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\
f
^
^NOTAIRE
HISTORIQUE
DU DÉPARTEMENT DE L'YONNE
RECUEIL DE DOGUMBDTS AUTHENTIQUES
DESTINES A FOimÇR LA STATISTIQUE D&PARTEHBNTALE
M' AHHËE
1887
AUXEREE
G. ROUILLÉ, ÉDITEUR, RUK DE PARIS, 31
DU D^FARTUilNT
4886
V Annuaire historique et statistique de VYonne pour 1886, conte-
nait, dans sa troisième partie les travaux et documents suivants :
1<> Le Cinquantenaire de V Annuaire de VYonne.
2«> Souvenirs du Coup d*État de 1851 à Leugny, par M. Gh. Miniez.
30 M. H. Ribière, par M. G. Moiset.
40 Souvenirs de la préfecture de l'Yonne pendant la guerre (1870-1871),
par M. G. Moiset.
50 Les deux Pagus du Municipe d'Auxerre, par M. A. Déy.
60 Essai historique sur la commune de Branches, par M. A.-M. Moreau.
70 Les Tombes de l'église de l'Hôpital des Fontenilles, à Tonnerre, par
M. Edmond Regnault.
8<* Les Musiciens d'Auxerre au xvi® siècle, par M. F. Molard.
9<* Déclaration d'arrière-ban faite au bailliage de Sens (GoUection de
M. Delaune-Guyard). ^
lOo Mercuriales des principaux marchés de l'Yonne en 1884.
11© Résumé des Observations météorologiques dans l'Yonne en 1885.
12o Faits généraux.
130 Faits départementaux.
Les Planches publiées dans V Annuaire 1886, sont :
Portrait de M. Ribière, sénateur.
Plan des capitales des deux Pagus du Municipe d'Auxerre.
Carte du Municipe d'Auxerre et de ses deux Pagus.
Tombeau de Marguerite de Bourgogne.
Id. de Louvois.
Id. de Buronfosse.
lU'i.^. Tj^BLE PAR ORDRE DES MATIÈRES.
Correspondants 1
PREMIÈRE PARTIE.
Ères et supputations chronologiques. . . 3
Comput ecclésiastique —
Qaatre-temps —
Fêtes mobiles —
Commencement des quatre saisons.. . —
Phénotuènes météorologiques —
Tableau des plus grandes marées. ... 4
Calendrier civil 5
LeTor et coucher du soleil . . ., —
Phases de la lune f —
Foires de l'Yonne —
Agenda municipal 17
DEUXIÈME PARTIE.
CHAP. I*'. Documents généraux.
Puissances européennes 25
Ministres français —
Ambassadeurs et ministres français
près les puissances étrangères 26
Membres du gouvernement 27
Sénat —
Chambre des Députés 28
Conseil d'Etat 30
Cour de cassation 3i
Haute-Cour de justice —
Cour des comptes —
Cour d'appel ae Paris —
Cours d'appel des départements 32
Archevêques et Evèques français 33
Départements, préfets, chefs-lieux, po-
pulations, superficie, etc 3i
Conservations forestières 37
Service forestier en Algérie —
Académies 38
Armée de terre 39
Corps de la marine. — Amiraux, vice-
amiraux, contre-amiraux 40
Arrondissements maritimes ; . . . . —
Ecoles spéciales — 41
— centrale des arts et manufactures —
— — d^arts et métiers —
— supérieure du commerce 42
Ecole forestière —
— des mines —
— navale 43
— militaire de St-Cyr —
— normale supérieure , . 44
Ecole polytechnique 44
— des ponts et chaussées 45
— vétérinaires —
Prytanée militaire de la Flèche 46
Ecole supérieure de pharmacie —
Ecoles d'agriculture —
Ecole de cavalerie de Saumur 47
Ecole de bergers 48
cHAP. 2. Département de l'Yonne.
SECTION r*. ADMINISTRATION CIVILE.
Sénateurs et député*^ de l'Yonne 49
Préfecture de TYonne —
Conseil de préfecture —
Cabinet du Préfet —
Bureaux 50
Archiver 53
Sous-Préfectures —
Communes composant chaque canton . —
Position géograpnique du département 55
Superficie en kilomètres —
Conseil général de l'Yonne 56
Commission départementale —
Conseils d'arrondissement 57
Conseils d'hygiène. — Vaccine 38
Commissions d'inspect. des pharmacies —
Médecins des enfants assistés —
Service de la direction municipale des
nourrices de Paris 59
Comités de patronage des enfants assistés —
Administrations municipales des chefs-
lieux d'arrondissements 61
Architectes du départ, et desarrond.'. 62
Asile départemental des aliénés —
Hospices communaux. Comm. adm. . . —
Service des enfants assistés 63
Prisons du département 64
Comm. de surveillance des prisons — —
Communes, superficie, revenu foncier,
distances judiciaires,nom du canton
et du bureau de poste auxquels
chaque commune appartient 65
Communes par arrondissement,popula-
tion, maires, adjoints, curés, desser-
vants et instituteurs 74
Récapitulation de la population, de la
superficie et du revenu foncier ... 83
Institutrices du département , . 81
Directrices des sallos d'asile 86
SECTION II. ADMINISTRATION ECCLÉSIASTIQUE.
Diocèse de Sens 87
Chapitre métropolitain •—
Maison des prêtres auxiliaires, à Pon-
tigny, et succursale de Sens —
Grand séminaire diocésain — •
SECTION m. ADMINISTRATION DE LA JUSTICE.
Cour d'Assises 88
Tribunaux de première instance —
Avoués, avocats, etc —
Tribunaux de commerce 89
Justices de paix 90
Suppléants 9l
Notaires —
Commissaires-priseurs 93
Huissiers —
Bureaux d'assistance judiciaire 94
SECTION IV. INSTRUCTION PUBLIQUE.
Académie de Dijon 95
Inspection de l'Yonne 95
Conseil départemental —
Inspecteurs de l'instruction primaire . . —
Délégués cantonaux —
Gomm. d'eiamen (instruc. second.) . . . —
Comm. d'examen (instruc. primaire) . . —
Coinm. d'examen (salles d^asiies) .... —
Etablissements d'instruction —
SECTION T. ADMINISTRATION MILITAIRE.
5* corps d'armée 99
Garnisons ^ lOO
Gendarmerie lOi
SECTION YI. ADMINISTRATION FINANCIÈRE.
Trésorerie générale 101
Direction des contributions directes et
du cadastre i02
Banque de France (succursale) —
Percepteurs et perceptions 103
Montant des rôles, etc —
Vériticateurs des poids et mesures... 114
Direction des contributions indir —
Inspections et sous-directions —
Enregistrement et domaines 115
Eaux et forêts 116
Postes et télégraphes —
. SECTION vu. PONTS ET CHAUSSÉES.
Service ordinaire < , . 118
Routes nationales —
Service hydraulicjue — -
Bureaux de l'ingénieur en chef —
Service des ingénieurs ordinaires -^
Service d'études des lignes ferrées. . . 119
Canal du Nivernais et Haute Yonne. . 121
Seine et Yonne. — 1'« section ...... —
Canal de Bourgogne —
Service vicinal — Personnel 122
Chemins de grande communication . 123
Chemins de fer 127
section viii. établissements divers
d'utilité publique.
Administration de l'Agriculture. . . . 129
Ecole pratique d'agriculture —
Station agronomique de l'Yonne. ... —
Haras —
Société centrale de l'Yonne —
Sociétés d'agriculture et comires agr. —
Vétérinaires diplômés exerçant dans
le département 130
Bibliothèques publiques —
Bibliothèques populaires 131
Société pour la propagation de l'ins-
truction populaire —
Sociétés d'instruction militaire —
Sociétés de sport et gymnastique. . . 131
Sociétés de tir 132
Inspection des monuments historiques —
Architectes des monuments historiques —
Monuments classés —
Comité des travaux historiques. ... —
Syndicat commercial d« l'arrondisse- 132
ment d'Auxerre —
Syndicat des vins et spiritueux de
l'Yonne 133
Chambre consultative des Arts et Ma-
nufactures, à Sens —
Société des Sciences de l'Yonne. . * . . —
Musée départemental —
Société des Architectes de ITonne. . —
Société d études à Avallon —
Société archéologique de Sens —
Cours gratuit de dessin —
Dépôt départemental de mendicité. . —
Bureaux de bienfaisance 134
Association pour l'extinction de la
mendicité à Auxerre —
Société de charité maternelle d'Au-
xerre —
Association des demoiselles économes
à Sens —
Caisses d'épargne<« —
Sociétés de Secours mutuels 135
Association des anciens Elèves du
collège d'Auxerre 136
Association amicale des anciens Elè-
ves du collège et du lycée de Sens. 137
Sociétés musicales —
TROISIÈME PARTIE.
