Les parois élevées de la cuve servaient à
appuyer les mains, de manière à compenser l'effort des jam-
bes, que le piétinement incessant nécessité par le lavage des
draps eût rendu insupportable à l'ouvrier. Les vignerons se
servaient d'un moyen analogue pour écraser le raisin : leurs
mains se suspendaient à des cordes afin de soulager l'action
des membres inférieurs (1).
Dans cette hypothèse, le bas-relief du musée de Sens
(I) La suite de notre noUce donnera un exemple figuré de cette
scène diaprés un diptyque consulaire. ^
291
devient très compréhensible. L'ouvrier foulon est occupé à
laver le drap. Les pieds font le travail, et l'action des bras
se comprend sans peine. La draperie suspendue au cylindre
mobile est une pièce de drap en train de s'égoutter. Le
mouvement circulaire du rouleau était nécessité par le besoin
d'aérer l'une après l'autre les parties de l'étoffe, celles qui
adhéraient au cylindre séchant moins vite.
A l'appui de mon opinion, je reproduis, dans cette gra-
vure, deux documents empruntés à la Fullonica de Pom-
pé!. Dans l'un, on voit un ouvrier, vêtu d'un costume pres-
que identique à celui que je viens d'étudier, lavant le drap
dans un bassin.
Dans l'autre, un artisan , à cheveux ras, comme le per-
sonnage du bas-relief de Sens, retourne dans la cuve l'étoffe
qu'il vient de laver. La première de ces figures montre les
appuis dont l'ouvrier se servait pour aider son action.
Ces considérations suflSsent pour me faire admettre ce mo-
nument au nombre de ceux qui rentrent dans l'étude des Arts
et Métiers.
Vffl.
La moins parfaite, au point de vue iconographique, des
sculptures de Sens, est la plus précieuse comme monument
de l'industrie antique (PI. XII). L'état très fruste de la pierre,
[hauteur 80 centimètres, largeur 63 centimètres], où la figure
du personnage est mutilée, laisse reconnaître heureusement
l'action de l'ouvrier.
Jusqu'à la découverte de ce monument, aucune représen-
tation de l'industrie drapière ne se retrouve dans les docu-
ments de l'antiquité. Les peintures si complètes de la Fullo-
nica de Pompél ne figurent nulle part l'opération de la tonte
du drap, définie d'une manière irrécusable par le bas-relief
de Sens.
L'artisan, debout, armé de forfex de grande dimension,
tond une pièce de drap suspendue à une traverse horizontale
mobile, et pouvant s'élever ou s'abaisser au moyen de che-
villes sur un chevalet vertical. Les ciseaux, semblables à
ceux qui servent encore à la récolte de la laine, sont pourvus
d'un appendice discernable, malgré les mutilations de la
sculpture, et destiné à prévenir l'écartement des lames.
1869. U
298
Evidemment, l'artiste a quelque peu rûodifié, dans u'nê
intention pittoresque, Taction de l'ouvrier. Une pièce de drap
suspendue et flottante, ainsi que le représente la gravure, ne
peut se prêter à Faction des ciseaux. Mais une surface plane,
qu'il eût fallu dessiner pour exprimer la tension de l'étoffe,
n'eût pas donné d'une façon intelligible l'image qne le
lapidaire se proposait de reproduire.
Le tondeur est légèrement vêtu d'une simple tuniqtïe à la
mode gauloise, se rapprochant bien plus de la blouse mo-
derne, la saie ou sayon de nos pères, que de la tùnica
romaine, dont les manches s'arrêtaient au biceps.
On avait jusqu'ici nié que les Romains eussent cdnnu la
fabrication du drap. Leur procédé se serait borné à celui
constaté par de nombreux monuments, où le feutre eût été
la dernière expression de l'industrie. Cette opinion devient
erronée en présence du précieux document que nous publions.
Faut-il croire que les établissements industriels de^ bords
de l'Yonne ont été les premiers à appliquer des procédés
nouveaux et à apporter des perfectionnements à un art dont
les nombreux ouvriers formaient, il y a dix-huit siècles, le plus
important collège d'artisans? L'opinion serait sans doute
discutable ; mais comment les peintures de la Fullonica, si
exactes et retraçant toutes les manipulations du drap, com-
ment les tombes romaines n'ont-eiles pas reproduit cette
scène caractéristique?
Le moyen-âge, qui, ainsi que l'antiquité, s'est plu à repro-
duire, soit par les vitraux votifs des corporations de métiei's,
soit dans les manuscrits, les scènes de la vie industrielle,
nous offre une image presque identique à celle que nous
donnons ici: Le Magasin pittoresque^ de juin 4868, page
499, consacre à l'industrie des draps un article dont j'ex-
trais quelques lignes, et accompagné d'un dessin du xve
siècle, oii le tondeur, armé de forfex, appelés forces à cette
époque, tond l'étoffe étendue horizontalement sur une table.
Le procédé est absolument le même qu'à l'époque romaine,
sauf la position donnée à la pièce à ouvrer.
Mais le principal intérêt n'est pas là. L'article que je viens
de citer contient ces données que vient détruire notre monu-
ment: « Il parait que le foulage a été le dernier perfection-
ne nement introduit dans la fabrication par les anciens
« Mais nulle part il n'est question de tondage. » Et plus loin:
399
« En tous cas, les étoffes gauloises, renommées dès le
k temps de Cé^sar, et les tissus d^'Arras qui, sous GalTien,
« étaient employés à la confection des sayons militaires,
« étaient probablement des lainages et non des draps. Bien
« que, dès le ix« siècle, il existât en France des centres
« nombreux de fabrication, notamment à Elbeuf, l'industrie
« drapière proprement di^te ne ferit ^v^aux xii» et xiii^ siècles
« des développements sensibles, in. Quicherat , dans ses
c savantes leçons à l'école des Chartes, rapporte au temps
« de Philippe-Auguste le irlomphe du drap proprement dit
« sur le lainage dans le vêtement. »
On voit que la date assignée jusqu'ici à la fabrication des
^aj)s se trouve siagulièreipTent déplacée par I4 décj»uverte
du bas-velief de Sens. L'espace nç me permet pjâs, et il est
d'ailleurs inutile, d insister sur ce fait. La conciûsioti en est
éfvldente à tous les. yeux,
Dai^s la notice citée plus haut se trouve cette circonstance
bonne à noter, que lés foires de Chaolpagne et de Brie
étaient le jgran«l oentrè de la vente des çiraps, et que la^prê-
ipière de ces provinces rivalisait avec l^s labriaues du Mord.
N'y a-t-il pas là une sorte de confirmation de ropiniod quis
j'émettais sur, la prééminence des fabriques Sénonaisës?
Safts ioiit^, elles ôhl été irtipdriailies. Là présente dé deux
tombeaux a^parienrrnt à des ahlsans d'une indtistriè anjout-
d'hoi éteinte à Sons, en atteste l'antéPiorité. H siérait impos-
sible, j6 <)e drois, d'<nfller i)lQs loin sans tomber dans le
doinialtie de Thypothè^.
Rien ne s'oppose cependant ï ce que nous considérions
notre contrée comme le berceau d'une industrie dont les per-
fectionnements nouveaux laissent encore intacte l'idée pre-
mière de l'inventeur. Les agents mécaniques ont changé,
l'idée mère a survécu.
EUGÈNE DAUDtN.
(Sera oontinté.)
FAITS GÉNÉRAUX.
1867. DÉCEMBRE 6. — Le Corps législatif, par un vote
à la majorité de 237 voix contre 17, se prononce en faveur
da maintien du pouvoir temporel. C'est dans cette séance que
le ministre d*Etat, M. Rouher, cédant aux instances de
MM. Tbiers etBerryer, prononce le fameux: Jamais la France
permettra à l'Italie de s*emparer de Rome.
Le Sénat italien adopte à l'unanimité Tordre du jour du
marquis de Torearsa qui parle de « maintenir les droits et la
dignité de la nation. »
9. — Une grande procession de près de 20 mille person-
nes a lien à Dublin, en l'honneur des Fenians exécutés.
10. — I^ans la séance du Corps législatif de ce jour,
H. de Kerveguen, député du Var, se fait l'écho de graves
accusations portées par un journal étranger contre une frac-
tion de la presse libérale de Paris.
Un jury d'honneur est constitué pour prononcer sur ce
sujet.
13. — Des Fenians tentent de faire sauter la prison
de Klerkenwell, à Londres, où est renfermé le colonel
Burke.
19. — Le Corps législatif commence la discussion du
projet de loi sur la réorganisation de l'armée. Plus de 80 ora-
teurs sont inscrits.
1 868. JANVIER 2. — Douze journaux de Paris sont pour*
suivis sous la prévention d'avoir publié un compte rendu
illicite des débats législatifs.
301
Les nouvelles d'Angleterre signalent les précautions prises
de toutes parts contre les tentatives des Fenians.
