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Full text of "Annuaire historique du departement de l'Yonne"

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f 


^ 


^NOTAIRE 

HISTORIQUE 

DU  DÉPARTEMENT  DE  L'YONNE 

RECUEIL  DE  DOGUMBDTS  AUTHENTIQUES 
DESTINES  A  FOimÇR  LA  STATISTIQUE  D&PARTEHBNTALE 

M' AHHËE 

1887 


AUXEREE 
G.  ROUILLÉ,  ÉDITEUR,  RUK  DE  PARIS,  31 

DU  D^FARTUilNT 


4886 


V Annuaire  historique  et  statistique  de  VYonne  pour  1886,  conte- 
nait, dans  sa  troisième  partie  les  travaux  et  documents  suivants  : 

1<>  Le  Cinquantenaire  de  V Annuaire  de  VYonne. 

2«>  Souvenirs  du  Coup  d*État  de  1851  à  Leugny,  par  M.  Gh.  Miniez. 

30  M.  H.  Ribière,  par  M.  G.  Moiset. 

40  Souvenirs  de  la  préfecture  de  l'Yonne  pendant  la  guerre  (1870-1871), 
par  M.  G.  Moiset. 

50  Les  deux  Pagus  du  Municipe  d'Auxerre,  par  M.  A.  Déy. 

60  Essai  historique  sur  la  commune  de  Branches,  par  M.  A.-M.  Moreau. 

70  Les  Tombes  de  l'église  de  l'Hôpital  des  Fontenilles,  à  Tonnerre,  par 
M.  Edmond  Regnault. 

8<*  Les  Musiciens  d'Auxerre  au  xvi®  siècle,  par  M.  F.  Molard. 

9<*  Déclaration  d'arrière-ban  faite  au  bailliage  de  Sens  (GoUection  de 

M.  Delaune-Guyard).  ^ 

lOo  Mercuriales  des  principaux  marchés  de  l'Yonne  en  1884. 
11©  Résumé  des  Observations  météorologiques  dans  l'Yonne  en  1885. 
12o  Faits  généraux. 
130  Faits  départementaux. 


Les  Planches  publiées  dans  V Annuaire  1886,  sont  : 

Portrait  de  M.  Ribière,  sénateur. 

Plan  des  capitales  des  deux  Pagus  du  Municipe  d'Auxerre. 
Carte  du  Municipe  d'Auxerre  et  de  ses  deux  Pagus. 
Tombeau  de  Marguerite  de  Bourgogne. 

Id.       de  Louvois. 

Id.       de  Buronfosse. 


lU'i.^.       Tj^BLE  PAR  ORDRE  DES  MATIÈRES. 


Correspondants 1 

PREMIÈRE  PARTIE. 

Ères  et  supputations  chronologiques. . .  3 

Comput  ecclésiastique — 

Qaatre-temps — 

Fêtes  mobiles — 

Commencement  des  quatre  saisons..   .  — 

Phénotuènes  météorologiques  — 

Tableau  des  plus  grandes  marées. ...  4 

Calendrier  civil 5 

LeTor  et  coucher  du  soleil  . . ., — 

Phases  de  la  lune f — 

Foires  de  l'Yonne — 

Agenda  municipal 17 

DEUXIÈME  PARTIE. 
CHAP.  I*'.  Documents  généraux. 

Puissances  européennes 25 

Ministres  français — 

Ambassadeurs  et  ministres   français 

près  les  puissances  étrangères 26 

Membres  du  gouvernement 27 

Sénat — 

Chambre  des  Députés 28 

Conseil  d'Etat 30 

Cour  de  cassation 3i 

Haute-Cour  de  justice — 

Cour  des  comptes — 

Cour  d'appel  ae  Paris — 

Cours  d'appel  des  départements 32 

Archevêques  et  Evèques  français 33 

Départements,  préfets,  chefs-lieux,  po- 
pulations, superficie,  etc 3i 

Conservations  forestières 37 

Service  forestier  en  Algérie — 

Académies 38 

Armée  de  terre 39 

Corps  de  la  marine.  —  Amiraux,  vice- 

amiraux,  contre-amiraux 40 

Arrondissements  maritimes ; . . . .  — 

Ecoles  spéciales  — 41 

—  centrale  des  arts  et  manufactures  — 

—  —     d^arts  et  métiers — 

—  supérieure  du  commerce 42 

Ecole  forestière — 

—  des  mines — 

—  navale 43 

—  militaire  de  St-Cyr — 

—  normale  supérieure , .  44 

Ecole  polytechnique 44 

—  des  ponts  et  chaussées 45 

—  vétérinaires — 

Prytanée  militaire  de  la  Flèche 46 

Ecole  supérieure  de  pharmacie — 

Ecoles  d'agriculture — 

Ecole  de  cavalerie  de  Saumur 47 

Ecole  de  bergers 48 


cHAP.  2.  Département  de  l'Yonne. 

SECTION  r*.  ADMINISTRATION  CIVILE. 

Sénateurs  et  député*^  de  l'Yonne 49 

Préfecture  de  TYonne — 

Conseil  de  préfecture — 

Cabinet  du  Préfet — 

Bureaux 50 

Archiver 53 

Sous-Préfectures — 

Communes  composant  chaque  canton .  — 
Position  géograpnique  du  département  55 

Superficie  en  kilomètres — 

Conseil  général  de  l'Yonne 56 

Commission  départementale — 

Conseils  d'arrondissement 57 

Conseils  d'hygiène.  —  Vaccine 38 

Commissions  d'inspect.  des  pharmacies  — 

Médecins  des  enfants  assistés — 

Service  de  la  direction  municipale  des 

nourrices  de  Paris 59 

Comités  de  patronage  des  enfants  assistés  — 
Administrations  municipales  des  chefs- 
lieux  d'arrondissements  61 

Architectes  du  départ,  et  desarrond.'.  62 

Asile  départemental  des  aliénés — 

Hospices  communaux.  Comm.  adm.  . .  — 

Service  des  enfants  assistés 63 

Prisons  du  département   64 

Comm.  de  surveillance  des  prisons —  — 
Communes,  superficie,  revenu  foncier, 
distances  judiciaires,nom  du  canton 
et  du   bureau  de   poste  auxquels 

chaque  commune  appartient 65 

Communes  par  arrondissement,popula- 
tion,  maires,  adjoints,  curés,  desser- 
vants et  instituteurs 74 

Récapitulation  de  la  population,  de  la 
superficie  et  du  revenu  foncier  ...  83 

Institutrices  du  département , .  81 

Directrices  des  sallos  d'asile 86 

SECTION  II.  ADMINISTRATION  ECCLÉSIASTIQUE. 

Diocèse  de  Sens 87 

Chapitre  métropolitain •— 

Maison  des  prêtres  auxiliaires,  à  Pon- 

tigny,  et  succursale  de  Sens — 

Grand  séminaire  diocésain — • 

SECTION  m.  ADMINISTRATION  DE  LA  JUSTICE. 

Cour  d'Assises 88 

Tribunaux  de  première  instance — 

Avoués,  avocats,  etc — 

Tribunaux  de  commerce 89 

Justices  de  paix   90 

Suppléants 9l 

Notaires — 

Commissaires-priseurs 93 

Huissiers — 

Bureaux  d'assistance  judiciaire 94 


SECTION  IV.  INSTRUCTION  PUBLIQUE. 

Académie  de  Dijon 95 

Inspection  de  l'Yonne 95 

Conseil  départemental — 

Inspecteurs  de  l'instruction  primaire . .  — 

Délégués  cantonaux — 

Gomm.  d'eiamen  (instruc.  second.) . . .  — 

Comm.  d'examen  (instruc.  primaire)  . .  — 

Coinm.  d'examen  (salles  d^asiies)  ....  — 

Etablissements  d'instruction — 

SECTION  T.    ADMINISTRATION   MILITAIRE. 

5*  corps  d'armée 99 

Garnisons ^  lOO 

Gendarmerie lOi 

SECTION  YI.  ADMINISTRATION  FINANCIÈRE. 

Trésorerie  générale 101 

Direction  des  contributions  directes  et 

du  cadastre i02 

Banque  de  France  (succursale) — 

Percepteurs  et  perceptions 103 

Montant  des  rôles,  etc — 

Vériticateurs  des  poids  et  mesures...  114 

Direction  des  contributions  indir — 

Inspections  et  sous-directions — 

Enregistrement  et  domaines 115 

Eaux  et  forêts  116 

Postes  et  télégraphes — 

.  SECTION  vu.  PONTS  ET  CHAUSSÉES. 

Service  ordinaire < , .  118 

Routes  nationales — 

Service  hydraulicjue — - 

Bureaux  de  l'ingénieur  en  chef — 

Service  des  ingénieurs  ordinaires -^ 

Service  d'études  des  lignes  ferrées. . .  119 
Canal  du  Nivernais  et  Haute  Yonne. .  121 
Seine  et  Yonne.  —  1'«  section  ......     — 

Canal  de  Bourgogne — 

Service  vicinal  —  Personnel 122 

Chemins  de  grande  communication  .  123 
Chemins  de  fer 127 

section  viii.  établissements  divers 
d'utilité  publique. 

Administration  de  l'Agriculture. . .  .  129 

Ecole  pratique  d'agriculture — 

Station  agronomique  de  l'Yonne. ...    — 

Haras — 

Société  centrale  de  l'Yonne — 

Sociétés  d'agriculture  et  comires  agr.  — 
Vétérinaires  diplômés  exerçant  dans 

le  département 130 

Bibliothèques  publiques — 

Bibliothèques  populaires 131 

Société  pour  la  propagation  de  l'ins- 
truction populaire — 

Sociétés  d'instruction  militaire — 

Sociétés  de  sport  et  gymnastique. . .  131 

Sociétés  de  tir 132 

Inspection  des  monuments  historiques  — 
Architectes  des  monuments  historiques    — 

Monuments  classés — 

Comité  des  travaux  historiques. ...    — 


Syndicat  commercial  d«  l'arrondisse-  132 

ment  d'Auxerre — 

Syndicat  des  vins  et  spiritueux  de 

l'Yonne 133 

Chambre  consultative  des  Arts  et  Ma- 
nufactures, à  Sens — 

Société  des  Sciences  de  l'Yonne. .  * . .    — 

Musée  départemental — 

Société  des  Architectes  de  ITonne. .    — 

Société  d  études  à  Avallon — 

Société  archéologique  de  Sens — 

Cours  gratuit  de  dessin — 

Dépôt  départemental  de  mendicité. .    — 

Bureaux  de  bienfaisance 134 

Association  pour  l'extinction  de  la 

mendicité  à  Auxerre — 

Société  de  charité  maternelle  d'Au- 
xerre     — 

Association  des  demoiselles  économes 

à  Sens — 

Caisses  d'épargne<« — 

Sociétés  de  Secours  mutuels 135 

Association  des  anciens    Elèves  du 

collège  d'Auxerre 136 

Association  amicale  des  anciens  Elè- 
ves du  collège  et  du  lycée  de  Sens.  137 
Sociétés  musicales — 

TROISIÈME  PARTIE. 

Statistique,  Sciences  et  Arts, 

mélanges. 

Restif  de  la  Bretonne,  par  M.  Oh. 
Moiset 1 

Histoire  de  l'abbaye  de  Vauluisant^ 
par  M.  H.  Bouvier 24 

Lettres  inédites  de  Valentin  Jamerey 
Duval,  par  M.  H.  P 145 

Le  Petit  Séminaire  de  Cerny,  par 
M.  Francis  Molard 162 

Essais  historiques  sur  la  commune  de 
Branches,  par  M.  A.-M.  Moreau. . .  176 

Etude  historique  et  statistique  sur  le 
canton  de  Courson-les-Carrières, 
par  M.  E.  Duché 299 

Les  Tombes  de  l'éçUse  de  l'hôpital 
des  Fontenilles,  a  Tonnerre,  par 
M.  Edmond  Regnault 315 

Jardinville  ou  croyances,  coutumes  et 
superstitions  qui  existent  encore  à 
la  fin  du  xix^  siècle  dans  un  coin 
des  départements  de  l'Yonne,  du 
Loiret  et  de  Seine-et-Marne,  par 
M.  Ernest  Cherest 320 

Uue  Emeute  religieuse  à  Saint-Ma- 
thurin  de  Larchant,  par  M.  Fran- 
cis Molard 355 

Une  Enquête  au  xvi*  siècle,  par 
M,  Delaune-Guyard 367 

Paul  Bert 375 

Jacques  Mignard 380 

Mercuriales  de  l'Yonne  en  1885 385 

Résumé  des  observations  météorolo- 
giques de  1886 397 

Evénements  généraux  et  locaux 400 




ANNUAIRE 


HISTORIQUE  BT  STATISTIQUE 


DU  DÉPARTEMENT  DE  L'YONNE 


CORRESPONDANTS  DE  L*ANNUAIRE. 

MM.   Baltet   des  Cotteacx  Gasloo,  à  Troyes. 

BiLLBAU,  ancieD  iDStiluteur  communal,  à  YllIiers-Saint-BeDoil. 
Blanxuê,  propriétaire,  aux  Dalibcaux,  prèâ  Saint  Fargcau. 
Chastellux  (comte  de),  au  château  de  Ghaetellux. 
CoTTEAU  ^,  ancien  président  de  la  Société  géologique  de  France, 

président  de  la  Société  des  sciences  de  TYonne,  à  Auxerre. 
Defer  E.,  curé  des  Noës,  près  Troyes. 
Delacne-Guyard,  propriétaire,  à  Rigny-le  Ferron. 
Desmaisons  ^,  sous-ingénieur  des  ponts-et-chaussées  en  retraite, 
vice-président  de  la  Société  des  Sciences  de  l'Yonne,  à  Auxerre. 

Déy,  à  Cliâleau-Thierrv. 

Duché,  conseiller  général,  docteur  en  médecine,  à  Ouanne. 

Flandin,  conseiller  général,  à  Domecy-sur-Cure. 

Gimel  ^,  directeur  des  Contributions  directes,  à  Lille. 

HuMBBRT,  professeur  au  Lycée,  à  Sens. 

LEGUAT  èjjt,  ancien  chef  de  division  à  la  Préfecture  de  TYonne. 

MoLARD,  archiviste  du  département  de  FYonne,  à  Auxerre. 

MoiSET  (Charles),  à  Saint  Florentin. 

Monceaux,  secrétaire  de  la  Société  des  Sciences  historiques  et 
naturelles  de  l'Yonne,  à  Auxerre. 

A.-M.  MoREAC,  à  Branches. 

Petit  (Ernest),  conseiller  général,  à  Vausse,  près  Gh&tel-Gérard. 

1887.  1 


PouY,  correspondant  du  ministère  pour  les  travaux  historiques,  à 
Amiens. 

QuÂNTiN  ^)  ancien  archiviste  du  département  de  l'Yonne,  vice- 
président  honoraire  de  la  Société  des  Sciences,  à  Auxerre. 

Regnaclt,  avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris. 

RozE,  propriétaire,  à  Tonnerre. 

Thierry  (Félicien),  au  château  de  la  Vieille-Ferté. 

Verroilot-d'âmbly,  propr.,  à  Ghaumançon,  commune  de  Migennes. 


PREMIERE  PARTIE, 


CAIiElVDRlBR. 


ÈRES  ET  SUPPUTATIONS  CHRONOLOGIQUES  * 

POUR  l'année  1887. 

mèe  1887  du  Calendrier  Grégorien  établi  en  octobre  1583,  depuis  303  ans  ^  elle 
commence  le  1***  janvier. 

—  1887  du  calendrier  Julien,  commence  le  13  janyier.  —  Les  Russes  ont  conservé 

Tannée  Julienne,  qui  est  maintenant  en  avance  de  12  jours  sur  la  nôtre. 
Ainsi,  lorsque  nous  sommes  au  1*'  janvier,  le  calendrier  russe  indique 
13  janvier.  On  a  l'habitude  dans  les  correspondances  d'exprimer  cette 
différence  ainsi,  le  1/13  janvier. 

—  95  du  calendrier  républicain  français,  commence  le  22  septembre  1886  et 

Tannée  96  commence  le  23  septembre  1887. 

—  5647  de  l'ère  des  Juifs,  commence  le  20  septembre  1886  et  l'année  5648  com- 

mence le  19  septembre  1887. 

—  1304  de  THégyre  ou  ère  des  Turcs,  commence  le  21  octobre  1886,  et  l'année 

1305  commence  le  19  septembre  1887. 

—  6600  de  la  période  Julienne. 


Comput  ecclésiastique. 

nombre  d'or  en  1887 7 

ïpacte VI 

jycle  solaire 20 

Indiction  romaine 15 

[«ettre  dominicale B 


Quatre-Temps. 

Mars 2,  4  et  5. 

Juin I,  3  et  4. 

Septembre 21,  23  et  24. 

Décembre 14,  16  et  17. 


Septuagésime 6  février. 

Ceadres 23  février. 

Pâques 10  avril. 

Rogations 16,  17  et  18  mai. 

ascension 19  mai. 


Fêtes  mobiles. 

Pentecôte 29  mal. 

Trinité 5  juin. 


Fête-Dieu 9  juin. 

I*'  Dimanche  de  l'Avent.    27  novembre. 


COMMENCEMENT  DES  QUATRE  SAISONS,  TEMPS  MOYEN  DE  PARIS. 

Mnlemps,  le  20  mars,  à  10  h.  28  m.  du  s.  1  Automne,  le  23  sept.,  à  9  b.  3  m.  «lu  U. 
Eté,  le  21  juin,  à  6  h.  36  m.  du  soir.       |  Hiver,  le  22  décembre,  à  3  b.  14  m.  «lu  m. 

PHÉNOMÈNES  MÉTÉOROLOGIQUES'**. 

Eclipses  pour  1887. 

Eclipse  partielle  de  lune,  les  7-8  février,  invisible  à  Paris. 
Eclipse  annulaire  de  soleil,  le  22  février,  invisible  à  Paris. 
Eclipse  partielle  de  lune,  le  3  août,  visible  à  Paris. 
Eclipse  totale  de  soleil,  le  19  août,  en  partie  visible  à  Paris. 

*  Ces  différentes  ères  et  suppotations  ebronologiques  ont  été  expliquées  dans  les 
Vomes  l  et  11  de  la  première  série  de  l'Annuaire  (années  i837  et  i838). 

**  Le  jour  astronomique  est  de  24  benres. 


i 


TABLEAU  DES  PLUS  GRANDES  MARÉES  DE  L'ANNEE  1881 


Le  soleil  et  la  lune,  par  leur  attraclion  sur  la  mer,  détei  minent  des  marées  qui 
se  combinent  ensemble  et  qui  produisent  les  marées  que  nous  observons.  La  marée 
composée  est  très  grande  vers  les  syzygies  ou  nouvelles  et  pleines  lunes.  Alors  elle 
est  la  somme  des  marées  partielles  qui  coïncident  Les  marées  des  syzygies  ne 
sont  pas  toutes  également  fortes,  parce  que  les  marées  partielles  qui  concourent 
à  leur  production  varient  avec  les  déclinaisons  du  soleil  et  de  la  lune,  et  les  dis  • 
tances  de  ces  astres  à  la  terre:  elles  sont  d'autant  plus  considérables  que  la  lune 
et  le  soleil  sont  plus  rapprochés  de  la  terre  et  du  plan  de  l'équaleur.  Le  tableau 
ci-<lessQus  renferme  les  hauteurs  de  toutes  les  grandes  marées  pour  Tannée  1887. 


Jours  et  heu 

res  d 

es  1 

nouvelle 

s  et  pleities  lunes. 

Hauteur 

de  la  marée 

Janvier.    .    . 

P. 

L. 

le    9, 

à  40  h. 

42  m.  soir.    .    .    .     0.98 

N. 

L. 

le  24, 

à    3  b. 

10  m.  matin  . 

0.83 

FÉVRIER.    .      . 

P. 

L. 

le    8, 

à  40  b. 

24  m.  matin  . 

4.08 

N. 

L. 

le  22, 

à    9  h. 

50  m.  soir.    , 

•    0.85 

Mars.   .    .    . 

P. 

L. 

le    9, 

à    8  h. 

43  m.  soir.    , 

4.16 

N. 

L. 

le  24, 

à    4  h. 

49  m.  soir.    . 

0.87 

Avril.   .    .    . 

P. 

L. 

le    8, 

à    5  h. 

48  m.  matin  . 

4.15 

N. 

L. 

le  23. 

à    9  h. 

03  m.  matin  . 

.     0.86 

Mai  ...    . 

P. 

L. 

le    7, 

à    2  h. 

41  m.  soir.     , 

4.05 

N. 

L. 

le  22, 

a  41  h. 

45  m.  soir.    . 

.     0.84 

Jcipr.     .    .    . 

P. 

L. 

le    5, 

à  10  h. 

48  m.  soir. 

.     0.93 

N. 

L. 

le  21, 

à  41  h. 

02  m.  malin  . 

.     0.86 

Juillet.     .    . 

P. 

L. 

le    5, 

à    8  h. 

44  m.  matin  . 

0  85 

N. 

L. 

le  20, 

à    8  h. 

59  ra.  soir.    . 

.     0.93 

Août.    .    .     . 

P. 

L. 

le    3, 

à    8  h. 

49  m.  soir.    . 

0.84 

N. 

h. 

le  49, 

à    5  h. 

48  m.  matin  . 

.     4,04 

Septembre.    . 

P. 

L. 

le    2. 

à  41  h. 

22  m.  matin  , 

0.86 

N. 

L. 

le  47, 

à    2  h. 

09  m.  soir.    . 

,     4.44 

Octobre.  .    . 

P. 

L. 

le    2, 

à    3  h. 

57  m.  matin  . 

0.87 

N. 

L. 

le  46, 

à  40  h. 

44  m.  soir.    . 

1.46 

P. 

L. 

le  31, 

à    9  b. 

40  m.  soir.    . 

0.85 

Novembre. 

N. 

L. 

le  15, 

à    8  b. 

48  m.  matin  . 

.     4.07 

. 

P. 

L. 

le  30, 

à    3  b. 

29  m.  soir.    . 

0  82 

Décembre  . 

N. 

L. 

le  44, 

à    7  h. 

31  m.  soir.     . 

.     0.96 

P. 

L. 

le  30, 

à    8b 

2i  m.  matin  . 

.     0.84 

On  a  remarqué  que,  dans  nos  ports,  les  plus  grandes  marées  Vivent  d'un  Jour 
et  demi  la  nouvelle  et  la  pleine  lune.  Ainsi,  on  aura  l'époque  où  elles  arrivent,  en 
ajoutant  un  jour  et  demi  à  la  date  des  syzygies.  On  voit,  par  ce  tableau,  nue,  pen- 
dant l'année  1887 ,  les  plus  fortes  marées  seront  celles  des  9  janvier,  o  février, 
9  mars,  8  avril,  7  mai,  49  août,  47  septembre,  46  octobre,  45  novembre.  Ces  marées, 
surtout  celles  des  9  mars.  8  avril,  17  septembre  et  16  octobre,  pourraient  occasionner 
quelques  désastres,  si  elles  étaient  favorisées  par  les  vents. 

Voici  l'unité  de  hauteur  pour  quelques  ports  : 


Port  de  Brest 3  m.  21c. 

Lorient 2      24 

Cherbourg 2      82 

Granville 6      15 


Port  de  Saint-Malo  .    .    .    .  5  m.  68  c. 

Audierne 2      00 

Cruisic 2      50 

Dieppe 4      40 


Pour  avoir  la  hauteur  d'une  grande  marée  dans  un  port,  il  faut  multiplier  la 
hauteur  de  la  marée  prise  dans  le  tableau  précédent  par  l'unité  de  hauteur  qui  con- 
vient à  ce  port. 

Exemple.  Quelle  sera  à  Brest  la  hauteur  de  la  marée  €[ui  arrivera  le  49  sep- 
tembre, un  jour  et  demi  après  la  syzysie  du  47  ?  —  Multipliez  3  m.  21  c,  unité  de 
hauteur  à  Brest,  par  le  facteur  4.44  de  la  Table,  vous  aurez  3  m.  65  c.  pour  la 
hauteur  de  la  mer  au-dessus  du  niveau  moyen  qui  aurait  lieu  si  l'action  du  soleil 
et  de  la  lune  venait  à  cesser.' 


Aimée  1887 


JANVIER. 


Les  Jours  croissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  3  minutes. 


s 

m 

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9 

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FÊTES. 


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S!- 


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^    9 
«  — 

73 


FOIRES  DE  L'YONNE 
Les  petites  foires  d'Anxenre 
da  l*''Iandi  de  cbaqoe  mois 
i*t  les  marchés  aux  bestisax 
de  Toucy  du  1*'  samedi  sont 
indiqués  iei. 


sam. 

Dm. 

lundi 

mard 

inerc 

jeudi 

vend 

saro. 

DlM. 

iucdi 
mard 
merc 
jeudi 
vend 
sam. 
Dm. 
lundi 
mard 
merc 
Jeudi 
Teo'J 
sam. 
Dm 
lundi 
mi«rd 
merc 
jeudi 
vend 
âam. 
EDiu. 
lundi 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 

31 


|h      n. 

Circoncision.  7  56 
s  Macaire.  7  56 
ste  Geneviève.  7  56 
s  Rigobert.  7  56 
9  Siinéon  S.  7  56 
Epiphanie.  7  55 
Noces.  7  55 

s  Lucien,  m.  7  55 
s  Julien.  7  54 

s  Paul,  !•'  er.  7  54 
s  Ttiéodore.  7  53 
s  Arcade.  7  53 

Bap.  deN.-S.  7  52 
s  Uilaire,  p.  7  52 
s  Maur.  7  51 

s  Guillaume.  7  50 
s  Antoine,  ab.  7  49 
Cil.  de  s.  P.  7  49 
s  Sulpice.  7  48 

a  Nom  de'.Jésus  7  47 
â  Scholasljque  7  4C 
s  Vincent,  m.  7  45 
s  Ildefonse.  7  44 
s  Babyla*).  7  43 
G.  des.  ('aul.  7  42 
ste  Paule.  7  41 

8  Jean  Chrys.  7  39 
s  Cyrille.  7  38 

s  Fane,  de  ?al.  7  37 
ste  Bathilde.  7  30 
s  Théoduls.      7  34 


III 


4  12 
4  13 
4  14 
4  15 
4  16 
4  17 
4  18 
4  20 


21 
22 

23 
25 
2t) 
27 
4  2\l 
4  30 
4  32 
4  33 
4  35 
4  36 
4  38 
4  39 
441 
4  42 
4  44 
4  46 
4  47 
4  49 
4  50 
4  52 
4  5Û 


8 
9 


m 


10 

11 

12 
15 
14 
45 

16 
17 
18 
19 
20 
21 
22 
23 
24 
•25 
26 
2 

28 
29 
30 
1 
2 
3 
4 
5 
6 
7 
8 


llg34 

1 1  §57 

o'  21 

0i48 

r  17 


1 
2 
3 
4 

5 


51 
82 
22 
2i 
28 


6  41 

7  57 
9  14 

10  30 

11  45 

0358 
2  7.09 
3^18 

4  23 

5  23 
H  16 
7    03 

7  43 

8  17 

8  47 

9  13 
9    38 

10  1 
10  25 
10    49 


h         Ml 

1 1 1.34 

0g36 
lp39 

2  43 

3  4w 


4 
9 
7 
7 

8 


55 
59 
0 
54 
41 


9   21 

9   56 

10   27 

10  57 

11  25 
11    56 

oi.28 
1^  4 
44 
31 

3  23 

4  19 


1 

2 


5 
6 

7 


18 
19 
20 


8  22 

9  22 

10  23 

11  25 


1.  Àvallon,  Toucy. 

2.  Joigny,  Treigny. 

3.  Auxerre. 

4.  Vermenton.    . 

6.  Champignelles,  St- 
Bris,  L'Iflle-s-SiBrein,l 
St-Sûuveur. 

7.  Quairé-les-Tombes. 

8.  La  Farté  (franche). 

10.  St-Florentin. 

12.  Villiers-St-Benoit. 

13.  Montréal. 

14.  Ouaine. 

16.  Mailly-la-Ville. 

17.  Chéroy,  Coulanges- 
sur-Yonne,  Noyers. 

18.  Aillant. 

20.  Appoigny,  Lainsecq. 

21.  CoolaDges-ia-VlQ,  Neuilly. 
22  Dannemoine.Malignyj 
23.  Villeneuve-s-Yonne. 

25.  Bléneau,  Migé,  Pes-! 
selières  (Soagères), 
Vézelay. 

26.  Cussy-Ies-Forges. 

28.  BrieauQ,  Etals,  Vallery. 

29.  Ancy-le-Fr.,  Charny, 
St-Sauveur  (2  jours), 
Villeneuve-rArchev. 
Tonnerre, 

31.  Auxerre. 


P.  Q.  le  2,  à  0  h.  30  m.  du  soir.    |  l).  Q  le  16,  à  3  h.  31  m.  du  soir. 
P.  L.  le  9,  à  10  h.  42  m.  du  soit.  |  N.  L.  le  24,  à  3  h  10  m.  du  mat. 


FÉVRIER. 

Les  Jours  croissent  pendant  ce  mois  de  t  heure  30  minutes. 

Il 

1 

FÊTES. 

i 

II 

1 

•s 

Il 

FOIRES 

-s 

ii 

7 

^i 

mard 

1 

9  Ignace. 

7  33 

iSI 

» 

11117 
ni'4S 

0127 

1.  Cravanl,  Termenton, 

merc 

3 

7  32 

4S7 

10 

1^31 

2.  Poorrain. 

jeudi 

3 

s  BUiae. 

7  30 

4S9 

11 

0s2( 
1^  8 

2    38 

Tend 

4 

9  Malhias. 

7  29 

S    0 

12 

3    38 

vières,    St-Saaveur, 

Test-Milou. 
i.  Druyes,  Guercby. 
5.  Ouarré-l-T..  Touoy 

5 

ste  Agnès,». 

7  27 

S    2 

13 

2      1 

4   40 

Dm! 

6 

Septuagésime 

7  26 

B    4 

14 

3     3 

6    38 

tandi 

7 

9  Bomuald. 

7  24 

S    S 

18 

4    14 

6   28 

mard 

8 

1.  Jean  de  M. 

7  93 

8    7 

16 

8   30 

7    13 

1.  Aiaerre. 

merc 

9 

sleAppoIine. 

7  21 

5    0 

17 

fl   86 

7  82 

9.  Treigny. 

Jeudi 

11) 

s  Jean  de  M. 

7  19 

5  10 

IB 

8     9 

8  26 

10.  Tannerie, 

vend 

11 

3  Nestor. 

7  18 

S  12 

19 

9   28 

8    87 

12 

s  SéTeriD. 

7  16 

S  14 

20 

10   44 

fl    27 

13.  Joigny,    Sl-Martin- 

Diii! 

13 

Stxagésimt. 

7  14 

SIS 

21 

11    88 

9    KQ 

deB-Champs. 

londi 

14 

s  Valenlin. 

7  13 

8  17 

32 

tO    30 

U.  Arces,  Chailley.  St- 

mard 

15 

■  Fauslin. 

7  H 

810 

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Ig  9 

11      8 

meTC 

16 

ste  Jalienne. 

7    B 

8  20 

24 

2^16 

Il    48 

15.  ChaKtellux,  Leugny. 

jeqdi 

17 

B  Blancliard. 

7    8 

S  22 

28 

3    18 

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17.  Avallon,  Sl-Fargeau. 

Siméon. 

7  a 

H  24 

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18.  LaJDBecq. 

GUbert. 

T    * 

8  2A 

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2  13 

19.  Charay. 

uinguaffif. 

7    3 

8  27 

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SO.   DtaDOnl.  Laimi,  Prfcj. 

Flaviaa,  éy. 

7    0 

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22.  Etais,  Hêlieey. 

'ariv-Qrai, 

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6   11 

23.  Deffanda  (Saints),  Si- 

BKPR«S. 

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Iulien-du-S.,Neuvy- 

Hèraat. 

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Paatlin. 

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31.  Ceriiiers,  Tézelay. 
25.  Brieiion,  La  Perté- 
I,onpière,Seignelay, 

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Les  jours  croissent  pendant  ce  mois  de  i  heure  48  minutes. 


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26 

27 


1  s  Aubin. 

2  Q.-Temps. 
ste  Gun^goride 
s  Casimir, 
s  Siméon. 
Reminiscere, 
s  Jean  de  D. 
s  Thomas, 
s®  Françoise. 
Les  Martyrs. 
s  Constantin, 
s  Césaire. 

s*  Mathilde. 

s  Zacharie. 

stè  Gertrude. 

Mt'carème» 

s  Benoit. 

s  Joseph. 

Lœtare, 

s»  Aline. 

s  Emile. 

s  Simon,  m. 

s  SiméoD. 

AuTionciation, 

s  Ëuloge. 

La  Passion. 
28|8  Ludger. 
29 1  ste  Dorothée. 
30,8  Gontran. 
31'8teBalbine. 


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10  15 

11  16 

2I20 


1.  Foissy-les-Vézelay, 
Joux-la-Ville,    Ser-J 

Sines,  Sainpuits,  St- 
[artin-d'Ordon. 

3.  Champignelles,  Cha- 
blis, St-Sauveur. 

4.  Dniyes,  Quarré-les- 
Tombe8,Mailly-l.Ch. 

5.  Toucy. 

6.  Véron. 

7.  Auxerre, 

8.  Thury. 

9.  £grisetles4e-Bocaçe. 
10.  Eglény,  St-Germam- 

des-Champs. 
12.  Joigny. 

14.  St-Florentin,Vézelay 

15.  Gravant,  Oaaine,  Ravières. 

16.  Ferreux. 

17.  Bléneau,  St-Sauveur, 
Trucy-sur-Yonne . 

18.  Magny. 

19.  Lainsecq,  Ligny,  Vil 
leneuve-l'Archev. 

21.  Montréal. 

22.  Châtel-Cens.,Chéroy. 

23.  Saint  -  Maurice- aux- 
Riches-Hommes. 

25.  Brienon,  Leugny. 

26.  ChaumontjTonnerre. 

28.  Ancy-1-Fr.,  Auxerre. 

29.  Neuvy-Sautour. 

30.  Uzy  (Domecy-s-Cure) 

31.  Avallon,  Les  Ormes^ 
Saint-Père. 


P.  Q.  le  3.  à1  h.  17  m.  du  mat.  |  D.  Q,  Ie16,  à  Ih.  m.  51  du  soir. 
P.  L.  Je  9,  à  8  h.  43  m.  du  soir.  |  N.  L.  le  24,  à  4  h.  19  m.  du  soir. 


8 


AVRIL. 


Les  jours  croissent  pendant  ce  mois  de  i  heure  40  minutes. 


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FÊTES. 


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du  soleil. 

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du  soleil. 

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vend 
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1  s  Hugues. 

2  s  Franc,  de  P. 

3  Rambaux. 

4  s  Alexandre. 

5  s  Édèse. 

6  s  Ambroise. 

7  sle  Prudence. 

8  Vendr,  saint, 

9  s^  Marle-Egyp. 

10  Pâques. 

11  s  Léon,  pape. 

12  s  Jules. 

13  s  Tiburce. 

14  s  Maxime. 

15  s  Paterne. 

16  s  Fiuctueux. 

17  Qdasimodo. 

18  s  Parfait. 

19  s  Léon,  p.  d. 

20  ste  Godcberte. 

21  s  Anselme. 

22  ste  Opportune 

23  s  Georges. 

24  s  Fidèle. 

25  s  Marc,  évang. 

26  s  MarcelUn. 
s  Clet,  p.  m. 
s  Polycarpe. 
s  Robert, 
s  Eutrope. 


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11  11 

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OS  53 


1.  Flogny,    Pesselièresl 
(5ougères). 

2.  Toucy. 

3.  Courson,  St-Julien. 

4.  Aaxerre«  Migé,  Noyers. 

5.  Aillant,  Yermenton, 
Villeneuve-l-Genêts. 

7.  Champignelles,  ^  St- 
Sauveur,  St-Valérien 

8.  Brienon,  Villeneuve-s-Y. 

9.  Charny,  Joigny,  Pif- 
fonds,  St-Leger. 

11.  Arthonnay,  Joigny, 
St-Florentin,  Vule- 
neuve-la-Guyard. 

12.  Bazarnes,St-Fargeau, 

Villiers-St-Benoît, 

13.  Chevillon,  Grandchâmp. 

15.  Lainsecq,  Rogny. 

16.  Ferreux,  Vézelay. 

18.  Pranoy. 

20.  Mailly-la-ViUe. 

21.  Saint-Privé. 

22.  Cussy-les-Forges, 

23.  Domats,  Test-Milon, 
(Sementr.),Moutier8. 

24.  Quarré-l-T.,Vinneuf. 

25.  Goulanges-s-Y.,  Lavan. 

26.  Ghastellux,  Sépeaux. 

27.  Ligny,  St-Martin-s- 
Ouanne. 

28.  Seignelay. 

29.  Brienon, Villefranche 

30.  Domecy-s-Gure,Sen8 
(franche).  Tonnerre, 
Venizy,  Vermenton. 


P.  Q.  le  1,  à  2  h.  2  m.  du  soir. 
P.  L.  le  8,  à  5  h.  48  m.  du  mat. 


D.  Q.  le  15,  à  4  h.  13  m.  du  mat. 
N.  L.  le  23,  à  9  h.  3  m.  du  mat. 


P.  Q,  le  30,  à  11  h.  10  m.  dusoir.^ 


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MAI. 


Les  joars  croissent  pendant  ce  mois  de  ^  heure  16  minntes. 


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29 

30 

31 


SS.Phil.  et  Jac 
s  Âthanase. 
ste  Croix, 
ste  Monique. 
CoQV.de  s  Aug. 
8  Jean  P.>L 
8  Stanislas. 
8  Désiré 
s  Grégoire, 
s  Gordien. 
8  Athanase. 
s  Pancrace. 
s  Servais. 
s  Parfait, 
s  Pacôme. 
Rogations. 

8  Pascal. 

Ste  Venance. 
Ascension. 
s  Bernardin. 
s  Hospice. 
s*«s  Reliques. 
â  Céiestin. 
8.  Vital, 
s  Urbain. 
aie  Julie. 

9  Léger. 

s  Germain. 
Pertecôte. 
s  Félix 
s  Pe  trouille. 


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2 


10  53 

11  37 

0516 
0|49 
1*  20 


FOIRES 

du  Département. 


1.  Chablis,  Neuvy-Sau- 
tour,  Deffand  (Saints) 
Thorigny. 

2.  Auxerre,  Avallon. 

3.  Ancy-l-Fr.,  Andryes, 
Ferreuse. 

4.  Mailly-le-Château. 

5.  Champignelles ,  St- 
Sauveur,  Montréal. 

6.  Bléneau,     CoursonJ 
Neuilly,  St-Léger. 

7.  Charny,  Noyers,  Toucy. 

8.  Arces,  Dannemoine, 
La  Ferté-Loupière. 

9.  Cbàtel  Censoir.  St-Floren 
tin,  St-Sauvenr,  Tanlay. 

10.  Appoigny,  Chéroy. 

12.  Senne voy-le-Bas. 

14.  Joigny  (franche). 

15.  Vézelay. 

16.  Ferreux. 

17.  Aillant,  Seignelay. 

18.  Egriselles-le-Bocage. 

19.  Cerisiers,  Taingy. 

20.  Chassy. 

23.  Arthonnay,  Auxerre, 
Grandchamp. 

24.  Ravières. 

25.  Lainsecq,    Sergines, 

26.  St-Germain-des-Ch. 

27.  Brienon,  Vermenton, 

28.  Ouaine,  Tonnerre. 

80.  Chailley,  L'Isle,  Vil- 
leneuve-la-Guyard. 
31.  Foissy,  St-Julien. 


P.L.  le  7,  à  2  h.  il  m.  du  soir. 
D.Q.  le  14,  à  8  h.  27  m.  du  soir. 


N.L.  le  22,  à  11  h.  15  m.  du  soir. 
P.  Q.  le  30,  à  5  h.  29  m.  du  mat. 


10 


JUIN. 

Les  jours  croissent  de  15  minutes  jusqu'au  20  et  décroissent  ensuite 

de  4  minutes  jusqu'au  30. 


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FÊTES. 


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1  Q.'Temps. 

2  s  Pothin. 

3  ste  Glotilde. 
4' s*»  Sophie. 

5  Trinité. 

6  s-CSlaude,  év. 


7 
8 


S  Lié. 

ste  Angèle. 

Fbte-Dieu. 


10  s  Landry. 

11  s  Barnabe. 

12  S  Théot^me. 

13  s  Antoine. 
14, s  Ruflin. 

15  s  Modeste. 

16  Oct.  Fête  Dieu 

17  »  Avit. 

18  s  Amand. 

19  ssGervaisetPr 

20  s  Sylvère,  p. 

21  8  Leufroi. 

22  s  Paulin. 

23  s  Jacques. 

24  s  Jean-Bapt 

25  s  Guillaume. 

26  fl  Babolein. 

27  s  Crescent. 

28  8  Loubert. 

29  s  PlerrectsP. 

30  Gomm .  s  Paul 


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6p51 

1.  Pourrain,  St-Farçeau 

2.  Ghainpignelles,Ghas- 
tellux,  Neuvy-Sau- 
tour,  Malicorae,  St- 
Sauveur,  St-Valérien) 

3.  Villen.-s-Y.  (franche) 

4.  Cussy-les-F.,  Toucy. 

5.  Champcevrais,  St-Léger. 

6.  Aoxerre,  Noyers,  Quarré- 

les-Tombes,  Treigny. 

7.  Mélisey. 

8.  Bussy-en-Othe,  Pes- 
selières  (Sougères). 

10.  Coulanges-8- Yonne. 

11.  Coulanges-la-Vin.,  Joigny, 

Uçayf  Montréal,  Pmnoy 
13.  Saint-Florentin. 

15.  Thury,  Vézelay. 

16.  Appoigny,  Ferreux. 

17.  wSilly-la-Ville. 

18.  Châtel-Gérard. 

19.  Leugny. 

20.  Dixmont,  La  Celle 
Saint- Cyr,    Lavau, 
Rogny. 

21.  Gravant. 

22.  Saint-Sauveur. 

23.  Avallon. 

24.  Brienon,  Villen.-l'Archev. 

25.  Charny,Fleury,Joux- 
la-Ville,  St-Martin- 
d'Ordon,  Tonnerre. 

27.  Saintpuits. 

28.  Gourson. 

29.  Etais. 
80.  Ancy-Ie-Fr.,  Toucy. 


P.  I..  le  5,  à  10  h.  48  m.  du  soir. 
D.  Q,  le  13,  à  1  h.  44  m.  du  soir. 


N.  L.  Ie21,àl1h.  2  m.  dumat. 
P.  Q.  le  28,  à  1 0  h.  10  m.  du  mat. 


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JUILLET. 


Les  jours  décroissent  pendaDt  ce  mois  de  47  minutes. 


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FÊTES, 


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4 

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25 

26 

27 

28 

29 
30 
31 


ste  Eléonore. 
Visitation  stev. 
s  Thierry, 
ste  Berthe. 
s  Zoé. 

s  Tranquille, 
ste  Aubiergo. 
8  Procope. 
s  Cyrille, 
ste  Félicité. . 
Tr.  s  Benoit. 
s  Gualbert,  ab 
s  Eugène. 
8  Bonaventure 
s  Henri, 
s  Euslate. 
s  Alexis. 
s  Clair. 

s  Vincent  de  P. 
«te  Marguerite 
s  Victor  m. 
ste  Marie-Mad 
s  Apollinaire 
ste  Christine. 
s  Jacques,  ap. 
ste  Anne. 
s  Pantaléon. 
Tr.  s  Marcel, 
ste  Marthe,  v. 
s  Abdon. 

s  Germain,  éy. 


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50 

49 

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44 

45 

41 

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12 

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10  27 

10  56 

11  26 
11  58 

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2.  Seignelay,  Toucy. 

3.  Quarré-les-TombeB. 

4.  Auxenre,  Mailly-le- 
Ghâteau. 

5.  Aillant,  Lainsecq. 

6.  RavièreSjVermenton. 

7.  Champignelles ,   St- 
Sauveur. 

8.  Noyers. 

9.  Joigny,  Ligny. 

10.  Bléneau. 

11.  Saint-Florentin,  Sé- 
peaux,  Villiers-St- 
Benoit  (2  jours). 

12.  Montréal. 

13.  Egriselles-le-Boc. 

17.  Chastellux,  Deffand 
(Saints). 

18.  Treigny. 


22.  Auxerre. 

23.  Vézelay. 

25.  Armeati,  St-Fargeau 

26.  Châtel-Censoir. 


29.  Brienon. 

30.  Tonnerre. 

31.  Migé. 


P.  h>  )e  K,  à  8  b.  44  m.  du  mat, 
D,  Q.  le  13,  à  Th.  6  TO,  du  mat. 


N,  L.  le  20,  à  8  h.  69  m.  du  soir. 
P.  Q,  le  27,  à  2  b,  40  m.  du  soir. 


12 


AOUT. 


Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  35  minutes. 


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FÊTES. 


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FOIRES 
du  Département. 


lundi    1  ste  Sophie, 
mard    2  sic  Lydie. 
merCj  3  s  Etienne, 
jeudi    4  s  Dominique, 
vendi  5  s  Yen. 
sam.    6|Trans.  de  N.  S. 
DiM.    7  s  Gaëtan. 
lundi    8  s  Justin, 
mar.    ^s  Amour, 
merc  10  s  Laurent,  m. 
jeudi  11  ste  Suzanne, 
vend  12  ste  Glaire,  v. 
sam.  13  siHipçoljte,m. 
Diu.  14  s  Eusèbe. 
lundi  15  Assomption 
mard  16  s  Rocb. 
merc  17  s  Mammès. 
jeudi  18  ste  Hélène, 
vend  19  s  Louis,  év. 
sam.  20  s  Bernard,  d. 
DlM.  21  s  PrivaL 
lundi  22  s  Symphorien 
mard  23  s  Sidoine, 
merc  24  s  Barinélemy 
jeudi  25  s  Louis,  roi 
vena  26  sZépbirln. 
sam.  27  s  Gésaire. 
DiH.  28  s  Augustin,  év 
lundi  29   DécolLs  J.-B. 
mard  30  s  Fiacre, 
merc  31     Ovide. 


1.  Auxerre,  Noyers. 

4.  Champignelles,    St- 
Sauveur. 

5.  Saint-Léger. 

6.  Avallon,  Toucy. 
8.  Saint-Florentin. 

10.  Joigny,  Vermenton. 

12.  Prunoy,  St-Martin- 
des-Cnamps. 

13.  Quarré-les -Tombes. 

15.  Saintpuits. 

16.  Courson,  NaiUy,  Fer- 
reux, Pont-s-Yonne, 
Ravières,  Seignelay, 
Villeneuve-sur-Y. 

18.  Vézelay. 
20.  Pesselieres(Sougères) 
Ligny. 

22.  Rogny,  Vincelles. 

23.  Moutiers,  Saint-Ger- 
main-des-Champs . 

24.  L'Isle,Magny,Neuvy- 
Sautour,  Ferreuse. 

25.  Châtel-Censoir,  Leu- 
gny,Maligny,  Saint-I 
Julien,  Vfllen.-la-G. 

26.  Brienon,  Montréal. 

27.  Charny,  Coul.-la-V. 
Tonnerre. 

28.  Tanlay,  Vinneuf. 

30.  Appoigny,  Chéroy, 
Domecy  -  sur  -  Cure , 
LaFerté,Mailly-Ch., 
Venizy. 

31.  Taingy. 


P.  L.  le  3.  à  8  h.  49  m.  du  soir.      N.  L.  le  19,  à  5  h.  48m.  du  mal. 
D.  Q.  le  11,  à  11  h.  46  m.  du  soir.  1  P.  Q.  le  25,  à  8  h.  31  m.  du  soir 


13 


SEPTEMBRE. 


Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  43  minutes. 


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73 


FÊTES. 


Lever 
du  soleil 

Coucber 
du  soleil 

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Q 

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Lever 
de  la  lune. 

Coucher 
de  la  lune. 

FOIRES 
du  Département. 


jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 
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merc 
jeudi 
vend 
sam. 

DlM. 

lundi 

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vend 

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jeudi 

vend 

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jeudi 

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1 
2 
3 

4 

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21 
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23 
24 
2ff 
26 
27 
28 
29 
30 


ss  Len,  Gilles, 
s  Lazare. 
e  Grégoire,  p. 
ste  Rosalie. 
s  Bertin. 
s  Eleulbère. 
s  Gloud,  pr. 
Nativité  de  la  V. 
s  Orner, 
ste  Pulcbérie. 
»  Hyacinthe, 
s  Raphaël. 
s  Maurille. 
Ex.  delà,  ste  G. 
s  Janvier. 
s  Nicodëme. 
s  Corneille. 
s  Jean-Ghrys. 
s  Seine, 
s  Eustache. 
Q,-Temps, 
s  Maurice, 
ste  Thècle. 
8  Andoche. 
s  Firm  n. 
ste  Justine. 
ss  Côme  et  D. 
s  Venceslas. 
s  Michel. 
s  Jérôme,  pr. 


h  m 

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5  17  6  42 

14 

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16 

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6   1 

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17 

7  45 

7   3 

5  23  6  8& 

18 

8   8 

8   5 

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6  31 

19 

8  31 

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5  26*6  29 

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10   8 

5  27  6  27 

21 

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5  39  6  25 

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9  58 

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5  30!6  23 

23 

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5  31*6  21 

24 

11  23 

2  11 

5  33  6  19 

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3   6 

5  34*6  17 

26 

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3  56 

5  36  6  15 

27 

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4  40 

5  37  6  12 

28 

2  34 

5  19 

5  39,6  40 

29 

3  5U 

5  53 

5  40  6  8 

30 

5  10 

6  25 

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1 

6  31 

6  56 

5  43*6  4 

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5  44  6  2 

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5  49  5  55 

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1.  ChampigDeUes,SaiDt-Père, 
St-Saavear,  St-ValérieD, 
Sens. 

2  Verraenton. 

3.  Avallon,  Sergines,  Toncy. 

5.  Aoxerre.  Cussy-Ies-Forges, 

St-Léger-V.,  Thorigny. 

6.  Aillant,Gravant,Laiu- 

secq,  Ifontréal. 

7.  Coulanges-s-Y.,  Pif- 
fonds,  Quarré-les-T. 

8.  Bussy-en-Othe. 

9.  Ancy-le-Fr.,  Les  Ormes. 

10.  Mailly-la-Ville. 

11.  Chailley. 
li.  Joux-la- Ville,  Raviè- 

res,  St-Florentin. 

13.  Châtel-Gérard. 

14.  Joignv,  Vézelay. 

15.  Guercny. 

16.  Dannemoine,Perreux 

17.  Sennevoy  -  le  -  Bas, 
Tnicy-sur-Yonne. 

19.  Arthonnay,  La  Ferlé  (îr.). 

21.  Aodryes,  Noyers,  St-Far- 

geau,  St-Martin-d'Ordon, 
Sens.  I 

22.  Foissy-les-Vézelay.  ! 

24.  Domats,     Tonnerre, 
Villeneuve-l' Arch , 

25.  Courson. 

26.  Thury,  Villefranche. 

27.  Chastellux,    St-Mar- 
tin-8-Ouanne. 

29.  Le  DefTands  (Saints),  Guer- 

chy,  Neuvy-Saulour,  St- 
Martin-des-Ghamps. 

30.  Brienon,  Uzy  (Domecy). 


P.  L.  le  2,  à  11  h.  22  m.  du  mat. 
D.  Q.Ie  10,  à  3  h.  13  m.  da  soir. 


N.  L.  le  1 7,  à  2  h.  9  m.  du  soir. 
P.Q.  le  24,  ^5  h.  13  m.  du  mat. 


14 


OCTOBRE. 


Les  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  AA  minutes. 


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29 
30 


s  Rémi,  p. 
s  Léger. 
s  Cyprien. 
s  Franc.  d*Ass. 
ste  Aure. 
8  Bruno. 
s  Serge, 
ste  Brigitte 
s  Denis,  év. 
s  Paulin, 
s  Gomer. 
s  Wilfrid. 
s  Théophile. 
s  Galiste. 
s  Lucien, 
s  Ambroise. 
s  Florentin, 
s  Luc,  évang. 
s  Savinien. 
ste  Gléopâtre. 
ste  Ursule, 
s  Mellon,  év. 
s  Gratien. 
s  iiagloire. 
s  Grépin. 
s  Évariste. 
s  Frumence. 
8  Simon. 
s  Faron. 
8  Lucain. 
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1.  Joiguy,  Toucy. 

3.  Auxerre,Flogny,Mon- 

tréal,  Prunoy. 

4.  Btailly-le-Château. 

5.  Quarré-lea-T.,  Ville- 
neuve-les-Genêts. 

6.  Champignelles,    St- 
Sauveur. 

8.  Joigny,  Ste-Pallaye. 

9.  Druyes,  Granchamp, 
risle. 

10.  Ouaine. 

11.  Lavau. 

12.  E^riselles-le-Bocage, 
Villiers-saint-Benoit 

13.  Eglény. 
15.  Appoigny,   Test-MJ- 

lon  (Sementron). 

17.  Etais. 

18.  Bléneau,  Prunoy, Vé- 

zelay. 

19.  Ghâtel-Censoir,  Seignelay. 

Chéroy,  St-Julien-du-S. 

20.  Cerisiers,  Mézilles. 

21.  Leugny. 

23.  Ghampcevrais. 

24.  Bazarnes,  Diges. 
95.  Lainsecq.  Ligny,  Qoarré. 

26.  Gravant,  Rogny., 

27.  Treigny. 

28.  BrienoD,  Gliarny  (2  jours), 

BttSsy-en-Otbe,  Ravières. 

29.  Avalloii,    St-Floren- 
tin,  Tonnerre. 

30.  Ancy-le-Fr.,  Précy. 

31.  Ghablis,  Vermenton, 
St-Sauveur. 


P.  L.  le  2,  à  3  h.  57  m.  du  mat.   IN.  L.  le  16,  à  10  h.  44  m. du  soir. 
D.  Q.  le  10,  à  5  h.  7  m.  du  mat.    1  P.  Q.  le  23,  à  5  h.  55  m.  du  soir. 

P.  L.  le  31 ,  à  9  h.  40  m.  du  soir. 


15 


NOVEMBRE. 


Lo  jours  décroissent  pendant  ce  mois  de  4  heure  20  minutes. 


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28 
29 
30 


1  Toussaint. 

2  Lei  Morts. 

3  s  Marcel. 

4  s  Charles  Bor. 
s  Zacharie. 
s  Léonard,  er« 
s  Florent, 
stes  Reliques. 
s  ifatharin. 
s  Léon. 
s  Martin,  év. 
s  René. 
s  Brice,  év. 
s  Maclou. 
s  Eugène. 
s  Edme,  arch. 
s  Agnan,  év. 
s  Odon. 

sic  Elisabeth  éc  H. 

S  Edmond. 
Présentation, 
ste  Cécile,  v. 
s  Clément,  p. 
s  Séverin. 
ste  Catherine 
ste  Geneviève. 

AVBNT. 

S  Ëloque. 
s  Saturnin. 
s  André. 


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2.  Neuilly,Neuvv-Saut. 
Pourrain,  Villen.H 
Yonne. 

3.  Champignelles,  St- 
Fargeau,St-Sauveur, 
Sergines. 

4.  Courson. 

5.  Toucy. 

6.  Saint-Privé. 

7.  Auxerre,  La  Celle-St- 
Cp,  Noyers. 

8.  Aillant. 

9.  Coulanges-sur-Y. 

10.  Cu88}-Ies-Forge8,  L'Isle. 

11.  Auxerre. 

12.  Arces,  Jolgny,  St-Martin- 
deiS-Ghamps,  Sépeaox. 

13.  Lainsecq. 

14.  Arcy-sur-Cure. 

15.  Vézelay. 

16.  Perreux. 
18.  Avallon,  Pesselières  (Soa-| 

(rèr6s). 
20.  Pont-s-Yonne  (best.) 


22.  Magny. 

23.  La  Ferte-L.,  Vermenton. 

24.  Ligny. 

25.  Bnenon,  CouL-la-V. 
Perreuse. 

26.  Quarré,  Tonnerre, 

27.  Saint-Florentin. 

28.  Villen.-la-Guyard. 

29.  Chastellux. 

30.  Maligny,  Ouanne, 


D.Q.  Ie8,  à  5  h.  11  m.  du  soir. 
N.  L.  le  15,  à  8  h.  18  m.  du  mat. 


P.  Q.  le  22,  à  10  h.  52  m.  du  mat. 
P.  L.  le  30,  à  3  h.  29  m.  du  soir. 


16 


DECEMBRE. 

Les  jours  décroissent  de  22  minutes  jusqu'au  20  et  croissent  ensuite 

de  6  minutes  jusqu'au  3\. 


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Lever 
du  soleil. 

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dn  soleil. 

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de  la  lune. 

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de  la  lune. 

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1  s  Eloî. 

2  ste  Bibiane 

3  s  François. 

4  ste  Barbe. 

5  s  Sabbas,  abbé 

6  s  Nicolas,  év. 

7  ste  Fare,  v. 

8  Imm,  Concept. 
9,  ste  Gorgonie. 

lolste  Valèrc,  v. 

11  s  Daniel. 

12 

13 

14 

15 

16 

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19 

20 

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29 

30 

31 


8  Valeri,  ab. 
ste  Luce,  v. 
Quatre-Temps 
s  Mesmin. 
ste  Adélaïde, 
s  Olympe, 
s  Gralien. 
s  Meurice. 
s  Timothée. 
s  Thomas,  ap. 
s  Honorât, 
ste  Victoire,  V 
ste  Delphine. 

NOKL. 

s  Etienne^  1*' m 
s  Jean,  ap.  év. 
ss  Innocents 
s  Trophime. 
s  Colombe. 
s  Sylvestre,  p. 


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2 
2 
3 
4 
5 
6 
7 
8 
9 
10 
11 


20 

49 

18 

50 

27 

11 

3 

2 

6 

12 

18 

23 

:26 


os 

1* 
2 

3 
4 

5 
6 
7 
8 


29 
31 

3;^ 

35 
3;$ 
41 
41 
38 
30 


1.  Champignelles,  Polssy-les- 

Vézelay,  Cruzy,  Montréal, 
St-Bris,  SI  Sauveur,  St- 
Valérien,Vilieneuve-r  Ar- 
chevêque, i 

2.  Villen,-s-Yonne(fr.). 

3.  Fleury,Joux-la-Ville, 
Toucy.     • 

4.  Mailly-le-Château. 

5.  Auxerre. 

6.  Châtel-Censoir,Migé,l 
Noyers,  St-Sauveur. 

8.  Cerisiers,  Dixraont. 

9.  L'Isle. 

10.  Courson,  Joigny. 

12.  Chéroy,St-Florentin, 
Taingy. 

13.  Ancy-le-Fr.,  Grand- 
chàmp,  Vézelay. 

15.  St-Germain-des-Ch. 

16.  Gravant. 

17.  Avallon. 

19.  Lainsecq.  i 

21.  E^riselles-le-Bocage; 
Ligny,  St-Farceau, 
St-Martin-d'Ordon. 

22.  Seignelay. 
24.  Vermenton. 

26.  Chailley,  Si-Julien. 

27.  Ravières. 

28.  Leugny,  Prunoy. 

29.  Arthonnay,  Chastel- 
lux,  Tanïay. 

30.  Brienon. 

31.  Chablis,  Tonnerre. 


I'd.  Q.  le  s,  à  3  h.  20  m.  du  mal.   i  P.  Q.  le  22,  à  7  h.  1 1  m.  do  mat. 
iN.  L.  le  14,  à  7  h.  31  m.  du  so  r.  |  P.  L.  le  30,  à  8  h.  24  m.  du  mat 


47 


AGENDA  MUNICIPAL 


Dana  \efi  premiers  jour»,  publication  des  rdles  des  eontribuiîons  direetes. 

Le  i*'  Dimanche,  séance  des  conseils  de  fabriques.  (Décret  du  3o  dée.  i8(X)). 

Dans  le  mots  qui  suit  la  publication  des  rôles  do  prestations  pour  les  chemins  ti- 
cinani,  les  roniribuables  doÎTent  déclarer  au  maire  sUls  entendent  s'*acquitter  en 
nature,  faute  de  quoi  ils  seront  obligés  de  payer  en  argent  (Loi  du  ai  mai  i836). 

Première  dizaine. 

Le  maire  reçoit  du  receveur  municipal  et  vise  le  bordereau  détaillé  présentant  la 
•ituatitm  de  la  caisse  municipale  à  la  On  du  trimestre  précédent. 

Délivrance  du  mandat  de  traitement  des  employés  coromunaui. 

Présentation  du  répertoire  des  actesadminiotraiifsea  receveur  de  Penregistrement. 
(Lois  des  ai  frimaire  au  vu.  et  lît  mai  1818). 

Envoi  par  le  Maire,  au  receveur  de  Tenregistrement,  de  la  notice  des  décès  arrivés 
dans  la  commune  pendant  le  dernier  trimestre.  (Loi  du  a2  frimaire  an  vu). 

I>élivranc6  des  coriificals  de  vie  des  enfants  trouvés  et  abandonnés. 

Envoi  par  le  maire,  au  préfet  et  aut  sous-préfets,  des  actes  de  décès  snrvenns  pendant 
le  trimestre  précédent  parmi  les  membres  de  la  Légicn  d^honneur,  le»  décorés  de  la 
médaille  militaire  et  les  pensionnaires  de  TElat. 

Envoi,  au  préfet  et  aux  sous- préfets,  de  la  liste  nominative  des  condamnés  libéiés 
assujettis  à  la  surveillance,  décèdes  pendant  le  trimestte  précédent. 

Révision  des  listes  électorales. 

Envoi  par  le  percepteur  à  la  sous-préfecture  de  la  liste  en  double  des  prestataires 
qui  ont  opté  ponr  le  travail  en  nature.  £nvoi  du  relevé  sommaire  de  Pemploi 
des  prestations  soit  on  argent,  soit  en  nature,  définitif  pour  Tannée  précédente  et 
provisoire  pour  Tannét:  courante. 

Première  quinzaine. 

Dépôt  à  la  mairie  des  listes  électorales  révisées  ;  publication  par  voie  d'*afQches  de 
ce  dé|)ôt. 

Envoi  au  sous-préfet  des  listes  et  des  certificats  constatant  le  dépôt  et  la  publiée- 
ton. 

Expiration  du  délai  fixé  pour  la  déclaration  k  faire  par  les  possesseurs  de  chiens. 

Les  administrations  des  établissements  de  bienfaisance  envoient  au  préfet  les 
états  trimestriels  de  la  population  des  hospices  et  du  nombre  des  indigents  secou* 
ru8(Inst.  8  fév.  1823) 

Hecensenient^  par  les  maires,  des  jeunes  gens  qui  ont  accompli  leur  vingtième 
année  dans  lé  courant  tie  Tannée  précédente.  (Loi  ai  mars  i833). 

Envoi  au  soos-préfet  de  Tun  des  doubles  du  tableau  de  recensement  dressé  par  le 
maire.  Tublication  et  affiches  dans  la  commujie  du  tableau  do  recensement. 

Dant  le  mots. 

Dtt  i5  au  3i  janvier,  les  maires  et  les  répartiteurs,  assistés  du  percepteur  des  con* 
tributions  directes,  rédigent  un  /àtat-matfice  des  personnes  imposables  pour  les 
chiens. 

Le  30  janvier,  publication  delà  loi  prescrivant  Téchenillage. 

Les  maires  rédigent  des  tables  alplial>étiques  pour  chacun  det»  registres  des  actes  de 
Tétat  civil  de  l^année  précédente,  puis  ils  envoient  un  double  des  registres  au 
gre£Fe  du  tribunal,  avec  le  registre  de  publications  de  mariage,  et  déposent  Tautre 
double  anx  aichives  de  la  mairie.  (C.  civ.  43).  ils  doivent  y  joindre  le  relevé  du  mou- 
vemeni  do  la  population  de  leur  commune  pendant  Tannée  précédente. 

Les  maires  des  chefs-lieux  de  canton  déposent  au  greffe  un  double  du  registre  des 
engagemenis  volontaires   pendant  l^année  expirée;  Tautre  double  est  déposé  aux 
archives  de  la  mairie.  (Loi  du  ai  mars  i833).  Us  envoient  &  Tintendani  militaire  un 
état  nominatif  des  engagements  volontaires  qu^ils  ont  reçus  pendant  Tannée  précé 
dente. 

Les  greffiers  des  tribunaax  de  police  envoient  aux  receveurs  de  Tenregîstrement 

1887.   '  2 


1$ 

I 

l^eztrait  dee  jugoments  de  police  rendus  dans  le  triinestre  précédent  (Ordonnaiiee  du 
3o  décembre  iSaS),  et  portant  condamnation  à  Tamende  seulement. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  police  correctionnelle  et  de  simple  police  envoient 
au  Préfet  les  extraits  des  jugements  rendus  pendant  le  semestre  précédent.  {Idem.) 

Enlèvement  des  neiges  et  glaces. 

Confection  du  tableau  des  mercuriales.  —  Chaquiy  quinzaine,  il  doit  être  envoyé 
un  deceGi  états  au  préfet.  —  MM.  les  mair^^s  doivent  aussi,  chaque  mois,  réunir  et 
annoter  tous  les  documents  propres  à  éclairer  la  commission  de  statistique  per- 
manente. 

Réunion  et  conservation  en  volumes  des  cahiers  tlu  Bulletin  des  lois  et  des  divers 
recueils  administratifs  appartenant  à  la  commune. 

Convocation  individuelle  pour  la  session  de  février'';  Pépoque  en  est  fixée  par  le 
Préfet. 

Envoi  au  sous-préfet  des  tableaux  du  mouvement  de  la  population  pendant  Tannée 
précédente. 

Envoi  au  sous-préfet  de  la  délibération  relative  à  la  nomination  des  commissaires 
répartiteurs. 

Le  maire  annote  sur  le  tableau  de  recensement  les  décisions  du  conseil  de  révision 
insérées  dans  la  liste  d^émargemeut,  concernant  les  jeunes  gens  de  la  classe  dernière, 
puis  il  affiche  cette  même  liste. 

Arrêté  prescrivant  Télagage  et  le  recépage  des  arbres  et  des  haies. 

Envoi  de  Tétat  certifié  de  vaccine  pour  Tannée  écoulée. 

Publication  d'un  avis  faisant  connaître  le  jour  fixé  parle  Préfet  pour  la  vérification 
des  poids  et  mesures. 

Le  maire  visite  les  prisons  qui  existent  dans  sa  commune.  Celte  visite  se  renou- 
velle tous  les  mois  au  moios  une  fois. 

Le  facteur  rural  est  tenu  de  prendre,  au  moins  deux  fois  par  an,  en  présence 
du  maire,  Tempreinte  du  timbre  qui  est  iixé  à  demeure  dans  la  botte  aux  lettres  de 
chaque  commune. 


IPÉTBIEB. 

Première  quinzaine. 

Première  session  ordinaire  dos  conseils  municipaux.  (Loi  du  5  avril  1884). 

Dans  les  huit  premiers  jours,  rapport  du  maire  au  sous-préfet  sur  le  serviceadmi- 
nistratifet  la  surveillance  des  prisons,  s'il  en  existe  dans  la  ville. 

Le  maire  doit  recevoir  du  receveur  municipal  le  bordereau  récapitulatif  des  re- 
cettes et  des  dépenses  effectuées  pendant  le  mois  expiré.  Cet  envoi  se  renouvelle 
dans  les  dix  premiers  jours  de  chaque  mois  pour  celui  qui  vient  de  finir. 

Dans  cette  quinzaine  doit  se  faire  Téchcnillage  des  arbres,  conformément  h  la  loi 
du  26  ventôse  an  iV. 

Du  i^'*  au  i5  février,  le  percepteur  adresse  au  directeur  des  contributions  les  étai^ 
matrices,  pour  servir  de  base  à  la  confection  des  rôles. 

Dans  le  mois. 

Les  maires  publient  Parrôté  de  clôture  de  la  chasse,  dès  quM  leur  est  parvenu. 

Les  percepteurs  remettent  au  receveur  des  finances  : 

lO  Les  états,  en  double  expédition,  des  cotes  irrécouvrables  et  les  états  des  restes 

recouvrer  sur  les  contributions  directes  et  sur  les  frais  de  poursuites  de  Tannée  qui 
^ient  de  s'écouler  ; 

^^  Les  comptes  de  gestion  des  recettes  et  dépenses  municipales  de  Tannée  précé- 
dente, pour  être  vérifiés.  1 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales 

Arrêté  prescrivant  Téiagage  (les  arbres  et  haies  vives  et  le  curage  des  fossés  qui 
bordent  les  chemins  vicinaux.  Il  est  utile  que  cet  arrêté  ne  soit  pas  pris  à  une  date 
postérieure. 

Avant  le  28,  les  percepteurs  déposent  aux  archives  de  la  préfecture  les  rôles  et  les 
états  de  frais  de  poursuites  qui  ont  plus  de  trois  ans. 

Envoi  par  le  maire  au  préfet  ou  sous-préfet  des  résultats  des  travaux  de  Ja  ses- 
sion trimestrielle. 


49 

Les  maires  prebcriveot  les  mesures  convenables  dans  rialérét  des  oMBors  et  de  la 
sûreté  publique  pendant  les  divertissements  du  caroaTal. 

Visite  générale  des  fours  et  cheminées.  Cette  opération  doit  être  faite  avec  le  plus 
grand  soin. 

Dernier  délai  pour  le  payement  de  la  taie  d^affouage  de  Tannée  précédente,  préa- 
lablement à  la  remise,  par  le  receveur  municipal ,  de  la  liste  des  habitants  en  retard 
de  se  libérer. 


Envoi  par  le  receveur  municipal  au  maire  du  bordereau  récapitulatif  des  recettes 
et  des  dépenses  pour  le  mois  précédent. 

Le  i5,  clôture  de  Tordonnancement  des  dépenses  de  Texercice  i885,  pour  les  com- 
munes et  les  établissements  de  bienfaisance  (Ordonnance  du  34  JQ'^^icr  i843). 

Le  3i,  clôture  du  payement  des  dépenses  de Pexercice  lUSS,  poc?  les  communes  et 
les  établissements  de  bienfaisance  (Ordonnance  du  34  janvier  1843). 

Le  maire  dresse  son  compte  administratif.  Le  percepteur,  de  concert  avec  le  maire, 
dtablit  Pétat  des  restesà  recouvrer  et  des  restes  à  payer,  qui  doivent  figurer  à  la  pre- 
mière section  des  recettes  et  des  dépenses  du  budget  supplémentaire  de  rexercice 
courant. 

Pendant  le  mois,^ 

Trois  mois  après  la  publication  des  rôles;  les  percepteurs  remettent  au  recereur 
des  finances  les  états  des  cotes  indûment  imposées  aux  rôles  de  Texercice  courant. 

Ecbenillage.  Les  maires  vibilent  le  territoire  ei  font  procéder  d'office  à  Téchenillage 
aux  dépens  de  ceux  qui  Pont  négligé  (Loi  ventôse  an  Tti),  et  prescrivent  les  mesures 
nécessaires  pour  favoriser,  s^il  y  a  lieu,  Pécoulement  des  grandes  eaux. 

Les  percepteurs  déposent  aux  sous-préfcctures  les  rôles  de  1886. 

Le  3 1,  clôture  définitive  des  listes  électorales  et  envoi  à  la  préfecture  des  tableaux 
de  rectification. 

Remise  au  garde  charopôtre  et  aux  divers  agents  salariés  de  fa  commune,  de  leur 
mandat  de  traitement  pour  le  trimestre  écoulé. 

Envoi  an  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Le  tableau  des  vaccinations  pratiquées  dans  la  commune  pendant  Pancée  dernière 
est  envoyé  à  la  préfecture. 

Publication  de  Pépoque  du  travail  des  prestations. 

Envoi  par  les  maires  au  sous-préfet  des  mercuriales  relatives  aux  fourrages,  et 
des  propositions  du  conseil  municipal  pour  le  choix  des  commissaires-répartiteurs. 

Les  créanciers  do  département  sont  prévenus  que  c^est  le  3i  mars  qu'expire  le 
délai  dWdonnancement  des  dépenses  de  Pexercice  i885  et  que  celui  des  payement» 
expire  au  30  avriK 

Le  dimanche  de  la  Quasimodo,  session  annuelle  des  conseils  de  fabrique.  Les 
réanionsont  lieu' à  Pissuo  de  la  messe  on  des  vêpres,  dans  Péglise  ou  dans  un  lieu 
attenant  à  Péglise,  ou  dans  le  presbytère.  Renouvellement  triennal  des  conseils  de 
fabrique  (Décret  du  3o  décembre  1^9,  art.  tu).  Nomination  du  président  et  du  se- 
crétaire du  conseil  (idem,  ix).  Règlement  des  comptes  de  gestion  de  1886,  budget  de 
1886.  Envoi  de  ces  documents  à  la  mairie  et  à  Parchevêcbé. 

Terme  de  toute  demande  en  décharges,  réductions,  remises  et  modérations  sur  les 
contribalions  directes. 

Envoi  au  maire,  par  le  receveur  municipal,  du  bordereau  trimestriel  de  la  situa- 
tion de  la  caisse. 

Première  dizaine. 

Présentation  du  répertoire  des  actes  administratifs  an  receveur  de  Peuregistrement- 

JOnvoi  au  receyeur  de  Penregistrement  de  la  notice  des  décès  survenus  pendant  le 
trimestre  précédent. 

Délivrance  des  certificats  de  vie  des  en&nts  trouvés  ou  abandonnés.  (Instruction 
dn  8  février  i8a3). 

Envei  à  la  préfecture  et  dans  les  mairies,  par  les  receveurs,  d'un  exemplaire  du 


ÎO 

compte  ailmiiiistratif  du  maiie  el  de  Télat  des  restes  à  recouvrer  <^t  des  restes  à 
payer  de  Texercice  clos.  Ce  dernier  ducumeol  est  dressé  de  concert  entre  le  rece- 
veur et  le  maire. 

Envoi,  sur  papier  libre,  par  te  maire  au  préfet  et  aux  sous-préfetS|  des  actes  des  décès 
survenus  parmi  les  membres  de  la  Légion  d''honneur  pendant  le  dernier  trimestre. 

£nvui  au  préfet  et  aux  sous-préfets,  de  la  liste  nominative  des  condamnés  libérés 
assujettis  à  la  surveillance,  décèdes  pendant  le  tiimestre. 

Les  commissions  administratives  des  établissements  de  bienfaisance  doivent  se 
réunir  ^nns  les  premiers  jours  d^avril  dsins  une  bessiou  annuelle  qui  a  pour  objet,  en 
ce  qui  concerne  les  h.tspices  et  bureaux  de  bicnthisance  : 

1^  L^exami'n  du  couipte  d'ordre  el  d^administraiion  rendu  par  l'ordonnateur  des 
dépenses  pour  Pexercice  précédent,  clos  le  3i  mars  de  cette  année. 

'i<*  L'examen  du  compte  en  deniers  rendu  }>ar  le  receveur  de  rétablissement  pour 
le  même  exercice. 

'S"  La  formation  du  budget  de  Tannée  prochaine. 

Deuxième  dixaine. 

Convocation  des  conseils  municipaux  pour  la  session  de  mai. 
Remise  p;ir  le  percepteur  du  compte  de  gestion  de  i885. 

Avant  le  i5,  appréciation  parie  maire  ou  par  l'agent  voyer  des  dépenses  à  faire 
tir  les  cbemifis  vicinaux  de  ia  commune.  L^agent-voyer  remet  le  tarit  de  coaver- 
stun  des  prestations  en  tâches  au  maire,  qui   doit  le  communiquer  au  conseil. 

Troisième  disaine. 

Préparation  du  budget  de  1888  et  des  chapitres  additionnels  au  budget  de  ib87. 
Avis  de  Tépoque  du  travail  des  mutations. 

Pendant  le  mois, 

t>e:}  greffiers  des  tribunaux  de  police  envoient  aux  leceveurs  de  fenregistreraent 
l'extrait  des  jugements  rendus  pendant  le  trimestre  précédent  et  prononçant  des 
amendes,  pour  qu''ils  en  fassent  le  recouvrement.  (Ordonnance  du  3o  décembie  )833). 

Réunions  du  printemps  des  comités  do  vaccine.  (Arrêté  du  préfet  du  -i3  oct.  18  j4)> 

Etat  trimestriel  du  mouvement  de  la  population  des  hospices  et  des  indigents 
secourus  par  l(>s  bureaux  de  bienfaisance. 

Envoi  h  la  mairie  du  travail  des  commissions  hospitalières  et  de  bienfaisance  {)eo- 
dans  la  64>ssion  de  ce  mois . 

Les  bacs  et  bateaux  de  passage  existant  dans  la  commune  sont  visités  p-ir  le  maire, 
de  concert  avec  Tingénieur  des  ponis-et-chaussées. 

^'omlnation  de  cinq  commissaiies-répartiteuis  dans  chaque  commune. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 


njLT. 


Ouverture  de  la  session  de  mai,  aux  époques  déterminées  par  M.  le  préfet.  La 
session  dure  six  semaines.  —  Règlement  du  «ompte  de  gestion  du  percepteur  popr 
1886.  Audition  du  compte  administratif  de  Texercice  1886.  Règlement  des  chapitres 
additionnels  au  budget  de  1887.  Exposé  du  budget  de  1888.  Examens,  pr  les  con- 
seils municipaux,  des  comptes  et  budgets  des  hospices  et  bureaux  de  bienfaisance, 
et  s''il  y  a  lieu,  des  fabriques.  —  Formation  du  budget  de  18S8.  Fixation  de  la  taxe 
alTouagère  et  des  autres  taxes  communales  ou  de  police.  Vote  des  prestations  et 
des  centimes  pour  les  chemins.  Vole  de  centimes  pour  Pinstruction  primaire.  — 
Vote  d''impôts  pour  les  dépenses  ordinaiies  ou  extraordinaires  de  1888, /Ctc. 

Le  maire  renvoie  au  conseil  de  fabrique  un  double  des  budgets  de  rétablissement 
religieux  pour  1888  et  des  comptes  de  1886,  ainsi  qut)  les  pièces  à  Tappui  de  ces 
comptes.  Le  conseil  de  fabrique  les  adresse  a  Parchevôque. 

Envoi  au  préfet  et  aux  sous-préfeis  des  budgets  et  de  toutes  les  pièces  qui  s'y  rat- 
tachent ainsi  que  des  votes  d''impûts,  faute  de  quoi  il  ne  sera  pas  donné  suite  à  ceux-ci. 

Les  percepteurs  reprennent  leurs  comptes  de  gestion  qu'ils  avaient  déposés  à  la  mairie. 

Publication  du  règleuient  pour  (es  mesures  à  prendre  contre  les  chiens  errants. 

Le  receveur  municipal  adresse  au  maire  l'état  lécapilulatil  sommaire  de  ses  opé- 
rations pendant  le  mois  écoulé. 


24 

Pendant  le  moit. 

Tournées  des  contrôleurs  des  contributions  directes  poor  les  mntatîons. 
Les  maires  doivent  avoir  soin  dVn  publier  PaTis,  sitôt  qn'il  leur  est  parvenu, 
Lesmairi's  des  communes  rurales  dressent  Pélat des  individus  à  vacciner. 
Envoi  au  préfet  y  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 


Première  quinzaine, 

La  récapitulotion  sommaire  des  opérations  financières  du  mois  écoulé  est  remUe 
m  maire  par  le  receveur  municipal. 

Les  maires  des  comnnuMes  et  les.  administrateurs  des  établissements  propriétaires 
de  bois,  doivtnt  envoyer  aux  préfets  les  propositions  de  coupes  extraordinaires.  Si 
cet  envoi  n*e&t  pas  fait  avant  le  i5  juin,  la  proposition  et  le  décret  qui  peut  en  être 
la  suite,  sont  reculés  d'aune  année. 

Prendre  toutes  les  mesures  de  sAreté  pour  qu^il  n^arrive  point  d^accidents  aux 
baigneurs. 

Surveiller  la  recolle  des  foins  et  prendre  aussi  à  cet  elTet  toutes  les  mesures  de 
police  jugées  nécessaires. 

Dans  le  mois. 

Les  receveurs  municipaux  envoient  à  la  préfecture  leur  compte  de  gestion  et  les 
pièc«>s  ù  Pappui. 

Rédaciioo,  par  MM.  les  maires,  de  la  liste  des  alTouagcs. 

Les  maires  font  connaître  an  préfet  le  nombre  d«*s  feuilles  de  papier  piésumées 
nécessaires  pour  les  re({i.sires  de  Pciat  civil  de  Tannée  suivante. 

Les  maires  doivent  prendre  le»  arrêtas  nécessaires  pour  que  les  habitant»  fassent 
arroser  le  devant  de  leurs  maisons,  et  pour  que  les  chiens  soient  muselfs  ou  tenus 
en  laisse  pendant  l.t  durée  des  grandes  chaleurs.  Autres  mesures  de  salubrité  et  de 
lûreté,  quand  elles  seront  jugées  nécessaires. 

Hemisedes  mandats  de  traitement  aux  agents  salariés  de  la  commune. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tnbleaudei  mercuriales. 

Dans  les  localités  importantes,  ei  lorsqu  il  y  a  lieu,  le  maire  fait  procéder  dans 
ce  mots  et  dans  les  mois  suivants  à  l'arrosement  des  rues  et  des  places  publiques. 

Publication  du  règlement  concernant  les  baigneurs  en  pleine  rivière. 


«miiiiBT. 

I^e  premier  dimanche,  session  trimestrielle  des  conseils  de  fabrique  (Décret  du 
3odécennbrc  1809). 

Or.lonnancement  des  traitements  des  employés  communaux  pour  le  trimestre 
écoulé. 

Première  dizaine. 

Les  receveurs  des  communes  et  des  hospices  drossent  l'état  trimestriel  de  situu> 
lion  de  caisse*,  lis  doivent  en  remettre  une  copie  au?   maires  ou  aux  ordonnateurs. 

Envoi  au  receveur  de  Pcnregistrenient  de  la  notice  des  décès  pendant  le  trimestre. 

Visa  du  répertoire  des  actes  soumis  à  Penregistrement. 

Envoi  sur  papier  libre,  par  lo  maire,  au  préfet  et  aux  sous  préfets,  des  actes  de» 
décès  survenus  parmi  les  membres  de  la  Légion  d^honncur  et  les  décorés  de  la  mé- 
daille militaire  pendant  le  dernier  trimestre. 

Pendant  le  mois. 

Les  maires  envoient  au.t  sous-prcfets  les  certificats  de  vie  des  enfants  trouvas  et 
abandonnés  placés  dans  leur  commune,  et  Pextrait  des  jugements  de  police  por- 
tant peine  dVmprisonnement  et  rendus  dans  le  trimestre  précédent. 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  police  envoient  aux  receveurs  de  Penregistrement 
Tétat  trimestriel  des  jugements  rendus  en  matière  de  police  municipale,  ot  portant 
condamnation  à  des  amendes. 


22 

LesgrefRers  des  tribunaux  de  police  correctionnelle  et  de  simple  police  envoient 
an  pi  éfel  l'extrait  des]  ogements  lendqs  pendant  le  semestre  précédent. 

Les  jeunes  gens  qui  veulent  entrera  Pécole  normale  primaire,  doivent  se  faire 
inscrire  au  secrétariat  de  l^inspection,  aux  époques  déterminées  par  Tarrété  du  préfet. 

Envoi  au  préfet  et  nux  sous-préfets  de  la  liste  nominative  des  condamnés  libères 
assujettis  à  la  surveillance,  décédés  pendant  le  trimestre. 

Envoi  du  rapport  sur  Tétat  des  récoltes. 

Convocation,  par  lettres  individuelles,  des  membres  du  conseil  municipal  pour 
la  session  d^août,  dès  que  Tépoque  en  et>t  fixée  par  le  préfet. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaioe,  du  tableau  des  mercuriales. 

Prise,  par  les  facteurs  ruraux,  de  Pempreinle  du  timbre  qui  est  flxé  à  demeure 
dans  la  boite  aux  lettres  de  chaque  commune.  Le  maire  doit  ôtre  présent  &  cette 
opération. 

Publication  de  la  liste  des  habitants  ayant  droit  à  Taffouage. 


AOVT. 

Première  quinzaine. 

Session  trimestrielle  et  légale  des  conseils  municipaux. 

Les  crédits  restante  voter  pour  1887  doivent  Pèlre  dans  celte  session. 

Approbation  de  la  liste  d'affouage  et  examen  des  réclamations. 

Remise  au  maire,  parle  receveur  municipal,  delà  récapitulation  mensuelle. 

pendant  le  mois. 

Dépôt  à  la  mairie  de  Tétat  nominatif  de  tous  les  contribuables,  habitants  assu- 
jettis à  la  patente.  Cet  état,  oii  doivent  être  consi^ées  toutes  les  réclamations  faites 
pendant  les  10  jours  de  son  dépôt,  doit,  à  Texpiration  de  ce  délai,  Ôtre  renvoyé  au 
contrôleur. 

Publication  de  Tarrèté  du  préfet  fixant  l'ouverture  de  la  chasse  et  des  prescriptions 
locales.  Les  maires  doivent  prendre,  de  leur  côté,  et  faire  exécuter,  sur  leur  terri- 
toire respectif,  toutes  mesures  propres  à  assurer  la  sécurité  publique  et  la  conser- 
vation des  récoltes  sur  pied.  ^ 

Knvoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Envoi  à  la  sous -préfecture  de  la  liste  des  affouagiste». 


SEPTK3IIBBE* 

Première  quinzaine. 

Le  bordereau  mensuel  de  la  situation  do  la  caisse  est  remis  au  maire  par  le  per- 
cepteur. 

Avant  le  10,  le  maire  reçoit  de  la  préfecture  les  procès- verbaux  d'estimation  des 
coupes  affouagères  de  Texercice. 

Pendant  le  mois. 

Ban  de  vendanges.  Les  maires,  après  avoir  consulté  les  prud'hommes,  prennent 
un  arrêté  pour  fixer  l'ouverture  soit  facultative,  soit  obligatoire,  des  vendanges. 

Envoi  au  prifet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Remise  au  garde  champêtre  et  aux  autres  agents  salariés  de  la  commune,  de  leur 
mandat  de  traitement  pendant  le  trimestre. 

Soumettre  à  l'approbation  du  sous-préfet  le  projet  d'adjudication  de  la  coupe 
•fTouagère. 

Fixer  par  un  airêlé  le  jour  où  commenceia  lu  grappillage. 

Les  maires  rappelleront  que  le  concours  d^admission  à  l'école  d'agriculture  ouvre 
le  1er  octobre,  et  que  les  demandes  d'inscription  doivent  ôtre  adressées  à  la  préfec- 
tu re  avant  le  i5  septembre. 

Avant  le  3o,  les  observations  des  conseils  municipaux  et  des  commissions  admi- 
nistratives sur  l'estimation  de  la  coupe  affouagère  doivent  parvenir  h  la  préfecture. 


23 


ocroviiis. 


LMtat  trimestriel  des  recouvrements  da  percepteur  est  visé  et  TencAisse  constaté 
pftr  le  maire  du  chef- lieu  de  percopiion. 

Le  premier  dimanche,  session  trimestrielle  des  conseils  de  fabrique.  (Décret  du 
30  décembre  1809). 

Première  dtxaine. 

Le  bordereau  trimestriel  de  la  situation  de  la  caisse  est  remis  par  le  receveur  mu- 
nicipal au  maire.  Ordonnancement  des  traitements  des  employés  communaux. 

Le  répertoire  des  actes  soumis  à  i'enregistiement  est  prôsenté  au  visa  du  receveur. 

Envoi  sur  papier  libre,  pur  le  maire,  au  préfet  et  aux  sous -préfets,,  des  actes  de 
décès  surTenuB  parmi  les  membres  de  la  Légion  d^honneur  et  les  décorés  de  la  mé- 
daille militaire  pendant  le  trimestre. 

Délivrance  des  certificats  de  vie  des  enfants  assistés. 

Pendant  le  mois. 

Du  1®'  octobre  de  chaque  année  au  i5  janvier  de  Tannée  suivante,  les  possesseurs 
de  chiens  devront  faireà  la  mnirie  une  déclaration  indiquant  le  nombre  de  chiens 
et  les  usages  auxquels  ils  sont  destinés,  en  se  conformant  aux  distinctions  établies 
en  Particle  premier  du  décret. 

Convocation  des  conseils  municipaux  pour  la  session  de  novembre. 

Les  maires  adjugent,  sMls  ne  Pont  déjà  fait,  Tentreprise  de  Pexploitation  de  la 
coupe  afTona gère,  et  envoient  à  Pinspecteur  des  forêts  copie  du  procès-verbal  d^adjn- 
dication . 

Les  greffiers  des  tribunaux  de  simple  police  envoient  aux  receveurs  de  Tenregis- 
ment  Tétat  des  jugements  rendus  pendant  le  trimestre  précédent,  et  portant  con- 
damnation à  l'amende. 

La  notice  des  décès  survenus  pendant  le  trimestre  est  envoyée  par  les  maires  aux 
receveurs  de  Tenregistrement. 

Les  percepteurs  envoient  aux  préfets  le  compte  des  impressions  fournies  aux  com- 
munes et  au  trésorier-payeur  général  leursdemandes  d'imprimés  pour  Tannée  suivante. 

Envoi  au  préfet  et  aux  sous-préfets  de  la  liste  nominative  des  condamnés  libérés 
assujettis  à  la  surveillance,  décédés  pendant  le  trimestre. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Le  oiairese  préparc  pour  prendre  part  aux  travaux  de  lu  commission,  qui,  sur  la 
Convocation  des  juges  de  paix,  doit  se  réunir  au  chef-lieu  de  canton,  dans  la  première 
haitaine  du  mois  de  novembre. 


Pendant  le  mots. 

Le  maire  reçoit  du  percepteur  la  récapitulation  sommaire  des  opérations  finan- 
cières elfectuées  pendant  le  mois  d'octobre. 

Le  ler,  terme  de  rigueur  pour  Penvoi  au  sous-préfet  ou  au  préfet  des  propositions 
do  travaux  à  faire  aux  édifices  diocésains,  et  portant  demandes  de  secours  à  PElat. 
(In«t.  min.  du  lo  juin  i853). 

Session  trimestrielle  et  légale  des  conseils  municipaux.  Celte  session  étant  la  der* 
nière  de  l'année,  c'est  l'occasion  do  jeter  un  coup  d'œil  en  arrière  et  de  songer  à  ré- 
gulariser les  parties  du  service  communal  dont  on  aurait  pu  s'occuper  précédemment. 
^  Vote  sur  la  vente  ou  lu  distribution  des  coupes  ordinaires  dos  bois  communaut  de 
l'exercice  suivant  et  sur  la  fixation  du  vingtième  revenant  au  trésor  sur  le  produit 
des  coupes  de  bois  délivrées  en  affouage. 

Réunion  d'automne  des  comités  âv  vaccine. 

Les  maires  procèdent  au  rcnoDvcllonient  des  baux  qui  sont  près  d'expirer.  Ils 
doivent  faire  viser  les  actes  de  vente  ou  de  location  par  le  receveur  de  Penregistre- 
meni,  dans  les  vingt  jours  d9  l'approbation  préfectorale. 

Les  percepteurs  procèdent  au  t'ccouvrcment  des  rôles  d'affouage  qui  leur  ont  été 
envoyés  approuvés,  ils  font  parvenir  «les  averlissemenls  individuels  à  toutes  les 
personnes  inscrites  sur  les  rôles,  et,  lorsque  le  délai  de  recouvrement  est  expiré, 
ils  remettent  au  maire  un  étal  général  des  contribuables  qui  ont  payé  la  taxe. 


21 

Les  états  de  situation  des  caisses  dVpnrsrne  doivent  être  envoyés  an  préfet,  au  plus 
tard)  dans  la  première  dizaine  de  novembre. 

Visité  générale  des  fours  et  clieminées  pour  s^assurer  que  le  ramonage' a  été  eflbe- 
tué  et  que  toutes  les  précautions  ont  pté  prises  pour  éviter  les  incendies. 

Envoi  au  préfet,  cliaqne  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 

Publication  des  rôles  de  prestaiion  en  nature  pour  les  chemins  vicinaux.  Le  maire 
certifie  cette  publication  sur  le  rôle  même. 

Adjudication  de  rentrepri»e  de  la  coupe  afTouagère,  dernier  délai. 

Avant  le  3o,  envoi  à  la  sous-préfecture  des  demandes  de  secours  sur  les  fonds  de 
"*  Etat,  formées  en  faveur  des  établissements  do  bienfaisance. 


DÉCEIHIBBB* 

Dans  la  première  dizaine  la  situation 'mensuelle  de  la  caisse  municipale  est  remiae 
au  maire. 

Le3i,  clôture  des  registres  de  Pétat  civil  (Code  civil»  Ifl),  et  des  engagements 
voluntaiies  reçus  par  les  maires  des  chefs-lieux  de  cantons. 

Clôture,  par  le  maire  du  chef-lieu  de  la  perception,  des  livres  des  percepteurs  et 
des  receveurs  municipaux  pour  Tannée  qui  finit.  Procès  verbal  en  triple  de  cette 
opération.  Vérificution  pur  le  même  maire  do  la  caisse  du  percepteur. 

Pendant  le  mois. 

Les  percepteurs  préparent  les  registres  nécessaires  pour  Tannée  qui  va  comment 
cer,  et  les  font  coter  et  parapher  par  le  maire  du  chef- lieu  de  la  perception. 

Les  maires  préparent  la  révision  des  listes  des  électeurs  communaux. 

Présentation  des  candidat»  pour  la  nomination  des  commissaires  répartiteurs. 

Les  maire»  signalent  les  changements  qui  surviennent  dans  la  liste  des  vétérinaires 
brevetés . 

Les  maires  des  communes  où  se  tiennent  des  marchés  publics,  assistés  d^une 
commission  spéciale,  (ont  procéder  au  pesngc  des  grains  de  la  dernière  récolte 
amenés  aux  derniers  marchés  de  ce  mois,  pour  déterminer  le  poids  légal  de  l^hecto* 
litre  de  chacun dVux,  et  ils  en  dressent  procès-verbal. 

(Convocations  des  électeurs  appelés  h  nommer  les  juges  des  tribunaux  de  commerce. 

Expiration  du  mois  de  délai  accordé  aux  contribuables  pour  opter  entre  le  paye- 
ment en  nature  ou  en  argent  de  lour  cote  de  prestation.  Communication  au  rece- 
veur municipal  du  registre  des  déclarations  des  contribuables.  Avis  aux  contribuables 
qu^ilsont  jusqu^an  premier  mars  pour  réclamer  contre  leurs  cotisations.  Enlèvement, 
s*il  y  a  lieu,  des  glaces  et  des  neiges. 

Avant  le  3i,  les  maires  sont  tenus  de  faire  les  quêtes  au  profit  delà  caisse dea 
incendiés,  et d^en  assunr  le  versement  avant  cette  époque  entre  les  mains  du  tréso- 
rier-payeur général  ou  des  receveurs  particuliers  d*arrondissement. 

Envoi  au  préfet,  chaque  quinzaine,  du  tableau  des  mercuriales. 


S8 

DEUXIÈME  PARTIE. 

DOCUMËOTS_GÉNÉRAl]X. 

CHAPITRE  PREMIER. 


PUISSANCES  EUROPÉENNES. 

FRANCE.  —  M.  Jules  GRitfT,  Président  de  la  Bëpubliqa^,  rédlu  pour  7  snt  le 
a8  décembre  i88î. 

ALLEMAGNE.—  Gcillaume  P'',  Frédtfric -Louis,  oé  le  33  mars  i797,roi  de  Prusse  le 
3  janvier  186I)  marié  le  11  juin  iS^c)  à  Marie-Louise-AugnsteCatberine  de  Saxe- 
Weimar,née  le  3o  septembre  181 1,  fille  de  feu  Cbarles-Prédéric,  grand  duc  de  Saze- 
Wrimar;  empereur  d^ÂlIemagne  lo  18  janvier  1871. 

États  tC Allemagne,  —  Les  Etats  seconds irps  de  TAIIomagne  se  composent  de  : 
Le  duché  d'Anhalt  ;  le  grand  duché  de  Bade;  le  duché  de  Brunswick;  la  Hesse 
grandMncalo;  la  principauté  de  Liohiensiein;  les  principautés  de  Lippe;  le  grand 
duché  de  Luxembonr)*  et  duché  du  Limbourg;  les  grands  duchés  de  Meckicmbourg; 
le  grand  duché  d^Oldenbourg ;  les  principautés  de  Reu^s  ;  les  duchés  de  Saxe;  l«s 
priiicipanU'a  de  Schwartzbourg;  la  principauté  de  Valdcck  et  Pyimonl;  et  le  comté 
de  Waldee  i*t  Limpourg. 

AUTRICHE.  —  FaANçois-Joseph  I**",  Charles,  né  le  18  août  i83o,  empereur  d'Au- 
triche, roi  de  Hongrie -et  de  Bohème,  Htc. ,  le  2  décembre  iS^S,  marié  le  34  "^"^  i854, 
à  Elisabetfa-Amélie-Eogéoie,  née  le  ^4  décembre  18)7,  fllie  de  Maximilien  Joseph, 
doc  de  Bavière. 

BAVIÉKE.  —  Otbo^,  Guillaume,  né  le  37  avril  1848,  fils  de  Maximilien  II,  roi 
eojoillei  1886. 

BELGIQUE.  —  Léopold  II,  Louis-Philippe-Marie-Victor,  né  le  g  avril  i835,  roi 
le  lodrcembre  i865,  marié  li*  ai  août  f85),  &  Marie-Henrieite-Anne,  née  le  33  août 
i8.'{6,  fille  de  feu  Parchidue  Joseph,  palatin  de  Hongrie. 

DANEMABCR.  —  Cbristian  IX,  né  le  8  avril  1S18,  roi  le  i5  novembre  i863,  marié 
le  36  mai  I843,  &  Luuisé-Wilholmine-Frédérique-Caroline-Auguste-Julie,  née  le  7 
septembre  1817,  fille  de  Guillaume,  Landgrave  de  Hesse-Cassel. 

ESPAGNE.  —  RBiNiàRB  Marie-Christi ne-Henriette- Désirée-FcHci lé,  née  le  ai 
juillet  18^8,  veuve  d^Alpbonse  XII,  décédé  le  a5  novembre  i885,  filie  de  Charles- 
Ferdinand,  archiduc  d''Aulrichc,  régente  du  royaume  pendant  la  minorité  de  la 
princesse  Mercedes. 

GRANDE-BBETAGNE  ET  IRLANDE.  ~  Victoria  !'«,  Alexandrine,  né  le  34 
mai  1819,  reine  de  Grande-Bretagne  et  d'Irlande  le  30  juin  1837,  veuve  de  François- 
Atbert-Auguste-Cbarles-Emmanuel,  duc  de  Saxe-Cobourg-Gotha. 

GRÈCE.  —  Gborges  i*',  Chrétien-Guillaume-Ferdinand-Adolphe,  né  le  34  dé. 
Mmbre  i8)5,  roi  le  3o  mars  i863,  marié  le  37  octobre  I867  à  Olga-Constantinowna, 
néi!  le  3  septembtc  i85i,  fille  du  grand  du^  Constantin  dû  Russie. 

ITALIE.  —  HoHBSRT  1*',  Henier-Charles-Emmanucl- Jean-Marie-Ferdinand- 
Eagène,  fils  de  Victor-Emmanuel  il,  né  le  I4  mars  18i{,  marié  le  32  avril  1868  à 
Msrgneriie-Marie-Th'>rèse-Jeanne,  princesse  de  Savoie,  sa  cousine. 

MONACO  (principauté  de).  — Cbarlbs,  Honoré  Grimaldi,  né  le  8  décembre  I818, 
prince  de  Monaco  le  ao  juin  18ô6,  veuf  de  Antoinette-Ghislaine,  comtesse  de 
Méfode. 

PAYS-BAS  —  GuiLLADMK  IIL  Alexandre-PaulFrédéric-Louis,  né  le  «9  février 
1817,  roi  des  Pays-Bas  le  I2  mai  18J9,  marié  le  18  juin  i83q,  à  Sophie- Frédiérique- 
Mitbilde,  née  le  17  juin  18I8,  fille  de  Guillaume  1*'',  roi  de  Wurtemberg,  veuf  le 
3  i^ln  I877  ;  remarié  le  7  Janvier  1879  4  AdéiaIdc*Emma,  princesse  de  Waldeck- 
qrDont,  née  le  9  «Tril  <858t 


5« 

PORTUGAL.  —  DoH  Luiz  I*'',  PhiUppe-Marîa-Fernando-Pedro-de-Alcantara-An- 
tonio-Miguel-RaphaêlGabriel-Gonzagua-Xavier-Francisco-de-Assises-Joao-Augusto- 
Julio-Volfando,  né  le  'i\  uctobre  i838,  roi  de  Portugal  et  des  Algarves  le  ii  noveiQ- 
brc  1861,  marié  le  07  novembre  ISCi'J  à  Marie  Pie,  née  le  16  octobre  1847,  ^'^^  ^^ 
feu  roi  Victor-Emmanuel. 

RUSSIE.  —  Alexandre  111  Alexandrovitsch,  ne  le  2G  février  i845,  empereur  de 
toutes  les  Bussies,  2  mars  1881  ;  marié  le  a8  octobre  1S6G  à  Marie-Feodorowna, 
née  le  26  novembre  18479  GHc  de  Christian  IX,  roi  do  Dnnemarck. 

SAINT-SIEGE.  —  Léon  XIII,  Giocchino  Pecci,  né  à  Carpînelto  le  2  mars  iSio, 
élu  pape  à  Rome  le  20  février  1878. 

SAXE  (Royaume).  —  Albert,  né  le  23  avril  i8a8,  roi  le  q7  octobre  1878,  marié 
avec  la  princesse  Caroline  Wasa. 

SUÉDE  et  NORVEGE.  —  Oscar  II  (Frédéric),  né  le  31  janvier  1829,  roi  le  18 
septembre  1873,  marié  le  6  juin  1857  à  Sophie  Wilhelmine,  née  le  9  juillet  i836, 
fille  de  feu  uuïllaume,  due  de  Nafssau. 

SUISSE.  —  M.  Wciti,  président  de  la  Confédération  et  du  Conseil  fédéral. 

TURQUIE.  — Sultan  Abd-ul-Hamid,  né  le  16  chaban  i258de  THégire  (22  septembre 
1842),  empereur  le  3i  août  1876. 

WURTEMBERG.  —  Cbarles  I«^  Frédéric-Alexandre,  né  le  (>  mars  i833,  roi  le 
aS  juin  1864,  marié  le  i3  juillet  1846  a  Olga-Nico!aiewna,  née  le  3o  août  1822,  fille 
de  feu  Nicolas  I^*",  empereur  de  Russie. 

AMBASSADEURS  ET  MINISTRES  FRANÇAIS 

RéSIDANT  PRÈS  LES  PDISSANOSSBTRAriGfeRBS. 

Allemagne.  —  M.  Herbetle,  ambassadeur  à  Rerlin. 

Autriche.  —  M.  Decrais,  ambassadeur  a  Vienne. 

Bavière.  —  M.  Mariani,,  chargé  d'affaires. 

Belgique.—  M,  Bourée,  envoyé  extraordin.  et  ministre  plén.,  à  Bruxelles. 

Brésil.  —  M.  le  comte  Aroelot  de  Chaillou,  env.  extr.  et  min.  i)Ién.,  à  Rio-Janciro. 

Chili.  —  M.  N ,  envoyé  extr.  et  ministre  plénipotentiaire,  à  Santiago. 

Chine,  —  M.  Constans,  envoyé  extraordinaire,  à  Pékin. 

Confédération  argentine  et  Paraguay.—  M. Bouvier,  min.  plénip.,  à  Buenos-Ayres. 

Danemarck.  —  M.  Thomson,  envoyé  extr.  et  min.  plénip.,  a  Copenhague. 

Egypte.  —  M.  le  comte  d'Aunay,  ministre  plénipotentiaire. 

Espagne.  —  M.  Cambon,  ambassadeur  à  Madrid. 

Etats-Unis  (Amérique-septentrionale).    —  M.   Roustan,  envoyé  extraordinaire  et 

ministre  plénipotentiaire,  à  "Washington. 
Grande-Bretagne  et  Irlande.  —  M.  Waddington,  ambassadeur  à  Londres. 
Grège.  —  M.  Montbolon,  envoyé  extraord.  et  ministre  plénip.  à  Athènes. 

Haïti.  —  M.  N ,  ministre  plénipotentiaire  à  Haiti. 

Italie.  —  M.  le  comte  de  Mouj^,  ambassadeur,  à  Rome. 
.Tapon.  —  M.  Sienkiewicz,  ministre  plénipotentiaire,  à  Yeddo. 
Maroc.  —  M.  Féraud,  ministre  plénipotentiaire^  à  Tanger. 

MEXIQUE.  —  M.  N ,  envoyé  exti.  et  ministre  plén.,  à  Mexico. 

Monténégro.  — M.  Palrimonio,  chargé  d'afifa ires. 

Monaco.  —  M.  le  baron  de  CoUonges,  consul. 

Pays-Bas.  —  M.  Legrand,  envoyé  extr.  et  ministre  plénip.,  à  La  Haye. 

PÉROU.  —  M.  de  Tallcnay,  envoyé  extr.  et  ministre  plén.  à  Lima. 

Perse.  —  M.  De  Balloy,  ministre  plénipotentiaire,  à  Téhéran. 

Portugal.  —  M.  Billot,  envoyé  extraord.  et  mini><tre  plénipot.,  à  Lisbonne. 

Roumanie.  —  M   de  Goutouly,  envoyé  extr.  et  ministre  plen.,  à  Bucharest. 

Russie.  —  M.  de  Laboulaye,  ambassadeur,  à  St-Pétersbourg. 

Saint-Siège.  —  M.  Lefebvre  de  Béhaine,  ambassadeur,  à  Rome. 

Serbie.  —M.  Millet,  envoyé  extraord.  et  ministre  plénip.,  à  Belgrade. 

Suède  et  Norwège  —  M.  Barrère,  envoyé  extraordinaire  et  ministre  plénipotentiaire, 

à  Slockolm. 
Suisse. —  M.  Emmanuel  Arago,  ambassad.  près  la  Confédération  helvétique,  à  Berne. 
Turquie.  —  M.  de  Montcbello,  ambassadeur  à  Coostantinoplc. 
Venezuella.  —  M.  Thiessé,  envoyé  extraordinaire. 


17 


FRANCE 

M.  Taies  G&iVY,  Président  de  la  République. 

MINISTRES. 

MM.  Goblet,  ministre  de  rîntériciir  et  des^aUes,  président  du  Conseil. 
Flourens,  ministre  des  affaires  étrangères. 
Bertbelot,  ministre  de  rinstrqctioo  publique,  et  des  beaux-arts. 
Sarrien,  minisire  de  lajostice. 
Danpbin,  ministre  des  finances. 
Générml  Boulanger,  ministre  de  la  gnerre. 
Contre-amiral  Aube*,  miniatre  de  la  marine  et  des  colonies. 
Lockroy,  ministre  du  commerce  et  de  Kinduslrie. 
Mlllaod  E  ,  ministre  des  travaux  publics. 
Develle,  ministre  de  Tagrieulture. 
Granet,  ministre  des  postes  et  des  télégraphes. 

Colonies  : 

Algérie  :  M.  Tirroan,  gouverneur  civil.  —  Mabtiniqcb  :  M.  Allègre,  gouverneur.  — 

Guadeloupe:  M.  Le  Boucher,  gouverneur.  —  Gdyanne  Française:  M.  Le  Cardinal, 

(gouverneur.  —  Cochincbinb:  M.  l'bilippini,  gouverneur. —  Iles  St-Pierrb  et  Miqublom 

(Amérique):  M.  de  Laucolbe,  commandant.  —  Sénégal  :   M.  Genouille,  gouverneur. 

—  Lb  Gabom  :  M.  Bories,  commandant.  —  La  Rédniom:  M.  Ricbaud,  gouverneur.  — 
Matottb  (Afrique):  M.  Ferriez,  commandant.  — Nossi-Bé:  .M.  Clément,  comman- 
dant.—  Etablissements  i>e  lIndb  :  M.  Manès,  gouverneur.  —  Établissements  de  l'Océa> 
NIE:  M.Lacascade,  gouverneur.  —  Nouvelle-Calédonie:  M.  Nouet,  gouverneur. 

Pays  de  proieciarats. 
Madagascar  :  M.  Le  Myre  de  Villcrs,  résident  général.  —  Tonein  ;  M.  Bihourd,  ré- 
sident ^néral. — Ti7NisiB  :  M.  (Vlassicault,  résident  généi al. ~ Cambodge  :  M.  Georges 
Piquei,  résident.  — 

SÉNAT 

Bureau  : 
MM.  Le  Royer,  président;   Humbort,  Teisserenc  de  Bort,  Magnin,  Peyrat,  vices- 
présidents;  Barbey,  llenis,  Milloud,  Gayot,  de  Vernissac,  Clément,  secrétaires; 
Corbon,  Général  rélissier,  Bampont,  questeur:». 

Sénateurs  inamovibles  : 

Eluspar  V Assemblée  nationale  :  MM.  d^Audiffret-Pasquier.  —  Barthélemy-Sl-Hiiaire. 
«-  Béreoger.  —  g'*  Billot.  —  Calmon.  —  Carnot  père.  —  Cazot.  —  g'*  de  Chabron. 

—  colonel  de  Chadois.  — Corbon.  —  Cordier.  —  Corne.  —  de  Cornulier-Lucinière. 

—  Uenormandie.  —  Duclerc.  —  Dumon.  — Fouberi  —  Frébault.  —  Gouin.  — 
Homhert.  —  amiral  Jaurès.  —  Kolb-Bernard.  —  Krantz.  —  Laurent-Picbat.  — 
Leiioyer.  —  deLorgeril. —  Luro.  —  Magnin.  —  de  Malleville.  —  Martel.  — 
de  Montaignac.  —  Pajot.  —  Rampont-Lccbin.  —  Hervé  de  Saisy.  —  Scbérer. — 
Scheurcr-Kesiner.  —  Schœlcher.  —  Jules  Simon.  —  Testelin.  —  Théry.  —  de 
Trftville.  —  Tribert.  —  Wallon. 

Élus  par  le  Sénat:  MM.  AUou.  —  Baragnon.  —  Bardoux.  —  Berthelol.  —  Brun. 

—  Buffet.  —  0"*  Campenon    —  de  Carayon-Lalour.  —  Chesnelong.  —  Ciamageran. 

—  Deschanel.  —  Dîetz-Monin.  —  Didier.  —  général  Farre.  —  Grandporret.  — 
p/'  Grestey.  —  Albert  Grévy. —  amiral  Jauréguiberry.  —  LaUnnne.  —  John  Lemoine. 

—  Macé.  —  de  Marcère.  —  Yice-amiral  Peyron.  —  de  Pressensi-.  —  Tirard.  — 
Oscar  de  Vallée.  —  de  Voisins-Lavernicre. 


Sénateurs  par 

Ain.  —  Mercier,  Goujon,  N. . . . 
Aisne.—  Waddington,  Séblint* ,  Malézieux. 
Allier.  —  Chanteraille,  Cornil,  Bruel. 
Alpes  (Basses-).  —  So astre,  Bouteille. 
Alpes  (Bautes-). —  Guiffrey,  Xavier  Blanc. 
Alpcs-Maritimes. —  Chiris,  Léon  Pi.enaull. 
Ardèche.  —  Chalamet,  Pradal. 
Ardennes.  —  Péronne,  Gailly. 
Ariçge, —  Frézoul,  Vigaropy. 
Auhe.  —  Gayot,  Tézenas. 


Départements  : 

Aude.  —  Lades-Gout,  Marcou. 

Avejron.  —  Mayran,  Oelsol,  Cacombe. 

BoucheS'dU'Rhône.  -*  Challemel-Lacour, 
Barne,  Velten. 

Calvados.  —  Bêcher,  Laval ley/  do  Saint- 
Pierre  (vicomte). 

Cantal,  —  Devès,  L.  Cabanes. 

Charente.  —  Brémond  d*Ars,  Canrobert. 

Charenlê'Inft Heure.  —  Mestreau,  Combes, 
Barbedette. 


28 


Cher,  —  Peaiidecepf,  Girault. 

Corrète.-^  bar.  La  fond  de  S*- Mur,  de  Sal. 

Corse.  —  de  Casablanca,  Fcraldi. 

Côte  d'Or.  —  Mazeau ,  Hiigot. 

Côtes^u-Nord. —  Marquis  de  Carne,  comte 
de  Tréveneuc.  marquis  de  PAngle- 
Beaumanoir,  Hérou  de  Pécausiet. 

Creuse,  —  Parry,  N . . . 

Dordogne,  --  Roger,  Garrigat,  Dussolier. 

Dottbs.  —  Oudet,  Gaudy. 

Drôme,  —  Fayard,  Loubet. 

Eure.  —  Comte  d'Osmoy,  G*'  Lccointe. 

Eure-et-Loir. —  Emile  Labiche,  N . . . . 

Finistère.  —  Haina  du  Frétay,  SoubiçoU) 

Le  Guen,  de  Raisroes. 
Gard.  —  Meinadier,  Claris,  Dide. 
Garonne  {Haute-).'"  Hcbrard,  Caniparan, 

Ferai. 
Gers.  —  Lacave-Laplagne,  Balbie. 
Gironde.  —  Dupouy,  Callen,  Issariier, 

de  Lur-Saluces,  Caduc. 
Hérault.  —  Gaston  Bazillo,  Combescure, 

Griffe. 
lîle^et  Vilaine.  —  Roger  Marvaise,  amiral 

Véron,  Le  Haslard. 
Indre.  —  Clément,  comte  de  Bondy. 
Indre-et-Loire.  —  Guinot,  Fournier. 
Isère,  —  Kymard-Duvernay,    Couturier, 

Marion. 
Jura.  —  Général  Grévy,  Thurel. 
Landes,  —  B*"*  de  Ravignan,  de  Gavardîe. 
Loir'et'Cher.  —  Bozérian,  Oufny. 
Loire.  —  Arbel,  Chavassieu,  Brcssard,  N. 
Loire  (Haute-),-^  De  Lafayetie,  Vissaguet. 
Loire-Inférieure.  —  Baron  de  Lareinty,  de 

LavrignaiS)  Espivent  de  la  Viileboisnet, 

Guibourd,  Décrois. 
Loiret,  —  Dumesnily  Robert  do  Massy. 
Lot,  —  Beral,  de  Vcrninac. 
Lot-et-Garonne.  —  Faye,  Laporte,  Pons. 
Lozère.  —  Roussel,  de  Kozières. 
Maine-et-Loire.  —  Le  grnéral  d^ndigné, 

baron  Léon  Le  Guay,  Blavier. 
Manche,  —  Lenoêl,  Labiche,  Sébire. 
Marne. —  Diancourt,  Uauphinot, 
Mame{Haute). — Général  Pélissier,Donnot 
Mayenne.  —  Gén*  DuboysFresnay,  Denis. 
Meurthe-et-Moselle.  —  Volland,  Marquis. 
Meuse.  —  Boulanger.  Develle.  ^ 

Morbihan,  —  Audren  de  Kcrdre),  comte 

de  la  Monneraye,  Fresneau. 
Nièvre,  —  TenaiMe-Saligny,  Massé. 
Nord,  —  Général  Faidberbe,  Massât  du 

Biest,  Merlin,  Fournier,  Fiévet. 


Oise.  —  D^Andlau,  Cuvinot,  Lagarhe. 
Orne. — De  la  Sicotière,  Poriquet,  Libert. 
Pas-de-Calais, —  Huguet,  Demiantte,  li'aris, 

marquis  d^Havricourt. 
Puy-de-Dôme.    —    Guyot-Lavaline,    Sal- 

neuve,  Goutay,  Girot-Pouzol. 
Pyrénées   (Basses-).    —   Marcel    Barthe, 

Lncaze,  Plantié. 
Pyrénées   (Hautes-),  —    Général  DcHlis, 

Dupré. 
Pyrénées-Orientales.  —  Emmanuel  Arago, 

Fscarguel. 
Rhin  {H.-)  (Belfort).  —  N. . . . 
Rhône.  —  Guyot,  Munier,    Ed.  Millaiid, 

Ferras. 
Saône  (Haute-).  —  Noblot,  Jobard. 
Saône-et-Loire.   —    Général  GuillemauU, 

Demole,  Malh«»y. 
Sarthe.  —  Cordelel,  Rubillard,  Le  Mon- 

nier. 
Savoie.  —  Carquct,  Parent. 
Sawoie  (Haute-).  —  Chaumontel,  Chardon. 
Seine.  —   Peyrat,  Tolain,  G.  Martin,  De 

Freycinet,  Songpon 
Seine-Inférieure.  —  Pouyer-Querlier,  An- 

cel,  général  Robert,  Lizot. 
Seine-et-Marne. —  Fou*  barde  Careil,  Du- 

fraigne. 
Seine-et'Oise.  —  Léon  Say,   Feray,   Mazt^, 

Coilbert-Boucher,  Journault. 
Sèvres  (Deux-).  —  Bergeon,  Emile  Gariàn 

de  Balzan. 
Somme.-—  Dauphin,  Magniez,  Fréd.  Petit. 
Tar/i.— Rigal,  Barbey. 
Tarn-et-Gar.  —  Dclbreuil,  Garrisson. 
Var.  —  Charles  brun,  Ferrouillat. 
Vaucluse.  —  Genr,  ^aquct. 
Vendée.  —  G  a  udt  uea  u ,  de  Béj  a  rry ,  Ba  Iga  n . 
Vienne.  —  G»' Ladmirault,   g'  Arnaudean, 

de  Beuuchamp. 
Vienne  (Haute-).  —    Teisserenc  de  Borl, 

Pénicaud. 
Vosges.  —  Claude,  George,  Kiener. 
Yonne.  —  Charton,  Guirbard. 

ALGÉRIE 

Alger ^   Mauguin.    —   Oran,   Jacques.   — 
Constantine,  f^orcioli. 


COLONIES 

Martinique^  Michaux. 
>  Guadeloupe,  Isaac. 
I  Réunion,  Milbet-Fontaraîiie. 
I  Inde,  J.  Hébrard. 

1 


CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS 

Bureau  : 

MM.  Charles  Floquet,  président  ;  A.  de  La  Forge,  E.  Lefèvrc,  Develle,  Buyat,  vlcc- 
présldenis  ;  Bovlcr-Lapierre,  Dutailly,  Brousse,  Etienne,  Tbieasé,  Compayré, 
de  la  Bil liais,  Bénaret,  secrétaires)  Nadaud,  Madier  de  Montjau*  Margaine^ 
qnettmra 


29 


Représentants  par  Départements  : 


MM. 


AiM.  —  Giguei,  Poclion,  Tondu,  Pradon, 

Philippon,  Ducher  (Claude). 
AisME.  —  Ciesguillie'-,    Ganauit,    Villain, 

Ringuier,  SaDdrique,  Turquet,  Dupuy, 

Rigaut. 
Allieb.  —  Labussière,  Préveraud,  Simon- 
net,  F.  Maifaé,  Aiijanie,  HondHleux. 
ALPE:((Ba88es). —  An'irieui,  Proal,  Suquet. 
Alpes  (Haules). — Laurençon,  Grimaud, 

Cbaix. 
Alpes  (Ma  ri  limes). —  Borriglionc,  Boure, 

Ruuvier. 
AsDÈCHE.  —  Fougiro),    VielfauT,   Boissy- 

d'Auglas,  Ciaczel,    DaguLihem,  Saint- 
Prix. 
Arde!<?(Es.  —  Corne.iu,  Neveux,  Gobron, 

Fagot,  Jacquemart. 
Ariège.  —  Lashaysses,   Senteriac,  Pons- 

Taude,  Sans-Leroy. 
AcBE.  —  de  Koys,  Michon,  Baltet, Casimir 

l^erier. 
AcDE.  —  Papinaud,  Marly,  Turrel,  Thé- 

ron,  Wickersheimci'. 
AvEYHU!!. —  Cibicl,  Barascud,  de  Benoit, 

Calvct-Rogniat,  Roques,  de  Montcty. 
Belfort.  —  Viellajd,  Relier. 
BoccuEs-DU  RflOMB.    —   Leydet ,    Camille 

Pdletan,     Granet,      Hcytral ,      Cloi^ts 

Hngues,  Pally,  Chovillon,  Boyer. 
Calvados.    — •   Ûelafossd,    baron    (xérard, 

C(tibfîrt-Laplace,Dcsloges,  de  Cornulier, 

Paulmior,  de  Wiit 
Caatal.  —  Bastid,  Lascouibes,  Amagat, 

Olianson. 
Cbakk^te.  —  Larocbe-Joubert,   ArMcus, 

GanÎTetf     Cunéo    d'Ornano,     fi<ireaa- 

Lajanadie,  de  Champvallier. 
CHASBSTe-IxFËRiECRE.    —    Ëscha&serîaux, 

Jolibois^  Hoche,  Roy  de  Loulay,  Vast- 

Vimeux,  Ouchàtel.  Delmas. 
Cher.  —  Henri  Biisson,  Pernollct,  Mellot, 

Lesagc,  Henri  Marel,  Pajoi. 
CoBBÊzB    —    Vacher,  Labrousse,  Borie," 

Oeie&tablei  Brugeiiles. 
Corse. —' Arène,  Aalima,  Ccccaldi,  Su- 

sini. 
(-ôte-dVJr.  —  Leroy  (Arthur),   Lovèque, 

Joigoeaux,SpulIer,  Sadi-Caruot,  Dubois. 
CÔTES^o-NoRD .  —  Le  Prévost  de  Launay, 

Olivier,    Billion,    de    TArgentaye,    de 

Kergariou,deRelizal,Garnier-Bodéiéac, 

Bohchcr-Delatigle,  Lai  ère. 
Ckedse.   —  Cornudet,    Martin    Nadaud, 

Lacole,  Cousset. 
OoRDOc^iB.  —  Chavoix,  Brugôre,  Escande, 

Theulier,  Fonbeltc,  Gadaud,  Lamothe- 

Pradelle,  de  la  Balut. 
DooBs.  —  Beaaquier,   Viette,    Bernard, 

DioDys  Ordinaire,  Jules  Gros. 


J  UadHK.  —  Madier  de  Monijau,  Bizarelli^ 

Richard,  Chevandier,    Maurice  Faure. 
Eure.  —  Raoul  Duval,  Louis  Passy,  Fou- 

quet,  Sevaisire,   de  ïa  FerrièrCi  Papou. 
Eoiis-ET«LoiRB.    —    Mnnnoury,     Noêl« 

Parfait,  Milochau,  Monoury. 
FiiffiSTBHS.  —  de  KersaubOii,  Freppel,  de 

Kerntcnguy,  do  Saint-Luc,  de   Legge, 

ChevtHotte,   Rou&sin,   Boucher,    Léon 

Lorois,  do  Saisy. 
Gard.    —   Desmons,    Bousquet,    Jamais, 

Gaussorgue,  Crémieux,  GINy. 
Garorhe  (Haute).  —  Niel,  J.  Pion,  Ger- 

maiu,    Constans,     Abeille,     Duportal, 

Calés. 
Gers.    —  Deynaud,  Paul  de  Cassagnac, 

Faurc,  Peyrussc. 
GiR0?(bB.  —  Cazauviclh,  Lalande,   Faute, 

L^^on  Lnroze,  Obissier-St- Martin, Monis, 

Ail'red  Laruze,  Gilbert,  Mérilion^  Steeg, 

Raynal. 
Hérault.  —  Vernhes,  Vernièrea,  Ménaid- 

Uorian,     Salis,     Gattier,    Razimbaud, 

Déandreis. 
Ulb-et-Vilainb. —  Pinault,  René  Brice, 

Waldeck-  Rousseau ,     Martin-FeulHée, 

Hovias,  Durand,  Hécipon,  Le  Hérissé. 
Imdre.  —  Benazet,  de  Saint- Martin,  Paul 

Dufour,  Lejeune,  de  Bonneval . 

fifDRE-ET-LoiRB.  -  Belio,  Rivière,  Joubcrt, 
W  il  son,  PessoD. 

Is&RB.  "  Rivet,  Bovier-La pierre,  Guil- 
lot,  Saini-Romme.  Ant.  Oubost,  Buyat, 
Uorand-Savuyat,  Rey,  Lombard. 

Jura.   —    Gagneur,    Poupin,    Cbamber- 

land,  Reybcit,  Bourgeois. 
Landes.  —  Léglis'),  Beucau,  Jumel,  Lous* 

talot,  Sourignes. 
Loir-kt-Cber.  —  Deniau,  Tassin^  Julien, 

deSoonier 
Loihb.    —    Levet,    Reymond,    Audiffied, 

Keiiillel,Ctoizet-Fotirneron,  Bourganel, 

Duché,  Irabert,  Laur. 

Loire  (Hauio^.  —  Dupuy,  Hinachon,  St- 
Ferréol,dRla  Bâtie,  Rîimillet-Charretier. 

LoinB-]»FÊRiEURE.  —  Giuout  de  Fcrmou, 
Cazenove  de  Pradine.<,  de  1  a  Biliais, 
de  Juigné,  do  La  Rochelle,  de  La  Tur* 
melière.  Le  Cour,  Gaudin,  de  La  Fer* 
ronnays. 

LoiKET.  --  Rernler.  A.  Cochery,  Fousset, 
Devade,  Viger,  G.  Cochery. 

Lot.  —  De  Va  Ion,  le  comte  Mural,  baron 
Dutour,  do  Lambcrterie. 

Lot-et-Garonne.  —  Fallières.  Sarrette, 
Deiuns-Moniaud,  Leygue.^,  de  Monde- 
nard. 

LozBRB.  —  Pelisse,  Jourdan,  Bourilles. 


30 


Maine-et-Loire,—  De  Scland,  de  Maillé, 
de  la  Bourdonnayc,  de  Tervcs,  Cheva- 
lier, Merlé,  F.  Berge,  Faire. 

Manche.  —  RauHiie,  de  La  Maninière, 
▼ice-amiral  de  Gneydon,  E.  Chevalier, 
Ronvattier,  Gfludin  de  Villaine,  Liais^ 
dn  Mesuildot. 

Marre.  —  H.  Faure,  Blandin,  Margaine, 

.    Guyot,  Derevoge,  Menesson. 

Marne  (Haute).  >-  DutaiMy,  Bizot,  Da- 
Délie  Bernardin,  Sleenackers. 

Mayenne.  —  Leblanc,  Bigot,  de  Vaujuas- 
Langan,  dePlazanet,  Barouille. 

Meurthe-et-Moselle.  —  Mézières,  Viox , 
OuvaiiXy  Noblol,  Munier,  Cordier. 

Medse  —  Develle,  Liouviile,  Buvignier, 
Royeri  GiUet. 

Morbihan.  —  Martin  d^Auiay,  prinre  de 
Léon,  de  Lanjuinais,  de  Mun,  du  Bodan, 
Lorois,  de  Lamarzelle,  Caradec. 

Nièvre,  w.  Hérisson,  Laporic,  Tbnrigny. 
Oucoudray,  Bergfr. 

Mord.  —  Des  Boiours,  Renard,  Legrand 
de  Lécelles,  Plichon,  Br&me,  Jonglez, 
Baurar ne-Leroux,  Maurice,  LeGavrian, 
de  Martiroprey,  Morel,  Lefèvrc-Ponta- 
lis,  Le  Roy,  Déjardin-Verkinder.  de 
Frescheville,  Botriau,  Bergerot,  Lepou- 
tre,  Tbeliier  de  Poncheville,  Trystram. 

Oise.  —  Duc  de  Mouchy,  Chevreau,  de 
TAigle,  Léon  Martin,  de  Cbalenay, 
Duchesne. 

Orne.  —  De  Mackau,  Gcvelot,  Dugué  de 
la  Faucon nerie,  Roulleaux-Dugage,  de 
Turenne,  de  Lévfs-Mirepoix. 

Pas-de-Calais.  —  DclHsse,  Lefebvie  du 
Prey,  Hermary,  L^-vert,  Taillandier, 
Sens,  Dussaussoy,  de  Rosamel,  Adam, 
de  Partz,  de  Lhomel,  de  Clercq. 

PoT-DE-DôHB. —  Barrière,  Gomot,  Laville, 
Lo  Guay,  Gaillard,  G uyot- Dessaigne, 
Duchasseint,  Cbantagrel,  Blalin. 

Pyrénées  (Basses).  —  D'Arisie,  Labat,  de 
Luppé,  flarispe,  de  Laborde^Neguez, 
Destandeau. 

Pyrénées  ^Hautes-).  —  Cazeaux,  Féraiid, 
de  Bretcuil,  Soucaze. 

Pyrénées-Ob. —   Floquet,  Brousse.  Vilar. 

Rbôke.  —  Ballue,  Lagrange,  Marinonnier, 
Ed.Thiers,  Million,  Ghavanne,Tbcvene!, 
Cuillaumon,  Burdeau,  Rochot,Jacquier. 

Saône  (Haute-).  —  Marquiset,  Vetsigny, 
Noirot,  Baîbault,  Levrey. 

SAâ!<E-BT-LoiRS.  — de  Lacretelle,  Boysset, 
Loranchet,  Sarrien,  Guillemaut,  Pru- 
don,  Simyan,  Magnien,  Boullay. 

Sartbe.  —  Galpin,  de  La  Hochefoucauld, 
Leporché,  Vaillard-Ducléré,  d^Aiiléres, 
Cavaignac,  Legludic, 

Savoie.— 'Car ret|  Blanc, Horteur, J. Roche. 


Savoie  (Houle*-),  —  Philippe,  Ducroz, 
Duval,  Folliet. 

Seine. ~  Lorkroy,  A.  de  La  Forge,  Allain- 
Targé,  Barodet,  Cantagrel,  Lefèvre, 
Farcy,  de  Lanessan,  Frébault,  F.  Passy, 
Forest,  Kaspail,  Brclay,  Matbé,  Ger- 
main Casse,  Sigismond  Lacroix,  De- 
lattre/  Bourneville,  T.  Révillon,  Latent, 
ViKeneiive,  Laisant,  de  Horedia,  Yves 
Cyuyot,  Dieytus,  Michelin,  Roque  de 
Filiol,  Picbon,  Hude,  Cameiinat,  Basiy, 
Gaulicr,  Labordére,  Maillard,  Mille- 
r>ind,  Achard,  Brialou,  de  Douville- 
Maillefeii. 

Seine -Infér.  —  Troua  rd-R  toi  le,  Peulevey, 
Casimir  Pcrier,  Félix  Faure>  Tbiessé, 
Duvivier,  Dautresme,  Waddington^ 
Lecbevallier,  Lesouef,  Bicard,  Sif gfried^ 
Lyonnais. 

Seime-et- Marne.  —  Preret,  Lefebvre, 
Gasiellicr,  51onlant,  Hnmbert. 

Seine-et-Oise.  —  Remoiville,  Colfavru, 
de  Jouvenccl,  Hublard,  Vergoîn,  Barré, 
Périllier,  do  Mortillet. 

Sèvres  (Deux).  —  Giraud,  Ant.  Proust, 
de  Lapor(c,J<>uffranit, Georges  Richard. 

Somme.  —  BeneGoblet,  Bliu  de  Bourdon, 
Jainetel,  Doropierre-d^Hornoy,  Briet  de 
Bainvillers,  Descaurc ,  d'Ésiourmel, 
Deberly. 

Tarn.  —  Jaurès,  baron  Reille,  Bernard- 
Lavergne,   Compayré,  Gavalié,  Hcral. 

Tarn-et -Garonne.  —  Lasserre,  Trubert, 
Praz-Paris,  ArnauU. 

Vaii. —  Daumas,  Maurel,  Clemenceau, 
Camille  Raspail. 

Vadclose.  —  St-iMartin,  Loguerre,  Mi- 
chel, Gaillard. 

Vendée.  —  P.  Leroux,  Meynard  de  la 
Claye,  Bourgeois,  La  Basseiière  Gis, 
Baudry  d*As80n,  Sabourand,  Godet  de 
La  RIbouillerie. 

Vienne.  —  Serpb  Gusman,  deSoubeyran, 
Pain,  Leroinire,  Creuzé. 

ViENNE(Hauie-).  —  G.  Périn,  Lamazière, 
Ranson,  Pressât,  Plantcao. 

Vosges.  —  Bresson,  dePonlevoy,  Méline, 
Jules  Ferry,  Alb.  Ferry,  Brugnot. 

Yonne.  —  Dethou,  Batliier,  Javal^  Hou- 
daille,  Duguyot,  N... 

Algérie.  —  Alger ^  Letellier,  Bourlier.  — 
Oran.  Etienne,  Sabalier.  —  Constantine, 
Thomson,  Treille. 

Colonies. 

Martiniqdf,  Hurard,  Deproge.  —  Gdade- 
LOUpE,GervilIc-Réacbe,âarlai.— GuYANNE 
française,  Franconie.  —  Sénégal,  Gas- 
coni.  —  Réunion,  De  Mahy,  Dureau  de 
Vaulcomte.  —  Inde  française,  Pierre 
Alype.  —  Cochikchine,  Blancsubé. 


31 

CONSEIL  D'ÉTAT. 

Sous  la  présidence  du  Ministre  de  la  Justice. 

t 

Vice^Président  :  M.  Laferrière. -^  Présidents  de  sections  ;  MM.  Berger,  Collet,  A. 
Picard,  BioiiJeau^    Flourens. 

Conseillers  en  service  ordinaire. —  M  M.  Lamé-Fleury,  Uislèro,  Coiircelles-Seneuil, 
vice-amiral  Bourgeois,  Chauffour,  Castagnary,  Du  MesntI,  Gougeard,  Li'on  Béquet, 
Dupié,  Beriout,  L)uhoy,  Braun,  Télreaii,  Danoyer,  (Jbauchat,  Bousquet,  Chabrol,  Del- 
mas,  A.  Rousseau,  Roussel,  colonel  Mojon,Ceccaldi,  Coulon,  Sée,  Marquez di  firagaz. 

Conseillers  en  service  extraordinaire.  —  MM.  Dufrayer,  Jacquia,  Pallain,  Roubaud, 
Charmes,  Tisserand,  général  Peaucellier,  Zévort,  Renault,  Nicolas,  Buisson,  Châte- 
lain, Laffond,  Herbette  L.,  do  Liroii,  Soi  et,  Gouzay,  Forichoo. 

Hattres  des  requêtes  :  MM.  Auburtin,  Yacherot,  Mayniel,  Colson,  Valubrègue,  de 
Ronvitle,  Gauwain,  Rrantz,  Dédebat,  de  Salveite,  Gotelle,  Marguerie,  Boothoux, 
Hébrard  de  Villeneuve,  de  Précourt,  Léon  Grévy,  de  Richcinont,  Lyon,  Vergé, 
Brossart,  Fabas,  Bailly,  Chante-Grellet,  Flourens,  Beraard-Varagnac,  de  Mouy. 
Jagerscbmidt,  Marcel,  Chauvel-Bise,  Martin  Bienvenu.  —  Secrétaire  général, 
M.  Fouquier. 

COUR  DE  CASSATION. 
Premier  Président  :  M.  Cazot.  —  Présidents:  MM.  Lœw^  Bedarrides,  Larombière. 

Conseillers:  MM.  Merville,  Ouofrio,  Talaadier,  Descôutures,  Falconnet,  Bécot 
Lemaire,  Voisin,  Ballot-Beaupré,  Crépon,  Rivière,  Sallantln,  Auger,  Guérini  Dupré- 
Lasalle,  Ga&t,  Lepelletier,  Babinet,  Dareste,  Greflicr,  Démangeât,  Petit,  Delise, 
de  larouverade,  De  Lagrevol,  Monod,  Puget,  Legendre,  Feraud-Giraud,  Blon- 
del,  Seveslre,  Leblond,  Manau,  Vételay,  Lescouvé,  Tanon,  Mazeau,Varamboa, 
Michaax-Bellaire,  Rohaull  de  Feury,  de  La  Faulotte,  Bertrand,  Denis. 

Procureur  général  :  M.  Ronjàt.  —  Avocats  généravLX  :  MM.  Charrins,  Petiton, 
CheTrier,  Desjardins,  Rousselier.  —  Greffier  en  chef-.  M.  Ridel. 


TRIBUNAL  DBS  CONFLITS. 

Président  :  M.  le  Ministre  de  la  Justice.  —  Vice-Président  :  M.  Merville. 

Membres  :  MM.  Chauffour,  Berger,  Tetreau,  conseillers  d'Etat  ;  Sallantin,  Petit, 
MoQod,  conseillers  à  la  Cour  de  cassation  ;  Coulon  et  Accurias,  membres  élus  par  le 
tribunal.  —  Membres  suppléants  :  MM.  Leveillée,  de  Rou?ille. —  Commissaires  du 
gouvernement  :  MM.  Gomel  et  Ronjat.  —  Commissaires-suppléants  :  MM.  Cban- 
tegrellet,  Rousselier.  —  Secrétaire  :  M.  Darnault. 


COUR  DES  COMPTES. 

IIM.  Betbmont,  premier  président  ;  Audibert,  procureur  général  ;  3  présidents 
de  chambre,  f8  conseillers  maîtres. 

COUR  D'APPEL  DE  PARIS. 

Prunier  Président  .*  M.  Périvier. 

Présidents  dç  chambres  :  MM.  Lefevre  de  Fiefville,  Poupardin,  Cotelle,  Ducreux, 
Try,Faure-Biguet,  Ville^rd  de  Laguerie,  Senard,  Courier,  Remond,  Boucher -Cadart. 

Conseillers:  MM.  Dubard,  Collette  de  Baudicourt,  Legeardde  la  Dirijais,  Barba- 
roux,  Nacqn  art,  Bresselle,  Rbuzé,  Portails,  Rousselle,  Gilbert- Boucher,  de  Lanzac, 
Boucher,  de  Bertheville,  Buchère,  Carpentier,  Limperani,  Geneste,  Guillemain, 
Kueneraann,  Villedieu,  Rossard  de  Mianville,  Isambert,  Millet,  de  Thévenard, 
Hua,  Bérard  des  Glajeux,  Piquet,  Onfroy  de  Bréville,  Merlin,  Thirlot,  Mariage, 
Paillet,  Gués,  Bouillon,  Bagneris,  de  Loverdo,  Cnopin,  Jacquemin,  Gence,  Grifife, 
Dupont,  Aubert,  Laurens,  Barbette,  Cauraartin,  Muteau,  Clerc,  Boulay,  Faynot, 
Godin,  Gaze,  Viollaud,  Gauthier,  Ricard,  Hue,  Burin  des  Roziers,  Mahler,  Deroste, 
Fauconneau,  Godard,  Dupuy,  Morand,  Vacher. 

PARQUET.  —  Procureur  général:  M.  Bouchez.  ■—  Avocats  généraux:  MM.  Loubers, 
Manuel,  Pradines,  Bertrand,  Calary,  Quesnay  Bloch.  —  Substituts  du  Procureur 
général  :  MM.  Harel,  Godart,  Martinet,  Lefranc,  Bernard,  Portannier  de  la  Rochette, 
Baaaslon,  Simonnet,  Potier,  Sarrut,  Rau.  —  Greffier  en  chef  :  M.  Lot. 


3« 

COURS  D'APPEL  DES  DÉPARTEMENTS. 

MOiNTPELLiER.  Aude,  ATeyron,   Hérault 


Agen.  Gers,  LoU  Lot-et-Garonne. 
Dième,  premier  président. 
Verdier,  procureur  généraL 

Aix.  Basses-Alpes,  Alpes-Maritimes, 
Bouches-du-Rhône,  Yar. 
Bessat,  premier  président. 
Naquet,  procureur  général. 

Amiens.  Aisne,  Oise,  Somme. 
Dauphin,  premier  président. 
Melcot,  procureur  général. 

Angers.  Maine-et-Loire,  Mayenne,  Sarthe. 
Forquet  de  Dorne,  premier  président. 
Marais,  procureur  général. 

Bastia.  Corse. 
Jorel,  premier  président. 
Vézès,  procureur  général. 

Besançon.  Doubs,  Jura,  Haule-Saône. 
Chauffour,  premier  président. 
Regnault,  procureur  général. 
Bordeaux.  Charente,  Dordogne,  Gironde. 
Delcurrou,  premier  président. 
Alphandéry,  procureur  généraL 

Bourges.  Cher,  Indre,  Nièvre. 
Fau,  premier  président. 
Foricnon,  procureur  généraL 

Caen.  Calvados,  Manche,  Orne. 
Houy vel,  premier  président. 
Faguet,  procureur  généraL 

Gbahbéry.  Savoie,  Haute-SaVoie. 
Montroé,  premier  président. 
Laroche,  procureur  généraL 

Dijon.  Côtc-d'Or,  Saône-et-L.,  H»«-Marne. 
Marignan,  premier  président. 
Fochier,  procureur  général. 

Douai.  Nord,  Pas-de-Calais. 
Mazeau,  premier  président. 
Maulion,  procureur  général. 
Grenoble.  Hautes-Alpes,  Drôme,  Isère. 
Malens,  premier  président. 
Uuboin,  procureur  général. 

Limoges.  Corrèze,  Creuse,  Haute-Vienne. 
Du  Rocher,  premier  président 
Paye,  procureur  général. 

Lyon.  Ain,  Loire,  Rhône. 
Fourcade,  premier  président. 


Pyrénées-Orientales. 
Penchinat,  premier  président. 
Baradat,  procureur  généraL 
Nancy.  Ardennes,  Meurthe  et  Moselle, 
Meuse,  Vosges. 
Serre,  premier  président. 
Sadoul,  procureur  général. 

Nîmes.  Ardèche,  Gard,  Lozère, 
Vaucluse. 
Gouazé,  premier  président. 
Condellé-Bayle,  procureur  général. 
Orléans.  Indre-et-Loire,  Loir-et-Cher, 

Loiret. 
Dumas,  premier  président. 
Fachot,  procureur  généraL 

Paris.  Aube,  Eure-et-Loire,  Marne, 
Seine,  Seine-et-M.,  Seine-et-Oise,  Yonne. 
Périvicr,  premier  président 
Loew,  procureur  général. 

Pau.  Landes,  Basses-Pyrén.,  Hautes- 
Pyrénées. 
Pielte,  premier  président. 
Lanabère,  procureur  général. 
Poitiers,  Charente-Inférieure,  Deux- 
Sèvres,  Vendée,  Vienne. 
Loiseau,  premier  président. 
Péret,  procureur  général. 

Rennes.  Côtes-du-Nord,   Finistère,   Ile- 
et-Vilaine,  Loire-lnfér.,  Morbihan. 
De  Kerbertin,  premier  président. 
Michel-Ja£fard,  procureur  général. 

RioH.  Allier,  Cantal,  Haute-Loire, 
Puy  de-Dôme. 
Allary,  premier  président. 
Berr,  procureur  général. 

Rouen.  Seine-Inférieure,  Eure. 
Montaubin,  premier  président. 
Legrix,  procureur  général. 

Toulouse.  Arif^e,  Haute-Garonne,  Tarn, 
Tarii-et-Garonne. 

N ,  premier  président. 

Lardenois,  procureur  général. 

Alger.  Bône,  Oran,  Philippeville, 
Blidah,  Constantine. 
Santayra,  premier  président. 
Maillet,  procureur  général,  chef  du  ser- 
vice judiciaire  en  Algérie. 


Maillard,  procureur  général. 

Nouméa  (Nouvelle  Calédonie),  proc,  chef  du  service  judiciaire,  M.  Cordeil. 

La  Guadeloupe,  procureur  général,  chef  du  service  judiciaire,  M.  Le  Bihan. 

La  Martinique,  procureur  général,  chef  du  service  judiciaire,  M.  Goste. 

Pondichéry,  procureur-général,  M.  Dufour-Brunet. 

La  Guyane,  président,  M.  Filassier. 

Océanie  (Etablissements  français  d'),  procureur  de  la  République,  chef  du  service 

judiciaire,  M.  Bédier. 
Saigon  (Cochinchine),  M.  Bert,  procureur  général. 
Saint-Denis  (Réunion),  procureur  général,  Chrétien. 

Saint-Louis  (Sénégal),  présid.,chefdu  serv.  judic,  M.  Saint-Gerraain  Partameu. 
lies  Saint-Pierre  et  Miquelon  (Amérique),  chef  du  service  judiciaire,  M.  fiome« 


33 


ARCHEVÊQUES  ET  ÉVÉQUES. 


METROPOLES 
et 

DIOCÈSES. 


ARCHEVEQUES 
et 

JÉTÊQOES. 


Pabis 

Chartres 

Heaux 

Orléans 

Blois 

Versailles 

Cambrai 
Arras 

Lyon  ET  Yienhb 

Autun 

Langres 

Dijon 

SaintrCIaude 

Grenoble 

Rouen 

Bayeux 

ETreux 

Séez 

Goutances 

Sens  et  Auxerrb 
Troyes 
NeTcrs 
Moulins 

Reims 

Soissons 

Ghâlons 

BeauTais 

Amiens 

Tours 
Le  Mans 

Angers 
Nantes 
LaTa! 

Bourges 

Clermont 

Limoges 

LePuy 

Tulle 

Saint-Fiour 

Albt 

Rodez 

Cahors 

Hende 

Perpignan 

Bordeaux 

Agcn 

Angooiême 


Richard,  arch. 

Regnault 

de  Briey 

Goullié 

Laborde 

Goux. 

Hasley,  arch. 
Dennel 

Card.  Gaterot,  arch, 

r^erraud 

La  rue 

N... 

Marpot 

Fava 

Thomas,  archer^ 

Hugonin 

GroUeau 

Trégaro 

Germain 

Card.  Bernadou,  arch. 

Cortet 

Lelong 

de  Dreux-Brézé 

Langénibux,  arch. 

Thibaudier 

Sourrieu 

Féronne 

Jacquenet 

Meignan,  arch. 

Labouré 

Freppel 

Le  Coq 

Le  Hardy  du  Marais 

Marchal,  arch. 

Boyer 

Blanger 

Lebreton 

Dénechaux 

Baduel 

FoNTENEAU,  arch. 

Bourret 

Grimardias 

Costes 

N 

card.  GuiLBBRT,  arch. 

Cœurel-Yarin 

Sebaux 


METROPOLES 
et 

DIOCÈSES. 


ARCHE VËQUE5 
et 

ÈYÊQUES. 


MM. 

Poitiers  Bellot  des  Minières 

Périgueux  Dabert 

La  Rochelle        Ardin 

Luçon  Catteau  ; 

Saint-Denis  fLa 

Réunion)  Coldefy 

Basse-Terre  (Guadeloupe)  Oury 
S-Pierre  et  Fort 
de  France        Carméné 


ACGH 

Aire 

Tarbes 

Bayonne 

Toulouse  et 
Narbonnb 
Montauban 
Pamiers 
Carcassonne 

Besançon 

Verdun 

Belley 

Saint-Dié 

Nancy 


GÉRACLT  DE  LaNCALBRIB 

Delannoy 

Billèrc 

Ducellier 

Card.  Dbsprbz,  arch. 

FiarU 

Rongerie 

Billard 

Foulon, arch. 
Gonindard 
Soubiranne 
de  Briey 
Turinaz 


et 


arch. 


Aix,    Arles 

Embrun  N 

Marseille  Robert 
Fréjuset  Toulon  N. . . . 

Digne  Fleury-Hottot 

Gap  Gouzot 

Ajaccio  De  la  Foata 

Nice  Balaïn 


Avignon 

Nîmes 

Valence 

Viviers 

Montpellier 

Rennes 
Quimper 
Vannes 
Saint-Brieuc 


Vignb,  arch. 

fiesson 

Cotton 

Bonnet 

Kovérié  de  Cabriëres 

Place,  arch. 
Nouvel 
Bécel 
Bouché 


Chambéry       ^    Leuillieux,  arch* 
Annecy  Isoard 

Tarentaise  Pagis 

S.-Jean  de  Maurienne    Rosset 

Alger        Card.  ALLBMAND-LAViGERiR,ar. 
Constantine  Combes 

Oran  Gossail 


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87 


EAUX  ET  FORÊTS 

If.  Clément  de  Gr4Nopret,  inspecteur  général. 


CONSERVATIONS 


I"  conservation.  —  Oise,  Seine,  Seine- 
et-Oise. 
M.  Joubaire,  confverTateur  à  Paris. 

2.  —  Calvados,   Eure,   Seine-Inférieure. 
Eure-et-Loir. 

M.  Bellaad,  cons.  à  Rouen. 

3.  -  Côle-d'Or. 

M.  Forstall,  conserv.  à  Dijon. 

4.  —  Meurthe  et  Moselle. 

M.  Guerrier  de  Dumast,  conservateur 
à  Nancy. 

5.  —  Ardèche,  Lozère. 

M.  Carichon«  conservateur  à  Privas. 

6.  —  Haute -Savoie. 

M.  Grandidier,  ronserv.  à  Annecy. 

7.  —  Ai<ne,  Nord,  Pas-de-Calais,  Somme. 
M.  Honoré,  conservateur  à  Amiens. 

8.  —  Aube,  Yonne. 

M.  Pruvo&t  deSaulty,  cons.  à  Troyc». 

9.  —  Vosges. 

M.  Gabe,  conservât,  à  Épinal. 
iO.  —  Marne.  Seine-et-Marne. 

M.  de  Gayffîer,  conservât,  à  Cbalons. 
il.  —  Haut«  Loire,  Puy-de  Dôme. 

M.  d'Haranguier  de  Quincerot,  conserv. 
à  Clermont-Ferrand. 

12.  — Doub^  et  Belfort. 

M  Marchai,  conserv.  à  Besançon. 

13.  —  Jura. 

M.  de  Martel,  cons.  à  Lons-le-Saulnier. 
14.— Isère,  Loire,  Rh<>ne. 

M  Bricogne,  conserv.  à  Grenoble. 
15.  —  Côles-du  Nord,  Finistère,  IHe-et- 

Vilaine,   Mavenne,   Morbihan,    Orne. 

Sarlhe. 

M.  l'oncin,  conserv.  à  Alençon. 
i6.  —  Meuse. 

M.  DuchetSuchaux,  cons.  à  Bar-le- 
Duc. 
i7.—  Ain,  Saône  cl-Loire. 

M.  Broilliard,  cons.  à  Mâcon. 
i8.  —  Gers,  Lot-et-Garonne,  Lot,  Haute- 

Oaronne,  Tarn-ct-Garonne. 

M.  Gaary,  cons.  à  Toulouse. 


19.  —  Indre-et-Loire,  Loir-et-Cher,  Loi- 
ret, Maine-et-Loire,  Loire-Inférieure. 
M.  Boucard,  conserv.  à  Tours. 

20.  —  Cher,  Creuse  et  nie-Vienne,  Indre. 
M.  Bernard,  conservateur  à  Bourges. 

2!.— Allier,  Nièvre. 
M.  du  Guiny,  conservateur  à  Moulins 

22.  —  Basses-Pyrénées.' 

M.  Simon,  conser.  à  Pau, 

23.  —  Hautes- Pyrénées. 

M.  Herpin,  conservateur  à  Tarbes. 

24.  —  Charente^  Charente-Iniér  ,  Deux- 
Sèvres,  Vendée,  Vienne. 

M.  François,  conserv.  à  Niort. 

25.  —  Aude,  Pyrénées-Orientales,  Tarn. 
M.  Canlegril,  cons.  à  Carcassonne. 

26.  —  l3ouches-du-t\hône,  Basses-Alpes. 
M.  Mangenot,  conservateur  à  Aiz. 

27.  —  Gard,  Hérault. 

M.  Dhombre^,  conserv.  à  Ntmes. 

28.  —  Aveyron,  Cantal,  Corrèze. 

M.  de  Framond,  conserv.  à  Auriilac. 

29.  —-Dordogne,  Gironde,  Landes. 
M.  Queri)e2,  conserv.  à  Bordeaui. 

30  —  Corse. 
M.  Burel,  conserv.  à  Ajaccio. 

31.  —  Haute-Marne. 

M.  Gfimblol,  conserv.  â  Chaumont. 

32.  —  Haute-Saône. 

M.  Jolyel,  conservateur  à  Vesoul. 

33.  —Savoie. 

M   Bousquier,  con«erv.  à  Chambéry. 

3i.  —  Alpes-Maritimes,  Var  (partie). 

M.  Boyè,  conservateur  à  Nice. 
35.  —  Hautes-Alpes. 

M.  Charvet,  conserv.  à  Gap. 

36  —  Drôme,  VauclusCs, 
M.  Delau,  conservateur  à  Valence. 

37.  —  Ardennes. 

M.  Mérandon,  conserv.  à  Charleviltn 

38.  —  Ariéçe. 

M.  de  Ladmirault,  conserv.  à  Foix 


SERVICE  FORESTIER  DE  L'ALGERIE. 
H  Combe,  conservateur,  à  Alger. 


i* 


ACADEMIES. 

Académie  d'Aix,  comprenant  les  départemenU  des  Basses-Âlpes,  des  Bouches-dn- 

Bhône,  des  Alpes-Marilimes,  de  Ja  Corse,  du  Yar  et  de  Vaucluse 
(M.  Belin,  recteur). 

—  de  Besançon,  comprenant  les  départements  du  Doubs,  du  Jura  et  de  la 

Haute-Saune  et  le  territoire  de  Belfort  (M.  Nice,  recteur). 

—  de  Bordeaux,  comprenant  les  départements  de  la  Gironde,  de  la  Dordogne,  des 

Landes,  de  Lot-et-Garonne,  des  Basses  -  Pyrénées  (M.  Ouvré, 
recteur). 

—  de  Caen,  comprenant  les  départements  du  Calvados,  de  l'Eure,  de  la  Man- 

che, de  l'Orne,  de  la  Sarthe  et  de  la  Seine-Inférieure  (M.  Lévort, 
recteur.) 

-^  de  Chambéry,  comprenant  les  départements  de,  la  Savoie  et  de  la  Haute- Sa- 
voie (M.  Brédif,  recteur). 

—  de  Clermont,  comprenant  les  départements  du  Puy-de-Dôme,  de  l'Allier,  du 

Gantai,  de  la  Corrèze,  de  la  Creuse  et  de  la  Hte- Loire  (M.  Bourget, 
recteur). 

—  de  D^on,  comprenant  les  départements  de  la   Gôte-d'Or,  de  TAube,  de  la 

Haute-Marne,  de  la  Nièvre  et  de  l'Yonne  (JVf.  Chappuis,  recteur). 

—  de  Douai,  comprenant  les  départements  du  Nord,  de  l'Aisne,  des  Ardeones, 

du  Pas-de-Calais  et  de  la  Somme  (M.  Nolen,  recteur). 

—  de  Grenoble,  comprenant  les  déparlements  de  l'Isère,  des  Hautes-Alpes,  de 

l'Ardèche  et  de  la  Drôme  (M.  Gérard,  recteur). 

"  de  Lyon,  comprenant  les  départements  du  Rhône,  de  l'Ain,  de  la  Loire  et  de 
la  Saône-et-Loire  (M.  Charles,  membre  de  l'institut,  recteur). 

—  de  Montpellier,  comprenant  les  départements  deTHérault,  de  l'Aude,  du  Gard, 

de  la  Lozère  et   des   Pyrénées -Orientales  (M.  Chancel,  recteur). 

—  de  Nancy,  comprenant  les  déparlements  de  Meurthe-et-Moselle,  de  la  Meuse 

et  des  Yosges  (M.  Mourin,  recteur). 

—  de  Paris,  comprenant  les  déparlements  de  la  Seine,  du  Cher,  d'Eure-et-Loir, 

de  Loir-et-Cher,  du  Loirel,  de  la  Marne,  de  l'Oise,  de  Seine-et- 
Marne  et  de  Seine-et-Oise  (le  ministre  de  l'instruction  publique, 
recleur;  M.  Gréard,  vice-recteur). 

—  de  Poitiers,  comprenant  les  départements  de  la  Yienne,  de  la  Charente,  de 

la  Charente- Inférieure,  de  l'Indre,  d'Indre-et-Loire,  des  Deux- 
Sèvres,  de  la  Yendée,  de  la  Haute- Yienne  (M.  Chaignet,  recteur). 

—  de  Rennes,  comprenant  les  départements  d'Ille-et-Yilaine,  des  Côtes-du-Nord, 

du  Finistère,  de  la  Loire- Inférieure,  de  Maine-et-Loire,  de  la 
Mayenne  et  du  Morbihan  (M.  Jarry,  recteur). 

—  de  Toulouse,  comprenant  les  départements  de  la  Haute- Garonne,  de  l'Ariège, 

de  l'Aveyron,  du  Gers,  du  Lot,  des  Hautes-Pyrénées,  du  Tarn, 
de  Tarn-el-Garoune  (M.  Perroud,  recteur). 

d'Alger,  comprenant  les  départements  d'Alger,  de   Conslanline   et   d'Oran 
(M.  Jeanmaire,  recteur). 


39 


ARMEE  DE  TERRE. 

Le  territoire  de  la  France  est  divisé,  pour  Vorçanisation  de  l'armée  active,  de 
la  réserYe  de  l'armée  active,  de  1-armée  territoriale  et  de  sa  réserve,  en  18  région» 
et  subdivisions  'de  régions. 

Chaque  résion  est  occupée  par  un  corps  d'armée  qui  y  tient  garnison. 

Un  corps  d'armée  spécial  est,  en  outre,  afïecté  à  TAIgérie. 

(Loi  des  7,  18  et  24  juillet  1873). 

Maréchaux  de  France  : 

Canrobert  ;  de  Mac-Mahon,  duc  de  Magenta. 

Générattx  commandant  les  i8  corps  d'armée  : 

\*^  corps  (région  Nord  et  Pas-d-Galais),  quartier  général  à  Lille  :  général.  Billot, 
commandant  en  chef  ;  général  Comte,  commandant  la  division  de  Lille  ;  général 
Bardin,  command*  la  division  d'Arras;  M.  Sanson,  intendant  militaire. 

2«  (région  Aisne,  Oi?^e,  Somme,  Seine-et-Oise,  Seine),  quartier  général  à 
Amiens  :  général  Vilmette,  c^mm.  en  chef  ;  général  Minot,  commandant  la  division 
d'Amiens  ;  général  Lacretelle,  comm.  la  div.  de  Gompiégne;  M.  3onnamy,  intendant 
militaire. 

3*  (région  Calvados,  Eure,  Seine-Inférieure,  Seine-et-Oise  et  Seine),  quartier 
général  à  Rouen  :  général  Dumont,  comm.  en  chef  :  général  Baron  de  Launay,comm. 
la  division  de  Rouen  ;  général  du  Guiny,  command.  la  divis.  de  Paris  ;  M.  de  Geoffre 
de  Chabrignac,  intendant  militaire. 

4*  (région  Eure-et-Loire.  Mayenne,  Orne,  Sarthe,  Seine-et-Oise  et  Seine),  quartier 

Sèaérai  au  Mans  :  général  Thomassin,  command.  en  chef;  général  Rolland,  comm.  la 
liv.  (le  Paris  ;  général  Bonnet,  comm.  la  div.  du  Mans  ;  M.  Pézeril,  intend,  milit. 
5«  (région  Loiret,  Loir-et-Cher,  Seine-et-Marne,  Yonne,  Seine-et-Oise  et  Seine), 

3uart  général  à  Orléans  :  générni  Carré  de  Bellemarccomm.  en  chef;  Sée,comm.la 
ivis.  de  Paris  ;  général  Haca,  command.  la  division  d'Orléans  ;  M.  Lecomte,  inten- 
dant militaire. 

6"  (région  Ardcnnes,  Aube,  Marne,  Meurthe-et-Moselle,  Meuse  et  Vosges), 
quartier  général  à  Châlons-sur-Marne  :  général  Février,  commandant  en  chef; 
générai  de  Boisdenemots,  comm  la  divis.  de  Nancy;  général  Hubert  de  la  Hayrie, 
comm.  la  div.  de  Reiras  ;  M.  de  la  Chevardière  de  la  Grandville,  intendant  milit. 

7*  (région  Ain,  Doubs,  Jura,  Haute-Marne,  Belfort,  Haute-Saône  et  Rhône), 
quartier  général  à  Besançon  :  général  Wolff,  command.  en  chef  ;  général  Davenet, 
comm.  la  division  de  Ch'anmonl  ;  générai  Lamy,  command.  la  division  de  Besan- 
çon; M.  Bonnaventure,  intendant  militaire. 

8«  (région  Côle-d'Or,  Cher.  Nièvre,  Saône-et-Loire,  Rhône),  quartier  général  à 
Bourges  :  général  Logerot,  comm.  en  chef  ;  général  Tpicoche,  comm.  la  division 
de  Dijon;  général  Franchessiri,comm.  la  division  de  Bourges  ;M.  Tranchard, inten- 
dant militaire. 

9«  (région  Maine-et-Loire,  Indre-et-Loire,  Indre,  Deux-Sèvres  et  Vienne),  quartier 
général  a  Tonrs:  généra]  Schmitz,  comm.  en  chef;  général  de  Beaufort,  comm.  la 
division  de  Cnâteauroux  ;  général  Béziat,  comm.  la  div.  d'Angers  ;  M,  Thievard, 
intendant  militaire. 

10*  (région  Côtes  dii-Nord,  Manche,  Ille-et  Vilame),  quartier  général  à  Renncî» . 
général  Lewal,  commandant  en  chef;  général  de  Potier,  commandant  la  divi- 
sion de  Rennes  ;  général  Goury,  comm.  la  div.  de  St-Servan;  M,  Courtois,  intend, 
militaire. 

Il*  (région  Finistère,  Loire-Inférieure,  Morbihan  et  Vendée),  quartier  général 
à  Nantes:  Forgemolde  Bostquenard,  comm.  en  chef  ;  général  Vilette,  comm.  la 
div.  de  Nantes  ;  général  Duez,  command.  la  div.  de  Vannes  ;  M.  Joba,  intendant 
militaire. 

12«  (région  Charente,  Corrèze.  Creuse,  Dordogne  et  Haute- Vienne),  quartier 
général  à  Limoges  :  général  Jappy,  command.  en  chef;  général  Lanty,  comm.  la  divis. 
de  Limoges  ;  générai  Blot,  commandant  la  division  de  Périgueux  ;  M.  Gatumeau, 
intendant  militaire. 


40 

13«  (réeion  Allier,  Loire,  Pny-de-Dôme,  Hante-Loire,  CanUl  et  Rh^ne),  quartier 
général  a  Clermont  :  général  Bréart,  commandant  en  chef  ;  général  Broyé, 
comm.  ladiy.  de  Lyon;  général  ViliaiD,  commandant  la  division  de  Saint-Etienne; 
M.  Malet,  intendant  mililaire. 

i  1«  (région  Haule'«-Alpes,  Drôme,  Isère,  Savoie,  Haute-Savoie  et  Rhône),  quartier 

général  à  Lyon:    général    Davoost,  commandant   en  chef  ;    général    N , 

commandant  la  division  de  Grenoble  ;  général  Dufaure  de  Bessol,  commandant  la 
divis.  de  Lyon  ;  M.  P<^rier,  intendant  mililaire. 

13e  (région  Baf^ses-AIpes,  Âlpes-Muritimes,  Ardèche.  Bouches-da-Rhône, -Corse, 
Gard,  Var  et  Yaucluse),  quartier  général  à  Marseille  :  général  de  Colomb,  command. 
en  chef;  général  Thiéry,  commandant  la  division  de  Nice  ;  générai  Courly,  comm. 
la  div.  d'Avignon;  M.  Le^ros,  intendant  militaire. 

i6*  (région  Aude,  Avcyron,  Hérault,  Lozère,  Tarn  et  Pyrénées-Orientales), 
quartier  général  à  Mon*pvllier  :  général  Baron  Berge,  commandant  en  chef  ; 
général  Cérez,  comm.  la  div.  de  Montpellier  ;  général  Bezard,  command.  la  division 
de  Perpignan  ;  M.  Dumoulin,  intendant  mililaire. 

17*  (région  Ariége,  Haute-Garonne,  Gers,  Lot,  Lot-et-Garonne  etTarn-el-Garonne), 
quartier  général  à  Toulouse  :  général  Hanriou,  comm.  en  chef;  général  Vincendon, 
commandant  la  division  de  Montauban  ;  général  Kampf,  command.  la  divis.  de  Ton* 
lou«e;  M.  Rossignol,  intendant  mililaire. 

18"  (région  Charente-Inférieure,  Gironde,  Landes,  Basses  et  Hautes-Pyrénées), 
quartier  général  à  Bordeaux  :  général  Corna,  command.  en  chef;  général  Galland, 
comm.  la  div.  de  Bordeaux  ;  général  Munier,  comm.  la  div.  de  fiayonne  ;  M.  Cahen, 
intendant  mililaire. 

t9«  (région  d'Alger,  d'Oran  et  Constantine),  quartier  général  à  Alger  :  général 
Delebecque,com.  en  chef  ;  général  Loysel,  com.  la  division  d'Alger  ;  M.  Dplaperrière, 
intendant  militaire  ;  général  Détrie,  comm.  la  divis.  d'Oran  ;  M.  Plannaz,  intendant 
militaire;  général  Ritter,  commandant  la  division  de  Constantine  ;  M.  Greil,  inten- 
dant militaire. 

Gouverneur  de  Paris,  commandant  supérieur  de  la  \^  division  militaire  :  général 
Saussier. 


CORPS  DE  LA  MARINE. 

SECTION  d'activité.   —  VICE-AMIUAUX. 

MM.  Fourichon,  Aube,  Jurien  de  la  Gravière,  Jaurès,  Allemand)  Lafont^ 
Peyron,  Jauréguiberry,  baron  Koussin,  Garnaut,  Tbomasset,  Ribourt,  Krantz, 
Duperré,.  de  Fauque  de  Jonquière,  Amet,  Duburquois,  de  Pritzbuer,  Bergasse  du 
Pelit-Thonars. 

Dans  cette  section  sont  encore  compris  trente-deux  contre-amiraux. 

La  2*  section  comprend  le  cadre  de  réserve. 


ARRONDISSEMENTS  MARITIMES. 


!••  Arroudissement.  —  Cherbourg. 
Vice-amiral  Dupeire,  préfet  maritime. 
Sous-arrondissements  :  Dunkerque,Hâvre. 

2e  Arrondissement.  —  Brest. 
Vice-amiral  Lafont,  préfet  maritime. 
Sous-arrondissement  :  Saint- Servan. 

3«  Arrondissement.  —  Lorient. 

Vice-amiral  Conrad,  préfet  maritime. 

Sous-arrondissement  :  Nantes. 


4^  Arrondissement.  —  Rocheforl. 

Vice-amiral  Pritzbuer,  préfet  maritime. 

Sous-arrondissement  :  Bordeaux. 

50  Arrondissement.  —  Toulon. 

Vice-amlr.  Bergasse  du  Petit-Thouars.préf. 

Sous-arrondissements  :  Marseille  et  Nice. 

Corse.  --  Commissaire  :  SanteUi,  chef  du 
service"  de  la  marine  à  Bastia. 

Algérie.  —  Contre -amiral  Baut,  com- 
mandant de  la  Marine  eu  Algérie. 


41 

ÉCOLES  SPÉCUIES. 


ÉCOLE  CEKTRiLE  DES  ARTS  ET  MANUFACTURES. 
A  Paris,  rue  de  Vaucanson. 

L'École  Centrale  des  Arts  et  Manufactures  établie  à  Paris  est  spécialement  desti- 
née à  former  des  Ingénieurs  pour  toutes  les  branches  de  Tindustrie  et  pour  les 
traTaux  et  services  publics  dont  la  direction  n'appartient  pas  nécessairement  aux 
ingénieurs  de  l'État.  Des  Di|)lôraes  d'ingénieur  des  Arts  et  Manufactures  sont 
délivrés  chaque  année  par  le  ministre  de  l'Agriculture  et  du  Commerce  aux  Elèves 
désignés  par  le  Conseil  de  l'ËcoIe  comme  avant  satisfait  d'une  manière  complète  à 
toutes  les  épreuves  du  concours.  Des  Certificats  de  capacité  sont  accordés  à  ceux 
qui,  n  ayant  satisfait  que  partiellement  aux  épreuves,  ont  néanmoins  justifié  de 
connaissances  suffisantes  sur  les  points  les  plus  importants  de  renseignement.  Le 
Journal  otficiet  publie  la  Hsle  de^  élèves  qui  ont  obtenu  le  Diplôme  ou  le  Certificat 
de  capacité.  —  L'Ëcole  ne  reçoit  que  des  Elèves  externes.  —  Les  étrangers  y  peu- 
vent être  admis  comme  les  nationaux;  leur  admission  a  lieu  aux  mêmes  conditions. 

Lps  Elevés  ne  portent  aucun  uniforme  ni  aucun  autre  signe  distinctif. 

La  durée  des  études  est  de  trois  ans.  —  Le  prix  de  renseignement,  y  compris  les 
frais  qu'entraînent  les  diverses  manipulations,  est  de  9(M)  francs  par  an,  exigibles 
en  trois  termes  ainsi  qu'il  suit  :  450  fr.  la  veille  de  l'ouverture  des  cours  ;  ^5  fr. 
le  ier  février,  et  225  fr.  le  1er  mai  —  Toute  somme  versée  demeure  acquise  à 
l'établissement.  —  Indépendamment  des  900  fr.,  les  Elèves  sont  tenus  de  verser  à 
la  caisse  de  TEcole,  au  commencement  de  char(ue  année  et  à  titre  de  dépôt; une 
somme  de  35  fr.  destinée  à  garantir  le  paiement  des  objets  perdus,  cassés  uu  dété^ 
riorés  par  leur  faute.  Ce  dépôt  leur  est  remboursé  à  la  fin  ne  Tannée,  ou  lorsquHIs 
<|uittent  l'Ecole  pour,  une  cause  quelconque,  sur  le  vu  de  la  quittance  délivrée  par 
1  Agent  comptable  pour  solde  de  leur  compte  définitif. 

Des  subv4'ntions  peuvent  être  accordées  sur  les  fonds  de  l'Etat  aux  Elèves  fran- 
çais qui  se  recommandent  à  la  fois  par  l'insuffisance  constatée  des  ressources  de 
leur  famille  et  par  leur  rang  de  classement,  soit  à  la  suite  des  examens  d'admis- 
sion, soit  après  les  épreuves  de  passage  d'une  division  dans  la  division  supérieure. 

Les  candidats  qui  désirent  prendre  part  aux  encouragements  de  l'Etat  doivent 
en  faire  la  déclaration  par  écrit  avant  le  15  juillet  à  la  préfecture  de  leur  départe- 
ment. 

Les  subventions  sur  les  fonds  de  l'Etat  peuvent  être  cumulées  avec  les  alloca- 
tions accordées  par  les  Départements  et  les  Communes.  —  Si  la  somme  des  sub- 
ventions obtenues  par  un  Elève  dépasse  le  prix  de  l'enseignement,  le  surplus  lui  est 
payé  chaque  mois  par  douzième,  à  litre  de  pension  alimentaire. 

Nul  n'e^t  admis  a  l'Ecole  que  par  voie  de  concours,  après  avoir  justifié  qu'on  a 
eu  17  ans  révolus  au  1^'  janvier  de  l'année  dans  laquelle  en  se  présente. 

Le  concours  a  lieu  à  Paris.  Il  s'ouvre  le  f  août  et  est  clos  le  20  octobre. 
L'inscription  pour  le  concours  se  fait  au  secrétariat  de  l'école,  rue  des  Coutures- 
Saint- Gervais,  1.  Le  programme  est  envojjré  gratuitement  à  ceux  qui  en  font  la 
demande  au  directeur  à  partir  du  !«'  avril  au  l**"  octobre. 

Par  arrêté  du  Ministre  de  rAgriculture  et  du  Commerce  du  7  mars  1872,  un 
cours  d'Enseignement  supérieur  agricole  a  été  institué  à  l'Ecole  centrale. 

ÉCOLES  D'ARTS  ET  MÉTIERS. 

Ces  écoles  sont  destinées  à  former  des  chefs  d'atelier  et  des  ouvriers  instruits  et 
habiles  pour  les  industries  où  l'on  travaille  le  fer  cl  le  bois. 

Les  élèves,  au  noiïîbre  de  300  par  école,  sont  nommés  par  le  ministre  après  un 
concours.  Aux  tenues  d'un  décret  <1u  6  novembre  1873  qui  régit  aujourd'hui  ces 
écoles,  il  est  accordé  des  bourses  ou  fractions  de  bourse  à  tous  les  élèves  dont  les 
parents  sont  jugés  ne  pouvoir  acquitter  les  uns  aucune  partie  de  la  pension,  les 
autres  qu'une  partie  seulement.  De  plus,  les  parents  peuvent  être  dispensés  excep- 
tionnellement par  le  ministre  de  payer  la  pension  ou  fraction  de  pension  laissée  à 
leur  charge  quand,  par  suite  d'événements  survenu ■«  depuis  l'admission,  ils  ne  le 

S  cuvent  plus.  —  Le  prix  de  la  pension  est  600  fr.  par  an.  La  durée  des  études  est 
t  trois  anst  -^  Ces  écoles  ont  Irur  siège  à  Aiz,  à  Aogera^  à  Chfllons-sur-Marnei 


42 

ECOLE  SUPÉRIEURE  DU  GOMMGRéE. 

A  Paris,  rue  Amelot,  102. 
Cette  école  est  exclusivemeut  consacrée  aux  études  commerciales  :  elle  est  la 
propriété  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  et  est  destinée  à  former  des  négo- 
ciants, des  banquiers,  des  administrateurs,  des  directeurs,  des  employés  d'établis- 
sements industriels  et  commerciaux,  etc.  —  Elle  est  partagée  en  trois  divisions  ou 
comptoirs.  Le  cours  complet  des  études  dure  3  ans.  —  L'Ecole  reçoit  dei  élèves 
internes  âgés  de  15  ahs  ré.olus,  au  prix  de  2,000  fr.;  et  des  élèves  externes  (demi- 
pensionnaires  déjeunant  à  l'école)  au  prix  de  1 ,000  fr. 

ÉCOLE  FORESTIÈRE,  établie  à  Nancy. 

Conditions  d'admission.  —  Le  nombre  des  élèves  à  admettre  à  l'Ecole  est  fixé 
chaque  année  par  le  ministre  des  finances,  en  raison  des  besoins  de  Tadministra- 
tion  des  forêts,  et  d'après  un  concours  public.  Les  examens  de  l'Ecole  forestière 
ont  lieu  à  Paris  et  dans  les  départements,  à  la  môme  époque,  aux  mêmes  lieux  que 
ceux  de  FEcole  Polytechnique,  et  sont  faits  par  les  examinateurs  nommés  par  le 
ministre  des  finances.  Les  aspirants  sont  tenus  d'adresser  au  directeur  général  de 
Padministration  des  forêts,  avant  le  31  mai  au  plus  tard,  leur  demande  d'admission 
au  concours,  accompagnée  des  pièces  suivantes  : 

1*  L'acte  de  naissance,  revêtu  des  formalités  prescrites  par  les  lois,  et  constatant 
que  Paspirant  aura  au  1er  novembre  18  ans  accomplis,  et  n'aura  pas  plus  de  22  ans  ; 

2*  Un  certificat  signé  d'un  docteur  en  médecine  et  dûment  légalisé,  attestant  que 
Paspirant  est  d'uu'^  bonne  constitution,  qu'il  a  été  vacciné  ou  qu'il  a  eu  la  petite- 
vérole,  et  qu'il  n*a  aucun  vice  de  conformation  ou  infirmité  qui  puisse  le  rendre 
impropre  au  service  forestier. 

S''  Le  diplôme  de  bachelières-sciences  ou  ès-l'ettres.Néanmoins,lecandidatquine  serait 
pas  encore  pourvu  de  cette  pièce  peut  y  suppléer  i)ar  un  certilical  constatant  (iu]il  a 


physique  ;  7"  la  chimie  ;  8°  la  cosmographie  ;  9°  la  mécanique  ;  10^  la  langue  alle- 
mande; If-  la  langue  française;  12"  l'histoire  et  la  géographie  ;  13"  le  dessin  d'imi- 
tation ;  14"  le  dessin  linéaire,  le  lavis. 


Instniction  des  élèves  et  leur  destination.  —  La  durée  des  cours  établis  à  l'Ecole 
forestière  est  de  deux  ans  ;  à  la  (In  de  chaque  année,  les  élèves  sont  soumis  à  des 
examens  d'après  lesquels  ils  sont  de  nouveau  classés. 

Si  leur  examen  est  satisfaisant,  les  élèves  de  la  seconde  division  passent  dans  la 
première,  et  ceux  de  la  première  sont  envoyés  dans  les  inspections  forestières  les 
plus  importantes,  en  qualité  de  gardes  généraux  stagiaires,  pour  y  acquérir,  sous  la 
direction  des  inspecteurs,  les  connaissances  pratiques,  et  dès  qu'ils  ont  fait  preuve 
de  l'instruction  nécessaire  pour  exercer  un  emploi,  ils  sont  nommés,  au  fiir  et  à  me- 
sure des  vacances,  à  des  cantonnements  de  gai^des  généraux.  Ils  jouissent,  pendant 
leur  temps  de  stage,  d'un  traitement  de  1,200  fr. 

ÉCOLE    DKS  MINES. 

A  Paris,  boulevard  Saint-Michel,  60  et  62. 

L'École  des  mines,  placée  sous  la  surveillance  du  ministre  de  Pagricul- 
ture,  du  commerce  et  des  travaux  publics,  as>isté-du  conseil  de  l'Ecole,  a  pour 
but  :  1"*  de  former  des  ingénieurs  destinés  au  recrutement  du  corps  des 
mines  ;  2°  de  répandre  dans  le  public  la  connaissance  des  sciences  et  des  arts  rela- 
tifs à  l'industrie  minérale,  et,  en  particulier,  de  former  des  praticiens  propres  à  di 
riger  des  entreprises  privées  d'exploitation  de  mines  et  d'usines  minéralurgiques  ;  3" 
de  réunir  et  de  classer  tous  les  matériaux  nécessaires  pour  compléter  la  statistique 
minéralogique  des  départements  de  la  France  et  des  colonies  françaises  ;  4"  de 
Oon^erver  oa  musée  et  une  bibliothèque  consacrés  spécialement  à  l'industrie  miné- 


4S 

raie,  et  de  tenir  les  collections  au  niTeau  des  progrès  de  Tindastrie  des  mines  et 
usines  et  des  sciences  qui  s'y  rapportent  ;  5**  enfin  d'exécuter,  soit  pour  les  admi- 
Bistrations  publiques,  soit  pour  les  particuliers,  les  essais  et  analyses  qui  peuvent 
aider  au  progrès  de  1  Industrie  minérale. 

L'Ecole  reçoit  trois  catégories  d'élèves  :  (*  les  élèves-lngéniears,  destinés 
aa  recrutement  du  corps  des  mines,  pris  parmi  les  élèves  de  1  £cole  Polytechnique  ; 
2°  les  élèves  externes  admis  par  voie  de  concours  et  qui,  après  avoir  jiisliGé  à  leur 
sortie  de  connaissances  suffisantes,  sont  déclarés  aptes  à  diriger  les  exploitations  de 
mines  et  d'usines  métallurgiques,  et  reçoivent  à  cet  effet  un  diplôme  ^ui  leur  confère 
le  titre  d'  t  ancien  élève  externe  à  l'Ecole  supérieure  nationale  des  mmes  ;  »  3*  enfin, 
des  Elèves  étrangers  admis,  sur  la  demande  aes  ambassadeurs  ou  chargés  d'affaires, 
par  décisions  spéciales  du  ministre. 

Les  cours  oraux  de  minéralogie,  de  géologie  et  de  paléontologie  sont  ouverts  au 
public,  du  15  novembre  au  15  avril. 

La  bibliothèque  est  ouverte  au  public  tous  les  jours  (dimanches  et  fêtes  ex- 
ceptés) de  10  à  3  heures,  et  tous  les  jours  aux  étrangers  et  aux  personnes  qui 
désirent  étudier. 

Tous  les  services  de  l'Ecole,  enseignement,  musée,  bibliothèque  et  bureau  dressais 
sont  gratuits. 

ÉCOLE  Navale 

Etablie  sur  le  vaisseau  Le  Borda  en  rade  de  fi rest. 

La  loi  du  20  avril  1832  autorise  Touvcrture  d'un  concours  public  à  l'effet  d'ad- 
mettre, en  qualité  dëlèves  de  TEcole  navale  nationale,  les  jeunes  gens  qui  se  des- 
tinent au  corps  des  ofticiers  de  marine.  Cette  école  e<t  organisée  conformément 
aux  dispositions  des  ordonn.  des  1er  nov.  1830,  2  avril  1850  et  des  décrets  des 
24  septembre  1860  et  1 1  décembre  1862. 

Programme  de  l'examen.  —  Examen  oral  :  Histoire  (programme  de  la  classe  de 
troisième)  ;  Géographie  (troisième  et  quatrième)  ;  Langue  trançaise  (troisième  et 
classes  de  grammaire);  Langue  latine  (troisième  et  classes  de  grammaire);  Langue 
anglaise  (troisième).  —  !•  Arithmétique.  —  2"  Algèbre.  —  3»  Géométrie.  —  4"»  Trigo- 
nométrie rectiligne.  —  5»  Mathématiques  appliquées.  —  6"  Physique.  —  7**  Chimie. 
—  8*  Géographie. 

Compositions.  —  i*  Composition  française.  Récits,  lettres,  descriptions  de  divers 
genres  ;  —  2*»  Version  latine  ;  —  3*  T&éme  anglais  ;  —  4*  Calcul  numérique  de 
trigonométrie  rectiligne;  —  5" Tracé  géographique  d'une  des  questions  de  géomé- 
trie exigées  à  Pexamen  oral  :  —  6"  Dessin  au  trait  d'une  tète  d'après  un  modèle. 

Les  x^andidats  devront  se  faire  inscrire  du  I"  au  25  avril  à  la  prélecture  du  dé- 
partement où  est  établi  le  domicile  de  leur  famille. 

Aucun  candidat  ne  pourra  concourir  s'il  n'est  âgé  de  1 5  ans  au  moins  accomplis  le 
1"  janvier  de  l'année  du  concours,  ou  s'il  a  dépassé  le  maximum  d'âge  Itxé  à  17  ans. 

Pension  annuelle  700  francs.  —  Trousseau  et  objets  divers  900  francs. 

Les  familles  des  candidats  qui,  dénués  de  fortune,  prétendraient  à  une  place 
gratuite  ou  demi-gratuite,  à  un  trousseau  ou  demi-truusseau,  doivent  le  faire  con- 
naître, sous  peine  de  déchéance,  au  moment  de  l'inscription,  par  une  demande  re- 
mise au  prélet  du  département  où  elles  résident.  Cette  demande,  adressée  au  mi- 
nistre de  la  marine,  devra  être  appuyée  de  renseignements  détaillés  sur  les  moyens 
d'existence,  le  nombre  d'enfants  et  les  autres  charges  des  parents,  ainsi  qu'un  re- 
levé du  rôle  des  contributions,  i/insulfisance  de  la  fortune  des  parents  et  des 
jeunes  gens  sera  constatée  par  une  délibération  motivée  du  conseil  municipal,  ap- 
prouvée par  le  préfet.  —  Les  bourses  et  demi-bourses,  trousseaux  et  demi-trousseaux 
seront  accordés  par  le  ministre  de  la  marine,  sur  la  proposition  du  conseil  d'ins- 
truclion  de  l'Ecole  navale,  conformément  à  la  loi  do  5  juin  1850.  —  En  outre,  il 
pourra  être  accordé,  sur  la  proposition  du  même  conseil,  une  première  mise  d'équi- 
pement militaire  (570  francs)  à  chaque  boursier  ou  demi-boursier  nommé  aspirant 
de  2*  classe,  après  avoir  satisfait  aux  examens  de  sortie. 

ÉCOLE  SPÉCIALE  MILITAIRE  A  SAINT-CYR. 


•t  l'infanterie  de  marine. 


44 

L'admission  à  l'Eeole  n'a  lien  que  par  voie  de  concours  ;  ce  concours  est  ouTert 
chaque  année,  à  l'époque  déterminée  par  le  ministre  de  la  guerre. 

Nui  ne  peut  se  présenter  au  concours,  s'il  ne  justifie  quïl  est  Français  ou  natu- 
ralisé, et  qu'il  aura  dix-sept  ans  au  moins  au  ter  janvier,  et  vingt-et-un  ans  au 
plus  au  1er  janvier  de  Tannée  du  concours. 

Tout  candidat  nommé  élève  doit,  s'il  a  l'âge  requis,  avoir  contracté  un  enga- 
gement volontaire  de  5  ans  avant  d'entrer  à  l'Ecole. 

Les  sous-officiers,  caporaux  ou  brigadiers  et  soldats  des  corps  de  l'armée  qui 
pourront  justifier  de  deux  ans  de  présence  efieclive  sous  les  drapeaux,  au  fer 
janvier  qui  suit  répo([ue  du  concours,  sont  admis  à  concourir,  pourvu  qu'ils  n'aient 
pas  accompli  alors  leur  vingl-cinquièroe  année. 

Il  est  publié  chaque  année  un  programme  des  matières  sur  lesquelles  les  can- 
didats doivent  être  examinés. 

Le  prix  de  la  pension  est  de  t. 500  fr.  ^  celui  du  trousseau  est  de  600  à  700  fr. 

Les  élèves  qui  désirent  servir  dans  l'arme  de  la  cavalerie  doivent  le  l'aire  con- 
naître au  moment  de  leur  admission  à  l'Ecole  ;  ils  suivent,  à  titre  d'essai,  des 
cours  d'éqnitation  çiui  font  juger  de  leur  aptitude  à  servir  dans  cette  arme.  La 
liste  des  élèves  destinés  à  la  cavalerie  est  formée  par  suite  &e  cet  essai  ;  ils  sont 
nommés  sous-lieutenants  dans  les  régiments  de  cavalerie  s'ils  satisfont  aux  examens 
de  sortie,  et  vont  alors  passer  un  an  à  Saumur  comme  oificicr-élève. 

ÉCOLE  NORMALE   SUPÉRIEURE. 
A  Paris,  rue  d'Ulm,  '^5. 

Cet  établissement  est  placé  sous  l'autorité  immédiate  du  ministre  de  Pinstruc- 
lion  publique.  —  Il  ed  destiné  à  former  des  profcsî-eurs  dans  les  lettres  et  dans  les 
sciences  pour  tous  les  lycées,  —  L'Ecole  normale  supérieure  prépare  au  grade  de 
licencié-ës-lettres,  de  licencié-ès-sciences,  aux  divers  ordres  d'agrégation,  et  à  la 
pratique  des  meilleurs  procédés  d'enseignement  et  de  discipline  scolaire.  Les 
élèves  sortants  de  l'Ecole  normale  supérieure  sont  chargés  des  cours  dans  les 
lycées.  Sur  la  proposition  de  la  direction  de  l'Ecole,  le  ministre  autorise  les  élè- 
ves qui  auront  suivi  avec  fruit  le  cours  triennal  à  se  présenter  immédiatement  à 
l'agrégation.  —  Les  t lèves  reçus  à  la  suite  des  épreuves  annuelles  sont  consi* 
dérés  comme  boursiers.  Les  principales  conditions  d  examen  sont  t"  de  n'avoir  pas 
eu  moins  de  18  ans,  ni  plus  de  24  ans  révolus,  au  1er  janvier  de  l'année  où  l'on  en 
présente  ;  2*  de  n'être  atteint  d'aucune  infirmité  ou  d'aucun  vice  de  constitution  qui 
rende  impropre  à  l'enseignement,  et  d'en  produire  une  attestation  ainsi  qu'un  certi- 
iif'^t  d'aptitude  morale  aux  fonctions  de  l'instruction  publique,  etc.  etc.  ;  3**  d'être 
pourvu  du  grade  de  "^    '   '*     '    '    '  '         .•-     j-- i-.*— -    ^^    ,i       i„i  j- 

bachelier -ès-sciences 

%vec  l'engagement  légalisé  de  se  vouer  pour 
cas  de  minorité,  une  déclaration  du  père  ou  tuteur,  au<si  légalisée',  et  autorisant  à 
contracter  cet  engagement.  Le  registre  d'inscription  est  ouvert  aux  chefs-lieux  des 
académies,  du  1er  février  au  1er  mars  ;  les  épreuves  ont  lieu  vers  la  fin  de  juin, 
dans  toutes  les  académies.  Elles  consistent,  pour  la  section  des  lettres,  en  une  dis- 
sertation de  philosophie  en  français,  un  discours  latin,  un  discours  français,  une 
version  latine,  un  thème  grec,  une  pièce  de  vers  latins,  une  composition  histo- 
rique ;  pour  la  section  des  sciences,  en  compositions  de  mathématiques  et  de  phy- 
sique, plus  les  compositions  en  version  latine  et  en  philosophie  qui  sont  communes 
aux  candidats  des  lettres  et  des  sciences.  Les  candidats  déclarés  admissibles  doivent 
se  trouver  à  l'Ecole  normale  vers  le  5  août,  pour  y  subir  un  examen  oral,  dont  les 
résultats,  comparés  à  ceux  des  premières  épreuves,  peuvent  seuls,  avec  les  divers 
renseignements  recueillis  sur  leur  compte,  assurer  leur  admission.  La  durée  du 
cours  normal  est  de  trois  années.  Indépendamment  des  conférences  de  l'intérieur, 
les  élevés  de  la  section  des  sciences  suivent  les  cours  publics  de  la  Faculté,  du 
collège  de  France  et  de  l'école  des  hautes  études. 

ÉCOLE  POLYTECHNIQUE. 
A  Paris,  rue  Descartes,  5  et  21,  Montagne  Sainte-Geneviève. 

Cette  Ecole  a  été  réorganisée  par  décret  du  15  avril  1873. 

On  ne  peut  y  être  admis  que  par  voie  de  concours;  A  cet  effet,  des  exunent* 


45 

poblics  ont  lieu  tons  les  ans.  Un  arrêté  du  ministre  de  la  guerre,  rendu  publie 
avant  le  fer  avril,  fait  connaitre  le  programme  des  matières  sur  lesquelles  doi?ent 
porter  ces  examens,  ainsi  que  l'époque  de  leur  ouverture. 

Pour  être  admis  au  concours,  il  taut  être  Français,  et  avoir  plus  de  seize  ans.  et 
moins  de  vingt  an<%  au  1er  janvier  de  Tannée  du  concours.  11  faut  être  bachelièr- 
es-sciences ou  ès-leltres.  Toutefois  les  militaires  des  corps  de  l'armée  y  sont 
admis  jusqu'à  Tâge  de  vingt-cinq  ans,  pourvu  qu'ils  n'aient  pas  accompli  leur 
\1ngt-cinquième  année  avantle  jour  fixé  pour  louverlure  dudit  concours,  et  qu'ils 
justifient  de  deux  ans  de  service  effectif  et  réel  sous  les  drapeaux. 

Le  prix  de  la  pension  est  de  1 ,000  fr.  par  an  ;  celui  du  trousseau  est  de  500  à 
600  francs. 

La  durée  du  cours  complet  d'instruction  est  de  deux  ans.  Les  élèfes  qui  ont  sa- 
tisfait aux  examens  de  sortie  et  dont  l'aptitude  physique  aux  services  publics  a  été 
constatée,  ont  le  droit  de  choisir,  suivant  le  rang  de  mérite  qu'ils  occupent  sur  la 
liste  générale  de  classement,  dressée  par  le  jury,  et  jusqu'à  concurrence  du  nombre 
d'emplois  disponibles,  le  service  public  où  ils  désirent  entrer,  parmi  ceux  qui  s'a- 
limentent à  1  Ecole,  savoir  :  l'artillerie  de  terre  et  de  mer,  le  génie  militaire  et  le 
génie  maritime,  la  marine  nationale  et  le  corps  des  ingénieurs  hydrographes,  les 
ponts  et  chaussées  et  les  mines,  le  corps  d'état-major,  les  poudres  et  salpêtres,  l'ad- 
ministration des  postes  et  celle  des  tabacs,  et  les  lignes  télégraphiques. 

ÉCOLE  DES  PONTS  ET   CHAUSSÉES. 
Rue  d4^8  Saints- Pérès,  98. 

L'Ecole  des  Ponts  et  Chaussées,  créée  en  1741,  constituée  à  nouveau  par  le 

décret  de  l'Assemblée  nationale  du  17  janvier  1791,  et  organisée  sur  des  bases  plus 

étendues  par  la  loi  du  30  vendémiaire  an  IV  (22  octobre  1795),  le  décret  du  7  fruc- 
tidor     '—-'    — -   .-  .    --..V  ,  _  ,  . .._.._., 

consacrés 
nlslre 

pecleur  général,  directeur,  et  par  un  ingénieur  en  chef,  inspecteur  des  études,  as- 
sistés du  Conseil  de  l'Ecole. 

Son  but  spécial  est  de  former  les  ingénieurs  nécessaires  au  recrutement  du  corps 
des  ponts  et  chaussées.  —  Elle  admet  exclusivement  en  qualité  d'élèves  ingénieurs 
les  jeunes  gens  annuellement  choisis  parmi  les  élèves  de  l'Ecole  Polytechnique 
ayant  terminé  leur  cours  d'étude  et  ayant  satisfait  aux  conditions  imposées  par  les 
règlements.  Elle  admet,  en  outre,  à  participer  aux  travaux  intérieurs  de  l'Ecole  des 
élèves  externes  français  ou  étrangers.  Elle  en  admet  également  à  suivre  les  cours 
oraux.  Les  conditions  d'admission  ont  été  réglées  par  un  arrêté  ministériel  en  date 
du  18  février  1852. 

Les  leçons  orales  ont  pour  objet  :  1"  la  mécanique  appliquée  au  calcul  de  l'effet 
dynamique  des  machines  et  de  la  résistance  des  matériaux  de  construction  ;  —  2* 
l'hydraulique  ;  —  3Ma  minéralogie  ;  —  4«'  la  géologie  ;  —  5»  la  construction  et 


l'emploi  des  machines  locomotives  et  du  matériel  roulant  des  chemins  de  fer  ; 
14»  les  dessèchements:  les  irrigations  et  la  distribution  d'eau  dans  les  villes  ;  15'  la 
langue  anglaise  ;  16"  la  langue  allemande. 

La  bibliothèque  et  les  galeries  de  modèles  sont  ouvertes  aux  élèves  ingénieurs, 
aux  élèves  externes,  et  aux  ingénieurs  des  ponts  et  chaussées. 

ÉCOLES  VÉTÉRINAIRES. 

Les  écoles  nationales  vétérinaires  sont  établies   à  Alfort,  à  Lyon  et  à  Toulouse. 

Les  écoles  vétérinaires  nationales  ne  reçoivent  que  des  élèves  internes.  Toutefois, 
les  élèves  qui  le  demanderont,  après  avis  conforme  du  Conseil  de  l'Ecole,  pourront 
obtenir  l'autorisation  de  suivre  le^  cours  en  qualité  d'externes. 

L'admission  n'a  lieu  que  par  voie  de  concours  et  conformément  aux  règles  ci- 
après  exprimées: 


46 

Nul  ne  peut  èire  admis  au  concours  6'il  n'a  préalablement  justifié  qu'il  avait  plus 
de  dix-sept  an!^  et  moins  de  vingt-cinq  ans  au  ter  janvier  de  l'année  dans  laquelle 
le  concours  a  lieu.  —  Aucune  dispense  d'âge  ne  peut  être  accordée. 

Les  demandes  d'admission  au  concours  doivent  être  adressées  au  Ministre  de 
l'agriculture,  du  commerce  et  des  travaux  publics,  soit  directement,  soit  par  l'inter- 
médiaire du  préfet  du  département  où  réside  le  candidat.  —  Elles  doivent  être  par- 
venues au  ministère  le  20  septembre  au  plus  tard  ;  toute  demande  produite  après 
ce  terme  est  considérée  comme  nulle  et  non  avenue. 

Les  demandes  doivent  être  accompagnées  des  pièces  suivantes  :  t"  L'acte  de 
naissance  du  candidat  ;  2°  Un  certificat  du  docteur  en  médecine  constatant  qu'il  a 
été  vacciné  ou  qu'il  a  eu  la  petite  vérole;  3^ Un  certificat  de  bonnes  vie  et  mœurs 
délivré  par  l'autorité  locale;  4**  Une  obligation  souscrite  sur  papier  timbré  par  les 


payent 

Tous  les  jeunes  gens  autorisés  à  coucourir  doivent  être  rendus  à  l'Ecole  le  1er 
octobre,  dès  le  malin,  à  l'effet  de  justifier  de  l'autorisation  qu'ils  ont  obtenue.  — 
Les  candidats  admis  entrent  à  l'Ecole  et  reçoivent  du  garde-magasin  les  objets  de 
coucher.  —  La  durée  des  études  est  de  4  ans.  —  Des  demi-bourses  sont  destinées 
à  récompenser  le  travail  et  la  bonne  conduite  des  élèves  internes.  Elles  ne  peuvent 
être  obtenues  qu'après  six  mois  d'études  au  moins,  et  elles  ne  sont  accordées 
qu'aux  élèves  les  mieux  notés  aux  examens  généraux  semestriels.  On  ne  peut  ob- 
tenir une  seconde  demi-bourse  qu'après  un  intervalle  de  six  mois  au  mi>ins.  Ces 
demi-bourses  peuvent  être  retirées  loi'sque  les  élèves  viennent  à  démériter.  Parmi 
les  demi-bourses,  il  en  est  attribué  deux  à  chaque  département.  Celles-ci  sont  ré- 
servées aux  élèves  des  départements  dont  se  compose  ta  circonscription  de  chaque 
école.  —  Les  élèves  qui,  après  quatre  années  d'étude,  sont  reconnus  en  état  d'exer- 
cer l'art  vétérinaire,  reçoivent  un  diplôme,  dont  la  rétribution  est  fixée  à  100  fr. 

PRYTANÉE  MILITAIRE  DE  LA  FLÈCHE. 

Le  Prytanée,  réorganisé  par  décrets  des  8  novembre  1859,  16  mars  1878  et 
28  septembre  1879,  est  destiné  à  l'éducation  de  fils  d'officiers  sans  fortune  ou  de  fils 
de  sous-officiers  morts  au  champ  d'honneur. 

Le  nombre  des  élèves  entretenus  aux  frais  de  l'Etat  est  de  300  boursiei's  et  de 
10O  demi-boursiers. 

On  admet  au  collège  des  enfants  pavant  pension  :  le  prix  de  la  pension  est  de 
850  fr. ,  celui  de  la  demi-pension  de  425  fr.,  et  celui  du  trousseau  de  400  fr. 

L'époque  unique  d'admission  est  fixée  au  1*"  octobre  de  chaque  année.  Les  en- 
fants, pour  être  admis  gratuitement,  doivent  avoir  alors  plus  de  10  ans  et  moins 
de  12. 

Les  élèves  peuvent  rester  au  Prytanée  jusqu'à  la  fin  de  l'année  scolaire  dans  le 
courant  de  laquelle  ils  ont  complété  leur  19*  année. 

ÉCOLE  SUPÉRIEURE  DE  PHARMACIE  DE  PARIS. 
Avenue  de  l'Observatoire. 

L'Ecole  de  pharmacie  de  Paris  enseigne  toutes  les  sciences  qui  se  rattachent  à 
la  pharmacie;  elle  reçoit  des  pharmaciens  et  des  herboristes  de  1'*  classe,  qui  ont 
le  droit  d'exercer  par  toute  la  France^  et  des  pharmaciens  et  herboristes  de  2*  classe, 
qui  peuvent  exercer  seulement  dans  le  département  de  la  Seine.  Les  conditions  dé 
stage,  de  scolarité  et  de  réception,  primitivement  réglées  par  la  loi  du  21  germinal 
an  XI,  ont  été  modifiées  et  se  trouvent  aujourd'buit  réglée.'^par  le  décret  impérial 
du  22  août  1854,  par  le  règlement  du  23  décembre,  par  les  instructions  des 
23  et  27  décembre  suivants  et  par  l'arrêté  du  30  novembre  1867  et  parles  décrets 
des  14  juillet  1875,  12  juillet  et  31  août  1878. 

ÉCOLES  D'AGRICULTURE. 

Giignon  par  Neauphle-le-Château  (Seine-et-Oise), 

Grand-Jouan  par  Nozay  (Loire-Inférieure). 

Montpellier  (Hérault)  :  École  d'agriculture  et  de  Yiticnlture. 


47 

Ces  écoles  reçoivent  des  internes  (t,200  fr.  de  pension),  des  externes  (200  fr.) 
6t  des  auditeurs  libres. 

Tout  candidat  à  Tinternat  doit  être  âgé  de  dix-sept  ans  révolus  dans  l^année  de 
l'admission. 

Toute  demande  d'admission  dans  lesécoles  d'agriculture  doit  être  adressée  au  minis- 
tre de  l'agriculture  et  du  commerce.  Elle  doit  être  parvenue  au  ministère  le  ^ 
septembre  au  plus  tard,  avec  les  pièces  suivantes  :  1"  L'acte  de  naissance  du  can- 
didat;— 2"  Un  certificat  du  maire  de  sa  résidence,  constatant  qu'il  est  de  bonnes 
viu  et  mœurs.  —  3*"  Un  certificat  d'un  médecin  ou  officier  de  santé,  attestant  que 
le  pétitionnaire  a  été  vacciné  ou  quïl  a  eu  la  petite  vérole;  —  4**  Une  obligation 
souscrite  sur  papier  timbré  par  les  parents,  le  tuteur  ou  le  protecteur  du  candi- 
dat, pour  garantir  le  pavement,  par  trimestre  et  d'avance,  de  sa  pension  pendant 
toute  la  durée  de  son  séjour  à  l'école. 

ExAWEN  d'advission.  —  Lcs  épreuves  de  l'examen  se  passent  dans  chaque  école 
devant  un  jury  nommé  par  le  ministre.  Les  opérations  au  jury  commencent  le  i*" 
octobre.  —  Les  candidats  doivent  donc  se  trouver  à  l'école  au  plus  lard  le  <•' 
octobre  au  matin.  En  arrivant,  ils  se  présentent  au  directeur^  à  qui  ils  justifient 


et  de  chimie;  5°  La  géographie  de  l'Europe,  et  spécialement  celle  de  la  France; 
6»  Une  narration. 

Durée  des  études.  —  La  durée  des  études  est  de  deux  ans  et  demi.  Les  élèves  in- 
ternes ou  externes  arrivés  au  terme  de  leurs  études  subissent  un  examen  de  sortie 
consistant  en  trois  épreuves,  savoir  :  l*"  Une  composition  écrite  sur  un  sujet  donné  ; 
2*^  Des  interrogations  devant  les  professeurs  ;  3**  Une  dissertation  sur  un  sujet  tiré 
u!i  sort  ou  sur  un  plan  de  culture  préparé  dans  le  mois  qui  aura  précédé  l'examen 

ÉCOLE  DE  CAVALERIE  DE  SAUMUR. 

Décret  du  25  mai  i883. 

L*éco1e  de  Saumur  est  spécialement  instiiuée  en  vue  :  i*  de  compléter  et  de  per- 
feelionoer  rinstmciion  des  lieutenants  He  cavalerie,  d'artillerie  et  du  génie,  dési^rnés 
pour  en  suivre  les  cours  ;  u*  de  compléter  TinBtruclion  des  élèves  de  Saînt-Cyr  ; 
Z^  de  donner  aux  sous-oflicicrs  aspirant  à  répaulctte  la  somme  de  connaissances  que 
toat  oiBeier  doit  posséder. 

Les  conditions  d^admission  des  jeunes  gens  de  la  classe  civile  qui  demandent  à 
suivre  les  cours  de  PEcole  comme  cavaliers-élèves  sont  les  suivantes  : 

i^  Etre  &gé  de  dix-huit  ans  au  moins  et  de  vingt-quatre  ans  au  plus  au  2j  mars  ou 
r.a  37  septembre  de  Tannée  courante  et  en  justifier  par  un  extrait  d'acte  de  naissance 
dûment  légalisé;  avoir  au  moins  la  taille  exigée  pour  servir  dans  la  cavalerie  légère 
(un  mètre  soixante-quatre  centimètres);  toutefois,  une  tolérance  de  taille  de  quatre 
centimètres  pourra  être  accordée  à  tout  candidat  âgé.de  moins  de  vingt  ans  qui  jus- 
tifiera qu'il  sait  monter  à  cheval; 

a°  Etre  reconnu  par  le  conseil  d^adminislration  de  l'Ecole,  et  d'après  Pavis  de  Pua 
de  ses  médecins,  apte  au  service  de  la  cavalerie;  ôtre  muni:  d'un  certificat  de 
bonnes  vie  et  mœui  s  dûment  légalisé  et  délivré  dans  les  formes  prescrites  par  l'article 
46  de  la  loi  du  37  juillet  1Ô72;  du  consentement  dûment  légalisé  des  père,  mère  ou 
tuteur,  si  le  candidat  a  moins  de  vingt  ans  accomplis;  d'un  extrait  du  casier  judi- 
ciaire délivré  par  le  greffier  du  tribunal  civil  de  l'arrondissement  dans  lequel  «at  né 
le  candidat; 

3"  Savoir  parler  et  écrire  correctement  la  langue  française. 

Connaître  :  la  géographie  générale,  l'hibtoire  de  France,  depuis  Louis  XIV  jus- 
qu'à nos  JOUIS,  rariihmetiqiiH  élémentaire,  y  compris  les  frartions  ordinaires,le8  pro* 
portions  et  le  système  métrique;  la  géométrie  élémentaire  (lignes  et  plans). 

4"  Avoir  effectué  entre  les  mains  du  receveur  particulier  des  finances  de  la  ville 
de  Saamur,  pour  le  compte  du  Trésor,  le  Tersement  d'une  somme  de  trois  cents 


48 

francs,  destinée  à  couvrir  i^Etat  des  dépenses  d^euirciien  à  TEcûIe  et  Pacbat  de  livre* 
d^insiruction. 

La  durée  des  cours  est  de  onse  mois,  du  i^f  octobre  au  3i  août,  pour  toutes  les 
divisions. 

Les  cavaliers-élèves  bien  notés  pour  leur  zèle  et  leur  aptitude,  et  qui  auront  satis- 
fait aux  examens  semestriels,  seront  nommés  brigadiers  à  rEcole,et  si,  «n  Hn  de 
cours,  ils  satisfont  aux  examens  de  sortie,  ils  beront  envoyés  dans  les  régiments  de 
cavalerie  avec  le  grade  de  maréchal  des  logis. 

Ceux  dont  Tinstruction  militaire  ou  équestre  n^aurn  pas  été  jugée  suffisante  seront 
dirigés  sur  un  régimoni  comme  brig  diors  ou  mâme  comme  simples  cavaliers. 

Les  jeunes  gens  qui  désirent  concourir  pour  ôire  admis  comme  cavaliers-élèves 
sous-officiers  à  l^LcoIe  de  (iavalerie,  n^ont  aucune  demande  à  formuler;  ils  se  ren- 
dent à  Saumur  à  leurs  frais,  et  les  dépenses  qu''oC' asionne  leur  séjour  dans  cette 
ville  jusqu^au  jour  exclu  de  leur  engagement  volontaire  sont  également  à  leur  charge. 

A  leur  arrivée  à  Suumur,  ils  se  présentent  au  général  commandant  TEcole,  Tin- 
forment  de  leur  intention  et  lui  remettent  les  pièces  nécessaires  à  leur  admission. 

ÉCOLES  DE  BERGERS. 

B  rizerie  et  école  des  Bergers  de  Rambouillet  (Seine-et-Oise). 
Vacherie  nationale  de  Corbon  par  Cambremer  (Calvados). 


Il  ■■■       ■■■■■  ^MM      ■^--■■■^■^-- ■-  —    -^  — p^-^^^^^^ — ^r-imrr-in^u-ruTu-L^ 


CHAPITRE  IL 


DEPARTEMENT  DE  L'YONNE 


SÉNATEURS  DE  L'YONNE 

MM.  Gharton,  rue  Saint-Martin,  31,  à  Versailles. 

GuiGHARD  Jules,  10,  avenue  de  Messine,  à  Paris. 
Rampont  (inamovible),  au  Sénat,  palais  du  Luxembourg. 

DÉPUTÉS  DE  L'YONNE. 

MM.  X... 

Dethou,  place  Jussieu,  3,  à  Paris. 
DuGUYOT,  38,  rue  Gustave  Courbet. 
HouDAiLLE,  15,  rue  de  Bourgogne,  à  Paris. 
Javal,  58,  rue  de  Grenelle,  à  Paris. 
Rathier,  rue  de  Lille,  103,  à  Paris. 


SECTION  I.    —  ADMINISTRATION   CIVILE. 


M.  FAURE,  Préfet. 

M.  DURÉAULT,  Secrétaire  général. 

CONSEIL   DE   préfecture. 

MM.  Le  PRÉFET.  Président  ;  HUGOT,  vice-président  ;  SENECHAL  et  MUSSET, 
Cols  eillers.  ~  Commissaire  du  gouvernement  :  M.  DURÉAULT,  secrétaire  général 
de  la  Préfecture  ;  Secrétaire-greffier,  M.  Boullé. 

Jours  d*mtrée  dans  les  bureaux. 

U  publie  est  admis  dans  les  bureaux  les  lundi,  mercredi  et  vendredi,  de  une 
heure  à  trois  beures. 

Les  bureaux  sont  fermés  au  public  tous  les  autres  jours,  à  Texception  du  bureau 
chargé  spécialement  des  légalisations,  du  visa  des  passeports,  des  récépissés,  des 
états  de  contrainte,  du  colportage  des  imprimés  et  des  permissions  exigées  parles 
lois  et  règlements  de  police. 

1887.  4 


50 

CABINET  DU  PRÉFET. 
M.  ÂRFEuiLLÈRE,  chef  de  cabinet,  secrétaire  particulier. 

Attributions.  —  Ouverture,  timbre,  classement  et  distribution  du  courrier.  — 
Personnel  des  administrations.  —  distinctions  bonorifiques.  —  Légion  d'honneur.  — 
Médailles  de  sauvetage.  —  Diplômes  d'honneur.  —  Palmes  académiques.  —  Ordres 
étrangers.  —  Demandes  de  secours  présentées  par  d'anciens  fonctionnaires  ou  leurs 
veuves.  —  Fonctions  à  la  nomination  du  Préfet  :  bureaux  de  tabac,  postes,  adminis- 
trations financières,  commissaires  de  police.  —  Congés.  — :  Cérémonies  publiques.  — 
Audiences.  —  Afiaires  confidentielles  et  réservées.  —  Personnel  des  cultes  et  afiaires 
eecclésiastiques. 

i"  DIVISION. 

M.  Maurice,  chef  de  division. 

1^'  BUREAU 

MM.  Brdn,  chef  de  bureau  ;  Rojot,  rédacteur  ;  Toutin,  rédacteur  ;  Saïnt-Andké, 
Thibault,  commis-expéditionnaires. 

ATTRmUTIONS. 

Adminittration  et  oontentiewc  des  communes  et  des  établissements  commu- 
naux.— Questions  diverses  reialivesàradministration  municipale  des  hospices,  hôpi- 
taux et  des  bureaux  de  bienfaisance.  —  Personnel  de  ces  élablisseraents.  —  Circons- 
criptions territoriales.  —  Octrois  :  Etablissement  et  personnel,  tarifs,  amendes  et 
transactions.  —  Abattoirs,  personnel,  tarifs,  règlements.—  Tarifs  des  droits  de  place 
aux  halles  et  marchés ^  de  pesage  et  de  mesurage  publics.— Fixation  des  dépenses 
obligatoires.  —  cotisations  municipales  et  mandatement  des  dépenses  y  afférentes. 

—  Autorisations  des  dépenses  facultatives.  —  Gestion  des  propriétés  immobilières  : 
baux  à  ferme  et  à  loyer;  acquisitions,  aliénations,  échanges  et  partages,  cons- 
tructions. —  Actions  judiciaires  et  transactions  sur  procès.  —  Expropriations  cour 
cause  d'utilité  publique.  —  Dons  et  legs.  — Comptabilité  des  communes,  hospices, 
hôpitaux  et  bureaux  de  bienfaisance. 

Police  municipale  et  rurale.  —  Règlements  locaux  :  parcours  et  vaines  pâtures. 

Instruction  publique  supérieure,  secondaire  et  primaire.  —  Comptes  et  budgets 
de  l'instruction  publique  à  la  charge  des  départements.  —  Bourses  dans  les  lycées, 
collèges  et  écoles  primaires  supérieures.  —  Collèges  communaux  :  budgets,  subven- 
tions municipales,  traités,  bourses  communales.—  Ecoles  normales  primaires  :  bud- 
gets, personnel,  administration ,  distribution  de  bourses.  —  Ecoles  communales: 
maisons  et  mobiliers  d'école.  —  Instituteurs  communaux:  fixation  du  traitement 
des  instituteurs  ;  subventions  départementales.  —  Salles  d'asiles.  —  Ouvroirs.  — 
Classes  d'adultes.  —  Ecoles  libres. 

Culte  paroissial.  —  Cures.  —  Succursales.  —  Chapelles.  —  Fabriques.  — 
Secours  aux  communes.  —  Personnel.  —  Eglises  et  presbytères.  —  Cimetières  : 
translations,  règlements,  tarifs  pour  les  concessions  de  terrains  destinés  à  des  sé- 
pultures privées.  —  Dons  et  legs. 

Monuments  historiques.  —  Classement,  réparation  et  entretien.  —  Subventions. 

Bois  communaux  et  d'établissements  publics  —  Soumission  au  régime  fores- 
tier; distraction  de  ce  même  réeime;  coupes  afibuagères;  reboisement  et  travaux 
d'améliorations  ;  constructions  dans  le  rayon  prohibé  ;  concessions  de  servitudes. 

—  Formation  et  fusion  de  triage. 

Foires  et  Marchés.  —  Créations  ;  changements  de  dates. 
Gardes-champêtres.  —  Gardes  forestiers.  —  Gardes  particuliers. 
Musées.  —  Créations  ;  Dons  et  subventions. 

Postes  et  Télégraphes.  —  Création  de  bureaux  ;  Réclamations  diverses  relatives 
à  l'organisation  du  service. 
Contributions  indirectes.  —  Recueil  des  actes  administratifs. 

2«  BUREAU. 

MM.  Tardivon,  chef  de  bureau  ;  Bonnottb  et  Clouet,  commis  expéditionnaires. 

ATTRIBUTIONS. 

Ck>mmeroe  et  industrie.  *-  Chambres  et  tribunaux  de  commerce.  —  Chambres 


51 

consultalîTe  des  arts  et  manufactures.  —  Elections  consulaires.  —  Breyets  dlnyen- 
tion.  —  Mercuriales.  —  Poids  et  mesures. 

Agrioalinre.  —  Sociétés  et  Comices  agricoles.  —  Commissions  hippiques.  — 
Etalons.  —  Haras.  —  Secours  et  encouragements.  —  Rapports  sur  les  récoltes.  — 
Chaire  d'agriculture.  —  Station  affronomique. 

statistiques.  —  Statistique  générale  de  la  France.  —  Dénombrement  quinquennal 
et  mouveroent  annuel  de  la  population.  —  Commissions  cantonales  de  statistique.  — 
Statistiques  industrielles,  commerciales  et  agricoles. 

Police  sanitaire.  —  Conseils  d'hygiène.  —  'Police  de  la  médecine  et  de  la  phar- 
macie. —  Herboristes.  —  Sages-femmes.  —  Épidémies  —  Epizooties.  —  Vaccine.  — 
Transport  de  corps. 

Affaires  diverses.  —  Chasse.  —  Pèche.  —  touTeterie.  —  Destruction  des 
animaux  nuisibles.  —  Caisses  d'épargne.  —  Société  de  secours  mutuels.  —  Asiles 
d'alicnés  :  adminisl ration,  comptes  et  budgets.  —  Hospice  national  des  Quinze- 
Vingts.  —  Jury  criminel.  --  Concessions  déterres  en  Algérie.  —  Elat-ciTil  ~  Décès 
de  légionnaires  et  médaillés  militaires.  —  Exécution  de  la  couTention  de  1875  pour 
la  transmission  à  l'étranger  des  aetes  de  l'état-ciTil. 

2«  DIVISION. 

M.  Savaet,  chef  de  division. 

i"^^  BUREAU. 

MM.  MiCNARD,  chef  de  bureau  ;  Lourt,  sous -chef;  Pichon,  rédacteur  3  Barat, 
commis-expédilionoaire. 

ATTRIBOTIONS 

Bfttiinents  départemeotaux,  —  Hôtels  de  la  Préfecture  et  des  Sous-Préfectures. 

—  Académie. —  Tribunaux.  —  Casernes  de  gendarmerie.  —  Prisons  et  dépôts  de 
sûreté.  ~  Ecole  d'agriculture  de  La  Brosse.  —  Ecoles  normales  primaires.  —  Tra- 
vaux d'entretien,  de  grosses  réparations  et  de  constructions  neuves.  —  Acquisitions. 

—  Échanges.  —  Baux  à  loyer.  —  Achat  et  entretien  du  mobilier.  —  Assurance 
contre  l'incendie. 

Arehilectes  du  département.  —  Casernement  de  la  gendarmerie.  —  Baux  à  loyer. 

École  d'agriculture  :  Administration  ;  personnel  ;  Comité  de  surveillance  et  de 
I>erfectionnement  ;  Régime  intérieur;  Concours  pour  l'admission;  Bourses;  Exploita- 
tion ;  Comptes  et  budgets. 

Somaîne  poblio  et  privé  de  l'État.  —  Edifices  diocésains.  —  Grosses  réparations 
et  mobilier.  — Aliénations»  et  échanges.  —  Contentieux.  —  Vente  d'objets  appar- 
tenant à  l'Etat.  —  Domaines  engages.  —  Domaine  forestier.  —  Bois  de  l'Etat.  -- 
Autorisations  de  défrichement.  —  Domaine  fluvial,  arrêtés  de  délimitation.  —  Des 
et  Ilots  :  Concessions  et  locations.  —  Vente  d'arbres.  —  Répertoire  des  actes  soumis 
à  l'enregistrement. 

Travaux  publios  et  Voirie.  —  Voies  navigables  :  Rivières  dTonne,  de  Cure  et 
d'Ârmançon  ;  Canaux  de  Bourgogne  et  du  Nivernais  ;  entretien,  amélioration,  navi- 
gation, flottage.  —  Ports.  —  Classements.  —  Bacs  et  bateaux.  —  Service  hydrau- 
liqae.  —  Moulins  et  usines.  —  Irrigations.  —  Dessèchement  de  marais. —  Drainage. 

—  Cours  d'eau  non  navigables  ni  flottables  :  Curage  ;  redressement  et  élargissement  ; 
construction  ;  entretien.  —  Associations  syndicales. 

Chemins  de  fer  :  Achats  de  terrains  ;  Travaux  de  construction  et  d'entretien.  — 
Chemin  de  fer  du  Serein. 

Ponts  et  chaussées:  Routes  nationales  ;  Classement;  Construction,  Entretien  et 
plantations. 

Grande  voirie  :  Alignements  ;  anticipations  ;  contraventions. 

Vicinalité  :  Chemins  de  grande,  de  moyenne  et  de  petite  communication  ;  classe- 
ment ;  fixation  des  limites  ;  abornement  ;  déclassement  ;  aliénations.  —  Travaux 
de  construction,  de  réparation  et  d'entretien.  —  Création  et  Répartition  des  res- 
sources spéciales  et  des  subventions  du  département. —  Règlement  des  dépenses. 
,  Chemins  ruraux.  —  Voirie  urbaine  :  Alignements;  plans  généraux  d'alignements  ; 
Stablissement  de  trottoirs  ;  Contraventions  ;  Démolition  de  bâtiments  menaçant 
raines. 


52 

Voitures  publiques  et  roulage. 
-  Machines  à  Tapeur. 
Ateliers  dangereux,  insalubres  on  incommodes.  —  Usines  et  carrières. 

Service  départemental.  —  Procès-verbal  des  délibérations  du  Conseil  géné- 
ral. —  Impressions  et  fournitures  à  la  charge  du  département.  —  Commandes.  — 
Vérification  et  règlement.  —  Procès-verbal  des  délibérations  de  la  Commission  dé- 
partementale. —  Convocation  des  membrts  du  Conseil  général  et  des  conseils  d'ar- 
rondissement et  de  la  Commission  départementale.  —  Caisse  des  retraites  des  em- 
ployés des  administrations  départementales  et  liquidation  des  pensions.  —  Secours 
aux  anciens  employés  dép  irlementaux  et  à  leurs  veuves. 

Ecoles  et  Institutions  diverses.  —  Ecole  des  arts  et  métiers.  —  Ecole 
centrale  des  arts  et  manufactures.  —  Ecole  forestière.  —  Ecole  nationale  des  Beaux- 
Arts.  —  Ecole  navale.  —  Ecole  polytechnique.  —  Ecole  spéciale  militaire  de  Saint- 
Cyr.  —  Ecole  vétérinaire.  —  Prytanée  militaire.  —Ecole  dThorticulturede  Versailles. 

—  Jeunes  aveugles.  —  Sourds-muets. 

26  BUREAU. 
MM.  MoNNE,  chef  de  bureau  ;  Soukdt,  sous-chef;  Loiseau,  commis  expéditionnaire. 

ATTRIBUTIONS 

Affaires  militaires.  —  Recrutement.  —  Tirage  an  sort.  —  Révision.  —  Enga- 
gements volontaires.  —  Garnisons.  —  Convois.  —  Logement  des  troupes  chez 
Fhabitanl.  —  Déserteurs  et  insoumis.  —  Invalides. —  Pensionnaires  de  la  marine.  — 
Pensions  et  secours  à  d'anciens  militaires  et  à  leurs  veuves.  —  Armée  territoriale. 

—  Recensement  et  classement  des  voitures»  chevaux  et  mulets  propres  au  service 
de  l'armée. 

Sapeurs-pompiers. 

Elections.  —  Casier  administratif.  —  Listes  électorales.  —  Sections  électorales 
municipales.  —  Elections  des  conseils  municipaux,  des  maires  et  adjoints.  —  Elec- 
tions au  Conseil  d'arrondissement  et  au  Conseil  général.  —  Elections  législatives  et 
sénatoriales.  —  Réunions  publiques,  —  Conférences.  —  Légalisation  et  visa  de 
pièces. 

Affaires  diverses.  —  Prisons  :  Administration  ;  Personnel,  discipline  et  régime 
intérieur  ;  Service  médical;  Service  économique  par  entreprise  ou  en  régie  ;  Cahier 
des  charges  ;  Marchés  et  adjudications  ;  Transférements  ;  Travaux  industriels  ; 
Règlement  de  tarifs;  Jeunes  détenus;  Récidivistes  et  rèlégation. 
,  Rapports  des  commissaires  de  police  et  de  la  gendarmerie.  —  Crimes,  délits, 
accidents,  incendies,  sinistres.  —  Recherches  dans  l'intérêt  des  familles. 

Passeports  à  rintèrieur  et  à  Tétranger.  —  Réfugiés  politiques.  —  Secours  de 
route  et  moyens  de  transport.  —  Naturalisation.  —  Ëipulsions.  —  Rapatriement.  — 

—  Colportage.  —  Chanteurs  ambulants.  —  Secours  en  cas  d'extrême  misère.  — 
Envoi  de  malades  indigents  aux  eaux  thermales.  —  Cercles  et  associations.  —  Impri- 
merie. —  Librairie  et  dépôt  légal.  —  Loteries. 

Contributions  directes.  —  Répartement  et  sous-répartement.  —  Nomination 
des  commissaires  réparliteurs. —  Cadastre.  —  Conservation  des  plans  et  matrices.— 
Recensement  des  valeurs  mobilières  et  des  portes  et  fenêtres.  —  Patentes.  —  Mise 
en  recouvrement  des  rôles.  —  Poursuites.  —  Cotes  irrécouvrables.  —  Amendes  et 
condamnations  pécuniaires.  —  Secours  pour  pertes  et  événements  malheureux.  — 
Contrôle  des  récépissés  délivrés  par  les  receveurs  des  finances. 

3«  BUREAU. 
MM.  Balbon,  chef  de  bureau;  Caillât  et  Yver,  rédacteurs. 

ATTR  BUTIONS. 

Comptabilité  gpénérale  et  dépatrtementale.  —  Mandatement  de  tous  les  traite- 
ments, à  Pexception  de  ceux  des  instituteurs.  —  Mandatement  des  salaires,  retraites, 
subventions,  indemnités  et  généralement  de  toutes  les  dépenses  à  la  chaire  du  bud- 
get de  l'État  et  du  département,  liauidées  par  les  bureaux  compétents  et  sur  pro- 
duction de  pièces  justificatives  régulièrement  établies.  —  Etablissement  du  compte 


53 

départemental,  du  badget  rectificatif  et  da  badset  primitif  du  départemtntal.  —  Im- 
positions départementales  extraordinaires  et  réalisation  des  emprunts.  —  Rédaction 
des  situations.  —  Etats  et  comptes  d'ordonnancements  à  enroyer  aux  ministres.  — 
Attribatioas  diverses  sur  les  amendes  de  police. 

tf.  DONDENNE,  architecte  du  département. 

ARCHIVES. 

MM.  MOLARD,  archi?iste  du  département  ;  Dbot,  employé. 

Les  archiyes  de  la  Préfecture  se  composent  •*  f  *  de  tons  Ici  titres  des  établissements 
religieux  supprimés  en  1790  dans  le  départemenl.  savoir  :  des  anciens  archeyêchés 
de  Sens  et  de  l'éyéché  d'Auxerre,  des  cliapitres.  aohayes  et  prieurés  d'hommes  et  de 
femmes  des  deux  diocèses;  des  titres  et  biens  des  émigrés,  des  cures  et  fabriques  du  dé- 
partement, des  tribunaux  consulaires,  etc.  Parmi  ces  nombreux  documents,  il  en  est  de 
différentes  valeurs  :  les  uns  sont  précieux  pour  l'intérêt  hislorique  qu'ils  présentent; 
les  autres  pour  les  droits  de  propriété,  servitude,  etc.  sur  les  liens  devenus  natio- 
naox  en  1790  et  vendus  comme  tels.  2'*  De  tous  les  actes  de  l'administration  depuis  HM) 
dans  ses  iiiverses  parties,  telles  que  les  communes,  la  guerre,  les  finances,  les  élec- 
UoQs.  les  biens  nationaux,  les  contributions,  l'état  civil, le  clergé,  les  travaux  publiCF. 

Pierre  Tnové,  huissier  de  salle  ;  Hitier,  concierge,  garçon  de  bureau. 


SOUS-PRÉFECTURES. 

Le  département  de  l'Yonne  comprend  cinq  arrondissements  ou  sous-préfectures. 
Le  Préfet  remplit  les  fonctions  de  Sous-Préfet  pour  Tarrondissement  d'Auxerre. 

UM.  Léon  Pommer  A  Y,  80us-prét*et  à  A  vallon  ;  Dozier,  secrétaire. 
JcsTW,  sous-préfet  à  Joigny  ;  Focquin,  secrétaiw». 
Girard  de  Vasson,  sous-prèfet  à  Sens  ;  Greslé,  secrétaire. 
Charles,  sous-préfet  à  Tonnerre  ;  Manchet,  se'rétair». 


INDICATION  DES  COMMONES  COMPOSANT  CHAQUE  CANTON. 

AIIR0.^DI8REHXNT  D^AUXBKRE. 

Auxerre  (est).  —  Aujry,  Champ»,  Qnenne,  Saint-Bris,  Venoy. 

^iirtfrre(oue«tl.  —  Appoigny,  Ao»erre,  Charbujr,   Chevaniies,  Monctcan,  Perrîgny, 

Saint-Gcorees,  Val  Un,  Vaux,  Villefargeaii. 
OtahlU,  -.  Aisremoni,  Bci  ne,  Chablis,  Ctieroillysui-Serein,  Chichée,  Chitry,   Cour- 

gis,  Fonlenay-près-Clialilis,  Fyé,  Lichères,  Milly,  l'oinchy,   Préhy,    Saint  Cyr-Ics- 

Colons. 
Coulangei-ta-Vineuss.    —   Charenlenay,    Coulanges-la- Vineuse,    Coulangeron,   Es- 
camps,  Escolives^  Gy-l'Evéque,  Irancy,   Justy,   Migé,   Val-de-Mcrcy,    VinccHes, 

Vincelottes. 
Coulanges-sur- Yonne.    —   Andryas,   Coulanges  sur- Yonne,   Crain,    Eiais,  Festigny, 

Ponienay-sous-Fouronnes,  Lucy-sup- Yonne,  Mailly-Ch&tcaii,    Merry-sur-Yonne, 

Trucy  «ur-Yoniie. 
Ooursott.  —  Chaslenay,  Courson,  Driiyes,  Fontenailles,  Fouronncs,    Lain,   Mcrry- 

S«e,  Molesmes,  MonfTy,  Ouanne,  Semenlron,  Taingy. 
LigiiX'  —  Bleigny-le-Capreau,    La   Chapelle- Vaiipellcieigne,    Lignorelles,    Ligny-le- 

Châtcl,  Maligny,   Mérey,  Montigny-le-Roi,   Ponliguy,   Rouviay,  Varennes,  Ve- 

oouse,  Villeneave-Saint-Si.lvu,  Villy. 
Saint' Florentin.  —  Avroîm     ikiiilly,  Chén,  Germigny,  Jaulges,  Rebourceaux,  Saint- 
Florentin,  Vergigny 
Saint-Sauveur, -^  Fonlennj,  Laiosecq,  Moutiers,    Pcrreuse,   Sftiupuitsi  Sainte  Co* 

lomtMj  SaintS)  Saînt^SauTeur)  Sougères^  Thury^  Treigny. 


54 

^eiffielajr.  —  Beaumont,  Cbemilly-près-Seignelay,  Cbeny,  Chicby,  Gnrgy,  Uaule- 
rive,  Héry,  Mont^saint-Sulpice,  Ormoy,  Seignelay,  Sougères-siir -S incite. 

Touey.  —  Beauvoir,  Di{res,  Dracy,  Eglény,  Lalande,  Leugny,  Lévis^Lindry,  Moulins- 
sur-Ouanne,  Parly,  Pourrain,  Toucy. 

ermenton,  —  Accolay,  Arcy-sur-Cure,  Bazarncs,  Bessy,  Bois  d'Arcy,  Gravant,  Es- 
serl,  Lucy  sur-Gui e,  Mailly-Ia-Ville,  Prcgilbert,  Sainie-Pallaye,  Sacy,  Sery, 
Vermeil  ton. 

ARKONDISSEMENT  d''ATALLON. 

Âvallon,  Annay-la-Gôte,  Annéot,  Avallon,  Doraery-snr-le-^'auU,  Etaules,  Gi- 
rolles, Island,  Lucy-le-Bois,  Majrny,  Ménades,  Pontaubert,  Sauvigny-le-Bois, 
Sermizclles,  1  harot,  Thory,  Vault-de-Lugny. 

Gulllon.  —  Bierry-les-Belles-Fontaines,  Cisery,  Gussy-Ies- Forges,  Guillon,  Mar» 
meaux,  Montréal,  Pizy,  Saint-André,  Santigny,  Sauvigny-le-Beuréal ,  Savtgny- 
en-Terre-Plaine,  Sceaux,  Thizy,  Trévilly,  Vossy,  Vignes. 

L*lsle-sur'^le  Serein, —  Angely,  Ânnoux,  Athie,  Blacy,  Civ/-y,  Goutarnoux,  Dissangis, 
Juux,  risle,  Massangis,  Précy-le-Sec,  Provcncy,  Sainte-Colombe,  Talcy. 

Quarré-les^Tombes.  —  Beauvillcrs  ,  Bussièrcs,  Chastellux  ,  Quarré-les  Tombes, 
Saint-Brancber,  Sainte- Magnance,  Saint-Gcrmain-des-Cbamps,  Saint-Léger. 

Vezelay. —  Asnières,  Asquins,  Blannay,  Brosses,  Chamonx,  Cbàtel-Geosoir,  Do- 
mecy-sur-Cure,  Foissy-les-Vézelay,  Fontenay-près- Vézelay,  Givry,  Lichères, 
Montiliot,  Piorre-Perlhuis,  Ôi-Moré,  St-Père,  Tharoiseau,  Vézelay,  Voulenay. 

AERONDISSEUENT   DE  JOIGNY. 

Autant.  —  Aillant,  Branches,  Gbampvallon  ,  Ghassy,  Fleury,  Guercby,  Laduz 
La  Villotte,  les  Ormes,  Merry-la-Vallée,  Nentlly,  Poilly,  Saint-Aiibin-Cbàteau- 
Neuf,  Saint-Martin-sur  Ocre,  Saint-Mauricele-Vieil,  Saint-Maurlce-Thizouaillc, 
Senan,  Sommecaise,  Villeraer,  Villiers  -  Saint  -  Benoit,  Villiers  •  sur-Tholon, 
Volgré. 

Bléneau,  —  Bléneau,  Ghampcevrais,  Gbampignellcs,  Loaesmes,  Rogny,  Saint-Privé, 
Tannerre,  Villeneuve-les-Genôts. 

Brienon,  —  Bellechaume,  Blignycn-Othe,  Brienon ,  Bussy-en-Othe,  Ghailley, 
Gtiamplost,  Esnon,  [Viercyv  Paroy-en-Otbe,  Turny,  Venizy. 

Cerisiers.  — Arcos,  Bœurs ,  Geriily,  Gerisiers,  Goulours,  Dillot,  Fournaudin,  Vau- 
dcurs,  Ville-Chétive. 

Charnjr,  —  Chambcugle,  Cbarny,  Ghêne-Arnoult,  Chevillon,  Oicy,  Fontcnouille, 
Grand-Cbamp,  La  Fe^lé-Loupière,  La.  Motbe-aiiX'Aulnais,  Malicorne,  Marcbais- 
Beton,  Perreuz,  Prunoy,  Saint-Denis-sur-Ouanne,  Sainl-Martiu-sur-Ouanne,  Ville- 
franche. 

Joignjr,  —  Bassou,  Béon,  Bonnard,  Brion,  Cézy,  Ghaniplay,  Ghamvres,  Gharmoy, 
Cbicbery,  Epiiieaii-lcs-Voves,  Joigny,  Looze,  Migenncs,  Paroy-sur-Tbolon,  SaÏDt- 
Aubin-  sur-Yonne,  Saint-Gydroine,  Villecien,  Viilevallier. 

Saint-Fargeau.  —  Fontaines,  Lavau,  Mëzilles,  Roncbères,  Saint-Fargeau,  Saint-Mar- 
tin des  Gbamps,  Sept-Fonts. 

Saint- Julien-du'Sauh.  —  Cudot^  La  Celle-Saint-Gyr,  Précy,  Sainl-Julien<du-SauU, 
Saint  -  Loup  -  d'Ordon,  Saint-  Martin  -d'Ordoo,  Saint-Bomain-le-Preux,  Sépeaux, 
Verlin. 

Villeneuve-sur-Yonne .  —  Armeau,  Bu«sy-1e-Ropos,  Gbaumot,  Dixmont,  les  Barde»,  Pif- 
fonds,  Rousson,  Villeneuve-sur-Yonne. 

ARRONDISSEUENT  DE   SENS. 

Chéroy.  —  Brannay,  Chéroy,  Courtoin,  Dollot,  Domats,  Foucbêres,  Jouy,   La 

Belliolle,  Montachep,  Saini-Valérien,  Savigny,  Subligny,Vallery,  Vernoy,  Ville- 

bougis,  Villegardin,  Viileneuve-la-Dondagre.  Villeroy. 
Pont'sur-Yonne.  —  Champigny.   Chaumoni,   Guy,  Evry,  Gisy-les-Nobles,  Lixv. 

Michery.  Pont-sur- Yonne,  Saint-Agnan,  Saint-Serotin,  Villeblevin,   Villema- 

noche,  Villenavoite,  Viileneave-la-Guyard,  Viileperrot,  Villelbierry. 
Sens  (nord).  —  Fontaine-la-Gaillarde,  Maillot    Malay-le- Petit,  Malay-Ie-Graod, 

Noé,  Passy,  Rosoy,  Saint-Clément,  Saligny,  Soucy,  Sens,  Vauraort,  Véron. 
Se^tf  (sud],  — Gollemiers,  Cornant,  Gonrtois,    £griselles-le-Bocage,    Etigny,   Gron, 

Marsangis,  Nailly,  Paron,  Sain^Denis,  Saini-Martin-du-Tertre, 
Sergines.  —  Gompigny,  Gourceaux.  Gourion,  Fleurigny,  Grange-le-Qocage,   La  Gha- 

pelle-sur-Oreuse,  Pailly,  Plessis-lJuméc,  Plessis-Saint-Jean,  Saint-Mariin-s.-Oreuse. 


55 

Saint.Maarico-QQz-Bicbes-HomroeB,  Serbonnes^  Sergines,  Sogoes,  Vertilly,  Villiers 
Bonnenx,  Vinneuf. 
Villenewe-PÀnhevèifuc.  —  Bafpcaux,  Cbîgf ,  Gourgenay,  Flaoy,  Foiwy,  Lailly,    La- 
Postole,  Les  Sièges,  Molinous,  Pont-sur- Vannes,  Theil,  Thoriguy,  Vareîllcs,   Vil- 
Jeneuvc-l'ArchcTêqiic,  Villiers-Louis,  Voisines. 

ABRONDISSEHENT  DE  TONNERRE. 

Àncy-le-Franc.  —  Aisy,  Ancy-le-Franc,  Ancy-le-Libre ,  Argentcnay,  Argenleuil, 
Chassignellesj  Cry,  Cusy,  FuWy.  Jully,  Lézinnes,  Nuits,  Passy,  Perrigny,  Bavières, 
Sambourgy  Sligny,  Villiers-les-Hauts,  Vireaux.      < 

ù-uzy.  —  Arihonnay,  Baon,  Commissey,  Crnzy,  Gigny,  Gland ,  Mélisey,  PimeUes, 
Quineerot,  Bugny,  Saint-Martin,  Saint*' Vinnemer,  Sennevoy-le-Bas,  Senoevoy-le- 
Haut,  Tatilay,  Tborey,  Trichey,  Villon. 

Flûgny.  —  Bernoiii),  Beugnon,  Butteaux,  Cariscy,  Dyé,  Flogny,  La  Chapelle  Vieille- 
Forêt,  Lasson,  Neuvy-Sautour,  Percey,  Boffey,  Soruiery,  Soumaintrain,  Troocboy, 
VilUeps-Vineux. 

No/ers,  —  Annay,  Ccnsy,  Ch&  tel -Gérard,  EtÎTey,  Fresnes,  Grimault,  Jouancy,  Mo- 
lay,  Moollns,  Mitry,  Noyers,  Pustlly,  Poilly,  Sainte-Vertu,  Sarry. 

Tonnerre,  —  Béru^  Cbeney,  Collan,  Dunnerooine,  Epinenil,  Fley,  Junay,  Molosme, 
Serrigny,  Tissé,  Tonnerre,  Vezannes,  Vczinnes.  Viviers,  Yrouerre. 


POSITION   GÉOGRAPHIQUE   DU  DéPARTEHENT   ET  DBS   CINQ   PRINCIPALES  VILLES. 

Le  département  de  l'Yonne  est  situé  entre  0°  30'  et  1**  56'  de  longitude  est  et  entre 
47*  19'  et  48*'  22'  de  latitude  nord. 


VILLES. 


Anierre  (cathédrale) 
Avallon  ((%lise)  .  .• 
ioipy  (Saint- Jean) 
Seus  (cathédrale)  . 
Tonnerre  (St- Pierre. 


LOIIGITUDS. 

en  degrés,    i  en  temps. 


1»  14*  10"  E. 
!•  34'  17"  id. 
l»  3'  4:^"  id. 
0»  56'  49"  id. 
1»  38'    6"  id. 


4  m.  57 
6  n 
4  15 
3  47 
6       33 


LATITODB 

septentrionale. 


47»  47*  54" 
47»  29'  19" 
47»  69'  0" 
48«  ir  54" 
47"   51'  33" 


HAUTEDR 

aa  dessns  da  nivcan 

de  la  mer 

ou  altitude. 

129  m 

267  m.7 

116  ^",7 

76  o»,4 

179  ni,2 

SUPERFICIE. 


La  superficie  du  département  de  l'Yonne  est  de  7,428  kilomètres  04  b.  carrés. 
Voir  la  population^  page  74  et  suivantes. 


56 


CONSEIL  GÉNÉRAL  DE  L'YONNE 

NOMS. 

QUALIFICATIONS 

RÉSIDENCES. 

CANTONS 
que  représentent 

les  Conseillers. 

ABROKDISSBMBlfT    D^ADXBRRB 

LoHn 

ancien  maire 

Anxerre 

Anxerre  (ouest) 

Milliaui  ^ 

maire 

4uxerre 

Auxerre(est) 

FoUiot 

négociant 

Chablis 

Chablis                            ! 

F.  Rapin 

agriculteur 

Gy-1'Evéque 

Coula  nges-la -Vin. 

RaTeau 

ancien  notaire 

Saint-Marc 

Co  ulanges-s-Yon  ne 

Duebé                             i 

docteur-médecin 

Ouaine 

Courson 

Beaudoin 

notaire 

Ligny 

Ugny 

fianc^me 

propriétaire 

Saint-Florentin 

Saint-Florentin 

Merlou 

docteur-médecin 

Saint-Sauveur 

Saint-Sanfeur 

Romand 

maire 

Gurgy 

Seignelay 

N.   . 

Toucy 

Boudard 

médecin 

Vermenton 

Vermenton 

ARRONDISSEMENT  D'ATALLON. 

Hervieu 

ancien  soua  préfet. 

Avallon 

Aval  Ion 

Aneean 

caissier 

ATallon 

Guillon 

Bidault  de  lisle. 

juge. 

Paris 

L^Isle-sur-  Serein . 

Chevillotto 

notaire 

Quarré-1-Tombes 

Quarré-1  .-Tombes 
Vézelay 

Flandin  ^ 

docteur-médecin 

Uomecy-sur-  Cure 

ARRONDfôSRySNT  DE  J0I6KT, 

goy 

Duguyot 

vétérinaire 

Aillant 

Aillant  s.-Tholon. 

rétérinaire 

Champignellcs 

Bléneau 

Henri  Loup 

maire. 

nus»y-en-Oihe 

Brienon 

Baron  firincarJ  ^ 

propriétaire 

Paris 

Cerisiers 

Pignon 

aTocat 

Paris 

Charny 

Saulnier 

avocat 

Paris 

Joigny 

Del  hou 

députe 

Bléneau 

Saint-Fargeaii 

Coste 

maire 

Saint-Julien 

St-Julien-du-Sauit 

J.  Arnaud 

licencié  en  droit 

Paris 

Villen.-sur-Tonne 

ARRONDISSEMENT  DE  SENS. 

Navault 

notaire 

Monucber 

Chéroy 

Eugène  Petit 

médecin 

Pont-aur-Tonne 

Pont -sur-Tonne. 

Guichard  Julei 

sénateur 

La  Cbapelle-s-O. 

Sens  (sud) 

De  Fontaine 

maire 

Fontaine-l-Gaill. 

Sens  (nord) 

Pérou  se 

ingénieur  en  chef 

Paris 

Sergines 
Villen.-PArcbev. 

Chardon 

propriétaire 

Villeneuve-PArch 

ARRONDISSEMENT  DB  TONNERRE. 

Martenot  Auguste 

maire 

Ancy-le-Franc 

Ancy-le-Frane 

De  Tanlay 

propriétaire 

Tanlay 

Cruzy 

Laubry 

greflier 

Flogny 

Flogny 

E.  Petit 

propriétaire 

Chàtel-Gérard 

Noyers 

Régnier 

maiie 

1 

Tonnerre 

Tonnerre 

COMMISSION  DEPARTEMENTALE 
Nommée  en  exécution  de  la  ht  des  nSjuin^  25  juillet  et  lo  août  1S71 . 

MM.  Lorin,  président)  Cbevillottc,  Coste^  FoUiot»   Laubry,  Saulnier»  Chardon^ 
secrétairei 


B7 

CONSEILS  D'ARRONDISSEIŒNT 


NOMS 


QUALIFICATIONS. 


RÉSIDENCES. 


CANTONS 

que  représentent 

les  Conseillers 


Itiernr. 

Fort-Mussot. 

Gaotherin. 

Hoadé. 

Riaot. 

Ledoux. 

Gamet. 

Lordereaa. 

Lenchè« 

Barillon. 

Lechiche. 

Jeannez  Camille. 

Espéron. 

Adine. 

Gauthier. 

De  Morillon. 

Rétif  fils. 

L^er. 

Barbier. 

Dicquemart. 

Perreau. 

Honmon. 

Dethon  Léon. 

Grand. 

Robert. 

Lererl. 

Delécolle. 

Arraalt. 

De  Courcy. 

Laffrat. 

Régnier. 

Loavrier. 

Guillié. 

Baudonard. 

Vidal. 

Gage. 

Fijal  kowski. 

Bourbon. 

Bézine. 

Renard. 

Antony  Thierry. 

Martenot  Charles. 

Paillery. 

Clémendot. 

Lan^. 

Blot. 

Gaupillat. 
VéroBi 


ARROVDISSIMBNT 

direct,  à  La  Brosse. 

adjoint. 

docteur-médecin. 

maire. 

Md  de  bois. 

notaire. 

maire. 

médecin. 

négociant. 

maire. 

propriétaire 

propriétaire. 

ARR0NDIS6BllBlfT 

jpropriétaire. 
négociant, 
maire. 

propriétaire, 
notaire, 
greffier, 
propriétaire, 
grenier, 
propriétaire. 

ARRONDISSBMSNT 

maire. 

propriétaire. 

vétérinaire. 

anc.  maire. 

maire. 

maire. 

maire. 

géomètre. 

maire. 

ARR0NDI9SBMBNT 

propriétaire. 

propriétaire. 

médecin. 

maire. 

propriétaire. 

maire. 

architecte. 

maire. 

meunier. 

ARRONDlSSEyBIlT    DB 

ancien  maire. 

maire. 

agriculteur. 

propriétaire 

maire. 

docteur  médecin. 

maire. 

ancien  maire. 

ancien  maire; 


d'auxbrrr. 

}La  Brosse. 
Auxerre. 
Chablis. 

Coulanges-Ia-Vin. 
Coul  .«sur-Yonne. 
Courson. 
Montigny. 
St-Florentin. 
Saint-Sauveur 
Cheny. 
Diges. 
Vermcnton. 

D^AYALLON. 

Avallon. 

Afallon. 

Trévilly. 

Llslc. 

Joux-la-Yiile. 

Quarré. 

Saint-Germain. 

Vézelay. 

Asqains. 

DB  joigny/ 
Villemer. 
Biéneau. 
Brienon 
Cerisiers. 
Chamy. 
Joigny. 
Mézilles. 
La  Celle  St-Cyr. 
Villeneuve-s.-Y. 


Auxerre  (est). 

Auxerre  (ouest). 

Chablis. 

Coul.-la-Yineuse. 

Coul.-sur-Yonne. 

Courson. 

Ligny. 

St-Florentin. 

St-Sau?eur. 

Seignelay. 

Toncy. 

Yermenlon. 


Quarré-l.-Tombes 


DE    SENS. 

Jouy. 

Saint-Sérotin. 

Vill.-la-Gu>ard. 

Véron. 

Sens. 

Marsangls. 

Sens. 

Gourion. 

.\lolinons. 

TONNERRE. 

lAncy-le-Franc. 
Butfon(Oôle-d'Or 
Cruzy-le-Châtel. 
Neuvy-Sautour. 
Flogny. 
Noyers. 
Stc-V«»rtu. 
Tonnerre. 
Dannemoine. 


I  Ayallon. 
I  Guillon. 
JLlsle. 

} 

I  Vézelay. 


Aillant. 

Biéneau. 

Brienon. 

Cerisiers. 

Chamy. 

Joigny. 

Si-Fargeau. 

St-Julien. 

Vilien. -sur- Yonne. 

I  Chéroy. 
Pont-sur-Yonne. 


t 

}Sens  (nord). 

I  Sens  (sud). 

I  Sergines. 

I  Yillen.-rArcheT 


lAncy-le-Franc. 
I  Cruzy. 
[Flogny. 

Noyers. 


} 


I  Tonnerre. 


58 


CONSEILS  D'HYGIÈNE.  —  VACCINE. 
Créés  en  vertu  d'un  arrêté  du  chef  du  Pouvoir  exécutif  du  ]8  décembre  iS4S. 
Les  préfets  et  les  sous-préfets  sont  présidents  de  droit  de  ces  conseils. 

Conseil  départemental  à  Auxerre. 


MM. 


Bionis  des  Carrières  ^,  médecin,  Auxerre 
L'ingénieur  en  chef  du  Dép%  à  Auxerre. 
Dejust,  docteur-médecin,  Auxerre. 
Monceaux  et  Rayin,  pharmaciens, Auxerre. 
Duché,  docteur-médecin,  Ouanne. 
Ravin,  ex-pharmacien,  à  Auxerre.  | 

Conseils  d'arrondissements 
AVALLON. 

Houdaille,  maire  d'A vallon. 
Gagniard  Edme,  doct.-médecin  à  Avallon. 
Bert,  médecin  à  Avallon. 
Renaud  et  Degoix,  vétérinaires  à  Avallon. 
Simon,  docteur-médecin  à  Qoarré. 
Roche  aîné,  industriel  à  Avallon. 
Rétif,  docteur-médecin  à  Joux-la-Ville. 
Leriche,  doct.-méd.  à  Cussy-les-Forges. 
Dardaillon,  pharmacien  à  Avallon. 
Haran,  docteur-médecin,  à  Yézelay. 
Yeaulin,  ancien  industriel,  à  Avallon. 


Boudard,  médecin, cons.  gén.,Yermenton. 
Tonnellier,  médecin,  Auxerre. 
Crochot,  vétérinaire,  Auxerre. 
Poubeau,  propriétaire,  Auxerre. 
Droin,  médecin  à  Aiixerre. 
Ficatier,  médecin  à  Auxerre. 


JOIGNT. 


SENS. 

Quenouille,  docteur-médecin  à  Sens. 
Bonneau,  ingénieur  à  Sens. 
Moreau,  docteur-médecin  à  Sens. 
Petit,  docteur-médecin  à  Pont-sur- Yonne. 
Pollet,  pharmacien  à  Sens. 
Limarre,  médecin-vétérinaire  à  Sens. 
Lefort,  architecte  à  Sens. 
Bourbon,  médecin  à  Gourion. 
Biot,  vétérinaire  à  Pont-sur- Yonne. 
Blandin,pliarmac.  à  Villen. -l'Archevêque. 
Chardon,  cons.  général.  — 

TONNERRE. 


Droin,  docteur-médecin  à  Tonnerre. 
Marion,  pharmacien  à  Ancy-le-Franc. 
Beugnon,  docteur-médecin  à  Flogny. 
Bertail,  médecin  à  Ancy-le-Franc. 
Quillot,médecin,  dir .  de  Tusine  de  Frangey , 
Chotier,  docteur-médecin  à  Noyers. 
Dautun,  agriculteur  à  Commissey. 
Thierry  Henri,  vélérinaire  à  Tonnerre. 


Grenet,  docteur-médecin  à  Joigny. 

Baudelocque,  docteur-médecin  à  Basson. 

Benoit,  pharmacien  à  Joigny. 

Roubé,  ancien  m  éd. -vétérinaire  à  Joigny. 

Deléccrtle,  maire  à  Joigny. 

Devillebichot,  pharmac.à  Viilen-s- Yonne 

Pouillot,  docteur-médecin  à  Brieuon. 

Tarlois,  ing.  civ.,  propriétaire  à  Senan. 

Duguyot,vétérin.,c.  gén.,  Champignelles.  1  Prunier,  pharmacien  à  Tonnerre. 

Mayaud,  pharmacien  à  Villeneuve-s-Y.     I  Julien,  conducteur  à  Tonnerre. 

COMMISSIONS  D'INSPECTION  DhS  PHARMACIES. 

Les  jurys  médicaux  sont  remplacés  par  une  ou- plusieurs  Commissions  de  trois 
membres  pris  dans  les  Conseils  d'hygiène  d'arrondissement,  et  composés  d^un  mé- 
decin et  de  deux  pharmaciens,  ou  d'un  médecin,  d'un  pharmacien  et  d'un  chimiste, 
sous  le  titre  de  :  Commissions  d'inspection  des  Pharnuicies, 

chimiste,  à  Sens,  et  Pol- 


ARRONDISSEM.  D'AUXBRKR. 

MM.  Dionis  des  Carrièrcs,d'- 
raédec,  Poubeau,  chim., 
Monceaux,  ph.>  à  Auxerre 

ARRONDISSBII.   D* AVALLON. 

MM.  Simon,  doct.-médecin, 
Quarré-les-Tombes  ;  Bert, 
doct.-méd.,  Avallon  ;  Dar- 
daillon, pharm.,  Avallon. 


ARRONDISSEH.  DB  J01GN7. 

MM.  Grenet,  doct.  en  mé- 
decine, à  Joigny,  Mayaud, 
pharmac,  à  Vîllen.-sY. 
Baudelocque ,  docteur- 
médecin  à  Basson. 

ARRONDISSEU.    DE    SENS. 

MM.  Moreau,  médecin,  à 


let,  pharm.  à  Sens. 

ARRONDISS.  DE  TONNERRE. 

MM.  Droin,  doct-médec, 
Tonnerre;  Prunier,  ph., 
Tonnerre;  Bertail,  méd., 
Ancy-le-Franc. 


Sens,  Quenouille,  med.- 

Aux  termes  de  la  loi  du  21  germinal  an  XL  une  visite  générale  des  oflicines  des 
pharmacies  et  des  magasins  des  épiciers  et  droguistes  a  lieu  annuellement.  L'époque 
en  est  fixée  par  le  Préfet. 

PROTECTION  DES  ENFANTS  DU  PREMIER  AGE. 
Loi  du  23 'décembre  1874. 
Tout  enfant  âgé  de  moins  de  deux  ans,  qui  est  placé,  moyennant  salaire,  en  nour 


n9 

rice,  en  sevrage  ou  en  garde,  hors  da  domicile  de  ses  parents,  devient  par  ce  fait 
l'objet  d'ane  surveillance  de  l'autorité  publique  ayant  pour  but  de  protéger  sa  vie  et 
sa  santé.  (Art.  1"  de  la  loi). 

Cette  surveillance  est  confiée  dans  le  département  de  la  Seine  au  préfet  de  police, 
et  dans  les  autres  départements  aux  préfets. 

Ces  fonctionnaires  sont  assistés  d^un  comité  ayant  piour  mission  d'étudier  et  de 
proposer  les  mesures  à  prendre,  et  composé  comme  il  suit  : 

Deux  membres  du  Conseil  général  désignés  par  ce  Conseil  ; 

Dans  le  département  de  la  Seine,  le  directeur  de  l'assistance  publique^  et  dans 
ks  autres  départements,  l'inspecteur  du  service  des  enfants  assistés,  et  six  autres 
membres  qui  sont  nommés  par  le  Préfet.  (Art.  2  de  ladite  loi). 

Une  Commission  locale  de  surveillance  est  instituée  dans  toute  commune  où  il 
existe  au  moins  cinq  enfants  d'un  jour  à  deux  ans  placés  en  nourrice,  en  sevrage  ou 
en  garde,  moyennant  salaire,  hors  du  domicile  de  leurs  parents  ;  la  commission 
coBoprend  nécessairement  deux  mères  de  famille.  (Arrêté  préfectoral  du  27  janvier 
1878.  —  Art.  2  du  règlement  d'administration  publique  du  z7  février  1877. 

Dans  les  communes  où  il  n'a  pas  été  institué  de  commission  locale,  le  maire 
exerce  les  pouvoirs  conférés  à  ces  Commissions.  (Art.  7  du  règlement). 

Des  médecins  inspecteurs,  institués  conformément  à  l'article  5  de  la  loi,  sont 
chargés  de  visiter  les  enfants  placés  en  nourrice,  en  sevratse  on  en  garde  dans  leurs 
circonscriptions.  (Art.  9  du  règlement). 