Statistique, Sciences et Arts,
mélanges.
Restif de la Bretonne, par M. Oh.
Moiset 1
Histoire de l'abbaye de Vauluisant^
par M. H. Bouvier 24
Lettres inédites de Valentin Jamerey
Duval, par M. H. P 145
Le Petit Séminaire de Cerny, par
M. Francis Molard 162
Essais historiques sur la commune de
Branches, par M. A.-M. Moreau. . . 176
Etude historique et statistique sur le
canton de Courson-les-Carrières,
par M. E. Duché 299
Les Tombes de l'éçUse de l'hôpital
des Fontenilles, a Tonnerre, par
M. Edmond Regnault 315
Jardinville ou croyances, coutumes et
superstitions qui existent encore à
la fin du xix^ siècle dans un coin
des départements de l'Yonne, du
Loiret et de Seine-et-Marne, par
M. Ernest Cherest 320
Uue Emeute religieuse à Saint-Ma-
thurin de Larchant, par M. Fran-
cis Molard 355
Une Enquête au xvi* siècle, par
M, Delaune-Guyard 367
Paul Bert 375
Jacques Mignard 380
Mercuriales de l'Yonne en 1885 385
Résumé des observations météorolo-
giques de 1886 397
Evénements généraux et locaux 400
ANNUAIRE
HISTORIQUE BT STATISTIQUE
DU DÉPARTEMENT DE L'YONNE
CORRESPONDANTS DE L*ANNUAIRE.
MM. Baltet des Cotteacx Gasloo, à Troyes.
BiLLBAU, ancieD iDStiluteur communal, à YllIiers-Saint-BeDoil.
Blanxuê, propriétaire, aux Dalibcaux, prèâ Saint Fargcau.
Chastellux (comte de), au château de Ghaetellux.
CoTTEAU ^, ancien président de la Société géologique de France,
président de la Société des sciences de TYonne, à Auxerre.
Defer E., curé des Noës, près Troyes.
Delacne-Guyard, propriétaire, à Rigny-le Ferron.
Desmaisons ^, sous-ingénieur des ponts-et-chaussées en retraite,
vice-président de la Société des Sciences de l'Yonne, à Auxerre.
Déy, à Cliâleau-Thierrv.
Duché, conseiller général, docteur en médecine, à Ouanne.
Flandin, conseiller général, à Domecy-sur-Cure.
Gimel ^, directeur des Contributions directes, à Lille.
HuMBBRT, professeur au Lycée, à Sens.
LEGUAT èjjt, ancien chef de division à la Préfecture de TYonne.
MoLARD, archiviste du département de FYonne, à Auxerre.
MoiSET (Charles), à Saint Florentin.
Monceaux, secrétaire de la Société des Sciences historiques et
naturelles de l'Yonne, à Auxerre.
A.-M. MoREAC, à Branches.
Petit (Ernest), conseiller général, à Vausse, près Gh&tel-Gérard.
1887. 1
PouY, correspondant du ministère pour les travaux historiques, à
Amiens.
QuÂNTiN ^) ancien archiviste du département de l'Yonne, vice-
président honoraire de la Société des Sciences, à Auxerre.
Regnaclt, avocat à la Cour d'appel de Paris.
RozE, propriétaire, à Tonnerre.
Thierry (Félicien), au château de la Vieille-Ferté.
Verroilot-d'âmbly, propr., à Ghaumançon, commune de Migennes.
PREMIERE PARTIE,
CAIiElVDRlBR.
ÈRES ET SUPPUTATIONS CHRONOLOGIQUES *
POUR l'année 1887.
mèe 1887 du Calendrier Grégorien établi en octobre 1583, depuis 303 ans ^ elle
commence le 1*** janvier.
— 1887 du calendrier Julien, commence le 13 janyier. — Les Russes ont conservé
Tannée Julienne, qui est maintenant en avance de 12 jours sur la nôtre.
Ainsi, lorsque nous sommes au 1*' janvier, le calendrier russe indique
13 janvier. On a l'habitude dans les correspondances d'exprimer cette
différence ainsi, le 1/13 janvier.
— 95 du calendrier républicain français, commence le 22 septembre 1886 et
Tannée 96 commence le 23 septembre 1887.
— 5647 de l'ère des Juifs, commence le 20 septembre 1886 et l'année 5648 com-
mence le 19 septembre 1887.
— 1304 de THégyre ou ère des Turcs, commence le 21 octobre 1886, et l'année
1305 commence le 19 septembre 1887.
— 6600 de la période Julienne.
Comput ecclésiastique.
nombre d'or en 1887 7
ïpacte VI
jycle solaire 20
Indiction romaine 15
[«ettre dominicale B
Quatre-Temps.
Mars 2, 4 et 5.
Juin I, 3 et 4.
Septembre 21, 23 et 24.
Décembre 14, 16 et 17.
Septuagésime 6 février.
Ceadres 23 février.
Pâques 10 avril.
Rogations 16, 17 et 18 mai.
ascension 19 mai.
Fêtes mobiles.
Pentecôte 29 mal.
Trinité 5 juin.
Fête-Dieu 9 juin.
I*' Dimanche de l'Avent. 27 novembre.
COMMENCEMENT DES QUATRE SAISONS, TEMPS MOYEN DE PARIS.
Mnlemps, le 20 mars, à 10 h. 28 m. du s. 1 Automne, le 23 sept., à 9 b. 3 m. «lu U.
Eté, le 21 juin, à 6 h. 36 m. du soir. | Hiver, le 22 décembre, à 3 b. 14 m. «lu m.
PHÉNOMÈNES MÉTÉOROLOGIQUES'**.
Eclipses pour 1887.
Eclipse partielle de lune, les 7-8 février, invisible à Paris.
Eclipse annulaire de soleil, le 22 février, invisible à Paris.
Eclipse partielle de lune, le 3 août, visible à Paris.
Eclipse totale de soleil, le 19 août, en partie visible à Paris.
* Ces différentes ères et suppotations ebronologiques ont été expliquées dans les
Vomes l et 11 de la première série de l'Annuaire (années i837 et i838).
** Le jour astronomique est de 24 benres.
i
TABLEAU DES PLUS GRANDES MARÉES DE L'ANNEE 1881
Le soleil et la lune, par leur attraclion sur la mer, détei minent des marées qui
se combinent ensemble et qui produisent les marées que nous observons. La marée
composée est très grande vers les syzygies ou nouvelles et pleines lunes. Alors elle
est la somme des marées partielles qui coïncident Les marées des syzygies ne
sont pas toutes également fortes, parce que les marées partielles qui concourent
à leur production varient avec les déclinaisons du soleil et de la lune, et les dis •
tances de ces astres à la terre: elles sont d'autant plus considérables que la lune
et le soleil sont plus rapprochés de la terre et du plan de l'équaleur. Le tableau
ci-<lessQus renferme les hauteurs de toutes les grandes marées pour Tannée 1887.
Jours et heu
res d
es 1
nouvelle
s et pleities lunes.
Hauteur
de la marée
Janvier. . .
P.
L.
le 9,
à 40 h.
42 m. soir. . . . 0.98
N.
L.
le 24,
à 3 b.
10 m. matin .
0.83
FÉVRIER. . .
P.
L.
le 8,
à 40 b.
24 m. matin .
4.08
N.
L.
le 22,
à 9 h.
50 m. soir. ,
• 0.85
Mars. . . .
P.
L.
le 9,
à 8 h.
43 m. soir. ,
4.16
N.
L.
le 24,
à 4 h.
49 m. soir. .
0.87
Avril. . . .
P.
L.
le 8,
à 5 h.
48 m. matin .
4.15
N.
L.
le 23.
à 9 h.
03 m. matin .
. 0.86
Mai ... .
P.
L.
le 7,
à 2 h.
41 m. soir. ,
4.05
N.
L.
le 22,
a 41 h.
45 m. soir. .
. 0.84
Jcipr. . . .
P.
L.
le 5,
à 10 h.
48 m. soir.
. 0.93
N.
L.
le 21,
à 41 h.
02 m. malin .
. 0.86
Juillet. . .
P.
L.
le 5,
à 8 h.