14. — L'ensemble du projet de loi sur l'armée et la garde
nationale mobile est voté parle Corps législatif à la majorité
de 199 voix contre 60 sur 359 votants.
16. — Une lettre de M. de Persigny, sur la législation
relative à la presse, fait grand bruit et provoque les apprécia-
tions de tous les journaux.
89. — Le Corps législatif commence la discussion du pro-
jet de loi sur la presse.
Les nouvelles d'Algérie sont des plus lamentables. Les
Arabes meurent par milliers de faim et de froid.
On signale jusqu'à des faits d'anthropophagie.
L'archevêque d'Alger fait appel à la charité publique en
France.
FÉVRIER 17. — Une dépêche de New-York, transmise
par le câble transatlantique, reproduit des nouvelles reçues
du Japon par la voie de San-Francisco annonçant une révo-
lution des Daïmios (noblesse japonaise]. Le Mikado avait été
fait prisonnier, le taîcoun s'était réfugié à Osaka pour orga-
ser des forces. La ville de Siiogo et deux palais h Teddo
avaient été incendiés.
Le jury d'honneur chargé de prononcer sur l'incident
Kervéguen, qui s'était fait l'écho au Corps législatif des impu-
tations d'un journal belge, la Finance, contre quelques jour-
naux français, que cette feuille accusait d'avoir été soudoyés
par l'étranger, rend une sentence qui disculpe ces journaux.
Ce jury était composé de HM. Rerryer, Marie, Jules Favre,
Martel, marquis d'Andelarre.
18. — Un arrêté du ministre de la guerre fixe à 2,500
fr. le taux de la prestation individuelle pour l'exonération du
service militaire.
Pendant ce mois l'esprit public a été vivement préoccupé
de rumeurs relatives à de prétendus projets de modifications
constitutionnelles, qui ne se sont pas réalisés.
MARS 6. — Le président Jonhson, accusé de violation de
la Constitution, est appelé à comparaître le 13 devant le
Sénat des Etats-Unis pour répondre à l'acte d'accusation
dressé contre lui par le Comité à'impeachment.
m
7. — Le Corps léffislatif s^m^, ^ ifpji «(^MAf^^ îde
242 voix sur 3^0, votent, renseml^lQ du prqj,et de loi surlji
pnes^iç.
Des troifbles ont eu Heu à A.lbi au 3ujet de h vepte iei^
grains.
10. — Le Uoniteur publie un décret réglant Tadmission
des conducieurs dans le corps des ingénieurs des ponts et
chaussées.
Des troubles éclatent à Toulouse et divers autres lieipt à
l'occasion de la révision de la garde nationale mobile.
18. — Le Corps législatif autorise des poursuites correc-
tionnelles contre H. Jules Ilicbard, rédacteur du Figaro, ex
H. Grenier, rédacteur de la Situatim, comtù» prévenus de
diffamation envers cette a$isen)blée.
La Chambre ouvre aussi la discussion sur le projet d^ loî
relatif au droit de réunion.
Une tentative d'assassinat est comvise par un fepian»
nommé 0*FerreL en Australie, sur le duc d'Edimbourg, deu-
xjjbme fils de la reine Victoria.
43. — Le Sénat des Etats-Unis proroge au 23 mars le
délai donné au président Johnson pour répondre à l'acte
d'accusation.
Il paraît à Paris une brochure intitulée : f,cs Titr^ de la
dynastie J^apoléonienne, à laquelle ,on attribue une haute
origine.
23. — Le Corps législatif vote 4 l'unanimité un crédit de
2 millions pour venir en aide aux populations de l'Algérie,
décimées par la famine et réjpiidémie.
26. — Le Corps législatif vo(e à une grande majorité
l'ensemble du projet de loi sur les r^iipions publiques.
Des troublps graves éclatent da^s l|;s enarbonnages de
Bjeigique, pr^s de Cbarleroi.
AVRIL 4. — La chambre des pomipunes d' Angleterre
vote à une majorité de 60 voix la propQsjiion de M. Gladstone
tendant à la suppression des privilèges de l'Eglise apglipane
en Irlande.
f 2 et 1 3. — La gelée cause ip grands dégâts (l^ns les
vignobles du Gard et de l'Hérault.
If. — jllfigdala, la forteresse de Théodoros, qégofis
d'Abyssinie, tombe au pouypir des Anglais, '^héodorôs
m
meurt, son ^rmée est anéantie , les prisonniers anglais sont
délivrés.
Le but de Texpédition étant atteint, sirNapier donne l'ordre
delà retraite.
20. — Le Corps législatif reprend ses travaux interrompus
à Toccasion des vacances de Pâques.
23. — M. Jules Favre prononce son discours de ré-
ception à TAcadémie française, auquel répond M. de Rému-
sat.
Une dépêche de Madrid annonce la mort du maréchal
Narvaez, duc de Valence. La mission de réorganiser le cabi-
net Espagnol est confiée à M. Gonzalès Bravo.
Les journaux anglais publient une dépêche datée de Shan-
galdu 19 mars, qui annonce que Téquipage d'un canot appar-
tenant à un vaisseau français le Dupleix a été massacré par
les Japonais, et que le gouvernement du Japon avait offert
toutes satisfactions.
30. — Le Corps législatif autorise les interpellations sur
la situation économique et industrielle du pays et fixe la dis-
cussion au 11 mai.
Création de la Société des AgncuUeurs de France qui
compte déjà 600 souscripteurs. Sa première réunion générale
est fixée au 12 mai.
MA1 10. — L'Empereur et llmpératrice visitent Orléans.
L'Empereur y prononce un discours sans portée politique.
11. — Le Corps législatif commence la discussion sur
les interpellations relatives au traité de commerce du 23
janvier 1860.
16. — Le Sénat de Whasington acquitte le président John-
son à la majorité de 35 voix contre 19.
Un conflit s'élève entre le maréchal Mac-Mahon, gouver-
neur général de l'Algérie, et Monseigneur Lavigerie, évéque
d'Alger, à l'occaaion d'une lettre de ce prélat sur la préten*
due nécessité d'évangéliser et convertir les Arabes. Une
lettre du maréchal Miel, ministre de la guerre, approuve
la conduite et les paroles du gouverneur général de l'Algérie.
Monseigneur Lavigerie arrive à Paris.
21. — Le Corps législatif, à une grande majorité, vote
l'ordre du jour sur les interpellations relatives au traité de
commerce.
304
24. — Le Sénat discute une pétitiou qui, accusant notam-
ment la Faculté de médecine d'enseigner des doctrines per-
verses, demande la liberté de l'enseignement supérieur. Le
Sénat passe à l'ordre du jour, après une discussion qui a
tourné à la confusion du parti de l'intolérance religieuse.
25. — L'Empereur d'Autriche sanctionne les lois, dites
confessionnelles, sur le mariage civil, etc.
29. — Le Moniteur publie des lettres du maréchal Niel
etde l'archevêque d'Alger qui mettent fin au conflit mention-
né plus haut.
30. — Visite de l'Empereur et de l'Impératrice à Rouen.
JUIN 2. — Le Corps législatif adopte la loi relative à la
taxe des dépêches télégraphiques.
9. — Le Corps législatif discute la loi sur l'achèvement
des chemins vicinaux.
L'empereur de Russie propose de proscrire l'emploi dans
les armées des balles explosibles. L'Empereur Napoléon
adhère à cette proposition.
10. — Le prince régnant, Michel de Serbie, est assassiné
dans le parc de Topchidéré par les Radovanovitz. Un gouver-
nement provisoire est constitué. Le Skouptchina est convo-
qué pour le 2 juillet. On accuse les Karageorgewitz d'avoir
inspiré les assassins.
i7. — Le Corps législatif vote, à la majorité de 483 voix
contre 8, la loi qui autorise la Compagnie du canal de Suez
à émettre un emprunt avec lots et primes.
Un décret démonétise les anciennes pièces divisionnaires
d'argent de 2 francs, 1 franc, 50 et 20 centimes.
29. — Le Corps législatif commence la discussion du
budget.
30. — La chambre des Lords rejette par 192 voix contre
97 le bill relatif à l'Eglise anglicane d'Irlande, votée par la
chambre des Communes.
JUILLET 2. — Le jeune prince Hilano Obrenowitch, qui
était élevé dans un collège de Paris, est intronisé prince de
Servie.
7. — Un grand nombre de généraux espagnols sont exi-
lés sous la prévention de connivence avec les révolution-
306
naires. Le duc de HoDtpensier est invité à quitter PEspa-
gne.
V Electeur, journal dirigé par H. Jules Favre, est condamné
à 4 0,000 francs d'amende.
25. — Le Corps législatif vote 100 millions pour indem-
niser les porteurs d'obligations mexicaines.
Cette assemblée vole aussi Tabrogation de l'article 1781
du Code Napoléon, qui dispose que le maître est cru sur
son afiSrmation pour la quotité des gages et les à-comptes
versés.
28. — La session du Corps législatif est close après le vote
du budget et d'un emprunt de 429 millions.
