Skip to main content

Full text of "Annuaire historique du departement de l'Yonne"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  lechnical  restrictions  on  automated  querying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark"  you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countiies.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http: //books.  google  .com/l 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  maige  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  apparienani  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

A  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //book  s  .google .  coïrïl 


r 


m 


ANNUAIRE 

HISTORIQUE 

DU  DÉPARTEMENT  DE  L'YCWNE 

HBCUEIL  de  DOCDHBirrS  tCTBGNTIQIIES 
DESTINES  A  FOniER  LA  STATISTIQUE  DËPARTEIIENTALB. 


JO 

o'^'^^'^is,^ 

33 

ANNÉE 

0* 

1 

AUXERRE 

G.  PERHIQUET,  ÉDITEUR,  RUE  DE  PARIS,  31. 

en»  TODS  Lit  LlBUItU  DD  DÏPillTBaUT . 


L'Annuaibb  B18T0B1QUE  ET  STATISTIQUE  DE  l'yonnb  pouT  1868  contODaiC  dsns 
sa  3*  partie  les  documents  et  travaux  suivants  : 

4*  La  Peste  à  Sens  au  xvii*  siède. 

^  Le  général  Barlmat  de  Boisgérard,  par  M.  Le  Malstre. 

3*  Pierre-Alexandre  Sommier,  par  M.  Bonneville  de  Marsangy. 

4*  Le  Nartbex  et  le  chœur  de  Téglise  de  Vézelay,  par  M.  Cbérest. 

3»  Saint-Germain,  évèque  d'Auxerre,  par  M.  Ch.  Moiset. 

6^  Réception  &  Sens  et  â  Auxerre  de  Monseigneur  Bernadou. 

7*  M.  de  Bouzé  et  THôtel-Dieu  de  Villeneuve-sur- Yonne,  par  M.  Plat. 

go  Le  département  de  TYonne  à  TExposition  universelle  de  1867,  Beaux- 
Arts,  par  M.  E.  Daudin. 

9<>  Mercuriales  des  marchés  de  t'Yonne  en  1866 

^    10*  De  l'industrie  des  nourrices  et  de  la  mortalité  des  petits  enfants  dans 
le  département  de  KYoone,  par  M.  le  docteur  Duché. 

li<>  Statistique  agricole  du  canton  de  Vézelay,  par  M.  Flandin. 

IS*  Les  Chevaliers  de  l'Arquebuse  à  Noyers,  par  M.  Ernest  Petit. 

13*  Note  sur  l'Horloge  de  la  ville  d'Auxerre. 

li*  Le  Maréchal  de  Chastellux 

15*  Une  statue  du  portail  de  l'Église  de  Mailfy-le-Chftteau. 

Les  dessins  publiés  dans  I'Anmoairb  1868  sont  : 

Tonr  d0  Thorlofe  d'Aoïerre; 

Claode  de  Beauvoir,  seignear  de  Cbastellnx,  maréchal  de  Fraace  ; 

SUtde  da  porttil  de  l'Éf  Ute  de  MaUly-le-Gbâteai. 


TABLE  PAR  ORDRE  DES  MATIÈRES. 


Comité  géoéral  de  rAnniiaire 
GommisMon  permâmenté .    id. 
Correspondante.    .    .    .    id. 

PREMIÈRE  PARTIE.  -  caUrduibr. 

Ères  et  sapputations  chronologiaaes 

Comput  ecclésiastique 

Qaatre-temps  • 

Fêtes  mobiles 

Commencement  des  quatre  saisons 

Pnenoii.ènes  météorologiques 

Position  géographique  du  département 

Population  toute  et  superficie     — 

Calendrier  ciTil 

LeTer  et  coucher  du  soleil 

Cours  de  la  lune 

Foires  de  TYoune 

Agenda  municipal 

DEUXIÈME  PARTIE. 

ciiAP.  I*.  Documents  généraux. 
Puissances 
Monarchies 

*'î5îî'?*'*"'^  «  minUlr»   français 
pré*  Im  païuaniet  «traogèret 

Maison  de  l'Impératrice 

Ministre.""  ''""''  ™P*'^' 

Conseil  privé 

Sénat. 

Corps  législatif.  Liste  par  départements 

cTnseir/Eu^  ^^'^^'^^«^«e 
Cour  de  cassation 

Haute-Cour  de  justice 

Cour  des  comptes 

Cour  impériale  de  Paris 

Cours    impériales  des  départemenu 

Archevêques  et  Eyéques  français 

Jïïîîîî?'*"*''  P^^î?^»  chefs-lieux,  po- 
pulauons,  superficie,  etc. 

Arrondissements  forestiers 

Service  forestier  en  Algérie 

Académies 

Carde  nationale  mohile 

Corps  de  la  marine.  -  Amiraux,  vice- 

amu-auz,  contre-amiraux 
Arrondissements  maritimes 
Ecoles  spéciales 

-  centrale  des  arU  et  manufactures 

-  —     d'arte  et  métiers 

-  supéneure  du  commerce 
'    forestière 


3     — 


51 
53 
54 

55 
56 


17 


27 

29 
30 


32 
33 


34 
36 
38 
39 

40 

41 
42 

43 
46 

47 

48 

49 


50 


57 


58 
61 


Ecole  des  mines 

—  navale 

—  militaire  de  St-Cyr 

—  normale  supérieure 
polytechnique 
de)  poat4  et  chaussées 

—  vétérinaires 

PryUnée  imp.  milit  de  la  Fièche 
Ecole  supérieure  de  pharmacie 

CHAP.  î.  Department  de  TFoiitM. 

SECtlONl^.  ADMINISTRATION  aVILB. 

Préfecture  de  l'Yonne 
Conseil  dr*  préfecture 
Cahinet  du  Préfet 
Bureaux 
Archives 

Sous-Préfectures  ^ 

Communes  coropolant  chaque  canton    63 
Conseil  général  de  l'Yonne  64 

Conseils  d'arrondissement  65 

Conseils  d'hygiène.— Vaccine  66 

Commissions  d'inspect.  des  pharnucies  — 
Médecins  des  enfanu  assintés  ~. 

Comités  de  patronage  des  enfanU  assistés  67 
Communes  de  TYonne,  superficie,  re- 
venu foncier,  disunces  judiciaires, 
nom  du  canton  et  du  bureau  de  poste 
auxquels  chaque  coromuneappartient  68 
communes  par  arrondissement,popula- 
tion,  maires,  adjoints,  curés,  desser- 
.▼ants  et  instituteurs 

Administrations  municipales  des  pria- 
cinales  villes  du  département 

Architectes  du  dép.  et  d'arr. 

Conseil  dép.  des  bfitiments  citils 

Asile  départemental  des  aliénés 

Hospices.  Comités  gratuitsde  conçoit. 

Hospices  communaux.  Comm.  adm 

Service  des  enfants  assistés 

?risons  du  département 

Comm.  de  surveillance  des  prisons 

SECTION  II.  ADMINISTRATION  ECCLÉSIASTIQUE. 

Diocèse  de  Sens  93 

Chapitre  métropolitain  94 

Maison  des  prêtres  auxiliaires,  A  Pon- 

tigny,  et  succursale  de  Sens  — 

Grand  séminaire  diocésain  _ 

Culte  protestant  ^ 

SECTION  III.  AD^iIMSTRATIONDE  LA  JUSTICE 

Cour  d'Assises 

Tribunaux  de  première  instance 

Avoués,  avocau,  etc. 

Tribunaux  de  commerce 

Justices  de  paix 

Suppléants 

Notaires 


77 

87 
89 


9f 


93 


94 
95 

96 
97 


Gommimires-prisears  {00 

Hnissien  101 

Bureaux  d'assisUnee  judiciaire  102 

SECTION  IT.  INSTRUCTION  PUBUQUE. 

Académie  de  Dijon  103 

Inspection  de  l'Yonne  — 

Conseil  départemental  — 

Inspecteurs  de  l'Instruction  primaire  104 

Délégués  cantonaux  — 

Comm.  d'examen  (instruc.  second.)  ~~ 

Comm.  d'examen  (instruc.  primaire)  -— 

Comm.  d'examen  (salles  d^isiles)  — 

Etablissements  d'instruction  — 

SECTION  T.    ADMINISTRATION   MIUTAIRB. 

l'«  division  milit.  --6*  Subdivision  109 

Garnisons  1 10 

Gttes  d'étapes  — 

Gendarmerie  111 

Commissaires  de  police  cantonaux  — 

SECTION  VI.  ADMINISTRATION  FINANaÈR^. 

Trésorerie  générale  1 1 2 
Direction  des  contributions  directes  et 

du  cadastre  — 

VériGcateurs  des  poids  et  mesures  113 

Percepteurs  et  perceptions  1 1 4 

Montant  des  rôles,  etc.  — 

Direction  des  contributions  indirectes  125 

Inspections  et  sous-inspections  — 

Enregistrement  et  domaines  127 

Eaux  et  forêts  — 

Administration  des  Postes  128 

Maîtres  de  poste  129 


SECTION  T1I.  PONTS  ET  CHAUSSÉES. 


130 


131 


Service  ordinaire 
Routes  impériales 

—     départementales 
Service  hydraulique 
Bureaux  de  l'ingénieur  en  chef 
Service  des  ingénieurs  ordinaires  — 

Canal  du  Nivernais  et  Haute  Yonne     433 
Seine  et  Yonne.  —  l'«  section  134 

Canal  de  Boursogne  135 

Service  vicinal  —  Personnel  — 

Chemins  de  grande  communication      136 
•     de  moyenne  communication   139 


Chemins  de  far  44 

Adminisir.  des  lignes  télégraphiques     1 43 

section  viii.  établissements  divers 
d'utilité  publique. 

Bibliothèques  publiques  144 

Inspection  des  monuments  historiques  14  «5 
Architectes  id.  — 

Monuments  classés  — 

Sociétés  et  établissements  scientifiques 

et  artistiques  146 

Sociétés  médicales  148 

Sociétés  et  établissements  agric.les  et 

industriels  — 

Sociétés  et  éublissements  charitables 

et  de  bienfaisance  151 

Caisses  d'épargner  154 

Sociétés  de  Secours  mutuels  — 

TROISIEME  PARTIE. 
Statistique,  Sciences  et  Arts. 

Le  passage  d'une  reine  à  Tonnerre, 

par  M.  Le  Maistre.  3 

Joubert,  par  M.  B.  Duranton.  20 

L'hôtel  d  Uzès,  à  Tonnerre,  par  M.  Le- 

Maistre.  64 

Yauban,  par  M.  Gb.  Moiset.  86 

Mouvement  de  la  population  dans 

l'Yonne  en  1865.  14  S 

-  en  1866.  148 

—  en  1867.  152 
Mercuriales  des  marchés  de  T Yonne 

en  1867.  156 

Octroi  de  la  ville  d'Auxerreen  1863» 

1861,  1865,  1866  et  1867.  174 

Histoire  anccdotique  des  rues  d'Au- 

xerre,  par  M.  Max.  Quantin.  178 

Les  antiquités   gallo  r  romaines    de 

Sens,  par  M.  Eug.  Daudin.  280 

MELANGES. 

Faits  généraux.  300 

Faits  départementaux.  310 

Voituriers,  messagers  et  commission- 
naires. 316 
Yoilures  publiques.                            317 


•■NKMAL  ■OOKaiNOIN«  OO. 

21GST      .   005  .^.,    onin 

76  53  S         APl\  2010 

QUAUTV  OONTKOL  MARK 


ANNUAIRE 

STATISTIQUE 

DU   DÉPARTEMENT  DE  L'YONNE. 


COMITÉ  GÉNÉRAL  DE  L'ANNUAIRE. 

M.  le  Préfet,  Président;  —  MM.  Badin  d'Hurtebise,  Barry,  Belgrand, 
DB  Bonnaire,  Bonneville,  le  comte  de  Bressieux,  le  baron  Brinquart, 
Challe,  Gouturat,  Deligand,  Dhumez,  Camille  Doucet,  Dupom-Delportb, 
Durand-Desormeadx,  Dusautoy,  Andoche  Fëbyre,  Flandin,  Foacier,  Frémy, 
baron  du  Havelt,  Hermelin,  Houdaille,  Eugène  Le  Comte,  Le  Comte 
aîné,  Lefournier  d'Yauville,  Lepére,  Martenot  aîné,  le  baron  Martineau 
des  Chesnez,  Montreuil,  Précy,  Rabé,  Rampont  - Lechin,  J.  Rathier,  le 
marquis  Anatole  de  Tanlay,  Textoris,  de  Virieu  et  Yuitry. 

COMMISSION  PERMANENTE. 

M.  le  Préfet,  Président;  MM.  Badin-d'Hurtebise,  Ghalle,  Flandin, 
QuÀiniif,  membres, 

CORRESPONDANTS. 

MM.  Bblgbaio)  0.  a|^,  ingénieur  en  chef*  membre  du  Conseil  général 

de  TYonne,  à  Paris. 
BiLLBAU,  instituteur  communal^  à  Dracy. 
Blanche,  propriétaire,  aux  Dalibeaux,  près  Saint-Fargeau. 
Ghalle,  0.  ^^  président  de  la  Société  des  sciences  de  T  Yonne, 

membre  du  Gonsell  général,  maire,  à  Auxerre. 
Gherest,  avocat,  vice-président  de  la  Société  des  Sciences   de 

l'Yonne,  à  Auxerre. 
GoTTEAU,  juge  au  tribunal  civil,  vicc-prêsidool  de  la  Société  dcft 

Sciences  de  iTonne,  à  Auxerre. 
Daudin  Eugène,  à  Paris. 
Dbsmaisons  %y  conducteur  principal  des  ponts  et  cliaussêes, 

faisant  fonctions  d'ingénieur  ordinaire,  à  Auxerre. 
Bby,  conservateur  des  hypothèques,  à  Laon. 
1869.  \ 


2 

MM.  Duché,  Dr  en  médecine,  à  Ooanne. 

DuBAïf TON,  juge  de  paix,  à  Villeneuve-sur- Yonne. 

Flànbiii  e^,  conseiller  à  la  Cour  impériale  de  Paris,  membre  du 

Conseil  général  de  l'Yonne,  à  Paris. 
GiMBL  ^y  directeur  des  Contributions  directes,  à  Grenoble. 
HoTTOT,  ancien  sous-préfet,  à  Avallon. 
Làmbbbt,  régisseur,  à  Tanlay. 
Léchât  ^.  chef  de  division  à  la  Préfecture  de  ITonne. 
Leclebc  ^,  juge  de  paix,  à  Auxerre. 

Leclbbc  de  Fourolles  i^,  président  du  Tribunal  civil,  à  Auxerre. 
Le  Maistbe  ^,  ancien  percepteur,  à  Tonnerre. 
LoBiN,  archiviste  de  la  Société  des  sciences  de  TYonne,  à  Auxerre. 
Bon  Màbtiread  DBS  Chesnez,  6.  0.  1^,  ancien  sous-secrétaire 

d'Etat  et  secrétaire  général  au  Ministère  de  la  guerre,  à 

Auxerre. 
MoiSET  (Charles),   à  Saint-Florentin. 
Petit  (Ernest),  propriétaire  à  Vausse,  près  Châtel-Gérard. 
Petit  (Victor),  dessinateur,  à  Sens. 
PouY,  commissaire-priseur,  à  Amiens. 

QuANTiN  ^y  archiviste  du  département  de  l'Yonne,  vice-président 
hoDûraire  de  la  Société  des  sciences  de  l'Yonne,  à  Auxerre. 
Raudot,  ancien  représentant,  à  Orbigny. 
Ravin,  ancien  professeur  de  philosophie,  à  Auxerre. 
Bibiebe,  avocat,  à  Auxerre. 
RozE,  propriétaire,  à  Tonnerre. 
Salomon,  ancien  avoué,  à  Saint-Florentin. 
Savatieb-Laboghe,  ancien  représentant,  à  Auxerre. 
SoNNiÉ-MoBET,  propriétaire,  à  Clamecy. 
Thierby  (Félicien),  au  château  de  la  Vieille-Ferté. 
ToNNELiEB^,  ancien  président  du  Tribunal  civil,  à  Auxerre. 
Vebbollot-d'Abiblt,  propriétaire,  à  Ghaumançon,  commune  de 

Migennes. 


PREMIÈRE   PARTIE 


CALENDRIER. 


ERES  ET  SUPPUTATIONS  CHRONOLOGIQUES* 

POUR  l'année  1869. 

Anrxb  6582  de  la  période  Julienne. 

2645  des  Olympiades,  on  la1'«  année  de  la  662«  Olympiade, 

commence  en  Juillet  4  869,  en  fixant  Tère  des  Olym- 
piades 775  4/2  ans  avant  J.-C.  ou  vers  le  4^  juillet  de 
l'an  3938  de  la  période  Julienne. 

2622  de  la  fondation  de  Rome,  selon  Yarron. 

2646  depuis  l'ère  de  Nabonassar,  fixée  au  mercredi  26  février 

de  Tau  3967  de  la  période  Julienne,  ou  747  ans  avant 
-    J.-G.   selon  les  chronologistes ,  et  746  suivant  les 
astronomes. 

t  »••  du  Calendrier  Grégorien  établi  en  4  582,  depuis  286  ans, 
elle  commence  le  4  «^r  janvier.  L'année  4869  du  Calen- 
drier Julien  commence  4  2  jours  plus  tard,  le  4  3  janvier. 

1285  de  THégyre  ou  ère  des  Turcs,  commence  le  24  avril 
4868,  et  Tannée  4  286  commence  le  43  avril  4869,  selon 
l'usage  de  Constantinople,  d'après  l'Art  de  vérifier  les 
Dates. 


Comput  eccUsiastique, 
Nombre  d'or  en  4869. 


Epacte  .  .  .  . 
Cycle  solaire.  .  . 
Indiction  romaine. 
Lettre  dominicale. 


XVII 

2 

42 

C. 


Otmire-Temps. 

Février  ....  47,  19  et  20. 

Mai 19,  21  et  22. 

Septembre   .     .     .  45,  47  et  48. 

Décembre.  .     .     .  45,  47  et  4  8. 


Fêtes  mobiles. 


Septuagésime,  24  janvier. 
Les  Cendres,  10  février. 
Pâques,  28  mars. 
Les  Rogations,  3,  4  et  5  mai. 
Ascension,  6  mai. 


'Pentecôte,  16  mai. 
La  Trinité,  23  mai. 
La  Fête-Dieu,  27  mai. 
Premier  Dimanche  de  l'Avent,  28 
novembre. 


*  Ces  différentes  ères  et  sappntations  chronologiques  ont  été  expliquées  dans 
tome  I  de  la  première  série  ae  T Annuaire  (année  li37}. 


lo 


Printemps. 

Eté. 

Automne. 

HlYEB. 


COMMENCEMENT  DES  QUATRE  SAISONS. 

le  20  mars      à  4 h  44 m  du  soir. 

.     le  24  juin        à  10  43    du  mat. 

.    le  23  septem.  à  0  37    du  mat. 

.  /.e  24  décem.  à  6  32    du  soir. 

PHÉNOMÈNES   MÉTÉOROLOGIQUES. 


Temps  moyen' 
de  Paris. 


Il  y  aura  pendant  Tannée  4869  deux  éclipses  de  soleil  et  deux 
éclipses  de  lune  : 

1.  Eclipse  partielle  de  lune,  le  27  janvier  1869,  invisible  à 
Paris. 

2.  Eclipse  annulaire  de  soleil,  le  40-41  février  4  869,  invisible  à 
Paris. 

3.  Eclipse  partielle  de  lune,  le  22-23  juillet  4869,  invisible  à  Paris. 
A.  Eclipse  totale  de  soleil,  le  7  août  1869,  invisible  à  Paris. 

POSITION  GÉOGRAPHIQUE. 

Le  département  de  l'Yonne  est  situé  entre  0»  30'  et  4»  56'  de  lon- 
gitude est  et  entre  47»  49'  et  48o  22'  de  latitude  nord. 

POSITION    EXACTE   nES   CINQ   VILLES    PRINCIPALES    DE    l'yONNE. 


« 

NOMS. 

LONGITUDE. 

LATITUDE 

septentrionale. 

HAUTEUR 

au  dessus  du  niveau 
de  la  mer. 

Auxerre  (cathédrale) 
Avallon  (église)  .     . 
Joigny  (St. -Jean).    . 
Sens  (cathédrale).    . 
Tonnerre  (St-Picrre) 

1-  14'  10"  E. 
1'  34*  17*'  id. 
1*    3*  43"  id. 
0»  56'  49"  id. 
V  38'    6"  id. 

47*  47*  K4" 
47*  29'  12* 
AT  »9'     0* 
48'  11'  «4** 
47*  51'  23" 

122  " 

267  -,7 

116  -,7 

76  -,4 

179  -,2 

POPULATION    ET    SUPERFICIE. 

Population  totale  du  département  de  l'Yonne,  d'après  le  dernier 
recensement  quinquennal  de  4866  :  372,589  habitants. 

Voir  la  population  par  commune,  page  69;  par  canton  et  par  arron- 
dissement, page  89. 

Superficie  du  département  de  l'Yonne  :  7,428  kilomètres  04  h.  carrés. 

*  Voir  aussi,  dans  le  tome  I  de  la  première  série  de  l'Annuaire  (année  1837),  les 
rapports  entre  le  temps  vrai  et  le  temps  moyen  et  des  indications  sur  la  conTersion 
dn  temps  vrai  en  temps  moyen. 


JANVIER. 

Les  jours  croissent  pendant  ce  mois  de  i  heure  4  minutes. 


s 
'S 

s  9» 


O 

a 


FÊTES. 


■ 

h* 'S 

• 

a 

9 

cr 
lune. 

ber 
une. 

^tè 

SS 

M 

> 

Couc 
elal 

-4S 

3^ 

Ta 

s 

•o 

•o 

-9 

1 

vend 
sam. 

DlH. 

lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlH. 

lundi 
mard 
merc 
jjeudi 
vend 
sam. 

DlH. 

lundi 

mard 

merci 

jeudi 

vend 

isam. 

DlH. 

lundi 
mard 
merc 
[jeudi 
vend 
sam. 

DlH. 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

li 

12 

13 

14 

15 

16 

47 

18 

19 


Circoncision. 
s  Basile,  év. 
ste  Geneviève. 
sKigobert. 
s  Siméon  S. 
Epiphanie, 
8  Mêla  nie. 
«  Lucien,  m. 
s  Pierre  E. 
s  Paul,  1"  er. 
s  Théodore. 
s  Arcade. 
Bap,  deN.-S. 
s  Hilaire,  p. 
8  Paul,  er. 
8  Marcel, 
s  Antoine,  ab. 
Ch.  de  s.  P. 
Is  Sulpice. 


2o|.'i  Sébastien,  m. 
ste  Agnès,  v. 
8  Vincent,  m. 
s  Ildefonse. 
Sepluagésime. 
Gonv.  de  s.  P. 
ste  Paule. 
s  Jean  Ghrys. 
s  Gharlemag. 
s  Franc,  de  S. 
ste  Martine. 


FOIRES. 

du  département  (t). 

Le»  polilcs  foires  d'Auxerre  du 
1er  lundi  de  cb^qiin  mois  cl  leb 
marches  aux  b<'ii.  de  Toiicy  du 
i<>r  snm.  sont  indiqués  ici. 


t.  Joigoy,  Toucy 

5.  Saint-Bris.  Tonneire 

4.  Auxerre,  5aint- Florentin 

5.  Vcrraerton. 

G.   I.'Isle-sur-Sercin. 
7.  Quarr«-Ies-Tomb«s 


11.  ViUîcrs-Saint*Bcnoit 
iS.  Montréal 

i5.  Neuilly 

16.  Mailly-la- Ville 

17.  Aillant,  Ghétoy,  Coul.-t-Y 
.Noyers. 


90.  Appoigny 

«I.   Guilloo 

19.  Champignelles,  Coul.-la-V. 

Dannemoine,  Maligny 
tS.  Champloitp  Villen.-s.-Y. 

•5.  Auierre,  Drienon,  Charny. 

Miçé,  Sougères,  Véxclay 
«6.  Uleneau,  Gravant, Cussy-les 

Kurgfj 


99.  Ancy-Ie-Franc,  Vermenion 
5o.  S^inl-Sjuveur 


D.  Q.  le  5,  à  6  h.  32  m.  du  matin.   P.  Q.  le  24,  à  0  h.  36  m. du  matin. 
N.  L.  le  42,  à  7  h.    2  m.  du  soir.  P.  L.  le  28,  à  4  h.  40  du  matin. 

(1)  MARCHÉS  AUX  VINS..  A  Anxerre,  le  1*'  lundi  de  chaque  mois  et  le  jour  de  la  foire  de 

ISaiDt-Martin  et  du  lundi  do  iaipagslon.    —  A  Vermenton*  le  jour  de  la  foiro  du  tendredi  avant  la 
Gbandêlonr,  le  jour  du  iparehrÂM  s*  i^^^i  ^^  i^^^*  ^  ^^  Jour  de  la  foire  da  S4  décembre. 


6 


FÉVRIER. 


Les  jours  croissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  30  minutes. 


a 

mm» 

il 

-»  co 

mmm 


M 

'o 

s 

t 


FÊTES, 


• 

• 

• 

ft.^ 

B 

O 

>"  S 

-1 

^ 

ëS 

>  O 

2  S 

« 

►  — 

u  •-• 

z  • 

3  « 

73 

9  « 

3^ 

S 

•^ 

FOIRES 
du  Déparlement. 


lundi 
mard 
merc 
[jeudi 
Ivend 
sam. 
Dm. 
lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlH. 

lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 
mard 
merc 
[jeudi 
vend 
sam. 
Du. 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 


s  Ignace. 
Purification. 
8  Polycarpe. 
steJcannedeV. 
sle  Agathe, 
ste  Dorothée. 
Quinquagésime, 
s  Jean  de  M. 
s  Appoline. 
Les  Cendres, 
8  Séverin,  ab. 
s  ïite. 

ste  Catherine. 
Quadragésime, 
s  Fauslin. 
ste  Julienne. 
s  Théodole. 
s  Siméon. 
s  Pépin, 
s  Eucher,  p. 
Reminiscere» 
ste  Chair. 
s  Mérault. 
s  Pierre  Dam. 

Mathîas. 
S.Nestor, 
ste  Aveline,  ab 
8  Romain. 


Il     m 

il     m 

h         m 

7  32 

4  56 

20 

109.54 

7  31 

4  58 

21 

"        •    ^" 

7  30  4  59 

22 

o|8 

7  28;5    1 

23 

IS19 

7  27J5    3 

24 

2   27 

7  25  5    4 

25 

3   31 

7  24|5    6 

26 

4   29 

7  2215    8 

27 

5   21 

7  20  5    9 

28 

6     6 

7  19 

510 

29 

6   44 

7  17 

5  12 

30 

7   17 

7  16|5  14 

1 

7   46 

7  14;5  16 

2 

8   12 

712  5  18 

3 

8   36 

710|5  19 

4 

8   59 

7    9  5  21 

5 

9   22 

7    7:522 

6 

9   46 

7    5  5  24 

7 

10   12 

7    35  26 

8 

10   42 

7    1527 

9 

U    18 

6  59  5  29 

10 

Oô  2 

6  58  5  31 

11 

0-55 

6  56  5  32 

12 

1    58 

6  54  5  33 

13 

3     9 

6  52  5  35 

14 

4   27 

6  50  5  37 

15 

5   48 

6  48*5  39 

16 

7   10 

6  46 

5  40 

17 

8   30 

h         m 

IO3   0 

10^29 

10  =  58 

U    29 

Oo  4 

0"43 

i   28 

2  18 

3  13 


4 
5 


11 
12 


6  13 

7  14 

8  16 

9  19 

10  21 

11  24 

0:29 

1  35 

2  40 

3  43 
4 
5 


41 
32 
6  16 
6   54 


7 
7 


28 
59 


1 .  Aaxerre,  VUlen.'VAith, 


5.  Ravièret,  Sementron 

4.  A  vallon.  Druyca    S(  F'rgcau 
Valiery 

6.  Busay  -  en  -  Olhe«  Toncy 

8.  Grandchamp,  L'Iale. 

9.  Ch&tiy,  Treigny 

to.   Neuvy-8auU>ur,  St-Jiilleft- 

du-^ault 
II.  Tonnerre. 
la.  Ferté-Loupière,  St-Martin- 

des-Champs. 

14.  Arces,  ChaiUey 

16.  Leufny.  Noyers,  Si-Flom- 
tiu,  Sep«rattx 


18.  ChablM. 

•0.     St-Gyr-lea-GoloDf, 
st.  Euia 

•4.Gerislen,  Véselay 
t5.  Chablis,  Selgnelay. 

a8   CouFAOn,    Poat-sitr-Toone 


t 


Q.  le  3,  à  5  h.  5  m.  du  soir. 
IN.  L.  le  44,  à  2  h.  3  m.  du  soir. 


P.  Q.  le  49,  à  5  h.  45  m.  du  soir. 
P.  L.  le  26,  à  0  h.  44  m.  da  soir. 


MARS. 


Les  jours  croissent  pendant  ce  mois  de  <!  heure  48  minutes. 


ci 


o 

a 

0 


FÊTES. 


lî 


«'S 


a 


9 


5  3 

•a 


*-  S 

«    0 


FOIRES 

da  Département. 


Landi 

Imard 

merc 

jeudi 

vend 

sam. 

Dm 

lundi 

mard 

merc 

yeudi 

vend 

sam. 

DlM. 

lundi 

mard 

merc 

jeudi 

vend 

sam. 

DiM. 

lundi 

oiard 

merc 

Heudi 

vend 

sam. 

DlM. 

lundi 
mard 
merc 


1  8  Aubin, 

2  s  Siinplice,  p. 

3  s  Canégonde. 

4  8  Casimir. 

5  8  Adrien,  ab. 

6  s  Fridolin. 

7  Lœtare. 

8  s  Jean  de  D. 

9  s(e  Françoise. 

10  s  Crescent. 

11  s  Euloge. 

12  8  Pol.  év. 

13  ste  Ëuphrasie. 

14  Passion. 

15  fi  Zacbarie. 

16  ste  Gertrude. 

17  s  Patrice. 

18  ft  Gabriel, arch. 

19  s  Josepb. 

20  »  Vulfranc. 

21  Rameaux. 

22  S  Paul,  év. 

23  s  Vulfram,  év. 

24  8  Simon,  mart. 

25  /énnonciation. 

26  Vendredi-Saint 

27  s  Romule  a. 

28  Paqubs. 

29  8  Lubin. 

30  s  Kieul. 

31  ste  Bdibine. 


o  *•*  o  *»a  *•'  M.X       *f 

6  40  5  45  20  — 3  — 

6  38  5  47**"  ''"' 
6  36  5  48 


h  l'i  h  m     h    m 

6  445421s  9o48 

6  42  5  43  19  ir  5 

/)  £A  »  <K  on 


21 

22 


6  34  5  50 
6  32  5  51 
6  30  5  53 
6  28  5  54 
6  26  5  56 
6  24  5  57 


6  22  5  59  29 


23 
24 
25 
26 
27 
28 


6  20  6  1 

618  6  2 

6  1^6  3 

6i3  6  5 

6  11  6  7  * 

6  96  8  6 
6  7  6  10  7 

6  56  11  ^ 
6  36  13  9 

6  16  14  10 

5  59  6  16  11 

5  56  6  17  12, 

5  »4  6  19  l3 

5  52  6  20  1^ 


Or.l5 
l''22 

2  23 

3  18 

4  5 
45 
20 
50 
16 
40 

3 
26 


550 
5  48 
5  46 
5  44 
5  42 


4 
5 
5 
6 
6 
7 
7 
7 
8 
8 
9 
9 
10 
H 


n« 


h 

8128 

8  =  67 

9"28 

10   2 

10  41 

11S25 
0.M4 
i   8 


49 
15 
44 
17 
57 
44 
39 


6  22 
6  23 
6  25 
6  26 
6  28 


Itt 
16 
17 
18 
19 


0é44 
1=^57 
3  16 
37 
58 
19 
38 
54 
6 


4 
5 

7 

8 

9 

H 


5 
5 
6 
7 
9 
11 


2 
3 
4 
5 
6 
7 

8  14 

9  17 

10  21 

11  25 

0  =  29 

lr31 

2  =  29 

3 

4 

4 

5 

5 


22 
7 
46 
21 
53 
6  23 
6  53 


7 
7 


24 

58 


!•  Auxerre.    Jotix-la-VUU,   St 
Martin>d*0.,   Sainpoiti,  Sar- 
gioaa 

••  Gravant,  Raviircs 

3.  Charnj 

I4.  Druyes,  Mailly-Ie-Ch.,  Quan^. 
S(  Sauveur 

6.  T0UC7 

7.  Vëron 
8  Thnry 
9.  GKéroy 

to  Saint-GermaiD-d«t>Ghamp« 


i4>  Vésclaj 

i5.  Auxerre.  Blëneau,  Ouaine 

16.  Ferreux 

iS  ^vallon,  Gheny,  Tonnerre 

itj  LaiiiKecq,  Ligny, 

ao.  Toucy 

SI.  Montréal 

■a  Champignelles,  Migé.  Noyer» 

tS  L'Iale.Neuvy,  &iint-Maarie^ 
YennentoD. 

•5.  Aillant,  Leugny 

•6.  BrienoD,  Chauinoat.  Ville- 
Lnve-fi- Yonne 

t7.  Chnrny 

•9.  Ancy>le-Fr.  Àrlhonn  y.  Châ 
lel-Censoir.  Joigay      L*Isle, 
Sens.  Villen.-la-Guyard. 

80  Baiarnes.  Saint-Fargean 

5i.  Grandchamp 


p.  Q.  le  5,  à  5  h.  52  m.  du  matfn.  P.  Q  le  21,  à  6  h.  3  m.  du  mat. 
[.  L.  le  -13,  à  8  h.  56  m.  du  matin.  P.  L.  le  27,  à  9  h.  42  m.  du  soir. 


AVRIL. 

Les  Jours  croiasent  pendant  ce  mois  de  1  henre  40  minntet. 


¥.s  ' 


.il) 


FOIRES 


merci  28 

leudl  29 
fend  30 


Hagaes. 
s  Franc,  de  P. 
s  Kichaid. 
QDismoDO 

Prodeoce. 
s  Romuald. 

lie  MarieEg;p 

Pulberl. 

Léon,  p.  <l. 

ftlarcelHn. 

Herménégil. 

Viburce. 

Thiiodore. 

Palerne. 
9  Anicel,  p. 

Parfait 

Irucmrui. 
s  .Ma  rien. 

Aase.lme, 

Léon,  é*. 

Grorges,  m. 

Fidèle  de  S. 

Marc,  évang. 

Ciel,  p.  m. 

Soier  et  C. 
s  Vital,  m. 
B  Pierre,  m. 
sleCaiher.de  S 


8  39  6  S 
S  3X6! 
S  sce: 
s  33  s: 
S  31,6! 

S  29  s: 

0  27,6! 
S  25  6: 
»  23t6  ' 
S  31,6' 
S  19,6' 
5  J7;6' 
5  ISlfi' 
S  13 
Su 


7  JO 

8  i4 

9  19 
10   23 


I.  MiiUj.|>-vaic 

.  Siint-Cjr-ls-CDlMit 

I.  Canj-L-Forgu 


D.  Q.  le  3,  &8h.  57  m.  dasoir.       P.  Q.  le  19,  &  3  h.  15  m.  dn  soir. 
N.  L.  le  12,  il  1  h.  57  m   du  mat.  P.  t.  le  26,  è  6  h.  31  m.  âa  mat. 


^ 


MAL 


Les  jours  croissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  4  6  minutes. 


B 

9  «» 
O  • 

->  m 


sam. 

DlM. 

iandi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

OlM. 

iiiodi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 

mard 

merc 

jeudi 

vend 

<am« 

Dur. 

lundi 

mard 

merc 

jeudi 

vend 

sam. 

Dm. 

lundi 


§ 

0 
S 


FÊ .  !:S. 


• 

1 

. 

• 

>■   O 

cher 
oleil. 

ver 
lune 

icher 
lune 

S)  S 

g  w 

.2^ 

5  « 

ô^ 

S 

s-z 

"^ 

FOIRES 

du  Département. 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

J2 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 

31 


SS.Phil.  et  Jac 
s  Amatre. 
Rogations. 
ste  Monique, 
s  Pie  V. 
Ascension. 
s  Stanislas. 
s  Désiré 
s  Grég.  deNaz. 
s  Antonin. 
8  Athanase. 
sle  Nérée. 
s  Hellade,  év. 
s  Boniface,  p. 
s  Isidore. 
Pentbcôtb. 
s  Pascal. 
s  Vincent. 
8  Pierre  Cél. 
8  Bernardin. 
8  Constantin. 
8  Ubade. 
Trinité. 
s  Donatien. 
8  Grégoire  Vil. 
8  Phil.  de  Neri. 
Fbtb  DlBU. 
s  Prix,  m. 
s  Maximin,  éy. 
s  t'élix. 
ste  Pétronille. 


h 

4 
4 


4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 


m 

42 

40 
38 
37 
35 
33 
32 
30 
29 
27 

26 
24 

23 

22 

20 

49 

18 

16 

15 

14 

13 

12 

11 

lO 

9 

8 

7 

6 

5 

4 

4 


h  m 

7  13 
7  15 
7  16 
7  18 
719 
7  20 
7  22 
7  23 
7  25 


7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 


26 
27 
29 
30 
31 
33 
34 
35 
37 
38 
39 
7  40 
7  42 
7  43 
744 
7  45 
7  46 
7  47 
7  48 
7  49 
7  51 
7  52 


h   II) 

20 

«_■«  **  ^M^B 

21 

O544 

22 

1  23 

23 

1  56 

24 

2  25 

25 

2  50 

26 

3  13 

27 

3  36 

28 

3  59 

29 

4  23 

30 

4  49 

1 

5  18 

2 

5  54 

3 

6  37 

4 

7  27 

5 

8  25 

6 

9  31 

7 

10  42 

8 

11  56 

9 

1  13 

10 

2.30 

11 

3^47 

12 

5  4 

13 

6  20 

14 

7  34 

15 

8  43 

16 

9  44 

17 

10  36 

18 

11  20 

19 

11  57 

20 

—  — 

lit 


8.U8 
9=44 

10  43 

11  45 

0  48 


1 

2 
3 
4 

6 

7 


50 
51 
54 

58 
3 
9 


8  15 

9  20 

10  21 

11  17 

0^  5 
0  47 


1 
1 
2 


23 
54 
22 


2  50 

3  18 


3 
4 
4 
5 


48 
21 
59 
43 


6.34 
7Î30 

8  =  30 

9  31 


I.  Chablis,  Cruzy,  Neuvy-Sau- 
lour,  Saints-en-PaJsaie,  Tho- 
rigny.  Toucy 

I.  AvalloD 

5.  Anxcrre,  Anpy-le-Fr.  Charny 

Montréal.  Perreuse 
4.  Cbainplost 

6.  Bleoeau,    Briebon,   Courson, 

iV,ni|ly 

7.  ^oyer8 

8.  D.innrmoinft 

9.  Ghûrel-Censoir,  f.«r«rté-I.oa 
p  ère,  S  t -Sauveur,  Tanlay 

lo-   Anpoigny,   ^uzcrrr 

II.  Chéroy,'  Pavicres 

Il  Scniicvoy-k—Bas 

13.  Toaoerre. 

14.  Vermenton 
i5.  Véaelay 

16.  Pi-ixeux 

17.  Chailley,  L'Ialc,  Seignelay, 
Sens,  Vi lieu,- la-Guy. 

18.  EgriscUes  le-B.  St-Julien- 

•u.  Cerisiers,  Malicorne 


■5.  Arlhonnay,  Grandchamp 

•4.  Quarré 

i5.  4  aiiisecq,Sergines 

t6.  St-Gerniatn-des-Champ« 


98.  Joigny 


D.  Q.  le  3,  à  1  h.  50  m.  du  soir. 
N.  L.  le  11,  à  4  h.  47  m.  du  soir. 

1 


P.  Q.  le  48,  à  9  h.  39  m.  du  soir. 
P.  L.  le  25,  à  3  h.  32  m.  du  soir. 


'    AVRIL. 

Les  jours  croissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  40  minutes. 

1 

1 

FÊTES. 

|l 

11 

1 

5 

ii 

II 

FOIRES 

1 

■3 

^^ 

sz 

f 

^i 

end 

1 

.Hugues. 

K                     -3- 

8136 

..  Flog-,. 

veniJ 

2 

s  Franc,  de  P. 

5                            0:13 

BT19 

jam. 

3 

s  Itichaid. 

s                      112 

10     7 

OlH 

i 

QuisiMOOO 

0                      2     3 

11     0 

luod 

S 

s  [rené. 

S                      2  46 

11   B7 

mard 

6 

s  Prudence. 

5                        3   23 

O-BB 

merc 

7 

s  Romuald. 

0                      3  04 

J^B7 

leud 

8 

»  DcDis. 

8                      4  21 

3   S9 

I.  .WgQ.LlI 

rend 

9 

sle  MarieEgyp 

S                      4  AS 

4      1 

,.  S.i,„.Uï„ 

10 

s  Folbcrl. 

S                      S     8 

B      3 

..   Chco)- 

Dm! 

li 

i  Léon,  p.  d. 

S                      S  31 

6      6 

lund 

i2 

sMarcellin. 

8                     B  64 

7    10 

iiard 

13 

>:Herménégil. 

S                     6   19 

8  14 

IS.  ChcTilton 

li 

*;  îiburce. 

S                     6  46 

0    19 

.4.  Cl>.>nptg.»llci 

icud 

18 

s  Théodore. 

n                     1   il 

10   23 

:S.  l-i-Ks, 

rend 

16 

3  Palerne. 

5                      7   B4 

11    26 

■  G.  Viiatiy 

»ato. 

17 

s  Ankel,  p. 

S                        S   39 

Dm. 

18 

s  Pirfail 

0                        9   32 

0325 

lundi 

19 

s  rriicliieui. 

S                        0   33 

IflS 

nard 

20 

S  M  a  rien. 

S                         1   41 

2-    4 

10.  MiiltTli-Vill. 

21 

s  Anselme. 

S                  o^ss 

2  44 

...  Sjinl-C,t.lB-Colw,. 

jeudi 

22 

s  Léon,  év. 

4                        2^12 

3  IB 

II.  CDnj-l.-Forgit 

lend 

23 

9  Georges,  m. 

4                        3    31 

3  Bt 

24 

1  Fidèle  de  S. 

4                      4  BO 

4  21 

,i.    (Ju«r*-l.,-TDn..  ViniiHif 

Dn! 

2S 

ïMirc,  éïang. 

4                         B      9 

4  00 

ol.    CoullII|M->TaDD*,GuillDI 

lundi 

26 

9Clet,p.  m. 

4                         7   27 

&  30 

•fi.    CluitEllDl,  Sl^UI 

mard 

27 

s  Soter  et  G. 

4                         S    43 

B   92 

28 

s  ViUl.  m. 

4                      D   SB 

6  28 

,«.  S.c-Wl,,ï.  Vinntuf 

leudl 

29 

a  Pierre,  m. 

4                      1     0 

7      B 

14.  SL-FInrcnlin.      VillelilDchc 

rend 

30 

ileCalher.  de  S 

4                      t   B7 

1  M 

te.  St.».  ViDÛ;,  V«a,.iiioii 

).  Q.  le  3,  à  8  h.  57 m.  du  wlr.       P.  Q.  le  i9,k  3  h.  ib  m.  do  soir.  | 

N.  L 

le 

12,  &  1  h.  57 

m 

lu  m 

st. 

p.  L 

le  26 

à  6  h.  34  m.  do  mal.  1 

ir 


B9S 


MAI. 


Les  jours  croissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  46  minutes. 


s 

■ 

.S 

'S 

Q 

&a 

a 

§8 

s 

"^  « 

'O 

•a 

e 

FÊ  :  lis. 


^  o 

•o 


5^ 


a 
a 


73 


«  2 

.£3    0 

P. 


FOIRES 

du  Département, 


sam. 
Dm. 
lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlH. 

lundi 
mard 
merc 
Jeudi 
vend 
sam. 

DlH. 

lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
«am. 

DlM. 

lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 

31 


SS.Phil.  et  Jac 
s  Amatre. 
Rogations. 
ste  Monique, 
s  Pie  V. 
Ascension. 
8  Stanislas. 
s  Désiré 
s  Grég.  deNaz. 
s  Antonin. 
8  Athanase. 
sle  Nérée. 
s  Hellade,  év. 
s  Boniface,  p. 
s  Isidore. 
Pentecôte. 
s  Pascal. 
s  Vincent. 
8  Pierre  Cél. 
s  Bernardin, 
s  Constantin. 
s  Ubade. 
Trinité. 
s  Donatien. 
8  Grégoire  Vil. 
s  Phil.  de  Neri. 
Fbte  Dieu. 
s  Prix,  m. 
8  Maximin,  éy. 
s  félix. 
ste  Pétronille. 


h  n» 

h  n) 

h   III 

4  42 

7  13 

20 

-» 

4  40 

7  15 

21 

O544 

4  38 

7  16 

22 

1  23 

4  37 

7  18 

23 

1  56 

4  35 

719 

24 

2  25 

4  33 

7  20 

25 

2  50 

4  32 

7  22 

26 

3  13 

4  30 

7  23 

27 

3  36 

4  29 

7  25 

28 

3  59 

4  27 

7  26 

29 

4  23 

4  26 

7  27 

30 

4  49 

4  24 

7  29 

1 

5  18 

42a 

7  30 

2 

5  54 

422 

7  31 

3 

6  37 

420 

7  33 

4 

7  27 

41» 

7  34 

5 

8  25 

418 

7  35 

6 

9  31 

4  16 

7  37 

7 

10  42 

4l« 

7  38 

8 

11  56 

4  14 

7  39 

9 

1  13 

4  13 

7  40 

10 

2^30 

4  12 

7  42 

11 

3^47 

4  11 

7  43 

12 

5  4 

4  10 

7  44 

13 

6  20 

4  » 

7  45 

14 

7  34 

4  8 

7  46 

15 

8  43 

4  7 

7  47 

16 

9  44 

4  6 

7  48 

17 

10  36 

4  5 

7  49 

18 

11  20 

4  4 

7  51 

19 

11  57 

4  4 

7  52 

20 

—  — 

(Il 


8.348 
9f44 

10  43 

11  45 


0 
1 

2 
3 
4 

6 

7 


48 
50 
51 
54 
58 
3 
9 


8  15 

9  20 

10  21 

11  17 


0 
0 

1 
1 


5 
47 
23 
54 


2  22 
2  50 


3 

3 
4 
4 
5 


18 
48 
21 
59 
43 


I.  ChabiU,  Cruzy,  Neuvj-Sau 
lour,  Saints-eo-Poisaie,  Tho 
rigny.  Toucy 

t.  A  vallon 

6.  Anx'Tfe,  \nry-lc-Fr.  Charny 
Mo  a  I  réal .  Perren»  e 

4.  Chain i>losl 

a.  Rltiueaa,    Brieboo,   Courson, 


i"( 


iiilly 


6,34 
7£30 

8  =  30 

9  31 


7.  Noyers 

8.  Dtnni'fnoinr 

g.  Gh:irel-G<-*n«oir,  l.aferté-l.ou 
p  ùre,  Si-Sauvrur,  Tanlay 

10-  Appoigny,  ^uxerre 

11-  Chë roy •  Ha v icres 

!•  Seniirvoy-lc-Ba« 
i3.  Toaaerre. 
14.  Vermeoton 
i5.  Véielay 

16.  F»Treux 

ij.  Chatllpy,   I.'ïale.  Seignelay, 

Sens.  ViUen,* la-Guy. 
18.  Egrisclles  le-B.  St-Julien- 

to.  CcrUiers,  Malicorne 


a.^.  Arlhonnay,  Grandchamp 

«4.  Qaarré 

■5.  4  aiDaecq,Sergfiiea 

•6.  St-Gerraain-des-Champa 


98.  Joigny 


D.  Q.  le  3,  à  1  h.  50  m.  da  soir. 
N.  L.  le  il,  à  4  h.  47m.  dasolr. 

l 


P.  Q.  le  48,  à  9  h.  39  m.  du  soir. 
P.  L.  le  25,  à  3  h.  32  m.  du  soir. 


40 


JUIN. 

Les  Jours  croissent  de  2  minutes  jusqu'au  24  et  décroissent  ensuite 

de  ^13  minutes  jusqu'au  30. 


a 


O 

a 

c 


FÊTES. 


• 

• 

• 

^=2 

1 

II 

•a 

s  s 

C0 

5Î-" 

O  — 

0 

<2    <B 

9    « 

5^ 

-S 

S 

73 

^i 

FOIRES 
du  Département. 


mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 
mard 
merc 
[jeudi 
▼end 
sam. 
Dm. 
lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 
mard 
merc 


1  8  Nicomède 

2  s  Marcellin,  m 

3  ste  Clolilde. 

4  8  François. 

5  8  Boniface,  év. 

6  s  Norbert,  p. 

7  s  Robert. 

8  s  Médard. 

9  s  Félicien,  m. 
10  ste  Marguerite 
il  s.  Barnabe. 

12  ste  Oljrmpe. 
is's  Antoine  deP 

14  s  Basile-le-Gr. 

15  s  Modeste. 

16  8  Cyr. 

17  s  Alban. 

18  s  Marc,  m. 

19  8S  Gervais  et  Pr 

20  s  Barnabe. 

21  s.  Louis  de  G. 

22  8  Paulin,  p. 

23  ste  Christine 

24  Nativ.  s  J.-Bap 
20  8  Guillaume 

26  88  Jean  et  Paul 

27  8  Ladislas. 

28  8  Irénée. 

29  8  PierreetsP. 

30  Comm.8  Paul 


II 
4 
4 
4 
4 


4 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
3 
4 
4 
4 
4 


m 

3 
2 
2 
1 
1 

0 
0 

«9 
59 
59 
08 
58 
58 
58 
58 
58 
58 
58 
58 
58 
58 
58 
59 
59 
59 
50 
0 
1 
1 
2 


7 

7 

7 

7 

7 

7 

7 

7 

7 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 

8 


m 

53 

54 

54 

55 

56 

57 

58 

5» 

59 

0 

1 

1 

2 

2 

3 

3 

4 

4 

4 

5 

5 

5 

5 

5 

5 

5 

5 

5 

5 

5 


21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 


h        m 

0?28 
0H54 
1    18 

1  41 

2  3 
2    26 

2  50 

3  18 


h        m 

iO|33 

11  =  35 

0..38 

1^41 

2   44 


3 
4 
6 


48 
54 
1 


3 

52 

7     8 

4 

32 

8   13 

5 

20 

9   12 

6 

16 

10     4 

7 

21 

10   49 

8 

32 

11    27 

9 

46 

11   59 

11 

2 

—   — 

0^ 

.18 

0|28 

i- 

Î34 

0i55 

2 

49 

1   22 

4 

4 

1    50 

5 

17 

2  21 

6 

27 

2  56 

7 

31 

3    37 

8 

27 

4   24 

9 

15 

5   17 

9 

55 

6   15 

10 

28 

7   16 

10 

56 

8   19 

11 

21 

9   22 

11 

45 

10   24 

i.  Ponlignj,  St-Fargeau 
t.  ChatteUux,  Neuvj.  Saiopuit» 

4*  Cussy-Iea-Forgei 

5.  Toucy 

6.  Noyen.  Treiguy 

7.  ADxerre 

8.  Butsy-en-Othr*  Soiigpresj 

g.  Champigaelles.   Courgenay, 
St-Valérien 

11.  Coulange-b-Viuciue»  Llgny 
Monlréui,  Prunoy 


i5   Sainpuiu,  Thury,  Yôclay 
iC.  Appoigny,  Perreui 
17.  MaUl}-la.ViUc 

19.  Leugny 
ao.  Diiroont 

fli.  La  Ctillo-St-Cyr,  St-cyr-les- 

colona 
M*  Gravant,    Saint-Florentin, 

Sl-Sauv«ur 
tS.  AvalloD 
a4.  Brienon.Sens. 
aS.  Flrury,    Junt-la-Vil.,     St- 

Marliu-d'C».  Ton  norre.  Ville- 

neuve-lMrcb. 
t6.  Cbarnyp  Cuasy-les-Forgea 
a7.    I/Isie 
■8    Chéroy,  Courson 
89.  Cb«vanqet,  Etala 
So.  ADcy  le-Frauc.  Guillon,  Si- 
t^iâ,  Toacy 


D.  Q.  le  2,  à  7  h.  34  m.  du  mat. 
N.  L.  le  10,  à  4  h.  1  m.  du  mat. 


P.  Q.  le  47,  à  2  h.  25  m.  du  mat 
P.  L.  le  24,  à  4  h.  48  m.  du  mat. 


JUILLET. 

Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  S7  minotes. 

il 

î 

FÊTES. 

i 

1 
A. 

FOIRES 

jeadi 

^ 

»  More. 

4                      — I  — 

11Î26 

■vend 

i 

ViaitatloDjteT. 

4                o;  7 

0829 

.,  Sei,«bi 

'sam. 

3 

1  Anatole. 

4                        0   29 

r33 

S.  Qu.trt-l«^T«ml«.  Toutj 

DlM. 

4 

s  Martial,  p. 

4                        0   92 

2   M 

(.  Adbni,  CbiblL.,  M.illj-Ch 

lUDdJ 

3 

8  Zoé. 

4                        1    18 

3   44 

S.   «.m,,  L.ia«cq.  Sép.«x 

mard 

6 

Précieux  sang 

4                      1   48 

4   KO 

t.  B«ï lires,  ïrrmeBtoB 

7 

sClelel&larc 

4                        2   2S 

S   86 

icudi 

8 

jle  Elisabeth 

4                        3     B 

6   59 

e.  Noi«. 

vend 

9 

*  fleracle,  év. 

4                        4      2 

7    56 

10 

stc  Félicité. 

8   4S 

1„.  BJécciu,  Cb>Ub.  Ch*f  Dion 

Uim! 

11 

ï  Aldïic. 

4  1                     6    Ifl 

»   26 

*iri..]|«.l.  Boai. 

lundi 

12 

8  Gualbert,  ab 

4  1                     7   32 

10      1 

..■«».'"ri'.ViU«H.^««, 

■nard 

13 

s  Aoaclel,  p. 

4  1                   8  49 

10   32 

Vtllieii.SI.BïBilil 

14 

a  Bonavenlure 

41                    10      fl 

11      0 

1*.    LigB, 

jeudi 

IS 

s  Henri,  einp. 

4  1                    11    33 

Il   27 

rend 

16 

N.  D.  du  M.-C 

4  1                     0«39 

11  88 

17 

1  Alexis. 

41                     riS4 

17.  CluiKllDI 

Du' 

Ifl 

s  Camille  de  L. 

4  t                     3      7 

'0  =  35 

■  S.  TtdfnT 

lundi 

19 

sVinceuldeP. 

4  1                     4    16 

0lB7 

mard 

30 

>  Jérôme EiD. 

4  1                     S   21 

1-34 

merc 

ai 

8  Censure,  é». 

4  2                     6   19 

2   18 

jeudi 

22 

ste  Marie-Mad 

4  2                     7    10 

3     8 

ïend 

23 

s  Apollinaire 

4  2                     7   53 

4      4 

.B.  V&dij 

lam. 

24 

s  Urcisin,  de  S. 

4  2                     8   29 

8     t 

Diic. 

28 

s  Jacques,  an. 

4  2<                  8  S9 

6      6 

■S.  Saic;-F>rs«n 

lundi 

26 

sleAnne. 

4  2                  9   25 

7      9 

iG.  Chilel-Giatidr, 

sard 

27 

s  Agrice 

4  2:                    9   U9 

8   12 

2S 

sle  Colombe,  V. 

4»                   10    12 

9   U 

jeudi 

29 

ste  Harlbe,  y. 

4  3                    10    34 

10    16 

rend 

80 

i  Ignace,  conr. 

4  3!                   10   M 

11    19 

Mm.  aiIsGeruain.év.: 

4  ï                 11    30 

0'22 

II.  Hlir. 

D.  Q.  le  2,  à  ft  h.  S5  m.  du  mm.     P.  L.  le  23,  à  2  h.  4  m.  dn  soir.     1 

N  L.  le  9,  à  ^1  h.  47 m.  dn  sotr.       D.  Q.  le  31,  &  5  h.  16  m.  dnsoii.  1 

P.Q. 

le 

46,  à  6  h.  57 

n.  da  ma 

. 

1 

i2 


AOUT. 


Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  4  heare  35  minutes. 


a 

l'a 

73 


DlM. 

landi 

mard 

merc 

Ijeudi 

vend 

sam. 

Dut. 

lundi 

mard 

merc 

jeudi 

vend 

sam. 

Dm. 

lundi 

mard 

merc 

jeudi 

vend 

jsam . 

Dm. 

lundi 

mard 

merc 

jeudi 

vend 

sam. 

Dm. 

lundi 

mar. 


t 

.9 

o 

a 


PÊTES. 


• 

• 

Mrs 

• 

S 

er 
lune. 

ta  s 

fe-S 

1^ 

0 

t^ 

gg 

Ok  ' 

Lcv 
de  la 

ES   co 

73 

SJë 

s 

3» 

•^ 

1 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 


21 
22 
23 
24 
25 
26 
27 
28 
29 
30 
31 


S  Pierre-ès-L. 
8  Alphonse  L. 
Inv,  Sl'Elienne 
s  Dominique. 
Déd.  ste  Marie 
Trans.  de  N.  S. 
s  Gaétan, 
s  Cyriaque,  m. 
s  Nazaire. 
s  Laurent,  m. 
Tr.  ste  cour. 
hie  Claire,  v. 
sHippolyte,m. 
sËusèbep.V.J. 
Assomption 
s  Rocb. 
s  Maxime,  m. 
8  Hyacinttie. 
s  Louis,  év. 
8  Bernard,  d. 
ste  JeannC'Fr. 
s  Symphorien 
Cœur  ste  V. 
s  Barthélemi 
s  Louis,  roi 
s  Eleutbère,éy 
s  Joseph  C. 
s  Augustin,  év. 
Dec.  des  J.-B 
s  Fiacre. 
8  Ravmond  N 


m 


35 
36 
37 
39 
40 
41 
4  43 
4  44 
4  45 
4  47 
4  48 
4  50 
4  5| 
4  52 
4  54 
4  55 
4  57 
4  58 
59 
1 


4 
5 


5 
5 
5 
5 
5 
5 
5 
5 
5 
5 
5 


2 

4 

5 

6 

.8 

9 

11 

12 

14 

15 

16 


7 
7 
7 
7 

7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 


III 

37 

35 

34 

32 

31 

29 

27 

26 

24 

22 

21 

19 

17 

16 

14 

12 

10 

8 

7 

5 

3 

1 

6  59 
6  57 
6  55 
6  53 
6  51 
6  49 
6  47 
6  45 
6  43 


23 

24 

25 

26 

27 

:>8 

29 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

T 
I 

8 
9 
10 
11 
12 
13 
14 
15 
17 
18 
16 
19 
20 
21 
22 
23 


m 


11  i  48 

0  =  20 
0i59 

1  47 

2  45 

3  53 

5  8 

6  27 

7  47 
9  7 

10  26 

11  43 
0  57 
21-  7 

3  13 

4  13 

5  7 


5 
6 

7 


52 

29 

1 


7  29 

7  53 

8  15 
8  37 

8  59 

9  22 
9  47 

10  17 
10  53 


m 


1^26 
2"32 

3  38 

4  42 

5  41 

6  34 


7 

7 


19 

58 


8  32 

9  2 
9  30 
9  5S 

10  27 

10  59 

11  35 

O3I6 
1-  3 


1 
2 
3 
5 
6 
7 
8 
9 


57 
56 
57 
0 
3 
5 
6 
8 


24>ll  36 


10  11 

11  15 
0ol9 
1-^23 
2  26 


FOIRES 
du  Département. 


I.   Noyers 
«.  Auierre 


7.  '1  oucy. 


10.  Cheny,  Cou). *s- Tonne,  Joi- 
f;ny,  Verraenton 

If  PruBoy,  St  Martin-des-Ch . 

i3.  Quuré,  Saint-Florenlin 


16.  CoursOD,    Neuilly,  Perrcux 
Po  .f  .  Ravicre,  Selgnday, 
Vil-B.-Y. 

17    Arcy  sur  Cure 

18.  Yéaelay 

to.  Ligny 

t«.  Kogny 

«S    laCeUe-Sainl  Cyr,Vincelle* 
•4.  i:UU,  Niiuvy,  Pcfteunc 

,5.  Cbàlel-C,  Uugny,  Maligny. 

Sl-Julien-du-S.,  Villen-la-G 
86.  Montréal,    Sl-Germain-de»- 

Ghampt 
97.  Tonnerre 
a8.  Chablis,  Tanlay,  VInneuf 

•g.  Chéroy 

5o    Appoigny,  Champlost,   I^- 
firlé-l  oup.WaJlW-Ch.Venu) 
5i.  Chablis.  Cuisy-les-Forges 


N.  L.  le  7;  à  10  h.  17  m.  du  soir.     P.  L.  le  22,  à  4  h.  33  m.  du  mat. 
P.  Q.  le  14,  à  0  h.  50  m.  du  soir.  D.  Q.  le  30,  à  8  h.  7  m.  du  mat. 


IS 


SEPTEMBRE. 


Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  43  minutes. 


si 


O 

a 

9 


FÊTES. 


• 

• 

• 

MM 

b-i: 

O 

9» 

•«  s 

^1 

5 

V    9 

o  a 

>  s 

35 

m 

►  "^ 

w  — 

•s 

c 

3^ 

Cou 
de  la 

FOIRES 
do  Département. 


cnerc 
')eudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
isam. 
Dm. 
lundi 
{mard 
merc 
ijeudi 
jvend 
sam. 

UlM. 

|lundi 
mard 
irnerc 
jeudi 
(vend 
Isam. 

DlH. 

ilundi 
mard 
imerc 

'iftudl 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 


s  Loup,  év. 
s  Etienne,  roi 
8  Grégoire,  p. 
s  Honulpbe. 
s  Laurent-Jast 
s  Eugène,  m. 
sie  Béate,  v.  m. 
Nativité  de  laV. 
s  Gorgon,  m. 
s  Nicolas  de  T. 
s  Hyacintlie. 
s  Raphaël. 
8  Amat. 
Ex.d.l.  steC. 
sNicomède,m. 
s  Cyprien,  év. 
s  Lambert. 
s  Joseph  de  C. 
s  Janvier. 
s  Eustache. 
s  Mathieu, 
s  Thomas  deV. 
s  Lin,  pape. 
N.  D.  de  la  M. 
La  8.  Rédempt. 
s  Aunaire,  év. 
58  Côme  et  D. 
sWenceslas,Tn. 
Dédicace  s  Mie. 
s  Jérôme,  pr. 


h     m 

518 
519 
5  21 
5  22 
5  23 
5  25 
5  26 
5  28 
5  29 
5  31 
5 


32 
5  33 
5  35 
5  36 
5  38 
5  39 
5  41 
5  42 
5  43 
5  45 
5  46 
5  48 
5  49 
5  51 
5  52 
5  53 
5  55 
5  50 
5  58 
5  59 


h  m 

6  41 

6  39 

6  37 

6  35 

6  33 

6  31 

6  29 

6  26 

6  24 

6^2 

6  20 

6  18 

6  16 

6  14 

6  12  10 

6  9  11 
7  12 
5  13 
3  14 
1  15 

5  59  16 

5  57  17 

5  55  18 

5  52  19 


25 

26 

27 

28 

29 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 


6 
6 
6 
6 


5  50 
5  48 
5  46 
5  44 
5  42 
5  40 


20 
21 
22 
23 
24 
'25 


Q    m 

0l28 

1  30 

2  41 

3  58 

5  19 

6  41 

8  3 

9  23 

10  41 

11  55 
IS  5 
2^  8 
3  4 

3  52 

4  32 

5  5 
5  33 

5  57 

6  20 

6  42 

7  4 
7  27 

7  51 

8  18 

8  50 

9  29 

10  17 

11  13 


h    ni 

3s26 
4-21 
5  10 

5  52 

6  28 

7  0 
7  29 

7  58 

8  28 

8  59 

9  34 

10  14 

11  0 
U  52 

0^49 
li49 

2  51 

3  54 


4 
5 

7 
8 
9 


56 

58 

1 

4 

7 


iO  10 

11  13 

01.15 

1^15 

2  11 

3  0 


I.  Grava  D  (,  St-Sauvear,  Sen« 
•  .  Brienon 

5.  Vermentoo 
4.  Toucy 

6.  Auxerre.  Avallon,  Lainsecq, 
Moatréal 

7.  Crusy,   PiflTonds 

8.  Ba8«7-eD-OUie 

g.    Ancy-le-Frainc»   Les    Ormcf 
IO.  Ma.llj  la-Vnie,St-Cyr-les-C. 

II.  Cfaaillfy 

la.  Coulaoge«*]a«Vin.  Ravièrcs, 

Thorigtiy 
AS.  Joux-la- Ville 
14.  Joigny.  Vétday 

16.  Perreux,  St-Valérien 
17  Seanevoy-le-Bat 

i8-  Ditoncmaine 
19*  ArthoDoay 

•1.  Noyers,   Saint-Fargeau,   St 
Martin- d'Ordoa,  Sena 


aS.  Thary,  Villefninche 
•7.  GH<ts(ellux 

«9.  ChamptgncUrs,  Guillon,  I  « 
Dedjud  ^  SainUj.  N«u«y-^ 
y  illeueuvu-r  Archevêque 

5o.  Tonnerre 


N.  L.  le  6,  à  6  h.  46  m.  du  matin.   P.  L.  le  20,  à  8  h.  50  m.  du  soir. 
P.  Q.  le  12,  à  9  h.  33  m.  da  soir.   D  Q.  le  28,  à  9  h.  49  m.  du  soir. 


44 


OCTOBRE. 


Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  44  minutes. 


•S 

s 

9 
-a 


FÊTES. 


•o     ■«    s        .g    **.§ 


▼end 
sam. 

DlM. 

lundi 
mard 
merc 
gendi 
▼end 
sam. 

DlM. 

jlundi 

mard 

merc 

jeudi 

▼end 

sam. 

Dm. 

lundi 

mard 

merc 

[jeudi 

▼end 

isam. 

DiM- 

lundi 

mard 

merc 

Ijeudi 

▼end 

sam. 

DlM. 


1 

2 

3 

4 

» 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

42 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 

31 


8  Rémi,  p. 

8S  Anges  gard. 
s  Eustacbe. 
s  Franc.  d*As9. 
s  Firmât,  d. 
s  Bruno. 
s  Marc,  pape, 
ste  Brigitte. 
sDeois,  év. 
s  François  B. 
Maternité  S.  Y. 
s  Nazaire. 
s  Edouard,con. 
s  Calixte,  p. 
ste  Thérèse,  ▼. 
s  Amé,  é^. 
ste  Hedwige 
s  Luc,  évang. 
s  Sa^inien. 
sJeandeKanty 
s  Pierre  d^Alc. 
8  Mellon,  éy, 
8  Hilarion. 
s  Raphaël,  arc. 
Patronage  s.y. 
8  Evariste,  p. 
s  Gosme  et  D. 
S8  Simon  et  Judes 
s  Romain,  év. 
SaiotesreliqueH 
s  Quentin, V.J. 


h  m 
1 

2 
4 

5 

7 
8 


6 
6 
6 
6 
6 
6 

6i0 
6  11 
6  13 
6  14 
r6i6 
617 
6  19 
6  20 
6  22 
6  23 
6  25 
6  26 
6  28 
6  30 

6  31 
6  33 
6  34 
6  36 

6  37 
6  39 

6  41 
6  42 
6  44 
6  45 
6  47 


m 


5  38 
5^6 
5  33 
5  31 
5  29 
5  27 
5  25 
5  23 
5  21 
19 
17 
15 
13 
11 
9 


5 
5 
5 
5 
5 
5 
5 
5 


5 
5 


7 

5 

3 

1 
4  59 
4  58 
4  56 
4  54 
4  52 
4  50 
4  48 
4  47 
4  4523 
4  43  24 
4  4l!25 
4  40*26 


26 

27 

28 

29 

30 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

2i 

22 


iii 


0  =  17 
1h30 
2   49 


4 
5 


10 
32 


6   54 

8  45 

9  35 
10   51 

0?  0 
0-59 

1  50 

2  33 

3  8 


3 
4 
4 
4 
5 
5 
5 


37 
3 
26 
48 
9 
31 
54 


6   20 

6  50 

7  27 

8  12 


9 
10 


4 
4 


11    11 

0!24 
1    41 


h         ui 

3S43 
4   21 

4  55 

5  25 
ô  54 

6  23 

6  54 

7  28 

8  8 

8  54 

9  45 

10  41 

11  41 

0.43 
1^6 
2  "48 


3 

ti 
5 


50 
52 
55 


6   59 

8  3 

9  7 

10  10 

11  10 
Oj  7 
0i58 

1  43 

2  21 

2  54 

3  24 


FOIRES 

du  Département. 


I .  Joign j,  La  Celle-St-Cyr 

I.  Touey,£grisel]es-le-B« 
5.  MoDtréaK  Pruooy 
4-  Aui  rre.  Flogny 
S.  Qaarré 
6    A  vallon. 

8.  Ste-Pallaye 

9.  Oniyes,  Grandchaaip,  LMsIr 

10.  Oaaioe 

II.  Lavau 


i5.  Anpoîgny,  Cerisiers,  Test- 
M  lion  (Seraeniron) 

16.  Saint-Bris 

17.  Elais 

18.  Bléneau,  prunoy,  Vécelay 
ig.  Chëtoy,  Sl-Jultcu,  Seignela} 

•o.  Châtel-Ceasoir,  Mcailles 
ai.  Leuguy 


s4    Oiges 
■5.    Brfzjrncs.   Lainsfcn,   Lfgn^f, 
Poni-»ur-Y.  Quiirré 

t6.  Gravant 
«7.  'Ircigny 
«8.   Bui;«y-cn-Olhe,  Charoy  «  j 

Biivièrrs,  St-Cyr- les- Colon» 
■9.   Avalloa,  Saint>FloreDliu 
Âo.  A»)cy- le- Franc 
Si.  chablisi  Saint-Sauveur,  Ver 

menton 


N.  L.  le  5,  à  2  h.  29  m.  du  soir. 
P.  Q.  le  42,  à  40  h.  42  m.  du  mat 


P.  L.  le  20,  à  2  h.  7  m.  du  soir. 
B.  Q.  le  28,  à  8  h.  44  m.  du  mat. 


45 


I 


H 


NOVEMBRE. 


Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  4  8  minutes. 


§1 


99 


S 
S 


FÊTES. 


Lever 
du  soteil. 

Coucher 
du  soleil. 

• 

§ 

i 

Lever 
de  la  lune. 

Coucher 
de  la  lune. 

FOIRES 
du  Dépaitemeot. 


lundi 
Imard 
jmerc 
jeudi 
vend 
sam. 
Dm. 
lundi 
mard 
Imerc 
jeudi 
"vend 
sam. 

DlM. 

lundi 
mard 
merc 
'leudi 
vend 
sam. 
Dm. 
lundi 
jmard 
merc 
[jeudi 
vend 
sam. 
Dm. 
lundi 
mard 


1 

a 

3 
4 

6 
7 
8 
9 
10 
11 
12 
13 
14 
1» 
16 
17 
18 
19 
20 
21 
22 
23 
24 
2tf 
26 
27 
28 
29 
30 


Toussaint. 
Les  Morts, 
s  Hubert,  év. 
s  Charles  Bor. 
ste  Berthilde 
s  Léonard,  er. 
s  Willebrod. 
s  Godefroi. 
Déd.  Basilique 
sAndréAveliin 
s  Martin,  év. 
s  Martin, pape. 
s  Didace. 
ste  Marie  B. 
ste  Gertrude. 
s  Edme,  p. 
s  Grégoire  Th. 
Déd.Basil.  S.P 

$ti>  K)i»;ibelh  ôc  H. 

sFélix  deValois 
PrésentationV 
ste  Cécile,  v. 
s  Clément,  p. 
s  Jean  de  la  C. 
ste  Catherine 
ste  Cécile, 
s  Siméon. 
Âvent. 
s  Saturnin, 
s  André,  ap. 


h    m 

6  49 
6  50 
6  52 
6  53 
6  55 
6  57 

6  58 

7  0 


7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 
7 


1 
3 
5 
6 
8 
9 
11 
13 


h 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 
4 


144 
16  4 


17 
19 


20  4 
224 
23*4 
2514 
26  4 
28  4 
29,4 
30*4 
32;4 
334 


m 

38 

37 

35 

33 

32 

30 

29 

27 

26 

25 

23 

22 

21 

19 

18 

17 

16 

15 

14 

13 

12 

11 

10 

9 

8 

7 

6 

6 

5 

5 


27 

28 

29 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 


h         m 

31  1 
4^32 
5   44 

7  6 

8  25 

9  39 

10  46 

11  44 
O53I 


1 
1 
2 


9 
41 

8 


2   31 
2  53 


3 
3 


15 
36 


3   58 


4 
4 
5 

6 


23 

52 

27 

9 


6  58 

7  56 
9     1 

10  12 

11  27 

0  =  43 

25   0 
3   18 


h        m 

3152 

4^20 

4  49 
6  21 

5  58 

6  42 

7  32 

8  28 

9  28 
10  31 
il    35 

0338 
lr40 
2^43 

3  46 

4  50 

5  54 

6  59 
8     3 


9 
10 


6 
5 


10  58 

11  44 
0^22 
0-55 
1    25 

1  53 

2  21 
2   48 


I.  Auzerre,  Poatigoy 

t.  Ncuilly.  Neuvy,  XiUen.-t-Y. 

3.  S«rgines 

4-  Comson,  L'Iile,  St-Fargcau 

6.  Toacy. 

8.  ffoyen 

g.  Goulacget-tQr-T. 

10.  Aillant.  Cuisyles-Forges 

II.  AuxeiTA  U  jours) 

it.  St-Martin-des-Ch.,  Sépaux. 

Tonoerre 
iS.  Lainaeeq 

i4'  Arcy-dur-Cure 
i5.  Vëielay 
16.  Ferreux 

x8.  Avallon,  Sougèrcs 


aS.  Champlost»  Vcnncnton 

aS.  Brienon,  Goulanges-la-Vin. 
La  Ferté-Loupièrr,  Perreu«e 
a6.  Quarrc-lea-Tooibea. 

%7.  S  (-Florentin 

ag.  Chastellui,  Vill.-la-Guyard 

So.  Ghampignellea  «  Blaiigny  , 
Ouaine,  Sent 


N.  L.  le  3,  à  'l'I  h.  45  m.  du  soir. 
P.  Q.  le  4 1 ,  à  3  h.  5  m.  du  mat. 


P.  L.  le  49,  à  7  h.  27  m.  du  mat. 
D.  Q.  le  26,  à  6  11.  24  m.  du  soir. 


I 


DÉCEMBRE. 

de  6  miautes  Jusqu'au  31 . 

ii 

1 

FÊTES. 

^^ 

Il 

1 

II 

■S 

FOIRES 

h 

■S 

s  Ëloi. 

TS"* 

4    4 

28 

45  37 

3  =  17 

1.  CrDEj.  FInirj,  Monlriil,  SL- 

ste  Bibiane. 

7  3« 

4    4 

29 

S  3  87 

3-61 

«Fr.  Xavier. 

7  37 

4    3 

l 

7    14 

4   30 

ste  Barbe. 

7  38 

4    3 

2 

8  26 

S   16 

4-  Cbtnj.  M.iUï-ai.  Tow, 

sSabbas.sbbé 

7  3»'4    2 

3 

0  30 

6    10 

g  Nicolas,  éT. 

7  40;4    2 

4 

10  23 

7   10 

i.  ÂuurTF.  Cbiltl-CiDi..  Gui] 

sAmbruise,éT, 

7  42  4    2 

8 

11     7 

8   14 

1mm.  Coneept. 

7  43  4    2 

6 

Il    42 

9    19 

ste  LÉocadie. 

7  44  4    1 

7 

0=11 

10  .23 

i.  L'1.1. 

t  Helchiade.éT 

7  45  4    1 

8 

0''36 

Il    26 

s  Dama  se,  p. 
s  Valeri,  ab. 

7il6  4    1 

9 

0   89 

7  47  4    1 

10 

1    20 

0329 

ste  Lucie,  v. 

7  48  4    1 

11 

1    4t 

1:32 

s  Nicaise,  éT. 

7  48  4    1 

12 

2     3 

2  "33 

sMaximiD,  ë*. 

7  49  4    2 

13 

2  36 

3    39 

s  Easèhe. 

7S0  4    2 

14 

a  63 

4   44 

i«.  CnTiiK 

s  Laiare. 

7  614    2 

iS 

3    28 

a   49 

■7-  A  Villon 

s  Gratien. 

7  8t4    2 

IQ 

4      5 

6   84 

•  Grégoire,  ér. 

7  82  4    3 

17 

4   52 

7   86 

0 

s  PhJiDgone. 

7  83  4    3  18 

8   48 

8   83 

•0.  Sl-Cfr-tu-Colau 

1 

s  Thomas,  ap. 

7B3  4    4ji9 

6   82 

9   43 

•  ..   LignI.S-F.tg«u.Sl-M..li. 

^2 

S  Ischirion. 

7  B4  4    4  20 

8      1 

10   25 

d'Ordon. 

leudï 

23 

ste  Victoire,  V 

7S4  4    8 

21 

9   15 

11      1 

.s.  S^gn^l., 

veod 

24 

aDe\\b\n,V.J. 

7  58  4    S 

22 

10   31 

11    32 

2S 

NORL. 

7  83  4    6 

23 

11   47 

11    59 

Dm. 

26 

8Elienne,l"m7  85  4    7 

24 

0,24 

.6.  Cbiitlcf 

lundi 

27 

s  Jean,  ap.éï.  '7  B3  4    7'i!5 

1;   3 

0^30 

mard 

28 

ss  Innocents     ,7  Sl>  4    8  '2G 

2.!0 

1    IS 

23 

sThoniasdeC.  7  86  4    9  27 

3  "37 

f    49 

,,.  Atiliumi.ij,  Ctusullui.Tïn 

î^uïi 

30 

s  Potentien.      1?  S6  4  10  2» 

4    83 

2  ::4 

Sa.  C»ur>aa 

tend  31 

s  Sylvestre,  p.  h  S6i4  tllSB 

6     6i  3     6 

9t.  CbibU) 

IV.  L.  les,  à  iOb.Si  m.  dumar.     P.  L.  le  n.  à  41  h.  S9  m.  du  soir. 

P.Q. 

le 

40,  an  h.  21 

m. 

3u  S 

ir 

D.  Q 

le  26 

,  à2h.  43Q1.  dumat.| 

47 

AGENDA  MUNICIPAL. 


JARViER. 

Dans  les  premiers  jours,  publication  des  rôles  des  contributions  directes. 

Le  1"  Dimanche,  séance  des  conseils  de  fabriques.  (Décret  du  SOdéc.  1809). 

Dans  le  mois  qui  suit  la  nublication  des  rôles  de  prestations  pour  les  chemins 
vicinaux,  les  contribuables  aoivent  déclarer  au  maire  s'ils  entendent  s'acqfuitter  en 
nature,  faute  de  quoi  ils  seront  obligés  de  payer  en  argent.  (Loi  du  21  mai  1836). 

Première  dixaine. 

Le  maire  reçoit  du  receveur  municipal  et  vise  le  bordereau  détaillé  présentant  la 
situation  de  la  caisse  municipale  à  la  fin  du  trimestre  précédent. 

Délivrance  du  mandat  de  traitement  de  Tinstituteur,  de  l'institutrice  et  des  autres 
employés  communaux.  • 

Présentation  du  répertoire  des  actes  administratifs  au  receveur  de  l'enregistre- 
ment. (Loi  du  22  frimaire  an  vu,  et  15  mai  1818). 

Envoi  par  le  Maire,  au  receveur  de  Tenregistrement,  de  la  notice  des  décès  arrivés 
dans  la  commune  pendant  le  dernier  trimestre.  (Loi  du  22  frimaire  an  vu). 

Délivrance  des  certificats  de  vie  des  enfants  trouvés  et  abandonnés. 

Envoi  par  le  maire,  au  préfetr  et  aux  sous-préfets,  des  actes  de  décès  survenus 
pendant  le  trimestre  précédent  parmi  les  membres  de  la  Légion  d'honneur,  les  dé- 
corés de  la  médaille  militaire  et  les  pensionnaires  de  l'État. 

Envoi,  au  préfet  et  aux  sous-préfets,  de  la  liste  nominative  des  condamnés  libérés 
assujettis  à  la  surveillance,  décédés  pendant  le  trimestre  précédent. 

Revision  des  listes  électorales. 

Le  maire  envoie  à  la  sous -préfecture  le  certificat  d'exercice  de  l'instituteur  pour 
le  semestre  écoulé. 

Envoi  par  le  percepteur  à  la  sou  s -préfecture  de  la  liste  en  double  des  presta- 
taires qui  ont  opté  pour  le  travail  en  nature.  Envoi  du  relevé  sommaire  de  l'em- 
ploi des  prestations  soit  en  argent,  soit  en  nature,  définitif  pour  l'année  précé- 
pente  el  provisoire  pour  l'année  courante. 

Première  quinzaine. 

Dépôt  à  la  mairie  des  listes  électorales  révisées  ;  publication  par  yoie  d'affiches 
de  ce  dépôt. 

Envoi  au  sous-préfet  des  listes  et  des  certificats  constatant  le  dépôt  et  la  publi- 
cation. 

Expiration  du  délai  fixé  pour  la  déclaration  à  faire  par  les  possesseurs  de 
chiens. 

Lespercepteurs  rédigent  et  déposent,  à  la  sous-préfecture,  les  listes,  en  triple 
expédition,  des  plus  imposés  de  chaque  commune. 

Les  administrations  des  établissements  de  bienfaisance  envoient  au  préfet  les 
états  trimestriels  de  la  population  des  hospices  et  du  nombre  des  indigents  secourus, 
(Instr.  8  février  1823). 


par 
le  maire.  Publication  et  affiches  dans  la  commune  du  tableau  de  recensement. 

Dans  le  mois. 

Du  15  au  31  janvier,  les  maires  et  les  répartiteurs,  assistés  du  percepteur  des  con- 
tributions directes,  rédigentun  état-matrice  des  personnes  imposables  pour  les  chiens. 

Le  20  janvier,  publication  de  la  loi  prescrivant  réchenillage; 

Le.<(  maires  réaigent  des  tables  alphabétiques  pour  chacun  des  registres  des  acte& 
de  l'état  civil  de  l'année  précédente,  puis  ils  envoient  un  des  doubles  registres  au 
greife  du  tribunal,  avec  le  registre  de  publications  de  mariage,  et  déposent  l'autre 
double  aux  archives  de  la  mairie.  (G.  N.  43).  Ils  doivent  y  joindre  le  relevé  du  mou- 
Tement  de  la  population  de  leur  commune  pendant  l'année  précédente. 

1869.  3 


\ 


18 


Les  maires  des  chefs-lieux  de  canton  déposent  au  greffe  un  double  du  registre  des 
engagements  volontaires  pendant  l'année  expirée  ;  l'autre  double  est  déposé  aux 
archives  de  la  mairie.  (Loi  du  21  mars  1832).  Ils  envoient  à  l'intendant  militaire  un 
état  nominatif  des  engagements  volontaires  qu'ils  ont  reçus  pendant  Tannée  précé- 
dente. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  police  envoient  aux  receveurs  de  l'enregistrement 
l'extrait  des  jugements  de  police  rendus  dans  le  trimestre  précédent  (Ordonnance 
du  30  décembre  1823).  et  portant  condamnation  à  l'amende  seulement. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  police  correctionnelle  et  de  simple  police  envoient 
au  Préfet  les  extraits  des  jugements  rendus  pendant  le  semestre  précèdent.  (Idem). 

Enlèvement  des  neiges  et  glaces. 

Confection  du  tableau  des  mercuriales.  —  Chaque  quinzaine,  il  doit  être  envoyé 
un  de  ces  états  au  préfet.  —  MM.  les  Maires  doivent  aussi,  chaque  mois,  réunir  et 
annoter  tous  les  documents  propres  à  éclairer  la  commission  de  statistique  per- 
manente. 

Réunion  et  conservation  en  volumes  des  cahiers  du  Bulletin  des  lois  et  des  divers 
recueils  administratifs  appartenant  à  la  commune. 

Convocation  individuelle  pour  la  session  de  février  ;  l'époque  en  est  fixée  par  le 
Préfet. 

Envoi  au  Sous-Préfet  des  tableaux  du  mouvement  de  la  population  pendant  l'an- 
née précédente. 

Remise  aux  instituteurs  communaux  des  imprimés  sur  lesquels  doivent  être  dressés 
les  rôles  de  la  rétribution  scolaire.  Pareille  remise  est  faite  aux  institutrices  et  aux 
directrices  des  salles  d'asile  pour  les  rétributions  qui  leur  sont  propres. 

Envoi  au  sous-préfet  de  la  liste  des  répartiteurs. 

Le  maire  annote  sur  le  tableau  de  recensement  les  décisions  du  conseil  de  révi- 
sion insérées  dans  la  liste  d'émargement,  concernant  les  jeunes  gens  de  la  classe 
de  1867.  puis  il  affiche  cette  même  liste. 

Arrête  prescrivant  l'élagage  et  le  récepagc  des  arbres  et  des  haies. 

Envoi  de  l'état  certifié  de  vaccine  pour  l'année  écoulée. 

Publication  d'un  avis  faisant  connaître  le  jour  fixé  par  le  Préfet  pour  la  vérification 
des  poids  et  mesures. 

Le  maire  visite  les  prisons  qui  existent  dans  sa  commune.  Cette  visite  se  renou- 
velle tous  les  mois  au  moins  une  fois. 

Le  facteur  rural  est  tenu  de  ])rendre,  au  moins  deux  fois  par  an,  en  présence 
du  maire,  l'empreinte  du  timbre  qui  est  fixé  à  demeure  dans  la  boite  aux  lettres  de 
chaque  commune. 


FÉVRIER. 

Première  quinzaine. 

Première  session  ordinaire  des  conseils  municipaux.  (Loi  du  15  mai  1855). 

taux  de  la 
publiques  et  les 
opérations  financières  relatives  à  rinstruction  pri- 
maire. 

Dans  les  huit  premiers  jours,  rapport  du  maire  au  sous-préfet  sur  le  service  ad- 
ministratif et  la  surveillance  des  prisons,  s'il  en  existe  dans  la  ville. 

Le  maire  doit  recevoir  du  receveur  municipal,  le  bordereau  récapitulatif  des  re- 
cettes et  des  dépenses  effectuées  pendant  le  mois  expiré.  Cet  envoi  se  renouvelle 
dans  les  dix  premiers  jours  de  chaîne  mois  pour  celui  qui  vient  de  finir. 

Dans  cette  quinzaine  doit  se  faire  l'échenillage  des  arbres,  conformément  A  la 
loi  du  26  ventôse  an  ir. 

Du  l*'  au  15  février,  le  percepteur  adresse  au  directeur  des  contributions,  les 
éfats-matrices,  pour  servir  de  base  à  la  confection  des  rôles. 


49 

m 

Dans  le  mois. 

Les  maires  publient  Tarrèié  de  clôture  de  la  chasse,  dès  qa*il  leur  est  par\'enu. 

Les  percepteurs  remettent  au  receveur  des  finances  : 

i"  Les  états,  en  double  expédition ^  des  cotes  irrécouvrables  et  les  étals  des  restes 
à  recouvrer  sur  les  contributions  directes  et  sur  les  frais  de  poursuites  de  Tannée 
qui  vient  de  s'écouler; 

2*  Les  comptes  de  ^cition  des  recettes  et  dépenses  municipales  de  Tannée  pré- 
cédente^  pour  être  vérifiés. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Arrêté  prescrivant  Telagage  des  arbres  et  haies  vives  et  le  curage  des  fossés  qui 
bordent  les  chemins  vicinaux.  Il  est  utile  q[ue  cet  arrêté  ne  soit  pas  pris  à  une  date 
postérieure. 

Avant  le  28,  les  percepteurs  déposent  aux  archives  de  la  préfecture  les  rôles  et  les 
états  de  frais  de  poursuites  qui  ont  plus  de  trois  ans. 

Envoi  par  le  maire  au  préfet  ou  sous  préfet,  des  résultats  des  travaux  de  la  session 
trimestrielle. 

Les  maires  prescrivent  les  mesures  convenables  dans  Tintérêt  des  mœurs  et  de 
la  sûreté  publique  pendant  les  divertissements  du  carnaval. 

Visite  générale  des  fours  et  cheminées.  Cette  opération  doit  être  faite  avec  le 
plus  grand  soin. 

Dernier  délai  pour  le  paiement  de  la  taxe  d'affouase  de  Tannée  précédente,  préa- 
lablement à  la  remise,  par  le  receveur  municipal,  de  la  liste  des  habitants  en  retard 
de  se  libérer. 


Envoi  par  le  receveur  municipal  au  maire  du  bordereau  récapitulatif  des  recettes 
et  des  dépenses  pour  le  mois  précédent. 

Le  15,  clôture  ae  l'ordonnancement  des  dépenses  de  l'exercice  1868,  pour  les  com- 
munes et  les  établissements  de  bienfaisance  (Ordonnance  du  24  janvier  1845). 

Le  31,  clôture  du  paiement  des  déj)enses  de  l'exercice  1868,  pour  les  communes  et 
les  établissements  de  bienfaisance  (Ordonnance  du  24  janvier  1843). 

Le  percepteur  dresse  immédiatement,  de  concert  avec  le  maire,  Tétat  de  situation 
devant  servir  de  compte  administratif  de  Texercice  clos.  Dans  les  communes  impor- 
tantes, le  compte  administratif  du  maire  est  présenté  séparément  (<d.).  Ils  établis- 
sent en  même  temps  Tétat  des  restes  à  recouvrer  et  des  restes  à  payer,  qui  doivent 
figurer  à  la  première  section  des  recettes  et  des  dépenses  du  budget  supplémentaire 
de  Texercice  courant. 

Pendant  le  mois. 


Trois  mois  après  la  publication  des  rôles,  les  percepteurs  remettent  au  receveur 
des  finances  les  états  des  cotes  indûment  imposées  aux  rôles  de  Texercice  courant. 


Les  percepteurs  déposent  aux  sous-préfectures  les  rôles  de  1867. 

Clôture  définitive  oes  listes  électorales  et  envoi  à  la  préfecture  des  tableaux  de 
rectification. 

Remise  à  l'instituteur,  au  garde  champêtre  et  aux  divers  agents  salariés  de  la 
commune,  de  leur  mandat  de  traitement  pour  le  trimestre  écoulé. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Le  tableau  des  vaccinations  pratiquées  dans  la  commune  pendant  Tannée  der- 
nière est  envoyé  à  la  préfecture. 

Publication  de  Tépoque  du  travail  des  prestations. 

Envoi  par  les  maires  au  sous-prétet  des  mercuriales  relatives  aux  fourrages,  de  la 
liste  des  contribuables  les  plus  imposés  et  des  propositions  pour  le  choix  des  com- 
missaires-répartiteurs. 

Les  créanciers  du  département  sont  prévenus  que  c*est  le  31  mars  qu'expire  le 
délai  d'ordonnancemnt  oes  dépenses  de  Texercice  1868,  et  que  celui  des  paiements 
expire  au  30  aVril. 


20 

AVRIL. 

Le  dimanche  de  la  Quasimodo,  session  annuelle  des  conseils  de  fabrique.  Les 
réunions  ont  lieu  i  l'issue  de  la  messe  ou  des  vêpres,  dans  l'église  ou  dans  un  lieu 
attenant  à  Téglise,  ou  dans  le  presbytère.  Renuvellement  triennal  des  conseils  de 
fabrique.  (Décret  du  50  décembre  1809,  art.  vu).  Nomination  du  président  et  du  se- 
crétaire du  conseil  {idem,  ix).  Règlement  des  comptes  de  gestion  de  1868;  budget 
de  1870.  Envoi  de  ces  documents  à  la  mairie  et  à  Tarcbevêcné. 

Terme  de  toute  demande  en  décharges,  réductions,  remises  et  modérations  sur 
les  contributions  directes. 

Envoi  au  maire,  par  le  receveur  municipal,  du  bordereau  trimestriel  de  la  situation 
de  la  caisse. 

Première  dizaine. 

Présentation  du  répertoire  des  actes  administratifs  au  receveur  de  l'enregistrement. 

Envoi  au  receveur  de  l'enregistrement  de  la  notice  des  décès  survenus  pendant 
le  tnmestre  précédent. 

Délivrance  des  certificats  de  vie  des  enfants  trouvés  ou  abandonnés.  (Instruction 
du  8  février  1823). 

Envoi  à  la  préfecture  et  dans  les  mairies,  par  les  receveurs,  d*un  exemplaire  de 
l'état  de  situation  et  de  l'état  des  restes  à  recouvrer  et  des  restes  à  payer  de  l'exer- 
cice clos.  Ce  dernier  document  est  dressé  de  concert  entre  le  receveur  et  le  maire. 

Envoi,  sur  papier  libre,  par  le  maire  au  préfet  et  aux  sous-préfets,  des  actes  des 
décès  survenus  parmi  les  membres  de  la  Légion -d'Honneur  pendant  le  dernier  tri- 
mestre. 

Envoi  au  Préfet  et  aux  sous-préfets,  de  la  liste  nominative  4es  condamnés  libérés 
assujettis  à  la  surveillance,  décédés  pendant  le  trimestre. 

Les  commissions  administratives  des  établissements  de  bienfaisance  doivent  se 
réunir  dans  les  premiers  jours  d'avril  dans  une  session  annuelle  qui  a  pour  objet, 
en  ce  qui  concerne  les  hospices  et  bureaux  de  bienfaisance  : 

1<>  L'examen  du  compte  d'ordre  et  d'administration  rendu  par  l'ordonnateur  des 
dépenses  pour  l'exercice  précédent,  clos  le  31  mars  de  cette  année. 

2'  L'examen  du  compte  en  deniers  rendu  par  le  receveur  de  l'établissement  pour 
le  même  exercice. 

3''  La  formation  du  budget  de  Tannée  prochaine. 

Deuxième  dizaine. 

Convocation  des  conseils  municipaux  pour  la  session  de  mai. 

Remise  par  le  percepteur  du  compte  de  gestion  de  1868. 

Avant  le  15,  appréciation  par  le  maire  ou  par  l'agent-voyer  des  dépenses  à  faire  sur 
les  chemins  vicinaux  de  la  commune.  L'agent-voyer  remet  le  tarif  de  conversion  des 
prestations  en  tAches  au  maire,  qui  doit  le  communiquer  au  conseil  municipal. 

Troisième  dizaine. 

Préparation  du  budget  de  1869  et  des  chapitres  additionnels  au  budget  de  1868. 
Convocation  (lorsqu'il  y  a  lieu)  des  plus  imposés  pour  la  fln  de  la  session  de  mai. 
Avis  de  l'époque  au  travail  des  mutations. 

Pendant  le  mois. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  police  envoient  aux  receveurs  de  l'enregistrement 
l'extrait  des  jugements  rendus  pendant  le  trimestre  précédent  et  prononçant  des 
amendes^  pour  qu'ils  en  fassent  le  recouvrement.  (Ordonnance  du  30  décembre  1823). 

Réunions  du  printemps  des  comité»  de  vaccine.  (Arrêté  du  Préfet  du  23  oct.  1824). 

État  trimestriel  du  mouvement  de  la  population  des  hospices  et  des  indigents 
secourus  par  les  bureaux  de  bienfaisance. 

Envoi  a  la  mairie  du  travail  des  commissions  hospitalières  et  de  bienfaisance  pen- 
dant la  session  de  ce  mois. 

Les  bacs  et  bateaux  de  passage  existant  dans  la  commune  sont  visités  par  le 
maire,  de  concert  avec  l'ingénieur  des  ponts-et-chaussées. 

Nrmination  des  cinq  commissaires-répartiteurs  dans  chaque  commune. 

El  voi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 


2* 

■AI. 

OoTertare  de  la  session  de  mai,  aux  époques  détermiaées  par  M.  le  préfet.  La 
session  dnre  iO  jours. 

Le  premier  jour,  règlement  du  compte  de  gestion  du  percepteur  pour  1868.  Au- 
dition du  compte  administratif  de  l'exercice  i868.  Règlement  des  chapitres  addi- 
tionnels au  budget  de  1867.  Exposé  du  budget  4e  1869.  Examens  par  les  conseils 
municipaux,  s'il  y  a  lieu,  des  compte^;  et  budgets  de  fabriques,  hospices  et  bureaux 
de  bienfaisance, 

Le  deuxième  jour,  continuation  de  la  sesf^ion.  Formation  du  budget  de  1868. 
Fixation  de  la  taxe  affoua^ère  et  des  autres  taxes  communales  ou  de  police.  Vote 
des  prestations  et  des  centimes  pour  les  chemins.  Vote  de  centimes  pour  l'instruc- 
tion primaire. 

Le  troisième  jour,  vote  d'impôts  pour  les  dépenses  ordinaires  ou  extraordinaires 
de  1870,  etc.  Clôture  de  la  session,  s'il  j  a  lieu. 

Le  maire  renvoie  au  conseil  de  fabrique  un  doub'e  des  budgets  de  l'établisse- 
ment religieux  pour  1870  et  des  comptes  de  1868,  ainsi  que  les  pièces  à  l'appui  de 
ces  comptes.  Le  conseil  de  fabrique  le$  adresse  à  larchevêque. 

Envoi  au  préfet  et  aux  sous  préfets  des  budgets  et  de  toutes  les  pièces  qui  s'y 
rattachent  ainsi  que  des  votes  d'impôts,  faute  de  quoi  il  ne  sera  pas  donne  suite 
à  ceux-ci.  Cet  envoi  doit  être  fait  avant  le  20. 

Les  percepteurs  reprennent  leurs" comptes  de  gestion  qu'ils  avaient  déposés  à  la 
mairie. 

Publication  du  règlement  pour  les  mesures  à  prendre  contre  les  chiens  errants. 

Le  receveur  municipal  adresse  au  maire  l'état  récapitulatif  sommaire  de  ses 
opérations  pendant  le  mois  écoulé. 

Pendant  le  mois. 

Tournées  des  contrôleurs  des  contributions  directe^  pour  les  mutations. 
Les  maires  doivent  avoir  soin  d'en  publier  l'avis,  sitôt  qu'il  leur  est  parvenu. 
Les  maires  des  communes  rurales  dressent  l'état  des  individus  à  vacciner. 
Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 


JUII. 

Première  quinjtaine, 

La  récapitulation  sommaire  des  opérations  financières  du  mois  écoulé  est  remis  e 
au  maire  par  le  receveur  municipal. 

Les  maires  des  communes  et  les  administrateurs  des  établissements  propriétaires 
de  bois,  doivent  envoyer  aux  préfets  lés  propositions  de  coupes  extraordinaires.  Si 
cet  envoi  n'est  pas  fait  avant  le  15  juin,  la  proposition  et  le  décret  qui  peut  en 
être  la  suite,  sont  reculés  d'une  année. 

Prendre  toutes  les  mesures  de  sûreté  pour  qu'il  n'arrive  point  d'accidents  aux 
baigneurs. 

Surveiller  la  récolte  des  foins  et  prendre  aussi  à  cet  effet  toutes  les  mesures  de 
police  jugées  nécessaires. 

Dani  le  mois. 

Les  receveurs  municipaux  envoient  à  la  préfecture  leur  compte  de  gestion  et  les 
pièces  à  l'appui. 

Rédaction,  par  MM.  les  maires,  de  la  liste  des  affouages. 

Les  maires  font  connaître  au  préfet  le  nombre  des  feuilles  de  papier  présumée 
nécessaires  pour  les  registres  de  l'état  civil  de  Tannée  suivante. 

Les  maires  doivent  prendre  les  arrêtés  nécessaires  pour  que  les  habitants  fassent 
arroser  le  devant  de  leurs  maisons,  et  pour  que  les  chiens  soient  muselés  ou  tenus 


22 

en  laisse  pendant  la  durée  dçs  grandes  chalenrs.  Autres  mesures  de  salubrité  et 
de  sûreté,  (mand  elles  sont  Jugées  nécessaires. 

Remises  aes  mandats  de  traitement  à  tous  les  agents  salariés  de  la  commune. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Dans  les  localités  importantes,  et  lorsqu'il  y  a  lieu,  le  maire  fait  procéder  dans 
ce  mois  et  dans  les  mois  suivants  à  Parrosement  des  rues  et  des  places  publiques. 

Publication  du  règlement  concernant  les  baigneurs  en  pleine  rivière. 


JUILLET. 

Le  premier  dimanche,  «ession  trimestrielle  des  conseils  de  fabrique  (Décret  du 
30  décembre  4809). 

Ordonnancement  des  traitements  des  employés  communaux  pour  le  trimestre 
écoulé. 

Première  dixaine. 

Les  receveurs  des  communes  et  des  hospices  dressent  l'état  trimestriel  de  situa- 
tion de  caisse.  Ils  doivent  en  remettre  une  copie  aux  maires  ou  ordonnateurs. 

Envoi  au  receveur  de  Penregistrment  de  la  notice  des  décès  survenus  pendant  le 
trimestre. 

Visa  du  répertoire  des  actes  soumis  à  Tenregistrement. 

Envoi  sur  papier  libre,  par  le  maire,  aux  préfets  et  aux  sous-préfets,  des  actes 
des  décès  survenus  parmi  les  membres  de  la  légion  d'honneur  et  les  décorés  de' 
la  médaille  militaire  pendant  le  dernier  trimestre. 

Le  maire  envoie  à  ta  sous-préfecture  le  certificat  d'exercice  de  l'instituteur  pour 
le  trimestre  écoulé. 

Pendant  le  mois. 

Les  maires  envoient  aux  sous-préfets  les  certificats  de  vie  des  enfants  trouvés 
et  abandonnés  placés  dans  leur  communes,  et  l'extrait  des  jugements  de  police  por- 
tant peine  d'emprisonnement  et  rendus  dans  le  trimestre  précédent. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  polii^  envoient  aux  receveurs  de  Tenregistrement 
l'état  trimestriel  des  jugements  rendus  eu  matière  de  police  municipale,  et  portant 
condamnation  à  des  amendes. 

Les  grelfiers  des  tribunaux  de  police  correctionnelle  et  de  simple  police  envoient 


se  faire 
'arrêté  du 
Préfet. 

Envoi  au  préfet  et  aux  sous-préfeU  de  la  liste  nominative  des  condamnés  libé- 
rés assujettis  à  la  surveillance,  décèdes  pendant  le  trimestre. 

Envoi  du  rapport  sur  l'état  des  récoltes. 

Convocation,  par  lettres  individuelles,  des  membres  du  conseil  municipal  pour 
la  session  d'août,  dès  que  l'époque  en  est  fixée  par  le  préfet. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Prise,  par  les  facteurs  ruraux,  de  l'empreinte  du  timbre  qui  est  fixée  à  demeure 
dans  la  boite  aux  lettres  de  chaque  commune.  Le  maire  doit  être  présent  à  celte 
opération. 

Publication  de  la  liste  des  habitants  ayant  droit  à  l'affouage. 


23 

AOUT 

Première  quinxaine. 

Session  trimestrielle  et  légale  des  conseils  municipaux. 

Les  crédits  restant  i  voter  pour  I8d9  doivent  l'être  dans  cette  session. 

Approbation  de  la  liste  d'affouage  et  examen  des  réclamations. 

Remise  au  maire,  par  le  receveur  municipali  de  la  récapitulatien  mensuelle. 

Pendant  le  mais. 

Dépôt  à  la  mairie  de  l'état  nominatif  de  tous  les  contribuables,  habitants  assu- 
jettis à  la  patente.  Cet  état,  où  doivent  être  consignées  toutes  les  réclamations 
faites  pendant  les  40  jours  de  son  dépôt,  doit,  à  1  expiration  de  ce  délai,  être  ren- 
voyé au  contrôleur. 

Publication  de  l'arrêté  du  préfet  fixant  l'ouverture  de  la  chasse  et  des  prescrip- 
tions locales.  Les  maires  doivent  prendre  de  leur  côté,  et  faire  exécuter  sur  leur 
territoire  respectif,  toutes  mesures  propres  à  assurer  la  sécurité  publique  et  la 
conservation  des  récoltes  sur  pied. 

Envoi  au  Préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Envoi  à  la  sous-préfecture  de  la  liste  des  affouagistes. 


SEPTEIBRE. 

Première  quinzaine. 

Le  bordereau  mensuel  de  la  situation  de  la  caisse  est  remis  au  maire  par  le 
percepteur. 

Avant  le  fO,  le  maire  reçoit  de  la  préfecture  les  procès-verbaux  d'estimation 
des  coupes  affouagères  de  l'exercice. 

Pendant  le  mois. 

Ban  de  vendanges.  Les  maires,  après  avoir  consulté  les  prud'hommes,  prennent 
on  arrêté  pour  fixer  l'ouverture  soit  facultative,  soit  obligatoire  des  vendanges. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Remise  à  Vinstituteur,  au  garde  champêtre  et  aux  autres  agents  salariés  de  la 
commune,  de  leur  mandat  de  traitement  pendant  le  trimestre. 

Soumettre  à  l'approbation  du  sous-prefet  le  projet  d'adjudication  de  la  coupe 
affouagjère. 

Fixer  par  un  arrêté  le  jour  où  commencera  le  grappillage. 

Les  maires  rappelleront  que  le  concours  d'admission  à  l'école  impériale  d'agri- 
culture ouvre  le  1er  octobre,  et  que  les  demandes  d'inscription  doivent  être  adres- 
sées à  la  prélecture  avant  le  f  5  septembre. 

Avant  le  30,  les  observations  des  conseils  municipaux  et  des  commissions  admi- 
nistratives sur  Testimàtion  de  la  coupe  affouagère  doivent  parvenir  à  la  préfecture 


OCTOBRE. 


L*état  trimestriel  des  recouvrements  du  percepteur  est  visé  et  l'encaisse  constaté 
par  le  maire  du  chef-lieu  de  perception. 

Le  premier  dimanche,  session  trimestrielle  des  conseils  de  fabrique.  (Décret  du 
30  décembre  1809). 


24 

Première  dizaine. 

Le  bordereau  trimestriel  de  la  situation  de  la  caisse  est  remis  par  le  receveur 
municipal  au  maire.  Ordonnnancement  des  traitements  des  employés  communaux. 

Le  répertoire  des  actes  soumis  à  l'enregistrement  est  présenté  au  \isa  du  receveur. 

Envoi  sur  papier  libre,  par  le  maire,  au  préfet  et  aux  sous-préfets,  des  actes  de 
décès  survenus  parmi  les  membres  de  la  Légion  d'honneur  et  des  décorés  de  la 
médaille  militaire  pendant  le  dernier  trimestre. 

Délivrance  des  certificats  de  vie  des  enfants  assistés. 

Pendant  le  mois. 

Du  1er  octobre  de  chaque  année  au  15  janvier  de  Tannée  suivante,  les  posses- 
seurs de  chiens  devront  faire  à  la  mairie  une  déclaration  indiquant  le  nomore  de 
chiens  et  les  usages  auxquels  ils  sont  destinés,  en  se  conformant  aux  distinctions 
établies  en  l'article  premier  du  décret. 

Convocation  des  conseil»  municipaux  pour  la  session  de  novembre. 

Le^  maires  adjugent,  s'ils  ne  l'ont  déjà  lait,  l'entreprise  de  l'exploitation  de  la 
coupe  afTouagère,  et  envoient  à  l'inspecteur  des  forêts  copie  du  procès-verbal  d'ad- 
judication. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  simple  police  envoient  aux  receveurs  de  Penregis- 
trement  l'éUt  des  jugements  rendus  pendant  le  trimestre  précédent,  et  portant  con- 
damnation à  l'amende. 

La  notice  des  décès  survenus  pendant  le  trimestre  est  envoyée  par  les  maires 
aux  receveurs  de  Tenregistrement. 

Les  percepteurs  envoient  au  préfet  le  compte  des  impressions  fournies  aux 
communes  et  au  receveur  général  leurs  demandes  d'imprimés  pour  Tannée  suivante. 

Envoi  au  préfet  et  aux  sous-préCets  de  la  liste  nominative  des  condamnés  libérés 
assujettis  à  la  surveillance,  décédés  pendant  le  trimestre. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Le  maire  se  prépare  pour  prendre  part  aux  travaux  de  la  commission,  qui.  sur 
la  convocation  du  juge  de  paix,  doit  se  réunir  au  chef-lieu  de  canton,  dans  la 
première  huitaine  au  mois  de  novembre. 


Pendant  le  mois. 

Le  maire  reçoit  du  percepteur  la  récapitulation  sommaire  des  opérations  finan- 
cières effectuées  pendant  le  mois  d'octoore. 

Le  1er,  terme  de  rigueur  pour  Tenvoi  au  soii>-jiréfet  ou  au  préfet  des  pro- 
positions de  travaux  à  faire  aux  édifices  diocésams,  et  portant  demandes  de 
secours  à  l'Etat.  (Inst.  min.  du  10  juin  f853). 

Session  trimestrielle  et  légale  des  conseils  municipaux.  Cette  session  étant  la 
dernière  de  Tannée,  c'est  Toccassion  de  jeter  un  coup  d'oeil  en  arrière  et  de  songer 
à  régulariser  les  parties  du  service  communal  dont  on  n'aurait  pu  s'occuper  pré- 
cédemment. 

Vote  sur  la  vente  ou  la  distribution  des  coupes  ordinaires  des  bois  communaux 
de  Texercice  suivant  et  sur  la  fixation  du  vingtième  revenant  au  trésor  sur  le 
produit  des  coupes  de  bois  délivrées  en  affouages. 

Réunion  d'automne  des  comités  de  vaccine. 

Les  conseils  municipaux  arrêtent  la  liste  des  enfants  qui  doivent  être  reçus 
gratuitement  dans  les  écoles  communales.  Sur  celte  liste  doivent  figurer  tous  les 
mdigents  en  âge  de  fréquenter  les  écoles.  Elle  doit  par  conséquent  comprendre 
les  enfants  trouvés  ou  aDandonnés  placés  dans  la  commune.  La  même  opération 
doit  avoir  lieu  pour  les  salles  d'asile  publiques,  dans  les  communes  où  existent 
ces  établissements. 


25 

lies  maires  procèdent  an  renoavelleraent  des  baux  qui  sont  près  d'expirer.  Us 
doivent  faire  viser  les  actes  de  vente  ou  de  location  par  le  receveur  dePenregis- 
trement,  dans  les  vingt  jours  de  l'approbation  préfectorale. 

lies  percepteurs  pn^dent  au  recouvrement  des  rôles  d'affouages  qui  leur  ont 
été  envoyés  approuvés,  Ils  font  parvenir  des  avertissements  individuels  à  toutes 
les  personnes  inscrites  sur  les  rôles,  et,  lorsque  le  délai  de  recouvrement  est  ex- 
piré, ils  remettent  au  maire  un  état  général  des  contribuables  qui  ont  payé  la  taxe. 

Les  états  de  situation  des  caisses  d'épargne  doivent  i^tre  envoyés  au  préfet,  au 
plus  tard,  dans  la  première  dizaine  de  novembre. 

Visite  générale  des  fours  et  cheminées  pour  s'assurer  que  le  ramonage  a  été 
e£fectoé  et  que  toutes  les  précautions  ont  été  prises  pour  éviter  le^  incendies. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Publication  des  rôles  de  prestation  en  nature  pour  les  chemins  vicinaux.  Le 
maire  certifie  cette  publication  sur  le  rôle  même. 

Adjudication  de  l'entreprise  de  la  coupe  affouagère,  dernier  délai. 

Avant  le  90,  envoi  à  la  sous^préfectare  des  demandes  de  secours  sur  les  fonds 
de  l'État,  formées  en  faveur  des  établissements  de  bienfaisance. 


DÉCEIBRE. 

Dans  la  première  dizaine  la  situation  mensuelle  de  la  caisse  municipale  est 
remise  au  maire. 

Le  31,  clôture  des  registres  de  l'état  civil  (Code  Napoléon,  43),  et  des  engage- 
ments volontaires  reçus  par  les  maiies  des  chef-lieux  de  canton. 

Clôture,  par  le  maire  du  chef-lieu  de  la  perception,  des  livres  des  percepteurs 
et  des  receveurs  municipaux  pour  l'année  qui  finit.  Procès- verbal  en  triple  de 
cette  opération.  Vérification  par  le  même  maire  de  la  caisse  du  percepteur. 

Pendant  le  mois» 

Les  percepteurs  préparent  les  registres  nécessaires  pour  l'année  qui  va  commencer, 
et  les  font  coter  et  parapher  parle  maire  du  chef-lieu  de  la  perception. 

Les  maires  préparent  la  révision  des  listes  des  électeurs  communaux. 

Présentation  des  candidats  pour  la  nomination  des  commissaires  répartiteurs. 

Les  maires  signalent  les  changements  qui  surviennent  dans  la  liste  des  vétéri- 
naires brevetés. 

Les  maires  des  communes  où  se  tiennent  des  marchés  publics,  assistés  d'une 
commission  spéciale,  font  procéder  au  pesage  des  grains  de  la  dernière  récolte 
amenés  aux  derniers  marches  de  ce  mois,  pour  déterminer  le  poids  légal  de  l'hec- 
tolitre de  chacun  d'eux,  et  ils  en  dressent  procès-verbal. 

Convocation  des  électeurs  appelés  à  nommer  les  juges  des  tribunaux  de  commerce. 

Expiration  du  mois  de  délai  accordé  aux  contribuables  pour  opter  entre  le  paye- 
ment en  nature  ou  en  argent  de  leur  cote  de  prestation.  Communication  au  rece- 
veur municipal  du  registre  des  déclarations  des  contribuables.  Avis  aux  contri- 
buables qu'ils  ont  jusqu'au  premier  mars  pour  réclamer  contre  leurs  cotisations. 
Enlèvement,  s'il  y  a  lieu,  des  glaces  et  neiges. 

Avant  le  31,  les  maires  sont  tenus  de  faire  les  quêtes  au  profit  de  la  caisse  des 
incendiés,  et  d'en  assurer  le  versement  avant  cette  époque  entre  les  mains  du  receveur 
général  ou  des  rereveurs  particuliers  d'arrondissement. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 


DEUXIÈME  PARTIE. 


DOCUMENTS  GÉNÉRAUX. 


CHAPITRE  PBEUER. 


PUISSANCES. 


S  !*'•  —  HOMARCHIB0. 

FRANCE. 

FAMILLB  IMPÉRIALB. 

Napoléon  III,  Charles-Louis,  empereur  des  Français,  né  le  20  avril  1808,  du  ma- 
riage de  Louis-Napoléon,  roi  de  Hollande,  et  de  Hortense- Eugénie,  reine  de  Hol- 
lande; marié  le  29  janvier  1853,  à 

Eugénie  Marie  de  Guzman,  comtesse  de  Téba,  impératrice  des  Français,  née  le  6 
mai  1826.  De  ce  mariage: 

*  Napoléon -Eugene-Louis-Jean- Joseph,  prince  impérial,  né  le  16  mars  1856. 

Mathilde-La^titia  Wilhelmine,  fille  de  Jérôme  Napoléon,  ancien  roi  de  Westphalie, 

oncle  de  TEmpereur,  née  le  27  mai  1820,  mariée  en  1841  au  prince  Anatole  De- 

midoff  de  San-Donato. 
Napoléon- Joseph-Charles-Paul,  fils  de  Jérôme  Napoléon ,  né  le  9  septembre  1822, 

marié  le  30  janvier  1859  à 
Louise-Thérèse-Marie-Clotilde,  iille  de  Victor-Emmanuel  II,  roi  d'Italie,  née  le  2 

mars  1843.  De  ce  maria&e  : 
Napoléon-Victor-Jérôme-Frédéric,  né  le  18  juillet  1862; 
Napoléon-Louis-Joseph^érôme,  né  le  17  juillet  1861  ; 
Marie-Létizia-Eugénie-Catherine-Adélaïde,  née  le  20  décembre  1866. 

AUTRICHE. 

FRANçois-Joseph  I**,  Charles,  né  le  18  août  1830,  empereur  d'Autriche,  roi  de  Hon- 
grie et  de  Bohême,  le  2  décembre  1848,  etc.,  marié  le  24  avril  1854  à  Elisabeth- 
Amélie-Eugénie,  née  le  24  décembre  1837,  flUe  de  Maximilien- Joseph ,  duc  de 
Bavière. 

BAVIÈRE . 

Loois  II,  Othon-Frédéric-Guillaume,  né  le  2ô  août  1845,  roi  de  Bavière  le  10  mars 
1864. 

BELGIQUE. 

LÉopoLD  II,  Louis-Philippe-Marie-Victor,  né  le  9  avril  1835,  roi  le  10  décembre 
1865,  marié  le  10  août  1853  à  Marie-Henriette-Anne,  née  le  23  août  ISSU,  llUe 
de  feu  Tarchiduc  Joseph,  palatin  de  Hongrie. 

BRÉSIL. 

D.  Pinao  II  de  Aloahtaba,  Jean-Gharles-LeopoId-Salvado^Bibiano-Xavier-da-Pa1lU 
Leocadio-MicheLGafariei-RaphAél-Gonuiga,  né  le  2  décembre  1825,  empereur  dn 


28 

Brésil  (sons  tutelle)  7  avril  i834,  prend  lui-même  les  rênes  du  gouTernement  le! 
23  juillet  1840,  marié  le  4  sept.  184$  à  Thérèse-Ghristine-Marie,  née  M  marsl 
ISâ,  fille  de  feu  François  I*%  roi  des  deux-Siciles. 

DA^EMâRCK. 

Christian  IX,  né  le  8  avril  1818,  roi  le  15  novembre  1863,  marié  le  26  mai  1842, 
à  Louise- ^ilhelmine-Frédérique-CaroUne-Auguste^Julie ,  née  le  7  septembre 
1817,  fille  de  Guillaume,  Landgrave  de  Hesse-Electorale. 

espa<;ne. 

« 

GOUVERNEMENT  PROVISOIRE 

Maréchal  Serrano,  président  du  Conseil. 

ÉTATS-ROMAINS. 

Pu  IX,  Mastai-Ferretti,  né  à  Sinigaglia  le  13  mail792,  évêque  d'imola  le  17  décem' 
bre  1832,  cardinal  le  23  décembre  1839,  élu  pape  à  Rome  le  16  juin  1846. 

GRANDE-BRETAGNE  ET  IRLANDE. 

Victoria  1'«.  Alexandrine,  née  le  24  mai  1819,  reine  de  Grande-Bretagne  et  d'Ir- 
lande le  20  Juin  1837,  veuve  de  François-Albert- Auguste-Charles-Emmanuel, 
duc  de  Saxe-Cobourg- Gotha. 

GRÈCE. 

Georges  I*',  Chrétien-Guillaume-Ferdinand-Adolphe,  né  le  24  décembre  I8<5,  roi  le 

30  mars  1863,  marié  le  22  octobre  1867  à  Olga-Constantinowna,  née  le  3  septem- 
bre 1851,  fille  du  grand  duc  Constantin  de  Russie. 

ITALIE. 

Tictor-Ehiiandel  II,  Marie-Albert-Eugèue-Ferdinand-Thomas,  né  le  14  mars  1820,  roi 
de  Sardaigne  le  23  mars  1849;  roi  d  Italie  le  25  février  1861  ;  veuf  le  20  janvier  1855 
de  Marie-Adélaïde-Françoise-Reinière-Ëlisabeth-Clotilde,  née  le  3  jum  1822,  ar- 
chiduchesse d'Autriche. 

PAYS-BAS. 

GniLLACME  III,  Alexandre-Paul-Frédéric-Louis,  né  le  19  février  1817,  roi  des  Pays- 
Bas,  le  12  mai  1849,  marié  le  18  juin  1839.  à  Sophie-Frédérique-Mathilde,  née 
le  17  juin  1818,  fille  de  Guillaume  r^  roi  de  Wurtemberg. 

PERSE. 

Nas8br-Ed-Din-Sciiab,  né  le  6  du  mois  de  sefer  1247  de  l'hégire  (1829),  monté  sur 
le  trône  le  21  du  mois  de  zil-ka'adé  1264  de  l'hégire  (1848). 

PORTUGAL. 

Don  Ldiz  T',  Philippe-Maria-Fernando-Pedro-de-Alcantara-Antonio-Miguel-Raphaèl- 
Gabriel-Gonzagua-Xavier-Fraacisco-ile-Assises-Joao-Augusto-Julio-Yorrando ,  né  le 

31  octobre  1838,  roi  de  Portugal  et  des  Algarves  le  H  novembre  1861,  marié  le 
27  novembre  1862,  h  Marie-Pie,  née  le  16  octobre  1847,  fille  de  Victor-Emma- 
nuel II,  roi  d'Italie. 

PRUSSE. 

GUILLAUME  I**,  Frédéric- Louis,  né  le  22  mars  1797,  roi  de  Prusse  le  2  janvier  1861, 
marié  le  11  juin  1829  à  Marie-Louise-Auguste- Catherine  de  Saxe-weimarj  née 
le  30  septembre  1811,  fille  de  feu  Charles  Frédéric,  grand-duc  de  Saxe-Weimar. 

RUSSIE. 

Alexandre  II  Nicolaievitsgh,  né  le  29  avril  1818,  empereur  de  toutes  les  Russies, 
2  mars  1865;  marié  le  28  avril  1841  à  Marie- Alexanarowna  Maximilienne-Wilhel- 

Nota.  —  A  la  suite  de  la  guerre  de  1866  entre  la  Prusse  et  l'Autriche,  terminée 
par  le  traité  de  Prasue,  le  royaume  de  Hanovre,  la  Hesse,  le  duché  de  Nassau  et  la 
ville  libre  de  Francfort  ont  été, incorporés  an  royaume  de  Prusse. 


29 

mine-Angnste^phie-Marie,  née  le  8  août  1824,  fille  de  feu  Loais  II,  grand  duc 
de  Hesse. 

SAX£  (Royaame). 

JEA.N,  Népomucène-Marie- Joseph,  né  le  12  décembre  4801,  roi  le  9  août  1854, 
marié  le  21  novembre  1822,  à  Amélie- Auguste ,  née  le  13  novembre  1801,  fille 
du  second  mariage  du  feu  roi  de  Bavière  Maximilien- Joseph- 

SUÉDE  £T  NORWÉGE. 

Charles  XV,  Louis-Eugène,  né  le  3  mai  1826,  roi  de  Suède  et  de  Norwége  la  8 
juillet  1859,  marié  le  19  juin  1850  à  Wilhelmine-Frédérique-Alexandrine-Anne- 
Louise,  née  le  5  août  1828,  fille  de  Guillaume  Frédéric,  oncle  du  roi  des  Pays- 
Bas. 

TURQUIE. 

Sultan  Abdul-Aziz-Khan,  né  le  15  chabaan  1245  de  THégire  (9  février  1830),  em' 
pereur  des  Ottomans,  le  17  zilhidjé  1277  (25  juin  1861). 

WURTEMBERG. 

Charlks  I*',  Frédéric-Alexandre,  né  le  6  mars  1823,  roi  le  25  juin  1864,  marié  le 
13  juillet  1846  à  Olga-Nicolaiewnj,  née  le  30  aoûl  1822,  fille  de  feu  Nicolas  I*', 
empereur  de  Russie. 

ÉTATS  D'ALLEMAGNE. 
Les  Etats  secondaires  de  l'Allemagne,  se  composent  de  : 


Mecklembourg  ;  le  grand  duché  d'Oldenbourg  ;  les  principautés  de  Reuss  ;  les 
duchés  de  Saxe  :  les  principautés  de  Schwartz bourg  ;  la  prmcipauté  de  Waldeck 
et  Pyrmont  ;  et  le  comté  de  Waldeck  et  Limpourg. 

MONACO.    (Principauté  de) 

Charles,  Honoré-Grimaldi,  né  le  8  décembre  1818,  prince  de  Monaco,  le  20  juin 
1856,  veuf  de  Antoinette-Ghislaine,  comtesse  de  Mérode. 

HAWAI.  (Royaume  d') 
Hamehameha  V  (Lot),  né  le  11  décembre  1830,  roi  le  30  novembre  1868. 


S  II*  —   BÉPVBI«IQI7B0  ET  COMVÉDÉBATIOlVil* 

Bolivia.  —  s.  Exe.  Dom  Melgarejo.  président  constitutionnel. 
Chili.  —  J.-J.  Ferez,  président. 

CoNFÉDÉRATioK  ARGENTINE.  —  M.  le  général  Mitre,  président. 
CosTA'RiCA.  —  Don  José-Maria  Castro,  président. 

RÉPUBLIQUE  DoHiiNiCAiNE.  —  le  général  N ,  président. 

Equateur.  —  Xavier  Espinosa,  président. 

Etats- U.'^is  d'Amérique.  —  Le  général  Grant,  président. 

Etats-Unis  ub  Colombie.  —  Le  général  Santos  Gutiérrez,  président. 

Guatemala.  —  Le  maréchal  Cerna,  président. 

Haïti.  —  Le  général  Baez,  président. 

Honduras»  —  Le  général  J.  M.  Médina,  président, 

LiRBRiA.  —  M.  Daniel  Werner.  président. 

Mexique.  —  D.  Benito  Juarez,  président. 

Nicaragua.  —  Don  Fernando  Guzman,  président. 

Paraguay.  —  S.  Exe.  Dom  Francisco  S.  Lopez,  président. 

PÉROU.  —  Le  général  Pedro  Diez  Canseco,  vice-président. 

Saint-Marin.  —  Palamede  Malpeli  et  Giuseppe  Vagninii,  cqiitaines-régents. 


30 

âUM<8Aii%^à]mR.  —  M.  le  docteur  Ddbnas,  président, 
Suisse.  —  M.  Dubs,  président  du  Conseil  fédéral. 
Uruguay.  —  le  général  Battle,  président. 
Venezuela.  ^  Le  maréchal  Falcon,  président. 

S  in.  —  VILLES  LIBRES. 

Brème   (ville  libre  et  anséa tique).  —  M.  Sniidt,  sénateur,  chargé  du  département 

des  affaires  étrangères  ;  M .  Duckwitz  et  Mohr,  bourguemestres-présidents. 
Hambourg  (ville  libre  et  anséatique).  ~  M.  Sieveking,  bourguemestre-président  ; 

Kirchenpauer,  bourguemeslre;  Merck,  chargé  du  département  des  affaires  étrao- 

gères. 
liVBBCK   (ville  libre  et  anséatique).    —   M.   Rœck,   bourguemestre-président  ; 

M.  Ourtius,  sénateur,  chargé  du  département  des  affaires  étrangères. 


ÂMBiSSADEURS    ET    MINISTRES    FRANÇAIS 

mASIDANT  PBËS  LS8  PDISSANCBS  liTRANGftaBf. 

AuTBKmE.  —  S.  Exc.  M.  le  duc  de  Grammont,  ambassadeur  à  Vienne. 

Bade.  —  M.  le  comte  de  Mosbourg,  env.  eitr.  et  min.  plén,,  à  Carlsruhe. 

Bavière.  —  M.  le  marquis  de  Cadore,  min.  plén.,  à  Munich. 

Bblgiqce.~M,  le  vicomte  de  La^uéronnière,  env.  extr.  et  min.  plén.^  à  Bruxelles. 

Br^il.  —  M.  le  comte  de  Gobmeau,  env.  extr.  et  min.  plén.,  à  Rio-Janeiro. 

Chine.  —  M.  le  comte  de  Lallemand,  ministre  plénipotentiaire,  à  Pékin. 

Confédération  de  l'allbmagnb  du  nord.  —  M.  Benedetti,  ambassadeur,  à  Berlin. 

Confédération  argentine.—  BI.  Noél,  min.  plén.,  à  Buenos  Ayres. 

DANtMARCK.  —  M.  Dotézac,  envoyé  extr.  et  ministre  plénip.,  à  Copenhague. 

Espagne.  —  M.  le  baron  Mercier  de  Lostende,  ambassadeur,  à  Maorid. 

Etats-Romains.  —  le  comte  de  Sartiges,  amb.,  à  Rome. 

Etats-Unis  (Amérique  septentr.).  —  M.  Berthemy,  envoyé  extraordinaire  et  mi- 
nistre plénipotentiaire,  à  Washington. 

Grande-Bretagne  et  Irlande.  -»  M.  le  prince  de  la  Tour  d'Auvergne,  ambassa- 
deur à  Londres.      * 

Grèce.  —  M.  le  baron  Baude,  envoyé  extr.  et  ministre  plénip. ,  à  Athènes. 

Hesse  (Grand  Duché).  —  M.  le  comte  d'Astorg,  min.  plénipotentiaire,  à  Darmstadt. 

Italie.  —  M.  le  baron  de  Malaret,  envoyé  extr.  et  min.  plénip.,  à  Florence. 

Japon.  —  M.  Outrey  (Maxime^  ministre  plénipotentiaire,  à  Yeddo. 

Maroc.  —  M.  le  baron  Aymé  d'Aquin,  ministre  plénipotentiaire^  à  Tanger. 

Mecrlemrourg-Schwérin,  Mecklemboukc-Strélitz,  Oldenbourg «Bhunswick,  villes 

LIBRES   ET   ANSÉATIQUES  DE   HAMBOURG^    BRÊHE    ET    LUBECK.    —    M.    Clutrat  (Ed.), 

envoyé  ext.  et  ministre  plénipotentiaire,  à  Hambourg. 
Nouvelle-Grenade.  —  M.  le  vicomte  Treilhard,  envoyé  extraordinaire  et  ministre 

plénipotentiaire,  à  Bogota. 
Pats-Bas.  —  M.  Baudin,  envoyé  extraordinaire  et  ministre  plén.,  à  La  Haye. 
Perse.  —  M.  de  Bonnières  de  AKrierre,  ministre  plénipotentiaire,  à  Téhéran. 
Portugal.  —  M.  le  marquis  de  Montholon,  envoyé  extraordinaire,  et  ministre 

plénipotentiaire,  à  Lisbonne. 
Prusse.  —  M.  Benedetti,  ambassadeur,  à  Berlin. 

Russie.  —  M.  le  baron  de  Talleyrand-Périgord,  ambassadeur,  à  St-Pétersbourg. 
Saxe  (Royale).  —  M.  le  baron  Forth-Rouen,  envoyé  extr.  et  min,  plén.,  à  Dresde. 
Saxe  (Grand -Ducale).  —  M.  le  comte  de  Rayneval.  ministre  plénip..  à  Weimar. 
Suède  etNoRwècE  —  M.  Fournier,  envoyé  extraora.  et  min.  plén.,  a  Stockolm. 
Suisse.  —  S.  Etc.  le  marquis  de  Banncville,  ambassadeur  près  la  confédération 

helvétique,  à  Berne. 
Turquie.  —  S.  Exc.  M.  Bourée,  ambassadeur,  à  Constantinople. 
Wurtemberg.  —  M.  le  marquis  de  Chateaurenard,  env.  extr,  et  min.  plénip.,  à 

Stuttgard. 

MAISON  DE  UEMPEREUR. 

MAISON  CIVILE. 

S.  Exc.  M.  le  maréchal  Vaillant,  ministre  de  la  maison  de  l'Empereur. 
M.  Ûaùtier,  secrétaire  général. 


34 

Grande  Àum&nerie. 

Mgr.  Georges  Darboy.  archefèque  de  Paris,  grand-aumAnier. 
Mgr.  Tirmarche,  évégae  d'Adras,  aumônier. 

Service  du  grand  maréchal  du  Palaie. 

S.  E.  M.  le  maréchal  Vaillant,  sénateur,  membre  du  Conseil  privé,  grand-maréchal 

du  palais. 
MM.  le  général  Malherbe,  adjudant  eénéral  du  Palais. 

le  général  de  dîTisibn  Rolin,  a^udant  général  honoraire. 

le  baron  de   Montbrun  ,   baron  de  Varaigne  du  Bourg ,  de  Yalabrëgue  de 
Lawœstine,  le  baron  Morio  de  Tlsle,  préfets  du  palais. 

le  comte  Lepic,  premier  maréchal-des-logis  du  palais,  surint.  des  pal.  imp. 

le  baron  Emile  Tascher  de  la  Pagerie,  Oppermann,  Rolin,  maréch.^es-log.  du 
palais. 

le  général  de  brigade  Lechesne,  gouv.  des  palais  des  Tuileries  et  du  Louvre. 

le  colonel  Thiérion,  gouverneur  du  palais  de  Saint-Cloud. 

Service  du  grand-chambellan, 

S.  E.  M.  le  duc  de  Bassano,  sénateur,  grand-chambellan. 

MM.  le  vicomte  de  Laferrière,    surintendant  des  spectacles  de  la  Cour,  de  la 
musique  de  la  chapelle  et  de  la  chambre,  premier  chambellan, 
le  duc  de  Tarente,  le  vicomte  d'Arjuzon,  le  comte  Olivier  de  'Walsh,  le  mar- 

3nis  de  Gonegliano ,  le  baron  de  Bnlach ,  marquis  de  Trévise ,  le  comte 
*Aygnesvives,  le  marquis  d'Havrinconrt,  le  comte  de  Bayneval,  vicomte  de 
Gastex,  vicomte  du  Manoir,  chambellans. 

Cabinet  de  PEmpereur, 

M.  Conti,  secrétaire  de  l'Empereur,  chef  du  cabinet;  M.  Sacaley,  sous-chef; 

M.  Franceschini  Piétri,  secrétaire  particulier. 
M.  le  docteur  Conneau,  directeur  du  service  des  dons  et  secours. 

Service  du  grand  écuyer. 

MM.  le  général  Fleurv,  alde-de-catep  de  l'Empereur,  ^nd-écuyer. 
Davillier-Regnanit  de  Saint-Jean-d'Angely,  premier  écuyer. 
le  baron  de  Bourgoîng,  marquis  de  Canisy,  ie  comte  de  Gustelbajac,  le  mar- 

Suis  de   Gaux,  le  prince  Stanislas   Poniatowski,   le  comte  Antonin  du 
ourg,  Rainbeaux,  écuyers. 

Service  du  grand  veneur. 

MM.  le  prince  de  la  Moscowa,  aide-de-camp  de  l'Empereur,  grand-veneur. 

le  baron  Lambert  et  le  marquis  de  Latou]>Maubourg,  député,  lieu"  de  vénerie, 
le  baron  De  Lage,  lieutenant  des  chasses  à  tir. 

Service  du  grand-maître  des  cérémonies* 

S.  E.  M.  le  duc  de  Gambacérès,  sénateur,  grand-mattre  des  cérémonies. 
MM.  Feuillet  de  Couches  et  le  baron  de  Lajus,  introducteurs  des  ambassadeurs, 
maitres  des  cérémonies. 
Bertora  et  le  baron  Sibuet,  aides  des  cérémonies,  secrétaires  à  l'introduction 

des  ambassadeurs.  ' 

Henry  Morice,  secr.  général,  secr.  à  Pintroduction  des  ambassadeurs. 

Services  divers, 

MM.  Bure,  trésorier  général  de  la  couronne. 
Gbarles  Thélin,  trésorier  de  la  cassette. 

Auber,  memb.  de  l'Institut,  dir.  de  la  musique  de  la  chap.  et  de  la  chambre, 
le  docteur  Gonneau^  premier  médecin  de  l'JImnereur. 
Andral,  le  baron  Hippolyte  Larrey,  Amal,  Nélaton  et  Fanvel,  médecins  et 
chirurgiens  ordinaires, 
le  baron  Paul  Dubois,  chirurgien-accoucheur. 


32 

Levy,  Bonilland,  Gloquet,  Yernois,  Lhéritier,  Tardieu  et  Hugnier,  médecins 

et  chirurgiens  consultants. 
DeLarroque  fils^  Tenain,  Longet,  Boulu,  de  Pietra  Santa,  Maffei,  Daraine  et 

Berrier-Fontaine,  médecins  et  chirurgiens  par  quartier. 
Evans,  chirurgien-dentiste. 

MAISON  MILITAIRE. 

S.  E*  M.  le  Maréchal  Vaillant,  ministre  de  la  maison  militaire  de  l'Empereur. 
M.  le  général  Malherbe,  adjudant  général  du  palais. 


Chef  du  cabinet  topographique 
de  l'Empereur, 

le  baron  Yvelin  de  Béville,  gén.  de  div. 

Offieiert  d'ordonnance. 
MM.  Ney  a^Elchingen,  chef  d'esc.  de  car. 
Vercbère  de  Reffye,  cap.  d'artillerie, 
de  Grény,  cap.  d  état-major. 
Hepp,  capitame  d'état-major. 
Séguin  de  Lassalle,  capitaine  dHnf. 
Dreyssé,  capitaine  du  génie. 
Harty  de  Pierrebourg,  cap.  d'infan. 
Guzman,  capitaine  d'artillerie. 
Avril,  capitaine  d'infanterie. 
Conneau  (Eug.),  lieuten.  de  vaisseau. 
Pajol,  id.  '  de  Lauriston,  cap.  de  cavalerie. 

Favé,  id.         |  S.  A.  le  prince  Napoléon -Charles  Bona- 

I  parte,  capitaine  d'infanterie. 


Aides  de  camp  de  VEmpereur, 

MM.  de  Failly,  général  de  division, 
le  comte  de  Montebello,     id. 
Le  Bœuf,  id. 

Frossard,  id. 

le  bar.  Yvelin  de  Béyille,  id. 
le  prince  de  la  Moskowa,  id. 
Fleury,  id. 

Douay,  id. 

vice-am . ,  J  urien  de  la  G  ra- 

vièie. 
de  Waubert  de  Genlis,  gén.  de  brig. 
le  comte  Lepic,  gén.  de  division  » 
le  comte  Reille,  id. 


CORPS  DBS  CBNT-GARDBS  DB  L'BMPBRBUR, 

M.  Verly,  colonel,  commandant. 

ESCADRON  DBS  6BNDARHBS  D^IÎLITB. 

M.  do  Bahuno  du  Liscoét,  chef  d'escadron,  commandant. 

GARDE  IMPERIALE. 

Etat-major  général  :  Son  Exe.  M.  le  maréchal  Regnault  de  Saint-Jean-d'Angély, 
commandant  en  chef. 


MAISON  DE  L^IMPÉRATRICE. 

M""  la  princesse  d'Essling,  grande  maîtresse  de  la  maison. 

la  comtesse  de  Montebello,  la  baronne  de  Pierres,  la  vicomtesse  Aguado,  la 
marquise  de  Latour-Mau bourg,  la  comtesse  de  Labédoyère,  la  comtesse  de 
La  Poeze,  la  comtesse  de  Lourrael,  la  comtesse  de  Raynevai,  de  Sancy, 
de  Saulcy,  la  baronne  de  Viry-Cohendicr,  M»*  Carette,la  comtesse  Waleska| 
dames  du  palais. 

Le  Breton -Bourbaki,  dame  lectrice. 
MM.  le  duc  Ch.  de  Tascher  de  la  Pagerie,  sénateur,  premier  chambellan. 

le  comte  de  Lezay-Marnezia,  le  marquis  de  Piennes,  le  comte  de  Gossé  Bris- 
sac,  chambellans. 

le  baron  de  Pierres,  premier  écuyer. 

le  marquis  de  Lagrange,  écuyer. 

Damas-Uinard,  secrétaire  des  commandements. 

De  Saint-Albin,  bibliothécaire  particulier. 


MAISON  DB  8.  A.  I.  LB  PRINCB  IMPÈBUL. 

MM.  le  général  Frossard,  chef  de  la  Maison  militaire. 

Duperré,  Yiel  d'Bspeuilles,  Lamey,  de  Ligniville,  aides  de  camp. 

Bachon,  éca?er. 

fiarthez,  méaecin. 
Mme  l'amirale  Bniat,  gouvernante  des  enfants  de  France. 


MINISTRES  SECRÉTAIRES  D'ÉTAT. 

S.  K.  M.  Rouher,  minisire  d'Etat. 

—  Baroche^  Garde  des  Sceaux,  minisire  de  la  Justice  et  des  Culles. 

—  le  maréchal   Vaillant,  ministre  de  la  Maison  de  l'Empereur  et  des 

Beaux-Arts. 
^       Duruy,  ministre  de  l'Instruction  publique. 

—  Vuilry,  ministre-présidant  le  Conseil  d'Etat. 

—  Pinard,  ministre  de  l'Intérieur. 

—  Magne,  ministre  des  Finances. 

—  de  Forcade  la  Roquette,  ministre  de  TAgricullure,  du  Commerce  et  des 

Travaux  publics. 

—  marquis  de  Moustier,  ministre  des  Affaires  étrangères. 

—  le  maréchal  Niel,  ministre  de  la  Guerre. 

—  l'amiral  Rigault  de  Genouilly,  ministre  de  la  Marine  et  des  Colonies. 


CONSEIL  PRIVÉ. 


MM.  Troplong. 

Baroche. 

duc  de  Persigny. 
MM.  maréchal  Vaillant. 


Magne. 

Drouyn  de  Lhuys. 

de  La  Valette. 


Membres  du  Conseil  privé  ayant  rang  de  Ministres. 


SÉNAT. 


Grands  dignUaires, 

S.  B.  M.  Troplong,  président  du  Sénat, 

M.  Boudet.  premier  vice- président. 

MM.  le  maréchal  comte  Baraguey  d'HiUiers,  le  maréchal  comte  Regnault  de  Saint- 
Jean  d'Angely,  Delangle,  de  Royer,  vice-présidents. 
Barrot  Ferd.,  grand-référendaire. 
Chai x-d'£st- Ange,  secrétaire. 

Princes  de  la  Famille  Impériale, 

S.  A.  I.  le  général  prince  Napoléon,   S.  A.  le  prince  Louis-Lacien  Bonaparte* 
S.  A.  le  prince  Lucien  Murât. 

Sénateurs  de  droit  : 

LL.  EE.  les  cardinaux  de  Bonald,  Mathieu,  Donnet,  Btiliet,  deBonnechose 
LL.  EExc.  les  maréchaul  Vaillant,  comte  Baraguey  d'HiUiers,  comte  Randon 
Canroberl,  de  Mac-Mahon  duc  de  Magenta,  comte  Regnault  de  Saint-Jean  d'Angely' 
Niel,  Forey,  l'amiral  Rigault  de  Genouilly,  maréchal  Bazaine,  amiral  Charnerf 

Sénateurs  par  ordre  alphabétique . 

MM.  marquis  d'Audiffret,  comte Baraguay  d'HiUiers,  Baroche,  vicomte  de  Barrai 
Ferd.  Barrot,  Ad.  Barrot,  duc  de  Bassano,  Bazaine,  comte  de  Béarn,  Béhic   mar- 

4869.  '  3 


34 

quis  de  Belbeuf,  cardinal  Billiet,  Blondel,  Boinvilliers,  Boitelle,  cardinal  de  Bonald, 
prince  Louis-Lucien  Bonaparte,  Bonjean,  cardinal  comte  de  Bonnccbose,  Boudet, 
vice-amiral  comte  Bouct-Villiauroez,  comte  Joseph  Boulay  delà  Meurthe.  comte  de 
Bourqueney,  baron  Brénier,  baron  de  Butenval,  duc  de  Câmbacerès,  maréchal  Can- 
robert.  général  comte  Carrelet,  comte  X.  de  Casablanca,  Tice^imiral  comte  Cécille, 
lie.  de  Chabannes,  de  Cbabrier  Chaix-d'Ëst-Ange,  amiral  Chamer,  baron  Viala- 
Charon,  marquis  de  Chasseloup-Laubat,  baron  de  Chassiron,  Chevalier  (Michel), 
Chevreau  (Henry),  comte  Clary,  Conneau,  Corta,  général  Cousin-Montauban  comte 
de  Palilîao,  marquis  de  Croix,  Mgr  Darboy,  Dariste,  général  Daumas,  comte  de 
Delamarre,  Delangle,  Devienne,  cardinal  Donnet.  Drouyn  de  Lbuys,  Dumas,  baron 
Ch.  Dupin,  Ëlie  de  Beaumont,  marauis  d'EspeuilIes,  gén.  de  Failly,  gén.  comte  de 
Flahaull  de  la  Billarderic,  général  Fleury,  maréchal  Forey,  cx)mte  Ch.  de  Germiny, 
marquis  de  Girardin,  GodeTle,  Gouin,  de  Goulhot  de  Saint-Germain,  général  comte 
de  Goyon,  marquis  de  La  Grange,  marquis  de  Gricourt,  vice-amiral  baron  Grivel, 
baron  Gros,  comte  de  GrossoUes-Flamarens,  gén.  comte  Gudin,  baron  Haussmann, 
baron  de  Heeckeren,  Hubert-Delisle,  marquis  de  Laborde,  Lacaze,  général  de  Lad- 
mirault,  baron  de  Ladoucelte,  duc  de  La  Force,  vicomte  de  Ln  Guéronnière,  gén. 
vicomte  de  La  Hitte,  Laity,  général  marquis  de  Laplace,  Larabit,  général  comte  de 
La  Kue,  marquis  de  La  Valette,  gén.  marquis  de  La^œstine,  Lebrun,  Lefebvre- 
Duruflé,  comte  Le  Marois,  Leplay,  baron  Leroy,  Le  Roy  de  Saint-Arnaud,  comte  Th. 
de  Lesseps,  Le  Verrier,  marquis  de  Lisle  de  Siry,  maréchal  de  Mac-Mahon,  duc  de 
Magenta,  Magne,  comte  IMallet,  de  Marnas,  gén.  vicomte  de  Martimprey,  cardinal 
Mathieu,  de  Maupas,  général  Mellinet,  de  Mentque,  Mérimée,  de  Mésonan,  comte 
Minierel,  gén.  Mollard,  comte  Monnierde  la  Sizcranne,  duc  de  Montebello,  général 
comte  de  Montebello,  général  AUouveau  de  Montréal,  général  duc  de  Mortemart, 
gén.  prince  de  la  Moskowa,  prince  Lucien  Murât,  prince  Napoléon,  maréchal  Niel, 
comte  de  Nieuwerkerke,  Nisard,  duc  de  Padoue,  duc  de  Persigny,-  Persil,  prince 
Poniatowski,  Quentin-Baucbart,  maréchal  comte  Randon,  maréchal  Regnaud  de 
Sainl-Jean-d'Angély,  çén.  baron  Renault,  Réveil,  baron  de  Richement  (Paul),  ami- 
ral Rigault  de  Genouilly,  gén.  comte  Roguet,  Rouher,  Rouland,  de  Royer,  Sainte- 
Beuve,  comte  de  Salii^^nac-Fénélon,  de  Saulcy,  général  comte  de  Schramm,  comte 
de  Ségur  d'Aguesseau,  Silvestre  de  Sacy,  comte  Siméon,  Suin,  vicomte  de  Suleau, 
duc  de  Tascher  de  la  Pagerie,  Thayer  (Amédée),  Thierry  (Amédée),  général  Thiry, 
de  Thorigny,  Tourangin,  vic4?-amiral  Tréhouard,  duc  de  Trévise,  Troplong,  maré- 
chal Vaillant^  baron  de  Varenne,  duc  de  Vicence,  baron  de  Vincent,  général  Vinoy, 
de  Vuillefroy,  prince  de  Wagram,  gén.  comte  de  >\aldner. 

CORPS  LÉGISLATIF. 

BUREAU 

S.  E.  M.  ScuNEiDER,  président. 

MM;  Leroux,  baron  1>avid  (Jérôme)  et  Du  Miral,  vice-présidents. 

BoURNAT,  marquis  de  Conegliano,  de  GuiLLcDTJiT,  Martel,  Mègb, 
com'6  Welles  ('c  La  Valette,  ^fcrt'^;'l^('s. 

HÉBERT,  Laron  de  Roheuf,  qui^ieur^. 

LISTE    DCS    DhPlJlÉS   PAH   D£PAHTEMl»NTS  (*). 
MM. 

Ain.  —  Comte  Léopold  Lehon,  Girod  (do   l'Ain),  Bodin. 

Aisne.  —  Hébert,  Molézieux,  Piette,  de  TIMu  court. 

Allier.  —  Baron  de  Veauco,  Desmaroux  de  Gaulmin,  Ed.  Fould. 

Alpes  (Basses-)*  col.  Réguis. 

Alpes  (Hautes-).  —  Garnier. 

Alpks  (Maritimes).  —  N...,  Masséna  di:c  de  R  voli. 

Ardècbe.  —  général  Dautheviile,  comte  deRochemure,  marq.  de  la  Tourette. 


(*)  Ne  figurent  pas  les  députés  élus  dont  Pélection  n'a  pas 
le  Corps  législatif  lors  du  tirage  de  l'Annuaire. 


encore  été  validée  par 


39 

ÂRDENNBs.  —  De  Monlagnac«  baroD  de  Ladouoette»  baron  Sibue. 

Ariâge.  —  Denat,  Busaon-BlUattlt. 

AtiEB.  —  Vicomte  de  Rambourgt,  baron  de  Planey. 

Aude.  —  Roques-Salvaza,  Peyritsse. 

AvEYRON.  —  Girou  de  Buzareingues,  Calvet<Rogniat,  Auguste  Chevalier. 

Bouches* du-Rhône.  —  Berryer,  Bournat,  baron  de  Chartrouse,  Marie. 

Calvados.  -^  Bertrand,  Douesnel,  marq.  deCoibertCbabannais,  Paulmfer. 

Cantal.  -^  De  Parieu,  Creuzet. 

Charente.  —  N...,  Planât,  André. 

Charente-Inférieure.  —  baron  Va8t*Vimeux»Bethmont,Roy  deLoulay,  baron 

Eschassériaux. 
Cher.  —  iharquis  de  Nesie,  Guillaumin. 
GoRRÈzE.  —  Baron  Lafond  de  Saint-Mur,  Mathieu. 
Corse.  —  Abbatucci  (Séverin)»  Gavini. 
Côte-d*Or.  —  Magnin,  Marey-Monge,  Rolle. 
CotBs-Dû-NoRDb  —  Glais-Biioin,  comte  Paul  de  Cbampagny,  comte  de  Latour, 

baron  de  Janié,  N 

Creuse.  —  Delamarre,  vicomte  Cornudet. 

DoROOONB.  ^ Dupont  (Paul),  comte  Boudet,  comte  Well-s  de  La  Valette, 

de  Bosredon  (Alexandre). 
Doues.  —  Marquis  de  Conegliano,  Latour-Dumoulin. 
Drôme.  —  Lacroix  de  Saint-Pierre,  gén.  marq.  ée  Luzy  Pelissac,  Morin. 
Eure.  —  Duc  d'AIbufera,  Fouquet,  comte  d'Arjuion,  Petit  (Guillaume). 
Eure-et-Loir.  — Vicomte  Reiile,  général  Lebreton. 
Finistère.  —  Comte  Du  Couëdlc,  Conseil,  Dein,  Bois-Viel. 
Gard.  —  Talabot,  Bravay,  Fabre,  André  Edouard. 
Garonne.  (Haute-).  —  Comte  d'Ayguesvives,  mirq.  de  Gampaigno  Piccloni, 

Duplan. 
Gers.  —  BelUard,  comte  de  Lagrange  (Frédéric),  Grenier  de  Cassagnac. 
Gironde.  —  Curé,  baron  Travot,  Emile  Pereire,  baron  David,  Arman. 
Hérault.  —  Pagézy,  RouUeaux-Dugage,  CazeUes. 
Ille-et-Vilaine.  —  Marquis  de  Pire,  comte  Caffareili,  de  Dalmas,  de  la  Guis- 

tiére. 
Indre.  —  Charlemagne  (Raoul),  Delavau. 
Indre-et-Loire.  —  Houssard,  marq.  de  Guinemont,  Mame. 
Isère.  —  Royer,  Flocard  de  Mépieu,  Jollior,  Rlondel. 

Jura.  —  Dalloz  (Edouard),  N 

Landes.  —  De  Guilloutet,  Darracq. 

Loir-et-Cher.  —  Vicomte  Clary,  Dessaignes. 

Loire.  — Francisque  Balay,  Dorian,  Bouchetal-Laroche,  Dechastelus. 

Loire  (Haute).  —  Marquis  de  Fay  de  Latour-Maubourg,  baron  de  Romeuf. 

Loire-Inférieure.  —  Thoinnet  de  la  Turméilùrcj  vicomte  Lanjuinais,  Simon, 

Fleury. 
Loiret.  —  Nogent-Saint-Laurens,  duc  de  TarentCi  vicomte  de  Grouchy. 
Lot.  —  Comte  Murât  (Joachim),  Deltbeil. 
Lot-et-Garonne.  —  Noubel,  Doirus,  vicomte  de  Ricbemont. 
Lozère.  —  Comte  de  Chambrun. 

Maine-et-Loire.  —  Segris,  Berger,  Louvet,  comte  de  Las-Cazes. 
Manche.  —  N...,  de  Saint-Germain,  Brohyer  de  Littinière,  général  Meslin. 
Marne.  —  Goêrg,  Perrier,  Werlé. 
Marne  (Haute-).  —  Baron  de  Lespérut,  Cbauchard. 
Mayenne.  —  LecIerc-d'Osmonville,  baron  Mercier,  baron  de  Pierres. 
Meurtre.  —  Vicomte  Drouot,  baron  Buquet,  Chevandier  de  ValdrOme. 
Meuse.  —  Millon,  baron  de  Benoist,  Chadenet. 
Morbihan.  —  Kercado,  Le  Melorel  de  la  Haichols,  comte  de  Champagny. 


36 

Moselle.  —  Le  colonel  Heimocque,  Liégeard,  N... 

Nièvre.  —  Boucaumont,  N,..,  comte  Lepeletier-d'Âunay. 

Nord.  —  Kolb-Bernard,  Brame,  Lambrecht,  Plichon,  roarq.  d'Havrincourt, 
Hamoir,  des  Rotours,  Sliévenart-Béthune,  Seydoux. 

Oise.  —  Baron  de  Gorberon,  vicomte  de  Plancy,  BarrilloD. 

Orne.  —  De  Chasot,  haron  de  Mackau,  marq.  de  Torcy. 

Pas-de-Calais.  —  Piéron-Leroy,  Delebecque,  Pinart,  Jourdain^  Martel,  Senc 

PuY-EfE-DÔME.  —  Mège,  Girot-Poozo',  Christophle,  Andrieux,  Du  Mirai. 

Pyrénées  (Basses-).  —  Chesnelong,  Larrabure,  Etcheverry. 

Pyrénées  (Hautes-).  —  Ad.  Fould,  Achille  Jubinal. 

Pyrénées-Orientales.  — -  Jsaac  Péreire. 

Rhin  (Bas-).  —  Baron  de  Bussierre,  Coulaux,  comte  Hallez-Claparède,  baron 
de  Cœhorn. 

Rhin  (Haut-).  —  Lefébure,  baron  de  Reinacb,  West,  Aimé  Gros. 

Rhône.  —  Perras,  Hénon,  Laurent  Descours,  Jules  Favre,  Terme. 

Saône  (Haute*).  —  Marq.  d'Andelarre,  marq.  de  Grammont,  duc  de  Marmier. 
#  Saône-et- Loire.  —  Schneider,  Chagot,  de  Chiseuil,  Boutelier,  comte  de  Bar* 
ban  tan  e. 

Sartbe.  —  Hâëntjens,  Leret-d*Aubigny,  marquis  deTalhouêt,  prince  de  Beau- 
vau  (Marc). 

Savoie.  —  Gon;te  de  Boigne,  Bérard. 

Savoie  (Haute-).  —  Bartholoni,  Pissard. 

Seine.  —  Ollivier,  Ernest  Picard,  Peiletan,  Darimon,  Carnot,  Thiers,  Gué- 
rouit,  Garnier-Pagès,  Jules  Simon. 

Seine-Inférieure.  —  PouyerQuertier,  Quesné,  Corneille,  Lédier,  Barbet,  Ancel. 

Seine-eT'Marne.  —  Baron  de  Beauverger,  comte  de  Jeaucourt,  Josseau. 

Seine- ET- Oise.  —  baron  Caruetde  Saint-Martin,  Darblay  jeune,  Dambry,  Mau- 
rice Richard. 

SÈVRES  (Deux-).  —  David  (Ferdinand),  Lasnonnier,  Leroux  (Charles). 

Somme.  —  Cosserat,  baron  de  Fourment,  Sénéca,  Grossier,  N 

Tarn.  —  Eugène  Péreire,  Daguilhon-Pujol,  baron  Gorse. 

Tarn-et-Garonne.  —  Comte  Janvier  de  la  Motte,  Belmontet. 

Var.  —  Lescuyer-d'Altainville,  N... 

Vaucluse.  —  Millet,  Pamard. 

Vendée.  —  Marquis  de  Ste-Hermine.  Le  Roux  (Alfred),  comte  de  la  Poëze. 

Vienne.  —  De  Soubcyran,  Bourlon,  Robert  de  Beauchamp. 

Vienne  (Haute-).  —  Noualhier  (Armand),  de  Saint-Paul. 

Vosges.  —  Buffet,  Aymé,  Géliot. 

Yonne.  —  Frémy,  Javal  (Léopold),  Le  Comte  (Eugène). 


LISTE   DE   MM. 

Abattucci,  Corsée. 
Albiiféra  (duc  d]),  Eure. 
Ancel,  SeimMnferieure. 
Andclarro,  Haute-Saône, 
André,  Charonle. 
André  Ed.,  Gard. 
Andriciix,  F»u>  <le-Dôme. 
Arjuzon  (Cled'),  Kurc. 
Annan,  Gironde 
A)};uesvive>  (Cle  d'),  Haule- 

Garonno. 
A\in6,  Vosges. 
Balay,  Loire. 
BarHantane  (Ole  de),  Saûne- 

et-Loiro. 
Barbet,  Seine-Inférieure. 


LES    disputés  par  ORDRE  ALPHABÉTIQQB. 


BarrilloD,  Oise. 

Bartboloni,  Haute-Savoie. 

Beauchamp  (de),  Vienne. 

Beauvau  (prince  Marc  de), 
Sarlhe. 

Beauverger  (do),  Seine-et- 
Marne. 

Belliard.  Gers. 

Belnionlel,  Tarn-ot-Garon. 

Benoist  (baron  de),  Meuse. 

Bérard,  Savoie. 

Bercer,  Maine-et-Loire. 

lierryer,  BouchesKlu-Rhône. 

Bertrand,  Calvados. 

Betiiniont,  Charenle-Infér. 

Bodin,  Ain. 


Boigne  (Cte  de),  Savoie. 

Bois-Viel,  Finistère. 

Bosredon  (Alex,  de),  Dor- 
dogne. 

Boucaumont,  Nièvre. 

Bouchctal-Laroche,  Loire. 

Bondet  (comte),  Dordogne. 

Bourlon,  Vienne. 

Hournat,  Bouches-du- Rhône 

Bouteher,  Saône-et- Loire. 

Brame  (Jules),  Nord. 

Bravay,  Gard. 

BFohyêr  de  Litiinière,  Man- 
che. 

Buffet,  Vosges. 

Buquet  (baron),  Meurthe. 


Bussierre  (baron  de),  Bas- 
Rhin. 

Bnsson-Billaut,  Arlège. 

Caffarelli,  llle-et- Vilaine. 

Calvet-Rogniat,  Aveyron. 

Cainpaigno  (marquis  de), 
Haute-Garonne. 

Carnot,  Seine. 

Caruel  de  St-Marlin,  Seine- 
el-Oise. 

Gazelles,  Hérault. 

Chadenet,  Meuse. 

Chagol,  Saône  el-Loire. 

Charnbrun  (Cte  de), Lozère. 

Champagny  (Cte  J.-P.  de), 
CôlcsKlu-Nord. 

ChamiMgny  (Cte  de)    Mor- 
bihan. 

Charlemagne,  Indre. 

Chasot  (de),  Orne. 

Chauchard,  Haute-Marne. 

Chcsnelong,  Basser^Pyrén. 

Chevalier,  Aveyron. 

Chevandier   de  Valdrôme, 
Meurthe. 

Chiseuil  (de) ,  SaÔne-et-Loire. 

Chrislophle,  Puy-de-Dôme. 

Clary  (Vtc),  Loir-et-Cher. 

Cœhorn  (Bonde),  Bas-Rhin. 

Colbert-Chabannais  (marq. 
de),  Calvados. 

Conegliano  (Mis  de),  Doubs. 

Conseil,  Finistère. 

Corberon  (baron  de),  Oise. 

Corneille,  Scine-Inlérieure. 

Cornudet  (Vte),  Creuse. 

CoSserat,  Somme. 

Couedic  (Cte  du),  Finistère. 

Coulaux,  Bas-Rhin. 

Creuzet,  Cantal. 

Curé,  Gironde. 

Daguillon-Pajol,  Tarn. 

Dalloz,  Jura. 

Dalmas  (de),  llle-et-  Vilaine. 

Dambry,  Seine-et-Oisc. 

Darblay  jeune ,  Seine-et-Oise. 

Darimon,  Seine. 

Darracq,  Landes. 

Dautheville,  Ardèche. 

David  F.,  Deux-Sèvres. 

David  (baron),  Gironde. 

Dechastelus,  Loire. 

Dein,  Finistère. 

Delamarre,  Creuse. 

Delayau,  Indre. 

Delebecque,  Pas-de-Calais. 

Deltheil,  Lot. 

Deoat,  Ariège. 

Descours,  Rhône. 

Desmaroux  de  Gaulmin,  Al- 
lier. 


37 

Dolfus,  Lot-et-Garonne. 

Dorian,  Loire. 

Douesnel,  Calvados. 

Drouot  (Vto),  Meurthe. 

Du  Mirai.  Puy-de-Dôme. 

Duplan,  Haute-Garonne. 

Dupont,  Dordogiie. 

Eschassériaux  (Baron),  Cha- 
rente-Inférieure. 

Etcheverry,  Basses-Pyrén. 

Fabre,  Gard. 

Favre  Jules,  llhône. 

Fay  de  la  Ton i-Mau bourg 
(Mis  de),  Haule-Loire. 

Fleury,  Loire-Inférieure. 

Flocard  de  Mé.  ieu,  Isère, 

Fould  A.,  Hautcs-[>yrénées. 

Fould  E.,  Allier. 

Fouquet,  Eure. 

Fourment  (bar.  de),  Somme. 

Frèmy,  Yonne. 

Garnier,  Hautes-Alpes. 

Garnier-Pagès,  Seine. 

Gavini,  Corse. 

Géliot,  Vosges. 

Girod  de  l'Ain.  Ain. 

Girot-Pouzol,Puy  de-I)ôroe. 

Girou  de  Buzareingues , 
Aveyron. 

Glais-Bizoin ,  Côtes-du  Nord 

Goérg,  Marne. 

Gorsse  (baron),  Tarn. 

Grammont  (Mis  de),  Haate- 
Saone. 

Granier  de  Cas.sagnac,Gers. 

Gressier,  Somme. 

Gros,  Haut-Rhin. 

Grouchy  (Vte  de),  Loiret. 

Guéroult,  Seine. 

Gnillaumin,  Cher. 

Guilloutet  (de),  Landes. 

Guislière  (de la),  Illect- Vi- 
laine. 

Haentjens,  Sarthe. 

Hallez-Clnparède,  Bas-Rhin. 

llamoir.  Nord. 

Ilavrincourt  (Mis  d'),  Nord. 

Hébert,  Aisne. 

Hennocque,  Moselle. 

Hénon,  Hhône. 

Hous^ard,  Indre-et-Loire, 

Janvier  delà  Motte,  Tarn-et- 
Garonne. 

Janzé  (baron  de),  Côtes-du- 
Nord. 

Jaucourt  (Cte  de),  Seine-et- 
Marne. 

Javal,  Yonne. 

Joliot,  Isère. 

Josseau,  Seine-et-Marne. 

(Jourdain,  Pas-de-Calais, 


Dessaignes,  Loir-et-Cher.    |Jubinal,  Hauleê-Pyrénées. 


Kolb-Bcrnard,  Nord. 

Lacroix-St-Pierre,  Drôme. 

Ladoucette  (baron  de),  Ar- 
denne?.. 

La  fond  de  Sl-Mûr,  Corrèze. 

Lagrange  (Cte  de),  Gers. 

Lambrccht,  Nord. 

Lanjuinais  (Vie),  Loire-Inf. 

Larrabure,Bas.ses-Pyrénées. 

Las  Cases  (Cte  de)^  Maine- 
et-Loire. 

Lasnonier,  Deux-Sèvres. 

Li  Tour  (Cte  de),  Côtes-du- 
Nord. 

Latour-du-Moulin,  Doubs. 

Laugier  Chartrousc  (baron), 
BÔuches-du-Rhône. 

Lebrelon,  Eure-et-Loir. 

Le    Clerc    d'Osmonville , 
Mayenne. 

Le  Comte,  Yonne. 

LédîRr,  Seine-Inférieure. 

Lefébure.  Haut-Khin. 

Le  Bon  (CteX  Ain. 

Le  Mélorel  ae  la  Haichois, 
Morbihan. 

Le  Pelletier  d'Aunay  (Cte), 
Nièvre. 

Leret-d'Aubigny,  Sarthe. 

Le  Roux  A.,  Vendée. 

Le  Houx  Ch.,  Deux-Sèvres. 

l^escuyer  d'Attainville,  Var. 

Lespérut  (Bon  de),  Haute- 
Marne. 

Liégeard,  Moselle. 

Louvet,  Mai  ne-et  Loire. 

Luzy-Pellissac(de),  Drôme. 

Markau  (Bon  de),  Orne. 

Magiiin.  Côte-d'Or. 

Malézicux,  Aisne. 

Marne,  Indre-et-Loire. 

Marey-Monge,  Côte-d'Or. 

Marie,  Bouches-du-Rhône. 

Marmier    (duc  de),   Haute- 
Saône. 

Martel,  Pas-de-Calais 

Massi^aa   (duc  de    Rivoli), 
Alpes- Maritimes. 

Mathieu,  Corrèze. 

Mége,  Puy-de-Dûrae. 

Mercier  (Bon),  Mayenne. 

Meslin,  Manche. 

Millet,  Vaucluse. 

Millon,  Meuse. 

Montagnac  (de),   Ardennes. 

Morin,  Drôme. 

Murât  (Cte).  Lot. 

Nesle  (Cte  de),  (  her. 

Nogent-St-Laurens,  Loiret. 

Noualhier,  Haute-Vienne. 

Noubel,  Lot-et-Garonne. 

OUivier,  Seine. 


Pagézy,  Hérault. 
Pamard,  Vaucluse. 
Parieu  (de).  Cantal. 
Paulmier,  Calvados. 
Pelletan,  Seine. 
Perreire  Emile,  Gironde, 
Perreire  Eugène,  Tarn. 
Perreire  Isaac,   Pyrénées- 
Orientales. 
Perras,  Khône. 
Perrier,  Marne. 
Petit,  Eure. 
Peyrusse,  Aude. 
Picard,  Seine. 
Piccioni,  Haute-Garonne. 
Piérron-Leroy,Pas-de-Calai8 
Pierres  (Bon  ae),  Mayenne. 
Piette,  Aisne. 
Pinart,  Pas-de-Calais. 
Pire  (Mis  de),llle^t-Vilaiue. 
Pissard,  Haute-SaYoie. 
Planât,  Charente. 
Plancy  (Bon  de),  Aube. 
Plancy  (Vte  de).  Oise. 
PHchon,  Nord. 
Poeze  (Cte  de  la),  Vendée. 
Ponyer-Quertier,  Seine-Inf. 


5S 

Quesné,  Seine-Inférieure. 

Quinemont  (Mis  de),  Indre- 
et-Loire. 

Rambourgt  (Vte  de).  Aube. 

Réguis.  Basses-Alpes. 

Reille  (Vte),   Eure-et-Loir. 

Reinacn  (Bon  de),  H.-Rhin. 

Richard,  Seine-et-Oise. 

Richemont  (Vte  de),  Lotret- 
Garonne. 

Riondel,  Isère.* 

Rochemure  (Cte  de),  Ar- 
dèche. 

Rolle,  Côte-d'Or. 

Romeuf  (Bon  de),  Hte-Loire. 

Roques-SaWaza,  Aude. 

Rotours  (des).  Nord. 

Roulleaux-Dugage,  Hérault. 

KoydeLoulay,  Cnarente-Inf. 

Ro>er,  Isère. 

Saint-Germain  (de),Manche. 

Saint-Paul  (de),  Hte-Vienne. 

Sainte -Hermine  (Mis  de), 
Vendée. 

Schneider,  Saône-et-Loire. 

Segris,  Maine-et-Loire. 

Senéca,  Somme. 


Sens,  Pafrde-Calais. 

Seydonx,  Nord. 

Sibuet  (Bon).  Ardennea. 

Simon  Josepn,  Loire-Inf. 

Simon  Jules,  Seine. 

Soubeyran  (de).  Vienne. 

Stiévenart-Bétnune,  Nord. 

Talabot,  Gard. 

Talhouet  iMis  de),  Sarthe. 

Tarente  (duc  de),  Loiret. 

Terme,  Rb6n6. 

Thiers,  Seine. 

Thionnet  de  la  Tnimèlière, 
Loiie-Inférienre. 

Thomas-Kercado,Morbihan. 

Tillancourt  (de),  Aisne. 

Torcy  (de),  Orne. 

Tourrette  (Mis  de  la),  Ai^ 
dèche. 

TraTot  (Bon),  Gironde. 

Vast-Vimeux  (baron),  Cha- 
rente-Inférieure. 

Veauce  (Bon  de),  Allier. 

Welles  de  La  Valette  (Cte), 
Dordogne. 

Werlé,  Marne. 

West,  Haut-Rhin. 


CONSEIL  D'ÉTAT. 

L'EMPBHBnR, 

,  s.  A.  I.  le  Prince  Napoléon. 
S.  E.  M.  VuiTRY,  ministre  présidant. 

MM.  de  Parieu,  vice-président,  président  de  la  section  de  législation,  justice  et 

affaires  étrangères, 
le  général   de  division  Allard,  président  de  la  section  de  la  guerre,  de   la 

marine,  de  l'Algérie  et  des  colonies. 
DuYERGiER,  président  de  la  section  de  Tintérieur,  de  l'instruction  publique 

et  des  cultes. 
Mauchand,  président  de  la  section  du  contentieux. 
CdRNUDBT,  président  de  la  sect.  de  l'agric,  du  commerce,  des  trav.  publies 

et  des  beaux -arts. 
De  Lavenat,  président  de  la  section  des  finances. 

ConseiUsrs  d'Etat  en  service  ordinaire. 
MM.  Flandin,  Boulatienier,  Heurtier,  baron  Quinctte,  comte  de  Chantérac,  baron 
Léon  de  Bussière,  yic.  de  Rougé,  Gasc,  Lestiboudois,  vie.  du  Martroy,  Bréhier, 
Manceaux,  Bavoux,  Chassériau,  Abbatucci,  Bataille,  baron  de  Roujoux,  Gomel, 
Riche,  Loyer,  Besson,  Marchand  (Eug.),  Merruau,  Gaudin,  Gaslonde,  Genteur,  Ver- 
nier,  Chassaiene-Goyon.  Jahan,  comte  Treilhard,  Bayle-Mouillard,  Chamblain,  Mi- 
gneret,  Pascalis,  général  baron  Ambert,  Goupil,  L'HôpiUl,  Jolibois,  Du  Berthier, 
Goussard,  de  Vallée,  baron  de  Chassiron,  comte  de  Ségur,  baron  Janin. 

ConseilUrs  d'Etat  en  service  ordinaire  hors  sections, 
MM.  Darricau,  Blanche  (Alfred),  de  Boureuille,  de  Franqueville,  Gauthier,  Du- 
pu]r  de  Lôme,  Barbier,  Vandal, 'Anselme  Petetin,  Lenormant,  Handry  de  Janvry, 
Guillemot,  Ozenne,  de  SaintrPaul,  Robert  (Charles),  de  Bosredon,  Faré,  Grand- 
perret,  Desprez,  générai  vicomte  Dejean. 

Secrétaire-général  du  Conseil  d'Etat. 
M.  de  la  Noue-BiUault,  ayant  titre  et  rang  de  conaeiller  d'EUt. 

Maîtres  des  Requêtes  de  première  classe. 
MM.  Léon  Berger,  baron  de  Bernon,  Grignon  de  Montigny.  Aubemoa,  de  Mau- 
paa,  Leblanc  (Ernest),  baron  de  Cardon  de  Sandrans,  vicomte  ae  Blissieasy,  vicomte 


39 

de  Ca«abûtnca,  Mesnard,  Aucoc,  Fonquier,  Fortoul,  Boinvilliers  (Ed.),  Marbeaa, 
Bordetf  Gottin,  comte  de  Belbeuf,  Bauchart,  Bayard. 

Maîtres  des  Requêtes  de  deuxième  classe. 

MM.  Le  Rov,  Moreau  (Ad.),  Taigny,  Barlholony,  de  Ravignan  (Gustave),  Perret» 
baron  Brincara,  David,  Braun,  Rouner  (Gustave),  Hély-d'Oissel,  vicomte  de  Luçay, 
de  Meynard,  Legrand  (Arthur),  de  Baulny,  Bouard,  de  Guigué,  baron  de  Vaufreland, 
Monnier,  vicomte  Lombard  de  Buflières  de  Rambuteau. 

Auditeurs.  —  1'*  classe. 

MM.  de  Franqueviile,  vicomte  de  l'Aigle,  Thureau-Dangin,  Goupy.  Le  Loup  de 
Sancy,  Genteur  (iMaxime),  Darcy,  Bérard  de  Chazello!^,  de  Joinville,  Pollissier  de 
Péligonde,  Regnault  de  Savisny,  Fiour(>ns,  de  Vuiilefroy-Cassirii,  Gornudet  (Mi- 
chel), Fould,  Legrand  (Anatole),  Lerébure,  Mage,  Lachenal,  Kamond,  de  Benoist, 
de  Frédy,  de  Crouâaz-Crétet,  Le  Marchant,  Boselli,  de  Rongé  (Jacques),  Vatsse, 
Duliilenl,  Thierrv,  Arthaud  Haussmann.  de  Romeuf,  Join-Lamberl,  Thirria,  Com- 

gaignon  de  Xiarchéville.  Sanial  du  Fay,  Gomel  (Charles),  Courte  de  la  Goupillière, 
urin  des  Roziers,  Mayniel,  JLestiboudois  (Jules). 

2*  classe. 

MM.  GastambidCf  Rogntat,  marquis  de  Laizer,  Noël  des  Vergers,  Darrigan,  Rrin- 
quant,  le  marquib  de  Compiègne,  Sazerac  de  Forges,  Langlois,  Morillot,  Billard  de 
Saint-Laumer,  de  Foville,  de  Kichemont,  D'\igne;iux,  de  Lartigue,  Geffrier,  de 
Ladoucette,  Reboul,  Rranie,  Tixier  de  Rrolac,  Uldekop,  Festu^ière,  Haudos  de 
Posscss,  Gavrois,  Matbeus,  Sai'^setSt  hneidcr,  de  Mas  Lutrie,  Desjircs,  Cormerais, 
Desmaroux  de  Gaulmin,  Lavallée,  Le  Rat  de  Matinilol,  Van-Bavinchove,  Ameline, 
vicomtedeLuppé,Trubert^  Boulay  de  la  Meurlhe,  Didier,  Blin  de  Varlemool,  Aylies. 

SERVICE  EXTnAORDrprAIRE. 

1»  Conseillers  d'État. 

MM.  Gharlemagne,  Cuvicr,  Frémy,  Conti,  Layrle,  Delacour,  Vaïsse,  Cornuau, 
Benedetti,  gén.  Blondel,  Pages,  François,  comte  d'Argoat. 

t»  Alaitres  des  requêtes. 

MM.  Ghadenet,  Louyer-Villermay,  Gcivini,  baron  Dufay  de  Launaguet,  baron  de 
Montour,  Leviez,  Bertier,  Dulau,  Vieyra-Molina,  Des  Michels,  Boivin,  Paixhans^ 
Du  Bodan,  de  Salverte,  Ghadenet  (Henri),  baron  de  la  Goste  du  Vivier,  d'Haute- 
serve,  Alcock,  comte  Dubois. 

N.  B.  —  Le  service  extraordinaire  comprend  en  outre  des  auditeurs,  des  audi- 
teurs attachés  à  des  ministères,  à  des  préfectures  et  au  Gonseil  du  sceau  des  titres. 

COUR  DE  CASSATION. 

Premier  Président  :  S.  Ex.  M.  Troplong,  président  du  Sénat. 
Présidents:  MM.  Vaïsse,  Pascalis,  Bonjean. 

Conseillers. 
MM.  Renouard,  Legagneur,  Lab  )r4e,  Glandaz,  Nachet,  Hélie  (Faustin),  Quenault, 
Le  Roux  de  Bretagne,  marauis  d'Oms,  A\liès,  I.e  Serurler,  baron  Zangiacomi; 
Meynard  de  Franc,  Du  Boaan,  Calmètes  Mercier,  de  Vergés,  Fauconneau  Du- 
fresue,  Pouillaude  de  Carnières,  Lamy,  de  Peyramont,  Woirhaye,  Guyho,  Gastam- 
bide,  Lascoux,  Truchard-Dumolin,  baron  de  Gaujal,  Pont,  de  Vaulx,  baron  Hély- 
d'Ois>el.  Salneuve,  Boucly,  Anspach,  Rieff,  Ilenriot,  Dumon,  Barbier,  Dagallier, 
Tardif,  baron  Alméras-Latour,  Guillemard,  Saint -Luc-Gourborien,  Robert  de  Chêne- 
viére,  Massé. 

Procureur  général  impérial  :  M.  Delangle. 

Avocats  généraux  :  MM.  Ghaudru  de  Raynal,  Blanche,  Savary,  Charreins,  Fabre, 
Bédarrides. 
Greffier  en  chef-  M.  Goulon.  

HAUTE-COUR  DE  JUSTICE. 
La  Haute- Cour  est  divisée  en  Chambre  des  mises  en  accusation  et  Chambre  de 
jugement,  dont  les  membres,  désignés  chaque  année,  sont  pris  panni  les  conseil- 
lers à  la  cour  de  Cassation. 


40 

COUR  DES  COMPTES. 

Premier  Président  :  M.  De  Boyer. 

Présidents  de  chambres  :  MM.  Pelletier,  Grandet,  Ribouet. 

ConsetUert-maitres. 

MM.  Passy  (doyen),  Adam,  Musnier  de  Pleingeft,  Petitjean,  Du  Sommerardi 
Mercier-Lacombe,  Arnault,  Revnaud  de  Barbarin,  David,  Amedé  Berger,  comte  Ogier 
dlTnr,  Gaulthier  de  Lizoles  (doyen),  Lavollée,  Martin,  Serveux,  Morisot,  Portails, 
Barré. 

Conseillers  référendaires  de  première  classe. 

MM.  Dumez,  Paris,  Briatte,  Dubois  de  l'Estang,  baron  Bartholdi,  de  Mon?  Col- 
chen,  Huard  de  la  Marre,  Le  Rat  de  Magnitot,  Poinsinet  de  Sivrv,  Persil,  oaron 
Matouet,  vicomte  O'Donnel,  Bartouilh  de  Taillac,  baron  de  Guilbermy,  Dosseur, 
baron  Jard-Panvillier,  Damainville,  Salel  de  Cbastanet,  Denis  de  Hansy,  Le  Brun 
de  Sessevalle,  Halloy,  Dauchez,  de  Senneville,  de  Lojnes. 

Conseillers  référendaires  de  deuxième  classe. 

MM.  Trubertj  Derville  Malécbard,  de  Coral,  de  Saint-Paul  Larocbe,*  L'Escalo- 
pier,  Doyen,  Picard,  Gauthier  d'Auteserve  (Gaston),  Bouchard  (Léon),  de  Lalena 
(Gustave),  Peconrt.  Golmet-Dâage,  Hennet  de  Bernoville,  Lambert,  de  Riberollesi 
Picher  de  Grandchamp,  Du  Seuil,  baron  Lafon  de  Laduye,  Ducrey,  Lefebvrei 
Lebas  de  Courmont.  Boessé,  Le  Prieur  de  Blainvilliers,  Paixhans,  Lessoré,  Sil- 
vestre  de  Sacy,  de  la  Chaussée,  CoUeau,  Adenis  de  la  Rozerie,  Biollay,  Jaillet  de 
Saint-Ccrgues,  Delattre,  Trianon,  de  Guerny,  Chevalier,  Costa,  de  Bonnechose, 
Haincque  de  Saint-Senoch,  Vallerand  de  la  Fosse,  Dorré,  Razy,  baron  Harmand 
d'Abancourt,  de  Malharel,  Parent  du  Châtelet,  Ducasse,  de  Raynal,  L'Epine, 
comte  de  Bresson, Bouland,  de  Perthuis  deLaillevault,  Roger,  de  Sennal,  Marchand, 
Gosset,  Boissaux,  Duchaussoy,  Ribouet  (Amédée),  Kratz,  Féry  d'Esclands,  Nolleval. 

Atiditeurs  de  première  classe  :  MM.  Pichault  de  Lamartinière,  de  Berthois,  Pé- 
ghoux,  Reboul,  Fagniez,  de  Roquefeuille,  Vincent,  Féron,  Douault,  de  Senarmont. 

Auditeurs  de  deuxième  classe  :  MM.  de  Billy,  de  Chamberet,  Daraent,  Chanchat, 
Labordère,  de  Senneville  (Gaston),  Esquirol,  Barbier  de  la  Serre,  Collin. 

Procureur  général  impérial  :  M.  le  comte  de  Casablanca. 
Greffier  en  chef  :  M.  Dufresne. 

COUR  IMPÉRIALE  D^  PARIS. 
Premier  Président  :  M.  Devienne,  sénateur. 

Présidents  de  chambres  :  MM.  Casenave,  Roussel,  Saillard,  Metzinger,  Puissant, 
Berthelin,  Salle. 

Conseillers. 
MM.  Jurien,  Salvaing  de  Boissieu,  Faset  de  Baure,  de  Saint-Albin,  Bonneville  de 
Marsangy,  Le  Peletier  d'Aunay,  Flandin,  Le  Gonidec,  Brault,  Berriat-Saint-Prix, 
Dubarle,  Pasquier.  L'Evesque,  de  Beausire  de  Sevssel,  Mongis,  Gouget,  Gislain  de 
Bontin,  Camusat-BusseroUes,  Puget,  Falconnet,  Rolland  de  Villargues,  Morean, 
Gautier  de  Charnacé,  Labour,  Etignard  de  Lafaulotte,  Bonnefoy  des  Aulnais,  Dufour, 
Hello,  Clappier,  Salmon,  Cramail,  Delaborde,  Page  de  Maisonfort,  Marie,  Rohault 
de  Fleury.  de  Lalain  Chomel,  Bertrand  (Ernest),  Nacquart,  Mahou.  Armet  de  Lisle, 
Fleury,  Alexandre,  Boudet  de  Paris,  Desmaze,  Sallantin,  Destrem,  Bondurand, 
Daniel,  Peyrot,  Bertrand  (Jean-Barthélemy),  Benoît,  Burin -Desroziers,  Saunac, 
Dumas,  Senart,  Bedel,  Vignon.  Cassemiche,  Baret-Ducoudert,  Portolis,  .Joasselin, 
Nicolas,  Thévenin,  Dubois.  >  > .  > 

PARQUET. 

Procureur-Général  impérial  :  M.  Grandperret. 

Avocats-Généraux  :  MM.  Dupré-Lasale,  Descoustures,  Brière-Valigny,  Ducreux, 
Genreau,  Merveilleux-Duvignaux,  Aubépin. 

Substituts  du  Procureur  général  impérial  :  MM.  Try,  Laplagne-Barris,  Rousselle, 
Benoist,  Hémar,  Legendre,  Malher,  Thomas,  SevesUe,  Bergognié,  Lepellelier. 
Greffier  en  chef  :  M.  Grattery. 


44 


COURS  IMPÉRIALES  DES  DÉPARTEMENTS. 


AcBN.  Gers,  Lot,  Loi-et-Garonne. 
M.  Sorbier,  premier  président. 
M.  de  Yaulx,  procureur-général  impérial- 

An.  Basses-Alpes,  Alpes-Maritimes, 
Boncbes-du-Rhône,  Var. 
M.  Rigand,  premier  président. 
M.  Merville,  procureur-général  impérial. 

AifTc?fs.  Aisne,  Oise,  Somme. 
M.  deThorigny,  sén. ,  premier  président. 
M.  Saudbreuil ,  procur.-général  impér. 

Angers.  Maine-et-Loire,  Mayenne,  Sartbe. 

M.  Métivier,  premier  présidfent. 

M.  Chevalier,  procur.-général  impér. 

Bastia.  Corse. 
M.  Bécot,  premier  président. 
Af.  de  Piasman,  procureur-gén.  imp 

Besançon.  Doubs,  Jura,  Haute-Saône. 
M.  Loiseau,  premier  président. 
M.  Blanc,  procureur-général  impérial. 

Bordeaux.  Charente,  Dordogne,  Gironde. 
M.  Durai  (Raoul),  premier  président. 
M.  Du  Beux,  procur.-génér.  impér. 

Bourges.  Cher,  Indre,  Nièvre. 
M.  Corbin,  premier  président. 
M.  Levé  du  Montât,  proc.-gén.  imp. 

Caen.  Calvados,  Manche,  Orne. 
M.  Olivier  (Edmond),  premier  président. 
M.  Connelly,  proc.-gen.  impérial. 

Cbambéry.  Savoie,  Haute-Savoie. 
M.  Dupasquier,  premier  président. 
M.  Mourier,  proc.-gén.  impérial. 

Colhar.  Bas-IUnn,  Haut-Rhin. 
M.  deBi^orie  de  Laschamps,  pr.  présid. 
M.Levieil  delà  Mar.sonniëre,pr.'gén.  imp. 

DuoN.  Côte-d'Or,  Sa6ne-et-Loire, 
Haute-Marne. 
M-  Neveu-Lemaire,  premier  président. 
M.  Imgarde  de  Leiïemberg,  pr.-gén.  imp. 

Douai.  Nord,  Pas-de-Calais. 
M.  Paul,  prem.  présid. 
M.  Morcrette,  proc-gén.  impér. 

Grenoble.  Hautes- Alpes,  Drôme,  Isère. 
M.  Bonafous,  premier  président. 
M.  de  Gabrielli,  procur.-général  impér. 

Limoges.  Corrèze,  Creuse,  Haute- Vienne. 
M.  Lezaud,  premier  président. 
M.  Mazel,  proc.-général  imp. 

Lyon.  Ain,  Loire.  Rhône. 
M.  Gilardin,  premier  président. 
M.  Gaulot,  proc.-général  impér. 


Metz.  Ardennes,  Moselle* 
M.  Damis,  premier  président. 
M.  le  baron  de  Gérando,  proc.-gén.  imp. 

Montpellier.  Aude,  Aveyron,   Hérault, 

Pyrénées-Orientales. 
M.  Sigaudy,  premier  président. 
M.  Galles,  proc.-gén.  impér. 

Nancy.  Meurthe,  Meuse,  Vosges. 
M.  Leçlerc,  premier  président. 
M.  Izoard,  proc.-géneral  impér. 

Ni  MBS.  Ardèche,  Gard,  Lozère, 
Vaucluse. 
M.  Gouazé,  premier  prés  ideni. 
M.  Villedieu,  procureur-général  impérial. 

Orléans.  Indre-et-Loire,  Loir-et<Uier, 

Loiret. 
M.  Duboys  (d'Adgers),  premier  présid. 
M.  Tenaille  d'Kstais,  proc.-général  imp. 

Paris.  Aube,  Eure-et-Loire,  Marne, 

Seine,  Seine-et-Marne,  Seine-et- 

Oise,  Yonne. 

M.  Devienne,  premier  président,  sénateur. 

M.  Grandperret,  pro.-gén.  imp. 

Pau.  Landes,  Basses- Pyrén.,  Hantes- 
Pyrénées 
M.  de  Romeuf,  premier  président. 
M.  Daguilhon,  procureur-gén.  imp. 

Poitiers.  Charente-Inférieure,  Deux- 
Sèvres,  Vendée.  Vienne. 
M.  Fortoul,  premier  président. 
M.  Damay,  procur.-général  impériaL 

RE.XNES.   Côtes-du-Nord.   Finistère,   II» 

et- Vilaine,  Loire-Infér.,  Morbihan. 
M.  Aucher,  premier  président. 
M.  Bardon,  procur.-général  impér. 

RioM.  Ailier,  Cantal,  Haute-Loire, 
Puy  de-Dômc. 
M.  Moisson,  premier  président. 
M.  Massin,  procureur-gén.  impérial. 

Rouen.  Seine-Inférieure,  Eure. 
M.   Massot,  premier  président. 
M.  Millevoye,  procureur-gén.  impérial. 

Toulouse.  Ariége,  Haute-Garonne,  Tarn, 

Tarn-et-Garonne. 
M.  Pion,  premier  président. 
M,  Dupré,  procureur-gén.  impérial. 

Alger.  BAne,  Oran,  Philippeville, 

Blidah,  Constantine. 

M.  Pierrey,  président. 

M.  Robinet  de  Cléry,  procur.-général  imp. 

chef  du  service  judiciaire  en  Algérie. 


42 


ARCHEVÊQUES  ET  ÉVÉQUES. 


MÉTROPOLES 
et 

DIOCÈSES. 


ARCHEVEQUES 
et 

ÉYÊQUES. 


Paris 
Chartres 
Meaux 
Orléans 
Blois 
Versailles 


MHgrs. 

Barbot,  arch. 

Regnault 

Allou 

Dupanloup 

Pallu  (lu  l'arc 

Mabile 


Cambrai  Regmier,  arch. 

Arras  Lequette 

Lyon  et  Vienmbj  card.  de  Bonald,  arch. 


Autun 

Langres 

Dijon 

Sain^Claude 

Grenoble 

Rouen 
Bayeux 
ETreux 
Séez 
Coutances 


De  Marguerye 

Guerrin 

Rivet 

Nogret 

Giuuuilhiac 

card.  de  Bonnechosb,  ar. 

Hugonin 

Dovoucoux 

Roiisselet 

Bravard 


Sens  et  Auxerrb  Bernadou,  arch. 
Troyes  Ravinet 

Nevers  Forcade 

Moulins  de  Dreux-Brézé 


Reims 

Soissons 
ChÂlons 
Beauyais 
Amiens 

Tours 
Le  Mans 
Angers 

Nantes 
Laval 

Bourges 

Clermont 
Limoges 
Le  l^uy 
Tulle 
Saint  Flour 

Albt 
Rodez 
Cahors 
Mende 
Perpignan 

Bordeaux 
Agen 

An^oul^me 
Poitiers 


Landriot,  arch. 
Dours 
Meignan 
Gignoux 
Boudiné  t 

GuiBERT,  arch. 

Fillion 

Angebault 

Jacquemet 

Wicart 

de  la  Tour  d'Auvergne- 

Lauraguais,  arcb. 
Féron 
Fruchaud 
Lebreton 
Berteaud 
De  l'ompignac 

Lyonnet,  arch. 

Delalle 

Griroardias 

Foolquier 

Ramadié 

card.  DoNNET,  arch. 

Gérin 

Cunssean 

Pie 


METROPOLES 
et 

diocèses. 


ARCHEVÊQUES 
et 

ÉVÊQUES. 


MMgn. 

Périgueux  Dabert 

La  Rochelle        Thomas 
Luçon  Colet 

Saint-Denis  (La 
Réunion).  Maupoint 

Basse-Terre  (Guadeloupe).  Bontonnet 
S-Pierre  el  Fort 
de  France        Mounicq 


AUCH 

Aire 
Tarbcs 
Rayonne 
ToLLOL'SE  et 
Narbo.ȣ 
Montauban 
Pamiers 
Carcassonne 

Besançon 

Strasbourg 

Metz 

Verdun 

Helley 

Saint-Dié 

Nancy 


Delam ARE,  arch. 
Epivent 
Laurence 
Lacroix 

Desprez,  arch. 
Doney 
Béiaval 
RouUet  de  la  Bouillene 

card.  Mathieu,  arch. 
Ricss 

Dupont  des  Loges 
Hacquard 

Géraudde  Langalerie 
Caverot 
Foulon 


et 


Aix,    Arles 

ËHBRUN  Chalandon,  arch. 

Marseille  Place 
Fréjus  etTo:;lwiiJûrdany 

Digne  Meiricu 

(;ap  Guilbert 

Ajaccio  CasanelU  d'Istria 

Nice  Sola 


Avignon 
Ntroes 
Valence 
Viviers 
Montpellier 

Rennes 
Quimper 
Vannes 
Saint-Bricuc 


DuEREuiL,  arch. 
Plantier 
Gucullette 
Dcicusy 
Le  Courtier 

Bkossays-St-Marc,  arch, 

Sergent 

Bécel 

David 


Chambéry  le  card.  Biluet,  arch. 

Annecy  Magnin. 

Tarentaise  Gros 
S.-Jean  de  Maurienne    Vibert 

Alger  ALLEMANi>-LAyiGERiB,ar. 

Gonstantine  de  Lascases. 

Oran  Callot 


43 


H  s*- 8 


eu     « 
oc     «^ 


"09 


Mi 

i      1 


ce 


S^3 


o 


El 


o 


iils 

©►««•Sa 


Knd 


O 
H 


Sc<9     «iT  M -^  e  00  go  04  eo  »«  <«»  S  lA 

8k^       SG4Sa»«DSS«SS 


i-«io^ 


i«pooe»t-9ms 

8t«  1^  ««9  e  -^  o» 


Qo^e< 


«oQ»*s  — oo  — 9o-^o»^oooede«tfSc0aoo»r-r9o«eoo9ioi:? 
và75(em^aor<-c0O«^^Oi^-r&ooo»cpoo)9i^-^@iQO-^^o 

t«(0^«wr(h0»0QQ>|IO«OÔ0O-Vl'-9<0t«a0«0«-iA0C><«*r-Q0»MA0S 


Sr«t<-^OdCDAQOI^(eifîMr«IQOcpC»^©(yit«<5«9M0>r«QfiD 
co--acQO<«9)i«<«9'^««»9oe«e«S^r>Aoocp^^<e9c^QDo9f 


lC»f9<^tf3<O««9IOIO<«»tf3««rtf)«<0(D*^IO«<«9<«»iC*7m'«aQ*V^M3<« 


GO 
H 

H 

•g 

Oi 


•  £ 


0» 

a 

P       ^ 

.2  o  H  o  «3 


<a  0  G»  (4 


00 

00 


o 

0 

.2      H 

.:  •«  -•  A  aS  a 


0     . 

8.S 


Si 


0 

W>    • 

0  O   ^ 

O  «8 12  '^  '^  t^  ^  S  ô  r**  *  •*=  s  **  ^  B*  *  <3 ,3  .^•^'5  0  -5  S  *  ►■  ^ 


aS  2  o  0,53 -c  3  4j  g  [3 
o  0.-^'S',a  0^  fl)^  ►ja 


kl 


CD 
H 

S 

H 

< 

•M 

P 


0 

es 


il 

00 


0 

3 

0 
o 


«o 

a 

0 

4 


0  4;^  0 

*3  S'S  g 


3    ii.« 


0    oj 

0!^ 

s  o  o 
flQHO 


§1:1 


0 


-J   J   00  «    «  , 


o 

00 


9 
0 


^Isla 


B  9  p 

«sa 


AA 


H 


a 


i;  >3  <> 

CD       -O 


«0 


s 

o 


o 

SB 


Sr  Sa 


SSSS; 


C<  ^*  W  ^"  ^ 


0)G^aCXC9^9C9 


»2  »*  ï»  «  »5  ift  o> 


r- ^  00  ««r  co  —  «O 
04  r*  ac  9i<e  e«9  o 


<*3S0^0^9C^<«3Ç9*^aO 


w 


io;o^(e«^c<0'««9c«3(0(V3coicvrct»*«rcoio<eusioev)»o 


«i 

11 

•S  cO 

toi^ 

:           a  S" 

a>                                     itf? 

M           ---  ^î 

fl                                      • 

3         25 

1                «^?^      § 

V   «0    ^     •    _!. 

•S  im  e  <A  ri 

•2  s  «  fi  S' 

g; 


^      s 


«9 

fa         ® 

es  Ci 

Ci    h 


O  O 

M0Q 


«  «s  5i  ^  «    •   -: 


o 

4) 


9 
es 

a. 


ça 


a 
O 


fcj  «  «g  «  « 

2  t;  S  ^-  •< 


• 

m  j 1 

m 

• 

a 

S" 

• 

• 

S  e 

03 

M 

e 

Ci 

.M  CO 

S 

u 

rt 

0 

33 

O    Q> 

h. 

o;  O 

0» 

a  19 

a^  »j  <  c  n  :i.  cQ  c  eu 

a 

Ci 


fi  S 


45 


§î;:SS;:5agasg5 

C5 


A   ^i 


0©  -^  ap  !*•  -p.  r-  ^,  __ 


•   * 


S 


c«ic  oo<eio-7 


■«•  co  fQ  ^  ^  ^  ^ 

Oi  g  ^  g  ^  !-•  <0 


•^  O  ^  "f  os 


ao  S «r  aC «^  »l a/) «v  04 ûS S5  «o co CO        «loS 


09cp*9aoo» 


0>"*r 


^^  00  ^  A  O  Q    S 

S 

— ^— — — — ^—    90 


e^  ^  ««f  ii5  «v  91  —  «o  ^  o«  ei  "^  e«9  ^  (N  ei  tf)  o«  c9  <«3  «r  co  c<  e>i  94  ^9  «9  e^  cS  c^  •  «  «  t: 


»w  tovitotocii'^  ae^fOin^'W  coifiteno'^ifi'V  eoco^  coifi'vuitgic«i^  Ui 

94 


«e 

§ 

C9 


O 

1 

ea 

^  «^  ce 

JS  V  es 


9 


o  o  « 
(-  c  c 
fl  «  o 


e 

o 

9 

9^ 

>    </} 
^  O 


9 


y  CQ 
•  9 


«>  9 
.9'=^ 

^  s 

9 
4>  a>  t/; 

•-  S/« 
"S  o*^ 


*    Im 

S  = 

.•35 

►  «e 

9  9 

es -a; 

O  '^ 
o  9 


•S  S 


2? 

9   Ss-O 

Q     O     Q)     U 
b.    >    O)    S 

ed  c»  O  9 


09 

0) 


«O 


9 

0» 


2  S  S  2'C 


a> 


.2*- 


I    V  Q}  V  2  s 

qp  .^  «g^  ^n,  43  .9       • 

'Ts  a  a  9'""'^-'S 
•  >4^  >^  >ij  c  a  s 

9  ►»^1*'>>-U3ia.i9 


49  'v 


3 


2-- 

m 

eure. 

me. 

e. 

uz) 

onne 

§3 

9 

ce 

.9 

•S5-2S         Î5 

• 

T2 

• 

.2 

O 

• 

9 
»4 

Èsa  £:  i  s  s 

"S  s  s*  f  Jr*  JT*^"*^  •*5''^  fllolcOaicgvaaoa^-cjOcd 


9 
(0 


9 
9 


a> 


(A 

*  9  ai 
9  9  S  sS'9«iifii 


•s 

9 
9  (O 


46 


ARRONDISSEMENTS  FORESTIERS. 


1**  arrondissement.  —  Oise,  Seine,  Seine- 
et-Oise,  Seine-et-Marne. 
M.  Becquet,  conservateur  à  Paris. 

2.  arrondissement.  —  Eure,  Seine-Infér. 
M.  de  Suzanne,  cons.  à  Rouen. 

3.  arrondissement.  —  Cûtend^Or. 
M.  Yiney,  conserv.  à  D^on. 

4.  arrondissement.  —  Meurthe. 

M.  d'Houdouart,  conserv.  à  Nancy. 

5.  arrondissement.  —  Bas-Rtiin. 

M.  Lorents,  conserv.,  à  Strasbourg. 

6.  arrondissement.  —  Haut-Rhin. 

M.  de  Frawenberg,  cons.  à  Colmar. 

7.  arrondissement.  —  Aisne,  Nord,  Pas-de- 
Calais,  Somme. 

M.  Béraud,  conservateur  à  Amiens. 

8.  arrondissement.  —  Aui>e,  Yonne. 

M.  Suremain  de  Missery,  cons.  à  Troyes. 
'  9.  arrondissement.  —  Vosges. 

M.  Baudrillart,  conservateur  à  Épinal. 

10.  arrondissement.  —  Ardennes,  Marne. 
M.  Lanrenceau,  conserv.  à  Clialons. 

11.  arrondissement.  —  Moselle. 
M.  Genin,  conserv.  à  Metz. 

12.  arrondissement.  —  Doub^. 

M-  Vouzeau,  cons.  à  Bezançon. 

13.  arrondissement.  —  Jura. 

M.  Virot,  conserv.  à  Lons-Ie-Saulnier. 
M.  arrondissement.  —  Isère,  Loire,  Rhône. 

M.  Jacauot,  cons.  à  Grenoble. 
i5.  arronaissement.  —  Calvados,  Manche, 

Mayenne.  Orne,  Sarthe,  Eure-et-Loire, 

M.  Deval,  cons.  à  Alençon. 
16.  arrondissement.  —  Meuse. 

M.  Hun,  cons.  à  Bar-Ie-Duc 
f7.  arrondissement.—  Ain,  Rhône,  Saône- 

et-Loire. 

M.  Fourmont-Tournay^  cons.  à  Mâcon. 

18.  arrondissement.  —  Ariége,  Lot,  Haute- 
Garonne,  Tarn-et-Garonne. 

M.  Roubirane,  cons.  à  Toulouse. 

19.  arrondissement.  —  Indre -et-  Loire, 
Loir-et-Cher,  Loiret. 

M.  Bramaud-Boucheron,  cons.  à  Tours. 

20.  arrondissement.— Cher,  Indre,  Nièvre 
M.  Des  Méloiies,  conserv.  à  Bourges. 


2fl.  arrondissement.  —  Allier,    Creuse, 
Loire,  Puy-de-Dôme. 
M.  Desmercières,  conserv.  à  Moulins. 

22.  arrondissement.  —  Gers,  Basses-Pyré- 
nées, Hautes- Pyrénées. 

M.  Marcotte  de  Quivières,  cons.  à  Pau. 

23.  arrondissement.  —  Côtes-du-Nord,  Fi- 
nistère, Ille-et- Vilaine,    Loire-Infé- 
rieure, Morbihan,  Maine-et-Loire. 
M.  de  Bruchard,  conserv.  à  Rennes. 

24.  arrondissement.  —  Charente,  Char.-In- 
iér.,  Deux -Sèvres,  Vendée,  Vienne. 
M.  Beausire,  conserv.  à  Niort. 

25.  arrondissement.  —  Aude,  Pyrénées- 
Orientales,  Tarn. 
M.  Tallotte,  cons.  à  Garcassonne. 

26.  arrondissement.  —Basses-Alpes,  Boa- 
ches-du-Khône,  Vaucluse. 
M.  Labussière,  cons.  à  Aix. 

27.  arrondi>sement.  —  Ardèche,  Gard,  Hé- 
rault, Lozère. 
M.  Ganferra,  conserv.  à  Ntmes. 

28.  arrondissement.  —  Aveyron,  Cantal, 
Corrèze,  Haute-Loire,  Haute-Vienne. 
M.  Dubois  du  Tallard,  cons.  à  Aurillac. 

29.  arrondissement. — Dordogne,  Gironde, 
Landes,  Lot-et-Garonne. 

M.  Dutemps  du   Grlc,  conservateur  à 
Bordeaux. 

30.  arrondissement.  —  Corse. 

M.  Brière  de  Mondétour,  cons.  à  Ajaccio. 

31.  arrondissement.  ^  Haute-Marne. 

M.  Stbèrae,  conservateur  à  Chaumont. 

32.  arrondissement.  —  Haute-Saône. 

M.  de  Coucy,  conservateur  à  Vesoul. 

33.  arrondissement.— Savoie,  Hte-Savoie. 
M  Durand  de  Vi tiers,  conservateur  à 
Charobéry. 

31.  arrondissement  —  Alpes- Maritimes, 

Var. 

M.  Hennequin,  conservateur  à  Nice. 
35.  arrondissement.  —  Hautes  -  Alpes, 

Drôme. 

M.  Scguinard,  conserv.  à  Valence. 


SERVICE  FORESTIER  EN  ALGÉRIE. 

Province  d'Alger.  —  M.  Lambert,  inspecteur,  cher  du  service,  à  Alger. 

—  d'Oran.  —  M.  Henry,  id.  id.  à  Cran. 

—  de  Constantine.  —  M.  de  Cherrier ,  id.       id.  à  Gonstantine. 


47 

ACADÉMIES. 

Académie  d'Aix,  comprenAnl  les  départementi;  des  Basses-Alpes,  des  Bouches-du- 

KhOne,  des  Alpeiv-Maritimes,  de  la  Corse,  du  Var  et  de  Vaucluse 
(M.  Vieille,  recteur). 

— -  de  Besançon,  comprenant  les  départements  du  Doubs,  du  Jura  et  de  la 
Uaule-Saûne  (M.  Caresme,  recteur). 

->  de  Bordeaux,  comprenant  les  départements  de  la  Gironde,  delà  Dordogne,  des 
Landes,  de  Lot-et-Garonne,  des  Basses- Pyrénées  (M.  Zérort, 
recteur). 

^  de  Caen,  comprenant  les  départemeots  du  Calvados,  de  l'Eure,  de  la  Man- 
che, de  rOrne,  de  la  Sarthe  et  de  la  Seine-Inférieure  (M.  Théry, 
recteur.) 

^  de  Chambéry,  comprenant  les  départements  de  la  Savoie  et  de  la  Hante- Sa* 
voie  (M.  Dauzat,  recteur). 

—  de  Clermont,  comprenant  les  départements  du  Puy-de-Dôme,  de  l'Allier,  du 

Cantal,  de  la  Correze,  de  la  Creuse  et  delà  Haute-Loire  (M.  Allou, 
recteur). 

—  de  Dijon,  comprenant   les  départements  de  la   Côte-d'Or,  de  l'Aube,  de  la 

Haute-Marne,  de  la  Nièvre  et  de  l'Yonne  (M.  Monty,  recteur). 

—  de  Douai,  comprenant  les  départements  du  Nord,  de  l'Aisne,  des  Ardennes. 

du  Pas-de-Calais  et  de  la  Somme  (M.  Fleury,  recteur). 

—  de  Grenoble,  comprenant  les  départements  de  T  Isère,  des  Haulcs-Alpes,  de 

l'Ardèche  et  de  la  Drûme  (M.  Courtade,  recteur). 

—  de  Lyon,  comprenant  les  départements  du  Rhône,  de  l'Ain,  de  la  Loire  et  de 

In  Saône-et-Loire  (M.  de  la  Sausf^aye,  membre  de  l'institut,  rect.) 

—  de  Montpellier,  comprenant  les  déparlements  de  l'Hérault,  de  l'Aude,  du  Gard, 

de  la  Lozère  et  des  Pyrénées -Orientales  (M.  Donné,  recteur). 

—  de  Nancy,  comprenant  les  déparlements  de  la  Meurthe,  de  la  Meuse,  de  la 

Moselle  et  des  Vo>ges  (M.  Guillemin,  recteur). 

—  de  Paris,  comprenant  les  départements  de  la  Seine,  du  Cher,  d*Eure  et-Loir, 

de  Loir-et-Cher,  du  Loirel,  de  la  Marne,  de  l'Oise,  de  Seine-et- 
Marne  et  de  Seine-et-Oise  (Son  Exe.  le  ministre  de  l'instruction 
publique,  recteur:  M.  Mouner,  vice-recteur). 

—  de  Poitiers,  comprenant  les  départements  de  la  Vienne,  de  la  Charente,  de 

la  Charente- Inférieure,  de  l'Indre,  d'Indre-et-Loire,  des  Deux- 
Sèvres,  de  la  Vendée,  de  la  Haute-Vienne  (M.  Magin,  recteur). 

—  de  Rennes,  comprenant  les  départements  d'Ille-et- Vilaine,  desCôtes-de-Nord, 

du  Fmistère,  de  la  Loire- Inférieure,  de  Maine-et-Loire,  de  la 
Mayenne  et  du  Morbihan  (M.  Malaguti,  recteur). 

—  de  Strasbourg,  comprenant  les  départements  du  Bas-Rhin  et  du  Haut-Rhin 

(M.  Chéruel,  recteur), 

—  de  Toulouse,  comprenant  le^  départements  de  la  Haute- Garonne,  de  l'Ariège 

de  l'Aveyron,  du  Gel-s,  du  Lot«  des  Uautes-Pyrén6es,  du  Tarn 
de  Tarn-ct-Garoune  (M.  Roustan,  recteur). 

—  d'Alger,  (M.  Delacroix,  recteur). 


50 

ÉCOLES  SPÉCIALES- 


ECOLE  IMPÉRIALE  CENTRALE  DES  ARTS  ET  MANUFACTURES. 
A  Paris,  rue  de  Thorigny,  7,  et  rae  des  GoutuDes-SainNServais,  I . 

DIRECTEUR   :  M.    PETIET. 

Cette  Ecole,  fondée  en  1829,  devenue  Etablissement  de  VEtai^  en  vertu  delà  loi 
du  19  juin  1857,  forme  des  ingénieurs  pour  toutes  les  branches  de  l'industrie  et 
pour  les  travaux  et  services  publics  dont  la  direction  n'appartient  pas  nécessaire- 
ment aux  ingénieurs  de  l'État. 

L'Ecole  impériale  centrale  admet  les  étrangers  aux  mêmes  conditions  que  les  na- 
tionaux. Elle  ne  reçoit  que  des  élèves  externes.  On  n'y  est  a<lmis  que  par  voie  de 
concours  et  après  avoir  justifié  qu'on  a  eu  dix-sept  ans  révolus  au  fer  janvier  de 
Tannée  dans  laquelle  on  se  présente.  Le  concours  s'ouvre  le  ier  août  et  est  clos 
le  20  octobre.  11  a  lieu  à  Paris  pour  tous  les  candidats  sans  exception.  Linscription 

four  le  concours  se  fait  au  secrétariat  de  l'Ecole,  rue  des  Coutures-Saînt-Gervais, 
,  au  Marais.  Le  programme  des  connaissances  exigées  pour  l'admission  est  envoyé 
gratuitement  à  ceux  qui  en  font  la  demande  au  directeur  de  l'Ecole  à  partir  du  fer 
avril  jusqu'au  1er  octobre. 

Un  certain  nombre  d'élèves  sont  entretenus  à  l'Ecole  aux  frais  de  TEtat  ou  de 
leur  département.  Les  candidats  qui  désirent  prendre  part  aux  encouragements  de 
l'Etat  doivent  faire  la  déclaration  par  écrit,  avant  le  fer  août,  à  la  préfecture  de 
leur  département  ;  cette  déclaration  est  accompagnée  d'une  demande  motivée  adres- 
sée au  ministre  de  l'agriculture,  du  commerce  et  des  travaux  pi:^lics. 


ECOLES  IMPÉRIALES  D'ARTS  ET  MÉTIERS 

INSPECTEUR  GÉNÉRAL  DBS  ÉCOLES  IMPÉRIALES  d'aRTS  ET  MÉTIERS  .'  M.  LEBRUN. 

Ces  écoles  sont  destinées  à  formerdes  chefs  d'atelier  et  des  ouvriers  instruits  et 
habiles  pour  les  industries  où  l'on  travaille  le  fer  et  le  bois. 