Membres  du  Comité  départemental. 

MM.  Massot^  ancien  Conseiller  général  ;  le  D**  Duché,  membre  du  Conseil  gé- 
néral ;  le  D'  Dionis  des  Carrières,  membre  du  Conseil  d'bygiène  et  de  salubrité  du 
département  ;  Esmelin,  membre  du  bureau  de  bienfaisance  de  ladite  ville  ;  Joly 
Ciiarles,  propriétaire  ;  Ducondut,  inspecteur  du  service  des  enfants  assistés. 

Médecins- Inspecteurs.  (1). 

M-  Souplet.  —  *  Auxerre,  Augy,  Champs,  Quennes,  Saint-Bris,  Venoy. 

M.  ChoUet.  —  *  Chevannes,  Sainl-Georges,  Vallan,  Vaux,  Villefargeau,  Escamps. 

M.  Mocquot.  — *Appoigny,  Charbuy,  Monéteau,  Perrigny-près-Auxerre,  Branches, 
Fleury,  Guerchy,  Chichery. 

M.  Gautherin.  —  Aigremont,  Beines,  *  Chablis,  Chemilly-sur-Serein,  Chichée, 
Chitry,Courgis,  Fontenay-près-Chablis,  Fyé,  Lichères-près-Aigremont,  Milly,  Poin- 
chy,  Préhy,  Saint-Cyr-les- Colons. 

M.  Populus.  —  *  Coulanges-la- Vineuse,  Escolivcs,  Irancy,  Jussy,  Val-de-Mercy, 
Vincelles,  Vincelottes. 

M.  Houdé.  —  Charentenay,  Gy-l'Evéque,  Migé. 

M.  Collinot.  —  Andryes,  *  Coulanges-sur- Yonne,  Crain,  Festigny,  Lucy-snr- 
Yonne. 

M.  Vespérini.  —  Bois-d'Arcy,  *iMaiIIy-Ia-Ville,  Sery. 

M.  Mouly.  —  Fontenay-sous-Fouronnes,  Fouronnes,  *  Mailly-le-Château,  Merry- 
snr-Yonne,  Truc  y -sur-Yonne. 

M.  Tournier.  —  *  Druyes,  Etais,  Lainsecq,  Sainpuits,  Souçèrcs-en-Puisaye. 

M.  Duché.  —  Chastenay,  Coulangeron,  Courson,  FontenaïUes,  Lain,  Merry-Sec, 
Molesines,  Mouffy,  *  Ouanne,  Sement'ron,  Taingy. 

M.  Forestier.  —  Beaumont,  Chemilly-près-Seignelay,  Chenv,  Cbichy,  Gurgy, 
Hauterive,  Héry,  Mont-Saint-Sulpice,  Ormoy,  *  SeigneUy,  Sougères-sur-Sinotle. 

M.  Lordereau.  —  Avrolles,  Bouilly,  Chéu,  Germigny,Jaulges,  ilebourseaux,  *  Saint- 
Florentin,  Vergigny. 

M.  Mèrlou.  —  Moutiers,  Perreuse,  Sainte-Colombe,  Saints-en-Puisaye,  *  Saint - 
Sauveur,  Thury,  Treigny. 

M.  Tassin.  -^  Diges,  Lalande,  *  Leugny,  Levis,  Moulins-sur-Ouanne,  Fontenoy. 

M.  Leroux.  —  Bleigny-le-Carreau,  La  Chapcllc-Vaupelleigne,  Lignorelles,  *  Ligny- 

(1)  Les  astériques  indiquent  les  commanes  où  résident  les  médecins-inspecteurs . 


60 

le-ChAtel,  Mall^y,  Méré,  Montigny,  Pontigny,  Ronvray,  Varennes,  Venouze,  Vil- 
lenettTe-Saiot-Salve,  Villy. 

M.  Desvignes.  —  Beauvoir,  *  Egleny,  Lindry. 

M.  Duguyot.  —  *  Toucy,  Dracy,  Fontaines,  Parly,  Pourrain. 

M.  Grégoire.  —  Accolay,  Arcy-sur-Cure,  Bessy,  Essert,  Lucy-8ur-Cure,Sacy,  *  Ver- 
menton. 

M.  Qaillaut.  —  Bazamet,  *  Gravant,  Prégilbert,  Sainte-Pallaye. 

M.  Gagnard.  —  Annay-Ia-GAte,  Annéot,  *  Avalion,  Domecy-sur-Ie-VauIt,  Etantes, 
Girolles,  Isiand,  Lucy-Ie-Bois,  Magny,  Menades,  Pontauberl,  Sauvigny-le-Bois,  Ser- 
mizelles,  Tharot,  Thory,  Le  Vault-de-Lugny. 

M.  Leriche.  —  Ansirudes,  Ciseryles-Grands-Ormes,  * Gussy-lesForges,  Goillon, 
Pisy,  Saint-André,  Santigny,  Saavigny-le-fieurèai,  Savigny-en-Terre- Pleine^ 
Sceaux,  Trévilh,  Vassy  soûs-PIsy,  Vignes. 

M.  Pruneau.'—  Angely,  Annout,  Athie,  Blacy,  Civry,  Ooutarooux,  Dissangis, 
*  L'Islesur-Sereio,  Massangis,  Provency,  Sainte-Colombe,  Tstizy,  iViarmeaux,  Mont- 
réal, Thisy. 

M.  Rétif.  —  *  Joux-la-VilIe,  Précy-le-Sec. 

M.  Bert,  à  Avalion.  —  Cbaslellux,  Saint-Germain-des-Cbamps. 

M.  Simon.  —  Beaovilliers,  Bussières,  *  Quarré-les-Tombes,  Saint -Brancber, 
Saint-Léger,  Sainte-Magnance. 

M.  Haran.  — ^  Asniéres,  Asquins,  Blannay,  Brosses,  Cbamoux,  Cbâtel-Gensoir, 
Doraccy-sur-Gure,  Foissy-les-Vézelay,  Fonienay-près-Vézelay,  Givry,  Licbères, 
Moniillot,  Pierre-Pertbuis,  Saint-Moré,  Saint-Père,  Tharoiseau,  ^Vézelay,  Voutenay. 

M.  Huchard.  —  *  Aillant,  Ghampvallon,  Ghamvres,  Ghassy,  Laduz,  Parov-sur- 
Tbolon,  Poilly,  Saint-Maurice-le- Vieil,  Saint-Maurice-Tbizouailles,  Senan,  Vliliers- 
sur-Tbolon,  Volgré. 

M.  Michalski  atné.  —  Merrv-la-Vallée,  Saint-Aubin-Gbâteau-Nenf,  Saint-Martin- 
sur-Ocre,  *  Villiers-Saint-Benoit.  La  Viilotte,  Grancbamp. 

M.  Legendre.  —  *Bléneau,  Ghampcevrais,  Rogny,  Saint-Privé. 

M.  Desleau.  —  *  Ghampignelles,  Louesme.  Tannerre,  Villeneuve-les-Genêts. 

M.  Truchy.  —  Bellecbaume,Bligny-en-Otue,  *  Brienon-l'Archevêque,  Cbamplosî. 
Esnon,  Mercy, 

M.  Tbévenon.  —  *  Bœurs,  Gbailley,  Fournaudin,  Turny,  Venisy,  Paroy-en-Otbe, 
Bussy-en-Othe. 

M.  Fort.  —  Arces,  *  Gerisiers,  Coulours,  Gérilly,  DlUo,  Vaodeurs,  Villechélive, 
Vaumort. 

M.  Beullard.  —  Gudot,  Dicy,  Prunoy,  *  Villcfranche. 

M.  Rocher.  —  Champbeugle,  *  Gharny,  Gbéne-ArnouU,  Fontenouilles,  La  Mothe- 
aul-Aulnais. 

M.  Michalski.  —  *  Gharny,  Malicorne,  Marchais-Beton,  Saint-Denis-snr-Ouanne 
Saint -Martin-sur-Onanne. 

M.  Roy.  —  Ghevillon,  *  La  Ferté-Loupière,  Ferreux,  Les  Ormes,  Sommecaîse, 
Précy,  Saint-Romain-le-Preux,  Sépeaux. 

M.  Leriche.  —  Béon,  Brion,  *  Joigny,  Looze,  Migennes,  Saint-Aubin -sur- Yonne, 
Saint-Cydroine,  Villecien. 

M  Beaudelocque.  —  *  Bassou,  Bonaard,  Cban.play,  Gbarmoy,  £pineau-les-Voves, 
Neuilly,  Villemer. 

M.  Renard.  —  Gézy,  La  Gelle-Saint-Cyr,  *  St-Julîen-du  Sault,  St  Loupd'Ordon, 
Saint-Marlin-d*Ordon,  Verlin,  Villevallier. 

M.  Toutée.  —  Lavau,  Mézilles,  Ronchères,  *  Saint-Fargeau,  Saint-Marlin-des- 
Gbamjps,  Septfonds. 

M.  BouUand.  —  Anneau,  Les  Bordes,  Dixmont,  Pa«sy,  *  Villeneave-s-Yonne,Véron. 

M.  Roy,  À  Villeneuve -sur- Yonne.  —  Bussy-le  Repos,  Chaumot,  Piffbnds,  Roussçn, 
Egriselies-le-Bocage,  Marsangi;). 

M.  Boullé.  —  Gourtoin,  Dollot,  Domats,  Fouchères,  La  Belliole,  *  Saint-Valérien, 
Savigny,  Subligny,  Vallery,  Vernoy,  Villeneuvela-Dondagre,  Villebougis,  Villeroy, 
Ghéroy,  Jouy,  Montacher,  Villegardin. 

M.  Pe'it,à  Pont-sur- Yonne.  —  Guy,  Evry,  Gi«y-les-Nobles,  Michery,  La  Chapelle- 
surOreose,  Saint-.Martin-sur-Oreuse,  Brannay,  Lixy. 

M.  Regnoul.  —  Ghampigny,  Chaumont,  Saint-Aignan,  Villeblevin,  *  Viiieneuve-la- 
Guyard,  Villeihierry. 

M.  Sellier.  ^  *  Pont-tur-Yonne^  Saiot^Sérotin^  Villemanoch6f  Villen«Tott«i  Ville- 
perroti 


61 

M.  René  Moreau.  —  Fonlaine-la-Gaillarde,  Mâlay-Ie- Petit,  Saligny,  Maillot,  Mâlay 
le-Graod,  Noé,  Rosoy,  Sens  (nord). 

M.  Moorhet,  à  Sens.  —  Collemiers,  Cornant,  Etigny,  Gron,  Paron. 

M.  Quenonille.  —  Courtois,  Nailly,  Saint-Denis,  Saint- Martin-dn-Tertre,  *  Sens 
(sud),  Saint-Clément,  Soucy. 

M.  Bourbon.  —  *  Coarlon,  Serbonnes,  Vinnenf. 

M.  Goupil.  —  Compigay,  Conrceaux,  Pailly,  Plessis-du-Mée,  Plessis- Saint-Jean, 

*  Sergines,  Verlilly. 

M.  firlssot.  —  Fleurigny,  GraoKe-le-Bocage,  Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes, 
Sognes,  Villers-Bonneax,  lia  Postolle,  *  Tliorigny,  Voisines. 

M.  Mathieu,  à  Villeneuve-rArcbevéque.  —  Pont-sur-Vanne,  Les  Sièges,  Theil, 
Vareilles,  Villiers-Louis. 

M.  Tbéyenon.  —  Bagneaux,  Cbigy,  Courgenay,  Flacy,  Foissy,  Lailly,  Molinons, 

*  YilleneuTe-l'Archevéque. 

M.  Bertai:.  —  *  Ancy-le-Franc,  Ancy-le-Libre,  Argentenay,  Ar^enteuil,  Chassi- 
goelles,  Cusy,  Fulvy,  Lézinnes,  Pacy-sur-Armançon,  Sainbourg,  Stigny,  Yiiliers-les- 
Uaats,  Vireaux. 

M.  Viardot.  —  Aisy,  Cry,  JuHy,  Nuits,  Perrigny-sur-ArmanÇon,  *  Ravières. 

M.  N....  —  Arlhonnay,  Quincerot,  Tricbey,  Vilion. 

M.  Mouton.  —  Cruzy,  Rugny,  Thprey,  Baon,  Commissey,  Méliscy,  Pimelle8,Saint- 
Martin,  Saint  Yinnemer,  *  Tanlay. 

Bl.  Beugnon.  —  Gigny,  Glana,  Sennevoy-fe-Bas,  Sennevoy-le-Haut,  Bemouil, 
Carisey,  Dyé,  *  Flogny,  La  Cbapelle-Vieille-Forét,  Percey,  Rofiey,  Troncboy,  Vil- 
liers-Vioeux. 

M.  Beraot.  —  Beugnon,  Butteaux,  Lasson,  *  Neuvy-Santour,  Sormery,  Soumain- 
train. 

M.  Cholier.  —  Annay-sur-Serein,  Censy,  Chàtel-Gérard,  Etivey,  Fresnes,  Grimault, 
Jouancy,  Môlay,  Moulins,  Nitry,  *  No)ers,  Poilly-sur-Sereiu,  Pasilly,  Sainte- Vertu, 
Sarry. 

M.  Droin.  —  Béru,  Chêne/,  CoUan,  Danncmoine^  Epineoil,  Fiéys,  Junay , 
Molosmcd,  Serrigny,  Tis^ey,  *  Tonnerre,  Vézannes,  Vézinnes,  Viviers,  Yrouerre. 


ADMINISTRATIONS  MUNICIPALES  DES  CHEFS-LIEUX  D'ARRONDISSEMENTS 


VILLE  D*AUXERRE. 
MM.  MiLLiAux,  maire  ;  Ytdibr  et  Fort-Mussot,  adjoints. 

Membres  du  Conteil  municipal. 

MM.  Milliaux,  Savatier-Laroche,  Ylbier.  Ravin,  Bernage,  Bernard,  Massé  Laurent, 
Ficatier,  Legrand,  Dupallut,  N...,  Gauthier,  Taupin,  Rocher.  Richard  L.,  Léger, 
Barreau,  Auger,  Godard,  Dugravier,  Martin,  Lechicbe,  Piat,  Lanier,  Fort-Mussot, 
Guyou,  N... 

UM.  Charles  Joly,  receveur  municipal  ;  Moreau,  architecte-voyer,  conducteur  des 
travaux  communaux  ;  Seibert,  inspecteur  du  service  de  lëclairage,  des  eaux  et  des 

marchés. 

Personnel  de  la  Mairie:  MM.  Nodot,  secrétaire  en  chef;  Dumonteil,  charg^  de 
la  comptabilité  ;  Finance,  expéditionnaire  ;  Edmond^  chef  du  bureau  de  l'état  civil  ; 
Jules  Ahii,  chef  du  bureau  militaire,  des  contributions  et  des  élections  ;  Tiilien, 
garçon  de  bureau  ;  Aliard,  concierge. 

Police  administrative,  municipale  et  judiciaire  :  MM.  Drouhin,  commissaire- 
ordonnateur  des  pompes  funèbres  ;  Alleaume,  commissaire  de  police  ;  agents  de 
police  :  Fournonx,  brigadier.  Brocard,  Méhomme,  Barilliet,  Jacquinot  (le  bureau 
de  police  est  ouvert  au  public,  fous  les  jours  y  depuis  8  heures  du  matin  jusqu'à 
9  heures  du  soir)  ;  gardes  champêtres  :  Massé,  brigadier,  Decoueone,  Ring,  m!ou- 
zet,  Charrier,  Maillard. 

Abattoir  public:  MM.  Bouvret,  inspecteur;  Chasseigne,  receveur;  Crochot, 
vétérinaire  expert  ;  Couderc,  concierge. 


62 

Sapeurs-pompiers:  MM.  Moreau,  capitaine;  Merle,  lieutenant;  Bouché  Marcel, 
sous-lieutenant.  —  Tambour  de  ville  :  M.  Roy. 

VILLE  DAVALLON 

MM.  HouDAiLLE,  maire  ;  Verrier  et  Adiive,  adjoints. 

Membres  du  Conseil  municipal. 

MM.  Verrier,  Roche  aîné,  Thibault,  anc.  juge,  Bouché,  Bessetle,  Morizot,  Lepère, 
Robinet,  Quantin,  Barban,  Nicat,  Communaudat,  Bonin,  Caristie,  Adine,  Espéron, 
Barré,  Gueinlé,  Cambon,  Morio,  Houdaille,  Viileminot. 

MM.  Radot,  recev.  municipal  ;  Bouvy,  commissaire  depolice  ;  Mathieu,  architecte- 
voyer  ;  Roy,  secrétaire  de  la  mairie. 

VllJ.E  DE  JOIGNY. 

MM.  Delégolle,  maire  ;  Cbamprocx  et  Roubé,  adjoints. 

Membres  du  Conseil  municipal, 

MM.  Mahieu,  Leriche^  Roset,  Lajoie,  Lignot,  Baillei,  Lagoutte,  Barat-Godeau, 
Pernet,  Drain,  Boiziaux,  Baillet-Frécault,  Champroux,  Roubé,  Durand-Galmus , 
Rcnard-Ablon,  Delécolle,  Inides,  Goussery-Veau,  Ablon,  Picard,  Vagnier,  Noble. 

MM.  Loury,  receveur  municipal  ;  Barbier,  secrétaire  de  la  mairie  ;  Robinet,  com- 
missaire de  police  ;  Garbe,  architecte-voyer  ;  Champroux,  commissaire-priseur. 

VILLE  DE  SENS 

MM.  Landry,  maire  ;  Robert  et  Recordon,  adjoints. 

Membres  du  Conseil  municipal, 

MM.  Robert,  Chapron,  Huchard,  Lalande,  Bodier,  Cravoisier,  Fromonf,  Picrro- 
tin,  Tantôt,  Dupéchez,  Guibert,  BaiUy,  Thiriet,  Ghollet  aîné,  Gerst,  Rousseau, 
Gheurlin,  Poulain,  Meilhon,  Jourdain,  Parigot,  Recordon^  Landry, Horsin,  Neymayer. 
Perrin 

MM.  Laude,  receveur  municipal  ;  Senet,  secrétaire  de  la  mairie  ;  Bolard, 
commissaire  de  police  ;  Sarrazin,  architecte-voyer. 

VILLE  DE  TONNERRE. 

MM.  RÉGNIER,  maire  ;  Roy-Gallois  et  Beâuvais,  adjoints. 

Membres  du  Conseil  municipal, 

MM.  Gillot,  Portier.  Caillot,  Fèvre^  Beauvais,  Thibault  E.,  Pruneau:  Gaupillat, 
Régnier  Jules,  Perrucnon,  Rétif,  Reddé,  Gotlerot,  Hugot,  Legoux,  Bérbst,  Julien, 
Lemaire,  Moreau,  Goubeaux,  Roy-Gallois,  Droin,  Simon. 

MM.  Durieux,  receveur  municipal  ;  Carré,  secrétaire  de  la  mairie  ;  Bourigeaud, 
commissaire  de  police. 


ASILE  DÉPARTEMENTAL  DES  ALIÉNÉS. 

Commission  de  surveillance. 

MM.  Lorin,  ancien  architecte,  président;  M.  Guiblin,  anc.  avoué,  administrateur 
provisoire  des  biens  des  aliénés  non-interdits;  Momon,  ancien  avoué;  Villelte, 
trésorier-payeur  général;  Fougerolles,  ingénieur  civil,  secrétaire. 

Administration  et  Service  médical. 

Directeur,  médecin  en  chef  :  MM.  Rousseau,  docteur  en  médecine  ;  Médecin- 
adjoint  :  Pichenot,  docteur  en  médecine  ;  interne  en  médecine:  N...;  pharmacien  : 
Legrip  ;  Receveur  :  Yivargent  ;  Econome  :  Desliens  ;  Secrétaire  :  Allons  ;  Surveillant 


63 

en  chef  :  Besançon  ;  Sar?eil1ante  en  chef:  IC"'  N...;  Commis  d'économat:  Cfae- 
vallier  ;  Garde-magasins  :  Larchevêque. 

HOSPICES  COMMUNAUX. 

L'organisation  et  radministraiion  des  Hospices  ont  été  réglées  par  la  loi.de 
1879.  —  Les  commissions  administratives  sont  composées  de  six  membres 
dont  deux  nommés  par  le  conseil  municipal  et  quatre  nommés  par  le  Préfet,  non 
compris  le  Maire,  président  de  droit. 

COMMISSIONS  ADMINISTRATIVES. 

ÀcxERRE.   —    MM.  le  Maire,   président;    Berault,    Legrand,   Richard,   Ravin, 


Gamier,  pharmacien  ;  Dondenne,  architecte  ;  Mme  Trottard,  surveillante  générale. 

AvALLON.  —  MM.  Adlne,  Bouché  Auguste,  Leclerc,  Roche,  Degoix,  Veaulin, 
administrateurs  ;  Baudot,  secrétaire  ;  Radot,  receveur. 

JoiGRY.  —  Gallois,  Zanote,  Pouillot,  Berthe-Havard,  Laurent,  Aoubé,  adminîstr.; 
Lefebvre,  secrétaire-économe  ;  Bouvet,  receveur. 

Sens.  —  Courtanx,  Fijalkowski,  Gompérat,  Mingat,  Bissey,  Dupêchez,  adminis- 
trateurs; Larchevêque,  secrétaire- économe  ;  Moreau,  receveur;  Tantôt,  architecte. 

Tonnerre.  —  Delautel,  Flaive,  Pruneau,  Caillot,  Gaupillat,  Rétif,  administra- 
teurs ;  Lambert,  économe  ;  Durieux,  receveur. 

Chablis.  —  Mérat-Berlrand ,  Mottot-Mottot ,  Miaulant,  Picq-Sautumier,  Picq- 
Renard,  Cailly. 

CoDiisoN.  —  Bouille  Louis,  Bourguignon  Léon,  Jacquier  Amédée,  Montassier,  Le- 
doux,  Farget  Louis. 

CRAVA.NT.  —  Sonnet,  notaire^  Droin,  Hadery  Martial,  Ghapotot,  Diversin,  Quantin 

Paul. 

St-Florentin.  —  Deligne,  Hunot  Louis,  Bataillon,  SallonBiron ,  Lordereau, 
Moiset. 

Yermenton.  —  Gérard,  notaire,  Rimbert  Albert,  Roque  Alfred,  Robin,  Poulin 
Eugène,  Tnpinier. 

VÉZELAY,  ^  Destutt  de  Biannay,  Dicquemarre,  Monnot,  Gagneux,  Poulin 
J.-B.,  Dftllac. 

Brienon.  —  Pain,  notaire,  Denis,  INaudet  Pierre,  Méreau  Cyrille,  Duguet, 
Meigne. 

SAiNî^FAkGEAu.  ~  David  Emile,  Suchey,  Lachambre  J.,  Renaud  Armand,  Ballut 
Théophile  David  Léon. 

Saint-Julien -Du-S AULX.  —  Bezançon,  Vincent,  Ablon,  Robillard  P.,  Gillet  Louis, 
Michecoppin. 

ViLLEi\EDVE-suR-YoiNNB.  —  Bondoux,  Rapiu  Constant,  Fontaine,  Plain,Viaut, 
Royer. 

Noyers.  —  Millot,  Challan,  Langin,  Gounot,  Mossand,  Musey  Eug. 

SERVICE  DES  ENFANTS  ASSISTÉS. 

M.DucoNDUT,  inspecteur  du  service  pour  le  département;  Chabaneix,  sous-ins- 
pecteur ;  Olive,  Treille,  employés. 

Bureau  d'admission. 

Adxerre.  —  MM.  le  Secrétaire  général  de  la  Préfecture,  président;  le  Procureur 
de  la  Répnblique  ou  son  représentant,  vice-président  ;  Legrand,  avoué,  membre 
de  la  commission  de  THospice;  Chambard  père,  membie  du  bureau  de  bienfai- 
sance, Dopallut,  concilier  municipal;  Olive,  secrétaire. 

Ce  bureau  propose  les  admissions  pour  tout  le  département. 


64 

L'Inspectear  départemental  des  enfants  assistés  a  entrée  et  toîz  délibérât ive  dans 
ce  bureau.  Il  peut  se  faire  soppléer  par  le  Sons-Inspecteur. 

SERVICE  DES  ENFANTS  ASSISTÉS  DE  LA  SEINE 

MM.  Jacoulet,  directeur  ;  Hédot,  commis,  à  Ouanne.  — -  M"«  Doré,  sar?eillante, 
à  Auxerre. 

Médecins  attachés  au  service  :  MM.  Tonnellier  et  Ficatier,  à  Auxerre.  —  Duché,  à 
Ouanne.  —  Tournier,  à  Étais.  —  Boudard,  à  Vermenton.  —  Vespérini,  à  Mailly-la- 
Ville.  —  Merlou,  à  Saint-Sauveur.  —  Houdé,  à  Coulanges- la-Vineuse. 

MAISON  D'ARRÊT,  DE  JUSTICE  ET  DE  CORRECTION. 

M.  Lafon,  à  Dijon,  directeur  des  prisons  de  l'Yonne. 

Auxerre.  —  MM.  Courcier,  gardien  chef;  Lorne,  gardien  commis  -  greffier  ; 
Badin,  Carré,  Durand,  Vallot,  gardiens  ordinaires;  Fourgeot,  gardien-portier  , 
Mme  Courcier,  surveillante. —  MM.  Dauphin,  aumônier;  Souplet,  médecin  ;  Rouxei; 
pharmacien. 

AvALLON.  —  MM.  Lombard, gardien  chef  ;  Simeray,  gardien  ordinaire. 

JoiGNY.  —  MM.  Franc,  gardien  chef  ;  Schmitt,  gardien  ordinaire. 

Sens.  —  MM.  Clerget,  gardien  chef  ;  Pothier,  gardien  ordinaire. 

TorrNERRB.  —  M.  Bourillot,  gardien  chef. 

COMMISSIONS  DE  SURVEILLANCE  DES  PRISONS 
Créées  par  ordonnances  royales  des  9  avril  1810  et  25  juin  1823. 

AuxERUE  :  MM.  le  Préfet,  président;  le  Maire  de  la  ville  d'Auxerre,  vice-président; 
le  Président  du  Tribunal  civil,  le  Procureur  de  la  République,  Savatier-Laroche, 
avocat,  secrétaire,  Leroy  Octave,  Chailley,  banquier. 

AvÂLLOM  :  MM.  le  Sous-Préfet,  le  Maire,  \ë  Président  du  Tribunal  civil,  le  Pro- 
cureur de  la  République  ;  Leclerc,  avoué;  Chrétien,  notaire;  de  la  Brosse,  Bouché, 
Odobé. 

JoiGNY  :  MM.  le  Sous-Préfet,  le  Maire,  le  Président  du  Tribunal  civil,  Créneau, 
curé  archiprétre,  Benoit  fils,  Zanote,  Détape,  receveur  particulier,  Salmon. 

Sens  :  MM.  le  Sous-Préfet,  le  Maire,  le  Président  du  Tribunal  civil,  le  Procur.  de 
la  République,  Mathieu,  Moreliet,  Gérard.  ^ 

Tonnerre  :  MM.  le  Sous- Préfet,  le  Maire,  le  Président  du  Tribunal  civil,  le  Proç. 
de  la  République,  Régnier,  Moreau,  Folacci,  avoué. 


65 
COMMUNES  DE  L'YONNE. 

PAR   ORDRE  ALPHABiTiQUB 

Avec  la  superficie^  le  rmenu  foncier,  les  distancet  judieiairet  en  kilomètrei, 

le  nom  du  canton  et  du  bureau  ae  poste. 


COMMUNES. 


ipcrûcie 
n  hect. 

Revena 
eier  selon 
matrice 
dastrale. 

1  ^"^ 

J-3| 

CANTONS. 


BUREAUX 
de 

POSTE. 


DISTANCE 

de  la  commune 

an  I    à    (an 
eant.  Irarr.  ch.  1. 


Accolay 

Aigrement 

Aillant 

Aisy 

Ancyle-Franc 

Ancy-le-Libre 

Attdryes 

Angely 

Annay-la-Côle 

Anoaj-s-Serein 

Annéot 

Annoux 

Appoigny 

Arces 

Arcy-8ur-Cure 

Argenlenay 

Argentcuil 

Armeaa 

Arthonnay 

Asnièreâ 

Asquins 

Âthie 

Augy 

Attxerre 

ATallon 

Avrolles 

Bagneanx 

Baun 

Rassou 

Bazarnes 

fkîaomont 

Beauvilliers 

Beauvoir 

Beines 

Bellechaume 

Néon 

Bemouil 

Béru 

Bessy 

Bcugnon 

Bierry-les-bellcs-Fonl. 
Blacy 

Blannay 

Bleigny-le-Carreau 

Bléneau 


927 

24204 

680 

4701 

1820 

33899 

1797 

38184 

U70 

63505 

2165 

35103 

2279 

29417 

862 

22751 

1292 

37690 

2700 

25239 

613 

18139 

897 

8943 

2008 

85731 

2394 

19594 

2632 

34724 

507 

15769 

3046 

67958 

mi 

16800 

2550 

15515 

1795 

20542 

2183 

24283 

490 

1045  i 

505 

16678 

4494 

578967 

2675 

113831 

1695 

76229 

1623 

22181 

857 

7217 

409 

11786 

1939 

25678 

655 

16186 

621 

6820 

672 

10725 

2157 

17695 

2452 

32491 

15i0 

21618 

456 

4652 

516 

5190 

1053 

15201 

770 

17051 

2678 

31829 

884 

7168 

726 

7144 

109.9 

13604 

3943 

53693 

Vermcnlon 
Chablis 
Aillant 
Ancy-le-Franc 

ïd. 

Id. 
Coul.-8ur.-Y. 
L'Isle-sur-le-S. 
Ayallon 
Noyers 
Avallon 
L'Isle-sur-le-S. 
Auxerre 
Cerisiers 
Vermenton 
Ancy-Ie-Franc 

Id. 
Villen.-s-Yonne 
Cruzy 
Vézelay 

Id.' 
Llsle-sur-le-S. 
Auxerre 

Id. 
AvalloD 
Sl-Florenlin 
Villen.-rArch. 
Cruzy 
Joigny 
Vermenton 
Seignelay 
Quarré 
Toucy 
Chablis 
Brienon 
Joigny 
Flogny 
Tonnerre 
Vermenton 
Flogny 
Guillon 
L'Isle-sur-le-S. 
Vézelay 
Ligny 


Vermenton 

Chablis 

Aillant 

Aisy 

Ancy-le-Franc 

Lézinnes. 

Andryes. 

L'Isle 

Avallon 

Noyers 

Avallon 

L'Isle 

Appoigny 

Arces 

Arcy-sur-Cure 

Lézinne». 

Ancy-le-Franc 

Villen.-s-Yonne 

Cruzy 

Vézelay 

Id. 
L'Isle 
Auxerre 

Id. 
Avallon 
Sl-Florentin 
Villen.-l'Arch. 
Tanlay 
Bassou 
Cravant 
Seignelay 
Quarré 
Pourrain 
Chablis 
Brienon 
Cézy 
Flogny 
Tonnerre 
Arcy-sur-Cure 
Neuvy 
Aisy 
L'Isle 
Avallon 
Montigny 
Bléneau 


2 

23 

14 

30 

» 

13 

16 

34 

N 

18 

6 

14 

6 

37 

3 

12 

6 

A 

^ 

16 

4 

4 

6 

21 

10 

10 

10 

30 

7 

32 

8 

13 

6 

16 

5 

15 

10 

25 

10 

25 

2 

16 

6 

9 

6 

6 

» 

N 

» 

II 

4 

29 

3 

27 

8 

13 

12 

12 

9 

20 

4 

15 

8 

17 

10 

16 

7 

13 

6 

24 

6 

6 

8 

12 

11 

11 

5 

29 

13 

28 

14 

27 

4 

18 

8 

11 

11 

11 

» 

54 

23 

30 

21 

58 

53 

49 

37- 

52 

45 

35 

50 

52 

10 

35 

32 

48 

60 

38 

60 

45 

48 

51 

6 

» 

52 
29 
58 
48 
16 
20 
15 
65 
16 
13 
29 
33 
33 
29 
29 
37 
59 
55 
42 
11 
56 


Bléneau 

Ce  tableau  est  conforme,  quant  aux  distances,  à  celui  dressé  par  le  Préfet  de 
l'Yonne,  le  6  septembre  1861,  en  exécution  de  l'art.  93  du  rè^leroentdu  18  juin  1818. 

La  superficie  est  relevée  sur  le  travail  statistique  dresse  par  le  Ministère  de 
nalérieur  en  1879. 

Les  chiffres  de  la  colonne  du  revenu  foncier  nous  ont  été  fournis  par  M.  Amyot, 
directeur  des  contributions  directes  du  déparlement  de  l'Yonne. 


« 


COMMUNES. 


.2   . 

9 


e 

o  «  «; 

>  i;  2  «« 

0»  u  S  e« 

BiS  S 

.9  ^ 


CANTONS. 


BUREAUX 

(le 

POSTE 


DISTANCE 

de  la  commune 


an 
cant. 


k    I  au 
rarr.  cb.-l 


BUgay-en-^Olhe 

Bœurs 

Bois-dArcy 

Bonnard 

Bouilly 

Branches 

Brannay 

Brienon 

Brion 

Brosses 

Bussières 

Bussy-en-Othe 

Bussy-Je-Repos 

BuUeaux 

Carisey 

Censy 

Cériliy 

Cerisiers 

Cézy 

Cnablis 

ChaiUey 

Chamoux 

Cbampbcugle 

Champcevrais 

Champignelles 

Cbampigny 

Champlay 

Champlost 

Champs 

ChampTallon 

Chamyres 

Charbuy 

Charentenay 

Oharraoy 

Charny 

Chassignelies 

Chassy 

Ohaslellux 

Chastenay 

Châlei-Censoir 

Châtel-Gérard 

Chaumont 

Chaumot 

Chemilly  p.  Sei^. 

Chemilly-s.-Serem 

Chène-Arnoult 

Cheney 

Cheny 

Chéroy 

Chéu 

Chevaunes 

Chevillon 

Chichéc 

Chichery 

Chichy 

Chigy 


563 

2230 

348 

404 

60H 

1098 

«081 

2023 

«650 

«970 

«162 

56  i9 

2379 

755 

««29 

486 

729 

2577 

«603 

2«33 

«125 

694 

728 

3272 

4292 

2088 

2108 

2293 

439 

683 

558 

2340 


698 
«762 
«300 
«645 
«055 

904 
2463 
3066 

864 
«486 

572 
«300 

91  « 

595 

972 
«052 

748 
2350 
«306 
«878 

678 

232 
«554 


«3450 

9989 

9394 

8484 

«9309 

«8964 

«3293 

«2731  « 

27485 

35133 

«3918 

97154 

2567  « 

«839« 

2  «.385 

38«3 

6557 

2  «679 

497  «4 

«304O 

21f9« 

858  « 

5686 

24099 

39091 

87050 

36764 

7«459 

«5025 

«2095 

22120 

55300 

«9296 

16369 

31842 

38115 

2«80« 

847« 

««351 

40«06 

«3«09 

21)106 

24037 

«3021 

9878 

998« 

8086 

23324 

24437 

27361 

82127 

16345 

33510 

16674 

4203 

20274 


Brienon 

Cerisiers 

Vermenton 

Joigny 

Si-Florentin 

Aillant 

Chéroy 

Brienon 

Joigny 

Vézelay 

Quarre-l.-T. 

Brienon 

Billen.-s-Yonne 

Flogny 
Id. 

Noyers 

Cerisiers 

Cerisiers 

Joigny 

Chablis 

Brienon 

Vézelay 

Charny 

Bléneau 
Id. 

Pont-sur-Y. 

Joigny 

Brienon 

Auxerre 

Aillant 

Joigny 

Auxerre 

Coui.-la-Vin. 

Joigny 

Charny 

Ancy-le-Franc 

Aillant 

0  narré 

Courson 

Vézelay 

Noyers 

Ponl-s. -Yonne 

Villen.-s-Yonne 

Seignelay 

Chablis 

Charny 

Tonnerre 

Seignelay 

Chéroy 

St-Florentin 

Auxerre 

Charny 

Chablis 
iJoigny 

Seignelay 
/Villen.-rAr«h. 


Brienon 
Arces 

Arcy-s.-Cure 
Basson 
St.-Florentin 
Guerchy 
Pont-s.-Yonne 
Brienon 
La  Roche. 
Châtel-Censoir. 
Cussy-1  .-Forges 
Bussy-en-OtJQe 
Villen.-8-Yonne 
Flogny 
Flogny 
Noyers 
Arces. 
Cerisiers. 
Cézv 
Chablis 
Chailley 
Vézelay 
Charny 
Bléneau 
Champignelles 
Champigny 
Bassou 
Brienon 
Champs 
Joigny 
Id. 
Auxerre 
Migé 
Bassou 
Charny 
Ancy-le-Franc 
Aillant 
Chastellux 
Ouaine 
Ch.-Censoir 
Noyers 
W.-la-Guyard 
Villen.-s-Yonne 
Seignelay 
Chablis 
Charny 
Tonnerre 
Cheny 
Chéroy 
St-Florenlin 
Auxerre 
Charny 
Chablis 
Bassou 

Mont-St-Snlpice 
Villen.-J'Arch. 


3 

27 

17 

13 

8 

11 

10 

I» 

7 

12 

10 

11 

6 

7 

4 

4 

14 


15 
8 
5 
5 

15 
7 
7 
7 

10 
8 
4 

10 
8 
9 
» 

3 

3 

i2 

14 

16 

12 

9 

7 

3 

7 

3 

7 

9 

» 

6 
8 
8 
4 
«5 
5 
9 


21 
43 
35 
13 
23 
17 
15 
18 

7 
23 
17 
15 
23 
22 
15 
24 
38 
20 

6 
22 
32 
23 
32 
47 
37 
19 

7 
25 
10 


10 
20 

9 
27 
21 
15 
13 
24 
28 
33 
21 
24 
12 
28 
30 

7 
19 
24 
27 

8 
19 
24 
15 
18 
17 


27 
46 
35 

16 

23 

15 

73 

23 

34 

34 

68 

29 

49 

31 

28 

41 

49 

20 

33 

44 

38 

49 

54 

56 

46 

75 

21 

30 

10 

29 

31 

«0 

20 

19 

48 

56 

20 

65 

24 

38 

51 

79 

51 

12 

28 

52 

42 

19 

81 

27 

8 
40 
24 
14 
18 
51 


67 


COMMUNSS. 


es  ^ 

5* 


a 

8*'SS 

«Mal 


CANTONS. 


BUREAUX 

de 

POSTEt 


DISTANCE 

de  la  commune 

ao  I    à    I  an 
cant.   Tarr.  ch.-l 


Chitry 

Cisery 

Civry 

CoUan 

GoUemiers 

Commissey 

Compigny 

Cornant 

Coulangeron 

CouIanges-la-Vin. 

Goulangea-sur-Y. 

Goolours 

Coarceanx 

Goargenay 

CoDTgy 

Gourion 

Goarson 

Goartoin 

Coarlois 

Coutamoux 

Grain 

Gravant 

Cruzy 

Gry 

Gudot 

Casfty4ed-F«rgeE 

Cnsy 

Guy 

Dannemoine 

Dicy 

Dises 

BiUo 

Dissangis 

Dixmont 

Dollot 

Domats 

Domecy-8.-Curc 

Domecy-s.-le-Y. 

Dracy 

Druyes 

Dyé 

Eglény 

£gri8àle»*le-Boc. 

Epineatt'les-Yoyes 

Epinenil 


Escolifes 

Esoon 

Essert 

Etais 

Etaales 

Eligny 

AtiTey 

Eyry 

FeatJgiy 

Placy   ' 


1520 

469 

1630 

1316 

1071 

1304 

778 

506 

853 

1059 

1058 

1739 

975 

2989 

1004 

1673 

3419 

606 

429 

868 

989 

2254 

5935 

1116 

1871 

id62 

493 

69T 

1029 

1024 

3590 

301 

733 

4218 

1528 

2416 

2057 

621 

2196 

3947 

1700 

802 

2369 

704 

621 


751 

1205 
539 

4479 
889 
686 

2803 
454 
556 

iSi!» 


I 


15480 
19056 
15274 
10049 
11387 
15469 
14390 

5653 

7622 
35457 
21978 
12627 
21997 
30668 

9397 
38770 
36164 
12628 

9497 
14657 

6828 
39859 
47247 
32711 
30061 
34693 
24063 
27524 
14637 
1311S0 
47011 

2083 
16757 
39038 
26045 
53883 
22972 

8158 
23187 
29961 
15657 
10970 
21599 
13012 
18389 
36699 
20268 
30637 

8801 
22264 
16210 
12456 
18704 
19836 
10063 
20798 


Ohablis 
Gaillon 
L*l8le-sar-Ser. 
Tonnerre 
Sens 
Cruzy 
Sergines 
Sens 

Coulanges-Ia-Y. 
Coulanges-la-Y. 
GouL-sur-Yon. 
Cerisiers 
Sergines 
Yillen.-rArch. 
Chablis 
Sergines 
Courson 
Chéroy 
Sens 

L'Isle-snr-le-S. 
Coul.-snr-Yon. 
Vermenton 
Cruzy 

Ancy-le-Franc 
Saint-Julien 
Guillon 
Ancy-le-Franc 
Pont-sur-Yon. 
Tonnerre 
Charny 
Toucy 
Cerisiers 
L'Isle-sur-le-S 
Yillen.-s-Yonne 
Chéroy 
Id. 
Yézelay 
Availon 
Toucy 
Courson 

Flogny 

Toucy 

Sens 

Joigny 

Tonnerre 

CoulangeS'la-Y. 

Coulanges-la-V. 

Brienon 

Vermenton 

Coulange-s.-Y. 

Âvallon 

Sens 

Noyers 

Pont-sur-Yonn. 

Coul.-snr-Yon. 

Yillen.-rArch. 


Saint-Bris 

Guillon 

L'Islc 

Tonnerre 

Sens 

Tanlay 

Sereines 

£griselles-le-B . 

Goulanges-la-Y. 

Coul.-la-Vin. 

Coulangcs-s.-Y. 

Cerisiers 

Sergines 

Villen.-rArch. 

Chablis 

Courlon 

Courson 

St-Valérien 

Sens 

L'Isle-s.-le-S. 

Coulanges-«.-Y. 

Cravant 

Cruzy 

Nuits 

Saint-Julien 

Cussy-les-F. 

Ancy-le-Franc 

Pont 

Tonnerre 

Villefranch-s^P 

Pourrain 

Arces. 

Vlsle 

Dixmont. 

Chéroy 

St-Valericn 

Vézelay 

Avallon 

Toucy. 

Druyes. 

Flogny. 

Pourrain 

Egriselles-le-B. 

Bassou 

Tonnerre 

Coulanges-la  Y 

Champs 

Brienon 

Vermenton 

Etais. 

A?allon 

Yéron 

Noyers 

Pont 

Coul.-sur-Y. 

Vil1en.-rArchv 


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26 
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68 


COMMUNES. 


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CANTONS. 


BUREAUX 
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Fleurigny 

Fleur  y 

Fléy 

Flogny 

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Foiss^-les-Vézelay 

Fontaine  la-Gai I. 

Fontaines 

Fonlenaiiles 

Fonlenay  p.  Ciiab. 

rontenay  p.  Véz. 

Fonlenay-s.-Four. 

Fontenouilles 

Fontenoy 

Fouchères 

Fuurnandin 

Fou rennes 

Frcsncs 

Fulvy 

Fyè 

Germtgny 

Gigny 

Girolles 

Gisy-les-Nobles 

Givry 

Gland 

Grandcbamp 

Grange-le-Bocage 

Grimautt 

Gron 

Guerchy 

Guilion 

Guray 

Gy-lEvôque 

Haulerive 

Héry 

IrancY 

Islana 

Jauigeo 

Joigny 

Jouanry 

Joiix-la-Vi  le 

Jouy 

JuUy 

Junay 

Jussy 

La  Belliole 

LaCelle-St-Oyr 

La  Ghapcile-s  -Or. 

La  Chapelle-Vaup. 

La  Chapelle V-. -F. 

Laduz 

La  Ferté-Loup. 

Lailly 

Lain 

Lainsecq 


1623 

21163 

1506 

29746 

817 

10280 

1266 

24228 

2158 

36417 

553 

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1061 

8270 

2156 

27656 

276 

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505 

3854 

1548 

12324 

123? 

12080 

1646 

14224 

1590 

19493 

1472 

21532 

917 

4694 

177Î) 

15265 

497 

5041 

383 

14814 

695 

6770 

1167 

53747 

1077 

16612 

1634 

30702 

1092 

38430 

843 

14030 

1667 

10H3 

2829 

32099 

1290 

7309 

2377 

17866 

1173 

18296 

1186 

28324 

1194 

37499 

1312 

29683 

1499 

12287 

725 

13486 

2119 

50590 

1198 

33280 

2066 

33818 

1214 

42575 

4667 

188197 

591 

3866 

4379 

26952 

1761 

58537 

1976 

52253 

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8110 

728 

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15184 

1857 

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1792 

27098 

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11777 

1109 

22354 

754 

9771 

3048 

29595 

2236 

26426 

1018 

9972 

2500 

17212 

Sergincs 

Aillant 

Tonnerre 

Flogny 

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Saint-Fargeau 

Courson 

Chablis 

Vézelay 

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Saint-Sauveur 

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Courson 

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Chablis 

St-Florenli» 

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Pont-s.-Yonne 

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Sens 

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Guilion 

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Coulanges-la-Y. 

Seignelay 

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Coulanges-la-V. 
Avallon 
St-Florentin 
Joigny 
Noyers 
L'Isle-s.-le-S. 
Chéroy 
Ancy-le-Franc 
Tonnerre 
Coulanges-la-V. 
Chéroy 
Saint-Julien 
Sergines 
Ligny 
Flogny 
Aillant 
Charny 
Villen.l'Arch. 
Courson 
St-Sauveur 


Thorigny 

Fleury 

Chablis 

Flogny 

Villen.-l'Arch. 

Vézelay 

Sens 

Toucy 

Courson 

Chablis 

Vézelay 

Mailly-Je-Chât. 

Char  il  y 

Toucy 

St-Valérien 

Arces 

Courson 

Noyers 

Ancy-ie-Franc 

Chablis 

St-Fiorentin 

Cruzy 

Avallon 

Pont-sur-Y. 

Avallon 

Cruzy 

Charny 

Thorigny 

Noyers 

Sens 

Guerchy 

Guilion 

Monéteau 

Coulanges-la-V. 

Seignelay 

Héry 

Vincelles 

Avallon 

St-Florenlin 

Joigny 

Noyers 

Locy-le-Bois 

Chéroy 

Ancy-le-Franc 

Tonnerre 

Champs 

Saint- Valérien 

Cézy 

Thorigny 

Ligny 

Plogny 

Aillant 

La  Ferlé-Loup. 

Villen.-l'Arch. 

Ouaine 

St-Sauveur 


13 
10 
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28 

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21 

18 

37 

23 

59 

30 

30 

39 

39 

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COMMUNES. 


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Lalande 

La  MoLhe  aiix-Aul. 

la  Poslole 

Lasson 

Larau 

La  Villollft 

Les  Burdes 

Les  Ormes 

Les  Sièges 

Leu^y 

Levis 

Lézinnes 

Lichèresp.^iorr. 

Licheres  p.  Ch-C: 

Lignorelles 

Ligny 

Liodry 

L'Isle-sur-le-Serei  n 
Liiy 

Looze 

Louesme 

Lucy-le-Bois 

Lucy-sur-Cure 

Lucy-sur-Yonnc 

Magoy 

Uafllol 

MaillY-lâ-Ville 

Mailiy-Ic-Château 

Mâlay-Je-Grand 

Mâlay-Ie-Petit 

Maticorne 

Malign^r 

Marchais-Beton 

Manneaux 

Marsangis 

Massangis 

Melisey 

Menades 

Mercy 

Méré 

Merry-la-Vuliée 

Merry-Scc 

Méry-sui- Yonne 

Mézilles 

Michery 

Migé 

Migenoes 

Mifly 

Môlay 

Molesmcs 

Molinons 

MolosTaes 

MoDéteau 

Montacher 

Montigny 

MoBtillot 


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CANTONS. 


1013 

16759 

137 

3(KM> 

1160 

14656 

707 

13826 

5506 

45908 

1217 

11086 

1868 

18627 

855 

8401 

2360 

29626 

1334 

31360 

1208 

15984 

1596 

41994 

1658 

17860 

1431 

20892 

1155 

14589 

2740 

53489 

1522 

15355 

400 

10043 

1202 

18253 

636 

13959 

1037 

11167 

1059 

37153 

521 

10928 

819 

13625 

3075 

52340 

616 

12139 

2378 

32  51 

3717 

22811 

2181 

32411 

noi 

14210 

1592 

11497 

2228 

38792 

1097 

8879 

1076 

15149 

1468 

33313 

2587 

35458 

2217 

14678 

570 

12037 

266 

9233 

1186 

15121 

1832 

18990 

1417 

17580 

2365 

17155 

5245 

55402 

1705 

55762 

1462 

2423:^ 

1656 

34987 

549 

11843 

1200 

14195 

950 

5662 

1191 

27676 

2451 

19733 

1130 

3W09 

1847 

33585 

1619 

22230 

2245 

2689  { 

Toucy 

Charny 

ViUen.-rArch. 

Flogny 

Sainl-Fargeau 

Aillant 

Vlllen.-s-Yonne 

Aillant 

Villen.-l'Arch. 

Toucy 

Toucy 

Ancy-le-Franc 

Chablis 

Vézclay 

Ligny 

id. 
Toucy 

L'IsIe-s.-le-S. 
Ponl-s.-Yonne. 
Joigny 
Biéneau 
A  vallon 
Vermenlon 
Ooulanges-s.-Y. 
Ayailon 
Sens 

Vermenton 
CouIanges-s.-Y. 
Sens 

Id. 
Oharny 
Ligny 
Charny 
Guillon 
Sens 

L'Islc-s.-le-Scr. 
Cruzy 
Avallon 
Krienon 
Ligny 
Aillant 
Courson 
Conlanges-s-Y. 
Saint-Fargeau 
Ponl-s.-Yonne 
Ooulanges-la-Y. 
.Joigny 
Chablis 
Noyers 
Courson 
Villen.-rArch. 
Tonnerre 
Auxerre 
Chéroy 
Ligny 
Yézelay 


BUREAUX 

de 

POSTS. 


DISTANCE 

de  la  commun^ 


an 
f  cant. 


rarr. 


au 
ch.-l. 


Toucy 

7 

26 

26 

Charnv 

3 

30 

51 

Thorigny 

H 

19 

61 

Neuvy 

17 

32 

40 

Lavau 

8 

55 

52 

Villiers-Sl-B. 

15 

28 

29 

Vilien.-s-Yonne 

7 

18 

45 

Aillant 

8 

21 

28 

Villen.-rArch. 

8 

21 

50 

Leugny. 

8 

22 

22 

Toucy. 

11 

27 

27 

Lézinnes. 

7 

11 

46 

Chablis 

11 

26 

26 

Châlel-Censoir 

15 

30 

42 

Ligny 

5 

17 

17 

Id. 

» 

21 

21 

Pourrain 

13 

13 

13 

L'isle 

» 

15 

52 

Pont-s.-Yoïine 

12 

17 

75 

Joignv 

6 

6 

52 

Villiers-Sl-B. 

20 

36 

36 

Lucy>lp^Bois 

8 

8 

43 

Vermenton 

4 

28 

28 

Coulanges-s-Y. 

4 

57 

37 

Avallon 

8 

8 

56 

Sens 

4 

4 

57 

Arcy-sur-Cure 
Mailly-Ie-Chât. 

12 

27 

27 

12 

27 

27 

Màlay-ie-Grand 

6 

6 

51 

Id. 

8 

8 

55 

Charny 

8 

57 

42 

Ligny 

4 

20 

20 

Charny 

9 

42 

47 

Guillon 

11 

19 

61 

EgriscUes-le-B. 

12 

12 

52 

L'isle 

6 

21 

48 

Tanlay 

16 

11 

46 

Vézelay 

11 

11 

55 

Brienon 

4 

21 

27 

Ligny 
S»-AubinCh.-N. 

6 

26 

26 

11 

24 

22 

Courson 

5 

18 

18 

Mailly-ie-Chât. 

10 

32 

32 

Mézilles 

10 

39 

34 

Pont 

4 

14 

72 

Migé 

7 

16 

16 

Laroche 

11 

11 

22 

Chablis 

3 

18 

18 

Noyers 

7 

16 

36 

Courson 

3 

26 

26 

Villen.-l'Arch. 

2 

22 

57 

Tonnerre 

6 

6 

41 

Monéteau 

6 

6 

6 

Chéroy 

4 

21 

78 

Montigny 

8 

12 

12 

Vézelay 

7 

18 

37 

70 


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DISTAKGE 

BUREAUX 

de  la  commune 

COMMUNES. 

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CANTONS. 

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Montréal 

742 

31073 

Guillon 

Guillon 

7 

12 

59 

Mont-Saint-Sulp. 

1961 

52559 

Seignelay 

Mont-S-Sulpice 

7 

21 

21 

Mouffy 

489 

4619 

Courson 

Courson 

5 

19 

19 

Moulins,  p.  Noy, 

1513 

10332 

Noyers 

Noyers 

6 

19 

44 

Moulins-s.-Ouanne 

1025 

15372 

Toucy 

Toucy 

4 

26 

26 

Mouliers 

3141 

30066 

Saint-SauTeur 

Saint-Sauveur 

2 

41 

41 

Nailly 
Neuiïly 

216t 

25159 

Sens 

Sens 

7 

7 

65 

1339 

39738 

AiUant 

Basson 

9 

10 

21 

NeuTy-Sautour. 

1906 

49243 

Flogny 

Neuyy 

13 

28 

35 

Nitry 

3470 

34771 

Noyers 

Noyers 

11 

23 

30 

Noé 

855 

8373 

Sens 

Theil 

11 

11 

54 

Noyers 

3566 

35201 

Noyers 

Noyers 

» 

20 

38 

Nuils 

1158 

36889 

Ancy-le-Franc 

Nuils 

8 

27 

58 

Ormoy 

1333 

27221 

Seignelay 

Brienon 

7 

19 

19 

Ouanne 

2916 

38364 

Courson 

Ouanne 

11 

24 

24 

Paoy-sur-Arin. 
Pailly 

1335 

30588 

Ancy-le-Franc 

Lézinnes 

6 

14 

49 

1489 

25488 

Sergines 

Sergines 

6 

19 

74 

Parly 

2077 

29176 

Toucy 

Toucy 

6 

19 

19 

Paron 

1050 

16861 

Sens 

Sens 

4 

4 

61 

Paroy-en-Olhe 

532 

12287 

Brienon 

Brienon 

7 

24 

30 

Paroy-sur-Tholon 
Pasiïly 

421 

12885 

Joigny 

Joigny 

4 

4 

33 

999 

6019 

Noyers 

Noyers 

7 

27 

64 

Pessy 

574 

9613 

Sens 

Véron 

12 

12 

80 

Percey 

957 

19418 

Flogny 

Flogny 

4 

19 

78 

Perreuse 

574 

5658 

Sl-SauTeur 

Saint-Sauveur 

10 

43 

43 

Perreux 

2637 

19742 

Charny 

Charny 

6 

31 

43 

Perrigny 

1263 

43361 

Auxerre 

Auxerre 

4 

4 

58 

Pirrigny-s.-Arm. 

1399 

28900 

Ancy-le-Franc 

Aisy 

13 

32 

4 

Perre-Perlhuis 

734 

7909 

Vézelay 

Vezelay 

6 

14 

67 

Piffonds 

2455 

39644 

Vil!en.-&- Yonne 

Villen.-sur-Y. 

12 

29 

55 

Pimelles 

991 

11361 

Cruzy 

Cruzy 

4 

15 

56 

Pizy 

1208 

31881 

Guillon 

Guillon 

7 

23 

30 

Plessis-du-Mée 

777 

16529 

Sergines 

Sergines 

9 

23 

17 

Plessis-Saint-Jean 

1103 

20883 

Id. 

4 

21 

49 

Poilly-s.-Tholon 

1956 

33421 

Aillant 

Aillant 

5 

17 

19 

Poilly-s.-Serein 

2128 

18626 

Noyers 

Chablis 

14 

14 

54 

Poinchy 
Pontauberl 

506 

11913 

Chablis 

Chablis 

2 

17 

69 

391 

12178 

ATallon 

Avallon 

4 

4 

14 

Pontigny 

1193 

23381 

Ligny 

Pontigny 

4 

19 

40 

Pont-bur-Vanne 

1047 

18883 

Villen.-l'Arch. 

Theil 

12 

13 

56 

Pont-sur-Yonne 

1383 

574X0 

Pont-s.-Yi  une 

Pont 

» 

12 

23 

Pourrain 

2585 

34545 

Toucy 

Pourrain 

10 

14 

20 

Précy 

2116 

41771 

Saint-Julien 

Sépeaux 

13 

13 

47 

Précy-le-Sec 

1674 

13560 

L'Isle-s.-le-Ser. 

Lucy-le-Bois 

17 

16 

44 

Pregilbert 
Préhy 

643 

13414 

Vermenton 

Vermenton 

7 

23 

70 

1419 

7947 

Chablis 

Chablis 

7 

20 

7 

Prôvency 

1188 

27473 

L'Isle-s.-le-Ser. 

LIsle-sur-le-Ser. 

7 

8 

56 

Prunoy 

2489 

42634 

Charny 
Quarre 

Charny 
Quarre 

4 

23 

56 

Quarré-l-Tombes. 

4605 

38497 

» 

18 

24 

Quenne 

872 

15156 

Auxerre 

Auxerre 

7 

35 

Quincerot 

991 

7308 

Cruzy 

Cruzy 

10 

28 

47 

Ravières 

2185 

61717 

Ancy-le-Franc 

Ravières 

10 

28 

44 

Rebourceaux 

479 

13683 

St-Florentin 

Sl-Florentin 

8 

21 

46 

Roffey 

854 

13493 

Flogny 

Flogny 

7 

8 

04 

Rognv 
Koucnères 

3258 
1136 

25978 
7715 

Bléneau 
Saint-Fargeau 

Rogny 
Saint-Fargeau 

8 
5 

53 

95 

71 


COMMUNES. 


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1^3 


CANTONS. 


BUREAUX 

de 

POSTE, 


DISTANCE 

de  la  commune 

aa  I    à   I    au 
cant.  Irarr.i  ch-I. 


Roas^n 

Rouvray 

Rozoy 

Rugny 

Sacy 

Sain  puits. 

Saint-Agnan 

Saint-André 

St-Aubin-Ch.-Neuf 

Sl-Aubin-s.- Yonne 

Saint'Brancher 

Saintr&ris 

Saint-Clément 

Saint-Cydroine 

Sl-Cyr-les-Colons 

Si-Denis  p.  Sens 

St-Denis-s-Ouanne 

Saint-Fargeaa 

Saint-Florentin    - 

Saint-Georges 

St-Germain-d.-Ch. 

St-Julien-du-Sault 

Saint-Léger 

Sl-Loup-d'Ordon 

SlMartin-des-Ch. 

Sl-Martin-d'Ordon 

St-Martin-du-Tert. 

Sl-Marlin-s.-Arm. 

St-Marlin-s.-Ocre 

St-Martitt-s  Orease 

Sl-Marlin-s.-Ouan. 

Sl-Maurice-a.R.-H. 

Sl-Maurice-le-Viol 

St-Maurice>Tbiz. 

Saint-Moré 

Saint-Père 

Saint-Privé 

St-Roroaia-le-Pr. 

Saint-Sauveur 

Saint-Serotia 

Saint- Valérien 

Saint- Vinnemer 

Ste-Colombe 

8le^lombe-s.-L. 

Sle-Magnance 

Sainle-Pailaye 

Sainte-Vertu 

Saints 

Saiigny 

Sambourg 

Santigny 

Sarry 

Sauvignyle-Beur. 

San  vigny-le -Bois 

SaYigny 

Savigny-ea-T.-Pl. 


rei 

17631 

759 

14084 

597 

8424 

1389 

11647 

2771 

29350 

2283 

18361 

1344 

24869 

1434 

43561 

2490 

25636 

887 

27304 

2207 

13362 

3123 

108  HO 

847 

18583 

895 

32972 

3458 

37839 

676 

13228 

1021 

7719 

5080 

60352 

1108 

92224 

%0 

36422 

3592 

39792 

2381 

86719 

3381 

34060 

1767 

33866 

34  i2 

24013 

1017 

18457 

691 

9798 

1412 

25751 

458 

6210 

1591 

19869 

1536 

1(:66S 

3317 

37488 

493 

10331 

195 

5057 

1198 

150S9 

1531 

21679 

4141 

37066 

1036 

16652 

3088 

43846 

1410 

13905 

2232 

49168 

1262 

25396 

1848 

41554 

1476 

17246 

1937 

25061 

407 

11621 

1435 

16279 

2771 

34594 

999 

15396 

1246 

16676 

935 

21345 

2364 

10323 

483 

15770 

153  i 

26960 

1644 

24495 

870 

55971 

VilIen.-s-Yonnc 

Ligny 

Sens 

Cruzy 

Verraenton 

Saint-Sauveur 

Poni-8.-Yonne 

Guilion 

Aillant 

Joigny 

Quarré 

Auxerre 

Sens 

Joigny 

Chablis 

Sens 

Charny 

St-Fargeau 

St-Fiorentin 

Auxerre 

Quarré 

Saint-Julien 

Quarré 

Saint-Julien 

Saint-Fargeau 

Saint- Julien    * 

Sens 

Cruzy 

Alliant 

Sergines 

Charny 

Sergines 

Aillant 

Aillant 

Vézelay 

Id. 
Bléneau 
Saint-Julien 
Saint-Sauveur 
Pont-sur- Yonne 
Chéroy 
Cruzy 

L'Iâle-sur-le-S. 
Saint-Sauveur 
Quarré 
V^crrnenton 
Noyers 

Sainl-Sauveur 
Sens 

Ancy-le-Franc 
Guilion 
Noyers 
Guilion 
Avallon 
Chéroy 
Guilion 


VilIen.-sur-Y. 

Ligny 

Sens 

Cruzy 

Vermonton 

Entrams  (  Nièv) 

Villen.-la-Guy. 

Cussy-les-F. 

S*-AubinCh.-N 

Cézy 

Cussy-l.-Forges 

Saint-Bris 

Sens 

Laroche 

St-Bris 

Sens 

Charny 

Saint-Fargeau 

Saint -Florentin 

Auxerre 

Chaslellux 

Saint- Julien 

Quarré 

Saint-Julien 

Saint-Fargeau 

Saint-Julien 

Sens 

Tanlay 

S»-Aubin-Ch.-N 

Thorigny 

Charny 

St-Maurice-R-H 

Aillant 

Id. 
Arcy 
Vézelay 
Bti^neau 
Sépeaux 
SamtSauvcur 
Pont-sur- Yod  ne 
Saint- Valérien 
Tanlay 

L'Isle-sur-le-S. 
Saint-Sauveur 
Cussy-les-F. 
verraenton 
Noyers 

Saint-Sauveur 
Sens 
Lézinncs 
Guilion 
Noyers 
Cussy-les-F. 
Avallon 
Egriselles-le-B. 
Cussy-les-F. 


3 
8 
6 
8 
9 
1.3 
15 
5 
8 
5 
6 
9 
2 
6 
10 
4 
8 


5 
8 
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4 

11 
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10 
3 

15 
8 

12 
5 

24 
7 
5 

15 
2 
5 

18 
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6 
8 

14 
5 
6 

13 
6 

11 
5 
6 
12 
9 
7 
4 
4 

17 
2 


20 
17 

6 
17 
33 
43 
27 
13 
21 

5 
15 

9 

2 

6 
18 

4 
2^1 


31 
5 
11 
10 
23 
21 
53 
20 
3 
9 
21 
12 
30 
26 
20 
18 
17 
13 
56 
13 
39 
18 
16 
10 
11 
41 
14 
23 
14 


47 
17 
51 
52 
33 
43 
79 
60 
23 
32 
67 

9 
60 
25 
18 
61 
38 
44 
31 

5 
62 
37 
75 
48 
47 
47 
61 
44 
20 
68 
40 
67 
18 
18 
35 
51 
51 
35 
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45 
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41 
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BUREAUX 

de  la  commune 

COMMUNES. 

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CANTONS. 

de 

POSTE. 

aa       îi       an 

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cant.  Tarr.  ch-1. 

Sceaux 

1323 

37316 

Guillon. 

Guillon 

8 

11 

57 

Seignelay 

13i5 

46336 

Seignelay 

Seignelay 

» 

13 

13 

Sementron 

1170 

11785 

Courson 

Ouaine 

14 

26 

26 

Senan 

1754 

35522 

Aillant 

Senan 

5 

8 

25 

Senneyoy-le-Bas 

869 

19871 

Cruzy 

Cruzy 

9 

28 

63 

Sennevoy-le-Haut 

884 

15168 

Id. 

Id. 

10 

27 

62 

Sens 

2166 

33108'' 

Sens. 

Sens 

K 

» 

57 

Sépeaux 

1991 

41573 

Saint-Julien. 

Sépaux 

16 

15 

36 

SeptI'onds 

1801 

8546 

Saint-Fargeau 

Samt-Fargeau 

7 

46 

40 

Serbonnes 

993 

27189 

Sergines 

Serbonnes 

5 

16 

74 

Sergines 

1886 

5:S596 

Id. 

Sergines 
A  vallon 

» 

19 

76 

Sermizelles 

701 

9640 

Avallon 

11 

11 

41 

Serrigny 

750 

8078 

Tonnerre 

Tonnerre 

7 

7 

29 

Sery 

425 

5005 

Vermenton 

Arcy-sur-Cure 

10 

26 

26 

Sogiies 

1043 

5748 

Sergines 

St-Maurice-R-H 

15 

24 

77 

Sommecaisc 

1552 

18543 

Aillant 

La  Ferté 

11 

24 

31 

Sormcry 

3106 

46516 

Flogny 

Neuvy-Saulour 

19 

35 

42 

Soucy 
Sougeres 

2162 

33510    Sens 

Sens 

7 

7 

63 

2650 

14827 

Saint-Sauveur 

Thury 

13 

36 

36 

Sougères-s-Sioot  te 

698 

■ 

Seignelay 

Seignelay 

B 

■ 

» 

Soumaintrain 

1061 

24106 

Flogny 

Neuvy 
Ancy-le-Franc 

13 

28 

38 

Stigny 
Subligny 

1786 

40898 

Ancy-le-Franc 

6 

24 

59 

782 

10061 

Chéroy 

Sens 

15 

8 

58 

Taingy 

2081 

22506 

Courson 

Courson 

8 

28 

28 

Talcy 

688 

Qfr82 

L'Isle-sur-le-S. 

L'Isle-sur-le-S. 

0 

17 

5ii 

Tanl'ay 

1298 

39224 

Cruzy 

Tanlay 
Méziiles 

12 

9 

44 

Tannerre 

2893 

28614 

Bléneau 

16 

38 

3S 

Tharoiseau 

343 

6305 

Vézelay 

Vézelay 

7 

10 

55 

Tharot 

235 

8659 

Avallon 

Avallon 

6 

6 

46 

Theil 

1155 

20011 

Villen.-l'Arch. 

Thcil 

14 

12 

51 

Thizy 

553 

12540 

Guillon 

L'isle-s- Serein. 

8 

17 

57 

Thorey 

693 

8252 

Cruzy 

Cruzv 

10 

16 

51 

Thorigny 

1705 

19210 

Villen.-rArch. 

Thorigny 
Lucy-Ie-Bois 

16 

15 

63 

Thory 

825 

» 

Avallon 

10 

10 

45 

Thury 

2322 

10906 

Saint-Sauveur 

Thury 

8 

35 

35 

Tissé 

596 

6756 

Tonnerre 

Tonnerre 

7 

7 

30 

Tonnerre 

5827 

581783 

Id. 

Id. 

» 

» 

35 

Toucy 

3492 

55171 

Toucy 

Toucy 

» 

24 

24 

Treigny 

4696 

54981 

Saint-Sauveur 

Treigny 
Guillon 

9 

45 

45 

Tréviily 

686 

27455 

Guillon 

4 

14 

61 

Trichey 

661 

10100 

Cruzy 

Cruzy 

9 

20 

55 

Tronchoy 

659 

13749 

Flogny 

Tonnerre 

7 

8 

43 

Trucy-sur-Yonne 

831 

11093 

Ooulanges-s.-Y. 

Mailly-Chàteau 

15 

23 

23 

Tnrny 

2487 

66.69 

Brieuon 

Saint-Florentin 

12 

29 

35 

Val-dê-Mercy 

1345 

15500 

Coulanges-la-V. 

Coulange-la-  V. 

4 

i6 

16 

Vallan 

1166 

30058 

Auxerre 

Auxerre 

6 

6 

6 

ValJery 
Vareille 

1242 

18391 

Chéroy 

Vallery 

6 

20 

77 

1041 

15754 

Villen.-rArch. 

Theil 

12 

16 

54 

Varennes 

1005 

10499 

Ligny 

Ligny 

2 

23 

23 

Vassy 
Vaudeurs 

744 

17393 

Guillon 

Guillon 

10 

23 

60 

2744 

21435 

Cerisiers 

Cerisiers 

6 

28 

40 

Vault  de  Lugny 

1519 

33635 

Avallon 

Avallon 

6 

6 

4H 

Vaumort 

1452 

10019 

Sens 

Theil 

14 

14 

49 

Vaux 

42:^ 

14784 

Auxerre 

Auxerre 

6 

6 

6 

Venizy 

4893 

112219 

Brienon 

Saint-Florentin 

10 

27 

33 

Venouse 

792 

12265 

Ligny 

liiguy 

7 

17 

17 

73 


COMMUNES. 


S    «       I 


>  •;  a  «A 


CANTONS. 


BUREAUX 
de 

POSTB. 


DISTANCE 

de  la  commune 


aa 
eant 


.Irtrr.Uh-l. 


Ycnoy 
Vergigoy 
Yerlin 
Ycrmenton 
Vernoy 
Véron 
Vertilly 
Yezanncs 
Yézelay 
Yézinnes 
Yignes 
VlUebleYin 
Yillebou^is 
Yiilechétive 
Yillecien 
Villefargeau 
Yillefranche 
YiJtegardin 
'  Yillemanoche 
Yillcmer 
Yillenayotte 
YilleneDTe- la-Don. 
Yilleneuve-ia-Guy. 
VilIeneuve-l'Arch. 
Yillencuve-l.-Gen. 
Yillen.  Si-Salvc 
Yilleneuve-sur-y. 
Yillcpcrrol 
Yilleroy 
Villetbierry 
YUievallier 
Yilliers-Bonneux 
Yilliers-les-Haots 
YUliers-Lonis 
Yilliers-Sl-Benolt 
Yilliers-s-Tholon 
Villiers-Vineux 
YiUon 
Yilly 

Yincelles 

Yincelotles 

Yionenf 

Vireanx 

Yiviprs 

\  oisin&^ 

Volgré 

^oulenay 

Yrouerre 


2274 
9318 
1410 
2564 
1441 
4591 

m\ 

900 
2180 

630 
1177 

716 
1181 

9i3 

760 
1378 
2327 
1073 
1439 

426 

220 
1444 
1658 

673 
2468 

703 
4014 

815 

710 
2088 

837 
1454 
1911 
1107 
2189 
1350 
1118 

943 

585 
1255 

185 
J526 
1458 

918 
2713 

923 
1004 
1428 


49185 
29487 
26208 
85360 
21218 
25681 

4446 

0619 
28699 

6716 
33894 
46209 
17715 

7614 
14195 
48758 
23214 
26595 
46024 
11109 

4995 
24749 
101909 
12895 
18206 
50576 
106727 
13517 
12063 
38752 
17946 
17054 
44755 
11240 
27021 
18632 
13366 
10667 
12987 
18456 
11553 
36811 
21847 

7735 
27500 
13177 
13297 
10285 


I 


Auxerre 

Saint-Florentin 

Saint-Julien 

Vermenton 

Chéroy 

Sens 

Sergines 

Tonnerre 

Vézelay 

Tonnerre 

Guillon 

Ponl-sur-Yonne 

Chéroy 

Cerisiers 

Joigny 

Aaxcrre 

Cbarny 

Pont-sur-Yonne 

Ponl-s.-Yonne 

Aillant 

Poul-sur-Yonne 

Chéroy 

Pont-su  i^  Yonne 

Vinen.-rArch. 

Bléncau 

Li«ny 

Yillen. -sur-Y. 

Ponl-sur-Yonne 

Chéroy 

Id. 
Joigny 
Sergines 
Ancy-le-Franc 
Villen.-l'Arch. 
Aillant 

Id. 
Flogny 
Cruzy 
Ligny 
Coulanges-Ia-V. 

Id. 
Serginps 
AncyJe-Franc 
Tonnerre 
Villen.-rArch. 
Aillant 
Vézelay 
Tonnerre 


Auxerre 

Saint-Florentin 

SainMuUen 

Vermenton 

Eçriselles 

Veron     • 

Sergines 

Tonnerre 

Vézelay 

Tonnerre 

Guillon 

Villen.-la-Guy. 

St-Valérien 

Arces 

Cézy 

Auxerre 

Viliefranche 

Chéroy 

Pont 

Basson 

Pont 

St-Valérien 

Villen.-Ia-Guy. 

Villen.-rAicb. 

Mézillos 

Montigny 

Villen.-sur-Y. 

Pont 

Sens 

Vallery 

Villevallier 

Thorigny 

Ancy-le-Franc 

Theil 

Villiers-St-Ben. 

pillant 

Flogiiy 

Cruzy 

Ligny 

Vincelles 

Id. 
Scrbonncs 
Lézinncs 
Tonnerre 
Thorigny 
Senan 
Arcy 
Tonnerre 


6 

6 

4 

27 

5 

15 

* 

24 

20 

18 

9 

9 

10 

27 

10 

10 

B 

15 

5 

5 

5 

18 

11 

23 

15 

14 

4 

28 

6 

6 

6 

6 

7 

22 

6 

23 

2 

14 

11 

13 

5 

8 

17 

14 

12 

24 

* 

24 

12 

43 

12 

11 

> 

17 

4 

9 

15 

9 

11 

20 

9 

9 

12 

24 

7 

24 

17 

13 

16 

29 

2 

12 

5 

16 

8 

21 

5 

19 

5 

13 

5 

14 

12 

23 

10 

13 

7 

7 

14 

12 

6 

11 

13 

5 

8 

18 

2 

27 
42 
24 
61 
42 
77 
35 
50 
39 
66 
78 
72 
42 
33 
6 
44 
68 
71 
20 
64 
72 
81 
55 
43 
11 
44 
19 
66 
76 
36 
82 
53 
56 
32 
22 
31 
56 
19 
13 
14 
86 
46 
30 
70 
28 
37 
33 


74 
COMMUNES  DE  L'YONNE 

VAR  ARRONDISSEMENT. 

Population  {*)t  Noms  des  Maires^  Adjoints^  Curés  {**),  Desservants  et  Instituteurs, 


COMMUNES. 


Popula- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURES. 


Instituteurs. 


ARRONDISSEMENT    D'AUXERRE. 


Accolay. 
Aigremont. 

Andryes. 

Appoigny. 

Arcy-sur-Curc. 

Augy. 

Auxerre. 

AvroUes. 

Bazarnes. 

Beaumont. 

BeauToir. 

Beines. 

Bessy. 

Bleigny-le-  Carreau . 

Bois-diircy. 

BouilJ^. 

Chablis. 

Champs. 

Charbuy. 

Charentenay. 

Chastenay. 

Chemilly,  p.  Seign. 

Chemilly>s-Serein. 

Cheny. 

Chéu. 

Cbevanncs. 

Chichée. 

Chichy. 

Chitry. 

Coalanges-la-Vin. 

Coulangeron. 

Coulangcs-sur-Y. 

Courgis. 

Courson. 

Crain. 

Gravant. 

Diges. 

Dracy. 

Druyes. 

Egleny. 

Escamps. 

EscoliTes. 

Essert. 

Etais-la-Sauvin. 


976 
159 

1(M3 

1520 

1335 

330 

17456 

676 
603 
398 
3911 
695 
545 
359 
110 
325 

2379 
664 

1238 
60i 
294 
5S8 
329 

1128 
640 

U59 

654 

63 

6  6 

1296 
406 
913 
591 

1365 
635 

1250 

1720 
660 
973 
59S 

1023 
460 
139 

1628 


Momon  Gaillard. 
Gendre  Ad. 

De  Mangin. 

Chayance. 

Coppin. 

Chapotin. 

MiLLUEX. 

Deffand. 

Decroix. 

Tribaudeau. 

Chatelet  Th. 

Roblot  0. 

Pépin  Ëug. 

Truchy. 

Toubeau. 

Moulurât. 

Folliot. 

Bel  vaux. 

Hédot  A. 

Miller. 

Desfoux. 

Descham()s. 

Martin  Isid. 

Chambon  C. 

Fromonot. 

Favol. 

Quittot. 

Duveaux. 

Petit  A. 

^pudé. 

Perreau. 

Riant  H. 

Quittot. 

Perreau. 

Rouleaux. 

Quiliaut. 

Genôtre  F. 

Baujard. 

Merlot. 

Gallet. 

Gibert. 

Renaudin. 

Garnier. 

Godard  Em. 


Momon  Dachamp 
Renault. 

Surrugues. 

Guyot  P. 

Barillot. 

Tréiuillon. 

Ythiér. 
fort-mussot. 

Royer  D. 

Courvoux. 

Bernard. 

N 

Lamblin  J. 
Giilot.  Gr. 
Deroeaux. 
Thomas. 
Moreau. 
I  Caiily. 
Thièvre. 
Bonret  A. 
Moreau. 
Proux  Max. 
Nailiet. 
Hpgot. 
CoiombetA. 
Boucheron. 
Charrier. 
Foulley. 
Gouviue. 
Viré  E. 
Desçrez . 
Couiliaut. 
Rousseau. 
Viteaux. 
Ferrand. 
Gautrot. 
Droin. 
Savier. 
Allard. 
Guenot  Hip. 
André  L. 
Souui. 
Givaudin. 
Marceau. 
Roux. 


Lebiet. 
N 

AUiot. 

Monot. 

Chanvin. 

Pautrat, 

MÉAUNE. 

Gcignepibd. 

BOUSSAR0. 

Descbamps. 

Blanchot. 

Garnier. 

Fleury. 

Ferrand. 

Desmeuzes. 

Fiat. 

Poulaine, 

Cuinet. 

Dubàn. 

Bouraud. 

Petiot. 

Ueti^auve. 

Auge. 

Roblot. 

Bougault. 

Carré. 

Ilusson. 

MOCQUOT. 

Bourcey. 

i.^ .  • . . . 
Potin. 

KOJJSSEL. 

Lenfant. 

Jovt. 

Moricard. 

MONTASSIER. 

Durlot. 

Clouzard. 

Lagrange. 

Labbé. 

Leclerc. 

Fleury. 

Zominy. 

Prieux. 

Picq, 

Chauvin. 


(*)  La  population  est  indiquée  d'après  le  recensement  quinquennal 
(••)  Les  noms  des  curés  sont  en  lettres  petites  capitales,  ceux  des 

lettres  romaines^  et  ceux  des  desservants  oineurs  en  lettres  italiques 

.es  communes  reunies  à  une  antre  pour  le  culte. 
Nota.  Les  dernières  élections  manicipalcs  ont  eu  lieu  le  4  mai  1884. 


I  Cornevin. 

I  Ancel. 

t  Mandron,  Lelong^. 

j    Dechamps. 
Ramon  [Bardot 
Mignot,   Leclerc. 
Roche. 

Arbioet,  Gillet, 
Moreaa,  Peigné. 

Cadet. 

Badin. 

Bosserelle. 

Beaujard. 

Godard. 

Brisedou. 

Truchy. 

Chommeton. 

Gallard. 

Bout  lotte. 

Joarhim. 

Lesire,  Leseur. 

Chevillard. 

Barraud. 

Brunot. 

Boucherai . 

Roger. 

Robin. 

Gillodes,  Moreau. 

Desbœufs 

Béthery. 

Aubcrt. 

Fèvre. 

Roger. 

Moreau. 

Guilly.  Gillon. 

Dufeu      [met. 

Monligny,  Som- 

Breuillard  .Terrier 

HoJon.  [Noël. 

Choux. 

Bourdon. 

Soret. 

Durr. 

Ronsseaa. 

Dafour,Chauflard 
ArchenaoU. 
de  1886. 
desservants  en 
.  Un  '^  indique 


75 


COMMUNES 


Popnla- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


Instituteurs. 


Festign3r. 

Fontenailles. 

Fontenay  p.  Chablis 

Fonlenay-s.-Four*. 

FoDtenoy. 

Fooronnes. 

Fyé. 

Germjgny. 

Gurgf, 

Gy-1'Kvêque. 

Hânlerire. 

Héry. 

Irancy. 

Jauiges. 

Jnssy. 

La  Chapelle- Vaup. 

Lain. 

Lainsecq. 

Lalande. 

Leogny. 

LeYis.' 

Lichèresp.  Aigrcm. 

Lign(»-elles. 

Ligny. 
Lindry. 

Lucy-sur-Cure. 

Lucy-sur-Yonne. 

Maiily-Ia-Ville. 

51ailly-le-Château. 

Mali^By. 

Mère. 

Merry-Sec. 

Merr'y-sar-Yonne. 

Miftft 

Miîly. 

Mulesme. 

Moaéteau. 

MoQtigny. 

MoDt-Sainl-SuIpice. 

Mouffy. 

MoulinS'S.-Ouanne. 

Moutiers. 

Ormoy. 

Oaanne. 

Pariy 

Perrease. 

Perrigny. 

Poiuchy. 

PoQtiony. 

Poarrain. 

Prégilbert. 

Préhy. 

Quennes. 

Rebourseaux. 

RûQTray. 

Sacy. 

Sainpuits. 

Saiut-Bris 


270 
203 

280 


780 
480 
116 
512 
584 
640 
349 

U88 
868 
446 
437 
220 
502 
901 
383 
665 
460 
330 
340 

1346 

1072 
252 
355 

1026 
949 

1107 
331 
451 
501 
901 
244 
338 
875 
807 

1188 
236 
404 

1015 
689 

1093 

1034 
275 
566 
200 
851 

1508 
377 
218 
504 
300 
317 
603 
843 

1616 


Beaufumé  J* 

Berson  Jules. 

Dauyissat. 

Viault. 

Ganneau. 

Marlin. 

Jeanniot. 

Lorey. 

Mathieu. 

Fabien  Rapin 

Chenegros  H. 

Gautherin  F. 

CharJat. 

François. 

Bastc*. 

Fourrey. 

Girault. 

de  Beauvais. 

Agnès  Emile. 

Colas. 

Gnyon  J. 

Duchâtel. 

Tremblay. 

Tournier. 

Martin  F. 

Bref  bat  J.-B. 

Gauthier. 

Chandelier. 

Prudot. 

Delinotte. 

Robert. 

Thillière. 

Cameliu. 

Gilon. 

Bonnet. 

J.  Richard. 

Barnou 

Gamet. 

Pezé. 

Guerreiu. 

Piilon. 

Surior. 

Chat.^ 

Boudin. 

La  voilée. 

Roy. 

Fèvre. 

Fourrey. 

Duranton. 

Cbatelct. 

Guilly  Victor 

Daudier. 

Pelitjean  Ad. 

Lapoix. 

Brillé. 

Carré. 

Faure  L. 

Goisot  A. 


Trémeau. 

Dappoigny. 

Regnaud  Hip 

DeiinoQS. 

Malhié. 

Droin. 

Gautheron  J. 

Desvaux. 

Calmant. 

Martin  A. 

Chartraire. 

Droin. 

Colas  Laurent 

Cordier. 

Rjgoutat. 

Rousselet. 

Boisseau. 

Montassier. 

Gilet  Clém. 

Jaluzot. 

Brisedoux. 

Langlois. 

JoUy. 

Denombret. 

Ledoux. 

Moreau  H. 

Just  Pierre. 

Château. 

Soi  rat. 

Laroche  Nie. 

Léger. 

Drillon. 

Ozanne. 

Trousseau. 

Mignard. 

Guillot  Eloi. 

Petit  Jean. 

Coquibus. 

Prévost  Léo. 

Bruant. 

Morienne. 

Jousserand. 

Sourdillat. 

Angilbcrt. 

Bou^aolt 

Lemoulle. 

Marci.and. 

Pezé. 

Lordereau. 

Fradin. 

Chevillard. 

Monestier. 

Goubault. 

Frémy. 

Malaquin. 

Brevin. 

Delafaye. 

Girard. 


Durlot. 

Taillandier. 

BlanehoL 

JeanniauU, 

Monin. 

Jeanniot. 

N... 

Putois. 

Basset. 

Gâteau. 

Baudot. 

Pélissier. 

Ragot. 

Dupas. 

Prietkjc. 

Jacquet. 

Bardout. 

Guillet. 

Delourme 

Laurent. 

Monin. 

Pillot. 

Jacquet,  Berthaut 

Sautereau. 

Dupuis. 

Picq. 

Begnier. 

Gallien. 

Jojot 

Françon. 

Gouley. 

Lenfant. 

Servolle. 

Brisedoux. 

Brisedoux. 

Taillandier. 

Cartaut. 

Pion. 

Petit. 

Debeauve. 

Aléonard. 

miot. 

Reunauit. 

Dalbanne. 

Bailiy. 

Hallard. 

Truchy. 

Bri>edoux. 

Boyer. 

Boudrot. 

BlanchoU 

Moricard. 

Méaume. 

Cuinet. 

Chrétiennot. 

Jay. 

Crochet. 

Cormier,  Re^nard 


Gallois. 

Moreau  J. 

Chaussef  oin . 

Morin. 

Legrand. 

Guibert. 

Laporte. 

Pernot. 

Chérest. 

Mairry. 

Château. 

Chatais. 

Blin. 

Te^tard. 

Millot 

Lambert. 

Lagarde. 

Pinon. 

Simonneau. 

Michaut. 

Brouillé. 

Rodot. 

Coûtant. 

Ferlet. 

Badin. 

Dureau. 

Lemoine  [seur. 

Gombraque,  Le- 

Paiilot. 

Viault. 

Bourgoin. 

Belin. 

Bel  lettre. 

Noël. 

Laudre. 

Malaquin. 

Cholat. 

Colas. 

Larue. 

Bourreau. 

Félix. 

Mothré. 

Létang. 

Robert. 

Drillon. 

Lassausaie. 

Rousseau. 

Desleau. 

Rodier. 

Chalmeau. 

Berault. 

Delétang. 

Robin. 

Gravier. 

Baudot. 

Massot. 

Toutée.  [noue 

Simonneaa.BoD- 


76 


COMMUNES. 

popula- 
tion. 

MAIRES. 

ADJOINTS. 

CURÉS. 

Instituteurs. 

Saint-Cyr-1-Col. 

800 

Denizot. 

Mary  J  -B. 

Jotibois. 

HiYert,Tate.<ausBe 

Sainle-Colombe. 

626 

Millot. 

Morin. 

Crescitz. 

Chevillotle. 

Sainte- Pallaye. 

261 

Morean. 

Grégoire. 

Montenat 

Landre. 

Saint-Florentin. 

2693 

Lancôme . 

Sallot. 

Heurlby. 

Pichon. 

Saint-Georges. 

664 

Fèvre. 

Guignolle. 

Truchy. 

Viaut. 

Saints. 

1031 

Simonnet. 

Marchand. 

Merlot. 

Vallée. 

Saint-Sauveur. 

1847 

Merlou. 

Duroayet  G. 

Mlf.I.OT. 

Dédienne. 

Seignelay. 

1273 

Orochot. 

Cambuzat. 

Champenois. 

Beinard. 

Sementron.  ' 

374 

Fièvre  Anat. 

Boisseau  E. 

Auge. 

Quénée. 

Sery. 

255 

Mallet. 

Fcrlel. 

Griliet  de  Sery. 

Nailiet. 

Sougères. 

1270 

Guenot. 

Choux. 

Neveu. 

Leclerc,  Henry. 

Sougères-s.-Sinolle. 

360 

Bouchez. 

Delorme. 

N.... 

Lemoino. 

Taingy. 

937 

Pk'ssis. 

Dessignolle. 
Angilbert. 

Poulain, 

Jay,  Morcau. 

Tbupy. 

lOOi 

Gonneau. 

Raffiot. 

Lhoste. 

Toucy. 

3203 

Roche. 

Lesire  Joseph 
Boisseau  Ch. 

Appert. 

Chanlin. 

Treigny. 

2560 

Normand  A. 

Lemoule. 
Mathieu. 

Vie. 

Servais. 

Trucy-sur- Yonne. 
Val-de-Mercy. 

355 

Griflfe  A. 

Guilly. 

Roux. 

Riotte. 

436 

Simpée. 

Mathey. 

Denis. 

Roubier. 

Vallan. 

658 

Durand. 

Cainpenon. 

Gâteau, 

Persenol 

Varennes. 

401 

Givaudin. 

Rousse  iU. 

Gareau. 

Solas. 

Vaux. 

406 

Briffaux  L« 

Dujon  J. 

Pautrat. 

Gautlierot. 

Yenouse. 

307 

Darlot. 

Chardon. 

Chrétiennot. 

lloublin. 

Venov. 

1268 

Alliot. 

Hergot,  Hubert. 

Garlin. 

Pinonet  Jean. 

Yergigny. 

hU 

Lizerand. 

Kieindre. 

Berlheau. 

Boula  rd. 

Yermenton. 

2240 

Savot  A. 

Jeannez. 

JOURDB. 

Petit,  Roy. 

Viiletargeau. 

430 

Paillerel. 

Proul. 

Bouvier. 

Bonnetat,  Caput. 

Yilleneuve-S'-Salve 

230 

Moriamé. 

Robin. 

Pion. 

Guilliaumet. 

Villy. 

161 

Lécuilier. 

H  outarde. 

Jacquet. 

Viaut. 

Vinceiles. 

8^0 

Bermont. 

Tri  bandeau. 

Fillieux. 

Gulllon. 

Vincelott'S. 

471 

Bardout. 

Raveneau. 

FiUleux. 

Bréchot. 

ARRONDISSEMENT   D*A VALLON . 


Angely. 

Annay-la-Côte. 

Annéot. 

Annoux. 

Asnières. 

Asquins. 

Athic. 

AVALLON. 

Beauvilliers. 

Bierry-l-Belles-Fon 

Blacy. 

Blannay. 

Brosses. 

Bussières. 

Chamoux. 

Chastellux. 

Châtel-Censoir. 

Cisery-les-G.-Ormes 

Civry. 

Coutarnoux. 

Cussy-lcs-Forges. 

Dissangis. 


424|Grus. 


426^ 
57 
28. 
540 
791 
236 

6335 

241 
673 
309 
2^2 
891 
449 
377 
561 
1148 
150 
283 
277 
643 
250 


Baudol. 

Labaureau. 

d'Avout. 

Forestier. 

Perreau. 

Charton. 

HOUDAILLE. 

Guichard. 

Lavallée. 

Garnier. 

de  Chateauvieux 

Brisedoux. 

Soupault. 

Detnire. 

de  Chastellux 

Mandron 

Girard. 

Sebillotte. 

Béruelle. 

Gantherot. 

Riotte  Justin 


Joudrier. 

Seguin. 

Gaze. 

Soufflai  d. 

Hernest. 

Breniilard. 

Orbichon. 

N.... 

N... 

Plain. 

Fénerol. 

Papavoino. 

Billard. 

Voisinot. 

Dubreuii. 

Roy  H. 

Rochel. 

Lhoste. 

Rousseau. 

Lambert. 

Cuisinier. 

Verrier. 
Adinc. 

RÉXOND 

Thorin. 

Couhaul. 

Piffoux. 

Bourgeoi<«. 

Raverat 

Barrey. 

Pilet.  Cranlin, 

Roux. 

Piltbux. 

Rodier.  [Camus 

Lucy. 

N. 

Renun. 

Maiiteau. 

Gutiin. 

Sunnois. 

Savry. 

Gillot. 

Baron. 

Philippon. 

Guibert. 

Cointat. 

Ferrey  Fr. 

Leseur. 

Tanière. 

Champion. 

Porte. 

Caillot. 

Dannoux. 

MUloL 

Cbateau 

Tavoillot. 

Ravereau. 

Badin. 

Perrève. 

Tissier. 

Piault. 

Blandin. 

Cartault. 

Pelletier. 

Riotte  Jules. 

TUsier. 

Blaisot. 

77 


COMMUNES. 


Popola- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURÉS. 


lasUtnteurs 


Doraecy-sur-Cure. 

Domccys-le-Vault. 

Elaules. 

Foissy-les-Vezelay. 

Fonlenayp.  Yézel. 

Girolles. 

GÎTry. 

Giiillon. 

Island. 

Joux4a-ViIle. 

Lichères. 

Llsle^nr-Serein. 

Lucy-le-Bois. 

Magny. 

Marmeaux. 

MassaDgis. 

Ueoâdes 

UontiUot. 

Montréal. 

Vierre-Perthuis. 

Pizy, 

Puutaubcrt. 

Précy-leScc. 

Provdicy. 

Quarré-les-Tombes. 

Saiat'André. 

Saiot-Branchcr. 

Sainte-Colombe. 

Sainte-Magnauce. 

Si-Germain- des-Ch. 

Saint-Léger. 

Saint-Moré. 

Saint-Père. 

Sanligny. 

Sauvigay-ie-Beuréal 

Sauvigny-Ie-Boîs. 

Savigny-en-lerre-P. 

Sceaux*. 

Sermizelles. 

Talcy. 

Tharoiseau. 

Tharol. 

Thizy. 

Thurv. 

Trévîily. 

Vassy. 

^ânltdeLugoy. 

Vézelay. 

Vignes 

Voutenay. 


Aillant. 

Arces. 

Armeau. 


l^ellechauine. 


784 

Flandia. 

1     . 
Bain. 

Gaflrei. 

Berthier. 

304 

Ghauveau. 

Guignol. 

Morlet. 

Veuillot. 

601 

Ronde. 

Chevy. 

Libbé  et  Ronche 

Boidot,  Marsig^y 

443 

Charles. 

MerciiT. 

Durand. 

Arfeuz. 

588 

Précheux. 

Talion. 

Favre. 

Joffron.  Sagette. 

316 

Dannoux.- 

Minard. 

Bierry. 

Ducrot. 

362 

Voillereau. 

Ratai. 

Viteau. 

Coqnillat. 

867 

Gallon. 

Millut. 

Rigollel. 

Ronanl,  Goberot 

;i8f> 

Meunier. 

Marcelot. 

Droit. 

Cullin. 

1111 

Rétif. 

Collin. 

Lairot. 

Javey. 

183 

Chavance. 

Gaucher. 

Vincent. 

Richard. 

979 

Vallée. 

Rémond. 

Réuond. 

PissicT 

5  5 

Carré. 

Moricard. 

LVIROT. 

Billot  [Villon. 

lir>K 

Goujon. 
Uaifey  A. 

Dan. 

Levôquc. 

CambuzatyPa- 

229 

Benoit. 

Bidault. 

Poulet. 

537 

Desprez. 

Laurent. 

Degoi!iL. 

Genêt. 

189 

Pannelraf. 

Charlier. 

Mithouard. 

Mathieu. 

718 

Berthoux. 

Gourlot. 

Regobis. 

Paumicr. 

532 

Rouzaud  B. 

Durey. 

Simon. 

Collas. 

^20 

Droin  L. 

Droin  A. 

Barbe. 

Riotte. 

299 

Barbier. 

Picoche. 

Courtot. 

Poulet. 

447 

Bourrey. 

Orbichon. 

Minard. 

Voisinot. 

637 

Piaull. 

Collin. 

Guilloux. 

Dupressoir. 

468 

Bresson. 

Darin. 

Logerot. 

Thibault,  freaa 

2101 

GheYillolte. 

Gu^ard. 

Glicnot. 

GuéaifTey,  Fabu- 

308 

Marchand. 

Noirol. 

iMillot. 

Aupépin. 

927 

Poirier 

Dejoux. 

Briffaux. 

Hurion.  Bonnerot 

412 

Boursier. 

Sureau. 

Boutron. 

Gaulon.fDOuard 

816 

Picard  il. 

Simon. 

Attbron. 

Milliet,  Sapin. 

1254 

Barbier. 

Dizien. 

Labbé. 

Gncsnu. 

1225 

Chariot. 

Cheure. 

Bforeau. 

Dhivert,  Grégoire 

348 

Morinal. 

CoUinot. 

Bouchot. 

Guichard. 

987 

Blandin. 

Soliveau. 

Bernard." 

î^aforest. 

291 

Trébillon. 

Lbuillier. 

Morand. 

Dannoux. 

180 

Larue. 

Noirot. 

GaUij. 

Voisenat. 

662 

Pierre  Anal. 

Bourrey. 

Perrol . 

Vitureau. 

362 

Diot  P. 

Lempereur. 

Gally. 

Lallemcnt. 

277 

Dorneau. 

Caillât. 

Gutdiard. 

Gclin. 

305 

Perrin. 

Mongeol. 

Michaut. 

Secrétin. 

4<'0 

Riotte. 

Leblanc. 

Degoix. 

Mathieu. 

273 

Cle  d'Assay. 

Rousseau . 

Perdrix. 

Gerbeûu. 

202 

Minard. 

Viteau. 

Pesaon. 

Gillier. 

536 

Courlat. 

l^aurier. 

Guichard. 

Tarière  t. 

316 

Prétot  A. 

Boussard. 

Mon  nier. 

Scstrc. 

170 

Gauthier. 

Champenois. 

Guichard. 

Picard. 

296 

Le8;ast. 

Perdu. 

Gaillot. 

Millon. 

716 

Guttin. 

Baudot. 

Noël. 

Rose. 

901 

Delassasseigne. 

Guilloux. 

LORIDON. 

Sommet. 

246 

Bohlin. 

Gelin. 

Dutarlre. 

Dapoigny. 

328  Sadon.            1 

Sautreau. 

Poulaine. 

Bonnerol. 

ABRONDISSEHi 

CNT    DB    JOIGNI 

r 
• 

1395 

Siroonneau. 

Rigolet. 

Paltrat. 

Gagé. 

931 

Baudoin. 

Galelier. 

«oblot          ^ 

Vivien. 

770 

N. . .. 

Poitrat. 

Riondel. 

Sonnoii). 

600 

Auberger. 

nigaud. 

Denuuh. 

Ficalier. 

567 

Debbarres. 

Mercier. 

Pommier. 

Bonnet. 

595 

Renard. 

Bourderon. 

Boyei\ 

Gervais. 

78 


mm 


mm 


GOMlfUNES. 

Popnla- 

tiOB. 

MAIRES. 

ADJOINTS. 

CURÉS. 

iBSfitnteurs. 

Bléneau. 

2140  Dethou. 

Barberousse. 

Boulet. 

Gantrot. 

Bligny-en-Othe. 

IM 

Moreau. 

Fouchy. 

Dusaus.<^>y. 

Vallée. 

Bœurs. 

793 

Pandard  A. 

Fandard  J. 

Boulier. 

Daroar,Deschainp 

Bonnard. 

235 

Gervais  L. 

Sourdillat  F. 

Deruonh, 

Méreau. 

Branches. 

565 

Bouquin. 

Moreau. 

Roy. 

Martin. 

Brienon. 

2626 

Roncin. 

Denis. 
Coq. 

MOTHERK. 

Paquereau. 

Brion. 

808 

Raiiveau. 

Fouchy. 

Truchy. 

Drominy.Laveau. 

Bussy-en-Othe. 

1123 

Loup. 

Vallée. 

Lelaing. 

Prin. 

Bussy-le-Bepos. 
Cerilly. 

563 

Patnier. 

Danguy. 

Riondel 

Heurley. 

186 

Hatot. 

Lomé. 

Bourgeois, 

Champdaveine. 

Cerisiers. 

1343 

Mossot. 

Grimard. 

GCÉRIiX. 

Tissier. 

Cézy. 
CiiaïUey. 

1009 

Droin. 

Bénard. 

Mouchoux. 

Cailé. 

1025 

Delécolle. 

Bailiet. 

Julien. 

Gaadot.  Gnillot. 

Chambeugle. 

201 

Boisganiier. 

Lallier. 

A  V  •  •  • 

Chauveau. 

ChampceTrais. 

1033 

Durand. 

Delaboire. 

ChauYois. 

Gautbereau. 

Champignelles. 

1505 

Duguyol. 

Beaufils. 

Gallier. 

Paulvé. 

Champlay. 

750 

Fauchereau. 

Cochard. 

Picq. 

Rousseau. 

Champiost. 

1248 

Giruit. 

Brot.             j 

Gérard. 
.Hugot. 

Lamy. 
Château. 

ChampTallon. 

571 

Baret  de  S.A. 

Fréchol. 

Maître. 

Moreau. 

Ghamvres. 

570 

Gontrault. 

Carré  Denis. 

Poulain. 

Truchon. 

Gharmoy. 

396 

Gonon. 

Carré. 

Legali. 

Chaude. 

Çharny. 
Chassy. 

1562 

Levert 

Lavollée. 

TriDON. 

Delestre. 

853 

Gallet  E. 

Quillet. 

Geny. 

Dieu. 

Chaumot. 

686 

Richer. 

Courtois. 

Préau. 

Desclaire. 

Chône-Arnouit 

297 

Pignon. 

Duport. 

Jean. 

Dalouzeau. 

Ghevilion. 

552 

Geste. 

Crouzy. 

Pérès. 

Digard. 

Chichery. 

486 

Defoile. 

Vinol. 

Raoul. 

Pichon. 

GouJours. 

489 

Legros. 

Rousseau. 

Bourgeois. 
Boiseile. 

Marnot. 

G  ado  t. 

695 

Girardot. 

Guédu. 

Vallué. 

Dicy. 

519 

Batsat. 

Martinet. 

Gouyer. 

Breuillé. 

Dilio. 

125 

Larcher. 

Fouchy. 

N... 

Jaluzot.  [Roy. 

Dixmont. 

1561 

liseur. 

Mani^ult. 
Didelin. 

Devinât. 

LhoilUer.  Noël  et 

Epineau-ies-Yosves. 

395 

Giraudon. 

Guerbet. 

Huot. 

Esnon. 

449 

Sourdillat. 

Delagneau. 

Davignon. 

Robtn,Percher9n 

Fleury. 
Fontaines. 

1254 

Bouquin  N. 

Esclavy  E. 

Monin. 

Vacher 

946 

Pillon. 

Perrot. 

Chaillou. 

Gourlot. 

Fontenouilles. 

5  9 

Leclerc. 

Rameau. 

Pérès. 

Ledoux. 

Foumaudin. 

412 

Gillot. 

Frottier. 

JuMin. 

Lefèvre. 

Grandchamp. 

953 

Ratoret. 

Flix. 

Courtois. 

Boisseau. 

Guerchy. 

631 

Jacob. 

Burat. 

Bassier. 

Milachon. 

JOIGNY. 

6494 

Delécolle. 

Champroux. 

ROCBÉ. 

Créneau.  Millot 
et  Desvignes. 

Brigout. 
Arbmet. 

La  Celle-Saint-Cyr. 

1206 

de  Courcy. 

Millon. 

Boyer. 

Brot. 

Laduz. 

38b 

Frécault. 

Martin. 

Fouqueau. 
Lordereau. 

Roy. 

La  Ferté-Loupière. 

1299 

Chaton. 

C  de  Tryon. 

Fillieux. 

La  Mothe-anx-Auln. 

79 

Millot. 

Cbapuis. 

N... 

N. 

Lavau. 

1331 

Renard. 

Vignel. 

Bourgoin. 

Tissier. 

La  Villotte. 

215 

Berlhier. 

Bouveau. 

Carré. 

Ramon. 

Les  Bordes. 

787 

Senange  A . 

Senange  E. 

Devinât. 

Finot. 

Les  Ormes. 

521 

RisoUet. 
Saimou. 

Bornât. 

Gaillard. 

Payeur. 

Looze. 

389 

Gaujard. 

Michaut. 

Fouchy. 

Louesme. 

220 

Nolot. 

Toinot. 

Fondras. 

JoUy. 

Malicorne. 

472 

Darbois. 

Pajot. 

Mathieu. 

Ramon. 

Marchais-Beton. 

287 

Villermé. 

Carreau. 

Richard. 

Morisset. 

Mercy. 

98 

Gras  Félix. 

Gras  L. 

Delagneau. 
Plard. 

Moreau  A^ 

Merry-la-Valléc. 
Mézilles. 

918 

Gallet. 

Thibault.       ) 

Pannier. 

1356 

ArrauH 

Tramouille. 

Dondenne. 

Feoilly,  Boitnia 

79 


COMMUNES. 


Popula- 
tion. 


MAIRES. 


.  ADJOINTS. 


CURÉS. 


InsUtoteors. 


Migennes. 

Neaill>. 

Paroy-en-Olhe. 

Paroy-sur-Tholon. 

Perreui. 

Piffonds. 

Poilly-sur-Tholon. 

Précy. 

Priin'oy. 

Rogoy. 

Roncnères 

Roosson. 

St-Aubin-Ch.-Neiif. 

Sl-AubîD-s-YoLne. 

St-Cydroine. 

St-Denis-s-Onanne. 

St-Fargeau. 

Sl-Jalien-du-SauH 

St-LoujMl'Ordoii. 

St-Martiû-des-ch. 

Sl-Marlin-d'Ordon. 

StMarlin-s-Ocre. 

Sl-Martin-s-Ouan. 

Sl-Maurice  le-Vieil. 

St-Maurice-Tbiz. 

Sl-PriYé. 

St-Romain-le -Preux 

Senan. 

Sépeauï. 

Sept-Fonds. 

Sommecaise. 

Tannerre. 

Turny. 

Vaudeurs. 

Yenisy. 

Verlin. 

Villecheli?e. 

Villecien. 

Villefranche-S*-PIial 

Villemer. 

VilleneuVe-les-Gen . 

Villeneu  ve-s- Yonn . 

Viilevallier. 

Tilliers-st-Benoît. 

Villiers-8-Thoion. 

Volgré. 


Bagneaux. 

Brannay. 

Champigny. 

Cnaumonl. 

Chéroy. 

Chigy. 

Collemiers. 
CompigQj. 

bornant. 

C^arceaux. 


(598 
812 
405 
390 
775 
976 

1014 
834 
646 

1475 
299 
411 

1032 
355 

1068 
374 

2642 

1995 
540 
704 
512 
102 
771 
514 
350 

1147 
430 
911 
805 
374 
562 
005 

1023 
849 

1320 
628 
315 
4i1 
904 
393 
616 

5127 

4C0 

1020 

838 

430 


530 
473 
1375 
395 
731 
494 
470 
212 
302 
217 


Ternuel. 

Ladoué. 

Charpentier. 

Thibault. 

Baratin. 

Baillot. 

David. 

Leau. 

Gillon. 

Gillet. 

Briot. 

Vaudoux. 

Gravier. 

Roy  £. 

Rativeau. 

Ri  bière. 

Masson. 

Coste. 

Guyard. 

Barat. 

Thomas. 

Gallet. 

Noyers. 

Galiet-Goùt. 

Gallet  A. 

Richard. 

Ribier. 

Ruby. 

Griache. 

Jalousot. 

André-Laurin 

Thillière. 

Na«lot. 

Miilel. 

Garret. 

Moury. 

Dugas. 

Bidault. 

Rosse. 

Hournon. 

Cofifre. 

LafTrat. 

Pasquereau. 
Bénard. 
Hubert. 
Roy  Louis  fils 


Molteveau. 

Gaudeau. 

Lâchât. 

Chaumarlin. 

Pourderon. 

Auger  Alexis. 

Breton. 

Fournier. 

Giroux. 

Peghaire. 

Robineau. 

Larousse. 

Perdijon. 

Rebourg. 

Perchein. 

Binoche.   ilut. 

Delapierre,   Bal- 

Besançon. 
Moreau. 
Plumet. 
Delagneau. 
Aucamus. 
Delannoy. 
Nodot. 
Bedoiseaa. 
Crumière. 
Gardembois. 
Desieau. 
Gaunot. 
Marcaud. 
André-NoUot. 
Bardot. 
Yillain. 
Rallut. 
Ballot. 
Moreau. 
Dié. 
Rigault. 
Cachon. 
Guibert. 
Perruchot. 
Mayaud. 
J  Fontaine. 
Grange. 
Legrand  A. 
Martin. 
Garigout 


▲RRONDISSEUBNT  DB  SENS. 


Bellemanière 

Charpentier. 

Pemer. 

Charbonnier. 

Bonsant. 

Mirvaux 

Guichard  J. 

Ducard. 

Lejaulne. 

Fétoux. 


Jorry. 

Michel. 

Pi  «ou. 

Loyer. 

Coilomby. 

Prieur. 

Guichard  L. 

Gervais. 

Roulin. 

Chaumont. 


Fayolle. 

Huré. 

Pommier, 

PoiUin. 

Bénard. 

Rossignol. 

Mouchât. 

Renaud. 

Jean, 

Vedel. 

Pallix. 

Joli  bois. 

Loriferne. 

Pissier. 

Lenfant. 

Courtois. 

Laproste. 

FOUARD. 

Pichard. 

Morin. 

Pichard. 

N... 

Mathieu. 

Mitaine. 

Mitaine* 

Baudin. 

Briois. 

Suirat. 

Briois. 

MiU(m. 

N... 

Fondras. 

Moreau. 

Balitrand. 

Gendot. 

Boisselle. 

Guérin. 

Pissier. 

Gifiard. 

Huré. 

Miilon. 

KuNE,  Gruet. 

Jussot. 
Carré. 

Coupechoux. 
Soirat 


Marcout. 

Roguier. 

Adam. 

Remy. 

Berlin. 

Henry. 

Potdevin. 

Veillot. 

Horson. 

Boudier, 


Prieur. 

Château. 

Ri^olot. 

Boise. 

Rollin. 

Bauffre. 

Ourour,  BeranlL 

Bolnat. 

Millot. 

Nicolas. 

Durville. 

Renaud. 

Largeot. 

Courtois. 

Barrant. 

Lespagnol. 

Maihé. 

Doulmeau. 

Longuet. 

Blaisot. 

Renaut. 

N... 

Leclerc.  [signe. 

Gramain,{Deffres- 

Vié, 

Gagnepain. 

Milachon. 

Ancellin. 

Simard. 

Fort. 

Lhoste. 

Mathey. 

Geste,  Boadrot 

Meunier. 

Cornu,  Finon. 

Hennequin. 

Gourlot. 

Yosgien. 

Gason. 

Gillet. 

Gouvrion. 

(  Chat,  Desormes. 
(Dnrin. 

Vengeon. 
Duval. 
Carré. 
Poisson. 


I  Bernard,  Laurent 

Viot. 

Vivien  G.  Yiaat. 

Regnard. 

Lebas. 

Porcherot. 

Bourgeois. 

Perriot. 

Barton. 

FraudiD 


80 


COMUNES. 


popula- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURES. 


Instituteurs. 


Courgenay. 

Courlon. 

Courtoio. 

Courtois. 

Cuy. 

Dollot. 

Domats. 

KgriselIes-le-Bocagc 

Etigny. 

ETry. 

Flacy. 

Fleurigoy, 

Foissy. 

Fontame-la-Gailiar. 

Fouchères. 

Gisy-Ies-Nobles. 

Grange-le-Bocage. 

Gron. . 

Jouy. 

La  BciUole. 

La  Chapelle-su]>Or. 

Laiily. 

La  Postolle. 

Les  Sièges 

Lixy. 

Maillot. 

Mâlay-ie-Graud. 

Mâlay-le-Petit. 

Marsangis. 

Michery. 

Molinons. 

Montacher. 

Nallly. 

Noé. 

Pailly. 

Par on. 

Passy. 

Plessis-duMée. 

PlcssisSt-Jean. 

Pont-sur- Vanne. 

Pont-sur-Yonne. 

Rozoy. 

Saint-Agnan. 

Saint-Clément. 

Saint-Denis. 

Sl-Martin-du-Terlrc 

St-Martin-s-Oreuse. 

St-Maurice-aux-K.-U 

Saint-Serotin. 

Saint-Valériën. 

Sali^ny. 

Sayigny. 

Sens. 

Serbonnes. 

Sergines. 

Sognes. 


658 

947 
110 
i87 
322 
506 
910 
H82 
486 
213 
334 

50i 

624 
33  î 
406 
515 
407 
652 
385 
285 
571 
416 
279 
753 
451 
403 
907 
240 
766 
93$ 
298 
67  iJ 
796 
374 
343 
45; 
414 
228 
394 
316 

18'.}8 
251 
:iK8 
698 
180 
508 
618 
87  f 
502 

1085 
347 
357 

14035 

491 

1102 

292 


Grand. 

Bourbon. 

Louismet 

Cusset. 

Ramonnet. 

Tonnelier. 

Hoclin. 

Huot. 

Morcau. 

Letranc. 

Thierry. 

Haot. 

Jullien  A. 

de  Fontaine. 

Pouthé. 

Cheneau. 

Poyan. 

Cornuat. 

Régnier. 

Delajon  A. 

Bénard  E. 

Decker* 

Favot. 

Jacob 

Queudot. 

Baudoin. 

GoUard. 

Pineau. 

Gagé. 

Tarlois. 

Sivanne. 

Griot. 

Robtot. 

Du  verger. 

Boursier. 

Maitrat. 

G  rein). 

Giloppé. 

Bourdon. 

Lavoué. 

Petit. 

Moreau. 

Dumant. 

Martin  E. 

Cœurderoy. 

Jouvet. 

Lamotbe. 

Courtois  P. 

Louvrier. 

Igot. 

Renaudat. 

Charapey. 

Landry. 

Chéreau. 

Charpentier. 

Gobry. 


Facques. 

DauYergne. 

Griot. 

Bourdon. 

Cerneau. 

Baudoin. 

Hérault. 

Guérin. 

fi  rizard. 

Ramonet. 

Gamblin. 
i  Lamothe. 
iLoison. 

Legros,  Savount 

N . . . . 

Baudoin. 

Guyol. 

Thenard. 

Cautel. 

Du  pré. 

Masson  P. 

Bénard  J. 

Prin. 

Chenaull. 

Dupré. 

Simonet. 

Audin. 

Bourgoin. 

Creveau. 

Forpt. 

Thibjnlt. 

Moreau. 

Méry  A. 

Roger. 

Rousseau. 

Moreau. 

Picard. 

Grenet. 

Briois. 

Bourgoin. 

Poulain. 

Sadron. 

Besson  A. 

Simonet. 

Martin  L. 

Rigoureau. 

Jeubert. 

Chassonneau 

Courtois  N. 

Bigot. 

fiouchet. 

Huot. 

Primault. 

SRoBEnr. 
Regordon. 

Masson. 
Guitard. 
Garnie  r. 


Boudard. 

Cazes. 

Jacquelin. 

Préau. 

N... 

Justes. 

Lefranc. 

Horson. 

Naudin, 

Martin. 

Marcout. 

Pinon. 


!  Adam. 
j  Guirnard. 
l  Lespagnol. 
'  Chambon. 

Pon  tailler. 

Bessy. 

Renard. 

Coquin. 

Beaufuiné. 

Chauvin. 

Thénard. 

Fredouillc. 

IMisson. 


I 


Serré,  Henry. 

Llioste,  Paupert. 

Crou. 

Lesprillicr. 

d'Ezerville, 

Denis. 

Martin, 

Laureau. 

Neveux. 

RenandyLhabUaiit 

Naudin 

Paris. 

Bartholet. 

Bernard. 

Gendery. 

Ménétrier. 

Devint. 

Gaudaire. 

Rouquariès. 

Buisson,  Gobry. 

Mertcns. 

Cadet. 

Thévenet. 

Hospjed.  [nier 

lioguier. 

Jacquin.Cliarbon- 

Bronzes. 

Naudier. 

Bronzes.. 

Jutigny. 

N 

Bordier. 

Aubert. 

Roger. 

Duranton. 

Daumont. 

Guillemot. 

Colson. 

Frontier. 

Vilout. 

Poupon. 

Barry. 

Brulcy. 

Giguet. 

Courtial. 

Gillot. 

Adam. 

Roger. 

Masquin. 

Vilain. 

Tiby. 

Lospagnol. 

Fèvre. 

Courtaux. 

Petit 

Bclleval. 

MOTHFKÉ. 

Gironde. 

Renault. 

Maille. 

Guiliic. 

Moinat. 

Clérin. 

Lambert. 

CléHn. 

Montenot. 

Gaudin. 

Perré. 

Corberon. 

Perrignon. 

Neveu. 

Fromont. 

Verpy. 

Neveux. 

D'ËZERVILLE. 

Roquet. 

Crou. 

Laforge. 

Martin.           | 

Parisot. 

Tirot.  Marsal,  / 
Choudey.       I 

Malluile. 

Be4U,  Ezard.  ( 

Laboise. 

Boulot. 

I.ANcm. 

Chiganne. 

Moreau. 

Goberot. 

81 


COMMUNES. 


Popula- 
tion. 


MAIRES. 


ADJOINTS. 


CURES. 


Instituteurs. 


Soncy. 

Subligny. 

Theil. 

Thorigny. 

Vallen. 

Tareilfes. 

Vaumorl. 

Vernoy. 

Yéron. 

Verlilly. 

Villeblevin. 

Villebongis. 

Villegardin. 

Villemanoche. 

YiHenavotle. 

Villeneuve-I'Arch. 

Villenea  ve-la-DoncI . 

Viileneuve-la-Guy. 

Villeperrot. 

Vill€r(>y. 

Yillethierry. 

Villiers-Biomeux. 

Villiers-Lovig. 

Vinneuf.  | 

Voisines.  | 


Aisy. 

Aocy-Ie-Franc. 

Ancy-le-Lîbre. 

Annay-s-Serein. 

Argentenay. 

Argenteuil. 

Arthonnay. 

Baon. 

Bernouil. 

Béni. 

Beognon. 

Botteaux. 

Carisey. 

Censy. 

Chassignelles. 

Cbâtei-Gérard. 

Chcney. 

Collan. 

Commissey. 

Cruzy. 

Cry. 

Cusy. 

DanBemoise. 
Dyé. 

EpineuiL 

Eliyey. 

Fleyg 

Flogny. 

Fre«nes. 

Fulvy. 

Gignv. 

Glanà. 


684 
374 
354 
?86 
681 
293 
230 
409 

4181 
214 
965 
550 
285 
664 
\i9 

4824 
346 

4732 
453 
484 
633 
258 
502 

4297 
6481 


Guérin. 

Meunier. 

Agoust. 

Jolly. 

Pauzat 

Donon. 

Préau. 

Pesloux. 

Dechambre. 

Pléau  T. 

Descourlis. 

Sadron. 

DuTcau. 

Coulon. 

Gâteau. 

Chardon. 

Gohade; 

Guillié. 

Mondemé. 

Tourlier. 

Dromigay. 

Prin. 

TbitMtult. 

Raguin. 

Gibez. 


I  Budan. 
;  Tesson. 

Bourgeois. 
1  Rousseau. 

Besnard. 
I  Polette. 
I  Durand. 

Oumant. 

Jamault. 

Rriois. 

Rognon. 

Hainard. 

Mégret. 

Michaut. 

Lassarre. 

Paris. 

Faisant. 

Berlot. 

Morct. 

Crout. 

Simonnet. 

Charpentier. 

Lhosle. 

Chereau. 

Vergnon. 


Calnuau. 
Pùtdevin, 
Mignac. 
Neveux. 

DUBOUHGDET. 

Thévenet. 

Mignac. 

Rémond. 

Chenot. 

Boudier. 

Déni  sot. 

Verpy. 

N... 

Lefèvre. 

N. 

Mazuc. 

Jacquelin. 

Joacbim. 

Lefèvre. 

Vallée. 

Guillié. 

Jays. 

Petit. 


Ballacey. 
Oain 


Oaimeau 


ARKONDISSBMBNT  DE  TONNERRK. 


546  Béalé. 
4387  Martenot  A. 
396  Balacé. 
559  Truffot. 
200  Martine. 
564  Martin. 
579  Munier. 
493  Charaont. 
248  Batréau. 
239  Hearley  F. 
360  Gibier  G. 
381  Yot. 
435  MiUot. 
97  Delagneau. 
488  Fèvre. 
487  Philippot. 
263  Hanet. 

422  Plail. 
330  Evrard. 
856  Droin. 
296  Gauthier. 
24  {  Veuilloi. 
603  Munier. 
403  Lejay  A. 
562  Trosselot. 

501  Guinut. 
342  Foulley. 

502  Giémendot. 
482  Collin. 

485  Léger. 

423  Marot. 
227  Roussel. 


Gelez. 

Lanier. 

Goubeaux. 

Blondeau. 

Hugot. 

Cottan. 

Chadrin. 

Rognier. 

Roy. 

Heurley  Z. 

Bion. 

Vallel. 

Aubral. 

Guérin. 

Gueneau. 

Marcoul. 

Gervais. 

Beurdeley. 

Euvrard. 

Prot. 

Chariot. 

Labour. 

Barat. 

Blonde. 

Rolland. 

Bouron. 

Grigne. 

Colas. 

Regnault. 

Breton 

Mignard. 

Carré. 


Renaud. 

Hariot. 

Escalder. 

Grn. 

Vautrin. 

Lallement. 

Batilliat. 

Moreau 

Hugot. 

Roguier. 

Cadoux. 

Bouillier. 

Tremblay. 

Pillon. 

Poitout. 

l'ussin. 

Nicolas, 

Albert. 

Durand. 

GlUMARD. 

Gouot. 

N. 

Bureau. 

Hugot. 

Poulin. 

Thomas. 

Roguier, 

Gervais. 

Guiollot. 

Lenoir. 

Roux. 

Picon. 


1887 


I  Sarrazin. 
Aubrat. 
Point. 
Bouy. 
Rémy. 
Boudard. 
Desbordes. 
Legrand. 
Rov. 
Feuilly. 
Gibier. 
Mirauchaux. 
Brunat. 
Bouzon. 

Miégeville. 

Lespagnol. 

Tavoillot. 

Jouchery. 

Larrivé. 

Barry. 

Paris. 

Facque. 

Cothias. 

Nézard. 

Marloux. 

Démon. 

Houchot. 

Noirol. 

Cbolat. 

Boucherat. 

Lorot. 

Mantelet. 

Huchard. 

Roy. 

Chaudet. 

Gallet,  Foachëres 

Collon 

Mossot. 

Vaniier. 

Gautard. 

Guillemot. 

Simon. 

Hutinel. 

Tavoillot. 

Breuillard. 

Vezin.   . 

Lechien. 

Caillet. 

Robert. 

Guillain. 

Floffuy. 

Durlot. 

Habert, 

Blot. 

Bessonnat. 

Pompon. 

6 


82 


COMBIUNBS. 


Popula* 
tion. 


MAIRES. 


ilDJOINTS. 


CURÉS. 


Instituteurs. 


Grimault. 

Jouancy. 

Jully. 

Junay. 

La  Chap.-Vieille-F. 

Lasson. 

Lézinned. 

Meliséy. 

MÔIay. 

Molosmea. 

Moulins. 

Neuvy-Sautour. 

Nitry. 

Noyers. 

Nui  tfr«ur-Armançon 

Pacy, 

Pasilly. 

Percey. 

Perrigny-sur-Arm. 

Pimelies. 

Poilly-sur-Serein. 

Quincerot. 

RaYièrçs. 

Roflfey. 

Rugny. 

Sainte- Vertu. 

Saint-Martin-  s-Arm . 

Saint-Vinnemer. 

Sambourg. 

Sarry; 

Senneyoy<Ie-6as. 

Sennevoy-le-Uant. 

Serrigny, 

Sormery. 

SoumaintraÎQ. 

Stigny. 

Tanlay. 

Thorey. 

Tissey. 

TONNERRB. 

Trichey. 

Tronclioy. 

Yezannes. 

Yezinnes. 

Yiliiers-ies-Hauts. 

Villiers-Vineux. 

Villon. 

Vireaux. 

Viviers. 

Yrouerre. 


434  Malapris. 
109  Millot. 
413  Flory. 
485  Coquard. 
637  Flognv. 

319  Courlîn. 
760  Paris  Léon. 
503  Jollois. 

309  Mantelet. 

600  Urpin. 

277  Maigrot. 
1310  Gourmand. 

736  Làbosse. 
1533  Langin. 

454  Bourgeois. 

461  Auberger. 
84  Renard. 

aS5  Montjardet. 

172  Gelez. 

166  Saget. 

716  BoutroUe. 

228  Pouillot. 
1469  Déport  G. 

369  Guyot  L. 

326  Simon. 

236  Blot. 

306  Lucas. 

561  Labosse. 

170  Paris. 

393  Ralhier. 

285  Scordel. 

320  Ferrand. 
260  Rouget. 
961  Simon. 
385  Bertbelin. 
29*  Brallev. 
563  de  Taniay. 
157  Chamoin. 
228  Ducard. 

5095  RÉGNIER. 


180 
260 
166 
315 
350 
350 
351 
514 
531 
396 


Gourtault. 

Cavenet. 

Bonnet. 

Humbert. 

GouUier. 

Hugot. 

Prunier. 

Quillot. 

Lecestre. 

Tridon. 


Pussin. 

Béthery. 

Lemour. 

Verdeau. 

Testard. 

Berdin. 

Paillot  Arm. 

Ouvrier. 

Forgeot. 

Truflfot. 

Gouérat. 

Darley. 

Mion. 

Cameiin. 

Lejeune. 

Charrue. 

Lardin. 

Gibier 

Cbometon. 

Nolle. 

Villetard. 

Richebourg. 

Charpentier. 

Millon  Clovis 

Bessonnat. 

Garnier. 

Brain. 

Gourdeaux. 

Roy. 

Collin. 

Ferrand  E. 

Marry. 

Forgeot. 

Cousin. 

Hugot. 

Poitou. 

Rémond. 

Poinsot. 

Gueniot. 
V  Roy-Gallois 
(  Beauvais. 
,  Petit  A. 

Terrage. 

Mathieu. 

Pascault. 

Gérard. 

Dubois. 

N.... 

Ménard. 

Martin. 

Meunier. 


Coppin. 
Leclere. 
Palriat. 

Fournier. 

Piat 

Riifaux. 

Mathieu. 

Parât. 

Le  Mené. 

Pillon. 

Colombet. 

Bavard. 

ouERiN,  Rousseau 

Pillon. 

Gallien. 

Gogois. 

Mossot. 

Chausfoin. 

Moreau. 

Bougault. 

Blanchon. 

Moutenot. 

Tremblay. 

Baudin. 

Billiault. 

Redon > 

Blanchot. 

GuioUot. 

Leclere. 

Rigout. 

liigouL 

Raverat. 

Piat. 

BONKETAT. 

Benoit. 

Marquot. 

N 

Raverat. 
S  Garnier. 
I  Darlot,  Pruvost 

Baudin, 

Nicolas. 

Albert. 

Tiby. 

Guérinot. 

Morillon. 

Alépée. 

Prieux. 

Feuillet. 

Jobert. 


'  Blin. 
Moreau. 
Verdot. 
Oelancray. 
Lenfant. 
Fromonot. 
Angelot. 
Desgranges. 
Pontailler.  [motte 
Jeang^neau.    Lt^ 
Dumonnet. 
Robin. 
Michaut. 
Méuétrier^nenaDt 
Landre. 
Bussy. 
Savy. 
George. 
Martin 
Pontailler. 
Boibien. 
Hébert. 
Leblanc. 
Fayolle. 
Finet. 
Vézien. 
Coquet. 
Mercier. 
Poinsot. 
Farcy. 
Varnier. 
Fougeat. 
Daveaux.  (cbon. 
Qaillaut,    Blan- 

Hélie. 

Goubinat. 

Millot. 

Charpentier. 

Blanviliain. 

Nieutin.  Château. 

Geoffroy. 

Albaut. 

Moreau. 

Bobin. 

Berthelin. 

Berthanlt. 

Bertheau. 

Gros. 

Niel. 

Papavoine. 

Têtard. 


83 


RECAPITULATION 

DK8  CH1FFEB8  DBS  TABLBAVX  QUI  PRiciDBNT. 

!•  Par  canton. 


F" 


NOMS 

DES  LIBQX. 


Auxenre  (Kst) 

—     (Ouest) 
Chablis 

Coulanges-la-Vin. 
Coulanges-s- Yonne. 
Gourson 
Liçny 

Samt-Florentin 
Saint-SauTenr 
Seignelay 
Toucy 
YenBentoD 
Avalloa 
Gnilkm 

L'l8le*sur-Serein 
Quarré-les-Tombes 
Véielay 
Aillant 
Biéneau 
Brieoon 
Cerisiers 
Charny 
Joigny 

Saiat-Faraeaa 
,  8t^nlien-âa-Sau)t 
ViUeQeiiTe>s- Yonne 
Chéroy 

Poat-snr-Yonne 
Sens  (Nord) 

-    (Sud) 
Sergines 

Vilteneuve-l'Arch. 

Ancy>le*Franc 

Crwsy^e-CShâtel 

Flogny 

Noy«8. 

Tonnerre 


Anxerre 

Avallon 

Joigny 

Sens 

Tonnerre 


81. 

FOrOLATIOIV. 


habitant!. 

K970 

476S4 

7651 

8361 

6889 

7246 

6777 

6044 

12422 

8078 

12097 

9932 

12929 

6149 

6608 

7572 

10124 

45290 

9071 

9!»98 

5445 

10230 

16949 

7652 

7645 

40881 

8756 

Ii079 

Id086 

12995 

8977 

9099 

9119 

6554 

7275 

6703 

40007 


g  II. 

SOPBRnCIE. 


hectares. 

{  24925 

49162 
14019 
19027 
20366 
45498 
9835 
27091 
11922 
21316 
49438 
19699 
46934 
19088 
48560 
25498 
27922 
25304 
23488 
14574 
26090 
24114 
24706 
15446 
47998 
24374 
19475 

[  28495 

28886 
26284 
28327 
27000 
17553 
29398 
48757 


2*  Par  arrondûsemmu 


115171 
43382 
93161 
63992 
39658 


202641 
99779 
196639 
422204 
121035 


YoB&a 


3*  tûtalpûur  tout  le  d^artemenU 
I   355364   I  742268 


francs. 

1214271 

234870 

249209 

167314 

206387 

255613 

354615 

276190 

276609 

305915 

345790 

451150 

446425 

292411 

479984 

332.508 

437574 

228944 

594204 

408872 

280305 

566474 

22859*2 

348311 

288275 

431989 

627591 

704963 

396768 
391896 
700252 
312196 
317415 
233382 
925446 


3886783 
1702475 
3079515 
2553207 
4888664 


)     43146664 


84 


IKSTITUTRICÎS  DU   DÉPARTEMENT  (*) 

PAR  ARRONDISSEMENT 


COMMUNES. 


INSTITUTRICES 


COMMUNES. 


INSTITUTRICES 


Accolay. 
Andryes. 
Appoigny. 
Arcy-sur-Cure. 

Aux&nRE 

Avrolles. 

Bazarnes. 

Beines. 

Bessy. 

Chablis. 

Champs. 

Charbuy. 

rharentenay. 

Chemilly,  p.  Seign. 

Chcny. 

Chéu. 

Chevannes. 

Chichée. 

Chitry.  ^ 

Coulanges-la-Yin. 

Cou  langes-sur- Y. 

Courgis. 

Cour  son. 

Crain. 

Cravant. 

Diges. 

Dracy. 

Druycs. 

Egleny. 

Escaraps. 

Etais-la-Sauvin. 

Escolives  (éc.  eof.}. 

Fonlenoy. 

Germigny. 

Gurgy. 

Gy-rEvôque 

Haulerive. 

Héry. 

—   les  Baudières. 
Irancy. 
Jussy. 

Annay-la-Oôle. 

Asnières. 

Asquins 

AVALLOiN. 

Brosses. 
Chastcliux. 
Châlel-C^nsoir. 
Cussy-les-Forges. 


Arrondissement  d^Auxerre. 


Mlle  Piat. 

—  André. 
Mme  Sansoy. 

—  Boulmier*. 
Mlles  Michelin,  Pou- 
let, Besse. 

—  Huré. 

—  Yallpt. 

—  Defaix 
Mme»Ducrot. 
Mlle  Sarraille. 

—  Allard. 
Mme  Lesire. 
Mlle  Manigaut. 
Mme  Remblin. 

— ■    Roger. 

—  Bazot. 
Mlle  Leseiir. 

—  Gillol. 

—  Vallel. 

—  Aubert. 
Mme  Loi  seau. 

—  Mercier. 

—  Nicolle. 
Mlle  Geoffroy. 

—  Rouhier. 

—  Chevalier. 

—  Robin. 

—  Berthaut. 

—  Hugot. 
Mme  Soret. 

—  Marsigoy*. 
Mlle  Diirr. 

-—    Robert. 
Mme  Prol. 
Mlle  Charvaut. 
Mme  Mairry. 
(Libre). 

—  Fageot^ 
Mlle  >asAin 

—  Boudin. 
MmeMillol. 


La  in. 

Lainsecq. 

Leugny. 

Ligny. 

Lindrv. 

Mailly-la-Ville. 

Mailly-le-Château. 

Maiigny. 

Merry-iiec. 

Mérry-sur-Yonne. 

Migé. 

Monéteau. 

Montignj. 

Mont-Samt-Sulpice. 

Mou  tiers. 

Ormoy. 

Ouanne. 

Parly. 

Perrigny. 

Pontigny. 

Pourrain. 

Sacy. 

Saint-Bris 

Saint-Cvr-lesOol. 

Saint-Fforentin. 

Saint-Georges. 

Saints 

Saint-Sauveur.   ' 

Seigneiay. 

Sery. 

Sougères. 

Taingy. 

Thury. 

Toucy. 

Treigny. 

Val-de-Mercy. 

Vallan. 

Varennes. 

Venoy. 

Vermenton. 

Vincelles. 

Vincelottes. 


Arrondissement  d'AvcUlon. 


Mme  Dubois*. 

—  Baudon*. 

—  Danguy. 
Mlle  Coulon. 
Mme  Le  vrais. 

(Libre). 
Mlle  Coussé. 

—  Jeannin. 


Domecy-«ur-Cure. 

Elaules. 

Guillon. 

Island. 

Joux-la-Ville. 

L'Isle-sur-Serein. 

Lucy-le-Bois. 

Magny. 


Mlle  Cagnat. 
(Libre). 
Mme  Vaulrin*. 
Mlle  Pommot.  H"*Diiraiid 

Mlle  Bader. 
Mme  Melou*. 
Mlle  Guilly. 

—  Boudin. 
Mme  Lamy. 

—  Bellettre. 
Mlle  Repiquet. 
Mme  Piat*. 

—  Auroux*. 

—  Pezé. 
Mlle  Lorot. 

—  Anceau. 
Mme  Hédot. 

—  Poirson. 

—  Chouard. 

—  An^^uit^ 
Mlle  Plaisir. 
Mme  Massot. 
Mlle  Carré. 

Mme  Hivert,  Mlle  Raux. 

Mlle  Gardiennet. 

—  Gabrielie. 

—  Terrain. 
Mme  Viellard. 
Mlle  Poucet. 

(Libre). 

—  Béthery. 

—  Millot. 

—  Marthrlot 

—  Ménétrier. 
Mme  Servais. 

—  Bavé. 
Mlle  Charbois. 

(Libre). 

—  G'jillemot. 

—  Dumayet. 

—  Méauine. 
Mme  Bréchot. 


Mlle  Ragobert. 
Mme  Cbocat*^. 

—  Roussin*. 
(Libre). 

—  Ondot*. 
Mlle  Vosgien. 
Mme  Gourdaalt*. 

—  Lapleigné*. 


(*)  Les  noms  suivis  d'une  astérisque  sont  ceux  des  institutrices  congréganistes. 


85 


COMMUNES 

INSTITUTRICES 

COMMUNES. 

INSTITUTRICES 

Harmeaux. 

(Libre). 

St-Gerraain-des-Cli. 

Mme  Maugis*. 

Hassangis. 

Mme  Tailleur*. 

Saint-Léger. 

—    Gueniflet. 

Montillot. 

—    Paumicr. 

Saint-Pèfe. 

Mlle  Fauche. 

HoQlréal 

Mlle  Corgeron. 

Sauvigny-le-Bois. 

Mme  Vitureaa. 

Précy-le-Scc. 

Mme  Gaudot. 

Tbaroiseau. 

(Libre). 

Qaarré-les-Tombes. 

—    Jacqaol*. 

VauU-de-Lugny. 

—    Coré*. 

Sainle-Magnance. 

—    Vissuzaine*. 

Vézelay. 

—    Bufifé. 

Arrondissement  de  Joigny. 

Aillant. 

Mile  Maisonneuve. 

Lavau. 

Mme  Guenot. 

Arces. 

—    Huot., 

Les  Bordes. 

Mlle  Thevenon. 

Armeaa 

—    Richard. 

Les  Ormes. 

.Mme  Payeur. 

Bassou 

—    Perreau. 

Malicorne. 

—    Guyol . 

Bellecbaume. 

Mme  Bonnet. 

Merry-la-Valléo. 
Mézilles. 

—    Bardot. 

Béon. 

—    Gervais. 

—    Girard. 

Bléneaa. 

—    Gautrot. 

Migenncs. 

Mlle  Morel. 

Bœars. 

—    Du  four. 

Neuilly. 

Mme  Lagneau. 

Branches. 

—    Martin. 

Perreux. 

Mlle  Bouard. 

Brienon. 

Mlle  Lenoble. 

PilTonds. 

Mme  Lhomme*. 

Brion. 

Mme  Perreau. 

Poilly-sur-Tholon. 

—    Dufonr,  lOle  Paget 

Bassy-en-Olhe. 

—    Pécberot. 

Précy. 

—    Boinat. 

Bnssy-le-Repos. 

Mlle  Poney. 

Prunoy. 

Mlle  Niquet 

Cerisiers. 

Mme  Tissier. 

Rogny. 

Mme  Bourgoin. 

Cézy. 

Mile  Ravier. 

St-Aubin-Ch.-Neuf. 

Mlle  Mautret. 

Chaillej. 

—    Truchy. 

St-Cydroine. 

—    Vincent. 

Champcevraîs. 

Mme  Doré. 

St-Fargeau. 

—    Sautereau. 

Champignelles. 

—    Paulvé. 

St*Julien-du-Sault. 

—    Boulmeau. 

Champlay. 

—    Delagneau. 

St-Martin-de5>-Ch. 

—    Roy. 

Champlost. 

Mlle  Boyer. 

St-Martin-dOrdou. 

Mme  Leroux. 

Champ?alion. 

—    Carré. 

St-Marlin*s-Ouanne 

Mlle  Breuiller. 

Cbamvres 

Mme  Truchon. 

St-Maurice-le-Vieil. 

'(Libre). 

Charny. 

Mlle  Château. 

St-Privé. 

Mlle  Kriot. 

Chassy. 

Mme  Dieu. 

Senan. 

—    Préau. 

Cbàaroot. 

—    Descliire. 

Sépeaux. 

—    Salmon. 

Chevillon. 

Mlle  Leliot. 

Sommecaise. 

Mme  Niel. 

Conloars. 

—    Bénard. 

Tannerre. 

—    Simonet. 

Cndot. 

—    Martin. 

Turny. 

Mlle  Billault. 

Dicy. 

Mme  La  vergue. 

Vaudeurs. 

—    Piat. 

Dixmont. 

Mlle  Gallois,  Roy. 

Vcnisy. 

—    Moreau. 

Kpineau-le^-Voves. 
F  eury. 

—    Ravier. 

Verlin. 

—    Lambert. 

•—    Marchand. 

Vil  lecien  (école  enf.} 

Mme  Voftgien. 

Fontaines. 

--    Carré. 

Villefrancbe-S'-Phal 

—    Gason. 

FontenouiUes. 

Mme  Ledoux 

Villemer. 

Mme  Gillet. 

Grandchamp. 

Mlle  Mongeot. 

Villeneuve-les-Gen. 

Mlle  Rameau. 

Guerchv. 

—    Durville. 

Villeneuve-a- Yonne. 

—    Rzepecka. 

JOIGNT.' 

—    Vigreux. 

Villiers-St-Benoit. 

Mme  Duval. 

La  Celle-Salm-Cyr. 

—    Desmeuzes. 

Villiers-sur-Tholoo . 

Mlle  Lordereau. 

La  Ferté-Loupière. 

—    Carré. 

Arrondissem 

ent  de  Sens. 

Champigny. 

Mlle   Dureau. 

Les  Sièges. 

Mme  Hospied. 

Chéroy. 

—    Bpnnet. 

Mâlay-le-Grand. 

Mlle  Bézme. 

Courgenay, 

Mme  Morin*. 

Marsangis. 

Mme  Roger. 

Gourion. 

—    Guimard. 

Michery. 

Mlle  Solas. 

DoUot. 

Mlle  Lespagnol. 

Mon  tacher. 

—    Fourier. 

Domats. 

Mme  Courlaux*. 

Nailly. 

—    Mouturat 

EgriseUe«-le-Bocage 

Mlle  Muuturat. 

Passy. 

Mme  Perreau. 

Gisy-les-Nobles. 

Mme  Boivin. 

Pont-sur-Yonne, 

—    Lamoureux. 

Groo. 

—    Glachant. 

Saint-Clément. 

Mlle  Châtela'm. 

M 


COMMUNES. 


INSTITUTRIOBS 


C0MMUKB9. 


INSTITUTRICES 


St-Martin-du-Tertre 

St-Marliii-s-Oi'eùse. 

St-Màuri6e-àùl-R-H 

Saiot-Valérieli. 

Sens. 

Sergines. 

Soucy. 

Thorigny. 

Vallery. 

Véron. 


Aisy. 

Ancy-le-^rano. 

Annay-sar-âerein. 

Argenteail. 

Arthoanay. 

Beogaon. 

Cbâtel-âérard* 

Collan. 

tjfUZf, 

Cry. 

Danoei^poiné. 

Epmeuit 

Etiyey. 

Flogny. 

Gigny* 


Mme  Perré. 

—  Perrigiion 

—  Passerard*. 
Mme  veuve  Gillet. 
Mme  Nottet. 

—  Veau. 
Mlle  Château. 
Mme  Fournier*. 
Mlle  Beau. 

—  Pouard. 


Villeblevin. 

Villeboùgis^ 

Vtllemanoche. 

Villeneùve-la-Guy. 

Villeneuve-l'Arch. 

Villethlerry. 

Villiers-Louis. 

Vinneuf. 

voisine». 


ArrondUsement  de  Tonnerre, 


Mlle  Bou^ault. 
Mme  Morm. 

—  Noirot. 

—  Roblot^ 
Mlle  Dion. 

(Libre). 
Mlle  Bertaut. 
Mme  Simon. 

—  Zinck*. 
(Libre). 

Mlle  Gousse. 

Mme  Robert. 

Altlle  l^'ourier. 

■—    Lespagaol. 

(Libr^. 


Gland. 

Grimault* 

La  CbapelleV.-F. 

Neuvy-Saatour. 

Nilry. 

Noyers. 

Pacy. 

Poilly-sur-Serein. 

Ravières. 

Saint^Yinnemer. 

Sormery* 

Soumaintrain. 

Tanlay. 

Tonnerre. 

Vireauz. 


Mlle  Finot. 

—  Drouat. 

—  Mignerat 
Mme  Josselin. 
Mlle  Guyard. 
Mme  Châtelain. 

—  Facque. 

—  Cotnias. 

—  Nézard. 


(Libre). 
Mlle  Boursier. 

—  Desmeuzes. 
Mme  Cretté. 

—  Boursier"^, 

—  Maitret^ 
(Libre). 

Mlle  Bucbiilet. 
Mme  Crépin*. 

—  Mercier. 
Mlle  Rossignol. 

(Libre). 
Mme  Mailleref^k 
Mlle  Rotthier* 

(Libre). 


DIRECTRICES  DKS   SALLES  D^ASILE 


Aillant, 
Appoigny, 
Auxerrti,  St-Etienne, 

—  St-Weifue, 

—  Sl-Ëusèbe, 
A  vallon, 
BléneaUf 
Branoajr, 
Brienoh, 

Césy, 

Cbablls, 

Champigiiy, 

Champlost, 

Charny. 

Cheroy, 

Courtbh, 

Gravant, 

Cruzy, 

Fleury, 

L'Isle, 

Joigoy, 

Laduz  (école  enfant. 

Ligny, 

Les  Ormes, 


Mlle  Gourliàu. 

—  Albré. 

—  Biez. 

—  Bàjolfel. 
Mme  Ingrand. 

(Libre). 
Mme  Giltotl. 

—  Lhéritier. 
Mlle  Rbodgé. 
Mme  Bernieir. 
telle  ôuchemiti. 

—  Darras. 
Miné  ttehâua. 

—  Mei-cief. 
M^mô  Hégâl. 
Mlle  Girard. 

—  Cottin. 
Mme  Laplà'ud^ 

—  BertilloB. 
Mlle  l^émoud» 

—  Veraé. 
Mme  Tacny^ 

)  Mlle  Rousseau. 

—  Gros. 

(Libre). 


Mailly-le-Châtean, 

Maligny, 

Mont-Sâint-Sulpice, 

Noyers, 

Pont-suf- Yonne, 

Rogny, 

Saint-Bris, 

Saint-Fargeau, 

Saint-Floreiliin, 

Saint- J  ulien-du-Sault, 

Saint- Sauveuir, 

Seignelay, 

Sens, 

Sergineit, 

Thorigny, 

Tonûef«, 

Toucy, 

Venneaioii) 

Véron, 

Vézelay, 

YiUiers-Sainl^^enoit, 

Villeneuve-la^uy^rd. 

Villeneuve-l'Àrchw, 

Yilieneuv«-»-Vontte, 


Mlle  Courtois. 

—  BouUotte. 

—  Corneau. 
Mme  Dotreui*. 

Mlle  Bohler. 
Mlle  Jolly. 

—  Charbonnier. 
Mme  Denis. 

Mlle  Linard. 
Mme  Carré. 
Mlle  Besnard. 

—  SégâuU. 

—  Béligand.  Brion, 
Mme  Drominv. 

—  Bousselièf'*. 

—  Goudeyi]ail(i*« 

—  Seguifi. 

(Libre). 
Mlle  GaUms. 

(Libre). 

(Libre). 
Mlle  Bizard. 

—  Guyarâ. 
Mme  Cbalmeao« 


-,   Tff/i'iiT1l*Wn 


87 
SECTION  H. 

ADMINISTRATION   ECCLËSIASTIQUE. 


DIOCÈSE  DE  SENS. 

Ce  diocèse  a  été  formé  d'une  partie  des^  anciens  diocèses  de  Sens,  Aux  erre, 
Langres  et  Autun. 

L'Archevêque  de  Sens  porte  le  titre  d'Evèque  d'Auxerre,  primat  des  Gaules  et  de 
Germanie.  ^ 

La  métropole  de  Sens  comi)fe,  depuis  Saînt-Savinien,  112  prélats,  dont  19  sont 
révérés  comme  saints,  10  ont  été  cardinaux,  et  un,  Pierre  Roger,  a  été  pape,  sons 
le  nom  de  Clément  YI. 

L'Archevêque  de  Sens  a  pour  suffragants  les  évêques  de  Troyes,  Nevers  et 
Moulins. 

Mgr  Victor-Félix  Bernadod  0.  ^,  cardinal,  archevêque  de  Sens,  évêqued'Auxcrre, 
primat  des  Gaules  et  de  Germanie,  prélat  assistanWu  trône  pontificat. 

Vicaires  généraux^  Secrétariat. 


Titulaires  :  Dizien,  Grandjean,  Leduc. 
Honoraires  :  Boyer,  Mourrut,  super,  du 

Gr.-Séminaire,  Joubert,  ancien  vie.  g. 

de  Gap;  Cartier,  doyen  du  Chapitre. 

CHAPITRE  MÉTROPOLITAIN. 


Grandjean,  secrétaire-général. 
Dizien,  secrétaire  particulier. 
Bertrand,  archiviste. 


CHANOINES  TITULÂIAES. 

MM.  Cartier  ij^,fChoudey,  archiprôtre, 
Larbonillat,  Mêmain,  Billault,  filondel, 
Gally,  Bruand,  Villiers,  Robert  Auguste, 

CHANOINES  HONORAIRES. 

Lâirot,  curé  de  Joux-la- Ville. 
Gamier,  archiprêtre  de  Tonnerre. 
Bonnetat,  doyen  de  Soumaintrain. 
Jourdc,  doyen  de  Vermenton. 
Morel,  anc.  desserv.  de  Yitlier»-St-Benolt. 

MAISON  DES  PRÊTRES  AUXILIAIRES 

A    PONTIGNT. 

MM.  Boyer,  supérieur,  Massé,  Bernard  (Albert),  Danjou,  Bernafd  (Théobald), 
Laproste,  Rémond,  Jeannon,  Hamelin,  Lumiraut,  Labour. 
Succursale  de  Sens:  MM.  Cornât,  Bourbon. 

GRAND   SÉMINAIRE    DIOCÉSAIN 
Dirigé  par  MM.  de  Saint-Laxafé. 


Méaumè,  archiprêtre  d'Auxerre. 
Beau,  doyen  de  Saint-Maurice,  de  Sens. 
Poulin,   professeur  au  Petit-Séminaire. 
CartauU,  curé  de  Cussy-les-Forges. 
Boussard,  curé  de  St- Pierre  d'Auxerre. 
Delinotte,  directeur  du  Petit-Séminaire. 
Montassier,  doyen  de  Courson. 
Ansault,  aumônier  des  Ursulines. 
Kune,  doyen  de  Vi]]e^euve-8U^Yo^ne. 
Créneau,  archiprêtre  de  Joigtty. 
Desvignes,  curé  de  St-Thibautt,  Joigny . 
Bouchot)  curé  de  SaiutrMoré. 


MM.  Mourrut,  supérieur, 

Poulin,  professeur  de  morale. 
Castellano,  professeur  de  dogme. 


Romain,  professeur  de  phild«ophî#. 
Delarbre,  profeeseur  d'histoire. 
Chalvet,  économe. 


CULTE  ÉVANGÉLIQUE. 


Pasteurs  protestants  T  MM.  Aubailel,  à  Auxerre;  N..,  à  A 
N ,  à  Tonnerre  ;  Nieolet,  à  Maligny  ;  Régnier,  à  Saint- 


Avallon  ;  Dussaule,  k  Set»  ; 
Floreatin. 


88 

SECTION  m. 


ADMINiStRATION    DE   LA   JUSTICE. 


COUR  D'ASSISES  DE  L*YOKNE. 


xerre  ;  3«  du  Procureur  de  la  République  prés  le  Tribunal  civil  ;  4<>  du  Greffier  du 
même  tribunal. 
Les  sessions  de  la  Cour  d'assises  sont  trimestrielles. 

TRIBUNAUX  DE  PREMIÈRE  INSTANCE. 


TRIBUNAL  d'aux  ERRE. 

MiVl.PIanteau,  président. 

Serviii,  juge  d''in8truclion. 
Bezouy  Hugot  et  Mérat,  jnges. 
Salmoii  et  Hugot,  juges*8uppléani8. 

Cottuau  et  Marie,  jugea  honoraires. 

Varquet:  Le  Bourdellès,  procureur  de  la 
République;  Monnoldes  Angles,  substitut. 

GreJ^e  :  Léopold  Lallemand,  grelTisr  en 
chef  ;  GailLrdot  et  C(dombani,  commis- 
gretfiersi;  Ytbier,  Decoiide  et  Tuurgon, 
employés. 

(Affaires  civiles,  ordres  et  contributions.) 
Mercredi  et  Jeudi  à  midi. 

(Affaires  de  police  corr.;  appels  de  simple  police). 
Mardi  à  mi<ii. 

Les  audiences  de  criées  auront  lieu  le  Vendredi, 
de  quinzaine  en  quinzaine. 

Avocats:  M  M.  Sa vatier- Laroche,  Herold, 
Rémacle,  de  Breuze,  Marmoitaut,  Beuve. 
Ribain. 

Avoués:  Legrand,  Bertin,  Gueullette, 
E.  Amand,  Dupallut,  Fourier. 

CHAMBRE   DES  AYOUIIS. 
MM.  Guenllette,  président. 
Berlin,  syndic. 
Amand^  rapporteur. 
Fourier,  secrétaire. 

TRIBUNAL  d'aYALLON. 

MM.  Goussard,  président. 

Perrin,  juged^insiruction. 

Guillot,  juge. 

Poulin,  Hérardot,  juges  suppléarils. 
Parquet  ;  ^Bauchai*d,  procureur  de  ia 
Republique. 

Grejfe:  G.  Brenot,  greffier;  Talesausse, 
commis  greffier. 

Jours  d* audience.  Mardi,  mercredi,  jeudi. 
Avocat:  M.  Houdaiile  Paul. 


CHAHBRB  DES  AYOUÏS. 
MM.  Pinon,  président. 
Leclerc,  syndic, 
l^illardon,  rapporteur. 
Bresson,  secrétaire. 

TRIBUNAL   DE  JOIGNY. 

MM.  Regnauh,  président. 

Corbara,  juge  d'instruction, 
(loiiturier,  juge. 
Thibault,  juge  suppléant. 

Parquet  :  Boitel,  procureur  de  la  Répu- 
blique. 

Greffe'.  Leroy,  greffier;  Labaisse,  com- 
mis-greffier. 

Jours  d'audience.  Le  Tribunal  civil,  les 
mercredi  et  jeudi  ;  le  jeudi,  à  midi 
(crices). 

Le  Tribunal  de  police  correctionnelle  Je 
vendredi,  à  midi. 

Avoués:   Marot,    Besnard,    Meignco, 
Torcat,  Droin. 

CHAHBRE  DBS  AYOUB's. 
MM.  Meignen,  président. 
Torcat,  syndic. 
Droin,  rapporteur. 
Marot,  trésorier-secrétaire. 

TRIBUNAL  DE  SENS. 

MM.  Behenne,  président. 

Housbu,  juge. 

Cornât,  juge  d^înstruction. 

Landry ,  juge  suppléant. 
Parquet  :   Raoult,    procureur  de  la  Ré- 
publique ;  Prud'homme,  substitut. 

Greffe:  Feineur,  greffier;  Briot,  com- 
mis greffier. 


Jours  d'audience.  Tribunal  civil,  les  jeudi 

A.      '        DU   ^ ,~"r"      «  et  vendredi  (criées). 

PinonTucien!  °'  Leclerc,  Bressan,    Tribunal   de   police   correctionnelle,    le 


^9 


Avocût;  Dellgand,  Landry,  Tonn«lUer. 
Parrio. 

Avoués  :  F«relti,  Gérard,  Allain,  Loo- 
▼el ,  Patey. 

CHAMB&B  DES  ATOURS. 

Il  M.  Gérard,  président. 
Perretti,  syndic. 
Lou  vel,  rapporteur. 
Allain,  secrétaire. 

TRlBUIfAL   DE  TONNBBRB- 

MM.  Couriin  de  Torsay,  président. 
Patron,  juge  d^instructiou. 
Caillot,  juge. 
Aodibert,  juge  auppléant. 
Rose^,juge  d*in8tructîon  honoraire. 

Pmr^uet  :  Coulibeuf,  procureur  de  la  Ré- 
publique. 


Creffe  :  Gtidln,  greffier;  Batrëan, com- 
mis greffier. 

Jours  d^audienee.  Ordres  et  convocations 
de  eréanciers«  le  lundi  ordinairement. 

Référés  le  mercredi. 

Afiaires  commerciales  et  sommaires,  le 
jeudi,  à  midi. 

AiTaires  ordinaires,  le  jeudi,  à  midi. 

Affaires  correctionnelles,  le  vendredi, 
à  midi  ;  on  Ire  parties  civiles,  le  3«  veu- 
'  drcdi  de  chaque  mois.  ^ 

Affaires  do  domaine,  de  régie  et  deeriéfi 
le  samedi,  à  um;  heure  du  soir. 
avoués  i  Caron,  Folacci,  Jacob,  Morel. 

CHAMBRE  DES  AYOUIÎS. 
Morel,  président. 
Folaeci,  syndic. 
Jdcob,  rapporteur. 
Caron,  secrétaireHrésorier. 


TRIBUNAUX  DE  COMMERCE. 


AUXB&RE. 

MM.  Trntey  fils,  président;  Lanier,  Cou- 
tura,  Piait  jeune,  Bcrnage,  juges; 
Roque,  Leclaire,  G.  Rouillé,  Mati- 
Yel,  jugea-suppléants. 
Félix  Lethorre,  greffier  ;  Roy,  com- 
mis-greffier. 
Chocat,  syndic. 

Audience^  le  samedi,  à  midi. 

JOIGNY. 

MM.  ^blon,  président;  Hamelin,  Auber- 
gcr,  Couturier,  juges  ;  Barat,  Bon- 
doux,  juges- suppléants. 


Mersin,  greffier. 
Jours  d'audience ,  le  mardi  de  chaque 
semaine,  à  midi. 

SENS. 

MM.  Leiièvre, président;  Devilliers,  Roy, 
Pléaii,  juges;  Rouif,  Barbier,  Lar- 
cher,  juges-suppléants. 

Cbapron,  greffier. 
Jours  d'audience^  le  mardi,  h  midi. 

(Les  Tribunaux  civils  de  Tonnerre 
ET  o'Avallon  font  fonctions  de  Tribw 
naux  dé  comnurce) 


90 


JUSTICES  DE  PAIX. 


JUSTICES 

JOURS 

DE 

JUGES. 

GREFFIERS. 

PAIX. 

■ 

D'ACniENCE. 

^ 

Arrondissement  d^Auxerre. 

Auxerre  (E.) 

Berthélemot. 

Enon. 

rend,  à  H  h. 

Auxerre  (0.) 

Desnie. 

Sibilat. 

yend.  à  11 

Chablis. 

Deois. 

Perrot. 

jeudi  à  H. 

Coul.-la-Vin. 

Mauget. 

Horeau. 

jeudi  à  H . 

Coul.-sur-Y. 

Mulon. 

Davril. 

samedi  à  10. 

(ourson. 

Siret. 

Bitlaudet. 

jeudi  à  midi. 

Ligny. 

Si -Florentin. 

Guyard. 

Renard. 

samedi  à  H. 

Barrey  J. 

Vocoret. 

jeudi  à  H. 

Sl-Sauveur. 

Vivien. 

Millot. 

merc.  à  H. 

Seignelay. 

Defert. 

Frottier. 

jeudi  à  U. 

Toucy. 

Tallard. 

Berlin. 

vend . à  1 1 . 

Vermenton. 

Caron. 

Sourdeau. 

vend,  à  11. 

Arrondissement  d*Avallon. 

Avallon. 

Vincent. 

Pinard. 

sam.  et  lundL 

Guillon. 

Gagneau. 

Mazillier. 

mardi  à  11  b. 

L'Isle-8.-le-S. 

Carleret. 

Garnier. 

lundi  à  11. 

Quarré-les-T. 

Petitier-Chomaille. 

Léger. 

merc.  à  11. 

Vézelay. 

Destult  de  Blannay. 

Dicquemare. 

lundi  à  11. 

Arrondissement  de  Joigny, 

« 

Aillant-s-Th. 

Gillier. 

Martin. 

mardi  à  10  h. 

Bléneau. 

Gautard. 

Digeon. 

lundi    à  10. 

Brienon. 

Ragot. 

DelécoUe. 

mardi  à  10. 

Cerisiers. 

Forcevilîe. 

Goulton. 

jeudi  à  midi. 

■ 

Charny. 

P.^Challe. 

Busigny. 

leudi  à  H. 
lundi  à  midi. 

Joigny. 

Dejust. 

Magny. 

St  Fargeau. 

Concé. 

Roche. 

merc.    à  11. 

S-Julien-du-S. 

Croii. 

Morier. 

mardi  à  midi. 

W«-s.-Yonne. 

Demouchy. 

Fenard. 

me  .et  ve.  à  H. 

Arrondissement  de  Sens. 

Chéroy. 

Bonsant. 

Boulanger. 

m.etm.  àlOh* 

Pont-sur-Y. 

Lecierc. 

Le  franc. 

j.  et  d.  à  midi* 

Sens  (nord). 

Delean. 

Picquet. 
MaiAard. 

samedi  à   11. 

Sens  (sud). 

Chapelot. 

1.  et  y.  à  midi. 

Sereines. 
WM'Arch. 

Perrot. 

Vie. 

mardi  à  midi. 

Dubois. 

Moreau. 

merc.  à  10. 

Arrondissement  de  Tonnerre. 

Ancy-Ie-Fr> 

Bourbon.                    Baudier.                    i 

jeudi  à  10  h. 

Cruzy. 

Torracinta. 

Martin. 

vend,  à  1 1 . 

Flogny. 

Cai  labre. 

Laubry. 

mardi  à  M. 

Noyers. 

Chailan. 

Benoist. 

lun.  et  V.  à  If.  1 

Tonnerre. 

Picard. 

Martin. 

mardi  à  1 1 . 

, 

91 


SUPPLÉANTS. 


AlllOlfDlSSBlinfT  d'auxbhhk. 

AiirAm.4^  i  Est.        Momon,  MilUanx. 
Auxerre  {  q^^^     Legrand,  N. . . 

Chablis.  Folliot,  Denis. 
Coolanges-la -Vin.  Cretté^  Gibert. 
Conlanges-sur-Y.  Prudot  et  Toarnier. 
Gourson.  Ledouz,  àOaaine. 
Ligny.  Baudouin,  Trousseau. 
Saint-Florentin.  Deligne  et  Rozé. 
St-Saaveur.    De   FouroIIes,  Delonne. 
Seignelay.  Grandjean-Delisle,  à  Seignday 

et  Santumier,  a  Mont-Saint-Sulpice. 
Toacy.  Gromas,  Basigny. 
Yennenton.  Boudard,  Chandelier. 

▲RRONOISSBMENT  D'âTALLON. 

Avallon.  Houdaille  Julos  et  Robinet. 
Guillon.  Gallon,  Bardin. 
liste.  Delétang  et  Grenan. 
Quarré.  Tripier  Pierre-Edme. 
Vézelay.  Camus  et  Lefîranc. 

ARaONDlSftKMBNT  BB  lOIGNY. 

Aillant.  Grenet  et  Monnet. 
Bléneau.  Quatresols  et  Marie. 
Brienon.  Loup  et  Moreau. 


Gbarny.  Gauthier  et  Guéntot. 
Cerisiers.  Bourgeon  et  Morel. 
Joigny.  Ghantereau  et  Lavollée. 
Saint-Julien.  Goste  et  Michecoppin. 
Saint-Fargeau.  Cliouppe  et  Thoumas  La 

Chas<;agne. 
Yilleneuire-sur-Yonne.  Laffrat  et  Lemoce 

de  Vaudouard. 

ABRONDISSBMBNT  DB  8BNS, 

Chéroy.  Tborailler  et  Navaolt. 
Pont-sur-Yonne.  Brossard  et  Vacher. 
Sens  (Nord).  Muloa  et  Baudouard. 
Sens  (Sud).  Gérard  et  Recordon. 
Sergiaes.  Charpentier  et  Chaplot. 
Viileneuve-rArchevêq.  Lecomte  et  Rayer. 

AERONDISSBHBIIT  DB  TONNBRBB. 

Tonnerre.  Jacquemin  et  Denis. 
Ancy-le-Franc.  Renard  et  Rigollet  à  Ancy- 

le-Franc. 
Cruzy-le-Chàtel.Droinà  Gruzy,  Labosseà 

ISaint-Vinnemer. 
Flogny.  Godret  à  Flogny,  Dionnet  àNeuvy- 

Sautour  et  Desliens  à  La  Chapelle. 
Noyers.  N el  Gaulherin  à  Fresnes. 


NOTAIRES. 


ARRONDISSEMENT  D  AUXERRE. 

HH.        Cantons  d'Àuxerre. 

Hattier,  Le  Llèpvre,  Munsch,  Parry, 
Gnimard ,  tous  à  Auxerre  ;  Tisaier,  à 
St-Bris  ;  Joynon,  à  Gherannes;  Pipant,  à 
Cbarbuy;  Carré,  à  Appoigny. 

Canton  de  Chablis^ 
liQ^ay,  Rigollet,  à  Chablis  ;  Chanterelle, 
à  Samt-Cyr-res-Coions. 

Canton  de  Coulanges-la-Vinease. 
Regnaolt,  à  Conlanges^  Taupin,  à  Migé  ; 
Crelté,  à  Irancy. 

Canton  de  Coulanges-sur-Tonne* 
Commaîlle,  à  Etais;  Barrey,  àCoaiaiig.- 
aur-Yonne;  Pinon,  à  Mailly-Château. 

Canton  de  Courton. 

Robert,  à  Courson  ;  Girault,  à  Druyes  ; 
Barbier,  a  Onanne. 

CantondeLigny. 

Bemage,  à  Ligny  ;  Ythier,  à  Maligny  : 
Trousseau,  à  Montigny. 

Canton  de  Saint-Florentin, 
Bean,  Bonnotte,  Rozé,  à  St-Florentin. 


Canton  de  Saint-Sauveur, 
Goudron,  Roslin  de  Fourolles,  à  Saint- 
Sauveur  ;  Delorme,  à  Treigny;Cha?ard, 
à  Thury. 

Canton  de  Seignelay. 
Cheralier,  à  Seignelay;  Ohambon,    à 
Héry  ;Sautnmier,  à  Monl-Saint-Sulpice. 
Canton  de  Toucy. 
Boisseau,  Dejust,   à   Toucy  ;    Cassin, 
à  Beauvoir;    Bultner,   à  Leugny;  Mas- 
quin,  à  Pourrain. 

Canton  de  Vermenton, 
Gérard,   Renard,  à    Vermenton;   Re- 
nard, à  Arcy-sur-Cure;  Sonnet,  à  Gravant. 

CHAMRRE  DES  NOTAIRES. 

Joynon  président;  Chambon,  syndic; 
Barrey, rapp. ;  Dejust, trésor.; Le  Liépvre, 
secret.;  Sauiumier  et  Carre,  membres. 

NOTAtRBS  HONORAIBES. 

Charpillon,  à  Saint-Bris;  Milliaux,  à 
Auxerre;  Fosseyeut,  à  Gravant;  Dejust,  à 
Seignelay;  Hermelin,  à  Saint-Florentin; 
Limosin,  à  Auxerre  ;  Gonneau,  à  Thury  ; 
Perreau,  à  Treigny  ;  Esmelin,  à  Auxerre; 
I  Dejust,  à  Auxerre;  Théveny,  à  St-Bris. 


92 


ARRONDISSEMENT  d'aV^LLON. 

Canton  éPAvallon. 

Gonneau,Morio,  Duchailiul,à  Avallon. 

Canton  de  Guillon, 

Bardin,  à  Guillon;  Baudoin,à  Montréal  ; 
Bouâsard,  à  Santigny. 

Canton  de  l'Isle, 

Gaveau,  à  l'Isle  ;  Rétir,à  Joux-la-Yille. 

Canton  de  Quarré-let-Tombes, 

GheTillotte,  à  Quarré  ;  Morvand,  à  St- 
Léger. 

Canton  de  Véxelay, 

RoHbier^  à  Vézelay  ;  Lefranc,  à  Châtel- 
Gensoir;  Sadon,  à  Voutenay. 

CHAMBRE  DES    NOTAIRES. 

Morio,  président  ;  Baudoin,  syndic  ; 
Roubier,  secrétaire-trésorier  ;  GheviUotte, 
membre. 

NOTAIRES  HONORAIRES. 

Delétang,  à  Joui-la-Ville. 

ARRONDISSEMENT  DE  J0I6NY. 

Canton  d^ Aillant. 

Grenet,  à  Aillant;  Gallet,  à  Chassy; 
Desleau,  à  Senan  ;  Ravin,  à  Guerchy; 
Fauvillon,  à  Villiers-Saint-Benotl. 

Canton  de  Bléneau, 

Loup,  à  Bléneau  ;  Quafresols,  à  Cham- 
pignelles. 

Canton  de  Brienon. 

Pain  et  Saffroy,  à  Brienon  ;  de  Saint* 
Drémond ,  à  Bussy  ;  Finot^  à  Yenizy. 

Canton  de  Cerisiers. 
Bourgeon,  à  Cerisiers;  Morel,  àFour- 
naudin. 

Canton  de  Chamy, 
Lallement^  à  Chamy  ;  Guéniot,  à  La 
Ferté'Loupiere  ;  David,  à  ViUefranche  ; 
Levasseur,  à  Grandchamp. 

Canton  de  Joigny, 
Balsacq,  Barat,  £.  Goisset,  à  Joigny  ; 
Leroy,  à  Cézy;  Ribière,  à  Champlay. 

Canton  de  Saint-Fargeau, 

Mathieu,  Ghouppe,  à  Saint-Fargeau  ; 
Bègue,  à  Mézilles. 

Canton  de  Saint-Julien-du^Sault. 
Boudault,  Michecoppin,  à  Saint-Julien- 
do-SauIt;  Baron,  à  La  Celle-Saint-Cyr. 

Canton  de  Villeneuve-sur-Yonne, 

Allard,  Laffrat,  Gilbert,  à  Villeneuve- 
sur-Yonne  ;  Filliau,  à  Dixmont. 


GHAMBRB  DBS  NOTAIRES. 

Qualresols,  président;  Michecoppin, 
syndic;  Ravin,  rapporteur;  Balsacq,  se- 
crétaire ;  Laffrat,  trésorier;  Bègue  et 
David,  membres. 

NOTAIRES  HONORAIRES. 

L'icroix,  à  Fournauflin  ;  Manieux,  à 
St-Julien  ;  Boulangé,  à  Chassy  ;  Frécault, 
Laffrat  et  Lemoce  de  Yaudouard,  à  Yilie- 
neuve-sur-Yonne  ;  Frcsneau,  à  Prunoy. 

ARRONDISSEMENT  DE  SENS, 

Canton  de  Chiroy, 
Thorailler,  à  Chéroy;  Navault,  à  Mon* 
tacher. 

Canton  de  Pont-sur-Tonne, 

Montassier,  à  Pont-sur- Yonne  ;  Cavoit,  à 
ViUeblevitt  ;  Saussoy,  à  Yilien.-ia-Guy. 

Canton  Je  Sens. 

Demoulin,  Recordon,  Mulon,  Durand, 
Aubin,  Michel,  à  Sens  ;  Roulin  jeune,  à 
Egriselle-le-Bocage  ;  Colin,  à  Yéron. 

Canton  de  Sergines. 
Machavoine,  Charpentier,  à  Sergines; 
Henry,  à  Cuurlon  ;  Chaplot,  à  Saint-Mau 
rice-aux-Riches-Hoiiimes. 

Canton  de  Villeneuve- l'Archevêque. 

Fèbvre,  Renard,  à  Villeneuve  ;  Rayer,  à 
Thorigny;  Sépot,  à  Theil. 

CHAMBRE  DES  NOTAIRES. 

Rayer,  président  ;  Recordon,  syndic  ; 
Cavoit,  rapporteur;  Navault,  trésorier; 
Aubin,  secrétaire  ;  Michel  et  Fèvre,  mem- 
bres. 

NOTAIRES  HONORAIRES. 

Poussard,  à  Chéroyj  Vacher,  à  Pont- 
sur-Yonne  ;Brossard,  à  Vilieblevin;  Ré- 
gnier, à  Theil  ;  Perrot,  à  Sergines  ;  Char- 
pentier, à  Sens  ;  Jolibois,  à  Villeneuve- 
la-Guyard. 

ARRONDISSEMENT  DE   TONNBRRB. 

Canton  d'Ancy -le- Franc. 
Besancenet,  Rigollet,  à  Ancy-le-Frauc  ; 
Sagette,  à  Ravières. 

Canton  de  Cruxy. 
Droin,  à  Cruzy;  Goolley.   à    Taniay. 

Canton  de  Flogny. 
Godret,  à  Flogny  ;  Devignon,  à  Carisey  ; 
Boussard,  h  Neuvy-Sautour. 

Canton  de  Noyers. 

Maison,  Ferrand,  à  Noyers;  Planson,  à 
Annay  -  &ur  -Serein. 


93 


Canton  de  Tonnerre. 
Denis,  à  Tonnerre  ;  Constant,  à  Ton- 
nerre; Huchotle,  àDannemoine  ;  Roulin, 
à  Viviers. 

CHÂSBAB  DES  NOTAIHBS. 

Gonlley,   président  ;  Godret,   syndic  ; 


Besancenet,  rapport.  ;  Maison, trésorier; 
Constant,  secrétaire;  Buchotte  et  Sa- 
gette,  membres. 

NOTAIRES  HONORAIRES. 

Gonlley,  à  Tanlay  ;  Dionet,  à  Neury- 
Sautour. 


COMMISSAIRES-PRISEURS. 

Hï.  Navarre,  à  Auxerre  ;  Déjpoid,  à  Afallon  ;  Charaprotix,  à  Joigny;  Vincent-Petit,  à 
Sens  ;  Noël,  à  Tonnerre. 

.    HUISSIERS. 


ARRONDISSEMENT  O'AUXERRR. 

Cantons  d^ Auxerre» 

Duraocj,  audienc.  aux  trib.  civil,  de  com- 
merce, juftice  de  paix  (est)  et  à  k  simple 
pol;  Dédron,  aud.  aulrib.  civil;  Boileau, 
aad.  aa  trib.  civil,  à  la  justice  de  paix 
(esl)  et  à  la  simple  police;  Jacob,  aud. 
à  \d  justice  de  paix  (ouest^  et  simple  po- 
lice; Petit,  aud.  au  trib.  civil,  à  la  justice 
de  paix  (ouest)  et  à  la  simple  police;  Coste. 
audiencicr  au  tribunal  civil  et  au  tribunal 
de  commerce  tous  résidant  à  Auxerre. 

Canton  de  Coulanges-la-Vineuse. 
Billaudet,  Morot,  à  uoulanges-la-Vin. 

Canton  de  Courson, 
Quignard,  Courson  ;  Foudriat,  Ouanne. 

Canton  de  Coulanges-sur-Tonne, 
Sautereaa,  à  Coulanges-sur-Yonne. 

Canton  de  Chablis, 
Paris,  à  Chablis. 

Canton  deLigny, 
Villain,  à  Ligny. 

Canton  de  Saint-Florentin, 
Baratfils,  à  Saint-Florentin. 

Canton  de  Saint-Sauveur. 
Vallée,  Fourneau,  à  Saint-Sauveur. 

Canton  de  Seignelay, 
Desgmelles,  Niilot,  à  Seignelay. 

Canton  de  Toucy. 
Dejust,  à  Toucy. 

Canton  de  Vermenton, 
Robin,  Barrault,  à  Vermenton. 

CHAMBRE   DE   DISCIPLINE. 

Roileau,  syndic  président  ;  Petit,  tré- 
sorier; BiHaodet,  rapport.  ;  Guignard,  se- 
crétaire ;  Barat,  memore. 

iRRONDISSEMBNT  D'AYALLON. 

Canton  dAvallon, 
i«oassélot,  Jacquenet,  Gnérot,»  A  vallon. 


Canton  de  Guillon, 

Enzières,  à  Guillon. 

Canton  de  Clsle, 

Rétif,  a  risle. 

Canton  de  Quarré-les  Tombes. 

N...,  à  Quarré-les-Tombes. 

Canton  de  Vézelay, 

Gagneux,  à  Vézelay  ;  Baron,  à  Châlel- 
Censoir. 

CHAMBRE  DE  DISCIPLINE. 

Gagneux,  syndic-présid.  ;  Ronsselot,  tré • 
sorier;Jacquenet,  secret.;  Rétif,  rapport. 

ARRONDISSEMENT  DE  JOIGNr. 

Canton  d^Àillant, 

Paty  et  Mathieu,  à  Aillant  ;  Ribiére,  k 
Saint-Aubin-Château-Neu  f. 

Canton  de  Bléneau, 
Jacq,  à  Bléneau. 

Canton  de  Brienon, 
Moreau  et  Bigot,  à  Brienun. 

Canton  de  Cerisiers, 
Robert,  à  Cerisiers. 

Canton  de  Charny. 

Grenet  etDuroont,  à  Charny;  Grîacfae, 
ù  la  Ferté-Loupicre. 

Canton  de  Joigny, 

Grenet,Taiilerer,Tirot,  Bernot,  à  Joigny. 

Canton  de  Saint-Far geau. 

Bœuf,  à  Saint-Fargeaii. 

Canton  de  Saint- Julien  du- SauU, 

Poulin,  à  Saint-Julien- du-Sault. 

Canton  de  Villeneuve -sur-Tonne. 

Charmeux  fils,  Royer,  à  Villen.-s-Yonne. 


94 


^CHÂMBRB  DK  BlSGlPLUfB. 


Moreau,  syndic;  Tirot,  très,;  Robert, 
rapport.  ;  Charmeux,  secrétaire  ;  Poulin, 
membre. 

ARR0NDIS8BUBNT  DB  SENS. 

Canton  de  Chéroy, 
Faucault,  à  Chéroy. 

Canton  de  Pont-sur-Tonne. 
Lhuiliier ,  à  Pont-sur-Yonne . 

Canton  de  Sens, 

Emonière,  Feret,  Luce  et  Raguet,  à 
Sens. 

Canton  de  Sergines. 
Gervais,  à  Sergines. 
Canton  de  Villeneuve-V Archevêque. 
Darde,  Matignon,  à  VilIeneuve-rÂrch. 

CHAMBRE  DE  DISCIPLINE. 

Lhuillier,  syndic;  Barde,  rapporteur; 


Féret,  secrétaire  ;  Luce,  trésorier  ;  Fou- 
cault, membre. 

ARRONDISSEHBNT  DB  TDNNBRRB. 

Canton  é'Aney-U-Frane. 
Brunat,  à  Ancy-le-Franc, 

CarUon  de  Cruxy, 
Anceau  et  Berger,  à  Cruzy. 

Canton  de  Flogny, 
Raffat,  àFlogny;  Jay,àNeuyy-Sautour. 

Canton  de  Noyers, 
Carteau,  à  Noyers. 

Canton  de  Tonnerre, 
Chevance,  ;Grassat,  Rayer,  Mativet,  à 
Tonnerre. 

CHÀHBRE  DE  DISCIPLINE. 

Grassat,  syndic  ;  Jfay,  rapporteur  ; 
Carteau, secrétaire;  Chavaace» trésorier  ; 
Rafat,  membre. 


BUREAUX  D'ASSISTANCE  JUDICIAIRE 

Créés  par  la  loi  du  22  janvier  f85f. 

lin  bureau  d'assistance  judiciaire  est  établi  près  chaque  tribunal.  Il  est  chargé  de 
statuer  sur  les  demandes  qui  lui  sont  soumises  par  les  personnes  auxquelles  leurs 
moyens  ne  permeltent  pas  de  faire  les  frais  des  procès  dans  lesquels  elles  peuvent  être 
engagées.  Des  officiers  ministériels  sont  désignés  pour  faire  gratuitement  les  actes 
nécessaires  et  soutenir  les  intérêts  des  assistés  devant  les  tribunaux.  Le  pers<«nel 
de  ces  bureaux  est  pour  partie  rééligible  tous  les  ans. 


AUXERRB. 

Amand,  président  ;  Duverger,  Hibon, 
Herold,  membres  ;  Lallemand  ,  greffier 
du  tribunal  civil,  secrétaire. 

AYALLON. 

Ricard,  président  ;  iesous-prèfiet,  Morio, 
notaire,  Tnibault,  anc.  juge,  membres  ; 
Brenot,  greitier  du  tribunal,  secrétaire. 

JOiGinr. 

MM.  LavoUée,  président  ;  Niepce,  rece- 
veur des  domaines  ;  DelécoUe,  délégué  du 


préfet;  Chantereau,  banquier;  Meignen, 
avoué,  membres;  Leroy,  secrétaire. 

SBNS. 

Charpentier,  président  ;  Licoîs,  Gérard, 
Jozon,  Beriaud,  receveur  des  domaines, 
membres  ;  Feineax,  secrétaire. 

TONIfBRRB. 

Jacquemîn,  ancien  notaire,  président; 
Gaupihat,  délégué  du  préfet  ;  Aldebert, 
recevev.  (^e  renregistremeiit  ;  Constant, 
notaire;  Grenon,  anc.  avoué,  membres; 
Gudin,  greffier  du  tribunal,  secrétaire. 


SECTION  IV. 

INSTRUCTION   PUBLIQUE. 

L'instruction  publique  a  été  organisée  par  les  lois  des  15  mars  IS50,  9  mars 
t852,  14  juin  «854,  2i  juin  1865,  iO  avril  f867,  lejuin  1881  et  28  mars  1882. 

ACADÉMIE  DE  DIJON. 

L^Aeadémie  de  Dijon  comprend  les  départements  de  l'Aube,  d*  U  04t«-d'0r,  de 
la  Haute-Marne,  de  la  Nièvre  et  de  l'Yonne. 
M.  Cbappuis,  recteur  de  l'Académie  de  Dijon. 


95 

INSPECTION  DE  L'YONNE. 
MM.  Parrenin,  inspecteur  à  Auxerre;  Bourgeois,  commis  principal  dUnspection 
académique  ;  Guénier,  commis  auxiliaire. 

Conseil  départemental  de  VEtueignement  primaire. 

Ce  conseil  exerce  les  attributions  qui  sont  définies  par  la  loi  du  90  octobre  1886. 

ÏM.  le  Préfet,  président  ;  l'inspecteur  d'Académie,  Tice-président  ;  Coste,  Flandin, 
Lorin,  Laubry,  conseillers  généraux  ;  Legouge,  inspecteur  primaire  à  Auxerre  ; 
fiarnet,  inspecteur  primaire  à  Joifiny  ;  Burot,  directeur  de  Técole  normale  ; 
Mlle  Foucret,  directrice  de  l'éCMe  normale;  MM.  Thorin,  instituteur  & 
Arallon  ;  Chat,  instituteur  à  VilIeneuTe-sur-Tonne  ;  Mlle  Yigrenx,  institu- 
trice à  Joigny  ;  Mme  Nottet,  institutrice  à  Sens. 

Inspecteun  de  IHnstruetion  primaire. 


UM 

d'Auxerre 


.  Legouge,  officier  d*académie,  inspecteur  de  2*  classe  pour  la  circonscription 
srre  (8  cantons);  Sbguin,  inspecteur  de  3"  classe  pour  rarrondiss.  d'Ayallon; 


poar  l'arrondissement  de  Tonnerre;  Huleux,  inspecteur  de  3«  classe  à  Toucy 
(7  cantons). 

Délégués  cantonaux. 

Le  Conseil  départemental  désigne,  conformément  à  Tart.  52  de  la  loi  du  30  octobre 
1886,  plusieurs  délégués  résidant  dans  cha<][ue  canton  pour  surveiller  les  écoles  pu- 
bliques et  privées  du  canton  ;  ils  sont  nommes  pour  3  ans,  rééligibles  et  révocables. 

Commission  d'examen  des  aspirants  aux  bourses  dans  les  Lycées  et  Collèges, 

HM.  rinspecteur  d'Académie,  président;  Naudin,  Follietj  Marchai,  Favier  et 
N...,  professeurs  au  collège. 

Commission  Sexamen  pour  le  brevet  de  capacité  de  Pinstruction  primaire, 

MM.  Munier,  ancien  principal  ;  Lasnier,  Legouge,  Burtet,  Huieux,  inspecteurs 
primaires  ;  Lemoiae,  Nandin,  Oestre,  professeurs  au  collège  ;  Moreaa,  instituteur 

public  à  Auxerre. 

Commission  d'examen  pour  le  brevet  supérieur, 

M&C.  Monio*,  ancien  principal  ;  Lasnier,  Legouge,  inspecteurs  primaires  ;  Rou^ret, 
Folliet,  Lémoine,  Naudin,  Oestre,  professeurs  au  collège;  Ravin, ancien  pharmacien. 

Membres  adjoints  :  pour  le  dessin,  M.  Pillard,  professeur  au  lycée  de  Sens  ;  pour 
l'anglais,  M.  Mihie  j  pour  l'allemand,  M.  Henry  ;  pour  la  gymnastique,  M.  Regnaid, 
professeurs  au  collège  d'Auxerre. 

ÉTABLISSEMENTS  D'INSTRUCTION, 

Àrrondistemtnt  tÀuxerre. 

COLLÈGE  COMMUNAL  D'AUXERRE. 

Collège  de  plein  exercice,  comprenant  la  Division  supérieure,  la  Division  de 
Grammaire  et  la  Division  élémentaire,  et,  de  plus,  l'enseignement  spécial  des  Ma- 
thématiques et  du  Français,  tel  qu'il  a  été  réglé  par  les  arrêtés  ministériels. 
Organisation  en  tous  points  semblable  à  celle  des  lycées. 

BUBBAU  D^ADMIMISTRATIOIf  DD  COLLÉGB  D^AUXBERB. 

MM.  rinspecteur  d*ac9demje,  président  ;  le  Préfet  ;  ie  Maire  ;  SaTatter^Laroehe  ; 
M«S8ot,  ancien  maire  d'Auxerre  ;  Fortunet,  inspecteur  des  forêts  ;  Hugot,  Ttce> 
président  du  Conseil  de  Préfecture  ;  Ravin,  conseiller  municipal  ;  Sallé^  principal 
du  collège. 

COHUISSION  Dit  SURVEILLANCE. 

Oélégatlon  du  Conseil  municipal. 

Legrand,  président;  RaTÎn,  Ficatier,  Léfé,  Sav«tier«I«aroehe«  Laoier,  Martin, 
nichard  et  Dupallut. 


96 

Administration,  —  Principal  :  M.  SalIé.—  Sous-principal  :  M.  Balland.—  Econome: 
M.  David.  —  Aumônier:  Ai.  Tabbé  Bonneau.  —  Médecin  :  d<^  Tonnelier. 


Enseignement  elassiffue» 

Mathémattqups  (i<'*  chaire),  M.  Marchai, 
I  icencié-és-science*  ruathématique». 

Maibémaliques  (2®  chaire),  M.  Laurent, 
licencié  è»-sciences  maibémaliques. 

Physique  (1*^  chaire),  M.  Naudin,  licen- 
cié ès-sciences  physiques. 

Physique  {ifi  chaire),  M.  Pujos,  licencié 
ès'Sciencetf  physiques  et  naturelles. 

Philosophie,  M.  Rouget,  agrégé  de  philos. 

Histoire,  M.   Favier,   licencié  ès-letires. 

Rhétorique,  M.  Foi liet,  id. 

Seconde,  M.  Cornât,  id. 

Troisième,  M.  Chuit,  id. 

Quatrième,  M.  Cestre. 

< Cinquième,  M.  Drouet.  id. 

Sixième,  M.  Guinor. 

Septième,  M.  Valette. 

Huitième,  M.  Louis. 


Langue  allemande,  M.  Moamann. 
Langue  anglaise,  M.  Rosier. 

Enseignement  spécial* 
Matliématiques,  M.  Lemoine. 

Physique  et  chimie,  M.  Roubault,  licencié 
ès-scienccs  physiques  et  naturelles. 

Littérature,  MM.  Lasselves  et  Delort. 

Classe  préparatoire,  M.  Martin. 

Classe  primaire,  M.  Bacot. 

Classe  enfantine,  Mme  Bazot. 

Maîtres  dViude,  MM.  Jnppin,  Oupnia, 
Blandin,Pigeonnat,  Joffrain,  Savonnet, 
Bourgeois,  Pépin,  ^assomard,  Seguin. 

Préparateur,  M.  Grapin. 
Matlre  d**  dessin  et  des  traTaux   graphi- 
qties,  M.  Biard. 

Musique:  Lynn,  Vio1let,Chaindé,  Plossy. 
Gymnastique,  M.  Regnard. 
Escrime,  M.  Fourrière. 


Un  cabinet  de  physique,  un  laboratoire  de  chimie,  une  collection  d'histoire  natu- 
relle et  une  riche  bibliothèque  sont  attachés  5  rétablissement./ 

COLLÈGE  DE  JEUNES  HLLES  D'AUXERRE. 

Directrice:  Mlle Collin, officier  dV.adémie;  matlresses:  Mlles C.Drillon,Spreclier, 
Tritscb;  mattresseft-surveillanies:  Mlles  Gourlot,  Leriche;  profesiieurs  :  Mlles  lia- 
mon.  Renard,  Gonzalès,  et  MM.  Marchai,  Cestre,  Rouget,  Folliet,  Pujos,  Lemoine, 
Cornât,  Maudin,  Herold,   Biard,  Kegnard. 

ÉTABLISSEMENTS  LIBRES  D'INSTRUCTION  SECONDAIRE. 
A  Auxerre  :  MM.  Cerneau-Gohan,  David  ;  à  Tonnerre  :  M.  Ferroux. 

PENSIONNATS  FUBLICS  ET  LIBRES  DU  DÉPARTEMENT. 

Garçons  : 

Auxerre  :  les  frères  des  écoles  chrétiennes.  —  Aval  Ion  :  les  frères  des  écoles  chré» 
tiennes.  —  Sens  :  pension  Coilin  ;  les  ircros  des  écoles  chrétiennes.  —  Villehlevtn, 
los  frères  de  la  Doctrine  chrétienne.  —  St-Florentin  :  M.  Pichon.  —  Cravant  : 
M.  Montigny.  —  Champiiinelles  :  M.  Paulvé.  —  Toucy  :  M.  Chanlin.  —  Ancy-ie- 
Franc  :  M.  Démon.  —  Brienon  :  M.  N. . . . 

Filles: 

Auxerre  :  Mlles  Desleau,  Billaud,  Poussé,  Mme  Delécolle,  les  Ursulines,  les  Sœnrs 
de  la  Providence  de  Sens,   les  Augustines,  les  Sœurs  do  Saint-Vincent-dfvFaul,  los 
Sœurs  de  Sainie-Colombe-lès-Sens.  —  Ligny-le-Chàtel  :  les  Ursulines  de  Troyes.  — 
Saint-Florentin  :  M"*  Cbapoulade,  lesScBursde  U  Frésentation  de  Tours. —  Avallon: 
les  Ursulines,  les  Sœnrs  de  la  Sainte-Enfance,  M"*  Boussard.  —  Montréal  :  les  Sœurs 
de  la  Providence  de  Viueanx.  —  Hrienon  :  les  Sœurs  de  la  Présentation  de  Tours.  — 
Joigny  :  Mlle  Guyard,  b^s  Sœurs  de  la  Présentation  do  Tours.  —  Saint- Vnlérien  : 
les  Sœurs  d«  )a  providence  de  Sens.  —  Vallery  :  les  Sœurs  de  la  Préseniion  de  Sens. 
—  Pont-sur- Yonne  :  les  Sœurs  de  la  Providence  de  Sens.  —  Villeneuvi>-la-Guyard  : 
Mile  Fonienoy. —  Sens  :  Mme  Devoir,  Mlle  Terrier,  Xea  Sœurs  de  la  Providence  de 
Sens,  les  Sœurs  do  la  Sainte- Enfance  de  Sainte-Colombe-lès-Sens,  les  Sœurs  de  la 
Charité,  les  Sœurs  dn  Congrégation  du  Bon-Fasteur  d*Angers.  —  Villeneuve-rArcbe- 
TÔque  :  les  Sœurs  de  la  Sa  In  te  •  Enfance.  —  Ancy-le-Franc  :  Mlle  Hurcy.  -—  Aisy  :  les 
Sœurs  de  Saint-Vincentrde-Paul.  —  Flogny  :  los  Sœurs  de  la  Providence  de  Sens.  — 
Tonnerre  :  Mme  Adine,  les  Ursulines.  *-  Bléneau  :  les  Sœurs  de  la  Providence  de 


97 

Senit.  —  Saînl-SaoTeur  :  les  Sœurs  de  la  ProTÎdence  de  Sens.  —  Saints-en-Paisaye  : 
les  Sœars  de  la  Providence  de  Sens.  — Treîgny  :  les  Sœurs  de  la  Providence  de  Sens. 
-  Toocy  :  les  Sœurs  de  la  FroTidenee  de  l'or  lieux. 

ECOLE  NORMALE  PRIMAIRE  D'INSTITUTEORS. 
Directeur,  M.  Burot;  économe,  M.  Guillomain  ;  médecin:  M.  Massoo. 

COMMISSION    DE  SURYBILLANCE. 
MM.  Tinspecteur H^académic,  président;  le  directeur;  Coste,  Fabien  Rapin,  eoo- 
seiliers  généraux  ;  Milieux,  maire  d*Auxerre;  Surugue,  ag.-Toyer  en  clief  ;  Planteau, 
président  du  Tribunal  civil  ;  Hérold,  avocat. 

L^enseignement  des  diverses  parties  est  confié  à  MM.  le  Directeur  de  Téeole  ; 
Gaillemaiii,Henrion,Pellier,  roailres-adj.  ;  Breton,  Boucheron,  Joly,  professeuis  ; 
Raillard,  directeur  de  Técole  annexe;  Brun,  professeur  de  cbant;  Biard, professeur  de 
dessin;  Gobin,  professeur  d'agriculture  ;  Henry,  professeur  d'allemand  ;  Regnard, 
prolesseur  de  gymnastique. 

ECOLE  NORMALE  PRIMAIRE  D*1NST1TDTR1GBS. 

Directrice:  M"*  Foucret;  économe  :  Mme  Méline  ;  mallresse-adj  :  M"*  Bernheim  ; 
professeur:  Mme  Vuillemot,  Mlles  Colson  et  Curey  ;  directrice  de  IV'cole  annexe  : 
MineGorju  ;  Médecin  :  D' Dejust. 

COHMISSIOA  DB    SURTEILLANCB. 

MM.  Pinspecteur  d'académie,  président;  Folliot  et  Lancôme,  ennseillers  géné- 
raux; Massot,  ancien  conseiller  général  ;  Momon,  ancien  avoué;  Claude  ;  Savatier- 
Larocbe,  avocat  ;  la  directrice  de  Técole. 

ECOLES  COMMUNALES  DE  GARÇONS  D  AUXERRE. 

MM.  Arbinet,  instituteur  ;  Ythier,  Guinot,  Chaude,  insiilut«>ur8-adjoiiits  (école 
da  quartier  Saint-Pierre).—  Gillet,  instituteur  ;  Laumet,  Gagner,  instituteurs-adjoints 
(quartier  Saint-Eusèbe).  —  Moreau,  insUluteur;  Guillemain,  Blin,  institut. -adj.' 
(quartier  Saint-Etienne). 

ÉCOLES  COMMUNALES  DE  FILLES  D'AUÎERRB. 

MllestPonlet,directiice  (Quartier  Saint-Pierre);  Michelin,  directrice  (quartier  St« 
Eiienne);  Besse,  directrice  (quartier  Saint-Eusèbe). 

ÉCOLES    LIBRES  GRATUITES  D'AUXERRE. 

Gascons  :  Frèren  des  écoles  ehréUennes.  —  Société  Sainl-Àntoine,  dite  St-CharUs, 
Filles»:  Sœurs  de  Saint-Vincent-de-PauL  —  Sœurs  de  la  Présentation  de  Tours. 


^       ECOLES  PRIMAIRES  SUPÉRIEURES. 
Garçons:  Sens,  M.  Malluile,  directeur.  —  Saint-Florentin,  M.  Pichon,  directeur. 
Saint-Fargeau,  M.  Maihé,  directeur. 
Filles  :  ^léneau,  Mlle  Guilloui,  directrice.  —  Joigny,  Mlle  Vigreux,  directrice. 

Àrrondiuement  d'Àvallon, 

COLLÈGE  COMMUNAL  D'AVALLON. 

Collège  de  plein  exercice:  cours  préparatoire  aux  écoles  spéciales,  enseignement 
classique  et  enseignement  spécial  ;  cabinet  de  physique  et  de  chimie  ;  gymnase. 

MM. Tirlemont,  priocip.  ;  Bonin,  aumOn  |  Septième  et  huitième,  M.  Cbambon. 

Enseigna spéc,  MM.  Tirlemont,  Geoffroy, 

Trinquet,  Burtct. 
Langues  vivantes,  M.  Dargegen. 
Classe  préparatoire,  M.  Cibattey. 
Classe  primaire.  M"*  Carie. 
Dessin  géométrique,  M.  Chattey. 
Dessin  d''imitation,  M.  Bonvalot. 
Musique,  MM.  Raynaud  et  Volland. 
Gymnastique,  M.  Chambon. 


PROFBSSBURS 


Malliématiques,  physique,  chimie  et  his- 
toire nat.,  M.  Bonvalot. 
Philosophie  et  histoire,  Vl.  Tirlemoct. 
Sciences,  M.  Brivet. 
Rbélorique  et  seconde,  M.  Vessereau. 
Troisième  et  quatrième,  M.  Trinquet* 
Cinquième  et  sixième,  M.  Burtet. 

1887  "~ 


98 

Àrrondmement  de  Joigny, 

COLLÈGE  COMMUNAL  DE  JOIGNY. 

Enseignement  classique  et  professionnel.  Cabinet  de  physique  et  chimie.  Classe  prépa- 
ratoire aux  classes  de  latin  et  de  français.  Cours  spécial  pour  le  volontariat.  Gymnase. 


MM.  Gâteau,  principal  ;  pénarJ,  aumôn. 
Enseignement  classique. 

Mathématiques,  M.  Gâteau. 
Troisième  ei  quatrième,  M.  Cuisîn. 
Cinquième  et  sixième,  M.  Duclaux. 
Septième,  huitième  et  année  préparatoire^ 
M.  Forgeot. 

Enseignement  spécial. 

Sciences  physiques  et  natur.,  M.  Doche. 

ECOLE  SECONDAIRE  ECOLËSIASTIQUE 

PETIT   SBHINAIBE. 


Maihémaiiques,  M.  Gâteau. 
Lettres,  M.  Mathieu. 

Enseignement  primaire  :  M™*  Forgeot. 

Langue  allemande,  M.  Schlœsing. 
Langue  anglaise,  id. 

Dessin,  M.  Rarrath. 
Musique,  MM.  Roville,  Pellard. 
Gymnastique,  M.  Foucault. 


t 


MM.  Leduc  «  supérieur.   —   Delinotie, 
directeur.  —  Belin,  économe. 


LETTRES. 


MM.  Poulin,  rhétorique. —  Séguin,  se- 
conde. —  Laborie,  troisième.  —  Giraud, 
quatrième.  — Viteau,  cinquième.  — Mo- 
ry,  sixième. — Bornoi,sepiièm.— Balitraud, 
huitième.  —  Bertin,  classe  préparatoire — 


Viteau,  anglais.  —  Pissier,  allemand.  — 
Rétif,  musique. 

SCIENCES, 

MM.  Rétif,  physique  et  chimie.  — 
Rétif,  géométrie.  —  Laborie,  algèbre. 
— .  Rétif,  arithmétique  (i«'  cours).  — 
Girardot,  arithmétique  (2*  cours).  —  Bor- 
not«  arithmétique  (3<^  couf's). 

Surv.:  Bouchcr,Pénard,Gninot, Chopin. 


ÉCOLE  COMMUNALE  DE  GARÇONS. 

M.  Brigout,  directeur,  assisté  de  deux  maitres-adjoints. 
M.  Arbinet,  directeur,  assisté  de  deux  maiires-adjoints. 

ÉCOLE  COMMUNALE  DE  FILLES  ET  ÉCOLE  PRIMAIRE  SUPÉRIEURE. 
Mlle  Vigreux,  directrice^  assistée  de  six  mattresses-adjointes. 


Arrondissement  de  Sens, 
LYCÉE  DE  SENS. 

ADMINISTRATION 

Proviseur  :  M.  Schnox.  —  Censeur  des  études  :  M.  Héricy    —  Aumônier  :  Pabbé 
Pinçon.   —    Econome  :  M.  Berthelot.  —  Commis  dVconomat  :  M.  Breil. 

Lettres. 
Philosophie,   M.  Arnal,  licencié  ès-lettres.  —    Rhétorique,  M.  Perrard,   agrégé 
des  lettres.  —  Seconde,  M.  Delacroix,  agrégé  de  grammaire. — Troisième,  M.  Viltard, 
licenciées-lettres.  —  Histoire,  M.  Gibiard^  licencié  ès-lettres. 

Sciences. 
Mathématiques,   MM.  Sestre,    licenciées-sciences   mathématiques  et  physiques; 
Arnaud,  licencié  es- sciences  mathématiques,  officier  de  Pinstruction  publique.  — 
Physique,  MM.  Monloup,  licencié  ès-sciences  et  physiques,  et  Brullé,  licencié   es- 
sciences  mathématiques  et  physiques. 

Langues  étrangères' 
Anglais,  M.  Gauthier,  breveté  pour  Panglais. —  Allemand,  MM. Scbaumann.etJehl, 
brevetés  pour  Pallemand. 

Division  de  grammaire. 
Quatrième,   M.  Bertrand,  licenciées-lettres.   —   Cinquième,  M.  Grenet,  licencié 
ès-lettres.  —  Sixième,  M.  Dauvé,  licencié  ès-lettres,  officier  d^ Académie. 

Division  élémentaire. 
Septième,  M.  Jouffroy.  —  Huitième,  M.  Guéchot.  —  Classe  primaire^  M.  BtUon. 


99 


EaSEIGREMBIIT   SPECIAL 

Scieoces  malhéraa tique*,  M.  Tbtébault,  licencié  ès-ieiencet  matbématic|ae8.  — 
Sciences  physiques,  MM.  Brullé  et  Monloup.  —  Morale,  M.  .Irnal.  —  Législation^ 
Hiiioire  et  Géographie,  Littérature,  M.  Papot.  —  Dessin  d'imitation,  M.  Pillard, 
poorvu  du  certificat  d'aptitude  à  IVnseignement  du  dessin  (i<'  degré).  —  Dessin 
graphique,  M.  Pillard.  •—  Maître  d^écriture,  M.  Decroix.  —  Musique  vocale  et 
piano,  M.  Cretté.  —  Musique  instrumentale,  MM.  Toudy,  Gretté  et  Rousset.  —  Gym- 
nastique  et  exercices  militaires,  M.  Tourlier. 

Maîtres  répétiteurs, 

MM.  Robin,  Kcpgler,  Dronet,  Joriot,  Legros,  Ribaillicr,  Gabet,  Boutiliicr,  Ballet^ 
Grosdidier  et  Chantclot. 

Sbrticb  médical.  —  Médecin,  M.  Moucbet;  Dentiste,  M.  Gonpil. 

ÉCOLE  COMMUNALE  DE  GARÇONS. 

A  Sens,  M.  Mallotle,  directeur,  assisté  de  dix  mattres-adjoints  ;  professeurs  de 
dessm  :  M.  Nottet;  M,  Pillard,  dessin  d'imiution. 

ÉCOLE  COMMUNAL  DE  FILLES. 
A  Sens,  M"**  Nottet  née  Bourdillat,  directr.,  assistée  de  sept  inattresses-adjointes. 

ÉCOLES  MATERNELLES  COMMUNALES 
A  Sens,  Mlle  Béligand,  directrice;  Mlle  Brion,  directrice. 

SALLES  D'ASILE  LIBRES. 

Les  Sœurs  de  la  Sainte-Enfance,  rue  du  Lion-d^Or^;  |les  Sœurs  de  Saint- Vincent- 
de-Paul,  faubourg  d'Yonne;  les  Sœurs  de  la  Providence,  faubourg  Saint-Savinien; 
ies  Dames  de  Nevers,  rue  Victor-Guichard. 


Arrondissement  de  Tonnerre, 


COLLÈGE  COMMUNAL  DE  TONNERRE. 

Collège  de  plein  exercice:  enseignement  spécial,  réparti  en  trois  années,  prépa- 
rant aux  écoles  (kxVAwfAM  aaiv  ^lAwAa    rfa    fi^nn/iaÎB      h    AallAa    Aa    f^kAltf\na       «PAlfArf      Atât 

Cours  de  dessin 

•ux  classes  de ,, ,_._, 

Laboratoire  de  chimie.  —  Gymnase. 


plein  exercice:  enseignement  spécial,  réparti  en  trois  années,  prépa- 
es  ouvertes  aux  élèves  de  français,  &  celles  de  Chàlons,  d^Alfort,  etc. 
iin  linéaire  et  d^imitntion.  —  Cours  de  musique.  —  Classe  préparatoire 
de  latin  et  de  français,  cours  de  chant.    —  Cabinet  de  physique.  — 


[.  Lambert,  principal  ;  Pabbé  Pru- 
vost,  aumônier. 

PaOFESSEDRS  : 

Philosophie  et  histoire,  M.  Macle. 
Rhétorique  et  seconde,  M.  Lambert. 
Mathématiques,  M.  Renevey. 
Sciences,  MM.  Sobrepère  et  Ponnelle. 
Troisième  et  quatrième,  M.  Marchand. 
Cinquième  et  sixième,  M.  Michéa. 
Septième  et  huitième,  M.  Gourtois. 


Enseignement  spécial,    MM.   Sobrepère 

(sciences),  Lacroix  (lettres). 
Classe  primaire,  M.  Murot. 
Allemand,  M.  Marcot. 
Dessin,  M.  Labbé. 
Musique,  M.  Mosnier. 
Gymnastique,  M.  Yoisselaing. 
Maître  dVtudes,  MM.Gravelle  et  Michault 
Escrime,  M.  Martin. 


SECTION  V. 


ADMINISTRATION    MILITAIRE. 


S«  CORPS  d'armée. 

Commandant  en  chef  :  général  Blot  G  Oi^.  —  Quartier  général  à  Orléans. 
Général  de  brigade  Caffarcl,  chef  d'état-major. 

Le  département  de  rTonne  est  compris  en  entier  dans  la  5*  région.  Son  territoire 
ftu  point  de  vue  militaire  est  subdivisé  comme  il  suit  : 

1'*  Subdivision*  —  Comprenant  les  arrondissements  de  Sens  et  de  Joigny^  moins  les 
cantons  de  SaiiitJulien-du-Sault,  Aillant,  Charny,  Bléneaa  et  Saint-Fargeau. 
I^  généml  commandant  les  I'*  et  s*  subdivisions  réside  i  fontainebleaa. 


100 

5*  Subdivision,  —  Compienant  les  arroodUb^'  J'Auxerre,  de  Tonnerre  cl  d^Avallon. 
6*  Subdivision.  —  Comprenant,  avec  une  parlie  du  Loiret,  les  cantons  de  Saint- 
Juiien-iu-Sault,  Aillant,  Charny,  Bléneau  et  Sainl-Fargeau. 
Le  général  commandant  les  5*  et  6*  subdiTisions  réside  à  Auxerre. 


Étai-mc^or  de  la  17^  brigade  et  des  5»  et  6^  subdivisions, 

mien  C  *){j,  fi 
Rémond,  officier 


MM.  Golonieu  C  ^,  fiénéral  de  brigade,  commandant  à  Auxerre. 

Bcier  d^ordonnance  du  générai  ;  Gribelin,  archifiste. 


Administration, 

MM.  Joudaii,  sou8-intcndant  militaire,  à  Auterre. 

Cbambon^  officier  d^admioistration,  chef  de  bureau. 

Dépôt  de  Recrutement, 

Sainie-Marîe  ^,  chef  dVscadr.  comm.  le  dépôt  de  recrutement,  à  Auxerre; 
Kegnanlt  ^,  capitaine-adjoint  ;  Pîoetet,  lieutenant-adjoint. 

Armée  territoriale, 
Maraval  ^,  capitaine-major;  Gérard, lieutenant-adjoint. 

Génie. 
Roux  >)^,  commandant,  cbef  du  génie  dar<8  le  département,  à  Auxerre. 
Welter,  adjoint  de  a* classe,  à  Auxerre  ;  Sutler,  adjoint  de  3*  cl.,  à  Joign|. 

Hôpitaux  militaires, 

Guyon  ^,  médecin  major  de  i*"*  classe,  chargé  du  service  militaire  à  Thospice 

civil  d'^uxerre. 
Deschamps,  médecin  major  de  i*  classe,  chargé  du  service  militaire  &  Tbos- 

pice  civil  de  Joigny. 
Rouire,  médecin  major  de  a®  classe,  chargé  du  service  militaire  à  Thospice 

civil  de  Sens. 

GARNISONS. 

1»  GARNISON  D^AUXBRRB. 
4*  régiment  d'infanterie  de  ligne.  —  MM.  GossartC  ^,  colonel  ;  Sartre,  lieutenant- 
colonel,  (à  Epinal);  Séroni«,  commandant  du  i*' bataillon  ;  Ambrosini,  commandant 
du  a*  ;  JVlazot,  commandant  du  3*;  Salvan,  commandant  du  4*  (^  Epinal);  Sédilot, 
major,  commandant  le  dépôt;  Guyon,  médecin-major  de  i'*  classe;  Gtrardin, 
médecin-major  de  2*  classe;  Sécail,  capitaine-trésorier;  Bourgine,  capitaine  d^ha-> 
billement;  Soyer,  cbef  de  musique. 

Le 4'  bataillon  est  en  détachâment  à  Epinal. 

3«  GARNISON  DE   JOIGNT. 
Le  i3*  régiment  de  dragons  en  entier  est  à  Joigny,  moins  un  peloton  d^escorte  déta- 
ché à  Orléans.  —  Etat-major  :  MM.  Lacoste  de  Plslc,  colonel;  Fiérpu,  lieuîenant- 
colonel  ;  Thomas,  majur  ;  Renard,  capitaine-trésorier;  Benêt,  capitaine  d^habillem*. 
Deschamps,  mécecin-majur  de  i'*  classe. 

3"  GARNISON   DR  SENS. 
3*  bataillon  et  dépôt  du  Ss}*  de  ligne  —  MM.  Hanet-Cléry,  commandant,  chef  de 
bataillon;   Bousaus,    capitaine,    faisant  fonctions  de   mujor;    Mentrel,    trésorier; 
Renne,  capitaine  d''babillement  ;  Ronire,  médecin-major  de  a*  classe. 

Bureau  de  recrutement  de  Sens, 

MM.  Gabriclli,  chef  de  bataillon,  commandant  le  recrutement;  Schmidt,  capi- 
taine-adjoint; N. . ..,  lieutenant-adjoint. 

Armée  territoriale. 
MM.  Laborie,  capitaine-major;  Chauvin,  sous -lieutenant-adjoint. 

ARMÉE  TERRITORIALE. 

Infanterie,  —  37®  Bégiment,    à  Auxerre,  —  M.  Louis,    lieutenant-colonel   com- 
mandant. 

330  Bégiment,  à  Sens.  -^  M.  Perrot,  lieutenant-colonel,  commandant. 

Compoffnie  de  Sections  des  Chasseurs  forestiers,  —  ô*  corps  alarmée,  8*  compagHie.  — 
M.  Gagneur  de  Patoroay,  à  Auxerre. 


f 


101 

GENDARMERIE. 

La  gendarmerie  du  département  de  TTonne  fiiit  partie  de  la  5°  légion  de  cette  arme« 
MM.  Le  Maître  O  ^,  colonel,  chef  de  légion  à  Oricans  ;  Gtistin  j|(,  chefd^eteadron, 
rommandant  la  compagnie  de  PYonne;    Schwerttechier,  lieatenanl-trésorier;  Piat, 
maréchal -des- logis,  adjoint  a»  iresorii*r;  Barillet,  secrétaire  du  commaiiduni. 

Lieuienance  d'Auxerre, 
MM.  Lafontaine^  capitaine.  <  Saint-Florentin.     Turoin,  brigadier. 


Anzerre,  i"hrig.,  Vendeuvrc,  m.-d,-l.^h.  .  Sa  in '.-Sauveur, 


—       V 

Courson , 

Chablis, 

Vincolles, 


Sarrasin,  brigadier. 

K ,       —     à  pied 

Dolet,  biigadier. 
Jeannol,      — • 
Sinet,  — 


Vermenton, 
Toucy, 
Seignclay, 
Coulanges-s-Y., 

Ligny, 


LieuUnanc9  d'Àvallon» 


MM.  Girandon,  lieutenant. 
AralIoD,  Lélu,  m. -d. -logis. 

—  Préieux,  brig.  h  pied. 

Llsie-sur-Serein,   Marlot,  brigadier. 

Lieutenance  de  Joigny, 


Vézelay , 
Guillon, 
<^uarré-I-T., 
Cbâtel-Censoir, 


Oidier,  raar.-d-logis. 
Letrône,  brigadier. 
Daguillanes,  — 
Cléret,  — 

Fcrrien,  — 

Sauniën*,        — 

Bon,  mar.  des  logis 
Grossard,  brigadier. 
Bug»»,  —  à  pied. 

Paul,  - 


Cbariiy, 


MM.  Durand,  capitaine, 

loigny,  Monnier,  m. -d.- logis. 

—  Philippot,  brigadier. 

VilIeneave-s.-Y.,  Beaun*gard,  m.<d.-l. 

Bicneau,  Boudier,  m.-d.-I.  &  p. 

Saim-Fargeau»  Uebille,      •—    k  cher. 

Villier»-St-Benoft,  Jacquelin,  brigadier. 

Lieutenance  de  Sent, 


Champeaux,  brigadier. 
AilIant-s-Tholon,  Rretonncau,  brigad. 
Brienon,  Beugnot,  -« 

St  Julien«d-Sau1iy  Besnard,  brig.  k  pied. 
Cerisiers,  Doussot,m  -«l.-l.àpied. 

Laroche^  Berlin,  brigad.  à  pied. 


MM.  Bernhard,  capitaine. 
Sens-sor-Yonnc,     Herneckert,  mar.-d.-l. 

à  cheral. 
—  Bottier^  brig.  à  pied. 

Pont-sur- Yonne,    Saillant,  m.-d.-l.àcb. 


Villeneuve-PArc.,  Polvccbe,  brigadier. 


Chéroy, 
Sergin«>8, 
Saiiit-Valérien, 
Tborigny, 


Lieutenance  de  Tonnerre, 


MM.  N , lieutenant. 

Tonaerre,  Baduel,  m.-d  -logis. 

—  Renvoyé,  brig.  à  pied. 

Noyers  (à  pied),  Billard  ,  mar.-d-l.  à  p. 


An«y-le-Franc, 
Crusy-lc-Cli&tel, 
Flogny, 
Baviéres, 


Bray,  —  à  pied. 

Fa  ivre,        —  àcli. 

Roger,  —  &  pied, 

Bonaccorsi,  —  à  pied. 

Bonnet,  brigadier. 
Gruet,  brigadiet. 
Charpin ,     — 

N . . ..         — 


SECTION  VI. 

ADMINISTRATION    FINANCIÈRE. 

TRÉSORERIE  GÉNÉRALE. 
M.  ViLLBTTB,  trésorier- payeur  général  pour  PYonne. 
Dubariy,  Pécot,  Lentier,  fondés  de  pou- 


vons. 

Comptabilité, 

MM.  Lentier,  chef. 

Tardif,  Meiller,  Jacobi^t,  employés. 

Dépense, 

Pécot,  chef. 

Cambuzat,Gautbron,  Biais,  employ. 

Rentes, 

Dognon,  chef. 

Deferl  ^,  Crcpin,  employés 


Crédit  Foncier  de  France, 
M.  Pouiin. 

Recette  particulière, 
M.  Blaire,  chef. 

Caisse, 
M.  Dupin,  caissier;  Dubarry  fils;  empl. 

Service  des  amendes, 
M.  Hom maire. 

Receveurs  particuliers, 
M  VI.  Santigny,  à  Avallon  ;  Détape,    k 
Joigny;  Renaud,  à  Sens;  Sandrique,  à 
Tonnerre. 


Percepteur  de  ville  :  M.  Saget,  rue  Saint-Germain. 

Percepteurs  sumumérairet, 
ttM.  Hardy,  Descbamps^  Musnier,  Boy  et  Barreau. 


102 

V 

CONTRIBUTIONS  DIRECTES  ET  CADASTRE- 
Directeur  du  département ,  M.  Fournier  ^.  —  Inspecteur,  M.  Motbeau. 

COSTRÔLCURS  : 

I.  division.  —  M-Larfeuil,  contrôleur  principal,  à  Auxerre  ;  perceptions  d^Au- 
zerre,  Appoigny,    Pourrain,   Mont-Saint-Sulpice,    Seignelay  et  Viilefargeau. 

3.  division.  —  M.  Chevalier,  contrôleur  de  i*^®  classe,  à  Auxerre;  perceptions  de  Cha- 
blis, Coulanges-Ia-Vineuse,  Ligny,  Montigny,  St-Cyr,  St-Bris  et  Saint-Florentin. 

3.  division.  —  M.  Bocrgouin,  contrôleur  de  3*  classe,  à  Auxerre;  perceptions  deCou- 
langes-s-ITonne,  Courson,  Gravant,  Maîlly-lc-Ghâteau,Migé,  Ouaineet  Vermenton. 

4>  division.  —  M.iVf  illereau,  contrôleur  do  3*  classe,  à  Saint-Fargeau;  perceptions  de 
Bléneau,  Champisnelies,  Lainsecq,  St-Sauveur,  Toucy,  et  Villiers-St- Benoit. 

5.  division.  —  M.  Bourel-Rongière,  contrôleur  de  i^^  classe  à  Joigny  ;  perceptions 
d^Aillant,  Cézy,  Charny,  La  FertéLoupière,  St-Julien-du-S.  et  V  il  leneuve-s- Yonne. 

6.  division.  —  M.  Fiocbard  de  la  Brûlerie,  contrôleur  do  2*  classe,  à  Joigny  ; 
perceptions  de  Joigny,  Bassou,  Brienon,  Cerisiers,  Guerchy  et  Venizy. 

7.  division.  — M.  Boucherot,  contrôleur  de  3®  classe,  à  Sens;  perceptions  de  Sens, 
Domats,  iVIâlay-le-Grand,Paron,Thcil,Vilieneuve-rArchvôque. 

8.  division.  —  M.  Mercier,  contrôleur  de  2^  classe,  à  Sens  ;  perceptions  de  Chéroy, 
Grange-le-Bocage,  Pont-sur-Yonne,  Sergines,  Thorigny  et  Villeneuve-la-Goyard. 

9.  division.  —  M.  Prudent,  contrôleur  de  aidasse,  à  Tonnerre  ;  perceptions  de 
Tonnerre,  Cruzy,  Fleys,  Flogny,  ^'euvy'Sautour,  Kugny  et  Tanlay. 

10.  division.  —  M.  Rouyer,  contrôleur  hors  classe,  à  Tonnerre;  perceptions  d^Aisy, 
Ancy-le-Franc,  Joux-la-Ville, Lézinnes, L''Ibles-Serein,  Molay,  Noyers  et  Sanligny. 

II.  division.  —  M.  Baudot,  contrôleur  de  f  classe,  à  Avallon  ;  perceptions  d^A val- 
lon, Chàtel-Censoir,  Guitlon,  Vault-de-Lugny,  Quarré-les-Tombes  et  Vézelay. 

M.'Fichot^  surnuméraire. 

BUREAUX  DE  LA  DIRECTION. 

MM.  Barada,  cont',  commis  principal;  Guimont,  Par igot, Perreau,  employés. 
Les  bureaux  sont  ouverts,  rue  de  la  Madeleine,  la,  de  8  h.  da  matin  à  4  b.  du  sûir. 


SUCCURSALE  DE  LA  BANQUE  DE  FRANCE  A  AUXERRE. 

conseil  D^'ADUINiSTRATlOK  S  , 

Censeurs  :  MM.  Limosin,  Munier  et  Villette  ; 

Administrateurs  :  MM.  Cbambon-Perrot,  Martin,  Parquin,  Gauchery,  Raoul. 

Directeur  :  MM.  Pégard,  hôtel  de  la  Banque  ;  Barbier,  caissier,  hôtel  delà  Banque  » 
Baron  Martenot  de  Cordoue,  teneur  de  livres;  Robiard,  expéditionnaire^;  Bouchard, 
garçon  de  recettes;  Colas,  concierge;  Contan,  Ducrot,  auxiliaires  à  la  recette. 

Les  opérations  de  la  succursale  d^Auxerre  sont  les  mômes  que  colles  de  la  Banque 
centrale,  6  Paris;  elles  consistent  principalement  : 

A  escompter  les  lundi,  mercredi  et  vendredi  de  chaque  semaine,  excepté  les  jours 
lériés,  à  toute  personne  admise  à  Vescompte  les  efleis  de  commerce  ayant  au  plus  trois 
mois  d^échcance,  revêtus  de  trois  signatures  au  moins,  ou  de  deux  signatures  avec 
un  dépôt  de  titres  suppléant  la  3*  signature,  et  payables  à  Auxerre,  à  Paris,  ou  dans 
tes  villes  où  il  existe  une  succursale  de  la> Banque  ; 

A  faire,  à  tout  propriétaire  de  titres  nominatijs  ou  au  porteur,  domicilié  ou  nonli 
Auxerre,  des  avances  sur  les  valeurs  dénommées  ci-après  : 

Rentes  françaî&es,  3»  4  '/^  ^t  5  pour  cent;  Oblipalions  du  Trésor;  Bons  du 
Trésor  :  80  0;0  du  cours  de  la  Bourse.  —  Obligations  de  la  ville  de  Paris  ;  Obligations 
de  certaines  Villes  Françaises  ;  Obligations  de  certains  Déparlements  ;  Actions  et 
Obligations  des  chemins  de  fer  français  ;  Obligations  du  Crédit  foncier;  Obligations 
de  la  Société  algérienne  :  73  0/0  du  cours  de  la  Bourse. 

A  délivrer  des  billets  à  ordre  et  des  virements  payables  à  Paris  et  dans  les  autres 
succursales;  Commission  de  0,05  c.  par  100  francs,  avec  un  minimum  de  5o  c. 

A  encaisser  les  arrérages  des  valeurs  déposées  à  la  Banque,  à  Paris,  et  à  en  re- 
mettre le  montant  aux  déposants,  ou  aux  porteurs  de  leurs  récépissés,  moyenn&nt 
une  commission  de  5  c.  par  100  fr.  avec  minimum  de  5o  c. 

La  caisse  et  les  bureaux  sont  ouverts  de  9  h.  à  ^  h.  du  soir.  —  Les  opérations 
pour  les  avances,  billets  h  ordre  et  virements  sont  arrêtés  à  3  heures. 


103 


PERCEPTEURS  ET  COMMUNES  DE  LEURS  PERCEPTIONS 

La  première  commniie  indiquée  est  le  cheMieu  de  la  perception  et  la  résidence  du  perceptear. 


NOMS 

des 

PERCEPTEURS. 

MONTANT 

PRINCIPAL 

PROîUIT     fl 

COMMUNES. 

des  rôles 

par 
commune. 

des 

quatre 

contributions. 

d'un  cent, 
addilionnel 
au  principal 

iRRONDISSBMBNT  D*AnXBR1tB. 

Trésorier  gén.  j  Au^^erre 

2714'Î7  71 

148441  15 

1484  41 

Dairnet              1  Appoigny 
wagaet.     .     .  ^  Monéleau 

33133  10 

• 

16359  62 

163  60 

12274  09 

5620  92 

56  21 

f  Chablis 

54147  61 

24673  79 

246  74 

l  Beine 

13829  87 

5878  75 

68  79 

IChichée 

15532  70 

8059  35 

80  59 

Caro    .     .     .<Fontenay  p.  Chablis 

4252  35 

1555  7S 

15  56 

iFyé 

4554  85 

1952  25 

19  52 

f  Milly 

5492  78 

2447  75 

24  48 

\  Poinchy 

7005  15 

3034  50 

30  35 

[  Coulangesla-Vineuse 

35105  74 

13482  34 

134  82 

1  Esrolives 

8979  45 

4009     » 

40  09 

JGy-1'Evêque 

8244  48 

4'  07  53 

40  08 

Gaodot.     .     .{Jussy 

8501  57 

3536     tt 

35  36 

i  Vincelles 

14255  40 

6096  59 

60  97 

f Irancy 

18806  25 

8167  83 

81  68 

\  Vincelottes 

7023  72 

3118     n 

31   18 

f  Coulanges-sur-Yonn. 

10305  42 

6562  08 

65  6 

Andryes 

11064  18 

6355  96 

63  £6 

Becherel    .     JCrain 

7167  87 

3625  25 

30  25 

]  Etais 

16953  41 

7361     n 

73  61 

Festigny 

3719  84 

1314  50 

J3  15 

(.Lucy- sur -Yonne 

4742  23 

2549  58 

25  50 

/Courson 

20952  56 

9839  58 

98  40 

iDruyes 

13113  58 

6738  33 

67  38 

^,                    jFontenailIes 
Chevreau   .     .<Kouronnes 

24(6  76 

928  25 

9  28 

7474  83 

3164  86 

31  65 

1  Moiesmes 

4545  22 

2121  91 

21  22 

VMouffy 

2919  89 

1312  75 

13  13 

/Cravani 

208G6  05 

10438  88 

1^4  39 

1  Accolay 

13275  11 

6812  74 

68  13 

Saffroy.     .    .  <  Bazarnes 

11988  92 

-    5723  50 

57  24 

1  Prégilbert 

6322  99 

2571  58 

25  72 

\  Sainte-Pallaye 

4574  23 

1936  33 

19  36 

njgny 

26344  78 

12906  33 

129  06 

iLa  Gbapelle-Vaup. 

6479  73 

2365  50 

23  66 

Valet.  ,     .     JMaligny 

21254  81 

9493     n 

94  93 

)  Méré 

5972  1«) 

2568  50 

25  69 

1  Varennes 

7800  65 

3676  25 

36  75 

ï  Villy 

5415  81 

2725     » 

.   27  25  1 

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1       NOMS 

t       COMMUNES. 

des  rùlea 

des 

d'an  cenl. 

par 

quatre 

additionnel 

commune. 

conlribulions. 

BU  principal 

iKf'Ie-CbJiieau 

j6i'9  bb 

6890  08 

68  90 

ilenaj  Fur-Four. 

R876  06 

9330     « 

23  5o 

niy- la-Vil  le 

158"4  86 

6944  93 

69  45 

rrj  -sor-Yonne 

11-175  01 

4424  35 

44  S4 

7 

2765  34 

1317     » 

13  17 

icj-Bur- Yonne 

6175  33 

Ï3Ï6  50 

33  27 

Ké 

17863  Ï5 

8o53  91 

80  E4 

Rrenlena; 

Io5o5  08 

4453  25 

44  53 

alangeron 

56!9  89 

3339  50 

32  4o 

amps 

16365     « 

6739     B 

67  39 

iHje-Hercî 

9576  33 

4430  09 

44  3o 

ntEgnj 

10954  es 

4611  83 

46  33 

ignj-le-Carreau 

5S5Î  K7 

3»3I     .1 

3o  33 

norelles 

687(!  6o 

26o7  75 

96  o8 

lUgDJ 

1J454  44 

65o6  33 

65  06 

nvraj 

6611  S9 

3493     n 

34  n 

681Î  7o 

3883  7S 

28  83 

leneoTe-Sl-SaUe 

693Î  31 

S352     « 

35  52 

ini-S  Saljjice 

98017  6S 

9793  75 

97  94 

enj 

15643  Si 

6Ho5  75 

69  o6 

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895     n 

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81 5S  3o 

3o61   lo 

Sa  61 

moj 

1496i  59 

6uS8     <■ 

to  38 

anne 

aoî75  94 

8381  08 

83  81 

asteiHï 

7199  57 

2336  25 

33  36 

in 

6651  tS 

2»93  66 

29  94 

Try-Sec 

7494  53 

84u7  67 

34  o8 

menlTon 

172  93 

3162  Bd 

31   63 

Ing7 

18080  25 

6239     « 

63  39 

iirra[n 

2o871  25 

8431    n 

P4  30 

idry 

15ol5  96 

f877  5» 

58  78 

au  voir 

8. 83  51 

3428  o8 

34  iB 

ges 

91783  31 

8879  40 

fe  79 

;léDï 

Iu776  31 

378d  83 

37  81 

Cjr- les- Colons 

U795  31 

6355  09 

63  55 

éhy 

649i  95 

1769     H 

17  69 

îremoni 

3157  3o 

119u    » 

11  9o 

enfillv-sur-Sereio 

7947  14 

3.'.73  58 

35  74 

iir, 

11400  -io 

4370  75 

43  71 

nrgis 

7988  69 

3011        H 

3»  Il 

ihèreg 

6768  Ot 

3219  30 

33  19 

int-Bris 

38280  62 

16614  83 

1G6  15 

«T 

6574  05 

3697  58 

96  98 

amps 

6495  71 

3437  16 

34  37 

«une 

6635  39 

3334  3S 

23  94 

no7 

19347  7d 

7230  60 

73  31 

105 


NOMS 
des 

PERCEPTEURS- 


COMMUNES. 


Belorgey.  . 


Trinquand 


DODOOt. 


Bnllut 


Goulettc. 


Roux    . 


RonX) 

(à  Aaxerre.} 


Lainsecq 

Sainte-Colombe 

Ferreuse 

Saiopuiu 

Soagére 

Thury 

Saint-Florentin 
A?rolles 
Bouilly 
Chéu 

jGermigny 
'Jaulgi^s 
Bebourceaux 
Jergigny 

Saint-SauYeur 

Fontenoy 

Moutiere 

Saints 

Treigny 

[  Seignelay 
iBeaumont 
Ichemill?  p.  Sefgnel. 

ÎGurgy 
Héry 
Sougères-sur-Sinotle 

Toucy 
Dracy 
I  Lalande 
.<Leugny 
lLe?is 
Moulins 
Parly 

SVermenton 
Arcy-sur-Cure 
Bessy 
Bois-d'Arcy 
JËssert 

/  Lucy-sur-Cure 
f  Sacy 

SVillefargeau 
Charbuy 
ClieTannes 
.  Perrigny 
I  Sa:nt-Georges 
f  Vallun 
Vvaux 


jÊomknT 
des  rôles 

par 
commune. 


8450  67 

9183  oS 

4399  1o 

)l66o  75 

13o4o  38 

12555  41 

41114  66 

14774  91 

Soi 4  89 

8447  88 

13287  77 

11047  o4 

5767  75 

7328  51 

27524  26 
11704  19 
17906  93 
16177  38 
28045  7o 

3o776  99 

9496  93 

9210  49 

15997  o7 

29852  07 


34694  28 

12497  22 
6791  18 

12383  67 
8110  25 
85o9  49 

14658  89 

4o36o  o9 
15145  88 
6  »28  24 
1824  33 
3653  86 
3874  44 
13113  76 

127o8  41 

18311  43 

11864  49 

14ol5  o2 

8789  91 

9795  84 

656o  9o 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


5315  58 
4loo  5o 
]8o3  5o 
5674  5o 
5-  35  66 
6276  83 

21260  75 
8402  n 
2579  » 
3516  5o 
6812  17 
4839  4o 
2128  08 
3954  33 

J3715  46 
5225  35 
7397  • 
7915  75 

13183  05 

13869  58 
3342  75 
3ol6  5o 
7428  16 

13463  17 


21327  51 
5486  25 
5o62  75 
6o59  91 
3592  33 
8195  n 
6338  o8 

23592  91 
77PO  75 
3281  75 
829  5o 
1695  I» 
1856  75 
5966  75 

55c7  92 
8152  42 
10146  f8 
449o  n 
4340  17 
4479  5o 
25od  I» 


PRODCIT 

d'un  cent. 

additionnel 

au  principal 

52  16 

41  Oi 

18  04 

86  75 

50  36 

62  76 

212  61 

84  02 

25  79 

35  17 

68  12 

48  39 

21  28 

39  54 

137  15 

52  25 

73  97 

79  16 

131  83 

138  7o 

33  43 

3o  17 

74  28 

134  63 

n   » 

213  28 

54  86 

3o  63 

6o  6o 

35  92 

31  95 

63  38 

235  93 

77  91 

32  82 

8  Ho 

16  95 

18  57 

69  67 

55  o8 

81  53 

ICI  47 

49  9o 

43  4o 

44  8o 

35  o3 

107 


NOMS 
des 

PEftClPTBURS. 


COMMUNES, 


Geille   . 


Brenot 
(iÀvallon.) 


I  Santigny 
(  Ànstrudes 
1  Marmeaux 
.^Montréal 
)  Pisy 
(Thisy 
\Vassy-sotts-Piiy 

Yault  de  Lugny 
Domecy-sur-le-Vault 
Girolles 
Islanâ 
Menades 
Pontaubert 
Sermizelles 
,Tharot 

rVézelay 

Asquios 

Chamoux 
iDomecy-sur-Cure 
'  Foissy 
|Fontenay 
iGivry 

Pierre-Perthuis 

Saint-Père 
^Tharoiseau 


▲RRONDISSBHENT  DE   JOIGNT. 


MONTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


Cardinal    . 


Chiappe. 


Peilt.    . 


Igûl   .    . 


/Aillant 
Champfailon 
Ghassy 
Poilly 

Sl-Maurice-le-Viell 
St-Maurice-Thiz. 
Seiian 

Villiers-Bur-Tholon 
Volgré 

Basson 

Bonnard 

Champlay 

Gharooioy 

Chichery 

£pineau-Ies-Yosves 

IBléneau 
Champceviais 
Rogny 
Saint-Pri?é 


7314  41 
lo494  65 
57 B4  80 
10227  63 
8940  39 
5265  24 
6199  SI 

14655  73 
3830  o6 
79o7  06 

lllo7  65 
3321  o9 
51o7  35 
4ol5  n 
2479  53 

J7973  48 
98(^8  14 
3854  79 

11639  77 
3661  22 
8128  34 
5o48  87 
4o45  93 

12316  26 
3oll  80 


17183  27 

6296  68 

12571  58 

17636  56 

5920  24 

4o8o  31 

12471  52 

lo219  4o 

5675  76 

11447  57 
7o8o  18 

19117  16 
7595  79 

12o6o  48 
7169  23 

29221  45 
12678  91 
17927  04 
14775  13 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


28o2  ti 
499^  66 
2255  N 
4650  50 
4246  92 
22ol  25 
2602  75 

7571  25 
1771  5o 
4134  75 
5560  5o 
1721  » 
27(i2  tt 
2o31  83 
1267  5o 

8850  o8 
6125  83 
2144  n 
6388  75 
1997  5o 
3750  n 
2164  n 
1981  25 
6572  08 
1525     n 


10914  95 
3o31  25 
6718  45 
7o72  25 
2436  tt 
1417  5o 
62o2  o8 
63o4  3o 
3159  5o 

59o9  5o 
3o53  58 
9563  o8 
3484  75 
5242  o8 
3754  75 

12534  77 
5554  5o 
8432  n 
7lo5     » 


PRODUIT 

d'un  cent. 

additionnel 

au  principal 

28  o2 

49  99 

22  55 

46  51 

42  47 

22  ol 

26  03 

75  71 

17  72 

41  35 

55  6o 

17  21 

27  02 

20  32 

12  67 

88  5o 

61  26 

21  44 

63  89 

Id  98 

37  5o 

24  64 

19  81 

65  72 

15  25 

lo9  15 

3o  31 

67  18 

7o  72 

24  36 

14  18 

62  02 

63  04 

31  7o 

59  ]o 

30  54 

95  63 

34  85 

52  42 

37  55 

125  35 

55  55 

84  32 

71  05 

108 


NOMS 
des 

PBRCBFTBURS. 


COMMUNES 


Rousseau.  . 


r    , 


f 


I 


PouzauU  . 


Bergi^rand 
(à  Joigny.) 


Boudia  .    . 


Mallet  .    . 


Cbailley     . 


Brienon 

Bellechaume 
|Bligny-en-Othe 

Bussy-en-Oihe 
I  Esiioii 

Mercy 

Paroy-en-Othe 

Cerisiers 

Arces 

Bœurs 

ICérilly 

Couleurs 

Dillo 

Fournaudin 

Vaudours 

VillechétiTe 

Cézy 

Béon 

ChaiDTres 

Paroy-sur-Tholon 

SuAubin-sur- Yonne 

Villecien 

Villevailier 

Champignelles. 
Grand  Champ 
Louesme 
Mahcorne 

St-Denis-s.-Oaanne 
Tannerre 
Tillen.-les-Genets  'j 

/'Charny 

l  Cbambeugle 

ICbéne-Arnoult 

ICbe  Villon 

]Dicy 
yFontvîxiouilIes 

'Xa  A.«tbe*aux-AQlD. 

JMarcbais-Beton 

IPcrreux 

fPrunoy 

[  St-Marlin-s-Ouaune 

V.  Yillefranche 

^'Guerchy 
Fleury 
Branches 
Laduz 
Neuilly 
Tillemer 


MONTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


4735  84 
0937  S6 
3218  27 
8193  32 
7381  28 
2429  72 
8062  81 

12868  82 
13ol2  94 
9280  ol 
3994  83 
7876  13 
1654  81 
8413  37 
lo399  46 
8584  18 

20818  8o 
8118  64 

12882  41 
6782  83 
9684  81 
7387  72 
9996  16 

20485  41 
13608  78 
3738  14 
8a89  62 
6394  49 
12ou6  39 
8787  68 

22689  88 
28o4  33 
4878  29 
7471  6o 
7874  8o 
7116  18 
ln47  32 
4167  38 

11143  49 

11378  28 
9677  92 

lo684  6o 

16o28  96 
19873  96 
1<2828  o8 

6896  31 
19218  49 

9527  o4 


pnmciPAL 

des 

quatre 

contributions. 


25792  84 

220  n 

648  8i) 

14082  91 

4188  83 

looo  8o 

2468  II 

7360  89 
8436  73 
4182  75 
2o98  8o 
3220  n 
696  8o 
19Ho  84 
4388  n 
2888  80 

11296  88 
497o  90 
8491  80 
2881  n 
8509  78 
3825  92 
8300  42 

9427  18 
6230  8o 
18i8  17 
3838  28 
2828  5o 
6418  ff 
4430  8o 

llooo  78 
978  « 
1878  78 
2978  83 
3799  78 
2971  78 
648  28 
1642  n 
5844  88 
8344  78 
4619  So 
8037  41 

6888  83 
89o9  42 
8o98  42 
2733  8o 
8193  83 
3482  75 


PRODUIT 

d*un  cent.  > 
additionnel! 
au  principal 


287  93 

82  20 
16  46 

140  83 
41  89 
lo  n 
24  68 

73  61 
84  37 
41  83 
20  99 
32  2o 
6  97 
19  81 

43  88 
28  89 

112  97 
49  71 
84  92 
28  SI 
88  lo 
38  26 

83  n 

94  27 
62  31 
18  38 
38  38 
28  26 
64  18 

44  31 


110  o8 
9  78 
18  76 
29  76 
38  n 
29  72 
6  48 
16  42 

88  48 
83  48 
46  20 
5o  37 

65  56 

89  o9 
5o  95 
27  34 
81  94 
34  53 


409 


NOMS 
des 

PIRCKFTIDRS. 


COllMUNES. 


l 


Gagneur 
(à  Joîgny) 


Se!;walm. 


Rocbrr .    . 


Dorotte . 


CdodroD    . 


PoDcelin  de 
Raucourt 


Bournicbon. 


Joigny 

Brion 

Looze 

Higënoes 

Saint-Cydroine 

Yilliers-St.Benott 

La  Villotte 

|Les  Ormes 

Merry-Yaux 

I  St-Martiii*sur-Ocre 

Sommecaise 

St-Aiibin-Cbât.-N. 

(  La  Ferlé-Loupiére 
tCudol 

JLa  Celle-Saint  Cyr 
•^Précy 

I  St-Romain-Je  Preux 
'  Sépaox 

[  Saint-Fargeao 
La  va  a 
Roncbéres 
St-Mariin-des-Cb. 
Mézilles 
Fontaines 
.Sepifonds 

ISt-Julien-da  SauU 
S(-Loup-d'Ordoii 
St.Marlln-d*Ordon 
VerliD 

/  Venizy 
JChaïUey 
i  Gbamplost 
\Tuiny 

IVIlIeoeuve-:  .-Yonne 
Anneau 
Bussyle-Repos 
Cbaumot 
\Bixmont 
fLes  Bordes 
fPiffoods 


MONTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


131861  87 

lo603  20 

6579  94 

l5o93  38 

14690  13 

14o'<^9  89 
6381  95 
5218  82 

114-26  98 
3  57  36 

lo558  9o 

14147  27 

18043  35 
8953  4o 

19631  o9 

10884  83 
6o69  o4 

lo791  18 

41252  64 
92.  51  84 

53ol  65 
14918  42 
2i)6  2  93 
133  .7  83 

6834  01 

33882  23 
8984  26 
56(>6  8» 
7490  25 

29oo8  33 
12838  68 
21371  60 
18510  89 

74561  38 
10124  78 
10524  92 
11801  52 
20159  A\ 

8833  56 
13960  05 

8798  65 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


71425  45 
5579  50 
29/2  50 
6784  09 
7090  17 

6286  17 
2775  » 
2344  80 
5926  17 
1000  ff 
4475  5'J 
7946  43 

8065  09 
4157  75 
8196  II 
5270  50 
2241  ti 
5546  88 

20707  30 
11405  n 
2034  !• 
6594  07 
11747  57 
6778  w 
«966  tf 


18150  69 
4084  50 
2711  » 
3304  n 

16749  78 
7245  13 
9598  84 
9556  75 

41322  43 
4331  67 
4833  50 
4998  50 
9492  45 
4035  45 
6240  08 
3983  75 


PBonuiT 

d  un  cent. 

additionnel 

au  principal 

714  95 
55  80 
29  23 
67  84 
70  90 

62  86 
27  75 
23  45 
59  26 
10  II 
44  76 

79  46 

80  65 
41  58 

81  96 
52  71 
22  41 
55  47 

207  07 
114  05 
20  34 
65  94 
117  48 
67  78 
29  66 

181  51 
40  85 
27  11 
33  04 

J67  50 
72  45 
95  99 
95  57 

41?1  22 
43  32 

48  34 

49  99 
94  92 
40  35 
62  40 
39  84 


inBOHDISBBMENT   DE  SENS. 

l  Uoltol. 

d.    -    •    .{UoDiacher. 

1  Saint- Val6rien. 
fVallery. 
1  Villebautiï. 
Vvillegardin 

iDomals 
Courtoin 
Fouchère» 
U  Belliole 
Sâï(([nj 
Snblignj 
Venioy 
Villen.-Ia-I)oDd3gre 
Tilleroy 

l*  Gra  o  g  e -le- Boc  a  ge . 
ISt-Msurice-a.-B.-B. 
ISogDes 
frince   .     ./Verlillj 

jVillien-Bonneui 

(Plesïia-Dumfc 

iMilajr-le-Graiid 
Maillot 
Mâlay-le-Petit 
Noë 
FoniaiDe-la-GailUi. 
Païuj 
Saligny 
Vaiimorl 
VéroD 

i  Colle  mie  ra 
Cornant 
Courtois 
Egrigelles-ie-Bocage 
Elignj 
Hanaiigla 
Naill; 
St-HarlIn-da-Terlre 


ISS91J  3S 
831 i  6S 
9S0r  03 
8101  C" 
IÏ0B3  3S 
16683  8 
1S333  Sî 
711B  B 
■     B579  3 


73«l 
S898 
8i9t  19 
6081  73 
S479  89 
871S  U 
t!l69  a 

St96  30 

loeii  16 

5835  fii 
1630  i7 
9791  01 
7336  03 
B6S7  36 

11853  9t 
711 B  I 
5966  11 


6038  83 
6158  75 
14179  S 

9098  I 
6883  05 
3813  S9 
8683  39 
13S3S  01 
7133  33 
lliSO  81 
11279  80 
13133  75 
GOGS  96 


6871  » 

65  71 

31B7  " 

SI  57 

3017  50 

30  48 

3105  50 

31  06 

S398  n 

53  98 

6769  31 

67  69 

1689  EI8 

46  90 

3813  50 

38  14 

33B5  50 

33  86 

6366  7B 

63  67 

1616  n 

16  16 

3913  39 

39  16 

3303  ■■ 

Ï3  03 

8830  50 

38  SI 

33B8  83 

33  89 

3697  H 

36  97 

3715  50 

S7  16 

1517  B 

IS  47 

SOOS  33 

30  08 

7817  17 

78  17 

1808  67 

18  09 

I83I  « 

IS  31 

3188  n 

31  85 

3768  . 

37  68 

3935  50 

35  36 

6618  SO 

66  49 

3SI9 

38  19 

3900 

39  60 

3531  SO 

35  35 

1623  83 

16  Si 

4737  30 

27  37 

3081 

30  51 

26Sf 

26  51 

3805 

28  08 

7757  31 

77  57 

1711  93 

47  15 

3799  43 

27  99 

1008  50 

10  01 

1601  67 

16  01 

5608  17 

86  08 

3981 

39  81 

B393  90 

83  93 

6106  25 

61  06 

8900  83 

59  01 

3930  50 

19  SO 

m 


NOMS 

^    des 

MONTANT 

PRINCIPAL 

PRODUIT 

COMMUNES 

des  rôles 
par 

des 
quatre 

d'un  cent, 
additionnel 

PB&CBPTBURS. 

commune. 

contributions. 

anprincîpaJ 

Ponl-sur-Yonne 

25596  63 

13785  42 

137  88 

/ 

Cuy 

6893  63 

2971 

29  71 

l 

Evry 

5796  34 

2554 

28  84 

1 

Gisy-les-Nobles 

10613  68 

5535  28 

88  35 

Pelil.    .     •     •< 

Liiy 

Michery 

8499  15 
17015  40 

2941  83 
9063 

29  42 
90  63 

j 

Saint-Serotio 

9455  35 

3562  50 

35  63 

1 

Villemanoche 

15562  49 

6767  91 

69  68 

1 

YillenaYotte 

1664  85 

757  50 

7  58 

^ 

Yilleperrot 

5643  18 

2128  50 

21  29 

/ 

Sens 

212061  49 

125552  37 

1255  52 

Gerst  (9  Sens) 

Saint-Clément 

10330  44 

4829  42 

48  29 

Saint-Denis 

4977  50 

2306  50 

23  07 

Soucy 

12029  84 

8505  88 

55  06 

/ 

Sergines 

' 26837  79 

12868  50 

128  69 

L 

Compigny 

7184  79 

2868 

28  68 

^ 

Pailly 

9142  94 

3921 

39  21 

Berthelin  .     .\ 

Plessis-Saint-Jeao 

9889  77 

3620  67 

36  21 

Courlon 

21361   16 

10255  17 

102  55 

j 

Serbonnes 

12371  59 

5628  50 

86  29 

{ 

y  inneuf 

21010  52 

9106  02 

91  06 

Theil 

9233  36 

3885  58 

38  86 

l 

Pont-sur-Vanne 

5631  01 

2145  22 

21   48 

MauHsson.     J 

CWgy 
Les  Sièges 

11213  93 
10163  69 

4559  75 
5328  33 

48  60 
83  28 

1 

Yareilles 

6128  03 

2491  50 

24  92 

V 

Yilliers-Louis 

4774  45 

2537 

25  37 

f 
1 

Thorigny 

16190  93 

6439  50 

64  40 

Fleurigny 

13572  27 

5262  50 

52  63 

DriroD.    .    J 

La  Chapelle-s.-Or. 

12537  55 

5611  75 

56  12 

La  Podtolle 

7311  34 

3171  50 

31   72 

/ 

St-Martin-5.-Oreu8e 

8762  82 

4532  42 

45  32 

V 

Yoisines 

12528  09 

4474  25 

44  74 

( 

Yillen.-la-Guyard 

41229  62 

18586  73 

188  87 

Champigny 

26030  72 

12984  65 

129  88 

Paillot.     .     .< 
1 

Chaumont 

12064  04 

4779  83 

47  80 

Saint-Agnan 

9449  52 

3554  50 

35  55 

YillebleTin 

15328  65 

7603  17 

76  03 

( 

Yillethierry 

13918  69 

5319  25 

83  19 

Yiiïen.-rArchev. 

30039  79 

17930  76 

179  31 

l 

Bagneaux 

9799  76 

4937  50 

49  38 

ffn  *                                               1 

Conrgenay 

13791   12 

8703  08 

87  03 

Tiiseron.  .    J 

Flacy 

7128  36 

3452  75 

34  83 

1 

Foissy 

12307  56 

6575  50 

68  76 

1 

Lailly 

11771  40 

4713  87 

47   14 

\ 

Molinons 

7687  72 

3831 

38  31 

112 


i 


NOMS 
des 

MONTANT 

PRINCIPAL 

1 

PRODUIT     1 

1 

COMMUNES. 

des  rôles 
par 

des 
quatre 

d'un  cent.  H 
additionnel  1 

PERCEPTEURS. 

commune. 

contributions. 

au  principal 

ARRONDISSKMiNT  DE  TONNERRE. 

Nuils 

9438  76 

5968  42 

59  88 

* 

• 

Aisy 

7824  17 

4617  99 

46  18 

Pilé 

Cry 

10669  33 

5789  50 

57  90 

Jaliy 

8646  71 

5325  50 

53  26 

Perrtgiiy 

5861  32 

3521 

35  21 

\ 

^Raviéros 

17799  97 

11060  50 

110  61 

. 

Ancy-!e-Fraac 

24271  40 

14419  50 

144  20 

Argenteuilf 

16507  47 

8526  50 

85  27 

Chassignelles 

8662  78 

5075  50 

eo  76 

- 

Miellc.  .    .     .  ' 

Cussy 

6311  80 

3673  50 

36  74 

bu*y 

5481   17 

2482  66 

24  83 

Sligny 

8705  17 

5353 

53  53 

ViUiers-les-Qauti 

8909  41 

5022  75 

50  23 

Cruzy 

22375  69 

13487  86 

134  88 

Gigny 

7811  50 

4441  92 

44  42 

Hugot  Jules.  ., 

Gland 

4952  41 

2722 

27  22 

) 

Pi  me  Iles 

3894  19 

2299 

22  99 

i 

Sennevoy-le-Bas 

5535  47 

3291 

32  91 

f 

Sennevoy-le-Haut 

4267  46 

2464  75 

24  65 

/ 

Fleys 

^       7433  04 

3465  50 

34  66 

Béru 

3758  13 

1681 

16  81 

\ 

Collan 

5762  74 

2257  25 

22  57 

Hardy.  .    .    .< 

1 

a 

Scrriguy 
Tissey 

5346  64 
3626  90 

2163 
1590 

21   63 
15   90 

/ 

Vézaiines 

3718  26 

1461 

14  61 

Viviers 

6213  57 

2874  33 

28  74 

\ 

Vrouerre 

6903  83 

3377  92 

33  78 

/ 

Flogny 

12435  36 

6200  67 

62  01 

{ 

Bertionil 

3202  88 

1230  50 

12  30 

\ 

Bulteaux 

8948  29 

4049  50 

40  50 

\ 

Carisey 

6837  55 

4215  91 

42  16 

1 

Guillot.     .     .<' 

Dié 

7010  81 

3808  25 

38  08 

\ 

La  Chap.-Vieille-F. 

11655  56 

6922  16 

69  22 

1 

Perce  y 

7413  30 

3883  50 

38  84 

f 

Roffey 

8157  56 

3523  42 

35  23 

*t 

l 

Troiiclioy 

5050  39 

2397  75 

23  80 

\Villier*-Vineax 

6302  91 

3506  91 

35  07 

( 

Lézinnes 

13806  78 

6818  59 

68  19 

Ancy-le-Libre 

9069  18 

4748  59 

47  49 

Raoul                 J 

Argenienay 

3859  98 

2151   66 

SI   52 

AiUvMR*          •            «.           •   C 

Pacy 

9631  42 

4268  67 

42  69 

Samboarg 

4948  98 

2233  50 

22  34 

Yireaiiz 

6309  73 

2857 

28  57 

/ 

Molay 

5362  28 

3304  25 

33  04 

• 

l 

Annay 

10450  92 

5504  25 

55  04 

1j\win                           J 

Fresnes 

2956  08 

1429  50 

14  30 

- —  .  .  .. 

Nilry 

14389  68 

9018  25 

90  18 

\ 

Poilly 

10385  02 

4264  50 

42  65 

\ 

1                                              ^ 

^  SaiDte-Verto 

7817  89 

3690  50 

86  91 

113 


f 


NOMS 

PEaCSPTEUliS. 


COMMUNES. 


Delavoix.   . 


Leffier 


Manteau. 


Blanc   . 


Ghaljan. 


/  Neuvy 
\  B rognon 
.  /  Lafison 
I  Sormery 
xSotiniaintraiii 

Noyers 

Censy 

Ghâlel-Gérard 

EiiTcy 

GriraauU 

iJouancy 

'Moulins 

Pasiliy 

Jarry 

Rujrny 

Anhonnay 

Slél  Isey 

Qniiicerot 

Thorey 

Trichey 

Villon 

STanlay 
Baon 
Goinuiissey 
Saint-Martin 
Saiiit-Vinnemer 

/Tonnerre 
(  Cheney 
lUanneoioine 
<Bpineoil 
i Junay 
f  Molosmes 
vVéziuncs 


MOiNTANT 

des  rôles 

par 
commune. 


23933  22 

7301  83 

6229  87 

17i21  98 

10730  3i 

2i806 
2308  57 
7768  37 
7i30  33 
838i  53 
2786  61 
5760  25 
32i7  25 
9i06  U 

578i  87 
10118  70 
8i29  18 
i0i9  AO 
2579  86 
2815  82 
6235  02 

10678  62 
3572 
8870  35 
6880  91 

110i2  37 

85966  39 
5ii66  01 

10185  8i 
9257  17 
386i  6i 

10697  72 
6180  68 


RÉCAPITULATION. 


PRINCIPAL 

des 

quatre 

contributions. 


Arrondissements  d'Auxerre 

Bois  de  rÉtat. 

—  Aval  Ion 

Bois  de  TÉUt. 

—  Joifçny^*^ 

Bois  de  rEUt. 

—  Sens 
Bois  de  rÉlat. 

—  Tonnerre 
Bois  dfi  rÉtat. 

Totaux. 
Bois  de  l'État. 


122€i  65 
i003  66 
2703  25 
8873  92 
5375  i2 

U765 
9i0 
iOOO  75 
i539  25 
4203  Ai 
1148  75 
2960 
1711  33 
4039 

3288  75 
5732  17 

3921  50 
1634  50 
1409 
1194 
3568  09 

6401  72 

1784 

4638 

3922  25 
5738  08 

52221  62 
2750  25 
5384  33 
4883  25 
1514  75 
5270  75 
2749 


PRODUIT 

d'un  cent, 
additionnel] 
an  principal 


1918219 

51 

892247  45 
5665  00 

659657 

61 

345872  96 
5251  00 

1470606 

33 

723452  97 
11309  00 

1168086 

61 

549878  79 
7329 

756891 

78 

407977  08 
5198  00 

5973461 

84 

2919429  25 
84752  00 

122  65 
40  04 
27  03 
88  74 
53  75 

147  65 

9  40 

40  01 

45  3$ 
42  03 
11  49 
29  60 
17  11 
40  39 

32  89 
57  32 
39  22 

16  35 

14  09 
11  94 
35  68 

64  02 

17  84 

46  38 
39  22 
57  38 

522  22 
27  50 
53  84 
48  83 

15  15 
52  71 
27  49 


8922  47 

56  65 
3458  73 

52  51 

7234  54 

113  09 

5498  79 

73  29 
4079  77 

51  98 

29194  29 
347  52 


1887 


8 


414 


VÉRIFICATEURS  DES  POIDS  ET  MESURES. 


Àrr.  d^Auxerre,   MM.  Ficatier,  vérîficat. 
T-  id.  Desforges,  vér.adj. 

—    d^AvalloD,  Geay. 


Àrr.  de  Joigfny, 

—  de  Sens, 

—  de  Tonôserre, 


MM.  Bizard. 
Bugnot. 
Lescuyer. 


CONTRIBUTIONS  INDIRECTES. 

DIRKCTION  DE  L'YONNE. 

KUE   DE  PARIS,  67. 

MM.  Gavaud,  directeur;  Huleux,  i®^  commis  ;  Mignot,  Diipuis,  Brasleret,  Rémond, 
commis  de  direction  ;  Tapin,  surnuméraire. 

INSPECTION  DU  DÉPARTEMENT. 

MM.  Guiraudet  et  Baretti,  inspecteurs,  en  résidence  à  Auxerre. 

ARRONDI8SEHBNT  d'auxbrrb. 

Bureaux  et  entrepôt  des  tabacs:  rue  de  Paris,  i36. 