Immense succès du journal la Lanterne, de M. Rochefort,
qui en est arrivé à tirer 120,000 exemplaires.
Des incidents regrettables se produisent à Nîmes et à
Alais, à l'occasion de réunions tenues au domicile de HH.
Cazot et de Larcy, candidats à la députation.
AOUT 8. — L'Empereur, en se rendant de Plombières à
Fontainebleau, s'arrête à Troyes. Il adresse au maire de
cette ville des paroles qui sont diversement interprétées. On
y remarque surtout cette phrase : « Rien ne menace aujour-
d'hui la paix de l'Europe. »
La Lanterne est saisie. H. Rochefort quitte la France.
10. — Le jeune Cavaignac, fils du général Cavaignac,
refuse, à la distribution des prix de la Sorbonne, d'aller
recevoir les siens dès mains du Prince Impérial.
20. — H. de la Guéronnière est chargé d'une mission en
Belgique, à laquelle on attribue dans le public une impor-
tance exceptionnelle.
La rumeur circule d'un projet du gouvernement français,
d'entratner la Hollande, la Belgique et la Suisse dans une
alliance politique pour contrebalancer l'accroissement de la
puissance prusienne.
28. — La Prusse licencie ses réserves et ajourne son recru-
tement à trois mois.
SEPTEMBRE 6. — M. Dufaure pose sa candidature à la
députation dans le Var en opposition à M. Pons-Peyruc, can-
didat oflSciel. Les journaux se livrent, à l'occasion de cette
élection, à une ardente polémique.
m.
Jiji f u,UUat le c^mp 4e Cbftiop^, rEfsp^eur adresse aox
officiers généraux qui raccompagnent à la gare ces paroles :
€ ^'ai été très heureux des huit jours que j*ai passés avec
vous. Je ne vous dis rien, parce que les journaux ne man-
Îfueraiqnt pas de tirer de mes paroles, si modérées qu'elles
ussent, des pronostics de guerre. Je me borne donc à vous
ttooigner ma satisfaction pour votre zèle et votre dévoue-
ment. »
13. — Un effroyable tremblement de terre détruit de fond
en comble plus de vingt villes importantes de l'Amérique du
Sud. Plus de 36,000 personnes périssent et plus de 300 mille
sont réduites à la misère.
16. — Il résulte des renseignements recueillis par la
presse que le vin de 1868 en France sera de très-bonne qua-
lité et que l'importance de la récolte sera celle d'une bonne
moyenne année, c'est-à-dire 50 à 55 millions d'hectolitres.
On commente d'une façon médiocrement pacifique les
paroles adressées par le roi de Prusse au recteur de l'Univer*
sué de Kiel, en réponse au discours de ce dernier insistant
«sur lé désir général du maintien de la paix. Le gouver-
nement françai.^ fait afficher à la Bourse une note déclarant
que lès trois ministres des affaires étrangères, des finances
et de riutérieuir sont d'accord pour considérer l'atlocution du
roi de Prusse comme se référant uniquement aux événements
de 1866 et n'ayant aucune application aux circonstances ac-
tuelles.
19. — De graves événements écUtent e '' pagne. L'es-
cadre, sous le commandement de l'amiral ïppete, prend
Tinitiative d'un pronunciamiento. La ville de Cadix s'y as-
socie.
te mouven^ent se propage aussitôt, et l'insurrection, di-
rigée par les générau:!^ récemment exilés, notamment Ser-
rano, Dulce, Pierrad, Prim, gagne toutes les provinces.
^ président du Conseil, U. Gonzalès ^ravo, donne sa dé-
mission. Le maréchal Concha, marquis de la Havane, est
chargé par la reine Isabelle de constituer un nouveau
cabinet.
La rj&ine Isabelle, après de nombreuses hésitations, re-
ppnce à aller à Madrid et reste à Saint-Sébastien. L'entrevue
avec l'Empereur et Tlmpératrice des Français D*a pas lieu.
m
iDÎté révolutionnaire fonclionne dans cqUe capitale.
Le roi de Prusse à HarubQurg explique les p^cokis d^.Kiei,
comme étant rexpres;sioo positive dfe sa femie coniiançé dans
le maiatien de la paix.
Ouverture du Congrès de la paix et de la liberté à Berive.
37. — M. le comte Waieski meurt à Strasbourg, frsfppé
d'une attaque d'apoplexie.
Le marquis de Novaliches commandant les troupes royales
est battu et blessé à Alcolea par le maréchal S^rrano.
Le soulèvement est général au cri de à bas les Bb.ur bons ^
vive la souveraineté nationale.
Le maréchal Concha et le capitaine général de Madrid ré-
signent leurs fonctions. Une junte de gouvernement provi-
soire e8t formée à Madrid. La Reine d*Espagae se réfugie en
France, où le ch&teau de Pau est mis à sa disposition.
30. — La junte provisoire de Madrid proclame la souve-
raineté de la nation, la déchéance de la reine Isabelle et l'in-
capacité de tous les Bourbons à occuper le (rône. Elle or-
donne Tex pulsion des Jésuites.
OCTOBRE W. — Sont démonétisées, pour être écban*
gées dans les caisses publiques du 4*' octobre au 1""' janvier
les pièces divisionnaires de 3 fr., 4 fr., 50' et 20 c. 'anté-
térieures à 1864.
Une tentative d'assassinat est commise sur le vice-roi
d'Egypte au Caire.
La reine Isabelle envoie de Pau une protestation très vive
contre la Révolution espagnole. '
3. — Le maréchal Serrano arrive à Madrid. II est reçu
avec enthousiasme.
I. — Le parti tchèque s'agite en Bohême. Uf)p erande
manifestation populaire a lieu à Prague. LVmée internent.
5. — Le maréchal Serrano, duc de la Torpe, ç§t jnypstî
par la Junte de Ijadrid du copamandémept en çh,qf des
armées espagnoles.
7. — Apparition au nord de la France d*f}u.,ti9li4p,.qj^i>
pendant plusieurs secondes, a illuminé 1 atmosphère. Sa chute
a été acaftrnpagnéç de déton?nioa3. D^s fragpefff .^e efî^()o-
lid^ 91H été ff cueilli^ ^ la Y^r^onç Sain^rpil^ir^'.
308
Le général Prim arrive à Madrid. L'enthoasiasme de la po-
pulation est indescriptible.
Un ministère, conaposé des éléments progressistes et répu-
blicains, est constitué sous la présidence de Serrano.
40. — Le général Prim, dans une lettre au Gaulois, se
prononce pour la monarchie constitutionnelle.
41. — Espartero, dans une lettre à Serrano, déclare
adhérer au nouveau gouvernement.
13. — Un décret supprime l'ordre des Jésuites en Es-
pagne et dans les colonies, et confisque les biens de la Com-
pagnie. La douane de Madrid est abolie.
14. — Un autre décret supprime l'octroi, les conseils
provinciaux, la section du contentieux au Conseil d*État.
20. — Un manifeste du gouvernement provisoire es-
pagnol, sous forme de circulaire aux agents diplomatiques,
consacre le principe de la souveraineté nationale et du suf-
frage universel.
25. — Les juntes provinciales sont dissoutes.
Un décret impérial réserve une partie des emplois civils
subalternes aux militaires qui ont contracté un rengagement
de 5 ans.
NOVEMBRE 9. — Une manifestation a lieu dans le cime-
tière Montmartre auprès de la tombe de Baudin, représen-
tant du peuple, tué sur une barricade le 3 décembre 1851.
VAvenir national et le Réveil prennent l'initiative d'une
souscription pour lui élever un monument.
Une dépêche de New-York annonce l'élection du général
Grant à la présidence des Etats-Unis d'Amérique.
Des poursuites sont dirigées, en vertu de la loi de sûreté
générale et pour manœuvres à l'intérieur, contre les jour-
naux de Paris et des départements qui ont publié des listes
de souscription pour le monument à élever à Baudin.
Dans ce mois sont morts : le banquier James Rotschild,
Rossini, M. Havin, directeur du Siècle, et M. Berryer.
Le différend entre la Grèce et la Turquie s'envenime. La
Grèce est menacée d'un ultimatum.
DÉCEMBRE 3. — Des mesures militaires considérables
sont prises à Paris par le gouvernement contre l'éventualité
309
de troubles à Toccasion de ranniversaire de la mort de
BaudÎD. Quelques arrestations ont lieu aux abords du ci-
metière Montmartre.
5. — Une insurrection républicaine éclate à Cadix.
Les Certes constituantes sont convoquées pour le 11 fé-
vrier. Les élections auront lieu les 15, 16, 47 et 18 janvier.
9. — Une note du Moniteur annonce que les ministres de
France, d'Angleterre et de Russie, puissances protectrices du
royaume Hellénique, ont fait une démarche auprès du mi-
nistre des affaires étrangères de Grèce, dans le but de le
rendre attentif aux graves conséquences que pourrait avoir
une politique agressive vis-à-vis de la Turquie.
FAITS MPARTÊMÉNTAUX.