Les  élèves,  au  nombre  de  300  par  école,  sont  nommés  par  le  ministre  après  un 
concours.  Aux  termes  d'un  décret  du  30  décembre  1865  qui  régit  aujourdliui  ces 
écoles,  il  est  accordé  des  bourses  ou  fractions  de  bourse  à  tous  les  élèves  dont  les 
parents  sont  jugés  ne  pouvoir  acquitter  les  uns  aucune  partie  de  la  pension,  les 
autres  qu'une  partie  seulement.  De  plus,  les  parents  peuvent  être  dispensés  excep- 
tionnellement par  le  ministre  de  j^ayer  la  pension  ou  fraction  de  pension  laissée  à 
leur  charge  quand,  par  suite  d'événements  survenus  depuis  l'admission,  ils  ne  le 
peuvent  plus. 

Ces  écoles  ont  Irur  siège  à  Aix,  à  Angers,  à  Ghâlons-sur-Marne,  à  Cluses  (Haute- 
Savoie). 


ECOLE  SUPÉRIEURE  DU  COMMERCE. 

A  Paris,  boulevard  des  Filles-du- Calvaire,  rue  Saint-Pierre-Popinc«art,  24. 

Cettf  école  est  exclusivement  consacrée  aux  études  commerciales  :  eUe  est  placée 
sous  le  patronage  du  Gouvernement,  qui  y  entretient  des  élèves  boursiers,  et  sous 
la  surveillance  d'un  conseil  de  perfectionnement,  présidé  par  le  ministre  de  Tagri- 
culture,  du  commerce  et  des  travaux  publics.  L'enseignement  comprend  depuis  les 
leçons  de  grammaire,  d'écriture,  d'arithmétique,  de  géographie,  ae  comptabilité, 
jusqu'au  cours  de  droit  commercial  et  maritime,  d'économie  industrielle,  toutes  les 
connaissances  nécessaires  pour  former  des  comptables,  des  banquiers,  des  négociants, 
des  administrateurs.  L'école  ne  reçoit  que  des  pensionnaires  au  prix  de  f  ,800  fr. 


ECOLE  IMPÉRIALE  FORESTIÈRE,  éUblie  à  Nancy. 

DIRECTEUR  :  M.  IIANQUBTTE. 

Conditions  d'admission.  —  Le  nombre  des  élèves  à  admettre  à  l'Ecole  est  ûié 


54 

chaque  année  par  le  ministre  des  finances,  en  raison  des  besoins  de  Tadministra- 
tien  des  forêts,  et  d'après  nn  concours  public.  Les  examens  de  TBcole  forestière 
ont  lieu  à  Paris  et  dans  les  départements,  à  la  même  époque,  aux  mêmes  lieux  que 
ceux  de  l'ficole  Polytechnique,  et  sont  faits  par  les  examinateurs  nommés  par  le 
ministre  des  finances.  Les  aspirants  sont  tenus  d'adresser  au  directeur  général  de 
l'administration  des  forêts,  avant  le  31  mai  au  plus  tard,  leur  demande  d'admission 
au  concours,  accompagné  des  pièces  suivantes  : 

1*  L'acte  Renaissance,  revêtu  des  tormalités  prescrites  par  les  lois,  et  constatant 
que  l'aspirant  aura  au  1er  novembre  18  ans  accomplis,  et  n'aura  pas  plus  de  ^  ans  ; 

2*  Un  certificat  signé  d'un  docteur  en  médecine  et  dûment  légalisé,  attestant  que 
l'aspirant  est  d'un<'  bonne  constitution,  qu'il  a  été  vacciné  ou  qu'il  a  eu  la  petite- 
vérole,  et  qu'il  n'a  aucun  vice  de  conformation  ou  infirmité  qui  puisse  le  rendre 
impropre  au  service  forestier. 

3*  Le  diplôme  de  bachelières-sciences.  Néanmoins,  le  candidat  qui  ne  serait  pas 
encore  pourvu  de  cette  pièce  peut  y  suppléer  par  un  certificat  constatant  quil  a 
fait  des  études  classiques,  jusqu'à  la  rhétorique  inclusivement,  à  charge  par  lui  de 
produire  le  diplôme  à  l'administration  des  forêts  le  15  octobre  au  plus  tard. 

4'  La  preuve  qu'il  possède  un  revenu  annuel  de  1 ,500  fr.  au  moins,  ou  à  défaut 

.«  ^ki:_<2 1 n *-  -»^ •  A  1.,:  fournir  unc  pension  dépa- 
nne pension  de  600  fr., 
comme  garde-général  en 
activité. 

L  examen  porte  sur  les  objets  ci-après, savoir  :  V  l'arithmétique  complète  ;  2"  l'al- 
gèbre ;  3"  la  géométrie  ;  4«  1  application  de  la  géométrie  ;  5*  La  trigonométrie  ;  6«  la 
physique  ;  7Ma  chimie  ;  S"  la  cosmographie  ;  9"  la  mécanique  ;  10**  l'histoire  natu- 
relle ;  11**  la  langue  allemande  ;  12**  la  langue  latine  ;  13"  la  langue  française  ; 
iA"  l'histoire  et  la  géographie  ;  15"  le  dessin  d'imitation  ;  16°  le  dessin  linéaire,  le 
lavis. 

Instruction  des  élèves  et  te^ir  destination.  —  La  durée  des  cours  établis  à  l'Ecole 
forestière  est  de  deux  ans  ;  à  la  fin  de  chaque  année,  les  élèves  sont  soumis  à  des 
examens  d'après  lesquels  ils  sont  de  nouveau  classés. 

Si  leur  examen  est  satisfaisant,  les  élèves  de  la  seconde  division  passent  dans  la 
première,  et  ceux  de  la  première  sont  envoyés  dans  les  inspections  forestières  les 

5 lus  importantes,  en  qualité  de  gardes  généraux  stagiaires,  pour  v  acquérir,  sous  la 
irection  des  inspecteurs,  les  connaissances  pratique^,  et  oes  qu  ils  ont  fait  preuve 
de  l'instruction  nécessaire  pour  exercer  un  emploi,  il^  sont  nommés,  au  fur  et  à  me- 
sure des  vacances,  à  des  cantonnements  degardes  généraux.  Ils  jouissent,  pendant 
leur  temps  de  stage,  d'un  traitement  de  1,200  fr. 


ECOLB  IMrÉRiÂLE   DES  MINES. 
A  Paris,  boulevard  Saint-Michel,  60  et  62. 

DIRBCTKUn  :  M.  C0MBR8. 

L'École  impériale  des  mines,  placée  sous  la  surveillance  du  ministre  de  l'agricul- 
ture, du  commerce  et  des  travaux  publics,  as^isté  du  conseil  de  l'Ecole^  a  pour 
but  :  1"  de  former  des  ingénieurs  destinés  au  recrutement  du  corps  iiuperial  des 
mines  ;  2"  de  répandre  dans  le  public  la  connaissance  des  sciences  et  des  arts  rela- 
tifs à  l'industrie  minérale,  et,  en  particulier,  de  former  des  praticiens  propres  à  di- 
riger des  entreprises  privées  d'exploitation  de  mines  et  d'usines  minéralurgiqoes  ;  3" 
de  réunir  et  de  classer  tous  les  matériaux  nécessaires  pour  compléter  la  statistique 
minéralogique  des  départements  de  la  France  et  des  colonies  françaises  ;  4"  de 
conserver  un  musée  et  une  bibliothèque  consacrés  spécialement  à  Tiodustrie  miné- 
rale, et  de'tenir  les  collectitins  au  niveau  des  progrès  de  l'industrie  des  mines  et 
usines  et  des  sciences  qui  s'y  rapportent  ;  5"  enfin  d'exécuter,  soit  pour  les  admi- 
nistrations publiques,  soit  pour  Tes  particuliers,  les  essais  et  analyses  qui  peuvent 
aider  au  progrès  de  l'industrie  minérale. 

L'Ecole  reçoit  trois  catégories  d'élèves  :  1*  les  Elèves-Ingénieurs,  destinés 
au  recrutement  du  corps  des  mines,  pris  parmi  les  élèves  de  l'Ecole  Polytechnique  : 
2*  les  Elèves  externes  admis  par  voie  de  concours  et  qui,  après  avoir  justifié,  a 


52 

leur  sortie,  <\e  connaissances  suffisantes,  sont  déclarés  aptes  à  diriger  des  eiploita' 
tiens  de  mines  et  d'usines  minéralurgiques,  et  reçoivent,  k  cet  effet,  un  brevet  qui 
leur  confère  le  titre  d'Elève  breveté  ;  3*  enfin,  des  Elèves  étrangers  admis,  sur  la 
demande  des  ambassadeurs  ou  chargés  d'affaires,  par  décisions  spéciales  du  mi- 
nistre. 

Les  cours  oraux  de  minéralogie,  de  géologie  et  de  paléontologie  sont  ouverts  au 
public,  du  f5  novembre  au  15  avril. 

La  bibliothèque  est  ouverte  au  public  tous  les  jours  (dimanches  et  fêtes  ex- 
ceptés) de  10  à  3  heures,  et  tous  les  jours  aux  étrangers  et  aux  personnes  qui 
désirent  étudier. 

Toute  personne  qui  désire  faire  exécuter  Tessai  d'une  substance  minérale  est  ad- 
mise à  en  faire  le  aéprt  au  secrétariat  de  TEcole  ;  rinscription  de  la  demande  du 
déposant  mentionne  la  localité  d'où  provient  la  substance  a  essayer.  Il  est  aussitôt 
procédé  à  ceux  de  ces  essais  qui  peuvent  aider  aux  progrès  de  Tindustrie  minérale, 

Tous  les  services  de  l'Ecole,  enseignement,  musée,  bibliothèque  et  bureau  d'essais 
sont  gratuits. 


BCOLB  NAVALE  lUPÉRULB 
Etablie  sur  le  vaisseau  Le  Borda  en  rade  de  Brest 

COMMANDANT  :  M.   GAmNAVLT. 

La  loi  du  20  avril  1832  autorise  l'ouverture  d'un  concours  public  à  l'effet  d*ad- 
metlre,  en  qualité  d'élèves  de  l'Ecole  navale  impériale,  les  jeunes  gens  oui  se  des- 
tinent au  corps  des  officiers  de  marine.  Celte  école  est  organisée  conformément 
aux  dispositions  des  ordonn.  des  1er  nov.  1830,  24  avril  1832,  4  mai  1833,  de  la  loi 
du  5  jum  1850,  et  des  décrets  des  19  janvier  1856,  24  septembre  1860  et  H  dé- 
cembre 1862. 

rRor.RAVHE  DE  l'examen.  —  Examen  oral.  1"  Arithmétique.  Programme  xxxi  du 
plan  d'études  des  lycées,  n*  1  à  36  ;  —  2«  Algèbre.  Programme  xxxii,  n*»  1  à  27  ; 

—  3*  Géométrie.  Programme  xxxiv,  n*»  1  à  34.  et  le  programme  xxxv,  n<*'  1  à  20  ; 

—  Trigonométrie  rectiligne.  Programme  xl,  n"*  1  à  16  ;  —  5*  Mathématiques  ap- 
pliquées. Programme  xixvii,  n"  1  à  6  ;  —  6"  Physique.  Programme  xliii  ;  -^  7' 
Chimie.  Programme  xlvi  ;  —  8»  Géographie.  Programme  xi  ;  —  9"  Langue  an- 
glaise. Programmes  xvii  et  xviii. 

Compusilions.  —  1"  Composition  française.  Récits,  lettres,  descriptions  de  divers 
genres  ;  —  3'  Thème  anglais.  Programmes  xvu  et  xviii  du  plan  d'études  des  lycées  ; 
Calcul  numérique  de  trigonométrie  rectiligne  ;  —  Tracé   géographique  d'une  des 

auestions  de  géométrie  exigées  à  l'examen  oral    ;  —  6'  Dessin  au  trait  d'une  tète 
'après  un  modèle. 
Les  candidats  devront  se  faire  inscrire  du  \"  au  25  avril  à  la  prérectore  du  dé- 


au  moins  accomplis  le 
maximum  d'âge  fixé  à  17  ans. 

Pension  annuelle  700  francs.  —  Trousseau  et  objets  divers  800  francs. 

Les  familles  des  candidats  qui,  dénués  de  fortune,  prétendraient  à  une  place 
gratuite  ou  demi-gratuite,  k  un  trousseau  ou  demi-trousseau,  doivent  le  faire  con- 
naître, sous  peine  de  déchéance,  au  moment  de  l'inscription,  par  une  demande  re- 
mise au  préfet  du  département  où  elles  résident.  Cette  demande,  adressée  au  mi- 
nistre (le  la  marine,  devra  être  appuyée  de  renseignements  détaillés  sur  les  moyens 
d'existence,  le  nombre  d'enfants  et  les  autres  charges  des  parents,  ainsi  qu'un  re- 
levé du  rôle  des  contributions.  L'insuifisance  de  la  fortune  des  parents  et  des 
jeunes  gens  sera  constatée  par  une  délibération  motivée  du  conseil  municipal,  ap- 
prouvée par  le  préfet.  —  Les  bourses  et  demi-bon rsos.  trousseaux  et  demi-trousst^aux 
seront  accordés  par  le  ministre  de  la  marine,  sur  la  proposition  du  conseil  d'ins- 
truclion  de  l'Ecole  navale,  conformément  à  la  loi  du  5  juin  1850.  —  En  outre,  il 
pourra  être  accordé,  sur  la  proposition  du  même  conseil,  une  première  mise  d'équi- 
pement militaire  (570  francs)  à  chaque  boursier  ou  demi-boursier  nommé  aspirant 
de  2*  classe,  après  avoir  satisfait  aux  examens  de  sortie. 


53 
KGOLE  IMPÉRULE  SPÉCIALE  MILITAIRE  k  SAINT-GYR. 

GOHMANDAlfT  :  M.  DB  GONDRBCOUET. 

Cette  Ecole,  réorganisée  par  décret  du  8  juin  1861,  est  destinée  à  former  des  of- 
ficiers pour  rinfanterie,  la  cavalerie,  le  corps  d^élat-major,  l'infanterie  de  marine. 
L'admission  à  TEcole  n'a  lieu  que  par  voie  de  concours  ;  ce  concours  est  ouvert 


Tout  candidat  nommé  élève  doit,  s'il  a  l'âge  requis,  avoir 
gement  volontaire  avant  d*entrer  à  l'Ecole. 

Les  sousK)fiiciers,  caporaux  ou  brigadiers  et  soldats  des  corps  de  l'armée  qui 
pourront  Justifier  de  deux  ans  de  présence  effeclive  sous  les  drapeaux,  au  1er 
janvier  qui  suit  l'époque  du  concours,  sont  admis  à  concourir,  pourvu  qu'ils  n'aient 
pas  accompli  alors  leur  vingt-cinquième  année. 

Il  est  {>ublié  chaque  année  un  programme  des  matières  sur  lesquelles  les  can- 
didats  doivent  être  examinés. 

Le  prix  de  la  pension  est  de  1,500  francs;  celui  du  trousseau  est  déterminé 
chaque  année  par  le  ministère  de  la  guerre. 

Les  élèves  qui  désirent  servir  dans  l'arme  de  la  cavalerie  doivent  le  faire  con- 
connaître  au  moment  de  leur  admission  à  l'Ecole  ;  ils  suivent,  à  titre  d'essai,  des 
cours  d'équitation  c[ui  font  juger  de  leur  aptitude  à  servir  dans  cette  arme.  La 
liste  des  élèves  destinés  à  la  cavalerie  est  formée  par  suite  de  cet  essai  ;  ils  sont 
nommés  sous-lieutenants  dans  les  régiments  de  cavalerie,  s'ils  satisfont  aux  examens 
de  sortie. 

Les  autres  élèves  qui  ont  également  satisfait  aux  examens  de  sortie  ont  le  droit 
de  choisir  suivant  le  rane  de  mérite  obtenu  dans  le  classement  de  sortie,  et  jusqu'à 
concurrence  du  nombre  d'emplois  disponibles,  dans  l'infanterie  de  terre  et  TintiBin- 
terie  de  marine,  celle  de  ces  armes  dans  laquelle  ils  désirent  servir.  Les  élèves  ({ui 
en  ont  fait  l«t  demande  concourent  dans  l'ordre  successif  des  numéros  de  mérite, 
avec  les  sous-lieutenants  de  l'armée,  pour  l'admission  à  l'Ecole  d'application  du 
corps  d'Elatrmajor. 

ECOLE  NORMALE   SUPERIEURE. 
A  Paris,  rue  d'Ulm,  45. 

DIRECTEUR  :   M.  D.  BOUILLIBR. 

Cet  établissement  est  placé  sous  l'autorité  immédiate  du  ministre  de  l'instruc- 
tion publique.  —  Il  e^it  destiné  à  former  des  professeurs  dans  les  lettres  et  dans  les 
gciences  pour  tous  les  lycées.  —  L'Ecole  normale  supérieure  prépare  au  grade  de 
licencié  ès-lettres,  de  licencié  ès-sciences,  aux  divers  ordres  d'agrégation,  et  à  la 
pratique  des  meilleurs  procédés  d'enseignement  et  de  discipline  scolaire.  Les 
élèves  sortants  de  l'Ecole  normale  supérieure  sont  chargés  des  cours  dans  les 
lycées.  Sur  la  proposition  de  la  direction  de  l'Ecole,  le  ministre  autorise  les  élè- 
ves qui  auront  suivi  avec  fruit  le  cours  triennal  à  se  présenter  immédiatement  à 
l'agrégation.  ~  Les  élèves  reçus  à  la  suite  des  épreuves  annuelles  sont  consi- 
dérés comme  boursiers.  Les  principales  conditions  d  examen  sont  1"  de  n'avoir  pas 
en  moins  de  18  ans,  ni  plus  ae  24  ans  révolus,  au  1er  janvier  de  Tannée  où  l'on  se 
présente  ;  2*"  de  n'être  atteint  d'aucune  infirmité  ou  d'aucun  vice  de  constitution  qui 
rende  impropre  à  l'enseignement,  et  d'en  produire  une  attestation  ainsi  qu'un  certi-^ 
ût'Ai  d'aptitude  morale  aux  fonctions  de  rinstniction  publique,  etc.  etc.  ;  3**  d'être 
pourvu  du  grade  de  bachelier  ès-lettres  pour  li  section  des  lettres,  et  de  celui  de 
bachelier  ès-sciences  pour  la  section  des  sciences,  et  d'en  représenter  les  diplômes 
ivec  l'engagement  légalisé  de  se  vouer  pour  dix  aus  à  l'instruction  publique,  et,  en 
cas  de  minorité,  une  déclaration  du  père  ou  tuteur,  aussi  légalisée,  et  autorisant  à 
contracter  cet  engagement.  Le  registre  d'inscription  est  ouvert  aux  chefs-lieux  des 
académies,  du  1er  janvier  au  1er  mars  ;les  épreuves  ont  lieu  du  1er  au  8  juilltt, 
dans  toutes  les  académies.  Elles  consistent,  pour  la  section  des  lettres,  en  une  dis- 
sertation de  philosophie  en  français,  un  discours  latin,  un  discours  français,  une 
Tersion  latine,  un  thème  grec,  une  pièce  de  vers  latins,  une  composition  bisto^ 


54 

rique  ;  poarla  section  des  sciences^  en  compositions  de  mathématiques  et  dephy 
sique,  plas  les  compositions  en  version  latine  et  en  philosophie  qui  sont  communes 
aux  candidats  des  lettres  et  des  sciences.  Les  candidats  déclarés  admissibles  doivent 
se  trouver  à  TEcole  norniale  le  5  août,  pour  y  sabir  un  examen  définitif,  dont  les 
résultats,  comparés  à  ceu\  Mes  premières  épreuves,  peuvent  seuls,  avec  les  divers 
renseignements  recueillis  sur  leur  compte,  assurer  leur  admission.  La  durée  du 
cours  normal  est  de  trois  années.  Indé[>endamment  des  conférences  de  l'intérieur, 
les  élèves  de  la  section  des  sciences  suivent  les  cours  publics  de  la  Faculté  et  du 
Collège  de  France. 


ECOLB  IMPERIALE  POLYTECHNIQUE. 
A  Paris,  rue  Descartes,  Montagne  Sainte-Geneviève. 

COMMANDANT   :    M.   PAVF. 

Cette  Ecole  a  été  réorganisée  par  décret  du  90  novembre  1863. 

On  ne  peut  y  être  admis  que  par  voie  de  concours.  A  cet  effet,  des  examens 
publics  ont  lieu  tous  les  an<.  Un  arrêté  du  ministre  de  la  guerre,  rendu  public 
avant  le  1er  avril,  fait  connaître  le  programme  des  matières  sur  lesquelles  doivent 
porter  ces  examens,  ainsi  que  Tépoque  de  leur  ouverture. 

Pour  ^tre  admis  au  concours,  il  raut  être  Français,  et  avoir  plus  de  seize  ans,  et 
moins  de  vingt  ans  au  1er  janvier  de  Taiinée  du  concours.  Toutefois   les  militaires 


drapeaux. 

Le  prix  de  la  pension  est  de  i  ,000  fr.  par  an  ;  celui  du  trousseau  est  déterminé 
chaque  année  par  le  ministre  de  la  guerre. 

La  durée  du  cours  complet  d'instruction  est  de  deux  ans.  Les  élèves  qui  ont  sa> 
tisfait  aux  examens  de  sortie  et  dont  l'aptitude  physique  aux  services  puDlics  a  été 


génie  maritime,  la  marine  impériale  et  le  corps  des  ingénieurs  hydrographes,  les 
ponts  et  chaussées  et  les  mines,  le  corps  d'état-major,  les  poudres  et  salpêtres,  rad- 
ministration  des  postes  et  celle  des  tabacs. 


ECOLE  IMPÉRIALE  DES  PONTS  ET   CHAUSSÉES. 
Rue  des  Saints- Pères,  38. 

DIHBCT8UR  :   M.   ONPROT  DE  BftÉVILLB. 

L'Ecole  des  Ponts  et  Chaussées,  créée  en  1747,  constituée  à  nouveau  par  le 
décret  de  l'Assemblée  nationale  du  17  janvier  1791,  et  organisée  sur  des  bases  plus 
étendues  par  la  loi  du  30  vendémiaire  an  IV  (22  octobre  1795),  le  décret  du  7  fruc- 


as- 


pecteur  général,  directeur,  et  par  un  ingénieur  en  chef,  inspecteur  des  études 
sistés  du  Conseil  de  PEcole. 

Son  but  spécial  est  de  former  les  ingénieurs  nécessaires  au  recrutement  du  corps 
des  ponts  et  chaussées.  —  Elle  admet  exclusivement  en  qualité  d'élèves  ingénieurs 


élèves  externes  français  ou  étrangers.  Elle  en  admet  également  à  suivre  les  cours 
oraux.  Les  conditions  d'admission  ont  été  réglées  par  un  arrêté  ministériel  en  date 
du  18  février  1852. 
Les  leçons  orales  ont  pour  objet  :  1»  la  mécanique  appliqué^  au  calcul  de.Peffet 


55 

dynamique  des  machines  et  de  la  résistance  des  matériaux  de  construction  ;  —  2* 
l'hydraulique  ;  —  3^  la  minéralogie  ;  —  4*»  la  géologie  ;  ~  5»  la  construction  et 
rentretien  des  routes  :  —  6»  la  construction  des  ponts  ;  —  V  la  construction  et 


tration  ;  ~  12*  Téccmomie  politique  et  la  statistique  ;  —  13°  la  construction  et 
remploi  des  machines  locomotives  et  du  matériel  roulant  des  chemins  de  fer  ;  — 


14"  les  dessèchements;  les  irriffations  et  la  distribution  d'eau  dans  les  villes  ;  ^  15" 
la  langue  anglaise  ;  —  16»  la  Tangue  allemande. 

La  bibliothèque  et  les  galeries  de  modèles  sont  ouvertes  aux  élèves  ingénieurs, 
aux  élèves  externes,  et  aux  ingénieurs  des  ponts  et  chaussées. 


ECOLES  IMPÉRIALES  YÉTÉRINÀIRES. 

INSPBCTBira  O^RÉKAL  :  M.  BOULET. 

Cies  établissements,  destinés  à  former  des  vétérinaires,  sont  au  nombre  de  trois, 
et  situées  à  Alfort,  près  Paris,  à  Lyon  et  à  Toulouse.  —  L'admission  ne  peut  avoir 
lieu  que  par  voie  de  concours  et  conformément  aux  règles  ci-après  exprimées.  — 
Nul  ne  peut  être  admis  au  concours  s'il  n'a  préalablement  iustiué  qu'il  avait  plus 
de  dix-sept  auH  et  moins  de  vingt-cmq  ans  au  1er  janvier  de  l'année  dans  laquelle 
le  concours  a  lieu.  —  Aucune  dispense  d'âge  ne  peut  être  accordée.  —  Les  deman- 
des d'admission  au  concours  doivent  èlre  adressées  au  Ministre  de  l'agriculture,  du 
commerce  et  des  travaux  publics,  soit  directement,  soit  par  l'intermédiaire  du  préfet 
du  département  où  réside  le  candidat.  —  Elles  doivent  être  parvenues  au  ministère 
le  20  septembre  au  plus  tard  :  toute  demande  produite  après  ce  terme  est  consi- 
dérée comme  nulle  et  non  avenue. 

Les  demandes   doivent  être  accompagnées  des  pièces  suivantes  : 

1"  L'acte  de  naissance  du  candidat  ; 

2*  Un  certificat  du  docteur  en  médecine  constatant  au'il  a  été  vacciné  ou  qu'il  a 
eu  la  petite  vérole,  et  qu'il  n'est  atteint  d'aucune  maladie  scrofuleuse  ou  autre  af- 
fection analogue  ; 

3"  Un  certificat  de  bonne  vie  et  mœurs  délivré  par  l'autorité  locale. 

4*  Une  obligation  souscrite  sur  papier  timbré  par  les  parents  du  candidat  pour 
garantir  le  payement  de  sa  pension  pendant  tout  le  temps  de  son  séjour  à  l'Ecole. 
Cette  pension  est  de  450  fr.  par  an.  Elle  est  payable  par  trimestre  et  d'avance. 

5*  Si  le  candidat  a  plus  de  vingt  ans,  un  certificat  déli^  i  «i  dans  les  formes  lé- 
gales constatant  qu'il  a  satisfait  à  la  loi  du  recrutement  de  l'armée. 

Pour  les  candidats  étrangers,  l'obligation  relative  au  payement  de  la  pension  doit 
être  fournie,  à  défaut  de  parents,  par  un  correspondant  résidant  en  France,  en  son 
propre  nom,  laquelle  le  constitue  personnellement  responsable  de  ce  payement.  — 
Les  certificats  et  autres  pièces  à  produire  doivent  être  dûment  légalisés.  —  Les 
candidats  sont  examinés  sur  la  langue  française,  l'arithmétique,  la  géométrie,  la  géo- 
graphie et  l'histoire.  —  Tous  les  jeunes  gens  autorisés  à  concourir  doivent  être 
rendus  à  l'Ecole  le  1er  octobre,  dès  le  matin^  à  l'e£fet  de  justifier  de  l'autorisation 
qu'ils  ont  obtenue.  —  Les  candidats  admis  entrent  à  l'Ecole  et  reçoivent  du  garde- 
magasin  les  objets  de  coucher.  —  La  durée  des  études  est  de  4  ans.  —  Tous  les 
élèves  siont  soumis  au  même  régime,  portent  le  même  uniforme  et  reçoivent  la 
même  instruction.  —  Le  gouvernement  fait  les  frais  de  246  demi-bourses,  dont  2  par 
département,  à  la  nomination  du  ministre  sur  la  présentation  du  préfet,  et  68  au 
choix  direct  du  ministre.  Ces  demi-bmirses  ne  peuvent  être  acquises  qu'au  concours 
après  SIX  mois  d'études  au  moins.  L'élève  titulaire  d'une  demi-bourse  peut  en  ob- 
tenir une  seconde,  mais  touiours  après  un  nouveau  semestre  et  au  concours,  —  Le 
ministre  entretient  à  l'Ecole  d' Alfort  quarante  élèves  militaires  pour  le  service  des 
corps  de  troupes  à  cheval.  —  Les  élèves  qui,  après  quatre  années  d'étude,  sont  re- 
connus en  état  d'exercer  l'art  vétérinaire,  reçoivent  un  diplôme  de  vétérinaire,  dont 
la  rétribution  est  fixée  à  100  francs.  —  Les  Ecdes  vétérinaires  ont  des  hôpitaux 
où  sont  reçus  et  traités  tous  les  animaux  malades  moyennant  le  prix  de  la  pension 
alimentaire  dont  le  prix  est  fixé  chaque  année. 


PRYTANfiK  IMPÉRIAL   MILITAIRE  DE  LA  FLÈCHE. 
M,  Lefëvre,  Kio^T'al  de  brigade,  coroman^^nt,  directeur  dei  études. 

i  novembre  ISS9.  est  destiné  à  l'édaca- 
1  fortune  ou  de  lits  de  sou9-olliciers  morU  an  champ 
d'hunoenr. 

Le  nombre  des  élèves  entretennt  aui  frais  de  l'Etat  est  de  300  boursiers  et  de 
lOO  demi-boursiern. 

On  admet  an  collège  des  enfiiiilg  payant  pension  :  le  prix  de  la  pension  est  de 
SSO  lïaDcs,  et  celai  de  la  demi-pension  de  425  fr. 

L'époque  ujjque  d'admission  ent  fixée  au  i"  octobre  de  chaque  année.  Les  en- 
fants, pour  être  admis  ((raluilement,  doivent  avoir  alors  plus  de  10  ans  et  moins 
de  12. 

Les  élèves  peuvent  rester  au  Prylanée  jusqu'à  la  fin  de  l'innée  !<calaire  dans  le 
courant  de  laquelle  ils  ont  coropléié  leur  19*  année. 


ËCOLB  SUPÉRIEURE   DE  PHARMACIE  DE  PARIS. 
Rne  de  l'Arbalète,  31. 


L'Ecole  de  pbarmacie  de  Paris  enseigne  tontes  les  «cicncei  qui  ae  ralUcbent  à 
la  pharmacie  ;  elle  reçoit  de.^  pharmaciens  et  des  herbori.'-tes  de  i"  classe,  qui  oat 
le  droit  d'exercer  par  toute  Ja  France,  et  des  pharmaciens  et  herboristes  de  2>  classe, 
qui  peuvent  exercer  seulement  dans  l'un  des  départements  suivant»,  dépendant  de 
1  Académie  de  Paris:  Cher,  Eiire-el-Ùolr,  luir-elrCker,  Loiret,  Seine  et  Setne-etrObe. 
Les  conditions  de  stage,  de  srolarité  et  de  réception,  primitivement  réglées  par  la 
loi  du  31  germinal  an  XI,  ont  été  muilifiées  et  se  trouvent  aujoard'boit  réglées  par 
le  décret  impénal  du  22  aout  I85<,  par  le  règlement  du  Û  décembre,  par  les 
instructlous  des  23  et  2T  décembre  suivants  et  par  l'arrêté  du  30  novembre  IS6T. 


CHAPITRE  IL 


DEPARTEMENT  DE  L  YONNE. 


SECTION  I.   —  ADMINISTRATION    CIVILE. 


PmÉFECTIIRi:    DE    I.*Y01tlIE. 

M.  TARBÉ  DBS  SABLONS  0.  ^,  Préfet. 
M.  Emile  LAURENT,  secrétaire  gén(^raL 

CONSEIL   DE   PRÉFECTURE. 
M.  Le  PRÉFET,  Président. 

MM.  ANGENOUST,  vice-président;  SALLES  et  GALPIN,  Conseillers. 
Commissaire  du  gouvernement  :  M.  Emile  LAURENT,  secrétaire  général  de  la 

Préfecture. 
Secrétaire -greffier,  M.  André. 

Jours  d^entrée  dans  les  bureaux. 

Le  public  est  admis  dans  les  bureaux  les  lundi,  mercredi  et  vendredi,  de  une 
à  trois  heures. 

Les  bureaux  sont  feimés  au  public  tous  les  autres  jours,  à  l'exception  du  bnreau 
chargé  spécialement  des  légalisations,  du  visa  des  passeports,  des  récépissés,  des 
états  de  contrainte,  du  colportage  des  imprimés  et  des  permissions  exigées  par  les 
lois  et  règlements  de  police. 

CABINET  DU  PRÉFET. 

M.  N...,  chef  dn  cabinet,  secrétaire  particulier. 

Réception,  ouverture,  classement,  timbre  et  distribution  des  dépêches.  — -  Notes 
sur  le  personnel  des  fonctionnaires  de  tout  ordre.  —  Légion  d'honneur  :  Présentation, 
mouvement  du  personneL—Questions  politiques.— Rapports  périodiques.—  Rapports 
des  commissaires  de  police.  —  Congés.  —  Imprimerie.  —  Librairie.  —  Journaux.  — 
Théâtre«.  —  Bureaux  de  tabac  (nominations).  —  Postes  :  Bureaux  de  direction  et  de 
distribution,  facteurs,  courriers,  service  rural  (nominations).  —  Percepteurs  surnu- 
méraires (nominations). —Cérémonies  publiaues.  —  Demandes  d'audience  hors  des 
jours  et  heures  indiqués.  —  Afiaires  confidentielles  et  réservées.  —  Archives  du 
déj>artement.  —  Bibliothèque  administrative  :  Achat  et  entretien  des  livres.  —  Com- 
missaires de  police  —  Personnel  des  receveurs ,  percepteurs,  i^ents  et  employés 
des  diverses  adroinistrations  financières. 


58 

1"  DIVISION. 

M,  MICHBLON,  chef. 

inC.  KLOBUKowsKi/chef  de  bureau. 
Balbon,  sous-chef. 
Blin,  Monne,  Rousseau,  Lourt,  Michaut  Gis,  Landréau,  empl. 

SBCRiTARUT  GBIIMeAL  ET  AFrAIHSS  MIL1TAIIIB8. 

PoUee  tpéeiaie  et  administrative.  —  Crûnes  et  délits.  —  Morts  accidentelles.— 
Huicldes.  —  Incendies  et  siniatres  de  toute  nature.  —  Actes  de  déTouement. 
Récompenses  honorifiques  et  autres.  —  Chasse  :  ouverture  et  clôture,  permis.  — 
Destruction  des  animaux  nuisibles.  —  LouTCterie.  —  Loteries.  —  Passeports  et 
permis  de  séjour.  —  Réfugiés  politiaues.  —  Secours  de  route.  —  SurTeiUance 
des  forçats  et  des  condamnés  libérés. 

Ç(miimeree  et  industrie,  —  Tribunaux  de  commerce.  —  Chambres  consultatives 
des  arts  et  manufactures.  —  Brevets  d'invention.  —  Comptoirs  d'escompte.  —  Foires 
et  marchés.  —  Mercuriales. 

EketUms.  —  Elections  législatives  et  départementales.  —  Listes  électorales.  — 
Jury  :  Formation  des  listes,  Assisesr. 

PensiOfu. 

Naturalisation, 

Sociétés  savantes, 

Beauœ-arts,  —  Antiquités.  —  Musées. 

Postes,  —  Bureaux  de  direction  et  de  distribution.  —  Courriers.  —  Service  rural 
(instruction).  Vérification  des  caisses. 

jiomaines.  ~  Propriétés  de  l'Ëtat,  tles  et  tlote.— Domaines  engagés.  —Aliénations. 
»  Concessions.  —  Contentieux.  —  Vente  d'objets  appartenant  à  l'Etat. 

MauiB  et  forêts.  — ^Bois  domaniaux  et  particuliers.  —  Défrichements. 

Affaires  mUitaires,  —  Recrutement  :  tirage,  conseil  de  revision,  engagements  vo- 
lontaires, déserteurs  et  insoumis.—  Garnison.  —  Casernement,  logement  des  troupes 
chez  l'habitant.  —  Convois  militaires.  —  Fournitures  et  prestations  pour  le  compte 
du  ministère  de  la  guerre.  —  Ecole  polytechnique.  —  Ecoles  militaires.  —  Ecole 
navale.  —  Invalides.—  Pensionnaires  de  l'Etat  et  de  la  marine.  —  Secours  à  d'anciens 
raJUtaires. 

Garde  nationale.  —Organisation  et  administration,  conseils  de  recensement  Jurys 
de  révision.  —  Tableaux  annuels  des  citoyens  mobilisables.  —  Inspection  de  1  arme- 
ment. —  Conseils  de  disaipline.  —  Sapeurs-pompiers. 

Affaires  diverses.  —  Recueil  des  actes  administratifs.  —  Procès- verbal  des  déli- 
bérations du  Conseil  Général.—  Dépôt  du  sceau  de  la  Préfecture.  —  Enregistre- 
maat  spécial  des  affaires  soumises  au  Conseil  de  Préfecture  et  notamment  des 
réclamations  en  matière  de  contributions  directes.  —  Réception  des  déclarations  de 
mémoires  et  pièces  déposées  dans  les  divers  cas  indiques  par  les  lois  et  règle- 
ments, et  délivranccderécépissés.A— Légalisations  et  visas  de  pièces.  —Contrôles 
des  récépissés  délivrés  par  les  Receveurs  des  Finances.  —  Tenue  des  registres  des 
arrêtés  au  Préfet.  —  Répertoire  des  actes  soumis  à  l'enregistreinent. 

COMPTABILITE. 

Budgets  et  comptes  départementaux.  Vérification  et  visas  des  pièces  de  dépenses 
—  Impositions  extra«»rdinaires  et  réalisation  des  emprunts.  —  Menues  dépenses  des 
tribVinaux  et  des  justices  de  paix.  —  Dépenses  relatives  au  casernement  de  la  gendar- 
merie. —  Répartition  du  produit  du  travail  des  condamnés.  —  Remboursement  par 
l'Etat  des  dépenses  des  condamnés  à  plus  d^un  an.  —  Ordonnancement  de  tous  les 


nancemont  à  envoyer  aux  ministres. 

Poids  et  mesures.  —  Personnel,  vérification  annuelle  et  inventaire. 

Contributions  directes.  —  Répartement  et  sous-répartement  entre  lés  arrondisse- 
menlâ  et  les  communes.  —  Nominations  des  commissaires  répartiteurs.  —  Cadastre  : 
conlection  et  conservation  des  plans  et  matrices.  —  Recensement  des  valeurs  mobî- 


59 

Hères  et  des  portes  et  fenêtres»  —  Patentes  :  mise  en  recouvrement  des  rMes.  —  Pour- 
suites, remises  et  modérations.  —  Secours  pour  pertes  diverses. 

CotUributiom  ift4(réeUê*  ~  Inventaires,  eiercices,  abonnemeois;  •— Burent  de 
tabacs  et  de  poudre  à  feu. 

Mnreffiitremeni,  —  Attributions  diverses  sur  les  amendes4e  police. 


2-  DIVISION. 

M.  LECHAT  ^,  chef. 

MM.  Mandaroux,  chef  de  bureau. 
N....,  sous-chef. 
Taumvon,  Boullé,  Burat,  Deprancb,  employés. 

Salvame,  inspecteur  du  service  des  enfants  assistés. 

Olive,  employé. 

MicHAUT,  agent-voyer  de  1**  classe,  attaché  à  la  préfecture. 

ADMliaSTRATlON  CiNilULE  ET  D^PARTBMBNTALB. 

SUUistique  générale  de  France.  —  Dénombrement  quinquennal  et  renouvelle- 
ment annuel  de  la  population.  —  Commissioascantonales permanentes  de  statisticnie. 

PoHce  adminUtraiive.  —  Ateliers  dangereux,  insalubres  ou  incommodes.  —  Ma- 
chines à  vapeur.—  Voitures  publiques,  roulage. 

Police  sanitaire.  —  Jury  médical.  —  Médecins.— Herboristes.—  Sages-femmes.  — 
Pharmacies  et  drogueries.  —  Epidémies  et  épizooties.  — Vaccine. 

PriMonset  dépôts  de  sûreté.  —  Administration  :  personnel  de  tous  les  services, 
régime  disciplinaire,  moral  et  religieux;  instruction  élémentaire;  garde  et  surveillance; 
état  sanitaire,  service  médical.  —  Service  économique  :  en  entreprise  ou  en  régie  : 
cahiers  des  charges,  marchés  et  adjudications;  service  des  transfèrements  ;  mobilier 
et  matériel.  —  Travaux  industriels  :  règlement  des  tarifs.  •*-  Budgets  et  oéuf^tetw  — 
Jeunes  détenus. 

Agriculture.  —  Secours  et  encouragements.  —  Institut  national  agronomique.  -*- 
Fermes  régionales  et  fermes  écoles.  —  Sociétés  d'agriculture.  —  i'omices  agricoles.-^ 
Commissions  hippiques.  —  Dépôts  d'étalons. 

Affaires  eccUsiasti^ptes.  —  Edifices  diocésains.  —  Mobilier  de  rarefaevôohè.  — > 
Maîtrise  de  la  cathédrale.  —  Séminaire. 

Bâtiments  défHirtemewtausB.  —  Hôtels  de  Préfecture  et  de  Soas-Préfectnies.  -~ 
Académie.  —  Tribunaux.  —  Casernes  de  gendarmerie.  —  Prisons  et  dépôts  de  sûreté. 

—  Asile  des  aliénés.  —  Travaux  d'entretien  de  grosses  réparations  et  de  constmc- 
lions  neuves.  —  Acquisitions,  échanges.  —  Baux  à  loyerv  —  Assurance  contre  l^il- 
cendie. 

Casernement  de  la  gendarmerie.  —  Baux  à  loyer. 

Mobiliers  dévartementaux.  —  Achat  et  entretien. 

Architectes  ae  département  et  d'arrondissements. 

Aliénés.  —  Asile  public  d'Auxerre  :  commission  de  surveillance  et  personnef  de 
l'asile;  fixation  du  prix  de  pension;  admission  et  sortie  de  pensionnaires^  séques- 
trations d'oflice  des  aliénés  dangereux;  places  gratuites  créées  en  faveur  des  aliénés 
indigents  non  dangereux;  répartition  des  dépenses  entre  le  département  et  les 
communes;  recours  à  exercer  contre  les  familles  et  les  départements  étrangers: 
frais  de  transport  et  de  séjour  dans  les  établissements  du  dehors  d'aliénés  appar»* 
tenant  au  département.  —  Administration  et  régime  intérieur  de  l'asile  ;  bnëgeis  et 
comptes. 

EnfasUi  trouvés  om  abandonnés  ou  orphelins  pamree,  —  Bureanx  d'admissitm. 

—  Secours  aux  enfants  nouveaux-nés.  —  inspection  et  service  médical.  —  Dépenses 
extérieures  de  toute  nature.  —  Orphelinat  départemental. 

Dépôt  de  mendicité.  —  Administration  et  régime  intérieur  ;  budgets  et  comptes^ 
Secours  et  encouragements  de  toute  nature  sur  les  fonds  départementama.  -~ 
Caisse  de  retraites  et  pensions  des  employés  de  l'administration  départementale. 
Affaires  diverses-     Sourds-muets.  —  Jeunes  aveugles.—  Ecole  des  arts  et  métiers. 

—  Ecoles  vétérinaires.  —Caisses  d'épargnes.  —Sociétés  de  secours  mutuels.  -« 
Compagnies  d'assurances.  —  Caisse  des  incendiés. 


60 

TRAYAUX  PUBLICS  BT  TÉcnfAUT^. 

Voiêi  navinoMêi  -^  Riyières  d'Yonne,  de  Cure  et  d'Armançon;  canaux  de  Bour- 
gogne et  du  Nivernais;  entretien;  amélioration;  navigation  ;  flottage. 

Ports.  —  Classement.  —  Bacs  et  bateaux. 

Service  JkydrauUgiie.  —  Moulins  et  usines.  —  Irrigations.  ~  Dessèchement  de 
marais.  —  Drainage. 

Ctmn  <feau  nonnaioigaJbki  ni  flottoMei.  —  Curage;  redressement  et  élargisse- 
ment; construction;  entretien.  —  Associations  syndicales. 

Ckemint  deier.  —  Achats  de  terrain  s;  travaux  de  construction  et  d'entretien. 

PonU  et  ehauuéei.Routes  impériales  et  départimetUaUs.  —  Classement;  cons- 
truction, entretien,  plantations. 

Grande  voirie.  —  Alignements;  anticipations;  contraventions. 

YieinaHté.  —  Chemins  de  grande,  de  moyenne  et  de  petite  communication , 
classement;  fixation  des  limites;  abomement;  déclassement;  aliénations.  ~  Travaux 
de  construction,  de  réparation  et  d'entretien.  ~  Création  et'  répartition  des  res- 
sources spéciales  et  des  subventions  du  département;  règlement  des  dépenses.  — 
Chemins  ruraux. 

Mines  et  carrières. 

Forges  et  hauts-fourneaux. 

3«  DIVISION. 

M.  BRODIER,  chef. 

MM.  Brun  et  Soudais,  chefs  de  bureau. 

Stempzinski,  Yalot  aîné,  Valot  jeune,  employés. 

administration  BT  CONTBNTlBnX  DBS  COMHUNBS  BT  DBS  BTABLISSBMBNTS  COMMUNAnX . 

Questions  diverses  relatives  à  l'administration  municipale.  —  Circonscriptions 
territoriales  des  communes.  —Etablissement  et  suppression  d'octrois;  personnel, 
tarifs,  amendes  et  transactions.  —  Abattoirs,  personnel,  tarifs,  règlements.  —Tarifs 
des  droits  de  placage  aux  halles  et  marchés,  de  pesage  et  de  mesurage  publics. 

—  Fixation  des  dépenses  obligatoires;  cotisations  municipales;  autorisations  des 
dépenses  facultatives.  —  Gestion  des  propriétés  immobilières  ;  baux  à  ferme  et 
à  loyer  ;  acquisitions,  aliénations,  échanges  et  partages,  constructions.  —  Actions 
ludiciaires  et  à  transactions  sur  procès.  —  Expropriations  pour  cause  d'utilité  pu- 
blique. —  Dons  et  legs. 

Personnel  municipal.  —  Maires,  adjoints,  élections  municipales. 

Police  municipale  et  rurale.  —  Garderie  champêtre.  —  Règlements  locaux  : 
parcours  et  vaines  pâtures.  —  Boulangerie  :  taxe  du  pain. 

Voirie  urbaine.  —  Alignements,  plans  généraux  d  alignements  ;  établissement  de 
trottoirs  ;  contraventions  ;  démolition  des  oAtiraents  menaçant  ruines. 

Instruction  publique.  —  Supérieure  et  secondaire.  —  Bourses  dans  les  lycées  et 
collèges.  , 

Instruction  secondaire  et  primaire.  —  CoUéges  communaux  :  subventions  muni- 
cipales, traités,  bourses  communales.  —  Ecole  normale  primaire,  personnel  ;  cons- 
tructions, administration;  distribution  de  bourses.  —  Ecoles  communales  :  maisons 
et  mobiliers  d'école;  instituteurs  communaux;  fixation  du  traitement  des  institu- 
teurs et  du  taux  de  la  rétribution  scolaire  ;  subventions  départementales;  listes  des 
^élèves  gratuits.  —  Salles  d'asiles,  ouvroirs,  classes  d'adultes,  écoles  libres,  etc. 

Conffrëgaiions  religieuses. 

J^aires  diverses.—  Questions  diverses  spéciales  à  l^administration  hospitalière. 

—  Création  et  suppression  d'hospices,  d'hôpitaux  et  de  bureaux  de  bienfaisance.  — 
Services  intérieur  et  extérieur  ;  traités  avec  les  congrégations  hospitalières.  —  Ad- 
mission de  vieillards  indigents.  —  Recours  contre  les  communes  et  les  membres  des 
familles  des  indigents  pour  prix  de  journées.  —  Dons  et  legs.  — Cession  de  biens. 

—  Remboursement  de  rentes  et  remplois  de  capitaux.  —  Conversion  d'une  partie 
des  revenus  en  secours  annuels  à  domicile.  —  Nominations  de  commissions  adminis- 
tratives ;  médecins,  receveurs  et  économes.  —  Crèches.  —  Associations  charitables 
de  toute  nature. 


s 


64 

CuUi  parçiêiM.  —  CmeSy  succursales,  chapelles;  fabriques,  recours  aux  com 
munes;  personnel;  églises;  presbytères,  distraction  des  parties  superflues  de  ces 
établissements;  cimetières,  translations,  règlements  et  tarifs  pour  les  concessions  de 
terrains  destinés  à  des  sépultures  prîTées.  —  Dons  et  legs. 

Monuments  historiques,  —  Classement,  réparation  et  entretien.  —  Subventions. 

Bois  communaux  el  des  établissements  publies,  —  Soumission  au  régime  fores- 
tier; distraction  de  ce  même  régime;  coupes;  aiTouages;  reboisement  et  travaux 
d'améliorations  ;  constructions  dans  le  rayon  prohibé  ;  concessions  de  servitudes. 

—  Personnel  des  gardes;. formation  et  fusion  de  triage. 

COMPTABaiT:^   DES    COMIIUNBS,    DBS    HOSPICES    ET    HÔPITAUX    COMMDIfÂUX 

ET  DES  BUREAUX  DE  BIENFAISANCE. 

Règlements  des  budgets  des  communes,  des  hospices  et  hôpitaux  et  des  bureaux 
de  bienfaisance.  —  Comptes  administratifs.  —  Recettes  ordinaires  et  extraordinaires. 

—  Placements  de  lonas.  —  Répartitions  des  amendes  de  police.  —  Revenus  des 
propriétés  immobilières,  taxes  locales  de  toute  nature;  impositions  spéciales  et  ex- 
traordinaires; emprunts.  —  Comptes  annuels  des  impositions.—  Situation  financière 
des  communes,  des  hospices  et  nôpitaux  et  des  bureaux  de  bienfaisance.  —  Trai- 
tement des  gardes  champêtres.  —  Remboursement  à  l'Etat  des  frais  d'administration 
des  bois  soumis  au  régime  forestier. 


'instruction  primaire  à  la  charge  du  département;  budget 
de  l'école  normale  primaire,  budget  économique  du  môme  établissement. 

Cotisations  municipales.  —  Mandatement  des  dépenses  afférentes  au  personnel 
des  commissaires  de  police  et  des  gardes-forestiers. 


ARCHIVES. 

M.  QUANTIN  H^,  archiviste  du  département. 
M.  RoDTiER,  employé. 

Les  archives  de  la  Préfecture  se  composent  :  1"  de  tous  les  titres  des  établissements 
religieux  supprimés  en  1790  dans  le  département,  savoir  :  des  anciens  archevêchés 
de  Sens  et  de  l'évêché  d'Auxerre,  des  chapitres,  aobaves  et  prieurés  d'honmies  et  de 
femmes  des  deux  diocèses;  des  titres  et  biens  des  émigrés,  des  cures  et  fabriques  du  dé- 

Sartement,  des  tribunaux  consulaires,  etc.  Parmi  ces  nombreux  documents,!]  en  est  de 
ifférentes  valeurs  :  les  uns  sont  précieux  pour  l'intérêt  historique  qu'ils  présentent; 
les  autres  pour  les  droits  de  propriété,  servitude,  etc.,  sur  les  biens  devenus  natio- 
naux en  1790  et  vendus  comme  tels. 

2"  De  tous  les  actes  de  l'administration  depuis  1790  dans  ses  diverses  parties,  telles 
que  les  communes,  la  (perre,  les  finances,  les  élections,  les  biens  nationaux,  les 
contributions,  l'état  civil,  le  clergé,  les  travaux  publics. 


P.  Thomé,  huissier  de  salle. 
Leu,  concierge,  garçon  de  bureau. 


SOBS-PRÉFECTURES# 

Le  département  de  TTonne  comprend  cinq  arrondissements  ou  sous-préfectures. 
Le  Préfet  remplit  les  fonctions  de  Sous-Préfet  pour  l'arrondissement  aAuxerre. 
MM.  PouLiN  ^^  sous-préfet  à  Avallon.  —  Secrétaire  :  M.  Maurice. 

Le  Mercier  S|j,  sous-préfet  à  Joigny.  —  Secrétaire  :  M.  Mancuet. 

De  Gazes  ^^  sous-préfet  à  Sens.  —  Secrétaire  :  M.  Desbuissons. 

Marquis  de  Montfeurier,  sous-préfet  à  Tonnerre.  —  Secrétaires  :  M.  Sou» 
PAULT  et  M.  Desmaisons. 


62 

indication  ée9  cammune$  campoêémi  eàaque  emim^ 

ARRONDISSSMINT  d'aUXAU. 

■ÂutÊene  («tt).  —  Aogy.  Gh«iii|Mi.  Qoenne,  Stfnt-Brif ,  Yenoy. 

Auxerre  foiiett).--Appoîgn7,  Auxerrc,  Charbaj,  CheTannes, MoBéteiiy FenlgBf^ 
Saint- Georges.  Tallan,  Vaux,  Yillefargeaa. 

ChablU.  —  Aigremont ,  Beine,  Chablis,  Chemilly-sar-âereiB  ,  Chfoliéa,  Ghitry, 
Courgif ,  FonteDay  prés  Chablis.  Fyé,  Lichéres,  Milly,  Poincby,  Préhy,  Saiofr-Cyi^ 
les-Coloos. 

Coulanges-lOnVinetue,  —  CharanleDay ,  Conlanges-la-VIneose ,  Coulangeroo ,  Es- 
camps,  EscoliTes,  Gy-l'Evdqae ,  Irancy,  Jossy,  H igé ,  Val-de-Mercy,  Yincelles, 
YiBcelottes. 

Coutanget'êur 'Tonne.  —  Andryes,  Coulanges-sar-Yonne ,  Grain,  Etals.  Festlgay, 
Fonteoay-soas-Foaronnes,  Lacy -sur- Yonne,  Mailly- Château  .Uerry-sor-Yoïiuicu 
TrDcy-sar>  Yonne. 

Caurion.  — Chasienay,  Conrson.  Druyes.  Fontenailiet,  FovonBei.  Ltiii»  Menrf- 
Sec,  Ifolesmes,  Moufly,  (>uanne,  Sementron,  Taingy. 

Ligny,  —  Bleigny-le-Carrcau.  La  Chapelle- Yaupelieteigne,  LîgooreUes,  Ligny-^le- 
Châtel,  Maligny ,  Mérey,  Monliji^ny-le  Roi,  Pontigny,  Honvray,  Yarennes,  Ya- 
noase,  YilleneiiveSaint-Salve,  Vtlly. 

SaintnFlorentin,  —  Avrolles ,  ilouilly .  Chéu,  Germigny ,  Jaulges .  Eeboarceaux , 
Saint  Florentin,  Yergigny. 

Saint-Sauveur.  —  Fontenoy,  Lainsecq,  Moutlers ,  Ferreuse ,  Sainpuits,  Sainte- 
Colombe,  Saints,  Saint-SauYeor,  Sougéres,  Thury,  Treigny. 

Seignelay  ^  Beaumont.  Chemilly  prés  Seignelay.  Cheny.  Chiehy,  Gargy,  Haote- 
rive,  Héry,  Mout-Saiiit  Sulpice,  Ormoy,  Seignelay. 

Totfcy.  —  BeauToir,  Digcs.  Dracy,  Kgiény.  LAlaiid«,  Leogny,  Léfii,  LiDdry,lIoa- 
lins-sur-Ouanne,  Parly,  Pourrain.  Toucy. 

Vermenton,  —  Accolay,  Arcy-sur>Cure,  Bazaroes,  Bessy,  Bois-d'Arcy,  CraTant, 
Essert,  Lucy-sar-Cure,  Mailly  U-ViUe.  PrégiU)ert,  Stinle^-Pailaye,  Sacy,  Sery, 
YermentOD. 

AEEONDISSSMENT   d'aYAUON. 

Avallon,  —  Annay-la-Côte ,  Annéot,  Avallon,  Domecy-rar-le-Yaalt,  Etaolea,  Gi- 
rolles, Island,  Leyault,  Lucy-le-Bols«  Hagny,  Meoadea,  Pootaubert,  SauTÎgay- 
le-BoJs,  Sermizelles.  Tharot. 

Guili9ti,  ^  Aflstrude,  Cisery ,  Cussy-les-Forges,  Goillon,  Harmeauz,  Montiéal , 
Pizy,  Saint-André.  Santigny.  Sauvigny  le-Beurétl,  Sauvigoy^n-Terre-Pleioe , 
Sceaux,  Tizy,  Trévilly ,  Vassy,  Yignes. 

L'Itk-iur-le-Serein.  —  Angely,  Annoax,  AtUe,  Blacy,  Civry,  Goutamoux ,  Dis- 
sangis,  Joux,  l'Isle,  Massangis,  Précy-IflSeo,  Frovency,  Sainte-Colombe,  Talcy. 

Quatre 'les-Tombes  •— BeauTillers,  Bussiéres,  Cbasiellux.  Qaarré-les-Tombes,  Saint- 
Brancher,  Sainte- Magnance,  Saint- Germain-des-Cbamps,  Saint-Léger. 

Véxelay.  —  Asniéres,  Asquins,  Blannay,  Brosses,  Chainoux.  Châtel-Censoir,  Do- 
mecy  sur-Cure,  Foissy-les-Vézelay,  Foulenay  prés  Yézeiay,  Givry,  Lichéres, 
Montiiiot,  Pierre  Perlh^,  St.-More,  SC.-l^rc,  Tharoiseau,  Yëzelay,  Youtenay. 

ARKONDISSEHENT  DE  JOIGNT. 

Aillant  —  AtHant,  Branches,  Champvatlon,  Chassy,  Fleury,  Guerchy,  ladui»  La 
Yillolte,  les  Ormes  .  Merryla-Yallée,  Neuilly,  Poilly,  Saint- Auotn-Châtean- 
Neuf,  Saint-Marliii-snr  Ocre.  Sainl-Mauricc-leVieil,  Saint-Maurice*  Tizonaille, 
Stnau,  Somiaocai»c,  Yilleuicr,  Yilliers-Saint  Benoit,  Villiers-sor-Toion,  Yolgréc 

Bléneau,  —  Uléneau,  Champcevrais,  ChampigneUes,  LoaeaoMS«  Rogoy,  Saiiil< 
Privé,  Tannerre,  Villeneuve-les  Genêts. 


63 

Btienon  —  Belle-Chaame,  BHi^ny-eu-Olbe,  Brienon,  Buwy  en-0(be  Cbaillcy, 
Champlost,  Esnon.  Mercy,  Paroy-en  Othe,  Turny,  Ténizy. 

Orisiffri.  —  Arces.  Bœnrs,  C»riiiy,  Ceriaien,  CoaloDri  Dillot,  Fournaudin,  Vao- 
dears,  Yille^Ghëtiye. 

C/kimy.  —  Chamben^rle,  Charny.  Ghéne-ArnouU,  Cbevillon,  Dicy,  Fontenoaille, 
Grand-Champ,  La  Ferté-Loiipiére.  La  Mothe-aux-Aalnais,  Malicorfle,  Marcbais- 
Beton.  Ferreux,  Prunoy,  "'"(nt-Denis-sor-Oaanne ,  SaiDt-Marttn-sur-Ooamief 
Villefranche.  .^ 

Joigny.  —  BaMoa,  Béoo.  Bonnard,  BrioD,  Cëxy,  Cbampby.CluWBVKeff  QyMffpof 
Cbichery.Epineau-lea-Yoyes,  loirny,  Loove «  Jlig«nnet .  Paroy-iur-tbolon 
SaiDt-AubiD-fur-Tonne,  SaiBtrCfrdroiDe.  Villeoiep,  yiHeTallier. 

Saint-Far§MM,  —  FontaiDas,  M.Tj^a.  Ifédilta,  flU»cliéres,  Saint-FargeaQ ,  jlaiii^ 
MartiD-des-Cbamps,  Sepl-Foada. 

Sainl'JuliethdU'SauU.  —  Codot ,  La  Celle  6aiiit-€fr,  Préey,  SainUlattea*^^ 
Sault,  Saint  Loup-d'OrdoD,  StiBl-MaffUn^d'Ordea ,  Saintp-Romain-le-Prrax , 
Sépaux,  Yerlin. 

VUteneuve-le-Boi.  —  Armean,  Boiaj-le-Repoa,  Ghaonift,  Dixmont,  Lfli  BortlM 
Piffonda^  Rouaaon,  VilleneoTe-le-Roi. 

AK1t01fpT.H81S1ffBNT   OP    MKBU^ 

Chéroy.  —  Brannay,  Gbéroy,  Coartoin,  Dollot,  Domats,  Foncbéres,  Jou?  La 
Belliolle,  Monucbep,  Salnt-Valérien,  Savigny,  Subliffny.Vallepy.  Vernov  Ville- 
bongia,  Villegardin,  Villewave-la-Dondagre,  Villeroy.  '     •   ' 

Pant-sur-Yonne.  —  Cbampigay.   Cbanmoat,  Coy,    Bvry,  Gisy-lea-Nobles,  Lbcy, 
Micbepy.  Ponl-sup-Youne,Saiot-Agnan,  Sainl-Seroiio,  Villeblevin,  Villemanoche, 
Villenavoue.  Villeneuve-la-Guyard,  Villeperrot,  Villethierry. 
Sent  (nord).  —  Footaiue-la-Gaillarde,  Maillol,  Maiay-le-Roi,    Malay-le-VicomU. 
noe,  fasty,  Moioy,  Siaini-uement,  daiigny,  soocf,  bens,  vaumort.  veron. 

Sem  (sué).  —  Collemiera,  Cornant,  Courtois,  Efrisellta-Ie-Boeage ,  Etigny,  Gi^iir 
Hanangîs,  Nailly,  Paron,  Saint-Denis,  Saint-Martin-do -Tertre. 

Sergines,  —  Gompigny,  Couroeanx,  Gourion  ,  Fleurigny ,  Grange-l»-Jloeagie,  La 
Cbapelle-sor-Oreuse,  PaïUy,  Ptessis-Dumée,  Plessis-Saint- Jean ,  Sainl^artin- 
am^Oreose,  Saint-Manrice-aux-RiGhes-Uommes,  Serbounes ,  Sergines,  Sognes. 
Vertilly,  YiUiers-Bonneux .  Yinneuf. 

fniNm«tive-MreA«t^9ve.  —  Bagneaox,  Ghigy,  Goargenay ,  Flacy,  Foisay,  Lailly, 
La  Postole,  Les  Sièges,  Molinons.  Pont-sor-Yannes,  Tbeil,  Thorigny,  Yareilles. 
YiUeDeaTe-l'ArcbeTéqoe,  YilUers-Louis^  Yoisines. 

ARRONDISSEMENT   DE   TONNERRE. 

^tief-I^Ftaiie.— Aisy,  ADoy-le-FraDc,  Ancy-le-SerTeux,  Argentenay,  AigeotMil, 

Ghasaignelles,  Cry.  Cosy,  FolTy,  Jnlly,  Lézinnea,  Wuiti,  Passy.  Perrigny.  Rar 

Tiérea,  Samboorg,  Stigny,  YilUen-lea-HaoU.  Yireaiiz. 
CHixy.  —  Artoonay,  Baon,  Gommissey,  Cn»y,  Gigny,  Gland,  Mélk^^ey ,  Pimelles , 

Qutncerot.  Kugny.  Saint-Martin,  Saint- Yinnemer,  SenneToi-le-Bts,  SeoneToi- 

)e-Haot,  Tanlay,  Thorey,  Tricbey,  Villon. 
Flogny.  —  BernouU,  Beojgaon,  Battaaox,  Cariaey*  Di4,  Flogny,  U^  Cbapell»- 

Vieille-Forét.  Lasson,  Neary-Saotour,  Percey,  Roffey,  Sormery,  Soanaintraic, 

Tronchoy,  Yilliers- Vineux. 
Noyerg.  —  Annay,  Gensy,  CbAtel-Gérard,  Etiyey,  Freanes.  Grimanlt,  Jouancy, 

Môlay,  Moulins,  Nitry,  Noyers,  Passilly,  Poilly.  Sainte- Vertu,  Sarry. 

Jdmn^rre.— Bém,  Gbeney,  Gollan,  Dannemoine,  Epineuil,  Fley,  Jonay.  Molof«m^ 
Serrigny,  Tissé,  Tonnerre,  Yeiannea,  Yezinnea,  Yiyiers,  Yrouerre. 


64 


CONSEIL  GÉNÉRAL  DE  L'YONNE  (*). 


NOMS. 


QUALIFICATIONS 


RÉSIDENCES. 


CANTONS 

que  représentent 
les  Conseillers. 


Baron  MAaTunun  des  Chbsnbz 

G.  0.  « 
Lbp&rb  Charles 
Rathibr  J. 
Lbfournibr  oTautilli 

BADni-n'HUETBBIfll  {ft 
DuSâUTOT  ^ 

Rabiî^ 

Hbrmblin 

Baron  nu  Hayblt  # 

Fr^mt  g.  0.  ^ 

Ramport-Lechin 

Db  Bonnàirb 


ARRONDISSBMBffT  D'ADXBRRB. 


anc.  s.-8ecr.  d'Etat, 
avocat 

docteur-médecin 
propriétaire 
juge  de  paix 
fournis,  desarmées 
juge  de  paix 
juge  de  paix 
propr.  et  maire 
gouv.dn  Crédit  fon. 
propriétaire 
propriét.  et  maire 


Auxerre 

Anxerre 

Chablis 

Vincelles 

Mailly-Château 

Paris 

Maligny 

Saint-Florentin 

aozBarreSfC.deSaiipuits 

Paris 

Paris 

Sainte-Pallaye 


Auxerre  (ouest) 

Auxerre  (est) 

Chablis 

Coulanges-la-Vin. 

Coulanges-s-Ton 

Courson 

Ligny 

Saint-Florentin 

Saint-SauTeur 

Seignelay 

Toucy 

Vermenton 


Fbbvrb  (Pierre-Andoche)i|)fi 
B^GRAirn  0.  ^ 
Comte  db  Viribu 
Houdaillb  Achille  ^ 
Flaiidih  ^ 


PRtfCT# 
DuPOirT-DSLPORTB 

Dcrand-Désorhbaux 
baron  Brincârt  ^ 
Ceallb  0.  ^ 
couturat  ^ 
Dhumbz^ 
Bârrt 

BoifNETlLLB  DB  MARSANGY 


arrondissement  d*atallon. 


maire 

ingénieur  en  chef 

propriéuire 

maire 

C.  à  la  CI.  de  Paris 


Avallon 
Paris 
Annoux 

Château  de  Railly 
Paris 


0* 


ARRONDISSRHBNT  db  J0I6NT. 

anc,  not.  et  maire 

propriétaire 

propriétaire 

m.  des  lequêies  au 

maire   [Cons.  d'Etat 

maire 

maire 

maire  I 


Venoy 

Brienon 

Paris 

Auxerre 

Joigny 

RoDchères 

Précy 


Comte  DE  Brbssibux  ^ 
Le  Comte  atné  ^ 
Dbligand  ^ 
Ad.  YmTRT  G.  C.  ^ 

FOACIBR  ^ 

Camille  Doucet  C.  ^ 


IfARTBNOT  atné  jit 
Marquis  db  Tanlay  C.  ^ 
Textoais  ^ 
Le  Comte  Eugène  G.  ^ 

MONTREUIL 


c.  àlaC.  I.deParislParis 

ARRONDISSEMENT  DE  SENS. 

propr  et  maire 

maire 

maire 

Min.  pr.  le  Gons.  d'Etat 

Sropriétaire 
Irectenr  an  min.  de  la 
m.  de  TEmp.  et  des 
beaox^irts. 


Savigny 

Villeneuve-la-Guy. 

Sens 

Paris 

Serbonnes 

Paris 


ARRONDISSEMENT  DB  TONNERRB; 


propriétaire 

coIoDel  d'état-major 

maire 

député 

maire 


Ancy-le-Franc 

Taniay 

Cheney 

Paris 

Tonnerre 


Avallon 
Guilion 

L'Isle-sur-Serein 
Q  uarré-l . -Tombes 
Vézelay 

|AilIant-s.-Tholon 

Bléneau 

Brienon 

Cerisiers 

Charny 

Joigny 

Saint- Fargeau 
St-Julien.d-  Sault 
Vil  ien.- sur- Yonne 

Chéroy 

Pont -sur- Yonne 
Sens  (sud) 
Sens  (nord) 
Sergines 
Villen-l'Archev. 


Ancy-le-Franc 

Cruzy 

Plogny 

Noyers 

Tonnerre 


lieu  lJi*8  STmûŒ!*  ""°"'*"«'»«"t"ï'»  «"8  des  membres  du  Conseil  général  ont  eu 


65 


CONSEILS  D'ARRONDISSEMENT  (*). 


NOMS 


QUALIFICATIONS. 


RÉSIDENCES. 


CANTONS 

que  représentent 

les  Conseillers 


Flocard  4^. 

SaTatier-Laroche  fils. 

Jacouillat. 

Baraout  Eug. 

De  Mangin. 

Prudent. 

Thérèse  ^. 

Espinas. 

Gronneau. 

Baudoin. 

Paqueau. 

Gr^oire. 

Couturat-Royer. 
Bierge. 
Guillier  Ch. 
Bidault. 
Delétang. 
Tripier. 

Pétitier-Chomaille. 
Cotteau  -  Montauré. 
Regnault  A. 

Moussu. 

Berrier. 

Moreau. 

Drugé. 

Lavollée. 

Levert. 

Givry. 

Coste. 

Blanquet  Ducbaylia. 

Poassard. 

Esprit-Roch. 

Vacher. 

Cornisset  Auguste. 

De  Fontaine  Louis. 

Cornisset-Lamotte. 

Pléau. 

Perrol. 

Lorne. 

Martenot  (Auguste.) 

Bour|;uignat. 

Roguier. 

Costel. 

Perrin. 

Dionnet. 

Langin. 

Marmiis. 

Haray. 

(*)  Les  éleeUoQs  poor  le 
ont  en  liée  les  3  et  4  août 

1869. 


▲nROlfDISSKMBNT 

adjoint  au  maire. 

aYocat. 

maire. 

maire. 

propriétaire. 

docteur-médecin. 

greffier. 

ancien  notaire. 

notaire. 

propriétaire. 

maire. 

maire 

ARBONDISSBHBNT 

banquier. 

propriétaire. 

maire. 

juge  d'instruction. 

notaire  honoraire. 

propriét.  et  maire. 

propriétaire. 

propriétaire  et  maire. 

juge  de  paix. 

ARaOIlDISSBHBNT 

maire. 

maire. 

banquier. 

propriétaire. 

anc.  juge  de  paix. 

propr.  et  maire. 

propriétaire. 

méaecin  et  maire. 

propriétaire. 

ABRONDISSBHENT 

anc.  not.  juge  de  p. 

propriétaire. 

notaire  honoraire. 

négoc,  anc.  maire. 

maire. 

juge  de  paix. 

anc.  pr.  au  tr.  de  com. 

notaire. 

maire. 

ARRONDISSBHBIfT 

maire. 

propr.  et  maire. 

propriétaire. 

juge  de  paix. 

juge  de  paix. 

notaire. 

docteur  médecin. 

adjoint  au  maire. 

propr.  et  anc.  maire 


d'auxbrrb. 

Auxerre. 

Auxerre. 

Chemilly-s-Serein 

Vincelottes 

Andryes. 

Courson. 

Ligny. 

St-Florentin. 

Thury. 

Héry. 

Auxerre. 

Bessy. 

d'atallon. 

Avallon. 

Ayallon. 

Sceaux. 

Avallon. 

Joux-la-ViUe. 
SaintLéger. 

Quarré. 
Châtel-Censoir. 

Vézelay. 

DB    JOIGNT. 

Séhan. 
St-Privé. 
Brienon. 
Paris. 

Charny. 
Cézy. 

St-Fargean 


Auxerre  (est). 

Auxerre  (ouest). 

Chablis. 

Coul.-Ia-Vineuse. 

CouI.-sur-Yonne. 

Courson. 

St. -Florentin. 

St.-SauYeur. 

Seignelay. 

Toucy. 

Vermenton. 

!  Avallon. 
.  Guillon. 
Isle. 


]- 


\  Quar.-I.-Tombes. 


j  Vézelay. 


Aillant. 

Bléneau. 

Brienon. 

Cerisiers 

Charny. 

Joigny. 

St-Fai 


argeau. 


St-Julieii-du-Sault   St-Julien. 
Villeneuve-8.-Y.      Villen.-sur- Yonne. 

DE    SENS. 

IChéroy.  I  Chéroy. 

IpMr^^onne.^  I  Pont.ur-Yonne. 

FoSuine-la-Gail.  1  ^^^  («^o'*^)- 
^®"^-  }  Sens  (sud). 


Sens 
Sergines. 
iLailly. 

DB    TONNERRE. 

Ancy-le-Franc. 

Argcnteuil. 

Tanlay. 

Ancy-fe-Franc. 

Flogny. 

Neuvy-Sautour. 

Noyers. 

Tonnerre. 

Tonnerre. 


I  Sergines. 
I  Villen.-!'^ 


I 


Archev. 


lAncy-le-Franc. 
j  Cruzy. 

1  Flogny. 
I  Noyers. 
I  Tonnerre. 


renoQvelltiment  de  la  moitié  des  membres  des  Conseils  d'arrondissement 

loOY. 


66 

CONSEILS  D'HTGIÈNB.  -  VACCINE. 
Créés  en  vertu  d'un  arrêté  du  chef  du  pouvoir  exécutif  du  18  décembre  1848. 
Les  préfets  et  les  sous-préfets  sont  présidents  de  droit  de  ces  conseils. 

CONSEIL  DÉPARTEMENTAL  A  ACXERRE. 

Ravin  fils,  pharmacien,  à  Auxerre. 
Vigreux,  méd.  vétér.,         id. 
Badin  d'Hurteb..  j.  de  p.  Coul.-s-Yon. 
Duché,  doct. -médecin,  Ouanne. 
Hélie,    id.    Saint-Florentin. 
Rampont-Lechin,  cons.  gen.,  Toucy. 


„! 


docteurs  méd.  à 
Auxerre. 


MM.  Courot, 

Marie, 

Dionis  des  Carrières,  , 

Ballon,  ingénieur  en   chef,  Auxerre. 

Boucheron,  agent-voyer  en  chef,  Auxerre. 

Sallé-Frémy,  chimiste,  Auxerre. 

Monceaux,  pharmacien,     id. 


CONSEILS  D  ARRONDISSEMENTS. 


AVALLON. 


Pou] in,  médecin,  Avallon. 
Quatrevaux,  doct.-méd.,  id. 

Febvre,  conseiller  gén.,  id. 

Thierry,  pharmacien,  id. 

Renaud,  vétérinaire,  id. 

Leriche,  doct.-méd.  Cussy. 

Pruneau,      id.  L'isle. 

Jauneau,  pharmacien,  Yezelay. 
Voisenet,  médecin,    Quarré-les-Tombes. 

Reuche,  doct.-méd.  Vézelay. 

JOICNY. 

Courtois,  docteur-médecin,       Joigny. 
Picard,  doct.-médecin,  id. 

Benoit,  pharmacien,  id. 

Robillard,  méd,  vétérinaire,         id. 
Ibled,  iTopriétaire,  id. 

Simonneau,  doct.  méd  j  Aillant. 

Précy,  propriétaire,  Chassy. 

B""  Seguier,  \  Hautefeuile,  c.  Malicorne. 
Bridou,  pharm.,  à  Yillen.-sur- Yonne. 
Pouillot,  docteur-médecin,  Brienon. 


SENS. 


médecins,     Sens. 


id. 
id. 
id. 
id. 


Quenouille, 

Fillemin, 

Lambert, 

Moreau, 

Rolland, 

Follet,  pharm., 

Viollet.  vétérinaire, 

Deligand,  maire. 

Humblot,  ingénieur 

Guichard  Victor,  piropr.  à  Soucy. 

TONNERRE. 

Marquis,  doct.  méd..  Tonnerre. 

Legris,  pharmacien,  id. 

Roy  Charles, 

Héroguier 

Thierry,  vétérinaire, 

Thierry,  doct.  méd., 

Langin,  doct.  méd., 

Mouton, 

Roffuier  Félix, 

Audigé,  doct.  méd., 


id. 
id. 
id. 
Ancy-lc-Fr. 
Noyers. 
Tanlay. 
id. 
Neuvy-SautoHf. 


COMMISSIONS  D'INSPECTION  DfcS  PHARMACIES. 

Les  jurys  médicaux  sont  remplacés  par  une  ou  plusieurs  Commissions  de  trois 
membres  pris  dans  les  Conseils  d'hygiène  d'arrondissement,  et  composés  d'un  mé- 
decin et  de  deux  pharmaciens,  ou  d^un  médecin,  d'un  pharmacien  et  d'un  chimiste, 
sous  le  titre  de  :  CommUnons  d^impeetion  des  Pharmacies. 


ARR0ND18SEH.  DM  JOIGNT. 

MM.  Courtois,  doct.  en  mé- 
decine, à  Joigny,  Benoit 
fils,  pharm.,  à  Joigny. 
Bridou,  pharm.,  à  Ville- 
neuve-sur-Yonne. 

ARRONDISSBM,   DE    SENS. 


ARROIfDISSEM.  D'AUXBRBR. 

MM.  Courot,  doct.  méd., 
Dionis  des  Carrières,méd. 
Salle,  chim..  à  Auxerre. 

ARRONDISSBM.   D' AVALLON. 

MM.  Quatrevaux,  doc.  mé- 
decin, Thierry,  pharma- 
cien, à  Avallon, Leriche,! MM.  Moreau,  médecin,  à 
doct  méd.,  à  Cussy.  I    Sens,  Rolland,  médecin- 

Aux  termes  de  la  loi  du  21  germinal  an  XL  une  visite  générale  des  officines  de 
pharmacie  et  des  magasins  des  épiciers  et  droguistes  a  lieu  annuellement.  L'époque 
en  est  fixée  par  le  Préfet. 

MÉDECINS  DES  ENFANTS  ASSISTÉS. 

ARRONDissEM.  d'auxbrre.  iMarie-Lcsseré,  à  Appoigny.  Tournier,  à  Druyes. 
MM.  Marie,  à  Auxerre.        IRathier,  à  Chablis.  iMorache,     id. 


chimiste,  à  Sens,  et  Fol- 
let, pharm.  à  Sens. 

arroiidiss.  db  tonnbrrb. 

MM.  Marquis,  d' médecin, à 
Tonnerre,  Legris,  pharm. 
à  Tonnerre.,  Thierry,  d.- 
m.  à  Ancy-le-Franc. 


Guyard,  à  Gy-rEvéqae. 
De  Jonchère,  à  Héry. 
NaTères.  à  Irancy. 
Tassin,  a  Leugaj. 
Vesperini ,  à  Mailly-la-Ville. 
Bernardin,  à  Ouanne. 
Marqnet,  a  Parly. 
HéUe,  à  Saint-Florentin. 
Pommier,  à  St-Sanveur. 
Boadard,  à  Yermenton. 

▲RR0NDI8SB1I.  D*A¥ALL01I. 

Bert,  à  Ayallon. 
Petit,  à  Châtel-Censoir. 
Lerlctie,  à  Cassy. 
Pruneau,  à  Llsle. 


67 

Guiffnot,  à  Pizy. 
Collm,  à  RouTray  p.  Quarré 
Jacob,  à  Sermizelles. 
Seureau,  à  Yézelay. 

ARR0NDIS9BH.  DE  JOIGNY. 

Courtois,  à  Joigny. 
Laurence,  à  Aillant. 
Pouillot,  à  Brienon. 
Damay,  à  Ghaille^r. 
Desleau,  à  Champignelles. 
Roy,  à  Laferté-Loupière. 
Lareher,  i  Mézilles. 
Bazot,  à  St-Julien-du-Sault. 
Beulard,  à  Villefranche. 
Trouvé,  à  Villeneuve-».- Y. 


ARRONDISSBMBirT  DR  SBNS. 

Fillemin,  à  Sens. 
Roche,  à  Pont-sur- Yonne. 
Glaiâse,  à  St-Yalérien 
Leberton^  à  Sereines. 
Colomb,  a  Thorigny. 
Deville,  à  Yillen.-l^rchev. 

▲RRORDtSS.  DB  TONNERRB. 

Marquis,  à  Tonnerre. 
Royer,  à  Ancy-le-Franc. 
Boubet,  à  Etivey 
Audigé  et  Rouby,  p.  le  can- 
ton de  Flogny. 
Langin,  à  Noyers. 
Thierry,  à  Ravières. 
Mouton,  à  Tanlay. 


Gagniard,  médecin  de  la  contre-visite  des  enfants  assistés,  à  Avallon. 

COMITÉS  DE  PATRONAGE  DES  ENFANTS  ASSISTÉS. 

Par  arrêté  de  M.  le  préfet  de  l'Yonne,  en  date  du  22  octobre  1862,  des  comités 
de  patronage  ont  été  institués  en  faveur  des  enfants  assistés. 

Ces  comités  se  composent  :  dans  les  communes  cbefs-lieuz  de  canton,  1'  du 
maire,  président;  2*  du  curé;  3"  du  juge  de  paix. 

Et,  dans  les  communes  rurales  :  1*  du  maire,  président;  2*  du  curé  ou  desser- 
vant ;  3*  de  l'instituteur  ou  de  Tinstitutrice.  Font  partie,  de  droit,  des  comités,  le^ 
médecins  chargés  dans  la  commune  du  service  des  Enfants  assistés.  Le  comité 
entre  de  plein  droit  en  fonctions  dès  qu'il  existe  dans  la  commune  un  élève  de 
l'hospice  ou  un  enfant  secouru  temporairement.  Sa  mission  est  d'exercer  une  sur- 
veillance constante  sur  les  mères,  nourriciers  ou  patrons,  ainsi  ^e  sur  les  en- 
fants; de  donner  aux  uns  et  aux  autres  des  conseils  et  des  avertissements,  et  de 
porter  à  la  connaissance  de  l'autorité  supérieure  tout  ce  qui  importe  au  bien-être 
moral  et  physique  des  enfants  de  tout  Âge.  Le  comité  s  assemble  tous  les  trois 
mois  ou  plus  (ouvent,   s'il  en  est  besoin,  et,  autant  que  possible,  à  l'époque  du 

Sassage  de  l'inspecteur.  11  est  convoqué  par  le  président,  soit  d'omce,  soit  sur  la 
emande  motivée  d'un  de  ses  membres.  Il  pourra  s'adjoindre  des  damas  patronesses, 
qui  seront  chargées  notamment  de  visiter  les  nourrices,  de  les  surveiller  et  de 
rassurer  qu'elles  accordent  à  l'enfant  tous  les  soins  nécessaires. 


COMHUHES  DE  L'YONNE. 

PÀm    OIDIE    AlFÀlOËTigOE 

«rfieit,  U  rflwnu  foncier.  Us  diitancti  judieiairt 
It  nom  du  canlon  et  du  bureau  de  poile. 


lt 

i!« 

BUREAUX 

1^ 

CANTONS. 

de 

Sr= 

"  1,.  *    1  ï". 

5» 

ê'^ 

cinl.llart.jcb.-l. 

891 

21204 

vermenlon 

VermenlOD 

2 

23 

S3 

670 

4701 

Cbablis 

Cbablis 

11 

30 

30 

1783 

33S99 

Aillaol 

Aillanl 

13 

21 

lïï3 

38181 

Aac)-le-Franc 

NuiU 

16 

34 

58 

H« 

63505 

Id. 

Anc^-le-Fraac 
Lézmaes. 

18. 

53 

2I2S 

35103 

Id. 

6 

14 

49 

29Si 

29417 

Coul.-sur.-Y. 

Coul.-snr-Y. 

4 

37 

Î7 

830 

22751 

L'Isle-aur-te-S. 

Liste 

3 

12 

52 

IÎ65 

37690 

AvalloD 

ATallon 

6 

6 

43 

!6I6 

25239 

Noyers 

Noyers 

S 

16 

35 

602 

18130 

Avallon 

^Talion 

4 

1 

50 

RR3 

8913 

L'Isle-surle-S. 

L'isle 

6 

21 

52 

MIT 

31829 

GuilloD 

Guillon 

11 

27 

59 

SM6 

85731 

Auierre 

Appoigay 

10 

10 

10 

IGOn 

19591 

Cerisiers 

Arces 

10 

30 

35 

i579 

31T24 

Yermenton 

Arcï-BurCure 

7 

32 

32 

i02 

13;e9 

Aoct-tc-FraBC 

Léz'mne,. 

8 

13 

48 

3981 

67958 

ADcyle-Fraùc 

6 

16 

60 

978 

10800 

W.-sur-Yonne 

W-sur- Yonne. 

5 

il 

38 

2303 

15515 

Cniiy 
VezelBT 

rruzy 

Veielay 

19 

25 

60 

177* 

20,M2 

10 

25 

15 

3125 

21283 

Id. 

Id. 

2 

16 

18 

m 

10451 

L'iBle-sur-le-S. 

Li^'le 

6 

9 

51 

«9 

16678 

Auierre    ' 

Auierre 

6 

« 

6 

4331 

^78907 

W. 

Id. 

2571 

H  3831 

AtbIIod 

Avallon 

S2 

<6J6 

76329 

SM'torenliD 

5t-Flor«nlin 

29 

29 

(410 

22181 

W.-l'Archeï. 

W.-lArclieï. 

3 

2T 

38 

W3 

72  7 

Craij 

Tanlay 

8 

13 

IS 

39) 

II7B6 

Joigny 

Bas'ou 

12 

12 

16 

IN9K 

25678 

Cravan 

9 

20 

20 

027 

16186 

Seignelay 

Scignelay 

15 

15 

6U9 

6820 

Quarré 

Quarré 

8 

n 

65 

659 

10725 

Toucï 

Chablis 

ruurrain 

10 

16 

16 

2IIT 

17695 

Chablis 

7 

13 

13 

1313 

321111 

Brienon 

BriCDon 

6 

24 

29 

1519 

21018 

Joigny 

C*zy 

6 

6 

33 

417 

4652 

Flogny 

Flogny 

8 

12 

33 

505 

,5I!I0 

Tunnerre 

Tonnerre 

11 

n 

29 

t.-.20l 

Vermealon 

Arc  \ -sur-Cure 

5 

29 

29 

738 

noôi 

L'Islc-sur-le-S. 

Ncuvy 

13 

28 

37 

821 

71  fis 

LMe 

4 

IS 

55 

709 

TUi 

Veielay 

k  vallon 

8 

U 

42 

&u 

1001 

13601 

Ligny 

Ligny 

H 

tl 

3833 

53693 

filéueau 

Bléncau 

51 

56 

it  conforme,  quant  aux  distance',  à  celai  dressé  par  le  Préfet  de 
plenibrel86<,coexécuUon  de  l'art.  93  du  règlemeutdD  I8juiu  (818. 
est  relevée  sur  le  travail  .'Statistique  publié  en  1864  par  M.  Gimel, 
ilributions  directes  du  département  de  i'Yonne. 
e  la  colonne  du  retenu  foncier  nous  ont  été  fournis  c«tte  année  par 
des  contributions  direcles,avecuncropres£emenldes  pins  obligeants. 


69 


COMMUNES. 


•G- 

S  g 


a 

a  % 

>■  *-  2  «o 
u  »  g  n 

esc     "o 


c«2 


a 


CANTONS. 


BURBAUX 

de 

POSTE 


DISTANCE 

de  la  commune 


aa 

k 

ant. 

rarr. 

3 

21 

27 

43 

n 

35 

13 

13 

8 

23 

11 

17 

10 

15 

n 

18 

7 

7 

12 

23 

10 

17 

11 

11 

6 

23 

7 

22 

4 

15 

4 

24 

14 

38 

* 

20 

6 

6 

» 

22 

15 

32 

8 

23 

5 

32 

5 

47 

15 

37 

7 

19 

7 

7 

7 

25 

10 

10 

8 

7 

4 

4 

10 

10 

8 

20 

9 

9 

* 

27 

3 

21 

3 

15 

12 

13 

14 

24 

16 

28 

12 

33 

9 

21 

7 

24 

3 

12 

7 

28 

3 

30 

7 

7 

9 

19 

» 

24 

6 

27 

8 

8 

8 

19 

4 

24 

15 

15 

5 

18 

9 

17 

au 


Bligny-en-Othe 

Bœurs 

Boiïi-dArcy 

Bonnard 

Bouillv 

Branches 

Brannay 

Brienon 

Brion 

Brosses 

Bussières 

Bussy-en-Othe 

Ba8Sy-le-Repo8 

Bulteaux 

Carisey 

Censy 

Cérilly 

Cerisiers 

Cézv 

Chablis 

Chailley 

Chamoux 

Champbeugle 

Champce  Trais 

Champigneiles 

Champigny 

Champlay 

ChampLost 

Champs 

Champvallon 

ChamTres 

Charbuy 

Charentenay 

Charraoy 

Charny 

Chassignelles 

Chassy 

Chastellox 

Chastenay 

ChAtei-Censoir 

Chfttei-Gérard 

Cbaumont 

Chaumot 

Chemilly  p.  Sei^. 

ChemiUy-s.-Serem 

Chêne- Arnoult 

Cheney 

Cheny 

Chéroy 

Chéu 

Chevannes 

Cheylllon 

Chichée 

Chichery 

Chichy 

Chigy 


554 

13450 

2191 

9989 

345 

9:>.9.5 

389 

8^4  84 

587 

f!).UM) 

1078 

ISî^i 

1051 

13203 

1982 

I273H 

1GI6 

27  iS5 

1966 

35133 

1133 

13fH8 

4326 

97151 

2328 

25671 

729 

18391 

1105 

21385 

473 

3813 

717 

6557 

2324 

21679 

1536 

49714 

2076 

13010 

HOO 

21191 

678 

8581 

709 

5686 

3205 

21U99 

4173 

39(MI1 

2017 

87050 

2058 

36764 

2248 

71459 

409 

15025 

664 

12095 

545 

22120 

2301 

55300 

1447 

19296 

667 

16369 

1687 

31842 

1270 

38115 

1618 

21801 

1016 

8471 

886 

11351 

2408 

40106 

1804 

13109 

827 

29106 

1445 

24037 

560 

13021 

1271 

9878 

887 

9981 

577 

8086 

933 

23324 

1006 

24437 

731 

27361 

2305 

82127 

1270 

16345 

1834 

33510 

650 

16674 

229 

4203 

1523 

20274 

Brienon 

Cerisiers 

Verinonlon 

Joi^HY 

St-Florenlin 

Aillant 

Chéroy 

Brienon 

Joigny 

Vézelay 

Quarré-l.-T. 

Brienon 

'W. -sur- Yonne. 

Flogny 

Id. 
Noyers 
Cerisiers 
Cerisiers 
Joignv 
Chabfis 
Brienon 
Vézelay 
Charny 
Bléneau 

Id. 
Ponl-sur-Y. 
Joigny 
Brienon 
Auxerre 
Aillant 
Joigny 
Auxerre 
Coul.-la-Vin. 
Joigny 
Charny 
Ancy-le-Franc 
Aillant 
Quarré 
Cour  son 
Vézelay 
Noyers 
Pont-s. -Yonne 
W. -s.- Yonne 
Seignelay 
Chablis 
Charny 
Tonnerre 
Seipelay 
Chéroy 
8t-Florentin 
Auxerre 
Charny 
Chabhs 
Joigny 
Seignelay 
W.-rArchev. 


Brienon 
Arces 

Arcy-s.-Cure 
Basson 
St.-Florentin 
Flcury-Vâllée 
Pont-s.-Yonne 
Brienon 
Laroche 
Vézelay 

Cussy-1  .-Forgea 
Laroche 
W. -s.- Yonne 
Flogny 
Flogny 
Noyers 
Arces. 
Cerisiers. 
Cézy 
Chablis 
Chailley 
Vézelay 
Charny 
Bléneau 
Champigneiles 
W.-la-Guyard 
Bassou 
Brienon 
Coulang.-l.-V. 
Joigny 
Id. 
Auxerre 
Courson 
Bassou 
Charny 
Ancy-le-Franc 
Aillant 
Chastellux 
Courson 
Ch.-Censoir 
Novers 
W.-la-Gnyard 
W.-s.-Yonne 
Seignelay 
Chablis 
Charny 
Tonnerre 
Laroche 
Chéroy 
St-Florentin 
Auxerre 
Charny 
Chabhs 
Bassou 
Brienon 
W.-rArchey. 


27 
46 
35 
16 
23 
15 
73 
23 
34 
34 
68 
29 
49 
31 
28 
41 
49 
20 
33 
44 
38 
49 
54 
56 
46 
75 
21 
30 
10 
29 
31 
10 
20 
19 
48 
56 
20 
65 
24 
38 
51 
79 
51 
12 
28 
52 
42 
19 
81 
27 
8 

40 
24 
14 
18 
51 


70 


COMMUNES. 


•2^ 

s  s 


g*'SS 

>.  k«  M  <« 

ce  u  ^^ 


CANTONS. 


BUREAUX 
de 

POSTE. 


DISTANGB 

de  la  commune 


ao 

cant. 


k    [  an 

rarr.  eh.-l. 


Chitry 

Cisery 

Civry 

Collan 

CoUemiers 

Commissey 

C'ompigny 

Coniant 

Conlangeron 

Couianges-la-Vin. 

Coulanges-sar-Y. 

Couleurs 

Courceaux 

Courgenay 

Courgy 

Conrlon 

Cour  son 

Courtoin 

Courtois 

Contamoux 

Crain 

Cravant 

Cruzy 

Cry 

Cndot 

Cussy-les-Forges 

Cnsy 

Cuy 

Dannemoine 

Dicy 

Diges 

Dillo 

Dissangis 

Dixmont 

Dollot 

Domats 

Domecy-s.-Cure 

Domecy-s.-le-V. 

D/acy 

Druyes 

Dyé 

Eglény 

Egriselles-le-Boe. 

Epi  nean-les-VoTes 

Epineuil 

Sscamps 

Escoiives 

Esnon 

Essèrt 

Etais 

Etaules 

Etigny 

Etivey 

Evrjr 

Fcstigny 

Flaey 


1499 

15480 

454 

19056 

16U2 

15274 

1301 

10049 

1037 

11387 

1267 

15469 

767 

14390 

492 

1   5653 

767 

7622 

1030 

35457 

1028 

21978 

1711 

12627 

963 

21937 

2402 

30668 

986 

9397 

1609 

38770 

3378 

i  36164 

597 

12623 

398 

9497 

856 

14657 

955 

6828 

2201 

39859 

5878 

47247 

1084 

32711 

1840 

30061 

1332 

i  34693 

463 

1  24063 

666 

27524 

1000 

14637 

987 

13180 

3495 

47011 

293 

2683 

712 

16757 

3945 

39038 

1493 

26045 

2354 

53883 

2012 

22972 

609 

8158 

2136 

23187 

3884 

29961 

1677 

15657 

782 

10970 

2318 

21599 

673 

13012 

597 

18389 

2256 

36699 

719 

20268 

1180 

30637 

530 

8801 

4389 

22264 

854 

16210 

655 

12456 

2434 

18704 

442 

19836 

543 

10063 

1282 

i0798 

OhabUs 
Guillon 
LIsle-sur-Ser. 
Tonnerre 
Sens 
Cruzj 
Sergines 
Sens 

Couianges-Ia-V. 
Cou  langes-la- V. 
Coul.-sur-Yon. 
Cerisiers 
Sergines 
W.-l'Archev. 
Chablis 
Sergines 
Conrson 
Chéroy 
Sens 

L'Isle-sur-le-S. 
Coul.-sur-Yon. 
Vermenton 
Cruzy 

Ancy-le-Franc 
Saint-Julien 
Guillon 
Ancy-le-Franc 
Ponl-sur-Yon. 
Tonnerre 
Charny 
Toucy 
Cerisiers 
L'Isle-sur-le*S 
W. -sur- Yonne 
Chéroy 
Id. 
Vézelay 
Ayallon 
Toucy 
Courson 
Flogny 
Toucy 
Sens 
Joigny 
Tonnerre 
Coulanges-Ia-Y. 
Coulanges-la-V. 
Brienon 
Vermenton 
Coulange-s.-Y. 
Avallon 
Sens 
Noyers 

Pont-sur-Yonn. 
Conl.-snr-Yon. 
W.-l'ArcheT. 


Saint-Bris 

Guillon 

L'Isle 

Tonnerre 

Sens 

Tanlay 

Sereines 

Egnselles-le-B . 

Coulanges-la-V. 

Coul.-la-Vin. 

Coulanges-s.-Y. 

Cerisiers 

Sergines 

W.-ÎArchev. 

Chablis 

Serbonnes 

Courson 

St-Valérien 

Sens 

L'Isle-s.-le-S. 

Coulanges-s.-Y. 

Cravan 

Cruzy 

Nuits 

Saint-Julien 

Cussy-les-F. 

Ancy-le-Franc 

Pont 

Tonnerre 

Charny 

Pourrain 

Arces. 

Llsle 

Dixmont. 

Chéroy 

St-Yalerien 

Vézelay 

Avallon 

Toucy. 

Coul.-sur-Yon. 

Flogny. 

Pourrain 

£griselles-le-B. 

Basson 

Tonnerre 

Coulanges-  la  V 

Coulanges-la-V. 

Brienon 

Vermenton 

Etais. 

Avallon 

Sens 

Noyers 

Pont 

Coul.-sur-Y. 

W.-PArchcv. 


13 

14 

3 

13 

2 

17 

10 

10 

8 

8 

13 

7 

3 

22 

13 

13 

9 

17 

* 

13 

s 

33 

10 

34 

12 

27 

8 

28 

6 

19 

8 

20 

* 

23 

14 

17 

4 

4 

4 

19 

1 

34 

5 

19 

* 

32 

13 

31 

12 

22 

7 

10 

1 

19 

7 

8 

5 

5 

8 

24 

9 

18 

7 

19 

2 

17 

10 

15 

6 

19 

12 

'20 

9 

16 

10 

10 

4 

28 

11 

32 

7 

13 

12 

17 

(6 

16 

8 

8 

3 

3 

12 

11 

3 

10 

3 

15 

6 

28 

17 

45 

4 

4 

9 

9 

12 

52 

6 

9 

3 

31 

4 

27 

14 

63 

51 

29 

61 

42 

79 

71 

17 

15 

33 

45 

85 

61 

19 

78 

23 

75 

62 

48 

34 

19 

55 

66 

49 

58 

54 

66 

40 

46 

18 

39 

49 

42 

76 

66 

57 

45 

28 

32 

30 

17 

55 

20 

58 

11 

10 

26 

28 

45 

47 

54 

50 

67 

31 

89 


COMMUNES. 


o  4-» 

"21 


Sf  ■«  **  ts 


CANTONS. 


BUREAUX 

de 

POSTE. 


DISTANCE 

de  la  commune 

aa  1    ^    {  ao 
cant.  l'arr.  ch.-I 


Fleurigny 

Fleury 

Fléy 

Flogny 

Foissy 

Foissy-le»-Vézelay 

Fontaine-la-Gail. 

Fontaines 

Fontenaiiles 

Fontenay  p.  Chab. 

Fontenay  p.  Véz. 

Fontenay-s.-Fonr. 

Fontenonilles 

Fontenoy 

Fonchères 

Fournaudin 

Fouronnes 

Fresnes 

Fulvy 

Fyé 

Germigny      ^ 

Gigny 

Girolles 

Gisy-les-Nobles 

Givry 

Gland 

Grandcbamp 

Grange-le-Bocage 

GrimauU 

Gron 

Gnercby 

Guillon 

Gurgy 

Gy-lBvêqne 

Haoterive 

Héry 

Irancy 

Island 

Janigeb 

Joigny 

JonancT 

Joux-la-Vilie  . 

4louy 

JuUy 

Jnnay 

Jussy 

La  Beliiole 

LaCelle-St^Gyr 

La  GhapcUe-s  -Or. 

La  Chapelle- Vaup. 

La  Chapelle-V.-F. 

Ladnz 

La  Ferté-Loup. 

Lailly 

Lain 

Lainsecq 


1577 

24163 

4481 

29746 

803 

40280 

«227 

24*;S28 

2420 

36417 

530 

6669 

1037 

8270 

2428 

27656 

265 

3158 

497 

3854 

1530 

42324 

1249 

42080 

4608 

44224 

1536 

49493 

4438 

24532 

895 

4694 

4757 

45265 

488 

5044 

370 

14844 

684 

6770 

4420 

53747 

4056 

16642 

4644 

30702 

4055 

38430 

845 

44030 

1378 

40443 

2750 

32099 

4263 

7309 

2333 

47866 

4436 

48296 

4465 

28524 

4155 

37499 

4924 

29683 

4477 

42287 

697 

13486 

2062 

50590 

4466 

33280 

2032 

33848 

4  472 

42575 

4532 

488497 

587 

3866 

4095 

26952 

4725 

58537 

4784 

52253 

350 

8440 

748 

44558 

845 

45484 

4796 

53004 

1746 

27098 

494 

44777 

4082 

22354 

744 

9774 

2972 

29595 

4667 

26426 

997 

9972 

2463 

47242 

Sergines 

Thorigny 

43 

44 

70 

Aillant 

Fleury 
Chablis 

10 

47 

44 

Tonnerre 

41 

44 

25 

Flogny 
W.-rArchev. 

Flogny 
>V.-l'Archev. 

» 

45 

30 

5 

49 

60 

Vézelay 

Vézelay 

5 

46 

54 

Sens. 

Sens 

8 

8 

66 

Saint-Fargeau 

Toucy 

48 

36 

30 

Courson 

Courson 

5 

22 

22 

Chablis 

Chablis 

6 

as 

26 

Vézelay 

Vézelay 

8 

49 

57 

Coulanges-s-Y. 

Courson 

45 

24 

24 

Charny 
Saint-SauTeur 

Charny 

4 

34 

53 

Saint-Sauveur 

9 

28 

28 

Chéroy 

St-Valérien 

42 

43 

74 

Cerisiers 

Arces 

48 

42 

48 

Courson 

Courson 

5 

24 

24 

Noyers 

Noyers 

8 

44 

40 

Ancy-le-Franc 
Chablis 

Ancy-le-Franc 
Chablis 

4 

23 

54 

2 

24 

24 

StFlorentin 

St-Florentin 

4 

33 

33 

Cmzy 

Cruzy 

9 

28 

63 

Avallon 

Avallon 

8 

8 

44 

Pont-s.-Yonne 

Pont-sur-Y. 

4 

44 

69 

Vézelay 

Id 

8 

40 

42 

Crazy 

Cruzy 

7 

24 

56 

Charny 

Charny 

44 

32 

32 

Sergines 

Thorigny 

45 

20 

77 

Noyers 

Noyers 

6 

27 

44 

Sens 

Sens 

6 

6 

58 

AiUant 

Fleury 

8 

43 

48 

Guillon 

Guillon 

• 

16 

63 

Seignelay 

Seignelay 

6 

10 

40 

Goulanges-la-V. 

Coolanges-la-V. 

5 

40 

40 

Seignelay 
Id 

Seienelay 
Avallon 

3 
2 

46 
44 

46 
44 

Coulanges-la-V. 

Vincelles 

8 

44 

44 

Avallon 

Avallon 

7 

7 

51 

St-Florentin 

St-Florentin 

7 

30 

30 

Joigny 

Joigny 

• 

■ 

28 

Noyers 

Noyers 

5 

25 

43 

L'Isle-s.-le-S. 

Luey-le-Bois 

12 

46 

39 

Chéroy 

Chéroy 

5 

26 

74 

Ancy-le-Franc 

Ancy-le-Franc 

42 

30 

65 

Tonnerre 

Tonnerre 

3 

3  }  34 

Coulange»-la-Y. 

Coulanges-la-V. 

5 

40 

.0 

Chéroy 

SaintrValérien 

42 

20 

67 

Saint-Jnlien 

Cézy 

9 

8 

35 

Sergines 

Thorigny 

7 

42 

67 

Ligny 

Ligny 

7 

24 

24 

Flogny 

Flogny 

2 

43 

34 

AiUant 

Aillant 

6 

46 

24 

Charny 

Sépeaux 

43 

48 

57 

W.  l'ArcheY. 

W.-rArchev. 

3 

23 

59 

Courson 

Courson 

42 

30 

90 

St-SauTeur 

StrSauveur 

40 

39 

39 

COMMUNES. 

fi 

Lalaade 

9S2 

U  Motbe auiAul. 

131) 

L>  Postule 

LsKaon 

e92 

I^vaii 

53511 

La  ViElnlU 

1201 

Les  Bordes 

1835 

Les  Ormea 

836 

Us  Sièges 

230e 

Leugoy 

<293 

Levis 

H78 

UiinaM 

IM* 

Uchintp.Aigr. 
Lichéres  p.  Ck-C. 

I6J0 

Iil2 

LigDoreUes 

1133 

Ligny 

2671 

LiDdry 
L'lsle-snr4e-SereiD 

im 

386 

Li»T 

HTS 

LOOM 

623 

Louesme 

1019 

Lucy-le-Bois 

1846 

'Ucy-sui^Cure 

WJ 

•Dcy-sur-YoïiDC 

Ï9( 

a, 

3011 
597 

Maillv-la-Ville 

2262 

Mai1ly-Ie<;hAUaii 

2553 

Mftlay-lfrCrand 

2133 

Mllfly-le-Petit 

I0S6 

Malicorne 

1531 

Hurc^ais-Delun 

2t9t 

iim 

Harmeaui 

1066 

Hamngis 

1409 

2547 

Uellsey 

2191 

Heudè* 

559 

Mercy 

261 

Uéré 

H64 

Merry-la-Vallée 

1795 

Merry-Sec 

1379 

Uéry^r-Yoïue 

2288 

Héillles 

5)01 

Michery 

1631 

Uigé 

M42 

SifiT" 

1607 

542 

HAlay 

1165 

Uolesme» 

937 

MDlinoDE 

1169 

Holosmes 

2392 

Honéleau 

84S 

HooUcber 

1800 

MoDIiOQy 

HoDUQoi 

)577 
2I9Ï 

16739 

Toncy 

Touej 

3IMI0 

Charny 

Cbarnv 

U6.Ï6 

W.-IArcheT. 

Thorigny 

13H2G 

i'iogn» 

Seav) 

45!)0H 

St-Fargeau 

H0H6 

Aiiiaot 

Villiers-SI-B. 

18627 

W.-snr-Yonne 

W.^ur- Yonne 

8i0t 

Aillant 

Aillant 

2i)620 

\v.4ArchcT. 

W.-l'Archev. 

3I36U 

Toucy 

15984 

Toucy 

Tuucy 

4IS0i 

Ancy-1«-Frai)c 
Ciiablis 

LÉiinnes. 

17S6I) 

Cbablis 

20!i'>2 

Vézelay 

Chftiel-Censoir 

14380 

53iN9 

■•'S' 

Lip 

15353 

Toucy 

Pourrain 

lOilU 

L'IsJe-s.-le-S. 

L'isle 

<g2S3 

Ponl4.-YoDae. 

Pont-a.-Yoïuie 

13959 

JoigD 

Joieny 

IH67 

Biéneau 

Viiriefs-3t-B. 

37153 

AvalloD 

Lucy4e-Bois 

10928 

VementoD 

Vcrmenton 

13623 

Cou1aiiges-s.-Y. 

Coulanges-s-Y. 

52M0 

Uallon 

ATallon 

12139 

Sens 

Sens 

32:51 

Venue  n  Ion 

Arcï-fiur-Cnre 

22Hri 

Couta[igea-8.-Y. 

Conlanges-B-Y. 

32iH 

Sens 

Sens 

(4210 

Id. 

Id. 

11197 

(iharny 

Charny 

387U2 

Ligny 

Lignv 

8S-9 

ChwBy 

Cbariii 

|5U9 

GuiUou 

Guillon 

33313 
33i58 

Sens 
L'isle-B.-le-Ser. 

EgriselIcs-le-B. 
Llsle 

14678 

Cruïy 

Tanlay 

12037 

ATSIIOD 

Vézelay 

9233 

BrienoB 

Dricnun 

15121 
18990 

ac, 

A*, 

17580 

Courson 

Courson 

17135 

Coul8ngeM.-Y. 

55.S02 

Saint-Fargeau 

Mczilles 

53162 

I>ûnl-s.-Yonne 

l>ont 

24238 

Coulanges-la-V. 

Coulanges-la-V 

34987 

Joigny 

Laroche 

HH43 

Chablis 

Chablis 

14195 

Noyers 

5662 

Courson 

Conrsoa 

2Ï6T6 

W.-l'ArchcT. 

W.r  Arche  V. 

49733 

Tonnerre 

Tonnerre 

31609 

Auierre 

Auierre 

33585 

Cbéroy 

Cbéroy 

22230 
26891 

va, 

va, 

26 

30 

32 

28 

18 

21 

21 

22 

27 

26 

30 

17 

21 

13 

15 

6 

36 

8 

28 

57 

H 

27 

27 

6 

57 

20 

42 

19 

12 

21 

11 

11 

21 

26 

24 

18 

32 

39 

14 

16 

11 

18 

16 

26 

22 

6 

6 

21 

12 

18 

73 


COMMUNES. 


«1.2^ 

<J  *^ 

"Z^ 

s;5S 

ll§i 

5« 

gisg 

CANTONS. 


BUREAUX 
de 

POSTE. 


DISTANCE 

<le  la  commune 

au  I   k    I   an 
cant.lrarr.l  eh-1 


Montréal 

Mont-Saint-Salp. 

Moufify 

Moulins,  p.  Noy. 

Monlins-s.-Ouanne 

McuUersi 

Nailly 

Neuilly 

Neuvy-Saulour. 

Nilry 

Noé 

Noyers 

Nuits 

Ormoy 

Ouanne 

pacv-sur-Arm. 

Pailly 

pari  y 

paron 

Paroy-en-Olhe 

Pa  ro  y-8ur-Tholon 

Pasilly 

Passy 

Percey 

Perreuse 

Perreux 

Pcrrigny  , 

Perrigny-s.-Arm. 

Pierre- Perlhuis 

PilTonds 

Pimelles 

Pizy 

Plessis-du-Mée 

Plessi  s-Sain  l- J  ean 

Poilly 

Poilly-s.-le-Sereiu 

Poinchy 

Pontauoert 

Pontigny 

Pont-8ur-Vanne 

Ponl-sur-Yonne 

Pourra  in 

Précy 

Précy-le-Sec 

Prégilbert 

Prény 

Provency 

Prunoy 

Quarre-les-Tomb. 

Quenne 

Qulncerot 

Rayières 

Rebourceaux 

Roffey 

Rognv 

RoncDères 


689  ; 

31073 

«916  1 

5255.) 

476 

4619 

1499  1 

10332 

om) 

15372 

305  i  ' 

3(K66 

2105 

25159 

1310 

39738 

1840 

49243 

3132 

34771 

8S1 

8373 

3480 

35201 

1131 

36889 

1299 

27221 

2856 

38361 

1294 

30588 

1449 

25488 

2020 

29176 

995 

16861 

52  i 

12287 

4f2 

12885 

985 

6019 

554 

9613 

923 

19418 

562 

5658 

2579 

19742 

1227 

43361 

1377 

28900 

714 

7909 

2400 

39614 

975 

11361 

1197 

31881 

765 

16529 

1083 

20883 

1919 

33421 

2088 

18626 

487 

11913 

360 

12178 

1158 

23381 

1025 

18883 

1282 

574SO 

2528 

34545 

2069 

41771 

1526 

13560 

613 

13414 

1188 

7947 

1156 

27473 

2441 

42634 

3314 

38497 

853 

15156 

982 

7508 

2149 

61717 

467 

15683 

837 

13493 

3169 

25978 

1109 

7715 

Gui  lion 

Seignelay 

C  ourson 

Noyers 

Toucy 

Saiut-SauTeur 

Sens 

Aillant 

Flogny 

Noyers 

Sens 

Noyers 

Ancy-ie-Franc 

Seignelay 

Cour  son 

Ancy-Ie-Franc 

Sergines 

Toucy 

Sens 

Brienon 

Joigny 

Noyers 

Sens 

Flogny 

St-Sâuveur 

Charny 

Auxerre 

Ancy-le-Franc 

Vézelay 

\V. -s. -Yonne 

Cruzy 

Guillon 

Sergines 

Id. 
Aillant 
Noyers 
Cbablis 
A  vallon 
Ligny 

W.-lArchev. 
Pont-s.-Yonne 
Toucy 
Saint-Julien 
L'Isle-s.-le-Ser. 
Vermenion 
Chablis 
L'Isle-s.-le-Scr. 
CbarnY 
Quarre 
Auxerre 
Cruzy 

Ancy-le-Franc 
St-Florentin 
Flogny 
Bléneau 
Saint-Farg«au 


Guillon 
Brienon 
Cour son 
I  Noyers 
Toiicy 

;  Saint-Sauveur 
:Scns 
!  Basson 
Ncuvy 
I  Noyers 
iTheil 
[Noyers 
!  Nuits 
Brienon 
Courson 
Léz  innés 
Sergines 
Toucy 
Sens 
Brienon 
.loigny 
Noyers 
W. -sur- Yonne 
Flogny 

Saint-Sauveur 
Charny 
Auxerre 
Nuits 
Vezelay 
Villen.-sur-Y. 
Cruzy 
Guillon 
Sergines 

Aillant 
Chablis 
Chablis 
Avallon 


Ligny 
Theil 


Pont 

Pourrain 

Sépeaux 

Lucy-le-Bois 

Vermenton 

Chablis 

Llsle-sur-le-Ser. 

Charny 

Quarre 

Auxerre 

Cruzy 

Nuits 

St-Florentin 

Flogny 

Rogny 

Samt-Fargeau 


7 

7 

5 

6 

4 

2 

7 

9 

13 

11 

11 

B 

8 
7 

11 
6 
6 
6 
4 
7 
4 
7 

12 
4 

10 
6 
4 

13 
6 

12 
4 
7 
9 
4 
5 

14 
2 
4 
4 

12 

s 

10 
13 
17 
7 
7 
7 
4 

n 

7 
10 
10 
8 
7 
8 
5 


12 
21 
19 
19 
26 
41 

7 
10 
2S 
23 
11 
20 
27 
19 
24 
14 
19 
19 

4 
24 

4 
27 
12 
19 
43 
31 

4 

32 
14 
29 
15 
23 
23 
21 
17 
14 
17 

4 

19 
13 
12 
14 
13 
16 
23 
20 

8 
23 
18 

7 
28 
28 
24 

8 
53 
47 


59 

21 

19 

44 

26 

41 

65 

21 

35 

30 

54 

38 

58 

19 

24 

49 

74 

19 

61 

30 

29 

43 

49 

33 

43 

58 

4 
67 
55 
56 
50 
64 
80 
78 
18 
30 
17 
49 
19 
54 
69 
14 
40 
56 
23 
20 
47 
44 
70 

7 

56 
56 
24 
35 
64 
41 


COHMcnES. 

Il 

m 

un 

CA.NTOS8. 

BUREAUX 
de 

ai  1    1   1   an 

â  = 

"j=s 

ontlrarr.lch-t. 

.« 

17631 

T.-sni^Toiiiie 

Villen.-snr-T. 

ao 

■47 

RoQTrar 

742 

I408J 

Lignj 

Ligny 

)7 

1? 

Hotojr 

559 

8124 

Sens 

Sens' 

6 

SI 

Bngnj 

IÎ70 

Il6t- 

Crozy 

)I 

52 

8acy 

2722 

29350 

\emiFiitOD 

^errapnlon 

33 

33 

flainpaits 

•2231 

18361 

Sailli -Sauienr 

Entrains  (NièT) 

)3 

43 

43 

S«iDl-AgDaa 

I3M 

2*869 

i'.mi-s.-Yoiiiie 

W.-Ia-Gnïard 

)5 

21 

79 

gaJDl-André 

IM8 

43561 

GuiUuQ 

Cui  ï-le!;F. 

)3 

60 

St-AnbiB-Ch.-Neuf 

2132 

2S636 

Aillant 

aillaat 

8) 

23 

Sl-AubiiM.-Yoiiiie 

Si* 

273»! 

Cêiy 

5 

32 

8«int-Br»neher 

2166 

13362 

Q^f^é 

Cnssj-lea-F. 

*5 

67 

StLnt-Brii 

3W1 

108 t 10 

Aniem: 

Sainl-Bria 

9 

SaiDt-Clément 

821 

<8583 

S«DS 

Sens 

2 

6» 

Saint-CTdroiBe 

849 

32972 

•SI. 

Uroche 

6 

25 

St-Cjr-les-Colon» 

3403 

37839 

Ghabli» 

)8 

Si-Denis  p.  Sent 

621 

13228 

S«as 

Sens 

4 

61 

99Î 

77)9 

Chirnj 

Charny 
Saint-Fargeau 

29 

3» 
41 

4!UI 

60332 

SIFargein 

*9 

Saût-FlorentiD 

lOH 

92224 

Sl-Florenlin 

SaîDl-Floreotin 

3) 

31 

Sainl-Geones 

923 

36422 

Auierre 

Aaierre 

5 

SMiemaiiHl.-Ch. 

3541 

39792 

Quarré 

Chasiellui 

II 

St-Juii«i-<lu-S«ull 

23t7 

867)9 

Saint-Julien 

Saint-Julien 

10 

37 

Saint-  Léger 
S^Loll[^^ro^don 

3291 

34060 

Quarré 

Quarré 

23 

173) 

33866 

Saiul-Julieo 

Saint-Julien 

21 

48 

St-Martin-des-Ch. 

33S1 

2(1113 

Sainl-Fargeau 

Sainl-Fargeau 

53 

St-li«rtin-dOrdon 

97  K 

)8457 

SaiDl-JulicD 

Sa  Lut- Julien 

SO 

SMUrlin-du-Tert. 

673 

979S 

Sens 

Sens 

3 

St-Uarlin-s.-Ani]. 

I36Ô 

25751 

rnuj 

Tanlay 

9 

41 

Sl-Marlin-s.-U<:re 

447 

6210 

Aillaat 

Aillant 

21 

20 
68 
40 
6T 
18 
18 
35 
51 
51 
35 

S 

SI-MarliD-sOreuse 

1*05 

)9K69 

Sergines 

Thorigny 

)2 

8t-UarUn-s.-Ouaii. 

1*78 

10668 

Cliamy 

Charnj 

30 
26 

StM«urice-a.R..H. 

ÎW8 

37*88 

Sergines 

ThMignj 

Sl-Maurice-le-Viul 

47H 

1033) 

Aillant 

Aillant 

20 

St-Mïurice-Tbù. 

190 

5057 

Aillant 

Id. 

Saint-Hor^ 

tl66 

)S0]9 

VrieUj 

ATcy 

S*int-Père 

1496 

21679 

id. 

Véielay 

13 
56 

SaiQt-PriTé 

4032 

37066 

Bléneaa 

filéneau 

1UI* 

16632 

Saint^ulien 

Sépeaoi 

39 

Saint-SauTeur 

2W3 

438*6 

Sainl-SacTeur 

Samt-SauTeur 

Saiot-Sfroliu 

1364 

)9903 

Ponisur- Yonne 

Ponl-sn^YoIlne 

18 

SÙBl-ValérieD 

2175 

49168 

Chfroy 

Saint- Valérien 

16 
)0 

41 

)4 
23 
t4 
35 
6 

45 
5» 
41 

3* 
35 
«4 

Sdnt-VJDDeui«r 
Sle-rolombf! 

(213 
IK20 

25396 
4135* 

CrulT 
LlsIe-sur-le-S. 

Tanlay 

SlfrOiliimbr-ï.-L. 

1431 

t7246 

Saint-Sauveur 

Saint-Sauveur 

SaiBle-l'allavQ 

1883 
393 

2506) 
liG2) 

Quarré 
Vcrineoloo 

Cussy-lea-F. 
Yermenton 

SalBtft-Yerlu 
SalnU 

(4119 
S690 
97  S 

16279 
3*394 
)5306 

Mijers 

Sainl-SauTeuT 

Sen^ 

Saint-Sauveor 

1226 
922 

16676 
21 315 

ADCTle-Fiinc 

Gùillun 

Léïinties 

GuiUon 

15 
20 
27 
)7 

S 

65 
Su 
59 
SI 

"Kl 

10323 
IS770 

^■oïe^s 
Gulilou 

Noyers 
CussjJes-F. 
AMlfon     _ 

ëSsi-le*F. 

'1. 

1193 

m 

ISS 

S5B7I 

ATaUon 
Chéroj 
Guillim 

22 
13 

75 


COMMUNES. 


c  4^ 

le 


g 


^  !^  s  «o 


CANTONS. 


BUREAUX 
de 

POSTE. 


DISTANCE 

de  la  commune 

aa  I    ^    I  aa 
cant.  irarr.  Ich-l. 


Sceaux 
Seignelay 
Sementron 
Senan 

SenneToy-le-Bas 
Sennevoy-le-Haut 
Sens 
Sépeaux 
Seplfonds 
Serbonnes 
Sergines 
Sermizelles 
Serrigny 
Sery 
Sognes 
Sommecaiae 
Sormery 
SoncT 
Sougeres 
Soumaintrain 
SUgny 
Subligny 
Taingy 
Talcy 
Tanlay 
Tannerre 
Tharoiseau 
Tharot 
Theil 
Thizy 
Thorey 
Tborigny 
Thury 
Tissé 
Tonnerre 
Toucy 
Treignr 
TréviUy 
Trichey 
Tronchoy 
Trncy-sur-Tonne 
Turny 
Val-de-Mercy 
Vallan 
Vallery 
Vareille 
Yarennes 
Vassy 
*Vauaeurs 
Yault  de  Lugny 
Yaumort 
Yaux 
Yenizy 
Yenouse 
Yenoy 
Yergigny 


1297 

1306 

1145 

1727 

856 

821 

2007 

1948 

1760 

953 

1854 

674 

738 

412 

1017 

1515. 

3051 

1785 

2621 

1021 

1751 

757 

2042 

672 

1267 

2817 

335 

228 

1126 

541 

685 

1671 

2291 

588 

5685 

3376 

4547 

673 

656 

638 

812 

2453 

13.16 

1145 

1219 

919 

985 

731 

2689 

1466 

1434 

406 

4328 

777 

2219 

1996 


37316 

46336 

11785 

35522 

19871 

15168 

33108" 

41573 

8546 

27189 

5i596 

9640 

8078 

5005 

5748 

18543 

46516 

33510 

14827 

24106 

40898 

10061 

22506 

9782 

39224 

28614 

6305 

8659 

20011 

12540 

8252 

19210 

19906 

6756 

581783 

55471 

54981 

27455 

10400 

13749 

11093 

66269 

15500 

30058 

18391 

15754 

10499 

17393 

21435 

33635 

10019 

14784 

112219 

12265 

49185 

29487 


Guillon 

Seignelay 

Courson 

Aillant 

Cruzy 

Id. 
Sens 

Saint- Julien 
Saint-Fargeau 
Sergines 

1(1. 
Ayallon 
Tonnerre 
Yermenton 
Sergines 
Aillant 
Flogny 
Sens 

Saint-Sanyenr 
Flogny 
Ancy-le-Franc 
Chéroy 
Courson 
L'Isle-sar^le-S. 
Cruzy 
Bléneau 
Vézelay 
Avallon 
W.-1'Archev. 
Guillon 
Cruzy 

W.-l'Archev. 
Saint-Sauveur 
Tonnerre 

Id. 
Toucy 

Saint-SauTeur 
Guillon 
Cruzy 
Flogn  y 

CouIanges*s.-Y. 
Brienon 
Couianges-la-Y. 
Auxerre 
Chéroy 
W.-lArchev. 


Ligny 
Guilloi 


Guillon 

Cerisiers 

Avallon 

Sens 

Auxerre 

Brienon 

Ligny 

Auxerre 

Saint-Florentin 


Guillon 

8 

Seignelay 

» 

Courson 

14 

Senan 

5 

Cruzy 

9 

Id. 

10 

Sens 

* 

Sépaux 

16 

Saint-Fargeau 

7 

Serbonnes 

5 

Sersines 
Avallon 

» 

11 

Tonnerre 

7 

Arcy-sur-Cure 

10 

Thorigny 

15 

Aillant 

11 

Neuvy-Sautour 

19 

Sens 

7 

Saint-SauTeur 

13 

Neuvy 
Ancy-le-Franc 

13 

6 

Sens 

15 

Courson 

8 

L'Isle-sur-le-S. 

6 

Tanlay 
Mézilles 

12 

16 

Vézelay 

7 

Avallon 

6 

Theil 

14 

L'Isle-s- Serein. 

8 

Cruzv 

10 

Thorîgny 

16 

Saint-Sauveur 

8 

Tonnerre 

7 

Id. 

t 

Toucy 

s 

Treigny 
Guillon 

9 
4 

Cruzy 

9 

Tonnerre 

7 

Yermenton 

15 

Saint-Florentin 

12 

Coulange-la-Y. 

4 

Auxerre 

6 

Vallery 

6 

Theil 

12 

Ligny 

2 

Guillon 

10 

Cerisiers 

6 

Avallon 

6 

TheU 

14 

Auxerre 

6 

Saint-Florentin 

10 

Ligny 

7 

Auxerre 

6 

Saint-Florentin 

4 

11 

13 
26 

8 
28 
27 

• 

15 
46 
16 
19 
11 

7 
26 
24 
24 
35 

7 
36 
28 
24 

8 
28 
17 

9 
38 
10 

6 
12 
17 
16 
15 
35 

7 

» 

24 
45 
14 
20 

8 
25 
29 
16 

6 
20 
16 
23 
23 
28 

6 
14 

6 
27 
17 

6 
27 


57 
13 
26 
25 
63 
62 
57 
36 
40 
74 
76 
41 
29 
26 
77 
31 
42 
63 
36 
38 
59 
58 
28 
58 
44 
38 
55 
46 
51 
57 
51 
63 
35 
30 
35 
24 
45 
61 
55 
43 
23 
35 
16 

6 
77 
54 
23 
60 
40 
48 
49 

6 
33 
17 

2 
«7 


76 


COMMUNES. 

erficie 
hect. 

0  ^ 
S  sic 

CANTONS. 

BUREAUX 
de 

DISTANCE 

de  la  commune 

g*c 

«l-l 

POSTE. 

an       il       an 

S^  1 

0  *  f 

cant.   Tarr.  ch-l. 

Verlin 

1368 

26208 

Saint- Julien 

Saint-Julien 

5 

15 

42 

Vermenton 

2483 

85360 

Vermenton 

Vermenton 

* 

24 

24 

Vernoy 

U04 

21218 

Chéroy 

Egriselles 

20 

18 

61 

Véron 

«534 

25681 

Sens 

S»!n& 

9 

9 

42 

Vertilly 

548 

4446 

Sergiues 

Sergines 

10 

27 

77 

Vezannes 

89 1 

9619 

Tonnerre 

Tonnerre 

10 

10 

33 

Yézelay 

1747 

28699 

Vézelay 

Vézelay 

R 

15 

50 

Yézinnes 

615 

6716 

Tonnerre 

Tcnnerre 

5 

5 

39 

Vignes 
Villebleyin 

«154 

33894 

Guillon 

Guillon 

5 

18 

66 

689 

46209 

Ponl-sur-Yonne 

W.-la-Guyard. 

11 

23 

78 

Villebougis 

«154 

«7715 

Chéroy 

St-Valérien 

15 

14 

72 

Viilechétive 

930 

7614 

Cerisiers 

Arces 

4 

28 

42 

VUlecien 

728 

14195 

Joigny 

Cézy 

6 

6 

33 

Villefargeau 

1356 

48758 

Auxerre 

Auxerre 

6 

6 

6 

Villefranche 

â273 

23214 

Charny 

Charny 

7 

22 

44 

Villegardin 

«050 

26595 

Ponl-sur-Yonne 

Chéroy 

6 

23 

68 

Villemanoche 

1384 

46024 

Pont-s.-Yonne 

Ponl 

2 

14 

71 

Villemer 

419 

«1«09 

Aillant 

Basson 

11 

13 

20 

Villenavotte 

a09 

4995 

Ponl-sur-Yonne 

Ponl 

5 

8 

64 

Villeneuve- la-Don. 

«4«3 

24749 

Chéroy 

St-Valérien 

17 

14 

72 

Villeneuve-la-Guy. 

«584 

101909 

Pontrsur-Yonne 

W.-la-Guyard 

12 

24 

81 

Villeneuve-l'Arch. 

675 

«2895 

W.-l'Archev. 

W.-lA.chev. 

■ 

24 

55 

Villeneuve-1.-  Gen. 

2418 

18206 

Bléneau 

Mézillcs 

12 

43 

43 

Villen.  St-Salvc 

681 

50576 

Ligny 

Liçny 
ViTlen.-sur-Y. 

12 

11 

11 

Villeneuve-8ur-Y. 

3845 

106727 

Villen.-sur-Y. 

> 

17 

44 

ViUeperrot 

776 

13517 

Ponl-sur-Yonne 

Ponl 

4 

9 

19 

Villeroy 

695 

12063 

Chéroy 

Sens 

15 

9 

66 

Villelhicrry 

2028 

38752 

Id. 

Val  1er  y 

11 

20 

76 

VillevalUer 

806 

17946 

Joigny 

VillevalUer 

9 

9 

36 

Villiers-Bonneux. 

1416 

17054 

Sergines 

Thoripny 

12 

24 

82 

Villiers-les-Hauts 

1876 

44755 

Ancy-le-Franc 
W.-f'Archev. 

Ancy-le-iranc 

7 

24 

53 

Villiers-Louis. 

1090 

11240 

Sens 

17 

13 

56 

Villier^St-Benott. 

2136 

27021 

Aillant 

Villiers-StrBen. 

16 

29 

32 

VUliers-s^Tholon. 

1529 

18632 

Id. 

Aillant 

2 

12 

22 

Villiers-Vineux. 

1083 

13366 

Flogny 

Flogny 

5 

16 

31 

VUlon 

9-^4 

10667 

Cruzy 

Cruzy 

8 

21 

56 

Villy 

569 

12987 

Ligny 

Ligny 

5 

19 

19 

Vincelles. 

1218 

18456 

Coulanges-la-V. 

Vincelles 

5 

13 

13 

Vincelottes 

16!i 

11553 

Id. 

Id. 

5 

14 

14 

Vinneuf 

1464 

36811 

Sergines 

Serbonnes 

12 

23 

86 

Vireaux 

1430 

21847 

Ancy-ie-Franc 

Lézinnes 

10 

13 

46 

Viviers 

906 

7735 

Tonnerre 

Tonnerre 

7 

7 

30 

Voisines 

2410 

27500 

W.-l'Archcv. 

Thorigny 

«4 

12 

70 

Volgré 

894 

13177 

Aillant 

Senan 

6 

11 

28 

Voutenay 

975 

13297 

Vézelay 

Arcy 

13 

15 

37 

Yrouerre 

1406 

10285 

Tonnerre 

Tonnerre 

8 

8 

33 

77 


COMMUNES  DE  L'YONNE 

FAR  AHBOIVDISSBMBNT. 

PopuUuion*^  ffomt  des  Maires,  Adjoints,  Curés**,  Desservants  et  Instituteurs, 


COMMUNES. 


Popola- 
lion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


Accolay. 

Aigrement. 

Andries. 

Appoigny. 

Arcy-8ur-Cure. 

Augy. 

ACXERRE 

ATTolles. 

Bazarnes. 

Beaumont. 

BeauToir. 

BeÎDe. 

Bessy. 

Bleigny-Ie- Carreau. 

Bois-d'Arcy. 

Boutlly. 

Chablis. 

Champs. 

Charbuy. 

Charentenay. 

Chastenay. 

Cherailly,  p.  Seign, 

Chemilly-s>Serein. 

Cheny. 

Chéu. 

Chevannes. 

Chichée. 

Chichy. 

Chitry. 

Coulanges-la-Yin. 

Coulangeron. 

Cou  langes-sur- Y. 

Courgis. 

Courson. 

Crain. 

Cravan. 

Diges. 

Dracy. 

Dru  y  es. 

Egleny. 

Rscamps. 

Escolives. 

Kssert. 

Etai.s-Ia-SauYin. 


I 


1082 

145 

1224 

1783 

1525 

438 

15497 

657 
609 
466 
364 
650 
591 
391 
128 
371 

2339 
641 

1356 
636 
370 
386 
580 
793 
684 

1375 

696 

61 

690 

1372 
438 

1057 

628 

1371 
816 

1331 

1601 
600 
959 
575 

1045 
483 
158 

1813 


ARHONDISSBMEIIT    D'AUXBRRR- 


Momon  Louis 

Heurley 

Lapert. 

Félix. 

Lemaire. 

Drouhin. 

Challe  0.  i^ 

Regnard. 

C»«  de  Boury. 

Chayance. 

AnsauU. 

Lamblin. 

Grégoire. 

Truchy. 

Ravisy. 

Gabel. 

N. 

Rayeneau. 

Mocquot. 

Ferrand. 

Pinard. 

Doré. 

Jacquillat. 

Albanel. 

Clémendot. 

Gauchot. 

Picq. 

Sourdillat. 

Petit. 

Houdé. 

Godard. 

Barrey  *. 

Forgeot. 

Bouillie. 

Vincent. 

Boissard. 

Lechicbe. 

Bertrand. 

Montassier. 

Bercier. 

Guinant. 

Brifl'aut. 

Rétif. 

Fabre. 


Momon  Félix. 

Guerin. 

Pinon. 

Perrin. 

Coppin. 

Guyard. 

Flocard  #. 
Courot. 

Biot. 

Melou. 

Vernassier. 

Mathié. 

Roblot. 

Bureau. 

Potherat. 

Thomas. 

Moreau. 

Chanyin. 

Bel  ley  eaux. 

Bétagon. 

Paris. 

Devilaine. 

Gaillard. 

Martin. 

Jacob. 

Quignard. 

Mignerat. 

Notton. 

Mangin. 

Hamelin. 

Du  puis. 

Rameau. 

Poulin  Aug. 

FouUey. 

Loury. 

Têtard. 

MalYin. 

(Delafaix. 
Chataigner. 
Patin. 

Yiel  Etienne. 
Cappon. 
Renaudin. 
Barrault. 
Roux. 


Leblanc. 

Potin. 

Gibier. 

Dncrot. 

Chauvin. 

Picq. 

Fortin  ^. 

Bernard. 

boussaro. 

Courtois. 

Pradenc. 

Richer. 

Paillard. 

Gaillard. 

Amoult. 

Roux. 

Colard. 

Renaud. 

Thomas. 

Regnard. 

Péliot. 

Laurant. 

Fortin. 

Dupiré. 

Thierriat. 

Carré. 

Husson. 

HUCUARD. 

Guierry. 

Laroche. 

CoUin. 

Gatead. 

Coupechoux. 

JoyE. 

Bruley. 

Montassier. 

MODOt. 

NiCOLI.E  (G.). 

Fouinât. 

Regnault. 

Rossignol. 

Verdier. 

Dumont. 

Foussat. 

Poitout. 

RaVeneau. 


Instituteurs. 


Tachy. 
Ménétrier. 
Duchâtel  fils. 
Moret. 
Béthery . 
Joffrain  fils. 

fPeltier, 
Lasnier, 
et  Jussot. 
Moreau. 
Blin. 
Arbinet. 
Pompon. 
Chevreau 
Leblanc. 
Moreau 
Millot. 
Descaves. 
Prot. 
Hueot. 
Godard. 
Foin. 
Boisseau 
Noirot. 
Vilain. 
Creveau. 
Robin. 
Guillemain. 
Filleux. 
N. 

Rémond. 
Ouesnu. 
Mathieu. 
Leseur. 
Jays 
Jarry. 
Paumier. 

Bspéron,B«rtli- 

Breuillard. 

Billean. 

Paris. 

Vigrêux. 

Soret. 

Rouiller. 

Miné. 

Godard 


(*)  La  population  est  indiquée  d*apr^s  le  dernier  recensement  quinquennal  ds  1866. 

(")  Los  noms  des  curés  sont  en  lettres  petites  capitales,  ceux  des  desservants  en  let- 
tres romaines,  et  ceux  des  desservants  bineurs  en  lettres  itcUiques.  Un  —  indique  les 
communes  réunies  à  une  autre  pour  le  culte. 

ifota.  Les  dernières  élections  municipales  ont  ea  lien  les  93  et  93  juillet  1865. 


COMMUNES. 

tJOB. 

MAIRES. 

ADJOINTS. 

CURÉS. 

FeaUsnj. 

Meunier. 

Jové. 

B.  BadlD. 

Godard. 

Potheret. 

Lecbiea. 

FoBl«iajp.Ch»bliB 

FèTre. 

Loecrdent. 

Tanière. 

Fonlenay-B.-Fonr'. 

GautrotJ. 

Nadot.  ' 

Ddeslre 

FoDtenoy. 

Ganneau. 

Commeau. 

FonronneR. 

Savouret. 

N. 

PouUn. 

P^-  . 

Lép«rgneui. 

Guillié. 

Trin. 

Gemfgnï. 

ChailJey. 

Paillet. 

Jay. 

Gïîi^ï*que. 

Demeaui. 

Roblot. 

Keloi,  Bouché 

Petit. 

N. 

Flaget. 

HauleriTS. 

Girard. 

Souper. 

R»iire. 

Héry.. 

FèTre. 

Pél»iier. 

Colin. 

Irancy. 

Radié. 

Dumt. 

Bonllotte. 

Jaulges. 

Bury. 

Boucheron. 

VaUet. 

La  Chapelle- Vaup. 

Vig^M. 

Lemoine. 

Tremblay. 

Rémoad.' 

Fonrrey. 

Uin. 

Dwglas. 

Maraai. 

UénËlrier. 

Lainsecq. 

Blondel. 

Godard. 

Lalande. 

Pilon. 

Dauphin. 

Caroelin. 

a'- 

Ledoui. 
BigÈ. 

DOrand. 

Uairry. 
Breuîilé. 

Lemoioe. 

roiin. 

Uroresl. 

Ligiordlca. 

Jolj. 

Oudot. 

Jouby. 
FiUieux. 

IJgny. 

monde. 

PLT0:S. 

Lindry. 

Bachelet. 

Tbevenot. 

Lucy-sui^nre. 

Grégoire. 

Adam. 

BrisedouiliU 

I.^lCT■aD^Y(»nlle. 
Maifly-la-Ville. 

Favre. 

Hossepied. 

1 

Paris. 

MaiUï-le-Cliâlcau. 

Boiianlé. 

Jojol! 

pï'inSL°'L'ior 

»'■ 

PORTE. 

Viel. 

Uger. 

Bardoiit. 

Viault. 

Merry-Sec. 

Lordonnoi». 

N. 

Louion. 

Merry-sur-Ywine. 

Millerot. 

Emerj. 

Dorort. 

U^j. 

Vildieu. 

Guénn. 

Dansin. 

Bonnet. 

Gautheria. 

Rojol. 

Molesme. 

Mitiot. 

Paulral. 

Barrand. 

HoDéteaD. 

Petitjean. 

Cariant. 

Hugot. 

Mont-lî^nt-Sulpice. 

Lamas. 

VilUers. 

Malaé. 

Chanvin. 

Petit. 

Thibault. 

Moufiy. 

Moreau. 

N. 

Guihert. 

U<Hiliiis-».-Oiiaime. 

Roblin. 

fUury. 

Connat 

HoQttera. 

Judas. 

Zoiuioy. 

Démon. 

Orinoy. 

Bey. 

Laroche. 

Gillel. 

Ouaniie. 

Foudriat. 

N. 

Dhivert. 

pariy. 

Ragon. 

Verlot. 

Barton. 

Roy. 

SoLssons. 

Pichon 

ST,'- 

Jacob. 

Molberé. 

Michaut. 

Coqnard. 

Gaulherin. 

Salé. 

FoDlîgny. 

Bojer. 

DcTillat. 

Pourrain. 

Mathié. 

Boudrot. 

Vosgien. 

îsr- 

Guilly  V. 

Beau. 

Berault. 

Taboue. 

Bruiêy. 

SonnoU. 

Qu«nBe. 

Lebrun. 

Ganivet. 

Viault. 

Lapoii. 

Gourmand. 

Brillié. 

Rooïrty. 

Moltiert. 

Petiljean. 

Brillié 

Sacy. 

Carré. 

Michelin. 

Mitaine. 

Saiopoitt. 

Ruux. 

Berlraud. 

Godard. 

79 


COMMUNES. 

PopaU- 
tioo. 

MAIRES. 

ADJOINTS. 

CURÉS. 

Instituteurs. 

Saint-Bris. 

1816 

N. 

Félix. 

Guignepied. 

Foaniols, 

SaintCyr-lesOol. 
Sainte-Colombe. 

785 

Roçet. 

Griffe. 

Boorcey. 

Roy.  fCbaoëey 
Paillot. 

660 

Huiard. 

Laurent. 

Crochet. 

Sainte- Pallaye. 

286 

de  Bonnaire. 

Moreau. 

Ladrée. 

Dedienne. 

Saint-Florentia. 

2515 

Hélie. 

Tniffot,Véronot 

YOIRIN. 

Goudon. 

Saint-Georges. 

650 

Tungnaud. 
Thillière. 

Denis. 

Jarrand. 

Cholat. 

Saints 

1330 

Morin. 

MiUot. 

Soupey. 

Saint-Saaveur. 

1928 

Jarry. 

Labbé. 

SiCARD. 

Dezerville. 

Seignelay. 

1520 

Frottier. 

Vernassier. 

Yallot. 

Camus. 

Sementron. 

421 

Magny. 

Puissant. 

Lucas. 

Chauveau. 

Scry. 

302 

Chalmeau. 

Tairain. 

Grilletde  Se- 

Bouidillat. 

Sougères. 

1404 

Millot. 

Cagnat. 

Drot.        (ry 

Ménétrier,  Gai- 

Taingy. 

1035 

Moreau. 

Guillaumot. 

Mocqnot. 

Ducrot.   fUrd 

Tliury. 

1118 

Gonneau. 

Pascault. 

Gaben. 

Lhoste. 

Toucy. 

2880 

Paqueau. 

Sonnet. 
Lesire. 

MORBL. 

Lagrange. 

PuHout. 

Treigny. 

2686 

de  Guerchy. 

Moreau. 
Guiblin. 

Yié. 

Humbert. 

Trucy-sur-Yonne. 
Val-de-Mercy. 

397 

Guilly. 

Dufour. 

Yesperini. 

Petit 

520 

Matbez. 

Devilliat. 

Régnier. 

Gouss  il. 

Vallan. 

719 

Guyou. 

Rocard. 

Michaut. 

Bertin. 

Yarennes. 

455 

YaeiUiotte. 

Gourtaut. 

Aubert. 

Anis. 

Vaux. 

398 

Gonrtet. 

Campenon. 

Troué. 

Renard. 

Venouse. 

282 

Perrignon. 

Chardon. 

Bernard. 

Merat. 

Venoy. 

1218 

Naudet. 

PanWé. 

Bourand.       j 

Givaudin. 
Joffrainpëre. 

Vergigny. 

486 

Chevreau. 

Rover. 

Bassier. 

1  Gamard. 

Yermenton. 

2508 

Boudard. 

Grison. 
Robin. 

JOURDE.             { 

Berault. 

Villefargeau. 

465 

Rimbert. 

Burlot. 

Fortin. 

Cotte. 

Villeneuve-S'-SalTe 

259 

Robin. 

N. 

Berault. 

Villy. 

166 

Houtarde. 

Durup. 
Houde. 

Oudot. 

Yieil. 

Yincelles. 

917 

Petit. 

Cordonnier. 

Mouchot. 

ViDceiottes. 

480 

BardoQt. 

BardoutHug. 

Clérin. 

Gauterot. 

ARRONDISSBMBNT   D'AVALLON. 


Angely. 

Annay-la-CAte. 

Annéot. 

Annonx. 

Anstmdes. 

Asnières. 

Asquins 

Athie. 

AVALLON. 

Beauvilliers. 

Blacy. 

Biannay. 

Brosses. 

Bnssières. 

Chamoux. 

Chastellux. 

Châtel-Censoir. 

Cisery-les-G.-Ormes 

Civry. 

Coutarnouz. 

Cussy-les-Forges. 


351 
465 
53 
344 
783 
661 
874 
235 

6070 

249 
292 
263 
1093 
417 
418 
626 
1346 
183 
328 
312 
652 


J 


Joudrier. 

Guettard. 

Goupilleau. 

d'Avoust. 

Bon  d'Attstrades 

Forestier. 

Guillin. 

Annequin. 

Fèbvre  ^, 

Morot  de  Grée! 

Verrier.    |  gny. 

deChâteanvienx 

Berthoux. 

Collin. 

Château. 

Augueux. 

Cotleaa-Mont 

Barbier  J. 

Bonnaire. 

Boursier. 

Pelletier. 


Gros. 

Sussey. 

Laboureau. 

Bony. 

Labour. 

Bellanger. 

Perreau. 

Charton. 

Leclerc. 

Chevalier. 

Couhault. 

Mithouard. 

Iloiron. 

Régobis . 

Camus. 

Cambuzat. 

Ferrey. 

Garouge. 

Barbier  Ed. 

Hitier-Augé. 

Barrey. 

Domeau. 


Grossetéte. 

Frénial. 

Gally. 

Gourlet. 

Rémond  L. 

Yoisinot. 

Couard. 

f  Darcy. 
<  Gally. 

Gonm. 

Potin. 

Dal  banne. 

GautberonN. 

Guichard. 

Gally  J.-B. 

Lairot,  F. 

AUVR4Y. 

Yosgien. 
Ravereau. 
Baudot. 
Cartault. 


'  Gaze. 
;  Rodot. 
,N. 
'  Adine 

Bierry. 

CheviUotte. 

Dizien  fils. 

Chéry. 
f  Laporte. 
^N. 

Beaudon. 

Couturat. 

Minard. 

Château. 

Riotte. 

Sonnois. 

Tanière. 

Olivier. 

Carré. 

Carré. 

Brot. 

Pelletier. 


UAIRE8.        ADJOINTS.         CURÉS. 


DUsaDgii. 

DoDiectr-sur>Care. 

Doroecy-8-le-Vaolt 

EUuleg. 

Foissy-les- VezelaT . 

PoDleDSï  p.  VéMl. 

GiroHes. 

GiYnr. 

Guiiron. 

Mahd. 

Joui-la-VUle. 

LicbèreB. 

L'Isle-surâereJD. 

Lucy-le-Bois. 

Hagny. 

Marmeaui. 

MaBsangU. 

Heoadcs. 

Hontillol. 

Montréal. 

Pierre-Perlhnis. 

Pwï- 

PoQtAubert. 

Précy-le  Sec. 

PïOïeDCy. 

Quarré-Ies-Tombes. 

Sainl-André. 

SIliD^Brancbe^. 

Saiole'Colonibe. 

Sainte-M  alliance. 

Sl-flermain-  des-Ch . 

Saint-Ltger. 

Saint-Uoré. 

Saint-Père. 

Saûligny. 

SauTigny-le-BeuTëBl 

Sauïignyle-Boi». 

Savigny-en-lerre-P. 

Sermizelles. 
Talcy. 

Tbaruiseau. 

Thiiy. 
Tréïilly. 

VaullileLugny. 


fiellechaame. 
Héon. 


Naulol. 

Thouard. 

.    Guigaot. 

Mercier. 

Lerocui. 

Barillot. 

Goiirleau. 

Caillot. 

Perigol. 
Boisseau. 
,  GuËneau. 
Oppencau. 
GoDjon. 
Garaier. 
Kaudin. 

Âlynard. 

Gourcau, 

Rolley. 

Baudol. 

Carillon. 

CliatnpeDois. 

<'hevillott« 

Boursier. 

Baudon. 
.    Barbier. 

MarcJiaad, 
.   Morisal. 

Soliveau. 

Taplu. 


H  C(e  de  Stbeviile 
<l  CharalKin. 
6  Dubois. 
8  BourderoD.J. 


Colas. 
Ballly. 

Ilouclicr. 
Bécard. 
Bourgeois. 
Rlullc. 

Kobot. 
Guilloui. 
Charapeaoig. 
GautLier. 

Sanlignv. 
Ddiac.  ■ 
Gunaull. 
Guyard. 

joicnr. 
Lenoble. 

Courlault. 

Valiré. 


Caudraa. 
Gadrel. 
Horlel. 
Uolberé. 

Charles. 
Roche  t. 

D  al  banne. 
Marquot. 
Droit. 

M. 
Senequier. 

CULUN. 

Hilaire. 

BidauU. 

Taquenet. 

Lugerot. 

GautheroD- 

Barbe. 
Conrtol. 
Mi  Dard. 

Bourrey. 

N.,. 

Dur  lot. 
Mathieu. 
Le borne. 
Delacoste. 

Legail. 

Boucbot. 
Compère. 
Idoranâ. 
N. 


Sërceat. 
Du  tartre. 
Baies. 


Dnrand. 

Prûlre. 

Lapierre. 

Leniasson. 

Mitaine. 


81 


COMMUNES. 


Popaia- 
Uon. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


Inslilatenrs. 


Bléneaa. 

Bligny-en-Othe. 

Boburs. 

Bonnard. 

Branches. 

Brienon. 

Brion. 

Biis8y-en-0the. 

Bu^sy-le-Repos. 

Cerilly. 

Cerisiers. 

Cézy. 

Chailley. 

Chambeugle. 

ChampceTrais. 

Champignelles. 

Cbainplay. 

Chaniplost. 

Champ  vallon. 

Chamvres. 

Cbarmoy. 

Charny. 

Chassy. 

Chaumot. 

Chéne-Arnoult. 

Che  Villon. 

Chichery. 

Coulours. 

Cudol. 

Dicy. 

Dillo. 

Dixmont. 

Epineau-les-Yosves. 

Esnon 

Fleury. 

Fontaines. 

Fontenoailles. 

Fournaudin. 

Grandcharop. 

Guerchy. 

JOICNY. 

La  Celle-Sainl-Cyr. 

Laduz. 

La  Ferté-Loupière. 

La  Motbe-aux-Anln. 

Lavau. 

La  Yillotte. 

Les  Bordes. 

Les  Ormes. 

Looze. 

Louesme. 

Malicorne. 

Marchais-Beton. 

Mercy. 

Merry-la-Yallée. 

4869. 


2038 
«51 
945 
210 
580 

2638 

885 
(266 

654 

224 
1440 
1302 
1262 

198 
1025 
1370 

870 

1462 

351 
626 
400 

1380 
941 
772 
317 
51)2 
578 
5^3 
731 
G2'4 
16H 

1810 
486 
472 

1369 

10.)0 
571 
446 

1075 
793 

623U 

1253 

410 

1428 

88 

13oK 

•267 

752 

55f> 

421 

237 

588 

332 

131 

958 


Mouette. 

Oelagneau. 

Guerrey. 

Carré. 

Duyal. 

Guillot. 

Saffroy. 

Grandvilliers 

Valtat. 

Mizelle. 

Moreau. 

Levert  #. 

Fourrey. 

Baratin. 

Durand. 

Vicard 

Guilleraain. 


Giruit. 

BuretdeS.A.O 

Messager.  [^ 

Bouilly. 

Gauthier. 

Montagne. 

Landrier. 

Ikosse. 

Gariiier. 

Capel. 

Foiry. 

Loitron. 

Du  ChâteIeL 

Coussé. 

Soutin. 

Paiilot. 

Grand  d'Ësn. 

PlaUrd. 

Gruet. 

Rosse. 

Svllier. 

Berthet. 

Kavin. 

Couturut. 

Franjou. 

Thourigny. 

Thomas. 

Buisson. 

CtedeLe-tra- 

Faussé  |de*Jt 

N. 

De  Bontin. 

Droil-Paillot. 

Nolot. 

Lagogucy. 

Berthet. 

Moreau. 

Bonjour  ^. 


( 


Châtaignier, 

Plumet. 

Raoult. 

Sourdillat. 

Jeannet. 

Pouillot 

Rozé. 

Brillant. 

Jannon. 

Pathier. 

Gradot. 

Jorry. 

Nicaise. 

Appert. 

Boisfiarnier. 

Delaooire. 

Poupet. 

Martin. 


\  Michaux. 


( 


Fréchot. 

Jeaunin.. 

Bourlet. 

Roudaulr. 

N. 

Piat. 

Buisson. 

Saulin. 

Sapin. 

Legras. 

Vincent. 

Moreau. 

Boûlley. 

Dubois. 

Duret. 

Dcsliens. 

N. 

Bréchot. 

CoHon. 

N. 

Presneau. 

Jacob. 

N... 

Lavollée. 

Didout. 

Donis. 

Bablot. 

Jublot. 

Moreau. 

Bardot. 

Devoves. 

llibière. 

Paiilot. 

Breuillé. 

Pt)gé. 

Villermé. 

Gras. 

Davoise. 


TUOHAS. 

Barrey. 

N. 

Roy. 

LA.RB0U1LLAT. 

Gogois. 

Gamier. 

Villain. 

Boy. 

Pigé. 

Kune. 

J  ulien. 

HoUetle. 

Morel. 

Girault. 
^Bernard  JuT. 
\  Renaud. 

Créneau. 

Fournier. 

Créneau. 

Tridon. 

Rodriguez. 

Champagne. 

Durand, 
Raoul. 
Gcndot. 
Boissel. 

N, 

Bcrgé. 

Guerbet. 

Nicole. 

Ricordeau. 

Huchard. 

Renaut. 

Jublin. 

Barrey. 

Laurent. 

Calmus.Mar- 

Damien[LiAC. 

Boypr. 

Fouqueau. 

Miliet. 

Pegorier. 

Moret. 

GuUin. 

Delagneau. 

Michaut. 

Boulet. 

Demersay. 

Guillet. 

Roidot. 

Gazes. 


De.s$ignolles. 

Vengeon. 

Poiron. 

Ancellin. 

Guillon. 

Del  igné. 

Mossot. 

Perdijon. 

Henry. 

Risson. 

Mer  eau. 

Michaut. 

Cornn,  Gâteao. 

Mannerr. 

Ladoué. 

Reille. 

Champroux. 

Bonrgom. 

Huchard. 

Brigout. 

Sommet. 

Bemot. 

Giltet. 

Ansault. 

Rallu. 

Javey. 

Brunat. 

Huot. 

Michaut. 

Sarrazin. 

Chat. 

Fouifet. 

Vaiiet. 

Balsacq. 

Poinsot,   Oeffi 

Imbert.  [gnef . 

Badin. 

Sonnois. 

Gatouillat. 

Noiin. 

Le-'lerc. 

Jeubert. 

Nasse. 

Blanc. 

Constant. 

N. 

Morlet. 

Digard. 

Finol. 

Coillier. 

Protat. 

Veau. 

Gironde. 

Houard. 

Boise. 

Grimard. 

G 


Si 


COMMUNES. 


Popnla- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


Institatean. 


MéziUes. 

Migennes. 

Neuilly. 

Paroy-en-Othc- 

Paroy-sur-Tholon. 

Ferreux. 

Piffonds. 

Poilly-sur-ThoIon. 

Précy. 

Prunoy. 

Rogny. 

Roncnères. 

Rousson. 

St-Aubin-Ch.-Nenf. 

St  Aubin-s- Yonne. 

St-Cydroine. 

St-Denis-8-0iianne. 

St~Fargeau. 

St-Julien-du-SauIt. 

Si-Loup^ 'Ordon. 

Stt-Marlin-des-ch . 

St-Martin-d'Ordon. 

St-Martin-B-Ocre. 

St-Martin-s-Ouan. 

St-Mauricele-Yieil. 

St-Maurice-Thiz. 

St  Privé. 

StRomain-le-Prenx. 

Senan. 

Sépeaux. 

Sept-Fonds. 

Sommecaise. 

Tannerre. 

Turny. 

Vaudeurs. 

Vcnisy. 

Verlin. 

VillecheliTC. 

Yillecien. 

Yillefranche-St-Phal 

Yillemer. 

Yilleneuve-les-Gen. 

Yillenea  ve-8- Yonn . 

Yilleyallier. 
Yilliers-st-Benott. 
Yilliers-ft-Tholon. 
Yolgré. 

liagneaui. 

Brannay. 

Cbaropigny. 

Chaumont. 

Chéroy. 

Chigy. 

Collemiers. 

Compigny. 

Cornant. 

Conrceaui. 


1474  Ledroit. 

7  H  Cloche. 

866  Piat. 

460  Crévean. 

400  Perreau. 

871  Franchis. 
f071  Poisson. 
1076  David. 

949  Barry. 

709  Mouchon. 
1435  Combes. 

320  Lechien. 

462  Yaudoux. 

1149  Léger. 
422  Fleury. 

985  Chanlemiile. 

408  Lebeao. 
2849  Dhumez. 
2234  Coste. 

581  De  Truchis. 

695  Lesire. 

545  Picouet. 

HO  Girard. 

816  Noyer. 

552  Carriot. 

339  Gallet. 
1195Berrier. 

495  Laurin. 

880  Moussu. 

830  Griache. 

386  Toatée-Moreao. 

616  David. 

954  DaTid  de  Confl. 

1150  Muntachet. 
958  Pangot. 

153l|Martin. 

665  Moury. 

318  Us^ald. 

471  B"  de  Mey- 
1023  Moreau  (nard 

430  Houchot. 

746  Pézier. 

Bissonnier. 


4952 

444 

1055 

853 


Picard 

B.  deRebeval 

Renon. 


440lBilliault. 


Charbois. 

Heurley. 

GoupinoL 

Rativeau. 

Pinet. 

Girard. 

Martin. 

Huré. 

Bernard. 

Fraineau. 

N. 

Malluille. 

Digard. 

Foumier. 

Bonvret. 

Perreau. 

Berlin. 

Boucherai. 

Yelard. 

Ferrand. 

Milachon. 

Billetout. 

Mouchot. 

Boulmean. 

Rougemont. 

Laur. 

Perreau. 

Bezançon. 

Golaudin. 

Bourgeois. 

Baudin. 

Yedel. 

Gauthier. 

Legendre. 

Pallix. 

Drillon.  - 

Rétif. 

N. 

Relief. 

Desfoux. 

Cazes  m. 

Largeot. 
Pelletier. 

Coquibus. 

Brûlé  (R.) 

Fromont. 

Chupiet. 

Truchy. 

Ribière. 

N. 

Deschamps. 

Lavinée,  Coail- 

Grossot. 

Fèvre. 

Richard  [laad. 

BiLLAUT. 

Colson. 

Frappin. 

Emery. 

Paulvé 

N. 

Galabert. 

Courtault. 

Caire. 

Emery. 

Trabeaud. 

Filliout. 

N. 

N. 

Rosse. 

Demersay. 

Fourrey. 

Hurlant. 

Tachy. 

Jolibois. 

Jolibois. 

j 

Lesourd. 

Chrétien. 

Callier. 

Brisedouz. 

Gardembois. 

Lenief, 

Boulmeau. 

Maihée. 

Crochot. 

Toulot. 

Gaunot. 

Lenief. 

Yeau. 

Botté. 

Brujas. 

Roche. 

NoéJ. 

.^_ 

Lorin. 

Charbuy. 

Boulet. 

Beaujean. 

Besançon. 

Barbier. 

BessoD,  Pernot. 

Boit. 

Chavy. 

Callé. 

Fourrey. 

Roussel. 

Niel,  Gnenin 

Moreau. 

Leraoine. 

Perreau. 

Miche. 

N. 

Fontaines. 

Yeillot. 

Gaudet. 

Tissier. 

Bénard. 

Jolly. 
Dupire. 

Chaineau. 

Vaché. 

Arbiuet. 

Toupet. 

Brujas. 

Jorlin  fils. 

1  Bridou.           f 

Choudey. 

Pouillot    et 

Sauvegrain. 

T^obcet.Chanfin 

Dosnon. 

Méreau. 

Poulain. 

Crédé. 

Coffre . 

Morcl. 

Bizard. 

Guibert. 

Cormier. 

Besse. 

Leau. 

Crochot. 

Delp} . 

572 
511 
1541 
482 
880 
554 
495 
206 
351 
226 


AHRONDISSEMENT  DB  SBNS. 


Simonnet. 

Devove. 

Lesourd. 

Piesse. 

Brown. 

Lboste. 

Brissot. 

Guillon. 

Crou. 

Doublot. 


I  Giloppé. 
1  Lajon. 

Bnssot. 

De<«courtis. 

Fauvillon. 

Imbert. 

Cochard. 

Ducard. 

Thuillard. 
I  Poullain. 


I  Picouoin. 
Mackéone. 
Bichet. 
Rcmy. 
Persqn. 
Guillard. 
Potdevin. 
Clouzard. 
Fêlwre. 
Surin, 


Frédoaillc,  Por- 

Finot.  feberot. 

Yivien,Evrat. 

Hérisson. 

Musset. 

Fauvel. 

Henry. 

Larrivëe. 

Lhoste. 

Fraudin. 


83 


COMMUNES. 


PopaU- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


Instituteurs. 


Coorgenay. 

Conrfon. 

Courtoin. 

Courtois. 

Cuy 

Doilot. 

Domats. 

Eçriselle»-le-Bocage 

Etigny. 

Eyry. 

Flacy. 

Fleurigny. 

Foissy. 

Fontaue-Ia-Gaillar. 

Fouchères. 

Gisy-les-Nobles. 

Grange-le-Bocage. 

Gron. 

Jouy. 

La  Belliole. 

La  ChapeUe-sur-Or. 

LatUy. 

La  Postolle. 

Les  Sièges 

Lixy. 

Maillot. 

Mâlay-le  Roi. 

Mâlay-le-Vicomte. 

Marsangis. 

Mich?ry. 

Molinons. 

Montacher. 

Nailly. 

Noé. 

PaiUy. 

ParoD. 

Passer. 

Plessis-du-Mée. 

Plessis-St-Jean. 

Pon^sur-Vanne. 

Pont-sur- Yonne. 

Rozoy. 

Saint-Agnan. 

Saint-Cléinent. 

Saint-Denis. 

St-Martin-du-Tertre 

St-Marlin-s-Oreuse. 

StrMaurice^ux-R.-U 

Saint-Serotin. 

Saint-Valérien. 

Sali^y. 

SaTigny. 

S£NS. 

Serbonnes. 

Sergines. 

Sognes. 


774 

IHo 
104 
200 
351 
565 
97ë 
1328 
490 
262 
367 

589 

717 
418 
428 
581 
448 
738 
485 
292 
583 
499 
347 
825 
526 
431 
231 
950 
808 

1066 
306 
728 
948 
402 
413 
497 
538 
241 
465 
354 

1899 
266 
347 
686 
193 
570 
707 

1006 
506 

1126 
387 
408 

11899 

550 

i301 

368 


Simonnet. 

Acier  J.-B. 

Oouismet 

Denisot. 

Marteau. 

Nezondet. 

Lorillon. 

Roger. 

Doubiot. 

Viard. 

Nioré. 

Prin. 

Poulet. 

de  Fontaine. 

Baudoin. 

Roze. 

l'oulain. 

Fouet. 

Régnier. 

B-  de  Séré- 

Coliard  [ville 

Lomé. 

Sayiniat. 

Cbevreau. 

Potin. 

Mathieu. 

Masson. 

Godard. 

marq.d'Anglade 

Tartois. 

Petit. 

Bagard. 

Matignon. 

Duverger. 

Bourcier. 

N. 

Grenet. 

Ghesnault. 

Lalande. 

Rolland. 

LamydeBeaDj. 

Rousseau. 

Masson. 

Pouteau. 

Gâteau. 

Gagé. 

Payen. 

Mouzard. 

Louvrier. 

Claisse. 

Leriche. 

C*  de  Bres 

[sieux 
Deligand 

Foacier. 

Perrot. 

Gobry. 


•es- 1 


Grand. 

Acier  L.  F. 

Simon. 

Gillet. 

Ramonet. 

Prieux. 

Berault. 

Huot. 

Duport. 

Denis. 

Poutailler. 

LegnadyUiBOD 

Goossé.BODne- 

Riché.  |malD. 

Champion. 

Venet. 

Carré. 

Grémy. 

Timbert. 

Delajon. 

Adam. 

Favot. 

Chenault. 

Boudard. 

Queudot. 

Morisson. 

Daubry. 

Delécolle. 

Pouteau. 

Coppé. 

Siriau. 

Ancelot. 

Brigeois. 

Motus. 

Rondeau. 

Bourgoin. 

Bertrand. 

Besnard. 

Bourgoin. 

Oavoué. 

Bisson. 

Gauthier. 

Blondeau. 

Goujon  d'Or. 

Billy. 

Mignard. 

Monpoix. 

Chrétien. 

Vincent. 

Berlin. 

Gothias. 

Charopey. 

Yaudoux. 
Leseur. 


Fouard. 

Gervais. 

Denis. 

N. 

Truch^n. 

Rémond  (m.J) 

Febvre. 

Paoli. 

ChauYois. 

Salmon. 

Darlot 

GuiUerut. 

Lagrange. 

Pautrat. 

Denavarre. 

Maître. 

Boullé. 

Maekéone  p. 

Gendery. 

Fouque  au. 

ThéTenet. 

Maître. 

Guérin. 

Mackeone. 

Grandjean. 

Ponce. 

Gomier. 

Douine. 

Duranton. 

Riondel. 

Regnault. 

Jean. 

Brelet. 

Viault. 

Rance. 

Crescitz. 

ViaûU. 

Pégorier. 

Gaumont. 

Perrot. 

Chenot. 

N. 

Crété. 
Moreau. 
Gouyer. 

Deny. 

Neyeu. 

Boucheron. 

DUBAK. 

Robert. 
Martin. 


Boulogne. 

Rameau. 

N. 

N. 

Miégerille. 

Cotnias. 

Trélat. 

Mouturat. 

Vérot. 

Séguinot. 

Albaut. 

Coquin. 

Vivien. 

Gislam,  Miran- 

Maudis  Icbanx 

Pernot. 

Aubert. 

Nottet^Samsin 

Denis. 

Vallet. 

Goberot. 

Roger. 

Ducarruge. 

Bouda  rdnls . 

Boudard. 

Beau. 

Oamotte. 

Gourliau. 

Boulot. 

Bouy. 


! 


ViauH. 

Denizot. 

Higot. 

Carré. 

Bosserelle. 

Vallée. 

Dechambre. 

Bousset. 

Chiganne. 

Rémy. 

Longuet. 

Bouron. 

Petit. 

Point. 

Joucherie. 

Lebas. 

Jeannest. 

Boudard. 

Jutigny. 

Vissuzaine. 

Girault. 

Parisot. 


Masson. 
Charpentier.  . 
Aubert.  I 


Vidot.Gassimi-  ( 

cHi ,  Laboar.  <  Ricard. 
BRissoT^Yaudoitv. 
Boudard.        1  ThoUois. 
Langin.  Nezondet. 

Bayard.  |  Maille. 


84 


COMMUNES. 

Popula- 
tion. 

MAIRES. 

ADJOINTS. 

CURÉS. 

Instituteurs. 

Soucy. 

776ÎBouy. 

Viard. 

Prunier. 

Moreau. 

Subiigny. 

5K4 

LeloiTé. 

Nolté. 

>l//ou. 

Lethumier 

Theil. 

403 

J.  de  Bilhem 

Formé. 

Letteron. 

Bonneau. 

Thorigny. 

«25 

Vaillant  |C" 

Durand. 

Laproste. 

Péreladas. 

Vallery. 
Yareilles. 

849 

Pauzat 

Châtelain. 

BRUA^D. 

Brûlé. 

362 

Bourdon. 

Rigoureau. 

GuéHn. 

Huchard. 

Vaumort. 

327 

Bouchereau. 

Lambert. 

N. 

Hugot. 

Vcrnoy. 
Véron. 

4H 

Dumant. 

David. 

Rémond. 

Bessy. 

1284 

Bertrand. 

Giguet. 

Chenot. 

Prot. 

Verlilly. 

2fO 

Pleaii. 

Simonnet. 

Blondeau. 

Roger. 

Villeblevin. 

876 

Descourtis. 

Dumant. 

Croquet. 

Heurtefeu 

Villebouffis. 
Villegardin. 

662 

Pouce. 

Bonneau. 

Boisson. 

Tavoillot. 

309 

DuTeau. 

Charpentier. 
Villadier. 

N. 

Maille. 

Villemanoche. 

826 

Sadron. 

Lefèvre. 

Despradelle. 

VillenavoUe. 

143 

Tesson. 

Ferrier. 

N. 

N. 

Villeneuve-l'Arch. 

1843 

Villiers. 

Juste. 

Mazuc. 

Perdijon. 

Villeneuve-la-Dond. 

374 

Marteau. 

Cornet. 

Dupire. 

Robinet. 

Villeneuvela-Guy. 

1835 

Regnoul. 

Jolibois. 

Séguin 

Heurtefeu. 

Villeperrol. 

188 

Mondemé. 

Sylvestre. 

yadot. 

Dufeu. 

Villeroy. 

225 

Touriier. 

Devoves. 

Champagne 

Viot. 

Villelhierry. 

683 

Foucber. 

Dromigny. 

LAbODR 

Larue. 

Villiers-Bonneux. 

280 

Poyau. 

Prin. 

Martin. 

Legrand. 

Viliiers-Louis. 

571 

Cotbias. 

Poulhù. 

Garlin. 

Lethumier. 

Vinnoiif. 

1445 

noblot. 

Rigaud. 

Baliacey. 

Lallement. 

Voisines. 

767 

Maria. 

Boulot. 

Oalmeau 

Forgeron. 

Aisy. 

Ancy-Io-Franc. 

Ancy-le-Librc. 

Annay-s-Sercin. 

Argculenay. 

Argenteuil. 

Arlhonuay. 

Baon. 

Beruouii. 

Béru. 

Beugnon. 

Butteaux. 

Carisey. 

Cens y. 

Chas'signcUes. 

Châtel-Gérard. 

Cheney. 

Collan. 

Commissey. 

Cruzy. 

Cry. 

Cusy. 

Dannemoine. 

Dyé. 

Epineuil. 

Etivey. 

Fléy 

Flogny. 

Fresnes. 

Fulvy. 

Gigny. 

Gland 

Grimault. 


ABHONDISSEMENT   DR   TONNERRE. 

422  (;allien.  Béalé.  P 

1772  Martenot 
374  Balacé. 
608  Poilout. 
223  Houdot. 
504  Bourguignat. 
644  Léonard. 
175  Ménétrier. 
193  Soupe. 
273  Heurley. 
378  Gillot. 
440  Robert. 
443  Chapouiade. 
105  JuUien. 
3î)9  Chavance. 
579  Rousselet. 
317  Textoris. 
402  Plait. 
349  Vaudeau 
987  Martenot. 
320  Mantclet. 
320  Martenot. 
614  Sourd. 
440  Lejay. 
610  Clémandot. 
56  î  N. 
364  Moine. 
401  Paris. 
239  Voîsinol. 
220  Nogent. 
461  Marot. 
286  Camus. 
420 1  Barbier. 


Béalé. 

Plisson. 

Caillien. 

Rémond 

Labour. 

MontandoD. 

Sylvestre. 

Forgeot. 

Egeicy. 

Bidault. 

Fontanez. 

Regnault. 

Jollois. 

N. 

Perdu. 

Portier. 

d'Ezerville. 

Chouet 

Bai  Ilot. 

i\. 

Lorot. 

Roguier. 

N. 

Déon. 

Rossignol. 

Darley. 

Quillaut. 

Pagnier. 

Maget. 

Roy. 
Gibier. 

Fournier. 

N. 

Rousseau. 

Bassier. 

Jacquemier 

Raffat. 

N. 

Collan. 

Lagoulle 

N. 

Carré. 

Déon. 

Deroonperreux. 

Bussy. 

Bréon. 

Pussin. 

Lemaire. 

Hélie 

Houssin. 

Robin. 

Marion. 

Devinât. 

Naudin. 

Nancluse. 

RagoL 

Paris. 

Prot. 

Glillemeau. 

Nieutin. 

Allouis. 

Mathieu. 

Vallée. 

Simonnot 

— 

N. 

Petit. 

Berlaut. 

Bonnin. 

Joffrin. 

Bègue. 

Cornât. 

Roze. 

Devinât  P. 

Sagourin. 

Sainte-Croix. 

Monnot. 

Chevalier. 

Coupcrot. 

Montenot, 

Gaillot. 

Godret. 

Serré. 

Durlot. 

ColHn. 

Guyot. 

Cholat. 

Léger. 

Labour  (c.) 

Brigodiot. 

Gouot. 

Perrot. 

Bessonnat. 

Carré. 

N. 

Noirot. 

Bruilé. 

Coppm. 

Guéchot. 

85 


COMMUNES. 


Popula- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURES. 


Institutears. 


Jouancy. 

Jully. 

Junav. 

La  Cfiap  -Vieille-F. 

Lasson. 

Léziiines. 

Melisey. 

Molay. 

Molosmes. 

Moulins. 

Neuvy-Saiilour. 

Nitry. 

Noyers. 

Nui  t  s-su  r-Armançon 

Pacy. 

Pasilly. 

Percey. 

Perrignj-sur-Arin. 

Pimelles. 

Poilly-sur-Serein. 

Quincey)l. 

Ravières. 

Roffey. 

Rugny. 

Sainte- Vertu. 

Saint-Martin-s-Arm. 

Saint- Vinnemer. 

Sambourg. 

Sarry. 

Sennevoy-le-Bas. 

Senne  voy-le-Haat. 

Serrigny. 

Sormery. 

Soumaintrain. 

Stigny. 

Tanlay. 

Thorey. 

Tissey. 

TONNERI'.B 

Trichey. 

Tronchoy. 

Vczannes. 

Vezinnes. 

Villier»-ies-llauts. 

Villiers- Vineux. 

Villon. 

Vireaux. 

Viviers. 

Yrouerre. 


118 
498 
ISi) 
667 
367 
672 
583 
362 
5i)i 
316 
n69 
810 

1638 
51)3 

471 

î)« 
401 
19.^ 
197 
611 
288 
1367 
383 
116 
2T0 
340 
558 
207 
460 
331 
3<6 
337 
1110 
421 
358 
636 
215 
239 

5129 

211 
306 
179 
322 
369 
380 
454 
358 
41.1 
394 


Pussin. 

Marcoull. 

('oquard. 

Drujon. 

Massin. 

Mante  le  (. 

Fournicr. 

Oandrier. 

Chanotin. 

Marlot. 

Fournicr 

Carré. 

Mariglier  ^. 

Berthon 

Pain, 

Beauregard. 

Maurcy. 

Gelez  A. 

Manteau. 

Boudre. 

Chamoin. 

Rizier. 

Himbert. 

Ménétrier. 

Boucberat. 

Vaudeau. 

Miion 

Paris. 

Mignot. 

Heurtefeu. 

Sebillaut. 

Saussey. 

Paget. 

ViauU. 

Leinoine  ^. 

Mouton . 

Ferrand. 

Gueniot. 

Mon  treuil.      | 

Petit. 

Quignard. 

Malaquin. 

Carre. 

Gougeuot. 

Hariot. 

Bertrand. 

Jouault. 

Bdc  Viviers. 

Dumct. 


Bothery. 

Chaiivot. 

Mandrot. 

Bcu^non. 

Quicroit. 

Compérot. 

Godin. 

Mantelel. 

Trufifot. 

Maigrol. 

ViauU. 

Ballacey. 

Pichenot. 

Chevalier. 

.lacquinet. 

Renard. 

Ghabouillui. 

Gelez  Cb. 

Bojîuier. 

Blin. 

Ilichebourg. 

Gautbier. 

Truffot. 

Simon. 

Duboib'. 

Brain. 

Blancbot. 

Roy. 

Ilivert. 

Cornuelle. 

Déun. 

Casselin. 

Tbornas. 

Cbaiiley. 

Poitou. 

GouUey. 

Menegaut. 

Nicolïe. 

Marquis. 

Legris. 

Coguet. 

Cbadrin. 

Pacâult. 

Petit. 

Gouilier. 

Genêt. 

Fays. 

Chaînon. 

Kayer. 

Paquol. 


N. 

Adam. 

N. 

Michel. 

Michel. 

Guinot. 

Boutlier. 

Jobin. 

Koj{ûier. 

Oillon. 

Pomoine. 

Poyard. 

Merlot. 

Millot. 

Gailicn. 

Denit. 

Martin. 

Chausfoin. 

N. 

Tbierriat. 

Chavance. 

Hariot. 

Tremblay. 

Vachez. 

Billiault. 

Pensée. 

Coilin. 

Lallement. 

Ueuis. 

Bardout. 

Bardout. 

Bavera  L 

Giftaul. 

BONNETAT. 

Lallemand. 

Marquot. 

RifTaux. 

I  DURANTBOIf . 

ÎFlory. 
Gogois, 
Gouley. 
Dtvinat  /. 
Vautrin. 
Aubron. 
Le  franc. 
Alépéc. 
N. 
N 
Ferrand. 


PiOoux. 

Monteuot. 

Patou. 

Lambert. 

Dupressoir. 

Noël. 

I*errucbon. 

Desbœufs. 

Renaud. 

Maltrat. 

Chatais. 

Scurre. 

Cbamoin.Chaus- 

Landré.  [sefoin* 

QuiUaut. 

N. 

Passey. 

Paupv. 

Roy. 

Martin. 

Landre. 

Braliey. 

Rigolley. 

Tavoillot. 

Gérard. 

Perrot. 

Séguin. 

Ballacey. 

Farcy. 

Sebiliaut. 

Fougeat. 

Cholat. 

Lesire,    Lespa- 

Couturotfgnol 

Bernasse. 

QuiUaut. 

Rongier. 

Fournier. 

Gauthier. 

Picq. 

Fournerat. 

Jeangneau. 

Seurre. 

Renard. 

Charlon. 

MoUion. 

Georges. 

Boibien. 

Chassin. 

Babcuillc. 


RÉCAPITULATION 

DM    CHirrKBl   DIS   tl>BI.(iUS   QUI    Plie i DENT. 


i 

I.  POPOLAtIO, 

<.         1  II.   SCPERnCIB. 

t  III.   BETEN 

roncier  impoub 

habit)  DU. 

tnaa. 

Aoierre  (Rrt) 

12(53 

7001 

]    1214271 

_     (Ouest) 

15815 

16991 

ChablU 

7854 

13893 

234870 

roulanges-ta-Vineiwe 

9069 

)3Ti2 

219209 

79SI 

1Ï50Î 

167314 

ConnoD 

îsm 

20002 

206387 

ffi  Florentin 

71-6 

15110 

255613 

61 M 

son 

351615 

Saint -SanMur 

13138 

2W12 

276190 

Scignelay 

8630 

11550 

275609 

H935 

20727 

305915 

Vermeil  ton 

10825 

ISS2I 

315790 

Aval  Ion 

13209 

19178 

451150 

Gui  lion 

6185 

159S6 

44W25 

Usle-sur-Serein 

6T09 

t8405 

29241 1 

QQ»rTÈ-le»-Tombc» 

75T» 

16952 

179981 

11519 

24598 

332508 

Aillant 

16313 

27359 

437574 

Bléneau 

8Ï20 

24666 

228914 

Brienon 

HI09 

■iom 

594201 

Cerisiers 

6031 

13350 

106872 

Charny 

11280 

2S36( 

280305 

Joiitny 

16709 

20145 

566471 

S«iiil-FBrgean 

S802 

21023 

228592 

S,iot-Julien-dtt-Sault 

8283 

15061 

318311 

Villeneute^urYonne 

11351 

1731» 

288273 

Chéro; 

9719 

23786 

431989 

Pont-sur -Tonne 

12112 

18143 

627591 

^Kuve.l'A«heyèqu 

12268 
12947 

15359 
11839 

}   704963 

I0IT8 

22757 

396768 

e       10086 

24230 

39IS96 

Flogny 
Noyers 
Tonnerre 

9661 

27543 

700225 

7*80 

26080 

312196 

7SD8 

17090 

317115 

7194 

27114 

233382 

10678 

1S354 

325446 

S*  Par  arrondUtemml . 

Auiorre 
Aval)»» 

IISTOI 

194828 

3S86783 

46200 

95090 

1702475 

Joigny 
Tonnerre 

98491 

188056 

3079515 

67310 

116414 

255320T 

4ÎS24 

116181 

IS8S664 

3" 

Total  fwr  tout  U  dtparttmmt. 

3723S9 

71056* 

13110664 

87 

ADMINISTRATIONS  MUNICIPALES  DES  PRINCIPALES  VILLES. 

VILLE  D'AUÏERRE. 

M.  ▲.  Chat.lb,  O  ^,  membre  da  Conseii  généra)  de  l'Yonoe,  Main, 

MM.  Flocard  >)b,  )       Mj'  •  ^ 

COOBOT.  I       ^*<>»«"- 

MM.  Membres  du  Comeil  municipal. 


I\lérat  Beu;;ouii.  ancien  nég^uciant. 
Salle  atné,  négociant. 
Platti  commissionnaire  en  vins. 
Lorin,  architecte. 
Ribière.  avocat. 
Piétresson  (Léon),  notaire. 
MiUiaux.  notaire. 
Laurent-Lesseré  ^^  négociant 
Potenol,  propriétaire. 
Baucher,  propriétaire. 
Petit-Augé,  distillateur. 
Roger,  propriétaire-vigneron. 
Ravin,  pharmacien. 


MM.  Clereeau,  chefdebur.  de  Tétat  civil. 

ZincK,  chef  du  bureau  militaire,  des 

contributions  et  des  subslstaaces. 


L«père,  avocat. 

Louzon,  propriétaire. 

Leroy,  mécanicien-f  ndeur. 

Baroâ  Martin^au  des  Gnesnez.  G.  0.  jb* 

Flocard,  adjoint. 

Marie  ^,  docteur  médecin. 

Barbier,  géomètre. 

Lcfèvre,  docteur-médecin. 

Conrot,  docteur- médecin. 

Trntey-JUar.tnge,  né;;ociant. 

Baron  de  Madières  ^,  ancien  mag. 

Chalie  0  ^,  maire. 

Robin,  greffier  de  la  jottice  de  paix. 

N. 

M.  Charles  Joly,  receveur  municipal. 

Personnel  de  la  Mairie  d^Auxerre, 

MM.  Nodot,  secrétaire  en  chef. 

Trico,  chargé  de  la  comptabilité. 
Edmond,  employé. 

M.  Métrai,  architecte-voyer,  conducteur  des  travaux  communaux. 

M.  Cocquelin,  concierge.  —  Ganneau,  garçon  de  bureau. 

Police  administrative,  municipale  et  judiciaire. 
M.  Bonnal,  commissaire  cantonal  de  police. 

Agents  de  police. 

MM.  Renard,  Fournaux,  Rémond,  Bouchard. 

Le  bureau  de  police,  à  la  mairie,  est  ouvert  au  public,  tous  les  Jours^  depuis  8 
heures  du  matin  jusqu'à  l'heure  de  la  retraite. 

M.  Babulaud,  commissaire-ordonnateur  des  pompes  funèbres. 

Gardes  champêtres. 
MM.  Lemain,  brigadier;  Lucy,  Chaumier,  Casse,  Robert,  Bnsset,  gardes. 

Abattoir  publie , 
MM.  Réméré,  inspecteur  ;  Irr,  receveur,  et  Couderc,  concierge  • 
M.  Yigrenx,  vétérinaire  expert. 

VILLE  DAVALLON 
MM.  Febvre  'jf^^  Maire. 

Chevamer  Antoine, }  ^^<^^' 

MM.  Membres  du  Conseil  municipal. 

Febvre,  membre  du  conseil  général.        1  Brenot  aine,  charpentier. 

Couturat,  banquier*  t  Desnoyers,  conduc.  faisant  fonc.  d'iogén. 


88 


Quatrevaux.  médecin. 
Tircuit.  arcuitecte. 


Richard,  proprirliirc. 

Bethery  de  La  Brosse,  prés.  hoo.  du  trc. 

Leclerc,  avoué. 

Vigoureux,  négociant. 

Gally  (ils,  marchand  de  bois. 

Ricard,  prés,  du  Irib.  civ. 

Camus,  propriétaire. 

Chevalier  père,  propriétaire. 

Caillât,  ancien  négociant. 

Thibault,  juge. 

VFLLE  DE  JOIGNY. 


Thierry,  pharmacien. 
Thébault,  propriétaire. 
Rousseau,  juge  de  paix. 
Bidault,  jufie  d'instruction. 
Rrunet.  avocat. 
Malhé,  négociant. 
Degoix,  vétérinaire. 


Radot,  receveur  municipal. 
Cussol,  commissaire  de  police. 
Burlot,  architecle-voyer. 


MM.  CouTORAT,  îjfc  Maire. 

LAVOLLbE, 

N. 


MM. 


I   Adjoints. 
Membres  du  Conseil  municipal. 


BenoU-Courtois.  propriétaire. 
Feneux-Gailliout,  entrepreneur. 
Epoigny,  notaire. 
Courcier,  banquier. 
Perrier-Godeau,  vigneron. 
Lefelivre-Arrault,  propriétaire. 
Jacob-Baillet,  propriétaire. 
Emery,  propriétaire. 
Pavillon-Fouffë,  propriétaire. 
Glaive,  négociant. 
Frécaull-Durand,  propriétaire. 
Tou8!^aint-Moreau    négociant. 
Gallois,  percepteur. 


Barat-Gaillout,  négociant. 
Durand  Napoléon,  propriétaire. 
GodetVoy-JuIitte,  vigneron. 
Durand-Gailliout,  propriétaire. 
Chailley-Lordereau,  négociant. 
N. 
N. 
N. 

Cochet,  receveur  municipal. 
Ricard,  secrétaire  de  la  mairie. 
Nachon,  commissaire  de  police 
Lefort,  architecte-voyer. 


VILLE  DE  SENS 
MM.  Dbliga>d  ^,  Maire. 


MM. 
ManceK  propriétaire. 
Pleau  ^)  anc.  pr.  du  trib.  de  coro. 
Dnpechez,  propriétaire. 
Agaenier,  propriétaire. 
Perrin,  négociant. 
Dubois,  juge  de  paix. 
Comisset  Aag.,  memb.  du  coni.  d'arron. 
Querelle,  fabricant  de  rasoirs. 
Boucrand-Comperat,  propriétaire. 
Provent,  avocat-avoué. 
Giguet  ji(,  propriétaire. 
Lamy,  marchand  épicier. 
Forest,  md  de  rouenneries. 
Lallier,  président  du  tribunal  civil. 
Bonjean,  négociant. 


Membres  du  Conseil  municipal. 

Petits,  ancien  notaire. 
BillebauU,  propriétaire. 
Pollet,  pharmacien. 
Lacailiè,  cultivateur. 
Epoigny,  rad  de  vins  en  gros. 
Poussé,'  md  de  bois. 
Bodier,  cultivatenr. 
Duchemin,  imprimeur. 
N. 


Laude,  receveur  municipal. 
Lanier,  secrétaire  en  chef  de  la  mairie. 
Colin,  commissaire  de  police. 
Larchevéque,  architecte-voyer. 


MM. 
Diard  Albert,  mécanicien. 
N. 
Rathier,  avocat. 


VILLE  DE  TONNERRE. 
MM.  MofiTRBuiL,    Maire. 

Marquis,      )  AdJoinU. 
Legris,         I 

Membres  du  Conseil  municipal. 

Thierry,  vétérinaire. 

Prévôt,  banquier. 

Pernichon  Pierre,  propriétaire. 


89 


Hardy,  propriétaire. 
Colin  ^,  inspecteur  des  écoles. 
Vebre,  confiseur. 
Legris,  pharmacien. 
Munier-Porlîer,  propriétaire. 
Roze,  juge  d'instruction. 
Lemaire- Prieur,  fabricant  de  tan. 
Marquis  Auguste,  médecin. 
Montreuil,  juge  suppléant. 
Rov  Charles,  propriétaire. 
Thomas- Chapu,  propriétaire. 


Yvert,  huissier. 

Rétif,  président  honoraire. 

Delorme- Bourgeois,  propriétaire. 

Pignon,  agriculteur. 

Constant*  notaire. 

Beurddle;  père. 

Garrel,  rrc-eveur  mnuicipal. 
Ravaux,  secrétaire  de  la  maire. 
Tenaillon,  commissaire  de  police. 


VILLE  DE  VILLENEUVESUR-YONNE. 

MM.  13issi\NMEU,  Maire. 

Bbii.ou, 
Saive^.bain. 


I  AdifAnii. 


MM. 

Bissonnier,  maire. 
Bridou,  pharmacien. 
Sauvegrain,  marchand  tanneur 
Fontaine,  maréchal. 
Bondoux,  marchand  de  bois. 
Bachelet,  maître  tanneur. 
Lenfant,  propriétaire. 
Caillou,  cultivateur. 
Boudel,  receveur  des  j  osteN. 
Carré,  vigneron. 
Baconnier,  cultivateur. 
Bezançon,  propriétaire. 
Pichot,  propriétaire. 
Durand,  boucher. 


Membres  du  Conseil  municipal. 

fiesand  Claude,  propriétaire. 

Paillot,  md  de  bois. 

Koy,  banquier. 

Trouvé,  médecio. 

Valtat  Marie,  négociant. 

Bidault  Joseph,  bancjuier. 

Rancelin  Ch.,  comnii.^sionnaire  envias. 

Simonel,  propriétaire. 

Robert,  négociant. 

Blanquet  Duchayla,  propriétaire. 

Marquet,  receveur  municipal. 
Benoist,  secrétaire  de  la  mairie. 
Bourgogne,  commissaire  de  police. 


ARCHITECTES  DU  DÉPARTEMENT  ET  D  ARRONDISSEMENTS. 

MM.  Piéplu,  à  Auxerre;  Tircuil,  à  A  vallon  ;  Na^é,  à  Joigny;  Tourneur,  à  Sens; 
Perruchon,  à  Tonnerre. 

CONSEIL  DÉPARTEMENTAL  DES  BATIMENTS  CIVILS. 

Réorganisé  par  délibération  du  con  eil  général  de  l'Yonne,  dans  sa  session  de  1857. 

MM.  Mondot  de  La^;orce,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées  en  retraite,  pré- 
sident. —  Brodior,  chef  de  division  à  la  préfecture,  secrétaire.  —  Don- 
denne,  architecte, anc.  professeur  au  coUég»^  dWuxerre.  —  Piéplu,  architecte 
du  département.  —  Boucheron,  agent-voyer  central.  —  Desmaisons,  con- 
ducteur principal  des  ponts  et  chaussées,  faisant  fonctions  d'ingénieur 
ordinaire.  —  Dantin,  serrurier  mécanicien. 

ASILE  DÉPARTEMENTAL  DES  ALIÉNÉS. 

L*Asiie  départemental  de  TYonne,  destiné  au  traitement  des  malades  des  denz 
sexes  atteints  d'affections  mentales,  nerveuses  ou  convulsives,  e^t  construit  sur  un 
plan  et  dans  des  proportions  répondant  aux  principales  indications  de  la  science. 
Ce  qui  en  fait  un  typ  modèle,  c'e<t  qu'en  donnant  atisfactioii  aux  exigences  da 
moment,  il  peut  facilement  sei|)réter  aux  progrès  dont  l'expérience  pourra  pins 
tard  faire  sentir  la  nécessité.  Si  l'harmonie  ilea  constructions  en  rend  rhabitation 
agréable  et  exerce  sur  les  malades  Tinfluen^e  la  plus  favorable,  i 'administration  ne 
néglige  rien  pour  que  rorj^anisation  du  service  intérieur  réponde  à  tous  les  besoins. 

Cet  établissement  renferme  environ  45()  malades,  dont  la  plus  grande  partie 
appartient  au  département  de  TYonne  aux  frais  duquel  il  a  été  construit. 

Des  pavillons  spéciaux  offrant  tout  le  confortable  possible  sont  destinés  aux  pen- 
sionnaires qui,  entièrement  isolés  des  malades  au  régime  commun,  rencontrent 
les  avantages  des  meilleures  maisons  de  santé  de  la  capitale  unis  aux  sérieuses 
garanties  légales  d'une  administration  régulière. 


91 

Commission  de  survetUanee. 

MM.  le  Baron  de  Madiëres,  président;  Baron  Martineau  des  Chesnez,  ancien 
maire  ;  Mathieu,  ancien  avoué,  administrateur  provisoire  des  Aliénés  ;  Laurent- 
Lesseré,  négociant;  Ravault,  avoué  ;  Bonne  ville,  ancien  conseiller  de  préfecture, 
secrétaire. 

Administration, 

Directeur, médecin  en  chef:  MM.  Poret,  doct.  en  médecine;  Médecin-ad jointe 
Becoulet,  doct.  en  médecine;  Chirurgien  :  A.  J.-B.  Marie,  docteur  en  médecine; 
Interne  en  méùecine  :  Castex;  Interne  en  pharmacie  :  Richard;  Pharmacien  ho~ 
noraire:  Sallé-Frémy  :  Ivceveur  :  Dautun  aine;  Econome  :  Dcsignolle  père  ;  Secré- 
taire :  Fournier ;  Chapelain  :  M.  Duru  ;  Commis  d'économat  :  Chevallier;  Surveil- 
lant en  chef  :  Lanne;  surveillante  en  chef  :  Mlle  Brcvelet  ;  Gardc-magasini  :  Lar- 
chevéque. 

Le  service  intérieur  et  les  soins  personnels  à  donner  aux  malades  sont  confiés  à 
des  employés  éprouvés  qui,  sous  l'impulsion  des  chefs  de  service,  assurent  une 
surveillance  permanente,  active  et  intelligente  en  môme  tcmp.^  qu'exclusive  de 
toute  coercition  irritante.  Une  décision  préfectorale  du  5  novembre  186!  a  fixé  le 
cadre  de  ce  personnel  de  manière  à  satisfaire  à  toutes  les  indications  du  service. 

Un  règlement  approuvé  par  S.  E.  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  régit  et  détermine 
tous  les  détails  du  service  administratif  et  médical. 

Placements  d'office. 

Les  malades  qui,  dangereux  pour  la  sécurité  publique,  ne  peuvent  pas  payer  le 
prix  de  pension  fixé  par  le  règlement,  sont  admis  (fans  l'Asile  sur  un  ordre  du 
Préfet  qui  détermine  les  conditions  de  cette  admission.  Il  en  est  de  même  des  indi- 
gents qui,  sans  être  immédiatement  dangereux,  réclament  cependant  un  traitement 
spécial.  (Art.  18  et  25  de  la  loi  du  30  juin  1838.)  Dans  les  deux  cas,  la  demande  de 
la  famille  ou  du  maire  adressée  au  Préfet  doit  être  accompagnée  : 

1"  De  l'extrait  de  naissance. 

2*  D'un  certificat  de  médecin  constatant  l'opportunité  ou  la  nécessité  du  pla- 
cement. 

Placemer^ts  volontaires. 

Les  malades  dont  le  placement  est  demandé  par  les  familles,  à  la  condition  de 
payer  directement  le  prix  de  leur  pension,  sont  admis  p::r  le  Directeur  de  TAsile 
auquel  doivent  être  préalablement  remises  les  pièces  ci-après  indiquées,  conformé- 
ment à  l'article  8  de  la  loi  du  30  juin  1838  : 

I*  Une  demande  d'admission  contenant  les  noms,  prénoms,  âge,  profession  et 
domicile  tant  de  la  personne  qui  la  forme  que  de  celle  dont  le  placement  est  ré- 
clamé et  l'indication  du  degré  de  parenté,  ou  à  défaut^  de  la  nature  des  relations 
qui  existent  entr»  elle^.  La  demande  sera  écrite  et  signée  par  celui  qui  la  iormera 
et  visée  par  le  Maire.  S'il  ne  sait  pas  écrire,  elle  sera  reçue  par  le  Maire  qui  en 
donnera  acte. 

Si  la  demande  d'admission  est  formée  par  le  tuteur  d'un  interdit,  il  devra  joindre 
à  l'appui  un  extrait  du  jugement  d'interdiction. 

Cette  demande,  écrite  sur  papier  timbré,  contiendra  en  outre  rengagement  de 
payer  la  pension  au  taux  fixé  par  le  règlement  pour  la  classe  dont  la  famille  aura 
tait  choix  et  d'acquitter  tous  autres  frais  ea  denors  du  régime  ordinaire,  tels  que 
tabac,  fournitures  diverses,  chauffage  et  éclairage  particulier.;,  entretien  du  trous- 
seau. 

2"  Un  passeport  on  (oute  autre  pièce  destinée  à  constater  l'identité  tant  du  malade 
que  de  la  personne  qui  le  place. 

3*  L'extrait  de  naissance 

4*  Un  certificat  d'un  docteur  en  médecine  constatant  l'état  mental  de  la  personne 
à  placer,  indi^ant  les  particularités  de  sa  maladie  et  la  nécessité  de  faire  traiter 
la  Dersonne  designée  dans  un  établissement  d'aliénés  et  de  l'y  tenir  renfermée. 

Ce  certificat,  écrit  sur  papier  timbré,  doit  contenir  tous  les  renseignements  pro- 
pres à  éclairer  sur  l'origine,  la  marche  et  la  nature  de  la  maladie. 

Classes  de  pension, 

L*Asile  d'aliénés  de  l'Yonne  admet  quatre  classes  de  pensionnaires,  dont  le  prix 


94 


de  journée  est  fixé  ainsi  qu'il  suit  :  Première,  6  fr.  60  c.  ;  Seconde,  3  fr.  90  c;  Troi- 
sième, 2  fr.;  Quatrième,  l.fr.  15  c. 

Le  pensionnaire  de  première  classe  a  constamment  une  personne  spécialement 
chargée  de  tous  les  soins  que  réclament  son  état  et  les  indications  du  traitement. 
Dans  la  2*  classe,  le»  malades  ont  également  une  chambre  particulière,  mais  sans 
service  spécial  (un  surveillant  pour  quatre  malades.) 

Le  résime  alimentaire  sain,  varié  et  approprié  aux  besoins  de  chacun,  varie 
suivant  les  classes  de  pension. 

La  pension  se  paie  (l'avance  par  trimestre  ou  par  mois  entre  les  mains  du  Rece- 
veur de  l'Asile  auquel  on  peut  en  faire  parvenir  le  montant  soit  en  un  mandat  sur 
la  poste,  soit  en  enets  non  sujets  à  Toscompte. 

Les  malades  peuvent  ^tre  visités  par  leurs  parents  ou  tuteurs,  en  présence  d'un 
enaployé  de  la  maison,  si  toutefois  cette  visite  a  été  autorisée  par  le  médecin. 


parents  ou  tuteurs  gi>i  ont  réclamé  le  placement 
ou  une  attestation  régulière  des  autorités  locales  constatant  leur  identité  et  leurs 
rapports  de  parenté  avec  les  malades. 

HOSPICES. 

Comités  gratuits  de  consultation. 
Créés  en  exécution  du  décret  du  7  messidor,  an  IX,  pour  les  cinq  arrondissements. 
Arrondissement  d'Auxerre  :  Ghérest,  Lepère,  N... 

—  d'A vallon  :  Houdaille,  Guillier,  N... 

—  de  Joigny  :  Gœtschy,  N...,  Beaujard. 

—  de  Sens  :  Pignon,  Provent,  Landry. 

—  de  Tonnerre  ;  N...,  Rathier,  Hamehn. 

HOSPICES  COMMUNAUX. 

L'organisation  et  l'administration  des  hospices  ont  été  réglées  par  la  loi  du  7  août 
f851  et  le  décret  du  23  mars  1852.  Les  commi>sions  administratives  sont  composées 
de  cinq  membres  nommés  par  le  Préfet,  non  compris  le  Maire,  président  de  droit. 

COHMISSIONS  ADMINISTRATIVES. 
AUXERRE. 


administrateurs. 


Charié, 

Mondot  de  Lagorce, 

Sauvalle,  atné, 

Larfeuil, 

Tambour. 

Lemuet,  économe. 

Barbier,  secrétaire. 

Puissant,  receveur. 

Paradis  et  Courot,  médecins. 

Marie,  chirurgien. 

Ricoraeau,  chirurgien  honoraire. 

Glaize,  pharmacien. 

Roguier,  chapelain. 

Dondenne,  architecte. 

Lefebvre,  économe  et  secrétaire. 
Cochet,  receveur. 


A  VALLON. 


I 


SBNS. 


Leclair, 

Garlier, 

Vérot. 

Lande ^ 

Chardon, 

Petipas. 

Vivi  en,  chapelain. 


administrateurs. 


Bétbery  de  la  Brosse, 

Baudenet, 

Rousseau, 

Darcy, 

Ricard, 

Biilardon,  secrétaire. 

Radot,  receveur. 

JOIGflY. 

Damien,  v 

Dussaussoy  Stanislas,  i 
Ibled,  } 

Lefebvre-ArrauU ,  \ 

Moreau- Simon  ^,        / 
Ribault,  secrétaire-économe. 
Leclerc,  receveur. 

TONNEHRB. 

Hardy, 

Navères, 

Rétif, 

Pienon, 

Colin, 

Fontaine,  économe. 

Rolland,  receveur. 


administrateurs. 


administrateurs. 


administrateurs. 


Miellé  père, 

IMTÎd, 

Altiuel, 
Hottot, 
XiMilant, 
Bian^el,  receveur. 


MonUssier, 

On-*, 

pnideDl, 

IaIoui, 

diqiiet, 

Li^iri;!,  receTcur, 


admluisirateurg. 


adminislrateurs. 


MINT-FLORENTIN. 


Gallimard, 
Espinas, 

Voirin, 
MonTiUe- Desbois, 


ChrTallJer, 

Mignot, 

IMcheae, 

Houdard, 

Rigollel, 

Viùgti,  receveur. 


admJDisIraleura. 


Grand  villicrs, 

Desgii  errais, 

Guivet, 

Puuillul 

Larbouillat, 

Chardun, 


SAINT-FÂBGEaD. 

D  humez. 

B.  de  la  Jonquière.       1 
Toulée-Moreau,  ',  adiuic 

HarquisdeBaisgeliii,  I 
Réiuond,  I 

Dumas,  r 


T'JULIB.1-DI 


\  admiDialratears. 


>  admiaiblratcurs. 


Marquet,  receveur. 


Maison, 
Uupèché, 

Merloi, 
Challan, 


Rettuaull, 
fuumetoa, 

llirardol, 

SERVICE  DES  ENFANTS  ASSISTÉS. 

Kn  vertu  de  la  deci.iou  pri^^c  par  le  Consci  Général  de  l'Yonne  dans  sa  session  de 

*^.yTV:^:}}''A"IlV}}^^.^^.^['i'  '>>."*«'-"^- 1*  «..^me  conseil  a  décidé  'eu  1^«î 

suus-prércc- 


V  administra  leurs. 


^uedesbureaui  d'admission  scraicot  créé»  dans  tous  les  chefs-li 
iu,w.  Dans  sa  session  de  '857,  le  Cunseil  Général  a  demandé  lastippre 
^riltl*r.:':!;;!î'.f;:i',?;!L"'*'^''  "l'^^rdu  .-envier  ,m!lx  s 


pu-un  bureau  d'admission. 


)ltic,  cinpluyt'. 


ins|>ecleur  du  service  pour  le  déparlemenl. 


Buna\a  d'admittion. 

uierre,  pré-^idenl;   Mondot  de  Lagorce, 


93 

dent;  le  Procureur  Impérial,   le  chapelain  de  l'Hûtel-Dieu;    riiispecleur  dé- 
partemental; Lepëre,  Barbier,  secrétaire. 

Ce  bureau  propose  les  admissions  pour  Ie>  arrondissements  d'Auxerre,  Avallon 
et  Tonnerre. 

Joir.xY.  —  MM.  le  Sous-Préfet,  président;  Lefebvre-ArrauU,  vice-pr.;  le  Procureur 
Impérial;  Calmus.  curé  doyen  de  St-Jean;  Ragobert;  LcfebYre-Mocguot,  secrélairo. 

Sens. —  MM.  le  Sous-Préfet,  président :1e Procureur  Impérial,  vice-pr.;  l'aumt^nicr  de 
rhospice  ; Gretté,  Pelipa^,  Lomé,  du  bureau  de  bienfaisance;  Ribault,  secrétain^ 

MAISON  D'ARRÊT,  DE  JUSTICE  ET  DE  CORRECTION. 

MM.  Saïllard,  directeur  des  prisons  de  l'Yonne. 

MM.  LafTont,  gardien  chef. 

Courcier,  Château,  Courtois  et  N....  gardiens  ordinaires. 

Haysié,  gardien-porlier. 

Femme  Lafibnt,  surveillante. 
MM.  l'abbé  Duru,  aumônier. 

Paradis  et  Courot,  médecins. 
.  Monceaux,  pharmacien, 

COMMISSIONS  DE  SURVEILLANCE  DES  PRISONS 
Créées  par  ordonnance;;  royales  des  9  avril  1810  et  25  juin  1823. 

AuxERUB  :  MM.  le  Préfet,  président,  le  Maii*e  de  la  ville  d'Auxerre,  le  Président 
du  Tribunal  civil,  le  Procureur  impérial,  Fortin,  curé  de  Saint>Etiennc.  Flocard, 
propriétaire,  adjoint  au  maire^  Bonnevilie,  propriétaire,  baron  de  Madières,  Chéresl! 
avocat. 

Avallon:  MM.  le  Sous-Préfel,  le  Président  du  Tribunal  civil,  le  l^rocurcur  im- 
périal, Darcy,  curé  doyen,  Rousseau,  juge  de  paix,  Houdaille  Paul,  avocat. 

JorcNY  ;  MM  le  Sous-Préfet,  le  l'résident  du  Tribunal  civil,  le  Procureur  impé- 
rial, Calmus,  curé  archiprôtre,  N.  .,  Emery,  père,  Rivaille,  receveur  parliculior. 

Sens  :  MM.  le  Sous-Préfcl,  le  Président  du  Tribunal  civil,  le  Procureur  impérial 
rahbé  Carlicr,  Délions-Dufour,  Deligand,  Hermann,  Dubois,  Laroche. 

ToNNKRRE  :  MM.  le  Sous-Préfet,  le  Président  du  Tribunal  civil,  le  Procureur  im- 
périal, Duranton,  curé  doyen,  Montreuil,  maire,  Navères,  avocat-avoué,  Rendu 
suppléant  de  la  justice  de  paix,  Roze,  juge  d'instruction,  Marquis,  médecin,  Mar-' 
tin,  aumônier. 

SECTION  II. 

ADMINISTRATION    ECCLÉSIASTIQUE. 


DIOCESE  DE  SENS. 

Ce  diocèse  a  été  formé  d'une  partie  des  anciens   diocèse,  de  Sens    Auxerre 
Langres  et  Autun.  '  ' 

L'Archevêque  de  Sens  porte  le  titre  d'Evôquc  d'Auxerre,  primat  des  Gaules  et  de 
Germanie. 

La  métropole  de  Sens  compte,  depuis  Saint-Savinien,  i\2  prélats,  dont  19  sont 
révérés  comme  saints,  \0  ont  été  cardinaux,  et  un,  Pierre  Roger,  a  été  Parie  sous 
le  nom  de  Clément  VI.  o    j  i   , 

L'Archevêque  de  Sens  a  pour  suffragants  les  évoques  de  Troyc  Nevers  et 
Moulins.  ' 

Mgr  Victor-Félix  Bernadou  0.  #,  archevêque  de  Sens,  évêque  d'Auxerre.  primat 
des  Gaules  et  de  Germanie,  prélat  assistant  au  trône  pontifical. 

Vicaires  généraux,  MM. 


Titulaires  :  Roger,  Pichenol«)^,  Larfeuil. 
Honoraires  :  Grapinet,  Boyer,  Mourrut, 
supérieur  du  grand  séminaire. 


Secrétariat  général,  M. 

Grandjean,  secrétaire-général. 
Dizien,  pro-socré taire. 


94 
CHAPITRE  MÉTROPOLITAIN. 


ClIAN0Ilf£8  TITULAIRES. 

Grapinet,  Carlier  jf(,  Morel,  Michaut, 
Vidot,  Gourlot,  Gourmant,  Delaage,  Si- 
cardy  ^. 

CHAlfOIllES  HONORAIHBS, 

Bernard,  curé  doyen  de  St-Eus.  d'Auxerre. 
Sergent,  curé  doyen  de  Vézelay. 
Fortin  *^,  archiprétre  d'Auxerre. 
Calmus,  archiprétre  de  Joigny. 
Lalment,  prètre-sacristain  de  la  métropole. 
Cassemicne,  c.  doyen  de  Saint  Maurice. 
Grosaot,  c.  doyen  de  Saint-Farscau. 
Millon,  super,  du  petit  sémin.  d'Auxerre. 
Sicard,  curé  doyen  de  Saint-Sauveur. 
Robin,  ancien  curé  doyen  de  Vill.-i'Arch. 
Darcy,  archiprétre  de  St.-Lazare  d'Aval. 
Lidove,  dess.  de  Cosnac  (diocèse  de  Tulle) 
Lacroix,  clerc  consist.  de  France  à  Rome. 
Lebâcheur,  vicaire  général  de  Séez. 
Soulbieu,  secret.gen.de  l'évéché  de  Séez.  | 


Filleul,  vicaire  général  de  Séez. 
Baugé,  ancien  vicaire  général  de  Séez. 
Henry- Vaast,  doyen  de  Quarré-les-Torobes 
Millon,  ancien  curé  doyen  d'Aillant. 
Ferrey,  dir.  du  petit-sémin.  d'Auxerre. 
Duru,  aumônier  de  l'Asile  des  aliénés. 
Brissot,  curé  de  Saint-Pierre  de  Sens. 
Choudey,  curé  doyen  de  Yl  lien. -s.- Yonne. 
Yoirin,  c.  doyen  de  Saint-Florentin. 
Sennequier,  c.  doyen  de  Tlsle. 
Larbouillat,  c.  doyen  <'e  Brienon. 
Leduc,  prof,  au  Pelit-Sémin.  d'Auxerre. 
Thomas,  c.  doyen  de  Chablis. 
Duranton,  archiprétre  de  Tonnerre. 
Yallot,  c.  doyen  de  Seignelay. 
Labour,  curé  doyen  d^Ancy-le-Franc. 
Grandjean,  secrét.-gén,  de  Tarchevéché. 
Garnier,  aumônier  du  Lycée  de  Sens. 
Viala,  curé  doyen  d'Aillant. 
Flory,  curé  doyen  de  SI -Pierre  de  Tonnerre. 
Labaissc,  prof.au  Petit-Sémin.  d'Auxerre. 
Delacoste,  curé  dcsser.  de  Ste-Magnance. 


MAISON  DES  PRÊTRES  AUXILIAIRES 


MM.  Boyer,  supérieur. 
Massé. 

Bernard  (Albert). 
Danjou. 
Potherat, 

Succursale  de  Sens  :  MM.  Cornât,  Barbier,  Labour. 

GRAND   SÉMINAIRE    DIOCÉSAIN 
Dirigé  par  MM,  de  Saint-Laxare. 


A    PONTIGNT. 

MM.  Bernard  (Théobald) 
Laprosle. 
Rémond. 
Jeannon. 
Hamelin. 


BIM.  Mourrut,  supérieur, 

Poulin,  professeur  de  morale. 
Allou,  professeur  de  dogme. 


Rieux,  professeur  de  philosophie. 

Aldebert,  prof,  d'histoire. 

Gallinot,  économe  et  prof.d'éloq.  sacrée. 


CULTE    PROTESTANT. 

Auxerre  et  Joigny  :  MM.  Berthuel,  pasteur;  Tourneur,  évangeliste  ;  Michaut. 

instituteur. 
(Temple,  à  Auxerre,  rue  Saint-Pèlerin.) 
A  vallon  :  M.  Fourneaux,  pasteur. 
Sens  et  Yillevallier  ;  MM.  Dussauze,  pasteur;  Dela^neau,  évangeliste. 

(Temples  à  Sens  et  à  Yillevallier.) 
Saint-Florentin  :  M.  Regnie,  ministre  du  saint  E>angile. 
Tonnerre  :  M.  A.  Fisch,  pasteur. 


SECTION  m. 

ADMINISTRATION    DE   LA   JUSTICE. 


COUR  D'ASSISES  DE  L'YONNE. 