Lavall.irt,  receveur  principal,  enirep. 

Service  Aelif, 

Beaume,  contrôleur  à  Auierre. 
Caujoiie,  Breuillé  £,,  M&rnot,  Breuillé  A., 

commis  à  Auxerre. 
Oudot,  Roques,  surnuméraires. 
Hanriot,  receveur  à  cheval  de  la  banlieue. 
Bourgeois,  commis  prînc.  à  cheval,   id. 
Vollet-Bert,  receveur  à  cheval  à  Chablis. 
Bornât,  com.  princip.  à  cheval      id. 
Seillé,  receveur  à  cheval    à  Courson. 
Guigoabert,  com.  princ.  à  cheval     id. 
Morisset,  recev.  à  cheval  à  St-Florentin. 
Garnier,  comm.  princ.  à  chev.        îd. 
Enfer,  receveur  h  cheval,  à  St  Sauveur. 
Dellac,  com.  princ.  à  che?.  id. 

Paupert,  receveur  à  cheval  à  Tou^y. 
Conort,  commis  princ.  à  chev.,  id. 
Fromonot,  recev.  à  cheval  &  Vermenton. 
Kouquier,  com.  principal  à  cheval     id. 


Garantie  des  matières  d'or  et  di' argent. 

MM.  Beaume,  contrôleur  de  garantie. 
Lavallard,  recev.  ;  Monceaux,  essayeur. 

Service  des  Octrois. 

MM.  Bouvret,  préposé  en  chef,  à  Au- 
xerre; Caillaux,  brig.idier;  Courtois,  sous- 
brigadier;     Grenois,     Besanger,    Jacob, 
Girard,  Flogny,  Mutelle,  surveill. 
Chasseigne,  receveur  à  Tabattoir. 
Girault,  receveur,  bureau  de  Monéteau. 
Boudin,        id.  id.      de  Toucy. 

id.      de  la  Tournelle. 

id.      de  Paris. 

id.      de  Vallan. 

id.      de  Lyon. 

id.      d'Eglény. 

id.      de  Darnus. 

ifl.      de  Coulanges. 

id.      de  Vaux. 

id.      gare  St- A  maire. 

id.      des  Moreaax. 


Pont, 

id. 

Morin, 

id. 

Boulé, 

id. 

iMaison, 

id. 

Bourgoin, 

id. 

Du  pré. 

id. 

Suriigue, 

id. 

Berlhelot, 

id. 

Paquet, 

id. 

Vincent, 

id. 

SOUS-DIRECTION  DE  JOIGNY. 

M\1.   Boitouzet,  sous-directeur;    INar'don,  Roques,   commis  de  sous  *  direction  ; 
Rabuat,  surnum.,  pour  les  arrondissem.  de  Joigny  et  de  Sens,  résidant  à  Joigny. 

ARRONDISSBNBNT  DE  JOIGNY. 

Vigourous,  recev.  pr.  enirep.  à  Joigny. 

Service  Actif- 

Balault,  receveur  à  cheval  à  Aillant. 
Moreau,  com.  princip.  à  cheval     id. 
Chalumeau,  receveur  à  cheval  à  Brienon. 
Roger,  commis  principal  id. 

Capelle,  receveur  à  cheval  à  Charny. 
Coffre,  romm.  princ.  â  cheval      id. 
Charpentier,  recev.  à  cheval  à  St-Fargeau. 
Cbapillon,  com.  pr.  h  chev.  id. 

Samain,  rec.  à  chev.  à  Yillen.-s-Yonne. 


Hivert,  com.  pr.  à  cheval,  à  Villen.-s.-Y. 
Leblanc,  commis  principal  à  Joigny. 
Oudot,  commis  à  Joigfny. 
Souiller,  surnuméraire. 

Service  des  Sucres, 

Fardet,  com.  pr.  a^  cl.  chef  de  service  à 

Brienon. 
Salin  et  Picotin,  commis  de  i'*  classe^  à 

Brienon. 
Auzias,  préposé. 


115 


^RROllDIgSKMKVT  DB  SBHS 

M*  Leroy,  receveur  «ntreposeur  à  Sens. 

Service  Actif. 

Beordeley,  commis  princ,  chef  de  postO) 

à  Sens. 
Maille,  Tliiebault,  commis. 
Hugot;  rec.  à  ehçral  à  l^on(- sur- Yonne. 
Le  MeOjCom.  priocip.  achevai         id. 
Rémond,  receveur  à  cheval  à  Tborigny. 
Bobinet,  comm.  prînc.  à  chev.,      id. 
Favier,  receveur  à  cheval  à  St-Valérien. 


Lenfant,  corn,  prine.  k  chev.,  3t-Valériep. 
Belbennlt,  rec.  &  cheval  à  Villeii.-rAroh. 
Letarouilly)  commis  princ.  achevai    id. 

Service  de  V  Octroi. 
MaD&;eroatin,  prép.  en  chef  de  Poct.deSens. 

Vie,  Créveau,  Fontaine^  Vallet,  Robin, 

Nézondet,  receveurs  à  Sens  ; 
Delagneau,  Brun,  Marutle,  Sabard,  Don- 

neau,  surveill.  ambul.  à  Sens. 


SOUS-DIRECÏION  DE  TONNERRE. 

MM. Garon,  sous-directeur;  Deray,   commis  principal;  Rousseau,   surnuméraire 
pour  les  arrondissements  de  Tonnerre  et  d^A  vallon,  résidant  à  Tonnerre. 

ARRONDISSBMBNT  DB  TO?(NBBBB. 

Foing,  reeev.  pripc.  entrepôt,  à  Tonnerre. 

Service  Actif. 
Nourrit,  commis  principal,  chef  de  poste 

à  Tonnerre. 
MoUsrd,  commise  Tonnerre. 
Boilley,  reeev.   à  ch.   à  Aney-le-Franc. 
Gcay,  commis  prine,  h  cheval  id.       I 


Schneider,  receveur  h  cheval  à  Tonnerre. 
Gbandellier,  com.princ.  à  ch.  à  Tonnerre. 
Fourcault,  receveur  à  cheval  k  Noyerç. 
Carré,  com.  prine,  k  chev.  à  Noyerf. 

Service  des  Distilleries 
Guignard,  commis  principal  ;  Bispail  et 
Raffy,  préposés. 


ARK0NDI8SB1IENT  D'AYALLON. 


Charles,  reeev.  entrep.  à  Avallon. 
Michel,  commis  principal  à  Avallon. 
Algrain,  commis  à  Avallon. 
Deinontrond,  receveur  à  cheval  à  Tlsle. 
Lao-Auyo,  com,  princ  à  cheval  à  Plsle. 


Chabre,  rec.  à  chev.  h  Quarré-Ie8*Tombes. 
VioUon,  comm.  princ.  à  cheval    id. 
Vernois,  receveur  à  eheval  à  Véielay. 
Colin,  commis  prine.  à  cheval,  id. 


ENREGISTREMENT  ET  DOMAINES. 

MM.  Péan  Lacroix,  directear  du  département;  Fournier,  inspecteur;  Lefèvre, 
receveur-rédacteur  ;  Balbon,  garde-magasin,  contrôleur  de  coraptamlité  ;  Mauricard, 
timbreur  ;  GuiUou,  commis  d*ordre  ;  Adam  et  Riant,  expéditionnaires. 

Coulanges^Ia-Vineuse,  Boulîgeon. 
Coulanges-sur-Yonce,  Faure. 


SOUft-niSPECTEURS  ET  YÉRIFICATEURS 


MM.  DesnoyerB,  flous-inBpect,  à  Auxerre. 
Balle,  id.       à  Avallon. 

fiégis,  id.       à  Sens. 

Diolot,  id.       à  Tonnerre. 

'Willaume,        id.       k  Joigny. 

G0K8ERYATEUR8  DBS  BYPOTHàQDES 

MM.  Chabert,  à  Auxerre. 
Bué,  à  AyrIIod. 
Istria,  a  Joigny. 
JuUien,  à  Sens. 
Reydellet,  à  Tonnerre. 

REGBYEURS 

Arrondissement  d* Auxerre. 

Auxene ,  Dutet,  reeev.  de  Tenregistr.  des 
actes  civils,  sous-seinss  privés  etsucce^s. 
—  Dttverger^  reeev.  de  Venregistremeiit 
des  actes  judiciaires  et  des  domaines. 

Chiblis,  Teyssendier. 


Courson,  Lubin. 
Ligny,  Tellecey. 
Samt-Florentin,  Béai. 
Saint-Sauveur,  Marchant 
Seignelay,  Régnier. 
Toucy,  Decornet. 
Vermenton,  Richard. 

Arrondissement  d^ Avallon, 

Avallon,  Vialet. 
LMsIe,  Canquoin. 
Guillon,  Lemaltre. 
Quarré-Ies-Tombes,  Jacquet. 
Vézelay,  Habert. 

Arrondissement  de  Joigny. 
Alliant,  Parifot. 
Blénean,  Marchon. 
Brienon,  Peyroulx. 
Cerisiers,  Pillion. 
Gbaray^  Prunier. 


116 


Joigny  (actes  jdic.)»  Niepce. 

—  *     actes  civils),  Maiseau. 
Salnt-Fargeau,  Vallée. 
Saint-Julien  du  Sault,  Basinet. 
Yilleneuve-sur- Yonne,  Demousseaux . 

Arrondissement  de  Sens. 

Chéroy,  De  Giacx)moni. 

Ponl-iur-  Yonnd,  Boizard. 

Senz,   Popclin,  receveur  de  l'enrcg.  des 

actes  civils,  sous-seings  privés  et  succès. 
Berriaud,  receveur  de  renregislremcnt  des 

actes  judiciaires  et  des  domaines. 


Sergines,  Esbrayat. 
Villeneuve-rArch.,  Fouard. 

Arrondissement  de  Tonnerre 
Ancy-lfc-Franc,  Duprc. 
Cruzy,  Poirson. 
Flogny,  B  ludier. 
Noyers,  Gultton. 
Tonnerre,  Aldebert  (enreg*  et  domaines). 

SURNUiMÉKAlRES. 
Koupillard/à  Auxerre  ;  Leduc,  à  Avallon  ; 

N ,  à  Joigny;  Tourrel,  à  Sea.'};   Es- 

c  bai  lier,  à  Tonnerre. 


EAUX  ET  FORÊTS. 

8»  CONSERVATION. 
M.  Pruvost  de  SauUy,  conservateur  à  Troyes. 

INSPECTION   D'AUXERRE. 
MM.  FoRTUNET,  inspecteur  à  Auxerre. 


GoupillCî«u,  inspecleur-a<lioint,à  Auxerre. 

Fauconnier,  brigadier  sédentaire,  attaché 
au  bureau  de  l'inspecteur.  ' 

Leroy,  garde  {.énérai  à  Couianges* sur- 
Yonne. 

INSPECTION  D'AVALLON. 

Picard,  inspecteur  à  Avallon. 
N  . ..,  inspecteur-adjoint,  ù  Avallon. 
Pari  son,  b  igadier  sédentaire,  attaché  au 
bureau  de  l'inspecleur. 


INSPECTION  DE  SENS. 

De  Taillasson,  inspecteur  à  Sens. 

De  Patornay,  inspecteur-adjoint,  à  Sens. 

Gerbais,   garde    sédentaire,    attaché    au 

bureau  de  l'inspecteur. 
Babinet,  garde  général  à  Joigny. 

INSPECTION  DE  TONNERRE. 
Le  Tcllier,  inspecteur  à  Tonnerre. 
Béthery  de  La  Brosse,  inspecteur-adjoint, 

à  Tonnerre. 
Brouillard,  brigadier  sédentaire,  attachéau 

bureau  de  l'inspecteur. 
Conrad,  garde  général,  à  Ancy-lc- Franc 


POSTES  ET  TELEGRAPHES. 

DiRECTiox  DE  l'Yoxne  :  Rue  Paul-Armandot,  1  bis. 

MM.  MoRiN,  directeur;  Savin,  inspecteur;  Mahé  de  la  Vilîeglé,  sous-inspec- 
teur ;  Lambert, Charrue,  Delamour,  Papou  et  Ravauit  commis  de  direction  ;  Mares- 
ché  et  Loiseau,  brigadiers-facteurs. 

SERVICE    DES   POSTES 

Bureau  d'Auxerre.  —  MM.  Goutzv\'iller,  recev.  princip.  des  deux  services;  Lallemcnt, 
commis  principal;  Goussot  L.,  Goussot  J.  et  Descottes,  commis;  Thomas,  Mor- 
vant,  Faucon  et  Martin,  surnuméraires;  Geste  et  Lecœur,  gardiens  de  bureau. 

Les  bureaux  de  poste  où  est  installé  le  télégraphe  sont  marqués  d'un  7". 


Arrondissement  d' Auxerre, 
Audryes,  M.  Privot,  t'acleur  boîtier. 
Appoigny,  r,  Mlle  Pacot,  receveuse. 
Arcy-sur-Cure,  Mme  Brossier,  receveuse. 
Chablis,  T,  M.  Chameau,  receveur. 
Chailley,  7\  Mlle  Vimont,  receveuse. 
Champs,  Mme  liesnard,  receveuse. 
Cheny,  7",  Mlle  Ferdijon,  receveuse. 
Coulanges-la-V.,  7',  Mme  Vincent,  recev. 
Coulanges-s-Y.,  J,  M"'  Chesue,  receveuse. 
Courson,  7".  Mme  Mathieu,  receveuse. 
Gravant,  Mlle  Mandron,  receveuse. 
Druyes,  Mlle  Labelle,  receveuse. 
Etais,  M.  Roblin,  l'acte ur-boUier. 
Hér>,  r,  Mlle  Pain,  receveuse. 
Leugny,  M.  Adry,  facteur-boîtier. 
Ligny,  r,  Mme  Anis,  receveuse. 


Mailly-Châleau,  r.  M»*  Couturier,  recev. 
Migé,  r,  MmeMarmagne,  receveuse. 
Monéteau,  Mlle  Houruux,  receveuse. 
Montigny,  Mme  Lebreton,  receveuse. 
Mout-Sl-Sulpice,  T,  MlleClerget,  recev. 
Ouanuc,  7\  Mlle  Boisseau,  receveuse. 
Pontigny,  M  lie  Preslat,  receveuse. 
Pourrain,  Mme  Gilles,  receveuse. 
Saint-Bris,  7",  Mlle  ftlathieu,  receveuse. 
St-Florenlin,  7\  M.  Guirabert,  receveur, 
SI  Sauveur,  7*,  M"«  Brunot,  receveuse. 
Seignelay,'*  1\  Mme  Hugot,  receveuse. 
Thury,  7',  M.  Lasseron,  receveur. 
Toucy,  J,  M.  Cognié,  receveur. 
Treigny,  7,  Mme  Bernot,  receveuse. 
Vermenton,''  1\  Mlle  Rozé,  receveuse. 
Vinceiles,  Mlle  Mouchot,  receveuse. 


117 


Arrondissement  d'Àvedlon. 
ÀTallon,  r,  M.  Pêrrel,  recer.,  Toalouse, 

commis  auxiliaire. 
Châtei-Ccnsoir,  Mme  Loup,  receveuse. 
Chastellux,  M"^  Tanière,  receveuse. 
Cossy-l-Forges,  T,  MlleForlin,  rccev. 
Gnillon,  T,  Mme  Boulanger,  receveuse. 
L'IsIe-s-1-Serein,  T,  Mlle  Manchel,  recev, 
Lucy-le-Bois,  Mile  Araiot,  receveuge. 
Qoarré-l-Tombes,  r,  Mlle  Panier,  recev. 
Senoizelles,  Mme  Thomas,  receveuse. 
Vé^eiay,  r,  Mlle  Dupuy,  receveuse. 

Arrondissement  de  Joigny. 

Aillant,*  r,  Mlle  Diard,  receveuse. 

Arcès,  r,  Mme  Mortier,  receveuse. 

Bassou,  3r,  Mme  Maury,  receveuse. 

Bléneau,  T,  Mme  Ghambon,  receveuse. 

Brienon,  T,  Mlle  Berlhiot ,  receveuse. 

Bu8S3r-én-Olhe,  r,  Mlle  Chardon,  recev. 

Cerisiers,  T,  Mme  Troullel,  receveuse. 

Cézy,  T,  M"*  Schuyten,  receveuse, 

Chaiiley,  Mlle  Vimont,  receveuse. 

Champignelles,r,Mme  Brunoi,  receveuse. 

Charny,  r,  Mlle  Ciayeux,  receveuse. 

Dixmont,  Mlle  L<^;ier,  receveuse. 

Fleury,  T,  Mlle  Caron,  receveuse. 

P^[  MM.   Dard,  receveur  des  Postes  et 

Télégr.  ;  Ghev:iliier,  Jussut,  com- 

I    mis;  Chevance  et    Coulon,    cotfi- 

'    mis  auxil.,  Dumont,  gard.  de  bur. 

Guerchy,  T,  Mlle  Treille,  receveuse. 

l^a  Ferlè-Loupière,  T,  Mme  Anis,  recev*, 

Laroche  (Sl-Cydr.),  T,  M"«Villard  recev, 

Lavau,  r,  MlleLedieu,  receveuse. 

Mézilles,  ST,  Mile  Pezières,  receveuse. 

Bognv,  Mme  Morey,  receveuse. 

Sl-Aubin-Ch.-Neuf,  J,  M.  Ribière,  recev. 

Si-Fargeau,  J",  M.  Lassausaie,  receveur. 

Si-Julien-du-S.,  Mme  Huck.  receveuse 

Senan,  M.  Bétrix.  tacteur-Doltier. 

Sépeaux,  Mlle  Barbe,  rec<»veuse 

Villcfranche-Sl-Phal,7',  Mlle  Barbe,  recev. 


CD' 

0 


ao 

e 


Villeneuvc-8ur-Y.,  J,  M.M.  Boudet,  recev., 

Sarcey,  surnum.,  Jotte,  commis  auxil. 
Villevallier,  M.  Dumônt,  receveur. 
Yilliers-S.-Beaolt,  r,Mme  Roudault,recev. 

Arrondissement  de  Sens. 

Cbampigny,  T,  Mlle  Rouellat,  receveuse. 

Cbéroy,  7,  Mlle  SaU aire,  receveuse. 

Gourion,  T,  Mlle  Martin,  recev.  (créat^. 

£griseIle-le-B.,  Mlle  Fauche,  receveuse. 

Mala\-le-Grand,  Mlle  Fort,  receveuse. 

Pont-s-Yonne,  Mlle  Lamurée,  receveuse. 

Sl-Maurice-R.-H.,  T,  Mlle  Guèret.  rec. 
MM.  Roesch,  recev.;  MiHon,  commis 
principal;  Quatre,  Mirguet,  Bre- 
ton et  Cornette,  commis;  Durand 
et  Besnard,  gardiens  de  bureau  ; 
Riant,  l-eccard,  commis  auxiliaires  ; 
Longuet,  facteur-surveillant. 

Serbonnes,  Mme  Gerdy,  receveuse. 
Sergines,  ST,  M.  Transy,  receveur. 
Saint- Valérien,  T,  Mme  Laumonier,  recev. 
Theil,  MlieBe.iUjard,  receveuse. 
Thorigny,  7,  Ml  le  Dusuzeau,  receveuse. 
Valéry,  T,  Mlle  Dusausoy,  receveuse. 
WM'Archevéque,  T,  Mlle  Villiers,  recev. 
WMa-Guyard,  Mme  Préau,  receveuse. 
Véron,  7,  Mme  Marchai,  receveuse. 

Arrondissement  de  Tonnerre. 

Aisy,  Mlle  Bablot,  receveuse. 

Ancy-le-Fr.,  Al.  Dosnon,  receveur. 

Cruzy,  T,  Mme  Hérault,  receveuse. 

Flogny,  Ty  ^iIle  Bayard,  receveuse. 

Neuvy-Sautour,  7",  M.  Boisseau,  recev, 

Lézinnes,  Mme  Guicbard,  receveuse. 

Noyers,  Mlle  Larbouillat,  receveu.se. 

Nuits,  r,  Mme  Paupert,  receveus  . 

Rivières,  Mlle  Roui  et,  receveuse. 

Tanlay,  Mlle  Dupille,  receveuse. 

Tonnerre,  M.  Bernard,  recev.  des  P.  et  T.; 
Pfeifl'er  et  Reynard,  commis;  Micas  et 
Bouix,surnum*ér.;Th!ney,commig  auxi- 
liaire; Bournazel,  facteur  surv. 


SERVICE  TÉLÉGRAPHIQUE. 

BoRKAu  d'Auxerre  :  Rue  Dampierre,  7.  —  MM.  Granet,  comrmis  principal  ; 
Peyron,  Vinot,  Plessis,  Salgues,  Vuillemot,  commis  ;  Petiot  et  Ravaire,  commis 
auiiliaires  ;  Portallicr,  facteur  surveillant  ;  Duplant  et  Gérant,  facteurs  auxiliaires. 

Les  bureaux  d'Auxerre,  Sens,  Tonnerre.  Joigny.  Avallon,  St-Fargeau  et  Villeneuve- 
sur- Yonne  sont  ouverts,  i)our  la  correspondance  des  dépêches  privées,  tous  les  jours 
y  compris  fêtes  et  dimanches,  de  7  heures  du  matin  à  9  heures  du  soir,  depuis 
le  !«' avril  jusqu'au  1"  octobre,  et  de  8  heures  du  matin  à  9  heures  du  soir,  de- 
pois  le  l"  octobre  jusqu'au  1*"^  avril. 

Les  bureaux  n'acceptent  pas  les  dépêches  de  nuit. 

BUREAUX  MOiXICIPAUX  NON  FUSIONNÉS.  —  EMPLOYÉS  CHARGÉS  DU  SERVICE 

TÉLÉGRAPHIQUE  SEULEMENT. 

MM.  Boussard,  à  Ancy-le-Franc  ;  Garnier,  à  Noyers  ;  Gullet,  à  Pont-sur- Yonne  , 
Mme  AKisey,  à  Ravières ;  GagnanI,  à  Sl-Julien-duSault. 

Ces  bureaux  sont  ouverts  de  9  b.  du  matin  à  midi,  de  2  h.  à  7  h.  du  soir;  le  di- 
manche: de  8  b.  1/2  à  9  h.  1/2  du  matln^  de  5  à  6  h.  du  soir. 


118 


Gares  ouvertes  à  la  télégraphie  pHvée  : 

Cherailly,  Châtel-Censoir,  Grayant  Laroche,  Mailly-la-Ville^  Villeneuve-la-Guyard, 
Theil,  Chigy,  l^es  Sièges^  Malay-Ie- Vicomte,  Monéteau ,  Sermizelles,  Ârcy,  ftnbligny, 
Villeneuve-la-Dondagre,  Savigny,  Vincelles  et  33  écluses. 

SERYIGB  TECHNIQUE. 

MM.  Rémond,  inspecteur  ;  Pemet,  commis  principal  â  Auxerre  ;  Habert,  chef-sur- 
Yelliant;  Cartier,  Petit  et  Genty,  surveillants;  Ghouard,  Jeangneaa,  Latroyc,  Michaut, 
Collas,  ouvriers. 


SECTION  VU. 

PONTS  ET  CHAUSSÉES. 

M.  Bertin  O  ^,  inspecteur  général,  à  Douai. 
H.  B.  DE  M48  ^,  ingénieur  en  chef  du  département,  rue  de  Coulanges,  17,  à  Auxerre- 

SERVICE  ORDINAIRE 
1"  Routes  nationales: 


N*  5.  De  Paris  a  Genève  par  Montereau, 
Villcneuve-la-Guyard,  Champigny,  Ville- 
manoche,  Pont-sur-Yonne,  Saint-Deuis, 
Sens,  Mâlay-le-Roy,  Theil,  Vaumort, 
Arces,  Ayrolles,  Samt-Florentin,  Ger- 
migny,  Percey,  Flogny,  Tronchoy, 
Cheney,  Dannemoine,  Tonnerre,  Lé- 
zinnes,  Ancy-le-Franc,  Fulvy,  Nuits, 
Aisy,  Montbard  et  Dijon. 

N*  5  bis.  De  Sens  à  Saint-Florentin  par 
Rosoy,  VîUeneuvp-sur-Yonne,  Armeau, 
Villevallier,  Villecien,  Saint-Aubin, 
Joigny,  Laroche,  Esnoti  et  Brienon. 

N»  6.  De  Paris  à  Chambéry  par  Joigny, 
Epineau-les-Voves,  Bassou,  Appoigny, 
Auxerre,  Champs,  Vincelles,  Gravant, 
Vermenion,  Reignj,  Lucy-sur-Cure, 
ArcY-sur-Cure,  Samt-Moré,  Voulenay, 
Sermizeites,  AVallon,  Cussy-les-Forges, 
Sainte-Magiiance  et  Rouvray. 


"N"  60.  De  Nancy  à  Orléans  par  Troyes, 
Villeneuve  -  l'Archevêque  ,  Molinons, 
Foissy,  Sens,  Paron  et  Gourtenay. 

N*  65.  De  Neufchâteau  à  Bonnv-sur-Loire 
par  Chàtillon-sur-Seine,  Laîgnes,  Pi- 
melles,  Tanlay,  Tonnerre,  Fléy,  Cha- 
blis, Poinchy,  Beines,  Auxerre,  Ville- 
fârgeau,  Pourrain,  Toucy,  Mézilles, 
Saint-Fargeau  et  Lavau. 

N»  77.  De  Nevers  à  Sedan,  par  ClamecT, 
Coulanges-sur-Yonne,  Courson,  Gy- 
Lévêque,  Vallan,  Auxerre,  Villeneuve- 
Saint -Salves,  Montigny,  Pontigny, 
Saint  -  Florentin,  Neuvy  -  Sautour  et 
Troyes. 

NM51.  De  Poitiers  à  Avallon,  par  Cla- 
mecy,  Dornecy,  Ghamoux,  Vézelay, 
Asquins  et  Blannay. 

Longueurs  des  routes  nationales  dans  le 
département,  528  kil.,  354  met. 


BUREAUX  DE  l'iNGÉNIEUR  EN  CHEF 

MM.  Boivin,  conducteur,  chef  de  bureau  ;  Dumont,  conduct.  ;  Simonnin,  employé 
secondaire,  comptable. 

Le  département  est  divisé  en  trois  ^arrondissements  dlngénieurs  ordinaires,  ainsi 
qu'il  suit  : 


ARRONDISSES! ENT  DU   NORD. 

M.  BonneaU;  ingénieur  ordinaire  à  Sens, 
rue  St-Pierre-le-Donjon,  9. 
Bureau, 

MM.  Jannin,  conducteur,  comptable. 
Charles,  empl.  sec,  com.  d'ordre. 

Service  actif, 

MM.  Millard,  conducteur  à  Sens. 
Martin,  conducteur  à  Joigny. 

Cet  arrondissement  comprend  les  routes 
nationales  : 
N*  5.  De  la  limite  de  Seine-et-Marne  à  la 

borne  kilomélr.  n"  150,  près  AvroUes. 
N*  S  bis.  De  Sens  à  St-Florentin,  entière. 
N«  60.  de  Nancy  à  Orléans,  entière. 


ARRONDISSBUENT  DU  SUD-OUEST 

M.  Rossignol,  ingénieur  ordin.,  à  Auxerre, 

rue  des  Ballets,  22. 

Bureau. 
M.  Paire,  conducteur,  chef  de  bureau  ; 

Petit,  employé  secondaire,  comptable. 

• 

Service  actif, 
MM.  Dillenseeçer  et  Pourrière,  conduct.  à 
Auxerre;  Milloii,  cond.  à  St-Florentin. 

Cet  arrondissement  comprend  les  routes 
nationales  : 

No  5,  depuis  la  borne  kilomét.  150  près 
Avrolles jusqu'à  laborne  180 près £pi- 
neuil. 

N*  6,  depuis  Joigny  jusqu'à  la  borne  ki- 


U9 


lométrique  n*  170,  au-delà  d'Auxerre. 

N*  65.  Depuis  le  pont  d'Auxerre  juqu'à 
la  limite  du  Loiret. 

N**  77.  Depuis  la  limite  de  la  Nièvre  jus- 
qu'à celle  de  l'Aube. 

ARRONDISSEMENT  DU  SUD-EST. 

M.  de  Pulligny,  ingén.  ordin.,  à  Auxerre, 
rue  Neuve,  12. 

Bureau. 

MH.  Farcy,  conducteur,  comptable. 
Allouis,  employés  second.  Bourgoin. 
Service  actif. 

MM,  Mercier,  conducteur  à  Tonnerre. 


Offroy,  conducteur  à  Auxerre. 
Labalte,  conducteur  à  Avallon. 

Cet  arrondissement  comprend  les  routes 
nationales  : 

N"  5.  De  la  borne  kilométrique  n**  150  à 
la  limite  de  la  CAteHl'Or. 

N"  6.  De  lé  borne  kil.  n*  170,  près  Au- 
xerre, à  la  limite  de  la  Côte-d  Or. 

N-  63.  De  la  limite  de  la  Côle-d'Or  à  la 
jonction  avec  la  route  n»  6,  près  Auxerre. 

N*  151.  Entière.  Depuis  la  limite  de  la 
Nièvre  jusqu'à  Avallon. 


2°  Service  hydraulique,  comprenant  : 

i*  La  surveillance  et  la  réglementation  des  rivières,  ruisseaux  et  tous  autres  cours 
d'eau  non  navigables  ni  flottables,  ainsi  que  de  toutes  les  usines  établies  sur  ces  cours 
d'eau.  -—  2«  La  police,  le  curage  et  l'amélioration  de  ces  mêmes  cours  d'eau.  —  3"*  Les 
irrigations,  drainages,  dessèchements,  etc. 

Un  décret  du  14  novembre  18ki  a  fait  passer  le  service  hydraulique  des  attribu- 
tions du  Ministre  des  Travaux  publics  dans  celles  du  Ministre  de  l  Af^riculture. 

Néanmoins,  le  département  des  Travaux  publics  conserve  les  attributions  ci-après: 
Sur  les  canaux  et  cours  d'eau  du  domaine  public.  —  Concession  de  prise  d'eau  de 
toute  nature,  Règlements  d'eau  d'usine.  Partages  d'eau,  Règlements  de  barrages, 
Etudes  de  distribution  d'eau  dans  les  villes  et  l^s  communes.  Épuration  des  eaux 
d'égouts.  Travaux  d'aménagement  des  eaux  exclusivement  destinés  à  l'alimentation 
ou  à  l'amélioration  des  canaux  et  des  cours  d'eau  du  domaine  public. 

Les  ingénieurs  et  les  Conducteurs  des  ponts  et  chaussées  du  service  ordinaire  sont 
chargés  de  l'instruction  de  toutes  It-s  affaires  ressortissant  au  service  hvdraulique, 
^w  les  cours  d'eau  non  navigables  ni  flottables  du  département,  chacun  àans  reten- 
due de  Tarrondissement  ou  de  la  subdivision  correspondant  aux  routes  nationales 
dont  la  surveillance  lui  est  confiée. 


3*  Pèche.  —  Étahlissemenls  insalubres  ou  dangereux. 

Les  ingénieurs  et  les  conducteurs  du  service  ordinaire  sont  en  outre  chargés, 
chacun  dans  la  région  correspondante  au  service  hydraulique  qui  leur  est  confiée, 
du  service  de  la  pêche  dans  les  cours  d'eau  non  navigables  ni  flottables  et  de  l'ins- 
truction de  toutes  les  affaires  concernant  les  établissements  insalu!)res,  incommodes 
ou  dangereux,  telles  que  créatiou  d'usines,  installation  d'ateliers,  ouverture  de  ma- 
Sasins  de  dépôts,  etc. 


SERVICE  D'ÉTUDES  ET  DE  CONSTRUCTION 

DES  LIGNES  FERRÉES. 

{%•  Inspection.  --  M.  Ricour  ^,  inspecteur  général  à  Paris. 

lignes  d'Auxerre  à  Gien,  de  Triguères  à  Clamecy,  d' Avallon  à  Nuits-sous-Ravières , 

d'Auxerre  à  St-Florentin.  < 

M.  Lethier,  *fif,  ingénieur  en  chef,  à  Auxerre,  tue  Bourneil,  26. 

Bureau  :  MM.  Ficatier,  conducteur  principal,  chef  de  bureau,  rue  des  Lombards.  10; 
Renvoizé,  commis  d'ordre,  rue  de  Paris^  120  ;  Chaillier,  agent  temporaire  comptable  ; 
Thlttey,  Bonnet  et  Pichon,  employés. 

I  l•^  —  LIGNE  d'Auxerre  a  giex. 

M  Clért,  ingénieur  ordinaire  à  Clamecy  (Nièvre). 
Bureau  :  M.  Mollaret,  agent  temporaire  à  Clamecy. 
Service  actif  :  M.  Comte,  à  Gien. 

M.  Rossignol,  ingénieur  ordinaire  à  Auxerre, 


I 


120 

Seniee  actif:  M.  Raoul,  conducteur  à  Auïcrre  ;  Château,  conducteur  à  Pourrain. 

2  2.  —  LIGNE  DE  TRIGUÈRES  A  CLAMECT. 

M.  Rossignol,  ingéniear  ordinaire  à  Âuxerre. 
Bnreau  :  M.  Prestat»  agent  temporaire,  comptable. 
Service  actif  :  MM.  Dupaquier,  conducteur  a  Toucy. 

M.  Clért,  ingénieur  à  Olamecy. 

Bureau  :  M.  Gannien  employé  secondaire,  commis  d'ordre. 

Service  actif  :  Renard,  conducteur  à  Andryes. 

8  3.  —  LIGNE  d'à  VALLON  A  NUITS-SOUS-RAVIÈRES. 

M.  N. .  .,  ingénieur  ordinaire  à  Auxerro. 

Bureau  :  MM.  Meneau,  conducteur,  chef  de  bureau  ;  Luzy,  conducteur  à  Auxerre  ; 
Renaud,  emplové  secondaire.  . 

Service  actif':  MM,  Mercier,  conducteur  à  l'Isle  ;  Morisot,  employé  secondaire  à 
risle;  Talesausse,  employé  secondaire  à  Avallon  ;  Salles,  conducteur  à  Nuits-sous- 
Ravières. 

8  4.  —  LIGNE  d'aUXEBRE  A  ST-FLORENTLN. 

M.  N..  .,  ingénieur  ordinaire  à  Auxerre. 

20»  InsjHtction,  —  M.  Doniol,  inspecteur  général. 

Lignes  de  Bourges  à  Gien  et  d* Argent  à  ïïeaune-la-Rolanâe, 

M.  Letbier,  ingénieur  en  chef  à  Auxerre,  rue  Bourneil,  26. 
Bureau  (voir  ci-dessus). 

2  1.  —  LIGNE  DE  BOURGES  A  GIEN. 

M.  Rossignol,  Ingénieur  ordinaire  à  Auxerre. 

Bureau  :  MM.  Parisot  Lenoir,  Monloup,  agents  temporaires. 

Service  actif  :  Barthélémy,  à  Bourges  ;  Raimbault,  conducteur  à  Gien  ;  Philippe, 
conducteur  à  Bourges  ;  Martin,  employé  secondaire  à  Argent  ;  Cassier,  agent  tempo- 
raire à  Poilly  ;  Jobin  et  Boudin,  agents  temporaires  à  Gien  ;  Aubr>,  Richard, 
Sanglé,  Poulin,  Jacquemain,  conducteurs  à  Gien. 

g  2.  — -  LIGNE  d'argent  A  BEAUNE. 

M.  Mabilat,  conducteur  faisant  fondions  d'ingénieur,  à  Orléans. 
Bureau  :  MM.  Boulard,  conducteur,  chef  de  bureau  ;  Martin,  employé  secondaire; 
Thomas,  Chopin,  conducteurs  à  Orléans. 

^  CONTROLE   DE  I.  EXPLOITATION   DES  CHEtfINS  DE  FER  P.-L.-M. 

>  MM.  De  Labrv,  ingénieur  en  chef,  r.  de  Varennes,  51,  Paris;  Potreau,  ingénieur 

\  ordinaire,  rue  du  Rocher,  59,  Paris  ;  Leau,  conducteur^  à  Auxerre. 

CHEMIN  DE  FER  d'intëRÊT  LOCAL.  —  Ligne  de  Laroche  à  VUle-sur-Serein, 

Cette  ligne,  déclarée  d'utilité  publique  le  17  janvier  1885.  sera  à  voie  unique  de 
un  métré  de  largeur  ;  elle  partira  de  la  station  de  Laroche  sur  le  chemin  de  fer 
P.-L  -M.,  passera  près  de  Beaumont  et  suivra  la  vallée  du  Serein  jusqu'à  Tisle-sur- 
Serein,  où  elle  se  raccordera  avt;c  la  lijgne  d'A vallon  à  Nuits-sou8-Rav;ères. 

Elle  a  été  concédée  à  la  compagnie  de  chemins  de  fer  départementaux,  dont  le 
sié^e  est  à  Paris,  avenue  de  l'Opéra,  20,  et  doit  être  livrée  à  l'exploitation  dans  un 
délai  de  trois  ans  à  dater  de  la  loi  déclarative  d'utilité  publique. 

Contrôle  de  la  construction,  —  MM.  B.  de  Mas,  ingénieur  en  chef  à  Auxerre,  rue 
deCoulanges,  17;  de  Pulligny,  ingénieur  ordinaire  à  Auxerre,  rue  Neuve,  12;  Ros- 
bignol,  ingénieur  ordinaire  à  Auxerre,  rue  de.<  Ballets,  22  ;  Courtine,  conducteur 
principal  à  Tonnerre;  Labalte,  conducteur  à  Avallon;  Miilon,  conducteur  à  Saint- 
Florentin;  OfiTroy,  conducteur  à  Auxerre, 

SERVICE  DU  CANAL  DE  BOURGOGNE 

Ingénieur  en  chef,  M.  Foxtaine,  à  Dijon. 

Ingénieur  ordinaire,  1"*^  arrondissement,  M.  Bureau,  conducteur  principal  faisant 
fonctions  à  Semur. 


12! 

Service  actif. 
Condaeteor  sabdi visionnaire,  1'*  snbdiTision,  M.  Valdam,  à  Brienon  ;  î*  subdivi- 
lion,  M.  Jullien,  à  Tonnerre  ;  3*  subdivision,  M.  Tillequin,  à  Ancy-ie-Franc. 

service;  du  canal  ]>u  Nivernais  et  de  la  haute  tonnz. 

M,  Bertin  O  ijl^y  Inspecteur  général,  à  Douai. 

M.  6.  DS  .VI AS  ^,  ingénieur  en  chef,  à  Auierre,  nie  de  C<)ulanges,  i7. 

Ce  service  comprend  les  travaux  dVntreticn,  de  réparation  et  de  perfectionnement 
do  canal  du  Nivernais  proprement  dit,  uvec  ses  annexes,  les  rigoles  alimentaires 
(PToane  et  d^Aron,  les  réservoirs  du  pi>int  de  partage  et  l^embrancbement  de  Ver- 
ffleoton  (canal  de  la  Cure;,  do  la  rivière  d^Yonno  entra  le  pertuis  d^Armes  (près 
Ciamecy)  et  le  pont  d'Auxerre,  de  la  rivière  de  Cure  depuis  le  <^ué  des  Chèvres 
(iroont  du  pont  d^Arcy)  jusqu^à  Gravant  et  du  réservoir  des  Setions  situé  dans  le 
déparlement  de  la  Nièvre,  Il  comprend,  en  outre,  tout  ce  qui  concerne  le  mouvement 
de  *a  navigation  et  du  flottage  sur  ces  cours  d'eau,  la  police  des  ports  qui  en 
dép  ndent,  rinstruction  des  affaires  concernant  l<s  usines  qui  y  sont  situées  et  le 
serv  ce  de  la  pêche  sur  ces  mômes  cours  d^ean. 

Bureau  de  r  Ingénieur  en  chef, 

MM.  Boivin,  conducteur ,  chef  de  bureau  ;  Corolleur  Ch.,  Toussaint,  employés  se- 
condaires. 

Le  service  du  canal  du  Nivernais  et  de  la  Haute-Yonns  est  divisé  en  deux  arrondis- 
lements  d^ingénienrs  ordinairos. 

1*'  ARROIlDlSSEVEIfT. 

M.  Clbrt,  ingénieur  ordinaire,  à  Ciamecy. 

Cet  arrondih»ement  comprend  ;  i*  le  canal  du  Nivernais  et  ses  annexes  dans  le 
déparlement  de  la  Nièvre;  a*  la  rivière  d'Yonne  entre  le  rerluis  d^Armes  (près  Cia- 
mecy) et  la  limite  du  département  de  TYonne. 

Bureau  de  M,  Cléry. 
MM.  Léger,  conducteur,  chef  de  bureau;  Corolleur  H.,  Fauconnier,  Sautereau, 
eoitductetirs  ;  Gourliao,  Chaiimiery  employés  secondaires. 

Conducteurs  subdivisionnaires, 
MM.  Decrenx.  à  Decixe;  Desponge,  à  Châtillon-en-Bazoi<;  Final,  à  la  Montagne; 
Comte,  à  Marigny*sur- Yonne,  et  Boidot,  à  Ciamecy. 

3*  ARR0!IDISSEHB5T. 

M.  DR  PoLLiGRT,  îngénienr  ordinaire,  à  Auxerre. 

Cet  ingénieur  est  chargé  du  service  :  i"  do  la  partie  de  la  rivière  d^Yonne  comprise 
<>ntre  la  limite  du  département  de  la  Nièvre  et  Auxerre  ;  ^^  de  la  rivière  de  Cure, 
depuis  le  pont  du  tunnel  d^Arcy  jusqu'à  Cravant  ;  3^  du  canal  ^lu  Nivernais, 
depuis  la  limite  du  département  de  TYonnc,  jusqu^à  son  embouchure' dans  TYoone» 
à  Auxerre;  4°  du  canal  de  la  Cure;  5**  du  réservoir  de<t  Settuns  'lans  le  département 
d«  la  Nièvre. 

Bureau  de  Si.  de  Pullignf. 

MM.  Oiidin,  Duvent  et  Lécuyer,  conducteurs  ;  Guillemain,  employé  secondaire. 

Conducteurs  subdivisionnaires. 

Subdivision  de  Mailly.la-Ville.  —  M.  Peiit,  conductotir  k  Maillyla  Ville,  sur- 
*cillanco  d«f  la  rivière  d^ Yonne  et  du  canal  du  Nivernnis,  entre  la  limite  du  dépar- 
lement lie  la  Nièvre  et  le  Maunoir  (près  Gravant). 

Subdivision  de  Vermonton.  —  M.  Saffroy,  corîduc'eur  à  Vermenloo,  surveillance 
de  la  rivière  do  Cure,  entre  Arcy  et  Cravant,  du  canal  de  lu  Cure  (embranchement 
de  Vermenton)  et  du  réservoir  des  Settona,  dans  la  Nièvre. 

Subdivision  d'Auxerre.  —  M.  Cuillemain,  conducteur  h  Auxerre,  surveillance  de 
U rivière d^Yonne  et  du  canal  du  Nivernais,  entre  le  Maunoir  (^ptos  Cravant)  et 
'e  pont  d''Auxerre. 

»       ■■     I  IMiai  II      ■■! 

SERVICE  DE  LA  NAVIGATION  DE  L'YONNE. 

ïe service  comprend  la  livièro  TYonne  depuis  Auxerre  jusqu^à  Monterenn,  les  dérl- 
TalioDs  deOurgy,  de  Joigny  et  de  Courlon,  et  la  rivière  d'Ariniinçon  entre  Brieuon  et 
Laroche.   11  comprend  aussi  le  mouvement  de  la  navigation  et  du  flottage  *ur  ces 


122 

rivières,  la  police  des  ports  qui  en  dépendent,  Pinstruction  des  affaires  eoocernant 
les  usines  i^ui  y  sont  situées  et  le  service  de  la  pécbe. 

M.  DEtocRE  O  ^,  inspecteur  général,  rue  Pasquier,  8,  à  Paris. 

M.  B.  BK  Mas  ^,  ingénieur  en  chef,  à  Âuxerre,  rue  de  Coulanges,  17. 

Bureau  de  ringénieur  en  chef:  MM.  Boivin,  conduct.,  chef  de  bureau  ;  Bertrand, 
conducteur;  Tillien,  employé  secondaire. 

Le  service  de  la  navigation  de  TYonne  est  divisé  en  deux  arrondissements  d^ingé- 
nieur  ordinaire,  savoir  : 

Premier  arrondissement,  comprenant  la  rivière  d^\onne  entre  Auxerre  et  Laroche, 
la  dérivation  de  Gurgy  et  la  rivière  d^Armançon  entre  firienon  et  Laroche. 

M.  DB  PuLLiGNT,  ingénieur  ordinaire,  à  Auxerre. 

Bureau  :  MM.  Boulier  jeune,  conducteur^  chef  de  bureau;  Chevallier,  conducteur. 

Service  actif:  M.  Ménissello,  conducteur  à  Auxerre,  avenue  de  St-Floreutiu.  — 
Bivière  dTonne  d^Anxerre  à  Laroche,  dérivation  de  Gurgy  et  rivière  d'Armançon  de 
Brienon  à  Laroche. 

Deuxième  arrondissement,  comprenant  la  rivière  d^Yonne  entre  Laroche  et  Mon* 
tereau  et  les  dérivations  de  Joigny  el  Gourion  : 

M.  BoNNEAU,  ingénieur  ordinaire  à  Sens. 

Bureau  :  MM.  Lejeune,  Largeot  et  Grelier,  conducteurs  ;  Gourdon  et  Bousiat, 
employés  secondaires. 

iServico  actif  :  M.  Boulier  aine,  conducteur  à  Joigny.  '—  Bivière  d^Yonne  de  Laroche 
à  la  limite  des  arrondissements  de  Sens  el  Joigny,  et  dérivation  de  Joigny. 

M.  Lambert,  employé  secondaire  au  barrage  de  Saint-Martin.  —  Bivière  d^Yonne 
de  la  limite  des  arrondissements  de  Sens  el  de  Joigny  à  Sixte. 

M.  Sauvai,  conducteur  à  Misy.  •—  Bivière  d'Yonne  de  Sixte  h  Montereau  et  déri- 
vation de  CourloD. 

ANNONCE   DES  CRUES  DANS  LE   BASSIN   DB  L*YONNE. 

Des  services  locaux  ont  été  orcartisés  en  i8S5  pour  l'annonce  des  crues  de  TYonne 
et  de  ses  p-iincipaux  affluents:  la  Cure,  le  Serein  et  TArmançon;  ils  son*,  rattachés 
au  service  hydrométrique  central  du  bassin  du  lu  Seine  et  places  sous  la  direction  de 
M.  B.  DE  Mas,  Ingénieur  en  chef,  à  Auxerre,  rue  de  Coulanges,  17. 
Ces  services  sont  confiés  : 

A  M.  Clêrt,  ingénieur  ordinaire  de  la  navigation,  à  Cinm(>cy,  pour  la  rivière 
d'Yonne  entre  Armes  (Nièvre)  et  la  limite  du  département  de  PYonne  ; 

A  M.  DE  PuLLlGNT,  ingénieur  ordinaire  de  la  navigation,  à  Auxerre,  pour  la  rivière 
d'Yonne,  entre  la  limite  du  déparlement  de  la  Nièvre  et  Laroche,  et  pour  les  rivières 
de  Serein  et  d'Armançon  ; 

A  M.  RoNNEAu,  ingénieur  ordinaire  de  la  navigation,  â  Sens,  pour  la  rivière 
d'Yonne  entre  Laroche  et  Moulereau  ; 

A  M.  Saffroy,  conducteur  de  la  navigation,  à  Vermenton,  pour  la  rivière  de  Cure 
entre  Arcy  cl  Cravant. 

Nota.  —  Une  ligne  télégraphique  et  téléphonique,  mettant  en  rapport  chaque 
barrage  avec  les  deux  barrages  voisins  de  l'amont  et  de  Pavai,  est  établie  le  long  de 
la  rivière  d'Yonne  et  de  la  Seine,  entre  Auxerre  et  Paris.  Celte  ligne,  ouverte  aux 
dépêches  privées,  est  en  communication  avec  celle  de  la  Seine  à  Montereau  et  avec 
celle  du  (anal  du  Nivernais  à  Auxerre. 


SERVICE  VICINAL. 

PEBSONNEL . 

M  Surugue,agent-voyer  chef,  r.  Philibert-Boux,  17,  à  Auxerre  (bureaux  à  la  Préfec- 
ture) ;  MM.  Guyard,  agent-voyer  d'arrondissement,  chef  de  bureau  ;  Sonnet,  chef  de 

comptabilité  ;  Quignard  et  Hodrv,  dessinateurs  ;  N ,  commis  d'ordre  ;  Ducreux, 

eipéditionnaire. 

ARRONDISSEMENT   D'AUXERRE. 

M.  Mathieu,  agent-voyer  d'arrondissement,  rue  Française,  14,  à  Auxerre. 
Bureau  :  MM.  Lecomte,  agent-voyer  chef  de  bureau  ;  Oumay,  agent  secondaire  ; 
Terrillon,  agent  auxiliaire. 

Jgents-vojrers  cantonaux  :  —  MM.  Bertrand  jeune,  à  Auxerre;  Protat,  à  Chablis  ; 
Gorniot,  à  Coulange»-la-Vin. ;  Hogot,  à  Ooulanges-sur- Yonne;  Defosie,  à  Coorson; 


123 

Moine,  à  Saint-Florentin;  Michaut,  à  Saint-Sauveur;  Denize,à  Seigaelay  ;  Frontier, 
àToucy  ;  Loury,  à  Vermenton  ;  Deloacle,  à  Ligny-Ie-Châtel. 

ARRONDISSEMENT  D'âYaLLON. 

M.  Barbier,  agent-yoyer  d'arrondissement,  à  Avallon.  —  Bureau  :  MM.  Lessiau, 
agent-voyer,  chef  de  bureau  ;  Heposeur,  agenl-voyer  ;  Painchaux,  agent  auxiliaire. 

AfftHtt'Vojrers  cantonaux  :  MM.  Preatat,  à  Avallon  ;  Scherb,  à  Guillon  ;  Gourmand, 
à  lisIe-sur-Serein  ;  Cbaineau,  à  Quarré-les-Tombes  ;  Raverat,  à  Vézeiay. 

ARRONDISSEUENT  DE  JOIONT. 

M.  Neyeux,  agent-voyer  d'arrondissement,  à  Joigny.  —  Bureau  :  MM.  Maudbuy, 
ageot-voyer,  cbef  de  bureau;  Milacbon,  agent  secondaire;  Brot»  agent  auxiliaire. 

AgentM-vojers  cantonaux  :  MM.  Bourcier,  à  Aillant  ;  Ganneau,  à  Bléneau  ;  Boucheron, 
à  Brienon;  Fouet,  à  Cerisiers;  Heurley,  a  Chamy  ;  Girardot,  à  Joigny;  Rayssier, 
à  Saint-Fargeau  ;  Manson,  à  Villeneuye-sur-Yonne. 

ARRONDISSEMENT  DE  SENS. 

H.  Champeaux,  agent-voyer  d'arrondissement,  à  Sens.  —  Bureau  :  MM.  Lespa^noi, 
agent-Yoyer  chef  de  oureau  ;  Veau,  agent-voyer  cantonal,  commis  d'ordre  ;  Chemmant 
et  Potin,  agents  auxiliaires. 

Agenis-voyers  cantonaux  :  MM.  Fromonot,  à  Pont-s-Yonne  ;  Roblot,  à  Sens  ;  Roy, 
à  Sergines;  Simon,  à  Villeneuve-rArchevôque  ;  Préau,  à  Saint- Valérien. 

ARRONDISSEMENT  DE  TONNERRE. 

M.  Renard,  agent-voyer  d'arrondissement,  à  Tonnerre.  —  Bureau  :  MM.  Dagan, 
ag^tovoyer  cantonal  ;  Renard  fils,  agent-voyer,  comptable;  Servin,  agent  secondaire. 

Agentsvoyers  cantonaux:  MM.  Mantelet,  à  Ancy-le-Franc;  Galland,  à  Cruzy-le- 
Ghâtel  ;  Gaillard,  à  Flogny  ;  Bertrand  aîné,  à  Noyers  ;  Lelur,  à  Tonnerre. 

Ce  service  comprend,  en  dehors  du  classement,  de  la  construction,  de  l'entretie^  et 
de  la  police  des  chemins  vicinaux  ordinaires,  l'achèvement,  Tentretién  et  la  police 
des  chemins  de  grande  communication  dont  voici  la  désignation  et  Titinéraire  : 


N"  1*',  d'Auxerre  à  Cosne,  par  Che- 
yannes,  Escamps.  Volvant,  Leugn^^,  la 
Bruyère,  Levîs,  l^ontenoy,  les  Guillo- 
réi,  les  Robineaux,  les  Cueillis,  Saints. 
Sainte-Colombe,  Treigny,  La  Folie  et 
les  Chailloux. 

2,  de  Chablis  à  Vermenton,  par  Préhy  et 
Saint-Cyr-les-Colons. 

3,  de  Villeneuve-sur-Yonne  à  Entrains 
par  Saint-Julîen-du-SauIt,  Thèmes,  la 
petite  Celle,  Précy,  Sépeaux,  Saint- 
Romain,  La  Ferle,  Sommecaise,  La 
Villotte,  Toucy,  Fontenoy,  Le  Deffand, 
Thurv,  Lainsecq,  Sainpuits. 

4,  d'Aillant  à  Entrains  et  à  Toucy,  par 
Chassy,  Saint*Maurice-le-Jeune,  Egleny, 
Beauvoir,  Nantou,  Pourrain,  Diges. 
Leugny,  Sementron,  Lain,  Thury. 

\  de  \  igny  au  pont  de  Bassou,  par  la 
RueFeuillée,  Ponligny,  VenouSe,  Rou- 
vray,  Héry,  Seignelay,  Beaumont  et 
Bouard. 

6,  de  Saint-Sauveur  à  Clamecy,  par  le 
Jarlois ,  Lainsecq ,  le  Vaurimbert, 
Champ- Martin,    le  Galois,    Etais,    la 

^  Fontaine  et  le  Tremblay. 

<•  de  Chàtillon  à  Entrains,  par  Cbam- 
pignelles,  Tannerre,  Béon,  Méziltes,  les 
Matignons,  Saint  -  Sauveur,  les  Re- 
nards, rOrme-du-Poîit,  les  Thomas, 
Ste-Colombe,  la  Breuille  et  Sainpuits. 


8,  de  la  route  nationale  n"  77  à  Maizières, 
par  la  Mouillëre,  Ligny,  Varennes,  Ca- 
risey,  Flogny. 

9,  de  Saint-Sauveur  à  Tlsle-sur-Serein  et 
Vermenton,    par    le    Deffand,    Lain, 

-  Taingy,  Molesmes,Courson,  Fouronnes, 
Fofitenay,  Mailly-le-Château,  Mailly-la- 
Villto,  Avigny,  Voutenay,  Lucy-le-Bois, 
et  Provency. 

10,  d'A vallon  à  Saint-Brisson,  par  Cou- 
sin-Ia-Roche,  Marruult,  Auxon,  Villiers, 
la  Gorge  et  les  Breuilloltes  et  à 
Quarré-les-Tombes. 

11,  de  Vermenton  au  chemin  de  grande 
commun.  n^SS.  parSacy,  Joux-la-Ville, 
DissangiS)  Plsle,  Pancy,  les  moulins 
Cbouard  et  Salé,  les  fermes  de  Ché- 
risy,  Saint-Bernard,  Perrigny,  Courle- 
rolles  et  Guillon. 

12,  de  risle  à  Arthonnay,  par  Annoux, 
Sarry.  Villiers-l<»s-Hauts,  Fulvy,  Cusy, 
Ancy-le-Franc,  Pimelles,  Cruzy,  Maul- 
nes  etArlhonnay. 

13,  de  Montréal  à  Ste-Magnance,  par 
Tréviselot,  Trévilly,  Cisery,  Savigny, 
le  Monceau,  Chevannes  et  Ste-Magnance. 

U,  de  Bassou  à  Briare  et  à  Gien,  par 
Bassou,  Villemer,  Neuilly,  Champloi- 
seau,  Lalaye,  Aillant,  Lamotte,  les 
Ormes,  le  château  de  Bontin,  les  petits 
bois    de  Gourgoln,  la  MoUillèrc,    lei 


124 


petits  et  les  grands  Brossards,  Bel- 1 
Air,  le  Singe-Vert,  Grandchamp,  les 
fermes  de  Ja  tuilerie  St-Val,  la  Bonde 
et  la  Gilbardière,  Champignelles,  la 
Vellerie^  la  ferme  des  Rosses,  Gbamp- 
cevrais,  la  ferme  de  Prii,  de  la  Mai- 
son-Tardive, les  Petites-Maisons,  Ro- 
§ny,  passe  près  de  Técluse  et  du  pont 
u  Rondeau. 

15,  de  Cerisiers  à  Court enay,  par  Dix- 
mont,  les  Bordes,  Tallouan,  Ville- 
neuve-le-Roi,  Bus^y-le-Repos,  les  Four- 
neaux, la  Herse,  les  Chétifs,  Piffonds 
et  les  Guimbault. 

16,  du  ch.  de  grande  communie,  n*  89  à 
Châtillon,  par  Laborde,  Chevillon, 
Prunoy,  Lafontaine,  Charny,  le  Clos* 
la  Haute-Cave,  les  Siméons,  les  Jour- 
nets,  les  Roseaux,  Cbambeugle. 

17,  d'Ancy-le-Franc  au  cb.  de  grande 
commun,  n"  98,  par  Stigny  et  Jully. 

18,  de  St-Amand  St>Julien-du-Sau]t  et 
Villeneuve -sur- Yonne,  par  St-Martin- 
sur-Ouanne,  Malicorne,  ferme  de  Jan- 
vier, Cbampignelles,  château  et  ferme 
de  Crosilles,  Villeneuve -les -Genêts, 
Sept  fonds,  les  Nantiers,  St-Fargeau, 
les  Girauds  et  Breuillnmbert. 

19,  de  Senan  à  Appoigny,  par  Lalaye, 
Charoploiscau,  Guerchy  et  Branche >. 

20,  de  Joigny  à  Nogent-sur- Seine  et  à 
Cbigy,  par  les  Sièges,  Cerisiers,  la 
Grange-Bertin,  Oiimont,  la  Tuilerie  et 
Beau  regard.  ' 

21,  d^Avallon  à  Coulanges- sur- Yonne, 
s'embranche  sur  la  route  nationale 
n"  151,  vis-à-vis  le  moulin  dit  le  Gué- 
Pavé,  passe  sous  le  hameau  du  Vau- 
donjon,  traverse  Montillot,  le  hameau 
de  Fontenilles,  passe  près  de  la  ferme 
de  la  Forêt  et  de  la  Maison-Rouge, 
Châtel-Censoir  et  Lucy-sur- Yonne. 

22^  d'Auxerre^à  Briare,  p.  St-Georges, 
Undry,  Beauvoir,  Ecleny,  Merry-la- 
Vallée,  la  VilloUe,  Villiers-St-Benoit, 
les  Usages,  les  Béatrix^  les  François, 
Tannerre,  Villeiieuve-les-Genets,  la 
Falqoerie,  le  Grand-Chemin,  le  Char- 
me-Rond, Bléncau. 

23,  de  Sens  à  Mont4>reau  et  à  Bray,  par 
St-Clément,  Cuy,  Evry,  Gisy-les-Nobles, 
Michery,  Serboniies  Gourion,  Vinneuf, 
Sergines  et  Compigny.     * 

24,  de  Villeneuve-sur- Yonne  à  Courtoih, 
par  Serbois,  les  Brins,  Egriselle-le- 
Bocage,  Bracy,  le  bas  de  Marsangis  et 
Rousson. 

25,  de  St-Maurice-aux-Riches-Hommes 
à  Ponl-sur- Yonne,  par  Mauny,  Thori- 
gny,  Fleurigny,  St-Martin-sur-Oreuse, 
la  Ï3hapelle-s-0reuse  et  Gisy-les-Nobles. 

26,  «le  Sans  à  Voulx  et  à  Villethierry, 
part  du  Pont  de  Sens,  passe  près  St- 


Martiji-du-Tertre,    à  Nailly,   Brannay, 
Lixy  et  Vallery. 

27,  de  Theil  à  ViUeneuve-sur-Yonne,  par 
la  Folie,  les  Bordes. 

28,  de  Villeneuve-rArcfaevèque  à  Bray  et 
Molinons,  par  Lailly,  La  Postolle,  Tbo- 
rigny.  Barreaux,  Strvins,  Pailly,  Pies- 
sis  Saint-Jean  et  Compigny. 

39,  de  Sergines  à  Montereau,  et  à  St-Mau- 
rice  par  Ser bonnes,  Gourion  et  Vinneuf. 

30,  de  Saint-Florentin  àRisny-le-Ferron, 
par  Venizy,  le  Rué.  Chailïey,  la  grande 
Jaronnée,  les  Galbeaux,  Fournaudin, 
les  Cormiers  et  les  Vallées. 

31,  d*Auxerre  à  Champlay,  par  Perrigny, 
le  Buisson-Pouilleux, Fleury,  Guerchy, 
Champloiseau,  Neuilly,  Tenue  d'Arblay. 

32,  de  Tonnerre  à  Corbigny,  par  Yrouerre, 
Sainte- Vertu,  Nitry,  Joùx-la-Ville,  Pré- 
cy-le-Sec,  Voutenay,  emprunte  la  route 
nationale  n*  6  jusqu'à  la  courbe  de  Gi- 
vry,  puis  la  route  nationale  n"  151  jus- 
qu'à Vézeliy,  passe  à  Saint-Père,  As- 
quins  et  Pierre-Perlhuis. 

33,  de  Cussy- les -Forges  à  Quarré-lcs- 
Tombes,  par  Villers-Nonains. 

34,  de  Ligny  à  Saint-Mards-cn-Olhe,  avec 
embranchement  sur  Varennes,  par  Li- 
gny, Chéu,  Germigny,  Beugnon,  Neuvy- 
Sautour  et  Sormery. 

35,  de  Tonnerre  a  Montfort,  par  Tissey, 
Collan,  Maligny,  Villy,  Lignorelles  et 
Souilly. 

36,  de  Quarré-les-Tombes  à  Châtel-Cen- 
soir, par  Velars,  Lanireville,  Saint-Ger- 
main-des-Champs,  Serée  -  le  -  Cbâteau, 
Usy,  Saint-Père,  les  bois  de  la  Made- 
leine, les  Tremblais  et  Asnières  où  il 
s'embranche  sur  la  route  départemen- 
tale n»  20. 

37,  de  Champigny  à  Voulx,  par  Chau- 
montet  Samt-Agnan. 

38,  de  Gourion  ^  Chablis,  par  Cbarente- 
nay,  Val  -  de  -  Mercy,  Vincelles,  Vince- 
lottes,  Irancy.  Saint-Cyr  et  Préhy. 

39,  de  Vermcnton  à  Entrains,  par  Acco- 
lay,  Sainle-Pallave,  Prégilbert,  Serv, 
Maill y-la- Ville,  Mailly-Château-lc-Bas, 
le  Paumier,  Misery.  Coulanges-sur- 
Yonne,  Andrles,  Ferrières,  Etais. 

40,  de*Tbeil  à  Thorigny,  par  Voisines, 
Fontaines  et  Villiers-Louis. 

41,  de  Chéroy  à  Ferrières  et  à  Voulx,  par 
les  Morteunx,  les  Jacquins,  Jouy  et  les 
Bordes. 

42,  de  Saint- Valérien  à  Jouy,  par  Monta- 
cher  et  Villegardin. 

43,  de  Laroche  à  Tonnerre,  par  Cheny, 
Ormoy  Mont-Saint-Sulpice.  Bouil>y, 
Bas-Reboursraux,  Verpignj,Chéu,  Jaul- 
ges,  Villiers-Yineux,  Roffey,  Vézinnes 

I     et  Junay. 


125 


44,  de  Savigny  à  Anstnides,  par  Guiilon, 
Vignes,  Pisy  et  Vassy. 

45,  de  Chablis  à  Noyers,  par  Ghichée, 
Chemilly,  Poilly,  Môlay  et  Ferrîgny. 

46,  de  Sens  à  Villt«Qeuve-rArcheTè(]ue, 
par  Saiigay,  Fontaines,  les  Ciérimois  et 
Foissy. 

il,  de  Joigny  à  Foarnaodin»  par  Brion, 
fiassy-en-Ollie  et  Arces. 

48,  de  Toucy  à  Seignelay,  ]>ar  Pari  y,  Lin- 
drv.Charbuy,  Appoigny  et  Cheinilly. 

49,  deVermenton  à  Noyers,  par  Sacy,  Ni- 

30,  d'Avallon  à  Guillon,  par  Maison-Dieu. 

51,  de  Saint-Florentin  à  Noyers,  par  Vil- 
liera-Vineux,  Carisey,  D}é,  Vezannes, 
Serrigny  et  Yrouerre. 

52,  de  Leugny  à  Uléueau,  par  Lalande, 
Fontaines,  Méziiles,  Septfonds  et  Saint- 
Privé. 

53,  d'Avallon  à  Tanna?,  par  Pontaubert, 
Island,  Menades  et  Foissy. 

5î,  dtj  Cerisiers  à  Rigny-le-Ferron,  par 
Vaudeurs,  Goulours  et  Cérilty. 

55,  de  Lorines  à  RouTray,  par  Quarré- 
les-Torabeset  Sainl-Léger. 

56,  de  Laij(ues  à  Tonnerre,  par  Commis- 
sey,  Tanlay,  Baon  et  Cruzy,  avec  ein- 
braochcment  de  Lii>n  à  1  anlay. 

57,  d'Auxerre  à  GhâtiUof>-sur-Loing  et  à 
Saint-Aubin-Château-Neuf,  par  Cbassy, 
Saiot-Maurice-Thizouailles.  L«'S  Ormes, 
Saint  -  Aubin  -  Château  -  Neuf,  Bleury, 
Sommecaise,  Perreux,  Saint  •  Martin- 
sur-Ouanne  et  Marchais-Beton. 

58,  de  Sens  à  Pont-sur- Yonne,  par  Cour- 
tois el  Villeperrot. 

59,  d'Auxerre  à  Pontigny,  parVilleneuve- 
Sàint-SalYe,  Yenouse  et  Montigny. 

60,  de  Cussy-Ies-Forges  à  Saint-Léger, 
par  Beauvilliers. 

61,  de  Saint-Florentin  û  Ervy,  par  Sou- 
miatrain  et  Beugnon. 

61,  de  Champs  à  Chablis,  par  Saint-Bris, 

Chitry,  Courgis  el  Chablis. 
63,  de  Sens  à  Domats,  par  SnWigny,  Ville- 

tteuve-la-Dondagre,Courtoin  et  liomats. 
6i,  de  Bonny- sur-Loire  à  Courtenay  el 

à  Aillant -sur- Mil lerion,  par  Bléneau, 

Ghampceyrai.<;,  Marchais-Beton,Champ- 

beugle  etFontenociilles. 
65,  de  Domats  à  Vallcry,  par  les  Clie*- 

neanx,La  Belliole,St-Valérien  etVallerv. 
^,  de  Saint-Fargeau  à  Clamecy,  par  la 

Ohaai,  Id  Délroublc,  la  Marcinerie,  le 

Chêneau,  Treigny,  Perreuse,  le  Metz, 

Sainpuils.  les  Barres  et  Etais. 
(>7,  de  Joigny  à  La  Ferlé,  par  Chamvres, 

Ghampvallon,  Volgré,  Senan  et  Villiers- 

8ur-Tholon. 
68,deL'Isle  à  Aisy,  par  Annoux,  Châlel- 

Gérard  ei  Vausse. 
fidf  de  Saint-Florentin  à  Cerisiers,  par 


AvIroUes,  Ohampiost,  Mercy,  Belldchau- 
me,  Dilo,  YilecnétiTc. 

70,  de  Bazoches  à  la  route  nationale  n* 
60,  avec  embranchements  sur  Yille- 
neuve-la-Dondagre,  par  Saint -Sérotin, 
Villebougis,  FouOières  et  Yillenenve- 
la-Dondagre,  Subligny,  Yillerol,  Cham- 
pigny  et  Vinneut 

71,  deSermizelles  à  Tharois^au,  par  Ci- 
vrv  et  Domecy-sur-le-YauIt. 

72,  de  Sens  à  Piffonds,  par  Parou,  Gron, 
£ligny,  Alarsangis,  Chaumot  et  Piffonds. 

73,  de  Saint-Sauveur  à  Coulanges-sur- 
Yonne,  par  la  Mallcrue,  Tbury,  Sou- 
gères,  les  Simonsi  les  Billards,  Mauper- 
luis  et  Druyes. 

74,  d'Arquian  à  Bléneau,  par  Lavau,  la 
Grand-Cour  et  Bléneau. 

75,  de  Chastellux  à  Charbonnières  et  à 
Yilliers-Nonain<<,  par  les  hameaux  de 
Marrault,  le  Meix  et  Saint- Germain. 

76,  de  Theil  à  Fournaudin  et  à  Ponl-sur- 
Yaune,  par  Yareilles,  Vaudeurs,  les 
Loges  et  Villefroide. 

"ïT,  de  Cerisiers  à  Laroche,  par  Cerisiers, 
Villechétive,  Bussy-en-Otne,  Migennes. 

78,  de  Brienon  à  Ligny,  {»ar  Bouitly  et 
Rebourseaux. 

79^  de  Rigny-le-Fcrron  à  Nogcnt-sur- 
Seine,  par  Flacy,  Bagneaux,  Courgenay, 
Sai  nt-Maurice-  aux  -  Riches  -  Hommes  et 
Sognes. 

80,  d'Auxerre  à  Brienon  et  à  Laroche,  par 
Chemilty,  Beaumont,  Ormoy  et  Cheny. 

81,  de  Sens  à  Nemours,  avec  embranche- 
ment de  Sabtigny  à  Villeroy,  par  Ville- 
roy,  Sdiut-Valérien  et  Chéroy. 

82,  de  Chéroy  à  Barsur-Seine,  par  Doliot, 
Brannay,  Pont-sur- Yonne. 

83,  de  Joigny  à  Toucy,  par  Paroy, Senan, 
Aillant  et  Saint-Aubin. 

85,  d'Auxerre  à  Nogent  -  sur-Seine,  jKir 
Monéieau,  Seignelay,  Hauterive,  Brie- 
non, Bligny,  Bellechaume,  Arces,  Vau- 
deurs, les  Sièges  et  Villeneuve-l'Arch. 

85,  de  Saint-Fargeau  à  Vincelles,  par  St- 
Sauveur,  Ouanne,  Merry-Sec  et  Cou- 
ianges-la-Vineuse. 

86,  de  Tonnerre  à  Avallon,  par  Yrouerre, 
Noyers^  iSIassangis,  Dissangis,  L'LsIe- 
sur-Serein,  Pi  ovcucy,  Sauvigny-Ie-Bois. 

87,  d'A vallon  à  Lormes,  par  Chaslellux. 

88,  de  Cussy-les-Forges  à  Semur,  par  St- 
André-en-ferre-Pleine  el  Epoisses. 

89,  d'Aisy  à  Monlargis  (avec  embranche- 
menl  de  la  porte  d'b'gleny  à  la  Porte 
de  Paris,  à  Auxorre),  par  Elivey,  Sau- 
\igny,  Pa-^illy,  Censy,  Noyers,  Aigrc- 
niont,  Lirhères,    Saint-Cyr-les-Coluns, 


Renard 


126 


90,  de  Saint- FargeaD  à  Montargis,  par 
Saint-PriYé,  Bléneau  et  Rogny. 

91,  de  Joigny  à  Avallon,  ppr  la  Belle- 
Idée,  Cheny,  Hauterive,  LJÉjny-le-Châ- 
tel,  Maligny,  Chablis,  Lichères,  Nilry, 
Joux-la- Ville  et  Lucy-le-Bois. 

92,  de  Joigny  à  Montargi»,  p9r  Béon. 

93,  de  Sens  à  Nogent-sur-Seine  par  St- 
Clément,  Thorigny  et  Sognes. 

94,  de  Germigny  aux  Croûtes. 

95,  d'Âyallon  à  Montbard,  par  Sauvigny, 
Santigny,  Vassy-s-Wzy,  Anstrude,  Aisy. 

90,  de  Tonnerre  à  Bar-s-Seine  par  St-Mar- 
tin,Rugny,Villoo,  Arthonnay,les  Riceys. 

97,  de  Courson  à  Dicy,  par  Fontenailles, 
Ouanne,  Moulins,  Toucy,  Villiers-Sl- 
Benoit  et  Charny. 

98,  de  Nuits  à  Laignes,  par  Ravières,  Jul- 
ly,  Senneyoy  et  Gigny. 

99,  de  Saint- Aubin  à  Mézilles,  par  Vil- 
liers-Sainl-Benoît. 

100,  d'Auxerre  à  Vézelay  et  à  Maison- 
Dieu  (Nièvre),  par  Vincelles,  Bazarnes, 
Trucy-sur- Yonne,  Mailly-la-Ville,  Châ- 
tel-Censoîr,  Asnières  et  Chamoux. 

loi,  d'Auxerreà  Semur,  par  Sarry,  Châ- 
tel -Gérard,  Vassy. 

102,  de  Cosne  à  Auxerre,  par  Saint  Amand 
(Nièvre),  St-Sauveur,Fontaines  et  Toucy. 

103,  de  Courtenay  à  Villeneuve-la-Guyard, 
par  Domats,  Montacher,  Chéroy,  Valle- 
ry,  Ville-Thierry  et  Saint-Agnan. 

104,  d'Auxerre  à  Donzy,  par  Courson, 
Druyes  et  Etais. 

105,  de  Lucy-le-Bois  à  Cussy-les-Forgcs, 
par  Sauvigny-le-Bois. 

106,  de  Tonnerre  à  Chaource,  par  Cousse- 
gray. 

107,  de  Villevallier  à  Courtenay,  par  St- 
Julien-du-Sault,  Verlin  et  feaint-Mar- 
tin-d'Ordon. 

108,  de  Vézelay  à  Avallon,  par  St-Pèré, 
Pontaobert. 

109,  de  Noyers  à  Ancy-le-Franc,  par  Cusy, 
Argenteuil  et  Moulins. 

HO,  de  Villen. -l'Archevêque  à  Grange- 
le-Bocaffe,  par  Lailly  et  la  Charmée. 

Ml,  d'Aillant  à  Vermenlon,  par  le  Ma- 
rais, Lindry,  Ponrrain,  Escamps,  les 
Huiliers,  Avignean,  la  Grillelière,  Migé, 
Val-de-Mercy. 

112,  d'Arces  à  Ervy,  par  Chailley,  le  Rué, 
Conrchamp,  Boullay,  Neuvy-Saulour  et 
la  Vallée. 

113,  deVermenton  à  Joux-la-V.,  p.  Essert. 
de  Cézy  aux  Ormes,  par  Béon,  le 
ch.  de  grande  com.  n*  89,  St-Romain- 
le-Preux  et  la  Ferté-Loupière. 

114,  de  risle  à  Talcy,  car  Blacy  et  Thizy. 

115,  de  Montréal  à  Nuits  s.-Ra vie res,  par 
les  moulins  de  Talcy,  Montriant  et  Mar- 
meaux,  Etivey  et  Nuits,  de  Rouvray  à 
Lormes,  par  Quarré-les-Tombes.  | 


116,  de  Tonnerre  à  Gignv,  par  Commis- 
sey,  Baon,  Gland  etGigny. 

117,  de  Sarry  à  Yrouerre,  par  Moulins, 
Fresnes,  Yrouerre. 

118,  de  risle  à  Chaource,  par  Argenteuil, 
Pacy,  Lézinnes,  Salnt-Vinnemer,  Tan- 
lay,  Saint-MarUn  et  Mélisey. 

1 19,  de  Samt-Fargeau  à  Château-Renard, 
par  Champignelles  et  Marchais-Beton. 

120,  de  Charny  à  Perreux. 

121,  de  Seignelay  à  Ervy,  par  Pontigny  et 
les  Prés-du-Bois. 

122,  de  Saint-Julien  à  Cerisiers,  par  Ar- 
meau  et  les  Brûleries. 

«23,  de  Vézelay  à  Mailly-la-Ville,  par  As- 

?uins  et  Brosses. 
_  ,  d'Auxerre  à  Ervjr,  par  Venoy,  Blei- 
gny- le -Carreau,  Liguorelles,   ligny, 
Jaulges.  Butteaux  et  Percey. 

125,  de  Cnamplemy  à  Ouanne  et  à  Leu- 
gy,  par  Etais,  Sougères,  Taingy,Ouanne, 
Chastenay  et  Leugoy. 

126,  de  Vaudeurs  à  ViUechétire. 

127,  d' Avallon  à  Corbigny,  pai  les  Gran- 
des-Gh&telames,  le  hameau  de  Cure  et 
Domecy-sur-Cure. 

128,  de  Vézelay  à  L'Isle,  par  Pontaubert, 
Le  Vault-de-Lugny,  Annéot,  Vassy  et 
Provency. 

129,  de  Brienon  à  Troyes,  par  Chatton, 
Champlost,  Venizy,  Turny  et  Neuvy- 
Saulour. 

130,  de  Courson  à  Vézelay,  par  Anus  et 
Mailly-le-Château-le-Bas. 

131,  de  Poinchy  à  Villy^  par  Lachapelie. 

132,  de  Villiers-Saint-Benoit  à  Louesme, 
par  les  hameaux  des  Tricottets  et  des 
Bergers. 

133,  de  Cussy-les-Forçes  à  Montréal,  par 
les  hameaux  de  Maison-Dieu,  le  Velle- 
rot  et  Sceaux. 

134,  de  Saint-Aubin-sur- Yonne,  à  Toucy, 
par  Cézy  et  le  hameau  de  la  Petite- 
Celle,  avec  embranchement  sur  Béon. 

135,  de  Toucy  à  Foissy,  par  Voisines  et 
la  Chapelle-Saint-Léonard. 

136,  de  Chailley  à  Saint-Mards-en-Othe, 
par  Chailley  et  les  hameaux  de  Bœurs 
et  Sormery. 

137,  des  Sièges  à  Pouy,  par  Vauluisant. 

138,  de  Saint-Denis-sur-Ouanne  à  Mar- 
chais-Beton,  par  Malicorne. 

139,  de  Bazarnes  à  Tonnerre,  par  Che- 
milly,  le  Puits-de-Courson,  la  croix 
Pilate,  Chemilly-sur-Serein  et  Viviers. 

140,  de  Stigny  à  Brienon,  par  Veron,  la 
Grange-au -Doyen,  les  Bordes,  Dixmont, 
Bussy-en-Othe,  Vorvigny  et  Brienon. 

141,  de  Villeneuve-l'Archevéque  à  Arces, 
par  le  hameau  des  Hautsnde-Flacy  et 
Ooulours. 

142,  d'Usy  à  la  route  nationale  n*  6,  par 
Menades,l8land,Pont-Aubert  et  le  Vault. 


127 


\\S,  de  Po&t-sar-Yonne  à  Nemonrs,  par 
Villethieny, 

144,  de  yennenton  à  Tonnerre,  par  la 
fenne  de  la  Lc^e,  Lichères,  Poilly 
et  Yrouerre. 

145,  d'Aiilant  à  Charny,  par  Villiers-sur- 
Tholon,  la  Tuilerie,  la  Ferlé-Loupière, 
la  Gaulerie,  les  Carierons,  Ghopinot  et 
le  hameau  de  la  Borde. 

146,  de  Sens  à  Theil  (annexe)  de  Va- 
reilles  à  la  route  nationale  n*  60,  par 
Maillot,  Mâlay-le-Grand,  Noé,  Pont-sur- 
Vanne,  Vareifles. 

147,  de  Sergines  à  Nogenl-sur-Seinc,  par 
Pailly,  Plessis-du  Mee  et  Courceaux. 

148,  de  Varzy  à  Toucy,  par  Druyes,  Tain- 
gy  et  Ouanne. 

U9,  de  Saint-Julien  à  Ghéroy»  part  de 
Saint-Julien,  passe  à  Bussy,  à  Piffonds, 
traverse  le  climat  du  chemin  de  Cour- 
tenay  et  entre  sur  le  territoire  de  Sa- 
Tigny,  puis  aboutit  sur  la  rouie  na- 
tionale n**  60  au  point  de  jonction  de 
Vancien  chemin  de  Piffonds  à  Savlgny. 

*50,  deCbablis  à  Tonnerre,  p''Fyé  et  CoHan. 

*5i,  de  Mézilles  à  Meugnes,  par  Treigny. 

*52,  de  Rigny-le-Ferron  à  Ervy,  par 
Bœurs,  Sormery  et  Lasson. 

153,  de  Neuilly  à  Laferté-Loupiëre,  par 
Senan  et  Ghaiileuse. 

154,  de  Saint-Aubîn-Château-Neuf  aux 
Onnes,  par  Froville. 

lo5,  de  Saint-Maurice-Thiz.  à  Merry-la- 
Vallée,  par  Saint-Martin-sur-Ocre. 

156,  de  Gbaumont  à  Flagy,  par  Villeble- 
yinet  Villeneuve-la-Guyara. 

1^7,  de  Sens  à  Egriselles-le-Bocage^  par 
Gron,  Gollemiers  et  Gornant. 

*58,  de  Léteau  à  Villefargeau,  par  Perri- 
gny  et  Saint-Georges. 

^59,  de  Goulanges-la-Vinease  à  Fontaines, 
par  Sauilly,  Diges,  Moulins,  avec  em- 
branchement de  Moulins  sur  Toucy. 

160,  de  Saint-Fargeau  à  Grandcbamps^ 
par  S^t-Fonds,  Tannerre  et  Louesme. 

<6t,  de  Flogny  à  Soumaintrain. 

<62,  de  Cruzy  à  Ervy,  par  Maulne^  Villon 
et  Qaincerot. 


163,  d'Auxerre  à  Vaux. 

164,  de  Gheny  à  Toncy,  par  Boniiard, 
Bassou  et  Gbichery. 

165,  de  GoDlanges-la-Vineuse  À  Footenay- 
sous-Fouronnes. 

«66,  d'A vallon  à  Girolles,  par  Tharot. 

167,  de  Lucy-ie-Bois  à  Vczclay,  par  Gi- 
rolles et  Sermizelles. 

168,  de  Marmeaux  à  Santigny. 

169,  de  Montréal  à  l'Isle,  par  Angely. 

170,  de  Monljalin  à  Bierry-le-Haut,  par 
Sauvigny-ie-Bois. 

171,  de  Bosoy  à  Passy,  par  Veron. 

172,  d'Evry  a  la  ChapelIe-sur-Oreose. 

173,  de  Saint-Glément  à  Saligny  et  Sens, 
embranchement. 

174,  de  Villiers-Bonneux  à  Sognes. 

175,  de  Vareilles  à  Ghigy. 

176,  d'Aillant  à  Poiily-sur-Tholon. 

177,  de  Gbarmoy  à  Branches. 

178,  deVokréà  Aillant 

179,  de  Beliechaume  à  Paroy. 

1 80,  de  Gudot  à  Montcorbon. 

181 ,  de  Brion  à  Neuilly. 

182,  de  Ghamplay  à  Gésy. 

183,  de  Looze  à  Laroche-Saint-Gydroine. 

184,  de  Septfonds  à  Saint-Sauveur. 

185,  de  Saml-Fargeau  à  Treigny. 

186,  de  Ravières  à  Fontaines-les-Sèches. 

187,  de  Tronchoy  à  Li^nières. 

188,  de  Tonnerre  à  Epmeuil. 

189,  de  Ravières  à  Gland. 

190,  de  Sennevoy-le-Bas  à  Fontaines-I-S. 

191,  de  Tonnerre  à  Noyers. 

192,  d^  A  vallon  à  Marigny,  par  Montmar- 
delin. 

193,  de  St-Valérien  à  St-Martin-d*Ordon, 
par  la  BcUiole,  Gourtoin,  Vernoy  et 
Fifibnds. 

194,  de  Précy  à  Gourlenay,  par  Gudot  et 
St-Loupnd'Ordon. 

195,  de  Vinneuf  à  Balloy. 

196,  de  Dollotà  Villem'anoche,  parLixy 
et  Fossois. 

Le  service  général  comprend  en  outre 
tous  les  chemins  vicinaux  ordinaires  du 
département  désignés  ordinairement  sous 
le  titre  de  chemins  vicinaux  ordinaires. 


Le  service  vicinal  s'occupe  en  outre  de  la  rédaction  en  minute  de  la  carte  de 
France  à  l'échelle  de  un  centimètre  par  kilomètre.  Le  département  de  ITonne  com- 
prend 14  feuilles  ;  la  gravure  se  fait  sous  la  direction  du  service  spécial  constitué 
au  ministère  de  Tlnlérieur. 

Ce  travail  touche  à  sa  fin.  Dix  feuilles  sont  déjà  livrées  au  public. 

La  vente  de  cette  carte  a  été  concédée  par  l'État  à  la  libraire  Hachette,  boule- 
vard Saint-Germain,  79,  Paris.  On  en  trouve  des  exemplaires  en  province  chez  tous 
les  libraires. 


CHEMINS  DE  FEU. 

CHEMINS  DE  FER  DE  PARIS  A  LYON  ET  A  LA  MÉDITERRANÉE. 

MM.  Noblemaire,  directeur  général,  rue  St-Lazare,  88  ;  Garet  ^,  ingénieur  en 
chef  de  la  voie,  rue  de  Bercy-St^Antoiae,  4  ;  GofBnet,  tous -directeur  de  l'exploita- 


128 

tioQ,  rue  de  Bercy,  Â  ;  Hu  Boys  ^,  ingénieur  en  chef  de  la  voie,  rue  de  Bercy,  i  ; 
Berquel.  ingénieur  en  chef  de  la  vole,  reroparl  de  la  Miséricorde,  à  Dijon  ;  Picard, 
chef  de  l'exploitation. 

PERSONNEL  DE  l' EXPLOITATION   DANS  LE   DÉPARTEMENT. 

MM.  Donniol,  inspecteur  principal  de  la  2**  section,  à  Nerers;  Bonnefont,  inspec- 
teur à  Auxerre  ;  Bonnin,  inspecteur  à  Avallon  ;  Gibey,  iasm^cl.  à  Tonnerre  ;  Lcuvel, 
inspecteur  à  Sens  ;  Pantin  et  Pisards,  chefs  des  bureaux  d  inspection  à  Nevers. 

CONTRÔLE  DE  l'ÉTAT. 

MM.  Gacarrié,  inspecteur  général  des  ponts  et  chaussées,  70/  bonleyard  Saint- 
Germain,  Paris  ;  Obry  de  Labry,  ingénieur  en  chef,  rue  de  Varenne^i^  51  ;  Pelletan, 
ingénieur  des  Mines,  rue  Vauquelin,  15  ;  Moneslier,  ingénieur  des  ponts  et  chaus- 
sées, rue  Téhéran,  24,  à  Paris  ;  d'Ivernois,  inspecteur  principal  de  ^exploitation 
commerciale,  bouievard  Malesherbes,  43  ;  De  Missy,  insper'eur  particulier  de  l^ex- 
ploitation  commerciale,  rue  St-Lazare,  123. 

surveillance  ADMINISTRATIVE. 

MM.  Haag  ^,  commissaire  de  surveillance  administrative,  en  résidence  à  Sens 
(section  de  Sens  à  Laroche)  ;  Fermier  ^,  commissaire  de  sun'eiltance  adminis- 
trative, en  résidence  à  Auxerre  (section  de  Laroche  à  Glamecy)  ;  Du  Bled,  commis- 
saire de  surveillance  administrative,  en  résidence  à  Avallon  (section  de  Gravant  aux 
Laurnes)  ;  Bataille  >j^,  cx)mmissaire  de  surveillance  administrative,  en  résidence  à 
Tonnerre  (section  de  Laroche  à  Nuits)  ;  Hueot,  commissaire  de  surveillance 
administrative,  en  résidence  à  Glamecy  (section  de  Glamecy  à  Nevers  et  à  Cercy- 
la-Tour). 

Plassard,  chef  de  train  principal  (section  de  Nevers  à  Laroche]  ;  Grillot,  sous-chef 
de  train  principal  (section  de  Laroche  à  Gravant  et  de  Gravant  aux  Laumes). 

ADMINISTRATION   GÉNÉRALE. 

MM.  Bonnefont,  inspecteur  résidant  à  Auxerre  ;  Bonnin,  iaspccieur  à  Avallon  ; 
Louvel,  inspecteur  à  Sens  ,  Gibey,  inspecteur  à  Tonnerre. 

LIGNE  DE  LAROCHE  A  NEVERS  ET  d' AUXERRE  A  GlEN. 

GARS  D*AUXERRE.  —  MM.  Tremblay,  chef  de  gare  ;  Ozaaon,  sous- chef  ;  Pallegoix* 
rtceveur-dislribuleur  des  billets. 

Bureau  de  grande  vitesse  :  Régnier,  factcur-chef  ;  Durot,  Despoix,  Boulé,  Ferlet. 
Lhermitte,  facteurs  de  1'*  classe  ;  Leduc,  Moreau,  Serin,  facteurs  de  deuxième  clas>e. 

Total  et  Alexandre,  sous-chefs  d'équipe. 

Bureau  de  pt-tite  vitesse  :  Jobard,  chef  de  bureau  ;  Coutin,  Terrier  de  la  Ghaise, 
commis  de  première  classe  ;  Guyard,  Picard,  Bonnin,  commis  de  deuxième  classe. 

Bureau  de  ville  :  Théodore  Geste,  représenté  par  M.  Brisset. 

Service  médical  : 

Médecins  pour  toute  la  section  :  MM.  Mouchel,  à  Sens  ;  Picard,  à  Joigny  ;  Dîonis 
des  Garrières,  à  Auxerre;  Maurice,  à  Tonnerre  ;  Bert,  à  Avallon  ;  Maringe,  à  Glamecy; 
Boudard,  à  Vermenion  ;  Ficatier,  à  Auxerre  (section  d'Auxerre  à  Toucy). 

Chefs  de  section: 

MM.  Dessalien,  à  Tonnerre;  Pallegoix,  à  Auxerre;  Judinier,  à  Avallon. 

Chefs  de  gare  dans  la  traversée  de  VYonne  : 

MM.  Toureau,  à  Yilieueuve-la-Guyard  ;  Bergère,  à  Ghampigny  ;  Vinot,  à  Pont-sur- 
Yonne  ;  Dorât,  à  Sens  ;  Dessertault,  à  Villeneuve-sur- Yonne  ;  N ,  à  St-Julien- 

du-Sault;  Ecotfar,  à  Gézy;  Gernesson,  à  Joigny;  Grosborne,  à  Laroche;  Michelin, 
à  Bonnard  ;  Gavoau,  à  Ghemilly;  Frappât,  à  Monêteau  ;  Tremblay,  à  Auxerre  ;  Gauchot, 
à  Ghamps  ;  Voiliard,  à  Yincelles  ;  Ganet,  à  Gravant  ;  Rôrher,  à  Vermenton  i 
Thierry,  à  Arcy;  Yerdot,  à  Sermizelles  ;  Gharlier,  à  Vassy  ;  Saget,  à  Avallon: 
Montenot,  à  Mailly-la-\iile  ;  Grevau,  à  Chàtcl-Gensoir  ;  Deiadreux,  à  Goulangcs-sur- 

Yonne  ;  Ferbeuf,  a  Surgy  ;  N ,  à  Glamecy  ;  Perdu,  à  Brienon  ;  Bailly^  à  Saint- 

Florentin;  Lcignot,  à  Flogny;  Michon,  à  Tonnerre;  Féraud,  àTanlay;  Billaudot, 
à  Lézinnes  ;  Perriquet,  à  Ancy*ie-Franc  ;  Ghevalller,  à  Nuils-sous-Ravières  ;  Largenil, 
a  Aisy  ;  Tournier,  à  Maison-Dieu  ;  Paqueau,  à  Guillon. 

Ghefs  de  bureau  (petite  vitesse)  :  MM.  Faivre ,  à  Sens  ;  Jobard,  à  Auxerre  \ 
Mougm,  Auxerre  (St-Amatre)  ;  Feriret,  à  Tonnerre. 

Employés  comptables  :  MM.  Langin,  à  Sens  ;  N...,  à  Villeneave-sur-Yonne  ; 
Manier,  a  Saint-Julien-dn-SauU  ;  Burgaux,  à  Joigny  ;  Plart,  à  Laroche  ;  Reddé,  à 


129 

Brienon  ;  Legris,  à  Saint-Florentin  ^  Ferret,  à  Tonnerre  ;  Bonlleret,  à  Ancy-le-Franc  ; 
Odin,  à  Nnits-sous-Ravières  ;  Coaillard,  à  Aisy^ 

Sous-chefs  de  gare  :  MM.  Lemosse  et  Bidault,  à  Laroche  ;  Robert,  à  Joigny  ;  Epingard 
et  Caltier,  à  Sens  ;  Ozanon,  à  Auxerre  ;  Gardeur,  à  Avallon  ;  Mérat,  à  CfraYant, 
—  Soos-chefs  de  gare  de  remplacement:  MM.  Boulât,  à  Sen»;  Plantey,  à  Anxerre  ; 
Roze  et  Plcart,  à  Tonnerre  ;  Reille,  à  Nuits-sous-Ravières. 

Construction  des  lignes  de  Cercy'la-Tour  à  Gilljr'Sur'Loire  et  d'Àvallon 

à  Dracjr^Saint-Loup. 

M.  Bdeixb  ^,  directeur  de  la  construction,    rue  Saint-Lazare,  88,  à  Paris. 
M.  HiNui,  ingénieur  en  che(  de  la  compagnie,  place  de  la  Gare,  a  Auxerre. 

Bureaux  de  M.  Hanin, 

MM.  David,  chef  de  bureau  ;  Menusier,  chef  de  section  principal  ;  Heynemans, 
comptable;  Faivre,  payeur;  Perruche,  dessinateur  priucipal,  Bardior,  dessinateur  j 
Foin,  employé;  Baudier,  garde-magasin. 

SECTION  VIII. 

ADMINISTRATION  DE  L'AGRICULTURE 

Sixième  région,  dite  région  de  l'Est,  comprenant  les  départements  de  l'Ain,  de  la 

'Yonne. 


ECOLE  PRATIQUE  D'AGRICULTURE  DE  L'YONNE. 

MM.  Thierry  Emile,  directeur,  professeur  de  zoologie,  zootechnie  et  pisciculture  ; 
Gobin,  professeur  d'agriculture,  viticulture,  sylviculture,  génie  rural  et  législation 
rurale  ;  Barbut,  professeur  de  physique  et  chimie;  Petit,  maître-surveillant,  pro- 
fessear  d-  irançaiS:  géographie  agricole,  géologie  et  botanique;  Barillot,  maîtrc- 
snryeillant-comptabie,  professeur  de  mathématiques  appliquées  et  de  comptabilité 
agricole  ;  D'  Ficatier,  professeur  d'hygiène  ;  Harttnstein,  chef  de  pratique  agricole  ; 
liayé,  jardioier-chef,  professeur  d'horticulture  et  d'arboriculture;  Courad,  mstruc- 
leur  militaire. 

STATION  AGRONOMIQUE  DE  L'YONNE 

Créée  par  décision  du  Conseil  général  en  date  du  27  octobre  1874,  la  Station 
agronomique  a  pour  but  :  1°  De  faire  toutes  les  analyses  qui  peuvent  intéresser  les 
cultivateurs  ;  2*»  De  répandre  dans  le  public  des  principes  raisonnes  d'agriculture  ; 
3»  DVtudier,  par  des  recherches  de  laboratoire  et  des  expériences  agricole^,  les 
questions  locales  à  l'ordre  du  jour. 

Eq  suite  d'une  dé^sion  du  Conseil  général,  la  Station  agronomique,  en  attendant 
son  transfert  à  Pécole  d'agriculture  de  Labrosse,  est  placée  sous  la  direction  admi- 
nistrative de  M.  Thierry,  directeur  de  la  ferme-école. 

Personnel.  —  MM.  de  Wûlf,  chimiste-préparateur  ;  Michaut,  préparateur-adjoint. 

HARAS. 

Le  département  de  TYonne  et  les  départements  de  la  Haute-Marne,  de  TAube  et 
de  la  Côte-d'Or  forment  la  circonscription  d'un  Haras  dont  le  chef-lieu  est  à 
Monlier-en-Der  (Haute-Marne). 

SOCIÉTÉ    CENTRALE    DE  L'YONNE 

Pour  V encouragement  de  V Agriculture. 

Président  d'honneur  :  M.  le  Préfet  de  PYonne.  Président,  MM.  Guicbard  ;  vice- 
présidents-,  Richard  et  Fabien  Rapin  ;  secrétaires,  J.  Guénier  et  Cambtizat  ;  tréso- 
rier, Sappin. 

SOCIÉTÉS  D»AGRICULTURE  ET  COMICES   AGRICOLES 
Ancy-le-Franc,  —  MM.    Thierry,   président;  N ,  vice-président;   Démon, 

secrétaire;  Rigolet,  trésorier. 
Auxerre.—  Savatier-Laroche,  président;  Crochot  et  De  Bogard,  vice-présidents; 

Richard  et  G.  Rouillé,  secrétaires  ;  Pinard  Gustave,  trésorier. 
Avallon.  —  Jules  HoudaiUc,  président  ;  Gauthier  et  Barban,  vice-présidents  ; 

Emile  Odobé,  secret.  ;  AnceauetE.  Petit,  secrét.-adj.  ;  Jules  Bouché,  trésorier. 

1887  9 


130 

BrUnon.  —  JMinan-Goîa,  président.;  TJiierry f^t J^i^iif)^,  r4ftô^pré^^4eïrts;,<Xraj|^, 
secrétaire  ;  Gongaet,  trésorier. 

Couvson.  —  Et.  Girault,  président  ;  H.  Phumez,  vice-:pi)é8ident  ;  A.  Gir^nii  etAog- 
Lamy,  secrétaires. 

i'/o^r.— Coçttte  da  Luard,  président;  Portier,  vice-président  ;  Bègue,  secrétaire; 
Jay,  trésorier. 

Joignr.  —  Tartois,  i>ré8ident  ;  Couturier  Paul  et  Grenet,  vice-présidents  ;  Durville. 
secrétaire  ;  Ablon,  tréftorier. 

Noyers.  —  Laogin,  président  ;  Crautiierin,  yice-président  ;  Lemaire,  secrétaire  : 
Gounot,  trésorier. 

Saint-Florentin,  —  Lancâme^  présideot;  Vezin  et  Jacquiuot,  vice-présidents; 
Denis  et  Moiset,  secrétaires;  Rozé,  trésorier. 

Sflinr-Saiiif<?Kr.  —  Émery,  président  ;  Garnier,  vice-président;  Dedienne  et  Vieillard, 
secrétaires. 

Sens.  —  De  Fontaine,  président;  Marteau  pérp,  vice-pr.ésidenjt ;  Lac^ille  et  Des- 
lions, secrétaires  ;  Juliiot,  trésorier. 

Tonnerre,  —  Le  duc  de  Glermç^t-TonAerjce,  président  ;  Lejayj  et  Lasnier,  vice- 
présidents;  Thierry  Henri,  secrétaire;  Roy,  trésorier. 

VÉTÉRINAIRES  DH>LOMÉS  EXERÇANT  DANS  LE  DÉPARTEMENT 

ARRONDISSEMENT  d'aUXERRE 

MM.  Joynon  Charles-Louis-Théodore,  à  Lain.  —  BouUel;  Josse,  à  Toucy-  —  Grochot 
Pierre-François,  à  Seignelay.  —  Leraaître  Julien-Alexis,  à  Saint-Florentin.  -^  Dubiel 
Antoine,  à  Thury.  —  Brillant  Louis-Léopold,  à  Cheny.  —  Belhoi^me  Pascal-Auguste- 
Marie -Gabriel,  à  Toucy.  —  Colas  Alphonse-Adrien,  à  Leugny.  —  Roche  Isidore,  à 
Sainl-Sauveur.  —  Crochot  Louis-Emile,  à  Auxerre.  — r  Baudry  Louis,  à  Vermenton.  — 
Durey  Alexandre-Sillemain-Appolinaire,  à  Ligny.  —  Soupey  Prix-Maximin,  à  Etais. 

—  Denis  Philippe-Emile-Louis,  à  Saint-Florentin.  — Tournaire  Edouard,  à  Chahiis. 

—  Leblanc  Edmond,  à  Courson. 

ARRONDISSEMENT   d'AVALLON 

MM.  Amyot  Joseph,  Renaud  Louis-Auguste  et  Degoix  Jean-Baptiste-Léon,  â 
Avallon.  —  Beau  Jules-Antoine-Joseph  et  Amiot  Jean-Baptiste-MesmiurCyprien, 
à  Guillon.  —  Milot  François-Bazile,  à  L'Isle.  —  Chevy  Charles,  à  Pontaubert. 

ARRONDISSEMENT  DE  JOIONY 

MM.  Lambert  Emile -Ambroise,  à  Saint-Fargeau.  -—  Lefébure  Henri-Xavier  et 
Poupard  Paul-Joseph,  à  Joigny.—  Duguyot  Pierre-Arsène-Onézime,à  Champignelles. 

—  Grand  Louis-Henri-Isidore,  Genêt  Philippe-Alexandre,  à  Brienon.  —  Roy  Pierre, 
à  Aillant.  —  Viault  Edme-Onézime-Démosthènes,  à  ^  ilieneuve-sur-Yonne.  — 
Boulet  Charles-Bernard,  à  Charny.  —  Vivien  Georges,  à  Cerisiers. —  Franchis 
Simon,  à  Bléneau. 

ARRONDISSEMENT   DE   SENS 

MM.  Plain  Emile-Albert,  Lamarre  Joseph-Antoine  et  Carré  Jules,  à  Sens,  -^r-  Biot 
Isidore- Augustin  et  Chauvot  Xavier-Hippolyte,  à  Pont-sur- Yonne.  —  Mathé  Julien- 
Stanislas,  à  Sergines.  —  Couenon  Alcide-Eugène,  à  Chéroy.  —  Cosson  Eugène-Louis- 
Alexandre,  à  Villeneuvel'Archevôque.  —  Perreau  Augttste-Henri,  à  Villeneuve- 
la-Guyard.  —  Guillot,  h.  Thorigny. 

ARRONDISSEMENT  DE  TONNERRE 

MM.  Gayard  Louis-Edme,  à  Tanlay.— Simon  Alfred,  à  Ancy-le-Franc.  t-  Chauvelot 
Charles-Ferdinand,  à  Neuvy-Sautour.  —  Thierry  Leopold-Henri,  à  Tonnerre.  — 
MiUey  Antoine-Amédée,  à  Noyers.  —  Bègue  Louis-Fugène,  à  Fiogny.  —  Billiard, 
à  Tonnerre.  —  Marion,  à  Ravières. 


ÉTABLISSEMENTS   DIVERS   p'UTIJ^ITÉ   PUBLIQUE. 

BIBLIOTHÈQUES  PUBLIQUES. 

Bibliothèque  d'Awcerre,  place  de  la  Bibliothèque  (Uwée), 

La  bibliothèque  d'Auxerre,  fondée  en  1796,  par  le  P.  Laire,  savant  Minime,  ponr 
le  service  de  l'école  centrale,  échut  à  la  ville  par  un  arrêté  du  premier  Coiisiu  da 
8  pluviôse  an  XI.  Elle  renferme  200  manusprits  dont  qu^iques-uns  sont  très  prèr 
cieux  pour  l'histoire,  et  environ  35,000  volumes.  On  y  remarque  beaucoup  4^  inQjmes 


éditions.  Musée  et  colleefion  de  géolosie,  d'histoire  naturelle  et  d'antiques  dn  dépar-* 
tement.  Galerie  de  tableaux  et  de  seulptures.  —  Bibliothécaire  :  M.  Molard. 

Bibliothèque  d*Avallon\  à  V Hôtel  de- Ville. 
La  bibliothèque  d'Avallon^  composée  de  3  à  4,000  volumes,  provient  surtout  de^ 
rancieane  maison  des  Doctrinaires  du  collège.  —  Bibliothécaire  :  M.  Manshuy. 

Bibliothèque  de  Joigny^  à  VHÔ tel- de-Ville, 
La  bibliothèque  de  Joigny  se  compose  surtout  d'ouvrages  de  littérature  et  de 
voyages.  Elle  compte  plus  de  10,000  volumes.  —  Bibliothécaire  :  M  Cusstn. 

Bibliothèque  de  Sens,  à  VHÔtel'de-Ville. 
Cette  bibliothèque  renferme  10,500  volumes  et  quelques  manuscrits,  parmi  lesquels 
est  le  célèbre  Missel  original  de  la  Messe  de  Pane.   Cabinet  d'histoire  naturelle'  et 
coriosités.  Musée  dé  sculpture  et  d'antiques  dans  la  cour  de  la  mairie.  -—Bibliothé- 
caire :  M.  Morin  de  Ghamprousse. 

Bibliothèque  dé  Tonnerre. 
MM*  Hatriot,  bibliotbécaire  ;  Slmon^  conservateur  du  muiiée; 

BIBLIOTHÈQUES  POPULAIRES. 
II  exista  dans-  le  département  9%  Bibliothèques  populaires ^  dans  lès  communes 

suivantes  : 

Appoigny,  Arces,  Auierre,  (hameau  de  Laborde,  c.  d'Auxerre),  Avrolles,  Basson, 
Beaoraont,  Beines,  Beuguon,  Bleigny-le-Carreau,  Blcneati,  Bœurs-en-Othe,  Branches, 
Brienon^  Butteaux,  Cfaamplost,  Champvallou,  Cbarbuy,  Charentonay,  Charmoy, 
Charny,  Chemilly,  Cheny,  Chéo,  Cliilry,  CommisRey,  CouIûnges-Ia-ViiiPuse,  Cou- 
langes-sar-Tonne ,  Gourgis,  Cruzy-le-Châtel,  Esnon,  Eiigny,  Fleury,  Fouronnes, 
Germîgny,  Gron,  Guerchy,  Gupgy,  Gy-PEvÔqae,  Hauterive,  Héry,  Jaulges,  Joigny, 
La  Ferlé,  Ligny,  L^Iele-s  Serein^  Looze,  Mallly-la-Ville,  Maligny,  Migé,  Montacher, 
Montigny,  Montréal,  Mont-St-Snlpice,  Nitry,  Ormes,  Paroy-en-Olhe.  Ferreux, 
Perrigny,  Quennes,  Saint-Cyr,  St-Denis-sur-Ouanne,  St-Fargeaii,  StFlorentin,  St- 
Georges,  Si-Jutien-rlu-Sault,  St-Martin-ii-Ouanne,  Sl-Sauveur,  Senan,  Sommecaise, 
^ormery,  Sougères>s-SiDOtte,  Tonnerre  (comprenant  les  coromunes  de  Dannemoine, 
^heney,  Epioeuil,  Golan,  Junay,  Molosmes,  vSerrigny,  Tissey,  Vézinnes),  Tfichey, 
Tnrny,  Mercy,  Varennes,  Vaudeurs,  Vonixy,  Venoy,  Villemcr,  Villeneuve-St-Salves, 
Villiers-Saint- Benoit j  Vincelles,  Yinceloltes,  Voisines. 

Toaies  ces  Bibliothèques  sont  rattachées  à  la  Société  d^instruction  populaire. 

Les  communes  suivantes  possèdent  également  des  Bibliothèques  populaires  fonc- 
tioanaat  en  dehors  de  la  Société  :  La  Chapetle-Gfaampigny,  Ctiichery,  Ëpineau-les- 
Voves,  Guillon,  Migennes,  Neuilly,  Neuvy-Sautour,  Ormoy,  Seignelay,  Sens,  Ser- 
gines,  Véron,  Villeblevin,  Villeoeuve-la-Guyard,  VilIeneuve-sur-Yonne. 

SOCIÉTÉ  POUR  LA  PROPAGATION  DE  L'INSTRUCTION  POPULAIRE 

Le  but  de  cette  Société  est  de  travailler  au  développement  de  IMnslruclioa  dans 
le  département,  eo  encourageant  dans  les  communes  la  formation  de  bibliothèques 
et  l'organisation  de  cours,  conférences  et  lectures  populaires.  99  bibliothèques 
populaires  ont  été  déjà  fondées  dans  l'Yonne  ;  les  différentes  Sociétés  qui  les  admi- 
nistrent comptent  5,000  adhérents. 

Bureau.  — <  MM.  Massot,  président  j  Monceaux  H.,  vice-président  ;  Mérat,  de  Char- 
boy,  secrétaire;  Fauchereau,  secrétaire-adjoint;  Kielmann,  trésorier. 

SOCIÉTÉS  D'INSTRUCTION  MILITAIRE 

Atixerre  :  MM.  Amand, président  ;  Savatier-Laroche,  Fermier,  vice-présidents;  Paul 
Pécot,  Milliaux  fils,  secrétaires  ;  Bloch,  trésorier. 

A  Gharbuy  :  M.  Mérat,  président.  —  A  Appoigny  :  M.  le  docteur  Chavance,  prési- 
<îent.— A  Ormoy  :  M.  Grandgey,  président. —  A  Molay  :  M.N...,  président. —  A  Ville- 
ble?ln  :  Mi  le  docteur  Guîllié,  président.  —  VUliers-sur-ThoIon.  —  Charapigny, 
M.  Verrié,  président   —  CfaaumonC,  M.  Charbooné,  président.  ^  Pont-su r-Yonne. 

-  Mâlay-le-Grand  :  M.  Chicouard,  président.  -—Villemanoche,  M.  Michaut,  président. 

-  Villeoeuve-la-Guyard,  M.  GuilUé,  président. 

SOCIÉTÉS  DE  SPORT  ET  DÉ  GYMNASTIQUE 

Sport  Auxerrois  :  M.  Claude,  président  honoraire  ;  M.  L.  Richard,  président. 
Sociétés  de  Charbtiy,  Epineau  et  Vermenton. 

SoaÉTÉ  BE  Gymnastique  de  Sens:  M;  Gerst,  percepteur,  président  d'honneur; 
M.  Recordon,  président  actif. 


132 
Société  de  Gtknastiqub  de  Touct  :  M.  Pronier,  président. 

SOCIÉTÉS  DE  TIR 

A  Sens  :  M.  Moreau,  président.  —  A  Avallon  :  MM.  Petit-Légut,  président.—  A  St- 
Florenlin  :  M.  Lancôme,  président.  —  A  Villeneuve  rArchev.  :  M.  N...,  président.  — 
Auxerre,  Bleigny-le-Carreau,  Sainte-Magnance,  Vé^elay,  Villcneuve-sur-Yonne. 

INSPECTION  DES  MONUMENTS  HISTORIQUES  DU  DÉPARTEMENT 

Ce  service  comprend  la  surveillance  des  monuments  importants  que  renferme 
notre  département  et  qui  sont  classés  comme  historiques  par  décision  du  Ministre 
de  l'Intérieur.  La  reconnaissance  d'un  édifice  comme  historique  n'entraine  pas  de 
droit  l'allocation  de  fonds  de  la  part  du  gouvernement;  ce  n'est  qu'une  appréciation 
scientifique  qui,  cependant,  est  prise  en  considération  dans  les  distributions  annuelles 
des  secours^ 

Architectes  des  Monuments  historiques  : 

MM.  Bœswilvald,  inspecteur  général,  à  Paris  ;  Dondenne,  architecte  à  Auxerre. 

MONUMENTS    CLASSÉS   PROVISOmEMENT 

NoU.<—  Les  astérisqucB  indiquent  que  les  moaumenis  à  la  suite  desquels  se  troute  ce  signe  ont  reçu  des 
■l  locations. 

Arrondissement  d' Auxerre. 

Église  Saint-Étienne,  à  Auxerre.  *  —  Église  Saint-Germain,  à  Auxerre.  —  Église 
Saint-Pierre,  à  Auxerre.  —  Ancien  palais  épiscopal  (préfecture)^  à  Auxerre.  * —  Église 
Saiut-Eusèbe,  à  Auxerre., —  Tour  de  l'Horloge,  à  Auxerre.  —  Eglise  d'Appoigny.  — 
Église  de  Pontigny.  —  Église  de  Chablis.  *  —  Clochers  de  Vermenton.  *  —  Église 
de  Moutiers.  —  Église  de  Saint-Florentin.  —  Église  de  Chitry-le-Fort.  —  Eglise  de 
Mailly-le-Chàteau.  —  Tour  du  château  de  Saint-Sauveur  (propriété  particulière). 

Arrondissement  d'Avallon. 

Église  d'Avallon.  —  Église  de  Saint-Père-soiis-Vézelay.  *  —  Église  de  Pontaubert. 
—  Église  de  la  Madeleine,  à  Vézclay.  *  —  Église  de  Montréal.  *  —  Remparts  de 
Vézeîay.  —  Tombeau  de  Sainte-Magnance.  —  Château  de  Chastellux. 

Arrondissement  de  Joigny, 

,  Sépulcre  de  l'église  St-Jean  de  Joigny. —  Église  de  St-Julien-du-Sault  (verrières).— 
Église  de  Villeneuve-sur- Yonne.  —  Porte  et  enceinte  de  la  ville  de  Villeneuve-sur- 
Yonne.  —  Château  de  Saint-Fargeau. 

Arron'âissement  de  Sens,  ^ 
Cathédrale  de  Sens.  —  Salle  synodale  de  Sens.  —  Église  de  l'hôpital  de  Sens.  — 
Église  Saint-Savinien  et  Sainl-Potenlien,  à  Sens.  —  Murs  romains,  a  Sens.  —  Arche- 
vêché de  Sens.  —  Église  de  Vallery  (Tombeau  des  Condés  dans  cette  église). 

arrondissement  de  Tonnerre, 

Eglise  de  l'hospice  de  Tonnerre.  —  Portail  de  l'église  Saint-Pierre  de  Tonnerre.  — 
Crypte  de  Sainte-Catherine,  sous  la  halle  de  Tonnerre.  —  Château  de  Tanlay  (pro- 
priété particulière).  ~  Château  d'Ancy-le -Franc  (propriété  particulière).  —  Portails 
de  l'église  de  Neuvy-Sautour. 

Comité  des  travaux  historiques  et  des  Sociétés  savantes  au  Ministère  de  l'instruction 

publique, 

MM.  Cotteau,  président  de  la  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles 
de  l'Yonne  ;  Quantin,  ancien  archiviste  ;  Molard,  archiviste  du  département  ; 
Salmon  Philippe,  avocat,  membres  correspondants  nommés  par  arrêté  de  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  en  date  du  26  août  1858. 

SYNDICAT  COMMERCIAL  DE  L'ARRONDISSEMENT  D'AUXERRE 

Société  ayant  pour  but  le  développement  et  la  défense  du  commerce  et  de 

IHndttëtrie, 

Bureau:  MM.  Th.  Au^é,  président  ;  Sappin,  vice-président  et  trésorier;  Drotaîné 
et  Pescheux  fils,  secrétaires.  —  Membres  de  la  Chambre  :  MM.  Glénisson-Manifacier, 
Bernard-Lyon,  Berlheau,  Berthet  fils,  Dubois  aîné,  Gonat,  Guilliet  Germain,  Pain, 
Rouxel,  Rouillé,  Yirally,  Jossier,  CoUinet,  Dupré  jeuoe,  Albanel. 

Membre  honoraire:  M.  Chailley,  ancien  banquier. 

Conseil  judiciaire  :  MM.  Sav9tier-Laroche,  avocat  ;  Dupallnt,  avoué.  , 


433 

SYNDICAT  DU  COMMERCE  EN  GROS  DES  TINS  ET  SPIRITUEUX 

DU  DÉPARTEMENT  DE   l'yONNE. 

Bureau  :  MM.  Trutey,  président  ;  Quenouille,  vice-président  ;  Petit-Deblesson, 
secrétaire-trésorier.  —  Membres:  MM.  Quignard,  Debaix  aîné,  Paul  Petit,  Dupré 
aîné,  Frécâult,  Félix-Guérin,  Bcauvais,  Rancelin. 

CHAMBRE  CONSULTATIVE  DES  ARTS  ET  MANUFACTURES,  A  SENS. 

MM.Lelièvre,  président;  PoUet  secrétaire  ;  Duchemin,  Déon  (Ulysse),  Devilliers, 
Roy,  Mancel,  Lamy,  Barbier,  Leseur,  Pléau  fils,  Méry,  membres. 

SOCIÉTÉS    ET  ÉTABLISSEMENTS   SCIENTIFIQUES 

ET  JiRTISTlQUES. 
SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  HISTORIQUES  ET  NATURELLES  DE  L'YONNE 

Déclarée  établissement  d'utilité  publique  par  décret  du  \^  janvier  1861. 

Président  :  M.  G.  Cotteau  ^  ;  vice-présidents  :  MM.  le  général  de  Marsilly  0  ^ 
et  Desmaisons  ^  ;  vice-président  honor.  :  Quanlin  ^  ;  secrétaires  :  Monceaux  et 
Molard;  archiviste  :  Demay  ;  trésorier  :  Guiard. 

MUSÉE  DÉPARTEMENTAL 

Fondé  par  la  Société  des  Sciences  de  VYonne, 

Conservateur  :  M.  G.  Cottead. 

Ce  Musée  comprend  diverses  sections  d'une  importance  réelle  et  qui  compren- 
nent, ontreune  galerie  de  peinture  et  de  sculpture  aéjà  remarquable,  l'archéologie, 
la  géologie  et  l'histoire  naturelle  départementales.  Les  catalogues  de  la  section 
d'archéologie,  des  galeries  de  sculpture  et  de  peinture  ont  été  publiés. 

SOCIÉTÉ  DES  ARCHITECTES  DE  L'YONNE 

MM.  Dondenne,  architecte  du  département,  à  Auxerre,  président  ;  Leseur,  archi- 
tecleà  Sens,  vice-président  ;  Labrune,  architecte  à  Auxerre,  secrétaire  ;  Fijalkowski, 
architecte  à  Sens,  et  Nagé,  architecte  à  Joigny,  membres  du  bureau. 

SOCIÉTÉ  D'ÉTUDES  A  AVALLON. 

Fondée  le  5  avril- 1^^^. 

Président  d'honneur  :  M.  le  Sous-Prélet  ;  président  ;  N ;  vice-président  : 

N ;  secrétaires  :  Gagniard  et  Jordan;  trésorier  :  B.  Lecomle;  archiviste: 

Baudouin  ;  conservateur  du  musée  :  Manshay. 

SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  DE  SENS. 
Instituée  par  arrêté  de  M.  le  ministre  de  l'intérieur  en  date  du  24  /"*«   *844- 

Membres  d'honneur  :  Mgr  PArchevôque,  M .  le  Préfet,  MM.  le  Sous-Préfet  et  le  Mairo 
de  Sens  j  préaident  :  MM.  lulliot  ;  vice  président;  colonel  PaTillon  ;  secrétaire: 
Perrin  J.  ;  vice-sectétuire:  Gandilloii.;  archiviste:  JVIauroy;  vice-archivisle:  Muleur; 
irésorier:  Loriferne. 

COURS    GRATUIT   DE    DESSIN. 
Professeur  :  M.  Biard,  à  Auxerre. 
Cours  de  Géométrie  descriptive  avec  application  à  l'industrie. 

Auxerre.  —  M.  Ménisselle,  employé  des  ponts  et  chaussées,  chargé  du  cours. 

SOCIÉTÉS  ET   ÉTABLISSEMENTS  DE    BIENFAISANCE. 

DÉPÔT  DÉPARTEMENTAL  DE  MENDICITÉ. 

{Ancien  Hôtel-Dieu  de  la  Madeleine,  à  Auxerre.) 

COMMISSION  DE  SURVEILLANCE   : 

MM.  le  Préfet,  président  ;  Guiblin,  vice-président  ;  Munsch,  notaire,  Berault, 
ancien  directeur  des  postes,  Moreau,  ancien  trésorier-payeur  général,  et  Baudoin, 

ïnembres. 


Persontter:  MM.  Phidot,  directeur  ;  Mathé,  économe;  ToniieUer  et'lMVrfn,  méde- 
cins ;  vicaire  de  St-Euaèbe,  aumônier;  Commeau,  gardien  ;  Laurent,  maltre-jardinier. 

BUREAiJX  DE  BIENFAISANCE. 

Les  commissions  administratives  sont  composées  de  siï  membres  non  compris 
le  Maire,  président  de  droit. 

Ville d^/uxerre,  —  MM.  le  Maire,  président;  Chambard  père,  Martin,  Bernard, 
Gbavard,  Esmelin,  Raisin,  administrateurs;  Pougy,  receveur  ;  Nodot^  secrétaire. 
Médecin  du  bureau  de  bienfaisance  :  M.  Soupiet. 

Ville  d'Avallon.  —  MM.  le  Maire,  président  ;  Baudenet,  Callé,  Barré,  Perreau, 
Veaulin,  Verrier,  administrateurs  ;  lUdot,  receveur. 

Ville  de  Joigny.  —  MM.  le  Maire,  président  ;  Hlick,  Berthe,  Grenet,  Lefebvre, 
Picard  et  N ,  administrateurs  ;  Bouvet,  receveur. 

Ville  de  Sens.  —  MM.  le  Maire,  président  ;  Meilbon,  Robert,  Parigot,  Licois, 
Courtaux  et  Gaujar^j  administrateurs  ;  Senet,  secrétaire  ;  Moreau,  |receveur. 

Ville  de  Tonnerre.  —  MM.  lé  Maire,  président  ;  Denis,  Polacci,  ternaire,  Moine, 
Gbaignet  et  Goquard,  administrateurs  ;  Durieux,  receveur. 

ASSOCIATION  POUR  UEXTINCTION  DE  LA  MENDICITÉ  A  AUXERRE. 

Cette  institution,  fondée  en  1841,  a  pour  but  la  distribution  de  secours  à  domi- 
cile aux  familles  indigentes. 

Comité  :  MM.  le  Maire,  président  ;  L.  Richard,  secrétaire  ;  Chavance,  trésorier  ; 
Claude.  Martin,  Salmon,  Godard,  Ë.  Bouché,  Kielmann,  Ficatier,  Léger,  Bernard, 
Roche,  Safi'roy,  membres. 

SOCIÉTÉ  DE  CHARITÉ  MATERNELLE  D'AUXERRE. 

Cette  Société  a  pour  but  de  fournir  des  secours  aux  femmes  en  couches  dans 
rindigence.  —  Membres  de  droit  du  Comité  :  M.  le  Maire  ;  Mmes  Fanre,  prési- 
dente d'honneur;  Claude,  présidente;  Rouillé,  vice  piesidente  ;  Herold,  Simon- 
Dubaux,  Planteau,  Piat,  Plait  jeune,  Massot,  Ribière,  Hugot  ;  Secrétaire-trésorier  : 
M.  Maurice. 

ASSOCIATION  DES  DEMOISELLES  ÉCONOMES  A  SENS. 

Cette  association,  fondée  à  Sens,  a  pour  but  de  secourir  les  jeunes  ûlles  pauvres, 
de  leur  apprendre  à  travailler  et  de  les  placer  convenablement.  Elle  est  placée 
sous  la  surveillance  des  sœurs  de  la  Sainte-Enfance. 

Il  existe  à  Avallon  une  association  ayant  le  même  but,  subventionnée  par  le  bureau 
de  bienfaisance.  Les  orphelines  ou  jeunes  filles  pauvres,  au  nombre  de  25  à  30,  sont 
placées  sous  la  direction  des  religieuses  de  Saint- Vincent-de-Paul. 


CAISSES  D'EPARGNES. 

Auxerre.  —  MM.  Lévy,  caissier  ;  Balhereau,  sous-caissier  ;  Larrin,  contrôleur  ; 
Sassin,  employé.  —  Succursales  :  à  Appoigny,  Chablis,  Cheny,  Coulanges-la- Vineuse, 
Coulanges-sur-Yonne,  Courson,  Ligny,  St- Sauveur,  Seignelay,  Toucy,  Vermenton 
et  Saint-Bris. 

iva/Zon.  —  M.  Anceau,  caissier.  —Succursales  :  à  L'Isle,  Guillon,  Quarré,  Vézelay 
et  Châtel-Censoir. 

Joi^.  —  M.  Breuillet,  caissier.  —  Succursales:  à  Aillant,  Basson,  Brienon, 
Cerisiers,  Cbarny,  Dixmont,  Saint-Fargeau,  Saint-Julien-du-Sault;  Villeneuve-sur- 
Yonne,  et  La  Ferté-Loupière. 

Sens.  —  M.  JoUy,  caissier.  —  Succursales  :  à  Chéroy,  Pontsur-Yonne,  Sergines^ 
Villeneuve-rArchevèque,  Villeneuve-la-Guyard,  Thorigny,  Saint-Valérien,  Véron 
et  Vinneuf. 

Tonnerre.  —  M.  Latné,  caissier.  —  Succursales  :  à  Ancy-le-Franc,  Cruzy,  Flogny, 
Neuvy- Sauteur,  Noyers,  Ravièries. 

Saini-Florenlin:  —  M.  Guillot,  caissier. 


ISS 
SOCIÉTÉS  DE  SECOURS  MUTUELS 

Société  de  leoours  mutueb  des  instltuleim  et  instâtutrioet  du  départeneiit. 

-  Présidents  honoraires  ;  M.  le  Préfet  et  M.  Lalande,  ancien  insp<»cleur  d'académie  ; 
président,  M.  Barbut,  inspecteur  d'Académie  ;  vice -présidents,  MM.  Vieillot,  direc- 
teur de  l'Ecole  normale,  et  Laurent,  inspecteur  primaire  à  Joigny  :  trésorier, 
M.  Mureau,  instituteur  à  Auxerre  ;  secrétaire,  M.  Gillot,  instituteur  a  Auxerre  ; 
administrateurs,  sept  instituteurs  nommés  pour  trois  ans  et  choisis  parmi  les  35 
délégués.  V 

Société  médicale  de  inTomie,  scientifique  et  de  prévoyance,  comprenant  les 
médecios,  pharmaciens  et  vétérinaires  du  département,  fondée  le  21  août  1844.  — 
MM.  Rousseau,  président  :  Populns  et  Dionis,  vice-présidents  ;  Duché,  secrétaire 
général  ;  L.  Roche  et  Souplet,  secrétaires  des  séances  ;  Ghyoot,  trésorier  ;  Dejust, 
bibliothécaire  ;  N ,  archiviste. 

Association  médkfde  de  l'Tonne,  Société  de  prévoyance  «t  de  secours  mutuels 
des  médecins  du  département.  —  Association  générale  des  médecins  de  France,  -^ 
MM.  Chavance,  présid.  ;  Puissant,  vice-présid.  ;  GolUnot,  secret.  ;  Ficatier,  trésorier. 

Cette  Société  a  été  autorisée  par  décret  impérial  du  31  mars  1860. 

Arrondissement  d' Auxerre, 

Auxerre.  —  Société  de  secours  mutuels  et  de  prévoyance  :  MM.  Massot,  président; 
Bernage,  vice-i  résident  ;  E.  Thomas,  trésorier;  Bernot,  secrétaire  ;  Jeannm,  secrét.- 
adjoint.— Société  de  St-François-Xavier:  MM.  Quantin  Jjfe,  président  ;  U.  Richard, 
trésorier  ;  Witier,  secrétaire.  —  Société  de  secours  mutuels  pour  les  veuves  et  les 
orphelins  des  fonctionnaires  et  emplo>  es  de  l'Yonne,  M.  Guimont,  président.  — 
Société  privée  des  Ouvriers  des  Ateliers  Musey,  Dumeu,  président. 

Accolay.  —  Société  ^e  secours  mutuels,  M.  Momon,  président. 

Appoigny.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Carré,  président. 

Bernes.  —  Société  de  Saint- Vincent,  M.  Jeanniot  J.-B.,  président. 

Chahlis.  —  Société  de  Saint-Vincent,  M.  Depaquit,  président. 

Chichée.  —  Société  privée^  M.  Quittot,  président. 

Coalange-la-Vineuse.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Uoudé,  président. 

Héry.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Paulvé,  président. 

Ligny-le-Châtel.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Keuilley,  président. 

Mailly-le-Château.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Prudot,  président. 

Maligny.  ~  Société  des  vignerons,  M.  Faucheux,  président.  —  Société  de  Saint-^ 
Eioi  et  de  Saint-Vincent,  M.  Roy,  président. 

Montigny-la-Resle.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Lamas,  président. 

Mont-St-Sulpice,  Bouilly,  Chichy. —  Société  de  secours  mutuds,M.  Mathieu,  président. 

Ormoy.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Sourdillat,  président. 

Pontjgny.  --  Société  d'aide  mutuelle,  agricole  et  viticote,  M.  Lorderean,  président. 
■^  Société  de  secours  mutuels,  M.  Henry  Dubois,  président. 

Saint-Bris.  —  Société  privée,  D'  Vannereau,  président. 

Saint-Florentin.  —  Société  de  secours  mutuels  (hommes),  M.  Hermelin,  président. 
—  Société  de  secours  mutuels  (femmes).  M™  Sauvegrain,  présidente.  —  Société 
privée.  M.  Moiset,  président. 

Saiat-Sanvenr.  —  Sapeurs-Pompiers,  M.  Préaudot,  président. 

Seignelay.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Chérest,  président. 

Toucy.  —  La  Fraternelle,  M.  Giguet,  président. 

Tnicy-sur-Yonne.  —  Société  de  Saint- Vincent,  M.  De  Massol,  président. 

Vanle-Mercy.  —  La  Fraternelle.  M.  Sempé,  président. 

Vermenton.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Buneau,  président. 

Villy,  —  Société  de  Saint- Vincent,  M.  Robinet,  président. 

Yincelles.  —  Société  de  Saint-Vincent,  M.  Périé,  président. 

Arrondissement  ji'Avallon, 

ÂvalloD.  ~  Société  d'assistance  mutuelle,  M.  Béthery  de  la  Brosse,  président. 
Ghâtel-Gensoir.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Champion,  président. 
MonlHlot.  —  Société  de  Saint- Vincent,  M.  Berthoux,  président. 
Vézelay.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Destutt  de  Blannay,  président. 

Arrondissement  de  Joigny, 

JoigKf.  -«  Société  de  aeoours  matuels,  M.  Berihe,  préitdeiit. 


136 

Aillant.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Rôy,  président. 

Armeau.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Courlault,  président. 

Bassou  et  Bonnard    —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Bondoux.  président. 

BrienoQ.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Grand,  président.  —  La  Prévoyante 

(femmes),  Mme  Moreau,  présidente. 
Bu8sy-en-0lhe.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Loup,  président. 
Cézy.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Griache,  président. 
Chassy.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Gallet,  président. 
Misennes.  —  Société  des  sa  peurs -pompiers,  M.  Cloche,  président. —  La  Prévoyance 

des  mécaniciens  et  cliauneurs  du  dépôt  de  Laroche,   M.  Foltre,  président. 
Prunoy.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Ladoué,  président. 
Rogny.  —  Société  de  la  Prévoyance,  M.  d'Harcourt,  président. 
Rogny. —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Rousseau,  président. 
Rousson.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Labbe,  président. 
Saint-Cydroine.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Ternuel,  président. 
Saint-Fargeau.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Vacher,  président. 
Saînt-Julien-du-Sault.  —  Société  de  secours  mutuels.  M.  Coste,  président. 
Villemer  et  Nailly.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Hournon,  président. 
Villeneuve-sur- Yonne.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Fontame,  président.  — 

L'Union  fraternelle  des  vignerons.  M.  Audry,  président. 
Villiers-sur-Tholon.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Méry,  président. 

Arrondissement  de  Sens. 

Sens.  —  Caisse  d'union,  M.  Deligand,  président.  —  Société  de  Saint-François- 
Xavier,  M   Duchemin,  président. 

Chéroy,  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Regnault,  président. 

Collemiers.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  L.  Colin,  président. 

Etigny.  —  Société  de  Saint- Vincent,  M.  Grosset,  président. 

Fontaine-la-Gaillarde.  —  Société  de  Saint -Vincent,  M.  de  Fontaine,  président. 

Gron.  —  Société  de  secours  mutuels.  M,  Grégoire,  président. 

Michery.  —  Société  des  amis  de  l'ordre,  M.  Roblot,  président. 

Paron.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Godnair,  président. 

Pont-sur- Yonne.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Cournier,  président. 

Saint-Clément.  —  Société  la  Fraternelle,  M.  G.  Pouteau,  président.  —  Les  Tra- 
vailleurs, M.  E.  Martin,  président. 

Saint-Martin-du-Terlre.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Gagé,  président. 

Soucy.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Cloué,  président. 

Thorigny.  —  Société  de  Saint- Paul,  M.  Rayer,  président. 

Vallery.  —  Société  de  Saint-Thomas  de  Cantorbéry,  M.  Bénard,  président. 

Véron.  —  Société  de  Saint- Vincent,  M.  Moreau,  président. 

Villeblevin.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Brossard,  président. 

Villeneuve-la-Guyard.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Bordet,  président. 

Vil leneuve-l' Archevêque.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Juste,  président. 

Voisines.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Lhoste,  président. 

Arrondissement  de  Tonnerre, 

Tonnerre.  —  Société  des  sapeurs-pompiers.  M.  Jacob,  président.   —  Société  des 
ouvriers  réunis,  M.  Régnier,  président.  —  Société  des  vignerons  (l'«),  M.  Batréau 
président.  —  Société  des  vignerons  (2°),  M.  Delinotte,  président. 

Arçenteuil.  —  Société  des  travailleurs,  l'abbé  Lallement,  président. 

Ëpmeuil.  —  Société  La  Fraternelle,  M.  Tranchant,  président. 

Noyers.  —  Société  des  ouvriers,  M.  Gautherin,  président.  —  Société  de  secours 
mutuels,  M.  Foîn^  président. 

Serrigny.  —  Société  de  secours  mutuels,  M.  Falateuf,  président. 


AMOoiation  des  anciens  élèves  du  CoUégre  d'Auzerre.  — Fondée  en  1859,  cette 
association  a  pour  but  d'établir,  entre  les  anciens  élèves  du  collège  d'Auxerre,  un 
centre  commun  de  relations  amicales  et  d'assistance  fraternelle  et  de  coopérer  en 
même  temps,  dans  la  mesure  des  ressources  de  la  Société,  au  maintien  de  la  haute  ré- 
putation du  vieux  collège  fondé  par  Jacques  Amyot.  Comité  :  MM.  Daplan,  pré- 
sident, à  Villeneuve-Saint-Georges;  Aubron,  trésorier,  notaire  à  Paris. —  Membres- 
MM.  Binoche  Félix,  avocat  à  Paris  ;  Droin  Ernest,  juge-suppléant  au  tribunal  de 
commerce  de  la  Seine  ;  D"^  Boucheron,  à  Paris  ;  Picot,  jage  de  paix,  i  Paris  ; 


137 


ïiiliaax,  avclttéà  Paris.  —  Délégoé  génél'al  de  rAssociatlon  a  Auxerre  :  M.  Munier, 
ancien  principal  du  Collège. 


Attodatioa  «inioale  des 


Élevée  dn  Collège  et   du  Lyoée  de 


Fondée  en  1843,  reconnue  comme  établissement  d'utilité  publique,  par  décret 

dn  25  mai  1880. 

Comité  d'administration  pour  l'année  1886-1887  : 

Commissaires  à  Paris  :  MM.  Léon  Robert,  ^.  47,  me  des  Mathurins,  président  ; 
Lortat  Jacob,  60,  rue  Riéhelieo,  trésorier  ;  Gnéreau  Louis,  lo3,  rue  Montmartre, 
secrétaire  ;  Martin  Charles,  20,  rue  de  YerneDll  ;  Descharops  Emile,  10,  rue  de  B&- 
bjlone  ;  Motlereaux  Ernest,  41,  boulevard  Henri  IV  ;  Pelletier  Charles,  4,  boulev. 
Saint-André;  Chapelet  Ernest  ^,  1,  rue  du  Louvre. 

Commissaires  correspondants  :  à  Sens  :  MM.  Lalaude  ^y  rice-président  ;  Délions 
Alfred,  Salleron  Alfred  >J$,  D'  René  Moreau  ;  —  à  Joignv  :  M.  Chandenier  Louis  ;  — 
à  Aaxerre  :  M.  Limosin  ;  —  à  Villeneuve-l'Archev.  :  Wi.  le  D'  Mathieu  et  Chardon  ; 
-  à  YOIeneuve-sur-Yonne  :  MM.  le  D'  Esménard  et  Arsène  Bondoux  ;  —  à  Bray- 
sor-Seioe  :  M.  Penancier  ij^  ;  —  à  Courtenay  :  MM.  Bailly  et  Drouet. 

Receveur  à  Sens  :  M.  Alfred  Julien. 


SOCIÉTÉS  MUSICALES 

ORPHÉONS. 


Commîmes. 

AUXIEEE, 

BrieDon, 
Cbablis. 

Coalange8-6-Yonne, 
Gernigny, 
Gnrgy, 
Montigny, 


Auxerre, 
Egriselles-le-Bocage, 

Aillant, 

Aney-le-Franc, 
Andryes, 
Appoigny, 

Arcy-aur-Core, 
Argenlenil, 
Anhonnay, 
Auxerre, 
Les  Bordes, 

Brienon , 

Bassy-en-Olhe, 

La  Celle-Saint-Cyr,' 

Cerisiers, 

Chablis, 

Champignelles, 

Champlay, 

^arbny, 

Charny 

Chassy. 

Q»ilel-Cen§oir, 

Cbaumot-Piffondfl, 

1887 


Directenrs. 

Georges  Bertbier. 

Frontier. 

Perreau. 

N... 

Vallée. 

Robineau. 

Clerc. 


Commanes. 

Neuilly. 

Saint-Florentin, 

Sens, 

Tonnerre, 

Ver^igoy, 

VilleneaYe-la-Guyard|  Charron. 

Villeneuve-s-Yonne,     N... 

HARMONIES. 


Directeurs. 

Buhour. 

Marliac. 

Bertaache. 

Merle. 

Vallet. 


N 

Hardoin. 


Sens, 


FANFARES. 


Bilenn. 

Eglény, 

Amand. 

Egriselles-le-Bocage, 

Boisseau. 

Epineuil, 

Detgranges. 

Étigny, 

Bazin. 

Douillet. 

Fleury, 

Lorot. 

GroQ, 

Plessis. 

Guerchy, 

Senanges. 

Guillon, 

Mérot. 

Gurgy. 

Frontier. 

Gurgy, 

Larrivée. 

Héry, 

Franjou. 

Irancy, 

Rigautt. 

La  Chapelle-V .-Forêt, 

Boucheron. 

La  Ferté-Loupiére, 

Cotté. 

L'Isle-sur- Serein. 

W... 

Joigny, 

Gage. 
Gach. 

Ligny-le-Ch&tel, 
Mailly-la-Ville, 

Gallet  A. 

Mailly-le-Ghàteau, 

Gagné. 

Maligny, 

Labbe. 

— 

Bardin. 
Roussel. 


N... 

Tourlier. 

Gallot. 

Guichapd. 

Jallin. 

Dnfey. 

Rousset. 

N... 

Lombard. 

Laroche. 

Loranchet. 

Coquard. 

Guillaume. 

N... 

Besançon. 

A.  Rétif. 

OJinot. 

Madelin. 

Brisedoux. 

Boisante. 

Laroche. 

Tapinier. 


10 


138 


Collemiers, 

Coulanges-ttur-Yonne, 

Courgis. 

^Gourion, 

Courson, 

Gravant, 

Danoemoine, 

Diges. 

Dixmont, 

Oomats, 

Poilly, 

Pont-sur- Yonne, 

Quarré-les-Tombes. 

Bavières, 

Rogny, 

Saint-Bris, 

Saint-Gyr-Ies-Golons, 

Saint-Fa  rgeau, 

Saint-Florentin, 

St-Martin-du-Tertre, 

Saint-Valérien, 

Seignelay, 

Senan, 

Les  Sièges, 

Sergines^ 


Guibhard. 

Michery, 

Lescur. 

Migé, 

Armenaud. 

Migennes, 

Gajon. 

Riontacher, 

Jarry. 

Montallery, 

Petit. 

Montigny, 

Michecoppin. 

Montréal, 

Breuillard. 

Mont-Saint-Sulpice, 

Daguin. 

Orgy, 

N... 

Passy, 

N... 

Tanlay, 

Longuet. 

Tonnerre, 

Lohbé. 

Toucy, 

Rivot. 

Yassy-Ies  Avallon. 

Miégeville. 

Vaumort, 

Givaudin. 

Vermenton, 

Hivert. 

Véron, 

Hervier. 

Vézelay, 

Marliac. 

Villeblevin, 

Lefort. 
Delagneao. 

VilleneuTe-rArcheT., 

Villeneuve-s-Yonne, 

Fil  lot. 

Vincelles, 

Tonnelier. 

V  inneuf, 

N... 

Youtenay, 

Prin. 

Petit. 

0.  Verain. 

Cornu. 

Remonte. 

Fort. 

Glerc. 

Collas. 

Duguet. 

N 

de  Villebichot. 

Fi  ... . 

Morin. 

Cotlé. 

Florent. 

Riotte. 

Person. 

Grenet. 

Grange. 

N... 

Pâtissier. 

Oecbambres. 

Viault. 

Moutardier. 

Berlauche. 

Sadon  fils. 


Correspondant  de  PAnnuaire  général  de  la  musique,  des  Sociétés  chorales  et  ins- 
trumentales :  Lucien  Viollet,  4i,  rue  de  Paris,  à  Auxerre. 

Agents  de  la  Sociétés  des  auteurs  lyriques  :  £.  Thomas,  h  Auxerre,  agent  central 
pour  le  département.  Sous-agents:  Odobé,  ft  Avallon  ;  Moron,  à  Joigny;  Lorin, 
à  Sens  ;  Merle,  à  Tonnerre. 


TROISIÈME  PARTIE 


STATISTIQUE,  SCIENCES  &  ARTS 


TROISIÈME  PARTIE 


STATISTIQUE,  SCIENCES  ET  ARTS. 


RESTIF  DE  LA  BRETONNE 


Ce  fut,  en  vérité,  un  personnage  bien  étrange  que  ce 
Restif  de  la  Bretonne,  auquel  on  revient  aujourd'hui 
avec  un  engouement  égal  à  l'oubli  dans  lequel  il  était 
tombé. 

Homme  passionné  et  fantasque,  s'il  en  fut;  écrivain  à 
la  diable,  tournant  complètement  le  dos  à  Tart,  et  pour- 
tant doué  d'un  talent  incontestable  ;  réformateur  forcené  ; 
visionnaire  ;  orgueilleux  et  timide  ;  tout  un  assemblage 
enfin  de  facultés  discordantes  et  d'instincts  déréglés  qui 
ont  fait  de  lui  et  de  son  œuvre  un  ensemble  de  bizarre- 
ries curieux  à  étudier. 

Il  est  né  à  Sacy,  près  de  Vermenton,  en  1734.  Son  père, 
qui  habitait  la  ferme  la  Bretonne,  jouissait  de  considéra- 
lion  dans  le  pajs  et  dans  les  environs.  Reslif  le  présente 
comme  juge  et  arbitre  du  village,  bien  que  sur  les  actes 
civils  il  n'ait  jamais  pris  d'autre  qualification  que  celle 
de  marchand.  Son  existence  paraît  avoir  été  empreinte 
d'un  certain  caractère  patriarcal.  Chaque  soir,  après  le 
souper,  il  lisait  et  commentait  un  passage  de  la  Bible 
aux  membres  de  sa  famille  et  aux  serviteurs  réunis 
autour  de  la  table.  —  Autre  marque  d'affinité  avec  les 
anciens  d'Israël  :  il  avait  eu,  de  deux  mariages,  quatorze 
enfants.  Nicolas  (celui  qui  nous  occupe)  était  1  aîné  du 
second  mariage. 

Comme  il  en  avait  été  pour  deux  de  ses  frères  du  pre- 
mier lit,  on  songea  d'abord  à  diriger  Nicolas  vers  TEglise  ; 


■i^ 


mais  sa  nature  indépendante  jusqu'à  la  sauvagerie  ne 
tarda  pas  à  faire  abandonner  ce  projet.  Nicolas  ne  se 
plaisait  que  dans  les  champs,  au  milieu  des  bergers  et 
des  troupeaux.  Un  beau  jour  de  sa  vie  fut  celui  où  il  fut 
admis  à  remplacer  par  intérim  le  berger  de  la  Bretonne, 
qui  était  allé  en  pèlerinage. 

Dès  Taube,  Nicolas,  escorté  de  trois  chiens,  part  avec 
les  porcs  et  les  moutons,  dont  les  plus  forts  portaient  les 
provisions  de  la  journée.  Il  marcne  à  l'aventure,  s'eni- 
vrant  de  grand  air  et  se  laissant  emporter  par  son  cor- 
tège jusqu'en  certains  lieux  peuplés  par  la  légende  de 
revenants  et  d'apparitions  dont  il  avait  grand'peur.  Au 
début,  le  petit  berger  est  tellement  troublé  qu'il  fait  tous 
ses  efforts  pour  arracher  le  troupeau  à  cet  endroit  mau- 
dit. N'y  pouvant  réussir,  il  se  résigne  à  rester.  Bien  lui 
en  prend  ;  car,  au  lieu  de  scènes  diaboliques  qu'il  redou- 
tait, voilà  Que  se  déroule  bientôt  devant  lui  un  tableau 
renouvelé  du  paradis  terrestre.  Un  gros  sanglier,  sortant 
de  la  broussaille,  vient  prendre  part  pacifiquement  aux 
jeux  de  ses  frères  domestiques.  Un  chevreuil,  un  lièvre 
approchent  à  leur  tour  et  se  mêlent  aux  ébats.  Une 
huppe,  perchée  à  peu  de  distance,  révèle  au  jeune  pâtre 
un  de  ces  poiriers  dont  les  fruits  sont  appelés,  dans  la 
campagne^  poire  de  miel.  Seul,  un  loup  d'aspect  équi- 
voque, jette  un  instant  une  ombre  sur  la  fête,  mais  les 
chiens  ne  tardent  pas  à  mettre  le  fâcheux  en  fuite.  Bref, 
la  journée  fut  si  enchanteresse  pour  Nicolas  qu'il  résolut, 
non  seulement  de  revenir  en  ce  lieu,  mais  de  s'en  rendre 
seigneur  et  maître.  «  Ce  lieu  est  abandonné,  se  dit-il, 
j'ai  bien  le  droit  de  m'en  emparer.  »  Grave  sujet  de 
remords  à  coup  sûr  préparé  pour  l'avenir  par  le  petit 
pâtre  au  farouche  réformateur  communiste  Restif  !  Mais 
Nicolas  se  souciait  peu  alors  d'économie  sociale  :  toute 
sa  science  consistait  dans  les  versets  de  la  Bible  que  lisait 
son  père.  C'est  d'elle  qu'il  tira  le  moyen  d'accomplir 
l'acte  d'occupation  qu'il  avait  projeté.  Le  Pentateuque  lui 
ayant  appris  que  les  Juifs  élevaient  des  colonnes  de 
pierre  sèche  pour  consacrer  des  faits  mémorables  de  toute 
sorte,  Nicolas  imagina  de  construire  une  petite  pyramide 
en  pierres  pour  se  mettre  en  possession.  Pendant  plu- 
sieurs jours  il  se  livra  avec  acharnement  à  ce  travail.  Le 


5 

monument  achevé,  l'idée  lui  vint  (toujours  par  ressou- 
venir delà  Bible)  d'offrir,  h  la  manière  des  Hébreux,  un 
sacrifice  à  TElernel.  A  l'aide  d'une  fronde  il  parvint  à 
tuer  une  bondrée,  oiseau  destructeur  dont  Toffrande  ne 
)ouvait  manquer  d'être  agréable  à  Jehovah.  Pour  rendre 
e  sacrifice  plus  solennel,  il  rassembla  les  bergers  de  la 
plaine,  dressa  un  bûcher  qu'il  alluma  et  plaça  dessus 
la  bondrée.  Tandis  que  le  bois  brûlait,  Nicolas,  dans 
une  altitude  toute  pontificale,  récitait  des  fragments  de 
psaumes,  «  voyant,  avec  des  élans  de  dévotion,  tourbil- 
lonner la  fumée  de  son  sacrifice.  )>  Dans  son  extase,  le 
sacrificateur  ne  se  rendit  pas  compte  que  la   victime 
subissait  une  cuisson  exagérée.  Si  bien  que  lorsqu'il  dis- 
tribua aux  assistants  les  chairs  du  malheureux  volatile, 
aucun  d'eux  n'y  put  mettre  la  dent.  Les  chiens  seuls  de 
Nicolas  firent  honneur  au  morceau  sacro-saint. 

Ce  n'est  pas  toujours  impunément  qu'on  s'érige  en 
grand  prêtre.  L'un  des  frères,  ordonné,  de  Nicolas  (son 
parrain),  janséniste  rigide,  étant  venu  à  connaître  les 
agissements  de  son  filleul,  accourut  à  Sacy  et  administra 
vine  fessée  au  sacrificateur  avec  autant  d'ardeur  que 
celui-ci  en  avait  mis  à  faire  son  holocauste.  L'Abbé 
se  disait  être  comme  parrain  répondant  des  péchés  de 
son  filleul.  A  ce  compte,  quelle  responsabilité  le  malheu- 
reux parrain  assumait  dans  Tavenir  I 

Celle  façon  de  traitement,  en  tout  cas,  n'était  pas  faite 
pour  donner  du  ton  au  caractère  du  jeune  Nicolas,  dont 
la  timidité  proverbiale  était,  dans  le  village,  un  sujet  de 
risée.  Il  n'était  pas  jusqu'aux  jeunes  filles  qui  ne  se 
fissent  un  jeu  de  la  mettre  à  l'épreuve.  Comme  il  était 
fort  joli  jouvenceau,  elles  trouvaient  double  plaisir  à 
courir  après  lui  quand  il  passait  et  à  l'embrasser  de  vive 
force.  Lui,  sitôt  délivré  de  l'étreinte,  s'enfuyait  à  toutes 
jambes,  le  visage  rouge  comme  une  cerise,  à  la  pensée 
(favoinme  fille  sur  la  joue.  Et  les  folles  fillettes  de  crier, 
pn  se  tordant  de  rire  :  «  Vqui  monsieur  Nicolas  !  Vqui 
l' sauvège  !  »  Sans  compter  que,  de  leur  côté,  les  habitants 
rfu  pays  se  complaisaient  à  dire  aux  parents  de  Nicolas  : 
^  C'est  une  fille  modeste  que  votre  fils;  êtes-vous  bien  sûrs 
i^  son  sexe?  »  — Patience,  patience,  bonnes  gens!  le 
jour  viendra  où  l'innocent  Nicolas  se  chargera  lui-même 
de  vous  édifier  complètement. 


De  fait,  ce  jour  ne  se  fit  pas  longtemps  attendre.  Etant 
allé,  pour  son  instruction j  s'établir  chez  l'un  de  ses 
frères,  curé  de  Courgis,  Nicolas  (il  avait  alors  14  ans) 
aperçut,  un  dimanche,  au  sortir  de  la  messe,  une  jeune 
fille,  aussi  jolie  que  pudique,  pour  laquelle  il  conçut 
aussitôt  un  amour  éperdu.  Amour  coup  de  foudre^  suivant 
la  nomenclature  établie  depuis  par  Stendhal,  et  d'essence 
toute  platonique,  comme  il  arrive  d'ordinaire  quand  le 
cœur  jette  ses  premières  folles  flammes.  L'être  aimé  se 
présentait-il  à  lui  qu'aussitôt  Nicolas  se  sentait  pris  d^une 
respectueuse  timidité  qui  allait  jusqu'au  tremblement. 
Mais  la  machine  humaine  n'est  pas  faite  que  de  principes 
éthérés  :  à  l'ange  est  accouplé  l'animal.  Il  y  avait,  en  ce 
moment  là,  au  presbytère  de  Courgis,  une  gouvernante 
fort  accorte,  bien  conservée  malgré  ses  quarante  prin- 
temps, qui  se  prêta  à  recevoir  peu  à  peu  les  confidences 
de  Nicolas  au  sujet  de  son  amour  pour  la  jeune  fille. 
Elle  y  mit  d'autant  plus  de  complaisance  qu'elle-même 
avait" eu  jadis  une  passion  traversée.  Il  arriva  même  que, 
moitié  pour  consoler  le  pauvre  jouvenceau. qui  se  désolait 
de  ne  pouvoir  épouser  l'objet  de  ses  tendresses,  âgé  plus 
que  lui  de  trois  années,  moitié  pour  réchaufier  les  cendres 
mal  éteintes  de  sa  propre  passion,  elle  le  mit  dans  le 
secret  de  ses  anciennes  épreuves.  Cela  établit  entre  eux 
un  courant  d'effluves  passionnés  qui  ne  laissa  pas  d'anne- 
ner  des  rapports  périlleux.  Des  confidences  on  en  vint 
aux  efi*usions,  des  effusions  aux  transports,  des  transports 
aux  caresses.  Quand  la  situation  devenait  trop  aiguë,  la 
gouvernante,  il  est  vrai,  plus  maîtresse  d'elle-même, 
s'empressait  de  la  détendre  en  rappelant  à  Nicolas  que 
c'était  l'heure  de  dire  les  primes,  et  l'entretien  amoureux 
se  transformait  en  récitation  de  versets  et  de  capitule. 
Mais  cette  diversion  ne  calmait  qu'à  demi  les  sens  du 
jeune  officiant.  A  la  longue  ils  s'enflammèrent  de  telle 
sorte  que  ni  prudence  ni  crainte  ne  purent  les  contenir. 
Une  certaine  nuit  qu'il  brûlait  sur  sa  couche,  il  résolut 
de  faire  irruption  dans  la  chambre  de  la  gouvernante. 
L'entreprise  était  téméraire,  car  il  habitait  une  pièce 
con ligue  à  celle  qu'occupait  le  terrible  frère-parrain, 
résidant  en  ce  moment  à  Courgis.  Malgré  cela,  il  se  lève, 
traverse  le  jardin,  arrive  sous  la  fenêtre  de  la  gouver- 


oaDte,  laissée  ouverte  à  cause  de  la  chaleur,  et  escalade 
le  mur  avec  frénésie.  Il  voit  la  gouvernante  doucement 
endormie,  éclairée  par  un  rayon  de  lune  qui  lui  rend 
l'apparence  de  ses  jeunes  années.  Hors  de  lui,  il  n'a 
plus  qu  a  franchir  Tappui  de  la  fenêtre  pour  toucher  au 
comble  de  ses  vœux.  Il  va  s'élancer...  quand  tout  à  coup 
un  choc  formidable  se  fait  sentir  à  lui  sur  cette  partie  de 
son  être  que  les  Anglais  appellent  V innommable.  C'est  le 
pied  du  frère-parram  qui  le  rappelle  à  la  continence. 
L'implacable  janséniste,  qui  a  éventé  Tcscapade,  arrache 
brutalenoent  le  Don  Juan  de  la  fenêtre  et  le  ramène  par 
roreille  à  sa  chambre.  Point  de  délai  pour  quitter  le  pres- 
bytère! Vite,  qu'on  s'habille,  qu'on  ramasse  ses  bardes, 
el  en  route  jpour  la  maison  paternelle  I  Dès  le  lendemain 
un  conseil  de  famille  se  réunit  et  prononce  sur  le  sort  du 
satané  jouvenceau.  | Il  est  décidé  qu'on  le  mettra  en 
apprentissage  chez  un  imprimeur  d'Auxerre,  quelque 
peu  apparenté  aux  Restif,  M.  Parangon. 

Peu  de  jours  après  Nicolas  et  son  père  partirent  pour 
Auxerre,  où  ils  descendirent  chez  une  dame  Jeudi,  mar- 
chande janséniste,  amie  de  la  famille.  Dans  cette  hospi- 
talité, Nicolas  eut  l'avantage  d'oublier  momentanément 
ses  infortunes  par  les  remarques  gu'il  put  faire.  A  une 
visite  précédente  chez  M"®  Jeudi,  il  avait  observé  que  la 
fille  de  la  maison  était,  ainsi  que  son  mari,  de  la  part 
de  la  mère  et  d'une  grande  nièce  l'objet  d'une  sur- 
veillance pudibonde  qui  l'avait  diverti.  Les  choses  étaient 
organisées  de  telle  sorte  dans  cet  intérieur  que  jamais  les 
jeunes  époux  ne  pouvaient  se  parler  en  particulier.  On 
appelait  toujours  lajjeune  femme  Mademoiselle  Jeudis 
suivant  la  coutume  généralement  suivie  alors  parmi  les 
honnêtes  gens  (qualification  que  se  donnaient  entre  eux 
les  jansénistes).  Néanmoins,  à  un  certain  moment  où  le 
jeune  couple  avait  pu  se  dérober  à  ses  Argus,  Nicolas 
l'avait  surpris  échangeant  un  baiser.  Ce  rapprochement, 
au  reste,  n'avait  point  été  le  premier  qui  se  fut  produit 
entre  eux.  La  preuve  en  est  qu'à  cette  nouvelle  visite, 
Mademoiselle  Jeudi  apparut  à  table  en  costume  de  péni- 
tente, la  tête  ornée  a  une  grosse  coiffe  et  de  cornes  de 
papier.  Le  raccourcissement  de  la  jupe  rendait  mani- 
feste la  cause  de  la  pénitence.  Sans  compter  que  M"®  Jeudi 


8 

sécriait  à  chaque  instant,  en  versant  des  torrents  de 
larmes  :  «  Ma  lille  s'est  souillée  une  seconde  fois  du 
péché  originel  I  »  Pour  son  compte,  le  gendre  avait  été 
chassé  comme  corrupteur  et  libertin.  »  Ce  qui  ne  l'em- 
pêchait pas,  devenu  moins  timide  à  distance,  de  plaider 
pour  être  rais  en  possession  de  sa  femme..,  et  de  la 
dot. 

A  son  entrée  à  Timprimerie  Parangon,  Nicolas  eut  à 
subir  une  série  d'épreuves  toutes  plus  vexatoires  et  plus 
humiliantes  les  unes  que  les  autres.  Les  ouvriers  en  pied 

{)rirent  plaisir  à  le  transformer  en  garçon  de  peine,  lui 
iaisant  faire  les  commissions,  l'obligeant  à  tirer  de  Teau, 
et  le  reste  à  l'avenant.  Si  marri  que  fut  Nicolas,  il  accepta, 
en  se  résignant,  la  situation.  Courte,  d'ailleurs,  en  fut  la 
durée.  Au  bout  de  peu  de  temps.  M"®  Parangon,  qui  était 
absente  depuis  l'installation  de  Nicolas  à  l'imprimerie, 
rentra  à  Auxerre.  Apprenant  qu'un  allié  de  sa  famille 
était  entré  dans  l'atelier,  elle  se  le  fit  présenter.  Nicolas 
lui  plut,  et  elle  résolut  de  lui  donner  des  marques  d'in- 
térêt. Dès  ce  jour  l'apprenti  fut  admis  à  sa  table,  entouré 
de  prévenances,  qui,  bientôt  connues  des  ouvriers  de 
l'imprimerie,  changèrent,  comme  par  l'effet  d'un  charme, 
la  condition  qu'ils  lui  avaient  faite.  Quant  à  Nicolas,  ses 
premières  rencontres  avec  M"®  Parangon  avaient  eu  pour 
effet  de  mettre  le  feu  à  sa  nature  toujours  prête  à  faire 
explosion.  La  voir,  s'en  éprendre  jusqu'au  délire  avaient 
été  pour  lui  même  chose.  Et  comment  en  eut-il  été 
autrement?  C'était,  comme  il  l'a  dit  plus  tard,  la  têle  de 
Méduse  en  beau  que  cette  M"®  Parangon.  Celte  nouvelle 
passion,  toutefois,  eut  peut-être  été  contenue  par  l'atti- 
tude réservée  de  M™®  Parangon  si  Nicolas  n'eut  fait  con- 
naissance avec  un  sacripant  de  moine  qui  lui  suggéra, 
au  sujet  des  femmes,  les  idées  les  plus  subversives. 
«  Gardez-vous,  lui  prêcha  le  méphistophélique  Guadet 
d'Arras,  de  tout  attachement  romanesque.  Le  seul  moyen 
de  n'être  pas  l'esclave  et  la  dupe  des  femmes,  c'est  de 
les  mettre  sous  votre  dépendance.  »  Peu  à  peu  Nicolas 
se  laissa  gagner  par  ces  conseils.  Son  idée  fixe  fut  dès 
lors  de  donner  libre  cours  k  ses  emportements  amou- 
reux. Pendant  quelque  temps  îî"*®  Parangon  parvint  à  les 
réfréner.  Un  jour  pourtant  elle  fut  surprise  plutôt  que 


9 

vaincue.  Le  triomphe  fut  loin  d'être  glorieux  pour  le 
jeune  apprenti. 

Il  ne  larda  pas  à  le  reconnaître  lui-même  en  voyant  le 
désespoir  où  tomba  M*®  Parangon,  et  il  en  arriva  à 
éprouver  des  remords  qui  le  poursuivirent  longtemps. 
Comme  pour  racheter  en  une  certaine  mesure  sa  faute 
en  s'altaquant  à  d'autre  qui,  auprès  de  la  sienne  n'était 
que  peccadille,  à  peu  de  temps  de  là  il  provoqua  en  duel 
un  pressier  de  son  imprimerie  qu'il  avait  rencontré,  un 
soir,  embrassant  une  jeune  fille  malgré  elle.  Le  duel  eut 
lieu  à  l'instant  même,  à  la  lueur  d'un  réverbère.  Nicolas 
savait  à  peine  tenir  une  épée.  L'adversaire,  au  contraire, 
ancien  militaire,  était  familiarisé  avec  les  armes.  Mais 
l'état  débriété  où  il  se  trouvait  ce  soir-là  égalisa  si  bien  les 
chances  du  combat  que  ce  fut  lui  qui  fut  blessé.  Pour 
se  soustraire  aux  poursuites  de  la  justice,  Nicolas  quitta 
précipitamment  Auxerre  et  alla  se  fixer  à  Paris. 

En  suivant  Nicolas  à  Paris,  il  nous  faut  renoncera 
tenir  note  de  ses  aventures  amoureuses.  La  série  en  fut 
telle  que  le  récit  en  deviendrait  promptement  fasti- 
dieux. 

Grand  Roi,  cesse  de  vaincre,  où  je  cesse  d'écrire. 

Ayant  imaginé,  à  la  fin  de  sa  vie,  de  dresser  un  cata- 
logue de  ses  bonnes  fortunes,  il  ne  put  trouver  place 
pour  chacune  de  ses  saintes  dans  les  365  jours  de  l'an- 
née. Plus  de  soixante  restaient  en  détresse.  Pour  leur 
donner  place,  force  fut  d'en  attribuer  deux  à  chaque 
dimanche  et  trois  aux  différents  jours  de  fête.  Le  Calen- 
drier de  Cythère  devint  un  Panthéon. 

Arrivé  à  Paris,  Nicolas  entra  comme  compositeur  à  l'im- 
primerie royale  moyennant  une  rétribution  de  2  fr.  50  par 
jour.  En  réglant  son  existence  il  eut  pu  vivre;  mais 
entraîné  plus  que  jamais  par  la  fougue  de  son  tempé- 
rament, il  ne  sut  pas  longtemps  se  contenter  de  ces 
ressources.  Or,  un  jour  qu'il  n'avait  plus  que  vingt- 
quatre  sous  en  poche  et  que  l'ouvrage  manquait,  il  reçut 
une  lettre  de  M.  Parangon  qui  lui  annonçait  la  mort  de 
sa  femme  et  lui  demandait  de  venir  animer  sa  solitude 
en  rentrant  dans  son  imprimerie.  Nicolas  y  consentit.  Il 
ne  soupçonnait  pas  que  M.  Parangon  avait  été  informé  de 


10 

sa  conduite  à  Tégard  de  sa  femme  et  qu'il  projetait  d'en 
tirer  vengeance.  Après  que  Nicolas  fut  revenu  à  Auxerre. 
M.  Parangon  n'eut  point  de  cesse  qu'il  ne  l'eut  déterminé  à 
épouser  une  jeune  fille,  nommée  Agnès,  dont  la  con- 
duite et  le  caractère  devaient  être  singulièrement  propres 
à  servir  les  représailles  d'un  mari  trompé.  Nicolas  tomba 
dans  le  piège.  Il  n'en  sortit  qu'au  bout  de  plusieurs 
années,  après  maintes  tempêtes  intérieures,  le  jour  où 
Agnès  demanda  à  se  séparer.  «  Ce  fut,  dit  Restit,  le  seul 
plaisir  qu'elle  me  fît  jamais.  » 

Aussitôt  que  Nicolas  avait  vu  clair  dans  les  desseins  de 
M.  Parangon,  il  s'était  empressé  de  retourner  à  Paris,  et 
était  entré  chez  l'imprimeur  Kuapen.  Cette  fois  encore 
cette  terrible  maladie  de  Panurge,  le  faulte  d'argent^  avec 
laquelle  Nicolas  eut  tant  à  compter  pendant  uoe  grande 
partie  de  sa  vie,  ne  tarda  pas  à  l'assaillir.  Comme  remède 
il  résolut  de  se  faire  auteur.  Jusque-là  il  n'avait  composé 
qu'un  poème  de  première  jeunesse  en  l'honneur  de  ses 
onze  premières  maîtresses,  poème  qui,  surpris  jadis  par 
le  frère  janséniste,  lui  avait  valu  une  verte  semonce 
paternelle.  A  présent,  ce  n'était  plus  en  vers,  c'était  en 
prose  que  Nicolas  voulait  s'essayer.  Il  se  mit  à  l'œuvre  et 
composa  un  roman  auquel  il  donna  pour  titre  :  «  La 
Famille  vertueuse,  »  avec  dédicace  :  Aux  beautés  ! 

Cet  ouvrage,  qui  passa  inaperçu,  comme  il  le  méritait, 
n'en  parut  pas  moins  à  Nicolas  une  merveille  incompa- 
rable. Plus  tard,  cependant,  l'auteur  sut  en  appeler  de 
Philippe  ivre  à  Philippe  à  jeun,  et  voici  le  jugement 
qu'en  porta  ce  dernier  :  «  Je  crus  produire  un  chef- 
d'œuvre.  Je  me  rappelle  que  les  jours  de  fête,  particu- 
lièrement consacrés  à  mon  auteur oînanie,  je  passais  fière- 
ment dans  les  rues  en  me  disant  :  «  Qui  croirait,  en  me 
voyant,  que  je  viens  d'écrire  les  belles  choses  de  ce 
matin  !  »  Et  ces  belles  choses,  à  l'exception  de  quelques 
pensées  fines,  étaient  du  boursoufHage  à  la  Du  Roy.  » 
Ailleurs  il  ajoute  :  «  L^orlhographe,  qui  est  conforme  a 
la  prononciation,  fît  tort  à  la  vente.  »  Cela  n'empêcha 
pas  que  Nicolas  ne  reçut  de  son  libraire  765  fr.,  somme 
si  énorme  pour  lui  qu'il  en  quitta  du  coup  sa  place  de 
prote  pour  se  livrer  exclusivement  à  la  composition  litté- 
raire. 


11 

Ainsi  libre  de  son  temps,  il  fit  paraître  bientôt  un  nou- 
veau roman,  Lucile  on  les  Progrès  de  la  vertu,  qu'il  écrivit 
en  cinq  jours,  et  qui  lui  fut  payé  trois  louis.  Avec  cette 
somme  il  trouva  le  moyen  de  vivre  pendant  quatre 
mois.  Lui-même  s'est  chargé  de  nous  apprendre  com- 
ment il  s'y  prit  :  «  Je  prenais  chez  Guillemot,  traiteur- 
gargotier,  qui  avait  deux  filles  charmantes  (c'était  sans 
doute  là  le  plat  de  dessert  ?)  un  ordinaire  de  sept  sous 
qui  faisait  mon  dîner  et  mon  souper  ;  je  buvais  de  Teau 
et  je  mesurais  les  morceaux  de  mon  pain  de  six  livres  de 
façon  qu'il  me  fit  la  semaine.  Une  chose  singulière,  c'est 
que  je  n'eus  jamais  d'indispositions  pendant  ces  quatre 
mois,  quoique  mon  estomac  fut  très  mauvais.  » 

Quand  les  trois  louis,  si  ascétiquement  employés,  tou-^ 
chèrent  à  leur  fin,  Nicolas  dut  songer  à  battre*de  nou- 
veau monnaie.  Le  hasard  lui  fit  trouver  le  sujet  d'un 
nouveau  roman.  Battant  le  pavé  un  matin,  suivant  son 
habitude  de  chaque  jour,  il  rencontra  une  jeune  personne 
chaussée  d'une  mule  rose  ornée  d'un  réseau  et  de  franges 
d'argent.  Comme  son  amour  pour  les  femmes  consistait 
avant  tout  dans  l'adoration  des  jolis  pieds  (ce  qui  fit  dire 
que,  au  propre  comme  au  figuré,  il  passa  sa  vie  à  leurs 
pieds),  il  n'en  fallut  pas  plus  pour  mettre  Nicolas  en 
verve.  Onze  jours  après  il  avait  écrit  le  Pied  de  Fan- 
chette,  qui  eut  une  telle  vogue  que  M"®  de  Montesson  en 
tira  une  petite  pièce  pour  son  théâtre  de  société. 

kwPied  de  Fanchette  succédèrent  la  Confidence  néces- 
saire^  conte  galant  à  la  mode  du  temps,  et  la  Fille  natu- 
relk,  qui  contient  des  passages  assez  émouvants  et  ne 
manqua  pas  d'un  certain  succès. 

Mais  comment  Restif  s'en  fut-il  tenu  à  ces  compositions 
de  pure  imagination  I  On  est,  avant  tout,  de  son  temps. 
Le  moyen,  pour  qui  tenait  une  plume,  de  ne  pas  se  faire 
réformateur  dans  la  seconde  moitié  du  xvni®  siècle?  Pour 
ses  débuts  dans  la  carrière,  Restif  publia  le  Pornographe, 
ou  Idées  d'un  honnête  homme  sur  un  projet  de  règlement 
poxir  les  prostituées.  Bien  que  cet  ouvrage,  à  raison  du 
sujet  qu'il  traitait,  fit  crier  au  scandale,  il  n'en  fut  pas 
moins  apprécié  par  des  juges  austères  et  éclairés.  En  1 786, 
l'Empereur  Joseph  II  en  avait  ordonné  l'application  à 
Vienne.  Il  envoya,  en  marque  d'estime  et  de  remercie- 


12 

ment  à  Reslif,  son  portrait,  enrichi  de  diamants,  sur  une 
tabatière  dans  laquelle  était  un  diplôme  de  baron  du 
Saint-Empire.  Restif répondit  au  donateur:  «  Le  répu- 
blicain Restifde  la  Bretonne  conservera  précieusement 
le  portrait  du  philosophe  Joseph  II,  mais  il  lui  renvoie 
son  diplôme  de  baron,  qu'il  méprise,...  et  ses  diamants, 
dont  il  n'a  que  faire.  » 

Après  avoir  cherché  à  réprimer  les  abus  de  la  galan- 
terie, Restif  voulut  réglementer  le  théâtre.  De  Ihia  Mi- 
mographe,  ou  Idées  d'une  honnête  femme  pour  la  réforma- 
lion  du  théâtre.  Malheureusement  le  rôle  de  réformateur 
est  rarement  productif  pour  celui  qui  l'exerce.  Il  le  fut 
d^autant  moins  pour  Restif  que,  s'étant  associé  pour  l'im- 
pression du  Pomographe  et  de  la  Mimographe  avec  un 
ouvrier  allemand,  il  fut  indignement  exploité  par  ce 
dernier.  Aussi  jugea-t-il  prudent  de  suspendre  momen- 
tanément la  mission  réformatrice  qu'il  s'était  donnée,  et 
revint  au  roman. 

Pendant  les  cinq  années  qui  suivirent  (1771-1 775), 
Restif  publia  six  romans,  comprenant  une  vingtaine  de 
volumes,  qui  ne  servirent  guère  sa  réputation.  Chacun 
de  ces  volumes  contenait  un  grand  nombre  de  gravures. 
Aussi  bien  Restif  attacha- t-il  toujours  beaucoup  d'impor- 
tance aux  illustrations  pour  ses  œuvres.  Un  vague  ins- 
tinct de  défiance  l'averlissait-il  que,  lorsqu'on  n'est  pas  sûr 
de  captiver  complètement  l'esprit,  on  doit  chercher  à  char- 
mer les  yeux?  Tant  il  y  a  qu'il  se  préoccupa  toujours 
avec  une  sollicitude  extrême  des  planches  qui  devaient 
orner  ses  ouvrages.  La  plupart  du  temps  il  inspirait  lui- 
même  les  dessinateurs  et  les  graveurs.  Il  est  vrai  que  ses 
conceptions  étaient  d'ordinaire  marquées  d'un  cachet 
baroque  et  invraisemblable  qui  tournait  presque  à  la 
caricature.  Ses  femmes,  perchées  sur  de  hauts  talons  qui 
les  rendaient  d'une  longueur  interminable,  étaient  forte- 
ment guêpées  de  la  taille,  comme  Ton  disait  alors,  et 
dotées  d'une  opulence  de  corsage  hyperbolique.  Il  les 
agrémentait  de  grâces  minaudières,  les  ornait  de  coiffures 
extravagantes  et  de  paniers  à  n'en  pouvoir  faire  le  tour. 
Les  hommes,  de  leur  côté,  étaient  figurés  de  manière  à 
ne  pas  faire  disparate.  C'est  à  croire  que  Reslif  voulait 
compléter  par  le  burin  le  rôle  de  réformateur  qu'il  avait 


13 

commencé  avec  la  plurae,  et  aue,  pressentant  la  doctrine 
transformiste  de  Lamark,  il  cnercnait  déjà  à  attirer  l'es- 
pèce humaine  vers  des  formes  nouvelles. 

A  la  fin  de  1775  parut  Tune  des  œuvres  de  Restif  qui 
fut  le  plus  remarquée  :  le  Paysan  pewerti.  Dans  ce 
roman,  qui  a  pour  héros  un  jeune  paysan  emporté  par 
la  vie  fiévreuse  de  la  grande  ville  et  s'abandonnant,  à  la 
fin,  à  l'existence  la  plus  désordonnée,  tous  les  genres  de 
littérature  se  trouvent  rassemblés.  A  côté  de  tableaux 
pleins  de  fraîcheur  et  de  grâce  rustique  se  rencontrent 
des  scènes  d'une  violence  et  d'un  réalisme  éhontés. 
«Rien  là-dedans,  a  dit  La  Harpe,  n'est  bien  conçu,  bien 
digéré.  »  Cela  est  vrai,  et  pourtant  on  est  saisi  par  ce 
tumulte  de  passions,  par  ces  palpitations  maladives  d'un 
cœur  qui  finit  par  se  briser.  Si  1  art  est  absent  la  vie 
déborde,  et  qui  a  la  fibre  vibrante  est  remué  et  entraîné. 
C'est  là  ce  que  voulait  faire  entendre  Mercier,  l'auteur  du 
Tableau  de  Paris,  qui  avait  publié  dans  les  journaux 
plusieurs  articles  élogieux  sur  ce  roman,  quand  il  répon- 
dit à  l'auteur  lui  demandant  pourquoi  il  admirait  son 
livre  :  «  Parce  que  j'ai  une  conscience;  parce  que  je  vous 
ai  lu  et  que  je  sais  lire.  Mes  confrères  ne  savent  pas  tous 
lire  ;  ils  lisent  en  auteurs;  moi  je  lis  en  qualité  d'être 
sensible  et  qui  demande  à  être  remué.  »  Le  jugement  de 
Mercier  ne  finit  pas  seulement  par  être  confirmé  en 
France;  il  le  fut  encore  en  Angleterre  et  en  Allemagne. 
Dans  ce  dernier  pays,  l'ouvrage  fut  traduit  quatre  lois; 
en  Angleterre,  quarante-deux  éditions  consécutives  furent 
publiées.  Seul,  ou  presque  seul,  Rivarol  persifila  à  ou- 
trance l'auteur  et  son  apologiste.  Dans  son  Petit  Almanach 
des  grands  hommes  il  inséra  cette  note  d'une  brièveté  san- 
glante :  «  Mercier  (voir  Restif  de  la  Bretonne).  —  Restif 
(tek  Bretonne  (voir  Mercier).  » 

Le  succès  éclatant  du  Paysan  perverti  assura  à  Restif 
une  place  d'honneur  parmi  les  écrivains  de  Tépoque. 
Les  libraires  allèrent  à  lui.  La  fortune  suivit  les  libraires. 
Dix  ans  après,  le  pauvre  hère  qui  s'était  si  longtemps  battu 
avec  la  misère,  avait  mis  de  côté  60,000  fr. 

Enivré  par  son  succès,  Restif  voulut  donner  une  suite 
à  ce  roman  qui  lui  avait  tant  réussi.  Il  écrivit,  dans  le 
même  ordre  d'idées,  la  Paysanne  pervertie  ;  mais  la  mine 


14 

était  épuisée.  Le  nouvel  ouvrage  n'eut  qu'un  succès 
secondaire.  Le  romancier,  dégrisé,  jugea  bon  de  céder  la 
place  au  réformateur. 

Celui-ci,  pour  sa  rentrée  en  scène,  essaya  de  faire  un 
coup  d'éclat.  Tout  modestement  il  entreprit  de  perfection- 
ner YEmile,  de  J.-J.  Rousseau.  Il  intitula  son  livre  : 
VEeole  des  Pères  (1 776).  Malgré  les  prétentions  de  lauteur, 
l'œuvre  de  Jean-Jacques  ne  fut  point  éclipsée.  Le  seul 
point  saillant  dans  l'ouvrage  de  Restif,  c'est  l'intrépidité 
avec  laquelle  il  prêchait  la  doctrine  communiste.  S'inspi- 
rant  des  Communautés  qui  existaient  alors  en  France,  en 
Auvergne,  dans  le  Nivernais,  dans  l'Orléanais,  comme  en 
Lusace  chez  les  frères  Moraves,  il  s'eJSbrça  de  préconiser  un 
régime  é^alitaire  où  tout  était  prévu,...  sauf  la  diversité 
des  passions  et  des  caractères.  Ebloui  par  les  exemples 
plus  ou  moins  satisfaisants  qu'il  avait  dans  l'esprit,  il  n'a- 
vait oublié  qu'une  chose,  c  est  que  quelques  exceptions 
ne  suffisent  peut-être  pas  pour  servir  de  base  à  la  règle 
générale  qu'il  voulait  établir.  Une  hirondelle  ne  fait  pas 
le  printemps. 

A  V Ecole  des  Pères  succédèrent  les  Synographes  ('1777^, 
ou  Idées  de  deux  femmes  honnêtes  sur  un  projet  de  règle- 
ment proposé  a  toute  l'Europe  pour  mettre  les  femm.es  à 
leur  place  et  opérer  le  bonheur  des  deux  sexes,  l'ilnrfro- 
graphe  et  le  Thesmograplie,  qui  forment  les  3%  4®  et  5®  vo- 
lumes des  Idées  singulières.  De  toutes  ces  idées  singulières 
la  plus  singulière  est  celle  qu'eut  Restif  de  terminer  l'ou- 
vrage par  une  farce  de  théâtre  (le  Boule-dogue),  dans 
laquelle  il  se  vengeait  de  son  propriétaire  qui  lui  avait 
donné  congé. 

Restif  avait  alors  43  ans.  Pour  célébrer  son  âge,  il 
composa  le  Quadragénaire  ou  rage  de  renoncer  aux  pas- 
sions. «  Dans  un  siècle  où  il  y  a  tant  de  célibataires,  qui 
souvent  ne  continuent  à  l'être  que  parce  qu'ils  l'ont  été, 
dit-il  dans  l'avant-propos,  n'est-ce  pas  rendre  service  à 
l'Etat  que  de  donner  au  public  nos  observations  sur  les 
mariages  tardifs  des  hommes,  et  de  prouver  qu'ils  sont 
presque  toujours  les  plus  heureux?  »  Cela  est  fort  bien, 
mais  ce  qui  ne  laisse  pas  d'étonner,  c'est  le  système  de 
démonstration  qu'a  emplojé  Restif  pour  étabHrsa  thèse. 
D'un  bout  à  l'autre  son  livre  est  rempli  de  lettres  qu'il 


1 


15 

adressait  à  de  jeunes  modistes  et  des  réponses  qu'elles  y 
faisaient.  Hotons,  de  plus,  qu^à  aucune  époque  de  sa  vie, 
il  ne  se  montra  plus  vert-galant.  Lui-même  en  témoigne 
en  racontant  de  quelle  manière  il  faisait  parvenir  ses 
billets  amoureux.  Quand  le  soir  était  venu,  il  se  costu- 
mait en  commissionnaire,  et  les  portait,  sans  plus  de 
gêne,  à  destination.  Il  les  avait  signés  «  Le  Momquetaire 
Lélanc,  »  Sous  prétexte  d'attendre  une  réponse,  il  restait 
pendant  la  lecture  du  billet  pour  juger  de  l'effet  qu'il 
produisait.  Si  l'accueil  paraissait  favorable,  le  commis- 
sionnaire revenait,  le  lendemain,  vêtu  en  mousquetaire, 
et  se  faisait  payer  la  commission  de  la  veille. 

Tout  ce  dévergondage  de  conduite  n^altérait  pas  cepen- 
dant le  fond  réellement  sain  et  droit  de  la  nature  de 
Restif.  C'est  au  milieu  de  ces  incartades  romanesques 
u'il  écrivit  la  Vie  de  mon  père  (1779),  ouvrage  imprégné 
e  sentiments  si  purs  qu'on  en  a  fait  le  pendant  de  l'his- 
toire  de  Tobie,  et  qu'un  homme  d'Etat  demandait  que  le 
ministère  le  fit  tirer  à  cent  mille  exemplaires  pour  le 
distribuer  gratis  à  tous  les  chefs  de  bourgs  et  de  villages. 
Par  malheur,  ces  descentes  au-dedans  de  lui-même 
n'étaient  qu'accidentelles  et  passaient  comme  l'éclair. 
La  fougue  endiablée  qui  le  possédait  le  rejeta  bientôt 
dans  des  compositions  qui  n'ont  rien  de  biblique.  A 
commencer  par  la  Malédiction  paternelle^  qui  est,  de  son 
propre  aveu,  «  une  éiiption  violente  de  sentiment  »,  toute 
une  série  de  volumes  s'égrène,  conçue  dans  le  même 
esprit.  Il  en  est  toutefois  une  certaine  quantité  qu'il  serait 
injuste  de  ne  pas  mettre  à  part  ;  ce  sont  ceux  qui  ont  pour 
litre  :  les  Contemporaines  (1780-85),  dénomination  géné- 
rale d'une  collection  de  quarante-deux  volumes,  laquelle 
se  décompose  en  différentes  parties  qui  ont  pour  sous- 
lilres  :  les  Contemporaines  mêlées^  ou  Aventures  des  plus 
jolies  femmes  de  l  âge  présent  ;  les  Contemporaines  com- 
munes ou  Aventures  de  belles  marchandes,  ouvrières,  etc, 
de  tdge  présent;  les  Contemporaines  graduées  ou  Aven- 
tures des  plus  jolies  femmes  de  la  Noblesse,  de  la  Robe,  de 
la  Médecine  et  du  Théâtre,  L'ensemble  de  cette  œuvre  est 
comme  une  immense  galerie  dans  laquelle  sont  exposés 
des  portraits  de  toute  nature  et  de  toute  valeur,  les  uns 
faits  de  tête,  les  autres  (et  c'est  le  plus  grand  nombre) 


46 

pris  sur  le  vif  et  reproduisant  d'une  façon  saisissante  la 
physionomie  de  Tépoque.  La  vérité  et  le  relief  en  pa- 
rurent tels  que,  au  dire  de  Restif,  souvent  des  inconnus 
l'arrêtèrent  dans  les  rues,  lui  disant  :  «  Vous  avez  bien 
peint  Monsieur  un  tel  avec  Madame  une  telle  ;  c'est  leur 
aventure  mot  pour  mot.  » 

Un  autre  genre  de  manifestations  flatteuses  résulta 
pour  Restif  de  cette  publication.  Les  gens  de  qualité 
lurent  tellement  alléchés  qu'ils  voulurent  à  toute  force 
faire  la  connaissance  de  l'auteur,  qui,  jusque-là,  avait 
toujours  vécu  en  dehors  de  leur  monde.  On  le  rechercha, 
on  rinvita,et,  comme  on  le  savait  d'humeur  sauvage,  on 
mit  en  œuvre  toutes  sortes  de  ruses  pour  le  domestiquer. 
Un  jour,  M.  Senac  de  Meilhan,  intendant  de  Valen- 
ciennes,  esprit  lettré,  avec  qui  Restif  avait  eu  des  rela- 
tions d'afiFaires,  l'invita  à  aîner.  Restif  s'y  rend.  Il  se 
trouve  avec  six  autres  convives,  quatre  hommes  et  deux 
femmes  qu'il  ne  connaissait  pas  et  dont  il  apprend  seu- 
lement que  l'une  des  deux  dernières  est  M™**  Denis,  mar- 
chande de  mousseline  rayée.  Le  diner  fut  plein  d'entrain 
et  de  gaîté.  Restif  s'abandonna  à  toute  sa  ver\'e.  Le  len- 
demain, il  reçut  de  l'amphytrion  un  billet  ainsi  conçu  : 
«  M"®  Denis,  marchande  de  mousseline  rayée  est  la 
duchesse  de  Luynes;  l'autre  dame,  la  comtesse  de  Laval; 
le  beau  fils  qui  se  faisait  appeler  Nicodème,  Mathieu  de 
Montmorency  ;  l'homme  un  peu  acre,  un  peu  boiteux, 
l'évêque  d'Autun;  l'homme  au  surtout  blanc,  l'abbé 
Sieyès.  C'est  pour  vous  que  cette  compagnie  est  venue. 
Ou  m'avait  chargé  de  vous  inviter.  »  La  nouvelle  de 
cette  aventure  mit  certains  personnages  en  goût  de  la 
renouveler.  Le  duc  de  Mailly  et  le  comte  de  Semonville 
imaginèrent,  pour  attirer  Restif,  de  se  travestir  en  acadé- 
miciens de  Picardie.  —  Autre  partie  encore  à  laquelle 
assistèrent,  sous  de  faux  noms,  la  duchesse  de?  Mailly, 
M*"®  de  Chalais,  sa  sœur,  et  la  comtesse  d'Argenon.  A  la 
fin,  Restif,  ce  Rousseau  des  halles,  ce  Voltaire  des  femmes 
de  chambre,  comme  se  plaisaient  à  l'appeler  ses  ennemis, 
se  prêta  de  bonne  grâce  à  toutes  ces  flatteries.  Il  devint 
l'habitué  de  ces  dîners  et  de  ces  fêtes  de  Grimod  de  la 
Reynière,  doublement  célèbres  par  leur  faste  ainsi  que  par 
leur  originalité.  Indépendamment  de  ces  relations  avec 


17 

la  noblesse  et  avec  la  finance^  Restif  eut  des  rapports 
suivis  avec  plusieurs  hommes  marquants  dans  la  poli- 
tique et  dans  les  lettres  :  Barnave,  Mirabeau,  Grégoire, 
Laojuinais,  Kotrebue,  Joseph  Chenier,  Joubert,  etc.,  et 
p!us  tard  Fontanes,  dont  il  fut,  jusqu*à  la  fin,  Tintime 
ami. 

En  1781,  Restif  commença  la  publication  d'un  ouvrage 
en  quatre  volumes^  intitulé  la  Découverte  australe.  Dans 
celle  fantaisie  scientifique,  reflet  des  Entretiens  d'un 
philosophe  indien ^  de  du  Maillet,  il  cherche  à  expliquer 
le  développement  successif  des  diflTérents  êtres  cjui  peu- 
plent le  globe.  La  base  du  système  est  que  primitivement 
il  ny  eut  qu'un  seul  animal  et  un  seul  végétal  sur  la 
terre.  C'est  en  grande  partie  par  les  diflérences  du  sol  et 
de  la  température  ciue  s'est  surtout  produite,  à  travers  les 
siècles,  la  variété  des  différents  êtres;  mais  c'est  encore 
par  l'effet  des  croisements  entre  les  types  existants.  Comme 
exemple  Restif  parle  d'une  pongote,  singe  de  grande  es- 
pèce, qui  a  eu  d'un  Européen  naufragé  deux  enfants. 
Ne  cherchez  pas  à  contester  le  fait  :  cet  Européen  était  un 
officier  français  que  son  père  a  connu  en  4705. 

Dans  ce  volume  aussi  se  trouve  en  gergrie  le  système 
^analogie  passionnelle  dont  Fourier  fera  plus  tard  la 
pierre  angulaire  de  sa  doctrine  cosmogonique.  Pour  les 
deux  réformateurs,  la  terre  ainsi  que  les  autres  planètes 
sont  vivantes;  elles  naissent,  croissent,  dépérissent  et  meu- 
rent comme  iouies  les  choses  de  la  nature;  d'autre  part, 
tout  est  image  et  type  dans  la  nature.  D'autres  similitudes 
d'idées  pourraient  encore  servir  à  établir  une  véritable 
parenté  d'esprit  entre  ces  deux  penseurs.  Ainsi  que  Restif, 
Fourier,  en  sociologie,  adopte  pour  principe  l'association . 
I!  est  bien  difficile  de  ne  pas  songer  au  phalanstère  en 
lisant  dans  les  Contemporaines  mêlées  l'histoire  des  vingt 
épouses  des  vingt  associés. 

Et  parmi  les  réformateurs  de  notre  siècle,  ce  n'est  pas 
seulement  Fourier  qui  se  montre  tributaire  de  Restif. 
Cabet,  dans  son  Voyage  en  Icarie,  fait  plus  d'un  emprunt 
aux  statuts  des  Communautés  dressés  par  Restif.  Il  n'est 
pas  jusqu'à  la  Banque  du  peuple,  de  Proudon,  dont  le 
mécanisme  ne  soit  esquissé  dans  Thistoire  précitée  des 
Contemporaines  mêlées. 

1887  II 


18 

Depuis  la  Découverte  australe  jusqu'à  la  veille  de  la 
Révolution,  Restif  publia  une  quantité  de  volumes  de 
toute  sorte  qui  n'eurent  d'autre  mérite  que  de  donner 
une  nouvelle  preuve  de  son  intarissable  fécondité.  Il 
faut  aller  jusqu'en  1788  pour  trouver  le  premier  volume 
(suivi  de  trois  autres)  d'un  ouvrage  d'une  certaine  valeur, 
intitulé  les  Nuits  de  Paris  ou  le  Spectateur  nocturne.  Sui- 
vant l'indication  du  titre,  cet  ouvrage  est  une  description 
fidèle  de  toutes  les  scènes  qui  se  passaient  alors  la  nuit 
dans  la  grande  Babylone  :  scènes  d'intrigues,  de  tripots, 
de  cabarets,  de  duel,  que  l'auteur  avait  observées  en 

f)arcourant,  à  tous  risques,  les  carrefours  les  plus  mal 
iamés.  Détail  piquant  :  Restif  n'était  pas  seulement  le 
Diable  boiteux  nocturne  de  Paris,  en  découvrant  tous  les 
secrets  et  tous  les  mystères  ;  dans  une  certaine  mesure, 
il  en  était  le  Vincent  de  Paule,  ramassant  l'homme  ivre, 
secourant  la  femme  maltraitée,  protégeant  la  jeune  fille 
menacée.  Il  s'était  même  donné  pour  auxiliaire  dans  son 
œuvre  de  patronage  une  certaine  marquise  avec  qui  il 
avait  fait  connaissance  un  soir  que,  passant  devant  sa 
fenêtre,  il  l'avait  entendu  soupirer.,«  Qui  que  vous  soyez, 
s'était  écrié  aussitôt  le  sensible  rôdeur,  ne  craignez  pas 
de  confier  vos  souffrances  à  un  être  qui  connaît  le  raal- 
heur.  »  —  «  0  homme  noir,  avait  répondu  la  marquise, 
que  me  veux-tu  ?  ^  Et  l'entretien  s'était  poursuivi  avec  un 
abandon  réciproque  qui  avait  aussitôt  amené  la  sym- 
pathie. Depuis  là,  chaque  nuit,  vers  la  fin  de  ses  pro- 
menades mystérieuses,  Restif  se  rendait  sous  le  balcon 
de  la  marquise  pour  lui  faire  part  des  infortunes  qu'il 
avait  rencontrées.  Y  avait-il  quelque  don  à  faire,  la  mar- 
quise en  prenait  note,  en  remerciant  Restif  de  ses  révé- 
lations et  lui  disant  à  la  fin  de  l'entretien  :  «  A  demain  ! 
Et  puissiez-vous  me  signaler  beaucoup  de  n^alheureux 
à  soulager  !  »  —  Aux  scènes  sinistres  que  rencontrait  le 
plus  souvent  V homme-hibou,  comme  se  désignait  lui- 
même  Restif,  s'en  mêlaient  parfois  d  une  teinte  des  plus 
douces  et  des  plus  vivantes.  Un  soir  notamment  qu'il 
était  entré  dans  le  jardin  du  Luxembourg  par  une  grille 
laissée  ouverte,  Restif  tomba  au  milieu  d'une  véritable 
fête  arcadienne.  «  Toute  la  société  était  en  bergers  et  en 
bergères  ;  on  feignait  de  garder  les  troupeaux  au  clair  de 


49 

luQe;  on  s'asseyait  sur  le  gazon  en  troupes  ou  deux  à 
deux.  Je  pliai  mon  manteau  que  je  mis  dans  un  coin  et 
je  suivis  en  habit.  Jamais  je  n*ai  rien  vu  de  si  pittoresque. 
Bientôt  il  m'arriva  une  aventure  à  moi-même  :  deux 
jeunes  personnes  me  prirent  (le  dirai-je?)  pour  un  maré- 
chal de  France,  auquel,  apparemment,  je  ressemblais  un 
peu.  —  «  Vous  êtes  en  berger,  Monsieur  le  maréchal,  me 
dit  l'aînée;  rien  qui  vous  distingue,  c'est  bien.  »  Je 
souris.  La  jeune  personne  me  prit  une  main  ;  sa  sœur, 
âgée  de  treize  ans,  me  prit  l'autre  et  nous  marchâmes, 
nous  courûmes.  J^étais  ému.  Je  ne  sais  quel  charme 
élyséen  était  répandu  sur  tout  le  jardin  !  La  lumière  de 
lune,  les  ombres,  la  liberté,  la  beauté  des  femmes 
donnaient  à  cette  partie  Tair  d'un  rêve.  Nous  étions  au 
bout  du  jardin,  dans  l'endroit  le  plus  solitaire.  C'est  là 
qu'étaient  réunis  quelques  groupes  de  bergers;  l'un 
a  eux  prit  sa  flûte  et  il  en  joua  presque  aussi  bien  que  le 
chevalier  de  Saint-Marc,  de  la  rue  Bethisj.  Toutes  les 
bergères  étaient  enchantées.  Un  autre  avait  sa  musette 
el  Ton  dansa  une  ronde  ;  j'étais  de  tout  cela,  tenant  mes 
deux  Grâces.  Dans  un  moment  où  je  louai  leur  légèreté, 
un  homme  vint  leur  frapper  sur  l'épaule;  elles  lui  dirent  : 
«  Laissez-nous  I  »,  sans  le  regarder.  Je  levai  les  yeux 
sur  cet  homme;  ie  lui  ressemblais...  Je  compris  que 
c'était  le  maréchal.  Lui,  de  son  côté,  vit  que  les  deux 
jeunes  personnes  le  boudaient,  et  il  se  retira  en  riant. 
Cependant,  pour  ne  pas  me  discréditer,  je  m'éclipsai 
adroitement;  je  sortis  par  le  jardin  grillé,  je  traversai 
l'hôtel,  le  portier  m'ouvrit,  et  je  me  trouvai  dehors  à 
quatre  heures  du  matin.  » 

A  la  suite  de  ces  divertissements  idylliques  survinrent 
des  événements  d'un  aspect  et  d'une  importance  tout 
autres.  La  Révolution  éclata.  Observateur  infatigable, 
Restif  n'en  continua  pas  moins  ses  explorations  noc- 
turnes. Il  tourna  seulement  d'un  nouveau  côté  sa  lan- 
terne. Se  mêlant  à  tous  les  groupes  populaires,  à  toutes 
les  assemblées  de  sections,  il  pérorait,  se  querellait,  se 
laissait  aller,  en  un  mot,  à  l'agitation  fébrile  des  circons- 
tances. Plusieurs  fois  il  eut  la  satisfaction  d'écarter  le 
couteau  d'un  fanatique  et  de  plaider  la  cause  dune 
victime.  En  retour,  à  maintes  reprises,  il  fut  dénoncé  et 


20 

ne  dut  son  salut  qu'à  la  simplicité  de  sa  mise  qui  ne  per 
mettait  guère  de  le  prendre  pour  un  aristocrate.  Un  jour 
même,  il  fut  odieusement  signalé  par  son  gendre,  Auge, 
au  Comité  du  district  de  Saint-Louis-la-Culture,  comme 
étant  l'auteur  de  trois  libelles  infâmes,  entr'autres  du 
Dom  Bo  aux  Etats-Généraux.  Traduit  devant  la  Commune, 
Restif  réussit  à  se  justifier,  et  le  gendre  fut  convaincu  de 
calomnie. 

En  somme,  cependant,  la  Révolution  ne  fut  pas  favo- 
rable à  Restif.  Elle  lui  fit  perdre  ses  économies  et  dé- 
tourna de  lui  l'attention.  Néanmoins,  il  ne  se  découragea 
pas.  En  1793,  il  imprima  lui-même  son  Théâtre  complet^ 
composé  de  dix-sepl  pièces  (drames,  comédies  et  opéras- 
comiques).  Quoique  ces  pièces  fussent  loin  d'être  des 
chefs-d'œuvre,  quelques-unes  ou  plutôt  certains  passages 
d'entr'elles  ne  manquaient  pas  d'esprit  dramatique. 
Aucune,  il  est  vrai,  ne  vit  le  feu  de  la  rampe.  Un  certain 
nombre  seulement  reçurent  le  modeste  nonneur  d'être 
jouées  sur  des  théâtres  de  société  ;  deux  ou  trois  aussi 
servirent  comme  de  matière  première  à  des  auteurs  qui 
surent  en  tirer  parti. 

En  1794,  Restif  commença  la  publication  de  Monsieur 
Nicolas  ou  le  Cœur  humain  dévoilé,  ouvrage  dans  lequel 
il  raconta  sa  vie  tout  entière.  «  C'est  Nicolas-Edme  qui 
s'immole,  dit-il  dans  Tlntroduction,  et  qui,  au  lieu  de 
son  corps  malade,  lègue  aux  moralistes  son  âme  viciée 
pour  qu'ils  la  dissèquent  utilement...  Lisez-moi,  me 
voilà  devenu  un  livre  à  mon  tour.  »  Quoique  Tauteur  fit 
grand  fonds  sur  cet  ouvrage,  et  pour  sa  bourse  et  pour  sa 
réputation,  il  n'en  obtint  aucun  succès.  Plusieurs  fois  la 
publication,  qui  dura  trois  ans,  fut  interrompue  faute  de 
ressources  pour  l'impression.  Ces  épreuves  lui  arrachèrent 
des  cris  déchirants  :  «  Lecteurs,  je  vous  livre  mon  moral 
pour  subsister  quelques  jours  de  plus,  comme  l'Anglais 
condamné  vend  son  corps.  A  quoi  tient  ma  vie  I  Je  man- 
que de  chemises.  Tout  mon  travail,  quoique  redoublé, 
ne  suffit  plus,  depuis  sept  ans,  à  payer  mes  dettes.  » 
Mais  l'heure  de  l'abattement  passée,  Restif  se  remettait  à 
l'œuvre.  Et  comment  son  orgueil  d'auteur  lui  eut-il 
permis  de  laisser  là  un  ouvrage  qui,  d'après  le  frontispice 
du  treizième  volume,  «  se  vend  à  Parts  et  chez  tous  les 
libraires  de  VEurope^  étant  destiné  à  toute  la  terre  ?  » 


21 

C'est  dans  ce  iFeizième  volume  que  se  trouve  «  mon 
kahidrier,  c'est-à-dire  la  liste  historique  et  journalière 
des  cmnmémoracions  que  je  fais  des  fêmes  que  j*ai 
connues...  Si  quand  j'eus  toutes  ces  aventures  dont  je 
rougis  j'avais  été  républiquain.  je  ne  les  aurais  pas  eues 
et  j'eusse  été  vertueux.  » 

Par  une  bizarrerie  qu'on  rencontre  souvent  sous  diffé- 
rentes formes  chez  Restif,  en  même  temps  qu'il  publiait 
Monsieur  Nicolas  il  faisait  paraître  un  autre  ouvrage  où 
les  mêmes  scènes  de  sa  vie  sont  découpées  en  petites 
pièces  de  théâtre  destinées  à  être  jouées  par  des  ombres 
chinoises,  La  réunion  de  ces  mémoires  en  dialogues  est 
intitulée  :  Le  Drame  de  la  vie  contenant  un  homme  tout 
entier. 

Au  plus  fort  de  sa  misère,  toutefois.  Rétif  éprouva  un 
soulagement  passager.  Un  décret  de  la  Convention  du 
•14  nivôse  an  III,  qui  accordait  des  secours  à  plusieurs 
gens  de  lettres,  lui  attribua  une  somme  de  deux  mille 
francs.  Mais  il  s'en  fallut  que  cette  subvention  le  mit  à 
flot.  Ayant  acheté  une  petite  imprimerie  qu'il  faisait  fonc- 
tionneV  avec  un  ou  deux  ouvriers,  il  ne  tarda  pas  à  être 
obligé  de  la  vendre. 

En  1796,  il  publia  la  philosophie  de  Monsieur  Nicolas, 
ouvrage  dans  lequel  est  exposé  tout  au  long  le  système 
cosmogonique  déjà  ébauché  dans  plusieurs  livres  anté- 
rieurs. 

Enfin,  en  1802  parut  son  dernier  ouvrage  :  Les  Pos- 
thumes ou  lettres  reçues  après  la  mort  du  mari  par  sa 
femme  ^ui  le  croit  à  Florence.  Cet  ouvrage,  véritable 
macédoine  composée  par  une  plume  en  délire,  est  à  la 
fuis  un  roman  fantastique,  une  apologie  de  la  métemp- 
sycose, un  précis  d'histoire  de  la  Révolution,  un  exposé 
de  système  de  physique  et  autres  choses  encore.  Parmi 
ces  autres  choses,  malheureusement  pour  l'auteur,  se 
trouvaient  des  révélations  scandaleuses  sur  certains 
hommes  touchant  de  près  au  gouvernement.  L'ouvrage 
fut  saisi.  Celte  mesure  fut  pour  Restif,  qui  avait  consacré 
à  l'impression  de  ce  livre  son  dernier  écu,  un  contre- 
temps qui  le  plongea  dans  une  misère  noire.  Il  parvint 
cependant,  au  bout  de  quelque  temps,  à  obtenir  au  minis- 
tère de  la  police  générale  une  place  d'environ  quatre  mille 


22 

francs.  Mais,  assailli  d'infirmités,  il  ne  put  la  conserver- 
longtemps  et  fut  contraint  de  démissionner.  Le  seul 
remède  a  ses  infortunes  fut  la  mort  qui  vint  le  frapper  le 
3  février  1806,  h  l'âge  de  soixante-douze  ans.  Son  convoi 
ne  fut  pas  sans  honneurs.  Llnstilut  y  envoya  une  dépu- 
tation,  bien  qu'il  eût  refusé  de  lui  ouvrir  ses  rangs.  Aux 
instances  de  Mercier  pour  faire  admettre  Restif,  le  prési- 
dent avait  répondu,  avec  un  mélange  de  dédain  et  d'éloge  : 
«  Restif  de  la  Bretonne  a  du  génie,  mais  il  n  a  point  de 
goût.  »  —  Eh  I  Messieurs,  avait  répliqué  Mercier,  qui  est 
celui  de  nous  qui  a  du  génie  ?  » 

Ainsi  vécut  et  finit  cet  écrivain,  qui  avait  produit  203 
volumes  formant  49  ouvrages.  On  a  dit  que  Restif 
composait  en  imprimant,  sans  rien  écrire,  et  que  c'est  à 
ce  procédé  qu'il  faut  attribuer  non  seulement  le  grand 
nombre  de  ses  livres,  mais  aussi  les  altérations  profondes 
qu'on  y  rencontre  dans  l'orthographe  des  mots.  Ces 
explications  sont  sans  fondement.  D'une  part,  les  entorses 
à  1  orthographe  consacrée  (jui  pullulent  aans  les  ouvrages 
de  Restil  proviennent  uniquement  de  la  réforme  qu'il 
voulait  y  apporter.  Son  but,  comme  l'avait  été  celui  de 
Ramus  et  de  Meigret  au  xvi®  siècle,  celui  de  Ménage,  de 
Dangeau  et  de  Richelet  au  xvn®,  de  Duclos,  de  Wailly, 
de  Dumarsais,  etc.,  au  temps  où  écrivait  Restif,  était  de 
réagir  contre  l'orthographe  étymologique  instaurée  par 
certains  savants  de  la  Renaissance  et  de  ramener  le 
système  phonétique  plus  simple  et  plus  rationnel  du 
moyen  âge.  D'autre  part,  la  prodigieuse  quantité  d'écrits 
qui  sortit  de  la  plume  de  Restif  n'a  pas  besoin  d'autre 
explication  que  sa  grande  puissance  de  travail  et  l'état 
de  son  imagination  toujours  en  haleine.  Un  jour  qu'un 
jeune  homme  le  plaisantait  sur  la  longueur  de  sa  barbe  : 
«  Elle  ne  tombera,  dit-il,  qu'après  que  j'aurai  achevé 
mon  prochain  roman,  qui  aura  quinze  volumes.  » 

— •  «  Vous  ne  vous  raserez  donc  que  dans  une  quin- 
zaine d'années  ? 

—  «  Rassurez-vous,  jeune  homme,  j'écris  un  demi 
volume  par  jour.  » 

Pour  faire  apprécier  dans  son  ensemble  l'œuvre  de 
Restif,  on  ne  saurait  mieux  faire  que  de  reproduire  le 
jugement  autorisé  qu'en  a  porté  M.  Ch.  Monselet  dans 


23 

son  Étude  sur  notre  auteur  :  «  Restif  de  la  Bretonne  était 
inévitable.  De  même  que  les  folies  parfumées  du  Parc 
aux  Cerfs,  les  scandales  de  M"®  Pompadour  et  les  joyeux 
éclats  de  rire  de  la  grisetle  qui  lui  succéda  devaient 
aboutir  à  la  Révolution,  ainsi  les  petits  romans  roses  et 
dorés  de  Crébillon  fils,  de  Duclos,  de  la  Morlière  et  de 
tant  d*autres,  conduisent  par  une  pente  sensible  aux 
gros  livres  terreux  de  Restit  de  la  Bretonne,  imprimés 
avec  des  têtes  de  clou.  Du  jour  où  ce  fut  le  peuple  qui  se 
prit  à  lire,  il  fallut  au  peuple  des  ouvrages  de  naute 
saveur.  Le  roman  eut  ses  Père  Duchesne,  mais  ses  Père 
Duchesne  de  bonne  foi.  Or,  Restif  de  la  Bretonne,  c'est  le 

Peuple  auteur.  La  France  savante  et  lettrée,  la  France  de 
Institut,  la  France  qui  n'a  pas  cessé  de  porter  du  linge 
blanc  sous  sa  carmagnole,  cette  France-là  n'a  jamais  eu 
pour  lui  que  surprise  ou  dédain.  Il  n'y  a  que  la  France 
Ignorante,  la  France  des  boutiques  et  des  mansardes  qui 
ait  lu,  qui  ait  acheté  et  qui  ait  fait  vivre  Restif  de  la 
Bretonne  et  sa  littérature  ;  puis  aussi  la  province  et 
Tétranger,  qui  repoussent  si  souvent  ce  que  nous  admi- 
rons et  qui  se  passionnent  plus  encore  pour  ce  qui  nous 
répugne.  Voilà  ceux  qui  ne  lui  ont  pas  ri  au  nez,  qui  ne 
lui  ont  pas  craché  au  visage,  qui  ne  lui  ont  pas  dit  : 
«  Diogène  littéraire,  rentre  dans  ta  niche  I  »  Mais  Restif 
de  la  Bretonne  est  mieux  qu'une  curiosité,  qu^une  diffor- 
mité littéraire;  ce  n'est  pas  un  homme  de  talent,  mais 
c'est  presque  un  homme  de  génie.  » 

C.    MOIS  ET. 


HISTOIRE  DE  L'ABBAYE  DE  VAULUISANT 

(Yonne). 


PREFACE 

Ressusciter  une  abbaye,  autrefois  célèbre,  et  dont  il 
I  esle  à  peine  aujourd'hui  le  souvenir  ;  redire,  en  quel- 
ques pages  simples,  les  principales  phases  de  sa  vie, 
sa  mission  providentielle,  ses  grandeurs,  comme  aussi 
le  relacliement  qu'y  introduisirent  le  temps,  la  faiblesse 
humaine  et  des  circonstances  malheureuses;  rappeler  la 
mémoire  de  ses  heures  de  joie  aussi  bien  que  de  ses  jours 
de  deuil,  tel  est  le  travail  qui  m'a  paru  présenter  le  plus 
vif  intérêt,  et  que  je  me  suis  efforcé  de  faire  de  mon 
mieux.  Le  lecteur  jugera. 

Au  reste,  une  grande  partie  des  difficultés  inhérentes  à 
un  semblable  travail  étaient  aplanies,  et,  pour  aller 
sûrement,  je  n'avais  qu'à  marcher  dans  un  chemin  tracé 
par  des  maîtres.  La  vie  des  monastères  cisterciens  qui 
couvrirent  la  France  et  lEurope,  au  xii°  siècle,  est  à  peu 
près  partout  la  même,  du  moins  (lans  les  giandes  lignes. 
Ils  étaient  nés  de  la  même  idée,  ils  répondaient  aux 
mêmes  besoins,  ils  avaient  la  même  destinée  h  remplir; 
aussi  retrouve-t-on  les  mêmes  caractères  généraux  dans 
la  fondation  de  chacun  d'eux,  dans  leur  développement, 
dans  leur  prospérité,  dans  les  coups  malheureux  que 
leur  portèrent  successivement  le  relâchement,  les  guerres, 


' 


Annuaire  de  l'Yonne   1887 


Plan  de  lWbbavi-  de  Vauluisaxt 

D'apics  un  floî=sin  cuiiscivé  à  In  Biltliollièque  iialioiuilt". 


25 


l'hérésie,  la  commende,  enfin  dans  leur  destruction  plus 
ou  moins  complète  par  la  Révolution.  Je  me  suis  inspiré 
de  Thistoire  ae  deux  abbayes  célèbres,  celle  de  Mori- 
mond,  écrite  par  l'abbé  Dubois,  et  celle  de  Pontigny, 
tracée  par  deux  mains  également  habiles,  mais  sur  un 
plan  différent:  M.  le  baron  Chaillou  des  Barres,  ancien 
préfet  de  l'Yonne,  et  M.  l'abbé  Henri,  mort  doyen  de 
Quarré-les-Tombes.  J'ai  emprunté  à  ces  trois  auteurs  ce 
qui  me  semblait,  dans  leur  méthode  ou  dans  leurs  idées, 
le  mieux  convenir  à  mon  sujet.  Les  archives  départe- 
mentales, le  Cartulaire  de  Yauluisant,  qui  se  trouve  à 
la  Bibliothèque  nationale,  et  le  Cartulaire  général  de 
r Yonne  sont  les  sources  principales  où  j'ai  puisé  mes 
renseignements. 

La  vie  de  la  plupart  des  abbés  de  Yauluisant  n'offrant 
point  de  particularités  remarquables,  je  les  ai  laissés 
dans  l'obscurité  où  ils  ont  vécu,  et  j'ai  fait  reposer  la 
division  de  ce  travail,  par  chapitres,  sur  les  principaux 
événements  qui  on  marqué  ou  modifié  l'existence  de 
l'abbaye. 

Quelques  pages  offrent  un  certain  intérêt  au  point  de 
vue  des  mœurs  locales  ;  d'autres  nous  montrent,  mêlés  à 
l'histoire  du  monastère,  des  noms  illustres,  tels  que  ceux 
de  saint  Bernard,  de  François  P',  de  Jean  Cousin,  de 
Dominique,  de  Gentil,  de  Reslout  et  autres.  Enfin,  l'en- 
semble de  ses  annales,  embrassant  l'espace  de  plus  de 
sept  siècles,  tiendra  sa  petite  place,  j'en  ai  l'espoir,  dans 
l'histoire  générale  de  notre  département. 

Un  point  sur  lequel  j'ai  dû  appuyer,  c'est  le  rôle  que 
l'abbaye  a  joué  autrefois  dans  nos  contrées,  au  point  de 
vue  agricole,  rôle  que  M.  Max.  Quantin  a  bien  fait 
ressortir  dans  l'Introduction  de  l  Inventaire  sommaire  des 
archives  de  l'Yonne, 

Le  lecteur  pourra,  en  effet,  constater  à  chaque  page  de 

son  histoire  qu'elle  a  rempli  une  mission  éminemment 

utile  et  sociale,  celle  de  montrer  au  peuple  les  avantages 

de  l'agriculture  et  d'en  donner  le  goût  aux  habitants  de 

.  la  campagne,  alors  qu'elle  était  le  plus  méprisée. 


26 


Chapitre  P^. 

Naissance  et  extension  de  l'Ordre  de  Citeaux  en  Europe  et  particulièrement 
en  France.  —  Fondation  de  Preuiliy.  —  L'abbé  Artaud,  sur  l'avis  de  S. 
Bernard,  arrête  ses  vues  sur  Vauluisant.  —  Départ  de  l'abbé  Narpaud  et 
des  moines  fondateurs. 

A  côlé  du  grand  mouvement  religieux  qui,  au  xii® 
siècle,  emporta  les  populations  de  la  France  et  de  l'Occi- 
dent vers  Jérusalem  et  les  Lieux  saints,  il  est  facile  à 
rhistorien  d'en  constater  un  autre  (}ui,  pour  être  moins 
sensible,  n*en  lut  pas  moins  considérable  et  imprima, 
dans  la  société  chrétienne,  des  traces  plus  profondes  et 
plus  durables. 

Dans  les  premières  années  de  ce  siècle,  saint  Bernard 
se  retire  avec  trente  gentilshommes  au  monastère  de 
Citeaux,  où  était  en  vigueur  la  règle  de  saint  Benoît,  et  il 
y  prend  l'habit  de  moine.  Bientôt  de  nouvelles  recrues 
arrivent.  Du  monastère  s'éloignent  des  essaims  de  reli- 
gieux qui  s'en  vont  fonder  de  nouveaux  couvents,  et  le 
nombre  des  moines  cisterciens  s'augmente  avec  une 
telle  rapidité,  qu'en  moins  de  vingt-cinq  années  on  en 
compte,  en  Europe,  plus  de  soixante  mille. 

La  Providence  leur  avait  réservé  une  double  et  grande 
mission  à  remplir.  En  premier  lieu,  la  société  euro- 
péenne se  composait  alors  de  deux  mondes  séparés,  qui 
n'avaient  pu  encore  se  comprendre  :  l'un  perché  sur  le 
sommet  des  montagnes,  environné  de  bastions  et  de 
meurtrières,  tour  à  tour  enivré  des  plaisirs  bruyants  des 
tournois  et  du  sang  des  batailles  ;  l'autre,  errant  triste- 
ment, avec  de  maigres  troupeaux,  dans  les  marais  et  les 
broussailles,  abrité  sous  un  toit  de  chaume  et  taillable  à 
merci.  Ces  de.ux  mondes  vont  se  rapprocher  et  s'unir  par 
les  moines.  Les  barons  descendront  vers  le  peuple,  le 
servage  sera  ennobli  lorsqu'on  verra  dans  le  cloître  les 
plus  puissants  seigneurs  tomber  à  genoux  devant  le  plus 
misérable  mendiant,  l'embrasser  comme  un  frère,  le 
servir  à  table  et  lui  laver  les  pieds  de  leurs  propres 
mains. 

En  second  lieu,  l'agriculture  était  abandonnée  et  mé- 
prisée; la  fureur  des  combats,  des  jeux  guerriers  et  des 
expéditions  militaires  emportait,  lom  des  paisibles  cam- 


27 

pagnes,  la  portion  la  plus  active  et  la  plus  énergique  des 
populations.  L'Europe,  dominée  par  rélémenl  guerrier, 
allait  aux  plus  grandes  catastrophes,  lorsque  le  chris- 
tianisme trouva  le  secret  de  son  salut  en  jetant  le  man- 
teau des  ermites  sur  les  épaules  des  enfants  des  chevaliers 
el  des  hommes  d'armes  et  en  les  transformant  en  pas- 
teurs de  troupeaux  et  en  laboureurs. 

Après  avoir  donné  le  jour  à  quatre  monastères  célèbres  : 
La  Ferté,  Clairvaux,  Pontigny  et  Morimond,  l'abbaye  de 
Citeauxvenait  d'établir  (1118),  dans  la  Brie,  Tabbaye  de 
Preuilly  ou  Prully,  sous  la  direction  de  labbé  Artaud. 

Il  y  avait  à  peine  neuf  années  que  Preuilly  avait  pris 
naissance,  et  déià  le  nombre  des  moines  avait  tellement 
augmenté,  que  i  abbé  Artaud  songea  à  trouver  un  lieu 
pour  y  établir  une  nouvelle  colonie.  Il  avait  porté  ses 
vues  sur  l'Espagne  et  il  s'était  ouvert  à  plusieurs  de  ce 
projet,  quand  la  nouvelle  en  parvint  à  saint  Bernard. 
Aussitôt  ce  dernier  envoie  une  lettre  à  Artaud,  «  son  très 
doux  arai  et  frère  »,  dulcissimo  amico  et  confratri  suo.  Il 
lui  fait  part  qu'il  a  appris  son  intention  d'aller  fonder  en 
Espagne  un  monastère  de  son  Ordre  ;  il  lui  marque  son 
élonneraent  de  le  voir  s'exiler,  ainsi  que  ses  fils,  dans  un 
pays  si  éloigné,  tandis  qu'il  a  non  loin  de  lui  un  lieu  tout 
préparé.  Il  lui  assure  que,  s'il  le  désire,  l'abbé  de  Pon- 
ligny  lui  concédera  avec  plaisir  et  empressement  un 
endroit  qui  lui  appartient  et  dont  il  n'a  pas  besoin  (1). 

Artaud  vit  dans  cette  exhortation  du  saint  comme  une 
manifestation  de  la  volonté  divine,  et,  sur  les  demandes 
réitérées  de  ses  frères,  il  se  résolut  à  fonder  le  nouveau 
monastère  dans  l'endroit  qui  lui  était  offert.  Guidé  par  les 
conseils  de  saint  Bernard,  il  se  rendit  dans  un  lieu  appelé 
Monstuz,  où  Anceau  de  Traînel  et  Eudes  de  Villemaur, 
nobles  personnages  de  la  contrée,  s'étaient  réunis  pour 
traiter  quelques  affaires.  Il  leur  demanda,  le  droit,  à 
perpétuité,  pour  lui  et  ses  moines,  d'acquérir  des  biens 
dans  l'étendue  de  leurs  seigneuries,  et  les  pria  de  lui 
faire  cette  concession  pour  le  salut  de  leur  âme.  Ces  sei- 
gneurs s'empressèrent  de  la  lui  accorder,  et  Milon  de 
ÎJogent  suivit  bientôt  après  leur  exemple  (2). 

(1)  Voir  Pièces  justificatives. 

(2)  Cartulaire  de  V  Yonne,  t.  I,  p.  267. 


28 

L'abbé  Artaud  revint  alors  à  Preuillj^.  D'après  la  règle 
de  Citeaux,  choisissant  douze  moines,  il  leur  donna  Nor- 
paud  pour  abbé,  et  les  religieux  se  dirigèrent  vers  leur 
nouvelle  demeure. 

Le  départ  d  une  colonie  cistercienne  se  faisait  toujours 
avec  un  appareil  imposant.  La  cloche  rassemblait  la 
communauté  à  Toratoire,  et  lorsque  tous  étaient  age- 
nouillés, Tabbé  se  levait,  entonnait  un  psaume  d'un  sens 
analogue  à  la  circonstance,  puis  allait  prendre  sur  l'autel 
un  crucifix  qu'il  remettait  à  rabbé  du  nouveau  monastère. 
Celui-ci  l'ayant  baisé,  descendait  de  sa  stalle  ;  douze 
religieux  quittaient  leur  place  et  se  rangeaient  autour  de 
lui  ;  puis  tous,  sans  rien  dire,  sortaient  de  l'enceinte 
sacrée,  traversaient  le  cloître,  accompagnés  de  la  foulé 
des  moines  ;  la  grande  porte  extérieure  s'ouvrait  et  se 
refermait  presque  aussitôt.  Ils  appartenaient  dès  lors  au 
monastère  qu'ils  allaient  fonder  (1). 

Tout  en  restant  à  Preuillv,  l'abbé  Artaud  n'oubliera 

f)oint  Vauluisant.  Il  montrera  une  grande  sollicitude  pour 
e  nouveau  monastère  qu'il  a  fondé,  et  nous  le  verrons 
s  y  rendre  de  temps  en  temps,  mettant  en  œuvre  toute 
son  mfluence  pour  le  faire  prospérer. 

Chapitre  IL 

Construction  des  lieux  réguliera  du  monastère.  —  Leur  bénédiction  par 
Henri  Sanglier,  archevêque  de  Sens.  —  Visites  de  saint  Bernard  à  l'ab- 
baye. —  Accord  entre  Norpaud  et  Héloïse,  abbesse  du  Paraclet.  ~  Achè- 
vement et  bénédiction  de  l'église.  —  Organisation  complète  de  l'abbaye . 

L'endroit  indiqué  par  saint  Bernard  et  dans  lequel 
l'abbé  Norpaud  vint  se  fixer,  se  trouvait  dans  une  vallée 
solitaire,  arrosée  par  un  ruisseau  appelé  Lalain.  Comme 
une  partie  de  l'Europe  à  cette  époque,  ce  n'était  qu'un 
lieu  sauvage,  marécageux  et  malsam  (2).  Les  religieux 
de  Pontigny  avaient  commencé  à  y  élever,  quelques 
années  auparavant,  un  monastère  ou  une  grange  et 
l'avaient  ensuite  abandonné.  Dans  la  suite  des  âges,  les 
moines  venus  de  Preuilly  devaient  transformer    cette 

(1)  Annales  cisterciennes. 

(2)  Voir  Pièces  justificatives. 


29 

vallée  «  plus  iavorable  à  la  santé  de  Tâme  qu'à  celle  du 
corps  »,  suivant  Pexpression  de  Manrique,  et  lui  faire 
mériter  ce  nom  de  «  vallée  brillante  »,  vallis  lucenSj  qui 
ressemblait  si  bien  à  celui  de  Clairvaux,  clara  vallis,  et 
qui  était  de  bon  aucune  pour  Tabbaye  naissante. 

Grâce  aux  libéralités  de  Louis  VII,  roi  de  France,  et  de 
Thibaud  le  Grand,  comte  de  Champagne  et  seigneur 
féodal  du  lieu,  les  bâtiments  du  monastère  séîevèrent 
avec  rapidité.  Plusieurs  seigneurs  voulurent  également 
concourir  à  la  fondation  du  monastère  :  Philippe  de 
Boissenay,  Hugues  de  Vareilles,  Adeline,  chevalier  de  la 
ville  de  Sens,  et  d  autres,  firent  don  d'une  partie  de 
leurs  droits  et  de  leurs  biens  (1),  de  sorte  que  deux  ans 
après,  le  i""^  avril  1129,  à  la  prière  de  Tabbé  Norpaud, 
Henri  Sanglier,  archevêque  de  Sens,  vint  consacrer  les 
lieux  réguliers,  l'oratoire,  le  cloître,  le  cimetière  et  l'em- 
placement choisi  pour  construire  l'église.  Déjà,  à  larrivée 
clés  moines,  cet  éminent  prélat  leur  avait  donné  sa  béné- 
diction, et,  comme  don  de  joyeux  avènement,  il  les  avait 
exemptés  de  tous  droits  de  dîmes  sur  les  terres  qu'ils 
possédaient  sur  son  diocèse. 

Si  Ton  en  juge  par  la  foi  ardente  qui  animait  les  popu- 
lations à  cette  époque,  et  qui  leur  faisait  regarder  l'éta- 
blissement de  religieux  comme  un  immense  bienfait  pour 
le  pays,  il  dut  se  trouver  à  celte  cérémonie  de  la  béné- 
diction un  grand  concours  de  peuple.  Les  archives  de 
Tabbaye  nous  ont  conservé  les  noms  de  plusieurs  per- 
sonnages qui  choisirent  ce  jour  même  pour  faire  d'im- 
portantes donations.  Foulques  de  Lailly  el  sa  femme, 
Griraaud,  curé  de  Lailly  et  de  Molinons,  dame  (Colombe, 
femme  de  Hugues  d^Egleny,  el  Landric,  fils  d'Herbert, 
firent  remise  aux  moines  des  droits  de  dîmes  aux  envi- 
rons du  monastère  et  sur  les  terres  qu'ils  cultivaient 
«  à  la  main  et  à  la  charrue  »  sur  le  territoire  de  Cour- 
genay  (2).  Pour  donner  une  sanction  à  leurs  donations, 
ils  les  déposèrent  entre  les  mains  de  l'archevêque  de 
Sens,  qui  les  remit  lui-même  aux  religieux. 

La  faiblesse  des  lois  était  alors  telle  que  si  un  père 

(1)  Archives  de  TYonne,  H,  678. 

(2)  Cart  de  VYonne^  11,  p.  51,  et  Archives  nationales,  9901, 


30 

faisait  un  don  à  une  église  ou  à  un  monastère,  son  fils, 
son  petit-fils  ou  tout  autre  héritier  reprenait  quel(juefois 
impunément  ce  don.  C'est  pourquoi  on  faisait  ratifier  les 
donations  par  le  pape,  par  le  roi,  par  les  évêques  ou  par 
les  plus  puissants  seigneurs  de  la  contrée. 

Cette  même  année  1127,  plusieurs  seigneurs  avaient 
donné  à  l'abbaye  une  partie  des  terres  qui  l'avoisinaient, 
jusqu'à  Courgenay  et  Lailly.  Parmi  eux,  citons  Hilduin 
Manant,  qui  permit  aux  religieux  d'acquérir,  dans  ces 
deux  paroisses,  tous  les  biens  relevant  de  son  fief,  et  fit 
cette  concession  dans  le  cloître  même  de  Tabbaye,  entre 
les  mains  d'Artaud,  abbé  de  Preuilly,  en  présence  d'An- 
seau  de  Traînel  et  de  plusieurs  autres  seigneurs. 

Lorsque  le  grand  saint  Bernard  vint,  en  1135,  rendre 
visite  à  l'abbaye  de  Vauluisant,  il  la  vit  avec  allégresse 
grandir  sous  de  si  heureux  auspices.  Il  profita  de  sa  pré- 
sence pour  terminer  un  difierend  qui  s'était  élevé  entre 
les  moines  et  les  Templiers  de  Coulours,  au  sujet  de 
terres  sises  à  Cérilly.  Comme  on  pourra  le  constater  en 
plusieurs  autres  circonstances,  il  surgissait  assez  fré- 
quemment des  contestations  à  l'occasion  des  propriétés, 
même  entre  les  monastères  qui  étaient  rapprochés  les 
uns  des  autres.  Le  plus  souvent  ces  difierends  se  termi- 
naient à  l'amiable,  devant  un  ou  plusieurs  arbitres  qui 
réglaient  les  droits  respectifs  des  parties. 

Plusieurs  années  après  (1140),  l'abbé  de  Clairvaux,  qui 
était  devenu  l'oracle  de  la  France,  passa  de  nouveau  et 
séjourna  à  Vauluisant  en  se  rendant  au  concile  de  Sens, 
où  sa  voix  éloquente  allait  vaincre  celle  d'Abailard  et 
défendre  le  dogme  catholique  contre  le  subtil  philo- 
sophe (1). 

Un  nouveau  différend  survint  en  1142  entre  Vauluisant 
et  l'abbaye  de  Paraclet.  Ce  fut  la  célèbre  Héjoïse,  abbesse 
de  ce  dernier  couvent,  qui  intervint  avec  l'abbé  Norpaud, 
sous  la  médiation  d'Anseau  de  Traînel  ;  ils  réglèrent 
ensemble  les  possessions  et  les  droits  respectifs  des  par- 
ties à  Pouy  et  à  Bernières,  afin  de  ne  pas  gêner  le  pâtu- 
rage des  troupeaux  de  porcs  (2). 

(1)  Tarbé,  Almanach  de  1784. 

(2)  Archives  de  l'Yonne,  H,  705. 


31 

Cependant  le  monastère,  dont  tous  les  bâtiments 
s'étaient  élevés  comme  par  enchantement  dans  l'espace 
de  deux  années,  n'avait  qu  un  simple  oratoire,  bâti  pro- 
visoirement pour  la  célébration  du  culte  divin.  Encou- 
ragés par  les  donations  dont  ils  étaient  comblés,  les 
moines  entreprirent  aussitôt  de  construire  une  église  ;  les 
travaux  allèrent  avec  une  telle  dilig(mce  que,  au  bout  de 
treize  ans,  elle  était  terminée.  Ce  Fut  Hugues  de  Toucy, 
archevêque  de  Sens,  c|ui  la  consacra,  le  9  octobre  1144. 

Cette  église,  détruite  dans  les  premières  années  de 
noire  siècle  et  dont  il  faut  aujourd'hui  pleurer  la  perte, 
était  un  des  plus  beaux  monuments  gothiques  de  notre 
département.  Un  procès-verbal  de  visite  des  bâtiments, 
faite  en  1684,  nous  a  conservé  les  principales  dimensions 
de  cet  édifice.  Il  avait  en  longueur  73  mètres  96,  en 
larçeur  12  mètres  66,  et  avec  les  collatéraux  24  mètres  36. 
Le  transept  était  long  de  48  mètres  74  et  large  de  12 
mètres  66.  Enfin  le  côté  gauche  du  transept  avait  une 
hauteur  de  11  mètres.  Tarbé  dit  que  la  longueur  et  la 
hauteur  étaient  bien  proportionnées  ;  le  sanctuaire  était 
majestueux  et  avait  quelque  chose  d'auguste  et  d'im- 
posant ;  les  piliers  n'avaient  pas  deux  pieds  d'épaisseur 
et  étaient  travaillés  avec  beaucoup  de  délicatesse  (1). 

Nous  aurons  plusieurs  fois  l'occasion  de  parler  de  ce 
monument,  à  propos  des  difiërents  changements  qu'il 
subit  dans  la  suite  des  temps. 

Les  moines  durent  tressaillir  de  joie  lorsau'ils  chan- 
tèrent pour  la  première  fois,  dans  cette  belle  et  vaste 
église,  les  louanges  du  Très-Haut.  Dix-sept  années  leur 
avaient  sufii  pour  compléter  l'organisation  matérielle  du 
monastère  ;  et  si  l'on  songe  combien  étaient  alors  impar- 
faits les  moyens  de  construction  et  de  transport,  on  voit 
que  pour  mener  à  bien  cet  ouvrage  si  considérable,  il 
leur  fallut  déployer  une  activité  qui  serait  à  peine  sur- 
passée aujourd'hui. 

Arrêtons-nous  maintenant  à  considérer  brièvement 
l'organisation  spirituelle  de  l'abbaye  et  nous  aurons  une 
idée  à  peu  près  exacte  de  la  physionomie  qu'elle  présen- 
tait alors. 

(1)  Elle  avait  beaucoup  de  traits  de  ressemblalices  avec  Téglise 
de  Pontigny. 


«2 

C'est  de  concert  avec  saint  Bernard,  Hugues  de  Mâcon 
et  les  dix  autres  abbés  de  l'Ordre,  réunis  en  1119,  dans 
une  assemblée  qui  prit  le  nom  de  premier  Chapitre  de 
Cileaux,  que  l'abbé  Etienne  avait  arrêté  et  fixé,  dans  la 

frande  charte  de  charité,  les  usages  et  la  règle  que 
evaient  pratiquer  rigoureusement  les  monastères  de  la 
filiation  de  Citeaux.  La  base  des  prescriptions  nouvelles 
n'avait  point  été  changée  :  c'était  celle  qui  avait  servi  de 
fondement  à  la  règle  de  saint  Benoît.  Le  pape  Calixte  II 
l'avait  approuvée,  et  dans  la  suite  ses  successeurs  la  con- 
firmèrent. 

Le  baron  Chaillou  des  Barres,  dans  son  Histoire  de 
Pontigny,  affirme  que  cette  règle  était  un  chef-d'œuvre 
d'organisation  «  En  parcourant,  dit-il,  ce  vaste  ensemble 
de  prescriptions  si  judicieuses,  si  sagement  coordonnées, 
où  tout  a  été  prévu  avec  une  rare  pénétration,  on  demeure 
étonné,  confondu  d'admiration.  On  se  demande  comment, 
à  une  époque  si  reculée,  quelques-uns  diraient  aussi  bar- 
bare, comment  au  commencement  du  xii**  siècle  enfin, 
une  constitution  si  forte  a  pu  être  conçue.  Le  lien,  la 
hiérarchie,  la  discipline,  rien  n'est  omis  ;  ce  que  la  règle 
ne  contient  pas  se  trouve  dans  le  livre  des  usages  de 
Citeaux.  Les  deux  œuvres  se  complètent.  » 

Le  monastère  devait  être  construit  dans  un  lieu  isolé, 
dans  une  vallée,  et  de  telle  façon,  autant  que  possible, 
qu'il  pût  réunir  dans  son  enceinte  toutes  les  choses  né- 
cessaires, telles  que  l'eau,  un  moulin,  des  ateliers  pour 
divçrs  métiers,  afin  d'éviter  que  les  moines  ne  fussent 
obligés  d'aller  au  dehors.  L'église  et  les  habitations 
devaient  être  construites  avec  la  plus  grande  simplicité. 

L'organisation  intérieure  et  la  hiérarchie  étaient  ainsi 
établies.  L'abbé  occupait  la  première  place  au  chœur; 
il  punissait,  absolvait  les  frères  dans  le  Chapitre.  «  Il  ne 
devra  pas,  dit  la  règle,  cacher  les  fautes  des  coupables, 
mais  il  les  punira  aussitôt  qu'elles  seront  commises,  car, 
au  jour  du  jugement,  il  rendra  compte  des  âmes  de  ses 
frères  dont  il  a  la  garde.  Quand  une  afiaire  grave  se  pré- 
sentera, il  convoquera  la  communauté  pour  avoir  l'avis 
de  ses  frères  ;  puis,  ayant  réfléchi  à  part  soi,  il  fera  ce 
qu'il  jugera  le  plus  utile.  Mais  qu'il  ait  toujours  devant 
lebyeux  1^  crainte  de  Dieu  et  l'observance  de  la  règle.  » 


3â 

Le  prieur,  qui  occupait  la  première  place  à  gauche  au 
chœur,  appelait  les  moines  au  travail  et  les  y  conduisait  ; 
il  était  rexécuteur  des  ordres  de  l'abbé  et  il  le  suppléait 
dané  plusieurs  de  ses  fonctions. 

Le  sous-prieur  partageait  la  chaîne  du  prieur. 

Le  cellérier  gérait  les  biens,  sous  les  ordres  de  l'abbé, 
et  distribuait  la  nourriture  aux  moines.  La  quantité  et  la 
nature  des  aliments  étaient  déterminées.  Pour  le  repas 
de  chaque  jour,  à  Sexte  ou  à  None,  deux  plats  suflisaient  ; 
mais  si  c'était  des  légumes,  on  pouvait  en  ajouter  un 
troisième.  Une  livre  de  pain  et  une  émine  de  vin  (équi- 
valant à  l'ancienne  pinte  de  Paris)  étaient  données 
chaque  jour. 

Le  maître  des  Novices  avait  la  direction  des  jeunes 
reîiçieux. 

L  infirmier  soignait  les  malades. 

Le  chantre  et  les  sous-chantres  devaient  diriger  le 
chant  des  frères. 

Le  refectorius  disposait  les  objets,  les  ustensiles  du 
réfectoire. 

L'hospitalier  était  chargé  de  s'occuper  de  la  réception 
des  voyageurs  et  des  étrangers  et  de  s'assurer  des  soins 
qu'on  leur  rendait.  Ils  mangeaient  à  la  table  de  l'abbé. 

Enfin,  l'emploi  du  temps  des  religieux  était  déterminé 
par  la  règle  avec  tant  de  précision  qu'aucun  instant  de 
leur  vie  n'y  échappait.  Elle  les  suivait  partout,  même 
dans  leur  sommeil. 

Chapitre  III. 

Donations  de  chevaliers  partant  pour  la  seconde  croisade  et  pour  la  ffuerre 
contre  les  Albigeois.  —  Travaux  agricoles.  —  Exploitation  des  forets.  — 
Relations  et  contestations  avec  les  abbayes  voisines  et  les  seigneurs  de  la 
contrée. 

Le  complet  établissement  des  moines  inaugure  pour 
eux  une  ère  de  prospérité.  Ils  avaient  compté  sur  1  aide 
de  la  Providence  et  sur  la  charité  des  fidèles  ;  ni  Tune  ni 
Vautre  ne  leur  feront  défaut.  Désormais,  ils  seront 
comblés  de  bienfaits  et  les  donations  vont  affluer  de 
toutes  parts. 

Un  grand  nombre  de  chartes  de  cette  époque  signalent 

1887  m 


34 

le  mouvement  qui  se  produisit  en  France,  à  la  seconde 
croisade.  En  1146,  Freeburge,  fille  de  Barthélémy  de 
Traînel,  donne  à  Norpaud  et  à  ses  religieux  tout  ce 
qu'elle  possède  à  Bernières  en  plaine,  bois,  eaux  et 
prairies,  au  moment  où  le  roi  Louis  va  partir  en  expé- 
dition contre  Jérusalem,  «  régnante  rege  Ludovico  Jero-- 
solymam  cum  eœpeditione  ituro  (1).  »  En  effet,  dévoré  de 
remords  du  meurtre  cjuMl  avait  fait  commettre  dans 
relise  de  Vitry,  Louis  VII  croyait  pouvoir  expier  ce 
crime  en  parlant  pour  la  Terre-Sainte.  De  nombreux 
chevaliers  de  la  Champagne  et  de  la  Bourgogne  se  joi- 
gnirent à  lui.  Plusieurs  d'entre  eux,  sur  le  point  de 
partir,  donnèrent  une  partie  de  leurs  biens  à  Fabbaye. 

C'est  d'abord  Eudes  de  Fonlvanne,  qui  leur  abandonne 
des  terres  sises  à  Flacy.  Milon  de  Nogent  se  trouve  lui^ 
même  à  Vauluisant  au  moment  de  partir,  et  il  reconnaît 
avoir  permis  aux  moines  d  arquérir  des  biens  dans 
rétendue  de  son  lief  de  Courgenây.  Il  leur  concède  égale- 
ment un  droit  de  pêche  sur  la  rivière  à  Bernières,  et  il 
recommande  à  sa  fille  de  veiller  à  ce  que  ce  droit  soit 
toujours  sauvegardé.  Anseau,  son  fils,  part  également, 
et,  en  présence  de  nombreux  témoins,  il  donne  tout  ce 
u'il  possède  à  Flacy.  De  même,  Pierre,  fils  de  Houdier, 
e  Sens,  abandonne  aux  religieux  toutes  ses  possessions 
à  Courgenây,  et  avec  lui  Maurice  de  Lanis.  Un  certain 
Didier  prend  également  les  armes,  car  un  peu  plus  tard^ 
Garnier  de  Traînel  s'engage,  envers  Tabbé  de  Vauluisant, 
de  faire  approuver  par  le  frère  de  Didier,  qui  était  alors 
au-delà  des  mers,  qui  ultra  mare  erat,  une  donation  faite 
par  ce  dernier  avant  son  départ.  Enfin,  Etienne  de  Sor- 
mery  et  Guiard,  son  frère,  se  trouvant  à  l'entrée  de  la 
forêt  d'Ervy  le  jour  où  Milon  d'Ervy  et  ses  chevaliers  se 
croisèrent  pour  suivre  le  roi  de  France.,  ratifient  la  dona- 
tion faite  par  leur  père  de  tout  ce  qu'il  possédait  à  Cé- 
rilly  (2). 

Après  la  seconde  croisade,  ce  fut,  en  1207,  la  guerre 
des  Albigeois,  suscitée  par  l'assassinat  du  légal  du  pape, 
qui  entraîna  les  chevaliers  de  la  contrée  ;  le  duc  de 

(1)  Archives  nationales,  9901. 

(2)  Archives  de  l'Yonne  et  Cartulaire  de  VYqwm^  I,  p.  446* 


a 


^■■■1       ■ 


35 

Bourgogne  et  Tarchevêque  de  Sens  s'étaient  mis  à  leur 
tète.  Henri  de  Baacon,  avant  de  partir,  obtient  le  consen- 
tement de  son  épouse  ;  sur  le  conseil  de  ses  amis,  il  fait 
son  testament  par-devant  le  prêtre  gui  a  soin  de  son 
âme  et  il  donne  à  l'église  de  Vauluisant  six  pièces  de 
terre  à  Molinons  et  trois  setiers  de  froment  sur  ses  rentes 
de  Bagneaux  (1).  Trois  ans  après,  en  mai  12t9/Renaud 
de  Dierry  donne  également,  avant  son  départ,  pour 
servir  à  la  pitance  des  religieux,  vinçt-cmq  livres, 
monnaie  de  Provins,  quatre-vingts  tètes  ae  brebis  et  un 
muid  de  seigle  à  prenare  sur  ses  niens  (2). 

A  côté  de  ces  donations  par  lesquelles  nous  constatons 
Tenthousiasme  religieux,  qui  arrachait  alors  les  cheva- 
liers à  leur  famille  et  les  entraînait  vers  des  régions 
loialaines,  d'autres  vont  nous  révéler  quelles  étaient  les 
occupations  des  moines  et  avec  quelle  intelligence  ils 
savaient  tirer  profit  des  biens  q|ui  leur  étaient  donnés. 

D'après  la  règle  de  Citeaux,  les  moines  devaient  vivre 
du  travail  de  leurs  mains  et  se  suffire  à  eux-mêmes.  Se 
conformant  à  l'esprit  de  la  règle  cistercienne,  ils  embras- 
sèrent la  profession  d'agriculteurs,  bien  qu'elle  fût  alors 
méprisée,  avilie  par  les  préjugés  de  l'époque  et  ren- 
voyée aux  serfs  et  aux  pauvres  manants,  comme  une 
ignominie  et  une  flétrissure. 

Les  religieux  de  Vauluisant  commencèrent  par  assainir 
l'emplacement  du  monastère,  puis  une  partie  considérable 
de  la  vallée,  créaftt  des  étangs  à  l'aide  de  chaussées  qui 
coupaient  la  vallée  dans  toute  sa  largeur.  Ces  étangs 
étaient  destinés  à  emmagasiner  l'eau  provenant  des 
pluies  torrentielles  ou  de  la  fonte  des  neiges,  qui,  tom- 
bant tout  à  coup  dans  le  lit  trop  peu  incliné  de  la  rivière, 
la  faisait  déborder  presque  instantanément.  Ce  progrès, 
que  la  science  a  révélé  à  plusieurs  des  fameux  hydro- 
géologistes  de  notre  siècle,  fut  indiqué  à  nos  cénobites  par 
la  nature  elle-même. 

On  peut  se  faire  une  idée  de  tout  ce  qu  il  a  fallu  de 
patience  et  de  pénibles  labeurs  pour  exécuter  ces  tra- 
vaux considérables,  en  visitant   les  chaussées  de  ces 

(1)  Archives  nationales,  9901. 

(2)  Ibid. 


36 

étangs  qui  subsistent  encore  aujourd'hui,  au  nombre  de 
six  ou  sept,  dans  la  vallée  du  Lalain  et  qui  sont  couvertes 
de  belles  rangées  de  peupliers. 

Le  but  premier  des  moines,  en  entreprenant  ces 
travaux  hydrostatiques,  n'était  point  de  se  procurer  du 
poisson  destiné  à  leur  adoucir  les  rigueurs  de  l'absti- 
nence; ils  avaient  choisi  un  lieu  humide  et  fangeux  pour 
séjour,  ils  ne  voulurent  d'abord  qu'assainir  aBn  de  pou- 
voir habiter  et  cultiver.  Le  poisson  était  alors  pour  eux 
un  mets  prohibé  dont  ils  n'usaient  que  rarement  et 
seulement  aux  grandes  fêtes  de  Tannée,  ce  qui  dura  plus 
de  cent  cinquante  ans^  selon  le  témoignage  des  auteurs 
contemporains. 

Voici,  d'après  les  annales  cisterciennes,  comment  ils 
procédaient;  leurs  travaux  étaient  d'ailleurs  conduits 
avec  tant  de  sagesse  qu'ils  semblent  avoir  outrepassé  les 
expériences  et  les  découvertes  modernes.  Ils  avaient 
dressé  leur  tente  près  d'un  marais.  Ils  s'efforcèrent  donc 
de  placer  des  exutoires,  de  pratiquer  des  saignées  à  ce 
sol  putride,  de  réunir  les  eaux  par  un  système  de  rigoles 
et  de  fossés  débouchant  tous  dans  un  canal  principal.  Ils 
s'en  servaient  en  premier  lieu  comme  moyen  d'irrigation, 
d'oii  se  sont  formées  peu  à  peu  les  prairies  arrosées  par 
les  ruisseaux  pérennes  qui  en  découlaient;  en  second 
lieu  comme  force  motrice,  ainsi  que  nous  le  voyons  dans 
ces  foulons,  ces  boutoirs  et  ces  moulins  établis  par  les 
religieux  sur  le  Lalain  et  sur  la  Vanne;  enfin  comme 
viviers,  où  ils  élevaient  du  poisson  qu'ils  vendaient  ou 
donnaient  dans  la  contrée.  Amsi,  les  mêmes  éléments  qui 
avaient  rendu  ce  pays  insalubre  devenaient,  sous  la 
main  des  cénobites  cisterciens,  une  source  de  commo- 
dités et  de  richesses. 

Ces  élangs  ont  disparu  ;  ils  n'avaient  été  formés  que 
provisoirement  et  dans  un  but  agricole.  En  barrant  les 
extrémités  inférieures  par  des  digues  transversales,  ils  y 
avaient  maintenu  l'eau  des  plateaux  environnants  ;  cette 
eau  avait  apporté  avec  elle  de  Ihumus,  des  détritus,  des 
végétaux  qui,  se  déposant  sur  le  fond  et  se  mêlant  aux 
restes  des  poissons  et  des  batraciens  et  aux  débris  des 
plantes  aquatiques,  avaient  formé,  après  une  période 
plus  ou  moins  longue,  une  couche  de  vase  à  laquelle  il 


37 

ne  manquait  plus,  pour  devenir  féconde,  que  d'être 
exposée  a  Tinfiuence  du  soleil.  Les  moines  avaient  ainsi 
créé  de  nouvelles  terres  arables. 

En  même  temps  que  ces  travaux  d'assainissement  et 
d'irrigation,  les  moines  avaient  entrepris  d'autres  travaux 
plus  considérables  encore  d'agriculture.  Chaque  jour, 
grâce  aux  largesses  des  fidèles,  ils  étaient  dotés  de  nou- 
velles terres,  champs  cultivés  ou  incultes,  prés,  bois, 
landes  sauvages  ou  abandonnées.  Ils  se  mirent  à  exploiter 
avec  intelligence  leur  domaine  toujours  grandissant.  Les 
terres  déjà  cultivées,  ils  les  cultivèrent  avec  plus  de  soin, 
ils  arrachèrent  les  bois  qui  gagnaient  à  être  labourés,  ils 
essartèrent  les  lieux  incultes  et  les  landes  qui  se  cou- 
vrirent bientôt  de  moissons  ;  les  prairies,  ainsi  que  les 
bois,  nourrirent  de  nombreux  troupeaux  et  le  couvent 
devint  bientôt  ce  que  Ton  appellerait  aujourd'hui  une 
ferme  modèle. 

De  pins,  comme  les  religieux  profes,  quoique  voués  à 
la  vie  agricole,  n'en  étaient  pas  moins  astreints  à  tous 
les  devoirs  de  la  plus  rigoureuse  conventualité,  leur  cul- 
ture ne  s'étendait  guère  qu'aux  alentours  du  couvent. 
A  Vauluisant,  comme  dans  les  autres  monastères  cister- 
ciens, les  religieux  se  mirent  à  construire,  sur  les  terres 
éloignées,  des  granges,  grangim.  C'étaient,  d'après  le 
Cartulaire  de  l  Yonne,  des  espèces  de  métairies  distantes 
d'au  moins  un  mille  des  lieux  habités  les  plus  rapprochés; 
elles  devinrent  avec  le  temps  des  exploitations  agricoles 
complètes.  Vingt  ans  à  peme  après  sa  fondation,  Vau- 
luisant en  avait  établi  déjà  cinq,  celles  de  Beauvais,  de 
Touchebœuf,  de  Livanne,  de  Cérilly  et  d'Armentières. 
Dans  chaque  grange,  les  frères  convers  formaient  une 
hiérarchie  sous  le  maître,  magister  conversorum^  gui 
avait  pour  coadjuteur  le  frère  hospitalier,  dont  la  mission 
principale  était  de  recevoir  les  étrangers  et  les  pauvres 
qui  ne  pouvaient  aller  à  l'abbaye.  Venaient  ensuite  ceux 
à  qui  étaient  confiés  les  troupeaux,  la  charrue  et  les 
autres  charges  de  la  maison.  Il  ne  devait  pas  y  avoir  plus 
de  dix  frères  dans  une  grange,  et  quand  ils  n'étaient  pas 
assez  nombreux,  on  leur  adjoignait  des  auxiliaires 
laïques  qui  travaillaient  sous  leur  direction.  Ils  parti- 
cipaient à  tous  les  avantages  spirituels  et  temporels  de  là 


38 

communauté,  ne  différant  en  rien  des  moines,  sinon  en 
ce  que  leurs  vœux  étaient  simples  et  non  solennels.  Sans 
cesse  en  contact  avec  le  peuple,  ils  formaient  une  sorte 
d'intermédiaire  entre  le  cloître  et  le  monde. 

Les  granges  étaient  presque  toujours  construites  sur 
un  même  plan  et  formaient  un  parallélogramme  avec 
une  cour  au  milieu  dans  laquelle  donnaient  deux  portes 
d'entrée  ;  d'un  côté  se  trouvaient  les  écuries  et  les  maga- 
sins, de  l'autre  les  logements  des  frères. 

Enfin,  pour  leur  exploitation  agricole,  les  frères  convers, 
comme  les  moines,  se  servaient  du  concours  des  bêtes  de 
somme,  des  animaux  domestiques,  des  vaches  et  des 
brebis  dont  la  laine  servait  à  tisser  les  habits  des  moines. 
Pour  nourrir  ces  troupeaux,  ils  avaient,  outre  leurs 
possessions  propres,  les  droits  de  pâturage  sur  d'im- 
menses espaces  de  terrain,  droits  qui  s'étendaient,  à  la 
fin  du  xm®  siècle,  sur  plus  de  soixante  villages. 

Mentionnons  ici,  en  passant,  deux  chartes  se  rappor- 
tant à  la  grange  de  Bernières.  En  1161,  un  différend 
s'était  élevé  entre  l'abbaye  de  Vauluisant  et  Godefroy, 
fils  de  Mahaud  de  la  Chapelle,  au  sujet  d'une  marnière 
et  d'un  chemin  qui  conduisait  de  là  à  la  grange  de 
Bernières.  L'abbé  lui  envoie  deux  moines,  Girard  et 
Héric,  qui  le  décident  à  accepter  une  composition.  Plus 
tard  (1186),  Elisabeth  de  Nogent  donne  à  Vauluisant  un 
pré,  pour  le  salut  de  son  âme  et  celui  de  son  mari,  de 
ses  parents  et  de  ses  ancêtres  ;  elle  pose  comme  condition 
que,  tant  qu'elle  vivra,  les  convers  de  Bernières  fauche- 
ront l'herbe  de  ce  pré  et  qu'elle  la  fera  enlever  ;  après  sa 
mort  seulement,  le  pré  deviendra  leur  propriété  (1). 

Le  théâtre  où  les  religieux  montrèrent  le  mieux,  peut- 
être,  leur  science  en  agriculture,  ce  furent  les  bois  et 
les  forêts  qui  ne  servaient  aux  seigneurs  qu'à  prendre 
le  plaisir  de  la  chasse  et  où  ils  formaient  des  haies 
pour  enclore  les  bêtes  fauves.  Les  serfs  y  jouissaient 
du  droit  de  chauffage  et  de  pâturage.  Les  donations 
faites  aux  moines  du  droit  d'usage  dans  les  bois  y  appor- 
tèrent des  changements  notables.  Ils  en  tirèrent  partie 
de  différentes  manières,  mais  l'usage  le  plus  ordinaire 

(1)  Arch.  nationales,  9901. 


39 

était  le  pâturage  des  animaux  domestiques,  tels  que  les 
bœufs,  les  vaches,  les  chevaux,  les  moutons,  les  ânes  et 
les  chèvres.  Les  porcs,  si  répandus  chez  les  Gaulois, 
élaienl  encore  le  bétail  favori  au  moyen-âge.  Ils  tenaient 
alors  une  grande  place  dans  Talimentation  des  popula- 
tions et  les  moines  en  élevaient  de  grandes  quantités 
qu'ils  envoyaient  vendre  aux  foires  de  Provins,  de  Troyes 
et  d'Auxerre,  et  dans  les  autres  endroits  fréquentés  par 
le  commerce  d'alors  (1).  Dans  la  plupart  des  forêts  envi- 
ronnantes les  moines  reçurent  de  la  libéralité  des  fidèles 
le  droit  du  gland  et  du  faîne,  jW  ad  glandem  et  faginam. 
On  y  menait  les  porcs  paître  le  eland  et  ils  v  stationnaient 
avec  leurs  garcliens  pendant  le  temps  ne  la  glandée. 
En  1167,  Hier  de  Courceaux  donne  à  l'abbaye  les  biens 
qu'il  possède  à  Thorigny  pour  y  prendre  tout  ce  qui  est 
nécessaire  aux  troupeaux  et  à  leurs  pasteurs. 

11  arrivait  aussi  que  les  moines  arrachaient  ces  bois  et 
en  faisaient  soit  du  charbon,  soit  de  la  cendre,  dont  on 
retirait  alors  la  potasse  ;  il  les  défrichaient  et  les  trans- 
formaient en  prés  et  en  cultures,  parfois  au  grand  dé- 
plaisir des  seigneurs. 

De  plus,  l'exploitation  du  fer  qui,  d'après  l'auteur  du 
Cartulaire  de  l  Yonne,  remonte  incontestablement  au 
temps  gaulois  dans  nos  contrées,  avait  été  abandonnée. 
Les  mornes  recommencèrent  à  exploiter  le  minerai  dans 
la  forêt  d'Othe,  car  en  1146,  Bovon  de  Vareilles,  en  leur 
faisant  une  donation,  se  réserva  le  produit  du  fer  et  du- 
charbon  dans  ses  bois  de  Cérilly,  sauf  toutefois  ce  qui 
serait  nécessaire  aux  religieux.  Un  peu  plus  tard,  Foul- 

3ues  et  Arthur,  son  gendre,  donnèrent  à  l'abbaye  tous 
roits  d'usage  dans  la  terre  et  les  bois  de  Lailly>  et  il 
fut  mentionné  dans  la  charte  que  les  religieux  pourraient 
y  prendre  des  matériaux  pour  bâtir,  du  charbon,  du  fer, 
de  l'herbe  et  du  gland  (2). 