4867. DÉGEMBRR 4. — Ouverture, à la mairie d'Auxerre,
du cour d*iDsiructioD secondaire à Tusage des jeunes filles,
7. — Un décret impérial nomme procureur impérial, à
Sens, M. Charpentier, en remplacement de M. Jaudin; à
Avallon, M. Bonnet, en remplacement de H. Charpentier.
Il est établi à Âuxerre deux fourneaux économiques.
16. — Ouverture des assises de TYonne sous la prési-
dence de H. Marie, conseiller à la cour impériale de Paris.
Les travaux de tranchée, pour la conduite à Paris des eaux
de la Vanne, sont en cours d'exécution sur toute la ligne.
48. — M. Pophilat, suppléant du juge de paix du canton
de Saint-Julien-du-Sault, est nommé juge de paix du canton
de Charny en remplacement de M. Durville, démissionnaire.
1868. Janvier 2. — Sont nommés : officier de Tlns-
Iruction publique M. Delesalle, principal du collège de Ton-
nerre; officier d'académie, M. Guinault, professeur de phy-
sique au collège d'Auxerre, et M. Mitaine, professeur de
mathématiques au collège de Tonnerre.
8. — M. Gauchin est nommé juge de paix du canton de
Pont-sur-Yonne.
M. Fomier de Saint-Lary est nommé vice-président du
conseil de préfecture de TTonne.
41. — Mort de H. le docteur Rémy, vice-président delà
Société médicale de TYonne.
13. — L'assemblée des fondateurs de la Bibliothèque po*
pulaire d'Auxerre décide l'organisation, à partir du V no-
vembre 1868, d'une salle de lecture et de conférences élé-
mentaires sur les sciences et les lettres.
m
44. — Une lettre àû Ministre de riUtftieiii- an fàîei
informe ce magistrat que TEmpereiTr â*eeëde atft y(ÈM tiÇ^fî^
mes par M. le Maire d*Âuxerre, que le fourneau écotronfiique
récemment fondé en cette ville fût pladé soUs le patroYi^^è
du Prince impérial.
<6. — Renouvellement dés membres du Irîbuilû! de (t'6i6-
merce d*Auxerre. Sont élus: jiigès, MM. Milon et Legireux,
juges suppléants, MM. Pescheux et Trutey.
<7. — 'Ouverture des Conférences scièWiÔqués et litté-
raires d'Auxerre.
M. Cballe : Etude historique sur le château des Cû^es
d'Auxerre.
24. — y conférence Auxerrroise. M. Chàllé : suite rfe
rÉtudè sdr le ch&leaù dès Comtes d'Auxelrè.
30. — Les astroiiomes constatent un phénomène météo-
rologique intéressant: la conjonction de Jupiter et de^Vénus.
31. — 3"" conférence Auxerroise. H. Cotteau : THonime
avant l'Histoire.
PÉVRJER 7. — 4« conférence Auxerrôlsè. È. kthéti Gigot :
des Sociétés coopératives.
8. — Exposition dans la salle de la bibliolb^ue d'Âiî-
xerre, des plàn^ du projet au concours d'un thar'ché cbnVert,
M. Dubois, avocat, ancien notaire, est nommé juge de jiài}!
du câÎQton de Cruïy-le-Châtel, en i^emplaceriifeht de M. Pàil-
Icry, détnissionnaire.
f4. — 5c conférence Auxerroise. M. Ribière : le ThëStre
de Poiasàrd.
21. — 6" conférence Auxerroise. H. Chérest: la Cathér
drale d'Aàxerrè.
28. — 7« conférence Auxerroise. M. le docteur Dionis
des Carrières : de TAlimentation de l'Homibe.
Mars 3. — Une subvention de 42,000 fr. est accdrdée
par le Ministère des Beaux-arts pour les travaux de répara^
tion du clocher de l'église Saini-Eusèbe d'Auxerre.
9. — Première journée des opérations du Cdùséfl' de
révision pour la formation de la garde nationale mobife.
7. — Le Baftiquei des anciens élèves du collège d'AuxiS^re
a lieu au Grand-Hôtel, sous la présidence de H. Binttèbft'.
342
18. — H. Tellier, ancien notaire, est nommé juge de
paix du canton de Quarré-les-Tombes.
43. — S"" conférence Auxerroise. M. Guinault: du Phos-
phore et des Phosphates.
M. Salle est nommé conseiller de préfecture de TTonne
en remplacement de H. Bour, nommé dans le Loiret.
14. — H. Levert, maire de Cézy, est nommé chevalier de
la Légion d'honneur.
20. — 9* conférence Auxerroise. M. Guinault: suite du
Phosphore et des Phosphates.
23. — La première session trimestrielle des assises de
TTonne s'ouvre sous la présidence de H. le conseiller Bonne-
ville de Harsangis.
27. — lO^" conférence Auxerroise. H. Duché: de la dis-
tribution des Races humaines à la surface du globe.
Avril 4. — 11« conférence Auxerroise. M. Blin : le
Progrès dans THistoire.
9. — Le pont à construire sur TTonne, à Auxerre. au
lieu dit la Tournelle, est adjugé à UM. Legueux et Rativeau,
moyennant, entr'autres conditions, la concession du péage
pendant 45 ans.
14. — Commencement du tirage au sort de la classe
1867.
22. — M. Lethors de Crécy est nommé capitaine major
de la garde nationale mobile pour le département de TYonne.
25. — M. Galpin est nommé conseiller de préfecture de
TYonne, en remplacement de M. Fornier de Saint-Lary.
M. Simonin, ancien capitaine des pompiers de Paris, est
nommé capitaine de la compagnie des pompiers d'Auxerre.
Haï 6. — Mort de M. le vicomte de Cormenin, conseiller
d'Etat. Ses restes doivent être transportés à Jo\gny.
12. — Dans la première réunion générale de la Société
des agriculteurs de France, qui se tient à Paris, M. Rampont-
Lechin, membre du conseil général de TYonne, président du
comice d' Auxerre, est nommé bibliothécaire -archiviste de
cette société.
25. — Conférence, à Auxerre, de H. Guinault sur les
Huiles minérales.
313
La Société centrale d'agriculture de l'Tonne tient sa réu-
nion trimestrielle, sons la présidence de M. Précy.
Juin I*'. — La Société centrale d'agriculture de l'Tonne,
réunie au Comice de l'arrondissement de Tonnerre, tient son
concours annuel dans cette dernière ville, sous la présidence
de H. le nréfet de l'Yonne.
2. — Ouverture des opérations du conseil de révision de
la classe 1867.
80. — Le Corps législatif vote le projet de loi relatif à
l'exécution de plusieurs chemins de fer, parmi lesquels celui
d'Auxerre à la ligne du Bourbonnais en un point à détermi-
ner entre Gien et Briare, et celui d'Oriéans à Chàlons-sur-
Marne par Montargis, Sens, Troyes et Arcis-sur-Aube.
H. Chérest est nommé conservateur du Musée d'Auxerre,
M. Grasset conservateur honoraire.
28. — SI"* session trimestrielle de la cour d*assises de
TTonne sous la présidence de M. le conseiller Alexandre.
Madame la baronne de Bastard fait don à la ville d'Auxerre
de la précieuse collection des ouvrages intéressant le dépar*
tement de l'Yonne, réunis à grands frais par son fils feu
M. le comte Léon de Bastard, de si regrettable mémoire.
Juillet 5. — Concours à Chablis du comice agricole de
l'arrondissement d*Auxerre, réuni au comice viticole de
Chablis, sous la présidence de M. Rampont-Lechio.
11. — H. Bouilly» juge d'instruction à Fontainebleau, est
nommé président du tribunal de première instance de
Tonnerre, en remplacement de H. Parison, décédé.
29. — Une réunion publique, non politique, conformé-
ment à la loi du 6 juin 1868, a lieu à Auxerre sous la
présidence de M. Victor Guichard. L'objet de cette réunion
était la discussion des moyens propres à favoriser le déve-
loppement de l'instruction populaire ; quatre cent personnes
y assistaient.
Il en résulte le projet de fondation d'une société pour la
propagation des bibliothèques et des cours populaires.
Août 2. — Le conseil municipal d'Auxerre vote un em-
prunt de 250,000 francs, dont le produit sera employé 1® à
éteindre des dettes anciennes ; i^ à construire un second
1869. 35
réservoir pour les eaux de Yallan et un égoût dans la rue
d'Égleny; 3° à. faire un square sur la place du musée, i» à
subventionner le futur entrepreneur du marché couvert.
40. — Distribution, sous la présidence de H. le maire,
des prix du collège d'Âuxerre, qui a obtenu de brfflànts
succès au concours général des lycées et collèges et au
concours académique.
15. — M. Yuitry, ministre président du conseil d'Etat,
est noimmé président du conseil générât de ITonne pour
la session de 1868, H. le baron Martineau des Cfaesnez et
M. Frémy vice-présidents, et H. le baron Brincard secré-
taire.