La  Cour  d^assises  de  1* Yonne,  aiusi  que  celle  de  chaque  déparlement,  est  com- 
posée :  i"  d*uD  Conseiller  à  la  Cour  impériale  de  Paris,  délégué  pour  la  pré- 
sider ;  2<>  de  deux  Juges  désignés  parmi  les  présidents  et  juges  du  Tribunal  d'Au- 


95 


xerre;3"da  Procarear  impérial  prés  ie  Tribunal  civil  ;  i*"  da  Greffier  da  même 
Trtbonal. 

Les  sessions  de  la  Goar  d'assises  sont  trimesirielles. 

TRIBUNAUX  DE  PREMIÈKE  INSTANCE. 

Colteaa, 


juges. 


TRIBUNAL  D'AUXBRRB. 

MM.  Ledcrc  ^.  président. 
Métairie^  yice-président. 
Hctif,  joge  d'instruction. 
Marie 
Cotteau 
Délioot 
Vallon 

Tonnellier  Sfe.  président  honoraire. 
Leblanc-DuVcrnoy  îjfe  vicc-prés.  Iionor. 
Baron  deMadiéres  ^  id. 

Parguel:  Courant  5if,  procureur  im- 
périal, Dubois,  Metteta,  substituts. 

Greffe  :  Léop.  Lallemand,  greffier  en 
chef,  Tthier,  Loche,;  commis-greffiers. 

Ce  tribunal  se  divise  en  deux  chambres 
qui  se  renouTelIent  chaque  année- 

DIVISIONDBS  CHAMBRES  POUR  l'aNNBB 

1868-1869. 

Première  chambre. 

(Affaires  eiviles,  ordres  et  contribnlions.) 

Mardi  et  Mercredi  à  midi. 

ATaudience  du  mercredi,  expédition 
des  afTaires  sommaires. 

Les  affaires  de  Tenregistrement  e( 
toutes  autres  dites  de  bureau  ouvert  sont 
jugées  de  quinzaine  en  quinzaine  à  Tau- 
dience  do  mardi. 

MM.  Lcclerc,  président. 
Rétif,  juge  dlnstruc. 

Lallemand,  greffier  en  chef. 

Deuxième  chambre. 

( Affaires  de  police  corr.;  appels  de  simple  police  ; 
affaires  civiles  renvoyées  par  le  président.) 

Jeudi  et  vendredi  à  midi. 

Le  jeudi  :  audience  de  police  correc- 
tonnelle  pour  les  affaires  à  la  requête 
du  procureur  impérial, et  des  administra- 
tions publiques  ;  appels  de  simple  police. 

Le  vendredi  :  affaires  civiles  renvoyées. 
Audiences  des  criées  et  affaires  de  po- 
lice correctionnelle  à  requête  de  parties 
civiles. 

MM.  Métairie,  vice-président. 


Ythier^  commis-greffier. 

ÀvoeaU  :  Chérest,  Ribiére,  Lepére, 
Berthelot,  Michelon.  Sa vatier- Laroche 
fils,  L.  Rémacle,  Devauz. 

CONSBIL   DB    L'ORDRB. 

Lepére,  bâtonnier 

Savatter-Laroche,  secrétaire 

Ribiére 

Chérest 

Michelon. 
Avoués:  Guiblin,   Challe  J.,   Martin, 
Mocquot,  Ravault^  Cabasson,  Momon, 
Marmottant,  Legrand. 

CHIMBRB   DES   AVOUES. 

Cballe,  président 
MomoD,  syndic 
Martin,  rapporteur 
Marmottant,  secrétaire. 

TRIBUNAL  d'aYALLON. 

Ricard  %,  président 
Bidault,  juge  d'instruction 
Thibault,  juge 
Debreuze,  juge  suppléant. 
Parquet:  Bonnet,  procureur  impérial. 
Dodoz,  substitut. 

Greffe  :  Carmagnol,  greffier  ;    Defert, 
commis  greffier. 
Jours  d'audience.  Mardi,  mercredi,  jeudi. 

Avocats  :  MM.  Brunet,  Guillier,  Hou- 
daille  Paul,  Thibault. 

Avoués  '  Hérardot,  Leclerc,  Febvre. 
Avoués  honoraires:  Pinon,  Poulin. 

CHAMBRE    I>BS  AVOUES. 

Pincn,  président 
Poulin,  syndic 
Hérardot,  rapporteur 
Leclerc,  secrétaire. 

TRIBUNAL   DE  JOIGNY. 

Gauné,  président 
Cbarlot,  juge  dinstruction 
Regnanir,  juge 
Couturier,  juge  suppléant 
Gasnier,  id. 

Parauet:  Flogny,  proc.  imp.,  Froide- 
fonds  de  Farges,  substitut. 

Greffe  :  Hesme,  greffier,  Labaisse  et 
Geoirroy,com.  greffiers. 


96 


Joum  d^audienee.   Le  Tribunal  civil,  le 

mercredi  et  Jeudi,  à  midi. 
Le  Tribunal  de  police  correctionnelle,  le 

vendredi^  à  11  heures  du  matin. 

Avoués  :  Beaujard.  N.-.,  Fourier , 
Goestcby,  Lecerf,  Saulin. 

CHAMBRE   DES  AVOUÉS. 

Saulin,  président 
Beaujard,  syndic 
Lecerf^  rapporteur 
Fourier,  trésorier  secrétaire. 

TRIBUNAL   DE   SENS. 

Lallier,  président 

Perrtn,  juge 

Jouot,  juge  d'instruction 

Libéra  i 

Pignon  ^  [  juges  supp. 

de  Langle  de  Cary      ) 

Parquet:  Cbarpeiiiier,  procureur  im- 
périal, Angenoust.  substitut 

Greffe  :  Feioeux,  greffier.  Briot,  com- 
mis greffi  r. 

Jours  d'audience.  Tribunal  cvil,  les  jeudi 
et  vendredi  ^criées). 

Tribunal  de  police  correct,   le  mercredi 

Avocat  :  Deligand 

Avoués  :  Provent,  Landry,  Blollet,  Lou- 
yel,  Philippon,  Tonnellier. 

CHAMBRE  DES  AVOUES. 


Tnnnoilier,  rapporteur 
Louvct,  secrétaire. 


TRIBUNAL   DE  TONNERRE- 

Bouiily,  président 

Roze,  juge  d'instruction 

Masson,  juge 

Montreuil  i    . 

Perrin  1  '"^^  suppléants. 

Rétif  Sfe.  président  honoraire. 
l*rou,  id.  i,i. 

Parquet:  MM  Bernard,  procureur  im- 
périal, Détourbet,  substitut. 

Greffe:  Guillemot, greffier.  Ménétrier, 
commis  greffier. 

Jours  d'audience. 

dre.*  et  convocations  de  créanciers,  le 

lundi  ordinairement. 
Référés  le  mercredi. 
Affaires  commerciales  et  sommaires,  le 

mercredi,  à  midi. 
Affaires  ordinaires,  le  jeudi,  à  midi. 
Affaires  correctionnelles,  le  vendredi,  X 

midi. 

Affaires  de  domaine,  de  régie  et  de  criée 
le  samedi,  à  midi. 

Avoués  :  Hamelin,    Clailot,  Navères, 
Grenon,  Denis. 

CHAMBRE   DBS  AVOUES. 

Caillot,  président 
Navères,  syndic 
Grenon,  rapporteur 
Denis,  secret,  -  trésorier. 


Landry,  président 
Provunt,  syndic 

TRIBUNAUX  DE  COMMERCE. 

Pouillot,  greffier 
Ablon,  commis  greffier. 

Audience,  le  mardi  de  chaque  semaine,  à 

1. 


\  juges 


AUXERRE. 

MM.  Mér.'it-Beugnon,  président. 
Métial 
Challe  Jules 
Mi  Ion  1 

Lcgueux  ] 

MM.  Pfpscheux  \ 

Félix.àAppoignyf   ju„p. .,,__., 
Rabé.ji  Pontigny  (  J"^®^  ^"P^»* 

Félix  Lethorre,  greffier. 
Zinck,  commis  greffier. 
Audience^  le  samedi  à  midi. 

JOIGNY. 

Br  nard-Genty,  président. 
Mersier  fils  \ 

Pertm  \  juges. 

Délecolle  ) 


SENS 
MM.  .ManccI,  président. 
Bonjeir  \ 

Là  1)1  y  I    . 

Fcesi  J»»^s 

Pctrin.  I 

M-nhé  (Ji;  Gal]l.irf]\ 

AubrV  /     . 

Leseur  (  juges  suppl. 

Rémy,  greffier. 
Audience,  le  mardi,  à  midi 

(Les  Tribunaux  civils  de  Tonnerre 
ET  D*AVALLON  font  fonctîons  de  Tribu- 
naux de  commerce) 


Le  Tribunal  de  commerce  d'Availoa  a  été  supprimé  par  décret  impérial  du  9*1 
janvier  1860.  i     «  «u  <o 


97 


JUSTICES  DE  PAIX. 


JUSTICES 

DE 

PAIX. 


JUGES. 


GREFFIERS. 


JOURS 
d'addiencb. 


Arrondissement  d'Auxerre. 


Anzerre  (E.) 

Auierre  (O.) 

Chablis. 

Coul.-la-Vin. 

Coul.-sui^Y. 

Courson. 


St.  -Florentin. 

St.-SanYeur. 

Seignelay. 

Toucy. 

VermentOQ. 


Avallon. 

Guillon. 

Llsle^.-ie-S. 

Qaarré-les-T. 

Vézelay. 


Aillant-8-Th. 

Bléneau. 

Brienon. 

Cerisien. 

Charny. 

Joigny. 

St  Fargeaa. 

S-Julien-du-S. 

'W^-s. -Yonne. 


Chéroy. 
Pontrsur-Y. 
Sens  (nord.) 
Sens  (snd.) 
Sergines. 
W*.rArch. 


Ancy-le-Fr. 

Crnxy. 

Flogny. 

Noyers. 

Tonnerre. 


Tambour. 

Leclerc  j|(. 

Seurat. 

Testard. 

Badin  d'Hurtebise^ 

Dejust. 

Rabé  àj. 

Hermeiin. 

Crançon. 

Ghauvelot. 

LavoUée-Parquin. 

Cheyalier  ^, 


Albanel. 

Robin. 

Tallard. 

Moreau. 

DaYrii. 

Savouret. 

Thérèse  jf(. 

Cosson. 

Bertrand. 

Frottier. 

Forci. 

Sourdeau. 


Arrondissement  d'Avallon. 


Rousseau . 
Renoult. 
Renault. 
Tellier. 
Regnault  ^. 


Pinard. 

Bauby. 

Angibout. 

Léger. 

Brenot. 


Arrondissement  de  Joigny. 


Allais. 

Vincent. 

Desguerrois. 

Bertrand. 

Popbilat. 

Cassemiche. 

B  de  la  Jonquière. 

Cosson. 

Duranton. 


Gautard. 

Uoyer. 

Delécolle. 

Besnard. 

Roudault. 

Préau. 

Roche. 

Gerbean. 

Fenard. 


Arrondissement  de  Sens. 


Poussard. 

Gauchin. 

firissaud. 

Cornisset-Lamotte. 

Branel  de  Serbonoes.  ^ 

Bègue. 


Fenin. 

Jaccpiesson. 

Jutigny. 

Pelletier. 

Lefrauc. 

Moreau. 


Arrondissement  de  Tonnerre. 


Costel. 

Dubois. 

Perrin. 

Challan. 

Heroguier. 


Baudier. 

Martin. 

Laubry. 

Millot. 

Barbenoire. 


rend,  à  U  h. 
▼end. à  1 1 
jeudi  à  11. 
jeudi  à  1 1 . 
samedi  à  10. 
Jeudi  à  midi, 
samedi  à  11. 
jeudi  à  11. 
merc.  Ail. 
jeudi  à  11. 
vend,  à  11. 
▼end.  à  11. 


sam.  et  lundi, 
lundi  à  11  h. 
lundi  à  11. 
merc.  à  11. 
lundi  à  11. 


mardi  à  10  h. 
lundi    à  10. 
mardi  à  10. 
jeudi  à  midi, 
jeudi   à  11. 
merc.   à   9. 
merc.  à  H. 
mardi  à  midi, 
me.etve.  à  H. 


m.  et  m.  à  10 
j.  et  d.  à  midi, 
samedi  à  11. 
l.  et  Y.  a  midi, 
mardi  à  midi, 
merc.   à   10. 


jeudi  Â  10  h. 
vend. à  11 
mardi  à  11. 
lun.  etT.  à  11. 
mardi  à  11. 


4869. 


98 


SUPPLÉANTS. 


ARRONDI SSBHBNT  D*ACXBRRB. 


â____.^  (  Est,        Limosin,  Momon. 
Auxerre  (  q^^^     Ravault,  Piètresson. 

Chablis.      Charlier  à  Chablis ,  Raoul  à 

Chitry. 
Coiilangcs-la-V.  Jacquillat  à  Irancy,  Bar- 

dout  à  Coulangeâ-la-Vin. 
Coalanges- sur- Yonne.  Prudot  et  Barrey. 
Courson,  Dcpieyre  à  Lain,  Thérèse  à 

Ouaine. 
Liçny.  Pairobet  à  Ligny. 
Saint-Florentin.  Denis  et  Espinas. 
St-Sauveur.  Jai  ry  et  Gonneau  à  Thury. 
Seignelay.  N....  et  Dejust  à  Seignelay. 
Toucy,    Ansault  à    Beauvoir,    Sorel   à 

Toucy. 
Vermenton    Fosseyeux   à    Cravant.   de 

Bonnaire  à  Sainte-Pallaye. 


ARRONDISSBMBNT   D'AYALLON. 


MM. 


A  vallon.  Paul  Houdaille  et  Pi  non. 
Guilion.  Gu illier  Charles  et  N... 
L'Isle.  Delétanç  Calixte  et  Montandon. 
Quarré.     Hégnier     Vincent    et    Tripier 

Pierre  Edme. 
Vézelav.  Roglet  C.  J.  et  Fourneron  Fr  - 

Ph.  Gab. 


ARRONDISSEMBIIT  DE  J0I61IT. 
MM. 

Aillant.  N...  et  Ravin. 
Bléneau.  Tenain  et  Convert. 
Brienon.  Pouillot  et  Darnay. 
Cbarny.  Pelegrin  et  Lebret. 
Cerisiers.  Paris  et  Largeot. 
Joigny.  Ragobert  et  Chaudot. 
Saint-Julien.  Protat  et  Montaigu. 
Saint-Fargeau.  Gaudet  et  Mathieu. 
Villeneuve-Bur-Yonne.  Lenfantet  Piat. 

ARRONDISSEMENT  DE  SENS, 


Chéroy.  Claisse  et  N... 
Pont-sur- Yonne.  Brossard  et  Mou. 
Sens  (Nord).  Petipas  et  Landry  fils. 
Sens  (Sud).  Dhnmez  et  Levrat. 
Sergines.  Charpentier  et  Guilion. 
Villeneuve-l'Archevêq.  Souy  et  Régnier. 

ARRONDISSEMENT  DE  TONNERRE. 
MM. 

Tonnerre.  Rendu  Ad.  et  Caillot. 
Ancy-le-Franc.      Gourée    à    Ravières   et 

RigoUct  à  Ancy  le-Franc. 
Cruzy.  Goulley  a  Tanlay  et  Bertrand  à 

Villon. 
Flogny.  Millon  à  Carisey  et  Dionnet  à 

Neuvy-Sautour. 
Noyers.    Rigout  à  Annay-sur-Sereio    et 

Gautherin  à  Noyers. 


NOTAIRES. 


ARRONDISSEME.NT  D'aUXBRRB. 

Cantons  d'Àuxeire, 
Milliaux,  % 

Lioiosin,  j 

Piètresson,  \  à  Auxerre. 

Tortera,  \ 

Esmelin,  / 

Théveny,  à  Saint-Bris. 
Danet,  a  Chevannes. 
Pipaut,  à  Charbuy. 
Sapin,  à  Appoigny. 

Canton  de  Chablis. 

Charlier,  à  Chablis. 

Ravcncau,  à  Chablis. 

Gonin,  à  Saint-Cyr-les-Colons. 

Canton  de  Coulanges-la-Vineuse. 

Petit,  à  Coulanges. 
Thévenot,  à  Migé. 
Crctté,  à  Irancy. 


MM .    Canton  de  Coulanges-sur-  Tonne . 

Fabvre,  à  Etais. 

Barrey,  à  Coulanges-sur-Yonne. 

Gillet,  à  Mailly-Château. 

Canton  de  Courson, 

Ledoux,  à  Courson. 
Montagne,  à  Druyes. 
Thérèse,  à  Ouanne. 

Canton  de  Ligny, 

Beaudoin,  à  Ligny 
Chauvin,  à  Maligny. 
Trousseau,  à  Muntigny. 

Canton  de  Saint-Florentin, 

Julien,  à  Saint-Florentin. 

Hermelin,  id. 

Guy,  id. 

I 
Canton  de  Saint-Sauveur. 

Goudron,  à  Saint-Sauveur. 


Roslin  de  FoaroUes,  à  Saiat-Saiivear. 
Perreau,  à  Treigny. 
Gonneau,  à  Thury. 

Canton  de  Seignelay, 

Dejast.  à  Seignelay. 

Greusillat,  à  Héry. 

Sautamier,  au  Mont-Saint-Sulpice. 

,Canton  de  Touey, 

Théroude,  à  Toucy. 
Carreau,       id. 
Ansault,  à  Beauvoir. 
Percheron,  à  Leugny. 
Masquin,  a  Pourrain. 

Canton  de  Vermenton, 


Marqnet,  k  Vermenton. 
Renard,         îd. 
Renard,  k  Arcy-sur-Cure. 
Fosseyeux,  à  Gravan. 

CBAMBRE  DES  NOTAIRES. 

Chauvin,  président. 
Montagne,  syndic. 
AnsauUj  rapporteur. 
HerroeliD,  trésorier. 
Piètresson,  secrétaire. 
Ravenean  et  Théronde,  membres. 

NOTAIRES  UO.^ORAIRES. 

Barre^,  k  Saint-Sanveur. 
Charie,  à  Auierre. 
Poulin,  à  Goulanges-sur-Yonne. 
Prudot,  à  Mailly-Chàleau. 
Roche,  à  Ouaine. 
Riquement,  h  Saint- Florentin. 

ARRONDISSEMENT  D'aVALLON. 

Canton  é^Avallon. 


\ 


à  A  vallon. 


Desmolins, 
Chrétien, 
Morio, 
Duchaillut, 

Canton  de  Guillon, 

Lespa^ol,  à  Guillon. 
Baudoin,  à  Montréal. 
Boussard,  à  Santigny. 

Canton  de  l'Jsle. 

Poulet,  à  risle. 
Queneau,      id. 
Clouzeau,  à  Joux-la-Ville. 

Canton  de  Quarré-les-Tombes, 

Droin,  à  Quarré. 
Marchand,  à  Saint-Léger. 

Canton  de  Véxelay, 

Destnlt  deBlannay,  à  Yézelay. 


Gauthier,  A  Ghâtoi-Censoir. 
Sadon,  à  Youtenay. 

CHAMBRE  DBS   ROTAUES. 

Morioi  président 
DesmoUns,  syndic. 
Gauthier  «rapporteur. 
Gueneau,  secrétaire  et  trésorier. 
Marchand,  membre.  - 

N0TAI1IBS  HONORAmBS. 

Rameau,  à  Avallon. 
Régnier  Vincent,  à  Quarré. 
Delétang,  à  Joux-la-Ville. 

ARRONDISSBMBNT  DB  JOIGNY. 

Canton  d^Âillant, 

Grenet,  à  Aillant. 
Boulangé,  àChassy. 
Florent,  à  Senan. 
Ravin  père,  à  Guerchy. 
Ravin,  à  Villiers-Saint-Benott. 

Canton  de  Bléneau, 

Marie,  à  Bléneau. 
Quatresols,  à  Champignelles. 

Canton  de  Brienon. 

Briilié,  à  Brienon. 
Pouillot.      id. 
Méline,  a  Bussy-en-Othe. 
Viaux,  à  Venizy. 

Canton  de  Cermere, 
Bourgeon,  à  Cerisiers. 


bT, 


Morel,  à  Foumaudin. 

Canton  de  Chamy, 

Lavollée.  à  Chamy. 
Saffette,  à  La  Ferté-Loupière. 
LeBret,  à  Villefranche. 
Fresneau,  à  Grandchamp. 

Canton  de  Joigny, 

Chaudot,  à  Jolguy. 
Epoigny,       id. 
Pelletier,       id. 
Loiseau,  à  Cézy. 
Baudelocque,  à  Champlay. 

Canton  de  Saint-Fargeau, 

Mathieu,  à  Saint-Fargeau. 
Chouppe,  id. 

Bègue,  à  Méziiles. 

Canton  de  Saint-Julien- du^Sault. 

Besançon,  à  Saint-Julien-du-Sault 
Manieux,  id. 

Montaigu,  à  La  Celle-Saint-Cyr. 


Cniloa  d(  riftoMMW  «Mr-rwtf  - 
Frécault,  •  VilIraeoTP-sur-Taane. 
Lenioce  de  Vaudou*i<L    ti. 
LaTral,  id. 

Filliaa.àDùmoa). 

CBlVai*   DIS   HOTAIUS 


Lemoce  3_    .^ 

Mtnicux,  Ir^sorier. 

Filliaa  et  Lebrel,  membre'. 

HOTiIBU  BOHMliaRt- 

Conrlillier.iCêET. 

Genty,  i  Sa)Bl-Jt:lieii-dD-S«Dll. 

Lenraal,  à  VilIciwu*e-MiT-YaiiiM. 

Gilbert,  i  BrieDOS. 

Pophilat,  i  Luelle-Saiat'Cyr. 

Thomax,  i  La  Ferle- LoDpKie. 

Licroti,  i  Fi>urD;:ui)in. 


i  Sent. 


Canton  dt  Chéroj. 
Brown,  i  Chiroj. 
A  <rclot,  à  HuDtactier. 

Canton  de  Pont-tur-Jonne, 
BarJ.iI,  i  Ponl-xar-Ynane. 
lIlinliKrl,  i  Villelilnin. 
JulltiulR,  à  Vilicueu\e-la-ODTari). 

Canton  U  Sen*. 
l'Ill", 
Fr'iKient, 
l'ftrtl, 
Hiillln. 
(fiitnnllln, 
(ladltiter, 
lliiiilIniHrinP,  k  K(|riwllc-1c-B<>cage. 
Iiniiilotunl,  ili  V^ron. 

Canton  it  fergiatt. 
MN'JiiTnlne.  rt  ttercineii. 

J'Mfrit,  i.l, 

rljnr;wnller,  *  V.nutUm. 

|ir"i"Hln,  *  HI-Maurlr«-aiH-Richei-HoDi 

Canton  dt  Vititnemt  lArchnégui. 
ri-'^kr,  *  VIllMieoie, 
ll*((iw,      l'I, 
H'xir  «TfibrlKDj'. 


s  noTAïut. 

AncéloL  sjodic. 
Joli  bois,  rappurlenr. 
Cornaille,  secrétaire. 
Uromiin.  trésorier. 
Baoïtooard  et  Barjot,  Dwmfcreii. 
HOTAiiu  Boaouiiu. 
Mou  Pierre-Théodore,  à  Ponl-^ur  Tobbc. 
Vacher,  id. 

Longuet,  à  Provins. 
Bègue,  à  VilleneuTe-l'ATchevfqiie. 
Leclair,  à  Sens. 
Pousurd,  à  ChéroT. 
Brossard,  à  VitlebleTiQ. 
Régnier,  à  Theil. 

IIROHDUSRMIIIT   M   TOHHIMim. 

CaMm  ifÀneii  le- Franc. 
Frilley,  à  AncT-le-Franc. 
Bigollet  id. 

Jacqncmia,  à  BaTJères. 

Canton  dt  Crujj. 
Droin,  à  Cnizy. 
Gcalley,  â  Tanlay. 
Desramée,  i  Villon. 

Canton  de  Flognuf. 
Godret,  k  Flogny. 
Gaspard,  â  CarisvT. 
nioDoet,  k  NeuTy-Sanlour. 

Cnnion  de  Kouers. 
Maison,   à  Noyers. 
Blanc,  id. 

Rigout,  à  Annay-snr  Serein. 

Canton  de  Tonnerre. 
Paupert.à  Tonnerre. 
Constant,  à  Tonnerre. 
Bucholle,  à  Dannemoine. 
Bernard,  à  Viiiers. 

CHÂNBII   DBS    nOTAIRU. 

DioDoel,  présidenl. 

Rigollet,  syndic. 

roulant,  secrétaire 

Bernard,  trésorier. 

GonMcy  OU  et  Rigout,  membres. 

HOTAIRES  HOaORtIRES. 

CoMOB ,  à  Dannemoine. 
Gonlley.  à  Tanlay. 


i 


COMMISSAIBES-PRISBUBS. 
A  AiiKrre,    MU.  Duchnnm. 
A  ATillon,  nobinei. 

A  Mgni.  Dijou, 

A  Hcii',  Clémandol 

A  Tonnf^rre,  Gérard. 


\0\ 
HUISSIERS. 


ABBONDISSBVBNT  D*AUXBRBB. 

Cantont  d'Àuxerre* 

Chocat,  audiencier  au  tribunal  civil  et  au 

tribunal  de  commerce. 
Berlin ,  audiencier  au  tribunal  civil. 
Maiseau,  audiencier  au  tribunal  civil  et 

a  la  justice  de  paix  (ouest). 
Villot,  audiencier  au  trib.  civil  et  au  trib. 

de  commerce. 
Roy  Charles. 
Boileau  Prosper-Hubert. 
Mosnier,  aud.  à  la  justice  de  paix  (0.)  et 

simple  police. 

Tous  résidant  à  Anxerre 

Canton  de  Coulanges-la  Vineuse. 

Billaudet,  à  Coulanges-la- Vineuse. 
Morot, 


CHAHBBB   DB  DISCIPLINB. 

Maiseau,  syndic-président. 
Berlin,  trésorier. 
Droin,  rapporltnr. 
Cbérest,  memore. 
Villot,  secrétaire. 

ABBONDISSBMBNT  D'AVALLON. 

Canton  (FÀvallon, 


id. 

Canton  de  C ourson, 

Quignard,  à  Courson. 
Foudriat ,  à  Ouanne. 

Canton  de  Coulanges-sur-Yonne* 
Droin,  à  Coulanges-sur-Yonne. 

Canton  de  Chablis, 
Devanx,  à  Chablis. 

Canton  deLigny, 

Féret,  à  Lieny. 
Pîjory         id. 

Canton  de  Saint-Florentin. 

Dauphin,  à  Saint-Florentin. 
Barat,  id. 

Canton  de  Saint-Sauveur. 

Vallée,  à  Saint-Sauveur. 
Labbé,  id. 

Canton  de  Seignelay. 

Chérest,  à  Seignelav. 
Bloreau,       id. 

Canton  de  Toucy. 

Dejttst,  à  Toucy. 
Memain,  à  Pourruin. 

Canton  de  Vermenton. 
MM. 
Robin,  à  Vermenton. 
Gorbay,  id. 

Monin,  id. 


Noailles 

Maratray 

Kolley 


)' 


à  A  vallon. 


Canton  de  Guillon, 


Gascard,  à  Guillon. 
Candras,        id. 

Canton  de  Vlsle, 
Rétif,  à  risle. 

Canton  de  Quarré-les  Tombes. 

Bussy,  à  Quarré-les-Tombes. 

Canton  de  Yéxelay. 

Morand  et  Gagneux,  à  Vézelav. 
Père,  à  Chàtel-Censoir. 

CHAUBRB  DB  DISCIPLINB. 

Noailles,  syndic  président 
1  Gascard,  rapporteur 
'  Maratray,  trésorier. 

Gagneux',  secrétaire. 

Bussy,  membre. 

ARRONDISSBUBNT  DB  JOIGIfT. 

Canton  d'Aillant, 
Paly  et  Girard,  à  Aillant. 
Ribière,  à  Saint-An bin-Château-Neul. 

Canton  de  Blèneau, 

Gougé,  à  Blénean. 
Gagnard,  à  Champignelles. 

Canton  de  Brienon. 

Rozé  fils  et  Moreau,  à  Brienon. 
Tonrnelle,  à  Venisy. 

Canton  de  Cerisiers, 

Thevenon,  à  Cerisiers. 

Canton  de  Chamy. 

Gronrt  etDarbois,  à  Charny. 
Griache,  à  la  Ferté-Loupière. 

Canton  de  Joigny, 

Grenet,  Garcel,  Tirot,  Bernot,  TaïUefer, 
a  Joigny. 


\ 


402 


Canton  de  Saint-Fargeau, 
MM. 
Scrret  et  Cheminant,  à  Saint-Fargeau. 

Canton  de  Saint-Julien  duSault. 

Fourrier  et  Emcnière,  à  Saint-Julien. 

Canton  de  Villeneuve-sur-Tonne. 

Charmeux  et  Lcvaux,  à  Villeneuve -sur- 
Yonne. 

CHAUBAB  DB  DISCIPLIIIB. 

Grenet,  syndic. 
Fourier,  rapporteur. 
Tirol,  trésorier. 
Taillefer,  srcrétairc. 
Paty,  Diembre. 

AnaOïrDISSBHBNT   DE  SENS. 

Canton  de  Chéroj. 
Fauvillon,  à  Chéroy. 

Conion  de  Pont-tur-Yonne. 

Lhuillicr,  à  Pont-sur- Yonne. 
Delaporte,  à  Yilleneuve-la-Guyard 

Canton  de  Sens. 

Ranque  ,  Baudoin .  Martin  Griot,  Crou, 
et  Raguet.  à  Sens 

Canton  de  Sergines. 
Lozier,  à  Sergines. 

Canton  de  Villeneuve-r Archevêque. 
Darde,  Matignon,  à  Villeneuve-l'Archev. 


COAMIIRE  DE  DISCIPLINE. 

MM' 

Baudoin,  syndic. 
Ranaue,  rapporteur. 
LhmUier,  secrétaire. 
Crou,  trésorier. 
Fauvilion,  membre. 

ARAONDISSEIIENT  DB  TONNEaRB. 

Canton  d^Àncy-le-Frane. 

Boucheron  et  Renard,  à  Ancy-Ie-Franc. 

Canton  de  Cruxy. 

Anceau  et  Callabre,  à  Crury. 

Canton  de  Fhgny. 

Raffat,  A  Flogny. 
Jay,  à  Ncu?y-Sautour. 

CanUmdeNojfert. 
Oudot,  à  Noyers. 

Canton  de  Tonnerre. 

I  Moreau 
Grassat 
Yvert 
Rayer 
Noël 


à  Tonnerre. 


COAMBRC  DE  DISCIPLINE. 


Yvert,  syndic. 
Renard,  rapporteur. 
Rayer,  trésorier. 
Ranat,  secrétaire. 
Jay,  membre. 


BUREAUX  D'ASSISTANCE  JUDICIAIRE 
Créés  par  la  loi  du  22  janvier  1851. 

Un  bureau  d'assistance  judiciaire  est  établi  près  chaque  tribunal.  Il  est  charsé  de 
statuer  sur  les  demandes  oui  lui  sont  soumises  par  les  personnes  auxquelles  leurs 
moyens  ne  permettent  pas  de  faire  les  frais  des  procès  dans  lesquels  elles  peuvent  être 
engagées.  Des  officiers  ministériels  sont  désignés  pour  faire  gratuitement  \fi&  actes 
nécessaires  et-soutenir  les  intérêts  des  assistés  devant  les  triounaux.  Le  personnel 
de  ces  bureaux  est  pour  partie  rééligible  tous  les  ans. 


AUXSRaB. 

MM. 

Tonnellier,  président. 

BonnevOle 

Martin,  avoué 

Rubigni. 

Pailiot 

Lallemand,  greffier  du  tribunal  civil,  se- 
crétaire. 


membres. 


AVALLON. 

Bétliery  de  La  Brosse,  pr,  bon.  da  tr.  c. 
Thébault,  ancien  avoue        \ 

Febvre,  maire  membres. 

Rameau,  ancien  notaire         i  ««»**«* *io. 

de  Bonval,  rec.  de  l'enre^.     * 
Çarmagnol, greffier  du  tribun.,  secrétaire. 

JoiGiir. 
Epoigny,  notaire,  président. 


N...,  \ 

Ragobert,  ancien  avoué  f  membres 

Bernard, recevcurdercnreg.  |  «nemores. 

llesme,  greffier  du  tribunal,  secrétaire. 

SENS. 

Leclair,  ancien  notaire,  président. 
Pouilain,  avocat  \ 

Maréchal,  recev.  de  l'enreg.  (  membres. 
GauUr}'.  ( 

Vérot/anc.  notaire.  / 


403 

Feineux,  greffier,  secrétaire. 


TONNEKRK. 


Rétif,  président  honoraire 

Kendu,  suppl.  du  juge  de  paix 

Hainelin,  avoué 

l'ournerat,  receveur  de  Tenregistrcroent 

Le  greffier  du  trib.,  secrétaire. 


SECTION  IV. 

INSTRUCTION    PUBLIQUE. 

L'Instruclion   publique  a  été  organisée  par  les  lois  des  15  mars  1850 
9  mars,  10  avril  1852»  14juin  et  22  août  185«. 

ACADÉMIE  DE  DIJON. 
L'académie  de  Dijon  comprend  les  départements  de  PAube,  de  la  Gôte- 
d'Or,  de  la  Haute-Marne,  de  la  Nièvre  et  de  l'Yonne. 

MM.  MoMTT  0.  ^,  recteur. 

Lebas  ^,  inspecteur  à  Au  serre. 

Mabhier  i|^,    id.       à  Dijon. 

WiRTEL,  id.       à  Troyes. 

Lb  Bégcb  ^f  id.       à  Nevers. 

Haillbcourt,  id.       à  Chaumont. 

Desrues,  secrétaire. 
Mlle  FoRCADE,  déléguée  spéciale  pour  Tinspectiou  des  salles  d'asile,  à  Dijon. 

INSPECTION  DE  L'YONNE. 
M.  Lebas,  inspecteur,  en  résidence  à  Auxerre. 
M.  Martin,  secrétaire. 

Conseil  départemental  de  l'Instruction  publique. 

Ce  conseil  exerce,  en  ce  qui  conceriie  les  affaires  de  l'instruction  primaire  et  les 
affaires  disciplinaires  el  coutenlieuses  relatives  aux  établissements  particuliers  d'ins- 
truction secondaire,  le^  attributions  déférées  au  conseil  académique  par  la  loi  du 
15  mars  1850.  Le  Préfet  exerce  sons  l'autorité  du  ministre  et  sur  la  rapport  de  l'Ins- 
])ecteur  de  l'académie  les  attributions  déférées  au  recteur  par  la  loi  du  15  mars  1850 
et  par  le  décret  organique  du  9  mars  1852^  en  ce  qui  concerne  rinstmction  primaire, 
puolique  ou  libre. 

MM.  Le  Préfet,  président. 

Leras  ,  inspecteur  d'académie  ; 

Baron  Mabtineao  des  Chesnez,  membre  du  Conseil  général  ; 

Chat  LE,  membre  du  Conseil  généra)  ; 

Coutobat  ,  membre  du  Conseil  général  ; 

Leclebc,  président  du  trib.  civil  d'Auxerre  ; 

Cousant,  procureur  impérial  ; 

Cberest,  avocat  ; 

MiLLON,  supérieur  du  petit  séminaire,  délégué  de  Tarchevèque  ; 

DuRU,  aumônier  de  Tasile  des  aliénés  et  du  pénitencier  départemental. 

désigné  par  l'archevêque  ; 
Prot,  inspecteur  des  écoles  primaires. 

Les  membres  de  ce  conseil  sont  nommés  pour  trois  ans,  la  dernière  période 
triennal  a  commencé  le  1"  janvier  1867. 


404 
Imptetntrt  dt  finttnution  pnmatrt. 
un.  I.jiBODKiO,  insp-  po"'  l'arrondissemenl  d'Auicrre; 
Phot   [nspttcteur  pour  l'arrondissement  d'ATallon  ; 
HcooT,  inspcclcur  pour  l'iriondiMemtnl  ife  Joigny; 
FossRTEUi,  *,  inspecleiir  pour  larrondlBiement  de  Sens,  officier 

de  l'iiiilruclton  publique; 
Colin  #,  inspccleiir  pour  rsrrondisaeraeût  de    Tonnerre,  offi- 
cior  de  l'insirnclion  publique  ; 

Béliguis  canionnuz. 
Le  funseil  .Upartem entai  désigne  un  ou  plmieurs  délégués  résidant  dans  chaque 
rantoD  pour  nurvuiller  le*  écoles  publique;  et  libres  du  caulon;  lU «ont nommer  ponr 
Iroitan»,  rêéligiblea  et  révocables. 

Commiaion  d'examen  in  atpiranU  oui  boarta  dan*  les  lyciet  «(  CoUiqet 

H  au  Prytanée  impirial. 

MM.  rioipeclcur  d'Académie,  pré  «dent;  Blin,  Vidal,  Bonnolle  et  Girard,  profes- 

lueurs  au  collège. 

Commistiun  J «onwB  pour  le  brevet  de  etpacité  dant  riniiruciion  primaire. 

Foiae^eux,  llogol  et   Prot,  ina* 


OberiJ,  membre  adjoint,  pour  l'exa- 
men du  chant. 
Uilne,      !d.,      peur   Ici   laugu»» 


MU.  Lcclerc 

Bormoltf.pr  aucotléee  d'A< 

Monneaui,  proretieor,     id. 

Marrbinil.  profeiscur,      iil. 

Rfi^uariJ,  prcfciaeur,         id. 

LvJuc,  pruf.  au  petit  léinin: 
Cvamuiion  ^examen  pour  h  certificat  d'aplUude  our  fonctioiu  de  direetrieei  de 

sallet  d'aiiUt. 
UH.  Leduc,  prof,  an  petit-séminaire,       ]  H'"  Leclerc  et  Cbérest,  dactet  patron* 


ÉTABLISSEME?(TS  D'INSTRUCTION. 

ÀTTonditiement  d'Àuxerrt. 
COLLÈGE  COMMUNAL  D'AUXERRE. 
Collège  de  -plein  exercice,  comprenant  la  Diïi^ion  eupérienre,  U  Division  de 
Grammaire  et  la  Division  élémentaire,  el,  de  pins,  l'enseignement  spécial  des  Ma- 
thématiques et  du  Français,  tel  qu'il   a  été  réglé  par  lea  arrétét  miDiatériels. 
Organisation  en  tous  points  semblaule  à  celle  des  lycées. 

BDRBjtU  D'iDMiniSTBATION  DU  COLLtQB  d'IOXEKIB. 
■M.  rinipecleur  d'ac*dcmie,  président  >  MH.  MnndotdeLtgorce,«ac.  iof.  encb. 
le  Préfrl,  Tambour,  juge  de  plil. 

Cballe.  maire,  Chéreit,  avocat. 

HariineaudesChetn»,  ace  maire.  ' 
Àdminietration.—  Principal  -.  U   Lecbartier. 
AumAnier  ;  H    l'abbé  A|<perl. 
SorVEillanl  générjl  :  M.  Joccnton. 

Mattrei-d'éluiles  :  UU.  Amayenc,  Pdnle^u,  Berland,  Tial,  HattJ. 
Profeueunde  l'ordre  dtttcieneii.        Ualbêmatiqnet  (S*  chaire),  M.  Humbert 
Phyalque  el  chimie.  11.  Sa'eta,  licencié   Malbémaliqnei  (5'cliatre]  el  histoire  na- 
,jt,  tu  relie,  H.  Regnard. 

ue  et  de  chimie,   Maître  de  deMin  et    des  travaui  gra- 

pblqnes,  H.  Passrpnnl. 
iro),M.  Bonnotte,   Musique,  MM.    Cbalmeaa,  BrnV,  Her- 
miDD,  Ljon,  Oberti  et  Tiollet. 


405 


Gymnastique.  MM. Simon nin  péreelflU. 
Escrime,  M.  Poarrière. 

Professeurs  de  l'ordre  des  lettres. 

HiBloire,  M.  Blin 

Philofophie,  M.  Bourguignon,  lie.  é^lct. 
Rhétorique,  M.  Monceaux,    id. 
Seconde,  M.  Marchand,  id. 

Troiiiémet  M-  Mocquoi. 
Quatrième  M.  Vidal. 
Cinaniéme,  M    Girard. 
Sixième,  M.  Rousseau. 


Langu*  anglaise,  M  Milne. 

I  aoRoe  allemande,  H.  KlobulLOWslii. 

Septième.  M.  Berger. 

Huitième,  M.  JoccDton. 

ËDieignement  spécial  («ci ences  et  fran- 
çais) divise  en  quatre  claiies,  dont  les 
trois  premières  sont  faites  par  les  qua- 
tre prufciseurs  des  science)  et  par  les 
quatre  profeisenn  de  l^ordre  supé- 
rieur des  lettres  ;  et  dont  la  quatrième 
classe  eit  faite  par  un  professeur  uni- 
que et  spécial. 


Un  cabinet  de  physique,  un  laboratoire  de  chimie,  une  collection  d'histoire  natu- 
relle et  une  riche  bill)liothèqoe  sont  attachés  à  rétablissement. 

CO?SSEIL  DE  PERPECTIOXNEMENT  DE  l'cNSEIGNEHENT   SPéUAL. 

MM.  Goupilleau,  ancien  ingénieur, 
Lepere,  conseiller  général. 
Ribière,  avocat. 
Dorlhac,  direc.  de  TEcole  normale . 


MM.  le  Maire,  président, 

rin»p.  d'académie,  memb.  de  droit, 
le  Principal  du  collège,       id. 
Tambour,  juge  de  paix. 


PETIT  SÉMINAIRE  D*AUXERRE. 


MBf .  Bâillon,  supérieur. 

Ferrey,  directeur- économe 

LBTTRKS. 

Leduc,   rhétorique. 
Labaisse,  seconde. 
Pautrat,  troisième. 
Simon,  quatrième. 
Leiteroo,  cinquième. 
Ro'^ne,  sixième. 
H.  Ponlin,  septième. 
Uesma  sons,  huitième. 


Séguin,  classe  préparatoire. 
Poulin,  anglais. 

SCIENCES, 

Poulin,  physique  et  chimie. 
A.  Poulin,  arithmétique  (1*'  ooars). 
Leiteron,       id.         (1'  cours)* 
Rosne,  id  (5*'  cours). 

Passepoiit,*cours  d<)  dessin. 
Lyon.  Hermann,  Vio'let  (musique). 
Maîtres  d^études  :  MM.  Vosgien,  Bandot, 
Blandin. 


ÉTABLISSEMENTS  LIBRES  D'INSTRUCTION  SECONDAIRE. 

MM.  Gauloo, 
Fc'^ger. 

ÉCOLE  PRIMAIRE  AVEC    PENSIONNAT. 
M.  Gohan-Vincenl. 

ÉCOLE  NORMALE  PRIMAIRE. 


A  Auserre  :  MM.  Breulllard, 

Fort, 


A  Anxeire 


L'école  normale  primaire  du  département  de  l'Yonne  a  été  fondée  en  1834,  et 
ouverte  le  1*'  février  1835.  Le  prix  de  la  pension  est  de  400  fr. 

Les  frais  de  trousseau  sont  à  la  charge  des  élèves-maîtres. 

Les  admissions  s'effectuent  conformément  aux  prescriptions  de  la  circulaire 
ministérielle  du  2  février  18o5,  du  règlement  du  26  décembre  1855  et  du  décret 
du  2  juillet  1866. 

L'enseignement  donné  à  l'Ecole  normale  comprend  toutes  les  matières  indiquées 
dans  l'art.  23  de  la  loi  du  15  mars  1850. 

Une  école  primaire  annexée  à  l'Ecole  sert  à  exercer  les  élèves-mattres  dans  l'ap- 
plication des  principes  d'éducation  et  de^  méthodes  d'enseignement  qui  leur  sont 
enseignes  théoriquement  à  l'école  normale.  Les  exercices  de  ces  écoles  sont  diri- 
gés par  des  élèves  de  deuxième  et  de  troisième  année,  sous  la  surveillance  du 
directeur  de  l'école  normale  et  d  un  mattre-adjoint  spécialement  nommé  à  cet  effet. 

Directear-économe,  M.  Dorlhac  de  Borne,  officier  de  Tinstmction  publique. 


406 


HM.  COMHISSIOlf    DE  SCRTEILLANCE. 

Cbarié,  anc.  juge,  président  MavauU,  aToué,  membre. 

QaaDtln^  ordonnateur  des  dépenses.         Goupilleau.  iog.  des  ponts  et  ch.,  secret. 

Tamboor,  juge  de  paix,  membre.  Le  directeur  de  l'école. 

L'enseignement  des  diverses  parties  est  confié  à  MU. 


Le  directeur  de  l'école. 

L'abbé  Roguier.  aumônier. 

Aobin,  maître-adjoint. 

Moreau,         id. 

Bellettre,       id. 

BaUiard,  dir.  des  écoles  annexes  sous  la 


surveillance  do  direc.  deTécoIenonnale. 
M.  Moreau.  professeur  d'agriculture  et 

d'horticulture  pratiques. 
M.   Robiu^   professeur  de  cbaut  et  de 

gymnastique. 
M.  Bcllelrc,  profe*iseur  d'orgue. 


COURS  NORMAL  D'INSTITUTRICES. 

Ce  cours,  destiné  à  former  des  institutrices  communales,  est  établi  dans  les  bâti- 
ments du  couvent  des  Dames  Au^ustines,  rue  Saint- Pèlerin.  La  durée  du  cours 
est  de  3  ans.  Les  règlements  des  écoles  normales  de  garçons  pour  les  admissions 
sont  applicables  au  cours  normal  d'institutrices. 

PENSIONNATS  ET   ÉCOLES  PRIMAIRES 

POUR  IBS  DEMOISELLES 

A  AUXERRE  :  Mmes  les  ÀugusUnes  —  les  Sanirs  de  la  Providence  —  les  Urtu^ines^ 
—  let  ScBurs  de  la  Sainte- Enfance,  — Mlles  Mêlante  Colin  —  Collin  —  Yi- 
rally.  —  A  CHABLIS  :  Mlle  Ravaire,  —  SAINT-FLORENTIN  :  Sœurs  d« 
la  Présentation.  —  Mlle  Dehertogh.  —  SAINT- SAUVEUR  :  Mlle  Desleau,^  A 
SEIGNELAY:  Dames  de  la  Congrégation  de  Nevers.  —  A  TOUCY:  Dame  de 
Portieux.  —  YERMENTON  :  Mlle  Perrin;  Dames  Ursulines. 

ÉCOLES  COMMUNALES  DE  FILLES  D'AUXERRB. 

M"'»  Manigot^  directrice,  Cour  Saint-Pierre.  (Quartier  Saint- Pierre), 
Ravéres,  directrice,  rue  de  Pans.  (Quartier  Saint-Etienne). 
Léonie  Ferrand,  directrice,  rue  Haute-Perrière.  25.  (Quartier  Saint-Eusèbe) 

ÉCOLES  CHRÉTIENNES  GRATUITES  D'AUXERRE. 

Pour  les  garçoxs  :  Frères  des  écoles  chrétiennes,  rue  des  Lombards. 

Société  Saint- Antoine,  dite  Saint-Charles,  rue  Haute-Perrière 

Pour  les  filles  :  Seeurs  de  Saint-Vincent-de-Pault  place  Lobpnf. 

ScBurs  de  la  Présentation  de  Tours^  coui*  Saint-Pierre . 


Arrondissement  d'Avallon. 

COLLÈGE  COMMUNAL  D'AVALLON. 

Collège  de  plein  exercice  :  cours  préparatoire  aux  écoles  spéciales,  enseignement 
classique  et  enseigoemeai  spécial  ;  cabinet  de  physique  et  de  chimie  ;  gymnase. 

MM. 
Jaolo,  principal. 
Joachiœ.  aumônier. 
Ronssot  et  Remy,  maîtres  d'études. 

Professeurs,  mm. 

Mathématiques,  physique,  chimie  et  his- 
toire Dat.,  F.  Moreau,  L.  Moreau,  et 
Janin. 

Philosophie  et  rhétorique,  Verrier. 

Seconde  et  troisième,  Monnot. 


Quatrième.  ^  g^^^-^ 

Cinquième,  j 

Sixième,       \   „     . 

Septième.     }   ^"®^- 

Huitième,  Roussot. 

Langues  vivantes.  Mllne. 

Enseigaement  spécial,   les  professeurs 

de  l'ens.  cla^s.  et  Léon  Moreau. 
Classe  préparatoire,  Remy. 
Musique,  Raynaud  et  Leriche. 
Dessin  ei  peinture,  Schneit. 


407 

PENSI0NN4TS  POUR  LES  DEMOISELLES. 
A  Aralloii  :  M"«*  Bailly,  Boargeot,  M"*  Morizot,  les  Unulines. 


Arronditsement  de  Joigny, 

COLLÈGE  COMMUNAL  DE  JOIGNY. 

Enseignement  classique  et  professionnel.  —  Cabinet  de  physique  et  de  chimie.  ^ 
Classe  préparatoire  aux  clas.<es  de  latin  et  de  français. 


M.  Gondinet,  principal. 

Professeurs. 

Sciences  :  mathématiques  et  physiques 

M-  Gondinet 
Quatrii^rae  et  cinquième,  M.  Cuisin. 
Siiièroe  et  septième,  M.  Sirot. 

Ecole  chrétienne  des  Frèrex  :  H.  Frère  Jean  de  Dieu,  directeur. 

ÉTABLISSEMENT  LIBRE  D'INSTRUCTION  SECONDAIRE. 
A  Brienon  :  M.  Gruson. 


Huitième,  M.  ChoUet. 

Knscigueuient   professionnel  :   M.  N 

Classe  préparatoire  :  MM.  Amoux,  Berlin. 
Cours  d'anglais  :  M.  Valance. 
Dessin  :  M.    Gu^^tavo. 
Musique  :  M.  Roville. 


PENSIONNATS  POUR  LES  DEMOISELLES. 

A  BaasoQ  :  M"**  les  Sœurs  de  la  Pro?. 
A  St.-Fargeau.  id.  de  la  Présentât, 
A  Villen.-8-Yonne  :  M"-  Moret. 

id.  M»*  v«  Boulard. 


A  Joigny  :  M*"**  Les  Sœurs  de  Tours. 

id.         M"**  Decombard. 
A  St-Julfen-do-Siult:  Mlle  Lenoble. 
A  Brienon  :  Mlle  Paris, 


Arrondissement  de  Sens, 
LYCÉE  IMPÉRIAL  DE  SENS. 

ADHLMSTRATIO.N. 

Proviseur  :  MM.  E.  Genouilie  ^,  agrégé,  officier  de  l'instruclion  publique. 
Censeur  :  Faurie,  licencié  es- lettres,  officier  d'académie. 
Aumônier  :  l'abbé  Garnier,  chanoine  honoraire. 

Econome  :  Valentin,  officier  d'académie  ;  premier  commis  d'écon.,  Hnot;  commis 
aux  écritures,  Duluc. 

PROFESSEURS  : 

Enseignement.  —  Lettres. 

Philosophie  :  MM.  Brémond,  agrégé,  oflicier  de  l'instruction  publique.  —  Rhéto- 
rique :  Aublé,  agrégé.  —  Seconde  :  .Todin,  agrégé.  ^Troisième:  Buzy,  licncié 
ès-lettres.  —  Histoire  :  Filon,  licencié  ès-lettres 

Sciences, 

Mathémaliaues  :  MM.  Fiot,   licencié  ès-sciences  ;  Sommier,  licencié  ès-sciences 

Arnaud,  licencié  ès-sciences . 
Physique  :  MM.  CrouUebois  agrégé  et  JuUiot,  bachelier  ès-sciences  et  es  lettres. 

Langues  étrangères  - 

Anglais  :  Eliot,  breveté.  —  Allemand  :  Dauphiné,  breveté. 

Division  de  grammaire. 

Quatrième:  Magdelenat.  licencié  .ès-lettres.  —  Cinquième:  Gillet,  licencié  ès-let- 
tres. —  Sixième  :  Desnays,  licencié  ès-lettres. 

Division  élémentaire. 

Septième  :  Jouifroy,  licencié  è4-lettres.  —  Huitième  :  Léger.  —  Classe  primaire  ^ 
Bellemanièret 


108 

icOLE  PAOFBSSIOHNBLLB. 

Langue  française  :  MM.  Bellemanière  et  PrÊteux.  —  Histoire  :  M.  Filon.  —  Ma- 
thématiques :  MM.  Arnaud  et  Sommier.  —  Physique  et  chimie  .  MM.  Croulie- 
bois  et  Juliiot 

Arts. 

Dessin  d'imitation  :  Challard.  —  Dessin  graphique  :  Juliiot.  —  Musique  vocale  et 
piano  :  Dubois.  —  Musique  instrnmenUile  :  Roussel  et  Dubois. 

Mattret  répétiteurs. 

MM.  Pothier,  Croix,  Farkias,  Etourne),  Moreau,  Hanyion,  Capitain,  Morlet,  Rous- 
seau, Bacquet. 

SERVICE  MÉDICAL. 

Médecins  :  M.  Moreau,  doct.  en  méd.  ;  M.  Rolland,  méd.  adj. 

ÉTABLISSEMENTS  LIBRES  D'INSTRUCTIOiN  SECONDAIRE. 
A  Sens  ;  M.  Roy.  |     A  Villeneuve-la-Guyard  :  M.  Benoist. 

ÉCOLES  PRIMAIRES  LIBRES. 

n        t      n  \     Les  Frère&  de  la  doctrine  chrétienne. 

Pour  les  Garçons  :      J     g^.,,Q^  (pensionnat  primaire). 

PENSIONNATS  POUR  LES  DEMOISELLES. 

A  Sens  :  Dames  de  Nevers,  Sieurs  de  la  Sainte- Enfance,  M"«*  Robert,  Chominot, 

Boucrand. 
A  Pont-sur-Yonne  :  Sœurs  de  la  Providence. 
A  Villeneuve-l'Archevéque  :  Sœurs  de  la  Sainte-Enfance. 

ÉCOLE  COMMUNALE  DE  GARÇONS. 
H.  Ricard,  direcieur,  assisté  de  trois  maîtres  adjoinlF. 

ÉCOLE  COMMUNALE  DE  FILLES. 
Mlle  Afoncourl,  directrice,  assistée  de  cinq  maîtresses. 

SALLE  D'ASILE  COMMUNALE. 
Mlle  Dautel,  directrice.  —  Mlle  Horsin,  sous-direcirice. 

SALLES  D'ASILE  LIBRE. 

Les  sœurs  de  la  Sainte-Enfance,  rue  du  Liond'Or,  et  les  sœurs  de  Saint-Vin- 
cent de  Paul,  faubourg  d'Yonne. 


Arrondissement  de  Tonnerre. 

COLLÈGE  XOMMUN AL  DE  TONNERRE. 

Collège  de  plein  exercice  :  enseignement  spécial,  réparti  en  trof^  annéc^t,  pré- 
parant aux  écoles  ouvertes  aux  élèves  de  français,  à  celles  deChàlons  d'Alfort, 
etc.  —  Cours  de  dessin  linéaire  et  d'imitation.  —  Cours  de  musique.  —  Classe 
préparatoire  aux  classes  de  lalin  et  de  français,  cours  de  chant.  —  Cabinet  de 
physique.  —  Laboratoire  de  chimie. 

MM.  Delesalle,  licencié  ès-lettres,  officier  d'instruction  publique,  principal. 
L*abbé  Loiseau,  aumônier. 


^09 


Professeurt,  mm. 
Philosophie  et  histoire,  Delesalle. 
Sciences,  Mitaine,  officier  d'académie 
Rhétorique  et  seconde,  Hariot. 
Troisième  et  quatrième,  Cestre. 
Cinquième  et  sixième.  Boizot,  I.  ëslel. 
Septième  et  huitième,  Simonin. 


3*  et  3'  année,  vcoseig.  spéc.)»  Louzier. 

I'*  année,  (enselg.  spécial),  Noble. 

Année  préparatoire,  Lenief 

Anglais,  Louzier. 

Dessin.  Boutoo. 

Musique.  Léiaog. 

Matures  dl^todes,  Brelon,  Monsel. 


ÉTABLISSEMENTS  LIBRES  D'INSTRUCTION  SECONDAIRE. 
A  Tonnerre  :  M.  Lelarge. 

PENSIONNATS  POUR  LES  DEMOISELLES. 
A  Tonnerre  :  Les  Ursulines.  |     A  Tonnerre  :  Mme  Adine 


SECTION  V. 

ADMINISTRATION    MILITAIRE. 


I«^«  DIVISION.  —  Quartier  général  :  Paris. 

Celte  division  comprend  les  huit  subdivisions  suivantes  :  Seine,  Seine-et-Oise 
Oise,  Seine-et-Marne,  Yonne,  Loiret,  Eore-et  Loir.  ' 

MM.  CAiiHOBBaT  G.  C.  ^  maréchal  de  France,  commandant  la  i"  divi- 
sion militaire  et  le  l^r  corps  d'armée. 
Mbllinet,  g.  C.  ^,  général  de  division,  commandant  supérieur 

des  gardes  nationales  de  la  Seine. 
GuiLLOT,  G.  ^,  intendant  militaire  de  la  1'*  division. 

Sixième  subdivision, 

MM.  Bbgougnb  db  Junuc  C.  *,  gcn.  de  brigade,  commandant  l'Yonne,  à 
Auxerre  ;  ' 

DB  Masin,  capitaine  d'état-major,  aide-de  camp. 

A  dministration, 
Malbt  ^,  sous-intendant  militaire,  à  Auxerre; 
Benoit  db  Laval,  officier  d'administration. 
Lbmabcband,  officier  d'administration. 
Dblmas,  commis  aux  écritures. 

Garde  nationale  mobile. 
MM.  Lb  Tobs  db  Cbécy  *,  capitaine  major. 

SiHOT,  sergent,  secrétaire,  garde-magasin. 

Hôpitaux  militairei. 

M.  Thibrbt  db  Maugbas  O.  *,  médecin  major  de  l'«  classe,  chargé  du 
service  militaire  à  l'hospice  civil  de  Joigny. 

Dépôt  de  Recrutement. 

MM.  Bbbmont  *,  capitaine  commandant  le  dépôt  de  recrutement    h 
Auxerre  ; 
Salât,  lieutenant  adjoint  au  recrutement. 
Lelong,  Antoine  et  Cnarnal,  sergents. 


\ 


é 


Génie. 
MIL  llAiiftcHAL  ^,  chef  de  bataillon,  chef  du  génie  dans  le  d^i^te- 
ment,  à  Melon; 
GuBiaE-GuETARciiON  ^,  garde  du  génie  de  V*  classe,  à  Aoserre. 

GARNISONS. 

Auxfirre  et  Joîgny  sont  les  villes  du  département  considérées  comme  places  de 
station,  dans  lesquelles  des  garnisons  sont  entretenues. 
Auxerre  a  une  caserne  d'infanterie  ;  Joigny,  deux  quartiers  de  cavalerie. 

OaRNISON  D*A1IXBRaB. 

Le  dépftt  du  95*  de  ligne  est  à  Auxerre,  les  bataillons  actifs  à  Paris. 
Etat-mijor.  —  MM.  Barbe  ^,  major  commandant  le  dépôt; 

Saussac,  capitaine-trésorier* 

^oellfel  ^,  capitaine  d'babillement; 

N....,  capitaine  adjudant  major. 

Caseoenve  ^^  mâecin  major. 

GÀBNISON  DE  JOIGNT. 

Les  dép&ts  des  8'  et  9*  cuirassiers,  dont  les  escadrons  actifs  sont  à  Versailles. 


8*  CUIRASSIERS  (dépôt). 

MM.  Tondon  j((,  major  comm.  le  dépôt, 
Boraange  ^,  capitaine  trésorier. 
Stœssel  ^,  capit.  d'habillement. 


9«  comASsiERS  (dépôt). 

MM.  Barbaolt  de  La  Molhe  ^,  major, 
commandant  le  dépôt. 
Fontanille  ^,  capitaine  trésorier. 
Dubois  ^,  capit.  d'habillement. 

GITES  D'ÉTAPES 

COBBESPONDANT  A  LA  PLACE  d'aDXBBBB,  DANS  LA  DIBBCTION  DES  CHBFSLIEUX 
DB  SUBDIVISIONS  FOBMANT  LA  1^*  DIVISION  VILITAIBB. 

Obléans  (6  gUes).  —  Toacy,  Saint>Fargcau,  Bonny,  Gien,  Ghâteauneuf 
Orléans. 

Blois  (8  giles).  —  Les  mêmes,  Beaugency,  Blois. 

Ghabtbbs  (8  gÙes).  —  Joigny,  Gourlenay,  MontargiS;  Beanne,  Pithiviers, 
Augerville,  Outarville,  Chartres. 

£vbbux  (9  aiUi).  —  Joigny,  Sens,  Montereau,  Melun,  Lonjumeaa,  Saint- 
Germain-en-Laye,  Mantes,  Passy,  Evreux. 

Rouen  (10  giUs).  —  Joigny,  Sens,  Montereau,  Melun,  Villeneuve-Saint- 
Georges,  Saint-Denis,  Ponloise,  Magny,  Ecouen^  Kouen. 

Beau  VAIS  (8  giles).  —  Les  mêmes  jusqu'à  Samt-Denis,  et  Beaumont-sur- 
Oise  et  Beauvais. 

Vebsailles  (6  giUs).  —  Les  mêmes  que  pour  Rouen  jusqu'à  Lonjumeao 
et  Versailles. 

Pabis  (6  gUes),  —  Joigny,  Sens,  Montereau,  Melun,  Gorbeil,  Paris. 

Melun  (4  giles).  —  Voir  ci-dessus  l'itinéraire  pour  Paris. 

Tbotbs  (3  giles).  —  Saint-Florentin,  Ervy,  Troyes. 

g;tbs  d'étapes  cobbbspondant  a  la  place  d'auxebbe,  dans  les  dibections 

CI-APBfcs  : 

Dijon  (5  gites).  —  Tonnerre,  Ancy-le  Franc,  Montbard,  Ghanceaux,  Dijon. 
Nbvebs  (4  giles).  —  Goulanges-sur-Yonne,  Varzy,  La  Gharité,  Nevers. 
Macon  (8  giles).  —  Vermenton,  Avallon,  Saulieu,  Arnay-le-DuC|  Ghagny, 
Ghalon,  Tournus,  Mâcon. 

GITES  QUI  NE  COBBESPONDENT  PAS  A  LA  PLACE  D'AUXBBBB. 

D'Orléans  à  Troyes*  —  Sens,  Villeneuve*l'Archevêaue. 

De  Charlres  à  Troyes,  —  Ghéroy,  Sens,  Villeneuve -l'Archevêque. 


4H 


GENDARMERIE. 

La  gendarmerie  da  déparlement  de  ITonne  fait  partie  de  la  20*  légion  de  cette 
arme.  Cette  légion  comprend,  en  ontre^  les  départements  de  la  Côte-d*Or  et  da 
r  Aube.  '         i 

MM.  De  Flandrk  0.  ^,  colonel,  chef  de  légion  a  Dijon. 

PiTAUX  O.  ^,  chef  d-escadron,  commandant  la  compagnie  de  PYonne. 

Panien  %,  capitaine. 

Lauread,  lieutenant-trésorier. 

HouoAiLLK,  maiéchal  d«  s- logii,  adjoint  au  trésorier. 

tieutenance  (TAuxerre. 
M.  Panien,  capitaine. 


MM. 

Aoxerrejrcbrig,  Defert  ^,  m.-d.-l.-chef 

—  2e    —    Choillot,  brigadier. 

—  3e    —    Rnnhier,  id. 
Saint-Florentin,    Têtard,  fd. 
Saint-Sauveur,      Trarch.int,m.-d.-logi8 
Vermenton,          Rreib,  brigadier. 
Toucy,                   Horsot,             id. 


MM 

Courson,  Cochet,     brigadier. 

Chablis,  Calment.'  — 

Vincelles,  Cavin,  — 

Seignelay,  Doroioy,  — 

Cou  langes  s. -Y.  Berthelot,  — 

Ligny,  Ugogucy.  — 


Lieulenance  d'Àvallon, 
MM.  Gaudiet,    lieutenant. 


Arallon,  Duban,  mar.-d.-log. 

Véielay,  Panchet,  brigadier. 

L*Islc-8ur-Serein,  Bonnerat,       — 


Guillon,  Brooin,    brigadier. 

Quarré-1-T.  (à  pied),  Juanniii         — 


Lieutenance  de  Joigny, 
MM-  CflRS^fB,  capitaine  à  Joigny. 


Joigny^  Blondcaii,  mar.-d.-log. 

VilleireuTC  s-Y.,  Voisenat,  mar.-d.-log. 
Bléneao,  Gi  uet,  mar.  -des-log. 

Saint-Fargeau,    Pernot.  brigadier. 
Charny,  Berthier,  — 

Lieutenance  de  Sens. 

MM.  VELAT  $,  capitaine. 


AitIant-8-Tholon,  Dumay, 
Brienon,  Brac, 

St-Jul.-duSaolt,     Delunc, 
Cerisiers  (i  pied),   Ferlicof^ 


hrîgadicr* 


Chéroy, 

Sorgines 

Saint-VaWrien, 


Sens-fur- Yonne,  Joily,  mar.-des-log. 

à  cheval. 
Briban,  brig.  à  pied. 
Pont-sur-Yonne»  Simon,  m.  d.-l.  àch. 

Lieuunance  de  Tonnerre. 

MM.  Ci.ÉHBNCBT»  lieutenant. 
Tonnerre,  Kuvrard,  mar.-d-log.  i  Tanlay, 

Noyers  {k  pied),     Corderan,      —  i  Flogny, 

Ancy-lc-Franc,     Martin,  brigadier.      ) 


VilleneuYC-rArc.  Mous<ot,mar.  d.  brig. 


BerthoUe,  brig.  à  pied. 

Mérat,  — 

Fernct,  — 


Poiterey, 
Charles, 


brigadier. 


COMMISSAIRES  DE  POLICE  CANTONAUX. 


Canton  de  Brienon, 

—  Vermenton» 

—  Toucy, 


Gey. 
Cunault. 
Allons. 


Canton  de  Vézelay,  Legris. 

—  Saint-Florentin,     Raulet. 

—  VilleneuTe-surY.  Bourgogne. 


H2 


SECTION  VI. 

ADMINISTRATION    FINANCIÈRE. 


TRÉSORERIE  GÉNÉRALE. 
M.  Di  Ronald  0.  *,  trésorierpayeur  général  pour  ITonne. 


MM.  ETeoo,  caissier. 

Clayeloa.  chef  de  comptabilité. 
Blaire,  chargé  de  la  recelte  parti- 

caliére  de  Tarrood.  d'Aaxerre. 
Roche,   chargé  da  serfice  de  la 
dépende. 


SBRVICB  DE  LA  RECKTTB. 

BBCEVEORS  PARnCCLIERS 

Plye  Saiole-Marie,  i  ATalloa. 
RiTaille^  i  Joigny. 
Crespin,  à  Sens. 
Oe  Forceville  i  Tonnerre. 


Percepteurs  tumumérairet, 
.  Prado»,  à  Anxerre;  Chardon^  k  ATallon;  Guisard,  i  Joigny;  Godot,  k 


Sens;  Pelletier,  k  ^Tonnerre. 


i^  division.  — 
2'  diyision.  — 
3»  division.  — 
4*  division.  — 
5«  division.  — 
6*  division.  — 
7'  division. 
8*  division. 
9*  division. 
10*  division. 
H*  division. 
MM 


CONTRIBUTIONS  DIRECTES  ET  CADASTRE. 

Directeur  du  département,  M.  Ahyot. 
Inspecteur,  M.  Migné. 

contrôleurs. 
MM.  PoTERAT  DE  BiLLY,  Contrôleur  principal,  à  Auxerrc. 

Perceptions  d'Auierre,  Appoigny,  Pourrain,  Mont-St^ulpice, 
Seignelay  et  Villefarceau.  ^     ' 

Larpedil,  contrôleur  de  i"  classe,  à  Auxerre. 
Perceptions  de  Chablis,  Coulangcs-la-Vincuse,  Ligny,  Monli- 
gny,  Samt-Cyr,  Saint-Bris  et  Saint-Florentin. 
DoBois,  contrôleur  de  2*  classe,  à  Auxerre. 

_  ^    ,  _.  ^  Gravant, 

v«>.^.,  ^v..».vi«ïUA  uw  I  -  biao>t;,  a  oaïui-rargeau. 
Perceptions  de  Bléneau,  Champignelles,  Lainseco,    Saint- 
Sauveur,  Toucy  et  VilUers-  Saint-Benoit. 
Gehard,  contrôleur  de  3e  classe,  à  Joigny. 
Perceptions  d'Aillant.  Cézy,  Charny,  La  Ferté-Lonpière,  Saint 
Julien-du-Sault  et  Villeneuve-sur-Yonne. 
Gaillot  et  André,  contrôleurs  de  3'  classe,  a  Joigny 
Perceplions  de  Joigny,  Bassou,  Brienon,  Cerisiers,  Guerchv 
et  Venizy.  ' 

Champagne,  contrôleur  de  tre  classe,  à  Sens. 
Perceptions  de  Sens,  Domats,  Mâlay-le-Grand,  Paron,  Theil 
et  Villeneove-r Archevêque. 
Dessus,  contrôleur  hors  classe,  à  Sens. 
Perceptions  de  Chéroy,  Grange  le-Bocage,  Pont-sur-Yonne, 
Sergmes,  Thongny  et  VUleneuve-la-Guyard. 
Penard,  contrôleur  de  2e  classe,  à  Tonnerre. 
Perceptions  de  Tonnerre,   Criizy,  Fleys,   Flogny,   Neuvv- 
Sautour,  Rogny  et  Tanlav.  '        *^*         ^ 

RoLYER,  contrôleur  de  3e  classe,  à  Tonnerre. 
Perceçtions  d'Aisy,  Ancy-le-Franc,  Joux-la-VUle,  Lézinnes. 


. ..  ^.     ii"S"y.'.  Q"«>*re-les.Tombes  et  Vézelay. 
Ahadie,  Chevallier,  surnuméraires. 


Vanlt  de 


■  ^ 


BURBADX  DB  LA  DIRECTION. 

M.  Marty,  contrôleur  premier  comnifs  de  Ire  classe. 

EMPLOYAS . 

MM.  Guîmont,  Parigot,  Allard,  J.  Marty  et  Marchand. 
Les  bureaux  sont  ouverts,  rue  de  la  Monnaie,  de  8  h.  du  matin  à  4  heures  du  soir. 

CADASTRE. 

Les  vlans-minutes  de  tout  le  département  sont  déposés  à  la  Direction  des  contribu- 
tions oirectes;  ils  se  composent  de  6,745  plans  parcellaires  et  de  463  tableaux  d'as- 
semblage. 

La  Direction  délivre  des  extraits  de  ces  plans  aux  personnes  quien  font  la  demande. 
L*e  prix  de  ces  extraits  est  réglé  ainsi  qu'ilsuit  : 

Pour  dix  parcelles  et  au-dessous,  réunies  s jr  une  même  feuille.    .    .    .    2  fr.    » 

Pour  tout  nombre  de  parcelles  excédant  dix,  réunies  sur  une  même  feuille, 
par  parcelle 20 

Pour  chaque  parcelle  sur  une  feuille  séparée,  avec  indication  des  tenants 
et  aboutissants »       50 

Pour  copie  d'une  section  entière,  par  parcelle >        10 

Pour  copie  du  plan  entier  d'une  commune,  par  parcelle  ...  »       05 

Dans  le  cas  ou  le  plan  délivré  ne  présente  pas  une  demi-parcelle  car  hectare,  le 
prix  des  extraits  est  fixé  à  5  centimes  par  hectare  en  i^us  des  prix  lixés  ci-dessus 
mais  alors  le  prix  par  parcelle  est  de  15  centimes  au  lieu  de  20. 

Les  mêmes  copies,  en  irait  colorié ,  moitié  en  sus  du  prix  précédent. 

La  Direction  aélivre  également  des  extraits  des  matrices  cadastrales  et  des  états 
de  section,  d'après  le  tarif  suivant  : 

Pour  extrait  de  une  à  quinze  lignes    75  centimes. 
Pour  chaque  ligne  en  sus  .    .    .    .    03 

Quand  ils  sont  demandés^  ces  extraits  sont  délivrés  immédiatement  sur  des  for- 
mules fournies  par  la  Direction. 


VÉRIFICATEURS  DES  POIDS  ET  MESURES. 

Le  système  métrique  décimal  des  poids  et  mesures  posé  en  principe  par  l'Assem- 
blée constituante  (lois  des  8  mai  et  8  octobre  1790),  orsanisé  par  décrets  de  la  Con- 
vention des  1er  août  1793,  18  germinal  et  1er  vendémiaire  an  iv,  par  les  lois  des 
19  brumaire  an  vin,  13  brumaire  an  ix,  par  le  décret  impérial  du  12  février  1822,  a 
été  consacré  en  dernier  lieu  par  la  loi  du  4  juillet  1837  qui  abrogea  le  décret  de  1822, 
prescrivit  la  stricte  exécution  des  lois  de  l'an  m,  de  l'an  viii,  et  défendit  d'insérer 
dans  les  actes  publics  toutes  dénominations  de  poids  et  mesures  autres  que  celles 
exprimées  dans  ces  lois^  Une  ordonnance  du  1er  mai  1839  a  constitué  définitivement 
tout  le  service. 


A rrondt  d*ilnxerre,  MM.  Claude  ?érif. 

—  id.  TivargentiV.ad. 

—  d*Â.Yallon,  G  agneau. 


Arrond*  de  Joigny,       MM.  Ficatier. 

—  de  Sens,  GhenaL 

—  de  Tonnerre,  Malécot. 


4869. 


8 


444 


PERCEPTEURS  ET  COMMUNES  DE  LEURS  PERCEPTIONS. 

La  première  commune  Indiquée  est  le  chef-lieu  de  la  percepUon  et  la  résidence  du  percepteur. 


NOMS 
des 

PERCEPTEURS. 


COMMUNES. 


ARROIfDISSniBNT  D*AnXSRRE. 

DuniDton  .    .  |  Auxerre 


Mothré. 


Bransiet    . 


BfesseiD*    . 


Bidot 


Lngrin . 


Petit. 


Loazon . 


I 


{ Âppoigny 

Chablis 

Beine 

Chichée 

FontcDay  p.  Cbablis 

Pyé 

Milly 

Poinchy 

Coulanges-la-Vineuse 

Escolives 
Gy-rEvéque 
Juftsy 
Vincelles 
Irancy 
'Vinceloltes 

CoulaDges-siusYonn. 

Andryes 

Crain 

Etais 

Festigny 

Lucy-sur-Yonne 

ICourson 
Druyes 
Fon  tenailles 
Fouronnes 
Molesmes 
Mouflfy 

iCravant 
Accolay 
Bazarnes 
Prégilbert 
Sainte-Paliaye 

rLigny 

I  La  Chapelle-Vaup. 


iMaligny 
Méré 
Yarennes 
Villy 


des  rôles 

par 
commune. 


271477  71 

82133  10 
12274  09 

54147  61 
18839  87 
15532  70 
4252  35 
4554  85 
5492  78 
7005  15 

35105  74 
8979  45 
8244  48 
8501  57 
14255  40 
1880»i  25 
7023  72 

10305  42 

11064  18 
7167  87 

16953  4L 
3719  84 
4742  S3 

20952  56 
13113  58 
2J.  6  76 
7474  83 
4545  22 
2919  89 

208C6  05 

13275  11 

11988  92 

6322  99 

4574  23 

26344  78 
6479  73 

21254  81 
6972  10 
7800  65 
5415  81 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


148441  15 

16359  62 
5620  93 

24673  79 
5878  75 
8059  35 
1555  75 
1952  35 
2447  75 
3034  50 


13482  34 
4009  » 
4"07  53 
3^36  ti 
6096  59 
8167 
3118 


83 


n 


6562  98 
6355  96 
3625  25 
7361  » 
1314  50 
2549  58 

.9839  58 
6738  33 
928  2^ 
3164  86 
2121  91 
1312  75 

10438  88 
6812  74 
6723  56 
2571  58 
1936  33 

12906  33 
2365  50 
9493  tt 
2568  50 
3675  25 
3725  II 


PROII^IT 

d'un  rent 
additionnel 
au  principal 


1484  41 

163  60 

56  21 

346  74 
58  79 

80  59 
15  56 
19  52 

24  48 

30  85 

134  82 
40  09 
40  08 

35  36 
60  97 

81  68 

31  18 

65  62 
63  £6 

30  2o 
73  61 
13  15 

25  50 

98  40 

67  38 
9  28 

31  65 
21  22 
13  13 

104  39 

68  13 

57  24 
25  72 
19  36 

129  06 
23  66 
94  93 
25  69 

36  75 
27  25 


I 


415 


MONTANT 

PRINCIPAL 

PRODUIT 

NOMS 

COMMUNES. 

des  rôles 
par 

des 
quatre 

d'un  cent, 
additionnel 

commune. 

contributions. 

au  principal 

rMailly  ie-Château 

16209  55 

6890  08 

68  90 

Fontenay-  sur-Four. 

5876  06 

235o     n 

23  50 

T*           j      • 

Maîlly-la-ViUe 

158U4  66 

6944  92 

69  45 

Prudot  .    .    .^ 

Merry  -sor-Yonne 

10175  01 

4424  35 

44  24 

Sery 

2765  34 

1317     H 

13  17 

^Trucy-sttr-Yonne 

6175  33 

2326  50 

23  27 

rMigé 

17883  25 

8o53  91 

80  54 

1  Charentenay 

lo5û5  06 

4453  25 

44  53 

Gaillard 

Coulangeron 

5629  89 

2239  5o 

22  40 

^^AAIIVAU*         •          • 

^  Escamps 

16365     » 

6739     w 

67  39 

^Yal-de-Mercy 

9576  33 

4430  09 

44  3o 

Montigny 

lo954  68 

4681  83 

46  32 

Blcigny-le-Carreau 

5552  N7 

2o32     n 

2o  32 

Lignorelles 

6876  60 

26o7  75 

26  08 

Dorotte.    .    .^ 

Pontigny 

13454  44 

65o6  33 

65  06 

Rouyray 

8611  99 

3492     n 

34  92 

Venouze 

6812  7o 

2882  75 

28  83 

YilleneuYe-St-Saive 

6932  21 

<<553     n 

25  62 

MoDt-S-Su1pice 

28017  69 

9793  75 

97  94 

i Cheny 

15643  82 

69o5  75 

69  06 

Brocqaet   .    ., 

Chichy 

2342  06 

895     If 

8  95 

Hauterive 

8155  do 

3o61  lo 

80  61 

V  Ormoy 

14964  59 

6o28     n 

60  28 

Ouanne 

20275  94 

8381  08 

83  81 

Chasteiiay 

7199  57 

2336  25 

23  36 

Berthelin  .    .< 

Lain 

665 J  o3 

2993  66 

39  94 

Merry-Sec 

7494  52 

34o7  67 

34  08 

Sementron 

8172  93 

3162  60 

31  63 

Taingy 

I8080  25 

6239     n 

62  39 

^  Pourrain 

20871  25 

843o     n 

84  3o 

Lindry 

15ul5  96 

f877  5o 

68  78 

Sauty    ,    .    .i 

Beauvoir 

8u83  51 

3428  08 

34  &8 

w 

Diges 

21783  31 

8879  40 

88  79 

^Eglény 

lo776  31 

3780  83 

37  81 

StCyr-les-CoIons 

14795  31 

6355  09 

63  55 

iPréhy 

5492  95 

1769     n 

17  «9 

. 

AigremoQt 

3157  30 

1190    n 

11  90 

Lechère.    .    .< 

Chemilly-sur-Serein 

7947  14 

3573  58 

35  74 

Chitry 

11400  4o 

4370  75 

43  71 

Courgis 

7988  69 

doU     n 

3o  11 

Lichères 

6788  ol 

8219  20 

32  19 

•Saint-Bris 

38280  62 

16614  83 

lrf6  15 

lAugy 

6574  o5 

2697  58 

26  98 

Joachim    .    .  ^ 

Champs 

8495  71 

3437  16 

34  37 

1 

Quenne 

6635  39 

9324  25 

23  24 
72  31 

^Venoy 

19247  78 

7230  60 

416 


NOMS 

des 

PBRCBPTSURS. 


COMMUNES. 


Dauphin 


Jozon 


Colette  jk* 


Defrance 


Truiey.    . 


Roger  .    . 


Lainsecq 

Sainte-Colombe 

Ferreuse 

Sain  puits 

Sougère 

Thury 

Saint-Florentin 
Ayrolles 
Bouilly 
Cfaéu 
Germigoy 
Jaulges 
Rebourceaux 
^Vergigny 

!  Saint-Sauveur 
Fontenoy 
Moutiers 
Saints 
Treigny 

iSeignelay 
Beaumont 
Chemilly  p,  Seignel. 
Gurgy 
Héry 

Toucy 
Dracy 
Lalande 
.^Leugny 
iLevis 
Moulins 
Parly 

Vermenton 

Arcy -sur- Cure 

Bessy 

Bois«d'Àrcy 

Essert 

Lucy-sur-Cure 

Sacy 


SYillefargeau 
Charbuy 
Chevannes 
— j,  .Perrigny 

(à  Auxcrre.)    I  Saiint-Georges 
[  Vallan 
\Vaux 


MONTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


8450  67 

9183  03 

4399  lo 

11660  75 

13o4o  28 

12555  41 

41114  66 

14774  21 

5ol4  89 

8447  88 

13287  77 

11047  o4 

5767  75 

7328  51 

37524  26 
11704  19 
179o«  98 
16177  38 
28045  7o 

3o776  99 

9496  93 

9210  49 

15997  o7 

29852  07 

34694  28 

12497  22 
6791  18 

12383  67 
8110  25 
8ôo9  49 

14658  89 

4o36o  o9 
15145  88 
6o23  24 
1824  33 
3653  86 
3874  44 
13113  76 

12708  41 

18311  48 

11864  49 

14ol5  o2 

8789  92 

9795  84 

6560  90 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


5315  58 
4100  5o 
]8o3  5o 
5674  50 
5o35  66 
6276  33 

21260  76 
8402  n 
2579  n 
3516  5o 
6812  17 
4839  4o 
'2128  08 
3954  33 

13715  46 
52-25  35 
7397  » 
7915  76 

13183  05 

13869  58 
3342  75 
3 016  5o 
7428  16 

13463  17 

21327  51 
5486  25 
5o62  75 
6o59  91 
.'592  33 
3195  « 
6338  €8 

23592  91 
77«o  75 
3281  76 
8)9  5o 
1695  n 
1856  75 
5966  75 

55o7  92 
8152  42 

ioi46  es 

4490  n 

4340  17 

4479  50 

2503  tt 


PRODUIT 

d^un  cent. 

additionnel 

au  principal 

53  16 

41  ol 

18  o4 

56  75 

ho  36 

62  76 

212  61 

84  02 

25  79 

35  17 

68  12 

48  39 

21  28 

39  54 

137  15 

52  25 

73  97 

79  16 

131  83 

138  7o 

33  43 

3o  17 

74  28 

134  63 

«13  28 

54  86 

3o  63 

6o  6o 

35  92 

31  95 

63  38 

235  9â 

77  91 

32  82 

8  ^0 

16  95 

18  57 

59  67 

55  08 

81  53 

loi  47 

49  90 

43  40 

44  80 

25  03 

117 


NOMS 
des 

PBRCBPTSUBS. 


COMMUNES. 


AHEOIIDISSBIIKNT  D'AVALLON. 


PiétressoD . 


Carrichon  . 


MODDOt. 


Mallet. 


Pineaud 


Poulin  ûls 


ÀTalIon 

Ànnay-la-GÔU! 

ÀDDéot 

Etaules 

Lucy-le-Bois 

Magny 

Sauvigny-le-Bois 

Châtel-Gensoir 

Asnières 

Brosses 

Blannay 

Lichéres 

Montillot 

Saint-Moré 

Yoatenay 

Guillon 

Cisery 

iCussy-les-Forges 

St-André-en-T.-Pl. 

Sauvigny-le-Beuréal 

Savigny-en-T.-Plaine 

Sceaux 

Trevilly 

Vignes 

Joax- la -Ville 

Dissasgis 

Massangis 

Coatarnoux 

Précy-le-Sec 

L'Isle-sur-Serein 

Angely 

Àniioux 

Athie 

Blacy 

CWry 

Provency 

Sainte-Colombe 

Talcy 

Quarré 

Saint-Germain 

Chastellax 

Saint- Brancher 

Bussières 

Beauvilliers 

Saint-Léger 

Sainte-Magnance 


MONTANT 

des  rôles 

par 
coiumune. 


88o45  5n 

6912  47 

4543  50 

8982  32 

14867  22 

16263  63 

11589  41 

17601  83 

10239  69 

10411  80 

2666  83 

6889  56 

11022  99 

5o9l  52 

8524  61 

13838  72 
42o7  86 
9860  48 

II008  27 
3854  21 
8361  08 
7345  72 
6106  46 
8252  54 

18596  84 
5638  60 

11564  69 
5454  86 
8991  59 

10768  12 
8791  83 
37o9  25 
4568  66 
6375  77 
727o  5o 
8897  92 

lo735  38 
4555  38 

140J7  3o 
12712  19 
43i)4  78 
6831  o7 
4414  23 
1687  84 
11545  82 
8648  01 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


5t>667 
3984 
2;^40 
5097 
8H3 
8222 
5922 

9793 
5177 
6479 
1271 
3393 
5122 
3oo8 
2851 


66 
n 

» 

n 

50 

08 

5o 

83 
16 
24 
5o 
5o 
50 
33 
50 


6851  75 
V31o  80 
5382  83 
58ÔO  5o 
1917  50 
4(J77  5o 
3918  n 
3o57  5o 
4227  If 

loo7l  37 
2684  5o 
6158  5o 
2598  II 
4659  n 


5174  36 
4478  5o 
163o  99 

li)l0   II 

2985  5er 
3*^66  w 
4615  n 
58t$o  5o 
2261  75 

7883  33 
7115  58 
22u6  n 
3io2  75 
2117  50 
1052  50 
6881  I» 
4366  75 


PRODUIT 

d'un  cent, 
additionnel 
au  principal 


5o6  68 
39  84 
23  4o 
5o  97 
81  24 
88  22 
59  23 

97  94 
54  77 
54  79 
12  72 


33  94 

84  23 

80  08 

28  52 

68  52 

23  11 

83  83 

88  61 

19  17 

46  77 

39  18 

3o  58 

42  27 

loo  71 

26  65 

61  59 

25  98 

46  59 

51  74 

44  79 

16  31 

19  lo 

29  86 

38  66 

46  15 

58  81 

22  62 

78  83 

71  16 

22  06 

84  03 

21  18 

lo  53 

68  81 

43  67  1 

u& 


NOMS 
des 

PSaCEPTEURS. 


COMMUNES 


Dnjon  . 


Jullien 
(à  ÀfalloD.) 


Santigny 

Ànstrudes 

Marmeaux 

Montréal 

Pisy 

Thisy 

^Vassy-sous-Pizy 

Tault  de  Lugny 

Domecy-sur-Ie  -Vault. 

Girolles 

Island 

Menades 

PoDtaubert 

Sermizelles 

Jharot 

rVézelay 

Asquins 

Cbamoax 
,Domecy-sur-Cure 

Foissy 

Fontenay 
'Givry 

Pierre-Perthuis 

Sainl-Père 

Tbaroiseau 


ARRONDISSEMENT  DE  JOIGNT. 


Cardinal 


Michon.    . 


Lacam 

(à  Joigny) 


Cadot  .    . 


/  A  illant 
ChampvaUon 
Cha$8y 
Poilly 

St-Maurice-le-Yieil 
St-Maurice-Thiz. 
Senan 

Villiers-Bor-Tholon 
Volgré 

Bassoa 

Bonnard 

Champlay 

Charmoy 

Chichery 

ISpineau-lea-VoBYes 

ÎBIéneau 
Champcevrais 
Rogny 
Saint-PriTé 


MONTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


7314  41 
10494  65 
5754  80 
10227  63 
8940  39 
5265  24 
6199  51 

14655  73 
3830  o6 
79o7  06 

lllo7  65 
3321  o9 
51o7  35 
4ol5  n 
2479  53 

17973  48 
98r^8  14 
3854  79 

11639  77 
3661  «2 
8128  34 
5o48  87 
4o45  93 

12316  26 
3oll  80 


17183  27 

6296  68 

12571  58 

17636  56 

5920  24 

4o8o  31 

12471  52 

lo219  4o 

5675  76 

11447  57 
7o8o  18 

19117  16 
7595  79 

12o6o  48 
7169  23 

29221  45 
12678  91 
17927  04 
14775  13 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


28o2  n 
4998  66 
2255  « 
4650  50 
4246  92 
220l  25 
26o2  75 

7571  25 
1771  50 
4134  75 
5560  5o 
1721  M 
27o2  tt 
2o31  83 
1267  5o 

8850  08 
6125  83 
2144  If 
^388  75 
1997  5o 
3750  w 
2164  fi 
1981  25 
6572  08 
1526     » 


10914  95 
3o31  25 
6718  45 
7o72  25 
2436  n 
1417  5o 
62o2  o8 
63o4  3u 
3159  5o 

59o9  5o 
3o53  58 
9563  o8 
3484  75 
5242  o8 
3754  75 

12534  77 
5554  5o 
8432  r» 
7105     n 


PRODUIT 

d'un  cent, 
additionnel 
au  principal 


28  o2 
49  99 
22  55 
46  51 
42  47 
22  ol 

26  03 

75  71 
17  72 
41  35 
55  6o 
17  21 

27  02 

20  32 
12  67 

88  50 
61  26 

21  44 
63  89 
19  98 
37  50 
24  64 
19  81 
65  72 
15  25 


lo9  15 

30  31 
67  18 

70  72 
24  36 
14  18 

62  02 

63  04 

31  7o 

59  lo 
30  94 
95  63 
34  85 
92  42 
37  55 

125  35 
55  55 
84  32 

71  05 


119 


MONTANT 

PRINCIPAL 

PRODUIT 

NOMS 

^^   ^^.   ^  ^a^  ^#^»^  ^^rav^  ^^ 

des  rôles 

des 

d^un  cent,  i 

des 

COMMUNES. 

par 

quatre 

additionnel 

PERCEPTEURS. 

commune. 
44735  54 

contributions. 

au  principal 

fBrienon 

25792  54 

257  93 

Bellechaume 

9937  56 

5220     » 

52  20 

Bligny-en-Olhe 

3218  27 

1G45  5o 

16  46 

Chardon    .    .  \ 

Bussy-en-Othe 

25193  82 

14082  91 

140  83 

Esnon 

7381  25 

4138  83 

41  59 

Mercy 

2429  72 

looo  5o 

lo     n 

^Paroy-en-Othe 

5062  51 

2465     n 

24  65 

r  Cerisiers 

12868  82 

73ÔO  59 

73  61 

Àrces 

13ol2  94 

3436  73 

54  37 

Bœars 

9280  ol 

4182  75 

41  83 

Cërilly 

3994  53 

2o98  5o 

20  99 

Taliban     .    .  > 

r.o  uloars 

7576  13 

3220     w 

32  20 

Dillo 

1654  81 

696  5o 

6  97 

Foornaudin 

5413  37 

198o  84 

19  81 

Vaodenrs 

10399  46 

4385     n 

43  85 

.YiilechétiTe 

5584  15 

2558  50 

25  59 

Cézy 

20818  50 

11296  88 

112  97 

Béon 

8118  64 

497o  90 

49  71 

ChamTres 

12554  41 

5i9l  50 

54  92 

1  Gallois             < 

Paroy-sur-Tholon 

6752  53 

2851     I» 

28  51 

1    (à  Joigny.)     i 

SUAubin-sur-Toone 

9654  51 

5509  75 

55  lo 

Villecien 

7357  72 

3825  92 

38  26 

Villevallier 

9996  16 

5300  42 

53     n 

( 

Champi^nelles 

20455  41 

9427  15 

94  27 

!                i 

Grand-Champ 

13608  75 

6230  5o 

62  31 

;                        ■ 

Louesme 

3738  14 

15^5  17 

15  35 

Boizanté    .     .  ' 

Malicorne 

8o89  62 

3538  25 

35  38 

St-DenisB.-Oaanne 

6394  49 

2525  50 

25  26 

Taonerre 

12006  39 

6415     If 

64  15 

Yillen.-les-GeneU 

8787  68 

4430  50 

44  31 

Charny 

22659  88 

Uooo  75 

110  08 

Chambeugle 

25o4  33 

978     » 

9  78 

Chône-Arnoalt 

4578  29 

1875  75 

18  76 

t                                                  ^ 

iChevillon 

7471  6o 

2975  83 

29  76 

' 

iDicy 

7874  5o 

3799  78 

38     n 

OdoartdeBois-^ 

/Fontenouilles 

7116  18 

2971  75 

29  72 

milon 

^Xa  Mothe-auz-Àuln 

lo47  32 

645  25 

6  45 

AAftlB^^SB                V 

JMarchais-Beton 

4167  38 

1642     n 

16  42 

[Ferreux 

11143  49 

r544  58 

55  45 

'  Prunoy 

11378  28 

5344  75 

53  45 

St-Martin-»-OaanDe 

9677  92 

4619  50 

46  2u 

.  Yillefranche 

10654  6u 

5037  41 

5o  87 

^Guerchy 

16028  96 

6555  83 

65  56 

Fleury 

19873  96 

89o9  42 

89  o9 

1  Branches 

12828  03 

5o95  42 

5o  95 

BeQoist.    .     .  ' 

Ladoz 

6896  31 

2733  50 

27  34 

Neuiily 

19218  49 

8193  83 

81  94 

^  Viliemer 

9527  o4 

3452  75 

34  53 

420 


NOMS 
des 

PIHCBFTIURS. 


COMMUNES. 


Lesbros 
(à  Joigny) 


Martin  . 


Hès  .    . 


Dumas  . 


Larcena 


Miohaat. 


Marquer    . 


Joigny 

Brion 

Looze 

Migennes 

Saint-Cydrolne 

VilUers-Str  Benoit 
La  ViUotte 
|Lef  Ormes 
Merry-Yanx 
I  St-Martin-sar-Ocre 
Sommecaise 
St-Aobin-Chât..N. 

S  La  Fer(é-Loopiére 
Cudot 
La  Celle-Saint  Cyr 
Précy 

tSt-Romain-Je- Preux 
Sépaaz 

Saint-Fargeau 

Layaa 

Ronchéres 

St-Marlin-des-Ch. 
Mézilles 
Fontaines 
,Sep(fonds 

ISt-Jnlien-^n-Saolt 
St-Loap-d*Ordon 
Sl-Martln-d*Ordon 
Verlin 

IVcnisy 
Chailley 
Champlost 
Torny 

Villeneuve-f. -Tonne 
Armeau 
Biissy-le-Repos 
Ghaumot 
iDixmont 
ILm  Bordes 
Piffonds 
Rousson 


MONTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


131861  87 

10603  20 

6579  94 

lSo93  38 

14690  13 

14099  89 
6281  95 
9218  82 

114-26  98 
3-57  36 

lo558  9o 

14147  27 

18043  25 
8953  4o 

19631  o9 

10884  83 
6o69  o4 

lo791  18 

41252  64 
22.^51  84 

53ol  65 
14918  42 
2n6c2  93 
133.j7  83 

6834  01 

33862  23 
8984  26 
5666  84 
7490  25 

29oo8  33 
12838  68 
21371  60 
18510  89 

74561  38 
10124  78 
10524  92 
JJ801  52 
20159  41 

8833  56 
13960  05 

8798  65 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


PKODCIT 

d'un  cent, 
additionnel 
au  principal 


7142S  45 

714  95 

5579  50 

55  80 

29j{2  50 

29  23 

6784  09 

67  84 

7090  17 

70  90 

6286  17 
2775  w 
2344  80 
5926  17 
1000  If 
4475  5a 
7946  42 

8065  09 
4157  75 
8196  n 
5270  50 
2241  H 
1546  88 

20707  30 
11405  n 
2034  n 
65^4  07 
11747  57 
6778  n 
2966  n 

18150  69 
4084  50 
2711  II 
3304  II 


16749  78 
7245  13 
9598  84 
9556  75 

41322  43 
4331  67 
4833  50 
4998' 50 
9492  45 
4035  45 
6240  18 
3983  75 


62  86 
27  75 
23  45 
59  26 
iO  m 
44  76 

79  46 

80  65 
41  58 

81  96 
52  71 
22  41 
55  47 

207  07 
114  05 
20  34 
65  94 
117  48 
67  78 
29  66 

181  51 
40  85 
27  11 
33  04 

167  50 
72  45 
95  99 
95  57 

411  22 
43  32 

48  34 

49  99 
94  92 
40  35 
62  40 
39  84 


t 


121 


NOMS 
des 

PBRCEPTBDBf. 


COMMUNES 


Ficon. 


iGoalet. 


▲BBONDISSBHENT  DB  SENS. 

Chéroy 
Branoay 

jjouy 
Mon  tacher 

I  Saint-Valérien 
Vallery 

Villeboaips 
TillegardiD 


^Domats 

Coartoin 

Fouchérea 

La  Belliole 

Saviiçoy 

iSabiigny 

Vernoy 

Villeo.'la-Dondagre 

Yilleroy 


QaUurJ.    . 


Grange-le-Bocage. 
St-Maurice-a.-R.-H. 
ISognes 
Vertilly 

jYJlliers-Bonnenx 
ICoarceanx 
Plessis-Damëe 


Mâlay^le-Grand 

Maillot 

MftIay-le-PeCit 

Chandenior  flliJFonlaine-Ia-GaîUar. 
(à  Sens)       ^Pawy 
Hosoy 
Saligny 
Va  a  mort 
Yéron 


Paron 
Collemierii 
Cornant 
I  Courtois 

Egriselles-le-Bocage 
lEtigny 
Gron 

Marsangls 
Nailly 
St-Martin-da-Ter(re 


PoDsard  .  . 
(à  Sens) 


MONTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


15998 

8ili 

9i07 

SiOl 

12053 

16682 

12133 

7115 

5575 


58 
65 
03 
08 
35 
81 
93 
56 
35 


15978  50 
3389  97 
7361  17 
5898  11 
8i9i  15 
608i  73 
8479  89 
8748  46 
4569  58 


8496 
19611 
58315 
4630 
9791 
7396 
5657 


90 
16 
64 
47 
01 
03 
96 


11858  91 
7415  17 
5966  41 
4839  30 
3896  59 
5863  85 
5386  05 
e098  83 
6488  75 

14479  89 

9098  16 

6889  05 

9819  98 

8689  39 

19835  04 

7493  98 

11480  84 

14979  80 

13499  75 

6969  96 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


PRODUIT 

d'un  cenl. 
additionnel! 
au  principal 


6574  tt 
3197  n 
3047  50 
3105  50 
5398  n 
6769  34 
4689  58 
9813  50 
9955  50 

6366  75 
1616  n 
9915  80 
9309  n 
3830  50 
9358  83 
3697  ft 
3715  50 
1547  n 

3008  33 
7817  17 
1808  67 
1834  n 
3485  n 
9768  n 
9595  50 

6648  80 
9819 
9960 
9534  50 
1623  85 
9737  30 
9054 
9651 
9805 
7757  34 

4714  93 
9799  49 
1003  50 
1G03  67 
5608  17 
9984 
5999  90 
6106  95 
5900  83 
9980  50 


65  74 
81  57 

30  48 

31  06 
53  98 
67  69 

46  90 

98  14 

99  56 

63  67 
16  16 
99  16 
93  09 
38  SI 
93  59 

86  97 

87  16 

15  47 

30  08 
78  17 
18  09 
18  34' 
34  85 

97  68 
95  96 

06  49 

98  19 

99  60 

95  85 

16  94 

97  37 
90  54 

96  51 

98  05 
77  57 

47  1» 

97  99 
10  04 
16  04 
56  08 

99  84 
59  93 
61  06 
59  01 
99  30 


^  s» 


'   L>  Poao:t« 


123 


NOMS 
des 

PBRCBPTBUR8. 


COMMUNES. 


AaaOMDISSBHINT  DB  TONNEBBE. 


ilîty 
Cry 
nÏiÏ 
Perrigny 
RaTîères 


Soupey.    . 


Dorneau 


Anoy-le-Franc 

Argenteuil 

{GhasBÎgDelles 

Goiy 

Palfy 

Stigoy 

VilUers-les-Haoii 

ÎGruiy 
Gfgny 
Glaad 
Pimelles 
Senne  Yoy -le- Bas 
Senaevoy-le-Haut 


/  Fleys 
[Béro 
kCollan 
Cbamoio      Iserrigny 
(à  Tonnerre  )  Wiisey 

f  Vézannea 
I  Viviers 
VTroaerre 


Dorotlp.    . 


(Flogny 
Bernouil 
Bulteaax 
Carisey 
Dié 
■\La  Chap.-Vieille-F. 
i  Percey 
f  RofTey 
\  Tronchoy 
\Villler8-Vineux 


Bullot  . 


Nicolle  . 


1  Lézinnes 

13806  78 

1  Ancy-le-Libre 

9069   18 

lArgentenay 

3859  98 

•jPacy 

9631  i'2 

1  Samboarg 

49i8  98 

1  Vireauz 

6309  73 

/  Molay 

536i  %S 

i  Annay 

10450  92 

1  Fresnes 

2956  08 

•  \  Nilry 

1438»  68 

f  PoiUy 

10385  02 

\  SaiDte-Verlu 

7817  89 

HOIfTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


9438  76 
7824  17 

10669  33 
8646  71 
5861  32 

17799  97 

24271  40 
16507  47 
8662  78 
6311  80 
5481  17 
8705  17 
8909  41 

22375  69 
7811  50 
4952  41 
3894  19 
5530  47 
4267  46 

7433  04 
3758  13 
5762  74 
5346  64 
3626  90 
3718  26 
6213  57 
6903  83 

12435  36 
3202  88 
8948  29 
6837  55 
7010  81 

11655  56 
7413  30 
8157  56 
5050  39 
6302  91 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


5988  42 
4617  99 
5789  50 
5325  50 
3521 
11060  50 

14419  50 
8526  50 
5075  50 
3673  50 
2482  66 
5353 
5022  75 

13487  86 

4441  92 

2722 

2299 

3291 
*  2464  75 


3465 
1681 


5  50 


2257  25 
2163 
1590 
1461 
2874  33 
3377  92 

6200  67 
1230  50 
4049  50 
4215  91 
3808  25 
6922  16 
3883  50 
3523  i'î 
2397  75 
3506  91 

6818  59 
4748  59 
2151  66 
4268  67 
2233  50 
2857 

3304  25 
5504  25 
1429  50 
9018  25 
4264  50 
3690  50 


% 


PRQStDIT 

d'un  cent, 
additionnel 
au  prînoîpA 


59  88 

46  13 
57  90 
53  26 

35  21 
110  61 

144  20 
85  27 
50  76 

36  74 
24  83 
53  53 
50  23 

134  88 
44  42 

27  22 
22  99 

32  91 
24  65 

34  66 
16  81 

22  57 
21  63 
15  90 
14  61 

28  74 

33  78 

62  01 
.  12  30 
40  50 
42  16 
38  08 
69  22 
38  84 

35  23 

23  80 

35  07 

68  19 

47  49 

21  52 
42  69 

22  34 
28  57 

33  04 
55  04 
14  30 
90  18 
42  65 

36  91 


NOUS 

^^    ^ 

des 

COMMUNES. 

de*  râles 

des 

d'un  cent. 

PBICBFTIDnS. 

par 

quatre 

additionnel 

commune. 

su  principal 

N«u»y 

33933  33 

1336*  65 

133   65 

BÉDgDon 

730]   S3 

i003  66 

Cbartre.    .    .  Luton 

63Î9  87 

3703  35 

27   03  ; 

Sonnerj 

I7*ï)   98 

8873  93 

SS   7*  ' 

Soumainlnin 

10730  3i 

5375  43 

53   73 

,  Nojeff 

3*806 

1*765 

1*7   6S 

l  Cenȕ 
\CMlel -Gérard 

3308  37 
7768  37 

9*0 
4000  7S 

9   *0 
"  01    , 
45   39   1 

Petit.    .    .    ./Grimialt 

7*30  33 
838*  iS 

*539  35 
4303  41 

iJouincy 

3786  61 

1148  75 

Il    *3 

39   60   , 

JUouliDi 

5760  35 

3960 

fPMllly 

3347  35 

)7II   33 

17    M 

ISirrj 

9*06  S* 

4039 

40  39 

/Rugny 

578*  87 

3388  75 

(Arthonn.y 

lOIIB  70 

5733   17 

57   32  1 

Chtltan  6b«.    S'il^o, 

8*39   18 
iOiS  *0 

3931   50 
1634 -50 

39  33  : 

Thorey 

3579  86 

1409 

Trichey 

S8I5  83 

119* 

H    94 

Villon 

633S  03, 

3568  09 

33    68  1 

/T.nl«y 
Biun 

I067S  63 

6*01   7! 

64  03 

3ÏÏ73 
8870  35 

I78i 

17  U 
46   38 
39  33  , 
57  38  j 

SiiDt-Hirtin 
8.lnl-Vinoemer 

6880  91 
110*3  37 

3933  35 
5738  08 

/Tonnerre 
Çhoneï 

85966  39 

53331    63 

533  23  ; 

5*66  Ot 

37.10  35 

\  UannemolDs 

10185  8* 

5384  33 

53  84 

Garrel  .    .    .   Epine  ail 
JuQiy 

9Î57   17 
386t  6* 

4883  95 

48  83 

HolQimet 
VéllDIHM 

RÉCAPn 

10697  73 
6180  68 

OLATION. 

5370  75 
37*9 

53  71 
37  *9 

ArrondUiements  d'Auxem 

1918319  SI 

8933*7   IS 

8933  47 

Bois  de  l'Élit. 

5665  00 

56  65 

—               AvtltoD 

659657   61 

345873  96 

Bolï  de  l'Eut. 

5351    00 

—             Joinny 

1 170606  33 

733453  97 

Boi»  de  l'KUl. 

11309  00 

113  09 

Sens 
Bois  4e  l'Eut. 

1168016  61 

5*9878  79 
7339 

5*98  79  i 
73  39 

—              Tonnerre 

Bois  de  l'Ëttt. 

7!168n|   78 

407977  08 
SI98  00 

*079  77 
51    V» 

Tofai. 
BoU  de  l'Eut. 

S97S461   8t 

3919439  35 
31753  00 

2919*  99  ' 
3*7  53 

125 


CONTRIBUTiORS  INDIRECTES. 


DIRECTION  DE  L'YONNE. 


Iflf.  RicoiNG,  directeur; 
Goinier,!*'  commis; 
George,  2«  commis  ; 
Gabrol,  sarouméraîre. 


INSPECTION  D'AUXKRRB. 

M.  George,  inspecteur  divisionoaire,  chef  de  ser? ice  de  rarrondissemeni  d'Au- 
lerre. 

AnaONDissmiifT  D*ÀnXBRaB. 
Bareanx  et  entrepôt  des  tabacs  :  me  Ghantepinot,  8. 


MM.  Durand,  recey.  principal,  entrep. 
Nolle,   eontrôtenr,  1"  commis  de  re- 
cette principale. 
Enfer,  surnum.  de  recette  principale. 

Service  Aelif. 

MH.  Girard,  contrôleur  i  Anxerre^ 

Landry,  Petit ,  Blanc,  Lani]ps,  commis 
k  Auxerre. 

Caillot,  reccTear  de  la  banlieue  d' Au- 
xerre, rue  de  CoulaDget . 

Jacques,  commis  principal  i  Auxerre. 

Coliot,  Hu;;uet,  Ménétrier,  surnumérai- 
res du  service  actif  à  Auxerre. 

Sérodio-Bertio,  rece?.  a  cher,  à  Chablis. 

Ballot,  com.  princip.  k  cheval     id. 

Vidal,  rec.  à  ch.  k  Conrson 

DuiDonr,  com.  princ.  à  cheval    id. 

Prince,  receveor  k  cheval  à  St-Florentin. 

Maudric,  com.  principal  à  cheval  id. 

Chantent,  receveur  à  cheval  à  Toncy. 

B  rouet,  commis  principal  à  cheval  id. 

Hupel,  rec.  à  cheval  à  Vermenlon. 

Ptgelei,  commis  principal  à  cheval  id. 

Service  de  la  Navigation. 

MM.  Isman,  rec.  de  nav. 

Vincent,  commis  surveillant  de  navig. 


Service  de  la  garanUe  det  matiirei  d^or 
et  d^argent. 

MM.  Girard,  contrôleur  de  garantie. 
Durand,  receveor. 
Monceaux,  essayeur . 

Service  des  Oefroif. 

MM.  Martin,  préposé  en  chef  de  l'octroi 

d'Auxerre. 
Bretin,  brigadier. 
Caillaux,  s.-brig. 
Coudre,  1*^  surveillant  ambulant. 
Maison,  2«  id. 

Monchon,  3*  id. 

Gnétat,  4«  id. 

Irr,  receveur  à  Tabattoir. 
Courtois,  receveur  i  la  Porte  du  Pont. 
Viaolt,  id.  du  Temple. 

Cotte,  id.  de  Paris.      . 

Tribaudeau,    id.  Chantepinot. 

Pont,  receveur  à  la  porre  d'Eglény. 
Boudin,      id.  du  Port. 

Bertrand,  surveillant  Porte  St-Pierre. 
Chatte,       id.        porte  Saint-Vigile. 


U6 


NOMS 

des 

PERCEPTEURS. 


COMMUNES. 


Dauphin 


Jozon  . 


Colette  >)((. 


Defrance 


Truley . 


Roger  .    . 


Laiosecq 

SaiDte-Coiombe 

Ferreuse 

Sainpuits 

Sougère 

Thury 

Saint-Florentin 

AvroUes 

Bouilly 

Chéu 

Germigny 

Jaulges 

Rebourceauz 

^Vergigny 

iSaint-Sanyeur 
Fontenoy 
Moutiers 
Saints 
Treigny 

SSeignelay 
Beaumont 
Chemilly  p.  Seignel. 
Gurgy 
Héry 

Toucy 

Dracy 

Lalande 

Leugny 

iLeyis 

'Moulins 

Parly 

Yermenton 
Àrcy -sur- Cure 
JEessy 
Bois-d*Àrcy 
Essert 
Lucy-sur-Cure 

Sacy 


SVillefargeau 
Charbuy 
Chevannes 
—j,    .Perrigny 
(àAuxerre.)  i  Ss^int-Georges 
^        [  Vallan 
\Vattx 


MONTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


8450  67 

9183  o1 

4399  lo 

11660  75 

13o4o  28 

12555  41 

41114  66 

14774  îl 

5ol4  89 

8447  88 

13287  77 

11047  o4 

5767  75 

7328  51 

27594  26 
11704  19 
179o«  98 
16177  38 
28045  7o 

3o776  99 

9496  93 

9210  49 

15997  o7 

29852  07 

34694  28 

12497  22 
6791  18 

12383  67 
8110  25 
85o9  49 

14658  89 

4o36o  o9 
15145  88 
6o23  24 
1824  33 
3653  86 
3874  44 
13113  76 

12708  41 

18311  48 

11864  49 

14015  o2 

8789  92 

9795  84 

6560  90 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


5315  58 
4100  5o 
]8o3  5o 
5674  50 
5o35  66 
6276  33 

21260  76 
8402  n 
2579  » 
3516  5o 
6812  17 
4839  4o 
2128  08 
3954  33 

13715  46 
5225  35 
7397  » 
7916  75 

13183  05 

13869  58 
3342  75 
3ol6  5o 
7428  16 

13463  17 

21327  51 
5486  25 
5o62  75 
6o59  91 
.V592  33 
3195  n 
6338  o8 

23592  91 
77Po  75 
3281  75 
839  5o 
1695  n 
1856  75 
5966  75 

55o7  92 
8152  42 
10146  £8 
4490  II 
4340  17 
4479  50 
25o8  n 


PRODUIT 

d^un  cent, 
additionnel 
au  principal 

63  16 
41  ol 
18  o4 
S6  75 
1)0  36 

62  76 

212  61 
84  02 
25  79 
35  17 
68  12 

48  39 
21  28 
39  54 

137  15 
52  «5 

73  97 
79  16 

131  83 

138  7o 
33  43 
30  17 

74  28 
134  63 

m   28 

54  86 

30  63 
6o  6o 
35  92 

31  95 

63  38 

235  9B 
77  91 

32  82 
8  ëo 

16  95 
18  57 
59  67 

55  08 
81  58 

loi  47 

49  90 

43  40 

44  80 
25  03 


117 


NOMS 
des 

PBHCBPTEURS. 


COMMUNES. 


AimoiirDisssMEifT  dUvallon. 

(Ayallon 
ÀDDay-Ia-Gôtc 
Annéot 
..^^w«»w«.    .^Etaules 

Lucy-le-Bois 

Magny 

Sauvigny-le-Bois 


Châtel-^ensoir 

Âsnières 

Brosses 

Blannay 

Licbéres 

Montlllot 

Saint-Moré 

Youtenay 


MOKTAKT 

des  rôles 

par 
commune. 


Garrichon 


Monool . 


Mallet. 


Pineaud    . 


Pou  lin  ûls 


Guillon 

Cisery 

Cussy-les-Forges 

St-André-en-T.-Pl. 

Sauvigny-le-Beuréal 

Savigny-en-T.-Piaine 

Sceaux 

Trevilly 

Vignes 

Joux' la  Ville 

DissaBgis 

Massangis 

Goutarnottx 

Précy-le-Sec 

L'Isle-sur-Serein 

Àngely 

Annoux 

Athie 

Blacy 

Civry 

Provency 

Sainte-Colombe 

Talcy 

Quarré 

Saint-Germain 

Chastellux 

Saint- Brancher 

Bussières 

Beauviliiers 

Saint-Léger 

Sainte-Magnance 


88o45  5o 

6912  47 

4543  50 

8982  32 

14867  22 

16263  63 

11589  41 

17601  83 

10239  69 

10411  8o 

2666  83 

6889  56 

11022  99 

5o9l  52 

5524  61 

13838  72 
42o7  86 
9860  48 

II008  27 
3854  21 
8361  08 
7345  72 
6106  46 
8252  54 

18596  84 
5638  60 

11564  69 
5454  86 
8991  59 

10768  12 
8791  83 
37o9  25 
4568  66 
6375  77 
727o  5o 
8897  92 

lo735  38 
4555  38 

140 J 7  3o 
12712  19 
43o4  78 
6831  o7 
4414  23 
1687  84 
11545  82 
8648  01 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


5o667  66 
3984  tf 
2340  tt 
5o97  n 
81^3  50 
8222  08 
5922  5o 

9793  83 
5177  16 
5479  24 
1271  ôo 
3393  5o 
5122  5o 
3(jo8  33 
2851  50 

6851  75 
\'31o  80 
5382  83 
586o  5o 
1917  5o 
4077  5o 
3918  n 
3o57  5o 
4227  If 

ioo7l  37 
2684  5o 
6158  5o 
2598  II 
4659  If 

5174  36 
4478  5o 
I63u  99 
lOlo  n 
2985  5o 
3^66  II 
4615  n 
58t^  5o 
2261  75 

7883  33 
7145  58 
22u6  n 
34o2  75 
2117  50 
lo52  50 
6881  11 
4366  75 


PRODUIT 

d'un  cent, 
additionnel 
au  principal 


5o6  68 
39  84 
23  4o 

50  97 
81  24 
88  22 
59  23 

97  94 

51  77 
54  79 
12  72 
33  94 
54  23 
80  08 

28  52 

68  52 
23  11 
53  83 
58  61 
19  17 
46  77 
39  18 
3o  58 

42  27 

loo  71 
26  85 
61  59 
25  98 
46  59 

51  74 
44  79 
16  31 
19  lo 

29  86 
38  66 
46  15 
58  81 
22  62 

78  83 
71  16 
32  06 
34  o3 
21  18 
lo  53 
68  81 

43  67 


128 

M.  Fàré,  directeur  général,  à  Paris,  rue  du  Luxembourg,  n**  6. 
MM.  Sdrbmain  de  Missert  ^,  conservateur,  à  Troyes. 
Charles  Forest,  sous-inspecteur  sédentaire,  à  Troyes. 
Durey,  sous  inspecteur,  chargé  des  traTsaxd'art. 

INSPECTION  D*AUXERRE. 

MM.  Gâllot,  inspecteur,  à  Anzerre,  rue  de  Paris,  93 

Parison,  brigadier  sédentaire,    attaché  à 

rinspection  d*AvaUon. 
de  Montrichard,  garde  général,  à  Afalion. 


De  Manssion,  sous*inspecteur  à  Auxerre. 
MauTlgnant,  brigadier  sédent.,  et  Fèvre, 

garde  sédentaire,  attachés  an  bureau  de 

"inspecteur. 
Malaizé  garde-général  adjoint,  kCourson. 
Leblanc,  garde-général,  à  Tonnerre. 
Guérard,  garde  général,  à  Ancy-Ie-Franc. 
N....,  garoe  général  stagiaire,  à  Auxerre. 

INSPECTION  D*A VALLON. 

Guérard,  inspecteur  à  Avallon. 
Gand,  sous-insf  ecteur,  à  Atallon. 


INSPECTION  DE  SENS. 

De  Seires,  inspecteur,  à  Sens. 
Lartigues,  s.-inroecteur,  à  Sens. 
Abbat,  commis  d*inspect.  g.  sédentaire 
Lefebyre-Nailly,  sarde-général,  à  Joigny. 
Poupon,  garde  général,  à  Arces. 
Darnay,  arpenleur-forestier,  à  Joigny. 


POSTES. 


DIRECTION  DE  L'YONNE. 

MM.  Bbrault,  directeur  des  postes  du  département. 
Yigna,  contrôleur  du  département. 
Chapsal,  commis  de  direction  du  département. 
Guimbert,  brigadier-facteur  du  département. 


MM.  Rigal,  receveur  principal. 

Brunschwig,  commis  principal. 
Mallarmé,  premier  commis. 


BUREAU  DE  POSTE  D'AUXERRE. 

MM.  Robillion,  second  commis. 
Delahaye,  troisième  commis. 


SERVICE  DU  BUREAU  D'AUXERRE. 

Le  bureau  est  ouvert,  du  f  avril  au  31  octobre,  dé  7  h.  du  malin  à  7  h.  du 
soir  ;  et  du  1"  novembre  au  28  février  de  8  h.  du  malin  à  7  h.  du  soir,  pour  les  dé- 
pôts d'argent,  payements,  leltres  chargées,  poste  restante,  et  la  veiile  des  timbres 
poste. 

Les  dimanches  et  jours  fériés,  le  bureau  ferme  de  10  h.  à  midi,  et  à  5  h.  pour 
clore  la  journée. 

Des  boites  supplémentaires  sont  établies  rue  Chante-Pinot  (ancien  hôtel-Dieu) 
hôtel  du  Léopard,  bureau  d'octroi  du  port,  porte  du  Temple,  a  la  Mairie,  porte  de 
de  Paris  (bureau  de  tabac),  rue  d'Eglény,  hôtel  de  l'Epée  et  à  la  préfecture,  rue 
Joubert,  en  face  le  portail  Saint-Pierre. 

BUREAUX  DU  DÉPARTEMENT. 

Arrondissement  d'Àiwerre, 

Appoigny,  M.  Porée,  facteur -boitier. 
Arcy-sur-Cure,  MmeLoisel,  receveuse. 
Chablis,  Mlle  Gauthier,  receveuse. 
Chailley,  Mlle  Ployer,  aistribntrice. 
Coulanges-la- Vineuse,  Mme  Lamidé,  rec. 
Coulanges-s.-Y. ,  M"«  Laroque,  receveuse. 
Courson,  Mlle  Carré,  receveuse. 
Cravant,  Mlle  Bazin,  distributrice. 


Ligny,  Mlle  Précy,  receveure. 
Pourrain,  M.  Tamponnât,  distributeur. 
Saint-Bris,  Mme  Hadery,  receveuse. 
St-Florentin,  Mme  Dubois,  receveuse. 
St-Sauveur,  M-«  Brunot,  receveuse. 
Seignelay,  Mlle  Pougy,  receveuse. 
Toucy,  Mme  V  Balbédat,  receveuse. 
Treigny,  Mme  Mousset,  distributrice. 
Vermenton,  Mlle  Mansel,  receveuse 
Vincelles,  Mme  Mouchot,  receveuse. 


119 


TC 


NOMS 

des 

PBHCKPTIURS. 


COMMUNES. 


Ghardoo    . 


Tailban 


Gallois 
(à  Joigny.) 


Boizanté 


Brieoon 
Bellechaome 
|Bligny-eD-Othe 
Bussy-en-Olhe 
jEsnon 
Mercy 
Paroy-ea-Othe 

Cerisiers 

Arces 

Bœurs 

ICérUly 

Coulours 

Dillo 

FoornaadiD 

Vaudeurs 

Tillechétife 

Céxy 
Béoa 
ChamTres 
Paroy-sur-Tbolon 
SuAubin-sur-ToDoe 
Viliecien 
\Ville?allier 

Champi^nelles 

Grand-Champ 

Loaesme 

Malicorne 

St-DenisB.-OaaDDe 

TaoDerre 

Vilien.-les-Genets 


Charny 
Chambeas^le 
Çhône-Arnoalt 
Cheviliou 
Dicy 
Odoart  de  Bois- jFoatenouiiles 

milon    .  J^  Mothe-aux-AulD 
*  iMarchais-Beton 

([Ferreux 
f  Pranoy 
St-Martio-s-Oaanne 
,  Villefiranche 


Benoist.    . 


Gaercby 

Fleury 

Branches 

Ladaz 

Neuilly 

Yillemer 


MONTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


44735  54 
9937  56 
3218  27 

25193  32 
7381  25 
2429  72 
5062  51 

12868  82 
13ol2  94 
9280  ol 
3994  53 
7576  13 
1654  81 
5413  37 
10399  46 
5584  15 

2o8l8  5o 
8118  64 

12552  41 
6752  53 
9654  51 
7357  72 
9996  16 

20455  41 
13608  75 
3738  14 
8o89  62 
6394  49 
12006  39 
8787  68 

22659  88 
25d4  33 
4578  29 
7471  6o 
7874  5o 
7116  18 
lo47  32 
4167  38 

11143  49 

11378  28 
9677  92 

10654  6o 

16028  96 
19873  96 
l!4828  05 

6896  31 
19218  49 

9527  04 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


25792 
5220 
1015 

14n82 
4158 
looi> 
2465 


54 
1} 

5o 
91 
83 
5o 


7360  59 
5436  73 
4182  75 
2o98  5o 
322o  n 
696  50 
1980  84 
4385  n 
2558  5o 


11296 
i»7o 
5^91 
2851 
5509 
3825 
5300 


88 
90 
50 
•1 
75 
92 
42 


9427  15 

6230  5o 

1515  17 

3538  25 

2525  5o 

6415  n 
4430  5o 

llo«o  75 
978  » 
1875  75 
2975  83 
3799  78 
2971  75 
645  25 
1642  n 
r544  58 
5344  75 
4619  50 
5037  41 

6555  83 
89o9  42 
5o95  42 
2733  5o 
8193  83 
3452  75 


PRODUIT 

d'un  cent,  i 
additionnel 
au  principal 


257  93 

52  20 

16  46 

140  83 

41  59 

lO  n 

24  65 

73  61 
54  37 
41  83 
2o  99 
32  2o 
6  97 
19  81 

43  85 

25  59 

112  97 
49  71 

54  92 
28  51 

55  lo 
38  26 
53  n 

94  27 
62  31 
15  35 
35  38 
25  36 
64  15 

44  31 


110  o8 
9  78 
18  76 
29  76 
38  II 
29  72 
6  45 
16  42 
55  45 
53  45 
46  2o 
5o  87 

65  56 
89  o9 
5o  95 
27  34 
81  94 
34  53 


130 


SECTION  VIL 

PONTS   ET    CHAUSSÉES. 
H.  BALLON  eKf,  Ingénieur  en  chef  da  Département ,  à  Anierre. 

§  i*\   SERVICE  ORDINAIRE  COMPRENANT  : 

1^  £m  routes  impériales  dont  voici  la  nomenclature  et  l'itinéraire 

N^*  60.  De  Nancy  à  Orléans  par  Troyes. 
yillenea^e-rArchevéqae ,  Molînona, 
Foiuy,  Sens,  Paron  et  Coartenay. 

N»  65.  De  Neuf  château  à  Bonny-sur-Loire 
par  Ghâtillon-snr  Seine,  Laignes,  Pi- 


N«  5.  De  Paris  à  Genève  par  Monterean, 
VilleneuTe-ia-Gnyard ,  Cbampigny , 
YiUemanoche,  Pont-sur  Yonne,  Saint- 
Denis«  Sens,  Mâlay<le-Roy,  Theil, 
Vaumort,  Arces,  Avrolles,  Saint-Flo- 
rentin, Germigny,  Percey,  Flogny, 
Tronchoy,  Cheney,  Dannemoine,  Ton- 
nerre. Lezinnes,  Ancy-le-Franc,  Ful- 
yy,  Nuits,  Aisy.  Montbard  et  Dijon. 

N»  5  bù.  De  Sens  à  Saint-Florentin  par 
Rosoy,Yilleneuye-8ur-Yonne,  Armeau, 
Yilleyallier,  Yillecien,  Saint- Aubin, 
Joigny,  Laroche.  Esnon  et  Brienon. 

N*  6.  De  Paris  à  Chambéry  par  Joigny, 
Epineau  -  les  -  Yoyes  ,  Bassou ,  Ap  • 
poigny,  Auxerre,  Champs,  Yincelles, 
Gravan,  Yermenton,  Reigny,  Lucy-s.- 
Cure,  Arcy-sur-Cure,  Youtenay,  Ser- 
mizelles,  Ayalion,  Cus'\-!es-Forges, 
Sainte  Magnance  et  Rouvray. 


mellefl«  Tanlay.  Tonnerre,  Fléy,  Cha- 
blis, Poincby.  Heines.  Auxerre,  Yille- 
fargeau,  Pourratn,  Toucy,  Mézilles, 
Saint-Fargeau  etLavau. 

N"  77.  De  Nevers  à  Sedan  par  Clamecy, 
Coulanges-Bur-Yonne,  Coorson,  Gy 
Lévéque,  Vailan.  Auxerre^Yilleneu?  e, 
Saint-Salves,  Montigny,  Pontigny, 
Saint' Florentin ,  Neuvy-Sautour  et 
Troyes. 

N<»  1 5t .  De  Poitiers  à  Àvallon  par  Clamecy, 
Dornecy.  Chamoux,  Yézéiay,  Asquins 
et  Blannay. 

Long-eurs  des  r  ntes  imp^r.  dans  le 
département,  &26  kii.,  7  hect. 


S^*  Les  routes  départementales  dont  wici  les  dénominations  et  Vitinéraxre  : 


No  1. 1>6  Sens  à  Nemours  par  Saint-Yalé- 
rien  et  Chéroy. 

N«  1  bis.  De  Subtigny  à  Villeroy, 

N«  2.  De  Chéroy  à  Bray-^ur- Seine  par 
Dollot,  Braniiay,  Pont- sur-Yonne. 

N"  3.  De  Joigny  à  Toucy  par  Paroy,  Se- 
nan,  Aillant-s.-Tholon  et  Saint-Aubin. 

N^  4.  D'Auxerre  à  NogenS  -sur-Seine  par 
Monéleau,  Seignelay,  Haulerive.  Brie- 
non ,  Bligny ,  fiellechaume  ,  Arces  , 
Yaudeurs,  Les  Siégea  et  Yilleueuye- 
l'Archevéque. 

N*^  5.  De  Saint- Fargeau  à  Vincelles  par 
Saint-Sauveur,  Ouaino,  Merry-Sec  et 
Coula  nges -la- Yineuse. 

N*  6.  De  Tonnerre  à  Avallon  par  Yrouerre. 
Noyers,  Massangis.  Dissangis,  l'ile-sur- 
Serein,  Provency  et  Sauvigny-le-Bols, 

1^0  7.  D' Avallon  à  Lormes  par  Chastellux. 

lî  8.  De  Cussy-les-Forges  à  Semur  par 
St-André-en-Terre-Pleine  et  Epoisses. 

N«  9,  D'Aisy  à  Montargis,  par  Etivey, 
Sauyigny,  Paiilly,  Ceiisy,  Noyers,  Ai- 
gremont,  Lichéres.  Saint-Cyr-les-Co- 
lons,  Saint-Bris,  Auxerre,  Saint-Geor- 
ges, Aiilant-sar-Tholon,  Senan,  Yolgré, 


Saint-Romain-le-Preux,  YiHefranche) 
Dicy  et  Château-Renard. 

N""  9  bis.  De  la  porte  (TEglény  à  la  porte  de 
Paris  autour  d' Auxerre. 

N**  10.  De  Saint-Fargeau  à  Montargis 
par  Saint-Privé.  Bléneau  et  Rogny. 

N»  M,  De  Joigny  à  Avallon  par  la  Belle- 
Idée,  Cheny,  Hauterive,  Ligny-le-Châ- 
tel,  Maligny.  Chablis,  Lichéres,  Nitry, 
Joux*  la- Ville,  Lucy-le-Bois. 

N<>  12.  De  Joigny  à  Montargis  par  Béon. 

N"  13  De  Sens  à  Nogent-sur-Seine  par 
Saint -Clément,  Thorigny  et  Sognes. 

N»  14.  De  Germigny  aux  Croûtes. 

N«  15.  D* Avallon  à  Montbard  par  Sanvi- 
gny,  Saotigiiy,  Yassy-sous-Pizy,  Ans- 
trudes  et  Aisy. 

N*  16.  De  Tonnerre  à  Bar ^sur  Seine  par 
Saint-Hartin.  Rugny,  Yillon,  Arthon- 
nay  et  les  Riceys. 

N<>  17.  De  Courson  à  Dicy  par  Fontenail- 
les.  Ouaine,  Moulins,  Toncy,  Yilliers- 
Saint-Benott  et  Charny. 

■  N»  18.  De  Nuits  à  Laignes,  par  Rayiéres. 
i     Jully,  SenneyoyetGigny. 


131 


N»  19.  De  Saint-Àubin-Château-Neuf  à 
Mixillet  par  Y iUiere-Saint-Benott. 

N<»30.  D'Àmerreà  Véxelay  par  Yincelies, 
Bazarnes,  Trucy -sur- Yonne,  Mail! y- 
la-Yille,  Châtel -Gcnsoir  et  Asniéres. 

N(>  20  Annexe  de  Chamoua  à  la  limite 
de  la  Nièvre. 

N»  21.  D^Auxerre  à  Semur  par  Noyers, 
Soulangis,  Sarry ,  Gbâtel-^érard^Yaasy- 
soos-Pizy  el  Moalien  Saint- Jean. 

N'  2S.  De  Cosneà  Auxerre  par  St-Amand, 
Saint- Saoyeur,  Fontaines  et  Toncy. 

N*"  23.  De  Courtenay  à  Villen.'la-Guyard 
par  Domats,  Montacher,  Chéroy,  Yal- 
lery,  YiUe-Thierry  et  Saint-Agnan. 


N«24.  D* Auxerre  à  DonMy  par  Goarson* 

Drnyea  et  Etais. 
N«  25.  De  Luey-le-Bois  à  Cwty-les  Forges 

par  SauTÎgny-le-Bois. 
N'  26.    De   Tonnerre  à  Chaouree   par 

Goassegrey. 
N»  27.  De  Joigny  à  Courtenay  par  Yille- 

yaUier.  Saint-Julien-dn-Sault,  Yerlin, 

et  Saint-Hartin-d'Ordon. 
No  28.  De  Saint-Bris  à  Lucy-le-Bois  par 

Yermenton. 
N«  99.  De  Véxelay  à  Avallon  par  Saint 

Père,  PoDiaabert. 
Longueurs  des  routes  départementales, 
841  l(iL«  1  hect. 


§  2.   8ERTIGB  HYDRAULIQUE  COMPRENANT  : 

1«  La  suryeillance  et  la  réglementation  des  rivières,  ruisseaux  et  tons  antres  cours 
d'eau  non  nayigables  ni  flottables.  —  2*"  La  surveillance  et  la  réglementation  de 
tontes  les  usines  établies  sur  ces  cours  d'eau.  — 3**  Les  irrigations  et  les  drainages. 
—  4"Les  études  pourrassainistement  des  terrains  comniunauz  k  mettre  en  valeur. 
(La  police,  le  curage  et  ramélioratiou  des  cours  d  eau  non  navigables,  ni  flotta» 
bies,  ont  été  pt&cds  par  décret  impérial  du  8  mai  1861  dans  les  attributions  spé- 
ciale3  du  Ministère  de  l'agriculture,  du  commerce  et  des  travaux  publics.) 

Un  décret  du  29  avril  1862  place  également  la  surveillance  et  la  police  de  1& 
pécbe  dans  les  attributions  du  service  ordinaire  pour  ce  qui  concerne  les  cours 
d'eau  non  navigables  ni  flottables. 

S  3. 

Service  des  appareils  à  vapeur,  des  établissements  insalubres  ou  dangereux,  et 
enfin  des  nsines  métallurgiques,  hauts -fourneaux,  patouillets,  fonderies,  etc. 

HM.  les  Ingénieurs  des  Ponts  et  Chaussées  du  service  ordinaire  remplissent^ 
dans  le  département,  les  fonctions  d'ingénieurs  des  mines. 

BURBAUX  DB  L*INGiNIBDR  BN  CHBF. 

MH  Ficatier  Yirgile^  conducteur  embrigadé,  chef  de  bureau. 
Petit  Gharles,  conducteur  embrigadé. 
Chailley,  Sanglé  et  Lejeun«,  employés  secondaires. 

Le  département  est  partagé  en  quatre  arrondissements  d'Ingénieurs  ordinaires, 
ainsi  qu'il  suit  : 

ARRONDISSBMBNT    D'AUXBRRB. 

M.  DB8I1A1&01C8  ^f  conducteur  principal,  faisant  fonctions  d'ingénieur  ordinaire, 

à  Âuxerre. 


Bureau, 

.  Raoul^   conducteur  embrigadé. 
Ansault,  Petit  Emile,    Moreau    et 
Renvoizé,  employés  secondaires. 

Service  actif. 

.  Berlin,  conducteur   embrigadé,    à 
Auxerre. 
Suchey,  conducteur  embrigadé  déta- 
ché à  Saint-Fargeau. 


Jalouzot,  conducteur  embrigadé^  à 
Gonrson. 

Bobowicz,  employé  secondaire  dé- 
taché à  Toucy. 
Cet  arrondissement  comprend  : 

!<*  Let  routes  impériales^ 

N<>6,  depuis  Joigny  jusqu'à  la  borne  kilo- 
métrique no  168,  prés  la  gare  de 
l'embranchement  d* Auxerre. 


132 


N«  65.  Da  pont  d'Auxerre  à  la  limite  da 

département  du  Loiret. 
N»  77.  De  la  limite  du  département  de 

la  Nièvre  à  la  route  impériale  n«  65,  à 

Âoxerre. 


2»  Les  routes  départementales^ 

No-  3,5,9  Iïil8,10,47,i9,2!2  et  24  entière». 
N<*  9.  D*Auxerre  à  la   limite  du  Loiret. 

3"  Service  hydraulique. 

Démarcation  du  côté  de  rarrondiaie- 

ment  de  Sens  : 
Da  point  d^întersection  des  canton»  de 

Charny   et   de   Saint  Juiien-du-Ssult 

a?ec  le  département  du  Loiret,  k  ta 

ARRONDISSEIIBNT  O^AVAlLON. 

iM.  Cbsnoters,  conducteur  principal,  faisant  fonctions  d'ingénieur  ordinaire 
A  ÀTallon. 


rencontre  du  Saint- Vrain,  par  la  rout® 
départementale  n*»  9. 

Le  Saint -Vrain  depuis  la  route  n*^  9  jus- 
qu'à son  pnbouehure  dans  l'Yonne 
cxcluf^ivemenl. 

L'Yonne  jusqu'à  Laroche  exdusiTement. 

Démarcation  du  côté  de  Tarrondissement 
de  Tonnerre. 

L'Yonne  de  Laroche  à  Anxerre  inclusi- 
vement. 

Démarcation  de  Tarrondissement  d' Aval- 
Ion. 

L'Yonne  et  ses  affluents  de  eraaoho  depuis 
Anxerre  jusqu'à  Coulantes- sur  Yonne 
rncluiivement. 


Bureau. 

.  Communaudat,  coad.  embrigadé 
Farcy,  id.       auxiliaire. 

Tiévost,  empl.  secondaire. 

Service  actif. 

Brenot,  conducteur  embrigadé,  dé- 
taché à  Vermenlo.i. 
Gaulon ,    conducteur    cmlxig.,    v. 

Availon. 
Lâbaile,  conducteur  embrigadé,  à 

Availon* 
Levalloi%  employé  secondaire^  à 
Àvalion. 
Cet  arrondissement  connprend  : 

i"  Les  routes  impériales 

N*  6.  ne  la  borne  0  k.  5  au-delà  du 
pont  d'Auxerre  à  la  limite  de  la  Côte- 
d'Or. 

NM51 .  De  Poitiers  à  Avallon>  entière. 

2<>  Les  routes  départementales. 
N««  7, 8, 15,  20,  20  annexe.  21, 25  et  28 
entières. 


ARRONOISSKMBIO'  DB  SENS. 

M.    LÉvv,  ingénieur  ordinaire,  à  Sens. 


No  6.  De  la  borne  kilométrique  n*  19,  à 

la  route  impériale  n*'  6,  près  Availon. 
N«  9.  De  la  route  d'Aisy  à  la  route  im 

périalc  n"  6,  près  l'auberge  neuve 
N""  1 1 .  De  la  route  départementale  n**  9, 

prèi  Lichèrcs,   à  la  route  impériale 

n"  6,  prés  Availon. 

M^  29.  De  Vézclay  à  Availon. 

5*   Service   hydraulique. 

Démarcation  du  colé  de  l'arrondissement 
d'Auxerre  : 

La  rive  droite  de  l'Yonne,  depuis  Coo- 
langes-sur- Yonne  jusqu'à  Auxerro. 

Démarcalion  du  côté  de  l'arrondissement 
de  Tonnerre  : 

Ligne  parallèle  à  la  toute  départemen- 
tale n**  9,  et  passant  par  Auxerrc, 
Quenues,  Chitry,  Préhy,  Noyers  et 
Aisy. 


Bureau. 

.  Schneider,  conducteur  embrigadé. 
N...,  conducteur  auxiliaire. 
Lespagnol,  employé  secondaire. 
Largeot,  id. 

Service  actif. 

.  Vincent,  conducl.embrig.,  à  Sens. 
Smorczewski,        id. 
JMillard,  id.  à  Seng. 


Fioatier   Anicet ,    conducteur  em- 
brigadé, détaché  à  Joîgny. 
Cet  arrondissement  comprend  : 

V  Les  routes  impériales, 

N.  5  Delà  limite  de  Seine-et-Marne  à  la 
borne  kilométrique  n»  150 ,  près 
Avroll^s. 

N.  5.  bis.  De  SensàSl-Florentin,  entière 
N.  60.  De  Nancy  à  Orléans,  entière. 


133 


2«  Les  rouies  départementales^ 

N<»1, 1  bis,  2, 12, 13  et  23  entières»  oM. 
partie  comprise  entre  l^rienon  et 
Yilleneaye-l'Archevéque,  et  27  de  Joi- 
gny  à  Coartenay. 

3**  5eiTtce  hydraulique. 

Uémarcation  da  côté  de  l^airoudissement 
d'Anxerre  : 

Du  point  d'intersection  des  cantons  de 
Gharny  et  de  Saiot-Jalipn-du-SauIt 
ayec  le  département  da  Loiret,  à  la 
rencontre  du  Saint- Vrain  avec  la  ronte 


départementale  n"  9,  prés  St-Romain. 

Le  Saint- Vrain  jusqu'à  son  embouchure 
dans  rVonne  inclusivement. 

La  riviéredTonne,  depuis  l'emboachore 
du  Saint-Vrain  jusqu'à  Laroche  exclu- 
sivement. 

Démarcation  du  côté  de  l'arrondisBement 
de  Tonnerre  : 

L*Armaoçon,  depuis  son  embouchure 
dans  TYonne  jusqu'à  Tembouchure  du 
Oréanton  exclusivement. 

Le  Créautou  et  ses  a£Quents  exclusive- 
ment. 


ARRORDISSEHBIIT  DB  TONNBRRB. 


M.  Bidault,  ingénieur  ordinaire,  à  Tonnerre. 


Bureau. 

Courtine  et  Arbouin,  conducteurs 

embrigadés. 
Giraud  jeune,  employé  secondaire. 
Thëveau,  id. 


Séguin, 


id. 


Service  actif. 

Dupotet.  coud,  embrig.  à  Tonnerre. 
Dumont  «    conducteur    embrigadé. 
Courtine,  conducteur  embrigadé. 
Millon,   conducteur  embrigadé,  dé- 
taché à  Saiir  Fi  renlin. 
Cet  arrondissement  comprend  : 

lo  Les  routis  impériales^ 

N''  5.  De  la  borne  kilométrique  n^'  150  à 

la  limite  de  la  Côte-d'Or. 
N.  65.  De  la  limite  de  la  Côtc-d'Or  à  la 

route  imp.  n"  6,  prés  Auxerre. 
N.  77.  Du  Pont  d' Auxerre,  à  la  limite  du 

département  de  TAube. 

2<»  Les  routes  départementalesy 
.V"  14,  16,  17  et  18,  enliônes. 
N.  4,  Partie  comprise  entre  la  ronte  im- 


périale   n»  77,  prés  d'Auxerre,  et  la 

route  impériale  n<>  5  bis  à  Brienon. 
N'>  6.  De  la  route  impériale  n^  65,  à  la 

borne    kilométrique     n^'    23 ,   prés 

Noyers. 
N.  il,  De  la  route  impériale  n»  5  bis,  (à 

la  Belle-Idée  ,  à  la  ferme  de  Vauchar- 

mes,  prés  Lichéres. 

Service  hydraulique . 

Démarcation  du  côté  de  l'arrondissement 

de  Sens  : 
L'Armançon    depuis   Laroche   jusqu'à 

l'embouchure  du  Créanton  inclusive. 

menL 
Le  Créanton  et  ses  affluents  inclusive - 

menL 
Uémarcation  du  côté  de  Tarrondissement 

d'Auxerre. 
L'Yonne,  de  Laroche  à  Auxerre  exclusi- 
vement. 
Démarcation  du  côté  de  l'arrondissement 

d'Avallon  : 
Ligne  parallèle  à  la  route  départem.  n.9 

et  passant  par  Auxerre.  Quennes^  Chi- 
try,  Préhy,  Noyers  et  Aisy. 


SERVICE  DU  CANAL  DU  NIVERNAIS  ET  DE  LA  HAUTE  YONNE. 

Ce  service  comprend  les  travaux  d'entretien,  de  réparation  et  de  perfec  • 
tionnement  des  rivières  d'Yonne  jusqu'à  Auxerre,  de  Cure  et  du  canal  du 
Nivernais,  tout  ce  qui  concerne  le  mouvement  de  la  navigation  et  du  ûottage 
sur  ces  cours  d'eau,  la  police  des  ports  qui  en  dépendent  et  Tinstruction  des 
affaires  concernant  les  usines  qui  y  sont  situées. 

Il  s'étend,  dans  son  ensemble,  depuis  Torigine  du  canal  du  Nivernais  dans 
la  Loire  à  Decize  (Nièvre)  jusqu'à  son  confluent  en  Yonne. 

M.  Vehdeyove  Ht,  ingénieur  en  chef,  à  Nevers. 


134 

I*  ARROlfDlSSBHENT  D'AUXERRE. 

H.  Rbkisb,  ingéaiear  ordinaire,  à  Auxerre. 

Cet  ingéaiear  est  chargé  dn  ier?ice  : 

i<>  De  la  partie  de  la  rivière  d'Toniie  comprise  entre  G  ou  langes-sur - 
Yonne  et  Auxerre; 

2«  De  la  rivière  de  Cure,  depuis  le  pont  du  tunnel  d'Arcy  ; 

3"  Du  canal  du  Nivernais,  depuis  la  limite  du  département  de  l'Tonne 
jusqu'à  son  embouchure  dans  l'Tonne,  à  Auxerre. 

Bureau  de  M.  Remise, 

Wi.  Prévost  I.,  cond.  embrig. ,  chef  |  MM.  Aziëre  et  Boivin  I.-P.-E.,  empl. 
de  bureau.  j  secondaires. 

SERVICE  ACTIF. 

MM.  Petit,  conducteur  embrigadé  à  Mailly-la-VilIe,  surveillance  des  rivières 
dToone,  de  Cure  et  canal  du  Nivernais,  entre  Goulanges-sur-Yonne 
et  le  pont  de  Gravant. 

Valdant,  conducteur  auxiliaire  à  Auxerre,  surveillance  du  canal  du  Ni- 
vernais et  de  la  rivière  d'Yonne,  entre  le  pont  de  Gravant  et  Auxerre. 

SERVICE  DE  LA  SEINE  (f^*  Section)  ET  DE  LTONNE. 

Ge  service  comprend,  dans  le  département  de  l'Yonne,  tous  les  travaux 
d'amélioration  et  d'entretien  de  la  navigation  de  TYonue  en  aval  d'Auierre. 

M.  Gambuzat  ^j  ingénieur  en  chef,  à  Paris. 

1*  ARIONDISSBMSNT  D'AUXBREB. 

M.  Remise,  ingénieur  ordinaire,  à  Auxerre. 

Get  ingénieur  est  chargé  du  service  : 

10  De  la  rivière  d'Yonne  entre  Auxerre  et  Saint-Aubin  ; 

20  De  la  rivière  d'Armaiiçon  au-dessous  du  perluis  de  Brienon  ; 

Bureau  de  Jlf.  Rtmite. 

M,  Ménisselle,  conducteur  auxiliaire,  |  M.  Boulier  jeune,  cond.  auxiliaire, 
chel  de  bureau.  |        Finat  Amédée,  empl.  secondaire. 

SERVICE  ACTIF. 

MM.  Ficatier  Gyrille  Henri,  conducteur  embrigadé  à  Auxerre,  surveillance 
de  la  rivière  d'Yonne  entre  Auxerre  et  Laroche. 
Piedzicki,  conducteur  embrigade  à  Joigny,  surveillance  des  travaux  du 
barrage  de  Joigny,  de  la  rivière  d'Yonne  entre  Laroche  et  Saint-Au- 
bin et  de  la  rivière  d'Armançon. 
Bernasse,  conducteur  embrigadé  à  Joifcny,  études  pour  Tamélioration 
de  la  rivière  d'Yonne  entre  Auxerre  et  Laroche. 

2*  AEEONDISSBMBNT  DB  8BN«. 

M.  Lévt,  ingénieur  ordinaire  à  Sens. 

Get  ingénieur  est  chargé  du  service  de  la  rivière  d'Yonne,  depuis  Saint- 
Aubin  jusqu'au  pont  de  Montereau. 

Bureau  de  M.  Lévy. 

AIM.  Ravinet   et  Ranflet,  conducteurs  embrigades;  Gourdon,   Beauvallet, 
Lambert,  employés  secondaires. 


135 

SERVICE  ACTIF. 

MM.  Salmon,  conducteur  embrig.  à  Villeneuve-sur-Yonne,  surveil.  de  la  rivière 
dTonne  entre  Saint-Aubin  et  Ktigny. 

Desmoliëres,  conducteur  embrig.  à  Sens,  surveil.  de  la  rivière  d'Yonne  entre 
fitigny  et  Saint-Bond. 

Raviuet,  conducteur  embrig.  à  Sens,  surveillance  de  la  rivière  d'Yonne  entre 
le  barrage  dé  Saint  Martin  et  l'ile  de  Sixte. 

Ronlier  aîné,  conducteur  embrig.  à  Gourion,  surveil.  de  la  rivière  d'Yonne  en- 
tre l'Ile  de  Sixte  et  le  pont  de  Monlereau. 

TRAVAUX  NEUFS. 

MM.  Leau,  conducteur  embrig.  à  Gourion,  surveil.  des  travaux  du  barrage  et  de  la 
dérivation  de  Courlon  (1"  et  2«  lots). 
Bonnard  aîné,  conducteur  auxiliaire  à  Vinneaf,  surveil.  des  travaux  du  3*  lot 
de  la  dérivation  de  Gourion. 

CINÂL  DE  BOURGOGNE. 

PARTIE  C0XPRI9B  ENTRE  LA  ROCHE-SUR-TONNE  ET  LA  LIHITE  DE  LA  GÔTE-D*OR. 

MM.  Gbbnot  'f^y  iogéoieur  en  chef,  à  Dijon. 
Bidault,  ingénieur  ordinaire,  à  Tonnerre. 


CONDUCTEURS  8UBDIVISI0NNAIRES. 


BUREAU. 


MM.  Adine,  conducteur  auxiliaire. 

Tourneux,  Tillequin,  agents  secon- 
daires. 


MM.  ValdantjCond.  embrig., à Brienon. 
Gotterot,  cond.  ppal.,  à  Tonnerre. 
Auret,  cond.  embr.,  à  Monlbard. 

Ce  canal  commence  à  Laroche-sur- Yonne,  s'élève  par  les  vallées  de  l'Armançon  et 
de  la  Brenne,  en  pa>santàBrienon,  Saint-Florentin, Tonnerre,  Tanlay,Ancy-le-Franc, 


département .  . 

interrompus  pendant  la  Révolution  ont  été  repris  en  1  an  ix. 

Les  écluses  sont  au  nombre  de  191,  savoir  :  115  sur  le  versant  de  TYonne  et  76  sur 
celui  de  la  Saône.  Chaque  écluse  a  une  chute  moyenne  de  2  m.  61. 

Le  biez  culminant  est  composé  de  deux  parties  en  tranchées  et  d'un  souterrain  de 
3  335  mètre -i  de  longueur.  Ce  biez  culminant  est  plus  élevé  que  la  Saône,  à  Saint- 
Jean-de-Losne,  de  199  mètres;  que  l'Yonne,  à  Laroche,  de  300 mètres. 

Etendue  de  la  navigation  dans  le  département,  en  rivières  et  canaux,  351  kil. 

SERVICE  VICINAL. 

PERSONNEL.  —  1*  service  central. 

MM.  Boucheron  ^,  agent-voyer  en  cher,  à  Auxerre,  quai  Condé,  16. 
Michaut,  agent-voyer  de  i'^  classe,  détaché  à  la  Préfecture. 
Guyard,        id.  de  1'*  classe,  chef  de  bureau. 

Sonnet,         id.  de  6*  classe,  comptable. 

Girardot,  agent  secondaire. 

20  arrondissement  d'auxerre. 

MM.  Montarlot,  agent-voyer  principal,  à  Auxerre. 
Labosse,  agent-voyer  de  2^  classe,  à  Chablis. 
Loury,  id.  5"  classe,  à  Gravant, 

Neveux,  id.        de  3*  classe,  à  Courson. 

4     Mathieu,  id.        de  U^  classe,  à  Saint-Sauveur. 

Moine,  agent-voyer,  de  4®  classe,  à  Saint-Florentin. 
Blond,        id.  5"  classe,  à  Toucy. 

Bertrand  jeune,    id.      6*  classe,  à  Auxerre. 
Saint- André,  agent-voyer  de  4*  classe,  à  Goulanges-la-Vineose. 
Defosse,  agent  secondaire  de  l'«  classe,  à  Auxerre. 


136 


3*   ARRONDISSEMENT    O^AVALLON. 

MM.  Viault,  agent-voyer  de  2*  classe,  à  Avallon. 
Garnier,        id.        de  '<i*  classe,  à  Montréal. 
Mignard,      id.       de  6*  classe,  à  Âvalloii. 
Leconte,       id.  id. 

Quignard,      id.  id.        à  Avallon. 

Fromonot,  agent-voyer  secondaire,  à  Véielay. 

i<>  ARRONDISSEMENT   DE  JOIGNY. 

MM.  Gibier,  agent-voyer  principal,  à  Joigny. 

Loury,        id.  de  5*  classe,  à  Saint-Fargeau. 

Charles  Er.  id.  de  â*  classe,  à  Villeneuve-sur- Yonne. 

Vallei,        id.  de  5*  classe,  à  Arces. 

Barbier,      id.  de  4*  classe,  à  Aillant. 

Ghampeaux,  agent-voy.,  4*  classe,  à  Ctiarny. 
Renard,         id.  4*  classe,  à  Joigny. 

Simon,  agent  secondaire,  id. 

50  ARRONDISSEMENT  DE   SENS. 

MM.  Carré,  agent-voyer  principal,  à  Sens. 

Charles,        id.      de  l'«  classe,  à  Pont-sur-Yonne. 

de  3«  classe,  à  Villenuuve-rArchevèque. 
de  5*  classe,  à  Sens, 
de  5*  classe,  à  Saint-Valérien. 
de  5*  classe,  à  Sens. 
Bourcier,  agent  secondaire,  à  Sens. 

6"   ARRONDISSEMENT   DE   TONNERRE. 

MM.  Ragon,  agent-voyer  de  1'*  classe,  à  Tonnerre. 
Roy,  id.        de  3'  classe,  à  Tonnerre. 

id.  à  Ancy-Ie-Franc 

4*  classe,  à  Gruzy. 
«•  classe,  à  Flogny. 
de  5«  classe,  à  Noyers. 


Huchard, 
Manson, 
Michaut, 
Cotas, 


id. 
id. 
id. 
id. 


Boussard,  id. 
Grandrup,  id. 
Letur,  id. 

Bertrand  al  né,  id. 


Boucheron  Isidore,  agent  secondaire  de  i^  classe,  à  Tonnerre. 


GUHMINS  DB  GRANDE  COMMtJMCATION. 

Ce  service  comprend  Us  chemins  dont  voici  la  désignation  ei  CiUnéraire  . 


N^i  i^r^  d'Auxerre  à  Cosne,  par  Che- 
vannes,  £scamps,  Volvant,  Leu- 
gny,  la  Bruy^ére,  Levis,  Fontenoy, 
les  Guillores,  les  Robineaux,  les 
Cueillis ,  Saints,  Sainte-Colombe, 
Treigny,  La  Folie  et  les  Chailloux. 

2,  de  Chablis  à  Yermenton,  par  Préhy 
el  Sainl-Cyr-les-Colons. 

3,  de  Saint-Julien-du-Sault  à  Entrains 
par  Thèmes,  la  petite  Celle,  Précy, 
Sépaux,  Saint-Romain.  La  Ferté, 
Sommecaisse,  La  Villolte,  Toucy, 
Fontenoy,  Le  DefTand,  Thury,  Lain- 
secq,  Sainpuits. 

4,  d*Aillant  à  Entrains  et  à  Toucy,  par 
Cbassy,St-Maarice-le-Jeune,Egleny, 


Beauvoir, Nantou,  Pourrain,  Diges, 
Leugny,  Sementron,  Lain,  Thury. 
tf,  de  Ligny  au  pont  d>^  Hassou,  par  la 
Rue-Feuillée,  Ponligny,  Vcnouse, 
Rouvray,  Héry,  Scignelay,  Beau- 
mont  et  iiouard. 

6,  de  Saint-Sauveur  à  Clamecy,  par  le 
Jarlois,  Lainsccq,  le  Vaurimbert, 
Champ-Martin,  le  Galois,  Etais,  la 
Fontaine  el  le  Tremblay, 

7,  de  Chàlillon  à  Entrains  par  Cham- 
pignelles,Tannerrc,  Béon,  Mézilles, 
les  Matignon.^,  Saint-Sauveur,  les 
Renards,  TOrmc-du-Ponl,  les  Tho- 
mas, Sainte-Colombe,  la  Breuillc  el 
Sainpuits. 


\z1 


s,  de  la  route  impériale  n^  77  àMai- 
zières,  par  la  Mouillère,  Ligny,  Va- 
rennes,  Garisey,  Flogny. 

9,  de  Saint-Sauveur  à  l'Isle-s.-Serein 
erVerment^n,par  le  DeOfand,  Lain, 
Taingy^iiolcsmes,  Courson,  Fou- 
ronnes,  Fonlenay,  Mailiy-lc-Châ- 
leau,  Mailly-la-Viile,  Avigny,  Vou- 
tenay,  Lucy-le-Bois  et  Provency. 

10,  d'Avallon  à  ^aint-BrJsson ,  par 
Cousin-la-Rpche,  Marault,  Auxon, 
Villers,  la  Gorge  et  les  Breuillottes 
et  ù  Quarré-les-Tombes. 

11,  deVermenton  àGuillon,parSacy, 
Joux-la- Ville  ,  Dissangis  ,  l'isle  , 
Pancy,  les  moulins Chouard  et  Salé, 
les  fermes  de  Ghérisy,  St-6ernard, 
Perrigny,  Courterolles  el  Guillon. 

12,  de  1  Isie  àChaource,  pat  Annaux, 
Sarry  ,  Villiers-lcs  Hauts  ,  Fulvy, 
Cusy ,  Ancy-le-Franc ,  Pimclles, 
Cruzy,  Maulnes  et  Artboniiay. 

13,  de  Montréal  à  Sainte-Magnance, 
par  Tréviselot,  Trévilly,  Cisery,  Sa- 
vigny,  GbeTannes  et  Sainte-Ma- 
gnance. 

14,  de  Bassou  à  Briare,  par  Bassou, 
Villemer,  Neuilly,  Ghamploiseau, 
Lalaye,  Aillant,  Lamotte,  les  Or- 
mes, le  château  de  Bontin,  les  petits 
bois  de  Gourgoin,  la  Mouillère,  les 
petits  et  les  grands  Brossards,  Bel- 
Air,  le  Singe -Vert,  Grandchamp, 
les  fermes  de  la  tuilerie  Saint-Val, 
la  Bonde  et  la  Gilbardière,  Ghampi- 
gnelles,  la  Vellerie,  la  ferme  des 
Bosses,  Ghampcevrais,  la  ferme  de 
Prix,  de  la  Maison-Tardive,  les  Pe- 
tites-Maisons, Rogny,  passe  près  de 
l'écluse  et  du  pont  du  llondcau. 

15,  de  Gerisiers  à  Gourtenay,  par  Dix- 
mont,  les  Bordes,  Tallouan,  Vilie- 
neuve-le-Koi,  Bussy-le-Uepos,  les 
Fourneaux,  la  Ilerse,  les  Ghétifs, 
PiObnds  etles  GuimbauU. 

16,  de  la  route  départementale  n"  9  à  | 
Ghâtillon,  par  Laborde,   Ghevillon, 
Prunoy,  Lafonlaine  ,  Gharny,    le 
Glos,  la  Haute-Gave,  les  Siméons, 
les   Journets,  les  Roseaux,  Gham- 1 
beugle.  ; 

17,  d'Ancy-le  Franc  à  la  route  dépar-  j 
tcmentale  n«  18,  par  Stigny  et  Jully.  ! 

18,  de  Saint-Amand  à  Saint-Julien  du  I 
Sault  el  Villeneuve-sur- Yonne,  par 


Saint-Martin-sur-Ouanne,  Malicor- 
ne,  ferme  de  Janvier,  Ghampi^nel- 
les  ,  château  et  ferme  de  Grosilles , 
Villeneuve-les-Genets,  Septfonds, 
les  Nantiers,  Saint-Fargeau,  les  Gi- 
rauds  et  Breuillambert. 
19^  de  Senan  à  Appoigny,  parLalaye, 
Ghamploiseau,  Guerchy  et  Bran- 
ches. 

20,  de  Joigny  à  Nogent-sur-Seine  et  à 
Ghigy,  par  les  Sièges,  Gerisiers,  la 
Grange-Bertin,  Dixmont,  la  Tuile- 
rie, Bcauregard. 

21,  d*Avallonâ  Goulanges-sur- Yonne, 
s'embranche  sur  la  route  impériale 
no  151,  vis-à-vts  le  moulin  dit  le 
Gué-Pavé,  passe  sous  le  hameau  du 
Vaudonjon,  traverse  Montillot,  le 
hameau  de  Fontenilles,  passe  près 
de  la  ferme  de  la  Forêt  et  de  la 
Maison-Rouge,  Ghâtel-Gen8oir,Lu- 
cy-sur-Vonne. 

22,  d'Auxerre  à  Briare,  par  Saint- 
Georges,  Lindrv,  Beauvoir,  £gleov, 
Merry-la- Vallée,  La  Villotle,  Vii- 
liers-Sainl-Benolt,  les  Usages,  les 
Béatrix,  les  François,  Tannerre , 
Villeneuve-les-Genets,  la  Falquerie, 
le  Grand-Ghemin,  le  Gharme-Rond, 
Bléneau. 

23,  de  Sens  h  Montereau  et  à  Bray, 
par  SaiiTt-Glémeot,  Guy,  Evry,  Gisy- 
les-Noblcs,  Michery,  Serbonnes, 
Gourion,  Vinneuf,  Sergines  et  Com- 
pigny. 

24,  de  la  route  impériale  n<>  60  à 
Villeneuve-sur-Yoïine,  par  Serbois, 
les  Brins,  Egriselle-le-Boc. ,  Bracy, 
le  bas  de  Marsangis  et  Rousson. 

25,  de  Saint- .\:aurice-aux-Riches- 
Hommes  à  Pont-sur- Yonne,  par 
Mauny,  Thorigny,  Tli  iirigny.  Saint 
Martin-sur-Oreuse ,  la  Gbapelle- 
surOreuse  et  Gisy-les-Nobles. 

26,  de  Sens  à  Voulx,  part  du  pont  de 
Sens,  passe  près  Saint-Martin-du- 
Tertre,  à  Nailly,  Brannay,  Lixy  et 
Vallery. 

27,  de  Theil  à  Villeneuve-sur-Yonne, 
par  la  Folie,  les  Bordes. 

28,  de  Villerieuve-I' Archevêque  à  Bray 
e'  \]')!inon?,par  Lailly,  La  Postolle, 
Thorigny,  Barreaux,  Servins,  Pailly 
et  Plessis-Saint-Jean,  et  Gompigny. 

29,  de  Sergioes  à  Montereau,  et  à 


X— 


\  ^ 


-*-     TT 


r       _.t>- 


r_^ 


439 


j»  de  Bonny-^nr-Lolre  à  Gourtenay, 
par  BlÔDeaa,  Champcevrais,  Mar- 
chais-BetoD,  Ghampbeugle  et  Fon- 
tenouilles. 

s  de  Domats  à  Vallery,  par  les  Ghes- 
°eaax,  u  BelUole,  St-Valôrien  et 

.  Vallery. 

'6,  de  SaiQt-Fargeau  k  Giamecyt  par 
la  Chiux,  la  Détrouble,  la  Marcl- 
nerle,  le  Chôneau,  Treigny,  Per- 
reuse,  le  Metz,  Saîopults,  les  Barres 
et  Etais. 

^7,  de  Jofgoy  à  La  Ferté,  par  Gham- 
vres,  Ghampvalloa,  Volgré,  Seoao 
et  Vllliers-sur-TholoD. 

^1  de  risle  à  Alsy,  par  Annouz,  Chft- 
tel-Gérard  et  Vausse. 

69,  (le  Saint- Florentin  à  Gerlsiers.  par 
Avrolles,  Ghamplost,  Mercy,  Belle- 
chaume,  Dilo,  Villechétlve. 

7^  de  Salnt-Sérotln  à  Villeneuve-la- 
Dondagre,  par  St-Sérotio,  Ville- 
boogi?,  Fouchères  et  Villeneuve-la- 
DoDdagre. 

'^^1  de  Sermizellefi  à  h  route  départe- 
meotale,  n*  29,  par  Givry  et  Do- 
»»ecy-sur-le-VauU. 

72,  de  Seiis  à  Piffoods,  par  Paron,  i 


Gron,  Etlgny,  Marsangis,  Ghaamot 

et  PIffonds. 
73,  de Salnt-SauTOur  à  Coulanges-sur- 

T)nne,   par  la  Mallerue,    Thury, 

Sougères,  les  Simons,  les  BlllardSi 

Maupertuis  et  Druyes. 
74|  d'ArquIan  à  Bléneau,  par  Lavau, 

la  Grand-Cour  et  Biénean. 
75,  de  Magny  à  Ghastelluz,  par  les 

hameaux  de  Marrault»  le  Meiz  et 

Satnt-Germalo. 
7dj  de  Theil  àPournaudin.par  Vareil- 

le?,  Vaudeurs,  les  Loges  et  Ville- 
froide. 

77,  de  Gerislers  à  Laroche,  par  Ceri- 
siers, Villechétlve,  Bussy-enOthe 
et  yigennes. 

78,  de  Brienou  à  Ligoy,  par  Bouilly  et 
Rebourseaux. 

79,  de  RIgny-le  Perron  à  Nogent-sur- 
Seiee,  par  Flacy,  Bagneauz,  Gonr- 
genay ,  Salnt-Naurice-aux-Rlches- 
Hommes  et  Sos^ues. 

80,  d'Auxerre  à  Brienon  et  à  Laroche, 
par  Chemtlly,  Beaumont,  Ormoy  et 
Gheny. 

Longueur  des  chemins  de  grande  com- 
munication, 1831  kil.,  9  hect. 


GHEMmS  DE  MOYENNE  COMMUNICATION. 
Ce  service  comprend  les  ekemins  dont  voici  la  désignation  et  Pitin^aire  : 


No  V,  d'Ancy-le-Franc  à  Noyers,  par 
Cusy  ,  Argenteuil  et  Moulins. 

3»  d'Aillant  à  Vermenton,  par  le  Ma- 
rais, Lindry,  Pourrain,  Escamps,  les 
Huiliers,  Avigneau,  la  Grilletière, 
MIgé,  val  de  Mercy,  Bazarnes  et 
Accolay. 

5,  d'Aroes  à  Ervy,  par  Ghallley,  le 
Rué,  Gourchamp,  BouUay,  Neuvy- 
Sautour  et  la  Vallée. 

6,  de  Vermenton  à  Joux -la-Ville,  par 
Essert. 

7,  de  Gézy  aux  Ormes,  par  Béon,  la 
route  départem^*  n°  9,  Saint-Romain- 
le-Preux  et  la  Ferté-Loupière. 

8,  de  risle  à  Talcy,par  Blacy  et  Thizy. 

9,  de  Mont-Réal  à  Nuits-s.-RavIères, 
par  les  moulins  de  Talcy,  Mon- 
triant  et  Marmeaux,Etlvey  etNults. 

10,  de  Rouvray  à  Lormes^parQuarré- 
les-Tombes. 

12,  de  Tonnerre  à  Gigny,  par  Gom- 
mlssey,  Baon^  Gland  et  Gigny. 


13,  de  Sarry  à  Yrouerre,  par  Moulins, 
Fresnes,  Yrouerre. 

l/li,  de  l'Isle  à  Ghaource,  par  Argen- 
teuil, Pacy,  Lézinnes.  Saint-Vinne- 
mer,  Tanlay,  St-Martin  et  Mélisey. 

15,  de  St-Fargeau  à  Château  Renard, 
par  Champignelles  et  Marchais-B. 

16,  de  Gharny  à  Perreux. 

17,  de  Seignelay  à  Ervy,  par  Ponti- 
gny  et  les  Prés-du-Bois. 

18,  de  Rogny  à  Gien. 

19,  de  Saint-Julien  à  Cerisiers,  par 
Armeau  et  les  Brûleries. 

20,  de  Vézelay  h  Mailly-la-Ville,  par 
Asquin  et  Brosses. 

21,  d'Auxerre  à  Ervy,  par  Venoy ,  Blei- 
goy- le- Carreau,  Lignorelles,  LIgny, 
Jaulges,  B'Jtteaux  et  Percey. 

23,  de  Gharoplemy  h  Ouanne  et  à 
Leugny,  par  Etais  ,Sougères,Taingy, 
Ouanne,  Chastenay  et  Leugny. 

2/ii,  de  Vaudeurs  à  Villechétlve. 

26,  d'Avallon  à  Gorbigny,   par   les 


ut 


r    Sept -Fonds,.  Tannerre    et 

uesmc. 

te  Flogny  à  Soumaîntrain. 
.'!e  Cruzy  à  Ervj,  par  Maulne, 

lion  et  Ouincerot. 
îTueur  des  chemins  do  moyenne 
>mmunica  ion,  7t?3  kil.,  67  hect. 


Le  service  général  comprend  en  ou- 
tre tous  les  chemins  vicifiatix  ordi- 
naires du  département,  au  nombre  de 
1,8>5,  désignés  ordinairement  sous  le 
titre  de  chemins  de  petite  communica- 
tion. 


CHEMINS  DE  FEU. 

CHEMINS  DE  FER  DE  PARIS  A  LYON  ET   A  LA  MÉDITERRANÉE. 

I»  CONTROLE  ET  SURVEILLANCE  ADMINISTRATIVE 

A.  Couche,  inspecteur  général  des  mines,  directeur  du  contrôle,  I,  rue  Bona- 
parte, à  Paris. 

le  comte  de  Wassart  d'Hozibr,  ingénieur  ordinaire  des  mines,   chargé  du 
contrôle  du  matériel  et  de  l'exploitation  technique,  238,  rue  de  RiToli,  à  Paris. 

SciiLEMMER,  ingénieur  ordinaire  des  ponls-et-chausst^es,  chargé  du  contrôle  de 
la  voie  et  des  travaux  d'art,  64,  Boulevard  Saint-Germain,  à  Pans. 

le  baron  Tasciier  de  la  Pagerie,  inspecteur  principal  de  l'exploitation  com- 
merciale, 18,  rue  Lascases,  à  Paris. 

Ladislas  Ciioi>zkiewicz,  inspecteur  particulier  de  l'exploitation  commericale, 
9.  rue  Ma^nan,  à  Paris. 

Nal'x,  commissaire  de  surveillance  administrative  en  résidence  à  Montoreau 
(section  de  Montereau  à  Sens). 

BncAiiur,   commissaire  de  surveillance  adrainistrative  en  résidence  à  Sens 
(sec lion  de  Sens  à  Laroche). 

BKKTitoi ,  cuiiiuiissaire  de  surveillance  administrative  en  résidence  à  Auxerre 
(section  de  Laroche  à  Auxerre). 

DiLLON,  comn'issaire  de  surveillance  administrative  en  résidence  à  Tonnerre 
(section  de  Laroche  à  Nuits-sous-Ravicres.) 

Delbk,  commi.^saire  de  surveillance  administrative  en  résidence  à  Ch«Atillon- 
sur-Seine  (section  de  Nuits-sous-Ravières  à  Châtillon  et  à  Bar-sur-Seine). 

2°  ADMINISTRATION  GÉNÉRALE. 

Directeur  général  de  la  Compagnie:  M.  Talabot  C.  ^,  inspecteur  général  des 
ponts-el- chaussées,  rue  Saint-Lazare,  102,  à  Paris. 

Directeur  de  construction  et  de  Fentretien  ;  M.  Chaperon  0.  ^,  ingénieur  en 
cher  des  ponts-el-chaussées,  rue  Saint-Lazare,  102,  à  Pari>;. 

Directeur  de  l'exploitation:  M.  AudibertO.  ^,  ingénieur  des  mines,  rue  Saintr 
Lazare,  102,  à  Pans.  . 

Chel'  d'exploitation  :  M.  Bidermann  %,  ingénieur  des  ponts-et-chaussées,  à  la 
Gare  de  Paris. 

Sous-Chcfs  d'exploitation  :  MM.  Ruinet  ^ ,  ingénieur  ordinaire  des  ponts^- 
chaussées  et  Pfeifler,  à  la  gare  de  Paris. 

M.  Ostrow'ski,  chef  de  contrôle  (grande  vitesse),  boulevard  Mazas,  à  Paris. 

M.  Mercier,  chef  de  contrôle  (petite  vitesse),  boulevard  Mazas,  à  Paris. 

M.  Morel,  chef  du  contentieux,  boulevard  Mazas,  à  Paris. 

Agent  général  du  mouvement  :  M.  Dennery,  à  la  gare  de  Paris, 

Inspecteur  principal  du  mouvement  (2*  section)  :  M.  Bonamy,  à  la  gare  de  Ton- 

aerre. 
Sous-Inspecteurs  :  MM.  Levrey,  Mermes  et  Ghâlon, 

3o  EMBRANCHEMENT  DE  LAROCHE  A  AUXERRE. 

GARE  D'ACXERHR. 

Chef  de  gare  :  M.  Mallard.  |  Sous-cbef  :  M.  Ballot. 

Bureau  de  la  grande  vitesse.  —  Facteur-Chef:  Moreau.  —  Facteurs  de  I'*  classe 
MM.  Planley,  Serin  et  Langin. 


142 

Bureau  de  la  petUe  viUtie.  -*  Chef  de  bareaa  :  M.  Piodiard. 
Bureau  de  ville.  —  Chef:  Mme  veiife  Thadée-Jaczinski. 

SIRYICB  HiDICAL. 

Médecin  de  la  construction  et  de  P embranchement  de  Laroche  à  Auxerre  :  M   lef 

docteur  Dionii  des  Garriéref. 
Pharmacien  :  M.  Glaise 

BlfTRBTlBIT  BT  SURTBILLAIICB  DB  -LA  TOIB. 

MM.  Delerub  0.  i}(t,  ingénieur  en  chef  des  ponts-el-chaussées,  ingénieur  en  che 
rue  de  Lyon,  3,  à  Paris. 
Do  Boys  >fe,  ingénieur  ordinaire  des  ponts-et-chaussées,  chargé  du  bervice  de 
la  première  section,  rue  de  Lyon,  3,  à  Paris. 

CHEFS  DE  SECTION. 

MM.  Chandenier,  condacteiir  des  ponls-et-chaussées,  à  Sens. 

Durlot,  id.  id.  Tonnerre 

Giraud,  id.  id.  Tonnerre. 

PIQUEORS  : 

ViUeneuye-la-Guyard,  MM.  Tissoij  Sens,  Tantôt;  VilIeneuve-snr-Yonne,  Ferré; 
Joigny,  Merlet;  Auxerre,  Cortot;  Brienon,  Gauthier;  Tonnerre,  Cochin  et  Béret. 

CHEFS  DE  GABBS  DANS  LA  TBAVBBSÉB  DB  L'TONNE. 

Villeneuve-la-Guyard,  MM.  Dclannoy;  Pont-sur- Yonne,  Deschamps;  Sens,  Ber- 
thelemot;  Villeneuve-sur-Yonne,Descuraing;  Saint -Julien -du- Saolt,  Grillot;  Cézy, 
Thomas  ;  Joisny.  Pommot^;  Laroche,  Dubois;  Bonnard,  Gâteau  ;  Chemilly,  Vallet; 
Monéteau,  Clocne;  Auxerre,  Mallard;  Brienon,  Berthet;  St-Florenlin,  Michaut  ; 
Flogny,  M:ontureux;  Tonnerre,  Hotrinal;  Tanlay,  Delanot;  Lézinnes,  de  Laulanhier; 
Ancy-le-Franc,  Bigarme;  Nuits-sous- Ravières,  Olmetat;  Aisy,  Jacquemet. 

Chefs  de  bureau  (petite  vitesse)  :  MM.  Appoulot,  àSens;  Piochard,  à  Auxerre; 
Merlange,  à  Tonnerre. 

Employés  comptables:  MM.  Cécile,  à  Villeneuve -sur- Yonne  ;  Gullat,  à  Joigny; 
Peley.  a  Brienon;  Naulin,  à  Saint-Florentin;  Rcille,  à  Nuits;  Goullier,  à  Aisy  ; 
YeuiUot,  à  Flogny  ;  Manier,  à  Saint-Julien-du-Saull. 

GARE  DE  TONNERRE. 

Inspecteur  principal  :  MM.  Bonamy;  —  sous-inspecteurs  :  Levrev,  Mermes  et 
Chalon;  •*  chef  de  gaie  :  Hotrinal  ;  —  sous-chefs  :  Ohauvigné  et  Roussel  ;  —  chef 


unaion;  •—  cnei  ae  gaie  :  tiotriuai  ;  —  Kout 
de  dépôt:  Guigné;  —  sous-chef:  Chassard. 


4»  CONSTRUCTION  DES  LIGNES  DAUXERRE  A  CLAMECY  ET  A  CERCY-LA- 
TOUR  ET  DE  GRAVANT  AUX  LAUMES,  PAR  AVALLON, 

M.  Ruelle  O.  ^,  Ingénieur  en  chef  des  pou ts-et-c haussées,  sous-directeur  de  la 
construction,  rue  Saint-Lazare,  102,  à  Paris. 

M.  Raison  #,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées  et  de  la  compagnie,  rue  du  Pont, 
106,  à  Auxerre. 

BUREAUX  DE  M.   RAISON. 

MM.  Renard,  chef  de  bureau:  Clerc,  chef  de  comptabilité;  Faivre,  payeur;  Dom- 
hrowolski,  Vezin,  Da\id,  Bardier,  dessinateurs;  Pélissier  et  Uiernard,  em- 
ployés. 

\°  LIGNE  d'aUXERRB  A  CLAM»:CY. 

Première  section  d^ Auxerre  à  Bazarnes. 

MM.  Démonet,  chef  de  section,  à  Auxerre  ;  Auclerc,  Jacquelin,  conducteurs; 
Vaudeville,  Daubigney,  piqueur*:. 


443 

3«  SêcHon  de  Baxamet  à  Magny. 

MM.,  Perdu,  chef  de  section j  à  MaiUy-le-Château  ;  Jacob,  Collenot,  condnctenn; 
Martin,  agent  anxiliaire. 

3*  Section  de  Magny  à  Clamecy. 

MM.  Tnichot,  chef  de  section,  principal,  à  Clamecy  ;  Bideanx,  Aubry,  Febvret, 
conducteurs;  Aubry  (Hubert),  Charron,  agents  auxiliaires. 

2°  LIGNE  DE  CLAMEGT  A  CERCT-LA-TOUR. 

{'•  Section  de  Clamecy  à  Montceau-le-Comte. 

MM.  Truchot,  Bideaux,  Aubry,  Febyrel,  Aubry  (Hubert),  Charron,  déjà  nommés 
et  M.  Martin,  conducteur. 

S*  Section  de  Montceau-le- Comte  à  Cercy. 

MM.  Hanin,  chef  de  section,  à  Vandenesse,  PréTost,  Fraudin,  conducteurs;  La- 
Trut,  piqueur;  Tissier,  agent  auxiliaire. 

3**   LIGNE  DE  GRAVANT  AUX  LADVES. 

!'•  Section  de  Cravant  à  Àvallon: 

MM.  Brugnot.  chef  de  section,  à  Avallon;  Besançon,  Jodelet,  Clavey,  conducteurs  ; 
Lefebvre  et  Moniot,  agents  auxiliaires. 

2"  Section  d'Àvallon  aux  Laumet* 

MM.  Innocenti,  chef  de  section,  à  Semur  ;  Cornemillot,  sous- chef  de  section  ;  Pi- 
dcncier,  conducteur;  Clairet  et  Sidoreki,  agents  auxiliaires. 

CONTROLE  DES  CHEMINS  DE   FER  D'AUXERRE  A  NEYERS  ET  A  CERGT- 

LA-TOUR  ET  DE  CRAVANT  AUX  LAUMES. 

MM.  Evrard,  ingénieur  en  chef,  à  Nevers. 
Remise,  ineenieur  ordinaire,  à  Auxerre. 
Petit,  conducteur  embrigadé,  à  Mailly- la-Ville. 
Millon,  conducteur  principal,  à  Auxerre. 

Longueur  des  chemins  de  fer  dans  le  département,  241  kilomètres. 


ADMINISTRATION  DES  LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES. 
BUREAU  CBNTKAL  :  Rue  de  Grenelle-Saint-Germaio,  103,  à  Paris. 
iRSPBCTioii  DipARTBMBiiTALB  :  Rue  Nouve.  43,  à  Auxerre 

M.  DE  LiNBBR,  inspecteur. 

Direction  d^ Auxerre,  r%ie  CochoUy  2. 

MM.  De  Manneville,  directeur  des  transmissions. 
Gaspard,  Pinard,  Elloy  et  Sagot,  employés. 
Mercier  Jules,  Mercier  Octave,  surnuméraires. 

Thibault  Claude,  facteur-surveillant  ;  Parizot,  chef-surveillant,  Thibault  Jac- 
ques, Deloganne,  surveillants. 

saint-florentin. 
M.  Dubois,  empl.  chargé  du  service. 

SAINT-SAUVEUR. 


TOOCY. 

Mlle  Ansault,  empl.  chargé  du  service. 

coulanges*la-vinvuse. 
M"*  Barlou,  empl.  chargé  du  service. 


M.  Brunot,  empl.  chargé  du  service. 


Lef^  bureaux  sont  ouverts  au  public,  pour  la  corresn  i*  dance  des  dépèches  pnvées, 
tons  les  jours,  y  compris  fêtes  et  dimanches,  de  7  tieures  du  matin  à  9  heures  du 
soir,  depuis  le  1er  avril  jusqu'au  1er  octobre,  et  de  8  heures  du  matin  à  9  heures  d« 
soir  depuis  le  fer  octobre  jusqu'au  1er  avril. 

N.  B.  Le  bureau  d'Auxerre  n'accepte  pas  les  dépêches  de  nuit. 


-^  •-£    r 


145 

INSPECTION  DES  MONUMENTS  HISTORIQUES  DU  DÉPARTEMENT. 

Ce  seryice  comprend  la  suireillance  des  monaments  importants  que  ren- 
ferme notre  département  et  qui  sont  classés  comme  historiques  par  décision 
du  Ministre  de  r Intérieur.  La  reconnaissance  d*un  édifice  comme  historique 
n'entraîne  pas  de  droit  l'allocation  de  fonds  de  la  part  du  gouvernement;  ce 
n'est  qu*une  appréciation  Scientifique  qui,  cependant^  est  prise  en  considé- 
ration dans  les  distributions  annuelles  des  secours. 

ARCHITECTES  DES  MONUMENTS  HISTORIQUES. 

MM.  Viollet- Leduc  ^,  à  Paris,  rue  des  Saints-Pères. 
Piépla,  architecte  do  département,  à  Auxerre. 

Monuments  classés  provisoirement. 

Nota.  —  Le*  attentées  iadi^mcat  que  les  ■ouiaeats  à  la  suite  dcaqvelt  ae  troure  ce  aigae  ont  rcf  a  des 
alloeatioaa. 


ârrondissbheiit  d'àuxeeib. 

Eglise  Saint-Etienne,  à  Auxerre.* 

Eglise  Saint-Germain,  cryptes  et  tour, 
à  Auxerre. 

Eglise  Saint- Pierre,  à  Auxerre. 

Ancien  palais  épiscopal  servant  d'hô- 
tel de  préfecture,  a  Auxerre.* 

Tour  de  l'Horloge,  à  Auxerre. 

Eglise  St'Eusèbe,  tour,  à  Auxerre. 

Eglise  dePontigny. 

Eglise  de  Chablis.* 

Clochers  de  Vermenton.* 

Eglise  de  Sain t-Floreu tin. 

Eglise  de  Chitry-le-Fort. 

Eglise  de  Mailly-Chàteau. 

Tour  du  château  de  Saint-Sauveur, 
(propriété  particulière). 

AEBONDiSSEMBNT    d'ATAJULON. 

Eglise  d'Avallon. 

Eglise  de  Saint-Père-sous-Yézelay.* 

Eglise  de  Vézelay.* 

Eglise  de  Montréal.* 

Eglise  de  Civry.* 

Tombeau  de  Sainte-Magnance. 

Château  de  Chastellux. 


▲RRONDlSSBMBIfT    DB  JOIGNT. 

Sépulcre  de  l'Eglise  Saint-Jean   de 

Joigny. 
Eglise  St-Julien-du-Sault  (vitraux). 
Eglise  de  Villeneuve-sor-Yonne. 
Portes  de  Villeneuve-sur-Yonne. 
Château  de  Saint-Fargean  (propriété 

particulière). 
Eglise  de  Saint-Fargeau. 

▲BRONDISSBMBIIT    DB    9BI«8. 

Cathédrale  de  Sens  et  bâtim.  synodal* 
Fragments  de  monument»  romains. 
Eglise  de  l'hôpital  de  Sens. 
Eglise  Saint-3avinien,  à  Sens. 
Eglise    de    Vallery    (Tombeau    des 
Coudés  dans  T]. 

ARRONDISSEMENT  DE  TONNERRE. 

Eglise  de  l'hospice  de  Tonnerre. 
Portail  de    fEglise   Saint-Pierre  de 

Tonnerre. 
Crypte  de  Sainte-Catherine  sous  la 

Halle  de  Tonnerre. 
Château  de  Tailla  y»  (propr.  particul.) 
Château  d'Ancy-le-Franc,      id. 
Portails  de  TEglise  de  Neuvy-Sautour. 


Comité  des  travaux  historiques  et  des  Sociétés  savantes  au  Ministère 

de  l'Instruction  publique. 

If  M.  Cotteau,  vice -président  de  la  Société  des  sciences  historiques  et  natu- 
relles de  l'Yonne;  Quantin,  archiviste  du  département  de  l'Yonne  ;  Salmon 
Philippe,  avocat,  membres  correspondants  nommés  par  arrêté  de  S. 
Exe.  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  en  date  du  26  août  t858. 


1869. 


iO 


146 
SOCIÉTÉS    ET  ÉTABLISSEMENTS    SCIENTinQUES 

ET    ARTISTIQUES. 

SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  HISTOBIQUES  ET  NATURELLES  DE  UTONNE. 

Fondée  au  mois  de  janvier  1847,  la  Société  a  son  siège  à  Auzerre.  Elle  étend  son 
action  sur  tout  le  département.  Elle  se  compose  de  membres  titulaires,  de  mem  - 
bres  libres  ayant  domicile  dans  le  département  et  de  membres  correspondants. 

Le  but  de  la  société  embrasse  l'étude  de  Tarchéologie  et  de  rhi»toire  propremeat 
dite  du  département^  ainsi  que  celle  de  Thistoire  naturelle  dans  tontes  ses  branches. 

Elle  publie  chaque  trimestre  un  bulletin  de  ses  travaux.  Ses  réunions  sont 
mensuelles. 

Cette  Société  a  été  déclarée  établissement  d'utilité  publique  par  décret  impérial 
du  14  janvier  1861. 

Son  bureau  est  composé  de  la  manière  suivante  : 

Président  :  M.  A.  Challb. 

Vice-Présidents  :  MM.  G.  Cottbau  et  Chébbst. 

Vice-Prdsident  honoraire  :  M.  QuAifTiif. 

Secrétaires  :  MM.  Lbp^rb  et  Moncbaux. 

Archiviste  :  M.  Lorin. 

Trésorier  :  M.  C.  Jolt. 

Conservateur  du  Musée  :  H.  Chérbst. 

Conservateur  honoraire  :  M.  Grassbt. 

Classificateurs  du  Musée  : 
Archéologie:   MM.  H.  Monceaux;  Monuments  lapidaires:  Quantin;  Numisma- 
tique: Desmaisons;  Beaux-Arts  :  Passepont  ;  Zoologie:  Bert  et  H.  Monceaux;  Géo- 
logie et  Conchyologie  :  G.  Cotteau  ;  Minéralogie  :  Desmaisons  ;    Botanique  :    E. 
Ravin  et  Moreau. 

SOCIÉTÉ  D'ÉTUDES  A  AVALLON. 

Cette  société,  fondée  le  5  avril  1859,  a  pour  but  de  faire  des  recherches  sur  ce 

a  ni  concerne  l'histoire,  les  sciences,  les  arts,  spécialement  dans  l'arrondissement 
'A  vallon. 

Président  d'honneur  :  M.  le  Sous- Préfet. 

Président  :  M.  Gally  Michel  ;   vice-présidenf,   M.  Moreau  François  ;  secré- 
taires, MM.  Gagniard  et  Jordan;  trésorier,  M.  Baudenet-Robert ;  archi- 
viste, M.  Baudoin. 
Membres  de  la  commission  d'examen:  MM.  Poulin  Frédéric,  Gontard  Joseph, 
Bidault  A. 

SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  DE  SENS. 

La  Société  archéologique  de  Sens  a  été  instituée  par  arrêté  de  M.  le  Ministre  de 
Pintérieur  en  date  du  24  juin  i844. 
L'archéologie,  les  sciences  et  les  arts  sont  l'objet  de  ses  travaux. 

Membres  d'honneur  :  Mgr  l'Archevêque,  M.  le  Préfet,  MM.  le  Sous-préfet 
et  le  Maire  de  Sens. 

Président  :  M.  Prou  père;  Vice-président  :  M.  Buzr,  professeur  au  Lycée  $  Se- 
crétaire ;  M.  JuLLioT,  professeur  au  Lycée;  Vice-secrétaire  :  M.  Phi- 
Lippoii;  Archiviste  :  M.  Maurois;  Trésorier  :  M.  Jacqubmijs. 

SOCIÉTÉ  DES  AMIS  DES  ARTS  DU  DÉPARTEMENT  DE  L'YONNE. 

Celte  société,  fondée  en  1858,  a  pour  but  de  favoriser  dans  le  département  le  pro~ 
g  rès  des  beaux-arts  et  d'en  propager  le  goût  par  des  expositions  puoliques  de  pein 
turCj  sculpture,  architecture,  gravure,  lithographie  et  photographie. 


447 

Cette  Société  est  établie  sous  le  patronage  de  M.  le  Préfet  de  l'Yonne  et  de  M.  le 
Maire  de  la  ville  d'Auxerre,  ({ui  en  sont  le^  membres  fondateurs  honoraires. 

La  Société  a  son  siège  à  Anxerre  ;  elle  se  compose  de  membres  fondateurs,  de 
membres  titulaires,  de  membres  correspondants  et  de  souscripteurs. 

M.  le  Préfet  de  TYonne,  président  honoraire. 

MEMBRES  DE  LA  COMMISSION  ADMINISTRATIVE  : 

MM.  le  Maire  d'Auxerre,  président:    Larabit,  vice-président;    Passepont,  secré- 
taire \  Baron  du   Havelt,  Chalie ,  Laurent-Lesseré,  Chérest,  Victor  Petit. 

MEMBRE  CORRESPONDANT  A  PARIS  :  M.  A.  Dauzats,  Tue  Olivicr,  14. 

Les  statuts  de  cette  Société  ont  été  approuvés  par  M.  le  Préfet  de  l'Yonne,  le  28 
juiUet  1858. 

JARDIN  BOTANIQUE  DÉPARTEMENTAL. 

Ce  jardîD  eti  formé  spécialement  pour  Télnde  de  la  Flore  da  département  de 
ITonne. 

Dans  ce  jardin  situé  à  Auxerre,  rue  du  Champ,  on  voit  la  statue  de  Jean-Joseph 
Foorier,  secrétaire  perpétuel  de  Tacadémle  des  sciences,  membre  de  l'académie 
fraoçaise,  ancien  préfet  de  Tlsère,  né  à  Auxerre  le  21  mars  1768,  décédé  k 
Paris  le  16  mai  1830. 

Directeur;  M.  Bag.  Ravin,  à  Auxerre. 

COURS  GRATUIT  DE  DESSIN  D'AUXERRE. 

Ce  cours,  dont  Torganisation  déGnitive  remonte  à  18tfl,  est  professé 
par  M.  Passepont,  peintre  d'histoire  à  Auxerre. 

Il  a  pour  objet  l'enseignement:  l"*  du  dessin  linéaire  appliqué  aux  arts  in 
dustriels  et  aux  beaux-arts  ;  2°  de  la  fig<are,  du  dessin  d'après  la  bosse,  du 
paysage  et  de  l'ornement. 

Les  jeunes  gens  qui  désirent  suivre  le  cours  de  dessin,  doivent  se  faire 
inscrire  à  la  mairie;  justifier  qu'ils  sont  âgés  d'au  moins  14  ans;  quMls  sont 
domiciliés  à  Auxerre;  qu'ils  ont  des  parents  ou,  à  défaut  de  parents,  des  per- 
sonnes honorables  pour  répondants. 

Le  cours  est  ouvert  pendant  dix  mois,  depuis  le  premier  novembre  de 
chaque  année  jusques  et  y  compris  le  31  août  de  Tannées  uivante. 

il  a  lieu,  à  l'exception  des  jours  fériés,  tous  les  lundi,  mercredi  et  vendredi 
de  chaque  semaine,|de  7  heures  1/2  à  9  heures  1/2  du  soir. 

A  la  fin  de  chaque  année  scolaire,  des  prix  sont  décernés  aux  élèves  qui  se 
sont  le  plus  distinguésdans  chaquespécialité,  ainsi  qu'un  prix  d'honneur  fon- 
dé par  M.  le  Maire  d'Auxerre. 

Les  œuvres  des  élèves  du  cours  sont  exposées  publiquement,pendant  toute 
la  durée  des  vacances,  dans  une  des  salles  de  la  bibliothèque  de  la  ville. 

COURS  DE  DESSIN  INDUSTRIEL 

ou  DE  GÉOMÉTRIE  DESCRIPTIVE    AVEC    APPLICATIONS    A    l'INDUSTRIe  , 

A    AOXBRRB. 

M.  Moreau,  employé  des  ponts  et  chaussées,  chargé  du  cours. 

COURS  D'ENSEIGNEMENT  SECONDAIRE 

POUR   LES   JEUNES   FILLES,   A  AUXERRE. 

Arithmétique  et  astronomie:  M.  Bonnotte;  Géographie  et  histoire: M.  Blin  ; 
Littérature  :  M.  Monceaux;  Histoire  naturelle  et  zoologie  :  M.  Regnard  ; 
Chimie  :  M.  Saleta;  Economie  domestique  et  comptabilité  commerciale  : 
Mlle  Ferrand. 


148 
CUSSE  D'ÀPPRÉNTISSiGB 

Dl  TBATÂDX  DM  COUTDRB  BT  DB  LINSBEB,   4  ADlBBBS* 

^Ecole  de  Mlle  Ferrand,  quartier  Saînt-Eosèbe.) 
Mme  Stein,  chargée  de  la  classe. 

COURS  GRATUIT  DE  DESSIN  DE  SENS. 

Ce  cours,  fondé  eo  1861,  a  pour  objet  renseignement  gratuit  et  public  du 
dessin  linéaire  et  d'ornement. 

MM.  RlcARDy  directeur  de  l'école  des  garçons,  et  Chalard,  professeur 
de  dessin,  sont  chargés  de  ce  cours. 


SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DE  LTONNE. 

ASSOCUTION  SCIENTIFIQUE  BT  DB  BlkNFAISANCB  DBS  MÉDECINS,  PHARMACIBRS 
BT   TBTiRlNAIRES  DU  DEPARTEMBITT.   —   FONDES  BN   1846. 

Présidant:  M.  le  docteur  Marie,  chirurgien  en  chef  de  rHôtelDien:  vice-président  : 
M.  Grenet  et  Simonnet;  secrétaire  général:  M. Duché  ;  secrétaires  des  séances: 
MM.  Barbier  et  Monceaux;  trésorier:  M.  Salle;  archiviste:  M.  Brillant. 

SOCIÉTÉ  DE  PRÉTOTANCE  ET  DE  SEC0UR9  MUTUELS 

DES  MÉDECINS  DU  DÉPARTEMENT  DB  L*TONNB. 

Association  générale  des  Médecins  de  France, 

Cette  Société  a  été  autorisée  par  décret  impérial  du  31  mars  1860. 

Président  :  M.  Rolland ,  à  Sens  ;  Vice-présidents  :  MM.  Ricordeau«  médecin  à  Sei- 
gnelay,  etToutée,  médecia  à  Saint-Fargeau ;  Secrétaire  :  M.  Puissant;  tréso- 
rier: M.  Pouillot. 

Membres  du  conseil  d'administration  par  arrondissement. 
Auxerre>  MM.  Cbavance  et  Dionis  des  Carrières;  —  Avallon,  MM.  Bcrt  et  Qua- 
trevaux;  —  Joigny,  MM.  Fontaine  et  Coste;  —  Sens,  MM.  Regnonlt  fils  et  Fille< 
min;  —  Tonnerre,  MM.  Audigé  et  Royer. 


SOCIETES  ET  ETABUSSEMENTS  AGRICOLES  ET  INDUSTRIELS. 

CHAMBRES  COIHSULTATITES  D'AGRICULTURE. 

Un  décret  du  25  mars  1852  a  créé,  dans  chaque  département,  une  chambre 
consultative  d'agriculture  par  arrondissement,  dont  les  membres  sont  nom- 
més par  le  Préfet. 

Ils  sont  nommés  pour  trois  ans  ;  ils  sont  toujours  rééllgibles. 

Un  arrêté  préfectoral  fixe,  chaqueannée,  Tépoque  delà  session  des  cham- 
bres d'agriculture  du  département  II  en  détermine  la  durée  et  arrête  le 
programme  des  travaux. 

Les  chambres  consultatives  d'agriculture  présentent  leurs  vues  sur  les 
questions  qui  intéressent  l'agriculture.  Leur  avis  peut  être  demandé  sur  les 
changements  k  opérer  dans  la  législation,  en  ce  qui  touche  les  intérêts  agri- 
coles, et  notamment  en  ce  qui  concerne  les  contributions  indirectes,  les 
douanes,  les  octrois,  la  police  et  l'emploi  des  eaux. 

Elles  peuvent  aussi  être  consultées  sur  l'établissement  des  foires  et  mar- 
chés, sur  la  destination  à  donner  aux  subventions  de  rétat  et  du  départe- 
ment, enfin  sur  l'établissement  des  écoles  régionales  et  des  fermes-écoles. 

Voici  la  composition  de  ces  chambres  pour  les  cinq  arrondissements  de 
département  : 


H9 

Àirrondiitemeni  cT iiurare. 

Canton  de  :  Anxerre  (est),  M.  PinaM.  maftie  de  poste,  agrioaheor  à  Auxerre. 

—  Anxerre  (ouest),  M.  Baudoin  atné,  proprtétatre  à  Anxerre; 
•—     Chablis,  M.  Coissieu,  propriétaire  a  Cnablis  ; 

—  Goulanges-la- Vineuse,  M.  Larabit,  sénateur,  [propriétaire  à  Irancv  ; 

—  Coulanges-sur- Yonne,  M.  Badin  dHurtebise,  juge  de  paix,  propriétaire 

à  Crain; 

—  Courson,  M.  Duché,  médecin,  à  Ouaine. 

—  liiçny,  M.  Rabé,  juge  de  paix,  propriétaire  à  Maligny  ; 

—  Seignelay,  M.  Frottier,  propriétaire  à  Seignelay; 

—  Saint-Florentin.  M.  Hermelin; 

—  Saint-Sauveur,  M.  le  baron  du  Havelt  : 

—  Toucy,  M.  Lechiche,  fabr.  d'ocrés  à  Oiges; 

—  Yennenton,  M.  Jeannez  Ed.,  &  Yermenton. 

Arrondissement  d^Aoallon, 

Canton  de  :  Avallon,  M.Oordier,  propriétaire  k  Montjdlia; 

-*      Guiilon,  M.  Charles  de  La  Brosse,  prop'«  à  Guillon. 

~     L'Isle-sur-Serein,  M.  Guillier,  propriétaire  à  Yassy,  com.  d'Etaules  ; 

—  Quarré-les-Tombes,  M.  HoudaïUe,  maire  de  St-Germain-des-Champs  ; 
YéseIay,.M.  Gkmtard,  maire  de  Domecy-snrCure. 

•       Arrondissement  de  Jotgny» 

Canton  de  :  Aillant,  M.  Précy,  propriétaire  et  maire  à  Chassy  ; 

—  Bléneau,  M.  Couvert,  propriétaire  à  Bléneau  ; 

—  Brienon,  M.  Yerrollot  d'Ambly,  propriétaire  à  Brienon  ; 

—  Cerisiers,  M.  Bertrand,  ju^e  de  paix  du  canton  de  Cerisiers; 

—  Charny,  M.  Perdu,  propriétaire  à  Chamy; 

—  .foigny,  M.  N...,  à  Joigny; 

—  Saint-Fargeau,  M  Eugène  de  Yathaire,  à  Sept-Fonds  ; 
~      Saint-Julien-du-Sault,  M.  Protat,  maire; 

—  Villeneuve-sur- Yonne,  M.Blanquet  du  Chayla. 

Arrondissement  de  Sens. 

Canton  de  :  Chéroy,  M.  Claisse,  médecin  à  Saint-Yalérien  ; 

—  Pont-surYonne ,  M.  Le  Comte  ,  propriétaire  et  maître  de  poste  à 

Villeneuve-Ia-Guyard  ; 

—  Sens  (nord),  M.  Leriche,  propriétaire  à  Saligny  ; 

—  Sens  (sud),  M.  Harlv-Perrana,  propriétaire  et  maire  à  Paron; 

—  Sergines,  M.  de  Ser nonnes,  propr.  à  Serbonnes  et  juge  de  paix  de 

canton  de  Sergines  ; 
^     YiUeneuve-r Archevêque,  M.  Javal,  député,  propriétaire  à  Yanluisant. 

Arrondissement  de  Tonnerre, 

Canton  de  :  Ancy-le-Franc,  M  Martenot  ; 

—  Cmzy,  M.  Roguier,  propriétaire  à  Tanlay  ; 

—  Flogny,  M.  Perrin; 

—  Noyers,  M.  Challan; 

•*     Tonnerre,  M.  Textoris ,  propriétaire  à  Cheney  et  M.  Pignon,  agri- 
culteur à  Fontaine-Géry  près  Tonnerre. 

COMMISSIONS  CANTONALES  DE  STATISTIQUE 

AGRICOLE   BT  INDUSTRIELLE. 

Ces  Commissions  ont  été  instituées  par  décret  du  10  juillet  f  852.  Il  en  existe  une 
par  chef-lieu  de  canton.  Elles  ont  pour  mission  de  réunir  les  éléments  de  statistioue 
agricole  et  industrielle  que  le  gouvernement  peut  avoir  intérêt  à  connaître.  Ces 
commi<(sions  ont  commencé  à  fonctionner  le  i*'  janvier  1853,  elles  présentent  an  ét^t 
annuel  de  leurs  travaux.  Le^  membres  en  sont  nommés  parle  Préfet, 


450 

SOCIÉTÉ  CENTRALE  DU  DÉPARTEMENT  DE  L'YONNE 

POUR  l'bngooragbment  de  l'agriculture. 

Cette  société  a  pour  objet  d'encoarager  et  de  perfectionner  les  diverses  branches 
de  la  culture  du  sol  dans  le  département,  et  en  même  temps  d^encourager  et 
développer  l'industrie  et  le  commerce  de  cette  contrée,  dans  leurs  rapports  avec 
l'agriculture 

La  fondation  de  cette  société,  qui  remonte  k  1856.  est  due  à  l'initiative  d'un 
comité  composé  de  MM.  le  baron  Chaillou  des  Barres,  Challe,  Cordier,  Lecomte, 
Précy  et  le  marquis  de  Tanlay  , 

Cette  société  publie  chaque  année  un  Bulletin.  Ses  réunions  sont  trimestrielles  « 
elle  a  chaque  année  une  session  publique  et  un  concours  dans  un  des  cinq  arron- 
dissements. 

Président  d'honneur  :  M.  le  Préfet  de  l*Yonne. 

Président  :  M.  Précy  ;R(,  membre  du  Conseil  général,  à  Chassy  :  —  vice- 
président,  M.  Chalieet  M.  L.  de  Fontaine;  —  secrétaire,  M.  A.  Rouillé;  — 
secrétaire-^oint  et  bibliothécaire^  M.  Ribière,  avocat;— trésorier,  M.  Ch. 
Joli  y . 

HEMBRBS  DU  CONSEIL  D* ADMINISTRATION  .' 

Pour  l'arrondissement  d'Auxerre,  MM.  Rampont-Lechin  et  David- Gallereux. 

—  d' A  vallon,  Cordier  et  Raudot. 

—  de  Joigny,  Ravin  aîné  et  Lacour. 

—  de  Sens,  Delisand  et  de  Rochechonart. 

—  de  Tonnerre,  De  Clermont-Tonnerre  et  Textoris. 

SOCIÉTÉS  D'AGRICULTURE  ET  COMICES   AGRICOLES 
d'arrondissements  et  de  cantons. 

Anct-lb-Franc.  —  MM.  le  sous-préfet»  président  honoraire  ;  Bourgnignat  fils, 
président;  Hartenet  Auguste,  vlce-présideat  ;  Montandon,  secrélaire;  Thierry  A  , 
vice-secrétaire  ;  Soupey,  trésorier. 

AuxBRRB.  —  MM.  Rampont-Lechin,  président;  L<iiircnt-Lcsserë,  Pinard,  vice- 
présidents;  Lepère,  secrétaire;  Sa vatier- Laroche,  secrétaire-adjoint;    Moutheau, 
trésorier. 

Avallon.  — MM  Raadot,  président;  Gariei,  vice-présid.  ;  Gontard,  secrétaire; 
Renaad  fils,  vice-secrétaire  ;  Couturat-Royer ,  trésorier. 

BriBNON.  —  MM.  Guiliot,  président;  Grand,   secrétaire;   Rativeau,  trésorier. 

Charlis.  —  MM.  Jacquilîat,  président  ;  Gautherin-Raropobt,  vice-président  ; 
Plain,  secrétaire  ;  Charlier,  trésorier.  ' 

Flognt.  -^  MM.  N... ,  président;  Perrin,  vice-président;  Conrad  de  Malessye, 
secrétaire  ;  Bazile,  vice-secrétaire  ;  Fournier,  trésorier. 

Joigny.  ^  MM.  Précy,  j^résident;  Roché^  vice-président;  Benoît  fils,  secrétaire- 
archiviste;  Lecerf,  secrétaire  ;  Vigreux,  trésorier;  Sirot,  secrétaire -adjoint. 

NoTBRS.  —  MM.  Lecomte,  député,  président  honoraire  ;  Mariglier,  président  ; 
Barbier  Victor,  vice-président;  Chamoin,  secrétaire;  Langin,  vice-secrétaire; 
Gelez,  trésorier. 

Sbns.  —  MM.  de  Fontaine,  président  ;  de  Rochechonart,  vice-président  ;  De- 
lions  Isidore,  secrélaire  ;  Délions  Auguste,  trésorier. 

ToNNRRRB.  —  MM.  le  duc  de  Clermont-Tonnerre,  président;  Rétif  et  Ra- 
thier,  vice- présidents  ;  Thierry,  secrétaire;  Roguier  et  Colin,  vice-secré- 
taires ;  Charles  Roy,  trésorier. 

Les  sociétés  de  Saint-Fargeau  et  de  Bléneau  se  sont  réunies  à  la  Société  de  Joigny. 

FERME-ÉCOLE  DÉPARTEMENTALE. 

La  ferme-école  du  département  de  l'Yonne  est  située  à  L'Orme-du-Pont,  près 
Saint-Sauveur  en-Puisaye . 


451 

MM  Lambezat  ^,  inspecteur  général  de  ragriculture  de  I'*  classe,  inspecteur 
de  TEcole. 
Jaluzot,  directeur. 

Membres  du  Jury  d'Examen  nommés  par  5.  E,  If.  le  Ministre  de  Vagriculture^ 

du  commerce  et  des  travaux  publies. 

MM.  Textoris  ^,  membre  du   Conseil  général  de  TYonne,  président; 

Dhumez,  membre  du  Conseil  général  de  l'Yonne,  maire  de  Saint-Far geau, 
secrétaire: 

Dupont-Delporte,  membre  du  Conseil  général  de  l'Yonne. 
Petit,  ancien  président  du  comice  agricole  d'Auierre; 
Ganarille,  propriétaire,  à  Saint-Sauveur. 
Le  Directeur  de  la  Ferme-Ecole,  membre  de  droit. 
Préodot,  surveillant -comptable;  Cavoix,  cbef  de  Dratique;Marlot,  pro- 
fesseur, vétérinaire;  Guillat,  jardinier;  M.  l'abbé  N.,  aumônier. 

Pour  être  admis  à  la  Ferme-Ecole,  il  faut  savoir  lire,  écrire  et  connattre  les  qua- 
tre premières  règles. 

La  rentrée  a  lieu  cbaque  année  à  la  fin  d'octobre.  Les  candidats  doivent  adresser 
au  moins  15  jours  à  l'avance,  par  l'intermédiaire  du  maire  de  leur  commune,  à  la 
préfecture,  une  demande  d'admission  et  joindre  à  cette  demande  :  f<*  L'extrait  de 
naissance  constatant  que  le  candidat  a  16  ans  accomplis;  2*"  Un  certificat  de  vac- 
cine. La  durée  des  études  est  de  3  ans. 

Trois  médailles  d'argent  grand  module  sont  accordées  par  MM.  les  membres  du 
Conseil  général  aux  trois  premiers  élèves  sortants,  obtenant  leur  brevet  de  capacité, 
et  en  outre  une  prime  d'nonneur  de  400  francs  est  décernée  à  l'élève  obtenant  le 
i*'  rang  au  Concours  de  la  3*  année. 

L'apprentissage  est  gratuit.  L'élève  apporte  les  linges  et  les  bardes  à  son  usage 
personnel  ;  le  linge  est  blancbi  et  entretenu  aux  frais  de  l'établissement 

fllRAS. 

Le  département  de  l'Yonne  et  les  départements  de  la  Hante-Marne,  de  TAube  et 
de  la  Gote-d'Or  forment  la  circonscription  d'un  Haras  dont  le  chef-lieu  est  à 
Montiers-en-Der  (Haute-Marne). 

COMMISSIONS  HIPPIQUES. 

Ces  commissions  ne  fonctionnent  plus,  aux  tennes  des  instructions  préfectorales 
du  31  décembre  1862,  et  c'est  sur  la  proposition  de  MM.  les  Inspecteurs  des 
Haras  que  doivent  avoir  lieu  l'approbation  et  l'autonsation  des  étalons  particuliers. 

CHAMBRE  CONSULTATIVE  DES  ARTS  ET  MANUFACTURES,  A  SENS. 

MM  Pléau,  président:  Maillot,  Déon  (Ulysse),  PoUet,  Forest,  Querelle,  Duchemin, 
Clément  (Gabriel),  Dupëcbez,  Mancel,  Leseur,  secrétaire. 


SOCIÉTÉS  ET  ETABLISSEMENTS  CHARITABLES 

ET    DE    BIENFAISANCE. 

SOCIÉTÉ  DU  PRINCE  IMPÉRIAL 
Prêts  de  VEnfanee  au  travail. 

Cette  association,  fondée  le  26  avril  1862,  a  pour  but  soit  de  faire  des  prêts  des- 
tinés à  faciliter  l'achat  des  instruments,  outils ,  ustensiles  et  antres  objets  mobi- 
liers ou  matières  premières  nécessaires  au  travail,  soit  de  venir  en  aide  pour  des 
besoiiis  accidentels  et  temporaires  à  des  familles  laborieuses. 

L'administration  en  est  confiée  :  1°  à  un  conseil  supérieur  de  20  membres  ;  2f  à 
des  comités  locaux;  df  et  à  des  dames  patronesses. 


152 


GOWri  LeCAL  n'AOXBSftB. 


Le  Maire  d*Aiixerre,  président. 
Fortû,  archiprêtie. 
Pinard,  maître  de  poste,  à  Amené. 
Chambard.  fabricant  de  roues,  à  Anzerre. 
Bomwville,  propriétaire,  à  Anzerre. 
Re^anldin,  maire  de  Champs. 
Graveiean,  propriétaire,  à  Yenoy. 
Godard,  maire  de  Qnennes. 
Goenier.  prop.  à  Saint-Bris. 
Bootiilié,  agncolteor,  à  Angy. 