Cependant,  l'influence  bienveillante  et  civilisatrice  des 
moines  commençait  à  produire  d'heureux  fruits;  déjà 
les  populations  vagabondes  se  fixaient  pour  jouir  des 
avantages  de  l'agriculture.  Pierre  de  Lumni  donne  vers 

(1)  Introduction  du  CaH.  de  l'Yonne, 

(2)  Archives  nationales ,  9901. 


iO 

ce  temps,  à  Vauluisant,  des  biens  situés  dans  différents 
eadroitSy  et  notamment  dans  «  un  petit  village  nouvelle- 
ment fondé  (4)  ».  La  domination  que  les  seigneurs  fai- 
saient parfois  sentir  si  durement  à  leurs  vassaux  s'adou- 
cissait peu  à  peu  entre  les  mains  des  moines,  et  faisait 
passer  dans  le  langage  ce  dicton  aussi  vrai  pour  les 
religieux  que  pour  les  évoques  «  qu'il  fait  bon  vivre  sous 
la  crosse  ». 

D'un  autre  côté,  vivre  dans  la  compagnie  des  moines 
et  être  enseveli  après  la  mort  au  milieu  d'eux,  passait 
déjà  pour  une  faveur  insigne  et  un  ^rand  bienfait. 
Foulques  de  Lailly,  sur  le  point  de  mourir,  se  fait  trans- 

Sorter  dans  l'église  de  Vauluisant  et  s'offre  lui-même  à 
lieu,  en  donnant  en  même  temps  à  l'abbaye,  pour  le 
salut  de  son  âme,  vingt-trois  sous  de  cens  qu'elle  lui 
devait. 

La  proximité  des  monastères,  alors  très  nombreux, 
établissait  entre  les  abbés  des  rapports  fréquents.  Nor- 
paud  s'entend  avec  Foulques,  abbé  de  Saint-Jean  de 
Sens,  pour  acquérir  à  frais  communs  et  se  partager 
ensuite  par  moitié  la  terre  de  l'abbaye  de  Saint-Germain 
de  Paris  et  la  forêt  située  entre  Vauluisant  et  Voisines. 
Vers  le  même  temps,  Herbert,  abbé  de  Saint-Pierre- le- 
Vif,  vend  à  l'abbaye  tout  ce  que  son  église  possède  à 
Cour^enay  et  à  Pouy,  excepté  ce  qui  appartenait  à  l'au- 
mônier de  Saint-Pierre.  Les  moines  refusèrent  d'abord 
de  ratifier  cette  vente,  mais  ils  cédèrent  à  la  jjrière  du  roi 
Louis-le-Jeune,  du  pape  Eugène  III  et  de  saint  Bernard. 
Bien  souvent  il  arrivait  que  le  manque  de  délimitation 

(précise  entre  les  propriétés  suscitait  des  contestations  :  le 
itige  était  soumis  à  des  arbitres  choisis  par  les  deux 
parties.  C'est  ainsi  qu'un  différend  entre  l'abbé  Norpaud 
et  Norgaud,  prieur  de  Flaey,  au  sujet  de  leurs  possessions 
respectives  à  Flacv,  fut  vidé  par  trois  personnes  qui 
avaient  été  chargées  de  les  mettre  d'accord. 

Une  contestation  plus  sérieuse  s'éleva  peu  après  entre 
Tabhé  de  Vauluisant  et  l'abbé  de  Pontigny,  Guichard,  à 
propos  de  pâturages.  Ce  fut  sous  la  médiation  de  l'abbé 
Lambert,  de  Cîteaux,  que  les  parties  eurent  ensemble 

(1)  Cart.  de  VYonm,  I,  p.  464. 


il 

une  convention  qui  réglait  leurs  droits  respectifs.  Il  fut 
établi  que  si  un  frère  convers  enfreignait  le  règlement 
adopté,  c'est-à-dire  s'il  conduisait  ses  troupeaux  dans  les 
pâturages  de  l'autre  monastère,  il  jeûnerait  trois  fois  au 
pain  et  à  leau.  Si  le  prévaricateur  était  séculier,  il  serait 
frappé  ou  chassé.  Eniin,  si  le  maître  de  la  grange  avait 
connaissance  d'un  pareil  délit  et  qu'il  n'y  portât  pas  de 
remède,  il  subirait  la  même  peine  (1). 

L'abbaye  de  Yauluisant  eut  également  des  démêlés 
avec  plusieurs  autres  maisons  religieuses  de  la  contrée. 
En  i19(>,  une  contestation  s'était  élevée  avec  les  reli- 
gieuses du  Paraclety  à  propos  des  limites  des  biens  des 
deux  monastères  ;  on  avait  porté  l'affaire  à  Rome  et  les 
parties  n'avaient  pu  se  mettre  d'accord  devant  les  juges 
délégués  par  le  pape.  Enfip,  elles  remirent  la  cause  entre 
les  mains  d'Ermenburge  de  Traînel.  Cette  dame,  après 
avoir  consulté  des  hommes  considérables  et  s'être  fait 
donner  une  caution  de  soixante  livres  par  les  deux  parties, 
comme  garantie  de  leur  soumission  à  son  jugement^ 
ordonna  aux  moines  d'abandonner  aux  religieuses  tout 
ce  qu'elles  possédaient  en  terres  et  bois,  de  Bagneaux  à 
Pouy  (2).  En  1217,  d'autres  délégués  pontificaux  inter- 
vinrent de  nouveau  et  réduisirent  à  un  muid  de  vin, 
moitié  rouge  et  moitié  blanc,  le  droit  de  forage  que 
réclamait  l'abbaye  de  Saint-Pierre-le-Vif  sur  le  vin  vendu 
à  Sens,  dans  la  maison  de  Yauluisant,  droit  qui  consis- 
tait, auparavant  en  deux  setiers  par  muid. 

Dix  ans  plus  tard,  l'abbaye  a  une  transaction  avec 
frère  de  Monte-Grosino,  prieur  de  l'Ordre  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem  en  France  ;  ce  dernier  concédait  à  Vaului- 
sani  des  pâturages  sur  les  terres  de  Fleurigny  et  de 
Vallières  pour  les  bestiaux  de  ses  granges  de  Servins  et 
de  Chevrov,  moyennant  abandt)n  d  un  muid  d'avoine  de 
rente  sur  fes  coutumes  de  Fleurigny. 

L'abbaye  eut  aussi,  en  1185,  un  différend  avec  Pon- 
tigny,  relativement  à  la  forêt  des  Eslurgez.  Ce  furent  des 
moines  convers,  porchers,  charrons  et  autres  qui,  réunis 


(1)  Cart  de  V Tonne,  I,  p.  526. 

(2)  CarL  de  VYonne,  II,  p.  ATI, 


42 

des  deux  côtés,  délimitèrent  la  part  respective  de  chaque 
monastère  par  des  bornes  et  des  fossés  (1). 

La  proximité  de  la  maison  des  Templiers  de  Couleurs 
devait  également  provoquer  entre  elle  et  Vauluisant  de 
longues  contestations.  En  1193,  le  o  août,  frère  Raoul  de 
Montlélard,  procureur  des  Templiers  en  France,  fait  un 
traité  entre  les  Templiers  de  Couleurs  et  les  habitants  de 
ce  lieu,  d*un  côté,  et  les  moines  de  Vauluisant  de  l'autre, 
au  sujet  du  pâturage  des  bois  de  Cérilly  et  des  Loges,  de 
la  glandée  et  de  l'usage  des  chemins  (2),  La  charte  fut  lue 
dans  Téglise  de  Coulours,  et  le  peuple  approuva  les  con- 
ventions qui  avaient  été  prises.  Il  était  réglé,  entre 
autres  choses,  que  dans  les  bois  dépendant  des  granges 
des  Loges  et  de  Cérilly,  les  Templiers  auraient  droit  de 
pâturage  pour  tous  leurs  bestiaux,  excepté  pour  les  porcs 
et  les  chèvres.  Dans  les  prés,  ils  ne  devraient  conduire 
leurs  troupeaux  qu'après  la  première  coupe  et  payer  le 
droit  de  panage  pour  les  chèvres  et  les  porcs  d'un  an. 
Pour  tous  ces  droits,  ils  seraient  redevables  à  l'abbaye 
d'une  somme  annuelle  de  vingt  sous,  monnaie  de  Pro- 
vins. Les  moines  de  Vauluisant  se  réservaient  le  droit 
d'essarter,  d'arracher,  de  cultiver,  de  vendre  ou  de 
donner  leurs  bois  de  Cérilly  et  des  Loges,  tout  en  res- 
pectant ceux  des  Templiers.  Saint  Bernard  et  Gui,  arche- 
vêque de  Sens,  réglèrent,  en  1202,  de  nouvelles  contes- 
tations, et,  deux  ans  après,  les  délégués  du  pape  :  Pierre, 
abbé  de  Moutier-la-Celle,  Milon,  archidiacre  de  Troyes,  et 
Jobert,  prévôt  de  cette  ville,  confirmèrent  leur  jugement 
par  une  sentence  arbitrale. 

En  1215  intervient  encore  à  ce  sujet  une  sentence 
d'Arnaud,  abbé  de  Citeaux,  et  d'Aimard,  procureur  des 
Templiers  en  France.  Plus  tard  (1239),  les  moines  et  le 
commandeur  de  Coulours  font  borner  leurs  terres;  ils 
ont  encore  une  entente  au  sujet  de  l'irrigation  du  pré  du 
Jourdain  et  du  pâturage  pouf  les  bestiaux  de  la  paroisse 
de  Coulours. 

Deux  chartes  de  la  même  époque  offrent  un  intérêt 
assez  grand  pour  que  nous  en  fassions  ici  mention.  La 

(1)  Archives  nationales,  9901. 

(2)  Cart,  de  V  Yonne,  II,  p.  450. 


43 

première  est  donnée  (1209)  par  Ida,  abbesse  du  Paraclet. 
Celle-ci  rapporte  qu'une  conleslalion  s'est  élevée  entre  , 
son  couvent  et  celui  de  Vauluisanl,  au  sujet  de  l'héritage 
de  défunt  Girard,  prêtre  de  Saint-Albin,  leur  aumônier, 
inhumé  dans  le  cimetière  de  Vauluisant,  et  que  le  juge- 
ment de  cette  affaire  a  été  confié  à  deux  prêtres,  Jean  de 
Calesta  et  Hugues  de  Gelan.  Les  moines  ayant  rendu  aux 
religieuses  du  Paraclet  les  vêtements  de  l'abbé  Girard, 
trente  sous  provins  et  un  psautier  «  annoté  »,  elle  se 
déclare  satisiaite,  et  le  diflérend  est  apaisé  (1). 

La  seconde  (1224)  est  de  Pierre,  abbé  de  Preuilly, 
attestant  que  Odon,  chevalier  de  la  maison  de  Charles,  a 
eu  un  différend  avec  les  religieux  de  Vauluisant,  au  suiet 
de  terres  situées  à  Saint-Martin-de-Villefranche,  et  que  les 
parties,  «  avec  le  secours  de  Celui  qui  est  le  Dieu  de 
paix  et  non  des  dissensions  »,  ont  eu  ensemble  un 
accommodement.  Ainsi,  la  foi  chrétienne  pénétrait  la  vie 
des  hommes  jusque  dans  les  moindres  choses  et  faisait 
terminer  pacifiquement  des  querelles  d'intérêt  qui, 
autrement,  se  seraient  vidées  dans  le  meurtre  et  dans  le 
sang. 

Chapitre  LV.    . 

Mort  de  l'abbé  Norpaud.  —  L'abbé  Pierre  obtient  du  pape  Alexandre  III  une 
bulle.  —  Privilège  du  roi  Louis  le  Jeune.  —  Nombreuses  donations  pen- 
dant le  xii*  et  le  xiii*  siècle.  —  Donations  remarquables.  —  Premiers 
baux  à  vie.  —  Changement  de  vie  des  moines. 

Ce  n'était  pas  sans  une  satisfaction  bien  légitime  que 
l'abbé  Norpaud  voyait  le  monastère  grandir  et  prospérer 
sous  sa  direction.  Il  put  même  en  fonder  un  autre,  celui 
de  Varennes,  dans  le  diocèse  de  Bourges  (2).  Sa  mort 
arriva  le  17  août  1 159.  Aucune  inscription,  aucune  dalle 
tumulaire  ne  nous  a  été  transmise  par  les  siècles,  nous 
indiquant  le  lieu  où  furent  déposés  ses  restes.  Ces 
hommes  savaient  pratiquer  riiumililé  chrétienne  à  un 
degré  héroïque  et  se  souciaient  peu  de  ce  que  deviendrait 
leur  corps,  pourvu  que  leur  âme  fût  à  Dieu. 

Son  successeur,  Pierre,  était  un  homme  recomman- 

(i)  Arch.  nationales,  9901.' 

(2)  Gallia  Christiana^  art.  Vauluisant. 


44 

dable  par  toutes  les  vertus.  Saint  Thomas  de  Cantorbéry, 
qui  s'était  retiré  à  cette  époque  à  l'abbaye  de  Pontigny, 

1)our  échapper  aux  persécutions  du  roi  d'Angleterre, 
'honorait  de  la  plus  haute  intimité,  et  il  le  fit,  ainsi  que 
Tabbé  de  Pontigny,  le  confident  de  la  révélation  qu'il 
avait  eue  de  son  martyre.  En  <173,  Tabbé  Pierre  fut 
choisi  comrne  arbitre  par  les  abbés  de  la  Charmoye  et  de 
Notre-Dame-des-Vertus,  au  diocèse  de  Châlons-sur- 
Blarne,  et  il  les  réconcilia.  Il  devait  abdiquer  en  11 79. 
C'est  à  lui  qu'était  réservée  la  laveur  de  recevoir  du 

[)ape  une  bulle  confirmant  toutes  les  possessions  de 
'abbaye.  Alexandre  III,  alors  qu'il  se  voyait  disputer  le 
souverain  pontificat  par  l'antipape  Victor,  s'était  réfugié 
en  France;  il  séjourna  dans  la  ville  de  Sens  du  1®*^. octobre 
1163  jusqu'à  Pâques  de  l'année  1163  et  signala  son 

[)assage  par  une  foule  de  bienfaits  envers  la  contrée  qui 
ui  donnait  une  généreuse  hospitalité.  Déjà,  par  uue 
lettre  datée  du  palais  de  Latran  aux  ides  de  mars  et 
adressée  à  Tarchevêque  de  Sens,  le  pape  déclarait  que 
les  religieux  de  Yauluisant  étaient,  comme  les  autres 
moines  de  l'Ordre  de  Citeaux,  exempts  de  dîmes  sur  les 
lieux  qu'ils  cultivaient  de  leurs  propres  mains.  Quarante 
jours  à  peine  après  son  arrivée  à  Sens,  le  22  novembre, 
Alexandre  III  donne  à  Yauluisant  un  privilège. 

La  confirmation  d'une  abbaye  par  le  pape  était  pour 
elle  d'une  importance  capitale.  C'est  qu'alors  les  cam- 
pagnes étaient  entre  les  mains  d'un  petit  nombre  de 
seigneurs  qui  gouvernaient  parfois  en  despotes.  S'em- 
parer des  biens  des  religieux  sans  défense,  s'introduire 
dans  leurs  fermes  et  enlever  le  bétail,  maltraiter  les 
serfs  étaient  des  crimes  sur  lesquels  les  lois  féodales 
étaient  muettes  ou  impuissantes,  surtout  lorsque  le  mal- 
faiteur était  assez  fort  pour  s'imposer  ou  faire  valoir  les 
détours  de  la  chicane.  Comme  la  foi  était  grande,  le  pape, 
chef  de  l'Eglise,  en  appelait  à  la  conscience;  s'il  n'était 
pas  toujours  obéi,  au  moins  est-il  certain  que  sa  voix 
était  entendue  et  arrêtait  bien  des  maux  (1). 

Dans  sa  bulle,  le  pape  confirma  l'établissement  de 
l'abbaye  et  la  prit  sous  sa  protection,  ainsi  que  les  biens 

(1)  Pontigny  y  par  Tabbé  Henry,  p.  56. 


45 

de  toutes  sortes  qui  appartenaient  aux  religieux  ou  leur 
appartiendraient  légitimement  dans  la  suite,  soit  par 
la  libéralité  des  rois,  des  princes  et  des  souverains  pon- 
tifes, soit  par  les  offrandes  des  fidèles,  soit  par  d'autres 
justes  moyt'ns{1).  La  sollicitude  d'Alexandre  III  devait 
se  faire  sentir  encore  plus  tard  pour  Vauluisant,  car  en 
1165,  alors  qu  il  était  de  retour  dans  l'Italie  pacitiéeet 
qu*il  se  trouvait  à  Anagni,  il  accorda  à  Tabbé  Pierre  et  à 
ses  successeurs  le  pouvoir  de  conférer  tous  les  ordres 
mineurs,  de  consacrer  les  autels  et  de  bénir  les  orne- 
ments ecclésiastiques.  Puis  en  1178,  par  une  nouvelle 
bulle,  il  confirma  une  seconde  fois  le  monastère  dans  la 
possession  de  ses  biens. 

Le  roi  Louis-le-Jeune  s'étant  trouvé  avec  le  pape  à 
Sens,  en  1163,  avait  voulu  donner  aussi  à  Tabbaye  une 
marque  de  bienveillance,  et  il  Tavait  exempté  de  toute 
coutume  et  de  tout  péage  sur  ses  terres  pour  les  objets 
nécessaires  à  Tusage  ou  à  la  vie  des  religieux  (2). 

Cependant  les  donations  faites  à  labbaye  et  dont  le 

Eape  ne  mentionnait  que  les  plus  importantes  dans  sa 
ulle  de  1 163,  continuaient  à  affluer  de  tous  les  points 
de  la  province  ;  elles  ne  cesseront  qu'à  la  fin  du  xni* 
siècle. 

En  1293,  une  sentence  arbitrale  prononcée  par  Ber- 
nard, abbé  de  Bourads,  et  Pierre  de  Sergines,  cnevalier, 
dans  un  procès  existant  entre  la  famille  de  Traînèl  et  les 
religieux,  porte  que  ces  derniers  sont  reconnus  seigneurs 
de  tous  les  biens  environnant  l'abbaye.  La  plupart  des 
chartes  de  donations  sont  données  ou  scellées  soit  par 
les  archevêques  de  Sens  et  les  évêques  de  Troyes,  soit 
par  d'autres  personnages  considérables  de  l'époque. 
Quelques-unes,  par  leur  objet,  méritent  d'attirer  notre 
attention. 

Dame  Houdarde  donne  à  labbaye  tout  ce  qu'elle 
possède,  se  montant  à  six  cents  livres,  et,  afin  de  vivre 
sans  grever  le  monastère,  elle  achète,  avec  une  partie  de 
cet  argent,  des  terres  à  Bernières  et  emploie  le  reste  de 
la  somme  dans  la  grange  acquise  des  moines  de  l'Arri- 

H)  V.  pièces  justificatives. 
(2)  Ibid.        ^ 


46 

vour.  En  retour,  les  moines  de  Vauluisant  lui  font  une 
rente  en  grains,  vin,  fromage,  huile,  sel,  bois,  etc.  Il  est 
convenu,  en  outre,  qu  il  n'habitera  dans  sa  maison  que 
les  deux  sœurs  de  l'abbé;  ses  enfants  seront  élevés  au 
monastère  jusqu'à  l'âge  de  raison  et  reçus  au  nombre 
des  moines.  Dans  le  cas  où  ils  ne  le  voudraient  pas,  il 
sera  rendu  cent  livres  à  leur  mère  qui  les  leur  partagera 
à  son  gré  (1). 

Girard,  en  entrant  comme  convers  à  Vauluisant,  après 
s  être  converti,  fait  don  au  monastère  de  tous  les  biens 
qui  lui  viennent  de  ses  parents  (2). 

Le  moyen  âge  employait,  comme  symbole  de  mise  en 
possession,  des  mojens  dont  l'ingénuité  ferait  peut-être 
sourire  aujourd'hui,  mais  qui  n'en  étaient  alors  pas 
moins  bien  acceptés.  Garnier  dé  Marcilly  et  Thibaut 
firent  don,  à  l'église  de  Vauluisant,  du  droit  d'usage 
dans  tous  leurs  bois  et  plaines,  pour  les  troupeaux  du 
monastère,  les  porcs  exceptés  ;  ce  don  fut  constaté  par 
«  le  dépôt  d'un  livre  »  sur  i*autel  de  Tégiise  du  monas- 
tère. 

La  femme  d'Etienne  de  Sormery  ratifie  «  devant  sa 
maison  y^  une  donation  qu'il  a  faite  à  Vauluisant.  La  sim- 
plicité de  l'époque  s'accommodait  parfaitement  de  ces 
formalités  d'un  genre  primitif. 

Les  droits  abandonnés  aux  religieux  dans  les  forêts 
sont  toujours  à  peu  près  les  mêmes.  Geoffroy  de  Foissy 
leur  permet  d'exploiter,  dans  la  forêt  de  Luisant,  de  la 
mine  pour  l'entretien  d'un  fourneau.  Thibaut  III,  comte 
de  Champagne,  leur  donne  la  faculté  de  disposer  des 
bois  qu'il  possède  dans  la  forêt  d'Olhe  et  dans  sa  gruerie. 
Ils  pourront  les  arracher  et  les  réduire  en  culture,  y  faire 
de  l'écorce  et  de  la  cendre  pour  leur  usage  particulier. 
Bovon  de  Vareilles  (vers  <  174)  donne  ég^alement  tout  ce 
qu'il  possède  à  Cérilly  pour  que  les  religieux  y  exploitent 
le  fer  et  le  charbon  qui  leur  sont  nécessaires.  Jacques  des 
Sièges  reconnaît  un  droit  qu'ils  ont  dans  la  moitié  de  la 
forêt  des  Sièges,  de  faire  du  fer  et  des  briques,  et  de  les 
vendre,  plenarium  usuagium  ad  decoqumdum  ferrum  et 

(4)  Cart.  de  l'Yonne,  II,  p.  206. 
(2)  Arch.  nationales,  9901  * 


47 

lateres.  Les  habitants  de  Séant,  qui  prétendaient  avoir 
des  droits  dans  les  bois  de  Tabbaye  situés  près  des 
granges  de  Cérilly  et  des  Loges,  et  qui,  sous  ce  prétexte, 
commettaient  des  violences,  y  renoncent,  à  l'exception 
de  faire  du  charbon.  Plus  lard,  en  janvier  1223,  assem- 
blés dans  l'église  de  Séant,  ils  renoncèrent  même  à  ce 
droit  de  faire  du  charbon  avec  les  bois  morts  (1). 

La  libéralité  s'exerçait  envers  les  moines  de  difTérentes 
maaières.  L'archevêque  de  Sens,  Guillaume  de  Cham- 
pagoe,  les  exempta  du  péage  du  sel  à  Sens,  et  Jean  de 
Gharmeceaux  leur  légua  toutes  les  abeilles  «  besaignes  » 
qui  seraient  dans  sa  maison  à  la  mort  de  son  maire.  Vers 
la  même  époque,  ils  bâtirent  un  moulin  sur  le  ruisseau 
de  Lalain  et  établirent  une  écluse  pour  y  amener  l'eau. 
Jean  et  Barthélémy  de  Courgenay,  qui  possédaient  égale- 
ment un  moulin  au-dessus  de  cette  écluse,  le  leur  aban- 
donnèrent pour  éviter  tout  conflit,  moyennant  une  rente 
de  quatre  muids  de  blé  à  la  mesure  de  Villeneuve,  et 
râlèrent  en  même  temps  l'usage  de  l'eau  dans  les  prés. 

Quelque  forme  que  prissent  les  donations,  elles  étaient 
presque  toujours  faites  dans  un  but  spirituel  et  ce  but 
était  parfois  déterminé.  Tantôt  c'était  pour  le  repos  de 
l'âme  du  bienfaiteur  ou  de  ses  parents,  tantôt  pour  faire 
célébrer  tous  les  ans  son  anniversaire  par  les  moines, 
tantôt  pour  être  admis  à  l'insigne  faveur  d'avoir  sa  sépul- 
ture dans  l'abbaye  ;  parfois  aussi  le  donateur  léguait  une 
certaine  somme  pour  que  Tordinaire  des  moines  fût  un 
peu  plus  confortable  que  d'habitude  au  jour  de  son 
anniversaire.  C'est  ce  que  fait  Garnier  de  Traînel  qui,  en 
1218,  assigne  à  cet  effet  dans  son  testament  cent  sous 
de  rente,  qui  devront  être  pris  sur  le  marché  et  la  mairie 
de  Marigny.  De  même,  parmi  les  largesses  que  Hubert 
de  Rigny  lannoneux^  et  Marie,  son  épouse,  font  à  l'église 
de  Vauluisant,  se  trouve  la  moitié  du  moulin  de  Bécherel 
qu'ils  donnent,  avec  mention  que  le  revenu  en  sera  con- 
sacré à  la  pitance  des  moines.  Marie  reconnaît  qu'elle  a 
agi  de  plein  gré  et  sans  contrainte. 

Cependant  les  friches  et  les  broussailles,  tout  d'abord 
dédaignées  par   les  seigneurs,  qui  ne   les    trouvaient 

(1)  Arch.  de  FYonne,  H,  706* 


48 

bonnes  que  pour  les  plaisirs  de  la  chasse,  et  par  les  serfs 
qui  ne  voulaient  point  se  donner  la  peine  d  en  tirer 
un  profit  qui  leur  serait  enlevé,  devenaient,  entre  les 
mains  des  moines,  des  terres  productives  et  fertiles.  La 
rapacité  des  uns  et  l'indolence  des  autres  furent  éveillés 
et  quelaues-uns  voulurent  reprendre  la  jouissance  d'une 
partie  des  terres  qu'ils  avaient  abandonnées.  Bien  sou- 
vent les  moines  furent  contraints  de  tirer  des  archives 
les  chartes  qui  demeuraient  en  perpétuel  témoignage, 
pour  rafraîchir  la  mémoire  de  ceux  qui  oubliaient  trop 
facilement.  Pour  ne  pas  être  inquiétés  dans  leurs  posses- 
sions, ils  firent  ratifier  maintes  fois  par  les  enfants  ou  les 
héritiers  des  donataires  les  largesses  qu'ils  en  avaient 
reçues.  Ponce  de  Traîne!,  après  avoir  donné  aux  moines 
de  Preuilly  sa  terre  de  Cériîly,  l'avait  ensuite  complète- 
ment oublié.  Les  religieux  îe  lui  rappelèrent,  et,  s'en 
rapportant  plutôt  à  ce  qu'assuraient  les  moines  qu'à  sa 
mémoire,  il  transporta  cette  donation  à  l'abbé  de  Vau- 
luisant  et  lui  abandonna  non-seulement  tout  ce  qu'il 

f)Ossédait  en  propre  à  Cérilly,  mais  encore  tout  ce  que 
'abbé  pourrait  acquérir  dans  son  Qef  (<). 

Au  reste,  continuant  leur  œuvre  civilisatrice  et  voulant 
favoriser  les  tendances  vers  l'agriculture  qu'ils  avaient 
fait  naître  dans  les  populations,  les  religieux  avaient 
obtenu  une  charte  de  l  archevêque  de  Sens,  qui  leur 
permettait  de  donner  leurs  terres  à  bail  à  des  particuliers. 
La  rè^le  de  saint  Benoît,  qui  ordonnait  le  travail  des 
mains,  avait  été  observée  tant  que  les  moines  n'avaient 
point  fait  partie  du  clergé  proprement  dit  ;  mais  aussitôt 
qu'ils  furent  admis  aux  ordres  sacrés,  il  devint  sinon 
impossible,  au  moins  difficile  que  le  travail  manuel  ne 
souffrît  pas  de  notables  modifications.  Les  vastes  travaux 
qui  avaient  signalé  les  commencements  de  la  vie  céno- 
bitique  ne  pouvaient  continuer  longtemps.  Des  villages, 
des  Dourgs  remplis  de  serfs,  de  cultivateurs,  s  étaient 
formés  successivement;  les  abbés  abandonnèrent  peu  à 

5)eu  à  ces  agglomérations  croissantes  le  soin  de  cultiver 
e  patrimoine  monastique.  De  plus,  les  possessions 
étaient  si  considérables  que  le  monastère  ne  pouvait 
suffire,  par  ses  frères  convers,  à  leur  exploitation. 

(1)  Ârch.  nationales,  9901. 


49 

En  4190,  Tabbé  Guillaume  fait  un  bail  à  vie  de  la 
grange  d'Armeutières  à  Marie  de  Charruoy,  moyennant 
une  rente  de  six  muids  de  grains,  et  à  la  charge  pour 
cette  dernière,  si  elle  se  mariait  ou  entrait  en  religion, 
de  faire  abandon  au  monastère  de  la  grange  et  de  tout  ce 
quelle  aurait  pu  y  ajouter.  L'abbé  lui  abandonnait^  en 
outre  de  la  grange,  trente  bœufs  et  douze  ânes.  Plus 
tard,  en  1255,  Pierre,  curé  de  Lailly,  reconnaît  que  les 
religieux  pourront  donner  à  bail  à  des  séculiers  leurs 
biens  situés  dans  cette  paroisse.  La  même  année,  ils  ont 
une  transaction  avec  I  abbé  de  Saint-Remy  de  Sens  ;  il 
était  convenu  que  l'abbaye  de  Vauluisant  pourrait,  dans 
les  paroisses  des  Sièges  et  de  Yaudeurs,  où  Tabbaye  de 
Saint-Remy  avait  droit  de  patronage,  bailler  è  des  laïques 
ses  bois  pour  être  essartés  et  ses  terres  pour  être  culti- 
vées. Les  dîmes  devaient  être  partagées  entre  les  deux 
maisons.  Les  religieux  ont  également  un  accord  avec 
l'abbaye  de  Saint-Jean,  portant  les  mêmes  conventions 
qu'avec  Saint-Remy,  pour  les  terres  de  Vauluisant 
situées  dans  les  paroisses  où  le  monastère  de  Saint-Jean 
avait  des  prieurés.  Enfin,  en  1261,  Tabbaye  fait  un  bail 
à  vie  de  trois  arpents  de  vignes  sises  à  Vaux-sur- Yonne 
à  Henri  l'Arroichières,  et  à  son  fils,  moyennant  trente 
sous  de  rente,  et  à  charge  des  façons  suivantes  :  ctrcon- 
fodere,  talliare^  paxillare,  fodere  et  binare^  et  illo  anno 
(juo  drœnfodiata  non  fuerunt^  ea  tenebuntur  rebinare. 
Déjà  Vauluisant  possédait  des  vignes  dans  d'autres  en- 
droits et  notamment  à  Sens  (1  ). 

Chapitre  V. 

Lettres  royales  et  bulles  des  papes  en  faveur  de  Tabbaye.  —  Droit  de 
franchise  à  Troyes.  —  Chapitre  général.  —  Donations. 

Dans  rintervalle  de  plus  d'un  siècle,  que  nous  avons 
embrassé  dans  ces  chapitres,  l'abbaye  reçut  des  rois  et 
des  papes  de  nombreuses  marques  d'intérêt  et  de  pro- 
tection. 

L'anarchie  régnait  alors  par  toute  la  France,  et  le 


(1)  Arch.  de  l'Yonne,  H,  784. 
1887  IV 


3 


pouvoir  n^étail  pas  encore  assez  fort  pour  la  réprimer  ; 
des  dangers  violents  entouraient  sans  cesse  les  posses- 
sions des  monastères  et  leurs  immunités  ecclésiastiques, 
car  les  papes  et  les  rois  n'écrivaient  que  sur  les  plaintes 
ui  leur  étaient  portées.  On  se  faisait  justice  soi-même, 
itTabbé  Henri  (1);  on  brûlait,  on  saccageait  les  pro- 
priétés de  son  ennemi. 

En  4258,  Henri,  chevalier  et  sire  de  Traînel,  permet 
aux  gardes-forestiers  et  messiers  de  1  abbaye  de  porter 
des  arcs  pour  la  garde  des  bois  et  des  terres  de  Vaului- 
sant.  Ce  moyen  était  peut-être  efficace  contre  les  serfs, 
mais  il  était  insuffisant  pour  garantir  les  biens  de  l'abbaye 
contre  les  puissants  du  jour. 

Vers  H80,  Jacques  des  Sièges  ayant  dévasté  les  terres 
de  Tabbaye,  fut  frappé  d'excommunication.  Pendant 
quelque  temps  il  regimba  et  n'en  continua  pas  moins 
ses  ravages.  Cependant,  Tanathème  qui  pesait  sur  lui  le 
fît  bientôt  revenir  à  résipiscence,  et  il  se  rendit  auprès  de 
l'archevêque  de  Sens,  Gui,  pour  lui  demander  l'absolution 
et  un  arrangement  avec  les  moines  :  ce  qui  lui  fut 
accordé  (2). 

Ces  hommes  se  disputant  le  sol  de  notre  pays,  frap- 
paient de  leurs  exactions  non  seulement  le  peuple,  mais 
encore  les  monastères.  Les  bulles  d'excommunication,  si 
elles  ne  parvenaient  pas  toujours  à  arrêter  le  mal,  prou- 
vent cependant  la  force  de  l'idée  religieuse  qui  devait 
faire  succéder  à  l'anarchie  la  constitution  régulière  de  la 
société  et  la  paix. 

En  1190,  Philippe-Auguste  prend  Tabbaye  sous  sa 
protection  et  ordonne  à  tous  les  juges  de  veiller  à  la  con- 
servation des  biens  de  l'abbaye.  Il  rend  lui-même  (12<  1), 
une  sentence  contre  Ida,  dame  de  Traînel,  sur  la  plainte 
qu'elle  avait  fait  saisir  injustement  des  attelages  et  des 
bœufs  appartenant  aux  religieux. 

Les  successeurs  de  Philippe  donnent  également  à 
l'abbaye  des  lettres  d'exemption  et  de  sauvegarde.  Saint 
Louis,  en  1268,  prend  sous  sa  sauvegarde  les  religieux 
et  leurs  biens,  et  ordonne  à  tous  ses  baillis,  prévôts  el 

(i  )  EUt,  de  Pontigny. 
(2)  Arch.  nationales,  9901. 


51 

sergents  de  Champagne  de  ne  point  permettre  le  moindre 
otttra^  ou  tort  à  leur  é^ard,  et  de  leur  prêter  aide  et 
conseil  toutes  les  fois  qu'ils  le  demanderont. 

Le  monastère  reçoit  des  papes  les  mêmes  gages  d'in- 
térêt et  d'attachement.  En  1205,  Innocent  III  prend  sous 
sa  protection  l'abbé  et  les  religieux,  ainsi  que  leurs 
biens;  il  les  confirme  dans  tous  leurs  droits  acquis  et 
ddDs  les  immunités,  franchises,  libertés  et  indulgences 
accordées  par  ses  prédécesseurs.  Innocent  IV,  en  1246, 
fait  de  très  expresses  défenses  de  contraindre  les  reli- 
gieux à  vendre  ou  à  aliéner  les  biens  du  monastère. 
Même  privilège  donné  par  Alexandre  lY  en  1254.  Cinq 
ans  plus  tard  il  mande  par  une  bulle  à  l'archevêque  de 
Seos,  à  ses  suffragants,  aux  abbés,  prieurs,  doyens, 
archidiacres,  prévôts  et  prélats  des  églises  établies  à  Sens 
ou  aux  environs,  de  publier  une  sentence  d'excommuni- 
cation contre  ceux  qui  retiennent  injustement  des  biens 
appartenant  à  1  abbaye,  ou  qui  exigent  des  dtmes  leur 
ayant  appartenu  avant  le  dernier  concile  général,  et 
qu'ils  cultivent  ou  font  cultiver  à  leurs  frais,  et  de  ne 
point  lever  cette  sentence  d'excommunication  tant  que 
l'abbé  et  les  religieux  ne  seront  pas  entièrement  satis- 
faits. Ces  deux  dernières  bulles  concernaient  surtout  cer- 
tains supérieurs  ecclésiastiques  qui,  sans  avoir  égard  à 
la  règle  des  religieux  approuvée  par  le  Saint-Siège,  vou- 
laient se  les  assujettir  et  profiter  ae  ce  qui  leur  venait  de 
la  dévotion  des  peuples.  Clément  IV,  en  1266  et  Boniface 
en  1276,  accordèrent  à  l'abbaye  les  mêmes  droits  et  pri- 
vil^es,  ainsi  que  Clément  V,  dans  les  premières  années 
du  XIV®  siècle. 

Cependant  les  papes,  tout  en  se  faisant  les  défenseurs 
des  religieux,  savaient  respecter  et  sauvegarder  l'auto- 
rité et  les  droits  des  évêques  et  des  archevêques.  C'est 
ainsi  que  les  moines  avant  demandé  au  Saint-Siège,  en 
1227,  la  permission  d'élever  une  chapelle  dans  leur 
maison  du  faubourg  Saint-Pierre-le-Vif  et  dans  leur 
erange  de  Servins,  le  pape  écrivit  à  l'archevêque  de  Sens, 
lui  déclarant  qu'il  le  laissait  maître  d'accorder  cette  per- 
mission suivant  qu'il  la  jugerait  convenable  et  sans  pré- 
judice pour  personne. 

Au  reste,  les  privilèges  que  réclamaient  les  abbés 


avaient  parfois  un  but  moral  et  social.  C'est  ainsi  qu'en 
f26i  l'abbé  Etienne  supplia  le  comte  de  Champagne 
d'établir  tous  les  ans,  le  jour  de  Saint  Laurent,  martyr, 
une  foire  de  deux  ou  trois  jours  dans  la  paroisse  de 
Cérilly,  où  ils  avaient  une  grange.  Il  présentait  comme 
motif  que  la  célébrité  des  reliques  du  saint  martyr,  con- 
servées dans  ce  lieu,  y  attirait  tous  les  ans,  le  jour  de  la 
fête,  une  affluence  considérable  de  peuple  qui,  après 
avoir  satisfait  sa  dévotion,  s'adonnait  aux  jeux  et  aux 
débauches  les  plus  honteuses  et  les  plus  préjudiciables  à 
la  religion  (1). 

L'abbaye  continuait  de  prospérer  Le  xiv*^  siècle,  qui 
devait  en  voir  la  ruine  presque  complète,  se  lève  plein 
d'espérances.  Parmi  les  privilèges  dont  elle  jouissait,  se 
trouvait  le  droit  de  franchise  dans  une  maison  qu'elle 
possédait  à  Troyes,  en  face  de  l'église  de  Saint-Pantaléon. 
Ce  droit  était  si  bien  respecté,  que  les  sergents  royaux, 
tout  en  guettant  ceux  qui  s'y  réfugiaient,  n'osaient  pas 
les  arrêter.  En  1313,  un  marchand  nommé  Jean  M  il  on 
s'y  étant  retiré  et  Jean  le  Maignien,  notaire,  l'ayant  fait 
enlever,  malgré  le  privilège  des  religieux,  une  sentence 
arbitrale  prononcée  par  maître  Etienne  d'Auxon,  avocat 
en  la  cour  de  Troyes,  le  condamna  à  rendre  la  liberté  à 
Jean  Milon,  à  jeûner  deux  vendredis  du  carême  pro- 
chain, et  à  aller,  la  veille  de  Pâques  à  l'église  Saint- 
Michel,  et  la  veille  de  Quasimodo,  à  celle  de  Sainl^ac- 
ques,  près  de  Troyes. 

Ce  privilège,  né  d'une  idée  religieuse  et  charitable, 
était  en  harmonie  avec  l'usage  de  Thospitalité  pratiqué 
par  tous  les  monastères  au  moyen-âge.  Les  voyages  pré- 
sentaient alors  des  embarras  et  des  dangers  sans  nombre 
et  dont  nous  ne  pouvons  guère  nous  faire  aujourd'hui 
une  idée.  Point  de  routes  nivelées  et  entretenues,  presque 

Eas  de  ponts  sur  les  rivières  et  sur  les  fleuves,  de  som- 
res  forêts  traversées  par  de  rares  chemins  boueux, 
sillonnés  de  profondes  ornières  et  presque  impraticables, 
des  villages  très  éloignés  les  uns  des  autres.  Oii  donc  le 
voyageur  fatigué  ira-t-il  demander  un  gîte  et  du  pain  ? 
Sera-ce  au  manoir?  Il  s'en  gardera  bien  :  il  sait  que 

(1)  Oallia  christiana. 


53 

l'étranger  qui  cherche  un  asile,  comme  tout  vaisseau  qui 
fait  naufrage,  appartient  au  seigneur  ;  il  a  laubaine  et  le 
bris.  C  est  ainsi  que  le  collecteur  de  Nogent  voulait  com- 
prendre dans  ses  jurés  les  aubains  et  épaves  se  trouvant 
a  Courgenay  ;  en  1367,  la  reine  Jeanne  de  Navarre  le  lui 
défend,  parce  que  Courgenay  dépend  de  la  seigneurie  de 
Vauluisant.  Le  voyageur  descendra-t-il  dans  une  hôtelle- 
rie? Il  n  en  existe  point  dans  les  villages.  S'arrétera-t-il 
au  milieu  de  la  campagne  ?  Mais  il  risque  d'être  surpris 
par  quelaues  troupes  vagabondes  ou  par  les  voleurs,  qui 
infestent  les  bois.  Il  ne  lui  reste  donc  que  le  monastère. 
C'est  là  qu'il  retrouvera  une  famille,  un  foyer  ami  et  les 
sympathies  de  1  hospitalité  chrétienne.  Vauluisant  se  con- 
forma toujours  à  cet  usage,  et  il  est  à  croire  que  le 
nombre  des  voyageurs  de  toutes  sortes  auxquels  il 
donna  asile  fut  considéra[)le,  si  Ton  réfléchit  que  le 
monastère  n  était  éloigné  que  de  quelques  kilomètres  de 
la  grande  route  qui  conduisait  de  Sens  à  Troyes  et  reliait 
la  Bourgogne  à  la  Champagne. 

Kn  1319,  Jacques,  abbé  de  Vauluisant,  fit,  de  concert 
avec  les  abbés  de  Preuilly,  de  Barbeau  et  autres,  l'acqui- 
sition d'un  appartement  dans  Thôtel  de  Cîteaux,  à  Dijon, 
pour  y  loger  pendant  le  temps  que  se  tenaient  les  Cha- 
pitres" généraux  ;  Tabbé  de  Ctteaux  le  leur  céda  pour  cin- 
quante livres  tournois.  Ces  Chapitres  généraux  se  tinrent 
plus  ou  moins  fréquemment,  suivant  les  époques.  Tous 
les  abbés  étaient  obligés  d'y  aller  rendre  compte  de  leur 
conduite,  de  l'état  de  leur  monastère  et  des  affaires  de 
l'Ordre  tout  entier.  On  se  réunissait  à  Dijon,  et  c'est  de 
là  que  Ion  allait  aux  assemblées  générales  à  Cîteaux.  Ce 
forum  monacal  avait  sa  tribune,  ses  débats  parlemen- 
taires, ses  séances,  tantôt  calmes,  tantôt  orageuses,  mais 
toujours  dignes  et  graves. 

L  auteur  de  \ Histoire  de  Morimond  apprécie  ainsi  le 
rôle  que  jouaient  ces  assemblées  :  «  Au  point  de  vue 
social,  dit-il,  rien  n'a  plus  puissamment  contribué  à 
relier  les  différentes  nations  et  à  les  faire  progresser  vers 
l'unité,  que  ces  assemblées  périodiques  formées  d'une 
multitude  d'abbés  venant  de  toutes  les  parties  de  la  terre, 
parlant  pendant  cinq  jours  la  même  langue,  comme  une 
vaste  famille  de  frères,  emportant  les  mêmes  idées  sur 


5i 

tous  les  points  du  globe.  Sous  le  rapport  politique,  se 
retrouve  dans  le  Chapitre,  à  Taurore  du  xii®  siècle,  la 
vérité  du  gouvernement  représentatif  dont  les  peuples 
européens  n'ont  pu  saisir  que  l'ombre,  après  tant  d  an- 
nées d'efforts  et  d'expériences  désastreuses,  à  travers 
tant  de  sang  et  de  ruines,  et  cette  république  fédérative 
rêvée  par  Franklin  et  Washington  au  sein  des  forêts  du 
Nouveau-Monde,  réalisée  en  1119,  par  onze  pauvres 
moines,  au  milieu  d'un  marais  de  la  Bourgogne.  » 

En  '1330,  l'abbé  Nicolas  de  Châlons  objtint  du  pape 
Jean  XX  une  bulle  nouvelle  qui  confirmait  l'abbaye  dans 
tous  ses  droits.  L'année  suivante,  quelques  difficultés 
s'étant  élevées  entre  lui  et  l'abbé  de  Saint-Jean-lès-Sens, 
à  propos  des  dîmes  de  grain  de  Villeneuve,  une  sentence 
les  leur  partagea  par  moitié.  Cet  abbé  mourut  le 
1*'  juillet  1337,  et,  d'après  le  Gallia  christiana^  il  emporta 
les  regrets  de  la  communauté,  dont  il  s'était  concilié 
l'amour  par  sa  douceur. 

Son  successeur.  Gui,  n'accomplit  que  quelques  actes 
peu  importants.  Quelques  mois  après  son  élection,  le 
4  août,  il  termina  un  dfifférend  survenu  entre  lui  et  Alix 
des  Barres,  abbesse  du  Paraclet.  En  1339,  il  transigea 
avec  Pierre,  abbé  de  Va  rennes.  Enfin,  en  1346,  il  obtint 
de  Philippe  VI  un  privilège  par  lequel  le  roi  permettait 
au  monastère  de  faire  conduire  chaque  année,  à  Troyes, 
trente  tonneaux  de  vîn  croissant  dans  les  vignes  de 
l'abbaye,  sans  lui  payer,  ni  à  lui  ni  à  ses  successeurs, 
aucun  droit  de  quelque  nature  qu'il  fût.  C'était  pour 
reconnaitre  l'engagement  qu'avaient  pris  les  religieux 
de  célébrer  à  perpétuité  une  messe,  chaque  semaine,  à 
l'intention  des  membres  de  la  famille  royale.  Celte  messe 
devait  être  «  du  Saint-Esprit  »  pendant  leur  vie,  et  de 
Requiem  après  leur  mort. 

Pendant  la  seconde  moitié  du  xiv®  siècle,  la  piété  des 
fidèles  se  manifeste  encore  par  Quelques  rares  donations. 
En  1350,  Marie  de  Barbançon  lè^ue  à  Vauluisant  deux 
journaux  de  terre  sur  le  finage  de  Fontenay,  à  charge 
d'anniversaire,  et  «  considéra ns  que  comme  humaine 
nature  de  humaine  chair  et  de  âme  raisonnable,  soit 
establie  de  Dieu  et  créée  pour  ce  que  II  d'icelleramplisse 
son  paradis.  »  L'année  suivante,  Jean  Dubec  donne  éga- 


55 

lement  tout  ce  qu'il  possède  sur  les  moulins  de  Yille- 
neuve-rArchevêque, 

En  4365,  Pierre  Payen,  chevalier,  conseiller  du  roi  et 
noble  dame  Perennelle,  sa  femme,  font  don  d'une  maison 
sise  à  Sens,  dans  la  rue  SaintrBenoit,  à  charge  pour  les 
religieux  de  célébrer  une  grande  messe  à  perpétuité,  à 
l'aulel  de  leur  église,  pour  le  repos  de  Tâme  des  dona- 
teurs. Jean  du  Plessis,  seigneur  de  Vertron,  des  Bordes 
et  de  Compigny,  demande  que  chaque  année  une  messe 
«  de^eauiem  à  note  »  soit  chantée  pour  le  salut  de  son 
âme,  à  1  autel  de  Notre-Dame,  où  il  a  choisi  sa  sépulture^ 
et  offre  à  cette  intention,  en  1383,  une  rente  de  trois 
setiers  de  froment  sur  la  grange  des  Bordes.  Enfin,  dix 
ans  plus  tard,  Jean  Legendre  et  sa  femme,  de  Marigny, 
abandonnent  par  testament  deux  maisons  à  labbave  ;  ils 
avaient  choisi  également  l'église  pour  y  dormir  de  leur 
dernier  sommeil. 

Chose  remarquable,  c'est  qu'alors  les  fidèles  faisaient 
souvent  des  fondations  pour  avoir  le  privilège  d'être 
enterrés  dans  les  églises  des  monastères.  On  avait  la 
plus  grande  confiance  dans  les  prières  de  ces  hommes 
pénitents,  et  l'on  regardait  comme  une  faveur,  une 
suprême  consolation,  de  reposer  dans  un  lieu  sanctifié 
par  les  oraisons  et  le  séiour  des  moines.  Il  semblait  aux 
lîdèles  qu'à  cet  endroit  la  terre  leur  serait  plus  légère,  et 
que  leurs  cendres,  se  ranimant  à  la  voix  austère  des 
moines,  enverraient  encore  leurs  supplications  jusqu'aux 
pieds  de  l'Eternel.  Peut-être  aussi  la  préoccupation  plus 
constante  qui  se  remarque  parmi  les  fidèles,  à  celte 
époque,  d'assurer  le  repos  à  leur  corps  dans  l'abbaye  et 
les  prières  des  religieux  à  leur  âme,  venait-elle  des  dan- 
gers nombreux  dont  la  guerre  étrangère  et  la  guerre 
civile  commençaient  à  menacer  les  vies. 

Chapitre  VI. 

Détresse  et  abandon  du  monastère  pendant  la  guerre  de  Cent  ans.  — 
Quelques  abbés  d'un  grand  mérite.  —  Lettres  de  Charles  VU  prenant 
l'abbaye  sous  sa  sauvegarde.  —  Réparations  des  ravages  de  la  guerre.  — 
Baux  a  vie  des  biens  de  l'abbaye.  —  L'abbé  Jean  Hannoteau  obtient  le 
privilège  d'abbé  mitre. 

Dans  sa  petite  notice  sur  Vauluisant,  Tarbé  dit  que  le 
monastère  fut  tellement  désolé,  dans  le  xiv®  siècle,  par 


56 

les  guerres  des  Anglais,  qu'il  resta  près  de  quarante  ans 
désert  et  sans  religieux.  Malgré  toutes  nos  recherches,  il 
nous  a  été  impossible  de  découvrir  dans  queles  années 
il  fut  réduit  à  cette  extrémité.  Il  v  a  tout  lieu  de  croire 
que,  pendant  la  seconde  moitié  du  xiv®  siècle  et  la  pre- 
mière du  XV®,  il  subit  le  contre-coup  de  tous  les  désastres 
qui  s'abattirent  sur  la  France  et  en  particulier  sur  nos 
contrées. 

Dès  <358,  le  dauphin  Charles  avait  ordonné  d'entourer 
la  ville  de  Sens  de  fossés  pour  la  mettre  à  couvert  des 
incursions  des  Anglais,  qui  ravageaient  le  pays.  Un  peu 
plus  tard,  le  dauphin,  devenu  roi,  ordonna  au  duc  de 
Bourgogne  de  réunir  à  Sens  toute  la  noblesse  boui^ui- 
gnonne  qui  se  dirigea  sur  Troyes,  pour  le  protéger  contre 
les  Anglais  qui  entraient  en  Champagne.  Ces  derniers, 
trouvant  la  ville  bien  défendue  par  les  renforts  du  duc, 
se  montant  à  deux  mille  hommes,  se  dirigèrent  sur  Sens, 
également  bien  défendue,  et  qu'ils  n'ocrent  attaquer. 
L'abbaye  était  sur  le  passage  de  ces  troupes,  elle  dut 
être  cruellement  saccagée.  Mais  ce  n'était  là  que  le  pré- 
lude d'autres  calamités. 

Après  les  ravages  et  les  incursions  des  Anglais  et  de 
leurs  partisans,  aui  couvrirent  de  ruines  notre  belle 
contrée,  ce  furent  les  malandrins  et  les  routiers,  puis  les 
grandes  compagnies  qui  promenèrent  partout  la  dévas- 
tation et  la  mort.  Une  preuve  bien  sensible  de  la  détresse 
qui  s'abattit  sur  le  monastère  pendant  toute  cette  période 
critiaue,  c'est  le  manque  presque  complet,  aux  archives, 
de  documents  concernant  cette  époque  malheureuse. 
Soit  qu'ils  aient  été  détruits  ou  brûlés,  soit  que  les  moines 
ayant  abandonné  Tabbaye,  il  ne  se  soit  accompli  aucune 
transaction,  toujours  est-il  que,  sauf  les  quelques  notes 
du  Gallia  christiana  touchant  les  abbés,  il  règne  un 
silence  de  mort  sur  ces  temps  néfastes. 

Un  autre  indice  du  désarroi  dans  lequel  était  plongé  le 
monastère  aussi  bien  que  la  société  entière,  c'est  la  dis- 
cordance qui  existe  entre  la  liste  des  abbés  donnée  par 
le  Gallia  christania  et  une  autre  liste  copiée  sur  un 
manuscrit  du  xvi°  siècle  par  frère  François  Thonnelier  (i). 

(1)  V.  r Appendice. 


57 

Un  siècle  à  peine  plus  tard^  la  pénurie  des  renseigne- 
ments était  si  grande  que  les  historiens  ne  s*accordaient 
pas  toujours  sur  le  nombre  et  les  noms  des  abbés. 

Vers  ce  temps  apparaissent  à  Yauluisant  quelques 
abbés  qui  se  font  remarquer  de  leurs  contemporains  par 
leur  savoir  et  par  leur  mérite,  dignes  par  là  de  faire 
passer  à  la  postérité  la  mémoire  de  leurs  actes.  Etienne  II 
est  élu,  en  1367,  par  le  Chapitre  général,  pour  examiner 
un  échange  fait  entre  l'abbé  de  Pontigny  et  le  couvent 
de  Saint-Germain  d'Auxerre.  Ces  deux  maisons  reli- 
gieuses étaient,  avec  Saint-Pierre-le-Vif  de  Sens,  les 
plus  considérables  et  les  plus  renommées  de  la  région. 
Le  successeur  d*Etienne,  l'abbé  Simon,  ne  resta  que 
quelques  années  à  la  tète  des  religieux,  et  mérita,  pro- 
bablement par  ses  qualités,  dètre  transféré,  en  4361,  à 
l'abbaye  de  la  Chaise-Dieu,  en  Italie. 

En  1418  se  retrouve  le  seul  vestige  qui  soit  resté  de  la 
suprématie  que  Yauluisant  dût  conserver  sur  Tabbaye  de 
Yarennes,  fondée  par  Tabbé  Artaud  ;  labbé  Mathieu 
refuse,  dans  cette  même  année,  de  confirmer  Télection 
de  Tabbé  de  Yarennes.  Précédemment,  il  avait  eu  un 
accord  avec  le  chapitre  d'Auxerre  et  le  prieur  de  Molinons, 
au  sujet  des  droits  respectifs  sur  les  aîmes  qu'ils  possé- 
daient dans  ce  pays. 

Un  des  rares  documents  concernant  Tabbaye,  à  la  fin 
du  xiv®  siècle,  nous  montre  déjà  les  ruines  amoncelées  à 
celle  époque.  Les  moulins  de  Yilleneuve- l'Archevêque, 
appartenant  par  indivis  à  l'archevêque  de  Sens  et  aux 
religieux,  avaient  été  complètement  détruits.  Jean  de 
Savigny,  bailli  de  Sens,  donne  la  permission  de  recons- 
truire ces  moulins.  Au  xv*  siècle,  la  guerre  reprend  avec 
une  nouvelle  fureur.  En  1417,  Sens  est  attaqué  parles 
partisans  du  duc  de  Boui^ogne  ;  en  1420,  il  tombe  au 
pouvoir  des  Anglais,  et,  jusqu'en  1432,  le  pays  envi- 
ronnant est  sans  cesse  en  proie  a  toutes  les  calamités 
qu'entraînent  les  guerres  civiles.  Puis  lorsque  Charles  YII, 
arraché  de  sa  torpeur  par  l'héroïque  Jeanne  d'Arc, 
s'efforce  de  reconquérir  son  royaume,  le  pays  se  trouve 
encore  exposé  plus  que  tout  autre  pays  à  la  dévastation, 
car  son  territoire,  environné  de  pays  soumis  au  roi  de 
France,  est  ravagé  tantôt  par  les  troupes  de  ce  monarque, 


58 

tantôt  par  celles  du  roi  d'Angleterre,  qui  se  regardaient 
comme  en  pays  conquis. 

En  1431,  Charles  VII  fit  démanteler  plusieurs  châteaux 
du  Sénonais,  entre  autres  celui  de  Courgenay,  pour 
empêcher  qu'ils  ne  devinssent,  comme  par  le  passé,  'des 
repaires  pour  les  Anglais.  Taveau  nous  trace  un  tableau 
déchirant  de  la  détresse  des  environs  de  Sens  :  «  Par  la 
continuelle  suicte  des  guerres,  dit-il,  le  pays  de  France 
estoit  si  ruiné  que  la  plus  part  des  champs  plus  fertiles 
estoient  demourés  en  friche  et  sans  culture,  et  ny  avoit 
que  quelque  peu  près  des  villes  que  Ton  labouroit 
comme  à  la  desrobée.  Les  villaiges  et  bourgs  quy  aupa- 
ravant estoient  bien  peuplés,  estoient  déserts  et  inabités 
et  ny  avoit  que  les  villes  quy  estoient  quelque  peu  four- 
nies d'habitants,  lesquelles  néanmoins,  par  la  longue 
(Jurée  des  guerres  et  mortalités  survenues,  estoient  si 
dénuées  que  l'herbe  croissait  en  aulcuns  endroits  qui 
jadis  souloient  estre  bien  fréquentés,  mesme  qu'il  se 
trouva  es  compte  du  domaine  du  baillage  de  Sens  de  ce 
temps  que  la  ville  de  Vllleneuve-le-Roy  quy  souloient 
estre  peuplée  de  plus  de  cinq  cents  feux,  et  es  laquelle 
souloit  avoir  quinze  ou  vingt  bouchers  servant  à  tuer 
chair  pour  la  fourniture  des  habitants,  estoit  tellement 
diminuée  qu'il  ny  avoit  plus  que  soixante  feux  et  ung 

[)auvre  boucher  quy,  le  plus  souvent,  ne  faisoil  rien  pour 
a  pauvreté  des  habitants.  Qu'es  la  ville  de  Ferrières,  es 
laquelle  y  avoit  aultrefois  mille  huit  cents  feux,  n'y  avoit 
plus  que  douze  feux,  qu'à  Dixmont  ny  avoit  plus  que  dix 
ménages,  qu'à  Marsangis,  Vaudeurs  et  autres  villaiges  es 
environs  de  la  ville  de  Sens  ny  avoit  aulcun  demourant, 
estoient  du  tout  habités.  » 

Enfin,  le  traité  de  paix  de  1335  débarrassa  le  territoire 
sénonais  de  la  présence  des  Anglais.  Le  temps  de 
l'épreuve  n'avait  pourtant  pas  encore  pris  fin.  Trois  ans 
plus  tard,  les  gens  de  guerre  voyant  approcher,  avec  la 
paix,  le  moment  oii  ils  seraient  congédiés,  et  comprenant 
Qu'il  leur  faudrait  très  prochainement  renoncer  au  butin 
dont  ils  se  gorgeaient  soit  chez  leurs  amis,  soit  chez  leurs 
ennemis,  se  livrèrent  avec  fureur  à  tous  les  genres  d'excès 
et,  sous  l'abominable  nom  «  d'escorcheurs  et  de  roton- 
deurs  »,  ils  inondèrent  la  France  et  l'accablèrent  d'épou- 


69 

vaniables  malheurs.  Pour  échapper  à  la  rage  de  ces 
bandits,  les  habitants  des  villages  n'eurent  dautres 
ressources  que  de  s'enfuir  dans  les  villes,  abandonnant  à 
la  merci  de  ces  bêtes  féroces  leurs  habitations  et  tout  ce 
qu  ils  possédaient,  laissant  partout  les  terres  sans  cul- 
ture. 

Pendant  le  cours  de  cette  époque  si  désastreuse,  quel 
fut  le  sort  des  religieux  ?  probiablement  celui  des  paysans 
au  milieu  desquels  ils  vivaient,  sans  que  Thabit  et  le 
caractère  religieux  dont  ils  étaient  revêtus  fussent  une 
sauvegarde  contre  les  avanies  auxquelles  étaient  exposées 
les  populations.  Pour  y  échapper,  ils  se  retirèrent  à 
Troyes  ou  à  Sens,  villes  dans  lesquelles  ils  possédaient 
plusieurs  maisons,  après  avoir  abandonné  leur  monas- 
tère saccagé,  leurs  terres  et  leurs  propriétés  ravagées  et 
ruinées. 

Après  de  longues  souffrances,  Tordre  est  enfin  rétabli 
en  France  et  1  abbaye  voit  luire  des  jours  de  paix  et  de 
tranquillité.  Il  fallait  réparer  les  ruines  de  toutes  sortes 
occasionnées  par  la  guerre,  reconnaître  les  droits,  déli- 
miter les  propriétés  depuis  longten^ps  abandonnées. 
Suivant  ce  qui  arrive  en  pareil  cas,  il  y  eut  des  compé- 
titions contre  les  religieux,  et  certains  hommes  voulaient 
garder  les  terres  dont  ils  s'étaient  emparées  à  la  faveur 
de  Tanarchie.  Les  religieux  s'adressèrent  au  roi  Char- 
les VII  qui,  en  1438,  approuva  et  confirma  tous  leurs 
droits.  Six  ans  après,  le  20  octobre  1444,  Charles  VII, 
visitant  les  principales  villes  de  France,  se  rendit  de 
Sens  à  Troyes  et  s'arrêta  sans  doute  à  Vauluisant  qui  se 
trouvait  sur  sa  route  ;  il  prit  l'abbaye  sous  sa  protection 
et  sauvegarde  spéciale  et  permit  aux  moines  de  faire 
apposer  les  panonceaux  et  bâtons  royaux  aux  principales 
portes  et  avenues  des  maisons,  terres  et  autres  lieux  leur 
appartenant,  afin  que  personne  ne  pût  prétexter  son 
ignorance  pour  s'en  emparer. 

Tout  en  ménageant  à  l'abbaye  sa  protection,  le  pouvoir 
royal  étendait  de  plus  en  plus  ses  prétentions  sur  elle  ; 
trente  ans  plus  tard,  Louis  XI,  en  lui  donnant  des  lettres 
de  sauvegarde,  établira  qu'elle  est  «  de  fondation  royale  ». 
Le  temps  n'est  pas  éloigné  où  les  rois  donneront  le  mo- 
nastère en  apanage  à  leurs  favoris. 


60 

Ce  fut  à  l'abbé  Henri,  élu  en  1433,  qu'incomba  la 
charge  de  réparer  les  ruines  de  Tinvasion  et  de  la  guerre 
civile. 

Frère  François  Thonnelier,  religieux  de  Tabbaye, 
raconte  dans  son  Recueil  (1)  que,  du  temps  de  cet  abbé, 
«  la  maison  fut  si  pauvre  au  subsist  des  Anglois,  anciens 
ennemis  de  la  France,  que  pour  réparer  les  grandes 
ruynes  de  la  maison  l'on  fut  contrainct  de  vendre  un 
tombeau  qui  estoit  au  milieu  du  chœur  de  Péglise  en  la 
place  duquel  ledit  abbé  Henry  en  a  mis  unç  de  pierre 
alentour  duquel  est  escript  et  gravé  ce  qui  s  ensuit  : 
«  Hic  jacet  Anselmus  de  Barcenaio  natus,  quondam 
«  Laudunensis  episcopus  qui  obiit  III  nonas  septembris 
«  anno  mgcxxxviii,  sed  urgenti  inopia,  anno  Domini 
«  MccccxLvni  duodecimo  calendas  novembris  hujus  loci 
«  abbas,  nomine  Henricus,  cupreum  tumulum  vendidit, 
«  quem  prœfatus  erexerat,  de  cujus  venditione  banc 
«  celle  tumbam  in  silice  sculpsit  et  huic  ecclesiae  quœ 
«  tune  ruinosa  permultum  erat,  possetenus  altissimo 
disponenle,  subvenit  ;  quem  pro  eis  orate  (2)  ». 

La  sollicitude  de  l'abbé  Henri  ne  s'arrêta  pas  à  Téglise, 
mais  il  n'eut  pas  le  temps  de  réparer  tous  les  désastres. 
Il  mourut  le  15  juillet  1ii9.  Jean  II,  d'Autun,  élu  son 
successeur,  ne  posséda  l'abbaye  que  quinze  mois  environ, 
et  Hugues  du  Châtel,  religieux  de  Citeaux,  comme  son 
prédécesseur,  fut  nommé  le  21  septembre  1450  pour  le 
remplacer.  Le  Chapitre  général,  qui  se  tint  en  1451, 
approuva  son  élection,  mais  rien  n'égalait  aux  yeux  de 
cet  homme  humble  les  douceurs  de  la  vie  contemplative; 
pour  s'y  livrer  entièrement,  il  abdiqua  en  1456. 

Anthoine  P%  le  Pescheur,  fut  pourvu  de  l'abbaye  au 
commencement  de  septembre  i456.  Il  releva  les  bâti- 
ments du  monastère  qui  tombaient  en  ruine  et  fit  couvrir 

(1)  H,  678. 

(2)  Ici  repose  Anselme,  natif  de  Bercenay,  évoque  de  Laon  ;  il 
mourut  le  trois  des  nones  de  septembi^e,  eu  l'année  1238. 

Contraint  par  la  détresse,  en  l'année  4448,  le  douze  des  calendes 
de  novembre,  Henri,  abbé  de  ce  lieu,  vendit  le  tombeau  de  cuivre 
que  le  prélat  avait  fait  confectionner  de  son  vivant,  et  du  produit 
de  cette  vente  il  fit^ élever  ce  tombeau  en  pierre,  et,  à  la  faveur 
du  Très-Haut,  il',  restaura  de  son  mieux  cette  église  qui  tombait 
en  ruines.  Priez  Dieu  pour  eux. 


64 

de  plomb  le  clocher.  Au  bas  de  la  croix  du  clocher,  on 
mit  une  petite  boite  contenant  des  reliques,  que  l'on 
retrouva  plus  tard  (1607)  avec  un  parchemin  sur  lequel 
il  avait  fait  écrire  celte  attestation  :  «  Nous,  frère  Anthoine 
lePescheur,  datif  de  Chigy,  humble  abbé  de  Notre-Dame 
de  Vauluisant,  avons  aujourd'hui,  onzième  jour  de 
juillet  Tan  mil  quatre  cent  soixante  et  quatorze,  mis  et 
posé  lesdites  saintes  reliques  en  dedans  cette  botte, 
comme  appert  par  ces  escriteaux,  qui  sont  de  saint  Pierre, 
apôtre,  de  sainte  Anne  et  de  saint  Nicaise  et  de  plusieurs 
autres  saints  et  saintes,  lesquelles  avaient  jà  esté  en  ce 
)résent  lieu  Tespace  de  trois  cents  ans  et  plus  jusqu'à  ce 
our  onzième  de  juillet,  audit  an  que  le  clocher  a  été 
couvert  par  un  appelé  Nicolas  Coudrot,  plombier,  de- 
meurant à  Trojes;  ledit  clocher  estoit  en  grande  ruine 
et  taillée  la  pauvre  église  à  cause  des  grandes  guerres 
qui  longuement  ont  régné  en  ce  royaulme  (1)  ». 

Quelques  actes  de  cette  époque  nous  donnent  une  idée 
de  l'état  déplorable  auquel  tout  le  pays  avait  été  réduit. 
Dans  une  déclaration  de  1458,  des  hérita><es  composant 
ia  terre  de  Don-l'Evêque  qui  avait  d'abord  appartenu  à 
Giteaux  puis  à  Vauluisant,  il  est  parlé  «  d'un  meix  qui 
contient  environ  dix  arpents  de  terre,  lequel  meix  est  de 
présent  et  de  longtemps  en  boys,  buissons,  espines  et 
tout  en  ruyne  et  en  désert.  Lequel  meix  souloit  avoir  une 
bonne  maison  appelée  la  grange  de  Don-l'Evèque  et  une 
chapelle  fondée  en  l'onneur  de  monseigneur  saint  Gen- 
goul.  Tous  lesquels  meix,  maison  et  pourpris  ancienne- 
ment estoient  clos  et  fermez  tout  à  Tentour  de  bons  murs 
et  ils  ont  encore  de  présent  les  fondements  ;  auxquels 
meix  et  grange  appartiennent  environ  onze  cents  arpens 
de  terre  en  deux  pièces,  la  grange  au  milieu.  »  L'année 
suivante,  le  prieur  donne  à  ferme  celte  grange,  «  et  si  par 
advanture  il  advenoit,  que  Dieu  ne  veuille  !  que  guerre 
générale  regnast  au  païs  en  telle  manière  que  le  fermier 

(i)  Ce  document  nous  donne  Texplication  de  la  présence  d'une 
boîte  en  plomb  que  l'on  remarque  sur  certains  clochers,  à  la  base 
de  la  croix.  A  cette  époque  où  le  paratonnerre  était  inconnu,  la 
foi  des  peuples,  se  manifestant  dans  tous  les  actes  de  la  vie,  leur 
faisait  placer  des  reliques  au  sommet  des  clochers  pour  les  pré- 
server des  atteintes  de  la  foudre. 


63 

na  puisse  labourer,  en  icelui  cas  ledit  fermier  ne  seroît 
tenu  de  payer  les  trois  sexliers  ». 

En  1465,  l'abbé  Antoine  exempte  les  habitants  d'Ossejr 
de  l'obligation  de  cuire  au  four  banal  de  l'abbaye  qui 
avait  été  détruit,  et  les  religieux  s'engagent  à  ne  pas  le 
faire  rebâtir  avant  vingt-neuf  ans.  La  même  année,  une 
sentence  de  Jacques  Calabre,  lieutenant  général  du 
bailliage  de  Sens,  maintenant  Tabbaye  dans  la  posses* 
sion  de  la  seigneurie  et  justice  des  Loges,  contre  l'abbaye 
de  Saint- Remy,  porte  que  «  à  l'occasion  de  la  guerre  et 
dépopulation  du  pays,  la  terre  des  Loges  est  venue  en 
grand  désert  et  destruction  )).  Enfin,  le  moulin  des  Con- 
vers  «  en  ruine  »,  à  Saint-Martin  de  Boissenay,  est  donné, 
en  1474,  à  bail  emphytéotique,  et  dix  ans  plus  tard,  les 
religieux  abandonnent  à  Guillaume  Desmarquais,  curé 
de  Courgenay,  moyennant  deux  setiers  de  froment  et 
d'avoine,  la  dîme  sur  certains  territoires  «  dô  présent  en 
ruine  et  de  petite  valeur.  » 

Les  religieux  ne  pouvant  plus  cultiver  par  eux-mêmes 
leurs  terres  et  leurs  granges,  continuent  à  les  donner  à 
bail.  C'est  d'abord  la  métairie  de  Touchebœuf  et  la 
grange  de  Servins,  puis,  en  1469,  le  labourage  de  Li- 
vanne.  En  1529,  cette  terre  est  louée  pour  deux  cent 
vingt  livres  par  an,  à  charge  de  faire  célébrer  une  messe 
basse  tous  les  dimanches  dans  la  chapelle  de  Livanne. 

Un  peu  plus  tard,  ils  louent  une  maison  avec  cour, 
jardin  et  dépendances,  située  à  Sens  et  attenant  à  l'hôtel 
de  Sainte-Colombe,  puis  un  hôtel  à  Bernières,  avec  jar- 
dins, terres  et  prés,  le  tout  pour  une  redevance  de  six 
muids  et  demi  de  grain,  une  nappe  de  dix  à  onze  aunes 
de  toile,  deux  touailles  [sic)  convenables  à  ladite  nappe, 
trois  livres  de  cire  et  deux  setiers  et  une  mine  de  noix. 
En  1480,  trois  laboureurs  de  Saint-Mamert  prennent  des 
terres  à  bail  pour  trois  vies,  moyennant  dix-huit  setiers 
de  grain,  et  à  charge  d'y  bâtir  trois  bonnes  maisons  et 
trois  bonnes  granges. 

Un  moulin  appelé  «  le  Saut  du  Boutoir  »  et  situé  à 
Molinons,  souleva  alors  une  longue  contestation.  Jean  de 
Poney,  seigneur  de  Molinons,  après  l'avoir  vendu,  en 
1464,  aux  religieux,  voulut  leur  contester  la  jouissance 
de  Teau  de  la  Yanne  pour  l'usage  du  moulin  et  du  bou- 


63 

loir;  mais  une  sentence  des  Requêtes  du  Palais  vint 
(U88)  confirmer  les  droits  des  religieux.  Jean  de  Poney 
construisit  alors  plus  bas,  sur  le  territoire  de  Foissy,  un 
autre  moulin  ;  pour  ménager  une  chute  d'eau^  il  rehaussa 
le  cours  de  la  rivière  qui,  ne  coulant  plus  librement, 
vint  inonder  le  moulin  des  religieux  ;  ils  se  plaignirent 
de  nouveau.  Une  transaction  vint  enfin  (1495)  terminer 
le  différend  et  statua  que  le  seigneur  de  Holinons  démo- 
lirait son  moulin  pour  ne  point  troubler  l'exploitation  de 
celui  des  religieux. 

Cependant,  grâce  aux  efforts  persévérants  de  plusieurs 
abbés,  le  monastère  s'était  relevé  peu  à  peu  de  ses  ruines  ; 
pendant  vingt-quatre  ans  Qu'il  fut  à  la  tète  des  religieux, 
Anlhoine  P'  le  Pescheur,  nt  tourner  vers  ce  but  tous  ses 
efforts.  Jean  III,  son  successeur,  assista  au  Chapitre  de 
son  Ordre  qui  se  tint  h  Paris  en  1493.  C  était  un  homme 
d'un  granci  mérite.  Il  obtint  en  1501,  pour  lui  et  ses 
successeurs,  le  droit  de  porter  la  mitre,  Fanneau,  la 
crosse,  la  dalmatique  et  les  autres  ornements  épiscopaux. 
Il  abdiqua  Tannée  suivante,  nous  ne  savons  pourquoi,  et 
il  nr)ourut  en  septembre  1504.  L'abbaye,  qui  a  eu  des 
jours  prospères  à  la  fin  du  xv*  sièxîle,  va  voir  le  xvi®  inau- 
gurer une  époque  de  gloire  matérielle  et  de  splendeur 
qu'elle  n'avait  jamais  connues. 


Chapitre  VII. 

Vie  d'Anthoine  Pierre,  —  Prospérité  de  l'abbaye  sous  cet  abbé.  —  André 
Richer,  vicaire  général  et  coadjutenr  de  rarcheyêcpie  de  Sens. 

Nous  voici  arrivés  à  l'époque  la  plus  prospère  de 
Tabbaye.  L'homme  qu'elle  vient  de  mettre  à  sa  tête  est 
un  de  ceux  qui  tracent  un  sillon  profond  dans  la  mémoire 
des  siècles.  Doué  d'un  génie  organisateur  et  d'une  activité 
extraordinaire,  il  changea  entièrement  la  face  du  monas- 
tère et  en  créa  pour  ainsi  dire  un  nouveau. 

Pour  donner  une  idée  de  la  reconnaissance  enthou- 
siaste qu'excitait  encore,  un  siècle  plus  tard,  le  souvenir 
de  ce  grand  religieux,  nous  n'avons  qu'à  transcrire  ici  les 
quelques  lignes  par  lesquelles  frère  François  Thonnelier 


64 

termine,  dans  sa  Chronique  (i),  le  récit  des  travaux 
gigantesques  qu'il  opéra  pendant  qu'il  était  abbé.  «  Voilà, 
amy  lecteur,  ce  que  j'ay  colligé  et  recueilly  de  plusieurs 
lieux  pour  te  mettre  es  mains  et  te  faire  sçavoir  Tobli- 
gation  grande  que  nostre  maison  de  Valluysant  doibt  à 
ce  bon  abbé,  auquel  je  ne  puis  donner  aultre  liltre  que 
second  fondateur  et  restaurateur  dudit  Valluysant,  puis- 
que tout  ce  qui  s'y  void  de  beau  et  de  rare  est  venu  de 
ses  épargnes,  économies  et  libéralités.  Je  pourrais  le 
louer  plus  amplement  selon  ses  mérites,  mais  je  laisse 
cela  à  ung  aultre,  eut  caro  et  mnguis  non  revelavit  (à  qui 
la  chair  et  le  sang  ne  Ta  pas  inspiré)  ;  car  quant  à  raoy, 
ayant  l'honneur  d'estre  des  siens  comme  son  petit  neuf- 
veu,  il  ne  serait  pas  à  propos  qu'il  reuçut  telles  louanges 
de  ma  bouche.  Requiescat  in  pace.  »  Le  simple  récit  de 
ses  œuvres  suffira  à  son  éloge. 

Anlhoine  Pierre  était  natif  de  Rigny-le-Ferron  et  parent 
de  Jean  Hanneteau  ou  Hannoteau,  auquel  il  succéda  le 
20  septembre  1502.  Son  frère,  Philibert  Pierre,  était  alors 
prieur  de  Vauluisant,  et  il  obtint,  en  1538,  la  cure  de 
Villenauxe-la  Petite. 

Dès  qu'il  fut  abbé.  Anthoine  Pierre  se  voua  tout  entier 
à  l'exercice  de  sa  charge.  L'intérieur  du  monastère,  les 
fermes  et  les  granges,  toutes  les  possessions  des  religieux, 
la  conservation  de  leurs  prérogatives  occupèrent  en  même 
temps  sa  sollicitude  et  son  zèle.  Il  fit  faire  des  réparations 
considérables  au  grand  cloître,  au  réfectoire,  à  la  cuisine, 
au  petit  cloître,  au  dortoir,  à  l'infirmerie,  aux  lieux 
communs  et  surtout  h  la  bibliothèque  ou  librairie,  dans 
laquelle  il  recueillit  bon  nombre  de  manuscrits  et  d'ou- 
vrages précieux.  Ce  dernier  bâtiment  fut  restauré  avec 
magnificence  et  passait  pour  un  des  plus  beaux  édifices 
de  la  province.  La  voûte,  très  hardie,  fut  peinte  à  fresque 
et  le  pavé  fut  fait  de  carreaux  en  mosaïque.  On  admirait 
jusqu'à  la  charpente  de  cet  édifice.  Il  le  fit  orner  à  l'exté- 
rieur de  plusieurs  statues  dues  au  ciseau  de  Dominique 
et  de  Gentil  (2).  Au  fond  du  vaisseau  fut  peint  à  fresque 

(1)  H,  677,  Pièces  justificatives. 

(2)  Dominique,  né  à  Florence,  en  1506,  élève  de  Primatice, 
était  venu  se  fixer  à  Troyes  et  s'était  attaché  François  Gentil.  Ils 


65 

l'eDlèvement  d'Elie,  morceau  qui,  d*après  Tarbé,  ferait 
honneur  aux  plus  grands  maîtres,  et  au-dessus  de  la  porte 
on  plaça  un  beau  tableau  représentant  la  tentation  de 
saint  Antoine.  L'abbé  Antoine  fit  mettre  son  chiffre  à  une 
clef  de  la  voûte  ;  il  était  formé  par  les  lettres  initiales  de 
son  nom  :  F.  A.  P.  et  ces  lettres  entrelacées  dans  le  cor- 
don de  sa  croix  pectorale,  étaient  d  or  en  champ  d*azur. 

Le  moulin  et  la  boulangerie  furent  aménagés  avec  une 
perfection  que  Ton  dépasserait  à  peine  aujourd'hui.  De 
nombreuses  constructions  s'élevèrent  pour  répondre  aux 
différents  besoins  du  monastère  et  de  la  ferme.  Le  cime- 
tière et  Tenceinte  de  labbaye  furent  entourés  de  murs 
et  des  jardins  mieux  soignés  furent  ménagés  en  plusieurs 
endroits  pour  l'agrément  des  yeux. 

Hais  sa  piété  le  porta  spécialement  à  s'occuper  des 
réparations  et  de  Tembellissement  de  1  église.  Plusieurs 
chapelles  furent  voûtées,  enrichies  d*autels  en  pierre  de 
liais  et  surmontées,  suivant  le  goût  de  l'époque,  de 
rétables  ornés  de  peintures  ;  les  entrées  des  chapelles 
furent  fermées  par  de  belles  boiseries. 

Dans  l'une  de  ces  chapelles,  appelée  «  la  Chapelle  du 
Sépulcre  »,  ses  parents  firent  élever  un  monument  qui 
mérite  toute  notre  attention  :  c'était  une  sépulture  de 
Notre- Seigneur,  ouvrage  de  Gentil  et  du  Dominique, 
deux  célèbres  sculpteurs  de  Troyes  (i).  A  côté  du  sé- 
pulcre fut  gravée,  sur  une  grande  pierre,  l'inscription 
suivante  :  «  Anno  X  W  V**  XXVIIP  Dominus  Anthonius 


travaillaient  ensemble,  et  souvent,  paraît-il,  à  la  môme  statue. 
Leehevalier  les  place  au-dessus  de  Goujon. 

(i)  Les  huit  personnages,  dont  six  tirés  du  môme  bloc,  sont  à 
peu  près  de  grandeur  nalurelle  ;  la  Sainte- Vierge,  soutenue  par 
saint  Jean,  les  saintes  femmes  qui  portent  des  aromates,  Joseph 
et  Nicodême,  sous  la  figure  de  Tabbé  Pierre  et  de  son  père,  sont 
des  morceaux  remplis  de  vérité  et  d*expression.  Ce  monument  a 
été  donné,  en  Tannée  1832,  par  M.  le  baron  de  Campy,  proprié- 
taire de  Vauluisant,  à  Téglise  de  Villeneuve-rÂrchevéque,  où  il 
est  encore  aujourd'hui.  La  gravure  que  nous  donnons  à  la  fin  ne 
le  représente  qu'imparfaitement,  car  il  est  impossible  de  recon- 
naître le  ciseau  des  artistes  sous  les  couches  ae  couleur  à  l'huile 
qui  le  couvrent. 

L^^ttse  de  Villeneuve-rArchevéque  possède  encore  plusieurs 
belfai  statues  qui  paraissent  être  de  la  même  époque. 

1887  V 


66 

«  Pétri,  hujus  monasterii  Vallis  lucentis  abbas,  impea- 
«  sis  parentum  suorum  Johannis  Petri  jam  defuncti  et 
«  Columbae  Hannotellae  viventis,  hanc  perpulchrarn  ac 
«  non  minus  devotam  DominicsB  sepultursB  efBgiem 
A  factum  curavit,  sacellumque,  ut  vides,  adornavit.  Pro 
«  eisad  Deum  fundite  preces.  » 

Ce  ne  fut  point  le  seul  bienfait  des  parents  de  Tabbé 
Pierre,  car  ils  abandonnèrent  tous  leurs  biens  à  Fabbaye. 
Ils  moururent,  Tun  en  1513,  l'autre  en  1539,  et  furent 
ensevelis  dans  cette  chapelle  du  Sépulcre,  devant  Tautel. 
Leur  sépulture  fut  recouverte  d'un  tombeau  en  marbre 
noir  sur  lequel  on  grava  leur  épitaphe  (1). 

L'abbé  Anthoine  enrichit  également  l'église  de  deux 
vases  sacrés  d'une  grande  vaileur  artistique.  L'un  était 
une  coupe  d'argent  doré,  pesant  six  marcs  d'argent  et 
déposée  ordinairement  dans  une  lanterne  en  fer  suspen- 
due au-dessus  du  maître-autel.  L'autre  était  un  calice  en 
vermeil  pesant  de  trois  à  quatre  marcs;  il  était  entouré 
d*un  soleil  de  même  métal  et  le  pied  orné  de  deux  émaux 
dont  l'un  représentait  saint  Jacques,  l'autre  Notre-Dame. 
Il  fit  faire  également  un  chef  de  saint  Théodore,  dont  le 
bas  jusqu'aux  épaules  était  en  cuivre  et  la  tête  en  argent 
doré  ;  on  y  déposa  les  reliques  de  ce  saint  et  on  l'appela 
dans  la  suite  «  le  chef  de  monsieur  saint  Isidore,  martyr.  » 
La  translation  des  reliques  eut  lieu  solennellement  le  jour 
de  l'Annonciation,  en  1517.  Le  procès-verbal  renferme 
différents  détails  très  curieux.  Parmi  les  religieux  non 
prêtres  figura  André  Richer,  de  Thorigny,  qui  devint 
coadjuteur  de  l'archevêque  de  Sens  (2). 

Des  grandes  orgues  hautes  de  quatre  mètres  et  des 
petites  mesurant  quatre  pieds,  toutes  les  deux  montées 
sur  des  jubés,  vinrent  aussi  ajouter  à  la  pompe  des  céré- 
monies. De  magnifiques  stalles  furent  sculptées  par 
Jacques  Mil  Ion  et  Jehan  Miallot.  L'abbé  Anthoine  savait 
mettre  à  contribution  le  talent  des  artistes  de  la  région  : 
nous  avons  parlé  ailleurs  du  Dominique  et  de  Gentil. 
Jacques  Uillon,  artiste  de  Troyes,  fit  également  la  menui- 


(1)  On  retourna  plus  tard  celte  tombe  pour  y  graver  celle  de 
Charles  de  Senneton,  bailli  de  Sens  et  abbé  de  Vauluisant. 

(2)  V.  Pièces  justificatives. 


67 

série  du  grand  autet,  «  Tima^erie  lut  con6ée  à  Jehan 
Blottin  et  Tes  peintures  furent  faites  par  Jean  Cousin  (1). 
Enfin,  il  fit  réparer  le  portail  du  nord,  où  fut  placé  son 
chiffre,  et  il  ordonna  la  construction,  devant  la  grande 

fDrte  de  l'élise,  d'un  élégant  portique  long  de  près  de 
uit  mètres  et  orné  de  sculptures. 
La  sollicitude  de  Tabbé  Anthoine  s'étendait  jusqu'aux 
moindres  détails.  Dans  un  livre  des  comptes  et  receties 
de  Tannée  4522,  tenu  par  frère  Pasquet  Tricher,  et  qui 
existe  encore  aux  Archives  (2),  on  trouve  écrites  jour  par 
jour  des  mentions  parfois  fort  curieuses  des  dépenses  et 
des  receltes  de  Tabbaye.  En  voici  quelques-unes  :  «  Donné 
pour  huit  cabris  achetés,  la  veille  dePasques,  pour  fes- 
toyer plusieurs  gens  de  bien  qui  ont  accousturaé  venir 
en  pèlerinage  séans  les  festes  de  Pasques,  trente-six  sols. 
—  Recette  des  oblations  faites  par  les  pèlerins  qui  vinrent 
le  jour  de  saint  Marc  à  la  chapelle  a  Armentières,  et  le 


(1)  Parlant  du  passage  où  il  est  dit  que  les  peintures  du  grand 
autel  de  Téglise  furent  faites  par  Jehan  Cousin,  M.  Didot  ajoute  : 
«  Ces  peintures  ou  plutôt  ces  verreries  ont  disparu.  »  Il  nous 
semble  que  M.  Didot  est  dans  Terreur,  car  en  examinant  le  pas- 
sage tout  entier,  on  se  convainc  aisément  que  ces  peintures 
étaient  le  tableau  qui  ornait  le  maître  autel.  M.  Lôbet  se  rap- 
proche davantage  de  la  vérité,  dans  son  Etude  sur  Jean  Cousin^ 
page  S8.  Voici  notre  humble  avis  sur  cette  question.  Le  tableau 
de  Jean  Cousin  fut  détruit  par  les  Huguenots,  car  d'après  le  chro- 
niqueur de  Tabbaye,  «  l'église  fut  volée  et  pillée  par  eux  en  1562 
et  1571,  et  les  «  images  »  brisées.  »  Ce  tableau  fut  remplacé,  en 
1741,  par  un  autre,  de  Restout,  représentant  TAssomption  de  la 
Sainte- Vierge,  et  il  faut  sans  doute  attribuer  à  la  même  époque 
les  boiseries  du  banc  d'œuvre  de  Courgenay,  qui,  d'après  M.  Lo- 
bet,  sont  du  xviii*  siècle.  La  grande  toile  qui  ornait  il  y  a  quel- 
ques années  le  maître-autel  de  Courgenay,  et  qui  représente  un 
Christ  en  pied,  se  trouvait  dans  l'église  de  Vauluisant  avant  la 
Révolution  et  fut  raccordée  dans  la  boiserie  en  question,  lors- 
qu'on la  plaça  dans  l'église  de  Courgenay,  à  la  place  du  tableau 
de  Restout,  qui  fut  dirigé  sur  Sens  ou  sur  Auxerre.  Il  existe 
dans  la  chapelle  de  la  sainte  Vierge  de  la  cathédrale  de  Sens  et 
à  la  chapelle  de  la  Persévérance  à  Auxerre,  une  Assomption  si- 
gnée de  Restout.  11  nous  a  été  impossible  de  constater  si  l'une 
des  deux  venait  de  Vauluisant.  Quant  au  retable  de  la  chapelle  de 
la  Vierge  à  Courgenay,  dont  M.  Lobet  parle  au  même  endroit,  il 
est  probable  qu'il  fait  partie  de  ceux  que  l'abbé  Anthoine  éleva 
dans  toutes  les  chapelles  de  l'église  de  Vauluisant. 

(2)  H,  688. 


68 

jour  de  saint  Laurent  à  celle  de  Cérilly,  trente-quatre 
sols.  —  Baillé  à  un  compagnon  barbier  de  Villeneuve, 
pour  avoir  servy  séans  ung  an  à  faire  les  barbes  et  les 
corones  des  religieux  de  céans,  cent  livres.  —  A  notre 
escolliér  de  Paris,  frère  Philippe,  pour  sa  pension  et  les 
frais  qu'il  a  convenu  fornir  en  passant  ses  degrés  de 
bachelerye  et  pour  le  droit  de  ses  régents  et  maistres, 
quatre-vingt-dix  livres.  » 

Cependant,  ses  soins  ne  se  bornaient  pas  à  Tintérieur, 
ils  se  répandaient  au  dehors  avec  non  naoins  d'activité. 
La  plupart  des  fermes  bâties  ou  relevées  par  ses  ordres 
et  à  ses  frais  témoignent  de  son  zèle  ;  aussitôt  qu'elles 
étaient  remises  en  état,  il  les  donnait  à  baux  emphytéo- 
tiques ou  à  ferme.  Denis  Courtois  prend  aussi  à  bail  (1[>24) 
la  tuilerie  de  Laillv,  moyennant  sept  milliers  de  bonnes 
tuiles  de  Téchantillon  de  celles  de  I  édise  de  Vauluisant. 

On  retrouve  partout  la  marque  du  génie  de  Tabbé 
Anthoine  qui»  dépensant  des  sommes  énormes  dans  ses 
nombreux  travaux,  savait  taire  rendre  à  chaque  chose  le 
plus  grand  profit  possible.  Il  eut  plusieurs  transactions 
avec  un  aïeul  du  célèbre  cardinal  de  Bérulle,  noble 
Jacques  de  Bérulle,  verrier  et  maître  de  la  verrerie  du 
Vieux-Verger. 

Outre  l'abbaye  de  Vauluisant,  le  village  de  Courgenay 
fut  le  théâtre  où  se  déploya  surtout  l'activité  de  i  abbé 
Anthoine.  La  seigneurie,  acquise  à  différentes  reprises 
par  les  religieux,  leur  appartenait  tout  entière.  L'abbé 
voulut  ériger  ce  bourg  en  ville.  Il  avait  obtenu  à  cet  effet 
des  lettres  patentes  de  François  P"*  ;  mais  le  seul  titre  de 
ville  ne  suffisait  pas  pour  donner  à  cetendroit  une  grande 
importance,  il  lui  fallait  une  enceinte  :  Anthoine  Pierre 
le  sentit.  Il  s'adresse  à  «  Jehan  Cousin,  peintre  en  la  ville 
de  Sens,  »  et  lui  demande  de  faire  le  plan  et  le  devis  de 
la  construction  de  l'enceinte.  Bientôt  des  murs  s'élèvent, 
des  fossés  profonds  les  environnent,  toutes  les  rues  s'ali- 
gnent, en  un  mot  Courgenay  n'est  plus  reconnaissable. 
La  dépense  qu'il  fît  à  cette  occasion  est  incroyable  (1).  Il 
acheta  le  terrain  et  toutes  les  maisons  qui  nuisaient  à 
Texécution  de  son  plan. 

(1)  Tarbé,  Almanach  de  1874. 


69 

Si  l'abbé  Pierre  avait  toujours  en  vue  Tamélioration 
des  biens  de  Tabbaye,  il  ne  montrait  pas  moins  de 
vigueur  lorsqu'on  voulait  porter  atteinte  a  ses  droits.  Il 
défendit,  en  151 6,  les  privilèges  de  son  Ordre  pour  IV^f "op- 
tion de  la  juridiction  de  l'archevêque  de  S^»*s,  Tristan 
de  Sallazar.  Une  sentence  du  15  novembre,  rendue  aux 
Requêtes  du  Palais,  à  Paris  déclara  que  l'abbé  et  les 
religieux  étaient  mainlp'>us  dans  leurs  droits  acquis,  que 
«  Monseigneur  r^rcfievêque  de  Sens,  ses  vicaires,  commis 
ou  officiers  «e  se  peuvent  dire,  nommer  et  porter  leur 
juge  on  possession  et  saisine,  qu'ils  ne  les  peuvent  ni 
«aires  de  par  eux  citer  ni  faire  citer  par-devant  eux  ou 
leurs  commis,  ni  décerner  contre  eux  aucune  citation, 
monition  ou  autres  exploits  de  juridiction  ecclésiastique, 
et  semblablement  ne  peuvent  connaître  leurs  cauvses.  » 

Exempte  de  la  juridiction  de  larchevêque  de  Sens, 
l'abbaye  possédait  également,  au  point  de  vue  civil,  de 
grandes  prérogatives  que  l'abbé  conservait  et  augmentait 
avec  un  soin  jaloux.  Des  lettres  de  garde-gardienne, 
remontant  à  1264,  lui  donnaient  le  droit  d'attirer  les  débi- 
teurs hors  de  la  juridiction  ordinaire,  et  de  les  assigner  à 
Sens  par-devant  le  juge  royal,  qui  était  établi,  par  ces 
lettres,  conservateur  de  leurs  privilèges.  Il  les  fit  confir- 
mer et  étendre  par  le  roi  François  P'. 

Vauluisant  formait  alors  un  bailliage  d'où  ressortis- 
saient  les  prévôtés  de  Courgenay,  du  moulin  de  Pouy,  de 
Dom-l'Évêque,  de  Lailly,  de  Servins,  de  Fournaudin,  des 
Loges,  de  Cérilly,  d'Armentières  et  des  Nozeaux,  sur  la 
paroisse  de  Sognes.  Les  religieux  étaient  seigneurs  hauts, 
moyens  et  bas  justiciers.  Le  tabellion  avait  le  droit  de 
recevoir  tous  les  procès  et  contrats,  et  de  les  marquer  du 
sceau  de  la  prévôté  de  Vauluisant  (1).  Enfin,  toutes  les 
appellations  faites  devant  les  maires  des  seigneuries 
étaient  portées  à  la  prochaine  assise,  qui  avait  lieu  à 
Vauluisant.  On  peut  voir  dans  Y  Annuaire  de  tYonnSy 
année  1876,  page  18,  le  compte-rendu  curieux  donné  par 
M.  Max.  Quantin,  de  la  manière  dont  agit  le  tribunal  de 
la  prévôté  de  Vauluisant,  tou'îhant  la  sépulture  d'un 
homme  de  Courgenay,  Antoine  Paulevé,  qui  s'était  pendu 
à  un  arbre  du  bois  du  Val  de  Patigny. 

(1)  Arch.  de  TYonne,  H,  156  et  715. 


70 

Après  cette  analyse  des  œuvres  de  Tabbé  Anlhoine 
Pierre,  le  lecteur  ne  s'étonnera  pas  d'apprendre  qu'il 
jouit  de  la  faveur  de  François  P%  qui  la  lui  témoigna  en 
«îiintes  circonstances,  et  en  particulier  par  deux  lettres 
royales,  Vnne  du  14  janvier  1517,  l'autre  de  décembre 
1518,  parlesqneU^s  le  Roi  de  France  confirmait  le  monas- 
tère dans  tous  ses  biewi,  privilèges,  franchises  et  exemp- 
tions qu'il  tenait  des  rois,  ses  prédécesseurs. 

François  P**  aimait  le  séjour  de  Vo\xluisant  :  il  s'y  ren- 
dit souvent  avec  une  partie  de  sa  cour.  Ce.  prince  logeait 
à  l'abbatiale,  et  sa  suite  dans  un  grand  bâUment  que 
l'abbé  Pierre  avait  fait  construire  exprès,  et  où  il  »vait 
fait  disposer  à  cet  effet  dix  chambres.  Ce  bâtiment,  qui  a 
conservé  longtemps  le  nom  de  «  la  maison  du  roi,  »  ser- 
vit dans  la  suite  de  grange. 

C'est  pendant  un  séjour  du  roi  à  l'abbaye  que  naquit, 
le  12  octobre  1531,  Philippe  de  Savoie,  duc  de  Nemours 
et  de  Genevois,  prince  rempli  de  courage,  et  qui  rendit  les 
services  les  plus  signalés  aux  rois  François  P%  Henri  II, 
François  II  et  Charles  IX.. Frère  Thonnelier  raconte  ainsi 
le  fait,  qu'il  dit  avoir  trouvé  dans  un  manuscrit  de  la 
bibliothèque  du  couvent.  «  Du  temps  que  le  roi  Fran- 
çois P"*  tenait  sa  cour  en  ceste  maison  de  Vauluysant,  la 
duchesse  de  Nemours  y  estant  avec  plusieurs  autres  prin- 
cesses accoucha  d'un  enfant  masle,  qui  fut  aussitôt  bap- 
tisé en  l'église  de  céans  pour  éviter  le  danger  qu'il  ne  fust 
atteint  de  mort.  Les  parrains  furent  le  duc  de  Nevers  et 
ce  bon  abbé,  et  la  marraine,  la  comtesse  de  Ponthieu.  Ce 
qui  me  fait  croire  que  ledit  abbé  estoit  grandement  res- 
pecté et  honoré  des  princes  et  princesses.  » 

Le  chroniqueur  rapporte  au  même  endroit  (1)  un 
malheur  qui  signala  une  autre  visite  de  François  P'  au 
monastère.  C'était  en  avril  1537  (2)  :  l'église  fut  polluée 
par  l'effusion  du  sang,  et  l'abbé  se  vit  contraint  de  la 
faire  de  nouveau  consacrer.  «  Le  roy  François  P%  rap- 
porle-t-il,  arrivant  en  cette  maison,  on  le  receut  proces- 
sionnellement,  selon  la  coustume  et  les  statuts  de  TOrdre. 
Or,  plusieurs  de  ses  gardes  admirant  les  orgues  qui 

(1)  H,  677. 

(2)  Alm.  hist.  de  V Yonne  1860.     . 


74 

estoient  pour  lors  récemment  faites  et  qui  sonnoient 
mesme  avec  une  grande  harmonie  à  la  réception  du  rôy, 
yceux,  non  contents  d'entendre  cette  harmonie  d*en  bas, 
sur  le  pavé  de  Téglise,  voulurent  monter  au  jubé  desdites 
orgues  et  se  poussant  à  la  foulle  sur  l'escalier,  il  y  en  eust 
un  d'entre  eux  qui  eust  le  costé  percé  du  fer  d'une  lance 
ou  pertuisant,  oui  fut  la  cause  que  Ton  dédia  de  rechef 
ladicte  église  à  la  sollicitation  dudit  abbé  (1).  » 

Les  religieux  de  Vauluisant  commençaient  à  recueillir 
les  fruits  du  zèle  et  de  l'intelligence  de  l'abbé  Pierre, 
lorsqu'il  pltit  au  cardinal  de  Châtillon  de  réunir  cette 
abbaye  aux  bénéfices  qu'il  possédait  déjà.  Il  y  avait 
quelques  années  que  le  concordat  entre  Léon  X  et  Fran- 
çois P'  était  conclu  (18  août  1517).  Un  des  articles  de  ce 
concordat  dépossédait  les  abbayes  du  droit  d'élection,  et 
donnait  au  roi  le  droit  de  nommer  les  titulaires,  au  pape 
celui  de  les  confirmer. 

Le  cardinal  de  Châtillon,  à  l'instigation  du  roi,  proposa 
à  Dora  Pierre  de  lui  résigner  l'abbaye.  Mais  ce  bon  père, 
—  que  trente  années  de  travaux  avaient  attaché  de  plus 
en  plus  à  son  monastère,  —  montrait  à  cela  beaucoup 
de  répugnance.  Le  cardinal  ne  se  rebuta  pas.  Après 
ravoir  nommé  son  grand  vicaire,  il  lui  fit  aonner  par 
rarchevèque  de  Sens  le  prieuré-cure  de  Notre-Dame  de 
Courtoin;  il  lui  oflfrit  de  plus  une  grosse  pension  sur 
Tabbaye  de  Vauluisant,  le  vicariat  perpétuel  et  inamo- 
vible dfe  cette  maison  et  un  évêché  inpariibus. 

Ebloui  par  des  propositions  si  avantageuses,  l'abbé 
donna  sa  démission,  comme  on  l'exigeait,  et  accepta  la 
pension  qui  consistait  en  la  jouissance  du  château,  de  la 
terre,  de  la  seigneurie  et  dépendances  de  Courgenay,  et 
de  toutes  les  fermes  situées  autour  de  Vauluisant,  comme 
Pouy,  Bernières,  Armentières  et  autres.  Clément  YII  lui 
accorda  la  bulle  de  l'évèché  de  Sidon  et  la  supériorité  de 
Vauluisant,  en  153i.  Il  le  dispensa  depuis  d'aller  à  son 
évêché,  et  lui  ordonna  de  faire  sa  résidence  à  Paris,  avec 
défense  expresse  d'exercer  ses  fonctions  ailleurs  que  dans 
ce  diocèse,  et  encore  avec  la  permission  de  l'évêaue  dio- 
césain. Mais  Pierre  ayant  fait  observer  au  pape  la  difii- 

(1)  H,  679. 


72 

culte  de  demeurer  à  Paris,  obtint  un  bref  qui  lui  permit 
d'exercer  ses  fonctions  à  Sens  et  dans  tout  le  diocèse. 

On  pense  qu'il  a  dédié  quelques  églises  des  environs, 
en  particulier  celle  de  Rigny-Ie-Ferron,  son  pays  natal,  et 
celle  de  Cérilly,  à  laquelle  il  fil  cadeau  d'un  bas-relief 
représentant  l'Annonciation,  en  bois  de  noyer,  et  digne, 
paraît-il,  de  Jean  Cousin  ;  puis  de  son  portrait,  où  il  esi 
peint  à  genoux,  avec  sa  crosse,  sa  mitre  et  son  chiffre  (<). 

Dom  Anlhoine  Pierre  vécut  enôore  près  de  quinze  ans 
après  son  abdication.  Enfin,  accablé  dfe  vieillesse  et  d'in-* 
firmités,  il  mourut,  le  15  février  1549,  dans  son  château 
de  Courgenay,  et  fut  inhumé  en  l'église  de  Vauluisant, 
dans  la  chapelle  des  Trépassés,  auprès  de  la  sépulture  de 
ses  père  et  mère. 

En  terminant  ce  chapitre,  donnons  quelques  lignes  à 
un  religieux  qui  fut  lami  de  l'abbé  Anthoine  :  c'est 
André  Richer,  fils  de  Nicolas  Richer,  notaire  et  sergent 
royal  à  Thorigny.  André  avait  deux  frères  :  Jean,  qui  f*il 
président  et  lieutenant  général  au  baillage  de  Sens,  et 
Christophe,  qui  devint  ambassadeur  du  roi  François  !«'. 
André  se  destina  d'abord  à  Tétat  religieux  et  prit  Thabit 
de  moine  à  Yauluisant.  Mais  son  mérite  et  la  haute  situa- 
tion qu'occupaient  ses  deux  frères  le  firent  élever  à  la 
dignité  d'évèque  de  Chalcédoine;  puis,  le  cardinal  de 
Bourbon,  archevêque  de  Sens,  à  qui  les  afiaires  de  l'État 
prenaient  une  grande  partie  de  son  temps,  connaissant 
son  zèle,  le  nomma  son  coadjuteur,  et  lui  donna  le  titre 
de  vicaire  général  pour  le  remplacer  dans  Paccomplisse- 
ment  de  sa  charge  pastorale.  Parvenu  à  une  si  haute 
situation,  André  Richer  n'oublia  pas  Yauluisant  fil  y  fit 
construire  un  logis,  et  il  aimait  à  y  venir  se  recueillir 
dans  la  solitude.  Sa  mort  arriva  le  14  janvier  1555.  Sa 
maison  de  Yauluisant  porta  longtemps  le  nom  de  «  logis 
de  Chalcédoine,  »  à  cause  de  son  titre  d'évèque  de  Chal- 
cédoine, et  elle  ne  fut  démolie  que  près  d'un  siècle  après, 
sur  les  ordres  de  l'abbé  Louis  de  Senneton. 


(i)  Ann.  d0  rronne  1814,  p.  29. 


78 


Chapitre  VIII. 

U  Gommende.  ^  Odet  de  Coligny.  —  Dévastations  causées  par  les  guerres 
de  religion.  —  Subventions  payées  au  roi. 

Sous  la  sage  direction  de  Tabbé  Anlhoine,  le  monas- 
tère avait  traversé  des  jours  heureux  et  prospères.  La 
commende  va  v  apporter  un  eerme  de  ruine  et  de  mort 
et  commencer  Tère  de  la  décadence.  II  y  avait  sans  doute 
de  grands  abus  à  corriger  dans  l'ancien  ordre  des  choses. 
Dans  chaque  province,  les  seij^neurs  se  rendaient 
maîtres  au  moins  des  principales  dignités  ;  ils  avaient  en 

Juelque  sorte  des  droits  à  la  nomination,  comme  patrons 
es  ^lises  ou  comme  descendants  des  pieux  foncfateurs. 
J)es  excès  non  moins  grands  vont  se  fjroduirç  :  les  mo- 
nastères et  les  autres  bénéfices  ecclésiastiques  devien- 
dront, pour  la  plupart  le  partage  des  courtisans,  qui  les 
considéreront  comme  de  riches  bénéfices  dont  le  revenu 
servira  à  soutenir  leur  rang  à  la  cour.  Dès  lors,  les  pau- 
vres moines  seront  réduits  à  un  état  plus  que  précaire,  et 
le  prieur  n'ayant  plus  la  haute  main  dans  les  affaires  du 
monastère,  ne  pourra  guère  les  défendre  et  les  diriger. 

Après  avoir,  à  force  d'intrigues,  contraint  presque 
l'abbé  Anthoine  Pierre  à  donner  sa  démission,  Odet  de 
Coligny  obtint  du  roi  l'abbaye,  et  le  pape  Clément  VU  lui 
accorda  des  provisions  en  commende  par  des  bulles 
datées  du  40  avril  1534.  Né  le  15  juillet  1515,à  ChâUllon- 
sur-Loing,  de  Gaspard  de  Coligny,  maréchal  de  France, 
et  de  Louise  de  Montmorency,  sœur  aînée  du  célèbre 
connétable  du  même  nom,  Odet  de  Coligny,  d'abord 
chanoine  de  la  Sainte-Chapelle,  à  Paris,  fut  cardinal  de 
Châtillon  à  dix-huit  ans,  archevêque  de  Toulouse  à  dix- 
neuf,  évêque  de  fieauvais  l'année  suivante,  et  réunit 
encore  à  ces  bénéfices  deux  prieurés  et  treize  abbayes, 
parmi  lesquelles  on  comptait  celles  de  Saint-Pierre-le-Vif, 
Saint-Jean-les-Sens,  Vézelay,  FontaineJean  et  Ferrières. 
Ce  prélat,  dont  la  vie  fut  si  tristement  célèbre,  se  réserva 
l'administration  et  la  jouissance  des  biens  de  l'abbaye,  et 
ne  fournit  aux  religieux  qu'une  pension  qui  n'était  pas 
toiyours  suffisante.  Il  ne  se  contenta  pas  de  s'attribuer 


74 

les  revenus  des  terres  qui  étaient  consacrés  à  l'embellisse- 
ment du  monastère,  au  soulagement  des  pauvres  et  des 
voyageurs  oui  venaient  demander  rhospitalité,  il  dilapida 
encore  les  oois  en  faisant  dégrader  et  couper  tous  ceux 
qui  étaient  de  haute  futaie. 

Anthoine  Pierre,  qui  restait  à  Courgenay  et  conservait 
le  titre  de  «  vicaire  perpétuel  et  irrévocable  de  l'abbaye 
de  Vauluisant  »,  fit  sentir  jusque  dans  ses  dernières 
années  son  heureuse  influence  et  son  zélé  pour  Texlea- 
sion  qu*il  s'efforça  de  donner  toujours  aux  progrès  de 
l'agriculture  et  de  l'industrie.  Dans  les  baux  de  biens 
faits  vers  1540,  il  est  parlé  d'un  moulin  à  blé  situé  à 
Molinons,  sur  la  chaussée  du  grand  étang  de  Vauluisant, 
où  se  trouve  «  le  moulin  du  papier  de  Faroul  ».  —  Mille 
arpents  de  terres  sont  donnés  à  rente  à  Lunoix  et  à 
Coursier  sur  le  territoire  de  Courgenay,  et  l'une  des 
conditions  est  de  faire  bâtir  des  maisons  sur  ces  terres. 
—  Il  est  donné  à  bail,  à  Lailly,  une  fontaine  et  plusieurs 
sources  alentour,  «  sur  lesquelles  on  pourroit  faire  un 
sault  de  molin  ;  et  une  petite  pièce  de  terre  et  pré  qui 
pourroient  servir  à  faire  les  édifices  qui  conviennent 
audit  moulin.  » 

Cependant,  de  nouveaux  malheurs  étaient  sur  le  point 
d*éclater  sur  le  monastère.  Le  parti  protestant  français, 
connu  sous  le  nom  de  Huguenots,  grandissait  en  impor- 
tance et  en  audace  et  commençait  à  devenir  un  péril 
pour  le  pouvoir  civil  et  pour  l'autorité  ecclésiastique.  Les 
excès  commis  par  les  protestants  d'Allemagne  pouvaient 
faire  tout  craindre  d'eux  en  France.  Bientôt  la  guerre 
civile  éclata,  signalée  des  deux  côtés  par  d'horribles  re- 
présailles. Sans  entrer  dans  le  détail,  nous  dirons  que  le 
Sénonais  fut  une  des  contrées  où  les  agitations  qu'elle 
souleva,  éclata  avec  le  plus  de  violence.  Plusieurs  chefs 
calvinistes  y  possédaient  de  grandes  propriétés,  et  parmi 
eux  se  trouvait  l'abbé  même  de  Vauluisant,  le  cardinal  de 
Châtillon,  qui  avait  été  entraîné  par  son  frère  d'Andelot 
dans  le  calvinisme. 

Vauluisant  ressentit  le  contre-coup  fatal  de  ces  guerres 
et  fut  dévasté  une  première  fois  le  13  octobre  1562  par 
les  Huguenots,  «  L'église,  dit  le  chroniqueur,  fut  volée  et 
pillée  des  Huguenots,  qui  prirent  tous  les  ornements, 


75 

vases  sacrés,  argenterie  et  autres  joyaux  d'icelle,  rom- 
pirent même  les  tuyaux  des  petites  orgues  et  de  la  plupart 
des  grandes,  brûlèrent  le  chef  de  saint  Théodore,  qui 
estoit  Vun  des  beaux  de  ceux  d'icelle  église,  et  empor- 
tèrent la  châsse  d'argent  dans  laquelle  il  estoit,  emme- 
nèrent par  force  de  violence  deux  religieux,  Tun  desquels 
Ton  a  jamais  revu,  outragèrent  grandement  les  autres, 
brisèrent  de  leurs  mains  polluées  les  images,  et  plusieurs 
autres  sacrilèges,  cruautés  et  inhumanités  que  ces  bar- 
bares commirent.  I/on  dit  même  que  la  maison  fut  alors 
livrée  d'interdict,  à  cause  du  cardmal  de  Châtillon  qui 
était  alors  infecté  de  la  même  hérésie  en  laquelle  quel- 
ques-uns assurent  qu'il  mourut  (1)  ».  En  une  journée  se 
trouva  ainsi  presque  anéantie  Toeuvre  de  l'abbé  Pierre  ! 

Tarbé,  dans  son  Histoire  de  Sens,  ajoute  que  les  Hugue- 
nots ne  s'abstinrent  d'incendier  le  monastère  que  parce 
3ue  le  cardinal  de  Châtillon  en  était  abbé.  Cet  annaliste, 
ont  nous  avons  été  obligé  de  relever  plus  d'une  erreur, 
dit  ailleurs,  dans  sa  Liste  chronologitjue  des  abbés  de 
Vauluîsant,  que  le  cardinal  s'était  démis  de  son  abbaye 
en  1553,  et  que  les  bulles  de  son  successeur  datent  du 
13  septembre  de  celte  même  année. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  cette  contradiction,  au  lieu  de 
se  repentir,  après  s'être  vu  privé  par  le  pape  de  la  di- 
gnité cardinalice  et  avoir  été  excommunié,  Odet  de  Coli- 
gny  s'enfonça  de  plus  en  plus  dans  la  révolte.  11  se  fit 
appeler  simplement  le  comle  de  Beauvais,  puis  il  reprit 
l'habit  de  cardinal  et  se  maria  en  soutane  rouge. 
Condamné  au  Concile  de  Trente,  il  ne  fut  pas  plus  fidèle 
à  son  Souverain  qu'à  sa  religion  :  il  prit  les  armes  contre 
lui  et  fut  décrété  de  prise  de  corps.  S'étant  réfugié  en 

(i)  Le  chroniqueur  termfne  ainsi  son  récit  :  «  Son  frère  l'admi- 
rai estoit  le  fléau  des  ecclésiastiques,  les  affligeant  et  cruciant  de 
toutes  parts  ;  mais,  comme  il  arrive  souvent  que  le  père,  après 
avoir  fouetté  son  enfant,  se  despite  contre  la  verge  et  la  jette 
dans  le  feu,  ainsi  ce  grand  Dieu  vengeur,  après  avoir  châtié  les 
ecclésiastiques,  ses  vrais  enfants,  par  les  mains  de  cet  admirai, 
se  despita  à  la  fin  contre  luy,  et  permit  qu^il  tombast  entre  les 
mains  vengeresses  des  catholiques,  qui  commencèrent  en  sa 
maison  et  de  sa  propre  personne  Tinteruction  (sic)  des  religion- 
naires  le  jour  de  la  Saint-Barthélémy,  à  Paris,  l'an  mil  cinq  cent 
soixante-douze.  » 


76 

Angleterre,  il  fit  une  fin  digne  de  sa  vie  et  raourut  en 
1571  y  empoisonné  par  un  de  ses  domestiques. 

On  conçoit  facilement  combien  il  était  désastreux  pour 
le  monastère  d'avoir  comme  abbé  un  tel  homme,  et  il  ne 
faut  pas  s'étonner  que  ses  exemples  pernicieux,  se  joi- 
gnant aux  autres  causes  de  ruine,  aient  amené  le  relâche- 
ment au  milieu  des  religieux. 

Mais  de  nouveaux  malheurs  étaient  imminents.  £n 
1571,  pendant  que  l'armée  royale  se  retire  dans  la  Brie, 
la  garnison  protestante  de  Vézelay  bat  la  campagne  jus- 

3u  aux  environs  de  Sens  ;  le  6  juillet,  elle  surprend,  pen- 
antla  nuit,  Villeneuve-rArchevêque  et  s'en  empare  (<). 
Yauluisant  n'était  qu'à  une  faiible  distance.  D'après 
Tarbé,  ils  vinrent  le  piller  de  nouveau  et  le  détruisirent 

Sresque  entièrement.  Ce  n'était  pourtant  point  encore  la 
n  des  épreuves.  Quatre  ans  après,  la  paix  venait  d  être 
signée  enfin  à  Eligny,  prés  de  Sens,  entre  les  deux 
partis.  Les  reîtres  d'Allemagne  furent  congédiés.  Vers  le 
milieu  du  mois  de  mai  1576,  ils  arrivèrent  à  Courgenay. 
Un  corps  de  prolestants  qui  occupait  le  village,  forcé, 

f)our  leur  faire  place,  de  l'abandonner,  y  mit  par  dépit 
e  feu  qui  consuma  le  pays  tout  entier.  «  C'était  pitié,  dit 
un  des  témoins  de  ce  triste  spectacle,  d'ouvr  la  clameur 
du  povre  peuple,  qui  entre  autres  choses  disait  :  Hélas  I 
voici  une  povre  paix,  laquelle,  en  commençant,  nous  fait 
avoir  de  si  vilains  fruits  [i).  »  Dépilés,  les  retires  se  répan- 
dirent dans  les  environs  et  y  restèrent  plusieurs  jours. 
Pour  se  faire  une  idée  de  leur  briganilage,  il  sutfit  de 
parcourir  un  bail  à  cens  et  à  rente  que.  Tannée  suivante 
(1577),  l'abbaye  fit  des  deux  moulins  de  Gravelant  et  de 
Taupinières,  «  lesdits  moulins  ruinés  et  démolis  par  les 
armées  des  reîtres  qui  ont  passé  et  repassé  es  environs  de 
la  ville  de  Courgenay,  près  de  laquelle  lesdits  moulins 
sont  situés,  et  autres  étrangers  et  gens  de  guerre,  et  par 
plusieurs  foys  logé  en  iceulx  qu'ils  ont  en  partie  bruslés, 
rompus,  desmolis  et  rendus  inutiles.  » 

C'était  la  quatrième  fois,  d'après  M.  Challe,  que  des 
armées  étrangères,  appelées  par  chacun  des  deux  partis 

(i)  Ghalle.  Eist  du  Protestantisme  et  de  la  Ligue. 
(S)  Ghalle.  Ibid. 


77 

qui  déchiraient  le  sein  de  la  France^  y  laissaient  tant  de 
ruines  et  de  douleurs.  Et  ce  ce  devait  pas  être  malheu* 
reusement  la  dernière  I 

Le  successeur  d'Odet  de  Coligny  à  labbaye  fut  An- 
toine III,  Sanguin,  dit  le  cardinal  âe  Meudon.  Ce  prélat, 
fils  d  un  maître  des  eaux  et  forêts  de  Tlle  de  France, 
Champagne  et  Brie,  après  avoir  été  maître  de  la  Chapelle 
du  roi,  évêque  d'Arras,  archevêque  de  Toulouse,  cardinal, 
puis  grand  aumônier  de  France,  passa  en  Italie  et  se 
trouva,  en  1550,  à  I  élection  du  pape  Jules  III.  De  retour 
en  France,  il  reçut  (1553)  les  bulles  qui  le  nommaient 
abbé  de  Yauluisant. 

Il  ne  nous  est  parvenu  de  lui  qu*un  acte  ayant  rapport 
au  monastère,  et  qui  témoigne  de  ses  relations  amicales 
avec  la  famille  de  Bérulle.  C^est  un  acte  «  par  lequel  il 
appert  que,  pour  la  commune  amitié  que  portait  mon- 
seigneur le  cardinal  au  sieur  Gallas  de  Bérulle  et  pour 
les  services  qu'il  lui  avait  rendus,  il  accorde  permission 
de  bastir,  construire  et  édifier  à  Cérilly  un  colombier  à 
pied,  de  telle  manière  que  bon  lui  semblerait  audit  sieur 
Bérulle,  et  de  faire  une  bonde  et  un  vivier  qu'il  pourrait 
faire  construire  audit  Cérilly.  » 

Le  cardinal  de  Meudon  mourut  à  Paris  en  15S9  et  son 
successeur  fut  Nicolas  Pellevé,  archevêque  de  Sens, 
nommé  par  le  roi,  le  26  novembre.  Les  archives  de  Yau- 
luisant nous  fournissent  une  nouvelle  preuve  du  zèle 
avec  lequel  il  soutint,  en  France  et  à  Bome,  les  intérêts 
de  la  Ligue  à  laquelle  il  croyait  attachés  le  salut  de  la 
religion  et  celui  de  la  monarchie.  Ce  sont  les  contri- 
butions gu'il  leva  sur  l'abbaye  pour  payer  les  subven- 
tions qu'il  fournissait  au  roi  ;  parmi  les  aliénations  qu'il 
fit  se  trouva  celle  de  la  ferme  de  la  Perte,  en  1571  (l). 

Les  affaires  générales  de  Téglise  gallicane  ayant  appelé 
à  Rome  Nicolas  Pellevé,  il  se  démit  (1572)  de  Tabbaye 
qui  passa  à  Simon  III  le  Chasfre.  Ce  Simon  n'était  qu'un 
prête-nom,  un  fantôme  d'abbé,  abbas  larvatus,  comme 

(1)  Les  terres  de  cette  ferme  étaient  primitivement  une  forêt 
que  l'abbaye  avait  achetée  en  1224,  défrichée  au  xv«  siècle,  cul- 
tivée Jasqu*en  1540  et  donnée  ensuite  à  bail.  Elle  ne  devait  rentrer 
dans  le  domaine  de  Yauluisant  qu'après  1680. 


.  ..-iïSïl 


78 

*  disent  les  auteurs  du  Gallia  christiana.  N.  D'Amville  jouit 
des  revenus  de  Tabbaye  jusqu'en  1588,  époque  à  laquelle 
Charles  de  Senneton,  bailli  et  capitaine  de  Sens,  obtint 
d'en  être  nommé  abbé.  Il  n'avait  alors  que  seize  ans  et 
n'était  pas  engagé  dans  les  ordres. 

Sous  ces  deux  abbés,  les  aliénations  continuèrent  pour 
payer  les  taxes  des  subventions  accordées  au  roi.  En 
4575  a  lieu  la  vente  des  moulins  de  Molinons,  Fun  à  blé 
et  l'autre  à  drap.  Apiès  d'autres  aliénations,  1  abbé  est 
contraint,  en  1593,  pour  payer  ces  taxes  ecclésiastiques, 
de  vendre  les  terres  de  Fournaudin  et  des  Loges. 

Chapitre  IX. 

Décadence  de  l'abbaye.  —  Introduction  de  la  Réforme.  —  Travaux  intellec- 
tuels des  moines.  —  Relèvement  du  monastère. — Différentes  transactions 
entre  les  abbés  et  les  religieux. 

Le  monastère  qui  avait  eu  Tabbé  Anthoine  Pierre  pour 
réparer  les  ruines  produites  par  la  guerre  de  Cent  Ans, 
ne  devait  trouver,  après  les  désastres  des  guerres  de  reli- 
gion, que  froideur  et  indifférence  de  la  part  des  abbés 
commendataires.  L'abbaye  n'était  plus  qu'une  ombre 
d'elle-même  et  les  religieux,  réduits  au  nombre  de  dix, 
après  avoir  été  vingt-six  sous  l'abbé  Pierre,  vivaient 
pauvrement,  se  trouvant  à  la  merci  de  Tabbé  qui  pour- 
voyait à  peine  à  leurs  besoins  et  à  ceux  du  monastère. 

En  1589,  les  religieux  furent  contraints  de  vendre  une 
cloche  pour  plaider  contre  l'abbé.  Ils  eurent  plus  tard,  en 
1598,  une  transaction  avec  messire  Charles  de  Senneton, 
afin  de  faire  cesser  leur  situation  si  misérable.  Il  fut 
convenu  «  pour  que  le  service  divin  ne  fût  pas  inter- 
rompu, que  le  prieur  et  les  religieux  resteraient  au  nombre 
de  dix,  y  compris  le  novice  ».  Pour  leur  entretien,  leur 
nourriture,  leur  habillement,  le  luminaire  et  l'entretien 
de  l'église  et  les  autres  dépenses  nécessaires  à  la  maison, 
Tabbé  s'engagea  à  leur  fournir  annuellement  trois  muids 
de  froment,  deux  muids  quatre  setiers  de  méteil,  mesure 
de  Vauluisant  (1),  «  bon  grain  loyal  et  marchand  »,  à 

(1)  La  mesure  de  Vauluisant,  reçue  dans  iesî,*justices  supé- 
rieures, était  inférieure  d'une  pinte  à  celle  de  Sens. 


79 

raison  de  quatre-vingt-seize  bichets  par  muid,  rendu  et 
conduit  dans  leurs  greniers  à  l'abbaye,  et  la  somme  de 
cinq  cent  trente-cinq  écus  d*or.  Cette  convention  assurait 
aux  religieux  des  ressources,  mais  elles  étaient  insuffi- 
santes. 

Cependant,  Charles  de  Senneton,  qui  avait  été  pourvu 
de  l'abbaye  sans  être  dans  les  ordres,  offrait  le  spectacle 
étrange  d  un  homme  dérobe  portant  la  crosse  et  la  mitre. 
Comme  on  le  pressait  de  se  faire  prêtre,  il  céda  l'abbaye, 
en  1623,  à  son  frère,  Louis  de  Senneton,  qui  s  en  démit 
lui-même  en  faveur  de  son  neveu,  Louis  II  de  Senneton. 
C'est  de  son  temps  que  vécut  frère  François  Thonnelier, 
celui  qui,  en  l'année  1628,  transcrivit  la  Chronique  dont 
nous  avons  parlé  en  plusieurs  endroits;  il  finit  par  lui  la 
liste  des  abbès.  c  Le  trente-deuxième  qui  règne  à  présent 
s  appelle  M,  Lonys  de  Senneton,  frère  utérm  du  prési- 
dent :  Dieu  veuille  le  combler  de  ses  saintes  bénédictions 
et  l'inspirer  à  la  restauration  de  cette  pauvre  maison  qui 
s'en  va  en  ruines  ». 

Ce  cri  de  détresse  nous  révèle  l'étal  de  décadence  dans 
lequel  était  tombée  Tabbaye.  Deux  ans  auparavant,  les 
religieux  avaient  eu  une  nouvelle  transaction  avec  Louis 
de  Senneton,  afin  d'augmenter  leurs  ressources.  Ils 
avaient  obtenu,  comme  devant  faire  partie  de  la  mense 
conventuelle,  la  somme  de  dix-huit  cents  livres  tournois 
à  prendre,  chaque  année,  sur  le  revenu  de  la  terre  et 
seigneurie  de  Bernières,  trois  muids  de  froment  dus  par 
des  particuliers  ;  et  pour  payer  les  anniversaires  célébrés 
à  l'abbaye,  il  leur  était  cédé  la  ferme  et  métairie  de  Vau- 
luisant  avec  les  prés  situés  alentour  des  murailles. 

Au  reste,  à  Vauluisant  comme  partout  ailleurs,  Tesprit 
religieux  s'était  considérablement  affaibli  et  un  besoin  de 
réforme  se  faisait  sentir.  Pendant  un  siècle  et  demi,  la 
règle  de  Citeaux  avait  été  strictement  observée,  mais  les 
richesses  amassées  venant  se  joindre  à  la  faiblesse 
humaine  avaient  amené  le  relâchement.  Puis,  les  guerres 
étrangères  et  civiles,  avec  leurs  dévastations  et  leurs 
ruines,  en  forçant  les  religieux  à  quitter  le  monastère, 
leur  avait  rendu  impossible  l'observance  de  la  règle  pen- 
dant de  longues  années.  En  rentrant  dans  le  monastère, 
ils  y  avaient  rapporté  l'esprit  du  siècle.  Malgré  les  efforts 


80 

de  Clément  VII,  de  Benoît  XII  et  d'autres  papes,  le  re-^ 
lâchement  avait  augmenté,  et  lusage  de  la  viande,  permis 
vers  la  fin  du  xv®  siècle,  avait  achevé  d'introduire  la 
corruption,  et,  un  peu  plus  tard,  Innocent  VIII  en 
gémissait  dans  les  termes  les  plus  amers  (1). 

Le  cardinal  de  La  Rochefoucauld,  général  de  l'Ordre, 
fit  d'abord  disparaître  les  abus,  et  les  Pères  de  la  réforme 
se  rassemblèrent  pour  la  première  fois  en  1624,  dans 
labbaye  de  Vaulx-Cernay,  diocèse  de  Paris.  Malgré  de 
vives  résistances,  le  mouvement  de  réforme  fit  de  grands 

f)rogrès  dans  l'Ordre.  On  commençait  à  comprendre  que 
es  monastères  ne  pouvaient  recouvrer  la  vie  et  leur 
ancienne  splendeur  qu'en  revenant  à  l'étroite  obser- 
vance de  la  règle. 

Pour  donner  encore  plus  d'impulsion  à  ce  mouvement, 
le  cardinal  de  La  Rochefoucaulcl,  encouragé  par  le  bref 
de  réformation  envoyé  par  le  pape  Grégoire  XV,  publia, 
en  1634,  une  ordonnance  pour  le  rétablissement  ae  l'ob- 
servance régulière  dans  l'Ordre  de  Cîteaux.  [1  mourut 
Tannée  suivante,  et  ce  fut  son  successeur,  le  cardinal  de 
Richelieu,  qui  introduisit  la  réforme  à  Vauluisant,  le 
8  décembre  1636.  N.  d'Aroden,  abbé  régulier  de  Fonl- 
guillem,  fut  chargé  de  cette  mission.  Les  religieux  qui  se 
trouvaient  à  Vauluisant  cédèrent  la  place  aux  réformés 
et  se  retirèrent  dans  Tabbaye  de  Cercenceaux,  oii  ils 
achevèrent  de  tomber  en  décadence,  puisqu'on  1717  ils 
étaient  réduits  au  nombre  de  deux  (2). 

Un  des  premiers  soucis  des  religieux  fut  de  modifier  la 
situation  précaire  qui  les  mettait  à  la  merci  de  Tabbé. 
C'était  à  ce  dernier  Qu'appartenaient  alors  l'administra- 
tion et  la  jouissance  des  biens,  et  il  donnait  une  pension 
insuffisante  aux  religieux.  Ceux-ci  demandèrent,  en 
1638,  le  partage  des  biens,  et  dans  ce  but  firent  assigner 
l'abbé.  Louis  de  Senneton,  voyant  qu'il  ne  pouvait  s'op- 
poser à  une  demande  si  équitable,  convint  avec  les  reli- 
gieux de  confier  à  des  arbitres  le  jugement  de  leur  diffé- 
rend, ce  qui  fut  accepté.  Ils  firent  trois  lots  des  biens  de 

(1)  Sist  de  la  réforme  de  VOrdre  de  CiteatMS^  par  D.  Armiiad 
Gervaise.  (Bibliothèque  d'Auxerre). 

(2)  Edmond  Martène,  Histoire  littéraire* 


81 

Tabbaye.  Les  religieux  choisirent  le  premier,  et  s'enga- 
gèrent 5  payer  le  gros  dû  au  curé  ae  Lailly;  les  deux 
autres  lots  furent  atlribués  à  l'abbé,  qui  prit  à  sa  charge 
l'entretien  des  lieux  réguliers  du  monastère,  et  promit  de 
solder  aux  autres  curés  dépendant  du  monastère  leur 
gros  et  la  portion  congrue.  Un  arrêt  de  la  cour  du  parle- 
ment de  Paris  (1639),  confirma  cet  accord  {]).  Mais  Fabbé 
de  Senneton  n'ayant  point  remis  en  bon  état  tous  les 
bâtiments  du  monastère,  ainsi  qu'il  s'y  était  engagé,  les 
religieux  voulurent  le  contraindre  à  faire  ces  réparations  : 
ce  fut  peine  inutile.  Une  transaction  termina  ce  différend 
et,  le  6  août  1643,  ils  s'engagèrent  eux-mêmes  à  prendre  à 
leurs  dépens  les  frais  de  réparation  de  l'église,  du  cloître 
et  des  autres  constructions,  pendant  que  l'abbé,  comme 
compensation,  leur  abandonnait  la  ferme  de  Beauvais  et 
ses  dépendances. 

Celte  même  année,  poursuivant  leur  œuvre  de  restau- 
ration, ils  obtinrent  du  roi  Louis  XIII  des  lettres-patentes 
leur  permettant  de  racheter  les  biens  aliénés  dans  le 
siècle  précédent  pour  payer  les  subventions  accordées  au 
roi,  et  d  assigner,  à  cet  effet,  au  grand  Conseil  les  déten- 
teurs de  ces  biens. 

L'année  suivante,  Louis  II  de  Senneton  échangea  avec 
monseigneur  de  Bellegarde,  de  Sens,  l'abbaye  de  Vau- 
luisant  contre  la  dômerie  d  Aubrac,  en  Auv<5rgne.  Ce 
prélat,  d'abord  religieux,  puis  abbé  de  Saint-Germain 
a  Auxerre  et  d'autres  ri<  hes  abbayes,  ne  posséda  Vaului- 
sant  que  seize  mois.  Pendant  ce  court  espace  de  temps, 
il  eut  une. transaction  ave<'  les  re  igieux.  Ceux-ci  se  plai- 
gnaient que  la  ferme  de  l'abbaye  n  était  pa3  d  un  revenu 
suffisant  pour  subvenir  aux  réparations  de  l'église,  aux 
frais  d  aumône  et  d  hospitalité,  à  rornemenlation,  au 
t  luminaire  et  aux  autres  dépenses  de  léglise.  Il  leur 
abandonna,  pour  couvrir  ces  frais,  les  biens  aliénés  ou 
•       usurpés,  et  ceux  qui  étaient  baillés  à  vie. 

A  la  mort  de  monseigneur  de  Bellegarde,  Tabbaye  fut 
donnée  au  cardinal  Renaud  d'Est.  Ce  haut  personnage, 
né  en  1618,  de  Alphonse,  duc  de  Modène  et  de  Reggio,  et 
d  Isabelle,  iille  de  Charles-Emmanuel  de  Savoie,  avait  été 

(1)  Arch.  de  l'Yonne,  H,  680. 
I  1887  VI 


82 

promu  au  cardinalat  en  1641 .  Successivement  évêque  de 
Montpellier,  chargé  des  affaires  de  France  auprès  du 
Saint-Siège  et  abbé  de  Cluny,  il  mourut  évêque  de  Pales- 
trine,  le  30  septembre  1672.  Pendant  les  vingt-six  années 
qu  il  posséda  Vauluisant,  Tabbaye  continua  à  se  relever. 
Elle  fit  le  rachat  de  la  ferme  de  la  Singerie,  de  la  terre 
des  Loges  et  du  moulin  de  Lailly,  aliénés  au  siècle  précé- 
dent. Le  grand  roi  donna  aux  religieux  différentes  mar- 
ques d'intérêt  et  de  bienveillance  :  par  plusieurs  lettres 
il  leur  permit  de  poursuivre  leurs  débiteurs.  En  1650,  il 
prit  l  abbaye  sous  sa  «  protection  et  sauvegarde  spéciale,  » 
défendil  à  ses  lieutenants  généraux  et  aux  autres  chefs  de 
son  armée  de  faire  loger  ou  laisser  loger  des  hommes  de 
Çuerre  dans  ses  dépendances  et  de  n'y  rien  prendre  ;  et 
il  permit  aux  religieux  de  foire  meUre  aux  endroits  les 
plus  apparents  de  leurs  propriétés,  ses  armoiries,  panon- 
ceaux et  bâtons  royaux.  Plus  tard,  en  1672,  un  arrêt  du 
Conseil  privé  du  roi,  daté  de  Saint-Germain-en-Laye, 
maintint  le  prieur  et  les  religieux  dans  le  droit  de  corn- 
mittmuSy  se  basant  sur  ce  motif  que  l'abbaye  était  «  de 
fondation  royale,  »  et  ordonna  qu  ils  jouiraient  de  ce 
droit  à  la  petite  chancellerie  de  Paris.  On  voit  par  là  que 
la  faveur  dont  le  cardinal  d  Est  jouissait  à  la  cour  était 
profitable  au  monastère. 

Une  sentence  de  juin  1651  permit  aux  religieux 
d'aihever  un  moulin  qu'ils  faisaient  construire  dans  la 
basse-cour,  à  condition  qu'ils  ne  pourraient  y  faire 
moudre  aucun  des  grains  sujets  à  la  banalité  des  mou- 
lins de  Courgenay,  qui  appartenaient  à  l'abbé.  11  leur  fut 
également  permis,  pour  terminer  le  moulin,  de  prendre 
tout  le  bois  nécessaire  dans  la  réserve  de  l'abbaye;  et  il 
fut  convenu,  afin  d  éviter  désormais  tout  désordre  dans 
ces  bois,  que  le  marteau  servant  à  marquer  les  chênes 
serait  déposé  sous  deux  clefs,  dont  l'uae  resterait  entre 
les  mains  d'un  officier  de  Tabbéet  l'autre  entre  celle  des 
religieux.  Deux  ans  après,  le  cardinal  d'Est  abandonna 
aux  religieux  les  bois-taillis  de  la  réserve  pour  l'entretien 
des  bâtiments,  à  condition  qu  en  conscience  ils  n'emploie- 
raient ce  bois  qu'aux  réparations. 

Nous  avons  été  amené  ailleurs  à  parler  du  droit  de 
haute,  moyenne  et  basse  justice,  dont  jouissait  l'abbaye 


83 

sur  ses  terres.  Vers  celte  époque,  la  mairie  de  Lailly 
porta  une  sentence  de  mort.  Déjà  en  1642,  Edmond 
Hiollat,  contumace,  avait  été  condamné  à  être  pendu 
comme  assassin.  Le  21  janvier  1671,  elle  rendit  un 
jugement  établissant  que  Nicolas  Bissonnier,  manouvrier, 
demeurant  à  Lailly,  et  Charlotte  Besson,  sa  femme, 
avaient  commis  en  leur  maison  un  homicide  sur  la  per- 
sonne de  Etienne  Bourget,  dit  la  Vallée,  manouvrier, 
demeurant  aussi  à  Lailly,  et  les  condamnant  a  être 
pendus  et  étranglés  à  une  potence  dressée,  à  cet  effet, 
sur  la  p'ace  publique  du  village  (1). 

Renaud  d'Est  étant  mort  te  20  septembre  1672,  I9  cour 
de  Rome  pourvut  à  1  abbaye  Louis  de  Forbin  de  la 
Marthe,  par  lettres  originales  datées  à  Rome  du  3  dé- 
cembre 1 672  :  il  n'en  prit  possession  que  le  22  février 
suivant. 

Chevalier,  puis  bailli  de  Halte  et  commandeur  de 
rOrdre  de  SainlJean-de-Jérusalem,  il  remplit  sa  carrière 
militaire  d'actions  éclatantes  et  de  services  signalés,  et 
mourut  en  avril  1684,  après  avoir  reçu  sur  son  lit  de 
mort  le  brevet  de  lieutenant-général.  Sous  lui,  l'abbaye 
vit  rentrer  dans  son  domaine  la  ferme  de  la  Charmée  et 
l'église  s'enrichit  de  grandes  orgues,  dont  elle  avait  été 
privée  depuis  le  pillage  des  Huguenots.  On  lit  sur  un 
registre  (2)  la  note  suivante  :  «  Alexandre  Thierry  a  fait 
l'orgue  de  Vauluisant  en  1673  ;  priez  Dieu  pour  lui.  » 

Chapitre  X. 

Suite  des  abbès  commendataires  jusqu'à  la  Réyolution.  —  Vue  &  vol  d'oisean 
de  l'abbaye.  -—  Tableau  de  Restout.  ^  Exil  de  Monseigneur  de  Condorcet 
à  Vauluisant.  ^  Grandes  réparations. 

L'histoire  de  Tabbaye  se  poursuit  sans  être  marquée 
par  de  grands  événements.  Â  Louis  Forbin  de  la  Marthe 
succède,  en  1684^  François-Marie  le  Tellier,  qui  était  tils 
du  marquis  de  Louvois  et  de  Anne  de  Souvré,  marquise 
de  Caurtenvaux.  Il  renonça  à  l'Ordre  de  Malte,  dans 
lequel  il  était  entré,  fut  chancelier  de  l'Ordre  du  Saint- 
Esprit  et  secrétaire  d'Etat. 

(1)  Apch.  de  rYonne,  H,  740. 

(2)  Arch.  de  l'Yonne,  H,  686. 


84 

Ce  personnage  ne  posséda  que  très  peu  de  temps 
Tabbaje,  qu  il  céda  à  son  frère,  Camille  le  Tellier  de 
Louvois,  le  l^""  novembre  de  la  même  année.  Ce  dernier 
était  alors  abbé  de  Bourgueil,  prévôt  et  chanoine  de 
l'église  de  Reims,  membre  de  l'Académie  française  des 
sciences  et  inscriptions.  Dès  son  entrée  en  possession,  il 
eut  avec  les  religieux  un  accord  qui  modifiait  quelque 
peu  les  transactions  passées  avec  les  précédents  abbés,  et 
il  obtint  du  roi  des  lettres-patentes  confirmant  les  privi- 
lèges de  l'abbaye,  avec  attribution  de  justice  au  grand 
conseil.  Les  religieux  obtinrent  la  confirmation  de  leur 
transaction  par  le  supérieur  de  1  Ordre  général  de  Ctteaux 
et  par  \e^  abbés  assemblés  en  Chapitre  général  (1), 

En  1684,  deux  experts  désignés  furent  chargés  de  faire 
la  visite  des  bâtiments  dépendant  de  Tabbaye.  Ils  cons- 
tatèrent le  besoin  d  importantes  réparations,  particuliè- 
rement dans  l'église,  dont  les  voûtes  menaçaient  ruine. 
Cependant,  si  la  prospérité  matérielle  laissait  alors  à 
désirer,  il  n'en  était  pas  de  même  de  la  prospérité  spiri- 
tuelle. Grâce  à  la  réforme,  la  ferveur  des  premiers  jours 
s'était  réveillée,  et  les  exemples  de  sainteté  donnés  par 
les  religieux  produisaient  des  fruits  de  bénédiction.  En 
1691,  deux  frères,  marchands  drapiers  à  Villeneuve- 
l'Arrhevêque,  Nicolas  et  Noël  Morillon,  firent  donation  de 
leurs  personnes  et  de  leurs  biens  à  l'abbaye,  pour  être 
reçus  en  qualité  d'oblals  et  se  consacrer  le  reste  de  leurs 
jours  «  au  service  de  Dieu  et  de  la  sainte  Vierge  Marie, 
mère  de  Dieu,  particulière  avocate,  patronne  et  protec- 
trice dudit  lieu  (2).  » 

L'année  suivante  fut  marquée  par  un  événement  des 
plus  heureux  et  qui  fait  ressortir  le  goût  pour  les  beaux- 
arts  de  l'abbé  Camille  Le  Tellier.  Il  fit  faire  un  dessin  à 
la  plume,  magnillque  de  perspective  et  d'exactitude, 
représentant  une  vue  à  vol  d'oiseau  du  monastère.  Il  se 
trouve  maintenant  à  la  Bibliothèque  nationale,  dans  la 
collection  des  estampes  :  c/est  là  que  nous  l'avons  fait 
photographier,  tel  qu'il  est  reproduit  dans  cet  ouvrage. 

(1)  Cet  acte  était  marqué  du  «  sigillum  abbatis  Cisterciensis,  » 
représentant  une  église  entourée  de  quatre  autres  églises.  H,  680. 

(2)  H,  784. 


I 

I 


85 

II  mesure  70  centimètres  de  long  et  45  de  large.  Les 
armoiries  de  gauche  sont  celles  ne  l'abbaye  :  d  azur  à 
deux  léopards  passés  d'or,  surmontées  d'une  mitre  et 
d'une  crosse,  et  supportées  par  deux  lions  armés  et  lam- 
passés  de  gueules.  Celles  de  droite  appartiennent  à 
rabbé  :  d'azur,  chargé  de  trois  lézards  d  argent  debout  : 
au  chef  de  gueules  chargé  de  trois  étoiles  d'or  ;  couronne 
durale,  crosse  et  mitre  en  essorant.  Supports  :  deux  lions 
armés  et  lampassés  de  gueules. 

Il  faut  attribuer  à  la  même  époque  trois  canons  d'autel 
écrits  sur  vélin,  qui  se  trouvent  actuellement  en  la  pos- 
session de  M.  Duilot,  de  Sens.  On  peut  en  voir  la  des- 
cription dans  la  Revue  des  Deux  Mondes,  «  Impressions 
de  voyage  et  d'art  en  Champagne  et  en  Bourgogne,  »  par 
M.  Montaigut.  En  regardant  cette  jolie  babiole  religieuse, 
dit-il,  je  me  suis  involontairement  rappelé  ces  vers  d  une 
pièce  de  Musset  : 

Celui  qui  fit,  je  le  présume, 

Ce  médaillon, 
Avait  un  gentil  brin  de  plume 

A  son  crayon  ;  n 

Et  il  ajoute  :  «  Celui  qui  combina  la  composition  de 
celle  jolie  vignette  avait  certainement  au  service  de  son 
crayon  une  âme  délicate,  fécondée  par  les  rêveries  de  la 
solitude,  raffinée  avec  innocence  par  les  subtilités  amou- 
reuses d'une  foi  naïve  qui,  comme  toutes  les  passions 
pures  et  sans  défiance,  ne  s'interrogeait  sur  elle-même 
que  pour  trouver  de  nouveaux  motifs  d'aimer.  * 

Dom  Edmond  Martène  et  Ur>in  Durand  visitèrent  l'ab- 
baje  vers  ce  temps,  et  ils  rapportent,  dans  leur  Voyage 
littéraire  (1),  qu'elle  était  alors  une  des  plus  considé- 
rables de  l'étroite  observance  de  Cîteaux  ;  que  l'église 
[  était  vaste  et  délicate,  les  lieux  réguliers  magnifiques  et 
bien  entretenus,  et  les  jardins  les  plus  beaux  qu'ils 
eussent  vus  dans  tout  1  Ordre.  Dans  la  bibliothèque, 
parmi  les  livres  choisis  elles  manuscrits  bien  conservés, 
ils  remarquèrent  les  œuvres  de  saint  Augustin,  de  saint 
Ambroise,  de  saint  Jérôme,  d'Origène,  de  saint  Grégoire, 
de  Bède,  de  Raban  Maur  et  de  saint  Bernard  ;  l'histoire 

(1)  Bibliothèque  d'Auxerre. 


I 


86 

de  Josèphe,  Thistoire  ecclésiastique  d'Angleterre  du 
vénérable  Bède,  la  Concorde  desévangélistes  deZacharie, 
de  Chrysop!e,  Lanfranc  [De  conpore  Domini)^  les  sermons 
du  docteur  Jean  d'Orléans,  de  Maurice,  archevêque  de 
Paris  ;  les  sermons  d  Etienne  Langton  sur  les  petits  pro- 
phètes,  ia  grammaire  du  docteur  Guillaume  et  le  livre 
du  Cloître  de  l'âme. 

Cependant  l'abbé  de  Louvois,  qui  avait  travaillé  à 
rendre  l'abbaye  florissante  à  l'intérieur,  veillait  égale- 
ment à  mettre  le  bon  ordre  dans  toute  l'étendue  du 
bailliage.  En  1699,  il  régla  que  les  cabarets  de  Courgenay 
seraient  fermés  lété  à  neuf  heures  et  l'hiver  à  sept 
heures  du  soir  (i). 

En  1707,  l'abbé  eut  avec  les  religieux  une  nouvelle 
transaction  par  laquelle  il  leur  abandonna  ses  biens  par 
bail  à  vie  ;  cet  accord  fut  en  vigueur  jusqu'après  1779,  et 
ne  fut  modifié  que  par  monseigneur  de  La  Rochefou- 
cauld. Il  constatait  que  l'abbatiale  n'avait  probablement 
jamais  été  habitée  par  les  abbés  commendataires,  et 
qu'elle  n'avait  servi  qu'à  loger  quelques  pauvres  familles. 
Elle  fut  abattue  Tannée  suivante,  et  de  la  place  Qu'elle 
occupait  entre  la  grande  salle  et  la  librairie,  elle  fut 
transportée  dans  la  basse-cour. 

Après  la  mort  de  Camille  le  Tellier,  la  cour  de  Rome 
disposa  de  l'abbaye  en  faveur  de  monseigneur  François 
Bouthillier  de  Chavigny,  archevêque  de  Sens.  Tarbé  s'est 
trompé  en  disant  que  l'abbaye  demeura  alors  treize  ans 
sans  abbé. 

Dans  les  archives  (2)  se  trouve  le  procès-verbal  de 
prise  de  possession  par  Jean  Macé,  chanoine  de  l'église 
de  Sens.  «  J'ay  mis,  déclare  le  notaire,  ledit  sieur  Macé, 
procureur,  pour  ce  au  nom  dudit  seigneur  Bouthillier  de 
Chavigny,  en  possession  d'icelle  acluelle  et  corporelle  de 
ladite  abbaye  de  Notre-Dame  de  Vauluisant,  ensemble  de 
tous  les  droits,  honneurs,  prérogatives  et  revenus  d'icelle, 
par  le  baiser  de  l'autel,  la  séance  dans  la  chaire  abba- 
tiale, la  lecture  des  dites  bulles,  du  procès-verbal  de  fui- 
mination  d  icelles,  le  son  des  clocnes  et  la  publication 

(1)  H,  684. 

(2)  H,  680, 


87 

goej'ay  faicte  à  haulte  et  intelligible  voix  de  la  présente 
installation  et  prise  de  possession,  et  les  autres  rérénno- 
niesao  cas  requises  et  accoustumées,  ensuite  ledit  Dora 
prieur  a  entonné  le  Te  Deum  laudamus,  qui  a  été  chanté 
par  le  chœur,  dont  et  de  quoy  j'ai  dressé  le  présent  pro- 
cès-verbal. » 

Le  passage  de  monseigneur  de  Chavigny  ne  fut  signalé 
que  par  une  contestation  avec  M.  de  Rochechouart,  baron 
de  Bray,  à  propos  de  la  prévôté  de  Servi ns.  M.  de  Roche- 
chouart prétendait  qu  elle  était  du  ressort  de  son  bail- 
liage de  Bray,  mais  il  intervint  un  arrêt  qui  attribua 
cette  prévôté  au  bailliage  de  Vauluisant. 

Le  U  novembre  1731,  Honoré-François  de  Monaco  fut 
pourvu  de  l'abbaye.  Né  en  1669,  de  Louis  Grimaldi  de 
Monaco  et  de  Catherine-Charlolle  de  Gramont,  il  devint 
chevalier  de  Malle,  chanoine  de  Strasbourg,  abbé  de 
Saint-Meixent  et  archevêque  de  Besançon.  De  son  temps 
(17i1),  leg'ise  du  monastère  fut  ornée  d'un  tableau  de 
Restout  représentant  l'assomption  do,  la  Vierge,  et  qui  fut 
placé  dans  le  sanctuaire,  au-dessus  du  petit  autel.  L'ar- 
liste  reçut  800  livres  pour  ce  travail,  et  274  furent  don- 
nées à  Verrier,  sculpteur  et  doreur,  pour  le  cadre  de  ce 
magnifique  tableau  et  la  gloire  superbe  qui  s'élevait 
au-dessus  (I).  Tarbé,  qui  visita  Téglise  en  1784,  dit  que 
ce  tableau  était  fort  estimé  des  connaisseurs,  et  qu'on  en 
avait  tiré  plusieurs  copies,  dont  l'une  se  trouvait  alors  à 
Pontigny.  Il  resta  à  Vauluisant  jusqu'à  la  Révolution, 
époque  à  laquelle  il  disparut. 

L'année  1741  fut  encore  marquée  par  la  visite  de  frère 
Andoche  Pernot,  abbé  de  Cîteaux  et  supérieur  général  de 
l'Ordre  cistercien.  Un  de  ses  soins  fut  d'examiner  les 
comptes  des  recettes  et  dépenses.  C  était  le  frère  cellérier 
qui  était  chargé  de  les  tenir,  et  chaque  année  ils  étaient 
arrêtés  par  les  religieux  et  approuvés  par  l'abbé  de 
Cîteaux  ou  Tun  de  ses  vicaires  généraux,  chargé  de  visiter 
l'abbaye.  Il  est  très  intéressant  de  parcourir  ces  livres  de 
comptes,  dont  un  grand  nombre  se  trouvent  encore  aux 
archives  et  où  l'on  relève  des  choses  fort  curieuses. 

Le  successeur  de  Grimaldi  de  Monaco  fut  Louis  Chapt 

(1)  H,  689, 


88 

de  Rastignac,  archevêque  de  Tours.  Il  ne  resta  que  deux 
ans  abbé  de  Vauhiisant,  et  eut  pourtant  de  longs  dénr)êlés 
avec  les  héritiers  de  son  prédécesseur  ;  l'affaire  fut  nnênie 
portée  au  grand  conseil.  Il  en  sortit  une  ordonnance  qui 
enjoignait  de  faire  une  visite  de  tous  les  bâtimenls  de  la 
mense  abbatiale,  à  seule  fin  de  constater  l'état  dans 
lequel  ils  se  trouvaient.  Les  vieilles  constructions,  res- 
semblaient au  monde  d  alors,  elles  s'en  allaient  en 
ruine,  et  de  grandes  réparations  devenaient  urgentes. 

L'abbaye  passa,  le  iO  février  1753,  à  Etienne-Charles 
Loménie  de  brienne,  a'ors  vicaire  général  de  Rouen. 
Sous  ce  prélat,  qui  devint  dans  la  suite  archevêque  de 
Sens,  l'abbaye  de  Vauluisant  servit  d'exil  a  l'évèque 
d  Auxerre,  monseigneur  de  Condorcet.  Le  diocèse  d'Au- 
xerre,  et  en  particulier  cette  ville,  étaient  déchirés  alors 
par  leb  luttes  du  jansénisme  contre  l'orthodoxie.  Monsei- 
gneur de  Condorcet  s'étant  montré  l'ennemi  déclaré  de 
cette  secte,  la  vivacité  de  son  zèle  souleva  une  opposition 
formidable,  et  son  propre  Chapitre  obtint  du  roi  son  exil 
au  couvent  de  Vauluisant.  Il  y  séjourna  un  an  et  retourna 
en>uite  dans  son  diocèse.  Quelle  fut  1  impression  pro- 
duite sur  les  religieux  par  1  arrivée  de  ce  prélat?  Quelle 
vie  mena  dans  la  solitude  du  monastère  ce  vigoureux 
ennemi  de  l'hérésie?  De  son  séjour  il  ne  reste  aux 
archives  que  ce  passage  banal  du  livre  des  comptes  de 
l'année  1757  :  «  Reçu  de  monseigneur  Tévêque  d' Au- 
xerre pour  bois,  pain  et  vin  fournis  à  ses  domestiques, 
1,056  livres.  » 

Un  ennemi  du  jansénisme  exilé  dans  un  couvent  rele- 
vant du  futur  évêque  de  l  Yonne,  c'est  là  un  trait  bien 
caractéristique  de  ces  teujps  précurseurs  de  la  Révolu- 
tion I 

Loménie  de  Brienne  ayant  donné,  en  1760,  sa  démis- 
sion d  abbé  de  Vauluisant,  le  roi  lui  nomma  comme  suc- 
cesseur, le  15  août  de  la  même  année,  Jean  de  Dieu 
Raymond  de  Boisgelin  de  Cicé,  né  à  Rennes.  Comme  ses 
prédécesseurs,  il  eut  une  transaction  avec  les  religieux, 
touchant  leurs  droits  respectifs  sur  les  biens  de  1  abbaj^e. 
En  1764.  il  chargea  Gallien,  archiviste  et  commissaire 
aux  droits  seigneuriaux,  de  faire  l'inventaire  des  titres 
de  l'abbaye.  Ce  dernier  s'engagea  à  faire  «  la  rénovation 


89 

Eénéralefl)  des  droits  seigneuriaux  dépendant  de  Tab- 
aje,  comme  aussi  la  levée  des  plans  et  arpentages  de 
toutes  les  possessions  tant  en  domaine  utile  que  celles 
tenues  eu  censive  de  ladite  abbave,  et  de  faire  Tinven- 
taire  de  toutes  les  charges  d'icelle  abbaye  par  traduction 
de  latin  en  français.  »  Le  total  des  frais  des  diverses  opé- 
rations se  monta  à  8,566  livres.  Ce  travail  énorme  lui 
demanda  tro«s  années,  et  l'inventaire,  qui  subsiste 
encore,  atteste  que  le  nombre  des  pièces  se  trouvant 
alors  aux  archives  de  Vauluisant  se  montait  à  près  de 
2,300. 

Le  7  novembre  1769,  le  bailliage  de  Vauluîsajit  rendit 
une  sentence  par  laquelle  Pierre  Pigeon,  charron,  demeu- 
rant à  Courgenay,  fut  condamné  à  être  marqué,  sur 
lepaule  droite,  d  un  fer  chaud  purtant  l'empreinte  des 
trois  lettres  G.  A.  L.,  et  à  servir  de  forçat  à  perpétuité  sur 
les  galères  de  Sa  Majesté.  Celte  sentence  fut  exécutée  en 
eflSgie  par  Brochard,  exécuteur  de  la  haute  justice  au 
bailliage  de  Sens. 

Cependant,  la  nécessité  de  nombreuses  réparations  au 
inona4èreel  dans  les  fermes  se  faisait  de  plus  en  plus 
sentir.  En  1769,  il  est  donné  un  arrêt  autorisant  à  vendre 
une  partie  des  bois  de  la  réserve  pour  payer  les  répara- 
lions,  et  François  Chaillou,  architecte  à  Paris,  est  chargé 
par  Louis-François  du  Vaucel,  grand  maître  enquêteur 
et  général  réformateur  des  eaux  et  forêts  du  déparlement 
de  Paris,  de  dresser  le  devis  des  travaux  :  il  se  monta  à 
153,245  livres.  Le  procès-verbal  de  cette  visite  (2)  nous 
donne  plusieurs  détails  intéressants.  Il  y  avait  neuf 
vitraux  dans  le  chœur  de  léglise,  mesurant  neuf  mètres 
de  haut  et  trois  mètres  de  large  ;  il  y  en  avoit  douze  dans 
la  nef  et  autant  dans  le  transept.  Le  grand  vitrail  du 
transept  gauche  était  haut  de  onze  mètres  et  large  de 
six  mètres  soixante  dix  centimètres. 

L'architecte  visita  tous  les  vitraux  de  Téglise,  qui 
étaient  en  mauvais  état,  et  alors  qu'aujounJ'hui  on  n  hési- 
terait pas  à  dépenser  des  sommes  énormes  pour  les 
réparer,  il  constata  «  qu^ils  étaient  anciens  et  de  nulle 


M)  H, 
(2)  H, 


685. 
685. 


90 

valeur  ;  »  et  faisant  preuve  d'une  ignorance  incroyable, 
il  conclut  un  marché  avec  un  vitrier,  q-ui  s'engagea  à 
enlever  les  anciens  vitraux  et  à  en  poser  des  neufs  pour 
la  somme  de  M  sols  par  chaque  pied  superficiel.  La  sur- 
face des  vitraux  ainsi  remplacés  fut  de  plus  de  3,600  pieds 
carrés  (1). 

La  couverture  et  la  charpente  de  Téglise  furent  égale- 
ment réparées,  et  les  cloîtres,  qui  s'en  allaient  en  ruines, 
furent  refaits  à  neuf.  Les  travaux,  tant  à  Tabb^ye  que 
dans  les  fermes,  durèrent  trois  ans,  et  la  vente  des  bois 
de  la  réserve  de  Touchebœuf  servit  à  solder  pour  une 
somme  de  150,450  livres,  les  dépenses  qui  furent  faites. 
Mais  ces  frais  devaient  être  en  pure  perte,  puisque  les 
religieux  quittèrent  le  monastère  moins  de  vingt  ans 
après. 

En  1779,  le  dernier  abbé  prit  possession  du  monas- 
tère :  c'était  Pierre  Louis  de  La  Rochefoucauld-Bayer.  Né 
dans  le  diocesede  Périgueux,  le  13  octobre  1744,  il  était 
agent  général  du  clergé  depuis  1775,  et  devait  recevoir  le 
titre  d  évêque  de  Saintes  en  1782.  Son  arrivée  fut  signalée 
par  un  long  et  vif  débat  avec  les  religieux,  et  il  voulut 
changer  les  conventions  par  lesquelles,  depuis  1707,  les 
abbés  abandonnaient  leurs  biens  aux  religieux  par  baux 
à  vie. 

Combien  était  éloigné  le  temps  où  saint  Bernard  fuyait 
la  richesse  et  les  honneurs  pour  se  retirer  dans  la  soli- 
tude et  chercher,  dans  la  pauvreté  volontaire,  la  paix  et 
le  calme  du  cœur  I  Combien  étaient  déplorables  de  tels 
démêlés,  alors  que  déjà  grondait  dans  le  lointain  Torage 
formidable  qui  allait  détruire  tous  les  monastères  et 
engloutir  dans  la  même  ruine  puissants  abbés  et  humbles 
religieux. 

Chapitre  XI. 

Etat  de  l'abbaye  au  moment  de  la  Révolution.  —  Ses  derniers  jours.  — 

Sa  fin. 

Nous  voici  arrivés  aux  derniers  jours  de  Vauluisant. 
Avant  que  le  torrent  révolutionnaire  soit  déchaîné,  que 

(i)  H.  m, 


94 

les  religieux  soient  expulsés  et  les  biens  du  monastère 
vendus,  descendons  dans  le  vallon  solitaire  où  tant  de 
grandes  choses  se  sont  accomplies  depuis  sept  siècles. 
Sans  juger  ce  grand  événement,  aui  causes  et  aux  con- 
séquences si  complexes,  Qu'on  appelle  la  Révolution, 
voyons  si  l'abbaye  n'est  plus  qu*un  arbre  vermoulu  et 
sans  vigueur,  ou  plutôt  si,  rajeunie  dans  sa  vieillesse,  elle 
n'occupe  pas  encore  une  place  utile,  si  elle  ne  remplit 
pas  un  rôle  avantageux  à  la  société. 

Bien  différent  des  autres  monastères  que  rien  n'avait 
arrêtés  dans  la  voie  de  la  dégénérescence,  Vauluisant 
avait  accepté  la  réforme  introduite  au  xvi*  siècle,  et 
passait  encore  pour  un  des  plus  fervents  monastères,  à  la 
fin  du  xvui®  siècle.  Sauf  quelc^ues  amendements  apportés 
à  certains  points  de  la  discipline,  par  exemple,  l'antique 
abstinence  si  rigoureuse,  les  religieux  menaient  une  vie 
dure  et  austère,  capable  d'effrayer  ceux  mêmes  qui 
tonnaient  alors  contre  leur  corruption. 

A  l'extérieur,  les  fermes  et  les  biens  des  moines  étaient 
loués  à  des  hommes  qui  pouvaient  y  gagner  honnêtement 
leur  vie,  et  le  patrimoine  du  monastère  nourrissait  une 
nombreuse  population  qui  y  trouvait  un  travail  rémuné- 
rateur. Chaque  jour,  on  distribuait  aux  pauvres,  aux 
misérables,  du  pain  et  d'autres  aumônes,  et  ceux  que 
de  grandes  calamités  venaient  à  frapper,  ne  faisaient  pas 
entendre  inutilement  leurs  plaintes  aux  religieux  (1). 

La  littérature  et  les  sciences  avaient,  dans  l'abbaye,  des 
amis  qui  les  cultivaient  avec  soin,  et  la  bibliothèque  con- 
tinuait à  s'enrichir  des  revues  et  des  ouvrages  célèbres 
qui  paraissaient  alors.  L'instruction  primaire,  dans  les 
villages  voisins,  ne  cessait  d'être  l'objet  de  la  sollicitude 
des  moines.  Les  bâtiments  du  monastère,  grâce  aux 
réparations  faites  depuis  plusieurs  années,  étaient  pres- 

aue  remis  à  neuf;  et  un  décret  ayant  empêché  la  vente 
'une  réserve  de  bois  pour  payer  ces  réparations,  les 
religieux  économisaient  sur  leur  revenu  pour  les  solder 
et  les  continuer.  Un  bâtiment  neuf,  long  d  au  moins  deux 
cents  pieds,  construit  depuis  peu,  était  fort  remarquable. 
L'église,  parfaitement  restaurée,  était  magnifique  ;  le 

(1)  H,  689  et  suivants, 


92 

public  et  les  connaisseurs  allaient  la  visiter  et  Tadmi- 
raient.  Le  sanctuaire  était  imposant,  majestueux.  Le 
mattre-autel,  élevé,  selon  toute  probabilité,  par  Tabbé 
Anthoine  Pierre,  avait  la  forme  d'un  tombeau  de  marbre 
avec  des  ornements  de  bronze  doré  d  or  moulu  ;  deux 
anges  en  adoration  étaient  p!acés,  aux  côtés  de  I  autel,  sur 
des  enroulements  en  console.  Derrière  était  un  autre 
autel  plus  petit  et  en  marbre  ;  il  élail  décoré  du  tableau 
de  Restout,  dont  nous  avons  parlé  ;  au-dessus  s'élevait 
une  gloire  superbe  où  l'or  et  I  argent  étaient  prodigués, 
et  ces  deux  autels,  vus  en  perspective,  semolaient  ne 
faire  qu'un  seul  morceau  d  architecture. 

Enfin,  les  abords  du  monastère  s  annonçaient  par  de 
belles  avenues  plantées  de  noyers,  d  ormes,  de  syco- 
mores, qui  conduisaient  aux  villages  voisins  (1);  d'autres 
belles  plantations  couvraient  Tenclos  du  moulin,  les 
chaussées  des  étangs  desséchés  et  les  bords  du  ruisseau. 

Tout  respirait  la  prospérité  et  la  paix.  Aussi  lorsque,  le 
17  mai  1791,  le  maire  et  les  officiers  municipaux  de 
Courçenay  se  rendirent  à  l'abbaye  pour  faire  l'inventaire 
des  biens,  les  religieux  déclarèrent  que  leur  désir  le  plus 
ardent  élait  d'y  rester  et  d'y  mourir.  Ils  étaient  au  nombre 
de  onze.  Le  prieur,  dom  Fissier,  avait  81  ans;  Demesse, 
sous-prieur,  61  ans;  Pausm,  procureur,  48  ans;  Bossard, 
81  ans;  Divry,  66  ans;  Tinturier,  47  ans;  Fressine,  48 
ans;  Ducrès,  42  ans;  Chipre,  41  ans;  Césy,  39  ans; 
Potel,  53  ans.  Leurs  vœux  ne  devaient  pas  être  exaucés. 
Déjà  la  Révolution  avait  commencé  son  œuvre.  Le  4  août 
1789,  l'Assemblée  nationale  avait  aboli  les  titres  de 
noblesse  et  enlevé  à  l'abbaye  ses  droits  de  justice.  Le 
13  lévrier,  elle  avait  supprimé  les  Ordres  religieux  et  les 
vœux  monastiques,  et  déclaré  que  les  biens  du  clergé 
seraient  mis  à  la  disposition  de  la  nation. 

Enfin,  le  20  janvier  1791,  les  membres  du  Directoire 
du  district  de  Sens  viennent  à  Vauluisant  faire  un  nouvel 
inventaire  des  biens.  La  bibliothèque  et  les  an  hives  sont 
mises  en  caisses  pour  être  transportées  à  Sens,  puis  à 
Auxerre.  Plusieurs  religieux,  soit  à  cause  de  leur  âge, 

(1)  Procès-verbal  de  l*estimation  des  domaines,  faite  le  81  dé- 
cembre 1790. 


93 

soit  à  défaut  de  logement,  demandent  à  rester  quelques 
jours  encore,  ce  qui  leur  est  accordé.  On  leur  laisse  pro- 
visoirement leur  chambre,  ainsi  qne  ce  qui  leur  est 
nécessaire,  et,  le  vingt-huit,  les  scellés  sont  apposés  sur 
toutes  les  portes.  Dans  les  premiers  jours  de  lévrier,  les 
religieux  abandonnent  définitivement  le  monastère. 
Quels  pleurs  amers  durent  couler  de  leurs  yeux  lorsqu'ils 
s'éloignèrent,  en  jetant  un  dernier  regard  sur  celle  maison 
qu'ils  abandonnaient  pour  toujours  I 

Ils  se  retirèrent  à  Villeneuve-lArchevèque  et  y  fixèrent 
leur  résidence,  atten'iant,  pour  vivre,  la  pension  qu'on 
leur  avait  promise;  mais  en  vain...  Le  14  décembre  1792, 
ils  écrivirent  aux  administrateurs  du  déparlement  une 
lettre  désespérée  :  «  Nous,  disaient-ils,  qui  n'avons  rien 
altéré  de  ce  que  la  Nation  avait  prononcé  être  à  sa  dispo- 
sition, ni  enlevé  la  moindre  chose  ;  nous  qui  avons 
abandonné,  avec  la  dernière  résignation,  un  mobilier 
immense,  un  recouvremenl  certain  et  considérable,  point 
de  dettes,  nous  languissons  dans  Tatlente  toujours  retar- 
dée de  voir  terminer  le  règlement  de  ce  qui  peut  et  doit 
légitimement  nous  revenir.  »  Cet  appel  fut-il  entendu? 
Que  devinrent  les  religieux  sous  la  Terreur?  Furent-ils 
conduits  à  Térhafaud  ou  détenus  aux  colonies,  ou  bien 
parvinrent-ils  à  se  cacher  dans  quelque  retraite  igno- 
rée?... C  est  ce  qu'il  nous  a  été  impossible  de  savoir.  On 
conserve  encore  à  Villeneuve-rArchevêque  la  mémoire 
du  père  Tinturier,  qui  y  aurait  vécu  jusque  vers  1840. 

Quant  au  monastère,  il  fut  vendu  peu  de  temps  après 
le  départ  des  religieux,  avec  tous  les  biens  qui  en  dépen- 
daient. Les  bâliments  immenses  furent  abattus  dans  la 
première  moitié  de  notre  siècle,  et  l'église  elle-même 
n'échappa  point  à  la  pioche  des  démolisseurs  (1).  11  n'en 
fè  te  plus  qu'un  chapiteau  orné  de  larges  feuillages  de 
chêne.  Les  bâtiments  secondaires  ont  été  seuls  conservés 
pour  servira  une  exploitation  agricole,  et  les  matériaux 
mutiles  ont  été  vendus  et  dispersés  dans  la  contrée  (2). 

{i)  Avant  la  totale  destruction  de  l'église,  M.  Victor  Petit  a  pu 
encore  prendre  le  dessin  d'une  des  fenêtres.  Elle  est  du  xiii^  siècle 
et  nous  fait  supposer  que  Téglise  fut  alors  partiellement  restau- 
rée. Voir  Châteaux  de  France,  de  Victor  Petit,  8«  vue. 

(2)  V.  Annuaire^  1873,  p.  212,  Tétat  où  se  trouvait  Vaulaisant, 
lorsque  M.  Javal  racheta. 


94 

Lorsque,  après  avoir  franchi  la  vieille  entrée  du  mo- 
nastère, restée  debout,  le  touriste  pénètre  dans  l'enceinte 
et  qu'il  ne  trouve  plus  qu'une  ferme  et  une  résidence 
bourgeoise,  des  nriassifs  d  arbustes  et  une  pelouse,  là  où 
s'élevaient  la  vaste  nef  de  1  église  et  les  bâtiments  illustrés 
par  la  présence  de  tant  de  hauts  personnages,  son  cœur 
se  serre  involontairement.  Mais  au  milieu  des  sentiments 
pleins  de  tristesse  et  de  mélancoMe  que  font  naître  les 
réflexions  sur  les  vicissitudes  humaines,  il  se  dégage, 
pour  celui  qui  s'arrête  à  des  considérations  plus  élev  es, 
une  pensée  consolante  :  c'est  que,  si  l'abbaje  de  Vaului- 
sant  n'est  plus,  il  reste  d'elle  que'que  chose  qui  ne  saurait 
périr,  le  bien  qu  elle  a  fait  aux  différentes  époques  de 
son  existence. 

H.  BOUVIER. 


PREMIER  APPENDICE 

LISTE   CHRONOLOGIQUE   DES   ABBÉS. 

D*après  le  Gallia  christiana  (1)  : 

Norpaud,  1727  à  1159;  —  Pierre  I«%  1159  à  1179;  —  Félix  !«'; 

—  Ulric,  1183;  —  Guillaume  l*"",  1192  à  1196;  —  Thomas,  1204; 

—  Gaulthier,  1204  à  1222;  —  Aubert,  1222  à  1239;  -  Octran;  — 
Félix  II,  1240  à  1253;  —  Etienne  1",  1259  à  1270;  -  Gibert  1270 
à  1295;  —  Guillaume  II,  1299;  —  Geoffroy,  1299;  —  Pierre  II, 
1802;  —  Jacques  de  Meaux,  1802  à  1325;  —  Jacques  II,  1825  à 
1329  ;  —  Nicolas  de  Châlons,  1329  à  1337  ;  —  Gui,  1337  à  1348  ;  — 
Simon  I®r,  1348  à  1361;  —  Etienne  II,  1361  à  1366;  —  Jean  !•% 
1366  à  1392;  —  Guerin,  1392  à  1392  ;  Etienne  111, 1394;  —  Ma- 
thieu,  1423;  —  Etienne  IV  de  Meslé,  1423;  —  Pierre  III,  de  Pro- 
vins, 1433;  —  Henri,  1433  à  1449;  Jean  II  d'Autun,  1449  à 
1450  ;  —  Hugues  duChàtel,  1450  à  1456;  —  Anthoine  I«',  le  Pes- 
cheur,  1456  à  1480;  —  Jean  111  Hanneteau,  1480  à  1504;  —  An- 
thoine Pierre,  1502  à  1549. 

D'après  le  Chroniqueur  (2)  : 

Guillaume,  1293  à  1299;  —  Estienne,  1299;  —  PieiTe,  1302;  — 
Jacques,  1302  à  1325;  —  Jacques,  1325  à  1329;  —  Nicolas,  1329 

(1)  Voir  la  note  à  la  fin  de  la  liste. 

(2)  La  première  page  du  registrjB,  contenant  les  noms  des  oiuse 
premiers  abbés,  a  été  déchirée  et  perdue. 


93 

à  1837;  —  Gai,  1337  3  1348  —  Eslienne,  1348  à  1366  —  Jehan, 
d366  à  1392;  —  Guérin,  1392  à  1409;  —  Mathieu,  1409  à  1423;  — 
Pierre,  1423;  —  Henri,  1449;  —  Hugues,  1449  à  1456;  —  Anthoirie, 
1456  à  1480;  —  Jehan,  1480  à  1502;  —  Ânthoine  Pierre,  1502  à 
1549. 

ABBÉS   GOMMENDATAIRES 

Odet  de  Goligny,  cardinal  de  Châtillon,  1538  à  1573;  —  Anthoine 
ni,  cardinal  de  Meudon,  1553  à  1559;  —  Nicolas  de  Pellevé,  car- 
dinal-archevêque de  Sens,  1559  à  1572;  — Simon  II,  1572  à  1588; 
—  Charles  de  Senneton,  bailli  de  Sens,  1588  à  1623;  —  Louis  !•«• 
deSenneton,  1623;  —  Louis  II  de  Senneton,  1636  à  1644;  - 
Octave  de  Bellegarde,  archevêque  de  Sens,  1644  à  1646;  —  Re- 
naud, cardinal  d'Esté,  1648  à  1672  ;  —  Louis  Forbin  de  la 
Marthe,  1672  à  1685;  —  Louis-François  Le  Tellier,  1685  à  1701; 
-Camille  Le  Tellier  de  Louvois,  1701  à  1718;  —  Le  Bouthillier 
de  Chavigny,  archevêque  de  Sens  (1),  1718  à  1731  ;  —  PVançois 
Grimaldi  de  Monaco,  1731  à  1748  ;  —  Jacques  de  Chapt  de  Rasti- 
gnac,  archevêque  de  Tours,  1748  à  1750;  —  Charles  de  Loménie 
de  Brienne,  1753  à  1760;  —  Raymond  de  Boigelin  de  Cicé,  1760 
à  1779;  —  De  Larochefoucauld-Bayers,  1779  à  1791. 

PRIEURS   SOUS   LES  ABBES   GOMMENDATAIRES. 

Frère  Jacqbes  Mélayer,  1541  ;  —  Simon  le  Chastre,  1578  ;  — 
Vincent  Babeau,  1607;  —  Jean  Goyoyet,  prêtre,  docteur  en  théo- 
logie, 1673  ;  —  Benoit  Fitzarbert,  prêtre  religieux,  docteur  de 
Sorbonne,  1707;  —  Dom  Firmin  de  Moulins,  1723;  —  François 
Marivin,  1728  ;  —  François  Hamel,  1746  ;  —  Dom  Jean  de  Renty, 
n46;  —  Martial  Morice,  vicaire  général  de  Tobservance  dans  les 
provinces  de  Brie  et  de  Champagne,  1750;  —  J.  Rondele,  1768; 
G.  Fissier,  1788. 

Nota.  —  La  liste  donnée  par  le  Gallia  christania  et  reproduite 
sans  yériiication  par  Tarbé,  dans  son  Almanach  de  1784,  offre  quel- 
ques divergences  avec  une  autre  liste  rédigée  vers  Tan  1503  par  un 
chroniqueur  de  l'abbaye,  et  rapportée-  en  1S28  par  frère  Thonnelier 
(H,  ITf).  Elle  mentionne  33  abbés  avant  le  cardinal  de  Châtillon, 
tandis  que  l'autre  n'en  cite  que  27. 

Bien  que  la  liste  du  Gallia  christiana  ait  une  grande  autorité, 
deux  inscriptions  tumulaires,  placées  autrefois  dans  le  Chapitre,  la 
contredisent  et  s'accordent  avec  le  chroniqueur.  La  première  de  ces 
inscriptions  marque  Jacques  de  Meaux  comme  le  XIV*  abbé,  et  la 
seconde,  Nicolas  de  Châlons  comme  le  XVI'  abbé.  Ces  épitaphes  ont 

^  (1)  Tarbé  est  ici  dans  Terreur  en  disant  qu'après  la  mort  de 
Tabbé  de  Louvois,  treize  années  s'écoulèrent  sans  qu'il  fut  pourvu 
à  l'abbaye  de  Vauluisant.  M»*"  .  outhillier  de  Chavigny,  pourvu  en 
cour  de  Rome,  prit  possession  de  l'abbaye  le  5  juin  1719.  (Arch. 
de  l'Yonne,  H,  680. 


96 

dû  être  gravées  aussitôt  après  la  mort  des  abbés  mort-défunts,  et 
pour  ce  motif  méritent  créance. 

Tarbé  a  donné,  dans  son  Almanach  la  liste  du  Gallia  christiana 
et  les  inscriptions  tumulaires,  sans  s'apercevoir  de  leur  divergence, 
ou  du  moins  sans  la  noter.  Il  nous  parait  bien  difficile  d'établir 
quelle  liste  est  la  plus  digne  de  foi.  Ce  problème,  au  reste,  n'offre 
que  peu  dlntérôt. 


SECOND  APPENDICE 

ÉPITAPHES   DE  PERSONNAGES   INHUMÉS   A   VAULUISANT 
RECUEILLIS    PAR   DES    RELIGIEUX. 

Dans  le  Chapitre.  —  «  Hic  jacet  vir  nobilis  Erardus  de  Triangulo, 
dominus  Foissiaci  :  hic  etiam  recluduntur  ossa  patris  sui,  Anselli  et 
Anselli,  avi  sui,  quondam  dominorum  Trianguli.  » 

«  Ci-gît  Jehan,  fils  de  monseigneur  Erart,  sire  de  Foissy.  » 

«  Usores  Erardi  de  Triangulo,  Agnes  de  Gauda  et  Yolendis  de 
Monte-Acuto.  » 

«  Ci-gît  messire  Gui  de  Traînel,  chevalier,  seigneur  de  Soligny, 
qui  trépassa  l'an  1S04,  le  27*  de  mois  d'octobre,  veille  de  la  fête 
Saint-Simon  et  Saint-Jude.  Priez  Dieu  qu'il  ait  merci  de  son  âme. 
Amen.  » 

«  Ci-gît  messire  Ansiaux  de  Treignel,  sire  de  Voisines  et  connétable 
de  Champagne.» 

«  Ci-gît  messire  Dreues,  noble  chevalier,  sire  de  Treignel;  priez 
Dieu  pour  lui.  » 

«  Ci-gît  noble  homs  messire  Dreus  de  Traignel,  chevalier,  qui 
trépassa  l'an  de  grâce  1312,  au  mois  d'avril.  Priez  Dieu  pour  son 
âme.  » 

«  Ci-gît  madame  Johanne  de  Saint-Varein,  jadis  femme  de  monsei- 
gneur Dreues  de  Treignel,  chevalier,  qui  trépassa  l'an  de  grâce  1317, 
au  mois  d'août,  la  veille  Saint-Jean  Décelasse.  Priez  Dieu  pour 
lui.  » 

«  Ci-gît  messire  Garnier  de  Treignel  le  jeune,  sire  de  Marignj. 
Priez  Dieu  pour  lui.  » 

«  Ci-gît  messire  Henri  de  Villeneuve,  sire  de  Treignel.  Priez 
Dieu  pour  lui,  que  Dieu  lui  fasse  merci.  Amen.  > 

«  Hic  jacet  bonœ  mémorise  dominus  Jacobus  de  Meldis,  quondam 
abbas  XIV  hujus  monasterii,  qui  obiit  anno  Domini  1325,  VII  id, 
maii.  » 

«  Hic  jacet  bonœ  mémorise  vir  mansuetus  D.  Nicolaus  de  Gatalaunis, 
({uondam  abbas  XVI  hujus  monasterii,  qui  obiit  die  calendarum 
julii,  anno  Domini  1337.  » 

Dans  VEglise.  —  «  Hic  jacet  Ânselmus  de  Bercenaio  natus,  etc. 

«  Gi-gissent  honorables  personnes  Jean-Pierre,  marchand,  et 
Colombe,  sa  femme,  vivants  et  demeurants  à  Rigny-le-Ferron,  qui 
donnèrent  leurs  biens  à  l'église  de  céans;  lequel  Jean-Pierre  trépassa 


91 

le  XXIX*  jour  de  mai  1513,  et  ladite  Colombe,  sa  femme,  le  XXI*  jour 
de  jaillet  1539.  » 

«  Hic  jacet  piœ  memoriœ  D.  ÀDtonius  Pétri,  apud  Rigniacum-le- 
Ferron  oriundus,  hujus  monasterii  Vallis  lucentis  abbas  27,  qui  obiit 
anno  domini  M.  DXLIX,  die  5  mensis  februarii.  ». 

«  Andraso  Richerio  Torigneo,  Senoni Vallis  lucentis  familiœ, 

monacho  Cisterciensi,  episcopo  Caloedonensi,  Phani  S:  Gurioni, 
DecQon  S.  Servatoris  Sylvii  praefecto,  illustrissimi  principis  cardioalis 
Borbonii,  Senonum  archiepiscopi,  coadjutorii  et  vicario,  pio  atque 
optmio,  qui  vixit  annos  51.  Johanna  Gillopœi  mater,  senio  confecta, 
et  Johannes  Richerius,  prefecturœ  Senonum,  judex  primarius,  frater 
natQ  minimus,  turbato  ordine,  heu  !  fecerunt  :  obiit  nono  calendas 
mensis  februarii,  in  anno  ab  orbe  redempto  1555.  » 

€  Ci-gît  Messire  Philippe  de  Senneton,  chevalier  des  ordres  du 
roi,  son  conseiller  en  les  conseils  d'Ëtat  et  privé,  capitaine  de  trente, 
hommes  d'armes  de  ses  ordonnances,  maréchal  de  camp  en  ses 
armées,  lieutenant  du  roi  au  pays  Messin,  Toul  et  Verdun,  ambassa- 
deur extraordinaire  de  sa  Majesté  près  l'empereur,  les  princes  élec- 
teurs du  Saint  Empire  et  autres  potentats  d'Allemagne,  bailli  et 
capitaine  de  Sens  :  qui  décéda  le  15  octobre  1601,  âgé  de  70  ans, 
après  avoir  rendu  de  signalés  services  à  son  roi  et  à  sa  patrie  en  tous 
ses  emplois,  tant  d'ambassade,  gouvernement  de  villes,  que  conduite 
de  gens  de  guerre.  Et  dame  Marie  Claude,  son  épouse,  qui  décéda  le 
11' jour  de  mai  1626,  âgée  de  84  ans.  »  —  Tarbe,  Almanach  1784. 


CARTULAIRE  DE  YAULUISANT 


Nous  donnons  ici  une  analyse  sommaire  de  toutes  les  chartes 
contenues  dans  ce  Cartulaire,  et  qui  ne  sont  point  citées  soit  dans  le 
Gallia  chris^iana,  soit  dans  le  Cartulaire  de  V Yonne,  soit  dans 
V Inventaire  sommaire  des  Archives  de  l'Yonne,  où  M.  Mai.  Quantin 
mentionne  brièvement  tous  les  documents  réunis  actuellement  à 
Àuierre.  Le  Cartulaire  de  Vauluisant  appartient  aujourd'hui  à  la 


Vauluisant,  et  qui,  d'après  le  P.  Laire,  aurait  été  écrit  au  xiv*  siècle. 
Nous  nous  rattachons  de  préférence  à  l'opinion  de  M.  Quantin,  notre 
éminent paléographe,  lequel,  se  fondant  sur  les  caractères  del'écriture, 
!e  fait  remonter  au  xiir  siècle.  Ce  qui  confirme  cette  derbière  opinion, 
c'est  qu'aucune  des  chartes  qui  y  sont  transcrites  ne  va  au-delà  de 
1229.  Ce  Cartulaire  paraît  avoir  été  écrit  pour  conserver  aux  siècles 
futurs  la  mémoire  des  principaux  actes  ayant  rapport  à  l'abbaye 
pendant  les  cent  premières  années  de  son  existence. 

1127.  —  Philippe,  fils  de  ThéodoricBoit-la-Seine,  du  consentement 
de  son  épouse  Tnélina,  donne  aux  moines  de  Vauluisant  tout  ce  qu'il 
possède  de  Lailly  à  Courgenay,  des  deux  côtés  de  la  rivière,  en  prés, 
terres  et  forêts,  avec  l'approbation  d'Artaud,  abbé,  et  d'Anseau  de 
Tridnel. 

1887  VII 


98 

1119,  avril.  —  Landric,  fils  de  Herbert,  remet  entre  les  mains  de 
Henri,  archevêque  de  Sens,  pour  les  donner  aux  religieux,  les  dîmes 
sur  toutes  les  terres  que  les  religieux  travaillent  à  Courgenay,  soit  de 
leurs  mains,  soit  avec  la  charrue,  «  in  die  qua  benedictum  est 
atrium.  » 

Vers  1130.  —  Charte  de  Henri,  archevêque  de  Sens,  attestant  qu'il 
a  exempté  les  religieux  de  payer  la  dîme  due  au  prêtre  de  Cérilly, 
sur  tout  le  territoire  de  cette  paroisse. 

Entre  1129  etll48. — Jean  de  Venos  donne  à  Vauluisanttoutce  qu'il 
a  dans  la  forêt  de  Eslurgez  et  sur  le  territoire  de  Cérilly,  par  l'entre- 
mise de  Hugues,  évoque  d'Auxerre. 

1135.  —  Charte  de  Henri,  archevêque  de  Sens,  attestant  que 
Hilduin  de  Marolles  a  donné,  par-devant  témoins,  à  l'église  de 
Vauluisant  tout  ce  qui  faisait  partie  de  son  fief,  tant  en  forêts  qu'en 
terres  et  prairies,  depuis  l'abbaye  jusqu'à  Pouy. 

113S.  -  Geoffroy  Barbeau  remet  entre  les  mains  de  Henri, 
archevêque  de  sens,  tout  ce  qu'il  possMe  à  Cérilly,  pour  le  remettre 
à  l'abbé  Norpaud,  par-devant  un  grand  nombre  de  témoins. 

Vers  1140.  —  Hugues  de  Vareilles  donne  à  Vauluisant,  pour  le 
salut  de  son  âme,  tout  ce  qu'il  possède  à  Séant  et  à  Cérilly,  et  ratifie 
sa  donation  par-devant  Hugues,  archevêque  de  Sens. 

Vers  1140.  —  Anséric  de  Catheniac  et  sa  femme  Humbeline  donnent 
aux  moines  tout  ce  qu'ils  pourront  acquérir  dans  leur  fief  que  tient 
Foulques  de  Lailly. 

Vers  1140.  —  Donation  par  Hauvin  de  Trancault  aux  moines,  de 
tout  ce  qu'il  possède  entre  Courgenay  et  Lailly,  et  du  droit  d'usage 
dans  ses  bois. 

Vers  1140.  —  Mana8S<^s  de  Marcilly  donne  à  Vauluisant  tout  ce 
qu'il  possède  dans  le  fief  de  Hauvin  de  Trancault,  à  Courgenay,  et  le 
droit  d'usage  dans  ses  forêts. 

Vers  1140.  —  Garnier  des  Ormes  donne  à  l'église  de  Vauluisant  la 
terre  qu'il  possède  à  Courgenay  et  à  Pouy,  à  l'eiception  <ie  celle  que 
cultivent  ses  hommes,  et  dont  ils  lui  rendent  un  droit  de  cens  et  de 
coutumes. 

Vers  1140.  —  Charte  de  Josbert,  scellée  du  sceau  de  Hugues, 
archevêque  de  Sens,  attestant  qu'il  a  donné  à  Vauluisant,  pour  le 
salut  de  son  âme,  tout  ce  qu'il  possède  à  Bernières  en  plaine,  bois, 
terre  et  eaux,  et  la  part  que  possède  son  frère  Jocelin  à  Bernières, 
pour  laquelle  part  il  lui  a  donné  en  échange  tout  ce  qu'il  possède  à 
Traînel  et  à  Subligny. 

Vers  1140.  —  Charte  de  Hugues,  archevêque  de  Sens,  attestant  que 
Hugues  de  Gumery  a  donné  à  Vauluisant  tout  ce  qu'il  avait  à 
Bernières  en  terres,  prés,  eaux  et  bois;  lequel  don  a  été  ratifié  par  sa 
mère,  ses  fr^res  et  autres  témoins. 

Vers  1140.  —  Odon  de  Villêmaur  donne  aux  moines  sa  terre  de 
Courgenay. 

1140.  —  Foulques  de  Lailly  reconnaît  à  Vauluisant,  «  ante  fores 
oratoris  »,  différents  dons  faits  aux  moines  à  Lailly.  à  Putigny,  à 
Tremblay,  à  Livanne,  à  Courgenay  et  à  Molinons. 

Entre  1141  et  11S9.  —  Girard  de  Clarey  abandonne  à  Vauluisant 
tout  ce  qu'il  possède  à  Cérilly  dans  le  fief  de  Herbert  le  Gros. 


Entre  1144  et  1168.  —  Hélie  de  Maupas  donne  à  Vauliiisant  tout 
ce  qui  lui  est  venu  de  ses  ancêtres,  c'est-à-dire  sa  terre  et  ses  bois 
dePouy,  de  Courgenay,  de  Lailly,  excepté  les  hommes;  sa  terre 
d'Ârmentières  et  l'usage  dans  toutes  ses  forêts  pour  les  troupeaux  du 
monastère. 

Entre  1144  et  11^8.  —  Charte  de  Hugues,  archevêque  de  Sens, 
attestant  que  Frédéric,  seigneur  de  Mosterelle,  à  donné,  pour  le  salut 
de  son  âme  et  de  celle  de  ses  parents,  à  Pierre,  abbé,  et  aux  religieux 
tous  ses  droits  sur  le  salage  de  Mosterelle,  par-devant  un  grand 
nombre  de  témoins. 

1146.  —  Anseau,  fils  de  Odon  de  Fontvanne,  sur  le  point  de  partir 
pour  Jérusalem,  donne  aux  moines  de  Vauluisant  tout  ce  qu'il 
possède  à  Flacy,  par-devant  de  nombreux  témoins. 

Vers  114^.  —  Charte  de  Henri,  évêque  de  Troyes,  attestant  que 
Garnier  de  Marcilly,  pour  l'amour  de  Dieu  et  la  rémission  de  ses 
péchés,  a  donné  à  l'église  de  Vauluisant  l'usage  dans  toutes  ses  forêts 
et  ses  terres  pour  les  troupeaux  du  monastère,  excepté  les  porcs; 
parmi  les  témoins  se  trouve  Hugues  de  Lailly,  villicus  des  moines. 

114S,  —  Maurice  de  Lains,  sur  le  point  de  partir  pour  Jérusalem, 
donne  à  l'abbaye  tout  ce  qu'il  possède  à  Lailly  en  plame  et  bois  :  cette 
donation,  approuvée  par  ses  parents,  est  faite  par-devant  un  grand 
nombre  de  témoins. 

Vers  1147.  —  Foulques  de  Lailly  donne  aux  religieux  une  terre 
sise  près  de  la  fontaine  de  Lailly,  avec  un  pré  ac^acent  et  un  autre 
qu'on  appelle  pré  de  Saint-Paul. 

Vers  1147.  —  Bovon  de  Vareilles  donne  aux  moines  tout  ce  qu'il 
possède  au  territoire  de  Cérilly,  pour  qu'ils  y  exploitent  le  fer  et  le 
charbon,  suivant  leurs  besoins. 

Vers  1147.  —  Hauvin  de  Trancault  donne  aux  moines  tout  ce  qu'il 
possède  depuis  Vaudeurs  jusqu'à  l'abbaye. 

Vers  1147.  —  Etienne  Espaniel  donne  aux  religieux  tout  ce  qu'il 
possMe  entre  Lailly  et  Pouy  ;  sa  femme  ratifie  cette  donation  à 
Traînel,  dans  la  maison  d'Anselme. 

Vers  1147.  —  Guerric  de  Bucci  donne  aux  moines  tout  ce  qu'il 
possède  en  plaine  et  bois  dans  le  fief  qu'il  tient  de  dame  Emeline  de 
Fontvanne. 

Vers  1147.  —  Béranger,  frère  de  Guerric  de  Bucci,  donne  aux 
moines  tout  ce  qu'ils  pourront  acquérir  dans  son  fief. 

Vers  1147.  —  H.,  abbé  de  Vauluisant,  cède  à  Herbert,  homme  de 
Lailly,  et  à  ses  fils,  une  terre  à  la  condition  qu'ils  en  paieront  le  droit 
de  terrage  et  de  plus,  chaque  année,  à  la  fête  de  Sainte-Colombe,  six 
sous  de  coutumes,  et,  à  la  Nativité,  une  émine  d'avoine,  une  poule 
et  un  pain. 

Vers  1147.  —  Guillaume  Caillobs  donne  aux  moines  les  dîmes  sur 
les  terres  qu'ils  cultivent  à  Pou}^. 

1148.  —  Herbert,  abbé  de  Saint-Pierre-le-Vif,  vend  à  Vauluisant 
tout  ce  que  son  abbaye  possède  à  Courgenay  et  à  Pouy  ;  la  vente  est 
faite  devant  de  nombreux  témoins. 

Vers  1150.  —  Bobert  Boors  de  Saint-Albin  donne  à  Vauluisant  tout 
ses  prés  sis  sur  la  rivière  à  Bernières. 

Vers  1150.  —  Holduin  de  Bernières  donne,  par-devant  témoins,  à 


100 

Norpaud  et  aux  religieux  servant  Dieu  dans  le  monastère,  tout  ce 
qu'il  possède  à  Bernieres  en  terres,  bois,  eaux  et  prairies. 

Vers  1160.  —  Félix  la  Chèvre  de  Traînel  donne  à  Norpaud  et  aux 
religieux  de  Vauluisant  tout  ce  qu'il  poss^^de  à  Dernières  en  plaine, 
bois,  eaux  et  prés,  lequel  don  est  ratifié  par  ses  parents  et  ses  amis. 

Vers  1150.  —  Henri  de  Traînel.  fils  de  Barthélémy,  donne  à 
Norpaud,  abbé,  tout  ce  qu'il  possède  à  Bernieres,  lequel  don  est 
ratine  par  ses  parents  et  ses  amis. 

Vers  1150.  —  Maurice  de  Marnay  donne  à  Vauluisant  tout  ce  qu'il 
possède  à  Bernieres. 

Vers  1150.  —  Renaud,  Drogon,  Hugues,  Michel  et  Dierus,  fils  du 
baron  de  Bernieres,  donnent  à  Vauluisant  tout  ce  qu'ils  possèdent  h 
Bernieres,  du  consentement  de  leur  sœur  Erminburge;  lequel  don 
est  fait  dans  la  cour  de  Hérard,  doyen  de  Nogent,  près  de  l'église  et 
par-devant  de  nombreux  assistants. 

Vers  1150.  —  Geoffroy,  fils  de  Séguin  de  Nogent,  donne  à 
Vauluisant  une  parcelle  de  terre  sise  dans  la  vigne  de  Séguin. 

Vers  1150.  —  Girard,  convers  de  Vauluisant,  donne  à  l'église,  au 
moment  de  sa  conversion,  la  part  de  terre  qui  lui  vient  de  ses  parents, 
tant  celle  qui  doit  un  cens  à  Saint-Germain  de  Paris  que  celle  qu'il 
tenait  en  alleu  de  Vauluisant. 

Vers  1150.  —  Pierre  Gibaud  donne  à  Vauluisant,  pour  le  salut  de 
son  âme  et  de  celle  de  ses  parents,  six  sous  de  rente;  laquelle 
donation  est  faite  par-devant  plusieurs  témoins. 

Vers  1150.  —  Cnarte  de  Hugues,  archevêque  de  Sens,  attestant  que 
Anseau  de  Venisy  a  donné  à  Vauluisant,  pour  le  salut  de  son  père  et 
l'expiation  de  ses  péchés,  l'usage  dans  la  foret  de  Rageuse,  avec 
permission  de  garder  jour  et  nuit  les  brebis  du  monastère  dans  les 
en  Iroits  qu'il  courra  convertir  en  prés,  et  d'enlever  le  gland  et  les 
autres  fruits  nécessaires  à  l'élevage  des  porcs  et  des  autres  troupeaux. 

Vers  1150.  —  Herbert  de  Mons  donne  à  Vauluisant  tout  ce  qu'il 
possède  à  Rigny  en  propre  et  en  fief. 

Vers  1150.  —  Norpaud,  abbé  de  Vauluisant,  donne  à  l'église  de 
Rigny  la  part  de  dîmes  que  Herbert  de  Mons  avait  à  Rigny,  à  con- 
dition que  l'abbé  retiendra  pour  le  monastère,  sans  payer  de  dîmes, 
toutes  les  terres  cultivées  par  les  moines  à  Armentières,  sur  les 
confins  de  Rigny;  scellé  du  sceau  de  Hugues,  archevêque  de  Sens. 

Vers  1150.  —  Etienne  de  Sormery  donne  aux  moines  tout  ce  que 
son  père  possédait  et  qu'il  réclamait  lui-môme,  à  Cérilly;  cette  dona- 
tion est  faite  dans  la  chambre  de  Hugues,  archevêque  de  Sens. 

Vers  1150.  —  Geoffroy  Barbeau  laisse  entre  les  mains  de  Henri, 
archevêque  de  Sens,  tous  ses  droits  à  Marcilly  pour  les  remettre  entre 
les  mains  de  Norpaud.  Parmi  les  témoins  sont  :  Joscelin,  chapelain 
de  l'archevêché. 

Vers  1150.  —  Béranger  donne  aux  moines  une  partie  des  bois  du 
Fay-Garmen,  lequel  bois  lui  avait  été  donné  par  sa  sœur  Emeline. 

Vers  1150.  —  Foulques  de  Lailly  et  son  fils  Anselme  donnent  aux 
moines  tout  ce  qu'ils  possèdent  a  Sorlenium,  à  Livanne  et  dans  la 
forêt  de  Tremblay,  et  ils  remettent  ce  don  entre  les  mains  de  Tabbé 
Norpaud  devant  là  maison  du  portier  et  en  présence  de  plusieurs 
moines. 


101 

1152.  —  Charte  de  l'abbé  de  Sainte-Colombe  consentant  au  don  fait 
à  Vaulaisant  par  Encherius,  de  sa  maison  et  de  ses  vignes  sises  à 
GroD,  à  condition  que  les  religieux  paieront  à  Sainte-Colombe  les  droits 
de  cens. 

1152.  —  Holduin  de  Villemaur,  à  la  prière  du  pape  Eugène,  de 
Hugues,  archevêque  de  Sens,  et  de  Henri,  évoque  de  Troyes,  donne 
à  Vauluisant  tout  son  héritage  et  les  autres  droits  de  son  père,  à 
l'exceplion  de  la  chaussée  de  Flacy. 

ÂvaDt  11^1.  —  Mahaud  de  la  Chapelle  donne  à  Vauluisant  une 
parcelle  pour  en  extraire  de  la  marne,  ainsi  que  le  chemin  qui  conduit 
de  là  à  la  grange  de  Bernières,  et  un  pré. 

Vers  1161.  —  Charte  de  Henri,  évoque  de  Troyes,  attestant  à  tous 
les  fils  de  la  sainte  Église  de  Dieu  que  Manassès  de  Villemaur, 
archidiacre  de  Troyes,  a  donné  à  Vauluisant  tout  ce  qu'il  possède 
sur  la  paroisse  de  Dernières. 

Vers  llBl.  —  Charte  de  Henri,  évoque  de  Troyes,  attestant  que 
Sibylle  de  Pars  a  vendu  à  Vauluisant  une  terre  sur  laquelle  ils  avaient 
eu  une  contestation. 

Vers  llBl.  —  Charte  de  Henri,  évoque  de  Troyes,  attestant  que  la 
rivière,  à  Dernières,  n'appartient  ni  à  Milon  de  Nogent  ni  a  ses 
hommes,  mais  à  Vauluisant,  que  Milon  l'a  reconnu  avant  sa  mort, 
et  qu'il  a  été  convenu  que  si  quelque  délit  y  était  commis,  la  justice 
eo  appartiendrait  au  seigneur  de  Vauluisant,  et  que  le  malfaiteur  serait 
puni  d'excomunication. 

Vers  1161.  —  Charte  de  Henri,  évoque  de  Troyes,  attestant  que 
Freher  de  Nogent  a  donné  à  Vauluisant  tout  ce  crue  l'abbaye  a  acquis 
ou  pourra  acquérir  dans  les  prés  de  ses  hommes  a  Dernières,  laquelle 
donation  a  été  faite  au  monastère  et  ratifiée  à  Dernières. 

Vers  1161.  —  Charte  de  Henri,  archevêque  de  Sens,  et  de  Henri, 
évêque  de  Troyes,  attestant  que  Gamier,  fils  de  Salon  de  Mi  tel,  a 
donné  à  Pierre,  abbé  de  Vauluisant  et  aux  moines  tout  ce  qu'il  avait 
à  Bernières  en  plaine,  bois,  prés  et  eaux,  par-devant  un  très  grand 
nombre  de  témoins. 

Vers  1161.  —  Charte  de  Henri,  évoque  de  Troyes,  attestant  qu'il 
donne  à  ses  frères  de  Vauluisant  tous  les  droits  de  dîmes  dans  la 
paroisse  de  Dernières  et  dans  tout  son  diocèse. 

IIBI.  —  Charte  de  Hugues,  archevêque  de  Sens,  attestant  que 
Dembert,  frère  de  Gérard  le  Chien,  a  donné  à  Vauluisant,  pour  l'amour 
de  Dieu  et  la  rémission  de  ses  péchés,  et  du  consentement  de  son 
frère,  tout  ce  qu'il  possédait  à  Bernières. 

11^1.  —  Charte  de  Henri,  comte  palatin  de  Troyes,  attestant  que 
Dietus  de  Traînel  a  donné  à  Vauluisant,  pour  le  salut  de  son  âme, 
tout  ce  qu'il  possédait  à  Dernières,  relevant  du  fief  de  Henri,  par- 
devant  de  nombreux  témoins. 

1161.  —  Un  différend  sétant élevé  entre  Godefroy,  fils  de  Mahaud 
de  la  Chapelle,  et  l'abbé  de  Vauluisant,  au  sujet  d'un  pré  sis  à 
Bernières  et  d'un  coin  de  terre  où  se  trouve  une  marni^re,  l'abbé  a 
envoyé  des  moines,  Gérard  et  Héric,  pour  arriver  à  une  composition, 
ce  à  quoi  ils  sont  parvenus. 

IIQI.  —  Charte  de  Henri,  évêque  de  Troyes, 'attestant  que  Félix 
de  Faiis  et  Félisa  son  épouse,  ont  donné,  pour  le  salut  de  leurs  âmes 


102 

et  celles  de  leurs  ancêtres,  ce  qu'ils  possédaient  k  Foissy,  à  Booloy 
et  dans  le  bois  de  Rennes,  depuis  Séant  jusqu'à  la  Vanne. 

1161.  —  Charte  de  Henri,  évoque  de  Troyes,  attestant  que  Josbert 
le  Grand,  et  Odeline,  son  épouse,  ont  donné  à  Vauluisant  l'usage 
de  la  partie  de  leur  forôt  appelée  forêt  de  Sainte-Marie,  près  de 
Séant. 

1161.  —  Charte  de  Hugues,  archevêque  de  Sens,  attestant  que 
Rainaud  le  Gras  de  Joigny  a  abandonné  aux  religieux  les  droits  qu*il 
leur  contestait  à  Cérilly,  par-devant  de  nombreux  témoins. 

1161.  —  Charte  de  Henri,  évêque  de  Troyes,  attestant  que  Nocher 
de  Paiens  et  Sedolie,  son  épouse,  ont  donné  à  Vauluisant,  pour  le 
salut  de  leur  âme,  l'usage  de  la  partie  du  bois  de  Sainte-Marie  qui 
leur  appartenait,  par-devant  de  nombreux  témoins. 

1161.  —  Charte  de  Hugues,  archevêque  de  Sens,  attestant  que 
Isnard,  vicomte  de  Joigny,  a  donné  à  Vauluisant  toutes  les  dîmes 
qu'il  poss^'de  sur  les  terres  cultivées  par  les  religieux  dans  la  vallée 
de  Vinart  et  à  Booloi. 

1161.  —  Charte  de  Hugues,  archevêque  de  Sens,  attestant  que 
Herbert,  fils  d'Etienne  de  Sormery,  a  approuvé  le  don  fait  par  son 
père  à  l'abbaye  de  ce  qu'il  possédait  à  Cérilly  en  plaine  et  bois;  fait 
dans  la  vallt^e  de  Mesnilguiton,  située  entre  le  bourg  et  Séant,  par- 
devant  Guichard,  abbé  de  Pontigny,  et  autres  témoins. 

1161.  —  Charte  de  H.,  évêque  de  Troyes,  attestant  que  Drogon  et 
Hersende,  son  épouse,  ont  abandonné  à  l'abbaye  tout  ce  qui  lui 
avait  été  donné  par  Josbert  le  Grand,  frère  de  Drogon. 

Vers  1161.  —  Guérard  donne  à  l'abbaye  tous  ses  droits  sur  la  terre 
d'Armentières,  en  présence  de  Henri,  évêque  de  Troyes,  et  fait 
approuver  ce  don  par  son  frère  Milon. 

1163.  —  Charte  de  Codéric,  vicomte  de  Corval,  attestant  que,  pour 
le  salut  de  son  âme  et  celui  de  ses  ancêtres,  il  abandonne  aux 
religieux  ses  droits  de  péage  à  Corval. 

1167.  —  Charte  de  Hugues,  archevêque  de  Sens,  attestant  qu'un 
litige  s' étant  élevé  entre  les  religieux  de  Vauluisant  et  le  seigneur  de 
Venisy,  au  sujet  de  certains  bois  de  Cérilly  et  de  celui  de  Rameuse, 
il  s'est  terminé  devant  lui,  et  que  des  bornes  ont  été  placées  du 
consentement  des  deux  parties. 

1170.  —  Charte  de  l'archevêque  de  Sens,  attestant  que  Simon  de 
Noix,  sa  femme  et  ses  enfants  ont  donné  à  l'église  de  Vauluisant 
l'usage  pour  les  troupeaux  de  l'abbaye  dans  toute  leurs  terres,  tant 
dans  le  bois  que  dans  la  plaine,  pour  l'herbe  et  le  gland. 

Entre  1176  et  1193.  — Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  attestant 
aue  Jacques  des  Sièges,  excommunié  pour  les  ravages  qu'il  a  commis 
dans  les  biens  de  l'abbaye,  est  venu  lui  demander  l'absolution  et 
une  composition  avec  les  moines. 

Entre  1176  et  1193.  —  Gui,  archevêque  de  Sens,  atteste  que 
Garnier,  clerc  de  Molinons,  a  donné  à  l'abbaye  une  terre  et  un  verger 
sis  à  Lailly. 

1172.  —  Charte  de  Guillaume,  archevêque  de  Sens,  et  légat  du 
Saint-Siège,  attestant  un  échange  fait  entre  Roger,  abbé  «  cormaria- 
censis  »  et  l'abbaye  de  Vauluisant,  de  terres  sises  à  Bernières. 

1183.  —  Charte  de  Marie,  comtesse  de   Troyes,   attestant  qu'un 


10S 

différend  élevé  entre  Téglise  de  Vauluisant  et  Milon  de  Nogent  s'est 
terminé  à  l'amiable  devant  elle. 

Vers  1183.  Regèna,  fille  de  Frehère,  a  donné  à  Vauluisant  un  pré 
situé  à  Berni^res. 

1183.  —  Charte  d'Anseau  de  Traînel,  attestant  qu'il  a  terminé  un 
différend  élevé  entre  les  religieux  de  Vauluisant  et  Ermenolde,  veuve 
d'Etienne  de  Villeneuve,  au  sujet  d'une  dette  de  dii  livres,  monnaie 
de  Provins,  et  de  dix  muids  d'avoine. 

1186.  —  Charte  de  Garnier,  seigneur  de  Traînel,  attestant  que 
Geoffrov,  fils  de  Rigault  de  Trancault,  et  Emeline,  sa  femme,  ont 
donné  à  Vauluisant  ce  qui  leur  venait  des  parents  de  cette  dernière. 

Vers  1186.  —  Charte  d'Elisabeth  de  Nogent,  autrefois  dame  de 
Nogent,  attestant  que,  pour  le  salut  de  son  âme,  de  son  mari,  de  ses 
enfants  et  de  ses  ancêtres,  elle  a  donné  à  Vauluisant  un  pré,  à 
condition  que  les  convers  de  Dernières  feront  faucher  l'herbe,  et 
qu'elle  la  fera  enlever  pendant  sa  vie;  après  sa  mort,  les  convers 
auront  le  pré  en  propre. 

1186.  —  Charte  de  Marie,  comtesse  de  Trojes,  attestant  que  Milon 
de  Nogent  a  donné  à  Vauluisant,  pour  le  salut  de  son  frère  et  pour 
le  sien,  sa  terre  de  Chastenay. 

1188.  —  Charte  de  Garnier,  seigneur  de  Traînel,  attestant  qu'il  a 
terminé  un  différend  survenu  entre  Vauluisant  et  Garnier  Tierric, 
ainsi  que  sa  femme  Fremence,  au  sujet  de  trois  parts  de  terre  sises 
à  ftigny.  Ces  derniers,  niant  le  don  fait  aux  moines  par  leur  mère, 
les  avaient  molestés  de  toutes  manières. 

1188.  —  Charte  de  Henri,  comte  de  Troyes,  attestant  que  Déranger 
de  Villemaur  abandonne  aux  religieux  tout  ce  que  son  père  Dragon 
leur  avait  donné. 

Vers  1188.  —  Charte  de  Joscelin,  vicomte  de  Joigny,  attestant 
l'accord  que  G.,  évoque  de  Troyes,  «  son  vénérable  seigneur  et 
maître  »,  a  fait  entre  les  hommes  de  Rigny  et  ceux  de  la  maison  de 
Vauluisant. 

1188.  —  Charte  de  Hugues,  archidiacre  de  Sens,  et  de  Pierre, 
abbé  de  Saint-Jean-lez-Sens,  déclarant  que  devant  eux  s'est  terminé 
un  différend  survenu  entre  les  abbayes  de  Dilo  et  de  Vauluisant,  au 
sujet  des  limites  respectives  de  leurs  bois  à  Rigny. 

1189.  —  Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  attestant  que  Robert 
de  Fontaines  a  donné  à  Vauluisant  tout  ce  qu'il  avait  à  Dernières. 

1190.  —  Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  attestant  que  devant 
lui  s'est  terminé  un  différend  soulevé  entre  les  moines  de  Vauluisant 
et  de  Pontigny,  d'un  côté,  et  Pierre  de  Vareilles,  de  l'autre,  au  sujet 
de  terres  sises  sur  les  confins  de  Séant,  de  Cérilly  et  de  Vauluisant, 
et  que  les  moines  avaient  reçues  en  don  de  Pierre  de  Vareilles. 

1194.  —  Charte  de  Garnier,  évoque  de  Troyes,  attestant  que  le 
légat  du  Saint-Siège  l'a  chargé  de  terminer  un  différend  soulevé 
entre  les  religieux  et  deux  prêtres,  Pierre  et  Maurice,  au  sujet  des 
droits  qu'ils  prétendaient  avoir  ensemble  sur  le  tiers  des  dîmes  de 

Rigny. 

1194.  —  Garnier,  seigneur  de  Traînel,  fait  don  à  Vauluisant  de 
deux  personnes,  Hanno  et  Eustachie,  son  épouse. 

1195.  —  Charte  de  lévêque  de  Troyes,   attestant  que   devant  iu) 


164 

s'est  décidé  un  différend  relatif  aux  bornes  des  propriétés  de 
Yauluisant,  entre  les  moines  et  Hilduin,  chevalier  de  Saint^Benolt, 
ainsi  que  Gauthier,  son  fils. 

1195.  —  Charte  de  l'évoque  de  Troyes,  attestant  que  devant  lui 
s'est  terminé  un  litige  élevé  entre  les  religieux  et  Gontran,  prêtre, 
au  sujet  de  trois  muids  de  dîmes  à  prendre  à  Rigny. 

1195.  —  Charte  de  l'évoque  de  Troyes,  attestant  que  Gamier  de 
Villeneuve  a  donné  à  Yauluisant  tout  ce  qu'il  possédait  dans  le  fief 
de  Gui  Gastebbé,  fr«re  de  l'évoque. 

1195.  —  Charte  de  l'abbé  de  Saint-Pierre  d'Auxerre,  attestant  que 
Adeline,  fenjme  de  Baudouin,  a  donné  pour  après  sa  mort  et  comme 
expiation  de  ses  fautes,  une  vigne,  six  deniers  et  une  obole  de  cens 
annuel. 

Avant  119^.  —  Charte  d'une  abbesse  du  Paraclet,  déclarant  qu'elle 
acceptera  comme  juges  Pierre  d'Origny  et  Godefroy  de  Pouy.  dans 
le  différend  qu'elle  a  avec  Yauluisant,  au  sujet  de  la  dîme  de  Pouy 
et  de  Yilleneuve. 

119^.  —  Charte  de  l'archevôque  de  Sens,  attestant  que  Gauthier, 
Damoiseau,  et  son  épouse  Eringarde  ont  donné  à  leurs  chers  fils  les 
religieux  de  Yauluisant  toute  la  terre  qu'ils  ont  acquise  par  leurs 
labeurs  dans  la  forôt  de  Pouy. 

1198.  —  Charte  de  l'abbé  de  Yauluisant,  relatant  une  querelle 
survenue  entre  deux  frères,  au  sujet  d'une  terre  sise  dans  le  fîef  de 
Yauluisant. 

1198.  —  Charte  de  Anseau,  seigneur  de  Traînel,  attestant  que 
Godin  de  Courceaux,  chevalier,  a  donné  en  sa  présence  aux  religieux 
de  Yauluisant  tout  ce  qu'il  possédait  à  Pouy  et  à  Booloi. 

1199,  novembre.  —  Charte  de  Gamier,  évoque  de  Troyes,  attestant 

3ue  Gamier,  chevalier  de  Marcilly,  a  fait  don  à  Yauluisant  de  tous  les 
roits  qu'il  possMe  entre  Marcilly  et  Belle  ville. 
lâOO.  —  Charte,  du  seigneur  de  Traînel,  ratifiant  une  donation  faite 

§ar  Pierre  Flamans,  de  la  Pommeraie,  de  Auger  de  Lailly,  avec  ses 
eux  iils  et  ses  deux  filles. 

1201.  —  Charte  de  l'abbé  de  Saint-Jacques  de  Provins,  attestant 
qu'il  a  terminé  un  différend  existant  entre  les  religieux  de  Yauluisant 
b*  R.,  veuve  de  S.,  au  sujet  de  deux  setiers  de  froment,  deux  setiers 
d'a\oine  et  d'autre  droits  à  percevoir  sur  le  minage  de  Provins. 

1202.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  attestant  que  Armulphe 
de  Gumery,  chevalier,  a  reconnu  avoir  donné  à  Yauluisant,  pour  en 
jouir  après  sa  mort,  une  terre,  plusieurs  prés,  vingt  livres  et  cent 
sols  pour  la  pitance  des  moines. 

1203.  —  Charte  du  doyen  et  de  l'archidiacre  de  Troyes,  attestant 
que  Milon,  prêtre  de  Saint-Benoit,  a  renoncé  devant  eux  à  un  droit  d'u- 
sage qu'il  exigeait  des  religieux  de  Yauluisant  dans  la  forêt  de  Cérilly. 

12(B,  novembre.  —  Charte  de  J.  de  Pont,  officiai  de  Sens,  ter- 
minant en  faveur  des  moines  un  procès  qu'ils  avaient  avec  Potier  de 
Molinons,  au  sujet  d'un  droit  sur  le  quart  de  la  forêt  de  la  Perte. 

1204.  mai.  —  Charte  de  Milon,  évoque  de  Troyes,  attestant  que 
Herbert  de  Rigny  a  reconnu  que  son  père  Ernaud  avait  donné,  avant 
sa  mort,  à  l'église  de  Yauluisant,  pour  le  salut  de  son  âme,  huit 
setiers  de  blé  sur  le  moulin  de  Nosement. 


4  05 

Vers  1204.  —  Hugues  de  Cussin  donne  aux  moines  tout  ce  qu'il 
possMe  à  Gérilly,  et  sa  donation  est  approuvée  par  son  neveu  à  qui 
devaient  appartenir  ces  biens. 

Vers  1204.  —  Josbert  de  Rignv  donne  aux  moines  tout  ce  qu'il 
possMe  à  Cérilly  en  revenu  de  fer  et  de  charbon,  pour  leur  usage. 

Vers  1204.  —  Hugues,  fils  de  Gauthier-le-Roux,  donne  aux  moines 
tout  ce  ({ue  possédait  son  p^re  sur  le  territoire  de  Gérilly,  en  plaine 
et  bois,  a  condition  que  les  moines  lui  rendront  chaque  année,  en  la 
fête  de  St-Remy,  deux  sous  de  cens  ;  fait  par-devant  de  nombreux 
témoins. 

1204.  —  Gharte  de  Jobert  de  Pont,  officiai  de  Sens,  déclarant  qu'il 
a  accordé  un  différend  qui  s'était  élevé  entre  le  monast'^^e  et  Potier, 
frère  de  Nicolas  de  Molinons,  au  sujet  d'un  droit  dans  les  bois  de  la 
Perte. 

1205.  —  Gharte  d'André  de  Goulours,  précepteur  des  Templiers 
en  France,  déclarant  qu'il  approuve  la  transaction  passée  par  Pierre, 
abbé  de  la  Gelle,  Milon,  archidiacre  de  Troyes,  et  Jobert  des  Vertus. 

1205.  —  Accord  parfait  par-devant  deux  abbés  et  l'archidiacre  de 
Troyes,  entre  les  religieux  de  Vauluisant  et  Guillaume  de  Vill«r- 
bonneux,  au  sujet  de  l'usage  dans  les  forôts  et  les  champs  de  Lailly . 

1205.  —  Gharte  de  Jean,  officiai  de  Melun,  relatant  une  vente  faite 
par  Marie,  noble  dame  de  Provins  et  veuve  de  Geoffroy  Challot,  de 
quatorze  sous  de  cens  pour  quatre-vingts  livres,  monnaie  de  Provins. 

1205.  —  Gilon,  doyen  de  Troyes,  atteste  que  Herbert  de  Rigny  a 
donné  à  l'église  de  Vauluisant,  pour  le  salut  de  son  âme  et  de  ses 
ancôtres,  un  moulin  et  une  terre  attenante  sis  à  Sommefontaine. 

120S.  —  Vente  par  Marguerite,  veuve  de  maître  Gauthier  le  Ghar- 
pentier,  et  Pierre  son  fils,  d'un  jardin  tenantà  la  maison  des  religieux, 
a  Fontaines-Fourches. 

120S.  —  Charte  de  Jobert  de  Pont,  officiai  de  Sens,  attestant  que 
Herbert  et  Elisabeth,  sa  femme  «  constituti  in  curia  Senonensi  », 
ont  fait  don  à  Vauluisant  de  tous  les  droits  qu'ils  possédaient  à 
Thorigny,  au  territoire  des  Communes. 

120^.  —  Gharte  de  Jobert  de  Pont,  officiai  de  Sens,  attestant  que 
Gauthier,  damoiseau,  et  Ermengarde,  son  épouse,  ont  abandonné, 
pour  après  leur  mort,  tous  leurs  biens  au  monastère  de  Vauluisant. 

1205.  —  Gharte  de  Pierre  Tos(juin,  attestant  que  ses  deux  fils, 
Pierre  et  Jean,  ont  eu  pour  agréable  l'accord  établi  par  vénérable 
Garnier,  évoque  de  Troyes?  entre  les  hommes  de  Rigny  et  les 
religieux,  au  sujet  de  droits  dans  les  bois  de  Tronchoy,  de  Marne- 
creuse  et  autres. 

120*^.  —  Gharte  de  Jobert  de  Pont,  officiai  de  Sens,  attestant  que 
Jean  des  Sièges,  dit  le  roi,  et  Alise,  son  épouse,  ont  donné,  pour 
apr^s  leur  mort,  leur  maison  et  pourpris  sis  aux  Sièges. 

1206.  —  Gharte  de  Jobert  de  Pont,  officiai  de  Sens,  déclarant  que 
Godin  de  Rigny,  chevalier,  a  reconnu  avoir  donné  aux  religieux  ce 
qu'il  possède  dans  la  forôt  de  Pouy. 

1207.  —  Gharte  d'Anseau,  seigneur  de  Traînel,  attestant  que 
Gauthier,  Damoiseau  de  Rigny,  a  donné  aux  religieux  différents  droits, 
et  vin^t  sous  avec  un  bichet  d'avoine  et  quatre  deniers,  qu'il  avait 
achetés  de  Godin,  chevalier. 


106 

1207.  —  Charte  de  Jobert  de  Pont,  officiai  de  Sens,  déclarant  que 
les  paroissiens  de  Rigny,  et  les  religieux  de  Vauluisant.  en  désaccord 
au  sujet  des  droits  d'usage  dans  les  bois  de  Mordecroise,  ont  choisi 
pour  arbitres  Pierre,  prôtre,  et  Huberf,  prévôt  de  Rigny,  et  que  ces 
derniers,  apr^s  mûre  information,  ont  débouté  les  habitants  de  Rigny 
de  leurs  prétentions. 

1207.  —  Charte  de  Jobert  de  Pont,  officiai  de  Sens,  déclarant  que 
Marguerite,  veuve  de  Gauthier  le  Charpentier,  et  Pierre,  son  fils,  ont 
reconnu  avoir  vendu  aux  moines  la  terre  que  ces  derniers  possédaient 
derrière  leur  maison. 

1208,  janvier.  —  Charte  de  Aufroy,  abbé  de  l'église  de  St- Jacques, 
attestant  que  Odon,  fils  de  Milon  de  Chalemaison,  chevalier,  a 
reconnu  avoir  vendu  à  Ertaud  de  Castel,  fils  de  Pierre  Ursel,  vingt 
et  un  arpents  de  terre  à  Saint-Martin  de  Chenetron. 

1208.  —  Charte  de  Jean,  abbé  de  Preuilly,  de  Flugues  de  la 
Rivière  et  de  frère  Arnaud,  abbé  de  Fontaine-Jean,  délégués  par  le 
Chapitre  général,  attestant  qu'après  l'audition  des  témoins,  ils  ont 
terminé  un  différend  entre  Vauluisant  et  Pontigny,  au  sujet  des  terres 
d^richées  ou  à  défricher  de  Séant,  des  bois  d'Alloi  et  de  Sainte- 
irfarie. 

1208. — Charte  de  l'abbé  de  Saint-Jacques,  du  prieur  de  Saint-Aigulphe 
et  du  doven  de  Sainte-Marie  de  la  vallée  de  Provins,  délégués  par  le 
Saint-Sipge,  attestant  qu'ils  ont  terminé  un  différend  élevé  entre  les 
religieux  de  Vauluisant  et  noble  dame  Scolastique  des  Sièges,  au 
sujet  de  la  forôt  des  Sièges,  —  différend  qui  s'était  élevé  déjà  avec 
Jacques,  ç^re  du  mari  de  Scolastique,  et  qui  avait  été  arrangé  grâce 
à  la  sollicitude  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  d'heureuse  mémoire. 

1208.  —  Accord  entre  les  religieux  et  Thomas,  clerc  de  Provins, 
au  sujet  de  quatre  setiers  de  blé  à  prendre  sur  les  communs  de 
Thorigny. 

1209.  —  Charte  de  Ida,  abbesse  du  Paraclet,  attestant  qu'une 
contestation  s'étant  élevée  entre  son  couvent  et  celui  de  Vauluisant, 
au  sujet  des  biens  de  défunt  Girard,  prôtre  de  Saint-Albin,  leur  aumônier, 
inhumé  dans  le  cimetière  de  Vauluisant,  ont  remis  le  jugement  de 
l'affaire  à  Jean  de  Calesta  et  à  Hugueà  de  Gelan,  prôtres,  et  que  les 
religieux  leur  ayant  rendu  les  vêtements  de  Girard,  ainsi  que  trente 
sous  provins  et  un  psautier  annoté,  le  différend  s'est  ainsi  terminé. 

1209.  —  Charte  de  Philippe,  officiai  de  Sens,  déclarant  qu'en 
présence  de  plusieurs  chevaliers  choisi»  comme  arbitres,  il  a  terminé 
un  différend  qui  s'était  élevé  entre  Vauluisant  et  les  religieux  de  la 
porte  Saint-Léon  de  Sens,  au  sujet  des  fossés  qui  avaient  été  creusés 
comme  limite  de  leurs  propriétés  respectives. 

1209.  —  Charte  de  Pierre,  archevêque  de  Sens,  attestant  qu'il  a 
terminé  amicalement  un  différend  entre  les  religieux  et  Nicolas  de 
Rigny,  au  sujet  du  tiers  des  dîmes  à  prendre  sur  le  territoire  de 
Rigny. 

1210.  —  Charte  de  Philippe,  officiai  de  Sens,  attestant  que  Hubert 
de  Rigny,  a  reconnu  avoir  donné  aux  moines  une  terre  et  un  pré  sis 
près  de  la  maison  des  lépreux  de  cette  ville. 

1210,  —  Charte  de  Philippe,  officiai  de  Sens,  attestant  que  Hubert 
le  Grand  de  Rigny  a  reconnu  avoir  donné  à  l'église  de  Vauluisant 


<07 

une  mine  d'avoine  à  percevoir  à  la  fête  de  la  Sainte-Croix,  dix  deniers 
de  cens  sur  plusieurs  terres  et  maisons,  et  quatorze  deniers  de  cens 
à  prendre  sur  deux  maisons  et  leurs  dépendances  qu'il  voulait  tenir 
en  censive  de  Vauluisant. 

1210,  juin. —  Charte  de  Guillaume,  abbé  de  Saint-Pierre;  Milon, 
doyen,  et  Roland,  chanoine  de  Troyes,  délégués  par  le  pape  pour 
juger  un  différend  survenu  entre  Vauluisant  et  les  Hospitaliers  de 
Coaloars,  au  sujet  de  la  propriété  de  la  forôt  de  Seboart. 

Ml.  —  Charte  de  Etienne,  doyen  de  Sainte-Marie  de  Valprovins, 
attestant  que  Hugues  de  Stande,  chevalier,  et  dame  Comtesse,  sa 
femme,  ont  abandonné  à  Ertaud  de  Castel  le  fief  qu'ils  avaient  en 
cens  et  en  coutume  à  Chenetron. 

1211.  —  Charte,  de  Philippe,  roi,  rendant  une  sentence  contre  Ida, 
dame  de  Traînel,  sur  la  plainte  faite  par  les  religieux  que  cette 
dernière  s'était  emparée  injustement  d'attelages  et  de  bœufs. 

1211.  —  Charte  de  l'ofTicial  de  Sens,  déclarant  que  René  de  Pouy 
a  donné  à  l'abbaye  tous  ses  droits  sur  les  bois  de  Fauconois  et  autres 
et  une  maison  avec  pourpris  situés  à  Pouy. 

1211,  fôte  de  la  Toussaint. — Charte  de  Odon,  humble  ministre 
des  pauvres  de  la  maison-Dieu  de  Provins,  attestant  que  maître 
Thomas  de  Sordeuil,  Béatrix  sa  sœur  et  Geoffroy  son  époux,  ont 
vendu  à  Ertaud,  fils  de  Pierre  l'Oursin,  une  terre  qui  appartenait  à 
leur  m^re,  à  Saint-Martin  de  Villefranche. 

1212,  mars.  —  Charte  de  Job,  de  Pont,  officiai  de  Sens,  attestant 
que  Gorin,  clerc,  a  vendu  aux  religieux  quatre  setters  de  blé  et  une 
raine  à  prendre,  chaque  année,  à  Thorigny,  sur  le  territoire  des 
Communes.  La  vente  fut  approuvée  par  sa  mère,  ses  frères  et  ses 
sœurs. 

1212.  —  Charte  de  Gaucher  de  Joigny,  déclarant  qu'il  a  défendu  à 
ses  hommes  de  Séant  de  couper  du  bois  dans  la  forôt  des  religieux, 
ce  à  quoi  ils  prétendaient  injustement. 

1212.  —  Charte  de  Ph.,  officiai  de  Sens,  déclarant  que  Clarin  de 
Pouy  a  donné  à  l'église  de  Vauluisant  les  bois  qu'il  possédait. 

1212.  —  Charte  de  Ph.,  officiai  de  Sens,  attestant  que  les  religieux, 
après  avoir  abandonné  à  terme  à  Raoul  de  Verger  une  terre  et  un 
bois  à  défricher,  à  la  condition  qu'ils  percevront  dessus  le  droit  de 
dîme  et  de  terrage  et  le  tiers  de  la  récolte,  retirent  leur  engagement. 

1212,  novembre.  —  Charte  de  Ph.,  officiai  de  Sens,  affirmant  que 
Jean  de  Gourion  a,  du  consentement  de  sa  femme  Agn^s,  fait  don 
aux  religieux  de  deux  setiers  de  froment,  sur  les  dix  setiers  que  lui 
devaient  ces  derniers  chaque  année. 

1212,  décembre.  —  Charte  de  Adam,  archidiacre  et  doyen  de 
Saint-Germain  d'Auxerre,  et  de  maître  «  Pulverellus  »,  chanoine  de 
Paris,  juges  délégués  par  le  pape  sur  un  différend  survenu  au  sujet 
de  différents  bois,  entre  les  religieux  de  Vauluisant  et  Ida,  dame  de 
Traînel  et  veuve  de  Anseau  de  Traînel. 

1213.  —  Charte  de  Ph.,  officiai  de  Sens,  attestant  que  Gilon,  fils  de 
Menasses  et  d'Agnès,  «  constituti  in  curia  Senonensi  »,  ont  donné  k 
l'abbaye  une  terre  et  un  pré  qu'ils  possédaient  à  Courgenay. 

1213.  —  Charte  de  Heirons,  chevalier  du  roi  des  Francs,  attestant 
que,  dans  une  difficulté  soulevée  entre  le  maire  de  Villemaur  et  les 


108 

moines,  au  sujet  d'un  bois  cédé  à  ces  derniers  par  Gauthier, 
damoiseau,  il  a  donné  raison  aux  moines. 

1213.  —  Charte  de  Philippe,  officiai  de  Sens,  attestant  que  Odon 
dit  le  Grand  a  reconnu  devant  lui  avoir  donné  à  Tabbaye  neuf 
deniers  et  quatre  boisseaux  d'avoine  de  cens  annuel  à  prendre  à 
Rignv. 

1213,  13  juillet.  —  Charte  de  Ph.,  officiai  de  Sens,  attestant  que 
Philippe  de  Flacy,  chevalier,  et  Ermemburge,  son  épouse,  ont 
reconnu  avoir  donné  à  l'église  de  Vauluisant  deux  setiers  de  blé 
qu'ils  percevaient  à  Flacy,  dans  le  terrage  de  Vauluisant. 

1213,  novembre.  —  Charte  de  Ph.,  officiai  de  Sens,  attestant  que 
Pierre  Paalier,  «  in  curia  Senonensi  constitutus  »,  a  fait  don  à 
l'abbaye  d'une  maison  sise  à  Villeneuve-l' Archevêque,  don  qui  a  été 
confirmé  par  sa  fille  présente. 

1213.  —  Charte  du  doyen  de  Saint-Quiriace  de  Provins,  chapelain  et 
prêtre  de  Fontenet,  attestant  qu'un  différend  soulevé  entre  noble 
dame  Marguerite,  veuve  de  Hugues  de  Villegrius,  chevalier,  et 
Ertaud  de  Castel,  au  sujet  de  dix-sept  arpents  de  terre,  s'est  terminé 
à  l'amiable  devant  lui. 

1214.  —  Charte  de  Gauthier,  abbé  de  Vauluisant,  attestant  qu'il  a 
abandonné  à  Robert  Bodeth  de  Charentenay  une  masure  sise  à  Vaux, 
pour  un  revenu  de  six  deniers  et  d'une  mine  d'avoine. 

1214,  samedi  apr^s  la  Circoncision.  —  Charte  de  Philippe,  officiai 
de  Sens,  attestant  que  Hugues  et  Anseau  des  Sièges  ont  donné  à 
Vauluisant  huit  setiers  de  blé  de  revenu  annuel  à  prendre  sur  le 
minage  de  Provins. 

1214.  —  Charte  de  l'abbé  de  Preuilly,  attestant  que  devant  lui  s'est 
terminé  un  différend  survenu  entre  les  religieux  de  Vauluisant  et 
Gérard  Baet,  au  sujet  de  l'usage  de  la  forêt  de  Raault. 

1215.  —  Charte  de  Heirons  et  de  Nicolas  de  Chevanille,  chevalier, 
faisant  savoir  que  les  hommes  de  Rigny  ont  reconnu,  en  sa  présence, 
n'avoir  aucun  droit  dans  les  bois  de  Vauluisant. 

1215.  —  Charte  de  l'offîcial  d'Auxerre,  contenant  une  entente 
survenue  entre  les  religieux  de  Vauluisant  et  Etienne  Escalier,  au 
sujet  d'un  clos  sis  dans  la  paroisse  de  Vaux. 

1215.  —  Charte  du  doyen  de  Pont,  attestant  que  Odon  et  Suzanne, 
sa  femme,  ont  donné  à  l'église  de  Vauluisant  douze  deniers  à  prendre 
sur  la  terre  de  Gelane,  à  côté  du  Paraclet. 

1215.  —  Sentence  prononcée  par  Arnaud,  abbé  de  Cîteaux,  et 
Almard,  précepteur  des  Templiers  en  France,  pour  régler  le  pâturage 
des  bestiaux  des  Templiers  et  des  moines,  à  Coulours  et  à  Cérilly. 

121B.  —  Charte  faisant  connaître  que  Henri  de  Biacon,  sur  le 
point  de  partir  contre  les  Albigeois,  suivant  le  conseil  de  ses  amis, 
a  fait  son  testament  par-devant  le  prêtre  qui  a  soin  de  son  âme,  et 
qu'il  fait  don  à  Vauluisant  de  six  pièces  de  terre  à  Molinons  et  de 
trois  setiers  de  froment  sur  ses  revenus  de  Bagneaui. 

1217,  mars.  —  Charte  de  Milon  de  Corvols,  chanoine  de  Paris, 
confirmant  une  vente  faite  à  Vauluisant  d'un  pré  par  Godin  de 
Pouy. 

1218, 18  janvier.  —  Charte  de  Hugues,  officiai  de  Sens,  attestant 
que  Bancelme,  veuve  de  Godin  de  Courceaux,  chevalier,  a  reconnu 


409 

de?ant  lui  avoir  donné  aux  religieux  son  droit  d'amendes  à  Gouiours, 
et  avoir  approuvé  le  don  fait  par  soji  mari  aux  religieux. 

1218,  juin.  —  Charte  de  Hugues,  officiai  de  Sens,  attestant  que 
Nicolas,  prôtre,  fils  de  défunt  Aubert  Mercier,  a  donné  devant  lui  à 
Vauluisant  tous  les  droits  de  cens  qu'il  possède  à  Saint-Marlin  de 
Villtfranche,  le  jour  de  la  nativité  de  Saint  Jean- Baptiste. 

1218.  —  Charte  de  Etienne,  doyen  de  Sainte-Marie  de  Valprovins, 
attestant  que  dame  Marguerite,  veuve  de  Hugues  de  Vif'gre,  a 
reconnu  avoir  donné  à  Tabbaye  dix-sept  arpents  de  terre  sis  à 
Saint-Martin  de  Villefranche. 

1218,  juin.  —  Charte  de  Flugues,  officiai  de  Sens,  attestant  que 
Nicolas,  clerc,  trère  de  défunt  Aubert  Mercier,  a  donné  en  aumône 
perpétuelle  à  Vauluisant  tous  ses  droits  à  Saint-Martin  de  Villefranche, 
avec  promesse  de  ne  plus  molester  les  moines  à  propos  de  ces  droits. 

1218,  septembre.  —  Charte  de  Hervé,  évoque  de  Troyes,  attestant 
que  Artaud  de  Casiel  a  reconnu  avoir  vendu  aux  moines  de  Vaului- 
sant ses  terres  à  Saint-Martin  de  Villefranche,  ainsi  que  divers  autres 
droits,  et  leur  avoir  donné  sa  maison  avec  le  pourpris,  lesquels 
actes  ont  été  approuvés  par  l'épouse  d'Artaud.  Ermengarde,  et  son 
fils,  Michel. 

1218.  —  Charte  de  Guillaume,  évoque  d'Auierre,  attestant  que 
Tabbé  et  les  religieui;  de  Vauluisant  ont  concédé  sept  arpents  de 
vignes  à  sept  particuliers,  à  condition  qu'ils  rendront  pour  chaque 
arpent  quinze  sols  de  revenu  annuel. 

1218.  —  Charte  de  l'évoque  de  Troyes,  relatant  que  l'abbesse  du 
Paraclet  n'ayant  pas  observé  les  conventions  établies  jadis  entre 
Fabbé  Norpaud  et  Tabbesse  Héloiso,  et  que  le  temps  de  Tappel  fait 
par  l'abbé  au  pape  étant  écoulé,  il  ramène  l'affaire  à  son  tribunal,  et 
déclare  (jue,  d'après  la  convention  citée  plus  haut,  il  n'est  point 
permis  a  l'abbaye  du  Paraclet  d'acquérir  des  biens  au-delà  des 
limites  convenues. 

1218.  —  Charte  de  Hugues,  ofïlcial  de  Sens,  faisant  savoir  qu'il  a 
terminé  un  différend  élevé  entre  Vauluisant  et  le  Paraclet,  au  sujet 
des  dîmes  à  prendre  entre  Courgenay  et  Saint-Maurice. 

1219,  mai.  —  Charte  de  Jacques  de  Foissy,  chanoine  de  Troyes, 
attestant  que  Renaud  de  Dierry,  sur  le  point  de  partir  contre  les 
Albigeois,  a  donné,  pour  servir  à  la  nourriture  des  religieux,  vingt- 
cinq  livres  provins,  quatre-vingts  tôtes  de  brebis,  et  un  muid  de 
seigle  à  prendre  sur  ses  biens. 

1219,  juin.  —  Charte  de  Guillaume,  évoque  d'Auierre,  attestant 
que  Henri  de  Monete,  citoyen  Auxerrois,  a  reconnu  que  sa  femme 
Âdeline,,  défunte,  a  donné,  pour  le  repos  de  son  âme,  aux  religieux 
une  vigne  qu'elle  possédait. 

1219,  juin.  —  Charte  du  doyen,  de  l'archidiacre  et  du  chantre  de 
Sens,  délégués  du  Saint-Si^ge  pour  terminer  un  différend  entre 
Vauluisant  et  Jean,  vicomte  de  Joigny,  au  sujet  de  terres  que  le 
seigneur  de  Rigny  avait  achetées  dans  la  censive  de  ce  dernier,  et 
qui  avaient  été  données  auparavant  aux  religieux. 

1219.  —  Jean  de  Bouilly  et  Béatrix,  sa  femme,  ont  donné,  pour  le 
salut  de  leur  âme,  à  l'église  de  Vauluisant,  cinq  sous  de  rente  annuelle 
à  prendre  sur  les  revenus  de  Paleix. 


110 

12i9.  —  Charte  de  J.,  archiprêtre  de ,  affirmant  que  Henri  de 

Mauriac,  chevalier,  reconnaît  l'aumône  que  sa  femme  a  faite  en 
mourant,  de  quarante  sous  de  cens  pour  la  pitance  des  moines. 

1219.  —  Charte  de  Manassès,  évoque  de  Langres,  attestant  que  sa 
sœui^  dame  de  Traînel,  a  reconnu  une  aumône  que  Anseau  de 
Traînel,  son  mari,  de  bonne  mémoire,  avait  faite  au  monastère  de 
Vauluisant. 

1219.  —  Hugues,  maire  de  Villeneuve-I' Archevêque,  abandonne  à 
Vauluisant  Baudouin  et  son  fils,  avec  leurs  terres,  vignes,  maisons 
et  autres  biens,  ainsi  que  douze  livres  de  cens. 

1220,  janvier.  —  Charte  de  Gauthier,  archevêque  de  Sens,  attestant 
que  les  religieux  de  Vauluisant  ont  le  droit  d'usage  et  de  pâture  dans 
sa  forêt  de  Rageuse,  pour  les  animaux  de  leur  grange  des  Loges. 

1220,  mars.  —  Charte  de  Gauthier,  abbé  de  Vauluisant,  attestant 
que  Renaud  de  Villeneuve  a  définitivement  abandonné  aux  religieux 
les  biens  qu'il  leur  avait  déjà  donnés  pour  aprps  sa  mort,  moyennant 
une  pension  d'un  muid  de  froment,  un  de  seigle  et  un  d'avoine,  et 
quatre  muids  de  vin  rouge,  louable  et  bon. 

1220,  mai.  —  Charte  du  doyen  de  Traînel  attestant  qu'en  sa 
présence  Marie,  fille  de  Hugues  Belin,  a  reconnu  avoir  vendu  à 
Vauluisant  sept  arpents  de  terre  sis  à  Saint-Martin  de  Villefrance,  pour 
trente-sept  livres  provins,  cinq  sous  et  vingt  deniers,  et  donné  deux 
arpents  dans  la  même  ville. 

1220,  août.  —  Charte  du  doyen  de  Sainte-Marie  de  Valprovins, 
attestant  que  Pétronille,  fille  de  Drogon  de  Reims,  a  reconnu  avoir 
fait  don  du  tiers  de  quatre  arpents  de  terre  à  Vauluisant,  et  lui  avoir 
vendu  les  deux  autres  parties  pour  vingt  livres. 

1220,  septembre.  —  Charte  de  Robert  de  Saint-Marien  et  Herbert, 
abbé,  attestant  qu'un  différend  survenu  entre  Vauluisant  et  Dilo,  au 
sujet  de  certains  droits,  s'est  heureusement  terminé. 

1220,  octobre.  —  Charte  de  Herbert,  doyen  de  Pont,  attestant  que 
Emeline,  veuve  de  Raoul  le  Roux,  a  reconnu  avoir  donné  à  Vau- 
luisant la  moitié  d'un  arpent  de  vigne. 

1220,  novembre.  — Charte  de  l'abbé  de  Saint-Paul  de  Sens,  attestant 
une  entente  survenue  entre  les  religieux  de  Vauluisant  et  Philippe, 
damoiseau,  au  sujet  des  réparations  à  faire  aux  fossés  qui  séparaient 
la  forêt  de  Cérilly  de  celle  de  Vauluisant. 

1220,  décembre.  —  Charte  de  maître  Adam,  doyen  de  Pont, 
attestant  que  Philippe  de  Maiers,  chevalier,  et  son  épouse  Adeline 
ont  vendu  à  Vauluisant  les  deux  tiers  de  trois  sous  de  cens,  et  lui 
ont  donné  l'autre  tiers,  pour  le  salut  de  leur  âme. 

Vers  1220.  —  Charte  de  Adam,  doyen  de  Pont,  attestant  que 
Thibaut  Chertemps  a  donné  aux  moines  une  maison  à  Nogent,  et 
d'autres  droits  en  différents  lieux. 

1221.  —  Charte  de  Adam,  doyen  de  Pont,  donnée  six  jours  apr^s 
le  dimanche  où  l'on  chante  Esto,  attestant  que  Pierre  de  Saint-Martin 
et  Emeline,  sa  femme,  ont  reconnu  avoir  vendu  aux  religieux  de 
Vauluisant  deux  deniers  de  cens  qu'ils  lui  devaient  sur  une  terre 
sise  près  des  fossés  de  la  maison  des  religieux,  et  sous  la  condition 
que  si  Pierre  et  Emeline  ne  peuvent  leur  garantir  cette  vente,  ils 
rendront  aux  religieux  les  trente  sous  qu'ils  en  ont  reçus. 


1221.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  qa*en  sa  présence 
Félix  Teitara  et  Simone,  sa  femme,  ont  fait  don  à  Tabbaye,  pour 
célébrer  leur  anniversaire,  d'une  terre  située  sur  le  territoire  de 
Froide-Paroit. 

1221.  —  Charte  de  Alix,  dame  de  Marcilly,  contenant  la  donation 
qu'elle  fait,  du  consentement  de  ses  fils  et  pour  le  repos  de  leurs 
âmes,  de  six  setiers  de  blé  sur  le  gagnage  de  son  fils  Geoffroy,  à 
Saini-Flavy. 

1221.  —  Charte  de  Oda,  dame  de  Pouy,  déclarant  que  Alix,  mère 
de  Ërard  de  Brenne,  a  donné  à  Vauluisant,  pour  le  salut  de  son  âme 
et  de  celle  de  ses  parents,  ses  pâturages  de  Vallipres  et  de  Fleurigny, 
avec  les  troupeaux  de  ses  granges  de  Cervins  et  de  Chevroi. 

1221.  —  Charte  de  Hugues,  officiai  de  Sens,  déterminant  les  droits 
respectifs  des  religieux,  de  Jean,  damoiseau  de  Courgenay,  et  de  sa 
mère  Jeanne,  sur  le  moulin  de  Courgenay  et  sur  ses  dépendances. 

1221,  mai.  —  Charte  de  Gauthier,  doyen  de  Traînel,  affirmant  qu'il 
a  terminé  un  différend  élevé  entre  les  moines  et  Girard,  damoiseau, 
de  Fontaines,  au  sujet  de  quelques  pièces  de  terre. 

1221,  décembre.  —  Charte  de  Geoffroy,  officiai  d'Auxerre,  attestant 
qu'en  sa  présence  les  religieux  de  Vauluisant  ont  fait  un  échange 
avec  Geoffroy  le  Gaulois  et  Ermengarde,  son  épouse. 

1222,  mars.  —  Charte  du  doyen  de  Pont,  attestant  c[ue  Jean  le 
Flamand,  de  Saint-Martin  de  Villefranche,  et  Fornerie,  son  épouse,  ont 
reconnu  avoir  vendu  aux  frères  de  Vauluisant  cinq  deniers  de  cens 
annuel,  pour  soixante  sous. 

1222,  avril.  —  Charte  de  Gauthier,  abbé  de  Vauluisant  et  du  prieur 
des  frères  de  Jérusalem  en  France,  attestant  qu'ils  ont  eu  un  accord 
touchant  les  pâturages  de  Coulours. 

1222.  —  Charte  de  Leteric,  abbé,  et  du  couvent  de  Saint-Pierre  delà 
Celle  deTroyes,  attestant  qu'ils  ont  fait  remise  à  l'église  de  Vauluisant 
de  sept  deniers  et  une  obole  de  cens  que  l'église  leur  devait  sur  une 
terre  de  trente-quatre  arpents  à  Villefranche,  laquelle  terre  leur 
venait  d'Ertaud  de  Provins. 

1222,  mai.  —  Charte  de  H.,  abbé  de  Saint-Germain-des-Prés,  et  de 
Cornut,  doyen  de  Paris  et  chapelain  du  pape,  délégués  par  le 
Saint-Si^ge  pour  terminer  un  différend  élevé  entre  les  religieux  et  les 
frères  hospitaliers  de  Jérusalem  de  Coulours,  au  sujet  de  pâturages. 

1222,  juillet.  —  Charte  du  doyen  de  la  rivière  de  Vanne,  attestant 
que  noble  homme  Jean,  vicomte  de  Rigny;  Terric,  chevalier; 
Brochard,  chapelain  de  cette  ville,  et  autres  ont  reconnu  avoir  vendu 
toutes  les  terres  de  l'église  de  Rigny,  la  somme  de  onze  livres  provins 
à  Milon,  prêtre;  laquelle  somme  est  destinée  aux  réparations  de 
l'église. 

1222.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  que  Milon  de  Rigny, 
prêtre,  a  donné  à  Vauluisant,  pour  le  salut  de  son  âme,  des  terres 
qu'il  possédait  à  Rigny,  six  livres  provins  de  rente  sur  d'autres  terres 
de  Rigny,  et,  pour  après  sa  mort,  tous  les  biens  meubles  et  im- 
meubles qu'il  pourra  acquérir. 

1222.  —  Charte  du  doyen  de  la  rivière  de  Vanne,  attestant  que 
devant  lui  sont  venus  à  composition  les  religieux  de  Vauluisant  et 
Robert  de  Saint-Benoît,  au  siyet  d'une  terre  sise  à  Marchis. 


m 

1222.  —  Gauthier,  abbé  de  Vauluisant,  a  un  accord  avec  les  frères 
hospitaliers  au  sujet  d'un  litige  sur  desi  terres  qui  se  trouvaient  à 
Courroy. 

1222.  —  Charte  de  Michel,  oflScial  de  Sens,  déclarant  que  Guillaume 
de  Flacy,  chevalier,  et  Agn^s,  sa  femme,  ont  donné  à  l'abbaye,  pour 
le  salut  de  leur  âme  et  celui  de  leurs  parents,  tous  leurs  droits  sur 
les  moulins  et  les  foulons  de  Villeneuve, 

1222.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  que  Henri  Gasteblé, 
chevalier,  a  confirmé  la  donation  faite  à  Vauluisant  par  Pierre  de 
Fontaines,  du  droit  de  cens  et  de  tous  les  droits  qu'il  possédait  à 
Saligny. 

1222,  novembre.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  que 
Guillaume  de  Traînel  et  Aceline,  sa  femme,  ont  donné  à  Vauluisant, 
pour  le  salut  de  leur  âme  et  celui  de  leurs  parents  et  de  leurs 
ancêtres,  douze  deniers  provins  de  cens  annuel  à  payer  le  jour  de 
la  Saint-Remy,  à  Fontaines, 

1222,  décembre.  —  Charte  de  Hugues,  chevalier  de  Villeneuve- 
l'Archevôque,  affirmant  qu'il  a  donné  à  Vauluisant  huit  deniers  de 
cens  que  l'abbaye  lui  devait,  et  huit  autres  deniers  que  Jean,  chevalier 
de  Memorant,  lui  devait  chaque  année,  la  veille  de  la  Nativité. 

1222,  décembre.  —  Charte  de  Erard  de  Brenne  et  de  Philippa, 
son  épouse,  faisant  savoir  que  plusieurs  de  leurs  hommes  dont  les 
noms  sont  indiqués,  ont  abandonné  à  frère  Aubert  et  à  ses  religieux 
l'usage  du  charbonnage  dans  les  bois  de  Vauluisant,  près  des  granges 
de  Cerilly  et  des  Bordes. 

1222.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  que  Henri,  fils  de 
Hugues  Belet,  chevalier,  a  r(3Connu  que  son  père,  par  ses  dernières 
volontés,  avait  fait  don  à  l'église  de  Vauluisant  d'un  setier  de  seigle 
et  de  deux  setiers  d'orge,  à  la  mesure  de  Traînel,  à  prendre  sur  le 
territoire  de  Courceanx. 

1223.  —  Charte  de  Jean,  abbé  de  X.,  attestant  qu'une  contestation 
s'étant  élevée  entre  les  religieux  et  Constant  Pinoret  de  Nogent,  au 
sujet  du  moulin  de  Courceauc  dont  les  religieux  possMaient  un  tiers 
et  dont  Constant  Pinoret  réclamait  les  deux  autres  tiers,  ce  dernier 
a  abandonné,  sur  le  conseil  d'hommes  sages,  tous  ses  droits  aux 
moines,  avec  le  consentement  de  sa  femme  et  de  ses  enfants. 

1223,  janvier.  —  Charte  d'Erard  de  Brenne,  faisant  savoir  que 
dans  les  bois  de  Rageuse  qu'il  a  vendu  à  son  révérend  père  en  Dieu 
Gauthier,  archevêque  de  Sens,  il  a  donné  le  droit  de  pâture  aux 
religieux  de  Vauluisant. 

1223,  février.  —  Charte  de  l'abbé  de  Saint-Jacques  de  Provins, 
attestant  que  Philippe  de  Maiel  a  reconnu  qu'il  tenait  de  Vauluisant 
toutes  ses  possessions  à  Saint-Martin  de  Villefranche,  pour  deux  sous 
de  cens  annuel  payable  à  la  fôte  de  Saint  Remy. 

1223,  mars.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  déclarant  que  Etienne 
de  Villeneuve  a  donné  à  l'église  de  Vauluisant  deux  sous  provins 
de  cens  à  prendre  à  Villeneuve. 

1223,  avril.  —  Charte  Michel,  doyen  de  la  chrétienté  de  Provins, 
attestant  que  Jean  et  Gilles,  son  frère,  se  sont  portés,  eux  et  leurs 
amis,  comme  caution  de  la  vente  qu'ils  ont  faite  à  Vauluisant  de  leurs 
terres  sises  à  Villefranche,  pour  la  somme  de  vingt  livres. 


413 

1393.  —  Charte  des  frères  de  la  maison-Dieu  de  Provins,  attestant 
qu'ils  ont  vendu  à  Vauluisant  priur  deux  livres  quatre  arpents  de 
terres  sises  à  Saint-Martin  de  Villefranche, 

1224,  mai.  —  Charte  de  Girard,  archidiacre  de  Troyes,  attestant 
que  Girard  de  Marnay  a  reconnu  avoir  donné  h  Vauluisant  sa  maison 
de  Fouyou  avec  h  s  terres  adjacentes,  une  pi^ce  de  terre  sise  près  du 
mont  Morvois,  et  tout  son  bien  de  Fontenelle.  En  retour,  les 
religieux  abandonnent  à  Girard  et  à  sa  femme  Ida,  pour  leur  vie 
durant,  cinq  muids  de  blé  à  la  mesure  de  Nogent,  et  deux  miches  à 
prendre  chaque  jour  à  Berni'res. 

•  1223.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  que  Pierre  de  Rigny 
le  Ferron  et  Marie,  son  épouse,  ont  donné  à  l'abbaye  un  pré  sis  a 
Rigny,  deux  sous  provins  de  cens  à  prendre  sur  les  masures  de 
Marie,  et  six  deniers  provins  de  cens  sur  une  maison  située  à  Rigny. 

1223.  —  Charte  de  l'olfîcial  de  Sens,  attestant  que  les  religieux  de 
Vauluisant  ont  permis  à  Vital,  fils  de  défunt  Félix  de  Rigny,  de  jouir, 
sa  vie  durant,  de  différents  biens  que  ce  dernier  leur  avait  légués. 

1223.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  que  Vital,  fils  de 
de  défunt  Félix  de  Rigny  le  Ferron,  a  reconnu  que  son  p^re  avait 
donné  à  l'abbaye  une  pièce  de  terre  sise  près  de  la  croix  de  Rigny. 