Un orage épouvantable éclate dans la nuit du 15 au 16 et
jette la désolation dans l'arrondissement d'Auxerre. Les
communes de la vallée de l'Yonne, iiepnis Goulanges-sur-
Yonne jusqu'à Saint-Bris et au-delà, sont dévastés par la
grêle. Les récoltes de vignes sont • entièrenient détruites,
notamment à Coulanges-la-Yineuse, Yal-de-Mercy, Yincelles,
Yincelottes, Bailly, Gravant, Irancy, Cbitry. Les pertes sont
incalculables. On les évalue à plus de six millions pour le
département de l'Yonne seul. On croit à un cyclone. Des
souscriptions sont recueillies au profit des victimes de cette
catastrophe.
16. — Un banquet des anciens élèves du collège d'An-
xerre a lieu dans le collège même, sous la présidence de
M. Challe, maire. On y compte plus de 200 convives.
17. — La 3» session trimestrielle *de la cour d'assises de
l'Yonne s'ouvre sous la présidence de M. le conseiller Perrot ;
deux affaires seulement sont au rôle de cette session.
24. — Ouverture de la session du conseil général.
30. — M. Larfeuil, ancien curé de Saint-Pierre d'Auxerre,
est installé comme vicaire général de rarchevéché, et H. Si-
cardi comme chanoine.
Septembre 10. — Les vead^mges, dont l'ouverture est
fixée officiellement au 1i, sont commencées sur le territoire
de la commune d'Auxerre. La récolte y est abondante et
d'excellente qualité.
20. — La Société dés sciences de l'Yonne tient une
séance extraordinaire ayant pour objet les mesures à prendre
pour l'organisation du nouveau musée.
M. Lechartier, princijpal du collège de Joigny» est nommé
principal du collège 4'AcixeiTe, en remplacement de H. Hu-
nier, démissionnaire.
M. GondiAet, principal du collège de Cosne, est nommé
principal du collège de Joîgny.
27. — H. Poussard est nommé juge de paix du canton
de Cbtècoy e^ repapjàcement 4fi H. Der^afây, admis à faire
vaioir ses droits à la retraite.
29. — H. Gustave Lambert, cbef de l'expédition françaisie
au PôU nord, fai^ une coBféreAce à Au^erre sur ce graÀd
proiet.
30.-1^ jcomipission chargée de répartir la produit de
la souscriptioa ouverte dans les eoo^munes du dèparteosent,
en faveur des yîctjlmes de l'ouragan du 16 aoftt, çst ainsi
composiée par arrêté préfectoral : MH. le Préfet, président ;
le baron Hartineau des Chesnez, Challe, Badin d'Hurtébise,
d'Yau ville, et le bajron Brincard.
Octobre 40. — Le relevé de la veadainge récoltée sur le
territoire de la commune d'Auxerre donne le chiffre total de
112,863 hectolitres ; ce qui, pouvant rendre en vin clair envi-
ron 70,000 feuillettes de 4 liect. 36 litres, représente, au prix
moyen de 35 fr., une valeur approximative de 2 millions et
demi.
46. — M. Boussard, premier vicaire de Sajnt-E^ienne à
Auxerre, est nomqié curé de Saint-Pierrre dans là même
ville.
■
49. -^ H. LebTancDuveroois, juge 2xuppléant à Auxerre,
est nommé juge à Dreux.
Novembre 40. — H. Prot, inspecteur des écoles à Au-
xerre, est nommé à Avallon et remplacé à Auxerre par
M. Laboureau.
23. — Les eaux de la fontaine de Yolgré arrivent à
Joigny.
Décembre 6. — La commission de répartition des sous-
criptions en faveur des victimes deTouragan du 16 août, se
réunit à la préfecture, sous la présidence de M. le Préfet, et
arrête son travajl de répartition entre les communes atteintes
par le fléau.
316
TABLE ALPHABÉTIQUE
DBS DEUX PREMIÈRES PARTIES DE L*ANNUAIRE.
vam
87
47
103
77
W
93
112
94
109
87
128
143
17
89
30
Abattoir d*Ainerre
Académies
Académie de Dijon
AdlJoiDUaui maires
AdmiDîstration civile
Administration ecdé-
siastiqne
Administ. financière
Administ. do la justice
Administ. militaire
Administ. municipales
des principales yilles
du département
Administ. des [jostes
Administ. des lignes
télégraphiques
Agenda municipal
Aliénés (asile dep. des)
Ambassadeurs
Archevêques et évéques 42
Archilecles départem. 89
Architec.des mon. hist. 145
Archives de l'Yonne 61
Armée. Etat-maj. général 4b
Arrondissements fores-
tiers 46
Arrondissements mari-
times 49
Assistance judiciaire (bu-
reaux d') lOi
Association des demoisel-
les économes, h Sens 154
Association des anciens
élèves du collège
d*Auxerre 156
— du collège de Sens. 156
Atelier de charité d'Aux. 153
Bâtim. civils (conseil des) 89
BiblioUièques publiques 144
Bureaux de la préfecture 58
— de postes 128
— de bienfaisance 152
GabinetdeM.lePrèfet 57
Cadastre 113
pages
154
5
135
133
Caisses d'épargnes
Calendrier
Canal de Bonrgope
— du Nivernais
Chambres consultatives
des arts et manuCae-
tores à Sens 151
— d'agriculture 148
Chapitre métropolitain 94
Chefs-lieux de préfec-
ture 43
Chemins de fer 141
Chemins vicin. (serv.des) 1*35
— (nomenclature et
itinéraire des) 136
Classe d'apprentissage
de couture et de lin-
gerie à Anxerre 148
Comices agricoles 150
Comité de l'Annuaire 1
Comités gratuits de con-
sultation des hospices 91
—de patronage des en-
fants assistes 97
—des travaux hist. et
soc. savantes 145
Commissaires de police
cantonaux 11 1
— priseurs 100
Commission d'examen
pour l'instruction se-
condaire 104
—d'examen pourrins**
traction primaire 104
— salles d'asiles t04
Commission permanente
de l'Annuaire 1
—de surveillance des
prisons départem. 93
Commissions de statist. 149
Commission d'inspect.
des pharmacies 66
Commissions hippiq. 151
Communes du départ.
comp. chaque canton 62
Communes du départe-
ment ( superficie, re-
venu, distances judi •
claires, noms des can-
tons et bureaux de
poste) 68
— (population, maires,
adjomts, curés et ins- ]
1S4
pkffas
titutears par arrond). 77
Comput eedéiiasUqiie 3
Confédérations. V. Puis-
sances
Conférences deSt-Vin-
cent de Paul
Conseil départemental
d'iostruction publique 103
-d'Etot *- ^ —
Conseil de préfecture
— gènéial de l'Yonne
Conseils d'arrond.
— miuicipaux des prin-
cipales villes
Conseil privé.
Conseils d'hygiène
Conservateurs des hy-
pothèques
Contributions directes
(personnel)
— indir. (uerson.)
Corps législatif
Correspondants de
l'Annuaire
Cour de cassation
—impériale de Paris
Cours imper, de France
Cour d'assises del' Yonne
—des comptes
Cours de la lune
Cours de dessin indus-
triel à Auxerre
Cours d'enseignement
secondaire pour les
jeunes filles a Auxerro
Cours gratuit de dessin
d'Auxerre
— de Sens
Cours normal d'institu-
trices
Culte protestant
Curés
57
64
65
87
33
66
127
112
125
34
1
39
40
41
94
40
5
147
147
147
144
106
94
77
D
Délégués cantonaux 104
Départements de la
France 43
Dépôt de mendicité 152
Desservants 77
Diocèse deSens 93
Direction générale des
contributions direc-
rectes 112
PifM
— doaanat et eontrib.
indirectes, etc. 125
DiTîsioos militaires 48
E
Eaux et forêu 127
Eclipses. V. Phénomènes
météoroloeiqoes 4
Ecole normale primaire 105
Ecoles spéciales 50
Embranchement de La-
roche à Auxerre
Enfants assistés
Enre^rement et do-
mames (personnel)
Eres et supputations
chronolog^iques 3
Etabl.diversd'utiUpubl. 144
141
92
127
317
soleil
Lever et coucher de
la lune. *
Lignes télégraphiques
M
Maires
Maison d*arrètd*Auxerre 93
piges
5
5
143
77
49
150
3
5
Etat-major (corps d )
F
Ferme-école
I êtes mobiles
Foires de TYonne
ForAu
G
Garde nationale mobile 49-
109
Garnisons IlO
Gendarmer, de TTonne 1 1 \
Génie
Gttes d*éupes
H
Maison de l'£mpereur 30
—de rimpératrice 32
—du Prince impérial. 33
Maisons des prêtres auxi-
liaires, à Pontigny 94
Maréchaux de France 48
Marine (corps de la) 49
Médecins des enfants
assistés 66
Mendicité (assoc. pour
l'extinction de la], Y.
aussi dépôt 153
Ministres. 33
Monarchies. V. Pui^
sauces 27
4o4g|Monuments historiques 145
I^ayigatiou de llfonne et
canaux 133
Notaires 98
O
Orphelinats d' Auxerre 154
Orphelinat départemen-
Ul à Sens
R
paies
127
HeccT. de Tenregistr.