Dantin,  sernirier,  i  Aniene. 
Ronz,  agriculteur,  à  Monéteao. 
Blain,  agriculteur,  à  Charhoy. 
Bourgeon,  fermier,  à  Villefargeau. 
Guyoo,  maire  de  Vallan. 
Courtet,  maire  de  Vaux. 
Uonnean,  cultiTateur,  à  Cheyannes. 
Chambon,  cultivateur,  à  Appoîgny. 
LimosiUj  notaire  à  Auxerre,  secrétaire  da 
comité. 


ORPHELINAT  DÉPARTEMENTAL  A  SENS. 

Le  eoMefl  d'administration  et  de  patronage  de  rœa?re  des  enfants  trouvés  et  de 
rOrphelinat  départemental  de  Sens  est  ainsi  composé,  par  arrêté  préfectoral,  wr  U 
prtaaitation  de  Mgr  l'Archevêque  : 

BOL  le  jmos-préfet  de  Sens,  vice-présideot;  Perrin.  juge  au  tribunal  civil,  se- 
crétaire; N...,  vice-secrétaire  ;  Petitpas,  ancien  notaire,  trésorier;  membres  de  droit. 
Mgr  TArchevéque  de  Sens-,  MM.  le  préfet  de  l'Yonne;  le  sous -préfet;  le  maire 
de  Sens.  Pabbé  Roger,  vicaire-eénéral,  délégué  de  M^r  TArchevéque  de  Sens  ;  l'abbé 
Grappinet,  membres  sujets  à  l'élection.  MM.  Lalber,  président  du  tribunal  civil; 
Perrin,  juge;  Tonnellier,  ancien  greffier  du  tribunal  civil;  Oppenot,  banquier; 
Lambert,  médecin;  de  Fontaine  Louis;  Humblot,  ingénieur;  Pelipas,  N.... 

M.  N....,  directeur-adjoint. 

DÉPÔT  DÉPARTEMENTAL  DE  MENDICITÉ. 

(incten  Hôtel- Dieu. de  la  Madeleine^  à  Àuxerre.) 

Personnel  :  MM.  Pinard  0.  ^,  chef  d  e<cad.  de  gend.  en  retraite,  directeur  ; 
Nolot,  receveur-économe;  Marie,  médecin;  Monceaux,  pharmacien;  Lamiraul t.  au- 
mônier; Trois  sœurs  de  la  Présentation  de  la  Vierge  de  Tours;  Dbgois,  garaien; 
Moreau,  gardien-jardinier;  danieMoreau,  concierge. 

COMIUSSION  DB  SURVULLAlfCB  : 

MM.  le  Préfet,  président  ;  Challe,  vice-président  ;  Bonneville,  secrétaire  ;  Bau- 
doin, Durand  et  Leclerc,  membres. 

■ 

Le  dépôt,  (jui  a  été  ouvert  le  l*'juin  1853,  renferme  des  individus  divisés  en 
deux  catégones  distinctes  :  les  mendiants  et  les  indigents. 

La  première  comprend  les  individus  arrêtés  en  flagrant  délit  de  vagabon- 
cage  et  séquestrés  par  jugement  du  tribunal  de  police  correctionnelle  ;  la 
seconde  se  compose  des  indigents  invalides  domiciliés  dans  le  département, 
secourusprécédemment  par  la  charité  publique  et  admis  au  dépôt  par  arrêté 
de  M.  le  Préfet  de  T  Yonne. 

BUREAUX  DE  BIENFAISANCE. 

Les  commissions  admlnisuraiives  sont  composées  de  cinq  membres,  non  com- 
pris le  Maire,  qui  est  le  président  oe  droit. 

AOXKRU. 

MM.  le  Maire,  président  :  Marie,  juge  au  tribunal  civil  ;  Fortin,  archiprétre 
curé  de  U  cathédrale  Saint-Etienne;  Boussard,  curé  de  Saint-Pierre; 
Goupilleau,  ingénieur  en  retraite ;Lepère  fiU,  avocat,  administrateurs; 
Poitsant,  receveur;  Auge  Charles,  secrétaire. 

Ce  bureau  tient  tes  séances  ^  rHôtel-de-Yille,  le  dernier  Jeudi  de  chaque  mois 
à  deux  heures. 


453 

AyALLOIl, 

MM.  îe  Maire,  présideni;  Thibaut,  Béthery  de  La  Brosse,  Baadenet,  Darey, 
curé,  et  Qnatrevaux,  administrateurs;  Radot,  recetear. 

JOIGIfT. 

MM.  le  Maire,  président;  Ibled,  Lefebvre  flli,  Dasaassoy  St.,  Dus.iussoy*De- 
noiihy  administrateurs  ;  Cocliet,  reccYcur. 

SRlfS. 

MM  le  Maire,  président  ;  Lt ode,  Lorne,  Dabois,  l*abb'é  Pichenot,  Tonnellier 
administrateiirs;  Leclerc,  receveur^ 

TONIfRRRB. 

MM.  le  Maire,  président;  Navères,  Rendu,  Constant,  Aalibcit,  Caillot, admi - 
nisirateurs  ;  Rolland,  receveur. 


ASSOCIATION  POUR  L'EXTINCTION  DE  LA  MENDICITE  A  AUXERRE. 

Cette  institution,  fondée  en  i8/il,  a  pour  but  la  distribution  de  secours  à 
domicile  aux  familles  indigentes. 

Comité  :  le  Maire,  iprésident;  MM.  Marie Jugp,  Biln,  Sauvalle  atné,  Lttr* 
feuil,  trésorier,  Vuillemot,  secrétaire. 

Ce  comité  tient  ses  séances  le  dernier  Jeudi  de  chaque  mois,  à  THÔtel  de 
ville. 

ATELIER  DE  CHARITÉ  D'ÂUXERRE. 

Cet  établissement,  fondé  il  y  a  quelques  années,  est  dû  à  la  générosité  de 
M.  Laurent-Lesseré,  qui  a  fait  don,  pour  sa  création,  d*une  somitie  de  2,000  f. 

Il  est  destiné  à  donner,  pendant  la  mauvaise  saison,  du  travail  aux  ouvriers 
de  certaines  professions  qui  peuvent  en  manquer  à  cette  époque  dé  l'année, 
ou  à  de  pauvres  femmes  âgées  et  même  infirmes  qui  n*en  trouveraient  pas 
ailleurs. 

L'établissement  est  dirigé  par  une  commission  composée  de  : 

MM.  Sauvalle,  président  ;  Blin,  professeur  au  collège  ; 


Larfeuil; 


N... 


SALLES  D'ASILE, 

• 

Une  salle  d*asile  est  établie  à  Auxerre  dans  les  b&timents  de  rancienne 
gendarmerie,  sur  la  paroisse  de  Saint-Etienne,  et  reçoit  environ  150  enfants 
des  deux  sexes.  La  direction  en  est  confiée  à  une  des  sœurs  de  la  Présentation 
de  Tours. 

Il  existe  aussi  une  salie  d'asile  sur  la  paroisse  Saint-Eusèbe,  rue  Basse- 
Perrière,  et  une  autre  salle  d'asile,  cour  Saint-Pierre,  tenues  toutes  deux 
par  les  sœurs  de  la  présentation  de  Tours. 

Ces  établissements  sont  sous  le  patronage  du  Conseil  municipal. 

A  Sens,  salle  d'asile  communale  et  salle  d'asile  tenue  par  les  dames  de 

Saint-Vincent  de  Paul. 
"A  Joigny,  —  les  sœurs  Saint-Aude  et  Saint-Mesmln. 

A  Tonnerre,        —  les  sœurs  de  la  Présentation . 

ORPHELINATS  D'AUXERRE. 

Orphelinat  sur  la  paroisse  Saint-Pierre,  tenu  par  les  sœurs  de  la  Présen- 
tation de  Tours. 

1869.  il 


454. 

Cet  Orphelinat  estpatroné  par  M.  le  curé  de  cette  paroisse  et  par  une  ré- 
union de  demoiselles,  dont  Mlle  L.  de  Billy  est  présidente,  et  Mlle  M.  de 
Bourste  vice-présidente.  Dans  cet  établissement  sont  placées  k  Tâge  de  neuf 
ans  les  enfants  abandonnées  et  les  orphelines.  Ces  enfants  suivent  les  cours 
de  récole  gratuite  et  sont  exercées  aux  travaux  à  Taiguille. 

Orphelinat  tedu  par  les  dames  religieuses  de  Saint- Vincent-de-Paul,  place 
Lebeuf,  ayant  le  môme  but. 

SOCIÉTÉ  DE  CHARITÉ  MATERNELLE  D'AUXERRE. 
Cette  Société  a  pour  but  de  fournir  des  secours  aux  femmes  en  couches 
dans  rindigence. 

Madame  Tarbé  des  Sablons,  présidente  de  Tœuvre,  hôtel  de  préfecture. 
Membres  de  droit  du  Comité  :  M.  le  Curé  de  la  cathédrale  et  M.  le  Maire. 
Conseit  d^ administration  :  Mmes  Sauvalle,  Chérest,  Ribière  et  Marey,  et 
Mlles  Duché  et  Lefèvre. 
Trésorier-secrétaire  :  M.  Lechat. 

ASSOCIATION  DES* DEMOISELLES  ÉCONOMES  A  SENS. 

Cette  association,  fondée  à  Senf^,  a  pour  but  de  secourir  les  jeunes  filles 
pauvres,  de  leur  apprendre  à  travailler  et  de  les  placer  convenablement. 

Elle  est  placée  sous  la  surveillance  des  sœurs  de  la  Sainte-Enfance. 

Les  moyens  d'action  de  cette  Société  sont  dus  à  la  charité  publique  et 
aux  versements  réguliers  des  associés.  Cette  association,  toute  philanthro- 
pique, a  été  fondée  en  1827  par  Mlle  Chalambert.  Les  demandes  doivent 
être  adressées  aux  demoifielles  conseillères  de  l'œuvre,  MM^^'*  Rossignol, 
présidente  ;  Giguet,  secrétaire  ;  Lequeux,  trésorière;  Amaury,  Aucher.  Cha- 
ney.  Charpentier,  Frottier,  Oandillon,  Genouitle,  Hédiard,  Jalleton,  Juiliot, 
Mallarmé,  Oppenot,  Prieur,  de  Séréville,  de  Serre»,  Sicardy,  Simon,  Sou- 
lage et  Vignon. 

CONFÉRENCES  DE  SAINT  VINCENT  DE  PAUL. 

Il  existe  plusieurs  de  ces  Sociétés  de  bienfaisance  tant  aux  chefs-lieux  d'arrondis- 
sement que  dans  quelques  chefs-lieux  des  cantons.  Ces  sociétés  ont  été  approu- 
vées par  arrêtés  préfectoraux  en  exécution  de  la  Circulaire  ministérielle  du  16  oc- 
tobre 1861. 


CAISSES  D'EPARGNES. 

AUXERRE. 

Conseil  de  direction  :  MM.  le  Maire,  président;  Boullay,  Mondot  de  Lagorce,  Petit- 
Mignot,  Desmaisons,  Milon,  Yunck,  Moutbeau,  Mérat-Bcugaoni  Louzon,  Potenot, 
Baucher,  Muret,  Willemin  et  Massot. 

Caissier  :  M.  Barbier,  à  Auxerrc.  —  Succursales  :  à  Chablis,  Coulanges-la- 
Yineuse,  Courson,  Saint-Sauveur,  Seignelay,  Toucy,  Vermenton  et  Saint- Florentin. 

CAISSES  d'épargnes  DES  ARRONDISSEMENTS. 

MM.  Chausson,  caissier  à  Avallon  ;  —  Courcier,  caissier  à  Joigny;  ^  Gâteau, 
caissier  à  Sens;  —  Ravaux,  caissier  à  Tonnerre. 

La  caisse  d'Avallon  a  une  succursale  à  Lisle. 


Cerisiers,  Charny,  Saint-Fargeau,  Saint-Julien-du-Sault  et  Villeneuve -sur-Yonne. 
La  caisse  de  Tonnerre  en  a  une  à  Ravières  et  une  à  Noyers. 


455 

SOCIÉTÉS  DE  SECOURS  MUTUELS. 

Àrrondisiement  d'Àtêxem. 

Société  de  Prévoyance  el  de  Secours  mutuels  d'Auxerre.  pré^dent  :  M.  Laurent- 
Lesseré. 
Société  rUnion  fraternelle,  président  :  M.  Delaplace. 
Société  de  Saint-François  Xavier,  président  :  M.  Mondot  de  Lagorce. 
Société  de  Secours  mutuels  d'Accolay,  président  :  M.  Momon. 

—  —  de  Gravant,  président  :  M.  Tillevin  îjfe. 

—  —  de  Saint-Florentin,  président  :  M.  Blonville-Desbois. 
Société  de  Secours  mutuels  de  Seignelay,  président:  M.  Ghéret. 

—  —  de  Toucv,  dite  fa  Fraternelle,  président:  M.  Paqueau. 
^                   —  de  Yermenton,  président  :  M.  de  Bonnaire. 

—  —  de  Siint-Y incent,  de  Vincelles,  présid.  :  M.  d'Yauviile. 

Arrondissement  d^Àvallw. 

Société  d'Assistance  mutuelle  d'A vallon,  président  :  M.  Béthery  de  la  Brosse. 
Société  de  Secours  mutuels  de  Sauvigny-le-Bois,  président  :  M.  de  Bertier  de 
Sauvi^ny. 
Société  de  Secours  mutuels  de  Tézelay,  président:  M.  Regnaull. 

Arrondissement  de  Joigne . 

—  —  de  Joigny,  président  :  M.  LavoUée. 

—  —  de  Brienon  (hommes),  président  :  M.  Delécolle. 

—  —  —         (femmes),  présidente  :  M"«  Sauvegrain. 

—  ^  et  des  Amis  de  l'Ordre  de  Césy,  présid.  :  M.  Benoit.. 

—  —  des  sapeurs-pompiers  de  Migennes,  présid.  :  M.  Cloche. 

—  —  des  sapeurs-pompiers  de  Rogny,  présid.  :  M.  Combes. 

—  —  de  Saint-Cydroine,  président  :  M.  Chantemille. 

—  —  de  Saint-Julien-du-Snult,  président  :  M.  Coste. 

—  —  de  Villeneuve-sur-Yonne,  président  :  M.  Bissonnier. 

Arrondissement  de  Sens, 

Société  d'Union  et  de  Secours  mutuels,  président  :  M.  Cornisset-Lamolte. 
Société  r'e  Saint-François-Xavier,  président  :  M.  Duchemin. 
Société  de  Secours  mutuels  de  Cbéroy,  président  :  M.  Fauvillon. 

—  —  des  Sièges,  président  :  M.  Bouda  il. 

—  —  de  Gron,  président  :  M.  Fraudin. 

—  .  —  de  Montacner,  président  :  M.  Ancelot. 

—  —  de  Paron,  président  :  M.  Harly-Perraud. 
»  —  de  Pont-sur-Yonne,  président  :  M.  Lamy. 

—  —  de  St-Maurice-aux-R.-H.,  président:  M.  Dromain. 

—  —  de  Sain t-Martin-du  -Tertre,  président  ;  M.  Gagé. 

—  —  de  Saint-Yalérien,  président  :  M.  Claisse. 

—  —  de  Soucy,  président  :  M.  Guichard. 

~  —  de  Saint-Paul,  à  Thorigny,  président  :  M.  Souy. 

—  —  de  St-Thomas  de  Cantorbéry  à  Yallery,  président  : 

M.  le  comte  de  Rochechouart. 

—  —  de  Yilleblevin,  président  :  M.  Gallois 

^  _  de  Yilleneuve-P Archevêque,  président  :  M.  Juste. 

»  —  de  Yoisines,  président  :  M.  Lhoste. 

—  —  des  sapeurs-pompiers,  à  Yilleneuve-la-Guyard,  pré- 

sident :  M.  Lecomte. 

Arrondissement  de  Tonnerre. 

Société  de  Secours  mutuels  des  sapeurs-pomj^iers  de  Tonnerre,  prés.  :  M.  Rolland. 

—  ^  des  ouvriers  réunis  de  Tonnerre,  prés.  :  M.  Ravaux. 


456 

f '■  Société  de  Secours  mnt.  des  Tignerons  de  TonnerrCi  prés.  :  M.  Lemaire-BerUm. 
2*     —  —  —  —        presid.  :  M.  Munier-Portier. 

—  —  d'Arlhonnay.  président  :  M.  N... 

—  —  d'Argenteuu,  président  :  M.  fioargnipiat. 

—  —  de  Noyers,  président  :  M.  Gelez  Manè. 

—  —  de  Serrigny,  président  :  M.  Bférat  Jean-Baptiste. 

SOCIÉTÉ  DE  SECOURS  MUTUELS  ENTRE  LES  INSTITUTEURS  PUBLICS 

DU  DÏPARTBHBRT. 

autorisée  le  95  novembre  1843. 

Président  honoraire,  M.  le  Préfet  ;  président,  M.  Ler&s,  inspecteur  de  l'Académie; 
vice-président,  M.  Colin»  inspecteur  primaire  ;  trésorier,  M.  Peltier,  instituteur 
communal  ;  secrétaire.  M.  Martin,  secrétaire  de  Tinspection  d'Académie  ;  secré- 
taire-adjoint. M.  Lasnier.  —  Administrateurs  :  MM.  Dorlhac  de  Borne,  direc- 
teur de  l'Ecole  normale;  Prot  et  Poitout. 


Fondée  en  1859,  cette  association  a  pour  but  d'établir,  entre  les  v 
du  collège  d'Auxerre,  un  centre  commun  de  relation^}  amicales  et  d'i 


ASSOCIATION  FRATERNELLE  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

DU  COLLBGB  D*AUXBRRB. 

anciens  élèves 
'assistance  fra- 
ternelle et  de  coopérer  en  même  temps,  dans  la  mesure  des  ressources  de  la  so- 
ciété, au  maintien  de  la  haute  réputation  du  vieux  collège  fondé  par  Jacques  Amyot. 

Membres  du  Comité  :  MM.  le  docteur  Flandin,  à  Paris,  président  :Sallé,  président 
À  la  Cour  impériale  de  Paris;  Thouard,  notaire,  secrétaire-trésoner;Tam- 
bour,  avocat;  Duplan,  négociant;  Binoche,  avocat;  Challc,  membre  du 
Conseil  eénéral  de  l'Yonne,  délégué  général  de  l'association  ;  Dondenne, 
délégué  du  trésorier:  Munier,  ancien  prmcipal  du  collège  d'Auxerre;  Perri- 
quct,  imprimeur  à  Aûxerre. 

ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES  DU  COLLÈGE  DE  SENS. 

Président  :  M.  Amédée  Dechambre,  à  Paris  ; 

Trésorier:  M.  Pinard  0.  >)((,  directeur  du  comptoir  d'escompte,  rue  Bergère,  i4, 

à  Paris; 
Membres  :  MM.  Jarry  (Louis-Frédéric),  liègue  (Paul)  et  Trinquesse  atné,  à  Paris; 
Mancel  et  Alfred  Salleron,  à  Sens. 


TROISIÈME  PARTIE. 


STATISTIQUE,  SCIENCES  &  ARTS. 


«869. 


TROISIÈME  PARTIE. 


STATISTIQUE,    SCIENCES    ET  ARTS. 


ÉPHÉMÉRIDES  TONNERROISES. 


LB  PASSAGE  D  UNE  RBINE 
30  juillet  158S. 


IL  existe  aux  archives  de  la  ville  de  Tonnerre  un  petit 
dossier  ainsi  intitulé  :  «  Pièces  qui  font  connaître  que  la 
€  reine  a  passé  à  Tonnerre  et  qu'elle  a  logé  rue  des  Ber- 
«  nouils.  » 

Cinq  princesses  portaient  alors  le  titre  de  reine  de 
France.  Quelle  est  celle  qui  a  honoré  Tonnerre  de  sa  pré- 
sence ? 

La  première  était  Catherine  de  Médicis,  cette  femme  d'un 
vaste  génie,  d'une  force  d'âme  presque  effrayante;  cette  reine 
dont  on  a  dit  le  plus  de  mal  après  Frédégonde  et  Brunehaut  ; 
cette  femme  contre  qui  ont  été  faits  tant  de  libelles,  tant 
d'épifframmes,  objets  de  ses  fiers  dédains  du  haut  du  trône 
qu'elle  sut,  malgré  sa  viduité,  conserver  pendant  le  règne  de 
ses  trois  fils(1). 

(1)  Voici  l*une  de  ces  ôpigrammes  : 

Très  Erebi  furias  ne  posttiàc  credere  vales , 

Addlta  nam  quarla  est  nunc  Caltiarina  tril>us. 

Quod  si  très  furias  à  se  dimitteret  Orcus» 

Uœc  Catbarina  foret  pro  tribus  una  satis. 
On  peut  ia  traduire  ainsi  :  Ne  croyez  pas  que  l'Enfer  n'ait  que 


4 

Fille  unique  et  héritière  de  Laurent  de  Médicis,  elle  appar- 
tenait par  sa  mère  à  la  maison  de  la  Tour-Boulogne,  et  par 
son  aïeuleà  Jeanne  de  Bourbon  Vendôme  ;  elle  descendait,  de 
même  que  Henri  IV,  de  Robert  de  Vendôme,  sixième  fils  de 
saint  Louis.  Kée  à  Florence,  le  13  avril  1519,  treize  jours 
après  Henri  II,  elle  avait  été  naturalisée  Française  au  mois 
de  mai  suivant.  Veuve  de  ce  roi  depuis  le  10  juillet  1559, 
elle  était,  sous  le  titre  de  régente,  reine  de  fait.  Alors  (1583) 
elle  vivait  à  la  cour,  résidait  à  Paris,  près  de  Henri  III,  son 
fils,  qu*elle  quittait  peu.  Il  est  inutile  de  rappeler  que  cette 
mégère  est  Tauteur  de  la  Saint-Barlhélemy.  Elle  est  morte  le 
5  janvier  1589. 

Venait  ensuite  la  veuve  de  François  II  (1],  Marie  Stuart, 
proche  parente  de  la  reine  Catherine;  elle  descendait  aussi  de 
saint  Louis  par  Marie  de  Lorraine,  sa  mère,  et  par  Antoi- 
nelie  de  Bourbon,  son  aïeule,  grande  tante  de  Henri  IV. 
Celte  reine,  Tune  des  plus  accomplies  que  la  France  ait 
jamais  eues,  avait, depuis  1561,  fait  ses  adieux  «  au  plaisant 
pays  de  France,  sa  patrie  la  plus  chérie,  qui  avait  nourri  sa 
jeune  enfance.  »  Ce  sont  ses  propres  paroles.  Que  ne  pouvait- 
elle  prévoir  alors  les  malheurs  afi'reux  qui  Tont  frappée  plus 
tard  ?  En  1583  elle  était  détenue  par  sa  cousine  Elisa- 
beth, qui,  quatre  ans  après,  devait  lui  donner  la  couronne  du 
martyre. 

La  troisième  reine  de  France  était  Elisabeth  d'Autriche, 
veuve  de  Charles  IX  depuis  le  30  mai  1574  (2).  Fille  de  l'em- 
pereur Maximilien  II,  elle  descendait  aussi  des  rois  de 
France  par  Marie  de  Bourgogne,  sa  tris-aïeule.  Cette  ver- 
tueuse princesse  n'était-elle  pas  vraiment  digne  d'un  trône  ? 
Combien  ne  fut-elle  pas  attristée  de  la  Saint-Barthélémy  ? 
Que  de  larmes  amères  elle  lui  fit  répandre  I  Ne  lui  en  avait- 
on  pas  soigneusement  caché  le  projet  et  le  moment  de  l'exé- 
cution ?  A  la  fin  de  1 575,  après  avoir  embrassé  sa  fille  unique, 

trois  furies  :  Catherine  est  la  quatrième.  Si  l^Enfer  venait  à  perdre  ses 
trois  anciennes  furies,  Catherine  seule  suffirait  à  remplacer  ses  trois 
aînées. 

(ij  François  II  est  mort  le  5  décembre  1560.  Marie  Stuart,  née  le 
45  novembre  1542,  est  tille  du  roi  d'Ecosse,  Jacques  I[,et  de  Marie  de 
Lorraine,  mariée  le  24  avril  1558. 

(2)  Dans  Tanagramme  de  Charles  de  Valois  on  trouve  :  Chasseur 
déloyal. 


Marie  Elisabelb,  qui  devait  si  peu  survivre  à  son  père  (1),  elle 
s'était  reiirée  en  Autriche,  y  avait  fait  bâtir  le  couvent  de 
Sainte-Claire,  oii  elle  vécut,  et  servit  de  modèle,  non  seule- 
ment à  la  cour,  mais  aux  religieuses  mêmes.  Son  oncle  et 
beau-frère,  Philippe  II,  lui  offrit  en  vain  de  partager  le  trône 
d'Espagne  (2).  Elle  resta  fidèle  à  la  mémoire  de  son  royal 
époux,  et  ne  quitta  plus  sa  retraite. 

Hâtons-nous  de  citer  en  quatrième  ligne  Marguerite  de 
Valois,  sœur  des  trois  rois  François  II,  Charles  IX  et  Henri 
III;  première  femme  de  Henri  IV,  alors  encore  roi  de  Navarre, 
dont  elle  était  la  cousine  issue  de  germains,  tardivement 
séparée  de  lui  en  1599  pour  parenté.  Elle  est  auteur  de 
mémoires  précieux  qui  se  terminent  avec  Tannée  1583.  En 
1583,  elle  est  à  la  cour;  son  frèie  Henri  III  lui  reproche 
amèrement  ses  désordres;  elle  pari  inopinément,  le  roi  fait 
arrêter  sa  litière;  on  visite,  on  arrête  ses  dames  de  compa- 
gnie. Marguerite  se  dirige  sur  Neyrac,  puis  sur  Agen  et 
llsson.  Malheureuse,  oubliée,  sans  ressoiirces,  que  ne  doit- 
elle  pas  à  la  généreuse  assistance  d'Elisabeth  d'Autriche 
sa  belle-sœur  I  C'est  à  Usson  qu'elle  écrit  ses  mémoires. 
Cette  reine  déshonorée,  fugitive,  ne  peut  être  celle  qui,  à  la 
même  époque,  est  reçue  à  Tonnerre. 

Epouse  sans  époux,  et  reine  sans  royaume. 
Vaine  ombre  du  passé,  grand  et  noble  fantôme, 
Elle  traîna  depuis  les  restes  de  son  sort. 
Et  vit  jusqu'à  son  nom  mourir  avant  sa  mort  (3). 

L'inconstant  Henri  III  (4)  voulait  unir  son  sort  à  celui  de 
Catherine  de  Navarre,  sœur  de  Henri  IV.  Catherine  de  Médicis, 
en  haine  des  Bourbons,  empêcha  ce  mariage.  Le  prince  dut 


(1)  Charles  IX  est  mort  le  30  mai  1574,  après  quatre  ans  de  ma- 
riage. Sa  flile,  née  en  157*2,  est  morte  en  1578. 

(2)  On  sait  la  bizarrerie  de  Philippe  H,  qui,  marié  quatre  fois, 
voulut  épouser  trois  de  ses  belles-sœurs  :  i^'  Eiisabcih  d'Angleterre, 
sœur  de  Marie,  sa  seconde  femme  :  â"  Marguerite  de  Valois,  sœur 
d'Elisabeth,  sa  troisième  femme;  3^  Elisabeth  d'Autriche,  sœur  de  sa 
quatrième  femme. 

(3)  Elle  mourut  à  Paris,  le  27  mars  1615.  On  a  dit  d^elle  : 

b Quœ  tôt  postsœculaclarum 

Induxit  lumulis  suprema  Valesia  nomen.  « 
(4r)  Dans  ces  mots  Ilenricus  valesius  leriius,  on  trouve  cette  ana- 
gramme :  Hic  eril  lues  et  ruina  suis. 


épouser  Anne  Jagellon,  fille  et  héritière  dn  dernier  roi  de 
Pologne,  puis  Elisabeth  de  Suède,  puis  encore  Marie  de 
ClèTes,  princesse  de  Condé.  Son  choix  se  fixa  sur  ia  char- 
mante Louise  de  Lorraine,  fille  atnée  de  Nicolas,  comte  de 
Vaudemont,que  son  gendre  créa  duc  de  Hercœur  en  1869  (<). 
Cette  princesse,  petite  fille  de  Renée  de  Bonrbon-Moat- 
pensier,  duchesse  de  Lorraine  et  de  Bar,  descendait  aussi  de 
la  race  antique  de  Saint-Louis.  Par  la  maison  de  Lorraine 
elle  était  cousine  issue  de  germains  de  Tinforlunée  Marie 
Sluart,  sa  belle-sœur.  Ces  deux  souveraines  avaient  encore 
une  origine  commune,  qui  remontait]  à  Louis  P',  duc  de 
Bourbon. 

Louise  de  Lorraine,  ou  plutôt  de  Yaudemont,  comme 
l'appellent  plusieurs  biographes,  fut  le  lien  de  parenté  des 
maisons  de  France  et  de  Lorraine.  Elle  était  d  une  beauté 
rare,  d'une  haute  vertu,  mais  de  peu  de  moyens.  Les  œuvres 
de  piété,  les  œuvres  de  charité,  telle  était  son  occupation 
principale.  N'était-ce  pas  chose  très  remarquable,  au  milieu 
des  désordres  d'une  cour  vraiment  licencieuse?  Elle  fut  aussi 
la  bienfaitrice  de  Marguerite  de  Valois  dans  sa  détresse  et 
dans  son  abandon.  Cette  reine  si  douce,  si  triste,  si  digne 
elle-même  de  pitié,  cette  épouse  si  négligée  de  son  royal  et 
volage  époux,  qui  par  cette  réunion  voulait  conjurer  quel- 

Su'orage,  avait  révélé  ses  douleurs  en  prenant,  selon  le  goût 
u  siècle,  pour  corps  de  sa  devise  un  cadran  sous  le  soleil, 
allégorie  qui  semble  devoir  s'expliquer  ainsi  :  Regardez-moi 
pour  que  Ton  me  considère. 

Ce  fut  cette  princesse  qui  vint  à  Tonnerre  le  30  juillet 
4583. 

II. 

Citons  d'abord  la  délibération  des  échevins  ;  nous  copions 
textuellement  : 

«  Programme  des  cérémonies  pour  la  réception  de  la 
«  Royne.  » 

«  Ce  jourd'huy,  vendredy,  vingt-neufiesme  jour  du  raoys 
«  de  iuillet,  l'an  mil  cinq  cens  quatre-vingts  et  troys,  heure 

(1)  Née  à  Nomény  (Lorraine),  morte  le  29  janvier  1601.  Elle  était 
cousine  germaine  du  duc  de  Lorraine. 


4(  de  cinq  heures  après  n^idi,  par  devant  nous  Pierre  Tur- 

«  reau,  gradué  ès-lois,  lieutenant-général  au  bailliage  de 

«  Tonnerre,  en  nostre  hostel,  ont  comparus  les  eschevins  de 

4i  ladicte  ville,  par  honorable  homme  Maistre  Jehan  Soup- 

«  plelte  (1),  Edmond  Allier  (2)  et  Françoys  Le  Maistre  (3), 

«  lesquels  (4)  nous  on  dict  que  ce  jourd*huy,  sur  les  troys 

«  heures    après  midi,  ils  ont  reçu  lettre  missives  du  sei- 

«  gneur  de  Chesley  (5)  par  lesquelles  il  aduertist  ceste  ville 

«  que  la  Royne  se  départant  de  la  ville  de  Troyes,  vient  et 

«  arrive  au  giste  demain  en  ceste  ville,  où  elle  séjournera  un 

«  iour  ou  deux.  Sur  quoy  nous  dict  auoir  faict  assigner, 

«  heure  présente,  par  douant  nous,  par  Bertin  Brasléss, 

«  sergent,' le  maire  (tf),  et  diverses  autres  personnes  du  corps 

«  de  la  ville,  les  principaux  habitants  d  icelle  pour  aduiser 


(1)  Jean  Soupplelte,  avocat,  avait  été  receveur  de  la  ville  en  4559, 
procureur  des  habitants  en  4503,  écbevln  en  1570,  74,  72,  75. 76,  77, 
83,  87.  Il  tenait  momentanément  la  caisse,  en  Pabsence  de  Regnault 
Leclerc  Son  nom  est  souvent  et  toujours  booorablement  cité  dans 
les  affaires  de  la  ville. 

(2)  Edmond  Allyer  figure  comme  échevin  en  4555,  4559,  1562, 
4583  et  4584. 

(3)  Françoys  Le  Maistre  fut  encore  échevin  en  4584  et  1585.  II 
était  sans  douie  receveur  du  droit  commun  en  1585,  quand  Charlotte 
de  Lantage,  dame  de  Nicey,  Etoorvy,  Romilly,  Villiers-le  Bois,  agis- 
sant au  nom  de  Magdeleine  de  Choiseul,  sa  belle  mère,  0t  saisir  cet 
édile  municipal  pour  une  somme  de  trente  trois  écus  un  tiers  (cent 
livres)  que  lui  devait  la  communauté  de  Tonnerre.  François  Le 
Maistre  paya,  reçut  quittance  et  fut  subrogé  aux  droits  de  Magde* 
leine  de  Choiseul.  Tel  était  Tavantage  d'administrer  les  finances 
municipales  ! 

(4)  Les  autres  échevins  étaient  :  Regnault  Leclerc,  avocat,  notaire, 
capitaine  Quartenier,échevin  en  1574,  receveur  des  deniers  communs 
en  1583  et  1584. 11  descendait  d'un  chancelier  de  France,  et  était 
regardé  comme  Tun  des  plus  notables  de  la  ville;  etc. 

François  Jazu,  garde  scel  du  bailliage  de  4581  à  4585.  Sa  famille 
comptait  des  seigneurs  à  Nuits  -  sur  Armançon,  Fulvy,  iunay,  etc. 

(5)  Chesley  avait  fait  partie  et  avait  été  démembré  de  Tancieh 
comté  de  Tonnerre.  En  4540,  cette  seigneurie  appartenait  à  la 
maison  de  Moustier;  en  4569  et  1583  à  celles  de  Vaudrey  et  de 
Lantage. 

(6)  Le  maire  :  Ce  titre  paratt  étonnant  en  4583.  L^établissement  de 
cette  magistrature  ne  remonte  qu*à  la  charte  dp  9  mai  4592. 
Regnault  Leclerc  a  toujours  été  cité  comme  le  preniier  maire,  neuf 
ans  plus  tard.  T  avait  il,  en  4583,  de  fait,  un  maire  sans  que  les  habi- 
tants y  fussent  autorisés? 


8 

• 

«  les  moyens  qae  l'on  tiendra  à  son  arrivée  et  réception  en 

«  ceste  ville,  ainsi  que  les  escheuins  et  personnes  nous  ont 

«  verballement  relaté,  les  quels  habitants  sont  comparus  par 

«  noble  Lomme  Henry  Canelle  (1),  seigneur  de  Bernol  ; 

«  H«  Loys  Raffard  (3),  M' EdmeVéluot,  M"  Clément  Broth  (3), 

«  M«  Françoys  Piardat,  M'^  Simon  Andry  (4],  M''  Guillaume 

«  Coiffât  (5),  Nazarre  Chauchefoing  (6),  Pierre  David  (7), 


(1)  Henri  Canelle,  seigneur  de  Bernoufl,  élu  le  38  Juillet  1K86. 
Le  39  septembre  1552,  Jean  Canelle,  son  père,  avait  acheté  de  Fran- 
çois du  Bellay  et  de  Louise  de  Clermont,  Bernol,  M  illois  et  Solas, 
avec  seigneurie.  Justice,  cens,  ventes  et  autres  droits,  moyennant 
3.100  livres  payées  comptant.  Le  13  septembre  1553.  il  y  eut  confir- 
mation de  la  vente  avec  un  supplément  de  prix  do  500  livres.  Ber- 
noull  était  alors  de  la  paroisse  de  Dyé.  Il  y  eut  rétrocession  ulté- 
rieure. En  1578,  Jacques  Canelle,  seigneur  de  Bernouil,  achète  de 
Loyse  de  Clermont  70  arpents  au  peiit  bois  de  Beault,  moyennant 
II  c.  xxxiij  écus  Elle  se  réserve  foi  et  hommage. 

(3)  Louis  Raffard,  avocat,  secrétaire  de  la  reine  de  Navarre,  puis 
receveur  du  grenier  à  sel  pour  le  roi.  11  fut  échevln  de  la  ville  en 
i57i,  1586.  1500.  Il  avait  épousé  Jeanne  Piget.  qui  descendait  des 
seigneurs  de  Vezannes,  au  commencement  du  xv*  siècle. 

(3)  Clément  Broth,  avocat,  échevin  en  1559, 1560. 

(4)  Simon  Andry  était  d'origine  grecque,  et  fils  d^un  sergent 
forestier  des  moines  de  Saint-Michel.  Simon,  élevé  par  les  religieux, 
fut  tabellion  juré.puis  procureur  au  bailliage  II  se  distinguait  par  une 
probité  sévère  et  par  une  grande  libéralité  envers  les  pauvres.  Zélé 
serviteur  du  roi,  il  défendit  énergiquoment  la  ville  contre  les  factieux 
qui  voulaient  s'en  rendre  maîtres.  Déjà  les  ligueurs  s'étaient  emparés 
de  l'église  de  Saint  Pierre  et  du  Belfort;  Simon  Andry  entraîne  les 
habitants  par  son  exemple  et  par  ses  promesses  ;  les  ligueurs  sont 
vivement  attaqués,  repoussés,  chassés  ;  ils  perdent  quelques  hommes, 
entr'autres  Du  Carret,  capitaine  d'Egriselles,  seigneur  Auxerrois, 
ancien  écuyer  du  duc  de  Guise.  Simon  Andry  donne  libéralement 
de  ses  deniers  les  récompenses  promises  sans  Jamais  rien  réclamer 
ni  au  roi.  ni  à  Tadministration  municipale.  li  fut  échevin  en  1586  et 
1593,  et  mourut  le  7  novembre  1599  à  63  ans.  Son  éloge  a  été 
fait  en  vers  latins.  Son  fils  et  son  petit  fils,  tous  deux  du  prénom 
de  David,  furent  seigneurs  de  Tronchoy  ;  le  dernier  fut  bailli  de  Ton- 
nerre. 

(5)  Pierre  Coiffât  était  contrôleur  de  la  maison  du  prince  de  Condé  ; 
il  appartenait  à  une  maison  noble  de  Champagne. 

(6]  Nazaire  Chauchefoing,  échevin  en  1556,  1559,  1570. 

(7)  Pierre  David,  riche  marchand,  fondateur  de  la  chapelle  de 
Notre-Dame  de  la  Pitié  dans  l'église  de  Saint  Pierre,  échevin  en 
1556, 1573. 


9 

«  M""  Adrian  Boyuinet  (1),  Jehan  Cbeuolat  (2),   Jacques 

«  Mathieu  (3),  Pierre  Leclerc  (4),  M''  Pierre  Turreau  Tesnet, 

«  frère  Phélippes  de  Mercy,  Jehan  Chauchefoing,  Jacques 

«  Royer,  Jehan  Channot,  Alphonse  de  Sainot-Quantin,  dis- 

€  crette  personne  H''  Claude  Pouret,  pbre  (prêtre],  curé  de 

«  Téglise  Saint-Pierre  de  Tonnerre,  AP  Guillaume  Graogier, 

«  chanoyne,  M*"  Guillaume  Levuyt  (5),  Julien  Gaillard,  Anne 

«  Lemarchand  (6),  Pierre  Michelot,  Miche)  Faulsillon,  Jehan 

€  Roche,  Pasquot  Fauoittes,  Pierre  Riquenard,  frère  Claude 

«  Boulaschin,  Anthoine  Barrault  (7),  Edme  Regat,  W  Milles 

«  Gérard.  Pierre  Faulche,  Pierre  Jacquinet  (8),  et  Nicolas 

«  Allyer  (9),  avec  lesquels  a  esté  résoult  et  délibéré  qu'il  luy 

«  sera  faict  présent  au  nom  de  la  dicte  ville  d'une  douzaine 

a  de  fiUeUes  [feuillettes]  de  vin.  Sera  envoyé  un  exprès  au 

«  lieu  de  Cruzy  et  aultres  lieux  pour  recouvrer  des  truffes 

«  et  haulte  venaison  s'il  est  possible,  pour  luy  en  faire 

«  semblablement  présent.  Sera  faict  un  arc  (de  triomphe] 

«  de  lyerre  deuant  la  chapelle  de  Nostre-Dame  du  Pont  (10), 

«  du  costé  des  champs  ;  un  aultrè  à  la  barrière  du  pont  de 


(4)  Adrien  Boyvinet,  avocat,  procureur  au  bailliage,  échevin  en 
1571,  i573,  syndic  des  habitants  en  4605. 

(2)  Jehan  Chevolat,  marchand,  échevin  et  receveur  en  4561,63, 
67,  74  et  75. 

(5)  Mathieu.  Cette  famille  compte  des  avocats,  des  élus,  un  maire 
de  Tonnerre  ;  alliée  à  presque  toutes  les  familles  de  la  ville. 

(4)  Pierre  Leclerc,  échevin  en  4583,  4584.  seigneur  de  Tlsle-sous* 
Tronchoy,  conseiller  pour  le  roi,  élu  en  4605. 

(5)  La  famille  Le  Vuyt,  très  répandue  dans  le  Sénonais  et  dans  le 
Tonnerrois,  sortait  d'Etienne  Le  Vuyt,  avocat  du  roi  au  présidial  de 
Sens,  mort  en  1542  à  l'âge  de  99  ans.  Elle  a  produit  des  savants,  des 
magistrats,  des  maires  et  nombre  d'échevins. 

(6)  Anne  Lemarchand,  échevin  et  receveur  des  deniers  patrimo- 
niaux en  460iS  et  4605. 

(7)  Antoine  Barrault,  échevin  en  4603,  1605,  était  seigneur  de 
Béru.  Son  père.  Jehan  Barrault,  était  seigneur  de  Béru  et  de  Vezannes 
et  capitaine  de  Vézelay  En  4582,  Jehan  Barrault,  avocat,  un  de  leurs 
ancêtres,  avait  été  choisi  par  les  habitants  pour  régler  avec  le  comte 
de  Tonnerre  une  contestation  sur  le  droit  de  pèche 

(8)  Pierre  Jacquinet,  marchand,  échevin  en  1627,  figure  souvent 
dans  les  actes  de  la  ville. 

(9)  Voir  la  note  n"  3  de  la  page  7. 

(40)  On  voit  encore  sur  le  pont  Notre-Dame  l'emplacement  de 
cette  chapelle,  qui  a  été  détruite  en  4775.  En  4583  le  faubourg 
n'existait  pas.  Il  n^  avait  que  la  grange  des  religieux  de  Fontenay. 


10 

«  l'hospital  (1)  ;  un  aultre  devant  la  porte  dud.  hospilal. 
«  Les  joueurs  d*instrument  de  ceste  ville  seront  sur  la  dicte 
«  porte  et  (joueront)  deux  jeux  de  haultboys  pendant  son 
«  entrée  et  arrivée  ;  et  un  aultre  arc  de  lyerre  au  devant 
«  de  la  rue  et  noaison  où  elle  logera,  le  tout  au  mieulx  et 
if  en  la  plus  grande  diligence  qu*il  sera  possible  de  faire.  » 

«  (Seront  convoquez]  ceulx  qui  ont  en  coustume  de  chasser 
«  pour  recouurer  venaison  dans  ce  finage;  et  sera  publié  à 
«  son  de  trompe  par  les  carrefours  de  ceste  ville  que  chascun 
a  habitant  ait  à  nestoyer  les  rues  deuant  sa  maison,  oster 
«  les  escheuppes  et  immondices  qui  y  sont,  et  de  parer 
«  chascun  au  devant  de  sa  maison  tant  de  tapisseries,  draps 
«  que  aultres  verdures.  » 

«  Lesquelles  délibérations,  déclarations  et  conclusions 
«  ont  été  falotes  par  les  d.  habitants  comme  dessus,  nous 
«  comme  jusques  auons  authorisé  et  dMcelle  donné  acte 
«  aux  d.  écheuins  ce  requérant  pour  leur  seruir  et  valloir 
«  ce  que  de  raison.  Faict  à  Tonnerre,  par  nous  lieutenant 
«  susd.,  les  d.  an  et  jour  que  dessus.  » 

Signé  :  «  Petit  Jehan.  » 

On  aura  remarqué  qu'il  ne  s'agit  ici  que  de  la  royne  sans 
dénomination,  et  que  dès  lors  il  y  a  pu  avoir  inexactitude; 
que  la  nouvelle  de  ce  passage  a  été  tardivement  annoncée  ; 
que  les  habitants  n'ont  pas  moins  mis  un  grand  empressement 
à  recevoir  dignement  la  princesse  qui  les  honorait  de  sa  pré- 
sence ;  enfin  qu'il  n'était  pas  extraordinaire  que  la  comtesse 
de  Tonnerre,  Louise  de  Clermont,  duchesse  d'Uzës,  et  déjà 
âgée,  n'ait  pas  pu  se  trouver  à  Tonnerre.  Quant  au  bailli,  le 
célèbre  Pierre  Pithou,  le  zélé  promoteur  des  libertés  de  l'é- 
glise gallicane,  il  était  retourné  à  Paris  dès  1582.  Ce  n'est 
qu'en  1 590  que  l'on  trouve  des  actes  de  son  successeur  Jac- 
ques Canelle,  seigneur  de  Bernouil  et  commissaire  des  guer- 
res.. On  ignore  la  date  de  sa  nomination  (voir  la  note  n»  1  de 
la,  page  8.). 

m. 

Le  7  juin  1583,  Henri  III  faisait  son  entrée  à  Maisières. 
Il  s'y  trouvait  encore  le  29  juin,  date  d'un  édit  (2).  Un  itiné- 

(1)  11  existait  sur  le  pont  même  une  porte  au  dessus  de  laquelle 
étaient  les  prisons.  C'est  là  que  commençait  la  ville. 
(S)  Lettre  de  M.  Jean  Hubert,  bibliothécaire  de  Gharleville. 


11 

Défaire  imprimé  des  rois  de  France  (1]  dit  que  le  roi  était 
dans  cette  ville  le  2  juillet,  et  que  le  i  il  rentrait  à  Paris.  Le 
but  du  séjour  de  S.  M.  à  Maisiëres  parait  avoir  été  de  prendre 
les  eaux  de  Spa,  dont  il  était  cependant  éloigné  d'une  ving- 
taine de  lieues.  Il  avait  fait  construire  un  mail,  où  tous  les 
jours  il  faisait  sa  partie.  C'était  pour  lui  une  véritable  pas- 
sion (2). 

La  reine  Taccompagnait-elle  ?  c'est  probable.  Qu'esi-elle 
devenue  du  2  juillet  jusqu'à  la  fin  du  mois  ?  N'aurait-elle  pas 
été  en  Lorraine  voir  sa  famille,  comme  le  dit  Courtalin- 
Delestre  dans  sa  topographie  du  diocèse  de  Troyes  (3]  7  Puis 
elle  serait  revenue  à  Hézières.  Le  fait  est  que,  le  18  juillet 
1583,  le  passage  de  la  reine  est  annoncé  officiellement  à 
l'assemblée  des  habitants  de  Troyes.  Elle  vient  de  Hézières  ; 
elle  semble  devoir  aller  à  Bourbonne.  On  propose  d'envoyer 
les  échevins  au-devant  d'elle,  dans  les  Ardennes  ;  cette  propo- 
sition est  résolue  négativement. 

Le  26,  on  est  informé  que  la  reine  passera  le  28  juillet 
sous  les  murs  de  Troyes  ;  car  la  peste  sévit  dans  la  capitale 
de  la  Champagne.  Louise  de  Lorraine  se  rend  à  Saint-Lyé* 
maison  de  campagne  de  l'évéque.  C'est  l'ancien  Mantenay, 
où  a  fleuri  longtemps  une  abbaye  dont  il  n'y  a  plus  le  moindre 
vestige.  Les  rois  de  France  y  avaient  fait  bâtir  un  château 
qui  devint  une  forteresse  considérable  (i).  Messieurs  de  la 
justice  et  du  corps  de  ville  vont  la  saluer  et  lui  portent  les 
cadeaux  d'usage.  Sa  Majesté  était  accompagnée  de  M""^  de 
Fiesque  (5),  de  M.  et  M>°''  de  Larchant,  de  H.  de  Dinteville, 


(1)  Recueil  imprimé  de  pièces  fugitives  pour  servir  à  l'histoire  de 
France,  t.  4,  {Biàl.  Imp). 

(2)  Lettre  de  M.  Jean  Hubert. 

(3)  «  En  4582,  Louise  de  Lorraine,  épouse  du  roi,  passe  à  Troyes 
«  au  mois  de  Juillet  ,en  venant  de  Lorraine;  la  ville  lui  rend  tous  les 
«  honneurs  dus  en  pareille  circonstance.  Cette  princesse  alla  loger  à 
«  Saint-Lyé,  maison  de  campagne  de  Tévèque  de  Troyes  (Claude  de 
«  Bauffremont).  Le  lendemain,  elle  fut  coucher  àSaint-Phal.  Elle  en 
9  partit  ensuite  pour  le  Bourbonnais,  où  le  roi  devait  se  trouver  ^ 
Courtalin  Delestre,  I,  435.  La  date  4589  est  ou  une  erreur  ou  une 
faute  typographique  que  démontrent  les  délibérations  prises  à  Troyes 
et  à  Tonnerre,  au  mois  de  juillet  4583. 

(l)  Courtalin  Delestre,  III.  6i. 

(5)  La  maison  de  Fiesque  était  l'une  des  quatre  principales  de 
GèneSi  une  des  plus  illustres  de  l'Italie.  La  branche  aînée  s'était  fixée 


42 

lieutenant-général  au  gouvernement  de  Champagne,  et  de  M"« 
de  Dinteville,  enfin  de  M.  de  Gombaut,  premier  maître  d'hôtel 
du  roi,  et  de  M^^  de  Gombaut  (1).  Le  29  juillet  la  reine  quitte 
Saint-Lvé  et  se  rend  à  Saint-Phal,  en  suivant  une  roule  fort 
ancienne  qui  paraît  s'être  prolongée  sur  Coussegrey  et  sur 
Tonnerre.  Les  habitants  de  Troyes,.  privés  du  plaisir  de 
recevoir  la  princesse,  s'étaient  portés  au  château  de  la 
Hotte  pour  la  voir,  la  saluer,  et  lui  rendre  des  hommages 
empressés. 

Saint-Phal,  ancienne  seigneurie,  à  dix-huit  kilomètres  de 
Troyes,  sur  la  partie  occidentale  de  la  vaste  forêt  d'Aumont, 
avait  un  très  beau  château  dans  le  style  moyen-âge.  Long- 
temps il  avait  appartenu  à  la  maison  de  Saint-Phal.  Il  était 
alors  entre  les  mains  de  Georges  de  Vaudrcy,  dont  la  maison, 
qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  celle  de  Saint-Phal,  avait  été 
momentanément  chef  de  celle-ci.  Les  Yaudrey  tiraient  leur 
nom  d'un  village  près  d'Arbois.  Ils  comptaient  plusieurs  gé- 
néraux placés  à  la  tête  des  armées  de  la  France, de  l'Espagne, 
de  l'Empire  ;  des  chevaliers  des  ordres  et  plusieurs  alliances 
avec  la  maison  royale  de  Courtenay.  Yrouer,  Argenlenay,  le 
Coin  dans  le  Tonnerrois,  leur  avaient  appartenu.  Le  posses- 
seur actuel  de  Saint-Phal,  Georges  de  Yaudrey,  capitaine  de 
cinquante  hommes  d'armes,  de  cent  chcvau-légers,  puis 
d'une  compagnie  d'ordonnance  (1587],  avait  éié  gouver- 
neur de  Troyes  en  4576  (2).  Il  fit  les  honneurs  du  château 
avec  autant  de  distinction  que  de  générosité  et  de  désinié- 
ressèment. 

Le  lendemain,  30  juillet  4583,  ce  riche  et  puissant  sei- 
gneur, et  le  seigneur  de  Chesley,  son  cousin-germain  (3],  ac- 


en  France.  Scipion  de  Fresque  avait  été  chevalier  d'iionneor  de  la 
reine  Catherine  de  Médicis  et  de  la  reine  Biisabeth,  comme  il  Tétait 
de  Louise  de  Lorraine;  Henri  Ht  l'avait  honoré  de  l'ordre  du  Saint- 
Esprit  dans  la  première  promotion  du  31  décembre  4K78.  Il  fut  con- 
seiller d'Etat,  ambassadeur  et  refusa  d'être  maréchal.  Il  s'occupait 
aussi  de  poésie.  Il  fit  l'anagramme  de  frère  Jacques  Clément,  où  il 
trouva  :  «  C'est  l'enfer  qui  m'a  créé.  »  Sa  femme  était  Alphonse 
Strozzi,  parente  de  Catherine  de  Médicis. 

(i)  M.  de  Gombaut  était  d'une  origine  troyenne. 

(3)  Son  père.  Anne  de  Vaudrey,  bailli  de  Troyes  et  chevalier  de 
Tordre  du  roi,  avait  joué  un  bien  triste  rôle  lors  des  massacres  du  30 
août  1572.  (De  Thou,  VI,  413. 

(3)  La  sœur  d'Anne  de  Vaudrey  avait  épousé  le  seigneur  de  Chesley. 


13 

compagaent  la  reine  jusqu'à  Tonnerre.  Sa  Majesté  arrive  à  5 
heures  du  soir.  Elle  descend  à  l'ancien  bôtel  d'Uzès,  rue  des 
Bernouils,  dans  ce  manoir  qu'avait  fait  bâtir  la  maison 
seigneuriale  de  Husson,  après  la  destruction  de  l'ancien 
château-fort,  en  14ti.  Il  appartenait  alors  à  la  famille 
Canelle,  des  seigneurs  de  Bernouil.  Que  fit  la  reine  à  Ton- 
nerre? Les  documents  sont  muets  à  cet  égard.  Où  se  rendit- 
elle  en  quittant  Tonnerre?  La  chronique  Troyenne  la  fait 
partir  pour  Bourges  ;  mais,  Henri  III  ne  quitte  point  Paris 
du  27  juillet  au  29  octobre  qu'il  fut  à  Monceau  (-1)  ;  mais  la 
peste  sévissait  à  Bourges,  les  grands  fuyaient  cette  cité  et  se 
rendaient  à  la  cour;  les  personnes  aisées  l'abandonnaient 
pour  l'air  pur  des  environs.  Revêtue  de  l'usufruit  du  duché 
de  Berry,  seulement  en  1589  par  Henri  lY  (2),  Louise  de 
Lorraine  ne  fit  son  entrée  solennelle  à  Bourges  que  le  6 
décembre  1596;  elle  y  venait  pour  la  première  fois  (3).  Si  les 
archives  de  Mézières  parlent  de  Bourbonne,  il  y  a  erreur  évi- 
dente. Aurait-on  fait  venir  la  reine  des  Ardennes  à  Tonnerre 
pour  la  faire  rétrograder  sur  Chaumont  et  sur  Bourbonne  ?  Il 
faut  donc  mieux  croire  les  délibérations  de  la  ville  de  Troyes, 
qui  donnent  le  Bourbonnais  comme  point  de  direction  du 
voyage  de  la  reine.  Elle  se  rendait,  en  eifet,  à  l'extrémité  de 
la  Bourgogue,  à  Bourbon-Lancy,  aux  limites  mêmes  du  Bour- 
bonnais. Bourbon-Lancy,  ancien  établissement  romain,  avait 
été  presque  complètement  détruit  pendant  les  guerres  civiles» 
sous  le  règne  néfaste  de  Charles  IX.  En  1580,  Henri  III 
voulut  relever  ces  bains  de  leur  état  de  ruine;  il  y  envoya 
Hiron,  son  premier  médecin,  et  Ducerceau,  son  premier 
architecte.  Peu  après,  le  roi  et  la  reine  vinrent  visiter  les 
travaux  et  y  restèrent  six  semaines.  Leurs  majestés  y  furent 
très-agréablement,  et  depuis  lors  elles  y  allèrent  tous  les  ans 
passer  une  saison.  En  1583,  le  roi  ayant  été  aux  eaux  de 
Spa,  la  reine,  qui  aimait  beaucoup  Bourbon-Lancy,  s'y  rendit 
seule  (i).  Passa- t-elle  par  Dijon,  ou  par  Semur,  Saulieu  et 

Saint-Julien  de  Baleur,  qui  le  dit,  était  aussi  allié  aux  Cliesley,  par 
Jeanne  de  Lantage.  sa  mère. 

(1)  Pièces  fugitives  pour  VflisL  de  France,  t.  I,  Bibl.  imp. 

2)  Lettres  patentes  de  1589. 

(3)  Archives  de  Bourges.  Lettre  de  M.  Des  Noyers,  directeur  des 
domaines. 

(4)  Courtepée,  IV,  593.  Lettre  de  M.  Garnier,  archiviste  de  Dijon. 


u 

Autua  ?  Prit-elle  la  voie  plus  directe  et  plus  difficile  d*Avallon 
et  de  Cbàteau-Chinon  ? 

La  solution  de  ces  questions  importe  peu  sans  doute 
à  l'histoire  générale.  Elle  n*a  d'attrait  que  pour  les  diverses 
localités  que  les  princes  honorent  de  leur  présence,  et 
surtout  qu^nd  ils  y  font  une  station  plus  ou  moins  pro- 
longée. 

Après  des  recherches  longtemps  infructueuses,  un  heureux 
hasard  nous  a  fait  trouver  le  mot  de  Ténigme  auprès  de 
M.  Albert-Albrier,  membre  distingué  de  la  commission  des 
Antiquités  de  la  Côte-d'Or,  fondateur  de  la  Revw  provinciale 
4e  la  Bourgogne.  Il  s*est  prêté  avec  une  rare  complaisance  à 
donner  les  renseignements  qui  suivent. 

La  reine,  partant  de  Tonnerre,  a  dû  passer  par  Trouerre, 
Fresnes,  près  de  Censy,  Sarry,  Chàiel  Gérard,  Harmeaux, 
le  Château  de  Marey-Santigny  et  A  vallon.  A-t-elle  couché  à 
Marey  ?  S'y  est-elle  reposée  quelques  instants  ?  Voilà  une 
autre  énigme  I  U  existait  aux  archives  de  l'Empire  une  lettre 
du  sieur  Raudot  au  seigneur  de  Marey,  lettre  dans  laquelle  il 
lui  était  dit  que  la  reine  s'était  arrêtée  dans  son  château.  Cette 
lettre,  ayant  été  déclassée,  ne  se  retrouve  plus.  Lesi pièces 
relatives  à  cet  ancien  castel  portent  cette  indication  :  Harey 
(Côte-d'Or)  (1). 

Quel  est  ce  Marey?  On  parcourra  en  vain  toute  la  Côte- 
d'Or  sans  trouver  une  seule  localité  de  ce  nom.  Dans  la  des- 
cription du  gouvernement  de  la  Bourgogne  par  Garreau  (2), 
est  à  la  page  52i  cette  simple  note  :  «  Marey,  à  Santigny, 
«  seigneurie  du  bailliage  de  Semur  en  Auxois,  ou  de  celui 
«  d'A vallon.  )>  Santigny  était  en  effet  en  Auxois  et  de  la 
généralité  de  Dijon  ;  et  comme  l'Auxois  est  en  très  grande 
partie  dans  la  Côte-d'Or,  de  là  l'erreur  commise  aux  Archives 
de  l'Empire. 

Trois  châteaux  ont  existé  sur  Santigny:  l'un  fort  ancien, 
placé  au  centre  du  village,  appartenait,  en  1294,  au  célèbre 
Guillaume  des  Barres.  On  l'appelait  alors,  du  num  de  son 

(i)  Dans  un  rapide  voyage  à  Paris,  je  n'ai  pas  pu,  malgré  la  com- 
plaisance de  MM.  les  Employés,  retrouver  ce  dossier.  Le  temps  n*a- 
t- il  pas  manqué? 

(2)  Dijon,  4734. 


45 

propri<itaire,  le  Château  des  Barres.  Bernard  de  Marey  le 
possédait  en  4503.  Alors  il  prit  le  nom  de  son  nouveau 
seigneur.  En  1583,  on  y  trouve,  en  assez  grand  nombre,  les 
héritiers  directs  ou  indirects  de  Bernard  de  Marey.  Leurs 
noms,' leurs  titres  et  qualités  semblent  avoir  disparu  avec  la 
lettre  de  M.  Raudot.  Plus  tard,  c'est  François  de  la  Hagde- 
leine,  seigneur  de  Ragny,  bailli  de  TAusois,  chevalier  des 
ordres.  Enfin,  en  1734,  le  géographe  du  gouvernement  de  la 
Bourgogne,  Garreau,  indique  le  Château  de  Marey  à  San- 
tigny.  En  faut-il  davantage  pour  fixer  d*une  manière  indubi- 
table son  emplacement?  Il  a  été  détruit  sur  la  fin  du  dix- 
septième  siècle  :  si  ce  château  eût  été  ailleurs  que  dans  le 
village,  certes  le  nom  de  Marey  se  fût  conservé  dans  celui 
du  climat,  ainsi  que  cela  se  rencontre  souvent.  Ici,  le  doute 
n'est  plus  permis  :  Marey  était  bien  à  Santigny  même. 

Un  second  château,  détruit  aiissi  vers  la  même  époque, 
a  porté  le  nom  de  Château  de  Galle,  c'est  maintenant  une 
ferme  qui  touche  à  Santigny,  du  côté  de  Marmeaux. 

A  Topposite,  est  un  troisième  château,  construit  au  dix*- 
huitième  siècle.  11  appartient  à  Mm«  la  baronne  de  Candras, 
veuve  d'un  général  de  division  de  l'Empire,  nommé  comman- 
deur de  la  légion  d'honneur  lors  de  la  création  de  cet  ordre, 
et  tué  malheureusement  au  passage  de  la  Bérésina,  en 
1813(1). 

Reprenons  l'itinéraire  de  notre  bonne  reine. 

Elle  vient  à  Avallon.  Jean  Horot,  procureur  syndic  et  pa- 
rent du  seigneur  de  Marey,  lui  annonçait  qu'il  a  esté  receu 
par  la  Reyne  Loyse  de  Lorraine  qui  s'est  à  peine  arrêtée, 
et  à  laquelle  on  n'a  fait  aulcune  [este,  Morot  était  accompa- 
gné dans  sa  visite  d'£5^/enne  Filsjean,  capitaine  d' Avallon, 
et  de  Jean  Regnard,  receveur  des  deniers  communs  (2). 

Il  est  probable  que  la  reine  a  continué  son  voyage  par 
Lormes  et  Château-Chinon  pour  arriver  à  son  cher  Bourbon- 
Lancy. 

IV. 

Les  5,  6  et  7  août  1583,  les  échevins  réunis  règlent  et 

(4)  Nous  devons  une  partie  de  ces  renseignements  à  M.  le  colonel 
Goureau,  qui  enrichit  le  Bulletin  de  la  société  des  sciences  de  l^Yonne 
de  savantes  et  précieuses  recbercties  entomologiques. 

(2)  Lettre  de  M.  Albert-Âlbrier. 


16 

paient  la  dépense  occasionnée  par  l'arrivée  et  le  séjour  inat- 
tendus de  la  reine.  Citons-en  quelques  articles  qui  feront 
connaître  la  bonne  volonté  de  nos  devanciers  et  leurs  faibles 
ressources. 

L'échevin  Ednaond  Allier  avait  présenté  à  la  reyne  de 
France,  estant  à  Tonnerre,  des  truffes  de  bois.  Jehan  Mi- 
chaud  avait  prêté  à  Pierre  Leclerc,  recepueur  des  deniers 
commungSf  14  sols  4  deniers  employés  à  cette  dépense,  et 
de  plus  34  sols  6  deniers.  La  caisse  était  bien  au  dépourvu. 

Il  était  dû:  à  Joseph  Cabasson,  p^mc^re,  pour  sia?  escus- 
sons,  èsquels  il  a  peinct  et  imprimé  les  armes  du  roy  nostre 
sire  et  de  la  reyne  son  espouse  (1);  plantez  en  deux  arcs 
triomphans,  garnis  de  lierre  et  de  verdure,  dressez  Vung 
au  deuant  de  la  porte  du  pont  de  Vhospital,  par  laquelle  la 
reine,  le  jour  pénultième  de  juillet  dernier,  est  entrée  en 
ceste  ville  ;  et  Vaultre  arc  dressé  sur  Centrée  de  la  ruelle 
Jehan-Hérard  (%),  allant  au  logis  du  sieur  de  Betnol,  ou 
quel  la  dite  reyne  a  esté  logée;  aussy  pour  auoir,  ledit 
Cabasson,  fourny  les  peinctures  nécessaires  et  faict  plu- 
sieurs rolleaux  de  papiers  peincts  à  Ventour  des  dits  arcs, 
un  escu  sol. 

A  François  Le  Haistre,échevio,six  m^iû^A^  g rant papiers 
employés  aux  écussons,  etc.,  24  s.  t. 

A  Antoine  Jougiat,  hostelier,  \  écu  s.  et  4  d.  t.  pour 
pain  et  viande  jorins  en  sa  maison,  délivrés  aux  charpentiers, 
peintres,  maçons  et  manœuvres  qui  ont  «  besogné  à  dresser 
«  les  dits  arcs  triomphans,  coeillïs  et  apportez  les  lierres 
«  et  remplis  la  ruelle  Jehan-Hérard  de  sable  et  grève  en 
«  plusieurs  endroictz  èsquels  il  y  avoil  des  crots  (trous)  et 
«  arrétz  d'eau  (3)  ;  et  aux  forestiers,  gardes  des  bois  et  aul- 
«  très  envoyez  par  les  bois  pour  faire  chasser  au  gibier  et 
«  recepuoir  truffes  pour  faire  présent  à  la  reyne.  » 

(4)  Pour  la  première  fois  la  reine  Louise  de  Lorraine  est  complè- 
tement désignée. 

(2)  La  rue  Jean  Kérard  prenait  naissance  dans  la  rue  de  Thôpital 
et  se  terminait  aux  murailles  de  la  ville,  près  des  sources  des  Fonte- 
nilles  dont  elle  avait  d'abord  porté  le  nom  Désignée  ensuite  sous  le 
nom  de  Jean  Hérard,  sans  doute  Tun  de  ses  habitants,  elle  porta  le 
nom  des  seigneurs  de  Bernouil.  La  révolution  lui  a  rendu  le  nom  pri- 
mitif des  Fonienilles. 

(3)  Celle  rue  n'a  élé  pavée  qu'au  xw^  siècle,  sous  Padministration 
de  M.  Bazile,  maire. 


47 

A  Michel  Janvier,  hôtelier,  34  s.  t. 

A  Edmond  Coëffat,  tavernier,  24  s.  6  d.  t.  pour  49  pintes 
vin.  —  C'était  ^centimes  684  le  litre,  ou  3  francs  42  cent,  la 
feuillette. 

A  Jean  Maire,  boulanger,  23  pains  blancs,  21  s.  1  d.  t. 

A  Christophe  Lecourt,  boulanger,  4  pains  bis,  7  s.  4d.  t.(1]. 

A  Jean  Michaut,  boulanger,  10  pains  bis,  18  s.  4  d.  t. 

A  Pierre  Eve,  boulanger,  6  pains  blancs,  5  s.  6  d.  t. 

A  Michel  Faucillon,  un  pain,  3  s.  10  d.  t. 

A  Jean  Baillet,  marchand,  pour  «  deux  cents  sercles,  un 
«r  cent  espingles,  employés  aux  dits  arcs  triomphants  avec 
«  gros  clous,  10  s.  t.  » 

A  Jean  Gaulthier,  cordier,  «  pour  dix-huit  troussières  et 
«  sept-vingt'dix  toises  de  fisselles  employés  à  lier  les  bois 
<  soustenant  les  arcs  triomphants  et  le  lierre,  32  s.  6  d.  t.  » 

A  Jean  Fournery,  hôtelier  du  Dauphin,  pour  la  dépense 
faite  en  sa  maison  par  le  messager  du  gouverneur,  27  s. 
6d.  t. 

A  divers  manœuvres,  16  s.  8  d. 

«  Ueux  solz  6  deniers  tournois  payez  à  ung  messager  en- 
«  voyé  par  M.  de  Chesley,  vendredy  dernier,  enuiron  trois 
«  heures  aprez  midy,  avec- lettres  du  dit  sieur  de  Chesley 
«  pour  nous  aduertir  de  la  venue  de  la  reyne.  » 

Trente  sous  à  un  autre  messager  envoyé  par  Mgr  le  gou- 
verneur de  Troyes,  le  vendredi,  sur  les  huit  heures  du  soir. 

«  A  François  Billebault,  pour  deux  voyages  à  Cruzy-le- 
«  Chastel  et  Rugny,  afin  de  prévenir  M.  de  la  Croix,  capi- 
«  taine  de  Tonnerre,  de  le  prier  de  faire  chasse  de  venaison 
«  et  recouurer  des  truffes  pour  faire  présent  à  ia  reyne,  20 
«  s.  t.  » 

Pour  un  plat  de  truffes  apporté  de  Rugny,  14  s.  6  d. 

Pour  3  autres  plats  de  truffes  apportés  de  Cruzy,  37  s.  6  d. 

A  Nicolas  Poussot  et  Roch  Gentilz,  pour  trois  plats  de 
truffes,  24  s.  t. 

Toutes  ces  truffes,  «  avec  du  vin  es  pots  de  Tonnerre,  » 
ont  été  présentés  à  la  reine  le  dimanche,  dernier  jour  de 
juillet,  à  son  diner  et  à  son  souper,  et  aux  seigneurs  de 
Saint-Phal  et  de  Chesley,  m  escuyers  à  la  suite  de  la  reyne.  » 

(2)  Crhistophe  Lecourt  a  été  échevin;  il  devint  propriétaire  de  la 
terre  de  Béru  en  1393. 

4869.  3 


48 

Trois  écus  remboursés  aux  maréchal  et  fourrier  des  logis 
de  la  reine. 

40  s.  t.  àThuissier  de  salle. 

«  Vingt  escuz  sol  payez  au  porie-nappe  pour  et  au  lieu 
«  de  douze  fillettes  de  vin,  desquelles  avecque  les  truffes  et 
«  poires  avoient  esté  falotes  présent  à  la  reyne  au  nom  des 
«  habitants  de  la  ville,  lesquelles  douze  fillettes  de  vin  avoient 
«  esté  données  au  dit  porte-nappe.  » 

«  A  Estiennette  Le  Vuyt,  veuue  de  Jehan  Le  Maistre,  en 
«  son  uivant  aduoeat  au  bailliage  de  Tonnerre,  4  escuz  pour 
a  une  demie  queue  devin  clairet  (1).» 

A  M»e  Simon  Andry,  deux  écus  sol  pour  une  feuillette  de 
vin  clairet. 

A  la  veuve  de  M«  Eloi  Branche,  c'était  Didière  Gilles,  vingt 
sous  pour  vin  blanc  pris  en  sa  maison. 

Les  dites  feuillettes  et  demi  queue  de  vin  clairet,  c'était 
sans  doute  du  vieux  et  du  meilleur,  avaient  été  présentées 
«  es  pots  de  Tonnerre,  »  savoir  :  six  pots  à  la  reine,  quatre 
aux  sieurs  de  Saint-Phal  et  de  Chcsley,  et  le  reste  «  aux  cap- 
«  pitaines  et  archers  des  gardes  tant  françoys  que  suysses, 
«  pendant  leur  séjour  en  ceste  ville.  » 

A  Pierre  Pingai,  orfèvre,  pour  16  pintes  de  vin,  8  s.  t. 

A  Antoine  Pingat  et  Claude  Midrez,  courtiers  en  vins,  36 
s.  t. 

A  Jehan  Soupplette,  échevin  et  procureur  des  habitants,  3 
douzaines  d*œufs,  6  s. 

A  Jean  Gaulthier,  manouvrier,  pour  bois,  lierre,  etc.,  5  s. 

A  divers  manouvriers,  pour  transport  de  bois  et  lierre, 
«  tant  à  charroy  que  à  leur  col,  »  15  s.  (>  d.  t. 

A  Ëdme  Régnât,  a  hoste  du  Regnard,  à  Tonnerre,  4  escuz 
«  sol  pour  la  dépense  faicte  en  sa  maison  au  banquet  faict 
«  aux  cappitaine,  six  archers  de  la  garde  françoise,  mare- 
«  chai  et  fourrier  des  logis,  le  dimanche  après  l'arrivée  de 
«  la  reyne,  auquel  ont  assisté  mons  le  Lieutenant  général, 
4(  qui  a  faict  le  présent  au  nom  de  la  ville,  et  Jehan  Cheuolat, 

(4)  Jetian  le  Maistre  était  écuyer,  seigneur  de  la  Motte  du  Breuil 
et  de  Varennes,  naort  vers  4580,  ainsi  que  le  constatent  les  registres 
de  l'époque.  La  queue  de  Paris  valait  54  septiers  de  chacun  8  pintes, 
ou  452  pintes  représentant  402  litres.  La  dcm-iqueue  était  donc  de 
201  litres.  C'était  du  vin  à  six  centimes  le  litre  ou  à  8  fr.  44  c  la 
rtuillelle. 


19 

«  marchand  courtier,  qui  a  tasté  les  vins  desquels  le  dict 
«  présent  a  esté  faict  es  caves  de  plusieurs  particuliers  et 
«  assisté  avec  nous  à  la  conduiite  des  dits  maréchal  et  four- 
«  rier  pour  prendre  les  logis.  » 

Tel  est,  en  partie,  le  compte  arrêté  par  les  échevins.  Il 
s'élève  à  131  1.  11  s.  4  d.  t.  Il  peut  sembler  un  chiffre  mi- 
nime ;  mais  si  nous  entrons  dans  le  détail  de  ces  dépenses, 
si  nous  les  comparons  aux  dépenses  analogues  de  notre 
époque,  si  nous  nous  servons  des  tables  de  Lebert  pour  en 
faire  la  conversion;  cette  modique  somme  représentait,  il  y  a 
quelques  années,  au  moins  1,356  fr.  89  cent.  L'accroisse- 
ment du  numéraire  et  surtout  de  Tor  ajoute  beaucoup  à  cetle 
valeur.  En  prqpant  pour  terme  de  comparaison  le  prix  des 
vins,  on  arriverait  à  la  somme  totale  de  2,620  fr.  ;  si  la 
comparaison  s'étendait  au  prix  actuel  des  denrées,  il  faudrait 
compter  au  moins  5,000  fr. 

En  tout  état  de  cause,  si  on  se  rappelle  que  ce  n'est  que  le 
vendredi  que  les  habitants  ont  été  prévenus  à  l'improviste, 
vers  cinq  heures  du  soir;  qu'ils  ont  eu  à  peine  vingt  quatre 
heures  pour  se  préparer  à  recevoir  la  reine  ;  qu'il  a  fallu  en- 
voyer à  Rugny,  à  Cruzy,  dans  les  bois,  etc.;  que  trois  arcs 
de  triomphe  ont  été  préparés,  ainsi  que  le  logis  de  la  reine, 
etc.,  etc.,  on  aura  l'assurance  du  zèle  et  de  l'activité  dont 
ont  fait  preuve  le  corps  de  ville  et  tous  les  habitants  pour 
recevoir  leur  Souveraine  aussi  honorablement^que  possible. 
Pour  eux  tous, n'en  doutons  pas,  c'était  un  véritable  bonheur. 
Ne  savons-nous  pas  que  dans  tous  les  événements  qui  s'étaient 
accomplis  pendant  le  cours  du  xvie  siècle,  qu'au  milieu  des 
guerres  civiles  et  des  guerres  de  religion  d'une  si  triste  mé- 
moire>  les  Tonnerrois  étaient  toujours  restés  fidèles  à  Dieu 
et  à  leur  roi?  Ce  souvenir  n'est-il  pas  d'une  grande  valeur? 

L.    LE    MAISTRB, 
Chevalier  de  la  Légion  d'honnenr. 


JOUBERT 


(le  penseur). 


Vir  inter  nobilissimos. 

Il  y  a  quelque  vingt  ans,  je  parcourais,  je  repassais  ma 
clière  Bourgogne.  En  quittant  Joigny  et  avant  d'arriver  à 
Sens(<),  je  «'avais  garde  d'oublier  Villeneuve-le-Roi,  Villa 
Nova  ïiegia,  si  délicieusement  assise  entre  ces  deux  villfes, 
dans  la  vallée  où  serpentent  les  eaux  de  TYonne  et  autour  de 
laquelle  vient  se  grouper  en  ondulations  capricieuses,  en  fi- 
gures  bizares,  toute  une  collection  de  coteaux  tapissés  de 
vignes,  couronnés  de  bouquets  de  bois,  offrant  à  Toeil  du 
spectateur,  à  distance,  un  ensemble  grandiose,  animé,  et  du 
plus  poétique  aspect. 

J'avais  déjà  vu  et  admiré  Villeneuve,  sa  grande  rue,  son 
pont  monumental  dont  les  constructions  primitives  remon* 
tent  au  règne  de  Philippe-Augusie  ;  ses  belles  promenades, 
son  église  plus  belle  encore,  avec  un  vaisseau  gothique  d'une 
remarquable  pureté  d'exéculion,  et  un  portail  Renaissance, 
chef-d'œuvre  d'élégance  et  du  plus  haut  style  architectural  ; 
ses  deux  portes  d'entrée  cinq  ou  six  fois  séculaires  et  qui 
conservent  à  la  ville  un  cachet  féodal  plein  d'originalité  et  de 


(1)  J'étends  un  peu  les  anciennes  frontières  de  la  province. 
C'est  une  hérésie  historique  que  se  permettent  volontiers  les  mo- 
dernes, notamment  en  style  commercial.  Ils  englobent  Joigny  et 
Jusqu'au  rayon  de  Sens  dans  les  limites  de  la  Basse- Bourgogne, 

Ce  qui  me  console  en  usant  de  cette  licence,  c'est  que  tes  bons 
Sénones  et  le  comte  de  Champagne  n'en  prendront  pas  les  armes 
contre  le  duc  de  Bourgogne. 


21 


grandeur.  Je  me  rappelais  avoir  remarqué  an  faîie  du  toit 
allongé  de  la  porte  sud  deux  nobles  clrevaliers  revêtus  de 
coites  de  mailles,  et  veillani  encore,  là  haut,  le  bras  levé  et 
l*épée  nue  au-dessus  de  leur  ^téte,  dans  rallilude  héroïque 
des  preux  du  moyen-âge;  puis,  enfin,  cette  tour  si  populaire 
d*où  Louis-le-Gros  [I)  lauçait,  dit-on,  ses  fameuses  chartes 


(I)  La  fondation  de  la  ville  étant  de  26  ans  postérieure  au  règne  de 
Louis-Ie-Gros,  il  y  aurait impossibiliié  matérielle  delà  faire  remonter 
à  ce  prince.  Cependant  la  tradition  populaire  s'est  perpétuée  à  tra- 
vers les  siècles  et  dure  encore.  Une  telle  persistance  doit  avoir  ses 
causes  : 

La  grosse  tour  et  le  château  des  Sales  y  attenant  n'auraient  ils 
pas  été  construits  antérieurement  à  la  ville  même,  dès  le  temps  de 
Louis- le- Gros,  pour  arrêter  les  incursions  des  Bourguignons  contre 
la  province  du  Câlinais  et  le  territoire  de  Sens  qui  conUnaient  tous 
trois  avec  Villeneuve? 

Les  plans,  les  projets  d*édification  de  la  ville  sur  son  emplacement 
actuel,  n^auraient  ils  pas  été  conçus  élaborés  vers  la  même  époque, 
et  leur  exécution,  par  suite  des  événements,  retardée  jusqu'en  4165? 
.  Quoiqu'il  en  soit,  c'est  à  cette  dernière  date  que  fut  rendue  la 
cflarte  de  fondation,  que  je  n'ai  trouvée  qu  en  copies  altérées  mais 
dont  voici  le  texte  exact  puisé  au  Trésor  des  Charles  : 

«  In  nomine  Sanctœ  et  Individuse  Trinilatis,  Amen. 

«  Ego  Ludovicus,  Dei  gratiâ  Francorum  rex.  Notum  facimus  uni- 
•t  versis  presentibusetfuiuris,  quod  quandam  terram  Sancti-Mariani 
H  Autissiodorensis  secus  Ecclesioias  acccpimus,  ad  faciendam  in 
«  ibi  novam  villam,  quœ  et  Viila-Franca  Kegia  dicitur;  ut  autem 
«  villa  cresceret  in  brevi,  et  quia  volebamus  multos  ibi  esse  habita- 
H  tores,  ipsis  concessimus  omnes  consueludines  Loriaci  et  intra 
•  villam  et  extra  villam.  Quod  ut  cognitum  sit  et  notum  in  posterum 
•>  conscribi  fecimus,  et  sigilii  nostri  impressicne  conflrmavimus, 
«  subter  inscripio  caractère  nostri  nominis.  Acium  publiée  Sononis 
«  anno  dominicœ  Incarnationis  millesimo  c*^ntesimo  sexagesimo 
«  tertio,  astantibus  in  paiacio  nostro  quorum  apposita  sunt  nomina 
h  et  signa,  signum  comitis  Theobaldi  daplferi  nostri,  signura  Gui- 
H  donis  butyrularii,  signum  Malhsei  camerarii,  constabulario  nullo. 

«  Data  per  manum  Hugonis  cancellaril.  n 

// 1  a  dans  les  archives  de  la  vilie,  ajoute  le  malin  expéditionnaire, 
une  copie  autentique  de  ceUlrCy  coUaiionée  par  deux  ftollaires  sur 
lorigtnal  qui  i  élail  encore  en  1993. 

Cette  copie  doit  avoir  disparu  depuis,  car  nous  n'avons  pu  la  re- 
trouver. Mais  il  existe  un  certain  nombre  de  copies  altérées  dans 
le  texte  et  jusque  dans  la  mauvaise  traduction  qui  l'accompagne. 

En  voici  une  que  je  crois  meilleure: 

Au  nom  de  la  irès-suinte  et  indivisible  Trinité,  ainsi  soit-il. 

Louis,  par  la  grâce  de  Dieu,  roi  des  Français,  à  tous  présents  et 
à  venir  savoir  faisons  qu'une  parUe  de  la  terre  de  Saint  Marien 


22 

d'affranchissement,  laquelle  est  là  deboot  depuis  plas  de  sept 
cents  ans,  décapitée  sous  tes  coups  destructeurs  du  temps, 
mais  solide  encore  dans  sa  verte  vieillesse,  et  dont  les  sommets 
ruineux,  couverts  de  mousse  et  d'herbes  sauvages,  dominent 
encore  la  ville  et  semblent  lui  commander. 

C'est  au  pied  de  cette  grosse  tour,  sur  un  banc  de  pierre 
anquel  il  a  donné  son  nom,  qu'un  grand  écrivain,  dont  nous 
parlerons  bientôt,  l'un  des  plus  brillants  génies  de  ce  siècle, 
aimait,  il  y  a  cinquante  ans,  à  venir  s'asseoir  et  à  méditer. 
C'est  à  ce  rare  survivant  des  anciens  âges  que  l'historien,  en 
interrogeant  ses  ruines,  venait  demander  les  secrets  enfouis 
du  passé,  et  le  poète  des  inspirations. 

J'avais  encore  présents  ces  riches  souvenirs,  ces  monu- 
ments antiques.  Mais,  un  autre  sujet,  d'autres  préoccupations, 
m'appelaient  cette  fois  à  Villeneuve. 

Les  Mémoires  d' Outre-Tombe  venaient  de  paraître,  fai- 
sant mentir  leur  titre,  et  cette  publication  anticipée  mettait 
en  émoi  le  monde  littéraire,  le  monde  politique,  tous  les 
mondes  de  lecteurs.  L'autorité  attachée  au  nom  de  Château- 


d*Auxerre,  située  proche  les  Egriselles,  a  été  prise  par  nous  pour 
construire  une  ville  nouvelle  du  nom  de  VILLE  FRANCHE  LE  ROT. 
Afin  que  cette  ville  s^accrût  rapidement  et  pour  y  attirer  des  habi- 
tants en  grand  nombre,  nous  avons  accordé  à  ceux-ci  tous  les  privi- 
lèges de  Lorris,  dans  l'étendue  entière  de  leur  territoire. 

Et  afin  que  ce  soit  chose  bien  connue  et  stable  à  toujours,  nous 
avons  délivré  les  présentes  scellées  de  notre  sceau  etsignées  de  notre 
main. 

Donné,  à  Sens,  en  notre  Palais,  Fan  de  J.  C.  mil  cent  soixante-trois 
en  présence  des  soussignés  : 

Comte  Thibault,  notre  maître  d'hôtel  ; 
S.  Guy.  notre  beurrier; 
Mathieu,  notre  valet  de  chambre. 

Au  XII*  siècle  et  jusqu*à  1465,  Villeneuve,  composé  d'une  longue 
suite  de  maisons  qui  bordaient  la  grande  roule  depuis  la  fontaine 
Saint  Marc  jn^tques  ad  Ecclesiolas  (Egriselies  ou  Eyliselles,  petites 
égtisfsYôAns  la  direction  de  Joigny,  comptait  une  étendue  d'au  moins 
trois  mille  mètres  et  s'appelait  Vitle  Longue.  Elle  était  depuis  près 
de  deux  siècles  habitée  par  des  lépreux  et  des  Juifs,  lorsque  Louis  VII 
fonda  la  nouvelle  ville  sous  le  nom  de  Vittê-Franche-le-Roy,  Elle 
prit  alors  une  extension  rapide  et  acquit  une  véritable  importance 


S3 

briand  et  à  sod  talent,  l'importance  des  râles  si  divei^  qa*il 
avait  remplis,  rinaitendu,  le  piquant  des  révtHatioos,  cette 
magie  de  style  à  loi  propre  et  jusqu'à  Tostracisme  où  s'en- 
veloppait sa  vieillesse,  tout  se  réunissait  pour  ajouter  à  Tin- 
térét  de  cette  publication  et  pour  lui  donner  un  attrait  puis- 
sant et  un  cliarme  irrési!»tible. 

Cédant  à  l'indépendance  de  son  caractère  et  à  la  vivacité 
de  ses  allures,  Tauteurdes  Mémoires  n'y  va  pas  de  main  morte 
avec  les  événements,  ni  avec  les  hommes.  De  près  ou  de 
loin,  en  haut,  en  bas,  il  ne  ménage  personne;  il  n'épargne 
surtout  pas  ses  amis,  et  ils  étaient  nombreux. 

D'ailleurs,  en  fait  d'amitié,  Chateaubriand  parait  peu 
sympathique  aux  larges  théories  de  Sénèque  et  de  Cicéron;  il 
partage  plutôt  les  principes  positifs  de  Socrate  et  de  Lafon- 
taine.  Ce  dernier  avait  dit  avec  une  justesse  que  vient  confir- 
mer Texpérience  de  tous  les  jours  : 

Chacun  so  dit  ami,  mais  Tou  qui  s*y  repose. 
Rien  n'est  plus  commun  que  le  nom, 
Rien  n'est  plus  rare  que  la  chose. 

En  effet,  des  amis,  on  en  rencontre  partout  à  profusion. 
Mais  un  ami,  un  véritable  ami,  c'est  chose  rare  toujours  et  en 
tous  pays. 

Un  moraliste  comme  Lafontaine  pouvait  bien  se  pei*mettre 


comme  position  stratégique,  puis,  dans  la  suite,  comme  centre  de 
population.  Le  faubourg  Saint  Laurent,  dont  la  fondation  remonte 
probablement  à  une  date  encore  plus  ancienne,  portait  le  nom  de 
Ville- Folle. 

On  sait  que  les  armes  de  la  ville  actuelle  sont  :  d'azur^  aux  Irais 
tours  d*or  crénelées,  fleurdelisées  en  léle  ;  entrée  ouverte  à  chaque 
tour, 

La  maison  claustrale  de  l'abbaye  Saint-Marien  était  établie  avec 
Téglise  sur  remplacement  de  la  maison  Joubert.  Tout  l'espace  com- 
pris entre  cette  maison  et  la  rivière  composait  un  vaste  enclos  aujour- 
d'hui peuplé  de  constructions  nombreuses  et  importantes. 

Les  franchises  de  Lorris  consiitunient  une  faveur  considérable  ; 
avec  le  droit  de  bourgeoisie  elles  conféracnt  l'exemption  des  princi- 
pales taxes  féodales.  On  élisait  ses  magistrats  municipaux  et  ceux  do 
justice  On  jouissait  du  droit  de  pèche,  de  chasse  et  d'autres  privi- 
lèges et  immunités  dans  PeKercice  desquels  on  rencontrait  bien  des 
tracasseries  et  des  entraves  de  plus  d'un  genre,  comme  nous  aurons 
occasion  de  le  voir  dans  la  suite  de  cette  étude. 


24 

ce  trait  sévère,  cette  vérité  nae,  au  bas  d'noe  fable  qai, 
s'adressant  à  tous,  ne  désignait  personne.  Hais  Chateaubriand, 
lui,  tranchait  dans  le  vif.  Avant  1* Outre  Tombe,  il  froisse,  il 
blesse  une  foule  de  personnages  très  vivants  comme  lui,  du 
moins  en  grand  nombre.  Aussi  souleva-t-il  bien  des  tempêtes 
et  déchira-t-il  bien  des  cœurs,  en  attribuant  des  mobiles  inté- 
ressés ou  la  parure  des  partis  à  tant  d'illustres  amitiés  qui 
se  groupaient  autour  de  lui  depuis  un  demi-siècle,  lui  faisant 
cortège  et  souvent  rempart  dans  la  mauvaise  comme  dans  la 
bonne  fortune.  C'était  faire  d'un  trait  de  plume  une  rude  hé- 
catombel 

Un  seul  nom  surnage  intact  au  milieu  de  ce  massacre  uni- 
versel :  c'est  celui  de  Joubert,  c'esl-à-dire  Tun  des  moins 
connus.  Chateaubriand  avait  trouvé  en  lui  l'étoffe  d'un  ami, 
ce  trésor  introuvable  dont  nous  parlions  tout  à  l'heure. 

J'avais  été  vivement  frappé  de  cette  exception.  Je  me  de- 
mandais quel  avait  pu  être  H.  Joubert,  pour  mériter  une 
distinction  si  flatteuse  et  si  éclatante.  Son  nom,  jusque  là, 
n'avait  marqué,  n'avait  retenti  ni  dans  les  lettres,  ni  dans 
les  sciences,  ni  dans  la  politique.  D'un  autre  côlé  Chateau- 
briand était  exigeant,  difficile,  très-difficile.  Il  avait  eu  à 
son  service  des  amitiés  autrement  posées  et  plus  assidues 
que  celle  de  Joubert  qui  était  mort  depuis  vingt-cinq  ans. 
Cependant  il  place  cet  ami  à  la  tête  de  tons  et  dans  des  con- 
ditions tout-à-fait  exceptionnelles.  Quel  pouvait  donc  être  le 
secret  d'une  si  remarquable  préférence?  Chateaubriand  lui- 
même  se  charge  de  nous  l'apprendre  lorsqu  il  dit  de  Jou- 
bert : 

«  Homme  d'un  esprit  rare,  d'une  âme  supérieure  et  bien- 
«  veillante,  d'un  commerce  sûr  et  charmant,  d*un  talent  qui 
«  lui  aurait  donné  une  réputation  méritée,  s'il  n'avait  voulu 
«  cacher  sa  vie;  homme  ravi  trop  tôt  à  sa  famille,  à  la  société 
«  choisie  dont  il  était  le  lien  ;  homme  de  qui  la  mort  a  laissé 
«  dans  mon  existence  un  de  ces  vides  que  font  les  années  et 
«  qu'elles  ne  réparent  point,  » 

Les  lignes  qui  précèdent  son  écrites  en  note,  au  bas  d'une 
des  trois  lettres  que  l'illustre  écrivain  adressait  à  son  ami, 
pendant  son  ambassade  à  Rome. 

«  Qui  m'aurait  dit,  moucher  Joubert,  écrit-il  ailleurs  dans 
«  un  moment  d'épanchement,  à  l'époque  de  son  premier 
«  voyage  en  Italie,  que  dans  cette  petite  ville  de  Villeneuve 


35 

«  demeurait  un  homme  que  j'aimerais  tendremcn-t,  un  borome 
«  rare,  dont  le  cœur  est  de  l'or,  qui  a  autant  d'esprit  que  les 
«  plus  spirituels,  et  qui  a  par-ci  par-là  du  génie?  Mon  cher 
4(  ami,  je  vous  le  dis  les  larmes  aux  yeux,  parce  que  je  suis 
«  loin  de  vous  :  il  n'y  a  point  d'homme  d'un  commerce  plus 
«  sûr,  plus  doux  et  plus  piquant  que  le  vôtre,  d'homme  avec 
a  lequel  j'aimasse  mieux  passer  ma  vie.  » 

Quand  on  s'appelle  Chateaubriand  et  qu'on  se  permet  un 
tel  éloge,  tenons  pour  certain  que  cet  éloge  est  mérité  et  qu'il 
a  sa  raison  d'être. 

Déjà  longtemps  auparavant,  un  autre  maitre  illustre,  un 
autre  ami,  M.  de  Fontanes,  qui  avait  mis  en  relation  Cha- 
teaubriand avec  Joubert,  dans  une  épf  tre  où  il  demande  à  ses 
dieux  pénates  d'écarter  de  son  manoir  les  visiteurs  impor- 
tuns et  les  rimeurs  insipides,  s'était  écrié  : 

Mais  si  Joubert,  ami  fidèle, 
Que  depuis  longtemps  je  chéris, 
Des  cœurs  vrais  le  plus  vrai  modèle, 
Vers  mes  champs  accourt  de  Paris, 
Qu'on  ouvre, J'aime  sa  présence; 
De  la  paix  et  de  Tespérance 
Il  a  toujours  les  yeux  sereins... 
Que  de  fois  sa  douce  éloquence 
Apaisa  mes  plus  noirs  chagrins  ! 

Là  ne  se  bornaient  pas,  ajoute  son  biographe,  les  amitiés 
illustres  que  M.  Joubert  comptait  dans  sa  vie.  Autour  de  lui 
se  pressaient  une  foule  d'écrivains  ou  d'hommes  de  goût,  qui 
venaient  puiser  dans  sa  parole  féconde  des  inspirations  et 
des  conseils.  Les  femmes  les  plus  distinguées  de  son  temps 
entretenaient  avec  lui  un  commerce  que  n'interrompaient  ni 
ses  longs  séjours  en  province,  ni  les  langueurs  d'une  santé 
défaillante. 

Un  homme  que  les  plus  grands  esprits  de  son  siècle  en- 
touraient d'une  affection  si  vive,  d'une  admiration  si  désinté- 
ressée, et  dont  la  modestie  se  faisait  si  ingénieuse  pour  effacer 
ses  avantages;  un  tel  homme  avait  nécessairement  une  très- 
haute  valeur  et  méritait  bien  d'être  plus  connu,  plus  généra- 
lement apprécié. 

On  a  dit  des  héros  qu'ils  se  recherchent  et  se  devinent. 
Joubert  et  ses  amis  en  sont  un  magnifique  témoignage,  car 
cette  maxime  ne  s'applique  pas  seulement  aux  grands  hommes 


26 

de  guerre,  mais  à  tous  les  genres  de  supériorité.  La  littéra- 
ture, la  philosophie,  les  beaux-arts,  toutes  les  branches  de  la 
science  humaine  ont  aussi  leurs  héros.  Ceux-ci  même,  pour 
faire  moins  de  bruit,  ne  valent-ils  pas  cent  fois  mieux,  à 
votre  avis,  que  les  grands  ravageurs  de  villes  et  de  pro- 
vinces? 

II. 

Nous  autres  pygmées,  nous  aimons  h  lire  le  testament  des 
grands  hommes:  c'est  le  dernier  mot  échappé  de  leur  plume, 
c'est  le  cri  suprême  dans  lequel  on  se  Qatte  de  découvrir  leur 
pensée  intime,  de  pénétrer  le  secret  de  leur  art  et  peut-être  de 
leur  génie. 

J'obéissais  un  peu  à  cette  illusion  naïve  en  me  rendant  à 
Villeneuve  pour  y  visiter  la  maison  que  Joubert  avait  habitée 
et  consacrée  par  sa  présence;  dans  laquelle  il  avait,  durant 
trente  ans  et  plus,  vécu  et  conversé  tant  de  fois  avec  les 
Merilhou,  les  Mole,  les  Fontanes,  les  Chateaubriand  et  tant 
d'autres  illustrations.  Il  me  semblait  que  cette  maison  avait 
dû  conserver  quelques  vestiges  vivants,  quelques  souvenirs 
parfumés  de  la  présence  de  ces  grands  hommes  et  j'eusse  été 
heureux  de  pouvoir  m'en  inspirer  en  les  contemplant  de  mes 
yeux. 

J'avais,  pour  me  guider,  le  passage  de  la  lettre  que  Cha- 
teaubriand, en  partant  pour  Rome,  écrivait  de  Lyon  à  son 
ami,  etoii  il  lui  donne  des  détails  pleins  de  fraîcheur  et  d'in- 
térêt sur  la  première  partie  de  son  voyage  : 

«  J'avais,  écrit-il,  calculé  qu'il  ferait  jour  lorsque  nous 
arriverions  à  Villeneuve-sur-ïonne.  Mon  cher  Joubert,  quelle 
fatalité!  Je  m'endors  et  ne  me  réveille  qu'à  la  porte  de  la 
ville.  Il  fait/grand  jour;  je  demande  où  est  Villeneuve;  je 
regarde  derrière  moi  et  je  vois  une  jolie  petite  église;  je  des- 
cends et  j'y  cours,  je  cherche  à  découvrir  voire  rue.  Madame 
de  Beaumont  me  l'avait  décrite  :  une  petite  rue  en  descendant 
à  droite.  Je  crois  que  je  l'ai  vue,  mais  je  n'en  suis  pas  bien 
sûr  :  il  n'est  que  quatre  heures  :  le  moyen  d'éveiller  made- 
moiselle PiatI  Je  balance  un  moment ,  mais  enfin  je  renonce 
à  ce  pèlerinage.  ^ 

Puis  vient  le  passage  citéplushaut:  qui  m  aurait  dit^  etc., 
à  la  suite  duquel  l'auteur  poursuit  : 


27 

«  Après  cela,  rengorgez-vous  et  convenez  que  je  suis  un 
grand  homme.  Hais  mangez  du  roast-beeret  buvez  du  vin  de 
Porlo;  vous  avez  besoin  de  vous  forlifier,  mon  cher  enfant; 
il  faut  faire  vie  ou  feu  qui  dure  Je  nesa;s  lequel  on  dit;  mais 
cela  veut  dire  qu'il  faut  vous  conserver  longtemps  et  très- 
longtemps  pour  madame  de  Beaumont,  pour  madame  de  Yin- 
timille,  pour  M.  Julien,  pour  M.  Pasquier,  (1)  pour  Chêne- 
dollé,  pour  ce  misérable  Pontanes,  et  enfin  pour  moi;  c'est 
par  politesse  pour  la  société  que  je  me  nomme  le  dernier.  » 

Mon  guide  me  fut  inutile  :  il  n'y  avait  personne  à  la 
maison. 

En  me  retirant,  je  ne  m'attendais  guère  qu'à  vingt  ans  de 
là  un  décret  impérial,  en  m'improvisant  habitant  de  Ville- 
neuve, m'offrirait  l'occasion  d'un  ample  dédommagement. 

III. 

La  maison  de  Joubert  ne  porte  à  l'extérieur  aucun  cachet 
particulier  qui  la  distingue.  Construite  au  siècle  dernier,  sans 
ornements  ni  décors,  sur  !e  modèle  des  maisons  bourgeoises 
de  l'époque,  elle  s'enchevêtre  etseconfond  modestement  avec 
les  maisons  voisines  qui  forment  le  côté  droit  de  la  rue  du 

(1)  Ce  M.  Pasquier,  dont  parle  Chateaubriand,  est  le  même  qui 
devint  ministre,  puis  président  de  la  chambre  des  Pairs  sous  le  rè^ne 
de  Louis-Philippe.  Le  duc  Pasquier  est  mort,  il  y  a  peu  d'années^ 
dans  un  âge  très  avancé. 

Je  m'étonne  de  ne  pas  voir  figurer  ici  une  autre  illustration  poli- 
litique  du  même  règne,  M.  le  comte  Mole,  que  Joubert  estimait  fert 
et  appelait  «  son  Caton  de  vingt  ans.  n 

Le  poète  Chenedoilé,  auteur  du  Génie  de  C Homme,  et  Tune  des 
sommités  universitaires  de  son  temps,  occupait  une  place  distinguée 
dans  Fesiime  et  l*affeclion  de  M.  Joubert,  c'est  à  lui  qu'il  écrivait  de 
Villeneuve  : 

u  Portez-vous  bien,  traitez-moi  familièrement;  et  pour  dissiper 
vos  chagrins,  acceptez  sans  façons  ce  que  je  vais  vous  proposer  : 

Chateaubriand,  qui  est  sans  logement,  occupera  probablement  notre 
appartement  à  Paris.  Cela  ne  nousgônera  aucunement,  car  nous  ne 
reviendrons  qu'au  mois  de  mars.  Ce  serait  pour  vous  une  grande 
commodité,  une  grande  consolation,  que  de  vous  trouver  auprès  de 
lui.  Prenez  la  chambre  de  mon  fils,  cette  chambre  où  je  vous  ai  fait 
boire  du  vin  de  Malaga  avec  de  l'eau.  Le  reste  pourra  suffire  au 
càargé  (Ta/Taires,  ei  vous  serez  voisin  depuis  le  matin  Jusqu'au 
soir.  » 

Mademoiselle  Lizette  Plat,  dont  le  nom  est  cité  plus  haut  par 


28 

Ponl.  Malgré  son  étendue,  ses  dislribatioDs  iDtérieures  lais- 
seraient beaucoup  à  désirer  avec  les  exigences  et  les  goûts  du 
jour.  Mais  son  cachet  antique  a  bien  aussi  son  charme  et  sa 
dignité. 

M.  Joubert  et  H.  de  Chateaubriand  avaient  leurs  apparte- 
menis  à  Tautre  bout  d*un  petit  jardin^  au-dessus  des  remises; 
on  a  voulu  conserver  religieusement  ces  précieuses  reliques 
dans  Tétat  où  elles  étaient  du  vivant  des  deux  nobles  amis. 
Après  avoir  traversé  le  jardin,  je  gravis  Tescalier  droit  qui 
conduit  aux  appartements.  En  entrant  dans  la  vaste  salle  qui 
sépare  ces  deux  sanctuaires  de  Tamitié  et  leur  servait  de 
trait  d'union,  je  ne  pus  me  défendre  de  Témotionqui  s'empa- 
rait de  moi.  J'avais  l'esprit  agité  et  les  réflexions  s'y  pressaient 
en  foule.  Tout  me  parlait  des  deux  grands  hommes;  tout  me 
rappelait  leur  souvenir  et  leur  présence.  Sans  les  évoquer, 
leurs  ombres  m'apparaissaient  ;  et  je  les  voyais  revivre  par- 
tout, et  le  silence  glacé  delà  mort  qui  règne  en  ces  lieux  de- 
puis quarante  ans  et  y  jette  un  voile  funèbre,  ajoutait  encore 
à  mon  trouble  et  à  mes  impressions. 

C'est  là,  autour  d'un  grand  billard  séculaire,  qui  occupe 
le  milieu  de  la  pièce  et  dont  on  usait  rarement,  ou  bien  sur 
des  banquettes  rembourrées  de  paille  qui  courent  le  long 
des  murs  où  sont  établis  trois  ou  quatre  corps  de  bibliothè- 
ques plus  fatiguées  que  le  billard;  c'est  là,  dis-je,  que  ces 
vaillants  athlètes  de  la  pensée  exposaient  leurs  vues,  échan- 
geaient leurs  idées,  élaboraient  leurs  projets,  discutaientioules 
les  questions,  épanchaient  leurs  cœurs  et  se  donnaient  parfois 
l'innocent  plaisir  de  ces  luttes  d'esprit,  de  ces  assauts  intel- 
lectuels pleins  d'éloquence  et  de  sel  attique,  d'intérêt  et  de 
charme,  mais  d'où  l'auteur  d'Atala  ne  sortait  pas  toujours 
vainqueur.  Heureifses  batailles,  dont  les  dépouilles  opimes 
D*élaient  jamais  tachées  de  sang;  l'amour-propre  même  du 
vaincu  n'en  rapportait  aucune  blessure. 

La  chambre  à  coucher  de  Chateaubriand  se  trouve  à  droite, 
^n  entrant  dans  la  salle.  Elle  est  précédée  d'une  antichambre 
où  se  trouvaient  encore  une  pile  d'in-folio  et  d'autres  volumes 
de  divers  formats.  Dans  les  bibliothèques,. j'ai  remarqué, 


M.  Ctiateaubriand,  était  Pintendante  de  la  maison  Joubert.  Sa  conver- 
sation était  fort  goûtée  de  l'un  et  de  l*autre.  On  la  consullail  souvent 
et  elle  était  admise  dans  rinUmitô  de  la  famille. 


29 

entr'autres  et  au  vol,  l'Encyclopécye  à  côté  d'Aristote,  Pline, 
Pétrarque,  Xenophon,  Pausanias  ;  puis,  les  Instituts  de  Jus- 
tinien,  Domats,  d'Aguesseau,  le  répertoire  de  jurisprudence 
de  Merlin,  l'histoire  ecclésiastique  de  Tabbé  Fleury,  une  rare 
édition  des  œuvres  du  poète  Scaliger.  portant  la  date  de  4561 
avec  Testaoïpille  de  la  Sorbonne;  quelques  classiques  latins, 
très  peu  d'auteurs  modernes. 

Quant  à  Tappartenrent  proprement  dit,  figurez-vous  une 
pièce  de  dix-huit  pieds  carrés  environ,  éclairée  d'une  seule 
fenêtre  h  petits  carreaux  et  dont  le  plafond  est  sillonné  de  deux 
poutres  en  saillie.  Le  parquet  se  composed'un  carrelage  inégal, 
usé  de  vétusté  et  sans  autre  tapis  que  la  simple  descente  de 
lit.  Couchette  en  bois  peint,  style  Louis  XV,  dont  les  quatre 
montants  peints  en  rouges  sont  surmontés  de  petites  urnes 
bronzées,  rideaux  verts  damassés  avec  une  couronne  en  bois 
pour  les  soutenir.  L'ameublement  comprend  une  commode  à 
dessus  de  marbre,  marquetée  surtout  de  piqûres  de  vers  ; 
un  secrétaire  en  noyer,  une  console  et  trois  petits  fauteuils 
extrêmement  fatigués. 

Aujourd'hui  le  plus  modeste  clerc  d'avoué  rougirait  jus- 
qu'aux oreilles  et  croirait  son  honneur  offensé,  si  on  lui  of- 
frait une  pareille  pièce  à  habiter.  Et  pourtant.  Chateaubriand 
s'en  contentait.  Même  à  l'apogée  de  ses  prospérités  et  de  ses 
gloires,  voilà  où  le  grand  homme  d'Etat,  successivement  mi- 
nistre, ambassadeur;  voilà  où  l'immortel  écrivain  venait  se 
reposer  doucement  des  bruits  éclatants,  des  fatigues  du  pou- 
voir et  goûter  le  plaisir  de  se  faire  oublier. 

La  chambre  à  coucher  du  mattre  de  la  maison,  située  à 
l'autre  extrémité  de  la  salle,  était  encore  plus  simple  :  lit  en 
bois  peint  à  colonnettes  bronzées;  rideaux  jaunes  en  coton- 
nade surmontés  d'une  flèche;  deux  fauteuils  couverts  de 
même  étoffe;  deux  autres  sièges  en  velours  rouge  des  plus 
mûrs;  un  petit  guéridon  découpé  en  lozanges,  chiffonnier, 
commode  en  marqueterie;  deux  petites  fenêtres  à  petits  car- 
reaux; j'allais  oublier  le  papier  plus  que  modeste  qui  tapisse 
les  mûrs  des  deux  chambres  et  ajoute  à  leur  simplicité. 

Au  fond  de  celle  ci,  à  droite,  se  trouve  un  cabinet  servant 
d'oratoire.  Le  prie-Dieu  formant  placard  avec  double  appui 
est  encore  là  surmonté  d'une  peinture  grossière  représentant 
le  Christ.  Joubert  lui-même  à  dit,  en  parlant  du  prie-Dieu  : 

«  Le  prie-Dieu  est  un  meuble  indispensable  au  bon  ordre; 


30 

où  il  n'est  pas,  il  n'y  a  ppint  de  pénates,  point  de  respect.  » 

Et  Joubert  avait  bien  raison. 

Le  régime  de  vie  qu'il  faisait  à  ses  hôtes  était  digne,  conve- 
nable, mais  sans  luxe  et  sans  éclat.  Sa  table  était  abondante; 
mais  simplement  servie.  Du  reste,  M.  de  Chateaubriand  et 
lui  vivaient  avec  une  frugalité  toute  Spartiate;  ils  se  seraient 
volontiers  contentés  du  brouet  noir,  jure  nigro. 

IV. 

Joseph  Joubert  naquit  le  6  mai  1754  à  Montignac,  petite 
ville  du  Périgord,  où  son  père  exerçait  la  médecine.  Il  était 
Tatné  de  huit  enfants.  A  quatorze  ans,  il  avait  appris  tout  ce 
qu'on  peut  apprendre  dans  un  chef-lieu  de  canton,  et  il  alla  à 
Toulouse  étudier  le  droit,  car  il  se  disposait  à  entrer  dans  le 
barreau.  Son  imagination  vive  et  ses  goûts  laborieux  ne  tar- 
dèrent pas  à  le  faire  remarquer  des  Pères  de  la  Doctrine 
Chrétienne,  qui  dirigeaient  alors  le  collège  de  Toulouse.  Il 
se  vit  bientôt  recherché  par  eux,  entouré  de  soins  privilégiés 
qui  décidèrent  le  jeune  néophite  à  rester  chez  les  bons  Pères, 
jusqu'à  l'âge  de  vingt-deux  ans,  disciple  chéri  de  ses  maî- 
tres et  mattre  chéri  de  ses  disciples;  car,  professeur  des  basses 
classes,  le  matin,  il  redevenait,  le  soir,  écolier  dei  plus  sa- 
vants maftres,  et  cette  méthode  à  l'usage  des  congrégations 
enseignantes  est  bien  la  plus  propre  à  fortifier  les  études  et 
à  former  d'excellents  maîtres. 

Ces  premiers  travaux  fatiguaient  visiblement  la  constitution 
délicate  du  jeune  Joubert,  qui  dut  aller  demander  à  l'air  natal 
de  réparer  ses  forces  altérées.  Les  deux  années  qu'il  passa  à 
Montignac  ne  furent  pas  perdues  pour  lui.  Ses  goûts  studieux 
se  développaient  avec  son  esprit.  Déjà  initié  aux  lettres 
grecques  et  latines,  il  étudia  successivement  tous  les  auteurs 
connus  et  acquit  uneconnaissance  plus  étendue  de  Tantiquité. 
Il  avait,  du  reste,  contracté  de  bonne  heure  i'habitude  d'ana- 
lyser ses  travaux, et  d'en  consigner  les  résultats  en  sentences 
brèves  et  limpides,  avant-coureurs  des  maximes  qu'il  a  égre- 
nées l'espace  de  cinquante  ans  dans  son  journal,  sur  des 
feuilles  volantes,  en  marge  des  livres  qu'il  lisait,  sans  comp- 
ter les  divers  signes  hiéroglyphiques  dont  il  illustrait  certains 
passages  de  ses  auteurs  les  plus  familiers,  et  qui  répondaient 
certainement  à  la  mesure  variée  de  ses  impressions  et  de  ses 


3f 

réflexions  du  moment.  Rien  de  plus  ingénieux  et  de  plus 
simple  que  sa  méthode  d'analyse  abrégée  : 

Une  simple  étoile  en  marge  correspondait  à  une  pensée 
limpide  et  saillante. 

Les  pensées  magnifiques,  éclatantes,  avaient  les  honneurs 
d'un  soleil. 

Une  idée  obscure,  nuageuse,  était  figurée  par  la  lune. 

Un  serpent  représentait  les  idées  mauvaises,  malignes  et 
rampantes. 

Nulle  part,  Joubert  ne  trahit  le  secret  de  cette  méthode  ; 
mais  il  n'est  pas  difficile  de  le  deviner  à  l'application. 

Après  avoir  épuisé  toutes  les  bibliothèques  de  son  voisinage, 
(et  ces  entrepôts  littéraires  étaient  loin  en  ce  temps  là  d'être 
aussi  nombreux  et  aussi  riches  que  de  nos  jours),  l'envie» 
le  besoin  de  voir  Paris  s'empara  de  lui  comme  de  tous  les 
esprits  d'élite  qui  naissent  en  province.  Il  y  arriva  dans  les 
premiers  mois  de  1778. 

V. 

Il  importe  de  ne  pas  oublier  que  la  France  était  alors 
dans  toutes  les  ferveurs  du  dix-huitième  siècle  pour  la  litté- 
rature, qui  régnait  dans  les  salons,  dans  les  boudoirs,  et  qui 
envahissait  toutes  les  issues  à  l'armée,  à  la  cour;  partout, 
bourgeois  et  nobles  sacrifiaient  à  cette  idole  du  jour,  qui  avait 
alors  pour  grands  prêtres  Marmontel,  d'Âlembert,  Laharpe 
et,  à  la  tête  de  tous,  Diderot. 

Grâce  à  de  bons  passe-ports  et  à  son  mérite  personnel, 
M.  Joubert  était  entré,  au  bout  de  quelques  mois,  dans  la  fa- 
miliarité de  tous  les  chefs  de  l'Encyclopédie.  La  parole  à  fa- 
cettes de  Diderot  l'avait  ébloui  et  fasciné;  séduit  un  moment 
Ear  l'éloquence  étincelante  du  célèbre  utopiste,  le  jeune 
omme  se  laissa  glisser  dans  le  flot  philosophique.  Il  ne 
resta  pas  longtemps,  ainsi  qu'il  le  dit  lui-même,  dupe  de 
son  illusion.  En  pressant  à  l'analyse,  à  l'examen  approfondi, 
tous  ces  rêves  creux  sur  les  perspectives  de  l'esprit,  sur  le 
progrès,  la  perfectibilité,  etc.,  il  ne  tarda  pas  à  s'apercevoir 
qu'il  s'engageait  à  la  poursuite  de  feux-foUcts  et  de  chimères, 
fous  ces  hardis  novateurs  qui  voulaient  faire  table  rase  du 
vieux  monde  et  accumulaient  les  ruines,  se  trouvèrent,  avec 
tous  leurs  sophismes,  incapables  de  reconstruire  un  monde 


32 

nouveau.  L'esprit  positif  de  Jouberl  et  la  rectilude  de  son 
jugement  ne  lui  perrneitaient  pas  de  se  payer  longtemps  de 
mots,  si  sonores  qu'ils  fussent.  Il  trouvait,  au  surplus,  dans 
l'étude,  un  puissant  préservatif  contre  les  entraînements,  et 
les  écrivains  de  l'antiquité  étaient  toujours  l'objet  de  ses 
prédilections.  C'est  ce  qui  l'engagea  à  se  rapprocher  de 
M.  deFontanes,  jeune  écrivain  qui  venait  de  débuter  avec  éclat 
sur  le  Parnasse  français,  et  qui  ne  tarda  pas  à  reconnaître 
dans  Joubert  un  esprit  éminent  et  un  cœur  d'or.  Ainsi,  leurs 
sympathies  littéraires,  à  travers  quelques  divergences  d'opi- 
nion, furent  les  premiers  liens  de  cette  amitié  douce  et  forte, 
heureuse  et  féconde,  à  laquelle  fut  si  largement  associé  dans 
la  suite  M.  de  Chateaubriand,  et  que  la  mort  seule  vint  inter- 
rompre en  la  brisant. 

Un  parent  de  M.  Joubert  et  de  M.  de  Mérilhou,  H.  Elie 
Demonts,  officier  en  retraite,  s'étant  fixé  à  Villeneuve,  y  attira 
les  deux  jeunes  amis,  et  ce  fut  là  l'origine  des  relations  qui 
déterminèrent  plus  tard  M.  Joubert  à  se  marier  dans  cette 
ville.  Mais  il  ypiépara  d'abord  pourM.  deFontanes  une  bril- 
lante alliance  avec  une  jeune  lyonnaise,  que  le  hasard  avait 
amenée  à  Villeneuve,  et  il  déploya  dans  le  cours  des  négo- 
ciations le  talent  d'un  diplomate  consommé.  Les  premières 
entrevues  eurent  lieu  sur  la  promenade  qui  descend  vers  la 
rivière,  en  dehors  de  la  porte  de  Sens,  d'où  son  nom  de 
Promenade  de  C Entrevue. 

Celte  affaire  eut  quelque  retentissement.  Elle  dénotait  chez 
M.  Joubert  un  esprit  ingénieux,  fécond  en  ressources,  d'une 
persévérance  invincible  et  d'un  rare  savoir  faire. 

Afin  de  donner  une  idée  plus  complète  du  caractère  et  du 
talent  diplomatique  de  notre  héros,  nous  nous  permettrons 
d'emprunter  à  un  plus  habile  narrateur  les  circonstances  les 
plus  saillantes  de  la  négociation  : 

«  Deux  dames  de  Lyon,  dit  M.  Rainai,  madame  de  C...  et 
sa  fille,  voyageant  à  |>eliie  journées  avec  M.  le  baron  de  J... 
vieux  parents  qui  les  accompagnait  à  Paris,  avaient  été  for- 
cées de  s'arrêter  quelques  jours  à  Villeneuve.  Le  hasard  four- 
nit à  M.  Joubert  l'occasion  de  les  y  voir.  On  abrège  volontiers 
les  préliminaires  dans  ces  rencontres  sur  un  terrain  neutre, 
et  la  confiance,  si  quelque  sympathie  la  provoque,  s'établit 
d'autant  plus  vite  qu'on  a  moins  de  temps  à  perdre.  Avec 
M.  Joubert,  la  confiance  c'était  presque  l'intimité. 


33 

<  Charmé  de  la  bonté  de  la  mère  et  des  grâces  de  la  fille» 
instruit  d'ailleurs  de  leur  état  dans  le  monde,  il  juge  qu'il  y 
a  là  pour  M.  de  Fontanes  un  excellent  parti,  et  prend  la  réso- 
lution de  pousser  hardiment  dans  celte  voie.  L'absence  de 
toute  relation  entre  son  ami  et  la  famille  au  sein  de  laquelle 
il  prétend  l'introduire,  la  disproportion  des  fortunes,  Tesprit 
possitif  du  baron  J...  dont  le  sort  de  la  jeune  personne  dépend, 
rien  ne  l'arrête.  Après  avoir,  à  la  faveur  d'une  correspondance 
adroitement  préparée,  ouvert  à  M.  de  Fontanes  l'entrée  de  la 
maison,  il  fait  habilement  valoir  la  distinction  de  sa  nais- 
sance, l'éclat  de  son  talent,  les  précieuses  qualités  de  son 
caractère.  Si,  dans  le  cours  de  la  négociation,  la  courtoisie 
du  prétendant  vient  à  languir,  il  l'excite,  il  la  réveille;  si  l'on 
se  plaint  de  sa  froideur,  il  l'excuse  jusqu'à  la  faire  aimer;  et 
quand  il  ne  reste  plus  à  combattre  que  les  calculs  du  vieux 
parent  qui  faisait  tête  à  toutes  les  tentatives,  les  lettres  du 
négociateur  deviennent  si  pressantes  que  la  résistance  chan- 
celle et  perd  chaque  jourdu  terrain.  Platon,  disait  plus  tard, 
après  succès^  M.  de  Fontanes,  Platon,  écrivant  pour  marier 
son  disciple,  n'aurait  pu  tenir  un  langage  plus  persuasif  et 
plus  beau.  » 


VI. 


La  Révolution  venait  d'éclater  ;  on  était  en  1790  et  l'assem- 
blée constituante  décrétait  l'établisseineut  des  justices  de 
paix,  électives  à  leur  origine.  Quoique  éloigné  et  sans  ambi- 
tion, M.  Joubert  fut  élu  dans  son  pays  à  cette  magistrature 
très  enviée  et  qu'il  exerça  avec  tant  de  sagacité  et  de  pru- 
dence qu'à  l'expiration  de  son  premier  mandât  (deux  ans),  il 
n'y  eut  qu'une  voix  à  Montiguac  pour  le  réélire.  Nais  on  ne 
put  le  déterminer  à  accepter.  L'horizon  politique  se  chargeait 
de  tant  de  nuages  aue  M.  Joubert  n'était  pas  fâché  de  se 
créer  un  abri  contre  la  tempête. 

Il  y  avait  déjà  plusieurs  années  qu'il  avait  distingué  à 
Villeneuve  mademoiselle  Moreau,  aussi  noble  par  l'esprit  que 
par  le  cœur,  et  que  son  dévouement  au  service  de  sa  famille 
grandissait  encore  dans  l'estime  de  tous.  Il  offrit  sa  main 
qui  fut  acceptée  après  quelques  hésitations,  nées  de  grands 
malheurs  domestiques,  et  le  mariage  fut  célébré  à  Paris  le 

1869.  5 


34 

8  juin  1793.  On  était  au  plus  fort  de  Torage  révolutionnaire, 
aux  premières  influences  duquel  Villeneuve  avait  heureuse- 
ment échappé;  c'est  là  que  M.  Joubert  s'empressa  de  se 
réfugier  avec  sa  compagne,  goûtant  les  douceurs  du  foyer 
de  sa  nouvelle  famille  et  charmant  sa  retraite  dans  les  dé- 
lices de  l'étude  qui  le  distrayait  aussi  des  maux  de  la 
patrie. 

Deux  familles  opulentes,  celle  de  M.  de  Sérilly,  trésorier 
général  de  l'extraordinaire  des  guerres»  et  celle  de  M.  de 
Montmorin,  ancien  ministre  des  afl*aires  étrangères,  fuyant 
Paris,  étaient  venues  se  réfugier  dans  le  château  de  Passy, 
un  peu  isolé,  à  une  lieue  de  Villeneuve  et  à  2  lieues  de  Sens. 
Elles  espéraient  y  vivre  oubliées  et  tranquilles.  Mais  dénon- 
cées à  l'impitoyable  Comité  dit  de  salut  public,  elles  furent 
immolées  comme  tant  d'autres.  Une  seule  victime  échappa, 
comme  malgré  elle,  à  la  fureur  de  ces  bourreaux  altérés  de 
sang,  madame  de  Beaumont,  alors  jeune  et  chétive.  Ce  fut 
M.  Joubert  qui  s'empressa  de  la  recueillir  après  le  pillage 
du  château  et  qui  en  fit  une  des  amies  les  plus  distinguées 
de  sa  maison.  Elle  brilla  plus  tard  dans  les  cercles  les  plus 
choisis  de  la  grande  ville,  inspirant  tour  à  tour  par  son 
esprit  Chénedollé,  Vintimille,  Cbénier,  Fontanes,  Chateau- 
briand, Holé  et  Joubert  lui-même. 

Quand  là  tempête  révolutionnaire  eut  cessé  de  gronder  et 
que  la  main  victorieuse  de  Napoléon  cicatrisait  les  plaies  de 
la  France,  on  put  respirer  et  revenir  de  l'exil.  M.  Fontanes 
accourut  d'Angleterre  à  Paris  avec  M.  Chateaubriand  qu'il 
présenta  à  H.  Joubert,  dont  il  n'était  encore  connu  que  par 
correspondance.  Bientôt  s'établirent  entre  eux  les  liens  de 
l'amitié  la  plus  étroite,  et  cette  amitié  fut  bien  plus  profi- 
table au  premier  qu'au  second. 

Nourri  de  fortes  études,  doué  d'un  esprit  sagace,  péné- 
trant, à  vues  hautes  et  étendues,  et  d'un  jugement  d'une 
rare  droiture,  H.  Joubert  joignait  h  ces  avantages  une  modes- 
tie, un  calme  et  une  simplicité  qu'on  ne  saurait  trop  admirer 
et  qui  désarmaient  les  résistances.  C'était  la  raison,  la  vérité 
qui  parlaient  par  sa  bouche,  assaisonnées  de  preuves  fines 
et  accablantes.  M.  de  Chateaubriand  sentait  bien  la  valeur, 
la  supériorité  de  cet  homme,  aussi  bien  que  son  désintéresse- 
ment, et  si,  dans  le  feu  de  la  discussion,  il  le  combattait 
parfois  avec  vivacité,  il  ne  tardait  pas  longtemps  à  se  rendre. 


35 

C'est  ainsi  qu'au  retour  de  son  voyage  eu  Terre-Sainte  il  vint 
passer  quatre  mois  entiers  à  Villeneuve  avec  M««  de  Cba* 
teaubriand,  consultant  son  ami,  et  lui  soumettant,  avant 
de  rien  publier,  les  épreuves  de  son  Itinéraire  à  Jéru" 
salem. 

VII. 

« 

Hais  ce  qui  fut  entre  eux  le  sujet  de  conférences  plus 
animées,  plus  longues  et  plus  piquantes,  c'est  le  Génie  du 
Christianisme  dont  la  pensée  avait  été  conçue  par  Chateau- 
briand le  jour  même  où  il  apprenait  la  mort  de  sa  mère, 
qu'avait  vivement  affligée  son  livre  sur  VEssai.  Les  erreurs 
et  les  préjugés  de  ce  dernier  ouvrage  trouvèrent  dans  M.  Jou- 
bert  un  censeur  éclairé  et  inflexible.  Le  Génie  du  christia- 
nisme devait,  dans  la  pensée  de  Tauteur,  en  être  la  contre- 
partie, mais  avec  des  réserves,  des  distinctions.  Bref,  Tauteur 
entendait  louer  dans  la  religion  catholique  ce  qu*il  en 
approuvait,  et  combattre  tout  ce  qui  n'entrait  pas  dans  ses 
croyances  actuelles. 

Joubert,  si  exercé  sur  ces  matières,  battit  en  brècbe  et 
renversa  successivement  tous  les  arguments  de  son  adver- 
saire; ses  raisons  étaient  si  fortes,  si  claires,  si  concluantes, 
que,  lorsqu'il  quitta  Villeneuve,  Chateaubriand  semblait 
convaincu.  Cependant>  une  idée,  un  besoin  qui  le  dominait 
encore,  c'était  de  bâtir  en  faveur  de  la  religion  un  plaidoyer, 
presque  un  sermon  dogmatique,  à  l'appui  duquel  il  accumu- 
lerait tous  les  textes  des  Pères  de  TEglise  et  des  apologistes 
les  plus  renommés. 

Son  judicieux  ami  avait  vivement  combattu  ce  plan  indi- 
geste et  cette  mission  gratuite  que  prétendait  s'attribuer 
l'éminent  écrivain.  Mais  il  ne  s'en  tint  pas  là,  et  craignant  les 
retours  possibles,  il  s'en  ouvrit  au  long  dans  la  lettre  sui- 
vante qu'il  écrivait,  le  12  septembre  1801,  de  Villeneuve, 
à  madame  de  Beaumont,  mais  à  l'adresse  évidente  de  l'au- 
teur : 

...  a  Dites-lui,  au  surplus,  qu'il  en  fait  trop  ;  que  le  public 
se  souciera  fort  peu  de  ses  citations,  mais  beaucoup  de  ses 
pensées  ;  qiie  c'est  plus  de  son  génie  que  de  son  savoir  qu'on 
est  curieux  ;  que  c'est  de  la  beauté,  et  non  pas  de  la  vérité, 
qu'on  cherchera  dans  son  ouvrage  ;  que  son  esprit  seul  et 


36 

non  pas  sa  doctrine,  en  pourra  faire  la  fortune  ;  qu'enfin  il 
compte  sur  Chateaubriand  pour  faire  aimer  le  christianisme, 
et  non  pas  sur  le  christianisme  pour  faire  aimer  Chateau- 
briand. J'avouerais,  à  la  suite  de  ce  blasphème,  qu'il  ne  doit 
rien  dire,  lui,  qu'il  ne  croie  la  vérité;  que,  pour  le  croire,  il 
faut  qu'il  se  le  prouve,  et  que,  pour  se  le  prouver,  il  a  besoin 
de  lire,  de  consulter,  de  compulser,  etc.  Mais,  hors  de  là, 
qu'il  se  souvienne  bien  que  toute  étude  lui  est  inutile;  qu'il 
ait  pour  seul  but,  dans  son  livre,  de  montrer  la  beauté  de 
Dieu  dans  le  christianisme,  et  qu'il  se  prescrive  une  règle 
imposée  à  tout  écrivain  par  la  nécessité  de  plaire  et  d'être 
lu  facilement,  plus  impérieusement  imposée  à  lui  qu'à  tout 
autre  par  la  nature  même  de  son  esprit,  esprit  à  part,  qui  a 
le  don  de  transporter  les  autres  hors  et  loin  de  tout  ce  qui 
est  connu.  Cette  règle  trop  négl>gée,  et  que  les  savants 
mêmes,  en  titre  d'office,  devraient  observer  jusqu'à  un  certain 
point,  est  celle-ci  :  cache  ton  savoir.  Je  ne  veux  pas  qu'on 
soit  un  charlatan,  et  qu'on  use  en  rien  d'artifice  ;  mais  je  veux 
qu'on  observe  l'art.  Lart  est  de  cacher  Vart.  Notre  ami  n'est 
point  un  tuyau  comme  tant  d'autres  ;  c'est  une  source,  et  je 
veux  que  tout  paraisse  jaillir  de  lui.  Ses  citations  sont,  pour 
la  plupart,  des  maladresses;  quand  elles  deviennent  des 
nécessités,  il  faut  les  jeter  dans  les  notes.  On  se  fâchait 
autrefois  de  ce  qu'à  l'opéra  on  entendait  le  bruit  du  bâton  qui 
battait  les  mesures.  Que  serait-ce  si  on  interrompait  la 
musique  pour  lire  quelque  pièce  justificative  à  l'appui  de 
chaque  air  ?  Ecrivain  en  prose,  M.  de  Chateaubriand  ne 
ressemble  point  aux  autres  prosateurs  ;  par  la  puissance  de 
sa  pensée  et  de  ses  mots,  sa  prose  est  de  la  musique  et  des 
vers.  Qu'il  fasse  son  métier,  qu'il  nous  enchante.  Il  rompt 
trop  souvent  les  cercles  tracés  par  sa  magie;  il  y  laisse  entrer 
des  voix  qui  n'ont  rien  de  surhumain,  et  qui  ne  sont  bonnes 
qu'à  rompre  le  charme  et  à  mettre  en  fuite  les  prestiges. 
Ses  in-folio  me  font  trembler.  Hecommandez-Iui,  je  vous 
prie,  d'en  faire  ce  qu'il  voudra  dans  sa  chambre,  mais  de  se 
garder  bien  d'en  rien  transporter  dans  ses  opérations.  Bos- 
suet  citait,  mais  il  citait  en  chaire,  en  mitre  et  en  croix  pec- 
torale ;  il  citait  aux  persuadés.  Ces  temps-ci  ne  sont  pas  les 
mêmes.  Que  notre  ami  nous  raccoutume  à  regarder  avec 
quelque  faveur  le  christianisme;  à  respirer  avec  quelque 
plaisir  l'encens  qu'il  offre  au  ciel  ;  à  entendre  ses  cantiques 


37 

avec  quelque  approbation  ;  il  aura  fait  ce  qu'on  peut  faire  de 
meilleur,  et  sa  tâche  remplie,  le  reste  sera  l'œuvre  de  la  reli- 
gion. Si  la  poésie  et  la  philosophie  lui  peuvent  ramener 
l'homme  une  fois,  elle  s'en  sera  bientôt  réemparée,  car  elle 
a  ses  séductions  et  ses  puissances  qui  sont  grandes.  On 
n'entre  point  dans  ses  temples,  bien  préparé,  sans  en  sortir 
asservi.  Le  difficile  est  de  rendre  aujourd'hui  aux  hommes 
Tenvit  d'y  revenir.  C'est  à  quoi  il  faut  se  borner;  c'est  ce 
que  N.  de  Chateaubriand  peut  faire.  Hais  qu'il  écarte  la 
contrainte  ;  qu'il  renonce  aux  autorités  que  l'on  ne  veut  plus 
reconnaître  ;  qu'il  ne  mette  en  usage  que  des  moyens  qui 
soient  siens  exclusivement,  qui  soient  du  temps  et' de  l'au- 
teur. 

«  Il  me  faut  du  nouveau,  n'en  fùt-il  plus  au  monde,  a  dit  le 
siècle.  Notre  ami  a  été  créé  et  mis  au  jour  tout  exprès  pour 
les  circonstances  ;  dites-lui  de  remplir  son  sort  et  d'agir 
selon  son  instinct.  Qu'il  file  la  soie  de  son  sein  ;  qu'il  pé- 
irisse  son  propre  miel;  qu'il  chante  son  propre  ramage;  il 
a  son  arbre,  sa  ruche  et  son  trou  ;  qu'a-t<il  besoin  d'appeler 
là  tant  de  ressources  étrangères?  » 

Cette  lettre,  on  le  voit,  était  tout  un  programme;  quand 
on  la  rapproche  de  l'ouvrage,  on  est  frappé  du  soin  ponctuel 
de  l'auteur  à  suivre  ce  programme  dans  l'exécution,  et  l'on 
ne  sait  qu'admirer  le  plus,  de  l'influence,  de  l'autorité  de 
l'un  à  s'imposer  doucement  en  s'efi'açant;  ou  de  la  défé- 
rence, de  la  docilité  de  l'autre,  nature  âpre,  bouillante  et 
rebelle,  à  s'incliner  sous  des  conseils  aussi  généreux  qu'éclai- 
rés; Patrocle  et  Achille  n'eussent  pas  donné  de  plus  beaux 
exemples. 

Joubert  n'était  pas  homme  à  ignorer  l'importance  de  ses 
secrets  succès;  mais  il  ne  s'en  rengorgeait  nullement  et  n'en 
parlait  janonis,  tant  il  y  avait  chez  lui  de  réserve,  de  modestie 
vraie  et  de  délicatesse. 

VIII. 

Après  sa  justice  de  paix,  il  n'obtint  guère  en  sa  vie  qu'un 
seul  honneur,  sans  l'avoir  sollicité  ou  même  désiré.  Voici  à 
quelle  occasion  : 

Napoléon,  qui  savait  si  bien  apprécier  les  hommes  et  dis- 
tinguer les  aptitudes,  ayant,  en  1809,  confié  à  H.  de  Fon- 


38 

tanes  la  grande  maîtrise  de  TU^iversité,  celui-ci  s'empressa 
de  désigner  pour  ses  collaborateurs  MH.  de  Bonald  et  de 
Beausset,  puis  M.  Joubert.  Les  deux  premiers  noms  étaient 
significatifs  ;  pour  le  troisième  :  je  ne  connais  pas  H.  Joubert, 
objecta  l'empereur  ;  m'en  répondez-vous  ? 

«  Sire,  répond  le  Grand-Mattre,  ce  nom  est  moins  connu 
que  les  deux  premiers  et  c'est  cependant  le  choix  auquel 
j'attache  le  plus  d'importance.  M.  Joubert,  frère  du  procureur 
impérial  de  Votre  Majesté  près  le  tribunal  de  première  ins- 
tance de  Paris,  est  mon  ami  depuis  trente  ans.  C'est  le  com- 
pagnon de  ma  vie,  le  confident  de  toutes  mes  pensées.  Son 
âme  et  son  esprit  sont  de  la  plus  haute  élévation.  Je  m'esti- 
merai heureux  si  Votre  Majesté  veut  m'accepter  pour  sa  cau- 
tion. » 

H.  Joubert  prenait  ainsi  rang  parmi  les  inspecteurs  géné- 
raux dans  le  conseil  de  l'Université  et  je  me  demande  si, 
lorsque  M.  de  Fontanes  vint  lui  apporter  cette  heureuse  nou- 
velle, son  ami  lui  répondit,  comme  Jean  Bart  à  Louis  XIV, 
lorsque  le  roi  lui  annonçait  lui-même  qu'il  était  nommé  capi- 
taine de  vaisseau  :  Vous  avez  bien  fait  I 

H.  Joubert  ne  fit  qu'une  tournée  d'inspection  dans  le  midi 
et  encore  ce  fut  à  grand'peine  qu'on  l'y  décida. 

Sa  santé  laissait  toujours  à  désirer.  Il  avait  des  habitudes 
sédentaires  et  son  état  résistait  à  tous  les  régimes  ;  il  souf- 
frait beaucoup  d'un  rhumatisme  volant  et  passait  quelquefois 
des  mois  entiers  sans  prendre  aucun  solide. 

Il  s'en  explique  fort  gaiement  en  divers  endroits  de  sa 
correspondance  :  «  Mes  ressorts  sont  excellents,  ce  me 
semble,  mais  le  bois  dont  je  suis  construit  est  frélc,  mou, 
délicat... 

«  Décidément,  dit-il  ailleurs,  je  vais  vivre  d'air  et  d'un 
peu  de  liquide;  car,  après  tant  d'essais,  je  vois  qu'il  faut 
renoncer  à  me  nourrir,  si  je  veux  guérir,  et,  surtout,  si  je 
veux  avoir  des  sentiments  et  des  pensées. 

a  Je  ris  dans  la  journée,  mais  sans  plaisir,  comme  un 
nigaud  ;  ma  parole  même  est  liée,  et  les  mots  dont  j'ai  besoin 
me  fuient.  Personne  ne  s'en  aperçoit  autant  que  moi,  parce 
que  je  paie  de  mine.  » 


39 


IX. 


M.  Joubert  ne  se  levait  guère  avant  deux  ou  trois  heures 
du  soir;  on  le  trouvait  le  matin  assis  dans  son  lit  à  demi- 
vêtu  d'un  spencer  de  soie  et  entouré  de  livres.  Il  avait  la  voix 
forte  et  sonore,  une  taille  élevée  et  une  certaine  austérité  de 
visage  heureusement  tempérée  par  la  bienveillance  de  son 
sourire  et  la  douceur  de  son  regard. 

Son  abord  facile  et  plein  d*aménité  commandait  à  la  fois 
le  respect  et  ||  confiance.  On  sentait  chez  lui  la  supériorité 
et  la  bonté  réunies.  Il  avait  Tœil  et  Tesprit  investigateurs,  et 
cinq  minutes  de  conversation  lui  suffisaient  pour  sonder  son 
homme  et  en  peser  discrètement  la  valeur. 

Il  se  mêlait  peu  aux  causeries  ;  il  n'intervenait  guère  que 
dans  les  discussions  confuses  ou  trop  ardentes.  Alors,  en 
peu  de  mots,  judicieux  et  indulgent  pour  tous,  il  faisait 
magistralement  la  part  de  chacun  et  coupait  court  au  débat. 
Ses  sentences  étaient  empreintes  de  tant  d'autorité  et  de  tant 
de  bienveillance  à  la  fois  qu'elles  avaient  l'art  si  difficile  de 
satisfaire  toutes  les  parties. 

Il  portait  habituellement  une  douillette  de  soie  couleur 
puce  et  un  manchon  (1)  pour  se  préserver  du  froid,  dont  il 
redoutait  les  moindres  atteintes.  Dans  la  soirée,  il  sortait 
volontiers,  et  tandis  qu'une  pieuse  émulation  de  bienfaisance 
appelait  M"^  Joubert  et  M*"*  de  Chateaubriand  à  la  mansarde 
du  pauvre  ou  au  chevet  des  malades,  les  deux  nobles  atnis 
cheminaient  aux  alentours  de  la  ville. 

Quand,  par  une  belle  après-midi  d'automne,  nouveau  venu 
à  Villeneuve,  vous  débouchez  de  la  rue  du  Pont  dans  la 
grande  rue,  en  face  de  l'église,  si  vous  prenez  à  droite,  votre 
œil  va  jouir  bientôt  d'un  spectacle  aussi  saisissant  qu'impré- 
vu : 


(i)  Au  sortir  de  ta  RévoluUon,  les  mandions  étaient  rares,  coûtaient 
fort  cher  et  n^étaient  portés  que  par  les  liommes. 

Les  choses  ont  bien  changé  depuis  :  aujourd'hui,  ces  élégants  cy- 
lindres de  fourrure  et  de  soie  sont  deveVius  communs,  accessibles  à 
toutes  les  bourbes  et  Pornement  exclusif  des  dames 

Serait-ce  par  représailles  que  les  dandys  de  la  capitale  se  permet- 
talent  rombrelle,  ces  derniers  étés,  en  plein  boulevard? 


40 

Bien  au-delà  du  long  ruban  de  route  qui  se  déroule  en 
ligne  droite  à  ses  pieds,  la  porte  de  Joigny,  par  ses  construc- 
tions massives  flanquées  de  quatre  tourelles,  masque  les 
hauteurs  de  l'horizon,  ou,  plutôt,  le  circonscrit  aux  proportions 
dessinées  par  sa  grande  voûte  ogivale.  Cet  horizon  se  détache 
au  loin  sur  un  fond  délicieux  de  verdure,  surmonté  d'un  ciel 
bleu  étincelanl.  L'encadrement  ajoute  singulièrement  à  l'effet 
de  ce  tableau  féerique,  lequel,  à  mesure  que  vous  avancez, 
va  s'agrandissant  jusqu'à  ce  que  se  découvre  en  entier  le 
vert  panorama  de  collines  qui  se  succèdent  et  s'enchatnent 
comme  un  ondulant  rideau,  et  dont  les  derniers  replis 
viennentexpirer  à  vos  pieds  sur  la  route,  tandis  que,  au  loin 
sur  la  droite,  un  gracieux  contour  les  ramène  à  vos  regards 
avant  qu'elles  n'aillent  s'enfoncer  dans  les  profondeurs  de 
Saint-Julien. 

Ajoutez  à  ces  vastes  décors  de  la  nature  celui  tout  moderne 
du  chemin  de  fer  dont  les  wagons  sont  aperçus  de  loin, 
glissant  au  pied  de  la  montagne,  en  suivant  à  fleur  d'eau  le 
lit  sinueux  de  la  rivière,  annoncés  par  des  roulements 
lointains  pareils  à  ceux  de  la  foudre  et  que  répètent  à  l'envi 
tous  les  échos  d'alentour. 

Chateaubriand,  qui  avait  vu  et  chanté  tant  de  merveilles, 
admirait  beaucoup  celle  que  je  viens  d'ébaucher,  et  bien 
qu'il  suivit  toujours  l'itinéraire  indiqué  plus  haut,  je  n'ai  pas 
remarqué  qu'il  en  eût  dit  un  mot  nulle  part. 


X. 


1 
Il  est  de  tradition  à  Villeneuve  que  c'est  au  pied  de  la 

grosse  tour  et  sous  les  frais  ombrages  de  la  promenade  voi- 
sine qu'il  élabora  les  principaux  chapitres  de  ses  Martyrs, 
le  plus  beau,  le  plus  immortel  de  ses  ouvrages. 

Le  plus  souvent,  il  dirigeait  ses  promenades  avec  M.  Jou- 
bert  sur  le  chemin  de  Baudemont,  contournant  à  mi-côte  la 
voie  jusqu'à  la  hauteur  du  bois  de  Saint-Julien.  De  là,  il 
aimait  à  contempler  les  magnificences  du  soleil  couchant 
entre  deux  collines,  au  fond  de  la  vallée  des  Charbonniers. 
C'est  à  ces  sites  qu'il  fait  allusion  lorsqu'il  dit,  dans  un 
passage  de  la  lettre  qu'il  écrivait  de  Lyon  à  H.  Joubert,  et 
dont  nous  avons  déjà  cité  plus  d'un  extrait  : 


41 

«  Je  trouve  Vl^^  de  Beaumoot  trop  sévère.  Les  coteaux  de 
Villeneuve  sont,  il  est  vrai,  secs  et  pelés  (ces  coteaux  n*avaient 
pas  alors  les  richesses  de  verdure  qui  les  décorent  aujour- 
d'hui), mais  ils  sont  assez  hauts  et  ont  un  faux  air  de  mon- 
tagnes qui  ne  leur  va  pas  mal.  J'ai  vu  aussi  certain  bois 
dans  un  enfoncement  q'ii  pourrait  être  produit  parmi  les 
pièces  du  procès,  sans  compter  les  couchers  de  soleil  qui 
sont  beaux,  de  Taveu  des  deux  partis.  Je  n*ai  vu  qu*un  soleil 
levant  qui  n'était  pas  merveilleux,  à  la  vérité,  mais  le  matin 
n'est  pas  le  soir,  et  je  liens  qu'à  la  brune,  entre  chien  et 
loup,  Villeneuve  est  un  très  joli  pays;  il  y  a  des  beautés  qui, 
comme  vous  savez,  ne  supportent  pas  le  grand  jour.  Fran- 
chement, je  vous  aime  encore  mieux  dans  votre  bibliothèque 
de  la  rue  Saint-Honoré  que  dans  la  petite  rue,  en  descendant 
à  droite,  que  j'ai  vue  à  quatre  heures  du  matin.  Je  crains 
que  le  maire,  s'il  m'a  aperçu,  ne  m'ait  pris  pour  un  Anglais 
qui  venait  examiner  les  lieux  et  peut-être  sonder  l'Yonne 
pour  y  conduire  la  flotte  de  Nelson.  » 

Très  gracieux;  mais  rappelons-nous  qu'à  cette  époque 
l'illustre  écrivain  n'avait  pas  encore  savouré  les  douceurs 
de  Villeneuve  qu'il  a,  depuis,  visité  quatre  fois.  Les  séjours 
prolongés  dont  il  a  honoré  notre  ville  sont  la  meilleure 
preuve  qu'il  y  éprouvait  autre  chose  que  de  l'ennui  et  du 
dégoût  (1). 

XL 

M.  Joubert  a  abordé  dans  ses  Pensées  et  Maximes  les 
problèmes  les  plus  ardus  de  la  philosophie  et  il  leur  a  trouvé 


(1)  Son  plus  long  séjourii  Villeneuve,  c'est  celui  quMl  y  fit  en  4807, 
à  son  retour  de  Jérusalem.  11  y  resta  quatre  mois  entiers  avec  ma- 
dame de  Chateaubriand. 

Voici  une  circonstance  assez  peu  connue  de  son  voyage  :  En  par- 
tant pour  la  Terre-Sainte,  l'illustre  pèlerin  emportait  une  provision 
complète  d'armes  et  de  munitions,  11  en  avait  actieté  pour  huit  cents 
francs,  mais  à  l'insu  de  sa  Temme,  qui  professait  une  telle  horreur 
pour  les  armes  à  feu  qu'elle  n'en  pouvait  souffrir  dans  son  apparte- 
ment et  répétait  souvent  : 

«  J*aimerais  mieux  à  côté  de  moi  un  brigand  qu'un  pistolet.  » 

Or,  en  quittant  la  place  Bellecourt  à  Lyon,  un  des  pistolets  prend 
feu  sur  son  repos  et  fait  explosion  dans  la  berline  où  se  trouvaient 


42 

plus  d'une  solution  neuve  et  originale.  Ce  n'était  pas  chez  lui 
préoccupation  vaine  d'un  esprit  subtil  et  raisonneur  qui 
cherche  à  briller.  Il  était  né  penseur,  analyste,  logicien  pro- 
fond, doué  d'une  grande  puissance  de  facultés  et  d'aptitudes 
rares  qu'avait  développées  encore  chez  lui  la  direction  de  ses 
premières  études.  Il  passait  des  journées,  des  semaines  en- 
tières, absorbé  dans  ses  méditations,  et  Dieu  sait  le  travail 
d'esprit,  les  labeurs  de  cerveau  que  lui  a  coulés  chacune  de 
ses  maximes  I 

Eclairé  des  lumières  de  la  foi,  puisant  son  lest  à  cette 
source  pure  et  prenant  toujours  son  point  d'appui  sur  le  roc 
infaillible,  il  s'élance  haut  et  loin  dans  les  régions  de  la 
pensée,  de  l'infini.  Il  s'empare  d'une  idée,  la  creuse  et  la 
retourne;  il  l'explore  sous  toutes  ses  faces  d'un  œil  lumineux 


les  deux  nobles  voyageurs.  Personne  ne  fut  blessé,  mais  madame  de 
Chateaubriand  s'évanouit.  A  peine  descendu  avec  elle,  M.  de  Chateau- 
briand, voyant  le  feu  qui  prenait  dans  l'intérieur  de  la  voiture,  se  res- 
souvint qu*il  avait  placé  dans  un  coin  quatre  ou  cinq  livres  de  poudre. 
II  remonte  aussitôt,  saisit  le  paquet  fatal  et  trouvant  que  les  cordons 
de  ce  paquet  étaient  en  feu,  il  l'ételgnit  avec  un  courage  et  un  sang- 
froid  tel  que  personne  que  lui  ne  connut  d'abord  le  danger. 

Madame  de  Chateaubriand  fit  Jeter  tout  l'arsenal  dans  le  Rhône. 

C'est  à  cette  aventure  que  fait  allusion  madame  de  Chateaubriand 
dans  la  lettre  suivante  qu'elle  écrivait  de  Venise  à  M.  Joubert: 

•«  Je  vous  écris  à  bord  du  Lion  dor^  car  les  maisons  ici  ne  sont 
que  des  vaisseaux  toujours  à  l'ancre.  On  voit  de  tout  à  Venise,  excepté 
de  la  terre;  Il  y  en  a  cependant  un  petit  coin  qu'on  appelle  la  place 
Saint-Marc,  et  c'est  là  que  les  habitants  vont  se  sécher,  le  soir.  Je 
vais  y  aller  aussi  après  mon  diner.  //  vero  Pufcineila  qui  a  survécu 
au  doge,  fait  sa  résidence  sur  cette  belle  place.  Au  reste,  je  me  ré- 
serve de  vous  parler  de  Tltalie  quand  je  serai  à  Villeneuve;  parce 
que,  comme  vous  savez,  veràa  votant,,,  c'est  du  latin;  je  laisse  au 
grand  peintre  qui  est  avec  moi  le  reste  du  proverbe.  Mais  tout  ce 
que  je  puis  dire  à  la  louange  de  Tltalie,  c'est  que  je  vous  y  souhaite. 

«  M.  de  Chateaubriand  ne  vous  écrira  pas  de  Venise  ;  c'est  moi 
qu'il  a  chargée  de  ce  plaisir.  Il  partira  lundi  pour  Trieste.  Il  a  trouvé 
ici  deux  maudiis  Juifs  qui  lui  ont  donné  les  plus  belles  espérances 
pour  son  voyage.  11  vous  a  écrit  de  Turin  et  de  Milan  et  dit  que  vous 
devez  être  content  de  lui.  Il  est  tout  glorieux  parce  qu'il  a  trouvé  une 
nouvelle  traduction  de  son  ouvrage  qu'on  a  imprimée  ici  et  qui  parait 
en  ce  moment.  Pour  mol,  je  ne  suis  que  triste  parce  que  je  vais  bien- 
tôt le  perdre. 

«  Rappelez  nous  au  souvenir  de  \1.  Mole,  etc. 

«  Vous  savez  notre  histoire  de  Lyon  ;  à  présent  vous  comprendrez 
comment  on  aime  mieux  un  brigand  qu^un  pistolet.  » 


43 

et  profond.  On  voit  qu'il  est  dans  ses  domaines  et  qn'il  s'y 
platt.  Puis,  ses  prémisses  posées,  il  poursuit  le  cours  de  ses 
déductions,  enfilant  dans  un  ordre  logique,  un  à  un,  les 
anneaux  serrés  de  son  argumentation,  et  n'abandonnant  une 
question,  si  hérissée,  si  complexe  qu'elle  soit,  qu'après 
l'avoir  épuisée,  c'est-à-dire  après  avoir  atteint  et  soudé  aux 
autres  le  dernier  anneau  du  chaînon.  Il  n'y  a  que  les  aigles, 
les  esprits  vastes  et  fortement  taillés  qui  puissent  entre- 
prendre de  telles  campagnes  aériennes  et  en  revenir  chargés 
de  butin. 

Joubert  manie  les  choses  abstraites  avec  une  aisance  toute 
familière;  il  les  trépane,  il  en  fait  l'autopsie  avec  l'autorité 
d'un  matire  ;  enfin  il  marche  dans  les  mille  arcanes  de  la 
métaphysique  avec  la  sûreté  de  coup  d'œil,  la  vigueur  et  la 
justesse  d'appréciation  d'un  Dupuytren  fouillant  à  travers 
les  mystères  du  corps,  le  scalpel  à  la  main. 

Il  a  des  définitions  très  heureuses,  à  mon  avis,  et  à  peu 
près  inédites  sur  les  sujets  les  plus  rebattus  :  sur  Dieu,  sur 
l'homme,  sur  le  temps,  sur  l'éternité,  etc.,  etc.  11  en  a  aussi 
de  fort  remarquables  sur  les  choses  physiques  :  l'air,  l'espace, 
la  lumière,  les  champs,  les  animaux,  et  même  sur  les  cons- 
titutions et  les  gouvernements. 

Les  limites  imposées  à  cette  notice  ne  nous  permettent  pas 
de  le  suivre  dans  le  développement  de  toutes  les  questions 
qu'il  a  traitées;  nous  allons  signaler,  à  vol  d'oiseau,  celles 
qui  nous  sembleront  les  plus  propres  à  édifier  le  lecteur  et  à 
lui  donner  une  idée  de  l'ensemble. 

«c  La  vérité  consiste  à  concevoir  ou  à  imaginer  les  per- 
sonnes ou  les  choses  comme  Dieu  les  voit  ;  et  la  vertu  à  se 
donner  de  la  bonté;  et  la  bonté,  si  elle  est  parfaite,  à  n'avoir 
que  les  sentiments  qu'on  peut  croire  qu'aurait  un  ange  si, 
devenu  ce  que  nous  sommes  en  demeurant  tout  ce  qu'il  est, 
il  était  mis  à  notre  place  et  voyait  ce  que  nous  voyons. 

«  La  sagesse  est  le  repos  dans  la  lumière  ;  mais  c'est  la 
lumière  elle-même  qui,  par  le  jour  qu'elle  répand  et  les  pres- 
tiges qu'elle  opère,  en  colorant  les  abstractions  comme  de 
légères  nuées,  et  en  prêtant  à  l'évidence  l'éclat  de  la  séré- 
nité, excite  souvent  la  sagesse  à  se  jouer  dans  ses  rayons. 

«  Il  n'y  a  de  beau  que  Dieu  ;  et  après  Dieu,  ce  qu'il  y  a 
de  plus  beau,  c'est  l'âme  ;  et  après  T&me,  la  pensée  ;  et,  après 


44 

]a  pensée,  la  parole.  Or  donc,  plus  une  âme  est  semblable  à 
Dieu,  plus  une  p<'.nsée  est  semblable  à  une  âme,  et  plus  une 
parole  est  semblable  à  une  pensée,  plus  tout  cela  est  beau.  » 

Toute  la  philosophie  n'est-elle  pas  renfermée  dans  ce 
rapide  et  si  logique  exposé  ?  Notons,  en  passant,  ce  trait  : 
La  sagesse  est  le  repos  dans  la  lumière.  Quoi  de  plus  simple» 
de  plus  clair  et  de  plus  vrai  ?  Et  pourtant,  ni  Boileau,  ni 
Horace,  ni  le  divin  Platon  lui-même,  n*ont  donné  une  pa- 
reille définition  de  la  sagesse.  Le  célèbre  Justum  ac  tenacem 
proposai  virum  du  poète  latin,  reproduit  par  le  poêle  fran- 
çais, fait  consister  la  sagesse  dans  le  calme  intrépide  de 
r&me  (1). 

Le  repos  de  la  lumière  traduit  l'idée  de  sagesse  bien 
mieux  et  bien  plus  complètement. 

Un  autre  mot  qui  a  mis  à  la  torture  tous  les  Longins  an- 
ciens et  modernes,  c'est  le  mot  sublime,  que  Joubert  définit  : 
la  cime  du  grand. 

J'ai  bien  vu  des  subtilités  scolastiques  pour  établir  la  gra- 
dation, la  distinction  entre  le  grand,  Vélevé,  le  sublime  \ 
mais  pas  un  commentateur,  pas  un  philosophe  n'avait  encore 
dit  aussi  bien,  aussi  juste  en  si  peu  de  mots. 


•  » 


Soyons  hommes  avec  les  hommes  et  toujours  enfants 
devant  Dieu,  car  nous  ne  sommes,  en  effet,  que  des  enfants 
à  ses  yeux.  La  vieillesse  même,  devant  l'éternité,  n'est  que 
le  premier  instant  du  matin. 


(I)  Qu'est-qoe  la  Sagesse^  une  égalité  d'âme 

Que  rien  ne  peut  troubler,  qu'aucun  désir  n'enflamme. 

Boileau. 

Après  Platon,  Cicéron  et  Sénèque  font  consister  la  Sagesse  dans  le 
le  mépris  des  richesses,  dans  le  nnépris  des  douleurs  et  de  toutes  les 
peines  de  la  vie  et  de  la  mort  même. 

Gonfucius.  le  grand  oracle  du  Céleste-Empire,  en  parle  avec  sa 
subtilité  ingénieuse  et  caustique,  en  empruntant  le  vieil  adage  latin  : 
in  vnedio  virtus. 

u  Le  milieu,  dit-il,  est  le  point  le  plus  voisin  de  la  Sagesse;  il  vaut 
mieux  ne  pas  1  atteindre  que  de  le  passer.  » 

Au  fond,  ce  n'est  pas  là  une  définition  ;  c'est  plutôt  une  exhortation 
contre  la  sagesse.  Etonnons-nous,  après  cela,  si  les  pauvres  Chinois, 
généralement  privés  et  ennemis  des  lumières  de  l'Évangile,  en  usent 
commels  le  font! 


45 

N*usez  que  de  pièces  d*or  et  d'argent  dans  le  commerce  de 
la  parole. 


« 


Il  yaut  mieux  remuer  une  question  sans  la  décider  que  de 
la  décider  sans  la  remuer. 


« 
•  * 


Une  conscience  à  soi,  une  morale  à  soi,  une  religion  à 
soi  I  Ces  choses,  par  leur  nature,  ne  peuvent  point  être  pri- 
vées. 


La  logique  est  à  la  grammaire  ce  que  le  sens  est  au  son 
dans  les  mots. 


La  faiblesse  qui  conserve  vaut  mieux  que  la  force  qui 
détruit. 


• 


Combien  d'épaules  sans  force  ont  demandé  de  lourds  far- 
deaux I 


•  » 


Le  but  de  la  dispute  ou  de  la  discussion  ne  doit  pas  être 
la  victoire,  mais  Tamélioration. 


« 


Voir  le  monde,  c'est  juger  les  juges. 


•  ♦ 


Un  peu  de  tout,  rien  à  souhait  :  grand  moyen  d'être  mo- 
déré, d'être  sage,  d'être  content. 


« 
•  * 


La  vie  est  un  ouvrage  à  faire,  où  il  faut,  le  moins  qu'on 
peut,  raturer  les  affections  tendres. 


On  n'aime  pas  la  tempérance  oii  la  vertu  n'entre  pour 
rien. 


« 


La  vertu  est  la  santé  de  l'âme  ;  elle  fait  trouver  de  la 
saveur  aux  moindres  feuilles  de  la  vie. 


« 


La  vertu  par  calcul  est  la  vertu  du  vice. 


Les  malédictions  des  pères  abrègent  la  vie;  celles  des 
mères  donnent  la  mort. 


i6 


•   * 


Il  faut  ne  choisir  pour  épouse  que  la  femme  qu  ou  choisi- 
rait pour  ami,  si  elle  était  un  homme. 


»  » 


Rica  De  fait  autant  (l*honneur  à  une  femme  que  sa  pa- 
tience, et  rien  ne  lui  en  fait  aussi  peu  que  la  patience  de  son 
mari. 


« 


Un  peu  de  vanité  et  un  peu  de  volupté,  voilà  de  quoi  se 
compose  la  vie  de  la  plupart  des  hommes  et  des  femmes. 


« 
*■  * 


Il  n'y  a  d'heureux  par  la  vieillesse  que  le  vieux  prêtre  et 
ceux  qui  lui  ressemblent. 


.  « 


Chacun  ne  peut  voir  qu'à  sa  lampe,  mais  il  peut  marcher 
ou  agir  à  la  lumière  d'autrui. 


•  ♦ 


Les  maximes  sont  à  l'intelligence  ce  que  les  lois  sont  aux 
actions  :  elles  n'éclairent  pas,  mais  elles  guident,  elles  di- 
rigent, elles  sauvent  aveuglement.  C'est  le  fil  dans  le  laby- 
rinthe, la  boussole  pendant  la  nuit. 


Les  Français  sont  les  hommes  du  monde  les  plus  propres 
à  devenir  fous  sans  perdre  la  tête.  Ils  ne  se  trompent  guère 
que  méthodiquement,  tant  ils  sont  bien  faits  pour  la  méthode. 
Leur  raison  va  toujours  plus  droit  et  plus  vite  que  leur  rai- 
sonnement. 


« 


Les  Anglais  sont  gens  de  bien  pour  leur  propre  compte  et 
gens  sans  foi  pour  le  compte  de  leur  pays. 


♦ 
*  * 


Les  Anglais  sont  élevés  dans  le  respect  des  choses  sé- 
rieuses et  les  Français  dans  Thabitude  de  s'en  moquer. 


Quand  je  vois  des  jeunes  gens  tels  que  ceux  de  nos  jours, 
je  dis  que  le  ciel  veut  perdre  le  monde. 


»  * 


Le  siècle  a  cru  faire  des  progrès  en  allant  dans  des  pré- 
cipices. 

On  a  reproché  à  Joubert  quelques  obscurités  de  langage, 


47 

des  nuages  de  style  et  d'idées.  En  pareille  matière,  il  est 
plus  que  facile  d'écbappei*  à  renleudemenidu  grand  nombre, 
surtout  avec  la  concision  remarquable  de  Joubert.  Si  les 
thèses  les  plus  élevées  de  la  philosophie  ne  sont  pas  à  la 
portée  du  vulgaire,  est-ce  la  faute  des  philosophes?  Il  est 
vrai  que  ceux-ci  ne  se  comprennent  pas  toujours  eux-mêmes. 
Ils  n*en  sont  que  plus  à  plaindre  et  nous  plus  excusables  ; 
raison  de  plus  pour  ne  pas  les  quereller  à  tort,  à  travers,  et 
pour  ne  pas  nous  désespérer  à  la  recherche  de  leurs  hiéro- 
glyphes. 

Ainsi,  quand  Joubert  définit  l'art  :  Inhabileté  réduite  en 
théorie,  oii  est  Tobscurité,  oii  est  le  nuage  ? 

Est-ce  que,  en  médecine,  le  codex  n'a  pas  été  dressé 
d'après  les  faits  observés,  d'après  les  expérimentations  répé- 
tées des  plus  habiles  praticiens? 

Egalement,  dans  l'art  militaire,  ne  sont-ce  pas  les  géné- 
raux les  plus  habiles,  les  plus  consommés  à  la  guerre,  qui 
en  ont  établi  et  en  améliorent  chaque  jour  les  règlements  et 
qui  enrichissent  la  stratégie? 

Dans  aucune  branche  de  l'art  ou  de  la  science,  la  théorie 
n'a  précédé  l'application  ;  au  contraire,  n'est  réputé  docteur 
et  maître  que  celui  qui  a  élargi  le  cercle  de  la  science,  ou 
perfectionné  sensiblement  les  théories  connues. 

Même  dans  l'éloquence,  ce  sont  les  modèles  tracés  ou  pour 
mieux  dire  improvisés  par  les  grands  orateurs  qui  ont  servi 
à  établir  les  règles  et  les  figures  de  la  rhétorique. 

Donc,  l'habileté  réduite  en  théorie  constitue  bien  Yart. 

XII. 

Hais  l'esprit  dévorant  de  H.  Joubert  ne  s'exerçait  pas 
seulement  à  méditer,  à  vivre  dans  l'idéal  et  la  contemplation; 
son  activité  s'étendait  sur  les  faits  dont  il  était  témoin,  sur 
les  écrits  retentissants  du  jour^  non  pas  seulement  en  France 
mais  à  l'étranger.  Il  avait  étudié  sur  traduction  la  littérature  ' 
anglaise,  dans  laquelle  il  distingue  éminemmentSchakespeare, 
et  ne  goûtait  goère  que  lui.  Il  suivait  également  les  écrivains 
allemands  et  discutait  du  mérite  des  uns  et  des  autres  avec 
H.  de  Fontanes  dans  des  correspondances  interminables. 

Un  auteur,  un  philosophe,  qui  faisait  alors  beaucoup  de 
bruit,  qui  éblouissait  le  monde  philosophique,  c'est  Kant; 


48 

Joubert  s'y  intéressait  plus  que  beaucoup  d'autres!  Or,  Tap- 
prédation  d'un  juge  aussi  compétent  est  bonne  à  lire  encore 
aujourd'hui.  On  va  voir  que  Tengoucaient  universel  pour  le 
célèbre  chef  de  Técole  écossaise  ne  rend  Joubert  ni  injuste, 
ni  partial  : 

«  Kant,  dit-il,  en  écrivant  à  madame  de  Beaumont,  le 
14  août  4801,  ce  terrible  Kant,  qui  doit  changer  le  monde» 
ce  Kant  qui  tourne  tant  de  têtes,  qui  occupait  tant  la  mienne 
et  a  fait  rêver  la  vôtre,  Kant  enfin,  le  grand  Kant, 

ce  Kant  dont  les  sourcils 

Font  trembler  les  savants  dans  leurs  chaises  assis, 

«  Kant  est  traduit  et  traduit  presque  tout  entier;  mais  il 
n'est  traduitqu'en  latin  IJ'ai|ses  critiques,toutes  ses  critiques, 
à  Texception  de  celle  du  droit  que  j'ai  tenue  entre  mes  mains 
et  que  j'aurai  dès  ce  soir  si  cela  me  platt.  Quatre  gros  volumes 
in-octavo,  qui  me  coûtent,  s'il  vous  plaît,  trente-six  grosses 
livres,  argent  de  France  I  C'est  le  papier  le  plus  cher  de  la 
librairie.  Figurez-vous  un  latin-allemand,  dur  comme  des 
cailloux;  un  homme  qui  accouche  de  ses  idées  sur  son  pa- 
pier, et  qui  n'y  met  jamais  rien  de  net,  de  tout  prêt  et  de 
tout  lavé;  des  œufs  d'autruche  qu'il  faut  casser  avec  sa  tête 
et  où  la  plupart  du  temps  on  ne  trouve  rien. 

€  Il  faut  qu'il  y  ait  entre  l'esprit  allemand  et  l'esprit  fran- 
çais,dans  leurs  opérations  intellectuelles,  la  même  différence 
qui  s*est  trouvée,  pendant  toute  la  guerre,  entre  les  mouve- 
ments des  soldats  des  deux  nations.  J'ai  ouï  dire  et  vous 
savez  qu'un  soldat  français  se  remuait  vingt  fois  dans  le 
temps  nécessaire  à  un  soldat  allemand  pour  se  remuer  une  : 
voilà  notre  homme,  un  esprit  français  dirait  en  une  ligne  et 
en  un  mot  ce  qu'il  dit  à  peine  dans  un  tome;  un  créateur 
d'ombres  opaques  qui,  séduit  et  séduisant  les  autres  par 
cette  opacité  même,  croit  et  fait  croire  qu'il  y  a  dans  ses 
abstractions  ténébreuses  une  solidité  qui,  certes,  n'y  est  pas; 
des  aperçus,  quelques  clairières  cependant;  du  sens,  de  l'es- 
prit quelquefois;  des  chimères  de  logique  qui  remplissent  et 
détruisent  assez  bien  les  néants  qne  la  dernière  école  était  si 
fière  d'avoir  établis  et  qu'elle  donnait  pour  du  plein,  avec 
une  intrépidité  si  froide  et  un  amour-propre  si  content. 

^  Je  me  casserai  la  tête  encore  une  fois  et  plus  d'une  fois, 
contre  ces  cailloux,  ce  fer,  ces  œufs  de  pierre  et  ces  granits 


49 

poar  essayer  d'en  retirer  quelque  lamière;  mais  je  n'y  pour- 
rai, je  crois,  gagner  que  des  bosses  au  front. 

«  Que  voulez-vous  que  je  vous  dise?  Je  bats  les  champs  en 
parlant  de  cet  homme,  parce  qu*il  les  bat  aussi  en  parlant  à 
son  lecteur.  Il  ne  permet  de  juger  vite  ni  de  lui,  ni  de  ce  qu'il 
dit;  il  n'est  pas  clair.  C'est  un  fantôme,  un  mont  Athos  taillé 
en  philosophe.  Enfin  je  snis  las  d'y  penser.  » 

Le  portrait  est  piquant,  mais  il  est  parfaitement  de  mise 
dans  une  lettre. 

L'étoile  de  Kant  a  bien  pâli  et  son  système  aussi  depuis 
soixante  ans,  et  l'on  pourrait  dire  que  ce  jugement  raisonné 
de  Joubert  a  devancé  celui  de  la  postérité. 


xni. 


Donnons  maintenant  un  tableau  d'un  autre  genre  et  qui 
va  prouver  que  le  pinceau  de  M.  Joubert  excellait  également 
à  manier  et  à  mettre  en  relief  les  couleurs  les  plus  opposées. 

Au  mois  de  juin  1806,  une  grosse  brouille  éclatait  entre 
MM.  Chateaubriand  et  Holé;ils  étaient  iïchés,  mais  fâchés  à 
ne  plus  se  voir.  M.  Joubert  entreprit  de  les  réconcilier.  Nul 
n'était  plus  apte  â  négocier  celte  réconciliation  et  â  la  mener 
à  bonne  fin.  11  parlementa  dans  les  deux  camps  et,  comme  le 
talent  de  son  amitié  égalait  celui  de  sa  diplomatie,  il  ne 
tarda  pas  â  avoir  raison  de  tous  les  griefs  réciproques,  â  les 
fondre  et  â  les  faire  évanouir. 

Pour  cimenter  sa  victoire  et  consommer  le  rapprochement, 
il  invita  les  deux  champions  à  diner,  et  voici  comment  il  rend 
compte  de  la  réunion  et  de  ses  suites  â  madame  de  Yinti« 
mille  : 

«  J'avais  invité  à  diner,  pour  mardi,  H.  de  Chateaubriand 
et  U.  Mole.  Ils  sont  venus,  Tun  à  cinq  heures  et  demie, 
l'autre  à  six. 

«  Il  y  avait  peu  de  monde,  et  on  a  donné  une  minute  aux 
révérences.  Après  les  révérences,  il  se  sont  vus;  ils  se  sont 
pris  la  main  d'un  air  charmé  et  se  sont  secoué  le  bras  d'une 
manière  très-sensible. 

«  On  a  servi.  Ils  ont  été  voisins  et  n'ont  cessé  pendant  tout 
le  repas  de  jaser  très  gaiement  et  dé  manger  comme  des 
ogres. 

1860.  4 


50 

«  J*ai  remarqué  qu'ils  demandaient  toujours  du  même  plat, 
et  qu'ils  soutenaient  toujours  le  même  avis  contre  tous  les 
convives.  Je  ne  me  souviens  pas  d'avoir  observé  en  ma  vie 
une  plus  parfaite  unité  de  cœurs,  d'esprit  et  d'appétit. 

«  Après  le  diner,  je  leur  ai  proposé  d'aller  se  jucher  en  tête 
à  tête  dans  la  bibliothèque  où  ils  se  sont  débattus  pendant 
deux  grosses  heures,  et  d'où  il  m'a  fallu  les  arracher,  à  la 

nuit  noire. 

«  Le  lendemain,  mercredi,  ils  ont  couru  les  champs  en- 
semble, depuis  trois  heures  jusqu'à  cinq,  et  ils  se  sont  réunis 
encore,  à  sept,  chez  Chateaubriand,  où  j'ai  laissé  H.  Mole,  à 
dix  heures  et  demie.  Je  ne  sais  pas  s'il  y  a  couché. 

«  Il  y  était  attablé  le  lendemain,  jeudi.  Ceci  est  sûr,  car  j'y 
ai  diné  avec  lui.  Ce  jour-là,  ils  se  sont  encore  promenés  seuls 
pendant  toute  la  soirée,  car  ils  n'étaient  pas  rentrés  à  dix 
heures.  Je  ne  sais  pas  ce  qu'ils  ont  fait  hier. 

«  Voilà  le  bulletin  exact  de  tout  ce  que  j'ai  vu.  Quant  à  ce 
que  j'ai  entendu,  je  puis  vous  assurer  qu'ils  rient  aux  grands 
éclats,  comme  des  fous,  et  qu'ils  ne  parlent  pas  trop  comme 
des  sages.  C'est  qu'apparemment  ils  extravaguent  de  joie.  Si, 
pour  compléter  ma  narration,  il  faut  mêler  mes  conjectures  à 
mes  récits,  je  vous  dirai  confidemment  que  je  crains  un  peu 
que  ce  rapprochement  ne  soit  fait  aux  dépens  du  genre  hu- 
main, car  ils  ne  cessent  de  se  moquer  du  monde  entier,  même 
de  moi  !  Aussi  leur  ai-je  dit  de  ne  pas  revenir;  je  les  ai  appelés 
serpents  réchauffés  dans  mon  sein  ;  mais  ils  plaisantent  de 
tout  cela. 

«  Heureusement,  pour  les  mauvais  effets  que  pourrait  avoir 
leur  réunion,  et  l'esprit  de  ligue  offensive  et  défensive  qui  les 
anime,  ils  vont  bientôt  se  séparer,  car  Chateaubriand  part 
demain.  J'ai  la  bonté  d'en  être  fâché,  quoique  je  ne  perde 
évidemment  que  des  coups  à  l'éloignement  où  vont  vivre 
Tun  de  l'autre  ces  deux  hommes  qu'a  ressaisis  une  amitié  si 
enragée.  » 

A  ces  coupures,  à  cette  énumération  de  détails  si  savam* 
ment  agencés,  si  finement  assaisonnés  d'esprit,  de  sel  et  de 
grâce,  ne  dirait-on  pas  une  page  échappée  à  la  plume  inimi- 
table de  madame  de  Sévigné?  Pi'est-ce  pas  la  même  transpa- 
rence, la  même  verve,  la  même  souplesse,  la  même  originalité, 
la  même  grandeur  et  le  même  charme? 

Et  dire  que  le  pinceau  de  Joubert  est  ici  dans  son  naturel  ; 


54 

qa'il  court,  qu'il  joue  avec  la  même  aisance,  la  même  finesse 
d'ironie,  la  même  abondance  et  la  même  gatté  que  nous  ve- 
nons de  le  voir  tout  à  Theure,  à  travers  les  rocailles  et  les 
nébuleuses  de  KantI 


XIV. 


Au  milieu  de  ses  correspondances  multipliées  et  de  ses  tra- 
vaux de  toutes  sortes,  H.  Joubert  n'oubliait  pas  les  soins  de 
son  intérieur,  de  sa  maison.  Tout  y  était  ordonné  et  actif.  Le 
mattre  avait  en  horreur  Toisiveté,  il  fallait  que  chaque  instant 
de  la  journée  fût  rempli,  même  le  temps  des  récréations,  et 
lui-même  joignait  l'exemple  au  précepte,  en  réglant  son 
temps,  ses  occupations  et  en  rendant  ses  loisirs  profitables  à 
ceux  qui  l'entouraient.  Son  fils,  en  grandissant,  était  l'objet 
de  soins  attentifs.  Son  éducation,  son  instruction  marchaient 
de  front  et,  grâce  à  une  intelligence  large  et  à  des  goûts  stu- 
dieux, il  devenait  chaque  jour  l'objet  de  plus  grandes  et  de 
plus  douces  espérances  qu'il  ne  devait  pas  remplir. 

D'un  autre  côté,  M.  Joubert  portait  à  ses  deux  nièces, 
encore  bien  jeunes,  une  affection  et  une  sollicitude  toute  pa- 
ternelles, guidant  leurs  travaux,  égayant  leurs  entreliens  et  se 
mêlant  à  leurs  jeux  en  se  faisant  enfant  avec  elles  et  les  sui- 
vant de  son  lit  même,  si  la  souffrance  l'y  retenait. 

Il  étendait  cette  sollicitude  à  tout  le  personnel  de  sa  maison, 
et  quelle  que  fût  sa  confiance  en  mademoiselle  Fiat,  l'œil  du 
maître  ne  faisait  défaut  nulle  part  (1). 


(1)  Pour  se  donner  une  idée  de  l'attention  quMl  donnait  aux  détails 
domestiques,  on  peut  lire  ce  passage  d^une  lettre  qu'il  écrivait  de 
Villeneuve  à  M.  de  Fonlanesle  9  septembre  1805  :  ^ 

•  Si  vous  avez  réellement  envie  de  passer  ici  quelque  temps,  venez 
hardiment,  mon  ctier  ami. 

a  Vous  ne  dérangerez  dans  cette  maison  personne  que  moi. 

M  Vous  me  prendrez  ma  chambre,  mon  temps,  mes  loisirs  et  mes 
occupations;  mais  vous  êtes  bien  assuré  que  le  plaisir  de  vous  avoir 
pour  hôte  est  au-dessus  de  tout  cela. 

«  Il  faut  seulement  vous  consulter  vous  même,  et  voir,  par  exemple, 
si  vous  pouvez  vous  passer  de  valet  de  chambre.  Nous  n'avons  ici 
que  des  filles  fort  laides,  mais  pour  rien  au  monde  nous  ne  voudrions 
leur  donner  en  spectacle  un  domestique  de  Paris.  Le  seul  aspect  de 


52 


XV. 

Il  y  avait  alors,  comme  il  existe  encore  aujourd'hui  à  Vil- 
leneuve, une  société  choisie,  nombreuse,  des  salons  très-fré- 
quentés  et  dont  quelques-uns  ne  le  cédaient  en  rien  aux  splen- 
dides  réceptions  de  nos  grandes  villes. 

Sitôt  qu'ouvraient  les  salons  de  H.  Joubert,  Télite  de  tous 
les  autres  y  accourait  en  foule.  On  y  jouait  des  charades,  on 
y  filait  des  proverbes  et  ces  impromptus  imagés,  ces  fins  jeux 
de  mots  entrecoupés  de  chants  avaient  un  succès  fou  à  Ville- 
neuve aussi  bien  qu'à  Paris.  On  y  applaudissait  les  nièces 
de  Tamphytrion,  notamment  la  plus  jeune,  dont  la  mimique 
et  la  voix  eussent  excité  l'envie  de  plus  d*une  lauréate  de 
l'Opéra. 

M.  Joubert  animait  tout  de  sa  présence  et  l'on  va  voir  jus- 
qu'où il  poussait  la  délicatesse,  je  pourrais  dire  ici  l'origina- 
lité de  ses  attentions.  Parmi  les  nombreux  spectateurs  et 
surtout^armi  les  spectatrices,  il  se  produisait  souvent  des 
besoins  de  sommeil  que  maudissaient  leurs  victimes,  privées 
ainsi  des  jouissances  du  spectacle  qu'elles  entendaient  louer 
si  fort  à  leur  réveil.  Pour  parer  à  ces  trahisons  morphéennes, 
Joubert  imagina  dMnstaller  dans  son  salon  une  crécelle  pour 
avertir  de  l'entrée  en  scène  des  acteurs.  Les  cris  aigus  du 
moulinet  de  bois  faisaient  l'oflice  de  la  sonnette  classique 
dans  les  théâtres;  ils  annonçaient  le  lever  du  rideau  et  les 
dormeurs  |)rincipalpment  applaudissaient  des  deux  mains 
cette  singulière  musique. 

La  crécelle  de  M.  Joubert  est  conservée  dans  sa  famille. 


rofsiveté  de  ces  drôles  là  est  propre  à  corrompre  la  simplicité  labo- 
rieuse de  tout  un  pays. 

•  Il  y  a,  au  bout  de  notre  rue,  un  perruquier  qui  sera  à  votre  ser- 
vice, notre  petite  servante  battra  vos  habits. 

u  Nous  vivons  avec  abondance  et  je  suis  d^ailleurs  peu  en  peine  de 
vous  bien  traiter  à  table.  Je  sais  que  rien  n*est  plus  aisé,  malgré  vos 
prétentions  à  la  gourmandise,  que  de  vous  faire  prendre  pour  excel- 
lente une  ch^re  détestable. 

tt  Vous  aurez  une  chambre  vaste  où  il  ne  pleut  pas;  un  cabinetde 
propreté  et  une  baignoire  attenant;  trente  coteaux  autour  de  la  ville 
et  toute  la  terre  autour  de  vous. 

•  Vous  serez  seul  tant  qu'il  vous  plaira  et  avec  nous  tant  que  vous 
voudrez,  n 


53 

Bon  et  obligeant  par  nature,  M.  Joabert  donnait  audience 
à  tous  ceux  qui  la  lui  demandaient.  Chaque  fête  de  famille 
servait  de  prétexte  à  de  modestes  réjouissances  où  le  person- 
nel de  la  maison  trouvait  aussi  sa  part.  Sympathique  à  la 
jeunesse,  à  la  musique,  M.  Joubert  se  plaisait  à  réunir  les 
jeunes  filles  de  Villeneuve  et  à  leur  faire  répéter  de  pieux 
cantiques,  souvenirs  de  sa  jeunesse  et  de  son  enfance  chré- 
tiennes. C'était  surtout  à  l'époque  de  Noël  qu'il  aimait  à  ented- 
dre  redire  ces  vieux  et  caractéristiques  refrains  populaires  de 
la  sainte  veillée. 

La  bienveillance  de  son  caractère  était  telle  qu'elle  encou- 
rageait les  plus  timides  et  faisait  ressortir  en  chacun  ce  qu'il 
avait  de  meilleur. 

«  On  ne  peut  causer  avec  M.  Joubert,  disait  une  amie>  sans 
se  croire  de  l'esprit.  » 

Ce  philosophe  si  fin  et  si  profond  avait  conservé  dans  ses 
relations  intimes  toute  la  simplicité  des  anciens  âges.  La 
moindre  chose  le  distrayait  et  il  se  mêlait  volontiers  à  d'in- 
nocentes plaisanteries,  comme  nous  venons  de  le  voir  pour  la 
crécelle  à  réveil. 

H.  et  Madame  de  Chateaubriand  partageaient  souvent  ces 
naïves  distractions  pendant  leurs  séjours  répétés  dans  la 
maison  de  la  rue  du  Pont.  Dans  ces  à  parte  intimes,  dans 
ces  moments  d'abandon,  on  usait  parfois  d'appellations  sym- 
boliques, thème  habituel  d'aimables  et  fines  plaisanteries  dans 
les  correspondances  comme  dans  les  conversations. 

Faisant  allusion  à  l'élévation  et  à  la  délicatesse  d'esprit  de 
H.  Joubert  et  peut  être  aussi  à  sa  taille  élancée,  ses  deux  amis 
l'avaient  surnommé  le  cerf. 

Madame  de  Chateaubriand  était  appelée  la  chatte,  à  cause 
de  son  esprit  malin  et  railleur.  C'est  elle  qui,  fatiguée  d'enten- 
dre M.  deFontanes,  le  grand  maitre,  et  Joubert,  son  second, 
causer  chez  elle,  depuis  huit  jours,  enseignement,  méthodes, 
règlements,  lycées,  leur  lança,  un  beau  soir,  ce  vers  épi- 
grammatique  : 

L'ennui  naquit  un  Jour  de  V  Université. 

Et,  par  concomitance,  l'on  désignait  H.  de  Chateaubriand 
sous  le  nom  de  chat. 

A  ce  propos  et  au  moment  où  Chateaubriand,  ministre  des 
affaires  étrangères,  arrivait  à  Yilleneuve,  à  la  suite  de  la 


54 

guerre  d*Espagiie  et  de  la  vive  opposition  qu'elle  lui  suscitait 
dans  les  Chambres,  Joubert  lui  dit  en  Tabordant  :  «  Mon 
ami,  le  chat  est  encore  sur  le  toit,  mais  il  pourrait  bien  en 
descendre  bientôt.  »  Cette  fine  prophétie  eut  son  accomplis- 
sement quinze  jours  après,  et  Chateaubriand  fut  le  premier  à 
en  rire,  tant  les  intrigues  et  les  jalousies  le  dégoûtaient  du 
pouvoir  et  tant  il  trouvait  de  paix  et  de  bonheur  à  séjourner 
à  Villeneuve I  M.  Joubert  ne  changeait  pas  pour  lui  avec  la 
fortune;  invariable  dans  son  amitié,  il  ne  voyait  dans  la  dis- 
grâce d'un  ami  qu'un  motif  de  plus  pour  se  dévouer  et  être 
utile  sans  le  paraître. 


XVI. 


La  critique,  même  de  nos  jours,  a  fait  bien  large  la  part 
des  erreurs  et  des  fautes  de  Chateaubriand.  A-t-elle  fait  juste 

Eart  à  ses  qualités  et  à  ses  services  dans  l'autre  plateau  de  la 
alance  7 

A-t-elle  reconnu,  du  moins  comme  ils  le  méritent,  son 
désintéressement  profond  et  sa  fidélité  au  culte  du  malheur, 
double  et  infaillible  pierre  de  touche  de  la  véritable  gran- 
deur? 

Pour  lui  faire  expier  des  louanges,  exagérées  peut-être, 
elle  lui  a  dénié  l'inspiration,  le  génie  littéraire,  le  talent 
même;  dénié  le  caractère  et  jusqu'à  la  sincérité  dans  tous  les 
actes  de  sa  vie,  lui  qui  poussait  parfois,  et  nous  venons  de 
le  voir,  la  franchise  jusques  a  la  dernière  rudesse I 

Nous  n'avons,  certes,  ni  la  mission  de  venger  sa  mé- 
moire, ni  la  prétention  de  mesurer  cette  grande  personnalité 
historique;  mais,  sans  sortir  du  cadre  de  notre  sujet,  il  nous 
sera  permis  de  dire  : 

Voilà  un  homme,  trônant  avec  éclat  sur  toutes  les  hauteurs 
de  son  temps,  qui  prend  plaisir  à  en  descendre  sans  bruit 
pour  venir  se  reposer  à  Villeneuve,  au  sein  d'une  amitié  de 
son  choix,  mais  relativement  obscure. 

Et  que  pouvait-il  attendre  de  son  ami?  Joubert,  à  part  sa 
simple  hospitalité,  n'avait  au  service  du  grand  homme  que 
des  conseils.  Joubert  était  un  aristarque  éminemment  dis- 
tingué, mais  sans  faiblesse,  et  il  en  usait. 


55 

Cependant,  personne  n'a  exercé  sur  Chateaubriand,  sur 
son  cœur  comme  sur  son  esprit,  une  influence  aussi  forte, 
une  autorité  aussi  persuasive.  T  a*t-il  là  un  signe  accusa- 
teur? Est-ce  là  de  V hypocrisie  ? 

Chateaubriand  était  né  sur  un  rocher,  au  milieu  des  va- 
gues, et  sa  vie  entière  n'a  pas  été  moins  tourmentée,  moins 
orageuse  que  les  profondeurs  inconstantes  de  l'Océan.  Après 
avoir  traversé  toutes  les  extrémités  des  choses  humaines,  et, 
comme  ditBossuet,  les  félicités  sans  bornes  aussi  bien  que  les 
misères,  pour  achever  son  œuvre,  il  s'est  éteint  dans  la  dis- 
grâce, dans  l'indigence  et  presque  dans  l'exil,  avec  le  dernier 
coup  du  tocsin  de  la  guerre  civile,  le  i  juillet  1848.  L'hospice 
Marie-Thérèse,  dont  il  avait  été  le  fondateur,  a  reçu  son  der- 
nier soupir.  Combien  de  splendeurs  ne  s'éteignent  pas  ainsi 
glorieusement  dans  les  hôpitaux  fondés  par  elles  ! 

Mais  revenons  à  Joubert,  son  ami  par  excellence. 

XVII. 

Ce  dévouement  désintéressé,  cette  passion  du  bien  qui  le 
possédaient,  n'étaient  pas  pour  ses  seuls  amis  ou  pour  sa 
famille.  Il  en  étendait  le  bénéfice  à  tous  et  surtout  aux  mal- 
heureux. 

Quelques  traits  suffiront  à  peindre  son  caractère  sur  ce 
point  et  à  donner  mieux  la  mesure  de  son  cœur  : 

—  Une  femme  des  plus  pauvres  de  la  ville,  mère  de  six 
enfants,  vient,  un  jour,  remercier  madame  Joubert  de  lui 
avoir  donné  un  lit  complet  où  couchaient  ses  trois  plus 
jeunes.  Les  trois  aînés  occupaient  un  autre  lit  beaucoup 
moins  bon,  où  ils  souffraient  du  froid,  mal  couverts  qu'ils 
étaient,  encore  bien  que  cette  excellente  mère  leur  eût  aban- 
donné les  meilleures  des  bardes  qui  couvraient  sa  propre 
couche.  Témoin  invisible  de  ces  touchants  détails,  M.  Joubert 
appelle  aussitôt  son  valet  de  chambre  :  «  Va,  lui  dit-il  tout 
bas,  chercher  la  couverture  de  mon  lit  et  donne-la  à  cette 
pauvre  mère  de  famille.  Quand  je  serai  pour  me  coucher,  il 
faudra  bien  qu'on  m'en  trouve  une  autre.  » 

—  Un  bon  vieillard  tombé  dans  la  misère,  mais  pauvre 
honteux,  se  trouvait  poursuivi  à  l'occasion  d'une  dette  urgente, 


56 

somme  assez  rondelette,  qu'il  ne  pouvait  acquitter.  Joubert 
l'apprend  et  désintéresse  immédiatement  le  créancier. 

Quand  l'huissier  parut  ensuite  chez  le  pauvre  débiteur,  qui 
redoutait  si  fort  l'éclat  et  les  suites  d'une  saisie,  il  n'en  pou- 
vait d'abord  croire  ses  oreilles  en  apprenant  qu'il  ne  devait 
filus  rien.  Bientôt  ses  larmes  cessent;  du  désespoir  il  passe  à 
a  joie  et,  sous  le  coup  de  l'émotion,  il  remercie,  il  interroge; 
mais  en  vain  :  ni  lui,  ni  l'homme  de  la  loi  n'ont  jamais  su 
quel  était  son  libérateur. 

—  Un  soir  qu'il  se  promenait  sur  son  chemin  favori  de 
Baudemont,  H.  Joubert  rencontre  un  vigneron  de  son  quartier 
qui  hâtait  le  pas  vers  la  ville  et  il  l'arrête  en  lui  adressant  la 
parole  : 

—  Oii  courez-vous  donc  ainsi, voisin,  d'un  pas  si  pressé? 

—  Hais,  j'ai  oublié,  ce  matin,  d'aller  au  tabac.  Je  n'en  ai 
plus  depuis  midi  et  mon  nez  n'en  peut  plus. 

—  Qu'à  cela  ne  tienne  :  n'allez  pas  plus  loin.  J'ai,  ici, 
dans  ma  poche,  un  bureau  ambulant  qui  va  vous  satisfaire 
sur-le-champ.  Et,  ce  disant,  Joubert  tire  sa  tabatière  et  en 
verse  le  contenu  dans  celle  du  vigneron,  qui  remercia  de  son 
mieux. 

Et  tout  cela  était  dit,  était  fait  avec  une  simplicité  char- 
mante et  une  bonne  grâce  qui  doublaient  le  prix  des  choses 
et  qui  sont  le  privilège  des  cœurs  d'élite.  Il  y  a  là  un  parfum 
de  vertu  qui  attire,  qui  empêche  de  rougir  celui  qui  reçoit  et 
le  met  à  l'aise  comme  celui  qui  donne. 

Sans  épuiser  ici  une  nomenclature  superflue  de  traits  de  ce 
genre,  disons  que  pendant  trente  ans,  en  maladie  comme  en 
santé,  M.  Joubert,  digne  émule  de  sa  douce  et  héroïque  com- 
pagne, a  exercé  la  bienfaisance  avec  une  largeur  et  une  ab- 
négation qui  ne  se  sont  jamais  démenties.  (Combien  de  diflé- 
rends  aplanis,  d'inimitiés  calmées  et  d'unions  rétablies  par 
ses  sages  et  paternels  conseils  I  Combien  de  douleurs  cachées, 
de  plaies  saignantes,  de  maux  secrets  de  toutes  sortes  ont  été 
guéris  par  ses  mains  généreuses  «t  discrètes  I 

Dieu  seul  en  sait  le  nombre  et  seul  lui  en  a  tenu  compte. 

XVIII. 

H.  Joubert,  dont  la  santé  s'altérait  plus  encore  par  le 
travail  que  par  la  maladie,  s'éteignit  doucement  et  sans  bruit, 


67 

à  Paris,  le  4  mai  4824,  consolé  par  la  religion  qui  avait  fait 
la  force  et  la  gloire  de  sa  vie,  entre  les  bras  d'une  épouse  et 
d'un  fils  en  pleurs,  et  entouré  des  soins  affectueux  d'une  fa- 
mille dont  il  avait  été  l'oracle  et  l'idole.  Il  ne  lui  manquait 
que  deux  jours  pour  accomplir  sa  soixante-dixième  année. 

Le  deuil  fut  grand  aussi  dans  le  cercle  de  ses  amis.  La 
mort  de  M.  de  Fontanes  y  avait  déjà  causé  un  grand  trouble; 
celle  de  madame  defieaumont  y  produisit  un  nouveau  vide 
douloureusement  senti;  le  vide  fait  par  la  mort  de  M.  Jou- 
bert  fut  non  moins  grand  et  plus  irréparable. 

Il  laissait  en  mourant  des  manuscrits  assez  nombreux 
dont  son  fils  conservait  le  dépôt  et  que,  pendant  vingt  ans, 
M.  de  Fontanes  et  M.  Mole  le  pressèrent  en  vain  de  mettre 
en  ordre  et  de  publier  (1).  Personne  ne  s'occupait  plus  des 
autres  pour  s'oublier  soi-même.  Il  poussait  si  loin  cet  oubli 
et  l'insouciance  de  la  renommée,  qu'on  se  demande  s'il  a  jamais 
pensé  que  ses  œuvres  pussent  voir  le  jour. 

Cependant  une  note  restée  incomplète,  écrite  à  la  h&te,  pro- 
bablement à  la  fin  de  sa  vie,  semble  trahir  une  pensée  d'ave- 
nir. Il  prévoit  la  possibilité  d'une  publication  de  tout  ou  par- 
tie de  ses  œuvres.  Voici  le  texte  de  cette  note  : 


(i)  Dès  4803,  M.  de  Fontanes  lui  écrivait  : 

m  Vous  êtes  dans  la  solitude,  mon  bon  ami  ;  rien  ne  vous  distrait. 
Je  TOUS  exhorte  à  écrire  tous  les  soirs,  en  rentrant,  les  méditations 
de  votre  journée,  vous  choisirez,  au  bout  de  quelque  temps,  dans  ces 
fantaisies  de  votre  pensée,  et  vous  serez  surpris  d'avoir  fait,  presqu'à 
votre  insu,  un  fort  bel  ouvrage.  Profitez  de  mon  conseil  ;  ce  travaU 
ne  sera  pas  pénible  et  sera  glorieux.  Il  faut  laisser  quelque  trace  de 
son  passage  et  remplir  sa  mission,  n 

M.  Mole,  qui  croyait  le  travail  plus  avancé,  lui  écrivait  presqu'en 
même  temps  : 

M  II  y  a  dans  votre  tète,  et  peut-être  dans  vos  papiers,  un  volume 
composé  d'un  bout  à  l'autre  des  pensées  les  plus  rares,  des  vues 
les  plus  ingénieuses,  et  les  plus  étendues,  exprimées  dans  les  tons 
les  plus  heureux.  J'ai  juré  de  l'en  faire  sortir,  ce  sera  le  meilleur  de 
mes  ouvrages  et  il  aura  pour  moi  le  mérite  de  satisfaire  à  la  fois  mon 
cœur  et  mon  esprit.  G*est  dans  le  sens  le  plus  littéral  que  je  le  dis  : 
Je  répondrais  de  tirer  des  papiers  de  la  malle  le  plus  exoellent  et  le 
plus  goûté  des  volumes.  • 

La  malle  en  question  était  connue  de  tous  les  habitués  de  la  mai- 
son. C'est  dans  ce  vaste  réservoir  que  M.  Joubert  entassait  pèle-mèle, 
depuis.SO  ans,  ses  écrits  de  toute  sorte,  et  il  y  avait  certainement  là 
matière  à  de  plus  gros  volumes  que  ceux  qui  ont  été  publiés. 


68 

«  Si  je  meurs  et  que  je  laisse  quelques  pensées  éparses  sur 
des  objets  importants,  je  conjure,  au  nom  de  Thumanité,  ceux 
qui  s*en  verront  les  dépositaires,  de  ne  rien  supprimer  de  ce 
qui  s'éloignera  des  idées  reçues.  Je  n'aimai  pendant  ma  vie 
que  la  vérité;  j'ai  lieu  de  penser  que  je  l'ai  vue  sur  bien  des 
grands  objets;  peut  être  un  de  ces  mots  jetés  à  la  bâte...  » 

Il  n'a  pas  achevé,  mais  le  sens  est  clair  et  la  préocupation 
visible. 

Une  chose  à  remarquer,  c'est  que  son  fils,  héritier  naturel 
de  ses  œuvres,  son  premier  confident  et  celui  sur  les  soins 
duquel  il  devait,  ce  semble,  compter  le  plus  pour  mettre  en 
ordre  tant  de  matériaux  divers,  ne  soit  même  pas  nommé 
dans  cette  note  confidentielle.  Il  n'est  désigné,  il  n'est  présumé 
nulle  part  comme  futur  exécuteur  des  dernières  volontés  de 
son  père. 

Ah  I  c'est  que  ce  fils,  objet  de  bien  des  espérances  par  les 
grâces  de  son  premier  âge  et  les  succès  de  sa  jeunesse,  ne 
les  avait  pas  toutes  remplies,  dit  H.  Raynal.  Quand  le  temps 
de  la  maturité  était  venu,  il  avait  fallu  combattre  en  lui  et 
Ton  avait  combattu  vainement  d'inexplicables  bizarreries,  un 
éloignement  singulier  des  voies  communes,  un  dégoût  insur- 
montable pour  tout  effort  utile,  toute  occupation  féconde  (I). 
Ce  n'était  pas  qu'il  ne  fût  doué  d'un  esprit  distingué,  d'une 
instruction  solide  et  d'un  cœur  excellent.  De  vifs  sentiments 
religieux  le  garantissaient  d'ailleurs  des  mauvaises  passions 
et  des  écarts  qu'elles  amènent.  Hais,  frappé  d'une  sorte  d'im- 
mobilité morale,  il  se  dérobait  par  une  résistance  inerte  et 
pourtant  opiniâtre  aux  soins  que  son  père  voulait  prendre  de 
ses  relations  et  de  son  avenir.  » 

Là  est  le  secret  probable  du  silence  et  des  réserves  de  ce 


(!)  M.  Joubert  père,  au  milieu  de  tant  de  richesses  Intellectuelles, 
sentait  le  premier,  en  lui,  une  sorte  d'impuissance  à  les  mettre 
en  œuvre  : 

•  Mes  idées,  s'écriait-il  souvent,  c'est  la  maison  pour  les  loger  qui 
me  coûte  a  bâtir.  > 

Et.  en  effet,  avec  la  matière  de  dix  volumes,  on  n*a  Jamais  pu  le 
décider  à  en  bâiir  un  seul. 

Cétait  l'abeille  qui,  après  avoir  amassé,  dans  sa  ruche,  un  butin 
immense,  ne  pouvait  en  tirer  ni  la  cire  ni  le  miel. 

Il  y  avait  donc  déjà  dans  le  père  un  peu  de  cette  inaction  fatale 
signalée  dans  le  flls. 


59 

malheureux  père.  Peut-êlre,  d'ailleurs,  pressentait-il  que 
son  fils  ne  lui  survivrait  pas  longtemps.  C'est  ce  qui  arriva. 

XIX. 

A  sa  mort  et  pour  répondre  aux  vœux  de  madame  Joubert, 
si  doublement  inconsolable,  Chateaubriand  recueillit  en  un 
volume  les  pensées  choisies  de  Tami  qu'il  pleurait  encore.  Il 
écrivait  à  cette  occasion,  à  mademoiselle  de  Fontanes,  occupée 
elle-même  d'une  édition  des  œuvres  de  son  père: 

«  Tandis  que  vous  érigez  un  monument  funèbre,  moi,  ma- 
dame, je  rassemble  les  pensées  du  plus  ancien  ami  de  votre 
père.  Elle  ne  sont  pas  destinées  à  voir  le  jour.  La  veuve  de 
M.  Joubert  semble  pénétrée  du  sentiment  que  j'exprimais  en 
parlant  de  lui  dans  mon  Essai  sur  la  littérature  Anglaise  : 
un  homme  fut  mon  ami  et  l'ami  de  H.  de  Fontanes.  Je  ne  sais 
si  au  fond  de  sa  tombe  il  me  saura  gré  de  révéler  la  noble 
et  pure  existence  qu'il  a  cachée.  Quelques  articles  qu'il  ne 
signait  pas  ont  seulement  paru  dans  diverses  feuilles  publi- 
ques. Qu'il  soit  permis  à  l'amitié  d'en  citer  de  courts  fragments. 
C'est  le  seul  vestige  des  pas  qu'un  talent  solitaire  et  ignoré  a 
laissés  sur  le  rivage  en  traversant  la  vie.  >> 

Ce  recueil,  en  passant  par  les  mains  d'un  pareil  éditeur, 
eut  un  grand  succès  à  l'étranger  ausi  bien  qu'en  France  (1). 
On  se  plaignit  bientôt  que  les  œuvres  entières  d'un  tel  écri- 
vain ne  fussent  pas  livrées  à  la  publicité.  M.  Joubert,  le  plus 
jeune  des  frères  de  l'auteur,  et  qui,  par  son  mariage  avec  la 
nièce  de  M"-^  Joubert,  se  trouvait  l'héritier  de  sa  brillante 


(i)  M.  de  Chateaubriand  avait  mis  en  tête  de  son  livre  ce  court 
avertissement  : 

«  J'ai  lu  ces  mots  dans  les  fragments  de  M.  Joubert  :  «  Le  ver  à 
soie  nie  ses  coques  et  je  flle  les  miennes;  mais  on  ne  les  dévidera 
pas.  • 

«  Si,  je  les  ai  dévidées  :  j'ai  séparé  les  sujets  confondus  sur  des 
chiffons  de  papiers.  Toutefois  je  n'ai  pas  trop  multiplié  les  titres^ 
pour  laisser  au  penseur  une  partie  de  la  variété  de  ses  pensées.  On 
verra  par  la  beauté  de  ces  pages  ce  que  j'ai  perdu  et  ce  que  le 
monde  a  perdu. 

•  On  peut  ne  pas  être  de  l'avis  de  Joubert;  mais  voulez-vous  con- 
naître la  puissance  de  son  génie?  Jamais  pensées  n'ont  excité  de 
plus  grands  doutes  dans  l'esprit,  n'ont  soulevé  de  plus  hautes  ques- 
tions et  préoccupé  davantage.  La  veuve  de  M.  Joubert  n'a  fait  impri- 


60 

fortune,  accepta  d'abord  la  mission  de  préparer  nne  édition 
complète  des  œuvres  de  son  atné.  Le  temps  et  les  forces  lui 
manquèrent,  et  ce  fut  H.Paul  Raynal,  son  gendre,  à  qui  fut  dé- 
volue, enfin,  cette  part  délicate  d'un  si  bel  héritage.  Sa  mo- 
destie s'en  effraya  d'abord;  il  doutait  de  ses  forces  pour 
accomplir  ce  qu*il  appelle  «  une  tâche  de  minutieuses  recher- 
ches, un  travail  de  mosaïque  littéraire  qu'une  longue  patience 
et  un  dévouement  pieux  pouvaient  seuls  accepter.  »  Il  y 
avait,  en  effet,  un  travail  sérieux,  immense,  pour  mettre  en 
ordre  des  feuilles  détachées,  des  centaines  de  petits  livrets, 
de  notes,  de  pensées  écrites  au  crayon,  jetées  cà  et  là,  au 
milieu  de  réflexions,  de  renvois,  d'abréviations  souvent  in- 
déchiffrables. H.  Joubert  écrivait  le  jour  et  la  nuit.  Au  lit  ou 
debout,  dans  son  cabinet  ou  pendant  ses  promenades,  à  pied 
ou  en  voiture,  il  avait  toujours  avec  lui  son  petitcrayon  d'or, 
son  petit  cahier,  et  ses  impressions  y  sont  consignées  avec 
une  constance  qui  ne  se  dément  jamais,  mais  sans  suite, 
sans  prétentions,  sans  le  moindre  souci  d'un  regard  étranger. 

C'est  ce  que  nous  assure  H.  Raynal  dans  l'excellente  in- 
troduction qui  est  en  tête  des  deux  volumes  qu'il  a  publiés 
en  1850  et  qui  sont  la  plus  belle  preuve  que  le  scrupuleux 
éditeur  était  à  la  hauteur  de  sa  difficile  mission. 

Ai-je  besoin  d'ajouter  que  mon  travail  n'a  pas  la  prétention 
de  doubler  celui  de  M.  Raynal,  que  je  n'aurais  pu  que  déco- 
lorer? M.  Raynal  place  son  héros  à  Paris.  Mon  théâtre  est  plus 
modeste;  je  le  place,  autant  que  possible,  à  Villeneuve,  en 
insistant  spécialement  sur  des  détails  ignorés  ou  négligés  par 
son  pieux  biographe. 

XX. 

Vanité  des  réputations  !  Joubert  en  possédait  une  brillante, 
de  son  vivant,  à  Villeneuve  et  dans  les  environs.  Il  y  a  moins 
de  cinquante  ans  qu'il  a  disparu,  et  ses  bienfaits  sans  nombre 

mer  les  méditations  de  son  mari  que  poar  elle  ;  elle  aurait  craint, 
en  les  publiant,  d'offenser  la  gloire  qui  a  tant  recherché  l'obscu- 
rité... »  • 

Au  moment  de  sa  mort  le  même  auteur,  dans  une  notice  insérée 
au  Journal  des  Z)i^6a/s,  avait  dit  de  Joubert: 

«  Il  a  laissé  un  mailuscrit  à  la  manière  de  Platon  et  des  matériaux 
historiques.  • 


61 

et  son  nom  même  sont  à  peu  près  oubliés.  Sa  science  elle- 
même,  si  riche  et  si  variée,  fiit  restée  ensevelie  tout  entière 
dans  sa  tombe  sans  les  soins  généreux  de  ses  amis  pour  en 
faire  connaître  les  parcelles  qu'il  en  a  laissées. 

C'est  en  m'adressant  à  ses  rares  contemporains  que  j'ai  pu 
butiner  encore  et  signaler  à  l'admiration  publique  les  traits 
édifiants  qui  précèdent  et  quelques  détails  intimes  de  la  vie 
de  cet  homme  de  bien.  Dans  dix  ans  et  même  avant  il  eût 
été  trop  tard.  Je  dois  ici  une  mention  spéciale  à  un  ancien 
notaire  de  la  ville  —  sa  modestie  m'oblige  à  taire  son  nom. 
—  familier  autrefois  de  la  maison  Joubert  et  qui  fut  dans  sa 
jeunesse  Pheureux  témoin  de  la  plupart  des  scènes  que  j'ai 
rapportées.  Depuis  longtemps  on  attendait  de  lui  un  portrait 
en  pied  du  grand  homme,  un  double  portrait,  car  ce  vénérable 
ami  est  à  la  fois  artiste  et  historien.... 

Historien  I  Ahl  ceux  qui  ont  écrit  seulement  quelques 
pages  d'histoire  comprendront  ses  scrupules  et  ses  hésita- 
tions. 

L'histoire,  alors  même  qu'elle  n'a  pour  objet  qu'une  mo- 
deste ville,  est  encore  un  monument  dont  il  n'est  pas  toujours 
facile  de  reconnaître  les  assises,  de  les  assembler  et  de  les 
fonder  solidement.  Ensuite,  il  importe  de  n'y  faire  entrer  que 
des  matériaux  sérieux  et  éprouvés.  Trop  souvent  ceux  qu'on 
a  sous  la  main,  s'ils  ne  pèchent  par  le  nombre,  pèchent  par 
la  qualité  et  alors  il  faut  que  cette  main  ouvrière  soit  aussi  in- 
telligente qu'exercée  pour  éviter  les  intrusions,  les  faux  agen- 
cements, les  rentrées  et  les  saillies  trop  fortes,  les  lacunes 
compromettantes  et  les  bigarrures,  toutes  choses  également 
nuisibles  à  la  solidité  comme  à  la  beauté  de  l'édifice,  c'est-à- 
dire  à  ses  proportions  comme  à  son  harmonie.  Car  l'historien, 
de  même  que  Tarchitecte,  est  assujetti  à  des  règles  inflexibles. 

Cependant  ici  les  éléments  ne  font  pas  défaut  : 

Villeneuve,  sans  remonter  à  ses  origines  gauloises  assez 
obscures  ni  au  camp  romain  établi  à  ses  portes,  a  possédé,  au 
douzième  siècle  et  depuis,  son  château  royal  des  Sales  et  son 
bailliage  renommé. 

Villeneuve  a  eu  jusqu'à  sept  tours  et  cinq  portes  fortifiées, 
ses  hautes  murailles  d'enceinte,  ses  fossés  larges,  profonds 
et  tris  poissonneitx  [i);  ses  ponts-levis,  ses  casernes  et  ses 

(i)  Au  mois  de  Juillet  i3»9,  Charles  V,  qui  éta^lt  alors  Régent  du 


63 

hommes  de  guerre  pour  se  dérendre  des  surprises  et  des 
assauts  si  terribles  et  pourtant  si  fréquents  au  Moyen-Age. 

Villeneuve  a  eu  ses  fontaines  merveilleuses,  ses  léprose- 
ries, son  populeux  quartier  des  juifs,  ses  quatres  églises,  un 
chapitre  paroissial,  et  ses  luttes  et  ses  gloires  religieuses. 

Villeneuve  a  eu  la  gloire,  si  rare  et  si  honorable,  d'être  ac- 
cusée de  feuillantisme  en  93;  de  donner  asile  à  plusieurs 
innocents  distingués  qu'attendait  Téchafaud,  et  d'échapper 
en  grande  partie  aux  horreurs  de  la  révolution. 

Villeneuve  a  eu  ses  transformations,  ses  développements, 
ses  industries  prospères,  les  magnificences  de  ses  fêtes,  de 
ses  concours  agricoles  et  de  l'union  modèle  de  ses  habi- 
tants. 


royaume,  afin  de  dédommager  les  habitants  de  VilIeneuve-le-Roi 
des  dépenses  qu'ils  avaient  faites  pour  la  réparation  de  la  Forteresse, 
des  murs  et  des  fossés  de  la  ville,  lesquels  fossés  étaient  alimentés 
par  les  eaux  de  PYonne,  leur  permit  de  u  peupler  les  dicts  fossés  de 
«  telle  quanUté  de  poissons  que  bon  Ijeur  sombleroli  et  d'en  prendre 
c  le  profit  pour  remployer  à  l'entretien  et  sustentation  des  fossés  et 
«  forteresse.  » 

  vrai  dire,  ce  n'était  là  qu'un  rappel  des  droits  accordés  aux  Vil- 
neuviens  par  la  charte  de  fondation  de  4163. 