44 m. matin .
0 85
N.
L.
le 20,
à 8 h.
59 ra. soir. .
. 0.93
Août. . . .
P.
L.
le 3,
à 8 h.
49 m. soir. .
0.84
N.
h.
le 49,
à 5 h.
48 m. matin .
. 4,04
Septembre. .
P.
L.
le 2.
à 41 h.
22 m. matin ,
0.86
N.
L.
le 47,
à 2 h.
09 m. soir. .
, 4.44
Octobre. . .
P.
L.
le 2,
à 3 h.
57 m. matin .
0.87
N.
L.
le 46,
à 40 h.
44 m. soir. .
1.46
P.
L.
le 31,
à 9 b.
40 m. soir. .
0.85
Novembre.
N.
L.
le 15,
à 8 b.
48 m. matin .
. 4.07
.
P.
L.
le 30,
à 3 b.
29 m. soir. .
0 82
Décembre .
N.
L.
le 44,
à 7 h.
31 m. soir. .
. 0.96
P.
L.
le 30,
à 8b
2i m. matin .
. 0.84
On a remarqué que, dans nos ports, les plus grandes marées Vivent d'un Jour
et demi la nouvelle et la pleine lune. Ainsi, on aura l'époque où elles arrivent, en
ajoutant un jour et demi à la date des syzygies. On voit, par ce tableau, nue, pen-
dant l'année 1887 , les plus fortes marées seront celles des 9 janvier, o février,
9 mars, 8 avril, 7 mai, 49 août, 47 septembre, 46 octobre, 45 novembre. Ces marées,
surtout celles des 9 mars. 8 avril, 17 septembre et 16 octobre, pourraient occasionner
quelques désastres, si elles étaient favorisées par les vents.
Voici l'unité de hauteur pour quelques ports :
Port de Brest 3 m. 21c.
Lorient 2 24
Cherbourg 2 82
Granville 6 15
Port de Saint-Malo . . . . 5 m. 68 c.
Audierne 2 00
Cruisic 2 50
Dieppe 4 40
Pour avoir la hauteur d'une grande marée dans un port, il faut multiplier la
hauteur de la marée prise dans le tableau précédent par l'unité de hauteur qui con-
vient à ce port.
Exemple. Quelle sera à Brest la hauteur de la marée €[ui arrivera le 49 sep-
tembre, un jour et demi après la syzysie du 47 ? — Multipliez 3 m. 21 c, unité de
hauteur à Brest, par le facteur 4.44 de la Table, vous aurez 3 m. 65 c. pour la
hauteur de la mer au-dessus du niveau moyen qui aurait lieu si l'action du soleil
et de la lune venait à cesser.'
Aimée 1887
JANVIER.
Les Jours croissent pendant ce mois de 4 heure 3 minutes.
s
m
sa
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V
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73
FOIRES DE L'YONNE
Les petites foires d'Anxenre
da l*''Iandi de cbaqoe mois
i*t les marchés aux bestisax
de Toucy du 1*' samedi sont
indiqués iei.
sam.
Dm.
lundi
mard
inerc
jeudi
vend
saro.
DlM.
iucdi
mard
merc
jeudi
vend
sam.
Dm.
lundi
mard
merc
Jeudi
Teo'J
sam.
Dm
lundi
mi«rd
merc
jeudi
vend
âam.
EDiu.
lundi
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
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s Macaire. 7 56
ste Geneviève. 7 56
s Rigobert. 7 56
9 Siinéon S. 7 56
Epiphanie. 7 55
Noces. 7 55
s Lucien, m. 7 55
s Julien. 7 54
s Paul, !•' er. 7 54
s Ttiéodore. 7 53
s Arcade. 7 53
Bap. deN.-S. 7 52
s Uilaire, p. 7 52
s Maur. 7 51
s Guillaume. 7 50
s Antoine, ab. 7 49
Cil. de s. P. 7 49
s Sulpice. 7 48
a Nom de'.Jésus 7 47
â Scholasljque 7 4C
s Vincent, m. 7 45
s Ildefonse. 7 44
s Babyla*). 7 43
G. des. ('aul. 7 42
ste Paule. 7 41
8 Jean Chrys. 7 39
s Cyrille. 7 38
s Fane, de ?al. 7 37
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s Théoduls. 7 34
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2. Joigny, Treigny.
3. Auxerre.
4. Vermenton. .
6. Champignelles, St-
Bris, L'Iflle-s-SiBrein,l
St-Sûuveur.
7. Quairé-les-Tombes.
8. La Farté (franche).
10. St-Florentin.
12. Villiers-St-Benoit.
13. Montréal.
14. Ouaine.
16. Mailly-la-Ville.
17. Chéroy, Coulanges-
sur-Yonne, Noyers.
18. Aillant.
20. Appoigny, Lainsecq.
21. CoolaDges-ia-VlQ, Neuilly.
22 Dannemoine.Malignyj
23. Villeneuve-s-Yonne.
25. Bléneau, Migé, Pes-!
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Vézelay.
26. Cussy-Ies-Forges.
28. BrieauQ, Etals, Vallery.
29. Ancy-le-Fr., Charny,
St-Sauveur (2 jours),
Villeneuve-rArchev.
Tonnerre,
31. Auxerre.
P. Q. le 2, à 0 h. 30 m. du soir. | l). Q le 16, à 3 h. 31 m. du soir.
P. L. le 9, à 10 h. 42 m. du soit. | N. L. le 24, à 3 h 10 m. du mat.
FÉVRIER.
Les Jours croissent pendant ce mois de t heure 30 minutes.
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Les Martyrs.
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Lœtare,
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1. Foissy-les-Vézelay,
Joux-la-Ville, Ser-J
Sines, Sainpuits, St-
[artin-d'Ordon.
3. Champignelles, Cha-
blis, St-Sauveur.
4. Dniyes, Quarré-les-
Tombe8,Mailly-l.Ch.
5. Toucy.
6. Véron.
7. Auxerre,
8. Thury.
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10. Eglény, St-Germam-
des-Champs.
12. Joigny.
14. St-Florentin,Vézelay
15. Gravant, Oaaine, Ravières.
16. Ferreux.
17. Bléneau, St-Sauveur,
Trucy-sur-Yonne .
18. Magny.
19. Lainsecq, Ligny, Vil
leneuve-l'Archev.
21. Montréal.
22. Châtel-Cens.,Chéroy.
23. Saint - Maurice- aux-
Riches-Hommes.
25. Brienon, Leugny.
26. ChaumontjTonnerre.
28. Ancy-1-Fr., Auxerre.
29. Neuvy-Sautour.
30. Uzy (Domecy-s-Cure)
31. Avallon, Les Ormes^
Saint-Père.
P. Q. le 3. à1 h. 17 m. du mat. | D. Q, Ie16, à Ih. m. 51 du soir.
P. L. Je 9, à 8 h. 43 m. du soir. | N. L. le 24, à 4 h. 19 m. du soir.
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Les jours croissent pendant ce mois de i heure 40 minutes.
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2 s Franc, de P.
3 Rambaux.
4 s Alexandre.
5 s Édèse.
6 s Ambroise.
7 sle Prudence.
8 Vendr, saint,
9 s^ Marle-Egyp.
10 Pâques.
11 s Léon, pape.
12 s Jules.
13 s Tiburce.
14 s Maxime.
15 s Paterne.
16 s Fiuctueux.
17 Qdasimodo.
18 s Parfait.
19 s Léon, p. d.
20 ste Godcberte.
21 s Anselme.
22 ste Opportune
23 s Georges.
24 s Fidèle.
25 s Marc, évang.
26 s MarcelUn.
s Clet, p. m.
s Polycarpe.
s Robert,
s Eutrope.
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2. Toucy.
3. Courson, St-Julien.
4. Aaxerre« Migé, Noyers.
5. Aillant, Yermenton,
Villeneuve-l-Genêts.
7. Champignelles, ^ St-
Sauveur, St-Valérien
8. Brienon, Villeneuve-s-Y.
9. Charny, Joigny, Pif-
fonds, St-Leger.
11. Arthonnay, Joigny,
St-Florentin, Vule-
neuve-la-Guyard.
12. Bazarnes,St-Fargeau,
Villiers-St-Benoît,
13. Chevillon, Grandchâmp.
15. Lainsecq, Rogny.
16. Ferreux, Vézelay.
18. Pranoy.
20. Mailly-la-ViUe.
21. Saint-Privé.
22. Cussy-les-Forges,
23. Domats, Test-Milon,
(Sementr.),Moutier8.