Républiques. Y. Puis-
sances 29
Revenu foncier par com-
munes, cantons et ar-
rondissements, 68-86
Rôles par communes
(montant des) . 114
Routes impériales 130
—départementales 130
S
Saisons (commencement
153
94
105
33
135
ItO
110
Haras 151
Hautfr«our de justice 39
Hospices 91
Huissiers 1 i
I
Inspecteurs de Tinstruc-
tion primaire 104
Inspection de TAcadém. 103
Inspection des monu-
ments historiques 145
Instituteurs communaux 77
Instruction publique 103
— (Etablissements d) 104
J
Jardin bptanique dé-
partemental 147
Jours de la lune 5
— du mois 5
— de la semaine 5
Justices de paix 97
L
Le?eT et coucher du
152
Percepteurs et percep-
tions
Phénomènes météorolo-
giques
Ponts et chaussées
Populat. des départem.
de la France
Population totale du dé-
partement
Position géographique
du département
Population par commu-
nes, cantons et arron-
dissements 77
Postes aux Iettres(bttr).
Postes aux cheyaux
Préfecture de TYonne
Préfets
Prisons du département
Puissances
Q
Qnatre-temps
114
4
130
43
86
128
129
57
43
93
2f7
Salles d*asile
Séminaire diocésain
— (petit)
Sénat
Service vicinal
Société de charité ma-
ternelle d'Auxerre 154
Société des Sciences
de TYonne 146
-archéologique de Sens 146
— d'études (TAvallon 146
— des amis des arts 146
— médicale de Tfonne 148
— de prévoyance et de
secours mutuels des
médecins de l'Yonne 148
— de secours mutuels 155
Sociétés d'agriculture 150
Société du prince impé-
rial. 151
Sous -Préfectures 61
Superficie du départ. 4
— par communes, can-
tons et arrond. 68-86
Suppléants des juges de
paix 98
Trésorerie générale 112
Tribunaux civils 95
— de commerce 96
V
Vaccine 66
Vérificateurs des poids '
et mesures 113
Vicinalité 135
Villes libres 30
Y
Yonne (rivière d*) 133
PLACEMENT DES DESSINS.
Hôtel d»U2ès ""'èi
Eaux fortes (Antiquités sénonaises) 280
Pages.
318
TABLE ALPHABETIQUE DE LA TROISIEME PARTIE DE L ANNUAIRE.
Pages.
A
Alaire Jean, dit d'Am-
boiie. 236
Allier £dmoad, 16
Amaury, prieur de St-
Germaio, 240
Amyot, 264
Andry Simon (M-), *B
Apoogiiir(d*j, 274
Arcbambaud, archidia-
cre, 215
Autrious, I7<^
Auxerre, 178
Auxerre (octroi de la
ville d»), «7^
A vallon, 14
BaUlet Jean^évèque, 17, 206
Bardout, 255
Bargedé (Hmille), 73, 212
Barry Brisse, 84
BasUrd (Cte Léon de), 245
Bastonneau, 252
Bandesson Edme Jean, 221
Beaujeii (Claude de), 219
Bellay (François du), 71
Belles -Femmes ( me
des), 276
Bellicus, 293
Bénédictins, 269
Bernard Deachamps, 248
Bernardines ( couvent
des), 233,251,258
Bernouiis (rue des), 2
BiUebault François, 17
Blanchon, 266
Bons-Enfants (rue des), 239
Borde Jacques, 83
BoQCheries ^rue des), 239
Bourgeois d'Auxerre, 232
Breuillard (Maison de), 219
Brîeard (cimetière), 70
Bromet Jean, 212
Branehaut. 184
Bnrat de Gurgy, i65
Gabasson Joseph. 16
Campenon Charles 77
Camus^ bailli. 254
Canelle (famille des),
10. 70,71,72, 73, 76
Garon Michel, 212
Ga^rouge (Maison de
M-)i 217
Gassinel Bertrand, 272, 275
Gensy, 14
Cerceuil (iRJitfon), 224
Ghalon (Je«i de), 184
Chamon ÇH/L^i 77,
Page».
Chamon (Jean Claude). 83
Champ (rue du), 252^
Champion d'A vallon, 258
Chapitre (bibliothèque
du), 209
Chapitre (clottre du), 210
Charmelleu (de), 192
ChasteUuz (de), 212
Chateaubriand, 22
OhAtel-Gérard. 14
Gheuoiat Jeban^ 18
Chenu (François de), 72
Glermont (Henri de),
comte de Tonnerre, 73
Clochebleueet Croix de
Pierre (rues), 721
Clotildelreine), 185
Clugnv (Etienne de), 72
Cochois (rue), 211
Coeffat Edmond, 17
Colbert André, évêque, 254
Collège (rue du), 260
Commauderie, 224
Cordelier8(conventde), 230
Cordeliers (rue des),. 209
Comouailles Jacques, 224
Courçon (Pierre de)
vicomte, 228
Croie (M-' de), 258
Croix (de la), capitaine
de Tonnerre, 17
Gnisin (Mlle), 236
Cnlton (rue), 276
Darval, 88
Davout, 264
Dicv (Jacques de),
Dodun Barbe, 85
"Demonts EUc, 32
Département (p1a«4dv}, 191
Deville. 285
Dintevilie (de). ^ 2131
Duché, 258
M
^gout (rue de F),
Eon (chevalier a'), 83
Kon de Beaumoht
(Louis d'), 88
Eon (André d), 83
Etoin (rue d'), 278
Ettvrard, 84
Eve Pierre, 17
Paies.
Fburier Jean Joseph,
218, £56, 264
Ftoumery Jean, 17
FV)urnier, imprimeur, 231
F)ou8 (abbé des). 190
Frappier, chanoine, 215
FVesne, ♦*
FHillo, 29G
Gaillarde (tour),
Qalée on Galère (la), 212
^llois, 2U
Qallot Anatole, 265
Qau de GentiUy, 2M
Gfattcher Guignûn (abbê),273
Gfiudet d'Arras, 232
Giaiudry (évoque), 203
GéuUiier Jean, 17, 18
Gauthier du Tronchoy, 83
Ghuthier Marie, 253
Gëntilz Roch, IT
Glrardln, maire d'An-
, xerre, 228
Gontier Amonl, 217
Gbntler Palamède. 214, 217
Gonthier Pierre. 224
Glllies Didière, v* Bran-
che Eloi, 18
Goux François, 84
Ghinds-Janlins (me
des), 250
Grenier à Sel (rue du), 21 6
&iiiboz de Talazac, 265
Chinois (cour), 229
238H{rdy
« Hèran
85
Hèrafd Jean (rue), 16^76
Herbelot Maihurin, 277
Hèrifrid. (évéqûe), 203
Horloge (rue de T), 224
HAtel-de-Ville(quartier
de r), 220
gousset, 253
Housset Germain, 219
Uosson (maison des), 67
t
^sambert de Véselay, 238
Paillot, 256
FauciUon Michel, 17
Fécauderie (rue), 25
F^rmte Joadhim, 2S2; 263
Fontanes (de). 32
Fontenilles(r4ie4es), 78
Fonrbisseurs (ni6 dei), 24Ôlubb6 (JardiR de M.), 274
Janvier Michel, 17
Jean de BourgogM, 22 1,225
Jean de Troyes, 259
Joceval (abbé de), 2g.
Jonbert True), 2W
Jonbert (le penseur), 20
jQUglat Antoine, 16
JouVrey Charles Ignace. 84
3\9
^ ^ P»g«s.f Page»»
aborde, capitaine cal- _ Nigot Ja^qo^s, 280, 265
viniste, 262
.ait (place au), 284
.aval (de), 83
•e Bail Etienne, 261
.ebeuf rabbé). 218
jebeaf (plaee), 213
^eclerc Pierre, 16
jeconrt Christophe, 47
!iemaire Louis, 235
^ Maistre (les), t6. 18, 73
L.epère (maison de M.)i 236
>prestre, 87
liOmbards (rue des), 216
[jouise de Clermont,
duchesse d'UzèSjCom-
tesse de Tonnerre, 6,
10, 69
[iUyt Etienne,
73
17
Notre-Dame (rue), 217
Noubert (dame) de
Dijon, 279
Noyers (Hugues de), 204
O
Orbandelle (rue d'), 233
Panier Pierre,
225
tfaire Jean.