Et  la  chronique  ajoute  que  les  concessionaires  profilèrent  large- 
ment du  privilège  et  que,  dans  les  siècles  suivants,  le  poisson  des 
fossés  de  Villeneuve  le-Roy  avait  acquis  une  grande  réputation  de 
qualité  et  de  grosseur  chez  tous  les  Lucullus  et  les  Chevet  du  temps. 

Un  autre  privilège  dont  jouissaient,  à  la  même  époque,  en  vertu 
du  même  titre,  les  habitants  de  Vilicneuve  et  qui  va  surprendre  plus 
d*un  lecteur,  c'est  le  droit  de  chasse.  Le  droit  de  chasse,  sanspermiSj 
au  XIV*  siècle  t 

Je  lis,  en  effet,  dans  un  extrait  du  Trésor  des  Charles,  page  08,  que, 
en  1583,  Charles  VI,  informé  des  privilèges  accordés  par  les  rois  ses 
prédécesseurs  aux  habitants  de  Villeneuve  leRoi  et  singulièrement 
du  droit  de  chasse  dans  l'exercice  duquel  ils  étaient  troublés  par  le 
maître  des  Eaux  et  Forêts  de  Sens  et  autres  ofllclers,  leur  accorda,  par 
des  lettres-patentes,  u  Congé  et  licence  de  chasser  à  toutes  bêtes 
«  grosses  et  menues,  à  chiens,  engins,  filets  et  autres  harnois  loi- 
tt  sibles  et  convenables,  depuis  les  lieux  dits  les  Maisons  de  Voye 
«  profonde  jusques  au  Val-du-Chaume,  et  depuis  l'Eglise  SaintMar- 
«  tin  dudit  Villeneuve  jusqu'au  fiuisson-de  Teste  à  Pois,  du  côté 
•  devers  ledit  Villeneuve  et  autres  lieux  circonvoisins,  excepté  les 
«  garennes  et  bois  de  DIsmon.  » 

Il  est  vrai  que  les  fusils  Lefauchcux  n'existaient  pas  alors,  ni  les 
chiens  anglais,  ni  cette  race  innombrable  de  braconniers  qui,  pour 
agir  dans  l'ombre,  n'en  frappent  pas  moins  terriblement  avec  ses  col- 
lets, ses  panneaux  et  autres  harnois  destructeurs  du  gibier. 


63 

Villenenve,  enfin,  a  eu  ses  célébrités  diverses,  ses  hommes 
remarquables,  parmi  lesquels  la  grande  figure  de  Joubert  res- 
sortira toujours  brillante  d'un  pur  et  vif  éclat. 

Je  serais  heureux  si  cette  rapide  esquisse  pouvait  contribuer 
à  faire  revivre  sa  mémoire  dansle  département  et*  notamment 
à  Villeneuve  ;  à  y  perpétuer  le  souvenir  de  ses  vertus  plus 
encore  que  celui  de  ses  talents;  à  rendre  féconds  ses  beaux 
exemples  de  bienfaisance  et  de  charité;  à  lui  assurer,  enfin, 
une  renommée  longue  et  bénie,  qu'il  mérite  d'autant  mieux 
qu'il  ne  l'a  jamais  recherchée. 

DURANTON, 

Jage  de  paix. 


L'HOTEL  DX'ZÈS.  A  TONNERRE. 


Les  andeos  comte  de  Tonnerre  habitaienl  la  Tille  haute, 
dans  on  chiteaD-foit  dont  on  voit  encore  les  mines  do  fieox 
donjon.  Ce  cbâteao,  près  de  la  grande  voie  romaine  qoi 
iraTersait  les  Gaoles,do  nord  an  midi,  des  Flandres  josqo'i 
rantîqoe  cilé  des  Phocéens,  près  de  la  voie  de  Seos  [Agen" 
dieum,  à  la  cité  d'Alise,  ce  chiteao,  dis-je,  était  eoTironné 
de  roches  à  pic,  encaissé  de  vallées  profondes,  entr'aotres 
d'anciennes  lices,  et  placé  ao-dessos  d'an  cimetière  gallo- 
romain,  récemment  décootert  par  M.  Camille  Dormois,  dont 
la  science  archéologique  déplore  la  perte  (I). 

La  position  de  ce  point  élevé,  le  nom  même  de  la  ville, 
Tomodorum^  qoe  les  étymologistes  ioterprètent  par  ces 
mots  près  de  F  eau  oo  du  torrent  (la  fosse  Dioooe  oo  l'Ar- 
mançon  (2)],  son  vieox  cimetière,  toot  tend  i  faire  croire  à 
rancieooeté  de  cette  ville.  Quelqoes-ons  ont  pensé  qoe  le 
cbftteao  et  ses  nombreoses  forti6cations  remontaient  ao 
m*  siècle  de  l'ère  chrétienne,  à  l'empereur  Aurélieo  (3)  lors 
de  son  voyage  dans  les  Gaules,  en  273,  opinion  qoi  peut  être 
on  peu  hasardée.  Cependant,  à  diverses  époqoes,  oo  a  trouvé 
one  série  de  monnaies  romaines  qui  partant,  de  Jules  César, 
se  termine  à  Constantin  (3).  On  a  cité  aussi  quelques  pièces 
gauloises. 


(1)  Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  de  l'Yonne,  t.  XII,  1858. 

(2)  Note  de  M.  Cerveau. 

(5)  Jules  César,  Auguste,  Néron,   Vitellins,  Vespasien,  Nerva, 
Trajan,  Adrien,  les  Antonins,  Lucios-Vérus,  Uarc-Aurèle,  Faustine, 


65 

Grégoire  de  Tours  est  le  premier  écrivain  qui  ait  parlé  de 
Tonnerre,  castrum  Tornodori  (577).  L'abbé  Fieury  le  cite 
en  716.  Raoul,  gouverneur  ou  comte  de  Tonnerre,  est  mi- 
raculeusement guéri  en  840  (4).  Dom  Bouquet  met,  en  898, 
près  de  Tonnerre,  la  défaite  des  Normands  par  Richard  de 
Bourgogne. 

On  trouve  des  comtes  de  Tonnerre  dès  Tan  ilO;  ainsi 
Hilarius,  Betlon  (vers  616],  saint  Guerry,  saint  Ebbon  qui 
mit  en  fuite  les  Sarrasins,  Raoul,  Girard,  Eudes,  le  célèbre 
Gérard,  qui  prenait  le  titre  de  seigneur  de  Roussillon, 
d'Avallon  et  de  Tonnerre. 

Avant  980  commencent  les  comtes  héréditaires.  Tous 
dans  les  maisons  de  Tonnerre,  de  Nevers  et  de  Cbâion, 
habitent  le  château  dit  de  Montbélant,  sur  la  montagne.  Un 
souvenir  précieux  se  rattachait  à  ce  vieux  manoir.  En  reve- 
nant du  concile  d'Etampes  (1130),  saint  Bernard  avait  suivi 
la  route  de  Sens,  Joigny,  Âuxerre,  Chablis  et  Tonnerre,  où 
il  était  descendu  au  château.  Il  fit  quatre  niiracles  :  deux 
dans  réglise  de  Saint-Aignan,  en  y  célébrant  la  messe,  un 
en  sortant  du  château,  et  le  quatrième  sur  les  bords  de 
TArmançon.  Il  avait  rendu  la  vue  à  quatre  aveugles  (2).  Mar- 
guerite de  Bourgogne,  veuve  de  Charles  I"  d'Anjou,  roi  de 
Naples,  de  Sicile  et  de  Jérusalem,  après  avoir  construit  le 
vaste  hôpital  qu'elle  a  consacré  aux  malades  et  aux  pauvres 
du  pays,  se  fait  un  château  spécial  dans  cette  enceinte  même 
de  charité,  pour  les  soigner  de  ses  propres  mains  (3). 

C'est  dans  ce  château  que  logent  : 

1o  En  1359,  Edouard  IV,  roi  d'Angleterre; 

2^  En  1424,  le  Dauphin,  depuis  Louis  XI,  allant  en 
Alsace.  On  leva  une  taille  pour  les  frais  de  réception. 

3°  A  Pâques  1542,  le  roi  François  I•^  —  Charles-Quint 
lui  fait  déclarer  la  guerre  par  son  ambassadeur. 

4*"  Le  31  avril  1631,  Louis  XIII,  à  son  retour  de  Metz, 
dtne  au  château. 


Gordien  oncle,  Gordien  neveu,  plusieurs  des  Tyrans,  Posthumius, 
Probus  et  Constantin.  {Cerveau,  Camille' Darmots^  etc.) 

(i)  Aldevrade,  religieux  de  Fleury-sur -Loire,  cité  par  Cerveau. 

(3)  OEuvres  de  Saint-fiernard,  édition  de  1667, 1, 181. 

(3)  Notes  historiques  sur  l'iiôpital  de  Tonnerre,  par  Gamille- 
Dormois,  p  42. 

1869.  5 


66 

6"*  Le  S2  juin  4674,  Loais  XIY  y  deseend  aii  retour  Se  la 
Franche-Comlé  (1). 

Le  château  de  la  montagne  ne  reste  pas  moins  la  résidence 
des  Chalon,  successeurs  de  Marguerite;  c'est  là  que  se 
prêtent  foi  et  hommage.  En  1359,  pendant  la  captivité  du 
seigneur,  le  château  est  assiégé  par  les  Anglais  ;  il  résiste. 
«  La  ville  (basse)  se  défendit  bien.  Là  eut  grand  assaut  et 
«  dur,  et  la  ville  de  Tonnerre  prise  par  force  (3).  »  Les  An- 
glais pillent,  boivent  et  se  reposent  pendant  cinq  jours. 

L'année  141i  devait  être  bien  plus  funeste.  Le  duc  de 
Bourgogne  avait  gravement  à  se  plaindre  du  comte  Louis  de 
Chalon.  «  A  son  retour  de  Flandres,  ilfist  envahir  et  prendre 
«  la  ville  et  le  cfaastel  de  Tonnerre,  lesquels  furent  pillés 
a  et  ledict  cbastel  fust  destruil  et  désolé  par  ses  gtens,  du- 
«  quel  chastel  s'en  estoit  fuy  un  peu  devant  le  comte  de 
«  Tonnerre  et  ses  gens  d'armes,  non  sans  attendre  les  gens 
«  d'armes  du  duc  de  Bourgogne,  desquels  estotent  conduc- 
«  teurs  messire  Elyon  de  Jacqueville,  Fierrebourg  et  aulcutis 
«  autres.  Et  tantost  après  envoya  ledit  duc  de  Bourgogne  à 
«  Paris  lettres  devers  le  roy,  pour  luy  faire  sçavoir  ia  voye 
«  par  laquelle  il  estoit  allé  de  Flandres  en  Bourgogne,  et 
«  aussy  fist  savoir  la  destruction  du  chastel  de  Tonnerre 
«  qu'il  avoit  faict  faire,  parce  que  ledict  comte  son  vassal 
«  s'estoit  rebellé  plusieurs  fois  contre  luy  et  sans  cause,  et 
«  luy  deflSant  et  entreprennant  sur  sa  terre,  icelle  destrui- 
«  saot,  et  emmenant  ses  proies,  non  pas  qu'il  voulist  aulcu- 
^  nement  tenir,  garder  et  entretenir;  et  oultre  ledit  duc  fist 
«  assiéger  le  chasteau-Bélin,  situé  et  assis  en  la  conté  de 
«  Bourgogne  et  appartenant  audict  comte  de  Tonnerre  ; 
«  nonobstant  qu'il  fust  moult  puissant  et  fort,  fut  conquis 
«  par  long  siège.  Et  le  donna  à  son  fils,  le  comte  de  Charo- 
«  lois,  en  déshéritant  ledict  comte  de  Tonnerre,  lequel,  du 
«  vivant  du  duc  son  père,  s'escrivoit  comte  de  Charolois  et 
«  seigneur  de  Chasteau-Bélin  (3).  » 

Voilà  donc  le  vieux  château  et  la  ville  haute  pris,  brûlés. 


(i)  Annuaire  de  TYonne  de  1849,  p.  lli.  —  Cerveau. 

(3)  Froissard,  Paradin,  Tristan  ie  Voyageur,  Cerveau,  etc. 

(3)  Monstrelet  (ses  chroniques  de  France,  d*Ângleterre  et  de  Bour- 
gogne par  le  sire  Enguerrand  de  Meste)  ;  —  Paradin  (GaMlaume)» 
histoire  de  Bourgogne. 


67 

rasës^  détruits,  mis  totalement  à  sac*  Le  co«He  Louts  de 
Chalon,  fidèle  au  roi,  sera  tué  à  la  bataille  de  Yerneuil.  Après 
la  paix  d'Arras  (1),  Jeanne  ei  Marguerite  de  Chalon,  sœurs 
de  Louis,  rentrent  dans  la  propriété  de  leur  frère.  Elles 
n'avaient  plus  d'autre  domicile  que  le  château  de  Marguerite 
de  Bourgogne,  dans  l'enceinte  de  l'hôpital.  Margnerite  de 
Chalon,  qui  avait  acheté  les  droits  de  sa  sœur  Jeanne,  sans 
la  payer,  avait  épousé  Olivier  de  Husson,  chambellan  de 
Charles  VIL 

N'est-ce  pas  vers  cette  époque  que  fut  construit  l'hôtel  dit 
d'UzèsT  C'est  une  question  difficile  à  résoudre. 


IL 


Si  l'on  ne  ciMasulte  que  le  blason  sculpté  sur  le  culot  de 
la  niche  placée  à  l'angle  droit  de  la  cour,  ne  pourrait-t-on 
p^s  être  dans  l'erreur?  Que  voit-on,  en  effet,  sur  cette 
pierre  si  fidèlement  docile  au  ciseau  d'un  habile  sculpteur? 
C'est  un  écartelé,  1-4,  de  gueules  à  la  bande  d'axur  (Cha- 
lon) ;  2-3,  burelé  d'argent  et  de  guetUes  de  diûs  pièces,  qui 
est  Lusignan,  brisé  d'une  bande  ou  cotiee  de  gueules,  bro^ 
chant  sur  les  burelles,  qui  est  de  Parthenay  ;  sur  le  tout 
d* azur  à  six  annelets  d'argent  3.  2.  1,  (i)  (Husson). 

Que  conclure  de  ce  grimoire  héraldique?  D'abord, qu'il 
s'agit  d'un  membre  de  la  maison  de  Husson,  allié  aux  mai- 
sons de  Chalon  et  de  Parthenay.  Or,  Olivier  de  Husson,  che- 
valier et  chambellan  de  Charles  VII,  avait  épousé,  dès  142&, 
Marguerite  de  Chalon.  Cette  dame  était  fille  de  Louis  II  de 
Chalon  qui,  en  1370,  s'était  allié  à  Marie  de  Parthenay,  des- 
cendante des  Lusignan. 

Olivier  de  Husson  accompagnait,  en  1439,  jusqu'à  Saint- 
Omer,  la  princesse  Catherine  de  France,  qui  allait  épouser 
Charles  de  Bourgogne,  comte  de  Charolais.  Il  paraît  être 
mort  vers  1453.  Ce  serait  alors  ce  comte  qui  aurait  fait  cons- 


(1)  33  septembre  1435. 

(2)  Ce  sont  ces  mêmes  armoiries  qui  figurent  sur  deux  riches 
dalmaUques,  brodées,  dit-on,  des  mairrs  de  la  reine  Marguerite  de 
Bourgogne.  Ces  ornements  sont  d*un  siècle  et  demi  postérieurs  à 
inexistence  de  cette  reine  charitable. 


68 

truire  notre  curieux  hôtel  vers  le  milieu  du  xv*  siècle.  C'était 
après  une  époque  d'agitation,  de  trouble  et  de  guerre  civile  ; 
de  là  celte  devise  tirée  du  psalmisfe  et  si  bien  appropriée 
aux  circonstances  :  Nisi  Dominus  custodierit  domum,  frus- 
tra mgilat  qui  custodit  eam  (1).  Ke  dénole-t-elle  pas  haute- 
ment les  malheurs  passés?  N'est-elle  pas  une  allusion  à  la 
ruine  de  Tancien  château?  Ne  fait-elle  pas  sentir  Timpé- 
rieuse  nécessité  d'une  protection  toute  divine  contre  les 
efforts  de  la  perversité  des  hommes? 

Cette  conclusion  contredit  celle  des  architectes  et  des 
archéologues  qui  ne  font  remonter  Tépoque  de  la  Renais- 
sance qu'à  la  fin  du  xv""  siècle  et  même  au  xvi*  siècle.  4lors, 
comment  expliquer  ces  armoiries  si  bien  sculptées,  si  claires, 
si  positives  ?Dira-t-on  que  les  Husson  ont  possédé  Tonnerre 
jusqu'en  1556  ou  4557?  Que  les  descendants  d'Olivier  de 
Husson  ont  pu  faire  usage  des  mêmes  armoiries  que  leur 
auteur  à  Tonnerre  ?  D'abord,  ainsi  que  le  faisait  observer 
M.  Jacquillat-Despréaux,  les  comtes  de  la  maison  de  Husson 
ont  presque  toujours  été  absents  de  Tonnerre  par  suite  de 
leurs  hautes  fonctions  soit  à  la  cour,  soit  à  l'armée;  leurs 
femmes  étaient  étrangères  à  nos  contrées,  tandis  que  Mar- 
guerite de  Chalon,  femme  d'Olivier,  y  était  retenue  par  de 
nombreux  procès.  Elle  a  pu  faire  diversion  à  ses  soucis 
d'affaires  litigieuses  par  une  construction  tout  à  la  fois  utile 
et  agréable. 

Puis,  en  ce  qui  est  des  armoiries,  David  Ândry,  l'un  des 
généalogistes  des  comtes  de  Tonnerre,  nous  apprend  que 
généralement  leur  écusson  était  accolé  ou  parti  de  celui  de 
leurs  femmes.  Ainsi,  Jean  de  Husson,  fils  unique  d'Olivier  et 
de  Marguerite,  comte  de  Tonnerre  de  1453  à  1485,  accolait 
ses  armoiries  de  celles  de  Jeanne  de  Sanglier  :  d*or  au  san- 
glier de  sable,  défendu,  allumé  d'argent  sur  une  terrasse 
de  sinople  (2) . 

Charles  de  Husson,  leur  fils,  mourut  en  1492,  après  avoir, 
au  mois  de  juin  de  cette  année,  affranchi  les  habitants  du 
giste  de  Crusy,  m  afin  qu'ils  puissent  vivre  en  paix  et  tran- 


(4)  Ps.  126,  v.  % 

(3)  Sêgoing,  Paillot,  Ducbesne,  Déy,  Gourdon  de  GenouiUac,  etc. 
—  Elle  était  veuve  de  Jean  de  la  Rochefoucault,  seigneur  de  Barbe* 
zieux. 


69 

«  quillité  et  qu'ils  aient  cause  de  prier  Dieu  le  temps  à  venir 
«  et  pour  nous  et  nos  successeurs  (4).  »  Sa  femme  était 
Antoinette  de  la  Trémouille.  Il  écartelait  ses  armoiries  d*or 
au  chevron  de  gueules,  accompagné  de  trois  aiglons  bé- 
qués  et  membres  de  gueules  (La  Trémouille).  Le  sceau  par- 
ticulier fle  la  comtesse  était  écartelé  1-i.  de  la  Trémouille; 
2.  d'orf  semé  de  fleurs  de  lys  d'azur^  au  canton  de  gueules 
quelquefois  chargé  dune  épée  d'argent  (Thouars)  ;  3.  /o- 
zangé  d'or  et  de  gueules  (Craon)  ;  sur  le  tout  de  gueules  à 
deux  léopards  d'or  [un  sur  l'autre  (Isle  Bouchard)  (2). 

Louis  V'  de.Husson,  fils  de  Charles,  prit  possession  du 
comté  en  1473  et  mourut  en  1503,  laissant  sous  la  garde 
noble  de  Françoise  de  Rohan,  sa  femme,  plusieurs  enfants 
mineurs.  Elle  vivait  encore  en  4526.  Qni  ne  connait  les 
armes  des  Rohan,  de  gueules  à  neufmàcles  d'or  accolés  et 
aboutés  ? 

T  a-t-il  dans  tous  ces  blasons  quoi  que  ce  soit  qui  res- 
semble à  celui  d*Olivier  de  Husson? 

Anne  de  Husson,  Tune  des  sœurs  de  Louis  !«',  hérita  du 
comté  de  Tonnerre  après  la  mort  de  ses  deux  neveux,  Claude 
de  Husson,  tué  à  Pavie  (24  février  4  525),  et  Louis,  qui  fut 
évéque  de  Poitiers,  n'ayant  que  dix-neuf  ans,  étant  seule- 
ment souS'diacre.  Il  voulut  se  faire  relever  de  ses  vœux  pour 
se  marier  et  perpétuer  sa  maison.  Le  pape  ne  voulut  pas  y 
consentir.  Il  mourut  en  4536  ou  1537  au  camp  d'Avignon. 

Anne  avait  épousé  Bernardin  de  Clermont.  Elle  mourut  en 
4540.  Louise,  la  huitième  de  ses  treize  enfants,  fut  d'abord 
mariée,  en  4538,  à  François  du  Bellay,  dont  elle  n'eut  qu'un 
fils,  mort  en  ^554,  pendant  son  veuvage;  puis,  en  4556,  à 
Antoine  de  Crussol,  qui  fut  duc  d'Uzès  en  4  565,  puis  duc  et 
pair  en  4572,  un  an  avant  sa  mort. 

En  niant  la  construction  de  l'hôtel  d'Uzès  par  la  maison 
de  Husson,  qui  oserait  affirmer  que  cette  jolie  habitation  soit 
l'œuvre  d'Antoine  de  Crussol  ou  de  sa  femme?  Il  est  probable 
que  le  nom  d'Uzès  lui  a  été  donné  par  le  fait  seul  de  Thabi- 
tation  par  Louise  de  Clermont  et  son  second  mari. 

H.  Bizet,  Tonnerrois  très  ami  des  arts,  fait  remonter  cette 
construction  au  règne  de  Henri  II,  de  4547  à  4559  (3). 

(1)  Chartes  imprimées  des  habitants  de  Tonnerrç,  p.  215. 

(2)  Le  Laboureur,  Paillot,  le  Roi  d'Armes,  Ségoing,  etc. 

(3)  Journal  de  Tonnerre  de  1830,  n®  3. 


70 

Eoire  ces  deux  dates  se  trouve  l 'incendie  général  de  Ton- 
nerre, le  8  juillet  1556.  La  comtesse,  accusée  sans  fonde- 
ment bien  sérieux  d'être  Tanteur  de  ce  sinistre,  ne  fut  pas 
moins  vivement^peinée  de  cette  calomnie.  On  ne  la  vit  plus 
que  rarement  à  Tonnerre. 

M.  Victor  Petit,  juge  compétent  en  pareille  matière,  pense 
que  la  date  cherchée  est  de  1560  à  1574.  Louise  de  Clermont, 
si  mécontente  de  ceux  qu'elle  appelle  ses  subiectx,  aurait-elie 
bâti  à  cette  époque?  Aucun  acte  ne  prouve  qu'elle  ait  cons- 
truit, ni  vendu,  ni  donné  Thôtel  qui  a  porté  son  nom  de 
duchesse.  Elle  Ta  seulement  habité  en  1 587. 

U.  Quantin  classe  ce  monument  avec  ceux  de  la  Renais- 

sance(4). 

Qui  aurait  pu]  alors  faire  sculpter  l'écusson  d'Olivier  de 
Husson?  Faut- il,  pour  expliquer  cette  anomalie,  admettre 
avec  M.  Quantin  et  autres  savants  archéologues,  que  les 
deux  niches  curieuses,  antérieures  à  cet  hôtel,  y  ont  été 
rapportées  d'autre  part  ? 


m. 

En  face  de  l'hôtel  d'Uzës,  de  l'autre  côté  de  la  rue,  sur 
une  portion  de  l'emplacement  donné  par  la  reine  de  Sicile  à 
son  hôpital,  attenant  au  lieu  de  sépulture  des  personnes 
décédées  dans  cet  établissement  de  charité,  charnier  connu 
sous  le  nom  Ae  cimetière  Bricard,  se  trouvaient  les  bâtiments 
de  service.  Au-dessus  de  U  porte,  on  lisait  en  énormes  ca- 
ractères ces  deux  mots  :  nisi  frustra  (2),  abrégé  de  la  devise 
^nscriie  au-dessus  de  la  porte  de  l'hôtel.  Cette  courte  inscrip- 
tion ne  suflSrait-elle  pas  pou.r  faire  présumer  et  même  pour 
prouver  une  origine  commune  et  à  Thôtel  et  à  ses  dépen- 
dances ? 

Or,  dans  les  titres  de  l'hospice,  on  trouve,  en  1 530,  une 
concession  faite  à  bail,  à  cens  et  à  rente  emphythéose^  à 
«  honorable  homme  Jehan  Canelle,  esleu  pour  le  roy,  nostre 


(1)  Congrès  archéologique  de  iSSO,  tenu  à  Âuxerre. 

(3)  Dans  une  reconstruction  faite  en  1864,  le  nisi  frustra^  Inscrit 
sur  le  linteau  ancien,  a  été  conservé  et  placé  sur  le  Jambage  dé  droite 
où  on  le  voit  encore. 


7< 

«  sire,  en  l'étectioa  de  Tonnerre  et  Ancerrois  »  à  charj^e  de 
construire  une  maison  sur  cette  place.  Elle  se  composait  de 
deux  pavillons  séparés  par  une  basse-cour  (1).  Dans  le  pa- 
\illon  de  droite  était  le  jeu  de  paume  de  MU.  Caoelle  (2).  En 
4558  comme  en  1625,  la  noble  famille  Canelle  était  proprié- 
taire de  ces  deux  pavillons  qui,  en  4794,  dépendaient  encore 
de  rhôtel  principal,  et  ont  été  vendus  ensemble,  au  nom  de 
la  nation,  par  le  district  de  Tonnerre. 

Il  n'existe  point  de  généalogie  connue  de  la  famille  Ca- 
nelie.  Citons  rapidement  quelques-uns  des  noms  échappés  à 
l'oubli. 

En  4395,  Guillaume  Canelle  est  un  des  notables  de  la 
ville. 

Un  siècle  et  demi  à  peu  près  s'écoule  avant  que  nous 
retrouvions,  en  4530,  Jehan  Canelle,  élu  et  lieutenant  par- 
ticulier, qui,  en  4552,  achète  de  Louise  de  Clermont  et  de 
François  du  Bellay,  son  mari,  les  terres  de  Bernouil,  Hilois 
et  Soûlas.  Il  était  mort  avant  4564  époque  à  laquelle  on 
trouve  Jacqueline  Perceval,  sa  veuve  (3). 

Il  laissa  deux  fils  :  Henri,  qui  fut  élu  pour  le  roi  (4600- 
id44),  co-seigneur  de  Bernouil,  seigneur  de  Yaulichères,  que 
1^  duchesse  lui  céda,  en  45879avec  terres  et  hommes,  haute, 
basse  et  moyenne  justice.  Henri  Canelle  possédait  encore  la 
terre  de  Fizotat  sur  Bragelonne,  d'oii  le  nom  de  M.  de  Bra- 
gelonne. Il  fut  un  homme  zélé  pour  le  roi  comme  pour  les 
affaires  de  la  ville.  On  le  voit,  au  mois  d'octobre  4587,  faire 
plusieurs  voyages  à  Bar-sur-Aube,  Joigny,  Chaource^  Saint- 
Florentin  et  autres  lieux  par  devers  Mgr  de  Guise,  pour  trai- 
ter de  la  rançon  du  sieur  Antoine  Pingai,  que  les  Retires 
avaient  pris  dans  les  bois  de  la  ville,  et  pour  le  faire  mettre 
en.  libei'té.  Il  avait  même  prêté  de  Targenl  à  la  ville  (4).  Sa 
fille,  Catherine  Canelle,  porta  le  fief  de  Vaulichères  à  Paul 
de  Chaulae  ou  de  Cbaonne,  son  mari. 

Le  second  fiU  de  Jehan  Canelle  fut  Jacques  Canelle,  écuyer, 
resté  seul  seigneur  de  Bernouil.  En  1578,  il  avait  acheté  de 


(1)  Camille-Dormois,  Carreaux  émaiUéê^  Bulletin  de  la  Société 
des  Sciences  de  l'Yonne,  1800. 
(I)  Croquis  d'un  plan  par  Ml.  Jacquilitt-Despréaux. 

(3)  Compte  de  la  ville,  1564  1565. 

(4)  Compte  de  la  ville  en  1587. 


72 

la  duchesse  le  bois  de  Réault.  En  1587,  cette  dame  lui  vend 
encore  ses  droits  sur  Yilliers-Vineux  (1),  droits  qu'elle  tenait 
par  confiscation  sur  Louis  Du  Mas,  seigneur  du  fief  soubx- 
Guillaume.  Louis  Du  Mas  avait  été,  par  punition  d'un  crime 
que  nous  ne  connaissons  pas,  roué,  puis  écartelé.  Jacques 
Canelle  devint  commissaire  ordinaire  des  guerres  et  bailli  de 
Tonnerre.  A  ce  dernier  titre,  il  fut  le  successeur  du  célèbre 
jurisconsulte  Pierre  Pithou,  que  Ton  appelait  alors  M.  de 
Champgobert. 

Au  mois  de  novembre  1564,  il  avait  été  dépéché  pour  les 
affaires  de  la  ville,  vers  Mgr  d'Aumale,  gouverneur  de  Cham- 
pagne et  de  Brie.  Par  reconnaissance,  la  ville  lui  avait  offert 
deux  fillettes  de  vin  qui  avaient  coûté  dix  livres.  Il  s'agissait 
d'obtenir  des  lettres  d'exemption  de  taille  et  de  subsides.  Le 
seigneur  de  Bernouil  avait  eu  plein  succès  (2).  Il  avait  épousé 
Anne  Le  Maistre,  que  l'on  croit  fille  de  Jehan  Le  Maisire, 
vice  président  de  la  baronnie  de  Tonnerre,  en  1549,  seigneur 
de  la  Hotte  du  Breuil  deVarennes. 

Jacques  Canelle  a  eu  deux  filles  :  l'une  Magdeleine,  mariée, 
le  14  janvier  1583,  à  Etienne  de  Clugny,  écuyer,  seigneur 
d'Etaules,  et  depuis  lieutenant  civil  d'Avallon  (1603);  l'autre, 
Colombe,  épousa,  le  12  janvier  1585,  François  de  .Chenu, 
écuyer,  co-seigneur  de  Nuits,  Fulvy,  Yilliers-les-Hauis. 

Il  avait  fait  bâtir  et  fortifier  le  château  de  Nuits,  qu'il 
défendit  cinq  fois  avec  succès  contre  Clugny  de  Thénissey. 
Il  avait  pris  le  parti  du  roi  contre  la  Ligue  (3). 

En  1561,  François  Canelle  était  receveur  pour  le  roy  en 
l'élection  de  Tonnerre.  Il  fait  entériner  les  lettres  d'exemp- 
tion des  habitants, qui  lui  font  un  cadeau  de  deitx  feuillettes 
de  vin  du  prix  de  30  livres.  Ilétait  mort  en  1575.  Sa  femme 
était  damoiselle  Claude  Turreau)  elle  se  retire  à  Paris  (4). 
Le  si^ur  de  Bernouil  était  son  héritier. 

Depuis,  les  renseignements  généalogiques  font  défaut. 

Une  Marie  Canelle,  fille  du  seigneur  de  Bernouil,  avait 


(i)  Histoire  de  la  commune  de  Villiers-Vineux  par  M.  C  Dormois 
(Builetio  de  la  Société  des  Sciences  de  l'Yonne).  ~-  En  1555,  Pierre 
Canelle  était  prêtre  dans  cette  commune. 

Çè)  Compte  de  la  ville. 

(3)  Courtepée,  VI,  I.—  Terrier  de  nuits.—  Notes  de  M.  Jacquillat- 
DesDréaux 

(i)  Compte  de  la  vUle  de  1565  et  1576. 


73 

époasé  Nicolas  de  Saint-Belin,  seigneur  de  Yaudemont,  comte 
de  Jaux  et  de  Fleys,  député  de  la  noblesse  de  Chaumont  (1). 

En  1626,  on  cite  Jacques  Canelie,  soit  le  même  que  le 
précédent,  soit  un  homonyme.  Il  porte  les  mêmes  titres  de 
commissaire  des  guerres  et  de  bailli.  Il  a  aussi  deux  filles 
qui  possèdent  Thôtel  principal  :  l'une,  Jacqueline  Canelie, 
mariée  à  Robert  Guillaume,  seigneur  de  Marsangis,  conseiller 
du  roi,  prévôt  de  Paris  ;  et^^ l'autre  Antoinette,  mariée  à  Jean 
Cabaret,  seigneur  de  la  Cro^Iière. 

En  1651,  un  François  Canelie  est  propriétaire  de  Thôtel 
principal  avec  Edme  Milon,  marchand.  On  le  dit  aussi  sei- 
gneur de  Bernouil.  En  1638,  il  avait  été  prévôt  de  la  maré- 
chaussée. Six  ans  après  (1644),  il  avait  été  saisi  pour  sa 
portion  dans  la  terre  de  Bragelonne,  ce  qui  prouve  qu'il  était 
le  représentant  direct  ou  collatéral  de  Henri  Canelie,  seigneur 
de  Vaulichères  et  de  Frizoïat.  Il  avait  épousé  Elisabeth  Yau 
de  Ranchiers. 

D'un  autre  côté,  on  trouve,  le  26  octobre  1624,  Charlotte 
Canelie,  femme  de  Nicolas  Bargedé,  conseiller  au  bailliage 
d*Auxerre.  Elle  tient  sur  les  fonts  de  baptême  avec  Charles 
Henri  de  Clermont,  comte  de  Tonnerre,  Charles  Henri  Bar- 
gedé, fils  de  Joachim  Bargedé,  bailli  de  Cruzy  [2].  Charlotte 
ne  devait-elle  pas  appartenir  à  la  branche  atnée  des  Canelie  et 
avoir  quelques  droits  sur  Thôtel  d'Uzès?  On  voit,  en  effet,  le 
23  octobre  1651,  Jacques  Bargedé,  avocat  au  Parlement  à 
Auxerre,  vendre  à  Etienne  Luyt,  avocat  et  élu  à  Tonnerre, 
et  à  Marie  Le  Haistre,  sa  femme,  la  partie  démembrée  de 
rhôtel  principal. 

Il  est  probable  que  c'est  à  cette  époque  qu'il  faut  porter  la 
division  et  le  partage  de  Thôtel. 

Ces  détails,  tout  incomplets  qu'ils  sont,  prouvent  sura- 
bondamment la  haute  position  sociale  et  l'honorabilité  de  la 
famille  Canelie.  On  trouve  sur  Tune  des  verrières  de  l'église 
Saint-Pierre  de  Tonnerre  les  armoiries  des  Canelie  :  d*axur 
à  t/ois  artichauts   de  sinople.  Il  est  probable  que  cette 

[dace  d'honneur  leur  était  donnée  à  titre  de  bienfaiteurs  de 
'Eglise.  Ce  vitrail  semble  fait  en  l'honneur  de  saint  Jean- 


(1)  Les  Saint-Belin  ont  été  seigneurs  de  Fleys  de  1BB6  à  17S4.  — 
Gourtepée,  VI,  336. 
(S)  Registres  de  i'état  civil  de  Tonnerre. 


74 

Buptiste,  doDi  on  yoU  la  tête  daos  uo  plat  porté  par  une 
femme  (Salomé,  fille  d*Hérodiade).  Ce  bienfaiteur  serait  d«DO 
u^Jean  Çanetle(4). 

IV. 

Il  ne  faut  pas  se  dissimuler  que  longtemps  avant  1556,  et 
longtemps  après  cette  époque,  les  relations  des  habitants 
s^veç  leur  seigneur  étaient  plus  que  froides.  On  plaidait  à 
outrance  pour  les  censives,  les  bois,  etc.  Les  biens  patrimo- 
niaux avaient  été  saisis.  Le  comte  et  la  comtesse  avaient 
demandé  à  faire  raser  les  murs  et  abattre  les  portes.  Sur  ce 
point  les  habitants  avaient  eu  gain  de  cause.  Les  comptes  de 
la  ville  font  mention  de  divers  arrêts  tantôt  en  faveur  de  la 
communauté,  tantôt  au  profit  de  Louise  de  Clermont  (2). 
Aussi  était-elle  en  quelque  sorte  cosmopolite.  On  la  trouve 
en  4565  à  Molains  [Moulins  en  Bourbonnais);  au  chftteau 
de  Haulne,  près  de  Cruzy,en  1569,  1572, 1574,  1576(3);  à 
Tournon.en  1573;  à  Paris,  en  1573,  1575, 1581, 1585  (mai 
et  septembre).  Il  y  a  lieu  de  croire  que  c*est  là  sa  résidence 
la  plus  habituelle.  Elle  est  à  Troyes  en  1575,  à  Chalon-sur- 
Saône  en  1576,  à  Saint-Privat  en  1577,  à  Sens  en  1581,  à 
Beaucaire  en  1588,  en  Languedoc  puis  en  Dauphiné  en 
1591  (4),  etc.  Avec  nos  chemins  de  fer,  ces  voyages  n'au- 
raient eu  rien  d'étonnant;  mais,  alors,  ils  étaient  fatiguants 
et,  dispendieux. 

Le  comte  et  la  comtesse  vinrent  à  Tonnerre  au  mois  de 
septembre  1562.  La  ville  dépensa  en  cadeaux  81  livres  S 
sols.  —  En  1565,  quand  ils  étaient  à  Moulins,  les  habitants 
leur  envoient  des  chevaux.  De  plus,  il  en  fut  fourni  pendant 
quatre  jours  pour  conduire  la  couche  (le  caresse)  ès-lietix 
d'Argenteuil,  de  Nuits  et  de  Cruzy.  Il  fut  offert  au  duc  douze 


(I)  Vitrail  de  Saint-Pierre  ;  terrier  de  Nuits. 

(S)  Compte  de  155i  et  année  suivante. 

(5)  En  4569,  elle  faisait  bâtir  le  château  de  Mauloe.  Des  habitants 
de  Tonnerre  y  conduisirent  beaucoup  de  pierres  à  leurs  frais  {compte 
de  4569).  En  1573,  le  duc  avait  sa  compagnie  à  Tonnerre  {compte 
de  1579). 

(i)  Camille  Dormois,  Carreaux  émaittés^  BulleUo  d^  1«  $oci«tô 
des  Sciences  de  I*Yonae  iSVk  tt  Qpi9p((9  49  U  vill% 


16 

fiU$ti0$  de  vin,  tant  pour  lui  que  pour  le  train  de  sa  maison. 
Les  dépenses  de  la  ville  s'élevèrent  à  201  livres  8  sols.  — 
1569,  nous  voyons  nos  devanciers  s'adressera  leurs  seigneurs 
pour  faire  diminuer  les  charges  énormes  qu'imposaient  l'en- 
tretien et  la  nourriture  du  camp  de  Dannemoine,  les  sièges 
de  Noyers  et  de  Yézelay,  le  camp  d'Appoigny,  etc.,  etc.  On 
leur  fait,  selon  l'usage,  un  cadeau  de  vin  et  de  gibier.  Il 
s'élève  à  86  livres  17  sols.  —  Le  duc  et  la  duchesse  viennent 
à  Tonnerre  les  16  et  47  mai  1770.  Il  leur  est  donné  «  deux 
«  levrautz,  un  grant  lièvre,  troys  plats  de  trufies,  troya 
«  quarterons  de  grosses  pommes,  une  douzaine  et  demye  de 
«  grantz  pouletz.  »  A  Ikur  départ,  au  mois  d'aoû.t,  il  leur 
est  fourni  treize  chevaux  pour  le  transport  de  leur  bagage, 
ce  qui  coûte  39  livres  7  sols  6  deniers.  —  La  duchesse  revient 
le  19  octobre  1670.  Nouveaux  cadeaux.  Le  transport  de  ces 
bagages  de  Cheny  à  Tonnerre  coûte  à  la  caisse  communale 
30  livres.  —  Au  mois  de  décembre  1672,  le  transport  des 
bagages  de  Maulne  à  Tonnerre  coûte  38  livres.  On  donne  i^ 
cette  dame  deux  fillettes  de  vin  vieil  qui  coûte  60  livres  ;  ce 
devait  être  certes  de  la  première  qualité.  Bientôt  elle  part; 
pour  Paris  ;  ses  subieetx  lui  écrivent  pour  faire  relever  la 
garnison  de  Vaudemont.  La  lettre  est  accompagnée  d'un  ca- 
deau de  venaison,  de  gibier  et  de  poisson. — Le  2  avril  1576^ 
la  duchesse  est  à  Troyes,  où  les  échevins  lui  portent  ua 
cadeau.  On  conduit  ses  bagages  au  port  de  Cheny.  Cela  coûte 
à  la  ville  147  livres  7  sous.  Au  mois  d'août  de  la  môme 
année,  il  lui  est  envoyé  deux  muids  de  vin  qui  coûtent  81 
livres.  Louis  Rafibrd,  avocat,  receveur,  et,  depuis,  secré- 
taire de  la  reine  de  Navarre,  lui  est  dépéché  pour  qu'elle 
évite  aux  Tonnerrois  une  garnison.  Ce  mandataire  fait  le 
voyage  à  cheval.  —  1576.  La  duchesse  vient  à  Tonnerre; 
vingt  chevaux  vont  chercher  à  Cheny  ses  «  meubles,  bagages, 
«  garderobes  et  autres  bardes.  »  La  dépense  des  habitants 
est  de  55  livres.  Elle  passe  à  Tonnerre  le  mois  de  juin  ;  on 
lui  fournit  le  linge  de  table.  Quand  elle  quitte,  huit  voituriers 
à  deux  chevaux  conduisent  le  bagage  à  Chalon-sur-Saône. 
Le  12  ayril  1578,  mftdamfi,  venue  à  Tonnerre,  reçoit  un  don 
de  six  feuillettes  de  vin.  Il  a  coûté  36  eseï^  ou  108  livres, 
plus  2  livres  de  reliage.  Au  mois  d'août  1 580,  cinq  cAar 
retées,  attelées  chacune  de  deux  chevaux,  trajisportent  Ijes 
bardes  de  Cheny  à  Tonn^rr^  et  k  Ai^cy-ie-Franc.  VingHeux 


76 

chevaux  de  selle  lui  sont  envoyés  ponr  elle,  ses  gentHs- 
hommes,  officiers  et  gens,  pendant  trois  jours,  selon  Tordre 
qu'elle  avait  donné  anx  échevins.  Il  y  avait  en  outre  des 
chevaux  pour  sa  carozse.  Les  charges  municipales  ont  été 
de  482  livres  48  sols.  La  duchesse  quitte  Ancy-le-Franc 
en  4584.  Les  Tonnerrois  fournissent  voitures,  chevaux  de 
trait,  chevaux  de  selle,  pour  conduire  leur  dame,  ses  gentils- 
hommes et  gens  de  service  à  Sens.  En  traversant  Tonnerre, 
on  lui  offre  quatre  perdrix,  du  vin,  une  grande  carpe  et  un 
brochet.  Dépense  :  42  écus. 

En  4  587,  elle  descend  à  Tonnerre  dans  le  logis  d*Henri 
Canelle,  rue  Jean  Hérard.  C'est  la  seule  fois  que  l'hôtel 
d'Dzès  est  indiqué  comme  occupé  par  la  duchesse.  Elle  y 
reçoit  6  feuillettes  de  vin,  du  prix  de  26  écus.  En  4591, 
elle  écrit  aux  échevins  qu'on  lui  prépare  le  logis  de  l'hôpital; 
il  laissait  à  désirer.  Elle  y  était  cependant  en  4592.  Elle  y 
revint  encore  une  fois  ;  car,  selon  toute  probabilité,  c'est  là 
qu'elle  mourut  en  4596,  et  qu'elle  fut  embosmée  avec  quatre 
livres  de  poix  noire,  un  quarteron  de  goudron,  une  aune  de 
toile  et  deux  pintes  de  sel  (1). 

Que  conclure  de  tout  cela?  L'hôtel  d'Uzès  est  de  la  renais- 
sance; il  a  été  bâti  de  4500  à  4550  (â)  par  les  Husson  pro- 
bablement, peul-éire  par  Louise  de  Clermont.  Les  niches,  plus 
anciennes  que  l'hôtel,  y  ont  été  rapportées  (3).  Si  la  duchesse 
a  été  propriétaire  de  ce  joli  manoir,  c'a  été  pendant  peu  de 
temps.  Il  est  probable  qu'elle  l'a  vendu  soi;  à  Jean,  soit  à 
Henri  Canelle,  à  qui  elle  a  fait  des  ventes  considérables  en 
4552,  4578  et  4583,  et  pour  qui  elle  avait  une  affection 
toute  particulière.  L'année  4587  est  la  seule  ou  l'on  puisse 
constater  sa  résidence  dans  ce  charmant  manoir. 

V. 

L'hôtel  d'Uzès,  en  son  entier,  occupait  l'emplacement  de 
quatre  maisons  dans  la  rue  des  Fontenilles,  soit  au  sud-est 

(i)  Comptes  de  la  ville  de  1962,  iS66,  IS69,  4570,  4873,  4573. 
1575,  1576,  1578,  1580,  1584,  4587  et  1592;  compte  de  Phôpital 
—  L'embaumement  avait  coûté  4  livres  5  sols  6  deniers  (Camille 
Dormois,  Carreaux  émaillés). 

(2)  Viollet  Leduc. 

(3)  Victor  Peut,  Annuaire  de  1855,  p.  468. 


77 

la  maisoD  du  docteur  Charles  Campenou,  n*  6  ;  ce  qui  reste 
du  corps  principal,  n®  4  ;  la  maison  à  droite  où  était  Tancien 
salon ,  et,  à  la  suite,  ce  qui  fut  la  dernière  habitation  de  la 
vénérable  M»*  Chamon,  née  de  Baugis,  bâtiment  converti  en 
granges  et  écuries. 

Commençons  par  le  n^  i.  —  Au  fond  d'une  petite  cour 
carrée  est  la  façade  principale.  La  porte  se  fait  remarquer 
par  la  richesse  et  la  délicatesse  des  ornements,  par  la  grâce 
dans  leurs  proportions  et  par  la  bonne  exécution  des  sculp- 
tures. Chacun  des  deux  bandeaux  unis  qui  encadrent  cette 
baie  était  accompagné  d'une  colonette  que  le  temps  a  fait 
disparaître.  Au-dessus  du  linteau,  le  tympan  est  chargé  d'ur 
encadrement  polygone,  heureusement  mêlé  de  lignes  droites 
et  ovales.  Au  milieu,  dans  une  couronne  de  fleurs  et  de  fruits, 
se  voit  le  buste  d'une  femme.  Son  visage  exprime  une  très 
vive  douleur.  De  la  main  droiie,  armée  d'un  poignard,  elle 
se  frappe  le  sein.  Deux  amours  ou  génies  ailés,  soutiennent 
la  couronne  et  détournent  la  téte,profondément  affligés  de  ce 
spectacle.  En  dehors  du  cadre  sont  de  gracieuses  arabesques. 
A  droite,  elles  soutiennent  un  hercule  fortement  taillé,  la  main 
droite  élevée  et  appuyée  sur  une  longue  épée  antique;  le 
bras  gauche  n'existe  plus;  ne  portait-il  pas  autrefois  un  petit 
amour?  A  gauche,  dans  une  position  symétrique,  est  une 
femme  ou  plutôt  un  génie  ailé,  à  peu  près  nu,  tenant  de  la 
main  droite  un  énorme  oiseau  qui  semble  mort;  sur  le  bras 
gauche  est  un  petit  génie  ailé. 

L'encadrement  est  surmonté  d'une  corniche  avec  archi- 
trave. On  y  lit  les  mots  nisi  frustra  soutenus  par  deux 
amours  qui  s'appuient  sur  les  arabesques.  Au-dessus  est  un 
petit  temple  en  forme  de  coquille,  accompagné  de  trois  sta- 
tuettes sur  des  bases  de  colonettes. 

Mars  et  le  génie  féminin  sont  surmontés  de  pilastres  où 
grimpent  d'élégants  rinceaux  ;  ils  forment  encadrement.  Les 
chapiteaux  portent  l'un  une  tête  d'homme,  l'autre  une  tête 
de  femme. 

Un  cadre  architectural  domine  ce  curieux  tableau.  Sur 
une  plaque  noire,  on  lit,  en  lettres  d'or,  ce  verset  du  psalmiste, 
qui  met  la  maison  sous  la  protection  divine  i 

NlSl   DOMINVS    GVSTODIERIT 

DOMVM 

PRVSTRA   VIGILAT   QVI   GVSTODIT    BAM. 


78 

Boii,  use  {inotare  firoslre»  1  pea  près  {■déchiffrable, 
placée  daas  ao  eofoDcement  carré,  coaraaae  toaie  cette 
oroeoientalion.  Ne  poarrait-oa  pas  y  voir  aa  homme  do, 
mascDleox»  fatigué,  assis  sur  une  espèce  de  barque  oa  de 
tombeau  aDcieo.  Derrière  lui  s'aperçoivent  des  pyramides. 
En  race  est  un  petit  monument  que  semble  couvrir  le  feuil- 
lage de  quelques  arbres. 

La  pôisée  allégorique  de  ce  travail  nous  échappe  complè- 
tement. 

Deux  grandes  fenêtres  carnSes,  autrefois  i  meneaux, 
existent  à  chaque  étage.  Les  bandeaux  sont  ornés  de  rin- 
ceaux ou  festons  en  tout  semblables  i  ceux  de  la  porte.  En 
dehors  des  fenêtres,  un  pilastre,  ornementé  de  feuiUages, 
part  du  sol  et  s'élève  de  chaque  côté  jusqu'au  toiL 

Dans  le  mur  de  gauche  était  à  chaque  étage  une  fenêtre, 
maintenant  murée,  en  tout  semblable  aux  baies  de  la  façade 
principale.  Un  cordon,  interrompu  sons  les  fenêtres,  relie  le 
bâtiment  du  fond  au  riche  culot  qoi  est  à  l'angle  de  la  rue. 
Trois  autres  fenêtres  moins  grandes  et  murées  prouvent 
surabondamment  que  la  maison  n^  i  faisait  partie  intégrante 
de  l'hôtel  d'Uzès. 

A  droite,  on  admire  la  magnifique  fenêtre  du  salon,  ornée 
de  bandeaux  i  riches  festons,  surmontés  d'oiseaux  et  de 
bustes  d'homme  et  de  femme.  Ce  travail  est  d'une  exquise 
délicatesse.  Le  nisi  frustra^  en  très  gros  caractères,  surmonte 
cette  baie.  Un  cordon  est  au-dessous  et  se  poursuit  sur  toute 
la  façade  latérale. 

Dans  l'angle  à  droite  est  la  tourelle  hexagonale  de  la  vis  on 
escalier  en  pierre  et  à  spirale,  surmonté  d'un  campanile  à 
six  nervures,  remarquable  par  ses  agencements  pittoresques. 
La  porte,  un  peu  plus  large  que  celle  de  la  façade  principale, 
e^i  moins  ornementée.  Le  tympam  porte  une  couronne  sou- 
tenue par  deux  amours,  mais  absolument  vide.  L'escalier 
compte  trois  étages,  éclairés  chacun  par  deux  fenêtres  à 
meneaux,  et  autrefois  à  verres  coloriés  du  meilleur  eflfei. 
N'était-ce  pas  le  luxe  de  l'époque?  Deux  autres  petites 
fenêtres  sont  vers  le  bâtiment  principal.  L'entablement  est 
soutenu  par  des  modillons  sculptés,  dont  les  entre-denx  sont 
ornés  de  fleurs.  Cet  escalier  ressemble  beaucoup,  mais  en 
petit,  au  grand  et  magnifique  escalier  du  château  de  Blois. 

Tout  autour  de  la  cour  règne  un  entablement  denticulé  et 


79 

eODtre-denticulé,  qui  fait  retour  sur  la  né  «I  te  prolonge 
aa-desso8  des  granges  de  M.  Moucbot.  Là»  sans  doute,  était 
la  limite  de  Taile  droite  de  Thôtel. 

Aux  angles  sur  la  rue  étaient  deux  niches  supportées  par 
de  riches  culots.  Celui  de  gauche,  pampre  admirablement 
fouillé»  est  chargé  d'un  ancien  écusson  de  France  aux  trois 
fleurs  de  lys,  preuve  incontestable  de  l'illustre  origine  de  nos 
seigneurs  féodaux.  Ne  remontent*ils  pas  leur  généalogie  à 
Robert-le-Fort,  Cbarles-le-Simple,  Louis*le-Gros,  Rooert^ 
de  France,  Charlemagne,  Louis  d'Outremer,  Charles-le- 
Chauve,  Hu|[ues-Capet,  Louis-le-Bègue,  saint  Louis  et  tant 
d'autres  rois  et  princes  de  France  et  des  puissances  étran- 
gères? 

Nous  ayons  déjà  décrit  les  armoiries  qui  ornent  le  culot 
de  droite. 

Quelles  statues  occupaient  ces  niches?  Nul  ne  le  sait 
maintenant. 

Notons  dès  maintenant  que  cet  hôtel,  séquestré  sur  l'émi- 
gré Chamon  en  1792,  est  devenu  propriété  nationale.  Là, 
furent  détenus  une  grande  partie  de  ceux  que  la  loi  frappait 
de  suspicion;  prêtres,  anciens  fonctionnaires  suspendus, 
nobles,  privilégiés  et  autres. 

Au  mois  d'octobre  4793,  cinquante  victimes  étaient  entas- 
sées dans  cet  ancien  manoir  (4).  Ces  malheureux  s'étourdis- 
saient par  des  plaisirs  actifs,  le  jeu  de  siam  notamment. 
Les  quilles  avaient  été  baptisées  du  nom  des  mattres  de  la 
France  ou  des  despotes  de  la  localité.  Quel  plaisir  de  les  faire 
tomber  I  Aussi  plaisantaient-ils  avec  la  mort  qui  pouvait, 
à  tout  moment,  frapper  à  leur  porte  inhospitalière. 

La  loi  ordonnait  la  destruction  de  tous  emblèmes  roya- 
listes et  féodaux.  On  avait,  au  grand  danger  de  la  vie,  fait 
disparaître  les  blasons  du  pape,  du  roi,  du  comte  et  de  la 
ville,  au  milieu  de  la  tour  de  Notre-Dame.  Par  quel  heureux 
hasard,  les  écussons  de  l'hôtel  d'Uzès  ont-ils  échappé  au 
vandalisme  destructeur,  quand  des  factionnaires  ont  veillé  à 
la  porte  pendant  plusieurs  mois,  quand  les  agents  munici- 
paux, quand  les  représentants  les  plus  fougueux  y  fai- 

(1)  Il  y  avait  trente^trois  personnes  au  doyenné,  cinquante  à 
{''hôtel  d'Uzès,  huit  à  domicile  avec  factionnaire,  six  au  district,  dix- 
ftept  à  la  conciergerie  de  Paris,  en  tout  cent  seize. 


80 

saient  de  nombreuses  visites  ?  La  surveillance  sévère  des 
détenus  était  donc  pour  eux  d'une  bien  plus  haute  impor- 
tance (<). 

En  promenant  les  yeux  sur  ces  murs  faits  de  pierres  de 
taille  de  grande  dimension,  on  reconnaît  divers  signes  gra- 
vés à  la  pointe  ou  au  ciseau  par  les  tailleurs  de  ces  pierres. 
Ce  sont  des  signes  d'appareils  employés  dans  les  construc- 
tions considérables  où  il  y  avait  un  grand  nombre  d'ouvriers. 
Ils  témoignent  que  la  duchesse  d'Uzès,  ou  tout  autre 
bâtisseur,  avait  fait  venir  une  brigade  d'étrangers,  enrôlés 
sous  la  direction  d'un  savant  maître  des  œuvres.  Les  ouvriers 
du  pays  n'étaieni-ils  pas  occupés  à  réparer  les  trop  nombreux 
désastres  de  l'incendie  de  1556  (2)7 

Un  puits,  à  la  mardelle  de  forme  ancienne,  mais  bien  mu- 
tilée, se  trouve  dans  la  cour. 

Le  luxe  de  l'intérieur  répondait-il  à  la  richesse  de  l'archi- 
tecture extérieure  ?  Cet  intérieur  a  été  tellement  remanié» 
pour  être  approprié  aux  besoins  des  divers  propriétaires,  qu'il 
serait  difficile  d'en  juger. 

M.  C.  Dormois,  toujours  zélé  pour  la  conservation  des 
anciens  souvenirs,  a  trouvé,  dans  cet  hôtel  et  dans  ses  dépen- 
dances, de  curieux  carreaux  émaillés,  dont  le  fond  rouge- 
marron  porte  une  ornementation  jaune.  Il  a  donné  le  dessin 
de  dix-huit  variétés.  Des  blasons  inconnus,  des  oiseaux,  des 
inscriptions  ou  devises ,  comme  Vive  le  Roi  I  C'est  mon 
Plaisir  l  voilà  ces  dessins  (3).  Ces  carreaux  étaient  assemblés 
par  quatre  dans  une  bordure  de  verre  émaillé. 

On  a  retrouvé  plusieurs  anciennes  fabriques  de  ces  car- 
reaux, notamment  une  à  Yilliers-Yineux.  L'église  de  Saint- 
Nicolas  de  Troyes  a  des  carreaux  semblables,  dont  quelques 
uns  portent  la  date  de  1552,  date  qui  s'appliquerait  fort  bien 
à  notre  construction,  mais  qui  précède  le  titre  de  duchesse 
d'Uzès.  Il  existait  et  il  existe  encore  d'autres  carreaux 
non  émaillés  de  deux  dessins  différents,  l'un  aux  armes  de 
France  à  la  couronne  fleurdelisée,  l'autre  d'une  rose  héral- 
dique (4). 

(1)  Bizet,  registres  d*écrou  et  de  la  ville. 

(3)  Victor  Petit,  Annuaire  del8S5,  p.  468. 

(5)  On  n*y  trouve  ni  les  armes  des  Glermont,  ni  celles  des 
Canelie. 

(4p)  g.  Dormois,  Bulletins  de  la  Société  des  Sciences  de  l'Yonne  de 
1857  et  1860. 


81 

M.  Amé,  savant  architecte  du  moyen  &ge,  a  cherché  à 
recomposer  ces  gracieux  carrés.  Son  travail  est  incom- 
plet, parce  qu'il  ne  connaissait  que  sept  ou  huit  de  ces 
variétés. 

L*aile  gauche  de  l'hôtel,  détachée  du  corps  principal  vers 
le  milieu  du  xvn*  siècle,  ne  parait  pas  avoir  rien  conservé 
de  son  caractère  primitif.  Il  existe  cependant,  près  de  l'an- 
cien pressoir,  un  escalier  et  surtout  une  chambre  qui  pour- 
raient bien  être  du  xvi*  siècle.  Le  plafond,  composé  de 
carrés  en  bois  de  chêne,  n'est  pas  sans  valeur  artistique. 
Dans  cette  aile  se  trouvaient  aussi,  près  de  la  rue,  de  très 
grandes  cuisines  voûtées,  à  la  cheminée  large,  élevée  et  pro- 
fonde, accompagnée  de  fourneaux  dignes  d'une  maison  prin- 
cière. 

L'aile  droite  porte  extérieurement  le  cachet  de  l'ancien 
hôtel.  Là  était  un  salon  de  très  grande  dimension,  avec  une 
vaste  cheminée,  telle  que  l'on  en  trouve  peu.  Cheminée, 
baie,  cordon  extérieur,  ont  été  détruits  en  1868.  —  Après 
le  9  thermidor  (27  juillet  1794),  les  prisons  sont  ouvertes. 
Heureux  d'avoir  échappé  an  danger,  on  pense  au  plaisir; 
on  imagine  le  bal  des  victimes  ;  on  se  réunit  dans  le  salon 
à'Uxès. 

Que  de  détenus  naguère  viennent  y  oublier  leurs  ancien- 
nes craintes,  leurs  chagrins,  leurs  longues  journées  d'émoi  I 
Eh  I  n'était-on  pas  étonné  de  se  revoir?  On  se  compli- 
mentait; on  se  félicitait;  on  devisait  sur  les  événements. 

Rien  de  plus  gai,  de  plus  animé  que  ces  fêtes;  mais  elles 
ne  sont  pas  de  longue  durée.  Bientôt  viennent  d'autres 
secousses  politiques.  Les  bals  sont  interrompus  pour  les  per- 
sonnes du  monde.  Mais  alors  les  jeunes  citoyens  en  car- 
magnole, et  de  fraîches  et  alertes  citoyennes,  la  cocarde 
nationale  sur  le  bonnet  et  sur  je  cœur,  s'y  amusent  insou- 
ciantes tous  les  décadis,  les  jours  de  fêtes  républicaines,  et 
aux  sans'Cidotides.  A  la  reprise  du  culte  religieux  les  bals 
ont  lieu  les  dimanches  et  les  jours  fériés. 

Qui  n'a  pas  entendu  parler  de  cette  délicieuse  maison  de 
François  I*r,  qui,  enlevée  de  Moret.  a  été  transportée  aux 
Champs-Elysées,  à  Paris.  Tous  les  artistes  l'ont  admirée. 
Cependant,  plusieurs  d'entr'eux,  venus  à  Tonnerre,  lui  ont 
préféré  le  charmant  hôtel  d'Uzès.  Que  lui  manque-t-il  pour 

1869.  6 


^ 


tfi 


^ 


^ 


1P'**^£«^V  V*r^ 


^^^i^^^'S'-xv^&^^^^^Xi 


k« 


^*:^i**. 


-  .  *«< 


..«' 


.tjt  -^^  ^^  v^-^ 


«* 


t- 


"^-'^.'^^^ 


.r 


e 


^  '• 


^ 


~'  t^ 


<..' 


^ 


y 


83 

reau,  et  Edme  Milon  (1),  marchand,  (Titres  de  M,  Campe- 
non), 

Jacques  Canelle  II  oo  III,  homonyme  et  parent  des  autres 
Jacques  Canelle,  père  de  deux  filles,  Jacqueline  et  Antoi- 
nette (2),  qui  vendent  à  une  autre  dnmoiselle,  Claude  Tur- 
reau,  épouse  séparée,  quant  aux  biens,  de  messire  Jean  de 
Laval,  chevalier,  seigneur  de  Tartigny,  gentilhomme  de  la 
chambre  du  roi,  et  à  Guillaume  de  Rosset,  président  de 
l'élection  de  Tonnerre  [3]. 

Marie  et  Charlotte  de  Rosset,  celle-ci  veuve  de  Pierre 
Bourgeois,  transportant  leurs  droits  à  M.  Darval  ou  Damai, 
écuyer,  seigneur  de  la  Souillère,  receveur  des  aides,  gendre 
en  premières  noces  de  Pierre  Bourgeois,  marié  à  damoiselle  de 
Bonrepos. 

1 699.  La  veuve  Damai  ou  Darval  vend  à  André  d'Eon, 
écuyer,  bailli  de  Tanlay,  etc.^  maire  de  Tonnerre,  subdé- 
légué  de  l'intendant  de  Paris,  mort  le  11  décembre  1720. 

1704.  Un  acte  du  3  mai,  indique  comme  propriétaire  noble, 
Jacques  Bordes.  A  quel  titre  ? 

Cependant,  en  1720,  Louis  d'Eon  de  Beaumont,  Tun  des 
fils  d'André,  hérite  de  cet  hôtel.  Il  était  aussi  avocat,  maire 
élu  de  Tonnerre,  et,  de  plus,  directeur  des  aides.  Ayant  fait 
bâtir  au  faubourg  du  pont  Notre-Dame  une  maison,  il  s'y 
relira.  Le  chevalier  d'Eon,  si  célèbre  par  ses  travaux,  ses 
hautes  fonctions,  ses  querelles  avec  M.  de  Guerchy  et  ses 
longs  malheurs,  est  né  dans  l'hôtel  d'Uzès,  le  5  octobre 
1728. 

Ce  fut  lui  qui  vendit  à  H"®  Marie  Gauthier  du  Tronchoy. 
veuve  de  François  Pétrot,  belle-mère  de  M.  Monnot  de  Vinne- 
mer,  ancien  receveur  des  Tailles,  qui  avait  épousé  Susanne 
dePétrot  (1748)  (4). 

De  ces  mains,  Thôtel  advint  à  Jean  Claude  Charoon,  lieu- 
tenant-colonel de  cavalerie,  chevalier  de  Saint-Louis,  et  à 
Reine  de  Baugis,  sa  femme.  —  M.  Chamon  ayant  émigré 


(1)  Commentée  Milon  est-il  propriétaire  indivis  de  l'hôtel? 

(2)  n'était  veuf  de  Claude  de  Prunelé. 

(3)  Un  autre  Guillaume  de  Rosset,  aussi  président  de  l'élection, 
avait  été  échevin  en  1680. 

(4)  Le  chevalier  d'Eon  avait  été  en  correspondance  d*amitié  avec 
M.  Pétrot  de  l'Isle,  officier  comme  lui  et  son  compatriote. 


8i 

avec  ses  trois  fils  et  pris  service  dans  l'armée  du  prince  de 
Condé>  l'hôtel  fut  séquestré  comme  propriété  nationale. 

Le  5  juillet  1796,  le  district  de  Tonnerre  le  vendit,  ainsi 
que  les  dépendances,  à  H.  Brice  Barry,  marchand  de  bois, 
qui  le  recéda  presque  de  suite  à  M.  Charles  Ignace  Jourrey, 
percepteur  des  contributions  directes,  lors  de  la  réorganisa- 
tion des  finances. 

Conservons  un  dernier  souvenir.  L'hôtel  est  acheté  par 
M.  François  Goux,  simple  carrioleur.  Alors,  quoique  placé 
sur  une  grande  route  impériale  de  première  classe.  Tonnerre 
n'avait  que  des  communications  presque  impassibles  avec 
Paris  et  avec  le  Midi.  Voyager  était  plus  dificile  qu'ancienne- 
ment, (][uand  on  n'avait  que  des  messagers  jurés,  quand 
on  faisait  son  testament  avant  de  monter  dans  de  dures  caho- 
tantes ou  de  gagner  l'éternel  coched'Auxerre  à  Paris. 

H.  Goux  eut  l'heureuse  idée  d'établir,  avec  H.  Sigoillot, 
son  beau-frère,  une  voiture  qui  mettait  en  communication 
Dijon  et  Joigny,  puis  Sens  et  Tonnerre,  par  la  route  d'Arces 
et  de  Cerisiers.  C'était  tout  au  profit  des  Tonnerrois,  qui 
pouvaient  se  diriger  sur  le  midi  et  sur  la  capitale,  à  volonté, 
quand  le  concours  n'était  pas  trop  considérable,  tant  deve- 
nait impérieux  le  besoin  des  voyages  pour  les  affaires,  l'in- 
dustrie, le  commerce,  les  études,  et  parfois  pour  le  plaisir. 

L'hôtel  d'Uzès  devint  donc  un  hôtel  de  messagerie  fort  utile 
et  fort  suivi. 

L'établissement  du  chemin  de  fer  a  pu  seul  faire  tomber 
une  maison  qui  a  rendu  au  pays  de  véritables  services. 

H.  Euvrard,  mattre  d'hôtel,  est  le  propriétaire  actuel  ;  il  y 
fait  d'importantes  réparations,  et  désire  rendre  à  l'architec- 
ture son  cachet  primitif.  Fiat! 

S  H. 

L'aile  gauche  de  l'hôtel  était  advenue  à  Jacques  Bargedé, 
avocat  à  Auxerre,  l'un  des  descendants  des  Canelle. 

Le  23  octobre  4651,  il  vend  à  Etienne  Luyt,  avocat  élu, 
et  à  Marie  Le  Maistre,  sa  femme. 

3  mai  1704.  L'hôtel  est  acheté  par  Michel  Yiard,  avocat, 
conseiller  du  roi,  receveur  des  tailles  à  Tonnerre,  et  Marie 
Lasche  des  Berthiers,  sa  femme.  Ils  ne  laissent  que  des 
mineurs. 


85 

Le  1 6  juillet  4  720,  Louise  Bôurdais,  belle-sœur  de  H.  Viard. 
vend  à  Barbe  Dodnn,  proche  parente  du  contrôleur  général, 
veuve  de  Nicolas  Puissant. 

Elle  fut  remplacée  par  son  second  fils,  Adrien  Jacques 
Puissant,  fermier  général  en  1756,  marié  à  Faro  Oifarelle. 

François  Puissant  de  la  Yilleguérif,  fils  de  Jacques  Adrien, 
fermier  général  comme  son  père,  devint  propriétaire  et  mou- 
rut en  1794(1). 

Les  héritiers  de  M.  François  Puissant  ont  vendu  à  la  famille 
Hardy,  qui,  après  Tavoir  possédé  un  demi-siècle,  l'a  échangé 
avec  H.  le  docteur  Charles  Campenon. 

Que  de  vicissitudes  dans  la  succession  des  propriétaires 
de  cet  hôtel  d'Uzès  I  Que  de  noms  divers  I  Que  d'événements 
ont  eu  lieu  I  Qu'y  a-i-il  de  stable  ici-bas  T  De  ces  nombreux 
habitants,  combien  peu  ont  pu  dire  ces  paroles  de  Job  dans 
sa  gloire  :  In  nidulo  meo  moriar  et  sicut  palma  inuUipli- 
cabo  dies  /  (Job,  xxix,  18). 

Aux  propriétaires  actuels  nous  souhaitons  une  longue 
existence,  exempte  de  toutes  les  vicissitudes  qui  ont  frappé 
leurs  devanciers,  et  qui,  sans  cessa»  nous  menacent  ici-bas. 

L.    LE    NAISTRE, 
Chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 


(4)  D^une  sœur  deM.  Puissant  de  la  Villeguérif  descend  la  famille 
Taillepied  de  BoDdy. 


VAUBÀN. 


On  Ta  dit  avec  vérité  :  «  Si  Ton  dressait  une  liste  des 
douze  noms  qui  honorent  le  plus  Thunoanilé,  sur  cette  liste 
devrait  figurer  le  nom  de  Yauban  ».  Yauban,  en  effet,  n*est 
pas  une  de  ces  célébrités  soumises  à  des  conditions  de  date 
et  de  latitude,  dont  le  lustre  ne  s'étend  qu'à  une  époque  ou  à 
une  nation.  C'est  la  grandeur  humaine  sous  tous  ses  aspects 
qui  brille  en  lui  :  c'est  le  monde  civilisé  tout  entier  que  cou- 
ronne sa  gloire.  Cœur,  génie,  caractère,  tout  est  à  l'unisson 
dans  cet  homme  vraiment  exceptionnel.  Suivant  le  privilège 
des  esprits  d'élection,  son  œuvre  ne  fut  pas  restreinte  au 
temps  oh  il  a  vécu  :  elle  s'étendit  encore  aux  âges  qui  vinrent 
après  lui.  Yauban,  si  l'on  peut  s'exprimer  de  la  sorte,  tra- 
versa le  monde  un  pied  dans  son  siècle,  un  pied  dans  l'ave- 
nir. Puissant  et  infatigable  réalisateur  par  ses  actes,  il  se 
montre  dans  plusieurs  de  ses  écrits  le  précurseur  inspiré  de 
la  nouvelle  ère  sociale  que  son  époque  n'entrevoit  point  en- 
core. N'allez  pas  croire  que  sa  grande  âme  se  soit  incarnée 
tout  entière  dans  la  triple  enceinte  de  pierres  qu'il  donna 
pour  armure  à  sa  patrie.  Elle  réside  encore  dans  l'esprit  de 

Elus  d'une  des  lois  proclamées  dans  nos  grandes  assem- 
lées,  à  l'heure  de  notre  régénération  :  lois  que  depuis  près 
d'un  siècle  avait  préparées  le  cœur  patriote  et  populaire  de 
Yauban. 

Mais  ce  n'est  pas  par  des  appréciations  vagues  qu'il  con- 
vient de  louer  les  hommes  de  la  valeur  du  Maréchal.  Le  récit 
de  leur  vie  est  le  plus  sûr  et  le  plus  digne  éloge  dont  on 
puisse  honorer  leur  mémoire.  Essayons-donc,  si  lourde  que 
soit  la  tâche,  de  retracer  dans  ses  principales  lignes  la  vaste 
et  glorieuse  carrière  de  l'illustre  ingénieur. 


87 


I. 


YaubaD  naquit  le  15  mai  1633  à  Saint-Léger-de-Foucheret, 
petite  paroisse  du  Horyan,  qui  fait  aujourd'hui  partie  du  dépar- 
tement de  l'Yonne.  Sa  famille  portait  le  nom  de  Leprestre  : 
celui  de  Vauban  fut  pris,  pour  la  première  fois,  par  lui,  d'un 
fief  patrimonial  situé  sur  la  paroisse  de  Bazoches.  Cela  ne 
veut  pas  dire  que  la  maison  des  Leprestre  fftt  dotée  d'une 
opulence  seigneuriale.  Allain  Leprestre,  père  de  Sébastien 
(Vauban),  quoique  issu  de  noble  race,  ne  possédait  qu'une 
fortune  fort  restreinte.  Ainsi  qu'il  arrivait  souvent  pour  la 
petite  noblesse,  ses  ressources  n'étaient  pas  même  celles 
d'un  modeste  bourgeois  de  l'époque.  L'humble  maison  cou- 
verte de  chaume  que  l'on  montre  aujourd'hui  encore  à  Saint- 
Léger,  et  que  la  tradition  afiSrme  être  telle  qu'au  temps  où 
l'habitaient  les  Leprestre,  pourrait,  à  la  rigueur,  en  faire  foi. 
Mais  quel  besoin  d'invoquer  ce  témoignage,  quand  Vauban 
lui-même  a  pris  soin  de  déclarer  que  «  la  fortune  l'a  fait 
naître  le  plus  pauvre  gentilhomme  de  France?  » 

On  ne  s'étonnera  pas,  ces  détails  connus,  que  le  jeune 
Sébastien  n'ait  reçu  qu'une  instruction  fort  incomplète.  Son 
seul  maître  fut  le  curé  de  son  village  qui  lui  apprit  à  lire,  à 
écrire,  à  compter  et  peut-être  lui  donna  quelques  notions  de 
géométrie.  En  retour  de  ces  bons  ofSces,  l'élève,  paratt-il, 
rendait  au  bienveillant  précepteur  quelques  petits  services 
domestiques,  comme  de  soigner  le  cheval,  de  travailler  au 
jardin,  et  même  d'aider  à  la  cuisine.  Plusieurs  des  écrivains 
qui  se  sont  attachés  à  la  vie  intime  de  Vauban,  ont  signalé 
dans  ces  humbles  débuts  d'importants  éléments  pour  la  gran- 
deur future  du  caractère  du  Maréchal.  Ce  n'est  pas  nous  qui 
viendrons  contester  le  fondement  de  ces  assertions.  L'âme 
humaine,  aussi  bien,  quoique  douée  par  essence  d'une  force 
plastique  considérable,  n'en  est  pas  moins  soumise  dans  son 
développement  à  l'action  pénétrante  du  monde  extérieur. 
Comment  ne  point  admettre  que,  en  demeurant  éloigné  de 
l'atmosphère  viciée  de  la  Cour,  en  vivant  pauvre  parmi  les 
pauvres,  Vauban  ait  plus  aisément  atteint  aux  sentiments 
d'honneur  pur  et  de  sainte  commisération  pour  ses  sembla- 
bles qui  le  distinguent,  entre  les  meilleurs,  comme  un  type 
accompli  de  droiture  et  de  bonté  ? 


88 

Lorsque  Sebastien  Lepiestre  eût  atteint  sa  dix-septième 
année,  poussé  à  la  fois  par  le  besoin  d*action  et  par  le  désir 
de  se  créer  un  avenir,  il  résolut  de  tendre  voile  au  vent  et  de 
tenter  la  fortune.  Dans  les  premiers  mois  donc  de  Tannée 
4651,  le  voilà  qui  quitte  Saint-Léger  (sans  mot  dire,  prétend- 
on),  traverse  à  pied  la  Champagne  et  se  rend  à  la  frontière 
des  Pays-Bas  pour  prendre  du  service  sous  les  ordres  d*un 
de  ses  compatriotes,  le  capitaine  d'Arcenay,  qui  commandait 
une  compagnie  dans  le  régiment  de  Condé.  Le  capitaine 
fait  bon  accueil  au  jeune  volontaire,  et  le  reçoit  parmi  ses 
fantassins.  C'est  à  partir  de  là  que  Sebastien  Leprestre 
adopte  pour  nom  le  titre  seigneurial  de  sa  famille.  Dé- 
sormais, soit  dans  les  rangs  de  la  compagnie  d'Ârcenay,  soit 
sous  le  dôme  des  Invalides,  on  ne  le  désignera  plus  que  sous 
le  nom  de  Yauban. 

Bien  qu'à  Tépoque  où  s'enrôla  Yauban  la  France  fût  en 
proie  aux  dissensions  de  la  Fronde,  il  est  très  présumable 
qu'en  allant  se  ranger  dans  l'armée  de  H.  le  Prince,  le  jeune 
volontaire  n'entendit  point  faire  acte  de  partisan.  Selon  toute 
vraisemblance,  l'élève  du  curé  de  Saint-Léger  ne  savait  pas 
grand'chose  alors  des  multiples  péripéties  de  la  Fronde.  Ce 
qui  Pavait  attiré  de  préférence  dans  le  régiment  de  Condé, 
c'était,  à  n'en  pas  douter,  l'espoir  d'être  particulièrement 
protégé. par  son  compatriote  d'Arcenay.  En  agissant  de  la 
sorte,  d'ailleurs,  Yauban  ne  faisait  que  suivre  l'exemple  de 
plusieurs  de  ses  parents  qui  figuraient  déjà  dans  l'armée  de 
Condé  :  fait  d'autant  plus  explicable  que  Condé  était  alors 
gouverneur  de  la  province  qu'habitait  cette  famille.  N'ou- 
blions pas,  au  reste,  qu'au  moment  où  Yauban  prit  le  mous- 
quet, Condé  n'était  pas  encore  entré  en  révolte  ouverte 
contre  la  Cour.  C'est  au  milieu  du  mois  de  février  1651  que 
le  vainqueur  de  Rocroy  fut  tiré  par  Mazarin  de  sa  prison  du 
Havre.  Pendant  les  mois  qui  suivirent  il  parut  plutôt,  on  le 
sait,  incliner  vers  la  Cour  que  vers  le  Parlement.  Ce  ne  fut 
réellement  qu'au  mois  de  septembre  de  la  même  année  qu*il 
se  déclara  hautement  comme  chef  delà  seconde  Fronde.  Que 
si  sa  fidélité  s'ébranla  plus  tôt,  au  moins  est-il  croyable  qu'il 
n'en  apparut  rien  à  l'obscur  volontaire  de  Saint-Léger. 


89 


II. 


Dès  son  entrée  au  service,  Yauban  sut,  comme  il  le  fit 
toujours  dans  la  suite,  mener  de  front  l'étude  el  le  métier  des 
armes.  «  Les  premières  places  fortifiées  qu'il  vit,  dit  Fonte- 
nelle  (1),  le  firent  ingénieur  par  Tenvie  qu'elles  lui  donnèrent 
de  le  devenir.  Il  se  mit  à  étudier  avec  ardeur  la  géométrie,  et 
principalement  la  trigonométrie  et  le  toisé.  »  Ses  efforts  ne 
tardèrent  pas  à  le  faire  distinguer  de  ses  camarades.  Dans 
l'année  même  qui  suivit  son  entrée  au  service,  Condé  l'em- 
ploya, aux  fortifications  de  Clermont  en  Lorraine  :  mission 
propice  qui  eût  pour  effet  de  détacher  Yauban  de  ses  com- 
pagnons d'armes  dans  le  temps  que  ceux-ci  allaient  tris- 
tement guerroyer  à  Bléneau  et  jouer  le  drame  sanglant  du 
faubourg  Saint-Antoine. 

L'incessante  fluctuation  des  événements  à  cette  époque  fit 
qu'au  jour  où  Yauban  revit  son  régiment  (octobre  1652),  de 
lamentables  changements  s'étaient  opérés  dans  la  devise 
de  son  drapeau.  A  côté  des  troupes  de  l'implacable  chef  de 
la  Fronde  aristocratique  marchaient  les  soldats  de  l'Espagne 
et  du  duc  de  Lorraine.  Ce  que  dut  souffrir  d'un  tel  spectacle 
l'âme  loyale  et  fière  de  Yauban,  il  est  plus  aisé  de  l'imaginer 
que  de  le  dépeindre.  Hais  trop  éblouissant  sans  doute  était 
aux  yeux  du  jeune  volontaire  le  prestige  du  héros  de  tant  de 
batailles,  trop  vive  était  la  reconnaissance  qu'il  lui  avait 
vouée  en  retour  delà  distinction  dont  celui-ci  l'avait  honoré, 

[»our  qu'il  se  décidât  à  déserter  brusquement  les  armes  de 
'illustre  rebelle.  II  demeura  donc,  le  cœur  navré,  fidèle  à  la 
bannière  de  son  chef,  se  promettant  sûrement  de  racheter  par 
des  actions  d'éclat  le  sacrifice  imposé  à  la  droiture  de  son 
caractère. 
Aussi  bien  l'occasion  ne  se  fit  point  attendre. 
Dès  le  t^r  novembre,  l'armée  de  Condé  étant  allé  prendre 
position  devant  Sainte-Menehould,  Yauban  est  charge  des 
opérations  du  siège.  Non-seulement  il  le  dirige  avec  une  su- 
périorité confessée  par  tous,  mais,  au  moment  où  l'assaut 
commence,  on  voit  le  jeune  ingénieur  se  jeter  intrépidement 
au  plus  fort  du  danger,  et  traverser  à  la  nage  la  rivière 

(i)  Eloge  deVauban. 


90 

d'Aisne  sous  I;  feu  de  reonemi  (U  novembre  1652).  En  ré- 
compense de  cette  vaillante  conduite,  on  voulut  faire  Yauban 
ofiScier.  Mais  le  jeune  héros  (c'est  lui-même  qui  le  rapporte] 
«  en  remercia  sur  ce  qu'il  n'était  pas  en  état  d'en  soutenir  le 
caractère  ».  II  accepta  seulement,  en  manière  d'avancement, 
de  passer  maître,  c'est-à-dire,  cavcUier. 

Mais  le  jour  approchait  où  de  fortuites  circonstances 
devaient  enlever  à  la  révolte,  pour  le  rendre  à  sa  voie  natu- 
relle, celui  quun  de  ses  contemporains  a  dit  être  «  Thomme 
né  le  plus  fidèle  sujet  du  monde  (1).  »  Dans  le  cours  delà 
campagne  suivante,  Yauban  étant  allé  un  jour  faire  une  re- 
connaissance avec  quelques-uns  de  ses  compagnons  d'armes, 
un  détachement  de  l'armée  royale  surprit  tout-à-coup  le  petit 
groupe  d'éclaireurs.  L'infériorité  du  nombre  ne  permettait 
pas  à  ceux-ci  d'engager  le  combat.  Déjà  la  plupart  des 
Frondeurs  av^ent  mis  bas  les  armes  quand  Yauban,  n'é- 
coutant que  son  courage,  entreprend  d'échapper  ou  de 
mettre  à  prix  sa  soumission.  Aussitôt  il  s'engage  dans  un 
chemin  creux  très  étroit  où  les  royaux  sont  forcés  de  ne 
le  suivre  qu'à  la  file.  Au  bout  d'un  temps  il  fait  volte-face, 
fond  sur  le  chef  de  la  bande  qu'il  menace  de  son  mousquet, 
et  lui  fait  connaître  les  conditions  auxquelles  seules  il  se 
rendra.  Qu'on  lui  promette  qu'il  ne  sera  ni  maltraité,  ni 
désarmé,  ni  démonté,  sinon  I...  —  Le  chef  des  royaux,  peu 
soucieux  d'opposer  la  force  à  la  force,  se  résigne  à  composer 
et  accepte  les  conditions  qui  lui  sont,  on  pourrait  dire,  im- 
posées. Quelques  instants  après,  le  brave  prisonnier  fait  son 
entrée  dans  le  camp  royal,  à  cheval,  tout  équipé,  et  comme 
en  triomphateur. 

Le  récit  de  cette  aventure,  joint  au  souvenir  du  brillant 
exploit  de  Yauban  devant  Sainte-Menehouid,  ne  laissa  pas 
d'inspirer  pour  lui  aux  Royaux  une  considération  parti- 
culière. Il  n'est  pas  jusqu'à  Mazarin  (nature  peu  enthousiaste 
cependant)  qui  n'en  fût  touché;  jusque-là  que  le  Cardinal,  loin 
de  vouloir  appliquer  au  jeune  prisonnier  la  peine  suprême 
portée  contre  Condé  et  ses  partisans,  ne  négligea  rien  pour  se 
gagner  les  services  de  Yauban.  Il  se  chargea  lui-même  de  le 
confesser  et  de  le  convertir  :  lâche  qui,  à  vrai  dire,  n'était 
point  difficile  à  remplir.  Car  Yauban  était  d'avance  préparé 

« 

(4)  Fontanelle. 


91 

f)ar  la  noblesse  de  sa  nature  à  céder  aux  circonstances  qui 
'arracheraient,  sans  félonie  de  sa  part,  à  un  camp  renforcé 
des  armes  étrangères. 

Après  s'être  assuré  Talliance  de  Yauban,  Mazarin  lui  con- 
céda en  marque  d'estime  une  lieutenance  dans  le  régiment 
de  Bourgogne-infanterie.  Puis  il  l'envoya  rejoindre  l'ingé- 
nieur le  plus  renommé  du  temps,  le  chevalier  de  Clerville, 
occupé  alors  au  siège  de  celte  place  de  Sainte-Menehould 
que,  l'année  précédente,  Vauban  lui-même  avait  fortifiée. 


m. 

Pendant  les  ciuq  années  qui  suivirent,  Vauban  prit  part, 
mais  toujours  en  sous-ordre,  à  différents  sièges  dans  lesquels 
il  reçut  plusieurs  blessures.  Il  suppléait  ainsi  par  une  pra- 
tique constante  aux  connaissances  théoriques  qui  lui  man- 
quaient. En  4655,  il  avait  reçu  le  brevet  d'ingénieur  ordi- 
naire du  Roi,  litre  qui  n'équivalait  guère  d'ailleurs,  et  pour 
le  rang  et  pour  l'importance  des  fonctions,  qu'à  celui  de  ca- 
pitaine. A  cette  époque,  aussi  bien,  les  ingénieurs  militaires 
ne  formaient  pas  un  corps  spécial,  distinct  de  l'armée. 
Ils  rentraient  au  contraire  d'une  façon  si  intime  dans  le 
cadre  des  troupes  ordinaires,  qu'on  peut  dire  qu'ils  étaient 
avant  tout  of&ciers,  ingénieurs  par  exception  et  surcroit. 
Pour  ce  qui  était  de  l'étendue  de  leur  action,  Vauban  lui- 
même  s'est  chargé  d'en  donner  la  mesure  :  «  Non-seulement 
on  ne  les  consulte  pas,  mais  ils  sont  souvent  obligés  de 
suivre  les  sentiments  d'aulrui  et  de  travailler  sur  des  pas 
étrangers  ;  d'où  s'en  suit  que  toutes  leurs  fonctions  se  ré- 
duisent à  la  conduite  de  quelques  sapes  et  i  poser  des  tra- 
vailleurs sur  des  alignements  tracés  par  d'autres,  qui,  la 
plupart  du  temps,  ne  savent  ce  qu'ils  font  (1).  » 

Si  restreint  toutefois  que  fût  le  rôle  des  ingénieurs, 
Vauban  n'en  sut  pas  moins  donner  des  preuves  assez  écla- 
tantes de  son  mérite  pour  se  gagner  de  puissants  patro- 
nages. Le  maréchal  de  La  Ferlé,  qui  avait  pu  apprécier  le 
jeune  ingénieur  dans  plusieurs  sièges,  se  déclara  sponta- 
nément son  protecteur  en  lui  prodiguant  les  encouragements 

(1)  Mémoire  pour  servir  d'instrucUon  dans  la  conduite  des  sièges. 


92 

et  les  récompenses.  D'abord  il  lui  fit  présent  d'une  com- 
pagnie de  son  régiment,  puis,  l'année  suivante,  lui  en  con- 
céda une  nouvelle  dans  un  autre  régiment  pour  lui  tenir  lieu 
de  pension.  Mais  le  maréchal  fit  mieux  encore.  Pressentant 
que  le  meilleur  protecteur  de  Vauban  serait  Vauban  lui- 
même,  il  résolut  de  placer  le  jeune  ingénieur  dans  une  si- 
tuation qui  lui  permit  de  révéler  pleinement  son  génie.  En 
effet,  ayant  été  chargé  dans  Tannée  4658  de  s'emparer  de 
Gravelines,  La  Ferté  choisit  Vauban  pour  le  seconder  dans 
son  entreprise.  Ce  fut  le  premier  siège  que  Vauban  fut  ap- 
pelé à  conduire  en  chef.  L'événement  ne  tarda  pas  à  justifier 
aux  yeux  de  tous  la  confiance  du  maréchal.  Au  bout  d'un 
mois  Gravelines  fut  réduite  à  capituler. 

Une  fois  maître  de  cette  place,  La  Ferté  s'éloigna,  laissant 
le  commandement  de  ses  troupes  à  Turenne,  qui  marcha 
bientôt  sur  Oudenarde,  puis  sur  Tpres.  Oudenarde  fut  em- 
portée d'assaut  presque  sans  coup  férir.  Au  bout  de  deux 
jours,  les  trois  régiments  qui  la  défendaient  déposèrent  les 
armes.  A  Ypres  la  résistance  fut  plus  sérieuse.  Hais  le  siège 
fut  mené  avec  une  telle  vigueur  par  Vauban  qu'après  dix 
jours  la  ville  dut  ouvrir  ses  portes. 

La  conduite  de  Vauban,  durant  toute  cette  campagne,  ne 
fut  pas  seulement  remarquée  parles  deux  généraux  sous  les- 
quels il  opéra.  Mazarin  lui-même  lui  en  témoigna  sa  satis- 
faction. «  H.  le  cardinal,  dit  Vauban  dans  l'abrégé  de  ses 
services  écrit  de  sa  main,  le  gracieusa  fort,  et,  quoique 
naturellement  peu  libéral,  lui  donna  une  honnête  gratifica- 
tion, et  le  flatta  de  l'espoir  d'une  lieutenance  aux  gardes.  » 


IV. 


A  la  fin  de  Tannée  suivante  (1659],  le  traité  des  Pyrénées 
vint  rendre  pour  six  années  la  paix  à  la  France  (1).  Bien  s'en 
fallut  toutefois  que  cette  trêve  réduisit  à  Tinaction  le  jeune 
ingénieur. 


(1)  Au  mois  de  mars  4660,  Vauban  épousa  Jeanne  d'Osnay,  fille 
de  Claude  d^Osnay,  baron  d'Epine,  et  d'Urbaine  de  Rouvier.  Deux 
filles  naquirent  de  cette  union. 


93 

Pendant  plusieurs  années  on  le  voit  occupé  à  dégrader 
des  places  ou  à  en  construire  de  nouvelles.  «  Il  avait  déjà 
quantité  d*idées  nouvelles,  dit  Fontenelle,  sur  Tart  de  forti- 
fier, peu  connu  jusque  là.  Ceux  qui  Tavaient  pratiqué,  ou 
qui  en  avaient  écrit,  s'étaient  attachés  servilement  à  certai- 
nes règles  établies,  quoique  peu  fondées M.  de  Yauban 

sentait  en  lui  ce  qui  produit  les.  heureuses  nouveautés,  ou 
plutôt  ce  qui  force  à  les  produire,  et  enfin  il  osa  se  déclarer 
inventeur  dans  une  matière  si  périlleuse,  et  le  fut  toujours 
jusqu'à  la  fin.  » 

Il  est  notamment  une  œuvre  que  Yauban  commença  à  cette 
époque  et  qui  commande  spécialement  l'attention  :  œuvre 
gigantesque  qui  portera  l'empreinte  de  toutes  les  phases  de 
sou  génie,  puisqu'elle  ne  cessera  de  l'occuper  durant  tout  le 
cours  de  sa  vie.  Cette  vaste  conception  est  celle  qui  eut  pour 
objet  la  création  (le  mot  n'est  que  juste]  de  la  place  et  du 
port  de  Dunkerque. 

A  l'époque  ou  Louis  XIV  acheta  Dunkerque  de  Charles  II 
d'Angleterre  (1662),  la  place  était  eu  terre,  et  la  citadelle 
que  les  Anglais  venaient  d'y  commencer  était  sans  impor- 
tance .Louis  XIY  ne  fut  pas  plus  tôt  devenu  maître  de  la 
ville,  qu'il  résolut  d'en  faire  l'une  des  principales  places 
fortes  du  royaume,  et  de  rendre  son  port  accessible  aux  gros 
vaisseaux.  Yauban,  chargé  de  réaliser  ce  colossal  projet,  s'en 
acquitta  avec  une  supériorité  que  n'ont  cessé  de  proclamer 
depuis  tous  les  hommes  versés  dans  la  science  hydraulique 
et  dans  l'art  militaire. 

Si  absorbante  que  pût  être,  au  début  surtout,  la  direction 
des  travaux  de  Dunkerque,  Yauban  trouva  le  moyen  cepen-^ 
dant  de  s'acquitter  de  la  mission  que  lui  avait  donnée  Colbert, 
de  visiter  les  ports  depuis  cette  dernière  villejusqu'à  Rouen, 
pour  juger  des  ouvrages  qu'il  y  aurait  à  faire,  *en  même  temps 
que  pour  recueillir  les  plaintes  et  les  vœ.ux  du  commerce. 
Colbert,  remarquons-le  en  passant,  avait  par  là  chargé 
Yauban  d'une  tâche  étrangère  pour  partie  aux  attributions 
spéciales  de  l'ingénieur  :  ce  que  ne  firent  jamais  ni  Louis 
XIY  ni  LouvQis.  On  peut  croire  que  le  contrôleur  général 
n'eut  qu'à  se  louer  du  zèle  et  de  l'intelligence  que  déploya 
Yauban  dans  l'accomplissement  de  sa  mission.  Par  malheur 
un  nuage  ne  tarda  pas  à  s'élever  entre  ces  deux  hommes,  si 
bien  faits  cependant  pour  s'unir  de  cœur  et  de  pensée.  Yoici 
quelle  en  fut  l'occasion  : 


94 

En  4665,  Yaaban  reçut  Tordre  de  fortifier  Brisach,  pays 
situé  dans  la  province  d* Alsace  qae  gouvernait  comme  inten- 
dant un  cousin  de  Colbert.  Le  jeune  ingénieur  n'ayant  point  eu 
le  don  de  plaire  à  Tintendant  Alsacien,  celui-ci  n'hésita  pas  à 
diriger  contre  lui  des  manœuvres  hostiles.  L'entreprenenrdes 
travaux  de  Brisach  n'avait  point  été  fidèle  à  ses  engagements. 
Quoique  les  ingénieurs  n'eussent  pas  à  s'occuper  de  l'entre- 
prise, l'usage  avait  établi  que  les  ordonnances  de  paiement 
fussent  dressées  en  leur  nom.  Par  cela  seul  que  les  quit- 
tances étaient  couvertes  de  leur  signature,  ils  se  trouvaient 
responsables,  devant  la  chambre  des  comptes,  des  fraudes  et 
de^  fautes  commises  par  les  entrepreneurs.  Or,  il  arriva  que 
l'intendant  d* Alsace  trouva  bon  de  mettre  l'occasion  au  ser- 
vice de  son  antipathie  en  accusant  Vauban  de  malversation. 
Impitoyable  comme  l'était  Colbert  à  l'égard  des  comptables 
infidèles,  il  ne  se  pouvait  pas  qu'il  fermât  les  yeux  sur  l'acte 
qui  lui  était  dénoncé.  D'activés  poursuites  furent  commen- 
cées contre  Vauban.  Hais  Louvois  ayant  pris  en  main  sa 
défense,  l'ingénieur  calomnié  finit  par  se  trouver  à  l'abri  de 
toute  atteinte.  Vauban,  toutefois,  avait  été  trop  vivement 
blessé  dans  sa  délicate  fierté  pour  n'être  point  à  tout  jamais 
refroidi  vis-à-vis  de  celui  qui  avait  ordonné  les  poursuites. 
Aussi,  malgré  les  avances  que  Colbert  lui  put  faire  dans  la 
suite,  ne  cessa-t-il  pas  de  lui  opposer  une  attitude  de  respect 
glacé.  Non  qu'il  marchandât  jamais  au  contrôleur  général 
ni  sa  science,  ni  son  génie  pour  tout  ce  qui  avait  rapport 
i  la  prospérité  publique.  Mais  son  cœur  lui  demeura  ferme, 
et  toute  son  affection  alla  à  Louvois,  qui  avait  affirmé  haute- 
ment son  intégrité. 


V. 

La  reprise  des  hostilités  avec  l'Espagne  (4667)  vint  arra- 
cher Vauban  à  ses  paisibles  travaux.  L'ingénieur  entra  en 
campagne  avec  le  principal  corps  d'armée  qui  allait  opérer 
dans  les  Pays-Bas  sous  les  ordres  du  roi,  assisté  de  Turenne. 
Charleroi  ayant  été  pris  sans  obstacle  par  ce  dernier,  Vauban 
fut  chargé  de  i^lever  les  remparts  de  la  ville. 

L'armée  s'avança  ensuite  sur  Tournai,  dont  le  siège  ne 
dura  que  cinq  ou  six  jours,  puis  sur  Douai,  dont  Vauban 


05 

dirigea  si  vivement  Tattaque  que,  dans  le  même  espace  de 
temps,  la  ville  et  le  fort  se  rendirent.  A  peine  était-il  guéri 
d'une  blessure  reçue  sous  les  murs  de  Douai,  que  Yauban  fut 
appelé  devant  Lille  pour  en  diriger  le  siège. 

L'attaque  de  la  grande  cité  Wallonne  présentait  des 
difficultés  sérieuses.  La  ville  renfermait  dans  ses  murs  dix- 
huit  cents  fantassins,  mille  cavaliers  d'élite  et  deux  mille 
miliciens,  sans  compter  quinze  mille  habitants  en  état 
de  porter  les  armes.  Pour  augmenter  Tardeur  de  ces  défen- 
seurs, le  comte  de  Brouai,  gouverneur  de  la  ville,  imagina 
de  recourir  à  des  artifices  qui  ne  furent  pas  sans  effet.  Il  fit 

Eromener  dans  les  rues  le  portrait  du  petit  roi  Chades  II, 
éritier  des  anciens  ducs  de  Bourgogne,  dont  le  souvenir 
avait  conservé  les  sympathies  populaires.  II  demanda  un 
nouveau  serment  de  fidélité  à  la  bourgeoisie,  et  lui  fit  jurer 
de  mourir  plutôt  que  de  livrer  la  place.  On  alla  même  jus- 
qu'à placer  devant  l'Hôtel  de  Ville  un  cheval  de  bois  et 
une  botte  de  foin,  avec  une  inscription  portant  que  le  cheval 
mangerait  le  foin  avant  que  la  ville  ne  capitulât. 

Mais  toutes  ces  excitations  factices,  loin  de  décourager 
les  assiégeants,  ne  firent  qu'exalter  leur  courage.  L'enthou- 
siasme héroïque  des  Lillois  ne  dura  pas  d'ailleurs  aussi  long- 
temps que  l'avait  pu  espérer  le  gouverneur.  Dès  qu'ils 
virent,  au  bout  de  quelques  semaines,  les  assiégeants  gagner 
du  terrain,  foudroyer  de  leur  artillerie  les  ouvrages  avancés 
de  la  place,  enlever  même  la  contrescarpe  et  deux  demi- 
lunes,  l'épouvante  se  mit  dans  leurs  rangs.  Le  comte  de 
Brouai  chercha  à  obtenir  du  secours  des  Pays-Bas.  Promesse 
formelle  lui  en  fut  faite;  mais  le  gouverneur  général  de  cette 
contrée  annonçait  que  les  secours  ne  pourraient  arriver  que 
le  1 0  septembre.  Or,  les  bourgeois  ayant  déclaré  à  l'avance 
au  comte  de  Brouai  qu'ils  ne  résisteraient  pas  au-delà  du  27 
août,  s'il  ne  se  présentait  pas  de  renforts,  la  défection  éclata 
lorsqu'on  connut  la  réponse  du  gouverneur  des  Pays  Bas.  Le 
28  août  donc,  c'est-à-dire  après  six  semaines  de  siège,  la 
ville  capitula  et  le  roi  fit  son  entrée  dans  la  fière  cité. 

Pour  récompenser  Yauban  des  efi'orts  et  des  talents  qu'il 
avait  déployés  dans  la  conduite  du  siéee,  le  roi  le  nomma 
lieutenant  de  ses  gardes  (grade  qui  lui  donnait  rang  de  colo- 
nel), et  ajouta  à  cet  emploi  une  pension  de  2,400  livres,  avec 
autorisation  de  vendre  sa  compagnie  de  Picardie,  laquelle  lui 
avait  été  accordée  gratuitement. 


96 


VI. 


La  conquête  dé  la  Flandre  Wallonne  ainsi  terminée  parla 
prise  de  Lille,  il  fallait  songer  à  s'en  assurer  la  conserva- 
tion. On  arrêta  d'abord  qu'une  puissante  forteresse  serait 
construite  à  Lille.  Cette  fois  encore,  l'accomplissement  de  la 
tâche  fut  confiée  à  Yauban  dont  la  réputation  commençait 
à  éclipser  celle  du  chevalier  de  Clenrille.  A  peine  la  cita- 
delle sortie  de  terre,  Vauban  en  fut  nommé  gouverneur. 
C'était  pour  la  première  fois  qu'une  fonction  de  cette  nature 
était  établie  en  France. 

Au  bout  de  quelque  temps,  sur  la  demande  du  roi, 
Yauban  fit  exécuter  le  plan  en  relief  de  la  place  et  de  la 
citadelle  de  Lille,  ainsi  que  celui  de  plusieurs  autres  places. 
Ces  plans,  réunis  dans  la  galerie  du  Louvre,  furent  l'ori- 
gine de  cette  magnifique  collection  de  plans -reliefs  des 
filaces  fortes  de  la  France,  que  l'on  admire  aujourd'hui  aux 
nvalides. 

Tandis  que  Yauban  était  occupé  aux  travaux  de  Lille, 
l'armée  royale  faisait  la  conquête  de  la  Franche-Comté.  L'ex- 
pédition achevée,  Clerville  et  Mesgriny  furent  chargés  de  pré- 
parer des  projets  en  vue  de  la  fortification  de  toutes  les  places 
de  cette  province.  Hais  Louvois  voulut  que  Vauban  contrôlât 
ces  plans  avant  qu'ils  ne  fussent  adoptés.  Ce  travail,  au  sur- 
plus, servit  de  peu.  Aucun  des  projets  ne  put  être  appliqué, 
Louis  XIV  ayant  consenti  par  le  traité  d'Aix-la-Chapelle 
(4668)  à  rendre  la  Franche-Comté  à  l'Espagne. 

VIL 

La  paix  conclue,  Vauban  poursuivit  avec  d'autant  plus 
d'ardeur  les  travaux  de  fortifications  projetés  sur  divers 
points  de  la  Flandre,  que  le  roi  mit  trente  mille  hommes  de 
troupe  à  sa  disposition.  Pour  tirer  le  meilleur  parti  de  ces 
forces,  l'avisé  directeur  imagina  de  les  employer  suivant  un 
système  empreint  de  la  discipline  militaire.  Il  divisa  ces  sol- 
dats travailleurs  en  trois  corps  égaux  qui  devaient  se  succéder 
chaque  jour  de  quatre  en  quatre  heures  sur  les  ateliers. 

Les  soldats  se  rendraient  au  travail  sur  un  signal  donné 


97 

par  le  canon,  dans  l'ordre  réglementaire,  munis  même  de 
leurs  armes  qu'ils  ne  déposeraient  que  pour  remplir  leur 
tâche.  Dans  la  fièvre  d'action  qui  le  dévorait,  Vauban  n'hésita 
pas  non  plus  à  s'assurer  l'assiduité  des  simples  ouvriers,  et 
cela  par  des  moyens  dont  l'originalité  fait  jusqu'à  un  certain 
point  oublier  la  violence.  «  Pour  empêcher  la  désertion  des 
maçons  qui  me  faisait  enrager,  écrit-il  à  Louvois,  en  date  du 
18  juin  1669,  j'ai  pris,  sous  votre  bon  plaisir,  deux  gardes 
de  M.  le  Maréchal,  des  plus  honnêtes  gens,  qui  auront  leurs 
chevaux  toujours  sellés  dans  la  citadelle,  avec  chacun  un 
ordre  en  poche  et  un  nerf  de  bœuf  à  la  main  :  les  soirs,  on 
verra  ceux  qui  manqueront;  après  quoi,  dès  le  matin,  il  les 
iront  chercher  au  fond  de  leur  village,  et  les  amèneront  par 
les  oreilles  sur  l'ouvrage.  » 

A  quelque  temps  de  là,  Vauban  fut  arraché  à  ses  occu- 
pations, d*abord  par  la  tâche  que  lui  donna  Colbert  d'indi- 
quer les  améliorations  à  faire  à  Saint-Quentin,  ensuite  par  la 
mission  que  lui  confia  Louvois 'd'aller  inspecter  les  places 
du  Roussillon.  Il  lui  fallut  même  accompagner  ce  dernier 
dans  un  voyage  qu'il  fit  auprès  du  duc  de  Savoie  (1671), 
voyage  durant  lequel  l'ingénieur  traça  des  plans  de  fortifica- 
tion pour  plusieurs  villes,  comme  Yerrua,  Verceil,  Turin, 
Pignçrol. 

A  son  retour  de  Piémont,  Vauban  eut  à  se  défendre  contre 
des  imputations  malveillantes,  d'après  lesquelles  il  se  trou- 
vait accusé,  sinon  d'improbité,  au  moins  de  tolérance  cou- 
pable. Ces  imputations  avaient  pour  prétexte  la  condition 
faite  par  les  entrepreneurs  aux  officiers  des  troupes  qui  tra- 
vaillaient aux  fortifications. 

Depuis  les  mesures  prises  par  Louvois  contre  les  exac- 
tions des  officiers  (1),  ceux-ci,  n'ayant  plus  la  facilité  de 
faire  des  gains  illicites  sur  la  solde  des  troupes,  cherchaient 
à  se  dédommager  en  extorquant  une  partie  des  salaires  que 
les  entrepreneurs  devaient  payer  aux  soldats.  De  ces  dépré- 
dations il  n'était  pas  rare  qu'il  résultât  des  contestations. 


(I)  Jusqu'à  Louvois  la  solde  des  troupes  était  très  irrégulière- 
ment payée  par  les  officiers;  les  arriérés  étaient  souvent  très  consi- 
dérables. Louvois  remédia  à  cet  inconvénient  en  tenant  rigoureu- 
sement la  main  à  ce  que  la  solde  fût  servie  tous  les  dix  jours  par 
les  capitaines. 

1869.  7 


des  violence^  même»  dool  les  entrepreneji^rs  ëtaleot  d,*or4J- 
naire  yictimés.  La  droiture  de  Yauban  s'en  éiait  révoltée.  Il 
n'avait  pas  hésité  à  adresser  à  ce  propos  de  vives  plaintes  à 
Lonvois. 

Par  contre,  les  officiers,  afin  de  se  soustraire  à  l'effet  de  ces 
dénonciations,  avaient  essayé  de  donner  le  change  à  Louvois 
en  se  représentant  k  ses  yeux  comme  dénigrés  et  exploités 
par  les  entrepreneurs.  De  là,  une  situation  assez  difficile  pour 
le  ministre,  ami  de  Yauban.  Désireux  toutefois  de  pénétrer 
le  mystère,  Louvois  prit  le  parti  d'écrire  à  ce  dernier  pour 
Tinformer  des  récriminations  des  officiers.  «  J'ai  vu  (4 
décepbre  1671]  des  officiers  des  r^ment^qni  viennent  de 
partir  de  Lille,  qui  se  sont  extréme^ient  plaints  des  injasti- 
tices  que  l'on  a  faites  à  leurs  soldats,  lesquelles  ils  préten- 
dent être  en  état  de  prouver  n'avoir  point  tourné  au  profit  du 
roi,  vais  bien  de  ceux  qui  conduisent  les  travaux;  et  lorsque 
je  leur  ai  demandé  si  vous  n^en  aviez  point  de  connaissance, 
ils  m'ont  dit  que  vous  n'en  disconviendriez  pas,  si  je  vous  le 
demandais  :  ce  qui  m'oblige  à  vous  faire  reproche  de  ce  qu'il 
s'est  passé  guelque  chose  dont  vous  ne  m'ayez  pas  informé, 
et  à  vous  prier,  aussitôt  ma  lettre  reçue,  de  me  faire  savoir  la 
vérité  de  tout.  » 

La  réponise  que  demandait  Louvois  ne  se  fit  pas  longtemps 
attendre.  Jusque  là  Vauban  ne  savait  rien,  mais  à  son  tour 
il  voulut  que  la  lumière  se  fit;  son  honneur  l'exigeait.  Dès 
le  1 5  décembre,  il  adressait  à  Louvois  celte  lettre  oii  l'élo- 
quence de  l'indignation  vient  seconder  l'appel  d'une  probité 
sûre  d'elle  même: 

«  Il  est  de  la  dernière  conséquence  d'approfondir  cette 
affaire,  tant  à  l'égard  du  préjudice  que  le  service  du  roi  en 
peut  recevoir,  si  ces  messieurs  ont  dit  vrai,  que  de  la  justice 
que  vous  devez  à  ceux  qui,  pour  faire  leur  devoir  trop  exacte- 
ment, sont  iniustement  calomniés.  Uecevez  donc,  s'il  vous 
plait,  toutes  leurs  plaintes.  Monseigneur,  et  les  preuves 
qu'ils  offrent  de  vous  donner.  Que  si  vos  grandes  affaires 
vous  occupent  trop,  commettez-y  quelque  honnête  homme 
qui  examine  bien  toutes  choses  à  fond  et  qui  vous  en  rende 
compte  après  ;  car,  encore  une  fois,  il  est  de  la  dernière 
conséquence  d'approfondir  cette  affaire.  Ne  craignez  point 
d'abti^er  Xpi^tgiyrault  et  Voilant  (1},  s*ils  sept  tfqûvés  (^)u- 

(1)  Ingénieurs  sous  les  ordres  de  Yauban. 


99 

piables.  Je  suis  sûr  qu'ils  n'appréhendent  rien  là-dessus  ; 
mais,  quand  cela  serait,  pour  un  perdu,  deux  recouvrés. 
Quant  à  moi,  qui  ne  suis  pas  moins  accusé  qu'eux,  et  qui 
peut-être  suis  encore  plus  coupable,  je  vous  supplié  et  vous 
conjure.  Monseigneur,  si  vous  avez  quelque  bonté  pour  moi, 
d*écouter  tout  ce  que  l'on  pourra  vous  dire  contre,  et  d'ap- 
profondir, afin  d'en  découvrir  la  vérité;  et  si  je  suis  trouvé 
coupable,  comme  j'ai  l'honneur  de  vous  approcher  plus  près 
que  les  autres,  et  que  vous  m'honorez  d'une  confiance  plus 
particulière.  J'en  mérite  une  bien  plus  sévère  punition.  Cela 
veut  dire  que,  si  les  autres  méritent  le  fouet,  je  mérite  du 
moins  la  corde;  j'en  prononce  moi-même  l'arrêt,  sur  lequje 
je  ne  veux  ni  quartier  ni  gr&ce.  Hais  aussi,  si  mes  accusa- 
teurs ne  peuvent  pas  prouver,  ou  qu'ils  prouvent  mal,  je 
prétends  que  l'on  exerce  sur  eux  la  même  justice  que  je 
demande  pour  moi.  Et  sur  cela.  Monseigneur,  je  prendrai  la 
liberté  de  vous  dire  que  les  affaires  sont  trop  avancées  pour 
en  demeurer  là  :  car  je  suis  accusé  par  des  gens  dont  je 
saurai  le  nom,  qui  ont  semé  de  très  méchants  bruits  de  moi, 
si  bien  qu'il  est  nécessaire  que  j'en  sois  justifié  à  toute 
rigueur.  En  un  mot.  Monseigneur,  vous  jugez  bien  que, 
n'approfondissant  point  cette  affaire,  vous  ne  me  sauriez  ren- 
dre justice  ;  et,  ne  me  la  rendant  point,  ce  serait  m'obliger 
à  chercher  les  moyens  de  me  la  faire  moi-même,  et  d'aban- 
donner pour  jamais  la  fortification  et  toutes  ses  dépendan- 
ces. Examinez  donc  hardiment  et  sévèrement,  bas  toute 
tendresse;  car  j'ose  bien  vous  dire  que,  sur  le  fait  d'une  pro- 
bité très  exacte  et  d'une  fidélité  sincère,  je  ne  crains  ni  le 
roi,  ni  vous,  ni  tout  le  genre  humain  ensemble.  La  fortune 
m'a  fait  naître  le  plus  pauvre  gentilhomme  de  France  ;  mais 
en  récompense  elfe  m'a  honoré  d'un  cœur  sincère,  si  exempt 
de  toutes  sortes  de  friponneries  qu'il  n'en  peut  même  souffrir 
l'imagination  sans  horreur.  »  —  Louvois  n'eut  pas]de  peine  à 
reconnaître  que  les  accusations  portées  contre  Vauban  étaient 
calomnies  pures.  Aucun  refroidissement,  d'ailleurs,  ne  sur 
vint  entre  ces  deux  hommes  à  la  suite  de  ces  explications 
dont  la  franchise  honore  l'un  et  l'autre.  S'il  en  fallait  donner 
une  preuve  irréfragable,  on  pourait  citer  le  travail  (4)  que  fit 
à  cette  époque  Vauban  en  vue  de  Louvois  seul,  celui-ci  dési- 

(1)  Mémoire  pour  servir  dMnstruction  sur  la  conduite  des  sièges. 


400 

rant  s'inilier  à  Tait  d'tlUqoer  et  de  prendre  les  places,  c  Ce 
sera  on  IWre,  écrivait  Yaoban  i  Loavois  (9  février  1672), 
nuis  rempli  de  la  plus  fine  marckandise  qoi  soit  dans  ma 
bontiqoe,  et  telle  qn'il  n'y  a  assurément  qne  vons  dans  le 
royaume  qui  en  paisse  tirer  de  moi  de  semblable.  Yoos  n'y 
▼errez  rien  de  commnn  ni  presque  rien  qui  ait  été  pratiqué, 
et  cependant  rien  qui  ne  soit  fort  aisé  de  l'être.  Ce  que  je 

Imis  vous  en  dire,  Monsei^^neur,  est  qu'après  vous  être  donné 
a  peine  de  le  lire  une  fois  ou  deux,  j'espère  que  vous  saurez 
mieux  les  sièges  et  la  tranchée  qu'homme  du  monde.  Après 
cela,  je  vous  demande  aussi  en  grâce,  Monseigneur,  de  ne 

Kittt  communiquer  cet  ouvrage  i  personne  quand  vous 
orez;  car,  très  assurément  je  ne  le  donnerai  pas  i  d'autre 
qu'à  vous.  »  Par  bonheur,  Louvois  n'est  pas  le  seul  qui  ait 
pu  profiter  du  travail  que  vient  d'annoncer  Yauban.  Il  eut 
été  par  trop  regrettable  que  la  postérité  fût  privée  de  la 
plus  fine  marchandise  de  sa  boutique.  Et  puisque  ce 
Mémoire  nous  est  parvenu,  voyons  en  substance  ce  qu'il 
contient. 

Yauban  signale  les  fautes  qui  sont  commises  communé- 
ment dans  les  sièges,  et  indique  les  moyens  de  les  éviter 
à  l'avenir.  Il  consente  le  développement  des  tranchées,  les 
feux  croisés,  l'emploi  du  canon  pour  ouvrir  des  brèches  et 
celui  des  bonleis  crenx  pour  disperser  les  terres.  Etant  d'avis 
que  le  roi  duii  visiii-r  la  tranchée,  l'ingénieur  précise  les  mo- 
ments où  il  le  doit  faire,  non  sans  courir  de  danger,  mais 
sans  s'exposer  à  une  mort  presque  certaine.  Il  s'occupe  en- 
suite de  rechercher  les  occasions  dans  lesquelles  il  est  permis 
de  précipiter  l'attaque  d'une  place,  et  signale  les  dispositions 
qu'on  doit  prendre  pour  préparer  le  succès.  Enfin  il  proclame 
avec  insistance  la  nécessité  de  constituer  une  troupe  spéciale 
sous  les  ordres  des  ingénieurs  :  vœu  si  souvent  renouvelé 
depuis  par  Yauban,  et  qui  finira  par  déterminer  la  création 
du  corps  de  génie. 


Yin. 

Mais  tout  en  rédigeant  ses  instructions  sur  la  conduite 
des  sièges ,  Yauban  continuait  à  tracer  sur  le  sol  le  plus 
magnifique  traité  pratique  de  défense  des  places  qu'ait  jamais 


101 

conça  le  génie  humain.  De  toutes  parts  sous  son  inspiration 
féconde  les  forteresses  s'éleyaient  comme  à  l'envi. 

Le  moment  est  donc  venu  de  nous  rendre  compte  de  ce 
côté  de  l'œuvre  du  grand  ingénieur,  en  commençant  par 
rechercher  ce  qu'il  a  trouvé,  pour  définir  plus  aisément  ensuite 
ce  qu'il  a  créé. 

Il  n'est  pas  rare  d'entendre  poser  en  axiome  que  le  sys- 
tème de  fortification  moderne  date  de  Yauban.  Rien  de  plus 
faux  cependant  que  cette  assertion,  lorsau*on  entend  y  atta- 
cher un  sens  absolu.  La  vérité  est  que  le  nouveau  système 
de  fortification  est  né  dans  les  guerres  civiles  des  Pays-Bas  ; 
il  fut  introduit  en  France  pendant  la  Ligue.  Le  mérite  de 
Yauban  fut  de  le  perfectionner. 

Quel  était  donc  le  système  en  usage  avant  Yauban  ?  On 
sait  que  dans  l'antiquité  et  durant  le  moyen-âge,  le  principal 
moyen  de  défense  consistait  à  opposer  à  l'escalade  la  plus 
grande  somme  d'obstacles  par  la  hauteur  des  tours  et  des 
murs.  Hais  depuis  l'introduction  de  la  poudre  dans  les  com* 
bats,  l'arl  de  la  fortification  s'était  transformé.  Le  premier 
but  où  il  visa  désormais  fut  d'obvier  aux  ravages  du  boulet, 
en  offrant  à  la  fois  et  le  moins  de  surface  et  le  plus  de  résis- 
tance qu'il  fut  possible  d'atteindre.  C'est  en  vue  de  ce  double 
résultat  que  dès  le  xvi«  siècle  on  avait  diminué  notablement 
de  hauteur,  par  rapport  aux  anciens  donjons,  les  bastions, 
courtines  et  demi-lunes,  adoptant  par  contre  l'usage  des 
ouvrages  en  terre.  Tel  était  l'état  des  choses,  lorsqu'arriva 
Yauban. 

La  première  innovation  du  célèbre  ingénieur  eut  pour 
effet  de  pousser  à  ses  dernières  limites  la  réforme  commencée 

£ar  ses  devanciers,  en  créant  les  fortifications  rasantes,  c'est- 
-dire,  en  réduisant  les  fortifications  presque  au  niveau  du 
sol.  Il  imagina  ensuite  d'opposer  au  boulet  et  à  la  bombe 
des  souterrains,  des  feux  couverts  partant  des  casemates. 
D'autre  part,  le  système  des  manœuvres  d'eau  fut  porté  par 
lui  au  plus  haut  point  de  perfection.  Il  sut  aussi  ménager 
des  cultures  et  des  pâturages  entre  les  places  et  les  parties 
inondées,  afin  que  les  hommes  et  les  animaux  échappassent 
à  la  faim  durant  les  sièges.  Enfin  il  établit  des  camps  retran- 
chés sous  les  places  les  plus  considérables.  Mais  ce  qu'on  ne 
doit  pas  moins  admirer  en  Yauban,  c'est  l'habileté  consommée 
avec  laquelle  il  appliqua  les  principes  qu'avait  découverts  son 


m 

génie.  «  La  fortificatioD  de  H.  de  Vauban,  dit  Caroot,  dans 
son  éloge  du  Harécbal,  offre  à  l'esprit  de  celui  qui  sait  obser- 
ver des  résultats  sublimes,  des  combinaisons  profondes,  des 
chefs-d'œuvre  multipliés  d'industrie.  C'est  dans  l'art  de 
disposer  de  toutes  les  circonstances  locales  ;  c^est  dans  les 
manœuvres  d'eau,  ingénieusement  imaginées  ;  c'est  dans  l'art 
de  placer  une  simple  redoute  dans  un  lieu  inaccessible,  d'où 
elle  prenne  de  revers  sur  les  tranchées  ;  c'est  dans  l'art  d'en- 
filer une  branche  d'ouvrage,  si  habilement  qu'on  ne  puisse  la 
battre  ni  en  brèche,  ni  par  ricochet;  c'est,  dis -je,  en  tout 
cela  que  consiste  l'art  de  Vauban.  » 


IX. 

Dans  les  premiers  mois  de  l'année  4672,  Louis  XIY  res- 
suscitant, par  une  inspiration  funeste,  la  politique  de  reli- 
gion, délaissée  depuis  vingt  ans,  déclara,  de  concert  avec  le 
roi  d'Angleterre,  la  guerre  à  la  république  des  Provinces 
unies.  Le  crime  imputé  à  ce  peuple  était  d'être  «  l'ennemi 
commun  des  monarchies.  »  A  bien  prendre,  aux  yeux  de 
Louis  XIV  surtout,  cette  nation  n'avait  pas  que  le  tort  d'avoir 
adopté  la  forme  républicaine  :  elle  avait  encore  celui  de  s'être 
jetée  dans  le  protestantisme.  Car,  dans  son  rêve  d'unité  abso- 
lue en  toutes  choses,  (gouvernement,  administration,  terri- 
toire, religion),  Louis  XIV  considérait  le  Calvinisme  comme 
hostile  à  l'autorité  royale.  L'unité  catholique  lui  semblait 
l'indispensable  contrefort  du  pouvoir  absolu. 

L'armée  française  entra  en  campagne  avec  un  déploie- 
ment de  forces  que  ne  commandaient  guère  les  moyens  de 
résistance  d'un  pays  dont  tous  les  efforts  s'étaient  tournés 
du  côté  de  la  mer.  Cent  dix  mille  fantassins,  douze  mille 
cavaliers,  cent  pièces  de  canon,  telle  était  l'armée  que  le  roi 
allait  opposer  à  vingt  cinq  mille  hommes  mal  disciplinés, 
commandés  par  des  chefs  qui  n'avaient  jamais  fait  la  guerre. 
Aussi,  dans  les  premiers  temps,  les  opérations  de  l'armée 
Française  eurent-elles  toute  l'apparence  d'une  promenade 
militaire.  Il  en  résulta  que  Vauban,  qui  faisait  partie  de  l'ex- 
pédition, et  devait  jouer  le  premier  rôle  comme  ingénieur, 
n'eut  d'autre  tâche  à  remplir  que  de  raser  ou  de  fortifier  les 
places  enlevées  sans  résistance  à  l'ennemi. 


m 

Au  bout  de  qaèlqnes  mois  cependant,  rAIiemagne  ayant 
reconnu  de  nouvean  qu'e  «  l'odeur  des  lis  était  trop  forte  en 
Europe,  »  la  situation,  changea  d'as()ect  La  Diëte  de  Batis- 
bonne  ordonna  un  attnedient  général  pour  la  srflreté  de  rem- 
pire.  L'Electeur  de  Brandebourg,  les  Princes  de  Brunswick 
et  de  fiesse,  rEs|iagne  enfin  firent  alliance  avec  TEmperenr 
contre  la  France.  Bienheureux  Louis  XIY  d'ayoir,  en  ces  cir- 
constances, trouvé  pour  égide  le  génie  de  TureHine  I 

Durant  plusieurs  mois,  les  armées  ennemies  ne  firent  guère 
que  s'observer  et  se  harceler,  sans  engac^er  d'action  décisive. 
Les  troupes  royales  se  livrèrent  à  d'habiies  mandeuvres,  dans 
lesquelles  Turenne  déploya  toutes  les  ressources  de  sa  science 
stratégique.  Mais  au  mois  de  mai  de  l'année  suivante  [4673], 
une  entreprise  importante  fut  résolue.  On  décida  de  s'em- 
parer de  Haëstricht,  place  très  forte  que  protégeaient  huit 
mille  homnies  de  garnison.  Yauban,  chargé  de  la  conduite  du 
siège,  trouva  dans  les  difficultés  qui  se  présentaient  les  moyens 
de  se  couvrir  d'une  nouvelle  gloire. 

A  l'occasion  du  siège  de  Haëstricht,  Louis  XIV  prit  une 
mesure  qui  montre  quelle  était  sa  confiance  dans  le  mérite 
du  célèbre  ingénieur.  Jusqu'à  cette  époque,  il  avait  été  d'usa- 
ge que  la  direction  suprême  des  attaques  fût  laissée  aux 
généraux  ;Mes  ingénieurs  n'avaient,  en  principe  du  moins, 
qu'à  exécuter  fidèlement  les  travaux  ordonnés  i>ar  ceux-ci. 
Mais  cette  fois,  Louis  XIY  décida  que  la  conduite  en  chef 
des  travaux  d'approche  appartiendrait  sans  contrôle  à  Yau- 
ban. 

Devenu  libre  par  là  de  donner  pleine  carrière  à  son  génie, 
Yauban  en  pronta  pour  appliquer  une  méthode  qu'il  avait 
conçue  en  vue  d'épargner  le  sang  du  soldat,  objet  constant 
de  ses  préoccupations.  Cette  innovation  consistait  dans  la 
disposition  et  dans  le  nombre  des  parallèles.  La  coutume 
avait  toujours  été  de  faire  des  tranchées  étroites  et  de  n'éta- 
blir qu'une  seule  parallèle  où  l'on  plaçait  des  canons  des- 
tinés à  détruire  les  ouvrages  de  l'ennemi.  Yauban  fit  élargir 
les  tranchées,  les  relia  par  plusieurs  parallèles,  et  y  ménagea 
de  vastes  places  d'armes  où  les  troupes  de  garde  pourraient 
se  déployer  à  Taise  contre  les  sorties  des  assiégés.  Or,  écou- 
tons le  jujgement  porté  par  le  roi  lui-même  sur  le  résultat  des 
modifications  introduites  par  Yauban.  «  La  façon  dont  la 


404 

tranchée  était  conduite  empêchait  les  assiégés  de  rien  tenter  : 
car  on  allait  vers  la  place  quasi  en  bataille,  avec  de  grandes 
lignes  parallèles  qui  étaient  larges  et  spacieuses  ;  de  sorte 
que,  par  le  moyen  des  banquettes  qu'il  y  avait,  on  pouvait 
aller  aux  ennemis  avec  un  fort  grand  front.  Le  gouverneur  et 
les  officiers  qui  étaient  dedans  n'avaient  encore  jamais  rien 
vu  de  semblable,  quoique  Fariaux  (1)  se  fût  trouvé  en  cinq 
ou  six  places  assiégées,  mais  où  Ton  n'avait  été  que  par  des 
boyaux  si  étroits  quVil  n'était  pas  possible  de  tenir  dedans  à 
la  moindre  sortie.  Les  ennemis,  étonnés  de  nous  voir  aller  à 
eux  avec  tant  de  troupes  et  une  telle  disposition,  prirent  le 
parti  de  ne  rien  tenter  tant  que  nous  avancerions  avec  tant 
de  précautions  (2).  »  A  la  faveur  de  cette  innovation,  le  siège 
coûta  peu  de  monde  aux  Français,  quoique  les  assiégés  se 
ussent  défendus  en  désespérés.  Il  arriva  même  que  le  nom- 
bre des  morts  fut  plus  grand  parmi  les  assiégés  que  parmi 
les  assiégeants  :  résultat  peu  ordinaire  en  général,  mais  qui 
se  produisit  fréquemment  dans  les  sièges  conduits  par  Vau- 
ban. 

Maëstricht  pris,  Yauban  traça  le  plan  des  travaux  qu'il 
faudrait  faire  pour  fortifier  cette  place,  si  la  France  la  con- 
servait la  paix  conclue.  Peu  après,  il  est  appelé  devant  Trêves 
qu'a  investi  le  lieutenant-général  Rochefort.  Il  arrête  en  toute 
hâte  le  plan  d'attaque  de  cette  ville,  puis  court  rejoindre  le 
roi  qui  le  réclame  pour  inspecter  les  places  de  la  Lorraine  et 
de  l'Alsace* 


X. 

Au  commencement  de  l'année  1 674,  la  situation  devint  plus 
critique  que  jamais  pour  la  France.  Charles  d'Angleterre, 
paralysé  par  son  parlement,  fut  contraint  de  faire  la  paix  avec 
les  Provinces  Unies.  La  France  n'eut  plus  d'alliée  que  la 
Suède  qui  cherchait  à  recouvrer  en  Allemagne  Tinfluence 
qu'elle  avait  perdue.  Louis  XIY  se  trouvait  dès  lors  avoir 
contre  lui  l'Europe  presque  toute  entière.  Dégagée,  par  suite 
de  cette  coalition,  de  l'action  sur  terre,  la  Hollande  arma 


(i)  Commandant  de  la  garnison  de  Maëstricht. 
(2)  Œuvres  de  Louis  XIV. 


406 

deax  flottes  formidables.  L'ile  de  Ré  ne  tarda  pas  à  s'en  trou- 
ver menacée  :  Yauban  y  fat  envoyé. 

Après  avoir  arrêté  les  ouvrages  de  défense  qu'il  y  avait  à 
construire,  il  inspecta  les  places  de  la  Flandre,  puis  accourut 
dans  la  Franche-Comté  où  le  roi  venait  d'entrer  avec  son  corps 
d'armée.  Le  premier  siège  qu'eut  à  y  conduire  Yauban,  fut  le 
siège  de  Bezançon,  place  bien  approvisionnée,  et  défendue 
par  des  troupes  aguerries.  Pour  réduire  cette  place,  l'ingé- 
nieur fit  bisser  avecde^^  grues  et  des  chaînes  de  fer  quarante 
canons  sur  lés  rochers  de  Gbaudanne  et  de  Brégille  dont  les 
cimes  dépassaient  le  rocher  de  la  citadelle.  Au  moyen  de  ce 
système  a'aitaque,  Bezançon  fut  emporté. 

De  là,  Tinfatigable  ingénieur  alla  diriger  les  sièges  de 
Dôle  et  de  Gray. 

Mêmes  succès  l'attendaient. 

Cette  seconde  conquête  de  la  Franche-Comté  ainsi  con- 
sommée, Yauban  se  rend  sans  retard  en  Flandre  où  Coudé 
opérait.  Il  se  jette  dans  Oudenarde  que  veut  occuper  l'en- 
nemi, fait  une  sortie,  combat  et  triomphe.  Ce  fut  l'unique 
circonstance  où  il  fut  donné  à  Yauban  de  soutenir  un  siège. 
La  supériorité  avec  laquelle  il  s'en  acquitta  montre  qu'il  n'eût 
pas  été  moins  habile  à  la  défense  qu'à  l'attaque. 

A  la  fin  de  la  campagne  Yauban  fut  nommé  brigadier  des 
armées  du  roi. 

L'année  suivante  (1675),  le  sort  des  armes  ayant  réduit 
Luxembourg  et  Condé  à  se  tenir  sur  la  défensive,  Yauban 
parcourut  les  diverses  places  menacées,  prodiguant  ses  con- 
seils aux  ingénieurs  qu'il  y  rencontrait.  Il  laissa  notamment 
à  Latouche  et  à  Niquet  qui  devaient  défendre,  l'un  Yerdun, 
l'autre  le  Quesnoy,  des  instructions  écrites  qu'on  a  conser- 
vées, et  qui  témoignent,  indépendamment  de  ses  talents 
d'ingénieur,  de  son  extrême  sollicitude  pour  le  soldai.  Après 
avoir  prescrit  de  ménager  à  ce  dernier  des  tentes  et  des  abris 
dans  tous  les  postes  qu'il  devait  occuper,  il  recommande 
la  distribution  de  tabac  aux  troupes,  et  fixe  même,  d'une 
manière  précise,  la  ration  quotidienne  qu'il  convient  d'ac- 
corder. 

Dans  le  cours  de  cette  campagne  de  1 675,  une  occasion 
toute  exceptionnelle  s'offrit  à  Yauban  de  montrer  combien 
son  âme  était  noble  et  libre  de  vulgaire  envie.  L'illustre  ingé- 
nieur Hollandais,  Cohorn,  indisposé  contre  le  prince  d'Orange 


m 

oMi;  séfdn  lui,  récompensait  mal  s^s  services,  alla  tfomrer 
Chamilli,  gpavernear  d'OudeDarde,  et  hri  deofanda  à  entrer 
daAs  lés  rangs  de  Tarmée  Française.  ChâmilIi  en  référa  à 
EcrûVtfis  ({ni,  de  son  côté,  voulut  consulter  Yaoban.  A  cette 
oitiveilure,  Yauban,  loin  de  prendre  ombrage  de  la  présence 
d^ân  rival  fameux,  n'envisagea  que  lés  avantages  que  la  France 
ponfrah  retirer  de  ses  services,  et  conseilla  chaudement  i 
Louvôis  d'accepter  Cohorn.  Il  ne  dépendit  donc  pas  du  célèbre 
ingénieur  Français  que  son  émule  de  Hollande  ne  vînt  lai 
disputer  sa  gloire.  Si  l'événement  ne  s'accomplit  pas,  c'est 
qne  des  circonstances  étrangères  y  vinrent  faire  obstacle.  Le 
prince  d'Orange,  ne  voulant  à  aucun  prix  perdre  son  ingé- 
nieur, n'hésita  pas  à  employer  des  moyens  de  rigueur  pour 
le  retenir.  Pendant  une  absence  de  Cohorn,  sa  femme  et  ses 
enfants  furent  enlevés  et  gardés  comme  otages.  Cofdorn  se  vit 
ainsi  contraint  de  renoncer  à  son  dessein.  Au  bout  de  peu  de 
temps  d'ailleurs,  le  prince  d'Orange  entreprit  de  réduire  son 
ingénieur  par  un  traitement  plus  doux,  et  substitua  à  la  vio- 
lence la  séduction  des  bienfaits. 

Mais,  comme  pour  désintéresser  la  France  de  la  perte  de 
Cohorn,  Yauban  ne  tarda  pas  à  exposer  des  vues  par  suite 
desquelles  une  direction  nouvelle  fut  donnée  aux  campagnes 
entreprises  dans  les  années  suivantes.  A  Toccasion  d*un 
conseil  que  lui  demandait  Louvois  touchant  le  projet  qu'il 
avait  de  fortifier  Alost,  Yauban  fit  ressortir  l'inconvé- 
nient qu'il  y  aurait  à  semer  isolément  des  places  au  milieu 
d'un  territoire  étranger,  ces  places  ne  pouvant  se  protéger 
les  mves  les  autres,  et  devant  en  outre  immobiliser  des  corps 
de  troupes  considérables. 

Par  contre,  Yauban  démontra  à  l'évidence  les  avantages 
que  la  France  retirerait  d'une  frontière  composée  de  places 
fortes ,  s'échelonnant  sur  une  ligne  continue.  De  faibles 
garnisons  suffiraient  à  garder  ces  places  reliées  entre  elles 
par  leur  position,  par  les  routes  et  par  les  eaux,  lors  même 
qu'une  guerre  durerait  vingt  années.  Le  moyen  de  former 
cette  frontière  inexpugnable  était  simple.  11  suffisait  de  forti- 
fier Cassel,  et  de  prendre  Aire,  Condé,  Yalenciennes  et  Cam- 
brai. Ces  places,  jointes  à  celles  qui  étaient  déjà  au  pouvoir 
de  la  France  sur  cette  ligne,  constitueraient  une  barrière 
indiscoatifiue  de  la  mer  à  la  Meuse.  Aussi  bien  l'occupation 
décès  villes,  ajoutait  Yauban,  «  ferait  ce  pré  carré  tant  dési- 


407 

rable,  sans  quoi  le  roi  ne  pourra  jamais  rien  faire  de  consi- 
dérable ni  de  solide.  » 

Les  conseils  de  Vauban  allaient  être  ëdbutés.  Dès  roufer- 
ture  de  la  campagne  suivante  (1676),  le  roi,  renonçant  à  ses 
projets  de  conquête  sur  la  totalité  des  Pays-Ba^  espagnols, 
prit  la  résolution  d'agrandir  ses  états  en  Artois  et  dans  ta 
Flandre  française  pour  y  former,  aux  dépens  des  Espagnols, 
une  frontière  formidable,  hérissée  d*ime  triple  ligne  de  forte- 
resses. En  commencement  d'exécution  de  ce  plan,  on  se  pré- 
para, dès  le  début  de  la  campagne  de  1676,  à  s'emparer  de 
Condé,  Bouchain  et  Aire.  Vauban  fut  appelé  à  diriger  les 
sièges  de  ces  trois  places.  Devant  Coudé,  il  recourut,  en  le 
perfectionnant  encore,  au  système  qu'il  avait  si  heureuse- 
ment mis  en  œuvre  trois  ans  auparavant  contre  Haëstricht. 
Ses  canons  firent  dans  la  place  des  ravages  immenses. 
Comme  les  inondations  artificielles  de  l'Escaut  rendaient  la 
circonvallation  de  Coudé  d'une  étendue  très  considérable, 
partant  diflScile  à  garder,  qu'en  outre  la  garnison  de  Yalen- 
ciennes  pouvait  envoyer  par  ces  eaux  des  renforts  aux  assié- 
gés, Vauban  entreprit  de  tourner  l'inondation  à  son  profit, 
en  y  plaçant  des  galiotes  et  des  batteries  flottantes.  En  une 
semaine  la  ville  fut  forcée  de  capituler. 

Peu  de  jours  après,  Bouchain  fut  également  «nlevé. 

Enfin  le  siège  d'Air  n'eut  pas  un  dénouement  moins  heu* 
reux.  Blessé  an  début  des  opérations,  Vauban  se  fit  panser  à  la 
hâte  et  revint  prendre  la  direction  de  l'attaque.  La  résistance 
ne  dura  que  cinq  jours. 

Vers  la  fin  de  la  campagne,  Vauban  fût  élevé  an  grade'de 
maréchal  de  camp. 


XL 


L'hiver  apporta  à  peine  une  trêve  aux  opérations  mili- 
taires. Pressé  par  les  exigences  politiques,  le  roi  fit  repren- 
dre les  armes  dès  le  mois  de  février  (4677}.  Trois  places 
importantes,  enclavées  dans  les  nouvelles  possessions  Fran- 
çaises, restaient  aux  Espagnols  entre  la  Sambreet'la  mer, 
Valenciennes,  Cambrai  et  Saint-Omer.  Ce  fut  de  ce  côté  que 
recommença  la  guerre. 

Ici  se  rencontre,  entre  quantité  d'autres,  une  preuve  de  la 


108 

fière  indépendance  qui  caractérisait  Yauban.  Dès  les  premiers 
jours  de  janvier  4677,  Louvois  avait  écrit  au  grand  ingénieur 
pour  lui  donner  rendez-vous  à  Paris  le  1 5  février,  ajoutant 
que  le  roi  avait  l'intention  de  l'employer  à  Tun  des  deux 
sièges  qu'il  voulait  mener.de  front,  mais  n'indiquant  pas 

Suels  seraient  ces  deux  sièges.  Aussitôt  Yauban,  froissé 
e  n'être  pas  plus  amplement  renseigné,  répond  à  Louvois  : 
«  Il  ne  faut  pas  s'attendre  de  me  voir  à  Paris  devant  le  17  ou 
48  de  ce  mois,  quelque  effort  que  je  puisse  faire.  Au  reste, 
ce  sera  un  très  grand  agrément  pour  moi  d'arriver  an  camp 
avec  des  chevaux  sur  les  dents,  et  moi  n'en  pouvant  plus, 
dans  le  temps  qu'il  faut  entrer  dans  les  fatigues  horribles 
d'un  siège.  C'est  une  chose  assez  curieuse  de  voir  que  tout 
le  monde  sait  ce  que  vous  voulez  faire  et  qu'il  n'y  a  qu'à  moi 
qu'on  en  fasse  un  secret  :  apparemment  que  j'y  «lois  faire  un 
personnage  inutile,  et  que  mes  avis  doivent  être  comptés  pour 
rien.  Dieu  en  soit  loué  I  Je  ferai  mon  devoir,  mais  je  me 
donnerai  bien  de  garde  de  tant  prendre  sur  moi  que  j'ai  fait 
aux  autres  sièges  :  de  cela  je  vous  en  réponds.  »  Malgré  cette 
boutade,  Yauban  eut  tôt  fait  d'oublier  sa  mauvaise  humeur, 
quand  le  temps  fut  venu  de  se  mettre  à  la  besogne.  Le  28 
février,  un  corps  d'armée  investissait  Yalenciennes.  En  même 
temps  l'ingénieur  accourait,  plein  d'ardeur,  pour  conduire  le 
siège. 

Lepremiersoin  de  Yauban,  en  cette  circonstance,  fut  d'éta- 
blir des  batteries  qui  ne  tardèrent  pas  à  faire  taire  l'artil- 
lerie de  la  place  et  à  incendier  plusieurs  quartiers.  Bientôt 
Yauban  eut  à  soutenir  une  lutte  contre  un  certain  nombre  de 
hauts  dignitaires  de  l'armée,  qui  voulaient  continuer  la  tac- 
tique ancienne.  Jusque-là  les  assauts  avaient  toujours  été 
livrés  en  pleine  nuit.  Lorsque  le  moment  fut  venu  de  tenter  le 
coup  suprême,  les  maréchaux  de  Luxembourg,  de  Schom- 
berg,  de  Lorse,  d'Humière,  et  de  La  Feuillade,  Louvois,  le 
duc  d'Oriéans,  le  roi  lui-même  se  montrèrent  d'avis  que 
l'assaut  fût  donné  dans  les  conditions  accoutumées.  Seul, 
Yauban  exprima  une  opinion  contraire.  Suivant  lui,  l'assaut 
en  plein  jour  était  bien  préférable.  «  C'était,  disait-il,  le 
moyen  d'éviter  la  confusion  et  les  méprises,  d'empêcher 
qu'une  partie  des  assiégeants  ne  tirât  sur  l'autre,  de  sur- 

Î^rendre  l'ennemi  et  de  l'accabler  en  opposant  des  troupes 
ralches  à  ses  postes  fatigués.  La  nuit,  selon  l'expression  de 


409 

Comines,  n*a  point  de  honte.  Le  grand  jonr  et  l'œil  du 
maître  contiennent  les  lâches,  animent  les  faibles,  élèvent 
les  braves  au-dessus  d*eux-mémes  ».  Le  roi  finit  par  se 
ranger  à  Tavis  de  son  ingénieur,  et  Tattaque  en  plein  jour 
fut  résolue.  Yauban,  dès  lors,  appelant  le  stratagème  au  ser- 
vice de  son  idée,  demanda  que  durant  toute  la  nuit  qui  allait 
précéder  Tassant,  Tennemi  fû't  tenu  sur  pied  par  un  feu  con- 
tinuel. Son  désir  fut  exaucé.  Le  lendemain  matin,  les  as- 
siégés, voyant  que  la  canonnade  cessait,  supposèrent  que 
l'assaut  était  remis  à  la  nuit  suivante.  Tout  loisir  leur  était 
donc  laissé  pour  se  livrer  au  repos,  et  aller  dans  la  ville  s'ap- 
provisionner de  vivres.  Mais  bientôt,  voilai...  un  coup  de 
canon  se  fait  entendre,  les  bataillons  français  s'élancenti 
s'emparent  de  la  contrescarpe,  et  jettent  le  désordre  dans  les 
rangs  de  l'ennemi  stupéfié.  Avant  même  que  le  roi  ne  soit 
revenu  de  l'admiration  que  lui  a  causée  le  résultat  obtenu, 
la  ville  lui  envoie  une  députation  pour  faire  sa  soumission, 
et  la  garnison  se  constitue  prisonnière  de  guerre. 

Après  Yalenciennes,  Cambrai.  Là  aussi  c'est  Yauban  qui 
dirige  le  siège.  La  place  ne  tint  pas  plus  de  neuf  jours,  mais 
la  citadelle  prolongea  la  résistance.  Dans  cette  circonstance 
encore  Yauban  snt  rester  lui-même  et  ne  fit  pas  plier  les  ins- 
pirations de  son  génie  aux  désirs  du  maître.  Le  prodigieux 
succès  obtenu  devant  Yalenciennes  avait  exalté  les  esprits 
jusqu'à  la  présomption  la  plus  téméraire.  A  peine  le  siège 
commencé,  du  Metz,  qui  commandait,  proposa  de  donner 
l'assaut  à  une  demi-lune.  Le  roi,  qui  était  présent,  ayant  ap- 

Erouvé  cet  avis  :  «  Sire,  objecta  Yauban,  avec  sa  franchise 
abituelle^  vous  perdrez  à  cette  attaque  tel  homme  qui  vaut 
mieux  que  a  demi-lune  ».  Néanmoins  le  roi  persista.  L'as- 
saut fut  li^ré,  et  l'ouvrage  emporté  ;  mais  l'ennemi,  ayant 
dirigé  tous  ses  feux  sur  la  demi-lune,  se  jeta  sur  les  as- 
saillants qu'il  décima  et  mit  en  fuite.  «  Je  vous  croirai  une 
autre  fois,  lit  Louis  XI Y  à  Yauban  après  la  défaite  ».  Pour 
nouvelle  preuve  de  la  sagacité  de  son  conseil,  Yauban,  s'en- 
tourant  de  toutes  les  ressources  de  l'art,  s'empara  peu  après 
de  la  demi-lune  et  s'y  maintint  sans  perdre  plus  de  cinq 
hommes. 

Lorsque  le  moment  fut  venu  de  donner  l'assaut  à  la  cita- 
delle, le  roi,  exaspéré  de  la  défense  opiniâtre  des  assiégés, 
parla  de  ne  leur  faire  aucun  quartier.  Tous  ceux  qui  en- 


tonfiifVt  le  roi  ayant  gardé  le  silence,  Vaubân,  en  qm  les 
sentiments  d'humanité  étaient  toujours  éveillés,  essaya  de 
s'opposfbr  à  cet  assaut  qui  serait  le  carnage,  ne  doutant  pas 
d'ailleurs  que  la  garnison  en  vint  promptement  à  mettre  bas 
}es  armes.  «  Sans  doute,  observa-t-il  avec  une  habileté  gé- 
néreuse, la  place  sera  prise,  mais  elle  coûtera  du  sang.  Pour 
.^oi,  Sjre,  j'aimerais  mieux  avoir  conservé  cent  soldats  à 
Yetre  Majesté  que  d'en  avoir  ôté  trois  mille  aux  ennemis  ». 
Qe  langage  ramena  le  roi  à  des  sentiments  moins  cruels. 
D'autre  part,  comme  l'avait  prévu  Yauban,  la  garnison  de- 
manda presque  aussitôt  à  capituler. 

A  peu  de  temps  de  là,  le  maréchal  d'Humières,  qui  avait 
investi  Saint-Guislain,  réclama  Yauban  pour  conduire  le 
siège.  Cette  faveur  lui  fut  accordée.  Mais  tel  était  le  prix  que 
le  roi  attachait  aux  services  du  grand  preneur  de  villes  que, 
4ans  uqe  lettre  an  maréchal,  Louvois  lui  recommande  à  plu- 
sjeurs  reprises  de  veiller  à  ce  que  Yauban,  qu'on  savait  aussi 
prodigue  de  son  sang  que  ménager  de  celui  des  autres,  ne 
.s'^e:(po8JLl  point,  k  Sa  Majesté,  écrit  Louvois,  vous  recom- 
mande fort  sa  conservation  ».  Et  plus  loin  :  €  Yous  savez 
a;^^  le  déplaisir  que  Sa  Majesté  aurait  s'il  arrivait  quelque 
inconvénient  à  mondit  sieur  de  Yauban,  pour  qu'il  soit  inu- 
tile que  je  vous  recommande  sa  conservation,  et  de  vous 
servir  de  votre  autorité  pour  empêcher  qu'il  ne  se  com- 
mette ».  Que  Yauban  ait  ou  non  tenu  compte  de  ces  in- 
jonctions, la  place  ;n'en  fut  pas  moins  promptement  réduite 
à  capituler. 

Au  commencement  du  mois  de  mars  4678,  le  roi,  voulant 
reprendre  le  cours  de  ses  conquêtes,  dirigea  lui-même  l'armée 
sur  Gand.  Le  siège  de  cette  place  fut  confié  à  Yauban.  Dix 
jour^  ne  s'étaient  pas  écoulés  depuis  l'ouverture  de  la 
tranchée  que  la  place  fut  forcée  de  se  rendre.  L'attaque 
n'avait  pas  coAté  quarante  hommes  aux  Français. 

De  Gand,  l'armée  royale,  suivie  de  Yauban,  marcha  sur 
Ypres.  Là  encore  le  célèbre  ingénieur  donna  une  preuve 
de  ses  sentiments  d'humanité.  Comme  le  roi  voulait  livrer 
l'assaut  avant  que  Theure  ne  parût  venue  à  Yauban  :  «  Yous 
y  gagnerez  un  jour,  dit-il,  et  peut-être  y  perdrez  mille  hom- 
mes ».  Le  roi,  fidèle  à  la  parole  qu'il  avait  donnée  devant 
Cambrai,  se  rendit  à  l'avis  de  son  ingénieur.  Le  lendemain 
4e  nouvelles  manœuvres  furent  exécutées,  et  la  place  capitula. 


»i 


»"l 


Pour  cpvrqnneipeDt  de  ces  brillantes  conquêtes  iateii;yjj)^t 
le  traité  de  Nun^gi^e  (1.1  août  1678),  qaî  les  coipsolida  e^p 
partie.  Par  là  se  trouva  réalisé  le  pro|çt  développé  par 
Yauban  en  vue  de  la  formation  d'une  frontière  sayaIpIp^p!t 
combinée.  Aux  anciennes  places  que  possédait  la  Froncé 
furent  ajoutés,  par  le  traité,  des  postes  intermédiaires  c^ui  les 
relièrent  ensemble  et  complétèrent  cette  triple  barrière  de 
défense  à  laquelle  aspirait  Yauban. 


xn. 

La  paix  de  Nimègue  fut  une  des  périodes  les  plus  labo- 
rieuses et  les  plus  fécondes  pour  le  génie  de  l'illustre  ingé- 
nieur. Quelque  temps  avant  le  traité,  le  chevalier  de  Çlervîll^, 
commissaire  général  des  fortifications,  étant  mort,  le  roi 
profita  de  la  vacance  pour  conférer  ce  titre  à  Yauban.  Celui- 
ci,  dit  Fontenelle,  «  se  défendit  d'abord  de  l'accepter  :  il  en 
craignait,  ce  qui  l'aurait  fait  désirer  à  tout  autre,  les 
grandes  relations  qu'elle  lui  donnait  avec  le  ministère  ». 
Malgré  l'allégation  de  Fontenelle,  la  cause  de  cette  résis- 
tance ne  serait-elle  pas  plutôt  la  crainte  que  put  concevoir 
Yauban  d'avoir  à  se  heurter  aux  dissentiments  constants  de 
Colbert  et  de  Louvois,  avec  lesquels  il  lui  faudrait  se  con- 
certer ?  Quoiqu'il  en  soit,  au  reste,  de  ces  suppositions,  un 
ordre  formel  du  roi  contraignit  Yauban  à  accepter  la  charge, 
et  bien  en  advint  pour  la  chose  publique  ;  car,  en  plus  d'une 
rencontre,  Yauban  réussit  à  harmoniser  les  vues  des  deux 
rivaux,  et  à  faire  servir  leur  jalousie  à  la  satisfaction  de  Tin- 
térét  général. 

Par  le  titre  de  commissaire  général  des  fortifications 
Yauban  se  trouva  investi  de  la  direction  suprême  de  tous  lés 
travaux  relatifs  aux  ports,  frontières,  places  fortes,  cours 
d^au,  etc.  On  verra  par  la  suite  si  son  zèle  faillit  à  la  tâche. 

Sitôt  après  le  siège  d'Ypres,  Yauban  s'était  rendu  à  Dun- 
kérque  pour  reprendre  les  travaux  dont  il  a  été  parlé  plds 
haut.  Au  bout  de  quelque  temps,  il  passe  dans  le  Midi  (1679). 
Il  s'arrête  à  Toulon  pour  y  préparer  des  travaux  qui  comp- 
teront parmi  ses  plus  beaux  titras  de  gloire.  Il  ne  s  agit  plus, 
comme  à  Dunkerque,  d'un  port  qui  puisse  contenir  quarante 
vaisseaux  de  guerre.  Toulon  est  devenu  le  centre  de  toute 


112 

notre  marine  militaire  dans  la  Méditerrannée.  Il  faat  que  son 

Sort  soit  en  état  d'abriter  cent  vaisseaux.  L'arsenal  aura  les 
imensions  d'une  grande  ville  :  les  magasins,  les  ateliers 
senibleront  bâtis  par  des  géants. 

Mais  Yauban  ne  pouvait  user  les  jours  à  surveiller  en 
détail  Texécution  des  plans  enfantés  par  son  génie.  Après 
qu'il  eut  mis  les  travailleurs  à  l'œuvre,  il  se  dirigea  vers  le 
Roussillon  où  il  s'occupa  de  faire  de  Perpignan  le  centre  mi- 
litaire de  la  frontière  Pyrénéenne  et  établit  une  chaîne  de 
forts  dominant  les  cols  des  montagnes. 

Cette  œuvre  achevée,  Vauban  retourne  dans  le  Nord.  Il  y 
construit  le  fort  de  Knocque  (1680),  relève  celui  de  Nicolaî, 

Srès  Calais,  prépare  à  cette  dernière  place  le  seconrs  d'inon- 
ations  artificielles,  trace  un  plan  pour  la  restauration 
de  ses  jetées  détériorées  et  de  son  port  ensablé.  Il  travaille 
ensuite  à  fortifier  *  Maubeuge,  Verdun,  Longwi,  augmente 
les  défenses  de  Thionville,  bâtit  la  citadelle  de  Mont-Royal, 
fonde  sur  la  Sarre  une  nouvelle  ville  qui  s'appelle  Sarre* 
Louis,  puis  s'occupe  de  Bitsche,  Phalsbourg,  Lichtenberg, 
etc.,  etc.  Après  quoi,  franchissant  le  Jura,  il  fixe  son  at- 
tention sur  Besançon,  et  établit  pour  cette  ville  un  nouveau 
système  de  défense  qui  en  fera  Tune  des  premières  places  de 
l'Europe. 

Revenant  au  Sud,  Vauban  fait  pour  les  Pyrénées  occiden- 
tales ce  qu'il  a  fait  pour  la  chaîne  orientale.  Il  donne  à 
Bayonne  une  puissante  citadelle,  fortifie  Saint-Jean-Pied-de- 
Port,  élève  la  forteresse  d'Hendaye,  et  améliore  les  ports  de 
Bayonne  et  de  Saint-Jean-de-Luz. 

L'année  suivante  (1681),  portant  ses  soins  sur  les  côtes 
de  l'Atlantique,  Vauban  travaille  à  relever  la  citadelle  de 
Saint-Martin  dans  l'tle  de  Ré,  ainsi  que  les  remparts  de  La 
Rochelle.  Il  dresse  le  plan  de  nouveaux  ouvrages  pour  Ro- 
chefort  et  pour  Brest,  et  arrête  la  construction  de  cinq  forts 
qui  serviront  à  protéger  ces  deux  rades.  Enfin,'sentant  combien 
il  est  périlleux  pour  la  France  de  n'avoir  point  de  port  mili- 
taire de  Brest  au  Havre  (Saint-Mâlo  n'était  qu'un  port  de 
corsaires)  il  appelle  l'attention  sur  Cherbourg,  qui  est,  dit-il, 
pour  notre  marine  «  l'auberge  de  la  Manche  ». 


413 


xni. 

Hais  tout-i-coup  Yauban  fut  enlevé  à  cet  ordre  de  travaux 
par  les  événements  qui  se  passaient  dans  l'Est.  Le  roi,  com- 
prenant qu'il  ne  serait  pas  couvert  du  côté  du  Rbin  tant  que 
Strasbourg  serait  en  d'autres  mains,  résolut  de  s'emparer  de 
cette  ville.  Dès  que  les  troupes  se  mirent  en  marcbe,  «  Tâme 
de  tous  les  sièges  »,  comme  dit  Saint-Simon  en  parlant  de 
Yauban,  fut  appelée  pour  diriger  l'attaque.  Malgré  sa  dili- 
gence, toutefois,  l'ingénieur  n'était  pas  arrivé  devant  les 
murs  que,  par  suite  de  négociations  habilement  menées, 
Strasbourg  avait  abandonné  l'Empire  germanique  et  était 
devenu  français.  Le  voyage  de  Yauban  ne  fut  pas  perdu. 
L'ingénieur  fut  chargé  de  remettre  la  ville  en  état  de  défense. 
Il  en  fit  une  place  formidable,  propre  à  servir  de  boulevard  à 
toute  une  section  de  frontière.  Pour  consacrer  ce  nouveau 
chef-d'œuvre  une  médaille  fut  frappée  avec  cette  légende  : 
Clausa  Germanis  Gallia.  Pour  ce  qui  est  de  la  cité  même, 
la  légende  disait  vrai.  Jamais,  depuis,  Strasbourg  n'a  cessé 
d'être  français. 

Durant  les  deux  années  qui  suivirent,  Yauban  continua  de 
travailler  avec  une  activité  indicible  à  la  restauration  et  à  la 
création  de  forteresses  et  de  ports  sur  divers  points  du  terri- 
toire. Ce  fut  le  port  d'Antibes,  ce  fut  la  citadelle  de  Belle-Ile, 
ce  furent  les  jetées  d'Honfleur  et  de  Dieppe,  et  quantité 
d'autres  ouvrages  dont  le  mérite  de  l'exécution  égala  l'utilité 
de  l'entreprise. 

Dans  la  seconde  moitié  de  l'année  1683,  la  guerre  éclata 
de  nouveau  entre  la  France  et  l'Espagne.  L'armée  frauçaise, 
sous  les  ordres  du  maréchal  d'Humières,  débuta  par  Tinves- 
tissement  de  Courtrai.  Yauban  dirigea  le  siège.  La  ville,  se 
sentant  hors  d'état  de  résister,  se  rendit  au  bout  de,  deux 
jours  :  deux  jours  plus  tard  la  citadelle  déposa  les  armes. 
Ce  n'était  là  d'ailleurs  que  le  prélude  d'hostilités  qui  devaient 
se  poursuivre  avec  acharnement  l'année  suivante,  et  dans 
lesquelles  Vauban  s'entourerait  d'un  nouveau  prestige. 

Au  mois  de  mars  1684  toute  l'armée  s'ébranla.  Un  corps 
de  trente-deux  mille  hommes,  commandé  par  le  maréchal  de 
Créqui,  alla  investir  Luxembourg.  La  conduite  du  siège  fut 
donnée  à  Yauban.  La  place  était  puissamment  protégée  et  par 

1869.  8 


114 

sa  situation  et  par  les  ouvrages  qui  Tavoisinaient.  A  raison 
de  ces  obstacles  soixante  ingénieurs  furent  mis  sous  les 
ordres  de  Yauban.  Celui-ci,  toutefois,  ne  voulut  s'en  fier  qu'à 
lui-même  du  soin  de  reconnaître  en  détail  la  place,  afin 
de  diriger  plus  sûrement  Tattaque.  Dans  l'une  des  nom- 
breuses explorations  auxquelles  il  se  livra,  il  courut  un 
danger  dont  il  ne  se  tira  que  par  son  sang-froid  héroïque. 
Une  nuit  qu'il  s'avançait  en  reconnaissance  jusqu'à  la  palis- 
sade, un  détachement  d'assiégés  l'aperçut.  Déjà  ceux-ci,  diri- 
geant sur  lui  leurs  mousquets,  s'apprêtent  à  faire  feu.  Hais 
Yauban,  qui  a  remarqué  leur  altitude,  leur  fait  signe  avec  le 
plus  grand  calme  de  ne  pas  tirer,  et  continue  à  s'avancer  de 
leur  côté.  Les  soldats,  persuadés  dès  lors  qu'il  est  un  des 
leurs,  abaissent  leurs  armes  et  laissent  Yauban  continuer  sa 
route.  Le  courageux  ingénieur  peut  ainsi  atteindre  les  palis- 
sades du  chemin  couvert  de  l'ennemi,  examine  à  loisir,  sonde 
le  glacis  en  plusieurs  endroits,  et  s'en  revient  lentement  dans 
le  camp,  après  avoir  découvert  le  point  vulnérable  de  la 
place. 

C'est  à  ce  siège  que  Yauban  inventa  les  cavaliers  de 
tranchée,  élévations  de  gabions,  de  fascines  et  de  terre  que 
les  assiégeants  établissent  vers  les  angles  saillants  du  glacis 
pour  enfiler  le  chemin  couvert.  On  peut  dire  aussi  qu'en  celte 
circonstance  Yauban  porta  sa  nouvelle  méthode  pour  l'at- 
taque des  places  à  un  point  de  perfection  qui  ne  fut  jamais 
dépassé  depuis. 

Luxembourg  se  rendit  après  vingt-quatre  jours  de  tranchée 
ouverte.  Hais  après  s'être  emparé  de  la  place,  Yauban  n'avait 
encore  accompli  que  la  moitié  de  sa  tâche.  Il  lui  fallut  en- 
suite rétablir  et  augmenter  les  défenses  de  la  ville.  L'ingé- 
nieur y  réussit  jusqu'à  faire  de  Luxembourg  une  rivale  de 
Strasbourg,  qui  devint  ainsi  gardienne  de  la  frontière  entre  la 
Moselle  et  la  Meuse.  Pour  protéger  plus  sûrement  la  Moselle, 
Yauban  jugea  utile  néanmoins  d'élever  une  forteresse  le  long 
de  son  cours.  La  nouvelle  place  prit  le  nom  de  Mont-Royal. 

Yauban  créa  aussi  Landau  pour  couvrir  l'angle  de  l'Alsace 
et  de  la  Sarre,  en  même  temps  que  pour  fermer  les  défilés  des 
Yosges.  II  y  ajouta  le  fort  Louis  qui,  bien  que  dans  un  em- 
placement tout  autre,  présentait  une  partie  des  avantages  de 
Mont-Royal. 

A  quelque  temps  de  là,  Yauban  fut  distrait  de  ses  utiles 


145 

labeurs  par  les  projets  d'un  ministre  courtisan.  A  la  mort  de 
Colbert,  Louvois  avait  acheté  de  la  famille  de  l'illustre  réfor- 
mateur la  surintendance  des  arts  et  bâtiments.  Cet  emploi 
vivait  été  d'autant  plus  ardemment  convoité  par  lui  qu'il  y 
voyait  une  source  intarissable  de  complaisances  à  l'égard  de 
son  fastueux  maître.  Sitôt  en  possession  de  cette  nouvelle 
charge,  Louvois  s'ingénia  pour  montrer  avec  quels  avantages 
elle  avait  changé  de  main.  Achever  Versailles,  embellir  Marly 
ne  pouvait  le  satisfaire.  Il  fallait  à  toute  force  entreprendre 
une  œuvre  nouvelle  telle,  qu'elle  effaçât  toutes  celles  de  ce 
pafcimonieux  Colbert,  que  son  rival  avait  tant  décrié.  Louvois 
aussi  bien  ne  tarda  pas  à  se  fixer.  Les  eaux  de  Versailles, 
malgré  le  tribut  apporté  de  la  Seine  par  la  machine  de  Harly, 
étaient  insuffisantes  pour  alimenter  la  retraite  favorite  du  roi. 
Ne  serait-ce  pas  faire  fort  agréablement  sa  cour  que  d'accrot- 
tre  l'abondance  de  ces  eaux  ?  Quoi  de  plus  simple  d'ailleurs 
que  la  réalisation  de  cette  gracieuse  flatterie  I  II  suffirait  d*une 
dérivation  de  l'Eure  dans  un  parcours  de  vingt-sept  lieues.  A 
vrai  dire,  l'entreprise  pourrait  coûter  une  quinzaine  de  mil- 
lions ;  mais,  de  bon  compte,  qu'était-ce?  Peut-être  aussi 
ces  travaux  accomplis  dans  des  conditions  insalubres  expo- 
seraient-ils des  milliers  d'existences....,  les  dragonnades  vrai- 
ment en  coûteront  bien  d'autres  !  Donc,  sitôt  pensé,  sitôt  ré- 
solu. Vauban  eut  l'infortune  d'être  choisi  pour  mettre  en  pra- 
tique l'extravagant  projet.  Il  n'est  pas  moins  surprenant  que 
regrettable  que  ce  grand  coeur  n'ait  pas  cru  devoir  opposer  en 
celte  occasion  une  de  ces  mâles  résistances  dont  il  donna 
plus  d'une  fois  le  spectacle.  Mais  la  vérité  est  qu'à  part  quel- 
ques dissentiments  de  détail,  à  propos  desquels  Louvois  ap- 
pela l'Académie  des  sciences  à  son  aide,  le  Commissaire  gé- 
néral sacrifia  docilement  aux  désirs  du  surintendant.  On  ne 
peut  méconnaître  même  qu'en  cette  circonstance  néfaste  son 
génie  sut  trouver  des  inspirations  digues  d'une  meilleure  en- 
treprise. 

Suivant  le  plan  conçu  par  Vauban,  l'Eure,  amenée  de 
Pontgouin  à  Maintenon  par  un  canal  de  onze  lieues  de  lon- 
gueur, devait  franchir  la  vallée  de  Maintenon  sur  un  aqueduc 
de  5,920  de  longueur,  percé  de  242  arcades  de  13  mètres 
de  largeur.  Ces  arcades,  selon  la  profondeur  de  la  vallée, 
seraient  tantôt  simples,  tantôt  doubles  ou  triples.  A  son 
point  le  plus  élevé  l'aqueduc  aurait  soixante-huit  mètres. 


116 

L'eau,  une  fois  sortie  de  ce  prodif^ieux  coodait,  coalenit 
dans  UD  lit  de  terre  jusqu'aux  étangs  de  Trappes  et  de  Bois 
d'Arcy.  Mais  l'Eure  ne  pouvant  fournir  en  toute  saison  le 
même  volume  d'eau,  il  serait  établi  sur  tout  le  parcours  du 
canal  de  vastes  bassins  d'attente  qui  emmagasineraient  l'eau 
aux  époques  d'abondance,  et  verseraient  leurs  réserves  au 
canai  dans  les  temps  de  sécheresse.  Telle  fut  la  conception 
de  Vauban. 

Les  événemenls  toutefois  ne  lui  permirenl  pas  de  la  réaliser 
pleinement.  Deux  auriéea  eocoie  lui  étaient  nécessaires, 
pensait-il,  quand  le  roi  l'arracha  à  ces  travaux  pour  aller  faire 
le  siège  de  Phiiisbourg  [1688).  Depuis  celte  interruption  les 
ouvrages  ne  furent  jamais  repris.  II  n'en  est  resté  que  l'a-  ' 
queduc  incomplet  et  inutile  de  Mainteaon,  «  monument  funé- 
raire des  pauvres  soldats  immolés  [1]  ». 

La  direction  de  ces  travaux  toutefois  n'avait  pas  tellemenl 
occupé  Vauban  qu'il  n'ait  pu  se  livrer  à  d'autres  soins.  Il 
avait  notamment  rédigé  pour  Seignelai  un  rapport  remar- 
quable sur  l'amëlioralion  et  la  défense  des  principaux  ports, 
rades  et  côtes  de  la  France.  Les  vues  qu'ouvrait  Vauban 
étaient,  à  vrai  dire,  trop  étendues  pour  qu'elles  pussent  être 
entièrement  appliquées  à  celte  époque.  Hais  c'est  le  propre 
du  génie  de  savoir  franchir  les  limites  du  temps.  Comme  le 
soleil  il  domine  le  monde,  et  brille  parfois  longtemps  avant 
que  de  féconder. 

Dans  l'une  de  ses  absences  de  Uaintenon,  Vauban  était  allé 
inspecter  le  canal  du  Uidi,  immortelle  création  de  Biquet. 
L'admiration  que  lui  inspira  ce  travail  fut  presque  sans 
bornes.  C'est  k  tort  cependant  qu'on  est  parti  de  là  pour 
prêter  â  Vauban  celle  parole  :  «  Il  ne  manque  qu'une  seule 
chose  h  ce  canal,  c'est  la  statue  de  Riquet  ».  Vauban  y 
voyait  encore  d'autres  lacunes,  ainsi  que  le  prouve  nettement 
le  passage  suivant  du  Mémoire  qu'il  fit  à  ce  sujet  :  «  Ce  canal 
a  été  le  plus  grand  et  le  plus  noble  ouvrage  de  ce  genre  qu'on 
eût  encore  entrepris,  et  qui  pouvait  devenir  la  merveille  de 
siècle,  s'il  avait  été  pouàsé  aussi  loio  qu'on  l'aurait  pu 
mener».  Dans  la  pensée  de  compléter  l'œuvre,  Vauban  si- 
gnala dans  un  travail  spécial  les  réparations  et  augmenta- 
lions  au  moyen  desquelles  les  b&timents  de  quatre  vingt  dix 

et.  --  Louis  XIV  et  le  duc  de  Bourgogne. 


417 

pieds  de  long  et  vingt  sept  pieds  de  large  pourraient  passer 
d'une  mer  à  l'autre  sans  rompre  charge.  Plus  tard  même,  en 
1691 ,  Yauban  présenta  un  nouveau  Mémoire  plus  étendu,  dans 
lequel  il  recommandait  la  création  de  nouvelles  branches  de 
navigation  qui  pourraient  se  rattacher  au  canal,  indiquant, 
de  plus,  quels  travaux  seraient  à  faire  pour  rendre  toutes  les 
rivières  latérales  propres  à  la  navigation  ou  à  la  flottaison. 
Par  la  réalisation  de  ce  projet,  le  Jura,  les  Alpes,  les  Cévennes 
et  les  Pyrénées  déverseraient  dans  le  canal  les  produits  de 
leurs  forêts  et  de  leurs  usines,  de  leurs  plaines  et  de  leur  com- 
merce. Sans  compter  qu'à  ces  avantages  provinciaux  se  join- 
draient d'autres  profits  d'intérêt  général.  C'est  ainsi  que  >  la 
navigation  commerciale  de  l'Atlantique  à  la  Méditerranée  se 
continuerait  à  travers  les  terres,  et  qu'en  temps  de  guerre 
les  transports  militaires  seraient  assurés  entre  les  deux 
mers.  Yauban  toutefois  ne  s'illusionnait  pas  sur  les  diffi- 
cultés pratiques  que  rencontrerait  l'application  de  ces  plans. 
Avec  le  grand  sens  pratique  qui  ne  l'abandonnait  jamais,  il 
reconnaissait  que  la  réalisation  de  ses  idées  devait  être 
surtout  l'œuvre  de  la  postérité. 

A  la  suite  de  ces  nombreux  travaux,  Yauban  fut  élevé  au 
grade  de  lieutenant  général. 

XIY. 

En  1688,  la  paix  de  Ratisbonne,  dont  la  durée  devait  être 
de.vingt  ans,  fut  rompue  par  suite  des  intrigues  de  Guillaume 
d'Orange,  stathouder  de  Hollande,  qui  fit  siguer  aux  en- 
nemis de  la  France  la  confédération  connue  sous  le  nom  de 
Ligue  d'Augsbourg.  L'armée  française  commença  par  se 
porter  sur  Philisbourg  pour  en  faire  le  siège.  Le  roi,  ayant 
voulu  que  ce  siège  servit  à  rinstruction  de  son  fils,  donna  le 
commandement  au  Dauphin,  qui  eut  sous  ses  ordres  le  duc 
de  Duras,  Catinat  et  Yauban.  Ce  dernier  conduisit  le  siège, 
ayant  pour  auxiliaires  quarante  ingénieurs.  Il  y  avait  douze 
ans  que  Yauban  avait  lui-même  augmenté  la  fortification  de 
cette  place  :  c'est  assez  dire  que  l'entreprise  serait  diffi- 
cile à  mener  à  bonne  fin.  Aux  défenses  créées  par  l'art  se  joi- 
gnirent encore  des  complications  provenant  de  la  saison.  On 
était  au  mois  d'octobre  :  des  pluies  torrentielles  vinrent  sans 
interruption  desservir  les  assiégeants.  Enfin,  pour  surcroît 


118 

d'obstacles,  le  grand  ingénieur  eut  à  lutter  contre  Tardear  in- 
tempestive d'officiers  supérieurs  qui  voulaient  à  toute  force 
tenter  des  coups  de  vigueur,  prétendant  abréger  par  là  la 
durée  du  siège.  Hais  Vauban,  résistant  k  toutes  les  sug- 
gestions, ne  se  départit  point  de  sa  prudence  méthodique,  et 
consacra  par  l'exemple  la  belle  et  salutaire  maxime  qu'il  for-^ 
mula  depuis  dans  son  Traité  de  l'attaque  des  places  :  «  La 
précipitation  dans  les  sièges  ne  hâte  point  la  prise  des 
places,  la  recule  souvent,  et  ensanglante  toujours  la  scène.  » 

Dix  ingénieurs,  «  ces  martyrs  de  l'infanterie  »,  comme  l'é- 
crivait Vauban  à  Louvois,  furent  tués,  quatorze  blessés  pen- 
dant  les  opérations.  Vauban  suppléa  à  ces  pertes  en  payant 
plus  que  jamais  de  sa  personne. 

C'est  pendant  ce  siège  que  l'ingénieur  inventa,  à  l'usage 
de  Tartillerie,  le  tir  à  ricochet,  procédé  dont  il  constate  lui* 
môme  les  effets  dans  une  lettre  à  Louvois,  qui  s'y  montrait 
peu  contiant.  «  La  batterie  à  ricochet  de  Philisbourg,  que 
sans  doute  vous  aurez  traitée  de  visionnaire  et  de  ridicule,  a 
démonté  six  ou  sept  pièces  de  canon,  fait  déserter  l'un  des 
côtés  de  l'ouvrage  à  corne  ei  toute  la  face  d'un  des  bastions 
opposées  aux  grandes  attaques  ;  si  bien  qu'on  n'en  tirait 
plus  (1).  » 

Le  siège  se  prolongea  encore  quelques  temps.  Hais  peu 
à  peu  intimidés  par  les  dévastations  du  nouveau  système  de 
tir,  les  défenseurs  de  la  place  se  décidèrent  à  capituler.  Le 
siège  avait  duré  pendant  vingt-deux  jours  de  tranchée  ;  et, 
malgré  la  supériorité  numérique  de  l'artillerie  des  assiégés, 
les  Français  n'avaient  eu  que  six  cents  hommes  tués  et  six 
cents  mis  hors  de  combat. 

Devenue  maîtresse  de  Philisbourg,  l'armée  se  dirigea  snr 
Uanheim.  Vauban  usa  de  supercherie  vis-à-vis  de  l'ennemi 
en  ouvrant  la  tranchée  aux  approches  de  la  citadelle,  après 
avoir  feint  d'attaquer  la  ville.  «  Si  c'était  des  Français,  dit-il 
dans  un  compte-rendu  malicieux  adressé  à  Louvois,  j'en  at- 
tendrais une  sortie  dès  le  matin  :  mais  la  grande  bravoure 
des  Allemands  ne  se  fait  bien  sentir  qu'après  midi,  cela  fait 

(i)  En  1687,  Vauban  avait  imaginé  la  baïonnette  à  douille,  c'est- 
à  dire  celle  dont  on  se  sert  encore  de  nos  jours.  Jusque  là  la  baïon- 
nette n'était  qu'Hun  coutelas  qu*on  enfonçait  dans  le  canon  du  fusil  ; 
d'où  résultait  naturellement  rimpossibilité  de  faire  feu. 


449 

qaeje  ne  les  appréhende  pas,  parce  que  la  tranchée  sera  fort 
bien  en  état,  et  que  nous  aurons  dtné  anssi  bien  qu  eux. 
Ce  sont,  au  fond,  de  fort  braves  gens  ;  car,  pendant  que  nous 
leur  coupions,  cetla  nuit,  tout  doucement  la  gorge  du  côté  de 
la  citadelle,  ce  n'était  de  leur  part  que  fanfares  de  trompettes, 
timbales  et  hautbois  du  côté  de  l'attaque.  Il  n'y  a  point  de 
menuets  ni  d'airs  de  nos  opéras  qu'ils  n'aient  fort  bien  joués; 
et  cela  a  duré  tout  le  temps  qu'ils  ont  trouvé  le  vin  bon, 
c'est-à-dire,  toute  la  nuit  i>.  Mais  à  peine  cette  lettre  partie, 
la  place  se  rendait,  devançant  de  deux  jours  la  capitulation 
de  la  place.  La  cause  de  cette  reddition  précipitée  était  due  à 
la  défection  des  soldats  de  l'Electeur  Palatin  qui  n'avaient 
pas  été,  disait-on,  payés  depuis  dix-sept  mois,  et  qui  som- 
mèrent le  gouverneur  de  capituler,  en  appuyant  l'injonction  de 
vingt  canons  de  fusil  tournés  vers  sa  poitrine. 

Trois  jours  après  la  prise  de  Manheim  (45  novembre),  l'ar- 
mée allait  s'établir  devant  Frankenthal.  Louvois  ne  cessait, 
au  nom  du  Roi,  de  recommander  à  Vauban  de  ne  point  s'ex- 
poser, et  surtout  de  ne  point' mettre  le  pied  à  la  tranchée. 
Mais  il  est  curieux  de  voir  par  le  témoignage  de  Saint-Pouence  à 
quel  point  l'ingénieur  tenait  compte  de  ces  recommandations. 
«  Lorsque  le  Roi  ne  voudra  pas  qu'il  aille  aux  tranchées,  dans 
une  armée  qui  fera  un  siège,  il  n*y  a  de  véritable  moyen  de 
l'en  empêcher  que  de  ne  le  point  faire  venir  ».  Devant  Fran- 
kenthal, au  reste,  Vauban  n'eut  pas  à  s'exposer  longtemps. 
Dès  le  troisième  jour  de  l'attaque  il  écrivait  à  Louvois  avec  un 
dépit  enjoué  :  «  Les  ennemis  m'ont  trompé  aussi  bien  qu'à 
Hanbeim,  et,  sans  se  soucier  d'être  déshonorés,  ils  se  sont  ^ 
rendus  après  trente-huit  heures  d'attaque,  sans  me  donner  le 
loisir  d'achever  la  batterie  D,  que  j'avais  destinée  à  de 
grandes  exécutions,  aussi  bien  que  la  C.  C'est  de  quoi  je  sais 
très  mauvais  gré  à  ces  coquins-là  ;  car  enfin,  voilà  je  ne  sais 
combien  de  fois  que  je  commence  des  expériences,  sans  qu'ils 
n'aient  voulu  donner  le  temps  d'en  achever.  » 

La  prise  de  Frankenthal  termina  la  campagne.  Pour  recon- 
naître ses  services  et  ses  bons  offices,  le  Dauphin  fit  don  à 
Vauban  de  quatre  pièces  de  canon  :  présent  que  pouvait  bien 
recevoir,  comme  le  disait  le  donataire  lui-même,  «  celui  qui 
avait  aidé  à  en  faire  gagner  plus  de  deux  mille  ».  Vauban 
plaça  ces  canons  dans  sa  propriété  de  Bazoches  (4)  oii  elles  ne 

(4)  Après  avoir  affranclii  le  petit  fief  de  Vauban,  mis  sous  le  se- 


#♦ 


420 

devaient  servir,  selon  son  mot,  «  quà  solenniser  la  santé 
de  ses  bienfaiteurs,  et  à  tirer  le  joor  du  Saint-Sacrement  pen- 
dant la  procession  ».  Cependant,  écrivait-il  en  plaisantant 
à  Louvois,  «  si,  par  hasard,  vous  avez  quelque  expédition 
de  guerre  à  faire  en  Horvan,  vous  les  trouverez  là  toutes 
prêtes  ». 

De  son  côté,  Yauban  ne  manqua  pas  de  reconnaître,  selon 
son  habitude  constante,  les  services  de  ceux  qui  avaient 
guerroyé  avec  lui,  en  les  signalant  à  ceux  qui  distribuaient 
les  récompenses  (1).  Car  c'était  une  de  ses  maximes  que 
«  quand  on  expose  d'honnêtes  gens  à  se  faire  tuer  aussi 
souvent  qu'il  le  faisait,  on  devait  du  moins  rendre  témoignage 
de  leur  mérite  et  de  leur  bon  cœur.  » 


XVI. 

Dans  les  premiers  jours  de  l'année  1691,  Vauban  rentra 
en  campagne.  À  peine  relevé  d'une  maladie  contractée  en 
fortifiant  Tpres,  il  partit  avec  le  Roi  pour  assiéger  Mons.  Soi- 
xante dix  mille  soldats  environ  prirent  part  au  siège.  On  fit 
venir  vingt-deux  mille  pionniers  qui  tracèrent  la  vaste  circon- 
vallation  de  Mons,  et  détournèrent  de  son  lit  la  Trouille,  ri- 
vière près  de  laquelle  Hons  est  situé.  L'espoir  des  assiégés 
était  que  Guillaume  d'Angleterre  viendrait  à  leur  secours. 
Mais  celui-ci  n'ayant  pu  réunir  assez  de  troupes  pour  entre- 
prendre de  faire  lever  le  siège,  les  habitants,  épouvantés  des 
ravages  qu'occasionnait  le  bombardement  de  la  place,  for- 
cèrent le  gouverneur  à  capituler.  Ainsi  fut  conquise  en  trois 
semaines  l'importante  capitale  du  Hainaut. 

L'année  suivante  (1692),  Yauban  eut  à  conduire  un  siège 
dans  lequel  tous  les  genres  de  difficultés  se  trouvèrent  accu-- 

questre  avant  sa  naissance,  Tingénieur  avait  fait  construire  dans  la 
paroisse  de  Baroches,  sur  le  territoire  de  laquelle  ce  domaine  était 
situé,  un  château  où  il  aimait  à  se  retirer  quand  d'aventure  il  pou- 
vait se  ménager  quelques  loisirs. 

(2)  Vauban  savait  aussi  récompenser  par  des  largesses  le  mérite 
de  ceux  qui  l'entouraient  Maintesfois  il  donna  de  Targent  aux  soldats 
qui  s'étaient  bien  conduits.  Sa  bienfaisance  était  extrême.  Il  se  plai- 
sait surtout  à  venir  en  aide  aux  jeunes  officiers  sans  ressources,  m  Je 
resUtue  par  là,  disait-il  modestement,  ce  que  je  reçois  en  trop  de  la 
munificence  du  Roi.  « 


481 

mules  comme  pour  soumettre  à  une  épreuve  suprême  le  génie 
du  grand  ingénieur.  Ce  siège  fut  celui  de  Mamur.  Là,  d'ail- 
leurs, allait  se  présenter  Tune  des  scènes  les  plus  émouvantes 
de  Tart  militaire.  Les  deux  premiers  ingénieurs  de  l'Europe 
devaient  se  trouver  en  présence.  Vauban  dirigerait  l'attaque, 
Cohorn  la  soutiendrait. 

Pour  devenir  maîtresse  de  Namur,  Tarmée  royale  avait  en 
quelque  sorte  deux  places  à  réduire  :  la  ville  d'abord,  puis 
le  château  que,  l'année  précédente,  Cohorn  avait  augmenté 
d'un  nouveau  fort.  La  ville,  il  est  vrai,  n'était  que  médio- 
crement fortifiée.  Elle  se  rendit  d'ailleurs  le  sixième  jour 
après  l'ouverture  de  la  tranchée.  Sitôt  après  cette  capitu- 
lation, l'armée  changea  de  camp  pour  faire  le  siège  de  la  cita- 
delle. Cette  forteresse  était  presque  inexpugnable.  Située 
entre  la  Sarobre  et  la  If^euse,  sur  le  monticule  qui  divise  les 
deux  bassins,  elle  avait  pour  annexe  un  vieux  château  qui 
commandait  le  confluent  des  deux  rivières.  Ce  château  était 
entouré  de  murs  flanqués  de  tours,  lesquels  s'élevaient  sur 
des  roches  presque  à  pic.  Du  seul  côté  où  les  assiégeants 
pouvaient  attaquer,  la  citadelle  se  trouvait  protégée  par  deux 
ouvrages  à  corne  et  une  couronne  irrégulière,  appelée  par  les 
Espagnols  l'ouvrage  de  Terra-Nova.  En  avant  de  ces  points 
de  défense  se  présentait  le  fort  Guillaume,  récemment  bâti 
par  Cohorn  au  haut  d'une  éminenoe  entourée  d'une  ravine 
qui  descendait  vers  la  Sambre.  De  plus,  entre  cette  ravine  et 
la  Meuse  était  un  plateau  sur  lequel  les  assiégés  avaient 
construit  un  retrancnement  protégé  par  une  maison  fortifiée, 
appelée  la  Cachotte.  A  cette  dernière  ligne  de  défense  enfin 
s'en  joignait  une  autre  établie  par  la  nature,  et  que  les 
assiégés  occupaient.  En  résumé,  c'était  comme  sept  enceintes 
de  fortifications  que  les  Français  avaient  à  emporter  avant 
que  d'occuper  en  maîtres  la  portion  qu'ils  convoitaient.  Pour 
comble  de  difficultés,  le  ciel  vint  encore  se  déclarer  contre 
eux.  «  Le  beau  temps,  dit  Saint-Simon,  qui  était  présent  à  ce 
siège,  se  tourna  en  pluies,  de  l'abondance  et  de  la  conti- 
nuité desquelles  personne  de  l'armée  n'avait  vu  d'exemple,  et 
qui  donnèrent  une  grande  réputation  à  Saint-Hédard  dont  la 
fëie  est  au  8  juin.  Il  plut  tout  ce  jour-là  à  verse,  et  on  prétend 
que  le  temps  qu'il  fait  ce  jour-là  dure  quarante  jours  de  suite. 
Le  hasard  fit  que  cela  arriva  cette  année.  Les  soldats,  au  dé- 
sespoir de  ce  déluf^e,  firent  des  imprécations  contre  ce  saint 


122 

en  recherchèrent  des  images  et  les  rompirent  et  brûlèrent 
tant  qu'ils  en  trouvèrent.  Ces  pluies  devinrent  une  plaie  pour 
le  siège.  Les  tentes  du  Roi  n'étaient  comrounicabies  que  par 
des  chaussées  de  fascines  qu'il  fallait  renouveler  tous  les 
jours  a  mesure  qu'elles  s'enfonçaient  ;  les  camps  et  les  quar- 
tiers n'étaient  pas  plus  accessibles  ;  les  tranchées  pleines 
d'eau  et  de  boue,  il  fallait  souvent  trois  jours  pour  remuer  le 
canon  d'une  batterie  à  une  autre.  Les  chariots  devinrent  iuu- 
tiles,  en  sorte  que  les  transports  des  bombes,  boulets,  etc., 
ne  purent  se  faire  qu'à  dos  de  mulets  ei  de  chevaux  tirés  de 
tous  les  équipages  de  l'armée  et  de  la  cour.  » 

Yauban  ayant  résolu,  au  bout  de  quelque  temps,  de  donner 
l'assaut  à  la  septième  ligne  de  fortifications,  l'ennemi  fut  cul- 
buté, et  l'on  commença  aussitôt  à  ouvrir  la  tranchée  sur  des 
roches  revêtues  d'une  mince  couche  de  terre  et  de  brous- 
sailles. Les  parallèles  une  fois  établies,  on  attaqua  avec 
vigueur  le  retranchement  et  la  Cachotte,  doublement  défendus 
et  par  de  nombreux  soldats  et  par  les  canons  de  la  citadelle 
et  du  fort  Guillaume.  L'action  fut  des  plus  vives  ;  mais  la  po- 
sition finit  par  rester  aux  Français.  Aussitôt  après  commença 
le  siège  du  fort  Guillaume,  que  commandait  Cohorn,  ayant 
avec  lui  son  propre  régiment. 

Des  canons  placés  sur  les  deux  rives  de  la  Sambre  diri- 
gèrent leur  feu  sur  l'ouvrage  avec  une  puissance  désastreuse 
pour  l'ennemi.  «  Tandis  qu'on  ouvrait  de  loin  des  brèches, 
dit  M.  Allent  dans^son  Histoire  du  génie,  que  le  ricochet  et 
les  bombes  tourmentaient  l'intérieur  des  ouvrages,  une  nou- 
velle place  d*armes  embrassa  le  fort.  On  la  vit,  non  sans 
quelque  surprise,  s'étendre  à  la  fois  sur  le  front  et  les  deui 
flancs  de  cette  forteresse,  s'avancer  à  droite  sur  les  rochers 
qui  dominent  la  Meuse,  et  menacer  la  gauche  du  fort  et  de 
ferra-Nova  ;  descendre  les  hauteurs  qui  dominent  la  Sambre, 
et  cheminer  dans  les  prairies  basses  qui  bordent  cette  rivière, 
coùime  s*il  se  fût  agi  d'aborder  les  branches  droites  du  fort 
et  du  château.  Cette  parallèle  immense,  demi-circulaire, 
d'une  figure  bizarre,  qui,  tantôt  par  des  zigzags,  tantôt  par 
des  détours  et  des  sinuosités  sans  nombre»  se  pliait  à  la 
la  nature  du  terrain,  marchait,  malgré  des  torrents  de  pluie, 
à  des  niveaux  différents,  d'un  côté,  sur  des  rochers  couverts 
de  glace  ;  de  l'autre,  à  travers  des  prairies  marécageuses,  en 
un  mot  dans  un  site  où  se  trouvaient  réunies  les  difficultés 


423 

des  sièges  de  Luxembourg  et  de  Philisbourg.  Tout-à*coup 
une  double  sape  unit  les  extrémités  opposées  de  cette  paral- 
lèle, ferme  le  cercle,  achève  d'envelopper  le  fort  Guillanme, 
le  sépare  du  château,  l'isole  et  le  réduit  à  ses  propres  forces. 
Etourdi  de  ce  coup  imprévu,  furieux  et  non  pas  vaincu, 
Cohorn  essaya  encore  de  défendre  ce  fort,  serré  de  toutes 
parts,  ouvert  par  le  canon,  et  d'où  ses  troupes  commençaient 
à  déserter.  Mais  les  Français  se  précipitent  dans  les  chemins 
couverts,  renversent  les  ennemis  dans  leurs  fossés,  les  pour- 
suivent, et  ne  s'arrêtent  qu'au  bruit  réitéré  de  la  chamade,  à 
peine  entendu  au  milieu  dû  fracas  de  cet  assaut.  Cohorn  livre 
avec  douleur  son  ouvrage.  Pensif,  les  yeux  baissés,  et  re- 
gardant sa  défahe  comme  une  insulte,  il  sortait  avec  le  Rhin- 
grave,  compagnon  de  sa  défense,  suivis  tous  deux  de  leurs 
principaux  officiers.  Vauban  s'approche,  les  prévient  et  les 
invite  à  partager  son  logement  et  sa  table.  Le  Bhingrave  ac- 
cepta :  mais  Cohorn  lève  un  instant  les  yeux  sur  Vauban,  les 
détourne  et  s'éloigne.  » 

Restait  toutefois  le  château  avec  ses  nombreuses  en- 
ceintes. Le  Roi  dirige  en  personne  l'attaque  du  chemin 
couvert  de  Terra-Nova.  Les  troupes,  exaltées  par  sa  pré- 
sence, ne  connaissent  plus  d'obstacles.  Elles  franchissent  les 
palissades,  sautent  dans  le  fossé,  pénètrent  par  les  brèches 
qu'a  ouvertes  le  canon  et  se  logent  dans  la  Terra-Nova.  L'en- 
nemi, surpris,  épouvanté,  tombant  de  fatigue,  juge  la  résis- 
tance impossible,  et  livre  bientôt  les  dernières  défenses  qui 
lui  restent. 

Ce  siège  avait  coûté  à  l'ennemi  5,000  hommes  ;  les  Fran- 
çais n'avaient  eu  que  1,400  morts  et  4,600  blessés,  bien 
qu'ils  eussent  livré  à  découvert  plusieurs  attaques  de  vive 
force  contre  des  ennemis  retranchés. 

Tel  fut  ce  siège,  remarquable  entre  tous  ceux  que  dirigea 
Vauban.  On  peut  dire  d'ailleurs  que,  dans  cette  entreprise, 
tous,  depuis  le  Roi  et  l'ingénieur  jusqu'aux  simples  soldats, 
y  furent  héroïques.  Dans  le  journal  que  rédigea  Vauban  à 
l'occasion  de  cette  attaque,  on  trouve  relatés  des  faits  qui  glo- 
rifient jusqu'aux  derniers  rangs  de  notre  armée. 

Vers  la  fin  de  la  campagne,  le  duc  de  Savoie  ayant  menacé 
le  Dauphiné,  Vauban  fut  dépéché  dans  cette  province.  Il  y 
traça  des  plans  de  tous  les  ouvrages  jugés  nécessaires  à  la 
sûreté  de  cette  frontière  ainsi  qu'à  celle  du  comté  de  Nice  et 
du  Piémont. 


124 


XVII. 

Dans  l'année  4693,  Yauban  fut  chargé  d'attaquer  Char- 
leroi.  Les  fortifications  de  cette  place  étaient  l'ouvrage  de 
rillustre  ingénieur,  et  Tennemi  les  avait  entretenues  avec 
soin.  Pour  triompher  d'obstacles  aussi  sérieux,  Yauban  conçut 
un  plan  qui  souleva  contre  lui  une  partie  des  troupes.  Les 
uns  l'accusèrent  de  créer  à  plaisir  des  diflScultés  pour  mé- 
nager par  là  plus  ample  carrière  à  son  gëriie  ;  les  autres,  ren- 
dant mieux  justice  au  caractère  de  l'ingénieur,  lui  repro- 
chèrent seulement  de  manquer  de  coup-d'œil  dans  la  circon- 
stance. Selon  sa  coutume,  Yauban,  sourd  à  tous  les  mur- 
mures, ne  prit  conseil  que  de  ses  vues  supérieures.  Il  sut 
même,  dans  un  moment  oii  Ton  eut  pu  opposer  avec  avantage 
la  force  à  la  force,  résister  aux  obsessions  qui  le  tour- 
mentaient, se  contentant  d  y  répondre  par  cette  parole  em- 
f freinte  d'un  admirable  sentiment  d'humanité  :  t  Brûlons  de 
a  poudre,  et  versons  moins  de  sang  ».  Il  en  résulta  d'ailleurs 
qu*à  force  d'habileté  et  de  prudence,  Yauban  réussit  à 
s'emparer  de  la  place  sans  recourir  presque  aux  moyens  de 
violence.  La  place  capitula  après  vingt-sept  jours  de  tranchée. 
Jamais  siège  important  ne  coûta  moins  de  pertes  aux  as- 
siégeants. 

L'année  suivante  [1694]  Yauban  eut  à  repousser  en  Bre- 
tagne les  Anglais  qui  menaçaient  nos  côtes  de  leurs  flottes. 
L'ennemi  avant  fait  une  descente  dans  la  baie  de  Camaret, 
Yauban  les  tailla  complètement  en  pièces,  et  les  força  à 
prendre  la  fuite.  Prévovant  néanmoins  que  les  Anglais  reste- 
raient encore  maîtres  de  la  mer  et  qu'ils  tenteraient  de  nou- 
velles attaques  contre  nos  établissements  maritimes,  Yauban 
(^répara  des  instruciions  à  l'effet  de  diminuer  dans  les  ports 
es  ravages  des  boulets  rouges  et  des  bombes. 

En  1697,  Yauban  fut  appelé  à  diriger  le  siège  d'Ath,  de 
concert  avec  Catinat  qui  commandait  le  corps  d'armée.  Cette 
place  avait  été  fortifiée  par  Yauban  lui-même  dans  le  temps 
qu'elle  appartenait  à  la  France.  Il  lui  avait  ménagé  une 
défense  d'eau  fournie  par  deux  rivières.  Hais  les  assiégés 
étant  peu  versés  dans  l'art  des  manœuvres  d'eau,  Yauban 
n'eut  point  à  vaincre  l'obstacle  qu'il  avait  créé.  Dans  ce  siège 
l'invincible  preneur  de  villes  fut  à  même  de  se  rendre  un 


125 

compte  exact  des  effets  qae  pouvait  produire  le  tir  à  ricochet. 
Jusque-là  ce  mode  de  tir  n*avait  été  employé  qu'à  coutre- 
cœur  par  rariillerie.  Cette  fois,  Yauban,  secondé  par  Ca- 
tiuat,  son  digne  ami,  parvint  à  faire  violence  au  préjugé,  et 
tira  du  nouveau  système  les  puissants  effets  qu'il  comportait. 
Pendant  tout  le  siège  le  tir  à  ricochet  fut  employé.  Les  ré- 
sultats qui  s'ensuivirent  ne  tardèrent  pas  à  convaincre  les 
esprits  les  plus  incrédules  et  les  plus  prévenus. 

Bien  que  Yauban  et  Catinat  eussent  voulu  qu'on  ne  tirât  pas 
sur  la  ville,  dont  la  dévastation  leur  semblait  inutile  pour  le 
succès,  les  assiégés  ne  laissèrent  pas  que  d'être  promptement 
démoralisés  par  les  ravages  qu'occasionnait  le  nouveau  mode 
de  tir.  Persuadés  que  les  assiégeants  arriveraient  infailli- 
blement à  leurs  fins,  ils  ne  se  défendirent  plus  qu'avec  mol- 
lesse et  découragement.  Il  arriva  même  qu'après  quatorze 
jours  de  tranchée,  les  troupes  demandèrent  à  capituler. 

Les  Français  n'eurent  que  cinquante  hommes  tués  et  cent 
cinquante  blessés.  Parmi  ces  derniers  figurait  Yaubanqu'une 
balle,  heureusement  amortie,  avait  atteint  au-dessous  de 
l'épaule,  tandis  qu'il  inspectait  les  travaux. 

Dans  le  cours  de  la  campagne  de  1697,  Yauban  et  Catinat 
ne  furent  pas  les  seuls  qui  eussent  su  obtenir  des  succès  pour 
la  France.  Sur  terre,  Yendôme  avait  pris  Barcelone  ;  l'esca- 
dre de  Pointes  avait  fait  une  expédition  heureuse  contre 
Garthagène.  A  ces  glorieux  faits  d'armes  s'en  joignaient  en- 
core d'autres  de  moindre  importance.  Tout  donnait  donc  à 
croire  que  l'on  marchait  à  un  traité  honorable  et  avantageux 
pour  la  France.  Au  lieu  de  cela,  le  bruit  vint  à  se  répandre  que 
Lonis  XIY  allait  traiter  à  des  conditions  désastreuses.  Pour 
servir  les  plans  de  son  ambition  dynastique,  le  Roi  aban- 
donnerait un  grand  nombre  de  places  qui  avaient  été  chè- 
rement conquises,  à  tel  point  que,  par  suite  de  délaissement, 
la  France,  pour  la  première  fois  depuis  l'entrée  de  Richelieu 
aux  affaires,  rétrograderait  dans  l'œuvre  de  son  achèvement 
territorial  et  rentrerait  presque  dans  les  limites  de  1678.  A 
cette  nouvelle,  l'âme  patriotique  de  Yauban  ne  put  se  con- 
tenir. Elle  éclata  dans  une  lettre  d'indignation  adressée  à 
Racine,  lettre  dans  laquelle  Yauban  déclare  que,  si  les  bruits 
qui  circulent  sont  fondés  «  nous  allons  devenir  l'objet  du 
mépris  de  nés  voisins,  qu'une  telle  paix  sera  plus  infâme  que 
celle  de  Cateau-Camt)résis,  qui  déshonora  Henri  II,  qu'en  un 


426 

mot  cette  paix  déshonorera  le  Roi  et  toute  la  nation  ». 
Quoique  pût  penser  Yauban  cependant,  le  traité  ne  s'en  con- 
clut pas  moins  dans  les  conditions  qui  lui  semblaient  si  hu- 
miliantes. Le  .30  octobre  fut  signé  le  traité  de  Ryswick  par 
lequel  la  France  fut  dépouillée  d'une  partie  de  ses  conquêtes, 
et  vit  son  intérêt  sacrifié  à  celui  du  prince  qui  la  gouvernait. 

A  la  suite  du  traité  de  Ryswick,  Yauban  fut  chargé  de  dé- 
terminer et  de  diriger  les  travaux  nécessaires  pour  la  défense 
de  nouvelles  frontières.  Ce  ne  fut  pas  trop  de  plusieurs 
années  pour  accomplir  cette  œuvre  importante. 

XVIII. 

Dès  le  commencement  du  siècle  suivant  éclata  la  guerre 
connue  sons  le  nom  de  Guerre  de  succession.  Yauban,  dont 
la  santé  se  trouvait  altérée,  ne  put  prendre  part  aux  pre- 
mières campagnes.  Comme  pour  le  consoler  d'un  repos  qui 
lui  était  pesant,  le  Roi  le  nomma  maréchal  de  France.  «  Ce 
prince,  dit  Saint-Simon,  s'était  ouvert  à  lui  un  an  aupa- 
ravant de  la  volonté  qu'il  avait  de  le  faire  maréchal  de 
France.  Yauban  l'avait  supplié  de  faire  réflexion,  que  cette  di- 
gnité n'était  point  faite  pour  un  homme  de  son  état,  qui  ne 
pouvait  jamais  commander  ses  armées,  et  qui  les  jetterait 
dans  l'embarras  si,  faisant  un  siège,  le  général  se  trouvait 
moins  ancien  maréchal  de  France  que  lui.  Un  refus  si  gé- 
néreux, appuyé  de  raisons  que  la  seule  vertu  fournissait, 
augmenta  encore  le  désir  du  Roi  de  la  couronner.  Yauban 
avait  fait  cinquante-trois  sièges  en  chef,  dont  une  vingtaine 
en  présence  du  Roi  qui  crut  se  faire  maréchal  de  France  soi- 
même  et  honorer  ses  propres  lauriers  en  donnant  le  bâton  à 
Yauban.  Il  le  reçut  avec  la  même  modestie  qu'il  avait 
marqué  de  désintéressement.  Tout  applaudit  à  ce  comble 
d'honneur,  où  aucun  autre  de  ce  genre  n'était  parvenu  avant 
lui  et  n'est  arrivé  depuis  ». 

Cette  même  année,  profitant  d'une  amélioration  dans  la 
santé  du  célèbre  ingénieur,  le  Roi  le  chargea  de  conduire  le 
siège  de  Brisach,  sous  les  ordres  du  duc  de  Bourgogne,  à  qui 
Louis  XIY  était  désireux  de  donner  Yauban  pour  maître.  La 
place  avait  été  fortifiée  par  Yaixban  lui-même  ;  mais  il  faut 
dire  que  depuis  sa  mise  en  défense  Brisach  s'était  affaibli  en 


<27 

perdant,  après  le  traité  de  Ryswick,  les  ouvrages  construits 
dans  les  lies  du  Rhin.  La  conséquence  fut  que  le  siège  ne 
dura  que  treize  jours  de  tranchée.  Les  assiégeants  n'avaient 
perdu  que  trois  cents  hommes.  Ce  fut  là  le  dernier  siège  que 
conduisit  Vauban  (1703). 

Remarquons  toutefois  que,  si  Tinirépide  ingénieur  ne  guer- 
roya pas  davantage,  la  faute  n'en  fut  point  à  lui.  Dès  Tannée 
suivante  encore  il  demanda  à  conduire  le  siège  de  Landau  ; 
mais  le  Roi  s'y  refusa,  craignant  de  mécontenter  l'ingénieur 
Tallard  qu'il  avait,  antérieurement  à  la  demande  de  Vauban, 
chargé  des  opérations.  Celui-ci  au  reste  trouva  un  moyen  fort 
ingénieux  de  se  venger  du  refus  du  Roi.  Sans  perdre  de 
temps,  il  prépara  des  instructions  complètes  sur  la  manière 
dont  le  siège  de  Landau  lui  semblait  devoir  être  amené.  Ces 
instructions  furent  en  grande  partie  suivies,  et  Landau  capi- 
tula au  bout  de  vingt-huit  jours  de  tranchée. 

En  1705,  Vauban  fut  créé  Chevalier  de  l'ordre  du  Saint- 
Esprit.  Il  était  toutefois  une  faveur  à  laquelle  le  maréchal 
eut  été  plus  sensible  qu'à  celle-là.  Cette  faveur  eut  consisté  à 
lui  donner  la  direction  du  siège  de  Turin  que  depuis  long- 
temps projetait  le  Roi.  Hais  Vauban  ne  put  obtenir  cette  nou- 
velle mardue  de  confiance,  non  que  Louis  XIV  ne  sentit  à 
part  lui  que  Turin  dût  être  plus  sûrement  enlevé  par  Vauban 
que  par  tout  autre.  Malheureusement  ce  prince,  à  cette  époque, 
ne  s'appartenait  plus.  Influencé  par  Madame  de  Maintenon  et 
par  Chamillard,  ministre  de  la  guerre  et  des  finances,  il  se 
laissa  aller  à  confier  Tentreprise  à  La  Feuillade,  gendre  de  ce 
dernier.  Louis  XIV  néanmoins  demanda  à  Vauban  un  plan 
d'attaque  qui  fut  soumis  à  La  Feuillade.  Celui-ci,  présomp- 
tueux autant  qu'inexpérimenté,  refusa  d'adopter  ce  plan  que 
lui  recommandait  fort  cependant  son  beau-père  :  «  Je  pren- 
drai Turin  à  la  Cohorn  (1)  )»,  répondii-il  avec  une  forfanterie 
que  les  événements  rendirent  plus  tard  ridicule. 

Le  13  mai  1706,  Tannée  commença  les  travaux  du  siège. 
Les  opérations  furent  menées  avec  tant  de  lenteur  que  trois 
mois  plus  tard  Tinvestissement  de  la  place  n'était  pas  ter- 


(i)  Cohorn  avait  pour  système  d'agir  comme  par  coups  de  foudre, 
écrasant  les  places  sous  une  grêle  de  bombes»  d*obus,  et  de  boulets 
rouges.  Au  contraire,  Vauban  opérait  avec  une  extrême  prudence, 
n'usant  du  canon  qu'avec  modéraUon* 


128 

miDé.  C'est  alors  que  «  Yauban,  dit  Saint-Simon,  fit  une 
grande  action  :  il  s'offrit  au  Roi  et  le  pressa  de  l'envoyer  à 
Turin  pour  y  donner  ses  conseils  et  se  tenir,  dans  les  inter- 
valles, à  deux  heures  de  l'armée,  sans  s'y  mêler  de  rien 
quand  il  y  serait.  II  ajouta  qu'il  mettrait  son  bâton  derrière  la 

tiorte,  qu'il  n'était  pas  juste  que  l'honneur  auquel  le  Roi 
'avait  élevé  le  rendît  inutile  à  son  service,  et  que,  plutôt  que 
cela  fût,  il  aimerait  mieux  le  lui  rendre.  Cette  offre  romaine 
ne  fut  point  acceptée  :  le  contraste  de  Yauban  et  de  La  Feuil- 
lade  eut  été  trop  grand  et  Tobscurcissement  de  ce  dernier 
trop  accablant  ».  Cet  obscurcissement,  à  tout  prendre,  n'eut 
pas  été  pire  pour  La  Feuillade  que  celui  que  fit  rejaillir  sur 
lui  Tissue  de  l'entreprise.  Au  bout  de  quatre  mois  il  fut  forcé 
de  lever  le  siège,  et  de  s'éloigner  de  la  ville  dont  il  avait 
juré  sur  sa  tête  de  se  rendre  maitre  (1)  ». 

Mais  tandis  que  La  Feuillade  préparait  son  échec  devant 
Turin,  Yauban  fut  appelé  à  remplir  une  mission  où  sa  gloire 
s'accrut  encore  d'un  nouveau  rayon.  Après  la  funeste  bataille 
de  Ramillies  (â3  mai  4706).  qu'avait  livrée  la  France  aux 
alliés,  Louis  XIY  songea  que  celui  qui  avait  sauvé  ce  côté  de 
nos  frontières  seize  ans  auparavant  pourrait  encore  le  faire 
respecter.  Yauban  donc  est  dépéché.  Il  arrive  à  Dunkerque, 
dans  le  même  temps  que  Malborough  campe  à  deux  lieues 
d'Ypres,  et  que  d'Oweskerque  investit  Ostende.  Ne  se  jugeant 
pas  en  force  pour  secourir  Ostende,  le  maréchal  se  réduit  à 
conserver  Nieuport  et  surtout  Ypres,  Dunkerque  et  Bergues. 
Dès  son  arrivée,  il  prescrit  des  travaux  qui  doivent  mettre 
cette  première  place  en  état  de  résister  à  l'ennemi.  Tandis 
que  ces  ouvrages  s'exécutent,  il  parcourt  toutes  les  places  de 
la  frontière,  préparant  pour  chacune  les  moyens  de  soutenir 
un  siège. 

De  son  côté  Malborough  fait  mettre  le  siège  devant  Ostende, 
et  menace  en  même  temps  les  autres  places  maritimes.  Hais 
le  général  anglais  ne  tarde  pas  à  reconnaître  les  difiicultés 
qu'il  va  rencontrer.  Bientôt  même  il  se  décide  à  changer  son 
plan  de  manœuvres,  et  abandonne  le  bassin  de  l'Yper  pour 
aller  opérer  dans  celui  de  la  Lysse.  De  telle  sorte  qu'on  peut 
dire  qu'en  cette  circonsTance  la  seule  présence  de  Yauban 
réussit  à  sauvegarder  pleinement  la  frontière. 

• 

(1)  Lettre  de  La  Feuillade  au  Roi,  30  sept.  1705. 


489 

Telle  fut,  dans  son  ensemble,  la  carrière  miliiaire  du  Ma- 
réchal. «  On  a  calculé  qu'il  avait  construit  trente-trois  places 
neuves  et  fait  travailler  à  trois  cents  places  anciennes,  qu'il 
avait  conduit  cinquante-trois  sièges  et  qu'il  s'était  trouvé  à 
cent  quarante  actions  de  vigueur  ^1)  ». 

Mais  ce  n'est  point  assez  pour  Vauban  d'avoir  accompli 
cette  immense  tâche  qui  suffirait  à  illustrer  plusieurs  noms. 
En  dehors  de  sa  sphère  professionnelle,  l'infatigable  ingé- 
nieur sut  encore  appliquer  son  génie  à  nombre  de  travaux  de 
divers  ordres  qui  lui  assurent  une  place  éclatante  parmi  les 
politiques  et  les  économistes. 


XIX. 