1223.  —  Charte  de  Jean,  roi  de  Jérusalem,  faisant  savoir  que 
devant  lui  s'est  terminé  un  différend  entre  noble  Erard  de  Brenne, 
son  parent,  et  Aubert,  abbé  de  Vauluisant,  au  sujet  des  droits  d'usage 
dans  la  forôt  de  Rageuse. 

1223.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  déclarant  que  Félix  de  Lailly 
s'est  donné,  lui  et  tous  ses  biens  présents  et  à  venir,  à  l'abbaye  de 
Vauluisant. 

1223.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  ^ue  Roger,  fils  de 
Gérard  de  Troyes,  et  sa  femme  Emeline  ont  donne  à  l'abbaye,  pour 
en  jouir  après  leur  mort,  une  maison  dans  le  bourg  de  Saint-Jean  de 
Sens. 

1223.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  déclarant  que  Hugues  de 
Maupas,  chevalier,  a  donné  aux  religieux  huit  setiers  de  grain  de  rente 
annuelle,  à  prendre  sur  son  terrage  de  Maupas. 

1233.  —  Charte  de  Tarchevôque  de  S=*ns,  attestant  que  les  hommes 
de  noble  Erard  de  Brenne  ont  abandonné  les  droits  d'usage  qu'ils 
prétendaient  avoir  dans  les  bois  de  Vauluisant. 

1224,  janvier.  —  Charte  de  Thibaud,  comte  de  Champagne  et  de 
Brie,  attestant  que  son  fidèle  Hugues  de  Saint-Maurice  a  donné  à 
Vauluisant  Odon  Noblet,  homme  de  Fontaines. 

1224,  février.  —  Charte  de  Garnier  de  Marigny,  ratifiant  le  don  fait 
par  son  p^re  à  l'abbaye  de  Vauluisant  de  cent  sous  provins,  sur  la 
mairie  de  Rigny. 

1224,  mars.  —  Charte  de  Renaud,  doyen  de  la  rivière  de  Vanne, 
attestant  que  Jean,  damoiseau  de  Courgenay,  a  fait  don  à  Vauluisant 
d'an  pré  avec  la  fontaine  qui  en  découle,  sise  entre  le  moulin  de 
Courgenay  et  les  terres  de  Vauluisant. 

1224,  mars.  —  Charte  de  Henri,  doyen  de  Provins,  attestant  que 
Jacques,  chanoine  de  Provins,  a  donné  à  l'abbaye  une  maison  avec 
«  torculari  et  tribus  areis  »,  sis  derri^^re  la  maison. 

1224.  —  Charte  du  doyen  de  la  rivière  de  Vanne,  attestant  que 

1887  VUI 


114 

Nicolas,  chevalier  de  Molinons,  a  reconnu  avoir  vendu  les  bois  de  la 
Perte  pour  âeize  livres  de  vieille  monnaie  de  Provins,  à  l'église  de 
Vauluisant. 

1^24.  —  Charte  de  Pierre,  abbé  de  Preuilly,  attestmt  que  Odon, 
chevalier  de  la  maison  de  Charles,  étant  en  désaccord  avec  les 
religieux  au  sujet  de  terres  sises  à  Saint-Martin  de  Villefranche,  les 
parties,  avec  le  secours  de  celui  qui  est  le  Dieu  de  paix  et  non  des 
dissensions,  ont  eu  ensemble  un  accord. 

1:224.  —  Charte  de  Jacques  de  Foissy,  chanoine  de  Troyes,  et  de 
Adam,  doyen,  attestant  qu'ils  ont  terminé  un  différend  entre  les 
religieus  et  Renaud,  prôtre,  au  sujet  de  la  garde  du  moulin  de  Pouy! 

12i4.  —  Charte  d'Etienne,  doyen  de  la  chrétienté  de  Villemaur, 
attestant  (jue  Pélit  de  Pouy  a  donné  à  Vauluisant  deui  pi^^ces  de 
terre  sise  a  Saint-Martin. 

1224,  septembre.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  attestant 
que  Robert  d;^  lAubnaie,  chevalier,  et  Banceline,  son  épouse,  ont 
donné  à  Vauluisant,  pour  en  jouir  après  leur  mort,  tous  leurs  biens 
meubles  et  immeubles. 

1224,  novembre.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  attestant 
que  Jean,  vicomte  de  Rigny,  Taquin,  son  fils,  avec  Adeline  et 
Eustachie,  leurs  épouses,  ont  reconnu  le  don  de  la  moitié  d'un  muid 
de  blé  de  revenu  annuel  fait  à  Vauluisant,  par  défunte  Julienne,  fille 
de  Jean  le  vicomte. 

1224.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  attestant  que  Pierre  le 
Sueur  et  Marie  Lardenoise,  son  épouse,  ont  donné  à  Vauluisant  trois 
sous,  une  pleine  mine  d'avoine  de  coutume  et  un  bichet  d'avoine 
payables  le  jour  de  l'Evallation  de  la  sainte  Croix. 

1224.  —  Charte  de  l'abbé  de  Saint-Pierre  d'Auxerre,  attestant  que 
Henri  de  Mauriac,  chevalier,  a  livré  à  l'abbaye  quarante  sous  de 
revenu  annuel  que  sa  femme  leur  avait  légués  en  mourant. 

1224.  —  Char  e  de  Michel,  offîual  de  Sen'fe,  déclarant  que  les 
religieux  de  Vauluisant  ont  abandonné,  pour  la  vie,  à  Marie,  veuve 
du  maire  de  Venisy,  les  terres  et  vignes  qu'ils  possèdent  à  Gron. 

1224.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  déclarant  que  Nicolas 
de  Molinons  a  donné  aui  n  ligieux  le  droit  de  pâturage  dans  toute 
sa  terre  de  Molinons,  et  le  droit  de  prendre  de  la  craie  dans  sa 
crayère  de  Molinons. 

1224.  —  Charte  de  Michel,  offinal  de  Sens,  attestant  qu'il  a 
terminé  un  différend  qui  s'était  élevé  entre  les  religieux  et  le 
procureur  de  l'abbaye  de  Sainte-Marie  de  la  porte  de  Saint-Léon  de 
Sens. 

1224.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  affirmant  que  Nicohs, 
chanoine  de  Saint-Remy  de  Sens,  adonné,  pour  le  salut  de  son  âme 
et  celui  de  ses  parents,  à  l'abbaye  de  Vauluisant,  douze  arpents  de 
pré  et  quatre  sous  de  cens. 

1224.  —  Charte  de  l'official  d'Auierre  déclarant  que  Henri  de 
Mauriac,  chevalier,  a  reconnu  que  s  i  femme  ava't  donne  à  Vauluisant, 
avant  de  mourir,  quarante  sous  d'Auxerre  de  rente  annuelle,  et  qu'il 
av  it  confirmé  cette  donation  en  déterminant  qu'elle  serait  prise  sur 
le  cens  de  Merry-le-S^c, 

1224. — Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  déclarant  que  Barthélémy, 


4)5 

clerc  du  bourg  de  Saint-Pierre-Ie-Vif,  a  reconnu  avoir  fait  don  au 
monastère  du  tiers  d'une  t^rre  sise  à  Gron,  et  lui  avoir  vendu  les 
deux  autres  tiers  pour  dix  livres  parisis. 

1224.  —  Charte  de  Michel,  offîcial  de  Sens,  attestant  ^ue  Odon 
Noblet  de  Fontaines  a  donné  à  Dieu  et  à  l'église  de  Vauluisant  tous 
ses  biens  mobiliers  et  immobiliers,  présents  et  futurs. 

1225,  février.  —  Charte  de  Erard  de  Brenne,  confirmant  le  don 
d'un  muid  d'avoine  fait  par  sa  mère  à  Vauluisant,  à  prendre  sur  le 
terrage  de  Fleurigny. 

1225,  février.  —  Charte  de  Thibaut,  comte  de  Champagne  et  de 
Brie,  faisant  savoir  qu'il  confirme  le  don  fait  à  Vauluisant  par  Gamier 
de  Traînel,  seigneur  de  Marigny,  de  Herbert  de  Rigny,  de  Marie  sa 
femme,  et  de  leurs  enfants. 

1225.  —  Charte  de  Gauthier,  doyen  de  Traînel,  attestant  que  Gilon, 
chevalier,  et  Elisabeth,  son  épouse,  ont  reconnu  avoir  donné  à 
Vauluisant  le  tiers  d'un  pré,  lui  avoir  vendu  pour  douze  livres,  et 
s'être  donnés  comme  garants  de  cette  vente. 

1225.  —  Charte  de  Michel,  of&cial  de  Sens,  attestant  que  Herbert 
de  Rigny  l'Annoneuî  et  Marie,  son  épouse,  ont  donné  en  sa  présence 
à  Vauluisant  trois  sous  forts  de  Provins  de  cens  annuel,  deui  champs 
de  terre  sis  vers  le  chemin  de  Garçonnière,  et,  pour  la  pitance  des 
moines,  la  moitié  du  moulin  de  Bécherel.  Marie  a  reconnu  qu'elle  a 
agi  librement  et  sans^  contramte. 

1225.  —  Charte  de  Michel,  officia]  de  Sens,  attestant  que  Raoul 
de  la  Chapelle-sur-Oreuse  et  Emeline,  son  épouse,  se  sont  engagés  à 
ne  rien  réclamer  des  donations  faites  à  Vauluisant  par  Luce  de 
Rigny  le  Perron  et  Jean  son  fils,    clerc. 

1225.  —  Charte  d'Etienne,  doyen  de  Sainte-Marie  de  Villemaur, 
attestant  que  nobles  hommes  Garnier,  Chauderuns  et  Guichard, 
chevaliers,  ainsi  que  leurs  épouses,  ont  approuvé  le  don  d'un  droit 
de  dîmes  fait  à  Vauluisant  par  Jean  le  Clerc,  de  Rigny. 

1225.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  attestant  (ju'un  différend 
survenu  entre  les  religieux  et  Pierre  de  Séant,  au  sujet  des  bois  de 
Cérilly,  sur  lesquels  ce  dernier  prétendait  avoir,  lui  et  son  église,  le 
droit  d'usage,  Pierre  a  reconnu  qu'il  avait  vexé  injustement  les 
religieux  et  a  renoncé  à  ses  prétendus  droits. 

1225.  -—  Charte  de  l' officiai  de  Sens,  attestant  que  Lucie  de  Rigny 
le  Perron  a  donné  aux  religieux  sa  dîme  sur  une  maison  sise  en  face 
de  réglise  de  Rigny  et  deux  pièces  de  terre  ;  Jean,  son  fils,  clerc, 
leur  a  abandonné  en  môme  temps  tous  ses  droits  sur  ces  biens,  et 
de  plus  huit  sous  provins  de  cens  annuel,  vinaft  bichets  d'avoine, 
deux  poules  de  coutumes  et  deux  pièces  de  pré  :  ce  qui  a  été  ratifié 
parMilon,  époux  de  Lucie. 

1225.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  que  Gauthier,  fils  de 
défunt  Guibert,  a  donné  à  Vauluisaat  le  quart  du  moulin  de  Rigny  appelé 
Bécherel,  qui  lui  venait  de  défunt  Milon  de  Rigny,  prêtre,  et  s'est  en- 
gagé a  ne  rien  réclamer  sur  les  donations  faites  par  lui  à  Vauluisant. 

1225. — Charte  de  Geoffroy,  abbé  de  l'église  Saint-Jacques  de  Provins, 
attestant  que  la  veuve  de  Geoffroy  Chariot  a  reconnu  qu'elle  avait 
donné,  pour  elle  et  pour  son  neveu,  en  expiation  de  leurs  fautes,  six 
sons  de  cens  annuel. 


116 

1225.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  attestant  que  Etienne, 
bourgeois  de  Nogent,  a  donné  à  Vauluisant  sa  maison  avec  ses 
dépendances,  et  une  chambre  attenante  à  sa  maison. 

1225.  —  Charte  de  Michel,  offi  îial  de  Sens,  attestant  que  Jacques, 
fils  de  Milon,  clerc,  a  reconnu  qu'il  avait  donné  à  l'abbaye  de 
Vauluisant  une  maison  avec  «  torculari  et  tribus  areis  »,  sis  derrière 
la  maison. 

1225.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  attestant  que  Renaud  a 
donné  aut  religieux  son  terrage  des  Echemines  et  la  première  obole 
du  cens  annuel  du  sur  la  maison  de  défunt  Clarin  des  Echemines. 

1225,  février.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  que  Pierre 
de  Renelle  a  donné  à  Vauluisant,  pour  le  salut  de  son  âme  et  de  ses 
fr'^res,  un  muid  de  blé  à  prendre  sur  le  moulin  de  Comporte. 

1225.  —  Confirmation  par  Guillaume  Challot  et  autres  d'un  don 
de  sii  sous  de  rente  annuelle  fait  à  l'abbaye  par  Marse,  veuve  de 
Geoffroy  Challot. 

1225.  —  Chirte  de  Michel  attestant  que  Marse,  veuve  de  Geoffroy 
Challot,  a  ratifié  devant  lui  la  vente  qu'elle  avait  faite  de  quatorze 
sous  de  cens  à  Vauluisant. 

1225,  fôte  de  la  Toussaint.  —  Charte  du  doyen  de  la  chrétienté  de 
Provins,  attestant  que  Jean  de  Gondelet  a  reconnu  avoir  donné  à 
Vauluisant  toute  la  mouvance  de  son  fief  à  Saint-Martin  de  Villefranche. 

1225,  novembre.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestait  que 
Egydius,  écuyer,  et  Egydia,  son  épouse,  fille  de  Marse  et  de  Geoffroy 
Challot,  ont  approuvé  la  vente  de  quatre  sous  provins  de  cens  faite  a 
Vauluisant  pour  cinquante  livres  provins. 

1225,  novembre.  —  Charte  du  doyen  de  la  rivière  de  Vanne, 
attestant  que  Garnier  de  Foissy  a  reconnu  avoir  donné  à  l'église  de 
Vauluisant  trois  deniers  de  cens  sur  une  terre  sise  à  Foissy. 

1225,  novembre.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  portant 
ratification  par  les  parents  de  Geoffroy  Challot  de  la  vente  faite  par 
sa  veuve. 

1225.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  déclarant  que  Guillaume 
Challot,  chanoine  de  Sens,  Gilon  et  Clémence,  sa  sœur,  se  sont  portés 
comme  garants  de  la  vente  faite  par  la  veuve  de  Geoffroy  Challot. 

1225.  —  Charte  de  Michel,  ofncial  de  Sens,  affirmant  que  noble 
femme  Banceline  de  Rigny  le  Ferron  a  donné  à  Vauluisant  tout  ce 
qu'elle  poss'^dait  à  Courgenay. 

1225.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  modifiant  les  droits  respectifs 
des  moines  et  de  Jean  de  Courgenay,  droits  qui  avaient  été  réglés 
par  Blanche,  Comtesse  de  Champagne. 

122'^.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  déclarant  que  Geoffroy  a 
déchargé  les  religieuî  de  Vauluisant  d'une  mine  de  froment  de 
revenu  qu'ils  lui  devaient. 

122'^.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  attestant  le  don  d*une 
rente  et  d'une  terre  fait  à  Vauluisant  par  Henri  de  Villiers-Bonneui. 

122'^,  janvier.  —  Charte  de  Jacques,  abbé  de  Provins,  attestant 
que  devant  lui  Isabelle,  fille  de  déf  mt  Raconde,  a  reconnu  avoir 
donné  à  Vauluisant  quatre  sous  de  cens  que  l'abbiye  lui  devait,  et  a 
confirmé  le  don  de  six  deniers  de  cens  fait  par  la  veuve  de  Raoul 
le  Roux,  dans  son  propre  fief. 


♦47 

1326,  avril.  —  Charte  de  Anseau,  seigneur  de  Traînel,  attestant 
que  Jean,  prévôt  de  Traînel,  a  vendu  aux  religieux  de  Vauluisant 
une  maison  sise  à  Traînel. 

122S  —  Charte  d'Erard  de  Brenne  permettant  aux  religieux  de 
Vauluisant  de  posséder  une  vigne  et  un  pressoir  relevant  de  sa 
censive,  et  donnés  par  Thibaiid  dit  Iluret,  cnevalier,  à  condition  que 
ces  derniers  lui  paieront  les  droits  de  cens. 

122^.  —  Charte  de  Toffi^^ial  de  Sens,  affirmant  que  Etienne, 
chevalier,  a  confessé  devoir  aui  religieux  cinquante  et  une  livres, 
et  qu'il  leur  a  abandonné  tous  ses  droits  sur  ses  biens  situés  sur  la 
Gour-mon-Oncle,  tant  qu'il  ne  pourra  pas  les  payer. 

122^,  décerabrt*.  —  Charte  de  Tofficial  de  Sens,  déclarant  que 
Elisabeth,  veuve  de  Garnier  des  Prés,  a  laissé  à  Vauluisant  ses 
biens  et  ceux  de  son  mari. 

1227,  mars.  —  Charte  de  Robert,  évoque  de  Troyes,  attestant  que 
Luo  de  Ri^ny  a  reconnu  qu'il  avait  donné  à  Vauluisant  une  dîme 
qu'il  possédait  à  Dierré. 

1227.  —  Charte  de  Guillaume,  bailli  du  comte  de  Champagne, 
attestant  une  vente  faite  par  Foulques  de  Sens,  citoyen  de  Troyes,  à 
vénérable  homme  Jean,  prôtre  de  Saint-Remy  de  Troyes,  de  sa  maison 
avec  ses  dépendances  sise  vers  l'église  de  Sainte- Madeleine. 

1227.  —  Charte  de  fr^re  Ilaymard,  trésorier  de  la  maison  du 
Temple  de  Paris,  attestant  qu'il  abandonne  ses  droits  sur  une  maison 
que  Foulques  de  Sens,  citoyen  de  Troyes,  leur  avait  donnée  en  gage 
pour  une  vente. 

1227.  —  Charte  de  l'official  de  Sens,  attestant  que  Etienne  de 
Lacon,  chevalier,  a  donné  au  monastère  un  setier  de  blé  à  prendre 
sur  le  moulin  de  l'étang  de  Lacon. 

1228,  janvier.  —  Charte  de  Dreux,  seigneur  de  Traînel,  et  d' Anseau, 
seigneur  de  Voisines,  confirmant  la  donation  faite  à  Vauluisant  par 
leur  fr«^re  Garnier  de  Marigny  et  Hélissande,  son  épouse. 

1228,  janvier.  —  Charte  de  Garnier  de  Traînel,  seigneur  de  Marigny, 
et  d'Hélissande,  son  épouse,  faisant  connaître  que,  pour  le  salut  de 
leur  âme,  ils  ont  donné  à  Vauluisant  plusieurs  personnes  dont 
suivent  les  noms. 

1228.  —  Charte  du  doyen  de  la  Rivière,  attestant  que  Renaud  de 
Flacy  et  son  épouse  ont  donné  à  Vauluisant  sept  deniers  de  cens  à 
prendre  en  divers  lieux. 

1228.  octobre.  —  Charte  (de  Pierre,  évoque  de  Meaux,  attestant 
que  noble  dame  Marguerite  et  Jean,  son  fils,  ont  vendu,  pour  trente 
livres  provins,  six  deniers  de  cens  qu'ils  avaient  sur  trois  maisons 
sises  entre  la  porte  de  Troyesetléglise  de  Sainte-Marie  de  Valprovins. 

1228.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  attestant  que  Thomas, 
neveu  de  Milon  de  Rigny,  s'est  engagé  à  ne  jamais  rien  réclamer  des 
biens  donnés  par  son  oncle  à  l'abbaye. 

1228,  —  Maurice  de  Lens  et  son  frère  Raalde  donnent  aux  religieux 
tout  ce  qu'ils  poss'^dent  depuis  les  ormes  de  Lailly  jusqu'à  l'abbaye. 

1229.  —  Charte  de  Michel,  officiai  de  Sens,  attestant  que  Jean  de 
Villeneuve-le-Roi,  et  Adeline,  sa  femme,  ont  reconnu  qu'ils  étaient 
«  hommes  de  tôte  »  de  l'église  de  Vauluisant,  et  qu'après  leur  mort 
leurs  enfants  seront  «  hommes  de  corps  ». 


IIS 

Fondation  de  l'abbaye  de  Vauluisant. 

1127.  —  Anno  ab  Incarnatione  DominiM.  C.  XXVII,  eodem  Domino 
nostro  Jesu-Christo  cuncta  disponente,  cum  domnus  Artaldus, 
monasterii  Prulliacensis  primus  abbas,  divina  inspiratione,  fratrum 
quoque  quibus  prœeratcrebra  postulatione  commonitus,  monasterium 
se  ordinaturum  in  loco  qui  VaUislucens  vocatur  decrevisset,  contigit 
ut  hujus  rei  gratia,  ad  locura  qui  Monstuz  dicitur  deveniret,  ubi 
Dobiles  vires  Ansellum  de  Traignel  et  Odonem  de  Villamauri, 
quiddam  negotii  inter  se  habentes,  postulavit  ut  quidquid  in  terris 
eorum  juri  pertinentibus,  ipse  vel  monachi  quos  in  prœfato  loco 
constitueret,  acquirere,  annuente  Domino,  valerent,  ipsi  quoque  pro 
sainte  animarum  suarum  eis  concédèrent.  Quod  prœdicti  proceres, 
retributionem  solius  Dei  eiinde  prœstolantes,  jure  perpetuo  conces- 
serunt. 

Cujus  rei  testes  sunt  Hugo  Rufus,  Bovo,  Strabo,  Amulfus  de 
Insulis,  Ayricus,  Milo  Sanctus,  Hugo  de  Riges,  Havinus  de  Tran- 
guol,  et  alii  plures  quos  enumerare  longurii  est. 

Gallia  christiana,  t.  XII,  instr.  église  de  Sens,  n'  xxvii. 
Cartulaire  général  de  F  Yonne,  A.  I,  n'  cxlviii. 

Lettre  de  saint  Bernard  a  Artaud,  abbé  de  Preuilly, 

1127.  —  Dulcissimo  amico  et  confratri  suo  Artaldo,  abbati  Fr. 
Bernardus,  salutem.  —  Quidquid  gratiae  et  dilectionis  impendere  sibi 
possunt  absentes  amici,  puto  et  me  debere  tibi,  et  mihi  deberi  a  te, 
non  solum  ob  consortium  propositi  et  professionis,  sed  etiam  ex 
debito  nostraî  invioem  pristinae  societatis,  quœ  tara  grata  ubique  tani 
que  débita  devotio,  quantum  in  unoquoque  nostrum  ferveat,  in  nullo 
evidentius  agnoscere  seu  innotescere  possumus  quam  si  alterutrum 
non  celemus,  si  quid  forte  de  alterutro  quod  non  deceat,  audimus. 

Audivi  autem  ego  de  te  quod  de  sancto  conventu  tuo  abbatiam  in 
Hispania  construere  velis.  Quod  nimirum  in  magnam  admirationem 
venit,  quid  causaB  videlicet  sit,  quid  consilii,  quidve  utilitatis,  quod 
filios  tuos  exulare  cupis,  in  locum  utique  tam  longinquum,  tanto 
sumptu  et  labore  et  quœrendum  et  œdificandum  :  cum  prope  te 
habere  possis,  ubi  eos  coUoces,  jam  cedilîcatum  et  bene  praeparatum. 
Nec  enim  (ut  reor)  hine  te  eicusare  potes  quod  locus  ille  tuus  non 
sit;  cum  certissime  sciam  quod  facillifne,  si  vis,  tuus  esse  possit. 
Numquid  nam  abbas  Pontiniacensis  qui  illum  tenet,  tibi  requirenti 
negaret?  Immo  si  velles  accipere,  gratissimum  haberet;  non  quia 
bonus  non  est,  sed  quia  sibi,  ut  scis,  opus  non  est.  Timendum  val  de 
tibi  pariter  et  mihi  ne  si  sollicite  in  operibus  noslris  non  servamus 
quod  Apostolus  dicit:  «  Nemo  adolescentiam  tuam  contemnat:  citius, 
quia  juvenes  sumus,  de  levitate  notemur  ».  Sed  confilo  quia  tu 
consultius  âges,  et  locura  qui  vicinior  et  jam  constructus  est,  eliges: 
quem  amico  quidem  tenenti  nosti  oneri  esse,  tibi  autem  necessarium 
fore.  Vale.  —  Sancti  Bernardi  Opéra,  n*  75,  A.  I.  in-folio,  col.  76, 

Bulles  du  pape  Grégoire  IX,  42^, 

Gregorius  episcopus,  servus  servorum  Dei,  venerabilli  fratri 
archiepiscopo  Senononsl  salutem  et  apostolicam   benedictiouem. 


H9 

Dilecti  fîlii  abbas  et  conventus  Vallis  liicentis,  Cisterciensis  ordinis 
Dobis  humiliter  supplie f)Funt  ut  eis  apul  grangiam  suam  quœ  Cervins 
dicitur,  construenii  capellam  licpntiam  concedere  dignaremur. 
Volentes  igitur  in  hoc  tibi  déferre  qui  lo'îi  diocesanus  etistis, 
fralernitati  tue  per  apostolica  soripta  raandimus  quatenus  eisdem 
postulata  concédas  sine  juris  prejuiiûo  alieni,  si  videris  eipedire. 
Datam  laterano  decimo  ka]ondas  aprilis,  pontiûcatus  nostri  anno 
primo.  —  Archives  Nationales,  latin,  9931. 

Môme  année,  autre  bulle  conçue  dans  les  mômes  termes,  et 
demandant  «  ut  eis  construendi  capellam  in  domo  eorum  de  burgo 
Sancti  Pétri  Vioi  Senonensis  licentiara  concedere  dignaremur  ». 

Fondation  de  Vahhaye  de  Vauluisant. 

1129.  —  Anno  MCXXIX,  quinto  kalendas  octobris  fundata  est 
abbatia  Vallis  lucentis. 

Wallem  lucentem  in  Senonensi  diae'^esi  Pruliacum  protulit, 
obtempprante,  ut  conjectari  licet,  Artando  Pruliacensi  abbate. 
Bernardi  monitis,  ne  filios  in  Hispiniam  ablegaret,  quos  apud  se 
locandi  facultas  erat.  Ergo  ad  cœnobium  antiquum,  sei  tune  desertum 
atque  abbatis  ai  quem  pertinebnt  obtentum  d'^no,  crediderim  Irans- 
missam  coloniam  ex  Pruliaco,  Cist^rcinnse  institutum  propagaturam, 
atque  hoc  esse  de  quo  Bernarius  scripserat:  «  cum  prope  te  habere 
possis,  ubi  eos  colloces,  etc.  »  llano  ergo  domum  in  eadem  cum 
Pruliaco  diee'îesi  construotam  atque  ab  ea  non  longe  dissitam 
Wallem  lucntem  conjector  non  immerito. 

Robftrtus  Claudius  in  Gullia christ.)  fundat'^rem  appellat  Vispllium 
quemdan,  alias  Anselmum,  dominum  Trianguli,  quoi  ad  reparati'^nem 
loci  forte  et  dotis  angmentis  facile  referas,  sive  etiam  ad  prima  m 
constructionera,  nonnisi  sub  illius  patr^natu  in  ejusqiie  dominiuni 
transitiiri.  Plurinia  contulisse  magnum  Theobalium,  CampaniaB  et 
Br'œ  cofnitem,  in  notitiis  eicles'aruii  Cister  «ii  scriptum  lego. 

Cftlftbris  est  in  Gallia  Vallis  lucens  ebullientium  in  eo  stagnorum 
scaturigine,  qui  se  influvium  non  multo  post  diiïundunt,  de  quibus 
in  Papyrio  Mrsonio  lego  (in  des'îrif  t.  fluminum  Gallia)  :  «  Alius  qiioque 
rivus  a  Sillerino  fluens,  apud  Floriacum  se  effundit  in  eum  ipsuni 
amnem.  Quemedmodum  et  alius  qui  manat  e  stagnis  monasterii 
Vallis  Incentif,  quoi  est  Cisterciensis  oriinis,  in  diae^esi  Senonum, 
atque  apud  Molim'^ntem  infmqiie  in  Vanum  elFunditur  ».  Iti  Papvrius. 
Nec  dissentit  a  Bemarii  el^ctione  locusuliginosus  et  spiritual!  quam 
corpore  saluti  aptior.  Ei  tatepistolaGre^oriipapœ  noniai  abb^tem 
Vallis  lucentis,  cum  hono.ifna  satis  commissione  de  qua  nos  :n>a. 
—  Annales  Cistercienses,  par  Ang'de  Manrique,  1142. 

Accord  entre  Vahhaye  de  Vanluimnt  et  les  Templiers  de  Coulours, 

passé  par-devant  saint  Bernard. 

Avant  1150.  —  In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  notum 
sit  omnibus  presentibus  et  futuris,  quod  inter  monachos  Vallis 
Iwentis  et  milites  Templi  de  Colatorio,  par  manum  Bernardi, 
Clarevallensis  abbatis,  facta  est  haec  compositio  : 


4{0 

• 

Quod  milites  Templi  quidquid  habebant  in  territorio  de  Girilli,  de 
divisione  quae  est  mter  grangiam  ipsorum  militum  et  grangiam 
monachorum,  totum  monachis  concesserunt,  id  est  medietatem  atrii, 
medietateni  décime  et  terras  alias;  ita  ut  deinceps  a  divisione 
pre dicta  usque  ad  Sevei  nichil  nemoris  neque  terrae  adquirere  possint 
milites  Templi,  nisi  forte  omnino  gratis  datum  fuerit  in  eleemosinam, 
ùt  nichil  terrene  subventione  ab  eis  accipiat  isque  dederit, 

Similiter  et  monachi  Vallislucentis  concesserunt  militibus  Templi 
quidquid  habebant  a  predicta  divisione  usque  ad  ripam  Vanne,  ita  ut 
in  valle  illa  nichil  possint  adquirere  nemoris  seu  terre,  nisi  forte 
omnino  gratis  ab  aliquo  fuerit  datum  ;  ut  nichil  terrene  subjectione 
ab  eo  accipiat  is  qui  dederit. 

Laudavit  hoc  Norpaldus,  abbas  Valli8lu4:entis  et  frater  Evrardus, 
magister  fratrum  de  Templo  qui  in  Francia  sunt.  Et  ut  firmum 
permaneat,  utriusque  sigillo  firmatum  est,  cum  sigillo  abbatis 
Clarevallis. 

Laudavit  hoc  et  frater  Huntfredus,  magister  Colatorii. 

Chirographe  scellé  autrefois  de  trois  sceaut  à  cordelettes  de 
chanvre.  Il  ne  reste  plus  que  deux  sceaut:  l'un,  celui  de  saint 
Bernard,  petit,  ovale,  représente  une  main  issant  de  droite  et  tenant 
une  crosse,  et  pour  légende  :  Signum  abbatis  Clarevallis  ;  l'autre, 
celui  de  l'abbé  de  Vauluisant,  gros,  orbiculaire,  porte  au  centre  une 
petite  croix  et  pour  légende  :  Signum  abbatis  Vallislucentis.  —  Areh. 
de  l* Yonne,  fonds  Vauluisant. 

Bulle  du  pape  Alexandre  II L 

11^5.  —  Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilecto  filio, 
abbati  de  Vallelucenti,  Cisterciensis  ordinis,  Senonensis  diaecesis, 
salutem  et  apostolicam  benedictionem. 

Habentes  ad  tuum  ordinem  tuœ  nobilis  soialitatis  specialem 
afîectum,  non  immerito  personas  ipsius  et  maxime  digniores  speciali 
gratia  prosequimur  et  honore.  Ilinc  est  quod  nos  tibi  tuisque 
successoribus  et  persouis  ejusdem  ordinis  omnes  minores  ordines 
intra  monasteria  ejusdem  ordinis  conferre,  et  pallas,  altaria,  et 
omnia  ornamenta  ecclesiastica  benedicore  valeatis,  authoritate 
presentiarum  indulgemus.  Nulli  ergo  hominum  omnmo  li.:;eat  hanc 
paginam  novae  concessionis  infringere  vel  illa  ausu  temerario 
contraire.  Siquisautem  hocattemptare  presumpserit,  indignationera 
omniçotentis  Dei  et  beatorum  Pétri  et  Pauli  apostolorum  ejus  se 
noverit  incursurum.  Datum  Anagniae,  idus  janii,  pontiflcatus  nostri 
anno  sexto. 

Rectieil  descriptif  des  biens  de  l'abbaye,  rédigé  vers  l'an  1503  et 
copié  en  1628  par  frère  François  Tonnelier.  —  Arch.  de  l'Yonne. 
H.  677. 

Charte  du  roi  Louis-le- Jeune  pour  l'abbaye  de  Vauluisant 

1163.  —  In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen. 
Ego  Ludovicus,  Dei  gratia  Francorum  rex.  Régie  administrationis 
est  eis  providere   et   benegnitatem   exhibere    qui  in  servitio  Dei 


421 

spiritoalîter  occupât!  sunt,  ut  per  corum  meritum  in  nostra  teniporali 
occupatione  veniam  consequamur.  Itaque  sciant  universi,  présentes 
et  fttturi,  quod,  pro  amore  Dei,  transversa  et  consuetudines  terre 
nostre,  que  ad  nos  pertinent,  de  omnibus  quecumque  sunt  ad  usum 
fratnim,  tam  in  victu  quem  in  vestitu  sive  mercatura.  Petroet  domui 
de  Vallelucenti  in  cle  'raosinam  donavimus.  Pro  immobili  memoria 
et  firmitate,  sigillo  nostro  corroboravimus,  subter  inscripto  karactere 
Dostri  uominis. 

Âctum  publiée,  Senonis,  anno  incamati  Verbi  M*  C*  LX'  III  ; 
astantibus  in  palatio  nostro  quorum  apposita  sunt  no  mine  et  signa  : 
S.  comitis  Theobaldi,  dapi'eri  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii;  S. 
Matiiei,  camerarie;  constabulario  nuUo.  Data  per  manum  Hugonis, 
canceliarii.  —  Cartulaire  de  l'Yonne,  t.  II,  p.  159. 

Privilège  du  Pape  Alexandre  III  pour  Vabbaye  de  Vauluisant. 

11^,  22  novembre.  —  Aleiander,  episcopus,  servus  seryorum 
Dei,  dilectis  iîliis  Petro,  abbati  monasterii  de  Vallelucenti,  ejusque 
fratribus,  tam  presentibus  quam  futuris,  regularem  vitam  professis, 
ic  perpetuam  memoriam. 

Desiderium  quod  ad  religionis  propositum  et  animarum  salutem 
perjinere  monstratur,  sine  aliquo  est  dilatione  complendum.  Ex 
propter,  dilecti  in  Domino  fîlii,  nostris  justis  postulationibusclementer 
annuimus  et  prœfatum  locum,  ad  exemplar  patris  et  çraedecessoris 
nostri,  sanctœ  recoriationis,  Eugenii  pape,  m  quo  divino  mancipati 
eslis  obsequio,  sub  beati  Pétri  et  nostra  protectione  suscipimus  et 
presentis  scripti  privilegio  communimus:  in  primis  siquidem  statuentes 
ul  ordo  monasticus  qui  secundum  Dei  timorera  et  beati  Benedicti 
regulam  et  institutionem  fratrum  in  eodem  loco  institutus  esse 
dinoscitur,  perpetuis  ibidem  temporibus  inviolabiliter  observetur  : 
Pretert^a  quascumque  possessiones,  quecumque  bona  idem  monas- 
tHrium  impresentiarum  juste  et  canonice  possidet,  a  ut  in  futurum 
con^essione  pontificum,  liberalitate  regum  vel  principum,  oblatione 
fidelium  seu  aliis  justis  moiis,.  Deo  propilio,  poterit  adipisci.  firma 
vobis  vestrisque  successoribus  et  illibata  permaneant.  In  quibus  hec 
propriis  duîimus  eiprim  inda  vocabulis:  locum  ipsumin  quo  abbatia 
vestra  fan data  est,  cum  omnibus  perlinentiis  suis,  etduabusgrangiis 
que  dicuntur  Belveerum  et  Tuchebovem  et  terris  cultis  et  incultis, 
pratis,  nemoribus  et  pascuis.  —  Ex  dono  dompni  Anselli  de  Triagnio, 
quidquid  habebat  in  eodem  loco.  — Ex  dono  Philippi  qui  dicitur 
Bibens-secanam,  quidquid  habebat  in  terris,  pratis  ac  nemoribus 
in  riveria  legye  ab  utraque  parte  aque  prope  vel  longe  a  villa 
scilicet  que  dicitur  Lallelium  usque  ad  aliam  que  dicitur  Cur- 
genetum.  —  Ex  dono  Ilug^nis  de  Varellis  quidquid  possessionis 
tenebnt  in  agris  et  silvis,  a  villa  Lalliaco  usqiie  ad  villam  que  dicitur 
Curgenetum,  retenta  sibi  silva  que  dicitur  Lanceia;  usuarium 
ejusdem  silve  omni  tempore  liberum,  in  omnibus  vobis  necessariis, 
laudante  hoc  Petro  de  Varellis  et  Bovone,  fratre  suo.  —  Es  dono 
Fulcoiiis  de  Lalleio,  terras  quas  habebat  a  grangia  usque  ad  abbatiara 

et  in  utraque  ripa  aque  et.quamdam  partem  terre  que  erat  inter 

grangiam  et  Lalleuim  desuper  viam  ;  et  quidquid  habebat  in  terris 


Ht 

conimunibus  et  silvîs  et  commune  quod  habebat  iu  valie  Putunci 
cum  Ilelya  de  Balneolis,  et  in  silva  que  dicitur  Luatum,  rétro 
abbatiam,  et  quamiam  partem  terre  quam  habebat  siibler  vàllem 
Putinnei,  et  quidqnil  habebat  in  bosco  quii  dicitur  Sorleinus  et  in 
Tremblt^io  qui  est  desuper  valli^m  Putinnei.  —  Ei  donc  ejusdem 
terram  que  est  propre  f  entera  citra  Lalleium  et  protam  sibi  adjicens, 
et  aliui  pratum  eialia  parte  aque:  et  ultra  abbatiam  pratum  quod 
dicitur  Sancti-Pauli;  et  illud  quoi  e'^t  jmta  salices,  secus  pratum 
Oberti  de  Curgeneto.  —  Quilquid  habetis  de  Stephano  Espanello  in 
parrojhia  Curgeneti  et  a  Lalleio  usque  Poseium  quod  erat  de  feudo 
suo.  — Quidquii  habetis  de  Sthephano  de  Toriniaco,  inter  Lalleiura 
et  Curgenetum,  quod  erat  de  fnudo  sun;  et  duas  particulas  terre, 
quarum  una  est  super  pratum  quod  tenent  homines  de  Molinuns  et 
altéra  super  pratum  quoi  tenebat  Guiardus  de  Lalleio.  —  Eî  dono 
Anselii,  fîlii  Oionis  de  Fontevene,  quidquid  habebat  in  territorio 
Flasceii,  in  piano  et  bosco,  in  pr.itis  et  aquis.  —  Eï  dnno  Otranni 
de  Marcelleio,  quidquii  habebat  de  feudo  dompni  lîavini  de  Tranquel, 
quidquii  habebit  a  vado  Orreis  usque  ad  abbatiam,  ei  utraque  parte 
acque,  et  quiiquid  habebat  inter  Curgenetum  et  Lallnuim.  —  Ei 
dono  Guamerii  de  Ulmis  omnem  terram  quam  habebat  in  territorio 
C  irgeneti  et  Poisi,  prêter  illam  quam  tenebant  homines  sui,  —  Ex 
dono  Pétri,  filii  Iloliieri  Senoneusis,  quidquii  habebat  in  territorio 
G  irgeneti,  in  terris  et  pratis.  —  Es  dono  Pétri  de  Lumni,  quidquid 
habebat  de  feudo  Berengarii,  fratris  Guerrici  de  B  ici,  ubicumque 
esset,  et  apud  Villam-Novam  et  in  riveria  legie,  in  bosîo  et  piano. 
—  Ex  dono  Sthephani  Albi  de  Firmitate,  quiiquid  terre  habebat  in 
territorio  Lallelii. — Es  dono  Raalii  de  Lanis,  quiquid  hibebatin 
territorio  Lallelii.  —  Et  dono  Mauricii  de  Lanis,  quidquid  habebat 
incodem  territorio,  inplanoetbos^o.  —  Es  dono  BilduiniSenonensis, 
quidquid  habebat  in  terris,  pratis  et  silvis,  a  Fiisseio  et  ultra  versus 
Valleralucentera.  —  Es  dono  Ansalli  do  Marcelleio  pratum  quoidam 
desuper  abbatiam;  — Grangiam  que  di'itur  Luvania,  cum  omnibus 
appenditiis  suis.  — Es  dono  GarneriideRumfleio,  omne  territorium 
quod  apui  Fran:?am-Vilhm  possidebat,  con'îedente  Ansello  adcujus 
dominium  pertinebat.  —  Ei  dono  Odonis  Peiure,  quidquid  habebat 
in  terris,  pratis  et  silvis,  in  territorio  Curg  neti  et  ubicumqiie  in 
circuitu  ejus.  —  Es  dono  llugonis,  filii  Ilelye  de  B  Ineolis,  quidquid 
habebat  in  silva  que  dicitur  Sorleium;  et  partem  quam  habebat  in 
Luvania;  et  quidquid  habebat  in  campis  et  in  pratis  a  Luvania  usque 
ad  petram  que  dicitur  Doelena.  —  Et  dono  Ochini  de  Posero,  quidquid 
habebat  in  territorio  Poseii,  in  terris  et  nemoribus.  —  Et  dono 
Rainaudi  militis,  quidquid  habebat  id  territorio  Pose",  in  terris  et 
nemoribus  que  dicuntur  Ileredum;  et  totum  feuium  quod  tenebat 
de  Svmone  de  Nogento;  et  alodium  quod  habeb  t  c.im  participibus 
et  cognatis  suis.  —  Et  dono  Damerun,  domine  de  Poseio,  unam 
hastam  terre  que  jaci^t  inter  terras  lîugonis  Paltunerii.  —  Et  dono 
Isnardi,  vicecomitis  Joviniaci,  quidquid  habebat  in  area  quadam  ad 
molienlum  hedificandum,  que  est  desuper  vadum  Orreis.  —  Ex  dono 
Garnerii  de  Frisseio,  quidquid  habebat  in  area  eadem;  et  aquam  ad 
pisiandum  usque  Molinuns,  ab  utraque  vobis  concessam.  —  Ex  dono 
Helisabeth,  fîlie  Tecelini  de  Villamauri,  quidquid  habebat  in  territorio 


4S8 

Pois plano^  Mainardo  de  Villamauri,  et  uxore  ejiis  ad  quos 

uïore  ejus  Agne  de  quorum  feudo  erat,  et  Itero,  filio  eorum  conce- 

dentibus.  —  Ex  dono  Symonis ad  ulmun  Poseii;  et  aliam  in 

vallede  Luceio Damêrura  de  Poseio,  portiunculam  terre  que  erat 

inter  terras  Vallislucentis  ;  duas  partiv'îulas  terre  que  sunt Noas, 

et  alibi  dimidiani  ochiam  que  est  mter  Poseium  et  Noas;  et  omuem 
terram  quam  habebat  a  petra  que  dicitur  Doellana  usque  ad  terram 
liberam  Poseti.  —  Ex  dono  Gauteri  Chailbu  quandam  partem  terre, 
a  semita  molendini  usque  ad  terras  prefate  ecclesie.  —  Ex  dono 
Richerii  Li  Curteis,  omnem  terram  quam  habebat  arabilem  in  terra 
Heredum  ;  et  sartamenta  que  fecerat  in  nemore  Santimonialium  de 
Para'^lito.  —  Ex  dono  Josberti,  cognomento  Truio,  usuarium  in 
omnibus  terris  et  nemoribus  suis  que  sunt  juxta  viilam  que  dicitur 
Avum.  —  Ex  dono  Emberti  de  Triagno  terram  quam  habebat  apud 
Poseium,  ex  parte  conjugis  sue.  —  Ex  dono  Garnerii  de  Avenz, 
quidquid  terre  habebat  in  finibus  Poesci.  —  Ex  dono  Milonis  de 
Toriniaco  et  Bernardiet  Renaudi,  fratris  ejus,  quidquid juris  habebant 
incommuni  hereditate  de  Toriniaco.  —  Ex  dono  îlohrici  de  Toriniaco; 
Radulphi  et  Gileberti,  fratris  ejus;  Dicti  et  Ilugonis,  fratris  ejus; 
Girardi,  filii  Garini;  johannis  de  Plasseio;  Emmeline  de  Triagno  ; 
Josberti  Hayron;  Isnardi  de  Missereio;  et  Johannis  Morellis  quidquid 
juris  habeb'int  in  predicta  hereditate;  grangiam  que  dicitur  Bernerias 
cum  omnibus  appenditiis  suis.  —  Ex  dono  Godefridi  de  Gapella, 
quandam  terram  desuper  Bernerias  et  viam  que  est  ab  eadem  terra 
usque  ad  terram  Berneriarum,  ad  extrahendam  marmam;  et  pratum 
quod  est  inter  prata  Berneriarum;  et  quidquid  ecclesia  vestra  de  suo 

jure  et  feudo  tenebat. —  Ex  dono  Roberti  Bohor ,  omnia  prata 

que  habebat  in  riveria  Berneriarum.  —  Ex  dono  Teobaldi  Carrio, 
gordum  unum  apud  Bernerios.  —  Ex  dono  Gaufridi  Ridel,  terram 
quam  habebat  apud  Bernerias.  —  Ex  dono  Mauricii  de  Marneio, 
quidquid  possiJebat  in  fînibus  Berneriarum  in  terris  et  pratis.  —  Ex 
dono  Renaudi,  Drogonis,  Hugonis,  Michabelis,  Dieri  fllie  et  Baronis 
de  Berneriis,  quidquid  habebant  in  linibus  Berneriarum  in  terris  et 
pratis.  —  Ex  do.io  Gaufridi,  filii  Seguini  de  Nogetito,  quandam 
particulam  t^rre.apud  vineam  Godefridi.  —  Ex  dono  Régine,  filii 
Freheri,  pratum  quod  est  inter  prata  Berneriarum,  —  Grangiam  que 
dicitur  Cirilliacnm,  cum  omnibus  appenditiis  suis.  —  Es  dono 
Manesserii  de  Villamauri,  et  Odonis  filii  ejus,  et  Pontii  de  Triagno 
et  aliorum,  quidquid  habebant  in  predi^to  loco,  in  terris  et  memoribus. 
•—  Ex  dono  Bovonis  de  Varellis,  Pontii  de  Triagno,  Hugonis  Pauperis 
deCussigneio  et  Josberti  de  Regneio,  quidquid  habebant  interritorio 
Cirillei.  —  Eî  dono  Girardi  Berengarii,  Drogonij^  Strabonis,  et  uxori 
sue  et  filiorum  suorum  et  Josberti  magni,  quidquid  habebant  in 
nemore  quod  dioifur  Faygarnen.  —  Ex  dono  Philippi  de  Rumilleio 
et  Hugonis  et  Houduini  fratrum,  et  Hugonis  Pautonerii,  grangiam 
que  dicitur  Armentarias,  cum  omnibus  appenditiis  suis.  —  Et  vineas 
quas  habetis  in  civitate  Senonensi,  et  in  Castro  comitis  Henrici  quod 
dicitur  Chalete. 

Sane  laborum  vestrorum  quos  propriis  manibus  ac  sumptibus  coli- 
tis,  sive  de  nutrimenti  s  vestrorum  animalium,  nullus  a  vobis  décimas 
eiigere  présumât. 


424 

Prohibemus  etiam  ut  nulli  fratrnm  vestrorum,  post  factam  in 
eodem  loco  professionera,  aliqua  levitate,  sine  abbatis  et  capituli 
sui  lioentia  fas  sit  de  claustro  discedere.  Discedentem  vero  absque 
communiura  litterarum  cautione,  nuUus  retinere  audeat.  Pa  iquoque 
et  tranquillitati  vestre  paterna  sollicitudine  providentes,  autoritate 
apostoiica  prohibemus  ut  infra  clausuras  looorum  seu  grangiarum 
vestrarum  nullus  violentiam,  vel  raptum  sive  furtum  committere  vel 
combustionem  facere,  seu  hominem  capere  vel  interficere  audeat. 
Decernimus  ergo  ut  nuUi  omnino  hominum  lioeit  supredi?tam 
ecclesiam  temere  perturbare  aut  ejus  possessiones  auferre,  vel  ablatas 
retinere,  minuere  seu  quibusUbet  vexationibus  fatigare,  sed  illibatas 
omnia,  et  intégra  conserventur,  eorum  proquonim  gubernatione  et 
sustentatione  concessa  sunt  usibus  omnimodis  profiitura,  salva 
nimirum  apostoiica  sedis  authoritate  et  diocesani  episcopi  canonica 
justitia. 

Si  quœ  igitur  in  futurum  ecclesiastica,  secularisve  persona  hanc 
nostre  constitionis  paginara  sciens,  contra  eam  temere  venire 
temptaverit,  secundo  tertiove  commonita  nisi  presumptionem  suam 
congrua  satisfa^^tione  correxerit,  potestatis,  honorisque  sui  dignit  te 
careat,  reamque  se  divino  judicio  existere  de  perpetrata  iniquitate 
cognoscat,  a  sacratissimo  corpore  et  sanguine  hA  et  Domini 
redemptoris  nostri  Jesu-Christi  aliéna  fiât,  alque  in  estremo  examine 
districte  ultioni  subjaceat.  Cunctis  autem  eidem  loco  sua  jura 
servantibus  pas  Domini  nostri  Jesu-Christi,  quat  nus  et  hic  friictum 
bone  actionis  percipiant,  et  apud  districtum  Judicem  premia  eterne 
pacis  inveniant.  Amen,  amen,  amen. 

Ego  Alexander,  catholice  ecclesie  episcopus,  subs'^ripsi. 

Datum  Senonis,  per  raanum  Hermanni,  sancte  Romane  ecclesie 
subdiaconi  et  nolarii,  X  kalendras  decenibris,  indictione  XI;  Incar- 
nationis  dominice  anno  M'  C'  LV  III;  pontificatus  vero  Alexandri 
pape  III,  anno  V*.  —  Cartulaire  de  l'Yonne,  l.  II,  p.  156-159. 
Archives  de  VYonne,  H,  678. 

Ouvrages  faits  sous  la  direction  de  Vahhé  Pierre  f160^-4649J. 

Cy  aprps  s'en  suivent  les  ouvra;2:es,  décorations  et  autres  répa- 
rations que  l'abbé  frère  Anlhoine  Pierre  a  faict  faire  durant  qu'il  a 
esté  abbé  de  cette  maison  de  Valluysant,  le  tout  recueilly  par  le 
frère  François  Thonnelier,  religieux  de  ladite  maison. 

Premièrement,  ledit  abbé  a  fait  enchâsser  en  argent  le  chef  du 
glorieux  martyr  saint  Théodore  qui,  auparavant,  estoit  dans  une 
vieille  châsse  presque  toute  rongez,  comme  il  apert  par  un  acte 
authentique  (1).  La  translation  fut  faicte  le  jour  de  l'Annonciation, 
l'an  mil  cinq  cerU  dix-sept,  et  tous  les  ans,  depuis  ladite  translation, 
l'on  avait  coustume  d'eu  célébrer  Ja  feste  en  l'église  de  céans,  le 
lendemain  de  ladite  Annonciation,  ce  qui  n'est  plus  observé  à 
présent. 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  la  table  du  grand  aultel  de  ladite 
esglise,  de  menuiserie,  imagerie  et  peinture;  laquelle  menuiserie  fut 

(1)  Voir  le  procès-verbal  après  ce  mémoire. 


«25 

faîcte  par  ung  nommé  Jacques  Mîllon;  les  images,  par  ung  nommé 
Jehan  Blottin;  et  les  peintures  par  un?  nommé  Jehan  Cousin. 

Item  ledit  abbé  a  fai^t  Mre  une  belle  couppe  d'argent  doré  pesant 
six  marcs  d'argent,  laquelle  repose  sur  ledit  grand  aultel,  et  est  mise 
en  une  lanterne  de  fert  pour  la  monter  et  descendre,  laquelle  lanterne 
a  esté  faicte  par  un  serrurier  nommé  Christophe  d'Ange.  Et  sur  le 
derri'^re  dudit  grand  aultel,  y  a  une  fenestre  ferment  a  clef,  en 
laquelle  y  a  ung  engin  a  monter  et  descendre  ladite  lanterne,  lequel 
engin  a  esté  fait  par  Guillaume  d'Ange.  Alentour  de  ladite  table 
d'aultel,  il  y  a  six  colonnes  sur  lesquelles  y  a  six  anges  et  desquelles 
colonnes  il  y  en  a  deux  de  boys  bien  peinctes  et  les  quatre  autres 
sont  de  cuivre,  et  deux  fronteaux  de  cuivre  bien  ouvrés,  allant  depuis 
lesdites  colonnes  jusques  auî  murailles  de  laiite  église;  et  ont  esté 
failles  lesdites  colonnes  et  fronteaux  par  ung  nommé  Nicolas  le 
Fondeur;  demeurant  à  Troyes.  Sur  laquelle  table  d'aultel  y  a  un  ciel 
de  menuiserie  et  franges.  Et  ladite  couppe  a  été  faicte  à  Paris  par  un 
nommé  Mi^.hel  Pigeart. 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  en  ladite  église  deux  paires  Torgues, 
Tune  desquelles  est  de  douze  pieds  de  hault,  et  l'autre  de  quatre 
pieds,  ensemble  les  jubés  d'icelle,  celles-cy  du  depuis  ont  esté 
rompues  par  les  Huguenots. 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  en  ladite  église  de  b^dles  grandes  chaises 
qui  furent  faictes  par  ledit  Jacques  Millon,  et  d'autres  chaises  appelez 
les  chaises  des  mallades  qui  furent  faictes  par  ung  nommé  Jehan 
Mialht.  \ 

Item  a  fait  faire,  en  icelle  église,  la  vouste  de  la  chapelle  des 
Irespassez,  et  la  vouste  de  la  chappelle  du  Sépulcre,  qui  furent  faictes 
par  ung  nommé  Jehan  Martuiseau,  maçon. 

Item  a  fait  faire  dix  passages  par  led't  Martuiseau  par  les  grosses 
murailles  qui  avoient  esté  faictes  par  rut  es  maçons  pour  passer  du 
cœur  (siî)  par  les  chappelles  de  la  nef  de  çà  et  de  là. 

Itpm  a  fait  faire  dix  aultelz  esdites  chappelles,  fourniz  de  pierre  de 
liaiz  et  de  revers  de  menuiserie,  avec  plusieurs  images  qui  sont  sur 
leslits  aultelz. 

Item  a  fait  faire  en  ladite  église  ung  beau  sépulcre  en  Tune  des 
chappelles  de  ladite  église,  nommez  la  chappelle  du  Sépulcre,  et 
l'argent  qu'il  a  convenu  de  payer  pour  ledit  sépulcre,  a  esté  donné 
par  ung  nommé  mastre  Jehan  Pierre,  son  p^re,  et  Colombe  Uanoteau, 
sa  m  Te,  avec  ung  calice  d'argent  doré,  pesant  trois  ou  quatre  marcs, 
allentour  duquel  y  a  ung  soleil  et  sur  le  pied  d'en  bas  deux  esmauxen 
l'un  desquelzy  a  peint  un  saint  Jacques  et  en  l'autre  une  Nostre-Dame. 

Item  a  fait  faire  une  belle  porte  de  menuiserie  nommée  la  porte 
du  Cru:;ifix,  au-dessus  de  laquelle  y  a  ung  beau  crucifix  avec  les 
images  de  Nostre-Dame  et  de  saint  Jehan  l'Evangéliste. 

Item  ledit  abbé  a  fait  fermer  toutes  les  chappelles  de  ladite  église, 
de  menuiserie,  par  le  devant  d'icelles,  et  à  l'endroit  de  la  chappelle 
appelez  la  Nostre-Dame-Blanche,  a  fait  faire  ung  beau  revesti^re  de 
bonne  menuiserie,  portant  revers,  et  sur  l'aultel  de  ladite  chappelle  a 
fait  faire  une  belle  table  en  laquelle  il  y  a  plusieurs  images  bien  taillez 
etestouffez  de  bonnes  peintures,  et  se  nomme  la  chappelle  saint-Jehan- 
Baptiste. 


4  96 

En  î'austre  costé  dudit  revestière,  il  y  a  une  aultre  chappelle  sur 
l'aulteî  de  laquelle  ung  beau  revers  fait  de  menuiserie;  auquel  revers  a 
fait  peindre,  en  platte  peinture,  l'histoire  de  la  passion  de  Jésus- 
Christ. 

Item,  en  I'austre  chappelle  quiestpr^s  de  la  porte  des  Mortuaires,  a 
fait  faire  sur  Tautel  d'icelle  un  revers  de  belle  menuiserie  et  une 
Annonciation  de  pierre  avec  ung  beau  lavoir,  pour  laver  les  mains 
des  prestres  (faicl  de  belles  pierres  de  liais)  :  écrit  d'une  autre  main. 

En  la  chappelle  des  Trespassez  a  fait  faire  ung  beau  revers  de 
menuiserie,  en  la  table  duquel  est  peint  l'histoire  de  Tobie,  en 
platte  peinture,  et  l'histoire  des  trois  vifs  et  des  trois  raortz. 

En  l'autre  chappelle  joignant  icelle  et  appelez  la  chappelle  Saint- 
Martin,  sur  l'autel  de  laquelle  y  a  un  beau  revers,  en  la  table  duquel 
et  allentour  d'icelle  est  peint  une  partie  de  la  vie  de  saint-ltfartin. 

L'autre  chapelle  joignant  icelle,  est  appelez  la  chappelle  de  Sainte- 
Marguerite,  et  y  a  ung  beau  revers. 

Item  proche  la  chapelle  des  Trespassés,  ledit  abbé  a  fait  faire  ung 
tabernacle  auquel  est  le  chef  de  Sainte-Colombe. 

Item  aux  deux  chappelles  de  au-dessous  du  Crucifix,  en  chascune 
y  a  un  beau  revers,  en  Tune  de  laquelle  est  une  belle  image  de 
Nostre-Dame,  allentour  de  laquelle  est  peint,  en  platte  peinture,  la 
vie  de  Nostre-Dame;  en  l'autre  chappelle,  de  l'autre  part,  est  ung 
beau  revers  et  une  image  de  Saint-Anthoine,  allentour  de  laquelle 
est  peint,, en  platte  peinture,  la  vie  dudit  Saint  Anthoine. 

Entre  lesquelles  deux  chappelles  il  y  a  deux  beaux  tabernacles, 
faictz  de  belle  menuiserie,  dedans  Tun  desquels  est  limage  de 
Nostre-Dame  appelez  le  Pèlerinage  de  ladite  église.  Et  en  l'autre 
tabernacle,  y  a  un  beau  chef  de  franc  cuivre  bien  doré,  et  depuis 
les  espaulles  dudit  chef  est  fait  d'argent,  que  ledit  abbé  a  fait  laire 
et  s'appelle  le  chef  monsieur  Saint  Théodore,  martyr. 

En  ladite  église  il  y  a  plusieurs  chandeliers  de  cuivre  que  ledit 
abbé  a  fait  faire. 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  derrier  le  grand  aultel  ung  bel  aulteloù 
il  y  a  un  beau  revers  fait  à  parquetz. 

A  la  porte  de  laditte  église,  ledit  abbé  a  fait  faire  un  beau  portail 
de  pierres  de  gr^s  de  taill  s,  bien  vousté,  au-dessus  duquel  y  a  une 
grandeimage  de  Notre-Dame,  et  au-devant,  une  Annonciation  et 
autres  images.  Et  au  haut  dudit  portail,  il  y  a  deux  allez  pour  aller 
aux  deux  viz  de  laditte  église,  qui  vont  aux  voustes  de  ladite  ^église 
et  aux  voustes  dudit  portail. 

A  la  porte  de  l'église,  nommez  la  porte  des  Vielz  Mollins,  a  faict 
faire  une  estanfiche  de  pierre  de  liais,  pour  ce  que  la  vouste  de  ladite 
porte  ne  tenoit  plus,  laquelle  vouste  fut  refaitle  sur  laditte  esta  fiche, 
au-dessus  de  laquelle  estanfiche  a  fait  faire  une  Nostre-Dame-de-Pitié. 

Item  a  fait  faire  ledit  abbé  ung  orloge  en  ladite  église,  où  il  y  a 
une  grosse  cloche  et  deux  appeaulx  et  ung  beau  mouvement;  sur 
lequel  orloge  a  faict  faire  un  clocher  couvert  d'ardoises  et  les 
pousteaut  et  la  terrasse  couvertz  de  plomb:  ledit  cloché  a  esté 
raccourcy  depuis  environ  des  deux  tiers  car  il  estoit  aussi  haut 
comme  le  grand  d'aprésent,  (puis  a  esté  finalement  osté):  d'uns 
écriture plu^s  moderne. 


12? 

item  ledit  abbé  a  faict  faire  quatre  cloches  qui  sont  au  grand 
cloché  de  laditte  église,  auparavant  il  n'y  en  avoit  au'une  grosse 
et  une  petitte  desquelles  il  prit  la  mette  pour  aider  à  taire  cesdittes 
quatre  cloiîhe^,  et  pour  les  faire  sonner  fit  faire  un  beufîroy  qu'il  fit 
tout  couvrir  de  plomb  ensemble  la  terrasse  de  au-dessous;  il  n'y  a 
pins  maiuU^nant  que  trois  cloches  dans  ledit  cloché,  d'autant  que 
l'an  mil  cinq  cens  quatre-vingt  et  huit  ou  neuf  les  religieux  furent 
contraints  de  vendre  l'autre  pour  plaiier  contre  le  précédent  abbé.  — 
Puis  d*une  autre  main:  il  y  en  a  si i présentement,  en  1703,  y  ayant 
porté  celles  qui  servoient  au  clocher  de  l'horloge  depuis  qu'il  a  esté 
oslé. 

Item  a  fait  faire  quatre  lampiers  de  cuivre  qui  servent  à  mettre  les 
lampes  de  ladite  église. 

Item  ledit  abbé  a  fait  dédier  de  rechef  l'église  de  cette  maison, 
d'autant  que  de  son  temps  elle  fut  polluée  d'un  meurtre  qui  se 
commit  en  cette  façon  :  le  roy  François  premier,  arrivant  en  cette 
maison,  ou  le  receut  processionnellement,  selon  la  coustume  et  les 
statuts  de  l'Ordre  ;  or  plusieurs  de  ses  gardes  admirant  les  orgues 
qui  estoient  pour  lors  réc  ntement  faictes,  et  qui  son  noient  mesme 
avec  une  grande  harmonie  à  la  réception  du  roy;  iceuk,  non  contants 
d'entendre  cette  harmonie  d'en  bas,  sur  le  pavé  de  l'église,  voulurent 
monter  au  jubé  desdittes  orgues,  et  se  poussant  à  la  foule  sur 
l'escalier,  il  y  en  eut  ung  d'entre  eux  qui  eut  le  costé  percé  du  fer 
d'une  lance  au  pertuisane,  qui  fut  la  cause  que  l'on  dédia  d^  rechef 
ladite  église,  à  la  sollicitation  dudit  abbé.  J'ay  appris  cette  histoire 
par  tradition  seulement. 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  la  moitié  du  grand  cloistre  et  l'a  fait 
larabricer  totalement,  et  dedans  le  chappitre  a  faict  faire  de  beaux 
bancs  à  doussier,  comme  il  apert. 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  le  réfectoir  et  Ta  fait  blanchir  et  lam- 
bricer  et  paver  par  dessous,  et  a  fait  refaire  toutes  les  vitres  dudit 
réfectoir,  ensemble  plusieurs  bancs,  tables  de  menuiserie  avec  le 
jubé. 

Item  a  fait  faire  le  lieu  du  couvent  ensemble  les  tables  et  bancs 
avec  un  beau  buffet  qui  est  allentour  de  l'ung  des  pilliers  dudit 
couvent,  et  le  jubé  pour  lire  aux  réfections. 

Item  a  fait  faire  la  cuisine  dudit  couvent  en  laquelle  a  fait  faire 

plusieurs  potz  de  fer  et  cuivre,  ensemble  les  chenetz,  poisles  et 

tenailles;  et  s'y  a  fait  refaire  une  grande  partie  des  voustes  de  ladite 

cuisine,  avec  une  chambre  p'^ur  servir  a  la  despense  d'icelle  cuisine. 

Et  ledit  couvent  et  cuisine  a  fait  fermer  par  derrière  de  murailles, 

au--dedans  de  laquelle  a  fait  faire  jardins;  et  proche  ledit  couvent  et 

cuisine  a  fait  passer  un  ruisseau  qui  vient  du  biaiz  du  mollin  et 

passe  au  travers  de  la  grande  court  et  dudit  jardin  du  couvent,  et 

dïUec  parles  lieux  communs  du  dortoir.  Au-dedans  de  la  cour  dudit 

couvent  a  fait  faire  un  retraict  sur  ledit  ruisseau,  lequel  ruisseau  est 

couvert  par  la  gi^nde  cour,  tout  du  long  de  grandes  pierres  de  grez, 

et  depuis  ledit  retraict  du  couvent  jusques  aulx  lieux  communs  dudit 

dortoir. 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  le  petit  cloistre  entièrement,  de  mas- 
sonnerie  et  charpenterie,  lambricé,  comme  il  appert.   Et  au  pan 


428 

d'icelluy  costé  devers  le  grand  cloistre,  a  fait  faire  une  librairie 
voustez  hault  et  bas,  en  laquelle  a  fait  faire  plusieurs  poulpitres  où 
sont  les  livres  et  est  ladite  librairie  bien  vii trez,  et  peut  en  aller  de 
la  chambre  à  l'abbé  dedans  le  dortoir  par  laJite  librairie,  etyadeuî 
portes:  Tune  du  costé  de  ladite  chambre  à  Tabbé,  l'autre  du  costé 
du  dortoir,  par  laquelle  les  religieui  peuvent  aller  estudier  quaod 
il  leur  plaist,  apr^s  le  service. 

Item  a  fait  refaire  la  charpenterie  du  dortoir  entièrement,  qui  s'en 
alloit  à  bas  sans  les  liaisons  qu'il  a  fait  faire,  et  apr'  s  l'a  £ait  latter 
tout  à  neuf  et  couvrir  de  la  vieille  thuille  qui  estoit,  avec  d'autre 
qu'il  a  convenu  y  avoir.  Sur  lequel  dortoir  a  fait  faire  ung  petit 
pavillon  couvert  d'ardoise  et  les  posteaux  et  terrasse  de  plomb  ; 
auquel  pavillon  a  fait  faire  une  clo  ^.he  qui  sert  à  sonner  le  premier 
coup  de  matines,  de  vespres  et  apros  compiles  ou  la  retraite. 

Item  ledit  abbéafait  recouvrir  entièrement  l'église  dudit  Valluysant 
et  l'a  fait  latter  de  bonne  grosse  latte  neuve,  et  l'a  fait  recouvrir  de 
la  thuille  qui  y  estoit,  ensemble  d'autre  qu'il  a  convenu  y  avoir. 

Item  a  fait  faire  une  grande  maison  portant  galleries,  qui  est  depuis 
la  grande  salle  jusqu'à  la  librairie,  en  laquelle  est  du  bas  une  petite 
salle  et  la  cuisine,  avec  les  chambres  du  cuisinier  et  autres,  et  sur 
le  dessus,  il  y  a  plusieurs  chambres  à  loger  les  officiers  et  les  hostes; 
—  d'une  autre  main:  c'était  l'abbatiale  qui  a  été  abbatue  en  1708, 
pour  en  faire  une  autre  dans  la  basse-cour. 

Item  a  fait  faire  les  édifices  de  l'enferme  rie  pour  loger  les  malades, 
en  laquelle  y  a  trois  chambres  à  cheminez  et  greniers  sur  les  dessus 
et  ung  escalier  de  piastre  à  y  monter,  et  au  bout  d'icelle  une  latrine 
qui  est  sur  l'eaiie,  et  du  costé  du  jardin  du  cymet-^re  il  y  une 
descente  pour  aller  audit  jardin.  Audit  corps  de  maison  il  y  a  une 
chapelle  rondez  en  l'honneur  de  glorieux  martyr  saint  Thomas  de 
Cantorbie  ;  et  au-dessous  dudit  corps  de  maison  il  y  a  di*  beaui 
celliers  bien  voiistés;  ce  logis  est  appelé  maintenant  le  Chardon, 

Item  attenant  de  la  grande  salle  a  fait  faire  debeaui  Ueui  communs 
sur  la  rivi'^re  et  au-dessous  a  fût  faire  un  colombier.  Derri'^re  ladite 
salle  a  fait  faire  ung  beau  corps  de  maison,  auquel  est  ung  beau 
moUin  et  les  fours,  avec  les  chambres  des  bollangers,  et  sur  le 
premier  estage  il  y  a  un  beau  lieu  à  mettre  les  farines  quand  elles 
sont  molliies,  et  au-dessus  ung  beau  grenier  à  mettre  quant  té  de 
bled  pour  la  fourniture  de  ladite  bollangerie,  et  il  y  a  un  entonnoir 
par  lequel  on  met  le  bled  qui  tombe  dedans  la  trumez.  Aussi  ung 
autre  entonnoir  pour  jetter  la  farine  qui  tombe  en  la  mect  des 
bollangers,  et  il  y^  a  une  viz  de  piastre  par  laauelle  on  monte  esdits 
greniers.  Et  aupr's  dudit  corps  de  maison  a  fait  faire  ung  puys  qui 
est  bon  pour  servir  auxdits  bollangers.  Du  depuis  ledit  abbé  fit 
transporter  ce  corps  de  logis,  ensemble  les  moUins  et  fours  dans  la 
grande  cour  proche  le  colombier,  que  j'ai  veu  en  leur  entier  et  pour 
à  présent  ruinez;  eî  au  lieu  cy  devant  dit  où  ilz  estoient  auparavant 
frère  André  Richer,  religieux  de  céans,  évesque  de  Calchedoine  et 
suffragant  de  monseigneur  l'illustrissime  cardinal  de  Bourbon, 
archevesque  de  Sens,  fît  eslaver  et  construire  ung  beau  logis  com- 
posé de  plusieurs  chambres,  salles,  cuisine,  cave,  garde-robbes, 
greniers  et  galleries,  toutes  lesquelles  choses  jay  veu  en  leur  eotier, 


129 

et  s'appeloitce  lieu  le  lo^s  de  Calchédoîne,  à  cause  que  ledit  éresque 
y  demeuroit,  et  ledit  logis  a  esté  démoly  par  le  trente-deuxième  abbé 
nommé  M.  Louys  de  Senneton^  lequel  le  fit  abattre  pour  enlever  le 
bois  pour  bastir  un  chasteau  au  lieu  dit  Cerneaux,  à  présent  Beaulieu, 
en  l'année  1^2*^;  voulant  aussy  abbattre  les  dix  chambres,  les 
religieux  si  oppos'Tont,  et  à  ce  subjet  a  abbandonné  les  réparacions. 

Item  ledit  abbé  a  fait  f:)irela  raoittié  de  lacharpenterie  d'ung  grand 
corps  de  maison  appelé  le  dortoir  des  convers,  et  le  reste  de  laditte 
charpenterie  l'a  fait  refaire  et  relatler  tout  à  neuf  et  recouvrir  de  la 
thuille  qui  y  estoit,  et  a  fourny  le  reste  de  la  thuille. 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  de  grandes  estables  qui  sont  depuis  la 
grande  grange  jusques  à  la  porte  du  couvent.  Sur  lesquelles  estables 
y  a  de  beaux  greniers  hault  et  bas,  et  y  a  deux  vis  de  piastre  ;  depuis 
ledit  abbé  y  fit  faire  dix  chambres  pour  loger  ceux  qui  suivoient  le 
roy  François  premier. 

Item  a  fait  faire  la  grange  de  massonnerie  et  charpenterie  tout  à 
neuf  et  couvrir  de  ihuille,  comme  il  açpert. 

Item  depuis  ladiie  grange  jusques  a  la  porte  de  laditte  abbaye  a 
fait  faire  un  grand  corps  de  maison,  auquel  corps  sont  les  estables 
des  chevaux  du  labourage  et  les  chambres  des  charrettiers,  et  sur  le 
dessus  y  a  de  belles  chambres  et  greniers,  et  aussy  le  pouUailler  des 
vollailles  dudit  Valluysant,  attenant  duquel  a  fait  faire  un  autre 
grand  logis  qui  est  le  logis  du  portier,  sur  lequel  y  a  chambre  haulte 
et  greniers  dessus,  et  pour  y  monter  il  y  a  une  viz  de  piastre. 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  sur  la  porte  dudit  monastère  une  belle 
charpenterie,  sur  laquelle  y  a  des  chambres  et  greniers  dessus  et 
pour  y  monter  y  a  ung  escallier  de  piastre. 

Item  a  fait  faire  une  grande  halle  en  laquelle  y  a  un  pressoir,  et 
ung  mestier  à  broier  du  cyment,  en  laquelle  halle  y  a  plusieurs  cuves 
pour  servir  à  la  vinée,  ce  lieu  est  à  présent  démoly  et  souloit  estre 
contre  lés  lieux  communs  du  dortoir  du  costé  des  prez. 

Item  a  fait  faire  dessus  le  lieu  dit  la  cave  Saint-Bernard,  ung 
eddifice  pour  couvrir  et  conserver  la  vouste  de  ladite  cave,  qu'il  a  fait 
faire  de  pierre  de  grez. 

Item  a  fait  faire  un  beau  jardin  attenant  de  la  grande  salle  de 
l'abbé,  lequel  est  fermé  de  murailles,  et  au  bout  a  fait  refaire  ung 
lieu  commun  qui  est  sur  le  ruisseau,  et  passe  ledit  ruisseau  par  ledit 
jardin  qui  est  muraille  de  part  et  d'autre, 

Item  ledit  abbé  a  fait  fermer  de  murailles  le  cymeti^re,  avec  ung 
grand  jardin  attenant  d'icelluy,  au  milieu  duquel  a  fait  mettre  une 
belle  croix  de  pierre  de  liais. 

Item  a  fait  faire  ung  beau  colombier  de  pierre  de  grez  près  de  la 
grande  cour  dudit  monastère,  et  auprès  d'iceluy  a  fait  faire  un  grand 
logis  qui  s'appelle  la  porcherie,  pour  y  mettre  les  porcs  de  ladite 
abbaye. 

Item  a  fait  faire  un  autre  logis  auquel  il  y  a  la  forge  des  mares- 
chaux  et  la  charonnerie,  auprès  de  laquelle  a  fait  faire  ung  grand 
clos  de  murailles  dedans  leqi  el  sont  les  bouticles  pour  loger  le 
poisson,  quand  on  pesche  les  estang;  au  pend  de  laquelle  muraille 
il  y  a  une  tour  à  pont-levis  et  cheminez  qui  sert  à  garder  le  poisson 
deisdites  bouticles. 

1887  IX 


430 

Item  a  fait  fermer  presque  la  totalité  de  la  closture  des  murailles 
qui  sont  allentoiir  de  ladite  abbaye,  lesquelles  estoient  tombez,  et  les 
pierres  les  a  employez  à  faire  ladite  closture,  et  a  fait  couvrir  icelle 
closture  tout  alleutour  dn  thuille  et  festières,  comme  il  appert.  En 
laquelle  closture  a  fait  faire  une  porte  du  costé  devers  la  vigne 
appelez  la  porte  de  Saint-Thomas:  et  si  a  fait  fossoier  tout  allentour 
desdites  murailles  de  grands  fossez  pour  la  forteresse  desdites 
murailles. 

Item  a  fait  fermer  la  cour  de  la  faulse  porte,  en  laquelle  a  fait  faire 
un  bel  ediffice  de  massonnerie,  qui  sert  à  la  taverne  pour  loger  les 
hostes  et  y  vendre  vin. 

Item  dedans  ladite  closture  de  la  faulse  porte,  il  y  a  une  belle 
chappfile  faicte  de  bonne  massonnerie,  bien  voustez  et  vitrez,  et 
s'appelle  la  chappelle  de  la  Magdelaine,  en  laquelle  il  y  a  ungaultel 
sur  lequel  il  y  a  une  belle  châsse  bien  peinte  et  dorez  où  reposent 
les  ojssements  d'une  des  unze  mille  vierges;  d'un  des  costés  de  ladite 
châsse,  il  y  a  un  image  de  Nostre-Dame  et  de  l'autre  costé  un  image 
de  Marie-Magdeleine,  et  est  ladite  chappelle  bien  charpentez  dessus 
et  couverte  de  thuille,  et  en  l'un  des  pignons  y  a  une  fenestre  où  il  y 
a  une  cloche  à  sonner  la  messe  de  laditte  chappelle. 

Item  a  fait  fiire  un  ediffice  qui  sert  d'eslables  pour  loger  les 
chevaux  des  hostes  de  ladite  taverne,  et  encore  un  autre  petit  édifice 
qui  sert  de  prison;  et  a  fait  faire  la  porte  de  ladite  faulse  porte  de 
bonne  massonnerie  et  de  belle  charpenterie  par  le  dessus,  et  est 
bien  peinte  d'un  costé  et  d'autre. 

Item  ledit  abbé  a  fait  renforcer  la  chaussez  du  grand  estan^  et  a 
fait  faire  la  bonde  aut  deux  pillons;  en  iselle  chaussez  a  fait  faire  la 
maison  de  la  garde  dudit  estang,  et  à  la  fin  d'icelle  chaussez  a  fait 
faire  ung  mollin  à  cheoir  eaûe  et  les  ruz  venant  audit  mollin. 

Item  a  fait  parer  de  pierre  de  grez  les  deux  cours  qui  sont  audit 
Valluysant,  l'une  devers  la  porte  du  pressoir,  et  l'autre  devers  la 
porte  de  l'enfermerie  ;  et  depuis  ladite  porte  de  l'enfermerie  a  fait 
applanir  un  chemin  et  paver  jusques  hors  la  faulse  porte  de  ladite 
abbaye,  pour  servir  de  charroy  par  la  grande  cour  et  allentour  de 
l'église  dudit  Valluysant. 

Beâuvâis 

Item  ledit  abbé  a  fait  fermer  de  murailles  la  métairie  de  Beauvais, 
et  sur  l'une  des  portes  a  fait  faire  une  charpenterie  où  il  y  a  un 
colombier. 

Item  a  fait  faire  en  la  closture  dudit  Beauvais  ung  beau  puis  bien 
massonné,  et  la  mardelle  d'iselluy  faicte  de  pierre  de  liais,  sur  lequel 
puis  il  y  a  une  charpenterie  en  laquelle  est  ung  engin  à  tirer  l'eau 
du  dit  puis,  et  pour  avoir  ladite  eau  y  a  nne  chaisne  de  fer  et  deux 
grosses  sailles  au  bout  de  ladite  chaisne. 

Item  a  fait  faire  une  grange  pour  mettre  les  bleds  des  labourages 
de  ladite  métairie. 

Item  a  fait  faire  une  aultre  grange  en  laquelle  est  la  porcherie  et 
au-dessus  le  jicte  aux  poulies. 

Item  près  la  porte  de  devant  a  fait  faire  nne  grande  moutonnerie 
de  huict  toyses  de  long,  où  il  y  a  grenier  dessus  faicts  de  planches» 


131 

Item  attenant  de  la  vieille  maison  a  fait  faire  un  aultre  petit  corp  ; 
de  maison  pour  loger  les  métais  dudit  fieauvais. 

Item  en  ladite  métairie  de  Beauvais  a  fait  faire  une  grande  vigne 
contenant  vingt-quatre  arpens,  et  a  fait  esserter  plusieurs  boys  qui 
estoient  alientour  pour  faire  terres  labourables  et  pour  donner  grand 
air  à  ladite  vigne.  £n  laquelle  vigne  a  fait  faire  une  erande  tour  de 
pierres  de  gr^s,  où  il  y  a  une  chambre  basse  et  une  chambre  haulte 
pour  servir  à  ladite  vigne.  Aussy  a  fait  relever  les  fossés  d'allentour 
de  ladite  vigne,  et  sur  le  dessus  d'iceux  a  fait  fermer  de  paslis. 

Item  a  fait  faire  un  grand  corps  de  maison  contenant  dix-huit  toises 
de  long,  qui  est  assis  sur  les  murailles  de  la  closture  dudit  Beauvais, 
du  costé  devers  la  vigne  ;  auquel  corps  sont  logées  les  brebis  et  les 
vaches;  et  au  bout  d'icelles,  y  a  un  aultre  édifice  où  sont  logés  les 
cheyaox  de  ladite  métairie,  avec  la  chambre  des  charretiers;  et  sur 
le  dessus  y  a  des  greniers  pour  mettre  Tadvoine  de  la  nourriture 
desdits  chevaux. 

TOUCHEBŒUF 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  les  fondements  de  la  closture  de  la 
métairie  de  Touchebœuf  en  laquelle  y  a  deux  portes  sur  l'une  des- 
quelles il  y  a  un  colombier. 

Item  en  ladite  métairie  a  fait  faire  une  maison  à  chambre  basse  et 
chambre  haulte,  et  est  joignant  une  aultre  vieille  maison  ;  lesquels 
édifices  servant  à  loger  les  métais  et  les  chevaux  du  labourage  d'iceux. 

Item  a  fait  faire  une  grange  pour  loger  les  emblaveures  du 
labourage. 

Item  une  bergerie  de  six  toises  de  long  pour  loger  brebis  et  vaches. 
Aussi  une  sens  pour  loger  les  porcs,  sur  laquelle  sont  logées  les 
volailles  de  ladite  métairie. 

Item  et  pr^s  de  ladite  métairie,  deux  chaussées  d'estangs  Tune 
d'icelles  appelée  l'estang  de  Lailly,  en  laquelle  v  a  trois  bondes  et 
un  grand  deschargeôir  de  charpenterie,  et  est  ladite  chaussée  de 
deux  cent  cinquante  toises  de  long,  de  largeur  sur  le  dessus  de  six 
toises,  et  est  ladite  chaussée  par  le  bas  billonnées  de  chesnes  et  par 
le  hault  de  pierres  de  grès  ;  au  bout  de  laquelle  chaussée  y  a  une 
maison  pour  servir  à  garder  ledit  étang,  quand  on  le  pesche. 

Item  raultre  chaussée  appelée  la  chaussée  de  l'estang  de  Touche- 
bœuf,  en  laquelle  y  a  trois  bondes  sur  Tune  desquels  il  y  a  une 
maison  de  charpenterie  et  une  chevinée  qui  sert  à  garder  le  poisson 
dudit  estang,  quand  on  le  pesche,  et  est  ladite  chaussée  pierrée  d'une 
part  et  d'aultre  de  pierres  de  grès,  et  a  de  longueur  cent  soixante 
toises. 

Lailly 

Item  au-dessous  de  ladite  chaussée  de  Lailly  ledit  abbé  a  fait  faire 
tiue  maison  de  huit  toises  de  long  pour  y  penser  faire  un  mollin, 
lequel  ne  fut  pas. 

Item  audit  Lailly  a  fait  faire  et  planter  une  vigne  de  deux  arpens 
appelée  la  vigne  de  Pierre-Colline. 

Item  ledit  abbé  a  acquis  dudit  Colline  un  accin  qull  avait  audit 
Uilly,  auquel  il  y  a  deux  maisons  de  charpenterie. 


■:    ~     A.     . 


<â2 

Item  un  aultre  accin  avec  plusieurs  prés  et  terres  à  chenevières 
qu'U  a  acquis  des  hoirs  de  Grautin. 

MOLLINONS 

Item  à  Molinons  ledit  abbé  a  fait  refaire  les  mollins  et  une  graDde 
maison  de  charpenterie  dessus  iceux  mollins,  au  sault  desquels  n'y 
souloit  avoir  qu'un  mollin,  et  en  fit  faire  un  anltre  avec  un  boutoir  a 
fouller  draps;  dessus  icelluy  y  a  fait  faire  une  bonne  maison;  et 
souloit  estre  ledit  boutoir  à  draps  et  la  maison  du  premier  mollin. 

Item  a  fait  faire  par  plusieurs  foys  ladite  chaussée  desdits  mollins, 
et  pour  les  refaire  a  este  contrainct  d'achepter  quatre  arpens  du  costé 
devers  l'église  de  Molinons  et  les  deuî  aultres  de  l'autre  costé  de  la 
rivière  de  Vanne,  et  ont  esté  acquis  les  dits  quatre  arpens  de  Jehan- 
Pierre,  demeurant  à  Villeneuve-l'Archevesque,  p^re  dudit  abbé,  et 
depuis  ont  esté  donnés  à  l'église  de  Céans  en  aulmosne  par  ledit 
Pierre  et  Colombe,  sa  femme. 

CÉRILLY 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  et  fermer  de  murailles  la  métairie  de 
Cérillv.  en  laquelle  a  fait  faire  une  belle  grande  maison  à  deux 
chambres  basses  et  deux  haultes,  lesquelles  a  fait  meubler  de  couches, 
lits,  tables,  pouteaux,  bancs,  chaises  et  coffres  servant  auxdites 
chambres. 

Item  a  fait  faire  audit  lieu  une  grande  chambre  de  massonnerie, 
et  au  bout  d'icelle  une  belle  estable  pour  loger  les  chevaux  du 
harnois. 

Item  a  fait  faire  une  aultre  grand  corps  de  maison  de  charpenterie 
pour  y  loger  vaches,  brebis  et  porcs,  attenant  de  laquelle  a  fait  faire 
un  beau  colombier. 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  un  beau  jardin  entre  la  grande  grange 
et  la  chappelle  et  par  dedans  passé  le  ruisseau,  leijuel  est  massonné 
de  part  et  d'aiiltre,  au  bout  duquel  y  a  un  retraict. 

Item  en  la  chappelle  dudit  lieu  de  Cérilly  a  fait  faire  une  petite 
cloche. 

Les  Loges 

Item  ledit  abbé  a  fait  faire  un  corps  de  maison  auquel  on  tient 
jurisdiction  de  la  justice  desdites  Loges,  et  au  bout  d'icelles  il  y  a 
des  prisons  pour  loger  les  prisonniers. 

Item  ledit  abbé  a  achepté  auxdites  Loges  une  maison  et  une 
grange  qui  estoient  à  Pierre  Thuillier,  et  toutes  les  terres  que  ledit 
Thuillier  tenoit  aucdites  Loges;  pour  la  maison  et  grange,  ledit  abbé 
en  a  payé  audit  Pierre  Thuillier  la  somme  de  cent  soixante  livres 
tournois.  Lequel  Pierre  Thuillier  s'en  vint  demeurer  à  Rigny  le 
Ferron,  et  pour  récompense  des  terres  qu'il  avait  auxdites  Loges, 
luy  a  esté  donné  sur  la  métairie  d'Armenti^res  au  lieu  dit  Massicault, 
la  quantité  de  quarente  arpens  de  terre,  pour  les  tenir  sa  vie  durant 
et  la  vie  de  sa  femme.  Et  la  cause  pourquoy  il  vint  demeurer  audit 
Rigny  et  délaissa  sa  demeure  au  dites  Loges,  fut  pour  ce  que  les 
gendarmes  logeoient  souvent  en  sa  maison  desdites  Loges. 


1S3 

Armentières 

Item  ledit  abbé  a  fait  fermer  de  murailles  la  métairie  d' Armentières 
tout  alientour,  en  laquelle  il  y  a  fait  faire  une  belle  grande  maison, 
en  laquelle  il  y  a  chambre  basse  et  chambre  haulte,  et  greniers 
dessus,  et  aussy  un  ceiller  à  mettre  vin.  Et  une  chapelle  en  laquelle 
il  y  a  un  bel  autel  et  deux  images,  une  cloche,  deux  coffres  et  un 
banc  à  doussier. 

Item  a  fait  faire  en  ladite  métairie  une  grande  grange  de  mas- 
sonnerie  pour  loger  lei  bleds.  Et  à  l'un  des  bouts  il  y  a  une  vacherie 
pour  loger  vaches. 

Item  a  fait  faire  une  aultre  grange  en  laquelle  sont  logés  les 
chevaux  du  labourage  d'icelle  métairie  et  plusieurs  juments.  Et  sur 
la  porte  de  ladite  métairie  a  f  .it  faire  un  beau  colombier.  Entre  ladite 
estable  aux  chevaux  et  la  porte  a  faire  des  prisons. 

Item  en  l'un  des  pans  de  la  muraille  de  ladite  closture  a  fait 
faire  une  tour  au  dedans  de  laquelle  il  y  a  une  botiste  pour  mettre 
du  poisson  ;  et  a  fait  passser  le  ruisseau  qui  vient  de  la  fontaine 
Bolliard  par  dedans  icelle  tour,  et  passe  tout  du  long  de  la  cour 
dudit  Armentières,  au  dedans  de  laquelle  cour  ledit  ruisseau  est 
couvert  de  pierres. 

Item  il  y  a  une  petite  maison  appelée  la  maison  des  chambrières 
où  est  le  four  à  cuire  le  pain. 

Item  a  fait  faire  en  ladite  métairie  un  beau  moUin  a  bled  et  un 
boutoir  à  draps  sur  la  rivière  de  Vanne,  où  il  fallut  faire  de  grandes 
escluses  pour  faire  la  rivière  audit  mollin  entre  laquelle  vieille 
rivière  et  celle  desdits  moUins  a  convenu  faire  une  grande  chaussée 
et  des  ponts  sur  les  deux  rivières. 

Item  en  ladite  métairie  ledit  abbé  a  fait  planter  deux  arpents  de 
vignes. 

Item  vers  la  porte  de  derrière  de  ladite  closture  a  fait  faire  une 
chaussée,  une  porte  de  charpenterie  et  un  pont  sur  la  rivière  dessus 
ladite  chaussée  pour  aller  es  terres  de  là  ladite  rivière. 

Item  ledit  abbé  a  acquis  de  Marin  du  Bar  et  de  Perrin  Chastrix 
une  grande  partie  de  la  métairie  d' Armentières,  lesquels  du  Bar  et 
Chatrii  tenoient  la  totalité  d'icelle  métairie  desdits  religieux,  abbé  et 
couvent,  à  sçavoir  les  du  Bir  deut  pars  et  les  Chatrix  l'autre  part; 
cour  laquelle  acquisition  ledit  abbé  a  payé  audit  du  Bar  pour  les 
édifiices  et  pour  quitter  le  droit  qu'il  prétendait  avoir  de  ce  qu'il  avoit 
fait  faire  en  ladite  métairie  deux  centz  livres  tournois,  et  aux  Chastrix 
cent  livres  tournois  ;  et  avec  ce  leur  a  rebaillé  toutes  les  terres  d'icelle 
métairie  qui  sont  depuis  le  chemin  d'en  bas  par  lequel  on  va  de 
Vulaines  a  Saint-Benoist  jusques  aux  lins  de  liniittes  du  village  de 
Plantiz.  Et  avec  ce  leur  a  baillé  et  quitté,  à  sçavoir  audit  du  Bar  dix 
sentiers  de  bled  par  quart,  et  auiit  Chastrix  huit  septiers  qu'ils 
doivent  de  reste  audit  abbé.  Et  tenoient  la  totali  é  des  terres  et  prés 
de  ladite  métairie  à  trois  vies,  et  lesdites  terres  qu'on  leur  a  rebaillées 
tiennent  à  deux  vies  et  en  paient  par  chacun  an  audit  abbé  trois 
muids  de  bled  par  quart,  avec  trois  livres  de  cire  neufve.  Et  aupar- 
avant ne  payoient  de  la  totallité  desdits  terres  d' Armentières  ny  du 
clos  et  aisances  d'icelle  métairie  que  trois  muids  de  bled  par  quart, 


4Sii 

qui  n'estoit  redebvance  raisonnable,  par  quoy  ledit  abbé  eut  une 
rectification  du  contracta  et  si  estoient  lesdits  du  Bar  et  Chastrii 
négligents  de  paier,  comme  il  appert  par  cy-devant.  Et  pour  oe  furent 
faictes  les  convenances  cy  devant  escriçtes. 

La  totallité  des  terres  de  ladite  métairie  dudit  Armentières  tant  en 
taillis  que  prés,  ainsi  qu'il  apert  par  l'arpentage  et  par  le  bail  naguère 
fait,  monte  au  nombre  de  neuf  cent  six  arpens. 

Bernières 

'  Item  ledit  abbé  a  fait  fermer  de  murailles  et  fossés  la  métairie  de 
Bernières,  dedans  laquelle  closture  a  fait  faire  la  grande  grange  de 
massonnerie,  et  attenant  d'icelle  encor  une  autre  grange  pour  loger 
vaches  et  brebis,  et  sur  le  dessus  pour  mettre  foin  et  fourrage. 

Item  a  fait  faire  un  aultre  édifice  à  Bernières  attenant  de  la  porte 
de  devant,  et  sur  le  dessus  un  beau  grenier,  et  au-dessous  sont  logés 
les  chevaux  et  juments  qui  servent  au  labourage,  aussi  a  refait  une 
partie  d'une  aultre  grange  en  laquelle  à  fait  faire  un  beau  pressoir. 

Item  a  fait  refaire  la  chapelle  dudit  Bernières,  laquelle  il  a  fait 
lambrisser,  careller,  aussi  l'autel  d'icelle  sur  lequel  y  a  de  beaux 
images,  et  aussi  la  faicte  vitrer.  Et  sur  le  pignon  d'icelle  il  a  fait 
faire  une  massonnerie  en  laquelle  il  y  a  une  fenestre  où  est  la  cloche 
qui  sert  a  ladite  chapelle. 

Item  a  fait  réparer  toutes  les  maisons  où  demeurent  les  fermiers, 
comme  il  apert. 

Item  a  fait  fermer  la  vigne  de  grands  fossés  et  de  bayes  vives  par 
le  hault  d'iceux  fossés. 

Item  en  ladite  métairie  a  fait  refaire  le  mollin  appelé  le  mollin  de 
Courcelles,  avec  un  boutoir  à  draps. 

Item  a  fait  faire  le  pont  qui  est  sur  la  rivière  d'Arduisson,  auquel 
y  a  deux  arches  bien  voustées,  et  si  y  a  fait  paver  d'un  coste  et 
d'aultre  ledit  pont.  Etc.  (1) 

Procès-Verbal 
de  la  translation  des  reliques  de  Saint  Théodore,  faite  en  1517, 

Anno  Domini  millesimo  quingentesimo  decimo  septimo,  die  festo 
Annuntiationis  dominicœ,  in  ecclesia  de  Vallelucenti,  presentibus 
fratribus  Johanne  de  Villers,  priore;  Anthonio  du  Quanoy,  sacrista; 
Petro  Charolais,  portario;  Johanne  Denis,  subpriore;  Guillelmo 
Bellemonstre,  cellario  ;  Johanne  Cretay,  Nicolao  Vincent,  Johanne 
Plumez,  Jacobo  Motayer,  Johanne  Grapillard,  cantore;  Claudio 
Lanoix,  procuratore,  et  Nicolao  Miolat,  sacerdotibus  ;  Johanne 
Besque,  diacono;  Francisco  Tenelle,  subdiacouo;  Stephano  Thierry 
et  Paschasio  Triché,  accolitis;  Nicolao  Chennot,  Andréa  Richer, 
Nicolao  Besançon  et  Jacobo  Dange,  religiosis;  Saviniano  Poinlou, 
Johanne  Panier,  Girardo  Maie,  Dionisio  du  Molin,  Stephano  Froltais 
et  Bone  Nicolao,  conversis  ejusdem  ecclesiae;  honorabilibusque  viris 

(1)  Une  partie  de  ce  document  a  été  publiée  par  M.  Max.  Quantin  dans  le 
Bulletin  de^  la  Société  des  Sciences  de  l  Yonne, 


4dS 

magistro  Matheo  Pierre,  dictée  ecclesiaB  baillico;  Nicolao  Pierre 
ejusdem  tabellioue  ;  Ludovico  Sanion,  dicte  tabellionis  substituto; 
Stepbano  Martillac,  aurifabro  ;  Ilectore  Envault,  pistore,  ac  pluribus 
aliis  notabillbus  personis  : 

Tranlatum  fuit  ex  veteri  et  pen^  corrosa  capsa  in  aliam  novam 
stâtuam  caput  domini  Theodori,  martjris,  per  veneraDdum  in  Cbristo 
patrem  dominum  Anthonium  Pierre,  prefatee  ecclesise  abbatem.  In 
quam  quidem  statuam  cum  sacratissimis  reliquiis  positus  et  recon- 
ditu»  fuit  brevitulus  premissa  ferè  verba  de  hujusmodi  translatione 
in  scriptis  continens.  —  Archives  de  l'Yonne,  —  fonds  Vauluisant, 
H.  677; 

XVI-  Siècle 

Liste,  par  ordre  alphabétique,  des  localités  où  Tabbaye  possédait, 
sous  l'abbé  Pierre,  des  «  gaugnages,  seigneurie,  prés,  terres,  boys 
et  aultres  possessions  ».  (1). 

Armentières.  —  Avans.  —  Baigneaui.  —  Beauvais.  -^  Bemières. 

—  Bois  d'Aii-en-Othe.  —  Bois  d'Othe  ou  Fournaudin.  —  Bouloy. 

—  Bourdenay.  —  Bourg  Saint-Pierre-lez-Sens.  — Cérilly.  —  Cervins. 

—  Charmeceaux.  —  Chevroy.  —  Coulours.  —  Courceaux.  —  Cour- 
genay.  —  Crancey.  —  Don  Lévesque.  —  Eschemines.  —  Espineau. 

—  Faulconois.  —  Flacy.  —  Foissy.  —  Fontaines.  —  Fourches.  — 
Fontaine  Mascon.  —  Fontaine  Baussery.  —  Fontenottes.  —  Gron. 

—  La  grande  Paroisse.  —  Lailly.  —  La  Mothe-Tilly.  —  Lanerey. 
-^  Les  Loges.  —  Les  Si'ges.  —  Lieusaint.  —  Livanne.  —  Marigny. 

—  Massicaut.  —  Molinons.  —  Moulin  de  Pouy.  —  Moulin  des 
Convers.  —  Nogent-sur-Seine.  —  Nozeaux.  —  Origny.  —  Ossey.  — 
Pommereaux.  —  Pouy.  —  Rigny  TAnnoneux.  —  Rigny  le  Ferron. 

—  Saint-Flavy.  —  Saint-Jean-de-Bonnevaux.  —  Saint-Martin  de 
Chenetron.  —  Séant-en-Othe.  —  Sens.  —  Serbonnes.  —  Touche- 
boeuf.  —  Tranquault.  —  Treignel.  —  Troyes.  —  Vauluisant.  — 
Vaux-sur-Yonne.  —  Villeneu  ve-l' Arche  vôque.  —  Vulaines. 

Inventaire  des  meubles  de  l'abbaye  de  Vauluisant  [Ij 

L'an  mil  sept  cent  quatre-vingt-dix,  le  17  may,  à  sept  heur  et 
demis  avant  midy,  en  vertu  d'un  décret  de  l'assemblée  des  20 
février,  19  et  2J  mars  dernier  sanctionné  le  2i  suivant,  lu,  publié 
et  affiché  le  13  de  ce  mois,  registre  le  quinze,  nous  maire  et  omeiers 
municipaux,  accompagné  de  notre  procureur  de  la  Commune  et  de 
notre  secrétaire  greffier,  nous  sommes  transportés  a  Tabbaye  et 
monastère  de  Vauluisant,  ordre  de  Citeaui,  étant  sur  notre  territoire 
et  a  une  demie  lieux  de  noire  demeure  a  l'effet  de  visiter  et  inven- 
torier conformément  audit  décret  les  effets  mobiliers  et  qui  pourroit 
estre  et  retrouvé  audit  monastère,  ou  étant  arrivé,  dom  Ducrey  re- 
ligieux profex  de  laditte  maison  nous  a  introduit  ot  présenté  a  D. 
Fixier  prieure  dudit  lieu,  a  qui  ayant  communiqué  le  sujet  de  notre 

(1)  H,  677. 

(2)  Extrait  des  registres  de  la  municipalité  de  Gourgenay. 


430 

voiyage  et  transport,  a  aussitôt  rassemblé  capitulairement  tous  les 
religieux  de  laditte  maison,  auquel  nous  avons  lu  en  entier  le  susdit 
décret;  a  quoy  ils  avonts  tous  unanimement  répondu  qu'ils  etoit 
dans  rintention  de  si  conformer. 

Aussitôt,  Pensin,  procureur,  nous  a  inviter  de  passera  la  procure, 
ou  en  présence  de  tous  les  religieux  de  ladite  Maison,  ils  nous  a 
exibé  cmq  registre  contenant  les  divers  objets  de  recette  et  dépense 
dont  il  est  chargé  que  nous  avons  calcuUé,  arrêté  et  signé  sur  chacun 
deux. 

Dom  de  messe  (Demesse)  sous  prieur,  nous  a  pareillement  exibé 
cingt  journiaux  ordinaire  de  tous  les  grains  de  laaitte  maison  et  don 
ils  est  chargé  ;  provenant  du  baille  des  fermiers  des  droits  de  censives 
et  du  produit  de  leurs  grange  comme  aussy  de  tous  ceux  qu'il  auroit 
vendu  audit  nom  ou  qui  auroit  été  consommé  par  la  maison  ou 
distribué  en  aumônes,  de  tous  d'aillieurs  la  parfaitte  connaissance 
que  nous  en  avons;  lesquelle  registre  nous  avons  calcullé,  arrêté, 
vérifié  et  signé. 

Et  sur  ce  qua  la  fin  de  cette  dernière  opération  M.  le  religieux 
nous  auroit  observé  qu'ils  étoit  Iheur  de  midy,  nous  sommes  retiré, 
après  avoir  annoncé  la  continuation  de  nos  traveaux  a  trois  heur  de 
relevée  et  avons  signé. 

Duditjourl7  may  1790  après  midy  nous  étant  réunie  a  la  procure 
a  l'heure  indiquée  ce  matin  en  présence  de  tous  les  religieux  de 
cette  maison  D.  Tinturier,  chargé  du  détaille,  vente  et  recette  des 
bois  nous  a  présenté  un  pntlt  journal  que  nous  avons  lue  calcullé  et 
arrêté  et  un  autre  plus  grand,  que  nous  avons  pareillement  examiné, 
réglé  et  errété  et  signé;  lesquelle  registre  et  journeaux  nous  avons 
remis  et  confié  a  la  charge  et  garde  dudit  sieurs  de  messe  (1)  Pansin, 
et  Tinturier,  chacun  en  ce  qui  les  concerne. 

Dom  Ducrey  garde  des  Archives  de  le  Bibliot^que  de  la  maison, 
nous  a  conduit  au  chartrier  ou  nous  avons  trouvé  dans  uneharmoire 
de  quarente  deux  tiroirs,  tous  les  titres,  papiers  et  archives  conser- 
nant  labaye  de  Vauluisant  en  tout  conforme  aux  deux  volume  grand 
in  folio,  contenant  en  tout  la  quantité  de  sept  cent  soixante  et  dix 
huit  page,  non  compris  la  table  a  la  fin  desc[uelle  volumes  nous 
avons  inscrits  et  signé  notre  vue  et  notre  arrête. 

Item  et  a  la  fin  du  second  desdit  volume  avons  mis  le  nombre  de 
livre  que  nous  avons  trouvé  dans  la  bibliQtèque  montant  a  la  quantité 
de  578  volumes  un  folio  ;  413  volumes  in  4*  917  volumes  in  8"  210 
manuscrits  82  gothiques,  836  bouquins  de  différents  formats,  aux 
total  la  quantité  de  trois  mil  trente  six  volumes:  que  nous  avons 
laissé  ainsy  que  les  deux  susdit  et  a  la  fin  desquel  se  trouve  notre 
arrêté,  a  la  charge  et  garde  dudit  Dncrez. 

Dom  Déminez,  sous  prieur,  nous  a  conduit  a  la  sacristie  et  tresort 
de  laditte  abaye,  ou  nous  avons  trouvé  trois  chappes  pour  les  ?rand 
festes,  une  chasuble,  deux  tunique,  voilles,  manipulle  et  étoile  de 
couleur  blanche. 

Item  un  ornement  complet,  comme  le  précèdent  de  couleur 
rouge^   les  deux  ornement  pour  les  grande  festes. 

(1)  Demesse. 


137 

Item  deux  ornement  complet  de  couleur  blanche  pour  les  second 
festes. 

Item  un  ornement  noir  complet,  et  trois  chasuble  et  une  chappe 
commune  de  môme  couleur. 

Item  un  ornement  de  couleur  violette  ;  une  ornement  verts  com- 
plet et  trois  chassuble  de  plus,  en  môme  couleurs  ;  en  quoy  ne  se 
trouve  qune  chappe. 

Item  deux  chappe  deux  tunique  et  trois  chassuble  de  rouge  com- 
mun et  dix  chassuble  blanche. 

Item  un  ornement  tr'^s  commun  et  presque  usé  deux  chassuble 
blanche,  deux  rouge,  deux  violette,  et  deux  noire  avec  les  bourses 
des  ompments  cy  dessus. 

Ledit  sieurs  de  Messe  nous  a  ouvert  le  trésort  ou  nous  avons  veu 
un  fort  beau  soleille  d'argent  doré,  six  calix  d'argent  don  un  dorré 
avoit  son  plat,  une  crois  dargents  et  son  bâton  feuille  d'argents,  une 
autre  chrois  a  feuille  dargent;  un  benistié  et  sa  coquille,  une  en- 
censoire  et  sa  navette;  vasse  aux  saint  huille,  petit  et  grand  ciboire 
le  tout  dargent,  le  grand  ciboire  seul  dorre;  deux  chandelliers 
argenté  pour  les  choriste;  et  sur  1p  grand  hautelle  six  chandelliers 
et  une  croix  de  cuivre  dorré  et  égalle  quantité  de  hautteur  inférieure 
du  même  dessin  sur  Ibautelle  de  la  Sainte-Vierge  et  un  buftet  dorgue. 

Item  le  linge  de  leglise  consistant  en  soixante  aube,  pour  les 
religieux  et  coriste,  autant  damicts  cent  cinquante  purificatioire 
cinquante  lavabo;  autant  de  corporeaux,  trente  nappe  d'autelle  une 
niche  velours  rouge  brodée  or  un  dais  et  ses  parmens  de  damas  a 
fonts  blancs. 

Lesquelle  effet  et  ornement  avons  laissé  a  la  charge  et  garde  dudit 
sieur  Demesse. 

Lesquelle  diiïérente  visitte  et  opérations  nous  ayant  occupé  jusque 
la  nuit  plaine,  nous  avons  levé  la  séance,  et  annoncé  audit  sieurs 
religieux  que  nous  continurions  les  séances  de  suitte  et  sans  inter- 
ruption demain  a  six  heur  presis  du  matin  et  avons  signé. 

Le  18  may  1790  avant  midy,  a  six  heur  du  matin  nous  maire  et 
officiers  municipaux  accompagne  de  notre  procureur  de  la  commune 
et  de  notre  secrétaire  greffier  nous  étant  transporté  en  l'abaye  et 
monastpre  de  Vauluysant,  aprds  avoir  réunie  tous  1»  s  religieux  de 
laditte  maison,  de  Chipre  1  un  deux  nous  a  conduit  au  salon  a 
mangere  ou  il  nous  a  fait  voire  largenterie  de  table  consistant  en 
trente  neuf  couverts  ;  deux  poches  a  soupe,  six  cuilliers  a  ragoûts, 
une  huillier,  huit  salliers,  deux  ecuelle  avec  un  couvert,  une  cuillièr 
a  olive  deux  petite  caftiere,  douze  cuilliers  a  caffet,  deux  moutardiez. 

De  la  leJit  sieurs  Chipre  nous  ayant  conduit  a  lancienne  procure 
ou  nous  avons  vu  que  le  linge  de  laditte  maisson  y  compris  celui  de 
service  actuelle  aux  salon  a  mander  et  Celui  qui  est  a  la  ménagerie 
po  ir  y  estre  blanchi  ou  racomode  et  dont  il  nous  a  montré  le  détail 
consistent  en  cinquante  douzaine  de  serviette,  trente  nappe  de 
maistre  et  douze  de  domestique,  et  quatre  vingt  six  paires  de  draps 
tant  pour  maistre  que  pour  domestique,  tant  bons  que  mauvais. 

De  là  Dom  Chipre  nous  a  conduit  dans  la  sal  de  compagnie  ou 
nous  avons  trouve  au  dessus  de  la  cheminée  un  trumeau  deux  hauts 
dorés,  un  chambranle  de  marbre,  deux  petites  tables  dont  les  dessus 


438 

sont  en  marbre,  un  morceau  de  tapisserie  des  goblins,  les  croisés 
garni  de  leurs  rideaux  en  tlioile  de  coton,  douze  fauteuil  et  un 
canapet  de  velours  du  trech  et  une  table  de  trictac. 

La  salle  a  manger  garny  de  tapisserie  de  thoille  pinte,  deux  tables 
a  dessus  de  marbre,  un  poille  de  fayence  et  un  bufet. 

Nous  nous  somme  transporté  a  la  cuisine  que  nous  avons  trouvé 
honnêtement  garnie  de  ses  batterie  et  ustensille. 

Nous  sommes  ensuitte  monté  aux  chambre  haute.  La  première  et 
la  seule  qui  soit  suffisamment  garnie  numéroté  A  renferme  une 
tapisserie  de  haute  lisse  en  verdure,  la  cheminée  en  marbre  et  a 
trumeaux,  une  commode  marquettez  et  a  dessus  en  marbre,  sii 
fausteille  fonts  verts  du  trechs,  un  lit  en  moire  les  croisez  garni  de 
leurs  rideaux  en  toille  de  coton,  les  quatre  autres  chambres  hauste, 
dont  un  a  deux  lit  sont  simplement  garni  de  leur  nécessaire  et  ne 
contiennent  aucun  effet  prescieuî  desquels  objet  cy  dessus  men- 
tionné en  la  présente  séance  avons  laissé  à  la  charge  et  garde  dudit 
sieur  Chipre  et  vue  qu'il  étoit  heur  de  midy,  nous  avons  remis  à 
continué  notre  visite  et  inventaire  a  deux  heur  présis  de  relevée  et 
avons  signé. 

Du  18  may  1790  après  midy.  —  Cejourd'huy  a  heure  indiqué  nous 
nous  somme  transporté  en  une  salle  basse  et  nouvellement  construite 
ou  nous  avons  trouvé  un  billiard,  garni  de  cest  couverture  et 
ustensille. 

De  la  on  nous  a  conduit  aux  caves  et  selliers  desdits  sieurs  reli- 
gieux ou  nous  avons  trouvé  seize  pi^ce  de  vin  d'environ  un  muids 
chacune,  le  sieur  procureur  nous  ayant  dit  qu'il  faisoit  valloir, 
l'équivalent  de  deux  charue,  nous  lavons  suivi  a  l'écurie,  ou  se  sont 
trouvé  quatre  chevaux  de  labourd,  et  deux  de  monture  et  nous  a 
représenté  un  cabrioUet  et  quille  avoit  dailleurs  les  harnois  et  voitture 
nécessaire,  a  leur  exploit  ition,  et  la  vache,  que  nous  navons  point 
vue  parce  quelle  étoit  aux  champt,  et  dont  nous  lavons  constitué 
gardien. 

Le  sieur  procureur  nous  ayant  invité  de  passe  a  son  appartement, 
pour  examiné  en  quoy  consistent  les  biens,  ei  revenue  de  laditte 
abaye,  calcul  fait  sur  et  d'après  les  registre  qu'il  nous  a  exibé,  nous 
avons  trouvé  quil  se  montoit  en  argent  a  la  somme  de  seize  mil 
cent  cinquante  deux  livres  cingt  sols  six  deniers,  pris  des  beaux  prés 
et  rentes  en  et  non  compris  les  bois  dont  les  coupe  sont  en  rapport 
inégal,  laquelle  somme  est  due  aux  époques  cy  apr'^s  scavoir  a 
nouelle  cingt  mil  cent  soixante  seize  livre  quinze  sols,  a  paque  dii 
huit  cent  vingt  six  livre  ;  a  la  Saint-Martin  d'iver  cinq  mil  trois  cent 
soixante  et  une  livre  quatre  sols  neuf  deniers  a  la  Saint-André  cent 
quarante  et  une  livre,  a  la  Saint-Jean-Baptiste  trois  mil  cent  vingt 
quatre  livre;  cingt  cent  vingt  trois  livres  cingt  sols  neuf  deniers  de 
rente  sur  différent  particulliers  et  sur  Ihotelle  de  ville  de  Paris  du  a 
différaus  terme. 

Item  trois  mil  cent  livre,  non  compris  en  la  somme  cy  dessus,  et 
payable  par  quart  de  trois  mois  en  trois  mois  et  quatre  cent  vingt 
livre  pour  noyer  vendue. 

Item  la  quantité  en  grain  de  quatre  mil  deux  cent  cinquante  et  un 
bichet  mesure  dudit  Vauluisant  du  pois  de  29  k  30  livres  pour  le 


439 

froment^  année  commune,  payable  la  totalité  a  la  Saint-Martin 
sçaYoir  huit  cent  vingt  six  bichets  de  froment,  treize  cent  quatre 
vingt  cingt  bichets  d'avoine,  en  ce  non  compris  le  produit  et  re- 
venue de  ce  que  lesdits  religieux  font  valloir  par  eux  mêmes. 

Laditte  opération  nous  ayant  occupé  jusqua  sept  heur  ne  nous 
ayant  pas  été  possible  d'entreprendre  de  nouvelle  visite,  nous  avons 
lue  arrêté  et  signé  la  présente  session  et  remis  la  continuation  a 
demain  six  heur  du  matin  et  avons  signé. 

Du  19  may  1790  avant  midi. 

Lan  mil  sept  cent  quatre  vingt  dix  le  19  may  a  six  heur  avant 
midy,  nous  maire  et  officiers  municipaux  accompagné  de  notre 
procureur  de  la  commune  et  de  notre  secrétaire  greffier  nous  étant 
transporté  a  Tabaye  dudit  Vauluisant,  a  Teffet  de  continuer  l'inven- 
taire de  la  ditte  maison,  le  sieur  procureur,  en  présence  de  tous  les 
religieux  assemblée  nous  a  inviter  de  passer  a  son  appartements 
pour  prendre  communication  des  dette  active  et  passive  relatifs  à  sa 
gestion,  et  d'abord  nous  a  exibé  le  compte  en  espèce  sonnante  de  ce 
qui!  a  entre  les  mains  et  quil  redoit  a  sa  maison  suivant  le  compte 
par  nous  arrêté  le  dix  sept  présent  mois  de  la  somme  de  seize  cent 
vingt  sept  livre  dix  neuf  sols  trois  deniers,  et  quil  seroit  du  a  la 
maison  tant  par  les  fermiers  et  austres  particuliers  la  somme  de 
quatre  raille  huit  cent  dix  sept  livres  neuf  sols  neuf  deniers  d'obli- 
gations a  terme  de  remboursement  actuelle  mais  en  principallc 
seulement  et  différente  année. 

Les  dettes  passive  au  compte  dudit  sieur  procureur  pour  la  maison, 
se  monte  a  la  somme  de  sept  mil  cingt  cent  cinquante  sept  livre 
quinze  sols  neuf  deniers  du  au  menuisier  charpentier  épicier  serrurier, 
pour  ardoisse  et  pain,  audit  sieur  Gallien  et  Dupiant,  et  port  de  lettre, 
en  ce  non  compns  la  dette  quotidienne  et  gage  des  domestique  et 
tout  d'après  et  conformément  les  état  et  mémoires  que  le  sieur 
procureur  nous  a  présenté. 

Item  D.  Tinturier  chargé  de  l'exploitation  et  détaille  des  bois  a 
fait  état  oustre  la  somme  portée  sur  son  journal  par  nous  arrêté  le 
dix  sept  de  ce  mois  de  la  somme  de  six  cent  quarante  trois  livre  neuf 
sols  su  deniers  qui  lifi  sont  due  pour  bois  vendu  et  livré  en  la  pré- 
sente année  et  ne  pouvant  faire  en  ce  moment  raison  de  ce  qui 
pourroit  estre  du  aux  ouvriers,  leur  compte  n'étant  pas  réglé  leur 
ouvrage  fini  ledit  sieurs  Thinturier  a  fait  état  aussy  qui  lui  sera  du 
a  la  saint  Jean-Baptiste  prochaine  la  somme  de  onze  cent  vingt  deux 
livres  pour  les  bois  taillés  et  couçe  actuelle  et  pareille  somme  pour 
ledit  objet  sera  du  a  la  Saint-Martin  d'hivert. 

Dom  de  Messe  sous  prieur  est  comptable  en  dettes  actives  au 
profit  de  la  maison  tant  reçut  que  de  du  de  la  somme  de  cingt  cent 
quatre  vingt  quatorze  livre  douze  sols  trois  deniers  et  de  cent  six 
bichet  de  seigle  qu'il  n'a  pas  encore  perçus  pour  l'année  dernière, 
et  suivant  notre  arrêté  du  dix  sept  de  ce  mois  et  page  huite  et  neuf 
de  son  j  ou  malle  de  vente. 

Ensuite  avant  demandé  aux  sieurs  religieux  de  combien  de  proffés 
actuelle  présent,  absents,  ou  résidant  aillieurs  et  daffiliée  seroit 
composé  leur  maison,  il  nous  auroit  dit  navoir  aucun  affilié  et  que 
leur  monastère  de  religieux  profes,  et  présent  etoit  composé  de  dix 


prestres  sans  frères,  sçavoir  de  Dom  Nicolas  Fiiier,  âgé  de  plus  de 
quatre  vingt  ans  profes  de  la  maison  de  Barbeaux  prieur  de  cette 
abbaye,  D.  Georges  Bossart  âgé  de  plus  de  quatre  vingt  ans  profes 
de  Langouvret,  Dom  Jacques  Divri  âgé  de  soixante  et  six  ans,  D. 
Alexandre  de  Messe,  sous  prieur  âgé  de  plus  de  soiiante  ans,  Nicolas 
Ponsin  procureur,  âgé  de  quarante  sept  ans,  Dom  Joseph  Tinturier, 
maistre  des  bois  âgé  de  quarante  six  ans,  Dom  Louis  de  Fresinne 
âgé  de  quarante  neuf  ans,  D.  Thomas  Joseph  Ducrez  chantre  âgé  de 
quarante  deux  ans,  Dom  Philibert  Chipre,  dépensier  âgé  de  quarante 
ans,  Dom  Nicolas  Cesy  âgé  de  trente  neuf  ans,  tous  profFes  de  cette 
maison  et  dans  laquelle  ils  nous  ont  témoigné  estre  très  désireux  de 
se  fixer. 

Lesdits  religieux  nous  ont  dit  en  oustre  avoir  aillieurs  quatre 
prestres  profes  de  cette  maison,  sçavoir  dom  Joseph  Triquet  âgé 
denviron  soixante  et  quinze  ans,  desservant  une  cure  au  diocèse 
d'Amiens  ;  dom  François  Potelle  âgé  de  cinquante  deux  ans  desser- 
vant de  Mon  Mâchant,  en  ce  diocèse,  D.  Nicolas  le  jeune  âgé  de 
trente  huit  ans,  procureur  de  lab'oaye  de  Birbeaux,  et  dom  Joseph 
Lantier  âgé  de  vingt  six  ans  résident  à  Citeaux. 

Enfin  nous  avons  considéré  la  maison  presque  neufve  et  solide- 
ment bâtie  et  don  avec  quinze  ou  seize  mille  livre  on  pourroit  ter- 
miner et  finir  lexecution  des  plans  et  devis  commencé  en  vertu 
d'arrest  du  conseille  et  interrompu  depuis  le  décret  du  mois  daoust 
vue  en  oustre  que  lesdit  sieurs  religieux  nont  pas  été  autorisé  a 
vendre  un  suplément  de  réserve  de  bois  pour  lesdit*  ouvrage  les 
ayant  continue  jusquau  dit  jour  môme  avec  le  revenue  ordinaire  de 
leur  maison  ainsi  qu'il  apert  par  notre  arrêté  sur  leurs  registre  en 
datte  du  17  de  ce  mois,  de  sorte  que  siilavoit  optenue  le  suplément 
qui  leur  avoit  été  promis  les  bâtiments  seroit  parachevé,  pouroit 
commodément  logé  aux  moins  dix  huit  religieux  et  actuellement 
douze,  sans  les  chambres  d'hauste,  leglise  est  un  édifice  de  toute 
beauté  qui  fait  Vadwiration  du  publique  et  le  sujet  de  la  visite  des 
connaisseurs,  na  besoin  et  même  de  long  temps  d'au4:une  réparation. 

A  linstant  de  la  clôture  de  notre  présente  session  dom  Pausin 
procureur  nous  a  observé  avoir  omis  qui  lui  est  du  pour  restant  de 
leur  reserve  la  somme  de  quinze  cent  livres  et  quil  redevroit  la 
somme  de  cent  vingt  livre  au  sieur  Bègue  pour  ouvrage  de  son  état. 

Ledit  sieur  Pausin  nous  a  déclaré  devoir  a  son  chaudronnier  la 
somme  de  cent  quatre  vingt  dix  neuf  livres  et  trois  cent  cinquante 
livres  pour  aprentissage  choriste. 

Desquelle  dire  fait  visite  et  inventaire  arrêté  par  nous  Louis  Petit 
des  Rochette  maire,  assisté  des  sieurs  Jean  Louis  Simonet,  Jean 
Boudier,  Pierre  Avelinne,  Jean  baptiste  Victor  Triché,  et  Nicolas 
Pigeon,  tous  officiers  municipaux,  et  Antoine  Villierre  procureur  de 
la  commune,  avons  fait  lecture  audit  sieurs  religieux  capitulai  rement 
assemblé  et  qui  ont  signé  avec  nous  et  notre  secrétaire  greffier  de  ce 
interpellé  François  Nicolas  Fissier  prieur,  Demesse,  François  George 
Bossart,  Jacques  Divri,  D.  Nicolas  Pousin,  D.  J.  Tinturier,  D.  Louis 
de  Frecinne,  J.  J.  Ducré,  Philibert  Chipre,  D.  Nicolas  Cezy. 
Collationné  à  l'original  et  délivré  conforme. 

Petit  des  Rochettes,  maire. 
Blacque,  secrétaire  greffier. 


441 

Second  inventaire  fait  par  les  commissaires  du  district  de  Sens. 

Cejourd'huy  vingt  quatre  janvier  mil  sept  cent  quatre  vingt  onze, 
nous  Henry  Marie  Villers  président  du  District  de  Sens  et  Jean 
Baptiste  Hérard  administrateur  du  directoire  du  district,  commissaire 
k  l'effet  des  opérations  ci-aprps  assisté  de  M.  Nicolas  Douine  pro- 
cureur sindic  dudit  district  et  du  sieur  Charités  Hubert  Bonnemain 
chef  du  secrétariat,  nous  nous  sommes  transportés  en  exécution  des 
décrets  de  l'assemblée  nationale  et  de  l'arrêté  du  département  de 
l'Yonne,  en  la  maison  de  la  cidevante  abbaye  royale  de  Vauluisant 
scise  en  la  paroisse  de  Courgenay,  oii  étant  arrivés  heure  de  neuf  du 
matin  nous  avons  trouvé  MM.  Nicolas  Fissier  prieur,  Georges  Bossart, 
Jacques  Divry,  Louis  Alexandre  Demesse,  Nicolas  Poussin  procureur 
Joseph  Tinturier,  Louis  Fressine,  Thomas  Ducrez,  Nicolas  Louis 
Philibert  Chippre,  et  Nicolas  Sezy  tous  religieux  de  ladite  abbaye. 

Et  avons  encore  trouvé  MM.  Petit,  curé  et  maire  de  la  paroisse  de 
Courgenay,  Boudier,  Simonet,  Royer,  Pellerin  et  Pourée  tous 
officiers  municipaux  dudit  lieu,  Villers  procureur  de  la  commune  et 
Blacque  secrétaire  de  ladite  municipalité. 

M.  le  procureur  smdic  a  requis  lesdits  sieurs  officiers  municipaux 
de  représenter  l'inventaire  qu'ils  out  dl  faire  en  ladite  miison  de 
Vauluisant  a  l'effet  d'être  par  nous  en  leur  présence  et  celle  desdits 
sieurs  religieux  présentement  procédé  au  recollement  des  effets 
portés  audit  inventaire  et  à  l'addition  s'il  y  avait  lieu  des  objets  qui 
auroient  pu  être  obmis. 

Sur  quoi  lesdits  officiers  municipaux  ayant  représenté  la  minute 
de  l'inventaire  auquel  ils  nous  ont  dit  avoir  procédé  en  la  maison 
desdits  religieuï,  les  dix  sept,  dix  huit,  dix  neuf  mai  dernier,  nous 
faisant  droit  sur  le  réquisitoire  dudit  procureur  sindic,  ordonnons 
qu'il  sera  présentement  procédé  audit  recollement  en  présence  des 
sieurs  procureur-sindic.  officiers  municipaux  et  religieux,  a  l'effet 
de  quoi  nous  nous  sommes  transportés  dans  une  salle  renfermant 
les  archives  et  la  bibliot^que  de  ladite  abbaye  où  nous  avons  trouvé 
une  armoire  à  deux  battants  fermant  à  clef  distribué  en  quarante 
deux  tiroirs  dans  lesquels  sont  des  titres  et  papiers  ainsi  qu'il  est 
porté  audit  inventaire. 

Et  à  l'instant  lesdits  officiers  municipaux  nous  ont  observé  que  les 
habitants  de  leur  paroisse  avoient  le  plus  grand  intérêt  de  connaître 
les  titres  et  papiers  qui  pourroient  les  concerner,  qu'ils  avoient  été 
chargés  de  nous  en  demander  communication  et  qu'ils  désiroient 
qu'il  fût  fait  sur  le  champ  la  recherche  des  titres  pour  leur  en  être 
délivré  des  expéditions,  sur  quoy  apr^s  avoir  entendu  M,  le  Procureur 
sindic,  nous  avons  observé  à  MM.  les  maire  et  officiers  municipaux 
de  Courgenay  qu'il  étoit  impossible  pour  le  moment  de  s'occuper  de 
cette  recherche,  attendu  que  la  plupart  des  papiers  renfermés  dans 
l'armoire  sont  très  anciens  et  d'une  lecture  aifflcile  et  qui  nous 
feroit  employer  un  temps  considérable  dans  un  endroit  peu  sûr, 
ouvert  de  toute  part  et  tr^s  incommode,  qu'il  ne  nous  étoit  môme 
pas  possible  de  pouvoir  en  faire  sur  le  champ  le  récolement  sur  les 
inventaires  dressés  par  les  archivistes  de  la  maison,  que  nous  allions 
en  leur  présence  les  faire  emballer  et  transporter  à  Sens  aux  archives 


U2 

du  Directoire  pour  ensuite  le  recollement  être  fait  sur  lesdits  in 
ventaires  ;  qu'alors  lesdits  officiers  municipaux  pourroient  se  présenter 
devant  le  Directoire  qui  s'empresseroit  de  leur  donner  foute  com- 
munication de  titres  et  môme  de  leur  délivrer  des  expéditions  s'ils 
le  jugeoient  à  propos;  et  lesdits  officiers  municipaux  ayant  reconnu 
l'impossibilité  de  faire  pour  le  moment  la  recherche  par  eux  demandée, 
nous  avons  fait  emballer  sur  le  champ  lesdits  titres  et  papiers  pour 
être  conduits  en  la  ville  de  Sens. 

Ensuite  recolement  fait  sur  l'inventaire  par  lesdits  officiers  mu- 
nicipaux des  livres  composant  la  bibliotèque,  nous  avons  trouvé  le 
môme  nombre  de  volumes  porté  audit  inventaire  lesquels  nous  avons 
fait  encaisser  pour  être  également  conduits  en  la  ville  de  Sens  en  la 
salle  du  directoire,  attendu  que  le  lieu  où  est  placé  ladite  bibliotèque 
n'est  pas  clos  suffisamment  pour  la  conservation  des  livres  et  qu'aucun 
gardien  ne  pourroit  sans  danger  s'en  charger. 

Outre  ce  qui  est  porté  dans  l'inventaire  dressé  par  lesdits  officiers 
municipaux  ledit  jour  dix  sept  mai  dernier  et  jours  suivants,  il  s'est 
trouvé  dans  la  salle  enfermant  la  bibliotèque  et  les  archives,  douze 
armoires  sans  porte  ou  étoient  les  livres. 

Plus  une  sphère. 

Un  vieux  canapé,  deux  vieilles  tables,  un  tableau  en  fort  mauvais 
état  représentant  la  tentation  de  Saint-Antoine,  une  croisée  à  deux 
battants,  deux  persiennes  de  croisée  à  deux  battants  avec  leurs  portes 
vitrées. 

Plus  deux  grilles  de  balcon  avec  un  panneau  le  tout  en  fer. 

De  là  nous  avons  passé  dans  la  sacristie  ou  nous  avons  trouvé 
existants  tous  les  effets  portés  audit  inventaire  et  en  outre  un  tableau 
de  la  fondation  de  la  maison,  un  autre  tableau  de  liste  des  abbés  et 
prieur  de  ladite  maison,  un  troisième  des  fondations  pieuses  a  ac- 
quitter dans  réglise  avec  •  un  tableau  de  préparation  a  la  messe  et 
d'action  de  grâce. 

Plus  un  tableau  représentant  un  christ,  un  mortier  à  broyer  l'encens 
un  miroir,  dix  missels  tant  à  l'usage  romain  gu'à  l'usage  de  la  maison 
quatre  petits  chandeliers  et  un  bassin  de  cuivre  à  offrande. 

Douze  chemises  de  chandeliers  et  deux  de  croix  le  tout  en  serge 
verte. 

Un  parment  de  devant  d'autel  de  pareille  étoffe  et  couleur. 

Un  vieux  drap  mortuaire  de  velours. 

Rideaux  pour  voiler  les  tableaux  des  autels  pendant  le  carême. 

A  une  croisée  s'est  trouvé  un  rideau  d'indienne  avec  sa  tringle. 

De  là  ayant  passé  dans  l'église  nous  avons  trouvé  tous  les  effets 
détaillés  audit  inventaire. 

Et  en  outre  une  petite  fontaine  de  cuivre  rouge,  un  grand  réchaud 
de  fonte,  seize  petits  chandeliers  de  cuivre  sur  huit  petits  autel  et 
huit  petites  croix  aussi  de  cuivre. 

Plus  trois  lampes  de  cuivre  soufflé. 

Dans  le  sanctuaire  deux  grands  et  petits  bras  de  cuivre^  deux 
consoles  de  bois  doré  à  dessus  de  marbre. 

Plus  un  autel  en  marbre  à  chaque  bout  duquel  est  un  ange  en 
plomb  et  bronzé  au  devant  desquels  sont  deux  bras  à  trois  branches 
de  cuivre  doré. 


us 

Derrière  ledit  autel  est  un  autre  petit  autel  aussi  en  marbre  avec 
un  tableau  au  dessus  représentant  Tassomption  de  la  Sainte- Vierge. 

Au  dessus  des  autels  deux  reliquaires  àe  bois  doré  en  forme  de 
bras,  l'un  de  saint-Nicolas  et  l'antre  de  saint  Théodore. 

Plas  sur  les  corniches  du  lambris  du  sanctuaire  deux  autres  reli- 
quaires eu  bois  doré. 

Plus  un  fauteuil,  deux  tabourets  pour  les  célébrants  et  une  ban- 
quette pour  les  choristes  garnis  d'un  vieui  velours  du  trech. 

Six  prix-Dieu,  onze  bans  dont  quatre  à  dossiers,  trois  confessionaux 
en  boiserie,  deux  escabelles  de  chantre,  un  pupitre  en  fer  relevé 
d'ornements. 

Quatre  psautiers,  six  antiphoniers,  six  graduels,  un  chandelier 
pascal  en  cuivre. 

Deui  cages  servant  à  nettoyer  les  voûtes  avec  leurs  cordages,  une 
représentation  de  mort  et  six  chandeliers,  le  tout  en  bois. 

Trois  granis  tableaux  dont  un  représentant  un  christ,  l'autre  la 
naissance  de  notre  seigneur  et  le  troisième  la  Sainte- Vierge  et  l'enfant 
Jésu,  et  en  outre  les  tableaux  qui  sont  au-dessus  des  autels. 

Plus  un  tas  de  bois  de  menuiserie  provenant  de  la  démolition  de 
l'ancien  réfectoire  et  un  vieux  cadran  d'orloge. 

Plus  un  grand  orloge  en  fer  avec  ses  timbres  poids  et  cadran. 

Dans  le  cloché  se  sont  trouvées  quate  cloches  dont  une  cassée 
garnies  de  leurs  cordes. 

Et  attendu  qu'il  est  l'heure  de  sept  du  soir,  nous  avons  remis  la 
continuation  du  reoolement  à  demam  huit  heures  du  matin  et  ont 
lesdits  sieurs  religieux,  sieur  Petit  maire,  sieur  Villiers  procureur  de 
la  commune  députés  pour  assister  à  nos  opérations  signé  avec  nous 
et  M.  le  Procureur  siudic;  quant  aux  autres  officiers  municipaux,  ils 
n'ont  pu  signer  attendu  qu'ils  s'étoient  retirés  avant  la  clôture  de  la 
présente  séance  pour  aller  vaquer  a  leurs  affaires. 

Et  le  vingt  cinq  janvier  mil  sept  cent  quatre  vingt  six  nous  admi- 
nistrateurs dénommés  en  la  séance  du  jour  d'hier,  nous  avons  en 
présence  de  M.  le  Procureur  sindic  desdits  sieurs  religieux  de  l'abbaye 
de  Vauluisant  et  des  sieurs  Petit  et  Villiers,  maire  et  procureur  de  la 
cotnmuDe  de  Courgenay,  procédé  à  la  continuation  du  recolement  et 
opérations  énoncées  au  procès-verbal  de  ladite  séance  ainsi  qu'il  suit. 

Dans  la  salle  à  manger  les  effets  énoncés  à  l'inventaire  dudit  jour 
dix  sept  mai  dernier  et  jours  suivants  ainsi  que  l'argenterie  de  table 
détaillés  audit  inventaire  se  sont  trouvés  en  môme  quantité. 

S'est  trouvé  en  outre  quatre  soupières,  douze  douzaines  d'assiettes, 
une  douzaine  de  petits  pots  à  crôme,  quarante  plats,  un  huillier, 
deux  sucriers,  une  saussière,  quatre  seaux  de  table,  deux  moutardiers, 
douze  tasses  de  caffé  et  leur  cabaret,  deux  saladiers,  le  tout  de 
fayen^îe,  à  l'exception  du  cabaret,  soixante  verres  à  pied,  trente  six 
autres  à  liqueur,  quatre  douzaines  de  gobelets,  sept  compotiers,  deux 
corbeilles  de  fer  blanc  peint,  une  table  à  manger,  quatre  flambeaux 
argentés. 
Dans  la  salle  de  compagnie,  outre  les  effets  portés  audit  inventaire 

se  sont  trouvés,  une  pelle,  une  paire  de  pincette,  une  paire  de  tenaille 

et  une  paire  de  gros  chenets,  le  tout  de  fer  et  un  écran  à  deux 

feuillets  plus  une  table  à  jouer. 


Ui 

Avons  trouvé  la  môme  quantité  de  linge  annoncée  dans  ledit  in- 
ventaire dans  les  endroits  désignés. 

Et  en  outre  dans  la  lingerie  trois  armoires,  un  buffet  et  un  vieux 
coffre. 

Dans  la  pi^ce  à  côté  qui  sert  d'entrée  à  ladite  lingerie  se  sont 
trouvées  deux  armoires  sans  porte  distribuées  en  cases  dans  lesquelles 
il  y  a  plusieurs  vieux  papiers  et  registres  inutiles. 

Plus  une  petite  table  ronde,  quatre  marmouzets  de  fonte,  une 

Eelle  et  une  mauvaise  paire  de  forceps,  douze  tringles  et  trois  petits 
arreaux  le  tout  de  fer,  deux  petites  portes  formant  un  devant  de 
cheminée,  une  petite  porte  de  buffet  ou  armoire. 

Dans  une  chambre  attenant  de  ladite  lingerie  ou  ancienne  procure, 
s'est  trouvé  une  paire  de  marmouzets,  une  pelle,  pincette,  et  soufflet, 
une  commode,  une  table  de  nuit,  un  lit  garni  de  deux  matelats,  un 
lit  de  plume,  une  paillasse,  un  tour  de  lit  de  serge  verte,  avec  ses 
pentes  et  bonnes  grâces;  un  vieux  fauteuil,  quatre  chaises  de  paille, 
une  vieille  table  couverte  d'un  tapis  vert,  une  tapisserie  de  siamoise, 
un  rideau  de  croisée  de  pareille  étoffe. 

Dans  un  cabinet  à  côte  de  ladite  chambre  une  tapisserie  de  toile 
peinte,  deux  rideaux  de  croisée  en  toile. 

Dans  la  cuisine  avons  trouvé  deux  chenets,  deux  pelles,  une 
pincette  et  un  forceps,  le  tout  de  fer,  un  tourne-broche  avec  ses 
poids,  chaînes,  deut  broches  et  le  râtelier  en  fer,  quatre  grils,  six 
poêles  dont  deux  sans  queue  et  une  poêle  h  marrons,  quatre  fours  de 
campagne  en  tôle,  une  poêle  à  friture  en  fer,  une  grande  chaudière 
de  cuivre  avec  son  cyhndre  soutenu  par  un  trépied  en  fer,  seize 
casserolles  de  cuivre  rouge  tant  grandes  que  petites,  neuf  couvercles 
de  casseroles  de  cuivre  rouge,  quatre  tourtières  tant  grandes  que 
petites,  deux  passoires  de  cuivre  rouge,  un  plnt  troue  de  cuivre 
rouge,  une  casserole  sans  queue,  une  bassine  et  quatre  casseroles 
de  cuivre  sans  queue,  quatre  marmites  tant  grandes  que  petites 
garnies  de  leurs  couvercles  de  cuivre  rouge,  une  braîsure  en  cuivre 
rouge,  deux  poissonnières  et  une  casserole  longue  de  môme  métal 
avec  son  couvercle,  un  gauffrier  et  un  moule  à  cuire  les  pains  à 
chanter,  une  paire  de  balance  de  cuivre  rouge,  une  aiguière  de 
cuivre  jaune,  une  poulie  de  cuivre  et  chaîne  de  fer  au  puits  qui  est 
dans  ladite  cuisinp,  un  billot,  un  couperet  et  deux  couteaux  à  hacher 
la  viande,  un  poêle  et  un  rouable  servant  h  tirer  la  braise  du  four, 
un  mortier  de  marbre  supporté  sur  un  pied  de  bois  et  son  pilon 
aussi  de  bois,  un  four  à  pâtisserie,  une  table  à  hacher,  deux  autres 
petites  tables,  un  égouttoir  pour  la  vaiselle,  un  buffet  de  cuisine 
sans  dessus,  trois  écumoirs  en  cuivre,  quatre  cuilii'Tes  à  dégraisser 
en  cuivre,  huit  trépieds  de  fer.  etc.  etc.  —  Archives  de  l'Yonne. 


LETTRES  INÉDITES 


DE 


VALENTIN  JAMEREY  DU  VAL,  ^^ 


Tous  les  auteurs  qui.  jusqu'à  présent,  se  sont  occupés 
de  Janterey  du  Val,  ne  connaissent  1  homme  que  par  ses 
niilices  autobiographiques  et  par  sa  corresponJance  im- 
P'imée  {i).  Quoique  dans  ses  érrits  il  se  soit  montré  tel 
qu'il  était  avec  beaucoup  <le  sincérité,  on  ne  saurait  le  dé- 
couvrit* plus  au  naturel  que  dans  les  lettres  qu'il  adressait 
à  sa  famille.  Nulle  part  on  ne  voit  mieux  combien  les 
suulTranres  de  sa  Jeunesse  1  avaient  rendu  compatissant 
pour  la  misère  des  pauvres  gens  dont  il  avait  jadis  par- 
tagé la  tri.-le  condition.  Nulle  part  ses  goûts  Vnnples  et 
rustiques,  son  mépris  des  grandeurs  et  aussi  des  grands, 
n  ap;«araissent  aussi  clairement  ;  nulle  part  son  caractère 

(1)  Du  Val  n'est  pas  le  nom  patronymique  de  notre  compatriote,  comme 
eafditfoi  bon  acte  de  baptême  retrouvé  dans  les  archives  de  la  mairie 
d'Arthonnay.  Son  père  s'appelait  Valentin  Jamerey,  avec  un  e  et  non  pas 
un  a  dans  la  syllabe  finale,  ainsi  qu'on  l'a  toujours  imprimé  jusqu'ici  Le 
nom  de  Du  Val  fut  donné  par  le  duc  Léopold  de  Lorraine  au  pâtre  de  Sainte- 
Anne  en  souvenir  de  la  rencontre  de  celui-ci  avec  les  princes  Léopold  et 
François,  dans  une  vallée  de  la  forêt  de  Vitrimont,  et  doit  s'écrire  en  deux 
^)ot<^,  comme  Jamerey  lui-même  l'a  signé  dans  les  autographes  que  nous 
possédons. 

(2)  La  vie  de  Du  Val  la  plus  exacte  est,  sans  contredit,  celle  que  M.  Ed, 
Charton  a  tracée  dans  son  HiHoire  de  trou  Enfants  pauvres.  En  ce  qui 
concerne  surtout  les  premières  années  de  Jamerey,  elle  est  beaucoup  plus 
complète  que  les  Mémoires  publiés  en  tête  des  lettres  de  Du  Val,  par  M.  F.-A. 
de  koch,  car,  plus  heureux  que  ses  devancierb,  M.  Charton  a  eu  la  bonne 
fortune  de  trouver  dans  les  Mémoires  manuscrits  de  Du  Val,  à  la  bibliothèque 
de  l'Arbenal,  une  source  précieuse  de  renseignements  aussi  authentiques 
qu'inédits. 

1887  -  X 


U6 

essentiellement  franc  et  loyal,  mais  quelque  peu  misan- 
ihropique,  n'est  aussi  bien  mis  à  jour.  Quelques-unes  de 
ces  eltres  ayant  trait  à  diverses  affaires  de  famille  et  à  la 
construction  de  l'E-ole  dont  Du  Val  avait  doté  son  pays 
nata',  ont  été  recueillies  par  feu  mon  frère,  Augu  le 
Prunier,  médecin  et  maire  d  Arthunnay,  qui  se  proposait 
de  les  communiquer  à  ï Annuaire  de  r Yonne,  lorsque  la 
mort  e  t  venue  le  frapper.  C  est  pour  nous  conformer  à 
cette  intention  dernière  que  nous  les  livrons  à  la  publi- 
cité, persuadé,  en  outre,  qu'elles  seront  lues  avec  plaisir 
par  tous  ceux  qui  s'intéres^eni  à  I  histoire  de  notre  dépar- 
tement et  à  la  vie  des  hommes  qui  lui  ont  fait  honneur. 

Celte  correspondance  iné  lile  comprenl  dix  lettres. 

Les  sept  pre«iiières  (dont  deux  in(tomplètes)  ne  sont  que 
des  copies  plus  ou  moins  fîdè'es  faites  au  .ommencement 
de  ce  siècle  panNicolas  Tranchant  (1),  parent  éloigné  de 
Du  Val.  El  es  sont  peu  intelligibles  en  maints  endroits, 
à  cause  dos  mots  estropiés  et  des  phrases  incohérentes 
quelles  contiennent,  car  le  copiste,  encore  bien  qu  il 
s'intitu  àt  notaire,  était  peu  versé  dans  la  connaissance  de 
la  langue  franyaise.  Nous  avons  corrigé  de  notre  mieux 
les  fautes  de  tout  ^enre  et  avons  rétabli  autant  que 
possible  le  texte  origmal. 

Le-i  trois  dernières  lettres,  au  contraire,  sont  la  repro- 
duction littérale  d  autographes  que  nous  avons  entre  les 
mains.  Du  Val  avait  74  ans  lorsqu  il  les  écrivit  ;  1  écriture 
est  un  peu  lourde  et  tremblée,  mais  néanmoins  très 
correcte  et  lisible. 

H.  p. 

Première  Lettre.  (D'apr^'s  une  copie.  —  La  fin  manque). 

Cette  lettre  n'est  pas  datée,  mais  elle  doit  être  antérieure  aux  autres,  car 
Du  Val  n'y  parie  m  de  la  mort  de  ses  sœurs,  ni  des  travaux  qu'il  faisait 
exécuter  a  Artonnay.  Elle  est  adressée,  comme  les  six  autres  suivantes,  à 
son  beau-frère,  Nicolas  Tranchant,  procureur  fiscal  à  Arthonnay. 

Monsieur  et  cher  frère, 

Le  détail  que  vous  m'avez  fait  de  vos  malheurs  m'a  fort  touché. 
Celui  qui  a  manqué  de  vous  estropier  ne  peut  vous  ôtre  imputé, 
parce  qu'il  a  été  totalement  imorévu.  Il  n'est  pas  de  môme  de  la 
perte  de  votre  procès;  il  ne  fallait  ni  le  commencer  ni  le  soutenir; 

(1)  n  ne  faut  pas  confondre  ce  Nicolas  Tranchant  avec  le  beau  frère  de 
Du  Val  qui  portait  le  même  nom  et  le  môme  prénom  mais  qui  était  mort 
depuis  longtemps  déjà. 


U7 

il  fallait  vous  résoudre  à  le  perdre,  aussitôt  que  vous  vous  êtes 
aperçu  que  votre  opulence  ne  vous  permettait  pas  d'acheter  la  justice. 
Croyez-moi,  mon  cher  fr'Te,  lorsque  les  voleurs  vous  attaqueront 
pour  avoir  votre  habit,  cédez-leur  encore  votre  veste,  ce  sera  l'unique 
moyen  de  sauver  vos  culottes.  C'est  la  maxime  que  j'ai  toujours 
suivie  et  dont  je  me  suis  fort  bien  trouvé,  tant  pour  ma  tranquillité 
que  par  rapport  h  mes  petites  finances. 

J'ai  donne  à  ma  sœur  tout  ce  que  je  pouvais  lui  donner  et  l'ai  fait 
sans  aucune  réserve,  et  je  vous  jure  que  j'en  aurais  fait  tout  autant 
de  la  seigneurie  du  lieu,  si  elle  eut  été  à  moi.  Je  ne  veux  d'autres 
richesses  dans  ce  monde  que  l'honnôte  nécessaire  ;  tout  le  reste  me 
sera  fort  inutile  pour  l'autre  vie  et  ne  prolongera  pas  mes  jours  d'un 
seul  instant.  J'ai  refusé  plus  d'une  fois  les  faveurs  de  la  fortune 
parce  que  j'ai  prévu  que  je  ne  pourrais  les  conserver  sans  inquiétude 
et  sans  crainte  de  les  perdre  et  sans  déroger  à  l'aimable  liberté  que 
j'ai  respirée  dans  la  solitude  pendant  le  printemps  de  ma  vie  (A).  Je 
sais  que  mon  exemple  aura  fort  peu  d'imitateurs,  mais  c'est  de  quoi 
je  m'embarrasse  tr^s  peu.  Chacun,  dans  ce  monde,  a  sa  façon  de 
penser.  Je  me  suis  trouvé  plusieurs  fois  parmi  des  avares  et  des 
ambitieux  etje  n'ai  jamais  voulu  participer  a  l'ivresse  dont  ils  étaient 
affectés.  Quant  aux  vapeurs  de  l'orgueil  et  de  la  vanité,  ayant  observé 
qu'elles  ne  se  trouvaient  que  dans  des  tôtes  vides  ou  frivoles,  et 
qu'elles  ne  servaient  qu'à  exciter  la  haine  ou  le  mépris,  le  seul  bon 
sens  a  suflfi  pour  m'en  préserver. 

Je  ne  connais  ici  ni  avocats,  ni  procureurs,  ni  notaires,  et  je  n'y 
en  connaîtrai  jamais  (B).  Les  actes  juridiques  s'y  font  ou  en  latin  ou 
en  allemand,  et  on  les  paye  fort  cher,  aussi  bien  qu'en  France.  Ces 
sortes  de  paperasses  vous  sont  fort  inutiles  :  ce  que  j'ai  donné  à  ma 
sœur  ne  m'appartient  plus  :  elle  peut  donc  en  disposer  comme  il  lui 
plaira,  bien  persuadée  qu'elle  n'éprouvera  aucune  opposition  de  ma 
part,  et  c'est  de  guoi  vous  pouver  l'assurer. 

Les  fureurs  qui  ont  agité  l'Europe  et  qui  ont  manqué  de  bouleverser 
cette  monarchie,  m'ont  engagé  à  acquérir  une  petite  rente  viagère 
sur  les  revenus  du  Roi,  à  Paris.  Il  y  a  apparence  que  cette  rente  ne 
sera  pas  payée,  et  toutes  les  autres  de  la  môme  espace,  aussi  exac- 
tement aux  particuliers  que  les  particuliers  payent  au  Roi,  mais 
comme  on  ne  peut  lui  envoyer  de  sergents,  il  faut  prendre  patience. 
J'écrirai  à  mon  correspondant  pour  savoir  les  obstacles  qui  l'ont 
empoché  de  vous  envoyer  la  lettre  de  change  de  300  livres  que  je 
vous  ai  promise  et  pour  le  presser  de  s'en  acquiter  au  plus  tôt.  En 
tout  ce,  vous  n'y  perdrez  que  quelques  mois  d'attente.  Si  avant  ce 
temps  là  Dieu  disposait  de  vous  ou  de  ma  sœur,  je  ferais  déposer 
cette  somme  sur  votre  sépulture,  car  quand  tous  les  hommes  me 
manqueraient  de  parole,  je  suis  trps  résolu  de  ne  jamais  manquer  à 
la  mienne.  La  sincérité  et  la  bonne  foi 

Seconde  Lettre.  (D'après  une  copie.  —  Le  commen- 
cement manque). 

».. et  vous  manderay  ce  qu'il  faudra  ou  ne  faudra  pas 

faire.  Ayez  soin  que  ce  que  j'ai  destiné  pour  les  fontaines  (C)  y  soit 
employé.   Elle»  m'ont  rendu  service  autrefois.  Si  elles  eussent  ap- 


148 

paisé  ma  faim  comme  elles  ont  étanché  ma  soif,  ma  reconnaissance 
envers  elles  serait  sans  bornes.  Je  me  réjouis  de  les  revoir  encore  et 
d'en  approcher  sans  risquer  de  faire  naufrage  dans  le  bourbier. 
J'aurais  fort  souhaité  quon  les  environnât  de  cinq  ou  sii  arbres, 
comme  la  plupart  le  sont  dans  d'autres  pays.  Il  faut  ôtre  bien 
scélérat  et  bien  pervers  pour  détruire  des  productions  agréables  et 
utiles  au  public.  Un  tel  plaisir  est  tout-à-fait  diabolique,  et  je  bénis 
Dieu  de  m'avoir  inspiré  de  l'horreur  pour  un  exc^s  que  les  lois  de 
ce  pays-ci  punissent  comme  un  crime  capital.  Mandez-moi  si  le 
chemin  des  Riceys  à  Bar-sur-Seine  est  toujours  aussi  mauvais  que 
quand  nous  y  avons  passé.  S'il  était  meilleur,  ces  trois  bourgades 
s'en  trouveraient  bien,  mais  les  pauvres  gens  de  la  campagne  qui 
seraient  commandés  pour  y  travailler  s'en  trouveraient  mal,  au 
moins  pendant  quelque  temps.  On  me  mande  de  Lorraine  que  la 
misère  y  est  extrême,  que  les  blés  y  ont  manqué  Tannée  dernière; 
je  crains  fort  qu'il  en  soit  de  môme  où  vous  êtes.  Ne  me  laissez  pas 
ignorer  combien  on  paye  la  toise  de  muraille,  en  fournissant  les 
matériaux  et  en  ne  les  fournissant  pas,  et  combien  coûte  la  journée 
d'un  ouvrier  pendant  l'été.  Mes  respects  à  monsieur  le  curé,  à 
monsieur  Navetier  et  à  monsieur  Regley.  J'embrasse  mes  deux 
sœurs  et  comptez,  mon  cher  Irère,  sur  l'amitié  de  votre  vrai  et  très 
dévoué  serviteur. 

V.-J.  Du  Val. 
Vienne  le  26  mars  1754. 

Troisième* Lettre.  (D'après  une  copie). 

De  Vienne,  le  25  juin  1755. 
Mon  cher  frère. 

Je  vous  sais  très  bon  gré,  je  vous  remercie  des  peines  et  des  soins 
que  vous  employez  à  la  construction  de  la  nouvelle  maison  d'Ecole, 
(D)  mais  mon  intention  n'est  pas  que  vous  fassiez  aucune  avance 
pour  moi  à  ce  sujet.  La  visite  de  cent  sortes  de  maltotiers  peut  à 
chaque  instant  vous  réduire  dans  la  nécessité  d'avoir  de  l'argent  (E). 
Pour  prévenir  de  pareils  inconvénients  j'adresse  par  la  poste  aujour- 
d'hui une  lettre  de  change  de  1,050  livres  à  monsieur  d'Aubigny  en 
le  priant  d'avoir  la  bonté  de  vous  en  faire  tenir  la  valeur;  lorsqu'elle 
vous  sera  parvenue,  vous  aurez  la  complaisance  de  m'en  accuser 
réception.  Pour  le  coup,  il  est  temps  de  laisser  un  peu  respirer  ma 
pauvre  bourse;  elle  est  si  fort  efflanquée  qu'elle  n'a  plus  le  souffle; 
je  risquerais  d'en  voir  le  fonds,  et,  à  mon  avis,  il  vaudrait  tout 
autant  voir  le  diable,  car  c'est  un  très-vilain  objet,  surtout  pour  nous 
autres  Allemands,  qui  n'avons  pas  l'honneur  d'ôtre  Français.  Je  vous 
recommande  de  recnef  de  faire  attention  à  ma  devise  en  fait  de  bâti- 
ment: propreté,  solidité,  commodité. 

Adieu,  fr^re,  je  vous  embrasse  de  tout  mon  cœur,  de  môme  que 
mes  deux  sœurs.  Mes  respects  à  monsieur  le  curé,  à  monsieur  et 
madame  Regley,  et  à  mon  ami  le  régent  de  votre  Ecole. 

V.-J.  Du  Val. 

S'il  fait  aussi  chaud  chez  vous  qu'ici,  les  pauvres  maçons  doivent 


U9 

avoir  bien  soif.  Je  suis  moi-môme  fort  altéré,  mais  le  bon  vin  ne  me 
manque  pas,  au  lieu  qu'eux  n'ont  peut-ôtre  pas  de  fort  bonne  eau. 
Le  cas  m'est  arrivé  plus  d'une  fois  du  temps  jadis,  mais  la  providence 
y  a  remédié. 

Quatrième  Lettre.  (D'après  une  copie). 

Mon  cher  frère, 

Je  suis  charmé  de  votre. convalescence  et  que  mes  sœurs  se  portent 
bien.,  mais  je  suis  trps  fâché  que  la  bâtiment  ne  soit  pas  achevé.  Ne 
pouvant  y  vaquer,  vous  deviez  en  donner  la  commission  à  d'autres,  par 
exemple,  à  monsieur  le  Maitre.  Que  n'importe  par  qui  que  ce  que  je 
veux  soit  exécuté,  pourvu  qu'il  le  soit  bien.  Quand  on  veut  avancer 
un  ouvrage,  il  n'y  a  qu'a  doubler  ou  tripler  les  ouvriers,  comme  j'ai 
fait  en  Lorraine.  La  longueur  du  temps  ne  fait  qu'allonger  la  dépense 
et  rien  de  plus,  et  si  chez  vous  les  journaliers  sont  rares,  ils  le  sont 
moins  ailleurs.  Je  n'ai  nulle  acception  de  personnes;  je  me  sers 
volontiers  du  premier  venu,  pourvu  qu'il  serve  bien.  Si  la  clôture  du 
jardin  est  coniorme  à  l'esquisse  ou  dessin  que  monsieur  le  Maître  m'a 
envoyée,  ce  sera  un  ouvrage  à  recommencer.  Je*  veux  que  les  murs 
soyent  en  ligne  droite  d'un  bout  à  l'autre  du  jardin  et  cela  des  deux 
côtés,  sans  la  moindre  courbure  ni  la  moindre  sinuosité;  or,  je  vois 
que  dans  un  endroit  leur  distance  est  de  iO  pieds  et  demi,  dans  un 
autre  de  24  pieds  et  à  l'extrémité  de  23  pieds  et  demi;  d'où  vient 
celte  ridicule  bigarrure?  Sachez  que  j'en  suis  ennemi  capital  et  qu'à 
mon  arrivée  mon  premier  soin  sera  de  la  détruire.  Pourquoi  n'avoir 
pas  aligné  ces  murs  à  20  pieds  de  distance  d'un  bout  à  l'autre, 
puisqu'on  le  pouvait?  Vous  me  direz  qu'on  aurait  perdu  quelques 
pieds  de  terrain,  dont  les  voisins  auraient  profité.  Et  que  m'importe 
qu'eux  ou  le  diable  môme  en  profite,  pourvu  que  mon  argent  soit 
employé  comme  je  le  veux;  or,  je  voulais  et  je  veut  encore  quelque 
chose  de  correct  et  de  régulier  et  comptez  que  je  ferai  renverser  tout 
ce  qui  ne  le  sera  pas.  Vous  m'avez  mande  une  fois  que  vous  aviez 
céié  à  un  voisin  la  partie  qui  formait  une  équerre  pour  augmenter 
la  longueur  du  jar  in  et  pour  le  renire  plus  régulier.  Sa  largeur 
était,  ce  me  snmble,  de  18  pieds  et  plus  loin  de  21  pieds;  à  çréï-ent 
elle  est  de  20  pieds  et  demi:  quoi  donc,  vous  n'auriez  gagne  que  2 
pieds  et  demi  par  cet  échange?  C'est  bien  peu  de  chose.  Un  partage 
où  tout  serait  d'un  côté  et  presque  rien  de  l'autre  ne  me  paraîtrait 
pas  fort  équitable.  Cependant,  je  ne  ferais  pas  grande  attention  à 
celui-ci,  si  les  deux  murs  du  jardin  étaient  parallèles  et  équidistants, 
conformément  au  dessin  que  je  vous  ai  envoyé.  S'il  y  a  eu  des 
obstacles,  il  fallait  me  les  communiquer  et  attendre  mes  avis  à  cet 
égard.  D'ailleurs,  pourquoi  le  petit  four  n'estil  pas  situé  précisément 
à  l'endroit  où  je  l'avais  marque,  c'est  à  dire  vis-à-vis  et  au-dessus  du 
milieu  du  foyer  de  la  cheminée  de  la  classe  des  filles?  Pourquoi 
l'avoir  fait  dans  un  angle  de  celte  classe,  vis-à-vis  de  l'endroit  ou 
j'avais  marqué  la  montée  au  grenier  et  la  descente  intérieure  à  la 
cave?  Ce  four  a-t-il  une  cheminée  particulière,  ou  celle  de  la  classe 
s'étend-t-elle  jusque  là?  Je  n'y  comprends  rien.  Si  la  montée  au 
grenier  est  où  je  l'ai  marquée,  le  four  n'en  est-il  pas  masqué  et 


150 

obscurci?  Si  cela  est,  il  faut  le  démolir.  J'aime  mieux  qu'il  n'y  en 
ait  point  que  d'en  avoir  un  à  contre  tens.  Je  vousaimandé  d'acheter 
le  terrain  requis  pour  le  construire;  il  ne  s'agissait  donc  que  de  le 
situer  où  je  l'avais  indiqué  et  rien  de  plus,  rien  de  moins,  ou  de  le 
supprimer  totalement.  Vous  médites  que  cette  maison  coûte  beau- 
coup et  que  si  on  la  revendait  on  n'en  retirerait  pas  la  moitié  de  ce 
qu'elle  coûte.  Je  le  crois  bien,  ce  n'est  pas  une  selle  à  tous  chevaux: 
je  l'ai  fait  bâtir  pour  une  école  et  nullement  pour  autre  chose.  Si 
vous  êtes  persuadé  que  celui  qui  a  entrepris  votre  maison  curiale 
pour  1,900  livres  y  gagnera  beaucoup,  qui  vous  a  empoché  de  donner 
aussi  la  construction  de  la  maison  d'école  par  entreprise?  Ce  n'est 
pas  moi.  Vous  me  dites  que  votre  communauté  est  accablée  d'impôts; 
j'en  doute  fort:  si  cela  était,  personne  ne  s'aviserait  d'y  faire  dresser 
des  requêtes  contre  ceux  qui  travaillent  pour  le  bien  public,  per- 
sonne n'y  prodiguerait  son  argent  aux  suppôts  de  la  chicane.  Au 
reste,  un  tel  procédé  ne  me  surprend  pas,  souvenez-vous  que  je  vous 
ai  mandé  une  fois  que  toute  la  reconnaissance  que  j'espérais,  pour  ce 
que  je  fais,  se  réduisait  à  ce  qu'on  ne  me  jetât  pas  des  pierres  et 
qu'on  ne  me  crachât  pas  au  visage  (F).  Je  supposais  donc  qu'il  y 
avait  des  monstres  capables  d'une  telle  infamie.  Comptez  que  cette 
supposition  est  tr^s  bien  fondée.  Vous  me  dites  que  le  chicaneur  n'a 
point  de  pouvoir:  cela  peut-être,  mais,  faute  de  pouvoir,  ne  peut  il 
pas  avoir  raison?  L'anticipation  de  2  pieds  sur  une  rue  ne  lui  porte- 
t-elle  aucun  préjudice?  Il  s'agit  de  justice  et  nullement  de  pouvoir. 
Un  honnête  homme  ne  doit  jamais  confondre  l'une  avec  l'autre. 

Je  vous  embrasse  et  mes  deux  sœurs. 

J.-V.  Du  Val. 
Vienne,  le  17  octobre  1755. 

Cinquième  Lettre.  (D'après  une  copie). 

Vienne,  le  18  février  1756. 
Mon  cher  frère. 

Depuis  que  j'ai  quitté  les  chaumières  et  les  cabanes,  je  n'ai  plus 
nul  goût  pour  elles  (G).  Je  prétends  que  tous  les  hommes,  excepté 
les  chicaneurs  et  les  pervers,  méritent  d'être  logés  proprement  et 
commodément.  Les  grands  de  la  terre  ne  pensent  pas  de  môme, 
mais  c'est  que  la  plupart  de  ces  gens-là  pensent  très  mal  ou  ne 
pensent  point  du  tout.  Puisque  le  logement  de  monsieur  le  Maitre  a 
un  demi  pied  d'élévation  au-dessus  du  niveau  de  la  petite  cour,  je 
permets  d'achever  ce  qui  est  commencé,  mais  dans  la  classe  des 
filles,  on  suivra  mon  premier  plan,  par  rapport  à  la  montée  au 
grenier  et  à  la  d»  scente  intérieure  à  la  cave.  Le  nouveau  four  sera 
totalement  supprimé  de  môme  que  sa  cheminée,  sans  en  laisser  le 
moindre  vestige.  Les  murs  du  jardin  seront  en  ligne  droite  sans  la 
moindre  obliquité,  et  sans  faire  attention  au  terrain  qui  restera  en 
dehors.  Si  ce  terrain  était  de  quelque  considération,  comme  4  ou  5 
pieds  de  largeur,  on  peut  s'en  réserver  la  propriété  ;  mais  s'il  n'est 
que  d'un  pied  ou  deux  et  qu'on  en  puisse  rien  tirer,  il  n'y  à  qu'a 
l'abandonner.  Je  m'étais  figuré  que  vous  aviez  échangé  Téquerre  du 


lot 

jardin  contre  une  portion  de  terrain  de  trois  ou  quatre  pieds  de 
largeur,  en  ligne  droite  et  enti'Tement  paralTIe  au  jardin  d<»  l'école, 
mais  je  vois  que  ci^t  échange  n'a  pas  eu  lieu,  ou  que  si  on  l'a  fait,  il 
est  tout  à  fait  ridicule,  eu  égard  à  la  sotte  figure  que  forme  le  dit 
jardin,  selon  le  plan  que  monsieur  le  Maitre  m'a  envoyé.  Mon  in- 
tention est  que  ce  jardin  soit  exactement  ré  ulier,  sans  aucune 
sinuosité  et  que  la  portion  qui  forme  une  équerre  sMt  conservée,  au 
cas  que  le  voisin  refuse  de  céder  3  ou  4  pieds  de  terrain  en  largeur 
et  en  ligne  droite,  pour  l'élargissement  du  jardin,  conformément  au 
plan  ci-joint  et  aux  précédents.  Celui-ci  est  augmenté  d'une  petite 
cour  et  d'une  chambre  à  four  ou  de  décharge,  en  dédommagement 
du  four  que  vous  f  rez  démolir.  Cette  chamïîre  et  les  nouveaux  murs 
du  jardin  n'auront  lieu  qu'après  que  les  classes,  l'appartement  du 
Maitre  seront  achevés;  mais  il  faudra  toujours  préparer  les  matériaux, 
creuser  les  fondations  et  enlever  1  s  terres  et  me  mander  à  combien 
cette  nouvelle  fabrique  pourra  monter,  pour  que  je  puisse  agir  en 
conséquence,  car,  eu  égard  à  mes  occupations  actuelles,  je  prévois 
que  je  ne  partirai  pas  d'ici  avant  le  10  ou  le  12  juin.  (H)  Comme  le 
loit  de  la  chambre  à  four  ne  sera  pas  d'une  grande  portée,  il  pourra 
être  couvert  de  laves,  de  môme  que  le  dessus  de  l'allée  pour  entrer 
au  jardin.  A  l'égard  d^  la  petite  cour,  il  s'agit  de  bien  examiner  de 
quel  côté  et  par  quel  moyen  les  eaux  qui  tomberont  auront  leur 
issue.  Cet  article  mérite  attention. 

Adieu,  mon  cher  frère,  je  vous  embrasse  de  tout  mon  cœur  de 
môme  que  mes  deux  sœurs.  Mes  respects  à  monsieur  le  curé  et  à 
monsieur  Navetier,  je  suis  très  sensible  à  la  perte  qu'il  vient  de 
faire. 

V.-J.  Du  Val. 

Sixième  Lettre.  (D'après  une  copie). 

Mon  cher  frère. 

Je  vous  souhaite  et  à  mes  sœurs  toutes  les  pros^pérités  spirituelles 
et  temporelles,  mais  souhaite  que  vous  ayez  aussi  la  complaisance 
de  m'instruire  si  tout  ce  que  je  vous  ai  mandé  ci-devant  au  sujet  de 
la  maison  d'école  est  accompli,  et,  en  ce  cas,  quels  sont  les  objets 
de  la  dépense  et  ce  que  je  vous  dois  au  plus  juste.  Ne  tardez  pas,  je 
vous  prie,  à  vous  expliquer  sur  cet  article.  Il  y  a  longtemps  que 
vous  m'auriez  prévenu  à  ce  sujet  si  vous  saviez  quelle  est  mon 
aversion  pour  les  dettes  soit  actives,  soit  passives.  Vous  me  feriez 
un  vrai  plaisir  d'y  faire  attention. 

Je  n'entends  rien  à  toutes  les  rubriques  et  à  toutes  les  formalités  de 
ce  qu'on  appelle  Justice  dans  le  pays  où  vous  êtes.  Dans  celui-ci,  il 
n'y  a  aucun  suppôt  de  justice  qui  sache  le  français,  etcomme  j'ignore 
l'allemand  et  qu'on  ne  le  comprend  pas  mieux  à  Arthonnay,  jugez  si 
ce  que  vous  exigez  est  bien  facile?  Je  crois  que  le  plus  court  serait 
de  prendre  acte  de  l'intention  que  j'ai  marquée  dans  les  dilférentes 
lettres  que  je  vous  ai  écrites,  de  la  cession  de  mon  frère  Jean  Genêt 
énoncée  dans  le  billet  que  je  vous  ai  envoyé  et  de  l'inscription  latine 
qui  sera  posée  sur  le  fronton  de  la  porte  antérieure  de  la  maison 
d'école.  Je  me  persuade  que  si  un  tel  acte  était  ratifié  par  monsieur 


152 

rîntendant,  il  serait  aussi  valide  qne  s'il  était  paraphé  par  tous  les 
notaires  de  TUoivers.  Il  ny  a  pas  encore  deux  cents  ans  que  ces 
gens-là  étaient  presque  inconnus  parmi  le  peuple  de  ce  pays-ci.  La 
parole  mutuelle  et  la  jonction  des  deux  mains  tenainnt  lieu  de 
contrat  indissoluble.  Malheureusement  la  politesse  et  la  duplicité 
sont  venues  à  bout  de  subjuguer  l'ancienne  candeur  et  la  franchise 
germanique.  J'en  suis  fâché,  car  ces  deux  qualités  sont  fort  de  mon 
goût. 

Je  crois  vous  avoir  prié  autrefois  de  me  mander  si  certaine  espace 
de  prunes  rongeâtres  et  longuettes  d'un  petit  jardin  derrière  la 
Boquette  existait  encore.  Vous  n'avez  pas  jugé.à  propos  de  m'en  dire 
un  seul  mot.  Vous  auriez  eu  sans  doute  plus  de  complaisance  si 
vous  aviez  su  que  j'ai  toujours  considéré  l'agriculture  comme  la 
mère  nourrice  du  genre  humain  il)  et,  qu'à  mes  yeux,  un  marquis 
et  un  courtisan  ne  sont  souvent  que  des  personnes  tr^s  vulgaires  en 
comparaison  d'un  laboureur  sensé  et  d'un  jardinier  industrieux. 
J'avoue  que  cette  façon  de  penser  n'est  pas  des  plus  françaises,  mais 
elle  est  celle  d'un  homme  reconnaissant  et  bon  citoyen. 

Dans  la  supposition  que  vous  preniez  quelque  part  à  ce  qui  con- 
cerne ma  santé,  vous  saurez  qu'elle  va  tout  au  mieux  depuis  que 
j'ai  abjuré  le  vin  et  la  bi'^re  et  tout  ce  qui  a  rapport  à  ces  deux 
liqueurs.  Il  y  a  six  mois  que  la  belle  eau  claire  fait  toute  ma  boisson 
et  je  m'en  trouve  à  merveille.  Il  est  vrai  que  ma  sensualité  en  mur- 
mure un  peu,  mais  ce  sont  là  ses  affaires;  pour  moi,  je  pense  qu'à 
mon  âge  la  santé  est  le  plus  vif  et  le  plus  légitime  des  plaisirs. 

Mes  respectueux  compliments,  s'il  vous  plaît,  à  monsieur  notre 

Sauteur,  à  monsieur  et  madame  Regley  et  à  mon  ami  monsieur  le 
faitre.  Il  m'obligera  infiniment  s'il  veut  me  faire  un  petit  précis  de 
l'état  actuel  de  la  maison  qu'il  occupe  et  de  ce  qui  peut  encore  y 
man(|uer.  Je  suis  tr^s  mortifié  aue  le  jardin  ne  soit  pas  entièrement 
ferme  de  murs  et  qu'il  soit  si  étroit.  S'il  y  avait  moyen  de  corriger 
ce  défaut,  on  me  fierait  plaisir  de  me  l'indiquer. 

Adieu,  monsieur,  je  vous  embrasse  très  cordialement  de  môme 
que  mes  deux  sœurs.  Veuillez  aussi  recevoir  les  compliments  du 
sieur  Jean  Genêt.  C'est  un  assez  pauvre  sire  du  côté  des  talents, 
mais  sa  personne  est  d'un  embonpoint  et  d'une  amplitude  à  faire 
plaisir.  Ce  qui  lui  attire  mon  attention  et  mes  bienfaits,  c'est  sa 
probité. 

V.-J.  Du  Vai.. 
Vienne,  le  24  janvier  1758. 

Septième  Lettre.  (D'après  une  copie). 

Mon  cher  frère. 

Les  deux  déc^s  que  vous  m'avez  annoncés  m'ont  pénétré  de  la 
plus  vive  douleur,  mais  j'^ai  le  bonheur  d'ôtre  chrétien  et  de  savoir 
me  résigner  aut  décrets  de  cette  adorable  Providence  que  le  mal- 
heureut  siècle  où  nous  sommes  semble  méconnaître.  Puisque  vous 
professez  la  m-^me  religion  que  moi,  c'est  dans  ses  sources,  dans  le 
livre  de  l'Imitation  de  Jésus-Christ  et  dans  les  sages  conseils  de 
monsieur  notre  pasteur  que  vous  devez  puiser  les  motifs  de  conso- 


m 

latîon  que  vous  me  demandez.  (J)  Quant  aux  effets  mobiliers  de  feue 
ma  sœur,  vous  donnerez  sa  croii  d'or  pour  orner  l'image  ou  statue 
de  Sainte-Catherine  érigea  dans  l'église  paroissiale,  et,  pour  ce  qui 
est  de  ses  habits  et  de  son  linge,  à  l'eiception  des  nappes  et  des 
serviettes,  s'il  y  en  a,  vous  permettrez  à  ma  sœur  Nanon  de  prendre 
pour  son  usage  le  meilleur  habit  complet,  et  notamment  la  cotte 
noire  dont  vous  avez  fait  mention.  Toutes  les  autres  hardes  qui  ont 
servi  sur  sa  personne  seront  distribuées  aui  plus  pauvres  de  ses 
filleules,  m  ns,  remarquez,  je  vous  prie,  qu'il  faut  qu'elles  soient 
effectivement  pauvres;  sans  quoi,  vous  les  donnerez  à  d'autres 
réellement  dans  l'indigence. 

Quant  au  total  de  l'héritage  territorial  et  à  la  portion  de  maison 
quïme  revient  par  le  déc's  de  ma  sœur,  c'est  de  tout  mon  cœur  que 
je  vous  en  laisse  l'usufruit  aut  charges  y  annexées  pour  en  jouir  tout 
le  temps  que  Dieu  me  laissera  au  monde.  Je  consentirai  aussi  tr^s 
volontiers  à  vous  laisser  le  dit  usufruit  pendant  tout  le  cours  de 
votre  vie,  mais  voici,  mon  cher  fr'^re,  à  quelles  conditions  : 

1*  Que  vous  m'instruirez  à  fond  de  la  manière  la  plus  franche  et  la 
plus  sincère  si  je  puis  vous  faire  celte  cession  sans  préjudicierà 
personne,  car  je  vous  déclare  que  je  ne  veui  faire  tort  à  qui  vive; 

2*  Si,  par  la  coutume  du  pays  où  vous  ôtes,  il  est  en  mon  pouvoir 
de  céder,  de  vendre  des  terres  où  maisons  que  je  n'aurais  pas 
achetées  moi-môme,  mais  seulement  acquises  par  droit  de  suc- 
cession ; 

3*  S'il  exista  des  pe^  sonnes  qui  aient  droit  de  prétendre  a  la  dite 
succession  apr^s  mon  déc's,  leur  nom,  leur  demeure,  leur  profession, 
leur  des'îendance  ou  de^ré  de  parenté  et  sur  quel  titre  leur  droit 
d'hérédité  peut  ôtre  fonde,  car  je  vous  avoue  ingénument  que  mon 
ignorance  est  des  plus  profondes  à  cet  égard  et  que  je  n'ai  jamais  eu 
la  moindre  curiosité  de  la  dissiper; 

4*  En  quoi  consistent  les  19  journaux  ou  environ  de  terres  dont 
vous  avez  fait  mention.  Sont-elles  stériles,  médiocres  ou  fertiles, 
labourables,  en  jardin,  chèneviéres,  prés  ou  vignes?  Combien  de 
chaque  esp'^'ce? 

5*  guel  est  le  prix  ordinaire  d'un  journal  de  vigne,  de  chènevi^TC 
et  de  bonne  terre  labourable?  Quel  est  le  prix  de  la  moitié  de  maison 
faisant  partie  de  l'héritage  de  ma  sœur?  Car  il  est  tr'^s  juste  que  je 
sache  la  valeur,  ou  a  peu  près,  de  ce  que  je  puis  céder; 

6*  Comme  la  langue  française  n'est  nullement  en  usage  à  Vienne 
et  que  je  ne  connais  aucun  notaire  qui  la  parle  ou  qui  l'écrive,  sera- 
t-il  nécessaire  que  vous  m'envoyez  un  modèle  de  cession,  après  que 
vous  aurez  détaillé  en  quoi  cette  cession  consiste. 

Voilà,  mon  cher  frère,  ce  que  j'ose  vous  proposer,  c'est  à  vous  à 
y  faire  vos  réflexions  et  à  m'en  instruire,  car  je  répHe  encore  que 
je  n'ai  pas  la  moindre  idée  des  coutumes  et  de  la  jurisprudence  en 
usage  dans  le  pays  où  vous  ôtes  et  assurément  il  n'y  a  personne  ici 
que  je  puisse  consulter  a  ce  sujet.  J'ai  reçu  avant  hier  une  lettre 
sans  date  de  votre  neveu  Valentin  Tranchant,  qui  m'apprend  qu'il  a 
acheté  ou  que  peut-ôtre  vous  lui  avez  déjà  vendu  la  maison  que  vous 
avez  acquise  avec  ma  sœur  et  me  prie  de  lui  faire  remise  de  l'autre 
partie,  en  conformité  des  intentions  de  feue  ma  sœur.  Ceci  mérite 


454 

un  éckircissement  de  votre  part,  car  j'aime  inûniment  à  voir  clair 
dans  toutes  mes  opérations.  En  attendant,  vous  aurez  la  bonté  de 
faire  remettre  le  billet  ci-joint  à  monsieur  votre  neveu.  Vous  vous 
rendez  incroyable  en  m'apprenant  que  vous  êtes  un  hommç  sans 
résolution.  Cette  infirmité  d'esprit  ne  peut  convenir  à  une  personne 
de  votre  usage  et  revêtue  d'un  emploi  public  tel  que  celui  que  vous 
exercez.  Je  ne  suis  point  surpris  que  vos  deux  chirurgiens  n'aient 
point  garanti  ma  sœur  du  trépas.  Quand  je  suis  indisposé  je  n'en 
appelle  qu'un  de  chaque  espèce  et  j'ai  souvent  éprouvé  que  c'était 
encore  de  trop.  Je  crois  que  ma  sœur  a  eu  raison  de  se  confier  en 
votre  amitié  pour  elle  par  rapportauxpri^^resetaus  devoirs  funèbres 
qu'elle  était  en  devoir  d'attendre  de  votre  part.  Vous  couvez  compter 
que  ie  ne  l'oublierai  point  sur  cet  article.  Vous  ferez  bien  d'employer 
les  âO  livres  que  je  vous  ai  cédées  par  ma  dernière  lettre  à  vous 
procurer  une  veste  noire,  et,  comme  je  ne  suis  pas  homme  à  deux 
paroles,  vous  donnerez  les  20  livres  à  la  veuve  Buisson,  en  indem- 
nité des  arbres  fruitiers  plantés  dans  le  petit  jardin  de  la  maison 
d'école.  A  l'égard  du  halier  et  de  la  plantation  de  cinq  ou  six  arbres 
mentionnés  dans  la  lettre  adressée  à  feu  mon  digne  ami  monsieur 
Buisson,  vous  n'agirez  en  conséquence  que  lorsque  je  vous  enverrai 
de  nouvelles  instructions.  J'en  excepte  les  12  livres  pour  la  confrérie 
de  la  Sainte-Vierge  et  le  millier  de  tuiles  qui  auront  lieu  comme  je 
l'ai  marqué. 

Adieu,  mon  cher  frère,  je  continuerai  à  vous  assister  annuellement 
en  ce  que  je  pourrai.  Mettez  votre  confiance  en  Dieu.  Mes  profonds 
respects  à  monsieur  notre  pasteur.  Je  suis  votre  bon  frère  et  ami. 

Vienne,  le  18  décembre  1759.  J.-V.  Du  Val. 

Huitième  Lettre.  (D'après  un  autographe). 

A  madame, 

Madame  la  veuve  Olivier, 
pour  faire  tenir  s'il  lui  plaît  à  monsieur  Tranchant  à  Artonnay, 
par  Strasbourg,  Troyes  et  Bar-sur- Seine 

a  Ricey  haute  rive. 

Monsieur, 

Il  est  rare  qu'on  ait  de  la  confiance  en  ce  qu'on  ignore.  Selon 
moi,  voir  et  connaître  ne  sont  pas  la  môme  chose.  Je  puis  donc 
vous  avoir  vu  deux  ou  trois  fois  en  ma  vie  sans  savoir  qui  vous  êtes 
et  ce  que  vous  êtes.  Le  13  mai  prochain,  il  y  aura  52  ans  complets 
que  je  vis  à  la  cour  aussi  simplement  que  j'ai  vécu  au  déseit,  sans 
y  connaître  personne  à  fond  et  sans  me  soucier  d'y  ôtre  connu  que 
par  ma  fonction  et  mon  assiduité  à  la  remplir.  Cette  fonction  est  plus 
que  suffisante  pour  absorber  toute  mon  attention.  Le  moyen  donc 
que  je  puisse  être  au  fait  de  tout  un  cousinage  auquel  je  ne  dois  rien 
et  de  tout  ce  qui  se  passe  dans  un  village  à  300  lieues  de  moi,  où  je 
n'ai  plus  rien  et  où  je  ne  veux  rien  avoir?  Depuis  le  déc^s  de  mes 
sœurs  et  de  mon  digne  beau  frère  Nicolas  Tranchant,  la  seule  et 
unique  personne  que  j'y  connaisse  personnellement,  est  le  res- 
pectable ecclésiastique  (j[ui  y  préside  en  qualité  de  pasteur.  Aussi 


est-ce  à  lai  que  mon  frère  Jean  Genêt  et  moi  nous  nous  sommes 
adressés  pour  distribuer  les  pitoyables  successions  qui  nous  sont 
échues,  à  nos  plus  proches  héritiers  tant  paternels  que  maternels, 
parce  que  nous  avons  supposé  qu'il  les  connaissait  mieux  que  nous. 
J'ignore  s'il  a  eu  la  charité  de  s'en  acquiter,  je  n'en  ai  reçu  aucune 
nouvelle,  mais  que  j'en  reçoive  ou  non,  il  n'y  aura  que  son  refus 
positif  capable  de  me  faire  changer  à  ce  sujet.  Dans  ladernif're  lettre 
<jue  je  lui  ai  écrite,  en  date  du  10  décembre  dtrnier,  je  me  suis 
énoncé  à  peu  près  en  ces  termes:  (J'excepte  encore  du  partas^e  général 
la  portion  de  maison  et  les  24  boisseaux  par  guart  que  j'ai  cédés,  sa 
Tîe  durant,  a  la  seconde  veuve  de  feu  mon  digne  beau-frère  Nicolas 
Tranchant.  La  parole  que  j'ai  donnée  à  cet  égard  est  un  contract 
auquel  je  ne  puis  déroger.)  Vous  me  dites  que  cette  veuve  vous  a 
obligé  aux  réparations  de  la  totalité  du  bâtiment  qu'elle  occupe.  Si 
vous  avez  eu  cette  complaisance,  tant  mieux  pour  elle,  assurément 
ce  n'est  point  moi  qui  vous  y  ai  engagé.  Au  contraire,  le  sens  com- 
mun m'a  toujours  dicté  qu'à  l'égard  de  toutes  les  cessions  que  je 
pourrais  faire,  tout  ce  qui  en  serait  l'objet  doit  être  à  la  charge  de 
ceux  et  de  celles  qui  en  perçoivent  les  avantages.  Or,  je  défie  qui 
que  ce  puisse  être  de  prouver  que  j'en  ai  retiré  aucun.  Il  n'est  point 
vrai  aue  je  vous  aie  donné  des  ordres  relatifs  à  la  gestion  de  ce  que 
j'ai  codé  a  feue  ma  bonne  sœur  Anne  Genêt.  Ces  sortes  de  détails 
ne  me  conviennent  point.  Que  vous  ayez  payé  à  ma  sœur  ce  que  vos 
conventions  mutuelles  exigeaient,  cela  est  juste»  mais  c'était  à  elle 
de  vous  donner  les  quittances  et  les  dé;^harges  que  vous  réclamez  à 
300  lieues  de  l'endroit  où  vous  devrez  les  recevoir.  Sachez,  monsieur, 
que  ces  sortes  d'obliquités  me  sont  trop  suspectes  pour  en  être  la 
dupe,  d'autant  plus  que  j'ai  peine  à  croire  que  vous  ignoriez  que  mon 
frère  et  moi  n'avons  plus  rien  dans  le  pays  où  vous  êtes,  en  vertu 
de  la  cession  que  nous  avons  faite  de  tout  ce  que  nous  y  possédions. 
Cette  cession  est  énoncée  dans  deux  lettres  adressées  à  deux  hono- 
rables personnes  que  nous  avons  cru  plus  intimes  qu'elles  ne  le 
sont,  l'une  à  monsieur  le  curé  et  l'autre  à  monsieur  l'amodiateur 
Gybey.  Ce  n'est  point  ma  faute  si  l'on  vous  a  fait  mystère  du  contenu 
de  ces  deux  lettres.  Il  est  vrai  que  je  ne  dois  pas  en  être  surpris, 
après  que  l'on  m'a  laissé  ignorer  le  décès  de  ma  bonne  sœur  pendant 
plusieurs  mois,  je  ne  sais  à  quel  dessin,  car  on  aurait  dû  s'aper- 
cevoir, et  vous  tout  le  premier,  qu'à  mon  égard  c'était  outrer  le 
silence  et  la  discrétion. 

Quant  à  l'indifférence  et  au  mépris  que  vous  m'imputez  envers 
mes  parents  par  la  raison  qu'ils  sont  pauvres,  c'est  une  calomnie 
que  vous  et  tous  ceux  qui  pensent  comme  vous  ont  à  se  reprocher. 
On  sait  en  Lorraine,  en  Toscane  et  ici,  qu'il  s'en  faut  peu  que  je 
n'honore  et  respecte  la  pauvreté  comme  une  vertu,  lorsque  le  vice  et 
le  dérangement  n'en  sont  pas  le  principe.  Je  puis  dire  môme  que 
sans  la  banqueroute  française  qui  m'a  privé  de  six  à  sept  cents  livres 
de  rentes  viagères,  je  n'aurais  pas  manqué  de  la  soulager  encore  plus 
efficacement  que  je  n'ai  fait  envers  d'anciens  amis  qui  n'ont  pas 
attendu  que  je  fusse  à  la  cour  pour  me  témoigner  leur  bienveillance 
par  des  réalités  que  je  n'étais  pas  en  état  de  refuser,  n'en  déplaise 
aux  honnêtes  censeurs  dont  vous  me  parlez.  Selon  moi,  la  parenté 


156 

n'est  qu'un  pur  effet  du  hasard.  Elle  n'est  ni  une  vertu,  ni  un  mérite/ 
ni  môme  un  talent.  Je  crois  avoir  rendu  à  la  mienne  tout  ce  qu'elle 
m'a  donné  et  fort  au-delà.  Il  est  vray  que  je  ne  l'ai  point  enrichie 

Ï>arce  que  j'ai  refusé  moi-môme  d'ôtre  riche,  en  prouvante  messieurs 
es  Autrichiens  qu'il  esi  tr^s  possible  qu'un  Français  ne  soit  ni 
ambitieux  ni  intriguant.  Mais  ce  qui  m'a  encore  excité  le  plus  à  me 
contenter  d'une  fortune  médiocre,  est  la  persuasion  où  je  suis  qu'il 
faut  que  Dieu  môme  ait  un  souverain  mépris  pour  les  richesses,  eu 
égard  à  l'indignité  de  la  plupart  de  ceux  qui  les  possèdent  et  au 
profane  usage  qu'ils  en  font.  J'ai  une  assez  juste  idée  des  ridicules 
chimères  que  l'on  s'est  formé  de  mon  opulence  dans  le  litigieux 
séjour  que  j'ai  habile  autrefois,  et  c'est  pour  les  dissiper  qu'apr'^s  le 
dec^s  de  Jean  Genêt,  mon  fr^re  utérin  et  unique  héritier,  les  six 
cents  livres  de  rentes  annuelles  que  je  lui  laisse  et  les  cents  livres 
dont  mon  vieux  domestique  jouira  p  ndant  sa  vie,  le  foid  de  ces 
sommes  sera  dévolu  a  perpétuité  auï  pauvres  de  l'hôpital  parmi 
lesquels  j'ai  brigué  l'honneur  d'ôtre  inhumé.  Telles  sont  les  irrévo- 
cables dispositions  du  testament  que  j'ai  conûé  aux  respectables 
magistrats  de  cette  capitale  (K).  Il  est  juste  que  puisqu'en  Franî?e  on 
m'a  privé  du  produit  de  l'argent  étranger  que  j'y  ai  envoyé,  les  bons 
Allemands  profitent  de  celui  qu'ils  m'ont  donne.  Ainsi,  malheuraux 
coureurs  de  bénéfirîes  qui  après  ma  mort  formeront  des  prétentions 
sur  celui  dont  j'ai  disposé.  Ils  useront  leurs  souliers  et  perdront 
leurs  peines. 

Adieu,  mon  cher  cousin,  si  la  prolixité  de  mon  verbiage  vous 
ennuie,  comptez  que  j'en  suis  bien  puni  par  la  fluxion  qui  obs'îurcit 
mes  yeux  et  par  les  74  années  qui  appesantissent  mes  mains.  Recevez, 
s'il  vous  plaît,  les  compliments  de  votre  trop  ancien  patriote  et 
servit  PUF 

Vienne,  le  17  juillet  17^8.  V.-J.  Du  Val. 

P.  S.  Il  ne  m'est  pas  aisé  de  comprendre  comment  on  peut  me  susciter 
une  affaire  de  conséquence  dans  un  pays  où  j'ai  donné  tout  ce  que  j'y  avais 
et  où  je  ne  veux  rien  avoir.  Je  vous  prierais  volontiers,  nullement  par  intérêt, 
mais  par  pure  curiosité,  de  vouloir  nien  m'expliqner  cette  captieuse  énigme. 
Si  vous  avez  cette  complaisance,  je  ferai  en  sorte  que  l'année  prochaine, 
lorsqu'à  Paris  on  aura  recueilli  les  quelques  débris  de  la  hanguerdute  dont 
j'ai  parlé,  votre  peine  ne  soit  pas  tout  à  fait  gratuite.  Mais  en  ce  cas, 
j'exige  que  la  plus  stricte  vérité  soit  votre  oracle  et  votre  guide. 
Rien  n'est  beau  que  le  vrai,  le  vrai  seul  est  aimable. 
Il  doit  régner  partout  et  jusque  dans  la  fable. 

Ce  n'est  point  où  vous  êtes  né,  ni  en  Normandie,  que  la  candeur  et  la  bonne 
foi  ont  dicté  ces  deux  beaux  vers.  J'en  suis  bien  mortifié. 

Neuvième  Lettre.  (D'après  un  autographe). 

A  Madame, 

Madame  la  veuve  Olivier 
pour  faire  tenir,  s'il  lui  plaît,  à  monsieur  Tra  chant  à  Artonnay, 
par  Strasbourg,  Troyes  et  Bar-sur-Seine, 

à  Ricey  haute  rive. 

Monsieur  et  cher  cousin. 

Ce  que  vous  m'avez  mandé  au  sujet  des  six  cents  livres  destinées 
à  rentre  tien  de  !a  maison  d'école  est  très  sensé.  En  faisant  votre 


«57 

possible  pour  en  empocher  la  dispersion,  vous  agirez  en  vrai  citoyen 
et  en  bon  paroissien,  car  mon  intention  est  que  la  rente  de  cette 
modique  somme  et  celle  de  quatre  cents  livres  que  j'y  joindrai  quand 
je  le  pourrai,  soit  réellement  employée  à  l'entretien  de  la  maison 
d'école  et  à  celui  de  l'auvent  ou  abri  qui  couvre  le  lavoir  du  Cro,  vis 
à  vis  ou  a  peu  pr^s  de  la  maison  dite  la  Boquette,  le  tout  en  faveur 
du  pieoi  sexe  femiiun  et  à  la  décharge  de  la  communauté.  C'est  donc 
à  ceux  qui  la  composent,  de  concert  avec  leur  digne  pasteur,  à 
veiller  à  ce  que  ces  milles  livres  soient  placées  avec  sûreté  et  pro- 
duisent l'effet  que  le  donateur  s'est  proposé.  Mais  au  cas  que  la 
communauté  trouve  qu'un  aussi  mince  objet  ne  soit  pas  digne  de 
son  attention,  je  vous  prie  de  vouloir  bien  suppléer  à  son  indifférence. 
Cet  objet  serait  plus  considérable  si  j'étais  plus  opulent,  mais  par 
raison  et  par  goût  j'ai  refusé  de  l'ôtre,  et  j'ai  prouvé  par  mon  exemple 
à  messieurs  les  Allemands  et  les  Italiens  qu'il  était  très  possible  qu'un 
français  fut  sans  intrigue  et  sans  la  moindre  ambition,  ce  qu'ils 
n'avaient  jamais  cru  auparavant,  et  peut-ôtre  avec  raison.  Je  puis 
dire  que  ceux  qui  me  connaissent  ont  eu  tout  lieu  de  se  détromper, 
et  cela,  en  me  voyant  vivre  à  la  cour  et  dans  une  sorte  de  faveur, 
avec  autant  de  sang-froid  et  la  môme  simplicité  que  j'ai  vécu  dans 
les  solitudes  que  j'ai  habitées  en  Lorraine,  et  que,  par  pure  recon- 
naissance, j'ai  rendues  tout  autrement  habitables  qu'elles  ne  l'ont 
été  autrefois.  L'abandon  général  que  mon  frère  utérin  Jean  Genêt  et 
moi  avons  fait  de  toute  la  succession  de  nos  sœurs,  n'a  été  que  pour 
en  être  plutôt  débarrassés  et  pour  la  faire  refluer  vers  les  sources 
d'où  elle  découle.  Nous  ne  savons  pas  précisément  en  quoi  cette 
hérédité  consiste,  mais  assurément  notre  intention  n'a  jamais  été 
qu'aucune  de  >ses  parties  restât  en  friche,  et  c'est  ce  que  vous  pouvez 
témoigner  à  monsieur  le  curé  et  à  tous  ceuî  qui  veulent  bien  s'in- 
téresser au  progrès  de  l'agriculture  que  j'ai  toujours  considérée 
comme  la  vraie  nourrice  du  genre  humain,  en  dépit  de  la  maltôte 
qui  l'opprime  et  des  satrapes  qui  la  méprisent. 

Adieu,  mon  cher  cousin,  l'ardeur  de  mes  yeux  et  le  tremblement 
de  ma  main  m'obligent  à  ôtre  pkis  concis  que  ne  souhaiterait  celui 
qui  a  l'honneur  d'ctre  très  sincL^rement. 
Monsieur, 

Votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

V.-J.  Du  Val. 

Vienne,  le  20  septembre  1758. 

Dixième  Lettre.  (D'après  un  autographe). 

A  Monsieur, 
Monsieur  Basile  Marchani, 
pour  faire  tenir,  s'il  lui  plaît,  à  monsieur  Nicolas  Tranchant, 
demeurant  à  Artonnay, 
par  Paris  à  Tonnerre. 

Monsieur  et  cher  cousin. 

Si  monsieur  notre  pasteur  vous  a  cédé,  de  ma  part,  quelque  portion 
de  terre  sous  condition  d'acquitter  des  dettes  relatives  à  la  succès- 


ISS 

sion  de  feue  ma  bonne  sœur  Anne  Genêt,  il  me  suffît  que  vous  soyez 
eiact  à  remplir  vos  engagements  sans  qn'il  m'en  coûte  une  obole. 
En  échange,  Je  consens  trps  volontiers  que  vous  ayez  reçu  ce  qu'on 
vous  a  donne  sur  le  pied  que  Ton  reçoit  le  pain  béni,  c'est-à-dire, 
sans  qu'il  vous  en  coûte  un  grand  m*erci,  et  s'il  se  peut,  sans  qu'un 
notaire  atteste  que  c'est  vous  et  non  un  autre,  qui  avez  reçu  ce 
qu'on  vous  a  donné.  En  supposant  que  vous  n'ayez  aucun  droit  sur 
le  pitoyable  mobilier  de  feue  ma  bonne  sœur,  monsieur  le  curé  a 
tr^s  bien  fait  de  le  faire  vendre  pour  en  éviter  la  dispersion,  et  pour 
en  employer  le  mince  produit  selon  les  règles  de  la  plus  stricte 
équité. 

Je  vous  prie  de  faire  savoir  à  mon  cousin  J.  Tranchant,  qui  m'a 
écrit  depuis  peu,  que  vers  la  fin  de  janvier  prochain,  il  me  sera  dû 
à  Paris,  en  rente  viag'Te,  la  somme  de  400  livres  que  je  ferai  toucher 
à  monsieur  Merey,  curé  d'Artonnay,  comme  à  la  personne  dont  le 
sacré  caractère  m'inspire  le  plus  de  confiance.  Mon  intention  est  que 
cette  somme  soit  jointe  à  celle  de  600  livres  que  j'envoyai  il  y  a 
quelques  années,  et  que  la  rente  de  ces  mille  livres  soit  employée 
aut  réparations  de  la  maison  d'école  et  à  l'entretien  de  l'auvent  ou 
halier  qui  couvre  le  lavoir  près  de  la  Boquette,  heureux  si  cet  abri 
peut  contribuer  à  la  santé  des  pieuses  citoyennes  qui  ont  tant  de 
soin  de  conserver  la  nôtre  quand  l'enfance  ou  la  vieillesse  nous  rend 
incapables  d'avoir  soin  de  nous-mômes. 

Adieu,  mon  cher  cousin,  l'état  de  mes  yeux  m'empôche  d'être  plus 
diffus.  Je  suis  très  sincèrement  votre  vrai  ami  et  serviteur. 

Vienne,  le  22  décembre  1768.  V.-J.  Du  Val. 


NOTES. 

(A)  Du  Val  se  plait  à  parler  de  la  simplicité  de  ses  goûts  et  de  son  désin- 
téressement. 11  y  revient  à  plusieurs  reprises  dans  les  lettres  qui  suivent, 
ainsi  que  dans  sa  correspondance  imprimée  : 

«  Elevé  dans  la  vie  champêtre  et  dans  l'ignorance  jusqu'à  vingt  ans,  i'y 
ai  appris  A  borner  mes  désirs  et  A  mépriser  le  luxe  et  l'opulence  ;  de  telle 
sorte  c[ue  depuis  quarante  ans  que  je  suis  à  la  cour,  j'y  ai  toujours  vécu 
très  simplement  A  tous  égards  et  sans  avoir  rien  demandé  à  mes  augustes 
maîtres.  »  (Lettre  à  M"*  Socoloff,  25  octobre  1762). 

«  J'ai  béni  cent  fois  le  ciel  de  m'avofr  fait  naître  plébéien,  de  m'avoir 
conduit  à  la  cour  et  d'y  avoir  vécu  plus  d'un  demi  siècle  sans  lui  rien 
demander.  »  {18  avril  1770). 

(B)  Ce  n'est  pas  seulement  dans  les  présentes  lettres  que  Du  Val  manifeste 
son  aversion  pour  la  procédure  et  les  nommes  de  loi,  car  on  lit  encore  dans 
ses  lettres  adressées  a  Mlle  Socoloff,  femme  de  chambre  de  Catherine  H  de 
Russie  : 

<<  Quant  à  la  justice  distributive,  populaire  et  contentieuse,  je  ne  sais  ce 
qui  en  sera  ;  ^  mais  malheur  à  votre  patrie  si  les  charges  de  judicature  y 
devenaient  héréditaires  ou  vénales!  Des  armées  de  juges,  de  conseillers, 
d'assesseurs,  d'avocats,  de  procurerus,  d'huissiers,  de  recors  d'archers  et  de 
cent  autres  ecpèces  d'alguazils,  y  couvriraient  la  terre  et  en  dévoreraient  la 
surface  A  la  façon  des  sauterelles.  »  (16  mai  1769). 


159 

<C)  De  quelles  fontaines  s'agit-il?  Probablement  de  sources  situées  au 
milieu  des  champs  et  qui  avaient  désaltéré  Du  Val  dans  son  enfance.  Parmi 
toutes  les  questions  concernant  le  bien-être  des  populations  champêtres, 
celle  des  eaux  l'intéressait  particulièrement,  comme  il  résuite  du  passage 
suivant,  tiré  de  la  lettre  XLvn  : 

«  En  1753 je  fis  un  voyage  à  Bruxelles,  à  Paris  et  dans  le  pays  où 

je  suis  né Mon  penchant  pour  les  endroits  écartés  me  conduisit  un  jour 

vers  une  forêt En  la  parcourant,  j'y  trouvai  un  hameau  (Panfol)  de 

neuf  ou  dix  chaumières  habi'é^s  par  des  faibeurs  de  sabots Comme  il 

faisait  chaud,  je  m'avisai  de  demander  un  verre  d'eau.  Hélas  !  les  bonnes 
gens  !  ils  n'<i valent  point  de  verre  ;  mais  ils  m'en  présentèrent  dans  un  grand 
gobelet  de  bois,  que  je  trouvai  très  mauvaise,  et  on  m'apprit  que,  faute  de 
fontaines  et  de  puits,  les  filles  du  hameau  étaient  obligées  d'en  aller  puiser 

à  un  demi-quart  de  lieue  de  leur  habitation Emu  de  compassion  et  de 

bienveillance  envers  elles,  je  me  proposai  de  faire  creuser  un  puits  an  milieu 
du  hameau,  et,  moyennant  quatre  cents  livres  qu'il  m'en  a  coûté,  les  dryades 
de  cette  forêt  ont  l'avantage  de  se  désaltérer  plus  à  leur  aise  et  plus  fraîche- 
ment qu'autrefois.  » 

(D)  Voici  en  quels  termes  Du  Val  raconte  comment  il  fut  amené  à  faire 
construire  une  maison  d'école  à  Arthonnay,  lors  du  voyage  qu'il  fît  dans 
son  pays  natal,  en  1753  : 

«  Ce  qi:e  je  fis  de  mieux  dans  ce  tris'e  séjour,  c'est  que  je  remar^quai  ce 
que  les  intendants  des  provinces  ne  remarquent  jamas,  c'est-à-dire  que 
l  école  publique  du  village  ressemblait  plutôt  à  une  vile  écurie  qu'A  un  lieu 
destiné  aux  premières  fonctions  de  l'esprit  humain.  Je  formai  le  debseind'jr 


sable,  une  maison  solide,  commode  et  couverte  de  tuiles,  la  seule  qui  se 
voie  dans  le  village,  j'en  ai  fait  présent  à  la  communauté  pour  lui  servir  de 
lycée  et  y  loger  gratuitement  son  maître  d'école.  »  —  (Pièces  servant  d'é- 
claircissement aux  mémoires  de  Du  Val,  29  mars  1760). 

(E)  Dans  une  de  ses  lettres  à  Mlle  Socoloff  (5  décembre  1770),  Jamerey 
s'élève  également  contre  les  exactions  des  gens  du  fisc  : 

«  Je  sais  qu'en  France  les  propriétaires  sont  en  très  grand  nombre,  mais 
à  quoi  leur  sert  cet  avantage,  puisque  plus  de  quatre  vingt  mille  hommes 
de  la  maltôte  et  de  la  finance  travaillent  sans  cesse  à  décourager  les 
malheureux  habitants  de  la  campagne  par  des  extorsions.  » 

(F)  Dans  ce  pas8ag[e,  Du  Val  apparaît  sous  son  aspect  misanthropique.  A 
ce  point  de  vue,  il  tient  beaucoup  de  l'Alceste,  de  Molière,  de  même,  qu'au 

génie  près,  il  ressemble  assez  à  J.-J.  Rousseau.  Comme  ce  dernier,  amant 
e  la  nature,  d'une  simplici  é  de  goûts  antique,  d'une  inflexible  droiture  de 
caractère,  d'une  franchise  allant  presque  jusqu'à  la  rudesse,  mais  ombrageux 
et  méfiant,  il  est  souvent  dispose  à  voir  partout,  si  non  des  ennemis,  du 
mo^'ns  des  méchants  et  des  ingrats.  Du  reste,  ce  travers  de  son  esprit,  il  ne 
le  nie  pas  : 

«  Le  mal  est  que  j'ai  vécu  cinquante  quatre  ans  à  la  cour  à  peu  près 
comme  si  j'eusse  encore  été  au  désert.  J'y  ai  beaucoup  conversé  avec  les 
morts,  mais  trop  peu  avec  les  vivants,  crainte  de  les  trop  connaître  et  d'en 
être  dégoûté,  et  je  puis  dire  que  cette  crainte  m'a  souvent  attiré  les  épithétes 
de  misanthrope  et  de  sauvage  de  la  part  de  mes  augustes  maîtres.  » 
(Lettre  xciii). 

Il  ne  faudrait  cependant  pas  se  hâter  de  juger  l'auteur  d'après  les 
boutades  qui  lui  échappent  dans  ses  moments  d'humeur  chagrine.  Sa 
conespondance  avec  Mlle  Socoloff.  au  contraire,  le  montre  sous  Un  jour 
tout    différent.    Nous   n'en  donnerons  pour  preuve  que  les  lignes  sui- 


460 

vantes,  empreintes  de  la  plus  aimable  philosophie  et  du  plus  gracieux 
enjouement. 

«  P.  S.  Ma  chère  Bibi!  cet  hiver  m'a  été  fatal;  j'ai  été  accablé  d'infirmités; 
le  rhame,  la  sciatique  et  le  tremblement  de  la  main,  vrai  apanage  de  U 
vieillesse,  m'ont  excédé.  Ah  !  la  feotte  chose  que  d'être  vieux  et  de  n'avoir 
pas  une  Sunamite  pour  se  réchauffer!  U  est  vrai  que  cet  expédient  ne 
vaudrait  rien  pour  moi.  Blon  cœur  est  tellement  combustible  que  j'aime 
mieux  être  transi  que  d'être  brûlé.  D'ailleurs  j'ai  toujours  été  fort  curieux, 
et,  comme  c'est  la  première  fois  qu'il  m'arrive  d'avoir  76  ans,  je  suis  bien 
aise  d'éprouver  par  moi-même  comme  on  est,  comme  on  pense  et  comme 
on  écrit  quand  on  est  parvenu  au  c;  épuscule  de  la  vie.  Ma  foi,  vive  la  ieunesse! 
C'est  alors  que  l'esprit  est  à  son  miai.  Plus  tard,  il  est  peut-être  plus  sage, 
mais  sans  cnaleur,  et  ses  clartés  ne  sont  plus  que  des  clairs  de  lune.  Le 
cœur  ne  dit  plus  rien  à  celui  des  belles  ;  il  ne  s'élance  plus  et  ne  vole  plus 
au  devant  d'elles,  comme  fit  le  mien  à  votre  premier  aspect.  Que  faire  au 
monde  dans  cet  état?  C'est  d'en  sortir.  »  (18  mars  1771), 

(G)  A  rapprocher  de  ce  passage  le  suivant  : 

«  L'air  de  misère  qu'on  y  respirait  (à  Arthonnay),  me  rappela  toute  celle 
que  j'y  avais  soufferte  dans  mon  enfance,  mais  comme  elle  n'était  plus 
mon  élément,  je  pris  bientôt  le  parti  de  me  délivrer  de  son  odieux  et 
dégoûtant  aspect.  »  (Pièces,  22  mars  1760). 

(H)  Du  Val  ne  fit  apparemment  jamais  ce  voyage  à  Arthonnay.  Du  moins, 
on  n'en  trouve  pas  trace  dans  bon  œuvre  imprimée,  pas  plus  que  du  premier 
qu'il  fit  dans  ce  même  pays,  en  1718  ou  1719,  suivant  ce  que  M.  Charton 
rapporte  dans  son  Histoire  de  trois  Enfants  pauvres, 

(I)  «  L'agriculture nourrice  du  genre  humain.  »  Du  Val  affectionne 

cette  expression.  On  la  retrouve  fréquemment,  tant  dans  ses  lettres  inédites 
que  dans  celles  imprimées,  ou  éclate  d'ailleurs  sa  sollicitude  pour  les 
travailleurs  des  champs  : 

«  Peut-être  me  taurez  vors  mauvais  grès  d'avoir  été  aussi  généreux 
envers  des  hermites  (ceux  de  Sainte-A  ne,  de  Saint-Joseph  de  Messin,  dont 
il  avait  reconstruit  la  demeure)  que  l'on  regarde  comme  les  Pygmées  de  la 

hiérarchie  monacale;  mais  sachez que  si  ces  solitaires  n eussent  été 

que  des  moines,  je  n'eusse  rien  fait  pour  eux,  mais  n'étant  que  des  paysans 
travestis,   nullement  fondés  aux  dépens  d'autrui,  ne  demandant  rien   A 

Î personne,  subs^'stunt  du  travail  de  leurs  mains  et  totalement  dévoués  à 
'agriculture,  je  me  suis  fait  un  plaisir  de  concourir  avec  eux  à  parer  cette 
innocente  nourrice  du  gmrfi  humain  et  à  décorer  des  paysages  où  il  me 
semblait  que  la  nature  et  la  paix  avaient  établi  leur  séjour.  »  (27  octobre 
1762). 
«  Il  m'a  toujours  semblé  que  plus  une  contrée  abonde  en  laborieux 

Propriétaires  mieux  elle  est  cultivée,  témoin  ce  qui  se  passe  à  la  Chine,  au 
apon,  en  Hollande  et  en  Suisse,  où  l'agriculture,  cette  aimable  nourrice 
du  g^nre  humain,  porte  la  fécondité  jusque  sur  le  sommet  des  rochers  et 
au  millieu  des  marais.  »  (5  décembre  1770). 


^u    USX     wuu.,        uuuvu       .aiu.        VA^w^a    .  v,     jv»     »   UJ      »\yxxvi«J  VAAV      «.Tl  U.OUU^     \JAA     J  IIÂ.    \JLO     Vltl    •  UA 

pagne  et  en  mets  exquis,  que  j'ai  même  oublié  que  le  faisan  dont  je  me 
suis  régalé  n'était  ni  une  cariée  ni  un  i  rochet.  Ce  qui  est  singulier,  c'est 
qu'après  une  aussi  grande  violence  de  la  loi  sacerdotale,  la  nature  n'en  a 

Sas  souffert  le  moindre  dérangement et  qu    les  étoiles  du  ciel,  au  lieu 
e  pâlir  et  de  tomber  en  défaillance  à  l'atpect  d'une  telle  infraction  sont 
restées  À  leur  place,  tout  aussi  lucides  qu'elles  l'étaient  auparavant.  U  est 


161 

Trai  (me  j'içnore  ce  qui  arrivera  lorsqu'on  me  servira  le  chai>on  de  Styrie 
et  la  Douteille  de  bourgo^e  que  j'ai  fait  préparer  en  réjouissance  de  ce 
que  vous  n'avez  rien  à  craindre  d'un  fléau  (la  petite  vérole)  qui  ferait  trembler 
les  anges  s'ils  étaient  de  votre  sexe.  »  (25  février  1769). 

Et  encore,  (14  mars  1767)  : 

«  Tout  ce  qiii  est  viande  vous  est-il  interdit  (en  Russie)  ?  Tout  ce  qui  est 
poisson  vous  est-il  permis?  Le  beurre,  le  fromage,  le  lait,  les  œufs  ne  vous 
seraient'ils  point  défendus,  comme  en  Italie,  et,  s'ils  le  sont,  vous  a-t-on 
dit  pourquoi  ?  Car  l'évangile  n'en  fait  pas  la  moindre  mention,  et  j'ai  peine 
à  croire  que  les  prêtres  et  les  moines  en  sachent  plus  que  lui.  » 

(K)  Malgré  cette  assurance  formelle.  Du  Val  modifia  cette  intention  dans 
un  sens  un  peu  différent  :  il  affecta  à  perpétuité  les  revenus  de  ce  qu'il 
possédait  à  doter  chaque  année  trois  filles  pauvres  de  Vienne.  (Lettre  de 
M.  de  Koch  à  Mlle  Socoloff,  29  janvier  1774). 


Extraits  des  registres  de  la  paroisse  d'Arthonnay  concernant  la 

famille  de  Jamerey  Du  Val. 

1.  —  Valentin  Jamerey  (père  de  Du  Val),  fils  de  Valentin  et  de 
Reine  Munier,  a  été  baptisé  le  14  novembre  1659.  —  Parrain,  Pierre 
Bonclère;  marraine,  Elisabeth  Munier. 

2.  —  Valentin  Jamerey  (dit  Du  Val),  fils  de  Valentin,  charron,  et 
dame  Morizot,  a  été  baptisé  le  24  avril  1695.  —  Parrain,  Valentin 
Munier;  marraine,  Magdeleine  Morizot. 

3.  —  Catherine  Jamerey  (sœur  puinée  de  Du  Val)  a  été  baptisée 
le  25  novembre  1697,  femme  de  Nicolas  Tranchant,  procureur  fiscal; 
inhumée  le  25  novembre  1750. 

4.  —  Anne  Morizot  (mère  de  Du  Val),  veuve  de  Valentin  Jamerey, 
a  épousé  en  secondes  noces  Jean  Genêt,  de  Villiers-le-bois,  le  5 
juillet  1703. 

5.  —  Jean  Genêt  (frère  utérin  de  Du  Val)  a  été  baptisé  le  12 
décembre  1710.  —  Parrain,  son  oncle,  Biaise  Regnard;  marraine, 
Jeanne  Morizot,  sa  cousine,  demeurant  à  Villiers-le-Bois. 

6.  —  Anne  Genei  -sœur  utérine)  a  été  baptisée  le  18  mars  1714. 
—  Parrain,  Claude  Bertrand;  marraine,  Anne  Chamoin  demeurant  à 
Villiers-le-Bois.  —  Femme  d'Alexis  Prignot,  inhumée  le  6  mars 
1767. 

7.  —  Nicolas  Tranchant,  procureur  fiscal  à  Arthonnay,  veuf  de 
Catherine  Jamerey  (sœur  de  Du  Val),  a  épousé  en  secondes  noces, 
le  4  février  1760,  Nicolle  Munier,  âgée  de  25  ans. 


1887  XI 


LE  PETIT  SEMINAIRE  DE  CERNY 


Cerny  est  une  commune  de  moyenne  importance, 
dépendant  du  canton  de  la  Ferté-Alais  et  de  l'arrondisse- 
ment d'Élampes.  Avant  la  révolution,  cette  localité  faisait 
parlie  de  l'archidiaconé  d'Étampes  et  du  diocèse  de 
Sens  ;  on  y  comptait,  en  1695,  600  communiants,  admi- 
nistrés au  spirituel  par  un  curé  et  son  vicaire,  à  la 
nomination  de  l'abbé  de  Morigny,  grande  commu- 
nauté de  bénédictins  fondée  vers"  Tan  1106  par  des 
religieux  de  Saint-Gormier,  du  diocèse  de  Beauvais, 
et  où  a  été  rédigée  une  chronique  importante  publiée 
par  Duchesne.  Ce  monastère  ayant  reçu  des  rois  Phi- 
lippe I"  et  Louis-le-Gros  des  bienfaits  fort  nombreux, 
ces  deux  monarques  en  ont  toujours  été  considérés 
comme  les  fondateurs.  Parmi  les  prérogatives  de  cette 
abbaye,  dont  les  revenus  étaient  évalués  à  3,000  livres 
en  1689,  il  y  avait  le  droit  de  présenter  à  quatre  cures, 
parmi  lesc^uelles  celle  de  Cerny,  dont  il  est  ici  question. 
Cerny,  qui  avait  perdu  cent  communiants  en  1770,  fut 
choisi,  vers  1697,  par  M.  Hardouin  Fortin  de  la  Hoguette, 
alors  archevêque  de  Sens,  pour  servir  de  centre  à  l'érec- 
tion d'un  petit  séminaire.  Il  y  avait  déjà  un  grand  sémi- 
naire à  Sens,  fondé  par  M.  de  Gondrin  vers  1651.  Mais  le 
désir  de  multiplier  les  vocations  pour  le  bas  clergé,  et  les 
obligations  plus  pesantes  qui  incombaient  aux  prêtres 
des  campagnes,  par  suite  de  la  révocation  toute  nouvelle 
de  l'Édit  de  Nantes,  poussèrent  nombre  d'évêques  à 
chercher  le  moyen  de  rendre  plus  abondant  le  recrute- 


163 

ment  de  leurs  curés.  On  imagina  donc  les  petits  sémi- 
naires^ établissements  où  l'on  préparait  à  Tidée  de 
recevoir  les  ordres  sacrés,  des  adolescents  du  premier 
âge  qui,  sans  êlre  liés  tout  d'abord,  se  trouvaient  facile- 
ment amenés,  par  léducation  qu'ils  recevaient,  le  milieu 
dans  lequel  ils  vivaient,  à  entrer  dans  la  prêtrise. 

Or,  l'évêque  de  Chartres  avant  fondé  une  institution  de 
ce  genre  à  Saint-Cyr,  Tarchevêque  de  Sens  lui  fit  de- 
mander, par  son  vicaire  général,  M.  Ametle  (1),  une 
copie  du  règlement  qui  la  gouvernait. 

Ce  règlement,  que  je  publie  ici^  me  parait  curieux  à 
tous  les  points  de  vue,  et  donne  une  idée  assez  exacte  de 
la  vie  cléricale  vers  la  fin  du  xvu®  siècle.  Tout  le  monde 
sait  c^ue  les  familles  nobles  et  celles  de  haute  bourgeoisie 
s'étaient  réservé  pour  leurs  cadets  les  abbayes  à  com- 
meiide  et  les  prieurés  bénéficiaires,  c'est-à-dire  sans 
charge  d'âmes.  Le  personnel  des  cures  de  campagne  et 
des  prieurés- cures  se  recrutait  donc  parmi  les  lîls  de 
paysans  plus  oit  moins  aisés,  qui,  doués  d'une  certaine 
intelligence  et  d'un  corps  peu  capable  de  résister  aux 
durs  travaux  de  la  campagne,  se  décidaient  parfois,  sans 
vocation  bien  accentuée,  mais  parce  qu'ils  navaient  pas 
d'autres  débouchés,  et  parce  que  la  situation  était,  sinon 
lucrative,  du  moins  honorable,  à  entrer  dans  les  ordres. 

Je  ne  sais  si  je  me  trompe,  mais  l'état  des  choses  est  à 
peu  près  le  même  aujoura  bui.  Tout  au  moins,  il  en  est 
ainsi  dans  nos  Âlpe^.  Il  en  résultait  que  le  personnel  des 
curés  de  campagne  avant  1789,  et  peut-être  encore  au- 
jourd'hui, était  (Tune  moralité  indiscutable,  généralement 
{)ariant,  mais  de  médiocre  envergure  au  pomt  de  vue  de 
'intelligence  et  du  cœur.  Plusieurs  écrivains  du  xvu^et 
du  xvm®  siècle,  et  notamment  Restif  de  la  Bretonne, 
dans  son  autobiographie^  en  font  foi.  La  plupart  de  ces 
prêtres,  soit  par  charité,  soit  moyennant  rémunération, 
instruisaient  des  parents,  des  amis  ou  des  enfants  pau- 
vres, auxquels  ils  avaient  reconnu  des  dispositions  parti- 
culières. L'instruction  qu'ils  Jeur  dispensaient,  tant  dans 


(1)  G'e6t  lui  qui,  de  1695  à  l'ISS,  a  rédigé  et  transcrit  le  pouillé 
de  i*archevêque  de  Sens,  classé  aux  archives  sous  la  rubrique 
G.  226. 


164 

Tordre  primaire  que  secondaire,  était  absolument  con- 
fessionnelle et  littéraire.  On  faisait  des  pauvres  de  bons 
catholiques  seulement,  des  enfants  aisés  ou  destinés  aux 
situations  plus  élevées,  de  bons  catholiques,  autant  que 
faire  se  pouvait,  et  des  rhéteurs  surtout.  On  n'apprenait 
rien  aux  enfants  des  réalités  historiques  et  scientificjues. 
Et  je  suis  assuré  que  parmi  les  hommes  du  xviii®  siècle, 
fauteurs  et  acteurs  dans  la  Révolution,  et  tous  élevés 
par  les  prêtres,  la  plupart  n'ont  connu  Jeanne  d'Arc, 
la  grande  Française,  que  par  le  misérable  pamphlet  dont 
on  voudrait  décharger  la  mémoire  de  Voltaire. 

Si  donc,  il  est  parfaitement  prouvé  que  T Eglise  a  beau- 
coup fait  pour  l'instruction  publique,  il  conviendrait  tou- 
tefois de  dresser  un  inventaire  exact  de  l'instruction  qu'elle 
a  donnée,  et  de  voir  si  particulièrement  aux  xvn°  et  xviii® 
siècles  elle  n'a  pas,  avec  les  meilleures  intentions  pos- 
sibles, causé  plus  de  mal  que  de  bien.  J'avoue  que  c'est 
mon  avis,  et  je  suis  heureux  de  me  rencontrer  en  l'occur- 
rence, quoique  pour  des  raisons  bien  différentes,  avec 
un  éminent  prélat,  M.  Gaume,  auteur  d'un  grand  ou- 
vrage en  douze  volumes  sur  la  révolution. 

Quoiqu'il  en  soit,  c'est  là  un  problème  intéressant  à 
étudier  et  non  encore  résolu,  car  MM.  Quanlin,  Maggiolo 
et  nombre  d  autres  érudits  distingués  n'ont  pas  posé  la 
question  de  la  même  manière. 

Pour  en  revenir  au  petit  séminaire  de  Cerny,  dont  je 
me  suis  à  vrai  dire  un  peu  éloigné,  le  lecteur  verra  qu'à 
côté  des  préceptes  d'ordre  absolument  ritualiste  et  con- 
fessionnel, il  y  a  tout  un  code  de  la  civilité  puérile  et 
honnête,  des  leçons  de  maintien  et  de  politesse,  le  tout  ne 
pouvant  s'adresser  qu'à  des  adolescents  dont  I  éducation 
première  a  été  quelque  peu  négligée;  ce  qui  est  expliqué 
par  lorigine  campagnarde  de  presque  tous  ceux  qui 
étaient  destinés  à  y  entrer. 

V Extrait  de  la  manière  dont  on  nourrit  les  clfrcSy  etc.^ 
entre  aussi  dans  de  petits  détails  de  ménage  qui  ont  bien 
leur  intérêt. 

La  pension  est  plus  forte  qu'elle  ne  paraît  en  réalité; 
les  120  livres  que  coûtaient  les  trois  setiers  de  blé,  et  les 
douze  écus  d'argent  qui  en  formaient  le  prix,  équivalant 
aujourd  hui  à  plus  de  400  livres  de  notre  monnaie.  Si  Ton 


165 

ajoute  que  les  élèves  étaient  tenus  de  s^habiller,  de  se 
blanchir,  d'acheter  des  livres  et  de  faire  d'autres  menues 
dépenses,  on  voit  que  les  déboursés  se  rapprochaient 
sensiblement  de  ceux  de  l'époque  actuelle,  qui  cunsti- 
luenl  déjà  une  charge  considérable  pour  les  familles  peu 
aisées. 

L'ordinaire,  quoique  suffisant  à  la  rigueur,  est  assez 
médiocre,  et  en  tius  cas  bien  différent  de  celui  de  certains 
monastères  d  hommes  et  de  femmes,  qui,  à  la  même  épo- 
que, tenaient  des  pensionnaires.  Je  citerai,  par  exemple, 
le  livre  de  dépense  des  dames  de  SainlJulien  qui  est 
assurément  instructif  à  feuilleter. 

Les  élèves  devaient  se  fournir  de  vin  à  leurs  frais,  s'ils 
te  jugeaient  convenable.  Aujourd'hui,  je  crois  savoir  que 
dans  plusieurs  petits  et  grands  séminaires,  l'administra- 
tion le  fournit  elle-même.  Mais  ce  vin  est  de  nature 
paisible  et  ne  doit  pas  porter  beaucoup  à  la  tète.  C'est 
d'ailleurs,  pour  les  séminaristes,  un  sujet  intarissable  de 
plaisanterie  :  «  Abusus  vint  est  peccatum^  etiam  mortale. 
«  —  Distinguo  :  si  est  vinum  seminarii,  non  est  peccatum, 
«  quia  christianum  et  vatdè  baptizatum.  » 

Le  petit  séminaire  de  Saint-Cyr  et,  je  n'en  doute  pas, 
aussi  celui  de  Cerny,  étaient  sagement  gouvernés,  sur- 
tout au  point  de  vue  des  finances.  On  trouvait  moyen, 
avec  des  ressources  aussi  restreintes,  d'économiser  vingt 
francs  sur  chaque  élève.  Une  partie  de  ce  gain  était 
absorbée,  il  est  vrai,  par  des  frais  particuliers,  mais  il 
restait  tout  de  même  un  léger  bénéfice. 

L'article  sur  lâchât  des  provisions  est  assez  curieux,  et 
j'en  recommande  la  lecture  aux  ménagères,  si  économes, 
de  notre  bonne  ville  d'Auxerre. 

L'opuscule  se  termine  p^r  les  conditions  d'admission 
au  petit  séminaire  de  Saint-Cyr,  qui  devaient  servir  de 
modèle  pour  celui  de  Cerny.  Il  fallait  avoir  quatorze  ans, 
dix-huit  ans  au  plus,  savoir  lire  et  écrire,  et  subir  un 
examen.  Il  y  avait  encore  d'autres  conditions  dont  on 
pourra  prendre  connaissance.  Comme  on  le  voit,  ce 
document  a  son  petit  intérêt  pour  1  histoire  religieuse, 
dont  l'étude  est  si  fructueuse,  quand  on  l'aborde  avec 
impartialité  et  sans  système  préconçu. 

FRANCIS   MOLARD. 


166 


RÈGLEMENT  DU  PETIT  SÉMINAIRE  DE  CERNY. 


On  se  lèvera  à  cincq  heures,  on  se  habillera  dabort  qu'on  aura 
esté  éveillé,  ensuitte  on  se  peignera,  fera  proprement  son  lit  et 
se  trouvera  avant  cinq  heures  et  demye  à  la  salle  des  exercices 
pour  y  faire  Toraison. 

On  commencera  la  prierre  vocale  à  cinq  heures  et  demie,  on 
fera  Toraison  jusques  à  six,  immédiatement  après  on  finira  par 
la  prierre  vocale. 

On  étudira  ensuitte  jusqu'à  sept  heures  et  trois  quarts. 

La  messe  commencera  un  moment  après,  on  Tentendera  et 
déjeunera  au  retour 

A  huit  heures  et  demie  jusqu'à  neuf  on  estudira. 

A  neuf  jusqu'à  dix  et  demie  on  fera  la  classe. 

A  dix  et  demie  jusqu'à  onze  on  escrira. 

A  onze  on  fera  examen  particulier,  on  disnera  ensuitte,  on  se 
retirera  pendant  un  quart  d'heure  près  de  son  lit,  et  on  fera  la 
récréation  jusqu'à  midy  trois  quarts. 

Depuis  midy  et  trois  quarts  on  étudira  jusqu'à  deux  heures. 

On  chantera  depuis  deux  heures  jusqu'à  la  demie  ;  depuis  deux 
heures  et  demie  jusqu'à  trois  quarts  on  fera  collation;  aux  trois 
quarts  on  se  mettra  à  l'étude  jusqu'à  trois  heures. 

A  trois  heures,  la  classe  se  fera  jusqu'à  quatre  heures  et 
demie.  Il  y  aura  travail  manuel  depuis  quatre  heures  et  demy 
jusqu'à  cinq.  La  prière  se  fera  ensuitte,  en  hyver  dans  Téglise, 
et  l'adoration  du  Saint  Sacrement. 

A  cinq  heures,  on  reprendra  l'étude  jusqu'à  six  ;  à  six,  on  fera 
l'examen  particulier,  on  soupera,  on  fera  la  récréation  jusqu^à 
sept  et  demy. 

A  sept  heures  et  demy  il  y  aura  un  entretien,  un  grand  caté- 
chisme d'une  demy  heure. 

A  huit  heures  en  esté,  on  fera  la  prierre  vocale  à  l'église  et 
l'adoration  du  Saint  Sacrement,  et  chacun  sera  couché  à  huit 
heures  et  demy. 

Il  y  aura,  chaque  semaine,  un  jour  de  congé  ;  ce  jour-là  les 
séminaristes  se  lèveront  une  heure  plus  tard,  ou  le  lendemain  on 
les  conduira,  après  disné  ou  avant,  si  le  supérieur  le  trouve  à 
propos,  à  la  promenade,  dans  laquelle  on  leur  pourra  ensigner 
quelque  chose  de  la  géographie,  de  l'histoire,  de  l'aritméthique, 
de  l'ortographe,  des  règles  de  la  civilité  ou  quelques  choses 
semblables  qui  ne  soient  pas  incompatibles  avec  un  autre  diver- 
tissement, à  quoy  on  s'appliquera  pendant  quelques  heures. 

Le  dimanche  au  soir  on  tera  rendre  comte  à  quelqu'un  des 
séminaristes  de  l'oraison  du  jour  ;  le  supérieur  conclura  par  un 
petit  discours  sur  ce  sujet. 

Le  mardy  et  le  jeudy  au  soir  il  y  aura  une  lecture,  an  fera  pai"^ 
1er  quelqu'un  des  séminaristes  sur  ce  qu'ils  auront  remarqué;  le 
supérieur  parlera  le  dernier  sur  ce  sujet. 


167 

Le  lundy,  le  mercredy  et  le  vendredy,  au  soir,  on  fera  le  caté- 
chisme, se  servant  pour  cela  de  celuy  de  Ghartre,  jusqu'à  ce  que 
Ton  le  sçache  bien. 

Le  samedy  au  soir  on  fera  lire  une  partie  du  règlement  ou  tout 
s'il  le  fault.  Le  supérieur  parlera  des  défauts  qui  sont  commis 
pendent  la  semaine,  sans  nommer  personne  s'il  n'y  a  des  raisons 
particulières,  et  ensuitte  le  chapelet  ;  tous  y  assisteront  et  on 
recommencera  fortement  ce  qui  doit  être  observé.  On  nommera 
des  officiers  pour  la  semaine  suivante. 

Tous  les  dimanches  chaque  séminariste  sçaura  par  chœur  et 
récitera  Tépilre  et  l'évangile  du  jour  qu'il  aura  appris  dans  la 
semaine  ;  personne  ne  sera  dispensé  de  cet  exercice  s'il  n'est 
malade.  Dans  un  an  on  y  ad  jutera  quatorze  versets  de  l'escriture 
sainte  que  le  supérieur  aura  marqué.  Tous  les  dimanches  on 
excercera  les  cérémonie  depuis  une  heure  jusqu'à  deux  ;  après 
vespres  on  fera  la  colation,  on  employra  une  heure  à  déclamer. 
Le  supérieur  fera  déclamer  les  séminaristes  par  ordre  ;  tout  le 
monde  portera  la  soutane  les  festes  et  dimanches,  à  l'exception 
des  cuisiniers. 

Règle  commune  pour  tous  les  séminaristes,  —  Ils  entendront  la 
messe  tous  les  jours,  y  assisteront  avec  attention  et  dévotion, 
récitant  leur  chapelet,  lisant  dedans  leurs  heures  les  jours 
ouvriers.  IjCS  jours  de  festes  et  dimanches  ils  assisteront  à  la 
grande  messe,  qu'ils  offîciront,  n'ayant  jamais  pour  lors  ny 
heures  ny  chapelets,  mais  se  conformant  au  chœur.  Pendant  les 
vespres,  chacun  aura  son  diurnal  devant  les  yeux  et  il  lira  les 
versets  qu'il  doit  chanter  quand  même  il  les  sçauroit  par  chœur. 
Ils  feront  tous  les  jours  demy  heure  d'oraison  et  deux  examens 
particuliers,  l'un  devant  disner  et  l'autre  avant  souper. 

Ils  se  confesseront  au  moins  tous  les  mois  et  communiront  de 
mesme,  si  leur  directeur  le  trouve  à  propos. 

Ils  doivent  obéir  à  leurs  supérieurs  comme  si  c'estoit  Dieu  qui 
leur  parlast  par  eux  ;  ils  doivent  leur  obéir  en  tout  de  bon  cœur, 
sans  murmure,  simplement,  sans  raisonner  sur  la  difficulté  qu'on 
y  trouve,  promptement  et  sans  délay,  de  manière  qu  on  puisse 
toujours  dire  ce  que  Jésus-Christ  disoit  :  «  Je  fais  en  tout  temps 
et  en  toutes  choses  la  volonté  de  mon  père.  » 

Pour  bien  pratiquer  cette  obéissence  que  Jésus-Christ  a  con- 
servée partout  au  préjudice  mesme  de  sa  vie,  ils  doivent  faire 
chaque  chose  dans  le  temps  précis  qu'on  leur  a  marqué  avec  la 
dernière  exactitude  et  fidélité,  se  rendant  aux  exercices  ou  pre- 
mier coup  de  la  cloche  et  quitants  volontiers  les  occupations  où 
ils  seroient  le  plus  attachés. 

Il  doivent  les  honorer,  respecter  et  leur  parler  jamais  sans  se 
découvrir,  non  plus  qu'à  un  étranger,  prendre  avec  humilité  leurs 
corrections  sans  s'en  plaindre,  mais  au  contraire  marquer  qu'on 
est  dans  la  disposition  d'en  profiter.  Ils  ne  doivent  ny  sortir  de  la 
maison,  ny  escrire  des  lettres,  ny  aller  à  la  cuisine  ou  infirmerie 
lorsqu'on  n'y  est  pas  obligé  par  son  office  sans  en  demander 
permission.  S'ils  reçoivent  ou  envoyent  des  lettres,  ils  doivent 
les  faire  lire  au  supérieur  et  ils  no  doivent  pas  se  charger  de 


168 

l'office  de  leurs  confrères  ny  les  charger  des  leurs  ny  enfin  rien 
faire  hors  de  leur  règle  sans  permission  expresse  du  supérieur. 
S'ils  sont  malades  ils  doivent  les  en  avertir  ;  ils  ne  doivent 
jamais  çtire  aux  estrangers  ce  qui  se  passe  dans  la  maison,  ne 
coucher,  boire  ny  manger  dehors,  ne  pas  soner  ou  heurter  trop 
fort  quand  ils  arrivent,  ny  pousser  les  portes  avec  violence  soit 
en  entrant  ou  en  sortant.  Ils  ne  doivent  jamais  escrire  ny  sur  les 
murailles  ny  sur  les  livres  d'autruy. 

Ils  doivent  faire  grande  estime  de  la  vertu  d'humilité,  qui  con- 
siste à  se  mépriser  soy  mosme,  estant  vivement  persuadés  qu'ils 
ne  sont  que  néant,  ainsi  ils  ne  doivent  jamais  se  louer  ny  se 
fâcher  si  on  les  méprise. 

Ils  doivent  fuir  toutte  aire  d'hauteur  et  d'élévation,  mais  au 
contraire  prévenir  leurs  confrères  d'honneur  et  de  respect,  se 
gardant  partout  comme  des  serviteurs  inutiles. 

Comme  ils  doivent  aimer  Dieu  par  dessus  tout,  ils  doivent 
souvent  s'appliquer  à  en  faire  des  pures  actes,  s'occuper  de  ses 
bontés  et  prouver  sa  gloire  autant  qu'ils  en  sont  capables,  sur- 
tout haïr  intérieurement  le  péché. 

Ils  doivent  être  remplis  de  charité  pour  leurs  confrères,  sup- 
porter leurs  défauts,  éviter  ce  qui  peut  leur  déplaire,  avoir  pour 
eux  toute  la  defférance  qui  se  peut,  les  aimer  non  pas  par  simpa- 
tie  et  à  cause  de  leur  talent,  mais  par  le  seul  motif  de  la  charité  ; 
ils  doivent  vivre  avec  eux  dans  une  parfaite  union,  ne  jamais 
s'entester  ny  soutenir  leur  sentiment  avec  chaleur,  ne  jamais 
avoir  de  haine  les  uns  contre  les  autres,  éviter  toutes  les  haines, 
disputes  et  acquiescer  volontiers  aux  sentiments  des  autres. 

Ils  doivent  éviter  tous  les  rapports  qui  peuvent  semer  Ta  dis- 
corde ;  quand  ils  remarquent  quelqu'un  de  leurs  confrères  qui 
fait  quelque  faulte  considérable,  ils  doivent  en  advertir  le  supé- 
rieur affin  qu'il  y  donne  ordre. 

Leur  conversation  doit  estre  toujours  de  bonnes  choses  et 
dans  le  temps  qui  leur  est  permis  de  converser. 

Ils  ne  doivent  converser  que  par  nécessité  et  que  très  briève- 
ment avec  le  monde,  ny  affecter  la  conversation  de  quelqu'un  en 
particulier  ;  c'est  souvent  la  source  de  la  perte  de  plusieurs 
séminaristes,  on  y  médit,  on  y  fait  des  cabales,  on  s'y  excite 
quelquefois  de  sortir  de  la  communauté,  on  y  murmure  ou  s'y 
plainU  on  parle  sans  scrupule  contre  le  règlement  et  le  bon 
ordre,  quelquefois  mesme  contre  les  supérieurs.  Dans  la  conver- 
sation on  doit  éviter  les  éclats  de  rire,  d'y  parler  trop  haut,  brus- 
quement, ou  par  mépris,  de  garder  un  trop  long  silence  :  c'est  le 
propre  des  esprits  mutins  et  sujets  aux  boutades,  qui  gardent  le 
silence  quand  il  fault  parler  et  qui  parlent  quand  il  fault  se  taire. 

On  doit  se  comporter  avec  douceur  et  honestetée,  non  se 
tutoyer,  jamais  se  donner  des  noms  injurieux,  faire  des  jeux  de 
mains,  s'embrasser  et  beser. 

On  doit  toujours  garder  le  silence,  excepté  dans  le  temps  de 
la  récréation  et  jours  de  vacquance.  Si  on  est  quelque  fois  con- 
traint de  parler  et  s'il  y  a  nécessité,  on  doit  parler  bas,  en  peu  de 
mots  et  promptement. 


469 

On  doit  observer  une  grande  modestie  dans  toutes  les  actions 
et  dans  tous  les  lieux  où  on  se  trouve,  affin  que  par  cette  vertu 
nous  édifions  tout  le  monde,  comme  saint  Paul  nous  le  recom- 
mande. On  doit  tenir  la  tète  droite,  mais  sans  affectation,  et  ne  la 
point  branler  quand  on  parle  et  quand  on  chante,  ne  la  point 
tourner  légèrement  d'un  coslé  et  d'autre.  On  ne  doit  pas  regarder 
fixement  les  gens  en  face^  surtout  les  personnes  d'un  autre  sexte 
ny  celles  à  qui  nous  devons  du  respect. 

On  doit  pour  l'ordinaire  tenir  les  yeux  un  peu  baissés,  ne  les 
pas  tourner  continuellement  d'un  coslé  et  d'autre,  ne  pas  les 
avoir  aussi  fixés  trop  longtemps  sur  le  même  objet.  Le  regard 
doit  estre  toujours  humble  et  respectueux  dans  la  conversation. 

Il  faut  s'abstenir  de  siffler  et  imiter  les  cris  des  animaux  et 
autres  bruits  que  font  les  enfants  mal  élevés  avec  la  bouche. 

On  ne  doit  point  bailler  en  compagnie  autant  qu'il  se  peut 
faire  ;  si  on  y  est  obligé,  mettre  toujours  la  main  devant  la 
Ijouche,  ny  rire  pendant  la  prierre  et  le  repas,  éviter  toulles 
grimaces,  soit  du  visage,  des  yeux,  de  la  teste,  du  corps  en  par- 
lant ou  priant  Dieu,  comme  aussi  estre  toujours  d'un  visage  qui 
paroisse  tranquille,  gay,  sans  contrainte,  qui  marque  la  douceur, 
la  bonté,  la  modestie,  vertu  très  propre  pour  gaigner  l'affection 
de  ceux  qui  nous  fréquentent. 

H  faut  tenir  le  corps  droit,  autrement  l'on  prend  certains  plis 
qui  deffigurent  entièrement  une  personne  et  qu'on  garde  toutto 
la  vie. 

Pour  tenir  le  corps  droit  il  fault  avancer  l'estomac  un  peu  sur 
le  devant,  ne  plier  pas  les  reins  quand  on  est  debout,  ne  pas 
s'appuier  plus  sur  un  pied  que  sur  l'autre,  éviter  toute  posture 
qui  marque  dissolution  et  arrogance,  ne  jamais  faire  de  contor- 
sion ou  extansion  ny  de  corps  ny  de  bras  quand  on  est  assis,  ne 
pas  se  pancher  plus  d'un  costé  que  d'autre,  surtout  quand  on  est 
en  cenférance,  à  l'étude  ou  en  compagnie  ;  il  ne  fauil  estandre 
ny  croiser  les  jambes  mais  seulement  les  tenir  l'une  auprès  de 
l'autre.  Il  fault  estre  modeste  dans  son  marcher,  ne  pas  courir 
hors  d'une  grande  nécessité,  il  fault  aussy  éviter  de  marcher 
lourdement,  laissant  aller  son  corps  avec  nonchalance. 

H  la  ut  marcher  ferme,  le  corps  droit,  sans  pourtant  affecter 
une  manière  de  marcher  trop  étudiée. 

On  doit  être  modeste  dans  ses  paroles,  ainsy  parler  peu,  n'in- 
terrompre jamais  les  autres  s'il  n'y  a  nécessité,  escouler  avec 
attantion  ce  qu'on  nous  dit,  ne  pas  questionner  ceux  qui  sont 
au-dessus  de  nous,  excepté  ceux  qui  doivent  nous  instruire,  ne 
jamais  afTecter  des  manières  extraordinaires  de  parler,  ny  le  ton 
de  voix  ny  dans  l'accent,  ne  point  parler  trop  haut  ou  trop  bas 
ou  avec  trop  de  chaleur,  ne  point  gesticuler,  éviter  tout  mouve- 
ment de  corps  et  de  tète  en  parlant,  éviter  le  ton  de  voix  impé- 
rieux, ne  point  se  moquer,  médire,  se  fascher,  flatter  quelqu'un, 
éviter  de  se  vanter.  On  doit  estre  modeste  dans  ses  habits,  fuir  les 
modes  nouvelles  ou  extraordinaires,  ne  point  y  porter  d'étoffes 
précieuses,  toille  ny  chapeau  extraordinairement  fins,  rubans  soit 
pour  chapeau  ou  pour  cinlure;  on  se  tiendra  toujours  propre  en 


170 

lin^e,  habits,  souliers  et  chapeau,  surtout  quand  on  sort  de  la 
maison  et  particulièrement  collets.  Les  bénéficiers  et  les  autres 
ecclésiastiques  qui  sont  dans  les  ordres  sacrés  doivent  tousjours 
porter  leur  soutane,  tonsure  et  cheveux  courts  ;  quand  on  se  lève 
on  doit  faire  le  signe  de  la  croix,  offrir  à  Dieu  touttes  les  actions 
de  la  journée,  prononcer  le  saint  nom  de  Jésus,  se  mettre  sous 
la  protection  de  la  sainte  Vierge  et  puis  dire  Ave  Maria. 

On  doit  se  lever  dès  que  la  cloche  sonne,  on  doit  s'habiller 
promptement  et  avec  modestie,  se  peigner  et  faire  son  lit,  retirer 
son  linge  sale,  porter  dehors  son  pot  de  chambre,  si  on  en  a,  ne 
jamais  paroistre  qu*on  ne  soit  entièrement  habillé,  ny  sortir  en 
pantoufles  sans  collet  et  soutane  ou  soutanelle  boutonée,  cha- 
peau, bas  déchirés  et  le  reste  ;  se  rendre  à  la  salle  des  exercices 
au  plus  tard  quand  la  cloche  sonne,  s'occuper  pendant  ce  temps- 
là  du  sujet  d'oraison,  s'exciter  à  la  bien  faire  et  prévoir  les  réso- 
lutions qu'on  y  doit  prendre.  Pendant  la  lecture  de  l'oraison  on 
doit  s'abstenir  de  tousser,  cracher,  et  ne  point  faire  aucun  bruit, 
affin  de  ne  pas  empescher  que  les  autres  n'escoutent  et  d*entendre 
soi-mesme  le  sujet  ;  pendant  l'oraison  on  doit  se  tenir  à  genoux; 
si  on  est  malade  ou  indisposé,  en  ce  cas  on  doit  avertir  le  supé- 
rieur afin  qu'il  permette  de  se  tenir  ou  debout  ou  appuie,  et  on 
doit  prendre  pour  lors  place  derrière  les  autres  pour  ne  cas 
causer  distraction  ;  il  en  fault  user  de  mesme  quand  on  arrive 
tard  et  ne  jamais  s'appuier  si  on  est  incommodé.  On  doit  aussi 
s'abstenir  de  faire  du  bruit  pendant  l'oraison  pour  ne  pas  trou- 
bler les  autres.  On  ne  doit  jamais  faire  l'oraison  sans  y  prendre 
quelque  bonne  résolution  à  pratiquer  pendant  la  journée.  Pen- 
dant l'étude  on  ne  doit  parler,  n'en  sortir  que  rarement,  avec 
permission,  jamais  sans  nécessité.  Les  supérieurs  doivent  refu- 
ser souvent  cette  permission  à  ceux  qui  en  abusent  et  les  corri- 
ger. 

Quand  on  ira  à  la  messe  ce  sera  deux  à  deux,  les  plus  petits 
les  premiers  ;  on  gardera  un  silence  fort  exact,  comme  aussi 
toutes  les  fois  qu'on  sortira  de  la  maison  ou  qu'on  y  arrivera  et 
tandis  que  l'on  sera  dans  le  village. 

On  doit  estre  modeste  dans  le  repas,  y  prendre  tousjours  à 
table  la  mesme  place,  ne  point  déplier  sa  serviette  que  le  supé- 
rieur n'ait  donné  le  signal,  estre  attentif  à  la  lecture,  manger 
sobrement,  éviter  l'avidité  et  la  lenteur,  s'y  tenir  propre,  ne  point 
s'accouder  sur  la  table,  faire  en  sorte  de  ne  point  salir  les  napes 
en  y  versant  de  l'eau,  de  la  soupe,  viande  ou  autres  choses,  ne 
pas  verser  non  plus  de  l'eau  sous  la  table,  y  jetter  les  os  ou 
autres  choses  de  reste  ;  on  doit  laisser  le  tout  sur  son  assiette, 
regarder  devant  soi  et  non  ce  c[ue  les  autres  mangent,  ne  pas 
boire  à  la  santé  de  qui  que  ce  soit,  y  garder  un  silence  exact,  ny 
paroistre  jamais  mécontant;  si  quelque  chose  nécessaire  manque, 
en  avertir  sans  faire  bruit,  il  seroit  mesme  plus  convenable  que 
celuy  qui  est  auprès  le  demandast  pour  luy  ;  ne  jamais  touscher 
à  la  portion  de  son  compagnon  quoiqu'il  ne  la  mangea  pas,  ne 
pas  rire  à  table,  se  servir  de  son  couteau,  cueiller  et  fourchette, 
ne  jamais  mordre  pain  ne  viande  avec  les  dents,  ne  pas  le  couper 


474 

non  plus  avec  les  doits,  changer  du  moins  touttes  les  semaines 
de  serviette  et  plus  souvent  si  elle  estoit  trop  salle,  cesser  de 
manger  quand  le  plus  grand  nombre  cesse,  amasser  proprement 
ses  miettes,  plier  sa  serviette,  se  lever  au  signal  que  fait  le  supé- 
rieur et  se  ranger  en  haye  pour  dire  dévotement  les  grâces  et 
et  faire  à  la  fin  une  profonde  inclination  au  cruci^x  et  ensuite  au 
supérieur.  On  doit  faire  le  quart  d'heure  de  retraite  avec  beau- 
coup de  silence  et  de  fidélité  et  pratiquant  exactement  ce  que  Ton 
a  commandé. 

Tout  le  monde  se  doit  trouver  à  la  récréation  excepté  ceux  qni 
sont  en  charge,  s'y  divertir  honestement,  et  affin  qu'elle  se  face 
plus  saintement  il  y  en  aura  un  qui  battra  deux  fois  des  mains 
pour  les  faire  souvenir  de  se  mettre  en  la  présence  de  Dieu  et 
Fadorer  ou  faire  quelques  autres  actes  de  vertu  comme  de  foy, 
espérance  et  de  charité,  détestation  du  péché  et  le  reste. 

On  sera  très  exact  de  se  retirer  en  silence  dès  que  la  fin  sera 
venue  et  à  offrir  de  nouveau  son  étude  et  autres  exercices  de  la 
journée  à  Dieu. 

Pendant  les  deux  quarts  d'heures  destinés  pour  le  déjeuner  et 
colation  on  pourra  parler,  mais  avec  moins  de  bruit  qu'aux  deux 
récréations  du  soir  et  du  matin,  hors  de  ce  temps  on  est  obligé  à 
un  estroit  silence. 

Le  supérieur  pourra  dispenser  du  silence  pendant  le  travail 
manuel  si  on  se  comporte  bien  d'ailleurs  et  si  le  travail  se  fait  en 
commun,  non  autrement;  il  pourra  aussi  le  faire  garder  pendant 
les  deux  cotations  si  on  avoit  pas  esté  sages. 

Il  fault  estre  modeste  en  se  couchant  et  faire  en  sorte  de 
n'estre  veu  de  personne,  ne  pas  se  regarder  ny  les  autres  non 
plus,  garder  un  grand  silence  depuis  la  prierre  du  soir  jus- 
qu'après l'oraison  du  matin,  s'occuper  en  se  couchant,  veillant  et 
se  levant  du  sujet  de  1  oraison  qu'on  doit  faire,  ne  pas  différer  à 
se  coucher  plus  tard  que  les  autres  pour  faire  des  prierres  parti- 
culières ou  autres  choses,  si  on  en  a  permission  expresse. 

Commencer  à  s'habiller  par  la  soutane  quand  on  se  lève, 
et  finir  par  la  mesme  quand  on  se  couche  ;  si  on  la  porte, 
faire  tousjours,  en  se  couchant,  quelques  actes  de  contrition, 
se  recommander  à  la  sainte  Vierge,  à  son  bon  ange,  à  son 
patron. 

Si  on  s'éveille  pendant  le  someil,  penser  à  Dieu,  lui  offrir  son 
cœur  ou  produit  d'autres  actes,  selon  l'attrait  de  Dieu,  ne  pas 
s'amuser  à  s'occuper  de  ses  besoins  temporels. 

Se  tenir  couché  sur  le  côté  droit,  les  autres  manières  de  se 
coucher  incommodent  la  santé. 

Ne  coucher  jamais  sans  chemise,  draps  et  couverte,  fermer  les 
fenestres  le  soir  si  on  en  est  près,  et  les  ouvrir  le  matin  quand 
on  se  lève  ;  si  on  est  obligé  de  se  lever  la  nuitte,  ne  pas  faire  de 
bruit  ny  esveiller  ceux  qui  dorment. 

L'ordre  de  ce  petit  règlement  est  :  \o  Torda^e  du  jour  et  des 
extraordinaires  dans  la  semaine  ;  2<>  l'obéissance  ;  3»  la  charité  ; 
4«  l'humilité  ;  5®  la  modestie. 


172 

Extrait  de  la  manière  dont  on  nourrit  les  clercs  qu'on  élève  dans 
le  séminaire  de  Saint  Cyr^  diocèse  de  Chartres^  de  la  pemion 
qu'on  exige  de  chacun  d'eux  et  de  la  despense  qu'on  fait  pour 
leur  nourriture, 

\o  Les  jours  gras  on  donne  une  demie  livre  de  viande  à  chaque 
séminariste,  le  matin  un  quart  de  bouilli  avec  la  soupe  ;  le  soir 
autant  de  roty  ou  du  bœuf  à  la  mode. 

2o  Le  mercredy  au  soir  on  donne  dans  la  saison  des  pois  au 
lard  ou  du  mouton  avec  des  noues  ou  avec  du  ris,  et  pour  lors 
on  espargne  plus  de  la  moitié  de  la  viande  qu'il  faudroit  pour  la 
portion. 

3<»  Le  vendredy  et  samedy  au  matin  on  fait  une  soupe  et  une 
portion  de  légume,  le  soir  on  sert  une  fois  des  œufs,  Tautre  du 
fromage  seulement  et  une  salade. 

4<*  On  doit,  en  caresme,  avoir  fait  provision  de  morue,  saul- 
mon,  harang,  pois,  fèves,  preuneau,  fourmage,  lentilles  racinnes 
et  autres  choses.  On  sert  le  matin  une  soupe  avec  un  des  mets 
susdits,  on  adjoute  un  morceau  de  fromage  pour  ceux  qui  jeû- 
nent ;  on  peut  aussi  donner  de  la  bouillie  le  soir  ou  un  des  sus- 
dits mets  sans  soupe. 

5<*  On  leur  donne  du  pain  quatre  fois  par  jour,  le  matin  au 
déjeuné  un  morceau  réglé,  au  disner  et  souper  autant  qu'ils 
veulent. 

60  On  ne  les  nourrit  que  onze  mois  de  l'année,  parce  que  on 
donne  vacances  tout  le  mois  de*  septembre. 

7«  Si  quelqu'un  veut  boire  du  vin  ou  du  cistre  on  le  paye  en 
son  particulier,  mais  l'économe  le  donne  au  prix  constant. 

De  la  Pension.  —  On  exige  de  chaque  séminariste  trois  septiers 
de  bon  bled  par  an  et  douze  escus  en  argent  ;  si  on  ne  fait  grâce 
ou  si  on  a  du  revenu  pour  y  suppléer,  on  a  remarqué  que  cela 
suffisait  pour  leur  nourriture,  surtout  lorsqu'il  y  a  un  nombre 
considérable  de  séminaristes  a^emblés. 

1^  11  faut  remarquer  que  chaque  séminariste  s'habille  en  son 
particulier,  se  blanchit  à  ses  despens,  porte  son  lict,  ses  meubles 
et  ses  livres  et  se  fournit  de  vin  s'il  en  veut.  Le  séminaire  ne  se 
charge  qne  de  la  norilure  et  de  l'éducation. 

2°  Si  quelqu'un  tombe  malade,  le  séminaire  le  fournit  de  viande 
nécessaire  pour  luy  faire  des  bouillons,  mais  le  séminariste  paye 
le  médecin  et  chirugien,  si  mesme  la  maladie  est  longue  on  oblige 
les  parents  de  le  retirer. 

Détail  de  la  despense  qu'on  fait  pour  chaque  séminariste.  —  Il 
faut  remarquer  que  le  septier  de  bled  produit  la  quantité  de 
240  livres  de  pain  qu'ainsy  les  trois  septiers  que  chaque  sémina- 
riste porte  tous  les  ans  produisent  celle  de  720  livres. 

2o  Qu'on  a  fait  plusieurs  fois  peser  le  pain  que  les  séminaristes 
mangeoient  et  on  a  trouvé  que  chacun  en  mangeoit  une  livre  et 
demye  par  jour,  ce  qui  estant  multiplié  pendant  les  onze  mois  de 
l'année  qu'on  les  nourrit  dans  le  séminaire,  fait  la  quantité  de 
502  qu'il  en  fault  à  un  chacun  durant  l'année,  et  comme  leur  bled 


1.73 

en  produit  720,  le  séminaire  profite  tous  les  ans  de  218  livres  de 
paia  sur  chacun,  qui  est  le  produit  de  douze  boisseaux  de  bled. 

3®  Que  la  demye  livre  de  viande  qu'on  leur  donne  par  jour 
couste  deux  sols  et  comme  ils  donnent  tous  les  ans  au  séminaire 
la  somme  de  douze  écus,  eux  n'y  demeurant  qu'onze  mois,  le  sémi- 
naire profite  dans  Tannée  d'un  escu  sur  chascun  d'eux. 