24. Quarré-l-T.,Vinneuf.
25. Goulanges-s-Y., Lavan.
26. Ghastellux, Sépeaux.
27. Ligny, St-Martin-s-
Ouanne.
28. Seignelay.
29. Brienon, Villefranche
30. Domecy-s-Gure,Sen8
(franche). Tonnerre,
Venizy, Vermenton.
P. Q. le 1, à 2 h. 2 m. du soir.
P. L. le 8, à 5 h. 48 m. du mat.
D. Q. le 15, à 4 h. 13 m. du mat.
N. L. le 23, à 9 h. 3 m. du mat.
P. Q, le 30, à 11 h. 10 m. dusoir.^
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Les joars croissent pendant ce mois de ^ heure 16 minntes.
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1. Chablis, Neuvy-Sau-
tour, Deffand (Saints)
Thorigny.
2. Auxerre, Avallon.
3. Ancy-l-Fr., Andryes,
Ferreuse.
4. Mailly-le-Château.
5. Champignelles , St-
Sauveur, Montréal.
6. Bléneau, CoursonJ
Neuilly, St-Léger.
7. Charny, Noyers, Toucy.
8. Arces, Dannemoine,
La Ferté-Loupière.
9. Cbàtel Censoir. St-Floren
tin, St-Sauvenr, Tanlay.
10. Appoigny, Chéroy.
12. Senne voy-le-Bas.
14. Joigny (franche).
15. Vézelay.
16. Ferreux.
17. Aillant, Seignelay.
18. Egriselles-le-Bocage.
19. Cerisiers, Taingy.
20. Chassy.
23. Arthonnay, Auxerre,
Grandchamp.
24. Ravières.
25. Lainsecq, Sergines,
26. St-Germain-des-Ch.
27. Brienon, Vermenton,
28. Ouaine, Tonnerre.
80. Chailley, L'Isle, Vil-
leneuve-la-Guyard.
31. Foissy, St-Julien.
P.L. le 7, à 2 h. il m. du soir.
D.Q. le 14, à 8 h. 27 m. du soir.
N.L. le 22, à 11 h. 15 m. du soir.
P. Q. le 30, à 5 h. 29 m. du mat.
10
JUIN.
Les jours croissent de 15 minutes jusqu'au 20 et décroissent ensuite
de 4 minutes jusqu'au 30.
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2 s Pothin.
3 ste Glotilde.
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5 Trinité.
6 s-CSlaude, év.
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Fbte-Dieu.
10 s Landry.
11 s Barnabe.
12 S Théot^me.
13 s Antoine.
14, s Ruflin.
15 s Modeste.
16 Oct. Fête Dieu
17 » Avit.
18 s Amand.
19 ssGervaisetPr
20 s Sylvère, p.
21 8 Leufroi.
22 s Paulin.
23 s Jacques.
24 s Jean-Bapt
25 s Guillaume.
26 fl Babolein.
27 s Crescent.
28 8 Loubert.
29 s PlerrectsP.
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1. Pourrain, St-Farçeau
2. Ghainpignelles,Ghas-
tellux, Neuvy-Sau-
tour, Malicorae, St-
Sauveur, St-Valérien)
3. Villen.-s-Y. (franche)
4. Cussy-les-F., Toucy.
5. Champcevrais, St-Léger.
6. Aoxerre, Noyers, Quarré-
les-Tombes, Treigny.
7. Mélisey.
8. Bussy-en-Othe, Pes-
selières (Sougères).
10. Coulanges-8- Yonne.
11. Coulanges-la-Vin., Joigny,
Uçayf Montréal, Pmnoy
13. Saint-Florentin.
15. Thury, Vézelay.
16. Appoigny, Ferreux.
17. wSilly-la-Ville.
18. Châtel-Gérard.
19. Leugny.
20. Dixmont, La Celle
Saint- Cyr, Lavau,
Rogny.
21. Gravant.
22. Saint-Sauveur.
23. Avallon.
24. Brienon, Villen.-l'Archev.
25. Charny,Fleury,Joux-
la-Ville, St-Martin-
d'Ordon, Tonnerre.
27. Saintpuits.
28. Gourson.
29. Etais.
80. Ancy-Ie-Fr., Toucy.
P. I.. le 5, à 10 h. 48 m. du soir.
D. Q, le 13, à 1 h. 44 m. du soir.
N. L. Ie21,àl1h. 2 m. dumat.
P. Q. le 28, à 1 0 h. 10 m. du mat.
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JUILLET.
Les jours décroissent pendaDt ce mois de 47 minutes.
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ste Eléonore.
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s Thierry,
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s Zoé.
s Tranquille,
ste Aubiergo.
8 Procope.
s Cyrille,
ste Félicité. .
Tr. s Benoit.
s Gualbert, ab
s Eugène.
8 Bonaventure
s Henri,
s Euslate.
s Alexis.
s Clair.
s Vincent de P.
«te Marguerite
s Victor m.
ste Marie-Mad
s Apollinaire
ste Christine.
s Jacques, ap.
ste Anne.
s Pantaléon.
Tr. s Marcel,
ste Marthe, v.
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2. Seignelay, Toucy.
3. Quarré-les-TombeB.
4. Auxenre, Mailly-le-
Ghâteau.
5. Aillant, Lainsecq.
6. RavièreSjVermenton.
7. Champignelles , St-
Sauveur.
8. Noyers.
9. Joigny, Ligny.
10. Bléneau.
11. Saint-Florentin, Sé-
peaux, Villiers-St-
Benoit (2 jours).
12. Montréal.
13. Egriselles-le-Boc.
17. Chastellux, Deffand
(Saints).
18. Treigny.
22. Auxerre.
23. Vézelay.
25. Armeati, St-Fargeau
26. Châtel-Censoir.
29. Brienon.
30. Tonnerre.
31. Migé.
P. h> )e K, à 8 b. 44 m. du mat,
D, Q. le 13, à Th. 6 TO, du mat.
N, L. le 20, à 8 h. 69 m. du soir.
P. Q, le 27, à 2 b, 40 m. du soir.
12
AOUT.
Les jours décroissent pendant ce mois de 4 heure 35 minutes.
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jeudi 4 s Dominique,
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sam. 6|Trans. de N. S.
DiM. 7 s Gaëtan.
lundi 8 s Justin,
mar. ^s Amour,
merc 10 s Laurent, m.
jeudi 11 ste Suzanne,
vend 12 ste Glaire, v.
sam. 13 siHipçoljte,m.
Diu. 14 s Eusèbe.
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mard 16 s Rocb.
merc 17 s Mammès.
jeudi 18 ste Hélène,
vend 19 s Louis, év.
sam. 20 s Bernard, d.
DlM. 21 s PrivaL
lundi 22 s Symphorien
mard 23 s Sidoine,
merc 24 s Barinélemy
jeudi 25 s Louis, roi
vena 26 sZépbirln.
sam. 27 s Gésaire.
DiH. 28 s Augustin, év
lundi 29 DécolLs J.-B.
mard 30 s Fiacre,
merc 31 Ovide.
1. Auxerre, Noyers.
4. Champignelles, St-
Sauveur.
5. Saint-Léger.
6. Avallon, Toucy.
8. Saint-Florentin.
10. Joigny, Vermenton.
12. Prunoy, St-Martin-
des-Cnamps.
13. Quarré-les -Tombes.
15. Saintpuits.
16. Courson, NaiUy, Fer-
reux, Pont-s-Yonne,
Ravières, Seignelay,
Villeneuve-sur-Y.
18. Vézelay.
20. Pesselieres(Sougères)
Ligny.
22. Rogny, Vincelles.
23. Moutiers, Saint-Ger-
main-des-Champs .
24. L'Isle,Magny,Neuvy-
Sautour, Ferreuse.
25. Châtel-Censoir, Leu-
gny,Maligny, Saint-I
Julien, Vfllen.-la-G.
26. Brienon, Montréal.
27. Charny, Coul.-la-V.
Tonnerre.
28. Tanlay, Vinneuf.
30. Appoigny, Chéroy,
Domecy - sur - Cure ,
LaFerté,Mailly-Ch.,
Venizy.
31. Taingy.
P. L. le 3. à 8 h. 49 m. du soir. N. L. le 19, à 5 h. 48m. du mal.
D. Q. le 11, à 11 h. 46 m. du soir. 1 P. Q. le 25, à 8 h. 31 m. du soir
13
SEPTEMBRE.