«  Comme  après  la  paix  de  Ryswick,  dit  Fontenelle,  il 
(Yauban)  ne  fut  plus  occupé  qu'à  visiter  les  frontières,  à  faire 
le  tour  du  royaume,  et  à  former  de  nouveaux  projets,  il  eut 
besoin  d'avoir  encore  quelque  autre  occupation,  et  il  se  la 
donna  selon  son  cœur.  Il  commença  à  mettre  par  écrit  un 
prodigieux  nombre  d'idées  qu'il  avait  sur  différents  sujets  qui 
regardaient  le  bien  de  l'Etat,  non-seulement  sur  ceux  qui  lui 
étaient  familiers,  tels  que  les  fortifications,  le  détail  des 
places,  la  discipline  militaire,  les  campements,  mais  encore 
sur  une  infinité,  d'autres  matières  qu'on  aurait  cru  plus 
éloignées  de  son  usage...  Une  grande  passion  songe  à  tout. 
De  toutes  ces  différentes  vues  il  a  composé  douze  gros  vo- 
lumes manuscrits  qu'il  a  intitulés  ses  Oisivetés.  S'il  était  pos- 
sible que  les  idées  qu'il  y  propose  s'exécutassent,  ses  Oisi- 
vetés seraient  plus  utiles  que.ses  travaux  (2).  » 

Par  malheur  un  grand  nombre  de  ces  manuscrits  sont  au- 
jourd'hui dispersés  ou  perdus.  Néanmoins  il  en  reste  encore 
assez  de  fragments  ou  de  souvenirs  pour  donner  une  idée 
complète  de  la  valeur  de  Vauban.  Ce  vaste  esprii  n'avait  pas 
attendu,  comme  on  pourrait  l'induire  du  passage  précipité 
de  Fontenelle,  que  la  paix  de  Ryswich  lui  fit  des  loisirs  pour 


(i)  E.  Daire.  —  Notice  sur  Vauban. 

(â)  M.  Noël,  auteur  d'un  Eloge  de  Vauban,  couronné  en  4790  par 
TAcadémie  française,  dit  que  ies  manuscrits  laissés  par  Vauban 
formaient  35  portefeuilles,  ou  au  moins  40  volumes  in-8o. 

1869.  9 


430 

s'occuper  d'idées  étrangères  à  sa  spécialité.  Dès  une  époque 
qu'on  ne  saurait  fixer  au  juste,  mais  qui  est  à  coup  sûr  inter- 
médiaire entre  1685,  date  de  la  Révocation  delTdit  de  Nantes, 
et  1697  (traité  de  ryswick),  Vauban  donna  une  marque  de 
l'élévation  (!e  sa  pensée  par  le  jugement  qu'il  porta  sur  l'édit 
de  révocation.  On  sait  qu'après  l'adoption  de  cette  fatale 
mesure,  un  concert  de  louanges  s'éleva  de  toutes  parts  en 
l'honneur  du  Roi,  que  Ton  qualifiait  de  nouveau  Constantio, 
de  nouveau  Théodose,  etc..  Tous  les  corps  constitués,  cours 
de  justice,  académies,  universités,  corps  municipaux,  rivali- 
sèrent de  louanges  et  d'adulations.  A  Bossuet  et  à  Fléchier  se 
joignirent  Madame  de  Sévigné,  La  Bruyère  et  tous  les 
écrivains  de  quelque  renom.  Seule,  une  voix  s'élève  pour 
protester  contre  cette  funeste  révocation  dont  la  conséquence 
sera,  non-seulement  d'offenser  la  conscience  humaine,  mais 
de  torturer  des  milliers  de  familles  et  de  décapiter  la  France 
de  l'élite  de  ses  enfants  :  cette  voix,  c'est  celle  de  ce 
«  Romain  qu'il  semblait  que  le  siècle  eût  dérobé  aux  plus 
heureux  temps  de  la  République  (1)  »,  c'est  la  voix  de 
Vauban.  Bravant  tout  pour  accomplir  un  devoir  de  grand  ci- 
toyen, il  adresse  à  Louvois  plusieurs  Mémoires  (2)  oii  il  traite 
la  question  du  rappel  des  religionnaires  en  philosophe,  en 
chrétien  et  en  homme  d'Etat.  Après  avoir  établi  que  la  révo- 
cation de  TEdit  de  ISantes  avait  entraîné  la  désertion  de  cent 
mille  Français  (3),  fait  perdre  au  royaume  soixante  millions, 
ruiné  le  commerce  et  l'industrie,  renforcé  les  marines  et 
armées  étrangères  de  neuf  mille  de  nos  matelots  de  choix,  de 
six  cents  officiers  et  de  douze  mille  de  nos  meilleurs  soldats, 
Vauban  s'élevait  à  ces  considérations  dont  la  vérité  égale  la 
courageuse  vertu  :  «  La  contrainte  des  conversions  a  inspiré 


(1)  Fonlenelle.  —  Eloge  de  Vauban. 

{"2)  L'auteur  des  Eclaircissements  sur  la  révocation  de  l'Edit  de 
Nantes,  lUiullières,  qui  eut  toutes  les  archives  ministérielles  à  sa 
disposiiion.  paraît  avoir  trouvé  trois  mémoires  de  Vauban  sur  la 
révocation  de  TEdit:  Pun  de  1692,  l'autre  de  4695,  le  troisième  sans 
date. 

(5)  M.  Henri  Martin,  après  avoir  comparé  les  chiffres  avancés  par 
plusieurs  écrivains  contemporains,  estime  que  «  le  chiffre  de  deux 
cent  à  deux  cent  cinquante  mille,  depuis  la  révocation  jusqu^au  com- 
mencement du  siècle  suivant,  peut  paraître  le  plus  vraisemblable.  » 
—  Histoire  de  France. 


131 

une  horreur  générale  de  la  conduite  que  les  ecclésiastiques 
ont  tenue,  et  la  croyance  qu'ils  n'ajoutent  aucune  foi  à  des 
sacrements  qu'ils  se  font  un  jeu  de  profaner.  Si  Ton  veut 
poursuivre,  il  est  nécessaire  d'exterminer  les  protestants 
nouveaux  comme  des  rebelles  ou  de  les  bannir  comme  des  fu- 
rieux :  projets  exécrables,  contraires  à  toutes  les  vertus  chré- 
tiennes, morales  et  civiles  ;  dangereux  pour  la  religion 
même,  puisque  les  sectes  se  sont  toujours  propagées  par  les 

(persécutions,  et  qu'après  les  massacres  de  la  Saini-Barthé- 
emy  un  nouveau  dénombrement  de  protestants  prouva  que 
leur  nombre  s'était  accru  de  cent  dix  mille.  L'intérieur  du 
royaume  est  ruiné  ;  et  peut-être  est-il  de  la  sagesse  du  roi  de 
faire  du  bien  aux  protestants  avant  que  des  traités  l'y  forcent, 
afin  de  ne  pas  en  perdre  le  mérite  vis-à-vis  de  ses  sujets. 
C'est  par  leur  nombre  que  la  grandeur  des  Rois  se  mesure, 
et  non  par  l'étendue  des  Etats.  Il  reste  un  seul  parti,  plein 
de  charité,  utile,  convenable,  politique,  celui  de  les  con- 
server ;  et  la  prudence,  qui  sait  à  propos  se  rétracter  et  céder 
aux  conjectures,  est  une  des  parties  principales  de  l'art  de 
gouverner  (1)  ».  Nobles  et  sages  paroles  dont  on  ne  sait  ce 
qu'il  faut  le  plus  admirer,  ou  l'humanité  qu'elles  respirent,  ou 
la  portée  sociale  des  enseignements  qu  elles  contiennent. 
Pourquoi  fallut-il  qu'elles  ne  fussent  point  entendues  I 

XX. 

« 

Dans  sa  préoccupation  d'assurer  la  vitalité  et  le  prestige 
de  son  pays,  Vauban  crut  devoir  rechercher  les  moyens 
de  constituer  une  noblesse  forte  et  glorieuse.  Imbu  des 
idées  de  son  époque,  il  n'est  pas  étonnant  qu'il  ait  consi- 
déré la  noblesse  comme  une  institution  nécessaire  à  TEtat. 
Non  pas  certes  que  le  maréchal  fût  tenté  de  considérer  celle 
institution  aupointde  vueduComtedeBoulainvilliers,  qui  pro- 
clamait le  système  féodal  le  chef-d  œuvre  de  l esprit  humain, 
ni  à  celui  de  Saint-Simon,  pour  qui  la  noblesse  ne  devait  être 
que  l'autocratie  des  ducs  et  pairs.  L'institution  nobiliaire, 
telle  que  l'entend  Vauban,  est  toute  autre.  «  Dans  les  siècles 


(i)  Rhullières.  —  Eclaircissements  sur  la  révocation  de  TEdit  de 
Nantes. 


432 

un  peu  reculés,  dit  Vauban,  la  noblesse  était  le  prix  d'une 
longue  suite  de  services  importants,  et  k  récompense  de  la 
valeur  et  du  sang  répandu  pour  le  service  de  l'Etat.  II 
lalJaii  avec  cela  avoir  mené  une  vie  irréprochable,  être  né 
d  honnêtes  parents  qui  ne  fussent  ni  de  condition  servile,  oi 
de  profession  basse  et  abjecte.  Aujourd'hui  on  n'y  fait  pas  tant 
de  façon,  et  la  noblesse  s'acquiert  bien  plus  facilement.  Ce 
n  est  plus  ou  du  moins  c'est  fort  peu  cette  valeur  si  dange- 
reuse et  ce  mérite  qui  coûte  tant  à  acquérir,  qui  font  les 
nobles  ;  ce  n'est  point  la  longueur  des  services  rendus  à  l'Etat, 
ni  les  blessures  reçues  pour  sa  défense,  et  encore  moins  la 
vertu,  ni  cette  probité  si  recommandable,  ni  une  vie  sans  re- 
proches, qui  mène  à  la  véritable  noblesse.  Il  n'est  plus 
question  de  tout  cela.  Ce  qui  faisait  la  juste  récompense  des 
grandes  actions  et  du  sang  versé  pendant  plusieurs  années 
de  services,  se  donne  présentement  pour  de  l'argent.  C'est 
pourquoi  les  secrétaires  des  intendants,  les  trésoriers,  com- 
missaires de  guerre,  receveurs  des  tailles,  élus,  gens  d'af- 
faires de  toute  espèce,  commis,  sous-commis  de  ministres, 
et  secrétaires  d'Etat,  même  leurs  domestiques  et  autres  gens 
de  pareille  étoffe,  obtiendront  plus  facilement  la  noblesse 
que  le  plus  brave  et  honnête  homme  du  monde  qui  n'aura 
pas  de  quoi  la  payer  :  car  il  ne  faut  que  de  l'argent,  et  ces 
gens-là  n'en  manquent  pas  ;  les  charges  de  secrétaire  du  Roi 
qui  sont  comme  d'ordinaire  au  plus  offrant  et  dernier  enché- 
risseur, sont  des  moyens  sûrs  pour  y  parvenir  ;  il  n'y  a  qu'à 
en  acheter  une  pour  être  noble  comme  le  Roi,  et  quiconque  a 
a  de  l'argent  en  peut  acheter  :  il  ne  faut  que  s'y  présenter.  » 
Après  avoir  déchiré  le  voile  derrière  lequel  se  cachent  toutes 
ces  viles  manœuvres,  Vauban  énumère  les  conditions  qui 
devraient  seules,  suivant  lui,  donner  entrée  dans  le  corps  de 
la  noblesse.  D'après  ce  programme,  la  qualité  de  noble  ne 
serait  plus    accordée   que    pour  d'éminents    services  du 
genre  de  ceux-ci,  par  exemple  :  Longue  carrière  militaire» 
loyale  et  distinguée  ;  ambassades  ou   négociations  impor- 
tantes qui  auraient  amené  d'heureux  résultats  pour  le  pays  ; 
don  fait  à  l'Etat  de  100  à  200,000  écus  dans  un  besoin 
pressant  ;  adoption   de  l'Etat    pour   héritier,  quand  cette 
adoption  lui   rapporterait  de  grands  biens;  invention  de 
quelque  art  profitable  au  pays,  distinction  exceptionnelle 
dans  les  lettres,  etc.,  etc..  Par  où  l'on  voit  que  le  projet  de 


433 

Yauban  tendait  à  ramener  l*idée  de  noblesse  à  ces  temps  ob 
noble  [xphroç)  signifiait  le  meilleur,  le  plus  vertueux.  Plus 
encore  I  il  est  une  transition  entre  le  passé  et  cette  mémo* 
morable  séance  de  la  Constituante  où  La  Fayette  répondait 
à  qui  demandait  comment,  en  Tabsence  de  noblesse,  on  re- 
connaîtrait les  services  rendus  :  «  On  dira  simplement  que  tel 
jour  un  tel  a  sauvé  TEtat  (1)  I  ». 

XXL 

Hais  Yauban  fit  mieux  encore  que  de  travailler  à  Tenno- 
blissement  de  la  noblesse.  Sa  grande  âme,  en  qui  se  résumait 
celle  de  la  nation,  n'omit  rien  de  ce  qui  pouvait  se  rapporter 
au  bien  public.  Finances,  statistique  (2),  culture  des  forêts, 
navigation  des  canaux  et  des  rivières,  irrigation,  marine,  co- 
lonies, et  que  d'autres  matières  encore  fixèrent  tour  à  tour 
l'attention  de  cet  esprit  aussi  ardent  que  lumineux I  Ajoutons 
même  qu'il  n'est  guère  de  questions  qu'il  aborda  sans  l'éclai- 
rer d'une  lueur  de  l'avenir.  Pour  l'armée,  par  exemple,  Vauban 
voudrait  que  le  recrutement  fût  opéré,  non  plus  par  les  capi- 
taines (ce  mode  de  recrutement  engendrant  toutes  sortes 
d'abus),  mais  par  le  Roi  lui-même.  Pour  la  milice,  le  ma- 
réchal blâme  l'usage  où  l'on  est,  de  faire  désigner  arbitrai- 
trairement  les  miliciens  par  les  habitants  des  localités.  Il  de- 
mande que  le  choix  en  soit  fait  au  moyen  d'un  tirage  au  sort. 
N'est-ce  pas  là  le  germe  de  notre  système  de  recrutement 
actuel  ? 

En  législation,  Vauban  serait  d'avis  «  qu'on  réduisit  toutes 
les  diflérentes  coutumes  en  une  seule  qui  fût  universelle,  et 
une  seule  dont  il  fût  permis  de  se  servir.  »  Cette  seule  cou- 
tume universelle  ne  pourrait-elle  pas  s'appeler  le  Code  civil  7 

En  matière  de  finances,  il  souhaitait  «  qu'on  établit  des 
poids  et  mesures  uniformes  pour  tout  le  royaume,  sans  égard 
aux  mauvaises  objections  qu'on  pourrait  faire  en  faveur  du 
commerce,  qui  sont  toutes  fausses  et  ne  favorisent  que  les 
fripons  ».  Ici  encore  le  conseil  de  Yauban  ne  fut  pas  perdu.  Il 


(i)  Séance  du  U  juin  4790. 

(2)  Vauban  fit  notamment  une  staUstique  de  Télection  de  Vézelay 
quia  été  insérée  in  extenso  dim^  l'Annuaire  de  i8M. 


434 

fut  recueilli  plus  tard  par  l'Assemblée  Constituante  et  par  la 

Convention. 

Hais  parmi  les  œuvres  théoriques,  si  Ton  peut  dire,  de  l'il- 
lustre Maréchal,  il  en  est  une  qui  commande  particulièrement 
l'examen,  tant  elle  déborde  d'aspirations  d'avenir,  tant  y  pal- 
pite une  sollicitude  sincère  pour  les  misères  du  peuple  I  Cette 
œuvre  est  le  travail  connu  sous  le  nom  de  Dîme  royale. 

A  l'époque  du  traité  de  Ryswick,  si  grand  était  l'état  de  dé- 
périssement du  peuple,  que  les  mieux  intentionnés  parmi  les 
Conseillers  du  Roi  lui  avaient  suggéré  la  pensée  de  faire  pro- 
céder à  une  enquête  générale  sur  l'état  de  la  France.  En- 
tratné  par  ce  courant  d'idées,  Beauvilliers,  ministre  d'Etat, 
avait  résolu  de  transformer  les  Intendants  en  nouveaux 
missi  dominici,  qui  parcouraient  séparément  les  diverses  pro- 
vinces, de  manière  à  ce  que  leurs  investigations  se  contrô- 
lassent les  unes  les  autres.  Mais  des  complications,  déter- 
minées par  les  affaires  de  la  succession  d'Espagne,  vinrent  en- 
traver la  réalisation  de  ce  projet,  qui  se  réduisit  à  la  demande 
de  simples  Mémoires  adressée  aux  Intendants,  touchant  la  si- 
tuation des  provinces  qu'ils  gouvernaient.  Le  peu  de  soin 
apporté  à  la  confection  de  ces  Mémoires  ne  répondit  guère  à 
la  gravité  de  la  situation  qui  les  avait  suscités.  Mais,  en  vé- 
rité, on  se  console  aisément  de  ces  négligences  administra- 
tives quand  on  songe  au  travail  qu'accomplit  Yauban  comme 
pour  y  remédier.  Pendant  ses  quarante  années  d'excursion  à 
travers  la  France,  le  maréchal  n'avait  cessé  de  s'informer 
partout,  auprès  des  plus  petits  comme  des  plus  grands,  de 
rétat  des  richesses,  de  la  culture,  des  ressources  et  des 
besoins.  Nul  n'était  donc  plus  apte  à  décrire  exactement  la 
situation  intérieure  de  la  France  et  à  signaler  les  iniquités 
qui  s'y  rencontraient.  Joint  à  cela  que  sa  profondeur  de  vues 
le  rendait  particulièrement  propre  à  signaler,  d'une  façon  gé- 
nérale au  moins,  les  réformes  à  l'aide  desquelles  on  pourrait 
sortir  de  ce  chaos.  Aussi  Yauban  prit-il  le  parti  d'adresser  au 
Roi  un  travail  où  se  trouvaient  exposées  les  bases  d'un 
nouveau  système  d'impôts  auquel  il  donnait  le  nom  de  Dtme 
royale,  affirmant,  et  d'une  façon  plus  accentuée  encore,  les 
abus  signalés  quelques  années  auparavant  par  Boisguilbert 
dans  son  écrit  Détail  de  la  France.  Yauban,  lui,  n'hésite  pas  à 
mettre  à  nu  la  plaie  qui  ronge  l'Etat.  Rien  de  lugubre  comme 
le  tableau  où  il  dépeint  la  situation  du  pays.  «  Il  est  certain, 


133 

dit-il,  qne  le  mal  est  poussé  à  Texcès,  et  que,  si  on  n'y  remé- 
die, le  menu  peuple  tombera  dans  une  extrémité  dont  il  ne 
se  relèvera  jamais,  les  grands  chemins  de  la  campagne,  et 
les  rues  des  villes  et  des  bourgs  étant  pleines  de  mendiants 
que  la  faim  et  la  nudité  chassent  de  chez  eux.  Par  toutes  les 
recherches  que  j*ai  pu  faire  depuis  plusieurs  années  que  je 
m'y  applique,  j*ai  fort  bien  remarqué  que,  dans  ces  derniers 
temps,  près  de  la  dixième  partie  du  peuple  est  réduite  à  la 
mendicité,  et  mendie  effectivement  ;  que  des  neuf  aulres  par- 
ties, il  y  en  a  cinq  qui  ne  sont  pas  en  état  de  faire  l'aumône 
à  celle-là,  parce  que  eux-mêmes  sont  réduits,  à  très  peu  de 
chose  près,  à  cette  malheureuse  condilion  ;  que  des  quatre 
autres  parties  qui  restent,  les  trois  quarts  sont  fort  malai:>ées 
de  dettes  et  de  procès  ;  ei  que  dans  la  dixième,  où  je  mets 
tous  les  gens  d'épée,  de  robe,  ecclésiastiques  et  laïques,  toute 
la  noblesse  haute,  la  noblesse  liislluguée,  et  les  gens  en  cliarge 
militaire  et  civile,  les  bons  marchands,  les  bourgeois  rentes 
et  les  plus  accommodés,  on  ne  peut  pas  compter  sur  cent 
mille  familles:  et  je  ne  croirais  pas  mentir  quand  je  dirais 
qu*il  n'y  en  a  pas  dix  mille,  petites  ou  grandes,  qu*on  puisse 
dire  être  fort  à  leur  aise;  et,  qui  en  ôte  rait  les  gens  d'affai- 
res, leurs  alliés  et  adhérents  couverts  et  découverts,  et  ceux 
que  le  Roi  soutient  par  ses  bienfaits,  quelques  marchands, 
etc..  je  m'assure  que  le  reste  serait  en  petit  nombre  ». 

Or,  d'oii  provient  cette  détresse  générale?  Avant  tout,  de  ces 
trois  causes  :  1»  de  la  multiplicité  des  impôts  ;  2'^  de  leur  vi- 
cieuse et  inique  répartition  ;  3*"  de  la  rapacité  des  collecteurs 
qui  pressurent  le  peuple  et  s'enrichissent  à  ses  dépens. 

La  multiplicité  des  impôts  I  Dieu  sait,  hélas  I  quelle  liste 
on  dresserait  si  Ton  entreprenait  d'en  faire  une  énuméralion 
complète  I  C'est  la  taille  avec  ses  variétés  de  réelle  et  de  per- 
sonnelle, de  taille  de  propriété  et  taille  d'exploitation.  Ce 
sont  les  droits  d'aides  qui  frappent  le  vin,  la  bière,  les  liqueurs, 
et  cela  d'un  poids  si  écrasant  que  les  vignerons,  découragés  et 
ruinés,  arrachaient  leurs  vignes  :  si  bien  que,  au  témoignage 
de  Boisguilbert  [Détait  de  la  France)  on  faisait  huit  lieues 
de  chemin  dans  les  routes  vicinales  sans  trouver  à  apaiser  sa 
soif.  C'est  l'impôt  de  la  gabelle  qui  met  à  un  prix  exorbitant 
«  eette  manne,  comme  dit  Vauban,  dont  Dieu  a  gratifié  le 
genre  humain  ».  Ce  sont  les  douanes  intérieures  qui  font  de 
la  France  un  pays  démembré  et  divisé  par  douze  cents  lieues 


136 

de  barrières  intérieures  ;  d'où  ces  tristes  résultats  :  1®  que  le 
commerce  est  presque  impossible  non-seulement  de  province 
à  province»  mais  même  d*un  lieu  à  un  autre  dans  la  même 
province  ;  2o  que  les  Français  demeurent  «  étrangers  aux 
Français  eux-mêmes,  contre  les  principes  de  la  vraie  poli- 
tique qui  conspire  toujours  h  conserver  une  certaine  unifor- 
mité entre  les  sujets  qui  les  attache  plus  fortement  au 
Prince  (1).  »  C'est  encore  cette  multitude  de  petits  impôts 
qu'ont  créés  ce  qu'on  appelle  les  affaires  extraordinaires, 
etc.,  etc..  (2).  » 
La  vicieuse  et  inique  répartition  des  impôts  I 
Pour  ne  parler  que  des  tailles,  par  exemple,  ne  sait-on  pas 
que  cet  impôt  est  «  assis  sans  proportion,  non-seulement  en 
gros  de  paroisse  à  paroisse,  mais  encore  de  particulier  à  par- 
ticulier. En  un  root  elles  sont  devenues  arbitraires,  n'y  ayant 
point  de  proportion  du  bien  du  particulier  à  la  taille  dont  on  le 
charge  (3).  »  D'ailleurs  «  l'autorité  des  personnes  puissantes 
et  accréditées  fait  souvent  modérer  Timposition  d'une  ou  de 
plusieurs  paroisses,  à  des  taxes  bien  au-dessous  de  leur  juste 
portée,  dont  la  décharge  doit  conséquemment  tomber  sur 
d'autres  voisines  qui  en  sont  surchargées  ;  et  c'est  un  mal 
invétéré  auquel  il  n'est  pas  facile  de  remédier.  Ces  personnes 
puissantes  sont  payées  de  leur  protection  dans  la  suite,  par 
la  plus-value  de  leurs  fermes,  ou  de  celles  de  leurs  parents 
ou  amis,  causée  par  l'exemption  de  leurs  fermiers  et  de  ceux 
qu'ils  protègent,  qui  ne  sont  imposés  à  la  taille  que  pour  la 
forme  seulement....  II  en  est  de  même  de  laboureur  à  la- 
boureur, de  paysan  à  paysan,  le  plus  fort  accable  toujours  le 
plus  faible,  et  les  choses  sont  réduites  à  un  tel  état  que  celui 
qui  pourrait  se  servir  du  talent  qu'il  a  de  savoir  faire  quel- 
qu'art  ou  quelque  trafic  qui  le  mettrait,  lui  et  sa  famille,  en 
état  de  pouvoir  vivre  un  peu  plus  à  son  aise^  aime  mieux  de- 


(i)  Dime  royale. 

(2)  Les  affaires  extraordinaires  étaient  ce  qu'on  qualifle  de  nos 
jours  de  ressources  extraordinaires,  c'est-à-dire,  les  moyens  aux- 
quels recourent  les  gouvernements  pour  se  procurer  de  Targent  en 
dehors  de  l'impôt  normal.  Ainsi,  sous  Louis  XIV,  on  fit  commerce  de 
lettres  de  création,  de  conûrmatipn  et  de  réhabilitation  de  noblesse. 
La  plupart  des  professions  furent  transformées  en  charges  vendues 
par  l'Etat.  On  créa  des  tontines,  des  loteries,  etc... 

(3)  Dime  royale. 


137 

meurer  sans  rien  faire,  pour  n'être  pas  accablé  de  taille  Tannée 
suivante,  comme  il  ne  manquerait  pas  de  Tétre,  s'il  gagnait 
quelque  chose,  et  qu'on  vtt  sa  récolte  un  peu  plus  abondante 
qu'à  l'ordinaire  (1).  »  A  quoi  Ton  doit  ajouter  l'injustice  ré- 
sultant des  nombreuses  exemptions  accordées  à  une  immense 
multitude  de  personnes,  dont  Vauban  dresse  la  liste  dans  un 
des  chapitres  de  son  ouvrage.  Car,  comme  l'observe  l'illustre 
penseur,  «  la  décharge  des  exempts,  tels  qu'ils  soient,  tombe 
nécessairement  sur  ceux  qui  ne  le  sont  pas,'  lesquels  font 
sans  contredit  la  plus  nombreuse  partie  de  l'Etat  et  la  plus 
pauvre,  et  les  menace  par  conséquent  d'une  ruine  totale  (2).  » 
En  outre,  «  ces  Exempts,  qui  font  la  partie  la  plus  considé- 
rable du  royaume  quant  au  bien,  mais  non  quant  au  nombre, 
n'en  faisant  pas  la  millième  partie,  sont  ceux  qui  possèdent, 
à  peu  de  chose  près,  tous  les  fonds  de  (erre,  ne  restant 
presque  à  l'autre  partie  que  ce  qui  provient  de  son  industrie 
dans  laquelle  nous  comprenons  [a  culture  des  terres,  façons 
de  vignes,  la  nourriture  des  bestiaux,  le  commerce,  tous  les 
arts  et  métiers,  et  tous  les  autres  ouvrages  delà  main  (3)  ». 

La  rapacité  des  collecteurs  enfin  I 

Aussi  bien  n'est-il  point  de  scrupules  qui  les  puissent  re- 
tenir. Si  le  contribuable  ne  paie  pas  au  temps  prescrit,  le  col- 
lecteur, toujours  en  campagne,  confisque  le  linge  qui  sèche 
sur  les  haies,  s'empare  du  lit,  des  meubles  et  de  tout  ce  qu'il 
peut  saisir.  «  Les  tailles,  dit  Vauban,  sont  exigées  avec  une 
extrême  rigueur  et  de  si  grands  frais  qu'il  est  certain  qu'ils 
vont  au  moins  à  un  quart  du  montant  de  la  taille.  Il  est  même 
assez  ordinaire  de  pousser  les  exécutions  jusqu'à  dépendre  les 
portes  des  maisons  après  en  avoir  vendu  ce  qui  était  dedans  ; 
et  on  en  a  vu  démolir,  pour  en  tirer  les  poutres,  les  solives  et 
les  planches  qui  ont  été  vendues  cinq  ou  six  fois  moins 
qu'elles  ne  valaient,  en  déduction  de  la  taille  (i).  » 

Mais  il  ne  suffit  pas  à  Vauban  d'avoir  signalé  le  mal.  Son 
esprit  est  trop  actif  et  trop  pratique  pour  ne  pas  chercher  les 
moyens  de  l'extirper  entièrement.  S'élevant  d'abord  à  des 
considérations  d'une  raison  supérieure,  il  pose  les  principes 


(4)  Dime  royale. 
(2)  Dime  royale. 

(5)  Dime  royale. 
(4)  Dime  royale. 


438 

de  justice  d'après  lesquels  les  impôts  de  toute  sorte  devraient 

être  prélevés.  ValDemeot  l'usage  tend-il  à  faire  prédominer 
cette  maxime,  que  le  peuple  est  taillable  à  merci,  et  par  suite 
que  rimpôt  est  pour  ceux  qui  y  sont  astreints  un  signe  de 
condition  o))scure.  Vauban  arrive  par  de  sublimes  élans  de 
cœur  à  s'arracher  aux  préjugés  du  temps,  et  formule  ces  vé- 
rités auxquelles  la  philosophie  politique  la  plus  avancée 
n'aura  rien  à  changer  :  a  Tous  les  sujets  d'un  Etat  ont  besoin 
de  sa  protection,  sans  laquelle  ils  n*y  sauraient  subsister.  Un 
Etat  ne  se  peut  soutenir  si  les  sujets  ne  le  soutiennent.  De 
cette  nécessité  il  résulte  :  1*  Une  obligation  naturelle  aux  su- 
jets de  toutes  conditions,  de  contribuer,  à  proportion  de  leur 
revenu  ou  de  leur  industrie,  sans  qu'aucun  d'eux  s'en  puisse 
raisonnablement  dispenser;  i!°  qu'il  suflSt,  pour  autoriser  ce 
droit,  d'être  sujet  de  cet  Etat  ;  3°  que  tout  privilège  qui  tend  à 
rexemplion  de  cette  contribution  est  injuste  et  abusif,  et  ne 
peut  ni  ne  doit  prévaloir  au  préjudice  du  public.  » 

Après  avoir  ainsi  planté  sur  les  décombres  du  privilège  le 
drapeau  de  l'égaliié  civique,  Vauban  propose  de  substituer  aux 
sources  muliiplos  des  impôts  existants  un  système  simplifié 
auquel  il  donne  le  nom  de  Dîme  royale.  La  Dîme  royale  sera 
«  imposée  sur  tous  les  fruits  de  la  terre,  d'une  part,  et  sur  tout 
ce  qui  fait  du  revenu  aux  autres  hommes,  de  l'autre;  cette  dîme 
pourra  donner  lieu  à  la  suppression  de  la  taille,  des  aides, 
des  douanes  piovinciales,  des  décimes  du  c' ::,;!*,  et  de  toutes 
les  impositions  onéreuses  et  h  charge  au  peuple,  de  quelque 
nature  qu'elles  puissent  être.  »  Vauban  conserve  cependant 
deux  autres  fonds  dont  l'Etat  pourra  tirer  le  complément  des 
ressources  qui  lui  sont  nécessaires.  L'un  est  l'impôt  du  sel, 
qu'il  ne  maintient,  à  vrai  dire,  qu'à  contre-cœur,  et  en  se  rat- 
tachant à  celle  considération  que  «  pour  les  nécessités  pres- 
santes de  l'Etat  on  n'a  pas  trouvé  d'expédient  plus  commode» 
pour  les  faire  avec  proportion,  que  celui  d'imposer  sur  le  sel  : 
parce  que  chaque  ménage  en  consomme  ordinairement  selon 
qu'il  est  plus  ou  moins  accommodé;  les  riches,  qui  ont  beau- 
coup de  domestiques  et  font  bonne  chair,  en  usent  beau- 
coup plus  que  les  pauvres  qui  la  font  mauvaise.  »  Mais  en 
même  temps  Vauban  s'empresse  d'ajouter  que  le  poids  de  cet 
impôt  doit  être  de  beaucoup  allégé,  attendu  que  «  la  cherté 
actuelle  du  sel  le  rend  si  rare,  qu'elle  cause  une  espèce  de  fa- 
mine dans  le  royaume,  très  sensible  au  menu  peuple  qui  ne 


439 

peut  faire  aucane  salaison  de  viande  pour  son  usagié.  » 
L'autre  fonds  que  maintient  le  Maréchal  consiste  en  ce  qu'il 
appelle  le  retenu  fixe  «  supposant  que  les  parties  qui  le 
doivent  former  seront  ou  doivent  être  presque  toujours  sur 
le  même  pied  (1).  »  II  comprendra  les  domaines,  les  parties 
casuelles,  les  droits  de  franc-fief  et  d'amortissement,  les 
amendes,  épaves,  confiscations,  le  convoi  de  Bordeaux,  la 
coutume  de  Bayonne,  la  ferme  de  Brouage,  celle  du  Fer,  la 
vente  annuelle  des  bois  appartenant  au  Roi,  le  papier  timbré, 
le  contrôle  des  contrats,  le  contrôle  des  exploits,  les  postes, 
les  douanes  mises  sur  les  frontières  pour  le  paiement  des 
droits  d'entrée  et  de  sortie  des  marchandises,  «  lesquels  se- 
raient réduits  sur  un  pied  tel,  qu'on  ne  rebute  point  les 
étrangers  qui  viennent  enlever  les  dennVs  que  nous  avons  de 
trop,  et  qu'on  favorise  le  commerce  du  dedans  du  royaume 
autant  qu'il  sera  possible  (2).  On  joindrait  à  ces  redevances 
certains  impôts  qui  ne  seront  payés  que  par  ceux  qui  le 
veulent  bien,  et  qui  sont,  à  proprement  parler,  la  peine  de  leur 
luxe,  de  leur  intempérance  el  de  leur  vanité.  Tels  senties 
impôts  qu'on  a  mis  sur  le  tabac,  les  eaux-de-vie^  le  thé,  le 
café,  le  chocolat,  à  quoi  on  en  pourrait  utilement  ajouter 
d'autres  sur  le  luxe  et  la  dorure  des  habits,  dont  l'éclat  sur- 
passe la  qualité  el  le  plus  souvent  les  moyens  de  ceux  qui  les 
portent;  sur  ceux  qui  remplissent  les  rues  de  cairosses  à  n'y 
pouvoir  plus  marcher,  lesquels  n'étant  point  de  condition  à 
avoir  de  tels  équipages,  mériteraient  b-ien  d'en  acheter  la  per- 
mission un  peu  cnèrement,  ainsi  que  celle  de  porter  l'épée  à 
ceux  qui  n'étant  ni  gentilshommes,  ni  gens  de  guerre,  n'ont 
aucun  droit  de  la  porter;  sur  la  magnificence  outrée  des 
meubles,  sur  les  dorures  des  carrosses,  sur  les  grandes  et  ri- 
dicules perruques  et  tous  autres  droits  de  pareille  nature, 
qui,  judicieusement  imposés,  en  punition  des  excès  et  dé- 
sordres causés  par  la  mairvaise  conduite  d'un  grand  nombre 
de  gens,  peuvent  faire  beaucoup  de  bien  et  peu  de  mal.  ». 
Yauban  serait  aussi  d'avis  qu'on  frappât  un  droit  sur  les 
boissons  consommées  au  cabaret,  dans  l'espoir  que  cette 
taxe  pourrait  pousser  à  demeurer  chez  eux  les  plus  sensés  de 
ceux  qui,  les  jours  de  dimanches  et  de  fêtes,  ne  quittent  pas 

(i)  Dîme  royale. 
(3)  Dimeroy&le. 


440 

les  lieux  publics.  Mais  il  faudra  toujours  distinguer  ce  qui 
serait  bu  au  cabaret  de  ce  qui  serait  livré  au  dehors  à  pot  et 
à  piote,  qui  doit  être  exempt  de  cet  impôt  (1)  ».  Quant  à  la 
dtme  proprement  dite,  on  a  vu  que  Yauban  la  faisait  porter 
sur  deux  sortes  de  richesses  :  tous  les  fruits  de  la  terre, 
d'une  part  ;  d'autre  part,  le  revenu  des  maisons,  des  moulins, 
des  diverses  industries,  des  rentes  sur  le  Uoi,  des  gages, 
pensions,  appointements,  en  un  mot  toutes  choses  qui  sont 
d'un  produit  quelconque  pour  Thomme.  Le  cadre  de  cette 
étude  ne  nous  permet  pas  d'entrer  dans  les  minutieux  détails 
où  s'appesantit  Yauban  pour  mettre  en  lumière  les  moyens 
pratiques  propres  à  Tapplication  de  son  système.  Ce  qu'il  im- 
porte toutefois  de  bien  préciser,  c'est  la  portée  qu'assigne 
Yauban  au  mot  dime.  Aussi  bien  serait-ce  se  méprendre 
étrangement  que  de  penser  que  ce  mot  est  employé  par  le 
Maréchal  dans  son  sens  rigoureux.  Yauban  ne  veut  nullement 
dire  que  l'Etat  doive  toujours  et  quand  même  s'approprier  le 
dixième  des  revenus.  Comment  professerait-il  une  pareille 
opinion^,  lui,  l'ennemi  des  gros  impôts,  qui  pose  en  axiome 
que  la  richesse  n'est  jamais  mieux  employée  que  par  les  ci- 
toyens eux-mêmes  ?  Yauban,  qu'on  ne  s'y  trompe  pas,  ne  se 
sert  du  mot  dime  que  parce  que  cette  expression  est  en  usage 
et  comprise  par  tous.  Mais  il  entend  que  l'Etat  n'interprète  le 
mot,  selon  sa  signification  rigide,  que  dans  ies  circonstances 
extrêmes.  Autrement  dit,  le  dixième  est  un  maximum  que 
Yauban  fixe  pour  l'impôt.  En  temps  normal  (le  Maréchal  le 
déclare  expressément  et  à  plusieurs  reprises)  c'est  plutôt  du 
vingtième  que  l'Etat  doit  tendre  à  se  rapprocher. 

Telles  sont  en  substance  les  idées  développées  avec  autant 
de  clarté  que  de  force  dans  le  livre  de  la  Dîme  royale.  L'au- 
teur se  montre  assuré  des  avantages  et  presque  de  la  per- 
fection du  système  qu'il  a  longuement  mûri,  et  pour  lequel  il 
n'a  épargné  aucun  travail  (2).  Seulement,  fait-il  entendre  en 
finissant,  ce  projet  a  un  vice  capital,  c'est  qu'il  soulèvera  in- 
failliblement contre  lui  tous  ceux  qui  profitent  des  abus 


(1)  Dîme  royale. 

(Ij  D'après  le  jugement  porté  par  M.  Blanqui  dans  son  Histoire  de 
l^Economie  politique,  la  dime  royale  renferme  les  btues  principales 
de  la  science  économique,  et  l'on  y  trouve  toujours  Jusque  dans  les 
détails  une  raison  supérieure. 


141 

actuels.  «  Il  intéresse  trop  de  gens  pour  croire  qu'il  puisse 
plaire  à  tout  le  monde.  Il  déplaira  aux  uns,  parce  qu'ils 
jouissent  d'une  exemption  totale,  tant  pour  leurs  personnes 
que  pour  leurs  biens,  et  que  ce  système  n'en  souffre  abso- 
lument aucune,  quelle  qu'elle  soit  ;  aux  autres,  parce  qu'il  leur 
ôteraitles  moyens  de  s'enrichir  aux  dépens  du  public,  comme 
ils  ont  fait  jusqu'à  présent  ;  et  aux  autres,  enfin,  parce  qu'il  leur 
ôtera  une  partie  de  la  considération  qu'on  a  pour  eux,  en  di- 
minuant ou  supprimant  tout-à-fait  leurs  emplois,  ou  les  ré- 
duisant à  très  peu  de  chose  (1).  »  Par  là  Vauban  entendait  dé- 
signer (il  nous  l'apprend  lui-même]  Messieurs  des  finances, 
les  fermiers  généraux,  les  traitants  et  gens  d'affaires,  Mes- 
sieurs du  clergé,  la  noblesse,  les  exempts  par  charge,  vieux 
et  nouveaux,  le  Corps  des  gens  de  robe,  les  élus  et  les  re- 
ceveurs des  tailles,  peut-être  même  le  peuple  qui  criera 
d'abord,  parce  que  toute  nouveauté  l'épouvante,  mais  à  coup 
sûr  et  pour  résumer  «  tous  ceux  qui  savent  pêcher  en  eau 
trouble,  et  s'accommoder  aux  dépens  du  Roi  et  du  public 
(2).  »  De  telle  sorte  qu'il  ne  restera  pour  soutiens  à  Vauban 
et  à  son  système  que  «  les  véritables  gens  de  bien  et  d'hon- 
neur, désintéressés  et  un  peu  éclairés  (3).  y>  —  Rares  et 
impuissants  défenseurs,  hélas  I  au  temps  de  Vauban  comme 
en  bien  d'autres  I  L'auteur  de  la  Dîme  royale  ne  tardera  pas 
à  en  faire  l'amère  expérience. 

Vauban  avait  rédigé  son  Mémoire  presque  exclusivement  à 
rintention  de  Louis  XIV.  Après  l'avoir  patiemment  retouché, 
il  le  fit  imprimer  au  commencement  de  l'année  1707  à  un 
petit  nombre  d'exemplaires.  Mais  le  malheur  fit  qu'il  n'arriva 
pas  au  Roi  sans  une  escorte  de  malveillantes  critiques  et  de 
dénigrements  intéressés.  Tous  ceux  que  le  Maréchal  avait  si- 
gnalés comme  ennemis  i>ystématiques  de  son  projet,  s'empres- 
sèrent de  circonvenir  Louis  XIV  et  de  lui  représenter  l'auteur 
comme  un  réformateur  dangereux.  Ces  menées  obtinrent  plein 
succès.  «  De  ce  moment,  dit  Saint-Simon,  ses  services,  sa  ca- 
pacité militaire,  unique  en  son  genre,  ses  vertus,  Taffection 
que  le  Roi  y  avait  mise,  jusqu'à  croire  se  couronner  de 
auriers  en  l'élevant,  tout  disparut  à  l'instant  à  ses  yeux.  Il 


(1)  Dime  royale. 

(2)  Dîme  royale. 
(9)  Dime  royale. 


U8 

ne  vît  plus  en  loi  qu*un  inseosé  pour  l'amour  du  public,  ei 
qu'un  criminel  qui  atientait  à  l'autorité  de  ses  ministres,  par 
conséquent  à  la  sienne.  Il  s'en  expliqua  de  la  sorte  sans  mé- 
nagement. »  Bientôt  même  un  coup  plus  accablant  vint 
frapper  Yauban.  Dès  le  mois  de  février  de  Tannée  1707,  le 
Conseil  privé  du  Roi  rendit  un  arrêt  déclarant  que  le  livre  de 
la  Dime  royale  contenait  «  plusieurs  choses  contraires  à 
Tordre  et  à  Tusage  du  royaume,  à  quoi  étant  nécessaire  de 
pourvoir,  le  Roi  ordonne  qu'il  sera  fait  recherche  dudit  livre 
et  que  tous  les  exemplaires  qui  s'en  trouveront  seront  saisis 
et  confisqués  et  mis  au  pilon  ». 

S'il  faut  en  croire  Saint-Simon,  Yauban  ne  put  résister  aux 
rigueurs  du  Roi.  «  Il  mourut,  dit-il,  peu  de  mois  après,  ne 
voyant  plus  personne,  consumé  de  douleur  et  d'une  affliction 
que  rien  ne  put  adoucir,  et  à  laquelle  le  Roi  fut  insen- 
sible, jusqu'à  ne  pas  faire  semblant  qu'il  eût  perdu  un  ser- 
viteur si  utile  et  si  illustre  (f  ].  ))En  dépit  de  cette  affirmation 
de  Saint-Simon,  et  bien  qu'à  l'époque  où  vivait  Yauban  les 
sentiments  de  déférence,  de  tendresse  même  pour  la  personne 
royale,  fussent  souvent  poussés  jusqu'au  culte,  il  est  difficile 
d'admettre  que  Tâme  si  fortement  trempée  du  Maréchal  se 
soit  laissé  frapper  dans  cette  circonstance  d'un  abattement 
mortel.  Comment  Thomme  qui  avait  su  tant  de  fois  résister 
en  face  au  Jupiter  de  Yersailies,  dont  «  la  conduite  a  montré 
qu'il  pouvait  y  avoir  des  citoyens  dans  un  gouvernement  ab- 
solu (2),  y^  eût-il  éprouvé  la  débile  défaillance  d'un  poète  trop 
sensible  (3)  ou  d'un  courtisan  toujours  courbé  ?  Non,  la  vrai- 
semblance est  plutôt  que  le  mal  qui  consuma  Yauban  fut  la 
douleur  de  voir  la  France  précipitée  vers  sa  perte.  N'ayant 
pu  faire  accepter  la  main  libératrice  qu'il  lui  tendait,  il  se 
laissa  aller  à  celle  suprême  désespérance  oii  tombent  parfois 
les  héros  à  force  de  vertu.  Sa  mort  démentirait  sa  vie,  si  Ton 
n'y  devait  voir  avant  tout  le  lugubre  symbole  des  tristesses 
de  la  patrie. 


({)  A  vrai  dire,  Dangeau  prétend  que  Louis  XIV,  lorsqu'U  sut 
Yauban  au  lit  de  mort,  dit  avec  un  accent  de  regret:  c  Je  perds  un 
homme  fort  afiTeciionné  à  ma  personne  et  à  TElat.  » 

(2)  Voltaire. 

(5)  On  sait  que  Racine  mourut  de  Teffet  que  produisit  sur  lui  la 
disgrâce  du  roi.  « 


U3 

Au  moment  où  nous  écrivons  ces  lignes,  les  habitants  du 
Horvan  se  préparent  à  élever  une  statue  à  Yauban.  Le  sen- 
timent de  légitime  orgueil  et  de  piété  filiale  qui  leur  a  Inspiré 
cette  pensée,  s'explique  d'autant  mieux  que  Yauban  n'est  pas 
seulement  la  plus  brillante  illustration  du  pays  qui  Ta  vu 
nattre  ;  il  en  est  comme  la  personnification  exacte,  comme 
le  génie  humanisé.  Physique  et  moral,  le  glorieux  enfant  du 
Horvan  se  retrouve  tout  entier  dans  la  physionomie  de  cette 
contrée  et  dans  Tesprit  qui  circule  en  elle.  Sa  stature  vigou- 
reuse et  ramassée  est  celle  de  ces  chênes  trapus  dans  lesquels 
la  sève  s'est  condensée  pour  garder  plus  de  puisance.  Sa  fi- 
gure sévère  et  presque  dure,  ses  dehors  incultes  rappellent 
ce  sol  austère  et  un  peu  sauvage,  tout  bossue  de  roches  pri- 
mitives et  abruptes.  Toute  la  verdeur  d'imagination  et  de  vo- 
lonté du  Maréchal  'semble  enfin  avoir  jailli,  comme  d'une 
source,  du  caractère  de  cette  population  Morvandelle,  à 
l'esprit  laborieux  et  jovial,  au  cœur  intrépide  et  impatient  du 
joug.  A  ces  divers  titres,  le  Morvan  travaille  donc  dou- 
blement à  sa  gloire  en  prenant  sous  sa  sauvegarde  la  mé- 
moire de  Vauban.  Qu'il  nous  soit  permis  toutefois,  à  celte  oc- 
casion, d'émettre  un  humble  vœu.  Eriger  une  statue  est  bien, 
mais  il  est  nn  trophée  dont  se  réjouirait  davantage  peut-être 
l'ombre  du  Maréchal.  Une  grande  partie  de  ses  œuvres  sont 
jusqu'à  aujourd'hui  restées  inédites  :  ne  serait-  il  pas  digne 
du  pays  qui  le  veut  honorer,  de  rendre  accessibles  à  toutes 
les  intelligences  les  travaux  du  puissant  penseur  ?  Une  telle 
entreprise  serait  à  coup  sûr  le  plus  noble  et  le  plus  durable 
hommage  qui  puisse  être  rendu  au  génie  de  Vauban.  Dans 
ce  monde  fragile  et  ondoyant  le  marbre  se  dégrade,  le  bronze 
n'a  qu'un  temps,  une  seule  chose  résiste  et  participe  en  une 
certaine  mesure  de  l'immortalité....  la  pensée,  subtile  éma- 
nation d'un  foyer  supérieur,  reflet  inaltérable  des  choses  qui 
ne  sauraient  périr  I 

CHARLES    MOISET. 


144 


%.H^i^!>llDT  DC  U  POPULATION  DANS  LTONNE  EN  4865. 


'  _  « 


PUISSANCES»   MARIAGES,    DECES. 


I*»  RtparUiion  par  sexe  et  par  état  civil. 


I 


sivt  oyvL 


XUSSS^VNCKS. 


T<4aia. 

^  ruies, 

«iM  w*»  Garç.. 
-     Filles. 


^VKIAGES- 

iar\\  rt  Teuv. 
;^tV  et  filles. 

Totaux. 

P«CÈS. 

)#gMM^  maries.  .  . 

\if«H> 

Totaux. 


feMa>*^  luanees.  .  . 

X^^**- 

Totaux. 


AcxsaBB. 

Atallon. 

JOIGXT. 

SB5S. 

TO!CfEBKB 

ToUnx.  S 

e  '  e 

s  .s 

S  *^ 

a  1  a 

S  1  a 

e  1  e  l| 

S  ^ 

o 

o  • 

o  . 

p  • 

o  . 

o  _• 

o 

o   • 

o 

o  . 

o   q 

w  e 

U 

pulatii 
'urale. 

pulati 
rbaine 

pulati 
'urale, 

«pulati 
rbaine 

pulati 
'urale. 

pulati 
rbaine 

pulati 
urale. 

•Si  « 

opnlali 
rurale. 

Kulati 
aine 

pulati 
urale. 

o  a 

b  "" 

o  S3 

o  ■• 

J?  s 

o  — 

P   0 

9  li. 

o  s 

®  t 

o  *•. 

& 

su 

&< 

04 

►** 

O.  "^ 

0* 

eu 

eus 

292 

893 

64 

430 

280 

847 

108 

638 

70 

405 

814 

3213' 

232 

883 

57 

398 

267 

732 

m 

608 

75 

344 

762 

2965 

"ma 

1776 

121 

828 

547 

1579 

219 

1216 

145 

749 

1576 

6f78i 

— — 

— — 



—  — 

— ^ 

___- 



— — ^ 

^ 

II 

23 

1 

5 

10 

22 

7 

19 

3 

7 

32 

76 

7 

15 

1 

3 

6 

23 

7 

16 

2 

6 

23 

63 

16 

13 

1 

3 

20 

19 

4 

21 

2 

2 

43 

58 

10 

23 

1 

6 

.  9 

20 

1   14 

» 

1 

35 

64 

41 

74 

4 

17 

45 

84 

|9   70 

7 

16 

133 

261 

171 

626 

30 

186 

186 

567 

74 

388 

29 

■ 

267 

871 

1951. 

6 

20 

» 

5 

2 

18 

1 

16 

1 

3 

10 

62 

13 

37 

3 

18 

10 

21 

4 

24 

2 

20 

32 

123 

8   33 

» 

14 

12 

23 

1 

28 

■ 

12 

21 

II» 

1 

198;  716 

^^ 

223 

210 

632 

80,  456 

32.  302 

^34 

2246 

1 
16?!  470 

2» 

261 

I8i 

1 
478   52  404 

31 

182 

465 

1 

1798 

95  397 

26 

161 

109,  28')   55  192 

25 

1(9 

310  I1«2| 

40,  153 

20 

90 

51  112  -23^     83 

10 

96 

146 

504 

1 

30-2J|n20 

74 

518 

344  870  132!  679 

69 

427 

921 

3484^ 

1 
I47J  408 

2:v  2iS 

1 
198  38!l   65  330 

27 

150 

354 

1358 

91'  2S0 

14 

121 

84 

11>9   34 

185 

17 

151 

248 

932; 

82 

216 

19 

122 

75 

183   45 

140 

16 

126 

282 

842 

320 

913 

56 

491 

356 

762 

144 

l 

664 

60 

427 

884 

3142 

U5 
80  Répartition  par  mois. 


•jiu  'dod 


0»0 

3S 


•qjn  • 


uuu  I      M3  «^  tQ  e*i  ^    •   «o 


I      Jiu    dod  I     5S|3g 


C0 


0|    qjn    dod  |     S:2$^£ 


00 


'^{- 


•jna   dod  I     S5R|5 


qjn  *dod 


—  ^10 


=5as 


Ci 

9* 


Â(    -aiu  dod  I     5§2|2 


o 
o 
O 


»o  I 


*qjn  *dod  | 


l"-  Oi  <©  -r  !>• 


^  j    -jiu  -dod  I     gggSS   I  g 


St  I     qjn  dod  I     S«2?a2 


(M 

CO 


^j    -jnj-dod  I     5§g2S  I  I 
Il    -qjn -dod  I     l^ZSSS   I  § 


^  t    'jRi  'dod 

5)  


—  CO  oc  «  «M      I    -M 


wd 


'S  (  'q-in  -dod  j    gÏÏ522  I  ;^ 


.S* 


'jnj  dod 


•M  ^  —  ©  «O 


O 


/      qjn -dod        5*^5-2   |  ^ 


.  r    -jnj  'dod        S^g^Sg   1  <^ 


S  \    -qjn  'dod 


c«3  «v  oc  ;^  o 


04 


inj  'dod 


<C  L")  00  94 


10 


u 


qjn    dod  j     ^ZK^S 


»o 


<0 


'jnj  *dod 


I 


00»  c:?    t  o 


(M 


;i(    qjn    dod  |     .'o  =  SS2 


CO 


^.  f     jnj    dod        gèSoS    I 


(g  I  'qjn  'dod 


!2 


ë> 


'jnj    'dod 


«o  00  CO-T  ^ 


^1    -qjn  *dod        &sZ2sl::Z 


'M 


H 

M 
«O 

CO 

^« 

o 

Gfi 


Zi  ^  a 
î  ^  S 
«o  t.  o 


sa 
a 

Z     i-»     i^     Ô     V     o 


5  3  !►  -g  S 


M 

O 

H 


e 

I    «M 


SS  222^22 


»2 


90  00  04^  «0 


o  •  — «o 


I  ' 


ce  CD  00  OC  91 


^ 


•^  eoeo  — <N 

C9  ^"  09  CO  ^ 


91 


00  «•  ©  C«9  CO 


I 


a^2S2  I  s 


^•-r^wic 


91 


CO  CD  aO  >0  00 
^        ^91 


l- 


00  •  00  O)*^ 


If.  »o  eo  Oi  O 


«a  •»-  o-  ^-  "^ 


CO 


i-eocoo9j 

00  91 1-  «^  9« 


I  S 

'     91 


2S*^ç5=:^  I  S 


aO  91*9  CD  91 


CO 


ao»o9i-^9* 


^  eo9ii^o» 
<e<Nioeo9i 


91 


CO  COOl^CO 
•^        91 


<r5 


—  05  05©^ 
CO        ©I9I'^ 


r^  •  oo^-  S 


a 


91  ce  00  OO  ;0 

0«  CO  ©  ©  aO 


CD  «d  «0  04 


g*£ 


S 


0000  91  »0 
*0  O  O  «^  aft 


ac 
00 


01       -^ 


d)A4c4*«    I   «. 


OkO  «ocooo 


I  ^ 


Cd 


V 


?> 


^  2i  S  >.  '  S 
«■  D  ;^  o  «  o 


I 

s 


Mo  oco© 

ej  00  p  a^  94 
«^fc*9l'^ 


22 


Ci  j^ooDce 
cocoo>^oo 


s 


S25«a    s 


2^c  ce 00 

W  t-  ^  oc  à'» 


ao 


gS^fî»  1  5 

9*91  — «91          0 

PO  «^  ^»  lOO          ^" 
9I-— 91  — —           00 

5^822  fg 

9»*^  e>©91          CO 

«SSt?" 

ce 
1"- 

CO  t^  ^  —  I-.         cr 
r*  — ««T  ««r  fc^        »ç 

00—  ^  aoao         0> 
«♦•*-©  91—         2 

^SSIS  1  1 

52S  =  = 

§ 

e(i©9i«c    1    — 

CO  0  —  t-  ©       1      ->T 

COOO©  <MO 

© 

91  --r  «0  «5  CO 
iO  t-  91  00  f 

0 

a^  ce  ©  «v  0 
ao       C091'^ 

I2 

ce  r«94  ©  ©    I 


eo 
»o 


o  r^  c-'  CO  — 


00 

I- 


I-  o  I-  os  »c 
ao  o  coci  I'. 


00 
lO 

ao 


^i  «T  91  ©  c; 
CO  —  l-  91  — 


00 


CO  »o  ©  w  *» 
©  t^  91  X  iO 


C>  —  O-sr  00 
CO  — -<r  — 


91 


e  CO  ©  »o  >^ 
ïO  00  91  —  ao 


00 
ao 


cOOO  — »*T  ao 
CO       10  —  — 


ao 


4S 


tu 


kl 
a 


H 

0 

O 

H 


p  ►  3  S  2 


4809. 


iO. 


146 


oftcfes.  —  Hf partition  par  à  je,  sexe  et  arrondissemeni 


UT 


es 


H 

H 
U 

Ui 


Q  M 

^to  es 

.^  -< 

"^  eu 

"«  /: 

o 

O  H 

^«C  - 

I  * 

o 


^ 


_•  1    -ma  'indod  |     SS*^^ 


3 

o 
H 


I      ^ 


'qjn    'indod 


Q 


•jiu    'infod  I     îii 


'qjn   'inJod 


€0  *^   •    <» 


•jtu     indod  I     Si  2 


G^O  «N   » 


•qin  'indod 


•«rC^-^   m 


^  J     'jiu   [Qdod  I     2E 


L-îo  •  -^ 


o 


qjn  'indod  1 


•^*«—  « 


^.  j     'jm   fudod  I 

CL  '   


I    'qjn  'indod  1 


«a 

o 


;  I     'jnj  'indod  1 


ceoi  «  A 


^  )     qjn  -[ndod  | 


0        M 


ai 

^1 


'jnj  '[ndod 


'qjn   '(ndod  | 


oi  •--•»-  » 


'jnj  'indod 


eo  <    "»» 


'qjn   indod 


5/ 


•jnj  'indod  1     2 


OM.-0  ^  94 


•qjn  'jndod 


M*.*. 


S 

ce 


'jnj  'indod  I     Z 


^  I     'qjn   indod  1 


aoeo^  * 


•jnj  'indod  |     ^t^e^  • 


qjn  'jndod 


> 
a 

«Q 


*jnj  'indod  1     !£ 


^  (     qjn  'indod 


09G4    A     A 


•     •     •  w 

fl     9  ^^ 

0  99  o  eo 

es:;:  «r:: 


I 


00 


G^ 


!.•■ 


1-- 


I   ^ 


•*r  G^l    »  M     I     00 


oo 


d  «"S    A  W  00 


94 


Oî 


V) 


-"*'•  I  ;; 


<M 


lft.O     A    -^  — 


IQ 


M 

0 
O 

H 


H 

Cd 

S 
Cd 

CA 

Q 
O 

es 

H 

Ed 

o 

8 

es 
-< 
eu 

Z 

O 


6- 

eu 


a        •        •        •    Q) 


ss;s9s 

i 

S'SS" 

Ë 

Qceo  — ce  A 

00 
94 

CO    A  CO   A    a 

«e 

l-  Ifl  <©  l«  "^ 

91 

91    A  «©1  — 

r« 

«ir-^91"^iO 

S 

<N  A  eooi  A 

t* 

00  C9MC0  A 

91 

■^9««0^-p. 

00 

^«lO     A     A 

00 

^*     A     A     A     A 

^ 

e>*<?io*«'7 

^ 

91 

iO—  *T—     A 

= 

91    A  91     A     A 

■^ 

09^00  lO^ 

00 

^     •   -^     A      A 

99 

aQ>«T  0)C0  20 

91 

Ht    A   ■««     A     A 

*ti 

<v  <*>  t^  9«  ao 

S5 

9i'«-eooo  A 

o» 

•*r -^Ttoecr^ 

s 

•r^*«<^<^ 

= 

•^  «-  91  CO  (0 

91 

91   A  91^    » 

ifi 

■ 

H 

0 

O 

H 


448 


MOUVEMENT  DE  LA  POPULATION  DANS  L'YONNE  EN  1866. 


NAISSANCES,    MARIAGES,    DÉCÈS. 

<»  Répartition  par  sexe  et  par  étal  civil. 


ÉTAT  CIVIL. 


NAISSANCES. 

Bnf.  légit.  Garçons. 
FUles.  . 

Totaux. 

Enf.  nat.  rec.  Garç. 
—  Filles, 
non  rec.  Garç.. 
—    Filles. 

Totaux. 

MARIAGES. 
Entre  garç.  et  filles, 
garç.  et  yeuv. 
veufs  et  filles, 
veufs  et  veuv. 

Totaux. 

DÉCÈS. 

Garçons  

Hommes  mariés.  .  . 
Veufs 


AUXEIIRB. 


MB 


263 
253 


Totaux. 


I 

iFiiles 

Femmes  mariées.  . 
Veuves 


516 

12 
18 
12 

8 


50 


a 

•S  "S 

O  *^ 


Atallok. 


945 

869 


1814 

19 
SI 
12 
11 


o   • 

a  9 

1-2 
eu 


60 
55 


63 


115 


c 
.2  •• 

o  *- 


396 
403 


799 

11 

» 

2 
3 


16 


JOIGNY. 


a 
o    • 

«.s 


300 
287 


587 


9 
11 
11 
19 


a 

o  »- 

eu 


754 
774 


1528 

28 
21 
32 
27 


50    108 


Sens. 


S» 
73.9 


124 
86 


210 

4 
3 
5 
5 


C3 
O 

pg  - 


Tonnerre 


560 
565 


1125 

14 
17 
19 
18 


17      68 


a 

.2» 

^.9 

9  3 


69 
60 


129 

» 
» 
2 
1 


a 
.2   . 

-s 

eu 


362 

309 


671 

7 
2 
8 
4 


16 


Totaux. 


a 

o   • 

a  5 


eu» 


816 
741 


•a 
o 

O  *^ 

eu 


1557 

25 
33 
51 
35 


3017 
2920 


59J7 


79 
61 

68; 

63 


144    271! 


151 

4 

11 

10 


176 


595 

37 

272 

175 

524 

62 

379 

19 

1 

210 

444 

22 

» 

10 

2 

11 

2 

10 

1 

* 

9 

45 

3 

31 

10 

36 

5 

18 

2 

■ 

31 

22 

2 

12 

8 

34 

3 

22 

2 

* 

25 

684 

42 

325 

195 

605 

80 

456 

24 

210 

509 

80l 


19 

62 

I30: 


2262 


135 

140 
68 

343 


Totaux. 


125 

87 
84 


353 
356 
172 


981 


296 


319 
26  i 
250 


833 


28 
29 
13 


70 


15 
17 
21 


53 


166 

147 

70 


383 


144 
111 


142 

102 

39 


285 


381 


103 
81 
74 


844 
287 
134 


50 
48 
19 


765    117 


258 


288' 
222! 


.^2 
38 


155 I     30 


665    120 


249 

188 
88 


525 


22» 
1.^0 
137 


516 


40 
26 
11 


80 


21 
25 
20 


66 


121 
161 
109 


391 


94 
157 
141 


392 


395 
345 
153 


893 

316 
248 
229 


793 


1233 

1139] 

573 


3045 

1174 
919 
69'. 


2787 


149 
2o  Répartition  par  mois. 


•ana-dodl     gffSi     f        i^IHTl' 


'qjn 


dod  t 


«e  e»  r*  i**  <M 

ao  ^  «O  C4  ^ 


00 


•4> 


(     iiu   dod  I     S?0gî5 


ko 


O  I   'qin  'dod 


r««0oc9eo 


sss    g 


o 


*jni  'dod 


o 
o 


^  I   -qjn  -dod  1     8»«522 


M 


ua/     aru   dod        8;::5Sîg?      ^5, 


cS(   -qjii  -dod  I     Îg:25î2 


r* 


pt^ 

'jnj 

•doJ 

0>  — ••TM» 

00 

s 

£( 

'qjn 

•dod 

^.;     -jnjdod        g3  =  2S   I  ^ 


«3 

o 


*qjn  'dod 


eo  OJ  ^  i'»  r«    I    »- 


i) 
II 


'jni  'dod 


âo  r*  ao 
«Ml""" 


lO 


QO 
OC 

Ht 


•qjn  -dod  )     5  =  aSS:    I  2 


.2» 


'jnj  'dod 


lo  <o  —  35  «5 


S 


i     'qjn  'dod 


<?!  W  —  -■  QO 


I  « 


'jnj  'dod 


1     01  —  »'ï  «o  !:•   I 

I        »0  l"-  (N  os  «      I 


O 


*qjn  *dod 


r«  c^  I"- 1-  G^ 


I  Î2 


^  ^    'jnj  'dod 


i{ 


—  ï<î  ©  <p  «^ 

te  t*  »o  ^  ;P 


co 


-qjn  'dod 


os  ■♦T  W  «o  M 


o 

Cl 


'jnj  'dod 


l         <^  «î  OO  <N 


o 


'qjn  'dod  | 


o  co  CQ  os  <^ 


ii 


jnj    dod  I     SS<^^o 


■qjn  -dod  |     SiSSS:: 


'jnj    'dod 


g~T  r*  r^  59 
CM       ^-^ 


co 


qjn  -dod        S^S^S*'* 


oc 


Si 


031^23 


es 


î*sa>- 


M 


•«Mr-ao  • 


00 
04 


00 
04 


00  &«  «v  «  ^ 


os 


asa2= 


co 

es 


OS  CO  QO  00  04 


«O  OS  es  «oao 

CO       00  00  *•• 


eo 


00010000I    I  tr^ 


Ol  co  04  —  •«* 
C4        -^^ 


Si 


o  04  t-  lO^ 


l« 


c9ce  t^  ceoo 

04       1tC4 


t^».  ««r  ««r  eo 


os 

04 


SP  »^  !••  CO      I     -^ 


a/0  V3  <M  V-  >*- 


lO 


«5  Q"^  ooco 
eo?5c4co^ 


eo 


■^•^co«v  «^ 


os 

Ol 


»c  o  —  co  •-    ,  co 
os  i<-  os  <o  «^    \   *o 

00 


vr  00  00  co 

Ol        00 


a 


00 


PO^  0^04  I     OS 


I  - 


s 


««r  coco«o 


04 


^ 


-a»- 


04 

co 


•^  tfS  o  rf5  <*> 


ifto  r:  «fs  CO 


04 


CO 


r-çoco"*  00 

^  l>  Ift  o  l'- 


os 00^  r*  co 
OC4«2  00'^ 

CO'^U0  04^ 


ce 

00 

co 


se 
u 

Si 
u 

O 

o 
ce 


QO 

os 


•2 

kl 


<  û  5    •    '  f^ 
«  C  O  t»^     V 

K  3  >  ©  S  o 


0 

3 

o 
H 


s  fc.  o 

(S  gj  — * 

«   0  ^  o  ap  o 


^  mÎ  H 


H 

0 

o 
H 


04 


^00  A^2 


Ui 


coo  —  ^  ^ 
MCO  ost^co 


Ol 


I  -  oi  «  co  -▼ 
ao^<«r  •«-  — 


04 


■^  o  — 'NOO 
—  ««r  C4  0010 


CI 


<5co-^es«^ 

Cp       <f3— 04 


CO 

ce 


RSSS5 


-^  os  o  os*- 


co 

Si 


—  jooo  es  co 


00 

9 


OîO  1  eoeo 


09 


04  04  -♦  os  an 

^i^oaoce 


Ii 


es  i"-  r-  es  «w 


ss 


»o  »••  oi  os  i- 


MO 


1^  o  04  00  00 
ao-v-o*- 


ao 
Ol 


s 


t^t«  c4aocê 


■^«-N"*»  00 
CO^CO-^ 


QO 
34 


—  t^  ao  lO  ** 

00  00  — 00  os 


co 


oooJC  — -«r 
liO  ••  "^  00  — 


f  00  oc  co  l"" 
00  00<N<MM 


00 

co 


»!0  lO  OJ  00  » 
L^  —  aC  0^1 


os 


9104  »«  «VO 

cot^<^  00  <e 


s 


00  «o  co  "v  co 
co-^  vr  04  — 


Ii 


es  •*?  04  tr  — 

cBoo  vr  esfo 


co 
tro 


00  ao  —  <?î  « 
ao—OCN 


Ol 


o  C  *-  K^ 


co 


2 

a 


0 

o 
H 


0  k  'S  §  o 


4869 


H. 


DÉCÈS. 

—  Réparlition  par  âge, 

sexe 

et  arrondissement. 

Auxerre. 

Ai-allon. 

Joigny. 

Sens. 

Tonnerre 

Totaïu. 

AGES. 

ITE 

Is 

s  . 

Is 

g  . 

iTî.. 

■fi 

-.2 

Is 

3  « 

|lp 

l 

-s 

1-2 

|| 

P 

El 

l 

P 

II 

/  0  i  1  ui  .  ,  . 

39  m 

8 

88 

77 

211 

21    139 

14 

57 

ISO 

669 

/    1  A  S  an».  .  . 

411      62!      S 

29 

27 

50 

6      35 

3 

22 

81 

198 

5  à  10  ans  .  . 

9      Î3!      . 

8 

8 

14 

2      II 

4 

5 

S3 

61 

'\   10  i  20  uns.  . 

45      33,       4 

15 

8 

30 

5      21 

12 

33 

m 

d  \  Sll  à  311  ans.  . 

23      48       5 

13 

12 

38 

8      2^ 

5 

17 

55 

129 

's;)   30  i  40  an».  . 

13      4T        3 

M 

26 

10      M 

4 

15 

43 

124 

£\  40  A  30  ans. 

28      471      6 

17 

17 

46 

10     23 

8 

26 

69 

159 

^  1  SO  A  60  ans.  '. 

31      67 

II 

35 

21 

59 

11      48 

11 

40 

88 

£49 

M  i  oti  A  TO  an».  . 

M    141 

13 

69 

SI 

109 

18     69 

12 

54 

160 

443 

«1    70  à  KO  ans. 

45    148 

m 

65 

39 

12t 

19     88 

7 

87 

120 

512 

1    HO  A  90  ans.  . 

:il      91 

4 

26 

12 

63 

5      39 

8 

54 

60 

273 

V  00  i  100  et  s. 

1        6 

1 

4 

5 

2        1 

3 

4 

1) 

TotatK.. 
,     0  à  1  an.  . 

343    881 

70 

^ 

^ 

765    ml  SfiS 

"iô 

391 

m 

2945 

37    130 

5 

70 

59 

f.: 

15    HS 

9 

37 

125 

S44 

,'     tàSans. 

34      77 

25 

U 

43 

9     28 

5 

18 

62 

191 

5  à  m  ans. 

7      18 

& 

( 

4        8 

1 

4 

IS 

."52 

A    10  à  20  ans. 

1(1      4 

17 

26 

8      22 

S 

19 

28 

131 

lï  1  30  à  30  SDK. 

20      3 

3 

13 

IS 

38 

H      19 

3 

20 

49 

129 

ï  )  »  à  40  ans. 

17      3J 

5 

14 

H 

41 

7      16 

17 

44 

121 

à.      40  à  SO  ana. 

IH     i 

1 

14 

18 

38 

14      23 

16 

58 

I34| 

jj     M  à  60  ans. 
^      6!)  à  70  ans.  . 

25      4 

27 

25 

i2 

9     39 

2 

36 

61 

39    10. 

! 

SO 

24 

«3 

13      5J 

10 

49 

95 

3S2 
587 
333 

70  à  wi  ans. 

56    18 

16 

91 

SS 

lie 

22      99 

15 

1»0 

164 

811  à  W  ans. 

32    10- 

li 

51 

21 

S6 

8      69 

7 

74 

S5 

9»  à  100  el  a 

1 

4 

3 

7 

t 

2 

4 

23 

Tolaui 

296    83. 

~53 

"wT 

"258 

"éw 

120    5I« 

66 

~3K 

"^ 

2787 

Répartition  par  arrondissement  et  par  état  civil.          | 

HamineB 

Garçons 

mariéa 

tariée 

Veuves 

Totani. 

:g-~-rll 

a 

i 

g 

ë 

5 

S 

E 

È 

£ 

S 

cL 

c 

1 

g. 

S. 

1 

f 

_l 

i 

.    S. 

a 

Jz. 

rAuierrt. 

m 

353 

140 

3S6 

(                                             8Ï 

m 

8 

250 

296 

833 

ivallon.. 

28 

167 

39 

147 

17 

26 

2 

lit 

53 

38t 

loigny... 

lia 

341 

102 

387 

81 

02 

7 

155 

258 

665 

lena...... 

50 

24» 

48 

IBS 

38 

90 

31 

137 

130 

516 

ronnerre 

40 

121 

26 

161 

a 

97 

21 

141 

66 

392 

Totonx. 

899 

1343 

337 

11» 

tsia 

19 

2» 

7S4 

793 

2787 

151 


^  I     Jiu  -indod  I     j;g«*»   I 


s: 

•2 
se 

.o  > 

•^  -«a 

s»  H 

(A 

"^  S 

\>  K 

.^  < 

i  ^ 

^  eu 

I  * 


J8 


pI 


o 


Y    :;: 


SS 


*qjn    '(ndod 


|S"??«»o 


co 


Q 


*iiu    '[nJod 


co 


*qjni   '[ndod  | 


e^o%  •en 


>  I 

o 


■jiu    'pidod  I     2*^"^  • 


2;  I    -qin  'indod  | 


MCQ    A    A 


'JOI 


O 


'indod  I 


t^  <0   m    » 


*qjQ 


[ndod  I 


«     A 


^  (     'iTiâ  'indod  I     £î 


G'Ke  — ^ 


£  I     qjn  -pdod  i 


«o«  •  — 


^1  ■' 


inj  'indod  1     122 


if)0    A    a 


qin  'indod 


CO  tO   «    s 


'jnj 


*qjn  '[ndod 


«•^«©i 


'joi  'indod 


o»  k^   s    • 


S 


'qjn   'indod 


'jni  'indod 


ce 


eco^  A 


-qjn   [ndod 


•^d  « 


^1 


'JOI  'indod 


O)  t^  *  s 


•qjn  'indod 


«•«r  a   • 


2 


1 


'jnj  'indod 


«     A 


'qjn  "indod  1 


A   00     s      A 


SI 


'qjn  'indod 


meo  A  s 


a 

ce 


*qjn  'indod 


00*^    A     A 


•     •      •  sO 

'^  M)     "S 

a  ce  O  «î 


o» 


M 

"^ 


OS 


|8 


I   »o 


ao 


'indod  I     2«  •-    I 


»i 


oo 


CO 


<M»d   4    »      I    »« 


00 


|2 


eo 


'jnj  'indod  1     ÏS*^  *  *   1  j; 


to 


•jnj  'indod  j     «»  «-^   i 


(M 


I 


a> 


H 

o 
H 


Z 

u 

s 

V 

a 

O 
P6 
P6 

ce 
< 
a. 

H 
Ed 

<A 
O 


ce 
fi« 

o 


ce 
ce 


t^TiS^ti 

«0 

S'SS- 

0» 

r-«^  A  t* 

s 

©l»©l^  A 

CD 

<e*«<«r<0  9i 

1 

Oi 

A  A  eo(N  A 

1 

Vi 

*t  A  l^N  A 

1 

2 

^ 

tfd  91  Ir- 01  MT 

1 

s 

^  A  00  A  ^ 

o 

«ooo««o»eo 

1 

a 

—  A  -VM  — 

J_ 

«0 

lft««t-"— 

?î 

tO  A*^  — — 

«0 

weo"-»  «o  — 

«o 

^^  -T  A  ^ 

fc* 

^f  Oï  00  CO  c^ 

Z 

^  A  MCO  A 

CD 

O  r*o  coeo 

1 

s 

eo-'OioO'^ 

o 

t-ono-^-v 

1 

2 

A  "^    3  04    •       I     <** 


«o©ieot^oo 


(oe4iA«0«*o 


Aei9i'«- 


a    •    •£ 


«> 


o  ►»  • 


5  ►  o  S  o 


94 


91   A  *-C4   «      I    ■© 


a 


H 

S 

C0 
«■* 

O 

H 


452 


[OCVEMENT  DE  LA  POPULATION  DANS  L'YONNE  EN  4867 


NAISSANCES,   MARIAGES,    DECES. 


|«  Répartition  par  sexe  et  par  état  civil. 


AUXERRB. 

AYAIxo^. 

JOIGNT. 

Sens. 

Tonnerre 

Totaux.  1 

KTAT  CIVIL. 

Population  \ 
urbaine.    | 

Population  | 
rurale.     / 

Population 
urbaine.    | 

Populution 
rurale.    ) 

Population  \ 
urbaine. 

Population 
rurale. 

Population  \ 
urbaine.    | 

l*opulation  | 
rurale,     i 

Population  ' 
urbaine. 

Popnlation  1 
rurale.     > 

Population . 
urbaine.  | 

Population  i 
rurale.     / 

NAISSANCES. 

— — 

— - 

— — 

~~"— 



' 

•^— 

— — 



— — 

— 

1 

^  ,^U.  0>^^n. 

264 

270 

914 

814 

68 
47 

419 
435 

279 
246 

774 
730 

91 
97 

610 
551 

57 
52 

361 

338 

759 

712 

3078 
2868 

Totaux. 

534 

1728 

115 

854 

525 

1504 

188 

1161 

109 

699 

1471 

5946 

Knf*  nat.  rcc.  Garç. 

^  Filles. 

non  rec.  Garç.. 

—     Filles. 

6 

2 

16 

13 

17 

^2 

7 

11 

• 
■ 
1 

9 

3 
7 
3 

1 

9 
9 
7 
8 

35 

36 

9 

12 

5 
3 
4 
9 

21 
19 
20 
23 

4 

3 
3 

3 

15 

1 

1 

3 

20 
14 
28 
30 

80 
81 
39 
47 

Totaux. 

MARIAGES. 

Bntro  garç.  et  tilles. 

garç.  et  veuv. 

veufs  et  filles. 

veufs  et  veuv. 

37 

57 

1 

M 

33 

92 

21 

86 

13 

23 

92 

250 

139 

â 

13 

677 
14 
20 
16 

21 

• 

4 

• 

228 

3 

19 

9 

152 

3 

12 

5 

519 
11 
34 
32 

68 
1 
6 
5 

409 

8 

18 

25 

28 
4 
4 

248 

4 

13 

12 

408 
14 
39 
23 

i 

2081 

40 

104 

94 

Totaux. 

DÉCÈS. 

Garçons 

Hommes  mariés.  .  . 
Veufs 

171 

727 

25    259    172 

596 

80 

460 

36 

277 

484 

2319 

130 

119 

58 

307 

386 
333 
154 

873 

3t 
23 
19 

75 

192 

116 

73 

4ÏÏ 

147 
89 
53 

289 

365 
226 
125 

54 

60 
!     30 

302 
180 
101 

583 

26 
23 
20 

69 

104 

115 

92 

341 

390 
314 
180 

884 

1 

13(9. 

1030 

545 

2924 

Totaux. 

1 
716-   144 

Pilles 

130 

28K 

252 

21U 

27 
15 
20 

175 
125 
102 

115 
69 
72 

301      .^G 
174:     36 
137      45 

261 
151 
138 

13 

8 

14 

99 
120 
119 

311 
247 
227 

1127 
822 
735 

Femmes  mariéeii.  .  . 
Veuves 

119 
76 

Totaux. 

325 

780 

62 

402 

250 

en 

137 

550 

35 

338 

815 

2685 

153 
to  Répartition  par  mois. 


M 

o 
H 


•xai  -dod 


'qjo  *dod 


«1 


'jiu  'dod 


'qjQ  'dod 


|( 


'iai  *dod 


K  I   -qjn  -dod 


II 


'JDJ  'dod 


O  (   *<Hn  -dod 


'joi  *dod 


^i 

jS  j    'qin  'dod 


•  t     'Jiu  'dod 


«3 
O 


'qjn  'dod 


^  i    'Jiu  'dod 

S  )   

'p  I   'qjn  *do(I 


'jnj  'dod 


'qjn  'dod 


'jcu  'dod 


(d 


{  

I    -qjtt  *dod 


^  ^    'ioi  *dod 


il 


'qja  'dod 


'jni  *dod 


*qjn  'dod 


2( 


'JDJI  'dod 


-qjn  'dod 


s» 

ce 


'jnj    'dod . 


I    'qjn  *dod 


.2 


;:s@sss 


8SS23  I  §  1       ?=âS2! 


8 


s 


91 1«  c5o<0     I    O) 


«•Mo^e»^ 


ISi 


coa'ï9QC<0 


CJl 


■*    -^ —   I  2Î 


Ht 


Cl  0>  -T  W  30 


»0' 

041 


Ol  ^  |«  X  <9 
-V  <OC4  — 


0b«O 


a» 


l^<^lO  co<0     I    ç« 


O 


t*  r«eoo«o 


2Ï 


ift 


2332  I  S 


t^  00  co  w  r-     j    — 


cooooo«-<o 


OO  co  feo  —  <M      1 


Ok  O)  co  O)  00     1    ^ 


os  00     I    » 


00  co««*r  «^ 


i/o 


•^  r*  7j  co  o 


I- 


MMro"-   g» 


» 


OS^COM)  C5 


•  wo*^-.^    I  a> 


a*sss  I  s 


o»ei<«o-^ 


2S-  I  8 


m^^MM    I  m 


—  04  — kO  — 


os  e^r*  ^  -^ 


ooceo»eot 


83 


««sas 


oc  ro  3C  iQ  co 


S 


©*•»?  r*  W 


•T  r-  C4  O     i    ws 

•■«<OÇ|     j    OS 


«-    S  OS  COCO 


!§ 


gCO  I-  C0«— 
-^■^  cow 


•■  *  O)  o  co 

CI  ^ 


00 


««f  co  00  Q  «"P"      .    0>4 

CO  (N  tQ  eo  00    !  -^ 


eodo»-«Ti> 


m 


««?«o  gs^ 


<*dcooo«*^    I   p 


91 


5^2**   I 


co 


•«•  lO  ift  co  5S     I    cfi 


lOlO 


co 


00  09  os  00  us 


QO 


Sôôm^co    I  o 


H 

M 
ta 
ce 

OD 

5 

A 

O 

ce 

M 


M     •     ■     ' 

M   t:    o    >«        O 


O 


o 


ce      •      •      • 

<  c  c  il       - 
*   3  >  o  Q?  o 


M 

S 


CQ  00  "^  00  O 


S 


««•^•••OOW      I    Q 


S2SSS  I  s 


1^  os  00  ^  ■<f      I    ■•" 


00 iO  ooooo 


s 


O>Q0l'«CO 


qsaOiOooeO    I   r« 


«oo»  — eOK«    I   S 


828^^ 


es 


SJScî?^ 


co  t*i  00  00  ' 


»<-X  «NOOÇO      I    «^ 
O  «^  00  1-*  CO      I    »9 


s 


•^  — ^  «        I   <*ï 


«îi-  »5  91  «^  1»        tt 
■<r  IO  00  r-  IO  O 


««-•a»    I  j; 


';s 


eSS94a»9iO     I    94 


gooeoio 00    I  <v 
«*9Î  00 


ui-^ioootfj 
•»•  r*  co  es  •*! 


S32i3a=  I  s 


00  co  1^  IC  00 

-T  (;o  ;s  os  <0 


00 


COlOKOOfc  — 
»0  ^««r  9i  — 


CO 

*o 


SES^* 


«oao 


oo 

91 


S^^M     I  s 


co  JOIO  ^eO 


Ot« 


co 

91 


CO       OOO 


S  I  s 


iS    •   •    '   ■  £ 


H 

S 

o 
H 


'     i^     "^     o 


5  ^  'o  s  o 


a 
a 
o 


48(9 


iS. 


DÉctS. 

—  Répartition  par  âge. 

sexe  et  arrondissement. 

«„.„.. 

Avallon. 

Joienj. 

Sens. 

Toanerre 

ToUm. 

AGES. 

lî 

1. 

fi 

1. 

h 

1, 

i7 

g   . 

i7^ 

h 

17' 

J. 

^.S 

il 

■il 

''i 

II 

lui 

il 

il 

■le 

-bS, 

iSl 

5-S 

ë-s 

g-E 

s-S 

ë-cls-ë 

s-S 

|-E 

85.>i 

a. 

a. 

^ 

t- 

b 

237 

23 

S. 

206 

a. 
13 

56 

161 

/  0  à  1  an  .  .  . 

,, 

229 

II 

125 

93 

/   1  à  5  ans.  .  . 

36 

67        5 

30    2n 

50 

H 

50 

'j 

12 

70 

20:1; 

6  à  10  ans  .  . 
'■\    10  Â  20  an».  . 

5 
<5 

H;      3 
2J        4 

l\â 

21 

5 

6 
14 

S 

6 

12 
36 

4ft 
7H^ 

â\   20  à  30  3DS. 

n 

33       ^ 

el    17 

18 

10 

20 

5 

16 

56 

10^ 

■iiJ   30  à  40  ans.  . 

30       2 

•ti    11 

38 

3 

17        1 

13 

35 

12iï 

-<\   iO  1  50  ans. 

98 

53       2 

\i\      IS 

36 

12 

16 

59 

136 

J  50  i  60  an».  '. 

3ï 

72 

9 

29      25 

S5 

16 

36'      3 

22 

97 

211 

"/  60  i  70  ans. 

50 

128 

13 

5ll      30 

-.6 

18 

6H 

56 

109 

37  i 

«f    ÏO  à  80  ans.  . 

40 

147 

73!     37 

120 

28 

S 

78 

130 

4r.rr 

\    SO  à  90  ans.  . 

20 

69 

6 

42      21 

58 

64 

57 

72 

29!l, 

\  90  i  100  et  a. 

3 

4 

2 

.l\.l 

3 

2 

'' 

13 

Totani.. 

,    0  à  1  an.  . 
f     tàSans. 

avi 

I73 

~75 

411  j  289 

726'    \» 

1 

583 

69 

341 

864 

5ÏÏ 

J6 

161 

9 

107 

60 

199 

19 

174 

6 

51 

140 

675 

23 

iS 

3 

22 

46 

13 

43 

2 

13 

6S 

176 

S  à  10  ans. 

9 

a 

1 

î 

ï 

II 

2 

1 

5 

20 

41 

A    10  à  20  ans. 

l< 

•i!) 

3 

8 

9 

22 

8 

10 

3 

6 

32 

77 

«  \  20  à  30  ans. 

21 

3 

7 

20 

27 

9 

2fl 

4 

52 

III 

»  J  30  à  40  aoa. 

21 

la 

i 

9 

39 

II) 

20 

15 

15 

113 

ïï^   «à  50  an». 

34 

3 

3 

9 

30 

3 

2S 

■ 

16 

47 

9K 

iS  J  50  à  60  ans. 
a/  6^.  à  70  ans. 

34 

3 

28 

2: 

36 

7 

25 

22 

67 

IS5 

39 

II 

5 

60 

■r 

53 

2t 

ot 

47 

95 

331 

f    70  à  W)  ans. 

5( 

168 

15 

13 

51 

102 

28 

9 

■ 

84 

158 

522 

'    8»  à  90  ans. 

28 

10 

1 

48 

25 

54 

15 

61 

6 

64 

82 

229 

'>  90  à  im  et  a 

6 

3 

2 

6 

3 

1 

5 

ta 

37 

ToUui 

~m 

78C 

62 

402 

236 

615 

137 

551 

35 

338 

814 

2565' 

Répartition  par  arrondissement  et  par  état  civil.          i 

Homme»! 

renime»! 

. 

Garwn* 

marié»  | 

Filles. 

mariée  [v 

oves 

Tolaul.  1 

i 

1 

g 

t 

ï 

1 

^ 

1 

£    ' 

n 

1 

E 

£. 

1    â. 

% 

J. 

t 

J. 

g. 

g. 

1 

!:__ 

L    S. 

A 

J^ 

130 

386 

ng 

333 

30 

288 

119 

i53    7 

6  259 

325 

780 

33 

I9î 

23 

116 

27 

(75 

13 

25    S 

«  102 

62 

402 

1« 

365 

89 

226 

15 

304 

09 

74    7 

2  137 

ÏS6 

615 

S< 

302 

60 

ISO 

56 

261 

36 

51     4 

5  138 

137 

550 

fl 

3S 

104 

23 

US 

13 

99 

8 

20 

4  119 

35 

338 

1  Tataïu. 

390 

<3t9 

3H 

lOBO 

41 

1127 

247 

^â 

7  7M 

lis 

455 


no 

s 

*"  ri 

•  ^  > 

^  < 

-s  « 

^  U 

■««  es 

s;  < 

X>  os 

<^  a< 

"^  o 

es 

I  •* 

«o 

o 


s* 


o 
H 


SI 


*3 


-jcu  - 


indod  I 


•*•  Oi  W  OT 
1/3  00 


o 

5î 


'qjn    'indod 


^  ( . 

•JIU 

'indod 

0(M  •  « 

M 

*qjn 

'indod 

(&'<-  •  • 

b- 

>  1 

•iiu 

'(ndod 

oo;o  M   M 

•-r 

è\ 

•qjn 

indiHi 

C*d'  a    a    A 

co 

1 

jnj 

•[ndod  1 

£  «O—    « 

r^ 

o  1 

•qjn 

•  indod 

—  iO    a    a 

«o 

eu)  . 

jnj 

*Iudod 

ODO    a  -^ 

a> 

*qjn  *pidod  | 


eN 


^  f      jnj    [ndod  I 


OX0G4   a 


•qjn    [ndod 


lACO   a    s  00 


JtU 


•{ndod  I     2 


Oa/3   a    a  HO 


*qjn  'indod 


«O*^    3    m 


jnj  '[ndod 


o» 


00 


'qjn   'indod  I 


««rO"l  ^  -^ 


'jnj  'indod 


90 


c^oo-^-^ 


04 
04 


s  i    «qjn   indod 


niiTi    a  "-  00 


.  /     jnj  'indod  1     3«  «  a    I  »^ 
5  /      qjn  'indod  I     -^  -»•  -^  • 


■jnj    [ndod  I     2"*?  «-^   | 


o 
n 


S       'qin  'indod  I 


Mî  ^    a    a 


(0 


i     'joi  'indod  I     :^«»«  • 


04 


(K,  î     qjn  *  indod 


«■^   as  -^ 


a 
a 


•jnj  •indod 


X  o    a    a       I     ÇO 

91 


qjn  'indod 


r-«  »  m 


en 


|S 


H 


•3 

H 
«M 

H 
H 


•     •      •  « 
•^  .2  ^   L. 

00  w  ce  S 

«5:22  S 
fl     s 

o  («  o  f 

g*  s  g*  « 


M 

O 

H 


SS^ÏSI 

M 

S'-R2" 

S 

04  eO  00  04  04 

S 

04   a  àO   a    a 

»* 

CO  <N  CO  CD    a 

•«T 

00 

"^^  —  lOro 

^2 

H 
Z 
U 

S 

tt) 

C/3 

Q 

O 
es 

0. 
H 

O 


ce 
o 


ce 

06 


Ol   a  ^    a    a 

;o 

ce  00  W  t*»  00 

e> 

*■   •    a  ^"   a 

04 

«©^•*^C4 

1 

r* 

■-■^Ol-^    • 

1 

OO 

<©C4'^  -^04 

1 

tfd 

«  ^•e4«V    a 


«  —  00   a  00 


00 


04  m  09 -^^ 

t* 

10  04  00  1/9  04 

S) 

^    a  iO-^"^ 

OO 

eo<Nco<o  A 


1  = 


04    a  tO  04    A 


O» 


«•^10  00  04 

S 

« 

00  04^0  00  91 

04 

OO*-    a    ft    a 

"* 

Oïioeotf»'^ 

S 

•9   a  <D  Ol   a 

04 

O)  a 


g 


s  ►  o  §  o 


M 

ce 


i 

■M»I   9p  I      ï 

uoq«q3  1    f 

■>«™    1  -1 

»«m  |-£|î 

■•wd  i^l 

■mA   \±f 

■ootijoo     i= 

■noinoiï     JÎ3 

P 

TIWA     I^S 

■•q«A     :== 

■,^     ^3| 

B 

■»o|!3  op  ïud   1 
■|Bnb  loaa      1 

■»0|!X  np  lud    I 

i 

•wmoiMq.1  ep                                                                                                j 
oalooi  lud 

^ 

snpoM 
WJ1![0P3M 

.i 

S 

~-SS„      ~==SS=S2llsÎ5SS-^s»S5S5|K  1 

i 

..rS'.,,         SS-§SI8SSI!8SSSSSS5:;.SÏSSî    1 

3 

> 

„TS„  1  "=at-3ïsî-^a "s=£=a|ji 

Ë 

-snpaM        1 

ass|s|5ss||=55sssssaiss88  !  b 

î 

"n»»a    J 

ooqwqo     t 

■■"»     -1 

s 

■™„o    s| 

! 

■-in.^    ;si 

S  ,53:!33S8£:S:iS!ï3 ,3ES33  .  .^  ,=§^ 

! 

1 

..„,    ^i 

S_SBasa-SKS88   ss-i      3   =S 

; 

i 

■noqaoo     «5 

1 

■noinoH     .25 

1 

■"•'    ^5 

•«P.A      i  = 

■joaia     55 

/■8o|!»npiud 
lenbinafl 

*,||»«pTUd 

^    isnb  -mud 

<i 

nalomiud     |     «oo— oe-  — -  — — ;r2z2Z  — rzSX 

s 

° 

i 

à 

r-.j,,,o,»,,, .p|   ssgsssssa -sas  -E ssss 

s 

s 

■™i..i.    1   ««a-îas— .»ig"~=— >.  ■-«•" 

S 

ji 

m,™»,., .pi   a--g=B53sasïïSasr!sisssKïîg 

mioŒiMd    i     î«S2ï2£ïsïï=î!==ïïîaaS=5a 

S 

- 

e 

à 

miiBnud  i  ggs-ïîssaaasîasasaaaaaaa 

s 

î 

wSISh  '   ssssssasssassïSSSsKsssss 

6 

»lo».ud  i  saaaaasaaaaaaaaaRsaîRgas 

81 

i 

JS»H  1  85SS3liS!sSS5SSSSSgPiSsls|| 

i 
1 

liiWiiiiyiiii   •■jiiiji 

158 


8 

m» 

S 

H 

D 

m 

s 


m 
o 


ta 

Q 


0* 


M 
co 

M 

Q 

H 


'«9n>*o^ 


•sioq  dp  I    g 
noqjvqo  |   f 


'9a?ig      «I 


•an^qO   |j2| 


!«.s 


'9{\ï9d     j5 


oiod     !  .s -s 


'noq3oo  Lsjg 


'ao)noN 


•nTOA    1^2 


•aqo«A  1^3 


•jnœg    J55 


'90(111  np  xud 


'8o|iir  np  xud 
'(«'no  'inai'j 


ssssssssssssssssssssssss 

t 

00  00  OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOeOOOOOOO  00  00  00  00  00  00  00 


«oeoooc^ooooooooneooooQcoeoooeocoeoeoeoeeooeoeo 


eo^tsooo-TOOwooeoooeo^-^'^'^co^oO'^oo  *coeo« 


*0Ooo  ■  >Qaoooi^acaoe«ooopr-r«io>Q     Qaooo 


SaoSStoSSttSSSSSSSSSSSSSSSS 


SSSSSSioSioSSStfsScoSSSSSSSSS 


ssssssssssssssssssssssss 


C3  C3  PS  00  C*S  00  "^  "^  ^  "V  ^f  "V  ^f  "V  "«f  "V  i^f  «^f  ^  "V  •••  «^  ^f  ^» 


c  — 


^«|2r-r-t*o>ooi^r»r-r-oo.'^a>'i-soo9«^aoi/300eo 

■V  CO  00  00  00  w  00  00  CO  00  CO  00  00  00  00  ^  *^  "T  "^  "V  "V  "^r  "V 
OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOQOO 


>o<o<vGQ9i9«c4<«rcooic>i9i9ioO'^«-cDaoaeo»eoaoeo 

oeoeoooeeooeeoeoooooooeo 


fi 


CO 


ao 


oc 


eo 


o 


o 


e 


•a 

S 


•win<nî»qil  ap 
aa^oca  xu<i 


oooo<*9<^eôcDr-^soce«-G4«ocDa)cpe4ao«oocoo  — ««r 

ooaDoociaC'<^r<>ooio«p-<w'«-^e»«oot«toaoœ«Deas» 


3 


*fnpa9A 

88J1![0P9H 


'8J|II019dqa  9P 

aaitoui  xud 


'snpnaA 

8dJ9I10;09H 


•aj|iloio9q.i  ap 
oaXoai  xud 


'snpuaA 
taJiiioiaaH 


aaXom  xud 


'snpoaA 
saj)!I0i9aH 


•ajiiioiaaqj  ap 
ua&oai  xua 

'snpaaA 
•w^nopaH 


K«aOK«einaooHO«or-ooei<09iMe^e4e>ao<«3inooa4 
•«•e«co*voooo*q>ci^(Nc«ie>iooo4o<iraoot«eo««-c9e>«  —  LO 


oooo<Ne««  — •i^«i|'^ooc«l<5l««^eocoooeO"*r-^r»oio<eoio 


I   2 


e)r*oouoo4e'^iou)M3ce^or-S'')MQ'^*<^*904eioo 


•^e>oa«>'*r  •  r» «^ Q 00  —  <o 00 "^ ao «i^ 00 ©< £2 CO 00 Oi ce ^» 
^-v>9^«o  t«e)ceoe»'— coi«>tOfl»eo«-oo^oo*v^o 

•^^•«•0000<^00<«^^«rM3iOVS^MOCDI«k«C»20»Oe 


<oeior«oo090ear)çoo<^0)aoapt«oO*<30QM3iov)0 
MG9ooei^-»-moi&i<*-^  — 94G4^e4G4(0«-«"OOooeooo 


^S§SKâggSSÏ^|g$SS§SSSS^|g 


op^-aôS^^O— iiSM0e000<7a(03OM00>:?»«Q0eaQ 
»?$W--90»Ak«  — ^"a0k«0»M9<7C^0099^00O(O(OiOc6 


3 


MO 


xo 


M 


CO 


s 


>Q 


n 


CD 
00 


:  a    :a   :  e    :a   :q   :g   :g   :a    :a   :a   :a    :  e 
N-g  N-g  wg  M-g  m-5  m-2  g-g  M-g  w-g  «-g  g-g  g-g 

&H  g-H  g-M  &H  3*H  g-M  &H  &H  ^H  &H  g*H  &m 

.0    .0    .S    .9    .0    .g. -9    .0    .g    -S^-S^'S 

cu^  Ouns  ans  f^/o  Ouns  ar0  ^tl  P/O  0/t3  o.*^  O/^  0^ 


•S 

a  B 


0 

«e 


•c     •*-*     2 

{     94     ^ 


^   S 


0      ô     ^    iJ     J2     5 
•^     •<     oS     o     K     Q 


158 


•891Î9S0JJ     J     j 


o 


'dovis 


•an?qO 


il 


9\lV8d 


•OlOJ 


noqDOQ 


'uo^noii 


o 


'IIV9A 


^  ! 
f  I 


jsl! 


<0  I 


2g 


0:2    I 


-J4   I 


-^   I 


-^    I 


«-•   I 
-^   I 


S 

Pi 


'9o|iTi  np  lud  I 


80II3Ï  np  xud  I 


o 


•Mlîioioaqa  ap  [ 
naiom  xu<i    j 


k«*"v  —  odcosO'^'^cooiiL^act^Qo^aiCDceo^'vr-vir^^ew- 


«d  ao 


«o  Oi  «^ -»  le*  ;o 


o 


'snpnaA 
saJifïopaH 


os  —  » 


oesçQoeoaoiCO)«eoo*na4Gaoo»pr>*ve»5c9ooco 


ba 
o 

te 
o 


•aJïnopaRil  «p  ! 
naiCooa  xud    j 

'snpaaA       | 

99X\l\(n^9U      I 


g0»  COQ0«7C0«^  I^O»  0»<0l00   m 


<MC«ie49ie4— 9«C4CieOG4<NCI'«r       e>IO>IC«3'«»*viOi'3a4aQ 


SSSSTISg^iSS  I     s 


I     2 


01 


il 


il 


•annoiaaqa  ap 
naiCom  xjid 


o 


'snpaaA       | 
sai^noP^H    I 


I 

12 


14 

H 


Wîiioîoaqj  ap  I 
naÀoinxiJd     | 

'snpoaA       I 
saJinoiWH     i 


as«ti»«A*s*si»ss 


A  A  A««  »  A  a  s 


H 

as 


o 


•djlîioîaaq.i  ap  j 
na^om  xud    j 


'snpuaA       I 
sajîHoiaaH    | 


>^  —  O)  >«  eo  ^  Çfi  r- co  (O  u?  Q  u?  co  o  (O  «r  o  r«  (O  Od  e»  "«r  (N   1  G>i 


12 


00 


•i-«  ^«^  ^.«i*  e^>PM  o^>f<«  w  ••M  w^-e  w.»«  w.ni»  w^>M  «^.i-i  W.1K  w 

&.3    .D   .a    .s   .».»-2-'S   «a-o   .=»    . 
M  o-M  o*H  o-M  er-M  0*H  o*h  &«M  SfH  &*H  CTm  b^M 


.s   .a   .a   .a  .a   .a   .  P   .0   .a   .a  .a   .a 

Q^^  p/O  O/tl  Q<0  P/C5  P/TS  co  P/O  O/O  P/O  CtS  QJTS 


«a  ^ 
O  e 


i5   Efa   a 


y)     s 


^     .3     a 

1     ^     T 


S     S     o,    2     >     o 
â      o      «      «9      o     •« 


460 


1    _ 


• 
M 

Û 
K 

< 

> 


•noinow  }  isg 


S^SZSSSSSSSSSSSSSaSS999!S  I    s 


I  2 


•nwA    }i33 


8S88l58S8SSgS8SâSg5S8SS8 i  « 


'9^oBx  j  «5 


^SSSSSSS^dSâ'^^SS^S 


•jnœa    ji2|= 


33S3312SSSSSSiSS%S$9%%%%SS 


'Soiiif  np  xud 
«  I    'lenb'xndQ 


S8  22  22  îS  S2  SB  £:  2  22  22  22  2S  22  fi  a  ®  n  •*  a  "^  :2  "*  2  ' 

v*  es  vS  v3  •••  CQ  Cw  C3  C3  PS  CQ  *•*  vS  v3  vS  "V  ^T  **  •'r  "V  ^V  •f  "^  ' 


o 


2  I  *8o]iir  np  xud 


ooooooeeoeeoooeoooeooo 


oooooooooeoeeeoooooooooo 


•dJîl|0p91lJ  op 

2:  ■    naXouixud 

>  I       'snpadA 
"*       8aJ1!lop9H 


■«r09io         a»  t- ce  <o  m  oc  k^  f- o  u»  iO  (o  el  ei  «  ao  ei  u5  !:• 


c4aDcotfdO)o>r«-^>o»0'M<^Maoaoor"OOco«***r 


ce 


( 


ajlîIoiDaqa  op 

09^001  \U^ 


co»^oo'«*^CQa/3iA'9Ci9e9eomeo*<ru?a/d"«riQcececei>cB 


ce  co 


flS 

o 


*»npaaà 

S9J1110199H 


^  «o  —  oi  ^  eo  ««r  «v^r  »o  eo  Cl  ^     •^^—         «»-««»oioi 


.  /  ajinopaqj  ep 
3  }    uafoui  xud 


M 

«4 
(9 


l- 


oo  ol  ce  —  M  r- co  ce     (NcIcoot-McIi-meielalS 
t-coce«îceco<ocecei^t^r-t*i^oo-TO  —  «—«^o 


'snpu9A 

S9J11I0|MH 


o  «  C4ceeit«opo 


oooa9<«raocer<-H>*-ce^ao*v9«QQQDQQ 


o< 


04 


s 


eo 


3 


8 


CO 


§ 


U 


•9J]i|oiD9qj  ap 

119.(001  XlJd 


C1(N 


9idee>oior-L')oQ90V3|:^cioo|r>oi^oo  s  • 
'COceeooic<*QOdV3Xt<-cer**«iôioeor<-e90o 

«  C>l  —  «-  — ^  G404«:>iC4Cie4Tl»l<M  9±9^a±94  Ol  G4  Cq  d  9| 


04 


'snpu9\ 
sdJiiio]a9H 


cote 


©fc^©o»Oi»30i'»©©O»*îr«-  —  ^"veo      eoo»b«aô 


ci 


winoiMqj  9p 

z  1     U9A0ai  XU(1 


CI  04  CI  >^*CIC^C^  CI  CICICI  CIOICICIcI'MCICIC«CICIC«CI 


00 
Cl 


o-  J       'snpudA 

h  f       59JlI{Op9H 


ci'«ce"<reoceco>«f«cocee«»iAHrco*«o9ce»*rioo»x9^ 


s 


co 

00 


:â   :  o   :a    :a    :q   :a   :d    :  a    :  a   :  a    :  a    :  a 

0*H  0*W  0*«  0*M  CTH  fc»*M  b*w  O^M  0*H  0*M  0*H  b*H 
.P     .g      .0      .0      .0     .0      .0      .0     .0      .0     .0     .0 

0.*^  eu^  Ara  O/rs  p/e  &/o  O/O  ora  oro  O/rs  cco  Ck/a 


•S 
O  o 


^       s^       00       s 

fl       >       S       t      'S 

•?     ft#     g     -<     S 


.S     s     o 

0  0© 

•^     '•*      ^ 


^1 

£      O 


g 


161 


I         Tl 


HBI 


■a 


en 


H 

O 

m 

O 


•wjai  9p  I    1 


I       £ 

HO 


I 


•V3   l-l 


s 

o 


•9U!Bd    l^l 


•nioj     !  «s 


I 


o 


I 

•uoqooo     -Sjâ 

i    IT 


•*  "T  «^««r  *v-r  «^  à5  o  o  i'»  t^  1-»  à'"  i'-  t»  i>  r»  w  !'■  fc««  t»  «v 


I 


uQ^^ùSàî^S^icuÇL'^^SiciOàOxSœacwSSSSS 


I      « 
I      - 


|;    -neaA    }  ^^ 


I   ^ 


•aqoBA    {^3 


oo<r:occooo^«oooo©oo 


oooo  e  o 

•^  «^  «^  -<r  •^•v 


•o 


I 
I   ^ 


•jnaDfl       «3* 


©oo  -^  I 
•^  •*  «^  «v  I 


an 


*9o|i)i  np  zud 
as  I    "iKnb  'Tnao 


o 
es 

S 


2  I  '9o|iTf  np  xud 


o cooooooooooooo oooco oooo I 


I  • 


lenD  'uidJd 


o c ooooos eoo eo o © eooo ocooo  I 


M 

O 


•ajjîiopaqj  ap 
ua.^oui  xij(i 


e>ocso©o©îs©oO'«p'0'^oio©o  — «^—-^-^-^ 


I    s 

i   2 


'snpuaA 
saj^nopan 


•ïT  -»T  ©  o  115  «^ 


«»rao  "^■^••Qeo:-l(îOi©»^ceo^*gp  —  <M 
—  e)00<<rt«a&aO©*vaOG4©9l©«^OaO«0 

^^  ^^    ^^  ^*    ^P*    ^^   ^P"    '^  ^^    ^P"  ^F"  ^V    ^^  ^^ 


u 

o 

o 


( 


aj]i|0i3aqa  ap 
ua^oin  xu  j 


©k^m  A©^i  sooe<9eo©90  *  Aço©©aD 
•«-i-ofio      ©^     u)eoeo©eo  QO©©r- 


©  ©  rt  c  « 
©ce  <*3u)  ^ 


'snpuaA 
saj)no)aaH 


C4©©C4«-      ^u9©inQO>0(M©©oo©eo©©©eoeo<N 

m 


il 


ajinojoaqj  ap 
ua.(oiu  xuci 


A  ooeo©'S^rS^ac90©  A  •9C0©©O»(Ne9©  <*>00  9i 


©©lOlO©©©!^©© 


00  ©  ©  «^  04  «^  © -^ 


'M^SlSoiG^ 


SnpiidA 

sajiijopdif 


<M00»C««-':C«M^IO»O©*ie^©—  —  •^-"OOl-©-«rOO'<TMÎ 


H 


•aaijiopaqj  ap 
uaÂoui  xiJd 

'snpnaA 
Kaj)!iopaH 


••©  — eo  —  ac;o—©i?5îor!roîo©coai—  —  ©-«TW©Ç9 
^©escoaoj/j  —  -viOOOoo©eo©©ao©"«r*-iOi'*îC'^oO 

Çj©«Çl*100©  —  •-—  —  •-  —  ç<— WN*-»--*-»^»^©©!^ 


—  •^©ococîco230©23©©©Q»o»'5C^©»ft©i/5e9ao^ 


«oaccr-©©^©»»»©»*^»»^©!^"*-©©©» 
©«»oac»?5»o©  —  osio©*"*?©  —  roc5^<Ns?5iî5»c© 

•■-<^^•«»îoc^coco•^-'^<^^««•»î■>o©©QC©^©©©cs© 
e>i  ^1  «M  •>»  »i  «;m  »i  'M  ^M  Ti  o^  »<  ^  >?>  0^  M  et  M  w  ^  c5  ^  c^  ^ 


g 


00 


fl4 

© 


oo 


z 
u 

s 
o 

as 
u. 


aiiiiopoq^i  ap 
uaAooi  xjjj 


M  ©oc 


'snpadA 
saJiiiop^H 


cc/cs  —  'M'N©aCcC"«r»ow©aoio»<><»f3'M©©©coeO'» 


CD 
00 


:  a    :  a    :  s    :  a    :  q    :  a    :  a    :  b    :  s    :  a    :  ea    :  a  :    : 

N'S  N*5  N*3  S'g  ^^•5  a'S  N*S   N'3  N'S  N*g  N*2  N'S  « 

o  S.e  2*63  °<a  2,a  E.a  g.a  E.a  2*.^  2-a2,a2.63S<  mb 

•iM  cr*««  cr»M  c^«f4  ^.liirt  cr«*M  cr<««  cr»M  cr*Q  0*.^  cr— ■  C7^>3  cr*  es 

a    .a. a   .s. s   .2-.2..2,.2.-s'    .0   •=>   .  2S 

©•H  Sï'H  Cm  a*>i  ^9*  CTh  0<m  c^m  o*m  CTh  o*m  o*m  â  5-. 

.D. a. a. a. a. a. a. a. a. a. a. a  00 

Prnya  eut)  P/c  0un9  0un9  Qjxs  drs  &/o  o/rd  ph/«  a/o  euro  ^^ 


a 
ce 


•£   i   I   1   -i 

b#     S      -<     S     -» 


S     'a     ^    2 

5  5  t  a 


o     <) 
2     Q 


4869. 


ii. 


162 


M 
H 

b 
n 

o 


'ojjia)  9p 
noqjBTiQ 


'3iro|a 


t   i 
I 


Cl 

bl 


^  â 


SI 


■anjqo 


il' 

M 


'noqooQ      o 


or;:  1 
^  I 


'ao)noK 


Û 

e 

•4 


-M   I 


'OTOA      ^ 


od  i 


aqDBA     iî 


^  I 


V    *ina)g    |  « 


«d  I 
-«  I 


•8oïi^  np  xud  1 
5  )     iBnî)  xnaa     I 


o 


04 

Q 


•8oii3[  np  xud 
•(«nb  'oiajj 


B4 


i) 


I  winopaqj  ap  I 
f   ndXom  tuj    j 


[      8W]H0P3H      I 


o 

«a 
o 


•ajlîioioaqj  9p  I 
na^ooi  xiJd    I 

'snpaaA       j 
gwiuopaH     I 


;o»o<^e) 


•■wç»!  ^^  ^-^  «^  lac 


I'- 


9ilil(noaqa  ap 
no  Joai  xjid 


i  î2 


'snpnaA       ( 
saiinopaH    I 


S-'^îS^a 


■  •trCO   a 


I  ^ 


H 


^'  WHlopaqj  ap  I 
naÂooi  xud     | 


OXOr-«iOO2CC9C)a000^<M^'MOQ0a0a0«00a.^9i 

—  »ft»r*©»-^QOQO©'«Tr--M«ço(NO^i?5oo5t'-»flO 


I    ss 

i   £ 


'snpuaA       I 
saJiHopaH    j 


•*r  •*  •*  25  «5  «  o5  ««r -*r -«r  w  «^ -^  «i- ».      ^^fl  (N^-^ 


lô 

I 


H 

K 
H 

M 
O 


•*I]llO)09q,|  9p  I 

na^oui  XI jj    j 


t- (N  r»  ©  O  »«  00  •«»•  W  o»  ^  ««r  «  «>l  t- «D  •- 04  iO  «if  .V  00  ©•  t*    I        9* 

w*  ao  ^  Ci  91  C9  «*  iO -«r  *- -«r  94  ecr  U?  lA  r«  r«  <o  00  ©  00  to  b«    i 


'snpaaA       I 
6dj)iIoiaaH    i 


O4©^C©«*»ft©«»<OU0WaOlCt^OS©»-QQ<O-»rC0©  — 

©©l'-h-r-^»^-^©— ?5»'^'^©©'«Tr-w$ir*©iow© 


I  « 


•S  g-e  &.S  &.S  §..5  D-.2  &.2  &.S  g..S  §-.2  §..5  g-.2  g- 

&.C»    .fl    .s    .a   .s    .2.-a.a   .3-0   .^    . 
M  o-M  o*H  c^H  e-x  er«  ern  b*M  îth  b*H  ctm  trM 

.9     .  0     .9     .0     .0     .9     .0     .0     .9     .9     .9     .9 

ara  arts  ara  ors  a/^  ors  ara  ara  ors  ara  ara  o/o 


9  C 
O  O 


=     '2 

55. 


U    2     > 
^    Q    g 


o 
Q 


■B 


163 

• 
«1 

M 
iJ 

H 
« 
D 

o 

•S9IIS80J  !    J 

1 
1 

*9JJ8)  ap  1    g 
noqjBqo  |   f 

1 

\                 1      £ 

1                         1         ua 

!                                                1 

1                                                1 

'                          1         w 

!                                                   1 
1                                                   1 

Si 
S< 

9 
O 

^  •9nîBd  |-2| 

[    '«ÎOJ     |-2f 

> 

i 

•noqoo3   !  «•= 

1                           /• 

•uoinoH  ji2-= 

j                                                   1 
1                                                   1 

!  ''^^  j-3 

!                                                      1 
1                                                       1 

•aqoBA   {i2-= 

• 

1 
1 

'                1     — 

!                                                      1 
1                                                      1 

• 

H 

• 

T. 

< 
0* 

/  -aonn  np  xud 

1    '(enb'xnaa 

j                                                      1 
1                                                      1 

flS 

1  '9o|iM  np  xud 

1 
1 

1 

• 
• 

i-ajinopaq*!  ap 
]    naioui  xud 

1      ï/^  c  M  i-  w  1-  co  Cl  îo  1-  tr  ^'s  *^  Cl  o  o  «î  es  fc*  fc^  «N  «o  o  QO  i      — 

i     ocoo  —  c  — —  ©j2îi2î22^22z2SZi'^Z'^'"'^  i     "^ 

co 

1       'snpudA 
saJ1il0]3aH 

1       iîî  -r-  c  s-'î  oc  X  î<î  co  (M  *^  o  b-  o  J'î  <M  ''î  "T  —  «o  —  1^  oc  »(^  «o 

1       c^^vr^Toeo^cocNCOC^w^^T^iG^eo^i-^-srçowift-^ao 

1  ^ 

'.S 
1» 

a 

• 

S' 

o 

•ajlîiopdqj  ap 
uaîoin  xu<i 

sajiifoioaH 

©:0©«QCO0S»*0>3C<M  —  05"«-t*l-''MO«0OC0ri00O 

II 

■   1 

^  J 

s  J 

M  f 

•aj1i[0P9qil  i^P 
uaXocn  xii^    i 

©1  o  CM  o  -M  (M  SO  1-  o   a  I--  00  1-  ïO  .^  «M  M    «  «    S  O  ©«  00 

"^eo«owcoeoeocoeo«<r-*r«»Tcocoeoo»GO»o»o>050o> 

^  tm  mm  ^  mm  m^  ^  mm>  ^  ^  mfm  ^  ^^  ^  ^  m^  ^m  ^  ^  ^  ^im  ^^  fi'Xmfm 

1         ^ 

snpuaA       1 
saJiîiopaH     1 

© 

1 

*J   1 
M 

^  \ 
•M    ) 

a  i 

•ajinoiaaqj  ap 
aa^oin  xuj 

!  ^ 

i      ** 

'  snpuaA       1 
sajîHOîoaH     | 

'  © 

•  1 

os  f 

pfai  r 

•ajîi|oîDaq,i  ap  1 
naiooi  xuj    | 

'snpaaA       1 
saj^îiopaH     i 

1  s 

00«£COO-.-0»-VM^»^»00-«-0>»/5-«TWOO»COfl^lO«0 

© 

QO 
CO 

• 
00 

< 

g-3  yl  dl  -■•3  -1  «■•i  -^1  «il  H  ►i-S  J-9  j.S 

1  ^  H  H  H  ^  H  ^  ^  ^  &!  g.»  & 

^s  h  h  *g  ^s  ^3  h  h  ^i  ^s  s-H  ë.H 

:••:::::       i       ••*       :       : 

1  1  1  1  1  1  1  1  1"  J  1  i 

•  • 

•  • 

•  • 

•S 

SI 

lo 

164 


tû 

es 
es 
ta 
z 

o 

U 

fi 

H 


m 
M 

•J 
flQ 

CA 

D 

pq 
S 
O 


'88tIS60J  j    J 


I  -sioq  ap  I    i 


i     s 
•Dniîia    L2S 

I         wa 


M 
M 


P     I 


l   -aiired   }i2| 


•moj    Ui 


'aoqooQ 


"•-aï 


b3 

a 


•DBaA    |^J2 


•jnœa    jiî^ 


il 


•2o]!îf  np  xiid 
•icni)  'rnaa 


'8o|iv  np  xud 


oooo o ooooo ooo ooo ooee  aooo 


s    s    A    •    A    s 

ooo  oo  e 


•     A      • 


S    «    n    A 


O 
94 


o  r*  >0  o       o  i-o  o       o 

^U9<^-p-       94U)0   m  lO 

A  ^ 


ss 


A     « 


A        M 


O  A  «O  «cooi'doo 
o         eo     oo  K«  *c  90 

O0000>^''di0a-'?LO 


OOOOOOOOi^OCOO 


Sîooo«&odSo 


oo 


^mra^^coeoooooooSooodoooooo 


oooococioooeosoocoooooooo 


oooooso^oooooooooooooc^oo 


©o©ooo<~oo©o©ooQe©  '~5©©©o 


c<o  eo  co  { 


CO  ci  Oi  n        00  W  W  W  ff9  sO  00  CO  00  ce  09  CD  W  W'f  "V  "«T  "^  «^ 

©ooo  * o©o© ooo©© ©o© © © ©© ©oo 


os  ©Q)  © 

oooo 


c*3îoooeooooooococoeooo^*^*v"v<T»v*«fv 


oo©  ©ooo©© 


o©©oo 


s 


ç^ 


»3 


UO 


04 


09 


O 


u 

as 

O 

•4 


•WHiojoaqj  ap 
ua^oui  xijj 

'snpudA 
«ailîlopdH 


r«  A  A  •>0O0O)0^a0i0<'ïQ  AOÇ^oDaoooçiOco-^*^ 
o>»e>oesca©o©o  — ©©oci  — —  ^^Nci»iei|  — 


s 


M 


'ajllioiaaqj  aP 
uaioui  xiJci 


'snpaa\ 
8aj)!|opaFi 


u 

m» 

s 

00 


•ajl!|opaq,i  ap 
uaXoai  xijj 

'snpuaA 
wJiîiopaH 


PQ 
H 
•M 


•winop^q*!  ap 

naXom  xud 
'snpoaA 


K 
M 

a 
o 

u* 


•ajiiiopaq.i  ap 
uaAoai  xud 


'snpuaA 
saiîUopaH 


OaO&OOOirtOOœOO'MOO  —  ift  —  O»'000T*Sfl'0«»liftO«^ 


oo 


e9©iO  A©QP©aratQio^a^r«r<-©aciO>Oi/9r«t<0MV9e4 
c<4*-<^«-«-  —  MC^'^e^*-  —  (M*-04e4C>«**eoeoeocoacoo 


I     2 


—    -•  —        lg 


i^io©9io>o©^  m  •9S^E:î2*2S  «^SîSSSzS* 

-»09«*ÏOO<M^©l"*r«*eOOO»C©ie4-«-IO»00«00»*QOO»«* 


«e 

»* 


I 

1 

I   = 


v>  ^  ^>  «■   ^  ^>-G^O100        (M   "^ 


«4 


I    = 

i   s 


A  A  &  3  s  •  s 


s   A  A   A   A 


A  A  s 


eOÇ'l^©©<^*-'-OSO?OCfM»'î«OÇOeOl'-00— «^«MX'ÎO-^CI  I 

or-©'<r09»0"^  —  'nïO<oooos-i-»o«^fc'-t^«00-a  I 

--  «M  00  eo  <N  C"!  w«*  co  »M  'M  91  «M  91  «^  ïo  o  r*  o  o  oc  cft  ac  1^  I 

91  9HM  91  91  «N  91  9»  91  -M  «M  C-l  «M  91  91  IN  d  «H  «  9«  91  ©I  91  ei  I 


in 


r-  ^-  o  oc  ^  os  91  —  o  «iO  »-  oc  I'-  »  ^  «^  oc  rv  91  •»-  1^  «o  ©  "^  I  -T 
0O9l©*»OS9l96—  9IOa«*ï"«-©©— QCOCiîJ-^l/ÏOt^aC  I  91 
•^^«-«•91        M       9191       94^«V«^^9l9l'«r  91^9109       ^    •  •- 

1  «O 


:  e    :  a    :  a    :  a    :  a    :  a    :  a   :  a    :  a    ;  a    :  e    :  a 

N'S   N*S   M-=  N-=   N-S   N*S   N'S   N  «g   N  "S  N '2   «S 'S   N  •= 


»,e  2-S  2.3  2.C  2.S  2.S  2.2  » 


p  S  a  B  = 


.3  tr.s  er.5  b-.s  cr.s  es  es  çr.s  e^=  tr.a  o^=  cr.=  o*  go 

9.0     .S     .9     .9     .9     .9     .9.9     .9     .9    -9.  S« 

O-M  GTM  D«M  b-H  CTH  CTH  tTH  b*H  CT K  CTH  tTH  »•«  5  >» 

.9     .9     .9.9     .9     .9..?     .»     .3     .9     .9.»  «i2 

CVa  CVra  PiTO  M/9  O/O  P^^  p^/^  cwo  qto  ojo  p/c  &/0  ^^ 


> 


> 
a 


fc     -a     .s     :3     «9 


(S 


o.   2    ► 

«      «^       o      ^ 

£     o     z     Q 


^ 


■■B 


166 


00 

M 


o 


•soi!S«oj|   J    I 


'9Udf\  9p  I      ï     I 


•ouqg    j  ®|  j 


o  i    aiIT^d   {  5|  I 


o 
O 

■h 


•nioj     j  «l  { 


ta 

o 


'QoqaoQ 


0:3  I    SSSSS.S8  «SSSSS  «SS-SSSSS  «S'il  1    s 

•^^  1    ^ ^  ^^^^^ ^^^  ,    i    ^ 


'mnnoH 


eo*«rSSSSS  «SSSS^  ii<«S«0w9SS  %S 


8 


•nwA 


«Z3 

^44 


MM»(rSSoiS  •SSSSS  aSSS?9$3  aS  ■  i    s 


•aqoiîA  }^3 


•jnœa  |«g 


^-1    ^ 


*Jionif  np  xud 
s  I    '|cnb*xnaà 


S  I  *9oTi^  np  xùd 


00  ao  ^  e»  0)  O)  o»     cDcecpcD^  «  A^cocvflocoeooD     co  1 

CO  co  ^  W  00  W  wO   •  co  'O  «o  00  "V  €0  wO  "V  ""V  "T  "V  ^  "V  "f   •  *T    I 

0000900  ooooooôooooo 00  o  I 


s 


[Fnb  'oïdj'ci 


<NWiOCOP^«eO       00  0  0«îO«MSt^t^r-t^r-fc*       r- 

0000000   00000000000900   o 


I 


00 


I 


M 


•Wîîicnoaqj  9p 
QdXoin  xiJd 


i^^SSt^èô^S    ^SSSSSSSS&SSSdSSS  i    s 


Oft  0>  O)  9  o  o  o 


OOO<^<^OO0»OOOOO<*-O 


0000^0 I      o 


>  i      'snpnaA 

^         89J1H0P9H 


wa^^ïo-^ioo  a 


—  w  91  «  t- 1^  o  ifl  00  «s^fl© 

^  ^  •»•  «^  M  ^"  ^  "T         00^" 


—  ^a»^c0 


•w^ipïwqj  9p 
udiCom  xud 


2  i    s? 


aOO)<M«-9ie«^       94(M'^C0  9>191C0*O9e0<O(Ne0 


'snpoaA 

S9J1I10138H 


o»'«reoooMo«9cocooïi^'v<o»'^'W3«e<OAe^io     eo'_ 


H 

S 


•8JlH0i»dqj  op 
udîoai  xud 


A  a 


eo 

CO   t 


I    • 

I      •" 


'snpuaA. 


m    »    •    • 


*     a     3     A 


S  ^  a  A 


1 0Q 


u 
I- 


■M 


H 
M 

a 
o 
ta 


•ajinopaqj  ap 
n9.(oin  xiJd 

'snpiidA 
8daïiiop9H 


•9iMTopaq,|  9p 
udÀotn  XU(] 

'snpnaA 

S9J11I0)99H 


S*g8IS8^ 


W5 


•S8 


I    S 


££=£:£:£!:    SCSS^SS^^S^lS^SaS  I     S 


<<9OM3»«0^»  A  aou)oOA-«rc0e<l<^  A091 


582^ 


04 


s 


■iro>«t^el«e>4ao     t<-co<o-«*oaQc0i<«o6K^^o*Q-ocora  Im 

1-^ 


CD 
00 


.-  çr.-  cr*.-  cr.-  o-.-  cr--  cr.-  ^a  «5^3  ««.g  &*.g  &.a  e^ 

'M  CTn  CTH  9*^4  O'M  CTm  C^m  ^H  &*m  e<H  0*H 


•  3     ,  0     .  tS     .  Cî     .  b     .0.3     .  p    .10     .0     .0     .0 
P.^  O/O  CV0  P/O  P^/^  Ad^  P/Q  P/^  PTd  P4T3  Pr0  P/O 


0  0 


SaBBB 


es 


In 


.S    5 

0     0 


o    "S,    5 

•<       QO       o 


1869. 


IPBBi 


4». 


466 


I    i   I 


M 
»3 


a» 

D 

n 

a 

o 


'9iiv|g 


an^qO 


f! 


as 


9lIWd 


•OIOJ 


-noqooQ 


'noinoH 


Q 


'     ► 


•nwA 


'9q9BA 


a: 


I 

> 


\    'jn(Ds 


^S 


•  ô 


0)  S 

mm     fg 

Oi- 


es 

'^  a 


on: 


""M 


«n:: 


•8011Î1  np  xud 
•»oiiT[  np  xijd 


M 

O 


axitioidsq.i  9p 
noXoai  xud 


'snpodA 


Q 


O 


•ajîHoioaqa  ap 
aaiom  xuj 


*snpD9A 


oocoooooosoo  c^  c  00000000  00 


MoiâMS»iS9iSSSSSSSSSSSSSSSS 


'VC<lOOOO<MOIOC40eie^94COCOCOCOCOaOQ090 

00 0000 000 000 00000000 co 


s  •î225"'x'î!SîP'!^x5®E:®>^o"'»"S©»'^»'5r-o« 
ao   aoâOr«oco«9«ab03'^*Oi«'^«-«^«Oi'or*r«cosoe9 

a  aesciosooo  —  00-^  —  N«pi  —  ooo*-  —  —  ^-^ 


e>        CO<«  <bOC9  Q  t^^U^lNO*»- ■*  90  o 


l^oc«5oac  o 


ao  •0««»^»0»«»QO»0  — oe!|r-i-i;o.'5r-io<NÇ<-^»'5 
t«     40 1> ^ o <^  e«5 1«  09     coeo     coMo^oe^-^o»^^ 

—  «OOOO-^CM  —  •^"•O^-'^CINCOCO^  «-».**»  »^«^ 


«     ©i(N  — e4«N»eo  — oi  •«  m)  m  S  •«  ao  o  «^  co 


•i**:'^'yïOOr^©«r«'«OOÎt:»«WçO  «O  «o"TT^"«"o«^ 


«o 


co     09  C9  00  99  eo  c«9  eo  co  co  00  co  M  09  eo -^  *«r  "«  "7  *^  *^  "^  *<r  I       e5 
o     0000000000000 000000000 


i 


00 

01 


s  1    no^om  x4id 

2]  ' — 


01 


'snpadA 
sannopaH 


94 


lAOOco  —  o^^Ofooïfri^t^ejOicoaxooo^cS 
eoeo^eo<9<«*«roo«fe9&i&ic9MOWiow^aoo«e 


•wi!I0|C»qj  ap 
rî  \    oaioinxiJd 

M  ' 

H 

*M  i       'snpuaA 
wJinopaH 


00 
90 


•  Mr-O  «i^t^OO^O  Ae4aO09U0|:-QOiO9«-*-<^ 


iQO«ece«ooo<^eiK5-*-eooo9«>4t<-««io*«<o<o<v 


«o 
ao 


H 


O 
flS 


aJinoiaaq.i  ap 
naiooi  xud 


c«  ac■1u)ln<ooov«I^lAt«^-lOoo  ««lantfaMdo^ao  a 

^       ^  k«  04  00  •*•  <«»  <0  09  o  af)  9)  «^  mS  •«      <0  «O  d  •*- co  h*  ^ 

•V  •  e9$i<oeo«*  —  09cocoeoco«^»'5«oooQO»-oo«o«fc^  1      a« 


'dnpudA 
saj)noiaaH 


i*-  •OCO'4r-^QOQOOOOlaO9ie)<NOiaAcOO9X<**»Ct0 

(N      ooi^»off^aç*-  —  •^C9ôxoo-!Tr-Q'^»^-^<Ow^ 
(O       co -wr  «  <«  ad  «o  iO  K«  ««T  SS  co  «^  »  «e  o  o»  «9  "V  OD  A  a/3 


00 


:  e 


:  e    :  a   :  s    :  g    :  a    :  a    :  s   :  q   :  e 
N*5  N-g  N*s  N*g  H-3  «2 -g  N*g  N-i  g-g 

a  B.e  EiC  S.a  m<3  &c:  c^b  2<fl  C<ci  z. 

.s  D^S  &*.•-  D*>-!!  0*>M  Ï7*>M  C>—  9*—  CT— ■  w^' 
D  .3  .3  .3  .5^.  3.  3.  3  .3. 
CTM  CTH  C»*M  tr»«  0*M  CTH  O-M  tl*H  tTM 
.3  .3  .3  .3  .9  «0  «0  «S  '3 
fc.«»««b«c««i-ia>  b  «  ^  V  t  «  i«^ 
o/tï  (xr^  çk^  çl/^  pvo  o/Q  ChTO  o/o  fii/o 


:  S 
g  S 

.  3 


s   -5 


.-:     ç    ^ 


.g      =2      .3 
330 


ig     Q     Z 


g  3 

.  3 


«p 
•« 


3  C 

o  o 


467 


U 


\ 

u 

u 


Q 
M 


•wnssodj  i  I 


sioq  dp 
noqjeqo 


•on»ig 


au^qo 


•9n!Bd 


•nioj 


'ttoq^oo 


aoinoN 


Q 


•nwA 


«I  I 

-1  I 


(A      I 


a 


»  1^ 

00' 


«    *    M    a 


^    •« 


«.5  ! 


A    a    A    • 


A         M 


•      A 


•   ••sa 


-^  I 


o'ooflKooooooooooooooooooeo 


5=! 

-:4 1 


oooooooeooooQQooeo 


co  ço  ^9  95  to 


®-  I 


(M  00  CO  CO  00  00  00  **5  00  fi*3  W  WOOWOOOOOOfOOOOO^*^*"  Hf 


•aw^v  A       I    •îîï    I         ^^0000W0000WCOW^"*00  w  00W000OWSOW"«T"«P^*V 


'jnag 


1  «dl 


ooooeooeeeQQoooooeooooc© 

^  vi  PO  00  W  W  W  00  00  00  CO  PO  00  'O  00  00  00  f*i  CO  00  "^  "T  «ff  **r 


os^ot^r^r-i«-esgot«i^r^r-ooo>os»-oooooo««r-«!"OOoo 

00  •*>  "V  00  00  00  W  00  CO  00  00  00  00  00  00  00  '•r  ^  "V  "V  "V  *V  ■•?  "V 

ooocoocceooooooooo o  ©  o  o  o  o 


00 


CO 


o 

00 


00 


'%0\\\  Qp  XI jd  I 

'|cno  'xnaâ     I 


o 


a* 


'8oiiir  np  xud  | 
'leiiD   uiaj'd    I 


MT«o»o©.ie^^i^oooo^i'M«M«NCO'«f-!r©aoaoooas^oOQO 


»I0 

o 


u 

o 


•wiiicnoaihl  ap 
na^ooi  XU({ 

'snpudA 


«   « 


r»e9  —  iftoo«o<MO 
OOOO-«rt<«aoc0«Or* 


^^i<o  sifsoi|^aooiAekOao«4 


MO 


fi4 

o 


naitoai  xud 


'snpadA 


ajïlioiooq.i  ap 
adXooi  xiJd 


'snpDdA 


M 

H 
14 


wjiiopaqa  9p 
naAom  xud 

'cnpaaA 
fiaj)not99H 


«  (0  80 


(0  80  QVO 


uo      r^ClifO  •  uo 


^   '^    **  ««00' 


MO 


s    • 


A     A 


00       «       i!^       •«j*ll0^«O«^ 


00*    A'T'esr-l/OO    s    «    A    A    A*    aK*-    S*7    aOCDOOOOOO 


!   ^ 

i   2 


^■*f*fOOoo«^«*»OMoeot* 


>o  r*  !-«  A 

fr^QOOO 


A    Od^o 


ac      ao^"a»0      -«-eo)© 


I    s; 

I 

I      £ 


c«o»Ç9«>ooci*«ooeo^'<r  a  Ad  ao^ciiooo  A^eoaooo  i  •■ 


I 


o!ï 


oo«c<i^oociaocO"^-^ciejoooo  AQt^eoQoooocii^Q  i       s 

«eo^ooiC^<BoQOO»^«00»;o     àîo oo -« vS e> a/o «- co a  I 

«cî««ci«c<«««ci««ciMc]«oie^cici^SieJ  I      ^ 


CddOO  AQU  — ©OOO  00iOl«C0^<^l:«00^00dX^4M    I  tA 

^  ^«v  ^«^  L'oeo»*cir«oo-»«^     ci     ^     »^^ei|««o 


-^^ ©1  ©oioor*«poo«or-oo-^M5'»d»«ooi/5  0»  a  eox 
•^  Ip»  »  t- M  «o  00  ift  00  ►*  OO  ^  Cl  ••r  «0  «o  cl  "*T  t^  r*      Os -51 

•çrwr*^<^OO*^'^lO^-^OOOO*V>(O«<Dk«AAe0)OOt«iâO 

ciciciciciciciclclciclcicic<cic<c<cicig5ciclcici 

OOi^OO  —  :20000iO«3»CC005CI*îeOOOO©©0000'«faO^ 

i<«©o»><oa^QC9»r-QO»«cOb-r«ooeo©©©e>i^i^ci'«-© 


s 

Id 

o 

PS 

ta 


•Wîiioîîwq.i  ap 
uaAooi  Tiid 

'snpuaA 
«aJinoiîWH 


C4 


>c 


00 


52*3  N"3  N'5  N'S  N*S 

a  E.0  2.a  5«b  %tx  ::. 

•«M    W^»«    V>«>    0*«»«     ~-ffM    w  < 

0*K*  CTM  CTm  b^M  cr'H 
.9     .9     .9     .9     .9 

Qb/O  P/Q  O/O  iSi/Q  (Va 


Jl 


> 

9 


;  g    :  a    ;  s    :  a    «.9    :  9    :  9 

Q  —9  ^9  2«9  2*9  2.9  2.a  2< 

9     .^.9     .9     .9     .9     .9     . 

tTM  b*><  tTH  ÎTh  O-M  O-H  ©«x 

•5  .'S  •=*  -3  .3  •=*  -^ 
b^  !:?^  ht  a>  hi  V  b  V  u  v  h  «> 
a/9  ;^'9  px/c  cu^  p.'O  ar9  q-ts 


•s 

a  9 

e  O 


£   s   ^  iS 


.s   s   o 

9        9        5 
^^       ^%       -< 


^      «       o      *» 

o    z    o 


£ 


S 

H 

o 


o 

CD 

< 


'aiissoj 


168 

40        ce        OD       00        o6 


¥ 


oie4e4G9e>«ei<NciQ«e««o« 


'sioq  ap 


00     cî     co     n     a     co     co     o     w     w     co     •• 


•oulîia     1222222222    2    2    21 


o 


au^qO 


ta     ui      i/i     9*     iti 
i^     i^     t*     —     r* 


an 


s  & 


« 


^       91       «.       04       0« 


«A 

M 

< 

a 
o 


•oured 


•^      eo      r- 

••r      ««f      c<o 


co 


s  = 


s    s 


S 


•oioi 


»    S    3    S 

«0       CD      ao 


ao 
00 


9« 


00 


o 

00 


s 


00       -* 


tu 


M 

u    2 

ES 

H 
Gd 


•3i0d     I     8     «     S     « 


-^      «—      »« 


o>       ^       ^       00 
•*      ao      -^      55 


a«3 


aoiQOK 


^     ^     ^     S    IS    S 


lo      S      ao      S      ao      S 


8 


•nwA 


CÔ        09        00 


00 


s; 


00 


s    s    9    s    ?    s 


09 


■«q^A 


C    £    2    2    S    Ci 


04    SS    ^    S    «S    S    S I 


•jaas    |aS^SSI3SiJ3S;SSS 


S 


o 


o 

H 


siq 

m 

• 

m 

S 

« 

S 

s 

M 

m 

« 

« 

as 
Oi 

*9neiq-«iq  1 

S 

»* 
«O 

SI 

S 

«D 
03 

& 

8 

!« 

O 

o« 

eo 

oaviq 

04 

S 

' 

- 

- 

' 

09 

CO 

00 

-I 


8 


te 
r. 

O 

< 


'kom  *jd 


o     o 


z    :?    2    z:| 


S 


s9|i|Qvnô 


aO       OO 


S) 


00  ao 

o«  « 

r-  ag 

eo  00 


00      r^ 

QO       r« 


ao- 


00        w 

8    !$ 


'iooi  -jd 


s        s        a        *        s        s 
oa     94     04     •«     CO     eo 


ft        s 
00       CO 


^       ao 


ao 


l   :    I 


ao 

CD 

SI 

Ci 

"W 

« 

00 

eo 

CD 

r- 

ao 

o» 

«. 

S 

«  s9ina«nô 

1 

Ol 

00 

04 

^ 

s 

§ 

S 

04 

o 

1^ 

C<0 

CD 

ao 

S 

eo 

• 

(A      ^ 

'.(oui  -id 

m 

ars 

^ 

an 

S 

S 

CD 

A 

S 
«D 

A 

A 

A 

9 

^     ^' 

S 

ao 

»* 

eo 

o» 

tfi 

O 

O» 

^ 

»A 

OO 

CD 

^ 

S  - 

r- 

OO 

O» 

eo 

1^ 

eo 

CC) 

K5 

a» 

O 

s^moinO 

SJ 

00 

s: 

r- 

C9 

^ 

O 
91 

s 

OO 

S 

ao 

â 

m 

A 

s 


'Xom  *jd 


o     o      A      O      a      O) 


S     eï 


e«     CI 

Ol       04 


C4        64  I 


S 


s,i)i|u«nO 


•*       l-»       00 
«4        »-        «^ 

OC        O        «^ 


;0         CD 

OC        -. 
eo      CO 


i-» 


ac  ««T 
O  c» 
1^      o 


l«       CD 


S 


(T. 


•iCora  * 


'M  î 


s^mwno 


a. 

oc 

s 


04  Oi^ 

oa      es  O 

oc       »•  "— 

~        00  — 

00  00 


s 


C4        04        04        04 


40 
04 


04 


00 


s 


I . 


oc 

o 

CD 


ao       CD 

S     22 

r«        00 


e>     *- 
00      r« 


CO  >* 

04  gp 

«  ci 

«0  o» 


04 


(0      ^v 


CO 


5:    "S 


"3 


■^  ^  ^5  '  ' 

O  O.  <^  ^  V 

O  £^  cd  O  *« 

*<  2  o  Z  Q 


H     S 


898» 


469 

Le^  tableaux  qui  précèdeut  sont,  comme  toujours,  divisés 
en  deux  parties.  La  première  partie  nous  présente  les  quan- 
tités vendues  et  les  prix  moyens  de  chaque  objet  (céréale, 
comestible  ou  combustible),  sur  chacun  des  marchés  régu- 
gulateurs  du  département  pendant  Tannée  1867.  Ces  marchés 
sont  au  nombre  de  onze,  Auxerre,  Avallon,  Joigny,  Sens, 
Tonnerre,  Saint-Florentin,  Chéroy,  Yilleneuve-r Archevêque, 
Yilleneuve-sur-Yonne,  Toucy  et  Yermenton.  Bien  que  le 
marché  de  Brienon  ne  soit  pas  considéré  officiellement  au 
même  tiire,  nous  avons  c^u  devoir  depuis  deux  ans  le  faire 
entrer  dans  nos  tableaux  statistiques  en  raison  de  l'impor- 
tance qu'il  a  prise  et  de  la  part  qui  lui  revient  dans  les 
transactions  commerciales.  C'est  donc  le  mouvement  des 
douze  marchés  principaux  du  département  que  constatent 
les  douze  premiers  tableaux. 

Le  treizième  tableau  n'est  que  la  récapitulation  des  quan- 
tités vendues  et  des  prix  moyens  des  diverses  denrées  en 
question  dans  le  cours  de  l'année  1867.  C'est  sur  ce  tableau 
seulement  que  porteront  les  rapprochements  que  nous  avons 
à  faire,  puisque  c'est  lui  qui  nous  révèle  la  marche  ascen- 
sionnelle ou  rétrograde  qu'ont  suivie  les  céréales,  comes- 
tibles et  combustibles  dans  leur  ensemble  pendant  la  période 
qui  nous  occupe. 

Après  avoir  assisté,  dans  l'examen  des  années  précédentes, 
notamment  de  1861  à  1864,  à  une  dépréciation  presque 
constante  des  produits  de  la  culture,  surtout  du  blé,  dépré- 
ciation qui  avait  provoqué  ces  plaintes  des  cultivateurs  dont 
la  grande  enquête  agricole  a  été  le  résultat,  nous  assisterons 
dans  la  période  suivante»  c'est-à-dire  de  1865  à  1867  inclu- 
sivement, au  mouvement  contraire. 

GRAINS. 

Froment.  —  Nous  avons  vu  que  de  1861  à  1864  il  s'était 
produit  un  écart  de  7  fr.  82  dans  le  prix  moyen,  qui  de  24  fr. 
68  l'hectolitre  était  descendu  à  1 6  fr.  86.  Au  contraire  dans 
notre  dernière  période  triennale  ce  prix  moyen  se  gradue 
ainsi  : 

1865 15  60 

1866 18  92 

1867 25  77 

4860.  16 


172 

existe  entre  tons  les  prodnits  de  la  cnlinre  l'explique  déji, 
en  dehors  des  autres  causes  inhérentes  aux  mœurs,  aux 
habitudes  des  populations  etc.,  que  nous  laissons  à  l'appré- 
ciation des  économistes. 

Pain.  1865  blanc  27  c.  9    bis-blanc  25  c.  »    bis  22  c. 

—  1866     —     33  c.  *        —        29  c.  »     —  27  c. 

—  4867     —    43  c.  5         —         38  c.  2     —  »»  c. 

?(ons  ferons  remarquer  qu'en  1 867  nos  tableaux  ont  rem- 
placé les  distinctions  de  blanc,  bis-blanc  et  bis  en  celles  de 
4^  et  2«  qualités,  que  nous  appliquons  dans  nos  rapproche- 
ments aux  blanc  et  bis-blanc  de  la  période  précédente. 


Viande. 

Bœaf. 

Vache. 

Yeaa. 

Honton. 

Porc. 

1865 

1  18 

1  11 

1  25 

1  36 

1  27 

4866 

1  19 

1  12 

1  29 

1  34 

1  30 

1867 

1  30 

1-22 

1  37 

1  50 

1  42 

On  remarquera  qu'entre  les  années  1865  et  1867  il  y  a 
une  différence:  sur  le  bœuf  de  12  c,  sur  la  vache  de 
11  centimes,  sur  le  mouton  de  14  centimes,  sur  le  porc  de 
15  c.  Et  si  nous  nous  reportons  en  arrière  jusqu'en  1850,  par 
exemple,  nous  serons  frappé  de  l'énorme  distance  qui  nous  en 
sépare. 

Bœuf.        Vache.        Veau.       Mouton.      Porc. 
4850  »  90  »  85  »  92  »  90         »  99 

1867  1  30  1  22  1  37  1  50         1  42 

C'est-à-dire  que  dans  cet  espace  de  17  années  le  prix  de 
la  viande  s'est  élevé  simplement  de  50  0(0  et  plus. 

FOURRAGES. 

Si  les  résultats  ne  sont  pas  les  mêmes,  il  y  a  décroissance 
et  décroissance  sensible.  Ainsi  le  prix  moyen  du  quintal  de 
foin,  qui  est  en  1865  de  9  fr.  87,  n'est  plus  en  4866  que  de 
8  fr.  32  et  en  1867  de  5  fr.  89  seulement.  L'écart  est  grand, 
ou  le  voit,  entre  les  deux  extrêmes,  3  fr.  98. 

Il  en  est  de  même  de  la  paille,  au  moins  dans  les  deux 
dernières  années,  car  le  prix  moyen,  qui  est  en  1865  et  1866 
de  5  fr.  97  et  6  fr.  11,  descend  en  1867  à  4  fr.  39. 

Pour  les  fourrages,  la  production  indigène  seule  exerce 
son  influence  sur  les  cours,  et  pour  retrouver  la  cause  de  leurs 
fluctuations  il  suffirait,  sans  doute,  de  se  reporter  aux  ta* 
bleaux  de  la  température  de  la  période  correspondante. 


173 

COMBUSTIBLES. 

-ni®  '*°'*  /*"?  ^V.  •'°'*J*''  ^'^  "°*  Observations,  puisque, 
comme  production  départementale,  le  bois  seul  occupe  une 
place  importante  dans  le  combustible.  Les  variations  sont 
peu  sensibles  djiilleurs,  et  s'il  y  a  augmentation,  elle  se  tra- 
duit par  un  chiffre  peu  important. 

|865        chêne    U  3<      bois-blanc    10  »» 

1867  _      4»  83  __  ^Q  ^g 

H,„c  .«^^''"/^"x''^  ^''°''  P'!'  1^'  P"^  «moyens  pratiqués 
dans  les  deux  dernières  années  de  la  période  précédente 


OCTROIS  DES  VILLES  DD 

4"   VILLE 

Noas  inaugurons  cette  année  une  statistique  qui  viendra  grossir  encore 
hommes  d'études.  A  notre  époque,  ob  les  questions  économiques  tiennent 
auxiliaire  plus  indispensable  que  jamais.  L'Editeur  de  lAnmmre  a  donc 
publiés  ce  Recueil.  Il  débute  naturellement  par  l'octroi  du  chef-lieu  du 
été  fournis  avec  une  grande  obligeance  par  M.  Martin,  préposé  en  chef  de 


DÉSIGNATION  DES  OBJETS. 


BOISSONS  ET  LIQUEUBS. 

Vins  en  cercles  et  en  bouteilles  (1) (hect.) 

Cidre,  poiré  et  hyaromel id. 

Alcool  pur  contenu  dans  les  eaux-de-vie  et  esprits  en  cercles  ;  eaux 
de-Tîe  et  esprits  en  bouteilles  ;  liqueurs  et  traits  à  l'eau-de-vie.  id. 


Ift63. 


Vernis  non  alcoolisés 
Essence  de  térébenthine 

Bière 

Vinaigre 

HuUe  d'olives.    .    .    . 


id. 
id. 
id. 
id. 
id. 
Huiles  de  toutes  autres  espèces id. 

COMESTIBLES. 

Bœufs (tètes). 

Vaches id. 

Veaux id. 

Moutons id. 

Viaode  dépecée  des  mêmes  animaux (kil.) . 

Porcs (tètes). 

Viande  dépecée  de  porcs (kil.). 

Sangliers  et  chevreuils (tètes). 

Viande  dépecée  de  chevreuils (kil.) . 

Saucissons,  jambons,  etc id. 

Huitres  et  moules id. 

Harengs  et  maquereaux id. 

Saumons,  turbots,  etc id. 

Tous  autres  poissons id. 

Truffes,  volailles,  gibier,  etc id. 

Dindes,  lièvres,  elc (unités). 

Oies,  Poulets,  Perdrix,  Lapins,  etc id. 

Pigeons  et  cailles , (paires). 

Gnves  et  alouettes (unités). 

Escargots (kil.)  . 


quantités 
entrées. 


3261 
86 

297 
12 
35 

908 

424 
70 

1109 


70 
49 

58 
10 
93 
39 
78 
49 
76 


216 

1256 

4262 

5503 

62428 

1618 

5610 

12 

76 

3365 

4399 

84730 

1382 

16689 

153 

2558 

57789 

935 

210 

10395 


50 


50 


40 


10 


droits 
perças. 


43 

2380 

60 

179 

1816 
849 
704 

3328 


3697 

15588 

8127 

5112 

37  4.^ 

9818 

422 

72 

19 

336 

219 

593 

414 

2503 

76 

511 

2889 

46 

1 

519 


41 
27 

SV 

50 

65 

78 

56 

90 

68 


47 
45 
12 
«2 
71 
05 
21)1 
> 

03 
5« 
95 
24 
63 
59 
50 
60 
45 
75 
05 
75 


(1)  Dans  les  qoantités  de  vins  entrés  ne  flgorent  qae  les  vins  proventnt  de  rextérienr,  les  vins  récoltés 
etBbriqoés  k  Aaxerre  n'éUnt  plus  sonmis  aaz  droits. 

La  moyenne  de  la  récolte  de  vins  sor  le  territoire  de  la  eommiuie  d'Aoxerre  est  annnellement  de  55,000 
Mllettes  de  136  litres. 


DÉPARTEMENT  DE  L'YONNE. 


D  AUXERRE. 


la  masse  des  matériaux  si  variés  que  V Annuaire  de  r Yonne  offre  aux 
une  grande  place  dans  les  travaux  intellectuels,  la  statistique  est  un 
cru  utile  d'ajouter  la  statistique  des  octrois  à  tant  d'autres  que  publie  et  a 
département.  Les  autres  suivront.  Ces  premiers  tableaux,  qui  nous  ont 
l'octroi  d'Auxerre,  s'appliquent  aux  cinq  dernières  années. 


1864. 


qoaDtités 
eoirées. 


2962 
271 

273 

5 

27 

1087 

389 

59 

919 


252 

1270 

4294 

5433 

53568 

1976 

5144 

3 

90 

868 

4181 

80236 

1623 

16449 

199 

2719 

59037 

968 

370 

13920 


8^1 
07 

95 
92 
49 
08 
09 
38 
54 


» 

» 

II 
» 
» 

50 
25 
50 
60 

» 

50 

70 

30 


droits 
perças. 


4750 
135 

2207 

29 

137 

2174 
778 
593 

2758 


3918 

15733 

8339 

5176 

3214 

11417 

386 

19 

22 

86 

209 

561 

487 

2467 

99 

513 

2951 

48 

696 


42 
57 

60 
60 
45 
16 
06 
80 
62 


32 
38 
43 
44 
08 
65 
94 
50 
65 
87 
05 
81 
08 
63 
65 
80 
85 
4U 
85 


1865. 


qnantités 
entrées. 


3121 
67 

302 

9 

39 

1157 

421 

56 

971 


230 

1397 

4663 

5906 

53721 

1931 

4948 

6 

99 

667 

4297 

92493 

1282 

17328 

131 

2112 

58304 

1264 

880 

12721 


23 
04 

09 
53 
27 
49 
23 
25 
22 


25 

50 

p 

50 
30 


50 


•  M 


droits 
perçQS. 


5001 
33 

2416 

47 

196 

2314 
842 
562 

2913 


3539 

17087 

8975 

5629 

3223 

11267 

372 

37 

24 

66 

214 

647 

381 

2599 

65 

482 

2915 

63 

4 

636 


24 
53 

72 
65 
35 
98 
46 
50 
66 


13 
52 
94 
26 
26 
25 
» 

50 
78 
75 
85 
64 
69 
51 
75 
40 
20 
23 
40 
05 


1866. 


quantités 
entrées. 


4255  82 

58  ^i 

I 
302  04 

4  79 

29  29 

1427  18 

379  93 

75  5^2 

902  99 


255 

1476 

4364 

6001 

5*701 

1890 

3463 

6 

112 

745  50 

4160 

93962 

1267 

13844 

172 

240.t 

58586 

918 

630 

10143 


» 


25 


» 


N 


droits 
perças. 


6818 
29 

2416 

23 

146 

2854 
759 
759 

2708 


3687 

18150 

8775 

5792 

3522 

10982 

260 

37 

28 

74 

288 

657 

380 

2076 

86 

480 

2929 

45 

3 

507 


93 
42 

32 
95 
45 
36 
86 
20 
97 


69 

j 

06 
60 
32 
50 
04 

55 

« 

86 
10 
96 

» 

60 
30 
90 
15 
15 


18i7. 


quantités 
entrées. 


3828  42 
79  59 


201  22 

7  86 

37  20 

1279  27 

358  57 

66  93 

756  75 


235 

1328  » 

3807 

5321 

47014 

1801 

4193 

9:50 

79150 

897 

2553 

81909 

772 

14067 

168 

2037 

52164 

1013 

360 

5171 


50 

50 
50 

50 


» 


droits 
perçus. 


6133  691 
39  81 

1609  76 

39  30 

186 

2758  54 
717  14 
669  30 

2270  25 


» 


3589 

16654 

7635 

5222 

2820 

10055 

315 

57 

19 

89 

127 

573 

231 

2110 

84 

407 

2608 

50 

1 

258 


20 
95 
18 
94 

84 
30 
29 
» 
89 
75 


55 


FOURRAGES. 


Foin  en  tout  temps (kii.)  . 

Paille  battue  ou  a?ec  grain id. 

AYoine (hect.). 

Gluij (bottes) 

COMBUSTIBLES. 

Bois  de  chanffage (stères). 

Cbarbonoette  et  copeaux id. 

Perches  et  bourrées (unités) 

Bourrées-fagots id. 

Fagots id. 

Charbon  de  bois,  braise,  elc (hect). 

Poussière  de  braise id. 

Charbon  de  terre,  coke,  elc Id. 

Suif  en  branche (l^iiO  • 

Suif  fondu  et  chandelle id. 

Cire  jaune  et  bouts  de  cierge id. 

Cire  blanche id. 

Cire  en  branche id, 

Bongies  et  cierges  en  cire id. 

Stéarines,  bougies  stéariqnes,*elc id. 

MATÉRIAUX. 

Bois  durs  de  charpente (m.  cub.) 

Planches  et  plateaux td. 

Bois  en  grume  de  10  à  15  centimètres  de  diamètre.    .    (m. cour.) 

—  15  à  25  -  —  .    .    .      id. 

-  25  à  35  -  —  .     .    .      id. 
35  à  40           —       '    —               .     .     .      id. 

Bois  neufs  ouvrés ^ (m.  sup.) 

Bois  vieux  ouvrés id. 

Lattes  de  cœur (unités) 

Lattes  d'aubier id. 

Pierres  tendres,  taillées  ou  non (m.  cub.) 

Pierres  dures  non  taillées id. 

Pierres  dures  taillées id. 

Pierres  dures  pour  dallage (m.  sup.) 

Marbres  bruts  en  feuilles id. 

Marbres  ouvrés id. 

Moellons  tendres ^ (m.  cub.) 

Moellons  durs id. 

Ardoises (unités)] 

Briques,  tuiles,  carreaux  de  Textérienr -    .      id. 

Chaux (hect.). 

Ciment  romain (kil.)  . 

PlAtre  cru  en  pierre  ou  en  poudre id. 

PlAtrecuit         —  —         id. 

Sables  de  toutes  sortes (m.eub.) 

Verres  à  vitre  et  tuiles  en  verre (kil.)  . 

Verres  A  glaces  non  étamés id. 

Verres  à  ^lace  étamés  montés  on  non id. 

Sabots*noir8 (unités) 


qualités 

dnâ 

entrées. 

K^t* 

2430645 

■ 

4K6f 

lf(6»07 

a 

215' 

IW75 

80 

\W* 

9776 

• 

4^ 

9742 

26 

«ra 

1271 

21 

271 

54095 

» 

47650 

» 

47K 

99469 

» 

m\ 

23375 

40 

5)01 

1511 

30 

VS^ 

30375 

95 

IBi 

85886 

» 

83^ 

17279 

M 

355 

3 

221 

8 

130 

• 

83 

4 

9251 

50 

277 

401 

20 

2or)6 

1200 

97 

72t«5 

3403 

■ 

170 

690 

90 

13^ 

220 

65 

» 

72 

40 

32 

744 

90 

297 

3 

60 

» 

112750 

M 

iii 

199750 

> 

99 

2091 

17 

209» 

3(0 

13 

6S0 

107 

17 

32i 

1097 

73 

3»i 

16 

80 

16 

152 

09 

2» 

4764 

89 

715 

922 

29 

230 

142331 

2« 

1403887 

2H16 

6890 

24 

1378 

306763 

1533 

25370 

a 

457190 

437 

5429 

15 

821 

37681 

282 

1579 

78 

2421 

242 

3629 

143 

1864. 

1865. 

1866. 

1867.           1 

IDintiUi 

droiU 

quiUlfe 

droitt 

quanti  tel 

drolU 

lUlDtilél 

™ 

enUées. 

tants. 

«olrte*. 

jwrîOi, 

«nlrte. 

perçut. 

Hautes. 

perça..    U 

MS625 

3S9I 

25 

1876915 

3753 

83 

2161865 

1929 

73 

2016815 

1093 

63 

103471 

1815 

01 

1161145 

1T37 

13 

1486395 

2211 

36 

I0U5552 

15(8 

7 

(8791 

10 

11*79 

18093 

10 

1809 

31 

'       1715 

33 

19871 

50 

1987 

7581 

S79 

20 

8577 

■ 

"• 

85 

468 

83 

7161 

373 

H 

10005 

47 

10005 

17 

11623 

33 

11623 

33 

9159 

33 

8530 

11 

8550 

1381 

80 

690 

93 

15li8 

70 

781 

15 

626 

17 

50 

722 

29 

62463 

313 

18 

67031 

336 

78 

2T2 

22 

59557 

298 

1 

49590 

495 

90 

61361 

635 

01 

313 

39 

60051 

600 

51 

97748 

I2ï8 

75 

101138 

1308 

19 

1110 

ir-i9in 

1280 

33 

25831 

70 

613S 

70 

25397 

90 

8349 

63 

6705 

6< 

21871 

64 

6218 

(456 

32 

218 

16 

13T2 

30 

205 

86 

298 

9f 

1763 

• 

364 

Kl 

31155 

70 

7789 

51 

32861 

Si 

8217 

13 

8381 

32500 

70 

8126 

1 

SH28 

811 

28 

81030 

810 

30 

830 

31 

69810 

698 

« 

•  6788 

81 

99 

10012 

30 

125 

27 

56 

81 

I009R 

126 

3 

248 

18 

299 

2 

99 

4 

11 

219 

2 

It 

131 

• 

3 

il 

138 

5 

52 

110 

2 

7S 

42 

21 

120 

l 

7 

20 

10 

26 

90 
72 

; 

' 

a 

11959 

3-|K 

77 

13980 

' 

41» 

10 

503 

78 

13520 

* 

338 

£ 

246 

1230 

251 

22 

1271 

10 

923 

35 

l!7 

5S 

7»T 

7S 

669 

74 

40t8 

U 

706 

1238 

88 

Itîl 

6t 

585 

75 

35(4 

46M 

233 

20 

3851 

192 

53 

50 

3723 

50 

186 

721 

(5 

lU 

23 

663 

61) 

133 

12 

90 

351 

25 

70 

1 

47 

50 

It 

25 

K2 

15 

21 

63 

123 

20 

36 

17 

40 

7 

8î 

50 

18 

68 

6 

30 

28 

50 

12 

8 

IW8 

15 

619 

90 

671 

76 

118 

39 

1136 

12 

«1 

5J 

27 

70 

3 

51 

35 

7 

: 

80 

73160 

73 

16 

12800 

12 

80 

75 

67905 

61 

0! 

70860 

33 

50 

113350 

56 

74 

1                         77 

32 

128665 

64 

» 

669 

06 

669 

06 

162 

61 

162 

64 

115 

35 

197 

50 

197 

130 

<0 

2«0 

20 

72 

60 

115 

20 

360 

58 

106 

92 

213 

8 

141 

125 

88 

121 

69 

371 

07 

218 

31 

89 

■   267 

«« 

20 

079 
2 

2S 
20 

1085 
6 

30 

380 
C 

32 

220 
30 

85 

621 

07 

217 

71 

214 

367 

30 

250 

36 

375 

61 

302 

31 

1^ 

18 

m 

S{ 

2719 

113 

31 

1S25 

68 

271 

37 

313 

70 

1562 

90 

234 

5S 

sn 

62 

129 

58 

250 

35 

62 

63 

150 

16 

37 

68 

519 

60 

129 

95 

39600 

79 

20 

26150 

52 

30 

50000 

100 

51830 

103 

6i 

l5U29t8 

2254 

51 

1601528 

2106 

99 

1129007 

t693 

7S 

1178311 

1767 

8 

1705 

18 

911 

11 

3615 

à 

723 

16 

3026 

^ 

603 

33 

3006 

78 

601 

37 

aSOÎSi 

1251 

73 

261103 

1307 

17 

2169U1 

1231 

63 

261111 

1307 

X 

199010 

IW 

01 

»717'o 

197 

17 

138180 

438 

« 

132180 

.' 

152 

1 

15SI 

33 

688 

75 

3257 

61 

493 

66 

1015 

17 

61  f 

2718 

90 

411 

71 

31273 

. 

231 

77 

34061 

215 

68 

33020 

217 

9S 

29813 

223 

» 

,      2578 

, 

128 

M 

2477 

123 

83 

i2n 

63 

85 

1100 

35 

2154 

. 

215 

10 

1153 

115 

30 

930 

93 

. 

1051 

105 

(0 

\m 

* 

59 

\t 

1765 

• 

,. 

60 

1769 

70 

76 

1511 

' 

60 

U 

HISTOIRE  ANECDOTIQUE  DES  RUES  DAUXERRE. 


c  Urbem  btod  incelebrem  Galli  poraere  priores, 
€  Uberibas  glebis  et  opimt  munere  Baccbi. 

€  Antricos  a  priscis  olim  vofiuta  refertûr.  »  (1) 
(Héric,  fie  de  iomt  Germain), 


INTRODUCTION. 

▲UXEBRE   A   DIFFÉRENTES   ÉPOQUES. 
1.  —  AUXERRB  CELTIQUE  ET  ROMAIN. 

L'existence  d'Auxerre  au  temps  des  Celtes  ne  peut  étré 
mise  en  doute,  quoiqu'aucun  monument  ne  la  constate,  et 
tous  les  historiens  sont  d'accord  sur  ce  point.  Quand  du 
haut  de  Tesplanade  du  Temple  on  promène  ses  regards  au 
sud  sur  la  riche  vallée  deSaint-Hartin-lès-Saint-Julien,  par- 
semée de  maisons,  de  jardins,  de  plantations,  on  a  sous  les 
yeux  la  place  qu'occupait  sans  doute  TAuxerre  celtique. 

Comment  était  bâtie  cette  Tille  primitive  à'Jutrietis,  Tune 
des  capitales  des  Senonest  Les  Celtes  n'ont  point  laissé  de 
vestiges  de  leurs  monuments,  s'ils  en  ont  eu  :  Auxerre  n'est 
pas  mieux  favorisé  sous  ce  rapport  que  les  autres  villes.  La 
plaine  de  Saint-Julien  recèle  dans  son  sein  les  débris  de  la 
ville  gauloise,  ravagée  par  les  Barbares  qui  la  détruisirent 
de  fond  en  comble. 

Des  fouilles  faites  à  diverses  époques  ont  amené  la  décou- 
verte de  statères  de  Philippe,  de  monnaies  romaines  du  haut 
et  bas  empire.  J'ai  reconnu,  comme  d'autres  écrivains  du 


(1)  Les  vieux  Gaulois  ont  fondé  cette  ville,  qui  n'est  pas  sans  célé- 
briti,  et  qui  est  riche  des  produits  de  la  terre  et  des  dons  de  Bac- 
chus...  Les  anciens  l'ont  nommée  Autricm, 


479 

pays  rayaient  fait  avant  moi,  la  place  d'un  chemin  qui,  delà 
maison  Hadelénat,  se  dirigeait  à  l'ouest.  J'en  ai  vu  peut-être 
un  embranchement  dans  le  jardin  Pichoret,  à  droite  de  la 
route  de  Coulanges,  près  du  pont  de  Rantheaume. 

L'occupation  du  sol  du  faubourg  par  des  habitations,  dans 
un  temps  reculé,  est  incontestable.  Les  historiens  locaux  (1) 
racontent  de  nombreuses  découvertes  d'aires  de  maisons  et 
de  traces  de  puits.  J*ai  constaté  moi-même  des  faits  sem- 
blables. On  remarque  généralement  qu'il  faut  enlever  plu- 
sieurs pieds  de  décombres  apportés  de  la  ville  haute  pour 
trouver  le  sol  primitif.  Ces  couches  de  débris,  très  hautes  sur 
les  abords  de  la  promenade  de  l'Éperon,  renferment  aussi  des 
vestiges  romains,  ce  qui  porte  à  croire  à  l'abandon  de  la  ville 
basse  dès  le  v*'  ou  le  vi'  siècle.  Hais  en  creusant  à  quatre 
pieds  du  sol  on  arrive  aux  murs  et  aux  édifices  de  la  ville  primi- 
tive. Les  morceaux  sculptés,  les  pierres  de  taille  se  rencon- 
trent rarement  ;  les  maisons  que  j'ai  vu  découvrir  n'étaient 
qu'en  moellons. 

Lorsque  les  Romains  eurent  conquis  définitivement  la 
Gaule,  ils  se  mirent  à  la  percer  de  routes  admirables  dont 
les  traces  ont  subsisté  jusqu'à  nous.  VÀ%tricu$  des  Senones 
fut  reconnu  digne  de  recevoir  la  direction  de  la  grande  voie 
d'Autun  à  Boulogne. 

On  en  connaît  l'itinéraire  : 

AuGUSTODUNUM  ;  —  Aballo  *,  —  Chora;  —  AuTRicus  :  — 
Eburobriga;  —  Augustobona,  etc. 

La  voie,  sortant  des  bois  de  Tourbenay,  des  hauteurs  de 
Vaux,  se  dirigeait  sur  le  faubourg  actuel  de  Saint-Martin-les- 
Saint-Julien,  et  diagonalement  sur  le  pont  d'Yonne. 

D'un  autre  côté,  dans  la  direction  de  l'ouest,  en  remontant 
le  ruisseau  de  Yallan,  au-dessous  du  faubourg  de  Saint- 
Amatre,  était  un  temple  d'Apollon,  tandis  que  dans  les  prés 
actuels  des  bords  de  l'Yonne  était  un  atelier  monétaire  dans 
lequel  on  a  trouvé  des  coins  à  l'effigie  de  Tibère,  et  qui  sont 
actuellement  conservés  à  la  Bibliothèque  impériale. 

Le  piolongement  de  la  ville  d'Autricus  dans  la  partie  de 


(I)  Voyez  notamment  les  Recherches  historiques  et  statistiques  sur 
ilMX0rr0,0lc,  parie.  L.  (Leblanc),  ingénieur.  Auxerrel830,  2  vol. 
In-ia. 


180 

l'Aaxerre  moderne  qui  forme  la  paroisse  Saint-Père,  parait 
indiqué  par  les  monnaies  du  haut  empire  qu'on  y  a  recueil- 
lies, et  par  rétablissement  de  la  première  église  sous  le 
vocable  de  saint  Pèlerin,  sur  le  bord  delà  rivière  d*Yonne. 

La  civilisation  romaine  amenait  avec  elle  tout  son  cortège 
de  dieux,  et  ils  eurent  des  temples  dans  Autricus.  Outre  celui 
d'Apollon,  une  frise  conservée  au  musée  nous  apprend  qu'il 
y  avait  un  temple  de  Neptune.  La  déesse  Yonne  ne  pouvait 
manquer  d'y  être  honorée.  Mercure  y  recevait  des  hommages. 
Deux  chapiteaux,  approchant  de  l'ordre  toscan,  indiquent 
encore  un  autre  dieu. 

Les  vestiges  romains  nous  pressent  ainsi  de  toutes  parts. 

Dessins  des  antiquités  romaines,  —  Caylus,  recueil  d' An- 
tiquités, t.  III,  ini^;  Millin,  Voyage  dans  le  midi  de  la 
France,  1807,  Allas. 

LA   CITÉ. 

Cette  partie  de  la  ville  ne  doit  pas  être  oubliée.  L'explica- 
tion de  son  origine  \éiè  un  sujet  bien  controversé.  On  a  voulu 
voir  dans  cette  sorte  de  parallélogramme  qui  longe  au  nord 
les  rues  d'Orbandelle  et  des  Grands-Jardins,  et  au  sud  la  Bou- 
cherie et  la  rue  Sous-Murs,  qui  borde  à  l'est  la  rivière  d'Yonne 
et  à  l'ouest  le  palais,  la  tour  de  l'horloge  et  la  rue  des  Cor- 
deliers,  on  a  voulu  voir  là  une  forteresse  élevée  par  César, 
vainqueur  des  Gaulois  de  Vellaunodunum,  pour  les  tenir  en 
respect;  d'autres  ont  écrit  que  c'était  le  quartier  où  se  retirè- 
rent les  premiers  chrétiens  au  la^  siècle. 

Ce  fut  plutôt  tout  simplement  le  lieu  de  retraite  choisi 
par  les  habitants  pour  se  mettre  à  l'abri  des  courses  des 
Barbares,  lorsqu'à  la  fin  du  ui''  siècle  et  au  commencement 
du  iv*'  ceux-ci  commencèrent  à  franchir  le  Rhin  et  à  entamer 
les  Gaules. 

A  cette  époque  le  paganisme  ébranlé  voyait  ses  temples 
abandonnés  pour  le  Dieu  des  chrétiens.  A  Autricus,  saint 
Pèlerin  avait  bâti,  vers  l'an  260,  une  petite  église  sur  le  bord 
de  l'Yonne  et  attirait  les  adorateurs  des  faux  dieux.  Les 
temples,  devenus  inutiles,  furent  alors  transformés  en  car- 
rières. Les  colonnes,  les  chapiteaux,  les  statues,  les  inscrip- 
tions, les  autels,  tout  fut  bon  pour  former  l'enceinte  fortifiée. 


181 

'et  l'on  vit  bientôt  s*élever  celte  fameuse  cité  qui  ne  fut 
jamais  prise,  si  Ton  eu  croit  les  chroniqueurs. 

En  effet,  défendue  au  levant  par  l'Yonne  qui  baignait  ses 
pieds»  au  nord  par  un  grand  étang  comblé  dans  le  moyeu-âge, 
au  sud  par  une  pente  escarpée  et  des  marécages,  elle  n'était 
vulnérable  qu'à  l'ouest,  où  sans  doute  on  avait  préparé  tous 
les  moyens  de  défense. 

La  science  archéologique,  qui  a  fait  depuis  vingt  ans  de 
grandes  découvertes,  a  rais  hors  de  doute  ce  fait  que  la  plu- 
part des  villes  gallo-romaines  avaient  des  enceintes  duiii«  ou 
iV"  siècle,  que  les  pierres  de  taille  qui  les  formaient  prove- 
naient d'édifices  antérieurs. 

La  cité  d'Auxerre  se  trouve  dans  les  conditions  générales, 
pourquoi  vouloir  lui  faire  une  histoire  exceptionnelle  ? 

Les  chroniqueurs  locaux  renferment  sur  l'histoire  de  la 
cité  des  traits  utiles  à  faire  connaître.  Les  Actes  de  la  Vie  de 
saint  Pèlerin  portent  que  ce  saint  se  transporta  au  pays 
Auxerrois  et  de  là  à  Autricvs.  Le  chroniqueur  ajoute  que 
cette  ville  n'était  pas  encore  à  cette  époque  entourée  de 
murs  :  h  Tune  temporis  necdum  murorum  munilions  cin- 
gebatur.  »  A  quelqu'époque  qu'on  fasse  descendre  la  compo- 
sition de  la  Vie  de  saint  Pèlerin,  au  iv%  auvi%  même  au 
vue  siècle,  il  est  évident  que  l'auteur  veut  parler  des  murs  de 
la  cité  romaine,  car  ceux  de  la  ville  moderne  ne  sont  que  du 
xii*"  siècle. 

La  vie  de  saint  Amatre  nous  apprend  la  date  la  plus  récente 
à  laquelle  il  faut  nous  arrêter  pour  la  construction  de  ces 
murs.  C'est  que  du  temps  de  ce  saint  un  citoyen  nommé 
Ruptilius  possédait  une  maison  dans  l'enceinle  de  la  cité, 
«  in  claustrum  ipsiu$  civitatis,  »  Lorsque  les  démons , 
chassés  par  saint  Martin  d'une  île  de  la  Loire,  vinrent  à 
Autricus,  ils  causèrent  beaucoup  d'inquiétudes  aux  habitants, 
sur  les  chemins  qui  y  conduisaient.  Alors  saint  Amatre  se 
porta  à  leur  rencontre,  les  exorcisa  et  les  mit  en  fuite.  Le 
peuple  se  tenait  en  foule  aux  portes  de  la  cité:  «  Quo  mso 
frequens  populus  civitalis  glomeratim  se  partis  prori- 
piebat  (1). 

Quand  on  examine  une  carte  de  la  cité  et  de  ses  abords,  on 

(i)  Vie  de  saiDt  Amatre  par  Etienne  Africanus. 


182 

y  remarque  les  dispositions  successives  qu'ont  apportées  les 
siècles.  En  premier  lieu,  la  route  romaine  venant  d'Àvallon 
par  Vaux  descendait  diagonalement  la  vallée  pour  se  diriger 
sur  le  pont  d'Yonne,  en  laissant  la  cité  sur  la  gauche,  au 
sommet  du  plateau;  2o  la  voie  d'Entrains  à  Auxerre  venait 
passer  sous  les  murs  de  la  cité  par  les  rues  actuelles  du 
Temple  et  de  Paris,  pour  rejoindre  la  voie  d'Auxerre  à  Paris. 
Un  court  embranchement,  qui  traversait  le  faubourg  Saint- 
Martin,  mettait  la  voie  d'Autun  en  communication  avec  celle 
de  Sens. 

On  pénétrait  dans  la  cité  par  deux  portes: 

r  En  venant  du  pont  d'Yonne  par  la  rue  dite  ancienne- 
ment de  Paris  et  par  la  porte  Féchelle  ou  Fécaut,  qui  condui- 
sait à  la  rue  de  la  Fécauderie  (voyez  ce  mot)  et  celle-ci  au 
forum,  à  la  Place  du  Marché,  aujourd'hui  de  l'Hôtel-de- Ville  ; 
2»  Au  nord-ouest  par  l'arcade  actuelle  de  l'Horloge,  qui  me- 
nait à  la  place  dont  nous  venons  déparier.  C'était  là  l'unique 
artère  qui  fît  communiquer  directement  aux  routes  du  dehors. 
Les  autres  passages  pratiqués  aux  temps  anciens  dans  les 
murs  de  la  cité,  tels  que  la  poterne  de  Saint-Pancrace  et  la 
poterne  qui  menait  à  Saint-Germain,  n'avaient  point  de  pro- 
longement. 

Un  fait  qui  frappe  dans  la  disposition  de  la  cité,  c*est  le 
petit  nombre  d'artères  qui  la  desservent.  On  trouve  dans  le 
sens  du  sud  au  nord  la  rue  appelée  Joubert  aujourd'hui.  Elle 
est  coupée  à  angle  droit  par  quatre  autres  rues  qui  divisent  la 
cité  dç  l'ouest  à  Test  dans  le  sens  de  la  longueur:  les  rues 
Fécauderie,  des.  Lombards,  de  Saint-Regnobert  et  de  Notre- 
Dame.  Quelques  rameaux  se  bifurquent  sur  ces  grandes 
lignes,  mais  n'offrent  pas  d'importance.  La  position  qu'oc- 
cupe la  cathédrale  à  l'une  des  extrémités  de  la  cité  montre  que 
la  direction  des  rues  est  fort  ancienne  et  que  ce  monument 
n'y  a  influé  en  aucune  façon.  Le  sol  des  constructions  était 
bien  inférieur  au  niveau  actuel,  car  il  faut  creuser  à  plus  de 
trois  mètres  pour  trouver  le  terrain  naturel.  Au-dessus  sont 
des  terres  rapportées,  des  décombres  par  lesquels  le  sol  a  été 
successivement  exhaussé. 

l'';Le  pont  d'Yonne  présente  aussi  cette  singulière  disposi- 
tion qu'au  lieu  d'être  assis  en  face  de  la  cité,  il  en  est  fort 
éloignéfdu  côté  du  sud.  Ce  qui  prouve  qu'il  est  antérieur  à 
la  fondation  de  la  ville  et  qu'il  a  été  construit  pour  une  autre 
destination. 


183 

Lebeuf,  qui  a  vu  tous  les  monuments  écrits  de  Thistoire 
d'Âuxerre,  a  reconstitué,  d'après  eux,  les  environs  de  la  cité. 
Il  existait  alors  sur  les  coteaux  des  paroisses  Saint-Père  et 
Saint'Hamert  des  vignes  et  des  cbamps.  Il  en  était  de  même 
dans  les  paroisses  de  Notre-Dame-la- d'Hors  et  de  Saint- 
Eusèbe. 

L'étang  de  Saint-Vigile  couvrait  tout  l'emplacement  des 
jardins  existants  entre  la  rue  des  Grands-Jardins  et  la  rue  du 
Champ.  Le  château  de  Saint-Germain,  qu'on  croit  avoir  été 
bâti  sur  un  ancien  fort  de  chef  gaulois,  s'élevait  au-delà,  à 
Test  de  la  cité,  sur  la  rive  gauche  de  l'Yonne. 

Les  Romains,  qui  savaient  apprécier  l'utilité  de  l'hygiène, 
plaçaient  les  établissements  insalubres  hors  des  villes.  A 
Auxerre,  la  boucherie  était  au-dessous  des  mu^s  de  la  cité, 
du  côté  du  sud  ;  la  poissonnerie  occupait  l'emplacement  de 
la  rue  des  Cornes  ou  Sous-Murs  ;  le  cimetière  public  était  au 
faubourg  Saint-Amatre. 

MURS   DE  LA  CITÉ  ROMAINE. 

Les  Romains  les  bâtirent,  les  rois  de  France  en  prirent 
ensuite  possession,  puis  ils  les  cédèrent  aux  comtes  d'Auxerre, 
qui  les  tenaient  d'eux  en  fief  et  leur  en  firent  plusieurs  fois 
hommage  (1). 

Il  n'y  avait,  comme  on  Ta  vu,  dans  ces  murs,  que  deux 
portes  :  Tune  appelée  Fiscalis,  sise  au  bas  de  la  rue  Fécau- 
derie,  l'autre  ouverte  à  l'endroit  où  est  THorloge.  Les  poter- 
nes de  Saint-Pancrace  et  de  Saint-Germain,  qui  avaient  été 
percées  dans  le  cloître  Saint-Étienne,  celle  du  vicomte  située 
derrière  le  palais,  et  une  autre  au  bas  des  Cordeliers,  n'a- 
vaient pas  d'importance. 

La  cité  était  défendue  par  dix  tours  (voy.  le  plan  de  la 
ville]  et  formait  un  polygone  irrégulier  ayant  environ  1,100 
mètres  de  développement  [i).  On  connaît  l'emplacement 
occupé  par  ces  tours.  Celle  de  Saint-Pancrace  était  à  l'angle 
sud-est;  elle  existe  encore.  Celle  de  l'angle  nord  est  déna-. 
turée.  Trois  tours  s'élevaient  sur  le  côté  nord,  on  en  remarque 
encore  une  très  saillante  dans  le  jardin  de  M.  Sochet.  Le 

(i)  Ubeuf,  t.  I,  S9B. 

(2)  Voyez  M.  Leblanc,  Recherches  historiques,  U  I,  45. 


484 

reste  de  la  tour  d'OrbandelIe  a  été  démoli  il  y  a  peu  d'anuées. 
Elle  était  pleine  jusqu'à  une  certaine  hauteur.  La  face  ouest 
delà  cité,  qui  était  la  plus  exposée,  était  défendue  par  quatre 
tours,  y  compris  celle  d*Orbandelle,  tandis  que  du  côté  du 
sud,  qui  était  très  escarpé,  il  n*y  en  avait  qu'une  seule,  celle 
de  Bruneau  ou  Brunehaut,  appelée  ainsi,  à  cause,  dit-on,  de 
la  reine  de  ce  nom  qui  l'avait  fait  restaurer.  L'évéque  Maurin, 
du  temps  de  Charlemagne,  y  trouva  des  pièces  d'or  et  s'en 
servit  pour  obtenir  de  ce  prince  la  restitution  des  domaines 
de  son  église  envahis  par  Charles-Martel. 

Les  murs  de  la  cité  avaient  une  épaisseur  de  3  m.  40  c.  Ils 
étaient  formés  d'un  blocage  de  moellons  noyés  dans  un  épais 
mortier  de  chaux  et  ciment,  qui,  à  la  longue,  a  rendu  la 
maçonnerie  indestructible.  Le  parement  extérieur  se  compo- 
sait à  la  base  de  larges  assises  de  pierres  de  taille  jus(][u'à 
une  certaine  hauteur,  puis  venait  une  maçonnerie  de  petites 
pierres  carrées,  de  Bailly,  régulièrement  disposée.  On  trouve 
encore  à  la  tour  Saint-Pancrace  ce  système  de  construction. 
On  y  remarque  aussi  qu'il  régnait,  de  distance  en  distance, 
des  cordons  de  briques  horizontaux.  Le  parement  intérieur 
était  en  petit  appareil  jusqu'au  bas  du  sol. 

En  1345,  la  comtesse  Mathilde  établit  un  droit  appelé 
Ciconiolas,  qi\i  était  prélevé  sur  les  passants.  Lebeuf  pense 
qu'il  était  imposé  sur  les  habitants  qui  perçaient  les  murs  de 
la  cité,  et  même  sur  ceux  qui  passaient  par  ces  ouvertures  (<) 

![u'on  fit  alors  en  plusieurs  endroits  pour  communiquer  plus 
àcileraeni  avec  les  rues  de  la  nouvelle  ville.  Cette  tolérance 
des  comtes  alla  bientôt  plus  loin.  Les  habitants  sollicitèrent 
l'ouverture  du  cloître  même.  En  1270,  les  officiers  de  Jean 
de  Cbalon  firent  percer  le  mur  de  la  cité  du  côté  d'un  grand 
clos  de  Téglise  Kotre-Dame-la-d'Hors,  qui  s'étendait  dans 
les  Grands-Jardins  [oii  furent  depuis  les  Bernardines  et  les 
Providentiennes),  de  manière  qu^on  pouvait  entrer  et  sortir 
facilement  dans  cette  partie  de  la  ville  ;  ils  firent  enlever  aussi 
la  porte  de  la  poterne  qui  était  au  bas  de  la  rue  Saint-Pan- 
crace, ainsi  quela  serrure  eties  verrouxde  la  Porte-Pendante, 
de  sorte  que  le  cloître  du  Grand-Chapitre  se  trouvait  ouvert 
de  toutes  parts.  L'évéque  Ërard  s'émut  de  l'audace  des  offi- 


(I)  Lebeuf,  Histoire  d*yéuxerre,  t.  II ,  465. 


185 


ciersdu  comte:  il  les  excommunia  d'abord,  puis  porta  plainte 
au  roi  contre  Jean  de  Chalon,  et  finit  par  obtenir  le  maintien 
de  l'ancien  état  des  lieux. 

On  trouve  la  mention  des  murs  de  la  vieille  cité  jusqu'au 
xvi«  siècle,  mais  ils  furent  peu  à  peu  envahis,  couverts  de 
maisons  et  disparurent. 


II.    —    AUXBRRE   AU   MOTEN-AGB. 

On  ne  peut  douter  qu'après  l'invasion  des  Barbares,  qui 
ruinèrent  la  cité  et  les  environs  d'Auxerre,  lesévéques  n'aient 
fait  tous  leurs  efforts  pour  relever  la  ville.  On  sait  qu'aux 
vi«  et  vil*  siècles  des  monastères  furent  fondés  au  dehors  de 
l'enceinte  trop  petite  de  la  cité.  L'évéque  saint  Germain  avait, 
dès  le  v*"  siècle,  fait  bâtir  le  monastère  de  Saint-Cosme,  sur 
la  rive  droite  de  l'Yonne,  en  face  l'hôpital  actuel.  La  reine 
Clotilde  avait  jeté  les  fondements  du  célèbre  monastère  de 
Saint-Germain  ;  saint  Didier,  vers  620,  bâtit  au-delà  du 
pont  le  monastère  des  Saint-Gervais,  Protais,  Nazaire  et 
Celse;  Saint-Pierre-du-Pont  existait  déjà  à  cette  époque.  Saint 
Pallade  transféra  le  monastère  de  Saint-Julien  sur  l'empla- 
cement de  l'antique  AutricuSf  mais  saqs  faire  aucunement 
mention  qu'il  y  eût  là  des  vestiges  d'habitations.  Il  fonda 
aussi  le  monastère  de  Saint-Eusèbe.  Saint  Vigile  établit  des 
moines  dans  une  maison  du  côté  de  l'ouest  de  la  cité,  vers 
l'an  680.  De  toutes  parts  s'élevaient  des  foyers  de  travail  et 
d'activité.  Hais  ils  ne  tardèrent  pas  à  être  ruinés  par  les 
Sarrazins,  qui  firent  irruption  dans  les  environs  d'Auxerre, 
en  l'an  732.  Les  monastères  étaient  à  peine  relevés  que  les 
Normands,  remontant  la  Seine  et  l'Yonne  dans  leurs  petits 
bateaux  de  cuir,  vinrent  encore  les  ravager  (fin  du  ix"*  siècle). 
Saint-Marien  fut  complètement  détruit;  Saint-Germain  résista 
et  ne  fut  pas  pris. 

Au  xii«  siècle  les  éléments  d'une  ville  nouvelle  étaient  nés. 
Auxerre,  comme  centre  religieux  et  comme  producteur  de 
vins  renommés,  avait  vu  s'accrottre  sa  population;  des  che- 
mins qui  conduisaient  à  la  cité  et  aux  monastères  se  bor- 
daient demaisons.il  ne  fallait  plus  qu'un  effort  pour  relier  ces 
divers  tronçons  et  en  faire  un  tout  compact. 

1869.  47 


486 

En  1466,  le  comte  Gaiilaume  IV  résolut  d'entoarer  de 
murs  les  cinq  ou  six  bourgs  qui  s'étaient  formés  autour  des 
monastères  afin  de  les  mettre  à  Fabri  des  attaques  des  enne- 
mis. Pierre  de  Conrtenay  acheva,  vers  1492,  la  construction 
de  l'enceinte  sur  le  bord  de  la  rivière,  de  sorte  que  la  ville 
reçut  alors  sa  physionomie  définitive  et  telle  qu'elle  Ta  con- 
servée jusqu'à  nous. 

Elle  était  loin,  toutefois,  de  présenter  sinon  une  grande  ré- 
gularité, qu'on  n'y  trouve  même  pas  aujourd'hui,  mais  au  moins 
la  propreté  des  villes  modernes.  Les  rues,  à  deifti  pavées, 
étaient  remplies  de  tas  de  décombres  et  d'ordures;  les  habi- 
tants ne  se  gênaient  pas  pour  y  déposer  partout  leurs  fumiers 
et  les  terres  provenant  des  fonaations  ou  des  caves  des 
édifices.  Lorsque  le  roi  Charles  Y  devint  maitre  du  Comté» 
en  1374.  il  fut  obligé  de  prescrire  à  son  voyer,  Jean  deMeaux, 
de  faire  nettoyer  la  ville.  Hais  on  peut  supposer,  sans  pré- 
somption, que  bien  longtemps  après  il  y  eut  des  infractions 
aux  règlements  sur  la  voirie. 

Les  bas  quartiers  de  Saint-Père  et  de  Saint-Pèlerin,  habités 
par  les  artisans  et  les  vignerons,  conservèrent  jusqu'à  ces 
derniers  temps  un  aspect  pauvre  et  agreste.  Aussi  disait-on  : 
«  les  ménagiers  de  Saint-Père  qui  font  d'une  allumette  deux 
fois  (1),  >»  et  par  opposition  «  les  nobles  de  Saint-Eusèbe,  » 
quartier  où  résidaient  de  préférence  les  familles  bourgeoises. 

Le  quartier  de  la  marine,  plus  riche  ou  au  moins  plus  aisé 
que  celui  de  Saint-Père,  avait  au  moyen-âge  une  population 
active  et  laborieuse  qu'on  retrouve  encore  de  nos  jours.  Les 
maisons  y  sont  pressées.  Les  pignons  de  bois  à  plusieurs 
étages  donnaient  asile  aux  rudes  mariniers,  plus  nombreux 
autrefois  qu'à  présent.  Le  centre  de  la  ville,  ce  qu*on  nom- 
mait la  cité,  était  le  foyer  du  commerce,  le  quartier  des 
affaire^;  la  place  y  était  rare,  on  ne  la  perdait  pas  en  jardins 
comme  dans  les  paroisses  de  Saint-Eusèbe  et  de  Notre-Dame- 
la-D'Hors. 

Le  moyen-âge,  où  régnait  le  pittoresque  d'une  manière  si 
variée  dans  la  disposition  fantastique  des  maisons  à  pignons 
aigus,  à  baies  étroites,  ce  temps  si  fécond  en  expressions 
individuelles,  portait  loin  les  fantaisies  de  caractère  dans  les 
enseignes  de  commerce.  Hais  la  gravité  des  mœurs  puritaines 

(i)  U  est  vrai  qu'on  igoutait  aussi  ■  et  d'une  pinte  de  vin  un  coup.  « 


187 

de  h  bourgeoisie  des  derniers  siècles  a  fait  disparaître,  à 
Aaserre  comme  ailleurs,  et  même  plus  qu*ailleurs,  les  ves- 
tiges de  l'esprit  inventif  de  nos  pères.  On  ne  trouve  plus 
de  traces  des  enseignes  de  la  Truie  qui  file,  du  Grand 
Renard,  du  Grand  Monarque,  etc.,  etc.  Mais,  comme  on  le 
verra  dans  la  suite  de  ces  recherches,  la  plupart  de  ces  noms 
sont  demeurés  aux  rues  où  se  balançaient  majestueusement 
les  enseignes  dont  nous  parlons. 


m.    —   TEMPS   MODERNES. 

Auxerre  se  transforme  et  s*embellit  à  vue  d*œil,  cela  est 
reconnu  par  tout  le  monde.  Depuis  vingt  ans  les  changements 
ont  été  sensibles.  L'administration  municipale,  en  établissant 
un  meilleur  pavage  dans  toute  la  ville,  eu  y  amenant  les  eaux 
de  Vallan,  cette  fois  sérieusement  et  d*une  manière  durable, 
en  établissant  le  gaz,  a  ouvert  la  voie  aux  embellissements 
particuliers.  Le  commerce  a  jeté  à  bas  les  vieilles  petites 
ouvertures  qui  répandaient  un  jour  douteux  dans  ses  bouti- 
ques. Les  façades  se  sont  ouvertes  sur  toute  la  largeur  possi- 
ble, et  les  produits  de  Tindustrie  y  sont  étalés  derrière  de 
vastes  vitrines  en  glaces.  Les  magasins  se  sont  allongés 
indéfiniment,  de  manière  à  produire,  par  d*îngénieuses  dis- 

Îositions,  une  illusion  complète  sur  leur  véritable  étendue, 
.'ouverture  de  T embranchement  du  chemin  de  fer  de  Paris 
à  Lyon,  en  4855,  a  donné  un  nouvel  aliment  à  l'activité  du 
pays.  D'autre  part,  le  département  a  établi  dans  la  ville  un 
nouveau  palais  de  justice,  qui  est  un  monument,  un  asile 
d'aliénés  et  un  pénitencier.  L'ancien  palais  a  été  transformé 
depuis  peu  et  a  reçu,  dans  ses  vastes  salles,  les  collections 
scientifiques  et  artistiques  du  pays.  Au  dehors  les  principales 

f promenades  ont  été  embellies  ;  une  œuvre  d'art  magistrale, 
a  statue  du  maréchal  Davout,  termine  heureusement  la  pers- 
pective de  la  promenade  du  Temple.  Le  progrès  esb  donc 
manifeste  :  et  s'il  reste  encore  quelques  quartiers  en  dehors 
de  ce  mouvement,  ils  semblent  avoir  été  conservés  comme 
des  spécimens  du  vieil  Auxerre,  curieux  à  montrer  aux  étran- 

t^ers  et  utiles  pour  établir  l'authenticité  de  nos  récits  archéo- 
ogiques. 


188 

Vues  et  Plans  (TAuxirre.  —  Vues  :  dans  les  Annales  de 
Belleforêt  (xvi«  siècle)  ;  —  Paris,  chez  Chereau,  xvii*  siècle  ; 

—  par  Lallemand,  dans  la  Description  de  la  France,  1780  ; 

—  par  y.  Petit,  paDoramas,  Annuaire  de  TTonne,  4854. 
1859  ;  —  dans  La  France  de  nos  jours,  n**  360.  Plans  :  de 
la  ville  extérieure  au  xi""  siècle  et  de  son  temps,  par  Lebeuf 
dans  ses  Mémoires  ;  —  par  la  Société  littéraire  d'Auxerre, 
en  1759;  —  par  M.  L...,  dans  ses  Recherches  historiques 
sur  Auxerre;  —  par  V.  Petit,  Annuaire  de  1859;  —  par 
Richard,  Auxerre,  1858. 

QUARTIER  SAINT-ÉTIENNE. 

On  rencontre  partout  Hlans  ce  quartier  des  souvenirs  reli- 
gieux. Ces  maisons  closes  de  murs,  accompagnées  de  petits 
jardins,  étaient  la  résidence  des  chanoines  de  la  cathédrale, 
dont  le  vaisseau  grandiose  s'élève  sur  la  place  de  Saint- 
Etienne.  L'ancien  palais  épiscopal,  qui  se  développe  sur  le 
bord  extrême  de  la  cité,  forme  un  des  points  de  vue  les  plus 
gracieux  de  cette  partie  de  la  ville.  Les  vieilles  chapelles  de 
Notre-Dame-des-Vertus,  de  Saint-Michel,  l'église  Saint-Pierre- 
en-Château,  tout  y  rappelle  )e  quartier  ecclésiastique  par 
excellence.  Ce  territoire  peut  être  circonscrit  entre  la  rue  des 
Grands-Jardins,  d'une  part,  et  la  rue  des  Lombards  de  l'autre, 
Tévéché  le  limitant  au  levant  et  les  rues  Napoléon  et  Joubert 
le  bornant  du  côté  de  l'ouest. 

PLACE  SAIIT-ÉTIBNNB. 

Cil  est  aujourd'hui,  sur  cette  vaste  place,  la  belle  avenue 
d'ormes  qui  l'égayait  jadis  et  sous  lesquels  les  chanoines 
devisaient  à  loisir?  Le  dernier  était  encore  debout  en  1668;  il 
était  énorme,  mais  il  finit  par  mourir  de  vieillesse  et  de  froid 
en  1709,  et  laissa  la  place  triste  et  nue.  Une  réminiscence 
archéologique  y  a  fait  replanter,  il  y  a  quelques  années,  deux 
lignes  de  ces  mêmes  arbres,  mais  la  couleur  locale  n'y  est 
pas  revenue. 

Cette  place  était  jadis  plus  petite  qu'à  présent  et  elle  n'avait 
pas  sa  forme  actuelle.  Il  ne  faut  pas  oublier  qu'avant  le 
xi«  siècle  elle  s'avançait  beaucoup  sur  l'emplacement  de  la 
cathédrale,  qui  ne  prit  un  grand  développement  qu'à  cette 
époque.  On  abattit  plusieurs  maisons  pour  Tagrandir,  mais 


189 

elle  se  ressent  toujours  de  sa  disposition  primitive.  L'axe  de 
la  rue  qui  y  conduit  ne  s'adapte  pas  avec  celui  de  la  cathé- 
drale, preuve,  comme  nous  ràvous  déjà  dit,  que  la  ville  lui 
est  antérieure. 

Son  nom  lui  vient  de  celui  de  la  cathédrale,  dont  la  façade 
occupe  tout  un  des  côtés.  C'est  aujourd'hui  le  seul  monument 
resté  debout,  encore  n'est-ce  pas  la  faute  de  certains  patriotes 
de  93.  On  voyait  au  xii'  siècle,  dans  le  haut  de  la  place^  une 
chapelle  dédiée  à  saint  Etienne,  pape  et  martyr,  et  qu'on 
appelait  chapelle  de  Saint~Étienne-le-Petit,  pour  la  distin- 
guer de  la  cathédrale.  Lebeuf  pense  qu'elle  a  pu  servir  de 
paroisse  aux  habitants  du  quartier  jusque  vers  1210.  Elle 
fut  réunie  à  l'église  Saint-Regnobert  après  le  xiv«  siècle. 

La  chapelle  Notre-Dame-des-Vertus  s'élevait  en  premier 
lieu  contre  la  porte  sud  du  grand  portail  de  la  cathédrale. 
C'est  là  que  le  roi  Jean,  passant  à  Auxerre  en  1361,  fit  sa 
prière,  assisté  de  l'évéque  Jean  Germain.  Cet  oratoire  était 
très  célèbre. 

Au  xvi*  siècle,  le  Chapitre  éleva  à  côté  de  la  tour  de  la 
cathédrale  une  charmante  chapelle  de- style  renaissance  dont 
il  subsiste  encore  le  fond  de  l'abside,  qui  porte  la  date  de 
1565.  Elle  était  couverte  de  plomb  et  surmontée  d'une  croix 
de  même  métal,  dorée  de  fin  or  par  Germain  Michel.  Sous 
l'évéque  Séguier  on  l'orna  de  statues.  La  voûte  de  ce  petit 
monument  s'écroula  en  1780,  par  l'imprudence  de  l'entre- 
preneur qui  était  chargé  de  la  réparer. 

A  gauche  de  la  tour  nord  de  la  cathédrale  était  l'hôpital  de 
Saint-Etienne,  1^  Xenodochium  dont  parle  déjà  l'évéque 
Aymar  au  viii"^  siècle,  et  qui  eut  sa  dotation  particulière  jus- 
qu'auxvi«  siècle.  Cette  maison  a  appartenu,  au  dernier  siècle, 
au  savant  chanoine  Potel.  On  y  remarque  un  joli  campanile 
renaissance.  Elle  appartient  aujourd'hui  à  M"^  Duru.  H.  Duru, 
qui  vient  de  mourir,  y  a  réuni  une  riche  collection  d'objets 
d'art  et  d'antiquités. 

La  place  Saint-Etienne  est  féconde  en  souvenirs.  Nous 
pouvons  peut-être  y  placer  le  fameux  arbre  auquel  saint 
Germain  faisait  suspendre  les  têtes  des  bêtes  fauves  qu'il 
avait  tuées  à  la  chasse.  Quoi  qu'il  en  soit,  lorsque  le  Chapitre 
eut  été  constitué  distinctement  avec  ses  biens  et  ses  préroga- 
tives, c'est  là  qu'il  se  réunissait  dans  l'été  pour  prendre  le 
plaisir  de  la  promenade. 


490 

C'était  sur  cette  place  qu'arrivaient  de  Tabbaye  Saint- 
Germain,  au  milieu  du  parvis,  les  évéqnes,  intronisés  par 
les  quatre  premiers  barons  du  diocèse,  et  portés  sur  leurs 
épaules  en  grande  cérémonie. 

On  y  jouait  quelquefois  des  mystères^  on  y  tirait  des  feux 
de  joie  dans  les  grandes  circonstances,  et  surtout  on  y  élisait 
l'Abbé  des  Fous,  chaque  année,  sous  l'orme,  le  18  juillet,  eu 
présence  de  la  foule  assemblée. 

On  trouve  à  ce  sujet,  dans  les  poésies  de  Roger  de  Collerye, 
chanoine  d'Auxerre  à  la  fin  du  xv<*  siècle,  des  vers  burlesques 
qui  en  disent  plus  que  toutes  les  descriptions.  Les  voici  : 

■  Sortez,  saillez,  venez  de  toutes  parts. 
Sottes  et  Sots  plus  prompts  que  lyépars, 
Et  écoutez  notre  cry  magnifique. 
Laissez  chastcaux,  murailles  et  remparts, 
Et  vos  jardins  et  vos  clos  et  vos  parcs, 
Gros  usuriers  qui  avez  Tor  qui  clique. 
Faites  fermer,  marcbans,  votre  boutique, 
Grans  et  petitz  destoupez  vos  oreilles. 
Car  par  l'abbè,  sans  quelconque  trafique, 
Et  ses  suppostz,  orrez  demain  merveilles. 
N'y  faillez  pas,  messieurs  de  la  justice. 
Et  vous  aussi,  gouverneurs  de  police. 
Àdmenez  y  vos  femmes  sadinettes. 


«  Vous  y  viendrez  sans  flacons  et  bouteilles 
Car  par  l'Abbé  (sans  porter  ses  lunettes) 
Et  ses  suppostz»  orrez  demain  merveiUes. 
Marcbans,  bourgeois,  vous  gens  de  tous  mestiers, 
Boucbers,  barbiers,  cordonniers,  saveilers, 
Trompeurs,  Auteurs,  joueurs  de  chalumeaux. 
Trouvez- vous,  aussi  menestriers, 

couratiers. 

Et  apportez  de  vos  bons  vins  nouveaux. 
Badins,  touyns,  aussi  mondains  que  veaux, 
Vous,  vignerons,  laissez  vignes  et  treilles, 
Car  par  Tabbé,  sans  troubler  vos  cerveaux, 
El  ses  suppostz,  orrez  demain  merveilles. 
Fait  et  donné  en  ung  beau  jardinet, 
Tout  au  plus  près  d'un  Joly  cabinet, 
Où  bons  buveurs  ont  planté  maint  rosier, 
Scellé  en  queue,  et  signé  du  signet, 
Gomme  il  appert,  de  DesMde-Gosier* 

Dans  le  moyen -âge>  les  condamnés  à  mort  ou  aux  galères 
et  les  individus  convaincus  d'hérésie  étaient  amenés  sur  une 


f91 

ekarrette  devant  la  cathédrale,  une  torche  de  cire  à  la  main/ 
poar  faire  amende  honorable  à  Dieu  et  aux  hommes  (1). 

Dans  les  temps  modernes,  parmi  les  faits  dont  cette  place 
a  été  le  théâtre,  on  a  vu,  aux  Cents-Jours,  Napoléon  arri- 
vant à  Anxerre  y  passer  la  revue  de  sa  vieille  garde  et  des 
quelques  régiments  qui  raccompagnaient.  Il  portait  le  cos- 
tume historique  composé  de  la  redingote  grise  et  du  petit 
chapeau.  Il  montra  encore,  dans  cette  occasion,  son  esprit 
soigneux  et  économe.  11  avait  revêtu  d'abord  un  costume  et 
un  chapeau  propres,  lorsqu*étant  arrivé  près  de  la  tour  de 
Téglise  il  s'aperçut  que  la  pluie  menaçait.  «  Qu'on  aille  me 
chercher,  dit-il,  ma  vieille  redingote  et  mon  vieux  chapeau.  » 
Et  il  s'empressa  de  les  revêtir. 

PLACE  DO  DÉPARTEMENT. 

Cette  dénomination,  toute  moderne,  est  due  à  ce  qu'on 
appelait  improprement  le  département  l'administration  dé- 
partementale qui  s'installa  dans  les  bâtiments  de  Tévéché  en 
4790.  Cette  place  n'existait  pas  avant  cette  époque.  On  y 
voyait  une  église  dite  de  Notre-Dame  de  la  Cité  et  l'une  des 
trois  parties  de  la  cathédrale.  Elle  existait  avant  l'an  820, 
puisqu'à  cette  date  l'évéque  Angelelme  en  revêtit  l'autel  de 
tables  d'argent;  après  plusieurs  vicissitudes,  elle  fut  agrandie 
par  Hugues  de  Noyers,  à  la  fin  du  xii«  siècle.  Il  y  avait  des 
chanoines  qui  étaient  gouvernés  alors  par  un  prévôt  dépen- 
dant de  la  cathédrale.  Lebeuf  rapporte  que  le  bâtiment  qui 
subsistait  de  son  temps  était  en  grande  partie  celui  qu'avait 
élevé  Hugues  de  Noyers.  Mais  le  rond-point  et  le  chœur 
avaient  été  rétablis  après  les  ruines  des  Huguenots,  en  1 567  ; 
seulement  on  avait  rétréci  ces  parties,  de  sorte  qu'on  y  forma 
un  passage  qui  conduisait  à  la  cathédrale.  On  a  toujours 
pensé  que  les  corps  des  évéques  Héribert  et  Hérifrid  étaient 
enterrés  en  cet  endroit.  En  1760,  Tabbé  Précy,  de  la  société 
des  Sciences  d'Auxerre,  sollicita  pour  qu'on  y  fit  des  fouilles. 
On  y  trouva  les  squelettes  de  trois  grands  corps  et  un  reli- 
quaire portant  une  inscription  de  dix  lettres  romaines  qui 
exercèrent  en  vain  la  sagacité  des  antiquaires  d'Auxerre  et 
de  Paris  (2). 

(i)  ArchiTes  de  la  Gôte*d'Or,  B.  Comptes  du  domaine  k  Auxerre. 
(â/Vo^ez  registre  die  la  Société  des  Sciences,  bibliothèque  d'Au- 
xerre, p.  33,  n*  149. 


492 

Ces  recherches  furent  la  cause  d'une  aventure  que  nous  ne 
pouvons  négliger  de  raconter.  H.  Précy  était  donc  occupé  à 
ces  fouilles,  lorsqu'arriva  H.  Deschamps  de  Charmelieu, 
receveur  des  finances  du  comté  d'Auxerre,  homme  vain  et 
orgueilleux  au  possible.  «  Ahl  s'écria-t-il,  ils  trouveront  là 
de  vieilles  sandales  et  des  crânes  pourris.  »  —  Ehl  de  grâce, 
répliqua  Tabbé  Précy,  qui  n'était  pas  d*une  humeur  commode, 
Monsieur  de  Charmelieu,  laissez-nous  donc  tranquilles.  Sa- 
chez donc  qu'il  y  a  des  crânes  pourris  qui  méritent  bien  notre 
vénération  ;  s'il  s'agissait  du  vôtre,  nous  le  laisserions  pour 
ce  qu'il  est.  »  Sur  quoi  M.  de  Charmelieu  riposta  aigrement 
et  finit  par  cette  menace  :  «  Vous  êtes  bien  heureux  d'être 
prêtre  I  )► 

Hais  la  rancune  de  M.  de  Charmelieu  eut  des  suites,  et  se 
traduisit  par  une  volée  de  coups  de  canne  qu'il  fit  donner 
par  son  laquais  Maurice,  dans  la  rue  du  Temple,  à  l'abbé 
Précy.  L'affaire  ne  pouvait  se  terminer  comme  cela,  et  l'abbé 
intenta  à  M.  de  Charmelieu,  civilement  responsable  de  ses 
gens,  un  procès  au  bailliage  de  Sens  en  dommages-intérêts. 
Les  juges  de  Sens,  saisis  de  Taffaire  pour  cause  de  suspicion 
légale  des  juges  d'Âuxerre,  qui  étaient  parents  de  M.  de  Char- 
melieu, condamnèrent  ce  dernier  à  40,000  livres  de  dom- 
mages-intérêts envers  l'abbé  Précy,  qui  trouva  très  joli  de 
faire  élever  une  maison  avec  cette  somme  dans  la  rue  Neuve, 
en  face  de  Thôtel  et  des  jardins  de  son  ennemi.  (Voyez  cette 
rue).  Il  y  avait  aussi  devant  l'église  Notre-Dame  un  gros 
orme  à  l'ombre  duquel  les  chanoines  tenaient  certaines  as- 
semblées. 

La  rue  qui  conduisait  du  haut  de  la  cité  à  la  Porte-Pendante 
longeait  l'église  Notre-Dame. 

Dans  cette  rue  à  gauohe,  presqu'en  face  l'angle  nord  de  la 
tour  de  la  cathédrale,  était  un  étroit  passage  appelé  la  Gou- 
lotte,  qu'on  avait  percé  dans  le  mur  de  la  Cité  romaine  et  qui 
communiquait  avec  la  rue  des  Grands-Jardins. 

Le  chapitre  de  la  Cité  n'a  jamais  brillé  d'un  grand  éclat, 
et  les  Huguenots  du  xvi'  siècle  ayant  gravement  endommagé 
son  église  et  les  maisons  de  ses  membres,  il  ne  put  s'en  re- 
lever. M.  de  Cicé  projetait,  au  dernier  siècle,  de  le  transférer 
dans  la  chapelle  de  Notre-Dame-des-Yertus,  puis  sous  l'ar- 
cade qui  formait  l'entrée  de  son  palais.  En  1785,  le  corps 
municipal  sollicitait  déjà  Tévêque  de  démolir  cet  édifice  et 


193 

d'ouvrir  une  rue  qui  se  dirigerait  de  la  porte  nord  de  lai^athé- 
drale  sur  la  rue  Saint-Germain.  II  alléguait  l'urgence  d'as- 
sainir le  tour  de  la  cathédrale  et  d'ouvrir  un  passage  au 
quartier  de  la  Marine  «  qui  n'avait  d'autre  moyen  d'arriver 
sur  la  place  Saint-Etienne  que  par  la  Goulotte,  passage 
dangereux  et  véritable  repaire  de  libertinage  à  la  nuit  venue.» 
La  Révolution  mit  fin  à  son  embarras  et  la  première  chose 
qu'on  fit,  ce  fut  de  demander  la  démolition  de  cette  église 
«  qui,  disait-on,  nuit  à  la  salubrité  de  la  cathédrale  et  qui 
laisse  entre  elle  et  les  murs  de  cet  édifice  un  passage  étroit, 
dangereux  à  la  sécurité  publique,  surtout  dans  les  nuits 
d'hiver.  » 

La  description  qu'on  en  fait  nous  apprend  qu'elle  était  en 
majeure  partie  bâtie  en  moellons,  et  plusieurs  piliers  butans 
n'étaient  qu'en  petites  pierres  de  taille  et  leur  massif  aussi 
en  moellons.  On  en  estima  les  matériaux  800  livres,  et  bien- 
tôt le  marteau  des  démolisseurs  sous  les  ordres  de  Simon 
Boyer,  adjudicataire,  ancien  domestique  du  collège  en  4763, 
la  jeta  à  bas  en  1791.  Elle  était,  dit-on  dans  la  délibération, 
en  ruine,  nuisible  à  la  cathédrale  dont  elle  interceptait  l'air, 
et  ses  environs  étaient  le  repaire  des  libertins  qui,  la  nuit, 
insultaient  les  passants  (1). 