4**  Que  tous  les  jours  mnigres,  qui  sont  dans  l'année  au  nombre 
de  plus  de  120,  y  compris  le  caresme,  on  espargne  d'ordinaire 
la  moitié  de  ce  que  l'on  dépense  les  jours  gras  en  viande,  quel- 
que fois  mesme  plus,  par  exemple  quand  on  donne  des  pois, 
fèves,  fromage,  preuneaux,  ris,  bouillie,  racines  et  c'est  ce  qu'on 
donne  plus  ordinairement  dans  le  cours  de  l'année,  de  plus  on 
espargne  considérablement  tous  les  mescredys  qu'on  donne  des 
pois  au  lard,  du  mouton  avec  des  navets  et  comme  on  despense 
tous  les  jours  gras  deux  sols  pour  la  viande  de  chacun,  il  s'en- 
suit que  dans  120  jours  on  espargne  120  sols  sur  chacun,  ce  qui 
fait  la  somme  de  deux  escus  dans  Tan. 

5<>  Il  reste  à  présent  à  voir  si  les  profits  susdits  que  le  sémi- 
naire fait  sur  chaque  séminariste  sont  suffisants  pour  satisfaire 
aux  despenses  dont  nous  n'avons  pas  encore  parlé  et  auxquelles  le 
séminaire  est  tenu,  qui  sont  premièrement  la  mouture  du  bled, 
secondement  la  cuisson  du  pain,  troisièmement  le  blanchissage 
des  nappes  et  des  torchons,  qualriesmement  le  bois  pour  le  feu 
pendant  l'année,  cinquiesmemenl  la  chandelle  et  le  sel. 

Sur  quoy  on  a  remarqué  qu'à  Saint-Cyr,  où  il  y  a  50  sémina- 
ristes, il  falloit  tous  les  ans  douze  cordes  de  bois  à  quatorze 
livres  la  corde,  se  monte  à 168  1. 

Dixboisseauxdesel  à  onzelivresle  boisseau  se  montentà    110  1. 

Cent  cinquante  livres  de  chaildelle  à  sept  ou  huit  sols  .      60  1. 

Pour  la  cuisson  du  pain,  à  une  livre  par  chacun  septier,  pour 
llOseptiers 110  1. 

Pour  le  blanchissage  des  nappes  et  des  torchons  de  cuisine,  à 
10  sols  par  semaine 26  1. 

On  ne  met  rien  pour  la  mouture  du  bled,  car  le  son  surpasse 
ce  qu'il  en  coûte,  le  total  des  susdites  despenses  se  montant  à  la 
somme  de  474  livres. 

Voyez  le  calcul  du  profit  que  le  Séminaire  fait  sur  les^^vmna- 
ristes  dans  l'année.  ^"^ii^ 

1®  Nous  avons  dit  qu'il  y  avoit  à  profiter  onze  boisseaux  de 
bled  dans  l'an  sur  chacun,  qui  vaut  à  présent 111. 

2o  Sur  la  viande  du  douziesme  mois  qu'on  ne  la  nourrit  pas, 
estant  chez  eux  aux  vacances 3  1. 

3<»  Sur  l'espargne  qu'on  fait  dans  120  jours  maigres.  .  6  1. 
.Les  susdites  espargnes  se  montent  à  la  somme  de  20  livres 
par  an  sur  chacun  et  ainsy  sur  cinquante  elle  se  monte  à  la 
somme  de  1,000  livres,  sur  laquelle  somme  il  fault  déduire 
474  livres  pour  les  despenses  auxquelles  le  Séminaire  est  obligé, 
et  ainsy  il  lui  restera  de  par  gain  la  somme  de  526  livres. 

Nous  n'avons  pas  parlé  icy  de  la  despense  qjii'il  fault  faire  tant 
pour  une  maison  que  pour  Tachapt  des  nappes  et  des  torchons, 
ny  aussy  de  l'entretien  des  supérieurs  qui  doivent  conduire  le 


Mi 

Séminaire,  parce  que  nouis  supposons  que  ceux  qui  fondent  et 
establissent  des  séminaires  y  pourvoyent,  mais  mesme  (juand  il 
faudroit  tirer  le  tout  du  fond  du  séminaire,  526  livres  qui  restent 
de  profit  y  suppleroient  ou  en  bonne  partie  ou  tout. 

Des  provisions.  —  Pour  bien  réussir  dans  Téconomie  dtt 
Séminaire,  il  est  de  la  dernière  importance  de  faire  les  provi- 
sions dans  des  temps  propres  et  à  meilleur  marché,  à  la  com- 
modité de  les  avoir  quand  on  en  a  besoign,  sans  estre  obligé 
de  courir  dans  les  marchés,  faire  mille  despenses  et  perdre 
beaucoup  de  temps,  et  pour  cela  il  est  à  propos  d'avoir  quelque 
argent  d'avance. 

Or,  les  saisons  sont  du  bois  à  la*  Saint-Jean,  du  beurre  à  la 
Saint  Jean  aussy  et  septembre,  auquel  temps  on  doit  achepler 
les  fromages  qui  doivent  servir  en  nyver  et  le  caresme.  On  doit 
en  hyver  achepter  des  cochons,  faire  manger  d'abord  qu'il  est 
un  peu  salé  les  morceaux  maigres,  conserver  le  lard  en  parti- 
culier, pour  le  vendre  ou  pour  le  manger,  car  aussi  une  livre 
abonde  autant  que  deux  de  boucherie.  Quant  au  bled,  comme  les 
enfants  le  portent. 

Il  est  à  propos  d'en  garder  du  meilleur  pour  quelque  nécessité 
impreveu,  aussy  en  a-t-on  de  reste.  Quant  au  vin,  c'est  aussy  en 
hyver,  vers  la  Noël  ;  et  quand  il  est  bon  marché,  il  est  bon  d'en 
prendre  plus  qu'il  ne  faut  pour  Tannée.  La  chandelle  en  sep- 
tembre ou  octobre,  des  œufs  de  mesme  en  cette  saison  pour 
l'hyver  ;  les  légumes  en  mesme  temps,  et  pour  cela  envoyer  un 
garçon  dans  divers  marchés  avec  un  cheval,  qui  achète  les  pro- 
visions ;  les  racines,  comme  navets,  beteraves,  caroles,  d'abord 
^qu'on  les  a  cueillies. 

Extrait  de  la  lettre  que  Monseigneur  de  Chartres  envoyé  à  un 
nombre  considérable  de  curés  lorsqu'il  veut  faire  un  concours 
des  enfants  qu'on  doit  recevoir  dam  le  Séminaire.  Le  concours 
se  fait  d  ordinaire  un  mois  avant  l'ouverture  des  classées  ou  le 
i*^  septembre,  pour  dominer  le  temps  aux  enfants  receus  pour 
préparer  et  porter  ce  qu'il  leu/r  faut. 

Monsieur, 

J'ay  résolu  d'establir  un  séminaire  à ou  d'augmenter  le 

nombre  des  enfants  que  je  fais  élever  à  l'état  ecclésiastique  en 

mon  petit  séminaire  de et  comme  il  est  important   de 

choisir  ceux  qui  seront  plus  propres,  je  désire  les  recevoir  au 
concours  ;  ainsy  je  vous  avertis  que  si  vous  avez  dans  vostre 
paroisse  quelques  bons  enfants  que  vous  voyez  propres  pour  cet 
estât,  vous  pouvez  les  envoyer  audit  lieu  de  le 

du  mois  de  à  8  heures  du  matin. 

Voicy  les  qualités  qu'ils  doivent  avoir  : 

l*'  Estre  de  mon  dioceze  ; 

2o  Estre  âgés  de  quatorze  jusqu'à  dix-huit  ans  ; 

30  Estre  de  bonnes  mœurs,  avoir  des  inclinations  et  de  l'ou** 
veiHure  d'esprit  ; 

40  Sçavoir  du  moins  lire  et  escrire  ; 


175 

^  Leurs  parents  doivent  avoir  de  quoy  leur  fournir  un  titre 
clérical  ; 

(V^  Messieurs  les  curés  donneront  à  ceux  qu'ils  envoiront  une 
lettre  cachettée  adressée  à  Monsieur  le  curé  de.... 

C'est  le  lieu  où  se  fait  le  concours,  on  les  adresse  au  curé  ou 
supérieur,  qui  doit  les  recevoir  ou  ils  marqueront  qu'ils  les  ont 
examinés  et  jugés  dignes  d'estre  admis  au  petit  séminaire  ;  ils 
metteront  leur  extrait  batistaire  et  atestation  de  vie  et  mœurs,  et 
quelles  sont  les  commoditées  temporelles  de  leurs  parents.  Voilà 
à  peu  près,  Monsieur,  ce  qui  est  nécessaire  pour  estre  receu  en 

mon  petit  séminaire  de Donnez-en,  s'il  vous  plaît,  avis  à 

vos  paroissiens  au  prône,  affin  qu'ils  prennent  leur  mesure  à 
regard  de  leurs  enfants  qui  auront  les  talents  requis  pour  estre 
receus. 

Je  suis  très  sincèrement  en  N.  S. 

Mémoire  qu'on  donne  aux  enfants  gui  ont  estes  examinés  au 
concours  et  trouvés  propres  pour  estre  receus  au  sémijiaire. 

Ceux  qui  ont  été  receus  pour  entre  dans  le  séminaire  de 

ne  manqueront  pas  de  s'y  trouver  le jour  du  mois 

de pour  y  étudier.  Quand  ils  viendront,  ils  porteront 

une  soutane,  cinture,  surplis,  bonnet  carré,  camail,  des  rabats, 
manchettos,  un  lit  de  sangles,  petits  matelas,  couvertes,  draps, 
trois  serviettes,  deux  escns  neufs  pour  achepter  des  livres,  un 
petit  plat,  trois  assiettes,  une  écuelle,  cuillier,  fourchette,  cou- 
teau, tout  le  linge  et  vesselle  marqué.  Lorsqu'ils  se  feront 
habiller,  ce  sera  de  noir.  Ils  porteront  tous  les  ans  trois  septiers 
de  bon  bled,  trente-six  livres  en  argent  qu'ils  payeront  en  trois 
termes  et  tousjours  quinze  jours  avant  que  le  terme  soit  écheu, 
portant  d'abord  au  séminaire  12  livres  et  un  septier  de  bon  bled. 
Si  les  parents  ne  sont  pas  en  estât  de  soutenir  cette  despenso,  ils 
ne  doivent  point  envoyer  leurs  enfants,  car  aussy  on  les  ren- 
voyra  de  mesme  s'ils  ne  sont  sages  et  propres  après  quelque 
temps.  Les  parents  auront  le  soin  de  les  blanchir. 


MMW.i    r^     If     I     -^.mmmu^mÊ^^Êmm^mm^mifmmmmmmm^m^m^m^kmmim^^mmiam^mmmimÊmàmmmm^mmi^mm 


ESSAI  HISTORIQUE 


SUR  LA  COMMUNE  DE  BRANCHES  <*> 


(suite) 


XXIII. 

Comme  nous  I'îîvous  dit  plus  haut,  le  prieuré  cessa,  au 
milieu  du  xvii®  siècle,  d  être  en  commende,  et  le  titulaire 
fut  astreint  à  la  résidence  réelle  dans  son  prieuré. 

A  Jean-Louis  Cocharl  succédèrent  Charles  Brethe,  1649- 
1650,  Estienne  Macé.  1651  et  Marc  Athy,  165i.  Marc  Alhy 
appartenait  à  la  congrégation  de  Saint-Svmphorien 
d  Epoisses.  Des  litres  de  cette  époque  il  parait  résulter 

aue  le  prieuré  de  Branches  était  dans  un  singulier  état 
anarchie.  Ainsi,  en  1649,  Louis  Cochart  quitte  le  prieuré 
et  devient  prévôt  de  Thôpital  d'Appoigny  ;  Charles  Brelhe 
lui  succède  et  échange  son  prieuré  avec  Marc  Athy,  qui 
avait  remplacé  Cochart  comme  prévôt.  Athy  entre  en  pos- 
session du  prieuré  en  novembre  1650.  En  1651,  Charles 
Brelhe  présente  à  l'archevêque  de  Sens  Estienne  Macé, 
comme  prieur.  Sur  ces  entrefaites,  Charles  Brethe  meurt 
et  est  remplacé  par  Claude  Bénignes.  Il  paraît  qu'il  exis- 
tait à  celte  époque  un  autre  prieur  appelé  Thiénot.  Ce 
prieur  intenta  un  procès  à  Marc  Athy  devant  le  présidial 
d'Auxerre,  qui  lui  donna  gain  de  cause.  Mais  un  arrêt  de 
la  Cour  des  requêtes  de  Paris  cassa  le  jugement  du  prési- 

(1)  Voir  V Annuaire  de  4886* 


477 

dial  et  condamna  le  sieur  Thiénot  à  abandonner  toutes 
revendiralions  sur  le  prieuré  de  Branches. 

En  16t"i3,  Charles  Guilbert  est  prieur,  et  Alhy  proleste 
contre  sa  prise  de  possession  du  bénéfice  de  Branches;  il 
obtient  j»ain  de  cause;  mais  Guilbert  est  remplacé,  en 
16o4,par  C'audeFinel,  et  ensuite  par  Estienne  Macé,  déjà 

Prieur  en  1651,  Ce  n  est  qu'en  »656  que  Marc  Athy  devint 
unique  possesseur  du  prieuré;  il  ne  le  conserva  point 
longtemps,  car  il  mourut  en  1658. 

Marc  Alhy  fut  remplacé,  en  septembre  ^656,  parnoéfe 
et  scientifique  personne ^  Messire  Gabriel  Guyet  de  la 
Sourdière.  Cest  ce  prieur  qui,  en  exécution  de  I  arrêt  du 
parlement  du  28  février  1756,  fit  dresser  le  tableau  obi- 
tuaire  indiquant  tous  les  services,  obits  et  fondations  de 
Tégiise  de  Branches.  Ce  tableau  se  trouve  à  gauche  de  la 
grande  porte  de  l'église;  il  et  ainsi  intitulé  :  «  Catalogue 
des  services,  anniversaires  et  fondations  tirés  des  registres, 
contrats  de  donations,  testaments  et  autres  titres  de  cette 
église,  en  présence  de  maître  Jean  Goudron  et  Edme 
Couche,  procureurs  fabriciens,  le  quatrième  jour  du  mois 
de  juillet  1683.  » 

Ce  tableau  offre  un  grand  intérêt  local,  en  ce  qu'il 
contient  un  grand  nombre  de  noms  defamil  es  anciennes, 

Sarmi  lesquels  on  remarque  :  la  famil  e  Guyet,  qui  lit 
eaucoupdedonsà  légiise;  Ballhazarde  Sailly,  dont  une 
inscription  lapidaire  rappelle  les  legs;  Edme  Burat,  lieute- 
nant au  bailliage  de  Branches;  Coudron,  procureur  fiscal; 
Fréchut,  Bouquin,  Rousselat,  Edme  Bougault,  Georges 
Maureau,  Jean  Breton,  Émon  Bouchot,  imon  Fr'ecliot, 
Jean  Martin,  Claude  Maissant,  Edme  Chevasson,  Margue- 
rite Legros,  Marie  Bouquin,  Luce  Garnier,  Gabriel  Guyet, 
etc.  Ce  dernier  donna  trois  cent  cinq  livres  pour  réparer 
l'église,  dont  l'emploi  fut  justifié  par  Jean  Boisseau  et 
Jacques  Ti  lot,  procureurs  fabriciens,  devant  rarchevêque 
de  Sens,  lors  de  son  passage  à  Branches,  le  10  septembre 
1673.  Nous  retrouvons  là  les  familles  Fréchot,  Breton, 
Bouchot,  Burat,  Legros,  Bouquin,  Moreau  et  Martin  dont 
nous  avons  constaté  Texislence  en  1592,  et  dont  la  plupart 
subsistent  encore  actuellement. 

Le  prieur  Guyet  de  la  Sourdière  était  un  homme  expé- 
ditif  en  afiaires;  en  sa  qualité  de  gros  décimateur,  et  en 
1887  XII 


m 

vertu  de  Fédit  d'avril  1695,  il  avait  à  sa  charge  les  répa- 
rations et  l'entretien  du  chœur  de  Téglise,  tandis  que  les 
habitants  éta.ent  tenus  d'entretenir  et  de  réparer  la  nef, 
le  clocher  et  toutes  les  autres  parties,  en  vertu  du  même 
édit  et  de  relui  du  3  nrjars  1690.  Le  règleuient  des  grands 
jours  de  Clermont  du  3  octobre  1665  ordonna  que  les 
habitants  qui,  à  cause  de  leur  pauvreté,  seraient  hors 
d'état  de  faire  les  réparations  à  l'église,  en  seraient  déchar- 
gés, et  que  les  dépenses  occasion rjées  par  ces  réparations 
pourraient  se  prendre  sur  les  dîmes  ecclésiastiques  et 
subsidiairement  sur  les  dîmes  inféodées.  Or,  en  1698,  le 
prieur  de  la  Sourdière  convoqua  les  habitants  et  leur 
déclara  qu'il  était  indispensable  d'abattre  le  clocher  et 
d'ep  reconstruire  un  autre.  Les  habitants  s'y  réinsèrent 
formellement  en  déclarant  que  leur  pauvreté  les  mettait 
hors  d  état  d  entreprendre  une  aussi  coûteuse  reconstruc- 
tion, et  que  d'ail  eurs  le  clocher  était  encore  assez  sohde 
pour  subsister  de  longues  années. 

Mais  le  prieur  n'était  pas  homme  à  se  décourager,  et 
à  reculer  devant  l'opiniâtreté  de  misérables  manants; 
voyant  qu'il  ne  pouvait  vaincre  leur  résistance,  il  résolut 
de  les  y  contraindre  par  un  coup  de  maître.  Il  fit  donc, 
de  son  autorité  privée,  abattre  le  malencontreux  clocher, 
malgré  toutes  les  réclamations  et  toutes  les  protestations 
des  habitants.  Le  clocher  abattu,  il  s'agissait  de  le  recon- 
struire :  là  gisait  la  difficulté,  ainsi  que  le  prieur  en  fit 
bientôt  I  expérience.  Les  habitants  résistèrent  énergique- 
mentèi  toute  demande  d  imposition  pour  la  réédificalion 
du  clocher  arbitrairement  démoli,  et  demandèrent  que, 
aux  termes  du  règlement  du  30  octobre  1665,  cette 
dépense  fût  prélevée  su^  les  dîmes  du  prieur,  et  qu'il  ea 
fût  rendu  personnellement  responsable.  Le  prieur  n'en- 
tendant point  de  cette  oreille,  les  choses  restèrent  en 
l'état  pendant  deux  ou  trois  ans,  sans  que  l'obstination 
des  habitants  pût  être  vaincue  par  tous  les  procédés  d  in- 
timidation dont  sa  situation  de  seigneur  spirituel  et  tem- 
porel lui  permettait  de  nisposer. 

Le  prieur  fut  enfin  obligé  de  reconnaître  que  la  position 
matérie'le  des  habitants  était  loin  d  être  assez  florissante 
pour  qu  il  pût  être  possible  de  leur  imposer  une  dépense 
aussi  considérable,  et  il  dut  convenir  qu'il  s'était  conduit 


479 

en  cette  circonstance  contre  toute  raison.  Sur  ces  entre- 
faites, Guyetde  la  Sourdière  mourut  le  25  février  1701  ; 
avant  sa  mort,  il  avait  eu  le  temps  de  reconnaître  ses 
torts,  et  pour  les  réparer  dans  la  mesure  du  possible,  il 
légua,  par  son  testament,  tous  ses  meubles  et  effets  quel- 
conques à. fa  fabrique,  sous  la  condition  que  les  deniers 
que  la  vente  en  produirait  seraient  consacrés  à  la  réédifi- 
cation du  clocher.  Les  exécuteurs  testamentaires  désignés 
pr  le  prieur  furent  Martin  Yachery  et  £dme  Guibert, 
laboureurs  à  Branches. 

La  succession  se  montait  à  une  somme  assez  considé- 
rable, mais  qui  fut  bientôt  absorbée  par  plusieurs  procès 
suscités  d  abord  par  les  dames  religieuses  des  Isles,  aux- 

auelles  le  prieur  de  la  Sourdière  devait  plusieurs  années 
e  la  rente  constituée  à  leur  profit  par  Guillaume  de  Sei^ 
gnelay,  ensuite  par  le  prieur  Plessart,  son  successeur,  et 
enfin  par  ses  héritiers  directs.  Ces  différents  procès  se 
prolongèrent  jusqu'en  1713,  c'est-à-dire  pendant  une 
période  de  douze  années. 

Enfin,  le  26  mai  1713,  un  arrêt  rendu  en  parlement 
condamnait  les  exécuteurs  testamentaires  de  Guvet  de  la 
Sourdière  à  effectuer  entre  les  mains  de  Tabbaye  des 
Isles  le  paiement  des  Kommes  dues  par  ce  prieur,  avec 
tous  dommages-intérêts  et  dépens  fixés  à  deux  cent  vingt 
livres  dix-huit  sols  deux  deniers.  Martin  Yachery  et  Edme 
Guibert  s'avisèrent  ensuite  d'assigner  la  communauté  de 
Branches  par  exploit  de  Berry,  huissier,  en  date  du  7 
août  1716,  et  concluant  à  ce  que  les  habitants  fussent 
condamnés  à  les  acquitter  des  condamnations  person- 
nelles prononcées  contre  eux,  et  à  leur  rembourser  les 
sommes  qu'ils  avaient  été  contraints  de  verser  par  Tarrèt 
du  26  mai  1713. 

Le  3  novembre  1716,  à  l'issue  de  la  «  messe  parois- 
se sialle  au  devant  de  l'église  de  Saint-Martin  de  Branches, 
€  place  publique,  »  eut  lieu  une  assemblée  générale  de 
la  communauté  de  Branches,  à  l'effet  de  s'entendre  sur 
cette  assignation.  L'assemblée  comparut  devant  Edme 
Legros,  juge  au  bailliage  de  Branches,  assisté  de  Pierre 
Duval,  maître  d*école  et  greffier  d'office,  et  de  Claude 
Breton,  svndic  de  la  paroisse.  Les  habitants,  après  avoir 
entendu  le  syndic,  décidèrent  de  former  contre  les  sieurs 


180 

Vacherv  et  Guibert  une  demande  reconventionnelle,  se 
fondant  sur  ce  que  ces  commissaires  avaient  employé  à 
leur  profit  et  intérêt  personnels  les  sommes  provenant 
de  la  succession  du  prieur  de  la  Sourdière.  Ils  donnèrent 
pouvoir  au  syndic  de  demander  en  leur  nom  (jue  ces 
commissaires  rendissent  compte  de  leur  gestion,  des 
sommes  qu'ils  avaient  eues  entre  les  mains  et  des  intérêts 
qu'ils  en  avaient  perçus,  et  de  les  poursuivre  tant  au 
bailliage  d'Auxerre  qu'ailleurs,  en  s'engageant  solidaire- 
ment à  contribuer  aux  irais  nécessaires  aux  dites  pour- 
suites. Ils  décidèrent  d  adjoindre  au  syndic  M®  Henri 
Fréchot,  praticien,  en  qualité  de  procureur d'offi<e. 

Nous  possédons  le  procès-verbal  dressé  à  celte  occasion  ; 
il  porte,  entr'aulres  signatures,  celles  de  Bouchet,  prieur 
et  seigneur  de  Branches;  L.  Breton,  H.  Fréchot,  E.  Vil- 
lain,  G.  Jeannet,  Belin,  E.  Vallot,  G.  Duval,  Vallot, 
Legros,  Breton,  C.  Breton,  Guillot,  L.  Jeannet,  et  beau- 
coup d'autres  effacées  et  illisibles  Au  dos  est  écrit  :  «  Je 
«  donne  décharge  des  deux  actes  à  Claude  Breton,  sin- 
«  dicq  dudit  lieu  quy  a  la  quittance  de  madame  l'abesse 
«  des  Isles  qui  décharge  la  communauté  pour  la  somme 
«  de  200  livres  et  plus  qu  elle  prétendait  luy  estre  deue 
«  a  cause  de  feu  Messire  de  la  Sourdière.  Du  21  février 
«  1717.  Signé  :  Frémiot  fils,  greffier.  »  Il  est  probable 
que  cette  somme,  dont  l'abbesse  des  Isles  fit  abandon,  fut 
tout  ce  que  la  communauté  retira  de  la  succession  du 

f)rieur  de  la  Sourdière,  ce  qui  fut  loin  de  l'indemniser  de 
a  destruction  de  son  clocher,  qui  ne  fut  rééilifîé,  comme 
nous  le  verrons  plu^  tard,  qu'en  1791).  Les  cloches,  qui 
étaient  au  nombre  de  quatre,  furent  placées  provisoire- 
ment sous  un  appentis,  construit  à  côté  de  la  grande 
porte  d'entrée. 

Pendant  1  année  1709,  la  famine  sévit  d'une  manière 
épouvantable,  et  pour  comble  de  malheur,  1  hiver  fut 
d'une  riçfueur  excessive.  La  misère  devint  extrême;  des 
bandes  innombrables  de  mendiants  parcouraient  les 
campagnes.  Le  froid  et  la  faim  décimaient  la  popula- 
tion. 

Le  froid  sévit  avec  tant  d'intensité  que  toutes  les 
récoltes  furent  détruites,  et  que  les  vignes  furent  entière- 
ment gelées;  Le  blé  monta  a  17  livrés  le  bichet,  plus  de 


181 

« 

douze  fois  son  prix  ordinaire,  et  le  vin  à  200  livres  le 
lîiuid.  La  famine  devinl  horrible  et  atteignit  toutes  les 
classes  de  la  population. 

Il  mourut  à  Chichery,  |3endant  cette  année,  soixante 
personnes  de  faim  et  de  fruid  ;  les  registres  de  I  état-civil 
accusent  soixante-dix-huit  décès  et  dix-huit  naissances.  A 
Branches,!]  ne  parait pasqu'el  eait produit  des effetsaussi 
désastreux,  car  il  y  eut  trente-huit  décès  et  vingt  nais- 
sances ;  la  moyenne  annuelle  des  décès  étant  de  vingt,  il 
mourut  ainsi  à  peu  près  dix-huit  personnes  de  faim  et  de 
froid. 

Le  prieur  Bouchet,  qui  signa  la  délibération  de  la 
communauté,  était  le  quatrième  prieur  de  Branches 
depuis  Guyet  de  la  Suurdière.  Charles-Louis  Plessart  de 
Fonceaux,  prêtre  chanoine  de  Tabbaye  royale  de  Sainte- 
Geneviève  de  Paris,  avait  succédé  à  ce  dernier  en  1701 .  Il 
décéda  en  1715,  et  fut  remplacé  par  le  frère  Nicolas 
François,  religieux  prémontré,  qui  prit  possession  le  21 
août  1715,  et  mourut  à  Branches  le  26  avril  1716.  Florent 
le  Normand  succéda  à  Nicolas  François,  et  fut  remplacé, 
le  18  octobre  1716,  par  Nicolas-Germain  Bouchet,  auquel 
succéda,  en  1730.  François  Heaulméde  la  NeutVille,  frère 
de  M.  de  la  Neufville.  grand  chanoine  de  Tégîise  niétro- 

I)olitaine  de  Sens^  et  archidiacre  du  GAtinais.  François  de 
a  NeulVilîe  décéda  à  Branches,  le  30  novembre  1745,  et 
fut  enterré  dans  le  caveau  ou  crypte  du  chœur  de  I  église, 
qui  était  consacré  à  la  sépulture  des  prieurs.  Gaspard 
Lagneau  fut  nommé  prieur  en  1746;  il  décéda  en  1774, 
et  fut  également  inhumé  dans  la  crypte  de  Téglise.  Aucun 
fait  sai  lant  ne  signala  I  administration  de  ces  prieurs. 

Le  dernier  des  prieurs,  seigneurs  spirituels  et  tempo- 
rels de  Branches,  Messire  Louis-François-Waltier  de  Vil- 
lette,  prêtre  chanoine  régulier  de  l'abbaye  de  Sainte-Gene- 
viève, ordre  et  congrégation  de  France,  était  titulaire  de 
la  cure  et  prieuré  de  Theil,  lorsqu'il  fut  nommé  par  le 
cardinal  de  Luynes,  archevêque  de  Sens,  prieur-cur^  de 
Branches  (4  octobre  1774);  il  prit  possession  du  prieuré 
le  8  octobre  suivant,  ainsi  qu  il  appert  du  procès-verbal 
dressé  par  lui  à  cette  date  sur  les  registres  de  l'état-civil 
de  la  commune. 
Jusqu'à  cette  époque,  les  prieurs  de  Branches  s  étaient 


182 

adjoint  un  ou  plusieurs  vicaires  pour  les  aider  dans 
l'accomplissement  de  leurs  fonctions  sacerdotales.  Ces 
vicaires  étaient  des  prêtres  munis  de  lapprobalion  de 
l'archevêque  de  Sens,  et  dont  la  fonction  ne  constituait 
point  un  titre,  ainsi  qu'il  résulte  de  Tédil  d'avril  1695; 
ils  étaient  choisis  et  nommés  par  les  prieurs,  qui  pou- 
vaient  également  les  destituer  (Concile  de  Trente).  Ces 
vicaires  étaient  chargés  de  tout  ce  qui  concernait  le  ser- 
vice spirituel  de  la  paroisse,  mais  ils  ne  pouvaient  ni 
f prêcher,  ni  administrer  le  sacrement  de  pénitence  sans 
'autorisation  de  l'archevêque  (Édit  d'avril  1695).  Ils 
avaient  le  droit  d'administrer  ceux  de  baptême,  d'eucha- 
ristie et  d  extrême-onction. 

Ces  vicaires  étaient  à  portion  congrue,  c'est-à-dire 
qu'ils  n'avaient  pour  revenus  certains  et  non  casuels  que 
la  somme  qui  leur  était  payée  par  les  prieurs,  en  leur 
qualité  de  gros  décimateurs.  Cette  portion  congrue  était 
réglée  à  cent  cinquante  hvres  par  les  déclarations 
royales  des  29  janvier  1686  et  30  juin  1690;  mais  elle 
fut  fixée  par  l'édit  de  mai  1768  à  la  somme  de  deux  cents 
livres. 

Les  vicaires  étaient  chargés  de  la  rédaction  des  actes 
de  baptême,  de  mariage  et  de  décès  et  de  leur  inscription 
sur  les  registres  de  Tétat-civil.  Avant  1668,  les  baptêmes 
seuls  étaient  constatés  sur  ces  registres  et  constituaient 
uniquement  Tétat-rivil  des  habitants;  ce  n  est  qu  à  partir 
du  r^  janvier  de  cette  année,  et  en  vertu  de  l'ordonnance 
royale  d'avril  1667,  que  les  mariages  et  les  décès  furent 
également  inscrits  sur  les  registres  de  la  paroisse  de 
Branches.  Par  une  déclaration  en  date  du  11  avril  1736, 
les  deux  registres,  dont  un  en  papier  timbré,  pour  les 
actes  de  baptêmes,  mariages  et  sépultures,  devaient  être 
fournis  dans  le  mois  de  décembre  de  chaque  année  par  le 
marguillier  en  charge.  En  1651,  le  5  janvier,  le  prieur 
Charles  Brethe  nomma  aux  fonctions  de  vicaire  de 
Branches,  en  remplacement  du  frère  Charles  Protte, 
bénédictin  du  couvent  de  Provins,  le  père  Fleury.  La 
portion  congrue  du  vicaire  est  fixée  à  cent  livres. 

Parmi  les  vicaires  dont  nous  trouvons  les  noms  sur 
les  registres  de  l'état-civil,  nous  citerons  :  Bonaventure 
de  la  Violette,  en  1610;  Bellot,  1617;  Vallée,  1619;  de  la 


183 

Framboisière,  chanoine  régulier,  en  1646;  Giraud,  en 
1692;  Collée  et  de  Leurage,  en  1695;  Zacharie  de  Paris, 
religieux  ptnilent  de  Sainl-François,  en  1696;  Plusbel, 
religieux  dominicain,  en  1698;  Vormes,  en  1 699  ;  Sirugue, 
jacobin,  en  1703;  Louis  de  Hinnisdaël,  en  1715;  Hya- 
cinthe de  Bélhune  et  Philippe,  dominicain,  en  1716; 
Hila  re  de  Paris,  en  1760. 

Le  prieuré  de  Branches  fut  aliéné,  vers  1760,  par  Tab- 
baye  de  ilonljou,  et  devint  la  propriété  de  Tabbaye  Saint- 
Jean -lès-Sens.  Cette  abbaye  appartenait,  ainsi  que  nous 
Talleste  Lamartinière,  aux  cnanoines  réguliers  de  la 
Congrégation  de  Sainte-Geneviève  de  Paris;  on  sait  que 
Tabbaye  Saint-Pierre  leur  appartenait  également.  L'ar- 
chevêque de  Sens  était  abbé  de  l'abbaye  Saint-Jean  ; 
c'est  à  ce  titre  qu'il  devint  collateur  du  prieuré-cure 
de  Branches,  comme  Tavalt  été  jusqu'alors  celui  de 
Montjou. 

Dans  son  almanach  historique  de  1772,  M.  Hardouin 
Tarbé,  consacrant  une  petite  note  à  la  paroisse  de  Bran- 
ches, dit  que  cette  paroisse,  qui  appartient  à  l'archidia- 
coné  de  Sens,  doyenné  de  Courtenay,  conférence  d'Aillant, 
est  située  dans  leGâtinaisfrançais,  bailliage,  grenier  à  sel 
et  bureau  de  poste  d  Auxerre,  élection  de  Joigny,  qu'elle 
possède  cent  vmgt  feux  et  compte  troiscenls  communiants. 
Soit  deux  communiants  et  demi  par  feu  Cela  pourrait 
paraître  exagéré,  si  1  on  ne  tenait  compte  des  mesures  de 
coercition  édictées  par  le  roi-soleil,  et  rigoureusement 
exécutées  par  ses  successeurs,  contre  tous  ceux  qui  se 
montraient  récalritrants  dans  la  pratique  des  devoirs 
rejigieux  et  dans  lusage  des  sacrements  qu'avait  établis 
rÉglise  catholique,  apostolique  et  romaine,  ad  majorem 
Bel  gloriam. 

C'est  ainsi  que  par  son  édil  du  8  mars  1712,  diçne 
pendant  de  celui  du  22  octobre  1685,  portant  révocation 
de  rÉdil  de  Nantes,  et  enjoignant  à  tous  les  protestants 
d'opter  dans  la  quinzaine  entre  Tabjuration  ou  1  exil, 
Louis  XIV  déclara  qu'il  n'y  avait  plus  en  France  de  pro- 
testants qui  ne  se  fussent  convertis,  et  ordonna  en  consé- 
quence que  ceux  qui  mourraient  sans  demander  les  sacre- 
ments de  l'Église  catholique,  seraient  considérés  conpme 
relaps,  et  que  leurs  corps  seraient  traînés  sur  la  claie  et 


184 

jetés  à  la  voirie  (1).  Ainsi  les  malheureux  protestants  qui, 
tout  en  ronservant  au  fond  de  leurs  consciences  les  senti- 
ments religieux  dont  on  leur  faisait  un  crime,  avaient 
abjuré  par  nécessité,  étaient  obligés,  pour  éviter  1  igno- 
minie après  la  mort,  de  solliciter,  à  leurs  derniers  mo- 
ments, un  sacrement  dont  lefGcacité  leur  paraissait  plus 
que  douteuse. 

XXIV. 

Nous  avons  expliqué  plus  haut  comment  se  distribuait 
renseignement  primaire  dans  les  campagnes  jusqu'au 
milieu  du  xvm®  siècle  ;  nous  avons  dit  que  cet  enseigne- 
ment se  bornait  aux  notions  religieuses  cont  nues  dans 
le  catéchisme  et  autres  ouvrages  de  même  calibre,  et  que 
le  programme  des  étudrs  comportait simp'ement  1  oraison 
dominicale,  le  décalogue,  lesactesde  foi,  etc.  Bien  connaî- 
tre son  Pater  et  pouvoir  réciter  les  commandements  de 
Dieu,  cela  constituait  la  somme  des  connaissances  que 
pouvaient  acquérir  les  lettrés  de  villages.  Le  clergé  s'aper- 
çut-il enfin  que  ce  programme  devenait  absolument  insuf- 
fisant dans  un  siècle  qu'éclairait  le  génie  des  Vollaire,des 
Montesquieu,  des  Rousseau  et  de  tant  d  autres  hommes 
illustres,  et  que  le  catéchisme  seul  ne  répondait  plus  aux 
aspirations  intellectuelles  des  habitants  des  campagnes? 
Résolut'il  d  élargir  un  peu  son  programme  d'enseigne- 
ment, et  d  y  ajouter  quelques  matières  scientifiques,  litté- 
raires et  historiques,  qui  pouvaient  être  devenues  indis- 
pensables dans  un  siècle  de  lumières?  Non  ;  mais  il  com- 
prit qu'il  devenait  nécessa»re  de  réglementer  d'une 
manière  précise  et  générale  cet  enseignement  qui  pouvait 
lui  échapper,  et  de  l'uniformiser,  afin  qu'il  fût  distribué 
sous  la  même  forme  dans  toutes  les  paroisses. 

(1)  Tout  homme,  dit  Montesquieu,  qui  mourait  sans  donner 
une  partie  de  ses  biens  à  l'église,  ce  qui  s'appelait  mourir  décon- 
fès,  était  privé  de  la  communion  et  de  la  sépulture.  Si  Ton 
mourait  sans  faire  de  testament,  il  fallait  que  les  parents  obtins- 
sent de  révoque  qu'il  nommât,  concuremment  avec  eux,  des 
arbitres,  pour  fixer  ce  que  le  défunt  aurait  dû  donner,  en  cas 
qu'il  eût  fait  un  testament.  Excellent  moyen  d'augmenter  sans 
cesse  les  immenses  richesses  de  l'église. 


185 

A  cet  efiTet,  M.  de  Longuet,  archevêque  de  Sens,  rédigea 
en  1777  un  règlement  pour  les  maîtres  et  maîtresses 
d'école  de  son  diocèse,  règlement  auquel  M.  Pierre  de 
Condé,  prêtre,  bachelier  en  théologie,  chanoine  et  pré- 
chanlre  de  l'église  métropolitaine  de  Sens,  et,  en  celle 

Sualité,  spécialement  chargé  de  la  direction  des  écoles, 
onna  son  assentiment,  le  15  mai  1777.  Analysons  ce 
document,  qui  nous  donnera  une  idée  et  de  renseigne- 
ment établi  et  de  la  situation  des  maîtres  chargés  de  la 
distribuer.  Nous  pourrons  ainsi  apprécier  les  réformes 
qu'inspira  au  clergé  le  grand  mouvement  littéraire  et 
scientiiique  du  xviu*  siècle,  et  voir  comment  il  continua 
à  se  montrer  à  la  hauteur  de  la  mission  qu'il  s'était  arro- 
gée, et  à  comprendre  son  rôle  d'éducateur  du  peuple  (1). 

L'article  1®'  dit  que  les  njaîtres  et  maîtresses  seront 
reçus  et  approuves  par  Tarchevèque  ou  par  le  préchanlre  ; 
il  est  inlerdit  à  aucune  personne  de  tenir  école  sans 
ladite  approbation.  L'article  2  porte  qu'ils  seront  soumis 
à  leurs  curés  et  vicaires,  et  qu  ils  ne  pourront  s  absenter 
plus  d'un  jour  sans  la  permission  de  I  un  ou  de  I  autre; 
lis  devront  les  aider  (article  3)  dans  les  offices  de  1  église 
et  fonctions  de  leur  ministère,  dans  Tadministration  des 
sacrements  de  viatique  et  extrême-onction,  soit  de  jour, 
soit  de  nuit.  Ils  tiendront,  article  4,  leurs  écoles  ouvertes 
le  matin  depuis  huit  heures  jusqu'à  onze,  et  le  soir, 
depuis  deux  heures  jusqu'à  cinq.  Ils  commenceront  leurs 
leçons  et  les  finiront  en  faisant  réciter  la  prière  tout 
haut  et  posément  par  les  enfants  à  genoux. 

Ils  feront  réciter  le  catéchisme  deux  fois  par  semaine; 
ils  n'enseigneront  à  lire  qu'avec  des  livres  de  piété,  et 
non  avec  des  livres  profanes,  encore  moins  avec  des 
livres  mauvais  on  dangereux,  défendus  ou  suspects,  et 
ils  seront  tenus  de  les  représenter  aux  curés.  Ils  condui- 
ront eux-mêmes  les  enfants  à  la  messe,  tous  les  jours, 
s'il  est  possible,  et  également  aux  vêpres,  les  dimanches 
et  jour  de  fêtps. 

Il  est  expressément  défendu  aux  maîtres  de  recevoir 

(1)  Brevet  de  maître  d'école  délivré  par  Pierre  de  Gondé^  à 
Jean-Louis  Bègue,  de  Villemanoche.  Histoire  de  l  instruction 
primaire  dans  r Yonne j  par  M.  Quantin. 


dans  leurs  écoles  les  filîes,  quelque  jeunes  qu'elles  soient, 
et  aux  maîtresses  de  recevoir  aucun  garçon,  sous  peine 
d'interdiction.  Ils  devront  inspirer  à  leurs  élèves  l'amour 
et  ia  crainte  de  Dieu,  et  I  horreur  du  péché,  et  leur  don- 
ner le  bon  exemple  par  une  vie  réglée  et  chrétienne;  il 
leur  est  recommandé  d'approcher  des  sacrements  de  péni- 
tence eld  eucharistie  plus  souvent  que  le  reste  des  fidèles, 
et  au  moins  à  toutes  les  fêtes  principales. 

Les  maîtres  devront  avoir  lescheveux  courts  etraodestes, 
et  porteront  toujours  le  surplis,  la  soutane  et  le  bonnet 
carré  pendant  le  service  divin;  ils  enseigneront  le  chant 
aux  enfants  et  a  «  bien  servir  la  messe  et  les  cérémonies 
nécessaires  pour  bien  aider  au  service  divin  »;  il  rendront 
eux-mêmes  à  l'église  les  services  convenables. 

Il  leur  est  défendu,  sous  peine  de  destitution,  de  tenir 
taverne,  déjouer  en  public  du  violon  ou  d'autres  instru- 
ments, d  assister  aux  danses  et  aux  veillées,  de  fréquen- 
ter les  cabarets  et  les  mauvaises  compagnies  et  de  faire 
aucun  trafic  incompatible  avec  leur  charge.  L^approbation 
donnée  aux  maîtres  d'exercer  leurs  fonctions  est  valable 
et  révocable  à  la  volonté  du  préchantre. 

Il  résulte  de  ce  document  que  la  situation  des  maîtres 
vis-à-vis  les  membres  du  clergé  est  toujours  la  même; 
ils  sont,  envers  les  curés  et  les  vicaires,  dans  un  état  de 
dépen<lance  complète,  absolue,  touchant  à  la  domesticité  ; 
quelle  que  soit  la  répugnance  que  leur  inspire  l'accom- 
p'issement  de  ces  devoirs  serviles,  ils  doivent  les  aider 
dans  toutes  les  fonctions  de  leur  ministère;  bien  plus,  ils 
doivent  se  confesser  et  communier  au  moins  à  toutes  les 
fêles  principales,  quelle  que  soit  leur  incrédulité  au  sujet 
de  l'efficacité  de  ces  pratiques. 

En  ce  qui  concerne  les  matières  d'enseignement  obli- 
gatoire, elles  se  réduisent  à  la  récitation  du  catéchisme  et 
des  prières,  à  des  exercices  de  lecture  dans  des  livres  de 
piété,  à  quelques  notions  sur  le  plain-chant  et  sur  le  ser- 
vice de  la  messe  et  des  cérémonies  du  culte.  Tout  le  reste 
n*est  que  secondaire,  et  chaque  maître  a  pleine  latitude 
et  peut  agir  à  sa  fantaisie,  et  donner  ou  non  quelques 
notions  d'arithmétique,  d  histoire,  de  géographie,  etc., 
toutes  choses  qui  ne  paraissaient  pas  dignes  de  figurer 
dans  le  programme  d  études  établi  par  l'archevêque  de 
Sens. 


487 

À  la  fin  de  cette  même  année  1777,  les  habitants  de  )a 

f croisse  de  Branches,  réunis  en  assemblée  générale  à 
'issue  de  la  messe  paroissiale,  en  exécution  du  règlement 
du  7  septembre  1758  et  de  celui  du  25  février  <753,  qui- 
décident  que,  dans  le  cas  de  vacation  de  la  place  des 
maîtres  et  maîtresses  d'école,  par  mort,  démission  ou 
destitution,  il  doit  être  fait  choix,  dans  une  assemblée 
générale  des  habitants,  d'une  personne  d  une  probité 
reconnue,  qui  ait  la  capacité  requise  pour  pouvoir  instruire 
les  enfants,  élurent,  avec  le  consentement  du  prieur, 
maître  Claude  Vallot,  comme  recteur  des  écoles  de  la 
paroisse,  en  remplacement  de  maître  Devillia,  décédé. 
Nous  possédons  le  procès- verbal  de  nomination  de 
maître  Vallot;  il  porte  la  date  du  26  octobre  1777.  Ce 
document,  très  curieux,  reproduit  dans  ses  dispositions 
essentielles  le  règlement  scolaire  de  M.  de  Longuet;  il 
règle  les  diverses  fonctions  auxquelles  le  maître  est  assu- 
jetti, fixe  la  rétribution  scolaire  à  un  taux  déterminé,  et 
établit  la  part  proportionnelle  de  chaque  habitant  dans  le 
traitement  fixe  accordé  au  maître.  Nous  analyserons  éga- 
lement ce  document,  qui  nous  permettra  d'apprécier  au 
point  de  vue  local,  et  le  rôle  de  l'instituteur  et  1  enseigne- 
ment distribué  aux  écoliers. 

Les  habitants,  étant  assemblés  en  grand  nombre  au 
son  de  la  cloche,  et  réunis  devant  la  porte  principale  de 
legliseen  la  manière  accoutumée,  maître  Pierre  Bouchot, 
sjndic,  expose  que,  «  pour  l'instruite  de  la  jeunesse,  et 
pour  le  service  de  l'église  et  tout  ce  qui  en  dépend,  il  est 
intéressant  pour  la  paroisse  de  nommer  un  recteur  des 
écoles  en  remplacement  de  maître  E'ImeDevillia,  décédé.» 
11  déclare  que  maître  Claude  Vallot,  laboureur,  se  présente 

f)our  relnplir  ladite  place,  si  M.  le  prieur,  seigneur  du 
ieu  (1),  et  les  habitants  veulent  y  consentir,  et  qu'il 
accepte  les  conditions  qui  avaient  été  souscrites  par  le 
recteur  défunt  C^s  conditions  sont  que  le  nouveau  recteur 
devra  faire  l'école  tous  les  jours  depuis  huit  heures  du 

(1)  L*art.  25  de  Tédit  d'avril  i695,  porte  que  dans  les  villages, 
les  maîtres  et  maîtresses  doivent  avoir  l'approbation  du  curé.  Le 
règlement  du  25  février  1765,  porte  que  cette  approbation  doit  se 
donner  gratuitement,  et  ne  peut  être  refusée  que  pour  cause 
juste  et  raisonnable. 


188 

malin  jusqu'à  onze,  et  depuis  une  heure  après-midi  jus- 
qu'à quatre;  il  lui  sera  loisible  de  donner  à  ses  écoliers 
une  demi-JDurnée  de  congé  par  semaine. 

Il  fera  répéter  le  catéchisme  aux  enfants  qui  n'auront 
pas  fait  leur  première  communion  tous  les  samedis,  ou 
un  autre  jour  indiqué  par  le  prieur.  II  montrera  le  plain- 
chant  aux  écoliers  qui  auront  de  la  disposition  pendant 
une  heure  par  jour.  Il  conduira  ses  é'èves  tous  les  jours  à 
la  messe,  et  les  conduira  le  %oir  à  1  église  pour  faire  la 
prière.  Il  accompagnera  en  surplis  ftl.  le  prieur  dans 
toutes  les  fonctions  de  son  ministère,  spécialement  dans 
l'administration  des  sacrements^  soit  de  jour,  soit  de 
nuit. 

Il  percevra,  comme  par  le  passé,  «  vingt  bichets  racle 
de  ble»!  métad  sur  le  bled  des  pauvres  à  la  charge  de  les 
instruire  gratis.  »  Il  recevra  de  Téglise  trente-six  livres 

Far  an  pour  aider  M.  le  prieur  dans  ses  fonctions,  et  pour 
acquit  des  fondations.  Il  lui  sera  pavé  tous  les  ans^  dans 
la  moisson  des  blés,  savoir,  par  les  habitants  qui  auront 
deux  chevaux,  deux  gerbes  de  froment;  par  ceux  qui 
auront  quatre  vaches,  ou  deux  vaches  et  un  cheval,  ou  un 
cheval  seulement,  une  gerbe  et  demie  de  froment;  par 
ceux  qui  auront  deux  vaches,  une  bonne  gerbe;  par  ceux 
qui  ne  labourent  point,  douze  sols  ou  une  gerbe  de  fro- 
ment. Il  lui  sera  myé  par  chaque  écolier  qui  apprendra 
à  lire  et  à  écrire,  nuit  sols;  à  lire  seulement,  cinq  sols  ; 
«  la  rithmétique^  »  dix  sols  ;  le  plain-chant  et  le  surplus, 
douze  sols. 

Il  lui  sera  payé  par  chaque  convoi  et  enterrement  de 
grand  corps,  dix  sols;  s'il  y  a  vêpres,  quinze  sols;  s'il  est 
portéchape,  vingt  sols,  et  pour  ceux  d'un  enfant,  sept  sols 
six  deniers;  chaque  grand  messe,  soit  à  Téglise,  soit  à  la 
chapelle  Notre-Dame  de  Pitié  de  Pruniers,  lui  sera  payée 
dix  sols,  à  l'exception  de  celles  que  feront  chanter  les  con- 
fréries pour  leurs  membres  défunts,  qui  sont  taxées  à  sept 
sols  six  deniers;  il  ne  pourra  prendre  que  cinq  sols  pour 
une  messe  bas^e.  Son  assistance  au  salut  et  aux  matines 
lui  sera  payée,  tant  par  les  confréries  du  Saint-Sacrement 
que  par  celle  de  la  Sainte-Vierge,  trente  sols  par  an.  Il 
lui  sera  loisible  de  faire  tous  les  ans  la  quête  du  vin  et 
autres  denrées,  à  la  condition  qu'il  sera  tenu  de  réciter 


489 

les  prières  des  agonisants  aux  différents  malades  qui  Ten 
requerront;  enfin,  il  jouira  de  la  nnaison  appelée  la 
Maison  de  l'école,  et  de  ses  dépendances  (1). 

Ces  conditions  ayant  été  approuvées  par  le  prieur  et  les 
habitants,  ceux-ci,  reconnaissant  la  nécessité  «  urgente  » 
d'avoir  un  maître  d'école,  la  capacité  et  la  bonne  conduite 
de  maître  Vallol,  et  la  modicité  des  rétributions  accordées 
au  défunt  recteur,  consentent  d  une  voix  unanime  «  que  ie 
sieur  Valot  fasse  et  exerce  les  fonctions  de  maître  d  école 
en  la  paroisse  de  Branches,  à  la  charge  par  lui  de  satis- 
faire aux  obligations  spécifiées  ci-dessus,  sous  néanmoins 
le  bon  plaisir  de  M.  le  prieur,  lequel  étant  présent,  a  bien 
voulu  consentir  à  approuver  le  choix  des  habitants,  et  les 
conditions  imposées  au  nouveau  recteur  ».  Maître  Vallot, 
présent,  a  déclaré  accepter  les  fonctions  de  maître  d'école, 
sous  les  charges,  clauses  et  stipulations  érmmérées  p'us 
haut.  Les  parties  comparantes  dédarenl  estimer  les  rétri- 
butions annuelles  accordées  ci-dessus  à  cent  livres  (2). 
La  pièce  porte  les  signatures  de  M.  de  Villetle,  prieur  de 
Branches;  Leroy,  procureur  fiscal  de  Pruniers;  Vallot, 
procureur  fiscal  de  Branches,  et  autres;  elle  a  été  contrô- 
lée à  Appoigjny,  le  6  novembre  1777,  par  Poilly,  commis, 
qui  a  reçu  six  livres  six  sols. 

Comme  on  le  voit,  le  necplus  ultra  àe  l'enseignement 
primaire  était  le  plain-chant,  et  il  fallait  paver  douze 
sols  pour  en  acquérir  les  notions,  tandis  que  1  arithmé- 
tiaue  était  taxée  à  dix  sols,  la  lecture  et  1  écriture  à  huit 
sols. 

On  peut  se  figurer  à  quel  degré  s'élevait  le  niveau 
moral  et  intellectuel  d'une  population  dont  l'enfance 
recevait  une  telle  éducation.  Le  résultat  en  est  sensible  : 
trois  cents  habitants,  à  peu  près  la  Uïoitié  de  la  popula- 
tion, pratiquaient  exactement  à  cette  époque  leurs  devoirs 
religieux,  et  communiaient  régulièrementune  fois  par  an, 
tandis  que  nous  constatons,  d  après  de  nombreux  procès- 

(1)  L*arrêt  du  30  juin  1567,  porte  que  les  habitants  des  pa- 
roisses sont  tenus  de  fournir  aux  maîtres  et  maîtresses  d  école 
un  logement. 

(2)  L'article  5  de  Tédit  du  14  mai  1724  porte  qu'il  devra  être 
alloué  aux.  maîtres,  un  traitement  de  cent  cinquante  livres,  et  de 
cent  livres  aux  maîtresses. 


190 

verbaux  de  délibérations  de  la  communauté,  que  donze, 
quinze,  vin^t  habitants  au  plus,  étaient  en  état  d'apposer 
leurs  signatures  au  bas  des  actes  publics.  Le  double  rap- 
prochement de  ces  trois  cents  communiants  et  de  ces 
quinze  ou  vingt  signataires  est  significatif. 

Qui  oserait  se  plaindre  qu*aujourd  hui  les  termes  sont 
à  ce  point  renversés,  qu'il  n'y  a  plus  un  seul  commu- 
niant dans  la  commune  de  Branches,  et  qu^en  revanche^ 
il  n  y  a  peut-être  point  un  seul  illettré? 

Nous  avons  dit  que,  par  son  édit  du  13  décembre 
1698  (1),  Louis  XIV  obligea  les  paroisses  dépourvues  de 
maîtres  et  de  maîtresses  d'école  à  en  établir. 

La  paroisse  de  Branches  n'avait  point  attendu  la  promut 
gation  de  cet  édit  pour  créer  des  écoles,  car  nous  trouvons 
en  1675  un  recteur  des  écoles  du  nom  de  Nicolas  Depoix  ; 
Jean  Vinot,  en  1 693- î 698  ;  Hubert  Esclavy  est  recteur  en 
1708;  CyprienBerry,  enniO;  Philippe  Guillot,  en  1713; 
Pierre  Duval  rempit  ces  fonctions  en  1716;  Girardon, 
en  1720;  Giraud,  en  1725;  Laurent,  en  1731  ;  en  1736, 
Philippe  Guillot  est  greffier  et  recteur;  Edme  Devillia  lui 
succède  dans  les  mêmes  fonctions,  et  décède  le  26  août 
1777.  Celui-ci  avait  été  longtemps  notaire;  son  fils, 
Alexandre  Devillia,  fut  notaire  et  procureur  fi<^cal  d*Ap- 

Î)oigny  ;  sa  fille  épousa  Claude  Vallot,  procureur  postulant, . 
ils  de  Claude  Vallot,  procureur  fiscal  de  Branches.  Claude 
Vallot  succéda  à  Edme  Devillia  en  1777;  il  mourut  le 
25  janvier  1786.  Son  fils,  Claude-Alexandre  Vallot,  lui 
succéda;  il  fut  le  dernier  des  recteurs  des  écoles  de 
Branches  avant  la  Révolution. 

XXV. 

Au  mois  de  novembre  1777,  le  prieur  Watier  de  Villette, 
qui  avait  déjà  tenté  plusieurs  fois,  et  toujours  infructueu- 
ment,  de  s'approprier  les  propriétéscommunales  connues 
sous  le  nom  général  de  Bois  et  Bruyères  de  Couron,  — 

S|u'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  bois  de  Courant,  qui 
aisait  partie  du  bénéfice  priorial^  — •  résolut  d'en  finir 

(1)  Un  édit  du  roi  du  14  mai  1724,  renouvela  cette  prescription. 
(Art.  5). 


104 

par  un  coup  de  mattre.  Il  vendit  donc  purement  et  sim- 
plement celte  propriété,  qui  comprenait  six  cents  arpents 
de  bruyères  et  friches,  et  quarante  arpents  de  terre  en 
culture,  à  M.  le  Marquis  de  Guercby,  par  acte  sous  seings 
privés. 

Cet  acte  audacieux  et  inique  surexcita  toute  la  popula- 
tion ;  les  habitants  se  réunirent  en  assemblée  générale  et 
protestèrent  avec  indignation  contre  la  spoliation  dont  ils 
étaient  victimes.  Ils  déclarèrent  s'opposer  énergiquement 
à  la  vente  de  biens  communaux  dont  ils  avaient  la  pro- 
priété immémoriale  et  incontestée  jusqu'alors,  et  se  réso- 
lurent à  poursuivre  par  tous  les  moyens  de  droit  la  rési- 
liation d'un  acte  aussi  abusif  et  aussi  illégal. 

En  réponse  à  cette  décision,  le  prieur  (it  donner  assi- 
gnalion,  —  mais  sans  produire  aucun  titre,  —  à  la  com- 
munauté de  Branches,  par  exploit  de  Breton,  sergent,  en 
date  du  5  janvier  1778,  concluant  à  ce  que  les  habitants 
fussent  condamnés  à  lui  exhiber  les  titres  en  vertu  des- 
quels ils  jouissaient  des  bruyères  et  pacages  en  question. 
Sur  cette  assignation  intervmt  une  délibération  clés  habi- 
tants devant  M®  Bachelet  de  Vaux-Moulins,  notaire  à 
Âuxerre,  ancien  bailli  de  la  justice  de  Pruniers,  par 
laquelle  ils  établissent  «  qu  ils  avaient  la  possession  im- 
mémoriale desdits  héritages,  vaines  pâtures  et  bruyères, 
même  avant  1379,  ainsi  qu'il  résulte  dune  clause  du 
contrat  d'affranchissement  mtervenu  à  cette  époque  entre 
le  prieur  et  lesdits  habitants,  clause  qui  maintient  ces 
derniers  dans  tous  les  droits  qu'ils  possèdent  de  temps 
ancien  dans  les  bois  et  bruyères  de  Couron  ;  que,  en  ce 

3ui  concernait  les  quarantearpents  de  terre  en  culture, 
ont  la  communauté  tirait  un  petit  bénéfice  de  quarante 
livres,  ils  pouvaient  produire  clés  baux  d  adjudication  de 
neuf  ans  en  neufans  depuis  cinquante  ans;  que  d'ailleurs 
la  communauté  n'avait  fait  aucune  acquisition  nouvelle 
depuis  trente  ans.  et  que  son  droit  de  propriété  sur  ces 
bruyères  n'avait  jamais  été  contesté  par  les  prieurs  qui 
s'étaient  succédé  à  Branches».  Ils  déclarèrent  néanmoins 
faire  offre  de  payer  au  prieur,  depuis  sa  prise  de  posses- 
sion, les  droits  de  cens  et  autres  qu'il  justifierait  par  titre 
lui  être  légitimement  dûs  pour  lesdits  héritages,  et  auto- 
risèrent le  syndic  à  défendre  le  droit  de  la  communauté, 


492 

drbit  consacré  par  une  possession  immémoriale,  contre 
les  prétentions  injustes  du  prieur,  et  à  s'opposer  par  tous 
les  moyens  de  droit  «à  raliéiiation  faite  parce  dernier. 

Le  25  janvier  suivant,  les  habitants,  désirant  nriellre 
leur  charte  d'affranchissement  en  sûreté,  adressèrent, 
par  le  ministère  de  Jannin,  greffier,  une  requête  au  lieu- 
tenant-général du  bailliage  d'Auxerre,  afin  qu  il  voulût 
bien  ordonner  que  le  dépôt  en  fût  effectué  entre  les  mains 
de  M®  Bachelet  de  Vaux-Moulins,  notaire  royal  à  Auxerre. 
Le  24  février,  le  lieutenant-général  rendit  une  ordon- 
nance favorable,  et,  le  28  ftP  Édme-Pierre-Louis  Bachelet, 
«procureur  fiscal  dusieur  Gaspard  1  Agneau,  prieur  défunt, 
et  actuellement  procureur  ès-sièges  royaux  d  Auxerre  y>, 
entre  les  mains  duquel  était  resté  le  précieux  acte,  le 
déposa  en  l'élude  de  ftP  Bachelet  de  Vaux-iMou  ins,  par- 
devant  M^  Berault,  conseiller  du  roi,  notaire  à  Auxerre. 

Cet  acte,  écrit  sur  deux  feuilles  de  parchemin  collées 
au  bout  Tune  de  1  autre,  fornait,  ainsi  que  le  cons- 
tate l'acte  de  dépôt  un  rep  i  attaché  par  le  bas  avec 
un  ruban  de  fil  vert  et  était  revêtu  d'un  sceau  de  cire 
verte,  attachant  les  deux  feuilles  collées  par  un  ruban 
de  fil  vert;  il  fut  constaté  que  cette  pièce  avait  un  pied 
trois  pouces  dix  lignes  sur  deux  pieds  quatre  pouces 
de  large.  JP  Bac  helel  ayant  ensuite  transféré  son  étude  à 
Charbuy,  il  est  hors  de  doute  que  le  précieux  original 
existe  encore  à  cette  étude,  bien  que  les  recherches  que 
nous  y  avons  faites,  avec  le  gracieux  et  obligeant  con- 
cours de  JP  Pipault,  notaire  actuel,  aient  été  in  rue- 
tueuses.  Nous  sommes  convaincu  que  de  nouvelles  et 
minutieuses  recherches  amèneraient  la  découverte  de 
cette  pièce,  qui  ne  peut  qu  être  égarée  dans  les  nombreux 
dossiers  de  rétude.  Nous  n'abandonnons  donc  point  Tes- 
poir  de  la  retrouver. 

La  délibération  des  habitants,  prise  le  I®*"  février  1778, 
fut  homologuée  par  M.  l'inlendant-général  de  Paris,  le 
4  mars  suivant;  la  vente  faite  pir  le  prieur  au  marquis  de 
Guerchy  fut  déclarée  nulle  et  de  nul  effet,  et  les  habitants 
maintenus  dans  leur  droit  de  propriété.  Cette  décision  fut 
ensuite  notifiée  au  prieur,  qui  dut,  bon  gré  mal  gré,  se 
soumettre.  Nous  verrons  par  la  suite  que  sa  soumission 
fut  plus  apparente  que  réelle,  etqu'il  conservait  danssun  for 


193 

intérieur  l'espoir  chimérique  de  frustrer  ses  paroissiens 
et  justiciables  d'une  possession  légitime  qui  a  été  la 
source  Ju  bien-être  et  de  la  prospérité  des  nabilants  de 
Branches. 

C'est  donc  au  litre  d'affranchissement  que  la  commune 
doit  la  propriété  de  ses  bruyères,  car  les  habitants  en 
eussent  été  sans  doute  dépossédés,  si  l'original  de  ce  con- 
trat n'eût  apporté  la  preuve  manifeste  et  incontestable  de 
leur  jouissance  immémoriale.  Si  1  a'iénation  tentée  par  le 
prieur  contre  toute  équité  eût  obtenu  la  sanction  adminis- 
trative et  judiciaire,  c'eût  été  une  calamité  pour  la  com- 
mune, et  Ion  se  figure  aisément  quelles  en  auraient  été 
les  funestes  conséquences.  La  privation  de  ces  pâturages, 
dans  lesquels  les  bestiaux  des  habitants  trouvaient  la  plus 
grande  partie  de  leur  subsistance;  la  perte  de  ces  bruyères 
et  bois  dans  lesquels  les  habitants  s'approvisionnaient  de 
bois  de  chauffage  et  d'engrais,  eussent  été  absolument 
funestes  à  la  population. 

Nous  allons  maintenant  examiner  quel  était  l'état  de  la 
propriété  territoriale  à  Branches,  et  quelles  étaient  les 
délimitations  des  justices  seigneuriales  qui  se  la  parta- 
geaient, d'après  un  plan  topographique  du  territoire  de 
Branches (1),  dressé  en  1784,  par  Prichot,  arpenteur-rojfal 
à  Joigny,et  déposé  en  l'élude  de  M*  Edme  Legros,  notaire 
royal  et  procureur  fiscal,  par  Messire  Louis-François 
Watlier  de  Villette,  prieur-seigneur  de  Branches.  Disons 
tout  d'abord  que  les  justices  seigneuriales  sont  au  nombre 
de  trois  :  celle  de  Pruniers,  celle  du  Prieuré  et  celle  de 
Galines,  qui  a  absorbé  celles  de  Marçay  et  des  Taffour- 
neaux.  Celle  du  Suuchet  n  existe  plus  ;  le  fief  a  été  aliéné 
en  partie  après  la  mort  du  dernier  seigneur,  Edine  Roch 
de  Chenu,  et  il  n  est  plus  mamlenant  qu  une  chélive  pro- 
priété de  sept  arpents,  enclavée  dans  le  territoire  du 
Prieuré. 

Remarquons  en  outre  quela  mesure  agraire  des  justices 
de  Gatines  et  de  Pruniers  est  de  vingt  pieds  linéaires 
par  carreau  ou  perche,  et  de  cent  carreaux  pararpent, 
représentant  une  contenance  de  quarante-deux  ares  dix- 
huit  centiares;  celle  du  prieuré  est  de  vingt-deux  pieds, 

(1)  Ce  plau  est  annexé  au  texte* 
1887  XIII 


194 

cent  carreaux  formant  à  cette  mesure  cinquante-un  ares 
quatre  centiares.  D'où  une  différence  entre  les  deux 
mesures  de  deux  pieds  par  carreau,  et  de  huit  ares 
quatre-vingt-six  centiares  par  ^rpent.  Ceci  expliqué, 
nous  allons  maintenant  établir  les  limites  des  trois  jus- 
tices. 

Celle  de  Gatines,  située  au  nord  de  Branches,  compre- 
nait tout  le  territoire  situé  entre  les  finages  de  Neuilly,  de 
Viliemer  et  de  Guerchy,  et  était  limitée  au  sud  par  celle 
du  Prieuré,  dont  elle  était  séparée  par  le  chemin  de 
Neuilly  à  Auxerre  ou  Bout  de  la  rue  de  Neuilly  à  Auxerre, 
appelé  actuellement  (  hemin  des  Montagnes. 

La  justice  du  Prieuré  comprenait  tout  le  territoire  situé 
entre  le  fi  nage  de  Guerchy  et  partie  de  celui  d'Appoigny, 
d  une  part,  le  chemin  des  Montagnes,  celui  de  Guerchy, 
actuellement  roule  n°  19,  et  la  ruelle  Mignarl,  d'autre 
part.  Elle  ne  comprenait  ainsi  qu'une  partie  des  maisons 
de  la  paroisse,  c'est  à-dire  le  côté  nord  jusqu'à  l'église 
inclusivement;  l'autre  partie  appartenait  à  la  justice  de 
Pruniers  :  ainsi  les  maisons  sises  sur  la  rue  Forte  appar- 
tenaient, celles  du  côté  gauche  à  la  justice  du  Prieuré, 
celles  du  côté  droit  à  celle  de  Pruniers. 

La  justice  de  Pruniers  comprenait  tout  le  territoire 
limité  au  nord  par  celle  du  Prieuré,  à  l'est,  par  le  finage 
d'Appoigny,  à  l'ouest  par  celui  de  F'eury,  et  au  sud  par 
l'ancien  chemin  de  Fleury  à  Appoigny.  Elle  avait  ainsi 
sous  sa  juridiction  toutes"  les  habitations  du  haut  de  la 
paroisse,  à  partir  de  l'église;  c'est  pour  ce  motif  qu'elle 
prenait  la  qualification  de  justice  de  Pruniers,  haut  de 
Branches,  qualification  qu'on  remarque  sur  tous  les  actes 
administratifs  ou  judiciaires  émanant  de  ce  bailliage 
seigneurial.  Le  reste  du  territoire,  comprenant  les  bois 
particuliers,  celui  de  Champ  Coûtant,  appartenant  au 
marquis  de  Guerchy,  les  bruyères  communales  de  Cour- 
ron  et  le  petit  bois  du  Courant",  propriété  d  une  contenance 
d'à  peu  près  cinquante  arpents,  dépendant  du  bénéfice 
du  prieur,  appartenait  à  la  justice  du  Prieuré.  Nous  rap- 
pelons que  les  juridictions  de  Pruniers  et  de  Gatines  ne 
connaissaient  que  des  faits  concernant  les  justices 
moyenne,  basse  et  censière,  et  que  le  prieur  seul  possé- 
dait droit  de  haute  justice  sur  tous  les  habitants  sans 
exception. 


195 

Le  territoire  de  Branches  contenait,  à  22  perches  par 
arpent,  une  superficie  totale  de  1,999  arpents  35  perches, 
se  décomposant  ainsi  :  terres  labourables,  1,075  arpents 
35  perches  ;  prés,  67  arpents  ;  vignes,  88  arpents  33  per- 
ches; bois,  127  arpents  88  perches;  maisons  et  accins, 
27  arpents  50  perches;  chemins  et  rues,  33  arpents 
50  perches  ;  friches  et  bruyères,  577  arpents  56  perches. 
Le  plan  cadastral  établi  en  1832  accuse  une  superficie 
totale  de  1,098  hectares  ou  2,153  arpents,  soit  une  diffé- 
rence en  plus  de  154  arpents.  Cette  augmentation  de 
superficie  accusée  en  1832  est  le  résultat  de  la  double 
mesure  usitée  encore  actuellement,  —  petite  mesure, 
Gastines  et  Pruniers;  grande  mesure.  Prieuré,  —  em- 

1)loyéeà  tort  pour  les  opérations  cadastrales,  tandis  que 
eplan  topographique  dressé  en  1784  n'a  adopté  qu'une 
mesure  unique  :  celle  du  Prieuré. 

L*usage  de  celte  double  mesure  est  une  chose  fâcheuse  ; 
i!  est  la  source  de  difficultés  continuelles  et  d'abus  fré- 
quents ;  nous  espérons  que,  lors  de  la  révision  du  cadas- 
tre, on  voudra  bien  n'opérer  que  sur  une  mesure  unique, 
et  supprimer  la  petite  mesure,  qui,  si  elle  avait  l'avan- 
tage de  procurer  jadis  aux  seigneurs  des  fiefs  de  Gati- 
nes  et  de  Pruniers  une  notable  augmentation  du  cens  et 
des  autres  droits  seigneuriaux,  et  pouvait  leur  paraître 
très  juste,  puisqu'elle  les  faisait  bénéficier  indûment  de 
ces  droits  sur  154  arpents,  offre  aujourd'hui  de  graves 
inconvénients  par  les  embarras  qu'elle  cause  aux  parti- 
culiers et  la  confusion  qu'elle  occasionne  dans  1  arpen- 
tage des  propriétés  foncières,  car  il  n'est  plus  guère  facile 
aujourd  nui  de  délimiter  d'une  manière  exacte  et  pré- 
cise les  portions  de  territoire  soumises  à  la  mesure  de 
Gatines-Pruniers  et  à  celle  du  Prieuré,  et  l'on  ne  sau- 
rait s'appuyer  sur  d'anciens  titres,  toujours  peu  explici- 
tes, souvent  même  absolument  muets  à  l'égard  de  la  me- 
sure, pour  établir  que  telle  propriété  esta  la  première, 
que  telle  autre  est  à  la  seconde,  et  pour  régler  les  contes- 
tations entre  les  particuliers. 

Cette  division  dans  la  mesure  agraire  ouvre  toutes  les 
voies  à  l'arbitraire; à  la  supercherie  et  à  la  mauvaise  foi  ; 
il  serait  donc  absolument  nécessaire  qu'une  situation 
aussi  anormale,  un  usage  aussi  contraire  aux  intérêts  des 


196 

propriétaires,  disparussent,  et  que  tout  le  territoire  fût 
ramené  à  une  seule  et  même  mesure,  celle  qui  fut  em- 
ployée en  1784.  La  superQcie  des  terres  labourables  est, 
en  1784,  de  1,075  arpents,  et,  en  1832,  seulement  de 
506  hectares  ou  994  arpents,  d'où  une  différence  de  81 
arpents  en  faveur  de  1784  (1);  celle  des  bois  est,  à  cette 
époque,  de  157  arpents  et  de  129  hectares  ou  253  arpents 
en  1832  ;  celle  des  prés  est  de  67  arpents  en  1784  et  de 
38  hectares  ou  74  arpents  en  1832;  celle  des  vignes  est 
de  88  arpents  à  la  première  époque  et  de  122  hectares  ou 
239  arpents  à  la  seconde.  L  industrie  vinicole  a  donc 
augmenté  dans  une  proportion  considérable  pendant 
celte  période,  puisque  la  culture  de  la  vigne  dispose  de 
151  arpents  de  plus  qu'en  1786.  La  superficie  des  bois  et 
bruyères  varie  peu  entre  les  deux  époques,  car  elle  est  de 
705*^arpents  en  1784  et  de  365  hectares  ou  706  arpents  en 
1832.  Celle  des  chemins  et  rues,  qui  est  de  33  arpents  1/2 
en  1784,  s'élève  en  1832  à  19  hectares  ou  38  arpents  1/2; 
celle  des  maisons  et  dépendance?,  qui  est  de  27  arpents 
1/2,  monte  à  31  arpents  en  1832. 

XX  VL 

Nous  allons  maintenant  examiner  le  fonctionnement 
de  l'administration  intérieure  de  la  communauté  de 
Branches.  On  a  vu  que  la  charte  d  affranchissement  avait 
créé  un  corps  électif  composé  de  quatre  membres  élus 
par  les  habitants  réunis  en  assemblée  générale.  Ces 
quatre  personnes  n'avaient  d'autres  attributions  quecelles 
oui  concernaient  le  service  des  chemins,  voies  et  sentiers 
delà  paroisse;  elles  déléguaient  à  lune  d'entre  elles  le 

Pouvoir  de  faire  exécuter  leurs  décisions  et  de  veiller  à 
entretien  et  à  la  bonne  tenue  des  chemins  ;  la  déso- 
béissance aux  ordres  du  délégué  était  punie  d'une 
amende  de  trois  sols  au  profit  du  prieur.  Comme  on  le 
voit,  les  attributions  de  ces  élus  de  la  paroisse  étaient 
très  restreintes  et  leur  pouvoir  absolument  limité  :  ils  ne 


(1)  Cette  différence  se  retrouve  exactement  dans  la  superHcie 
des  chènevières,  aulnaies,  plantations,  oséraies,  etc.,  qui  est  de 
75  arpents  en  1832. 


197 

constituaient  purement  et  simplement  qu'une  commission 
de  voirie. 

Les  habitants  avaient  également  le  droit  d'élire  les 
sergents  b'aviers  et  des  prises  chargés  de  veiller  à  la 
sûreté  des  propriétés  et  à  la  Iranquillilé  intérieure  de  la 

{)aroisse;  mais  ces  sergents  ne  pouvaient  exercer  leurs 
onctions  qu'après  avoir  été  agréés  par  le  prieur,  auquel 
le  droit  de  nomination  définitive  é»ait  réservé.  Plus  tard, 
les  habitants  eurent  le  droit  d'élire  chaque  année  un 
fonctionnairecommuna' appelé  syndic,  lequel  était  chargé 
de  vaquer  à  toutes  les  affaires  de  la  communauté  et  de  la 
représenter  dans  toutes  les  circonstances  nécessaires.  Le 
syndic  devait  être  «  de  bonnes  vie  et  mœurs,  capacité, 
suffisance  et  habileté,  et  appartenir  à  la  religion  catholi- 
que, apostolique  et  romaine  ;  »  le  consentement  du  prieur 
était  obligatoire  pour  procéder  à  l'élection  du  syndic, 
lequel  ne  pouvait  entrer  en  fonctions  qu'après  avoir  reçu 
Tinvestiture  du  seigneur  spirituel. 

Les  attributions  du  syndic  étaient  considérables  ;  elles 
s'étendaient  à  tout  ce  qui  faisait  l'objet  des  dérisions  des 
habitants,  tant  au  point  de  vue  judiciaire,  financier  et 
agricole,  et  concernaient  généralement  tout  ce  qui  inté- 
ressait à  un  degré  quelconque  la  communauté. 

Le  syndic  était  chargé  de  poursuivre  la  solution  de 
toutes  les  affaires  communa'es,  et  d'assurer  Texéculion 
des  décisions  prises  par  les  assemblées  générales  des 
habitants.  Il  y  a  loin,  comme  on  le  voit,  du  pouvoir  et  de 
Tautorité  très  limiUfsde  la  commission  vicinale  instituée 
parla  charte,  à  l'autorité  et  au  pouvoir  du  syndic,  qui 
était  également  chargé  de  l'exécution  des  lois,  arrêts  et 
ordonnances  concernant  la  paroisse. 

Le  syndic  était  tout  à  la  fois  le  représentant  de  la  com- 
munauté et  le  délégué  du  pouvoir  royal.  Il  convoquait  les 
assemblées  générales  des  habitants  dans  toutes  les  cir- 
constances où  elles  lui  paraissaientnécessaires,  et  prenait 
toujours  le  premier  la  parole  pour  expliquer  l'objet  de  la 
convocation.  Ces  assernblées  étaient  généralement  con- 
voquées au  son  de  la  cloche  ;  e  les  se  tenaient  devant  la 
porte  principale  de  1  église,  et  presque  toujours  le 
dimanche  après  la  messe  ou  après  les  vêpres.  La  semblée 
réunie,  le  syndic  expliquait  le  but  de  la  réunion  ;  la  dis- 


V 


198 

cussion  s'engageait  et  l'assemblée  prononçait  ensuite  à  la 
majorité  par  main  levée.  Un  clerc,  tabellion  ou  notaire, 
récliçeait  le  procès-verbal  de  la  réunion,  que  signaient 
ensuite,  tant  en  leur  nom  qu  en  celui  des  autres  habitants 
illettrés,  tous  ceux  qui  savaient  signer.  Le  syndic  était 
alors  chargé  d'exécuter  la  décision  prise  par  l'assemblée; 
lorsque  le  cas  était  grave,  il  lui  était  adjoint  un  procureur 
spécial,  qui  étaitélu  par  les  habitants  séance  tenante  ;  les 
pouvoirs  de  ce  procureur  expiraient  aussitôt  que  laffaire 
pour  laquelle  il  avait  été  élu  avait  reçu  une  solution. 

Tel  était  le  système  employé  dans  la  gestion  des  affaires 
de  la  paroisse;  il  était,  comme  on  le  voit,  très  simple,  et 
avait  pour  base  le  principe  d'élection  pour  le  pouvoir 
exécutif  et  celui  de  la  souveraineté  individuelle  pour  le 
pouvoir  délibérant.  Il  convient  de  dire  que  le  prieur-curé 
ainsi  aue  les  autres  seigneurs  de  Branches  avaient  le 
droit  d  assister  à  ces  assemblées,  non  en  leur  qualité  de 
seigneurs,  mais  seulement  comme  habitants,  qu'ils  n'y 
avaient  aucune  prépondérance  ni  aucune  autorité,  et  que 
leur  voix  n'avait  pas  plus  de  valeur  que  celle  du  premier 
manant  venu. 

Jusçiu'en  1613,  la  justice  du  bailliage  de  Branches  se 
rendait  devant  la  porte  de  l'église,  au  même  lieu  qui  ser- 
vait aux  assemblées  générales  des  habitants,  mais  un 
règlement  du  28  avril  de  cette  année  ordonna  à  tous  les 
seigneurs  de  France  de  rendre  justice  à  l'avenir  dans 
une  salle  d  audience  et  de  ne  plus  juger  sous  le  porche 
des  églises,  dans  les  cimetières  ni  au  «abaret  (1).  Il  paraît 
qu'à  cette  époque,  tous  les  lieux  étaient  bons  pour  rendre 
la  justice.  Mais  le  syndic,  qui,  en  sa  qualité  d'élu  de  la 
communauté,  se  trouvait  dans  un  ^état  d'indépendance  à 
peu  près  absolue  vis-à-vis  de  l'autorité  royale,  et  avait 
très  souvent  une  liberté  d'allures  qui  ne  pouvait  s'allier 
avec  le  despotisme  monarchique,  le  syndic,  disons-nous, 
ne  tarda  point  à  causer  de  l'ombrage  à  l'administration. 
Celle-ci  ressentit  le  besoin  de  posséder  à  côté  de  l'homme 
de  la  communauté  un  homme  à  elle,  et  elle  institua 
l'office  de  syndic  perpétuel. 

Henri  Fréchot  fut  donc  nommé,  le  19  mars  1779, 

(1)  LoYSEAu,  Code  des  Seigneurs  féodaux. 


499 

syndic  de  la  paroisse  de  Branches,  par  un  arrêté  de 
M.  L.-B,-F.  Berlier,  surintendant  des  finances,  .duniaines 
et  alTairesdela  reine,  et  intendant  de  justice,  police  et 
finance  de  la  généralité  de  Paris;  M.  Berlier  nous  fait 
connaître  en  ces  termes  les  motifs  de  cette  institution  : 
«  Sur  ce  qui  nous  a  été  représenté,  que  pour  le  bien  du 
«  service  et  l'avantage  de  la  communauté  de  la  paroisse 
«  de  Branches,  élection  de  Joigny,  il  serait  nécessaire 
«  d  y  établir  un  syndic  perpétuel,  qui,  par  la  stabilité  de 
«  sa  place,  pût  prendre  connaissance  et  vacquer  conjoin- 
«  lemenl  avec  les  syndics  qui  sont  annue'lemenl nommés 
«  en  vertu  de  nos  "ordonnances,  aux  difi^rentes  affaires 
«  de  la  communauté  et  ensuilleen  instruire  successive- 
«  ment  lesdits  syndics  annuels,  et  les  suivre  jusqu'à  leurs 
«  fins,  etc.  » 

Il  explique  ensuite  quelles  sont  les  attributions  du  syn- 
dic perpétuel  :  «  Nous  lui  enjoignons  d'en  bien  et  exacte- 
«  ment  remplir  touttes  les  fonctions,  et  de  veiller  à  la 
fc  pleine  et  entière  exécution  de  nos  ordonnances  pour  la 
«  nomination  des  syndics  annuels,  et  aux  habitants  de  la 
«  paroisse,  de  lui  obéir  en  tout  ce  qu'il  leur  commandera 
«  pour  l'exécution  des  ordres  du  roi,  et  de  ceux  par  nous 
«  à  lui  adressés  en  conséquence,  sans  néanmoins  pouvoir 
«  prétendre  par  ledit  syndic  perpétuel  aucune  espèce 
a  aautonté  ou  de  prérogatives  sur  le  syndic  annuel,  qui» 
«  tant  qu  il  est  en  place,  doit  être  regardé  comme  I  homme 
«  de  la  communauté,  qui  doit  agir,  convoquer  les  assena- 
«  blées  et  faire  exécuier  les  ordres  qui  lui  seront  remis 
«  par  le  syndic  perpétuel,  auquel  ils  doivent  être  adres- 
se ses  pour  qu'il  puisse* en  prendre  connaissance,  et  servir 
a  de  son  côté  de  gui«le  et  de  conseil  audit  syndic  annuel, 
«  l'instruire  des  différentes  affaires  dont  lenvoy  desdits 
«  ordres,  et  la  stabilité  de  sa  place,  l'auront  mis  au  fait, 
«  et  le  dirigger  ensuitle  dans  la  poursuitte  d'icel'e.  à 
«  moins  que  par  des  motifs  particuliers,  nous  ne  jugions 
«  à  propos  d  en  charger  dinclement  le  syndic  annuel, 
«  auquel  cas  nous  lin  brmerions  de  nos  intentions  à  cet 
«  égard.  Fait  à  Paris,  le  19  mars  1779.  Signé  :  Berlier.  » 

Le  syndic  perpétuel  est,  comme  on  le  voit,  l'homme  et 
l'agent  de  l'administration,  comme  le  syndic  annuel  est 
l'homme  et  l'agent  de  la  communauté;   désormais  cç 


200 

dernier  ne  communiquera  plus  avec  l'administralion  et 
ne  recevra  plus  aucun  ordre  du  roi,  ni  aucune  ordon- 
nance de  rinlenda  ni  général,  que  par  linlennédiaire  du 
premier.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  syndic  annuel  a  encore  le 
rôle  actif  dans  l'exécution  des  lois  et  ordonnances  que  le 
syndic  perpétuel  lui  transmet  ;  le  rôle  de  celui-ci  se  borne 
ù  surveiller  1  exécution  des  décisions  qu  il  a  reçues  de 
l'autorité  royale  et  à  servir  de  guide  et  de  conseil  au  syn- 
dic annuel. 

Le  syndic  annuel  et  le  syndic  perpétuel  étaient  donc 
les  seuls  agents  municipaux  jusqu  au  8  juillet  1787, 
époque  à  laquelle  le  roi  Louis  XVI  décréta  rétablissement 
d'assemblées  municipales  dans  toute  la  France.  Ces 
assemblées  devaient  se  composer  de  huit  n  embres  :  le 
seigneur  et  le  curé  de  la  paroisse  en  faisaient  partie  de 
droit,  les  six  autres,  parmi  lesquels  était  compris  le  syn- 
dic, devaient  être  élus  par  les  habitants  réunis  en  assem- 
blée générale. 

En  vertu  de  ce  décret,  l'intendant  de  la  généralité  de 
Paris  rendit,  le  24  juillet  suivant,  une  ordonnance  convo- 
quant les  habitants  des  paroisses  de  son  ressort,  pour 
procéder  à  l'élection  de  leurs  assemblées  municipales. 
Ceux  de  la  paroisse  de  Branches  se  réunirent  à  cet  effet, 
le  8  août,  devant  la  porte  de  l'église,  et  en  la  manière 
accoutumée.  M.  Robinet  deMalleville,  chevalier  de  l'ordre 
royal  de  Saint-Louis,  fut  élu  syndic  annuel,  et  Augustin 
Breton,  Savinien  Couche,  Pierre  Houchot,  Germain 
Moutard,  Jean  Soufflard  et  Alexandre  Vallot,  tous  labou- 
reurs membres  de  la  première  assemblée  municipale  de 
Branches.  Jean  Guibert  fut  choisi  en  qualité  de  greffier. 
L'assemblée  municipale  se  composa  donc  de  neuf 
membres,  dont  huit  élus  par  les  hantants  et  un  de  droit, 
le  prieur-curé.  D'après  un  recensement  de  la  population 
opéré  en  cette  même  année  1787,  on  comptait  à  Branches 
412  feux,  soit  à  peu  près  560  habitants.  Le  dimanche 
27  avril  1788,  1  assemblée  municipale  nomma  Henri 
Fréchut  greffier,  en  remplacement  de  Jean  Guibert  le 
jeune,  décédé. 

Voici  les  noms  de  quelques  fonctionnaires  de  l'ordre 
administratif  et  judiciaire  de  la  paroisse  de  Branches 
avant  1789,  que  nous  avons  pu  recueillir  dans  les  régis- 


201 

très  de  Télat-civil  et  dans  quelques  actes  publics.  Parmi 
les  syndics  annuels,  nous  trouvons  :  C'aude  Breton,  en 
1746;  Nicolas  Couche,  en  1760  ;  Pierre  Bouchot,  en  1777; 
Martin  Péchenot,  en  1783;  Martin  Vachery,  en  1784; 
Pierre  Bouquin,  en  1783;  Jacques  Bouchot,  en  1786; 
Robinet  de  Malleville,  en  1787-89. 

Parmi  les  notaires  royaux,  clercs,  jurés  et  tabeUions  de 
la  paroisse  de  Branches,  citons  :  Edme  Burat,  notaire 
royal  en  1637;  Cyprien  Michaut,  écuyer,  garde  du  corps 
du  roi,  sieur  de  Cinq-Mars  et  de  Branches,  en  1639  ;  Jean 
Coudron,  en  1670;  Georges  Burat,  en  1673;  Claude 
Vallot,  en  1677  ;  Nico'as  Depoix,  en  1680;  Claude  Burat, 
en  1684;  Jean  Coudron  fils,  en  1696;  Jacques  Lacoste, 
en  17H  ;  Edme  Legros,  en  1717;  Nicolas  Breton,  en 
1738;  Benry  Fréchot,  en  1748;  Edme  Devillia,  en  1765; 
Claude  Jcannet,  en  1776;  Claude  Vallot,  en  1780;  Edme 
Legros,  de  1783  à  1789. 

Les  tabellions-notaires  cumulaient  quelquefois  les 
fondions  de  greffiers  et  procureurs-fiscaux  de  la  justice 
de  Branches  et  celles  de  recteurs  des  écoles.  Parmi  ceux- 
ci  nous  remarquons  :  Claude  Jeannet,  notaire  et  procu- 
reur fiscal  de  la  justice  de  Branches,  en  1780,  mort  le 
26  décembre  1782;  Claude  Vallot,  notaire,  greffier  et 
recteur  en  1777;  Legros,  notaire  et  procureur  fiscal  en 
1717;  Benry  Fréchot,  notaire  et  procureur  fiscal  en  1748; 
Nicolas  Depoix,  notaire  et  recteur  en  1680;  Edme  Devil- 
lia, notaire,  greffier  et  recteur  en  1763  et  1770;  Edme 
Legros,  notaire  et  procureur  fiscal  en  1783  ;  Edme  Formé, 
notaire  et  greftier  en  1789;  Nicolas  Breton,  notaire  et 
procureur  fiscal  en  1746 

Parmi  les  procureurs  fiscaux  de  Branches,  nous  remar- 
quons :  Georges  Legros,  en  1392;  Henry  Fréchot,  en 
1715;  C!aude  Vallot  père,  en  1777;  Edme  Legros,  en 
1735,  mort  le  6  juin  1738:  Edme  Legros,  en  1789. 

Parmi  les  ofiiciers  judiciaires  du  bailliage  de  Branches, 
nous  trouvons  :  Edme  Legros.  juge  en  1677  ;  Edme  Burat, 
lieutenant  en  1679;  Georges  Burat,  lieutenant  en  1693; 
Jacques  Garnier,  lieutenant  en  1714;  Edme  Mallet,  lieu- 
tenant en  1743;  Pierre  Chomereau,  lieutenant  et  juge 
ordinaire  en  1762  ;  Edme  Mallet,  sergent  en  1733  et  gref- 
fier en  1742  ;  Edme  Devillia,  greffier  en  1746  ;  Jean  Gri- 
nnard,  greffier  en  1764  ;  Edme  Formé,  greffier  en  1789. 


202 

Parmi  les  notaires,  les  procureurs  fiscaux  et  les  offi- 
ciers judiciaires  du  bailliage  de  Pruniers,  raentionnons  : 
Georges  Bural,  notaire  et  la  bel  lion-juré  en  1608;  Breton, 
notaire  en  1721  ;  Philibert  Burat.  procureur  fiscal  en 
1691;  Léger  Chevallard,  procureur  fiscal  en  1721; 
CharleS'Vinrent  Digodet,  procureur  fiscal  en  1650,  mort 
lel®"  mai  1759;  Éiie-Simon  Leroy,  procureur  fiscal  en 
1777;  Edme  Burat  le  jeune,  lieutenant  en  1679;  Edme 
Burat  fils,  lieutenant  en  1693;  Jacques  Garnier,  lieute- 
nant en  1708;  Germain  Rafin,  licencié  ès-lois,  avocat  en 
parlement,  bailli  en  1739;  Benoist,  lieutenant  en  1749; 
Cyrille-Léonard-Prosper-Jean  Bachellet  de  Vaux-Moulins, 
seigneur  de  Vaux-Moulins,  Lille,  Bachellet,  Le  Grillot, 
Veaux,  Vieuxchamps  et  autres  lieux,  lieutenant  en  1767 
et  bailli  en  1780;  Henry  Fréchot,  greffier  en  1708;  Grillot, 
greffier  en  1740  ;  Jean  Grimard,  greffier  en  1764  ;  Charles- 
Henri  Fréchot,  greffier  en  1767;  Henri  Fréchot  fils,  en 
1774  ;  Collandre,  greffier  en  1 788  ;  Belin,  sergent  en  1788  ; 
Gilbert  Mallet,  sergent  en  17l4;  Gautrin,  sergent  en  1725; 
Martin,  sergent  en  1740. 

Nos  archives  nous  laissent  peu  de  traces  des  notaires, 
procureurs  fiscaux  et  officiers  judiciaires  de  la  justice  et 
prévôté  de  Galines  ;  les  noir»s  qu'ils  nous  ont  conservés 
sont  ceux  de:  Edme  Burat,  lieutenant  de  la  prévôté  en 
1700;  Georges  Burat,  procureur  fiscal  en  1738;  Henry 
Fréchot,  procureur  fiscal  en  1740.  En  1691,  «  honneste 
personne  »  Jean  Guibert  était  receveur  de  la  terre  et  sei- 
gneurie de  Pruniers,  et  habitait  le  «  chastel  »;  Jacques 
Mausson  était  fermier  et  receveur  en  1 725  ;  Tenaille  de 
Millery  était  receveur  en  1767  ;  Edme  Vaché  était  fermier 
général  en  1774. 

Il  nous  paraît  que  les  fonctions  de  maître  de  danse  et 
d*aubergiste  étaient  alors  considérées  comme  très  hon- 
nêtes, car  Claude  Guillier,  maître  de  danse  et  aubergiste, 
est  gratifié  du  titre  de  «  maître»  en  1776. 

Toutes  les  fonctions  judiciaires  étaient  à  la  nomination 
du  prieur  dans  la  justice  du  ressort  du  bailliage  de 
Branches  ;  les  officiers  et  employés  judiciaires  du  bailliage 
de  Pruniers  et  de  la  prévôté  de  Gatines  étaient  nommés 
par  les  seigneurs  de  ces  fiefs.  Les  procureurs  fiscaux, 
qui  étaient  des  officiers  chargés  de  recouvrer  les  droits 


203 

de  cens  et  autres  impôts  seigneuriaux,  sur  le  territoire 
des  justices  de  Branches,  étaient  nommés  respectivement 
par  le  prieur  et  les  seigneurs  de  Pruniers  et  de  Gatines; 
chaque  justice  avait  ainsi  son  procureur  fiscal,  et  les 
habitants  paj^aient  h  chacun  de  ces  procureurs  les  imi}ôls 
auxquels  ils  étaient  assujettis  en  qualité  de  propriétaires 
d'immeubles  situés  sur  chacune  de  ces  justices.  Les  fonc- 
tions administratives,  telles  que  celles  de  notaires,  tabel- 
lions, greffiers,  etc.,  étaient  affermées  par  les  seigneurs, 
moyennant  une  redevance  annuelle. 

Ainsi,  le  grefie  de  la  justice  de  Pruniers,  haut  de 
Branches,  fut  «  admodié  »,  en  17*75,  pour  neuf  années 
consécutives,  au  sieur  Henri  Fré<hot,  moyennant  une 
redevance  annuelle  de  12  livres.  Le  10  février  1789,  le 
prieur  Watier  de  Villette,  seigneur  spirituel  et  temporel 
du  prieuré-cure,  terre  et  seigneurie  de  Branches,  concéda 
à  titre  de  bail  à  ferme,  pour  trois,  six  ou  neuf  années, 
a  Tétat  et  office  de  tabellion  et  notaire  en  la  justice  de 
Branches,  plus  le  greffe  de  ladite  justice»,  au  sieur  Edme 
Formé,  praticien,  moyennant  une  rente  annuelle  de 
27  livres,  payable  entre  les  mains  du  prieur  le  1"  mars 
de  chaque  année.  Les  notaires  nommés  par  les  seigneurs 
étaient  appelés  notaires  seigneuriaux;  ils  dressaient  tous 
les  agîtes  de  ventes,  échanges,  etc.,  qui  avaient  lieu  sur  le 
territoire  des  justices  auxquelles  ils  étaient  attachés.  Indé- 
pendamment de  ces  notaires,  il  y  avait  à  Branches  un 
notaire  royal  qui  était  nommé  par  le  roi.  et  qui  exerçait 
ses  fonctions  en  dehors  de  toute  action  et  de  tout  contrôle 
soit  du  prieur,  soit  des  seigneurs  de  Pruniers  et  de  (ia- 
lines. 

XXVIL 

Nous  sommes  arrivé  à  Tépoque  glorieuse  et  immor- 
telle delà  Révolution  française  de  1789.  Louis  XIV,  dont 

Voltaire  a  dit,  dans  sa  Heniiade  : 
» 

Jamais  roi  dans  la  France 
N'accoutuma  son  peuple  à  tant  d'obéissance. 

laissa,  après  un  règne  de  soixante-douze  ans,  la  nation 
endettée  de  2,066,138,000  livres.   L'argent  disponible 


204 

était,  en  1715,  de  7  à  800,000  livres,  et  il  y  avait  à  payer 
889,926,624  livres.  Le  peuple  était  écrasé  par  les  guerres 
continuelles  que  la  folle  ambition  du  roi-soleil  avait  sus- 
citées, et  qui  répuisaient  depuis  1666;  des  inripôts  nou- 
veaux et  sans  cesse  renaissants,  nécessités  parées  guerres 
et  par  les  dépenses  fastueuses  de  la  cour  et  des  catins 
royales,  impôts  qui  ne  frappaient  que  le  Tiers-État,  c'est- 
à-dire  les  vilains,et  dont  étaient  exempts  la  noblesse  et  le 
cler^^é,  avaient  réduit  les  habitants  des  campagnes  à  une 
misère  affreuse.  La  calamité  publique  était  telle  que  dans 
le  superbe  salon  de  Marly,  dit  M.  Anquelil,  dans  son 
ouvrage  sur  Louh  XIV  et  sa  rour.  t.  III,  p.  249,  Louis  XIV 
et  sa  pieuse  maîtresse,  M"®  de  Maintenon,  s'occupaient  à 

f[Oûter  des  pains  d  orge,  d'avoine  et  d'autres  grenail'es,  à 
es  comparer,  pour  savoir  lesquels  étaient  plus  propres, 
non  à  nourrir,  mais  à  tromper  la  faim  du  peuple  écrasé. 

«  Un  pain  atroce,  dit  M.  Paul  Lacombe,  dans  son 
«  Histoire  du  peuple  français,  où  il  entrait  toutes  sortes 
«  de  choses,  excepte  du  b  é,  devint  une  nourriture  aristo- 
«  cratique  et  recherchée;  voilà  ce  que  la  belle  politique 
«  du  grand  roi  Louis  XIV  procura  à  la  France.  »  On  ne 
saurait  mieux  caractériser  et  plus  éloquemment  flétrir 
au  point  de  vue  de  la  situation  du  peuple,  le  règne  de  cet 
orgueilleux  roi,  qui,  dans  un  accès  de  délire  tyrannique, 
osa  dire  :  «  L'État,  c'est  moi  I  »  La  valeur  du  marc  d  ar- 
gent, qui  était,  en  1620  de  23  livres  10  sols,  en  1640  de 
25  livres,  en  1662  de  26  livres  10  sols,  en  1679  de  29 
livres  6  sols  H  deniers,  fut  portée,  à  la  fin  de  ce  règne, 
à  30  livres  10  sols  10  deniers.  La  valeur  du  marc  d'or, 
fixée  en  1620  à  320  livres,  en  1640  à  384  livres,  en  1662 
à  423  livres  10  sols,  en  1679  à  437  livres  9  sols,  fut  portée 
à  442  livres. 

Le  règne  de  Louis  XV,  ce  roi  dissolu  et  lubrique,  dont 
toute  la  vie  se  consuma  dans  la  débauche  des  sens  la 
plus  honteuse,  la  plus  effrénée,  et  qui  prodigua  à  ses  favo- 
rites, les  Pompadour,  les  Dubarry,  etc.,  et  à  leurs  créa- 
tures, l'or  puisé  dans  les  C(>ff'res  de  la  France  et  tiré  de  la 
substance  du  peuple,  et  qui  disait  cynic|ueinent  :  «  Après 
moi  le  déluge!  »  n  amena  point  une  situation  financière 
beaucoup  plus  florissante.  Le  déficit  annuel  était  énorme, 
et  la  dette  exigible  en  1764  excédait  467  millions.  Cette 


203 

situation  financière  s'aggrava  jusqu'en  1*789,  époque  à 
laquelle  le  déficit  s  élevait  à  56,150,000  francs  (i).  Le  par- 
lement ayant  refusé,  au  mois  de  mai  1787,  d  enregistrer 
des  impôts  nouveaux  sur  la  subvention  territoriale  et  le 
timbre,  en  déclarant  «  qu  il  n  appartient  qu'à  la  Nation 
«  assemblée,  qu  aux  représentants  des  trois  ordres,  de 
«  consentira  I  établissement  d'un  nouvel  impôt,  et  d'en 
a  fixer  irrévocablement  la  quotité,  la  durée  et  l'emploi,  » 
le  roi  1  exila  à  Troyes.  Louis  XVI,  qui,  jusque-là,  s'était 
montré  rebelle  à  l'idée  de  convoquer  les  Etats  Généraux,  se 
résolut  enfin  à  accéder  au  vœu  unanime  de  la  nation,  et 
ordonna,  dans  son  arrêt  du  5  jui  let  1788,  des  recherches 
sur  leur  organisation  la  plus  complète. 

Ledit  de  convocation  des  États  Généraux  fut  enregistré 
leâ7  septembre  1788  et  promu'gué  le  5  octobre  suivant. 
Le  roi  ordonnait,  par  cet  édit,  que  le  nombre  des  députés 
serait  de  mille  au  moins,  —  il  fut  de  douze  cents,  six  cents 
pour  le  Tiers-État  et  six  cents  pour  les  deux  ordres  privi- 
légiés,—  qu'il  seraittorméen  raison  delà  population  et  des 
contributions  de  chaque  bailliage,  et  que  le  nombre  des 
députés  du  Tiers-Eiat  —  le  Tiers-Ltat  comprenait  tous  les 
non  nobles  et  non  clercs  —  serait  égal  à  celui  des  deux 
autrps  ordres  réunis.  (Ces  deux  autres  ordres  étaient  la 
noblesse  et  le  clergé,  qui  formaient  chacun  une  tête.) 
L'édit  du  27  décembre  1785,  publié  dans  toutes  les 
paroisses  le  28  janvier  1789,  ordonnait  que  dans  chaque 
village  il  serait  élu,  en  présence  du  juge,  un  délégfué  par 
cent  habitants  âgés  de  25  ans,  payant  une  contribution 
directe  quelconque,  et  n'étant  ooint  en  domesticité.  Ce 
délégué  était  chargé  de  se  rendre  à  l'assemblée  du  bail- 
liage  chargée  de  désigner  elle-même  les  députés  aux 
Étals  Généraux.  Les  communautés  de  femmes,  ainsi  que 
les  dames  nobles  avant  fief,  avaient  droit  de  suffrage  par 
procureur;  les  nonles,  les  abbés  commendataires  et  à 
bénéfice,  élisaient  directement  leurs  députés;  pour  le 
clergé  des  paroisses  et  le  Tiers-État,  l'élection  avait  deux 
degrés. 

D  après  le  règlement  du  roi,  en  date  du  7  février  1789, 
la  députation  du  bailliage  d'Auxerre  devait  se  composer 

(1)  Principales  époques  des  impositions  en  France,  Paris,  1789. 


206 

d'un  député  de  la  noblesse,  d'un  du  clergé  et  de  deux  du 
Tiers-Élat.  Tous  les  députés  à  l'assemblée  du  bailliage  se 
réunirent  è  Auxerre,  dans  la  grande  salle  du  palais  de 
justice,  le  28  mars  1789,  munis  des  cahiers  de  doléances 
de  leurs  mandants,  et  rédigèrent  par  ordre  un  cahier 

Sénéral  des  pétitions  pour^  servir  d'instructions  aux 
éputés  (qu'ils  é'urent  aux  États  Généraux.  Les  cahiers 
des  paroisses  du  bailliage  d*Auxerre  sont  conservés  aux 
Archives  de  la  Société  des  Sciences  de  l'Yonne  (1).  L'as- 
semblée du  Tiers-Élat  élut  députés  aux  États  Généraux 
MM.  Marie  de  la  Forge,  conseiller  au  bailliage  d'Auxerre, 
etPaultre  des^  Epi  nettes,  procureur  du  bailliage  de  Saint- 
Sauveur;  la  noblesse  élut  M.  de  Moncorps,  et  le  clergé 
M.  de  Cicé,  évêque  d  Auxerre. 

M.  Wattier  de  Villelte,  prieur-curé  de  Branches,  fondé 
de  la  procuration  de  M.  Doutrouleau,  curé  de  Villemer,  et 
M.  Galisset  de  I  Écluzetle,  prêtre,  demeurant  à  Branches, 
assistèrent  à  l'assemblée  du  clergé  du  diocèse  d'Auxerre. 
M.  Vil'etard  de  Prunières,  chargé  de  la  procuration  de 
M.  Villetard  de  Pomard,  M.  Villetard  de  Prunières  fils,  et 
M.  de  Chenu  du  Souchet,  assistèrent  à  rassemblée  de  la 
noblesse  du  bailliage. 

L'assemblée  générale  des  habitants  de  Branches  se 
réunit  le  19  mars  1789,  à  reflfet  de  rédiger  le  cahier  des 
«  suppliques,  plaintes,  doléances  et  remontrances  de  la 

f)aroisse,  »  et  de  choisir  le  député  à  l'assemblée  du  bail- 
iage.  Le  député  élu  fui  M.  François  Guérin,  laboureur  et 
ancien  praticien.  Le  cahier  des  doléances  est  revêtu  de 
trente-six  signatures,  parmi  lesquelles  nous  remarquons 
celles  de  H.  Fréchot,  syndic  perpétuel  ;  Robinet  de  Malle- 
ville,  syndic;  Legros,  notaire  royal;  Burat  l'aîné,  bour- 
geois, etc.;  le  député  Guérin  signa  et  parafa  ne  varietur. 
Nous  allons  analyser  ce  document,  qui  jelte  une  vive 
lumière  sur  la  position  matérielle  des  habitants  de 
Branches  avant  la  Révolution,  et  reproduit  leurs  vœux  et 
leurs  aspirations.  On  est  étonné  du  ton  ferme  et  de  la 
hardiesse  de  langage  employés  dans  celte  pièce,  qui  con- 
tient en  germe  les  principes  éternels  de  justice,  de  liberté 

(1)  Ils  ont  été  récemment  publiés  dans  le  Bulletin  de  cette 
Société. 


307 

et  d'égalité,  que  TAssemblée  nationale  proclamera  plus 
tard,  aux  acclamations  de  la  France  et  de  tous  les  peupies 
civilisés.  Cela  nous  est  une  preuve  que  la  Révolution  fui 
Texplosion  d'un  sentiment  unanime,  réfléchi  et  général 
de  la  nation  française  tout  entière  :  les  cahiers  des 
paroisses  ne  contiennent-ils  point  dans  leurs  plis  le  secret 
des  immenses  travaux  accomplis  d'une  manière  si  prodi- 
gieuse par  les  députés  de  1789?  Il  est  évident  que  la 
Révolution  était  conçue  dans  les  esprits  bien  avant  qu'elle 
fût  passée  à  Tétat  de  fait,  et  que  les  députés  n  eurent 
qu'à  traduire  en  lois  Texpression  des  sentiments  et  des 
vœux  de  leurs  commettants,  pour  qu'elle  en  sortît  néces- 
sairement. 

Les  habitants  exposent  tout  d'abord  qu'il  existe  sur 
le  territoire  de  Branches,  tant  aux  confins  du  midi  qu'à 
ceux  d'orient  et  d'occident,  une  quantité  prodigieuse  de 
lapins,  qui  mangent  et  ravagent  au  midi  cent  cinquante 
arpents  de  bois  taillis  et  les  terres  et  vignes  qui  les  envi- 
ronnent, dévastent  à  Touest  les  récoltes  sur  plus  de  cent 
arpents  d  héritages,  et  détruisent  à  l'est  p'us  de  cent 
arpents  de  vignes  et  terres.  Que  les  gardes-chasse  ne  res- 
pectent aucune  ordonnance  et  chassent  dans  les  blés  en 
tuyau  etdans  les  vignes  chargées  de  fruits,  et  occasionnent 
ainsi,  tant  par  eux  que  par  leurs  chiens,  un  dommage 
considérable.  Que  les  droits  de  chasse  appartenant  au 
moins  pour  les  deux  tiers  au  prieur-curé,  qui  est  égale- 
ment seigneur  haut  justicier,  cette  situation  occasionne 
entre  lui  et  ses  paroissiens  une  source  intarissable  de 
divisions.  «  Tel  nabitant,  disent-ils,  voit  le  fruit  de  ses 
«  travaux  perdu  par  le  gibier;  il  voit  les  lièvres  pendant 
«  1  hiver  jusqu'à  son  foyer,  manger  les  choux  et  légumes 
«  de  son  jarclin,  et  n'a  pas  le  droit  de  les  prendre,  ni  de 
«  les  tuer,  sans  s'exposer  à  essuyer  un  procès  de  la  part 
«  du  seigneur  ecclésiastique;  car  dans  le  cas  où  il  écnap- 
«  perait  à  la  vigilance  du  garde,  les  débiteurs  du  sei- 
«  gneur  ou  autres  personnes  à  lui  affidées,  ne  manquent 
«  pas  dé  lui  en  donner  avis  et  de  lui  décliner  les  noms 
«  des  prétendus  violateurs  de  ses  droits,  soit  en  lui  rap- 
«  portant  que  tel  a  pris  un  levreau,  que  l'autre  a  détruit 
«  un  nid  de  perdrix,  au  un  autre  a  un  chien  qui  pour- 
«  suit  le  gibier  ;  alors  le  seigneur  pasteur  menace  ou  fait 


208 

«  menacer  le  quidam  et  le  prend  en  aversion,  et  le  f)arois- 
«  sien,  molesté  de  toutes  parts,  se  fâche  et  ne  voit  plus 
«  son  seigneur  curé  que  t  onjme  son  tyran.  » 

Le  droit  de  chasse  tant  un  droit  féodal,  fiscal  et  doma- 
nial, appartenait  exclusivement  au  seigneur,  qui  avait  le 
droit  de  chasser  dans  tous  les  lieux  soumis  à  sa  juridic- 
tion. La  chasse  était  un  droit  uniquement  honorifique, 
attaché  à  la  personne  du  seigneur,  et  ne  pouvait  être 
affermée.  (Arrêt  du  3  octobre  4722).  Il  était  interdit  aux 
manants  et  vilains,  non-seulement  de  chasser  avec  des 
armes,  mais  encore  de  tendre  des  filets,  des  gluaux  et 
tout  autre  piège  quelconque.  Le  moindre  dcMit  de  chasse 
était  puni  des  peines  les  plus  sévères.  L'article  8  de 
l'ordonnance  du  mois  de  juin  1601  porte  interdiction  aux 
marchands,  artisans,  laboureurs,  paysans  et  autres  gens 
roturiers,  de  chasser  au  feu  ni  autrement  à  aucunes 
grosses  et  menues  bêtes  et  gibier  en  quelque  sorte  et 
manière  que  ce  soit.  L'article  10  défend  à  toute  personne 
d  avoir  ou  tenir  aucuns  chiens  couchants  pour  le  fait  de 
chasse.  L'article  14  dit  que  celui  qui  aura  chassé  aux 
cerfs,  biches  et  faons,  sera  puni  la  troisième  fois  des 
galères  ou  du  bannissement,  et,  s'il  réf*idive,  du  dernier 
supplice.  L'article  17  punit  ceux  qui  auront  chassé  aux 
menues  bêtes  et  gibier,  d  un  mois  de  prison, au  pain  et  à 
Teau  ;  s'i's  récidivent,  ils  seront  battus  de  verges  sous  la 
custode  et  mis  au  carcan  trois  heures  ;  la  seconde  récidive 
est  punie  du  bannissement.  L'article  19  punit  du  ban- 
nissement ceux  qui  seront  trouvés,  pour  la  troisième  fois, 
détenteurs  de  tirasses,  tonnelles,  traîneurs,  bricolles, 
pans  de  rets,  collets  et  autres  engins  prohibés.  L'article 
20  punit  des  mêmes  peines  ceux  qui  chasseront  aux 
chiens  couchants.  L'article  25  attribue  au  dénonciateur 
des  délinquants  le  tiers  des  amendes  et  confiscations. 

L'ordonnance  du  17  septembre  1605  n'est  pas  moins 
rigoureuse. 

Les  habitants  exposent  ensuite  que  les  prieurs»  en 
qualité  de  gros  décimateurs,  ont  perçu,  pendant  près  de 
quatre  cents  ans,  la  dîme  à  raison  du  seizième  sur  les 
grains,  vins  et  chamvres  seulement;  mais  que  depuis 
environ  vingt-huit  ans,  les  prieurs  se  sont  avisés  d'exiger 
cette  dtme  sur  les  légumes,  tels  que  haricots,  lentilles^ 


309 

pois  verts,  et  sur  les  vesces  et  luzernes,  bien  que  les 
paroisses  voisines  n'en  paient  aucunement  sur  ces  sortes 
de  denrées.  Le  prieur  actuel,  disent-ils,  croit  qu*avec  sa 
triple  qualité  de  seigneur,  de  prieur  et  curé,  il  a  le  droit 
de  molester  les  paroissiens  au  gré  de  son  désir;  il  ne  fait 
que  répéter  sans  cesse  qu'il  est  le  maître  et  qu  il  entend 
que  ses  volontés,  bien  ou  mal  fondées,  soient  exécu- 
tées sans  aucune  réplique.  Suit  un  tableau  très  peu 
flatteur  de  son  administration  auquel  ils  reprochent, 
entr  autres  choses,  d'avoir  supprimé  plusieurs  fêtes  et 
offices,  d'avoir  placé  dans  son  jardin  deux  statues  de 
saints  appartenant  à  l'église;  de  ne  faire  Jamais  aucune 
remi<^e  sur  les  droits  de  lots  et  ventes  des  biens  qui  font 
mutation  sur  sa  directe,  malgré  l'exemple  des  seigneurs 
voisins,  et  quoique  son  bénéfice  lui  produise  annuelle- 
ment trois  mille  six  cents  livres  au  moins  de  revenu  (à 
peu  près  5,000  francs  de  notre  monnaie)  ;  d'avoir  interdit 
un  sentier  traversant  les  terres  de  son  prieuré,  bien  qu'il 
soit  de  toute  antiquité  ;  de  s  être  emparé  d'un  chemin  de 
déblave  faisant  limite  à  sa  justice  et  à  celle  des  Pruniers. 
de  dire  des  messes  basses  les  lèles  et  dimanches,  lors- 
qu'il veut  faire  sentir  sa  mauvaise  humeur  à  ses  pa- 
roissiens, de  ne  jamais  faire  les  prières  du  prône,  ni  la 
lecture  et  publiciiiion  de  ledit  de  Henri  II  du  mois  de 
février  1556,  au  sujet  des  femmes  et  filles  grosses. 

Cet  édit  enjoignait  h  toutes  les  filles  et  à  toutes  les 
veuves  enceintes  de  faire  connaître  leur  grossesse,  sous 
peine  d'être  condamnées  comme  complices  d  infanticide, 

f>ar  le  seul  lait  de  n  avoir  point  déclaré  leur  grossesse  et 
eur  accouchement,  ou  d'avoir  fait  disparaître  lenfant. 
La  publication  de  cet  édit  devait  être  laile  par  les  curés 
tous  les  trois  mois  aux  prônes  des  messes  paroissiales, 
sous  peine  de  saisie  de  leur  temporel.  (Ariêtdu  Parlement 
,de  Paris  du  19  mars  1698  et  déclaration  royale  du  25 
février  1708).  Les  curés  devaient  envoyer  exactement 
aux  procureurs  des  bai'liages  royaux  le  certificat  de 
publication  de  cet  édit  et  1  annexer  à  leur  registre  (1).  Cette 


(1)  Les  femmes  qui  avaient  celé  leur  grossesse  et  leur  accou- 
chement, et  dont  les  enfants  étaient  morts  sans  avoir  reçu  le 
baptême,  étaient  présumées  coupables  de  la  mort  de  leurs  en- 

1887  XIV 


2<0 

mesure  était  prise  pour  arrêter,  dans  la  mesure  du  pos- 
sible, les  nombreux  infanticides  dont  les  filles-mères  se 
rendaient  coupables  et  empêcher  que  les  enfants  nou- 
veaux-nés fussent  privés  du  baptême.  Elle  n'était  sans 
doute  point  du  goût  de  M.  Watier  de  Vil  etle,  puisqu'il  se 
soustrayait  si  iacilement  à  l'obligation  qu  elle  lui  impo- 
sait. 

Ce  qui  ressort  des  plaintes  des  habitants,  c'est  que 
ce  prieur  était  arrogant,  avare,  peu  scrupuleux,  méchant 
et  vengeur,  qualités  qui  ne  sont  guère  compatibles  avec 
le  sacerdœe,  mais  qu'on  retrouve  fréquemment  chez  les 
nobles  de  cette  époque.  Et  M.  Watier  de  Villelle,  s  il  était 
prêtre,  était  encore  p!us  noble,  et  à  ce  titre,  joint  à  sa 
qualité  de  seigneur  spirituel  et  temporel,  ne  pouvait  avoir 
que  Hiépris  et  dédain  pour  les  roturiers,  manants  et 
vilains  de  sa  paroisse,  auxquels  il  se  croyait  sans 
doute  en  droit  d  imposer  toutes  ses  volontés  et  tous  ses 
caprices. 

Comme  preuve  du  désintéressement  de  ce  seigneur 
ecclésiastique,  nous  insisterons  sur  ce  fait  qu'il  ne  faisait 

fants,  et  o.ondamnées  au  dernier  suplice.  L*arrêt  du  Parlement  de 
Paris  du  19  mars  1698,  condamne  au  four,  à  la  marque  et  au 
Jbanissemenl,  une  femme  coupable  d'avoir  celé  sa  grossesse  et 
son  enfantement. 

Le  même  arrêt  ordonne  que  la  déclaration  de  Henri  II,  en- 
semble le  présent  arrêt,  seront  lus  et  publiés  de  trois  en  trois 
mois,  aux  prônes  des  messes  paroissiales,  par  les  curés  de  toutes 
les  paroisses  du  ressort  de  la  cour.  Une  déclaration  du  roi 
Louis  XIV,  du  25  février  1708  prescrit  en  ces  termes  la  publica- 
tion de  redit  de  Henri  H  :  »»  A  ces  causes,  et  autres  à  ce  nous 
mouvant,  de  notre  certaine  science,  pleine  huissance,  et  autorité 
royale,  nous  avons  par  ces  présentes  signés  de  notre  main,  dit, 
déclaré  et  ordonné,  disons,  déclarons  et  ordonnons,  voulons  et 
nous  plait  que  l'éditdu  roi  Henri  II,  du  mois  de  février  1556,  soit 
exécuté  selon  sa  forme  et  sa  teneur;  ce  faisant  que  ledit  édit  soit 
publié  de  trois  mois  en  trois  mois,  par  les  curés  ou  leurs  vicaires 
oux  prônes  des  messes  paroissiales.  Enjoignons  auxdits  curée 
et  vicaires  de  faire  ladite  publication,  et  d'en  envoyer  certificat 
signé  d'eux,  à  nos  procureurs  des  baillages  et  sénéchaussées, 
dans  rétendue  desquels  leurs  paroisses  sont  situées.  Voulons 
qu'en  cas  de  refus  ils  puissent  y  être  contraints  par  saisie  de 
leur  temporel,  à  la  requête  de  nos  procureurs  généraux  en  nos 
cours  de  parlement,  poursuite  et  diligence  de  leurs  substituts, 
chacun  dans  leur  ressort.»  (Nous  donnons  l'édit  de  Henri  11  dans 
les  pièces  justificatives). 


jamnis  aucune  remise  des  droits  qu'il  possédait  sur  ses 
paroissiens,  tandis  que  les  seigneurs  laïques  voisins, 
apiit  égard  à  leur  position  malheureuse  et  précaire,  et 
animés  de  sentiments  charitables  et  élevés,  leur  remet- 
taient souvent  une  partie  de  ces  droits. 

Hais  revenons  au  cahier  de  la  paroisse. 

Les  habitants  observent  qu  il  existe  dans  la  paroisse 
cinq  colombiers  contenant  un  total  de  plus  de  deux  mille 
pigeons,  qui  mangent  les  grains  de  toute  espèce,  au 
moment  de  la  semaille  et  à  leur  maturité.  L'article  12  de 
Tordonnance  du  17 septembre  1607  défendait  à  toutes  per- 
sonnes, de  quelque  état  et  condition  qu'elles  fussent,  de 
tirer  sur  les  pigeons,  à  peine  de  vmgt  livres  parisis 
d'amende.  Les  habitants  n'avaient  ainsi  qu'à  regarder 
les  pigeons  seigneuriaux  ravager  leurs  récoltes;  ils  n'a- 
vaient même  point  le  droit  de  se  plaindre;  le  droit  de 
posséder  colombier  n*était*il  pas  un  droit  essentiellement 
féodal  ? 

Ils  établissent  ensuite  que  les  droits  d'aides  sont  un 
fardeau  accablant  pour  les  campagnes;  que  la  paroisse 
étant  séparée  des  grandes  villes  et  de  la  rivière  par  des 
montagnes  escarpées  et  de  mauvais  chemins,  les  mar- 
chands n'y  paraissent  que  rarement,  et  que  tel,  qui  vend 
son  vin  trente  ou  quarante  livres  le  muid,  est  forcé  J'en 

frayer  les  droits  sur  le  pied  de  quarante  et  cinquante 
ivres  et  quelquefois  plus.  De  sorte  que  le  propriétaire, 
pressé  par  le  besoin,  se  trouve  obligé  de  donner  son  vin 
a  vil  prix  et  d  en  payer  les  droits  au  ^ré  des  commis.  Ils 
exposent  qu'il  résulte  de  ces  droits  d  aides  un  droit  connu 
sous  le  nom  de  gros-manquant  ou  trop  bu,  qui  est 
odieux  par  sa  nature  et  par  la  perception  arbitraire  qui 
s'en  fait;  ce  droit  accordait  en  franchise  à  chaque  labou- 
reur trois  muids  de  vin  par  charrue  pour  sa  consomma- 
tion, outre  les  déductions  pour  les  lies  et  coulages. 

Uais  il  arrive,  disent-ils,  qu'aucun  particulier,  ou  très 
rarement,  profite  du  bénéfice  de  cette  loi,  pane  que  les 
commis  refusent  arbitrairement  de  donner,  dans  leurs 
inventaires,  la  qualité  de  laboureurs  aux  propriétaires, 
afin  qu  ils  se  trouvent  indistinctement  compris  dans  la 
contrainte  pour  le  paiement  de  ces  droits  imaginaires. 
Les  huissiers  et  leurs  satellites,  accompagnés  de  deux  ou 


212 

trois  commis  de  la  ferme,  sabre  à  la  main,  se  livrent  très 
souvent  à  des  saisies-exécutions  de  meubles  pour  le  paie- 
ment du  trop  bu  des  cinq  ou  six  années  précédentes.  Le 
particulier  a  beau  exposer  qu'il  en  a  vendu  en  gros  et  en 
détail,  qu  il  en  a  fait  sa  déclaration  au  bureau  et  qu  il  en 
a  perdu  la  quittance;  il  lui  faut  payer  au  commis  tout  ce 
qui  lui  plaît  d'exiger.  Aux  termes  de  l'arrêt  du  conseil 
au  4  octobre  1639,  les  droits  dûs  pour  le  gros-manquant 
étaient  ceux  de  jauge  et  courtage  et  s'élevaient  à  quinze 
livres  par  muid  de  Paris.   Le  laboureur  avait  donc  à 

[)ayer  annuellement  quarante-(;inq  livres  à  la  régie  pour 
a  "consommation  du  vin  de  sa  récolte. 

Au  sujet  des  impositions  ordinaires,  les  habitants  expo- 
sent que  les  rôles  sont  établis  par  des  commissaires 
généraux  de  M.  I  intendant  de  la  généralité  de  Paris, 
lesquels,  étant  payés  à  raison  de  quinze  livres  par  pa- 
roisse, accélèrent  leur  travail  le  plus  rapidement  possible, 
et  au  lieu  de  rester  trois  jours  pour  bien  faire  les  opéra- 
tions d  une  paroisse,  n  y  restent  que  trois  heures  au  plus. 
Ils  expliquent  que  la  forme  de  répartition  établie  depuis 
1776,  et  qui  consiste  à  imposer  les  contribuables  sur 
tous  les  rôles  des  paroisses  où  ils  ont  des  héritages,  en- 
traîne une  dépense  du  triple  pour  la  façon  des  rôles,  un 
ten^ps  considérable  employé  pour  faire  la  collecte  dans 
dix  ou  douze  paroisses  quelquefois  très  éloignées,  la  né- 
cessité pour  les  collecteurs  de  vivre  à  gros  frais  dans  les 
cabarets  où  souvent  ils  s'ennuient,  sans  compter  qu  ils 
sont  souvent  exposés  à  être  assassinés  et  volés  en  chemin. 

En  ce  qui  concerné  I  impôt  du  vingtième,  ils  rappe  lent 
que  par  1  édit  royal  de  mai  1749,  les  maisons  des  pa- 
roisses de  la  campagne  occupées  par  les  propriétaires  et 
ne  produisant  aucun  revenu  n'étaient  point  assujetties  à 
cet  impôt,  mais  que  depuis  1776,  les  rôles  étant  établis 
d  après  les  minutes  des  rôles  des  tailles,  notamment  dans 
l'élection  deJoigny,  toutes  lesnjaisons  ou  chaumières  des 
vignerons  et  mercenaires  sont  imposées  aii  rôle  des 
vingtièmes,  sur  des  estimations  arbitraires,  tandis  que 
les  châteaux  et  maisons  bourgeoises  en  sont  exempts,  ce 
(]ui  est,  disent-ils,  une  extension  de  la  loi  et  un  abus 
intolérable.  Rappelons  que  le  clergé  était  exempt  de  cet 
impôt  ;  il  paraît  que  cette  injmunité  était  partagée  égale- 
ment par  les  seigneurs  et  bourgeois  de  Branches. 


213 

Les  habitants  se  plaignent  en  ces  termes  de  la  mendicité 
ou  plutôt  de  1  exploitation  des  campagnes,  pratiquée  par 
une  classe  de  déshérités,  de  vagabonds  et  de  parasites. 
«  Les  habitants  de  cette  paroisse,  disent-ils,  sont  vexés 
«journellement  par  une  quantité  prodigieuse  de  men- 
«  diaiits  et  gens  sans  aveu  qui  mendient  en  toutes  sai- 
«  sons  avec  insolence,  de  manière  que  de  pauvres 
«  particu'iers  son'  forcés  par  la  crainte  de  leur  donner 
«  I  aumône,  au  prt^judice  de  leurs  besoins.  »  La  men- 
dicité est  une  plaie  aussi  vieille  que  la  société  humaine. 
Au  VI®  siècle,  le  conci'e  de  Troyes  recommande  l'assis- 
tance aux  nécessiteux  el  l'interdiction  de  la  mendicité. 
«  Que  chaque  cité,  suivant  ses  re.^^sources,  nourrisse  ses 
pauvres  el  ses  infirmes,  et  que  la  dépense  soit  répartie 
entre  les  habitants  et  le  clergé,  afin  que  les  habitants  ne 
vagabondent  plus.  »  Charlemagne,  dans  son  édil  de  806, 
renouvelle  ces  prescriptions  et  défend  de  nourrir  les 
mendiants  valides  qui  refuseront  de  travailler. 

Saint-Louis,  Jean>le-Bon,  Charles  VIII,  Louis  XII  et 
François  1*'  rendirent  diverses  ordonnances  pour  conjurer 
le  fléau  de  la  mendicité.  La  nuée  de  mendiants  qui  s  abat- 
taient sur  les  villes  et  surtout  sur  les  campagnes,  était  un 
objet  de  terreur  continuelle  pour  les  paysans  qui  ne  pos- 
sédaient aucun  moyen  de  résister  a  leurs  exigences  sans 
cesse  renaissantes;  aussi  ces  misérables  se  livraient-ils 
impunément  aux  plus  effrovables  excès,  portant  partout 
le  meurtre,  le  pillage,  le  viol  et  l'incendie.  Les  ordonnan- 
ces de  1523  et  de  4537,  rendues  dans  le  but  d  arrêter  ces 
horreurs,  condanment  à  la  peine  de  mort  les  coupables 
qui  tomberont  entre  les  mains  de  la  justice,  et  ordonnent 
qu  avant  I  exécution  ils  auront  la  gorge  ouverte  avec  un 
fer  chaud  et  la  langue  tirée  et  coupée  par  de-^sous.  Un 
édil  rendu  en  1561,  à  Mou'ins,  prescrit  les  mesures  sui- 
vantes pour  extirper  la  mendicité  :  «  Les  pauvres  de 
«  chaque  ville,  buurg  ou  village  seront  nourris  et  entre- 
«  tenus  par  ceux  de  la  ville,  bourg  ou  village  dont  ils 
«  sont  nali  sel  habitants;  il  leur  est  défendu  de  vaguer 
«  ni'de  demander  1  aumône  ailleurs  qu'au  lieu  duquel 
«  ils  sont.  Et  à  ces  fins  seront  tenus  les  habitants  à  con- 
«  tribuer  à  la  nourriture  desdils  pauvres  selon  leurs 
«  facultés,  à  la  diligence  des  maires,  éehevins,  consuls 
«  et  marguilliers  des  paroisses.  » 


2U 

Mais  toutes  ces  mesures  étaient  impuissantes  à  extirper 
la  lèpre  (lu  vagabondage.  Les  mendiants  formaient  une 
véritable  corporation  ;  ils  exploitaient  la  charité  publique 
dans  les  villes  et  villages,  sous  la  direction  de  cnefs  élus 
par  eux.  L'organisation  comprenait  dix  corps,  qui  étaient 
autant  de  formes  sous  lesquelles  avait  lieu  1  exploita* 
tion  des  campagnes,  savoir  :  les  orphelins,  les  rifodés,  les 
malingreux,  les  mercandiers.  les  piètres,  les  francs- 
mitoux,  les  sabouleux,  les  hubams,  les  coquillards,  les 
narquois,  drilles  ou  gens  de  la  petite  flambe.  Louis  XIII 
ordonna  que  les  mendiants  seraient  reclus  dans  des  éta<- 
blissements  spéciaux,  et  imposa  à  ces  maisons  de  déten- 
tion un  règlement  sévère  et  uniforme.  Louis  XIV  ordonna, 
en  1662,  l'établissement  dans  chaque  ville  et  gros  bourg 
du  royaume,  d'un  hôpital  pour  les  pauvres,  malades, 
invalides  et  orphelins,  aOn  que  chacun  fût  obligé  de  sou- 
lager et  nourrir  ses  pauvres. 

On  voit  que  malgré  toutes  ces  mesures,  le  progrès  du 
vagabondage  n'était  point  arrêté  et  que  les  mendiants 
pullulaient  dans  les  campagnes  où  ils  portaient  une 
grave  atteinte  à  la  tranquiiité  et  à  la  sécurité  publiques. 
Kous  allons  maintenant  revenir  au  cahier  de  la  paroisse. 

Les  habitants  disent  que  la  paroisse  est  privée  depuis 
longtemps  de  chirurgiens  et  de  sages-- femmes,  et  que  la 
plupart  des  habitants  meurent  jeunes  ou  demeurent 
estropiés,  faute  de  secours.  «  Les  femmes  qui  se  mêlent 
«  d'accoucher  les  autres,  disent-iîs,  n  ont  aucun  principe  ; 
«  très  fréquemment  leur  ineptie  occasionne  la  mort  aux 
«  enfants  et  souvent  aux  mères.  Il  serait  donc  très  inté- 
«  ressaut  pour  1  humanité  que  le  gouvernement  donnât 
«  des  ordres  pour  que  chaque  communauté  lût  obligée  de 
«  se  pourvoir  au  moins  dune  sage- femme  instruite, 
«  laquelle  serait  obligée  de  prêter  serment  devant  les 
€  juges  des  lieux,  et  qu'il  fit  aél'ense  à  toutes  autres  per- 
«  sonnes  de  s'immiscer  à  la  pratique  de  cet  art.  »  La 
réalisation  de  ce  vœu  est  encore  aujourd  hui  loin  d  être 
complète,  car  les  deux  tiers  au  moins  des  communes  de 
France  sont  dépourvus  de  médecins  ou  de  sages-femmes  ; 
mais  quelque  humanitaire  que  soit  ce  vœu,  il  n  entre  pas 
dans  les  moyens  d'action  du  gouvernement  de  pouvoir 
l'exaucer. 


215 

Sous  ce  rapport,  la  commune  de  Branches  est  moins 
bien  partajçéo  aujourd'hui  qu  au  xvni*  siècJe  ;  nous  trou- 
vons, en  effet,  que  Louis  de  Belloy  était  chirurgien  à 
Branches  pu  1700  et  qu'il  exerça  ses  fonctions  jnsqu  en 
4735.  Il  avait  épousé  Benoiste  du  Tillet,  et  fut  inhumé  à 
Branches  le  7  mars  M\io  ;  il  était  âgé  de  soixante-dix  ans. 
Philippe  Guibert  lui  succéda  :  il  exerçait  encore  les  fonc- 
tions de  chirurgien  en  4755.  Germain  Mocquotest  qua'ifié 
maître  en  chirurgie  en  1766  Nous  avons  été  moins  heu- 
reux en  ce  qui  concerne  les  sages-Femmes,  car  nous 
n'avons  trouvé  qu  une  titulaire,  Edinée  Simon,  qui  exer- 
çait en  1756.  Depuis  la  révolution,  il  ne  nous  paraît  point 
qu'aucun  médecin  ou  sage-femme  soit  venu  résidfer  à 
Branches.  Si  la  réalisation  du  vœu  émis  par  les  habitants 
de  Branches  en  1789  peut  être  considérée  comme  le  nec 
plus  ultra  du  progrès  sanitaire,  il  nous  faut  avouer 
qu'elle  restera  encore  longtemps  à  lélat  de  desideratum. 

Les  habitants  représentent  ensuit^  que  1  office  de  juré- 
priseurestun  nouveau  fléau  pour  les  campagnes;  qu'il 
absorbe  régulièrement  le  quart  au  moins  du  produit  des 
ventes  des  mineurs,  et  qu'ils  ont  sous  les  yeux  des 
quittances  de  soixante-dix  et  quatre-vingt  livres  de  frais 
de  vacations  pour  des  ventes  de  deux  cent  cinquante  à 
trois  Cents  livres.  Il  leur  paraît  désirable  que  ces  officiers 
soient  supprimés,  sauf  à  payer  les  quatre  deniers  pour 
livre  des  ventes  aux  bureaux  des  contrôles,  comme  par  le 
passés. 

Il  résument  ensuite  ainsi  leurs  vœux  :  «  Les  habitants 
«  supplient  très  humblement  Sa  Majesté  d'ordonner  que 
«  le  gibier  sera  détruit;  que  les  ecclésiastiques  ne  pour- 
«  ronl,  en  même  temps,  être  curés  et  seigneurs  des 
«  paroisses,  cette  dernière  qualité  étant  absolument  in- 
«  compatible  avec  les  fonctions  attachées  à  leur  minis- 
«  tère;  que  les  propriétaires  de  co'ombiers  et  voliers 
«  seront  obligés  de  tenir  leurs  pigeons  renfermés  dans 
4(  les  tenips  de  semence  et  depuis  le  mois  de  juin  jus- 
«  qu'après  la  réculte,  sinon  permis  à  tous  les  eu  tivateurs 
«  de  les  tirer  sur  leurs  hérila^es  ;  que  les  droits  d'aides, 
«  gros-manquant  et  péages  sur  les  ponts  et  rivières  seront 
«  supprimés  et  remplacés  par  d'aulresjmoins  onéreux  au 
«  public  et  sujets  à  moins  d'entraves  pour  le  commerce  ; 


216 

«  que  les  contribuables  seront  imposés  pour  toutes  leurs 
«  facultés  dans  !e  lieu  de  leur  domicile  ;  que  les  maisons 
€  occupées  par  les  propriétaires  ne  produisant  aucun 
«  revenu  ne  seront  plus  assujellies  à  l'imposition  des 
«  vingtièmes;  quil  sera  établi  des  chirurjjjiens  ou  au 
«  moins  des  sages-femmes  dans  chaque  paroisse  ;  que  les 
«  charges  de  juré-priseur  seront  supprimées,  à  eau  e  des 
«  vexations  exercées  par  les  pourvus  desdits  offices,  et 
«  que  tous  les  abus  des  personnes  titrées  et  qualiQées 
a  seront  réprimés.  » 

Telles  sont  les  observations  présentées  et  les  vœux 
émis  par  les  habitants  de  la  paroisse  de  Branches,  au 
moment  de  la  convocation  des  Etats-généaux.  Le  jour  où 
le  pouvoir  royal  permit  à  la  nation  de  formuler  ainsi  ses 
vœux,  et  à  ses  députés  d'en  traduire  l'impression  en 
mandataires  fidèles,  ce  jour-là  fut  la  fin  de  la  monarchie 
et  Tavènement  de  la  Révolution.  La  Révolution,  qui  ne  se 
contentera  pt»int  de  réprimer  les  abus  des  personnes 
titrées  et  qualifiées,  ou  de  supprimer  les  prérogatives  et 
les  immunités  de  la  noblesse  et  du  clergé,  mais  qui  osera 
s'attaquer  au  colosse  lui-même  et  donner  enfin  une  salis- 
faction  légitime  au  peuple  opprimé  depuis  tant  de  siècles 
par  ce  vampire  attaché  à  ses  flancs,  en  abolissanl  pour 
toujours  les  droits  seigneuriaux  et*  en  décrétant  la  des- 
truction totale  du  régime  féodal,  des  qualifications,  des 
distinctions  et  des  privilèges  des  nobles. 

XXVIII. 

La  convocation  des  Etats-Généraux  de  1789  est  en 
quelque  sorte  l'acte  de  naissance  de  la  France  nouvelle; 
cette  date  mémorable  marque  la  fin  de  l'exploitation  mo- 
narchique et  féodale  et  I  avènement  d  un  monde  nouveau. 
Elle  consacre  I  émancipation  du  peuple  et  assure  le 
tr.omphe  de  la  démocratie  qui  s  élève  sur  les  débris  de  la 
puissan<e  théo-aristocratique  qui  va  disparaître  pour 
toujours.  D'après  ledit  de  convocation,  tous  les  imposés 
âgés  de  plus  de  vingt-(  inq  ans,  même  les  domest4ques, 
devaient  élire  les  électeurs  chargés  de  nommer  les  dépu- 
tés et  concourir  à  la  rédaction  des  cahiers.  Des  millions 
d  hommes  et  de  paysans  étaient  ainsi  appelés  à  la  vie 


2*7 

politique,  et  quoiqu'ils  fussent  obligés  à  voter  sous  Tœil 
redouté  de  leurs  tnattres  [les  assemblées  primaires 
devaient  élire  leurs  dplégués  à  haute  voix),  ils  accom- 
plireni  fermement  et  dignement  -eur  mission  civique,  en 
exposant  sans  crainte  leurs  vœux  et  leurs  aspirations  et 
en  choisissant  de  dignes  électeurs  qui,  eux-mêmes, 
nommèrent  des  députés  iermes,  patriotes  et  dévoués  aux 
idées  nouvelles. 

Les  Etals-j^çénéraux  se  réunirent  le  5  mai  1T89  à  Ver- 
sailles; le  ^0  juin  suivant,  I  assemblée  du  Tiers,  auquel 
refusaient  de  se  joindre  les  députés  de  la  noblesse  et  du 
clergé,  se  déclara  assemblée  nationale  constituante.  La 
victoire  de  Paris,  la  prise  de  la  Bastille,  celte  citadelle  du 
despotisme  (14  juillet),  accéléra  la  marche  des  événe- 
ments et  précipita  !a  révolution. 

Dans  I  immortelle  nuit  du  4  août,  TAssemblée  natio- 
nale décréta  laholition  du  régime  féodal  et  la  suppression 
détinitive  des  droits  seigneuriaux. 

Le  20  août,  I  Assemblée  proclamait,  à  la  face  du  monde 
étonné,  les  principes  éternels  et  imntunbles  de  la  liberté 
individuelle  et  de  l'égalité  civile;  elle  avait  rédigé  le 
code  de  la  nouvelle  ère  démocratique  et  Tannon^ait  au 
peuple,  devant  les  monarques  stupéfaits,  dans  1  immor- 
telle déclaration  des  droits  de  I  homme  et  du  citoyen  Le 
•10  octobre,  e  le  décrétait  lélection  des  juges  par  le 
peuple  ;  le  2  novembre,  el  e  déclarait  que  tous  les  biens 
ecc  ésiastiques  étaient  la  propriété  de  I  Etat,  mais  qu  il 
serait  alloué  à  chaque  ministre  du  cu'te  un  traitement 
annuel  qui  ne  pourrait  être  inférieur  à  douze  cents 
francs. 

Elle  décréta,  en  décembre,  Torganisation  de  munici- 
cipalités  électives  dans  toute  la  France.  Tous  les  citoyens 
actifs  habitant  la  paroisse  concouraient  à  I  élection  des 
municipalités.  Dans  les  communes  de  500  h  3,000  habi- 
tants, le  nombre  des  membres  de  la  municipalité  était 
de  six,  y  compris  le  chef  du  corps  municipal,  qui  s'appe- 
lait maire.  Il  était  adjoint  à  chaque  municipalité  un 
procureur  de  la  comnmne,  lequel  avait  voix  consultative 
seulement,  et  était  élu  par  les  citoyens  actifs.  Ces  sept 
citoyens  formaient  le  corps  municipal.  Il  était  également 
jnstituédans  chaque  commune  un  conseil  général  com- 


218 

posé  des  membres  du  corps  municipal  et  d'un  nombre  de 
notables  double.  Le  conseil  général  élisait  un  secrélaire- 
grefFier.  Les  membres  du  conseil  général  étaient  élus 
pour  deux  années  et  renouvelables  par  moitié. 

En  exécution  de  cette  décision,  des  lettres-patentes  du 
roi,  datées  du  6  janvier  1790,  convoquèrent  les  assem- 
blées électorales  pour  la  composition  des  municipalités. 
Les  citoyens  actifs  de  Branches  se  réunirent  le  15  janvier 
pour  procéder  à  l'élection  des  officiers  municipaux.  Les 
élus  furent  :  Breton  Augustin,  maire,  Breton  Pierre, 
Vachery  Nicolas,  Jouan  Pierre,  Jeannet  Etienne,  officiers 
municipaux,  et  Burat,  procureur  de  la  commune.  L'as- 
semblée élut  Alexandre  Vallot  en  qualité  de  secrétaire- 
greffier.  Augustin  Breton  fut  ainsi  le  premier  maire  de  la 
commune  de  Branches. 

Le  26  mai  4790,  TAssemblée  nationale  décréta  là  divi- 
sion de  la  France  en  quatre-vingt-trois  départements. 
Le  8  mars  suivant,  le  département  de  1  Yonne  fut  constitué 
et  partagé,  en  sept  districts  et  soixante-onze  cantons. 
Auxerre  eut  treize  cantons,  Joigny,  Sens  et  Tonnerre 
chacun  dix,  Avallon,  douze,  Saint-Fargpau  et  Saint  Flo- 
rentin, chacun  huit.  Branches  fit  partie  du  canton  de 
Villeraereldu  district  de  Joigny.  Le  canton  de  Villemer 
comprenait  dix  communes,  savoir  :  Bassou,  Champlay, 
Branches,  Charmoy,  Chichery,  Epineau-les-Voves,  Fleury, 
Guirchy,  Neuilly  et  Vi'iemer.  Ainsi  disparurent  les  der- 
niers vestiges  de  Torganisalion  féodale  par  la  suppression 
des  provinces,  qui  étaient  jadis  l'apanage  des  grands  feu- 
dataires,  et  qui  constituaient  autant  de  pouvoirs  distincts, 
séparés,  autant  d'Etats  dans  lEtat. 

Les  droits  de  péage  et  de  rivière  avaient  été  abolis  par 
la  loi  du  15  mais  1790;  les  offices  de  jurés-priseurs 
furent  supprimés  par  la  loi  des  21-26  juilh  t  suivant,  et 
l'impôt  des  aides  par  celle  des  7-1 1  septembre  1790.  En 
résumé,  abolition  des  corvées  seigneuriales,  des  servi- 
tudes personnelles  et  de  tous  les  droits  féodaux  ;  suppres- 
sion des  titres,  qualifications  et  privilèges  nobiliaires, 
des  parlements  et  de  la  vénalité  des  emplois  et  offices; 
consécration  de  la  liberté  individuelle,  de  la  liberté  de  la 
presse,  de  la  liberté  religieuse,  de  l'égalité  devant  la  loi; 
déclaration  des  droits  de  Thomme  ;  réunion  au  fisc  des 


219 

biens  du  cieiigé  ;  suppression  des  vœux  monastiques  ; 
organisation  départementa'e,  municipale,  administrative 
et  judiciaire  ;  élection  des  juges  et  gratuité  de  la  justice  ; 
le  mariage  d  claré  acte  civique;  les  emplois,  les  fonctions 
et  les  grades  rendus  accessitles  à  tous  les  citoyens  ;  cons- 
titution civile  du  clergé  ;  suppression  des  aides,  des 
gabelles,  etc.,  et  réorganisation  de  Timpôt  :  telle  est, 
dans  son  ensemble,  lœuvre  sociale,  politique  et  admi- 
nistrative accomplie  par  cette  grande  assembk^e  qui 
siégea  du  5  mai  1589  au  30  septembre  1791,  c'est-à-dire 
pendant  vingt-huit  mois. 

Examinons  maintenant  quelles  furent,  pour  les  habi- 
tants de  Branches,  les  con  équences  de  cet  état  de  choses. 
Ils  n'ont  plus  dès  lors  à  payer  à  leurs  seigneurs  ni  tailles, 
ni  bana  ités,  nicens,  ni  dîmes,  ni  corvées,  ni  redevances  et 
droits  féodaux  quelconques  ;  ils  n  ont  plus  à  suppor- 
ter les  droits  de  chasse,  de  garenne  et  de  colombier  ;  ils 
ne  sont  plus  assujettis  aux  droits  de  rouage,  de  péage, 
ni  à  rinfâme  impôt  de  la  gabelle,  ni  aux  droits  exor- 
bitants appelés  aides.  Les  impôts  sont  répartis  également 
selon  la  proportion  des  fortunes;  les  immunités  et  les 
privilèges  dont  jouissaient  la  noblesse  et  le  clergé  n'exis- 
tent plus,  et  nobles  et  prêtres  sont  obligés  de  participer 
comme  les  autres  citoyens  à  Timpôt.  La  conscience  est 
affranchie  et  délivrée  de  toute  pression  cléricale  ;  les  ha- 
bitants ne  craindront  plus,  s  ils  n  appellent  point  le 
prêtre  à  leur  lit  de  mort  et  s'ils  meurent  dans  I  irnpéni- 
tence  finale,  que  leurs  cadavres  soient  jetés  à  la  voirie  et 
livrés  en  pâture  aux  oiseaux  de  proie;  nul  ne  peut  leur 
demander  compte  de  leurs  opiniuns  religieuses,  nul  ne 
peut  leur  imposer  la  pratique  de  devoirs  qui  répugnent 
à  leur  conscience. 

La  liberté  individuelle  et  l'égalité  devant  la  loi  sont 
garanties  à  tous,  quelle  que  soit  leur  fortune,  quel  que 
soit  leur  rang.  Jadis,  l'horizon  des  habitants  ne  s'étendait 
point  au-delà  de  la  paroisse  ;  la  patrie  leur  était  inconnue, 
le  prieur  et  les  seigneurs  résumaient  tout  en  eux  :  l'Etat, 
la  loi,  la  justice,  le  droit.  Ils  appartieniient  maintenant 
au  grand  tout  qui  forme  la  Patrie;  ils  font  partie  inté- 
grante de  lElat;  leur  communauté,  qui  n  avait  jus- 
qu'alors qu'une  qualification  religieuse,  celle  de  paroisse, 


220 

va  recevoir  un  titre  plus  vrai,  plus  laïque,  plus  conforme 
à  la  dignité  de  TEtat  et  à  celle  des  liabitnnts.  Elle  s'appel- 
lera désormais  la  commune  et  constituera  la  base  de 
Tédifice  politique,  administratif  et  social  élevé  par  la 
Révolution. 

Les  coutumes  et  les  juridictions  de  l'ancien  régime 
étant  abolies,  les  lois  sont  uniformes  dans  toute  la  France, 
la  justice  et  les  peines  sont  les  mêmes  pour  fous.  Etable 
sur  ces  bases,  la  nouvelle  société  peut  défier  lancien 
régime  et  aspirer,  en  en  dispersant  les  derniers  débris, 
à  de  haules  et  brillantes  destinées.  La  révo'ution  est  la 
seconde  étape  humanitaire  accomplie  par  1  individua- 
lisme français;  l'affranchissement  avait  fait  du  serf  un 
homme  libre,  la  révolution  en  fait  un  citoyen  et  un  pro- 

Friétaire  libre.  Le  premier,  tout  en  donmnt  au  manant 
accession  à  la  propriété,  n'en  avait  fait,  pour  ainsi  dire, 
par  les  restrictions  et  les  redevances  auxquelles  il  avait 
soumis  l'exercice  de  ce  droit,  qu  un  possesseur  hérédi- 
taire ;  la  seconde,  en  supprimant  tous  les  droits  auxquels 
il  était  astreint,  consacra  réellement  et  définitivement  son 
droit  à  la  propriété.  L  un  lui  a  donné  la  liberté  person- 
nelle, l'autre  lui  a  donné  l'égalité  civile  ;  le  mépris  et  le 
dédain  des  castes  nobiliaires  et  sacerdotales  lui  avaient 
fait  donner  les  qualification  de  manant  et  de  vilain  ;  celle 
de  citoyen  lui  est  acquise  par  la  Révolution  et  décernée 

f)ar  I  Assemblée  nationale.  Il  est  désormais  l'égal  devant 
a  loi  de  celui  qui  était  jadis  son  seigneur  et  son  justicier. 

XXIX. 

Il  nous  semble  utile  de  donner  maintenant  quelques 
explications  sur  la  manière  dont  s'opéraient  les  mutations 
et  les  transniisbions  de  propriétés  avant  la  Révolution  ; 
cela  nous  éclairera  sur  la  situation  économique  des  habi- 
tant.>  et  sur  le  système  qui  pr'ésidait  à  leurs  transactions. 
Les  énormes  contributions  seigneuriales  dont  étaient 
grevées  les  biens  immeubles  et  la  rareti  des  monnaies 
devaient  l'endre  extrêmement  difficile  toute  transaction 
immobilière  à  prix  d'argent;  aussi  ces  sortes  de  vente 
sont-elles  tout-c^-fait  rares  jusqu'en  1789.  Alin  de  faciliier 
les  transactions,  un  système  de  rente  annuelle^  établi  sur 


2S1 

la  propriété  concédée,  remplaçait  la  libération  définitive  h 
prix  cl  argent.  Toutes  ies  ventes  d  immeubles  s'opéraient 
dune  au  moyen  de  la  création  ti'une  rente  annuelle^  dont 
le  terme  était  ordinairement  fixé  à  la  saint  André. 

Pour  parer  aux  inconvénients  multiples  que  devait 
nécessairement  entraîner  ce  svstème  de  transmission  de 
propriété,  surtout  en  ce  qui  concernait  les  immeubles 
bâtis,  I  acquéreur  dune  maison  devait,  aussitôt  après 
la  signature  de  l'acte  d^acquisition,  en  signifier  copie  au 
bailli  ou  h  son  lieutenant,  dans  la  justire  duquel  était 
située  ladite  maison,  et  lui  adresser  une  requête  pour 

3u  \\  voulût  bien  lui  désigner  deux  experts  ou  pru- 
hommes  —  cette  expression  était  déjà  employée  à 
Branches  au  xvn«  siècle  —  chargés,  après  avoir  "prêté 
serment  devant  I  un  de  ces  deux  otiîciers,  «  de  faire  la 
visitdtion  et  estimation  »  de  la  maison  acquise,  de  cons- 
tater la  nécessité  des  travaux  indispensables  à  son  amé- 
lioration ou  à  sa  réédification  et  d  en  faire  1  évaluation. 
Le  procès-verbal  de  cette  expertise  était  signé  par  les 
ppud  hommes  et  le  bailli,  et  le  montant  de  leva  nation 
des  travaux  constituait,  en  faveur  de  l'acquéreur,  un 
droit  de  recours  contre  le  vendeur,  lorsque,  par  une  rai- 
son quelconque,  le  possesseur  de  la  rente  d'une  maison 
rentrait  en  possession  de  1  immeuble. 

De  cette  façon,  la  p  us-value  était  légalement  établie  et 
constatée,  et  il  était  inipossible  à  I  hypothécaire  de  n'en 
point  tenir  compte  à  sa  reprise  de  possession.  Le  débiteur 
de  la  rente  était  ainsi  assuré  que  la  plus-value  qu  il 
donnait  à  1  immeuble  hypothéqué  ne  pouvait  dans  aucun 
cas  tourner  à  son  préjudice.  Ce  mode  de  transaction,  si 
peu  usité  de  nos  jours,  constituait  plutôt  une  transmis- 
sion de  possession  qu'un  abandon  de  propriété.  En  effet, 
tant  que  la  rente  n'était  point  totalement  éteinte,  elle 
grevait  toujours  et  par  privilège  1  immeub  e  sur  lequel 
elle  était  assise.  En  quelques  différents  mains  que 
ritnmeuble  passât,  quelque  nombreuses  que  fussent  les 
transmissions  qu  il  subît,  rien  n'en  pouvait  changer  le 
caractère  originel,  et  la  rente,  tout  en  se  prêtant  facile- 
ment aux  divers  changements  de  propriété,  s'y  appliquait 
d'une  manière  précise  et  invariable. 

Ce  systèuie  était  la  conséquence  naturelle  de  la  mal- 


2912 

heureuse  situation  qu'occupaient  nos  ancêtres  ;  le  paie* 
n)ent  du  capital  eut  été  au-dessus  des  forces  du  pauvre 
paysan  qui  convoitait  un  petit  coin  déterre  pour  agrandir 
sa  culture  ou  une  petite  maison  pour  loger  sa  fa  m  il 'e,  et 
Taceession  à  la  propriété  lui  eût  été  fata  ement  interiite. 
L'établissement  de  la  rente,  que'que  attentatoire  au  droit 
de  propriété  qu'elle  fût,  lui  facilita  cette  accession  et 
lui  donna  le  moyen  de  se  libérer  avec  le  travail  et  le 
temps. 

Bourdonner  une  idée  de  la  valeur  vénale  des  immeu- 
bles au  commencement  du  xvui®  siècle,  il  nous  suffira  de 
signaler  la  vente  d'une  maison  située  à  Branches,  sur  la 
justice  de  Pruniers,  le  18  avril  1714.  Cette  maison  com- 
prenait cinq  chambres  à  l'eu,  trois  chambres  basses  et 
deux  chambres  au-dessus,  deux  grandes  caves  sous  les- 
dites  chambres,  une  écurie  à  chevaux,  une  bergerie,  une 
étable  ;  le  tout,  y  compris  la  cour,  d'une  contenance  d'un 
quartier  de  terre;  un  ardin  fermé  de  murailles,  un  ver- 
ger et  une  concise  de  la  contenance  de  deux  arpents,  y 
compris  quatre  denrées  de  pré.  La  vente  fui  faite  moyen- 
nant une  rente  annuelle  de  quarante-cinq  livres,  au  prin- 
cipal d'une  somme  de  neuf  cents  francs.  Un  tel  immeuble 
aurait  aujourd  hui  une  valeur  de  douze  et  peut-être 
quinze  mille  francs;  c'est-à-dire  que  la  valeur  des  pro- 
priétés est  actuellement  quatorze  ou  dix-sept  fois  plus 
grande  qu  en  1714. 

Les  fermages  s'acquittaient  exclusivement  en  nature; 
la  durée  des  baux  était  le  plus  ordinairement  fixée  à  neuif 
années.  Les  redevances  ei^igées  consistaient  généralement 
en  grains  ;  quelquefois  il  v  était  ajouté  un  certain  nombre 
de  volailles  en  plume  ;  quelquefois  encore  le  fermier  était 
astreint  à  un  certain  nombre  de  charrois  ou  de  jours  de 
corvée  au  profit  du  bailleur.  Au  commencement  du  xvui* 
siècle,  la  redevance  annuelle  des  fermages  était  générale- 
ment de  deux  bichets  de  blé,  froment  ou  méteil  par 
arpent;  il  était  toujours  indiqué  dans  las  baux,  pour 
éviter  toutes  difficultés  dans  ces  temps  où  chaque  justice 
avait  sa  mesure  et  où,  pa*  conséquent,  sa  contenance 
variait  d  un  lieu  à  1  autre,  à  quelle  mesure  la  redevance 
était  exigée.  Il  était  égalemeni  mentionné  que  la  mesure 
devait  être  comble. 


223 

A  la  Révolution,  le  prix  des  fermages  ne  s'était  point 
sensiblement  niodiflé.  Ainsi,  nous  avons  entre  les  mains 
un  bail  passé  le  29  mai  1791  entre  Gaspard  de  Chenu  et 
Pierre  Breton  1  aîné.  Le  bail  est  passé  pour  une  durée  de 
neuf  années  ;  les  immeubles  aliermés  représentent  une 
contenance  de  onze  arpents  de  t^rre  de  première  qualité; 
le  bail  est  fait  moyennant  la  redevance  annuelle  de  vingt 
bichets  de  b'é  froment  mesure  d  Auxerre  «  bon  grain, 
loyal  et  marchand,  à  deux  sols  près  l'élite  du  marché, 
et  de  cinq  chapons  el  cinq  poulardes  en  plume,  le  tout 
estimé  être  d  une  valeur  de  quatre-vingt-six  livres.  » 
Aujourd  hui,  ces  immeubles  seraient  afferniées  pour  le 
moins  cinq  cents  francs,  c'est-à-dire  que  la  valeur  des 
baux  est  à  peu  près  décuplée. 

Les  traitements  des  employés  de  la  paroisse,  recteurs 
d'école,  sergents  et  garde-messiers,  etc.,  étaient  égale- 
ment payés  en  nature.  Chaque  propriétaire  foncier 
donnait  pour  sa  part  une  ou  plusieurs  gerbes  de  blé, 
quelquefois  une  certaine  quantité  de  grain  ;  ainsi  en 
1778,  l  assemblée  générale  des  habitants  de  Branches 
élit  un  garde-blavier  et  flxe  ainsi  son  traitement:  a  Les 
«  habitants  de  deux  chevaux  payeront  un  boisseau  rârle 
«  de  bled  môteil  ;  tout  autre  laboureur  donnera  une 
«  quarte  comble,  le  tout  en  bon  grain  bien  vanné;  les 
«  vignerons  payeront  dix  sols  et  les  laboureurs  à  deux 
«  chevaux  six;  ceux  qui  ne  labourent  point  payeront 
«  quatre  sols  ou  une  gerbe  de  froment.  »  Ce  traitement 
est  évalué,  y  compris  les  prises,  à  la  somme  de  qua- 
rante livres.  Aujourd'hui  le  traitement  du  garde-cham«- 
pêtre  est  fixé  à  huit  cent  francs  ;  celui  de  l'instituleur,  qui 
s  élevait  à  la  même  époque  à  cent  livres,  est  aujourd  nui 
de  près  de  quinze  cents  francs.  La  comparaison  de  ces 
traitements  prouve  quels  immenses  progrès  la  Révolution 
a  permis  d'accomplir  en  moins  d'un  siècle;  nous  donnons 
ces  chiffres  à  méditer  aux  apologistes  de  l'ancien  régime 
el  aux  contempteurs  de  notre  immortelle  et  glorieuse  Ré- 
volution. 

En  conséquence  de  la  loi  du  2  novembre  1789,  par 
laquelle  TAs  emblée  nationale  avait  décrété  que  les  biens 
ecclésiastiques  étaient  la  propriété  de  TEtat,  et  ordonné 
que  les  détenteurs  de  ces  biens  devaient  en  faire  dans 


224 

le  plus  bref  délai,  une  déclaration  exacte  devant  les 
ofTiciers  municipaux  de  leurs  paroisses,  le  prieur  WaMier 
de  Villette  fil  la  déclaration  des  biens  dépendant  de 
son  bénéfice  devant  les  officiers  municipaux  de  la 
paroisse  de  Branches,  le  15  février  1790.  Celle  décla- 
ration fut,  conformément  à  la  loi,  affichée  au  lieu  le 
plus  apparent.  Le  prieur  comprit  dans  celle  énumé- 
ralion,  comme  faisant  partie  de  son  bénéfice,  les  biens 
communaux  dont  il  avait  voulu,  en  778,  spolier  la  pa- 
roisse, lesquels  consistaient  on  six  cents  arpents  ou  en- 
viron de  bruyères,  terres  vaines  ou  vagues,  sur  lesquels, 
disait-il,  les  habitants  n'avaient  qu'un  droit  de  pacage,  et 
en  quarante  arpents  de  terres  laboural)les,  sur  lesqu^^ls, 
disait-il  encore,  ceux-ci  n'avaient  établi  une  commune 
qu'avec  le  consentement  formel  des  prieurs. 

Une  aussi  intempestive  déclaration  émut  singulière- 
ment les  officiers  municipaux  et  les  habitants,  et  le 
dinianche7  mai  1790,  à  l'issue  des  vêp'^es,  les  habitants 
et  citoyens  actifs  se  réunirent  h  1  eff  t  de  protester 
contre  cette  nouvelle  revendication.  Trenle-six  habi- 
tants, parmi  lesquels  Germain  Ravin,  propr  étaire  de 
Pruniers,  Ch.-H.  Fréchut,  syndic  perpétuel.  M®  Edrne 
Legros,  notaire  royal,  Burat,  bourgeois  de  Paris,  prirent 
part  à  la  délibération.  L'assenjblée,  après  avoir  observé 
que  c'était  1res  mal  à  propos  que  le  prieur  comprenait 
dans  Sun  bénéfice  les  six  cent-quarante  arpents  de  biens 
communaux ,  rappelé  que  les  habitants  étaient  en 
possession  de  ces  biens  de  temps  immémorial,  même 
avant  1379,  et  constaté  à  Tégard  des  quarante  arpents 
de  terres  labourables  y  compris,  et  dont  la  commu- 
nauté lirait  un  petit  bénéfice  de  quarante  livres,  qii  il 
existait  des  baux  d  adjudication  de  neuf  ans  en  neuf  ans 
depuis  plus  de  cent  cinquante  ans,  déclara  «  protester  de 
«  nullité  de  la  déclaration  faite  par  ledit  sieur  prieur 
«  entre  les  mains  des  officiers  municipaux,  en  ce  qui 
«  concerne  1  objet  des  bruyères,  terres  vaines  et  pâtures 
«  appartenant  à  la  communauté,  et  dont  le  prieur  avait 
«  déjà  voulu  la  spolier  en  1777,  et  faire  toutes  réserves  de 
«  se  pourvoir  en  temps  et  lieu,  et  par  devant  qui  il 
«  appartiendra.  » 

A  1  issue  de  cette  assemblée,  les  officiers  municipaux 


225 

et  notables  se  réunirent,  et  après  avoir  pris  communica- 
tion de  la  délibération  prise  par  les  habitants,  ils  décla- 
rèrent l'approuver  en  tout  son  contenu  et  se  soumettre, 
«  au  surplus,  à  la  décision  de  TAssemblée  nationale,  ou 
département,  district  ou  canton  »  dont  ils  relevaient. 
Cette  délibération  est  signée  :  A.  Breton,  maire,  P.  Bre- 
ton, V.  Vachery,  Burat,  procureur  de  la  commune, 
Vachery,  P.  Jouan,  E.  Jeannet  et  Vallot,  secrétaire- 
greffier.  Cette  dernière  lejitalive  de  spoliation  avorta 
aussi  misérablement  qu'en  1 778  ;  le  prieur  en  fut  pour  ses 
charitables  intentions,  et  la  commune  fut  reconnue  une 
seconde  fois  propriétaire  incommutable  de  ces  bruyères  et 
friches.  Une  telle  conduite  ne  dut  guère  attirer  à  l'ex- 
seigneur  spirituel  et  temporel  de  Branches  l'estime  et  la 
sympathie  de  ses  paroissiens,  que  d'ailleurs  il  avait  été 
loin  de  conquérir  en  cette  qualité,  ainsi  que  le  cahier  de 
1789  en  fait  foi. 

En  1785,  les  habitants  avaient  adressé  une  requête  à 
Mgr  l'Intendant  de  la  Généralité  de  Paris  pour  qu'il  les 
autorisât  à  réédifier  le  clocher,  qui,  comme  on  l'a  vu, 
avait  été  démoli  par  le  prieur  Guyet  de  la  Sourdière  à  la 
fin  du  siècle  précédent,  et  gue  1  état  de  pauvreté  de  la 
paroisse  n'avait  point  permis  de  reconstruire.  On  avait 
simplement  adossé  un  appentis  contre  le  pignon  de 
l'église  et  Ton  y  avait  abrité  les  trois  cloches.  Ces  cloches 
n'étaient  élevées  que  de  sept  piecjs  au-dessus  du  sol,  et  la 
porte  d'entrée  de  l'église  se  trouvant  placée  dans  cet 
appentis,  les  fidèles  étaient  obligés  de  passer  continuelle- 
ment sous  ces  cloches  pour  accomplir  leurs  devoirs  reli- 
gieux. Le  pignon  et  l'appentis  menaçaient  ruine,  ce  qui 
causait  de  grandes  appréhensions  aux  habitants. 

Cette  requête  est  signée  d'un  grand  nombre  d'habi- 
tants, parmi  lesquels  nous  remarquons  :  Robinet  de 
Malleville,  chevalier  de  Saint-Louis,  M"*  veuve  Imbert  de 
Gatines,  M"®  veuve  Salles,  née  de  Chenu  et  Ch.  Fréchot, 
syndic  perpétuel.  La  requête  fut  agréée,  et  M.  de  Montfeu, 
ingénieur  des  ponts  et  chaussées,  fut  commis  par  l'Inten- 
dant général,  pour  la  visite  et  l'estimation  des  ouvrages  à 
faire.  M.  de  Montfeu  se  prononça  pour  la  construction  du 
clocher  et  la  réédification  du  pignon  du  couchant  ;  i  la 
dépense  fut  évaluée  par  cet  ingénieur  à  la  somme  de 

1887  XV 


226 

7,931  livres  9  sols.  Un  arrêt  du  conseil  du  11  avril  1790 
ordonna,  pour  parer  à  cette  dépense,  une  imposition 
générale  extraordinaire  de  tous  les  habitants.  Le  rôle  de 
cette  imposition  fut  établi,  le  10  mai  1790,  par  M.  Lallier, 
commissaire  nommé  à  cet  effet  par  une  ordonnance  du 
bureau  intermédiaire  du  district  de  Joigny,  en  date  du 
5  mai.  Le  total  du  revenu  des  biens-fonds  imposables 
s'élevait  à  14,787  livres;  la  taxe  d'imposition  fut  fixée, 
en  conséquence,  à  1 0  sols  8  deniers  5/8  par  livre. 

La  commission  provinciale  de  llle  de  France,  généra- 
lité de  Paris,  approuva,  le  4  juin,  la  délibération  de  la 
municipalité  en  date  du  10  mai,  portant  que  la  taille 
serait  payable  en  trois  annuités.  Le  rôle  établi  par 
M.  Lallier  fut  approuvé  le  13  mai  par  MM.  de  Bontin,  de 
la  Perrière  et  Lefranc,  députés  du  bureau  intermédiaire 
du  département  de  Joigny,  élection  de  Joigny,  et  rendu 
exécutoire  par  une  ordonnance  de  M.  Héliard  de  Haute- 
claire,  délégué  général  de  llle  de  France,  en  date  du 
21  juin  1790.  Voici  comment  furent  fixés  les  revenus  des 
propriétés  :  maison  de  manœuvre,  1 0  à  20  livres  ;  mai- 
son de  laboureur,  20  à  60  ;  maison  bourgeoise,  60  à  1 00  ; 
jardins  et  concises,  Tarpent,  17  livres  10;  terres  de 
1"  classe,  8  livres  15;  terres  de  2®  classe,  6  livres  50; 
terres  de  3®  classe,  2  livres  10  ;  prés  de  1""®  classe,  40  li- 
vres; prés  de  2®  classe,  20  livres;  prés  de  3®  classe, 
15  livres;  vernes  et  bois  de  1'®  classe,  6  livres  50  ;  ceux 
de  2®  classe,  3  livres  1 5  ;  ceux  de  3®  classe,  1  livre  50  ; 
vignes,  15  livres. 

Le  bénéfice  du  prieur  comprenait  131  arpents  de  pro- 
priétés, se  décomposant  ainsi  :  Jardin,  1  arpent  ;  prés  de 
1'®  classe,  12  arpents  25  carreaux  ;  de  3® classe,  2  arpents 
67  carreaux  ;  vignes,  2  arpents  37  carreaux  ;  vernes  de 
r®  classe,  15  arpents;  terres  de  1"^^  et  de  2®  classe,  48  ar- 
pents; de  3®  classe,  40  arpents.  Le  revenu  total  de  ces 
f)ropriétés  étant  fixé  à  1 ,246  livres  1 5,  y  compris  celui  de 
a  maison  presbytérale,  évalué  à  80  livres,  la  taille  du 
prieur  fut  arrêtée  à  652  livres  80. 

Le  fief  de  Gatines,  appartenant  à  M"*®  veuve  Imbert, 
consistait  en  146  arpents,  ainsi  distribués  :  Jardin,  5  ar- 
pents 72  carreaux  ;  terres  de  1  ^^  classe,  1 2  arpents  48  car- 
reaux ;  de  2®  classe,  3  arpents  ;  prés  de  1'®  classe,  12  ar- 


227 

pents  50  carreaux  ;  vignes,  4  arpents  62  carreaux  ;  bois- 
garenne,  9  arpents  41  carreaux  ;  terres  louées  de  l""®  et 
de  2®  classe,  98  arpents  45  carreaux.  Le  revenu  total  du 
fief  de  Gatines,  y  compris  celui  du  château,  évalué  à 
100  francs,  étant  fixé  à  4 ,695  livres,  la  taille  de  M"*  veuve 
Imbert  fut  portée  à  884  livres. 

Le  fief  de  Pruniers,  appartenant  à  M;  Germain-Fran- 
çois Ravin,  consistait  en  85  arpents  41  carreaux  de  pro- 
priétés, ainsi  répartis  :  Terres  de  1"  classe,  15  arpents 
50  carreaux;  de  2*  classe,  50  arpents;  de  3®  classe, 
10  arpents  75  carreaux;  bois  de  1'®  classe,  4  arpents 
25  carreaux;  prés  de  1'*  classe,  4  arpents  25  carreaux  ; 
vignes,  66  carreaux.  Le  revenu  total  de  la  terre  de  Pru- 
niers, y  compris  celui  du  chastel  et  de  la  ferme,  évalué 
à  60  francs,  fut  fixé  à  846  livres,  et  la  taille  de  H.  Ravin 
à  340  livres. 

La  Charité  possédait  9  arpents  de  terre  de  4  ""^  classe^  et 
86  arpents  de  2®  classe,  formant  un  revenu  de  4 16  livres. 
Le  revenu  de  bois  de  Champ-Coutant,  qui  comprenait 
61  arpents  1/2  de  bois  de  1'®  classe,  fut  fixé  à  384  livres 
50  sols.  Ce  bois  appartenait  à  M.  le  comte  de  Féranville, 
neveu  de  M.  Pierre-Claude  Roudier  de  Féranville,  prieur 
de  Viilefargeau  en  1747. 

Ainsi,  le  bénéfice  priorial  et  les  anciens  fiefs  de  Pru- 
niers et  de  Gatines  comprenaient,  en  1790, 363  arpents  de 
terres,  prés  et  bois,  c'est-à-dire  près  de  la  cinquième  partie 
du  territoire  de  Branches.  Sur  les  1998  arpents  de  terre 
compris  dans  ce  territoire,  les  habitants  n'en  possédaient 
en  propre  que  920  arpents,  c'est-à-dire  moins  de  la 
moitié.  Notons  que  le  revenu  imposable  des  propriétés  est 
seulement  de  14,787  livres,  tandis  qu'il  s'élèvera  en  1832 
à  17,990  fr.  22. 

D'après  le  tarif  des  tailles,  dressé  en  1790  pour  l'année 
1791,  la  taxe  des  terres  était  ainsi  établie  :  l'arpent  de 
1'®  classe,  6  francs  ;  Tarpent  de  2®  classe,  4  francs  ;  Tar- 
pent  de  3*  classe,  2  francs  ;  celle  des  prés  était  fixée  à 
30  francs  l'arpent  de  T*  classe,  à  20  francs  l'arpent  de 
2*  classe  ;  celle  des  vignes  à  12  francs  l'arpent  ;  celle  des 
bois  à  6  francs  Tarpent.  Pour  les  terres  affermées  et  dont 
le  paiement  s'effectuait  en  nature,  la  taxe  par  bichet  de 
70  livres  ou  47  litres,  était  pour  le  froment,  de  4  fr.  10, 


228 

pour  le  méleîl,  de  2  fr.  16,  pour  le  seigle,  de  2  fr.  02, 
pour  l orge,  de  1  fr.  15,  et  pour  lavoine  de  1  fr.  08.  Le 
poids  du  double-décalilre  de  blé  était  de  31  livres.  Les 
mesures  les  plus  usitées  pour  les  grains  étaient  :  le  bois- 
seau de  Branches,  qui  contenait  23  litres  50  et  pesait 
37  livres  ;  le  boisseau  de  Pruniers,  qui  contenait  20  pintes 
de  jauge,  soit  24  litres  80  ;  le  boisseau  d'Aillant,  qui 
contenait  23  litres  56,  et  celui  de  Joigny,  qui  contenait 
19  litres  40.  La  mesure  pour  le  droit  de  mouture  était  la 
pinte  de  Guerchy,  contenant  1  litre  24  centilitres,  c'est-à- 
dire  4  demi-setiers.  La  mesure  pour  les  liquides  était  la 
pinte,  appelée  la  jauge,  tenant  4  demi-setiers  et  valant 
également  1  litre  24  centilitres.  Elle  était  un  tiers  plus 
grande  que  celle  de  Paris,  qui  ne  contenait  que  3  demi- 
seiiers  et  valait  93  centilitres.  Le  demi-setier  valait  ainsi 
31  centilitres. 

Le  montant  des  taxes  pour  Tannée  1791  était  de 
730  livres  15  sols  8  deniers  et  se  décomposait  ainsi  : 
Taxes  fixes,  478  livres 4  sols;  cote  d'habitation,  14  livres 
18  sols  2  deniers;  cote  mobilière,  237  livres  13  sols 
6  deniers.  D'après  ce  tarif,  la  dîme  de  vin  du  prieur  était 
évaluée  à  300  trancs  ;  ses  droits  seigneuriaux  à  1 00  francs  ; 
sa  dîme  sur  les  grains  était  affermée  256  francs.  Le  cha- 
pitre de  Sens  possédait  une  portion  de  dîme  évaluée  à 
30  francs  ;  celle  des  bénédictmes  d*Auxerre,  dont  l'ori- 
gine remontait  au  xni®  siècle,  et  qui  consistait  en  20  livres 
de  monnaie  d'Auxerre,  96  bichetsde  froment  et  96  bichets 
d*orge,  était  évaluée  à  534  francs  ;  celle  du  domaine  de 
Villeneuve-le-Roi,  à  120  francs.  La  dîme  sur  les  habi- 
tants de  Branches  constituait  donc  un  revenu  annuel  de 
1,300  francs.  Nous  n'avons  pu  retrouver  l'origine  des 
portions  de  dîme  possédées  par  le  chapitre  de  Sens  et  le 
domaine  de  Villeneuve-le-Roi  :  elles  ont  dû,  sans  aucun 
doute,  être  concédées  par  quelques-uns  des  prieurs  de 
Branches.  Le  revenu  du  greffe  ae  Pruniers  était  affermé 
18  francs.  Le  chapitre  d'Auxerre  possédait  4  arpents 
75  carreaux  d'immeubles  en  terres  et  prés. 

Un  procès-verbal  d'arpentage  du  domaine  de  Gatines, 
dressé  en  1791  par  M.  Barbier,  géomètre,  fixe  la  conte- 
nance totale  de  ce  domaine  à  1 34  arpents  9  carreaux  à  la 
mesure  de  22  pieds,  ou  1 62  arpents  24  carreaux  à  celle 


229 

de  20  pieds.  La  superficie  du  château  était  de  4  arpents 
87  carreaux  3/4  (mesure  de  22  pieds),  se  décomposant 
ainsi  :  château,  8  carreaux  1/2  ;  cour  d'honneur,  29  car- 
reaux 1/2;  grand  jardin  et  avenues,  178  carreaux  1/2; 
cour  d'entrée,  48  carreaux  1/2  ;  petits  jardins,  40  car- 
reaux 3/4  ;  bâtiments  et  hangars  de  la  basse-cour,  15  car- 
reaux 3/4  ;  cour  de  la  basse-cour,  9  carreaux  3/4  ;  terrain 
à  côté  de  la  basse-cour,  7  carreaux;  saulcis,  12  car- 
reaux 1/2;  fossés,  corps  de  logis  et  enclos,  137  carreaux. 
Le  clocher  fut  commencé  en  avril  1790  ;  on  peut  lire,  à 
droite  de  la  grande  porte  de  Téglise,  sur  la  première 
pierre  de  la  tour,  à  fleur  de  terre,  cette  inscription  : 
«  Cette  pierre  a  été  posée  par  Agathe  Robinet  de  Malle- 
ville E.  Edme  Charles  Burat Le  12  avril  1790.  » 

Il  fut  achevé  dans  le  courant  de  la  même  année, 

XXX. 

En  exécution  des  décrets  de  TAssemblée  nationale  des 
27  novembre  et  26  décembre  1790,  portant  que  le  ser- 
ment des  prêtres  serait  exigé  pour  le  maintien  de  la 
constitution  civile  du  clergé,  établie  le  12  juillet  précé- 
dent, l'ancien  prieur,  devenu  simple  curé  de  la  paroisse 
de  Branches,  le  citoyen  Watier  ae  Villette,  se  présenta 
devant  la  municipalité,  le  23  janvier  1791,  et  prêta  le 
serment  civique  «  qu'une  loi  impérieuse  »  lui  ordonnait 
d  réitérer.  Il  déclara  donc  souscrire  volontiers  à  tous  les 
décrets  de  l'Assemblée  nationale,  sanctionnés  par  le  roi 
««5parce  que  tout  sujet  fidèle  doit  l'obéissance  aux  lois  et 
«  au  prince  chargé  de  leur  exécution,  »  et  jura  d'être 
fidèle  à  la  nation,  à  la  loi  et  au  roi,  et  de  maintenir  de 
tout  son  pouvoir  la  Constitution  décrétée  par  l'Assemblée 
nationale  et  sanctionnée  par  le  roi.  Les  10  et  21  mars 
suivants,  il  renouvela  ce  serment  devant  le  Conseil  géné- 
ral de  la  commune. 

Le  29  avril  1 792,  le  Conseil  général  de  la  commune 
nomma  Charles  Benoist  maître  d'école,  en  remplacement 
de  Vallot,  décédé.  Il  fixa  ainsi  son  traitement  :  78  livres 
payables  par  la  commune  ;  72  livres  payables  par  la  fa- 
brique ;  20  bichets  de  blé  méteil  à  prendre  sur  les  revenus 
de  la  Charité,  pour  instruire  gratuitement  douze  enfants 


230 

pauvres  ;  3  livres  6  sols  payables  par  les  différentes  con- 
fréries. Chaque  écolier  paiera  en  outre,  pour  apprendre  à 
lire  et  Tarithmétique,  12  sols  par  mois;  le  plain-chant, 
15  sols  ;  à  lire  dans  les  livres  latins  ou  français,  8  sols  ; 
les  enfants  à  Talphabet  paieront  6  sols.  Les  redevances 
en  nature  stipulées  dans  le  traité  de  1 777  ne  sont  point 
maintenues;  les  obligations  concernant  le  service  du 
culte  ou  mieux  du  curé,  sont  les  mêmes,  ainsi  que  le  prix 
des  messes,  des  enterrements  et  autres  cérémonies. 

Conformément  à  la  loi  du  12  octobre  1790,  le  maire  et 
les  officiers  municipaux,  assistés  du  procureur  de  la 
commune  et  du  secrétaire-greffier,  apposèrent  les  scellés 
sur  les  minutes  du  greffe  de  la  justice  de  Pruniers.  Les 
scellés  furent  levés  le  2  mai  1792,  et  Tinventaire  des 
pièces  dressé  par  les  magistrats  municipaux,  qui  les 
adressèrent  le  5  à  Tadministration  du  district  de  Joigny. 
Le  4  juin  1792,  il  fut  procédé  au  partage  de  91  arpents 
de  bruyères  entre  tous  les  habitants.  Les  biens  à  par- 
tager, qui  comprenaient  40  arpents  situés  au  chemin  des 
Barres,  32  arpents  à  la  Maison  de  Branches  et  19  arpents 
au  bas  de  Champ-Coutant,  furent  divisées  en  91  lots  d*un 
arpent  chacun,  et  chaque  lot  attribué  à  un  ménage  par 
voie  de  tirage  au  sort. 

La  loi  du  14  août  1792,  oui  ordonna  qu'immédiate- 
ment après  les  récoltes,  les  biens  communaux  seraient 
partagés  entre  les  citoyens,  ne  reçut  point  son  exécution 
a  Branches,  et  les  biens  communaux  continuèrent  à  être 
la  propriété  collective  et  indivise  des  habitants.  La  loi  du 

9  ventôse  an  XII  abolit  la  loi  du  14  août  1792  et  celle  du 

10  juin  1793.  —  cette  dernière  réglementait  le  partage 
des  biens  communaux  ;  —  elle  interdit  pour  Tavenir  de 
nouveaux  partages  et  décida  que  les  partages  fails  anté- 
rieurement seraient  considérés  comme  valables. 

En  vertu  de  la  loi  du  9  septembre  1792,  rendue  en 
conformité  de  celles  des  1 9  octobre,  8  novembre  1 790  et 
7  mars  1791,  et  portant  que  l'argenterie  des  églises  et 
des  maisons  dépendant  de  la  liste  civile,  serait  portée  aux 
hôtels  des  monnaies  les  plus  proches,  pour  être  convertie 
en  monnaies,  les  officiers  municipaux  se  transportèrent 
à  Féglise  le  27  décembre  suivant,  pour  procéder  à  Tin- 
ventaire  des  meubles,  effets  et  ustensiles  en  or  et  argent 


231 

employés  au  service  du  culte.  Sur  la  demande  faite  par  la 
municipalité,  les  objets  inventoriés  furent  laissés  provi- 
soirement à  l'église^  étant  reconnus  indispensables  à  la 
célébration  du  culte  divin.  Le  10  août  1792,  l'Assemblée 
l^islative  décréta  l'abolition  de  la  royauté  et  la  déchéance 
de  Louis  XVI.  La  dynastie  capétienne,  qui  avait  com- 
mencé avec  Hugues  Capet  en  987,  avait  régné  sur  la 
France  pendant  huit  cents  ans. 

Le  21  septembre  suivant,  la  Convention  nationale,  qui 
succédait  à  l'Assemblée  législative,  commençait  ses  tra- 
vaux par  la  proclamation  de  la  République  française.  Le 
principe  de  la  souveraineté  du  peuple  était  désormais 
consacré  et  s'affirmait  sur  les  aébris  de  la  puissance 
royale  anéantie.  Le  29  septembre  1792,  le  citoyen  Watier 
de  Villette,  prêtre  assermenté,  et  Robinet  de  Malleville, 
notable,  pour  se  conformer  au  décret  de  l'Assemblée 
législative  du  14  août  1792,  portant  que  les  prêtres  cons- 
titutionnels et  les  nobles  devaient  renouveler  le  serment 
civique  devant  les  municipalités,  comparurent  devant  le 
maire  et  les  officiers  municipaux  de  la  commune  de 
Branches,  et  prêtèrent  devant  eux  le  serment  suivant, 
qu'ils  avaient  déjà  prêté  le  14  août  précédent  :  «  Je  jure 
«  d'être  fidèle  à  la  nation  et  de  maintenir  la  liberté  et 
«  l'égalité,  ou  de  mourir  en  les  défendant.  »  Il  paraît 

3ue  le  citoyen  Watier,  prêtre  constitutionnel  de  1  église 
e  Branches,  était,  pour  nous  servir  de  l'expression  de 
Portalis,  véhémentement  soupçonné  de  ne  pomt  aimer  la 
Révolution  et  la  Constitution  à  laquelle  il  avait  cependant 
juré  fidélité,  car  la  municipaUté  lui  délivra,  le  19  juin 
1793,  un  certificat  constatant  qu'il  ne  s'était  point  absenté 
de  la  commune  depuis  plus  de  six  mois. 

Le  23  juin  suivant,  le  Conseil  général  lui  décerna  un 
certificat  de  civisme  et  de  patriotisme. 

Le  ci-devant  prieur,  malgré  son  acceptation  de  la  cons- 
titution civile  du  clergé,  malgré  ses  serments  réitérés  de 
fidélité  à  la  nation,  était  donc  considéré  comme  suspect 
par  le  Comité  de  salut  public  et  par  les  administrateurs 
au  département  et  du  district.  Le  citoyen  Robinet  de 
Malleville,  en  sa  qualité  de  ci-devant  noble,  était  égale- 
ment soupçonné  de  ne  point  professer  pour  la  Révolution 
un  amour  sans  borne,  et  il  dut  recourir  à  la  municipa- 


a 


232 

lité,  qui  lui  délivra  les  mêmes  certificats  qu'au  citoyen 
Watier.  Conformément  au  décret  de  la  Convention  du 
28  juillet,  il  se  présenta  devant  la  municipalité  le  12  sep- 
tembre et  lui  fit  remise  de  sa  croix  de  chevalier  de  Tordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis. 

En  exécution  de  la  loi  du  20  septembre  1792,  les  actes 
de  Tétat-civil,  qui  jusqu'alors  avaient  été  confiés  aux 
soins  des  curés  ou  de  leurs  vicaires,  furent  remis  entre 
les  mains  des  officiers  municipaux,  qui  en  opérèrent  la 
clôture  le  10  novembre  suivant.  Le  24  novembre  1 793,  la 
Convention  substitua  le  calendrier  républicain  au  calen- 
drier gréjgorien. 

Le  8  frimaire  an  II  de  la  République  française  une  et 
indivisible,  le  Conseil  général  de  Branches,  considérant 
que  la  patrie  avait  besoin  de  canons  pour  sa  défense,  et 
u*une  seule  cloche  suffisait  aux  besoins  du  culte,  décida 
e  conserver  la  grosse  cloche,  et  de  consacrer  les  deux 
autres  aux  besoins  de  la  République  et  au  service  de  la 
Patrie.  En  conséquence,  il  informa  l'administration  dé- 
partementale que  ces  deux  cloches  étaient  à  sa  disposi- 
tion. La  cloche  qui  fut  conservée  est  celle  qui  existe 
actuellement;  elle  s'appelle  Henriette  et  porte Vinscrip- 
tion  suivante  :  «  L'an  1760,  W^  Gaspard  L'Agneau, 
«  prestre  curé  prieur  seigneur  spirituel  et  temporel  de 
«  Branches.  M.  Henry  Durville,  bourgeois  de  Paris, 
«  parrain.  Et  pour  marraine,  Marie-Nicolle  Favier,  fille 
«  de  Jacques  Favier,  marchand,  demeurant  à  Joigny. 
«  N.  Couche,  syndic,  C.-F.  Vachery,  P.-C.  SoufHard,  c.  i. 
«  fabriciens.  C.  Vallot,  pr.  fiscal,  E.  Devillia,  recteur 
«  d'école.  »  L'une  de  ces  cloches  avait  été  baptisée  le 
20  juin  1756,  ainsi  que  nous  l'avons  vu,  et  s'appelait 
Françoise;  l'autre  l'avait  été  le  19  juillet  1789,  par  le 
prieur  Watier,  assisté  de  Tabbé  Pasquier,  prieur,  seigneur 
de  Saint-Amatre;  elle  eut  pour  parrain  Edme  Burat, 
bourgeois  de  Paris  et  pour  marraine  dame  Agathe  Tref- 
filé,  V®  de  Jacques  Imbert.  Elle  reçut  le  nom  d'Agathe. 

Le  6  déceraore  1793  (16  frimaire  an  II),  le  citoyen 
Watier  fut  arrêté  comme  suspect  et  incarcéré  à  Joigny. 
II  avait  été  appelé  par  le  Conseil  général  de  Branches, 
aux  fonctions  d'officier  public  (1)  ;  il  adressa,  le  6  nivôse, 

(1)  Les  fonctions  d'officier  public  avaient  été  créées  parla  loi 
du  n  septembre  1792. 


233 

sa  démission  au  Conseil,  en  le  priant  de  vouloir  bien  le 
remplacer,  attendu  qu'il  ignorait  le  temps  que  durerait  sa 
réclusion.  Sa  détention  dura  jusqu'au  1°**  mars  4795 
(41  ventôse  an  III).  Les  objets  d'or  et  d'argent  servant  au 
culte  catholique,  qui  avaient  été  inventoriés  le  27  dé- 
cembre 1792  et  laissés  provisoirement  h  Téglise,  sous  la 
responsabilité  de  la  municipalité,  furent  déposés  au  dis- 
trict, d'après  l'arrêté  de  l'administration  du  19  nivôse, 
pour  être  envoyés  au  Trésor  national  et  y  être  convertis 
en  monnaie,  les  8  frimaire  et  23  pluviôse  an  IL  Les  objets 
déposés  pesaient  onze  marcs  quatre  onces  et  quatre  gros. 
(Le  marc  pesait  une  demi-livre  ou  huit  onces;  Ponce 
pesait  huit  gros). 
En  vertu  de  la  loi  du  1 3  brumaire  an  II,  qui  déclarait 

fropriété  nationale  tout  l'actif  affecté  aux  fabriques  et  à 
acquit  des  fondations,  les  membres  du  Conseil  général, 
sur  la  réquisition  du  citoyen  Guibert,  agent  national  de 
la  commune,  se  transportèrent  à  l'église  le  28  nivôse, 
afin  d'y  faire  Tinventaire  des  objets  affectés  au  service 
du  culte.  Le  procès-verbal  d'inventaire,  qui  porte  en  tête 
la  devise  révolutionnaire  :  Liberté,  Egalité,  Fraternité  ou 
la  Mort,  énumère  tous  les  objets,  effets  et  ornements  du 
culte,  tels  que  chandeliers,  burettes,  aubes,  surplis, 
chapes,  chasubles,  tuniques,  éloles,  bannières,  etc.,  ainsi 
que  le  mobilier  de  Téçlise,  comprenant  armoires,  pla- 
cards, bancs,  stalles,  tribune,  etc.  Tous  les  effets  et  orne- 
ments appartenant  à  Téglise  furent  déposées  au  secré- 
tariat du  district  de  Joigny  le  15  messidor  an  II,  ainsi 
que  l'atteste  un  reçu  délivré  à  cette  date  au  citoyen 
Fréchot,  maire,  par  le  citoyen  Zanote,  secrétaire-adjoint 
du  district  de  Joigny. 

Par  son  décret  du  13  pluviôse  an  II,  la  Convention 
ayant  voté  une  somme  de  dix  millions  pour  être  distri- 
buée aux  indigents,  le  district  de  Joigny  fut  compris 
pour  une  somme  de  17,356  livres  17  sous.  Dans  la  répar- 
tition faite  entre  les  communes  du  district,  il  fut  alloué  à 
la  commune  de  Branches  la  somme  de  184  livres.  Les 
officiers  municipaux,  qui  avaient  été  prévenus  le  14  ven- 
tôse, que  cette  somme  était  à  leur  disposition,  tardant  à 
se  la  taire  délivrer,  les  administrateurs  du  district  leur 
écrivirent  le  2  germinal  pour  leur  reprocher  leur  cou- 


234 

pable  indifférence,  leur  rappeler  qu'ils  sont  personnelle- 
ment responsables  de  tout  retard,  et  les  informer  qu'il 
les  dénonceront  à  la  Convention  et  à  Fopinion  publique 
«  qui  iuge  les  fonctionnaires  qui  ne  remplissent  pas 
leurs  devoirs^  »  slls  n'acquittent  point  dans  les  trois 
jours  «  cette  dette  de  la  patrie  envers  les  citoyens  qui, 
«  par  leur  âge  et  leurs  infirmités,  sont  dans  l'indigence.  » 
Cet  ordre  itératif  est  signé  :  Thorailles,  Collet  et  Ragon  ; 
nous  ne  doutons  pas  que  cette  terrible  menace  n'ait 
beaucoup  contribué  à  stimuler  le  zèle  de  nos  officiers 
municipaux. 

Le  27  germinal,  la  commune  de  Branches  adressa  au 
district  64  chemises  d'hommes  et  un  drap,  pour  être 
envoyés  aux  soldats  de  la  République,  a  aux  brades 
«  défenseurs  de  la  patrie.  »  Noble  et  touchante  preuve 
du  patriotisme  des  populations  républicaines  de  47921 
Ceux  et  celles  qui  ne  pouvaient  combattre  dans  les 
armées  de  la  Républiaue,  aspiraient  du  moins  à  contri- 
buer au  soulagement  de  leur  misère  et  tenaient  à  hon- 
neur de  prouver  leur  vive  sollicitude  pour  les  braves  qui 
versaient  leur  sang  pour  la  France.  Sublime  détail  de 
cette  grande  épopée,  où  tout  est  gloire,  où  tout  est  gran- 
deur, où  tout  est  héroïsme. 

En  vertu  du  décret  de  la  Convention  et  de  l'arrêté  du 
Comité  de  Salut  pubUc  du  6  prairial  an  II,  le  Conseil 
général  procéda,  le  23  prairial,  «  à  la  fixation  du  taux 
«  des  journées  et  entreprises  à  la  tâche,  transport  des 
«  récoltes,  location  journalière  des  animaux,  voitures  et 
«  instruments  servant  aux  travaux  de  la  campagne.  »  Le 
tarif  fut  établi  en  augmentant  de  1/2  celui  qui  avait  été 
établi  en  1790;  nous  croyons  utile  uen  donner  les  dispo- 
sitions :  Fauchaison,  tâche  d'un  arpent  de  pré,  5  livres 
en  1790,  portée  à  7  livres  10  sols;  journée  d'un  fau- 
cheur, sans  nourriture,  3  livres  en  1 790,  portée  à  4  livres 
10  sols;  avec  la  nourriture,  2  livres  en  1790,  portée  à 
3  livres  ;  journée  d'un  faneur,  sans  nourriture,  15  sols  en 
1790,  portée  à  1  livre  2  sols  6  deniers;  avec  la  nourri- 
ture, 10  sols  en  1790,  portée  à  15  sols  ;  journée  d'homme 
pour  charger  et  décharger  les  voitures  de  foin,  sans 
nourriture,  1  livre  10  sols  en  1790,  portée  à  2  livres 
5  sols;    avec  la  nourriture,  1  livre  en  1790,  portée  à 


235 

1  livre  10  sols;  journée  d'un  cheval  ou  de  deux  vaches 
et  un  homme  pour  le  transport  des  céréales,  par  dou- 
zaine, 5  sols  en  1790,  portée  à  7  sols  6  deniers  ;  journée 
d^un  moissonneur,  sans  la  nourriture,  1  livre  10  sols  en 
1790,  portée  à  2  livres  5  sols;  avec  la  nourriture, 
45  sols  en  ^790,  portée  à  1  livre  2  sols  6  deniers  ;  jour- 
née d'un  moissonneur  d'avoine,  nourri,  10  sols  en  1790, 
portée  à  15  sols  en  1793. 

Tarif  des  maréchaux,  charrons  et  taillandiers  :  Pioche 
de  7  à  8  livres,  4  livres  en  1790,  portée  à  6  livres; 
rechargement  d'une  pioche,  2  livres  en  1790,  porté  à 

3  livres  ;  soc  de  charrue,  2  livres  en  1 790,  porté  à  3  livres  ; 
pointe  sur  un  vieux  soc,  1  livre  en  1790,  portée  à  1  livre 
40  sols  ;  rebattage  d'un  soc,  5  sols  en  1790,  porté  à  7  sols 
6  deniers  ;  repanage,  2  livres  en  1790,  porté  à  3  livres; 

4  fers  neufs,  1  livre  12  sols  en  1790,  portés  à  2  livres 
8  sols  ;  relevage  de  fe^s  avec  clous  neufs,  chaque  fer, 
4  sols  en  1 790,  porté  à  6  sols  ;  embattage  d'une  paire  de 
roues,  sans  aucune  fourniture,  2  livres  en  1790,  porté  à 

3  livres;  laçon  d'une  charrue,  sans  fourniture  et  nourri, 

4  livre  10  sols  en  1790,  portée  à  2  livres  5  sols;  paire  de 
roues  de  charrue,  en  fournissant  le  bois,  4  Uvres  en  1790, 
portée  à  6  livres  ;  paire  de  roues  de  charrette  à  un  cheval, 
20  livres  en  1790,  portée  à  30  livres  ;  journée  d  un  char- 
ron, nourri,  2  livres  en  1790,  portée  à  3  livres;  serpe 
ordinaire,  1  livre  10  sols  en  1790,  portée  à  2  livres  5  sols  ; 
petite  serpe  à  tailler  la  vigne,  10  sols  en  1790,  portée  à 
15  sols  ;  faucille,  1  livre  en  1790,  portée  à  1  livre  10  sols  ; 
journée  d'un  homme,  un  cheval  et  une  voiture,  Thorame 
étant  nourri,  3  livres  en  1790,  portée  à  4  livres  10  sols  ; 
journée  d'un  homme,  de  deux  chevaux  et  une  voiture, 
rhomrae  étant  nourri,  5  livres  en  1790,  portée  à  7  livres 
40  sols  ;  journée  d'un  tonnelier  pour  arranger  et  retenir 
de  vieilles  futailles,  ou  relier  le  vin,  avec  nourriture, 
4  livre  4  sols  en  1790,  portée  1  livre  16  sols.  Les  gages 
d'un  domestique,  fixés  à  120  livres  en  1790,  sont  portés  à 
480  livres  ;  ceux  d'un  vigneron,  fixés  à  90  livres  en  1790, 
sont  portés  à  135  livres;  ceux  d'une  servante,  fixés  à 
50  livres  en  1790,  sont  portés  à  75  livres.  Il  était  interdit, 
sous  des  peines  très  sévères,  de  demander  un  prix  supé- 
rieur à  celui  fixé  par  le  présent  tarif. 


236 

En  conformité  de  la  loi  du  i\  prairial  an  II,  qui 
mettait  en  réquisition  pour  les  travaux  de  la  prochaine 
récolte,  tous  les  citoyens  en  âge  ei  valides,  et  permettait 
le  glanage  seulement  aux  femmes,  aux  entants,  aux 
vieillards  et  aux  invalides,  le  Conseil  général  se  réunit  le 
25  prairial  pour  établir  la  liste  de  ceux  qui  pourraient 
glaner.  En  vertu  des  décrets  des  18  et  21  mars  1793,  les 
citoyens  de  Branches  se  réunirent  «  dans  le  Temple  de  la 
Raison,  »  le  21  avril  1793,  à  l'effet  d'élire  douze  conci- 
toyens chargés  de  former  un  Comité  de  Salut  public 
ayant  pour  mission  de  maintenir  le  bon  ordre  et  de  sur- 
veiller les-  malveillants  et  les  étrangers.  Les  douze 
citoyens  élus  prêtèrent  séance  tenante  le  serment  «  de 
«  maintenir  la  liberté,  Tégalité,  Tunité  et  Tindivisibilité 
«  de  la  République  française,  ou  de  mourir  en  la  défen- 
«  dant.  »  Il  faut  croire  que  Teffervescence  était  grande 
dans  la  commune,  puisque  le  23  mai  suivant,  le  Conseil 
général  résolut  de  demander  au  district  un  certain  nombre 
de  piques  pour  distribuer  aux  citoyens  patriotes,  afin  de 
mamtenir  le  bon  ordre  et  l'harmonie. 

La  loi  du  14  frimaire  an  II,  ayant  décidé  qu'un  agent 
national  serait  élu  par  les  citoyens  de  chaque  commune, 
le  citoyen  Edme  Guibert  fut  appelé  à  cette  fonction  le 
18  nivôse,  par  rassemblée  générale  des  habitants.  En 
vertu  des  décrets  des  29  frimaire  an  II,  organisant  l'en- 
seignement public  en  France,  et  du  4  ventôse  suivant, 
astreignant  toutes  les  communes  à  la  création  d'un 
emploi  d'instituteur,  le  Conseil  général  désigna,  le  6  prai- 
rial, pour  remplir  ces  fonctions,  le  citoyen  Charles 
Benoist,  qui  exerçait,  comme  on  Ta  vu  plus  haut,  ces 
fonctions  depuis  1792.  Le  traitement  de  l'instituteur  est 
ainsi  fixé  :  500  livres  d'appointements  ;  une  redevance  en 
blé  payée  par  chaque  laboureur,  savoir  :  le  laboureur  de 
deux  chevaux,  un  boisseau  ;  celui  de  quatre  vaches,  un 
boisseau  ;  celui  de  deux  vaches,  une  quarte  ;  les  manœu- 
vres paieront  chacun  30  sols.  Chaque  messe  lui  sera 
payée  25  sols  ;  il  recevra  25  sols  pour  Fenterrement  d'un 
grand  corps  et  15  sols  pour  celui  d'un  enfant,  jusqu'à 
quatorze  ans.  Comme  on  le  voit,  la  situation  de  l'institu- 
teur, si  précaire  avant  la  Révolution,  est  considérable- 
ment améliorée.  Le  9  fructidor  an  II,  les  administrateurs 


237 

du  district  envoyèrent  aux  officiers  mupicipaux  Tordre  de 
transporter  dans  les  vingt-quatre  heures  leur  contingent 
de  foin  dans  le  magasin  d'Auxerre,  les  chevaux  en  dépôt 
dans  cette  commune  manquant  de  foin  pour  le  moment. 
Les  officiers  municipaux  sont  prévenus  que  s'ils  ne  s  exé- 
cutent  point  dans  le  délai  prescrit,  les  administrateurs 
seront  dbntraints  de  prendre  contre  eux  toutes  les  me- 
sures de  rigueur  qu'exige  le  service  «  des  chevaux  de  la 
République.  » 

Le  26  frimaire  an  III,  les  officiers  municipaux  remi- 
rent au  citoyen  Legros,  commissaire  du  district  de 
Joigny,  chargé  de  recueillir  les  titres  des  fabriques,  cha- 
rités et  cures  des  communes  du  canton  de  Villemer, 
121  pièces  et  titres  concernant  la  fabrique  et  22  pièces 
concernant  la  charité,  dont  la  plus  ancienne  était  cle  Tan 
1521.  Ces  litres  et  pièces  furent  adressés  par  le  citoyen 
Legros,  à  Tadministrateur  du  district,  en  conformité  de 
son  arrêté  du  3  prairial.  Le  citoyen  Legros  avait  été 
notaire  royal  à  Branches  avant  la  Révolution  et  procureur 
fiscal  de  la  justice  de  Branches  en  1789.  Disons  ici  un 
mot  sur  le  système  d'administration  substitué  par  Torga- 
nisation  départementale  à  Torganisation  provinciale. 

Les  lois  des  29  décembre  1789  et  15  janvier  1790,  et  la 
Constitution  du  3  septembre  1791,  avaient  consacré  cette 
oi^anisation  et  établi  que  l'administration  délibérante  du 
département  serait  confiée  à  une  assemblée  élective  de 
trente-six  membres,  qui  se  réuniraient  une  fois  par  an. 
La  partie  executive  fut  dévolue  à  un  directoire  composé 
de  huit  membres,  choisis  par  et  parmi  le  Conseil.  Les 
trente-six  conseillers  étaient  renouvelables  par  moitié  au 
bout  dun  an.  L'aciministration  du  district  était  confiée 
à  cinq  membres  élus  par  le  district.  Le  citoyen  Legros 
fut  élu  membre  du  district  de  Joigny  en  octobre  1791. 
En  avril  1792,  les  électeurs  du  district,  réunis  au  chef- 
lieu,  élirent  le  citoyen  Legros  membre  de  l'assemblée 
départementale.  Le"  11  novembre  1792,  cette  assemblée 
l'appela  aux  fonctions  de  membre  du  directoire.  Ses  col- 
lègues du  directoire  furent  :  les  citoyens  Housset,  Brotot, 
Decourt,  Jeannet,  Simonet,  Bègue  et  Cheslin-Duvivier. 
Le  citoyen  Maure,  représentant  du  peuple  en  mission 
dans  le  département,  dissout  le  directoire  en  vertu  de 


238 

son  pouvoir  discrétionnaire,  le  1 9  nivôse  an  II,  et  établit 
une  nouvelle  administration,  conîposée  des  membres 
anciens  moins  les  citoyens  Legros,  Bègue  et  Jeannet, 
considérés  comme  tièdes,  que  remplacèrent  les  citoyens 
Balme,  Monteix  et  Hébert.  Le  représentant  Maure  se  sui- 
cida à  Âuxerre  à  Ja  nouvelle  de  l'arrestation  de  ses  amis 
de  la  Montagne  (9  thermidor  an  II). 

La  loi  du  1^'  ventôse  an  V  (19  février  1795),  réduisit  à 
cinq  le  nombre  des  administrateurs  du  département, 
lesjiuels  devaient  être  nommés  par  le  Comité  de  l^is- 
lation,  et  supprima  l'assemblée  départementale.  Le 
27  floréal  an  III  (16  mai  1793),  le  citoyen  Le^ros  fut 
nommé  membre  de  l'administration  centrale  de  PTonne, 
et  chargé  du  bureau  des  contributions,  de  l'emprunt 
forcé,  des  charges  locales,  etc.  La  Constitution  de  Tan  VIII 
(3  nivôse,  24  décembre  1799),  rétablit  le  Conseil  général, 
qui  comprenait  vingt  membres,  lesquels  étaient  nommés 
par  le  Premier  Consul  pour  trois  ans.  Le  4  prairial 
an  VIII  (24  mai  1800),  le  citoyen  Legros  fut  nommé 
membre  du  Conseil  général,  sur  la  proposition  de  M.  de 
la  Bergerie,  préfet  de  l'Yonne,  et  sous  le  contre-seing  de 
Louis  Bonapaf te,  alors  ministre.  Il  était  le  doyen  d'âge 
du  Conseil ,  et  fut  élu  président  pour  la  session  de  l'an  VIII. 
Par  décret  du  4  avril  1806,  M.  Legros,  qui  était  au  terme 
de  son  mandat,  fut  remplacé. 

Le  ci-devant  prieur  Watier  de  Villette  était  toujours 
incarcéré  à  Joigny  ;  le  23  pluviôse  de  l'an  III,  les  offi- 
ciers municipaux  lui  adressèrent  un  certificat  constatant 
que  le  service  du  culte  catholiaue  n'avait  cessé  d'être 
célébré  dans  l'église  de  Brancnes  qu'à  l'épogue  du 
1 3  ventôse  an  II.  Le  certificat  fut  visé  ie  26  pluviôse  par 
les  citoyens  Simonet  et  Badenier,  administrateurs  du  dis- 
trict et  produisit  bon  effet,  puisque  le  prisonnier  fut 
relaxé  le  11  ventôse  an  III.  En  vertu  de  la  loi  du  11  prai- 
rial an  III,  astreignant  les  ministres  des  cultes  à  se  pré- 
senter devant  les  municipalités,  et  à  faire  devant  elles 
une  déclaration  de  soumission  aux  lois  de  la  République, 
le  citoyen  Watier,  prêtre-curé  de  la  commune  de  Bran- 
ches, se  présenta  le  27  prairial  devant  les  officiers  muni- 
cipaux et  fit  la  déclaration  exigée  par  la  loi,  ce  dont  il  lui 
fut  donné  acte. 


239 

Le  21  floréal  (10  mai),  le  Conseil  général  de  la  com- 
mune approuva  la  demande  faite  par  le  citoyen  Benoist, 
ci-devant  maître  d'école,  pour  exercer  de  nouveau  se» 
fonctions  et  fixa  son  traitement  à  500  livres,  indépen- 
damment du  logement,  qui  lui  était  gratuitement  con- 
cédé. En  vertu  de  la  loi  du  7  vendémiaire  an  IV,  la  muni- 
cipalité décida,  le  14  brumaire,  que  les  cérémonies  du 
culte  seraient  rétablies,  mais  qu'elles  ne  pourraient  avoir 
lieu  que  dans  l'intérieur  de  l'église.  Le  même  jour,  le 
citoyen  Watier,  habitant  de  Branches,  comparut  devant 
la  Municipalité  et  fit  la  déclaration  suivante  :  «  Je  recon- 
«  nais  que  l'universalité  des  citoyens  français  est  le 
«  souverain,  et  je  promets  soumission  et  obéissance  aux 
4c  lois  de  la  République.  »  Il  fut  donné  acte  au  citoyen 
Watier  de  sa  déclaration,  qui  fut  transcrite  sur  le  registre 
des  délibérations  de  la  Municipalité  et  signée  par  Fré- 
chot,  maire.  Robinet  et  C.  Burat,  notables.  Bouchot, 
Formé  et  Watier. 

En  vertu  des  lois  des  1 2  février  et  9  novembre  1 792, 
24  avril  et  3  juin  1793,  et  28  ventôse  an  IV,  et  de  l'ar- 
rêté du  département  de  TYonne  du  7  iuillet  1792,  les 
biens  provenant  de  Louis-Charles  de  Chenu,  ex-officier 
au  régiment  de  Picardie,  émigré,  ayant  été  confisqués  au 
profit  du  domaine  national,  furent  vendus  par  les  admi- 
nistrateurs du  département  le  21  juillet  1796  (3  thermidor 
an  IV).  Ces  biens,  parmi  lesquels  était  Tancien  fief  du 
Souchet,  furent  acquis  en  partie  par  le  citoyen  Lallier, 
commissaire  du  district  de  Joigny,  pour  un  prix  qui 
nous  paraît  aujourd'hui  dérisoire  ;  la  loi  du  28  venlôse 
ayant  décidé  que  ces  biens  seraient  abandonnés  à  tout 
acquéreur  qui  en  offrirait  un  prix  égal  à  vingt-deux  fois 
le  revenu  annuel,  M.  Lallier  put  entrer  en  possession  de 
neuf  arpents  de  terre  de  nonne  qualité  et  un  demi 
arpent  de  pré,  pour  la  modique  somme  de  2,948  francs. 

Charles-Alexandre-Gaspard  de  Chenu,  fils  de  Gaspard 
de  Chenu  décédé  en  1795,  et  frère  de  Louis-Charles, 
porta  opposition  à  la  vente  de  ces  biens,  en  établissant 
qu'ils  taisaient  partie  de  la  succession  indivise  de  son 
père,  et  que,  dans  ces  conditions,  il  devait  être  sursis  à  la 
vente  jusqu'à  ce  que  le  partage  en  fût  opéré.  Par  un 
jugement  en  date  du  18  prairial  an  V,  Alexandre  de 


240 

Chenu  fut  déboulé  de  son  opposition  et  Texécution  du 
contrat  de  vente  fait  par  l'administration  du  départe- 
ment ordonnée.  En  vertu  des  lois  du  14  mai  1790  et  du 
26  août  1791,  décrétant  laliénation  et  la  vente  des  biens 
nationaux,  les  biens  dépendant  du  ci-devant  prieur 
avaient  été  également  venons  en  octobre  1791. 

Le  bois  de  Courant,  qui  avait  été  donné  au  prieuré  par 
révêque  d'Auxerre,  Guillaume  de  Seignelay,  en  1220, 
fut  acneté  par  le  citoyen  Durand-Prudence,  propriétaire  à 
Cheny.  Ce  bois  était  d'une  contenance  de  55  arpents, 
non  compris  15  arpents  de  vernes,  ce  qui  formait  une 
contenance  de  70  arpents.  Quinze  arpents  étaient  en  cul- 
ture et  quarante  arpents  étaient  en  friches.  Le  citoyen 
Durand  mit  cette  propriété  en  culture  et  y  construisit  une 
petite  ferme.  Cette  petite  ferme  prit  plus  tard,  nous  ne 
savons  trop  pourquoi,  le  nom  de  ferme  des  Courlis  ;  c'est 
de  là  que  vient  l'origine  du  hameau  de  ce  nom,  qui  est 
situé  sur  les  territoires  de  Branches  et  de  Charbuy.  La 
ferme  subsiste  encore  actuellement,  mais  considérable- 
ment agrandie. 

XXXL 

La  Constitution  du  5  fructidor  an  III  (22  février  1795), 
supprima  les  districts  et  créa  les  arrondissements.  Le 
département  de  l'Yonne  fut  divisé  en  cinq  arrondisse- 
ments, et  le  nombre  de  ses  cantons  diminué.  La  Conven- 
tion se  sépara  le  4  brumaire  suivant  (26  octobre  1795)  : 
elle  avait  possédé  le  pouvoir  pendant  une  période  de 
trois  ans  et  un  mois.  Le  6  brumaire  (28  octobre),  eut  lieu 
l'ouverture  du  nouveau  Corps  législatif,  divisé  en  deux 
conseils,  celui  des  Anciens  et  celui  des  Cinq-Cents.  La 
Constitution  de  l'an  III  fut  supprimée  par  le  coup  d'Etat 
perpétré  par  Bonaparte  le  18  brumaire  an  VIII  (9  novem- 
bre 1799),  et  une  nouvelle  Constitution  décrétée  le  22  fri- 
maire suivant  (13  décembre  1799).  Cette  constitution  prit 
le  nom  de  Constitution  de  l'an  VIII. 

En  vertu  de  cette  Constitution,  un  arrêté  consulaire  du 
15  vendémiaire  an  IX  (7  octobre  1800),  réduisit  à  34  le 
nombre  des  cantons  du  département  de  l'Yonne,  que  la 
loi  du  27  janvier  1790  avait  porté  à  71 .  En  conséquence 


241 

de  cet  arrêté,  le  canton  de  Villemer  fut  supprimé  et  la 
commune  de  Branches  appelée  à  faire  partie  de  celui 
d'Aillanl-sur-Tholon,  ainsi  que  celles  de  Fleury,  Guerchy, 
Neuillv  et  Villemer.  Les  communes  de  Basson,  Champ- 
lay,  Charmoy,  Chichery  et  Epineau-les-Voves  furent  rat- 
tachées au  canton  de  Joigny.  Un  sénatus-consuUe  du 
22  fructidor  an  XIII  (9  septembre  1805)  ordonna  Tabo- 
lition  du  calendrier  républicain  et  la  mise  en  usage  du 
calendrier  grégorien  dans  tout  l'empire  français,  à  comp- 
ter du  11  nivôse  (1®'' janvier  1806). 

En  exécution  de  la  Constitution  de  Tan  VIII,  M.  Rougier 
de  la  Bergerie,  préfet  de  l'Yonne,  nomma,  par  son  arrêté 
du  13  floréal,  le  maire  et  les  dix  conseillers  chargés  de 
l'administration  municipale  de  Branches.  Le  2S  floréal 
(15  mai  1800)  eut  lieu  l'installation  de  ce  conseil  ou 
plutôt  de  cette  commission  préfectorale.  M.  Robinet  de 
Malleville,  le  ci-devant  seigneur  de  Gatines,  Tancien 
syndic  de  la  paroisse,  lex-sans-culotte  de  1793,  devenu 
agent  municipal  en  1797,  fut  appelé  aux  fonctions  de 
maire,  fonctions  qu'il  conserva  jusqu'en  1808.  Comme 
on  le  voit,  Bonaparte  inaugurait  le  régime  d'oppression 
et  de  despotisme  qu'il  imposa  à  la  France  pendant 
quinze  ans,  par  un  attentat  à  la  représentation  nationale 
et  par  un  attentat  à  la  souveraineté  du  peuple,  dans  la 
plus  humble  de  ses  manifestations,  celle  de  l'élection  de 
ses  conseils  municipaux.  Il  fallait  à  l'insatiable  ambition 
de  cet  homme,  qui  s'apprêtait  à  ceindre  ia  couronne 
impériale,  un  pouvoir  illimité  et  une  domination  sans 
borne  :  aussi  accapara-t-il  la  nomination  de  tous  les 
pouvoirs  électifs.  Les  conseils  municipaux,  les  conseils 
généraux,  les  assemblées  législatives  même,  furent 
choisis  et  nommés  par  une  autorité  souveraine  unique,  le 
premier  consul,  et  plus  tard  l'empereur. 

En  1805,  l'ancien  prieur  Watier  de  Villette,  devenu, 
depuis  1803,  curé  de  la  paroisse  de  Branches,  dressa  le 
catalogue  des  prieurs  de  Branches  depuis  1220,  et  fit  un 
relevé  des  baptêmes,  mariages  et  enterrements  de  la 
paroisse  de  Branches  depuis  l'an  1610  jusqu'à  cette 
époque.  Ce  catalogue  et  ce  relevé  sont  conservés  aux 
archives  de  la  mairie,  ainsi  que  les  registres  de  l'état- 
civil,  qui  remontent  à  1610  et  qui  ofl'rent  un  grand  inté- 

1887  XVI 


242 

rêl  paléographique.  Ce  relevé  nous  oflFre  quelques  détails 
curieux.  Ainsi,  l'année  1789  porte  en  tête  cette  mention  : 
«  Année  critique,  »  et  en  bas,  cette  autre  :  «  Année  vexa- 
toire  pour  le  clergé.  »  A  Tannée  1790,  on  lit  :  «  Le 
14  juillet  fœdération  [sic).  »  L'année  1793  est  précédée  de 
ces  lignes  :  «  Le  l®""  avril  1793,  les  registres  ont  étécon- 
«  fiés  aux  municipalités.  J'ai  été  mis  ensuite  en  réclu- 
«  sion  à  Joigny  le  6  décembre  1 793,  et  je  n'enljsuis  sorti 
«  que  le  1^*^  mars  1795.  D'où  il  s'ensuit  que  je  n'ai  pu 
«  suivre  avec  la  même  exactitude  l'ordre  quij^se|trouvait 
t(  à  cette  époque.  J'ai  tâché,  depuis,  de  continuer  ce  ca- 
«  talogue,  mais  le  peu  d'ordre  que  j'ai  trouvé] dans  les 
«  registres  pendant  plusieurs  années  m'ont  (sic)  iempê- 
«  ché  de  suivre  l'exactitude,  parce  qu'il  manque  dans 
'«  ces  registres  beaucoup  d'actes  de  naissances  et  de 
«  morts  qui  ont  été  oubliés,  et  que  les  dates  sont  mal 
«  mises.  »  Comme  on  le  voit,  Tancien  prieur  ne  par- 
donnait guère  à  la  Révolution  de  l'avoir  réduit  à  exercer 
les  humbles  fonctions  de  prêtre  de  la  paroisseldont  il 
avait  été  seigneur  spirituel,  temporel  et  haut-justicier. 

Le  curé  Watier  avait  succédé  à  M.  Galisset  de  l'Eclu- 
zelte,  (jui,  le  7  messidor  an  VIII,  avait  prêté  devant  la 
municipalité  de  Branches,  le  serment  de  fidélité  à  la 
Constitution  de  l'an  VIU  et  à  la  loi  du  7;ivendérûiaire 
an  IV,  et  avait  déclaré  son  intention  d'exercer  les  fonc- 
tions de  prêtre  du  culte  catholique  dans  la  paroisse  de 
Branches.  En  1803,  le  curé  Galisset  fut  nommé  desser- 
vant de  la  paroisse  de  Guerchy,  et  Watier  de  Villelte, 
qui  habitait  Branches  depuis  sa  sortie  de  prison,  en 
1795,  fut  désigné  pour  le  remplacer. 

Le  registre  des  délibérations  du  Conseil  municipal  de 
Branches  porte,  à  la  fin  de  l'année  1811,  cette  mention  : 
«  L'année  1811  fut  remarquable  par  une  comète  qui  a 
«  paru  dans  le  mois  de  juin,  et  elle  fut  visible  jusqu'en 
«janvier  1812.  Cette  comète  avait  une  grande  queue 
«  brillante.  L'année  1811  fut  remarquable  par  ses  vins, 
«  qui  étaient  très  bons  et  que  Ton  appelait  vins  de  la 
«  Comète.  » 

Nous  allons  maintenant  donner  un  état  des  réquisi- 
tions supportées  par  la  commune  de  Branches  pendant 
les  deux  invasions  de  181 4  et  de  1815.  Le  11  janvier  181 4, 


243 

50  double-décalitres  d'avoine  sont  conduits  à  Joigny.  Le 
4  février,  sur  la  réquisition  du  comte  Plaloff,  comman- 
dant de  Cosaques  à  Joigny,  il  est  conduit  en  cette  ville  : 
295  livres  de  farine,  100  double-décalitres  de  blé, 
235  double-décalitres  d'avoine,  200  bottes  de  foin, 
380  bottes  de  paille,  une  feuillette  de  vin,  une  feuillette 
d'eau-de-vie,  une  vache,  12  poulets,  25  livres  de  beurre 
et  250  œufs.  Le  24  février,  nouvel  envoi  de  100  double- 
décalitres  d'avoine,  200  bottes  de  foin  et  200  bottes  de 
paille.  Voilà  pour  la  première  invasion  ;  passons  à  la 
seconde.  Le  7  juillet  1815,  une  feuillette  de  vin  et  160  ki- 
logrammes de  pain  sont  conduits  à  Charmoy.  Le  13,  sur 
la  réquisition  du  comte  de  Tùrr,  commandant  à  Sens,  il 
est  conduit  à  Joigny  :   160  livres  de  farine,  60  kilo- 

Î grammes  de  légumes  secs,  200  livres  de  pain,  3  feuil- 
ettes  de  vin,  1 42  bottes  de  foin  et  54  décalitres  d'avoine. 

Le  15,  une  vache,  162  kilogrammes  de  farine,  une 
feuillette  de  vin  et  60  kilogrammes  de  légumes  secs,  sont 
conduits  à  Ghichery.  Le  même  jour,  sur  l'ordre  de 
M.  Lacam,  sous-préfet  de  Joigny,  on  conduisait  dans 
cette  ville  :  213  kilogrammes  de  farine,  deux  feuillettes 
de  vin,  150  bottes  de  foin  et  36  double-décalitres  d'a- 
Yoine.  Le  17,  2  vaches,  3  feuillettes  de  vin  et  150  bottes 
de  foin;  le  18,  2  vaches,  4  feuillettes  de  vin,  750  bottes 
de  foin  et  168  livres  de  farine  ;  le  21 ,  100  bottes  de  foin, 
446  kilogrammes  de  pain  et  2  feuillettes  de  vin  ;  le  23, 
une  vache,  300  bottes  de  foin,  1,000  livres  de  pain, 
3  feuillettes  et  demie  de  vin  et  11  kilogrammes  de 
légumes  secs;  le  27,  10  bichets  de  blé  furent  conduits  à 
Joigny.  Le  30,  410  livres  de  pain  et  une  feuillette  de  vin 
furent  conduits  à  Chicherv.  Le  9  août,  61  soldats  bava- 
rois,  donl  trois  officiers  et  un  cheval,  arrivèrent  à  Bran- 
ches et  y  séjournent  jusqu'au  15.  Le  3  octobre,  un  tau- 
reau, une  feuillette  de  vin,  102  livres  de  haricots  et 
91  livres  de  petits  pois  sont  conduits  à  Brienon.  Le  10, 
16  décalitres  de  blé  et  2  feuillettes  de  vin  sont  conduits  à 
Joigny. 

Dans  la  répartition  des  charges  générales  de  Tinvasion, 
faite  en  1817,  les  charges  supportées  par  la  commune 
furent  évaluées  à  5,458  fr.  80,  et  sa  quote-part  dans  la 
répartition  générale  à  6,812  fr.  84.  La  commune  se 


244 

trouva  donc  débitrice  de  la  somme  de  1 ,354  francs.  Voilà 
ce  qu'a  valu  à  la  commune  ce  qu'on  appelle  la  gloire 
mililaire  du  premier  Empire  ;  nous  verrons  plus  tard 
ce  que  lui  ont  valu  le  chauvinisme  et  la  lâcheté  du 
second. 

Le  prêtre  Watier  de  Villetle  décéda  à  Branches  le 
7  janvier  1819  à  l'âge  de  85  ans  ;  il  fut  inhumé  dans  la 
partie  réservée  du  cimetière.  Une  croix  fut  érigée  sur  sa 
tombe  en  1834  par  le  curé  de  Guerchy,  Galisset  de 
l'Ecluzelte.  Elle  porle  l'inscription  suivante  :  «  A  la 
«  reconnaissance  D.  0.  M.  hic  jacet  corpus  L.  F.  Watier 
«  de  Villette,  Prier  Dominus  de  Branchiis.  Obiit  7 
«  januarii  1819  aelate  85.  Par  P.  R.  Galisset  de  l'Eclu- 
«  zette,  pasteur  de  Guerchy,  1834.  » 

L'ancien  fief  de  Gatines,  qui  appartenait  au  moment 
de  la  Révolution  à  M'"^  veuve  Imbert,  devint  ensuite  la 
propriété  de  M.  Robinet  de  Malleville,  son  gendre. 
jjme  in^bert  décéda  à  Auxerre  le  25  prairial  an  V,  et  fut 
inhumée  le  27  dans  le  cimetière  de  Branches.  Elle  était 
née  à  Québec  en  1723.  M.  Robinet  de  Malleville  fut  maire 
de  Branches  de  1800  à  1808;  il  quitta  Branches  en  1811 
pour  aller  habiter  Auxerre,  dont  il  devint  maire  le 
14  juillet  1812.  Il  fut  remplacé  dans  ses  fonctions  pen- 
dant la  période  des  Cent  Jours  (13  mai-juillet  1815),  par 
Maure  aîné.  Après  la  défaite  de  Waterloo,  M.  de  Malle- 
ville fut  de  nouveau  nommé  maire  d'Auxerre  et  fut  rem- 
placé le  11  octobre  suivant  par  M.  Chardon,  avocat. 
M.  de  Malleville  vendit  en  1811  sa  propriété  de  Gatines 
à  M"''  de  Courval,  qui  la  revendit  à  M.  Nicolas  Besson  en 
1817.  M.  Besson  décéda  à  Branches  en  1821 . 

La  propriété  de  Gatines  passa  alors  à  M.  le  comte  de 
Labourdonnaye  de  Blossac^  pair  de  France,  qui  la  con- 
serva jusqu'en  1830,  époque  où  il  la  vendit  à  M.  Rouillé. 
M.  Louis  de  Saucières,  marquis  de  Tenance,  l'acquit  de 
M.  Rouillé  en  1835.  La  terre  de  Gatines,  qui  datait  de 
l'origine  de  la  féodalité,  et  qui  avait  traversé,  sans  en  être 
atteinte,  la  période  critique  de  la  Révolution,  allait  enfin 
disparaître  à  jamais;  la  spéculation  détruisit  ce  dernier 
vestige  seigneurial,  que  les  lois  révolutionnaires  avaient 
épargné.  La  propriété  fut  divisée,  morcelée  et  vendue  par 
petites  parcelles  aux  habitants  de  Branches.  Le  château 


245 

fut  démoli  en  4840;  la  basse-cour  seule  fut  conservée. 
Il  ne  subsiste  plus  actuellement  qu'une  partie  des  bâti- 
ments de  Tancienne  basse-cour,  l'autre  partie  ayant  été 
détruite  il  y  a  quelques  années. 

Quant  à  l'ancien  fief  de  Pruniers,  qui  appartenait  en 
1789  à  M.  Germain  Ravin,  il  passa  également  sans 
encombre  la  période  révolutionnaire.  M.  Ravin  démolit 
en  1809  le  vieux  manoir  seigneurial  ;  la  ferme,  qui  datait 
de  près  de  deux  siècles,  et  qui  avait  toujours  été  occupée 
par  un  métayer  qui  cultivait  la  terre  dépendant  du 
domaine  seigneurial,  lut  détruite  dès  1830.  La  propriété 
fut  ensuite  morcelée  et  mise  en  vente.  Ainsi  disparurent, 
pour  le  plus  grand  bien  des  habitants,  ces  deux  vastes 
propriétés.  La  chapelle  de  Pruniers,  établie  sous  le 
vocable  de  Notre-Dame  de  Pitié,  subsiste  encore  actuelle- 
ment, mais  elle  tombe  en  ruines  et  est  condamnée  à  dis- 
paraître dans  un  avenir  peu  éloigné  (1). 

Nous  lisons  sur  le  registre  des  délibérations  de  la  muni- 
cipalité de  Branches,  les  observations  suivantes  sur  Tan- 
née 1822  :  «  Le  15  juin  1822,  un  ouragan  a  cassé  une 
«  grande  partie  des  arbres  et  endommagé  beaucoup  de 
«  maisons.  Le  5  juillet  1822,  à  cinq  heures  du  soir,  une 
«  grêle  d'une  grosseur  énorme  a  perdu  le  milieu  du  ter- 
«  toire  de  Branches,  vigne,  blé,  orge,  chènevière,  etc. 
«  Tout  fut  perdu  entièrement  :  on  a  évalué  la  perte  à 
«  quatre-vingt  mille  francs  pour  Branches  seulement.  Le 
«  ban  de  vendange  de  Tannée  1822  a  été  mis  pour  le 
«  5  septembre  à  Branches,  et  dans  les  environs  d'Auxerre 
«  le  30  août  ;  le  vin  de  l'année  1822  était  très  rouge  et 
«  très  chaud.  »  Comme  on  le  voit.  Tannée  1822  fut 
extraordinairement  précoce,  et  n'eût  été  la  calamité  qui 
frappa  «^i  cruellement  les  habitants  le  5  juillet,  elle  eut 
été  une  année  exceptionnellement  bonne  pour  la  com- 
mune de  Branches. 

M.  le  comte  de  Labourdonnaye,  pair  de  France,  fut 
nommé  maire  de  Branches  par  un  arrêté  préfectoral  du 
10  janvier  1826.  En  1829,  le  roi  Charles  X  accorda  sur 
sa  demande,  à  la  fabrique  de  Branches,  une  somme  de 
onze  cents  francs  pour  réparations  intérieures  à  Téglise, 

(1)  EUe  a  été  démolie  récemment. 


246 

qui  était  alors  dans  le  plus  triste  état  de  délabrement. 
M.  le  comte  de  Labourdonnaye  donna  sa  démission  de 
maire  de  Branches  le  12  décembre  1829  et  fut  remplacé 
par  M.  Burat  (6  juin  1830),  qui  conserva  ses  fonctions 
jusqu  en  1851 .  Comme  nous  l'avons  dit,  le  plan  cadastral 
de  la  commune  de  Branches  fut  achevé  le  15  septembre 
1832.  Ce  plan  est  du  à  MM.  Truchy,  géomètre,  Arnaudot, 
directeur  des  contributions  et  Bossu,  géomètre  en  chef 
du  cadastre.  C  est  en  cette  même  année  que  l'on  décou- 
vrit, en  exécutant  des  fouilles  dans  le  sanctuaire  de 
l'église,  la  crypte  qui  servait  jadis  de  lieu  de  sépulture 
aux  prieurs  de  Branches.  On  y  trouva  une  quantité  d'os- 
sements et  plusieurs  cercueils  de  pierre  que  Ton  n'eût 
point,  paraît-il,  la  curiosité  d'ouvrir. 

En  vertu  d'une  ordonnance  royale  en  date  du  12  mars 
1834,  portant  approbation  d'une  délibération  du  Conseil 
municipal  du  13  décembre  1831,  demandant  Tautori- 
sation  de  concéder  aux  habitants  de  la  commune,  à  titre 
de  bail  emphytéotique  de  quatre-vingt-dix-neuf  ans,  cent 
soixante-dix-sept  hectares  de  terre,  bois  et  bruyères  com- 
munaux, le  partage  fut  opéré  par  le  Conseil  municipal. 
Chaque  lot  attribué,  par  voie  de  tirage  au  sort,  à  un  ména- 
ge, fut  d'environ  1  hectare.  Le  bail  fut  reçu  par  M^**  Legros 
et  son  collègue,  notaires  à  Joigny,  les  1 9  et  20  novembre 
1834,  et  commença  le  l®*"  janvier  1835  ;  il  expirera  ainsi 
le  31  décembre  1933.  La  même  ordonnance  autorisait  le 
Conseil  à  vendre  à  M.  L.-H.  Burat,  maire,  6  hectares 
78  ares  de  friches  communales,  moyennant  la  somme  de 
878  francs,  et  à  concéder  28  hectares  7  ares  1 7  centiares 
de  terre  à  vingt-huit  détenteurs  provisoires  soumission- 
naires. Les  six  hectares  vendus  à  M.  Burat  confinaient  à 
sa  propriété  des  Courlis,  qu'il  avait  acquis  le  24  juillet 
1830  des  héritiers  Durand-Prudence.  Les  28  hectares 
concédés  avant  partage  aux  28  détenteurs  étaient  compris 
dans  le  bail. 

Les  biens  communaux  comprenaient,  à  cette  époque, 
une  superficie  totale  de  249  hectares  1 9  ares  un  centiare 
se  décomposant  ainsi  :  bail  emphytéotique,  177  hectares 
7  ares  1 7  centiares  ;  vente  à  M.  Bufat,  6  hectares  78  ares  ; 
propriétés  réservées,  bois  et  plantations,  22  hectares 
67  ares  80  centiares  ;  friches,  42  hectares  66  ares  4  cen- 


247 

tiares.  Ce  oui,  joint  aux  H  arpents  de  bruyères  partagés 
entre  les  habitants,  en  1795,  forme  un  "total  de  590 
arpents  de  terre,  bois  et  bruyères  possédés  parla  com- 
mune à  cette  dernière  date.  On  a  vu  que,  suivant  une 
délibération  du  Conseil  général  de  la  commune,  en  date 
du  7  mars  1 790,  les  biens  communaux  comprenaient  une 
superficie  de  640  arpents.  La  différence  accusée  entre 
Tétat  du  13  décembre  1831  et  celui  du  7  mars  1790,  est 
donc  de  50  arpents.  Cet  écart  est  le  résultat  des  anticipa- 
tions faites  par  quelques  propriétaires  riverains,  notam- 
ment par  le  sieur  Durand  Prudent,  propriétaire  de  la 
ferme  des  Courlis,  et  des  usurpation^commises  par  quel- 
ques autres,  usurpations  que  la  négligence  et  l'incurie 
des  municipalités  tolérèrent,  et  auxquelles  la  loi  accorda 
ensuite  le  bénéfice  de  la  possession. 

Les  anticipations  commises  par  le  sieur  Durand  se 
renouvelèrent  si  fréquemment  et  acquirent  une  telle  pro- 
portion que  le  conseil  municipal  s'en  émut  enfin  et  prit 
plusieurs  délibérations  pour  s'y  opposer.  Mais  les  protes- 
tations du  conseil  n'eurent  point  le  don  d'émouvoir 
l'administration  supérieure,  et  le  sieur  Durand,  non 
seulement  conserva  les  propriétés  qu'il  avait  ainsi  usur- 
pées, mais  continua  à  agrandir  son  domaine  au  détriment 
oes  habitants.  Si  l'on  veut  avoir  une  idée  de  l'importance 
des  usurpations  commises  par  ce  propriétaire,  nous 
rappellerons  que  la  propriété  des  Courlis,  qui  faisait 
partie  du  bénéfice  priorial,  avait  une  superficie  de  70 
arpents  en  1792,  et  que  cette  propriété  était,  en  l'année 
1832,  de  83  arpents  :  les  usurpations  commises  s'élè- 
vent donc  à  13  arpents.  Une  délibération  du  conseil,  en 
date  du  12  novembre  1832,  constate  que  M.  Durand  a 
usurpé  sur  les  biens  communaux  6  hectares  78  ares 
20  centiares,  qui,  estimés  à  160  francs  l'hectare,  formaient 
une  somme  de  1,085  francs.  En  vertu  de  l'article  3  de 
l'ordonnance  royale  du  23  juin  1819,  qui  prescrivait  que 
les  usurpateurs "^de  ces  biens  n'en  paieraient  aux  com- 
munes que  les  quatre  cinquièmes  de  la  valeur  réelle,  et 
en  exécution  de  l'arrêté  du  Conseil  de  préfecture,  en  date 
du  6  janvier  1831 ,  réintégrant  la  commune  dans  les  biens 
usurpés,  le  conseil  municipal,  dans  sa  séance  du  13  dé- 
cembre 1831,  déclara  accepter  l'aliénation  de  ces  biens 


248 

moyennant  la  somme  fixée  à  868  francs  30,  somme  que 
M.  Burat,  acquéreur,  paya  comptant.  Ajoutons  que  la  loi 
consacra  les  usurpations  en  accordant  à  ceux  qui  les 
avaient  commises  le  bénéfice  de  la  possession. 

La  Restauration  et  le  gouvernement  du  roi  Char- 
les X  ne  s'étaient  point  épris  d'un  amour  bien  profond 
pour  les  biens  communaux,  et  ils  firent  tous  leurs  efforts 
pour  amener  les  communes  à  les  aliéner.  Le  gou- 
vernement qui  distribua  un  milliard  aux  émigrés  aurait 
sans  doute  voulu  rétablir  le  système  des  grandes  posses- 
sions territoriales,  et  reconstituer  de  cette  manière,  sur 
les  débris  de  Tancienne  noblesse  féodale  et  guerrière,  une 
autocratie  terrienne  qui  eût  été  destinée  à  le  seconder 
puissamment  dans  les  moyens  de  coercition  qu'il  em- 
ployait auprès  des  populations  rurales.  L'aliénation  des 
vastes  et  nombreuses  propriétés  communales  lui  eût  per- 
mis d'arriver  à  ce  résultat  ;  mais  les  communes  opposèrent 
généralement  une  résistance  énergique  et  tenace  à  toutes 
les  tentatives  faites  à  cet  égard  par  le  gouvernement,  et 
refusèrent  de  se  déposséder  de  ces  biens,  dont  elles 
recueillaient  de  précieux  et  immenses  avantages. 

En  ce  qui  concerne  la  commune  de  Branches,  ces  biens 
étaient  pour  les  habitants  une  source  de  produits  multiples 
et  varies  :  pendant  toute  l'année,  leurs  bestiaux  y  trou- 
vaient un  pâturage  naturel,  qui,  quoique  peu  abondant 
et  de  médiocre  qualité,  n'en  avait  pas  moins  une  réelle 
valeur,  et  qui,  par  son  étendue,  constituait,  à  celte  époque 
où  la  culture  était  si  peu  développée,  que  les  prairies  arti- 
ficielles et  les  racines  fourragères,  qui  contribuent  pour 
une  si  large  part  à  Talimentalion  actuelle  des  animaux 
agricoles,  étaient  absolument  inconnues,  la  principale 
ressource  des  habitants  pour  la  nourriture  des  bestiaux. 
Les  habitants  y  recueillaient  le  combustible  qui  leur 
était  nécessaire,  et  pouvaient  y  adjoindre,  en  cas  d'insuf- 
fisance, la  tourbe  dont  les  bas-fonds  de  la  vallée  du  Hoëz 
renfermaient  une  couche  épaisse  et  facilement  exploitable; 
ils  trouvaient,  dans  les  bruyères,  naturel  les  et  dans  l'hu- 
mus de  certaines  friches,  un  élément  d'engrais  qui,  mé- 
langé avec  le  fumier  des  bestiaux,  constituait  une  espèce 
de  terreau  dont  la  propriété  était  très  active  et  très  puis- 
sante, surtout  dans  les  vignes. 


249 

C'est  là  assurément  une  des  principales  causes  de  la 
prospérité  viticole  de  notre  commune  et  du  bien-être  de 
ses  habitants  ;  cette  exploitation  s'étend  de  plus  en  plus 
depuis  que  l'établissement  de  la  route  de  Branches  à 
Charbuy  a  facilité  les  transports,  et  réalisé  ainsi  une 
urgente  et  inappréciable  amélioration.  On  comprend  quel 
coup  funeste  1  aliénation,  même  volontaire,  des  biens 
communaux  eût  porté  a  notre  commune,  et  combien  le 
mal  qu'elle  eût  produit  eût  été  irrémédiable.  Aussi,  les 
habitants,  quelque  circonvenus,  quelque  poussés  même 
qu'ils  furent  et  par  l'administration  supérieure  et  par 
M.  le  comte  de  Labourdonnaye  —  ce  dernier  employa, 
mais  en  vain,  les  moyens  les  moins  avouables,  la  séduc- 
tion, la  menace  même,  envers  les  membres  du  conseil 
municipal,  pour  les  décider  à  consentir  h  cette  aliénation, 
—  se  refusèrent  énergiquement  à  se  dessaisir  de  leurs 
biens  communaux. 

Il  paraît  que  M.  de  Labourdonnaye  vint  plus  tard  à 
résipiscence,  puisque,  dans  son  adresse  d'adieux  à  ses 
administrés,  il  les  exhorte  «  à  poursuivre  les  usurpateurs 
et  à  ne  point  se  lasser  de  demander  l'exploitation  de  leurs 
biens  communaux,  oui  leur  permettra  de  trouver,  dans 
les  redevances  annuelles,  des  moyens  abondants  pour  les 
dépenses  de  chaque  année.  »  Nous  donnons,  dans  les 
pièces  justificatives  ce  curieux  document,  adressé  par  le 
noble  comte  à  ses  anciens  administrés,  et  qui  fut  le  der- 
nier exploit  municipal  de  ce  maire  imposé  par  le  gouver- 
nement qui  sut  mériter,  par  ses  allures  semi-théocrati- 
ques,  le  titre  caractéristique  de  gouvernement  des  curés. 

Persuadés  qu'ils  ne  parviendraient  pas  à  vaincre  les 
légitimes  résistances  des  communes,  le  gouvernement 
sorti  des  fourgons  de  l'étranger,  et  ensuite  celui  des 
curés,  autorisèrent  les  usurpations  sur  les  biens  commu- 
naux Ainsi  tout  habitant  eut  le  droit  de  s'emparer  d'une 
certaine  portion  de  ces  biens,  de  la  cultiver,  voire  même 
de  l'entourer  de  fossés  ou  d'une  haie,  et  d'en  devenir  pro- 
priétaire définitif,  à  la  condition  de  s'en  faire  imposer 
dans  le  plus  bref  délai,  et  d'en  payer  annuellement  à 
l'État  une  minime  redevance.  Celte  mesure  était  une 
atteinte  funeste  au  droit  de  propriété  acquis  aux  com- 
munes; l'intérêt  de  tous  était  impunément  sacrifié  à  la 
cupidité  et  aux  convoitises  de  quelques-uns. 


3 


250 

Les  biens  gui  furent  usurpés  de  cette  manière  par 
uelques  habitants  formaient,  en  1834,  une  contenance 
e  près  de  30  arpents.  Les  vingt-huit  détenteurs  qui 
furent  maintenus  dans  leur  possession,  lors  de  l'établis- 
sement du  bail  emphytéotique,  avaient  également  usurpé 
ces  propriétés  ;  mais,  comme  ils  avaient  négligé  de  s'en 
faire  imposer,  ils  n'en  pouvaient  légalement  être  recon- 
nus possesseurs.  La  commune  profita  de  cette  négligence 
pour  revendiquer  son  droit  de  propriété,  et  les  28  hec- 
tares usurpés  furent  concédés  au  même  titre  et  sous  les 
mêmes  conditions  que  les  biens  emphyléosés.  La  com- 
mune perdit  donc  légalement  une  trentaine  d'arpents  de 
bois  communaux. 

Le  conseil  municipal  avait  renouvelé,  le  12  novembre 
1832,  la  demande  d'emphythéose  qu'il  avait  formulée 
dans  sa  délibération  du  13  décembre  1831,  et  divisé  ces 
biens  en  six  classes  :  la  première  comprenait  1 0  hectares, 
à  10  francs  l'hectare  ;  la  deuxième,  46  hectares  à 8  francs; 
la  troisième,  62  hectares  à  6  francs;  la  quatrième,  44 
hectares  à  5  francs  ;  la  cinquième.  40  hectares  à  4  francs; 
la  sixième,  5  hectares  à  2  francs.  Total  :  177  hectares.  Le 
produit  total  des  biens  concédés  par  bail  emphytéotique 
s'élève  annuellement  à  la  somme  de  1,071  francs  98. 

Ce  partage  d'une  partie  des  biens  communaux  entre 
tous  les  habitants  fut  assurément  une  mesure  sage,  libé- 
rale et  inspirée  par  l'intérêt  bien  entendu  de  la  commune. 
Il  fut  dès  lors  loisible  à  chaque  ménage  d'édifier  à  sa 

?;uise,  de  convertir  en  culture  ou  de  maintenir  en  bois, 
riche  ou  bruyère,  l'hectare  de  terrain  qui  lui  était  dévolu. 
Cette  concession  fut  surtout  une  précieuse  ressource  pour 
les  habitants  pauvres,  qui  purent  retirer  de  leur  portion 
toutes  sortes  de  produits,  et  à  la  situation  desquels  elle 
apporta  une  amélioration  et  un  élément  de  bien-être  faci- 
lement appréciables. 

XXXIL 

Nous  ne  trouvons  rien  de  bien  saillant  dans  la  situation 
intérieure  de  la  commune  de  Branches  sous  le  règne  de 
Louis-Philippe.  La  République  fut  proclamée  à  Branches 
par  M.  Burat,  maire  et  membre  du  Conseil  d'arrondisse- 


a 


251 

ment,  le  2  mars;  le  10  du  rnème  mois,  un  service  fut 
célébré  pour  les  victimes  tuées  à  Paris  dans  les  journées 
des  23  et  24  février  ;  à  la  suite  de  la  cérémonie,  le  drapeau 
tricolore  fut  béni  et  arboré  ensuite  sur  la  place  publique, 
en  présence  de  tous  les  habitants  de  la  commune,  et 
salué  des  cris  de  :  «  Vive  la  République  ».  Un  rapport  sur 
cette  cérémonie  fut  adressé  par  M.  Burat  au  commissaire 
du  gouvernement,  à  Joigny. 

C'est  seulement  en  1850  que  la  municipalité  dota 
notre  commune  d'une  pompe  à  incendie;  il  y  avait  un 
siècle  et  demi  que  le  Hollandais  Van-der-Leyden  l'avait 
inventée  (1699).  Le  21  mai  1853,  le  bureau  de  charité 
décida  de  vendre  les  biens  appartenant  à  la  charité^  et 
ui  provenaient  de  Balthazar  de  Sailly.  La  contenance 
e  ces  propriétés  s'élevait,  d'après  acte,  à  8  hectares 
60 ares  46  centiares;  mais  d'après  le  procès-verbal  d'ar- 
pentage dressé  le  20  novembre  courant  par  M.  P.-V.  Cas- 
semiche,  instituteur,  la  contenance  réelle  et  effective 
n'était  que  de  7  hectares  55  ares  42  centiares.  Ces  pro- 
priétés avaient  toujours  été  exploitées  par  des  fermiers 
qui  payaient  à  la  commune  une  redevance  annuelle  en 
blé.  Depuis  1789,  c'était  le  conseil  municipal,  et  ensuite 
le  bureau  de  charité,  qui  partageait  la  quantité  de  blé 
ainsi  produite  entre  les  plus  nécessiteux  de  la  commune. 
Le  Conseil  municipal  approuva  la  décision  du  bureau  de 
charité  le  22  mai;  l'estimation  des  biens  fut  faite  par 
M.  Cassemiche,  expert,  le  10  janvier  1854,  et  approuvée 
le  11  par  le  Conseil  et  le  bureau.  La  vente  eut  lieu  le 
4  mars  1854,  et  produisit  la  somme  de  20,614  francs 
10  centimes. 

Le  choléra  sévit  d'une  manière  épouvantable  sur  notre 
commune  pendant  l'année  1854;  il  fit,  dans  un  espace 
de 76 jours  (7  août-22  octobre),  35  victimes;  les  registres 
de  l'état-civil  accusent,  pendant  cette  année,  un  chiffre 
de  49  décès.  Dans  une  délibération,  en  date  du  16  mai 
1854,  le  Conseil  municipal  décida  de  demandera  l'ad- 
ministration supérieure  l'autorisation  de  vendre  les  22 
hectares  de  plantations,  et  de  faire  un  nouveau  bail 
emphythéotique,  en  faveur  des  habitants,  pour  les  42 
hectares  de  friches  qui  appartenaient  à  la  commune,  et 
qui  avaient  été  réservés  en  1834.  Mais  l'administration 


252 

s'opposa  à  l'établissement  d'un  nouveau  bail  emphytéo- 
tique, et  déclara  qu'elle  n'autoriserait  à  louer  que  par 
bail  ordinaire.  Devant  ce  refus,  le  Conseil  décida,  le 
12  mai  1855,  la  vente  des  plantations  et  des  friches,  soit 
des  65  hectares  33  ares  84  centiares,  qui  formaient  la 
totalité  des  biens  communaux  aliénables.  Ces  biens 
furent  divises  en  123  lots  et  classés  en  7  séries  ;  l'arpen- 
tage effectué  accusa  une  contenance  réelle  de  62  hectares 
29  ares.  La  vente  eut  lieu,  le  20  novembre  1856,  par  le 
ministère  de  W  Pelletier,  notaire  à  Joigny,  et  produisit 
une  somme  de  32,416  francs  85  centimes. 

A  notre  avis,  cette  aliénation,  due  en  partie  au  mauvais 
vouloir  de  l'administration,  fut  une  mauvaise  mesure.  Il 
nous  semble  que,  l'autorité  supérieure  s'opposant  à  la 
concession  de  ces  biens  aux  habitants  par  voie  de 
bail  emphythéotique,  la  mesure  la  plus  juste,  la  plus 
rationnelle  et  la  plus  équitable  eût  été  d'en  faire  l'objet 
d'un  partage  général,  ainsi  qu'on  avait  opéré  en  1792. 

Par  une  délibération  en  date  du  3  mars  1857,  le 
Conseil  municipal  décida  l'acquisition  d'une  maison  sise 
rue  des  Grenouilles,  destinée  à  être  convertie  en  pres- 
bytère. Celte  maison  appartenait  à  M"*^  Burat,  veuve  de 
l'ancien  conseiller  d'arrondissement  du  canton  d'Aillant 
et  maire  de  Branches  ;  le  Conseil  accepta  le  prix  qui 
avait  été  fixé  antérieurement  à  7,000  francs.  M.  Roux, 
architecte  à  Auxerre,  commissaire  délégué  par  le  sous- 
préfet  de  Joigny,  le  12  janvier,  avait  estimé  cette  maison 
à  la  somme  de  11,748  francs.  Le  18  mars  1859,  le  Con- 
seil approuva  les  plans  et  devis  de  M.  Roux,  concernant 
la  construction  d'une  maison  d'école.  L'adjudication  eut 
lieu  pour  le  prix  de  9,300  francs.  Le  18  mai  suivant,  le 
Conseil  décida  l'acquisition  d'une- maison  sise  entre  la 
place  publique  et  l'emplacement  de  la  future  maison 
d'école.  L'acte  de  vente  fut  passé  devant  W  Ravin,  no- 
taire à  Guerchy,  le  3  juillet  1859,  moyennant  la  somme 
de  1,500  francs.  Cette  maison  fut  démolie  :  une  partie 
fut  consacrée  à  l'agrandissement  de  la  cour  de  la  maison 
d'école  ;  l'autre  partie  fut  convertie  en  place  publique.  La 
dépense  totale  occasionnée  pour  la  construction  de  la 
maison  d'école  s'éleva,  y  compris  l'acquisition  de  la 
maison  Barthélémy  Lory,  à  la  somme  de  13,115  fr.  70. 


25 


O 


De  1860  à  1870,  nous  ne  trouvons  d'intéressant  que 
rédifîcation  du  lavoir  public,  opérée  en  1869.  Ce  lavoir 
est  alimenté  par  la  source  de  Galines,  qui  a  été  cana- 
lisée à  cet  effet.  La  dépense  occasionnée  par  la  construc- 
tion de  ce  lavoir  et  la  dérivation  de  la  source  de  Ga- 
tines  s'est  élevée  à  la  sorame  de  10,165  fr.  70. 

Nous  arrivons  maintenant  à  l'année  terrible,  à  cette 
année  1870,  pendant  laquelle  les  plus  terribles  désastres 
qu'une  nation  ait  jamais  subis  accablèrent  notre  malheu- 
reuse patrie. 

On  connaît  les  funestes  événements  qui  suivirent  ; 
nous  nous  bornerons  à  énumérer  les  charges  que  l'inva- 
sion fit  subir  à  notre  commune.  Le  26  décembre  1870, 
un  détachement  venu  d'Auxerre  fit  une  réquisition  de 
4  2  hectolitres  60  litres  d'avoine.  Le  12  janvier,  sur  l'ordre 
de  Couvreur,  commandant  à  Joigny,  il  fut  conduit  en 
cette  ville  :  178  kil.  de  pain,  525  kil.  de  pommes  de 
terre,  100  kil.  de  légumes,  25  kil.  de  beurre,  et  une 
vache;  le  17,  cinq  paires  de  bottes,  et  le  31,  deux  feuil- 
lettes de  vin,  250  kil.  de  farine,  25  litres  d'eau-de-vie, 
4,000  kil.  de  pommes  de  terre,  375  kil.  d'avoine,  500  kil. 
de  paille,  250  kil.  de  foin  et  75  kil.  de  légumes  furent 
également  conduits  à  Joigny. 

Le  10  janvier  1871,  à  onze  heures  du  matin,  une 
colonne  composée  de  450  hommes,  550  chevaux  et 
2,000  moutons,  arriva  à  Branches,  y  coucha  et  repartit  le 
lendemain  à  huit  heures  du  matin.  Le  19  mars,  une 
batterie  d'artillerie  composée  de  150  hommes  et  de 
134  chevaux,  sous  le  commandement  du  lieutenant 
Kresmer,  arriva  à  Branches,  y  séjourna  le  16  et  repartit 
le  17,  après  avoir  fait  une  réquisition  de  160  kil.  de 
pain,  une  vache,  15  sacs  d'avoine,  et  150  bottes  de  foin. 
Les  dépenses  occasionnées  par  l'invasion  allemande 
s'élèvent,  pour  notre  commune,  à  4,858  fr.  10,  se  répar- 
tissanl  ainsi  :  Réquisitions  en  nature,  1,002  fr.  ;  loge- 
ment et  nourriture  de  troupes,  2,200  fr.  ;  dommages 
résultant  de  l'occupation,  543  fr.  ;  logement  et  nourri- 
ture de  troupes  et  réquisitions,  1 ,1 13  fr.  10. 

L'impôt  du  sang  frappa  bien  cruellement  notre  com- 
mune; cinq  de  ses  enfants  succombèrent  dans  cette 
guerre  désastreuse;  nous  croyons  devoir  inscrire  ici  les 


254 

noms  de  nos  concitoyens  que  la  naort  a  frappés  au  nooment 
où  s'ouvrait  pour  eux  un  horizon  de  vie  et  de  bonheur. 
Ce  sont:  Pichon  Ferdinand,  mobilisé,  mort  à  Vézelay; 
Breton  Louis,  garde  mobile,  mort  à  Nice  ;  Ménissier 
Lilaman,  garde  mobile,  mort  à  Berne  ;  Vachery  Ulysse, 
de  l'armée  active,  classe  1869,  mort  sur  la  Loire  ;  enfin, 
Guinant  Arthur,  de  l'armée  active,  classe  de  1870,  tué 
sur  le  champ  de  bataille  de  Patay  (2  décembre).  Honneur, 
trois  fois  honneur  à  ces  jeunes  gens  gui  ont  ainsi  versé 
leur  sang  pour  la  défense  de  la  patrie  !  Que  leur  sou- 
venir reste  à  jamais  dans  la  mémoire  de  leurs  conci- 
toyens et  que  leurs  noms  soient  conservés  par  les  géné- 
rations futures  ! 