tfaison-Fort(rue et im
passe), 219
!daison-Fort (seigneur
de). 219
tf arche (place du), 229
Marey-Santigny (chA-
teau de), 44
Harie de la Forge, 219
Maries (rue des Troii^), 276
Marine (rue de la), 278
Mariniers (familtesde), 275
Marmeaux, 14
Marpaut Jean. 240
Martin Claude, 243
Massé Michel) 224
Mathilde(comtesse)k18l,243
Mello (Gui de), 204
Métairie(maisondeM.)y 286
Michaud Jehan), 16, 17
Michel Germain, pein-
tre verrier, 217
Midrez Claude, 48
Misnot, chanoine, 209
Milan (rue de), 219
MiUiaux(maisondeM.), 212
Milon Edme. 73fSarry,
Mirault Ciadde, 278
Mole, 49
Montaigo (Hugues de), 203
Montbrai) (rue), 277
Montmorin (de), 34
Moreau (Mlle), &&\
Morot (messire), 258
Motte du Ciar, 285
Moulins (grands), 215
Musée (place du), 241
M
Napoléon (rue), 283
Paris (rue de), 227-256
Passy (château de), 34
PauUre, 249
Pescheux (maison de
M ^ 229
Piat'Lizette(Mlle). 27
Pinard Jean, chanoine, 216
Piugat (faroille), 18, 71
Pithou (Pierre), 72
Potel (abbé), 209
Poussot Nicolas, 17
Précy (abbé), 191
Préfecture(hdteldela), 200
Puissant (les), ( 85
9
Quicampoix (rue), 275
Rapine Germain, 228
Rapine Jean, 247
Régnier Jehan, 247, 252,
262, 275, 276
Régnât Edme, 18
Rétif de la Bretonne, 231
Rosman (Dom.). ^^
Rivière (de la), vicomte
de Tonnerre, bailli
d*Auxerre, 253
Rosset (de), 83
Rousselet Germaine, v"
Berault Gaspard, 253
Roux Philibert Joseph,
chirurgien. 224
14
Saint Alban (chapelle), 242
Saint-BelinïNicolasde), 73
Sainte Catherine des
eaux (me et place)/ 24 1
Saint Clément et saint
Michel (chapeHe), 208
Saint-Didier, 185
Saint' Etienne (cathé-
drale), 194
St-Etienne (quartier), 188
Saint-Eusèbe, 185
St-Germain (abbaye), 266
Pages.
Si Germain, évdgae, 1 85, 267
St-Germain (petite rue)^ 272
St-Germain iplace), 266
St-Germain (quartier)^ 249
St-Léger de Foucheret, 87
St-Loup (rue), 273
St-Marien, 185-288
Saint-Martin-du-Tertre
(tombelles de), 283
St-Nicolas (place), 278
St-Pallade, 185
St-Pancrace (rue), 215
St-Pèlerin, 485
St-Père, 186
St-Phal, 12
St-Pierre en Château
(rue), 214
St-Regnobert (rue). 235
St-Saturin (chapelle), 215
St-Siméon (rue), 256
StVigile, 185
StXist (Philippe de). 262
Salle Louis (maison de), 274
Sens (musée de), 280
Serilly (de), 34
Soupplette Jehan, 18
Tanneries (rue de«), 278
Tarbé, imprimeur, 245
Tonnerre, * 2, 64
Tortera(raaisondeM.), 258
Trahy Claude, 232
Traversière (rue), 241
Tribolé, ligueur, 236
Turgot, 2t9
Uzè^ (hôlel d'), 13, 64
Uzès (propriéteircs suc-
cessifs d. l'Mtel d'), 82
Vatard Pierre, Liipri-
meur, 259
Yau (Pierre du), 228
Vauban, 86
Vaudrey (Georges de), 12
Vérité (rue de la), 216
Viart (abbé), 215
Viart Michel. 84
Villeneuve-le-Roi, . 20
VisiUndines, 25fr, 260
Yonne (population de l'), 144
— (marchés de P), 156
— (rue d'), 278
Yrouerre, 14
i*ii*Mdh*a
3S0
VOITURIERS, MESSAGERS
Par ordre alphûbélique
Aillant. -*- RigauU, hôtel de la Halle,
les lundi et Yendredi ; Neuilly, hMel de
la Fontaine, 3 fois par semaine.
Appoigny. — Lorimy, place Robillard, les
lundi mercredi et vend. ; Neuilly.
Arcy-sur- Cure. — Couturat, fàuboarg Str
Gervais.
Armes. — Riganlt, Lorimy.
Avallon. — Marceau, place aux Liens, les
lundi et yendredi.
Basson. — Lorimy.
Basâmes. — Boucherat, porte Chantepi-
not, lundi et vendredi.
Beaumont. — Lorimy.
Beauvoir. — Rigault.
Billy. — Lorimy.
Bléneau. — Lefèvre, faubourg St-Ama-
tre, lundi, mardi et vend. ; Méry, rue de
l'Arquebuse, les lundi et vendredi.
Bonny-sur-Loire. — Méry.
Branches. — Vincenot, place Robillard,
lundi et vendredi; Neuilh.
Brienon. — Lorimy.
Chablis. ~ Lorimy ; Bonard, hôtel du
Léopard.
Champcevrais. — Méry.
Champignelles. — Rigault.
Champlemy. — Lonry, rue Boumeil, tous
les 10 jours. «
Charny. ~ Rigault.
Châtel-Censoir. ~ Tissu, faubourg Saint-
Gervais, le mardi; Bonard.
ChâtilIon-6ur-Loing — Méry.
Chemilly. ^ Lorimv, le lundi.
Cheny. — Lorimy, le lundi.
ChevaAnes. — Lorimy et Loury.
Chichery. — Lorimy.
Chilry. — Boucherat.
Corbigny. — Loury, Tissu, le mardi.
Gorvoï. — Lorimv.
Cosne. -^ Loury, le vendredi, Méry, 2 fols
par semaine.
Coulanges-Ia- Vineuse.— Lorimy, Rigault.
Coulanges-sur- Yonne. — Lorimy.
Courson. — Lorimy, Loury, Méry.
Courtenay. — Lorimy, Rigault.
Grain. — Lorimj.
Gravant. — Lorimv, Boucherat.
Donzy. — Loury, le jeudi, Méry.
Dornecy. — Tissu, le mardi ; Rigault, le
vendiedi.
Drnyes. — Rigault, Loury. v
Egleny. — Biais, Rigault.
Escamps. — Loury, lU^ault.
Entrains. — lioury, Mery, 2 foia par se-
, maine, Rigault.
Etaif. — Mery.
ET COMMISSIONNAIRES H
des loealiiés desserviei*
Fleury. — Sirven, place du Marché.
Fontame. — Méry.
Fontenoy. — Loury.
Guerchy. — Rigault, Neuilly.
Guérigny. — Loury, tous les 10 Joars.
Hérv. — Boucherat.
Irancy. — Vincenot.
Joigny. — Lorimy.
Joux-la-Ville. — Lorimy, Boacherai.
La Charité — Loury, Méry.
Lain. — Loury, Lonmy.
Lainseeq. ~ Loury, Saissey.
Laroche. — Lorimy.
L vaux. — Méry.
Lengny. — Lorimy, Loury.,
Levis. — Loury.
Lichères. — Boucherat.
Ligny. — Couturat.
L'Isles
sur-Serein. — Tissu, le vendredi,
(ormes. — Tissu^, le mardi.
Mailly-le-Chftteau.— Boucherai.
Mali^y. — Couturat, Saffroy.
Mézilles. — Méry.
Migé. — Lorim^r.
Montargis. — Rigault.
Montigny. — Couturat, Tissu.
Mont-Saint-Sulpice. — Lorimy, Martin.
Mottlins-Engilbert. — Loury.
iNcuvy-Sautour. -i^ Tissu, le mardi.
Neuvy-sur-Loire. — Tissu, le jeudi ; Méry,
2 fois par semaine.
Nevers. — Loury, le mardi, Méry.
Nitry. — Boucherat.
Xoyers. ^ Boucherat, Lorimy.
Orléans. — Loury, le mardi ; Rigault
Ormoy. — Boucherat, Lorimy.
Ouaine. — Lorimy, Loury.
Poilly. — NeuiUy, Rigault.
Pourâes. — Méry.
Pouuly-sur-Loire.^ lioury^ le jeudi, Méry.
Pourrain. — Vincenot.
Pousseaux. — Rigault.
Premery. — Loury.
Rogny. — Méry.
Sancerre. — Loury, le jeudi.
Saint-Amand. — > Loury, le jeudi.
Saint- Aubin-Chftteauneuf. « Rigault.
Saint-Cyr-les-Colons. — Boucherat.
Saint-JPargeau. -- Méry, lundi et samedi;
Barré.
Saint-Florentin. -» Lorimy.
Saint-Maurice. — Rigauit.
Saint-Saulges — Loury.
Saint-Sauveur. — Méry, Nenilly.
Seignelay. ^ Boudard, rue du Pont, tons
les jours.
Sementron. — Loury.
f } L'iodicilion des hAtelK et auberges \ Aoxerre d'où partent les foitariers, messagers et
commiss'onnaires nous a paru la plus utile pour le public.
3SI
Traigny. — Loury, le Jendi^Méry.
Troyes. — Tissu, le mardi.