Les jours décroissent pendant ce mois de 4 heure 43 minutes.
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s Orner,
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s Raphaël.
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Ex. delà, ste G.
s Janvier.
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s Corneille.
s Jean-Ghrys.
s Seine,
s Eustache.
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8 Andoche.
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2 Verraenton.
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5. Aoxerre. Cussy-Ies-Forges,
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6. Aillant,Gravant,Laiu-
secq, Ifontréal.
7. Coulanges-s-Y., Pif-
fonds, Quarré-les-T.
8. Bussy-en-Othe.
9. Ancy-le-Fr., Les Ormes.
10. Mailly-la-Ville.
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res, St-Florentin.
13. Châtel-Gérard.
14. Joignv, Vézelay.
15. Guercny.
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17. Sennevoy - le - Bas,
Tnicy-sur-Yonne.
19. Arthonnay, La Ferlé (îr.).
21. Aodryes, Noyers, St-Far-
geau, St-Martin-d'Ordon,
Sens. I
22. Foissy-les-Vézelay. !
24. Domats, Tonnerre,
Villeneuve-l' Arch ,
25. Courson.
26. Thury, Villefranche.
27. Chastellux, St-Mar-
tin-8-Ouanne.
29. Le DefTands (Saints), Guer-
chy, Neuvy-Saulour, St-
Martin-des-Ghamps.
30. Brienon, Uzy (Domecy).
P. L. le 2, à 11 h. 22 m. du mat.
D. Q.Ie 10, à 3 h. 13 m. da soir.
N. L. le 1 7, à 2 h. 9 m. du soir.
P.Q. le 24, ^5 h. 13 m. du mat.
14
OCTOBRE.
Les jours décroissent pendant ce mois de 4 heure AA minutes.
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s Cyprien.
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ste Aure.
8 Bruno.
s Serge,
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s Denis, év.
s Paulin,
s Gomer.
s Wilfrid.
s Théophile.
s Galiste.
s Lucien,
s Ambroise.
s Florentin,
s Luc, évang.
s Savinien.
ste Gléopâtre.
ste Ursule,
s Mellon, év.
s Gratien.
s iiagloire.
s Grépin.
s Évariste.
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8 Simon.
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1. Joiguy, Toucy.
3. Auxerre,Flogny,Mon-
tréal, Prunoy.
4. Btailly-le-Château.
5. Quarré-lea-T., Ville-
neuve-les-Genêts.
6. Champignelles, St-
Sauveur.
8. Joigny, Ste-Pallaye.
9. Druyes, Granchamp,
risle.
10. Ouaine.
11. Lavau.
12. E^riselles-le-Bocage,
Villiers-saint-Benoit
13. Eglény.
15. Appoigny, Test-MJ-
lon (Sementron).
17. Etais.
18. Bléneau, Prunoy, Vé-
zelay.
19. Ghâtel-Censoir, Seignelay.
Chéroy, St-Julien-du-S.
20. Cerisiers, Mézilles.
21. Leugny.
23. Ghampcevrais.
24. Bazarnes, Diges.
95. Lainsecq. Ligny, Qoarré.
26. Gravant, Rogny.,
27. Treigny.
28. BrienoD, Gliarny (2 jours),
BttSsy-en-Otbe, Ravières.
29. Avalloii, St-Floren-
tin, Tonnerre.
30. Ancy-le-Fr., Précy.
31. Ghablis, Vermenton,
St-Sauveur.
P. L. le 2, à 3 h. 57 m. du mat. IN. L. le 16, à 10 h. 44 m. du soir.
D. Q. le 10, à 5 h. 7 m. du mat. 1 P. Q. le 23, à 5 h. 55 m. du soir.
P. L. le 31 , à 9 h. 40 m. du soir.
15
NOVEMBRE.
Lo jours décroissent pendant ce mois de 4 heure 20 minutes.
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2. Neuilly,Neuvv-Saut.
Pourrain, Villen.H
Yonne.
3. Champignelles, St-
Fargeau,St-Sauveur,
Sergines.
4. Courson.
5. Toucy.
6. Saint-Privé.
7. Auxerre, La Celle-St-
Cp, Noyers.
8. Aillant.
9. Coulanges-sur-Y.
10. Cu88}-Ies-Forge8, L'Isle.
11. Auxerre.
12. Arces, Jolgny, St-Martin-
deiS-Ghamps, Sépeaox.
13. Lainsecq.
14. Arcy-sur-Cure.
15. Vézelay.
16. Perreux.
18. Avallon, Pesselières (Soa-|
(rèr6s).
20. Pont-s-Yonne (best.)
22. Magny.
23. La Ferte-L., Vermenton.
24. Ligny.
25. Bnenon, CouL-la-V.
Perreuse.
26. Quarré, Tonnerre,
27. Saint-Florentin.
28. Villen.-la-Guyard.
29. Chastellux.
30. Maligny, Ouanne,
D.Q. Ie8, à 5 h. 11 m. du soir.
N. L. le 15, à 8 h. 18 m. du mat.
P. Q. le 22, à 10 h. 52 m. du mat.
P. L. le 30, à 3 h. 29 m. du soir.
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DECEMBRE.
Les jours décroissent de 22 minutes jusqu'au 20 et croissent ensuite
de 6 minutes jusqu'au 3\.
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Vézelay, Cruzy, Montréal,
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Valérien,Vilieneuve-r Ar-
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2. Villen,-s-Yonne(fr.).
3. Fleury,Joux-la-Ville,
Toucy. •
4. Mailly-le-Château.
5. Auxerre.
6. Châtel-Censoir,Migé,l
Noyers, St-Sauveur.
8. Cerisiers, Dixraont.
9. L'Isle.
10. Courson, Joigny.
12. Chéroy,St-Florentin,
Taingy.
13. Ancy-le-Fr., Grand-
chàmp, Vézelay.
15. St-Germain-des-Ch.
16. Gravant.
17. Avallon.
19. Lainsecq. i
21. E^riselles-le-Bocage;
Ligny, St-Farceau,
St-Martin-d'Ordon.
22. Seignelay.
24. Vermenton.
26. Chailley, Si-Julien.
27. Ravières.
28. Leugny, Prunoy.
29. Arthonnay, Chastel-
lux, Tanïay.
30. Brienon.
31. Chablis, Tonnerre.
I'd. Q. le s, à 3 h. 20 m. du mal. i P. Q. le 22, à 7 h. 1 1 m. do mat.
iN. L. le 14, à 7 h. 31 m. du so r. | P. L. le 30, à 8 h. 24 m. du mat
47
AGENDA MUNICIPAL
Dana \efi premiers jour», publication des rdles des eontribuiîons direetes.
Le i*' Dimanche, séance des conseils de fabriques. (Décret du 3o dée. i8(X)).
Dans le mots qui suit la publication des rôles do prestations pour les chemins ti-
cinani, les roniribuables doÎTent déclarer au maire sUls entendent s'*acquitter en
nature, faute de quoi ils seront obligés de payer en argent (Loi du ai mai i836).
Première dizaine.
Le maire reçoit du receveur municipal et vise le bordereau détaillé présentant la
•ituatitm de la caisse municipale à la On du trimestre précédent.
Délivrance du mandat de traitement des employés coromunaui.
Présentation du répertoire des actesadminiotraiifsea receveur de Penregistrement.
(Lois des ai frimaire au vu. et lît mai 1818).
Envoi par le Maire, au receveur de Tenregistrement, de la notice des décès arrivés
dans la commune pendant le dernier trimestre. (Loi du a2 frimaire an vu).
I>élivranc6 des coriificals de vie des enfants trouvés et abandonnés.
Envoi par le maire, au préfet et aut sous-préfets, des actes de décès snrvenns pendant
le trimestre précédent parmi les membres de la Légicn d^honneur, le» décorés de la
médaille militaire et les pensionnaires de TElat.
Envoi, au préfet et aux sous- préfets, de la liste nominative des condamnés libéiés
assujettis à la surveillance, décèdes pendant le trimestte précédent.
Révision des listes électorales.
Envoi par le percepteur à la sous-préfecture de la liste en double des prestataires
qui ont opté ponr le travail en nature. £nvoi du relevé sommaire de Pemploi
des prestations soit on argent, soit en nature, définitif pour Tannée précédente et
provisoire pour Tannét: courante.
Première quinzaine.
Dépôt à la mairie des listes électorales révisées ; publication par voie d'*afQches de
ce dé|)ôt.