Que  celte  terrible  guerre,  qui  a  failli  consommer  la 
ruine  de  notre  patrie,  soit  enfin  un  exemple  et  un  ensei- 
gnement pour  le  peuple  français,  qui,  par  Tavènement 
de  la  République,  a  reconquis  la  liberté  de  ses  destinées 
ainsi  que   Texercice  effectif  de  sa  souveraineté  ! 

A»-M.  MOREAU. 

PIÈGES  JUSTIFICATIVES 

I. 

Charte  de  donation  de  la  terre  de  Branches  à  la  Maison-Dieu  d'Appoigny, 
par  Guillaume,  évêque  d'Auxerre,  en  l'an  1220, 

Guillaume,  par  la  grâce  de  Dieu,  évêque  d'Auxerre,  à  tous 
ceux  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut  en  Notre-Seigneur. 
Il  sera  universellement  reconnu  que  pour  le  salut  de  notre 
âme,  nous  avons  fait  à  la  Maison-Dieu  d'Appoigny,  dans  le  but 
de  soulager  les  pauvres  qui  viennent  en  foule  à  cette  même 
maison,  don  et  concession,  en  qualité  d'aumône  perpétuelle,  de 
notre  terre  de  Branches  (Branchiis)  avec  toutes  ses  récoltes  et 
ses  dépendances,  ainsi  que  le  bois  tout  entier  de  Gourant  (Cuive- 
ron),  laquelle  terre  nous  avons  achetée  de  notre  propre  argent 
aux  religieux  du  monastère  de  la  Charité.  De  telle  sorte  que  notre 
*îher  fils  André,  archidiacre  d'Auxerre,  possédera  tant  qu'il  vivra 
^  lite  terre,  en  payant  chaque  année  au  monastère  de  la  bienheu- 
reuse Marie  de  Celles,  vingt  livres  de  monnaie  auxerroise,  un 
muid  de  froment,  un  demi-muid  de  seigle,  et  un  demi-muid 
d'orge,  la  première  moitié  dans  les  octaves  de  tous  les  saints,  et 
l'autre  moitié  dans  les  octaves  de  la  naissance  de  Notre-Seigneur. 
Mais,  après  notre  décès  et  celui  de  l'archidiacre,  ladite  terre 
devra  payer  chaque  année  à  perpétuité,  en  ladite  Maison-Dieu 
d'Appoigny,  audit  monastère  de  la  bienheureuse  Marie  de  Celles, 
vingt  livres  en  monnaie  auxerroise,  avec  un  muid  de  seigle,  un 


255 

muid  de  froment  et  un  muid  d'orge,  qui  seront  tous  perçus  de  la 
façon  susdite,  et  aux  époques  déterminées  plus  haut.  En  mémoire 
de  quoi,  nous  avons  fait  les  présentes  lettres,  et  nous  les  avons 
fortifiées  de  notre  scel.  Fait  en  Tan  du  Seigneur  1220. 
(Traduite  de  la  copie  d'un  notaire  coUationnée  par  Lebeuf;. 

II. 
Charte  d'affranchissement  des  habitants  de  Branches.  —  4  novembre  1379. 

A  tous  ceux  qui  verront  ces  pi'ésentes  lettres  Jean  Maudduit  et 
Jean  Gudesne  Laisné,  Garde  du  scel  du  Roy  Notre  Seigneur  en  la 
prévosté  d'Auxerre,  salut.  Sachant  Tuit  que  en  la  présence  de 
Jean  Robigneault  clerc  tabellion  commis  juré  du  Roy  notre  dit 
seigneur  en  la  Cour  de  laditte  Prévosté  pour  ce  espéciallement 
établi  en  propre  personnne,  Religieuse  personne  et  honneste.  frère 
Mile  de  Prunoy  prieur  et  seigneur  temporel  de  Branches,  pour 
lui  et  pour  ses  successeurs  prieurs  et  seigneurs  temporels  dudit 
lieu  de  Branches. 

Et  Edmond  Parigot,  Jehannin  Guinant  et  Jehannin  Perrugne, 
tant  pour  eux  que  et  en  leur  nom  pour  leurs  hoirs  et  pour  toute 
leur  postérité  comme  procureur  en  nom  et  comme  procureur  des 
habitants  de  la  ditte  ville  et  justice  de  Branches  et  pour  iceux 
habitants  pour  leurs  hoirs  et  pour  toute  leur  postérité  :  si  comme 
il  appert  de  première  face  par  lettre  de  procuration  saines  et  en- 
tières, en  scel  et  en  écriture  scellée  dudit  scel  de  laditte  prévosté 
d'Auxerre,  desquelles  lettres  de  procuration  la  teneur  s'en  suit  : 

A  tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres  verront  Jean  Maudduit 
et  Jean  Gudene  Laisné,  garde  du  scel  du  roy  notre  seigneur  en 
la  prévosté  d'Auxerre,  salut.  Sachent  Tuit  qu'en  la  présence  de 
Jean  Robigneault,  clerc  tabellion  juré  commis  du  roy  nostre  sei- 
gneur en  laditte  prévosté  pour  ce  espéciallement  établi  en  propre 
personne,  Perrin  Legros,  Jehannin,  Le  Foacier,  Jehannin  Focde, 
Jehannin  Godin,  Jehannot  Regneault,  Thiénot  le  Gaigneux, 
Perrin  Foacier,  Thévenin  Belot,  Jehannin  Trumeaux,  Perrin 
Belot,  autrement  dit  Leroy,  Thévenin  Berry,  Jehannot  Calot, 
Jehannot  Legros,  Tévenin  Parisot,  Jehannin  Leroy,  Jehannin 
Comagier,  Perrin  Girard,  Perrin  Moreau,  Jehan  Moreau,  Jehan- 
not Dominois,  Simon  Goiffier,  Perrin  Beleau,  Guillaume  Guille- 
rueau,  Perrin  Henry,  Guillaume  Michau,  Michau  le  Ghartier, 
Tévenin  Moreault,  Jehan  le  Sentier,  Tévenin  Aubery,  tous  habi- 
tants de  laditte  ville  de  Branches,  faisaient  si  comme  ils  disaient 
la  meilleure  et  plus  saine  partie  de  tous  les  habitants  de  laditte 
ville,  assemblés  ensemble  pour  faire  passer  octroy  et  consentir 
et  accorder  les  choses  cy-après  éclaircies  par  la  licence  et  autho- 
rité  à  eux  donnée  et  octroyée  par  honorable  homme  et  saige 
Adam  Bignon,  garde  de  la  justice  de  Branches,  desquelles  lettres 
de  licence  la  teneur  s'en  suit  : 

A  tous  ceux  qui  verront  ces  présentes  lettres,  Adam  Biffnon, 
garde  de  la  justice  de  Branches,  salut.  Gomme  de  par  les  habi- 
tants dudit  lieu  nous  a  été  dit  et  exposé  que  y  leur  était  et  est 


236 

chose  nécessaire  de  eux  assemblés  sur  le  fait  trailtés,  et  pour 
parler  d'aucuns  discord  qui  étaient  mehue  entre  Religieuse  per- 
sonne et  honneste  frère  Mile  de  Prunoy,  prieur  et  seigneur  tem- 
porel dudit  lieu  de  Branches  d'une  part  et  eux  d'auti'e  part. 

Touchant  le  fait  de  la  franchise  dudit  lieu  assise  que  ledit  traitté 
et  pourparlé,  il  puissent  poursuivre,  consommer  et  mettre  à  fin, 
envers  ledit  seigneur  par  eux  et  par  procureur  suffisamment 
fondé  et  pour  ce  que  laditte  assemblée  ne  les  choses  dessus 
dittes  il  ne  peuvent  ne  pourraient  faire  sans  licence  compétente 
à  eux  donnée  et  octroyée  sur  ce  nous  ont  fait  requérir  que  nous 
comme  juge  deux  et  dudit  lieu  voulissions  donner  et  octroyer 
laditte  licence. 

Sachent  Tuit  que  nous  oy  et  scu  laditte  i*equête  être  juste  et 
raisonnable  et  pour  ledit  fait,  lequel  nous  savons  être  vray  et 
nécessaire.  Nous  a  jceux  habitants  avons  donné  et  octroyé,  don- 
nons et  octroyons  par  ces  présentes,  pouvoir  et  authorité,  licence 
et  mandement  espécial  de  eux  assemblés  pour  ledit  fait  et  les 
dépendances  pour  »ne  fois  de  faire  et  constituer  sy  métier  est, 
et  ils  leurs  plaits,  procureur  ou  procureur,  ung  ou  plusieurs 
qu'il  ait  ou  aient  authorité  et  puissance  de  faire  passer  gréer  et 
consentir  par  devant  quelconques  tabellion  et  sous  quelconques 
sceaux.  Tout  le  Traitté,  lacord  et  pourparlé  dessus  déclarés  en 
quelconque  forme  et  parolles  que  il  plaira  aux  dittes  parties  et  a 
l'enterrinement  et  accomplissement  et  perfection  dudit  fait  tant 
seulement  sont  et  seront  profitable  et  nécessaire,  S  Jaooit  ce  que 
la  chose  requi  ou  requière  mandement  espécial  en  témoin  de  ce 
nous  avons  scellé  ces  lettres  de  notre  scel.  Donné  et  fait  l'an  de 
grâce  mille  trois  cents  soixante  dix  neuf  le  jeudi  après  la  feste  de 
saint  Remy  premier  jour  d'octobre  au  nom  et  comme  habitants 
de  laditte  ville  de  Branches  tant  pour  eux  en  leurs  noms  et  comme 
habitants  dessus  dit  et  pour  tous  leurs  hoirs  présents  et  à  venir 
comme  pour  et  au  nom  de  tous  les  autres  habitants  de^  laditte 
ville  excepté  Jehofîroid  Herbert,  Perrin  Gramon,  Michau  Etienne, 
Jehanne  la  Guenerosse,  lesquels  ne  leurs  hoirs  ne  sont  en  celte 
présente  procuration  ne  ez  choses  faites  ou  a  faire  par  vertus 
d'icelle  en  rien  compris  pour  ce  que  de  octroyer  et  consentir  et 
accorder  les  choses  contenues  en  ces  présentes  lettres,  lesdits 
Herbert,  Gramon,  Michau  et  Jehanne  ont  été  refusans  en  la  pré- 
sence dudit  juré,  firent,  constituèrent,  établirent  et  ordonnèrent 
en  la  présence  dudit  juré,  onts  faits  étably  constitué  et  ordonné 
leurs  biens  amés  Jehennin  Perrugne,  Simon  Prugnot,  Jehannot 
Piette  et  Jehannot  Guinant,  pourtours  de  ces  lettres,  leurs  procu- 
reurs généraux  et  certains  messaignes  espéciaux  tous  ensemble 
et  ung'  chacun  deux  pour  soy  et  pour  le  tout  en  telle  manière  que 
la  condition  de  l'occupant  ne  soit  en  rien  meilleure  de  l'autre, 
mais  lung  deux  puissent  autant  faire  que  tous  ensemble  et  mettre 
a  fin  ce  que  l'autre  aurait  fait  ou  commencer  a  faire  pour  traiter, 
composer,  faire,  accorder,  passer  et  bailler  avec  religieuse  per- 
sonne et  honneste  Monsieur  Mile  de  Prunoy  prieur  et  seigneur 
temporel  de  Branches,  pour  lui  pour  laditte  prioré  et  pour  ses 
successeurs  prieurs  et  seigneurs  do  laditte  prioré  et  profit  des 


257 

dits  seigneurs  les  acords  promesse  et  Iraitté  et  dépendance 
d'iceux,  dont  cy  après  ja  fait  mention  c'est  à  savoir  pour 
octroyer,  consentir,  pour  accorder  et  promettre  a  toujour  mais 
pour  lesdits  constituants  ez  noms  que  dessus  et  pour  leurs  hoirs 
rendre  et  payer  de  taille  chacun  an  par  ung  chacun  desdits  habi- 
tants présents  et  à  venir  qui  sont  plus  en  plain  déclarés  et  éclai- 
rés en  certaines  lettres  pieca  faites  et  passer  entre  ledit  monsieur 
le  prieur  et  lesdits  habitants  sous  le  scel  de  la  prévosté  de  la 
Villeneuve  le  Roy  audit  prieur  et  seigneur  et  à  ses  successeurs 
à  toujoui's  mais  au  lieu  de  cinq  sols  tournois  nommés  ez  dittes 
lettres  la  somme  de  sept  sols  six  deniers  tournois  audit  prieur 
comme  dit  est  chacun. an  au  terme  que  les  cinq  sols  tournois 
avaient  été  accordé  de  payer  telle  monnoye  comme  il  cuira  cha- 
cun an  audit  terme  et  comme  contenu  est  ez  dittes  lettres  lesquels 
cinq  sols  de  taille  dessus  nommés  demeurants  anéantis  en  passant 
lacord  et  promesse  de  payer  lesdits  sept  sols  six  deniers  tour- 
nois, pour  consentir  que  la  seizième  de  blé  et  de  vin  et  autres... 
contenus  ez  dittes  lettres  d'accord  fait  et  passé  entre  ledit  prieur 
et  lesdits  habitants  soit  payé  chacun  an  audit  prieur  et  à  ses  suc- 
cesseurs quand  aux  bleds  et  autres  biens,  excepté  vin  en  la 
manière  contenue  ez  dittes  lettres,  et  quand  au  vin  la  seizième 
du  vin  sott  promis  et  accordé  de  payer  chacun  an  audit  prieur  ou 
à  son  certain  commandement  par  lesdits  habitants  ou  ceux  qui 
sout  contenus  ez  dittes  lettres  en  la  maison  et  hostel  de  ceux  qui 
le  devront  incontinent  après  ce  que  le  vin  sera  chacun  an  recueilly 
faits  éberges  et  envesselés  pour  requiérir  consentir  et  accorder 
l'éclaircissement  de  tous  les  articles  ez  dittes  lettres  faites  sur 
les  traittés  et  composition  d'entre  lesdits  prieur  et  habitants  tant 
sur  l'article  qui  fait  mention  des  successions  et  échoittes  que  des 
successions  et  échoistres  de  tous  lesdits  habitants  que  doréna- 
vant iront  de  vie  a  trepassement  adviennent  a  leur  plus  prochain 
hoirs  soient  enfants,  neveux,  niepces,  cousin  ou  parens  de  quel- 
que gré  ou  ligne  qui  leur  appartiennent  entièrement  en  lignaige 
soient  comoine  en  eux  ou  non  conmoine  comme  sur  toutes  les 
autres  avec  lesquelles  éclaircissements  comme  leurs  dits  procu- 
reurs verront  qu'il  appartiendra  et  bon  leur  semblera  de  faire 
sans  ce  que  pour  les  choses  dessus  dittes  lesdittes  lettres  d'acord 
et  composition  et  autres  cas  et  articles  nommés  en  icelle  outre 
ce  que  dit  est  au  profit  desdils  prieurs  et  habitants  soient  en  rien 
empucé  ou  corrompue,  mais  soient  icelles  lettres  et  autres  cas 
que  ez  cas  dessus  dits  avecque  les  choses  dessus  dittes  passés 
accordés  et  entherinée  et  accomplie  avec  ledit  prieur  en  la 
manière  qu'il  appartiendra  et  que  bon  leur  semblera  à  leurs  dit« 
procureurs  ou  a  lun  deux  donnant  et  octroyant  lesdits  consti- 
tuants ez  noms  que  dessus  et  par  la  licence  et  authorité  dessus 
dittes  a  leurs  dits  procureurs  et  a  chacun  deux  par  soy  et  pour 
le  tout  plain  pouvoir,  authorité  et  mandement  espécial  de  faire, 
traiter,  consentir,  accoi'der,  passer,  promettre  et  bailler  les 
acords,  traittés,  promesses,  éclaircissements  et  autres  choses 
dittes  toutes  et  une  chacune  d'icelle  et  leur  dépendance  toutes  en 
la  forme  et  manière  qu'il  appartiendra  et  que  bon  semblera  aux 

1887  XVH 


238 

dits  procureurs  d'obliger  et  someltre  lesdits  habitants  et  leurs 
biens,  quant  à  ce  à  toutes  juridictions,  à  faire  tenir  et  accomplir 
les  choses  dessus  dittes  en  la  manière  que  par  leurs  dits  procu- 
reui^s  ou  par  lun  deux  elles  se  sont  faites  et  passées,  de  faire 
passer  et  octroyer  sur  les  choses  dessus  dittes  et  ne  chacune 
d'icelles  de  leur  dépendance  bonne  et  valables  sur  sceaux  authen- 
tiques ou  seings  de  tabellion  publique  telle  et  sur  telle  foi*me  de 
paroles  comme  il  appartiendra  et  bon  semblera  à  leurs  dits  pro- 
cureurs ou  lung  deux  et  générallement  de  faire  sur  les  choses 
dessus  dittes  sur  une  chacune  d'icelle  et  leurs  dépendances  tous 
autres  choses  que  bons  et  loyaux  procureurs  peuvent  et  doivent 
faire  et  que  lesdits  constituants  feroient  et  feu  pouroient  sy  pré- 
sent y  étaient  en  leurs  personnes  ja  soit  ce  que  avoient  d'icelle 
requieut  mandement  plus  espécial  ou  les  personnes  desdits  habi- 
tants être  présentés  et  promettent  lesdits  constituants  ez  noms 
que  dessus  et  pour  eux  et  ceux  que  dit  est  et  de  l'authorité  des- 
sus ditte  par  leur  foy,  sur  ce  donnant  corporellement  en  la  main 
dudit  juré  et  sous  Tobligation  d'iceux  de  leurs  hoirs  meubles  et 
non  meubles  présens  et  à  venir  ou  que  ils  soient  vus  ou  trouvés 
lesquels  quant  à  ce  ils  soumettent  et  soumis  à  la  juridiction  et 
cohersion  des  cours  et  juges  du  roy  nostre  seigneur  et  dung 
chacun  d'iceux  promettent  avoir  tenir  ferme  et  stable  et  agréable 
tous  ce  qui  sur  les  choses  une  chacune  d'icelles  et  leurs  dépen- 
dances par  leurs  dits  procureurs  ung  chacun  deux  pour  soy  et 
pour  le  tout  sera  fait  dit  trai'tté  composé  passé  accordé  promis 
bafller  obliger  soumis  et  autrement  ordonné  et  la  chose  adjugée 
rendre  et  payer  se  métier  est  en  témoin  de  laquelle  chose  nous  a 
la  relation  dudit  juré  avons  scellées  ces  lettres  dudit  scel  de 
laditte  prévosté  d'Auxerre.  Donnés  l'an  de  grâce  mille  trois  cens 
soixante  dix  neuf  le  jeudi  après  la  fête  de  Saint-Remy  et  jour  du 
mois  d'octobre.  Perrin  Gramon,  Jehannin  Piette  et  Michau  Etienne 
tous  habitants  dudit  lieu  de  Branches  en  propre  personne  noms 
pour  eux  leurs  hoirs  et  pour  toute  leur  postérité  lesquels  ne 
fesoient  ny  ont  voulu  consentir  êtrs  en  laditte  procuration  d  autre 
part  disant  et  affirmant  lesdittes  parties  par  devant  ledit  juré  que 
comme  disoient  fut  ja  pieca  meu  entre  eux  pour  cause  et  occa- 
sion de  plusieurs  choses,  articles  et  clauses  contenues  en  cer- 
taines lettres  d'affranchissement  faitte  et  passé  pieca  entre  ledit 
prieur  et  eeigneur  et  lesdits  habitants  sous  le  scel  de  la  prévosté 
de  la  Villeneuve  le  Roy  soient  et  entiers  en  scel  et  en  écriture  sy 
comme  il  est  apparut  audit  juré  desquelles  lettres  d'affranchisse- 
ment la  teneur  est  telle  : 

A  tous  ceux  qui  verront  ces  présentes  lettres  Jehan  Pourrain 
et  Martin  Gueroy  prévost  de  la  Villeneuve  le  Roy,  Etienne  Ber- 
nard et  Jehan  Vallotte  garde  du  scel  de  laditte  prévosté  salut. 

Sachent  tuit  que  par  devant  furent  présent  en  leur  propre  per- 
sonne religieux  homme  et  honneste  frère  Mille  de  Prunoy  prieur 
seigneur  de  la  justice  de  Branches  au  diocèse  de  Sens  pour  lui 
d'une  part  ; 

Et  Pierre  Moreau,  Estienne  le  Gaigneur,  Jehannin  Comagier, 
Jehannin  Edmond,  tous  de  la  ville  de  Branches  au  nom  et  comme 


259 

procureur  de  tout  les  habitants  de  laditte  ville  et  paroisse  de 
Branches  pour  eux  et  pour  tous  les  autres  habitants  dessus  dit 
4'autre  part  ; 

Disant  lesdittes  parties  que  comme  laditte  ville  et  paroiche  par 
les  ennemis  du  royaunfie  ait  été  et  est  assé  dessellée  et  desgattée 
par  telles  manière  a-  présent  il  ny  a  pas  la  cinquième  partie  de 
ceux  qui  y  dussent  et  soloient  êlre  et  encore  est  en  menace  de 
moins  y  en  avoir  pour  ce  que  le  lieu  est  mainmortable  et  pour 
ce  nul  ny  veult  demeurer  et  aussi  ceux  qui  y  demeurent  ny  trou- 
vent aucuns  qui  en  leur  compaignie  veille  être  ne  assemblés  par 
mariage  ne  autrement  pour  cause  de  laditte  mainmorte.  Ayant 
encore  égard  ledit  monsieur  le  prieur  à  une  taille  de  vingt-six 
livres  que  les  habitants  subjet  de  ladite  ville  et  paroisse  de 
Branches  soloient  payer  chacun  an.  De  quoy  à  présent  peu  ou 
néant  est  payé  pour  ce  que  les  habitants  demeurant  audit  lieu  ne 
sont  pas  en  Tadveu  dudit  monsieur  le  prieur,  mais  sont  en  autruy 
adveu,  et  aussin  que  prr  les  habitants  qui  audit  lieu  de  Branches 
soloient  être  demourans  nont  grands  labourage  y  étaient  fait 
dans  laditte  prioré  avait  très  grant  quantité  de  bled  et  autres 
proffits  dont  a  présent  na  rien  pourquoi  laditte  prioré  et  ledit  pais 
sont  en  aventures  de  venir  et  échouoir  en  ruines  et  les  rentes 
de  laditte  prioré  perdus  sy  laboureurs  ny  viennent  demeurer. 
Lesquels  choses  ne  peuvent  bonnement  réparées  ne  mises  en 
état  se  nest  que  laditte  mainmorte  et  autres  servitudes  soient 
audit  lieu  et  pays  de  Branches  hostée  du  tout,  et  myses  au  néant, 
désirant  icelles  parties  de  tout  leur  coeur  laditte  prioré  être  rele- 
vée le  divin  service  illecques  être  fait  au  lieu  le  pays  et  le  fînage 
illecques  ressoirées  pour  ce  recognurent  icelles  paiHies  avoir 
accordé  entreux  les  conventmee&  qui  s'ensuivent. 

C'est  à  savoir  que  les  habitants  que  des'déblures  de  leur  héri- 
tage tant  à  laditte  prioré  comme  et  la  cure  annexée  en  icelle  ne 
donnaient  que  dixme  à  volonté  et  nen  payoient  que  ce  que  vou- 
loient  pour  cause  diceux  dixmes  payeront  dorénavant  la  seizième 
partie  de  leurs  déblaves,  que  ledit  dixmes  dévoient  des  bleds,  vin, 
chenevières  posdiges  qui  ce  mettent  en.  lieu  et  payeront  sur  le 
lieu  en  appellant  d'nument  à  haut  cry  par  trois  fois  ceux  qui  ledit 
dixme  lèveront  et  s'ils  ne  viennent  au  cry  fait  d'hument  comme 
dit  est  les  déblures  ou  ceux  qui  feront  ledit  cry  en  pourront 
pourter  leur  pourtion  dudit  déblure  en  leur  hôtel  ou  granche  ou 
la  ou  bon  leur  semblera  par  laissant  au  lieu  de  laditte  seizième 
partie  et  de  ce  sont  cru  par  leur  serment  encore  que  ledit  prieur 
ou  ses  successeurs  prieurs  ou  gouverneurs  dudit  prioré  ne  vou- 
droient  prouver  le  contraire  contre  ceux  qui  en  aucunes  choses  ne 
mesteroient  en  ce  ; 

Item  seront  tenus  de  payer  chacun  an  desdits  habitaus  au 
prieur  ou  gouverneur  de  laditte  prioré  le  jour  et  feste  de  Saint- 
André  apostre  cinq  sols  tournois  de  franche  bourgeoisie  excepté 
clerc  et  les  femmes  de  clerc  au  vivant  de  ceux  clerc  tant  seule- 
ment valets  et  pucelles  qui  de  ce  seront  francs  ; 

£t  aussin  pour  chacun  arpent  des  héritages  qui  tiendront  étant 
sous  la  puissance  de  laditte  prioré  payeront  chacun  an  le  diman- 


260 

che  après  la  Saint-Martin  d*hiver  six  deniers  tournois  sans 
autres  charges  fors  que  du  seizième  dessus  dit  et  point  ne  les 
habitans  demeurant  en  laditte  ville»  justice  et  finage  de  Branches 
nés  et  a  naître  toute  leur  postérité  et  lesquelles  choses  sont  et 
demeure  a  toujours,  mais  perpétuellement  francs  et  libre  hors 
de  la  mainmorte  et  toutes  autres  espèces  de  servitudes  quel- 
conque fors  que  du  seizième  bourgeoisie  et  cens  dessus  écler- 
cies  demeurant  tel  en  adveu  sans ,  autre  se  nest  du  roy  nostre 
seigneur. 

Item  jouiront  et  useront  de  élire  et  présenter  les  sergents 
blavières  et  des  prises  et  par  la  manière  quil  ont  accoutumés 
sans  dangers  de  justice.  Pourront  curer  les  fossés  et  chemins 
faire  leur  fien  sans  empêcher  charroy,  ne  voyes,  et  pour  mettre 
et  faire  mettre  les  chemins  voyes  et  sentiers  en  état  éliront  quatre 
personnes  auxquels  un  ou  deux  de  ceux  sera  donné  puissance 
de  adviser,  faire  ordonner  et  commander  faire  les  voyes  chemins 
et  sentiers  pour  blaver  et  déblaver  et  ceux  à  qui  ils  feront  com- 
mandement de  ce  faire  en  droit  soy  se  désobéissant  en  fait  le 
désobéissant  payera  audit  prieur  trois  sols  d'amende  et  pourront 
déblaver  leurs  héritages  par  les  prés  sans  préjudices  et  sans 
amandes. 

Item  auront  lusange  quil  ont  accoutumé  d'avoir  en  usage  et 
pâture  denvironts  les  bois  de  Gourant  au  dehors  des  fosses  et  y 
pourront  cueillir  bruière  et  bois  pour  user  en  laditte  ville  et  jus- 
tice de  Branches  tout  aussin  comme  ils  ont  accoutumés  de 
temps  anciens  sans  nulle  nouvelle  accroître  et  sy  aucune  chose 
entre  les  fossés  dudit  bois  de  Gourant  prenoient  ou  méfaisoient 
ils  seroient  tenus  de  en  faire  amande  telle  comme  en  cas  appar- 
tiendra. 

Item  que  ils  jouissent  et  use  de  une  coutume  audit  lieu  de 
Branches  de  laquelle  Ion  use  à  Joigny  et  ez  environs  qui  est  telle 
que  sy  aucunes  personnes  et  enfans  ayant  père  et  mère  va  de  vie 
a  trépassement  sans  hoirs  de  son  corps  les  meubles  et  acquêts 
de  trépassés  revenissent  et  appartiennent  à  son  dit  père  ou  mère 
comme  à  vraye  soiche. 

Item  a  voulu  et  accordé  ledit  monsieur  le  jirieur  que  lesdits 
habitants  jouissent  a  plain  de  toutes  les  franches  coutumes  de 
quoy  ils  étaient  en  saisine  et  pourront  par  avant  la  datte  de  ces 
présentes  et  aussin  pour  ce  que  pour  le  temps  passé  lesdits 
habitans  pourront  être  tenu  audit  monsieur  le  prieur  pour  cause 
d'anciens  restes  de  tailles  d'icelles  reste  en  quelque  manière 
qu'ils  en  fussent  tenu  à  lui  ou  à  ses  prédécesseurs  bonnement 
les  en  acquitent  à  toujour,  et  ont  voulu  et  accordé  lesdiles  par- 
ties. 

G'est  à  savoir  mon  dit  sieur  le  prieur  pour  et  au  nom  de  laditte 
prioré  et  les  procureurs  dessus  dit  au  nom  et  pour  lesdils  habi- 
tans que  tout  efois  que  le  Vuidimus  de  ces  présentes  lettres  sera 
montrée  exhibée  en  jugement  ou  hors  jugement  et  partout  lieux 
ou  mestiers  en  sera,  icelluy  Vuidimus  scellé  de  scel  authentique 
vaille  et  ai  enîier  et  plain  effet  en  toutes  choses  comme  l'original 
d'icelle  pourrait  valloir  et  que  a  lesdittes  présentes  en  puissent 


261 

aider  l'une  partie  contre  Tauti^e  toutefois  que  mestier  leur  en  sera 
sans  être  contraint  d'en  rapporter  ledit  original  en  toutes  les 
choses  dessus  dites. 

Ledit  monsieur  le  prieur  a  promis  aux  dessus  dits  procureurs 
et  habitans  en  notre  présence  à  apporter  bonne  lettre  de  Chartres 
et  de  confirmation  perpétuelle  sous  les  sceaux  de  révérends 
pères  en  Dieu  messeigneurs  les  prévost  et  chapitre  de  Saint- 
Bernard  de  Mont  de  Montjou  au  plus  bref  et  diligemment  qu'il 
pourra  et  au  cas  que  faire  ne  le  pourra  il  a  promis  à  iceux  pro- 
cureurs et  habitans  que  en  tout  le  temps  qu'il  sera  prieur  dudit 
prioré  les  laisser  jouir  et  user  de  toutes  liberté  et  franchises 
dessus  dittes.  Lesquelles  convenances  accord  et  promesses 
toutes  et  singulières  cy  dessus  dittes  en  la  forme  et  manière  que 
dessus  est  dit  et  exposés  promirent,  lesdittes  parties.  C'est  à 
savoir  une  partie  à  l'autre  par  la  foy  de  leur  corps  bailler  corpo 
Tellement  en  nos  mains  et  tenir  entretenir  garder  accomplir  bien 
loyeusement  suivre  ne  interrompre  ne  enfraindre  en  aucune 
manière  obligeant  quant  à  ce  lesdites  parties  l'une  à  l'autre,  c'est 
à  savoir  ledit  monsieur  le  prieur  sur  le  vœu  de  sa  ditte  religion 
et  lesdits  procureurs  pour  et  au  nom  que  dessus  ont  soumis  à  la 
juridiction  à  contrainte  de  laditte  prévosté  et  à  toutes  autres  à 
prendre  rendre  et  justicier  par  toutes  justices  ou  il  pourront 
être  trouvés  jusqua  accomplissement  de  toutes  les  choses  dessus 
dittes  et  de  chacun  d'icelle  et  pour  rendre  et  payés  tout  coût  et 
domage  et  dépens  que  l'une  desditles  parties  aurait  ou  encoure- 
rait  par  défaut  de  l'autre  ou  simple  serment  du  porteur  de  ses 
lettres  renonçant  lesdiltes  parties  par  leur  ditte  foy  a  toule  ma- 
nière et  renonciation  généraux  et  espéciaux.  Tant  de  fait  comme 
de  droit  et  du  contenu  stile  et  établissement  des  lieux  et  pays  qui 
pourroient  être  dittes  et  objectées  contre  les  présentes  et  mesme- 
ment  au  disant  la  générale  renonciation  non  valoir  en  témoins 
de  ce  nous  à  la  requeste  desdittes  parties  avons  scellés  ces  pré- 
sentes lettres  du  scel  de  ladite  prévosté.  Donnée  le  mardy  après 
Foctave  de  la  purification  Nostre  Dame  l'an  mille  trois  cent 
soixante  dix  neuf.  Sur  ce  que  lesdits  habitants  disoient  et  main- 
tenoient  suivant  ledit  contenu  et  forme  d'icelles  dévoient  prendre 
et  sortir  leur  plain  effet,  ledit  prieur  disait  au  contraire  et  que  en 
ce  avoit  et  sa  ditte  église  grandement  dénués  et  grevées  et  en 
outre  que  icelles  lettres  d'affranchissement  avoient  été  et  étoient 
faittes  conditionnairement,  les  conditions  non  accomplies  par 
ainsy  ne  dévoient  prendre  leur  dit  effet  et  que  pour  ce  et  plu- 
sieurs autres  causes  qu'ils  disoient  et  assignoient  sur  ce  lesdittes 
lettres  d'affranchissement  au  contraire,  tout  le  contenu  ez  dittes 
lettres  et  ait  et  devoit  être  déclaré  nulle  et  de  nulle  valleur  et 
mèmement  que  depuis  ces  choses  el  icelle  nonobstant  ledit 
prieur  disoit  avoir  joui  et  usé  de  la  mainmorte  et  autres  ses 
droits  comme  para  vaut. 

Considérant  lesditles  parties  que  chose  très  utile,  nécessaire 
et  profitable  étoit  et  est  de  nourir  paix  et  tranquilité  entre  sei- 
gneur et  subjects  et  que  inconvénient  étoit  et  pouvoit  être  sy 
plais  et  différents  y  étoient  on  a  ou  trouver.  Recognurent  pour  ce 


262 

lesdittes  parties  ez  noms  et  par  eux  qui  dit  est  par  devant  ledit 
juré  que  pour  laditte  pais  procurer  et  pourchasser  et  surtout 
venir  a  bonne  pais  st  concorde  et  pour  esquiver  et  fuir  toutes 
matières  de  dissention  par  bon  et  mur  advis  en  sur  ce  entre  eux 
et  mesmement  par  le  moyen  d'aucuns  de  leur  advis  et  conseilles 
sur  lesdits  décrits  et  dépendances  ils  étaient  et  sont  venus  à 
bonne  pais  traittés  et  finables  accords  et  convenances  contenus 
et  déclarés  ez  dittes  lettres  d'affranchissement  et  selon  la  forme 
et  manière  contenu  en  icelles  sauf  retenue  et  expressément 
toutes  les  clauses  et  conditions  et  modifications  cy  après  éclair- 
cies. 

Premièrement  est  à  savoir  que  au  lieu  et^  pour  cinq  sols  tour- 
nois que  chacun  des  feux  desdils  habitans  et  leurs  successeurs 
excepté  clercs  dévoient  le  parmy  le  contenu  est  des  lettres  d'af- 
franchissement dessus  transcriltes  en  chacun  an  payer  audit 
prieur  ou  a  ses  successeurs  iceux  habitans  c'est  assavoir  chacun 
chef  iVostel  tenant  feu  et  demeurant  en  laditte  ville  et  leurs  suc- 
resseurs  excepté  clercs  valets  non  mariés  et  pucelles  payeront 
dorénavant  chacun  an  audit  prieur  et  à  ses  successeurs  six  sols 
parisis  pour  bourgeoisie  au  terme  contenu  ez  dittes  lettres  d'af- 
fronchissement  et  ne  seront  point  tenus  les  clercs  de  payer  la 
ditte  bourgeoisie  pour  eux  et  pour  leurs  femmes  de  rechief  seront 
payés  chacun  an  audit  prieur  seigneur  et  ses  successeurs  prieurs 
ou  de  leur  commaudement  la  dixième  selon  ce  et  par  la  manière 
que  contenu  est  ez  dittes  lettres  d'affranchissement  adjoute  que 
quant  au  seizième  du  bled  y  sera  pris  et  payé  incontinent  après 
la  cueuillies  et  liure  d'iceux  et  quant  au  seizième  du  vin  lesdits 
habitaus  leurs  hoirs  et  toute  leur  postérité  seront  tenus  de  lo 
payer  et  sera  pris  et  payé  en  eue  ou  en  cuat  tout  avant  cuvier  a 
savoir  sciot. 

Gomme  lesdits  habitants  leurs  hoirs  et  toute  leur  postérité 
anront  chacun  an  leurs  vendanges  en  leur  eue  ou  cuat  ils  vou- 
dront fol  1er  icelle  avant  ce  que  aucune  partie  de  leur  vm  soit 
entonné  ou  mis  hors  des  cuas  comme  il  serat  folié  et  trait  à  clert 
il  seront  tenus  chacun  deux  de  aller  requérir  ledit  prieur  et  sei- 
gneur et  ses  successeurs  ou  son  commandement  ordonné  sur  ce 
qu'il  ce  veignent  payer  en  cuat  dudit  seizième  du  vin  et  ledit 
prieur  seigneur  et  ses  successeurs  ou  leur  certain  commande- 
ment y  sera  tenu  d'y  aller  et  requeste  faitte  sy  par  ledit  seigneur 
ou  son  commandement  il  y  a  refus  sa  trop  grant  et  exessifs  délai 
de  y  aller  en  ce  cas  il  pourront  leur  dit  vin  entonner  parmy  ce 
que  lesdits  habitants  leurs  hoirs  et  toute  leur  postérité  seront 
tenu  de  leur  vin  ainsy  entonner  comme  dit  est  laisser  le  droit  du 
dit  seizième  de  les  vin  comme  il  auront  entonné  en  cuat  ou  autre 
aisément  et  couvert  nettement  et  sûrement  pour  ledit  piieur  ses 
successeurs  et  a  leur  profit  afin  que  quand  il  se  plaira  audit 
prieur  luy  ou  son  commandement  puisse  ledit  seizième  prendre 
et  avoir  chez  eux  que  vin  auront  fait  ce  que  iceux  habitans  ou 
aucuns  deux  puissent  ou  doivent  aucune  chose  dudit  seizième 
receller  et  se  aucune  chose  par  eux  ou  aucuns  deux  en  était  ou 
est   recellé  le  recelleur  serat   tenu  et  a  contraignable  faire  et 


263 

payer  amande  selon  la  coutume  et  loy  d'ancienneté  et  gardée  ei> 
îaditte  ville  audit  prieur  et  seigneur  et  à  ses  successeurs  par 
chaque  foy  qui  sera!  recellé  et  par  ung  chacun  de  ceux  qui  le 
recelleront  et  sans  y  faire  ou  commettre  aucune  fraude  contre  ne 
au  préjudice  dudit  prieur  seigneur.  De  rechief  que  combien  et'y 
a  fait  ce  que  ez  dittes  lettres  d'affranchissement  serat  contenu  et 
écrit  que  lesdits  habilans  et  leurs  biens  sont  et  demeure  francs 
néanmoins  il  est  dit  et  consenty  desdittes  parties  il  déclarent  que 
deshors  et  navant  iceux  habitans  en  quelque  lieu  qu'ils  soient 
manans  comme  franches  personnes  puissent  et  doivent  succéder 
les  uns  aux  autres  leur  parents  et  amis  charnels  en  quelque  gré 
qu'ils  soient  en  tous  biens  et  héritages  étant  audit  lieu  comme 
au  lieu  franc  et  comme  personne  franche  de  rechief  que  ja  soit 
ce  que  parmy  le  contenu  desdittes  lettres  d'affranchissement  ledit 
prieur  seigneur  fut  aucunement  tenu  par  promesse  obligation  ou 
autrement  de  faire  procurer  ou  pourchasser  lesdits  décrets  con- 
firmation trailtés  desdittes  promesses  et  obligations  et  pourchas 
ledit  prieur  et  seigneur  est  et  demeure  quitte   de  ses  obligés 
excepté  et  fors  tant  seulement  qu'il  sera  et  est  tenu  toutes  les 
dittes  convenances  et  une  chacune  d'icelle  tenir,  garder  garantir 
accomplir  et  entretenir  aux  dits  habitans  tant  comme  il  en  serat 
prieur  et  est  a  savoir  que  nonobstant  les  choses  dessus  dittes 
toutes  les  convenances  et  une  chacune  d'icelle  contenu  et  déclaré 
ez  dittes  lettres  d'affranchissement  excepté  ce  qui  dessus  est  dit 
déclaré  et  réservé  sont  et  demeure  valables  et  en  leurs  vertus  et 
forces  sans  innovation  aucune  de  rechief  et  est  encore  réservée 
audit  prieur  et  à  ses  dits  successeurs  que  tout  ses  autres  droits 
quelconques  que  il  y  a  et  peut  avoir  audit  lieu  soit  en  justice  ou 
autrement  et  desquelles  mention  n'est  mie  faite  ez  dittes  lettres 
d'affranchissement  ne  en  ces  présentes  sont  et  demeurent  entière 
et  valables  et  en  leur  force  et  vertu  soit  mutation  ou  innovation 
aucunes,  lesquelles  convenances  toutes  et  une  chacune  dessus 
dittes  promettent  lesdittes  parties  ez  nom  et  cause  que  dessus 
et  pour  ceux  que  dit  est  par  leur  foy  et  serment  donné  en  la 
main    dudit  juré  tenir    garder  accomplir  enthériner  a   toujour 
de  l'une  partie    envert  l'autre  fermement  et  establement  sans 
corrompre  et  sans  venir  ou   faire  venir  en  contre  par  eux  ne 
par  autres,  et  rendront  et  rétabliront  lesdittes  parties  l'une  par- 
tie à  l'autre  c'est  à  savoir  la  partie   deffaillante  à  l'autre  partie 
non  deffaillante  d'accomplir  lesdittes  convenances  touts   coûts 
dommages  intérest  mission  et  dépens  eust  soutenus  et  encouru 
pour  deffaut  des  convenances  et  d'un  chacun  dessus  dittes  non 
tenu  et  non  gardé  entheriné  et  non  accompli  en  la  manière  dessus 
dilte  par  lesquelles  la  partie   deffaillante   sera  tenu  de  croire 
l'autre  partie  non  deffaillante  de  accomplir  lesdittes  convenances 
ou  le  pourteneur  de  ces  lettres  par  son  simple  serment  sans 
autre  prescrire  ajouter  et  sans  plait  soutenir  ou  mouvoir  contre. 
Pour  lesquelles  convenances  toutes  et  une  chacune  dessus  dittes 
ainsy   tenir  garder  et  accomplir  de  l'une  partie  envert  l'autre 
r^omme  cy  dessus  est  devisé  lesdittes  parties  en  ont  obligé  l'une 
partie  envert  l'autre  c'est  a  savoir  lesdits  procureurs  par  vertus 


264 

desdittes  lettres  de  procuration  envert  ledit  prieur  et  ses  dits 
successeurs  tout  leurs  biens  et  les  biens  desdits  habitans  et  les 
biens  de  leurs  hoirs.  Et  ledit  Perrin  Graraon,  Jehannin  Piette  et 
Michau  Ëiienne  tous  leurs  biens  et  les  biens  de  leurs  hoirs  et 
ung  chacun  deux  meubles  et  non  meubles  présens  et  à  venir  ou 
quils  soient  vu  ou  trouvé  et  ledit  prieur  envert  lesdits  habitans 
soy  ses  successeurs  prieurs  et  seigneurs  dudit  prioré  tous  ses 
biens  temporel  et  tout  le  temporel  de  ses  successeurs  et  dudit 
prioré  meubles  et  immeubles  présens  et  à  venir  ou  qu'ils  soient 
vu  ou  trouvé  et  quant  a  ce  soumettent  lesdittes  parties  par  devant 
ledit  juré  à  la  juridiction  et  cohersion  des  comis  du  l'oy  notre 
seigneur  et  une  chacune  d'icelle  celle  que  mieux  plaira  estre  aux 
parties  et  a  une  chacune  d'icelle  et  a  tous  autres  pour  estre  con- 
traint justifié  par  la  prise  vendue  et  exploitation  de  tous  lesdits 
biens  meubles  et  immeubles  quel  qu'ils  soyent  et  en  quelconque 
lieu  qu'ils  soyent  et  comment  qu'ils  soyent  dit  nommé  ou  appelle 
renonceront  lesdittes  parties  au  nom  que  dessus  par  leur  ditte 
foy  en  la  présence  dudit  juré  à  toute  aide  de  droit  de  canon  et  de 
loy  au  privilège  de  la  croix  prise  et  à  prendre  à  toute  exception 
de...  de  fraude  a  toute  hésion  et  circonvention  à  tous  us  et  cou- 
tumes des  lieux  et  de  pays  à  ce  contraire  a  la  chose  aussi  non 
faittes  ou  fere  sans  cause  ou  par  cause  non  juste  au  bénéfice  de 
restitution  en  entier  a  tout  remède  d'appel  ou  de  cens  général 
renonciation  non  valoir  si  le  spécial  nent  avons  mises  à  toutes 
grâces  privilèges   bénéfices   indulgences   statuts    ordonnances 
mandement  et  deffenses  de  pape  de  roy  ou  d'autre  prélat  ou  prince 
donné  ou  à  donner  et  générallement  à  toutes  autres  choses  tant 
de  fait  comme  de  droit  qui  contre  ces  présentes  lettres  pourroient 
être  failles  ou  opposées  en  témoin  de  laquelle  chose  nous  a  la 
relation  dudit  juré  avons  scellées  ces  lettres  dudit  scelle  de  la 
prévosté  d'Auxerre  l'an  de  grâce  mille  trois  cent  soixante  dix 
neuf  le  vendredy  après  la  fêle  de  Toussaint,  quatrième  jour  du 
mois  de  novembre. 

Nous  approuvons,  signé  Robigneault  avec  paraphe  et  scellé  de 
cire  verte. 

En  marge  est  écrit  à  deux  fois  :  signé  et  paraphé  ne  varielur 
au  désir  de  l'acte  de  dépôt  d'aujourd'hui  28  février  1778  avant 
midi  signé  aux  dits  deux  endroits  Bachelet,  Beraut  et  Bachelet 
de  Vaux-Moulins,  notaires,  approuvé  la  rature  de  quarante 
mots  rayés  comme  nuls  ez  présentes,  sept  endroits  ainsi 
remplis  en  ces  présentes....  comme  n'ayant  pu  les  déchiffrer 
sur  l'acte  déposé  et  aux  sixième,  douzième,  treizième  et  dfx- 
neuvième  pages  dix-sept  lignes  différentes  de  barres  ainsi 
faites  — — — ^— — —  dont  l'acte  déposé  est  en  cette  partie  dé- 
chiré; ledit  acte  demeuré  joint  au  dépôt  et  resté  à  Bachelet  de 
Vaux-Moulins  l'un  des  notaires  soussignés  ;  suit  la  copie  de  l'acte 
de  dépôt. 

m. 

Procès-rverbal  de  dépôt  à  l'étude  de  Charbuy. 

Aujourd'hui  samedy  28®  jour  du  mois  de  février  1778,  à  l'heure 
de  neuf  du  matin,  en  l'élude  de  Bachelet  de  Vaux-Moulins  et 


265 

par  devant  les  conseillers  du  roy,  notaires  à  Auxerro,  soussi- 
gnés, est  comparu  M*  Edme-Pierre-Louis  Bachelet,  procureur 
ez   sièges  royaux  d*Auxerre,  lequel  pour  satisfaire  à  l'ordon- 
nance de  M.  le  lieutenant-général   au  bailliage   d'Auxerre   du 
24  février  présent  mois  étant  en  bas  de  la  requête  à  lui  pré- 
sentée par  les  syndic,  manants  et  habitants  de  la  paroisse  de 
Branches  à  lui  notifiée  par  exploit  de  Jeannin,  du  25  du  mois, 
par  laquelle  ordonnance  il  est  ordonné  le  dépôt  être  fait  par  ledit 
M*  Bachelet,  comparant,  en  Tétude  et  ez  minutes  du  dit  Bachelet 
de  Vaux-Moulins,  d'un  acte  fait  entre  les  habitants  de  Branches 
et  le  prieur-seigneur  du  dit  lieu  le  4  novembre  iO'/O  qui  est  resté 
ez  mains  de  M®  Bachelet,  comme  procureur  du  sieur  Gaspard 
I^agneau  à  son  décès  prieur-curé-seigneur  du  dit  Branches,   o 
ledit  M^  Bachelet  représenté  aux  dits  notaires  et  mis  ez  mains 
du  dit  Bachelet  de  Vaux-Moulins,  un  acte  écrit  sur  deux  feuilles 
de  parchemin  collées  au  bout  Tune  de  l'autre,  contenant  accord 
entre  M.  Mille  de  Prunoy,  prieur  et  seigneur  de  Branches  et  les 
habitants  du    dit  lieu  par  devant  Jean    Robignault,    notaire    à 
Auxerre,  le  4  novembre  1379,  commençant  par  ces  mots  :  A  tous 
ceux  qui  verront  ces  présentes  lettres,  Jean  Maudduit,  et  finis- 
sent par  ceux-ci  :  Donné  l'an  de  grâce  mille  trois  cent  soixante - 
dix-neuf,  le  vendredy  après  la  fête  de  Toussaint,  quatrième  jour 
du  mois  de  novembre,  approuvé  et  dûment  signé,  formant  un 
repli  par  le  bas  attaché  avec  un  ruban  de  fil  vert  et  ayant  un 
sceau  de  cire  verte,  attachant  les  deux  feuilles  de  parchemin 
collées  par  un  ruban  de  fil  vert.  De  laquelle  remise  et  dépôt  ledit 
M®  Bachelet  a  requis  acte,  et  de  ce  que  ledit  acte  de  lui  sur  cha- 
cune des  deux  feuilles  de  parchemin  signé,  et  à  sa  réquisition, 
signées  et  paraphées  ne  varietur  des  notaires  soussignés.  Et 
avons  avec  lui  observé  qu'il  y  a  un  trou  entre  la  26®  et  la  27® 
lignes,  qui  mange  en  partie  deux  mots  à  chaque   ligne  ;  qu'au 
commencement  de  la  56®  ligne  il  y  a  aussi  un  grand  trou  qui  a 
coupé  jusqu'à  la  62®  ligne  la  longueur  de  quatre  pouces  quatre 
lignes  depuis  la  marge  du  dit  acte,  n'y  restant  dans  cet  espace 
que  quelques  bouts  de  ligne  paraissant  qu'au  bout  de  la  59^  ligne, 
qui  en  altère  l'écriture.  Que  la  89®  et  la  90®  sont  altérées  par 
quatre  trous  qui  suivent  un  repli  qui  sépare  le  parchemin,  les 
dits  quatre  trous  en  l'espace  de  sept  pouces  neuf  lignes  la  ma- 
jeure partie  ouvert,  laquelle  90®  ligne  est  la  23"  du  bas. -Ledit 
acte  ayant  un  pied  trois  pouces  dix  lignes  sur  deux  pieds  quatre 
pouces  de  large  dont  les  replis  ont  ainsi  effacé  les  parties  de 
manière  qu'en  différents  endroits  il  est  illisible,   dont  acte.   Lo 
coût  duquel  même  sa  vacation  au  présent  dépôt  ledit  Mo  Bachelet 
se  restreint  de  répéter  sur  lesdits  syndic  et  manants  de  Branches 
même  de  former  pour  le  payement  de  tout,  telles  demandes  qu'il 
appartiendra,  n'ayant  fait  le  dépôt  du  dit  acte  qu'en  conséquence 
et  pour  objet  à  l'ordonnance  sus  datée.  Fait  et  passé  en  l'étude 
de  M®  Bachelet  de  Vâux-Moulins  et  par  devant  les  conseillers  du 
roy  notaires  en  ladite  ville  soussignés,  et  a  signé  à  l'heure  de 
midi,  sans  aue  lesdits  habitants  de  Branches,  ni  le  sieur  prieur- 
curé  du  dit  lieu  ni  autres  pour  eux  ne  soient  comparuSi 


266 

La  minute  est  signée  :  Bachelet,  Beraut  et  Bachelet  de  Vaux- 
Moulins. 

Demeurée  à  M®  Bachelet  de  Vaux-Moulins,  l'un  d'eux,  qui  Ta 
fait  contrôler  à  Auxerre  le  2  mars  1778,  par  M.  Guinault,  qui  a 
reçu  14  sols. 

Délivré  aux  habitants  de  Branches  ce  requérant  par  le  sieur 
Henry  Fréchot,  syndic  de  la  communauté,  ce  29  mai  1778.  Deux 
mots  rayés  comme  nuls  au  premier  acte  de  dépôt. 

Première  expédition.  Signé  : 

Berault  et  Bachelet  de  Vaux-Moulins. 

CoUationnée  sur  cette  copie,  déposée  aux  archives  de  la  com- 
mune de  Branches. 

IV. 

Edit  du  roi  Henri  11,  du  mois  de  février  1554>  concernant  les  femmes 
grosses  qui  ont  celé  leur  grossesse  et  fait  mourir  leurs  enfants  nés  par 
moyens  déshonnêtes. 

Henri,  etc.  Comme  nos  prédécesseurs  et  progéniteurs  très- 
chrétiens  rois  de  France,  ayant  par  actes  vertueux  et  catholi- 
ques, chacun  en  son  endroits,  montré  par  leurs  très-louables 
effets,  qu'à  droits  et  bonne  raison  ledit  nom  de  très-chrétien, 
comme  à  eux  propre  et  péculier,  leur  avoir  été  attribué.  En  quoi 
les  voulant  imiter  et  suivre,  et  ayant  par  plusieurs  bons  et  salu- 
taires exemples  témoigné  la  dévotion  qu'avons  à  conserver  et 
garder,  ce  tant  céleste  et  excellent  titre,  duquel  les  principaux 
effets  sont  de  faire  initier  les  créatures  que  Dieu  envoyé  sur 
terre  en  notre  royaume,  pays,  terres  et  seigneuries  de  notre 
obéissance,  aux  sacremens  par  lui  ordonnés  :  et  quand  il  lui 
plaît  les  rappeler  à  soi,  leur  procurer  curieusement  les  autres 
.sacrements  pour  ce  institués,  avec  les  derniers  honneurs  de  la 
sépulture. 

Et  étant  dûment  avertis  d'un  crime  très  énorme  et  exécrable, 
fréquent  en  notre  royaume,  qui  est  que  plusieurs  femmes  ayant 
conçu  enfans  par  moyens  déshonnêtes,   ou  autrement,  persua- 
dées par  mauvais  vouloir   et  conseil,   déguisent,    occultent  et 
cachent  leur  grossesse,  sans  en  rien  découvrir  et  déclarer.  Et 
avenant  le  tems  de  leur  part  et  délivrance  de  leur  fruit,  occulte- 
ment*  s'en  délivrent,  puis  les  suffoquent,  meurtrissent  et  autre- 
ment suppriment,  sans  leur  avoir  fait  impastir  le  saint  sacrement 
de  baptême.  Ce  fait  les  jettent  en  lieux  secrets  et  immondes,  ou 
enfouissent  en  terre  profane,  les  privant  par  tel  moyen  de  la 
sépulture  coutumière  des  chrétiens.  De  quoi  étant  prévenues  et 
accusées  par  devant  nos  juges,  s'excusent,  disant  avoir  eu  honte 
de  déclarer  leur  vice,  et  que  leurs  enfants  sont  sortis  de  leur 
ventre  morts  et  sans  aucune  apparence  ou  espérance  de  vie  : 
tellement  que  par  faute  d'autre  preuve,  les  gens  tenans  tant  nos 
cours  de  Parlement  qu'autre,  nos  juges,  voulant  procéder  au 
jugement  des  procès  criminels  faits  à  rencontre  de  telles  femmes, 
sont  tombés  et  entrés  en  diverses  opinions  :  les  uns  concluant 


*• 


267 

au  supplice  de  la  mort,  les  autres  à  question  extraordinaire,  à 
fin  de  savoir,  et  entendre  par  leur  bouche  si  à  la  vérité  le  fruit 
issu  de  leur  ventre  étoit  mort  ou  vif.  Après  laquelle  question 
endurée,  pour  n'avoir  voulu  aucune  chose  confesser,  leur  sont 
les  prisons  le  plus  souvent  ouvertes,  qui  a  été  et  est  cause  de 
les  faire  tomber,  récidiver  et  commetlre  tels  et  de  semblables 
délits,  à  notre  très  grand  regret  et  scandale  de  nos  sujets.  Â  quoi 
pour  i'avenir  nous  avons  bien  youlu  pourvoir. 

Savoir  faisons,  que  nous  désiront  extirper  et  du  tout  faire 
cesser  lesdits  exécrables  et  énormes  crimes,  vices,  iniquités  et 
délits  qui  se  commettent  en  notre  dit  royaume,  et  ôter  les  occa- 
sions et  racines  d'iceux  dorénavant  commettre,  avons  (pour  à  ce 
obvier)  dit,  statu6  et  ordonné,  et  par  édit  perpétuel,  loi  générale 
et  irrévocable,  de  notre  propre  mouvement,  pleine  puissance  et 
autorité  royale,  disons,  statuons,  voulons,  ordonnons  et  nous 
plaît,  que  toute  femme  qui  se  trouvera  dûment  atteinte  et  con- 
vaincue d'avoir  celé,  couvert  et  occulté,  tant  sa  grossesse  que 
son  enfantement,  sans  avoir  déclaré  Tun  ou  l'autre,  et  avoir  prins 
de  l'un  et  l'autre  témoignage  suffisant,  même  de  la  vie  ou  moi*t 
de  son  enfant  lors  de  l'issue  de  son  ventre,  et  après  se  trouve 
l'enfant  avoir  été  privé  tant  du  saint  sacrement  de  baptême,  que 
sépulture  publique  et  accoutumée,  soit  telle  femme  tenue  et 
réputée  d'avoir  homicide  son  enfant.  Et  pour  réparation,  punie 
de  mort  et  dernier  supplice,  et  de  telle  rigueur  que  la  qualité 
particulière  du  cas  le  méritera  ;  à  fin  que  ce  soit  exemple  à  tous, 
et  que  ci-après  n'y  soit  fait  aucun  doute  ne  difficulté  si  donnons 
en  mandement  par  ces  présentes  à  nos  amés  et  féaux  conseillers, 
les  gens  tenons  nos  Cour  et  Parlement,  baillis,  sénéchaux,  et 
autres  nos  officiers  et  justiciers,  etc.  Donné  à  Paris  au  mois  de 
février,  l'an  de  grâce  mil  cinq  cent  cinquante  six,  et  de  notre 
règne  le  dixième.  Ainsi  signé  sur  le  repli,  par  le  roi  en  son 
conseil,  Clausse.  Lu,  publié  et  enregistré,  le  procureur  général 
du  roi  entendu,  au  parlement  de  Paris,  le  quatrième  jour  de 
mars  mil  cinq  cent  cinquante-six. 

Signé  :  Du  Tilleï. 

V. 

Epitaphe  de  Balthazar  de  Sailly.  —  1595. 

Ci  gist 
Le  corps  de  défunt  noble  seigneur 
Baltazar  de  Sailly,  vivant  écuyer  syr 
de  Gatines,  la  Motte,  TafFourneaux  et  de  Marçay 
lequel  a  fait  son  testament  le  4  juin  1795  et  a 
délaissé  la  propriété  au  profit  de  l'église  de 
Branches  4  arpens  edemis  de  pré  situé  en  la  prairie 
dudit  Branches  lieu  dit  la  fontaine  Saint-Martin, 
a  la  charge  de  faire  célébrer  en  l'église  de  ce  lieu  4 
anniversaires  de  8  grandes  messes  et  vigibles  aux  4 
temps  de  l'année  et  nn  libéra  a  lissus  de 


2168 

la  grande  messe.  La  dite  fabrique  est  aussi  chargée 
de  faire  distribuer  aux  pauvres  de  cette  paroisse 
la  quantité  de  4  bichets  de  blé  métaille  a 
perpétuité  au  jour  quadeviendra. 

(Conservée  dans  l'église  de  Branches). 


VI. 

Accord  entre  le  prieur  Ythier  Fanon  et  les  habitants  de  Branches,  au  sujet 
de  l'établissement  d'une  enceinte  fortifiée  pour  s'y  retirer  de  peur  des 
gens  de  guerre.  —  24  décembre  1592. 

Le  vingt  quatriesme  jour  de  décembre  mil  cinq  cent  quatre 
vingt  douze  comparurent  personnellement  noble  personne  mais- 
tre  Ythier  Fainon,  seigneur  prieur  de  Branches  demeurant  à 
Aucerre,  pour  luy  d'une  part,  et  maistres  Edme  Burat,  Georges 
Legrost,  procureur,  et  Jean  Hochot,  laboreur,  tous  demeurant  à 
Branches,  tant  en  leurs  noms  que  comme  procureurs  spéciale- 
ment fondez  de  procurations  des  manans  et  habitans  de  Branches, 
cy  après  dénommés,  savoir  :  Vénérable  et  discrecte  personne 
Guillaume  Perrette,  prebstre,  vicaire  dudit  Branches  et  y  demeu- 
rant, Jehan  Fréchot,  lesnel,  Pierre  Billebault,  Jehan  Martin,  le 
jeune,  et  Pierre  Ghameru,  Estienne  Berthon,  le  jeune,  Jehan 
Fumage,  David  Bonnefoy,  Jehan  Berthon,  de  la  Rue,  Michel 
Soleil,  Jehan  Fréchot,  le  jeune,  Jehan  Hochot,  Jehan  Lacouste, 
Jehan  Legrost,  dict  Martin,  Denis  Brillault,  Edmon  Legrost, 
Edmon  Martin,  le  jeune,  Jehan  Gas,  Pierre  Fréchot,  Jehan 
Lacouste,  Pierre  Burat,  Sébastien  Rebault,  Edme  Rangon, 
(Maude  Mersirin,  maistre  Edme  Papris,  Pierre  Bocquin,  Pierre 
Papris,  François  Martin,  Barnabe  Fréchot,  Jehan  Bouillon, 
Thomas  Martin,  Simon  Glergeault,  mareschal,  Glaude  Moreau, 
Hubert  Rosselet,  Jehan  Legrost,  fils  de  Edmon  Simeon,  Holier, 
Pierre  Voyer,  Jehangniot,  lesnel,  Jehan  Legrost,  fils  de  Glaude, 
Georges  Gadou,  Florentin  Gotain,  Sirvain  Geton,  Jehan  Guillot, 
fils  de  Germain,  Guillaume  Berry,  Jehan  Pajat,  Edme  Malle- 
cousle,  Georges  Moreau,  Glaude  Guiot,  Edmon  Fréchot  et  George 
Legrost,  tous  laboureurs  et  vignerons,  manans  et  habitans  de  la 
parroisse  de  Branches,  dénommez  en  ladicte  procuration  passée 
par  devant  maislres  Edme  Burat  et  Hilaire  Fréchot,  notaires 
au  dict  lieu  de  Branches  dattée  du  19®  jour  du  présent  mois  et 
an.  Et  jancorres  lesdicts  Burat,  Legrost  et  Hochot,  comme  pro- 
cureurs spécialement  fondez  de  procuration  de  Edmon  Fréchot... 

Pierre  Burat  et  Edmon  Burat (noms  propres  illisibles;  pais- 

sée  par  devant  lesdicts  Fréchot  et  Edmon  Martin,  notaires, 
dattée  le  21^  jour  du  présent  mois  et  an,  ainsy  que  parla  teneur 
les  dicts  procureurs  ont  faict  aparoir  et  a  tous  les  dicts  cy  dessus 
nommez,  les  dicts  procureurs  ont" promis  faire  confirmer  ratifier 
et  avoir  pour  agréable  le  contenu  cy  après  dans  huict  jours  prou* 
chains  venans  a  peine  de  tous  despens  domaiges  et  intéfestz  et 
de  nullité  du  présent  contraict.  Et  encores  les  dicts  maislres 
Edme  Burat  et  Jehan  Hochot  en  leurs  propres  et  privez  noms,  et 


269 

pour  eulx  daultre  part,  lesquelles  parties  disoient,  mesmes  les 
(Jicls  procureurs  cy-dessus  nommez  qu'ils  auroient  prié  et 
requis  ledit  sieur  Fainon,  prieur  de  Branches,  de  leur  bailler  et 
délaisser  ung  arpent  de  terre  à  icelluy  prendre  en  la  grande 
court,  et  à  Tenviron  de  la  maison  segneurialle  du  dict  sieur,  au 
dict  lieu  de  Branches,  et  pour  allentour  dicelluy  faire  foussez  et 
murailles,  pour  eulx  retirer,  pour  la  conservation  de  leurs  corps 
et  biens,  a  loccasion  des  troubles  et  guerres  qui  régnent  a  pré- 
sent, et  mesmes  des  ravages  et  pilleries  qui  ce  font  journelle- 
ment au  dict  Branches,  par  le  moien  desquels  ilz  ne  peulvent 
labourer  ne  ensemencer  leurs  terres,  ny  mesmes  sortir  de  leurs 
maisons,  sans  grand  danger  de  leurs  personnes,  et  perte  de 
leurs  biens,  et  encorres  de  leur  bailler  de  la  terre  a  lenteur  du 
dict  arpent,  et  pour  faire  foussez  de  la  largeur  de  dix-huict  pieds 
ou  plus.  A  quoy  obtempérant,  ledict  sieur  prieur,  et  aiant  par 
hiy  esgardé  et  eu  advis  de  ce  que  dessus,  a  ledict  sieur  Fainon 
délaissé  et  délaisse  par  ses  présentes  aux  dictz  manans  et  habi- 
tans  de  Branches  cy-dessus  nommez,  slipullans  par  lesdicts 
Burat  et  consors  procureurs  dessus  dénommez.  Ledict  arpent 
de  terre  cy-dessus  speciffiez,  ensemble  de  la  terre  a  lenteur 
dicelluy  jusques  a  ladicte  quantité  de  dix-huict  pieds  ou  quelque 
peu  plus,  s'il  convient,  pour  faire  ledict  fousse  a  lenteur  dudict 
arpent,  moienant  qu'ilz  seront  tenuz  foussoier  lesdictz  dix-huit 
pieds  tout  a  lentour  dudict  arpent,  et  encorres  foussoier  de 
mesme  longueur  les  bastimens  dudict  sieur  qui  sont  :  la  maison 
segneurialle,  petitte  court,  estables,  pressoirs  et  granges  qui 
sera  pour  le  tout  ung  seul  fousse.  Oultre  leur  délaisse  ledict 
sieur,  et  consent  quilz  prennent  oultre  lesdictz  dix-huict  piedz 
de  la  terre  pour  construire  et  ediffier  une  muraille  qui  servira  de 
closture  et  fermeture  dudict  arpent  dans  lequel  ilz  pourront  sy 
bon  leur  semble  bastir  et  ediffier  maisons  et  logis,  pour  leur 
retraicte  et  assurance  et  a  la  charge  que  lesdictz  habitans  ne 
pourront  bastir  ny  faire  a  eulx  propre  la  terre  qui  ce  trouvera 
du  couste  dorient  depuis  les  murailles  du  corps  de  logis  de  dict 
seigneur,  jusques  audict  fousse  et  de  la  longueur  desdictes  mu- 
railles et  corps  de  logis,  qui  commence  derrière  lesglise,  tirant 
jusqu'au  derrière  de  la  maison  segneurialle  dudict  sieur,  et  oultre 
le  derrière  de  ladicte  maison,  et  a  lantour  de  la  petilte  court  de 
couste  de  la  grande  court,  demeureront  quinze  piedz  de  large  en 
place  vuide  en  laquelle  lesdictz  habitans  ne  pourront  bastir  ny 
esdiffier,  crius  demeureront  entièrement  a  dict  sieur  pour  en 
disposer  a  sa  voulenté.  Et  oultre  ce,  délaisseront  lesdictz  habi- 
tans par  la  grande  court,  chemains  pour  aller  et  venir  a  charette, 
cheval  et  a  pied  a  ses  dictz  bastimens,  granges,  estables  et 
pressoirs,  qui  seront  de  largeur  de  quinze  piedz  ou  environ,  les- 
quelz  chemains  et  choses  susdictz  reservez  a  dict  sieur  ne  feront 
part  ny  portion  dudict  arpent,  comme  aussi  ne  se  seront  com- 
prises en  icelluy  lesdictz  foussez  pour  assiette  des  niurailles, 
comme  dit  est.  Lequel  arpent  cy-dessus  demeurera  en  propriété 
ausdictz  habitans  et  aultres  aians  cause  a  ladvenir,  ensemble- 
ment  lesdictz  foussez  et  assiette  de  muraille  sans  aulcune  charge 


270 

fors  de  cens,  a  raison  de  six  deniers  tournois  par  arpent,  que 
eulx  habitans  seront  tenuz  paier  par  chacun  an  a  dict  sieur  et  a 
ses  successeurs  au  jour  sainct  Martin  diver,  ledict  cens  portant 
proffict  de  lodz  et  ventes,  des  sould  et  amandes  de  receiler 
quand  le  cas  y  eschet,  suivant  la  coustume  du  bailliage  dAucerre. 
Et  sera  tenu  ledict  sieur  faire  la  muraille  qu'il  conviendra  faire 
sur  ledict  fousse  de  la  longueur  de  la  place  quil  ce  réserve, 
attenant  de  la  petitte  court,  dimanche  dapres  la  présentation  de 
couste  de  soleil  levant.  Moiennant  ledict  délaissement  cy-dessus^ 
lesdictz  habitans,  stipuUans  comme  dessus  ont  baille  et  délaisse, 
transporte  et  promis  garantir  et  livrer  a  dict  sieur  Fainon,  prieur, 
et  a  ses  successeurs,  prieurs,  ung  arpent  de  terre,  assis  audict 
finage  de  Branches,  lieu  dit  le  Champ  et  Fontaine  Sainct-Martin, 
tenant  d'un  long  a  une  pièce  de  terre  de  domaine  dudict  sieur, 
d'aultre  long  et  par  le  dessoulz  a  dicte  pièce,  par  dessus  a  Denis 
Gadou,  pour  dicelluy  jouir  par  ledict  sieur  et  ses  successeurs, 
comme  estant  de  propre  et  domaine  de  dict  prieur,  a  la  charge 
des  cens  et  droictz  segneuriaulx  dorénavant  quelz  quilz  soient, 
doulz  à  cause  de  sa  directe  et  segneurie  ;  desquelles  charges,  par 
le  moien  des  présentes  les  dictz  habitans  en  demeureront  déchar- 
gez. Et  a  la  charge  aussy  que  les  dictz  habitans,  leurs  place  et 
fort  estant  foussoiez,  seront  tenus  y  faire  garde  et  guet,  tant  de 
nuyt  que  de  jour,  et  maintenir  la  dicte  place  soulz  le  bon  plaisir 
de  Monsieur  le  Duc  de  Mayenne,  Lieutenant  général  de  la  Cou- 
ronne de  France,  sans  que  le  dict  sieur  prieur,  ny  ses  successeurs 
soient  aulcunement  tenus  a  dict  guet  ny  gçrde,  ains  en  seront 
exemptz.  Et  oultre,  sy  lorsqu'il  ce  fera  garde  et  guet,  il  est  be- 
soing  de  prendre  et  donner  ung  mot  de  guet,  les  dictz  habitans 
ou  ceulx  qui  auront  commandement  a  dict  fort,  seront  tenuz 
prendre  icelluy  mot  de  dict  sieur  lorsquil  sera  en  personne  a  dict 
lieu,  sy  bon  lui  semble  de  le  donner.  Et  pour  lesquelles  choses 
susdictes,  faire  arpentage  et  délivrance,  lune  des  paiiies  a  laultre 
le  dict  sieur  Fainon,  a  faict  et  constitue  son  procureur  le  dict 
George  Legrost,  son  procureur  fiscal,  auquel  il  a  donne  plain 

f mouvoir  et  puissance  de  assister  a  dict  arpentage,  et  faire  pour 
uy  au  faict  diceulx  comme  sy  présent  en  personne  y  estoit.  Par 
ainsi,  etc.  (suit  la  formule  de  droit  pour  obliger  les  biens  des 
contractants). 

Faict  en  la  maison  de  noble  et  scientiflique  personne  maistre 
Sebastien  La  Rue,  doien  et  chanoine  demeurant  à  Auxerre,  en 
laquelle  le  dict  sieur  Fainon  ost  résidant,  avant  midy,  ez  pré- 
sences de  maistre  Claude  Amiot,  clerc,  demeurant  a  Aucerre, 
maistre  Jehan  Amiot,  chanoine  de  Chablis,  demeurant  a  Vilemort. 
Présent  ledict  Jehan  Hochot,  et  ledict  noble  sieur  prieur. 

Signé  :  Fanon,  Claujie  Amiot,  Jehan  Hochot,  Rousse,  notaire, 
Jehan  Amiot,  Durât. 

Suivent  plusieurs  signatures  absolument  effacées  et  illisibles. 

VIL 

Acte  de  baptême  de  Jacques  de  Lenfernat»  —  9  décembre  1596. 
Le  neufieme  jour  de  décembre  Tan  mil  cinq  cent  quatre  vingt 


271 

seize  fut  baptisé  par  moi  M.  Fr.  Coualard,  chapelain  de  Saint 
Posant,  avec  permission  de  Monsieur  le  curé  de  Bléneau,  audit 
lieu  Saint  Posant,  Jacques,  fils  de  noble  seigneur  de  Lenfernat, 
seigneur  de  Prunières,  et  de  noble  damoiselle  Magdeleine  de 
Gourtenay.  Les  parrains  honorable  et  discrette  personne  M®  Fran- 
çois Bonneau,  prestre,  et  noble  seigneur  Jehan  de  Gourtenay, 
chevallier  seigneur  des  Salles,  et  la  marraine  haulte  et  puissante 
dame  Edmée  de  Ghesnoy,  femme  de  très  htult  et  puissant  sei- 
gneur Gaspard  de  Gourtenay,  chevallier  seigneur  de  Bléneau. 

(Extrait  des  registres  de  l'état  civil  de  Bléneau). 

VIII. 
Ordonnance  du  roi  Henri  IV.  —  6  avril  1602. 

Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  etc. 

Nous,  par  Tavis  du  conseil  et  bourgeois  assemblés  en  la 
chambre  de  police,  avons  arrêté  et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

A  partir  de  la  Saint  Martin  (11  novembre  1602)  les  principaux 
charretiers  des  fermiers  et  laboureurs  n'auront  de  gages  que 
quinze  écus  par  an  (environ  150  fr.  de  notre  monnaie).  Nous 
avons  fait  et  faisons  défense  à  toutes  personnes  de  telle  qualité 
qu'elles  soient,  demeurant  dans  les  villes,  de  donner  à  leurs 
cochers,  carrossiers,  charretiers,  plus  de  douze  écus  de  gages 
pour  chacun,  ou  à  eux  d'en  exiger  davantage,  sous  les  peines 
ci-après  déclarées. 

Item,  ne  sera  baillé  de  gages  aux  servantes  des  champs,  ayant 
la  principale  charge  du  ménage,  que  quatre  écus  par  an. 

Le  maître  berger  aura  de  gages  douze  écus  ;  les  enfants  de 
quinze  ans  et  au-dessous  n'auront  aucuns  gages,  et  seront  entre- 
tenus à  la  volonté  du  maître,  de  toile  tiretaine  (commune)  à  sa 
commodité. 

Les  moissonneurs  seront  payés  en  blé,  à  raison  de  quatre 
boisseaux  par  arpent...  sans  que  lesdits  moissonneurs,  leurs 
femmes  ni  leurs  familles  puissent  emporter  du  blé  en  épi. 

Les  faucheurs  seront  aussi  payés  par  arpent  de  foin  huit  sous  ; 
par  arpent  d'avoine  quinze  sous  (le  sou  en  valait  2  1/2  de  notre 
monnaie). 

Les  batteurs  en  grange  auront  la  vingt- quatrième  partie  de  ce 
qu'ils  auront  battu,  et  ne  pourront  se  retirer  ni  cesser  de  battre 
contre  la  volonté  du  fermier,  et  faute  de  ce  faire,  contraints  par 
corps  de  parachever  la  besogne. 

Item,  défenses  sont  faites  à  tous  honimes  de  bras,  travailleurs 
aux  champs  ou  dans  la  ville  de  Paris,  de  prendre  pour  chaque 
journée  plus  de  huit  sous  par  jour  en  été  et  plus  de  six  en  hiver, 
sur  lesquels  ils  seront  tenus  de  se  nourrir. 

Défenses  sont  faites  à  tous  laboureurs  de  se  vêtir  de  noir,  et  à 
tous  charretiers,  serviteurs  et  valets,  chambrières,  hommes  à 
journée,  de  se  vêtir  d'aucun  drap  teint  de  quelque  couleur  que  ce 
puisse  être,  et  aux  dits  valets,  tant  qu'ils  serviront,  de  porter 
manteau  en  quelque  lieu  que  ce  soit  ;  défenses  sont  faites  aux 
laboureurs,  gens  de  villages,  valets,  servantes,  d'aller  au  caba- 


272 

ret,  sous  peine  d'amende  et  de  punition.  Et  seront  tenus  lesdits 
serviteurs  de  travailler  dès  la  pointe  du  jour.  Défenses  auxdits 
valets  et  serviteurs  de  prendre  davantage  de  gages  que  ce  qui 
est  ci-dessus  déclaré,  sous  peine  du  fouet. 

Publié  par  Robert  Crevel,  crieur-juré  du  roi,  le  6  avril  4602. 

IX. 

Acte  de  baptême  de  Jehanne  de  Marçay.  —  1649. 

Gejourdhuy  dixiesme  jour  du  mois  d'aoust  mil  six  cent  qua- 
rante-neuf a  esté  baptisée  Jehanne  fille  de  Jehan  du  Marsay 
escuyer  et  Edmée  de  France,  fille  de  Louis  de  France,  aussi 
escuyer.  Le  parain  M®  Pierre  Loyset,  seigneur  d'Escollives,  et  sa 
marraine  Jehanne  de  Laduz,  femme  de  Nicolles  de  Marsay, 
écuyer,  sieur  du  petit  Monesleau. 

Signé  :  Loyset  et  Jea  Làduz. 

X. 

Epitaphe  de  Nicolas  de  Lenfernat.  —  1"  décembre  1651. 

Cy  gist  Nicolas  de  Lenfernat,  escuyer,  seigneur  du  Petit 
Monesteau,  du  Souchet,  de  la  Motte  Taffourneau,  lequel  est 
déceddé  le  le'  de  décembre  1661,  aagé  de  75  ans. 
Priez  Dieu  pour  son  âme,  laquelle  tombe  a  esté  érigée  par 
damoiselle  Jeanne  de  Laduz,  veuve  du  défunt. 

(Inscription  trouvée  sur  une  pierre  tumulaire  dans  l'église 
de  Monéteau). 

■  XL 

Mariage  de  Jean  de  Chenu  et  de  Jeanne  de  Marçay.  —  1676. 

Le  vingt-huitiesme  may  mil  six  cent  septante  et  six,vu  la  dispense 
de  trois  bans  obtenu  de  M.  Bigot,  vicaire  général  de  Monseigneur 
l'archevesque  de  Sens  des  bans  de  Jehan  Baptiste  de  Chenu  es- 
cuyer seigneur  de  Gastine  en  partye,  et  de  demoiselle  «Jehanne 
de  Marçay,  laditte  dispense  est  dattée  du  vingt-cinq  may  et  no- 
nobstant affaire  et  aucun  empeschement  canonique,  moy  vicaire 
de  Branches  soubz  signé  les  ay  marié  et  leur  ay  donné  la  béné- 
diction nuptialle  selon  la  forme  prescritte  par  notre  sainte  Eglise 
et  ce  par  la  permission  que  nous  a  donnée  M.  le  prieur  de 
Branches.  Faits  en  Téglise  de  Branches  cejourd'huy  an  et  jour 
que  dessus  en  présence  de  noble  Charles  de  Chenu  escuyer  sei- 
gneur de  Gastines  en  partye,  et  de  honorable  homme  Germain 
Guiot  marchand  tesmoins  qui  ont  signé  avec  moy,  lesdits  mariés 
ont  déclaré  ne  scavoir  signé. 

Signé  Chenu  Lusson,  Guiot,  Vallée,  vicaire. 

XII. 
Acte  de  baptême  de  Jean  de  Chenu.  —  1676. 
Le  quatriosme  jour  de  septembre  Tan  mil  six  cent  septante  et 


273 

six  par  moy  vicaire  soubz  signé  a  esté  baptisé  Jehan  de  Chenu 
aagé  de  neuf  mois  ou  denviron  fils  de  Jehan  Baptiste  de  Chenu 
escuyer  seigneur  de  Gastine  en  partye  et  de  demoiselle  Jehanne 
de  Marsay  ses  père  et  mère  son  parains  Jean  Breton  escuyer  la 
marraine  damoiselle   Marie  de  Chenu  qui  a  déclaré  ne  sçavoir 

signé.  Signé  :  Breton  et  Vallée,  vicaire. 

* 

XIII. 

Nomination  de  Henri  Fréchot  aux  fonctions  de  procureur  de  la  justice 

de  Branches.  —  21  février  1715. 

Charles  Loïus  Plessart  de  Fonceaux,  prestre  chanoine  reg*"  de 
l'abbaye  royale  de  Sainte-Geneviève  de  Paris,  prieur  de  Saint - 
Martin  de  Branches  et  seigneur  spirituel  et  temporel  de  ladite 
paroisse,  à  tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres  verront  salut 
scavoir  faisons  que  sur  les  bons  rapports  qu'on  nous  a  faits  de  la 
personne  d'Henry  Fréchot  praticien  demeurant  au  dit  Branches, 
qu'il  est  de  la  religion  catholique,  apostolique  et  romaine,  et' de 
son  habileté  au  fait  de  la  pratique,  nous  luy  avons  donné  et  par 
ces  présentes  lui  donnons  l'office  de  procureur  postulant  pour  les 
parties  dans  notre  haute,  moyenne  et  basse  justice  du  dit  Bran- 
ches, et  ce  sous  les  bons  et  fidèles  services  que  nous  espérons 
de  luy,  pour  en  jouir  aux  honneurs,  profits  et  émoluments  ainsy 
qua  tel  charge  appartient,  et  ce  tant  et  si  longuement  qu'il  nous 
plaira,  sans  que  ladite  clause  puisse  estre  réputée  comminatoire. 

Fait  et  donné  en  nostre  maison  seigneuriale  et  prioriale  du  dit 
Branches  ce  vingt  et  un  février  mil  sept  cents  quinze. 

Signé  :  Plessart,  prieur  seigneur  de  Branches. 

XIV. 

Procès-verbal  de  la  communauté  de  Branches  au  sujet  de  la  succession 
du  prieur  Guyet  de  la  Sourdière.  —  3  novembre  1716. 

Cejourd'huy  mardy  troisiesme  jour  du  mois  de  novembre  mil 
sept  cent  seize,  issue  de  la  messe  paroissiale  au  devant  de  léglise 
de  Saint-Martin  de  Branches  place  publique  est  comparu  par 
devant  nous  Edme  Legros,  ancien  praticien  au  bailliage  dudit 
Branches,  juge  en  cette  partye  pour  labsence  de  Monsieur  le 
bailly  dudit  lieu  de  Branches,  assisté  de  Pierre  Duvalle,  maître 
décolle  audit  Branches  y  demeurant,  comis  pour  greffe  attendue 
le  fait  de  question  en  laquelle  le  greffier  ordinaire  est  parent  de 
trois  intéressés,  le  sieur  Claude  Breton,  sindicq  de  laditte  pa- 
roisse de  Branches  lequel  nous  a  dit  :  quen  sa  quallité  susditte  il 
a  esté  assigné  à  requeste  de  Martin  Vachery,  laboureur,  et  Edmée 
Houchot,  veuve  Edme  Guibert,  aussy  vivant  laboureur  demeu- 
rant audit  Branches,  commissaire  establi  sur  les  effaits  en  géné- 
ral délaissé  par  feu  messire  Gabrielle  Guiet  de  la  Sourdière,  vi- 
vant prieur  seigneur  spirituel  et  temporel  dudit  lieu  de  Branches, 
lequelle  aved  laissé  par  son  acte  de  dernière  vollonté  tous  ses 
meubles  efiaits  quelconque  à  la  fabrique  dudit  Branches  pour  la 
réédification  du  clochéo  de  ladite  paroisse  quil  aved  fait  abastre 
de  son  octorité  et  contre  raison.  Lequelle  sieur  de  la  Sourdière 

1887     ■  XVIII 


274 

cela  recognue.  Lesquelles  effaits  apprès  son  décèds  se  sont  trou- 
vé monter  à  une  somme  assez  considérable,  et  sur  lesquelles 
effaits  y  a  fait  naître  plusieurs  proceds  tant  de  la  part  des  dames 
abbesses  religieuses  des  Isles  d*Auxerre  du  sieur  Plessart  suc- 
cédant prieur  dudit  Branches.  Lesquelles  proceds  ont  presque 
consommé  lesdits  deniers.  Le  reste  desquelles  pour  le  peut  qu'il 
y  reste  les  dits  comisaires  se  sont  évissée  de  faire  assigné  la 
communauté  au  domicile  dudit  syndicq  le  septiesme  aoust  der- 
nier mesme  le  procureur  fiscal  de  ladite  paroisse  conjointement 
avec  ledit  sindicq,  par  exploict  de  Berry  huissier  par  lequel  il 
conclut  que  ledit  syndic  et  procureur  fiscal  en  leur  nom  et  qual- 
litté  pour  la  communauté,  soient  condamné  à  les  acquitter  des 
condamnation  personnelles  contre  eulx  prononssée  par  larrest 
du  26  may  1713  et  des  deppens  taxé  par  icelluy  à  220  livres  18 
sols  2  deniers  et  à  ce  qu'ils  ayent  à  les  rembourser  des  paye- 
ments qu*ils  ont  faits  auxdite  dames  religieuses  des  Isles,  de  la 
diite  somme  avec  tous  deppans  domages  et  interes.  Et  comme 
ledit  sindicq  voit  que  le  sieur  procureur  de  son  chefs  ne  veule 
agire,  pour  raison  quil  est  beau-frère  dudit  Vachery,  lun  desdits 
comisaire,  il  a  fait  à  plusieurs  et  diverses  fois  assembler  lesdits 
habitans  pour  avec  eulx  délibérer  du  fait  dont  il  sagist.  Leurs 
ayans  mesme  communiqué  lexploit  que  lesdits  comisaires  luy  ont 
fait  pouser,  et  comme  a  appris  que  lesdits  comisaires  avez  fait 
négocié  sertaines  sommes  de  deniers  proceddant  des  effaits  de 
feu  le  sieur  Guiet  de  la  Sourdière  desquels  ils  sont  dépositaire, 
quils  y  ont  fait  des  acquisitions  et  qu'il  avait  preste  à  plusieurs 
personnes  iant  d'Appoigny,  Guerchy,  Branches  quautres  lieux  : 
desquelles  somme  prestée  ils  retenoit  devers  eulx  tout  d'abord 
lintérest  et  à  dauttres  de  qui  ils  ont  reçue  et  marchandise  pré- 
sent et  par  somme  de  deniers  ;  ce  de  quoy  il  a  eu  advis  et  que 
Ion  poura  azeement  faire  cognoislre  et  prouvé  sy  besoin  est  tant 
par  tesmoins  que  par  monitoires  s'il  y  echet  pourquoy  lesdits 
habitans  en  corps  dassembiée  convoquée  à  cette  effait  dune  co- 
mune  et  mesme  voix  demandent  que  lesdits  comissaires  rendent 
comte  de  leur  comission  des  sommes  quils  zond  entre  leurs 
mains  et  des  intérest  quil  y  ont  persûe  ;  pour  cette  effaits  donne 
pouvoir  ausdit  sindicq  de  deffandre  l'action  comansé  sur  lesdits 
comisaires  au  bailliage  d'Auxerre  quallieurs  s'il  y  échet,  mesme 
promettent  de  fournir  et  contribuer  aux  frais  accessoires  pour 
paier  ladite  poursuitte  jusqua  fin  de  cause,  permettre  mesme 
ausdit  sindic  et  aultres  principaux  habitans  de  régler  et  terminer 
à  lamiable  avec  lesdits  comissaires  quand  ils  le  jugeront  à  pro- 
pos soit  ici  ou  allieurs  à  tele  fins  que  de  raison.  Et  sur  ce  ont 
M®  Henry  Fréchot,  praticien  en  ce  bailliage,  procureur,  comis 
d'office,  quy  a  haderré  et  consenty  au  présent  acte  aux  protesta- 
tions qu'il  fait  que  ledit  acte  ne  puisse  en  rien  nuire  ny  préjudi- 
cier  au  seigneur  et  habistans  nayant  donné  le  présent  consente- 
ment que  pour  le  bien  du  publicq  et  de  léglise,  de  quoy  il  a  requis 
acte.  A  quoy  obtempérons  avons  audit  procureur  d'office  faite 
acte  de  son  requis  et  protestation  et  ausdits  sindicq  et  habitans 
de  leurs  divers  remonstrances  et  consentement  sy  dessus  de  quoy 
et  du  tout  avons  faite  acte,  et  ont  iceulx  habitans  demandé  la  plus 


?75 

grande  et  seine  partie  décclaré  ne  sçavoir  signer  à  la  réserve  des 
soussignés. 

Signé  :  Bouchet,  prieur  et  seigneur  de  Branches, 
J.  Breton,  Fréchot,  procureur  d'office,  E.  Villain, 
P.  Jeannet,    Belin,   E.    Vallot,  George  Duval, 
Vallot,  Legros,  Breton,  G.  Breton,  Guillot,  J. 
Jannet. 
Suivent  d'auh^es  signatures  effacées  et  illisibles. 
Au  dos  est  écrif  :  Je  donne  décharge  des  deux  actes  à  Glaude 
Breton,  sindicq  dudit  lieu  quy  a  la  quittance  de  madame  labesse 
des  Isles  qui  décharge  la  communauté  pour  la  somme  de  200  liv. 
et  plus  quelle  prétendoit  luy  estre  due  à  cause  de  feu  mossieur 
de  la  Sourdière.  Vachery  et  la  veuve  Guibert  ont  les  grosses  de 
ses  deux  actes. 
Du  21  febvrier  1717.  Signé  :  Frémiot  fils,  greffier. 

XV. 

Nomination  de  Henry  Fréchot  aux  fonctions  de  procureur  fiscal  de  la 
justice  de  Gastines.  —  3  octobre  1739. 

Nous  Alexandre  de  Chenu  chevalier  seigneur  de  Gastine,  Motte 
Salomon,  Motte  Tafourneaux,  de  Marçay  et  autres  lieux,  salut. 
Scavoir  faisons  que  sur  le  bon  et  fidèle  rapport  qui  nous  a  été 
fait  de  la  personne  d'Henry  Fréchot  ancien  praticien  en  la  paroisse 
de  Branches  de  cest  sens  suffisance  loyauté  prudomie  et  bonne 
expériance  au  fait  de  la  justice  et  pratique,  et  qu'il  est  de  la  reli- 
gion catholique,  apostolique  et  romaine,  pour  cest  causes  et  autres 
l'avons  pourveu  et  par  cest  présentes  le  pourvoions  de  la  charge 
de  procureur  fiscal  en  la  justice  de  Gastine,  motte  Salomon,  motte 
Tafourneaux  et  de  Marçay,  pour  par  luy  en  jouir  a  lavenir  aux 
honneurs  et  prérogatives,  profits,  retenue  et  émoluments  y  attri- 
buée comme  à  son  vivant  fait  maître  Georges  Burat  dernier  pro- 
cureur d'iceux  temps  quils  nous  plaira  et  après  que  ledit  Henry 
Fréchot  présent  a  pretté  en  nos  mains  le  serment  de  bien  fidèle- 
ment et  en  confiance  exercer  laditte  charge  suivant  l'ordonnance 
mandons  à  nostre  prévôt  et  lieutenant  des  justices  de  Gastine  et 
motte  Tafi'ourneaux  et  autres  lieux  et  fiefs  à  nous  appartenant  de 
le  reconnaître  et  installer  en  icelle  charge  au  moins  de  quoy  avons 
aupossé  le  sceau  de  nos  armes  icelles  signée  à  Gastine  le  trois 
octobre  mil  sept  cent  trente  neuf. 

Signé  :  Alexandre  de  Chenu  Gastine. 

(Sceau  d'Alex,  de  Chenu). 

XVI. 

Nomination  de  Henry  Fréchot  aux  fonctions  de  procureur  fiscal  au  bailliage 

de  Branches.  —  1"  juin  1747. 

Gaspard  L'agneau,  Prieur  seigneur  spirituel  et  temporel  de 
Branches  à  tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres  verront  salut. 
Etant  duement  informé  de  la  piété  et  relligion,  bonnes  vies  et 
mœurs,  capacité,  suffisance  et  habileté  de  maître  Henry  Fréchot 
ancien  praticien  dans  notre  justice  dudit  Branches,  l'avons  choisi 


876 

et  nommé)  le  choisissons  et  nommons  par  ces  présentes  révoca- 
bles à  notre  volonté,,  attendu  que  nous  n'avons  reçu  aucune 
finance  pour  exercer  la  charge  et  office  de  procureur  fiscal  dans 
notre  bailliage  dudit  Branches  et  lieux  en  dépendants,  vacamte 
par  le  décès  de  maître  Nicolas  Breton  qui  en  était  pourvu  pour 
en  jouir  par  ledit  Fréchot  aux  honneurs,  gages,  pronts  et  émolu- 
ments accoutumés  et  attachés  audit  office,  mandons  à  nostre 
bailly  et  autres  nos  officiers  dans  ladite  justice  de  Branches  rece- 
voir ledit  maître  Henry  Fréchot  audit  état  et  office,  après  avoir 
prêté  le  serment  requis  et  accoutumé  et  observé  les  autres  for- 
malités. 

Mandons  pareillement  à  tous  nos  justiciables  le  reconnaître  et 
le  respecter  en  laditte  qualité  de  procureur  fiscal  de  ladite  justice 
de  Branches.  Donné  en  notre  maison  seigneuriale  sous  le  sceau 
de  nos  armes,  le  premier  juin  mil  sept  cent  quarante  sept. 

(Sceau  du  prieur).  Signé  :  I Agneau,  prieur  de  Branches. 

XVlï. 

Contrat  de  vente  de  la  Terre  de  Gastines  faite  par  Madame  Boyard  à 
M.  Imbert,  controlleur  des  guerres.  —  26  décembre  1761. 

A  tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres  verront,  Antoine  Léonard 
Guyot  chevalier  seigneur  marquis  de  Saint  Amand  et  autres  lieux 
Grand  Bailly  et  Gouverneur  d'Auxerre,  salut. 

Scavoir  faisons  que  par  devant  les  Conseillers  du  Roy  notaires 
à  Auxerre  soussignés  le  vingt  six  décembre  mil  sept  cent  soixante 
un  après  midy.  fut  présente  dame  Françoise  Compagnot,  veuve 
et  commune  de  M.  Edme  Boyard  seigneur  de  Gastines,  demeu- 
rante à  Auxerre. 

Laquelle  a  vendu  ceddé  quitté  délaissé  et  transporté  et  promis 
garantir  de  tous  troubles  hipothèques  évictions  et  autres  empô- 
chemens  généralement  quelconques. 

A  Jacques  Imbert  Ecuyer  Conseiller  du  Roy  Controlleur  ordi- 
naire des  guerres  demeurant  à  Nemours  présent  acquéreur  et  ce 
acceptant  tant  pour  luy  que  pour  Dame  Agathe  Trefflé  son  épouse, 
par  laquelle  il  promet  faire  agréer  et  ratiffier  ces  présentes  dans 
six  mois  de  ce  jour  et  la  faire  obliger  solidairement  avec  luy  sous 
toutes  renonciations  de  droit  requises,  aux  obligations  qu'il  con- 
contractera  cy  après,  par  laquelle  ratificatton  en  son  absence  ledit 
sieur  acquéreur  a  dès  à  présent  autorisé  ladite  dame  son  épouze. 

Les  terres,  fiefs,  seigneuries  de  Gastines,  Lemarçay  et  Lamotle 
Taftburneaux,  scis  en  la  Paroisse  de  Branches  près  Auxerre, 
acquis  par  ledit  deffunt  sieur  Boyard  des  héritiers  de  Messire 
Alexandre  de  Chenu  chevalier  seigneur  de  Gastines,  par  contrat 
passé  devant  Chomereau,  notaire  au  comté  de  Joigny,  le  trente 
avril  mil  sept  cent  cinquante  deux,  avec  tous  les  droits  seigneu- 
riaux qui  sont  attachés  aux  dits  fiefs,  ensemble  tous  les  biens  en 
roture,  sans  aucune  chose  en  excepter,  retenir  ni  réserver,  et 
tels  que  ledit  sieur  Boyard  et  les  précédents  seigneurs  en  ont  joui 
ou  dû  en  jouir. 

Le  tout  composé  de  la  maison  seigneuriale  dudit  Gastine,  bâti- 
mens,  cours,  jardins,  fosses  et  dépendances.  Plus  de  quatre  vingt 


277 

cinq  arpenb  de  terres  labourables  en  plusieurs  pièces,  admodiées 
aux  nommés  Vachery  et  autres  de  Branches,  moyennant  cent 
soixante  dix  bichets  de  bled  froment  mesure  de  Gaslines  et  vingt 
neuf  poulets  par  an.  Plus  d'un  arpent  de  terre  à  chenevière.  Plus 
de  vingt  trois  arpens  quatre  vingt  douze  carreaux  tant  prés 
pastures  que  sainfoin  en  plusieurs  pièces  dont  neuf  arpens  sont 
admodiés  aux  dits  Vachery  et  consorts  moyennant  trois  cent 
trente  trois  livres  par  au,  ledit  sieur  Boyard  s'étant  réservé  la 
Jouissance  du  surplus. 

Plus  d'une  pièce  de  vernée  de  la  continence  de  sept  quartiers. 

Plus  de  six  arpents  ou  environ  de  vignes. 

Plus  d'une  pièce  de  bois  vulgairement  appellée  la  Garenne, 
^'un  verger  et  d*un  vivier  attenant  contenant  ensemble  neuf  ar- 
pens quarante  une  perches,  le  tout  à  la  mesure  de  Branches. 

Pour  par  ledit  sieur  acquéreur  jouir  du  tout  dès  maintenant  et  à 
toujours,  à  la  charge  par  lui  d'entretenir  les  baux  ou  de  les  faire 
résoudre  à  ses  frais  risques  périls  et  fortunes,  et  des  cens  et  droits 
seigneuriaux  à  l'avenir  seulement  dont  les  biens  en  roture  qui  ne 
sont  pas  situés  dans  la  directe  desdites  terres  fiefs  et  seigneurie 
si  aucuns  y  a,  sont  chargé,  et  des  autres  droits  et  devoirs  pour 
les  Biens  tenus  en  fiefs  envers  qu'il  appartiendra. 

Cette  vente  faite  aux  dites  charges  et  outre  moyennant  la  rente 
foncière  de  deux  mille  quatre  cent  livres  que  ledit  sieur  acquéreur 
tant  en  son  nom  qu'en  celui  de  ladite  dame  son  épouse  et  solidai- 
rement et  indivisément  en  chacun  desdits  noms,  aux  renonciation 
(le  droit  requise,  a  promis  et  s'est  obligé  de  payer  a  ladite  dame 
veuve  Boyard  en  sa  demeure  en  cette  ville  sans  rétention  des 
dixièmes  vingtièmes  et  toute  autre  imposition  de  quelque  nature 
qu'elles  soient,  établies  et  à  établir  de  convention  expresse  et 
faisant  partie  du  prix  des  présentes  chacun  an  le  premier  janvier, 
dont  le  premier  terme  et  payement  écherra  et  se  fera  audit  jour  de 
l'année  que  Ton  comptera  mil  sept  cent  soixante  trois,  et  ainsy 
continuer  d'année  à  autre  jusqu'au  remboursement  de  ladite  rente 
que  ledit  sieur  acquéreur  et  ladite  dame  son  épouse  pourront  faire 
à  leurs  bons  points  et  commodités  de  la  somme  de  quarante  huit 
mille  livres  en  quatre  payements  égaux  de  chacun  douze  mille 
livres  en  avertissant  trois  mois  avant  chacun  desdits  payements 
qui  ne  pourront  être  faits  qu'en  espèces  sonnantes  et  non  en  billets 
papiers  ni  effets  royaux  de  quelque  nature  qu'ils  soient,  dérogeant 
à  cet  effet  ledit  sieur  acquéreur  à  tous  édits  et  déclarations  qui 
pourraient  en  introduire  le  cours,  au  payement  et  pour  sûreté  de 
laquelle  rente  tant  en  principal  qu'arrérages  demeureront  les  biens 
cy  dessus  vendus  spécialement  et  par  privilège  liés  obligés  affec- 
tés et  hipotéqués  et  généralement  tous  les  biens  présens  et  à  venir 
dudit  sieur  acquéreur  et  de  ladite  dame  son  épouse  sans  que  l'une 
des  obligations  déroge  à  l'autre.  Lesquels  biens  ledit  sieur  acqué- 
reur esdits  noms  sera  tenu  de  bien  et  duement  maintenir  et  entre- 
tenir en  sorte  que  ladite  rente  s'y  puisse  aisément  prendre  et 
percevoir  et  encore  moyennant  la  somme  de  onze  mille  livres 
que  ledit  sieur  acquéreur  esdits  noms  et  solidairement  comme  dit 
est  s'est  obligé  de  payer  à  ladite  dame  Boyard  dans  le  quinze  du 
mois  d'avril  prochain  sans  intérêts  en  espèces  sonnantes  et  non 


278 

en  billets  ni  papiers  comme  dessus  ladite  somme  ainsy  que  le 
principal  et  arérages  de  ladite  rente  francs  deniers  à  ladite  dame 
Boyard. 

Abandonne  en  outre  ladite  dame  Boyard  audit  sieur  acquéreur 
deux  glaces  qui  sont  incrustées,  Tune  dans  la  boiserie  de  la  che- 
minée de  la  salle  à  manger  de  ladite  maison  seigneuriale,  et  dans 
la  cheminée  de  la  salle  de  compagnie,  avec  le  pressoir  baquet  et 
les  cuves  qui  sont  sous  le  même  angarre,  et  ce  moyennant  le  prix 
et  somme  de  mille  livres  que  ledit  sieur  acquéreur  promet  et  s'o- 
blige es  mêmes  noms  et  solidités  que  dessus  de  payer  à  ladite 
dame  Boyard  dans  le  quinze  avril  prochain,  et  donnera  la  grosse 
des  présentes  à  ses  frais  à  ladite  dame  veuve  Boyard,  promettant, 
obligeant,  renonçant,  etc. 

Fait  et  passé  à  Auxerre  en  la  maison  de  la  dame  veuve  Boyard 
sise  rue  des  Belles-Filles  paroisse  Saint  Pierre  en  Vallée  et  ont 
les  dites  parties  signé  la  minute  des  présentes,  ensemble  les  no- 
taires soussignés.  Restée  à  Lefebvre  l'un  d'eux  qui  Ta  fait  con- 
troller  à  Auxerre  le  même  jour  vingt  six  décembre  par  Guinault 
commis  qui  a  reçu  cent  vingt  six  livres  cinq  sols  et  a  renvoyé  sur 
les  lieux  pour  l'insinuation.  Signé  :  Renault,  Lefebvre 

XVIII. 

Notice  sur  Branches.  —  Extraits  de  Talmanach  historique  du  diocèse  de  Sens, 
publié  par  M.  Hardouin  Tarbé,  imprimeur  de  la  \Tlle  et  du  clergé.  — 
Année  1772. 

Branches.  —  Saint  Martin  de  Branchiis,  feu  de  Bringa,  prieuré, 
cure  de  l'ordre  de  Saint  Augustin,  dans  l'archidiaconé  de  Sens, 
doyenné  de  Gourtenay,  conférence  d'Aillant;  collateur,  l'arche- 
vêque, comme  abbé  de  Saint-Jean-lès-Sens  ;  seigneur,  le  prieur 
curé  dudit  lieu,  120  feux,  300  communiants. 

Cette  paroisse  est  située  dans  le  Gfttinais  français,  bailliage  et 
grenier  à  sel  d'Auxerre,  élection  de  Joigny,  3  lieues  et  demie  sud 
de  cette  ville,  4  d'Auxerre,  12  de  Sens  et  37  de  Paris  ;  bureau  de 
poste,  Auxerre. 

Guillaume  de  Seignelay,  évêque  d'Auxerre,  ayant  acheté  des 
religieux  de  la  Gharité-sur-Loire  un  muid  de  froment  et  deux  de 
seigle  à  prendre  sur  la  grange  et  les  revenus  de  la  terre  de 
Branches,  les  donna  au  monastère  de  Celles,  sur  les  limites  de 
la  paroisse  de  Saint  Georges  proche  Auxerre,  (depuis  transférée 
aux  Iles  d'Auxerre)  il  fonda  ensuite  dans  les  années  1219  et  12:^0 
l'Hôtel-Dieu  d'Appoigny,  et  entr'autres  biens  il  lui  donna  la  sei- 
gneurie de  Branches,  sauf  la  réserve  faite  en  faveur  de  l'abbaye 
de  Celles  ;  il  fit  venir  pour  desservir  cet  Hôtel-Dieu  deux  cha- 
noines réguliers  de  la  Maison  de  Saint  Bernard  de  Mpntjon  dans 
les  Alpes,  qui  étaient  aussi  chargés  de  la  paroisse  de  Branches, 
ce  qui  fait  que  l'abbé  de  Montjon  était  autrefois  collateur  de  ce 
prieuré. 

XIX. 

Nomination  de  Claude  Vallat  aux  fonctions  de  Recteur  des  Ecoles  de 

Branches.  —  26  octobre  1777. 

Cejourdhuy  dimanche  26  octobre  1777,  a  l'issue  de  la  grande 


279 

messe  paroissiale  de  la  paroisse  de  Branches,  Nous  notaire  au 
bailliage  de  Branches  y  demeurant  soussigné,  présence  de  témoins 
cy  après  nommés,  sommes  transporté  au-devant  de  ladite  porte 
principal  de  l'église,  a  la  réquisition  de  Maître  Pierre  Houchot 
syndic  de  ladite  paroisse  laboureur  demeurant  audit  Branches. 
Lies  habitants  y  étant  assemblés  en  grands  nombres  au  son  de  la 
cloche  en  la  manière  accoutumée  ou  étant  ledit  Houchot  sindic, 
portant  la  parolle  a  dit  que  la  place  de  recteur  des  écolJes  de  cette 
paroisse  étant  vacante  depuis  la  mort  de  Maître  Edme  Devillia, 
qu'il  était  intéressant  pour  la  paroisse  d'en  mettre  un  autre  tant 
pour  l'instruite  de  la  jeunesse  que  pour  le  service  de  Véglise  et 
tout  ce  qui  en  dépend^  qu'il  s'était  présenté  Maître  Claude  Yallot 
laboureur  demeurant  en  ce  bailliage,  pour  remplir  laditte  place 
sy  monsieur  le  prieur  sgr  de  ce. lieu  et  les  habitants  vouloient  y 
consentir,  aux  conditions  cy-après  : 

lo  De  faire  régulièrement  tous  les  jours  lécolle  depuis  huit 
heures  du  matin  jusqua  onze,  et  depuis  une  heure  après  midy 
jusqua  quatre,  excepté  la  demy  journée  de  congé  qu'il  donnera  à 
ses  écoliers  à  sa  volonté  une  fois  la  semaine. 

2o  11  ferat  repeter  le  catéchisme  aux  enfants  qui  n'auront  pas 
fait  leur  première  communion  tous  les  samedy  après  midy  ou 
un  autre  jour  indiqué  par  mondit  prieur. 

3<*  De  montrer  le  plain  chant  aux  écoliers  qui  auront  de  la  dis- 
position tous  les  jours  depuis  trois  heures  du  soir  jusqu'à  quatre 
excepté  les  jours  de  catéchisme  et  de  congé. 

40  De  conduire  ses  écoliers  tous  les  jours  à  la  messe,  dont  deux 
d'entre  eux  la  serviront  alternativement,  el  les  conduira  de  même 
le  soir  a  l'église  pour  faire  la  prière. 

50  D'accompagner  en  surplis  M.  le  prieur  dans  toutes  les  fonc- 
tions de  son  ministère,  spécialement  dans  l'administration  des 
sacrements  soit  de  nuit  ou  de  jour. 

6®  Qu  il  percevra  comme  par  le  passé  vingt  bichets  racle  de  blé 
métail  sur  le  bled  des  pauvres  a  la  charge  par  lui  de  les  instruire 
gratis. 

70  Qu'il  recevra  de  léglise  trente  six  livres  tous  les  ans  le  jour 
de  Saint  André  pour  aider  M.  le  prieur  dans  ses  fonctions  et  pour 
lacquit  des  fondations. 

8°  Qu'il  lui  serai  livré  et  payé  tous  les  ans  dans  la  moisson  des 
bled  ou  dans  le  coui*s  d'icelle  par  lesdits  habitants  savoir  par 
ceux  qui  auront  deux  chevaux  deux  gerbes  de  froment,  par  ceux 
de  quatre  vaches  ou  deux  vaches  et  un  cheval  ou  d'un  cheval  une 
gerbe  edemye  de  froment,  ceux  de  deux  vaches  une  bonne  gerbe 
pour  ceux  qui  ne  labourent  point  douze  sols  ou  une  gerbe  de 
froment, 

9®  Qu'il  lui  sera  payé  par  chaque  écolier  qui  apprendront  a  lire 
et  a  écrire  et  la  Rithmétique,  dix  sols,  ceux  qui  ne  font  que  lire  et 
écrire  huit  sols  et  ceux  qui  n'apprendront  qua  lire  cinq  sols,  ceux 
qui  apprendront  le  plain  chant  avec  le  surplus  payeront  douze 
sols. 

10®  Qu'il  lui  sera  payé  par  chaque  convoy  et  enterrement  de 
grands  corps  dix  sois,  sy  on  çlit  les  vespres  quinze  sols,  sy  on 


280 

porte  chappes  vingt  sols  et  pour  les  enfants  qui  non  point  fait 
leur  première  communion  sept  sols  six  deniers. 

11<*  Qu'il  lui  sera  payé  payé  par  chaques  grandes  messes  soit 
de  confrérie  soit  pour  les  morts  dix  sols,  exceptés  les  messes  ({ue 
les  confréries  feront  chanter  pour  leurs  confrères  deifunts  qui  ne 
seront  payé  que  sept  sols  six  deniers. 

i2o  Qu'il  lui  serat  payé  dix  sols  par  chaque  grande  messe  à  la 
Chapelle  de  Pruniers. 

13<*  Qu'il  luy  soit  payé  pour  une  grande  messe  de  mariage  dix 
sols,  et  pour  une  messe  basse  cinq  sols. 

i4°  Qu'il  luy  soit  payé  par  les  confréries  du  Saint  Sacrement  et 
celle  de  la  Sainte  Vierge  trente  sols  par  an  pour  son  assistance 
tant  au  salut  qu'aux  matines. 

15®  Qu'il  luy  serat  libre  tous  les  ans  de  faire  la  queste  du  vin  et 
autres  denrées  aux  conditions  qu'il  sera  tenu  de  réciter  les  prières 
des  agonisants  aux  diférants  malades  qui  seront  dans  ce  cas  et 
lorsqu'il  en  serat  requis. 

16°  Enfin  de  Jouir  comme  a  fait  ledit  feu  M.  Devillia  de  la  miii- 
son  appellée  la  maison  de  l'Ecole  et  ses  dépendances  sans  être 
tenu  aux  réparations  sinon  des  locatives  qui  seront  à  sa  charge 
sans  pouvoir  par  luy  faire  aucun  changement  sans  la  permission 
de  mondit  prieur  et  les  marguilliers. 

La  matière  mise  en  délibération,  lesdits  habitants  comparants 
assistés  de  Maître  Pierre  Houchot,  sindic,  Maître  Claude  Vallot, 
procureur  fiscal  de  Branches,  et  du  sieur  Leroy,  procureur  fiscal 
de  Pruniers  hault  de  Branches,  d'Edme  Guillemain,  de  Savinien 
Couche,  Etienne  Martin,  Germain  Moutard,  Claude-François  Va- 
chery,  Germain  Bouquin,  François  Breton  l'aîné  et  le  jeune,  L. 
Jeannet  et  Vallot,  M**  Breton,  d'Allexandre  Vallot,  d'Hubert  Mou- 
tard. Martin  Vachery  l'aîné  et  le  jeune,  Lazare  Breuillard,  Martin 
Poirier,  Jean  Lory,  de  Jacques  Marsauche,  Eloy  Guibert,  d'Al- 
lexandre Burat  et  Goudron,  Burat  et  Couche,  Augustin  Breton, 
Etienne  Breton  et  Breton,  et  de  plusieurs  autres  lesquels  ont 
reconnu  la  nécessité  urgente  d'avoir  un  maître  d'écolle  pour  les 
raisons  cy  devant  expliquées,  de  plus  ont  reconnu  la  capacité  de 
Maître  Vallot,  de  sa  bonne  conduite  et  la  modicité  des  rétributions 
accordé  audit  deffunt  Devillia,  En  conséquence  ils  ont  d'une  voix 
unanime  consentv  que  ledit  sieur  Vallot  fasse  et  exerce  les  fonc- 
tions de  maître  d  écolle  en  laditte  paroisse  a  la  charge  par  luy  de 
satisfaire  aux  obligations  expliquées  cy  devant  et  consentant  et 
s'obligeant  aux  charges  cy  devant  expliquées  sous  néanmoins  le 
bon  plaisir  de  mondit  sieur  prieur,  lequel  présent  a  bien  voulu 
consentir  à  tout  ce  que  dessus.  A  l'instant  a  comparu  ledit  sieur 
Vallot  qui  a  accepté  ladite  charge  de  maître  d'écolle  sous  les 
charges,  clauses  et  conditions  cy  dessus  et  des  autres  parts 
énoncées,  s'oblige  par  les  présentes  d'en  remplir  les  fonctions  à 
commencer  le  1^^  novembre  de  la  présente  année  et  ainsy  conti- 
nuer d'année  à  autre.  Et  ont  les  parties  comparantes  estimé  les 
rétributions  accordées  cy  dessus  estre  de  valleurs  par  chacun  an 
de  cent  livres. 

Donc  et  de  tous  lesdis  comparants  nous  ont  requis  acte.  Par 


281 

ainsy  sy  promettant  et  obligeant  et  fait  et  passé  au  devant  de 
ladite  porte  de  Téglise,  en  présence  des  personnes  nommées  cy 
dessus  demeurant  audit  Branches  qui  ont  signé  avec  nous  Edme 
Breton  fils  de  Germain  et  de  Claude  Hournon,  tous  deux  labou- 
reurs demeurant  audit  Branches  témoins.  Et  les  dits  comparants 
ont  déclaré  ne  savoir  signé  à  la  réserve  des  soussignés. 

Signé  :  de  Villette,  prieur  de  Branches. 
Signé  :  Leroy,  Signé  :  Vallot, 

procureur  fiscal  de  Pruniers.  Procureur  fiscal  de  Branches 

et  autres. 

Contrôllé  à  Appoigny  le  6  novembre  1717,  par  Poilly,  commis, 
qui  a  reçu  6  1.  6  s. 

XX. 

Nomination  de  Charles  Henry  Fréchot  en  qualité  de  syndic  perpétuel 
de  la  commune  de  Branches.  —  19  mars  1779. 

Louis  Bénigne  François  Bertier,  chevalier,  conseiller  du  Roi 
en  ses  conseils,  maître  des  requêtes  ordinaire  de  son  hôtel,  sur- 
intendant des  finances,  domaines  et  affaires  de  la  maison  de  la 
reine,  et  intendant  de  justice,  police  et  finance  de  la  généralité 
de  Paris. 

Sur  ce  qui  nous  a  été  représenté  que  pour  le  bien  du  service  et 
Tavantage  de  la  Communauté  des  Habitants  de  la  Paroisse  de 
Branches,  Election  de  Joigny,  il  seroit  nécessaire  d'y  établir  un 
sindic  perpétuel  qui  par  la  stabilité  de  sa  place  put  prendre  con- 
naissance et  vacquer  conjointement  avec  les  sindics  qui  sont 
annuellement  nommés  en  vertu  de  nos  ordonnances  aux  diffé- 
rentes affaires  de  la  Communauté  et  ensuitte  en  instruire  succes- 
sivement lesdits  sindics  annuels  et  les  suivre  avec  eux  jusqu*à 
leurs  fins,  tout  considéré,  Nous,  sur  le  bon  témoignage  qui  nous 
a  été  rendu  de  Tintelligence,  probité  et  capacité  de  Charles  Henry 
Fréchot  Tavons  nommé  et  nommons  pour  sindic  perpétuel  de 
laditte  Paroisse  de  Branches,  lui  enjoignons  d'en  bien  et  exacte- 
ment remplir  touttes  les  fonctions  et  de  veiller  a  la  pleine  et  entière 
exécution  de  nos  ordonnances  pour  la  nomination  des  sindics 
annuels,  Enjoignons  pareillement  aux  Habitants  de  le  reconnoitre 
en  ladite  qualité  et  de  lui  obéir  en  tout  ce  qu'il  leur  commandera 
pour  l'exécution  des  ordres  du  Roy  et  de  ceux  par  nous  à  lui 
adressés  en  conséquence,  sans  néanmoins  pouvoir  prétendre  par 
ledit  sindic  perpétuel  aucune  espèce  d'autorité  ou  de  prérogative 
sur  le  sindic  annuel  qui  tant  qu'il  est  en  place  doit  être  regardé 
comme  l'homme  de  la  Communauté  qui  doit  agir,  convoquer  les 
assemblées,  et  faire  exécuter  les  ordres  qui  lui  seront  remis  par 
le  sindic  perpétuel  auquel  ils  doivent  être  adressés  pour  qu'il 
puisse  en  prendre  connoissance  et  servir  de  son  côté  de  guide  et 
de  conseil  audit  sindic  annuel,  l'instruire  des  différentes  affaires 
dont  Tenvoy  desdits  ordres,  et  la  stabilité  de  sa  place  l'auront  mis 
au  fait,  et  le  diriger  ensuitte  dans  la  poursuite  d'icelles  à  moins 
que  par  des  motifs  particuliers  nous  ne  jugions  à  propos  d'en 
charger  directement  le  sindic  annuel  auquel  cas  nous  l'informe- 


282 

rions  de  nos  intentions  à  cet  égard.  Fait  à  Paris  le  dix  neuf  mars 
mil  sept  cent  soixante  dix  neuf. 

Signé  :  Bertier. 

XXI. 

Cahier  de  la  Paroisse  de  Branches  aux  Etats-Généraux.  —  19  mars  1789.  — 
Bailliage  d'Auxerre.  —  Diocèse  de  Sens.  —  Généralité  de  Paris.  — 
Election  de  Joigny.  —  Paroisse  de  Branches.  —  Suppliques,  plaintes, 
doléances  et  remontrances  de  la  paroisse  de  Branches. 

Exposent,  les  habitants  de  ladite  paroisse  qu'il  existe  une 
quantité  prodigieuse  de  lapins  et  autre  gibier,  sur  environ  150  ar- 
pents de  bois  taillis  appartenant  à  difTérents  particuliers  et  autant 
de  friches,  situés  au  territoire  de  Branches,  aux  confins  du  nxidy, 
sur  la  directe  et  seigneurie  du  prieuré  dudit  lieu,  que  ces  lapins 
et  lièvres  mangent  et  ravagent  les  bois  taillis,  et  détruisent  les 
récoltes  des  terres  et  vignes  qui  les  environnent. 

Qu'un  autre  très  grand  continent  de  bois  taillis  situés  aux  con- 
fins des  territoires  de  Guerchy,  Neuilly  et  Branches,  cotté  d'Occi- 
dent, appartenant  à  deux  seigneurs  voisins,  renferme  également 
un  nombre  prodigieux  de  lièvres  et  do  lapins,  qui  dévastent  les 
récoltes  sur  plus  de  cent  arpents  d'héritage  appartenant  aux  ha- 
bitants de  cette  paroisse. 

Qu'un  autre  canton  servant  de  carrière,  situé  sur  le  téritoire 
d'Appoigny,  sur  les  confins  de  ce  lieu  de  Branches,  cotté  d'Orient, 
renferme  pareillement  un  nombre  considérable  de  lapins,  renards 
et  blaireaux  qui  ravagent  et  détruisent  plus  de  cent  arpens  tant 
terres  que  vignes  appartenant  aux  habitants  particuliers  de  Bran- 
ches, Ghichery  et  Appoigny. 

Que  les  gardes-chasses  ne  respectent  aucune  ordonnance  ny 
saisons  pour  chasser  dans  les  vignes  et  dans  les  bleds  ensemen- 
cés, et  que  par  ce  moyen  ils  causent,  tant  par  eux  que  par  leurs 
chiens,  un  dommage  considérable  dans  les  bleds  en  tuyau  et  dans 
les  vignes,  depuis  le  bourgeon  jusqu'aux  récoltes  finies. 

Que  ces  droits  de  chasse  sur  le  téritoire  de  ladite  paroisse, 
appartiennent,  au  moins  pour  les  deux  tiers,  au  prieur  curé  de 
Branches,  qui  en  est  également  seigneur  haut  justicier,  ce  qui 
opère  une  source  intarissable  de  division  entre  luy  et  ses  parois- 
siens ;  tel  habitant  voit  le  fruit  de  ses  travaux  perdu  par  le  gibier; 
il  voit  les  lièvres  pendant  l'hiver  jusqu'à  son  foyer,  manger  les 
choux  et  légumes  de  son  jardin,  et  n'a  pas  le  droit  de  les  prendre, 
ni  de  les  tuer,  sans  s'exposer  à  essuyer  un  procès  de  la  part  du 
seigneur  ecclésiastique  ;  car  dans  le  cas  où  il  échapperait  à  la 
vigilance  du  garde,  les  débiteurs  du  seigneur  ou  autres  personnes 
à  luy  affidés,  ne  manquent  pas  de  luy  en  donner  avis,  et  de  luy 
décliner  les  noms  des  prétendus  violateurs  de  ses  droits,  soit  en 
luy  rapportant  que  tel  a  pris  un  levreau,  que  l'autre  a  détruit  un 
nid  ue  perdrix,  qu'un  autre  a  un  chien  qui  poursuit  le  gibier,  alors 
le  seigneur  pasteur  menace  ou  fait  menacer  le  quidam  et  le  prend 
en  aversion,  et  le  paroissien  molesté  de  toutes  parts  se  fâche,  et 
ne  voit  plus  son  seigneur  curé  que  comme  son  tyran. 
^    Les  prieurs  de  Branches  sont  aussy  gros  décimateurs  en  vertu 


283 

d'un  concordat  fait  en  1379  entre  eux  et  les  habitants,  qui  étaient 
mainmortables  et  serfs  des  prieurs  ;  ces  derniers,  pour  s'affran- 
chir de  la  servitude  ont  consenty  à  payer  la  dixme  des  grains, 
vins,  chanvres  et  potages  qui  se  mettent  en  lieu  à  raison  du  sei- 
zième ;  cette  dixme  s'est  perçue  pendant  près  de  400  ans  sans 
murmui^e  et  sans  innovation,  sur  les  grains,  vins  et  chanvres 
seulement,  sans  avoir  jamais  payé  de  dixme  pendant  ce  laps  de 
temps  sur  les  légumes,  tels  que  arricots,  lentilles,  pois  verts,  non 
plus  que  sur  les  prés  artificiels,  tels  que  vesces  et  luzerne,  mais 
depuis  environ  vingt  huit  ans,  les  prieurs  se  sont  avisés  de  per- 
cevoir et  exiger  la  dixme  du  seizième  de  toutes  ces  productions 
quoique  les  paroisses  voisines  n'en  payent  aucunement  sur  ces 
sortes  de  denrées. 

Enfin  les  prieurs  de  Branches,  et  notamment  celui  qui  existe 
croit  qu'avec  cette  triple  qualité  de  seigneur,  prieur  et  curé,  il  a 
le  droit  de  molester  les  paroissiens  au  gré  de  son  désir,  il  ne  fait 
que  répéter  sans  cesse  qu'il  est  le  maître,  et  qu'il  entend  que  ses 
volontés,  bien  ou  mal  fondées,  soient  exécutées  sans  réplique, 
avec  cette  oppinion  présomptueuse  il  tranche  sur  tout  ;  il  s'est 
permis  de  son  autorité  de  supprimer  plusieurs  festes,  ainsy  que 
les  offices  qui  se  célébraient  d'ancienneté,  de  faire  murer  une 
porte  de  l'église  à  laquelle  était  joint  un  tambour  en  bois,  de  faire 
défaire  un  confessionnal  élevé  sur  des  gradins  en  planches  de 
bois  de  chêne  et  de  s'en  approprier  tous  les  débris,  même  d'em- 
porter deux  statues  des  saints  de  ladite  église  pour  les  placer 
dans  son  jardin  ;  de  s'emparer  d'un  banc  de  cinq  places  dans  la 
nef  de  l'église  pour  y  placer  ses  domestiques  sans  aucune  rétri- 
bution au  profit  de  ladite  fabrique,  tandis  que  tous  les  paroissiens 
payent  chacun  les  places  qu'ils  veulent  occuper; 

Qu'il  ne  fait  jamais  aucune  remise  sur  les  droits  de  lots  et  vente 
des  biens  qui  font  mutation  sous  sa  directe,  malgré  l'exemple  que 
luy  en  donnent  tous  les  seigneurs  voisins.  Quoy  que  son  bénénce 
lui  produise  annuellement  3600  livres  au  moins  de  revenu,  qu'il 
s'est  permis  d'interdire  un  sentier  par  des  fossés  profonds,  tra- 
versant entre  les  murs  de  l'église  et  les  terres  de  son  prieuré,  et 
d'empêcher  qu'on  y  passe  à  pied,  quoy  que  ce  sentier  ait  une 
suitte,  d'un  bout  et  de  l'autre  bout,  et  qu'il  soit  de  toute  antiquité  ; 

Qu'il  s'est  encore  permis  d'intérompre  par  un  fossé  et  d'encla- 
ver dans  son  héritage  un  chemin  de  déblave  faisant  limite  entre 
sa  justice  et  celle  de  Pionnières,  que  son  prédécesseur  a  encore 
enclavé  un  autre  chemin,  appelle  le  chemin  de  Neuilly,  dans  une 
pièce  de  prés  à  luy  appartenant,  pour  faire  passer  ce  même  che- 
min sur  les  héritages  des  particuliers  en  les  séparant  par  des 
larges  et  profonds  fossés  qu'on  rafraîchit  d'années  à  autre,  et 
toujours  du  côté  des  terres  des  habitans  ; 

Que  le  prieur  actuel  ne  fait  jamais  les  prierres  du  prenne,  ny  la 
lecture  et  publication  de  l'édit  d'Henry  second,  roi  de  France, 
au  sujet  des  femmes  et  filles  grosses  ; 

Que  dans  plusieurs  circonstances  et  toutes  les  fois  que  les  pa- 
roissiens résistent  à  l'exécution  de  ses  projets  mai  fondés,  il  les 
menace  de  ne  point  faire  faire  la  première  communion  aux  en- 


284 

fants,  il  leur  a  fait  sentir  à  diverses  fois,  et  tout  récemment,  Teffet 
de  sa  mauvaise  humeur,  en  disant  des  messes  basses  les  festes 
et  dimanches,  et  en  psalmodiant  les  vespres  à  voix  basse. 

Pigeons.  —  Observent  lesdits  habitants  qu'il  existe  dans  cette 
paroisse  cinq  colombiers  contenant  en  total  plus  de  200  pigeons, 
qui  mangent  les  grains  de  toutes  espèces,  lors  des  semences,  et 
depuis  qu'ils  commencent  à  être  en  maturité  jusqu'à  la  récolte 
faite. 

Droits  Daides.  —  Que  les  droits  d'aides  sont  un  fardeau  acca- 
blant pour  les  habitants  et  notament  par  la  manière  dont  la  per- 
ception s'en  exige.  Cette  paroisse  étant  séparée  des  grandes 
routes  et  de  la  rivière  par  des  montagnes  escarpées  et  des  mau- 
vais chemins,  les  marchands  ny  paraissent  que  rarement,  et  tel, 
qui  vend  son  vin  30  ou  40  fr.,  est  forcé  d'en  payer  les  droits  sur 
le  pied  de  40  et  50  fr.,  quelquefois  plus  sous  prétexte,  leur  dit  le 
buraliste,  que  les  commis  de  la  ferme  ont  fixé  les  vins  à  tel  prix 
et  qu'il  a  ordre  de  ne  point  desservir  des  congés  au  dessous  de 
cette  fixation,  de  sorte  que  le  propriétaire,  pressé  par  le  besoin, 
se  trouve  obligé  de  donner  son  vin  à  vil  prix,  et  d'en  payer  les 
droits  au  gré  des  commis. 

Il  résulte  encore  de  ces  droits  d'aide,  un  droit  connu  sous  le  nom 
de  gros  manquant,  ou  trop  bu,  qui  est  odieux  par  sa  nature  et 
encore  par  la  perception  arbitraire  qui  s'en  fait.  Sa  Majesté,  jus- 
qu'à l'époque  de  l'arrest  de  son  conseil  du  19  février  1787,  avait 
accordé  en  franchise  à  chaque  laboureur  trois  muids  de  vin  par 
charrue  pour  sa  consommation  outre  les  déductions  pour  les 
lies  et  coulages. 

Qu'arrive  til  journellement  ?  Quàucun  particulier,  ou  très  rare- 
ment, profite  du  bénéfice  de  cette  loy.  Les  commis  refusent  dans 
les  extraits  des  inventaires  de  donner  la  qualité  de  laboureur  afin 
que  tous  les  propriétaires  indistinctement  se  trouvent  compris 
dans  la  contrainte  pour  le  paiement  de  ses  droits  imaginaires. 

Cette  contrainte  étant  publiée  aux  portes  des  églises  des  cam- 
pagnes, l'on  voit  au  bout  de  quelque  temps  arriver  des  huissiers 
et  leurs  satellites,  accompagnés  de  deux  ou  trois  commis  de  la 
ferme,  sabre  à  la  main,  faire  des  saisies-exécutions  de  meubles 
pour  le  payement  de  trop  bu  de  5  à  6  années  précédentes,  ces 
redevables  sont  ordinairement  compris  dans  les  contraintes  pour 
la  totalité  des  vins  trouvés  lors  des  inventaires,  à  la  déduction 
des  premiers  trois  muids.  Le  particulier  expose  qu'il  en  a  vendu 
en  gros  ou  en  détail,  qu'il  en  a  fait  sa  déclaration  au  bureau  et 
qu'il  en  a  perdu  les  quittances.  Dans  ce  cas  à  défaut  de  représen- 
tation de  ces  quittances  il  faut  payer  tout  ce  qu'il  plaît  aux  commis 
d'exiger. 

Impositions  ordinaires.  —  Depuis  plusieurs  années,  les  roUes 
des  tailles  sont  faits  ou  censés  être  faits  par  des  commissaires 
généraux  ou  particuliers  de  M.  l'Intendant  de  la  Généralité  de 
Paris,  il  leur  est  ordonné  de  se  transporter  dans  chaque  paroisse 
pour  y  recevoir  les  déclarations  des  biens  des  contribuables.  Ils 
s'y  transportent  en  effet  ou  dans  des  paroisses  peu  éloignées  où 
ils  font  venir  devant  eux  les  paroisses  voisines,  mais  comme  ces 


285 

commissaires  ont  des  appointements,  ou  payés  à  raison  de  15  fr. 
par  paroisse,  il  est  de  leur  intérêt  d'accélérer  leur  travail  le  plus 
rapidement  possible,  et  au  lieu  de  rester  trois  jours  pour  ien 
faire  les  opérations  d'une  paroisse,  ils  n'y  restent  que  3  heures 
au  plus. 

Il  résulte  encore  quantité  d'inconvénients  de  la  forme  de  répar- 
tition apportée  depuis  i776,  d'imposer  les  contribuables  sur  tous 
les  roUes  des  paroisses  où  ils  ont  des  héritages  : 

4®  Une  dépense  du  triple  pour  la  façon  du  rolle. 

2o  Un  temps  considérable  employé  par  les  collecteurs  pour 
faire  la  collecte  dans  10  ou  12  paroisses  quelquefois  très  éloi- 
gnées. 

3o  Ces  collecteurs  absents  de  leur  domicile  sont  obligés  de  vivre 
à  gros  frais  dans  les  cabarets  où  souvent  il  s'ennyvrent  et  s'ex- 
posent à  estre  voilés  ou  assassinés  en  chemin  ponr  retourner 
chez  eux. 

Cette  division  d'impositions  est  encore  une  surcharge  pour  les 
contribuables  qui  sont  imposés  par  quantité  de  roi  les,  étant  obli- 
gés, s'ils  veulent  éviter  les  frais  de  garnison,  de  se  transporter 
dans  7  ou  8  paroisses  plus  ou  moins,  et  souvent  à  de  très  modi- 
ques sommes  qui  ne  méritent  pas  leurs  attentions  et  alors  les  frais 
qui  leur  sont  faits  surpassent  le  principal  ;  de  sorte  qu'il  serait  à 
désirer  que  les  syndic  et  membres  des  municipalité  fussent  char- 
gés de  recevoir  les  déclarations  des  contribuables  et  d'assoir 
l'imposition  de  chaque  particulier  sur  le  rolle  de  la  paroisse  de 
son  domicile,  pour  raison  de  toutes  ses  facultés  et  professions  en 
général  et  d'écrire  ou  faire  écrire  leurs  relies  par  qui  bon  leur 
semblerait. 

Vingtième,  —  Par  l'art.  5  de  l'édit  du  roy  du  mois  de  may  1749, 
les  maisons  des  paroisses  de  la  campagnes  occupées  par  les  pro- 
priétaires et  ne  produisant  aucun  revenu  n'étaient  point  assujetties 
à  l'imposition  du  vingtième. 

Aujourd'hui  et  depuis  1776  que  les  rôles  se  font  d'après  les  mi- 
nuttes  des  rôles  des  tailler,  notament  dans  l'élection  de  Joigny, 
on  voit  toutes  les  maisons  ou  chaumières  des  vignerons  et  mer- 
cenaires imposées  au  rôle  des  vingtièmes,  sur  des  estimations 
arbitraires,  tandis  que  les  châteaux  et  maisons  bourgeoises  en 
sont  exemptés  ce  qui  est  une  extension  de  la  loy  et  un  abus  into- 
lérable. 

Mendicité,  —  Les  habitants  de  cette  paroisse  sont  vexés  jour- 
nellement par  une  quantité  prodigieuse  de  mendiants  et  gens  sans 
aveu  qui  mendient  en  toutes  saisons  avec  insolence  de  manière 
que  de  pauvres  particuliers  sont  forcés  par  la  crainte  de  leur 
donner  l'aumône  au  préjudice  de  leurs  besoins.  Ces  sortes  de 
mendiants  n'ont  aucun  frein  qui  puisse  les  intimider  dans  cette 
paroisse,  on  ne  peut  se  saisir  de  leur  personne,  puisqu'il  n'y  a 
point  de  prison  pour  les  enfermer. 

Chirurgiens  et  sages-femmes.  —  Cette  paroisse  est  privée  de- 
puis longtemps  de  chirurgien  et  de  sages-femmes,  la  plupart  des 
habitants  meurent  jeunes  ou  demeurent  estropiés  faute  de  se- 
cours. 


286 

Les  femmes  qui  se  mêlent  d'accoucher  les  autres  n'ont  aucun 
principe  ;  très  fréquemment  leur  ineptie  occasionne  la  mort  aux 
enfants  et  souvent  aux  mères.  Il  serait  donc  très  intéressant  pour 
l'humanité  que  le  gouvernement  donnât  des  ordres  pour  que 
chaque  communauté  fut  obligée  de  se  pourvoir  au  moins  d'une 
sage-femme  instruitte  laquelle  serait  obligée  de  prêter  serment 
devant  les  juges  des  lieux  et  que  deffences  fussent  faites  à  toutes 
autres  personnes  de  s'immiscer  à  la  pratique  de  cet  art. 

Jwré  priseur.  —  Représentent  lesdits  habitants  que  depuis 
quelques  années  le  pourvu  de  l'office  de  Juré-priseur  est  un 
nouveau  fléau  pour  les  campagnes,  ils  absorbent  régulièrement 
le  quart  au  moins  du  produit  des  ventes  des  meubles  des  mineurs, 
on  a  sous  les  yeux  des  quittances  de  70  et  80  fr.  de  frais  de  vac- 
cations  pour  des  ventes  de  250  et  300  fr.  11  serait  à  désirer  que 
ces  officiers  fussent  suprimés  sauf  à  payer  les  quatre  deniers  pour 
livres  des  ventes  aux  bureaux  des  contrôles  comme  par  le  passé: 

Résumé*  —  D'après  cet  exposé  les  habitants  de  la  paroisse  de 
Branches  supplient  très  humblement  Sa  Majesté  d'ordonner  que 
le  gibier  sera  détruit  ; 

Que  les  ecclésiastiques  ne  pourront  en  même  temps  estre  curés 
et  seigneurs  des  paroisses,  cette  dernière  qualité  étant  absolu- 
ment incompatible  avec  les  fonctions  attachées  à  leur  ministaire  ; 

Que  les  propriétaires  des  colombiers  et  voliers  seront  obligés- 
de  tenir  leurs  pigeons  enfermés  dans  les  temps  de  semence  et 
depuis  le  mois  de  juin  jusqu'après  la  récolte,  sinon  permis  à  tous 
les  cultivateurs  de  les  tuer  sur  leurs  héritages  ; 

Que  les  droits  d'aides,  gros-manquant  et  péages  sur  les  ponts 
et  rivières  seront  suprimés  et  remplacés  par  d'autres  droits  moins 
onéreux  au  public  et  sujets  à  moins  d'entraves  pour  le  commerce; 

Que  les  contribuables  seront  imposés  pour  toutes  leurs  facultés 
dans  le  lieu  de  leur  domicile  ; 

Que  les  maisons  occupées  par  les  propriétaires  ne  produisant 
aucun  revenu  ne  seront  plus  assujetties  à  l'imposition  des  ving- 
tièmes ; 

Qu'il  sera  établi  des  chirurgiens  ou  au  moins  des  sages-femmes 
dans  chaque  paroisse  ; 

Que  les  charges  de  juré-priseur  seront  supprimées  à  cause  des 
vexations  exercées  par  les  pourvus  desdits  offices  et  que  tous 
les  abus  des  personnes  titrées  et  qualifiées  seront  supprimés. 

Fait  et  arretté  à  Branches  dans  l'assemblée  générale  des  habi- 
tants  tenu  à  cet  effet  aujourd'huy,  19  mars  mil  sept  cent  quatre 
vingt  neuf,  et  ont  lesdits  habitants  déclaré  ne  savoir  signer  à  la 
réserve  des  soussignés. 

Robinet  de  Malleville,  syndic,  G.  Breton,  H. Couche,  P.  Houchot, 
G.  Moutard,  J.  Soufflard,  Vallot,  Burat,  Laine,  Legros, 
Vachery  Z.,  Breton,  Vachery,  H.  Bouquin,  F.  Breton, 
V.  Burat,  F.  Fréchot,  Girodon,  G.  Bouquin,  J.  Houchot, 
Guibert,  G.  Péchenot,  M.  Vachery,  Rousseau,  Louis 
Jannet.  Canand,  G.  Couche,  E.  Martin,  Jean  Bertin, 
L.  Houchot,  E.  Blin,  C.  Burat,  G.  Hournon,  Edme  Hou- 
chot, A.  Burat,  F.  Breton,  g.  g.  g. 

F.  GuÉRiN.  Fréghot. 


287 

Paraphé  ne  varielur  au-dessous  de  notre  procés-vorbal  de 
nomination  de  député  à  TAssemblée  du  bailliage  d'Auxerre  de  ce 
jourd'huy  dix  neuf  mars  1789. 

F.  GuÉRiN,  ancien  praticien. 

(GoUationné  sur  Toriginal  déposé  aux  archives  de  la  Société 
des  sciences  de  TYonne). 

XXII. 

Acte  de  délibération  portant  protestation  faite  par  les  habitants  et  citoyens 
actifs  de  la  paroisse  de  Branches^  à  la  déclaration  des  biens  fournie  par 
M.  le  Prieur  dudit  lieu,  et  par  lui  signée  et  certifiée  véritable  le  15  février 
1790.  —  7  mars  1790. 

Gejourd'hui  dimanche  7«  jour  du  mois  de  mars  1790,  à  Tissus 
des  vêpres  de  la  paroisse  de  Branches. 

Les  habitants  et  citoyens  actifs  étant  assemblés,  Tun  d*eux  por- 
tant la  parole  a  dit  que  pour  satisfaire  aux  décrets  de  TAssem» 
blée  nationale  revêtus  de  lettres-patentes  du  roy,  les  officiers  mu- 
nicipaux de  ladite  paroissp  ont  affiché  au  lieu  apparent  la  décla- 
ration des  biens  qui  leur  a  été  fournie  par  M.  L.-F.-W.  de  Villette, 
prieur-curé  et  seigneur  dudit  Branches,  de  lui  signée  et  certifiée 
véritable  le  45  février  1790,  par  laquelle  il  a  été  remarqué  que 
ledit  sieur  prieur  y  comprend  plusieurs  objets  qui  ne  dépendent 
nullement  de  son  bénéfice  et  notamment  600  arpents  de  bruyère 
ou  environ  de  terres  vagues,  dans  lesquels  (dit-il)  que  les  ha- 
bitants ont  droit  de  pacage  et  ont  établi  du  consentement  des 
prieurs  une  commune  de  ces  terres  labourables  d'environ  40  ar- 
pents. Sur  quoi  la  matière  mise  en  délibération  dans  ladite  assem- 
blée où  se  sont  trouvés  Gh.-H.  Fréchot,  Jean  Soufflard,  Jacques 
Houchot,  le  sieur  François  Ravin,  Vie.  Gouche,  Alex.  Mallet, 
Mart.  Breton,  Edme  Gouche,  Pierre  Bouquin,  Louis  Houchot, 
Pierre  Gappé,  Jean-Mathias  Lory,  Edme  Breton,  gendre  Bouquin, 
Germain  Bouquin,  Joseph  Guerbois,  Edme  Ménissier.  M^  Edme 
Legros,  M*  Royal,  Edme  Lory,  Nico.  Burat,  gendre  Guibert, 
Martin  Roy  l'aîné,  Alex.  Hournon,  Denys  Jeannet,  Martin  Roy  le 
jeune,  Pierre  Trinquet,  Edme  Masson,  François  Vachery  le  jeune, 
Cl.  Poirier,  Edme  Guibert,  Hubert  Chappillon,  Edme  Hournon, 
dit  l'Abbé,  Edme  Robert,  Lazare  Breuillard,  Pierre  Houchot, 
Edme  Girodon,  Germain  Moutard,  Et.  Martin,  tous  laboureurs  et 
vignerons  demeurant  audit  Branches. 

Lesquels  ont  dit  que  c'est  très  mal  à  propos  que  ledit  sieur 
prieur  comprend  dans  la  déclaration  de  son  bénéfice  les  600  ar- 
pents de  bruyères  et  terres  vaines  et  vagues,  ainsi  que  les  40 
arpents  de  terre  commune  qui  sont  en  valeur  et  exploités  au  pro- 
fit de  ladite  communauté,  attendu  que  ces  objets  ne  font  nulle- 
ment partie  de  son  bénéfice,  on  voit  au  contraire  par  un  contrat 
fait  en  1379  entre  le  prieur  et  les  habitants  de  Branches  par  le- 
quel les  habitants  se  sont  rédimés  de  la  servitude  et  du  droit  de 
main-morte  sous  lesquels  ils  étaient  asservis  sous  lesdits  prieurs, 


288 

moyennant  qu'ils  lui  paieraient  la  dîme  à  raison  de  la  lôo  tant  en 

frains  qu*en  vin.  Par  cet  acte,  relativement  aux  bruyères,  il  est 
it,  entr'autres  choses  :  a  Item  auront  iesdits  habitants  Tusage 
«  qu'ils  ont  accoutumé  d'avoir  en  usage  et  pâture,  d'environ  les 
«  bois  de  Gourant  au-dehors  des  fossés,  ni  pourront  cueillir  bois 
«  et  bruyère  pour  en  user  en  laditte  ville  et  justice  de  Branches, 
«  tout  aussin  comme  ils  ont  accoutumé  de  temps  ancien  sans 
«  nulle  nouvelle  accroître,  et  si  aucune  chose  entre  les  fossés 
«  dudit  bois  de  Gourant  prenaient  ou  ne  faisaient,  ils  soient  tenus 
«  d'en  fournir  amande  telle  cpmme  en  cas  appartiendra.  » 

Qu'il  est  donc  facile  de  voir  par  cette  clause  que  les  habitants 
de  Branches  étaient  en  possession  de  ces  bruyères  et  usages  de 
temps  immémorial,  même  avant  Tan  1379,  à  l'égard  des  40  arpents 
on  valeur  dont  la  communauté  tire  un  petit  bénéfice  de  40  livres 
par  an,  on  voit  des  baux  d'adjudication  de  9  ans  en  9  bus  depuis 
150  ans. 

Ge  n'est  pas  d'aujourd'hui  que  le  sieur  prieur  de  Branches  a 
jeté  son  dévolu  sur  les  objets  ci-dessus,  car  depuis  l'année  1774 
qu'il  est  en  possession  du  bénéfice  de  Branches,  il  n'y  a  sorte  de 
moyen  qu'il  n'ait  employé  pour  se  les  approprier,  il  les  a  même 
vendus  en  l'année  1777  à  M.  le  marquis  de  Guerchy  par  acte  sous- 
seings  privés,  alors  les  habitants  s  opposèrent  à  celte  vente  qui 
est  demeurée  nulle  et  de  nul  effet. 

Dans  cette  circonstance  le  sieur  prieur  fit  donner  assignation 
sous  copie  d'aucuns  titres  à  la  communauté  dudit  Branches  par 
exploit  de  Bertin,  sergent,  en  date  du  5  janvier  1778,  par  lequel 
il  conclut  à  ce  qu'elle  fut  condamnée  à  lui  exhiber  les  titres  en 
vertu  desquels  laditç  communauté  jouissait  des  bruyères  et  pa- 
cages dont  est  ç[uestion. 

Sur  cette  assignation  intervint  une  délibération  des  habitants 
devant  M«  Bachelet  de  Vaux-Moulins,  notaire  à  Âuxerre,  en  date 
du  1«»*  février  1778,  portant  offre  de  payer  audit  sieur  prieur  le 
droit  de  cens  et  autres  qu'il  justifierait  par  titres  lui  être  dûs  par 
raison  desdits  héritages  ci-dessus,  depuis  sa  prise  de  posses- 
sion, et  attendu  que  ladite  communauté  n'a  fait  aucune  acquisi- 
tion nouvelle  depuis  trente  ans  et  qu'elle  a  la  possession  immé- 
moriale desdits  néritages,  vaines  pâtures  et  bruyères,  autorise  le 
syndic  à  défendre  contre  les  prétentions  dudit  sieur  prieur,  jus- 
qu'à sentence  ou  arrêt  définitif,  en  prenant  néanmoins  conseil,  à 
cet  effet,  requérir  Thomologation  de  M.  l'intendant  de  la  Généra- 
lité de  Paris.  Getacte  a  eu  ëlTet  et  a  été  homologué  de  M.  l'Inten- 
dant en  date  du  4  mars  1778;  cette  délibération  a  été  notifiée 
audit  sieur  prieur  qui  depuis  a  gardé  le  silence  jusqu'à  ce  mo- 
ment. 

En  conséquence  de  tout  ce  que  dessus,  protestent  Iesdits  habi- 
tants de  nullité  de  la  déclaration  faite  par  ledit  sieur  prieur  entre 
les  mains  des  ofRciers  municipaux  en  ce  qui  concerne  l'objet  des 
bruyères,  terres  vaines  et  pâtures  appartenant  à  ladite  commu- 
nauté, et  qui  se  trouvent  mal  à  propos  réservées  en  ladite  décla- 
ration, contre  laquelle  ils  font  toutes  réserves  de  se  pourvoir  en 
temps  et  lieu  et  par  devant  qui  il  appartiendra.  Et  ont  Iesdits 


S89 

habitants  assemblés  déclaré  ne  savoir  signer  à  la  réserve  des 

soussignés. 

Signé  :  Legros,  Soufflard,  F.  Ravin,  Bouquin, 
Houchot,  E.  Couche,  4.  Guerbois,  E.  Martin, 
Ch.-H.  Fréchot,  Houchot,  Guibert,  Burat,  L. 
Brouillard,  G.  Moutard,  Houchot,  Girodon. 

XXIIl. 

Approbation  par  les  officiers  municipaux  de  la  délibération  précédente. 

Même  date. 

Nous,  maire,  officiers  municipaux  et  notables  de  la  paroisse 
de  Branches,  après  avoir  pris  communication  de  la  délibération 
des  habitants  dénommés  en  icelle,  déclarons  que  nous  l'approu- 
vons en  tout  son  contenu,  en  conséquence,  au  nom  et  en  qualité 
d'ofRciers  municipaux  de  ladite  paroisse,  protestent  également 
de  nullité  de  la  déclaration  de  M.  le  prieur  de  Branches,  en  ce 
qui  concerne  les  bruyères,  terres  vaines  et  vagues,  attendu  que 
nous  sommes  d'avis  que  ces  objets  appartiennent  à  la  commu- 
nauté, et  ne  font  aucuneipent  partie  du  bénéfice  et  cure  de 
Branches,  nous  soumettant  au  surplus  à  la  décision  de  TAssemblée 
nationale,  ou  département,  district  ou  canton  dont  nous  relevons. 
Fait  et  déhbéré  à  Branches  ce  7  mars  1790,  et  au  surplus 
disons  que  ces  présentes  seront  transcrites  sur  le  registre  des 
délibérations  de  la  municipalité  par  le  secrétaire-greffier  d'icelle. 

Signé  :  A.  Breton,  maire,  P.  Breton,  M.  Vachery, 
P.  Jouan,  E.  Jeannet,  Vachery,  Burat,  procu- 
reur de  la  commune. 

Vallot,  8ecrétaire-gi*e filer. 

XXIV. 

District  de  Joigny.  —  Registre  1.  —  Séance  du  26  novembre  1790. 

Sur  le  rapport  d'une  requête  du  sieur  Legros,  administrateur 
de  ce  district  qui  expose  (qu'ayant  vu  passer  de  nuit  un  particulier 
qui  courait  ayant  sur  ses  épaules  un  enfant  de  12  ans,  que  d'après 
.son  attitude  on  pouvait  supposer  être  mort  ;  qu'ayant  fait  arrêter 
ce  particulier,  il  avait  reconnu  le  nommé  Pierre  Breton  qui  dit 
porter  cet  enfant  parcequ'il  était  ivre.  Que  le  dit  Breton  furieux 
d'avoir  été  arrêté  malgré  toutes  les  bonnes  raisons  qu'on  pût  lui 
donner  prononça  les  jurements  les  plus  affreux,  les  imprécations 
les  plus  horribles  contre  le  sieur  Legros  et  les  personnes  de  sa 
compagnie  qui  furent  obligées  de  rentrer  avec  lui  dans  sa  maison. 
Que  ledit  Breton  accompagné  du  sieur  Pierre  Jouan,  l'un  des  no- 
tables, les  y  suivit  et  frappèrent  tellement  à  la  porte,  que  dans  la 
crainte  qu'ils  ne  l'enfonçassent,  on  fut  obligé  de  la  leur  ouvrir  ; 
qu'ils  entrèrent  alors  dans  la  cour  du  sieur  Legros,  y  continuèrent 
leurs  jurements  contre  lui  et  les  personnes  de  sa  compagnie,  lui 
firent  des  menaces  et  se  portèrent  même  à  quelques  voies  de  fait. 
Que  le  sieur  procureur  de  la  commune  avec  un  officier  municipal 
étant  accourus  revêtus  de  leurs  écharpes,  et  ayant  trouvé  ces 

1887  XIX 


290 

deux  délinquants  accompagnés  de  plusieurs  adhérents,  firent  tous 
leurs  efforts  pour  dissiper  cet  attroupement  et  faire  sortir  tout  le 
monde  de  la  cour  du  sieur  Legros,  ce  qu'ils  ne  purent  obtenir, 
ayant  été  au  contraire  insultés,  injuriés,  et  même  frappés  par 
lesdits  Breton  et  Jouan  ;  que  survinrent  enfin  plusieurs  jeunes 
gens  de  la  garde  nationale  qui  vinrent  à  bout,  sur  la  réquisition 
du  procureur  de  la  commune  de  dissiper  cet  attroupement. 

Vu  le  certificat  de  la  municipalité  de  Branches  qui  constate  la 
plus  grande  partie  de  ces  faits,  aussi  les  observations  du  sieur 
Legros  sur  le  même  certificat,  le  Directoire  considérant  .     .     , 

a  été  d'avis  qu'il  y  avait  lieu  à  faire  dénoncer  aux  tribunaux  les 
dits  Breton,  jouan  et  adhérents,  pour  conformément  à  l'article  9 
du  décret  du  2  juillet  1790,  les  faire  déchoir  des  droits  de  citoyens 
actifs  dont  ils  ont  violé  les  droits,  et  de  les  faire  punir  selon  la 
rigueur  des  lois. 

XXV. 

Serment  civique  prêté  par  M.  L.-F.-W.  de  Villette  devant  la  municipalité 
de  Branches,  en  exécution  du  décret  de  rAssemblée  nationale  du  26  dé- 
cembre 1791.  —  23  janvier  1792. 

Messieurs, 

Une  loi  impérieuse  m'ordonne  de  réitérer  en  votre  présence  le 
serment  civique  que  j'ai  déjà  prêté  deux  fois.  Je  souscris  volon- 
tiers à  cette  loi,  autant  qu'elle  est  conforme  à  la  doctrine  de 
l'Eglise  catholique,  apostolique,  dont  je  suis  enfant  par  mon 
baptême,  membre  par  ma  consécration  sacerdotale  et  ministre 
par  la  puissance  spirituelle  qu'elle  m'a  donnée  sur  vos  âmes.  Je 
souscris  pareillement  à  tous  les  décrets  de  l'Assemblée  nationale 
sanctionnés  par  le  roi,  parce  que  tout  sujet  fidèle  doit  l'obéissance 
aux  lois  et  au  prince  chargé  de  leur  exécution.  Ainsi,  fidèle  à  la 
religion  et  fidèle  aux  lois  de  ma  patrie  et  à  mon  roi,  c'est  dans  ces 
dispositions  que  je  jure  de  veiller  avec  soin  sur  les  fidèles  de 
cette  paroisse  qui  m'a  été  confiée,  d'être  fidèle  à  la  Nation,  à  la 
loi  et  au  Roi,  et  de  maintenir  de  tout  mon  pouvoir  la  Constitution 
décrétée  par  l'Assemblée  nationale  et  sanctionnée  par  le  roi. 

Signé  :  Wattier  de  Villette,  prieur-curé  de  Bran- 
ches, Bouquin,  officier,  Burat,  procureur  de  la 
commune,  Vallot,  secrétaire-greffier.  Moutard, 
Couche,  Vachery,  Houchot,  Jouan  et  Breton. 

XXVI. 

Nomination  de  C.  Benoist  en  qualité  de  maître  d'école  à  Branches.  — 

29  avril  1792. 

Cejourd'huy  dimanche  vingt-neuf  avril  mil  sept  cent  quatre- 
vingt-douze  le  Conseil  général  de  la  commune  de  Branches  assem-^ 
blé  extraordinairement,  au  lieu  ordinaire  de  ses  séances,  le 
procureur  de  la  commune  a  dit  que  la  place  de  maître  d'école 
étant  vacante  par  le  décès  du  sieur  Vallot,  il  étoit  de  la  plus 


894 

grande  importance  pour  Tintérest  général  de  cette  commune  de 
pourvoir  incessamment  à  la  nomination  de  cette  place,  de  faire 
cRoix  d'une  personne  majeure  de  vingt-cinq  ans,  de  bonne  vie  et 
mœurs  qui  ait  la  capacité  requise  pour  pouvoir  instruire  les 
jeunes  gens  et  enfants  de  Tun  et  l'autre  sexe  et  remplir  les  fonc- 
tions de  chantre  aux  offices  de  l'église  de  ce  lieu  suivant  lusage 
ordinaire,  et  enfin  de  déterminer  le  traitement,  salaire  et  rétribu- 
tion qui  pourront  être  accordés  à  lexercice  de  cette  employ.  Pour- 
quoy  il  requert  quil  en  soit  à  linstant  délibéré. 

La  matière  mise  en  délibération  et  les  opinions  prises,  le  Con- 
seil général  de  la  commune  faisant  droit  sur  le  réquisitoire  du 
procureur  de  la  commune,  après  avoir  pris  lavis  de  M,  U  curé  de 
cette  paroisse  et  de  son  consentement  (1),  a  arrêté  que  la  personne 
qui  se  présentera  pour  remplir  les  fonctions  de  maître  d*école 
et  chantre  dans  cette  paroisse  sera  majeur  de  25  ans  et  aura 
touttes  la  capacité  et  les  qualités  requises  et  que  son  traitement 
sera  arrêté  et  déterminé  comme  il  suit  : 

lo  Qu'il  luy  sera  alloué  une  somme  de  soixante  et  douze  livres 
pour  chacun  an,  laquelle  lui  sera  payée  par  les  marguilliers  en 
charge  sur  les  revenus  de  la  fabrique  et  ce  pour  luy  tenir  lieu  de 
gages  et  salaire  en  qualité  de  chantre  en  laditte  église,  à  la  charge 
par  luy  d'assister  à  tous  les  offices  ordinaires  de  l'église  soit  de 
ibndation  ou  autre,  et  encore  d'assister  M.  le  curé  dans  les  fonc- 
tions de  son  ministère  toutes  les  fois  que  le  cas  le  requerra; 

2o  Qu'il  luy  sera  payé  une  somme  de  soixante-dix-huit  livres 
sur  les  charges  locales  de  la  municipalité  par  chacun  an  ; 

S^  Qui  luy  sera  payé  vingt  bichets  de  bled  métail,  mesure  de 
Pruniers  contenant  quarante  pintes  de  jauge,  le  tout  annuellement 
à  prendre  sur  les  revenus  de  la  Charité  de  ce.lieu,  à  la  charge 
par  ledit  maître  d'école  d'enseigner  douze  pauvres  gratuitement  ; 

io  Quil  luy  sera  payé  par  chaque  messe  qui  sera  chantée  à  la 
chapelle  de  Pruniers  douze  sols  ; 

5<»  Quil  luy  sera  payé  par  chaque  grande  messe  chantée  soit  à 
la  réquisition  de  quelque  particuilier,  soit  de  confrairie,  soit  pour 
les  morts,  dix  sols,  sy  il  chante  vigille  ou  qu'il  porte  chappe, 
quinze  sols,  le  tout  excepté  les  festes  et  dimanche  et  cérémonie 
publique  ; 

6»  Quil  luy  sera  payé  par  chacune  des  confrairies  du  Saint- 
Sacrement  et  de  la  Sainte- Vierge  une  livre  seize  sols  par  an  pour 
ses  assistances  tant  au  salut  quaux  matines  et  aux  offices  pen- 
dant loctave  de  la  Feste-Dieu  et  pour  la  confrairie  de  saint  Martin 
une  livre  dix  sols  par  an  ; 

lo  Luy  sera  payé  pour  chaque  convoy  de  grands  corps  iO  sols 
sy  Ion  chante  vespres  15  sols,  sy  Ion  porte  chappe  20  sols,  et 
pour  les  enterrements  d'enfants  au-dessous  de  lâge  de  quatorze 
ans  8  sols  ; 

8<^  Que  ledit  maître  décole  sera  tenu  d'assister  à  tous  les  ba- 
il) Les  passages  soulignés  ont  été  ajoutés  dans  le  texte  original  et  sans 
doute  après  coup,  par  le  curé»  ancien  prieur  de  Branches,  Wattier  de 
Villett*. 


292 

tesmes  sans  aucune  rétribution,  sinon  que  la  générosité  des  par- 
reins  et  marreines; 

9®  Quil  luy  sera  payé  par  chaque  écollier  de  Tun  et  Tautre  sexe 
sçavoir  :  pour  ceux  qui  apprendront  à  lire  dans  les  manuscrits 
avec  la  rithmétique  douze  sols  par  mois,  ceux  qui  voudront 
apprendre  le  plein-chant  conjointement  avec  ce  que  dessus  paye- 
ront 15  sols  par  mois,  ceux  qui  apprendront  à  lire  dans  les  livres 
de  latin  ou  François  huit  sols,  et  les  enfants  à  l'alphabet  payeront 
six  sols  par  mois  ; 

10<>  Que  ledit  maître  d'école  sera  tenu  de  faire  par  luy-même 
l'école  tous  les  jours  depuis  huit  heures  jusqu'à  onze  heures  du 
matin  etdepuis  une  heure  jusqu'à  quatre  heures  après  midy,  excep- 
té la  demie  journée  de  congé  quil  pourra  donner  à  ses  escolliers 
les  jeudys  dans  l'après-midy,  mais  ne  pourra  donner  aucun  congé 
lorsquil  sy  trouvera  une  ou  deux  festcs  pendant  la  semaine  ; 

dl"  Sera  tenu  ledit  maître  d'école  de  faire  répéter  le  catéchisse 
aux  enfants  qui  n'auront  point  fait  leur  première  communion  un 
ou  deux  jours  par  semaine,  lesquelles  jours  il  préviendra  mon- 
sieur le  curé  d'y  estre  présent  sy  bon  luy  semble,  sera  pareille- 
ment tenu  de  conduire  ses  écoliers  à  la  messe  tous  les  jours 
ouvrables  tant  que  le  tems  des  écoles  durera,  dont  deux  d'entre 
eux  serviront  lesdittes  messes,  et  au  de/faut  desdits  servents^ 
il  sera  tenu  de  la  servir  luy-mêmey  il  les  conduira  égallement 
aux  prières  du  soir  dans  les  temps  et  jours  qui  sont  fériés  ; 

120  Sera  en  outre  tenu  ledit  maître  d'école  d'accompagner  en 
surplis  monsieur  le  curé  de  laditle  paroisse  ou  autre  ecclésias- 
tique le  représentant  dans  toutes  les  fonctions  de  son  ministère, 
et  notamment  dans  l'administration  des  sacrements  aux  malades 
tant  de  jour  que  de  nuit  ; 

l3o  Comme  aussy  sera  tenu  d'aider  les  marguilliers  dans  la 
décoration  de  l'église  la  veille  des  grandes  festes  ; 

14®  Que  ledit  maître  d'école  ne  pourra  s'absenter  plus  de  deux 
jours  de  suite  sans  le  congé  des  otficiers  municipaux  et  sans  en 
avoir  prévenu  monsieur  le  curé  et  le  marguillier  en  charge  ; 

15®  Aura  ledit  maître  d'école  trois  mois  de  vacance  par  an  pour 
l'enseignement  des  écoles  seullement,  sçavoir  deux  mois  pendant 
la  moisson  et  un  mois  pendant  la  vendange  en  se  conformant  à 
ce  qui  est  prescrit  par  l'article  précédent  ; 

16»  Le  Conseil  général  a  en  outre  arrêté  que  nul  autre  que  le 
maître  d'école  qui  sera  par  luy  agréé  ne  pourra  tenir  école  ny 
enseigner  publiquement  à  qui  que  ce  soit  dans  laditte  paroisse 
sous  quelque  prétexte  que  ce  soit  à  peine  de  cent  livres  d'amende 
appliquable  au  proffit  du  maître  d'école  agréé  et  approuvé  et 
mesme  d'estre  poursuivy  exlraordinairement  en  cas  de  récidive. 

A  l'instant  est  comparu  le  sieur  Charles  Benoist  lequelle  après 
avoir  fait  apparoire  de  sa  capacité  et  des  certificats  de  ses  bonne 
vie  et  mœurs  ainsy  que  de  son  âge  de  majorité,  après  nous  avoir 
assuré  du  consentement  de  monsieur  le  curé,  a  déclaré  qu'il  est 
prêt  et  offre  d'accepter  la  place  demaitre  d'école  de  cette  paroisse 
pour  le  temps  de  trois,  six  ou  neuf  années  à  commencer,  et  aux 
charges,  clauses  et  conditions  cy-devant  énoncées,  à  la  charge 


293 

néanmoins  que  dans  le  cas  où  quelques-unes  des  rétributions 
accordées  à  la  place  de  maître  d'école  par  la  délibération  du  Con- 
seil général  de  la  commune,  dont  mention  est  faite  dans  son  pro- 
cès-verbal de  ce  jour,  viendroit  à  être  supprimée  par  autorité 
supérieure,  alors  lévaluation  en  sera  faite  par  experts  et  le  rem- 

Î)lacement  fait  en  argent  pour  être  compris  dans  les  impositions 
ocales  à  la  charge  de  la  municipalité  pour  estre  payé  audit  maître 
d*école  chaque  année  audit  jour  de  sa  réception,  lesquelles  con- 
ditions et  réserves  ont  été  pareillement  consenties  et  accordées 
par  le  Conseil  général.  Le  procureur  de  la  commune  entendu,  le 
Conseil  général  a  reçu  et  reçpit  ledit  sieur  Charles  Benoist  à  la 
place  de  maître  d'école  de  ladite  paroisse  pour  le  temps  de  trois, 
six  ou  neuf  années,  et  pendant  ledit  temps  il  sera  accordé  audit 
maître  d'école  une  somme  de  quarante  livres  pour  luy  tenir  lieu 
de  logement  par  an,  sur  les  charges  locales  de  la  municipalité,  et 
aux  charges,  clauses  et  conditions  ci-dessus  et  des  autres  parts 
exprimées  et  encore  à  la  charge  que  à  la  diligence  du  procureur 
de  la  commune  ces  présentes  seront  adressées  au  Directoire  du 
district  de  Joigny  pour  sur  son  avis  estre  homologué  pc^r  le  Di- 
rectoire du  département  de  l'Yonne  pour  estre  exécuté  selon  leur 
forme  et  teneur. 

En  conséquence  de  ce  que  dessus,  ledit  sieur  Charles  Benoist 
présentement  reçu  et  agréé  pour  remplir  et  exercer  les  fonctions 
de  maître  d'école  de  laditte  paroisse  s'étant  présenté  devant  le 
Conseil  municipal  a  prêté  le  serment  de  maintenir  de  tout  son 
pouvoir  la  Constitution  du  royaume  décrétée  dans  les  années 
1789,  1790  et  d791,  d'éstre  fidelle  à  la  nation,  à  la  loy  et  au  roy,  et 
de  remplir  en  son  honneur  et  conscience  les  fonctions  qui 
viennent  de  luy  estre  confiées  dont  il  a  requis  acte  à  luy  octroyé. 
Fait  et  délibéré  en  la  séance  tenue  par  nous,  membres  compo- 
sant le  Conseil  général  de  la  commune. 

Signé  :  J.  Soufflard,  maire,  Rousseau,  procureur 
de  la  commune,  J.  Houchot,  J.-N.  Péchenot,  Fré- 
chot,  E.  Couche,  M.  Vachery,  Guibert,  secrétaire 
greffier,  C.  Benoist. 

Signature  des  citoyens  qui  aprouvent  ledit  acte  et  l'agréent  : 

F.  Fréchot,  P.  Blin,  A.  Breton,  S.  Jannet,  C.  Hou- 
chot, E.  Fréchot,  P.  Breton,  Bouquin. 

XXVII. 

Démission  de  Wattier  de  Villette  de  ses  fonctions  d'officier  public. 

6  nivôse  an  II. 

A  Joigny,  ce  6  nivôse  l'an  II  de  la  république  une  et  indivisible. 
Gomme  j'ignore  le  temps  que  durera  ma  suspicion  et  le  temps 
de  ma  réclusion,  je  me  démets  de  ma  place  d'officier  public,  et 
déclare  par  ces  présentes  que  le  Conseil  général  de  la  commune 
peut  y  nommer  quand  il  luy  plaira.  En  foy  de  quoy  j'ay  signé  les 
jour  et  an  que  dessus. 

Signé  :  Wattier  de  Villette,  curé  de  Branches. 


29* 

XXVIIL 

Lettre  des  administrateurs  du  district  de  Joigny  rapçelant  aux  officiers 
municipaux  de  Branches  qu'une  somme  de  1&  fr.  a  été  mise  à  leur  dis- 
position pour  être  distribuée  aux  indigents.  —  2  germinal  an  H. 

Les  citoyens  administrateurs  du  district  de  Joigny  aux  officiers 
municipaux  de  la  commune  de  Branches. 

Nous  vous  avons  prévenu,  par  notre  lettre  du  14  ventôse,  que 
votre  commune  étoit  employée  pour  la  somme  de  184  livres  dans 
la  répartition  des  dix  sept  mille  trois  cent  cinquante-six  livres 
dix  sept  sous,  pour  laquelle  notre  district  est  compris  dans  les 
dix  millions  accordés  par  le  décret'du  13  pluviôse,  pour  être  dis- 
tribués aux  indigents. 

Nous  avons  lieu  d'être  étonné  que  vous  ne  soyez  pas  encore 
venus  chercher  cette  somme  chez  le  receveur  du  district. 

Comment  se  fait-il  que  les  magistrats  du  peuple  soient  si  peu 
empressés  de  faire  jouir  les  citoyens  indigents  de  leur  commune 
du  secours  que  la  bienfaisance  nationale  leur  destine  ? 

Une  indifférence  aussi  coupable  compromet  étrangement  votre 
responsabilité.  Il  est  de  notre  devoir  de  vous  rappeler  que  vous 
êtes  personnellement  responsables  de  tout  retard.  C'est  en  accé- 
lérant la  jouissance  d'un  secours  qu'il  devient  salutaire  et  avan- 
geux. 

Nous  dénoncerons  à  la  Convention  et  surtout  à  l'opinion  pu- 
blique, qui  juge  les  fonctionnaires  qui  ne  remplissent  pas  leurs 
devoirs,  toutes  les  municipalités  qui  n'auront  pas  acquitté  dans 
les  trois  jours  cette  dette  de  la  patrie  envers  les  citoyens  qui, 
par  leur  âge  ou  leurs  infirmités,  sont  dans  l'indigence. 

Vous  nous  enverrez  sur  le  champ  l'état  de  distribution  que 
vous  aurez  dressé. 

Signé  :  Thorailles,  Collet,  Ragon. 

A  cette  pièce  est  joint  un  reçu  ainsi  conçu  : 

J'ai  reçu  de  la  commune  de  Branches  soixante-quatre  chemises 
d'homme  pour  nos  braves  deifenseurs  et  un  drap  que  nous  avons 
envoyés. 

A  Joigny,  le  17  germinal,  2®  année  de  la  République  une  et 
indivisible. 

(Signature  illisible). 

XXIX. 

Lettre  des  administrateurs  du  district  de  Joigny  contenant  réquisition 
de  foin  pour  les  chevaux  de  la  République.  —  9  fructidor  an  II. 

Les  administrateurs  du  district  aux  officiers  municipaux  de 
Branches. 

Nous  recevons  à  l'instant  par  un  exprès  du  département  une 
lettre  qui  nous  annonce  que  les  chevaux  de  la  république  man- 
quent de  fourrage  et  particulièrement  de  foin,  que  nous  devons 
lui  dénoncer  les  égoïstes  et  qu'il  en  fera  prompte  justice. 

Nous  vous  prévenons  que  dans  le  cas  où  votre  contingent  sur- 


/ 


Î95 

tout  sur  le  foin  ne  serait  pas  versé  dans  les  magasins  vingt-quatre 
heures  après  la  réception  de  la  présente,  nous  serons  contraint 
de  prendre  contre  vous  toutes  les  mesures  de  rigueur  qu'exige  le 
service  des  chevaux  de  la  République.  Ce  service  si  important 
pour  maintenir  notre  sainte  liberté  ne  doit  éprouver  aucun  retard 
et  le  moindre  qui  y  sera  porté  sera  puni  par  toute  la  rigueur  de 
la  loi. 

Vous  conduirez  votre  foin  dans  le  magasin  à  Auxerre  nonobs- 
tant la  lettre  qui  vous  a  été  écrite  le  27  thermidor  dernier,  les 
chevaux  au  dépôt  dans  cette  commune  étant  sans  fourrage  pour 
le  moment. 

Salut  et  fraternité. 

Signé  :  Ragon,  Collet,  Zanote,  secrétaire- adjoint, 
Paillon  et  (illisible). 

XXX. 

Acte  de  décharge  des  titres  des  cure,  fabrique  et  charité  de  Branches.  — 

26  frimaire,  an  lU. 

Je  soussigné,  Edme  Legros,  notaire  à  Branches,  y  demeurant, 
commissaire  du  district  de  Joigny,  pour  retirer  les  titres  des 
rentes  et  autres  revenus  des  cures,  fabriques  et  charités  des 
communes  du  canton  de  Villemer,  reconnais  qu'il  m'a  été  aujour- 
d'hui remis  par  les  citoyens  officiers  municipaux  de  la  commune 
de  Branches  les  titres  ci-après  : 

lo  Un  ancien  registre  couvert  de  mauvais  carton,  conte- 
tenant  testaments,  donations,  contrats  de  rente  et 
reconnaissance  d'icelle,  de  l'an  1601,  ci 1 

^  Un  autre  registre  couvert  en  peau  jaune,  contenant 
73  feuilles  qui  sont  également  titres  et  reconnais- 
sances de  rentes  dues  à  ladite  fabrique,  datées  de- 
puis 1732  jusqu'à  1760,  ci ,     .  1 

8o  Une  autre  liasse  de  papiers  contenant  119  pièces,  ren- 
fermées en  40  dossiers  qui  sont  titres  et  contrats 
de  rente,  et  le  compte  de  la  fabrique  rendu  en  l'an- 
née 1790,  ci 119 

Total  des  titres  de  la  Fabrique.     .     .     .      121 

TITRES   DE   LA    CHARITÉ. 

1«  Quatre  petits  registres  couverts  en  parchemin,  dont  2 
de  l'an  1640,  un  de  1521  et  un  autre  de  1666,  conte- 
nant reconnaissance  et  renseignements  de  diffé- 
rentes parties  de  rentes  et  autres  redevances  ci- 
devant  dues  à  ladite  Charité,  ci 4 

Plus  une  autre  liasse  de  papiers  au  nombre  de  6  pièces 
qui  sont  anciens  comptes  de  rentes  de  ladite  Cha- 
rité, dont  le  dernier  est  de  l'an  1702,  ci 6 

Plus  une  autre  liasse  contenant  12  pièces  qui  sont  anciens 


A  reporter.    .    .       10 


296 

Report  ....       10 

baux  à  ferme  des  terres  de  ladite  Charité  depuis 
1605  jusqu'à  1720,  et  notamment  un  nouveau  bail 
desdites  terres,  passé  devant  le  juge  de  Branches, 
en  date  du  3  mai  1786,  ci 12 


Total  des  titres  de  la  Charité   ....        22 

Tous  lesquels  titres  et  pièces  ont  été  par  mol  adressés  à  Tad- 
mlnistration  du  district  de  Joigny,  en  vertu  de  son  arrêté  du  3 
prairial  dernier,  et  dont  lesdits  officiers  municipaux  demeurent 
déchargés. 

A  Branches,  le  26  frimaire,  Tan  111  de  la  République  française. 

Signé  :  Legros. 

XXXI 

Certificat  attestant  la  cessation  de  l'office  du  culte  catholique.  — 

23-26  pluviôse  de  l'an  UI. 

Nous,  maire  et  officiers  municipaux  de  la  commune  de 
Branches,  district  de  Joigny,  canton  de  Villemer,  soussignés. 
Sur  la  demande  qui  nous  a  été  faite  par  le  citoyen  Watller,  cy- 
devant  curé  de  cette  commune,  certifions  à  tous  qu'il  appartien- 
dra que  l'office  du  culte  catholique  n'a  cessé  d'être  célébré  dans 
l'église  de  cette  commune  qu'à  l'époque  du  13  ventôse  de  l'an  H 
de  la  République,  en  foi  de  quoi  nous  avons  délivré  le  présent 
audit  Watier  pour  lui  servir  et  valoir  ce  que  de  raison. 

A  Branches,  ce  23  pluviôse  de  l'an  III  de  la  République  fran- 
çaise une  et  indivisible. 

Signé  :  Péchenot,  maire,  Houchot,  officier  muni- 
cipal, Blin,  officier,  Guibert,  agent. 

Vu  par  nous,  administrateurs  composant  le  directoire  du  dis- 
trict de  Joigny,  le  26  pluviôse  de  l'an  III  de  la  République  une  et 
indivisible. 

Signé  :  Simonet  et  Badenler,  administrateurs,  et 
Lallier,  secrétaire. 

Pour  copie  conforme  :  Gaulon,  procureur  particu- 
lier, Jacquinot,  chef  du  bureau  dos  domaines 
nationaux. 

XXXII. 

Acte  de  la  déclaration  du  prêtre  Wattier.  —  27  prairial  an  III. 

Nous,  maire  et  officiers  municipaux,  et  procureur  de  la  com> 
mune  de  Branches,  certifions  que  le  citoyen  Louis-François  Wa- 
tier, prestre-curé  de  cette  commune,  pour  se  conformer  à  la  loi 
du  11  prairial  dernier,  s'est  présenté  aujourd'huy  devant  nous,  et 
a  déclaré  qu'il  se  soumet  aux  lois  de  la  république,  de  laquelle 
déclaration  il  a  requis  acte,  ce  que  nous  lui  avons  octroyé  pour 


297 

luy  servir  ce  que  de  raison,  et  a  ledit  Wattier  signé  avec  nous, 
ofticiers  municipaux  et  procureur  soussigné. 

Fait  à  la  maison  commune  de  Branches,  le  27  prairial  Tan  III 
de  la  République  une  et  indivisible. 

XXXIII. 

Extrait  d'une  lettre  adressée  par  le  Comité  de  législation  aux  présidents, 
administrateurs  de  départements  et  procureurs  généraux  syndics.  —  Du 
29  prairial  an  III  de  la  république  une  et  indivisinle. 

Quant  au  mode  convenable  pour  recevoir  les  déclarations  des 
ministres  des  cultes  et  en  décerner  acte,  il  est  fort  simple.  La 
déclaration  doit  être  reçue  par  le  greffier  de  la  municipalité  en 
cette  forme  : 

«  Aujourd'hui  (date)  est  comparu  (nom  et  prénoms)  lequel  a 
«  déclaré  qu'il  se  propose  d'exercer  le  ministère  d'un  culte  connu 
«  sous  la  dénomination  de  (catholique  ou  protestant)  dans  l'éten- 
«  due  de  cette  commune,  et  a  requis  qu'il  lui  soit  décerné  acte  de 
«  sa  soumission  aux  lois  de  la  république,  de  laquelle  déclara- 
«  tion  il  lui  a  été  décerné  acte,  conformément  à  la  loi  du  il  prai- 
«  rial  de  Tan  III.  » 

Il  sera  délivré  expédition  au  déclarant  de  sa  déclaration  pour 
lui  servir  de  titre.  C'est  à  cette  simplicité  qu'il  faut  réduire  la  for- 
malité prescrite  par  l'art.  5  de  la  loi  du  11  prairial  qui  n'est  sus- 
ceptible d'aucune  extension  ny  restriction. 


Signé  :  B.  Paradis. 


XXXIV. 


Catalogue  des  prieurs  seigneurs  spirituels  et  temporels  de  Branches, 
depuis  l'érection  de  la  seigneurie  de  Branches  en  prieuré,  1220,  jusqu'à 
la  Révolution  de  1789, 

Le  présent  catalogue  a  été  dressé  par  M.  Louis-François 
Wattier  de  Villette,  ex-prieur,  alors  curé  de  Branches,  le  43  jan- 
vier 1797. 

L'archidiacre  André,  1220.  —  Jean  de  Valeria,  1344.  —  Mil  de 
Prunoy,  1379.  —  André  Pouvez,  1380  (1).  —  Laurent,  mort  en  1415. 

—  Imeroy  de  Flou,  1417.  —  Bernard  Salon,  4425.  —  Didier  Du- 
voy,  1432.  —  Jean  Boivin,  1439.  —  Jean  de  Valois,  1443.  —  Thi- 
bault de  JuUy,  1449ià  1461.  -  Philbert  de  Buzilo,  1474.  —  Pierre 
Tirelire,  1488.  —  Guillaume  de  Montboissier,  1497.  —  Charles 
Bourgoing,  1513.  —  Charles  Bourgoing,  neveu  du  précédent, 
1527.  —  Nicolas  Peylet,  professeur  en  théologie,  1558  à  1570.  — 
Claude  Bassot,  1588.  —  Ilhier  Fanon,  1592.  —  Valentin  Boutin, 
1603.  —  Jean- Louis  Cochard,  1616-1649.  —  Etienne  Mare.  1651  (2). 

-  Charles  Brethe,  1649-1650  (3).  —  Marc  Alhy,  1650-1652  (4).  — 

(1)  Archives  de  VYonne. 

(2)  Ibid. 

(3)  Ibid. 

(4)  Ibid. 


298 

Charles  Guilbert,  1652,  mai  1653.  —  Claude  Finet,  1653-1654.  — 
Estienne  Macé,  1654.  —  Marc  Athy,  26  mai  1654-1656.  —  Gabriel 
Guyet  de  la  Sourdière,  septembre  1656-1701.  —  Charles-Louis 
Plessart  de  Fonceaux,  1701-1715.  —  Nicolas  François  (ordre  de 
Prémontré),  1715-1716.  —  Florent  le  Normand,  1716.  —  Nicolas 
Germain  Bouchot,  1716-1730.  —  François  Haulmé  de  la  Neuf  ville, 
1730-1746.  —  Gaspard  l'Agneau,  1746-1774.  -r-  Louis-François 
Wattier  de  Villette,  1774-1789. 

«  Ce  dernier  a  été  dépouillé  de  tous  les  biens  de  sa  terre  en 
«  1790,  mis  en  réclusion  à  Joigny  en  1793,  en  est  sorti  en  1795,  a 
«  vu  son  presbytère  vendu  en  1796,  est  devenu  desservant  de  la 
«  paroisse  en  1803  et  est  mort  le  7  janvier  1819.  11  était  ftgé  de 
c  85  ans.  » 

(Collationné  sur  l'original  conservé  aux  archive» 
de  la  mairie  de  Branches). 

XXXV. 

Proclamation  de  M.  le  comte  de  Labourdonnaye.  —  18^. 

Aux  habitants  de  la  paroisse  de  Branches. 

Le  comte  de  la  Bourdonnaye  en  quittant  l'administration  de 
cette  commune,  se  plait  à  rendre  à  ses  habitans  la  justice  qui 
leur  est  due  ;  il  est  vrai  de  dire  qu'il  n'en  est  aucune  où  la  tran- 
quillité et  le  bon  ordre  soyent  plus  parfaitement  établis,  et  l'on 
peut  encore  affirmer  que  la  presque  totalité  professe  les  principes 
religieux  et  politiques,  les  seuls  faits  pour  assurer  le  bonheur  et 
la  tranquillité  publique.  Se  séparer  d'une  pareille  réunion  cause 
(sans  doute)  des  regrets  au  comte  de  la  Bourdonnaye,  mais  il  en 
éprouve  de  plus  vifs,  encore,  de  n'avoir  pu  la  faire  jouir  des  avan- 
tages auxquels  elle  a  des  droits  incontestables.  Tous  les  habitans 
de  cette  paroisse  connaissent  les  usurpations  faites  sur  leurs 
biens  communs,  mais  ce  qu'ils  ne  doivent  pas  oublier,  c'est  que 
voilà  la  mine  dont  ils  ne  doivent  pas  se  lasser  de  demander  l'ex- 
ploitation. Ils  trouveront  dans  les  redevances  annuelles  des 
moyens  abondants  pour  les  dépenses  de  chaque  année  et  dans  les 
arrérages  obtenus,  ou  exigés,  des  usurpateurs,  la  somme  plus 
que  suffisante  pour  acquérir  un  presbytère,  obtenir  un  pasteur, 
assurer  aux  pères  la  pratique  de  la  religion,  et  aux  enfants  le 
bonheur  d'une  éducation  chrétienne.  ^ 

Les  habitants  de  Branches  arriveront  à  ce  but  s'ils  y  tendent 
avec  persévérance,  alors  le  comte  de  la  Bourdonnaye  se  conso- 
lera d'avoir  vainement  tenté  de  faire  triompher  l'intérêt  général 
des  calôuls  et  de  la  cupidité  particulière. 


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ÉTUDE  HISTORIQUE  ET  STATISTIQUE 


SUR   LE 


CANTON  DE  COURSON-LES-CARRIÈRES. 


A  l'époque  où  la  France  fut  divisée  en  départements 
par  un  décret  de  l'Assemblée  constituante,  en  date  du 
4  mars  1790,  le  canton  de  Courson  avait  une  composition 
différente  de  celle  qui  existe  aujourd'hui.  La  commune 
d'Ouaniîe  n^en  faisait  pas  partie  ;  elle  était  érigée  elle- 
mên^e  en  chef-lieu  de  canton,  comprenant  certaines  com- 
munes du  canton  de  Courson,  d'autres  de  Coulanges-la- 
Vineuse  et  de  Toucy.  Un  remaniement  s'opéra  plus  tard 
et  Ouanne  fut  incorporée  au  canton  de  Courson  avec  les 
onze  communes  oui  le  constituent  aujourd'hui. 

La  superficie  du  canton  est  de  20,366  hectares,  dont 
près  de  8,000  hectares  sont  livrés  à  la  culture,  4,500  en 
prairies  naturelles  et  artificielles,  643  hectares  en  vignes, 
4,000  hectares  en  bois  et  le  reste  en  cultures  variées  ou 
en  jachères. 

Le  canton  est  situé  en  majeure  partie  sur  l'oolithe 
moyenne  dont  les  assises  fournissent  en  si  grande  abon- 
dance la  pierre  à  bâtir,  et  dont  l'extraction  constitue  l'une 
des  principales  industries  de  la  région. 

Voici,  d'après  un  renseignementguinous  a  été  donné  par 
M.  Jacquier,  régisseur  de  la  principale  carrière  à  Cour- 
son, quelles  sont  les  communes  où  il  existe  actuellement 
>  des  carrières  exploitées  et  quel  est  annuellement  le  débit 
moyen  de  ces  carrières. 


300 

Elles  sont  au  nombre  de  seize,  pouvant  produire 
24,000  mètres  cubes  de  pierre  répartis  comme  if  suit  : 

Aubigny,  trois  carrières 3,000  mètres. 

Les  Fourneaux,  près  Fontenailles,  trois 

carrières 4,000      — 

Molesmes,  cinq  carrières 5,000      — 

Courson,  deux  carrières 6,000      — 

Charentenay,  trois  carrières 6,000      — 

Total 24,000  mètres. 

Ce  débit  moyen  se  rattache  surtout  aux  pierres  fournies 
dans  la  région,  à  des  distances  dont  Téloignemenl  n'im- 
plique pas  un  prix  inabordable  par  le  tarif  du  transport. 

Ainsi  le  transport  du  mètre  cube  par  voiture  est  de 
60  centimes  par  kilomètre.  Il  en  résulte  qu'un  mètre  cube 
de  pierre,  qui  se  vend  en  moyenne  12  francs  pris  sur 
place,  revient  à  26  francs  rendu  conduit  à  Toucy,  qui  est 
distant  de  24  kilomètres  de  Courson. 

Le  chemin  de  fer  n'exige  que  <0  centimes  par  kilo- 
mètre pour  un  mètre  cube  de  pierre.  S'il  existait  une  voie 
ferrée  de  Courson  à  Toucy,  le  même  bloc  vendu  conduit 
ne  reviendrait  qu'à  14  francs  40.  On  voit  de  suite  quelle 
diflërence  et  quel  avantage  en  ressortiraient  en  faveur  du 
propriétaire  qui  veut  faire  construire.  Supposons  qu'il 
ait  besoin  de  500  mètres  cubes  de  pierre  de  Courson  :  par 
les  voitures  sur  route,  il  les  payera  13,000  francs  ;  par  le 
chemin  de  fer,  ils  ne  lui  reviendront  qu'à  7,200  francs, 
soit  une  économie  de  5,800  francs.  Il  est  facile  de  com- 
prendre que  plus  les  distances  seront  éloignées,  plus  les 
écarts  seront  considérables. 

Le  même  bloc  d'un  mètre  cube  de  pierre  qui  coûte 
pour  le  transport  par  voiture  60  centimes  par  kilomètre, 
10  centimes  par  le  chemin  de  fer,  n'est  plus  taxé  qu'à 
7  centimes  par  la  voie  d'eau.  Ainsi  la  ville  de  Paris,  qui 
a  fait  un  appel  considérable  de  la  pierre  de  Courson  pour 
son  Muséum  et  son  Hôtel-de-Ville,  aurait  payé  32  francs 
le  mètre  cube  par  le  chemin  de  fer,  et  n'a  déboursé  que 
26  francs  par  le  transport  en  bateaux.  Il  est  vrai  qu'il  a 
fallu  y  ajouter  le  prix  du  transport  par  voilure  de  Courson 
à  Vincelles,  soit  16  kilomètres,  ce  qui  augmente  de 
9  francs  60  et  porte  à  35  francs  60  le  même  bloc  qui,  en 


301 

définitive,  par  le  futur  chemin  de  fer  de  Toucy  à  Vin- 
celles  ne  coûterait  que  i  franc  60  et  abaisserait  à 
27  francs  60  le  prix  de  revient. 

Il  ne  faut  pas  oublier,  non  plus,  que  les  carrières  du 
canton  de  Courson,  qui  occupent  peut-être  en  moyenne 
une  centaine  d'ouvriers,  pourraient  donner  de  Touvrage 
à  plus  de  quatre  cents  travailleurs,  s'il  arrivait  qu'un 
chemin  de  fer  vint  traverser  la  contrée.  Ce  point  de  vue 
n'est  pas*à  dédaigner.  Il  en  résulterait  aussi  que  les 
maîtres  carriers  qui,  au  nombre  de  seize,  débitent 
24,000  mètres  cubes  de  pierre  par  année,  en  pourraient 
débiter  100,000  et  plus  et  satisfaire  aux  besoins  des  villes 
et  des  campagnes  qui  connaissent  la  valeur  de  ces  maté- 
riaux de  construction. 

Ces  considérations  pourront  sembler  oiseuses  dans  un 
travail  qui  prend  pour  titre  :  Notice  historique  et  statis- 
tique sur  le  canton  de  Courson.  Nous  répondrons  que  l'his- 
toire d'un  canton  ne  consiste  pas  seulement  dans  le  sou- 
venir des  légendes  plus  ou  moins  intéressantes  qui  s'y 
rattachent,  ou  dans  l'énumération  facile  des  produits  qiii 
s'y  rencontrent.  Le  passé  et  le  présent  ont  droit  de  bour- 
geoisie sans  doute  dans  ces  inventaires  peu  récréatifs, 
mais  il  faut  aussi  se  préoccuper  des  conditions  écono- 
miques que  peut  créer  l'avenir  par  le  concours  des  pro- 
grès de  tous  genres.  Le  mieux-être  des  populations  doit 
être  l'objectif  du  narrateur,  et  c'est  un  devoir  pour  lui  de 
signaler  les  voies  et  moyens  qui  peuvent  le  fau*e  grandir 
au  profit  non  seulement  des  travailleurs  de  la  région, 
mais  aussi  de  tous  ceux  qui  sont  appelés  à  avoir  avec  eux 
des  relations  commerciales  ou  industrielles. 

L'abaissement  des  prix  àe  transport  est  au  premier 
rang  parmi  ces  moyens,  et  les  chemins  de  fer  ont  donné 
la  mesure  de  ce  progrès  bienfaisant  de  la  manière  la  plus 
éclatante. 

Un  autre  résultat  non  moins  fécond  serait  obtenu  si 
l'on  trouvait  le  moyen  de  diminuer  le  prix  du  mètre  cube 
de  pierre  pris  sur  place.  Nous  avons  dit  qu'il  était  de 
12  francs  en  moyenne.  Ne  pourrait-il  pas  descendre  à 
5  francs  et  même  moins  par  l'intervention  d'agents  plus 
puissants  que  ceux  qui  sont  actuellement  en  vigueur 
pour  l'extraction  de  la  pierre.  Si  à  la  place  de  cette  main- 


ses 

d^œuvre  si  lente  et  si  pénible,  on  introduisait  dans  nos 
carrières  l'emploi  des  machines,  à  Tinstar  du  perce- 
montagne  que  Ton  utilise  pour  le  percement  des  tunnels, 
ou  des  machines  à  tailler  la  houille  qui  peuvent  s'appli- 
quer à  nos  pierres  tendres,  si  Ton  y  apportait  les  engins 
usités  dans  les  vastes  exploitations  des  environs  de  Paris, 
il  est  certain  que  le  prix  de  revient  s'abaisserait  au  point 
de  pouvoir  livrer  la  pierre  au  prix  de  moitié  inférieur  à 
celui  d'aujourd'hui  et  que  l'on  arriverait  à  élever  d'autant 
plus  le  salaire  des  ouvriers,  dont  la  fatigue  musculaire 
serait  considérablement  amoindrie.  Encore  un  progrès 
pour  les  travailleurs  et  pour  l'augmentation  de  1  extrac- 
tion à  bon  marché,  qui  déciderait  un  sensible  accroisse- 
ment de  l'offre  et  de  la  demande. 

Il  va  sans  dire  que  le  nombre  des  carrières  ouvertes, 
qui  est  de  seize  aujourd'hui,  pourrait  s'accroître  à 
volonté,  la  couche  oolithique  qui  nous  occupe  ayant,  dans 
le  canton,  plusieurs  kilomètres  de  longueur.  Le  mieux  à 
faire  pour  féconder  le  travail  serait  d'établir  un  Syndicat 
qui  fonctionnerait  au  profit  de  tous  les  carriers,  qui 
organiserait  des  agences  et  des  dépôts  dans  toutes  les 
gares  situées  au  milieu  des  contrées  dépourvues  de 
pierre  à  bâtir  et  l'on  sait  (qu'elles  s'étendent  par  la  vallée 
de  rouanne  et  du  Loing  jusqu'aux  portes  de  la  capitale. 
A  l'ouest  nous  aurions  l'Orléanais  et  la  Puisaye  tout 
entière  qui  offriraient  un  débouché  des  plus  considérables. 
Nous  ne  mentionnerons  que  pour  mémoire  les  belles 
carrières  de  Druyes,  qui  sont  desservies  actuellement  par 
le  chemin  de  fer  de  Clamecy  à  Triguères  et  dont  le  débit 
est  quadruplé  depuis  l'ouverture  de  la  voie.  11  existe 
encore  des  carrières  de  pierre  dure  de  Fontenailles  dont 
nous  parlerons  en  faisant  l'histoire  des  communes  en 
particulier.  Ce  sera  l'occasion  de  signaler  aussi  et  d'appré- 
cier les  carrières  de  Druyes. 

Population.  —  Le  canton  de  Courson  possédait,  en 
1801,  7,136  habitants.  En  1806,  il  descendait  à  7,049 

f)our  se  relever  progressivement  jusqu'en  1846,  époque  à 
aquelle  il  arrivait  au  maximum  de  8,936,  pour  décroître 
successivement  et  retomber,  au  dernier  dénombrement, 
à  7,346,  ne  gagnant  depuis  le  commencement  du  siècle 
que  210  habitants. 


303 

Ce  résultat  affligeant  est  dû  à  des  causes  diverses.  En 
premier  lieu  la  diminution  des  naissances  qu'il  est  facile 
de  constater  annuellement  par  les  relevés  cle  Tétat-civil; 
eti  second  lieu  Témiffration  de  nos  campagnes. 

A  quoi  rapporter  la  diminution  des  naissances  quand 
les  mariages  se  maintiennent  à  peu  près  au  même 
chiffre?  Ce  problème  a  été  mille  fois  discuté  par  les  éco- 
nomistes et  Ton  est  arrivé  à  conclure  que  cette  diminution 
appartient  beaucoup  moins  à  une  dégénérescence  absolue 
qu  aux  nouvelles  conditions  de  bien-être  apportées  à  cer- 
taines populations  rurales  par  le  morcellement  de  la  pro- 
priété. Nous  voyons  en  effet  que  les  arrondissements  de 
Sens  et  de  Joigny,  où  la  propriété  est  moins  morcelée  que 
dans  les  autres,  ont  conservé  des  chiffres  relativement 
élevés  dans  les  dénombrements  successifs  de  la  popula- 
tion. Ainsi,  Tarrondissement  de  Sens,  qui  possédait 
57,672  habitants  en  1801,  en  comptait  64,640  en  1876. 
Celui  de  Joigny,  qui  en  avait  70,995  au  commencement 
de  ce  siècle,  en  offrait  95,046  en  1876,  tandis  que  ceux 
de  Tonnerre  et  d'Avallon,  où  la  propriété  est  le  plus  mor- 
celée donnent  des  abaissements  de  population  de  plusieurs 
milliers  d'habitants  depuis  le  dénombrement  de  1801 .  — 
(Voir  les  tableaux  insérés  par  M.  Billeau,  dans  YAnniuiire 
de  1879.) 

Il  est  à  peu  près  certain  que  ce  que  l'on  appelle  la  loi 
de  Malthus  a  été  instinctivement  observé  par  les  popula- 
tions arrivées  à  un  bien-être  relatif.  Autrefois  le  nombre 
des  enfants  était  regardé  comme  une  richesse  dans  la 
classe  ouvrière;  aujourd'hui  on  le  considère  presque 
partout  comme  une  ruine.  Aussi  le  petit  propriétaire 
rural  qui  calcule  se  fait-il  un  devoir  de  procréer  le  moins 
de  progéniture  possible  pour  l'élever  dans  des  conditions 
supérieures  à  la  sienne,  lui  donner  une  éducation  qui 
puisse  le  faire  arriver  à  des  emplois  moins  pénibles  que 
ceux  de  l'agriculture,  pour  laquelle  il  a  soin  de  lui  inspi- 
rer une  coupable  répulsion.  Ces  tendances  sont  trop 
généralement  connues  pour  que  nous  ayions  besoin  d'in- 
sister. L'émigration  est  donc  la  conséquence  fatale  de  la 
diminution  des  naissances. 

Nous  pourrions  jeter  un  coup  d'œil  sur  le  mouvement 
de  la  population  des  douze  communes  du  canton  en  parti* 


304 

culier,  mais  nous  réservons  cet  examen  pour  un  travail 
ultérieur  qui  s'occupera  de  Thistorique  de  chacune  de  nos 
commnnes,  historique  qui  n'a  pas  encore  été  abordé 
sérieusement  et  qui  exiçe  des  recherches  que  nous  ne 
sommes  pas  en  mesure  de  faire  aujourd'hui. 

Disons  seulement  que,  de  nos  douze  communes,  une 
seule  a  progressé,  depuis  le  commencement  de  ce  siècle, 
c'est  la  commune  de  Druyes,  qui,  de  756  habitants  en 
1801 ,  monte  progressivement  à  1 ,098  en  1881 .  Le  dernier 
recensement  lui  fait  néanmoins  perdre  125  habitants  et 
ne  porte  plus  qu  à  973  le  chiffre  de  ses  habitants. 

Ouanne  et  Courson  se  sont  disputé  les  virements  inat- 
tendus. Courson,  qui  n'avait  que  1,116  habitants  en 
1801,  atteignait  le  chiffre  de  1,586  en  1841  pour  retom- 
ber à  1,365  constatés  dans  le  derniei;  dénombrement. 
Ouanne  avait,  au  début,  1 ,054  habitants  et  montait,  en 
187Î,  à  1,260  pour  descendre  au  chiffre  actuel  de  1,093. 

M.  Billeau,  dans  son  intéressant  travail  sur  la  popula- 
tion des  communes  du  département,  paraît  surpris  de 
cette  décroissance  précipitée  dans  la  commune  d'Ouanne. 
«  Il  y  a  là,  dit-il,  un  problème  que  nous  serions  heureux 
«  de  voir  résoudre  par  le  savant  économiste  de  cette 
«  localité  qui  fut,  il  y  a  quelque  vingt  ans,  notre  maître 
«  en  statistique,  nous  avons  nommé  M.  le  docteur  Duché, 
«  membre  du  Conseil  général.  »  Nous  remercions  notre 
ami,  M.  Billeau,  de  son  bon  souvenir,  et  tout  en  consta- 
tant avec  plaisir  que  l'élève  est  devenu  le  maître,  nous 
lui  répondrons  que  la  solution  du  problème  qu'il  signale 
serait  facile  à  l'aide  des  recherches  et  des  souvenirs 
combinés.  Les  naissances,  les  décès,  les  mariages  ont  dû 
y  contribuer  pour  une  bonne  part;  l'émigration,  qui  a 
été  considérable  à  Ouanne,  a  dû  faire  le  surplus.  La 
question  n'a,  du  reste,  aucune  importance  pour  notre 
travail  et  nous  Tajournons  à  plus  tard. 

La  population  du  canton  de  Courson  a  conservé  son 
homogénéité  relative  depuis  des  siècles,  c*est-à-dire  que 
si  elle  a  perdu  quelques-uns  de  ses  indigènes,  elle  a  fait 
peu  d^acquisitions  au  dehors.  Elle  appartient  essentielle- 
ment par  son  type  à  la  race  celtique  de  nos  anciens  Gau- 
lois. Elle  habite  le  haut  plateau  surnommé  la  Forterre 
(terre  élevée)  par  opposition  à  la  topographie  de  la  Pui- 


305 

sa^e,  sa  voisine.  Robineau-Desvoidy,  qui  a  fait  un  Essai 
original  sur  le  canton  de  Saint-Sauveur,  s'exprime  ainsi 
en  parlant  de  notre  forlerre  : 

«  Différence  de  climats,  différence  de  mœurs.  Le  For- 
«  terrât  à  la  démarche  assurée,  au  visage  coloré,  ne  res- 
«  semble  en  rien  à  T habitant  de  la  Puisaye^  qui  paraît  ne 
«  se  soutenir  qu'avec  peine  sur  ses  jambes  et  dont  la  face 
«  est  presqu'exangue.  Chez  l'un  tout  est  vie,  mouvement, 
«  santé;  chez  Tautre  tout  annonce  la  prostration  des 
«  forces,  la  langueur,  un  étal  continuel  de  dépérissement. 
«  L'homme  de  la  forterre  est  preste,  dispos;  on  dirait 
«  que  l'homme  de  la  Puisaye  ne  sait  pas  marcher  et  qu'il 
«  a  besoin  d'un  bâton  pour  s'appuyer.  Le  premier  est 
«  entreprenant,  actif;  il  aime  à  sortir  de  son  pays,  à  pro- 
«  mener  son  commerce  ;  le  second  ne  connaît  que  ses 
«  champs  et  sa  ferme;  rien  ne  peut  l'arracher  au  clocher 
«  de  son  village;  il  meurt  avec  un  sang  privé  de  ses 
«  principes  vitaux  ;  son  corps  s'œdèmatie;  Peau  infiltre 
«  ses  membres  et  gorge  ses  organes  de  respiration  et  de 
«  circulation.  Le  forterrat,  au  contraire,  est  emporté  par 
«  les  affections  inflammatoires...  La  jeunesse  de  forterre 
«  est  propre  à  la  guerre,  elle  résiste  à  la  fatigue  ;  celle 
«  de  la  Puisaye  ne  peut  presque  changer  de  pays  sans 
«  tomber  malade. 

«  Pourtant  ces  deux  populations,  en  apparence  si 
«  opposées,  dérivent  de  ta  même  souche;  elles  appar- 
«  tiennent  aux  mêmes  familles  dont  les  membres  ont 
«  subi  des  influences  climatériques  différentes.  La  for- 
«  terre  fournit  des  hommes  qui,  sans  être  de  taille  élevée, 
«  sont  parfaitement  membres,  ont  l'air  martial  et  ne 
«  redoutent  pas  les  exercices  militaires.  » 

Ce  que  dit  Robineau-Desvoidy  à  propos  des  habitants 
de  la  Forlerre  est  resté  vrai  jusqu'à  ce  jour;  il  n'en  est 
pas  de  même  pour  ses  assertions  sur  Thomme  de  la  Pui- 
saye. Il  faut  tenir  compte  de  l'époque  où  notre  éminent 
naturaliste  écrivait  ces  lignes.  Elles  datent  d'un  demi- 
siècle  au  moins.  Or,  depuis  cinquante  ans,  que  de  progrès 
ne  se  sont  pas  accomplis  dans  le  canton  de  Saint-Sau- 
veur? 

Le  percement  des  roules,  le  dessèchement  des  marais, 
le  drainage,  l'assainissement  du  sol,  un  régime  hygié- 

1«87  XX 


306 

nique  meilleur,  une  culture  plus  intelligente  et  plus  pro- 
ductive ont  fait  gagner  à  la  Puisaye  des  conditions  de 
bien-être,  de  force  et  de  santé  qui  tendent  à  Téquilibrer 
avec  la  Forterre.  Elle  deviendra  son  égale  dans  une 
période  peu  éloignée  et  possédera  en  outre  des  éléments 
ae  prospérité  supérieurs  par  la  richesse  de  son  sol,  plus 
vierge  et  plus  fertile  que  les  calcaires  du  canton  de  Cour- 
son. 

Si  nous  considérons  les  résultats  du  recrutement  pour 
les  37  cantons  du  département  de  l'Yonne,  nous  trouvons 
que  dans  la  période  de  1850  à  1859,  le  canton  de  Cour- 
son,  sur  1 ,000  examinés,  fournissait  535  soldats  et  que 
de  1870  à  1876,  il  n'en  donnait  plus  que  452.  Cet  abais- 
sement dans  l'aptitude  militaire  a  été  générale  pour  le 
département  tout  entier.  Il  lient  à  des  états  de  dégéné- 
rescence dans  les  constitutions  de  nos  jeunes  gens  dont 
nous  devinons  les  causes  sans  avoir  à  les  spécifier  aujour- 
d'hui. 

La  taille  de  nos  conscrits  est,  pour  le  canton  de  Cour- 
son,  classée  au  minimum  du  département.  Ainsi  de  1850 
k  1859,  Courson  arrive  immédiatement  après  Bléneau 
avec  75  exemptions  sur  1 ,000  examinés.  Il  se  place  au 
dernier  rang  de  1870  à  1876,  avec  32  exemptés  sur 
1,000  conscrits.  Ce  chiffre  de  32  semblerait  un  progrès, 
comparé  avec  celui  de  75.  Mais  il  ne  faut  pas  oublier 
que  le  minimum  de  la  taille  du  soldat  a  été  fixé  après  la 
grande  guerre  de  1870  à  \"'H  au  lieu  de  1"56.  L'écart  de 
2  centimètres  a  dû  puissamment  se  faire  sentir;  c'est 
ainsi  qu'avec  Tancien  minimum  de  56  centimètres,  Saint- 
Florentin  qui  tient,  dans  les  deux  périodes  que  nous 
comparons,  la  tête  de  nos  cantons  pour  ses  tailles  élevées, 
donne  encore  dans  la  première  22  exemptions  sur  1,000 
et  n'en  donne  aucune  dans  la  seconde. 

L'exiguité  de  la  taille  n'implique  pas  nécessairement  la 
faiblesse  relative  des  sujets.  Les  hommes  du  canton  de 
Courson,  bien  que  généralement  petits,  sont  robustes  et 
'  résistants  à  la  fatigue.  Plus  d'une  fois,  dans  les  conseils 
de  révision,  nous  avons  entendu  les  généraux  qui  sié- 
geaient à  côté  de  nous  regretter  amèrement  Texemption 
ou  l'ajournement  de  jeunes  conscrits  ayant  moins  de 
1"S4,  parce  que  tout  annonçait  dans  leur  corpulence  et 


307 

leur  forte  membrure  une  vitalité  et  une  viçueur  bien 
supérieures  à  celle  des  efflanqués  à  haute  taille  qui  sont 
désignés  pour  le  contingent. 

Michel  Lévy,  médecin  militaire  et  hygiéniste  des  plus 
éminents,  écrivait  à  ce  sujet  :  «  En  considérant  le  déve- 
«  loppement  de  la  taille  comme  un  indice  de  force  géné- 
«  raie,  nous  avons  en  vue  une  force  moyenne,  non  lès 
«  structures  les  plus  élevées;  il  est  d'observation  que 
«  ces  dernières,  sauf  quelques  exceptions  athlétiques, 
«  n'ont  souvent  de  la  force  que  les  apparences  et  le  luxe 
«  extérieur.  Nous  ne  reléguons  pas  non  plus,  d^une 
«  manière  générale,  parmi  les  constitutions  débiles,  les 
«  individus  de  petite  taille  ;  lorsqu'ils  sont  bien  confor- 
«  mes  et  bien  pris  dans  leurs  proportions,  ils  résistent 
«  mieux  que  les  gens  de  stature  élancée,  mais  grêles,  à 
a  courte  poitrine  et  à  membres  allongés.  Les  médecins 
«  militaires  savent  que  les  constitutions  moyennes  et 
«  même  de  petite  taille,  mais  carrés  et  fermes,  qui  se 
«  se  rencontrent  parmi  les  voltigeurs  et  les  chasseurs, 
«  offrent  plus  de  ressources  que  les  grenadiers,  dont  un 
«  grand  nombre,  originaires  du  Nord  et  de  TAlsace, 
«  croulent  proraptement  sous  les  atteintes  de  la  ma- 
«  ladie.  » 

La  taille,  du  reste,  considérée  en  elle-même,  paraît 
s'expliquer  par  la  question  de  race  combinée  avec  celle 
des  milieux.  Nous  ne  reviendrons  pas  sur  ce  sujet  que 
nous  avons  traité  suffisamment  dans  les  différents  mé- 
moires que  nous  avons  publiés  sur  le  recrutement. 

La  population  paraît  n'avoir  eu  que  des  proportions 
bien  minimes  dans  les  siècles  précédents.  En  jîremier 
lieu,  la  nature  n'a  pas  favorisé  la  contrée.  Le  sol  y  est 
sec  ;  de  rares  filets  a  eau  s'y  montrent  à  peine  dans  quel- 
ques communes,  à  Texception  de  Druyes  et  Ouanne  où 
les  sources  sont  abondantes. 

Sans  vouloir  remonter  très  loin  dans  les  archives  du 
passé,  nous  trouvons,  dans  une  enquête  faite  sur  le 
oailliage  et  comté  d'Auxerre  en  1665,  des  renseigne- 
ments assez  curieux  sur  Tétat  de  nos  populations  agri- 
coles ;  c'était  sous  le  règne  de  Louis  XIV. 

En  ce  qui  concerne  Courson,  nous  y  lisons,  entre 
autres  choses  :  Le  nombre  des  habitants  du  bourg  et  des 


308 

faubourg  est  de  trois  cents  ;  celui  de  la  Tour-Laurent  est 
de  douze  ;  celui  de  la  Chapelle  est  de  treize,  et  Villepot 
quatorze,  tous  réduits  à  la  mendicité,  à  la  réserve  de 
douze,  à  cause  de  fréquents  incendies  arrivés  depuis 
quinze  ans.  Le  pays  est  au  moins  les  deux  tiers  de  mon- 
tagnes pierreuses,  les  deux  tiers  stériles  en  grande  partie  ; 
le  reste  ne  porte  que  méteil  et  seigle. 

A  Fon tenailles,  il  n'y  a  que  quarante  habitants,  tous 
fort  pauvres  ;  les  terres  sont  peu  fertiles  et  ne  portent 
que  seigle  et  méteil. 

A  Fouronnes,  ils  sont  cinquante-huit  habitants;  à 
Asnus,  vingt,  tous  très  pauvres  ;  les  terres  sont  stériles  et 
en  chaume  plus  des  deux  tiers. 

A  Merry-Sec,  il  n  y  a  que  soixante-huit  habitants  coti- 
sables,  tous  pauvres  et  laboureurs  pour  autrui. 

A  Cussy,  commune  d'Ouanue,  ils  sont  trente  habitants, 
tous  pauvres,  qui  ne  possèdent  pas  d'héritages  et  sont 
logés  dans  de  méchantes  maisons  couvertes  en  chaurne. 

Ajoutez  à  cela  que  les  terres  de  ces  villages  appar- 
tenaient en  général  à  des  bourgeois  d'Auxerre  ou  aux 
seigneurs  des  environs,  et  vous  comprendrez  ce  qu'était 
la  propriété  et  Tagriculture  sous  le  règne  du  grand  roi. 

Nous  donnions  ces  détails  peu  connus  à  la  séance  du 
concours  agricole  de  Courson  en  1879,  et  nous  ajoutions  : 

Les  temps  sont  bien  changés  I  La  population  totale 
du  canton,  qui  ne  dépassait  .pas  alors  1,500  habitants 
s'élève  aujourd  hui  à  7,692  I  Au  lieu  de  quelques  rares 
arpents  de  terre  qui  produisaient  de  bien  maigres  four- 
nées, les  communes  du  canton  de  Courson  peuvent  vous 
faire  parcourir  aujourd'hui  près  de  8,000  heclares  en 
bonne  culture  de  céréales,  et  le  reste  du  sol,  autrefois  si 
dénué,  est  couvert  de  vignes  de  prairies  naturelles  et 
artificielles,  de  léguriies  et  de  racines  fourragères. 

A  la  place  de  ces  misérables  chaumières,  vous  voyez 
pres(}ue  partout  s'élever  des  maisons  confortables  où 
respirent  le  bien-être  et  le  travail  inteUigent.  Les  neuf 
dixièmes  de  la  propriété  appartiennent  à  ceux  qui  les 
cultivent,  et  le  fermage  lui-même,  qui  jadis  n'était  qu'une 
déplorable  servitude,  sans  compensation,  est  devenu  de 
nos  jours  l'échelle  de  la  fortune  pour  les  cultivateurs 
laborieux  et  jaloux  de  suivre  les  progrès  de  la  science 
agricole. 


309 

Il  serait  difficile  de  faire  Thistoire  chronologique  de 
ces  progrès  ;  contentons-nous  de  les  constater,  en  espé- 
rant qu  ils  poursuivront  longtemps  encore  leur  bienfai- 
sante évolution. 

Nous  avons  sous  la  main  un  document  devenu  rare, 
qui  donne  la  liste  des  députés  des  villes,  paroisses  et 
communautés  dépendantes  du  bailliage  d'Auxerre,  qui 
on!  comparu  en  assemblée  générale  des  trois  ordres  du 
dit  bailliage,  tenue  devant  M.  le  grand  bailli  d'Auxerre, 
le  2:i  mars  1789.  Cette  assemblée  avait  pour  mission 
d'établir  les  cahiers  des  doléances  de  leurs  mandats  et 
d*élire  les  députés  aux  Etats-Généraux.  Nous  avons  cru 
être  agréable  a  nos  lecteurs  en  reproduisant  ici  les  noms 
des  délégués  envoyés  par  les  douze  communes  dû  canton 
de  Courson,  noms  qui  appartiennent  à  des  familles  qui 
subsistent  encore  dans  nos  régions. 

Chastenay.  —  MM.  Germain  Rubigny  et  Gabriel  Sonnet. 

Courson.  —  MM.  Jean-Marien  Malvin,  Antoine  Godard 
et  Pierre  Berthier. 

Druyes.  —  MM.  Charles  Feuilly  et  Dessiaux. 

Fon tenailles.  —  M.  Augustin  Cormier. 

Fouronne. —  MM.  Jean-Marien  Malvin  et  Thimolhée 
Gillet. 

Lain.  —  MM.  Edme  Gaudet  et  Antoine  Joynon. 

Merry-Sec.  —  MM.  François  Geoffroy  et  Edme  Godard. 

Molesmes.  —  Edme  Bertheau  et  Nicolas  Allard. 

Mouffy.  —  MM.  Sylvain  Vaury  et  Germain  Marmagne. 

Ouanne.  —  MM.  Jean-Baptiste  Delaage,  Pierre-Paul 
Baumier,  Pierre-Edme  Delaage  et  Edme  Bernardin. 

Sementron.  —  MM.  Germain  Rubigny  et  Edme  Magny. 

Taingy.  —  MM.  Edme  Loury  et  Pierre  Gaudet. 

On  trouvera  dans  un  excellent  travail  de  M.  Courtaut, 
inséré  dans  le  4°"®  volume  du  Bulletin  de  la  Société  des 
Sciences  de  l  Yonne,  un  résumé  complet  sur  Tesprit  public 
du  Tiers-Etat  du  bailliage  d^Auxerre  et  sur  la  teneur  des 
cahiers  distribués  dans  la  session  de  mars  1789. 

Les  vœux  formulés  avaient  tous  un  caractère  libéral  et 
ont  puissamment  contribué,  concurremment  avec  ceux 
des  autres  provinces  françaises,  à  constituer  l'adminis 
tralion  nouvelle  dont  les  bases  subsistent  encore  de  nos 
jours. 


310 

Parmi  les  doléances  de  Courson,  nous  relevons  celle-ci  : 
«  Les  médecins  qui  existent,  on  peut  le  dire  avec  autant 
«  de  vérité  que  de  douleur,  sont  autant  d'assassins 
«  patentés  qiii  égorgent  méthodiquement.  Leur  science 
«  ne  consiste  qu'à  savoir  saigner  et  purger.  Avec  ces 
«  deux  remèdes,  qu'ils  exploitent  à  tort  et  à  travers,  ils 
«  se  répandent  dans  les  villages  qu'ils  dévastent  par  des 
«  impérities  sans  nombre.  » 

Celte  revendication  ne  dut  pas  sembler  très  aimable 
aux  médecins  délégués  par  les  communes  et  notamment 
à  Edme  Bernardin,  médecin  à  Ouanne^  qui  possédait 
une  clientèle  très  étendue. 

Il  en  fut  néanmoins  tenu  compte,  et  nous  retrouvons 
au  nombre  des  vœux  votés  par  l'assemblée  les  suivants  : 

«  Que  réforme  soit  faite  des  études  de  droit,  de  mé- 
«  decine  et  de  chirurgie,  qui  sont  si  peu  surveillées  quHl 
«  en  résulte  les  plus  grands  inconvénients  ; 

«  Que  les  statuts  des  chirurgiens  soient  réformés,  en 
«  ce  qui  touche  l'examen  des  récipiendaires  destinés  à 
«  exercer  dans  les  campagnes  et  que  lesdils  récipien- 
«  daires  soient  tenus  de  subir  au  moins  trois  examens  ; 

«  Que  les  communautés  desdits  chirurgiens  soient 
«  assujetties  à  donner  par  l'un  d'entre  eux  des  leçons 
«  publiques  et  gratuites  d'accouchement  pour  l'instruc- 
«  tion  des  femmes  de  la  campagne  qui  se  destinent  à 
«  exercer  cet  art,  dont  Tignorance  occasionne  la  mort  de 
«  beaucoup  de  mères  et  d'enfants,  et  qu'il  soit  pourvu 
«  par  le  gouvernement  aux  frais  et  dépenses  de  cet  éta- 
«  blissement  ; 

«  Que  défenses  soient  faites  à  toutes  personnes  de 
«  vendre  et  distribuer  dans  les  villes  et  campagnes  des 
«  remèdes  et  orviétans  qui  ruinent  la  santé  et  la  bourse 
«  des  peuples;  que  la  Société  royale  de  médecine  ne 
«  puisse  plus  donner  aucun  privilège  à  cette  fin  et  que 
«  les  contraventions  soient  dénoncées  au  ministère  pu- 
«  blic.  » 

Une  partie  de  ces  vœux  obtint  satisfaction  par  la 
création  des  officiers  de  santé  et  des  sages-femmes. 
Quant  aux  vendeurs  et  distributeurs  de  drogues  non 
patentés,  ils  subsistent  encore  malheureusement  en  assez 
grand  nombre,  et  si  l'on  en  juge  par  les  pénalités  déri- 


311 

soires  édictées  contre  eux  jusqu'à  ce  jour,  ils  subsisteront 
longtemps  encore. 

On  nous  pardonnera  cette  diversion  en  faveur  du  sujet 
qui  nous  touche  de  très  près.  Nous  demandons  grâce 
pour  nos  confrères  du  xviii®  siècle  et  nous  aimons  à  croire 
qu'en  présence  du  corps  médical  actuel  et  des  garanties 
qu'il  peut  offrir  aujourd'hui,  on  rendra  justice  au  pro- 

fjrès  incontestable  qui  s'est  affirmé  dans  cette  partie  de 
'hygiène  publique. 

L'agriculture  occupe  la  grande  majorité  des  bras  du 
canton  de  Coursôn.  Combinée  avec  la  Viticulture,  elle  est 
l'industrie  mère  de  tous  nos  villages,  généralement  bien 
groupés  pour  ce  genre  d'exploitation.  Les  terrains  y  sont 
très  accidentés  ;  on  y  trouve  peu  de  plaines  et  beaucoup 
de  coteaux  où  la  culture  est  plus  pénible  et  plus  difficile. 
La  valeur  des  terres  est  subordonnée  à  des  conditions 
variées.  Rarement  l'hectare  de  bonne  terre  dépasse 
3,000  francs;  il  en  est  un  grand  nombre  qui,  de  valeur 
moyenne,  ne  dépasse  pas  1 ,000  francs,  surtout  depuis 
la  soufl*rance  qui  s'est  fait  sentir  dans  nos  pays  agricoles, 
soit  par  la  cherté  de  la  main-d'œuvre,  soit  par  l'abaisse- 
ment trop  accentué  du  prix  des  denrées,  qui  ne  devient 
plus  rémunérateur  pour  les  propriétaires. 

Dans  les  communes  boisées,  telles  que  Courson,  Fou- 
ronnes  et  Druyes,  un  certain  nombre  d'habitants  se 
livrent  h  l'exploitation  du  bois  de  chauffage  et  à  la  fabri- 
cation des  charbons.  Ces  ouvriers,  qui  travaillent  le  plus 
souvent  à  la  lâche,  peuvent  gagner  2  fr.  50  à  3  fr.  par 
jour  ;  c'est  à  peu  près  le  prix  de  la  journée  des  travailleurs 
de  l'agriculture. 

Les  ouvriers  occupés  dans  nos  carrières  ont  une  rému- 
nération plus  élevée  ;  ils  peuvent  se  faire  de  4  à  5  francs 
par  jour,  selon  leur  habileté  et  le  nombre  d'heures  con- 
sacrées à  ce  travail  souterrain,  plus  pénible  et  moins 
attrayant  que  celui  de  la  plaine. 

Le  petit  commerce  est  abondamment  éparpillé  dans  nos 
communes  où  nous  comptons  plus  de  50  épiciers-mer- 
ciers dont  un  assez  grand  nombre  colporte  journellement 
ses  marchandises  dans  nos  villages.  On  y  pratique 
l'échange  sur  une  large  échelle.  C'est  ainsi  que  le  sucre, 
le  savon,  le  sel,  la  chandelle,  le  café,  les  nombreux 


312 

articles  de  la  mercerie  sont  livrés  en  retour  des  œufs,  du 
beurre,  des  volailles  qui  sont  disponibles  dans  les  petits 
ménages.  Ce  mode  de  transactions  est  très  apprécie  par 
nos  cultivateurs  qui  pourvoient,  sans  se  déplacer  et  sans 
argent  sonnant,  aux  besoins  de  leurs  maisons  respectives. 
D'un  autre  côté,  les  marchands  ambulants  y  trouvent 
aussi  leur  compte.  Une  ou  deux  fois  par  semaine  ils 
apportent  leurs  denrées  comestibles  à  des  revendeurs  qui 
les  expédient  par  les  chemins  de  fer  aux  courtiers  de  la 
capitale.  Ce  trafic  est  d'un  grand  rapport  pour  les  voies 
ferrées  qui  nous  entourent,  et  il  serait  plus  considérable 
encore  si  nos  revendeurs,  au  lieu  de  transporter  leurs 
marchandises  à  douze  kilomètres  et  plus^^  avaient  des 
gares  à  leur  portée.  Ils  éviteraient  une  grande  perte  de 
temps  et  d'argent. 

Cultures,  —  Ici  les  phrases  et  les  à  peu  près  ne  sont 
plus  de  mise.  Nous  avons  des  chiffres  officiels  relatés 
dans  la  statistique  décennale  de  1882.  Nous  ne  pouvons 
mieux  faire  qu'en  les  reproduisant  textuellement  ;  ils 
donne  la  mesure  certaine  de  l'état  actuel  du  canton  au 
point  de  vue  de  l'agriculture  et  de  ses  annexes. 

Hectares  CDltivés.  Rendement  moyen. 

Froment 2.523  30.276  hectol. 

Seigle 295  4.425    — 

Orge 1.182  15.366    — 

Jîéteil 462  6.930     — 

Avoine 2.329  46.380    — 

Pommes  de  terre 596  29.800  quint. 

Betteraves  fourragères. .  205  6  \ .  500    — 

Carottes  fourragères 29  1 . 1 50    — 

Tèfle,  sainfoin,  luzerne.  »  125.000    — 

Vignes 640  12.800  hectol. 

Le  canton  possède  en  outre  3,427  hectares  de  bois  et 
forêts  non  soumis  au  régime  forestier.  Nous  ajouterons  h 
ce  sujet  que  le  commerce  de  bois  de  brûlage  et  de  charbon 
étant  une  des  grandes  ressources  de  la  commune  de 
Courson  qui  fournit  la  ville  d'Auxerre  et  les  environs,  il 
y  aurait  de  grands  adoucissements  dans  le  prix  de  ces 
combustibles  rendus  à  domicile,  si  le  chemin  de  fer  était 
à  la  portée  des  vendeurs.  Cette  branche  du  commerce 


313 

prendrait  des  proportions  plus  considérables  et  ne  serait 
pas  Tun  des  moindres  produits  sur  lesquels  pourrait 
compter  la  compagnie  concessionnaire. 

Nous  ne  vouions  pas  surcharger  cette  notice  par  le 
détail  numérique  des  animaux  domestiques  qui  servent 
aux  exploitations  et  par  les  produits  qu'ils  apportent  à 
leurs  propriétaires.  Nous  nous  contenterons  d'affirmer 
que  ces  indispensables  auxiliaires  de  la  culture  sont  à  la 
hauteur  du  progrès  que  nous  avons  signalé. 

Quant  au  morcellement  de  la  propriété,  d'après  la 
statistique  décennale  de  1882,  sur  19,452  hectares  de 
terre  cultivée,  le  canton  de  Courson  donne  67,705  par- 
celles appartenant  à  2,426  propriétaires.  On  voit  que  la 
di vison  est  extrême  et  quels  changements  sont  survenus 
depuis  un  siècle  dans  nos  contrées. 

Nous  ne  pouvons  mieux  faire,  en  terminant,  que  de 
citer  ici  quelques  passages  du  discours  prononcé  en 
1878,  au  concours  de  Courson,  par  M.  Roussel,  préfet  de 
TYonne  : 

«  Avant  1789,  disait-il,  vos  terres  appartenaient  en 
grande  partie  à  des  seigneurs  laïques.  Le  clergé  et  les 
établissements  religieux  en  avaient  une  portion.  A  la 
révolution,  le  sol  changea  de  maîtres  par  la  dépossession 
de  ces  établissements  et  par  la  confiscation  opérée  sur 
les  biens  des  nobles  qui  émigrèrent.  On  en  fit  des  ventes 
où  les  paysans  figurèrent  en  majorité  parmi  les  acqué- 
reurs. A  Courson  même,  il  y  eut  peu  d  aliénations,  ainsi 
qu'à  Fouronnes,  où  la  famille  a  A  vigneau  était  patrio- 
tiquement  restée,  aimant  mieux  suivre  à  ses  risques  et 
périls  la  fortune  de  la  France  que  s'exposer  à  porter  les 
armes  contre  elle.  Mais  h  Lain  et  Merry-Sec,  on  en 
remarque  déjà  davantage,  et  elles  furent  très  consi- 
dérables à  Druyes,  Fontenailles,  Ouanne,  Sementron  et 
Taingy. 

«  Ainsi,  grâce  à  la  révolution,  ce  sol,  sur  lequel  vos 
gïeux  n'avaient  qu'un  titre  précaire,  est  devenu  votre 
domaine.  De  la  condition  de  serviteurs  vous  êtes  passé 
maîtres.  Pour  votre  plus  grand  bien,  la  propriété  s'est 
morcelée,  de  sorte  qu'il  n'y  a  presque  plus  de  pauvres 
parmi  vous. 

«  La  forme  de  propriété  qui  domine  ici  me  semble 


314 

indiquée  par  la  configuration  et  la  nature  du  sol.  Vous 
occupez  une  des  régions  élevées  du  département,  l'alti- 
tude moyenne  du  canton  étant  d'environ  250  mètres,  et 
vos  terrains,  surtout  argileux  et  calcaires,  s'adaptent  par 
suite  à  toutes  les  cultures  de  la  zone,  circonstance  heu- 
reuse pour  la  propriété  divisée.  Aussi,  vos  champs 
offrent-ils  des  cultures  très  variées.  La  principale  est 
celle  des  céréales  ;  mais  si  vous  récoltez  beaucoup  de  blé, 
on  vous  reproche  de  ne  pas  faire  assez  de  maïs,  et  de 
vous  priver  par  là  d'une  ressource  utile  et  facile  à  réaliser, 
car  le  maïs  possède  une  grande  rusticité  et  s'acclimate 
dans  les  terrains  les  plus  ingrats.  Vous  avez  des  vignes 
et  le  vin  de  Mouffy  jouit  d'une  légitime  réputation.... 
Vos  pâturages  naturels  ou  artificiels  nourrissent  un  bétail 
abondant  et  d'excellente  qualité.  Les  bois  couvrent  une 
portion  considérable  de  votre  superficie,  cependant  il  y 
existe  quelques  landes  sans  valeur  que  l'on  dit  propices 
au  reboisement.  Les  produits  forestiers  se  font  attendre 
sans  doute,  l'arbre  croît  lentement,  comme  l'homme  ; 
mais  en  présence  des  besoins  industriels  sans  cesse 
augmentant,  ils  seraient  une  richesse  pour  l'avenir.  » 

Nous  sommes  heureux  de  cet  hommage  rendu  au  can- 
ton de  Courson  par  une  autorité  des  plus  compétentes, 
M.  Roussel  étant  connu  pour  l'un  de  nos  économistes  les 

f)lus  distingués  ;  son  mérite  a  élé  justement  apprécié  par 
e  gouvernement  qui  Ta  placé  au  conseil  d'Etat  où  il 
jouit  de  l'estime  et  de  la  considération  de  tous  ses  col- 
lègues. 

Après  cet  exposé  sommaire,  dira-t-on  encore  que  nous 
sommes  téméraires  en  réclamant  un  chemin  de  fer  pour 
donner  un  nouvel  essor  à  notre  travail  agricole  et  à  nos 
industries  I  La  ligne  que  nous  réclamons  aboutit  d'un 
côté  à  Vincelles,  où  elle  pourra  déverser  ses  pierres,  ses 
bois  et  ses  charbons  sur  les  véhicules  de  FYonne  et  de  la 
Seine  ;  de  l'autre  à  Toucy,  cette  ville  commerçante  par 
excellence,  où  convergent  tous  les  produits  de  nos  pla- 
teaux et  qui  nous  donnera  une  issue  magnifique  sur  les 
régions  de  la  Puisaye,  de  l'Orléanais  et  de  la  Brie,  par 
les  chemins  de  fer  de  Gien  et  de  Clamecy  à  Triguères. 

D''  Emile  Duché, 

Membre  da  Conseil  général  de  l'Yonne. 


LES  TOMBES 

DE  L'ÉGLISE  DE  L^HOPITAL  DES  FONTENILLES 

A  TONNERRE 

(Suite)  (1). 


D'un  livre  intitulé  «  La  vie  militaire^  politique  et  privée 
de  Mademoiselle  (TEon  »,  par  M.  de  La  Fortelle,  imprimé 
à  Paris  en  1779,  il  résulte  que  plusieurs  membres  de  la 
famille  d'Eon  ont  été  inhumés  dans  l'église  de  Thôpital 
des  Fonlenilles,  à  Tonnerre.  Leurs  tombes  existaient  dans 
la  chapelle  Saint-Jean,  où  on  n'en  voit  plus  trace  aujour- 
d'hui. Elles  sont  entièrement  détruites,  à  moins  qu'elles 
n'aient  été,  par  la  suite,  reportées  et  dissimulées  sous  les 
quelques  bancs  qui  cachent  le  sol  devant  le  chœur.  Quoi 
qu'il  en  soit,  il  nous  semble  intéressant,  pour  compléter 
la  notice  publiée  en  1886  dans  X Annuaire  de  l'Yonne^ 
d'énumérer  les  personnages  portant  le  nom  de  d'Eon, 
dont  les  sépultures  se  voyaient  autrefois  dans  l'église  de 
l'hôpital. 

Fidèles  à  leur  devise  :  Vigil  et  audax,  les  d'Eon  se 
sont,  en  effet,  distingués  dans  les  importantes  fonctions 
qu'ils  occupèrent,  soit  dans  Tarmée,  soit  dans  la  magis- 
trature, soit  dans  la  diplomatie.  Ils  portaient  :  «  D'argent 
«  à  la  fasce  de  gueules  accompagnée  en  chef  de  trois 
«  étoiles  d'azur,  et  en  pointe  d'un  coq  au  naturel  tenant 

(d)  Voir  ï Annuaire  de  4886. 


316 

«  sa  patte  droite  levée.  »  Originaire  de  Bretagne,  leur 
famille  remonte,  dit-on,  à  Eon  de  TEtoile,  gentilhomme 
breton,  condamné  comme  hérésiarque  dans  un  concile 
tend  à  Reims  le  22  mars  H48,  par  le  pape  Eugène  III. 
Plus  tard,  une  branche  s'établit  en  Bourgogne  et  en 
Champagne,  où  elle  s*allia  aux  de  Gand,  de  Gannay,  de 
Chaulnes,  Guibert,  de  Toisy,  Hénault,  Girardin  deVer- 
loux,  Parisot,  Luyt,  Jazii  de  Mereuil,  Gueniot,  Le 
Maistre,  Petit,  Caillet  de  la  Fondrière,  Cœur  de  Roi,  Bru- 
lard,  Boucher,  de  la  Fosse,  Minard,  de  Brie,  Fournier, 
de  Barbuat  de  la  Maison-Rouge,  Baillot,  Doé,  de  la 
Fonds,  de  la  Maison,  de  Brevet,  de  Charenton,  de  Pon- 
tailler,  de  Challon,  de  Broc,  Jeannin,  Brulard  la  Borde, 
Bouchu,  Crépi,  Jacob,  Etiennots,  du  Potet  de  Brevon,  de 
Monfey,  de  TEnfernat,  de  Roche-Epine,  Pyon,  Berthier, 
Dimanche,  Bezouard,  de  Seguenot,  de  Macquerelle,  de 
Quesmy,  de  Mont-Brehain,  Rugeot,  de  Moly,  etc.  La 
branche  de  Bourgogne,  divisée  elle-même  en  plusieurs 
branches  connues  sous  les  noms  de  d'Eon  de  Molesmes, 
de  la  Toquelte,  d'Aigremont,  de  Ramelu,  de  Malassise, 
de  Mouloise,  du  Chesnoy,  de  Tissey,  de  Beaumont,  de 
Pomard  et  de  Germigny,  fournit  des  écuyers  d'Etienne 
de  Courlenay,  un  secrétaire  de  Philippe  III  le  Bon,  duc 
de  Bourgogne,  un  religieux  de  l'orare  des  frères  prê- 
cheurs de  Saint- Dominique,  des  prévôts  de  Ravières,  des 
avocats  en  parlement,  un  garde  du  corps  du  duc  d'Or- 
léans, frère  de  Louis  XIIÏ,  des  lieutenants,  capitaines  et 
colonels  d'infanterie  et  de  cavalerie,  des  prévôts  des 
maréchaux  de  France»  des  conseillers  du  roi,  un  bailli  de 
Tanlay  et  autres  lieux,  des  maires  élus  de  Tonnerre,  des 
subdélégués  de  l'intendant,  un  trésorier  de  France,  un 
garde  de  la  manche  du  Roi  (garde  écossaise),  des  cen- 
seurs royaux,  un  ambassadeur  (le  chevalier  d'Eon,  dont 
l'étrange  histoire  que  nous  n'avons  pas  ici  à  écrire,  est  si 
connue  des  Tonnerrois),  des  chevaliers  de  Saint-Louis, 

Les  membres  de  la  famille  d'Eon,  inhumés  dans  l'église 
de  l'hôpital  de  Tonnerre,  sont  : 

1**  Antoine  Pantaléon  d'Eon,  écuyer,  sieur  d'Aigremont, 
capitaine  au  régiment  de  Sully,  cavalerie,  prévôt  des 
maréchaux  de  France,  camps  et  armées  du  roi  en  la 


3t7 

maréchaussée  de  Tonnerre.  Fils  d'André  d'Eon,  avocat 
en  parlement,  et  de  Sébaslienne  Petit,  il  naquit  à  Ravières 
le  3  avril  1610.  En  1636,  alors  que  les  confins  de  la 
Bourgogne  et  de  la  Champagne  étaient  inondés  de 
troupes  pour  la  défense  du  pays  contre  les  Impériaux,  il 
obtint  de  Louis  XIII,  à  la  date  du  28  juillet,  des  lettres 
de  sauvegarde  et  de  protection  pour  sa  maison  de  Ra- 
vières. En  1675,  il  prit  part  à  la  guerre,  à  la  tête  de 
cinquante  cavaliers,  obtint,  en  1680,  des  lettres  de  vété- 
rance  et  d'honneur  et  mourut  à  Tonnerre  en  1688.  On 
lisait  sur  sa  tombe  :  «  Cy  git  le  corps  de  noble  Pantaléon 
«  d'Eon,  vivant  sieur  d'Aigremont,  conseiller  du  roi, 
«  prévôt  des  maréchaussées  de  cette  ville,  qui  décéda  le 
a  xvni  avril,  jour  de  Pâques  mdclxxxviii,  âgé  de  lxxvhi 
«  ans.  Requiescat  inpace,  »  Au  centre  de  la  pierre  étaient 
gravées  ses  armoiries. 

2**  Sa  femme,  dont  Tépitaphe,  au-dessous  de  celle  de 
son  mari,  était  ainsi  conçue  :  «  Cy  git  le  corps  de  damoi- 
«  selle  Jeanne  de  Barbuat,  veuve  dudit  sieur  d'Eon, 
«  âgée  de  71  ans,  laquelle  décéda  le  7  octobre  1695.  » 

Jeanne  de  Barbuat  de  la  Maison-Rouge  appartenait  à 
une  famille  dont  la  noblesse  avait  été  vérifiée  et  reconnue 
en  1660  et  qui,  honorablement  connue  en  Champagne  et 
en  Bourgogne  sous  les  surnoms  de  Barbuat  de  Maison- 
Rouge,  de  Boisgerard,  du  Plessis,  etc.,  avait  contracté 
des  alliances  avec  les  Noël  de  Buchères,  de  Changy,  de  la 
Rue  de  Monfey,  Baillot,  de  Courlive,  le  Baule  de  Moulois, 
Mocquery,  Berthelin,  Branches  de  Survannes,  etc....  Ses 
armoiries  :  «  D  azur  à  Tagneau  pascal  passant  d'argent 
«  au  chef  cousu  de  gueules,  chargé  de  trois  roses  d'or.  » 
Alias  :  «  De  gueules  à  l'agneau  pascal  passant  d'argent, 
«  au  chef  cousu  d'azur  chargé  de  trois  roses  d'or  »,  ont 
été  enregistrées  dans  l'armoriai  général  de  d'Hozier  de 
1696,  aux  noms  de  François  de  Barbuat,  écuyer,  capitaine 
au  régiment  de  la  Coste,  et  de  Louis-Pierre  de  Barbuat, 
écuyer,  capitaine  au  régiment  de  Lignières. 

Les  habitants  de  Tonnerre  n'ont  pas  oublié  Jacques- 
François  de  Barbuat  de  Boisgerard  de  Maison-Rouge,  qui 
bâtit  et  habita  la  maison  convertie  aujourd'hui  en  Palais 
de  justice,  et  qui  fut  successivement  capitaine  au  régi- 
ment de  Lorraine  (infanterie),  commandant  de  la  garde 


318 

nationale  de  Tonnerre,  administrateur  du  département 
de  l'Yonne,  général  de  brigade,  connmandajit  la  place  de 
Besançon,  maire  de  Tonnerre,  conseiller  général.  Son 
fils,  Anne-Marie-François,  qui  voyait  s'ouvrir  devant  lui 
une  brillante  carrière,  et  qui,  après  être  sorti  de  l'école 
militaire,  avait  rapidement  et  vaillamment  conquis  ses 

f grades  à  la  pointe  de  Tépée,  fut  tué  le  8  février  i  799  sous 
es  murs  de  Capoue  ;  il  n'avait  que  32  ans  et  était  déjà 
général  I  II  expira  entre  les  bras  de  son  plus  jeune  frère, 
Jean-Baptiste  de  Barbuat  du  Plessis,  sous-lieutenant  de 
hussards,  qui  mourut  lui-même  à  l'âge  de  23  ans,  en 
<803,  lieutenant  des  grenadiers  du  premier  consul,  et 
aide-de-camp  du  général  Davout. 

3**  Antoinette  d  Eon,  veuve  de  M.  Mauclerc,  écuyer 
décédé  le  7  décembre  1720,  âgée  de  38  ans.  Son  épilaphe 
se  trouvait  au-dessous  des  deux  précédentes,  sur  la  même 
dalle. 

4*^  François  d'Eon  du  Chesnoy,  fils  de  Pantaléon  d'Eon 
et  de  Jeanne  de  Barbuat,  né  le  8  décembre  1652,  à 
Tonnerre,  officier  de  cavalerie,  conseiller  du  roi,  prévôt 
de  la  connétablie  maréchaussée  de  France.  Comme  son 
père,  il  reçut  des  lettres  de  vétérance  et  d'honneur  datées 
du  17  novembre  1708.  Marié  deux  fois,  en  1683  et  1709, 
il  ne  laissa  pas  de  postérité.  Sa  première  femme  étaii 
Claude  Baillot,  fille  de  Louis  Baillot,  écuyer,  seigneur  de 
Beauchamp,  exempt  des  gardes  du  corps  de  Louis  XIV. 
Cette  famille  Baillot  est  mentionnée  dans  la  notice  parue 
en  1886.  Sa  seconde  femme  fut  Jeanne  Doé,  fille  de 
Jacques  Doé,  écuyer,  seigneur  de  Cranay,  conseiller  du 
roi,  juge  au  présidial  de  Troyes.  La  tombe  de  François 
d'Eon,  placée  à  côté  de  celle  de  ses  parents,  portait  l'ins- 
cription suivante  :  «  Cy  gît  le  corps  de  François  d'Eon  du 
«  Chesnoy,  écuyer,  conseiller  du  roi,  prévôt  honoraire 
«  de  la  maréchaussée  de  Tonnerre,  lequel  est  décédé  le 
«  24  juin  1721,  âgé  de  68  ans  6  mois.  Requiescat  in 
«  pace.  »  Au-dessous  étaient  les  armes  des  d'Eon  et  celles 
des  Doé,  qui  portaient  :  «  de  gueules  au  chevron  d'or, 
«  accompagné  de  trois  roses  d'argent,  deux  en  chef  et 
«  une  en  pointe.  » 

5**  André  d'Eon,  écuyer,  né  à  Ravières  en  1656,  destiné 
tout  d'abord  à  l'état  ecclésiastique,  avocat  en  parlement, 


319 

conseiller  du  roi,  bailli  de  Tanlay,  de  Thoré,  de  Saint- 
Vinnemer,  de  Quincy,  Molosmes  et  Saint-Martin,  maire 
de  Tonnerre,  subdélégué  de  Tintendance  dans  la  même 
ville,  mort  en  septembre  1720,  à  Tonnerre,  après  avoir 
rempli  ces  diverses  fonctions  avec  zélé,  intelligence, 
activité  et  probité. 

6°  Marguerite  de  la  Maison,  fille  de  Robert  de  la  Maison, 
seigneur  de  Tissey,  conseiller  du  roi,  mariée  le  3  août 
1682  à  André  d'Eon,  qui  précède,  et  auprès  duquel  elle 
fut  inhumée  en  1738.  Elle  fut  un  exemple  de  piété 
éclairée  et  d  ardente  charité. 

7**  Louis  d'Eon  de  Beaumont,  écuyer,  fils  d'André 
d'Eon  et  de  Marguerite  de  la  Maison,  né  en  1695,  avocat 
au  parlement  de  Paris,  conseiller  du  roi,  maire  de 
Tonnerre  et  subdélégué  de  l'intendance,  mort  le  4  no- 
vembre 1749.  Il  vécut  en  honnête  homme  et  mourut 
dignement.  Gardant  jusqu'au  dernier  moment  sa  lucidité 
et  sa  fermeté  d^esprit,  il  reçut  les  sacrements  «  avec 
édification  »,  ainsi  que  le  rapporte  le  prêtre  qui  l'admi- 
nistra, Jean-Nicolas  Riel,  curé  doyen  de  Notre-Dame  de 
Tonnerre.  Sa  femme,  François  de  Charanton,  et  ses 
enfants  étaient  présents.  Il  in\ita  ses  amis  à  assister  à 
son  enterrement,  puis  il  leur  dit  :  «  Il  est  aussi  naturel 
de  mourir  que  de  naître  ;  je  quitte  une  mauvaise  patrie 
pour  aller  dans  une  bonne.  »  Puis  il  retint  son  fils  seul, 
lui  exprima  ses  dernières  volontés  et  ajouta  :  «  J'ai  donné 
tous  mes  soins  pour  vous  apprendre  à  vivre,  il  faut  que 
je  vous  apprenne  aujourd'nui  à  mourir.  »  En  même 
temps  il  se  souleva,  serra  son  fils  dans  ses  bras,  le  bénit 
et  tomba  mort.  Ce  fils  n'était  autre  que  le  célèbre  che- 
valier d'Eon. 

Edmond  Regnâult, 

'  Avocat  à  la  Cour  d'appel  de  Paris. 


MM       —      Ml 


JARDINVILLE 


OU 


CROYANCES,  COUTUMES  ET  SUPERSTITIONS 

QUI    EXISTENT    ENCOKE  A  LA  FIN   DU  XIX®   SIÈCLE  DANS    UN   COIN   DES 
DÉPARTEMENTS  DE  l'yONNE,  DU  LOIRET  ET  DE  SEINE-ET-MARNE. 


—  Qu*est-ce  que  Jardinville  ? 

—  Un  village  quelconque  situé  dans  la  région  où  se 
joignent  les  départements  de  l'Yonne,  de  Seine-et-Marne 
et  du  Loiret. 

—  Est-il  grand  ou  petit? 

—  Il  est  comme  vous  voudrez.  Il  s'applique  aux 
bourgs,  aux  petites  villes,  aux  hameaux,  en  un  mot  à  tout 
le  Câlinais  nord-est. 

—  Quels  sont  les  personnages  visés  dans  cet  opus- 
cule? 

—  Positivement  personne,  naturellement  tout  le  monde 
partisan  du  re^ul  de  la  société  ou  du  maintien  sur  place. 

—  Et  si  certains  lecteurs  reconnaissaient  leur  portrait, 
leur  nature,  leurs  habitudes  dans  cette  monographie? 

—  C'est  que  j'aurais  frappé  juste  et  dit  la  vérité.  Ils 
auraient  tort  toutefois  de  s'en  formaliser,  car,  sous  une 
apparence  particulière  les  personnalités  sont  générales. 

L'étude  n'est  pas  locale  dans  la  propre  acception  du 
mot  ;  elle  fait  tache  d'huile  et  s'étend  à  dix,  vingt,  trente 
villages  de  la  région  sus-indiquée,  autant  que  j*ai  pu 
juger  d'après  Técno  répercuté  par  les  bonnes  langues  des 
environs. 


32i 

Il  n'y  a  personne  en  jeu  ;  je  n'ai  rien  inventé,  et  me 
suis  contenté  simplement  de  rapporter  ici  ce  que  j*ai 
entendu,  ce  que  j'ai  vu,  ce  que  j'ai  quelquefois  discuté  au 
grand  mécontentement  des  croyants. 

En  publiant  ce  (jui  suit,  je  n'ai  pas  l'intention  de  faire 
une  mauvaise  plaisanterie  aux  partisans  du  Grand-Albert, 
aux  ennemis  inconscients  du  progrès,  du  nouveau,  de  la 
vérité,  de  la  raison;  je  voudrais  simplement  qfae  la  jeu- 
nesse se  convainquît  bien  des  erreurs  qu'elle  reçoit  en  héri- 
tage et  qu'elle  respecte  si  religieusement  afin  qu'à  l'ave- 
nir elle  juge  ces  fameuses  pratiques  pour  ce  qu'elles 
valent,  et  qu'un  peu  de  réflexion  fasse  place  à  tant  de 
crédulité. 

Ceux  qui  n'ont  pas  vécu  dans  le  Gâtinais  seront  sans 
doute  surpris  qu'au  centre  de  la  France  des  populations 
civilisées,  se  donnant  quelquefois  comme  avant-garde, 
croient  encore  à  de  semblables  niaiseries. 

Ils  en  riront  sans  doute. 

C'est  ce  qu'il  y  a  de  mieux  à  faire.  On  ne  combat  pas  le 
fanatisme  :  on  s'en  moque,  et  cela  le  tue. 

Si  toutefois,  dans  mon  imprévoyance  habituelle,  j'avais 
scandalisé  quelques  bonnes  âmes,  je  le  regretterais  de 
tout  cœur,  et  les  prierais  très  humblement  de  ne  pas  m'en 
vouloir,  car  si  mes  paroles  leur  paraissent  acerbes,  mes 
intentions  sont  bonnes. 

Donc,  pour  leur  remettre  le  cœur,  en  cas  de  dissenti- 
ment, je  les  invite  à  se  mettre  en  adoration  perpétuelle 
auprès  de  quelques  bons  flacons  de  Chablis,  d'Epineuil 
ou  d'Irancy.  Il  n'y  a  rien  de  tel  pour  consoler  les  gens. 

Là-dessus,  comme  un  vieux  Bourguignon,  je  vous  tire 
ma  plus  belle  révérence  et  me  dis 

Votre  très  humble  serviteur, 

E.  Ch. 


En  mars  188i,  un  paysan  solognot  (Brault)  fut  con- 
damné parce  que,  sous  prétexte  de  chasser  de  la  maison 
le  mauvais  sort,  il  s'était  livré  à  de  singulières  pratiques 
sur  la  femme  et  la  fille  d'un  brave  homme  (Cazin)  assez 
simple  pour  tenir  la  chandelle  pendant  l'opération. 

1887  XXI 


322 

Certes,  il  n  y  a  rien  de  mieux  que  de  condamner  tous 
ces  vieux  fous  qui  entretiennent  les  anciennes  supersti- 
tions et  sont  encore  entourés  d'une  espèce  d'auréole  d'in- 
faillibilité de  la  part  des  têtes  faibles,  des  niais  ou  des 
gens  dépourvus  de  bon  sens,  car  il  n'est  pas  croyable 
que,  près  du  xx®  siècle,  on  trouve  encore,  dans  nos  cam- 
pagnes, des  jeunes  gens  qui  font  dire  des  messes  pour 
obtenir  de  bons  numéros,  qui  font  des  neuvaines  pour  ne 
pas  être  soldats,  font  brûler  des  ciei^es  à  toutes  les 
bonnes  vierges  et  prient  tous  les  saints  du  calendrier 
d'exaucer  leurs  vœux  et  leurs  désirs,  de  les  guérir  de 
leurs  maladies  de  corps  et  non  d'esprit. 

J'admets  facilement  qu'un  bambin  croie  à  l'existence 
du  papa  Janvier,  ne  serait-ce  qu'à  cause  des  élrennes, 
mais  qu'un  homme  croie  à  toutes  ces  balivernes  des  sor- 
ciers du  moyen-âge,  cela  passe  les  bornes. 

Cependant,  il  faut  bien  convenir  que  la  grande  clarté 
jaillie  de  la  Révolution  française  n*a  pas  encore  dissipé 
toutes  les  ombres,  et  que>  dans  la  patrie  de  Voltaire  et  de 
Diderot,  la  superstition  n'est  pas  encore  tout  à  fait  morte. 

M.  Emile  de  Girardin  disait  :  «  Depuis  qu'on  ne  brûle 
plus  les  sorciers,  il  n'y  a  plus  de  sortilèges.  »  L'extrême 
sévérité  des  lois  (jui,  jusqu'au  xvni*  siècle,  punissait  de 
mort  la  sorcellerie,  a  certainement  contribué  pour  une 

f)art  considérable  à  propager  et  à  fortiJ5er  dans  les  esprits 
a  croyance  à  ces  absurdes  pratiques. 

Pour  se  l'expliquer,  il  suffit  de  remarquer  que  les  sor- 
ciers de  ce  temps-là  n'étaient  pas,  en  général,  comme 
ceux  de  ce  temps-ci,  de  vulgaires  escrocs. 

La  plupart  des  malheureux  que  jugèrent  les  parlements 
et  qui  périrent  sur  le  bûcher,  croyaient  eux-mêmes  à 
leurs  prétendus  rapports  avec  le  démon.  C'étaient  des 
esprits  malades,  dupes  de  leurs  propres  rêves  (J.  Frollo). 

«  La  sorcellerie,  dit  M.  Littré,  fut  une  longue  halluci- 
nation qui,  pendant  plusieurs  siècles,  affligea  l'huma- 
nité. » 

En  sorte  que  les  persécutions  dont  les  sorciers  furent 
l'objet  sont  comparables  à  celles  qui  furent  dirigées 
contre  les  sectateurs  de  tant  de  fois  diverses,  et  dans 
lesquelles  on  vit  aussi  des  milliers  d'infortunés  expirer 
dans  les  tortures,  affirmant  la  vérité  de  dogmes  auxquels 


323 

ils  croyaient  avec  une  foi  non  moins  vive  que  celle  des 
sofciers. 

La  seule  différence,  c*est  quô  les  uns  s'imaginaient  être 
inspirés  par  Dieu,  les  autres  par  le  démon. 

Naturellement,  comme  dans  toutes  les  persécutions,  il 
rrriva  que  les  supplices,  loin  de  diminuer  le  nombre  des 
sorciers  et  des  sorcières  ne  faisaient  que  les  au|i;menter, 
car  ils  avaient  pour  unique  effet  de  frapper  les  imagina- 
tions malades. 

Ce  qui  contribuait  encore  à  cet  efiet,  c'est  que  la  fureur 
des  juges  s'alimentait  de  leur  propre  crédulité  qui  n'était 
pas  moins  grande  que  celle  de  leurs  victimes  et  que  celle 
de  la  foule. 

Une  anecdote  citée  par  Pappon  suffira  à  montrer  avec 
quelle  profondeur  de  naïvelé  les  magistrats  appelés  à 
sitoer  aans  ces  tristes  procès  crojaient  eux-mêmes  à  la 
réaiitâ  des  interventions  démoniaques. 

«  Le  parlement  était  réuni  pour  examiner  ime  affaire 
de  sorcellerie,  et  te  rapporteur  venait  de  prouva  très 
doctement,  et  avec  force  objurrations  indignées,  que  le 
diable  y  jouait  le  principal  rôle.  Quand  tout  a  coup  un 
bruit  temble  se  &il  entendre  dans  la  cheminée. 

41  Un  être  diffcHrme,.  bideux,  noir,  et  quelque  peu 
cornu,  à  ce  que  croient  voir  les  assistants,  vient  rouler 
aux  pieds  de  rinfortuné  rapporteur  qui  pousse  un  cri  et 
s'évanouit.  « 

c  Ses  collègues,  affolés  de  peur,  s'empressent  de  dispa- 
raître, et  bientôt  il  ne  reste  plus  dans  la  salle  que  le  juge 
évanoui  et. . .  le  ramoneur  malencontreux,  tout  ébahi  des 
résultais  de  sou  accident*  » 

Pour  compléter  le  tableau  de  cette  balludnation  géné- 
rale, ajoutez  à  cela  que  tel  était,  en  ces  siècles  àtijgûo- 
rance,  l'état  de  l'opinion,  qu'on  n'avait  pas  le  droit  de 
nier  la  réalité  des  prodiges  attribués  aux  sorciers,  tant  la 
crojanca  à  Tintervention  des  esprits  malfaisants  était 
article  de  foi. 

Un  savant  médecin  du  xin^  siècle,  Pierre  d'AlbauD, 
ayant  ndé  l'existence  de  la  sorcellerie^  fut  emprisoonéy  et 
il  e&t  certainement  été  condamné  s'il  n'était  mort  pen- 
dant son  procès. 