Sa  suppression  facilita  l'ouverture  d'une  voie  de  commu- 
nication, devenue  nécessaire  par  suite  de  l'établissement  du 
nouveau  siège  de  l'administration  départementale.  La  cathé- 
drale fut  dégagée  et  présenta  l'aspect  de  son  beau  portail 
nord  devant  lequel  le  chapitre  Saint-Etienne  recevait,  au  xv* 
siècle,  les  cens  qui  lui  étaient  dus  à  Auxerre. 

Le  contre-fort  gauche  de  ce  portail  soutenait  autrefois  une 
chapelle  dite  des  Quatre-Couronnés.  On  en  voit  encore  la 
marque  à  la  teinte  plus  neuve  de  la  base  du  contre-fort. 
Elle  était  en  ruine  en  1796  et  fut  démolie. 

La  chapelle  de  Saint-Jean-Baptiste,  l'une  des  trois  églises 
qui  composaient  la  cathédrale  dans  les  temps  primitifs, 
était  bâtie  entre  Saint-Etienne  et  Notre-Dame.  Elle  fut  trans- 
férée dans  l'intérieur  de  la  cathédrale  lors  de  la  reconstruc- 
tion de  cet  édifice  au  xiii«  siècle. 


(I)  Voyes  Archives  de  l'Yonne.  E.  minutes  de  Gharmoy,  notaire,  en 
4K70. 


494 

CATHÉORALB. 

Le  moDument  par  excellence  qui  décore  cette  place  et 
qui  est  Thonneur  de  la  ville  entière,  c'est  la  cathédrale  Saint- 
Etienne.  Son  origine  remonte  aux  premiers  siècles  de  réalise 
d*Auxerre.  L'évéque  saint  Amatre  en  jeta  les  premiers  fon- 
dements k  la  fin  du  iv*  siècle.  L'évéque  Didier  y  fit  des  chan- 
gemenis  au  IX*  siècle  ;  elle  fut  restaurée  après  un  incendie 

Sar  révéque  Hérifrid,  en  887.  Gaudry  (9<8)  perça  les  cryptes 
'ouvertures  donnant  sur  la  place  de  la  cité,  et  Guy,  son 
successeur,  acheva  rentrée  de  Téglise  et  y  fit  peindre  les 
scènes  du  Paradis  et  de  l'Enfer  «  pour  en  rendre,  dit  le  chro- 
niqueur, rentrée  plus  agréable.  »  Un  nouvel  incendie  ayant 
détruit  Tédifice  de  fond  en  comble,  le  même  prélat  lui  donna 
alors  la  forme  d*une  croix,  et  pratiqua  des  cryptes  au-dessous. 
De  nouvelles  vicissitudes  attendaient  la  cathédrale.  L'évéque 
Hérifrid  (999-4039)  la  restaura  après  un  incendie  qui  l'en- 
dommagea gravement.  C'est  à  lui  que  sont  dues  les  cryptes 
existant  aujourd'hui.  Enfin,  après  diverses  restaurations, 
arriva  le  moment  de  la  construction  de  la  cathédrale  que  nous 
admirons.  L'illustre  prélat  Guillaume  de  Seignelay  en  jeta 
les  fondements  en  1215.  Les  travaux  furent  poussés  avec 
activité,  et  bientôt  l'on  vit  s'élever  dans  les  aii*s  le  chœur  de 
la  nouvelle  cathédrale  qui  devait  être  Tun  des  plus  beaux 
produits  de  l'art  chrétien  ogival  en  France.  Lors  de  la  dédi- 
cace qui  en  eut  lieu  en  1334,  le  chœur  entier  et  le  transept 
ioiérieur,  le  massif  du  grand  portail  avec  sa  porte  de  droite 
et  la  partie  inférieure  de  la  tour  du  sud  étaient  bâtis. 

Depuis  ce  temps  les  documents  font  défaut  pour  suivre  la 
marcne  des  travaux.  On  sculptait  l'imagerie  du  grand  por- 
tail en  1397.  En  1403,  Eudes  Gauthier,  sculpteur  sur  bois, 
construit  les  portes  du  grand  portail  pour  60  écus  d'or  et  un 
muids  de  vin  (1).  Les  sculptures  de  ces  portes  ont  été  ra- 
botées en  grande  partie  au  siècle  dernier,  mais  on  y  recon- 
naît encore  le  style  du  temps.  En  1415,  l'évéque  des 
Essarta  jeta  les  fondements  du  portail  nord  du  transept,  pour 
la  construction  duquel  le  pape  Jean  XXII  avait  accordé  des 


(1)  Le  registre  capitulaire  qui  rapporte  ce  fait  ajoute  que  le  por- 
tait etaft  construit  tout  neovelfeayeDt:  #  In  prim^o  porntH  qui  nunc 
novum  efficitur.  •  (Archives  de  l'Yonne). 


495 

indulgences.  Toutefois,  celte  partie  de  Téglise  ne  fut  achevée 
qu'au  commencement  du  xyi*"  siècle. 

Les  fondements  de  la  tour  du  nord  du  grand  portail  furent 
jetés  à  partir  de  l'an  1500,  et  celle  du  sud,  qui  avait  été  long- 
temps la  seule,  debout  fut  démolie  et  reconstruite  en  partie 
dans  le  style  de  l'autre.  Hais  les  guerres  de  religion  en 
arrêtèrent  l'achèvement  et  la  laissèrent  dans  le  piteux  état 
qu'elle  présente  aujourd'hui. 

Description.  La  cathédrale  est  un  monument  du  style 
ogival.  On  y  trouve  toutes  les  variétés  de  cette  architecture, 
depuis  l'élégante  et  simple  ogive  du  xiu''  siècle  et  les  formes 
un  peu  raides  du  xiv«,  jusqu'aux  compartiments  contournés 
du  flamboyant  du  xvi*  siècle.  Mais  ces  contrastes,  qui  ne  pré- 
sentent pas  d'ailleurs  à  Tœil  un  aspect  disgracieux,  font 
d'autant  mieux  ressortir  toute  la  beauté  du  chœur  et  du 
sanctuaire,  qui  datent,  comme  nous  l'avons  dit,  du  xiu®  siècle. 

Le  vaisseau  forme  trois  nefs  en  croix  latine  avec  déambu- 
latoires autour  du  chœur  et  chapelle  carrée  au  chevet^  d'une 
hardiesse  de  construction  sans  égale.  Voici  les  dimensions 
du  vaisseau  :  longueur  totale  dans  œuvre  99",  largeur  des  nefs 
14>°70>  longueur  des  transepts  38°>80,  hauteur  sous  clef 
des  mêmes  transepts  30°>1S.  Le  chœur  et  le  sanctuaire  ont 
33»  de  longueur. 

Les  trois  porches  du  grand  portail  sont  couverts  du  haut 
en  bas  de  sculptures,  malheureusement  mutilées  par  les 
Huguenots  en  1567.  Il  y  a  là  toute  une  épopée  chrétienne 
comme  on  en  trouve  dans  toutes  les  cattiédrales.  A  la  porte 
de  gauche,  par  rapport  au  spectateur,  sont  les  scènes  de  la 
création  ;  sur  le  tympan,  le  couronnement  de  la  Vierge;  à  la 
porte  de  droite  sont  des  scènes  de  l'histoire  de  David  et 
Bethsabée,  et  sur  des  consoles  d'admirables  statuettes  bien 
dégradées  par  le  temps  et  personnifiant  les  sciences  et  les 
arts;  sur  le  tympan  la  vie  de  N.  S.  Jésus-Christ.  A  la  porte 
centrale  les  sculptures  se  pressent  en  foule  innombrable, 
tapissent  les  parois  et  remplissent  la  voussure.  Au  tympan 
est  la  scène  du  Jugement  dernier,  le  Christ  y  préside.  A  sa 
droite,  sur  le  pied  droit,  sont  les  vierges  sages;  à  sa  gauche 
les  vierges  folles  ;  en  continuant,  à  droite  du  Christ  sur  le 
soubassement  est  l'histoire  de  Joseph,  à  gauche  les  sujets 
bien  dégradés,  mais  qui  étaient  admirables  d'exécution»  de 
l'Enfant  prodigue.  Au  dessus  du  soubassement  sont  les  pro- 


496 
'Esfrit-Sûnl 


à  I;i  ^«ksî  lie  \a  To«$$«re  étaient  remplies  autrefois  par  les 
:$Ci^.tot$  iie$  i^)tnesv  scslptées  seulement,  dit-on,  en  168i. 
Ia  ^v?a5$mr^  et^;  i:i^t>s^  de  soixante-six  scènes  composées 
cà^'nti«>  à<  <{i;i:ne  à  cinq  personnages  et  présentant  des 
$a  -^s  Mx*»e>  ie  l  Ancien  et  du  Nouveau  Testament.  Celle 
c»iai  :^>*;  ntt  ïV^î  pas  antérieure  à  la  fin  du  xv«  siècle. 

L^  tvi^*>  51  parieurs  du  grand  portail,  élevés  au  xvi«  siè- 
c*^^»  W((^!4rateftt  ti^^  dispositions  décoratives  ordinaires.  Des 
itîa\  wtrS'  cJimKrs  qui  devaient  encadrer  le  pignon  centrai 
<%:*  ^  iii  ^i:tch!e  a  seule  été  élevée  à  la  hauteur  de  68™  du 
$K.  :si  q»>£$;>)t  lOttDosante  est  décorée  de  niches  à  dais  et  de 
i^QCîitjorttîv  ;  «Ue  de  droite  s'arrête  au  niveau  du  fronton  cen- 
n».  C^tvi  pariienfi  est  agencée  avec  élégance  et  couronnée 
^«ir  >i:t  ji^a  aij^  à  jour  et  portant  des  niches  vides  au- 

î.:i«i  j^KUxU  des  transepts  sont  très  beaux  de  composition. 
;,4ttr  t3uv;e  r^KMice  centrale  et  les  piliers  qui  les  encadrent  en 
ya^  i^  ^^ffitables  monuments.  Le  portail  du  sud  est  rempli 
l^  $M  uaipan  de  la  légende  du  martyre  de  Saint-Etienne, 
Trj-*^  ^  ^ïoîs  cordons  de  statuettes  de  séraphins,  d'anges 
]^  ie  pcv^L^hètes.  Le  portail  du  nord  reproduit  en  sujets  bien 
'*.  .ifj^e^  Vhistoire  de  saint  Germain  d'Auxerre, 
'^^^t  Kftttinerai  la  description  de  l'extérieur  de  la  cathé- 
j^i}<  et  signalant  la  hardiesse  et  la  solidité  de  la  construc- 
^\^  4»  chœur,  chef  d'œuvre  d'un  architecte  inconnu  du  xiii' 
t  \-l^  qui  a  duré  depuis  six  cents  ans  et  qu'une  excellente 
7^\j^araiion  entreprise  depuis  trois  années  fera  durer  pen- 
t^^X  de  longs  siècles  encore.  Les  contreforts  élancés  qui 
•î*  jj^nnent  la  poussée  des  voûtes  et  la  balustrade  du  cou- 
'     «ewent  de  cette  partie  de  l'édifice  sont  ornés  de  pilastres 
n>f-j0uis  en  choux  fleuronnés.  qu'à  distance  le  vulgaire  pren- 
•H  ji  pour  des  espèces  de  fleurs  de  lis.  Cela  ne  manqua  pas 
^   <k3  et  le  Conseil  général  de  la  commune  d'Auxerre,  poussé 
'^^  \n  de  ses  membres,  qui  voulait  faire  disparaître  «  du  seul 
ï^^^ole  du  culte  catholique  conservé  les  statues  et  effigies  des 
iteodus  saints,  comme  tendant  à  entretenir  d'anciens  pré- 
P'^.  >  inviu  les  commissaires  chargés  de  la  régie  de  la 
^*>oisse  Saint-Etienne  h  à  faire  enlever  une  foule  de  fleurs 

Sus  oui  existent  au  haut  des  augives  [sic]  de'l'église,  étant 
Jrpris  de  leur  négligence  à  faire  disparaître  ces  signes 


<97 

de  féodalité.  »  (Archives  de  l'Yonne,  Pièces  historiques  sur 
la  Révolution.) 

Vitraux.  Des  vitraux  do  xiii«  siècle,  quoique  un  peu  dimi- 
nués depuis  les  guerres  de  religion,  remplissent  les  verrières 
du  chœur.  Ceux  du  haut  chœur  représentent  le  Christ  cru- 
cifié et  dans  sa  gloire,  ayant  au-dessus  de  lui  les  figures 
allégoriques  des  sciences  et  des  arts  et  des  vices  et  des  vertus. 
Il  est  accompagné  de  saints  et  de  martyrs,  grandes  figures 
debout  qui  ont  un  air  barbare.  On  restaure  en  ce  moment 
ces  vitraux  et  l'on  y  rétablit  dans  le  style  primitif  la  partie 
inférieure  des  fenêtres  qui  avait  été  refaite  par  J.  Aymot 
après  les  dévastations  des  Huguenots.  Ceux  des  bas-côtés 
sont  très  variés  et  composés  de  médaillons  du  xiii*  siècle 
représentant  des  sujets  légendaires.  Je  citerai  seulement  au 
nord  rhistoire  de  la  création  du  monde,  celle  des  temps  qui 
suivent  le  déluge,  la  légende  de  sainte  Marguerite  et  celle  de 
Samson.  Au  sud  est  une  verrière  où  sont  des  panneaux  com- 

f^osés  de  sujets  de  l'apocalypse  :  on  y  remarque  entre  autres 
a  Mort  sur  un  cheval  blanc,  un  bandeau  sur  les  yeux  et  un 
poignard  à  la  main,  qui  frappe  sans  discernement  les  humains. 
A  côté,  saint  Eloi  va  brûler  le  nez  du  diable  avec  ses  pinces 
rouges. 

Les  trois  portails  sont  également  remplis  de  vitraux,  mais 
qui  datent  du  xvi«  siècle.  Au  portail  de  l'ouest  est  un  concert 
céleste,  avec  les  patrons  des  chanoines  fondateurs  au  sou- 
bassement; au  portail  du  sud  est  l'histoire  de  Moise,  et  à 
celui  du  nord,  qui  est  très  bien  conservé,  sont,  dans  le  sou- 
bassement, les  sujets  de  l'histoire  de  Joseph  peints  par  Ger- 
main Michel  en  1528,  et  dans  la  rose  les  litanies  symboliques 
de  la  Vierge,  peintes,  en  4570,  au  frais  de  G.  Damy,  grand 
pénitencier,  qui  y  est  représenté  à  genoux. 

Diverses  autres  parties  de  l'église  ont  encore  conservé  des 
vitraux,  mais  qui  n'offrent  qu'un  intérêt  secondaire. 

Fresques,  L'église  Saint-Etienne  possède  encore  dans 
diverses  chapelles  des  peintures  murales,  telles  que  les  huit 
sybilles  et  une  scène  de  la  Transfiguration  dans  la  chapelle 
des  orgues  (xvi*  siècle)  ;  les  portraits  des  saints  évoques 
d'Auxerre,  dans  la  chapelle  Saint-Sébastien  (xvi*  siècle), 
etc.,  etc. 

Tombeaux.  Les  tombeaux,. autrefois  très  nombreux  dans 


498 

le  cliœur,  ont  disparu  lors  de  la  prétendue  restauration  de 
cette  partie  de  l'église  au  milieu  du  xviii^  siècle. 

On  y  voit  encore,  accroché  au  premier  pilier  de  gauche  du 
sanctuaire,  le  buste  en  marbre  blanc  de  l'évéque  J.  Amyot.  Sa 
tombe  était  placée  de  ce  côté,  et  on  lit  dans  V Académie  dn 
Seiences  et  des  Arts  (1)  que  le  coi*ps  de  l'évéque  fut  placé 
dans  UQ  tombeau  de  pierre  vide,  qu'on  rencontra  en  creu- 
sani  le  sol  devant  le  grand  autel,  lequel  tombeau  fut  reconna 
pour  être  celui  de  Hathilde,  comtesse  d'Âuxerre.  Le  buste 
d'Amyot  éprouva,  en  93,  le  sort  de  tant  d'autres  monuments, 
et  fut  enlevé  de  dessus  sa  tombe  et  transporté  dans  la  biblio^ 
thèqoe  du  département,  sous  prétexte  qu'il  gênait  i  la  célé- 
bration des  fêtes  décadaires  (3).  C'est  alors  qu'on  vit  jusqu'où 
l'aberration  peut  pousser  les  hommes.  Le  culte  de  la  déesse 
Raison  avait  remplacé  celui  de  Dieu  ;  le  jour  de  la  fête  on  vit 
un  char,  traîné  par  deux  bœufs,  entrer  dans  la  cathédrale. 
Sur  ce  char  était  assise  la  déesse  sous  les  traits  de  M<^'e  D... 
qui  devint  plus  tard  la  femme  du  concierge  de  la  prison. 
Elle  monta  sur  l'autel  de  la  «Raison,  placé  dans  le  chœur 
actuel,  dont  on  avait  enlevé  les  marches  pour  y  élever  une 
haute  pyramide,  et  la  profanation  s'accomplit  I 

En  démolissant  les  marches,  on  trouva  du  côté  gauche  les 
cercueils  de  l'évêque  Amyot  et  d'autres  prélats.  Leurs  osse- 
ments furent  rejeiés  pêle-mêle  dans  un  trou  creusé  auprès 
du  pilier  près  duquel  on  lit  l'évangile. 

Au  pilier  de  droite  du  sanctuaire  est  un  médaillon  repré- 
sentant le  buste  en  marbre  blanc  de  l'évêque  Nicolas  Col- 
bert,  mort  en  1713.  Dans  la  chapelle  de  la  Vierge  est  le 
tombeau,  rétabli  en  1822,  du  sire  Claude  de  Chastellux,  vain- 
queur des  Français  à  la  bataille  de  Cravan  en  1423,  et  de 
son  prétendu  frère  Georges,  soi-disant  amiral  de  France, 
qui  a  pris  probablement  et  mal  à  propos  la  place  de  Jean  de 
Chastellux,  fils  de  Claude,  lequel  avait  fondé,  en  1486,  sa 
sépulture  et  celle  de  son  père  dans  la  cathédrale.  Le  Chapi- 
tre lui  offrit  à  son  choix  une  place  «  entre  les  deux  piliers 
du  chœur,  au  coin  du  grand  autel,  du  cousté  senestre  où 
il  y  a  à  présent  un  grand  treillis  de  fer,  au-dessus  de  la  sépul- 


(Ij  Par  Brlllart,  1. 1,  p.  169. 
(3)  Arcbives  de  la  ville. 


m 

tare  de  FévéqueCassioel,  ou  devant  Tautd  Saint^Alexaadra.  » 
Il  préféra  ce  dernier  emplacement  (4). 

Les:  débris  mutilés  du  tombeau  primitif  ont  été  recueillis 
par  nous  et  déposés  au  musée  delà  ville. 

Il  existe  encore  dans  Téglise  quelques  belles  dalles  tumu- 
laires  à  personnages  du  xiii^  au  xv""  siècle.  Des  inscriptions 
lapidaires  sont  aussi  répandues  dans  le  pavage.  Naus  citerons 
celle  du  chanoine  Lucenay,  mort  en  1667,  qui  est  une  suite  de 
jeux  de  mots  ; 

Godefridus  deLuoenay, 

de  Luce  natus, 
quij  cum  filius  lueis  nomine 

fuisset  nctëcendo^ 
patri  lumimm  lueem  emisit 

moriendo  : 
Sic  vita  tenebris  caruU, 
quœ  magis  ac  magis 

in  luceclaruit; 
Lux  perpétua  luceal  ei 
qui  canon,  fuit  ecclesiœ 
et  Beatœ-Mariœ  in  civilate  cantor. 
.  Obiit  id.  mart.  anno 
M.  DCLXVIL 

Et  celle-ci,  du  doyen  Foudriat,  ancien  professeur  de  philo- 
sophie à  rOratoire  de  Nantes,  qui  ne  manque  pas  d'emphase  : 

Lege  viator 
et  disce, 

vir  ter 
qualerque  magnus 

hicjacet 
D.  Joannes  de  Foudriat, 


1661. 

Ora  ut  in  eierna  pace 
SU  locus  ejus. 
Vale. 


(i)  Collection  Gaignières. 


200 

Travava  du  xviii^  siècle.  Les  amateurs  estiment  les  gril- 
les en  fer  forgé  qui  serveot  de  clôture  aux  trois  portes  du 
chœur  et  des  bas  côtés.  Elles  ont  été  exécutées  en  1767,  par 
Dhumier,  serrurier  du  roi  à  Paris.  Le  grand  autel  est  du 
même  temps,  et  sa  composition  fut  l'objet  de  longs  débats 
dans  le  chapitre  cathédral.  Il  est  formé  d'une  table  en  mar- 
bre bleu  de  Gènes,  ayant  l'aspect  d'un  tombeau  antique.  Le 
retable  en  marbre  blanc  est  peu  élevé,  et  une  boule  de 
marbre  de  môme  couleur,  surmontée  d'une  haute  croix  de 
cuivre,  est  placée  au  centre.  Aux  angles  sont  deux  anges 
tenant  des  candélabres,  et  contre  l'installation  desquels 
M.  Clément,  autrefois  trésorier  et  chanoine  de  la  cathé- 
drale, a  toujours  protesté,  en  ajoutant  à  sa  signature,  au 
bas  des  délibérations  :  «  Sans  approuver  les  anges.  »  Mgr  de 
Cicé  a  consacré  le  grand  autel  en  1772. 

En  arrière,  et  appuyé  contre  les  deux  piliers  du  fond  du 
sanctuaire,  est  l'autel  dit  des  fériés  ou  de  Saint-Etienne^ 
autrefois  l'autel  de  la  comtesse  Mathilde.  Il  est  orné  d'une 
bonne  statue,  en  marbre  blanc,  de  Saint-Etienne  lapidé,  et 
de  bas-reliefs  relatifs  au  même  sujet,  par  Yassé,  sculpteur. 
Toutes  ces  décorations  ont  été  exécutées  à  grands  frais,  sur 
les  dessins  de  Ledoux,  architecte,  auteur  des  anciennes  bar- 
rières de  Paris. 

La  crainte  de  déshonorer  sa  cathédrale  préoccupait  beau- 
coup le  Chapitre  :  aussi,  à  part  les  décorations  que  nous 
venons  d'énumérer,  et  la  peinture  cannelée  des  colonnes  du 
sanctuaire,  il  ne  commit  pas  trop  de  vandalisme.  L'église 
échappa  au  badigeon.  Cependant,  beaucoup  de  monuments 
établis  pendant  le  cours  des  siècles,  et  qui  seraient  peut-être 
très,curieux  aujourd'hui,  ont  disparu.  Citons,  entre  autres,  le 
jubé  qui  masquait,  en  effet,  la  vue  du  chœur,  démoli  en  1744; 
les  portiques  élevés  contre  les  portes  des  bas  côtés  du  chœur 
à  une  époque  inconnue  et  qui  contenaient  des  statues;  enfin 
la  statue  colossale  de  saint  Christophe,  démolie  en  1768,  «  ce 
qui  fit  murmurer  le  peuple,  »  dit  le  Journal  de  Verdun  d'août 
1768.  Cette  statue  étrange  et  célèbre  était  bâtie  à  l'entrée 
de  la  cathédrale  et  appuyée  contre  le  premier  pilier  de  droite. 
Elle  avait  29  pieds  de  haut  et  le  bâton  du  saint  32;  l'Enfant- 
Jésus,  à  califourchon  sur  les  épaules  du  saint,  tenait  le  globe 
dans  sa  main.  Elle  avait  été  construite  de  1539  à  T551  par 
les  soins  de  Jean  Olivier,  natif  de  Bar-sur-Seine,  chanoine, 
et  curé  de  Champlemy.  C'était  à  ses  pieds  qu'on  recevait  les 


SOI 

souverains  à  leur  entrée  dans  la  cathédrale,  et  Louis  XIV  dut 
notamment  se  souvenir  longtemps  de  ce  colossal  personnage. 

TobUawÉ.  On  place  difficilement  des  tableaux  dans  les 
églises  ogivales;  aussi,  à  part  quelques  grandes  pièces,  on 
en  remarque  peu  dans  la  cathédrale.  Voici  les  principaux  :  à 
Tautel  saint  Jean-Baptiste,  le  Baptême  de  ce  saint  par  Lagre- 
née  jeune;  à  Tautel  opposé  du  transept  sud,  saint  Michel 
terrassant  le  dragon,  du  même  peintre  ;  au-dessus  des  portes 
des  transepts,  YAssomption  de  la  Vierge  et  YÀpothéose  de 
saint  François  de  SiUes;  dans  deux  chapelles  de  la  nef,  une 
Annonciation  et  une  Visitation  de  Mignard,  et  deux  autres 
toiles  de  Restent,  représentant  une  Assomption  et  un  Mar- 
tyre de  saint  Pèlerin  ;  contre  le  mur  du  bas  côté  sud  de  la 
nef,  quatre  toiles  représentant  VHistoire  de  Notre-Dame  de 
Liesse,  provenant  de  révéque  de  Broc  (xvii'  siècle)  ;  enfin,  dans 
la  chapelle  du  Calvaire,  sous  les  orgues,  un  Christ  au  tom- 
beau, peint  sur  marbre  à  la  manière  italienne,  morceau  déjà 
bien  dégradé. 

Cryptes.  Avant  de  quitter  la  cathédrale,  n'oublions  pas  d'en 
visiter  les  cryptes  souterraines  qui  occupent  toute  l'étendue 
du  diœur  et  qui  sont  du  caractère  le  plus  imposant.  Nous 
avons  dit  plus  haut  qu'elles  étaient  du  xie  siècle.  Elles  for- 
ment une  vaste  église  du  style  roman  primitif,  de  36  mètres 
de  long  sur  2\  mètres  de  large,  et  se  composent  de  cinq  nefs 
à  six  travées  dont  les  arcades  à  plein  cintre  sont  supportées 
par  des  piliers  cantonnés  de  quatre  colonnes  à  chapiteaux 
cubiques.  Le  jour,  qui  pénètre  dans  ces  catacombes  par  d'étroi- 
tes baies,  y  répand  une  teinte  sombre  et  mystérieuse. 

Il  y  avait,  au  moyen-âge,  une  chapelle  de  la  Trinité  au 
fond  des  cryptes,  à  laquelle  l'évéque  H.  de  Noyers  attacha 
quatre  chanoines.  Cette  chapelle,  voûtée  en  berceau,  est  peinte 
à  la  voûte  d'un  Christ  à  cheval  sur  un  cheval  blanc,  armé 
d'une  verge  de  fer  et  accompagné  de  quatre  anges  égale- 
ment à  cheval.  Dans  le  cul-de-four,  au-dessus  de  la  place 
de  l'autel,  on  a  peint  le  Sauveur  assis  dans  une  gloire, 
entouré  des  quatre  animaux  symboliques  et  de  deux  chande- 
liers à  sept  branches  ;  ces  peintures,  qui  sont  très  curieuses, 
datent  du  commencement  du  xu''  siècle  et  sont  dues  à  Févé- 
que  Humbaud. 

Une  chapelle,  bâtie  au  xin*  siècle,  au  côté  sud  des  cryptes, 
avait  reçu  les  corps  des  douze  derniers  chanoines  de  la  ca- 

1869.  18 


SOS 

ihédrale,  morts  depuis  1779.  Us  étaient  placés  dans  une 
espèce  de  Columbarium  en  briques,  muré,  avec  inscription 
au-dessus  de  chaque  arcade.  Ces  corps  ont  été  transpor- 
tés au  cimetière  public,  en  1845,  après  la  restauration  des 
cryptes. 

Dessins  principaux  sur  la  Cathédrale  :  Typus  basilicœ 
5^  Stephani  Àutiss.  (Vue  du  grand  portail,  en  tête  des 
Bréviaires  de  4670  et  de  4  726)  ;  —  vues  deFéglise  cathédrale 
prises  de  face  et  de  côté,  par  Lallemand,  dans  la  Descript. 
gin.  de  la  France,  4780; —  vues  de  la  cathédrale,  dans  Joli- 
mont,  cathédrales  de  France,  48S3;  —  Cathédrale  d'Auxerre, 
études  inédites  au  crayon,  par  F.-A.  Pernot,  4834,  collection 
Monceaux  ;  —  façade  principale  et  portail  nord.  Annuaires  de 
l'Tonne, 4846, 4847;  —  plan  des  Cryptes,  Bulletin  de  la  Soc. 
de  TTonne,  4  850  ;  —  vue  du  grand  portail,  dans  la  France  de 
nos  jours,  n""  57,  lithographie  en  couleur,  par  Asselineau. 

HOTEL  DE  LA  PRÉFECTORB. 

Derrière  le  chevet  de  la  cathédrale  s'étend  une  masse 
irrégulière  de  bâtiments,  où  tous  les  styles  d'architecture 
semblent  s'être  donné  rendez-vous.  On  pourrait  presque 
faire  sur  ce  point  un  cours  complet  d'archéologie.  A  côté 
d'un  pavillon  en  style  pseudo-grec  s'élève  un  vaste  pignon 
ogival  du  xiii«  siècle,  contre  lequel  s'appuie  une  jolie  petite 
façade  du  xv«  siècle.  Plus  loin,  tout-à-fait  derrière  l'église, 
est  un  morceau  tout  neuf,  spécimen  des  constructions  civiles 
du  XII*  siècle,  et  en  retournant  sur  l'autre  face  des  bâtiments 
on  trouve  une  galerie  romane^  et  au  pied  du  piguon  ogival 
est  le  dur  noyau  de  la  muraille  de  la  cité  romaine.  C'est 
là  l'hôtel  de  la  préfecture  et  l'ancien  palais  des  évoques 
d'Auxerre. 

Lorsque,  vers  l'an  400,  l'évéque  saint  Amatre  eut  obtenu 
d'un  Auxerrois,  appelé  Ruptilius,  la  cession  de  sa  maison 
pour  y  établir  son  église,  qui  jusqu'alors  n'avait  été  qu'une 
humble  chapelle,  fondée  par  saint  Pèlerin  dans  la  vallée,  il 
voulut  résider  auprès  de  sa  cathédrale.  Si  l'on  en  croit  cer- 
tains auteurs,  la  demeure  des  évéques  a  toujours  dû  être 
placée  derrière  le  sanctuaire.  Des  circonstances  particulières 
ont  dû  modifier  probablement  cette  règle,  que  l'on  retrouve 
toutefois  assez  constamment  appliquée.  L'évêché  d'Auxerre 


203 

s'y  est  toujours  conformé;  au  moÎDS  dès  le  xie  siècle  il  est 
établi  qu'il  existait  immédiatement  derrière  le  chevet  de 
Saint-Etienne  (1).  L'histoire  des  bâtiments  antérieurs  est  peu 
connue  et  se  résume  par  des  destructions  successives  cau- 
sées par  les  incendies ,  si  fréquents  dans  les  villes  de  bois 
du  moyen-âge.  Sous  l'évéque  Hérifrid  (887-909)  on  trouve 
la  première  mention  de  la  ruine  du  palais  par  le  feu  ;  Gaudry, 
l'un  des  successeurs  de  ce  prélat,  fait  rebâtir  sa  demeure 
(9{ 8-933].  Depuis  ce  temps  jusqu'à  H.  de  Montaigu  il  n'est 
fait  aucune  mention  du  palais. 

Ce  prélat,  qui  siégea  depuis  1115  jusqu'à  1136,  commence 
la  série  des  constructeurs  des  bâtiments  existants.  Il  fit 
d'abord  rétablir  la  chambre  des  évéques^  fort  endommagée 
par  la  chute  de  la  flèche  de  la  chapelle  Saint- Alexandre,  éle- 
vée sur  le  chevet  de  la  cathédrale.  Cette  chambre  occupait 
l'angle  sud-est  du  bâtiment  qui  est  au-dessus  des  bureaux  ; 
j'y  ai  vu,  avant  sa  reconstruction,  en  1846,  des  baies  plein- 
cintre  très  étroites,  et  sur  les  murs  des  peintures  en  détrempe 
figurant  des  évêques  sous  des  arcs  ogivaux. 

Hugues  de  Montaigu  donna  ensuite  à  son  palais  plus  d'é- 
tendue qu'il  n'en  avait  eu  jusqu'alors,  et  le  développa  du 
côté  de  l'est.  On  lui  doit  la  curieuse  galerie  romane  qui 
subsiste  encore  intacte  sur  le  mur  même  de  la  cité  romaine. 
L'auteur  de  sa  vie  décrit  en  termes  pompeux  cette  galerie 
qu'il  appelle  des  loges,  «d'où,  dit-il,  on  jouit  d'une  vue  déli- 
cieuse sur  le  fleuve  et  la  campagne  couverte  de  vignes  et  de 
champs  cultivés.  » 

Avant  les  grands  changements  qu'elle  a  éprouvés,  cette 
galerie  était  couvert»  d'une  voûte  cintrée  en  planchettes;  on 
voyait  ça  et  là  sur  les  murs  des  traces  de  peintures,  et  des 
anneaux  pour  servir  à  suspendre  des  tapisseries.  Un  toit  haut 
et  en  saillie  sur  le  devant  la  couvrait  et  la  protégea  jusqu'à 
nous  contre  les  intempéries  des  saisons.  Aussi  sa  colonnade 
semble-t-elle  posée  d'hier. 

Dix-huit  arcades  plein  cintre  de  80  centimètres  d'ouverture 
retombant  sur  une  série  de  colonnes  alternativement  simples 
et  géminées,  tantôt  lisses,  tantôt  annelées  en  creux,  et  de  1  m. 
53  centimètres,  base  et  tailloir  compris,  forment  cette  colon- 
nade. Le  motif  de  décoration  en  est  pris  dans  les  ornements 

(i)  Gesta  PofUifiownj  vie  de  l'évéque  H.  de  Montaigu. 


204 

du  Style  roman  et  de  Timitation  antique.  Le$  chapiteaux  sont 
munis  de  volutes,  de  crochets,  de  bouquets  de  fleurs  perlés. 
Le  tailloir  porte  un  rang  de  perles  et  les  arcades  ont  aa 
dehors  un  cordon  de  pierres  taillées  à  facettes. 

A  rintérieur,  les  cintres  sont  bordés  dedenticules  et  accom- 
pagnés au-dessus  de  Tarchivolte  d'un  rang  de  tétes-plates  ; 
et  la  corniche  est  également  ornée  de  denticules. 

Des  rosaces  variées  occupent  le  centre  des  espaces  restés 
vides  entre  les  arcades. 

A  chaque  bout  de  la  galerie  sont  placés  des  pilastres  du 
même  goût  que  le  reste,  sauf  qu'ils  sont  cannelés,  et  que  la 
cannelure  du  centre  est  remplie  de  têtes-plates.  On  en  re- 
marque du  même  genre  à  la  tour  de  Saint-Germain. 

Cette  galerie  fut  longtemps  le  promenoir  des  évéques,  el 
devint,  dans  les  derniers  siècles,  leur  grande  salle  à  manger. 

Les  autres  parties  du  palais  qui  renfermaient  la  salle  syno* 
dale  et  les  logements  des  officiers  furent  modifiées  successi- 
vement. Hugues  de  Noyers  (4183-1206)  fit  élever  les  caves 
à  belles  voûtes  ogivales  (1)  qui  se  trouvent  sous  le  pignon 
gothique,  lequel  est  dû  à  Gui  de  Mello  (1247-1269). 

Cette  partie-ci  mérite  qu'on  s'y  arrête.  C'est  le  morceau 
capital  du  vieux  palais.  Ce  vaste  et  double  pignon  regarde 
d'un  côté  la  rivière  à  l'est  et  de  l'autre  la  cathédrale  à  l'ouest. 
II  est  formé  de  trois  étages  de  20  mètres  76  centimètres 
d'étendue  sur  9  mètres  de  largeur.  L'édifice  présente  sur  ses 
deux  faces  une  construction  à  trois  étages,  percée,  aux  deux 
premiers,  de  quatre  fenêtres  ogives  élégantes,  et  au  troisième 
de  longues  baies  géminées. 

La  salle  d'en  bas  servait  aux  officiers  et  aux  gens  de  l'évé- 
que  ;  il  y  avait  au  fond  à  droite,  oii  se  trouve  l'ouverture  qui 
conduit  aux  bureaux,  une  vaste  cheminée,  soutenue  par  des 
colonnes,  dont  les  feuilles  de  trèfle  étaient  peintes  vert  et 
rouge.  On  voyait  encore,  il  y  a  quelques  années,  deux  colonnes 
à  demi-engagées  dans  le  mur  de  la  salle,  qui  donnaient  une 
idée  de  cette  cheminée.  A  la  pièce  supérieure,  la  voûte  en 
bois  s'élevait  à  la  hauteur  de  l'ogive  du. troisième  étage  des 

(i)  Il  y  avait  au  xv*'  siècle,  sous  la  galerie  romane  des  bureaux, 
un  cellier  où  l'on  plaçait  le  sel  provenant  du  droit  de  salage  que 
percevait  l'évêque  sur  le  grenier  à  sel  d'Auxerre.  Ce  cellier  était 
sous  la  prison  appelée  la  Chambre  aws  couesles*  (B.  3577,  an  1458, 
Arcb.  de  la  Côte-d'Or). 


305 

fenêtres.  C'était  la  salle  synodale,  le  lieu  de  réception  du 
clergé  et  des  grands  vassaux  de  Tévéque.  L'aspect  de  cette 
pièce  immense  devait  être  imposant  :  c'est  là  que,  lors  de  la 
prise  de  possession  de  chaque  évéque,  les  comtes  d'Auxerre 
et  les  premiers  vassaux  du  Comté  venaient  faire  foi  et  hom- 
mage au  prélat,  dont  la  suzeraineté  féodale  était  assise  sur 
un  grand  nombre  de  terres  données  à  Tévéché  par  saint  Ger- 
naain,  au  v«  siècle.  Elle  sert  maintenant  de  grand  salon  et  de 
grande  salle  à  manger. 

Plusieurs  papes  et  plusieurs  souverains  de  France  ont 
habité  Tévéché:  Innocent  II  en  1 1 31  ;  Alexandre  III  en  1 463; 
Charles  YI,  en  1412  ;  Louis  XIII,  en  1631  ;  Louis  XIV,  qui  y 
vint  six  fois;  enfin  Napoléon  I«s  qui  y  coucha  le  16  mars 
1815,  à  son  retour  de  llle  d*Elbe.  C*est  là  qu'il  rencontra 
le  maréchal  Ney,  qui  était  accouru  au-devant  de  lui  et  chez 
son  frère,  H.  Gamot,  alors  préfet  de  l'Yonne. 

Sur  le  côté  nord  du  pignon  ogival,  Gui  de  Mello  ajouta  une 
double  chapelle  délicatement  bâtie,  et  qui  a  été  dénaturée 
par  H.  Séguier,  puis  démolie;  c'est  aujourd'hui  la  salle  du 
Conseil  général. 

De  nos  jours,  en  1836,  ce  côté  de  la  préfecture  a  reçu  de 
grandes  modifications.  M.  de  Bondy,  alors  préfet,  amateur 
des  choses  d'art,  résolut  de  restaurer  le  vieux  palais  et  de  le 
rendre  plus  habitable.  Il  enleva  un  massif  énorme  de  terre 
qui  masquait  tout  le  rez-de-chaussée  et  conduisait  par  une 
pente  à  un  perron  élevé  devant  le  premier  étage.  En  même 
temps  disparut  un  long  bâtiment  du  xiii«  siècle  qui  servait  de 
communication  avec  la  cathédrale.  La  cicatrice  ouverte  à  ce 
côté  de  l'hôtel  fut  bouchée  par  une  jolie  façade  de  style 
français  du  commencement  du  xv!""  siècle,  composée  par 
H.  Piel,  architecte  d'avenir,  qui  n'a  laissé  que  cette  œuvre  (1). 
Il  y  avait  un  chemin  de  voiture  entre  les  bâtiments  et  la  ter- 
rasse pour  arriver  au  jardin. 

La  réaction  en  faveur  du  gothique  avait  trouvé  en  M.  de 
Bondy  un  chaud  partisan  ;  le  vieux  palais  des  évoques  fut 
sauvé  de  la  destruction  dont  il  était  menacé  par  le  projet 
dressé  en  1824,  et  qui  consistait  en  une  suite  de  bâtiments 
dans  le  style  antique  (2),  dont  le  large  pavillon  qui  flanque  au 

(1)  M.  Piel  est  entré  dans  Tordre  des  Dominicains  et  est  mort  dans 
la  maison  da  noviciat,  en  Italie. 
(9)  (Style  toscan  à  la  base  et  corinthien  au  1*'  étage). 


!  206 


nord  le  pignon  ogival  n'était  que  le  commencement,  et  fut 
élevé  sur  les  dessins  de  H.  Leblanc,  ingénieur  des  ponts  et 
chaussées. 

Sans  doute,  on  doit  se  féliciter,  au  point  de  vue  de  This- 
toire  des  arts,  de  la  conservation  des  morceaux  romans  et 
gothiques  de  l'ancien  évéché  ;  mais  il  faut  convenir  que  la 
préfecture  eût  gagné  à  être  reconstruite  tout  entière  sur  un 
plan  régulier. 

Les  adjonctions  successives  qu'elle  a  reçues  depuis,  telles 
que  le  bâtiment  de  style  ogival  des  xii*  et  xiii*  siècles,  qui 
s'élève  derrière  la  cathédrale  et  qui  fut  construit  en  1846  par 
MM.  Viollet-Leduc  et  Boivin,  les  distributions  confortables 
faites  par  M.  Haussmann,  préfet  en  1850,  et  ses  successeurs, 
font  aujourd'hui  de  la  Préfecture  une  résidence  convenable. 
Mais  que  d'argent  ces  travaux,  sans  cesse  renouvelés,  ont 
coûté  I     • 

On  a  supputé  des  chiffres  fantastiques  dont* rien  ne  peut 
approcher  ;  ce  qu'il  y  a  de  vrai,  c'est  que  l'édifice  a  coûté 
400,000  francs  de  remaniements  (1). 

Les  appartements  modernes  de  l'hôtel  de  la  préfecture 
n'offrent  rien  de  particulier  à  signaler  qu'on  ne  trouve  dans 
tous  les  établissements  de  ce  genre.  Nons  citerons  seule- 
ment dans  la  chambre  d'honneur  un  beau  médaillon  en  mar- 
bre blanc,  représentant  le  serpent  d'airain.  Il  a  du  appar- 
tenir à  un  Colbert  dont  il  porte  les  armes.  On  rapporte 
qu'il  provient  de  l'ancienne  chapelle  du  château  de  Régen- 
nes.  Un  autre  médaillon  du  même  style,  et  qui  faisait  pendant 
au  précédent,  est  dans  l'église  de  Seignelay. 

Je  mettrai  encore  au  petit  nombre  des  objets  à  signaler 
la  porte  de  l'hôtel  qui  s'ouvre  sur  le  grand  escalier.  Ce  mor- 
ceau, dont  presque  tous  les  panneaux  sont  de  sculpture 
gothique  de  la  fin  du  xv*  siècle,  fermait  l'entrée  du  pas- 
sage de  l'évéché  à  la  cathédrale,  derrière  le  chœur.  Il  est  aux 
armes  de  l'évéque  Jean  Baillet  (1477-1513). 

H.  de  Bondy  fit  restaurer  cette  porte  et  Tadapta  à  sa  nou- 
velle destination.  Il  fit  placer  derrière  cette  inscription,  qui 
rappelle  les  travaux  de  restauration  delà  Préfecture,  en  même 
temps  que  l'origine  de  la  porte  : 

(1)  Rapport  du  Préfot  au  Conseil  général  en  1851,  p.  117. 


207 

Sœculo  latente  XV^ 
Me  conspicuam  insignisque  suis  dislinctam  posuerat^ 
Reverendissimus  Johannes  Baillet^  Aulissiodorensis  ecclesiœ 

episcopus, 
Ut  per  me  clauderetur  via  porticulœ  quœ  lune  a  palatio 

prœsulis 

ad  basilicam  ducebat. 

Conversa  rerum  série,  cum  inanis  jacebam  et  despecla^ 

FranciscuS'Maria  Taillepied,  cornes  de  Bondy  ^   Ycawaensis 

provinciœ  prœfectus^ 

Vir  omni  doctrina  liberalipoliluSy 

Hic  me  insigniter  resliluit,  monumentum  sacri 

temporis^ 

Domusque  jussu  suo  reedificatœ  adilus  ornamentum 

Anno  Domini  M,  D.  CCCXXXVL 


Dépendances  de  la  Préfecture.  L'entrée  de  l'hôtel  n'était 
pas  autrefois  ou  elle  est  aujourd'hui,  oiais  bien  sous  un  haut 
pignon  d'ardoises  élevé  à  gauche,  et  dont  la  façade  se  voit 
dans  la  rue  Cochois  (V.  cette  rue).  Le  bâtiment  du  con- 
cierge était  occupé,  en  haut,  par  le  chanoine  administrateur 
des  biens  de  l'évéché,  et  par  l'officialité.  A  la  suite  étaient 
au  dernier  siècle  les  écuries  de  Tévéque,  et  au-dessus  les 
appartements  où  logeaient  les  prédicateurs  que  l'évéque  invi- 
tait à  prêcher  l'Avent  et  le  Carême. 

De  4790  à  l'an  II,  l'administration  du  district  y  tint  ses 
séances  pendant  que  celle  du  département  s'établit  dans  les 
bâtiments  principaux  de  l'évéché,  qui  fut  acheté  alors  pour 
cette  destination.  H.  de  la  Bergerie,  premier  préfet  de  l'Tonne, 
y  habita  ensuite. 

Les  archives  y  ont  été  établies  en  1835. 

Le  portail  de  l'entrée  actuelle  de  Thôtel  s'ouvre  sur  la 
place  du  Département  depuis  1809.  Quoique  lourd,  il  a  un 
certain  caractère.  Le  mur  d'enceinte,  qui  fermait  complète- 
ment l'évéché  autrefois,  du  côté  de  la  rue  Cochois,  a  plu- 
sieurs pieds  d'épaisseur.  Le  jardin  de  l'hôtel  n'offre  rien  de 
particulier,  si  ce  n'est  une  longue  et  haute  terrasse,  établie 
par  l'évéque  Séguier  (1636)  sur  le  bord  du  quai,  d'où  l'on 
jouit  d'une  vue  agréable  sur  la  rivière  et   la  vallée  de 


208 

TTonne.  Le  mur  de  la  cité  sur  lequel  s'alignent  les  édifices  de 
la  Préteciure  servait  auparavant  de  clôture  à  révôehé  de  ee 

c6té. 

Archives  historiques  du  département.  Nous  renverrons  à 
l'inventaire  des  archives  historiques,  tome  I,  pour  les  détails 
qui  concernent  cet  établissement.  Il  suffii  de  dire  ici  que  ce 
précieux  dépôt  renferme  toutes  les  collections  de  papiers  pro- 
venant des  anciennes  communautés  religieuses  et  des  admi- 
nistrations qui  ont  existé  dans  l'étendue  du  départemMit 
actuel  de  TYonne.  Les  pièces  originales  les  plus  anciennes 
remontent  au  ix»  siècle. 

Dessins  publiés,  — Vue  de  la  galerie  romane  et  du  pignon 
ogival,  Annuaire  de  V  Yonne,  1847. 


ÉDIFICES  AUX  ALENTOURS  DE  LA  CATHÉDRALE.  —  CLOITRE.  — 

MAISONS  CANONIALES. 

Chapelles  Saint-Clément  et  Saint-Michel.  On  voit  encore» 
en  descendant  la  rue  Saint-Pancrace,  à  gauche,  un  haut 
édifice  en  pierres  de  petit  appareil,  au  comble  bordé  d'un 
cordon  de  modillons  antiques,  percé  d'une  longue  baie  sur 
sa  face  Est.  C'est  la  double  chapelle  de  Saint-Clément  et 
Saint-Michel,  élevée  à  la  fin  du  xip  siècle,  et  dont  l'une, 
celle  de  dessous,  appartient  aux  religieuses  de  Saint-Vincent 
de  Paul,  et  l'autre,  celle  de  dessus,  à  M"**  Prudot. 

Mais  ces  deux  oratoires  ont  une  origine  bien  antérieure. 
L'évéque  Wibaud  fut  inhumé  en  887  à  Saint-Clément,  qui 
était  alors  une  église.  Il  fut  le  premier  prélat  enterré  dans  la 
cité.  Lebeuf,  qni  n'est  jamais  à  court  pour  expliquer  les 
origines,  remarque  que  la  coutume  était  apparemment  autre- 
fois de  ne  dédier  sous  l'invocation  de  saint  Clément,  pape, 
que  des  chapelles  situées  dans  des  lieux  bas  et  profonds  : 
témoin  la  chapelle  de  la  crypte  inférieure  de  l'église  Saint- 
Germain.  Et  il  en  donne  pour  raison  que  cet  usage  pouvait 
être  appuyé  sur  la  légende  de  ce  saint,  où  il  est  marqué 
qu'ayant  été  jeté  au  fond  de  la  mer,  les  anges  dressèrent  sur 
son  corps  une  espèce  de  chapelle  (1).  Le  doyen  Jocelin  y 


(!)  Prize  dMtfxerre,  m. 


809 

fonda  «n  chapelain,  vers  4140,  qni  était  encore  on  titre  en 
4481.  (Minutes  de  Masle,  notaire). 

Quoiqu'il  en  soit,  la  chapelle  Saint-Clément  est  formée 
d'une  seule  nef  à  voûtes  ogivales,  colonnes  engagées,  chapi- 
teaux à  crosses. 

La  chapelle  Saint-Hichel  est  moins  ancienne.  Lebenf  n'en 
parle  qu'au  xiii''  siècle.  L'évëque  Guy  de  Heilo  y  fonda  six 
chapelains  vers  l'an  1260.  En  1455,  un  autre  évéque  réunit 
ces  vicaires  au  corps  du  Chapitre,  à  cause  de  la  ruine  entière 
dans  laquelle  ils  étaient  tombés  par  les  guerres.  Au  xv!!!"" 
siècle,  le  Chapitre  vendant  à  H.  Horeau,  chanoine,  une  mai- 
son appelée  la  Soudoire,  qui  tenait  aux  greniers  du  Chapitre 
et  par  devant  à  la  place  du  portail  sud  du  transept  de  la 
cathédrale,  y  ajoute  la  jouissance  de  la  chapelle  Saint-Michel 
«  qui  est  au  boni  du  jardin  de  cette  maison.  »  Le  cimetière 
des  clercs  était  voisin  de  la  chapelle  Saint-Clément  et  de  la 
maison  delà  Soudoire  (1). 

Bibliothèque  du  Chapitre,  aujourd'hui  le  Catéchisme  de 
Persévérance.  Te!  est  le  nom  d'un  long  et  noir  bâtiment  qui 
s'appuie  sur  le  côté  sud  du  sanctuaire  de  la  cathédrale.  Ses 
fenêtres  étroites,  à  croisées  de  pierre,  son  toit  haut  et  pointu, 
le  font  aisément  reconnaître  de  loin.  Sa  destinatiou,  comme 
bibliothèque,  ne  remonte  pas  bien  haut.  En  1636,  un  cha- 
noine, amateur  des  livres,  voulut  restaurer  la  bibliothèque  du 
Chapitre  dévastée  dans  les  guerres  du  xvi«  siècle.  La  grande 
salle  capitulaire,  qui  était  celle  dont  nous  parlons,  semblait 
parfaitement  disposée  pour  cette  destination;  mais  le  pro- 
jet échoua  par  le  changement  de  siège  de  Tévéque  Séguier. 
Lebeuf,  léguant  en  mourant  ses  livres  au  Chapitre,  fut  le  véri- 
table fondateur  de  la  bibliothèque  du  Chapitre.  L'abbé  Potel, 
qui  était  le  dépositaire  de  cette  collection,  annonce,  en  1765, 
au  Chapitre  que  ce  commencement  de  bibliothèque  mérite 
rattentioui  et  MH.  Potel  et  Rose  furent  chargés  de  mettre 
les  livres  en  ordre.  L'année  suivante,  la  bibliothèque  était 
organisée,  et  les  chanoines  y  prenaient  des  livres.  Elle  s'ac- 
crut successivement  des  dons  de  MM.  Potel,  Mignot  et  autres 
savants  chanoines,  et  s'élevait,  en  1790,  à  6,300  volumes  et 
65  manuscrits. 

Le  bâtiment  de  la  bibliothèque,  après  avoir  été  aliéné,  est 

(1)  Chapitre  d'Auierre,  maisons  canoniales. 


340 

rentré  dans  le  domaine  de  la  cathédrale.  On  y  communique 
par  une  porte  percée  dans  le  bas-côté  droit  du  chœur.  La 
vaste  salle  qui  compose  tout  Tédifice  est  voûtée  à  plein  cin- 
tre en  planchettes  de  bois,  dont  l'usage  était  très  commun 
dans  nos  pays  aux  xu"^  et  xiii^  siècles.  On  remarque  dans  le 
fond,  à  droite,  une  armoire  pratiquée  dans  le  muret  fermée 
par  une  porte  de  fer. 

Au-dessous  existe  un  étage  presque  souterrain  qui  servait 
de  prisons  au  Chapitre.  Ses  murs  sont  encore  couverts  aux 
embrasures  des  fenêtres  de  croix  nombreuses,  emblèmes 
pieux  tracés  par  les  clercs  coupables,  et  d'inscriptions  gothi- 
ques indéchiffrables  ou  qui  rappellent  les  noms  de  quelques 
prisonniers.  Les  travaux  de  consolidation  récemment  faits 
assurent  la  durée  de  cette  édifice.  On  a  découvert  et  on 
peut  y  voir  dans  le  sol,  à  peu  de  profondeur,  de  larges  meules 
de  moulin,  qui  remontent  à  une  époque  inconnue. 

Cloître  du  Chapitre;  maisons  canoniales.  Jusqu'au  xii« 
siècle  les  chanoines  des  cathédrales  vécurent  en  commun, 
suivant  la  règle  du  concile  d'Aix-la-Chapelle  du  ix*"  siècle. 
Mais,  depuis  cette  époque,  chaque  membre  du  collège  cathé- 
dral  reçut  en  jouissance,  sa  vie  durant  et  moyennant  une 
certaine  somme,  une  maison  et  un  petit  jardin  oii  il  habita 
seul. 

Les  chanoines  portaient  la  «outane  noire  et  l'aumusse 
de  même  couleur.  En  1383,  le  pape  Clément  VII  leur  permit 
l'aumusse  grise.  Eu  4746,  la  soutane  violette  finit  par  rem- 
porter sur  la  noire  (1). 

Le  Chapitre  d'Auxerre  possédait,  en  1 500, 48  maisons  cano- 
niales; et  seulement  47  en  4780. 

L*étendue  du  cloître  était  limitée  au  sud  par  la  rue  des 
Lombards  et  la  rue  Saint-Pancrace  ;  au  nord  par  le  mur  de  la 
cité,  parallèle  à  la  rue  des  Grands-Jardins.  Lebeuf  dit  qu'on 
ne  connaissait  pas  bien  les  bornes  du  cloître  du  côté  de 
Touest.  Il  y  avait  seulement  quelques  marques  qui  en  dési- 
gnaient les  limites  comme  de  grandes  fleurs  de  lys  et  des 
croix  de  fer.  Il  était  fermé  par  deux  portes  qu'on  appelait 
pendantes,  du  latin  pandens,  parce  qu'elles  devaient  demeu- 
rer ouvertes  tout  le  jour.  Elles  se  trouvaient,  Tune  dans  la 

• 

(i)  Inventaire  du  Chapitre,  1, 132  et  143. 


314 

rue  du  Département,  à  Tangle  de  la  maison  de  H.  Hilliaux, 
occupée  par  H.  Berault,  directeur  des  postes,  et  l'autre  dans 
la  rue  Porte-Pendante  ou  Sainl-BegnoDert  (V.  ce  nom),  un 
peu  au-dessous  de  la  rue  de  Milan. 

Le  cloître,  dit  Lebeuf,  renfermait  la  moitié  de  la  cité 
d*Auxerre.  Le  Chapitre  .y  exerçait  tous  les  droits  de  justice 
s!ir  ses  membres,  et  jouissait  de  la  franchise  qui  s'étendait 
même  aux  laïques  qui  y  demeuraient  et  qui  s'avouaient  de 
sa  justice.  Cependant  l'évéque  s'y  était  réservé  la  justice 
haute,  moyenne  et  basse,  à  l'exception  des  maisons  canonia- 
les. Les  comtes;  qui  essayèrent  plusieurs  fois  d'y  exercer  des 
droits,  y  échouèrent.  Au  xiv'  siècle,  un  de  ces  seigneurs 
accorda  à  l'évéque  et  aux  chanoines  la  permission  de  clore 
le  cloitre  par  des  murs  et  des  portes  dans  le  haut  de  la 
cité,  afin  de  mettre  leurs  demeures  à  l'abri  des  vexations  aux- 
quelles ils  étaient  alors  exposés  de  la  part  des  bourgeois.  Hais 
ceux-ci  s'opposèrent  à  l'exécution  de  ce  projet,  et  après  un 
long  procès  ils  rachetèrent,  en  1380,  le  droit  du  Chapitre, 
moyennant  2,000  livres  (1).  En  1666,  le  Chapitre  prit  une 
conclusion  portant  que  toutes  les  rues  de  son  cloftre  seraient 
pavées,  «  pour  qu'on  n'y  apporte  aucun  immondice.  )» 
Mais  ce  fut  la  ville  qui  fournit  les  matériaux,  et  les  chanoines 
payèrent  seulement  la  main-d'œuvre.  (Manuscrit  Liger,  à  la 
bibl.  d'Auxerre). 

RUE  DU  DÉPARTEMENT,  A  PRÉSENT  AUB  COCHOIS. 

Le  Département  est,  comme  on  le  sait,  un  nom  moderne 
emprunté  à  l'hôtel  qu'occupait  l'administration  départemen- 
tale en  1790.  Le  nom  de  Cochois  est  celui  d'un  habitant  de 
Paris,  originaire  d'Auxerre,  et  bienfaiteur  du  bureau  de  bien- 
faisance de  cetie  ville.  C'était  autrefois  la  rue  de  l'Evêché  à 
Saint-Loup. 

Et,  en  effet,  l'entrée  principale  du  palais  épiscopal  se  trou- 
vait au  bout  de  cette  rue  tortueuse  et  accidentée  plus  que  pas 
une  des  rues  d'Auxerre. 

La  partie  qui  est  au-dessous  de  la  rue  des  Grands-Jar- 
dins n'offre  rien  de  remarquable  ;  elle  était  jadis  au  bout 
de  l'étang  Saint-Vigile,  et  oii  la  bonde  devait  s'ouvrir.  Nous 

(1)  Lebeuf,  HisL  d^Âuxerrt,  3«  éd.,  t.  IV,  n*  ZU. 


21  s 

lafsseroDs  de  cAté  la  partie  qui  monte  à  Saînt-GermaiQ»  et 
qni  sera  mieux  placée  dans  le  quartiers  de  ce  nom.  Mais, 
quand  on  arrive  aux  maisons  qui  forment  les  deux  côtés  de 
la  rue  en  montant  à  la  préfecture,  on  touche  à  des  édifices 
historiques. 

Sur  ce  point  était,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  une 
porte  pendante  qui  fermait  le  cloître  et  la  cité  au  moyen- 
âge.  Le  Chapitre  Saint-Etienne,  après  de  vives  contestations 
avec  les  habitants,  avait  été  forcé  de  la  laisser  ouverte  jus- 
qu'à une  certaine  heure  du  jour. 

L'arcade  de  la  Porte-Pendante  reliait  les  maisons  de 
M.  Millianx  et  de  H.  Gallois,  aujourd'hui  du  Télégraphe,  et 
s'appuyait  ainsi  sur  le  mur  de  la  cité  romaine.  Cette  arcade 
a  été  démolie  en  4690.  Sur  ces  deux  points  j'ai  vu  découvrir 
des  vestiges  romains  très  intéressants,  tels  que  le  portrait 
d'une  femme  en  demi-relief  dansant,  et,  dans  la  base  même 
du  mur  (chez  H.  Gallois),  trois  chapiteaux  de  colonnes  d'un 
ordre  se  rapprochant  du  toscan  (4). 

La  maison  Beraultfut,  en  4423,  achetée,  moyennant  cent 
sous  de  rente,  par  Claude  de  Beauvoir,  seigneur  de  Chastel- 
lux,  le  premier  de  cette  famille  qui  fut  chanoine  d'Auxerre. 
Mais  il  ne  paraît  pas  s'être  beaucoup  préoccupé  de  sa  nou- 
velle dignité,  et  des  charges  qui  lui  incombaient,  car,  en 
4444,  il  devait  vingt  années  de  la  rente  ou  400  livres,  dont 
le  Chapitre  lui  fit  gracieusement  remise.  M.  STichel  Caron, 
célèbre  médecin  et  chanoine,  la  possédait  en  4507. 

La  maison  en  face  eut  d'abord  des  possesseurs  moins  con- 
sidérables. 

En  4490,  Jean  Bromet  de  Lyon,  marchand  mercier  à  Au- 
xerre,  prit  à  rente,  du  Chapitre,  «  un  jardin  situé  près  et  atte- 
nant à  la  Porte-Pendante,  et  tenant  aux  murs  de  la  vieille 
cité,  et  par  devant  à  la  rue,  »  à  charge  d'y  élever  une  maison 
de  400  livres,  de  là  à  dix  ans.  Après  plusieurs  cessions,  le 
maître  de  la  Galée  d'Auxerre  (la  Galère)  en  prend  possession 
en  1517.  L'enseigne  de  la  Galère  y  pend  longtemps.  C'était, 
au  xvi*  siècle,  un  passage  très  fréquenté  pour  aller  au  port. 
Au  xvii*  siècle  la  Galère  disparaît.  Cependant  M.  Bargedé, 
avocat  au  parlement,  qui  y  habitait,  rappelle  encore  ce  nom 
en  1693.  L'évéque  André  Colbert  l'acheta,  y  fit  construire 

(I)  Voyez  les  antiquités  du  Bfusée  de  la  ville. 


213 

une  orangerie.  Elle  devint  la  propriété  de  M.  Cochois  qui 
la  possédait  en  1770.  H.  Gallois,  ancien  président  du  tribunal 
ciyil,  l'un  des  citoyens  les  plus  honorables  de  notre  ville,  l'a 
longtemps  habitée.  Le  département  en  a  fait  l'acquisition  pour 
y  installer  les  bureaux  du  Télégraphe  et  de  TAcadémie,  et 
y  loger  l'archiviste  du  département. 

Les  longs  murs  qui  bordent  la  suite  de  la  rue  du  Départe- 
ment, du  point  ou  nous  nous  sommes  arrêté  jusqu'à  l'évé- 
ché,  ne  rappellent  plus  rien.  A  gauche,  le  bâtiment  aux 
fenêtres  murées  indique  les  archives  du  département,  pré- 
cieux dépôt  des  titres  publics.  En  creusant  les  fondations  du 
mur  du  Mtiment  des  archives,  en  i  859,  on  a  trouvé  du  côté 
de  la  rue,  un  et  même  deux  murs  parallèles  avec  des  cintres, 
et  cela  à  8  ou  40  pieds  de  profondeur. 

L'entrée  de  l'évêché  était  autrefois  au  bout  de  la  rue.  L'as- 
pect de  ces  portes  murées  est  triste  et  froid.  C'est  l'image  du 
passé  fermé  à  jamais.  Cependant  cette  façade  de  la  Renais- 
sance ne  manque  pas  de  caractère  et  de  pureté.  Le  style  en 
est  châtié  et  de  bon  goût. 

C'est  à  M.  de  Dinteville,  2'  du  nom  (1551],  que  Ton  doit  ce 
spécimen  de  l'architecture  de  la  Renaissance.  Lebeuf  rap- 
porte qu'il  l'orna  d'inscriptions  sentencieuses,  suivant  le  goût 
du  temps  :  l'une  touchant  l'accès  de  sa  maison  qu'il  décla- 
rait ouverte  à  tous  les  gens  de  bien;  l'autre,  par  rapport  à 
l'officialité  dont  la  salle  était  contiguë.  Les  caissons  où  ces 
inscriptions  étaient  tracées  existent,  mais  les  sentences  ont 
disparu.  II  n*y  a  plus  au-dessus  de  la  porte  que  ces  mots  qui 
n'ont  plus  de  raison  d'être  là  :  Hôtel  de  préfecture.  Voici  la 
description  de  cette  façade  :  elle  est  percée  de  trois  portes, 
celle  du  milieu,  large  de  2  mètres  75,  a  une  archivolte  à  can- 
nelures bordées  de  perles  et  d'oves.  L'étage  supérieur  est, 
comme  l'étage  inférieur,  à  trois  baies  et  décoré  de  quatre 
pilastres  composites.  Au  couronnement»  un  cordon  d'élégants 
modillons  cannelés.  Largeur  de  l'édifice,  1 1  mètres  60  centi- 
mètres. La  charpente  est  fort  bien  composée  et  parfaitement 
conservée. 

PLACE  LBBBUP. 

L'illustre  auteur  de  YHistoire  d'Auxerre  et  de  tant  d'au- 
tres travaux  historiques,  dont  l'esprit  vif  et  fia  égalait  la 


3 


SU 

science  profonde,  avait  droit  à  l'hospitalité  dans  sa  ville 
natale,  et  Ton  choisit  une  place  voisine  du  portail  sud  de  la 
cathédrale  pour  y  donner  son  nom.  C'était,  jusqu'à  la  révolu- 
tion, la  place  de  la  Maîtrise,  qui  rappelait  le  maître  des 
enfants  de  chœur.  La  noaison  qu'occupait  Lebeuf  n'était 
cependant  pas  dans  cet  endroit,  mais  sur  la  place  Saint- 
Etienne,  au  bout  de  la  rue  Notre-Dame  (Y.  cette  rue]. 

La  rue,  ou  le  bout  de  rue  qui  de  la  place  Lebeuf  conduit 
à  la  cathédrale,  était  la  rue  de  FEglise  ou  des  Greniers  du 
Chapitre.  Le  portail  de  ce  côté,  qui  représente  la  légende  du 
martyre  de  saint  Etienne,  était  connu  sous  le  nom  du  portail 
neuf  ou  de  Saint-Etienne  où  se  rend  la  justice,  d'abord  parce- 
ue  ce  portail  avait  été  le  premier  achevé  au  xiv*  siècle,  lors 
e  la  reconstruction  de  la  cathédrale,  ensuite  parce  que 
le  bailli  du  Chapitre  y  tenait  ses  assises.  La  maison  de  la 
recette  du  Chapitre  est  celle  qu'occupe  aujourd'hui  Made- 
moiselle Prudot. 

RDE  SAIHT'PIERRE-EN-CHATEAU. 

Il  y  avait  sur  la  place  Lebeuf,  dans  la  cour  du  charretier 
Naulin^  une  église  paroissiale,  d'origine  fort  ancienne,  dédiée 
à  saint  Pierre  et  saint  Jacques,  et  que  Lebeuf  fait  remonter 
au  temps  qui  suivit  le  passage  des  Sarrasins,  en  732.  C'est 
auprès  de  cette  basilique  que  les  évëques  Clément  et  Aidulf, 
forcés  par  leurs  infirmités  de  quitter  leurs  fonctions,  se  reti- 
rèrent, au  milieu  du  viii»  siècle.  L'église  Saint-Pierre  fut  sur- 
nommée en  château  lorsqu*au  xiie  siècle  celle  du  même 
vocable  qui  se  trouvait  dans  la  vallée  reçut  le  nom  de  Saint-- 
Pierre  dans  le  hourg  ou  en  vallée.  Sa  paroisse  était  peu 
étendue  et  se  trouvait  limitée  par  la  rue  Fécauderie,  que 
quelques  actes  du  xvi^  siècle  lui  donnent  en  partie,  la  rue  de 
Paris  à  droite,  la  rue  des  Lombards,  la  rue  Porte-Pendante 
et  la  rue  Saint-Pancrace. 

L'église  Saint-Pierre-en-Chàteau  était,  du  temps  de  Lebeuf, 
un  vaisseau  du  xvie  et  du  xvii*  siècle.  En  4544,  messire 
Palamède  Gontier,  trésorier  de  firetagne,  y  fit  bâtir  une 
chapelle  à  l'extrémité  est  de  l'aile  droite.  Elle  fut  vendue 
nationalement  au  sieur  Legueux,  moyennant  3,025  livres. 

Cette  église  présentait  un  édifice  à  trois  nefs  de  41  toises 
de  long  sur  44  pieds  de  large,  entre  les  deux  premiers  piliers 


i 


215 

près  de  la  porte,  et  sur  15  pieds  entre  les  deux  derniers 
piliers  du  chœur.  Les  bas-côtés  avaient  10  toises  de  lon- 
gueur. Celui  du  sud  portait  9  pieds  de  large,  la  profondeur 
des  chapelles  comprises,  et  celui  du  nord  10  pieds  10  pouces 
dans  les  mêmes  conditions. 

On  trouve,  dans  un  acte  de  1 422,  qu'il  existait  alors  une 
chapelle  de  Saint-Saturnin  dans  une  maison  claustrale, 
située  près  de  Téglise  Saint-Pierre-en-Château  et  contiguë 
aux  chemins  communs  des  deux  côtés.  Il  est  difficile  de 
retrouver  aujourd'hui  remplacement  de  cet  oratoire  (1). 

La  rue  Saint-Pierre-en-Château  s'appelait,  en  1791,  rue  de 
l'Eglise  Saint-Pierre-en-Château. 

RUE    SAINT-PANCRACE. 

Le  chemin  rapide  et  tortueux  qui  conduit  de  la  place 
Lebeuf  au  port,  autrefois  à  la  poterne  des  Grands-Moulins, 
s'appelle  la  rue  Saint-Pancrace,  du  nom  d'une  tour,  aujour- 
d'hui défigurée,  qui  s'élevait  à  l'extrémité  orientale  de  la  cité 
romaine,  et  dont  la  base  plonge  dans  la  rue  Sous-Murs. 
Saint  Pancrace,  martyr  à  Rome,  y  avait  une  chapelle  qui  y 
fut  fondée  au  xiii«  siècle  environ.  On  y  voyait  des  peintures 
de  ce  temps,  à  ce  que  rapporte  Lebeuf,  et  le  Cartulaire  de  la 
cathédrale  fait  mention  de  la  maison  de  saint  Pancrace  à  la 
date  de  1246.  Elle  a  toujours  appartenu  au  Chapitre  de  la 
Cité,  qui  y  faisait  l'office  le  jour  de  la  fête  du  saint.  Il  y 
avait  probablement  un  solitaire  dans  les  temps  anciens. 

On  voit  dans  cette  ru(^,  à  gauche  en  descendant,  une  vaste 
maison  qui  a  appartenu  au  docte  chanoine  Frappier,  et  avant 
lui  à  M.  Archambaud,  archidiacre.  La  chapelle  Saint-Clément 
en  dépendait  dans  le  siècle  dernier.  M.  Blin,  tincien  maître 
de  pension,  a  possédé  cette  maison,  et  elle  a  été  acquise  pour 
les  religieuses  de  Saint-Yincent-de-Paul  de  la  place  Lebeuf, 
qui  y  ont  établi  une  école  et  un  orphelinat. 

A  la  révolution,  on  désigna  la  rue  Saint-Pancface  sous  le 
nom  de  rue  du  Port-aux-Grands-Moulins.  La  dernière  maison 
à  l'angle  de  la  rue  à  gauche  était  celle  du  vénérable  abbé 
Viart,  ancien  secrétaire  du  Chapitre  d'Auxerre  en  1789,  vi- 


(i)  Fonds  Saint-Marien  ;  accord  entre  le  Chapitre  et  le  curé  de 
Notre-Dame-la-d'Hors . 


246 

eaire  général;  de  révéque  émigré  de  Cieé,  et  qui  joua  un  rôle 
de  missioDBaire  dans  lancieD  diocèse  d'Auxerre  pendant  la 
Révolution.  L'Empire  le  nomma  curé  d'Auxerre,  et  H.  Yiari 
fut  le  réorganisateur  du  culte  dans  Tarchidiaconé  d'Auxerre, 
en  4804.  Il  conserva  jusqu'à  ses  dernières  années  une  grande 
autorité  dans  les  affaires  religieuses  du  pays,  et  mourut  du 
choléra,  en  4832,  &gé  de  82  ans  (4). 

RUE  DU  GRENIER  A  SEL. 

Entre  les  murs  du  jardin  du  palais  épiscopal  et  le  quai  de 
TYonne  existait  autrefois  une  rue  dite  du  Grenier  à  ttU 

f)arce  que  les  magasins  de  cette  marchandise  existaient  dans 
es  bâtiments  qui  formèrent  longtemps  les  bureaux  des  co- 
ches. Le  grenier  spécial  de  Tévéque  était,  nous  l'avons  vu, 
sous  la  galerie  des  bureaux  de  la  préfecture.  Cette  rue  a  été 
aliénée  à  cette  administration,  à  laquelle  a  succédé  H.  Jos- 
sier,  entrepreneur  de  marine. 

RUE  DE  LA  VÉRITÉ. 

Cette  rue  s'appelait  autrefois  rue  de  Saint-Etienne  ou  de 
la  Vierge-de-Hiséricorde,  à  cause  de  son  voisinage  de  la 
cathédrale  et  de  la  chapelle  Notre-Dame-des-Yerlus.  Jean 
Pinard,  chanoine  semi  prébende,  auteur  de  la  pièce  de  vers 
du  Discours  joyeux  en  façon  de  sermon,  où  il  passe  en 
revue  tous  les  climats  des  vignes  d'Auxerre,  y  demeurait  en 
4531.  Il  avait  été  mattre  des  écoles  de  Bonny-sur-Loire.  On 
donna  à  cette  rue,  au  moment  de  la  Révolution,  le  nom  de 
rue  des  Ecoles,  parce  que  les  écoles  de  Saint-Charles,  fon- 
dées par  H.  de  Caylus  en  4729,  existaient  au  coin  où  se 
trouve  aujourd'hui  le  presbytère  de  Saint-Etienne. 

Quant  au  nom  de  rue  de  la  Vérité,  j'ignore  son  origine. 

On  a  remarqué,  en  faisant  la  tranchée  des  fontaines  en 
4852,  que  le  sol  de  cette  rue  était  tout  à  fait  noir  et  sem- 
blait avoir  été  en  jardins  autrefois.  Cette  disposition  du 
sol  se  prolonge  jusqu'au  milieu  de  la  place  Saint-Etienne. 

RUE  DES  LOMBARDS. 

La  rue  des  Lombards  est  l'une  des  plus  anciennes  de  la 
vieille  cité.  Elle  suit  la  ligne  des  murs  romains  au-dessus  de 

(i)  Voyez,  sur  M.  Viart,  les  Souvenirs  de  M.  Fortio»  curé  de  la 
cathédrale  d'Auxerre;  Âuxerre,  4865,  1. 1,  in-iâ. 


i 


217 

la  porte  Fécaud,  et  descend  jusqu'à  la  rue  Saiot-Pancrace,  du 
côté  de  la  rivière. 

Le  sol  de  celte  rue  et  des  maisons  élevées  sur  le  mur 
romain,  a  été  exhaussé  considérablement,  et  les  creusées  qui 
s'y  font  amènent  souvent  au  jour  des  médailles  antiques.  On 
a  trouvé  récemment,  dans  l'emplacement  de  la  maison  de 
Madame  Carrouge,  des  bains  romains,  à  1  mètre  50  centimè- 
tres de  profondeur  du  sol  actuel.  Us  paraissaient  destinés  à 
l'usage  exclusif  de  la  maison. 

Les  Lombards  étaient  les  banquiers  du  moyen-âge.  On 
trouve  dans  la  rue  qui  nous  occupe  l'hôtel  des  Lombards 
au  XIV"  siècle.  En  1429  il  appartenait  au  duc  de  Bourgogne; 
il  passa  depuis  à  des  particuliers.  C'est  la  première  maison 

3ui  fait  l'angle  de  la  rue,  du  côté  de  la  rue  Joubert,  en  descen- 
ant.  La  commanderie  de  Saint-Jean  d'Auxerre  y  avait  le  droit 
de  cens  (1). 

En  1  &1 4  la  maison  des  Lombards  tenait  à  une  ruelle  qui 
existe  encore. 

En  1542,  l'évoque  de  Dinteville  fit  don  à  Arnoul  Gon- 
tier,  chantre  de  la  cathédrale,  et  à  son  frère  Palamède, 
secrétaire  du  roi,  d'un  jardin  dans  la  rue  des  Lombards, 
au-dessus  de  la  maison  de  la  chapelle  Saint-Clément  (2). 

La  rue  des  Lombards  s'appelait  rue  Saint-Pierre-en-Châ- 
teau,  en  1791. 

RUB  MOTRB-DAMB  OU  DES  PARCBSttlNIBRS. 

Cette  rue  conduit  de  la  cat^hédrale  à  la  place  du  Marché. 

Chaque  profession  avait  au  moyen-âge  sa  rue,  son  quartier 
distinct.  Les  parcheminiers  demeuraient  dans  cette  rue,  qui 
conduisait  des  Cordeliers  A  Saint-Etienne.  On  trouve  alter- 
nativement, au  xvi«  siècleVe  nom  de  rue  de  la  Parchemine- 
rie  et  de  rue  Notre-Dame.  Le  dernier  nom  l'a  emporté;  il 
rappelle  la  célèbre  chapelle  de  Notre-Dame-des-Yerlus,  qui 
s'élevait  sur  la  place  Saint-Etienne,  à  droite  de  la  cathé- 
drale. 

Germain  Michel,  peintre-verrier  renommé,  auteur  de  la 


(1)  Archives  de  l'Yonne,  fonds  de  la  Commanderie. 
Lebeuf,  Histoire  (TAuxerre^  t.  I,  p.  587. 

1869.  49 


218 

rose  do  portail  nord  du  transepts  de  la  cathédrale,  habitait 
ttoe  maison  de  celle  rue  en  1525. 

Elle  a  vu,  sinon  naître,  au  moins  s'élever,  l'un  des  bon- 
mes  les  plus  illustres  d'Auxerre,  Jean-Joseph  Fourier,  et  a 
été  la  demeure  d'un  autre,  non  moins  éminent,  l'abbé  Jean- 
Baptiste  Lebeuf;  et,  chose  singulière,  c'est  que  ces  de«£ 
savants  hommes  ont  habité  deux  maisons  contiguës  ;  et  sépa- 
rées seulement  par  une  ruelle  (1).  Le  premier  naquit  le  24 
mars  1768,  de  Joseph  Fourier,  maitre-tailleur  d'habits,  et  de 
Edmée  Lebëgue.  (Voir  rue  Fécauderle)  ;  le  second  vit  le  jour 
sur  la  paroisse  Saint-Regnoberl  en  1687,  le  6  mars;  il  était 
fils  de  H''  Pierre  Lebeuf,  commis  à  la  recette  des  consigna- 
tions. 

La  maison  do  père  de  Fourier  est  la  troisième  à  gauche, 
en  descendant  la  rue  Noire-Dame,  et  celle  du 'père  de  Lebeof 
est  la  quatrième.  M.  Bernard-Deschamps,  grand  amateur  de 
peinture  et  d'histoird  naturelle,  l'habitait,  il  y  a  quelques 
années,  avec  sa  fille.  Mademoiselle  Frisette  Bernard,  qui  pos- 
sédait un  talent  remarquable  de  miniaiuriste. 

L'abbé  Lebeuf,  devenu  chanoine  de  la  cathédrale,  acheta 
une  autre  maison  dans  cette  même  rue  Notre-Dame.  C'est  la 
seconde  à  droite  en  descendant  sur  la  place,  après  la  rue  Mai- 
son-Fort. Elle  a  appartenu,  au  moment  de  la  Révolution,  à 
H.  Pellevilain,  chanoine  (2). 

Hais  Lebeuf  habita  toujours  dans  la  maison  paternelle  et  y 
conserva  son  appartement. 

C'est  là  qu'il  composa  son  livre  de  la  Prise  (TAuxerre, 
qui  devait  mériter,  pour  une  feuille  au  moins,  les  honneurs  du 
bûcher.  On  raconte  que  Lebeuf,  résidant  à  Paris,  arrivait  sou- 
vent dans  sa  maison  sans  que  les  personnes  qui  habitaient 
le  rez-de-chaussée  s'en  aperçussent.  Il  passait  ainsi  la  jour- 
née à  travailler  dans  sa  chambre  et  descendait  le  soir  pour 
dîner  chez  ses  hôtes,  qu'il  surprenait. 

Fourier,  élève  distingué  des  Bénédictins,  chez  lesquels  il 
devait  prendre  l'habit,  était,  au  moment  de  la  Révolution, 
professeur  de  belles-lettres  et  de  mathématiques.  Les  scien- 
ces exactes  n'avaient  point  de  secrets  pour  lui.  Il  fit  partie  de 
la  Commission  scientifique  de  l'expédition  d'Egypte,  et  rédi- 

(1)  Archives  du  Chapitre  d'Auxerre. 

(3)  Archives  du  Ghapitrei  maisons  canoniales. 


819 

gea  la  préface  du  grand  ouvrage  qui  fut  publié  sur  cette  con- 
trée. Le  23  pluviôse,  an  X,  il  fut  nommé  préfet  de  Tlsère,  ob 
il  demeura  jusqu'au  9  mars  1815,  époque  où  Tempereur  le 
nomma  préfet  de  Lyon. 

Fourier  devint  baron  de  TEmpire  en  1810,  membre  de 
Tinstitut  en  1817,  et,  en  4822,  secrétaire  perpétuel  pour 
la  section  des  sciences  mathématiques.  Il  est  mort  grand- 
officier  de  la  Légion  d'honneur,  à  Paris,  le  16  mai  1830. 

Ses  concitoyens  lui  ont  érigé,  le  5  mai  1849,  une  statue 
en  bronze,  qui  est  dans  le  jardin  botanique.  (Y.  rue  du 
Champ].  Lebeuf  attend  encore  le  même  honneur. 

La  rue  Notre-Dame  a  reçu  le  nom  de  rue  de  la  Fraternité 
en  Tan  VI,  mais  ce  titre  n'a  eu  qu'une  durée  éphémère  (1). 

RUE  ET  CUL- DE  SAC  DE  LA  MAISON-FORT. 

Ce  passage,  fort  peu  étendu,  a  reçu  son  nom  d*un  sieur 
Claude  de  Beaujeu,  seigneur  de  la  Maison-Fort,  dont  la  veuve 
habitait  probablement,  en  1543,  la  grande  maison  qui  appar- 
tient aujourd'hui  au  pensionnat  secondaire  de  M.  Breuillard. 
En  1603,  Germain  Housset,  marchaod,  était  propriétaire 
d'une  maison  de  la  paroisse  Saint -Regaobert,  appelée  la 
Maison-Fort.  (Minutes  de  Rousse,  E.,  arch.  de  l'Yonne). 

RUE  DE  MILAN. 

Passage  qui  fait  communiquer  la  rue  des  Lombards  avec 
la  rue  Saint-Regnobert.  Il  n'y  demeurait  encore  personne 
en  1791  (2).  Depuis  peu  d'années  les  Frères  de  la  Doctrine 


(ij  On  prétend  que  le  grand  économiste  Turgot  passa  quelques 
années  de  sa  jeunesse  à  Auxerre,  et  quMI  habitait  la  rue  Notre-Dame 
chez  M®  Deschamps,  procureur,  dont  la  maison,  en  face  celle  du 
père  de  Fourier,  est  occupée  par  un  quincaillier.  On  raconte  qu'un 
jour  qu'il  était  allé  aux  vêpres  chez  les  PP.  Cordeliers  avec  d'autres 
jeunes  gens,  il  fit  du  bruit  et  troubla  l'office.  Un  Gordelier  se  leva  de 
sa  place  et  le  mit  à  la  porte  de  l'église.  Turgot,  furieux,  jura  de  se 
venger.  Il  alla  attendre  le  moine  dans  la  cour  avec  un  gourdin  et  ie 
bâtonna  ;  mais  le  lendemain,  comme  il  revint  pour  narguer  le  battu, 
ce  fut  son  tour  de  l'être.  Alors  il  persista  de  plus  belle  avec  ses 
amis  à  venir  battre  les  moines  chez  eux,  tellement  qu'il  fallut  fermer 
la  porte  du  couvent.  (Anecdote  racontée  par  Mme  Deschamps). 

(â)  lUnéraire  de  la  ville. 


230 

chrétienne  y  ont  ouvert  la  porte  de  leur  maison,  qui  donnait 
auparavant  dans  la  rue  aes  Lombards.  Cet  étaolissement 
d'instruction  primaire  date  de  4817.  Le  dévouement  des 
Frères  à  leur  mission  les  a  soutenus  dans  les  crises  diver- 
ses qui  se  sont  passées  en  France  depuis  leur  arrivée  à 
Auxerre.  En  1830,  Monseigneur  de  Cosnac,  archevêque  de 
Sens,  a  acheté  définitivement  la  maison  des  Frères,  qui 
étaient  auparavant  auprès  du  séminaire,  rue  du  Champ. 


QUARTIER  DE  L'HOTEL  DE  VILLE. 

PUCB  DE  L'fl6TBL-DB-VIUB. 

Sur  cette  modeste  place  de  Thôtel  de  ville ,  nous  sommes 
au  centre  d'Auxerre.  On  y  chercherait  en  vain  le  monument 
caractéristique  du  pouvoir  municipal  au  moyen  &ge  qui  em- 
bellit les  vieilles  cités  du  nord  :  1  hôtel  de  ville  a  des  pro- 
portions plus  modestes  et  ne  paraît  pas  les  avoir  jamais 
dépassées. 

Cet  édifice,  élevé  sur  un  perron  classique  qui  a  servi  à  bien 
des  proclamations,  est  composé  d'un  rez  de  chaussée  et  d'un 
premier  étage.  Sa  façade  d'ordre  toscan  n'a  rien  de  monumen- 
tal, non  plus  que  les  intérieurs.  On  y  a  peint,  sur  le  fronton, 
les  armoiries  de  la  ville,  d'azur  au  lion  rampant  d'or,  armé 
et  lampassé  de  gueules,  le  champ  semé  de  billettes  d'or.  Ces 
armoiries,  qui  sont  celles  des  comtes  de  la  famille  de  Nevers, 
ont  été  prises  par  les  bourgeois  lorsque  la  comtesse  Ma- 
thilde  leur  eut  accordé  droit  de  sceau  au  commencement  du 
xiii«  siècle. 

L'administration  de  la  ville  varia  beaucoup  jusqu'en  1789. 
Formée,  au  xni«  siècle,  de  douze  jurés  qui  furent  aussi  ap- 
pelés échevins  ;  elle  fut  modifiée  au  xvie  siècle,  et  le  roi 
Charles  lî  mit  un  maire  à  sa  tête.  Les  échevins  furent  réduits 
à  quatre  en  1666,  et  le  maire  devint  perpétuel  en  1693.  Une 
ordonnance  de  1772  modifia,  pour  la  dernière  fois,  l'organi- 
sation des  municipalités. 

Dans  l'origine,  l'Assemblée  des  bourgeois  avait  lieu  'au 
palais  des  Comtes.  Lorsque  les  Cordeliers  se  furent  établis 
sur  la  place  actuelle  du  Marché,  ces  moines  populaires  don- 


221 

nèrent  l'hospitalité  aux  habitants  sous  leur  cloître.  Quand 
il  s'agissait  d'affaires  ordinaires,  les  gouverneurs  du  fait 
commun  se  réunissaient  dans  quelqu'hôtellerie  aux  frais  de 
la  ville,  et  y  tenaient  leurs  coniérences. 

Mais  cet  état  précaire  finit  par  déplaire  aux  habitants,  qui 
résolurent  de  le  faire  cesser.  En  1452,  ils  obtinrent  de  Jean 
de  Bourgogne,  possesseur  du  comté  d'Auxerre,  l'autorisation 
de  construire  un  hôtel  de  ville  dans  l'emplacement  actuel. 
Il  n'est  rien  resté  de  cet  édifice,  qui  ne  devait  pas  être  bien 
considérable,  car,  trois  siècles  après,  en  1703,  il  n'était  en- 
core composé  que  d'une  seule  salle  au  rez-de-chaussée;  on  en 
construisit  alors  une  seconde.  Une  inscription  placée  au  pied 
du  pilastre  de  la  porte  d'entrée  de  Thôtel  actuel,  et  datée  de 
1733.  nous  apprend  l'époque  de  la  reconstruction  de  l'édifice. 
La  pose  de  la  première  pierre  en  fut  faite  le  22  juin  de  cette 
même  année  par  le  Maire  perpétuel,  M.  Edme-Jean  Baudesson, 
ainsi  que  le  relate,  pour  la  postérité,  une  plaque  de  plomb 
mise  dans  les  fondations  en  cet  endroit. 

Il  existe  encore,  dans  l'hdtel-de-ville,  deux  inscriptions  en 
lettres  d'or,  sur  marbre  noir,  qui  mentionnent  deux  événe- 
ments importants  et  heureux  pour  le  pays,  dont  nos  pères 
ont  voulu  perpétuer  la  mémoire. 

La  première  rapporte  le  rachat  des  droits  d'aides,  qui  eut 
lieu  en  1786,  dans  les  comtés  d'Auxerre  et  de  Bar-sur-Seine. 
C'était  la  liberté  du  commerce  des  vins,  la  suppression  de 
Texercice  et  de  tous  droits,  excepté  ceux  d'octroi  des  villes. 
Mais  la  somme  à  payer  pour  ce  rachat  était  énorme,  deux 
millions  cent  quatorze  mille  livres  pour  le  comté  d'Auxerre 
seuil 

Lan  1786, 

sous  le  règne  de  Louis  XVI 

et  le  ministère  de  M,  de  Calonne 

et  la  médiation  de  S.  A.  S. 

Monsieur  le  prince  de  Condé 

et  les  soins  de  Anne-Louis-Henri 

La  Fare,  ahbé  commendataire  de  l'abbaye  royale  de  Licques, 

chanoine  de  la  Sainte-Cha/pelle  de  Dijon, 

vicaire  général  du  diocèse, 

et  Georges^César,  comte  de  Chastellux^ 

chanoine  héréditaire  de  l'église  cathédrale  d'Auxerre, 


222 

chevalier  d'honneur  de  Madame  Victoire,  ta/nte  du  roi, 

brigadier  des  armées  du  roi, 

w^str&-de^eamp  comw^Êndamt  du  régiment  de  Beaujolais, 

François  Noirot,  «aire  de  la  ville  de  Chalon-sur-Saône^ 

Élus  généraux  des  Etats  de  Bourgogne, 

les  droits  d*aides  ont  été  rachetés 

dans  les  comtés  de  Bar-sur-Seine  et  Auxerre  ; 

Edme  Germain  Villetard,  écuyer^  seigneur  de  Vineelles^ 

échevin  et  député. 

La  seconde  inscription  constate  le  maintien  de  l'exemption 
de  la  diroe  sur  ]cs  vignes  existant  dans  l'étendne  de  la  cen- 
$ive  du  prieur  de  Sainl-Amatre.  La  prétention  de  ce  prieur 
n'allait  à  rien  moins  qu'à  menacer  les  habitants  d'un  impôt 
énorme  ;  l'arrêt  du  Parlement  y  coupa  court. 

Voici  la  pièce  qui  contient  aussi  la  mention  des  lettres  de 
Louis  XYI  sur  le  rachat  des  aides  : 

Le  19  août  1786, 

arrêt  du  Parlement  de  Paris 

qui  juge  contre  le  prieur  de  Saint-AmcUre 

que  la  dîme  de  vin  n'est  pas  due  à  Auxerre. 

Le  27  novembre^  même  a/nnée^ 

Lettres  patentes  du  roi  Louis  XVI ^ 

qui  opèrent  le  rachat  des  aides  en  la 

ville  et  comté  d' Auxerre. 

Messire  Pierre-Henri  Baudesson^ 

chevalier^  maire  perpétuel. 

Messieurs  Philippe-Etienne  Guenot, 

avocat  en  pa/rlement,  premier  échevin, 

Edme  Germain  Villetard^  écuyer, 

seigneur  de  Vineelles,  ^  échevin, 

Claude  Germain  Legueux  l'aîné^  bourgeois,  3«  échevin  ; 

Joseph  Deschamps,  procureur,  4«  échevin, 

François  Leblanc,  procureur  du  roi,  de  la  maîtrise  des  Eaux 

et  Forêts,  procureur-syndic, 

Edme  Louis  Lefébure,  notaire,  substitut, 

Jeoâ^-Baptiste-Nicolas  Deschamps  de  Vallières, 

bourgeois,  receveur^ 
Pierre-Augustin  Faultier,  avocat  en  parlement, 

secrétaire-greffier. 


i 


223 

Conseillers  de  ville  : 

Messieurs  Réné-François  Coullault 

de  Berry  du  Marteau,  bowrgeois, 

Louis  Deseuvres,  inspecteur  des  poudres  et  salpêtres, 

Etienne  Bussière,  l'aîné^  avocat  en  parlement, 

et  Germain  Imbert,  négociant. 

Mais  revenons  aux  temps  anciens. 

L'hôtel  de  ville,  à  peine  bâti  au  xv«  siècle,  servit  à  repré- 
senter les  mystères  qu'on  jouait  auparavant  en  plein  air  ; 
ce  fut  noéoie  une  des  raisons  qu'alléguèrent  les  bourgeois 
pour  demander  cet  établissement. 

Au  xvi«  siècle,  la  façade,  ou  plutôt  le  perron  de  Thôlel 
s'embellit.  Lorsqu'on  1579  on  fit  venir  les  eaux  de  Vallan  sur 
la  place,  on  décora  le  bassin  destiné  à  les  recevoir  d'une  py- 
ramide en  pierre  sur  laquelle  était  un  bas-relief  de  la  scène 
de  Jésus  et  la  Samaritaine,  et  au-dessous  la  date  de  l'arrivée 
des  eaux. 

Les  Huguenots,  maîtres  d'Auxerre  en  4567,  démolirent 
entièrement  l'escalier  de  l'hôtel  de  ville.  On  le  recons- 
truisit en  4  580  et  on  lui  donna  un  aspect  monumental.  Le 
devis  porte  que  : 

«  En  iceluy  escalier  fera  4  pilastres  en  façon  de  rusticq, 
et  entre  chacun  pilastre  y  aura  une  table  d'atante  garnie  de 
molures,  ensemble  des  chapitaux  et  corniches  faisant  rempand 
sur  les  pilastres  dudit  escalier.  Sur  lequel  rempand  feront  et 
y  asserront  deux  lions  et  ung  ange,  ou  aultre  ouvrage,  ainsi 

Su'il  sera  advisé  par  lesdits  sieurs  (échevins),  et  dessous  le- 
it  ange  sera  faite  une  table  d'atante;  esquel  lion  et  ange  se- 
ront mis  les  armoiries  du  roy  et  de  la  ville  : 

«  Auquel  escalier  y  aura  S  marches  de  chacun  costé,  de 
pierre  de  Tonnerre,  etc....  Lesdits  lions  et  ange  seront  en 
franc  banc  de  pierre  de  Tonnerre  (1).  » 

En  4602,  la  fontaine  ne  coulait  plus,  et  le  monument  ne 
servait  plus  que  d'ornement  à  la  place.  Des  gens  malinten- 
tionnés le  renversèrent.  On  ne  le  releva  pas  et  on  se  contenta 
d'incruster  dans  la  façade  de  l'hôtel  de  ville  l'inscription  de 
marbre,  qui  a  disparu  lors  de  la  réfection  de  l'édifice. 

La  place  de  l'hôtel  de  ville  s'appelait,  avant  le  xV*  siècle, 

(1)  Arch.  de  la  Préfecture,  £.,  minutes  d^Armant,  notaire. 


224 

la  Rue  du  Chasiel,  Ce  quartier  était  très-commerçant  aa 
moyen-âge.  On  voit  encore,  en  face  de  Thôtel  de  ville,  deux 
pignons  qui,  malgré  leur  masque  de  pl&tre,  rappellent  un  peu 
le  temps  passé.  Il  y  avait  encore,  il  y  a  quelque  dix  ans,  à 
la  place  de  la  maison  Cerceuil  n^li,  un  pignon  de  pierre  de 
taille,  du  xiu"  siècle,  appelé  la  Commanderie,  probablement 
parce  qu'il  y  avait  jadislà  quelque  maison  dépendant  des  che- 
valiers de  Malte.  En  1469,  Pierre  Gonthier,  procureur  du  roi, 
habitait  une  maison  contiguë  à  Thâtel  de  ville.  Elle  pro- 
venait de  Jean  de  Troyes,  receveur  de  la  ville.  Jacques  Cor- 
nouailles,  dont  les  desccDdants  furent,  au  xvi«  siècle,  de  cé- 
lèbres peintres,  demeurait  de  l'autre  côté  de  irhôtel.  Michel 
Massé,  peintre,  occupait  en  1472  la  maison  de  bois  qui  fait 
face  à  rtiôtel  de  ville  et  fait  angle  sur  la  place  au  Lait. 

La  deuxième  maison  à  droite  de  ThAtel  de  ville  a  vu  naitre, 
le  26  avril  1789,  une  célébrité  chirurgicale  contemporaine, 
le  docteur  Philibert-Joseph  Roux  ;  une  inscription  placée  sur 
cette  maison  en  1854  en  rappelle  le  souvenir. 

L'hôtel  de  ville,  sans  avoir  eu  une  grande  célébrité,  a  con- 
servé des  souvenirs  comiques  et  même  tragiques.  Au  moyen- 
âge  nous  avons  vu  qu'on  y  jouait  des  mystères,  fêtes  scéni- 
ques  ou  nos  pères  se  plaisaient  à  assister  en  foule.  —  En 
1792,  un  drame  terrible  s'y  est  accompli,  et  on  y  a  vu  mourir 
assassinés,  sous  les  yeux  du  corps  municipal,  deux  citoyens 
honorables,  victimes  de  la  fureur  de  la  populace. 

Nous  terminerons  cet  article  par  un  récit  moins  lugubre. 
En  1631,  le  21  mars,  le  roi  Louis  XIII,  qui  poursuivait  son 
frère  Gaston  d*Orléans,  fauteur  de  la  rébellion  des  premiers 
frondeurs,  arriva  à  Àuxerre.  Il  y  fut  reçu  pompeusement  sous 
Tarcade  de  l'Horloge,  qui  était  ornée  de  guirlandes  de  lierre  et 
de  fleurs  de  lys  peintes,  avec  les  armoiries  du  Roi  et  celles  de 
la  ville.  Devant  l'hôtel  de  ville  était  un  théâtre  sur  lequel 
des  musiciens  accompagnant  des  chœurs  devaient  «  inces- 
samment saluer  Sa  Majesté.  »  En  réjouissance  de  ce  grand 
événement  une  fontaine  de  vin  blanc  et  claret  coula  tout  le 
le  jour  devant  le  perron  de  l'hôtel  de  ville. 

BUB  DE  L'BORLOOB. 

La  rue  de  rflorloge  était,  dès  le  temps  de  la  fondation  de 
la  cité,  la  voie  qui  conduisait  à  la  demeure  du  gouverneur,  et 

![ui  menait  aussi  à  la  route  de  Paris,  laquelle  longeait  alors 
es  murailles  à  l'ouest. 


325 

Elle  a  dû  son  nom  à  la  construction  d*une  horloge  sur  la 
tpur  qui  la  domine.  Auparavant,  c'était  la  Lormerie,  c'est-à- 
dire  la  demeure  des  lormiers,  ouvriers  qui  travaillaient  les 
ornements  en  cuivre  des  selles  et  des  brides  et  autres  atti- 
rails de  cavalerie.  L'Ormerie  ou  plutôt  la  Lormerie  s'étendait 
depuis  la  porte  des  Comtes  jusque  sur  la  place  de  Thôtel  de 
ville.  Elle  tenait  par  derrière  à  la  cour  et  au  cimetière  des 
Cordeliers.  L'infirmier  de  Saint-Germain  y  jouissait  de  droits 
de  cens  donnés  en  1139  par  Hugues  Bailledard»  chevalier  (1), 
et  le  Chapitre  y  avait  également  des  droits  semblables. 

En  1 503/lorsque  ce  vieux  nom  semblait  devoir  être  oublié, 
on  rappelait  encore  rue  devant  le  Chastel  d'Auxerre,  ou  rue 
devant  la  Maison-de-Ville  et  antérieurement  Lormerie.  En 
4641,  Pierre  Panier  avait  une  maison  en  TOrmerieprès  la 
maison  de  ville.  L'arcade  étroite  qui  fermait  la  cité  autrefois 
n*est  pas  antérieure  au  xii*  siècle,  comme  l'annonce  sa  forme 
ogivale  ;  elle  s'appelait,  en  1180,  la  porte  du  Comte,  et  la 
comtesse  Hathilde  y  possédait  alors,  tout  auprès,  une  maison 
qui  porta  longtemps  son  nom  (2). 

En  1457,  le  comte  Jean  de  Bourgogne,  en  permettant  aux 
Bourgeois  d'élever  une  horloge  sur  la  tour  qui  défendait 
l'entrée  de  cette  porte,  lui  donna  une  destination  qu'elle 
devait  conserver.  Cependant,  ce  ne  fut  qu'après  1483  que 
l'édifice  fut  exécuté.  Les  guerres  de  Bourgogne  et  la  misère 
des  temps  ne  l'avaient  pas  permis  jusque-là. 

La  tour  de  Saint-Eusèbe  avait  sufB  pendant  plusieurs  siè- 
cles aux  Auxerrois  pour  placer  leur  horloge  et  pour  conserver 
leurs  archives. 

Gaillarde.  Tel  est  le  nom  de  la  tour  reconstruite  par  les 
comtes  sur  laquelle  devait  s'élever  l'édifice  merveilleux  de 
l'horloge.  On  la  refit  alors  en  partie  et  de  carrée  qu'elle  était 
on  lui  donna  la  forme  ronde.  Mais  le  noyau  de  la  vieille  tour 
romaine  est  resté  plein  et  intact  ;  malgré  quelques  lézardes 
et  des  pronostics  malintei;itionnés,  la  tour  Gaillarde  verra 
passer  longtemps  encore  à  ses  pieds  les  générations  auxer- 
roises.  Une  balustrade  à  jour  couronna  la  tour,  et  des  clo- 
chetons se  reliaient  par  de  légers  contreforts  à  une  seconde 
galerie  en  charpente,  formant  la  base  de  la  lanterne  du  clo- 
cher. Des  pignons  aigus  se  découpaient  sur  la  naissance  de 

(i)  Archives  de  Saint-Germain. 
(3)  Leàiuf,  U  II,  p.  110. 


82« 

la  forme  octogone  de  la  flèche,  qui  s'élançait  hardiment 
dans  les  airs.  Des  lames  de  plomb  couvraient  les  trottoirs  et 
les  membres  de  ce  beffroi,  sans  rien  lui  ôter  de  sa  grâce  et 
de  sa  légèreté.  A  côté  de  la  tour,  sur  l'arcade  même  de  la 
porte,  était  installé  le  mécanisme  de  Thorloge.  On  voit  encore 
figurer  entre  deux  clochetons  gothiques  une  large  arcade  de 
style  flamboyant,  qui  entoure  le  cadran.  Elle  se  répète  des 
deux  côtés  de  la  porte.  Ce  cadran  était  dans  le  goût  du  reste. 
Les  compartiments  étaient  en  plomb  doré  et  les  intervalles  à 
jour  remplis  de  verre  coloré.  L'édifice  était  plus  élevé  qu'il 
ne  se  présente  aujourd'hui.  Un  orage  a  détruit,  le  27  juin 
1772,  les  clochetons  qui  le  couronnaient. 

Sur  le  côté  droit  a  été  pratiquée  une  petite  porte  qui 
conduit  par  un  escalier,  établi  dans  une  tourelle  en  saillie, 
dans  l'endroit  oii  se  trouve  le  mécanisme,  et  de  là  par  un 
autre  escalier  dans  le  beffroi. 

Les  devises  faisant  allusion  à  la  marche  du  temps  et  du  so- 
leil ne  pouvaient  manquer  d'être  employées  dans  la  décoration 
extérieure  de  Thorloge. 

On  remarque  au-dessous  du  cadran,  du  côté  du  levant,  ce 
dys tique  latin  : 

c  Dum  morior  moreris,  moriens  lamen  hora  renaseor; 
c  NcLscere  sic  cœlo^  dum  moriere  solo.  —  167%.  > 

Et  sur  le  côté  de  Touest  celui-ci  : 

<  Me  primum  motat  cœlum;  mea  régula  cœlum  est  : 
c  Si  tua  sit  cœlum  regulay  tutus  obis,  o 

Et  sur  le  cadran  solaire,  placé  du  côté  sud  de  la  tour,  ces 
quatre  mots  expressifs  : 

<  Me  lumen^  vos  umbra.  » 

L'inscription  provenait  de  l'ancien  cadran  du  jardin  du 
prieuré  Notre-dame-la-d'Hors,  et  s'appliquait  parfaitement  au 
cadran  solaire  de  l'horloge  de  la  ville,  quoiqu'on  ait  pu  dire 
H.  Lechat  dans  ses  Recherches  sur  l'Horloge  (fAuxerre  (1), 
dont  nous  ne  partageons  pas  l'avis  sur  cette  question. 

Le  cadran  de  l'horloge  présente  une  particularité  qui  date 
des  réparations  faites  il  y  a  quarante  ans.  Avec  Taiguille  qui 
marque  les  heures  du  jour  moyen  solaire  on  a  placé  une  se- 
conde aiguille  pour  marquer  les  heures  lunaires.  Elle  porte 

(i)  Annuaire  de  4841. 


227 

un  globe  moitié  noir,  moitié  doré,  qui  tourne  sur  sen  axe  et 
indique  les  phases  de  la  lune. 

Le  mécanisme  est  sans  doute  fort  ingénieux,  mais  il  est  peu 
de  gens  qui  le  comprennent  à  leur  passage  devant  l'horloge. 
Un  incendie  funeste,  causé  par  la  négligence  des  ouvriers 
plombiers  qui  travaillaient  à  couvrir  en  plomb  les  bois  de  la 
flècbe,  dévora  entièrement  Taiguille  de  Thorloge,  le  28  sep- 
tenobre  1825,  à  deux  heures  après  midi.  Ce  désastre  dé- 
truisit un  des  plus  vieux  monuments  de  la  ville,  et  le  souve- 
nir vivant  de  la  puissance  municipale. 

On  voulut  en  vain  le  réparer.  Les  difficultés  de  restaurer  la 
flèche  gothique  firent  exagérer  les  dépenses,  et  malgré  les 
regrets  exprimés  par  quelques  personnes  et  notamment  par 
le  maire,  M.  Leblanc,  on  se  contenta  provisoirement  d'une 
cage  en  bois  posée  sur  la  plate-forme  de  la  tour  pour  re- 
cevoir la  sonnerie.  C'était  bien  plus  économique;  et  puis  on 
n'était  pas  encore  entré  dans  la  période  du  goût  pour  les  édi- 
fices du  moyen-âge  ;  il  n*y  avait  pas  d'espoir  de  voir  relever 
la  flèche  et  ce  provisoire  dure  encore.  La  cage  en  charpente 
que  nous  voyons  aujourd'hui,  a  cependant  coûté  22,366  fr.  (4]. 
La  partie  de  la  rue  qui  toucne  à  la  rue  de  la  Draperie 
s'appelait  autrefois  le  Marché  d^Appoigny,  parce  que  les  ma- 
raîchers de  ce  pays  y  étalaient  leurs  légumes  renommés.  On 
l'appelait  aussi  la  rue  c  venant  de  la  Draperie  au  Cbastel  » 
(1570).  De  l'autre  côté  était,  au  dernier  siècle,  le  marché  aux 
poules. 

(Voir  pour  les  dessins  de  l'horloge,  deux  vues  dessinées 
par  Lallemant,  Description  générale  de  la  France,  1780,  n*^ 
52  et  53;  un  dessin  du  Beffroi,  par  Sagot,  lith.  de  Hanthelier, 
et  Amiuaire  de  l'Yonne^  4844  et  4868.) 

ROES  DB  LA  CLOCHB  BLBOE  ET   DE  LA   CROIX  DE  PIERRE 
tPARTlE   DE  LA  RUE   DE  PARIS   AUJOURD'HUI.) 

Nous  conserverons  les  vieux  noms  de  la  Cloche-Bleue  et  de 
la  Croix-de-Pierre,  malgré  la  mesure  qui  les  a  fait  absorber 
dans  la  rue  de  Paris.  L'histoire  ne  se  traite  pas  comme  la 
police  :  elle  est  un  fait  accompli. 

La  rue  de  la  Cloche-Bleue,  qui  touchait  à  la  rue  de  la  Dra- 
perie, la  fin  de  la  rue  du  Temple  aujourd'hui,  était,  en  4474, 

(4)  M.  Lecbat,  Annuaire  de  t  Yonne* 


3S8 

la  rue  delà  Montée-da-Marché.  En  effet,  il  y  a  là  une  pente 
aatrefois  très  sensible  qui  venait  de  la  vallée  de  l'étang  de 
Saint- Vigile.  En  4750,  c'est  la  rue  Chambleu  (1)  ou  montant 
de  la  Croix-de-Pierre  aux  Fontaines.  Le  nom  de  la  Cloche- 
Bleue  lui  vient  sans  doute  de  quelqu'enseigne  de  cette  coa- 
leur  qui  se  balançait  à  la  porte  de  quelque  marchand.  On  y  a 
vu  jusqu^en  1843  le  marché  au  poisson,  établi  au  profit  de 
THÔlel-Dieu  en  1690,  dans  un  passage  communiquant  de  la 
rue  de  la  Cloche-Bleue  à  la  rue  des  Cordeliers,  et  qui  occupait 
l'emplacement  de  la  maison  de  H.  Leblanc-Desforges. 

Riie  de  la  Croix-de-Pierre.  Il  y  avait  au  moyen-àge,  sur  la 
petite  place  qui  forme  le  monticule  qui  est  au  point  de 
jonction  des  rues  Française  et  de  Notre-Dame-la«d'Hors,  une 
croix  de  pierre  qui  donna  son  nom  à  la  rue,  dès  le  xiii*  siècle. 

Les  moines  de  Saint-Marien,  dont  le  clottre  s'étendait  à  l'ex- 
trémité de  la  rue  Notre-Dame-la-d'Hors,  s'étant  plaints  en 
4  203,  à  Pierre  de  Courtenay,du  bruit  que  faisaient  les  femmes 
qui  venaient  laver  leur  linge  à'  la  fontaine,  le  comte  ordonna 
leur  éloignement.  M.  Chardon  voyait  là  les  eaux  de  Vallan  ;  il 
faut  appliquer  cette  charte  au  monastère  du  bourg  Saint- 
Martin-lez-Saint-Harien  et  non  à  celui  de  Notre-Dame. 

Lorsque  les  eaux  de  Vallan  furent  amenées  à  Auxerre  à  la 
fin  du  xvi«  siècle,  on  les  fit  couler  sur  la  place  de  la  Croix- 
de-Pierre.  J'ai  vu  un  marché  pour  la  réparation  de  l'auge 
de  la  fontaine  ;  et  en  creusant,  en  1838,  pour  y  établir  la 
borne  actuelle,  qui  donnait  alors  les  eaux  de  Sainte-Geneviève, 
on  a  trouvé  la  margelle  d'un  puits,  qui  avait  été  fermé  jadis, 
puis  rouvert  en  1732,  et  décoré  de  son  ornement  de  fer.  Il 
a  été  enfin  supprimé  depuis  la  Révolution. 

Pierre  de  Courçon,  fameux  vicomte  d' Auxerre  à  la  fin  du 
xii«  siècle,  avait  sa  maison  dans  cette  rue.  Plus  tard,  Pierre 
du  Tau,  procureur  du  Roi,  et  Germain  Rapine,  père  du  gou- 
verneur d'Auxerre  sous  Louis  XI,  y  habitèrent  également  (2). 

Le  maire,  M.  Girardin,  qui  demeurait  auprès  de  la  Croix-de- 
Pierre,  avait  fait  dresser,  en  1631 ,  lors  du  passage  de  Louis 
XIII,  un  théâtre  devant  sa  maison,  où  des  musiciens  sa- 
luèrent le  roi  avec  leurs  cornets  à  bouquins  et  autres  ins- 
truments. 

Il  existe  dans  cette  rue,  vers  l'extrémité  de  celle  qui  touche 

(i)  Terrier  d'Auxerre  A,  Archives  de  l*Yonne. 
(2)  Comptes  de  l'Hôtel-Dieu,  de  1462. 


229 

à  la  Clocbe-Bleae,  une  ruelle  fort  longue  et  tortueuse,  très  ha- 
bitée, Qu'on  appelle  la  Cour-Guinois.  Ce  nom  lui  vient  d'un 
sieur  Claude  Guynois  qui  vivait  en  1560,  et  qui  y  possédait 
des  maisons  (1).  Un  siècle  après,  la  maison  du  fond  de  la  cour 
s'appelait  la  Maison  des  Rats  (2). 

RUB  DBS  CORDBLIBRS. 

Cette  rue,  roide  et  étroite,  qui  conduit  de  l'Horloge  à  la  rue 
d'Orbandelle,  était  jadis  la  rue  descendant  de  l'Horloge  à  la 
tour  d'Orbandelle,  ou  à  la  Poissonnerie^  ou  aux  Cordeliers. 
On  l'appela,  en  1782,  rue  sous  les  Cordeliers.  Il  a  suflS  pro- 
bablement de  la  fantaisie  du  rédacteur  de  la  carte  itinéraire 
de  la  ville,  en  1791,  pour  opérer  le  changement  qu'on  re- 
marque dans  son  nom.  Elle  longeait  jadis  le  mur  extérieur 
de  Tenceinte  romaine. 

Une  partie  de  la  maison  de  H.  Pescheux,  épicier,  n*  2,  a 
conservé  sur  sa  façade  et  dans  Tintérieur  de  la  cour  des 
constructions  de  la  Renaissance.  Il  y  avait  même  à  l'angle  de 
l'entrée  du  marché,  il  y  a  quelques  années,  une  poutre  sur 
laquelle  étaient  ces  mots  : 

<  Dominus  mihi  adjutor  î 
c  Non  iimtbo  quid  facial  mihi  homo.  (Psalm.  117.) 

PLACB  DU  MARCHi  OU  DBS  CORDELIERS* 

La  ville  n'avait  pas  autrefois  de  marché  couvert  pour  la 
vente  des  légumes  et  des  autres  objets  de  consommation  or- 
dinaire. Les  maraîchers  et  autres  marchands  étalaient  alors 
leurs  produits  tout  le  long  des  rues  de  l'Horloge,  de  la  Dra- 
perie, etc. 

La  suppression  du  couvent  des  Cordeliers,  en  1790,  fournit 
nue  excellente  occasion  pour  établir  ce  marché.  Les  bâ- 
timents en  furent  démolis  en  partie,  et  la  place  oii  l'on 
voulait  établir  d'abord  une  halle  aux  grains,  fut  ensuite  af- 
fectée à  sa  destination  actuelle.  On  éleva,  en  1817,  des  tentes 
en  ardoises  sur  des  colonnes  en  bois,  qui  forment  plusieurs 
lignes  parallèles  et  en  sens  divers.  La  disposition  des  tentes 
serait  plus  heureuse  si  le  public  y  trouvait  un  abri  sûr,  mais  il 
n'y  reçoit  que  de  l'eau  en  abondance  dans  les  temps  pluvieux. 


(1)  Archives  de  TYonne,  minutes  deRoyer,  notaire. 

(2)  Estendue  de  la  paroisse  Notre-Dame-la-d*Hor8  vers  1668. 


930 

L'histoire  do  eouveai  des  Cordeiiers  ou  Franciscaios  se  lie 
intimement  à  celle  de  la  ville  d*Aiuerre.  Ces  religieux,  qui 
font  vœu  de  pauvreté  absolue  et  qui  sont  destinés  à  la  prédi- 
cation, furent  établis  d'abord  par  la  comtesse  Hathilde,  dans 
un  lieu  connu  sous  le  nom  de  Sainte-Nitasse,  et  situé  à 
droite  de  la  route  d'Avallon,  à  2  kilomètres  d'Aijxerre.  La 
comtesse  y  possédait  un  manoir  dont  on  voit  encore  les  ves- 
tiges dans  les  prés  appartenant  à  M.  Rousseau.  Une  charte 
de  4243,  la  première  qui  parle  des  Frères-Mineurs  à  Auxerre» 
rapporte  que  le  lieu  s'appelait  la  Fertez  et  Brahanay  (I). 
On  reconnut  bientôt  que  les  Frères  étaient  mal  installés,  et 
en  4252  la  comtesse  les  transféra  dans  la  cité.  En  leur 
donnant  la  nouvelle  résidence  qu'ils  devaient  occuper  jus- 
qu'à la  fin,  la  comtesse  exigea  d'eux  qu'ils  fissent  murer  une 
porte  qui  existait,  selon  Lebeuf,  probablement  dans  les  murs 
de  la  cité,  et  ouvrait  dans  la  rue  d'Orbandelle. 

Ces  religieux,  aimés  des  habitants  d' Auxerre,  leur  donnèrent 
longtemps  l'hospitalité  dans  leur  couvent.  Leur  église  servait 
aux  assemblées  populaires  avant  la  construction  de  l'hôtel 
de  ville.  On  donnait  chez  eux  ces  représentations  des  Mys- 
tères, faites  de  drames  de  la  vie  de  Jésus-Christ  ou  des  saints, 
dans  lesquels  les  personnages  se  comptaient  par  centaines, 
et  qui  duraient  non  plus  des  heures,  mais  des  semaines  en- 
tières. 

En  4425,  au  mois  de  juin,  les  Frères  furent  victimes  de 
leur  obligeance.  Le  couvent  fut  totalement  incendié  par  Tim- 
prudence  des  ouvriers  qui  préparaient,  dans  le  cloître,  les 
charpentes  destinées  à  l'horloge  aue  les  habitants  projetaient 
déjà  de  faire  bâtir.  L'église,  la  librairie,  les  dortoirs,  le  ré- 
fectoire, tout  fut  dévoré  par  le  feu.  Mais  les  habitants  réso- 
lurent bientôt  de  réparer  les  pertes  des  bons  frères,  et,  selon 
Bargedé,  dès  l'an  4438  le  couvent  était  rebâti  plus  beau  que 
jamais. 

En  4555,  le  jour  de  la  Saint-François,  le  roi  Henri  II  vi- 
sita le  couvent  et  y  reçut  l'hospitalité.  On  peut  supposer  que 
le  menu  du  dtner  fut  moins  maigre  qu'à  l'ordinaire. 

A  la  prise  d' Auxerre  par  les  Huguenots,  l'église  des  Co^ 
deliers  leur  servit  de  prêche.  Elle  fut  alors  fort  endommagée 
ainsi  que  le  reste  du  couvent.  Le  mur  du  chœur  fut  jeté  à 

(i)  Archives  de  TEmpire»  J,  2tf6,  n*  44. 


331 

bas«  ainsi  qu'on  le  voit  par  un  marché  pour  sa  réfection  après 
l'expulsion  des  Réforme  (4  ) .  Hais  les  ruines  ne  furent  entiè- 
rement réparées  qu'au  xvii*  siècle.  En  1612,  les  habitants  y 
contribuèrent  pour  50  livres.  Le  couvent  était  alors  dans  une 
ère  de  prospérité  qui  ne  fit  que  s'accrottre,  et  qui  était  telle 
qu'en  1659  le  maire  et  les  échevins  attestaient  qu'il  y  avait 
dans  la  maison  28  prêtres  et  14  frères  novices,  et  «  qu'ils 
avoient  besoin  de  la  charité  qu'ils  demandent.  » 

L'église  des  Cordeliers,  qui  subsista  jusqu'en  1789,  fut 
construite  au  xv*  siècle.  On  arrivait  au  couvent  de  la  rae 
des  Cordeliers  par  un  passage  pratiqué  dans  le  mur  de  la 
Cité  et  qui  menait  jusau'au  tiers  de  la  place  actuelle,  où  se 
trouvait  le  portail  de  1  église.  Cet  édifice  était  surmonté  d'un 
clocher  d'une  grande  hauteur.  Du  côté  du  sud-est,  entre  le 
vaisseau  et  les  maisons,  se  continuait  le  passage  public,  large 
de  6  mètres.  Une  porte  grillée  le  fermait  du  côté  de  la  Place 
au  Lait  (V.  ce  mot.)  En  face  était  ane  porte  latérale  de  Té- 
glrse,  ei  à  côté  du  chœur,  le  long  de  la  rue  Notre-Dame,  était 
une  chapelle,  et  derrière  le  matlre-autel  une  porte  cochère. 
Le  cloître  était  adossé  à  l'église  et  carré  ;  son  entrée  à  gauche 
du  portail,  près  du  parloir. 

L'église  était  sombre  et  triste.  Elle  portait  dans  œuvre 
37  toises  5  pieds  de  longueur  sur  5  toises  6  pouces  de  lar- 
geur, et  la  voûte  7  toises  3  pieds  de  haut  (2).  Il  y  avait  au 
milieu  du  préau  du  cloître  une  pyramide  qui  avait  été  bénie 
en  1621  par  l'évéque  Séguier. 

C'est  dans  cet  édifice  qui  s'assemblèrent,  pour  la  dernière 
fois,  les  trois  ordres,  le  23  mars  1789,  pour  l'élection  des 
députés  aux  Etats-généraux. 

An  siècle  dernier,  les  Cordeliers  portaient  le  pauvre  costume 
des  enfants  de  Saint-François,  la  longue  robe  de  laine  brune, 
grossière,  avec  capuce»  et  en  ville  un  manteau  court  de  même 
couleur.  Leur  tête  était  nue  et  ils  marchaient  nu-pieds  dans 
des  sandales.  Ils  rappelaient  ainsi  le  vêtement  du  pauvre 
peuple  du  moyen-âge. 

La  maison  de  H.  Fouraier,  imprimeur,  qui  longeait  le  mur 
romain  et  qui  avait  sa  façade  sur  la  rue  de  l'Horloge,  avait 
une  ouverture  sur  le  passage  public  des  Cordeliers,  appelé 
aussi  la  Cour.  C'est  par  là  que  le  jeune  Rétif  de  la  Bretonne, 

(1)  Archives  de  TYonne,  E.,  minutes  de  divers  notaires. 

(2)  Procès-verbal  d'experUse  du  16  octobre  i701. 


232 

alors  appreati  typographe,  et,  depuis,  fameux  romancier,  se 
rendait  au  couvent  des  Pères,  pour  causer  philosophie  avec 
un  Cordelier  nommé  Gaudet  d'Arras.  Cet  étrange  moine, 
sorte  de  démon  tentateur,  dont  Rétif  fait  le  plus  curieux 

f>ortrait,  —  selon  son  habitude  de  mettre  en  scène  ses  meil- 
ears  amis  et  ses  proches,  —  cet  ami  poussa  le  jeune  homme 
déjà  tout  disposé,  dans  une  voie  romanesque  et  perverse,  et 
développa  en  lui  une  verve  diabolique  qui  lui  fir.  composer 
tant  d'ouvrages  aussi  bizarres  par  le  fond  que  par  la  forme, 
mais  qui,  dans  le  dernier  tiers  du  xviii*  siècle,  le  rendirent 
plus  célèbre  au'Âlexandre  Dumas  dans  le  nôtre. 

Les  Cordeliers  fournirent  à  la  Ligue  du  xvi«  siècle  un 
membre  renommé  par  son  énergie  passionnée.  Leur  Père 
gardien  ou  supérieur,  nommé  Claude  Trahy,  dont  les  talents 
avaient  été  utilement  employés  par  l'évéque  Amyot,  avait  ré- 
pandu l'esprit  de  la  Ligue  dans  la  ville.  Il  ne  put  pardonner 
au  confesseur  de  Henri  III  ses  relations  avec  ce  prince.  Après 
l'assassinat  des  Guise  à  Blois,  et  lorsque  le  vieil  évéque 
rentra  à  Auxerre,  il  souleva  la  populace  contre  lui  et  le  força 
i  se  renfermer  dans  son  palais,  tandis  qu'il  portait  contre  lui 
les  accusations  les  plus  noires.  Le  pauvre  traducteur  de  Pla- 
tarque  passa  tristement  les  dernières  années  de  sa  vie,  et  dot 
regretter  plus  d'une  fois  le  temps  où  il  cultivait  en  paix 
ses  auteurs  grecs  favoris. 

Il  existait  autrefois  dans  l'église  des  Cordeliers  une  con- 
frérie très  nombreuse  du  tiers-ordre  de  Saint-François,  et  qui 
réunissait  les  principales  familles  bourgeoises  de  la  ville.  Le 
Nécrologe  du  couvent  mentionne  les  noms  de  celles  qui 
avaient  choisi  leur  sépulture  dans  l'église  depuis  le  xv* 
siècle.  A  cette  époque  ce  sont  les  Vivien,  les  Gonthier,  Jean 
Rapine,  qui  soumit  la  ville  d'Auxerre  à  Louis  XI,  qui  mourut 
en  1480  et  fut  enterré  sous  le  grand  autel.  Au  xvi«  siècle  on 
trouve  les  Leprince,  les  Delafaye,  les  Boucher,  les  Chrétien, 
les  des  Bordes,  les  Leclerc,  Guillaume  Coephy,  maître  de  la 
Monnaie,  les  Collinet,  dont  l'un  d'eux  se  tua  en  se  jetant  tout 
armé,  par  dessus  les  murailles,  la  nuit  de  la  prise  d'Auxerre 
par  les  Huguenots.  Au  xviie  siècle,  ce  sont  les  Le  Muet,  les 
Duvoigne,  encore  les  Boucher  et  les  Leclerc,  les  Baudesson» 
les  Chevalier,  les  Girardin,  les  Martineau.  Tous  ces  repré- 
sentants de  la  bourgeoisie  auxerroise  reposent  sur  le  chemin 
foulé  chaque  jour  par  les  pieds  des  nombreuses  ménagères 
qui  visitent  le  marché. 


233 

RUB  NAPOLÉON,  CI'DBVANT  RUE  DAMPIERRB  ET  RUE  ROYALB. 

Nous  lui  donnons  ces  trois  noms  de  peur  qu'un  chercheur 
futur  d'origines,  trouvant  à  Auxerre  l'une  ou  l'autre  de  ces 
appellations,  ne  soit  embarrassé  d'en  faire  l'application.  Elle 
reçut  le  second  à  son  ouverture.  Le  général  Dampierre,  qui  fut 
tué  par  un  boulet,  près  de  Quesnoy,  le  8  mai  1793,  était 
alors  à  la  mode.  Sous  la  Restauration  elle  prit  le  nom  de  rue 
Royale.  La  Révolutian  de  1848  restaura  le  vieux  litre  et  la 

tûerre  facile  se  laissa  faire  ;  puis  elle  reçut  le  nom  de  Napo- 
éon. 

L'histoire  de  cette  rue  n'est  pas  longue.  Lorsque  le  cou- 
vent des  Pères  Cordeliers  fut  vendu  en  93,  on  ouvrit  à  l'ex- 
trémité de  leur  jardin  une  rue  qui  mit  en  communication  plus 
facile  le  cœur  de  la  vieille  ville  et  la  porte  de  Paris.  En  creu- 
sant sur  le  haut  de  la  rue,  pour  adoucir  la  peote,  on  trouva, 
chose  étrange,  deux  squelettes  d'homme  et  de  femme  ac- 
croupis. 

Un  puits  très  profond,  qui  se  voyait  naguère  au  milieu 
de  la  rue,  existait  déjà  du  temps  des  Cordeliers.  Son  eau  était 
mauvaise,  et  il  était  abandonné  depuis  longtemps,  lorsque  les 
eaux  de  Yallan  l'ont  fait  supprimer.  Le  sol  est  bien  élevé  à 
l'angle  de  la  rue  Notre-Dame  :  cependant  j'ai  vu  creuser  à 
sept  ou  huit  pieds  et  y  trouver,  dans  de  la  terre  noire,  des  mé- 
dailles romaines  du  Bas-Empire. 

L'ouverture  profonde  que  le  mur  de  la  cité  subit  au  bas  de 
cette  rue  était  antérieure  à  son  établissement.  Les  Pères  Cor- 
deliers avaient  un  petit  passage  du  jardin  de  leur  couvent 
dans  la  rue  des  Grands-Jardins,  et  ce  jardin  se  prolongeait 
même  très  loin  dans  cette  rue  et  comprenait  l'avenue  d'arbres 
de  la  maison  fireuiilard. 

Une  partie  du  couvent  des  Bernardines  bordait  la  rue  Dam- 
pierre,  qu'on  appelait,  dans  cet  endroit,  la  rue  dessous  les 
Cordeliers. 

RUB  D'ORBANDELLE. 

A  ce  nom  on  cherche  une  tour  romaine  entourée  de  plusieurs 
cercles  d'or,  comme  celle  dont  parle  l'auteur  de  VHistoire  de 
Chalon-sur-Saône,  mais  hélas  I  elle  a  disparu  complètement  il 
y  a  peu  d'années,  et  depuis  longtemps  elle  ne  montrait  plus 
que  son  flanc  mutilé.  Il  est  douteux  aussi  que  la  tour  d'Or- 

1869.  SO 


23i 

bandelle  fût  ici  enrichie  de  cordons  de  briques  dorëes.  Quoi- 
qu'il en  soit,  elle  a  donné  son  nom  à  cette  rue  qui  règne 
sous  l'ancien  couvent  des  Cordeliers,  entre  la  rue  Napoléon 
et  la  rue  Cloche-Bleue,  à  présent  rue  de  Paris. 

Sa  forme  était  ronde.  A  sa  base  régnait  une  assise  de  blocs 
de  pierres  de  taille.  Un  massif  de  maçonnerie  s'élevait  jus- 
qu'à une  certaine  hauteur;  je  l'ai  vu  dépecer,  et  on  y  a 
trouvé,  dans  l'intérieur  du  blocage,  deux  ou  trois  petites  mé- 
dailles en  bronze  du  iv*  siècle. 

La  tour  d'Orbandelle  est  connue  dans  les  titres  sous  ce  nom 
dès  l'an  1282,  et  Texcellent  recueil  des  Cens  de  l^Hôtel-Dieu 
parle,  en  (339,  «  d'une  maison  tenant  à  la  tour  d*0rbandelle 
et  aux  murs  de  la  vieille  cité,  que  l'on  dit  les  murs  aux  Cor- 
deliers.  » 

C'est  au  pied  de  la  tour  d'Orbandelle  que  se  lisait  la  fa- 
meuse inscriplron  des  consuls  ilu/u^  Hirtius  et  Caius  Vibiu^ 
Pansa,  qui  fit  croire  autrefois  aux  savants  Auxerrois  que  l'é- 
difice datait  du  temps  de  la  mort  de  César.  On  sait  aujour- 
d'hui que  ce  n'est  pas  une  preuve  suffisante ,  mais  que  l'ins- 
cription provenait  de  quelque  autre  édifice  démoli  au  iV" 
siècle. 

La  rue  où  se  trouve  la  tour  d'Orbandelle  n'a  pas  toujours 
porté  ce  nom.  On  l'appelait  rue  de  la  Bretonnerie  en  1285  ; 
c'était  là  qu'était  assis  le  cens  de  la  Ferté.  Le  comte  Jean  II 
la  nomme  rue  Sous-Murs  en  1294,  dans  l'amortissemeot  qu'il 
fait  de  places  situées  dans  ce  lieu  et  données  aux  Cordeliers. 
Un'plan  du  couvent  des  Cordeliers,  fait  au  dernier  siècle,  lui 
donne  le  nom  de  la  rue  de  la  Poissonnerie,  qu'elle  avait  reçu, 
depuis  que,  par  arrêt  du  Conseil  d'Etal  du  3  juin  1676,  les 
halles  du  marché  de  la  poissonnerie  et  de  la  marée  en  dé- 
tail avaient  été  transférées  sous  les  murs  des  Cordeliers,  après 
avoir  été  longtemps  derrière  l'hôiel  de  ville.  On  la  nomme 
aussi  rue  de  dessous  les  Cordeliers,  La  carte  itinéraire  de 
la  ville,  en  1791,  la  désigne  sous  le  nom  de  la  tour  d'Or- 
bandelle, et  ajoute  :  ou  de  la  Poissonnerie.  Le  premier  nom 
a  prévalu. 

PLACE  AU    LAIT. 

Dans  la  Révolution  on  avait  appelé  cette  petite  rue,  qui  con- 
duit de  l'hôtel  de  ville  au  marché,  la  rue  et  place  de  la  nou- 
velle halle,  parce  qu'on  projetait,  après  la  suppression  du  cou- 


835 

Tent  des  Cordeliers,  d'élever'uoe  balle  aux  grains  à  la  place 
de  leur  église,  mais  la  ville  ayant  perdu  par  le  papier-monnaie 
les  ressources  qu'elle  avait  destinées  à  ces  travaux,  ce  projet 
ne  fut  pas  réalisé,  et  on  remplaça,  en  Tan  VIII,  le  nom  de  la 
halle  par  celui  de  la  rue  de  la  Concorde  (1).  Cependant  le 
nom  de  Place  au  lait  a  persisté.  Je  ne  le  crois  pas  ancien. 

Au  XV*  siècle  et  même  au  xvui«,  c'était  la  rue  de  la  Pois«- 
sonnerie  (2).  Un  bon  bourgeois,  nommé  Louis  Lemaire,  mar- 
chand, fonda,  en  4526,  un  service  religieux  dans  l'église 
Saint-Père-en-Yallée,  sur  trois  fêtes  de  maisons  appelées  la 
Pie  (3)  faisant  le  coin  des  Cordeliers  et  allant  jusqu'en  face 
de  la  maison-de- Ville.  Ces  fites  on  pignons  ont  un  peu 
changé  d'aspect;  cependant  on  en  reconnaît  encore  deux. 

A  cette  même  époque,  les  habitants  jouaient  à  la  balle  dans 
cette  rue.  Hais  comme  les  balles,  lancées  trop  vivement  par 
les  raquettes,  allaient  souvent  casser  les  vitres  de  Téglise  des 
Cordeliers  et  pouvaient  même  tomber  sur  l'autel,  le  roi  Fran- 
çois P'  fit  dérense  de  continuer  ce  jeu,  en  4531  (4). 

PAROISSB  BT  RUE  8AIRT-RB0N0BSRT. 

En  sortant  de  l'hôtel  de  ville  s'ouvre*  à  droite  une  large 
rue  qui  conduit  au  port  :  c'est  la  rue  de  Saint-Regnobert. 

Saint  Regnobert,  évéque  de  Bayeux  au  v]i«  siècle,  a  donné 
son  nom  à  une  paroisse  de  la  ville  d'Auxerre,  et  par  suite  à 
la  rue  qui  conduisait  devant  l'église  du  même  nom.  Les  Juifs 
y  avaient  au  xii«  siècle  leur  synagogue.  Le  comte  Pierre  de 
Courtenay  les  ayant  chassés  de  la  cité,  vers  l'an  1206,  à  l'invi- 
tation de  l'évéque  Hugues  de  Noyers,  transforma  leur  temple 
en  église,  et  y  fit  ériger  d'abord  deux  autels  à  saint  Nicolas 
et  à  saint  Antoine,  puis  il  démolit  entièrement  l'édifice  et  y 
éleva  une  église  qui  fut  consacrée  à  saint  Regnobert  [5].  Dès 
l'an  1234,  un  chanoine  tortrier  prenait  à  rente  une  maison 
«  sise  devant  l'église  Saint-Regnobert  (6).  » 


(i)  Arrêté  du  maire  du  13  messidor  an  VIII. 

(2)  Archives  du  Chapitre  d'Auxerre. . 

(3)  Fonds  de  la  fabrique  Saint- Père. 

(4i  Notes  de  Lebeuf,  archives  historiques. 

(5)  Lebeuf,  Prise  d'Auxerre^  p.  20. 

(6)  Carlulaire  du  pilaHcier  de  SaitU-Germain,  p.  8,  Bibliothèque 
dUuxerre. 


836 

Hais  où  est-elle  cette  église  ou  notre  savant  Lebeuf  apprit  à 
lire  les  vieilles  écrilores,  en  chamaat  au  lutrin  dans  les  anti- 
phoniers  gothiques?  Il  n*en  reste  plus  de  vestiges  aujour- 
d'hui. Un  vaste  jardin  i  l'angle  des  rues  Saint-Kegnobert  et 
Joubert,  appartenant  à  M.  Métairie,  en  marque  la  place. 

Lebeuf  dit  que  cette  église  avait  été  reconstruite  du  temps 
de  François  V  et  de  Henri  II,  et  il  ajoute  que  sa  structure 
était  du  genre  de  celle  qu'on  nomme  erriciastique  (1). 

En  i 541 ,  Jean  Alacre, dit  d'Àmboise, était mattremaçon  de 
l'œuvre  de  Saint -Regnobert,  et  y  travailtait  activement  (2). 
L'église  longeait  la  rue  et  se  composait  d'une  nef  et  d'un 
chœur  avec  bas-côtés  ;  chapelles  à  droite  et  à  gauche  en 
entrant.  Elle  avait  109  pieds  de  longueur,  46  pieds  de  lar- 
geur hors  œuvre,  non  compris  les  chapelles.  La  tour  ou  clo- 
cher, à  côté  du  portail,  était  Tort  belle  et  s'élevait  à  8S  pieds 
de  haut,  y  compris  la  balustrade  qui  la  couronnait;  elle  avait 
18  pieds  sur  17  de  largeur,  et  les  murs  portaient  2  pieds  9 
pouces  d'épaisseur  (:^].  L'église  fut  vendue  le  30  avril  1792, 
moyennant  15,300  livres,  à  M'''^''  Cuisin,  qui  avait  l'intention 
de  la  conserver,  mais  elle  fut  démolie  peu  après. 

Ce  monument  offrait  autrefois  plusieurs  objets  remarqua- 
bles. Il  y  avait  en  haut  du  portail  une  statue  de  Mars  antique 
à  mi-corps,  qu'on  nommait  vulgairement  le  Coquillon]  Mont- 
faucon  en  parle  dans  ses  Antiquités.  La  chapelle  Sainte-Anne 
possédait  une  magniflque  statue  de  sa  patrooe,  que  les  ama- 
teurs venaient  voir. 

La  paroisse  Saiot-Regnobert  comprenait  les  rues  de  l'Hor- 
loge et  de  Saint-Regnobert,  la  place  du  Marché  et  la  rue 
Notre-Dame,  ainsi  qu'une  partie  de  la  rue  Fécauderie  et  la  rue 
des  Cordeliers. 

La  maison  n^  5,  appartenant  à  H.  Lepère,  était  au  xvi"" 
siècle  la  demeure  du  fameux  ligueur  Triboté.  Elle  est  dans  le 
style  de  la  Renaissance,  à  deux  étages,  ionique  au  rez-de« 
chaussée  et  composite  au  premier.  Aux  angles  sont  deux  gar- 
gouilles très  belles,  figurant  des  chimères.  Sur  le  fronton 
d'une  fenêtre  du  grenier  la  date  :  1576. 


(1)  G^est-à-dire  du  temps  de  Henri  II.  Voyez  Lebeuf,  Prisé  d*Au» 
xerre^  p.  K3,  une  curieuse  noUce  sur  la  classiUcaUoD  des  styles 
d'architecture  du  moyen  âge. 

(3)  Minutes  d  Armant,  notaire,  E,  Archives  de  i'Yoane. 

(3)  Procès-verbal  d'eiperUse  du  36  février  1791 


237 

II  existe  plus  bas  une  maison,  n^  8  et  10,  qui  s'est  accrue 
depuis  vingt  ans  de  parties  considérables  et  de  belle  appa* 
rence.  Elle  appartient  à  MM.  Piétresson,  notaire,  et  Métairie, 
vice-président  du  tribunal  civil.  Le  Chapitre  d'Auxerre  possé- 
dait autrefois  ce  vaste  emplacement,  qui  donnait  sur  les  deux 
rues  de  Saint-Regnobert  et  de  la  Fécauderie.  En  1486  il  y 
avait  dans  Tune  des  maisons  du  Chapitre  un  jeu  de  paume, 
qui  subsista  plus  d'un  siècle. 

Au  XVI*  siècle,  Thôtellerie  de  la  Souche,  vaste  maison  qui 
communiquait  dans  la  rue  Notre-Dame,  était  en  face  de 
l'église  Saint-Begnobert.  On  voyait  encore,  il  y  a  peu  d'an- 
nées, dans  la  cour  du  n^  45,  un  saint  Nicolas  sculpté  sur  un 
pilier. 

Les  philosophes  de  la  Révolution  avaient  appelé  cette  rue 
du  nom  d'Helvéïius. 

On  a  réuni,  dans  ces  dernières  années,  à  la  rue  Saint-Re* 
gnobert  la|rue  Porte-Pendante^àont  elle  est  le  prolongement. 
Le  nom  de  cette  dernière  vient  encore  d'une  porte  de  clôture 
du  cloître  du  Chapitre  cathédral,  qui  était  établie  à  peu  de  dis- 
tance de  la  rue  de  Milan  et  dont  les  anciens  se  rappellent  avoir 
encore  vu  Tarcade. 

RUE  FÉCAUDERIE. 

La  rue  Fécauderie,  par  corruption  Fréc^uderie,  conduit 
de  rhôtel  de  ville  à  la  rue  de  Paris  ou  Joubert.  C'est  l'une 
des  plus  anciennes  rues  de  la  ville,  et  les  Romains,  en  fon- 
dant la  Cité,  lui  ont  donné  sa  direction,  mais  sans  adoucir  la 
pente  rapide  que  lui  a  imposée  la  nature. 

On  croit  que  le  savant  Fourier  est  né  dans  cette  rue,  dans 
la  maison  qui  forme  l'angle  saillant  du  côté  gauche,  en 
montant  dans  la  partie  la  plus  voisine  de  la  place  de  l'hôtel 
de  ville. 

Ses  vieilles  maisons  de  bois  aux  pignons  aigus,  aux  piliers 
sculptés  en  engoulevants,  en  faisaient,  il  y  a  peu  d'années 
encore,  l'un  des  quartiers  les  plus  curieux  de  la  ville.  Mais 
les  grandes  façades  des  magasins  ont  envahi  les  vieilles  bou- 
tiques, et  elle  ne  sera  bientôt  plus  reconnaissable. 

Les  actes  les  plus  anciens,  qui  font  indirectement  mention 
de  la  rue  Fécauderie,  sont  du  xii«  siècle.  J'en  ai  déjà  parlé  à 
l'article  de  la  rue  Joubert,  qui  en  est  voisine.  La  rue  Fécau- 


838 

derie  conduisait  à  la  porte  Féchelle  ou  Fécaud  (d'«ù  elle  a 
pris  son  nom),  ouverte  en  face  de  la  maison  du  sieur  Bien- 
venu, boucher,  n®9.  Au  xv«  siècle  on  trouve  déjà  la  rue  Fécau* 
derie«  et  ses  habitants  étaient,  comme  aujourd'hui»  des  mar- 
chands. Le  marché  du  mercredi  et  du  vendredi  s'y  tenait  (1). 
Le  Chapitre  d'Auxerre  y  possédait  plusieurs  maisons,  qu'il 
amodiait  en  U86. 

RUE  DE  PARIS,  ACTUELLEMENT  RUE  JOUBERT. 

On  dénature  à  plaisir  les  vieux  souvenirs  locaux  pour  les 
remplacer  par  des  dénominations  pompeuses  ou  politiques. 
Ainsi,  le  chemin  qui  conduisait  à  Paris  parla  cité,  du  temps 
des  Romains,  et  qui  a  gardé  son  nom  de  rue  de  Paris  pen- 
dant le  moyen-âge  et  jusqu'à  nous,  s'appelle  aujourd'hui  rue 
Joubert,  nom  d'un  illustre  guerrier  de  la  République,  sans 
doute,  mais  qui  n'a  rien  à  voir  ici. 

On  trouvait,  dans  le  haut  de  la  rue,  la  porte  Fiscalité 
Féchelle  ou  Fécaud,  dont  parle  le  comte  Gui  dans  sa  charte 
à  Saint-Marien  (H 70),  par  laquelle  il  confirme  lés  acquisi- 
tions, faites  par  les  moines,  d'étaux  à  vendre  marchandises 
situés  prope  portam  fiscalem.  La  porte  Fiscalis,  selon 
Ducange,  était  celle  auprès  de  laquelle  on  payait  les  impôts 
dus  au  roi. 

Au  xii*  siècle,  la  me  de  Paris,  comme  tout  ce  quartier, 
était  très  commerçante.  Il  y  avait,  en  1315,  quinze  étaux 
«  esquelz  on  vent  le  pain  »  à  la  porte  Ferchau.  Jacques  de 
Dicy,  veuve  d'Isambert  de  Vézelay,  les  possédait  à  titre  de 
douaire  et  les  tenait  en  fief  du  comte  d'Auxerre.  (Voy.  le  Car- 
tulaire  du  comté).  En  4  i40,  le  marché  aux  fruits  se  tenait 
encore  près  de  la  porte  Fécaud  (2). 

La  porte  Féchelle  est  remarquable  par  son  antiquité.  Elle 
est  connue  dans  la  Vie  de  saint  Pèlerin  sous  le  nom  de  Porte 
des  Bains,  Porta  Balneorum,  parce  ou'on  passait  par  là  pour 
descendre  aux  bains  existant  sur  les  bords  de  l'Yonne. 

Elle  a  conservé  jusqu'à  ces  dernières  années  quelques 
vestiges  de  son  état  primitif.  On  y  reconnaissait  les  larges 
assises  de  pierres  de  taille  des  constructions  romaines.  On 


[i)  Chapitre  d'Auxerre,  rentes. 
Compte  de  rHôtal-Dien. 


239 

y  voyait,  dii  côlé  le  mieux  conservé,  un  fragment  de  chapi- 
teau sculpté  qui  a  été  découvert  il  y  a  peu  d'années.  Il  était 
retourné  i  l'intérieur  de  la  muraille  ;  ce  qui  prouve  une  fois  de 
plus  que  cette  muraille  a  été  formée  de  morceaux  d'édifices 
antérieurs. 

Son  nom  moderne  de  porte  Fiscalis,  F  échelle ,  Fécaud  et 
même  Frécaud,  se  lit  dans  divers  actes  depuis  le  xii'^  siècle  (1  ). 

Aux  coins  des  rues  Fécauderie  et  des  Lombards  se 
trouvent  trois  maisons  de  bois  dont  les  piliers  d'angle  sont 
curieusement  ornés  de  sculptures  gothiques  et  renaissance. 

Plus  bas,  en  descendant,  au  coin  de  ia  rue  des  Bons- 
Enfants,  était  encore  une  maison  gothique,  dont  le  pilier 
d'angle,  énorme  morceau  de  chêne  sculpté  de  feuillages,  est 
conservé  au  musée  de  la  ville. 

Enfin,  en  descendant  encore,  et  presqu'au  bas  de  la  rue,  au 
n»  36,  est  dne  maison  de  style  renaissance  aux  vastes  dépen- 
dances, qui  a  appartenu  de  nos  jours  au  docteur  Duplan,  éru- 
dit  dont  le  souvenir  n'est  pas  encore  oublié  de  ses  amis. 

RUE  DES  BONS- ENFANTS. 

Etroit  passage  qui  fait  communiquer  la  place  des  Véens  et 
la  petite  rue  de  Paris  ou  Joubert.  Cette  rue  conduisait  du 
côté  du  jardin  des  Bons-Enfants,  ainsi  qu'on  nommait  les  éco- 
liers au  moyen  âge,  et  d'oii  lui  est  venu  son  nom. 

RUB  DBS  B0UCBER1B8« 

La  rue  des  Boucheries,  par  sa  situation  sous  les  ujirs  de 
la  cité,  prouve  son  antiquité.  On  sait  que  les  Romains  pla- 
çaient en  dehors  des  villes  les  établissements  insalubres  ou 
malsains.  La  boucherie  devait  être  mise  autrefois  au  premier 
rang  de  ce  genre  d'industries.  Au  moyen  ftge,  et  dès  le 
XII*  siècle,  les  bouchers  formaient  une  corporation  impor- 
tante. En  4587  ils  étaient  au  nombre  de  quarante;  mais 
cinquante  ans  après  ils  n'étaient  plus  que  vingt-cinq  (2). 


(4)  Cariulaire  du  Pitamder  de  Saini'GtTmain\  Archives  de  Saint- 
Malien,  donations  générales,  1183,  etc. 
(2)  Minutes  des  notaires,  E,  Arcliives  de  l'Yonne. 


240 

On  remarque  que  les  communautés  religieuses  possé- 
daient alors  la  propriété  de  la  plupart  des  étaux,  qui  leur 
avaient  été  donnés  probablement  par  les  comtes.  Par  la 
suite»  elles  les  baillèrent  à  rente,  et  il  se  constitua  une  suc- 
cession de  bouchers  dans  les  mêmes  familles,  tels  que  les 
Defrance,  les  Danguy,  les  Hutelé. 

En  1 250»  Jean  Marpaut  prend  d*Âmaury,  prieur  de  Saint- 
Germain,  un  étal  in  carnificula  portm  FiicaHs^  dans  la  petite 
boucherie  de  la  porte  Fiscalis  ou  Fécaud,  moyennant  60  sous 
tournois  par  an  (1). 

Le  trésorier  du  Chapitre,  de  Saint-Etienne  percevait  on 
droit  de  langues  sur  les  bêles  aumailles  (bêtes  à  cornes)» 
tuées  dans  les  boucheries  pendant  les  mois  d'ao&i  et  de  sep- 
tembre, chaque  année.  Il  en  a  joui  jusqu'en  1789;  ce  droit 
s*amodiaii  alors  15  à  20  livres  en  argent  et  six  langues  de 
bœuf. 

bes  baux  des  éiaux  de  la  boucherie  présentent  certaines 
singularités.  En  4412  il  est  fait  mention  d'un  étal  situé  «  en 
la  boucherie  d'Auxerre,  hors  de  la  boucherie  fermée  (2).  » 
D'autres  actes  indiquent  que  la  boucherie  avait  été  primitive- 
ment derrière  *le  lieu  qu'elle  occupe  (1 392,  abb.  Saint-Ma- 
rien  ;  1478,  abb.  Saint-Germain),  c'est-à-dire  dans  la  rue  des 
Bons-Enfants. 

Au  commencement  du  xvi*  siècle  les  bouchers  étaient  en- 
core rigoureusement  enfermés  dans  leur  rue,  et  on  ne  pou- 
vait élever  de  nouvelle  boucherie  sans  la  permission  des 
magistrats.  L'un  d'ei^x,  ayant  voulu  résider  dans  un  autre 
quartier,  les  communautés  religieuses  et  les  autres  proprié- 
taires lui  intentèrent  un  procès,  qu'il  perdit  à  Auxerre  et  à 
Paris.  Cependant,  la  Cour  accorda  au  procureur  du  roi  et 
de  la  ville  le  droit  de  concéder  de  nouveaux  étaux,  suivant  les 
besoins  (3). 

Le  mur  de  la  cité  romaine,  dans  le  haut  de  la  rue  de  la 
Boucherie,  renfermait  autrefois  une  précieuse  inscription  que 
Lebeuf  signale  en  ces  termes  dans  sa  Correspondance  (4)  : 


(1)  Cariulaire  du  Pilancier  de  Saint-Germain, 
(3J  Fonds  de  Tabbaye  des  Iles. 

(3)  Lebeuf,  Hiêtoire  (T^uxem^  U  II,  p.  365. 

(4)  Voyez  Correspondance  de  Vabbé  Lebeuf 9  Auxerre  1606,  t.   I» 
p.  344. 


344 

AvG.  Sagr.  Dear 

Igavni 

T.  Tbtrigus  afrigan. 

D.    s.    D.    D. 

Oq  a  chei'cbë  en  vain,  depuis  quelques  années,  cette  fameuse 
inscription.  Il  est  certain  qu'elle  subsiste  toujours  dans  le 
fond  de  quelque  maison  du  haut  de  la  rue;  mais  pour  la 
découvrir  il  faudrait  des  recherches  considérables,  et,  en  les 
faisant,  se  rappeler  que  la  pierre  est  relournée,  la  face  en 
dedans,  et  que  Lebeur  avait  senti  rinscription  avec  la  main, 
plutôt  qu*il  ne  Tavait  lue. 

*  RUB  ET  PLACE  SAINTS- CATHERIIfE-DBS-AULX. 

Cette  rue,  qui  se  trouve  derrière  le  mur  de  l'ancienne  pri- 
son, a  reçu  son  nom  d'une  chapelle  de  l'hôpital  des  comtes, 
qui  se  trouvait  sur  ce  point.  Son  surnom  des  Aulx  lui  est 
venu  de  la  petite  place  qui  en  est  voisine  et  ofi  Ton 
vendait  cette  denrée.  On  trouve  l'hôpital  ainsi  qualifié  dès 
1340  H). 

Il  subsista  encore  longtemps  et  ne  fut  réuni  aux  Grandes- 
Charités  qu'en  1697. 

La  chapelle  Saint-Catherine  fut  démolie  en  1626,  lorsqu'on 
reconstruisit  le  palais  de  justice,  aujourd'hui  le  musée. 

En  1440,  le  bout  de  la  rue  de  la  Boucherie  qui  conduit  à 
la  place  Sainte-Catherine  s'appelait  la  Poulaillerie  (3). 

RUB  TRAVIRSiàRB. 

« 

Communication  transversale  de  la  place  du  Palais  à  la  rue 
des  Belles-Filles  et  aux  Fontaines.  Dans  cette  rue  existait 
autrefois  une  croix  qu'on  mentionne  ainsi  en  1559  :  «  Mai- 
son rue  Draperie,  tenant  par  derrière  à  la  croix  par  laquelle 
on  va  au  marché  des  Aulx  au  Château.  (Censier  du  Chapitre.) 

PLACE  DU  MUSÉB,  AUTREFOIS  OU  PALAIS. 

Sur  cette  place  irrégulière,  créée,  on  peut  dire  d'hier,  et 
l'une  des  plus  étendues  de  la  ville,  a  existé  de  tout  temps  et 
jusqu'à  ces  dernières  années,  un  grand  établissement  public, 
le  palais  de  justice,  qui  fut  d'abord  le  palais  des  comtes,  et 

[i)  Ponds  de  Notre-Dame-de^Ia  Cité. 
Compte  de  THôtel-Dieu. 


848 

même,  si  l'on  en  croyait  certaines  opinions ,  la  demeure  «les 
rois  de  la  première  race,  dont  plusieurs,  tout  au  moins,  y  ont 
fait  de  fréquents  séjours. 

Dès  les  premiers  siècles  du  régime  des  Mérovingiens,  ces 
souverains,  ou  les  comtes,  leurs  représentants,  s'étaient  ins- 
tallés à  l'extrémité  sud-ouest  de  la  cité,  tandis  que  les 
évéques  en  occupaient  la  partie  est.  De  cette  manière,  cha- 
cun était  chez  soi  et  n'empiétait  pas  sur  le  terrain  d'au- 
trui. 

Un  écrivain  très  autorisé  a  raconté  tout  récemment  l'histoire 
de  ce  vieux  palais  (1).  En  déblayant  le  sol  des  bâtiments  de 
l'ancienne  prison,  pour  dégager  le  palais  proprement  dit,  qui 
venait  d'être  cédé  à  la  ville  par  le  département,  en  1861,  ou 
a  reconnu  l'enceinte  d'une  vaste  tour  de  plus  de  22  mètres  de 
diamètre.  H.  Challe  veut  voir  là  la  tour  ûe  Brunehaut,  cet 
édifice  dont  parlent  les  vieux  chroniqueurs  et  qu'avait  signalé 
M.  Leblanc  dans  ses  intéressantes  necherches  sur  Auxerre, 
Quoiqu'il  en  soit,  ce  vaste  donjon  du  château  des  comtes 
n'aurait-il  été  bâti  qu'au  xp  siècle,  à  l'époque  des  grandes 
constructions  féodales,  il  serait  encore  un  monument  curieux; 
il  en  reste  un  pan  circulaire  du  côté  de  la  rue  de  la  Boucherie. 
On  a  également  trouvé,  dans  les  derniers  travaux  de  déblaie- 
ment, d'autres  murs  d*une  ampleur  énorme  et  d'une  dureté 
comparable  à  celle  des  murs  romains.  Une  partie  de  ceux-ci 
s'est  aussi  rencontrée  dans  le  prolongement  du  pignon  actuel 
du  palais,  et  allant  rejoindre  la  grande  muraille  qui  part  de 
la  Tour- Gaillarde  et  qui  est  assise  sur  les  fondements  de  ce 
même  mur  romain.  On  remarque  encore  à  sa  ba^c  un  pan  for- 
mé de  moellons  réguliers  et  de  petit  appareil,  qui  en  accuse 
l'origine. 

En  démolissant  un  autre  pan  de  ce  mur,  du  côté  de  la  rue 
Sainte-Catherine,  en  1840,  on  a  trouvé,  au  soubassement 
et  la  face  en  dedans,  un  beau  morceau  de  sculpture,  repré- 
sentant un  cheval  marin  buvant  dans  une  coupe  (2). 

Les  Gestes  des  évéques  d'Auxerre  nous  parlent  d'une  cha- 
pelle de  Saint-Alban,  élevée  dès  le  v''  siècle  par  saint  Ger- 
main dans  le  château  des  comtes.  On  n'en  a  pas  retrouvé  de 

(I)  Conférences  faites  à  Auxerre  en  1868,  Le  Château  4es  ConUes, 
par  M.  A  Ghalie. 
(3)  Musée  de  la  Ville, 


K 


243 

traces  dans  les  derniers  travaux.  Au  xii''  siècle,  le  château 
s'ouvrait  sur  la  rue  de  THorloge  actuelle,  par  une  arcade 
que  nous  voyons  encore,  et,  au  siècle  précédent,  il  y  avait  sur 
la  place  intérieure,  un  orme  sous  lequel  le  comte  Guillaume  I 
et  ses  successeurs  édictaient  leurs  actes  publics  (4). 

Un  incendie  détruisit  la  chapelle  Saint-Aiban,  ainsi  que  le 
reste  de  la  cité,  vers  Tan  890,  mais  cette  église  échappa  au 
désastre  de  l'an  1023. 

Les  bourgeois  d'Auxerre  reçurent,  au  xiii«  siècle,  de  la 
comtesse  Mathilde,  la  permission  de  s'assembler  dans  une 
des  salles  du  palais,  pour  leurs  réunions  publiques. 

Plus  tard,  en  4367,  à  la  réunion  du  comté  à  la  cou- 
ronne, le  roi  y  établit  le  siège  d*un  bailliage  royal,  qui  sub- 
sista jusqu'en  4*789.  On  appelait  alors  le  palais  la  Maison 
royale.  Sous  Louis  XII,  en  1509,  l'édifice,  depuis  longtemps 
en  ruines,  fut  l'objet  de  réparations.  En  1602,  un  arrêt  du 
conseil  d'Etat  prescrivit  sa  reconstruction,  attendu  son  éiai 
de  vétusté.  Mais  ce  ne  fut  guère  qu'en  1617  qu'on  put  poser 
la  première  pierre  du  nouvel  édifice,  après  l'approbation 
d'un  marché  fait  avec  Claude  Hartîn,  mattre-arcnitecte  du 
roi  à  Fontainebleau,  qualifié,  «  entrepreneur  des  chftteau  et 
maison  royale,  prisons  et  conciergerie  d'Auxerre  (2)  »  et  qui 
avait  dressé  le  plan  du  nouvel  édifice,  et  le  devis  s'en  élevait 
à  78  mille  livres.  Mais  on  ne  s'arrêta  pas  là,  et  M.  Chardon 
raconte  qu'il  fut  achevé  en  1622,  et  coûta  plus  de  cent  mille 
livres  aux  paroisses  du  bailliage,  sur  lesquelles  cetjLe  somme 
importante  avait  été  imposée. 

Le  caractère  du  palais  actuel  est  bien,  en  effet,  dans  le  style 
du  temps  de  Louis  XIII  :  aspect  solide,  murs  en  briques, 
pilastres  à  chapiteaux  doriques  ;  sur  la  frise  des  guirlandeSi 
non  terminées;  la  partie  postérieure  de  l'édifice  a  été  moder- 
nisée tout-à-fait.  Les  troubles  de  la  Fronde  ne  permirent  pas 
d'entretenir  longtemps  le  palais  en  bon  état,  car,  en  1667,  il 
fallut  que  les  officiers  du  bailliage  allassent  tenir  leurs  audien- 
ces à  rhôtel-de-ville,  et  cela  dura  plusieurs  années,  par  la 
négligence  du  receveur  du  roi  à  faire  faire  les  réparations. 
Un  rapport  de  prudhommes  constatait  qu'il  y  avait  pour  aller 


(1)  Data  in  coiMlo^  êub  ulmo,  porte  une  charte. 

(2)  Archives  de  PYonne,  A  6  ;   marché  du  il  Janvier  1617  et 
compte» 


244 

aux  salles  ane  montée  de  bois  tout  en  ruines,  en  sorte  qu'il 
était  périlleux  d'y  monter.  Ce  n'est  que  buit  ans  après  qu'on 
y  porta  remède. 

On  peut  voir,  dans  la  conférence  faite  par  M.  Challe,  com- 
ment,«n  1867,  la  Tille,  propriétaire  du  vieux  palais,  voulant  y 
installer  sa  bibliothèque  et  son  musée,  y  a  fait,  sous  sa  direc- 
tion de  nombreux  travaux  d'appropriation;  comment  on  a 
fait  disparaître  plusieurs  édifices  parasites  qui  obstruaient  la 
vue  du  palais,  et  comment  on  a  oâti  sur  la  façade  un  grand 

fMgnon  en  brique  et  pierre,  dans  le  style  Louis  XIII,  comme 
e  corps  du  bâtiment. 

Au  côté  droit  de  ce  pignon  s'étend  un  bâtiment  moderne 
à  trois  étages,  construit  en  4823,  pour  servir  de  prison  et 
améliorer  cette  partie  du  service  qui  laissait  beaucoup  à  dési- 
rer. Il  est  sans  aucun  caractère,  mais  on  l'a  approprie  à  l'in- 
térieur à  sa  destination  scientifique.  M.  Challe  a  eu  l'heureuse 
idée  d'y  faire  incruster  des  médaillons  reproduisant  les  traits 
ou  rappelant  au  moins  le  souvenir  des  hommes  «  qui  dans  ce 
pays  avaient  acquis  le  plus  de  renommée  dans  les  lettres,  les 
sciences  et  les  arts  (1).  » 

Ces  médaillons  sont  dus  au  ciseau  d'un  amateur  Auxerrois, 
M.  Micheloo,  et  ne  sont  pas  indignes  d'attention.  Ils  rapel- 
lent  les  traits  :  4* dUéric,  moine  de  Saint-Germain  et  poète 
au  IX*  siècle;  2*"  de  Jean  Régnier,  poète  et  bailli  d'Auxerre 
au  xv«  siècle  ;  3^  de  Jacques  Amyot,  savant  écrivain  et  évé- 
que  du  xvi«  siècle;  4^  de  La  Curne  de  Sainie-Pallaye,  acadé- 
micien; 5' de  l'abbé  Lebeuf;  G""  de  Soufflet,  l'architecte  du 
Panthéon,  tous  du  xviu*  siècle;  ?<>  enfin  ûu  Jocteur  Roux, 
chirurgien  célèbre,  mort  de  nos  jours.  Il  reste  encore  des 
places  vides  sur  cette  façade,  pour  recevoir  les  bustes  de  nos 
futurs  grands  hommes. 

Terminons  cette  énumération  en  signalant  encore  l'eflSgie 
de  la  comtesse  Haihilde  du  xiii*  siècle,  qui  s'élève  sur  la 
façado  sud  du  même  bâtiment,  et  enfin  le  portrait  de  Pierre  de 
Courtenay,  le  rude  comte  d'Auxerre,  devenu,  pour  son  mal- 
heur, empereur  de  Constantinople,  et  qui  le  premier,  en  1188, 
accorda  aux  habitants  d'Auxerre  une  charte  de  franchises. 

C'est  dans  cette  altitude  de  libérateur  qu'il  est  représenté 
sur  la  face  nord  du  grand  pignon  du  palais.  H.  Hichelon  lui 

(i)  M.  Cballe,  Conférences  ibid. 


845 

a  donné  Tair  énergique  que  ses  actions  lui  font  supposer.  Une 
élégante  et  ferme  composition  de  style  renaissance  lui  sert  de 
cadre. 

L'intérieur  de  l'ancien  palais  n'a  rien  conservé  de  sa  phy- 
sionomie primitive,  si  ce  n'est  au  rez-de-chaussée  des  salles 
voûtées  qui  servaient  de  prisons,  et  au  premier  étage  la  salle 
dite  du  conseil^  aujourd'hui  le  cabinet  do  lecture  delà  Biblio- 
thèque publique  :  Un  plafond  à  solives  apparentes,  une  large 
cheminée  avant  sur  ses  pieds-droits  deux  statues  médiocres 
de  la  Justice  et  de  la  Force,  voilà  les  seules  choses  anciennes 
du  palais  qu'on  y  voit.  Un  président  du  tribunal,  H.tlhardon, 
que  nous  avons  tous  connu,  et  qui  était  renommé  par  son 
esprit  et  la  sûreté  de  son  jugement,  y  a  fait  graver  sur  le  mar- 
bre ces  mots  bien  placés  en  ce  lieu  : 

Quicumque  pareil  improbis^ 
probis  nocel. 

La  grande  salle  de  la  Bibliothèque,  surmontée  d'une  gale- 
rie, est  remarquable  par  ses  proportions.  Elle  a  26  m  70  de 
longueur  sur  14  >»  60  de  largeur. 

Les  collections  de  ce  dépôt  sont  précieuses  par  leur  ri- 
chesse et  leur  variété.  On  y  compte  près  de  40  mille  volumes 
et  480  manuscrits,  dont  quelques-uns  sont  d'une  grande 
valeur  pour  l'histoire  du  pays.  Tels  sont  dans  ce  genre:  la 
chronique  de  Clarius  de  Sens  (xi®  siècle)  ;  la  chronique  de 
Yézelay  (xu^  siècle]  ;  l'histoire  des  évéques  d'Auxerre  (xii« 
siècle)  ;  la  chronique  de  Saint-Harien(xiii*  siècle)  ;  les  manus- 
crits historiques  sur  le  diocèse  d'Auxerre  de  Dom  Viole  et 
Dom  Cottron,  savants  bénédictins  d'Auxerre,  émules  des 
D.  Grenier  et  autres  célèbres  écrivains  de  cet  ordre.  Une 
collection,  également  précieuse,  est  celle  du  très  regretté  et 
savant  M.  le  comte  Léon  de  Bastard,  et  qui  a  été  donnée  à 
la  ville,  cette  année  même,  par  Madame  la  baronne  de  Bastard, 
sa  mère.  Elle  concerne  exclusivement  le  département.  On  y 
remarque,  outre  des  imprimés,  plusieurs  manuscrits  et  spé^ 
cialement  un  recueil  d'inscriptions  sénonaises  formé  avant 
1789,  et  oui  a  appartenu  à  M.  Tarbé,  imprimeur  à  Sens. 

Les  collections  scientifiques  de  la  société  des  Sciences  de 
l'Yonne,  qui  concernent  surtout  le  département^  vont  être 
largement  installées  dans  les  salles  du  bâtiment  à  droite  du 
palais,  et  au-dessus  de  la  bibliothèque  s'étend  une  autre 
vaste  salle  destinée  au  musée  des  tableaux. 


246 

Le  sonvenk  de  cette  restanratioB  est  relaté  sur  une  plaque 
de  marbre  noir  placée  sur  la  face  nord  du  Musée. 
Voici  le  texte  de  Tinscription  : 

Cet  édifice. 

Résidence  des  rois  sous  les  deux  premières,  dyncbslies^ 

Devenu  au  X^  siècle  le  château  des  comtes  d'Auxerre^ 

Et  au  XV*  le  palais  du  bailliage  royal. 

Reconstruit  partiellement  en  JMDIX^  puis  en  MDCXX^ 

a  été  restauré  avec  façade  nouvelle  en  MDCCCLXVIII^ 

M,  Tarbé  des  Sablons  étant  Préfet  de  V  Yonne, 

M.  Challe^  maire^ 

MM.  Barbier^  Bauchtr^  Courot^ 

Le  baron  Demadières^  Flocwrd^  Laurent-Lesseré^ 

Lefèvre^  Lepère,  Leroy  y  Lorin^  Louzon,  Marie^ 

baron  Martineau  des  Chesnez^  Mérat-Beugnon^ 

MilliauXy  Petit-Augé^  Piétresson^  Plait, 

Potenot^  Ravin^  Rémy^  Ribière^  Robin^  Roger, 

Salle,  Trutey-Mara/nge^ 

conseillers  municipaux. 

Nous  ne  quitterons  pas  le  vieux  palais  de  justice  sans 
faire  un  retour  sur  son  passé,  et  nous  emprunterons  le  suje 
de  nos  récits  aux  Comptes  du  domaine  royal  d'Auxerre 
qui  sont  conservés  aux  archives  de  la  Côte-d'Or,  série  B. 

Le  palais  était,  au  xv""  siècle,  le  siège  de  trois  juridictions: 
celle  du  prévôt,  chargé  de  réprimer  les  délits  de  moindre 
importance ,  que  nous  appelons  correctionnels  ;  celle  du 
bailli,  en  appel  des  sentences  du  prévôt  et  jugeant  les  affaires 
civiles  des  bourgeois  du  roi,  ainsi  que  les  crimes  ;  enfin  la 
plus  redoutés,  celle  du  prévôt  des  maréchaux,  justice  som- 
maire contre  les  vagabonds  de  toute  espèce.  Un  officier  su- 
balterne, le  châtelain,  avait  la  garde  du  château. 

Les  degrés  de  pénalité  sont  difficiles  à  fixer:  le  prévôt 
pouvait  aller  jusqu'à  la  mort,  comme  il  le  fit  en  4586,  en 
condamnant  une  femme  à  être  pendue  et  étranglée,  et  brûlée 
ensuite,  sentence  qui  fut  confirmée  par  le  Parlement,  qui  se 
réservait,  heureusement,  le  droit  de  révision. 

Les  causes  criminelles  étaient,  à  plus  forte  raison,  da 
ressort  du  bailli  :  au  milieu  du  xvi«  siècle,  on  lui  attribua 
les  accusations  d*hérésie,  qui  amenaient  souvent  des  sen- 
tences de  mort,  lesquelles  étaient  révisées  au  Parlement. 


m 

Chaque  juridiction,  ou  au  moiiis  les  deux  premièriBS  qii 
étaient  pernianentes,  avait  son  auditoire  distinct.  Lar  chambre 
du  conseil,  occupée  aujourd'hui  par  le  cabinet  de  lecture  de 
la  bibliothèque,  était,  comme  son  nom  l'indique,  le  lieu  de 
réunion  du  gouverneur,  du  bailli  et  des  autres  officiers  du 
roi.  On  dépensait,  pour  la  chauffer,  en  1479,  12  moules  de 
bois  et  150  fagots.  La  grande  salle,  qui  est  aujourd'hui  la 
salle  de  la  bibliothèque,  était  tapissée  de  drap  bleu  fleurde- 
lisé (1571).  Messire  Jean  Rapine,  mattre-d'hôtel  du  roi, 
était  alors  gouverneur  du  comté  et  recevait  300  livres  de 
gages.  Jean  Régnier,  bailli  du  duc  de  Bourgogne  en  1487» 
le  même  dont  l'effigie  est  sculptée  sur  la  façade  du  musée, 
ne  recevait  que  1 00  livres  de  gages. 

En  1551,  le  bailliage  fut  érigé  en  présidial,  tribunal  de 
justice  jugeant  souverainement  de  toutes  causes  civiles  d'une 
valeur  de  moins  de  250  livres.  En  1 585,  les  officiers  du  bail- 
liage et  du  présidial  réunis,  étaient  au  nombre  de  18.  Us 
assistèrent  à  la  procession  de  la  Fête-Dieu  avec  une  torche 
de  cire  de  S  livres  à  la  main. 

A  la  même  époque,  les  Cordeliers  célébraient  la  meisse 
quatre  fois  par  semaine  à  l'issue  des  plaids  du  bailliage,  et 
deux  autres  jours  à  l'issue  des  plaids  de  la  prévôté. 

Le  château  était  divisé  en  deux  cours  par  un  mur  (an 
1518).  Le  gouverneur  y  avait  son  logement;  mais  les  rema- 
niements successifs  apportés  dans  les  édifices  ne  permettent 
pas  d'en  restituer  la  physionomie. 

Au-dessous  des  salles  de  justice  étaient  les  prisons  de 
différentes  sortes  (1).  La  prison  criminelle,  placée  sous  la 
chambre  du  conseil,  était  comme  un  vade  in  pace  ;  on  l'appe- 
lait le  CroL  11  y  avait  des  prisons  dans  la  Tour-Gaillarde, 
dont  le  mauvais  état  permit  aux  prisonniers  de  s'évader  en 
1427.  Une  autre  prison  s'appuyait  sur  le  mur  romain  qui 
fermait  la  cour  à  l'ouest.  Enfin  il  y  en  avait  une  dernière, 
appelée  la  Jacquette  (1518). 

On  fit  faire,  en  1519,  une  cage  dans  le  genre  de  celle  ob 
Louis  XI  avait  fait  enfermer  La  Balue.  C'était,  dit  le  compte. 


(1)  Voici  leur  énumération  en  1439  :  La  prison  au  haut  de  la  Tour 
Gaillarde  ;  la  Chambre  aux  Bourgeois;  la  Chambre  au  Maletat;la 
Chambre  qui  est  dessous,  appelée  laCuotte,  et  la  prison  dessus  le 
Grot  (B,  2tt71  ;  compte  de  1429,  Archives  de  la  Côte-d'Or). 


248 

une  prison  de  bois  de  8  à  9  pieds  de  longaeur,  sur  7  de  lar- 
geur et  6  à  7  de  hauleur. 

La  géhenne  ou  lorture  s'appliquait  nécessairement  dans 
la  prison.  En  4504,  on  établit,  à  cet  effet,  près  de  la  chambre 
du  conseil,  une  pièce  de  bois  de  la  longueur  de  la  galerie,  oii 
plusieurs  voleurs  furent  mis  à  la  question  cette  année-là.  En 
1505  on  donna  l'entretien  des  prisonniers  ou  le  geolage  à 
bail,  moyennant  6  deniers  par  prisonnier.  Il  n'y  en  eut  que 
vingt  dans  Tannée. 

Disons  quelque  mots  des  mœurs  judiciaires  et  des  sen- 
tences prononcées  au  palais  pendant  les  xv»  et  xvi«  siècles. 

Les  punitions  corporelles  étaient  ordinaires  au  moyen-âge. 
Les  lois  et  les  mœurs  les  avaient  établies.  La  peine  de  mort, 
qui  soulève  tant  de  répulsion  de  nos  jours,  était  fréquem- 
ment appliquée.  La  sévérité  répondait-elle  aux  nécessités  des 
temps,  ou  était-elle  le  produit  des  mœurs?  Peut-être  était-ce 
Tun  et  l'autre.  Toujours  est-il  que  les  détails  des  comptes  de 
frais  de  justice  de  certaines  années  sont  effrayants. 

Ce  serait  faire  de  la  statistique  que  de  les  raconter;  nous 
resterons  dans  notre  rôle  d'anecdotier. 

En  4478,  trois  maîtres  des  hautes-œuvres  de  Paris,  de 
Troyes  et  de  Sens  passèrent  à  Auxerre  «  pour  sçavoir  s'il  y  a 
aucunes  choses  à  besogner  de  leur  office.  »  Il  paraît  que  la 
ville  manquait  alors  de  bourreau.  En  1480,  celui  de  Sens, 
J.  Duru,  y  revint:  on  lui  donna  6  deniers  pour  acheter  une 

taire  de  gants  et  de  couteaux,  «  pour  faire  justice.  »  II 
attit  de  verges,  dans  les  carrefours  de  la  ville,  Mariin  de 
Yalvin;  puis  lui  coupa  Toreille  et  le  marqua  à  la  joue.  Ce  co- 
quin fut  banni  du  comté  «  pour  ses  démérites.  » 

En  1506,  on  fustigeait  «  en  chambre  »  deux  individus 
«  pour  certain  petit  larrecin.  »  Cet  adoucissement  n'avait 
pas  toujours  lieu.  En  1508  on  fit  une  razzia  sur  les  men- 
diants étrangers  qui  se  glissaient  dans  les  Hôtels -Dieu, 
a  vivant  sur  le  bonhomme  et  usurpant  le  bien  public.  »  Le 
bourreau  en  fusti|[ea  huit  dans  les  carrefours,  à  10  sous  par 
tête.  En  1537,  sur  sentence  du  prévôt,  la  femme  Rousset  fut 
fustigée  dans  les  carrefours,  puis  marquée  sur  le  front  d'un 
fer  chaud  portant  une  fleur  de  lis. 

Les  hérétiques  furent  vivement  poursuivis  à  partir  de 
1538, 'et  souvent  condamnés  à  mort  par  le  bailli,  terrible 
application  des  lois  qui  n'arrêtait  pas  les  sectaires. 


249 

On  rouait  et  on  brûlait  certains  criminels.  Bien  plus,  en 
1538,  le  bailli  condamna  à  mort,  avec  des  compléments  ex- 
traordinaires, un  nommé  Gille  de  la  Rose,  dit  Forgeron, 
grand  coupable  dont  les  crimes  ne  nons  sont  pas  connus. 
Le  bourreau  lui  trancha  la  tête  et  rattacha  à  une  potence; 
puis  il  coupa  son  corps  en  quatre  quartiers  qui  furent  mis 
aux  principales  portes  de  la  ville. 

Les  suicides  étaient  aussi  l'objet  d'une  réprobalton  absolue 
et  bien  légitime.  En  1551,  le  prévôt  envoya  à  la  voirie  le 
corps  d'un  malheureux,  mort  de  cette  manière. 

Les  troubles  du  milieu  du  xvi^  siècle  avaient  jeté  dans 
les  campagnes  une  foule  de  coquins  dignes  de  la  hart,  dé- 
serteurs des  troupes  régulières ,  vagabonds,  etc.  Il  fallait 
sévir  absolument  contre  eux,  et  le  prévôt  des  maréchaux  de 
France  s'en  chargea.  En  1565  il  vint  siéger  à  Auxerre  et 
condamna  à  la  potence,  d^une  fournée,  sept  vagabonds  I  Le 
dernier  tiers  du  xvi®  siècle  vit  souvent  des  exécutions  de  ce 
genre,  en  moindre  nombre  toutefois. 

Terminons  ces  récits  par  un  fait  plus  digne  de  souvenir. 
C'est  dans  la  grande  salle  du  palais  que  se  tint,  en  mars 
1789,  l'assemblée  du  Tiers-Etat  du  bailliage,  qui  devait  en*- 
voyer  pour  députés  aux  Etats-Généraux,  MM.  Marie  de  la 
Forge  et  Paultre,  de  Saint-Sauveur. 

RUB  DES  FOURBISSBURS* 

Cette  ruelle  tortueuse,  qui  suit  le  contour  extérieur  du  mur 
de  la  cité  à  Touest,  était  habitée  au  moyen-âge  parles  artisans 
qui  fourbissaient  et  nettoyaient  les  armures;  de  là  son  nom. 

QUARTIER  SAINT-GERMAIN. 

C'était  avec  raison  qu'au  moyen  âge  on  appelait,  dans  la 
ville,  ce  quartier  le  Bout  du  Monde,  car  il  n'était  guère  acces- 
sible de  la  cité.  Compris  entre  la  rue  des  Grands-Jardins,  la 
rivière,  la  rue  Saint-Slméon  et  les  murs  de  la  ville  au  nord, 
une  seule  rue  y  conduisait  de  la  cité  romaine  par  une  poterne 
ouverte  dans  le  mur,  à  l'angle  de  la  rue  Cochois  et  ^e  celle 
des  Grands-Jardins.  Cette  rue  gravissait  péniblement  la  mon- 
tagne de  Saint-Loup  pour  arriver  à  l'abbaye  de  Saint-Germain. 
Un  vaste  étang,  appelé  étang  de  Saint-Vigile,  du  nom  d'un 
vieil  évéque  du  vu*'  siècle,  qui  paraît  l'avoir  possédé,  occupait 

1869.  SI 


960 

tout  remplacement  des  jardins  actu^ls^  entre  la  rue  ^es 
Grands-Jardins  et  la  rue  du  Champ,  laquelle  était,'  .bo^mm^ 
son  nom  Tindique,  tracée  en  plein  champ  et  venait  à  peine 
d'être  ouverte,  au  xn""  siècle.  De  vastes  terrains  étaient  encore 
en  culture  jusqu'à  la  rus  Saint-Germain.  La  partie  là  plus 
peuplée  du  quartier  était  la  Marine  ou  le  bourg  Saint-Loup, 
où  s'était  développé  un  grand  mouvement  commercial,  favo- 
risé par  le  passage  de  la  rivière,  le  grand  chemin  des  temps 
anciens,  et  qui  est  encore  aujourd'hui  si  nécessaire. 

RUE  DES  GRANDS-JAilOinS. 

La  rue  des  Grands-Jardins  tient  d'un  bout  à  la  rue  Napo- 
léon, et  de  l'autre  à  celle  du  Département.  Elle  clôt,  pour 
ainsi  dire,  le  quartier  Saint-Germain  du  c6té  du  sud. 

Cette  longue  rue  a,  pendant  des  siècles,  bien  mérité  son 
nom,  car  on  n'y  voyait  jusqu'à  ces  dernières  années  que  des 
murs  de  jardins,  et  les  contemporains  se  rappellent  encore  la 
construction  de  la  première  des  cinq  ou  six  maisons  qui  y 
existent. 

Cette  voie,  faisant  communiquer  du  centre  de  la  ville  au 
port,  avait,  au  moyen-âge  surtout,  une  grande  utilité  pour  les 
quartiers  de  l'ouest,  alors  que  le  clottre  du  Chapitre  se  fer- 
mait au  gré  de  ce  corps,  et  qu'il  n'y  avait  point  de  porte  dans 
le  mur  de  la  cité  du  côté  du  nord. 

On  n'y  remarque  rien  de  particulier  que  l'arcade  ogivale 
qui  se  trouve  au  coin  de  la  rue  des  Trois-Haries  :  c'est  le 
reste  d*une  construction  du  xii«  au  xiii''  siècle,  qui  porte  un 
édifice  dans  lequel  on  voit,  du  côté  du  nord,  des  restes  du 
même  temps. 

Avant  que  la  ville  moderne  ait  été  créée  par  les  comtes,  au 
\n^  siècle,  la  cité  n'était  donc  pas  ouverte  sur  le  chemin  qui 
devait  s'appeler  la  rue  des  Grands-Jardins.  Tout  ce  côté  de 
la  fortification  était  défendu  par  un  vaste  étang  qui  prenait  sa 
naissance  au  pied  de  la  vallée  de  Motre-Dame-la-d'Uors  et 
recevait  les  eaux  de  la  montagne  qui  domine  la  ville  au  sud- 
ouest.  On  lui  avait  donné,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut, 
le  nom  d'étang  de  Saint-Vigile.  Tout  le  vaste  pâté  de  terrains 
entre  les  fossés  de  la  cité  et  la  rue  du  Champ  était  occupé 
par  cette  nappe  d'eau.  Les  communications  étaient  si  peu 
faciles  avec  la  paroisse  Saint-Loup,  qu'on  appelait,  comme 
nous  l'avons  déjà  vu,  au  moyen  âge,  ce  quartier  le  Bout  du 
Honde. 


H.  Chardon  raoporte  ^  rétaii|;^aiDt-Yigile  existait  en- 
core au  zm*  siècle.  C'est  peut-être  bien  hardi.  La  rue  'des 
Grands-Jardins  était  ouverte  au  moins  au  xiii*  siècle,  époque 
de  cette  arcade  dont  nous  avons  fait  mention  plus  haut. 
Elle  s'appelait  alors,  suivant  Tendroit  dont  on  parlait,  ou  au 
moins  en  1339  (I],  là  rue  dessous  la  Maison  Dieu  de  Saint- 
lltiennet  la  rue  de  dessous  le  Courtil  aux  Cordelters,  parce 
que  les  religieux  possédaient  un  jardin  à  l'extrémité  nord- 
oùest  de  cette  rue,  et  la  rue  de  Sous-Murs,  c'est-i-dire  sous 
les  murs  romains.  Plus  tard  (1420)  c'est  la  rue  derrière  le 
Clottre,  et  enfin  la  rue  de  TEtang  de  Saint-Vigile.  Le  ploi 
souvent  on  Femaraue  gn'oa  ne  parle  que  de  mnds  clos 
dans  cette  partie  de  la  ville  (9^. 

Les  atterrissements  successifs  ont  fini  par  combler  Tétang 
de  Saint-Vigile  ;  mais  les  creusées  nécessaires  pour  la  fondai- 
tion  des  maisons  doivent  en  être  bien  profondes  si  l'on  veut  at- 
teindre le  sol  primitif,  et  Ton  enlève  un  amas  de  détriius  ma- 
récageux qui  ne  laissent  aucun  doute  sur  l'ancien  état  des 
lieux.  Cet  état  du  sol  se  retrouve  dans  Templacefloent  des 
maisons  des  dames  Ursulines  tout  en  face  la  rue  Quincam- 

Soix,  aussi  bien  que  du  côté  de  l'ancien  couvent  des  Bernar- 
ines. 

M.  Lefort,  architecte  à  Sens,  qui  a  construit,  en  1865,  un 
grand  et  bel  édifice  dans  la  maison  des  dames  Ursulines, 
a  constaté  qu^il  fallait  descendre  jusqu'à  8  m.  65  pour  trouver 
le  sol  natif.  La  pente  se  relève  brusquement  à  3  mètres  en  se 
rapprochant  de  la  rue  du  Champ.  Le  sol  de  l'étang  était  une 
alluvion  formée  par  le  temps  et  non  le  résultat  de  remblais 
successifs. 

La  maison  des  Bernardines,  placée  à  l'angle  de  la  rue  Na- 
poléon, s'étendait  sur  la  partie  qui  conduit  à  la  rue  de  Paris. 
Ses  dépendances  s'ouvraient  dans  la  rue  des  Grands-Jardins. 
Dès  lexv^  siècle  les  Bernardines  y  avaient  un  jardin,  et  le 
ruisseau  ou  conduit  qui  venait  par  dessous  les  Cordeliers 
s'appelait  le  ru  de  Herdreau.  On  avait  dès  lors  ouvert  une 
fausse  poterne  dans  le  mur  romain  pour  communiquer  chez 
les  Pères  Cordeliers  (3}. 

(I)  Registre  de  PHôtelDieu.  . 

(9^  Archives  de  l'abbaye  de  Notre-Daue^la-d'Hors,  en  1970. 

(S)  Compte  de  rÛôtol-Dieu  de  1467. 


258 
ftOB  DU  caiiir. 

La  rue  du  Cbamp  s'ouvre  sur  la  me  de  Paris  qu'elle  met 
en  communication  avec  la  Marine.  C'était,  en  4S24,  la  rua 
Campi  (4).  En  1284,  Jean  de  Yenouse,  prêtre  du  chœur  de 
l'église  de  Saint-Etienne,  y  achète  de  l'abbé  de  Saint-Mariea 
«  une  place  de  peu  de  valeur  tenant  à  d'autres  places.  »  La 
rue  longeait  alors  la  chaussée  de  l'étang  Saint-Yigile  à  droite, 
et  on  peut  croire,  en  voyant  la  rectitude  de  son  tracé,  qu'elle 
fut  régulièrement  ouverte  dans  les  terrains  cultivés  dépendant 
de  l'abbaye  Saint-Germain,  au  moment  de  la  construction  de 
la  ville  moderne. 

Des  maisons  la  bordaient  çà  et  là  au  xiii**  siècle,  mais  en 
4503  il  y  avait  encore  au  milieu  des  habitations,  des  cIo- 
seaux,  des  places  à  courtils  et  des  vignes  (2).  Le  bailli-poète 
du  XV"  siècle,  Jean  Régnier,  dont  les  œuvres  réunies  en  un 
petit  volume  sont  si  rares  et  si  chères,  y  étendait  ses  jardins 
aux  environs  de  l'église  actuelle  du  collège  (3). 

En  1580  on  y  remarque  des  granges  et  des  jardins  aussi 
bien  que  des  maisons.  Celles-ci  n'ont  jamais  plus  d'un  étage 
au-dessus  du  rez-de-chaussée  (4). 

L'abbaye  Saint-Germain  y  jouissait  de  la  plupart  des  Cen- 
sives  surtout  sur  la  partie  nord. 

Lebeuf  croyait  que  la  vanne  de  décharge  de  l'étang  de 
Saint-Vigile  était  placée  à  l'extrémité  de  la  rue,  à  l'est. 

L'heureuse  situation  de  la  rue  du  Champ  semble  l'avoir 
disposée  dans  tous  les  temps  pour  recevoir  de  grands  éta- 
blissements religieux  ou  de  grandes  maisons  bourgeoises. 

H.  Bastonneau,  mattre-d'hôtel  du  roi,  seigoeur  deYince- 
loties,  occupait  la  maison  qui  est  devenue  le  Séminaire,  en 
1650.  M.  Joachim  Fernier,  conseiller  au  bailliage,  vendit  sa 
maison  aux  Filles  de  la  Providence,  en  1684.  Hais  c'est  sur- 
tout par  rbistoire  de  ses  établissements  religieux  que  la  rue 
du  Champ  est  renommée. 

La  chapelle  des  Trois-Maries  était  à  l'angle  de  la  rue  Quin- 
campoix  où  s'élève  maintenant  la  chapelle  du  collège.  J'en 
parlerai  plus  au  long  à  l'article  de  cette  rue. 

(1)  Carlulaire  du  pUancier  de  Sai n^G«rma«n,  r  8. 

<2)  Gensier  d*Auxerre,  n«  5,  Archives  de  l'Yonne. 

(3)  Compte  de  PHÔlel-Dîeu  de  1440. 

(i)  Il  y  avait  encore,  en  i693|  un  cul-desac  appela  PeUte  Rue 
du  Cbamp,  qui  aboutissait  dans  la  Grande  Rue.  U  a  été  absorbé  dans 
les  Jardins  du  Collège. 


853 

Les  religieuses  de  la  Visitation,  appelées  de  Hontargis  par 
M"*  Germaine  Rousselet,  veuve  de  M.  Gaspard  Berault, 
s'installèrent,  au  commencement  de  janvier  1658,  dans  la 
maison  de  cette  dame,  située  paroisse  Saint-Eusèbe.  En  4660 
elles  achetèrent  de  H.  de  la  Rivière,  vicomte  de  Tonnerre, 
bailli  d'Auxerre,  et  de  sa  femme  Marie  Bastonneau,  la  maison 
qui  devait  être  le  noyau  de  leur  couvent.  De  1660  à  1670  elles 
y  firent  de  nombreux  travaux  qui  furent  exécutés  par  un  sieur 
Lecestre,  architecte  et  entrepreneur  à  Semur  (1).  C'est  de  ce 
temps  que  date  le  vaste  massif  de  bâtiments  supporté  par  une 
arcature  qui  forme  un  cloître  carré  et  qui  s'élève  à  une  grande 
hauteur.  C'est  aujourd'hui  le  Séminaire.  Nous  verrons  plus 
bas  comment  cette  transformation  s*est  opérée.  Ces  reli- 
gieuses, dont  la  règle  était  très  sévère,  avaient  un  vêtement 
qui  y  répondait  ;  elles  portaient  l'habit  noir  très  simple  de  ma- 
tière et  de  coupe  ;  la  robe  en  forme  de  sac  assez  large  ce- 
pendant ;  les  manches  larges  et  longues  ;  leur  voile  était 
d'étàmine  noire  sans  doublure  ;  sur  le  front  elles  portaient  un 
bandeau  noir  et  au  lieu  de  guimpe  une  barbette  de  toile 
blanche  sans  plis  ;  une  croix  d'argent  leur  descendait  sur  la 
poitrine.  Les  dépendances  de  leur  maison  étaient  considé- 
rables et  leur  église  faisait  face  à  la  rue  Saint-Siméon.  (Xoyez 
cette  rue.) 

En  1664,  il  y  avait  déjà  14  sœurs  de  chœur,  et  le  zèle 
croissant' on  en  comptait  37  en  1777. 

Les  Filles  séculières  de  la  Providence,  dont  la  mission  était 
l'enseignement  des  jeunes  filles  et  surtout  des  nouvelles  con- 
verties, et  le  soin  des  malades,  paraissent  en  1661 .  Elles  s'é- 
tablissent d*abord  sur  la  paroisse  de  Saint-Regnobert,  dans 
une  maison  de  H.  Housset,  chantre  de  la  cathédrale,  qui  avait 
appartenu  aux  seigneurs  de  Beaujeu,  et  qui  était  au  bas  de  la 
rue  Napoléon  actuelle.  Elles  y  étaient  encore  en  1682.  Elles 
allèrent  ensuite  sur  la  paroisse  de  Saint-Pierre-en-Chàteau,  et 
enfin  dans  la  rue  du  Champ.  Le  27  février  1684,  M.  Joachim 
Fernier,  conseiller  au  bailliage,  vendit  à  la  supérieure  et 
fondatrice,  dame  Marie  Gauthier,  «  une  maison  composée 
d'un  grand  corps  de  logis  accompagné  de  deux  pavillons  si- 
tués paroisse  Notre-Dame-la-d'Hors,  rue  du  Champ  d'Azur  (2) 

(1)  Archives  des  Visitandines. 

(3)  C'est  la  seule  fois  que  j'ai  vu  cette  épithète  accolée  au  nom  de 
cette  rue. 


2Rk 

dont  le  jardin  tenoità  la  rue  dmous  U$  Ccrddiers.m'  des 
Grands-Jardins.  » 

On  reconnaît  dans  cette  description  la  oiassive  construetioD 
en  briques  et  pierres  qui  forme  la  partie  principale  de  la 
maison  des  dames  Ursulines  aciuelles. 

Les  Filles  de  la  Providence  avaient  été  approuvées  par  let^ 
très  patentes  du  mois  de  janvier  1678.  Elles  ne  tardèrent 
pas  à  prendre  de  Textension  :  on  y  comptait  54  filles  en 
1726  (1).  Leur  maison  avait  souvent  servi  d'asile  ou  de  liea^ 
dç  détention  aux  nouvelles  converties  des  villes  du  diocèse 
d'Au;serre  et  des  bords  de  la  Loire. 

Le  xv!!!"*  siècle  se  passa  sans,  rien  changer  au  but  .des  Pri^ 
videntiennes»  et  en  1790  elles  offraient  encore  de  conlinuer 
réducation  des  filles  pauvres  ;  mais  la  Révolution  n*ent6Ddit. 
pas  leurs  prières  et  les  renvoya  dans  leurs  familles. 

Le  séminaire  diocésain  fut  aussi  établi  dans  la  rue  du 
Champ.  Il  occupait  l'emplacement  d'une  partie  du  jardin  da 
collège  et  la  lourde  construction  de  sa  chapelle  longe  encore 
la  rue  Quincampoix.  C'est  un  édifice  de  style  ionique.  La 
façade,  qui  donne  dans  la  rue  du  Champ,  était  élevée,  avant 
rabaissement  du  sol  de  la  rue,  sur  un  massif  de  six  marches. 
Deux  pilastres  supportent  l'entablement.  Les  bâtiments  da 
séminaire  ont  été  démolis  pendant  la  révolution. 

Ce  fut  l'évéque  André  Colbert  qui,  le  1 3  juin  1673>  acheta 
de  H.  Baudesson  et  des  autres  héritiers  de  11.  Camus,  bailli 
d'Auxerre,  une  grande  maison  de  la  rue  du  Champ,  pour  y 
construire  de  ses  deniers  les  bâtiments  et  la  chapelle  dont 
nous  venons  de  parler.  Les  bâtiments  ont  été  démolis  pendant 
la  Révolution. 

89  fit  disparaître  les  grandes  communautés  de  la  rue  du 
Champ.  La  maison  des  Yisitandines  qu'on  appelait  aussi 
les  Sainte-Harie  devint  un  hôpital  militRire.De  1808  à  1814 
les  prisonniers  espagnols  y  furent  installés,  et  y  moururent 
en  grand  nombre  du  typhus  qui  fit  également  Beaucoup  dé 
victimes  parmi  les  personnes  charitables  qui  se  dévouèrent  à 
soigner  ces  malheureux. 

En  1808  ces  prisonniers  étaient  déjà  nombreux  à  Aoxerre 
et  dans  les  environs,  et  la  ville  était  à  peine  gardée  par  une 
compagnie  de  vétérans.  Un  complot  fut  ourdi  parmi  les  pri* 
sonniers  détenus  dans  une  des  salles  de  rhftpîititK  .Il':S'agi9'! 

(i)  Archives  de  l^onne^  Providentennes. 


255 

sait  de  forcer  la  garde,  puis  de  se  répandre  dans  la  ville  et  de 
réunir  les  divers  corps  des  prisonniers  dispersés  aux  alen- 
tours, en  faire  une  masse  et  pousser  une  pointe  sur  l'Espagne. 

Un  jeune  étudiant  en  médecine,  M.  Bardout  (1),  chargé  de 
la  visite  de  la  salle  des  galeux,  où  éiaient  entassés  près  de 
500  individus,  y  entrait  un  jour  comme  à  Tordinaire  ;  à  peine 
arrivé  au  milieu  il  est  interpellé  vivement  par  un  officier  qui 
parlait  français  et  Tavaii  pris  en  amitié  pour  ses  bons  soins. 
«Sauvez-vous,  lui  criet-il,  vous  allez  être  assassiné!  Il  y  a  un 
complot  pour  s'emparer  de  la  ville».  M.  Bardout,  quoique  bien 
jeune  encore,  conserve  sa  présence  (d'esprit  et  regardant  im- 
périeusement les  prisonniers,  leur  ordonne  de  se  déshabiller 
tout  nus,  comme  pour  une  visite  de  leur  sale  affection.  Ceux- 
ci,  surpris  et  incertains,  se  dépouillent  de  leurs  vêtements. 
Pendant  ce  temps«  H.  Bardout  reculant  peu  à  peu  vers  la 
porte,  y  arrive  enfin  et  se  hâte  de  quitter  la  pièce  qui  est 
refermée  aussitôt. 

L'autorité,  avertie  du  danger  auquel  elle  a  échappé,  s'em- 
pressa de  prendre  les  mesures  nécessaires  pour  étouffer  le 
complot  qui  pouvait  avoir  des  conséquences  incalculables. 

La  prison  militaire  fut  aussi  installée  dans  les  mêmes  bâ- 
timents. Un  décret  impérial  ayant  fait  abandon  pux  villes  des 
édifices  nationaux  qu'elles  occupaient,  la  ville  d'Auxerre  de* 
vint  ensuite  propriétaire  de  la  vaste  maison  des  Visitandines. 
En  4822.  poussé  par  un  pieux  zèle,  le  Conseil  municipal  l'of- 
frit à  Hgr  l'Archevêque  de  Sens  pour  y  établir  à  perpétuité  un 
petit  séminaire.  Depuis  ce  tomps  les  choses  ayant  bien  changé 
de  face,  on  voulut  revenir  sur  la  donation,  mais  elle  paratt 
irrévocable,  puisque  d'ailleurs  l'institution  en  vue  de  i::quelle 
elle  a  été  faite  existe  complètement. 

La  maison  des  Filles  de  la  Providence,  après  avoir  été 
aliénée  dans  la  Révolution,  a  été  rachetée  par  la  communauté 
des  dames  Ursulines,  qui  y  ont  fondé  une  institution  d'ensei- 
gnement considérable. 

On  a  établi  depuis  1862  le  jardin  botanique  de  la  ville 
dans  les  jardins,  loués  auparavant  à  des  particuliers,  qui 
s'étendent  dans  la  cour  du  théâtre.  Ce  jardin  est  formé  des 
plantes  croissant  naturellement  dans  le  département  de 

(1)  y.  Bardout,  né  à  Vlncelottes,  docteur  en  médecine  à  Fontaine- 
bleau, ch«tvaliër  de  la  Légion  d'honneur,  m*a  raconté  lui-même  ce 
fait[ea.i908.  II. avait  alors  6$  ans.  Il  est  mort,  malheureusement, 
assassiné  quelques  années  après  par  un  ancien  domesUque. 


256 

TYonne,  et  la  création  en  est  due  à  H.  Eugène  Ravin,  saiant 
pharmacien,  auteur  de  la  Flore  de  /Tonne. 

On  remarque  dans  le  jardin  la  statue  en  bronze  du  savant 
Joseph  Fourier,  l'auteur  de  la  Préface  de  VExpidition  d'E- 
gyptCt  de  la  Théorie  de  la  chalewr^  etc.,  secrétaire  perpétuel 
de  TAcadémie  des  sciences,  né  à  Auxerre  le  2f  mars  1768, 
mort  en  1830.  (V.  rue  Notre-Dame).  Ce  monument  est  l'œu- 
vre de  Faillot,  sculpteur,  né,  comme  Fourier,  à  Auxerre. 
Deux  bas-reliefs  en  bronze  décorent  les  faces  du  piédestal 
de  la  statue  et  rappellent  de  grands  épisodes  de  la  vie  de 
Fourier,  l'oraison  funèbre  de  Kléber  et  le  dessèchement  des 
marais  de  Bourgoin.  La  statue  de  Fourier,  sans  être  une  œu- 
vre de  grande  valeur,  donne  une  idée  de  ce  qu'aurait  pu  faire 
son  auteur  si  les  circonstances  l'avaient  favorisé.  Le  Musée 
d'Auxerre  possède  de  lui  un  modèle  en  plâtre  d'une  statue  de 
saint  Jérôme,  qui  est  bien  meilleur  que  son  Fourier. 

Cette  dernière  œuvre  doit  son  origine  à  feu  M.  Gau  de 
Gentilly,  estimable  célibataire,  qui  passait  ses  loisirs  à  la  bi- 
bliothèque de  la  ville  et  qui  feuilletait  surtout  le  grand  ou- 
vrage de  VExpédiiion  d'Egypte.  Il  y  trouva  un  si  grand 
plasir  qu'il  voulut,  en  mourant,  laisser  une  marque  de  recon- 
naissance à  l'un  des  auteurs  de  cette  publication,  en  léguant 
4,000  fr.  pour  ériger  à  Fourier  un  buste  en  marbre  qui  serait 
placé  dans  une  des  salles  de  la  Bibliothèque. 

Ce  legs,  recueilli  par  le  Conseil  municipal,  fut  développé, 
et,  au  lieu  d'un  buste,  on  résolut  d'ériger  une  statue  au  savant 
qui,  fils  d'un  tailleur  de  la  rue  Notre-Dame,  s'était  élevé  par 
son  mérite  aux  plus  hautes  dignités.  En  1848,  le  monument 
fut  installé  dans  l'ancien  jardin  botaniane,  place  Notre-Dame- 
la-d'Hors,  où  s'élève  aujourd'hui  le  palais  de  justice. 

RDB  SÀINT-SIMÉON,  AUJOURD'BOI  RUE  DB  PARIS  EN  PARTIE. 

C'était,  il  y  a  peu  d'années  encore,  l'artère  principale  d'Au- 
xerre, celle  par  laquelle  arrivaient  les  nouvelles  de  Paris  et 
pour  ainsi  dire  l'existence  de  chaque  jour  ;  par  laquelle  la 
cité  intérieure  envoyait  à  Paris  ses  produits  en  échange  de 
ceux  que  la  grande  ville  lui  adresse.  Hais  tout  cela  a  bien 
changé  depuis  l'établissement  du  chemin  de  fer  I  Revenons  à 
l'histoire  du  passé. 

Le  nom  de  Saint-Siméon  avait  été  donné  depuis  longtemps 
à  cette  rue  à  cause  d'une  chapelle  du  même  nom  qui  s'éle- 
vait sur  le  bord  de  la  route  de  PariSi  à  quelque  distance  de  la 


257 

ville.  Nos  Dères  procédaient  dans  la  désignation  des  raes 
d*une  manière  fort  naturelle.  Ici,  par  exemple,  par  suite  de 
la  coosmunication  immédiate  de  la  rue  à  la  route  et  de 
la  route  à  la  chapelle  (V.  alentours  d'Auxerre),  le  nom  de 
de  Saint-Siméon  fut  bientôt  trouvé.  Dès  le  vu*  siècle,  le 
chemin  de  Saint-Siméon  était  connu  :  c'était  la  voie  romaine 
elle-même  (1)  qui  menait  à  la  chapelle. 

Plusieurs  siècles  se  passent  ensuite  sans  qu'il  soit  fait 
mention  de  cette  rue.  Elle  se  borde  de  maisons  à  mesure  que 
la  ville  s'accroît. 

Au  xiv«  siècle  Tabbaye  de  Pontigny  y  possède  un  empla- 
cement appelé  place,  cour,  chapelle  et  rue  de  Saint-Edme,  et 
et  qui  était  situé  derrière  les  Yisitandines,  c'est-à-dire  près 
de  l'école  primaire  actuelle.  Il  y  avait  là  une  espèce  de  rue 

3ui  conduisait  à  Tbôpital  de  Saint-Edme,  destiné  aux  moines 
e  Pontigny  et  de  tout  Tordre  de  Citeaux,  et  qui  était  fermée 
par  un  mur  du  côté  de  la  rue  Saint-Siméon. 

Plus  loin,  Tabbaye  Saint-Germain  étendait  sa  censive  qui 
occupait  tout  le  côté  est  de  la  rue  en  se  rapprochant  de  la 
porte  Saint-Siméon.  C'était  là  la  limite  de  son  domaine. 

Les  documents. détaillés  concernant  la  rue  Saint-Siméon  ne 
remontent  pas  très  haut.  En  {409,  l'abbaye  Saint-Uarien  y 
possédait  huit  maisons  qui  avaient  été  détruites  peu  aupa- 
ravant par  le  feu  causé  par  la  négligence  d'un  locataire  (2). 
Il  y  avait  encore,  pendant  le  xv^  siècle,  plusieurs  places  à 
bâtir  dans  cette  rue.  Les  moines  de  Saint-Marien  y  pos- 
sédaient, en  1492,  une  maison  tenant  à  leur  clos  et  à  un  jeu 
de  paume.  Tous  ces  édifices  étaient  du  côté  ouest  de  la  rue. 

Les  bâtiments  de  la  cour  Saint-Edme,  élevés  sur  les  ter- 
rains de  l'abbaye  de  Pontigny,  au  milieu  du  xv!*"  siècle,  étant 
tombés  en  ruines  à  la  fin  du  même  temps,  furent  aliénés  en 
1620,  à  charge  de  cens  et  rentes.  Depuis  cette  époque  l'as- 
pect de  cet  endroit  a  changé,  et  on  a  bâti  sur  la  rue  Saint- 
Siméon. 

Les  Forts,  maison  du  fort  de  Boulongne  ou  de  Bologne, 
tels  sont  les  noms  divers  qu'a  reçus,  du  xv*  au  xvu''  siècle,  la 
plus  grande  partie  de  la  maison  qui  devint  le  couvent  des 
Bernardines  au  commencement  de  la  rue  Saint-Siméon,  du 
côté  de  la  rue  Napoléon.  Cette  maison  portait  pour  enseigne, 

(I)  TesUment  de  saint  Vigile,  Preuves  de  PHist.  d'Auxerre,  2*  éd. 
(3)  F.  Saint-Marien. 


258 

éD  t877,  le  fort  de  Bolongne  (1).  Elle  devait  cens  à  Tabbaye 
Sàiût'Germain:  En  4636,  les  dames  Bernardines,  efl^rayées  de 
raofnoûce  du  passage  d'une  grande  partie  de  l'armée  du  prince 
de  Candé,  qui  revenait  du  siège  de  Uôle  et  descendait  l'Yonne, 
se  réfugièrent  dans  la  ville  et  abandonnèrent  pour  toujours 
leur  ancien  monastère  des  Isles.  Elles  firent  l'acquisition 
de  cette  maison  du  Fort,  le  2  septembre  1636,  de  M.  Jean 
Béraut  de  Véritly,  moyennant  5,300  livres,  et  s'y  installèrent. 
Le  couvent,  quoique  reconstruit  sur  un  plan  régulier,  n'a 
jamais  offert  un  grand  caractère  ;  l'église  même  fut  com- 
posée de  la  réunion  de  quatre  pièces  appropriées  à  la  hâte. 

Les  Bernardines  avaient  le  costume  olanc,  scapulairé  noir 
et  ceinture  de  même  couleur.  Au  chœur  elles  portaient,  les 
unes  des  coules,  longues  robeà  descendant  jusqu'aux  pieds, 
les  autres  des  manteaux. 

Pendant  la  Terreur,  le  Comité  révolutionnaire  établit  son 
siège  dans  cette  maison  et  y  fit  renfermer  une  partie  àei 
suspects  (2).  La  Gendarmerie  l'a  occupée  ensuite  jusqu'à  ces 
dernières  années.  Elle  a  été  vendue  par  le  département  à  la 
ville  qui  y  a  établi  la  Bibliothèque  pendant  quelques  années 
et  des  écoles  qui  y  sont  encore. 

En  4543,  il  y  avait  un  ormeau  dans  la  rue  Saint-Siméon  ; 
mais  rien  n'en  indique  la  place  (3). 

Au  point  d'intersection  de  la  rue  Napoléon  et  de  la  me 
de  Paris,  s'élève  sur  la  gauche  une  maison  d'un  beau  style 
du  temps  d'Henri  lY,  à  deux  étages,  dorique  au  rez-de- 
chaussée,  composite  au  premier,  et  couron::  d'une  corni- 
che à  modillons  en  consoler  cannelées,  avec  masques  de 
lions.  Trois  belles  lucarnes  de  style  composite  terminent  la 
façade.  Sur  la  gauche  est  un  pavillon  de  même  décoration. 
Cet  édifice  appartient  aujourd'hui  h  M:  Tortera,  notaire.  En 
remontant  dans  le  passé,  on  trouve  parmi  ses  possesseurs 
H.  Duché,  une  des  victimes  de  la  révolution,  qui,  en  1774, 
avait  acheté  la  maison  de  H.  Champion  d'Avallon,  écuyer, 
élu  des  Etats  de  Bourgogne.  On  Ta  appelée  l'Hôtel  de  Croie, 
du  nom  de  son  possesseur,  Madande  de  Croie  (xvin^  siècle). 
En  f  661,  messire  Hot*ot,  président  en  l'Election  d'Auxerre, 
était  propriétaire  de  la  maison  qui  nous  occupe.  Hais  nous 

(1)  Censier  d'Auxerre  n^  6,  et  F.  Saint-Germain. 
(3)  M.  Chardon,  ffist:  d'Auxerte,  II,  130. 
(3)  F.  8aint-llarien. 


nei  pouvons*  renoiUer  {du  hlant^el  trouver  rSpoqu^  de» Ia< 
construetioo  der^é^eetOileiiom  deceliii  delà  personne  qtai 
Ta  fait  élever. 