Envoi au sous-préfet des listes et des certificats constatant le dépôt et la publiée-
ton.
Expiration du délai fixé pour la déclaration k faire par les possesseurs de chiens.
Les administrations des établissements de bienfaisance envoient au préfet les
états trimestriels de la population des hospices et du nombre des indigents secou*
ru8(Inst. 8 fév. 1823)
Hecensenient^ par les maires, des jeunes gens qui ont accompli leur vingtième
année dans lé courant tie Tannée précédente. (Loi ai mars i833).
Envoi au soos-préfet de Tun des doubles du tableau de recensement dressé par le
maire. Tublication et affiches dans la commujie du tableau do recensement.
Dant le mots.
Dtt i5 au 3i janvier, les maires et les répartiteurs, assistés du percepteur des con*
tributions directes, rédigent un /àtat-matfice des personnes imposables pour les
chiens.
Le 30 janvier, publication delà loi prescrivant Téchenillage.
Les maires rédigent des tables alplial>étiques pour chacun det» registres des actes de
Tétat civil de l^année précédente, puis ils envoient un double des registres au
gre£Fe du tribunal, avec le registre de publications de mariage, et déposent Tautre
double anx aichives de la mairie. (C. civ. 43). ils doivent y joindre le relevé du mou-
vemeni do la population de leur commune pendant Tannée précédente.
Les maires des chefs-lieux de canton déposent au greffe un double du registre des
engagemenis volontaires pendant l^année expirée; Tautre double est déposé aux
archives de la mairie. (Loi du ai mars i833). Us envoient & Tintendani militaire un
état nominatif des engagements volontaires qu^ils ont reçus pendant Tannée précé
dente.
Les greffiers des tribunaax de police envoient aux receveurs de Tenregîstrement
1887. ' 2
1$
I
l^eztrait dee jugoments de police rendus dans le triinestre précédent (Ordonnaiiee du
3o décembre iSaS), et portant condamnation à Tamende seulement.
Les greffiers des tribunaux de police correctionnelle et de simple police envoient
au Préfet les extraits des jugements rendus pendant le semestre précédent. {Idem.)
Enlèvement des neiges et glaces.
Confection du tableau des mercuriales. — Chaquiy quinzaine, il doit être envoyé
un deceGi états au préfet. — MM. les mair^^s doivent aussi, chaque mois, réunir et
annoter tous les documents propres à éclairer la commission de statistique per-
manente.
Réunion et conservation en volumes des cahiers tlu Bulletin des lois et des divers
recueils administratifs appartenant à la commune.
Convocation individuelle pour la session de février''; Pépoque en est fixée par le
Préfet.
Envoi au sous-préfet des tableaux du mouvement de la population pendant Tannée
précédente.
Envoi au sous-préfet de la délibération relative à la nomination des commissaires
répartiteurs.
Le maire annote sur le tableau de recensement les décisions du conseil de révision
insérées dans la liste d^émargemeut, concernant les jeunes gens de la classe dernière,
puis il affiche cette même liste.
Arrêté prescrivant Télagage et le recépage des arbres et des haies.
Envoi de Tétat certifié de vaccine pour Tannée écoulée.
Publication d'un avis faisant connaître le jour fixé parle Préfet pour la vérification
des poids et mesures.
Le maire visite les prisons qui existent dans sa commune. Celte visite se renou-
velle tous les mois au moios une fois.
Le facteur rural est tenu de prendre, au moins deux fois par an, en présence
du maire, Tempreinte du timbre qui est iixé à demeure dans la botte aux lettres de
chaque commune.
IPÉTBIEB.
Première quinzaine.
Première session ordinaire dos conseils municipaux. (Loi du 5 avril 1884).
Dans les huit premiers jours, rapport du maire au sous-préfet sur le serviceadmi-
nistratifet la surveillance des prisons, s'il en existe dans la ville.
Le maire doit recevoir du receveur municipal le bordereau récapitulatif des re-
cettes et des dépenses effectuées pendant le mois expiré. Cet envoi se renouvelle
dans les dix premiers jours de chaque mois pour celui qui vient de finir.
Dans cette quinzaine doit se faire Téchcnillage des arbres, conformément h la loi
du 26 ventôse an iV.
Du i^'* au i5 février, le percepteur adresse au directeur des contributions les étai^
matrices, pour servir de base à la confection des rôles.
Dans le mois.
Les maires publient Parrôté de clôture de la chasse, dès quM leur est parvenu.
Les percepteurs remettent au receveur des finances :
lO Les états, en double expédition, des cotes irrécouvrables et les états des restes
recouvrer sur les contributions directes et sur les frais de poursuites de Tannée qui
^ient de s'écouler ;
^^ Les comptes de gestion des recettes et dépenses municipales de Tannée précé-
dente, pour être vérifiés. 1
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales
Arrêté prescrivant Téiagage (les arbres et haies vives et le curage des fossés qui
bordent les chemins vicinaux. Il est utile que cet arrêté ne soit pas pris à une date
postérieure.
Avant le 28, les percepteurs déposent aux archives de la préfecture les rôles et les
états de frais de poursuites qui ont plus de trois ans.
Envoi par le maire au préfet ou sous-préfet des résultats des travaux de Ja ses-
sion trimestrielle.
49
Les maires prebcriveot les mesures convenables dans rialérét des oMBors et de la
sûreté publique pendant les divertissements du caroaTal.
Visite générale des fours et cheminées. Cette opération doit être faite avec le plus
grand soin.
Dernier délai pour le payement de la taie d^affouage de Tannée précédente, préa-
lablement à la remise, par le receveur municipal , de la liste des habitants en retard
de se libérer.
Envoi par le receveur municipal au maire du bordereau récapitulatif des recettes
et des dépenses pour le mois précédent.
Le i5, clôture de Tordonnancement des dépenses de Texercice i885, pour les com-
munes et les établissements de bienfaisance (Ordonnance du 34 JQ'^^icr i843).
Le 3i, clôture du payement des dépenses de Pexercice lUSS, poc? les communes et
les établissements de bienfaisance (Ordonnance du 34 janvier 1843).
Le maire dresse son compte administratif. Le percepteur, de concert avec le maire,
dtablit Pétat des restesà recouvrer et des restes à payer, qui doivent figurer à la pre-
mière section des recettes et des dépenses du budget supplémentaire de rexercice
courant.
Pendant le mois,^
Trois mois après la publication des rôles; les percepteurs remettent au recereur
des finances les états des cotes indûment imposées aux rôles de Texercice courant.
Ecbenillage. Les maires vibilent le territoire ei font procéder d'office à Téchenillage
aux dépens de ceux qui Pont négligé (Loi ventôse an Tti), et prescrivent les mesures
nécessaires pour favoriser, s^il y a lieu, Pécoulement des grandes eaux.
Les percepteurs déposent aux sous-préfcctures les rôles de 1886.
Le 3 1, clôture définitive des listes électorales et envoi à la préfecture des tableaux
de rectification.
Remise au garde charopôtre et aux divers agents salariés de fa commune, de leur
mandat de traitement pour le trimestre écoulé.
Envoi an préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Le tableau des vaccinations pratiquées dans la commune pendant Pancée dernière
est envoyé à la préfecture.
Publication de Pépoque du travail des prestations.
Envoi par les maires au sous-préfet des mercuriales relatives aux fourrages, et
des propositions du conseil municipal pour le choix des commissaires-répartiteurs.
Les créanciers do département sont prévenus que c^est le 3i mars qu'expire le
délai dWdonnancement des dépenses de Pexercice i885 et que celui des payement»
expire au 30 avriK
Le dimanche de la Quasimodo, session annuelle des conseils de fabrique. Les
réanionsont lieu' à Pissuo de la messe on des vêpres, dans Péglise ou dans un lieu
attenant à Péglise, ou dans le presbytère. Renouvellement triennal des conseils de
fabrique (Décret du 3o décembre 1^9, art. tu). Nomination du président et du se-
crétaire du conseil (idem, ix). Règlement des comptes de gestion de 1886, budget de
1886. Envoi de ces documents à la mairie et à Parchevêcbé.
Terme de toute demande en décharges, réductions, remises et modérations sur les
contribalions directes.
Envoi au maire, par le receveur municipal, du bordereau trimestriel de la situa-
tion de la caisse.
Première dizaine.
Présentation du répertoire des actes administratifs an receveur de Peuregistrement-
JOnvoi au receyeur de Penregistrement de la notice des décès survenus pendant le
trimestre précédent.