Plus  tard,  à  Poitiers,  Guillaume  deLure,  docteur  en 


324 

théologie,  ayant  attaqué  en  chaire  la  croyance  aux  sor- 
ciers, fut  poursuivi  et  condamné  à  mourir  sur  un  bûcher. 

De  nos  jours,  Tarticle  479  du  Code  pénal  est  relative- 
ment doux  pour  les  sorciers. 

Toutefois,  et  de  quelque  façon  que  procède  la  loi,  il  faut 
bien  prévoir  que  le  fond  primitif  de  superstition  et  de 
croyances  imaginaires  qui  tient  une  si  grande  place  dans 
la  vie  des  peuples  d'autrefois,  ne  s'effacera  déflnitivement 
que  peu  à  peu,  à  mesure  que,  par  les  conquêtes  du  libre 
examen,  par  le  progrès  des  sciences,  par  le  développe- 
ment de  l'instruction,  surtout  dans  les  campagnes,  le 
vieil  esprit  des  races  courbées  sous  de  longs  siècles  de 
catholijLUsme  se  transformera  en  se  régénérant. 

C'est  que  ces  croyances  ont  de  lointaines  racines  dans 
l'instinct  et  le  besein  du  merveilleux  transmis  en  nous 
par  les  générations  ignorantes  qui  nous  ont  précédés. 
Elles  sont  nées  au  commencement  des  siècles,  et  partout 
à  la  fois,  du  besoin  qu'éprouvait  l'homme  désarmé,  aux 
prises  avec  la  nécessité  inconnue  et  terrible,  de  chercher 
une  cause  à  ce  qui  échappait  à  son  intelligence. 

De  là  les  mystères  et  tes  dogmes  des. religions;  de  là 
l'extrême  variété  de  ces  êtres  surnaturels  qui  remplissent 
les  sphères  du  monde  imaginaire  :  les  follets,  les  fadets, 
les  loups-garous,  etc. 

On  croit. encore  à  tout  cela  dans  bien  des  campagnes 
écartées.  Et  les  grands  centres  eux-nïêmes  sont-ils  tout  à 
fait  émancipés  du  merveilleux?  Combien  de  citadins 
voient  un  fâcheux  présage  dans  des  couteaux  croisés  ou 
dans  une  salière  renversée  ?  En  dépit  de  la  joyeuse 
maxime  du  gourmand  Guinod-la-Raynière  :  «  A  table,  le 
nombre  treize  n'est  à  craindre  qu'autant  qu'il  n'y  aurait 
à  manger  que  pour  douze,  »  combien  s'épouvantent  d'un 
dîner  où  s'assoient  treize  convives?  Combien  croient 
encore  à  l'influence  néfaste  du  vendredi? 

Tout  cela  s'en  va,  certes,  mais  lentement.  Comme 
toutes  les  mauvaises  herbes,  la  superstition  tient  ferme 
dans  le  sol  où  elle  a  germé.  On  l'attaque  vigoureusement, 
mais  elle  a  la  vie  dure,  et  dame...  elle  résiste.  Et  puis, 
comment  ne  résisterait-elle  pas?  Comment  certains  indi- 
vidus faibles  d'esprit,  et  surtout  de  jugement,  ne  croi- 
raient-ils pas  ?  L'exemple  vient  d'en  liaut. 


323 

Le  roi  sacré  Charles  X,  à  Reims,  ne  se  rendit-il  pas  à 
rhôpilal  Sainl-Marcoul  pour  loucher  une  centaine  de 
scrofuleux  qui  y  étaient  réunis  ?  Plusieurs  savants  n'ont- 
ils  pas  cru  à  l'astrologie  et  aux  baguettes  féeriques,  et 
parmi  eux  Ampère,  Wallace,  Zœllner,  etc.?  N'a-ton  pas 
vu,  il  n  y  a  pas  longtemps,  un  ministre  prétendre  décou- 
vrir des  trésors  enfouis  dans  la  basilique  de  Saint-Denis, 
à  l'aide  d'une  baguette  magique  pour  laquelle  il  avait 
fait  marché  avec  une  femme  moins  simple  que  lui  ? 
(  Petit  Parisien ,  m  a  i  <  884 .  ) 

Comment  ne  croiraient-ils  pas,  dis-je,  quand  je  vois 
dans  certaines  communes  la  municipalité  elle-même 
vouer  un  profond  respect  à  ces  praticiens  en  sorcellerie, 
défendre  leur  art  avec  force  arguments  (spécieux,  il  est 
vrai,  mais  véritables  pour  eux).  Que  voulez-vous  leur 
dire?Ou'essayez-vousde  les  convenir?  Ils  onivu,  comme 
ils  disent  I  Ils  ont  été  éprouvés  !  !  Ils  ont  été  guéris  I  !  I 

On  parle  de  la  Puisaye  comme  étant  aussi  un  foyer  de 
sortilèges  dans  le  département  de  l'Yonne. 

J'ai  habité  la  Puisaye,  Eh  bien  !  les  «  empicasseurs  » 
de  cette  contrée  baissent,  baissent  tous  les  jours. 

L'habitant  de  ces  parages  se  civilise  vite  et  raisonne 
parfaitement.  On  rit  maintenant  des  empicasseurs  et  de 
leurs  manœuvres.  La  jeunesse  ne  croit  plus,  elles  adultes 
commencent  à  voir  clair. 

Les  expérimentateurs  ne  font  plus  leur  t(  ouvrage  »  en 
plein  jour;  ils  se  cachent  et  travaillent  dans  l'ombre,  non 
pas  qu'ils  ont  peur  des  dénonciations,  mais  bien  des 
railleries.  Or,  dès  l'instant  que  l'empicasseur  craint  les 
railleries,  c'est  que  lui-même  et  son  art  sont  bien 
malades. 

Du  reste,  ce  sont  les  pays  de  hameaux  qui  conservent 
presque  seuls  le  monopole  de  ces  pratiques  supersti- 
tieuses dont  la  grande  exploitation  rayonne  aux  environs 
de  Bouhy,  dans  la  Nièvre,  d'une  part,  et  de  Lavau  et  de 
Saint-Fargeau  de  l'autre. 

La  Puisaye,  dis-je,  ne  vient  qu'en  second  lieu.  La  Fol 
s'y  perd,  et  c'est  une  autre  partie  du  département  qui 
tient  le  drapeau  haut  et  ferme. 

Le  rusé  Morvandeau,  lui-même,  n'est  plus  de  mode  : 
il  est  dépassé. 


326 

Les  épreuves  des  sorciers  de  Montigny-Ia-Resle  sont 
passées  à  Télal  de  légendes,  au  centre  du  département 
où  Ton  ne  croit  plus  du  tout. 

Les  riverains  de  la  forêt  d'Olhe,  qui  étaient  renommés 
il  y  a  un  demi-siècle,  ouvrent  les  yeux,  et  les  enfants  eux- 
mêmes  sourient  ironiquement  lorsqu'on  leur  raconte 
l'histoire  du  «  Diable  à  la  Pourchotle.  » 

Si  donc,  vous  voulez  encore  rire  un  peu  et  vivre  dans 
un  autre  monde,  préparez  vos  malles  et  accourez  dans  le 
Gâtinais.  Là,  vous  trouverez  toujours  un  village  quel- 
conque  où  abonderont  des  sujets  d'études;  surtout  si, 
suivant  l'ancienne  roule  de  César,  qui  va  de  Sens  à 
Orléans.,  vous  dirigez  vos  pas  dans  les  derniers  villages 
qui  limitent  l'Yonne,  le  Loiret  et  Seine-et-Marne. 

Arrêtez-vous  par  exemple  à  Jardinville.  Mais  faites  en 
sorte  de  ne  pas  arriver  un  vendredi,  car  cela  vous  porte- 
rait infailliblement  malheur,  ni  plus  ni  moins  que  si,  le 
matin,  à  votre  première  sortie  de  maison,  vous  rencontriez 
un  curé,  un  corbeau,  une  femme  ou  une  fille.  Cette  der- 
nière vous  jetterait  le  mauvais  œil,  et  la  journée  ne  se 
passerait  pas  sans  accident,  ou  du  moins  sans  incident. 

Ainsi  averti,  prenez  vos  précautions  pour  vous  rendre 
au  lieu  voulu,  et  surtout  ne  proclamez  pas  à  tous  les 
vents  que  c/est  moi  qui  vous  l'ai  dit.  Vous  y  êtes?  Eh 
bien,  causons.  Vous  savez  sans  doute  qu'au  centre  du 
département  de  TYonne,  les  jeunes  gens  de  48  à  20  ans 
ont  conservé  la  coutunie  galante  de  mettre,  dans  la  nuit 
qui  précède  le  1*"**  mai,  un  petit  arbre,  bouleau  ou  autre, 
sur  la  cheminée  ou  devant  la  porte  de  la  maison  habitée 
par  les  jeunes  filles  à  marier? 

Cette  coutume,  qui  a  son  bon  et  son  mauvais  côté, 
n'est  pas  sans  causer  quelque  inquiétude  à  la  jeune  fille 
qui  en  est  Tobjet,  car,  s'il  arrive  parfois  qu'on  suspend  à 
l'arbre  des  couronnes  de  fleurs,  des  gâteaux  ou  des  bis- 
cuits à  la  demoiselle  aimable  et  gentille,  il  arrive  anssi 
qu'à  celle  qui  est  méchante  et  peu  gracieuse  on  offre  une 
majestueuse  épine. 

Bien  heureuse  encore  lorsqu'on  ne  symbolise  pas  sa 
conduite  légère  par  quelques  autres  objets  de  plus  mau- 
vais goût. . .  La  jeunesse  est  sans  pitié  I 

Ici,  l'on  fait  mieux.  Des  «  Mais  »  aux  jeunes  filles! 


327 

Allons  donc  I  Un  semblable  usage  est  digne  d'un  autre 
temps.  Ici,  Ton  n'offre  de  Mais  qu'aux  vaches.  N'allez 
pas  crier  au  scandale  !  Quelque  invraisemble  que  soit  le 
fait,  il  n'en  est  pas  moins  réel. 

La  matinée  donc  du  4®'  mai,  la  ménagère  court  vers  la 
broussaille  où  elle  a  jeté  son  dévolu,  et  là,  armée  des 
outils  nécessaires,  elle  coupe  ou  arrache  la  plus  belle 
aubépine  qu'elle  rencontre. 

Fiere  de  sa  trouvaille,  elle  s'en  revient  alerte  et  joyeuse 
et  plante  auprès  de  la  porte  de  l'étable  son  gracieux  tro- 
phée. 

Elle  s'estime  heureuse  si  le  Mai  prend  racine  et  pousse, 
car,  dans  le  cas  contraire,  il  faut  recommencer  Vannée 
suivante. 

Ces  Mais  ont  leur  raison  d'être,  car,  par  ici,  on  ne  fait 
rien  sans  raison. 

Ils  ont  la  propriété  d'empêcher  aux  vaches  d'être  tétées 
par  les  couleuvres,  vipères  et  crapauds. 

Si  vous  ne  trouvez  pas  cela  bien,  vous  n'avez  qu'à  le 
dire. 

Ne  soyez  donc  plus  surpris  maintenant  si,  dans  la 
plupart  des  maisons,  vous  trouvez  l'aubépine  sacrée. 

Il  nous  souvient  aussi  qu'au  centre  du  département, 
on  fête  avec  plaisir  le  dimanche  des  Rameaux,  ou  des 
Berouis,  comme  on  dit  à  Jardinville,  et  que  beaucoup  de 

Eersonnes  rapportent  de  la  messe  une  branche  de  buis 
énit,  qu'elles  conservent  avec  soin  afin  de  servir  aux 
cérémonies  mortuaires  lorsque,  par  malheur,  il  en  arrive 
dans  la  famille. 

Eh  bien,  ici,  le  dimanche  des  Rameaux  est  sacré.  Il 
n'est  pas  une  maison  qui  ne  fournisse  son  contingent  à 
TofTice  religieux  de  ce  jour.  Chaque  famille  a  préparé 
avec  soin  un  paquet  de  petites  branches  de  buis  pour  les 
faire  bénir  et  encenser  parle  prêtre.  La  messe  achevée, 
chacun  se  disperse  et  porte  dans  tous  ses  champs  une 
branche  du  buis  aspergé,  afin  de  préserver  les  récoltes 
de  la  grêle. 

L'on  en  met  aussi  à  toutes  les  portes  des  chambres, 
des  écuries,  des  étables,  des  granges,  vers  les  lapins,  les 
poules,  les  porcs,  etc.,  et  nier  refficacité  des  Bérouis 
passe  ici  pour  un  vrai  scandale.  Mais  voyez  jusqu'où 


328 

l'incrédulité  va...  Il  y  en  a  bien  maintenant  qui  préfèrent 
s'adresser  à  une  Compagnie  d'assurances  !  0  impiété  I 

Toutefois,  que  les  Tonnerrois  ne  soient  point  jaloux  : 
dans  certains  de  leurs  villages,  y  compris  la  vallée  de 
Vaulineuse,  on  remplace  les  rameaux  en  question  par  de 
petites  croix  en  noisetier.  L'un  vaut  l'autre.  J'en  dirai 
autant  de  laPuisaye,  Treigny  et  environs. 

Pourquoi  ces  ligatures  après  les  poiriers  et  les  pom- 
miers? Comment,  vous  ne  savez  pas? 

C'est  afin  de  faire  tenir  les  fruits  aux  arbres.  Pour  en 
assurer  la  réussite,  on  met  toujours  autour  de  la  tige  un 
lien  de  paille,  le  jour  de  Saint-Paul  (25  janvier),  avant  le 
lever  du  soleil.  Mais  nos  cultivateurs  ne  sont  réellement 
tranquilles  qu'après  le  i*''  mai,  car  s'il  pleut  le  jour  de 
Saint-Jacques  et  de  Saint-Philippe,  les  poires  et  les 
pommes  tombent  ;  dans  le  cas  contraire,  elles  tiennent. 

Voyez  ces  deux  jeunes  filles,  l'une  est  gaie,  l'autre  est 
triste  :  c'est  que  le  sort  n'a  pas  favorisé  cette  dernière,  et 
que,  malgré  sa  bonne  volonté,  ses  rêves  ne  lui  ont  pas 
montré  son  futur,  ou  bien  que  la  clef  de  porte  n'a  pas 
tourné  lorsque  son  amie  a  prononcé  ces  paroles  de 
l'Évangile  :  «  Et  verbum  caro  factura  est.  » 

Elle  en  sera  malade  de  chagrin.  Elle  a  tout  expéri- 
fnenté,  consulté  tous  les  praticiens  en  renom...  Pas  de 
chance!...  Ils  lui  ont  répondu  comme  la  marguerite 
efleuillée  :  «  Pas  du  toutl...  »  (!) 

Voici,  du  reste,  la  recette  employée,  le  cas  échéant  : 
«  Quand  une  demoiselle  veut  savoir  avec  qui  elle  se 
mariera,  elle  fait  la  neuvaine  de  Sainte-Agnès,  et  au 
bout  de  neuf  jours,  elle  voit  en  rêve  le  portrait  de  son 
futur.  )» 

Ou  bien,  dans  la  nuit  du  dernier  février  au  premier 
mars,  elle  saute  de  son  lit  quand  minuit  sonne,  et  sort 
dehors  (habillée  ou  non)  et  crie  assez  fort,  trois  fois  de 
suite  : 

Bonjour  Mars  !... 
Fais-moi  voir  en  m*endormant 
Celui  que  j*aurai  en  mon  vivant. 

Pour  savoir  la  profession  qu'il  aura,  la  demoiselle  fait 
fondre  de  l'étain  dans  une  pelle,  puis  le  jette  liquide 


329 

dans  l*eau,  et  l  elain  prend  la  forme  des  outils  du  futur 
mari. 

Veut-elle  savoir  si  elle  se  mariera  avec  celui  qu'elle 
aime?  Elle  prend  une  clef  de  porte  et  la  met  sur  1  évan- 
gile de  Saint-Jean  dans  un  paroissien  fermé.  Une  petite 
ficelle  maintient  fortement  la  clef  dans  le  paroissien. 
Puis  la  jeune  fille  tient  avec  ses  deux  index  allongés  et 
bout  à  bou4  la  clef  sous  l'anneau,  pendant  qu'une  de  ses 
amies  lui  fait  la  lecture  de  l'évangile  sur  un  autre  livre 
de  messe,  soit  en  latin,  soit  en  français.  Lorsque  la  lec- 
trice prononce  lentement  ces  paroles  :  «  Et  le  Verbe  s'est 
fait  chair  »,  la  clef  doit  tourner  seule  si  le  mariage  pré- 
jugé a  lieu,  et  rester  immobile  si  la  demoiselle  n'est  pas 
pour  se  marier  avec  celui  qu'elle  aime. 

Quelqu'un  m'objectera  peut-être  que  tout  ceci  n'est 
qu'une  plaisanterie.  Du  tout.  Presque  toutes  les  demoi- 
selles font  encore  l'expérience;  et,  dans  ce  village-ci, 
prenez  un  paroissien  quelconque  et  vous  le  verrez 
encore  tout  sali  à  la  page  où  se  trouve  l'évangile  de  Saint- 
Jean. 

J'ai  moi-même  vu  des  demoiselles  tenir  la  clef  et  être 
très  affectées  de  leur  non  réussite.  Il  n'y  a  pas  à  leur 
dire  que  ces  pratiques  n'influent  en  rien  sur  leur  avenir. 
Beaucoup  le  croient  fermement  et  se  créent  ainsi  des 
maladies  imaginaires. 

Et  puis,  voyez  là-dedans  le  rôle  de, l'imagination. 

Dans  le  plomb  fondu,  par  exempre,  elles  voient  toutes 
sortes  de  choses  :  des  marteaux,  des  tenailles,  des 
enclumes,  des  fusils,  des  bêches,  des  faulx,  etc. 

Vous  avouerez  qu'il  faut  avoir  beaucoup  de  bonne 
volonté  pour  y  reconnaître  ces  objets. 

Les  tireuses  de  cartes  ont  encore  ici  de  bons  jours,  et 
Ton  peut  même  citer  une  quantité  de  femmes  mariées 
qui  se  font  tirer  leur  «  bonne  aventure  »  et  y  croient. 

C'est  une  plaie  sociale.  Mais  qu'y  faire? 

Si  la  génération  présente  n'entend  pas  raison,  la  future 
sera  sans  doute  plus  docile  aux  avis  donnés  par,  la  science 
et  la  réflexion. 

Quand  il  pleut  le  jour  d'une  noce,  c'est  une  annonce 
de  malheur  pour  les  mariés. 

Dans  ce  cas,  vous  verrez  plus  d'une  fois  la  mariée 


330 

pleurer,  et,  plus  tard,  mettre  sur  le  compte  de  cette  mau- 
dite pluie  tous  les  accidents  qui  arriveront  et  toutes  les 
pertes  que  fera  le  ménage  :  mortalité  de  bétail,  incendie 
de  la  maison,  décès  d'un  enfant,  maladie  des  poules^  etc. 

Aussi,  que  de  soins  entourent  l'enfance! 

Voulez -vous,  par  exemple,  que  vos  enfants  aient  de 
l'argent  toute  leur  vie?  Mettez  leur,  à  leur  naissance,  une 
pièce  d'argent  dans  la  main. 

Voulez-vous  qu'ils  ne  soient  pas  voleurs? 

Ne  leur  coupez  pas  les  ongles  avant  qu'ils  ne  puissent 
dire  :  :  «  Du  sel.  »  Ou  bien,  lorsqu'ils  naissent,  mettez- 
les  sous  un  cuvier;  de  cette  façon,  leur  vol  ne  sera  pas 
connu. 

Les  demi-sages-femmes  du  pays  vous  diront  cela  cou- 
ramment ;  aussi,  lorsqu'elles  sont  appelées  pour  donner 
leurs  soins  à  l'enfant  qui  vient  de  naître,  elles  ne  man- 
quent pas  de  mettre  en  évidence  toutes  leurs  petites 
recettes,  pensant  ainsi  se  rehausser  au-dessus  du  com- 
mun des  mortels. 

Où  je  ris  de  bon  cœur,  c'est  lorsque  mon  fils  fut  âgé 
de  quelques  semaines.  Une  voisine,  qui  remplit  souvent 
les  fonctions  d'accoucheuse,  vint  lui  faire  toilette  et 
regarder  l'état  de  son  nombril.  Justement  il  se  trouvait 
cicatrisé,  et  la  partie  nouée  se  détachait  facilement  ;  je 
vis  alors  ma  prétendue  sage-femme  trépigner  de  joie, 
sans  en  deviner  la  cause.  Elle  regarda  soigneusement  le 
morceau  de  chair  détaché,  le  plaça  dans  un  bout  de  linge 
et  le  mit  derrière  la  plaque  de  la  cheminée,  puis  fil  à 
ma  femme  la  recommandation  suivante  :  «  Madame, 
quand  votre  fils  sera  grand,  vous  retirerez  le  nombril 
que  je  viens  de  placer  là  et  vous  le  lui  ferez  couper  en 
petits  morceaux  avec  des  ciseaux,  afin  que  rien  ne  lui 
soit  impossible,  et  qu'il  puisse  faire  adroitement  avec  ses 
mains  tout  ce  qu'il  voudra. 

Si  j'eus  ri  plus  longtemps,  je  crois  bien  que  ma  voisine 
ne  serait  plus  revenue.  Aussi,  lorsque  vous  la  rencontre- 
rez, ne  lui  rapportez  pas  ce  que  je  viens  de  vous  dire. 
Mais  continuons. 

Quand  les  enfants  ont  les  convulsions,  —  lisez  «  con- 
clusions, »  —  on  les  conduit  dans  les  pays  qui  sont  sous 
le  vocable  de  Saint-Loup,  ou  bien  qui  ont  ce  saint  en 


331 

révérence,  soit  à  Bazoches-sur-le-Betz,  à  Villethierr^,  à 
Sens,  à  Branles,  à  Pers,  etc.  Le  curé  prévenu,  on  lui  fait 
bénir  une  chemise  et  un  bonnet  c[ue  1  enfant  garde  pen- 
dant neuf  jours.  Après  avoir  fait  dire  un  évangile,  on 
met  Tenfant  de  la  confrérie  pendant  sept  ans,  et  chaque 
année,  on  retourne  avec  Tenfantdire  de  nouveau  le  même 
évangile. 

Le  prix  est  tarifé  à  un  franc  pour  la  première  année  et 
à  vingt'Cinq  centimes  pour  les  suivantes. 

Quand  on  veut  des  enfants,  on  va  à  Ferrières  (Loiret), 
à  la  descente  des  châsses,  le  jour  de  Sainte*Âppoline,  le 
lundi  de  la  Pentecôte,  et,  pendant  la  procession^  les  ama- 
teurs de  progéniture  passent  sous  les  châsses.  (J'ai  ouï 
dire  qu'autrefois  un  pèlerinage  à  labbaye  de  Pontigny 
était  suivi  d'un  égal  succès.) 

La  même  cérémonie  guérit  aussi  les  maux  de  dents  et 
les  douleurs  de  tête.  Avis  aux  intéressés. 

Si  vous-même  vous  avez  des  douleurs  n'importe  où, 
allez  à  Chevannes  (Loiret),  en  pèlerinage,  à  la  chapelle 
spéciale  de  Notre-Dame  de  Pitié.  Suivez  la  procession 
avec  une  galette,  et  faites  dire  un  évangile  d'après  le 
tarif  spécial,  et  mettez  quelques  pièces  dans  les  troncs. 

Si,  après  cela,  vos  douleurs  ne  s'en  vont  pas  comme 
par  enchantement,  c'est  que  vous  avez  le  diable  au  corps. 

Si  vous  êtes  incrédule,  n'y  allez  pas;  si  vous  avez 
quelques  notions  scientifiques,  restez  chez  vous,  car 
Notre-Dame  de  la  Pitié  ne  guérit  pas  les  libre-penseurs, 
et,  comme  dans  l'évangile,  ne  sont  heureux  que  les 
pauvres  d'esprit. 

Pour  le  mal  d'yeux,  dirigez  vos  pas  à  Sainte-Rose.  Mais, 
je  vous  le  répète  :  Allez  et  croyez,  sans  quoi  je  ne  réponds 
de  rien. 

Votre  épouse  a-t-elle  des  crevasses  aux  seins? 

Mettez-y  du  beurre  de  mai,  c'est-à-dire  du  beurre  fait 
dans  le  mois  de  mai  et  que  vous  avez  détourné  spéciale- 
ment à  cette  intention.  Quant  a  sa  conservation,  soyez 
sans  inquiétude,  il  ne  rancit  pas. 

Pour  que  le  pain  ne  chancisse  pas  dans  Fannée,  il  ne 
faut  faire  ni  pain  ni  levain  pendant  les  trois  jours  des 
Rogations. 

Je  défie  qui  que  ce  soit,  de  trouver  ici  quatre  ménages 


332 

qui  ne  se  conforment  pas  à  cet  usage.  Si  le  pain  manque, 
on  en  emprunte  ou  bien  l'on  va  au  boulanger. 

Avez-vous  perdu  quelque  chose,  ou  bien  vous  l'a-t-on 
volé?  Prenez  un  sou,  mettez-le  dans  un  morceau  de  pain 
que  vous  donnerez  au  premier  pauvre  qui  passera,  faites 
une  neuvaine,  et  l'objet  perdu  ou  volé  reviendra. 

—  Mais,  voisin,  moi,  c  est  ma  fille  qui  a  perdu  quelque 
chose  I . . . 

—  Que  ne  Tavez-vous  mise  sous  un  cuvier  le  jour  de 
sa  naissance,  son  déshonneur  serait  couvert  ;  maintenant 
il  est  trop  lard;  aussi,  voyez  où  mène  l'ignorance  de  nos 
bonnes  pratiq^ues. 

—  Voisin,  j'ai  peur  que  la  foudre  tombe  sur  ma  mai- 
son ;  mes  poules  ne  pondent  pas  ;  mes  veaux  ne  réussis- 
sent pas;  mon  cidre  se  conserve  mal  ;  mes  cochons  ont  la 
lentille  et  mon  jardin  ne  produit  rien...  Que  faut-il 
faire? 

—  Attendez  la  semaine  peineuse,  et,  lorsque  les 
enfants  de  chœur  viendront  chercher  leurs  œufs  de 
Pâques,  faites-leur  bénir  toutes  vos  chambres,  vos 
meubles  et  vos  greniers  :  le  tonnerre  n'y  tombera  pas. 
Faites  asperger  vos  poulaillers,  et  vos  poules  pondront; 
de  plus,  l'eau  bénite  fera  périr  les  puces,  les  poux  et 
autres  parasites.  Faites  de  même  pour  votre  cave,  votre 
porcherie,  vos  étables  et  votre  jardin.  Ensuite,  vous  m'en 
direz  des  nouvelles. 

Il  est  bien  entendu  que  je  ne  vous  donne  cette  recette 
qu'au  cas  oii  vous  ne  pourriez  pas  vous  procurer  une 
relique  du  brandon  communal  de  Villiers-sur-Tholon. 

—  Lorsque  ma  femme  ira  en  confesse,  faudra-t-il 
qu'elle  porte  un  œuf  pour  déposer  dans  le  panier  du  curé 
à  la  porte  du  confessionnal? 

—  Non,  cela  ne  se  fait  plus.  C'était  bon  il  y  a  cinquante 
ans,  pour  les  femmes  de  Saint-Maurice,  mais  mainte- 
nant, ces  usages  ne  sont  plus  de  mode. 

Quand  les  poules  couvent,  la  ménagère  n'oublie  jamais 
de  mettre  avec  les  œufs,  un  morceau  de  fer  percé  et  une 
branche  de  buis  bénit,  afin  d'empêcher  .que  le  tonnerre 
ne  tue  les  poussins  dans  les  œufs. 

Tout  étranger  peut  s'assurer  du  fait  par  lui-même,  en 
regardant  sous  la  première  poule  couveuse  qu'il  verra 
ici. 


333 

Il  y  a  encore  d'autres  précautions  à  prendre  pour  la 
réussite  des  petits  poufets.  Il  ne  faut  jamais  mettre  de 
poules  couver  le  jour  de  Saint-Jean,  car  cela  porte 
malheur.  Si,  par  inadvertance,  vous  en  avez  ce  jour-là, 
relevez-vous  bien  vile  la  veille,  à  dix  ou  onze  heures  du 
soir,  ôtez  la  poule  du  nid,  puis,  à  minuit,  lorsque  Saint- 
Jean  arrive,  remettez-la  sur  ses  œufs.  De  celte  façon,  le 
mauvais  sort  sera  conjuré.  Ne  vous  avisez  pas  non  plus 
de  mettre  vos  poules  couver  un  vendredi,  ou  bien  pas  de 
réussite. 

Quant  à  vous,  voyageur,  s'il  vous  arrive  d'entrer  dans 
une  maison,  n'allez  pas,  comme  un  mal  appris,  vous 
amuser  à  faire  tourner  les  chaises  avec  vos  mains,  car  un 
malheur  serait  inévitable  dans  la  maison.  C'est  signe  de 
mort  !...  Du  reste,  essayez-en,  et  Ion  vous  mettra  au  pas. 

Si,  sur  la  table,  vous  voyez  du  pain  tourné  à  l'envers, 
gardez-vous  bien  d'y  laisser,  car  cela  lui  donne  la 
t(  queurre  »  :  lui  empêche  d'avoir  des  yeux. 

Après  les  poules,  voici  les  puces. 

Pour  ne  pas  en  avoir,  la  bonne  femme  qui  s'y  entend 
met  son  lit  dehors,  ainsi  que  les  habits  de  toute  la 
famille,  le  Vendredi-Saint,  avant  le  lever  du  soleil.  Cet 
usage  est  constant.  Toutefois,  lorsqu'il  pleut,  il  ne  reste 
plus  qu'une  chose  à  faire  :  c'est  de  les  envoyer  chez  les 
voisins.  Pour  cela,  on  n'a  qu'à  laisser  la  lavette  dans  le 
trou  de  l'évier  pendant  toute  la  semaine  sainte.  Ou  bien, 
le  jour  de  carnaval,  la  ménagère  balayesa  chambre  à  l'en- 
vers et  jette  les  saletés  sur  ses  voisins,  j'entends  sur  la 
propriété  voisine,  cela  vous  débarrasse  des  maudits  para- 
sites et  les  fait  aller  chez  eux.  Le  remède,  paraît-il,  est 
infaillible.  Essayez-en. 

Les  fourmis  vous  ennuient-elles  dans  vos  placards, 
dans  votre  garde-manger,  etc.?  Ke  prenez  ni  charbon,  ni 
pirèthre,  ni  insecticide  quelconque.  Faites  bénir  simple- 
ment un  bouquet,  le  jour  de  la  Fête-Dieu,  et  mettez  en 
quelques  parties  où  les  fourmis  passent.  Elles  n'y.  revien- 
dront pas.  Vous  autres  savants,  vous  ne  savez  pas  ces 
choses-là  ? 

—  Pourquoi  toutes  ces  coquilles  d'œufs  suspendues 
sur  de  petites  fiches,  dans  ces  jardins? 

—  C  est  afin  de  préserver  les  choux  des  chenilles. 


334 

Celle  coutume  est  tellement  invétérée  que,  malgré  que 
les  choux  sont  mangés  jusqu'aux  trognons,  les  croyants 
n*en  continuent  pas  moins  à  étaler  leurs  coquilles  d^œufe. 
Et  puis,  n'a4-on  pas  lu  la  recette  sur  tel  ou  tel  almanaidi 
qui  se  donne  toujours  comme  bien  informa? 

Et  les  grenouilles  donc?  car  il  ;  a  remède  à  tout. 
Comme  les  mares,  ou  marchais,  en  termes  do  pays,  sont 
très  communes,  les  grenouilles  pullulent^  et,,  dans  les 
nuits  d^été,  coassent  à  rendre  des  points  à  leurs  eoDgé* 
nères  d'Australie. 

Voulez-vous  les  faire  taire  et  dormir  tranquillement 
toute  Tannée?  Le  remède  est  simple.  Prenez  une  cuiller 
à  potage  ou  louche  remplie  de  bouilloa  ^as  le  jour  de 
carnaval  et  versez  posément  toute  la  cuillerée  dans  le 
marchais.  Les  grenouilles  ne  chanteront  plus. 

Vos  mares  sont-elles  remplies  de  cette  mauvaise  herbe 
indestructible  qu'on  appelle  de  la  «  quenillère  »? 

Prenez-en  une  poignée  que  vous  étalerez  sur  de  l'au- 
bépine  le  jour  de  Saint-Jean,  avant  le  lever  du  soleil,,  et  à 
mesure  qu'elle  mourra  sur  Taubépine,  elle  périra  égale- 
ment dans  la  mare.  Gomment,  vous  en  doutez  ?  C'est  que 
vous  êtes  vraiment  trop  difficile  à  contenter. 

Si  la  Puisaye  a  ses  empicasseors,  ici,  nous  poiiruas 
mettre  en  ligne  nos  «  arrêteurs  »  qui,  comme  eux,  gué- 
rissent le  chancre,  le  mal  do  dents,  l'entorse,  la  brûfore, 
la  colique,  le  feu  des  enfants  (corps  roiige),  llncendie, 
etc.,  à  Taide  de  prières  et  de  neuvames. 

Je  prends  par  exemple  le  mal  de  dents. 

Lorsque  vous  ne  pouvez  plus  endurer  la  doul^ir^  que 
votre  tête  est  enflée  et  que  le  mal  est  arrivé  à  son 
paroxysme,  si  vous  redoutez  le  baume  d'acier,  allez 
trouver  le  sorcier  ou  philôt  l'arrèteur  (car  ces  mes^eurs 
n'aiment  pas  qu'on  les  appelle  sorciers,  et;  ils  oui  raisoo). 
Après  que  vous  lavez  iniormé  de Tobjet  de  votre  visite, 
il  prend  un  livre  spécial^^  sans  doute  un  diminutif  dm 
grand  Albert,  s'approche  de  vous  et  fait  en  règje  les  soro- 
mations  au  mal  d  avoir  à  déguerpir,  et  promptement.  11 
récite  quelques  paroles  impies  ou  sacrées,  jmis  vous 
ordonne  une  neuvaine.  Quand  tout  es!  Iepm»iné,  vous 
pouvez  être  tranquille  et  aller  en  paix.  S^il  arrive  que  le 
mal  ne  se  dissipe  pas,  ne  «  s'arrête  >  pas,  on  dira  que 


j 


335 

c  est  parce  que  vous  n'avez  pas  la  foi.  Après  cela,  allez 
vous  y  faire  mordre. 

—  Toutefois,  si  vous  voulez  être  discret,  me  dit  une 
bonne  vieille  femme,  je  vais  vous  donner  le  vrai  moyen 
de  ne  jamais  avoir  mal  aux  dents. 

—  Qu'à  cela  ne  tienne,  répondis-je. 

—  Eh  bien  !  coupez  vos  ongles  toujours  le  lundi . . . 

On  cite  très  peu  de  femmes  ayant  le  pouvoir  d'arrêter 
les  maux.  C'est  une  spécialité  pour  les  hommes,  et  ceux- 
ci  sont  l'objet  d'un  véritable  culte  dans  le  centre  où  ils 
résident.  Chaque  village  a  le  sien,  lorsqu'il  n'en  a  pas 
plusieurs.  Si  un  jeune  enfant  a  le  chancre,  espèce  d  in- 
flammation ou  d'ulcère  de  la  gor^e,  en  le  conduisant  aux 
fonts  baptismaux  on  passe  chez  1  arrêteur. 

Vous  avez  une  entorse,  une  colique,  une  brûlure? 
Passez  chez  l'homme.  Un  incendie  se  déclare?  Pas  besoin 
de  pompiers,  seulement  on  n'empêche  pas  de  brûler  à  ce 
qui  brûle,  on  ne  fait  qu'empêcher  &  l'incendie  de  s'étendre 
plus  loin. 

Votre  bétail  a  mal  aux  pattes  ?  Le  maréchal  a  piqué 
votre  cheval  en  le  ferrant? 

Allez  !  Allez  toujours  :  ça  ne  coûte  rien. 

Maintenant,  si  quelque  mal  avisé  doute  du  succès,  il 
n'a  qu'à  venir  aux  informations,  et  on  lui  citera  cent 
exemples  de  guérisons  quasi-miraculeuses.  Il  n'est  pas 
une  famille  où  quelque  danger  n'ait  été  conjuré  ;  aussi 
avec  quel  plaisir  on  vous  racontera  tout  cela,  surtout  si 
vous  avez  Tair  de  vous  y  intéresser  ou  d'y  croire. 

Le  choléra,  la  rage  ont  trouvé  à  qui  parler  ici,  et  auprès 
de  nos  arrêteurs,  M.  Pasteur  et  ses  microbes  ne  semble 
qu'un  infime  moucheron.  Oh  I  l'art!  Voyez-vous  I  quand  on 
a  parlé  de  l'art  on  a  tout  dit.  Aussi,  vous  autres,  savants, 
qui  dénigrez  notre  science,  en  arrière  s'il  vous  plaît  I 
Vous  autres,  qui  croyez  à  l'influence  magnétique,  à 
l'hypnotisme,  et  faites  fi  de  nos  manœuvres,  vous  qui 
adorez  les  expériences  de  M.  Hansen  et  niez  les  résultats 
des  nôtres,  en  arrière,  vous  dis^e,  ou  bien  nos  hommes 
vont  arrêter  votre  incrédulité. 

A  côté  de  cette  superstition  grossière,  en  existe  une 
autre  qui  est  non  moins  abjecte  :  je  veux  dire  la  supers- 
tition religieuse. 


336 

Nous  avons  déjà  vu  le  clergé  se  mêler  à  ces  sortes  de 
pratiques  et  faire  croire  aux  badauds  à  la  vertu  de  la 
poudre  de  perlimpinpin. 

Les  pèlerinages,  les  chapelles,  les  grottes,  les  eaux 
miraculeuses,  les  Notre-Dame  de  tous  les  côtés  l'ont 
enrichi  d'une  manière  extraordinaire  et  cela  aux  dépens 
des  heureux  croyants. 

Je  dis  des  heureux  croyants,  car,  à  part  les  affiliés, 
pavés  pour  frapper  la  grosse  caisse,  se  trouvent  des  indi- 
vidus qui,  réellement,  ont  la  foi,  et  ces  braves  eens  sont 
heureux,  je  le  pense  ainsi,  d'avoir  une  branche  de  salul  à 
leur  portée,  soit  pour  diverger  de  leurs  occupations  ordi- 
naires, soit  pour  s'exalter  à  la  vertu,  ou  pour  espérer  des 
temps  meilleurs. 

Chez  quelques-uns,  il  y  a  bien  un  peu  de  fanatisme, 
car  là,  c'est  comme  ailleurs,  on  y  trouve  des  individus 
qui  ne  sont  pas  maîtres  de  leurs  passions;  mais  la  géné- 
ralité subit  une  sorte  d'entraînement  donné  par  l'exemple 
et  dont  la  normale  est  l'esprit  d'imitation  plutôt  que  la 
résultante  d'une  démarche  spontanée  et  d'une  foi  ferme  et 
réfléchie. 

Ainsi,  dans  beaucoup  de  communes  c'est  encore  l'usage 
de  faire  des  processions  pendant  les  trois  jours  des  Roga- 
tions. 

La  plupart  des  habitants  se  réunissent  à  l'église  au 
lever  du  soleil,  puis  marchent  sur  deux  rangs,  en  file 
comme  des  canards,  chantent  des  litanies  spéciales, 
clergé  en  tête,  et  se  dirigent  dans  la  campagne,  ou  vers 
une  chapelle,  pour  attirer  les  bénédictions  de  Dieu  sur  les 
récoltes. 

La  rentrée  à  l'église  se  fait  dans  le  même  ordre,  et  le 
lendemain  on  recommence. 

Le  jour  de  la  Fête-Dieu,  l'usage  veut  encore  que  Ton 
processionne  en  grand  et  en  compagnie  d'un  beau  dais. 

A  chaque  reposoir,  toutes  les  femmes  ayant  de  jeunes 
enfants  se  poussent  l'une  l'autre  et  présentent  leurs 
marmots  au  curé  de  la  paroisse  qui  leur  pose  le  saint 
sacrement  sur  la  tête.  Il  paraît  que  cela  porte  bonheur. 
Le  même  fait  se  reproduit  aux  passages  d'archevêques, 
où,  à  défaut  de  mule,  on  baise  l'anneau. 

Dans  toutes  les  églises  de  campagne,  chacun  peut  voir 


337 

des  statues  plus  ou  moins  bien  sculptées,  représentant 
tous  les  saints  du  calendrier.  Les  catholiques  se  moquent 
des  adorateurs  d'idoles;  mais,  en  fait,  ne  sont-ce  pas 
des  idoles  que  tous  ces  personnages  qui,  par  la  grossièreté 
de  leur  sculpture  et  de  leur  peinture,  ne  sont  bons  qu'à 
faire  peur  aux  petits  enfants  ?  N'est-ce  pas  là  encore  un 
reste  de  superstition  ? 

Si  maintenant  nous  poussions  plus  loin  dans  l'examen 
des  pratiques  religieuses  et  des  articles  du  dogme,  nous 
nous  arrêterions  à  chaque  pas,  surpris  de  ne  puis  trouver 
cette  belle  religion  qui  part  du  raisonnement  et  du  cœur. 
Mais  laissons  cet  abîme,  ce  sujet  délicat,  et  côtoyons-en 
seulement  les  bords. 

Il  est  tout  naturel  que  les  populations  superstitieuses 
aient  leurs  préjugés  religieux.  Je  ne  dirai  donc  rien  de 
leur  caractère,  rien  de  leurs  habitudes  sous  ce  rappon, 
car  la  question  de  choses  deviendrait  fatalement  une 
question  de  personnes,  et  la  plupart  des  indigènes  de 
Jardinville  verraient  là  une  mauvaise  farce  de  ma  part  et 
m'en  voudraient  de  les  déranger  de  la  douce  quiétude 
dans  laquelle  ils  vivent. 

On  ne  gagne  rien  à  voiUoir  rectifier  le  jugement,  à 
vouloir  forcer  au  raisonnement  des  gens  pour  lesquels 
il  faut  des  opinions  toutes  faites  ;  on  perd  son  temps  à 
discuter  avec  des  arrêteurs  ou  des  arrêtes. 

Ils  ont  le  feu  sacré,  ils  ont  la  foi,  et  à  vos  arguments 
ils  répondent  par  un  sourire  malideux  et  sarcastique  ; 
bien  heureux  quand  la  calomnie  ne  s'en  mêle  pas.  Le 
temps  seul  fera  des  dissidents,  car  la  génération  actuelle 
est  imbue  des  principes  de  la  génération  passée,  et  je  ne 
réponds  pas  de  la  génération  future.  Mais  passons. 

Le  nombre  13  est  redouté  à  Jardinville.  Quelques 
joueurs  de  billard  s'arrêtant  à  13  points  se  laissent  im- 
pressionner et  croient  à  la  fatalité.  Lorsque  dans  une  des 
rares  réunions  qui  ont  lieu  dans  les  familles,  il  se  trouve 
treize  personnes  au  dîner,  la  maîtresse  de  maison  s'em- 
presse bien  vite  de  changer  cet  état  de  choses.  Des  culti- 
vateurs ne  commencent  jamais  de  semailles  le  13,  ni  un 
vendredi  ;  ils  ne  voyagent  pas  un  13  ;  ils  marchandent 
toujours  à  la  boutique  à  13  sous.  Toutefois,  notons  qu'il 
y  a  une  légère  détente,  car  les  ménagères  se  font  scru- 

1887  XXII 


338 

fmle  de  ne' jamais  vous  donner  13  œufs  lorsque  vous 
eur  en  payez  12,  et  la  majorité  aime  mieux  avoir  13  fr. 
13  sous  que  12  fr.  50.  Ça/c'est  affaire  àe  goût. 

Lorsqu'il  tonne,  il  y  en  a  qui  se  cachent  dans  des 
endroits  où  la  lumière  ne  pénètre  pas.  Ils  prient  et  sont 
ainsi  garantis  contre  le  tonnerre. 

D'autres,  ne  pouvant  sonner  les  cloches,  récitent  la 
Passion  ;  et,  comme  la  plupart  du  temps  ils  sortent  sains 
et  saufs  comme  les  voisins,  ils  concluent  de  là  que  Dieu 
a  exaucé  leurs  vœux,  qu'il  les  protège  et  que  leurs  prières 
ont  été  favorablement  accueillies. 

Vous  êtes  surpris  par  un  éclair  I...  Vite  un  signe  de 
croix,  et  il  n'y  a  plus  de  danger  que  vous  soyez  frappé 
^par  la  foudre.  Vous,  savants,  qui  voulez  expliquer  la 
théorie  du  paratonnerre  et  de  Télectricité,  allez  ailleurs, 
ici  on  vous  rit  au  dos. 

On  cite  de  nombreuses  personnes  qui  se  signent  conti- 
nuellement en  passant  devant  les  églises,  les  cimetières, 
les  croix,  lorsque  leurs  voisins  blasphèment  (quelquefois 
méchamment)  avant  et  après  les  repas,  le  travail,  le 
sommeil,  les  voyages,  etc. 

Quand  vous  achetez  un  cheval,  il  ne  faut  pas  lui  ôter 
son  licol  avant  neuf  jours,  afin  qu*il  ne  soit  pas  dérangé. 

De  même,  ne  vous  avisez  cas  d'essayer  un  poulain  le 
vendredi,  c'est-à-dire  de  le  faire  travailler  à  quoi  que  ce 
soit  ce  jour-là,  car  il  lui  arrivera  malheur  infailliblement. 
Tenez-vous  pour  averti. 

Si  vous  êtes  papa,  recommandez  bien  à  vos  enfants  de 
ne  jamais  aller  voir  un  nid  le  vendredi,  car  les  fourmis 
mangeraient  les  œufs. 

Par  contre,  voulez-vous  obtenir  du  persil  double  ou 
bien  des  jBeurs  merveilleuses?...  Semez-les  le  vendredi 
saint  avant  le  IcA^er  du  soleil.  N'oubliez  pas  cette  recom- 
mandation :  «  Avant  le  lever  du  soleil  »,  car  ce  jour-là, 
sacré  entre  tous,  on  ne  doit  pas  ouvrir  la  terre.  Les  culti- 
vateurs, charretiers,  jardiniers,  etc.  ne  labourent,  ne 
hersent  ni  ne  bêchent  dans  la  matinée,  car  la  terre 
saigne  (!)... 

On  montre  au  doigt  ceux  qui  enfreignent  la  sainte 
coutume,  et,  un  peu  plus,  on  les  signalerait  au  géné- 
ral des  jésuites,  sinon  au  pape.  Les  fermiers  surtout,  en 


339 

leur  qualité  de  gros  majors  et  de  gens  bien  appris, 
tiennent  à  ne  pas  laisser  tomber  cette  coutume  en  désué- 
tude. N'allez  pas  les  plaisanter,  ou  gare  Tindex  1 

Vous  pouvez  dire  à  vos  enfants  qu'on  ne  sonne  pas  les 
cloches  pendant  ce  saint  jour,  parce  qu'elles  sont  parties 
à  Rome,  qu'elles  ont  un  bonnet  blanc  orné  de  rubans  de 
diverses  couleurs,  qu'elles  jettent  des  dragées,  puis 
qu'elles  reviennent  le  samedi  saint  à  l'eau  bénite.  Mais 
si  vous  êtes  marguiller,  fabricien,  instituteur,  garde- 
champêtre,  maire  sonneur  municipal,  sonneur  de  céré- 
monie ou  de  fantaisie,  etc.,  n'allez  pas  tirer  la  corde,  car 
vous  révolutionnerez  le  pays  et  empêcherez  ainsi  les 
âmes  d'aller  dans  le  paradis.  Les  femmes  sortiront  de 
leurs  maisons  pour  faire  concurrence  aux  pies  ;  les 
hommes  s'assembleront  dans  le  bout  de  leurs  champs 
ou  devant  l'éjglise,  délibéreront  sur  ce  qu'il  convient  de 
faire  en  pareille  occurence.  Ils  se  poseront  en  comité  de 
salut  puolic  ;  et,  voyant  dans  un  pareil  mépris  des  choses 
sacrées  et  des  usages  antiques,  l'œuvre  d'un  diable 
patenté,  l'annonce  d'un  grand  malheur,  guerre,  peste, 
mortalité  de  bestiaux,  abondance  de  chenilles,  nuées  de 
crapauds,  tremblements  de  terre,  gelées  destructives, 

grêles,  guerre  civile,  boul versement  de  la  société,  etc 

Ils  veilleront  au  grain. 

Vous  qui  vous  étendez  mollement  sur  un  rond  de 
cuir,  faites  la  sieste  sur  un  canapé  moelleux,  vous  ne 
vous  doutez  pas  du  danger.  Votre  œil  indifférent  plane 
au-dessus  de  ces  petites  misères  de  clocher,  et  vous  ne 
croyez  sans  doute  pas  à  ces  délibérations  champêtres. 

Daignez  vous  approcher  de  ce  comité  en  quatuor  et 
regardez  ce  qui  s'y  passe. 

Voyez-vous  ce  septuagénaire  qui  ressemble  à  Saint- 
François  Xavier  et  qui  lève  nerveusement  sa  béquille  en 
l'air  tout  en  jetant  à  terre  son  chapeau  de  feutre?  Ses 
traits  se  crispent  et  la  colère  semble  à  son  faîte  montée. 
Il  propose  de  couper  la  tête  au  mal  appris  qui  a  sonné  la 
cloche  d'onze  heures.  —  Et  cette  forte  tête  qui  lui  sourit 
plaintivement,  saute  lourdement  d'une  iambe  sur  l'autre 
en  marchant,  et  nous  montre  son  œil  blanc  et  vitreux? 
C'est  le  président,  c'est  M.  Têtevide-Laclochette.  Il  veut 
signaler  l'impudent  sonneur  au  pouvoir  exécutif,  dont  il 


340 

se  dit  représentant,  comme  perturbateur  de  la  tran- 
quillité publique,  et  l'envoyer  à  Lambessa,  Cayenne  ou 
Nouméa.  —  Et  ce  gros  plein-de-soupe  qui  fume  sa  pipe 
d'un  air  suffisant?  C'est  M.  Lesot,  qui  vient  voir  si  son 
charretier,  M.  Lebeau,  a  bientôt  terminé  son  travail.  Lui, 
il  veut  un  article  sur  le  journal.  En  outre,  il  désire  qu'on 
laisse  la  tête  au  sonneur,  mais  il  veut  qu  on  Técorche 
vif.  —  Et  ce  dernier  qui  se  croise  les  bras,  mais  dont  le 
sourire  jésuite  et  la  voix  sarcastique  semblent  corroborer 
les  paroles  de  l'assemblée?  C'est  M.  Picheconte  Caméléon. 
Il  propose  des  lettres  anonymes  et  tout  ce  que  veut  le 
comité. 

Bref,  la  discussion  se  termine  et  les  bonnets  blancs 
décident  que  le  loustic  ne  sera  ni  pendu,  ni  rôti,  ni 
étranglé,  mais  que  la  chose  sera  contée  aux  pays  voisins 
et  qu'un  ami  prendra  sa  plume  la  plus  noire"  pour  ins- 
truire du  fait  la  presse  bien  pensante  qui  avertira  à  son 
tour  ses  rares  abonnés  du  déparlement  «  qu'un  malotru 
s  est  permis  de  sonner  la  cloche  municipale  les  jeudi, 
vendredi  et  samedi  saints  ».  Ce  sera  une  belle  occasion 
pour  parler  des  libres-penseurs  et  avérer  que  ce  sont  des 
oiseaux  rares  à  Jardin  ville  et  environs,  etc.. 

Et  allez  donc  !  Sonnez  trompettes  !... 

Et  allez  donc  !  Sonnez  clairons  I... 

Mais  n'allons  pas  si  loin.  Nos  députés  de  1885  n'ont-ils 
pas  établi  une  loi  de  conciliation  avec  le  clergé  qui  inter- 
dit les  sonneries  civiles  aux  jours  en  question  ?  Fameux  I 
Heinl... 

Terminons  les  superstitions  relatives  aux  vendredis  en 
disant  qu'il  est  défendu  de  faire  la  lessive  dans  la  semaine 
sainte,  sous  peine  de....  ce  que  vous  voudrez.        ^ 

Si  vous,  libre-penseur,  vous  enfreignez  la  loi  et  que 
vous  ajjez  l'idée  d'aller  demander  une  lessiveuse,  on 
vous  priera  d'aller  vous  faire  pendre  ailleurs. 

Savez-vous  comment  on  s'y  prend  pour  empêcher  à 
une  boisson  de  tourner  ?  Eh  bien,  on  cloue  au  fond  de  la 
futaille  un  fer  percé.  Vignerons,  essayez-en  I 

Vous  dites  que  vous  avez  une  poule  qui  chante  le  coq? 
Tuez-la  bien  vile,  car  cela  vous  annonce  la  mort  très 
proche  d'un  membre  de  votre  famille.  Si  vous  avez  un 
fils  soldat,  c'est  certainement  lui  qui  est  trépassé  I...  ^ 


341 

Il  faut  donner  des  crêpes  aux  poules  le  jour  de  la 
Chandeleur,  afin  de  les  faire  pondre,  et  je  repète  qu'il 
faut  toujours  les  niettre  couver  de  façon  que  les  poussins 
éclosent  en  croissant.  (J'entends  le  croissant  de  la  lune). 

Lorsqu'on  n'est  pas  certain  d'hériter  d'un  parent,  on 
va  chercher  le  sorcier  pour  le  consulter.  Celui-ci  mar- 
motte quelques  paroles.  Vous  lui  offrez  un  bon  dîner, 
vous  le  payez  généreusement  et  vous  héritez.  Ce*n'est 
pas  plus  maUn  que  ça. 

Autrefois,  les  villageois,  une  pièce  d'argent  a  la  main, 
venaient  vous  dire  :  «  Sorcier,  vendez-moi  du  vent  !... 
Sorcier,  vendez-moi  de  la  pluie I...  Sorcier,  vendez-moi 
du  beau  temps,  une  bonne  maison,  de  bonnes  ven- 
danges. »  Ce  à  quoi  le  sorcier  répondait  :  «  Payez  vos 
subsides  aux  quatre  termes  et  n'oubliez  pas  de  donner 
quatre  deniers  pour  la  quittance  ;  ne  mangez  pas  plus  de 
sel  que  le  billet  du  fermier  ne  le  porte  ;  jeûnez  au  pain 
d'orge,  à  Teau  de  neige  et  payez  la  dîme  de  Pail,  du 
persil,  etc.  (Traité  des  dîmes,  par  Forget);  pardonnez  à 
tous  vos  ennemis  et  allez  faire  un  pèlerinage  à  Notre- 
Dame  de  la  Réconciliation  ;  la  première  fois  que  vous 
mettez  des  souliers  neufs,  versez  de  l'eau  dans  tous  les 
bénitiers  de  la  maison,  léguez  des  cordes  neuves  pour  les 
cloches  qui  sonneront  votre  glas,  etc.,  etc.  Aujourd'hui, 
c'est  différent  :  si  vous  voulez  du  beau  temps,  donnez  de 
la  galette  aux  chats.  —  Vous  voulez  être  fort  ?  Mangez  de 
la  viande  le  jour  de  l'Ascension.  —  Vous  voulez  avoir 
beaucoup  de  cheveux  ?  Faiies-les  couper  en  décours.  — 
Vous  voulez  aller  au  paradis?  Mangez  sept  boisseaux  de 
cendres....  Autrefois  les  jours  réputés  critiques  pour  la 
récolte  étaient  ceux  de  saint  Urbinet,  de  Colinet,  de  Péré- 
grinel  et  la  semaine  pemeuse  (calendrier  des  bergers). 
Maintenant,  ce  sont  ceux  de  saint  Jacquf^s,  saint  Jean, 
sainte  Pétronille,  etc.. 

Si  toutefois  nous  comparons  les  vieilles  superstitions 
du  moyen  âge,  relatives  à  la  culture,  nous  voyons  avec 
plaisir  qu'il  y  a  progrès  en  faveur  de  notre  siècle,  quoi- 
qu'il reste  encore  beaucoup  à  faire. 

Je  cite  (xv*  siècle)  : 

—  Tous  les  jours  sont-ils  également  favorables  au 
labour  ? 


3i2 

— .  Non  certes,  il  faut  consulter  le  cours  et  le  décours 
de  la  lune  et  les  fêtes  des  saints.  (Théâtre  d'agriculture^ 
Olivier  de  Serre,  ses  reproches  sur  les  anciens  préjugés, 
pages  41  et  42,  édition  de  4646). 

—  Nous  sommes  au  mois  de  juin,  la  récolte  de  ce 
champ  ne  s'annonce  pas  bien  ;  cependant  je  n'ai  pas 
épargné  le  fumier,  j'ai  bien  cultivé,  et  la  saison  a  été 
convenable. 

—  Ah  I  peut-être  en  semant  le  blé  vous  aurez  laissé 
tomber  par  mégarde  quelques  grains  sur  les  oreilles  des 
chevaux  ou  des  bœufs. 

—  Pourquoi,  cette  année,  un  grand  nombre  de  vigne- 
rons ont-ils  eu  tant  de  feuilles  et  si  peu  de  raisins  î 

—  C'est  qu'ils  ont  taillé  durant  la  nouvelle  lune  ;  la 
lune  qui  gouverne  les  semailles  gouverne  aussi  les 
tailles  et  les  gouverne  plus  sensiblement.  La  lune  laisse 
tomber  de  grands  trésors  sur  la  terre  ;  nous  ne  savons  pas 
les  ramasser. 

—  A  quel  quartier  faut-il  tailler  pour  que  les  raisins 
se  conservent? 

—  Au  dernier  quartier. 

—  A  quel  quartier;  faut-il  tailler  pour  qu'il  y  en  ait 
beaucoup  ? 

—  Au  premier  quartier. 

—  Les  fruits  qui  viennent  dans  les  lieux  humides 
donnent  des  enflures. 

—  Connais-tu  la  préparation  de  la  terre?...  Si  je  plante 
des  cerisiers,  sais-tu  avec  quoi  il  faudra  les  mêler  ? 

—  Avec  de  la  chaux. 

—  Si  je  plante  des  néfliers?    ' 

—  Avec  de  la  cendre. 

—  Si  je  plante  des  amandiers  ? 

—  Avec  du  miel. 

—  Cela  est  vrai,  mon  ami  ;  je  te  dirai  même  qui  si  l'on 
mêle  un  peu  de  miel  avec  la  terre  des  semis,  on  est  sûr 
d'avoir  des  fruits  très  gros. 

—  Connais-tu  le  secret  pour  avoir  des  fruits  sans 
noyau?  Non. 

—  Il  faut  ôter  la  moelle  des  jeunes  arbres. 

—  Pour  faire  venir  vite  un  arbre  ? 

—  On  doit  déchausser  le  pied,  fendre  les  grosses  ra- 


343 

cines  et  mettre  des  pierres  dans  les  fentes  (Traité  de 
maître  Gorgole).  C'est  le  plus  sûr  procédé.  Quand,  dans 
la  suite,  on  arrachera  nos  arbres,  on  reconnaîtra  facile- 
ment les  savantes  pratiques  de  notre  âge. 

—  Si  tu  avais  un  méchant  bélier,  comment  f y  pren- 
drais-tu pour  le  contenir  ? 

—  Je  lui  percerais  les  cornes.  ^ 

—  Dis-moi  encore  si  tu  n'avais  ni  chien,  ni  bâton  pour 
défendre  ton.troupean  et  que  tu  visses  venir  les  loups, 
fuirais-tu  ?  grimperais-tu  nonteusement  sur  un  arbre  ? 
Que  ferais-tu  ?.,.  Tu  ne  sais  I 

Eh  bien  !  prends  alors  deux  petites  pierres  et  frappe- 
les  lune  contre  Tautre  ;  mais  ne  cesse  de  les  frapper  ou 
je  ne  réponds  de  rien. 

—  Tiens,  entends-tu  les  oisons  qui  crient  plus  fort  que 
de  coutume  ? 

—  Pluie. 

—  Regarde  ces  bœufs  qui  se  couchent  sur  le  côté  droit? 

—  Pluie. 

—  Vois-tu  ce  chat  qui  se  lisse  avec  ses  pattes? 

—  Pluie. 

—  Quand  puis-je  allumer  du  feu  dans  mes  vignes  ? 

—  Jamais. 

—  Les  feuilles  de  ces  pêchers  tombent  avant  le  temps  ! 

—  Mortalité  de  bestiaux. 

—  Le  jour  de  Noël  sera  un  jeudi? 

—  Abondance  de  vin. 

—  Il  a  plu  le  jour  de  saint  Marc? 

—  Nous  n'aurons  guère  de  prunes.  (Leçons  de  Messie, 
2**  partie,  chapitre  41),  etc.,  etc.. 

A  Jardinville,  où  Ton  se  pique  de  conserver  soigneuse- 
ment les  vieilles  choses,  nous  pouvons  glaner  à  plein 
champ.  La  récolte  est  bonne.  Citons  ce  qui  a  rapport  à 
Tagriculture  : 

—  Il  est  d'usage  de  tailler  les  arbres  en  décours,  pour 
qu'ils  poussent  moins  et  qu'ils  prennent  du  fruit. 

—  11  faut  tailler  les  treilles  le  17  mars  ou  le  jour  de 
sainte  Gertrude,  pour  que  les  rats  ne  mangent  pas  les 
fruits. 

—  Il  faut  greflTer  un  arbre  en  croissant  et  non  en  dé- 
cours, car  la  greffe  ne  vient  pas  aussi  longue.  Du  reste, 
greffez  toujours  pendant  la  pleine  lune. 


344 

—  N'oubliez  pas  de  semer  voire  salade  le  1  ""'  mars,  pour 
qu'elle  lève  bien  et  qu'elle  ne  monte  pas. 

—  Vous  voulez  que  votre  jardinage  ne  monte  pas  ?  Se- 
mez toujours  en  croissant. 

—  Vous  voulez  que  vos  betteraves  soient  longues  ?  Se- 
mez-les également  en  croissant. 

Oh?  le  croissant  !  Voyez-vous,  ici,  c'est  un  demi  dieu, 
et  certains  maris,  faisant  ainsi  concurrence  à  la  belle 
Diane,  s  en  décoreraient  volontiers.  Que  voulez-vous  ! 
Puisqu'il  n'y  a  pas  pour  eux  de  décorations  du  «  Mérite 
agricole  ».  autant  celle-là  qu'une  autre.  Certains  même 
croient  tellement  à  son  influence  qu'ils  se  vantent  d  y 
faire  attention  en  ce  qui  concerne  la  progéniture,  attendu 
qu'en  telle  lune  ce  sont  des  garçons,  dans  telle  autre,  des 
filles.  Où  diable  le  raisonnement  va  se  nicher  I  Mais 
continuons. 

—  Vous  aimez  les  citrouilles?  Ecoutez  ce  conseil  :  si 
vous  voulez  qu'elles  deviennent  grosses  comme  des  hottes, 
semez-les  le  jour  de  saint  Eutrope  (30  avril). 

. —  Lorsque  vous  semez  du  fourrage,  si  vous  voulez 
qu'il  ne  fasse  pas  enfler  vos  vaches,  semez-le  un  jour 
qu'il  n'y  a  pas  d'r,  c'est-à-dire  lundi,  jeudi,  samedi  ou 
aimanche. 

—  Pour  que  les  pois  cuisent,  il  faut  les  semer  un  jour 
que  le  vent  est  du  bas  et  qu'il  n'y  a  pas  d'r,  sinon  ils 
donneront  des  coliques  à  ceux  gui  les  mangeront. 

—  A  propos  des  semis  de  petits  pois,  si  vous  voulez  que 
les  mulots  ne  les  détruisent  pas,  n'oubliez  pas  de  planter 
dans  vos  planches  ou  couches  des  branches  de  sureau 
fichées  de  place  en  place. 

—  Quand  vous  sèmerez  des  navets,  répétez  plusieurs 
fois  de  suite  :  Navets  gros,  longs  et  fourchus. 

—  Si  vous  voulez  qu'il  n'y  ait  pas  de  chenilles  dans 
votre  jardin,  engagez  votre  femme  à  aller  {aire  pipi  aux 
quatre  coins.  (Excusez  le  terme  un  peu  rabelaisien  ;  ici, 
on  n'y  regarde  pas  d'aussi  près). 

Passons  à  la  rosée  de  pai. 

Voici  comment  on  s'y  prend  pour  faire  disparaître  du 
visage  les  taches  de  rousseur  :  On  se  lave  la  figure 
chaque  matin,  avant  le  soleil  levé,  avec  de  la  rosée,  et 
cela  du  V^  au  31  mai  ;  ou,  ce  qui  est  plus  simple,  vous 
vous  roulez  chaque  matin  dans  cette  rosée. 


t 


345 

Lavez  également  le  pis  de  vos  taures  (toujours  avant 
soleil  levé)  avec  de  la  rosée  de  mai  ;  trayez-les,  malgré 
qu'elles  n'ont  pas  de  lait;  au  bout  de  neuf  jours  elles  en 
auront.  Ce  n'est  pas  plus  malin  (jue  ça. 

—  N'oubliez  pas  de  faire  baptiser  votre  enfant  aussitôt 
qn'il  est  né  ou  peu  de  temps  après,  ou  bien  le  diable 
viendra  le  chercher. 

—  Un  proche  parent  meurt-il? N'oubliez  pas  de  porter 
un  pain  bénit  ;  sans  cela,  toute  la  nuil  vous  l'entendrez 

j  frapper  à  vos  portes.  Aussi,  afin  de  reposer  tranquille- 

I  ment,  on  a  ici  la  généreuse  habitude  de  porter  le  pain 

j  bénit  du  dimanche  qui  suit  le  décès,  celui  d'un  mois 

après,  celui  de  six  mois,  celui  d'un  an,  en  y  invitant  tous 
les  parents  et  amis  du  défunt. 

Cet  usage,  qui  a  pour  but  quelquefois  de  rappeler  le 
défunt  à  notre  souvenir,  a  son  bon  côté,  car  nous  ne 
saurions  trop  respecter  le  culte  des  morts,  chacun  de 
nous  ayant  perdu  des  amis  ou  des  parents  qui  nous 
étaient  chers.  (Il  est  cependant  vrai  que  le  culte  du  sou- 
venir pourrait  se  célébrer  autrement,  car,  presque  tou- 
jours, des  libations  précèdent  ou  suivent  1  offrande  du 
pain  bénit  à  l'auberge  voisine).  Mais  il  n'en  est  pas  de 
même  des  préjugés  qui  suivent. 

Ainsi,  beaucoup  croient  que  quand  le  soleil  se  couche 
dans  des  nuages  rouges,  c'est  un  indice  de  malheurs 
prochains. 

Quelques-uns,  dont  l'imagination  s'enjBamme  facile- 
ment, ont  cru  parfois  reconnaître  des  diables,  des  anges, 
des  saints,  etc.,  des  pronostics  divers  ;  et  ces  quasi-con- 
vulsionnaires  content,  avec  une  certaine  frayeur,  leurs 
visions,  leurs  hallucinations  à  leurs  intimes,  qui  les 
écoutent  avec  attendrissement... 

Il  y  a  aussi  une  certaine  plante  qui  est  très  renommée  : 
on  l'appelle  l'herbe  aux  coupures.  Vous  l'arrachez  le 
jour  de  saint  Jean,  avant  le  lever  du  soleil,  vous  l'ac- 
crochez ou  retendez  sur  une  haie,  et  elle  fleurit,  malgré 
qu'elle  n'est  pas  en  terre. 

Si,  par  hasard,  vous  voyez  un  lièvre  dans  les  champs, 
cela  prouve  que  vous  ne  mangerez  rien  de  bon  aux  repas 
de  la  journée. 

Et  les  lapins,  donc?  Ah  !  ces  gredins  de  lapins  !  Que  de 


346 

tracas  ils  donnent  aux  cultivateurs  dont  ils  mangent  les 
blés.  Aussi,  pour  empêcher  à  ces  terribles  rongeurs  de 
détruire  les  céréales,  est-il  d'usage  de  brûler  du  «  gue- 
nillon  »  dans  les  champs  à  protéger.  Mais  d'autres  pré- 
fèrent ficher  en  terre  de  nombreuses  baguettes  de  bois 
portant  chacune  un  large  papier  blanc.  Ces  petits  jalons 
font,  de  loin,  l'effet  d'innombrables  petits  drapeaux 
blancs,  et  le  voyageur  s'arrête  par  curiosité,  moitié 
inquiet,  moitié  souriant.  Je  ne  sais  si  ces  baguettes 
atteignent  le  but  désiré,  toujours  est-il  qu'on  voit  parfois 
queicjue  lapin,  plus  brave  que  ses  congénères,  faire  une 
gracieuse  voltige  au  pied  de  ces  épouvantails  minuscules. 
Dites  maintenant  que  nos  fils  ne  se  vanteront  pas  d'avoir 
eu  de  fameux  grands-pères,  d'intelligents  aïeux  I.... 

—  Tiens  !  le  feu  qui  forge  I 

— •  Signe  de  tempête  pour  le  lendemain. 

—  Et  les  grues  qui  reviennent  ? 

—  Signe  de  froid  dans  quelques  jours. 

—  J'ai  l'as  de  trèfle  dans  mon  jeu. 

—  Tant  mieux  pour  toi,  c'est  la  roue  du  bonheur,  et 
tu  gagneras  quand  même,  malgré  le  dit-on  :  «  Qui  garde 
à  carreau  n'est  jamais  capot.  » 

—  Si,  par  hasard,  vous  voyez  une  pie  qui  jase  le  matin 
à  votre  lever,  tant  pis  pour  vous,  c'est  qu'un  malheur 
inévitable  est  arrivé  ou  va  arriver  dans  votre  famille  ce 
jour-là. 

Lorsque  vous  entendez  le  coucou  pour  la  première  fois, 
faites-en  sorte  de  ne  pas  être  à  jeun  et  d'avoir  de  l'argent 
dans  votre  poche  ;  car  si  vous  êtes  à  jeun  lorsqu'il  chan- 
tera, vous  aurez  la  «  flegme  »  (vous  serez  lourd,  pa- 
resseux, etc.)  toute  l'année;  et  si  vous  n'avez  pas  d'argent, 
vous  serez  gueux  (pauvre)  également  jusqu'à  la  saint 
Svlvestre. 

Naturellement  la  curiosité  conduira  le  lecteur  à  me 
demander  ce  que  sont  nos  gens  eu  politique. 

Halte-là,  mon  brave  I  ne  touchons  pas  ces  questions-là. 

Qu'il  vous  suffise  de  savoir  que  la  majorité  joue  le  rôle 
de  serre-frein. 

A  l'exemple  de  maître  Daniel  Roch  et  ses  fils,  elle  s'ar- 
queboute  avec  des  piques  au-devant  de  la  locomotive  qui 


347 

marche  en  avant,  préférant  être  sous  les  roues  que  dans 
la  voiture.  Battus  et  contents  I...  Après  tout,  chacun  son 
goût. 

Passons. 

Des  personnes  superstitieuses  sont  nécessairement  fata- 
listes. En  effet,  c'est  comme  ça  chez  nous.. 

On  dit  que  le  Turc,  apprenant  la  mort  de  sa  femme  ou 
de  ses  entants,  lorsqu'il  fait  sa  sieste,  ne  bouge  pas  de 
son  sopha  et  répond  nonchalamment  :  «  C'était  écrit  I 
Allah  soit  loué  !...  »  Puis  il  reprend  sa  chîbouque  pour  se 
consoler  et  s'étend  de  nouveau  mollement  sur  son  divan, 
pour  donner  un  libre  cours  à  ses  rêveries. 

C'est  là  un  comble  d'indifférence. 

Eh  bien  I  ici,  nous  n'avons  pas  de  Turcs,  que  je  sache, 
mais  nous  avons  des  gens  qui  remplacent  admirablement 
le  «  c'était  écrit  »  par  un  triste  «  son  bout  était  là?  » 
«  r/est  que  ça  devait  arriver  I  »  «  C'était  son  sort  !»  «  Il 
était  né  sous  une  mauvaise  étoile  I  »,  etc.,  etc. 

Il  paraît  que  notre  corps,  notre  esprit,  notre  raison  ou 
notre  jugement  sont  enfermés  dans  une  sorte  de  cercle 
vicieux  d'où  ils  ne  doivent  jamais  sortir. 

Faites  voir  les  conséquences  d'un  pareil  égarement, 
on  vous  répondra  :  «  Croyez-le  si  vous  voulez,  mais  son 
bout  était  là  I...  »  et  il  n'y  a  pas  à  en  sortir. 

Entassez  exemples  sur  exemples,  qui  démontrent  la 
fausseté  de  leurs  principes  ;  prouvez,  par  des  arguments 
irréfutables,  qu'ils  sont  dupes  de  vieux  sophismes  :  son 
bout  était  là  1...  Ça  devait  arriver  comme  ça  !... 

Et  puis,  on  se  fait  une  figure  spéciale  pour  vous  ré- 
pondre ainsi.  Les  yeux  tristes  et  la  voix  langoureuse,  on 
vous  dit  :  «  Son  bout  était  là  I  »  comme  on  dit  :  J'ai  mal 
aux  dents. 

Du  reste,  essayez  un  bout  de  conversation  pour  vous 
convaincre. 

—  Oh  I  ma  bonne  voisine  !  quel  malheur  I  Mon  frère 
montait  sur  une  échelle,  un  échelon  casse,  ce  pauvre 
enfant  tombe  et  se  brise  la  jambe  I... 

—  Que  voulez-vous,  Monsieur,  c'est  que  ça  devait 
arriver  ! 

—  Cependant,  si  mou  frère  n'eût  pas  monté  sur 
l'échelle,  ou  s'il  eut  eu  la  prudence  de  remplacer  l'éche- 


348 

Ion  pourri  par  un  neuf,  il  me  semble  qu'il  n'aurait  pas 
la  jambe  cassée  I 

—  Un  homme,  au  désespoir,  se  jette  dans  la  Seine 
avec  l'intention  de  se  noyer.  Par  hasard,  un  sauveteur 
le  retire  vivant.  Qu'en  dites-vous? 

—  Monsieur,  c'est  que  son  bout  n'était  pas  là. 

—  Ah!  diable?  M'est  avis  cependant  que  si  personne 
ne  l'eût  retiré  de  Teau,  il  laurait  bel  et  bien  trouvé  son 
bouti 

—  Voici  un  Italien  qui  vient  de  donner  un  coup  de 
couteau  à  un  Français  ;  celui-ci  meurt  des  suites  de  ses 
blessures.  Qu'en  pensez-vous? 

—  C'est  que  ça  devait  arriver  comme  ça  I  C'est  que  son 
bout  était  là  ! 

—  Cependant,  j'ai  tout  lieu  de  croire  que  si  le  Français 
n'eût  pas  reçu  de  coup  de  couteau,  il  se  porterait  aussi 
bien  que  vous  et  moi.  De  plus,  si  cela  devait  arriver, 
comme  vous  dites,  pourquoi  punir  l'Italien  ? 

C'est  la  fatalité  qui  a  armé  son  bras.  11  n'était  pas 
maître  de  ses  actes,  puisque,  d'après  vous,  il  devait 
porter  le  coup  à  son  adversaire.  Une  force  invisible  le 
poussait  donc  malgré  lui  ;  sa  volonté  n'y  était  pour  rien. 
Il  a  agi  comme  une  machine.  Il  n'a  été  qu'un  instrument. 
Autant  dire  tout  de  suite  que  l'homme  n'a  pas  de  volonté, 
qu'il  n'est  pas  libre  de  ses  actes.  De  cette  façon,  puisque 
«  tout  doit  arriver  comme  cela  arrive  »,  je  ne  vois  pas 
pourquoi  on  punirait  les  voleurs,  les  assassins  et  tous  les 
grands  criminels. 

—  Dites-moi,  pourquoi  mettez-vous  des  serrures  à  vos 
portes  et  cachez-vous  votre  bourse  ? 

—  C'est  pour  qu'on  ne  me  vole  pas. 

—  Oh  I  c'est  bien  inutile,  car,  d'après  votre  raisonne- 
ment, si  c'est  écrit  qu'on  doit  vous  voler,  on  vous  volera  ; 
et  si  c'est  écrit  qu'on  ne  doit  pas  vous  voler,  on  ne  vous 
volera  pas,  à  moins,  cependant,  qu'il  y  ait  des  incon- 
séquences dans  votre  fatalisme. 

—  Un  mot  encore. 

Une  guerre  se  déclare  ;  dix  milles  homme  meurent  au 
champ  d'honneur.  Qu'en  pensez-vous?  Etait-ce  écrit 
qu'elle  devait  arriver  cette  guerre,  et  que  ces  dît  mille 
hommes  devaient  mourir  là? 


349 

—  Je  ne  sais. 

—  Tiens  I  c'est  drôle.  Cependant  si,  d'après  vous,  «  ça 
devait  arriver  »,  il  est  inutile  de  crier  et  de  tempêter 
contre  ceux  qui  ont  déclaré  la  guerre  avec  ou  sans  rai- 
son ;  il  est  inutile  également  de  s'occuper  du  sort  de  nos 
enfants  partis  pour  soutenir  l'honneur  du  drapeau  ;  si 
c'est  écrit  sur  le  livre  du  Destin  qu'ils  doivent  revenir 
vivants  tel  jour  et  à  telle  heure,  inutile  de  les  suivre 
avec  regret  et  de  nous  lamenter  d'avance. 

—  Toulon  et  Marseille  sont  infestés  du  choléra.  Cinq 
cents  personnes  en  meurent  chaque  jour.  Qu'en  pensez- 
vous? 

—  C'est  que  leur  bout  était  là. 

—  Alors  inutile  de  chercher  à  combattre  l'épidémie, 
car,  d'après  vous,  ceux  qui  doivent  mourir  mourront,  et 
ceux  qui  doivent  guérir  vivront. 

Qu'en  pense  M.  Pasteur? 

—  Je  suis  jeune  et  sans  souci  ;  vous  me  dites  que  je 
puis  vivre  jusqu'à  80  ans.  Et  s'il  me  prend  fantaisie  de 
me  tuer  tout  de  suite,  direz-vous  que  mon  bout  était  là  ?.. . 
Suis-je  libre  ou  ne  le  suis-je  pas?  Telle  est  la  question. 
Mes  actes  sont-ils  la  conséquence  de  ma  volonté  ou  de  cet 
agent  mystérieux  qu'on  nomme  «  fatalité,  sort,  bonne  ou 
mauvaise  étoile?... 

Certes,  pour  les  gens  qui  se  donnent  la  peine  de  rai- 
sonner un  peu  sainement,  il  n'y  a  pas  de  doute  ;  mais 
pour  les  habitants  de  Jardinville,  ce  n'est  pas  la  même 
chose,  et  un  demi  siècle  passera  encore  avant  qu'on  ait 
abandonné  la  théorie  du  «  son  bout  était  là  ». 

Mais  n'allons  pas  plus  loin,  car  nos  compatriotes  de 
Jardinville  pourraient  m'en  vouloir  de  montrer  ainsi 
leurs  travers,  et  essayeraient  d'ensorceler  ma  mauvaise 
langue. 

Je  reviens  à  mon  dada  favori  et  donne  encore  à  mes 
amis  quelques  bonnes  recettes  et  bons  avertissements 

—  D'abord  savez-vous  prendre  des  essaims? 

—  Non.  Eh  bien,  écoutez  I 

Il  est  d'usage  de  surveiller  la  sortie  du  panier  mère, 
en  guettant  pendant  quinze  jours  de  suite  s'il  le  faut; 
puis,  lorsque  l'essaim  part,  vite  un  poêlon,  un  arrosoir 
et  un  chaudron  sur  lesquels  vous  carillonnez  le  plus  vite 


350 

possible,  en  répétant  :  «  Assis  belles  I  assis  belles  !  assis 
belles  I  etc..  » 

Si  par  malheur  votre  enfant  a  les  gifles,  les  glandes 
engorgées,  etc.,  inutile  d'aller  au  médecin.  Il  suffit  de 
faire  noire  votre  enfant  après  un  âne  ou  un  cheval.  Je 
cite  le  fait  comme  Tayant  vu  pratiquer  plusieurs  fois  et 
par  plusieurs  familles. 

Ne  balayez  jamais  votre  chambre  après  soleil  couché, 
ça  porte  malheur. 

Lorsqu'une  vache  fait  veau,  il  faut  tout  de  suite  lui 
traire  (tirer)  un  peu  de  lait  et  le  jeter  sur  de  Taubépine, 
afin  que  la  vache  soit  a  bonne  de  lait  ». 

Ainsi  font  les  bonnes  ménagères  ;  et  si  vous  voulez  être 
bien  reçu,  ne  vous  avisez  pas  d'aller  leur  rire  au  nez,  car 
elles  ont  bonne  «  tapette  ». 

Il  me  souvient  que,  pendant  l'hiver  de  1881,  des  feux- 
follets  furent  visibles  en  plusieurs  endroits  du  village, 
principalement  dans  les  endroits  marécageux.  Une  per- 
sonne en  vit  même  un  qui  voltigeait  vers  le  cimetière.  Il 
n'en  fallut  pas  davantage  pour  que  bien  des  gens  crussent 
que  c'étaient  les  âmes  des  morts  qui  se  promenaient  ainsi. 
Plusieurs  crièrent  aux  revenants  et  pas  un  seul  n'osa  se 
rendre  compte  de  la  véritable  cause  qui  produisait  ces 
chandelles  ou  culards  (terme  du  pays).  Jugez  de  la  peur, 
on  dit  que  la  flamme  suit  ceux  qui  passent  auprès,  et  il 
n'en  faut  pas  davantage  pour  effrayer  les  imaginations 
qui  ne  le  sont  déjà  que  trop. 

S'il  entrait  dans  ce  cadre  de  parler  des  usages  locaux, 
certains  détails,  qui  passent  ici  maperçus,  intéresseraient 
assurément  ceux  qui  ne  les  connaissent  pas. 

Par  exemple  :  Du  mariage. 

Lorsque  des  parents  marient  leurs  enfants,  il  est 
d'usage  de  ne  leur  rien  donner,  ou  du  moins  très  peu  de 
chose.  Seulement,  les  parents  louent  à  leurs  fils  ou  à 
leurs  gendres  les  terres  qu'ils  possèdent,  et  cela 
moyennant  redevance,  comme  au  premier  étranger  venu. 
Ce  qui  revient  à  dire  que  les  parents  ont  des  rentes  dès 
que  leurs  enfants  sont  mariés,  et  que  ceux-ci  ont  des 
dettes  du  jour  où  ils  entrent  en  ménage.  A  cela  vous 
direz  que  les  enfants  ont  presque  intérêt  à  ce  que  les 
parents  meurent  le  plus  tôt  possible  et  qu'une  pareille 


351 

chose  n'est  pas  faite  pour  entretenir  Tamitié  entre  parents 
et  enfants.  C'est  possible,  mais  comme  toute  chose  peut 
s'expliquer  de  deux  manières,  on  vous  répondra  qu'on 
agit  ainsi  pour  que  les  descendants  ne  gaspillent  pas  le 
bien  qu'on  pourrait  leur  donner.  Admirable  prudence  I... 

Aussi,  il  arrive  que  les  enfants  ne  sont  réellement  pro- 
priétaires que,  lorsqu'à  leur  tour,  il  y  a  douze  ou  qumze 
ans  qu'ils  sont  papas,  c'est-à-dire  à  quarante  ans  environ. 

Voyant  qu'on  traite  ainsi  les  gens,  vous  penserez  peut- 
être  qu'il  en  est  de  même  des  animaux  domestiques. 
Dutout,  ce  sont  les  enfants  chéris.  Pour  eux,  mille  pré- 
cautions, mille  petits  soins, 

Si,  chaque  jour,  il  vous  fallait  un  sou  de  lait  pour 
nourrir  votre  enfant  nouveau-né,  vous  ne  le  trouveriez 
pas  à  acheter  chez  les  fermières  qui  ont  huit,  dix,  douze 
ou  quinze  vaches.  Non  I  vous  répond-on  ;  nos  veaux 
boivent  tout.  Les  bêtes  d'abord,  les  gens  ensuite. 

—  Combien  valait  le  beurre  à  la  ville  aujourd'hui, 
madame? 

—  Trente  sous. 

—  Bfen,  voici  1  fr.  50  pour  la  livre  que  vous  m'avez 
vendu  en  allant  au  marché. 

—  Pardon,  ma  bonne  dame,  c'est  trente-deux  sous 
pour  vous,  parce  que  je  ne  l'ai  pas  porté  jusque  là. 

Que  dites-vous  du  procédé  ?... 

—  Si  vous  voulez  acheter  du  lait  dans  une  maison, 
n'allez  pas  dire  à  la  ménagère  que  vous  avez  un  pèse-lait, 
elle  ne  vous  en  fournirait  plus. 

Mais  passons. 

A  Jardinville,  la  Chandeleur  est  la  fête  aux  crêpes  et 
aussi  le  jour  du  mariage  des  perdrix. 

Le  carnaval  est  célébré  par  un  «  rigondon  ».  A  Bazoches, 
à  Egreville  et  dans  plusieurs  autres  localités,  c'est  encore 
l'usage  de  brûler  carnaval.  Mais  à  Jardinville,  on  est  plus 
positif;  on  met  un  pot-au-feu  extraordinaire  et  on  tue  un 
lapin  ou  un  poulet.  Je  n'indique  pas  ce  qu'on  fait  ensuite. 

Le  lendemain,  tout  le  monde  fait  maigre,  et  les  restes 
de  mardi-gras  ne  sont  mangés  que  le  lendemain  des 
Cendres.  Cet  usage  est  surtout  observé  dans  les  fermes, 
où  l'on  se  pique  d  avoir  plus  de  savoir  vivre  qu'ailleurs. 

C'est  encore  le  pays  des  brandons.  Le  nouveau  venu 


352 

qui  accepte  le  brandon  en  est  quitte  pour  un  bon  dîner  où 
ne  manquent  pas  d'assister  tous  ceux  qu'il  invite. 

Quelque  jours  avant  d'assister  au  repas  de  noce,  il  y  en 
a  qui  jeûnent  afin  de  ne  pas  faire  affront  a  la  cuisinière. 

La  Mi-Carême  est  célébrée  par  un  grand  bal  masqué. 

La  bûche  de  Noël  n'est  plus  guère  en  usage.  (Je  ne 
veux  pas  dire  par  là  qu'il  n'y  a  plus  de  bûches  à  Jardin- 
ville;  c'est,  au  contraire,  un  pays  très  boisé).  Seulement, 
on  la  remplace  par  un  réveillon  où  Ton  consomme  une 
grande  quantité  de  boudin. 

Aux  noces,  on  ne  court  plus  la  «  billarde  >;  la  rôtie 
n'est  plus  offerte  aux  mariés  ;  mais,  de  temps  en  temps, 
on  leur  présente  encore  un  bouillon  poivré. 

Lorsqu'une  femme  a  certaines  indispositions  communes 
au  sexe,  elle  doit  éviter  de  taire  une  cuisine,  car  les 
sauces  tournent;  de  même,  elle  ne  doit  pas,  à  ces 
époques-là,  mettre  des  cornichons  dans  le  vinaigre,  ils 
ne  se  conserveraient  pas.  Pauvres  cornichons  I... 

Lorsqu'un  décès  survient  dans  une  maison,  on  en 
informe  les  animaux,  et  particulièrement  les  abeilles, 
auxquelles  on  fait  porter  le  deuil.  On  orne  les  ruches  6e 
rubans  noirs. 

Du  reste,  si  on  ne  le  faisait  pas,  il  est  constant  qu'elles 
ne  resteraient  pas  au  panier  et  s'en  iraient  dans  l'année. 
Ces  pauvres  bêtes  I... 

Il  y  a  moins  de  cinquante  ans,  on  croyait  encore  aux 
lavandières. 

Ainsi,  à  Jardinville,  on  cite  encore  trois  marchais 
(mares)  où,  toute  la  nuit,  on  entendait  laver  ces  femmes 
mystérieuses. 

On  croit  à  l'influence  de  la  lune  pour  la  conservation 
du  bois.  Ainsi,  coupez  les  bois  durs  en  croissant  et  les 
bois  blancs  en  décours,  ou  bien  les  vers  les  piqueront. 

A  propos  de  vers,  voulez-vous  n'en  jamais  avoir  dans 
vos  fromages?  Prenez  de  l'eau  de  Saint-Jean,  avant  soleil 
levé,  et  arrosez-en  vos  fromages  ;  après  cela,  il  n'y  a 
plus  de  danger. 

Pour  empêcher  là  vermine  (le  vermier,  les  souris  et  les 
rats)  de  manger  le  blé,  lirez  un  sceau  d'eau  le  matin  de 
la  Saint-Jean,  toujours  avant  le  soleil  levé,  et  arrosez-en 
le  blé  et  les  murs. 


353 

Vous  me  direz  qu'à  la  Saint-Jean  la  moisson  n'est  pas 
terminée.  N'ayez  crainte,  Teau  se  conserve. 

Le  jour  de  Saint-Paul,  les  femmes  ne  doivent  pas  filer, 
ou  bien  les  poulets  auront  les  pattes  tordues  et  les  enfants 
seront  rachitiques. 

Si  Ton  n'a  pas  de  plaque  à  feu,  il  faut  attacher  le  nom- 
bril de  l'enfant  nouveau-né  le  plus  haut  qu'on  peut  dans 
la  maison,  afin  que  le  jeune  homme,  amène  un  bon  nu- 
méro. 

La  lune,  cette  maudite  lune,  joue  un  rôle  jusque  dans 
Télevaçe  du  bétail. 

Ainsi,  les  veaux  sont  vifs  quand  la  lune  tire  au  plein  et 
faibles  quand  elle  est  nouvelle. 

D'une  part,  vous  avez  sur  votre  table  un  pain  tourné 
à  l'envers;  d'autre  part,  votre  enfant  est  tombé  dans  le 
feu  ;  il  vaut  mieux  courir  au  pain  qu'à  l'enfant. 

—  Ne  vous  avisez  pas  d'arracher  du  persil  pour  le 
replanter  ensuite,  car,  dans  i  année,  cela  ferait  mourir  le 
meilleur  de  vos  amis. 

—  Tiens,  les  oreilles  me  sifflent  I...  C'est  qu'on  parle 
de  moi.  Alors,  je  ne  dis  plus  rien. 

Sur  ce,  ami  lecteur,  aie  la  bonté  de  m'excuser  si  j'ai 
la  liberté  de  te  signaler  les  petites  extravagances  qui  ont 
encore  un  cours  trop  naturel  à  Jardinville. 

Mais  garde  bien  le  secret  de  toutes  les  bonnes  choses 
que  je  t'ai  racontées  et  des  recettes  que  je  t'ai  confiées, 
car,  vois-tu,  ici  comme  partout,  il  y  a  des  indigènes  oui 
ont  la  langue  en  pointe  de  flèche,  et  dame,  tu  comprenas. 
si  tu  divulguais  la  chose,  il  me  faudrait  élargir  le  dos  et 
les  épaules  pour  supporter  les  coups  d'assommoir  qu'ils 
me  réserveraient. 

Les  vieilles  croyances  sont,  chez  nous,  une  arche 
sainte  ;  non  pas  que  je  veuille  dire  par  là  qu'il  n'y  a  que 
les  bêtes  qui  montent  dedans,  mais  seulement  qu'il  faut 
nous  garder  d'y  toucher,  car,  vois-tu,  les  sorciers,  les 
croyants,  les  arrêteurs  et  les  arrêtés  se  réuniraient  de 
nouveau  en  comité,  le  Vendredi-Saint,  chercheraient  de 
tous  côtés  les  difierentes  herbes  à  maléfices  ;  et,  après 
nous  avoir  fait  une  salade  au  diable  à  leur  manière,  nous 
jetteraient  un  sort  auquel  nous  ne  pourrions  malheu- 
reusement résister,  un  mauvais  œil  qui  nous  ferait  griller 

1887  XXIII 


354 

pendant  le  reste  de  nos  jours,  jusqu'au  moment  où  leurs 
prières  nous  plongeraient  dans  les  grandes  chaudières 
de  Lucifer... 

Et,  pour  terminer  comme  notre  curé,  c'est  le  bonheur 
que  je  vous  souhaite. 

Ainsi  soit-il. 

ERNEST  GHEREST. 


UNE  ÉMEUTE  RELIGIEUSE 


A  SAINT-MATHURIN  DE  LARCHANT. 


Lirîcantus,  Larchant  ou  plutôt  Saint-Hathurin  (A)  de 
Larchant,  est  aujourd'hui  une  petite  commune  de  sept  à 
huit  cents  habitants  du  canton  de  la  Chapelle-la-Reme» 
arrondissement  de  Fontainebleau.  C'était  autrefois  une 
dépendance  du  Chapitre  de  Paris,  quoique  faisant  partie 
de  Tarchidiaconé  du  Gâtinais,  doyenné  deMilly,  diocèse  de 
Sens.  On  trouve  les  mentions  suivantes  dans  les  pouillés 
de  ce  diocèse  :  Fin  du  xv®.  siècle,  Decanatus  Miliaci,  Liri- 
cantus  capituli  Parisiensis  ;  1530  à  1540,  Decanatus  Mil- 
liaci,  Liricantus,  200  1.  Capitulo  Parisiensi.  —  Fin  du 
XVI®  siècle,  Liricantus,  Capitulo  Parisiensi . 

Lepouillé  de  1695,  réaigé  par  Julien  Amette  (B),  cha- 
noine et  cellérier  du  Chapitre  de  Sens,  donne  les  rensei- 
gnements suivants  :  Doyenné  de  Milly,  Saint-Mathurin  de 
Larchant;  la  confrérie  de  Saint-Mathurin  de  Larchant  en 
THÔtel-Dieu  y  fut  érigée  en  1457.  Le  patron  est  le  Cha- 
pitre de  Paris,  qui  y  a  présenté  le  curé  en  1 664  et  en 
1678.  Les  revenus  sont  de  800  livres  au  plus.  On  y 
compte  350  communiants. 

Dans  le  rôle  des  décimes  pour  1689,  les  revenus  sont 
portés  à  600  livres  seulement,  les  décimes  ordinaires  à 
76  livres,  les  extraordinaires  à  30. 

Enfin  le  pouillé  de  1770  attribue  également  à  Larchant 
un  revenu  de  600  livres  et  le  nombre  de  350  commu- 
niants. En  outre  il  y  avait  à  Larchant  un  hôpital  dont  on 


356 

ignore  l'origine,  et  dont  il  ne  reste  plus  qu  une  seule  pièce 
conservée  aux  archives  de  Seine-et-Marne.  Pour  terminer, 
disonsque  diaprés  le  registre  des  procès-verbaux  de  visites, 
Tarchidiacre  Amélie,  en  1721,  y  a  trouvé  le  Saint-Sacre- 
ment décemment  placé,  les  saintes  huiles  renouvelées  et 
qu'il  a  été  reçu  par  MM.  Gilles  Fruittier,  curé,  et  Joseph 
Ugon,'[son  vicaire.  Les  marguilliers  sortants,  Pierre  Ber- 
chent  et  Nicolas  Gamibeaux,  redevaient  à  la  fabrique 
la  forte  somme  de  159  livres  16  sols  9  deniers. 

Tels  sont  les  renseignements  que  nous  avons  pu 
recueillir  sur  la  localité  où  se  passa,  en  1505,  la  tragi- 
comédie  que  nous  allons  raconter  aux  lecteurs. 

Le  9  août  de  cette  même  année,  veille  de  Saint-Laurent, 
il  était  question  de  faire  la  dédicace  de  la  nouvelle  église 
paroissiale  de  Saint-Mathurin  de  Larchant.  Jean  Blacé, 
dojen  de  Milly,  fut  appelé  dans  Thospice  de  Saint-Fran- 
çois, de  la  même  localité,  et  reçut  mandat,  au  nom  de 
l'archevêque  de  Sens,  de  s'opposer  par  toutes  voies  de 
droit  canonique,  même  par  censures  ecclésiastiques,  à 
rintention  qu'avait  le  Chapitre  de  Paris,  représenté  par 
Guillaume  Coudurier,  chanoine,  et  Jean  de  Retz,  procu- 
reur dudit  Chapitre,  de  faire  procéder  à  celte  cérémonie 
par  l'intermédiaire  de  frère  Guillaume,  évêque  inpartibus 
de  Mégare,  choisi  spécialement  à  cet  effet  par  les  cha- 
noines de  Paris. 

Pourquoi  l'archevêque  de  Sens,  alors  Etienne  Tristan 
de  Salazar  (1475-1519),  faisait-il  cette  opposition?  C'est 
ce  que  nous  n'avons  pu  jusqu'à  présent  éclaircir.  Le 
Chapitre  de  Paris  paraît  avoir  été  dans  son  droit,  car 
tous  les  pouillés  depuis  la  fin  du  xv^  siècle  lui  attribuent 
le  patronat  temporel  et  spirituel  de  Saint-Mathurin  de 
Larchant,  et  il  avait  sans  aucun  doute  le  droit  de  faire 
dédier  la  nouvelle  église,  celle  qui  fut  détruite  en  1568 
par  les  Huguenots,  l'ancienne  étant  tombée  de  vétusté. 
Il  y  a  donc  dans  toute  celte  affaire  un  problème,  dont 
probablement  la  solution  ne  sera  jamais  trouvée  faute  de 
documents. 

Quoiqu'il  en  soit,  Jean  Nerbet,  éyêque  in  partibus  de 
Mégare,  Guillaume  Coudurier,  chanoine  de  Paris,  Etienne 
Dubin,  vicaire  de  la  paroisse  de  Saint-Mathurin  de  Lar- 
chant, Jean  de  Retz,  procureur  du  Chapitre  de  Paris,  et 
huit  principaux  adhérents,  Michel  Micbellet,   Jean  Le 


367 

Scellier,  Mathurin  Foussart,  Théobald  Hébert,  Pierre  Le 
Fèvre,  Jean  Pitre  et  Michel  Marichaux,  soulevant  la 
canaille  de  la  paroisse,  du  moins  suivant  Tinformation, 
ameutant  les  femmes  et  les  enfants,  bravèrent  Tes  excom- 
munications des  mandataires  de  Tarchevêque.On  finissait 
par  y  être  habitué  à  la  veille  de  la  réforme.  La  nouvelle 
église  fut  envahie  par  la  foule,  on  enleva  les  images 
saintes,  les  ornements  de  l'autel,  malgré  les  résistances 
du  doyen  de  Milly,  et  de  plusieurs  autres  ecclésiastiques 
qui  lentouraient.  L'archevêque  de  Sens,  Tristan  de  Sala- 
zar,  fut  vilainement  injurié,  ses  mandataires,  traités  de 

frestailles,  de  gens  trop  gras  qu'il  fallait  traîner  hors  de 
église;  on  menaça  de  les  soumeller,  et  quelques-uns  des 
opposants  étaient  armés  de  braquemards,  épées  courtes 
et  larges.  Il  en  résulta  que  le  dimanche  suivant,  malgré 
la  résistance  de  lautorité  diocésaine,  l'église  de  Saint- 
Mathurin  de  Larchant  fut  dédiée  par  l'évêque  de  Mégare, 
et  le  vicaire  paroissial,  Etienne  Dubin,  remplissait  en 
cette  cérémonie  l'office  de  sous-diacre. 

L'archevêque  de  Sens,  quoiqu'élanl  dans  son  tort,  à 
notre  avis  du  moins,  ne  pouvait  rester  sous  le  coup  d'une 
insulte  aussi  flagrante.  Une  information  fut  commencée 
par  Jean  Macé,  le  doyen  de  Milly,  assisté  du  prêtre  Jean 
Martin,  notaire-juré  âe  la  Cour  de  Sens,  à  la  requête  du 
procureur  de  l'archevêque.  Dix  témoins  furent  interrogés. 
C'étaient  :  Le  Clerc  Jean  de  Loheac  de  Nemours,  âgé  de 
75  ans;  Nicolas  Gérard,  autrement  dit  Gaschon,  curé 
d'Avon  ;  le  prêtre  Jean  Lejumeau,  âgé  de  35  ans;  le 
prêtre  Jean  Roulle,  âgé  de  40'  ans;  Pierre  Bonard  ;  le 
prêtre  Mathurin  Michel,  âgé  de  43  ans;  Nicolas  Bossonet, 
notaire  royal  à  Grez;  Pierre  Lout,  âgé  de  30  ans,  et  les 
prêtres  Mathurin  Coste  et  Guillaume  Barroys.  Ils  dépo- 
sèrent tous  d'un  commun  accord  sur  les  insultes  dont  le 
doyen  de  Milly  et  ses  acolytes  avaient  été  les  victimes,  ainsi 
que  surle  peu  d'efiet  de  leurs  excommunications.  «  Bran, 
Bran  pour  leurs  excommunications,  »  disaient  lesémeu- 
tiers.  Le  mot  Bran  est  l'équivalent  du  mot  prêté  par 
Victor  Hugo  à  Cambronne.  «  Excommunient  tant  qu'ils 
voudront,  continuait  Jean  de  Retz,  nous  serons  demain 
trestoubz  absoubz  et  se  ne  lerrons  pas  affaire.  »  En  effet 
le  Chapitre  de  Paris  était  trop  puissant  pour  craindre  les 


358 

censures  de  larchevèque  de  Sens,  d'autant  plus  qu'il 
était  dans  son  droit.  Aussi  n'avait-on  point  peur.  ^  Nous 
avons  bons  niaîtres,  »  disait  encore  Jean  de  Retz. 

Comment  finit  le  drame?  C'est  ce  que  nous  ignorons 
complètement.  Les  archives  sont  muettes.  Il  y  eut  proba- 
blement transaction.  Il  n'en  est  pas  moins  curieux  de  voir 
des  prêtres  et  de  bons  catholiques  se  porter  contre  leurs 
collègues  et  coreligionnaires  à  des  insultes  et  à  des  vio- 
lences que  répudieraient  énergiquement  la  plupart  des 
libre-penseurs  d'aujourd'hui. 

Francis  Molard. 


Informacio  secrète  facta,  per  nos  Johannem  Mace  presbiterum, 
artium  magistrum,  decanum  Christianitatis  Milliacensis,  nobis- 
cum  vocato  magistro  Johanne  Martin  presbitero,  artium  magistro 
venerabiiis  curie  Senonensis  notarié  jurato,  ad  instantiam  et  re- 
questam  procuratoris  reverendissimi  in  Christo  patris  ac  domini, 
domini  Senonensis  archiepispopi,  adversus  et  contra  fratrem, 
Johannem  Nerbet  episcopum  (C)  magarencem  se  gerentem,  ma- 
gistrum Guiiielmum  cosdurier,  canonicum  ecciesie  Parisiensis, 
magistrum  Stephanum  du  Bin,  vicarium  ecciesie  parrochialis  de 
LiricantUy  Johannem  de  Reez,  pro  procuratore  dominol'um  de- 
cani  et  capituli  Parisiensis  se  gerentem,  Michaelem  Michellet, 
Johannem,  Le  Sellier,  Mathurinum  Fussart,  Theobaldum  Hébert, 
Petrum  Le  Fevre,  Johannem  Petre  et  Michaelem  Marichaulx,  et 
quam  plures  alios  parrochianos  et  habitantes  ipsius  loci  de 
Liricantu,  adet  super  excessibus,  rebellionibus  et  contemptio- 
nibus,  per  eos  supranominatos  et  alios  parrochianos  factis 
contra  inhibiciones  et  deffenciones  ex  parte  dicti  reverendissimi 

?ier  ipsum  decanum  eisdem  factas,  de  procedendo  seu  procedi 
aciendo  ad  dedicacionem  ipsius  ecciesie  parrochialis  ipsius  loci 
de  Liricantu,  super  quibus  excessibus,  rebellionibus  et  comtemp- 
tionibus,  examinati  fuerunt  per  nos  supranominatos,  testes  su- 
prascripti,  quorum  nomina  et  depositiones  sequentur,  die  nova 
mensis  augusti,  anno  domini  millésime  quengentesimo  quinte. 

Et  primo. 
Johannes  de  Loheac,  clericus  regius  in  loco  de  Nemosio  corn- 
morante  etatis  septuaginta  quinque  annorum  vel  circiter,  testis 
productus,  et  per  nos  examinatus  diligenter  et  interrogatus,  medio 
suo  juramento,  dicit  et  deponit  quod  ipse  erat  presens  die  sabbati, 
Yigilia  Sancti  Laurencii,  hac  die  in  loco  de  Liricantu,  et  vidit 
in  hospicio  sancti  Francisci  ipsius  loci  qualiter  fuit  michi 
Johanni  Mace  presbitero  decano  ut  supra,  mandatum  reveren- 
dissimi in  Christo  patris  et  domini,  domini  Senonensis  Archi- 
episcopi,  presentatum  ad  faciendum  inhibiciones  et  defTenciones 
cuidam  episcopo  magarenci,  ne  procederet  ad  dedicacionem 
ecciesie  Beati  Mathurini  de  Liricantu.  Non  tamen  vidit  facere 


351 

predictas  inhibiciones  et  defifenciones  per  dictum  decanum,  nec 
dicto  domino  Guillelmo  cosdurier  canonico  ecclesie  parisiensis. 
Nichillominus  vidit  ipse  deponens  Johannem  de  Reez  procurato- 
rem  dominorum  d^cani  et  capituli  parisiensis,  Johannem  le  Sellier 
cum  pluribus  aliis  quos  ipse  deponens  minime  cognoscit,  viditque 
cum  predictis  convenientem  Michaelem  Michellet,  qui  blasphe- 
mabat  nomen  Dei,  jurando  per  sanguinem  et  mortem,  et  cettera 
huiusmodi  juramenta,  dicentem  :  Il  les  fauldroit  tuer^  nous  ne 
lesserons  pas  affaire  de  dédier  lesglise  à  cest  evesque,  ci  il  fust 
Monsieur  de  Sens  avec  sa  crosse.  Et  similiter  ipse  Johannes  le 
Scellier  confîrmando  dicta  alterius  Michellet,  ac  eciam  jurando 
nomen  Dei,  videlicet  per  virtutem  Dei,  aut  aliud  simile  jura- 
mentum  quod  facerent  in  despectu  omnium  qui  vellent  contra  ire 
dedicacionem  ipsius  ecclesie  de  Liricantu,  et  esset  dominus 
Senonensis  archiepiscopus  in  propria.  Consequenter  dicit  ipse 
testis  quod  circa  horam  quartam  post  meridiem,  ipsammet  die, 
in  predicta  ecclesia,  vidit  predîctum  Johannem  de  Reez,  Michaelem 
Michellet,  et  predîctum  le  Scellier  cum  pluribus  aliis  parrochianis 
ipsius  loci,  et  eum  ipsis  nulles  de  probis  et  sufficientibus  viris 
ipsius  loci,  pro  exequendo  et  preparando  dictam  ecclesiam  ut 
dedicaretur,  ipsi  supranominati  accumulaverunt  pauperes  gentes, 
nichil  aut  parum  habentes,  parvulos  ac  mulieres,  et  faciebant 
deportare  ymagines  extra  ecclesiam  ipsius  loci,  ut  prepararetur 
et  dedicaretur  ipsa  ecclesia  per  dictum  Nerbet  magarencem  epis- 
copumse  dicentem,  non  obstantibus  defîencionibus  et  inhibicioni- 
bus  per  ipsum  decanum  factas,  de  non  procedendo  ad  dedicacio- 
nem ipsius  ecclesie.  Nichillominus,  noluerunt  cessare  contemp- 
nendo  predictas  inhibiciones  et  deffenciones,  ita  ut  predictus 
decanus,  multos  denunciavit  excommunicatos,  audivitque  pluribus 
vicibus  quod  predictus  de  Reez  dicebat  in  contemptum  predicta- 
rum  monicionum  ;  Bram,  bram,  pour  leurs  excommuniemens, 
excommunient  tant  qu'ils  vouldront,  nous  serons  demam  tres- 
toubz  absoulz,  et  se  ne  lerrons  pas  affaire.  Quo  dicto,  predictus 
Michael  Michellet,  cepit  primo  ascendere  super  altaria  et  descen  - 
dere,  et  removere  ymagines.  Et  postea  vidit  Johannem  le  Scellier 
accedentem  adipsam  de  Reez,  cui  idem  de  Reez  dixit  :  Besongnes. 
Besongnyes  ;  tune  idem  le  Scellier  ivit  ad  degarnissandum  ' 
magnum  altare  ipsius  loci  de  Liricantu,  vidit  eciam  ipse  testis 
quod  cum  magister  Johannes  potarot,  decanus  stampensis  incre- 
paret  eumdem  le  Scellier  quod  non  bene  agebat,  contra  deffen- 
ciones et  inhibiciones  reverendissimi  archiepiscopi  per  ipsum 
decanum  milliacensem  ipsi  factis,  tune  ipse  le  Scellier  voluit 
ipsum  dominum  decanum  Stampensem  percutere  heminendo 
manum  contra  ipsum  decanum.  Je  vous  baillere  se  grand  souf- 
flet, si  vous  ne  vous  en  allez  droy.  Et  eumdem  decanum  Stam- 
pensem malledixit  de  febribus  quartanis.  Et  similiter  voluit  idem 
le  Scellier  percutere  dominum  Mathurinum  Michel  qui  volebat 
ipsum  decanum  Stampensem  et  prediotum  dominum  le  Scellier 
demovere,  et  dixit  le  Scellier  de  dicto  Mathurino  Michel  :  Il  le 
fault  trainer  hors  leglise.  Et  eum  reprehenderetur  a  decano 
miiliaci  a  dictis  verbis  per  ipsum  le  Scellier  prolatis,  responde- 


360 

runt  ipsi  le  Scellier  et  de  Heez  :  oui  on  les  mectra  hors  de  leglise 
et  vous  avec.  Vidlt  dictus  ipse  testis  quod  datus  dominas 
Guiilelmus  le  Coudurier,  canonicus  ut  supra,  dabat  opem  et 
auxilium  ad  desceudendum  ymagines  et  cetera  huiusmodi,  ad 
apparacionem  pro  dedican'do  ipsam  ecclesiam  de  Liricantu, 
imperabatque  aliis,  et  movebat  eos  ut  operarentur  ad  ipsum  dedi- 
cacionem  perficiendain  et  liniendam. 

Discretus  vir  dominus  Nicolaus  Giraud,  alias  Gaschon,  presbiter 
curatus  ecclesie  parrochialis  de  auvone  (D),  medio  suo  juramento, 
manu  pectori  apposita,  coram  nobis  prius  corporaliter  prestito, 
dicit  et  deponit  quod  hac  die  sabbati  Vigillia  Sancti  Ijaurencii, 
nona  mensis  Augusti,  ipse  fuit  presens  in  loco  de  Liricantu,  et 
vidit  qualiter  ex  parte  reverendissimi  senonensis  archiepiscopi, 
inhibiciones  et  defîenciones  fuerunt  facte  hiis  qui  procedebant 
et  volebant  procedere  ad  dedicacionem  ecclesie  ipsius  loci  de 
Liricantu,  per  episcopum  magarensem.  Dicit  eciam  quod  fuit 
presens  quando  magister  Johannes  Mace,  decanus  Milliaci,  exe- 
auendo  mandatum  -dicti  reverendissimi,  fecit  inhibiciones  et 
aeffenciones  dicto  episcopo  magarensi,  sub  pena  interdicti  in- 
troitus  ecclesie,  quod  non  procederet  ad  dedicacionem  dicte 
ecclesie  de  Liricantu,  ac  eciam  vidit  idem  testis  quod  predic 
tus  decanus  fecit  predictas  deffenciones  sub  pena  excommuni- 
cationis  domino  Guillelmo  Cosdurier,  canonico  parisiensi,  ne 
procederet,  sive  procedere  faceret  ad  pi*edictam  dedicacionem 
ipsius  ecclesie  per  dictum  episcopum  Magarensem,  dicit  epiam 
ipse  testis  quod  vidit  predictum  decanum  facere  compluribus 
parrochianis  et  habitantibus  ipsius  loci  sub  predictis  pénis  et  ex- 
communicalionis  et  emende,  ne  facerent  procedere,  aut  darent 
favorem,  opem  et  auxilium  eidem  episcopo  magarensi,  ad  dedi- 
candum  ipsam  ecclesiam.  Et  ulteriùs  dicit  ipse  deponens  quod 
fuit  presens  in  dicta  ecclesia  de  Liricantu,  circa  horam  quartam 
post  meridiem,  ipsammet  die,  viditque  Johannes  de  Reez  quem 
sommopere,  et  toto  animo  se  intromitiebat  ad  preparandum  pro 
dicta  dedicacione,  movebatque  et  hortabatur  parrochianos  ipsius 
loci,  imperabatque  eisdem  sub  grossis  pénis,  ut  eidem  darent 
auxilium  ad  preparendum  et  removendum  ymagines  et  paramenta, 
et  cetera  huinsmodi  in  dicta  ecclesia  existentia  ;  audivitque  idem 
testis  dicere  a  dicto  de  Reez  quod  ipsa  ecclesia  dedicaretur  per 
dictum  episcopum  Margarensem,  et  sua  interventione  et  comme- 
cione.  Plures  de  parrochianis  ipsius  loci,velut  Johannes  Le  Scel^ 
lier,  Michael  Marichault,  Michael  Michellet,  Theobaldus  Hébert, 
Mathurinus  Foussart,  Petrus  Lefevre,  Johannes  Petre,  Petrus 
Chenard,  et  plures  alii  parrochiani,  se  intromiserunt  tumultuose 
extrahere,  pro  preparacione  ad  dedicacionem  faciendam,  in  dicta 
ecclesia  predictas  ymagines,  et  ibidem  in  dicta  ecclesia  exis- 
tentia, ut  ipsa  dedicaretur.  Vidit  etiam  ipse  testis,  prefatus  decanus 
milliacensis,  prefata  sic  agentibus,  facere  inhibiciones  et  deffen- 
clones  ex  parte  dicli  reverendissimi,  ne  procédèrent  in  dicto 
négocie  sub  pena  excommunicacionis  ;  pro  quibus  inhibicionibus,^ 
minime  cessaverunt.  Et  quam  plurimos  de  predictis  parrochianis 
prefatus  decanus  milliacensis  declaravit  excommunicatos,  dictis 


361 

monicionibus,  prius  per  ipsos  spretis.  Ulteriùs  dixit  quod  die 
dominica  sequenti,  vidit  is  qui  deponit,  quod  prefatus  magarensiâ 
episcopus,  in  efTectu  et  de  facto  processit  ad  dictam  dedicacionem, 
et  cum  predicto  magistro  Guillelmo  le  Cosdurier  sibi  auxilium 
prestante,  nec  non  magistro  Stéphane  Dubin  vicario  ipsius 
ecclesie  assistente,  et  officium  subdiaconi  in  huiusmodi  négocie 
prestante  et  faciente.  Dicit  eciam  ulteriùs  quod  audivit  dicere 
Petro  Chenard,  quod  oportebat  expellere  presbiteros  ab  eccle^ia, 
et  quod  erunt  causa  litis,  quia  mandaverunt,  et  facerent  scire  do- 
mino reverendissimo  archiepiscopo; 

Discretus  vir,  dominus  Johannes  Lejumeau,  presbiter,  etatis 
triginta  quinque  annorum  vel  et  circa,  medio  suo  juramento,  manu 
pectori  apposita,  priùs  prestito,  dicit  et  deponit  :  quod  ipse  erat 
presens  hâc  die  sabbati  nonâ  mensis  Augusti,  et  vidit  in  hospicio 
Sancti  Francisci,  qualiter  magister  Johannes  Mace,  presbiter,  de- 
canus  milliacensis,  virtute  cuiusdam  mandati,  a  reverendissimo 
Senonensis  archiepiscopo,  ut  dicebatur,  emanati,  fecit  inhibi- 
ciones  et  deffenciones  episcopo  magarensi,  ne  cum  magistro 
Guillelmo  le  Cosdurier,  canonico  parisiensi,  ne  procédèrent 
hujusmodi  dedicacioni  ecclesie  Sancti  Mathurini  de  Liricantu, 
sub  pénis  in  dicto'  mandate  specificatis,  et  specialiter  contentis, 
et  eciam  compluribus  parrochianis  et  viris  ecclesiasticis  ipsius 
loci  sub  jam  dictis  penis,  ne  facerent,  aut  auxilium  prestarent  ad 
procedendum  ad  predictam  dedicacionem  per  dictum  episcopum 
magarensem.  Ulteriùs  dicit  ipse  quod  erat  presens  in  dicta 
ecclesia  hora  fere  quarta,  vel  circiter,  post  meridiem,  cum  prefati 
Johannes  de  Reez,  Michael  Michellet,  Michael  Marichault,  et  quod 
plures  alii  a  parrochianis  ipsius  loci,  quos  idem  testis  minime 
cognoscit,  non  obstantibus  predictis  monicionibus  et  inhibicio- 
nibus,  per  dictum  decanum  factis,  processerunt  de  facto  ad  pre- 
parendum  et  disponendum  predictam  ecclesiam,  ut  dedicaretur, 
per  dictum  episcopum,  videlicet  ymagines  removendo  ac  alia 
ornamenta  in  dicta  ecclesia,  tumuituose  et  cum  impetu  extra- 
hendo,  et  maxime  audivit  Michaelem  Michellet  dicentem,cum  ipse 
moneretur  a  dicto  decano  milliaci  quod  cessaret  a  remocione  y 
maginum,  talia  verba  :  Bram,  Bram,  pluribus  et  reiteratis  vocibus  : 
nous  nen  ferons  rens  pour  vous,  ne  pour  monsieur  de  Sens  ; 
audivit  eciam  dictus  testis,  quendam  petrum  Chenard  blasphe- 
mantem  nomen  Dei  per  mortem,  aut  aliud  similiter,  imô  autem. 
tum  cum  eciam  moneretur  a  predicto  decano  de  cessando.  Dicit 
eciam  quod  vidit  Johannis  le  Scellier,  volentem  manus  levare,  et 
de  facto  ievavit  in  personam  magistri  Johannis  poccarot,  decani 
stampensis,  eumdem  injuriando,  et  dicendo  quod  nichil  faceret 
pro  eo,  nec  pro  domino  senoneusi  archiepiscopo.  Dicit  eciam  quod 
audivit  Johannem  de  Reez  dicentem  quôd  :  Bon  gre  mal  gre,  et  qui 
que  le  vollust  veoir,  il  nen  feroit  rens  pour  les  excommuniements, 
et  hec  dicebat  de  dicto  reverendissimo  archiepiscopo  et  offlciariis 
ipsius  revererendissimi.  Ac  eciam  dictus  le  Scellier  dixit  de 
quodam  presbitero  :  il  le  fault  trainner  hors  de  leglise.  Et  dum 
idem  le  Scellier  fuit  reprehensus  per  dictum  decanum  milliacen- 
sem,  respondit  ipse  le  Scellier  et  Johannes  de  Reez  una  et  simul  : 


362 

Oay,  et  vous  avec.  Et  qnam  plnrimos  ipse  decanus,  monicionibiifi 
et  inhibicionibus  peripsum  spretis,  declaravit  excommunicatos, 
vidit  eciam  ipse  t^stis  quod  die  dominica  sequenti,  qaod  ipse 
magarensis  episcopus  procesait  in  hujus  dedicacione,  et  dominus 
Stephanus  du  Bin,  vicarius  ipsius  loci,  erat  iB  dicto  offîcio  pro 
agendo  subdiaconus. 

Discretus  dominas  Johannes  Noulle  presbiter,  etatis  qaadrin- 
ginta  annorum  circa,  medio  sao  juramento  per  sacros  ordines 
sues,  manu  pectori  apposita,  dicit  et  deponit  quod  fuit  presens 
die  sabbati,  nona  mensis  augusti,  quando  dominus  decanus 
milliacensis  fecit  inhibiciones  et  deneneiones  matriculariis  et 
quampluiimis  de  parrochianis  et  habitantibus  ipsius  loci,  ac 
eciam  presbiteris  in  dicto  loco  de  Liricantu  commorantibus,  ne 
darent,  aut  auxilium  prestarent  episcopo  magarenci,  ad  dedican^- 
dam  ipsam  eeclesiam  de  Liricantu,  fuitque  presens,  ipsammet  die, 
hora  quarta  post  meridiem,  quando  Johannes  de  Reez,  Johannes 
le  Scellier,  Mich^el  Michellet,  et  plures  alii  a  dicto  loco  facerent 
preparaciones  ut  ipsa  ecclesia  de  Liricantu  dedicaretur,  procu- 
rabantque  per  plures  alios  hoc  fieri,  extrahendo  a  dicta  ecclesia 
ymagines  et  ornamenta,  audivitque  predictum  decanum,  eosdem 
monentem  sub  pena  excommunicationis,  ut  cessèrent  :  propter 
hoc  tamen  minime  cesaaverunt.  Idcirco  plures  declaravit  excom- 
municatos,  audivitque  predictum  Johannem  de  Reez,  eisdem 
parrochionis  dicentem  :  Besongnes  hardiment.  Audivit  dictum 
Johannem  le  Scellier  qui  dicebat  :  C'est  pour  ses  prestailles,  on 
leur  faict  trop  de  bien  séans,  il  ne  leur  en  fault  plus  faire.  Et 
audivit  Michael  Michellet  qui  dicebat  quod  erat  s^angne  denier,  et 
quod  perficeret  ea  quœ  inceperat.  Ulteriùs  dicit  quod  dictus 
episcopus  magarensis,  die  dominica  sequenti,  fecit  officium  in 
dicta  ecclesia,  et  processit  ad  dedicacionem  ipsius  ecclesie,  ad 
quod  magister  Stephanus,  vicarius  ipsius  loci  erat  subdiaconus. 

Discretus  vir  dominus  Petrus  Bonard,  medio  suo  juramento, 
manu  poctori  apposita,  coram  nobis  de  veritaté  dicendi,  corpora- 
liter  prostito,  dicit  et  deponit  quod  fuit  presens  in  ecclesia  Sancli 
Mathurini  de  Liricantu,  quando  dominus  decanus  milliacensis, 
fecit  inhibiciones  et  deftenciones  pluribus  parrochianis  et  omni- 
bus presbiteris,  ibidem  assistentibus,  ne  darent  auxilium,  favo- 
rem  domino  episcopo  magarenci,  ad  dedicacionem  ipsius  ecclesie, 
vidiique  idem  testis,  hora  fere  quartà  post  meridiem,  quod 
Johannes  de  Reez,  Michael  Michellet,  Johannes  le  Scellier,  Petrus 
Lefevro,  MathUrinus  F'ossard,  Johannes  Petre,  Michael  Mariohault, 
et  Theobaldus  Hébert,  et  quamplures  alii  nulle  modo  cessaverunt, 
spernando  moniciones  ipsius  decani  de  removendo  ab  ipsa 
ecclesia  ymagines,  et  omnia  quœ  in  illa  erant.  Dicit  ulteriùs  quod 
Johannes  de  néez  dicebat  :  Nous  ne  différerons  point,  laisses  les 
faire  ce  qu'ils  vouldront,  nous  avons  bons  maistres.  Et  deambu- 
labat  in  eeclesiam  cum  quodam  braquemardo.  Vidit  eciam  quod 
Johannes  le  Scellier  qui  loquebatur  domino  Mathurino  Michel  et 
aliis  presbiteris,  dicens  :  qui  me  vouldroit  croyre,  on  vous  train- 
neroit  hors  de  leglise,  vous  estes  trop  gras,  et  si  vous  vouliez 
chanter,  vous  irez  quérir  des  ornemens  et  des  calices  ailleurs. 


6 


36S 

Vidit  eciam  auod  idem  le  Scellier  iniuriavit  procuratorem  Rêve- 
rendissimi  :  V  nest  pas  vray  y  nen  sera  pas  ainsi.  Ulteriùs  dicit 
quod  die  dominica  décima  mensis  augusti,  idem  episcopus  ma- 
garensis  complevit  officium  dedicacionis  ipsius  ecclesie,  et  erat 
subdiaconus  in  illo  ofiicio  peragendo,  magister  Stephanus  Dubin 
vicarius  ipsius  loci  de  Liricantu. 

Discretus  vir   dominus    Mathurinus   Michel  presbiter  etatis 
quadraginta  trium  annorum,  vel  in  circa,  per  sacros  suos  ordines 
dicit  et  deponit  quod  fuit  presens  die   nona  mensis  augusti, 
quando  dominus  decanus  de  milliaco  fecit  inhibiciones  et  moni- 
ciones  pluribus  parrochianis  et  presbiteris  in  loco  de  Liricantu 
commorantibuSf  ne  prestarent  opem,  auxilium  et  favorem  episcopo 
magarenci  ad  dedicacionem  ipsius  ecclesie  de   Liricantu.  Dicit 
ulteriùs  quod  bene  scit  quod  eodem  die,  hora  auarta  post  meri- 
diem,  quod  Johannes  de  Heez  deambulabat  per  aictam  ecclesiam, 
et  totis  viribus  preparabat  et  preparare  faciebat  ipsam  eccle- 
siam  ut  dedicaretur,  removendo  ymagines  et  cetera  hujusmodi 
in  dicta   ecclesia  existentia.   Audivit  eciam  idem  testis  quod 
Johannes  le   Scellier  dicebat  iniuriando   ecclesiasticos  viros  : 
y  les  fault  chasser  et  tramer  hors  de  leglise,  cest  par  eulx  que 
tout  cecy  est.  Ac  eciam  vidit  ipsum  le  Scellier  litigantem  cum 
magistro  Jobanne  Pocquarot,  decano  stampensi,  et  eidem  minas 
inferentem,  tamen  nescit  quœ  verba  fuerunt  inter  eos  prolata. 
Vidit   eciam  quod  in  dominica  die  sequenti,  non  obstantibus 
defTencionibus  et  inhibicionibus,  ut  premittitur,  eisdem  factis  per 
decanum  milliacensem,    ipse  episcopus  magarensis,  présente 
magistro  Guillelmo  le  Cosdurier,  et  pluribus  de  suis  existentibus, 
et  magistro  Stéphane  du  Bin.  vicario  ipsius  loci  de  Liricantu, 
subdiacono,  in  opère  cum  dicto  episcopo  serviendo,  fmivit  et  per- 
fecit  opus  inceptum,  videlicet  dedicandum  ipsam  ecclesiam  (sic). 
Nicolaus  Bossonet,  notarius  regius  in  Castellania  de  Gressio  (E), 
etatis  auadaginta  duorum  annorum  vel  circa,  per  Juramentum 
suum  de  veritate  dicendi,  coram  nobis  prius  corporaliter  presti- 
tum,  dicit  et  deponit  quod  interfuit  dum  Johannes  de  Reez  cum 
suis  complicibus  procedebant  ad  preparacionem  ad  dedicandam 
ecclesiam  de  Liricantu,   videlicet  demovendo  ymagines  et  or- 
namenta   ipsius    ecclesie,   viditque    quum    pro   quibuscumque 
monicionibus  de  cessando  eisdem  per  dominum  decanum  millia- 
censem  factis,  noluerunt  cessare.  Éâde  causa,  predictus  decanus 
quamplures  denunciavit  excommunicatos,  audivitque  a  pluribus 
dicentibus  et  maxime  Johanni  le  Scellier  et  Johanni  de  Reez  et 
aliis  complicibus  verba  :  Besongnon,  il  a  autant  de  puissance  de 
absouldre  que  de  excommuniez,  derridendo  sic  officiariis  ipsius 
Reverendissimi.  Dicit  eciam  quod  audivit  dicere  ipsi  le  Scellier 
loquenti  a  domino  Mathurino  Michel  et  aliis  sacerdotibus  :  Cest 
par  ces  preslres  que  cecy  vient.  Et  compellebat  ipse  Scellier 
dominum  Matburinum  Michel,  de  expellando  ab  ecclesia,  minando 
de  eum  verberando. 

Discretus  vir  Dominus  Petrus  Loret,  etatis  triginta  annorum, 
vel  ad  circa,  manu  pectori  apposita,  dicit  et  deponit  quod  fuit 
presens  die  sabbati,  nona  mensis  augusti,  qualiter  dominus  deçà- 


364 

nus  miiliacensis  fecit  inhibiciônes  et  deffenciones  provisoribus 
ecclesie  parrochiaiis  de  Liricantu,  videlicet  Johanni  de  Reez  et 
Stéphane  Gouchin  el  pluribus  aliis  parrochianis  de  dicto  loco  ne 
procédèrent^  aut  auxiiium  darent  episcopo  magarensi,  ut  ipsa 
ecclesia  de  Liricantu  a  dicto  episcopo  dedicaretur,  sub  pena  ex- 
communicacionis  et  emende.  Viditque  quando  predictus  decanus 
fecit  easdem  inhibiciônes  magistro  Stephano  du  Bin  et  aliis  près- 
biteris  ne  intéressent  in  dicta  dedicacione  eidem  episcopo  ma- 
garensi,  auxiiium,  favorem  et  open  prestandi,  sub  predictis  pénis. 
Nichillominus  idem  magister  Stephanus  in  dicta  dedicacione, 
semper  interfuit,  fecitque  ofïîcium  subdiaconi,  auxiiium  prœben- 
dus  et  faciendus. 

Discretus  vir,  dominus  Mathurinus  Goste  presbiter,  etatis 
viginti  octo  annorum,  vel  ad  circà,  per  sacros  ordines  suos,  dicit 
et  deponit  quod  interfuit  die  sabbati,  nona  mensis  augusti, 
quando  dominus  decanus  miiliacensis  parrochianis  ipsius  loci 
de  Liricantu,  nec  non  omnibus  presbiteris,  deffenciones  et  inhibi- 
ciônes fecit,  sub  penâ  excommunicationis,  ne  alliquis  daret  seu 
prestaret  auxiiium,  favorem,  cuidam  epispopo  magarensi  ad 
dedicacionem  ecclesie  de  Liricantu  peragendum,  et  non  obstan- 
libus  dictis  inhibicionibus  sic  ut  premittitur  factis,  fuit  tumultus 
et  murmur.  Nichillominus  idem  episcopus  magarensis  processit 
in  benedictionem  seu  dedicacionem  ipsius  ecclesie,  dictis  moni- 
cionibus  spernando,  adiuvitque  eidem  episcopo  magister  Stepha- 
nus du  Bin,  pro  subdîacono,  in  dicto  négocie  finiendo,  se  gerens 
et  intromittens. 

Discretus  vir  dominus  Guillelmus  Barroys,  presbiter  etatis 
XXXIV  annorum,  vel  circa,  per  sacros  ordines,  manu  pectori 
apposila,  dicit  et  depOnit,  quod  ipse  existons  in  ecclesia  ipsius 
loci  de  Liricantu,  audivit  dominum  decanum  milliacensem  qui 
fecit  pluribus  parrochianis  ipsius  loci  de  Liricantu,  et  omnibus 
presbiteris  ibidem  existentibus,  inhibiciônes  et  deffenciones  ne 
intéressent  aut  auxiiium  prestarent  cuidam  episcopo  magarensi, 
ad  dedicacionem  ecclesie  de  Liricantu.  Dicit  eciam  idem  testis 
quod  vidit  Johannem  de  Reez,  hiis  qui  operabantur  in  dicta 
ecclesia,  dicentem  :  Besongnez,  portez  ses  ymages  dehors;  et 
hec  ultra  velle  officiariorum  reverendissimi,  nec  non  contra 
inhibiciônes  eisdem  factas,  noluerunt  cessare,  adeo  quod  predic- 
tus decanus,  quamplures  excommunicavit.  Audivitque  ipse  testis 
quod  Johaniies  de  Reez  dixit  :  Suz,  suz,  enfens,  besongnez, 
pour  ces  excommuniemens  ne  vous  chaille,  si  on  nous  excom- 
munie, ung  aultre  viendra  qui  nous  absouldra  :  Audivitque  idem 
testis  Michaelem  Michellet,  dicentem  :  Bran,  Bran,  pour  leurs 
excommuniemens,  je  suis  gangne  denier,  je  ne  sesseray  point. 
Nichillominus  idem  episcopus,  assocîatus  aliquibus  presbiteris 
quos  adducerat  seoum  ad  dictum  oflicium  seu  dedicacionem  pera- 
gendam,  processit  in  dicto  négocie,  die  dominica  sequente,  et 
fuit  presens  idem  ma^^istcr  Guillelmus  Gosdurier  et  magister 
Stephanus  du  Bin  ad  oflicium  subdiaconi. 

Signe  ;  J.  Macé,  J.  Martin. 
(Arch.  de  l'Yonne,  G.  62). 


365 


NOTES. 


(À)  Saint  Mathurin.  —  Rien  de  plus  obscur  que  la  personnalité  de 
saint  Mathurin,  ])atron  spirituel  de  Larchant.  Le  martyrologe  dT- 
suard,  source  médiocrement  sûre,  nous  fait  savoir  qu'il  naquit  de 
parents  idolâtres,  en  Gâtinais,  yers  le  ir  ou  le  v*  siècle.  Il  est 
vaguement  traité  de  confesseur,  et  on  lui  attribue  une  vie  et  des 
voyages,  qui  n'ont  pas  plus  de  valeur  historique  que  les  miracles 
qu'on  lui  attribue.  Il  est  pourtant  reconnu  que  son  culte  existait  à 
Larchant  dès  le  ir  siècle,  puisque  le  martyrologe  d'Usuard,  qui  est 
de  cette  époque,  en  fait  foi.  Il  avait  une  belle  église,  dont  il  reste 
aujourd'hui  quelques  ruines,  et  qui  fut  à  peu  près  détruite  en  1568 
par  les  Huguenots,  commandés  par  le  chevalier  de  Bouffay.  Il  en 
résulta  une  recrudescence  de  dévotion  en  sa  faveur.  Au  xvir  siècle, 
on  comptait  jusqu'à  120  bannières  de  paroisses  à  la  procession  faite 
le  jour  de  sa  fôte.  C'est  aussi  vers  cette  époque  qu'on  dédia  sous 
son  nom,  à  Paris,  une  église  où  l'on  conservait  une  partie  de  son 
corps.  Il  était,  nous  ignorons  pourquoi,  le  patron  des  trinitaires 
destinés  à  la  rédemption  des  captifs,  et  qui  tenaient  de  lui  le  surnom 
de  Mathurins.  Le  martyrologe  d'Usuard  porte  sa  fôte  au  1"  novembre, 
mais,  à  cause  de  la  Toussaint,  on  l'a  successivement  célébrée  le  6  et 
le  9  du  môme  mois. 

(B)  M.  Julien  Amette  mourut  en  1727.  Il  avait  été  successivement 
secrétaire  de  l'archevôque  Uardouin  de  la  Iloguette,  chanoine  de 
Sens,  archidiacre  du  Gâtinais  et  cellérier  du  Chapitre,  personnat  qui, 
en  1695,  rapportait  40  livres. 

(C)  Magarensis  episcopus.  —  Évoque  in  partihus  de  Mégare,  sui- 
vant toutes  probabilités.  Il  y  avait  aussi  un  évôché  de  Macarrœ  dans 
la  Mauritanee  césarienne,  et  un  autre  de  Magar<£  dans  la  Bysacène. 

(D)  Avon,  arrondissement  de  Fontainebleau,  1,351  hab.  (1868). 
Fouillé  de  1695.  —  Sancti  Pétri  de  avone.  —  Bénéfice  uni  à  la 
maison  ou  ministérie  de  la  Trinité  de  Fontainebleau  dès  1589.  Pré- 
sentations par  ledit  ministre  en  1589,  1868, 1670,  1671,  1682,  1693. 
Revenu,  près  de  1,000  livres,  dont  il  faut  distraire  la  portion  congrue 
pour  le  desservant,  400  communiants.  Ce  prieuré-cure,  qui  avait 
pour  patron  spirituel  Saint  Pierre,  est  situé  au  bas  du  grand  canal 
de  Fontainebleau.  En  1689,  Avon,  sur  un  revenu  évalué  600  livres, 
payait  35  et  22  livres,  tant  en  décimes  ordinaires  qu'extraordinaires. 
—  Archidiaconé  du  Gâtinais.  —  Dovenné  de  Milly. 

En  1770,  les  revenus  sont  estimes  à  600  livres  et  le  nombre  des 
communions  à  430. 

(E)  Grez,  arrondissement  de  Melun,  533  habitants  (1868).  Fouillé 
de  1695.  —  Priera  tus  curatus  Béate  Marie  et  sancti  Laurencii  de 
Gressio,  ordinis  sancti  Augustini.  —  Il  s'en  trouve  des  résignataires 


366 

en  1588,  1616,  ubi  dicitur  de  Gressu,  1632  et  1661.  A  une  petite 
lieue  au-desssus  de  Nemours,  sur  la  riyière.  Présentations  par  l'abbé 
de  Saint-Jean,  de  Sens,  à  partir  de  1454.  Au  commencement  du 
xvr  siècle,  le  patron  spirituel  était  Saint  Jean.  Revenus  450  à  500 
livres  au  plus,  à  cause  du  ra/oage  des  bêtes  fauves  (il  j  avait  dans  le 
voisinage  une  capitainerie).  Il  y  avait  260  communiants.  En  1689,  ce 
prieuré  était  taxé  pour  un  revenu  de  800  livres  à  45  livres  de  décimes 
ordinaires  et  à  48  livres  de  décimes  extraordinaires.  —  Archidiaconé 
du  Gâtinais.  —  Doyenné  de  Milly. 

En  1770,  ce  prieuré-cure  avait  900  livres  de  revenu  et  260  commu- 
niants. —  Le  patron  spirituel  était  la  Sainte  Vierge. 


UNE  ENQUÊTE  AU  XV  SIÈCLE 


Information  faicle  au  lieu  de  Rigny-le-Ferron,  à  la 
requeste  du  procureur  de  mossieur,  pardeuant  Jacque  le 
Clerc,  lieutenant  de  Jehan  Grapillart  prevost  dudit  Rigny 
sur  les  excès  batures  et  oultrages  faictes  et  pepetuées  par 
monseigneur  de  Flacy,  Loys  de  Gaillon,  nomez  seigneur 
de  la  Magdelène,  Germain  Descastes  et  aultres  complices 
et  alliez  dudit  seigneur  de  Flacy,  sur  les  personnes  de 
Petit-Jehan  Borioyes  (1),  demorant  audit  Rigny,  et  ung 
nommé  Thomelin  Parcheminier,  seruiteur  de  mondit 
seigneur  de  Rigny  faictes  auiorduit  (2)  xxin*  jour  de 
juillet  mil  CCCC  quatre  XX  et  dix-huit  ainsi  et  par  la  ma- 
nière qui  sensuit.  Et  premièrement. 

Petit'Jehan  Borioyes  demorant  audit  Rigny  asgé  de 
XL  ans  ou  enuiron  dit  et  dépose  par  serment  de  vérité 
que  hyer  jour  de  la  Magdelène  xxii®  jour  dudit  mois  luy 
et  ung  nommé  Thomas  Chassin,  Thomelin  Parcheminier 
allèrent  des  le  matin  à  Villeneuve-Larchevesque  pour 
boire  auec  un  nommé  Michelet  qui  est  cardeux  qui  leure 
auoit  promis  paiez  du  vin  quant  il  seroit  auec  eulx  et 
après  qui  leurent  beu  auec  luy  et  fait  granl  cher  environ 
heures  de  vespres  se  départirent  et  prindres  leurs  che- 
mins a  passer  a  Baignault  et  a  Flacy  pour  tirer  audit 
Rigny  et  quant  ils  furent  audit  Baignault  ils  demandèrent 
si  on  fermoit  plus  le  passage  audit  Flacy  car  si  il  estoit 

(1)  Bourgeois. 

(2)  Aujourd'hui. 


368 

fermez  ils  liront  tant  au  monier  dudit  Baignault  qui 
les  passeroil  à  la  nascelle  et  on  leur  fît  réponse  que  on 
ne  ferraeit  plus  le  passage  de  Flacy  raais  estoit  ouert  et  y 
passoit  qui  voloit. 

Et  sur  quoy  ils  se  misrent  à  cheminer  et  quant  ils 
furent  entre  ledit  Baignault  et  Flacy  ledit  déposant  benda 
son  arc  pour  cuyder  tirer  à  des  pigeons  qui  estoient  (en  î) 
ungchan  auqueulz  ne  tyra  point  pour  ce  qui  sen  voilèrent 
es-lors  mit  sur  son  espaule  son  arc  tout  bandé  et  en  che- 
minant il  gella  sa  robes  qui  pourtoit  totes  despoiller  sur 
son  espaule  par  dessus  ledit  arc  comme  n'ayant  plus  de 
mémoire  que  son  dit  arc  fut  bandé  et  en  cet  estât  luy  et 
ses  compaignons  passèrent  par  le  passage  dudit  Flacy  qui 
estoit  ouert  et  quant  ilz  furent  oullre  ledit  passage 
jusques  auprès  de  lesglise  ilz  trouèrent  ledit  Bernard  de 
Fouille  (1)  seigneur  dudit  Flacy  la  demoiselle  sa  femme 
ledit  Loys  de  Gaillon  nommé  seigneur  de  la  Magdelène 
ung  nommé  Germain  Descartes,  Oliuier  seruiteur  dudit 
seigneur  de  Flacy  etaultres  plusieurs  qui  ne  cognoissent 
es-lors  ledit  de  Fouille  luy  dist  qui  venoit  l'arc  bandé  et 
ui  ne  debuoit  passé  ainsy  ledit  passage  a  quoy  ledit 
eposant  luy  fit  réponse  qui  ne  luy  souuenoit  point  que 
son  arc  fust  bandé  et  qui  ne  pensoit  faire  aulcun  mal  et 
que  sy  plaisoit  audit  de  Fouille  auoir  ledit  arc  qui  lui 
bailleroit  et  de  fait  le  desbenda  et  luy  mis  deuant  luy  à 
terre  et  que  veu  que  se  nestoit  san  plaisir  qui  passoit 
par  ledit  passage  il  offrit  de  retournez  sur  quoy  ledit  de 
Fouille  dist  qui  retourneroit et  sur  quoy  ledit  dépo- 
sant et  ses  compaignons  prindrent  le  chemin  a  leurs 
retorner  et  auoit  repris  son  arc  ledit  déposant  qui  rem- 
portoit  tout  desbander  mes  ledit  Germain  Descastes  qui 
la  estoit  comme  dit  est  les  rappella  et  fit  tant  audit  de 
Fouille  qui  les  lessa  passer  oullre  pour  aler  audit  Rigny 
et  ainsy  passèrent  oultre  et  quant  ilz  furent  oultre  jusque 
en  chan  Héon  il  banda  son  arc  et  tira  une  flesche  au  loin 
en  soy  jouant  qui  demeura  sur  ung  arbres  bien  auant  sur 
la  terre  dudit  Rigny  et  pour  ce  qu'elle  estoit  demourez 
sur  ledit  arbres  ledit  déposant  retorna  en  la  place  dou  il 
auoit  tirer  et  en  retyra  une  aultre  en  la  mode  de  la  pre- 

(1)  PanviUe. 


3 


369 

mière  afTin  de  en  seigner  rayeulx  le  lieu  ou  ladite  pre- 
mière flesche  esloil  et  ainsy  qui  cherchoient  les  deux 
disle  flesches  il  vit  ledit  de  la  Magdelène  à  cheual  dung 
get  darc  de  loin  ou  enuiron  gaVny  d'une  jauelline  o  poin 
armer  de  brigandines  et  cnoit  en  disant  iceulx  mots  : 
demeurent  treste  tu  es  mort,  tu  es  mort  1  et  se  esprocha 
dudit  déposant  et  cuyda  fraper  de  ladite  jauelline  mais 
il  ne  peut  pour  ce  que  ledit  déposant  luy  tyra  une  flesche 
au  deuant  de  guoy  il  ne  sut  si  elle  luy  fit  aulcun  mal  et 
lors  y  vit  ledit  de  Fouille,  Germain  Descartes  et  ung 
aultre  vestu  de  noir,  Olivier  seniiteur  dudit  de  Pouille  et 
Jehanard  Ravion  et  plusieurs  aultres  aprez  qui  ne 
cognoyes  qui  vindrent  sur  luy  et  labandona  Thomelin 
Parcheminier  et  estoit  deuant  enuers  ledit  Rigny  ung 
grans  get  darc  et  vit  ledit  de  Pouille  qui  passa  oultre 
ledit  déposant  et  le  lessa  es  mains  des  aultres  et  sen  ala 
ledit  de  Pouille  audit  Thomelin  et  le  blessa  en  la  teste  ejt 
0  cousté  jusqnz  a  infusion  de  san  et  lui  qui  parle  fut 
chassé  par  les  aultres  dessus  dit  et  mesmement  par  le  dit 
Descartes  qui  luy  qui  se  rendis  a  luy  et  qui  nauroit  point 
de  mal  et  qui  le  saulueroit  sur  quoy  il  se  rendit  a  luy  et 
navoit  plus  ni  arc  ni  aultre  baston  et  les  auoit  tous  perdu 
en  le  chassant  et  en  continuant  à  ruer  dessus  ledit  de  la 
Magdelène,  Olivier,  grans  vestu  de  noir  et  aullres  dessus 
dit  qui  ne  cognoyes  et  mesmement  ledit  de  la  Magdelène 
qui  luy  bailla  des  coups  despez  sur  la  teste  sur  les 
espaules  et  aultres  parties  sur  son  corps  plus  de  cin- 
quante coups  et  autant  que  le  chemin  dura  depuis  le  lieu 
ou  ilz  le  prindrent  bien  auant  la  seignorie  de  Rigny  et 
jusqz  audit  Fiacy  ou  ilz  le  menèrent  tousiour  bâtant  et 
jusqz  à  lesglise  et  simetlière  dudit  lieu  auquel  lieu  gaigna 
franchise  et  en  entrant  au  simettière  qui  est  fermez 
encore  luy  bailla  ledit  de  la  Magdelène  ung  coup  despez 
sur  le  coult  et  sy  dit  oultre  que  en  le  menant  audit  Flacy 
comme  dit  est  que  ledit  vestu  de  noir  luy  donna  plusieurs 
coups  de  jauellines  sur  le  dos  et  aultre  part  de  son  corps 
des  aultres  quant  il  fut  en  ledit  simettière  que  les  dessus 
dits  s'en  allèrent  au  chasleau  et  revindrent  tous  garny 
chascun  dun  arbalestre  hors  ledit  de  Pouille  qui  ny  estoit 
point  et  le  vindrent  menasser  de  tuer  dudit  trait  et  fut 
contraint  de  soy  cacher  derrière  les  pilliers  de  ladite 
1887  XXIV 


370 

esglise  et  après  qui  s'en  furent  retourner  le  cœur  faillit 
audit  déposant  et  luy  fut  amener  le  curé  dudit  Flacy  pour 
le  confesser  et  en  le  confessant  les  dessus  dit  qui  estoient 
tous  au  chasteau  dudit  Flacy  assé  près  du  simettière 
crioient  a  haulte  voyes  audit  curé  qui  délaissa  le  dépo- 
sant qui  confessoit  et  qui  volloyoit  tirer  contre  luy  aes 
collourine  ou  aultrement  il  ne  lasseront  point  à  tyrer 
pour  quoy  fut  contraint  ledit  curé  de  Tobandonner  par 
deulx  foys  auant  qui  peut  être  confesser  et  depuis  fut  la 
ledit  déposant  assez  longstemps  que  on  ne  luy  faisoit  plus 
riens  et  sur  quoy  ledit  déposant  troua  moyen  de  sen 
departy  pour  sen  aller  en  son  hostel  audit  Rigny  dit 
oultre  que  en  luy  faisant  les  oultrages  et  excès  dessus  dit 

Sue  les  dessus  dits  de  Flacy  luy  oteront  sa  trousse  de 
oze  à  treize  flesches  et  son  bonnet  de  dôble  de  poil 
noir  qui  lui  auoit  cousté  huit  gros  et  estoit  encor  tout 
neuf  et  ne  lauoit  encor  mis  que  deulx  foys  et  plus  nen 
scet. 

Gramelle,  Grappillart. 

Thomas  Parchemtnier  seruiteur  de  monseigneur  de 
Rigny  asgé  de  xx  ans  ou  enuiron  dit  et  dépose  par  ser- 
ment de  vérité  que  hier  il  estoit  au  lieu  de  Villeneuve- 
Larchevesqueauec  Petit  Jehan  Borioyes,  Thomas  Chassin 
et  Edmond  Grapilart  et  auoit  porter  une  cerruse  pour 
abiller  au  cerrusier  et  que  il  prindroit  leurs  chemins  pour 
tirer  audit  Rigny  a  passer  audit  Baignault  à  la  nascelle 
du  monier  de  Vuleines  mais  on  leur  dist  à  Baignault 
que  il  passeroit  bien  au  passage  de  Flacv  et  que  on  ny 
fermoit  plus  riens  et  sur  ce  ilz  se  en  allèrent  passer  au 

Î)assage  de  Flacy  et  trouèrent  tout  ouuert  et  quant  ilz 
ùrent  deuant  lesglise  dudit  Flacy  mossieur  de  Flacy ^qui 
oultre  lestant  dans  la  rue  qui  tient  à  la  maison  Perrin 
Hurterot  lequel  seigneur  les  appela  pour  parler  a  eulx  et 
demanda  pourquoy  cestoit  qui  pourtoit  son  arc  bandé  a 
quoy  ledit  Borioyes  fit  response  qui  ne  le  portoit  point 

Eour  faire  aulcun  mal  et  que  sy  lui  plaisoit  lavoir  il  luy 
ailleroit  et  de  fait  le  desbanda  deuant  luy  pour  en  faire 
son  plaisir  et  oultre  ledit  de  Pouille  luy  dist  que  il  ne 
deuait  point  passer  par  le  passage  dudit  Flacy  et  qui 
retourneroit  et  sur  quoy  ledit  déposant  et  ses  compaignons 


3H 

firent  responces  que  ilz  estoient  contens  de  retorner  et  de 
fait  se  mirent  à  cheminer  pour  retorner  mais  ung  qui 
auoit  un  pourpoint  de  cuvr  rouge  fist  tant  audit  de  Fouille 
qui  les  lessa  passer  et  tyrer  oultre  enuers  ledit  Rigny  et 
sur  ce  chemmèrent  jusqz  en  chan  Heon  bien  auant  sur 
la  seignorie  de  monseigneur  de  Rigny  et  auoient  lesser 
derrière  eulx  ledit  Borioyes  qui  cherchoit  une  flesche 
qui  lauoit  tyrer  au  loingz  et  ainsi  quil  estoient  enuiron 
le  myiieu  dudit  chan  Heon  vindrent  cinq  hommes  à 
cheual  sur  ledit  déposant  qui  ne  cognoyes  et  luy  baillèrent 
)lus  de  cinquante  coups  que  de  jauelline  que  despez 
lusques  a  effusion  de  sant  et  mesmement  de  soubs  les 
bras  au  cousté  et  se  deffendoit  de  son  espez  qui  ont  plu- 
sieurs coups  comme  il  apperra  sur  ladite  espez  si  mestier 
est  et  en  se  faisant  ceulx  qui  le  bastèrent  ung  nommé  le 
seigneur  de  la  Magdelène  qui  crioit  en  ung  buisson  haye 
qui  la  est  a  la  haie  sur  quoy  le  delessèrent  et  sen  vint 
audit  Rigny  et  plus  nen  scet. 

Gramelle,  Grappillart. 

Thomas  Chassin  clotier  demorant  audit  Rigny  asgé  de 
XXXIII  ans  ou  enuiron  dit  et  dépose  par  serment  de  vérité 
que  en  effait  et  sustance  et  tout  autant  que  a  dit  et  déposé 
ledit  Thomas  Parcheminier  cy  dessus  hors  et  reserue  qui 
ne  sut  riens  de  la  basture  d*udit  Thomas  Parcheminier 
pour  ce  qui  sen  estoit  aler  deuant  et  lauoit  enuoyer  ledit 
Thomas  Parcheminier  audit  Rigny  et  plus  nen  scet. 

Gramelle,  Grappillart. 

Edmond  Grappillart  tissier  de  touille  demorant  audit 
Rigny  asgé  de  xxviii  ans  ou  enuiron  dit  et  dépose  par 
serment  de  vérité  et  autant  qua  dit  et  dépose  ledit  Thomas 
Chassin  et  plus  nen  scet. 

Gramelle,  Grapillart. 

Thomas  Pierre  filz  de  Colas  Pierre  as^é  de  xvi  ans  ou 
enuiron  dit  et  dépose  par  serment  de  vérité  quil  estoit  en 
la  praisrie  de  Rigny  les  la  haye  de  chan  Heon  auec  un 
nommé  François  Marchais  valet  de  Estienne  Jehanneron 
qui  çardoient  les  cheuaulx  enuiron  heure  de  vespres  et 
qui  vit  deulx  hommes  a  cheual  sur  chascun  ung  prison  et 
auoient  vestu  deuly  jacquette  blanche  et  auoient  des 


372 

chiens  auec  eulx  et  cherclioyent  a  lentor  de  ladite  liaye  et 
trouèrent  ung  nommé  Petit  Jehan  Borioyes  dudit  Rigny 
qui  tarèrent  de  ladite  haye  jusque  dedans  le  pre  et  disoil 
lun  desdits  dessus  dit  deux  nommes  a  cheual  par  le  sant 
Dieu  villain  lu  mas  baille  ung  coupt  de  trait  mes  tu  en 
morras  I  et  lors  ledit  Jehan  se  mis  a  genou  et  leurs  crioit 
mercy  mais  si  neanlmoins  frapoient  sur  luy  de  grans 
coups  despez  tellement  qui  le  faisoit  choir  contre  terres  et 
dilec  le  menèrent  devers  ledit  Flacy  tousiours  bâtant  et 
quant  ilz  furent  oultre  le  bout  de  la  haye  qui  ne  les 
virent  plus  et  luy  dist  ledit  Marchais  qui  est  né  dudit 
Flacy  que  cesloit  le  seigneur  de  Flacy  et  seigneur  de  la 
Maçdelène  qui  ai  aussy  bastoient  ledit  Borioyes  lesqueulx 
ledit  déposant  ne  les  cognoyes  et  plus  nen  scet. 

Gramelle,  Grappillart. 

Thiebaut  Ledret  cardeux  demorant  a  présent  a  Ville- 
neuve-Larcheuesque  asgé  xxii  ans  ou  enuiron  dit  et  de- 
pose  par  serment  de  vérité  quehyer  il  estoit  a  Villeneuve- 
Larcheuesque  et  beut  en  la  tauerne  auec  ledit  Petit  Jehan 
Borioyes,  Thomelin  Parcheminier  et  les  aultres  dessus 
dit  et  sen  vindrent  passer  a  Flacy  et  dépose  de  se  qui  fut 
fait  audit  lieu  ainssi  que  a  fait  Thomas  Chassin  et  dit 
oultre  que  ledit  Thomelin  lauoit  enuoye  après  ledit  Chas- 
sin pour  aller  a  Rigny  et  quant  il  fut  enuiron  un  get  de 
bolle  loin  il  regarda  derrière  luy  et  dit  ledit  déposant 
que  il  vit  cinq  hommes  a  cheual  et  en  vit  ung  qui  auoit 
une  jacquette  blanche  qui  tenoit  son  espez  toutes  nues  et 
frapoit  sur  ledit  Parcheminier  plusieurs  coups  et  dilec 
sen  alla  audit  Rigny  et  plus  nen  scet. 

Gramelle,  Grapillart. 

Michelet  Rolant  cardeux  demorant  a  Villeneuve-Larche- 
uesque  asgé  de  xxvi  ans  ou  enuiron  dit  et  dépose  par 
serment  de  vérité  que  hyer  en  pasant  parmy  Flacy  il  vit 
Loys  de  Gaillon  nommé  seigneur  de  la  Magdelène  auec 
mossieur  de  Flacy  et  1*  fiancé  de  la  nyepse  de  mossieur 
de  Flacy  auec  son  homme  et  ung  aultre  gros  homme  qui 
auoit  vestu  un  propoint  de  peau  rouge  et  ung  aultre  qui 
aduoit  vestu  ung  hoquelton  blanc  de  quoy  des  nons  nest 
retors  lesqueulx  vindrent  assaillir  un  nommé  Petit  Jehan 
Borioyes  bien  avant  sur  la  terre  de  mossieur  de  Rigny 


173 

ledit  seigneur  de  la  Mogdelène  vint  audit  Borioyes  en  luy 
disant  ren  toy  ribànl  par  le  sant  Dieu  tu  es  mor  I  ledit 
Borioyes  fît  réponse  n'approche  point  dont  ledit  seigneur 
de  la  Magdelène  vint  sur  ledit  Borioyes  et  luy  cuyda 
fraper  sa  jaueline  dedans  le  cors  et  a  dont  ledit  BoricJyes 
recula  deulx  pas  arrière  et  bota  une  flesche  en  son  arc  et 
la  débanda  sur  ledit  de  la  Magdelène  en  soy  deffandant 
et  a  donc  ledit  Boriojjes  se  tira  arrière  en  gagnant  une 
baye  et  a  donc  ledit  seigneur  de  la  Magdelène  le  porsuivit 
tant  que  ledit  Borioyes  fut  contraint  de  soy  rendre  et  de 
lesser  son  baston  dedant  ladite  baye  et  a  donc  ledit  sei- 
gneur de  la  Magdelène  appella  ses  complices  et  compai- 
f;nons  et  a  donc  vindrent  tous  fraper  sur  ledit  Borioyes  et 
e  bastirent  tant  de  coups  despez  qui.  fut  contraint  de 
leurs  crier  mercy  et  a  donc  ung  nommé  Germain  Des- 
castes vint  audit  Borioyes  et  luy  dist  ren  toy  a  moy  et  je 
te  sauueray  la  vie,  et  a  donc  ledit  Borioyes  ses  rendu  a 
luy  et  depuis  qui  se  fut  rendu  audit  Descaste  le  bastirent 
puitrageusement  depuis  la  terre  de  mossieur  de  Rigny 
jusques  à  la  maladière  dudit  Flacy  oultre  dit  ledit  dépo- 
sant que  il  vit  ung  homme  vestu  dune  jacquetle  blanche 
monter  sur  ung  cheual  boyart  et  de  la  samblant  de 
mossieur  de  Flacy  qui  vint  fraper  sur  ledit  Thomas  Par- 
cheminier  dune  espez  jusques  a  effusion  de  sant  auec 
laide  de  son  pages  et  dit  ledit  déposant  en  son  entende- 
ment que  mossieur  de  Flacy  pprent  et  plus  nen  scet. 

Gramelle,  Grappillart. 

François  Marchais  de  Flacy  asgé  de  xv  ans  ou  enuiron 
dit  et  dépose  par  serment  de  vérité  que  sest  bien  vray  qui 
vit  ung  nommez  Loys  de  Gaillon  seigneur  de  la  Magde- 
lène et  Oliuier  seruiteur  de  mossieur  de  Flacy  et  le  gendre 
du  monier  de  Vullenes  lesqueulx  vindrent  fraper  sur 
Petit  Jehan  Borioyes  en  lui  disant  villain  tu  morras  I  en 
jrapanl  tous  trois  sur  ledit  Borioyes  ledit  Germain  De- 
castes  luy  dist  ren  toy  a  moy  en  lui  disant  tu  nauras 
point  de  mal  et  depuis  que  il  se  fut  rendu  audit  Decasle 
ledit  Borioyes  fut  ouitrageusement  batu  tant  par  lesdits 
dessus  nommez  que  par  ledit  Decaste  et  lalèrent  bâtant 
depuis  la  terre  de  mossieur  de  Rigny  jusqz  au  bout  de  la 
baye  de  chan  Heon  et  plus  nen  scet. 

Gramelle,  Grappillart. 


374 

Jehan  Salmon  asgé  de  xviii  ans  ou  enuiron  dit  et  dépose 
par  serment  de  vérité  que  en  effait  et  sustance  et  tout 
autant  que  a  dit  et  déposé  François  Marchais  dessus  dit 
et  plus  nen  scet. 

Graraelle,  Grappillart. 


Pour  copie  conforme  : 

Delaunb-Guyard. 

(Collection  dt  M.  Delaune*Guyard). 


■e  de  lYonnc.  1887. 


Paul    Bei\t. 


PAUL  BERT. 


Il  est  désormais  trop  tard  pour  écrire  la  vie  si  bien 
remplie  de  Téminent  compatriote  dont  la  dépouille  vogue 
en  ce  moment  dans  TOcéan  Indien,  attendue  par  la 
France,  qui  lui  prépare  de  solennelles  funérailles. 

Nous  ne  laisserons  cependant  pas  paraître  ce  volume 
sans  qu'un  souvenir  y  relate  le  cruel  événement  dont  un 
télégramme  d'Hanoï  nous  apportait  naguères  la  nou- 
velle. 

Pour  beaucoup  d'entre  nous,  Paul  Bert  était  un  cama- 
rade et  un  ami.  Il  avait  passé  son  enfance  parmi  nous  ; 
et  aussitôt  que  quelques  jours  de  vacances  lui  étaient 
donnés,  nous  le  voyions  arriver  à  Auxerre  avec  sa 
famille.  Vacances  toujours  bien  remplies!  Car  on  sait 
comment,  pour  cet  esprit  infatigable,  le  repos  était  un 
changement  d'occupation. 

Paul  Bert  est  né  à  Auxerre  en  1833.  Il  fit  ses  études 
au  collège  d'Auxerre,  et  déjà  sa  vive  intelligence  et  sa 
puissante  imagination  étaient  remarquées  de  ses  cama- 
rades. 

Il  débuta  comme  professeur  de  zoologie  à  la  Faculté 
des  sciences  de  Bordeaux,  puis  vint  suppléer,  à  la  Sor- 
bonne,  Claude  Bernard,  dans  le  cours  dont  il  devint  titu- 
laire en  4869.  Il  était  élu  à  l'Académie  des  Sciences  il  y  a 
deux  ans. 


J76 

Les  travaux  scientifiques  de  M.  Paul  Bert  sont  de  la 
plus  haute  importance. 

Ses  premières  thèses  sur  la  Greffe  animale  lui  valu- 
rent, en  1865,  le  prix  de  physiologie  expérimentale.  Dix 
ans  plus  tard  il  remportait  le  grand  prix  biennal  de 
20,000  francs,  de  llnstitut,  pour  ses  travaux  sur  la 
Pression  barométrique.  Il  a  étudié  avec  succès  l'action  du 

f)rotoxyde  d'azote  comme  anesthésique  ;  on  lui  doit  éga- 
ement  des  découvertes  très  importantes  sur  l'emploi  du 
chloroforme. 

Citons  parmi  ses  ouvrages  qui  touchent  à  la  science  : 
Catalogue  des  animaux  vertébrés  qui  vivent  à  Vétat  sau- 
vage dans  le  département  de  l  Yonne.  —  Eloge  de  Gratiolet, 

—  Leçons  sur  ta  physiologie  comparée  de  la  respiration.  — 
Sur  la  vitalité  des  tissus  animaux.  —  Sur  les  mouvements 
de  la  sensitive.  —  Sur  la  physiologie  de  la  seiche  officinale. 

—  Sur  les  causes  et  tes  phénomènes  de  la  mort  des  animaux 
d'eau  douce  dans  Veau  de  mer.  — -  Sur  l  influence  des  divers 
rayons  colorés  sur  la  végétation.  —  Sur  la  question  de 
savoir  si  tous  les  animaux  voient  les  mêmes  rayons  du 
spectre  solaire  que  nous.  —  Sur  l action  physiologique  des 
venins  de  scorpion  et  d'abeille.  —  Leçons  de  zoologie.  — 
Notions  de'zoohgie,  pour  les  élèves  de  huitième.  —  Pre- 
mière année  d'enseignement  scientifique,  pour  Técole  pri- 
maire. 

Ajoutons  encore  que  Paul  Bert  dirigeait,  à  la  R^- 
blique  française^  les  feuilletons  scientifiques,  qu'il  a 
réunis  en  volumes,  et  qui  constituent  un  véritable  manuel 
de  la  science  moderne. 

Paul  Bert  estait  un  vulgarisateur  de  premier  ordre.  Il 
savait  combien  il  fallait  attacher  d'importance  à  l'éduca- 
tion et  à  l'instruction  de  l'enfant.  Il  avait  rédigé  pour  lui 
plusieurs  manuels  où  la  science  était  exposée  avec  le 
charme  qu'il  savait  mettre  dans  ses  leçons.  Le  plus  admi- 
rable de  ses  livres  pour  l'enfance  est  son  Manuel  d'ins- 
truction civique. 

Homme  politique,  Paul  Bert  était  un  républicain  con- 
vaincu; il  siégeait  dans  le  groupe  de  la  Chambre  gui, 
suivant  l'expression  de  Gambetta,  voulait,  en  sériant 
les  questions,  marcher  sûrement  à  la  réalisation  des 
réformes  démocratiques.  Il  était  un  progressiste,  dans  la 


377 

force  du  terme^  également  éloigné  de  la  politique  du 
tout  ou  rien  que  de  la  politique  du  piétinement  sur 
place. 

Paul  Bert  ne  se  mêla  à  la  vie  publique  qu'en  1870.  Il 
occupa,  après  la  chute  de  l'Empire,  les  fonctions  de 
secrétaire  général  auprès  de  M.  Ribière.  Après  le  bom- 
bardement d'Auxerre,  dont  il  racontait  encore,  il  y  a 
quelque  temps,  aux  obsèques  de  son  ancien  et  regretté 
préfet,  quelques-uns  des  dramaticjues  incidents,  il  se 
rendit  auprès  de  Gambetta,  qui  lui  confia  la  préfecture 
du  Nord. 

Là,  d'accord  avec  le  général  Faidherbe,  il  mit  Lille  en 
état  de  défense.  L'amnistie  survint;  il  quitta  la  préfec- 
ture du  Nord. 

C'est  de  cette  époque  que  date  Tétroite  amitié  qui  lia 
ces  deux  hommes,  Gambetta  et  Paul  Bert. 

En  1871,  Paul  Bert  fut  élu  conseiller  général  du  canton 
d'Aillant;  en  1872,  député  de  l'Yonne,  en  remplacement 
de  M.  L.  Javal,  décédé.  Depuis  cette  époque,  il  n'a  cessé 
de  représenter  le  département  de  l'Yonne  à  la  Chambre. 
Au  mois  d'octobre  dernier,  candidat  à  la  fois  dans  l'Yonne 
et  à  Paris,  il  obtenait  ici  52,255  voix,  et  à  Paris, 
288,54i  voix.  Il  arrivait  le  cinquième  sur  la  liste. 

En  1877,  il  quitta  la  représentation  du  canton  d'Aillant 
au  Conseil  général,  son  parti  ayant  désormais  la  majorité 
dans  ce  canton,  et  il  alla  lutter  dans  le  canton  de  Cou- 
langes-Ia-Vineuse.  Il  représenta  ce  canton  plusieurs 
années,  jusqu'au  jour  oii  il  fut  assuré  qu'un  républicain 
lui  .succéderait. 

Enfin  l'année  dernière,  toujours  sur  la  brèche,  il  dis- 
putait à  un  candidat  monarcniste'le  siège  de  conseiller 
général  laissé  vacant  dans  le  canton  de  Toucy  par  le 
regretté  M.  Ribière,  et  le  battait.  Cette  année,  les  élec- 
teurs de  ce  canton  lui  confirmaient  à  nouveau  son  man- 
dat. 

A  la  Chambre  des  Députés,  Paiil  Bert  n'avait  pas  tardé 
à  prendre  une  place  considérable.  Orateur  de  premier 
ordre,  républicain  ardent,  il  exerçait  sur  ses  collègues 
l'ascendant  que  lui  donnaient  le  talent  et  une  foi  vive  en 
l'œuvre  de  la  République. 

A  l'Assemblée  nationale,  il  prononça  plusieurs  discours 


378 

sur  le  conseil  supérieur  de  Finstruction  publique,  sur  la 
liberté  de  renseignement,  sur  la  création  de  nouvelles 
facultés  de  médecine,  sur  la  récompense  nationale  à 
accorder  à  Pasteur. 

A  la  Chambre  des  Députés,  il  fut  Tun  des  plus  ardents 
défenseurs  de  l'instruction  populaire  et  l'un  des  promo- 
teurs de  la  loi  sur  l'obligation,  la  gratuité  et  la  laïcité  de 
renseignement  primaire.  Rapporteur  de  cette  loi,  il  la  fit 
voter  après  une  longue  et  fatigante  discussion. 

Il  publia,  vers  cette  époque,  un  livre  qui  fit  grand 
bruit,  la  Morale  des  Jésuites.  C'est  un  livre  de  combat  qui 
eut  bien  des  éditions. 

Paul  Bert  fut  appelé,  dans  le  ministère  Gambetta,  à 
prendre  le  portefeuille  de  l'instruction  publique.  Pendant 
son  trop  court  passage  aux  affaires,  il  réalisa  un  grand 
nombre  de  réformes.  , 

Il  fut,  il  y  a  quelques  années,  président  du  groupe  de 
l'Union  républicaine. 

La  plus  belle  partie  de  sa  carrière  politique  est  peut- 
être  celle  où  il  se  fit  le  défenseur  de  la  politique  colo- 
niale, pour  laquelle  il  vient  de,  mourir  au  champ  d'hon- 
neur. 

On  se  souvient  de  l'important  discours  qu'il  prononça 
lors  de  la  discussion  des  crédits,  à  la  suite  duquel  M.  de 
Freycinet  lui  confia  le  poste  de  résident  général  au  Ton- 
kin.  Sa  mission  venait  d'être  renouvelée,  il  y  a  quelque 
temps,  pour  six  mois. 

Les  lettres  qui  sont  arrivées  du  Tonkin  depuis  la  nou- 
velle de  la  mort  de  Paul  Bert  attestent  la  place  considé- 
rable qu'il  s'était  faite  dans  la  confiance  de  tous,  colons 
et  indigènes.  Avec  sa  merveilleuse  intelligence,  il  s'était 
assimilé  le  fruit  de  l'expérience  des  Anglais  en  matière 
décolonisation.  Il  avait  compris  tout  le  parti  qu'on  peut 
tirer  des  éléments  indigènes,  soit  pour  l'administration, 
soit  pour  la  défense  du  pays,  et  ce  sont  les  éléments 
indigènes  qu'il  avait  mis  en  œuvre.  Il  savait  tout  ce 
qu'on  pouvait  obtenir  par  une  administration  intègre 
et  équitable,  et  la  pacification  du  pays  avait  déjà  fait  des 
progrès  considérables  sous  son  administration. 

Le  développement  qu'il  avait  donné  aux  travaux 
publics,  l'appel  fait  à  l'initiativt  privée,  la  rentrée  plus 


379 

régulière  des  impôts,  tout  annonçait  une  organisation 
rapide  de  la  colonie.  Nous  pouvons,  sans  crainte  d'être 
taxé  d'exagération,  dire  que  le  succès  de  la  politique 
française  en  Tunisie  allait  avoir  un  pendant  sur  un 
théâtre  plus  vaste  et  plus  important.  Espérons  que  son 
successeur  saura  compléter  son  œuvre.  Mais  ce  qu'on 
n'oubliera  pas,  c'est  que  par  ses  grandes  qualités,  Paul 
Bert  avait  jeté  un  véritable  lustre  sur  le  nom  français 
dans  TExtrême-Orient. 

Nous  aurons  l'occasion  d'étudier  plus  à  loisir  l'œuvre 
multiple  qui  recommande  le  nom  de  Paul  Bert  au  sou- 
venir de  ses  compatriotes;  nous  ne  pouvons,  aujour- 
d'hui, que  rappeler  en  quelques  mots  les  principaux 
traits  de  cette  oelle  et  grande  existence. 


JACQUES  MIGNARD. 


Jacques  Mignard,  polygraphe  assez  distingué,  du 
déparlement  de  TYonne,  naquit  à  Chassignelles  le  10 
août  1746.  Sa  famille  était  originaire  de  la  Champagne 
et  vint  à  Asnières-en-Montagne,  à  Noyers  puis  à  Ravières, 
de  1500  à  1600,  et  à  Chassignelles  en  1683,  par  suite 
d'alliances  contraclées  avec  quelques  notables  de  ces 
localités. 

Doué  d'un  esprit  d'initiative  et  d'aventure  assez  rare 
chez  nos  compatriotes,  il  partit  en  1780  pour  la  Marti- 
nique, et  s'y  livra  avec  succès  à  l'exploitation  des  cannes 
à  sucre  et  de  l'indigo.  Ses  affaires  prospérèrent,  et  il 
acquit  assez  rapidement  une  fortune  importante.  Nous 
avons  son  testament,  daté  du  24  avril  1792,  par  lequel  il 
donne  la  liberté  à  ses  esclaves  et  laisse  tous  ses  biens, 
moins  quelques  legs  particuliers,  à  ses  parents  de  Chassi- 
gnelles. II  dut  quitter  les  Antilles  peu  après,  car  on  le 
retrouve  à  Paris  dès  1793. 

Les  Anglais  s'étant  emparé  de  la  Martinique  en  1794, 
Jacques  Mignard,  en  sa  qualité  d'ardent  Français,  ne 
perait  aucune  occasion  de  protester  contre  celte  conquête. 
Peut-être  fut-il  mêlé,  soit  en  paroles,  soit  par  action, 
aux  divers  complots  qui  furent  alors  tramés  contre  la 
domination  britannique.  Quoiqu'il  en  soit,  le  retour 
dans  cette  île  lui  fut  interdit,  et  ses  biens  furent  séques- 
trés. Cette  catastrophe  ne  diminua  ni  l'activité  de  son 
esprit,  ni  son  ardeur  au  travail.  Aussi  le  voit-on  se  livrer 
aux  occupations  les  plus  diverses.  Il  fonda  une  impri- 


381 

merie  rue  Taranne,  et  publia  un  journal  intitulé   La 
Gazette  historique. 

Jacques  Mignard  ayant  séjourné  longtemps  au  Nouveau 
Monde,  en  rapporta  certains  secrets  qu'il  crut  avoir  per- 
fectionnés, et  qu'il  ignorait  être  connus  dès  le  xvi®  siècle. 
Il  s'agit  du  Gayac,  arbuste  d'un  très  bon  emploi  contre 
le  virus  vénérien.  Personne  n^ignore  aujourd'hui  que  dès 
l'invasion  épidémique  de  la  syphilis,  les  médecins,  con- 
curremment avec  le  mercure,  employèrent  le  Gayac, 
sudorifique  énergique,  provenant  des  Antilles  récemment 
découvertes.  Il  produisit  chez  certains  individus  des 
résultats  vraiment  merveilleux,  sans  avoir,  pour  les  ma- 
lades, les  conséquences  fâcheuses  du  mercure.  Aussi 
Ulrich  de  Hutlen,  qui  l'avait  expérimenté,  l'appelait-il  le 
bois  saint,  lignum  sanctum. 

C'est  pourquoi  Mignard  en  avait  composé  un  élixir, 
ou  opiat,  qu'il  croyait  souverain  contre  les  virus  vé- 
nérien, scorbutique  et  goutteux.  Il  publia,  à  cet  effet, 
une  opuscule  ayant  pour  titre  :  Remarques  sur  les 
maladies  vénériennes,  le  virus  vénérien^  scorbutique  et 
goutteuœ  et  la  manière  d'agir  du  mercure,  qui  contient 
a'assez  bonnes  observations.  Il  y  préconise  naturellement 
le  çayac  depuis  longtemps  tombé  en  désuétude.  Ce  mé- 
moire amena  une  polémique  très  violente  entre  lui  et  le 
citoyen  Lafferteur,  inventeur  d'un  rob  encore  utilisé  dans 
notre  thérapeutique. 

Jacques  Mignard  était  un  esprit  actif  et  fécond.  De 
l'an  IV  à  Tan  X,  époque  de  sa  mort,  il  mit  au  jour  de 
petits  ouvrages  moraux  ou  politiques,  dont  plusieurs  sont 
dirigés  contre  l'Angleterre,  h  laquelle  il  gardait  une 
rancune  bien  naturelle.  Il  englobait  un  peu  injustement 
dans  cette  rancune  les  Anglo-Américains,  nos  obligés, 
chez  lesquels  un  parti  considérable  inclinait  vers  la  per- 
fide Albion  et  dont  ils  avaient  conservé  la  langue  et  les 
mœurs.  Il  leur  reproche  fort  à  raison  le  traité  de  <794,  si 
favorable  à  notre  ennemie.  Mais  il  oublie  de  rappeler  que 
les  corsaires  français,  dans  leurs  prises,  faisaient  assez 
peu  de  distinction  entre  les  vaisseaux  américains  ou  bri- 
tanniques, pourvu  qu'ils  tussent  richement  chargés.  Celui 
qui  voudra  avoir  une  idée  exacte  de  la  situation,  devra 
lire  les  intéressantes  aventures  de  Miles  Wallingford, 
dans  le  beau  roman  de  Cooper  :  Sur  mer  et  sur  terre. 


382 

Voici  une  liste  aussi  exacte  que  possible  des  ouvrages 
de  Jacques  Mignard  : 

«  Système  sur  la  formation  de  la  terre  et  de  toutes 
choses,  dans  lequel  on  n'admet  que  deux  éléments.  »  — 
Se  trouve  à  Paris  au  Bureau  de  la  Gazette  historique  et 
politique,  — An  IV  de  la  République,  15  p.  in-8^. 

«  Remarques  sur  les  maladies  vénériennes,  le  virus 
vénérien,  anti-scorbutique  et  goutteux,  avec  les  vrais  re- 
mèdes pour  guérir  ces  maladies.  »  —  A  Paris,  au  Bureau 
f;énérarde  la  Gazette  historique  et  politique^  —  an  IV  de 
a  République,  34  p.  in-8**. 

«  Essai  sur  la  morale  suivi  d  un  nouveau  plan  d'éduca- 
tion nationale,  présenté  à  la  Convention  nationale  le  18 
septembre  1793.  —  Paris,  chez  l'auteur.  —  47  p.  in-8*». 

«  La  morale  vengée  des  nouveaux  elForts  du  fanatisme 
et  de  l'hypocrisie.  »  —  Paris  (s.  d.)  —  16  p.  in-8**. 

La  politique  anglaise  dévoilée,  ou  les  moyens  de  rendre 
les  colonies  à  la  France,  présenté  à  la  Convention  natio- 
nale le  24  vendémiaire  an  IIL  —  Paris,  chez  les  mar- 
chands de  nouveautés,  55  p.  in-S*". 

«  La  France  sauvée  par  ses  impositions  et  ses  finances. 

—  Paris,  chez  les  marchands  de  nouveautés....  An  IIP, 
16  p.  in-8^ 

«  Les  Fourberies  de  Gaston  Rosnay,  auteur  du  prétendu 
Gymnase  de  bienfaisance,  dévoilées  et  comparées  à  celles 
dès  prêtres.  —  Paris,  chez  les  marchands  de  nouveantés. 

—  An  IV  de  la  République,  15  p.  in-8*'. 

Ces  ouvrages  se  trouvent  à  la  Bibliothèque  d'Auxerre, 
réunis  en  un  seul  volume,  sous  le  n**  212  de  la  collection 
Bastard. 

Apperçu  [sic]  des  crimes  commis  par  les  Anglo-Améri- 
cains envers  les  Français.  —  Paris,  chez  Tauteur.  — 
An  VIII  de  la  République,  52  p.  in-8^ 

Les  ressouvenirs  de  M...  ou  les  inconvénients  d*un 
bon  choix.... 

Quelques  escrocs  anglais  démasqués  ou  les  déserts  de 
l'Amérique  du  Nord  démontrés  tels  qu'ils  sont.  (S.  1.  n.  d.) 

Cet  ensemble  d'ouvrages  dénote  chez  leur  auteur  une 
intelligence  cultivée,  et  les  meilleures  intentions  relati- 
vement au  bien  public.  Aussi  trouvons-nous  dur  et 
injuste  l'article  que  M.  E.  Petit  a  publié  sur  lui  dans 


3SS 


YAnfiuaire  de  4877  (p.  107-409.  —  «  Le  Collège  des 
doctrinaires  de  Noyers.  »  —  Gel  article  contient  d'ail- 
leurs une  erreur.  Jacques  Mignard  n'était  pas  de  Noyers. 
Il  mourut  à  Chassignelles  le  29  vendémiaire,  an  X  de 
la  République,  à  l'âge  de  56  ans. 


MIGNARD, 

Chef  de  bureau  à  la  Préfecture,  petit-neveu 
de  Jacques  Mignard. 


Notes  tirées  des  registres  de  l'état-civil  d'Asmères-en-Montagne 
(Côte-d'Orjy  et  de  ceux  de  Ravier  es  et  Nuits-sous-Ramères, 

Il  y  avait,  dès  1525,  un  Mignard,  notaire  royal  à  Noyers. 

(M.  Langin,  maire  de  Noyers,  possède,  écrit  de  la  main  même  de 
ce  Mignard,  un  ouvrage  manuscrit  illustré). 

On  trouve  également  sur  l'état-civil  de  Ravières  un  Mignard,  pro- 
cureur fiscal  en  1690,  père  de  Mignard  Pierre,  avocat  au  Parlement 
de  Paris,  celui-ci  parrain  de  René  Mignard,  d'Asnières-en-Montagne. 

(Cette  dernière  commune  était  comprise  dans  l'ancienne  Cham- 
pagne). ^ 

ENFANTS  CONNUS  DE 
MIGNARD  JEAN. 

M'"*  Mignard  Jacques, 
praticien  au  bailliage  de 
Cruzy,  né  à  Asnières,  le 
1"  novembre  1622. 

M.  Mignard  lean,l    M.  Mignard  René,  né  à\     De  Mignard  René, 
v»/M,-r.«/.io   A^r^^..  !  Asnières,  le  11  jum  1627,  \    ^     ,  „. 
bourgeois,  demeu-  j^^p^-g^  J^  ^^6   du   mois  pt  né  Mignard  Jean, 

marié  à  Chassignelles, 

en  1683,  à  Madeleine 


rant  à  Asnieres-en-  'suivant  et  ayant  eu  pour 
Montagne  (Côte-  /parrain  Pierre  Mignard, 
J,r^  \  i^/v^       \avocat  au  Parlement  de- 

dOr)  vers  1600.       Paris,  demeurant  à  Ra-f  Bourrelier,  fille  de  M. 

né  à Ivières,  et  pour  marraine  [   Nicolas  Rourrelier, 

[Reine  Marguerite  Le  Roy- V^...„  ^^  ,    -^.-^ 
teux,  fille  d'un  procureur /P^^*^^^^^  ^^  la  justice 
'fiscal   demeurant  à  As-l  de  Chassignelles  et  de 
nières,  le  dit  Mignard  Re-|  p„ivv 
ne  marie  en  1652  a  D"*l 

Marguerite  Loùet,  fille  de  1    Le  dit  Mignard  Jean, 
M.  Jean  Louet,  marchand  °  ' 

à  la  commanderie  de  St-  Igrand-père  de  Mignard 

Marc,    près   Nuits-sous- /Jacques. 
Ravières.  / 


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OBSERVATIONS  METEOROLOGIQUES 

rAIfES   A   TANNKRRB  PENDANT  LANNBB    1885-1886. 


1887 


OBSERVATIOIiS  MÉTÉOROLOGIQUES  faites  a  tannerre. 


TEMPERATURE 


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I.  —  TEMPÉRATURE. 

Moyenne  générale  de  Tannée  :  10o4. 

Mois  le  plus  froid  :  janvier  (moyenne  1«0, 18  jours  de  gelée  et  6  jours  dont  le 

maximum  a  été  inférieur  à  0®). 
Mois  le  plus  chaud  :  août  (moyenne  19<'0  et  6  jours  dont  le  maximum  a  été 

supérieur  à  30o). 
Jour  le  plus  froid  :  11  janvier  (minimum,  -13<>0  ;  max.,  -0o2  ;  moyenne,  -6o6). 
Jour  le  plus  chaud  :  21  juillet  (minimum,  18^1;  maximum,  33*»5;  moyenne,  25«8. 
Nombre  de  jours  de  gelée  :  87 
Dernier  jour  de  gelée  de  l'hivtr  1885-1886  :  5  mai  (-0o8). 


ARRONDISSEMENT  DE   JOIGNY,  FENDANT  l'aNNÉE   1885-1886. 


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FRÉQUENCE  (nombre  de  jours) 


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INTENSITÉ 


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NOMBRE    DE    JOURS 


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2.5 
2.4 
2.5 
2.4 
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3.4 
2.8 
1.8 
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1.5 
2.6 
1.6 
1.4 
1.1 
2.7 
3.2 


2.2 


IL  —  PLUIE. 

Mois  le  plus  sec  :  février  (18mm3  et  4  jours  de  pluie). 

Mois  le  plus  humide  :  octobre  (112m™9  et  13  jours  de  pluie). 

Jour  OÙ  il  est  tombé  la  plus  grande  quantité  de  pluie  :  5  juin  (28o»"'0). 

III.  —  VENT. 

Vent  dominant  :  E.  (80  jours). 

Vent  qui,  en  moyenne,  souffle  avec  le  plus  de  force  :  S  O  (moy.  3,1). 

Mois  pendant  lequel  le  vent  a  soufflé  avec  le  plus  de  force  :  Mai  (moy.  3,0). 

Moyenne  générale  :  2,5. 

Jour  où  le  vent  a  atteint  son  maximum  d'intensité  :  Le  19  juillet  1886,  de 
8  h.  50  à  9  h.  du  soir  (10  min.J,  pendant  un  orage,  le  vent  souffle  avecune  telle  force 
qu'il  déracina  ou  casse,  sur  la  «ommun»  d«  Tannerr«,  environ  300  pieds  d'arbres. 


ÉVÉNEMENTS  GÉNÉRAUX. 


1885.  —  DÉCEMBRE  24.  ~  Chambre  des  députés,  longue 
discussion  sur  les  crédits  du  Tonkin.  Les  crédits  sont  Totés 
par  273  voix  contre  267  sur  5i0  votants.  , 

29.  —  Clôture  de  la  session. 

Le  congrès  réuni  à  Versailles  réélit,  dans  une  séance  ora- 
geuse, M.  J.  Grévy,  par  457  voix  sur  589  votants. 

30.  —  Démission  du  ministère  Brisson. 

Prestation  du  serment  de  la  Régente  en  Espagne.  Les  Cortès 
sont  suspendues. 

En  Egypte,  les  Anglais  remportent  une  victoire  importante 
sur  les  insurgés  souda niens,  commandés  par  Abdullah,  le  suc- 
cesseur du  Madhi. 

1886.  —  JANVIER  7.  —  Formation  d'un  ministère  sous  la 
présidence  de  M.  de  Freyclnet. 

Le  cabinet  est  ainsi  composé  : 

MM.  de  Freycinet,  aux  affaires  étrangères  ;  Demôle,  à  la 
justice  ;  Sarrien,  à  l'intérieur  ;  Goblet,  à  l'instruction  publique; 
Baihaut,  aux  travaux  publics;  Develle,  à  l'agriculture; 
Lockroy,  au  commerce;  général  Boulanger,  à  la  guerre;  Aube, 
à  la  marine;  Sadl-Carnot,  aux  finances;  Granet,  aux  postes  et 
télégraphes . 

12.  —  Ouverture  de  la  session  ordinaire.  Au  Sénat,  M.  Le 
Royer  est  élu  par  149  voix  sur  175  votants.  A  la  Chambre, 
M.  Floquet  est  élu  par  243  voix  sur  298  votants. 

M.  de  Freycinet  donne  lecture  d'un  message  dans  lequel  il 
fait  appel  à  l'union  et  à  la  concorde  du  parti  républicain. 

11.  —  Ouverture  du  onzième  parlement  de  la  reine  Victoria. 

14.  —  Ouverture  du  Landstag  prussien.  Le  discours  du  trône 
est  lu  par  l'empereur  Guillaume. 

15.  —  Tentative  d'insurrection  à  Carthagène  (Espagne). 

16.  —  Sur  l'initiative  de  la  Russie,  les  puissances  remettent 
à  la  Grèce  et  à  la  Serbie  des  notes  les  invitant  au  désarmement. 


401 

17.  —  Conflit  entre  le  consul  allemand  et  le  roi  des  lies 
Samoa.  Les  consuls  américains  et  anglais  protestent  contre 
l'attitude  du  représentant  allemand. 

18.  ~  M.  Barrême,  préfet  de  l'Eure,  est  assassiné  en  chemin 
de  fer,  de  Paris  à  Maison-Laffite. 

21.  —  Proposition  d'amnistie  déposée  à  la  Chambre  par 
M.  Henri  Rochefort. 

Conférence  de  M.  Savorgnan  de  Brazza,  au  cirque  d'hiver, 
sur  sa  mission  du  Congo. 

23.  —  Le  général  de  Courcy,  dont  l'intervention  a  été  fatale 
au  Tonkin  et  en  Annam,  e.st  rappelé  en  France. 

2';.  —  Il  est  question  de  nommer  M.  Paul  Bert  résident  géné- 
ral au  Tonkin. 

28.  —  Le  Sénat  adopte  les  sept  premiers  articles  de  la  loi 
sur  l'enseignement  primaire. 

La  commission  nommée  pour  examiner  la  proposition  de 
M.  Rochefort  repousse  l'amnistie. 

Un  décret  paru  à  VOfficiel  règle  l'organisation  du  protectorat 
de  l'Annam  et  du  Tonkin.  M.  Paul  Bert  est  nommé  résident 
général. 

29.  —  Le  cabinet  anglais  envoie  une  note  comminatoire  au 
gouvernement  grec  l'engageant  à  désarmer. 

FÉVRIER  1,  5.  —  Discussion  et  adoption  du  projet  de  loi 
sur  les  associations  syndicales. 

M.  Ch.  Dillon  est  nommé  résident  à  Hué  et  M.  P.  Vi'al  rési- 
dent à  Hanoï. 

3.  —  Formation  d'un  cabinet  libéral  en  Angleterre  sous  la 
présidence  de  M.  Spencer. 

6.  —  La  proposition  d'amnistie  déposée  par  M.  Rochefort  est 
repoussée  par  la  Chambre.  Le  député  de  Paris  donne  sa  dé- 
mission. 

8.  —  A  la  suite  d'un  grand  meeting  d'ouvriers  sans  travail  à 
Londres,  des  scènes  d'émeute  et  de  pillage  ont  lieu  dans  plu- 
sieurs rues  de  Londres. 

10.  —  La  question  d'Orient  est  toujours  en  suspens  par  suite 
de  l'armement  de  la  Grèce.  Les  puissances  adressent  une  note 
collective  à  la  Grèce  l'invitant  à  désarmer. 

14.  —  Elections  législatives  dans  cinq  arrondissements,  par 
suite  d'invalidations.  Les  républicains  l'emportent  partout. 

16.  —-  En  Allemagne,  le  conseil  fédéral  adopte  le  projet  du 
prince  de  Bismarck  sur  le  monopole  de  l'alcool. 

Mort  de  Jules  Janin,  critique  d'art  et  romancier. 

49.  —  Discussion  sur  un  projet  d'expulsion  des  princes.  La 
Chambre  repousse  le  projet  Rivet. 

20.  —  Renouvellement  des  scènes  de  pillages  à  Londres,  à  la 
suite  du  meeting  de  Hide-Parck.  ^ 

25.  —  Discussioa  et  approbation  le  27  du  traité  de  Mada- 
gascar. 

MARS  1  et  2.  —  Le  Sénat  termine  la  première  délibération 
sur  l'organisation  de  l'enseignement  primaire. 


40t 

La  Chambre  adopte  Tordre  du  jour  Lanessan  sur  la  propo- 
sition d'expulsion  des  princes.  Cet  ordre  du  jour  exprime  1  es- 
poir que  le  Gouvernement  saura  prendre  les  mesures  comman- 
dées par  l'intérêt  supérieur  de  la  République. 

4.  —  La  paix  est  signée  à  Bucharest  entre  la  Serbie  et  la 
Bulgarie.  La  Grèce  devient  hésitante. 

6.  — Le  Sénat  adopte  le  traité  de  Madagascar. 

11,  —  Interpellation  à  la  Chambre  de  M.  Gamélinat.  sur  la 
grève  de  Decazeville. 

12.  —  Un  mouvement  en  faveur  du  désarmement  se  produit 
en  Grèce. 

13  et  45.  -—  Discussion  à  la  Chambre  sur  la  grève  de  Decaze- 
ville. L'interpellation  se  termine  par  l'adoption  d'un  ordre  du 
jour  de  confiance  par  379  voix  contre  100. 

16.  —  Crise  ministérielle  en  Angleterre.  Deux  membres  du 
cabinet  donnent  leur  démission  par  suite  de  désaccord  avec 
M.  Gladstone  sur  la  question  irlandaise. 

18.  —  Le  Parlement  allemand  repousse  le  projet  du  monopole 
de  l'alcool. 

19.  —  Troubles  à  Liège  et  scènes  de  pillage  à  l'occasion  de 
l'anniversaire  du  18  mars.  Des  conflits  sanglants  ^ont  lieu 
entre  la  troupe  et  les  émeutiers. 

Discussion  sur  les  tarifs  de  chemins  de  fer. 
21.  —  Adoption  de  la  proposition  Michelin  à  la  Chambre,  sur 
la  publicité  du  Conseil  municipal  de  i'aris. 

28.  —  Arrestations,  àjDecazeville,  de  MM.  Duc-Quercy  et 
Roche,  journalistes,  accusés  d'encourager  les  grévistes. 

29.  —  Occupation  de  Lao-Kin  (Tonkin)  sur  la  limite  nord  du 
Tonkin. 

30.  —  Nouveaux  troubles  dans  le  bassin  de  Charleroi. 

AVRIL.  —  Un  projet  d'emprunt  de  900  millions  est  déposé. 
Il  est  accepté  par  292  voix  contre  233. 

4.  —  Elections  sénatoriales  dans  Seine-et-Oise  et  l'Aisne  : 
MM.  Maze  et  Gilbert  Boucher  sont  élus. 
^  8.  — -  M.  Gladstone  présente  à  la  Chambre  des  communes  son 
grand  projet  de  réformes  en  Irlande. 

Les  élections  des  Corlès  espagnoles  donnent  une  grande 
majorité  aux  ministériels. 

10.  —  La  Conférence  de  Constantinople  sanctionne  l'accord 
survenu  entre  le  prince  Alexandre  et  la  Porte. 

Affaire  de  Châteauvillain.  Le  directeur  d'une  usine,  M.  Fis- 
cher, se  refuse  de  laisser  pénétrer  la  force  publique  venant 
procéder  à  la  fermeture  d'une  chapelle  privée.  Les  portes  sont 
enfoncées,  M.  Fischer,  à  la  tête  de  ses  ouvriers,  reçoit  la  force 
publique  à  coups  de  revolvers.  Les  gendarmes  ripostent. 
M.  Fischer  est  blessé,  une  jeune  fille  est  tuée. 

13.  —  Interpellation  de  MM.  Keller  et  de  Mun  sur  l'affaire 
de  Châteauvillain.  L'ordre  du  jour  de  confiance  est  adopté. 
.   14.  —  Election  législative  des  Deux-Sèvres.  M.  Ganne,  répu- 
blicain est  élu. 


403 

.  16;  —  M.  Gladstone  psésente  à  la  Chambre  des  communes  la 
seconde  partie  de  son  plan. 

-  17.  —  Le  Sénat  adopte,  après  modification,  le  projet  d'em- 
prunt de  900  millions. 

21.  —  La  Chambre  adopte  le  projet  de  M.  J.  Roche  sur  l'ex- 
position universelle. 

23.  —  La  Grèce  déclare  que  pour  obéir  aux  conseils,  amicaux 
de  la  France,  elle  est  prête  à  désarmer.  Malgré  cette  déclara- 
tion, les  puissances  remettent  leur  ultimatum  à  la  Grèce. 

MAI  3.  —  Session  des  Conseils  généraux  en  France. 

Election  législative  à  Paris.  M.  Gaulier,  radical,  est  élu. 
contre  M.  Roche,  journaliste,  condamné  à  Villefranche  pour 
avoir  excité,  par  de  fausses  nouvelles,  les  ouvriers  grévistes 
de  Decazeville. 

Election  sénatoriale  de  la  Vendée.  M.  Béjarry,  monarchiste, 
est  élu  contre  M.  Daniel  Lacombe,  républicain. 

5.  —  M.  Gladstone  adresse  un  manifeste  à  ses  électeurs,  aU; 
sujet  de  la  qiestion  irlandaise. 

6.  —  Les  ambassadeurs  des  puissances  demandent  à  la  Grèce 
de  nouvelles  explications.  M.  Delyannis,  premier  ministre,  ré- 
pond qu'il  regrette  que  les  explications  contenues  dans  la 
réponse  à  la  France  ne  soient  pas  satisfaisantes.  Le  blocus  est 
établi  sur  les  côtes  de  Grèce. 

8.  —  Voyage  de  MM.  Baïhaut  et  Granet,  ministres,  à  Mar- 
seille. Les  autres  ministres  se  rendent  également  sur  divers 
points  de  la  province. 

10.  —  L'école  de  pharmacie  de  Paris  est  fermée  à  la  suite  de 
troubles  produits  au  cours  de  M.  Chatin. 

11.  —  Le  Landstag  prussien  adopte  un  nouveau  projet  de  loi 
ecclésiastique. 

12.  —  A  la  Chambre  des  communes,  M.  Gladstone  prononce 
un  grand  discours  en  faveur  de  son  projet  sur  l'Irlande. 

13.  —  Le  général  Boulanger  donne  lecture,  au  Conseil  des 
ministre^,  de  son  projet  sur  l'organisation  de  l'armée. 

L'emprunt  national  de  500  millions  est  couvert  vingt-et-une 
fois. 

La  tentative  d'arbitrage  tentée  par  M.  Laur,  député,  n'aboutit 
pas.  Les  mineurs  de  Decazeville,  Combes  et  Firmy  continuent 
la  grève. 

La  France  prend  possession  des  lies  Comores. 

14.  —  La  reine  régente  d'Espagne  accouche  d'un  prince  qui 
reçoit  le  nom  d'Alphonse  XIII. 

Modification  ministérielle  en  Grèce.  M.  Delyannis  donne  sa 
démission  et  M.  Tricoupis  le  remplace.  Les  puissances  main- 
tiennent le  blocus. 

15.  —  Le  choléra  éclate  de  nouveau  en  Italie. 

Une  vaste  souscription  s'organise  en  France  en  faveur  de 
l'institut  Pasteur. 

18.  -—  La  grève  de  Decazeville  continue. 

19.  —  La  commission  de  l'Exposition  universelle  a4opte  le 
plan  de  MM,  Formingé,  Dutert  et  Eiffel. 


-AlM-JÊ^ 


464 

âO.  ^  Lacommfçsiondu  budget  supprime  le  budget  des  eultes, 

22.  —  La  reine  Sakalave  Binao,  notre  alliée  à  Madagascar/ 
proteste,  dans  une  lettre  adressée  au  Temps^  contre  notre  trait 
conclu  avec  les  Hovas. 

98.  —  La  commission  d'expulsion  des  princes  adopte,  par 
Q  voix  contre  5,  le  principe  de  l'expulsion. 

29.  --«  La  Chambre  repousse  la  proposition  d'un  secours  de 
500.000  fr.  aux  grévistes,  présentée  par  M.  Basly. 

JUIN  1.  —  La  Chambre  prend  en  considération  la  proposi^ 
tien  de  MM.  Michelin  et  Planteau,  sur  la  séparation  de  rËglise 
et  de  l'Ëtat. 

Le  Sénat  entame  la  discussion  sur  le  projet  de  loi  sur  la 
chasse. 

3.  ^  La  Chambre  des  députés  grecs  voté  la  démobilisation. 

5.  —  La  Chambre  des  communes,  par  3)3  voix  contre  313, 
repousse  le  projet  de  M.  Gladstone  sur  l'Irlande.  M.  Gladstone 
annonce  la  dissolution  de  la  Chambre. 

6.  —  Troubles  en  Irlande  à  Lurgan,  entre  catholiques  et  pro- 
testants. 

8.  —  Discussion  du  rapport  de  M.  Pelletan  sur  l'expulsion 
des  princes. 

10.  —  La  compagnie  de  Decazeville  accorde  une  légère  aug- 
mentation de  salaire  qui  fait  cesser  la  grève. 

12.  —  La  Chambre  adopte  l'amendement  Brousse  interdisant 
aux  princes  le  territoire  de  la  République,  par  315  voix  contre 
233. 

14.  —  Le  ministre  des  travaux  publics  dépose  un  projet  au*^ 
torisant  la  compagnie  de  Panama  à  émettre  des  valeurs  à  lots, 

15.  —  Le  roi  Louis  de  Bavière  et  son  médecin  sont  trouvés 
noyés  dans  le  lac  de  Strumberg,  près  Munich. 

19.  —  Le  Sénat  adopte,  par  141  voix  contre  107,  le  projet  de 
loi  d'expulsion  des  princes. 

23.  —  Adoption^  par  la  Chambre,  de  la  loi  sur  les  sucres. 
MM.  Goblet  et  Lockroy  se  rendent  à  Amiens  à  l'occasion  de 

l'exposition  industrielle. 
Les  princes  Napoléon  et  d'Orléans  quittent  la  France. 

25.  —  Grève  des  ouvriers  de  chemin  de  fer  à  Chicago. 
Publication  du  livre  de  M.  Drumond,  la  France  juive»  Ce 

livre  a  uh  certain  retentissement. 

26.  —  M.  Constans,  ancien  ministre,  est  nommé  ambassa- 
deur à  Pékin. 

28.  —  Discussion  à  la  Chambre  de  la  loi  sur  les  céréalea. 

JUILLET  2.  —  La  commission  de  Panama  entend  les  expli- 
cations de  MM.  de  Lesseps,  Rousseau,  Dingler  et  d'autres  ingé- 
nieurs. 

3.  —  Le  général  Saussier,  qui  avait  donné  sa  démission  à  la 
suite  d'un  blâme  du  ministre,  la  retire.. 

6.  —  Elections  générales  en  Angleterre.  M.  Gladstone  est 
réélu,  mais  ses  adversaires  sont  en  majorité. 


403 

S.  -T  Las  troupes  qui  reviennent  du  Tonkin,  pour  assister  à 
la  fête  du  14  juillet,  arrivent  à  Paris. 

Après  deux  invalidations  successives,  M.  Sébline  est  éli 
sénateur  de  l'Aisne. 

9.  —  La  loi  sur  les  céréales  est  ajournée  à  la  suite  de  l'inter- 
vention de  M.  Develle. 

14.  —  M.  de  Lesseps,  devant  les  hésitations  de  la  commis- 
sion, retire  lui-môme  la  demande  d'autorisation  d'émettre  des 
valeurs  à  lot. 

15.  La  Russie  notifie  aux  puissances  la  cessation  dQ  la  fran- 
chise du  port  de  Batoum  ;  Batoum  est  déclaré  port  de  guerre 
russe. 

Mort  du  cardinal  Guibert,  archevêque  de  Paris. 

17.  —  Les  industriels  allemands  décident  qu'ils  ne  prendront 
pas  part  à  l'exposition  de  1889. 

18.  7-  Le  ministère  Gladstone  donne  sa  démission.  Lord 
Salisbury  est  chargé  par  la  Reine  de  former  un  nouveau  cabinet. 

19.  —  Une  rencontre  au  pistolet  a  lieu  entre  le  général  Bou- 
langer et  M.  de  Lareinty  ;  aucun  des  deux  adversaires  n'est 
atteint. 

20.  —  Le  baron  de  Gourcel,  ambassadeur  à  Berlin,  donne  sa 
démission, 

21.  —  M.  Alphand  est  nommé  directeur  des  travaux  de  l'ex- 
position universelle. 

22  —  Une  intéressante  expérience  de  ballons  dirigeables  est 
faite  à  Meudon. 

24.  —  Nominations  dans  le  corps  diplomatique. 

Un  nouveau  ministère  anglais  est  formé  sous  la  direction  du 
marquis  de  Salisbury. 

26.  —  De  grands  préparatifs  d'armement  ont  lieu  à  Sébas- 
topol  et  dans  la  mer  Noire. 

AOUT  4.  —  Renouvellement  par  moitié  des  Conseils  géné- 
raux. 

5.  —  M.  de  Freycinet  se  rend  à  Mont-sous-Vaudrey. 

6.  —  Des  pourparlers  sont  engagés  entre  le  général  Menabrea 
et  le  directeur  des  affaires  commerciales,  relativement  au  re- 
nouvellement du  traité  franco -italien. 

8.  —  Le  pape  notiûe  au  corps  diplomatique  sa  décision  rela- 
tive à  l'envoi  d'un  représentant  àFékin.  Cette  mesure  est  défa- 
vorablement accueillie  à  Paris. 

10.  —  Révolution  de  Venezuela.  Le  président,  M.  Guzman 
B'anco,  est  déposé  et  remplacé  par  le  général  Crespo. 

12.  —  Une  commission  spéciale  est  nommée  par  le  ministre 
en  vue  de  la  préparation  de  l'Exposition  universelle. 

14.  —  Traversée  de  la  Manche  par  un  ballon  à  hélice  monté 
par  MM.  Lhoste  et  Mangot. 

15.  —  Mort  du  célèbre  pianiste  Listz. 

17.  —  Entrevue  à  Gasteîn  entre  l'empereur  d'Allemagne  et 
Tempereur  d'Autriche. 


406 

t 

19.  ~  Emeutes  à  Belfast  (Irlande).  Une  cinquantayiè  de  per* 
soDBes  sont  blessées. 
Ouverture  de  la  session  des  Conseils  généraux. 

21.  —  Grève  à  Vierzon  parmi  les  ouvriers  delvi  Société  fran- 
çaise du  matériel  agricole. 

22.  —  Un  puits  à  pétrole  est  découvert  près  de  Glermont- 
Ferrand. 

23.  -*  M.  Decraîs,  nommé  ambassadeur  à  Vienne,  présenta 
ses  lettres  de  créance. 

24.  —  Révolution  en  Bulgarie.  Le  prince  Alexandre,  est  fait 
prisonnier  et  expulsé  de  la  principauté. 

25.  —  Une  contre-révolution  a  lieu  à  Soçhia,  une  régence  se 
forme  sous  la  présidence  de  M.  Stambouloâ* . 

A  la  suite  de  troubles  graves  produits  à  Chicago  par  des 
anarchistes,  sept  d'entre  eux  sont  condamnés  à  mort. 
^28.  —  Un  banquet  est  offert  à  Saint-Pétersbourg  à  M.  P. 
Deroulède,  président  de  la  Ligue  des  patriotes. 

29.  —  Vioknts  tremblements  de  terre  en  Egypte,  en  Italie  et 
en  Grèce. 

30.  —  Congrès  phylloxérique  de  Bordeaux. 

Centenaire  de  M.  Chevreul.  De  grandes  fêtes  données  par  les 
corps  savants  ont  lieu  à  Paris. 

SEPTEMBRE  2.  —  Le  prince  de  Bulgarie  rentre  à  Sofia 
au  milieu  d'un  grand  enthousiasme.  Les  auteurs  du  coup 
d'Etat  sont  arrêtés.  Le  prince  écrit  au  czar  pour  l'assurer  de 
son  dévouement.  Alexandre  lui  répond  par  la  désapprobation 
la  plus  formelle. 

4.  —  Nouvelle  guerre  de  mineurs  à  Bruxelles. 

5.  —  M.  P.  Bert  décide  l'organisation  d'une  exposition  de 
produits  français  à  Hanoï  pour  le  l«r  janvier  1887. 

6  —  Le  général  Boulanger  visite  les  côtes  de  la  Méditerranée 
et  la  frontière  des  Alpes. 

7.  —  M.  J.  Herbette,  ministre  plénipotentiaire,  est  nommé 
ambassadeur  de  France  à  Berlin. 

8-9.  —  Des  tremblements  de  terre  ont  lieu  sur  plusieurs 
points  de  l'Amérique. 

11.  —  Le  prince  de  Bulgarie,  devant  les  résistances  de  la 
Russie,  donne  sa  démission. 

14.  —  Le  général  Boulanger  assiste  aux  grandes  manœuvres 
des  12o  et  18®  corps  d'armée.  *• 

Le  capital  de  garantie  de  l'Exposition  universelle  est  entière- 
ment souscrit. 

15.  —  Une  dépêche  informe  que  M.  Paul  Bert  a  été  reçu  en 
audience  solennelle  par  le  roi  d'Annam  et  lui  a  remis  des  pré- 
sents. 

16.  —  L'Assemblée  nationale  bulgare  se  réunit  à  Sofia. 
Elle  décide  qu'une  assemblée  nouvelle  pourvoira  à  la  vacance 
du  trône. 

18.  —  Un  navire  mû  par  l'électricité  traverse  la  Manche  en 
quatre  heures. 


407 

ÎM).  —  MM.  Roche  et  Duc-Quercy,  les  condamnés  de  Ville- 
franche,  sont  graciés. 

21.  —  Tentative  de  soulèvement  de  deux  régiments  de  cava- 
lerie aux  environs  de  Madrid.  Elle  est  repoussée  par  les 
troupes.  * 

22.  —  Le  général  Kaulbars  est  envoyé  en  qualité  d'agent 
diplomatique  russe  à  Sofia. 

23.  —  Essai  au  jardin  des  yuileries  d'un  nouveau  ballon  de 
M.  Godard.  La  •  Dynamiteuse  des  airs.  > 

Mort  du  duc  Decazes,  ancien  ministre. 

24.  —  La  commission  du  budget  opère  plusieurs  réductions 
sur  le  budget  des  cultes. 

Elle  propose  en  outre  de  supprimer  le  privilège  des  bouilleurs 
de  crû. 

25.  —  Les  ministres  sont  en  voyage.  M.  de  Freycinet  pro- 
nonce à  Toulouse  un  discours  qui  a  un  grand  retentissement. 

26.  —  Quelques  difficultés  s'élèvent  entre  le  gouvernement  de 
Madagascar  et  notre  résident  général. 

27.  ~  Le  général  Kaulbars  invite  le  gouvernement  bulgare  à 
lever  l'état  de  siège  et  à  mettre  en  liberté  les  auteurs  du  coup 
d'Etat.  La  situation  se  tend  entre  l'Assemblée  et  l'envoyé 
russe. 

28.  —  M.  Parnell  soumet  .à  la  Chambre  des  communes  son 
bill  agraire.  Le  bill  est  repoussé  par  297  voix  contre  202. 

OCTOBRE  l«r.  —  Un  Congrès  catholique  des  œuvres  socia- 
listes est  tenu  à  Liège. 

Les  publicistes  Lafargue,  J.  Guesde  et  Susini,  çrévenua 
d'excitation  au  pillage  et  à  la  guerre  civile,  sont  acquittés  par 
le  jury  delà  Seine. 

â.  —  Un  Congrès  antisémitique  est  tenu  à  Bucharest. 

Mort  d'Hippolyte  Castille,  romancier  et  publiciste. 

5.  —  Un  Congrès  des  Syndicats  ouvriers  est  tenu  à  Lyon. 

Troubles  à  Vierzon  à  l'occasion  de  la  grève  des  ouvrier» 
mécaniciens  agricoles. 

7.  —  Inauguration  à  Dijon  de  la  statue  du  sculpteur  Rude. 

10.  —  M.  Wilson  dépose  son  rapport  général  sur  le  budget. 

13.  —  Élection  sénatoriale  dans  la  Marne.  M.  Diancourt, 
républicain,  est  élu. 

15.  —  La  situation  s'aggrave  en  Bulgarie;  la  police  bulgare 
arrête  les  principaux  chefs  du  parti  russe.  Le  général  Kaulbars 
proteste, 

18.  —  Interpellation,  à  la  Chambre,  de  M.  Henry  Maret  sur 
les  troubles  de  Vierzon.  L'ordre  du  jour  de  confiance  demandé 
par  M.  Sarrien  est  repoussé  et  la  Chambre  adopte  l'ordre  du 
jour  pur  et  simple. 

19.  —  Première  délibération  sur  le  projet  de  loi  de  réorgani- 
sation de  l'instruction  primaire  adopté  par  le  Sénat. 

20.  —  A  la  suite  du  vote  de  la  Chambra  sur  les  troubles  de 
Vierzon,  M.  Sarrien,  ministre  de  l'intérieur,  donne  sa  démis- 
sion. Plusieurs  de  ses  collègues  paraissent  disposés  à  le  suivre. 


408 

21.  —  La  commission  des  douanes  se  prononce  pour  le  relè- 
vement des  droits  sur  les  alcools  étrangers. 

Elections  législatives  dans  la  Meurthe-et-Moselle  et  dans 
l'Aisne.  M.  Yolland  est  élu  dans  le  premier  département  et 
M.  Rigaut  dans  le  second.  Tous  deux  sont  républicains. 

22.  —  Le  Sénat  repousse  la  proposition  de  loi  de  M.  Naquet, 
modifiant  l'article  310  du  divorce. 

23.  —  L'empereur  d'Allemagne  donne  réception  à  M.  J.  Her- 
bette.  L'entretien  a  un  caractère  très  cordial. 

On  apprend  que  dans  une  escarmouche  au  Sénégal,  le  damel 
du  Gayor,  un  de  nos  plus  redoutables  adversaires,  est  tué  par 
un  lieutenant  de  spahis. 

24.  —  Le  général  Kaulbars  déclare  à  la  régence  bulgare  que 
la  condamnation  des  officiers  bulgares  compromis  dans  le  coup 
d'Etat  serait  considérée  comme  une  provocation  à  la  Russie. 

25.  —  Une  grève  éclate  sur  le  chemin  de  fer  de  Panama. 

26.  —  M.  Gambon,  ministre  de  France  en  Tunisie,  est  nommé 
ambassadeur  à  Madrid. 

Le  duc  d'Aumale  fait  don  à  l'Institut  de  son  château  de  Chan- 
tilly. 

27.  —  M.  de  Laboulaye  est  nommé  ambassadeur  à  Saint- 
Pétersbourg. 

30.  —  L'dstitut,  dans  sa  réunion  solennelle,  déclare  accepter 
le  don  du  duc  d'Aumale. 

NOVEMBRE  4.  —  Ouverture  à  la  Chambre  de  la  discussion 
du  budget. 

M.  Baïhaut,  ministre  des  travaux  publics,  donne  sa  démis- 
sion. Il  est  remplacé  par  M.  Ed.  Millaud. 

5.  —  La  Régence  Dulgare,  se  voyant  abandunnée  par  les 
puissances,  demande  à  partager  le  pouvoir  avec  M.  Quankoff, 
qui  refuse.  Les  officiers  auteurs  du  coup  d'État  sont  relâchés . 

6.  —  Inauguration  à  New-York  de  la  statue  de  la  Liberté, 
œuvre  de  Bartholdi.  Une  délégation  française  assiste  à  cette 
imposante  cérémonie. 

8.  —  De  grandes  inondations  ont  lieu  dans  le  bassin  du 
Rhône. 

10.  —  Election  dans  le  département  du  Nord.  M.  Trystram, 
républicain,  est  élu.  Cette  nomination  a  un  grand  reten- 
tissement dans  le  pays,  en  raison  du  succès  de  la  liste  conser- 
vatrice aux  élections  générales. 

11.  —  Mort  de  Paul  Bert,  résident  général  au  Tonkin. 

12.  —  La  rupture  est  définitive  entre  la  Russie  et  la  Bul- 
garie. Le  général  Kaulbars  quitte  Sofia  en  laissant  les  sujets 
russes  de  Roumélie  sous  la  protection  de  la  France. 

16.  ~  Sur  la  proposition  de  M.  Douville-Maillefeu,  la  Cham- 
bre renvoie  à  la  commission  le  projet  dji  ministre  des  finances 
et  celui  de  M.  Sadi-Carnot. 

17.  —  M.  Bihourd  est-nommé  résident  général  au  Tonkin. 


ÉVÉNEMENTS  LOCAUX. 


1886.  —  JANVIER  !•'.—  M.  Launeau  de  Marey,  de  Girolles, 
ehef  de  bureau  à  la  direction  de  l'intérieur  en  Cochinchine,  et 
M.  Gerst,  percepteur  à  Sens,  sont  nommés  chevaliers  de  la 
Légion  d'honneur. 

Un  nouveau  bureau  de  recette  de  régie  est  créé  à  Auxerre, 
pour  le  canton  ouest.  M.  Gourliau,  ancien  instituteur,  en  est 
nommé  titulaire 

Sont  nommés  ofUciers  d'académie  :  M.  Richard,  de  Montaigu, 
délégué  cantonal  ;  Mme  Devoir,  chef  d'institution  à  Sens  ; 
M.  Prudot,  maire  de  Mailly-le-Ghâteau,  et  M.  Maurice,  chef  de 
division  à  la  préfecture  de  TYonne. 

4.  —  Le  Ministre  de  TAgriculture  envoie  aux  préfets  une 
circulaire  concernant  la  création  do  champs  de  démonstrations 
pour  les  améliorations  agricoles. 

7.  —  M.  Cotteau,  président  de  la  Société  des  Sciences,  est 
nommé,  pour  la  deuxième  fols,  président  de  la  Société  géolo- 
gique de  France. 

M.  Devouges,  de  Saint-Florentin,  est  nommé  officier  d'aca- 
démie. 

8.  —  M.  Duplan,  d'Auxerre,  grand  industriel  parisien,  publie 
une  brochure  sur  la  suppression  de  l'impôt  foncier  sur  la  pro- 
priété agricole,  brochure  qui  produit  sensation  dans  le  monde 
agricole. 

Mort  de  M.  Dechambre,  sénonais.  membre  de  l'Académie  de 
médecine,  directeur  de  plusieurs  publications  scientifiques. 
.  14.  —  M.  Hugot  est  nommé  vice-président  du  conseil  de  pré- 
fecture de  l'Yonne  pour  1886. 

Une  grave  nouvelle  parvient  à  Auxerre.  M.  Paul  Bert, 
l'éminent  député  de  l'Yonne,  serait  nommé  envoyé  extraordi- 
naire de  la  République  prés  la  cour  de  Hué,  et  c'est  à  lui  qu'in- 
comberait la  mission  d'organiser  notre  protectorat  sur  TAnnam 
et  le  Tonkin. 

15.  —  La  nomination  de  M.  Paul  Bert  comme  résident 
général  au  Tonkin  est  confirmée. 


410 

M.  Dhumez,  maire  de  Ronchères,  est  suspendu  de  ses  fonc- 
tions pour  avoir  fait  placarder,  par  l'instituteur  de  sa  commune, 
des  affiches  outrageantes  pour  le  gouvernement  de  la  Répu- 
blique. 

17.  —  Mort  de  M"«  Savatier-Laroche,  veuve  de  l'ancien 
représentant  du  peuple  en  1848. 

19.  —  M.  Launeau  de  Marey,  promu  dernièrement  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur,  est  nommé  secréts^ire  général  de  la 
direction  de  l'intérieur  en  Gochinchine.     ' 

20.  —  Le  départ  de  M.  Paul  Bert,  nommé  résident  général  au 
Tonkin,  est  fixé  au  14  février. 

21.  —  Tirage  au  sort,  à  Auxerre,  de  la  classe  de  1885. 
Réunion  du  Comice  agricole  de  l'arrondissement  d' Auxerre. 

Sont  nommés  membres  du  bureau  pour  1886  :  M.  Pinard,  pré- 
sident; MM.  Rapin  et  Grochot  aîné,  vice-présidents;  MM.  Ri- 
chard et  G.  Rouillé,  secrétaires;  M.  G.  Pinard,  trésorier. 

26.  —  Le  Gercle  du  commerce  d' Auxerre,  dont  M.  Paul  Bert 
était  membre,  décide  qu'une  réception  d'honneur  lui  sera  faite 
avant  son  départ  pour  le  Tonkin,  et  fixe  cette  réception  au 
2  février. 

L'ouverture  de  la  première  session  des  conseils  municipaux 
est  fixée  au  7  février. 

Arrêté  du  maire  dç  la  ville  d'Auxerre  rétablissant  la  taxe 
officielle  du  pain. 

27.  —  Tous  les  cours  d'eau  du  département  subissent  une 
crue  importante  due  à  la  fonte  des  neig^es.  / 

Gréation  d'une  société  hippique  à  Joigny,  société  qui  prendra 
le  nom  de  Société  des  Gourses  bourguignonnes. 

27.  •—  Réception  solennelle  de  M.  Paul  Bert  au  Gercle  répu- 
blicain de  l'Yonne  à  Paris.  M.  Guichard,  sénateur,  et  M.  Paul 
Bert  ont  prononcé  chacun  un  discours  pendant  cette  soirée, 
qui  a  laissé  une  impression  profonde  chez  tous  ceux  qui  y  ont 
assisté. 

29.  —  Mort  de  M.  Bonnerot,  député  de  l'Yonne. 

30.  —  Le  conseil  municipal  de  Joigny  décide  que  les  obsèques 
de  M.  Bonnerot  auront  lieu  le  dimanche  31  janvier,  aux  frais 
de  la  ville. 

FÉVRIER  2.  —  Réception  de  M.  Paul  Bert  au  Gercle  du 
commerce  d'Auxerre,  avant  son  départ  au  Tonkin. 

4.  —  On  signale  dans  le  département  le  débordement  de 
différents  cours  d'eau,  notamment  du  Serein,  de  l'Armançon, 
de  la  Gure  et  de  l'Yonne  sur  différents  points. 

6.  —  M.  Klobukowski  est  nommé  directeur  du  cabinet  de 
M.  Paul  Bert;  M.  Ghailley,  son  gendre,  est  nommé  directeur- 
adjoint;  M.  Toutée,  capitaine  d'artillerie,  fera  partie  de  la 
maison  militaire  de  la  résidence  générale. 

11.  —  M.  Klobukowski,  directeur  du  cabinet  de  M.  Paul  Bert, 
est  nommé  consul  de  2e  classe  hors  cadre. 
'  19.  —  Le  Gonseil  d'Etat  approuve  la  création  d'une  Chambre 
de  commerce  dans  le  département  de  l'Yonne. 


26.  —  M.  Hanriot,  inspecteur  primaire  en- congé,  est  nommé, 
sur  sa  demande,  inspecteur  primaire  à  Boulogne-sur-Mer. 

MARS  2.  —  M.  Lécrivain,  agrégé  d'histoire  à  la  faculté  de 
Rennes,  est  appelé  en  la  même  qualité  à  Toulouse. 

'8.  —  Mort  de  M.  Pinard-Miraut,  président  du  Comice  agricole 
et  viticole  de  l'arrondissement  d'Auxerre. 

10.  —  Les  électeurs  du  département  de  l'Yonne  sont  convo- 
qués pour  le  dimanche  4  avril,  pour  l'éleôtion  d'un  député  en 
remplacement  de  M.  Bonnerot. 

12.  —  M.  Goste  adresse  aux  électeurs  de  l'Yonne  sa  circu- 
laire comme  candidat  à  la  députation  pour  succéder  à  M.  Bon- 
nerot. ' 

13.  —  M.  Duguyot  est  porté  comme  candidat  à  la  députation 
par  le  parti  radical  de  l'Yonne. 

15.  —  On  annonce  une  troisième  candidature  dans  l'Yonne 
pour  l'élection  d'un  député,  celle  de  l'abbé  Jussot,  curé  de 
Villevallier. 

Mort  de  M.  Georges  Dampt,  chroniqueur  du  Voltaire. 

20.  —  L'Officiel  publie  un  décret  instituant  une  chambre  de 
commerce  pour  le  département  de  l'Yonne,  chambre  qui  aura 
son  siège  à  Auxerre. 

M.  Denis,  ancien  notaire,  est  nommé  juge  de  paix  du  canton 
de  Chablis  ;  M.  Callabre,  juge  de  paix  du  canton  de  Guillon,  et 
M.  Gérard,  avoué,  suppléant  du  canton  sud  de  Sens. 

22.  —  M.  Delécolle,  premier  adjoint,  est  nommé  maire  de  la 
ville  de  Joigny,  en  remplacement  de  M.  Bonnerot,  décédé. 

21.  —  Ouverture  de  la  première  session  des  assises  de  l'Yonne, 
sous  la  présidence  de  M.  Limpérani.  C'est  pendant  cette  session 

fue  sera  jugée  l'affaire  Montarlot,  Charton  et  consorts,  accusés 
e  vols  au  préjudice  de  la  Conlpagnie  Paris-Lyon-Méditerranée. 
Les  prévenus  sont  au  nombre  de  29.  Le  jury,  dans  cette  affaire, 
aura  à  répondre  à  plus  de  deux  cents  questions. 

27.  —  Ouverture,  dans  l'Yonne,  d'une  souscription  en  faveur 
de  l'Institut  Pasteur. 

28.  —  Mort  de  M.  Brunet,  ancien  sous-préfet  d'A vallon,  an- 
cien juge  de  paix  et  ancien  membre  du  Conseil  général. 

AVRIL  1.  —  Le  Conseil  d'Etat  prononce  la  désaffectation  des 
bâtiments  du  petit  séminaire  d'Auxerre;  par  suite,  la  ville 
d'Auxerre  va  rentrer  dans  sa  propriété  et  en  disposer  à  son  gré> 

4.  —  Le  jury  rend  son  verdict  dans  l'affaire  Montarlot  et 
consorts.  Montarlot  seul  est  condamné  à  trois  ans  de  prison  ; 
tous  les  autres  prévenus  sont  acquittés.  Montarlot  supportera 
seul  les  frais  du  procès,  qui  s'élèvent  à  12,000  francs  environ. 
Cette  affaire  a  clos  la  session  qui,  fait  sans  précédent  dans 
l'Yonne,  aura  duré  quinze  jours. 

Election  d'un  député  dans  l'Yonne.  M.  Duguyot  obtient 
32,000  voix  ;  M.  Coste,  17,000;  l'abbé  Jussot,  15,000.  Ballottage. 

7.  —  M.  Coste  annonce  aux  électeurs  de  l'Yonne  qu'il  se 
désiste  de  sa  candidature  à  la  députation  en  faveur  de  M.  Du- 
guyot, qui,  au  premier  tour  de  scrutin,  a  obtenu  le  plus  grand 
nombre  de  voix. 


412 

9ii  —  Aiort  de  M.  Bouchardat,  né  à  Tlsle-sur-Serein,  profes- 
sent  à  Paris  depuis  plus  de  50  ans.  M.  Bouchardat  s'était  acquis 
une  grande  notoriété  dans  le  professorat. 

15.  —  Installation  à  Auxerre,  sur  Thorloge  de  la  ville,  d'un 
sémaphore,  pour  annoncer  aux  travailleurs  des  champs  le 
temps  probable  de  la  journée. 

18.  —  Scrutin  de  ballottage  pour  l'élection  d'un  député. 
M.  Dueuyot  obtient  46,000  voix  et  l'abbé  Jussot  23,000  voix. 

25.  M.  Saulnier  est  nommé  conseiller  général  pour  le  canton 
de  Joigny,  en  remplacement  de  M.  Bonnerot. 

MAI  4.  —  Dans  la  nuit  du  3  au  4,  une  gelée  assez  forte  sévit 
dans  les  vignes  sises  dans  les  bas-fonds.  La  température  con- 
tinue à  baisser. 

Un  violent  orage  éclate  dans  l'arrondissement  de  Tonnerre  : 
sur  quelques  points  tombe  une  grêle  grosse  et  abondante,  sur 
d'autres  une  pluie  torrentielle,  qui  ravine  toutes  les  terres  en 
pente. 

5.  —  Ouverture  de  la  session  d'avril  du  Conseil  général,  sous 
la  présidence  de  M.  Flandin,  vice  président. 

6.  —  Dans  la  nuit  du  5  au  6,  la  gelée  sévit  encore  dans  diSé- 
rents  vignobles  du  département,  notamment  dans  le  Tonnerrois 
et  le  Sénonais. 

M..  Duchauffour,  procureur  de  la  République  à  Avallon,  passe 
au  siège  de  Mantes  (Seine-et-Oise)  ;  M.  Bauchard,  substitut  i 
Auxerre,  est  nommé  procureur  au  siège  d' Avallon  ;  M.  Monnol 
des  Angles,  substitut  à  Fontainebleau,  est  nommé  à  .^uxerr< 
eu  cette  môme  qualité. 

JUIN  l«r.  -^  La  Fanfare  d'Auxerre  remporte  trois  premiers 
prix  au  concours  musical  de  Dijon. 

Un  violent  orage  éclate  sur  la  ville  d' Avallon  et  cause  de« 
ravages  considérables  dans  presque  tous  les  jardins  qui  envi 
tonnent  la  ville. 

4.  —  M.  Geste,  d'Auxerre,  remporte  six  premiers  prix  au 
concours  régional  de  Dijon;  M.  Brunot,  deux  premiers  prix  ; 
M.  Minangouin,  un  premier  et  un  deuxième  prix  ;  tous  troi^ 
pour  leur  exposition  d'animaux. 

3.  —  Un  orage  éclate  sur  les  territoires  de  Gravant,  Vincelles 
et  Vincelottes  et  cause  des  dommages  assez  graves  dans  les 
vignes. 

9.  —  M.  Peynot,  de  Villeneuve-sur-Yonne  ;  M.  Boucher, 
d' Avallon  ;  M.  Gadaux,  de  Blacy,  et  M.  GroUeron,  de  Sens, 
obtiennent  des  récompenses  au  salon  de  1886. 

18.  —  Découverte  du  phylloxéra  dans  l'arrondissement  d^ 
feens,  sur  la  commune  de  Michery,  près  de  Pont-sur- Yonne. 

21.  —  Ouverture  de  la  deuxième  session  des  assises  de  l'Yonne, 
sous  la  présidence  de  M.  Robert. 

28.  —  M.  Prudot,  percepteur  à  Aillant,  est  nommé  receveui 
particulier  à  Dôle  (Jura). 

La  Société  centrale  de  l'Yonne  et  le  Comice  de  l'arrondisse 
ment  de  Joigny  tiennent  leur  concours  à  Joigny. 


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413 

Serek;,  M.  Bienvenu  Martin,  ancien  secrétaire  général  à  la  préfecture 

atsétiiiï       ^^  l'Yonne,  sous-préfet  à  Sens,  est  nommé  maître  des  requêtes 
au  Conseil  d'Etat. 

les  àïï  JUILLET  2.  —  La  commune  de  Molosme  est  le  théâtre  d'utt 

assassinat.  Un  sieur  Cerveau  tue  ^  coups  de  serpe  un  sieur 

j'qq  ^        Jaurez,  pour  qui  il  éprouvait  une  profonde  haine  depuis  long- 

(  -Qg        temps. 

ûurkE  '''•  "~"  ^^  orage  éclate  sur  Saint- Aubin-sur- Yonne.  Une  trombe 

d'eau  considérable  s'abat  sur  cette  commune  et  y  cause  des 
dégâts  évalués  à  prés  de  150,000  fr. 

;eziW*  12.  —  M.  Rigollet,  notaire  à  Chablis^,  est  nommé  suppléant 

léntan         du  juge  de  paix  de  ce  canton. 

14.  —  M.  Milliaux,  maire  d'Auxerre,  est  nommé  chevalier  de 

e  te        la  Légion  d'honneur* 

}iiijaiit?,  15.  —  On  annonce  la  mort  de  M.  Louis  Richard,  fils   de 

les  teift         M.  Richard,  de  Montaigu,  décédé  à  Hanoï  le  25  mai. 

Parmi  les  décorations  accordées  à  Toccasion  du  14  juillet,  on 

iaéti^        remarque  les  noms  de  M.  Hendlé,  ancien  préfet  de  l'Yonne, 
nommé  commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  de  M.  Bonnerot, 

dâDit         chef  de  cabinet  du  préfet  de  police,  nommé  chevalier,  et  de 

J(jtS         m.  Emile  Laurent,  nommé  officier  de  l'instruction  publique. 

17.  —  La  décoration  du  Mérite  agricole  est  accordée  à  M.  Brot, 

jlccs         vétérinaire  à  Pont-sur- Yonne,  pour  services  rendus  à  l'agri- 

fub^t:.  eulture. 

l  U  20.  —  Un  violent  ouragan  se  déchaîne  sur  la  ville  d'Auxerre, 

i  iïi  vers  10  heures  du  soir,  au  moment  où  l'esplanade  de  la  porte 

du  Temple  était  envahie  par  une  foule  de  promeneurs.  Pen- 
dant vingt  minutes,  on  entend  que  le  mugissement  du  vent  et 

f^  les  cris  de  détresse  des  promeneurs  ;  chacun  cherche  le^s  siens  ; 

c'est  une  cohue  indescriptible,  un  affolement  général.  Dans  la 

'^^^  rue  du  Temple,  la  poussière  soulevée  par  le  vent  était  telle- 

l^  ^  ment  épaisse,  qu'en  se  sauvant  les  promeneurs  se  heurtent  les 

,  ,  uns  contre  les  autres  sans  pouvoir  se  reconnaître. 

p 

'^[  AOUT  1er.  —  Election  pour  le  renouvellement  triennal  du 

"''  conseil  général.   Sont   réélus    au  premier   tour  de   scrutin  : 

MM.  Milliaux  pour  le  canton  est  d'Auxerre  ;  —  FoUiot,  Cha- 
blis;—  Ravault,  Coulanges-sur- Yonne;  —  Baudouin,  Ligny- 
le-Ghâtel  ;  —  Merlou,  Saint-Sauveur  ;  —  Paul  Bert,  Toucy  ;  — 
Flandin,  Vézelay;  —  Duguyot,  Bléneau;  —  Brincard,  Cerisiers; 

—  Coste,  Saint- Julien- du-Sault  ;  —  Pérouse,  Sergines  ;  —  Mar- 
tenot,  Ancy-le-Franc;  —  Laubry,  Flogny  ;  —  Régnier,  Tonnerre; 

—  de  Fontaine,  Sens  nord. 
Les  nouveaux  élus  sont  :  MM.  Saulnier,  pour  le  canton  de 

Joigny  ;  Chardon  pour  le  canton  de  Villeneuve-l'Archevêque.  Il 
y  a  ballottage  à  Avallon,  entre  MM.  Houdaille  et  Hervieu,  et  à 
Ghéroy  entre  M.  Bonsant  et  Navault. 

6.  —  Une  nouvelle  tache  phylloxérique  est  découverte  sur  le 
territoire  de  Chablis,  lieu  dit  Vauvilliers. 

8*  —  Au  scrutin  de  ballottage  pour  les  élections  au  conseil 

1887  5 


as? 


V, 


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4U 

général,  M.  Navault,  notaire,  est  élu  pour  1$  canton  d^  Ghéroy 
par  1,000  voix  contre  900  obtenues  par,  M.  Bonsant,  conseiller 
sortant.  M.  Hervieu  est  élu  à  Àvallon.  M.  Houdaille,  conseiller 
sortant,  s'était  désisté  au  second  tour. 

9.  —  Ouverture  de  Is^  troisième  session  des  assises  pour  1© 
département  de  TYonne,  sous  la  présidence  de  M.  MuUe. 

11.  —  Le  Mildew  fait  des  progrés  considérables  daQs  les 
Ti^nobles  du  département. 

Cerveau,  l'assassin  de  Jourey,  sur  la  commune  de  Molosnaes, 
est  condamné  par  la  cour  d'assises  à  la  réclusioQ  perpétuelle. 

12.  —  Un  syndicat  anti-phyllo?.érique  est  fondé  à  Sens,  SQUS 
la  présidence  du  maire  de  la  yille. 

15.  —  Le  Comice  agricole  de  l'arrondissement  d'Auxerre  tient 
son  concours  annuel  à  Vermenton. 

16.  —  Les  courses  de  Joigny,  favorisées  par  un  temps  splen- 
dide,  ont  attiré  dans  cette  ville  une  affluence  considérable  et  ont 
obtenu  un  grand  succès. 

Ouverture  de  la  session  d'août  du  Conseil  général  de  l'Yonne. 
C'est  dans  cette  session  que  le  conseil  doit  renouveler  son  bu- 
reau. M.  Guichard,  sénateur,  est  nommé  président;  MM.  Flan- 
din  et  Régnier,  vice-présidents  ;  MM.  Loup,  Arnauld,  Saulnier 
et  Chevillotte,  secrétaires. 

21.  —  Clôture  de  la  session  d'août  du  Conseil  général  de 
l'Yonne. 

23.  —  Un  syndicat  anti-phylloxérique  se  constitue  à  Joigny. 

SEPTEMBRE  4.  —  La  ville  d'Auxerre  offre  un  punch  d'adieu 
au  corps  d'officiers  du  46e  de  ligne,  qui  va  quitter  notre  ville 
pour  se  rendre  aux  grandes  manœuvres  et  qui  ira  ensuite, 
prendre  garnison  à  Paris  et  dans  la  banlieue. 

8.  —  Mort  de  M.  Prot,  ancien  instituteur  à  Auxerre  et  ancien 
inspecteur  en  retraite. 

9.  —  Départ  d'Auxerre  du  46»  de  ligne,  qui  doit  être  remplacé 
dans  notre  ville  par  le  4©  de  ligne. 

25.  —  L'ouverture  des  vendanges  de  1886  est  fixée  au  lundi 
4  octobre. 

D'après  un  rapport  adressé  par  le  préfet  au  ministre  de 
l'agriculture,  la  récolte  des  céréales  en  1886  se  serait  élevée  à 
1,806,030  hectolitres  de  froment  ;  28,997  hectolitres  de  méteil  et 
263,854  hectolitres  de  seigle. 

26.  —  M.  Bernard  est  nommé  avoué  à  Joigny,  eii  remplace- 
ment de  M.  Bonnerot. 

M.  Marot,  avoué  à  Paris,  est  nommé  avoué  à  Joigny,  en 
remplacement  de  M.  Vullier. 

Le  bureau  du  syndicat  anti-phylloxérique  de  l'arrondissement 
de  Joigny  est  définitivement  constitué.  Sont  nommés  :  prési- 
dent, M.  Zanote;  vice-présidents^  MM.  Bouvet  et  Grenet; 
secrétaire,  M.  Barbier. 

OCTOBRE  1er  _  Pour  la  première  fois,  la  compagnie  de 
pompiers  de  la  vUle  d'Auxerre^  fait  des  manœuvre^  de  nnit  qui 


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lie 


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415 


ont  pleinement  réussi  :  la  manœuve  du  sac  de  sauvetage  et  la 
manœuvre  du  scaphandre.  Avec  le  sac  de  sauvetage,  il  est 
possible  de  descendre  les  personnes  surprises  par  les  flammes 
à  un  étage  supérieur  ;  avec  le  scaphandre,  un  homme  descend 
sans  danger  dans  une  cave  où  le  feu  s'est  déclaré  et  éteint  l'in- 
cendie ou  opère  le  sauvetage  des  marchandises  qui  s'y  trouvent. 
4.  —  L'établissement  des  dames  Augustines,  à  Auxerre,  est  le 
théâtre  d'un  événement  qui  a  eu  son  dénouement  devant  le  tri- 
bunal correctionnel.  M.  Gallet,  maire  d'Egleny,  accompagné 
de  plusieurs  membres  de  sa  famille,  se  présente  pour  récla- 
mer sa  iille  qu'il  savait  s'être  retirée  dans  cet  établissement 
avec  l'intention  de  se  faire  religieuse;  on  refuse  de  lui  rendre 
sa  fille;  la  foule  s'assemble  devant  l'institution,  puis  l'envahit. 
Enfin,  ia  supérieure  de  l'établissement  rend  la  jeune  fille  à  sa 
famille,  qui,  aux  applaudissements  de  la  foule,  la  fait  monter 
en  voiture  et  l'emmène. 

9.  —  Mort  de  M.  Petit-Augé,  ancien  président  du  tribunal  de 
commerce  de  l'arrondissement  d'Auxerre,  ancien  conseiller 
municipal,  administrateur  de  la  Banque  de  France. 

'5'  14.—  M.  Robert,  de  Sens,  chef  de  cabinet  du  ministre  de 

l'instruction  publique,  est  désigné  pour  aller  représenter  la 
France  ai  centenaire  de  la  République  américaine. 

16.  —  Le  parquet  d'Auxerre  intente  des  poursuites  aux  per- 
sonnes qui  ont  pris  part  aux  scènes  qui  ont  eu  lieu  dans  le 
couvent  des  Augustines,  à  Auxerre. 

20.  —  M.  Milon,  commis  des  postes  à  Auxerre,  est  nommé 
commis  principal  à  Sens. 

i-  26.  —  Les  personnes  poursuivies  pour  l'afifaire  des  Augus- 

w  tines    comparaissent    devant   le    tribunal   correctionnel.    Ce 

sont  MM.  Gallet,  père  de  la  jeune  fille  ;  Gallet  Pamphile,  son 

en  oncle  ;  Gallet  fils,  frère  de  la  jeune  fille.  Après  de  longs  débats 

et  la  défense  présentée  par  M^  Savatier-Laroche,  le  tribunal 

:é  condamne  les  prévenus  à  une  amende  de  100,  25  et  16  francs  et 

aux  dépens. 

Il 

u 

NOVEMBRE  2.  —  M.  Dauzat,  inspecteur  d'académie,  est 
î  nommé  à  la  résidence  de  Chartres. 

!  3.  —  Un  assassinat  est  commis  à  Bernouil,  sur  la  personne 

de  la  veuve  Soupe,  rentière. 

3.  —  M.  Girard,  inspecteur  primaire  à  Sens,  nommé  à  Sari- 
cerre  (Cher),  donne  sa  démission. 

4.  —  Un  habitant  de  la  commune  de  Bernouil,  reconnu  comme 
étant  l'assassin  dé  la  veuve  Soupe,  se  suicide  en  se  jetant  dans 
un  puits. 

5.  —  300  communes  du  département  adressent  aux  députés 
une  pétition  pour  protester  contre  le  projet  ministériel  relatif 
à  la  suppression  du  privilège  des  bouilleurs  de  cru. 

8.  —  Réunion  du  Conseil  général  de  l'Yonne,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Guichard,  sénateur,  pour  la  nomination  de  quatre 
délégués  au  conseil  départemental  de  l'instruction  publique. 
Sont  élus  :  MM.  GoSte,  Flandin,  Laubry  et  Lorin. 


4i6 

12.  —  Dans  la  soirée  arrive  à  Auxerre  un  télégramme  annon- 
çant la  mort  de  M.  Paul  Bert,  résident  général  au  Tonkin.  Cette 
nouvelle  cause  la  plus  vive  émotion  dans  toute  la.  ville. 

13.  —  Un  projet  de  loi  soumis  au  conseil  des  ministres  porte 
ouverture  d'un  orédit  de  10,000  fr.  pour  les  funérailles  de  Paul 
Bert,  et  un  autre  projet  accorde  à  sa  veuve  une  pension  natio- 
nale annuelle  de  12,000  fr. 

15.  —  M.  Javal,  député,  présente  au  groupe  viticole  de  la 
Chambre  les  pétitions  de  300  communes  de  l'Yonne  réclamant 
le  maintien  de  la  législation  actuelle  sur  les  bouilleurs  de  cru. 

17.  —  M.  Moussu,  juge  au  tribunal  civil  de  Sens,  est  nommé 
juge  d'instruction  au  môme  siège. 

Le  Journal  officiel  contient  un  décret  portant  que  deux  ins- 
tituteurs laïques,  deux  institutrices  laïques  et  un  membre  en- 
seignant de  renseignement  laïque  privé  du  département  feront 
partie  du  conseil  départemental  de  Finstruclion  publique. 

Mort  de  M.  Simon,  sous-préfet  de  Joigny. 

23.  —  Une  souscription  est  ouverte  à  Auxerre  pour  l'érection 
d'un  monument  à  Paul  Bert. 

25.  —  On  annonce  que  les  obsèques  de  Paul  Bert  auront  lieu 
seulement  à  Auxerre,  suivant  la  volonté  expresse  de  M"»©  Paul 
Bert. 

27.  —  Le  département  de  l'Yonne  est  autorisé  par  une  loi  à 
s'imposer  extraordinairement,  pendant  six  ans,  de  trois  cen- 
times additionnels  au  principal  des  quatre  contributions  di- 
rectes, pour  en  affecter  le  produit  au  paiement  de  dépenses 
d'intérêt  départemental. 

27.  —  Un  parricide  est  commis  à  Saint-Loup-d'Ordon.  A  la 
suite  d'une  discussion,  le  jeune  Benon,  âgé  de  18  ans,  poursuit 
son  père  dans  les  champs,  le  tue  à  coups  de  sabot  et  le  jette 
ensuite  dans  un  puits  pour  cacher  son  crime. 

29.  —  M.  Lefebvre,  percepteur  à  Santigny,  est  nommé  à 
Saint-Martin  du-Puits  (Nièvre),  et  M.  Pité,  percepteur  à  Nuits, 
est  nommé  à  Darney  (Vosges). 

30.  —  Mort  de  M.  Mérat,  ancien  président  du  tribunal  de 
commerce  de  l'arrondissement  d' Auxerre,  ancien  conseiller 
municipal. 

DÉCEMBRE  5.  -—  Elections  aux  tribunaux  de  commerce. 
Dans  aucun  arrondissement  les  candidats  n'obtiennent  la  majo- 
rité absolue.  Il  y  aura  lieu  à  un  second  tour  de  scrutin  le 
dimanche  20. 

Elections  au  conseil  départemental  de  l'instruction  publique. 
Au  premier  tour  de  scrutin,  M.  Thorin,  instituteur  laïque  à 
Avallon  seul  est  élu  avec  368  voix.  Il  reste  donc  à  nommer  à 
un  second  tour  un  instituteur  laïque,  deux  institutrices  laïques 
et  un  membre  enseignant  de  l'enseignement  laïque  privé. 

12.  —  La  Société  des  Sciences  de  l'Yonne,  dans  sa  réunion 
mensuelle  de  ce  jour,  rend  un  solennel  hommage  à  la  mémoire 
de  Paul  Bert,  et,  en  signe  de  deuil,  lève  sa  séance. 

43.  —  Ouverture  de  la  quatrième  session  des  assises  de 


417 

l'Yonne,  sous  la  présidence  de  M.  Godin.  La  session  est  peu 
chargée;  quatre  afiaires  seulement,  dont  une  renvoyée  à  la  pre- 
mière session  de  1887,  pour  oubli  d'assignation  des  témoins  ; 
M.  Albert  Gallot,  directeur  de  VYonne^  est  traduit  devant  la 
cour  d'assises  pour  attentat  à  la  pudeur.  Le  jury  rend  un  ver- 
dict négatif,  il  est  acquitté. 

14.  —  Deuxième  tour  de  scrutin  pour  les  élections  départe- 
mentales de  l'instruction  publique.  Sont  élus  :  M.  Chat,  institu- 
teur à  Villeneuve-sur-Yonne,  Mlle  Vigreux,  institutrice  à 
Joigny,  M™e  Nottet,  institutrice  à  Sens,  et  M"©  Devoir,  de  Sens, 
pour  l'enseignement  privé. 

20.  —  Deuxième  tour  de  scrutin  pour  l'élection  des  membres 
des  tribunaux  de  commerce.  Sont  élus  pour  l'arrondissement 
d'Auxerre  :  président,  M.  Trutey  fils;  juges,  MM.  Plait  jeune 
et  Bernage  ;  juges-suppléants,  MM.  G.  Rouillé  et  Mativet. 

Pour  l'arrondissement  de  Sens  :  Président,  M.  Lelièvre; 
juges,  MM.  Pléau  et  Roy;  juges-suppléants,  MM.  Barbier  et 
Larcher. 

Pour  l'arrondissement  de  Joigny  :  Président,  M.  Ablon; 
juges, MM.  Auberger  et  Couturier;  juges-suppléants,  MM.  Ba- 
rat  et  Brunel. 

21.  —  Le  conseil  municipal  de  la  ville  d'Auxerre  est  saisi 
d'un  projet  d'établissement  d'un 'lycée  de  jeunes  filles  à  Au- 
xerre.  Après  une  longue  discussion  sur  ce  sujet,  une  délégation 
est  nommée,  qui  ira,  à  ses  frais,  étudier  sur  place  le  fonction- 
nement d'un  lycée  de  jeunes  filles.  Les  trois  membres  de  cette 
délégation  sont  MM.  Dupallut,  Ythier,  Savatier-Laroche. 


418 


TABLE   ALPHABÉTIQUE  DES   DEUX  PREMIÈRES  PARTIES  DE  l'aNNUAIRE. 


"^  pages 


Académies  94 
Académie  de  Dijon  38 
Adjoints  aux  maires  74 
Adminisl.  d'Agricult.,  129 
Administration  civile  49 
Administration  ecclé- 
siastique 87 
Administ.  financière  101 
Administ.  de  la  justice  88 
Administ.  militaire  99 
Administ.  municipales 
des  chefs-lieux  d'ar- 
rondissements 61 
Agenda  municipal  17 
Aliénés  (asile  dépaite- 

mental  des)  62 
Ambassadeurs  26 
Archevêques  et  évêques  33 
Architectes  des  monu- 
ments bis  t.  132 
Archives  de  l'Yonne  53 
Armée  de  terre  39 
Arrondissements  mari- 
times 40 
Assistance  judicmire  (bu- 
reaux d')  94 
Association  des  demoisel 

les  économes,  à  Sens  134 
Association  des  anciens 
élèves    du    collège 

d*Auxerre  136 

—  du  collège  de  Sens.'  137 

aS  1  ^-  Tribunaux. 


Baocfue  de  France  (suce.)  102 
Bibliothèques  pu  bliques  1 30 
Bureaux  de  la  préfecture  49 

—  de  postes  116 

—  de  bienfaisance     134 

€ 

Cadastre  102 
Caisses  d'épargnes  134 
Calendrier  3 
Canal  du  Nivernais  121 
Chambres  consultatives 
des  arts  et  manufac- 
tures à  Sens  133 
Chambre  des  députés  28 


pages 
Chapitre  métropolitain     87 
Chefs-lieux  de  préfec- 
tures. 34 
Chemins  de  fer              127 
Chemins  vicin.  (serv.des)  122 

—  (nomenclature  et 
itinéraire  des)  123 

Comices  agricoles  129 

Comité  départem.  des 
enfants  assistés  59 

—  des  travaux  hist.  et 
soc.  savantes  132 

Commissaires  nriseurs      93 
Commission  aéparte- 

mentale.  56 

—d'examen  pour  l'ins- 
truction primaire  95 

—  salles  d'asiles  95 

—  de  surveillance  des 
prisons  départem.  64 

Commission  s  de  statist.    130 

Commission  d'inspect. 
des  pharmacies  58 

Communes  du  départ, 
comp.  chaque  canton    53 

Communes  du  départe- 
ment (  superficie,  re- 
venu, distances  judi  • 
claires,  noms  des  can- 
tons et  bureaux  de 
poste)  65 

—  (population,  maires, 
adjoints,  curés  el  ins- 
tituteurs par  arrotid).    74 

Comput  ecclésiastique        3 
Conseil     départemental 
d'instruction  publique    95 

—  d'Etat  30 
Conseil  de  préfecture  49 
-— généial  de  l'Yonne  56 
Conseils  d'arrond.  57 
— municipaux  des  chefs- 
lieux  d'arrond.  61 

Conseils  d'hygiène  58 

Conservateurs  des  hy- 
pothèques 115 

Conservations  fores  - 
tières  37 

Contributions  directes 
(personnel)  102 

— indir.  (person.  114 

Correspondants  de 
l'Annuaire  1 

Cour  de  cassation .  31 


pages 

Cour  des  comptes  31 

-—  d'appel  de  Paiis  — 
Cours  d'appel  de  France  32 
Courd'asisses  de  l'Yen  ne    88 

Cours  de  la  lune  5 
Cours  de  dessin  indus- 
triel à  Auxerre            133 
Cours  gratuit  de  dessin 

d'Auxerre  133 

Cours  normal  d'institU' 

trices  97 

Culte  évangélique  87 

Curés  74 


D 


95 


Délégués  cantonaux 
Départements   de    la 

France  34 

Dépôt  de  mendicité  133 

Députés  de  l'Yonne  49 

Desservants  74 

Diocèse  de  Sens  87 
Directrices   des    salles 

d'asile.  86 


E 


37 


Eaux  et  forêts 
Eclipses.  V.  Phénomènes 

météorologiques  3 

Ecoles  norm.  primaires  97 
École  prat.  d'agriculture,  129 
Ecoles  spéciales  41 

Enfants  assistés  63 

Enregistrement  et  do- 
maines (personnel)      115 
Ères   et   supputations 

chronologiques  3 

Etablissements  divers 
d'utilité  publique       130 

F 

Fêtes  mobiles 
Foires  de  l'Yonne 

G 


3 
5 


Garnisons  100 

Gendarmer,  de  l'Yonne  101 

Gouvernement  français  27 

M 

Haras  129 

Haute-cour  de  justice  31 

Hospices  62 

Huissiers  93 


419 


pages 

X 

Inspecteurs  de  rinstruc- 

tiOD  primaire  95 

Inspection  de  TAcadém.  — 
Inspection  des    mona< 

ments  historiqaes        132 

Instituteurs  communaux  74 
Institutrices  du  départ.  8i 

Instruction  publique  94 

—  (Ëtablissements  d')  95 

J 


Jours  de  la  lune 

—  du  mois 

—  de  la  semaine 
Justices  de  paix 

5 

5 

5 

90 

L 

« 

Leyer  et  coucher  du 

soleil    . 
Lever    et  coucher  de 

1a  lune. 

5 
5 

M 

Maires  74 

Maison  d'arrêt  d'Âuxerre  64 
Marées  4 

Marine  (corps  de  la)         40 
Médecins  des  enfants 
assistés  59 

Mendicité  (Âssoc.  pour 

Textinction  de  la),  V. 

aussi  dépôt  134 

Ministres.  25 

Monuments  historiques   132 
Musée  départemental     133 

Navigation  de  TYonne  et 

canaux  121 

Notaires  91 


O 


Octrois 


pages 
114 


Percepteurs  et  percep- 
tions 103 
Phénomènes  météorolo- 
giques 3 
Ponts  et  chaussées          118 
Populat.  des  départem. 

de  la  France  34 

Population  totale  du  dé- 
partement 83 
Position  géographique 

du  département  55 

Population  par  commu- 
nes, cantons  et  arron- 
dissements 74-82 
Postes  et  télégraphes  116 
Préfecture  de  l' Yonne  49 
Préfets  34 
Prêtres  aux.de  Pontigny  87 
Prisons  du  département  64 
Protection  des  enfants 

du  premier  âge  58 

Puissances  européennes   25 

Q 

Quatre-temps  3 

El 

Recey.  de  l'enregistr.      115 
Revenu  foncier  par  com- 
munes, cantons  et  ar- 
rondissements.        65-73 
Rôles   par    communes 
(montant  des)  103 

S 

Saisons  (conunenc'  des)      3 
Séminaire  diocésain  87 

—  (petit)  98 


pages 
Sénat  27 

Sénateurs  de  l'Yonne       49 
Service  vicinal  122 

Société  de  charité  ma- 
ternelle d'Auxerre       134 
Société    des    Sciences 

de  l'Yonne  133 

— archéologique  de  Sens    — 

—  d'études  d  Avallon       — 

—  d'instruction  popu- 
laire 131 

Société  des  Architectes 

de  l'Yonne  133 

Sociétés  d'agriculture      129 
Sociétés  d'inslruct.  mi- 
litaire et  de  tir  131 
Sociétés  musicales         137 
Sociétés  de  secours  mu- 
tuels 135 
Sous -Préfectures  53 
Succursale  de  la  Ban- 
que de  France              102 
Superficie  du  départ.      66 

—  par  communes,  can- 
tons et  arrond.  65-74 

Suppléants  des  juges  de 
paix  91 


Trésorerie  générale 
Tribunal  des  conflits 
Tribunaux  civils 
—  de  commerce 


101 
31 
88 
89 


58 


Vaccine 
Vérificateurs  des  poids 
et  mesures  114 

—  de  l'Ënreffistrement  115 
Vétérinaires  aiplômés     130 


PLACEMENT   DES    DESSINS   DE   l' ANNUAIRE    1887. 

Pages 

•'  Portrait  de  Restif  de  la  Bretonne 1 

H  Plan  de  l'Abbaye  de  Vauluisant 25 

i  Tombeau  de  la  Chapelle  de  Vauluisant 65 

^  Vitrail  de  la  Chapelle  de  Vauluisant 93 

<  Plan  de  Branches  avant  1789 298 

^  Portrait  de  Paul  Bert 375