La  rue  Saint-Siméon  était  divisée  en  deax'  paroisses  : 
4^  celle  de  Notrer-Dame^-la-d'Horg  qui  s'étendait  à  l'onest  et 
dans  la  partie  venant  des  Bernardines  à  la  rue  du  Champ; 
2?  celle  de  Sainl-rLoup)  à  Pest,  du  côtelés  rues'  de  Sainte- 
Germain. 

Les  religienseg  de  la  Ytaitation,  en  s'établissant  dans  la'rue' 
du  Champ»  s'étendirent  jusqu'à  la  rue  Saint-Siméèn.  Etf 
471i  elles  élevèrent  leur  chapelle,  doni  le  portail  regarde 
cette  même  rue.  C'est  un  petit  édifice  de  style  ionique,  de 
l'arehitecture  qu'on  a  apf^lée  des  Jésuites.  Le  périistylé» 
formé  par  deux  colonnes  et  deux  pilastres,  soutient  un  frM'* 
ton  au  centre  duquel  est  un^  écasson  portant  un  cœur,  sym- 
bole de  celui  du  Sauveur,  avec  les  lettres  IHS.  Sur  les  côtés 
sont  figurées  deux  niches.  L'étage  supérieur  répète  la  même ^ 
ordonnance  et  le  portail  est  terminé  par  un  amortissement 
lourd  et  assez  compliqué. 

L'intérieur  de  ce  monument  est  de  même  style  que  la  ùl^ 
çade.  Il  se  compose  d'une  petite  nef  à  plein  cintre  et  d'utie 
croix  grecque  au  centre  de  laquelle  s'élève  une  large  cou* 
pôle.  L'âégance  des  frises  et  des  chapiteaux  des  colonnes  ne 
peut  racheter  la  lourdeur  générale  de  l'édifice,  trop  massif 
pour  son  étendue. 

La  rue  Saint-Siméon  ne  manquait  pas  d'enseignes  remar- 
quables. Ici  c'était  la  Maison  des  Trois-Reis  qui  tenait  au 
jeu  de  paume  de  Vautre  monde,  du  côté  de  l'ouest  (1581)  ; 
à,  la  Maison  de  TEcu  de  France,  au  coin  de  la  rue  du 
Champ  (1572);  puis  au  même  temps  celle  de  Saint-Chris* 
tophe,  qui  fut  plus  tard  enclavée  dans  les  bâtiments  des  Ber- 
nardines. —  Jean  de  Troyes,  marchand  renommé,  demeurait 
dans  cette  rue  en  '1 508. 

Pierre  Yatard,  imprimeur  émérite,  autant  que  bon  tireur 
de  la  Compagnie  de  l'Arquebuse,  dont  il  fut  proclamé  roi,  de- 
meurait, en  1607,  dans  la  même  rue,  à  l'enseigne  de  l'Im* 
primerie.  On  lui  doit  la  publication  de  deux  pièces  de  vers  in-  ^ 
talées  :  Discours  jùyewt  en  façon  de  sermon,  par  Jean  Pi-^ 
na^U  chanoine,  et  ie  Monologua  d%  èon  vigneron,  dé  Jéafn 
de  Cbarmoy.  Il  fit  précéder  ces  deux  opuscules  à'nûe  préface 
à  Messieurs  d^Auxerre,  comme  les  imprimeurs  de  nos  jour^ 


t 


260 

n'en  mettent  plus  guère  en  tête  des  œuvres  qa'ils  publient  (I  ) . 
Le  bureau  des  coches,  carrosses,  diligences  et  messageries 
de  Paris  à  Lyon  fut  établi  dans  la  rue  Saint-Siméon,  à  cdté 
des  Visitandines,  vers  1660.  Ce  fut  un  H.  Jacques  Ntgoc 
qui  obtint  alors,  le  premier,  le  brevet  des  Coches  par  terre. 
Il  s'enrichit  à  cette  industrie  et  acheta  plus  tard  la  terre  de 
Saint-Sauveur.  Les  Visitandines,  ennuyées  du  voisinage  des 
carrosses,  acquirent,  en  1723,  la  maison  de  M.  Nigot  et  les 
firent  déguerpir.  Ces  coches  furent  transportés  plus  loin,  de 
l'autre  côté  de  la  rue,  en  face  de  celle  du  Collège. 

RUE  DU   COLLÈGE  OU    ORAITDE  RUE  SAINT-GERMAIN 

La  seconde  rue  à  gauche,  en  entrant  en  ville  par  la  rue  de 
Paris,  est  celle  du  Collège.  Ici  les  souvenirs  historiques  se 
pressent  en  foule  et  rappellent  le  temps  des  illustrations  au- 
xerroises.  C*est  par  cette  rue  que  passaient  jadis  les  évéques 
nouveaux  élus,  pour  se  rendre  à  l'abbaye  de  Saint-Germain, 
le  premier  jour  de  leur  arrivée  à  Auxerre.  Le  grand  monas- 
tère était  assis  à  l'extrémité  orientale  de  cette  rue,  qui  dé- 
pendait de  son  domaine. 

Dès  l^s  premiers  siècles  de  l'occupation  du  Mont  du  Brenn, 
devenu  le  château  de  Saint-Germain,  le  chemin  qui  devait 
être  la  grande  rue  de  Saint-Germain  et  qui  est  aujourd'hui  la 
rue  du  Collège  fut  tracé.  (V.  place  Saint-Germain,  la  notice 
sur  ce  monastère]. 

Au  milieu  de  cette  rue,  à  droite  en  descendant  à  l'église 
Saint-Germain,  la  fin  du  xvi*  siècle  vit  nattiv  uuc  institution 
destinée  à  devenir  célèbre,  c'est  le  collège  que  le  savant 
évêque  Amyot  construisit  pour  répondre  à  un  besoin  que 
messire  Guillaume  Delaporte,  conseiller  au  bailliage,  avait 
essayé  de  satisfaire  sans  y  réussir.  (V.  rue  Hartineau). 

L'histoire  de  la  création  du  collège  n'est  au'un  chapitre  de 
celle  de  l'instruction  publique  dans  la  ville.  Au  ix""  siècle 
nous  y  voyons  les  écoles  de  l'évéché  dirigées  par  les  cha- 
noines et  où  l'on  fustigeait  bien  les  jeunes  élèves.  Au  xv*  siè- 
cle, cette  institution  était  à  peu  près  tombée  et  il  ne  restait  plus 
qu'une  petite  école  dans  le  clottre.  Alors  furent  créées  les 
Grandes  »  Ecoles ,  ainsi  appelées  pour  les  distinguer  des 
autres^  telles  que  celles  des  Bons-Enfants  et  celles  que  l'ab- 
baye Saint-Germain  entretenait  sur  la  paroisse  Saint-Loup, 

(I)  Voyez  la  réédition  de  ce  livre,  par  M.  Verdler,  en  1851. 


là 


964 

et  où  Ton  enseignait  encore  la  grammaire,  faible  reste  des 
ëcoles  célèbres  de  ce  monastère,  an  ix*  siècle.  D'autres  écoles 
furent  ensuite  établies  sur  la  paroisse  Notre-Dame-Ia-d'Hors 
où  furent  depuis  les  Ursulines,  et  on  y  réunit  ce  qu'on  appelait 
les  Grandes-Ecoles. 

Le  Chapitre  d'Auxerre,  en  exécution  de  l'édit  d'Orléans 
(4560),  avait  attribué  à  ces  dernières  écoles  le  revenu  d'une 
prébende  appelée  depuis  ce  temps  la  prébende  préceptoriaU. 
Etienne  Le  Bail,  recteur  des  Grandes-Ecoles,  fut  le  premier 
qui  en  jouit.  Ses  successeurs,  tous  docteurs  en  Sorbonne  ou 
en  médecine,  étaient  tenus  de  se  présenter  au  Chapitre  pour 
toucher  les  fruits  de  la  prébende  préceptoriale. 

Les  Grandes-Ecoles  étaient  gratuites  comme  la  plupart 
des  établissements  d'enseignement  au  temps  passé  (1). 

Sur  la  porte  d'entrée  du  Collège  on  lit  cette  inscription  qui 
annonce  sa  destination  : 

Deo  et  patriœ 

Gymnasium, 

Jacobi  Amyot,  Autissiodorensis  episcopi 

mtmificentia  condilitm 

anno  M.  D,  XCV. 

Quod  in  regium  milUare  erexit 

optimus  princeps  Ludovictis  XVI, 

El  congregalioni  Sancli-Mauri  credidit 

anno  M.  DCCLXXVIL 

Retigio,  litlerœ,  arles,  amico  fœdere  socia/ntur. 

Elle  succéda  à  celle-ci,  composée  par  Amyot  lui-même  : 

Christo  servatori  opUmo 

Sacrum. 

Religionis  veriias,  morum  probitas 

El  bonarum  arlium  politura, 

Hic 

Protnercales  habenlur,  non  œre 

Sed  sliAdio,  pielale  el  labofe. 

Proinde  lurpes,  impii, 
El  ignava  segnilie  degen&res, 

(I)  Voyez  Archives  de  TYonney  Collège,  noUce  par  M.  Potel. 


ç(LbMiis  f^ÊTibus  pf0wl  faeamtûJ 

Jacobm  Àmyi^Hm,  epkcopuê 
AntiêHodorefws,  ihuie  gymiuuiQ 

Quû4  Mimeniim  twravit 
Hcmc  inscriptionem  apponi  voUuit, 

t'édifice  n'a  rieo  de  bien  mAnuoienlal.  Élevé  k  deiiK  éta^ 
ge»,  fin  .partie  en  briques,  il  forme  une  espèce  de  carré  tonf 
.autour  d'uoe  gr^ide  cour.  Les  bâtiments  prÎDCipaax  so«t  à 
droite  en  eatraot  et  eu  face.  Ceux  de  ^aucbe,  gui  n'ont  eu 
longtemps  qu'un  rez-de-chaussée»  ont  été  aj^^utés  après 
coup. 

Le  célèibre  bailli  Jean  Régnier  y  a  demeuré,  et  {Probable- 
ment dans  une  partie  4e  ce  ipii  ait  le  ihéàtre  aciueL  Cette 
maison  appartenait  en  4626  à  Philippe  de  Saint-Xist,  sei- 
gneur de  Monéteau,  d'ob  elle  fut  appeliée  longtemps  la  mai'*' 
son  de  Saint-Sixte.  Le  capitaine  Laborde,  fameux  calvinistCt 

?' demeurait  du  temps  des  goerres  civiles;  en  1568,  après 
'expulsion  des  Huguenots,  sa  maison  fut  dévastée  par 
les  Catholiques,  qui  se  vengeaient  par  là  de  la  tyrannie  du 
capitaine. 

Amyot,  voyant  Tétât  insuffisant  des  Grandes -Ecoles,  qui 
étaient  régies  par  un  principal  et  deux  maîtres,  voulut  y 
remédier  par  la  fondation  d'un  collège  digne  de  sa  ville  épis- 
copale.  Il  adheta,  eh  4584,  la  maison  de  Saint-Sixte  (41, 
moyennant  2,400  livres;  elle  était  encore  en  ruines,  et  ily  nt 
construire  le,  collège.  C'est  tin  maçon  d'Auxerre,  nommé 
Arthur  fiorm'et,  qui  l'a  bftii  td  que  nous  le  voyons.  Le  gros 
œuvre  et  la  menuiserie  étaient  achevés  en  4587,  et  le  bon 
évéque  y  coiiâaorait  tous  ses  soins  et  ses  économies.  On  a 
placé  ses  armes  au  haut  de  l'escalier  du  bâtiment  habité  par 
le  principal.  La  chapelle  en  a  été  dénaturée.  Celle  qui  y  est 
affectée  aujourd'hui  est  fort  éloignée  des  bâtiments  et  dépen- 
dait de  l'ancien  sémioajre. 

Amyot  destinait  la  direetion  du  collège  aux  Pères  Jésuites; 
mais  il  ne  put  réaliser  ce  projet  par  suite  des  troubles  qui 

(1)  L*acte  du  14  avril  1584  la  aualiflte  de  masure  ;  le  jardin  se  pro- 
longeait jusqu'à  la  rue  du  Champ  ;  ei  on  dit  que  la  propriété  prove- 
nait des  bériUers  du  bâUII  #eèn  Regnter .  (Amblves  de  l*Yonne,  minu- 
tes de  P.  Armant). 


m 

agitèrent  la  France,  et  particulièrement  1^  irille  d'Apix^rre,,^ 
la  fin  au  XVI*  siècle. 

Cependant  ses  intentions  bien  connues,  et  qu'un  prpjjet  .4e 
testament  trouvé  à  sa  mort  avait  encore  confirmées,  de  donner 
le  nouvel  établissement  à  la  ville,  décidèrent  les  habitants  à 
en  prendre  possession.  Hais  les  héritiers  d'Amyot  n'y  voul^- 
rent  rien  entendre  et  il  fallut  un  long  procès,  et  le  rôle  actif 
qn«  joua  Tévéque  H.  de  Donadieu  dans  oette  fiffaire,  pour 
obtenir  gain  de  cause.  Un  arrêt  du  parlement  de  T^in  4607, 

S  renoncé  par  le  président  de  Thou,  proclama  enfin  .les  droite 
es  habitants,  à  charge  par  eux  de  donner  44)0  livrés  pour  }e 
mausolée  de  Tévéque  Amyot,  et  de  fonder  quatre  services  dans 
la  cathédrale  pour  le  repos  de  son  àme. 

Les  Pères  Jésuites  furent  mis  en  possession  du  colley  en 
1623.  Ils  avaient  alors  un  recteur  et  quatre  régents  pour  la 
grammaire  et  les  humanités,  et  des  Pères  ppur  les  exercices 
religieux.  Le  cours  de  philosophie  ne  fut  établi  qu'en  1651^ 
Les  Pères  avaient  le  costume  ordinaire  des  ecclésiastiques^ 
soutane  et  manteau  long,  mais  sans  rabat.  Après  leur  instal- 
lation ils  complétèrent  les  bâtiments  de  leur  collège  par  plu- 
sieurs acquisitions  de  maisons  voisines  qui  furent  démolies 
pour  agrandir  les  jardins  et  les  cours.  La  ville  acheta  aussi, 
en  1636,  une  maison  et  ses  dépendances  pour  la  constructiop 
de  la  chapelle,  qui  ne  fut  dédiée  qu'en  1646  (1). 

A  la  fin  du  xvu^  siècle,  les  paroisses  de  l'Election  d'Aur 
xerre  tout  entière,  étaient  encore  imposées  à  la  somme  de  200 
livres  pour  l'entretien  du  collège  ;  ce  qui  faisait  murmurer 
beaucoup  les  habitants  des  campagnes  qui  ne  profitaient  guère 
de  rinstruction  donnée  dans  cet  établissement.  La  ville  d'Aur 
xerre  payait  la  moitié  de  cette  somme.  On  appelait  encore 
cette  taxe  l'impôt  pour  l'entretien  des  Grandes-Ecoles. 

La  chute  de  l'ordre  célèbre  des  Jésuites,  en  1762,  &i  pas^ 
ser  successivement  le  collège  sous  la  direction  de  professeurs 
laïques,  puis,  après  de  grandes  luttes,  en  1776,  sous  celle 
des  bénédictins  de  Saint-Germain.  Hais  le  collée  fut  alors 
trapsformé  en  Ecole  militaire.  La  révolution  de  93  dispersa 
les  maîtres  et  les  élèves.  Pendant  ce  temps  d'orage,  le  collège 
servit  de  magasin  militaire.  Il  reprit  son  ancienne  destination 


(1)  Archives  de  TYonne,  fonds  du  collège,  1.  X 


264 

par  le  décret  da  19  g^erminal,  an  XI,  et  succéda  à  TEcole 
centrale,  établie  pendant  sept  ans  dans  Tancienne  abbaye 
Saint-Germain,  après  qu'on  y  eftt  fait  de  grandes  répara- 
tions (1). 

Il  est  aujourd'hui  collège  communal  de  première  classe  et 
très  fréquenté. 

L'Ecole  militaire  a  fourni  à  la  France  quelques  hommes 
marquants  dans  les  sciences  et  les  lettres,  et  dans  Part  de  la 
goerre.  Citons  seulement  Fourier,  le  savant  géomètre  ;  de  Bois- 
Gérard,  officier- général  du  génie,  tué  dans  l'expédition  de 
Raples,  en  4797;  et  surtout  le  maréchal  Davout,  dont  la 
gloire  a  été  complétée  récemment  par  l'érection  d'une  statue 
sur  Tesplanade  de  la  ville. 

Davout  avait  conservé  au  milieu  des  grandeurs  un  cher 
souvenir  de  son  collège.  Aussi,  lorsqu'il  vint,  en  1810,  pré- 
sider le  collège  électoral  du  département,  voulut-il  le  revoir, 
et  surtout  saluer  le  principal,  Dom  Laporte,  son  ancien  maî- 
tre. En  entrant  dans  la  cour  du  collège  il  cria  tout  joyeux  au 
cocher  :  €  Au  fond  de  la  cour,  la  porte  à  droite  I  »  c'était  où 
demeurait  D.  Laporte.  Puis,  apercevant  le  vieux  concierge, 
chapeau  bas  :  Tiens,  dit-il,  c'est  encore  Philippart  I  La  visite 
fut  touchante  entre  le  maître  et  l'élève  reconnaissant,  qui 
emmena  le  vénérable  Bénédictin  dtner  à  la  préfecture  (2)^ 

Au  côté  gauche  du  collège  est  la  salle  de  spectacle,  lon- 
gue bâtisse  en  briques,  soutenue  de  distance  en  distance  par 
des  chaînes  de  pierre.  On  reconnait  encore  dans  cette  con* 
struction  les  vestiges  de  l'ancienne  chapelle  du  collège,  qui 
subit  cette  étrange  transformation  après  la  révolution,  alors 
que  l'école  secondaire  était  installée  dans  les  bâtiments  de  l'an- 
cienne abbaye  Saint-Germain. 

L'entrée  de  la  salle  de  spectacle  n'a  rien  d'un  monument 
public.  On  n'a  fait  qu'approprier  à  cette  destination  l'édi- 
fice abandonné.  En  effet,  c'est  en  partie  par  le  concours 
spontané  des  habitants,  et  soutenus  par  le  préfet,  H.  de  La 
Bergerie,  que  la  ville  fut  dotée  de  cet  établissement  en  1801  : 
et  la  salle  fut  ouverte  au  public  le  9  mai  au  milieu  d'un 


(1)  D*où  vient  le  nom  rue  de  C Ecole  centrale^  donné  un  moment  à 
Il  rue  du  Collège. 

(S)  H.  Bridault,  ancien  employé  des  hospices  à  Paris,  présent  à  la 
scinei  me  Ta  racontée. 


365 

grand  concours  de  monde.  On  joua  à  cette  occasion  un  vau- 
deville intitulé  :  Y  Heureuse  supercherie,  dont  l'auteur  était 
H.  Deville,  professeur  à  l'Ecole  centrale,  et  poète  à  ses 
heures. 

Les  deux  loges  d'honneur  sont  décorées  de  quatre  colonnes 
de  marbre  noir,  présent  du  général  des  Jésuites,  à  Tépoque 
de  la  fondation  de  la  chapelle  du  collège,  et  qui  sont  bien 
étonnées  de  se  rencontrer  là. 

La  disposition  scènique  n'offre  rien  de  saillant,  et  le  goût 
du  théâtre  n'est  pas  souvent  entretenu  par  de  bonnes  troupes. 

Les  Auxerrois  ont  cultivé  quelquefois  l'art  dramatique, 
mais  le  succès  n'est  pas  venu  encourager  des  productions 
naissantes  que  l'esprit  du  pays  semblait  devoir  assaisonner. 
Jadis,  les  élèves  du  collège  jouaient  des  pièces  tragiques  du 
cru  ou  d'emprunt,  telles  que  celle  de  Saint-Maurille  d'Angers, 
représentée  en  4635,  le  4  septembre,  devant  l'évéque  Domi- 
nique Séguier;  celle  de  Théodondo,  martyr  du  Japon,  tragé- 
die latine  précédée  d'un  ballet,  jouée  en  1714,  à  l'occasion  de 
la  distribution  des  prix  donnés  par  les  Etats  de  Bourgogne. 
Le  ballet  fut  dansé  par  de  jeunes  élèves,  parmi  lesquels  on  voit 
les  noms  des  familles  Auxerroises  les  plus  marquantes,  les 
Grasset,  les  Leclerc,  les  Boucher  de  la  Rupelle,  les  Billetou. 

Le  théâtre  moderne  n'a  reçu  qu'un  petit  nombre  de  ces 
œuvres  destinées,  hélas,  à  l'obscurité.  On  cite  des  vaudevilles, 
un  drame  écbevelé,  intitulé  les  Miquelets,  composé  au  temps 
du  romantisme  (1833)  par  un  M.GuibozdeTalazac;  un  autre 
drame  de  M.  Anatole  Gallot,  intitulé  Auxerre  en  1593,  où 
l'intention  morale  ne  put  sauver  la  situation  critique  des 
principaux  personnages.  H.  Burat  de  Gurgy,  mort  malheu- 
reusement en  1849,  fit  représenter  deux  pièces  intitulées 
la  Chasse  aux  Femmes,  comédie  en  un  acte  et  en  vers,  et  un 
drame  en  trois  actes  intitulé  le  Conseil  des  Dix,  D'autres  au- 
teurs du  cru  ont  abordé  à  plusieurs  reprises  le  feu  de  la 
rampe,  dans  ces  dernières  années,  mais  le  succès  n'a  pas 
couronné  leurs  efforts.  Tel  est  le  bilan  littéraire  de  notre 
théâtre. 

Il  existe,  dans  la  rue  du  collège,  un  grand  hôtel  appartenant 
à  Madame  Deschamps,  veuve  de  l'ancien  ordonnateur  des 
guerres  de  ce  nom.  Cet  édifice  fut  construit  eh  1673,  par 
M.  Nigot  de  Saint-Sauveur,  l'organisateur  du  service  des  dili- 
gences de  ce  temps.  (Y.  p.  260.)  En  revenant  d'Ancy-le  Franc, 

1869.  33 


266 

en  4  675,  Louis  XIY  y  a  reçu  l'hospitalité.  On  y  montre  encore 
sa  chambre,  ornée  de  solives  dorées,  peintes  et  fleuronnées. 

PLACE   SAINT-GERMAIN. 

L'œil  cherche  en  vain  sur  la  place  Saint-Germain  Tensem- 
ble  des  édifices  qut  composaient  la  première  abbaye  des 
Bénédictins  du  diocèse,  et  que  rappellent  trop  sommaire- 
ment deux  dessins  de  Lallemand  au  xv!!!""  siècle. 

L'enceinte  murale  a  perdu  ses  créneaux,  qu'une  maçonne- 
rie moderne  permet  encore  de  reconnaître.  La  tour  d'angle 
seule  a  résisté.  Mais  la  vieille  porte  à  plein-cintre,  qui  servait 
d'entrée  au  monastère,  a  été  abattue  en  1825,  malgré  son 
vieux  saint  Maurice,  dans  lequel  des  amateurs  ont  voulu  voir 
un  guerrier  romain.     ' 

Il  y  avait  aussi  des  arcades  romanes  sur  le  côté  où  s'élève 
aujourd'hui  la  clôture  de  l'Ecole  normale,  et  c'est  parla  qu'on 
entrait  au  monastère. 

Quant  à  l'église,  elle  présentait  un  ensemble  de  construc- 
tions irrégulières,  dont  il  ne  reste  plus  qu'une  belle  tour  à 
flèche  romane  du  xu*  siècle,  isolée  du  reste  du  monument  de 
plus  de  38  mètres. 

Cette  disposition  serait  inexplicable  si  l'on  ne  savait  que 
la  pauvre  église  de  Saint-Germain,  après  avoir  échappé  plu- 
sieurs fois  à  la  démolition,  pendant  et  depuis  la  révolution, 
était  devenue  une  trop  lourde  charge  pour  les  hospices,  ses 
nouveaux  maîtres.  Un  architecte  parisien,  M.  Blanchon,  pré- 
textant de  l'étal  de  vétusté  oii  était  la  nef,  en  proposa  la 
démolition,  qui  fut  exécutée  en  1812.  Que  saint  Germain  lui 
pardonne  I  Hais  il  est  heureux  que  ce  ne  soit  pas  un  Auxer- 
rois  qui  ait  commis  ce  vandalisme.  Pour  boucher  la  cicatrice 
faite  à  l'église,  H.  Blanchon  imagina  un  maigre  portail  qui 
semble  de  carton-pierre,  et  l'adapta  à  la  blessure.  Il  ne  se 
trouva  personne  dans  la  Commission  administrative,  ni  ail- 
leurs pour  protester  contre  cette  décapitation  du  plus  vénéra- 
ble monument  du  pays  I 

Saint  Germain,  évéque  d'Auxerre,  possédait  sur  le  Honi- 
Brenn,  (la  montagne  du  chef),  une  habitation  qui  lui  venait 
de  ses  pères!  Il  y  faisait  son  séjour  ordinaire.  Il  y  fonda,  en 
425,  un  oratoire  dédié  à  Saint-Maurice  d'Agaune  et  y  plaça 
des  clercs  sous  la  direction  de  Saturne,  son  disciple.  Ce  fut 


267 

rorigine  de  Tabbaye  Saint- Germain.  A  la  mort  du  grand 
évéque,  en  4i8,  son  corps,  rapporté  solennellement  de  Ra- 
venne,  y  fut  déposé,  et  il  attira  bientôt  un  grand  concours  de 
peuples. 

Clotilde,  veuve  de  Clovis,  voulut  honorer  dignement  le 
saint,  et  fit  élever  une  vaste  basilique  sur  son  tombeau.  Les 
dons  des  rois  et  des  évéques  accrurent  rapidement  Timpor- 
tance  du  monastère. 

Au  IX*  siècle,  il  devint  célèbre  par  ses  écoles  dans  les- 
quelles se  pressait  Télite  de  la  jeunesse  française,  et  où  ensei- 
gnaient Héric  et  Rémi.  Les  empereurs  carlovingiens  visitè- 
rent souvent  l'abbaye  Saint-Germain.  Louis-le-Débonnaire, 
Charles-le-Chauve,  la  comblèrent  de  dons.  Ce  dernier  prince 
assista  deux  fois  à  la  translation  des  reliques  de  saint  Ger- 
main ;  et  pour  honorer  le  saint,  il  fit  don  d'un  magnifique 
suaire  en  soie,  parsemé  d'aigles,  qu'on  conserve  aujourd'hui 
dans  le  trésor  de  l'église  Saint-Eusèbe  (V.  ce  mot],  et  vint 
notamment  invoquer  le  vieux  général,  l'évéque  vainqueur  des 
Pietés  d'Angleterre,  la  veille  de  la  bataille  de  Fontanetum 
en  841. 

Des  princes  de  la  deuxième  race  étaient  alors  les  abbés 
laïques  de  Saint-Germain.  Conrad,  l'un  d'eux,  fit  construire, 
vers  843,  les  cryptes  qui  y  existent  encore,  et  qui  ont  reçu 
les  corps  d'un  grand  nombre  de  saints  et  d'évéques  Auxer- 
rois,  qui  forment  comme  la  garde  de  saint  Germain,  dont  le 
tombeau  repose  au  milieu  d'eux. 

Ces  cryptes  sont  une  église  sous  l'église,  avec  trois  nefs» 
sanctuaire  et  chapelle  absidale.  Elles  ont  30  mètres  de  lon- 
gueur sur  1 3  mètres  de  largeur  au  passage  des  transepts,  et 
3  mètres  90  de  hauteur  à  la  voûte. 

Le  caractère  archéologique  du  monument  ne  dément  pas  la 
date  que  lui  donne  l'histoire.  On  y  remarque,  aux  deux 
entrées,^  des  colonnes  octogones  à  tailloir  très  saillant  et 
chapiteau  ionique.  Çà  et  là  sont  des  tombeaux  des  saints 
évéques  et  d'autres  personnages,  violés  au  xvi^  siècle,  pour 
la  plupart,  mais  dans  lesquels  sont  encore  des  ossements. 

Au  centre  des  cryptes  est  la  chapelle  de  saint  Germain, 
proprement  dite,  dans  laquelle  est  un  énorme  tombeau  de 
pierre,  malheureusement  vide  depuis  longtemps.  La  voûte  de 
cette  chapelle,  remaniée  au  xvi^  siècle,  est  portée  par  des 
colonnes  à  chapiteaux  des  temps  mérovingiens. 


268 

On  peut  voir  dans  la  description  de  Téglise  et  des  cryptes 
de  Saint-Germain,  publiée  en  1846  (1),  la  topographie  détail- 
lée de  ce  monument,  qui  a  perdu  beaucoup  de  son  caractère 
solennel  primitif,  par  l'application  sur  les  murs  de  pein- 
tures symboliques  et  mystiques,  dues  au  prieur  Dom  Coque- 
lin,  en  1655. 

On  a  bâti,  au  xiii*  siècle,  pour  racheter  la  pente  de  la  mon- 
tagne et  établir  la  chapelle  terminale  des  cryptes,  qui  reçut 
elle-même  la  chapelle  de  l'abside  de  la  haute  église,  une 
espèce  de  salle  qui  n'a  jamais  reçu  la  destination  de  l'édifice 
supérieur. 

Le  château  de  Saint-Germain,  situé  sur  une  montape, 
presqu'inaccessible  de  trois  côtés,  ne  fut  jamais  pris  par 
les  bandes  Normandes  et  les  autres  Barbares  qui  assiégèrent 
Auxerre.  Le  roi  Robert,  lui-même,  ayant  osé  mettre  le  siège 
devant  ce  saint  asile,  en  1003,  fut  repoussé  avec  perte.  Un 
épais  brouillard  Payant  arrêté  au  milieu  d'un  assaut,  le  roi 
vit  dans  ce  phénomène  un  signe  de  la  colère  de  Dieu  et  se 
retira.  Les  Anglais  ne  purent  pas  davantage  s'emparer  de 
l'abbaye  Saint-Germain  en  1359,  alors  qu'ils  étaient  maîtres 
de  la  ville.  Mais  après  que,  par  condescendance,  les  moines 
eurent  permis  aux  habitants  de  relier  leurs  fortifications  à 
celles  de  l'abbaye,  celle-ci  fui  exposée  aux  mêmes  coups  que 
la  ville.  C'est  ce  que  remarque  avec  regret  un  moine  qui 
raconte  la  prise  et  le  sac  du  monastère  par  les  Huguenots,  en 
1567. 

En  efi'et,  l'abbaye  fut  horriblement  maltraitée  dans  cette 
circonstance,  et,  depuis  ce  temps,  l'église,  qui  y  perdit  tous 
ses  vitraux,  ne  put  s'en  relever.  Les  moines,  eux-mêmes, 
furent  longtemps  dispersés,  et  ils  perdirent  les  reliques  de 
leur  saint  patron.  Ce  ne  fût  qu'au  xv!!*"  siècle  que  l'ordre  put 
être  rétabli  dans  celle  maison  dont  les  Bénédictins  réfor- 
més de  Saint-Maur  prirent  possession  en  1639.  Les  cryptes, 
qui  avaient  été  remplies  de  terre  par  les  Huguenots,  furent 
nettoyées  en  1637,  et  l'évêque  Séguier  en  fit  la  visite  solen- 
nelle. La  reine  de  Suède  fut  reçue  dans  le  monastère  en 
1656,  et  Louis  XIV  et  la  reine-mère  le  jour  de  la  Toussaint 
1658. 


(1)  Description  des  Saintes  Grottes  de  rancienne  abbaye  de  Saini- 
Germain  d' Auxerre^  par  D.  F«urnier,  avec  notice  historique  et 
archéologique,  par  M.  Quanlin.  Auxerre  1846,  in  13,  pi. 


269 

Pendant  les  deux  derniers  siècles,  les  Bénédictins  soutin- 
rent dignement  à  Saint-Germain  la  réputation  de  leur  ordre, 
et  les  travaux  manuscrits  et  imprimés  de  D.  Viole,  ceux  de 
D.  Bastide  et  de  D.  Fournier,  sont  là  pour  l'attester.  Us 
trouvèrent  une  belle  occasion  de  se  distinguer  lorsque  le  roi 
leur  confia,  en  1776,  la  direction  du  collège,  transformé  en 
école  militaire.  D.  Rosman,  le  dernier  prieur  de  Saint-Ger- 
main, ne  fut  pas  au-dessous  de  sa  t&che  et  rendit  de  grands 
services  à  l'instruction  publique  du  pays. 

Les  Bénédictins  portaient  au  dernier  siècle  une  robe  noire 
et  un  scapulaire  de  même  couleur  par  dessus.  Au  chœur  et 
en  ville  ils  revêtaient  une  coule  de  peu  de  dimension. 

Telle  qu'elle  est  encore  aujourd'hui,  l'église  de  Saint-Ger- 
main n'est  pns  sans  mérite  architectural.  Ses  vastes  et  hautes 
nefs  aux  nervures  grêles,  et  ses  fenêtres  rayonnantes  accu- 
sent le  xiv^"  siècle. 

Elle  porte  encore  59  mètres  60  centimètres  de  longfueur; 
ce  qui,  joint  à  la  partie  démolie,  ferait  un  éditice  de  98  mè- 
tres, la  dimension  d'une  cathédrale.  On  y  descend  par  un 
certain  nombre  de  degrés  qui  se  trouvaient  autrefois  à  l'en- 
trée de  la  nef  détruite.  Cette  disposition  est  nécessitée  par 
la  pente  de  la  montagne;  à  ce  point  qu'il  a  fallu  construire 
deux  cryptes  l'une  &ur  l'autre,  lorsqu  en  1';sS27  l'abbé  J.  de 
Joceval  voulut  rebâtir  son  église,  en  commençant  par  l'ex- 
trémité du  chevet. 

La  partie  la  plus  remarquable  de  Tédifice  est,  sans  contre- 
dit, le  transept  nord  qui  a  servi  longtemps  de  chapelle  aux 
paroissiens  de  Saint-Loup.  Il  y  a  là  une  rose  à  compartiments 
très  compliqués  et  des  galeries  de  très  bon  goût.  La  chapelle 
du  chevet,  imitée  de  celle  de  la  cathédrale,  est  très  dévelop- 
pée; une  arcature  ogivale  simulée  en  décore  les  murs 
d'enceinte,  et  sur  le  devant  s'élèvent,  pour  servir  de  soutiens 
aux  retombées  des  voûtes,  deux  longues  colonnes  trop  hardi- 
ment profilées  pour  la  solidité  de  l'édifice,  et  dans  lesquelles 
on  a  voulu  imiter,  mais  avec  moins  de  succès,  la  chapelle 
absidale  de  la  cathédrale. 

La  disposition  générale  des  bâtiments  du  monastère  n'a 
pas  beaucoup  changé  par  l'établissement  de  l'Hôtel-Dieu  en 
1826. 

Au  nord  de  Téglise  sont  les  cloîtres  reconstruits  au  xviii' 
siècle  ;  sur  la  face  Est,  bâtie  au  xii®  siècle,  oii  sont  les  salles 


270 

des  vieillards,  régnait  le  dortoir.  Oo  y  voit  de  délicieux 
chapiteaux  romans.  L'infirmerie  était  en  avant  et  parallèle  au 
dortoir,  et  le  réfectoire,  donnant  également  sur  les  cloîtres, 
faisait  angle  droit  avec  ce  dernier  bâtiment,  du  côté  du 
nord. 

L'abbatiale  était  cet  édifice  moderne  assez  gracieux  qui 
sert  de  logement  au  directeur  de  TEcole  normale.  Les  bâti- 
ments des  hôtes  étaient  plus  en  avant  et  se  rapprochaient 
de  la  tour  dont  nous  avons  parlé  au  commencement  de  cet 
article.  De  vastes  jardins  et  des  cours  s'étendaient  dans  Tes- 
pace  qui  a  pu  servir  de  nos  jours  à  deux  établissements 
départementaux,  TEcole  normale  et  la  Gendarmerie. 

L'abbaye  Saint-Germain  reçut,  au  moment  de  la  révolution 
et  depuis,  des  destinations  bien  diverses.  Dès  4788,  les 
Bénédictins  y  avaient  transféré  une  partie  des  élèves  de 
TEcole  militaire,  à  cause  du  mauvais  état  du  vieux  collège 
d'Amyot.  Trois  ans  après,  Dom  Rosman,  le  directeur  du 
collège,  y  avait  un  pensionnat,  et  il  sollicita  et  obtint  de  la 
Convention  que  les  bâtiments  de  l'abbaye  ne  seraient  pas 
vendus  et  resteraient  afiectés  à  l'enseignement  public.  Il 
sauva,  on  peut  le  dire,  l'abbaye  Saint-Germain  de  la  destruc- 
tion. Bientôt  l'Ecole  centrale  y  fut  établie  (en  l'an  lY),  c'était 
une  sorte  de  lycée,  oti  l'on  donnait  une  éducation  complète, 
et  il  y  avait  même  un  cours  de  législation  et  un  cours  de 
bibliographie  fait  par  le  savant  Père  Laire.  A  la  suppression 
de  l'Ecole  centrale,  en  l'an  XI,  on  y  créa  une  Ecole  secondaire 
qui  redevint  ensuite  le  collège  et  qui  rentra  dans  sa  véritable 
demeure,  le  collège  d'Amyot. 

L'Hôtel'Dieu,  qui  était  de  temps  immémorial  à  la  porte 
Chantepinot,  y  sembla,  on  ne  sait  pourquoi,  mal  installé,  et 
ses  administrateurs  sollicitèrent  et  obtinrent  sa  translation  à 
Saint-Germain. 

Ce  fut  un  décret  de  l'Empereur,  du  21  octobre  1810,  qui 
autorisa  ce  grand  changement.  L'hospice  céda  ses  bâtiments 
à  TEtat  contre  ceux  de  Samt-Germain,  à  Pexception  de 
l'abbatiale  et  de  ses  jardins,  qui  furent  vendus  au  Départe- 
ment. 

L'abbatiale  devint  d'abord  le  logement  du  directeur  d'un 
dépôt  d'étalons,  pour  lequel  M.  Leblanc  a  bâti,  en  1820- 
24,  ce  vaste  édifice  qui  a  la  forme  d'un  paralèllogramme 
et  s'étend  depuis  la  rue  Saint-Germain  jusqu'aux  murs  de  la 
ville. 


274 

Cet  établissement  ayant  été  supprimé  en  1831,  fut  rem- 
placé par  une  Ecole  normale  d'instituteurs,  fondée  en  1834. 
Hais  on  reconnut  bientôt  que  Fédifice  était  mal  approprié  à 
sa  nouvelle  destination;  on  rabandonua  pour  élever  de  nou- 
veaux bâtiments  au  centre  des  jardins  de  Sainl-Germain,  qui 
s'adapteraient  à  d'autres,  existant  le  long  des  murs  d'en- 
ceinte, afin  d'installer  convenablement  l'Ecole.  La  pose  de 
la  première  pierre  de  l'édifice,  qui  n'a  rien  de  monumental, 
fut  faite  en  1841  par  M.  de  Bondy,  alors  préfet,  zélé  pour  les 
améliorations. 

On  y  plaça  une  inscription  latine,  relatant  l'ancienne  et  la 
nouvelle  destination  des  lieux  : 

Hoc  in  loco 
Quem  olim  instilutœ  in  abbalia  Sancti-Germani  scholœ 

illustraverunt, 
Nunc  scholœ  normalis  dictœ  ad  usum  destinala 

ut 
ibidem  informarenlur  idonei,  perilique  magislri, 

qui, 

accepta  disciplinarum  bénéficia, 

provinciœ  populis  vicissim 

dividerent, 

edificata  est  domus  i 

Curante  Domino'  comité   T.  de  Bondy,  viro  haud  ignaro, 

scientiarum  fautore,  Icaunensis  provinciœ  prœfecio;  domiriis 

Gallois^  Tambour,  Charié,  Challe  et  Bazot,  scholœ  inspectio- 

nis  partes  habentibus,,  Badin  régente, 

Anno  Domini  M.  DCCCXLL 

Enfin  la  gendarmerie  départementale  a  été  transférée  dans 
l'ancien  bâtiment  du  dépôt  d'étalons  en  1844. 

Ainsi,  trois  établissements  publics  importants  tien- 
nent à  Faise  dans  l'enceinte  du  monastère  de  Saint-Ger- 
main. 

Non  loin  ei  au-dessous  de  l'église  de  Saint-Germain,  s'éle- 
vait l'église  de  Saint-Loup,  qui  dépendait  de labbaye.  (Voyez 
rue  Sainl-Loup  ou  rue  du  Département]. 

Dessins  publiés  ou  inédits.  — Des  vues  de  l'abbaye  Saint- 
Germain  ont  été  publiées  à  différentes  époques.  On  counatt  : 
deux  petites  vues  de  l'ensemble  de  Tabbaye  et  de  l'église, 


272 

gravées  par  Lallemand,  dans  la  Description  de  la  France  en 
4780.  — Tour  de  TaDcienne  église  Saint-Germain,  Lith.  Gai- 
lot,  1829;  —  Par  V.  Petit,  vue  de  Tensemble  de  l'église  et  de 
l'ancien  monastère  prise  de  la  rivière,  Annuaire  de  rVonne^ 
1841  ;  —  portail  de  l'église  restaurée,  ibid,  1841  ;  —  ensem- 
ble et  détails  de  la  tour,  par  Yachey,  ibid.  1850  ;  —  plan  des 
cryptes  et  vue  d'un  bas-côté  du  chœur,  dans  la  Description 
des  Saintes  Grottes  de  l'ancienne  abbaye  de  Saint-Germain^ 
Auxerre,  1846,  in  12. 

Il  existe  à  la  Bibliothèque  impériale,  manuscrits  Bourgo- 
gne, t.  III,  Auxerre,  plusieurs  dessins  au  crayon  rouge  repro- 
duisant le  portail  roman  et  le  porche  de  même  style,  en 
saillie  de  1  église.  Un  dessin  de  la  tour  détruite,  dite  de 
Saint-Maurice,  la  représente  dépourvue  de  baies  jusqu'aux 
2/3  de  la  hauteur.  A  ce  point  sont  deux  rangs  de  baies  cin- 
trées en  style  du  iv  siècle  ;  au-dessus  à  chaque  étage  deux 
lucarnes  circulaires.  —  Archives  de  rVonne,  vue  cavalière 
de  l'église,  au  crayon  rouge  (xvm®  siècle).  —  Deux  dessins  au 
crayon  inédits,  par  F.  A.  Pernot,  1834,  de  l'église  prise  du 
côté  du  quai  et  sur  la  façade.  (Coll.  Monceaux). 

PETITE  RUE  SAINT -OERMÂnX. 

La  petite  rue  Saint-Germain,  n'ayant  aucun  motif  sérieux 
pour  perdre  son  vieux  nom.  Ta  toujours  conservé.  On  l'ap- 
pelle petite,  par  comparaison  avec  l'importance  de  sa  voisine, 
car  sans  cela  elle  pourrait  passer  pour  grande.  On  la  voit 
mentionnée  dès  le  commencement  du  xiii*'  siècle  (1),  et  sa 
population  vinicole  n'a  guère  changé  depuis  ce  temps;  si  ce 
n'est  lorsqu'on  se  rapproche  de  la  porte  de  Paris.  Bertrand 
Cassinel,  chantre  de  la  cathédrale,  et  frère  d'un  évêque  de 
ce  nom,  y  légua  deux  maisons  à  l'église  collégiale  de  Notre- 
Dame  de  la  Cité,  par  son  testament,  en  1397. 

Ses  jardins  s'étendent  du  côté  du  nord  jusque  sur  les  murs 
de  la  ville. 

Elle  décrit  une  courbe  sous  l'enceinte  du  monastère  de 
Saint-Germain  pour  communiquer  à  la  rue  du  Collège.  Sur 
ce  point,  on  remarque  encore  les  fortifications  crénelées  dues 


(1)  CarliiUaire  de  Sainl^Germainf  Bibl.  de  la  ville. 


273 

à  Tabbé  Gaucher  Guignon,  qui  siégeait  de  1320  à  1340. 
L'absence  du  pavé  y  a  longtemps  marqué  qu'on  y  était 
encore  en  dehors  de  la  ville  proprement  dite.  On  y  a  prati- 
qué depuis  quelques  années  une  tranchée  pour  établir 
Taqueduc  des  eaux  venant  de  Thôpital-général  à  la  gendar- 
merie. 

ROE  SAINT- LOUP. 

La  partie  du  quartier  Saint-Germain  qui  s'étend  dans  la 
Marine  est  percée  de  rues  tortueuses  et  en  cascade  qui  suivent 
les  accidents  du  sol.  Elles  sont  pour  la  plupart  fort  laides. 

La  première,  et  celle  de  l'antique  paroisse,  était  sous  le  nom 
de  Saint-Loup.  Je  proposerais  de  nommer  ainsi  la  montée  qui 
mène  à  la  tour  Saint-Germain.  Cela  serait  plus  conforme  aux 
traditions  historiques  que  le  nom  de  rue  du  Département^ 
et  cela  rappellerait  l'existence  d'une  église  et  d'une  paroisse 
de  la  ville  (1). 

L'église  Saint-Loup  s'élevait,  en  effet,  dans  cette  rue,  au- 
dessous  et  à  droite  du  jardin  actuel  de  l'aumônier  de  l'Hôtel- 
Dieu,  et  s'orientait  parallèlement  à  celle  de  Saint-Germain. 
La  rue  avait  en  cet  endroit  un  certain  nombre  d'escaliers 
qui  aboutissaient  à  un  terre-plain  en  face  du  portail  de 
l'église. 

La  paroisse  de  Saint-Loup  relevait  de  l'abbaye  Saint- 
Germain.  Elle  fut  constituée  au  xii""  siècle.  Les  maisons  de 
mariniers  du  voisinage  en  dépendaient.  On  trouve,  en  1222, 
une  maison  devant  l'église  Saint-Loup  (2).  ' 

Lebeuf  dit  que  «  c'était  un  édifice  très-délicat,  à  en  juger 
«  par  le  portail  qui  est  d'un  très  excellent  gothique  du  xV* 
«  siècle;  »  mais,  ajoute-t-il,  tout  ce  qu'on  y  voit  aujourd'hui, 
excepté  le  portail  et  la  tour,  n'a  guère  que  cent  ou  ceut-vingt 
ans  d'existence  (3). 

Par  l'expertise  qui  précéda  la  vente  de  cette  église,  en 
1792,  on  apprend  que  le  vaisseau  avait  19  toises  1/2  de 
longueur;  la  nef  4.toises  de  largeur  dans  œuvre;  le  bas  côté 


(I)  En  4440,  on  l'appelait  rue  de  Saint-Germain  à  la  Porte-Pen* 
dan  te. 
{%  Cartulaire  du  pitancier  de  Sainl-GtTmain^  P  5. 
(3)  Pri^eci'iitaerrei  p.  (3. 


874 

droit  31  pieds  de  largeur,  chapelles  comprises,  et  le  bas-cAté 
gauche  18  pieds.  Le  cul  de  lampe  derrière  le  choeur  avait  21 
pieds  de  largeur.  La  nef  était  cintrée  en  planches  et  le  chœur 
voûté  en  pierres  et  couvert  d'ardoises.  Elle  a  élé  vendue  6,250 
livres  et  démolie. 

La  tour  était  haute,  carrée  et  élevée  sur  le  portail.  Le  beffroi 
du  clocher  avait  été  construit  en  1513  (1].0n  voit  encore,  au 
bout  du  jardin  de  M.  Labbé,  la  muraille  du  chevet  de  Téglise, 
en  pierres  de  taille  et  ornée  de  pilastres  à  sculptures  du 
xvii*  siècle.  L'enceinte  fortifiée  de  l'abbaye  Saint-Germain 
passait  au-dessus  de  l'église  Saint-Loup.  En  1408,  il  y  avait 
une  porte  sur  la  rue  Saint-Loup  qu'on  appelait  la  Porte  de 
Mont'dore.  La  réunion  des  fortifications  de  Saint-Germain 
à  celles  delà  ville,  après  1469,  fit  supprimer  cette  clôture. 
Au  côté  sud  de  l'église  Saint-Loup  était  une  rue  du  passage 
Saint-Loup  donnant  dans  la  rue  Hontbrun.  Elle  a  disparu 
depuis  1 791 . 

M.  d'Apougny,  secrétaire  du  Roi,  natif  de  la  paroisse 
Saint-Loup,  et  dont  les  parents  étaient  enterrés  dans  l'é- 
glise, voulut  y  laisser  un  souvenir  utile.  Il  légua,  en  1679.  à 
la  fabrique  une  somme  de  3,000  livres  pour  faire  les  grandes 
réparations  réclamées  par  l'état  de  l'église  (2). 

A  cette  époque,  et  avant  1688,  le  cimetière  Saint-Loup, 
qui  était  sur  la  place  Sàint-Germain,  sans  clôture  et  exposé 
aux  profanations,  à  l'entrée  des  rues  Culton  et  des  Belles- 
Femmes,  fut  déplacé.  Les  paroissiens,  touchés  de  cet  état  de 
choses,  achetèrent  alors  le  jardin  et  la  maison  rlu  sieur  Louis 
Salle,  situés  vis-à-vis  la  grande  porte  de  l'église  Saint-Loup, 
et  on  l'y  transféra. 

La  paroisse  Saint-Loup  était  très  étendue  et  comprenait 
tout  le  quartier  de  la  Marine,  les  deux  rues  Saint-Germain, 
le  côté  Est  de  la  rue  Saint-Siméon  et  le  côté  nord  de  la  rue 
du  Champ. 

En  abaissant  et  en  nivelant  la  pente  de  la  montagne,  en 
face  de  l'emplacement  de  l'ancienne  église  Saint-Loup,  no  16, 


(1)  Minutes  d'Armant,  notaire.  Archives  de  TYonne  —  Une  inscrip- 
tion de  l*an  1544  relaie  la  pose  de  la  première  pierre  d'une  partie  de 
Péglise  non  désignée  par  le  curé  Pierre  Gornemorte.  (Musée  de  la 
vlUe). 

(3)  Fabrique  Saint-Loup. 


275 

on  a  trouvé  beaucoup  de  cercueils  de  pierre,  et  en  creusaat 
les  caves  des  maisons  voisines  on  a  recueilli,  il  y  a  vingt  ans, 
des  tombereaux  d'ossements  provenant  de  Tancien  cimetière. 

Nous  placerons  ici  un  épisode  intéressant  à  plus  d'un  titre 
et  l'histoire  de  l'église  et  celle  des  habitants  de  la  paroisse 
Saint-Loup. 

II  y  avait  dans  cette  église  une  confrérie  importante,  celle 
de  Saint-Nicolas,  qui  réunissait  dans  son  sein  tous  les  mari- 
niers. Nous  ne  pouvons  remonter  dans  ses  archives  plus 
haut  qu'à  l'année  1676;  mais  alors  déjà  on  y  voit  des  noms 
historiques  dans  la  marine  Auxerroise  :  les  Salle,  les  Milon, 
les  Boyard,  les  Bourgoin  et  les  Jossier.  Le  dernier  de  ces 
noms  est  encore  celui  d'un  des  plus  importants  entrepreneurs 
de  marine  d'à  présent. 

Le  nombre  des  confrères  était  en  1696  de  83,  dont  13 
veuves.  Les  œuvres  de  piété  étaient  le  lien  de  la  confrérie, 
et  la  chapelle  Saint-Nicolas  érigée  dans  l'église  Saint- Loup 
était  richement  décorée.  Elle  fut  transportée  derrière  le  chœur 
en  1693.  On  possède  encore  au  Musée  de  la  ville  un  petit 
vaisseau  à  trois  ponts,  que  la  tradition  rapporte  avoir  appar- 
tenu à  la  confrérie  de  Saint-Nicolas. 

En  1789,  il  y  avait  encore  51  confrères  et  l'existence  de 
la  confrérie,  transférée  à  l'église  Saint-Etienne,  ne  fut  sus- 
pendue qu'en  1794,  malgré  la  Terreur,  pour  reparaître 
encore  en  1797  avec  73  confrères;  mais  elle  ne  tarda  pas 
ensuite  à  se  dissoudre. 

RUE  QDINCAMPOIX. 

Les  documents  du  commencement  du  xvi®  siècle  appellent 
cette  rue  Quincampoix  ou  des  Trois-Haries.  Le  dernier  nom 
était  bien  exact  car  il  rappelait  la  chapelle  située  au  coin  de 
la  rue,  dans  l'emplacement  de  la  chapelle  actuelle  du  col- 
lège. Quant  à  l'autre,  la  ville  de  Paris  nous  en  a  sans  doute 
gratifié. 

C'était  aussi  «  la  rue  de  la  tour  Saint-Germain.  »  En  1440, 
il  y  avait  sur  cette  tour  un  moulin  à  vent  (1).  Bertrand  Cas- 
sinel,  chanoine,  frère  de  l'évéque  de  ce  nom,  y  avait  un  jar- 
din au  XIV®  siècle,  et  les  dépendances  de  la  maison  de  Jean 

(1)  Complo  de  l'Hôtel-Dieu,  de  1440. 


276 

Régnier  s'étendaient  de  ce  côté.  Lorsque  les  Pères  Jésoites 
et  le  Séminaire  s'établirent,  ils  achetèrent  successivemenl  les 
maisons  qui  bordaient  tout  le  côié  nord-ouest  de  cette  rue  et 
les  démolirent  pour  former  leurs  établissements. 

On  voulait,  il  y  a  cinquante  ans,  mettre  en  communication 
la  place  Saint-Etienne  avec  la  rue  Quincampoix  en  perçant 
les  jardins  qui  les  séparent,  mais  ce  projet  si  convenable  n'a 
reçu  qu'un  commencement  d'exécution  dans  l'ouverture  da 
passage  qui  conduit  de  la  place  du  Département  à  la  rue  des 
Grands'Jardins  (i).  On  a  trouvé  sur  ce  point,  dans  l'intérieur 
du  mur  romain,  divers  objets  antiques  et  du  blé. 

RUE    DBS  BBLLES-FBIIIIB8. 

On  cherche  en  vain  aujourd'hui  ce  qui  a  pu  donner  i 
cette  rue  un  nom  aussi  galant.  Cependant  il  est  connu  dès 
4618  (i).  On  y  trouva  le  nouveau  cimetière  de  la  paroisse 
Saint-Loup,  qu'on  a  établi  sur  l'emplacement  de  plusieurs 
vieilles  maisons  (3),  du  côté  de  la  place  Saint-Germain. 

RUB  CULTOlf. 

La  rue  Culton,  plus  exactement  Culleton,  comme  on  écri- 
vait au  xvie  siècle,  aboutit  sur  la  place  Saint -Germain. 
En  1620  on  lui  trouve  le  nom  de  rue  du  Ch&teau-Neuf.  Ses 
habitants  ont  longtemps  conservé  le  moyen  de  faire  reconnat-. 
tre  Torigine  rabelaisienne  du  nom  de  leur  rue. 

RUB   DES  TROIS-MARIBS. 

L'inscription  de  cette  rue  fut  longtemps  une  ineptie  et 
donnerait  encore  lieu  à  bien  des  suppositons,  si  les  anciens 
titres  ne  nous  éclairaient.  Un  graveur  ignorant  l'avait  appelée 
sur  l'écriteau  du  coin  la  rue  des  troi:  Maris  t  De  sorte  que  les 
pauvres  saintes  Maries,  vénérées  au  moyen  âge  dans  une  cha- 
pelle» aux  environs  de  cette  rue,  ont  été  transformées  en  trois 
maris  quelconques.  Il  était  bien  temps  de  leur  restituer  au 

(i)  M.  Leblanc,  dans  sa  belle  carte  de  la  ville  en  1839,  a  tracé  cette 
rue  comme  si  elle  eut  été  exécutée. 
(%  Fonds  Saint-Germain. 
(5)  Terrier  d*Auxerre,  n«  40. 


à 


277 

moins  leur  nom.  C'est  ce  qu'on  a  fait.  Et  pour  comble  de 
malheur  on  avait  transporté  ce  nom  estropié  loin  du  lieu  où 
existait  la  chapelle  des  Trois-Maries.  Tous  les  documents  la 
placent  au  lieu  où  les  Pères  de  la  Mission  bâtirent  la  cha- 
pelle du  séminaire  qui  est  affectée  aujourd'hui  au  collège  ; 
c'est-à-dire  à  l'angle  de  la  rue  du  Chacnp  et  de  la  rue  Quin- 
campoix. 

La  rue  Culton  s'appela  un  instant  la  rue  des  Maris  (4598). 
Au  XVI''  siècle,  la  maison  des  Trois-Maries.  que  le  Chapitre 
d'Auxerre  possédait  dans  l'origine,  était  une  propriété  parti- 
culière. Un  vigneron,  Hathurin  Herbelot,  payait  pour  sa  lo- 
cation, en  4580,  2  deniers  de  cens  à  Saint-Germain  (1). 

RUE  MONTBRUN. 

La  rue  Montbrun,  qui  s'enfonce  dans  le  quartier  de  la  Ma- 
rine et  se  terminait,  il  y  a  peu  d'années  encore,  par  une  im- 
passe contre  le  mur  des  fossés  de  l'Hôtel-Dieu,  doit  son  nom 
au  mont  qu'elle  contourne  de  l'est  à  l'ouest.  Le  MontrBrun, 
par  corruption  de  mont  du  Brenn,  est  un  mot  gaulois  qui  si- 
gnifie chef  et  qui  rappelle  le  lieu  ou  s'élevait,  dans  les  temps 
primitifs,  la  demeure  du  gouverneur  du  pays. 

On  sait,  en  effet,  sans  remonter  plus  haut  que  saint  Ger- 
main, au  v«  siècle  de  notre  ère,  que  ce  personnage,  alors 
commandant  de  la  province  armoricaine,  avait  en  face  de  la 
cité  une  habitation  que  Ton  peut  regarder  comme  le  séjour 
des  anciens  maîtres  de  la  contrée. 

Lorsqu'au  xii''  siècle  le  comte  Pierre  ferma  la  ville  de 
murs  sur  le.  bord  de  l'Tonne,  le  quartier  de  Montbrun  était 
fort  étendu,  et  la  rue  de  Villeneuve,  depuis  rue  Montbrun, 
conduisait  à  la  Tournelle,  et  il  y  avait  encore  des  maisons 
plus  éloignées  (2).  Non  loin  de  la  Tournelle  s'élevait  alors 
une  porte  de  Villeneuve  dont  les  officiers  du  comte  Eudes  s'em- 
parèrent avec  violence  sur  les  religieux  de  Saint-Germain, 
en  1257  (3).  Mais  la  nouvelle  enceinte  de  la  ville  exposant 
les  maisons  qui  étaient  en  dehors  aux  dangers  de  la  guerre, 
leurs  habitants  les  abandonnèrent  peu  à  peu,  les  moines  de 


(1)  Censier  n«  6,  Archives  de  l'Yonne. 

(2)  Fonds  Saint-Germain. 
(5)  Lebeuf,  If,  p.  373. 


278 

Saint'^ermaÎD  s'étendirent  jusqu'aux  murs  de  la  TÎlle,  el  ee 
quartier  disparut. 

Le  nom  de  rue  de  Villeneuve  parait  avoir  été  le  plus  an- 
cien  de  la  rue  Montbrun,  qui  s'appela  aussi  Yaubrun.  Au  xvi* 
siècle  les  deux  noms  s'emploient  indifféremment  (1). 

Il  est  encore  fait  mention  de  la  poterne  de  Monibruo  en 
4635  ;  un  dessin  du  même  siècle  la  figure  entre  la  porte  du 
porl  Saint-Nicolas  et  la  tour  de  la  Tournelle.  Le  port  de  Vil- 
leneuve existait  bien  à  cet  endroit,  car  il  est  indiqué,  en  1339, 
comme  étant  devant  Saint-Cosme,  c'est  à-dire  en  face  de  cette 
ancienne  église  qui  était  sur  la  rive  droite  de  l'Yonne  (2]. 

On  voit,  en  4560,  un  Claude  Lemyraut  ou  Mirault,  voita- 
fier  par  eau,  dans  cette  rue,  habitée  de  tout  temps  par  les 
mariniers  (3). 

Le  port  du  Bonnet-Rouge  en  était  voisin  eu  1735  (4). 

BUES  DBS  TAMNEBIBS,  d'TONNB,  O^JÊTAIN,  ET  DE  LA  HABIRE. 

Les  trois  premières  rues,  qui  s'ouvrent  à  droite  de  la  rue 
Montbrun,  descendent  rapidement  la  côte  de  la  montagne 
pour  faciliter  l'accès  du  quai.  On  a,  dans  ces  dernières  an- 
nées, établi  dans  les  deux  premières  des  marches  d'escalier 
pour  faciliter  la  circulation,  qui  y  était  auparavant  très-diffi- 
cile. On  remarque  dans  la  rue  d'Yonne  plusieurs  pignons  de 
bois  du  XVI*  siècle  et  notamment  la  maison  n»  10  dont  la  vue 
«  été  publiée  dans  VÀnnuaire  de  l  Yonne  de  1866. —  La  rue 
des  Tanneries  n'est  plus  celle  des  tanneurs.  —  Celle  de  la 
Narine  est  toujours  habitée  par  les  mariniers,  mais  elle  a 

Serdu  sa  vieille  physionomie  et  a  l'aspect  moderne.—  La  rue 
*Etain  n'est  qu'un  étroit  passage. 

PLACE  SAINT-M COLAS. 

Le  patron  des  mariniers  avait  sa  place  tonte  naturelle  au 
bord  de  la  rivière  d'Yonne,  sur  le  lieu  même  où  existe  le 
port  depuis  un  temps  immémorial.  Les  chartes  les  plus  an- 
Qionnes  font  mention  du  port  Saint-Nicolas.  La  fontaine  du 


(1)  Archives.  Fonds  Saint-Germain. 

(!)  Livre  de  I4l6lel-Dieu. 

(S)  Ibid. 

(i)  Archives  ^  Fonds  Saint-]tf arien. 


279 

même  nom,  autrefois  la  fontaÎDe  Saint-Germain,  jaillissait 
au  milieu  de  la  place,  au  temps  où  Teuceiote  des  murs 
de  ville  existait,  et  au  milieu  de  cette  même  place  s'élevait 
une  croix  de  pierre. 

On  voit  encore,  au  coin  de  l'ancienne  maison  n<>  2,  la  sta- 
tue du  grand  évêque  de  Myre,  élevée  par  la  confrérie  de 
Saint-Nicolas,  fraîchement  peinte,  et  ayant  à  ses  pieds  une 
cuve  remplie  de  petits  enfants  qui  lui  i^ervent  d'attributs. 

En  1339,  le  Livre  de  l' Hôtel-Dieu  nuus  apprend  qu'il  y 
avait  devant  la  fontaine  Saint-Germain  une  Maison  des  Es- 
tuves  ou  des  bains  publics. 

En  1626,  le  port  Saint-Nicolas  fut  le  théâtre  d'un  violent 
tumulte  provoqué  par  la  cherté  des  grains.  Une  dame  Noubert, 
de  Dijon,  qui  conduisait  à  Paris  deux  bateaux  chargés  de 
blé,  fut  arrêtée  à  Auxerre,  le  26  juillet,  par  la  populace,  qui 
demandait  à  grands  cris  la  vente  du  blé  au  prix  du  marché. 
Le  prévôt,  ne  sachant  comment  arrêter  l'émeute,  sanctionna 
les  exigences  des  habitants  et  fit  vendre  le  blé.  Mais  la  dame 
Noubert  assigna  les  échevins  d'Auxerre  au  parlement  de 
Paris.  On  ne  connait  pas  la  suite  de  celte  affaire. 

RUE   DE  L'ÉQOUT. 

Cette  rue,  qui  relie  la  rue  Montbrun  et  la  place  Saint-Ni- 
colas, a  conservé  quelques  vieilles  maisons  du  xvi*  siècle  dans 
le  goût  de  celles  de  la  rue  d'Yonne.  Elle  tire  son  nom  du  con- 
duit de  la  ville  haute  qui,  de  la  rue  des  Grands-Jardins,  ve- 
nait passer  pour  se  jeter  dans  l'Yonne  et  qui  a  été  déplacé 
dans  les  grands  travaux  de  pavage  exécutés  sous  l'adminis- 
tration du  baron  Martineau  des  Chesnez. 

MAX.    QUANTIN. 

(Sera  continué.)  ^ 


ANTIQUITÉS  GALLO-ROHÂJNES  DE  SENS 

Sol  lucet  omnibus. 


En  commeoçaot  pour  Y  Annuaire  de  r  Yonne  l'esquisse 
rapide  et  incomplète  da  Musée  lapidaire  de  Sens,  je  n'ai 
d'autre  prétention  que  de  piésenter  à  mes  lecteurs  un  inté- 
ressant sujet  d'études  sur  une  collection  précieuse  à  tous  les 
titres,  peu  ou  point  connue,  même  de  nos  compatriotes,  et 
dont  l'on  a  vainement  désiré  jusqu'ici  la  publication. 

Je  ne  me  dissimule  ni  l'importance  de  la  lâche,  ni  mon  in- 
suffisance à  la  remplir.  J'ai  cru  cependant  faire  œuvre  uiileen 
publiant  les  dessins  qu*un  séjour  de  quelques  années  à  Sens 
m*a  permis  de  recueillir.  Ces  croquis,  relevés  tous  par  moi, 
mathématiquement  quant  aux  dimensions,  reproduisent, dans 
la  barbarie  même  de  leur  exécution,  les  types  d'une  sculpture 
appartenant  presque  tout  entière  à  la  dégénérescence  de  l'art 
romain.  Quelques  spécimens  seuls  se  ressentent,  à  un  loin- 
tain point  de  vue,  de  la  tradition  grecque. 

Heureusement,  la  représentation,  unique  parfois,  des  indus- 
tries de  nos  pères,  rimportance  des  inscriptions,  la  valeur 
des  renseignements  que  donnent  les  costumes,  les  délais  de 
ces  précieux  monuments,  compensent  la  naïveté  trop  grande 
du  laire  artistique. 

Il  ne  faut  pas  l'oublier,  nous  avons  ici  affaire  à  une  popu- 
lation industrielle,  militaire  et  bourgeoise,  et  les  lapidaires 
qui  nous  ont  transmis  ces  monuments,  presque  tous  élevés 
par  des  particuliers  à  la  mémoire  de  leurs  proches,  sont  bien 
plutôt  des  artisans  que  des  artistes.  Ce  sont  les  marbriers 
du  temps,  et  il  ne  faut  leur  demander  ni  plus  d'esthétique, 
ni  plus  d'orthographe  parfois,  que  n'en  montrent  ceux  de 
notre  époque. 

Le  Musée  de  Sens,  enrichi  dans  ces  dernières  années  de 


381 

très-importaDtes  scolptures,  ne  s'est  fondé,  ni  sans  peines,  ni 
sans  de  déplorables  dilapidations. 

Dès  le  principe,  la  ville  s'était  réservé,  dans  les  démoli- 
tions, chaque  année  plus  nombreuses,  des  murs  de  défense, 
les  pierres  qui,  à  un  titre  quelconque,  pouvaient  intéresser 
l'histoire  du  pays.  La  décision,  bonne  en  soi,  devint  souvent 
impossible  dans  la  pratique,  les  acheteurs  intéressés  détrui- 
sant et  mutilant  ces  vestiges  pour  sauver,  dans  leur  marché 
avec  la  municipalité,  quelques  mètres  cubes  de  matériaux. 

Il  était  facile  de  prévoir  le  temps  prochain  où  ces  ruines 
mêmes  allaient  disparaître.  C'est  alors  que  la  Ville  de 
Sens,  comprenant  l'importance  des  découvertes  déjà  faites 
et  de  celles  à  faire,  se  décida  à  ouvrir,  dans  l'enceinte  même 
de  la  municipalité,  un  musée  public  où  vinrent  s'amonceler 
les  trésors  des  fouilles,  et  où  chacun  pouvait  dès  lors  venir 
consulter  un  passé  national  glorieux.  C'est  à  cette  pensée, 
en  même  temps  grande  et  féconde  pour  l'histoire  de  notre 
pays,  que  sont  dûs  quelques  travaux  sur  les  antiquités  de 
Sens,  travaux  qui  seront  suivis  bientôt  de  nouvelles  études 
auxquelles  nous  convions  les  historiens.  Ils  trouveront,  dans 
le  Musée  lapidaire  de  Sens,  plus  d'une  surprise  inattendue. 
Déjà,  de  hautes  autorités  nous  a£Brment  l'originalité  com- 
plète de  certains  spécimens.  Notre  texte  les  fera  connaître, 
et  le  Musée  du  Louvre  nous  permettra  de  compléter  l'étude 
iconographique  de  VAgendicum  de  César. 

Cette  digression  m'ayant  éloigné  de  la  simple  exposition 
des  efforts  tentés  par  la  Ville  de  Sens  pour  la  conservation 
de  ses  monuments,  je  dois  en  faire  mention  ici.  Elle  offrit 
d'acheter,  à  un  prix  supérieur  à  celui  des  pierres  de  démo- 
litions, les  monuments  à  découvrir.  Le  moyen  était  bon,  et 
les  ouvriers,  rémunérés  de  leur  travail,  mirent  à  l'exhuma- 
tion de  ces  sculptures  des  soins  qui  en  assurèrent  la  con- 
servation. 

Tout  n'était  pas  fait  cependant  :  les  pierres,  restées  sans 
abri,  se  désagrégeaient  aux  intempéries  de  l'air.  La  construc- 
tion de  hangars  destinés  à  les  abriter,  compte  encore  parmi 
les  bienfaits  des  archéologues  et  du  Conseil  général  de  l'Yonne 
dont  les  subventions  sont  le  plus  eflBcace  moyen  de  conser- 
vation du  Musée,  et  de  la  municipalité  de  Sens  dont  le  zèle 
intelligent  sut  employer  avec  fruit  les  fonds  fournis  par  le 
département. 

1869.  35 


282 

Sans  doute  le  Mosëe  de  Sens  doit  compter  anjourd'hai  en 
premier  ordre  an  nombre  des  rares  Masées  lapidaires  qne  la 
France  a  réunis.  Mais  on  ne  peut  s'empêcher  de  déplorer 
qu'il  ne  se  soit  pas  trouvé  plus  tôt  des  hommes  dévoués  à  la 
science  pour  commencer  cette  œuvre,  dont  notre  époque, 
avide  de  recherches  et  d'instruction,  sent  aujourd'hui  l'utilité. 

Les  Bulletins  de  la  Société  Archéologique  de  Sens  con- 
tiennent déjà,  sur  le  sujet  que  j'entreprends  de  traiter,  des 
travaux  importants  de  HH.  Laitier,  Prou,  Chanoine,  Giguet, 
que  nous  trouvons  en  même  temps  à  la  tête  des  restaurateurs 
du  Musée  de  Sens  et  des  critiques  éminents  qui  eu  ont  fait  le 
sujet  de  leurs  études. 

La  seule  ambition  que  me  laisse  mon  travail,  c'est  d'attirer 
sur  une  des  collections  les  plus  précieuses  de  la  France 
l'attention  de  tous  ceux  qui  aiment  nos  antiquités  nationales. 

En  ceci,  l'Angletetre  nous  a  devancés.  Il  n'est  pas  d'étu- 
diant d'Oxford  qui,  dans  ses  excursions  continentales,  n'ait 
relevé  au  passage  les  richesses  du  Musée  de  Sens.  J'en  ai  vu 
quelques-uns,  artistes  de  talent,  rester  des  journées  entières  à 
dessiner,  avec  cette  persistance  britannique  qui  a  bien  son 
bon  cdté,  et  ne  quitter  le  Musée  qu'avec  un  album  rempli. 
Peut-être  ces  dessins  ont-ils  déjà  paru  dans  les  Reviews  de 
Londres?  En  tous  cas,  nos  lecteurs  irouvefont  ici,  à  l'exception 
de  quelques  planches  déjà  connues,  la  première  édition  fran- 
çaise du  Musée  gallo-romain  de  Sens.  E.  D. 

Paris,  octobre  1868. 


L 

Depuis  un  demi-siècle  à  peine,  l'attention  et  surtout  la 
sollicitude  du  monde  savant  entourent  nos  antiquités  na* 
tionales  de  respect  et  de  protection.  Science  nouvelle,  i'a^ 
chéologie  a  plus  fait  pour  l'histoire  que  Térudition  douteuse 
et  le  sarcasme  incrédule  des  écrivains  du  xviu«  siècle.  Au 
nombre  des  villes  qui,  jusqu'ici,  ont  pu  conserver  les  ves- 
tiges de  leur  ancienne  splendeur,  Sens  conserve  un  rang 
que  les  villes  romaines  du  Midi,  Arles,  Lyon,  Nfmes,  peuvent 
seules  lui  disputer.  Les  vestiges  encore  existants  de  son  an- 
tique civilisation  suffiraient  à  attester  son  importance,  si  les 


283 

textes  eux-mêmes  ne  lui  assuraient  uoe  honorable  supré- 
matie. 

Dans  une  étude  rapide,  que  V Annuaire  de  l*Yonne  ne  me 
permet  pas  de  rendre  assez  complète,  mais  qui  permettra  du 
moins  à  d'autres  de  reprendre  sous  une  forme  meilleure  une 
esquisse  à  grands  traits,  je  me  propose  de  passer  en  revue 
les  antiquités  que  Sens  possède  encore  aujourd'hui,  sans 
chercher  à  reconstruire  par  des  hypothèses  un  passé  qui  ne 
nous  laisse  plus,  comme  preuve  de  sa  vie  éteinte,  que  les  mo- 
numents où  ses  morts  se  sont  couchés  dans  la  nuit  du  der- 
nier sommeil.  Les  tombeaux  sont  toujours  et  partout  les 
derniers  vestiges  d'une  civilisation. 

A  quelle  époque  faut-il  reporter  la  construction,  ou  plut6t 
l'amoncellement  de  terres  et  de  pierres  composant  les  Tom^ 
belles  de  Saint- l^artin-du-Tertre  (PI.  A.)?  A  la  période  gau- 
loise, bien  évidemment.  Soit  qu'elles  aient  été,  suivant  les 
conjectures  des  historiens,  le  tombeau  de  chefs  illustres,  des 
postes  d'observation,  des  stations  de  télégraphie  nocturne 
des  Gaulois,  qui,  d'après  certaines  autorités,  se  seraient 
servis  des  signaux  de  feu  dans  leurs  guerres  intestines  ou 
dans  la  défense  de  leur  territoire,  ces  tombelles  n'en  ont  pas 
moins  un  grand  intérêt  historique.  Les  explorations  et  son- 
dages exécutés  en  1846  et  1847  par  les  soins  de  la  Société 
de  Sens  et  publiés  dans  le  rapport  de  M.  Prou,  s'ils  n'ont  pas 
éclairé  cette  question  controversée,  ont  du  moins  établi  l'âge 
de  ces  monuments.  Aucun  vestige  humain  ne  s'y  est  trouvé  ; 
mais  la  présence  de  haches  de  silex,  de  débris  de  poteries, 
de  cendres  contenant  des  éléments  organiques  très-appré- 
ciables; toutes  ces  circontances  feraient  croire  à  un  monu- 
ment, sinon  funéraire,  du  moins  votif.  Des  conduits  en 
pierres  sèches,  construits  suivant  la  coutume  celtique,  con- 
vergent au  centre  du  monument.  Est-ce  là,  comme  dans  les 
Pyramides,  une  tradition  qui  échappe  à  la  science  moderne  (1)? 
D'autres  couloirs  se  font  remarquer  dans  la  masse  des  ter- 
rains amoncelés.  Ceux-ci  portent  la  marque  ligneuse  des 
madriers  que  leur  vide  devait  remplir.  M.  Prou  considère  ces 

(i)  On  a  constaté,  dans  les  monuments  égyptiens,  Torientation 
parfaite  de  ces  ouvertures.  M  serait  curieux  de  savoir  si  les  Gaulois 
agissaient  en  vertu  des  mêmes  notions  astronomiques,  cette  science 
leur  étant  connue. 


284 

conduits  comme  une  sorte  de  moulage  obtenu  par  la  pré- 
sence de  poutres  retirées  de  leur  alvéole  après  l'opération 
terminée.  Mais,  outre  la  difficulté  d'extraire  ces  pièces  de 
bois,  leur  déplacement  eût  fait  disparaître  les  stries  que  les 
veines  ligneuses  ont  imprimées  dans  la  masse.  Les  poutres 
ainsi  juxtaposées  et  qui,  il  faut  le  noter,  étaient  jointes  par 
des  tiges  de  fer,  ont  disparu  sous  l'action  dissolvante  des 
siècles.  Le  fer  a  résisté,  les  liens  sont  restés  à  leur  place  et 
les  conduits  sont  restés  vides.  La  position  seule  des  attaches 
indique  la  destination  qui  leur  était  donnée,  celle  de  relier 
l'ensemble  des  poutrelles.  Celles-ci  servaient  sans  doute, 
comme  le  veulent  quelques  antiquaires,  à  prévenir  la  désagré- 
gation du  sol(1].  Cette  disposition  se  retrouve  dans  plusieurs 
tumuli.  Cependant  le  procès-verbal  de  H.  Prou  a  relevé 
avec  le  plus  grand  soin  les  circonstances  des  explorations 
opérées.  L'existence  d'une  chambre  intérieure  au  centre  des 
Tombelles,  leur  conformité  avec  les  monuments  reconnus  les 
plus  anciens  de  notre  ère  nationale,  leur  assignent  une  place 
importante  dans  le  cycle  de  la  Gaule,  bien  avant  l'invasion 
romaine. 

n. 

Parmi  les  monuments  entièrement  disparus  appartenant  à 
répoque  romaine.  Sens  doit  regretter  surtout  ses  Arènes. 
D'une  dimension  un  peu  moindre  que  celle  du  Cirque  de 
Pola  d'Istria  (71  m.  40  au  lieu  de  73  m.),  supérieure  à  celle 
de  l'amphithéâtre  de  Ntmes,  ce  dernier  ne  mesurant  que  70 
mètres,  elles  n'ont  que  14  mètres  de  moins  que  le  Colysée  (2). 
On  peut  suivre  encore  le  pourtour  de  l'amphithéâtre  en  par- 
courant la  rue  des  Arènes,  dont  les  maisons  dessinent  la 
forme  elliptique  et  occupent  l'emplacement  du  mœnianum 
supérieur,  tandis  que  leurs  jardins  conservent  l'inclinaison 
naturelle  des  gradins  et  suivent  la  pente  de  la  cavea  jusqu'à 
la  base  du  podium.  Le  lieu  a  conservé,  dans  la  tradition  popu- 
laire, son  antique  origine.  Les  noms  de  Clos-des-Arènes  et 

(1)  Cette  coutume,  adoptée  par  les  Gaulois,  de  relier  les  terres  au 
moyen  de  bols  bruis  ou  travaillés,  est  longuement  détaillée  par 
César  dans  sa  Campagne  des  Gaule*  (Voyez  pi.  20,  vol.  II  de  VHts- 
ioire  de  Césars  par  Napoléon  III). 

(2)  Ces  dimensions  sont  prises  dans  le  grand  axe  de  l'ellipse  et  ne 
comprennent  que  ï^arena  proprement  dite  :  Pespace  réservé  aux  Jeux 
et  aux  gladiateurs. 


285 

de  Champ'des-Martyrs  existent  encore.  De  grands  sacrifices 
de  chrétiens  y  auraient  eu  lieu,  suivant  la  chronique,  et  des 
vestiges  encore  fréquents  de  débris  des  animaux  employés 
dans  les  combats  du  cirque,  ne  laissent  aucun  doute  sur  la 
destination  d'un  monument  dont  la  forme  seule  existe  encore 
sur  le  sol.  La  présence  de  conduits  semblant  se  raccorder  aux 
aqueducs  romains  fait  croire  que  Tarène  pouvait  éire,  en  cer- 
tains  cas,  convertie  en  naumachie.  Hais  ce  qui  surprend  le 
plus  dans  les  vicissitudes  de  nos  monuments,  c'est  la  dispa- 
rition complète  d'un  édifice  aussi  important.  La  construction 
des  murs  de  défense  contre  les  invasions  des  Barbares,  le 
déplacement  même  de  la  ville,  s'amoindrissant  dans  l'histoire 
comme  dans  ses  limites  et  se  l'esserrant  sur  les  bords  de 
l'Yonne  et  de  la  Vanne,  après  avoir  abandonné  son  acropole, 
expliquent  cette  circonstance.  Les  Arènes,  dans  cette  cité  dé- 
pourvue de  carrières,  devinrent  la  suprême  ressource  de  la 
défense,  et  leurs  pierres  servirent  soit  à  la  fortification  de  la 
ville,  soit  à  la  construction  des  demeures  d'une  nouvelle  géné- 
ration. Les  tombeaux  aussi  servaient  à  défendre  et  à  abriter 
les  vivants. 

m. 

D'autres  constructions,  d'une  importance  bien  supérieure, 
occupaient  la  partie  basse  de  la  ville  romaine,  dans  la  plaine 
où  se  trouve  le  confluent  de  la  Vanne  et  de  l'Yonne.  La  des- 
tination, très  controversée,  de  cet  assemblage  d'édifices, 
n'est  plus  appréciable  aujourd'hui.  Un  sol  de  béton  d'une 
dureté  et  d'une  épaisseur  remarquables,  quelques  excava- 
tions ayant  servi  aux  fondations  de  colonnes  de  grande 
dimension,  un  pan  de  mur  en  bel  appareil,  opiis  regu- 
latum,  enfin  la  circonvallation  des  murailles  indiquée  sur 
le  sol,  sont  tout  ^e  qui  reste  des  constructions  que  la 
tradition  populaire  désigne  sous  le  nom  de  la  Motte  du 
Ciar.  On  a  beaucoup  cherché  l'étymologie  de  cette  appel- 
lation et  il  reste  à  peu  près  certain  que  l'on  n'y  doit 
trouver  que  la  corruption  de  :  Château  de  César.  Si  j'avais 
à  entrer  dans  cette  discussion,  d'ailleurs  puérile,  je  ferais 
remarquer  que  beaucoup  d'habitations  seigneuriales  du 
moyen-âge  sont  encore  désignées  dans  nos  contrées  sous  la 
dénomination  de  la  Motte.  Les  donjons  féodaux  comman- 
daient la  contrée,  et  leur  situation  dominante  est  tout  indi- 
quée par  ce  titre  :  motte  signifiant  un  monticule. 


286 

Les  proportions  très  grandioses  des  ruines  on  plutôt  de 
remplacement  de  la  Motte  du  Ciar  ne  peuvent  laisser  sub- 
sister l'idée,  autrefois  émise,  d*un  établissement  thermal,  dont 
le  plan  surpasserait  tout  ce  que  l'antiquité  nous  a  transmis 
de  plus  important.  L'amplitude  de  ses  deux  axes,  396  mètres 
en  parallèle  à  la  rivière  d'Yonne,  dans  la  verticale  N.  S.,  et 
362  mètres  dans  l'orientation  E.  0.,  indiquent  une  destination 

Elus  notable  assurément  que  celle  d*une  simple  étuve  pu- 
lique.  La  direction  visible  encore  des  murs  de  clôture,  Tab- 
sence  de  végéiatiou  ou  le  dépérissement  des  cultures  sur  un 
sous-sol  de  substructions  que  la  charrue  n'a  fait  qu'effleurer, 
laissent  en  relief,  au  moment  où  la  terre  se  couvre  de  ses 
moissons,  le  plan  entier  des  ruines.  Un  parallélogramme  de 
396  mètres  sur  498  mètres,  traversé  par  la  rivière  de  Vanne, 
précède  un  vaste  hémicycle  de  plus  de  200  mètres  de  largeur 
et  profond  de  464  mètres.  C'est  dans  cet  espace,  et  au  centre 
même,  que  se  trouvent  les  assises  de  béton  qui  protégeaient 
contre  les  inûltrations  incessantes  des  cours  d'eau  de  l'Yonne 
et  de  la  Vanne  les  constructions  élevées  sur  une  aire  mesurant 
75  m.  50  sur  64  m.  50.  Les  opinions  émises  par  les  archéo- 
logues de  Sens  et  confirmées  par  les  travaux  inédits  de 
H.  Thiollet,  contenus  dans  les  cartons  de  la  Société  de  Sens, 
semblent  affirmer  que  ces  vestiges  sont  ceux  d'un  camp  pré- 
torien. Les  monuments  dont  les  fondations  existent  eussent 
appartenu  au  prétoire  et  h  ses  annexes,  le  questorium  et  le 
forum  ;  le  quadrilatère  eût  compris  le  camp  proprement  dit. 
Cette  assertion  se  rapporterait  aux  documents  et  aux  plans 
conservés  de  ces  sortes  d'établissements  romains  (4). 

Au  xviii«  siècle,  il  restait  encore  quelque  chose  de  la 
Motte-durCiar.  Le  dessin,  jusqu'alors  inédit  de  Sébastien 
Le  Clerc,  que  je  reproduis  ici  (PI.  L),  ne  peut  assurément 
passer  pour  un  document  archéologique  d'une  valeur  snffi- 

(1)  Les  camps  romains,  soit  qu'ils  fussent  temporaires,  et  qu'ils 
eussent  pour  objet  la  conquête  d^une  ville,  soit  qu'ilç  servissent  à 
maintenir  les  urbains,  étaient  situés,  autant  que  possible,  auprès  d*un 
cours  ë'eau.  On  ne  peut  s*empècher  de  constater  l'analogie  entre  le 
camp  présumé  de  Sens  et  les  camps  de  César  sur  l'Aisne  el  devant 
Avaricum.  Ce  dernier  a  été  retrouvé  dans  des  conditions  identiques 
à  celles  du  Camp  de  César  de  Sens.  Ses  proportions  sont  plus 
vastes  (550  m.  en  carré)  (Voyez  Histoire  de  Jules  César  par  Napo- 
léon 111,  !2*  vol.  Atlas.  PI.  9,  iO). 


287 

santé.  Dessinateur  et  graveur  spirituel  de  la  cour  et  de  la  ville, 
au  temps  de  Louis  XIY^  l'auteur  n*a  cherché,  dans  son  dessin 
à  la  pluoie,  copié  par  mon  eau-forte,  que  Feffet  pittoresque. 
Cependant,  la  fidélité  du  plan  topographique  lui  donne  une 
certaine  importance  et  ne  m'a  point  permis  de  le  négliger 
comme  renseignement.  Les  rivières  d'Yonne  et  de  Vanne,  la 
position  surélevée  des  constructions,  modifiées  sans  doute  au 
moyen-âge,  le  pont  aujourd'hui  détruit,  et,  dans  le  lointain, 
la  flèche  à  peu  près  exactement  esquissée  de  Saint-Maurice 
de  l'Ile  d'Yonne,  font  reconnaitre  l'emplacement  actuel  des 
ruines  romaines.  La  présence  de  pierres  gallo-romaines  dans 
les  constructions  modernes  des  quartiers  rapprochés  de  ces 
ruines  ne  laisse  aucun  doute  sur  Tenlèvemenl,  chaque  jour 
plus  fréquent,  des  matériaux  composant  ces  constructions.  Il 
a  fallu,  dans  ces  dernières  années,  que  la  ville  de  Sens  inter- 
vint pour  empêcher  le  remblaiement  des  espaces  découverts. 
On  ne  peut  constater,  dans  ce  qui  nous  reste,  que  Tappa- 
rence  autrefois  luxueuse  des  monuments  de  la  MoUe-du^Ciar. 
Les  murailles  en  étaient  construites  avec  des  matériaux  que 
nous  allons  retrouver  employés  à  d'autres  usages  ;  mais  l'œil 
devait  se  complaire  à  l'aspect  extérieur.  Les  revêtements,  les 
moulures  des  corniches  étaient  composés  de  marbres  de  di- 
verses couleurs,  souvent  de  marbres  rares,  découpés  alors, 
comme  de  nos  jours  dans  les  façades  du  somptueux  Paris, 
en  minces  lamelles  encastrées  dans  les  motifs  d'architecture. 
Des  briques  de  tons  variés,  à  moulures  reproduisant  des 
dessins  élégants,  des  aigles  parfois,  servaient,  soit  à  la  cou- 
verture, soit  à  l'ornementation  des  édifices.  Nous  sortons, 
dans  ce  paragraphe,  du  domaine  des  conjectures.  Une  ex- 
cursion de  quelques  heures  sur  le  terrain  occupé  par  le  pré- 
tendu Château  de  César,  ne  peut  manquer  de  procurer  à 
l'explorateur  des  échantillons,  quelquefois  très-intéressants, 
de  cette  construction,  où  les  procédés  ressemblent  si  bien  à 
ceux  employés  lors  de  la  décadence  de  l'art  romain.  Beau- 
coup de  ces  vestiges  portent  les  marques  évidentes  de  la  cal* 
cination.  L'incendie  aurait  donc  joué  son  rôle  dans  la  des- 
truction de  l'édifice  romain  ?  Il  serait  difiBcile  de  retrouver 
dans  les  ténèbres  des  invasions  un  texte  qui  mtt  sur  la  trace 
de  celte  destruction,  lorsque  des  temps  bien  plus  accessibles 
à  l'érudition  ne  laissent  pas  même  à  l'archéologue  une  notion 
certaine  sur  la  destination,  non  plus  que  sur  la  date  histo- 


288 

rique  du  plus  important  vestige,  en  nos  contrées,  de  la  civili- 
sation gallo-romaine. 

IV. 

Dans  une  savante  notice  insérée  au  Bulletin  de  la  Société 
de  Sens,  en  1846,  H.  Lallier  assigne  à  la  construction  des 
murailles  de  Sens  la  date  du  lii'  siècle.  Cette  opinion, 
appuyée  de  preuves  auxquelles  peuvent  se  reporter  mes  lec- 
teurs, me  dispense  d'une  dissertation  nouvelle.  Quelle  que 
soit  l'époque  à  laquelle  furent  construits  les  murs  de  défense, 
et  cette  époque  ne  peut  être  postérieure  à  celle  constatée  par 
le  mémoire  que  je  viens  de  citer,  elle  donne  aux  documents 
publiés  ici  une  antériorité  qui  reporte  évidemment  aux  deux 
premiers  siècles  de  Tère  chrétienne  l'âge  de  ces  monuments. 
Une  remarque  nécessaire,  c'est  qu*il  n'existe,  dans  Tépigra- 
phie  des  tombeaux  gallo-sénonais,  aucun  signe,  aucune 
inscription  se  rapportant  à  la  religion  nouvelle.  Cependant, 
des  pays  où  fut  prêché  d'abord  le  christianisme,  le  Sénonais 
est  l'un  des  premiers,  et  la  primatie  traditionnelle  de  ses  pré- 
lats en  est  la  preuve. 

Exclusivement  païens,  soit  qu'ils  nous  transmettent  les 
effigies  ou  les  inscriptions  funéraires  des  citoyens  de  la 
Gaule  romaine,  soit  que,  purement  artistiques,  ils  reprodui- 
sent les  scènes  de  la  mythologie  ou  les  caprices  du  ciseau 
d'un  artiste  souvent  inexpérimenté,  les  monuments  du  musée 
de  Sens  appartiennent  tous  à  une  civilisation  dont  le  déclin 
n'est  que  trop  évident,  mais  dont  on  recherche  en  vain  les 
vestiges  ailleurs  que  dans  les  grands  centres  de  la  domination 
romaine. 

L'enceinte  de  Sens,  composée  de  murs  reliés  et  protégés 
par  quinze  tours,  avait  été  édifiée  en  vue  de  la  défense  d'ur- 
gence contre  les  invasions  des  barbares.  La  construction 
des  murailles,  d'une  solidité  à  l'épreuve  des  armes  ofiensives 
de  répoque,  dénote  cependant  une  certaine  hâte  que  l'on  ne 
trouve  pas  dans  les  fortifications  élevées  en  même  temps  que 
les  édifices  urbains. 

Si  l'on  en  excepte  deux  tours  tronquées  et  réduites  à  l'état 
de  ruines  sans  aucun  caractère,  Sens  a  perdu  sa  plus  belle 
parure  antique  :  Ses  portes,  remplacées  aujourd'hui  par  des 
colonnes  sans  style  architectonique,  ont  disparu  sous  le 


289 

marteau  de  l'édilité.  Nous  ne  pouvons  que  regretter  le  fait 
accompli.  Hais  de  ces  ruines  sont  sortis  les  fragments  d'ar- 
chitecture et  de  sculpture  que  nous  possédons  aujourd'hui. 

La  construction  des  murs  de  Sens  (1)  est  inYariablement 
celle-ci  :  les  fondations,  à  une  profondeur  de  trois  mètres 
environ,  les  substructions  en  pierres  de  taille  sur  une  hau- 
teur très-variable,  sont  entièrement  composées  de  débris 
appartenant  à  des  monuments  plus  anciens.  Les  arènes,  le 
camp  prétorien,  tout  ce  que  Te  besoin  de  se  protéger  a  pu 
recueillir,  ont  été  employés  à  la  construction  des  murailles. 
Les  tombeaux  furent  enlevés  à  leur  destination  pieuse,  et 
on  les  trouve,  surtout  dans  la  partie  sud  des  fortifications, 
en  nombre  important.  Ces  derniers  monuments  devaient 
appartenir  à  une  époque  bien  antérieure  à  la  génération 
existante,  car  le  respect  des  fils  eût  empêché  la  violation,  né- 
cessaire, mais  toujours  douloureuse,  de  la  tombe  des  aïeux. 

La  base  des  murailles,  ainsi  composée,  sur  une  hauteur  de 
plus  de  six  mètres  en  moyenne,  de  blocs  superposés^  était 
en  outre  défendue  par  des  fossés.  Ceux-ci  ont  été  comblés 
depuis. 

Les  pierres  formant  les  fondations  et  les  premières  assises 
des  murs  étaient  agencées  entre  elles  sans  autre  appareil 
que  leur  propre  poids.  Aussi,  les  assises  sont-elles  de  la 
plus  grande  irrégularité.  Les  blocs  de  forte  dimension  sont 
reliés  entre  eux  par  des  fragments  servant  de  remplissage, 
mais  dont  les  plus  petits  n'ont  guère  moins  d'un  mètre  carré 
de  surface. 

Aucun  des  matériaux  qui  composent  les  substructions  des 
murs  de  Sens  n'a  élé  relié  par  le  mortier.  C'est  à  ce  moyen 
employé  par  les  architectes  romains  que  nous  devons  la 
conservation  des  monuments  de  cette  époque.  Empâtés 
dans  la  gangue  qui  caractérfse  les  étages  supérieurs,  ils 
eussent  été  infailliblement  perdus.  Il  est  remarquable  aussi 
que  les  sculptures  sont  toutes  tournées  à  l'intérieur  du  mur, 
qu'elles  s'aflrontent  sans  se  toucher,  et  que  si,  dans  quelques 
spécimens,  on  peut  regretter  des  mutilations,  elles  n'ont  eu 


(1)  Nous  aurions  voulu  donner  celte  année  une  vue  des  murs  de 
Sens;  mais  Pimportance  de  cette  planche  n'en  a  pas  permis  à  temps 
la  publication.  Nos  lecteurs  la  trouveront  dans  notre  prochain  volume. 

(les  ÉDITBDRS.) 


290 

lieu  qii'après  rexhumation  des  sculptures.  II  y  avait  un  cer- 
tain respect  dans  cet  emploi  des  reliques  nationales;  il  serait 
difficile  d'expliquer  autrement  le  soin  avec  lequel  ces  maté- 
riaux ont  ét^  placés.  Les  besoins  de  la  défense  n'obligeaient 
pas  à  ces  précautions. 

Au-dessus  de  cet  étage  entièrement  construit  en  pierres 
superposées  sans  ciment,  apparaît  la  vraie  construction 
romaine,  monolithe  par  le  système  d*agrégation  qui  la  carac- 
térise :  le  béton  sous  toutes  ses  formes.  La  difficulté  d'entamer 
ces  murailles  autrement  que  par  la  mine  a  bien  prouvé  la 
solidité  extrême  de  ces  fortifications. 

Formés  de  morceaux  calcaires,  soudés  dans  le  mortier 
romain,  les  murs  de  Sens  avaient  une  telle  adhérence  que, 
le  plus  souvent,  la  pierre  cédait  à  l'action  de  la  poudre 
sans  que  le  ciment  en  senitt  les  atteintes.  J'ai  souvent 
constaté  cet  effet  dans  les  démolitions  de  ces  dernières  an- 
nées. 

Cette  construction,  abrupte  comme  toutes  celles  qui  atten- 
dent un  revêtement,  était  ornée  d'un  bel  appareil  en  opus 
regulatum  appliqué  sur  le  mortier  encore  presque  liquide, 
par  un  procédé  qui  rappelle  celui  des  mosaïstes.  Celte  parure, 
qui  n'avait  aucun  objet,  quant  à  la  défense,  n'a  pas  non  plus 
la  même  solidité  que  l'œuvre  vive.  Elle  s'est  détachée  en 
plusieurs  endroits  sous  Taction  des  siècles,  tandis  que  les 
murailles  sont  restées  intactes.  Il  a  fallu  que  notre  époque, 
riche  en  moyens  de  destruction,  usât  contre  ces  murs  sans 
défenseurs  des  ressources  qu'elle  emploie  dans  les  guerres 
de  siège. 

La  plupart  des  pierres  formant  les  soubassements  des 
remparts  montrent  des  trous  de  scellement  qui  ne  peuvent 
laisser,  je  le  crois,  aucun  doute.  Ils  appartiennent  au  système 
d'appareil  qui,  dans  Torigine,  et  avant  le  déplacement, 
avait  motivé  leur  présence,  mais  ils  n'ont  rien  de  commun, 
quoique  l'opinion  en  ait  été  émise,  avec  l'édification  des 
murailles  elles-mêmes.  Rien  au  reste  n'en  justifie  l'utilité, 
et  il  est  impossible  de  relier,  même  dans  l'hypothèse,  des 
alvéoles  qui  ont  évidemment  reçu  des  tiges  de  fer,  mais  qui, 
dans  la  construction  des  murs,  n'ont  aucune  connexité. 

Une  des  particularités  remarquables  des  remparts  de  Sens, 
est  la  présence  de  bandes  de  briques,  disposées  par  trois 
d'épaisseur,  reliées  par  un  ciment  d'autre  nature  que  celui 


291 

des  murailles  et  composé,  si  I'od  en  juge  par  sa  couleur,  de 
briques  piiées.  Il  s*est  employé  ailleurs  dans  les  construc- 
tions antiques,  mais  ce  n'est  point  ici  la  place  pour  une 
dissertation. 

Une  légende  veut  que  ces  cordons  de  briques  aient  été 
dorés  et  qu'ils  aient  fornié,  autour  de  la  ville,  une  auréole, 
une  ceinture  que  sa  bonne  renommée  lui  eût  bien  méritée. 
Mes  lecteurs  ne  me  pardonneraient  pas  une  étude  appro- 
fondie sur  ce  sujet;  mais  je  remarque  cette  circonstance  : 
A  Auxerre,  une  des  rues  coutangentes  aux  anciennes  fortifica- 
tions romaines  s'appelle  encore  de  nos  jours  rue  d' Orbandelle. 
L'étymologie  la  plus  vulgaire  y  trouve  la  racine,  peut  être 
fort  ancienne,  et  conservée  par  la  tradition,  d'un  ornement 
destiné  k  frapper  les  yeux  du  peuple.  En  traduisant  par 
bande  d'or,  banaeau  doré,   l'étymologie  reste  dans  une 
sage  réserve.  En  avançant  que  l'appellation  est  venue  de  la 
période  romaine,  il  y  aurait  assurément  imprudence,  et  tout 
en  penchant  pour  celte  dernière  opinion,  j'attends  l'objec- 
tion qui  me  pourrait  répondre  par  le  terme  moyen-âge  de 
bandel  pour  drapeau,   ce  qui  impliquerait   seulement  la 
présence  d'un  drapeau  doré  ou  drapé  d'or  sur  l'une  -des 
portes  d'Auxerre.  La  question   est,  je  crois,  difficile  à  ré- 
soudre. 

Les  murs  de  Sens  avaient^  depuis  longtemps,  perdu  leur 
couronnement  lorsque  l'histoire  s'en  est  occupée.  Les  cré- 
neaux, mâchicoulis,  meurtrières,  que  les  temps  modernes 
y  ont  ajoutés,  en  ont  changé  la  physionomie.  Dans  la  planche 
que  j'ai  eu  le  regret  de  ne  pouvoir  terminer  assez  tôt  pour  la 
joindre  à  cette  étude,  les  lecteurs  de  l'Annuaire  pourront  dis- 
tinguer ces  divers  caractères  d'architecture. 

V. 

On  ne  trouve  pas,  ainsi  que  je  l'ai  dit  plus  haut,  de 
types  purs  dans  les  sculptures  de  Sens.  Avant  d'entrer 
dans  l'examen  spécial  de  ces  monuments,  les  lecteurs  de 
l'Annuaire  me  permettront  de  leur  donner  les  spécimens  les 
plus  caractéristiques  de  l'architecture  et  de  l'ornementation 
gallo-sénonaise. 

Plusieurs  restes  des  monuments  donnent,  en  excluant  le 
métiie  ariisiique,  une  idée  de  la  grandeur  des  palais  que  la 


292 

décadeace  romaine  a  élevés  à  Sens.  Une  pierre  ayant  formé 
la  clé  du  cintre  d'une  porte  ne  mesure  pas  moins  d'un  mètre 
de  hauteur  (pi.  YIII). 

L'art,  cependant,  compte  quelques  modèles  dignes  de  re- 
marque. Ainsi  la  planche  VII,  représentant  une  scène  mytho- 
logique, donne  la  reproduction  de  Tune  des  œuvres  les  plus 
belles  du  ciseau  gallo-romain.  Il  y  a  loin  de  cette  sculpture 
à  celle  des  beaux  temps  de  la  Rome  antique  ;  mais  elle 
laisse  loin  aussi  derrière  elle  les  autres  spécimens  de  l'épo- 
que, et  les  personnages  à  la  pose  rigide,  aux  draperies 
sans  style,  qui  caractérisent  les  dernières  œuvres  de  l'em- 
pire. 

Un  chapitre  spécial  étant  réservé  à  ces  sculptures,  elles 
rentreront  ailleurs  dans  le  cadre  de  cette  notice,  ainsi  que 
des  monuments  plus  nombreux  et  plus  intéressants  :  les 
tombeaux.  C'est  à  eux  que  nous  devons  les  plus  curieux 
échantillons  de  costumes  et  de  mœurs.  La  collection  des 
Arts  et  Métiers  en  est  sortie  tout  entière.  Les  planches  TIII 
et  X  montrent  les  deux  sortes  de  constructions  funéraires,  les 
unes  simplement  épigraphiques,  les  autres  accompagnées 
d'ornements  ou  de  la  représentation  des  défunts.  Ces  types 
n'ont  ici  d'autre  but  que  de  montrer  les  différents  trésors 
archéologiques  conservés  pendant  plus  de  seize  siècles 
dans  les  fondations  des  murs  de  Seus.  On  les  retrouvera 
plus  loin  avec  les  commentaires  qu'ils  ont  soulevés  jus- 
qu'ici. 

J'ai  tout  lieu  de  présumer,  de  Texamen  des  monuments 
gallo-romains  de  Sens,  que  deux  époques  bien  distinctes 
dans  l'histoire  de  l'art  en  ont  fourni  les  modèles.  Et,  en  effet, 
il  n'est  guère  présumable  que  Tédification  de  Kenceinte 
sénonaise  n'ait  employé  que  les  monuments  d'une  généra- 
tion et  ait  respecté  des  monuments  plus  anciens.  La  nature 
seule  des  matériaux  implique  une  date  différente.  Les  scul- 
ptures les  meilleures  de  forme,  et  conséquemment  les  plus 
anciennes,  sont  exécutées  dans  un  calcaire  compacte,  tandis 
que  les  plus  récentes  sont  taillées  dans  la  pierre  usuelle, 
celle  que  nous  connaissons  encore  aujourdlhui  dans  les  cons- 
tructions, le  calcaire  mou.  Lçs  sculptures  monumentales 
avaient  nécessité  un  choix  spécial  de  la  matière;  les  tom- 
beaux étaient,  à  de  rares  exceptions  près,  édifiés  en  pierre 
tendre,  la  seule  que  Ton  pût  se  procurer  dans  une  contrée 


S93 

dépourvae  de  carrières,  autres  que  les  bancs  crayeux  de  la 
Champagne  actuelle  ou  les  couches  plus  denses  de  Cour- 
soo.  C*est  plus  loin  qu'il  fallait  aller  chercher  les  pierres 
compactes,  dans  les  gisements  qui  confinent  au  Horvand. 

Le  rapide  coup  d'œil  que  mes  lecteurs  viennent  de  jeter 
sur  les  antiquités  de  Sens  est  loin  de  pouvoir  satisfaire  les 
archéologues,  mais  il  sufiSt,  dans  les  limites  auxquelles  je 
dois  me  restreindre,  à  provoquer  de  nouvelles  études  sur  un 
sujet  des  plus  intéressants  pour  la  science  historique,  et  dont 
les  vestiges,  dispersés  ou  disparus,  ne  laissent  plus  que  les 
restes,  pieusement  recueillis  par  notre  époque,  d'un  passé 
glorieux. 

Sens,  par  sa  position  entre  deux  rivières,  avait  dû  tenter 
les  conquérants  romains  par  sa  situation  stratégique.  Cinq 
voies  romaines,  parfaitement  reconnaissables  encore,  la  re- 
liaient aux  grandes  villes  de  l'empire.  Hais  l'industrie,  après 
que  rétablissement  de  la  civilisation  nouvelle  parût  définitif, 
devait  remarquer  le  site  privilégié  où  ses  ateliers,  ses  forges, 
ses  briqueteries  allaient  trouver  un  débouché  facile  par  les 
voies  navigables  et  un  auxiliaire  utile  par  les  cours  d*eau  de 
moindre  volume  que  la  Vanne  lui  fournissait. 

Aussi  n'est-ce  pas  la  moins  intéressante  partie  de  l'étude 
du  musée  lapidaire  de  Sens  que  celle  des  arts  industriels. 
Quelques-uns  des  monuments  donnent  des  détails  précieux,  et 
l'un  d'eux,  rare  fortune  pour  une  collection  de  ce  genre,  re- 
produit l'image,  unique  dans  les  annales  de  Tantiquité,  d'une 
industrie  importante. 

La  première  section  de  cette  notice  sera  consacrée  aux  Arts 
et  métiers. 

VL 

Si  l'on  en  excepte  les  peintures  de  Pompé!,  si  intéressan- 
tes pour  l'étude  des  industries  de  l'antiquité,  les  représenta- 
tions figurées  donnent  peu  de  spécimens  des  arts  à  l'époque 
romaine.  Le  tombeau  reproduit  par  la  planche  IX  a  été  élevé 
à  la  mémoire  de  Belliccus.  Cet  édicule,  de  1  m.  05  de  hau- 
teur surO  m.  49  de  largeur,  se  compose  d'une  niche  en  plein- 
cintre,  comprise  entre  deux  pilastres  à  chapiteaux  sans  aucun 
ornement.  Deux  prolongements,  en  forme  à'antéfixesp  surmon- 


294 

taieot  les  chapiteaux  :  ils  portaient  la  formule  consacrée  :  D. 
M.  [Dis  Manibus).  La  lettre  H,  à  la  droite  du  monument,  a 
disparu  par  la  mutilation  de  la  pierre.  L'inscription  circu- 
laire gravée  au-dessus  se  lit  ainsi  : 

MEMOR   BELLICCI    RELLATOR...    (1). 

Le  personnage  représenté  sur  ce  tombeau  n'est  pas  un  des 
moins  curieux  modèles  du  musée  de  Sens.  Tandis  que  dans 

[presque  toutes  les  représentations  d'artisans  que  nous  a 
éguées  Tart  romain,  les  ouvriers  portent  la  chevelure  rase 
ou  coupée  assez  court,  le  sujet  qui  nous  occupe  est  orné 
d'une  longue  mèche  de  cheveux  partant  de  la  nuque.  Le  sta- 
tuaire a  eu  soin  de  bien  marquer  ce  détail,  quoique  la  figure 
soit  vue  de  face.  Il  n'y  aurait  rien  d'outré,  peut-être,  dans 
l'hypothèse  qui  veVrait  en  Belliccus  un  citoyen  de  la  Gallia 
comata. 

Belliccus  est  représenté  debout,  velu  de  la  tunique  de 
laine,  habillement  ordinaire  des  gens  de  métiers.  Celui-ci 
est  un  forgeron,  ou  plus  vraisemblablement  un  fabricant 
d'armes.  Les  qualités  bien  connues  de  la  Vanne,  pour  la 
trempe  des  métaux  à  aciérer,  a  pu  être  connue  des  Romains. 
L'ouvrier  lient  de  la  mnin  droite  un  marteau,  semblable  a 
celui  de  nos  orfèvres,  carré  à  l'un  de  ses  bouts  et  terminé  en 
pointe  à  l'autre  extrémité.  Sa  main  gauche  soutient,  sur  une 
petite  enclume,  une  lame  oh  l'on  pourrait  voir  la  forme  d'un 
sabre  ou  d'un  couteau  de  grande  dimension.  L'enclume 
est  forée  d'un  trou  rond  destiné  à  recevoir  un  tas  et  repose 
sur  une  console.  A  la  droite  du  personnage  sont  gravés  en 
creux  deux  pinces  ou  fourgons;  à  sa  gauche,  on  distingue 
une  paire  de  tenailles. 

Le  type  épaté  de  la  figure,  le  nez  camard,  les  lèvres  épais- 
ses sont  loin  de  constituer  l'idéal  de  la  race  gauloise,  si 
célèbre  par  la  noblessse  de  son  expression;  la  mutilation  de 
Tarcade  sourcilière  gauche  donne  encore  au  visage  de  Bel- 
liccus une  physionomie  plus  étrange.  Mais  la  lourdeur  des 
formes  de  la  tête  se  retrouve  dans  les  vêtements,  dessinés  en 


(1)  L'examen  des  monuments  épigraphiques  formant  une  étude 
spéciale  dans  le  plan  de  cette  notice,  nous  ne  nous  arrêterons  ni  à 
Tépitaphe  de  Belliccus,  ni  à  la  faute  d^orlhographe  du  lapidaire 
romain  :  eeilator...  pour  bellator...  Il  en  sera  de  même  pour  les 
autres  tombeaux  où  se  trouveront  des  inscriptions. 


295 

plis  parallèles  et  qui  ne  se  drapent  pas.  La  forme  fuselée 
des  doigts  où  les  phalanges  ne  sont  pas  indiquées,  montre, 
ainsi  que  dans  plusieurs  monuments  du  rooyen-àge,  où  la 
dégénérescence  de  Tart  se  fait  sentir,  l'insuffisance  de  l'ar- 
tiste. 

Aux  pieds  de  l'ouvrier  se  voient  un  lièvre  qui  cherche  à  se 
blottir  et  un  autre  animal  de  race  féline,  autant  qu'on  en 
peut  juger  par  sa  patte  levée  et  ses  griffes  proéminentes,  la 
tête  du  Carnivore  étant  brisée.  Ces  deux  quadrupèdes  confir- 
meraient Topinion  que  j'émettais  plus  haut,  en  voyant 
on  armumr  dans  ce  relief.  Le  lièvre  personnifie-t-il  la  chasse 
et  le  félin  la  guerre  ?  Il  n'y  a  là  rien  d'impossible. 

Un  détail  fort  important  de  la  statue  de  Belliccus,  détail 
qui  n'échappera  à  aucun  archéologue,  mais  que  je  relève  icit 
c'est  que  son  pied  droit  est  chaussé  du  cothurnus,  attribut 
consacré  des  cynégistes,  depuis  la  Diane  chasseresse  des 
Grecs,  tandis  que  sa  jambe  gauche  est  protégée  par  le  calceus 
à  tige  montante,  sorte  de  botte  que  nous  retrouverons  dans 
tous  les  tombeaux  où  les  gallo-romains  sont  représentés  en 
costume  de  ville.  Il  y  a  certainement  là  un  intéressant  sujet 
d'étude,  cette  distinction  ne  pouvant  être  le  résultat  d'une 
inadvertance  du  sculpteur,  le  monument  n'ayani  été  ni  res- 
tauré, ni  retouché. 

Ce  tombeau  est  un  des  rares  spécimens  intacts  que  pos- 
sède le  musée  de  Sens.  Lors  de  son  exhumation  dont  je  sui- 
vis tous  les  détails,  il  était  de  la  plus  parfaite  conservation. 
Le  transport  et  l'aménagement  dans  la  collection  ont  seuls 
produit  les  mutilations  qu'on  y  remarque.  Jusque  là  il  était, 
comme  disent  les  numismates,  à  fleur  de  coin.  Les  angles  et 
les  arêtes  des  moindres  détails  conservaient  encore  la  marque 
du  ciseau. 


VII. 

D'une  facture  beaucoup  plus  grossière  que  le  précédent,  le 
monument  représenté  par  la  planche  VI  n'en  donne  pas  moins 
un  type  curieux,  quoique  déjà  connu  ailleurs,  d'une  indus- 
trie fort  importante,  sans  doute,  dans  un  centre  aussi  com- 
merçant que  la  colonie  Sénonaise. 

Au  nombre  des  ateliers  que  les  cours  d'eau  de  la  Vanne 


396 

m 

et  de  TTonne  ont  dû  voir  s'établir  sur  leurs  bords,  les  usines 
destinées  à  la  fabrication  des  tissus  furent  sans  doute  les 
premières.  La  population  de  la  capitale  de  la  domifation 
romaine,  l'agglomération  de  corps  militaires  considérables, 
ont  nécessité  la  recherche  de  ressources  locales  que  l'orga- 
nisation administrative  des  Romains  n'a  pu  négliger. 

Quelques  savants  ont  vu,  dans  la  pierre  tumulaire  dessi- 
née planche  YI,  des  sujets  que  le  lecteur  pourra  comparer, 
dans  leurs  attributions,  avec  l'opinion  que  j'émets  pour 
mon  propre  compte.  Cette  pierre,  d'une  hauteur  de  0  m.  70 
sur  0  m.  65,  offre  peu  de  densité.  Aussi  a-t-elle  beaucou^i 
souffert  des  intempéries  et  ne  laisse-t-elle  qu'une  image  assez 
fruste,  où  il  sera  difficile  dans  quelques  années  de  retrouver 
les  traits  primitifs. 

Les  désignations  admises  jusqu'ici,  quant  au  personnage 
représenté  sur  cette  pierre,  ne  me  semblent  point  satisfai- 
santes. Plusieurs  archéologues  y  ont  trouvé  un  orateur  dans 
la  tribune  aux  harangues,  et  la  draperie  du  fond  eût  figuré, 
suivant  eux,  la  portière  de  cette  tribune.  D'autres  opinions 
voulaient  que  le  monument  figurât  un  citoyen  se  rendant  au 
vote.  En  ce  cas,  la  double  balustrade  que  Ton  remarque  dans 
la  planche  eût  représenté  le  Pont  des  élections  [pons  suffra- 
giorum),  que  chaque  votant  traversait  à  son  tour  pour  dépo- 
ser sa  iabella  dans  l'urne. 

L'individu  que  reproduit  cette  planche  est  presque  nu  : 
vêtu  d*une  mince  tunica  retenue  sur  l'épaule  gauche,  il 
appuie  ses  deux  mains  sur  des  montants  fixés  à  leur  base  à 
une  auge  carrée  pu  ses  jambes  disparaissent  en  partie.  Der- 
rière lui,  un  cylindre,  mobile  sur  son  axe  et  monté  sur  deux 
crampons,  soutient  une  pièce  d'étoffe. 

Aucune  image  ne  peut,  je  le  crois,  convenir  mieux  au 
folio  antique.  Les  parois  élevées  de  la  cuve  servaient  à 
appuyer  les  mains,  de  manière  à  compenser  l'effort  des  jam- 
bes, que  le  piétinement  incessant  nécessité  par  le  lavage  des 
draps  eût  rendu  insupportable  à  l'ouvrier.  Les  vignerons  se 
servaient  d'un  moyen  analogue  pour  écraser  le  raisin  :  leurs 
mains  se  suspendaient  à  des  cordes  afin  de  soulager  l'action 
des  membres  inférieurs  (1). 

Dans  cette  hypothèse,  le  bas-relief  du  musée  de   Sens 

(I)  La  suite  de  notre  noUce  donnera  un  exemple  figuré  de  cette 
scène  diaprés  un  diptyque  consulaire.    ^ 


291 

devient  très  compréhensible.  L'ouvrier  foulon  est  occupé  à 
laver  le  drap.  Les  pieds  font  le  travail,  et  l'action  des  bras 
se  comprend  sans  peine.  La  draperie  suspendue  au  cylindre 
mobile  est  une  pièce  de  drap  en  train  de  s'égoutter.  Le 
mouvement  circulaire  du  rouleau  était  nécessité  par  le  besoin 
d'aérer  l'une  après  l'autre  les  parties  de  l'étoffe,  celles  qui 
adhéraient  au  cylindre  séchant  moins  vite. 

A  l'appui  de  mon  opinion,  je  reproduis,  dans  cette  gra- 
vure, deux  documents  empruntés  à  la  Fullonica  de  Pom- 
pé!. Dans  l'un,  on  voit  un  ouvrier,  vêtu  d'un  costume  pres- 
que identique  à  celui  que  je  viens  d'étudier,  lavant  le  drap 
dans  un  bassin. 

Dans  l'autre,  un  artisan ,  à  cheveux  ras,  comme  le  per- 
sonnage du  bas-relief  de  Sens,  retourne  dans  la  cuve  l'étoffe 
qu'il  vient  de  laver.  La  première  de  ces  figures  montre  les 
appuis  dont  l'ouvrier  se  servait  pour  aider  son  action. 

Ces  considérations  suflSsent  pour  me  faire  admettre  ce  mo- 
nument au  nombre  de  ceux  qui  rentrent  dans  l'étude  des  Arts 
et  Métiers. 

Vffl. 

La  moins  parfaite,  au  point  de  vue  iconographique,  des 
sculptures  de  Sens,  est  la  plus  précieuse  comme  monument 
de  l'industrie  antique  (PI.  XII).  L'état  très  fruste  de  la  pierre, 
[hauteur  80  centimètres,  largeur  63  centimètres],  où  la  figure 
du  personnage  est  mutilée,  laisse  reconnaître  heureusement 
l'action  de  l'ouvrier. 

Jusqu'à  la  découverte  de  ce  monument,  aucune  représen- 
tation de  l'industrie  drapière  ne  se  retrouve  dans  les  docu- 
ments de  l'antiquité.  Les  peintures  si  complètes  de  la  Fullo- 
nica  de  Pompél  ne  figurent  nulle  part  l'opération  de  la  tonte 
du  drap,  définie  d'une  manière  irrécusable  par  le  bas-relief 
de  Sens. 

L'artisan,  debout,  armé  de  forfex  de  grande  dimension, 
tond  une  pièce  de  drap  suspendue  à  une  traverse  horizontale 
mobile,  et  pouvant  s'élever  ou  s'abaisser  au  moyen  de  che- 
villes sur  un  chevalet  vertical.  Les  ciseaux,  semblables  à 
ceux  qui  servent  encore  à  la  récolte  de  la  laine,  sont  pourvus 
d'un  appendice  discernable,  malgré  les  mutilations  de  la 
sculpture,  et  destiné  à  prévenir  l'écartement  des  lames. 

1869.  U 


298 

Evidemment,  l'artiste  a  quelque  peu  rûodifié,  dans  u'nê 
intention  pittoresque,  Taction  de  l'ouvrier.  Une  pièce  de  drap 
suspendue  et  flottante,  ainsi  que  le  représente  la  gravure,  ne 
peut  se  prêter  à  Faction  des  ciseaux.  Mais  une  surface  plane, 
qu'il  eût  fallu  dessiner  pour  exprimer  la  tension  de  l'étoffe, 
n'eût  pas  donné  d'une  façon  intelligible  l'image  qne  le 
lapidaire  se  proposait  de  reproduire. 

Le  tondeur  est  légèrement  vêtu  d'une  simple  tuniqtïe  à  la 
mode  gauloise,  se  rapprochant  bien  plus  de  la  blouse  mo- 
derne, la  saie  ou  sayon  de  nos  pères,  que  de  la  tùnica 
romaine,  dont  les  manches  s'arrêtaient  au  biceps. 

On  avait  jusqu'ici  nié  que  les  Romains  eussent  cdnnu  la 
fabrication  du  drap.  Leur  procédé  se  serait  borné  à  celui 
constaté  par  de  nombreux  monuments,  où  le  feutre  eût  été 
la  dernière  expression  de  l'industrie.  Cette  opinion  devient 
erronée  en  présence  du  précieux  document  que  nous  publions. 
Faut-il  croire  que  les  établissements  industriels  de^  bords 
de  l'Yonne  ont  été  les  premiers  à  appliquer  des  procédés 
nouveaux  et  à  apporter  des  perfectionnements  à  un  art  dont 
les  nombreux  ouvriers  formaient,  il  y  a  dix-huit  siècles,  le  plus 
important  collège  d'artisans?  L'opinion  serait  sans  doute 
discutable  ;  mais  comment  les  peintures  de  la  Fullonica,  si 
exactes  et  retraçant  toutes  les  manipulations  du  drap,  com- 
ment les  tombes  romaines  n'ont-eiles  pas  reproduit  cette 
scène  caractéristique? 

Le  moyen-âge,  qui,  ainsi  que  l'antiquité,  s'est  plu  à  repro- 
duire, soit  par  les  vitraux  votifs  des  corporations  de  métiei's, 
soit  dans  les  manuscrits,  les  scènes  de  la  vie  industrielle, 
nous  offre  une  image  presque  identique  à  celle  que  nous 
donnons  ici:  Le  Magasin  pittoresque^  de  juin  4868,  page 
499,  consacre  à  l'industrie  des  draps  un  article  dont  j'ex- 
trais quelques  lignes,  et  accompagné  d'un  dessin  du  xve 
siècle,  oii  le  tondeur,  armé  de  forfex,  appelés  forces  à  cette 
époque,  tond  l'étoffe  étendue  horizontalement  sur  une  table. 
Le  procédé  est  absolument  le  même  qu'à  l'époque  romaine, 
sauf  la  position  donnée  à  la  pièce  à  ouvrer. 

Mais  le  principal  intérêt  n'est  pas  là.  L'article  que  je  viens 
de  citer  contient  ces  données  que  vient  détruire  notre  monu- 
ment: «  Il  parait  que  le  foulage  a  été  le  dernier  perfection- 
ne nement  introduit  dans  la  fabrication  par  les  anciens 

«  Mais  nulle  part  il  n'est  question  de  tondage.  »  Et  plus  loin: 


399 

«  En  tous  cas,  les  étoffes  gauloises,  renommées  dès  le 
k  temps  de  Cé^sar,  et  les  tissus  d^'Arras  qui,  sous  GalTien, 
«  étaient  employés  à  la  confection  des  sayons  militaires, 
«  étaient  probablement  des  lainages  et  non  des  draps.  Bien 
«  que,  dès  le  ix«  siècle,  il  existât  en  France  des  centres 
«  nombreux  de  fabrication,  notamment  à  Elbeuf,  l'industrie 
«  drapière  proprement  di^te  ne  ferit  ^v^aux  xii»  et  xiii^  siècles 
«  des  développements  sensibles,  in.  Quicherat ,  dans  ses 
c  savantes  leçons  à  l'école  des  Chartes,  rapporte  au  temps 
«  de  Philippe-Auguste  le  irlomphe  du  drap  proprement  dit 
«  sur  le  lainage  dans  le  vêtement.  » 

On  voit  que  la  date  assignée  jusqu'ici  à  la  fabrication  des 
^aj)s  se  trouve  siagulièreipTent  déplacée  par  I4  décj»uverte 
du  bas-velief  de  Sens.  L'espace  nç  me  permet  pjâs,  et  il  est 
d'ailleurs  inutile,  d  insister  sur  ce  fait.  La  conciûsioti  en  est 
éfvldente  à  tous  les. yeux, 

Dai^s  la  notice  citée  plus  haut  se  trouve  cette  circonstance 
bonne  à  noter,  que  lés  foires  de  Chaolpagne  et  de  Brie 
étaient  le  jgran«l  oentrè  de  la  vente  des  çiraps,  et  que  la^prê- 
ipière  de  ces  provinces  rivalisait  avec  l^s  labriaues  du  Mord. 
N'y  a-t-il  pas  là  une  sorte  de  confirmation  de  ropiniod  quis 
j'émettais  sur,  la  prééminence  des  fabriques  Sénonaisës? 
Safts  ioiit^,  elles  ôhl  été  irtipdriailies.  Là  présente  dé  deux 
tombeaux  a^parienrrnt  à  des  ahlsans  d'une  indtistriè  anjout- 
d'hoi  éteinte  à  Sons,  en  atteste  l'antéPiorité.  H  siérait  impos- 
sible, j6  <)e  drois,  d'<nfller  i)lQs  loin  sans  tomber  dans  le 
doinialtie  de  Thypothè^. 

Rien  ne  s'oppose  cependant  ï  ce  que  nous  considérions 
notre  contrée  comme  le  berceau  d'une  industrie  dont  les  per- 
fectionnements nouveaux  laissent  encore  intacte  l'idée  pre- 
mière de  l'inventeur.  Les  agents  mécaniques  ont  changé, 
l'idée  mère  a  survécu. 

EUGÈNE  DAUDtN. 
(Sera  oontinté.) 


FAITS  GÉNÉRAUX. 


1867.  DÉCEMBRE  6.  —  Le  Corps  législatif,  par  un  vote 
à  la  majorité  de  237  voix  contre  17,  se  prononce  en  faveur 
da  maintien  du  pouvoir  temporel.  C'est  dans  cette  séance  que 
le  ministre  d*Etat,  M.  Rouher,  cédant  aux  instances  de 
MM.  Tbiers  etBerryer,  prononce  le  fameux:  Jamais  la  France 
permettra  à  l'Italie  de  s*emparer  de  Rome. 

Le  Sénat  italien  adopte  à  l'unanimité  Tordre  du  jour  du 
marquis  de  Torearsa  qui  parle  de  «  maintenir  les  droits  et  la 
dignité  de  la  nation.  » 

9.  —  Une  grande  procession  de  près  de  20  mille  person- 
nes a  lien  à  Dublin,  en  l'honneur  des  Fenians  exécutés. 

10.  —  I^ans  la  séance  du  Corps  législatif  de  ce  jour, 
H.  de  Kerveguen,  député  du  Var,  se  fait  l'écho  de  graves 
accusations  portées  par  un  journal  étranger  contre  une  frac- 
tion de  la  presse  libérale  de  Paris. 

Un  jury  d'honneur  est  constitué  pour  prononcer  sur  ce 
sujet. 

13.  —  Des  Fenians  tentent  de  faire  sauter  la  prison 
de  Klerkenwell,  à  Londres,  où  est  renfermé  le  colonel 
Burke. 

19.  —  Le  Corps  législatif  commence  la  discussion  du 
projet  de  loi  sur  la  réorganisation  de  l'armée.  Plus  de  80  ora- 
teurs sont  inscrits. 

1 868.  JANVIER  2.  —  Douze  journaux  de  Paris  sont  pour* 
suivis  sous  la  prévention  d'avoir  publié  un  compte  rendu 
illicite  des  débats  législatifs. 


301 

Les  nouvelles  d'Angleterre  signalent  les  précautions  prises 
de  toutes  parts  contre  les  tentatives  des  Fenians. 

14.  —  L'ensemble  du  projet  de  loi  sur  l'armée  et  la  garde 
nationale  mobile  est  voté  parle  Corps  législatif  à  la  majorité 
de  199  voix  contre  60  sur  359  votants. 

16.  —  Une  lettre  de  M.  de  Persigny,  sur  la  législation 
relative  à  la  presse,  fait  grand  bruit  et  provoque  les  apprécia- 
tions de  tous  les  journaux. 

89.  —  Le  Corps  législatif  commence  la  discussion  du  pro- 
jet de  loi  sur  la  presse. 

Les  nouvelles  d'Algérie  sont  des  plus  lamentables.  Les 
Arabes  meurent  par  milliers  de  faim  et  de  froid. 

On  signale  jusqu'à  des  faits  d'anthropophagie. 

L'archevêque  d'Alger  fait  appel  à  la  charité  publique  en 
France. 

FÉVRIER  17.  —  Une  dépêche  de  New-York,  transmise 
par  le  câble  transatlantique,  reproduit  des  nouvelles  reçues 
du  Japon  par  la  voie  de  San-Francisco  annonçant  une  révo- 
lution des  Daïmios  (noblesse  japonaise].  Le  Mikado  avait  été 
fait  prisonnier,  le  taîcoun  s'était  réfugié  à  Osaka  pour  orga- 
ser  des  forces.  La  ville  de  Siiogo  et  deux  palais  h  Teddo 
avaient  été  incendiés. 

Le  jury  d'honneur  chargé  de  prononcer  sur  l'incident 
Kervéguen,  qui  s'était  fait  l'écho  au  Corps  législatif  des  impu- 
tations d'un  journal  belge,  la  Finance,  contre  quelques  jour- 
naux français,  que  cette  feuille  accusait  d'avoir  été  soudoyés 
par  l'étranger,  rend  une  sentence  qui  disculpe  ces  journaux. 
Ce  jury  était  composé  de  HM.  Rerryer,  Marie,  Jules  Favre, 
Martel,  marquis  d'Andelarre. 

18.  —  Un  arrêté  du  ministre  de  la  guerre  fixe  à  2,500 
fr.  le  taux  de  la  prestation  individuelle  pour  l'exonération  du 
service  militaire. 

Pendant  ce  mois  l'esprit  public  a  été  vivement  préoccupé 
de  rumeurs  relatives  à  de  prétendus  projets  de  modifications 
constitutionnelles,  qui  ne  se  sont  pas  réalisés. 

MARS  6.  —  Le  président  Jonhson,  accusé  de  violation  de 
la  Constitution,  est  appelé  à  comparaître  le  13  devant  le 
Sénat  des  Etats-Unis  pour  répondre  à  l'acte  d'accusation 
dressé  contre  lui  par  le  Comité  à'impeachment. 


m 

7.  —  Le  Corps  léffislatif  s^m^,  ^  ifpji  «(^MAf^^  îde 
242  voix  sur  3^0, votent,  renseml^lQ  du  prqj,et  de  loi  surlji 
pnes^iç. 

Des  troifbles  ont  eu  Heu  à  A.lbi  au  3ujet  de  h  vepte  iei^ 
grains. 

10.  —  Le  Uoniteur  publie  un  décret  réglant  Tadmission 
des  conducieurs  dans  le  corps  des  ingénieurs  des  ponts  et 
chaussées. 

Des  troubles  éclatent  à  Toulouse  et  divers  autres  lieipt  à 
l'occasion  de  la  révision  de  la  garde  nationale  mobile. 

18.  —  Le  Corps  législatif  autorise  des  poursuites  correc- 
tionnelles contre  H.  Jules  Ilicbard,  rédacteur  du  Figaro,  ex 
H.  Grenier,  rédacteur  de  la  Situatim,  comtù»  prévenus  de 
diffamation  envers  cette  a$isen)blée. 

La  Chambre  ouvre  aussi  la  discussion  sur  le  projet  d^  loî 
relatif  au  droit  de  réunion. 

Une  tentative  d'assassinat  est  comvise  par  un  fepian» 
nommé  0*FerreL  en  Australie,  sur  le  duc  d'Edimbourg,  deu- 
xjjbme  fils  de  la  reine  Victoria. 

43.  —  Le  Sénat  des  Etats-Unis  proroge  au  23  mars  le 
délai  donné  au  président  Johnson  pour  répondre  à  l'acte 
d'accusation. 

Il  paraît  à  Paris  une  brochure  intitulée  :  f,cs  Titr^  de  la 
dynastie  J^apoléonienne,  à  laquelle  ,on  attribue  une  haute 

origine. 

23.  —  Le  Corps  législatif  vote  4  l'unanimité  un  crédit  de 
2  millions  pour  venir  en  aide  aux  populations  de  l'Algérie, 
décimées  par  la  famine  et  réjpiidémie. 

26.  —  Le  Corps  législatif  vo(e  à  une  grande  majorité 
l'ensemble  du  projet  de  loi  sur  les  r^iipions  publiques. 

Des  troublps  graves  éclatent  da^s  l|;s  enarbonnages  de 
Bjeigique,  pr^s  de  Cbarleroi. 

AVRIL  4.  —  La  chambre  des  pomipunes  d' Angleterre 
vote  à  une  majorité  de  60  voix  la  propQsjiion  de  M.  Gladstone 
tendant  à  la  suppression  des  privilèges  de  l'Eglise  apglipane 
en  Irlande. 

f  2  et  1 3.  —  La  gelée  cause  ip  grands  dégâts  (l^ns  les 
vignobles  du  Gard  et  de  l'Hérault. 

If.  —  jllfigdala,  la  forteresse  de  Théodoros,  qégofis 
d'Abyssinie,  tombe  au  pouypir   des   Anglais,   '^héodorôs 


m 

meurt,  son  ^rmée  est  anéantie ,  les  prisonniers  anglais  sont 
délivrés. 

Le  but  de  Texpédition  étant  atteint,  sirNapier donne  l'ordre 
delà  retraite. 

20.  —  Le  Corps  législatif  reprend  ses  travaux  interrompus 
à  Toccasion  des  vacances  de  Pâques. 

23.  —  M.  Jules  Favre  prononce  son  discours  de  ré- 
ception à  TAcadémie  française,  auquel  répond  M.  de  Rému- 
sat. 

Une  dépêche  de  Madrid  annonce  la  mort  du  maréchal 
Narvaez,  duc  de  Valence.  La  mission  de  réorganiser  le  cabi- 
net Espagnol  est  confiée  à  M.  Gonzalès  Bravo. 

Les  journaux  anglais  publient  une  dépêche  datée  de  Shan- 
galdu  19  mars,  qui  annonce  que  Téquipage  d'un  canot  appar- 
tenant à  un  vaisseau  français  le  Dupleix  a  été  massacré  par 
les  Japonais,  et  que  le  gouvernement  du  Japon  avait  offert 
toutes  satisfactions. 

30.  —  Le  Corps  législatif  autorise  les  interpellations  sur 
la  situation  économique  et  industrielle  du  pays  et  fixe  la  dis- 
cussion au  11  mai. 

Création  de  la  Société  des  AgncuUeurs  de  France  qui 
compte  déjà  600  souscripteurs.  Sa  première  réunion  générale 
est  fixée  au  12  mai. 

MA1 10.  —  L'Empereur  et  llmpératrice  visitent  Orléans. 
L'Empereur  y  prononce  un  discours  sans  portée  politique. 

11.  —  Le  Corps  législatif  commence  la  discussion  sur 
les  interpellations  relatives  au  traité  de  commerce  du  23 
janvier  1860. 

16.  —  Le  Sénat  de  Whasington  acquitte  le  président  John- 
son à  la  majorité  de  35  voix  contre  19. 

Un  conflit  s'élève  entre  le  maréchal  Mac-Mahon,  gouver- 
neur général  de  l'Algérie,  et  Monseigneur  Lavigerie,  évéque 
d'Alger,  à  l'occaaion  d'une  lettre  de  ce  prélat  sur  la  préten* 
due  nécessité  d'évangéliser  et  convertir  les  Arabes.  Une 
lettre  du  maréchal  Miel,  ministre  de  la  guerre,  approuve 
la  conduite  et  les  paroles  du  gouverneur  général  de  l'Algérie. 
Monseigneur  Lavigerie  arrive  à  Paris. 

21.  —  Le  Corps  législatif,  à  une  grande  majorité,  vote 
l'ordre  du  jour  sur  les  interpellations  relatives  au  traité  de 
commerce. 


304 

24.  —  Le  Sénat  discute  une  pétitiou  qui,  accusant  notam- 
ment la  Faculté  de  médecine  d'enseigner  des  doctrines  per- 
verses, demande  la  liberté  de  l'enseignement  supérieur.  Le 
Sénat  passe  à  l'ordre  du  jour,  après  une  discussion  qui  a 
tourné  à  la  confusion  du  parti  de  l'intolérance  religieuse. 

25.  —  L'Empereur  d'Autriche  sanctionne  les  lois,  dites 
confessionnelles,  sur  le  mariage  civil,  etc. 

29.  —  Le  Moniteur  publie  des  lettres  du  maréchal  Niel 
etde  l'archevêque  d'Alger  qui  mettent  fin  au  conflit  mention- 
né plus  haut. 

30.  —  Visite  de  l'Empereur  et  de  l'Impératrice  à  Rouen. 

JUIN  2.  —  Le  Corps  législatif  adopte  la  loi  relative  à  la 
taxe  des  dépêches  télégraphiques. 

9.  —  Le  Corps  législatif  discute  la  loi  sur  l'achèvement 
des  chemins  vicinaux. 

L'empereur  de  Russie  propose  de  proscrire  l'emploi  dans 
les  armées  des  balles  explosibles.  L'Empereur  Napoléon 
adhère  à  cette  proposition. 

10.  —  Le  prince  régnant,  Michel  de  Serbie,  est  assassiné 
dans  le  parc  de  Topchidéré  par  les  Radovanovitz.  Un  gouver- 
nement provisoire  est  constitué.  Le  Skouptchina  est  convo- 
qué pour  le  2  juillet.  On  accuse  les  Karageorgewitz  d'avoir 
inspiré  les  assassins. 

i7.  —  Le  Corps  législatif  vote,  à  la  majorité  de  483  voix 
contre  8,  la  loi  qui  autorise  la  Compagnie  du  canal  de  Suez 
à  émettre  un  emprunt  avec  lots  et  primes. 

Un  décret  démonétise  les  anciennes  pièces  divisionnaires 
d'argent  de  2  francs,  1  franc,  50  et  20  centimes. 

29.  —  Le  Corps  législatif  commence  la  discussion  du 
budget. 

30.  —  La  chambre  des  Lords  rejette  par  192  voix  contre 
97  le  bill  relatif  à  l'Eglise  anglicane  d'Irlande,  votée  par  la 
chambre  des  Communes. 

JUILLET  2.  —  Le  jeune  prince  Hilano  Obrenowitch,  qui 
était  élevé  dans  un  collège  de  Paris,  est  intronisé  prince  de 
Servie. 

7.  —  Un  grand  nombre  de  généraux  espagnols  sont  exi- 
lés sous  la  prévention  de  connivence  avec  les  révolution- 


306 

naires.  Le  duc  de  HoDtpensier  est  invité  à  quitter  PEspa- 
gne. 

V Electeur,  journal  dirigé  par  H.  Jules  Favre,  est  condamné 
à  4  0,000  francs  d'amende. 

25.  —  Le  Corps  législatif  vote  100  millions  pour  indem- 
niser les  porteurs  d'obligations  mexicaines. 

Cette  assemblée  vole  aussi  Tabrogation  de  l'article  1781 
du  Code  Napoléon,  qui  dispose  que  le  maître  est  cru  sur 
son  afiSrmation  pour  la  quotité  des  gages  et  les  à-comptes 
versés. 

28.  —  La  session  du  Corps  législatif  est  close  après  le  vote 
du  budget  et  d'un  emprunt  de  429  millions. 

Immense  succès  du  journal  la  Lanterne,  de  M.  Rochefort, 
qui  en  est  arrivé  à  tirer  120,000  exemplaires. 

Des  incidents  regrettables  se  produisent  à  Nîmes  et  à 
Alais,  à  l'occasion  de  réunions  tenues  au  domicile  de  HH. 
Cazot  et  de  Larcy,  candidats  à  la  députation. 

AOUT  8.  —  L'Empereur,  en  se  rendant  de  Plombières  à 
Fontainebleau,  s'arrête  à  Troyes.  Il  adresse  au  maire  de 
cette  ville  des  paroles  qui  sont  diversement  interprétées.  On 
y  remarque  surtout  cette  phrase  :  «  Rien  ne  menace  aujour- 
d'hui la  paix  de  l'Europe.  » 

La  Lanterne  est  saisie.  H.  Rochefort  quitte  la  France. 

10.  —  Le  jeune  Cavaignac,  fils  du  général  Cavaignac, 
refuse,  à  la  distribution  des  prix  de  la  Sorbonne,  d'aller 
recevoir  les  siens  dès  mains  du  Prince  Impérial. 

20.  —  H.  de  la  Guéronnière  est  chargé  d'une  mission  en 
Belgique,  à  laquelle  on  attribue  dans  le  public  une  impor- 
tance exceptionnelle. 

La  rumeur  circule  d'un  projet  du  gouvernement  français, 
d'entratner  la  Hollande,  la  Belgique  et  la  Suisse  dans  une 
alliance  politique  pour  contrebalancer  l'accroissement  de  la 
puissance  prusienne. 

28.  —  La  Prusse  licencie  ses  réserves  et  ajourne  son  recru- 
tement à  trois  mois. 

SEPTEMBRE  6.  —  M.  Dufaure  pose  sa  candidature  à  la 
députation  dans  le  Var  en  opposition  à  M.  Pons-Peyruc,  can- 
didat oflSciel.  Les  journaux  se  livrent,  à  l'occasion  de  cette 
élection,  à  une  ardente  polémique. 


m. 

Jiji  f  u,UUat  le  c^mp  4e  Cbftiop^,  rEfsp^eur  adresse  aox 
officiers  généraux  qui  raccompagnent  à  la  gare  ces  paroles  : 
€  ^'ai  été  très  heureux  des  huit  jours  que  j*ai  passés  avec 
vous.  Je  ne  vous  dis  rien,  parce  que  les  journaux  ne  man- 

Îfueraiqnt  pas  de  tirer  de  mes  paroles,  si  modérées  qu'elles 
ussent,  des  pronostics  de  guerre.  Je  me  borne  donc  à  vous 
ttooigner  ma  satisfaction  pour  votre  zèle  et  votre  dévoue- 
ment. » 

13.  —  Un  effroyable  tremblement  de  terre  détruit  de  fond 
en  comble  plus  de  vingt  villes  importantes  de  l'Amérique  du 
Sud.  Plus  de  36,000  personnes  périssent  et  plus  de  300  mille 
sont  réduites  à  la  misère. 

16.  —  Il  résulte  des  renseignements  recueillis  par  la 
presse  que  le  vin  de  1868  en  France  sera  de  très-bonne  qua- 
lité et  que  l'importance  de  la  récolte  sera  celle  d'une  bonne 
moyenne  année,  c'est-à-dire  50  à  55  millions  d'hectolitres. 

On  commente  d'une  façon  médiocrement  pacifique  les 
paroles  adressées  par  le  roi  de  Prusse  au  recteur  de  l'Univer* 
sué  de  Kiel,  en  réponse  au  discours  de  ce  dernier  insistant 
«sur  lé  désir  général  du  maintien  de  la  paix.  Le  gouver- 
nement françai.^  fait  afficher  à  la  Bourse  une  note  déclarant 
que  lès  trois  ministres  des  affaires  étrangères,  des  finances 
et  de  riutérieuir  sont  d'accord  pour  considérer  l'atlocution  du 
roi  de  Prusse  comme  se  référant  uniquement  aux  événements 
de  1866  et  n'ayant  aucune  application  aux  circonstances  ac- 
tuelles. 

19.  —  De  graves  événements  écUtent  e  ''  pagne.  L'es- 
cadre, sous  le  commandement  de  l'amiral  ïppete,  prend 
Tinitiative  d'un  pronunciamiento.  La  ville  de  Cadix  s'y  as- 
socie. 

te  mouven^ent  se  propage  aussitôt,  et  l'insurrection,  di- 
rigée par  les  générau:!^  récemment  exilés,  notamment  Ser- 
rano,  Dulce,  Pierrad,  Prim,  gagne  toutes  les  provinces. 

^  président  du  Conseil,  U.  Gonzalès  ^ravo,  donne  sa  dé- 
mission. Le  maréchal  Concha,  marquis  de  la  Havane,  est 
chargé  par  la  reine  Isabelle  de  constituer  un  nouveau 
cabinet. 

La  rj&ine  Isabelle,  après  de  nombreuses  hésitations,  re- 
ppnce  à  aller  à  Madrid  et  reste  à  Saint-Sébastien.  L'entrevue 
avec  l'Empereur  et  Tlmpératrice  des  Français  D*a  pas  lieu. 


m 

iDÎté  révolutionnaire  fonclionne  dans  cqUe  capitale. 

Le  roi  de  Prusse  à  HarubQurg  explique  les  p^cokis  d^.Kiei, 
comme  étant  rexpres;sioo  positive  dfe  sa  femie  coniiançé  dans 
le  maiatien  de  la  paix. 

Ouverture  du  Congrès  de  la  paix  et  de  la  liberté  à  Berive. 

37.  —  M.  le  comte  Waieski  meurt  à  Strasbourg,  frsfppé 
d'une  attaque  d'apoplexie. 

Le  marquis  de  Novaliches  commandant  les  troupes  royales 
est  battu  et  blessé  à  Alcolea  par  le  maréchal  S^rrano. 

Le  soulèvement  est  général  au  cri  de  à  bas  les  Bb.ur bons ^ 
vive  la  souveraineté  nationale. 

Le  maréchal  Concha  et  le  capitaine  général  de  Madrid  ré- 
signent leurs  fonctions.  Une  junte  de  gouvernement  provi- 
soire e8t  formée  à  Madrid.  La  Reine  d*Espagae  se  réfugie  en 
France,  où  le  ch&teau  de  Pau  est  mis  à  sa  disposition. 

30.  —  La  junte  provisoire  de  Madrid  proclame  la  souve- 
raineté de  la  nation,  la  déchéance  de  la  reine  Isabelle  et  l'in- 
capacité de  tous  les  Bourbons  à  occuper  le  (rône.  Elle  or- 
donne Tex pulsion  des  Jésuites. 

OCTOBRE  W.  —  Sont  démonétisées,  pour  être  écban* 
gées  dans  les  caisses  publiques  du  4*'  octobre  au  1""' janvier 
les  pièces  divisionnaires  de  3  fr.,  4  fr.,  50' et  20  c. 'anté- 
térieures  à  1864. 

Une  tentative  d'assassinat  est  commise  sur  le  vice-roi 
d'Egypte  au  Caire. 

La  reine  Isabelle  envoie  de  Pau  une  protestation  très  vive 
contre  la  Révolution  espagnole.  ' 

3.  —  Le  maréchal  Serrano  arrive  à  Madrid.  II  est  reçu 
avec  enthousiasme. 

I.  —  Le  parti  tchèque  s'agite  en  Bohême.  Uf)p  erande 
manifestation  populaire  a  lieu  à  Prague.  LVmée  internent. 

5.  —  Le  maréchal  Serrano,  duc  de  la  Torpe,  ç§t  jnypstî 
par  la  Junte  de  Ijadrid  du  copamandémept  en  çh,qf  des 
armées  espagnoles. 

7.  —  Apparition  au  nord  de  la  France  d*f}u.,ti9li4p,.qj^i> 
pendant  plusieurs  secondes,  a  illuminé  1  atmosphère.  Sa  chute 
a  été  acaftrnpagnéç  de  déton?nioa3.  D^s  fragpefff  .^e  efî^()o- 
lid^  91H  été  ff cueilli^  ^  la  Y^r^onç  Sain^rpil^ir^'. 


308 

Le  général  Prim  arrive  à  Madrid.  L'enthoasiasme  de  la  po- 
pulation est  indescriptible. 

Un  ministère,  conaposé  des  éléments  progressistes  et  répu- 
blicains, est  constitué  sous  la  présidence  de  Serrano. 

40.  —  Le  général  Prim,  dans  une  lettre  au  Gaulois,  se 
prononce  pour  la  monarchie  constitutionnelle. 

41.  —  Espartero,  dans  une  lettre  à  Serrano,  déclare 
adhérer  au  nouveau  gouvernement. 

13.  —  Un  décret  supprime  l'ordre  des  Jésuites  en  Es- 
pagne et  dans  les  colonies,  et  confisque  les  biens  de  la  Com- 
pagnie. La  douane  de  Madrid  est  abolie. 

14.  —  Un  autre  décret  supprime  l'octroi,  les  conseils 
provinciaux,  la  section  du  contentieux  au  Conseil  d*État. 

20.  —  Un  manifeste  du  gouvernement  provisoire  es- 
pagnol, sous  forme  de  circulaire  aux  agents  diplomatiques, 
consacre  le  principe  de  la  souveraineté  nationale  et  du  suf- 
frage universel. 

25.  —  Les  juntes  provinciales  sont  dissoutes. 

Un  décret  impérial  réserve  une  partie  des  emplois  civils 
subalternes  aux  militaires  qui  ont  contracté  un  rengagement 
de  5  ans. 

NOVEMBRE  9.  —  Une  manifestation  a  lieu  dans  le  cime- 
tière Montmartre  auprès  de  la  tombe  de  Baudin,  représen- 
tant du  peuple,  tué  sur  une  barricade  le  3  décembre  1851. 
VAvenir  national  et  le  Réveil  prennent  l'initiative  d'une 
souscription  pour  lui  élever  un  monument. 

Une  dépêche  de  New-York  annonce  l'élection  du  général 
Grant  à  la  présidence  des  Etats-Unis  d'Amérique. 

Des  poursuites  sont  dirigées,  en  vertu  de  la  loi  de  sûreté 
générale  et  pour  manœuvres  à  l'intérieur,  contre  les  jour- 
naux de  Paris  et  des  départements  qui  ont  publié  des  listes 
de  souscription  pour  le  monument  à  élever  à  Baudin. 

Dans  ce  mois  sont  morts  :  le  banquier  James  Rotschild, 
Rossini,  M.  Havin,  directeur  du  Siècle,  et  M.  Berryer. 

Le  différend  entre  la  Grèce  et  la  Turquie  s'envenime.  La 
Grèce  est  menacée  d'un  ultimatum. 

DÉCEMBRE  3.  —  Des  mesures  militaires  considérables 
sont  prises  à  Paris  par  le  gouvernement  contre  l'éventualité 


309 

de  troubles  à  Toccasion  de  ranniversaire  de  la  mort  de 
BaudÎD.  Quelques  arrestations  ont  lieu  aux  abords  du  ci- 
metière Montmartre. 

5.  —  Une  insurrection  républicaine  éclate  à  Cadix. 

Les  Certes  constituantes  sont  convoquées  pour  le  11  fé- 
vrier. Les  élections  auront  lieu  les  15, 16, 47  et  18  janvier. 

9.  —  Une  note  du  Moniteur  annonce  que  les  ministres  de 
France,  d'Angleterre  et  de  Russie,  puissances  protectrices  du 
royaume  Hellénique,  ont  fait  une  démarche  auprès  du  mi- 
nistre des  affaires  étrangères  de  Grèce,  dans  le  but  de  le 
rendre  attentif  aux  graves  conséquences  que  pourrait  avoir 
une  politique  agressive  vis-à-vis  de  la  Turquie. 


FAITS  MPARTÊMÉNTAUX. 


4867.  DÉGEMBRR  4.  —  Ouverture,  à  la  mairie  d'Auxerre, 
du  cour  d*iDsiructioD  secondaire  à  Tusage  des  jeunes  filles, 

7.  —  Un  décret  impérial  nomme  procureur  impérial,  à 
Sens,  M.  Charpentier,  en  remplacement  de  M.  Jaudin;  à 
Avallon,  M.  Bonnet,  en  remplacement  de  H.  Charpentier. 

Il  est  établi  à  Âuxerre  deux  fourneaux  économiques. 

16.  —  Ouverture  des  assises  de  TYonne  sous  la  prési- 
dence de  H.  Marie,  conseiller  à  la  cour  impériale  de  Paris. 

Les  travaux  de  tranchée,  pour  la  conduite  à  Paris  des  eaux 
de  la  Vanne,  sont  en  cours  d'exécution  sur  toute  la  ligne. 

48.  —  M.  Pophilat,  suppléant  du  juge  de  paix  du  canton 
de  Saint-Julien-du-Sault,  est  nommé  juge  de  paix  du  canton 
de  Charny  en  remplacement  de  M.  Durville,  démissionnaire. 

1868.  Janvier  2.  —  Sont  nommés  :  officier  de  Tlns- 
Iruction  publique  M.  Delesalle,  principal  du  collège  de  Ton- 
nerre; officier  d'académie,  M.  Guinault,  professeur  de  phy- 
sique au  collège  d'Auxerre,  et  M.  Mitaine,  professeur  de 
mathématiques  au  collège  de  Tonnerre. 

8.  —  M.  Gauchin  est  nommé  juge  de  paix  du  canton  de 
Pont-sur-Yonne. 

M.  Fomier  de  Saint-Lary  est  nommé  vice-président  du 
conseil  de  préfecture  de  TTonne. 

41.  —  Mort  de  H.  le  docteur  Rémy,  vice-président  delà 
Société  médicale  de  TYonne. 

13.  —  L'assemblée  des  fondateurs  de  la  Bibliothèque  po* 
pulaire  d'Auxerre  décide  l'organisation,  à  partir  du  V  no- 
vembre 1868,  d'une  salle  de  lecture  et  de  conférences  élé- 
mentaires sur  les  sciences  et  les  lettres. 


m 

44.  —  Une  lettre  àû  Ministre  de  riUtftieiii-  an  fàîei 
informe  ce  magistrat  que  TEmpereiTr  â*eeëde  atft  y(ÈM  tiÇ^fî^ 
mes  par  M.  le  Maire  d*Âuxerre,  que  le  fourneau  écotronfiique 
récemment  fondé  en  cette  ville  fût  pladé  soUs  le  patroYi^^è 
du  Prince  impérial. 

<6.  —  Renouvellement  dés  membres  du  Irîbuilû!  de  (t'6i6- 
merce  d*Auxerre.  Sont  élus:  jiigès,  MM.  Milon  et  Legireux, 
juges  suppléants,  MM.  Pescheux  et  Trutey. 

<7.  — 'Ouverture  des  Conférences  scièWiÔqués  et  litté- 
raires d'Auxerre. 

M.  Cballe  :  Etude  historique  sur  le  château  des  Cû^es 
d'Auxerre. 

24.  — y  conférence  Auxerrroise.  M.  Chàllé  :  suite  rfe 
rÉtudè  sdr  le  ch&leaù  dès  Comtes  d'Auxelrè. 

30.  —  Les  astroiiomes  constatent  un  phénomène  météo- 
rologique intéressant:  la  conjonction  de  Jupiter  et  de^Vénus. 

31.  —  3""  conférence  Auxerroise.  H.  Cotteau  :  THonime 
avant  l'Histoire. 

PÉVRJER  7.  —  4«  conférence  Auxerrôlsè.  È.  kthéti  Gigot  : 
des  Sociétés  coopératives. 

8.  —  Exposition  dans  la  salle  de  la  bibliolb^ue  d'Âiî- 
xerre,  des  plàn^  du  projet  au  concours  d'un  thar'ché  cbnVert, 

M.  Dubois,  avocat,  ancien  notaire,  est  nommé  juge  de  jiài}! 
du  câÎQton  de  Cruïy-le-Châtel,  en  i^emplaceriifeht  de  M.  Pàil- 
Icry,  détnissionnaire. 

f4.  —  5c  conférence  Auxerroise.  M.  Ribière  :  le  ThëStre 
de  Poiasàrd. 

21.  —  6"  conférence  Auxerroise.  H.  Chérest:  la  Cathér 
drale  d'Aàxerrè. 

28.  —  7«  conférence  Auxerroise.  M.  le  docteur  Dionis 
des  Carrières  :  de  TAlimentation  de  l'Homibe. 

Mars  3.  —  Une  subvention  de  42,000  fr.  est  accdrdée 
par  le  Ministère  des  Beaux-arts  pour  les  travaux  de  répara^ 
tion  du  clocher  de  l'église  Saini-Eusèbe  d'Auxerre. 

9.  —  Première  journée  des  opérations  du  Cdùséfl'  de 
révision  pour  la  formation  de  la  garde  nationale  mobife. 

7.  —  Le  Baftiquei  des  anciens  élèves  du  collège  d'AuxiS^re 
a  lieu  au  Grand-Hôtel,  sous  la  présidence  de  H.  Binttèbft'. 


342 

18.  —  H.  Tellier,  ancien  notaire,  est  nommé  juge  de 
paix  du  canton  de  Quarré-les-Tombes. 

43.  —  S""  conférence  Auxerroise.  M.  Guinault:  du  Phos- 
phore et  des  Phosphates. 

M.  Salle  est  nommé  conseiller  de  préfecture  de  TTonne 
en  remplacement  de  H.  Bour,  nommé  dans  le  Loiret. 

14.  —  H.  Levert,  maire  de  Cézy,  est  nommé  chevalier  de 
la  Légion  d'honneur. 

20.  —  9*  conférence  Auxerroise.  M.  Guinault:  suite  du 
Phosphore  et  des  Phosphates. 

23.  —  La  première  session  trimestrielle  des  assises  de 
TTonne  s'ouvre  sous  la  présidence  de  H.  le  conseiller  Bonne- 
ville  de  Harsangis. 

27.  —  lO^"  conférence  Auxerroise.  H.  Duché:  de  la  dis- 
tribution des  Races  humaines  à  la  surface  du  globe. 

Avril  4.  —  11«  conférence  Auxerroise.  M.  Blin  :  le 
Progrès  dans  THistoire. 

9.  —  Le  pont  à  construire  sur  TTonne,  à  Auxerre.  au 
lieu  dit  la  Tournelle,  est  adjugé  à  UM.  Legueux  et  Rativeau, 
moyennant,  entr'autres  conditions,  la  concession  du  péage 
pendant  45  ans. 

14.  —  Commencement  du  tirage  au  sort  de  la  classe 
1867. 

22.  —  M.  Lethors  de  Crécy  est  nommé  capitaine  major 
de  la  garde  nationale  mobile  pour  le  département  de  TYonne. 

25.  —  M.  Galpin  est  nommé  conseiller  de  préfecture  de 
TYonne,  en  remplacement  de  M.  Fornier  de  Saint-Lary. 

M.  Simonin,  ancien  capitaine  des  pompiers  de  Paris,  est 
nommé  capitaine  de  la  compagnie  des  pompiers  d'Auxerre. 

Haï  6.  —  Mort  de  M.  le  vicomte  de  Cormenin,  conseiller 
d'Etat.  Ses  restes  doivent  être  transportés  à  Jo\gny. 

12.  —  Dans  la  première  réunion  générale  de  la  Société 
des  agriculteurs  de  France,  qui  se  tient  à  Paris,  M.  Rampont- 
Lechin,  membre  du  conseil  général  de  TYonne,  président  du 
comice  d' Auxerre,  est  nommé  bibliothécaire -archiviste  de 
cette  société. 

25.  —  Conférence,  à  Auxerre,  de  H.  Guinault  sur  les 
Huiles  minérales. 


313 

La  Société  centrale  d'agriculture  de  l'Tonne  tient  sa  réu- 
nion trimestrielle,  sons  la  présidence  de  M.  Précy. 

Juin  I*'.  —  La  Société  centrale  d'agriculture  de  l'Tonne, 
réunie  au  Comice  de  l'arrondissement  de  Tonnerre,  tient  son 
concours  annuel  dans  cette  dernière  ville,  sous  la  présidence 
de  H.  le  nréfet  de  l'Yonne. 

2.  —  Ouverture  des  opérations  du  conseil  de  révision  de 
la  classe  1867. 

80.  —  Le  Corps  législatif  vote  le  projet  de  loi  relatif  à 
l'exécution  de  plusieurs  chemins  de  fer,  parmi  lesquels  celui 
d'Auxerre  à  la  ligne  du  Bourbonnais  en  un  point  à  détermi- 
ner entre  Gien  et  Briare,  et  celui  d'Oriéans  à  Chàlons-sur- 
Marne  par  Montargis,  Sens,  Troyes  et  Arcis-sur-Aube. 

H.  Chérest  est  nommé  conservateur  du  Musée  d'Auxerre, 
M.  Grasset  conservateur  honoraire. 

28.  —  SI"*  session  trimestrielle  de  la  cour  d*assises  de 
TTonne  sous  la  présidence  de  M.  le  conseiller  Alexandre. 

Madame  la  baronne  de  Bastard  fait  don  à  la  ville  d'Auxerre 
de  la  précieuse  collection  des  ouvrages  intéressant  le  dépar* 
tement  de  l'Yonne,  réunis  à  grands  frais  par  son  fils  feu 
M.  le  comte  Léon  de  Bastard,  de  si  regrettable  mémoire. 

Juillet  5.  —  Concours  à  Chablis  du  comice  agricole  de 
l'arrondissement  d*Auxerre,  réuni  au  comice  viticole  de 
Chablis,  sous  la  présidence  de  M.  Rampont-Lechio. 

11.  —  H.  Bouilly»  juge  d'instruction  à  Fontainebleau,  est 
nommé  président  du  tribunal  de  première  instance  de 
Tonnerre,  en  remplacement  de  H.  Parison,  décédé. 

29.  —  Une  réunion  publique,  non  politique,  conformé- 
ment à  la  loi  du  6  juin  1868,  a  lieu  à  Auxerre  sous  la 
présidence  de  M.  Victor  Guichard.  L'objet  de  cette  réunion 
était  la  discussion  des  moyens  propres  à  favoriser  le  déve- 
loppement de  l'instruction  populaire  ;  quatre  cent  personnes 
y  assistaient. 

Il  en  résulte  le  projet  de  fondation  d'une  société  pour  la 
propagation  des  bibliothèques  et  des  cours  populaires. 

Août  2.  —  Le  conseil  municipal  d'Auxerre  vote  un  em- 
prunt de  250,000  francs,  dont  le  produit  sera  employé  1®  à 
éteindre  des  dettes  anciennes  ;  i^  à  construire  un  second 

1869.  35 


réservoir  pour  les  eaux  de  Yallan  et  un  égoût  dans  la  rue 
d'Égleny;  3°  à.  faire  un  square  sur  la  place  du  musée,  i»  à 
subventionner  le  futur  entrepreneur  du  marché  couvert. 

40.  —  Distribution,  sous  la  présidence  de  H.  le  maire, 
des  prix  du  collège  d'Âuxerre,  qui  a  obtenu  de  brfflànts 
succès  au  concours  général  des  lycées  et  collèges  et  au 
concours  académique. 

15.  —  M.  Yuitry,  ministre  président  du  conseil  d'Etat, 
est  noimmé  président  du  conseil  générât  de  ITonne  pour 
la  session  de  1868,  H.  le  baron  Martineau  des  Cfaesnez  et 
M.  Frémy  vice-présidents,  et  H.  le  baron  Brincard  secré- 
taire. 

Un  orage  épouvantable  éclate  dans  la  nuit  du  15  au  16  et 
jette  la  désolation  dans  l'arrondissement  d'Auxerre.  Les 
communes  de  la  vallée  de  l'Yonne,  iiepnis  Goulanges-sur- 
Yonne  jusqu'à  Saint-Bris  et  au-delà,  sont  dévastés  par  la 
grêle.  Les  récoltes  de  vignes  sont  •  entièrenient  détruites, 
notamment  à  Coulanges-la-Yineuse,  Yal-de-Mercy,  Yincelles, 
Yincelottes,  Bailly,  Gravant,  Irancy,  Cbitry.  Les  pertes  sont 
incalculables.  On  les  évalue  à  plus  de  six  millions  pour  le 
département  de  l'Yonne  seul.  On  croit  à  un  cyclone.  Des 
souscriptions  sont  recueillies  au  profit  des  victimes  de  cette 
catastrophe. 

16.  —  Un  banquet  des  anciens  élèves  du  collège  d'An- 
xerre  a  lieu  dans  le  collège  même,  sous  la  présidence  de 
M.  Challe,  maire.  On  y  compte  plus  de  200  convives. 

17.  —  La  3»  session  trimestrielle *de  la  cour  d'assises  de 
l'Yonne  s'ouvre  sous  la  présidence  de  M.  le  conseiller  Perrot  ; 
deux  affaires  seulement  sont  au  rôle  de  cette  session. 

24.  —  Ouverture  de  la  session  du  conseil  général. 

30.  —  M.  Larfeuil,  ancien  curé  de  Saint-Pierre  d'Auxerre, 
est  installé  comme  vicaire  général  de  rarchevéché,  et  H.  Si- 
cardi  comme  chanoine. 

Septembre  10.  —  Les  vead^mges,  dont  l'ouverture  est 
fixée  officiellement  au  1i,  sont  commencées  sur  le  territoire 
de  la  commune  d'Auxerre.  La  récolte  y  est  abondante  et 
d'excellente  qualité. 

20.  —  La  Société  dés  sciences  de  l'Yonne  tient  une 
séance  extraordinaire  ayant  pour  objet  les  mesures  à  prendre 
pour  l'organisation  du  nouveau  musée. 


M.  Lechartier,  princijpal  du  collège  de  Joigny»  est  nommé 
principal  du  collège  4'AcixeiTe,  en  remplacement  de  H.  Hu- 
nier, démissionnaire. 

M.  GondiAet,  principal  du  collège  de  Cosne,  est  nommé 
principal  du  collège  de  Joîgny. 

27.  —  H.  Poussard  est  nommé  juge  de  paix  du  canton 
de  Cbtècoy  e^  repapjàcement  4fi  H.  Der^afây,  admis  à  faire 
vaioir  ses  droits  à  la  retraite. 

29. —  H.  Gustave  Lambert,  cbef  de  l'expédition  françaisie 
au  PôU  nord,  fai^  une  coBféreAce  à  Au^erre  sur  ce  graÀd 
proiet. 

30.-1^  jcomipission  chargée  de  répartir  la  produit  de 
la  souscriptioa  ouverte  dans  les  eoo^munes  du  dèparteosent, 
en  faveur  des  yîctjlmes  de  l'ouragan  du  16  aoftt,  çst  ainsi 
composiée  par  arrêté  préfectoral  :  MH.  le  Préfet,  président  ; 
le  baron  Hartineau  des  Chesnez,  Challe,  Badin  d'Hurtébise, 
d'Yau ville,  et  le  bajron  Brincard. 

Octobre  40.  —  Le  relevé  de  la  veadainge  récoltée  sur  le 
territoire  de  la  commune  d'Auxerre  donne  le  chiffre  total  de 
112,863  hectolitres  ;  ce  qui,  pouvant  rendre  en  vin  clair  envi- 
ron 70,000  feuillettes  de  4  liect.  36  litres,  représente,  au  prix 
moyen  de  35  fr.,  une  valeur  approximative  de  2  millions  et 
demi. 

46.  —  M.  Boussard,  premier  vicaire  de  Sajnt-E^ienne  à 
Auxerre,  est  nomqié  curé  de  Saint-Pierrre  dans  là  même 
ville. 

■ 

49.  -^  H.  LebTancDuveroois,  juge  2xuppléant  à  Auxerre, 
est  nommé  juge  à  Dreux. 

Novembre  40.  —  H.  Prot,  inspecteur  des  écoles  à  Au- 
xerre, est  nommé  à  Avallon  et  remplacé  à  Auxerre  par 
M.  Laboureau. 

23.  —  Les  eaux  de  la  fontaine  de  Yolgré  arrivent  à 
Joigny. 

Décembre  6.  —  La  commission  de  répartition  des  sous- 
criptions en  faveur  des  victimes  deTouragan  du  16  août,  se 
réunit  à  la  préfecture,  sous  la  présidence  de  M.  le  Préfet,  et 
arrête  son  travajl  de  répartition  entre  les  communes  atteintes 
par  le  fléau. 


316 
TABLE  ALPHABÉTIQUE 

DBS   DEUX  PREMIÈRES   PARTIES   DE   L*ANNUAIRE. 


vam 


87 
47 
103 
77 
W 


93 
112 

94 
109 


87 
128 

143 
17 

89 
30 


Abattoir  d*Ainerre 
Académies 
Académie  de  Dijon 
AdlJoiDUaui  maires 
AdmiDîstration  civile 
Administration  ecdé- 

siastiqne 
Administ.  financière 
Administ.  do  la  justice 
Administ.  militaire 
Administ.  municipales 
des  principales  yilles 
du  département 
Administ.  des  [jostes 
Administ.  des  lignes 

télégraphiques 
Agenda  municipal 
Aliénés  (asile  dep.  des) 
Ambassadeurs 
Archevêques  et  évéques  42 
Archilecles  départem.  89 
Architec.des  mon.  hist.  145 
Archives  de  l'Yonne  61 

Armée.  Etat-maj.  général    4b 
Arrondissements  fores- 
tiers 46 
Arrondissements  mari- 
times 49 
Assistance  judiciaire  (bu- 
reaux d')                     lOi 
Association  des  demoisel- 
les économes,  h  Sens   154 
Association  des  anciens 
élèves    du   collège 
d*Auxerre                   156 
—  du  collège  de  Sens.    156 
Atelier  de  charité d'Aux.  153 


Bâtim.  civils  (conseil  des)  89 
BiblioUièques  publiques  144 
Bureaux  de  la  préfecture  58 

—  de  postes  128 

—  de  bienfaisance    152 


GabinetdeM.lePrèfet       57 
Cadastre  113 


pages 
154 
5 
135 
133 


Caisses  d'épargnes 

Calendrier 

Canal  de  Bonrgope 

—  du  Nivernais 
Chambres  consultatives 

des  arts  et  manuCae- 
tores  à  Sens  151 

—  d'agriculture  148 
Chapitre  métropolitain     94 
Chefs-lieux  de  préfec- 
ture 43 

Chemins  de  fer  141 

Chemins  vicin.  (serv.des)  1*35 

—  (nomenclature  et 
itinéraire  des)  136 

Classe  d'apprentissage 
de  couture  et  de  lin- 
gerie à  Anxerre  148 

Comices  agricoles  150 

Comité  de  l'Annuaire        1 

Comités  gratuits  de  con- 
sultation des  hospices  91 

—de  patronage  des  en- 
fants assistes  97 

—des  travaux  hist.  et 
soc.  savantes  145 

Commissaires  de  police 
cantonaux  11 1 

— priseurs  100 

Commission  d'examen 
pour  l'instruction  se- 
condaire 104 

—d'examen  pourrins** 
traction  primaire        104 

—  salles  d'asiles  t04 
Commission  permanente 

de  l'Annuaire  1 

—de  surveillance  des 

prisons  départem.  93 

Commissions  de  statist.    149 
Commission    d'inspect. 

des  pharmacies  66 

Commissions  hippiq.       151 
Communes  du  départ. 

comp.  chaque  canton  62 
Communes  du  départe- 
ment (  superficie,  re- 
venu, distances  judi  • 
claires,  noms  des  can- 
tons et  bureaux  de 
poste)  68 

—  (population,  maires, 
adjomts,  curés  et  ins-       ] 


1S4 


pkffas 

titutears  par  arrond).   77 
Comput  eedéiiasUqiie        3 
Confédérations.  V.  Puis- 
sances 
Conférences  deSt-Vin- 

cent  de  Paul 
Conseil    départemental 

d'iostruction  publique  103 
-d'Etot  *-      ^       — 

Conseil  de  préfecture 
— gènéial  de  l'Yonne 
Conseils  d'arrond. 

—  miuicipaux  des  prin- 

cipales villes 

Conseil  privé. 

Conseils  d'hygiène 

Conservateurs  des  hy- 
pothèques 

Contributions  directes 
(personnel) 

— indir.  (uerson.) 

Corps  législatif 

Correspondants  de 
l'Annuaire 

Cour  de  cassation 

—impériale  de  Paris 

Cours  imper,  de  France 

Cour  d'assises  del' Yonne 

—des  comptes 

Cours  de  la  lune 

Cours  de  dessin  indus- 
triel à  Auxerre 

Cours  d'enseignement 
secondaire  pour  les 
jeunes  filles  a  Auxerro 

Cours  gratuit  de  dessin 
d'Auxerre 

—  de  Sens 
Cours  normal  d'institu- 
trices 

Culte  protestant 
Curés 


57 
64 

65 

87 
33 

66 

127 

112 

125 

34 

1 
39 
40 
41 
94 
40 

5 

147 


147 

147 
144 


106 
94 
77 


D 

Délégués  cantonaux        104 
Départements  de    la 

France  43 

Dépôt  de  mendicité        152 
Desservants  77 

Diocèse  deSens  93 

Direction  générale  des 
contributions  direc- 
rectes  112 


PifM 

—  doaanat  et  eontrib. 

indirectes,  etc.  125 

DiTîsioos  militaires        48 

E 

Eaux  et  forêu  127 

Eclipses.  V.  Phénomènes 

météoroloeiqoes  4 

Ecole  normale  primaire  105 
Ecoles  spéciales  50 

Embranchement  de  La- 
roche à  Auxerre 
Enfants  assistés 
Enre^rement  et  do- 

mames  (personnel) 
Eres   et  supputations 

chronolog^iques  3 

Etabl.diversd'utiUpubl.  144 


141 
92 

127 


317 

soleil 
Lever   et  coucher  de 

la  lune.  * 

Lignes  télégraphiques 

M 

Maires 

Maison  d*arrètd*Auxerre  93 


piges 
5 

5 
143 

77 


49 


150 
3 

5 


Etat-major  (corps  d  ) 

F 

Ferme-école 
I  êtes  mobiles 
Foires  de  TYonne 
ForAu 

G 

Garde  nationale  mobile  49- 

109 
Garnisons  IlO 

Gendarmer,  de  TTonne    1 1  \ 


Génie 
Gttes  d*éupes 


H 


Maison  de  l'£mpereur  30 
—de  rimpératrice  32 
—du  Prince  impérial.   33 
Maisons  des  prêtres  auxi- 
liaires, à  Pontigny  94 
Maréchaux  de  France  48 
Marine  (corps  de  la)  49 
Médecins  des  enfants 
assistés  66 
Mendicité  (assoc.  pour 
l'extinction  de  la],  Y. 
aussi  dépôt  153 
Ministres.  33 
Monarchies.    V.   Pui^ 
sauces  27 
4o4g|Monuments  historiques  145 

I^ayigatiou  de  llfonne  et 

canaux  133 

Notaires  98 

O 

Orphelinats  d' Auxerre     154 
Orphelinat  départemen- 
Ul à  Sens 


R 


paies 


127 


HeccT.  de  Tenregistr. 

Républiques.  Y.  Puis- 
sances 29 

Revenu  foncier  par  com- 
munes, cantons  et  ar- 
rondissements,        68-86 

Rôles  par  communes 
(montant  des)   .  114 

Routes  impériales  130 

—départementales         130 

S 
Saisons  (commencement 

153 
94 

105 
33 

135 


ItO 
110 


Haras  151 

Hautfr«our  de  justice  39 

Hospices  91 

Huissiers  1  i 

I 

Inspecteurs  de  Tinstruc- 

tion  primaire  104 
Inspection  de  TAcadém.  103 
Inspection  des  monu- 
ments historiques  145 
Instituteurs  communaux  77 
Instruction  publique  103 

—  (Etablissements  d)  104 

J 

Jardin  bptanique  dé- 
partemental 147 
Jours  de  la  lune  5 

—  du  mois  5 

—  de  la  semaine  5 
Justices  de  paix  97 

L 

Le?eT  et  coucher  du 


152 


Percepteurs  et  percep- 
tions 

Phénomènes  météorolo- 
giques 

Ponts  et  chaussées 

Populat.  des  départem. 
de  la  France 

Population  totale  du  dé- 
partement 

Position  géographique 
du  département 

Population  par  commu- 
nes, cantons  et  arron- 
dissements 77 

Postes  aux  Iettres(bttr). 

Postes  aux  cheyaux 

Préfecture  de  TYonne 

Préfets 

Prisons  du  département 

Puissances 

Q 

Qnatre-temps 


114 

4 

130 

43 


86 
128 

129 
57 
43 
93 
2f7 


Salles  d*asile 
Séminaire  diocésain 

—  (petit) 
Sénat 

Service  vicinal 
Société  de  charité  ma- 
ternelle d'Auxerre       154 

Société    des    Sciences 

de  TYonne  146 

-archéologique  de  Sens  146 

—  d'études  (TAvallon     146 

—  des  amis  des  arts       146 

—  médicale  de  Tfonne   148 

—  de  prévoyance  et  de 
secours  mutuels  des 
médecins  de  l'Yonne    148 

—  de  secours  mutuels     155 
Sociétés  d'agriculture     150 
Société  du  prince  impé- 
rial. 151 

Sous -Préfectures  61 

Superficie  du  départ.       4 

—  par  communes,  can- 
tons et  arrond.         68-86 

Suppléants  des  juges  de 
paix  98 


Trésorerie  générale  112 

Tribunaux  civils  95 

—  de  commerce  96 

V 

Vaccine  66 
Vérificateurs  des  poids  ' 

et  mesures  113 

Vicinalité  135 

Villes  libres  30 

Y 

Yonne  (rivière  d*)  133 


PLACEMENT  DES  DESSINS. 

Hôtel  d»U2ès ""'èi 

Eaux  fortes  (Antiquités  sénonaises) 280 


Pages. 


318 

TABLE  ALPHABETIQUE   DE    LA   TROISIEME  PARTIE   DE  L  ANNUAIRE. 


Pages. 

A 

Alaire  Jean,  dit  d'Am- 

boiie.  236 

Allier  £dmoad,  16 

Amaury,  prieur  de  St- 

Germaio,  240 

Amyot,  264 

Andry  Simon  (M-),  *B 
Apoogiiir(d*j,  274 

Arcbambaud,  archidia- 
cre, 215 
Autrious,  I7<^ 
Auxerre,                         178 
Auxerre  (octroi  de  la 

ville  d»),  «7^ 

A  vallon,  14 

BaUlet  Jean^évèque,  17, 206 
Bardout,  255 

Bargedé  (Hmille),  73,  212 
Barry  Brisse,  84 

BasUrd  (Cte  Léon  de),  245 
Bastonneau,  252 

Bandesson  Edme  Jean,  221 
Beaujeii  (Claude  de),  219 
Bellay  (François  du),  71 
Belles  -Femmes    (  me 

des),  276 

Bellicus,  293 

Bénédictins,  269 

Bernard  Deachamps,  248 
Bernardines   (  couvent 

des),  233,251,258 

Bernouiis  (rue  des),  2 

BiUebault  François,  17 
Blanchon,  266 

Bons-Enfants  (rue  des),  239 
Borde  Jacques,  83 

BoQCheries  ^rue  des),  239 
Bourgeois  d'Auxerre,  232 
Breuillard  (Maison  de),  219 
Brîeard  (cimetière),  70 
Bromet  Jean,  212 

Branehaut.  184 

Bnrat  de  Gurgy,  i65 


Gabasson  Joseph.  16 

Campenon  Charles  77 

Camus^  bailli.  254 

Canelle  (famille  des), 

10.  70,71,72,  73,  76 
Garon  Michel,  212 

Ga^rouge  (Maison  de 

M-)i  217 

Gassinel  Bertrand,  272, 275 

Gensy,  14 

Cerceuil  (iRJitfon),  224 

Ghalon  (Je«i  de),  184 

Chamon  ÇH/L^i  77, 


Page». 

Chamon  (Jean  Claude).  83 
Champ  (rue  du),  252^ 

Champion  d'A vallon,  258 
Chapitre  (bibliothèque 

du),  209 

Chapitre  (clottre  du),  210 
Charmelleu  (de),  192 

ChasteUuz  (de),  212 

Chateaubriand,  22 

OhAtel-Gérard.  14 

Gheuoiat  Jeban^  18 

Chenu  (François  de),  72 
Glermont    (Henri  de), 

comte  de  Tonnerre,      73 
Clochebleueet  Croix  de 

Pierre  (rues),  721 

Clotildelreine),  185 

Clugnv  (Etienne  de),  72 
Cochois  (rue),  211 

Coeffat  Edmond,  17 

Colbert  André,  évêque,  254 
Collège  (rue  du),  260 

Commauderie,  224 

Cordelier8(conventde),  230 
Cordeliers  (rue  des),.  209 
Comouailles  Jacques,  224 
Courçon    (Pierre  de) 

vicomte,  228 

Croie  (M-'  de),  258 

Croix  (de  la),  capitaine 

de  Tonnerre,  17 

Gnisin  (Mlle),  236 

Cnlton  (rue),  276 


Darval,  88 

Davout,  264 
Dicv  (Jacques  de), 

Dodun  Barbe,  85 

"Demonts  EUc,  32 
Département  (p1a«4dv},  191 

Deville.  285 

Dintevilie  (de).    ^  2131 

Duché,  258 

M 

^gout  (rue  de  F), 

Eon  (chevalier  a'),  83 

Kon     de     Beaumoht 

(Louis  d'),  88 

Eon  (André  d),  83 

Etoin  (rue  d'),  278 

Ettvrard,  84 

Eve  Pierre,  17 


Paies. 
Fburier  Jean    Joseph, 

218,  £56,  264 
Ftoumery  Jean,  17 

FV)urnier,  imprimeur,    231 
F)ou8  (abbé  des).  190 

Frappier,  chanoine,       215 
FVesne,  ♦* 

FHillo,  29G 


Gaillarde  (tour), 
Qalée  on  Galère  (la),     212 
^llois,  2U 

Qallot  Anatole,  265 

Qau  de  GentiUy,  2M 

Gfattcher  Guignûn  (abbê),273 
Gfiudet  d'Arras,  232 

Giaiudry  (évoque),  203 

GéuUiier  Jean,  17,  18 

Gauthier  du  Tronchoy,  83 
Ghuthier  Marie,  253 

Gëntilz  Roch,  IT 

Glrardln,  maire  d'An- 
,    xerre,  228 

Gontier  Amonl,  217 

Gbntler  Palamède.  214, 217 
Gonthier  Pierre.  224 

Glllies  Didière,  v*  Bran- 
che Eloi,  18 
Goux  François,                84 
Ghinds-Janlins     (me 

des),  250 

Grenier  à  Sel  (rue du),  21 6 
&iiiboz  de  Talazac,  265 
Chinois  (cour),  229 


238H{rdy 
«  Hèran 


85 
Hèrafd  Jean  (rue),  16^76 
Herbelot  Maihurin,  277 
Hèrifrid.  (évéqûe),  203 
Horloge  (rue  de  T),  224 
HAtel-de-Ville(quartier 

de  r),  220 

gousset,  253 

Housset  Germain,  219 

Uosson  (maison  des),     67 

t 

^sambert  de  Véselay,    238 


Paillot,  256 

FauciUon  Michel,  17 

Fécauderie  (rue),  25 

F^rmte  Joadhim,  2S2;  263 

Fontanes  (de).  32 

Fontenilles(r4ie4es),       78 
Fonrbisseurs  (ni6  dei),  24Ôlubb6  (JardiR  de  M.),   274 


Janvier  Michel,  17 
Jean  de  BourgogM,  22 1,225 

Jean  de  Troyes,  259 

Joceval  (abbé  de),  2g. 

Jonbert  True),  2W 

Jonbert  (le  penseur),  20 

jQUglat  Antoine,  16 

JouVrey  Charles  Ignace.  84 


3\9 


^     ^  P»g«s.f  Page»» 

aborde,  capitaine  cal-  _     Nigot  Ja^qo^s,       280,  265 


viniste,  262 

.ait  (place  au),  284 

.aval  (de),  83 

•e  Bail  Etienne,  261 

.ebeuf  rabbé).  218 

jebeaf  (plaee),  213 

^eclerc  Pierre,  16 

jeconrt  Christophe,  47 
!iemaire  Louis,  235 

^  Maistre  (les),  t6. 18,  73 
L.epère  (maison  de  M.)i  236 
>prestre,  87 

liOmbards  (rue  des),     216 
[jouise    de   Clermont, 
duchesse  d'UzèSjCom- 
tesse  de  Tonnerre,  6, 

10,  69 


[iUyt  Etienne, 


73 


17 


Notre-Dame  (rue),         217 
Noubert     (dame)     de 

Dijon,  279 

Noyers  (Hugues  de),      204 

O 

Orbandelle  (rue  d'),       233 


Panier  Pierre, 


225 


tfaire  Jean. 
tfaison-Fort(rue  et  im 

passe),  219 

!daison-Fort  (seigneur 

de).  219 

tf arche  (place  du),  229 
Marey-Santigny    (chA- 

teau  de),  44 

Harie  de  la  Forge,  219 
Maries  (rue  des  Troii^),  276 
Marine  (rue  de  la),  278 
Mariniers  (familtesde),  275 
Marmeaux,  14 

Marpaut  Jean.  240 

Martin  Claude,  243 

Massé  Michel)  224 

Mathilde(comtesse)k18l,243 
Mello  (Gui  de),  204 

Métairie(maisondeM.)y  286 
Michaud  Jehan),  16,  17 
Michel  Germain,  pein- 
tre verrier,  217 
Midrez  Claude,  48 
Misnot,  chanoine,  209 
Milan  (rue  de),  219 
MiUiaux(maisondeM.),  212 
Milon  Edme.  73fSarry, 
Mirault  Ciadde,  278 
Mole,  49 
Montaigo  (Hugues  de),  203 


Montbrai)  (rue),  277 
Montmorin  (de),  34 

Moreau  (Mlle),  &&\ 

Morot  (messire),  258 

Motte  du  Ciar,  285 

Moulins  (grands),  215 

Musée  (place  du),  241 

M 

Napoléon  (rue),  283 


Paris  (rue  de),  227-256 
Passy  (château  de),  34 
PauUre,  249 

Pescheux  (maison  de 

M  ^  229 

Piat'Lizette(Mlle).  27 

Pinard  Jean,  chanoine,  216 
Piugat  (faroille),  18,  71 
Pithou  (Pierre),  72 

Potel  (abbé),  209 

Poussot  Nicolas,  17 

Précy  (abbé),  191 


Préfecture(hdteldela),  200 
Puissant  (les),        (         85 

9 

Quicampoix  (rue),         275 


Rapine  Germain,  228 

Rapine  Jean,  247 

Régnier  Jehan,  247, 252, 

262,  275,  276 
Régnât  Edme,  18 

Rétif  de  la  Bretonne,    231 
Rosman  (Dom.).  ^^ 

Rivière  (de  la),  vicomte 

de  Tonnerre,    bailli 

d*Auxerre,  253 

Rosset  (de),  83 

Rousselet  Germaine,  v" 

Berault  Gaspard,       253 
Roux  Philibert  Joseph, 

chirurgien.  224 


14 
Saint  Alban  (chapelle),  242 
Saint-BelinïNicolasde),  73 
Sainte   Catherine    des 

eaux  (me  et  place)/    24 1 
Saint  Clément  et  saint 

Michel  (chapeHe),       208 
Saint-Didier,  185 

Saint' Etienne    (cathé- 
drale), 194 
St-Etienne  (quartier),    188 
Saint-Eusèbe,  185 
St-Germain  (abbaye),     266 


Pages. 

Si  Germain,  évdgae,  1 85, 267 
St-Germain  (petite rue)^  272 
St-Germain  iplace),  266 
St-Germain  (quartier)^  249 
St-Léger  de  Foucheret,  87 
St-Loup  (rue),  273 

St-Marien,  185-288 

Saint-Martin-du-Tertre 

(tombelles  de),  283 

St-Nicolas  (place),  278 
St-Pallade,  185 

St-Pancrace  (rue),  215 
St-Pèlerin,  485 

St-Père,  186 

St-Phal,  12 

St-Pierre   en   Château 

(rue),  214 

St-Regnobert  (rue).  235 
St-Saturin  (chapelle),  215 
St-Siméon  (rue),  256 

StVigile,  185 

StXist  (Philippe  de).  262 
Salle  Louis  (maison de),  274 
Sens  (musée  de),  280 

Serilly  (de),  34 

Soupplette  Jehan,  18 


Tanneries  (rue  de«),  278 

Tarbé,  imprimeur,  245 

Tonnerre,        *  2,  64 
Tortera(raaisondeM.),  258 

Trahy  Claude,  232 

Traversière  (rue),  241 

Tribolé,  ligueur,  236 

Turgot,  2t9 

Uzè^  (hôlel  d'),  13, 64 

Uzès  (propriéteircs  suc- 
cessifs d.  l'Mtel  d'),    82 


Vatard  Pierre,  Liipri- 

meur,  259 

Yau  (Pierre  du),  228 

Vauban,  86 

Vaudrey  (Georges  de),  12 
Vérité  (rue  de  la),  216 
Viart  (abbé),  215 

Viart  Michel.  84 

Villeneuve-le-Roi,  .  20 
VisiUndines,  25fr,  260 


Yonne  (population  de  l'),  144 

—  (marchés  de  P),    156 

—  (rue  d'),  278 
Yrouerre,  14 


i*ii*Mdh*a 


3S0 


VOITURIERS,  MESSAGERS 

Par  ordre  alphûbélique 

Aillant.  -*-  RigauU,  hôtel  de  la  Halle, 

les  lundi  et  Yendredi  ;  Neuilly,  hMel  de 

la  Fontaine,  3  fois  par  semaine. 
Appoigny.  —  Lorimy,  place  Robillard,  les 

lundi  mercredi  et  vend.  ;  Neuilly. 
Arcy-sur-  Cure.  —  Couturat,  fàuboarg  Str 

Gervais. 
Armes.  —  Riganlt,  Lorimy. 
Avallon.  —  Marceau,  place  aux  Liens,  les 

lundi  et  yendredi. 
Basson.  —  Lorimy. 
Basâmes.  —  Boucherat,  porte  Chantepi- 

not,  lundi  et  vendredi. 
Beaumont.  —  Lorimy. 
Beauvoir.  —  Rigault. 
Billy.  —  Lorimy. 
Bléneau.  —  Lefèvre,  faubourg  St-Ama- 

tre,  lundi,  mardi  et  vend.  ;  Méry,  rue  de 

l'Arquebuse,  les  lundi  et  vendredi. 
Bonny-sur-Loire.  —  Méry. 
Branches.  —  Vincenot,  place  Robillard, 

lundi  et  vendredi;  Neuilh. 
Brienon.  —  Lorimy. 
Chablis.  ~  Lorimy  ;  Bonard,  hôtel   du 

Léopard. 
Champcevrais.  —  Méry. 
Champignelles.  —  Rigault. 
Champlemy.  —  Lonry,  rue  Boumeil,  tous 

les  10  jours.  « 
Charny.  ~  Rigault. 
Châtel-Censoir.  ~  Tissu,  faubourg  Saint- 

Gervais,  le  mardi;  Bonard. 
ChâtilIon-6ur-Loing  —  Méry. 
Chemilly.  ^  Lorimv,  le  lundi. 
Cheny.  —  Lorimy,  le  lundi. 
ChevaAnes.  —  Lorimy  et  Loury. 
Chichery.  —  Lorimy. 
Chilry.  —  Boucherat. 
Corbigny.  —  Loury,  Tissu,  le  mardi. 
Gorvoï.  —  Lorimv. 
Cosne.  -^  Loury,  le  vendredi,  Méry,  2  fols 

par  semaine. 
Coulanges-Ia- Vineuse.— Lorimy,  Rigault. 
Coulanges-sur- Yonne.  —  Lorimy. 
Courson.  —  Lorimy,  Loury,  Méry. 
Courtenay.  —  Lorimy,  Rigault. 
Grain.  —  Lorimj. 
Gravant.  —  Lorimv,  Boucherat. 
Donzy.  —  Loury,  le  jeudi,  Méry. 
Dornecy.  —  Tissu,  le  mardi  ;  Rigault,  le 

vendiedi. 
Drnyes.  —  Rigault,  Loury.  v 

Egleny.  —  Biais,  Rigault. 
Escamps.  —  Loury,  lU^ault. 
Entrains.  —  lioury,  Mery,  2  foia  par  se- 
,  maine,  Rigault. 
Etaif.  —  Mery. 


ET  COMMISSIONNAIRES  H 

des  loealiiés  desserviei* 

Fleury.  —  Sirven,  place  du  Marché. 

Fontame.  —  Méry. 

Fontenoy.  —  Loury. 

Guerchy.  —  Rigault,  Neuilly. 

Guérigny.  —  Loury,  tous  les  10  Joars. 

Hérv.  —  Boucherat. 

Irancy.  —  Vincenot. 

Joigny.  —  Lorimy. 

Joux-la-Ville.  —  Lorimy,  Boacherai. 

La  Charité  —  Loury,  Méry. 

Lain.  —  Loury,  Lonmy. 

Lainseeq.  ~  Loury,  Saissey. 

Laroche.  —  Lorimy. 

L  vaux.  —  Méry. 

Lengny.  —  Lorimy,  Loury., 

Levis.  —  Loury. 

Lichères.  —  Boucherat. 


Ligny.  —  Couturat. 
L'Isles 


sur-Serein.  —  Tissu,  le  vendredi, 
(ormes.  —  Tissu^,  le  mardi. 
Mailly-le-Chftteau.—  Boucherai. 
Mali^y.  —  Couturat,  Saffroy. 
Mézilles.  —  Méry. 
Migé.  —  Lorim^r. 
Montargis.  —  Rigault. 
Montigny.  —  Couturat,  Tissu. 
Mont-Saint-Sulpice.  —  Lorimy,  Martin. 
Mottlins-Engilbert.  —  Loury. 
iNcuvy-Sautour.  -i^  Tissu,  le  mardi. 
Neuvy-sur-Loire.  —  Tissu,  le  jeudi  ;  Méry, 

2  fois  par  semaine. 
Nevers.  —  Loury,  le  mardi,  Méry. 
Nitry.  —  Boucherat. 
Xoyers.  ^  Boucherat,  Lorimy. 
Orléans.  —  Loury,  le  mardi  ;  Rigault 
Ormoy.  —  Boucherat,  Lorimy. 
Ouaine.  —  Lorimy,  Loury. 
Poilly.  —  NeuiUy,  Rigault. 
Pourâes.  —  Méry. 

Pouuly-sur-Loire.^  lioury^  le  jeudi,  Méry. 
Pourrain.  —  Vincenot. 
Pousseaux.  —  Rigault. 
Premery.  —  Loury. 
Rogny.  —  Méry. 
Sancerre.  —  Loury,  le  jeudi. 
Saint-Amand.  — >  Loury,  le  jeudi. 
Saint- Aubin-Chftteauneuf.  «  Rigault. 
Saint-Cyr-les-Colons.  —  Boucherat. 
Saint-JPargeau.  --  Méry,  lundi  et  samedi; 

Barré. 
Saint-Florentin.  -»  Lorimy. 
Saint-Maurice.  —  Rigauit. 
Saint-Saulges   —  Loury. 
Saint-Sauveur.  —  Méry,  Nenilly. 
Seignelay.  ^  Boudard,  rue  du  Pont,  tons 

les  jours. 
Sementron.  —  Loury. 


f }  L'iodicilion  des  hAtelK  et  auberges  \  Aoxerre  d'où  partent  les  foitariers,  messagers  et 
commiss'onnaires  nous  a  paru  la  plus  utile  pour  le  public. 


3SI 


Traigny.  —  Loury,  le  Jendi^Méry. 
Troyes.  —  Tissu,  le  mardi. 
Vany.  —  Loory. 

Vermenton.  —  Bonard,  Coutarat 
Vézelay.  ^  Tissu,  le  mardi. 
Yilliers-SaintrBenolt.  —  Héry. 
ViUenenve-sur- Yonne.  — -  Loriiirr. 
Vincelles.  —  Lorimy,  Marceau,  Bonnard. 


Senan.  —  Rijgauit. 
Sens.  —  Lonmy. 
Sermizelies.  ^  Tissu. 
Surgy.  —  Rlgauit. 
Tannay,  —  Tissu,  le  mardi. 
Thury.  —  Loury. 
Tonnerre.  —  Lorimy. 
Toncy.  —  Méry,  lundi,  mercredi  el  Ten< 
dredi,  Chaignet,  hdtel  de  l'Épée. 

Bureau  des  Messageries  impériales,  hôtel  du  Léopard.  Gorrespondanoe  afee  tonte 
la  France  et  TÉtranger. 

VOITURES  PUBLIQUES 

D'ADXBBai  ▲  : 

A  VALLON,  de  la  gare  d*Auxerre,  3  h.  du  matin,  midi,  6  heures*  —  D'Avallont 
6  heures,  9  h.  du  matin,  5  h.  du  soir. 

Chablis,  hôtel  du  Léopard,  tous  les  Jours,  4  h.  du  soir. 

Chatbau-Ghinoii,  départ  d*Auxerre,  3  h.  du  mat.  —  De  GhAteau-ChlnoDi 
10  h.  du  mat. 

Chatel-Cbnsoir,  hôtel  du  Léopard,  tous  les  Jours,  5  h.  du  soir. 

Clambgy,  à  la  gare,  départ  d'Auxerre,  3  h.  du  mat,  midi  et  d  h.  du  soir. 
—  De  Clamecy,  3  h.  et  9  h.  du  mat.  ;  3  h.  du  soir. 

La  Charité,  corresp.  avec  Nevers,  à  la  gare  ;  départ  d'Auxerre,  il  h.  40  m. 
du  matin.  —  De  la  Charité,  7  h.  du  mat. 

Nevers,  par  Clamecy,  à  la  gare,  départ  d*Auxerre,  4  h.  13  m.  du  matin.  — 
De  Nevers,  7  h.  du  soir. 

Saint  Sauveur,  par  Leugny,  hôtel  de  la  Fontaine.  —  Départ  tous  les  Jours 
à  6  h.  40  m.  du  soir. 

SAiNT-PARGBiku,  corrosp.  avec  Orléans  par  Toucy,  Briare  et  Gien,  Dépè- 
ches, 3  h.  du  matin,  V.  Barré,  rue  du  Temple. 

Saint-Florentin,  hôtel  de  l'Epée,  départ  les  mardi  et  vend,  à  4  h.  du  soir. 

Toucy,  tous  les  Jours,  hôiel  de  l'Épée,  3  h.  du  soir,  corr.  avec  St-Sauveur. 

Troyes,  corresp.  avec  Chaumont  et  la  Lorraine,  passant  par  Chablis,  Ton- 
nerre (corresp.  avec  Châlillon-sur- Seine),  et  Ervy;  départ  tous  les  Jours, 
à  5  h.  du  soir,  hôtel  du  Léopard. 

Vermenton,  à  la  gare,  hôtel  du  Léopard,  tous  les  Jours,  à  4  h.  du  soir.  — 
Départ  de  Vermenton,  à?  h.  30  m.  du  matin. 

CHEMIN  DE  FER  DE  PAMS  A  LYON. 

EMBRANCHEMENT  d'AUXBRRE  A  LAROCHE. 

Chef  de  gare:  Mallard;  sous-chef;  Michaut;  petite  vitesse:  Piochard;  grande 
vitesse  :  Lombard  ;  cora.  de  surveil.  admin.  :  Bertrou. 

Bureau  succursale,  rue  du  Temple,  à  Auxerre,  factage  et  camionnage  de  la  gare 
en  ville  et  de  la  viHe  à  la  gare. 

ENTREPRISE  GÉNÉRALE  DE  TRANSPORTS  PAR  EAU 

SUR  LA  HAUTB-SBINE,  l'TONNE  ET  LES  CANAUX  AFFLUENTS. 

Auo.  JossiER,  propriétaire  de  l'Entreprise  générale  des  Coches. 

A  Paris,  port  des  Fossés  de  la  Bastille  et  quai  de  Bercy,  16  ;  à  Auxerre,  quai  Bour- 
bon ;  et  à  Troyes.  port  du  canal  ;  à  Lyon,  gare  d'eau  de  Vaise. 

Deax  départs  ont  lieu  de  Paris  et  cTAuxerre,  les  mercredis  et  dimanche  de  chaque 
semaiae. 

H  y  pp.  PoTiff  ET  P.  BoNNEAU,  entrepreneurs  de  marine  à  Auxerre,  quai  Bourbon,  «S, 
et  à  Bercy,  port  de  Bercy,  H . 

SiMONNiN,  entrepreneur  de  marine  à  Auxerre,  9,  quai  Bourbon  ;  à  Paris,  port  de 
Bercy,  27. 


^^^51)ISSE1IEXT  DES  lAGASCe 

^CI0KE  MâlSOa  A.  nfi 

p.    BOY,   SUCCESSEUR 

*^^*^^is'iu«««'^*':  ««T-*,  Sa*!,  ovrkLo.  iTiiE^î  p^w  ««rtases,  «t 

*^^ÉCULITÉS  RECOMMAXDÉES 

^^  "■    j^gj  c&ca  de  T*-'  "   —   —  — —      ' ■ 


^„  I    --'-■■^  MlifrrMle— mucté  à  U  waison. 

COMPTOIR  DE  LINGERIE. 

-^  ^tid«  Mn  Tcadn  an  eoadiiKMi  de  prix  an  ■Cilkiatii  maSai»  ^ 

*?r »w «cfcifc  wipoflMU  pwenew  à  M.  BOT  d'affirir  aaiDuiesdM 

PflL  d«  loileUe  i  des  prn  don  boa  Barcbé  mu  précèd«au.  l'oe  p(«M>* 

*J»^  la  >»  P»rf»iie  naaitade. 

^^^oi  çeoMnLnons  et  de  aanfeudlMi  ^rsaea  ei  coatre  ranbovneiDai  ' 

;5r— '• 


BERTHET  Aîné 

Rue  de  VMoriéife,  MB  #•  90,  à  Auxerre» 


Productions  étrangères  et  du  Midi. 


D'Italie  et  de  Provence. 

UODEDBS  ASSORTIES  ER  REROI 

Fruits  secs,  verts  et  confits, 
CAFÉS,  CHOCOLATS  ET  THÉS 

de  toute  provenance. 

A9S01ftTIHE]!lîT   OÉlirÉlftAL 

DE  TOUTE  ÉPICERIE 

Fine  et  Grosse. 


népét  de  VMSmu  nUnérale  gmzeuëe 

D£  SA1NT-6ALM1BR  (lOIRE). 


S2^a3<^sî 


THOHM-TlKiVAe 


Coiffeur- Par f^ÊÊiêemr 

AUXERRE 


^,   i>la.ce*'^ 


Parfomeiie ,  Savonnerie ,  Brosserie ,  Peignes  ,   Cols- 
Grayates,  Postiches  perfectionnées. 

Ak*aaeHieB«  p«ar  la  Barbe  et  1»  CJalAare. 

« 

PRIX  MODERES. 


lA* 


Iramale  HMallle  «'*»«•■*  h  l*Kxp*«IM*n  ■MlTers«ll« 


APPAREILS  CONTINUS 

P«ar  te  tahrle«*l*B  de*  BvlasaBB  cMBeBMes 

HERMANN-LAGHAPELL.E  de  GH.  GLOVER 


Avec  cea  appareils,  on  peul  fabriquer  dans  une  Journée,  à  dd  pris  de 
revient  irès-insignlDanl,  une  quaatiié  très -considérable  d'Kaa  de  aelta^ 
deIilaa*B«dle«»de  VlatMHavasMox,  c»BélfleF  des  Bière*, 

etc.  —  Ce  aoni  les  seuls  qui  satisfassent  à  tomes  les  preacripUons  des  con- 
seils d'hygiène  et  de  salubrité,  les  seuls  qui  répondent  i  une  eiploltalion 
industrielle.  Médaille  de  prix  i  Londres,  186S,  la  sedlk  accordée  i  noire 
industrie  en  France.  Brevetés  s.  o.  o.  o.  Pas  d'I  natal  la  lion  ;  le  premier  veiu 
peul  les  conduire  Garantie. 

Envoi  rautco  du  prospectus  détaillé. 

Les  personnes  qui  ont  i'inlention  de  s'occuper  de  cette  lucralive  indtnlria 
doivent  se  procurer 

MM  BiAHgKI.  BV  VAMMMCMMT  MK  »■•  ■•■■■•M*  «ASBVBBS 

HagDl  flque  volume  orné  de  80  planchas ,  publié  par  les  construeteurs, 
Adressé  trsnco  contre  cinq  runes  en  Umbre-poste. 

Prii  courant  des  Appareils  continus  Hermano-Lachapelle  &  Ch.  Glorer. 
APPAREILS  COUPLETS  DE  FABRICATIOH. 

N°'(')  SATURATBOIIS. 

1  1  spbire,  1  corps  de  pompe. 

3  id.                    id. 

3  id-                     Id. 

i  id.                    Id. 

S  Id.         S  corps  de  pompe. 


AppKtll  pour  la  tabrication  spéciale  des  vlni  mouaseni  avec  aaturatenr  t  deux 
sphhctglacéei  d'argent, ainsi  que  leipoapes, leallrageaet  accessoires  ipéckam, 
pouTUt  labiiquer  Jusqu'à  1,000  bouteilles  par  Jour,  l,00o  et  B,000  fr. 

■"' n  ui  n«iw  pi»"»»  ■"*»•  ï*"***  **"■■•*  *™  0"  p"  ■•'•*'• 


1,300 

1,600 

BO 

70O 

60 

800 

2,200 

a,900 

7H 

910 

3.BO0 

m 

1,000 

*,B00 

S,ODO 

110 

1,100 

S,S0O 

iW 

i,aoo 

8,008 

i,5C0 

140 

1.A0O 

B,MO 

ISO 

l.WW 

QRANDÉ  MÉDAILLE. d'aBGENT  A  VffPOStTION  DNiyUlSSLLS  DE  1,867. 

MACHINES  A  VAPEDR  VERTICALES 

PortntlTfSf  Vte*«  et  Ii«çs>u*bll«B, 

PROPRES  «  TOUTES  LES  IKSttSTRIES 


(  chev.  1,800  fr 

S  —  S.MO 

3  —  8,960 

*  —  3,500 

«  —  t,60O 

8  —  S,80O 

(0  —  6,900 

18  ^  8,500 

.*6  -T     ,  (0,200 

.cbaubs^es  ikezplosibles 

Supérieures  par  leur  construction  :  meitleur  marché  que  tons  les 
antres  syslèmes  ;  prenueut  peu  de  place,  pas  d'instalUUo^;  arrifent 
louteB  moBtéfts,  pFdteB  à  foseiieuner;  brftleirt  loote  espèce  de  cem- 
bnstibks;  cpndiiiies  et  entretenues  par  le  preipi^r  veou;  s'appli- 
qoeat,  par  la  cégtilftriié  de  leur  marcke,  i  toutes  les  iiidustries.  Les 
seules  qni  aient  obtenu  la  médaille  d'or  dans  les  eoncours. 


HERMANNtLAGHAPELLE  &  CH.  GLOVE}\, 

CONSTRUCTEURS-MËCANICIENS 

MA,  rue  4p  FaulHMirc-PolMOBiiUre,  PARMk 


,Pnuoi  St<iriçp  lia  prospesttis  dit^U.\é. 


LE   '  ' 

CHOCOLAT  MENIER 

SE  RENCONTRE  PARTOUT 

Dans  les  villes,  dans  les  campagnes  et  Jusque  dans  le  moindre  village. 
Il  est  adopté  universellement,  et  le  chiffre  de  sa  consommation  s'exprime 
par  millions  de  kilogrammes. .  Une  vente  aussi  importante  ne  peut  s'ex- 
pliquer que  par  la  bonne  qualité  de  ce  chocolat  et  par  sa  supériorité 
réelle,  quand  on  le  compare  même  avec  ceux  qui  sont  vendus  90  à  25 
p.  100  plus  cher.  Cet  accord  entre  Ui  modération  dvi  prix  et  la  bonté 
du  produit  dérive  naturellement  de  la  position  sociale  de  la  maison 
MsMiBa  : 
Sa  fabrication  a  pris  une  telle  importance  que  ses  frais,  répartis 
sur  cette  grande  production,  deviennent  bien  moindres  que 

dans  Tes  fabriques  ordinaires. 

Fondée  depuis  de  longues  années,  elle  a  eu  le  temps  d^amortir 

le  capital  représenté  par  ses  machines  et  son  installation 

industrielle  ;  Tintérèt  de  ce  capital  n'est  plus 

une  cause  d'augmentation  de  ses 

prix  de  revient. 

On  -peut  donc  faire  ce  raisionnement  :  si  eHe  achète  moins  cher  les 

bonnes  sortes  de  cacao,  si  elle  cultive  elle-même,  ji  elle  fabrique  à  moins 

de  frais,  elle  peut  conséquemment  vendre  à  metliecir  marché  les  qualités 

de  chocolat  que  d'autres  fabriques  doivent  coter  un  plus  haut  prix« 

Il  est  facile,  du  reste,  de  se  convaincre  de  tous  ces  faits  en  visitant  la 
magnl0que  usine  de  Nojsiel,  près  La^ny,  spédaleiâeot  consnerée  à  la 
fabrication  du  Clioeolaf  lleulery  et  qui  donne  le  curieux  spec- 
tacle d^  développements  énormes  apportés  à  la  préparation  de  cet 
aliment. 

Cacaos  de  premier  choix  achetés  directement  dans  des  pays  de  pro- 
duction  par  des  agents  spéciaux,  ou  provenant  en  partie  des  plantations 
du  VALiÉ-MENim,  au  Nicaragua  : 

Machines  hydrauliques  et  à  vapeur,  d'une  force  totale  de  300  chevaux, 
outillage  considérable  de  machines  broyeuses  de  différentes  formes, 
tout  en  granit,  faites  exprès  dans  les  dépendances  de  Tusine  ; 
Ateliers  où  les  cacaos  sont  choisis  et  triés  avec  le  plus  grand  soin  ; 
Vastes  emplacements  où  le  chocQlat  est  refroidi  sur  des  tables  de 
marbre  ; 

Chemins  de  fer  mettant  tous  les  ateliers  des  divers  bâtiments  en 
communication  ; 

Personnel  de  plus  de  350  ouvriers,  hommes,  femmes,  employés  au 
triage  des  cacaos  et  leur  torréfaction,  au  broyage  et  au  pesage  du  cho- 
colat, au  pliage  des  tablettes  et  à  la  mise  en  caisse,  chaque  jour,  de  10 
à  43  mille  kilogrammes  que  fournit  l'usine. 

Gomme  on  le  voit,  rien  n'a  été  négijgé  pour  que  le  Oltee^lat 
Menler  soit  préparé  dans  des  conditions  exceptionnelles  qui  per- 
mettent d'offrir  au  consommateur,  au  prix  modéré  de  I  fr.  80  c.  le  demi- 
kilogramme,  un  produit  excellent  que  personne  ne  peut  faire  meilleur. 
C'est  ce  problème,  résolu  par  la  Halsoit  JHealei*,  qui  explique 
le  succès  du  chocolat  de  cette  fabrique  et  la  part  qu'elle  a  prise  dans 
l'accroissement  de  la  consommation  de  cet  aliment,  aussi  agréable  que 
nutritif. 


MALADIES 


des 


FEMMES 


■■"'UCHâPELL 


Maitrette  Sage-Femme, 

Profc0««iiP  d^Aceonelieittent. 


Traitement  (sans  repos  ni  régime)  des  Maladies 
des  Femmes  ;  Inflammations,  suite  de  couches. 
Ulcérations,  Déplacement  des  organes,  Causes 
fréquentes  de  la  stérilité  constitutionnelle  ou  a£- 
cidentelle  ;  les  moyens  de  guérison  aussi  simples 
qu'infaillibles  employés  par  M"''  Lachapellb,  sont 
le  résultat  de  vingt-cinq  années  d'études  et  d'ob- 
servations pratiques  dans  le  traitement  spécial 
de  ces  affections. 


M"""  LACHAPELLE 

Reçoit  tous  les  Jours,  de  S  à  5  heures^ 

à  son  cabinet. 

S7,  ne  dn  Isnthabor,  près  les  Tniienes,  27. 


i 


«Milir 


iil 


7 


DATE  DUE 


Stanford  University  Libraries 

Stanford,  Ca. 
94305