Délivrance des certificats de vie des en&nts trouvés ou abandonnés. (Instruction
dn 8 février i8a3).
Envei à la préfecture et dans les mairies, par les receveurs, d'un exemplaire du
ÎO
compte ailmiiiistratif du maiie el de Télat des restes à recouvrer <^t des restes à
payer de Texercice clos. Ce dernier ducumeol est dressé de concert entre le rece-
veur et le maire.
Envoi, sur papier libre, par te maire au préfet et aux sous-préfetS| des actes des décès
survenus parmi les membres de la Légion d''honneur pendant le dernier trimestre.
£nvui au préfet et aux sous-préfets, de la liste nominative des condamnés libérés
assujettis à la surveillance, décèdes pendant le tiimestre.
Les commissions administratives des établissements de bienfaisance doivent se
réunir ^nns les premiers jours d^avril dsins une bessiou annuelle qui a pour objet, en
ce qui concerne les h.tspices et bureaux de bicnthisance :
1^ L^exami'n du couipte d'ordre el d^administraiion rendu par l'ordonnateur des
dépenses pour Pexercice précédent, clos le 3i mars de cette année.
'i<* L'examen du compte en deniers rendu }>ar le receveur de rétablissement pour
le même exercice.
'S" La formation du budget de Tannée prochaine.
Deuxième dixaine.
Convocation des conseils municipaux pour la session de mai.
Remise p;ir le percepteur du compte de gestion de i885.
Avant le i5, appréciation parie maire ou par l'agent voyer des dépenses à faire
tir les cbemifis vicinaux de ia commune. L^agent-voyer remet le tarit de coaver-
stun des prestations en tâches au maire, qui doit le communiquer au conseil.
Troisième disaine.
Préparation du budget de 1888 et des chapitres additionnels au budget de ib87.
Avis de Tépoque du travail des mutations.
Pendant le mois,
t>e:} greffiers des tribunaux de police envoient aux leceveurs de fenregistreraent
l'extrait des jugements rendus pendant le trimestre précédent et prononçant des
amendes, pour qu''ils en fassent le recouvrement. (Ordonnance du 3o décembie )833).
Réunions du printemps des comités do vaccine. (Arrêté du préfet du -i3 oct. 18 j4)>
Etat trimestriel du mouvement de la population des hospices et des indigents
secourus par l(>s bureaux de bienfaisance.
Envoi h la mairie du travail des commissions hospitalières et de bienfaisance {)eo-
dans la 64>ssion de ce mois .
Les bacs et bateaux de passage existant dans la commune sont visités p-ir le maire,
de concert avec Tingénieur des ponis-et-chaussées.
^'omlnation de cinq commissaiies-répartiteuis dans chaque commune.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
njLT.
Ouverture de la session de mai, aux époques déterminées par M. le préfet. La
session dure six semaines. — Règlement du «ompte de gestion du percepteur popr
1886. Audition du compte administratif de Texercice 1886. Règlement des chapitres
additionnels au budget de 1887. Exposé du budget de 1888. Examens, pr les con-
seils municipaux, des comptes et budgets des hospices et bureaux de bienfaisance,
et s''il y a lieu, des fabriques. — Formation du budget de 18S8. Fixation de la taxe
alTouagère et des autres taxes communales ou de police. Vote des prestations et
des centimes pour les chemins. Vole de centimes pour Pinstruction primaire. —
Vote d''impôts pour les dépenses ordinaiies ou extraordinaires de 1888, /Ctc.
Le maire renvoie au conseil de fabrique un double des budgets de rétablissement
religieux pour 1888 et des comptes de 1886, ainsi qut) les pièces à Tappui de ces
comptes. Le conseil de fabrique les adresse a Parchevôque.
Envoi au préfet et aux sous-préfeis des budgets et de toutes les pièces qui s'y rat-
tachent ainsi que des votes d''impûts, faute de quoi il ne sera pas donné suite à ceux-ci.
Les percepteurs reprennent leurs comptes de gestion qu'ils avaient déposés à la mairie.
Publication du règleuient pour (es mesures à prendre contre les chiens errants.
Le receveur municipal adresse au maire l'état lécapilulatil sommaire de ses opé-
rations pendant le mois écoulé.
24
Pendant le moit.
Tournées des contrôleurs des contributions directes poor les mntatîons.
Les maires doivent avoir soin dVn publier PaTis, sitôt qn'il leur est parvenu,
Lesmairi's des communes rurales dressent Pélat des individus à vacciner.
Envoi au préfet y chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Première quinzaine,
La récapitulotion sommaire des opérations financières du mois écoulé est remUe
m maire par le receveur municipal.
Les maires des comnnuMes et les. administrateurs des établissements propriétaires
de bois, doivtnt envoyer aux préfets les propositions de coupes extraordinaires. Si
cet envoi n*e&t pas fait avant le i5 juin, la proposition et le décret qui peut en être
la suite, sont reculés d'aune année.
Prendre toutes les mesures de sAreté pour qu^il n^arrive point d^accidents aux
baigneurs.
Surveiller la recolle des foins et prendre aussi à cet elTet toutes les mesures de
police jugées nécessaires.
Dans le mois.
Les receveurs municipaux envoient à la préfecture leur compte de gestion et les
pièc«>s ù Pappui.
Rédaciioo, par MM. les maires, de la liste des alTouagcs.
Les maires font connaître an préfet le nombre d«*s feuilles de papier piésumées
nécessaires pour les re({i.sires de Pciat civil de Tannée suivante.
Les maires doivent prendre le» arrêtas nécessaires pour que les habitant» fassent
arroser le devant de leurs maisons, et pour que les chiens soient muselfs ou tenus
en laisse pendant l.t durée des grandes chaleurs. Autres mesures de salubrité et de
lûreté, quand elles seront jugées nécessaires.
Hemisedes mandats de traitement aux agents salariés de la commune.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tnbleaudei mercuriales.
Dans les localités importantes, ei lorsqu il y a lieu, le maire fait procéder dans
ce mots et dans les mois suivants à l'arrosement des rues et des places publiques.
Publication du règlement concernant les baigneurs en pleine rivière.
«miiiiBT.
I^e premier dimanche, session trimestrielle des conseils de fabrique (Décret du
3odécennbrc 1809).
Or.lonnancement des traitements des employés communaux pour le trimestre
écoulé.
Première dizaine.
Les receveurs des communes et des hospices drossent l'état trimestriel de situu>
lion de caisse*, lis doivent en remettre une copie au? maires ou aux ordonnateurs.
Envoi au receveur de Pcnregistrenient de la notice des décès pendant le trimestre.
Visa du répertoire des actes soumis à Penregistrement.
Envoi sur papier libre, par lo maire, au préfet et aux sous préfets, des actes de»
décès survenus parmi les membres de la Légion d^honncur et les décorés de la mé-
daille militaire pendant le dernier trimestre.
Pendant le mois.
Les maires envoient au.t sous-prcfets les certificats de vie des enfants trouvas et
abandonnés placés dans leur commune, et Pextrait des jugements de police por-
tant peine dVmprisonnement et rendus dans le trimestre précédent.
Les greffiers des tribunaux de police envoient aux receveurs de Penregistrement
Tétat trimestriel des jugements rendus en matière de police municipale, ot portant
condamnation à des amendes.
22
LesgrefRers des tribunaux de police correctionnelle et de simple police envoient
an pi éfel l'extrait des] ogements lendqs pendant le semestre précédent.
Les jeunes gens qui veulent entrera Pécole normale primaire, doivent se faire
inscrire au secrétariat de l^inspection, aux époques déterminées par Tarrété du préfet.
Envoi au préfet et nux sous-préfets de la liste nominative des condamnés libères
assujettis à la surveillance, décédés pendant le trimestre.
Envoi du rapport sur Tétat des récoltes.
Convocation, par lettres individuelles, des membres du conseil municipal pour
la session d^août, dès que Tépoque en et>t fixée par le préfet.
Envoi au préfet, chaque quinzaioe, du tableau des mercuriales.
Prise, par les facteurs ruraux, de Pempreinle du timbre qui est flxé à demeure
dans la boite aux lettres de chaque commune. Le maire doit ôtre présent & cette
opération.
Publication de la liste des habitants ayant droit à Taffouage.
AOVT.
Première quinzaine.
Session trimestrielle et légale des conseils municipaux.
Les crédits restante voter pour 1887 doivent Pèlre dans celte session.
Approbation de la liste d'affouage et examen des réclamations.