Vany. — Loory.
Vermenton. — Bonard, Coutarat
Vézelay. ^ Tissu, le mardi.
Yilliers-SaintrBenolt. — Héry.
ViUenenve-sur- Yonne. — - Loriiirr.
Vincelles. — Lorimy, Marceau, Bonnard.
Senan. — Rijgauit.
Sens. — Lonmy.
Sermizelies. ^ Tissu.
Surgy. — Rlgauit.
Tannay, — Tissu, le mardi.
Thury. — Loury.
Tonnerre. — Lorimy.
Toncy. — Méry, lundi, mercredi el Ten<
dredi, Chaignet, hdtel de l'Épée.
Bureau des Messageries impériales, hôtel du Léopard. Gorrespondanoe afee tonte
la France et TÉtranger.
VOITURES PUBLIQUES
D'ADXBBai ▲ :
A VALLON, de la gare d*Auxerre, 3 h. du matin, midi, 6 heures* — D'Avallont
6 heures, 9 h. du matin, 5 h. du soir.
Chablis, hôtel du Léopard, tous les Jours, 4 h. du soir.
Chatbau-Ghinoii, départ d*Auxerre, 3 h. du mat. — De GhAteau-ChlnoDi
10 h. du mat.
Chatel-Cbnsoir, hôtel du Léopard, tous les Jours, 5 h. du soir.
Clambgy, à la gare, départ d'Auxerre, 3 h. du mat, midi et d h. du soir.
— De Clamecy, 3 h. et 9 h. du mat. ; 3 h. du soir.
La Charité, corresp. avec Nevers, à la gare ; départ d'Auxerre, il h. 40 m.
du matin. — De la Charité, 7 h. du mat.
Nevers, par Clamecy, à la gare, départ d*Auxerre, 4 h. 13 m. du matin. —
De Nevers, 7 h. du soir.
Saint Sauveur, par Leugny, hôtel de la Fontaine. — Départ tous les Jours
à 6 h. 40 m. du soir.
SAiNT-PARGBiku, corrosp. avec Orléans par Toucy, Briare et Gien, Dépè-
ches, 3 h. du matin, V. Barré, rue du Temple.
Saint-Florentin, hôtel de l'Epée, départ les mardi et vend, à 4 h. du soir.
Toucy, tous les Jours, hôiel de l'Épée, 3 h. du soir, corr. avec St-Sauveur.
Troyes, corresp. avec Chaumont et la Lorraine, passant par Chablis, Ton-
nerre (corresp. avec Châlillon-sur- Seine), et Ervy; départ tous les Jours,
à 5 h. du soir, hôtel du Léopard.
Vermenton, à la gare, hôtel du Léopard, tous les Jours, à 4 h. du soir. —
Départ de Vermenton, à? h. 30 m. du matin.
CHEMIN DE FER DE PAMS A LYON.
EMBRANCHEMENT d'AUXBRRE A LAROCHE.
Chef de gare: Mallard; sous-chef; Michaut; petite vitesse: Piochard; grande
vitesse : Lombard ; cora. de surveil. admin. : Bertrou.
Bureau succursale, rue du Temple, à Auxerre, factage et camionnage de la gare
en ville et de la viHe à la gare.
ENTREPRISE GÉNÉRALE DE TRANSPORTS PAR EAU
SUR LA HAUTB-SBINE, l'TONNE ET LES CANAUX AFFLUENTS.
Auo. JossiER, propriétaire de l'Entreprise générale des Coches.
A Paris, port des Fossés de la Bastille et quai de Bercy, 16 ; à Auxerre, quai Bour-
bon ; et à Troyes. port du canal ; à Lyon, gare d'eau de Vaise.
Deax départs ont lieu de Paris et cTAuxerre, les mercredis et dimanche de chaque
semaiae.
H y pp. PoTiff ET P. BoNNEAU, entrepreneurs de marine à Auxerre, quai Bourbon, «S,
et à Bercy, port de Bercy, H .
SiMONNiN, entrepreneur de marine à Auxerre, 9, quai Bourbon ; à Paris, port de
Bercy, 27.
^^^51)ISSE1IEXT DES lAGASCe
^CI0KE MâlSOa A. nfi
p. BOY, SUCCESSEUR
*^^*^^is'iu«««'^*': ««T-*, Sa*!, ovrkLo. iTiiE^î p^w ««rtases, «t
*^^ÉCULITÉS RECOMMAXDÉES
^^ "■ j^gj c&ca de T*-' " — — — — ' ■
^„ I --'-■■^ MlifrrMle— mucté à U waison.
COMPTOIR DE LINGERIE.
-^ ^tid« Mn Tcadn an eoadiiKMi de prix an ■Cilkiatii maSai» ^
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antres syslèmes ; prenueut peu de place, pas d'instalUUo^; arrifent
louteB moBtéfts, pFdteB à foseiieuner; brftleirt loote espèce de cem-
bnstibks; cpndiiiies et entretenues par le preipi^r veou; s'appli-
qoeat, par la cégtilftriié de leur marcke, i toutes les iiidustries. Les
seules qni aient obtenu la médaille d'or dans les eoncours.
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,Pnuoi St<iriçp lia prospesttis dit^U.\é.
LE ' '
CHOCOLAT MENIER
SE RENCONTRE PARTOUT
Dans les villes, dans les campagnes et Jusque dans le moindre village.
Il est adopté universellement, et le chiffre de sa consommation s'exprime
par millions de kilogrammes. . Une vente aussi importante ne peut s'ex-
pliquer que par la bonne qualité de ce chocolat et par sa supériorité
réelle, quand on le compare même avec ceux qui sont vendus 90 à 25
p. 100 plus cher. Cet accord entre Ui modération dvi prix et la bonté
du produit dérive naturellement de la position sociale de la maison
MsMiBa :
Sa fabrication a pris une telle importance que ses frais, répartis
sur cette grande production, deviennent bien moindres que
dans Tes fabriques ordinaires.
Fondée depuis de longues années, elle a eu le temps d^amortir
le capital représenté par ses machines et son installation
industrielle ; Tintérèt de ce capital n'est plus
une cause d'augmentation de ses
prix de revient.
On -peut donc faire ce raisionnement : si eHe achète moins cher les
bonnes sortes de cacao, si elle cultive elle-même, ji elle fabrique à moins
de frais, elle peut conséquemment vendre à metliecir marché les qualités
de chocolat que d'autres fabriques doivent coter un plus haut prix«
Il est facile, du reste, de se convaincre de tous ces faits en visitant la
magnl0que usine de Nojsiel, près La^ny, spédaleiâeot consnerée à la
fabrication du Clioeolaf lleulery et qui donne le curieux spec-
tacle d^ développements énormes apportés à la préparation de cet
aliment.
Cacaos de premier choix achetés directement dans des pays de pro-
duction par des agents spéciaux, ou provenant en partie des plantations
du VALiÉ-MENim, au Nicaragua :
Machines hydrauliques et à vapeur, d'une force totale de 300 chevaux,
outillage considérable de machines broyeuses de différentes formes,
tout en granit, faites exprès dans les dépendances de Tusine ;
Ateliers où les cacaos sont choisis et triés avec le plus grand soin ;
Vastes emplacements où le chocQlat est refroidi sur des tables de
marbre ;
Chemins de fer mettant tous les ateliers des divers bâtiments en
communication ;
Personnel de plus de 350 ouvriers, hommes, femmes, employés au
triage des cacaos et leur torréfaction, au broyage et au pesage du cho-
colat, au pliage des tablettes et à la mise en caisse, chaque jour, de 10
à 43 mille kilogrammes que fournit l'usine.
Gomme on le voit, rien n'a été négijgé pour que le Oltee^lat
Menler soit préparé dans des conditions exceptionnelles qui per-
mettent d'offrir au consommateur, au prix modéré de I fr. 80 c. le demi-
kilogramme, un produit excellent que personne ne peut faire meilleur.
C'est ce problème, résolu par la Halsoit JHealei*, qui explique
le succès du chocolat de cette fabrique et la part qu'elle a prise dans
l'accroissement de la consommation de cet aliment, aussi agréable que
nutritif.
MALADIES
des
FEMMES
■■"'UCHâPELL
Maitrette Sage-Femme,
Profc0««iiP d^Aceonelieittent.
Traitement (sans repos ni régime) des Maladies
des Femmes ; Inflammations, suite de couches.
Ulcérations, Déplacement des organes, Causes
fréquentes de la stérilité constitutionnelle ou a£-
cidentelle ; les moyens de guérison aussi simples
qu'infaillibles employés par M"'' Lachapellb, sont
le résultat de vingt-cinq années d'études et d'ob-
servations pratiques dans le traitement spécial
de ces affections.
M""" LACHAPELLE
Reçoit tous les Jours, de S à 5 heures^
à son cabinet.
S7, ne dn Isnthabor, près les Tniienes, 27.
i
«Milir
iil
7
DATE DUE
Stanford University Libraries
Stanford, Ca.
94305