Remise au maire, parle receveur municipal, delà récapitulation mensuelle.
pendant le mois.
Dépôt à la mairie de Tétat nominatif de tous les contribuables, habitants assu-
jettis à la patente. Cet état, oii doivent être consi^ées toutes les réclamations faites
pendant les 10 jours de son dépôt, doit, à Texpiration de ce délai, Ôtre renvoyé au
contrôleur.
Publication de Tarrèté du préfet fixant l'ouverture de la chasse et des prescriptions
locales. Les maires doivent prendre, de leur côté, et faire exécuter, sur leur terri-
toire respectif, toutes mesures propres à assurer la sécurité publique et la conser-
vation des récoltes sur pied. ^
Knvoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Envoi à la sous -préfecture de la liste des affouagiste».
SEPTK3IIBBE*
Première quinzaine.
Le bordereau mensuel de la situation do la caisse est remis au maire par le per-
cepteur.
Avant le 10, le maire reçoit de la préfecture les procès- verbaux d'estimation des
coupes affouagères de Texercice.
Pendant le mois.
Ban de vendanges. Les maires, après avoir consulté les prud'hommes, prennent
un arrêté pour fixer l'ouverture soit facultative, soit obligatoire, des vendanges.
Envoi au prifet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Remise au garde champêtre et aux autres agents salariés de la commune, de leur
mandat de traitement pendant le trimestre.
Soumettre à l'approbation du sous-préfet le projet d'adjudication de la coupe
•fTouagère.
Fixer par un airêlé le jour où commenceia lu grappillage.
Les maires rappelleront que le concours d^admission à l'école d'agriculture ouvre
le 1er octobre, et que les demandes d'inscription doivent ôtre adressées à la préfec-
tu re avant le i5 septembre.
Avant le 3o, les observations des conseils municipaux et des commissions admi-
nistratives sur l'estimation de la coupe affouagère doivent parvenir h la préfecture.
23
ocroviiis.
LMtat trimestriel des recouvrements da percepteur est visé et TencAisse constaté
pftr le maire du chef- lieu de percopiion.
Le premier dimanche, session trimestrielle des conseils de fabrique. (Décret du
30 décembre 1809).
Première dtxaine.
Le bordereau trimestriel de la situation de la caisse est remis par le receveur mu-
nicipal au maire. Ordonnancement des traitements des employés communaux.
Le répertoire des actes soumis à i'enregistiement est prôsenté au visa du receveur.
Envoi sur papier libre, pur le maire, au préfet et aux sous -préfets,, des actes de
décès surTenuB parmi les membres de la Légion d^honneur et les décorés de la mé-
daille militaire pendant le trimestre.
Délivrance des certificats de vie des enfants assistés.
Pendant le mois.
Du 1®' octobre de chaque année au i5 janvier de Tannée suivante, les possesseurs
de chiens devront faireà la mnirie une déclaration indiquant le nombre de chiens
et les usages auxquels ils sont destinés, en se conformant aux distinctions établies
en Particle premier du décret.
Convocation des conseils municipaux pour la session de novembre.
Les maires adjugent, sMls ne Pont déjà fait, Tentreprise de Pexploitation de la
coupe afTona gère, et envoient à Pinspecteur des forêts copie du procès-verbal d^adjn-
dication .
Les greffiers des tribunaux de simple police envoient aux receveurs de Tenregis-
ment Tétat des jugements rendus pendant le trimestre précédent, et portant con-
damnation à l'amende.
La notice des décès survenus pendant le trimestre est envoyée par les maires aux
receveurs de Tenregistrement.
Les percepteurs envoient aux préfets le compte des impressions fournies aux com-
munes et au trésorier-payeur général leursdemandes d'imprimés pour Tannée suivante.
Envoi au préfet et aux sous-préfets de la liste nominative des condamnés libérés
assujettis à la surveillance, décédés pendant le trimestre.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
Le oiairese préparc pour prendre part aux travaux de lu commission, qui, sur la
Convocation des juges de paix, doit se réunir au chef-lieu de canton, dans la première
haitaine du mois de novembre.
Pendant le mots.
Le maire reçoit du percepteur la récapitulation sommaire des opérations finan-
cières elfectuées pendant le mois d'octobre.
Le ler, terme de rigueur pour Penvoi au sous-préfet ou au préfet des propositions
do travaux à faire aux édifices diocésains, et portant demandes de secours à PElat.
(In«t. min. du lo juin i853).
Session trimestrielle et légale des conseils municipaux. Celte session étant la der*
nière de l'année, c'est l'occasion do jeter un coup d'œil en arrière et de songer à ré-
gulariser les parties du service communal dont on aurait pu s'occuper précédemment.
^ Vote sur la vente ou lu distribution des coupes ordinaires dos bois communaut de
l'exercice suivant et sur la fixation du vingtième revenant au trésor sur le produit
des coupes de bois délivrées en affouage.
Réunion d'automne des comités âv vaccine.
Les maires procèdent au rcnoDvcllonient des baux qui sont près d'expirer. Ils
doivent faire viser les actes de vente ou de location par le receveur de Penregistre-
meni, dans les vingt jours d9 l'approbation préfectorale.
Les percepteurs procèdent au t'ccouvrcment des rôles d'affouage qui leur ont été
envoyés approuvés, ils font parvenir «les averlissemenls individuels à toutes les
personnes inscrites sur les rôles, et, lorsque le délai de recouvrement est expiré,
ils remettent au maire un étal général des contribuables qui ont payé la taxe.
21
Les états de situation des caisses dVpnrsrne doivent être envoyés an préfet, au plus
tard) dans la première dizaine de novembre.
Visité générale des fours et clieminées pour s^assurer que le ramonage' a été eflbe-
tué et que toutes les précautions ont pté prises pour éviter les incendies.
Envoi au préfet, cliaqne quinzaine, du tableau des mercuriales.
Publication des rôles de prestaiion en nature pour les chemins vicinaux. Le maire
certifie cette publication sur le rôle même.
Adjudication de rentrepri»e de la coupe afTouagère, dernier délai.
Avant le 3o, envoi à la sous-préfecture des demandes de secours sur les fonds de
"* Etat, formées en faveur des établissements do bienfaisance.
DÉCEIHIBBB*
Dans la première dizaine la situation 'mensuelle de la caisse municipale est remiae
au maire.
Le3i, clôture des registres de Pétat civil (Code civil» Ifl), et des engagements
voluntaiies reçus par les maires des chefs-lieux de cantons.
Clôture, par le maire du chef-lieu de la perception, des livres des percepteurs et
des receveurs municipaux pour Tannée qui finit. Procès verbal en triple de cette
opération. Vérificution pur le même maire do la caisse du percepteur.
Pendant le mois.
Les percepteurs préparent les registres nécessaires pour Tannée qui va comment
cer, et les font coter et parapher par le maire du chef- lieu de la perception.
Les maires préparent la révision des listes des électeurs communaux.
Présentation des candidat» pour la nomination des commissaires répartiteurs.
Les maire» signalent les changements qui surviennent dans la liste des vétérinaires
brevetés .
Les maires des communes où se tiennent des marchés publics, assistés d^une
commission spéciale, (ont procéder au pesngc des grains de la dernière récolte
amenés aux derniers marchés de ce mois, pour déterminer le poids légal de l^hecto*
litre de chacun dVux, et ils en dressent procès-verbal.
(Convocations des électeurs appelés h nommer les juges des tribunaux de commerce.
Expiration du mois de délai accordé aux contribuables pour opter entre le paye-
ment en nature ou en argent de lour cote de prestation. Communication au rece-
veur municipal du registre des déclarations des contribuables. Avis aux contribuables
qu^ilsont jusqu^an premier mars pour réclamer contre leurs cotisations. Enlèvement,
s*il y a lieu, des glaces et des neiges.
Avant le 3i, les maires sont tenus de faire les quêtes au profit delà caisse dea
incendiés, et d^en assunr le versement avant cette époque entre les mains du tréso-
rier-payeur général ou des receveurs particuliers d*arrondissement.
Envoi au préfet, chaque quinzaine, du tableau des mercuriales.
S8
DEUXIÈME PARTIE.
DOCUMËOTS_GÉNÉRAl]X.
CHAPITRE PREMIER.
PUISSANCES EUROPÉENNES.
FRANCE. — M. Jules GRitfT, Président de la Bëpubliqa^, rédlu pour 7 snt le
a8 décembre i88î.
ALLEMAGNE.— Gcillaume P'', Frédtfric -Louis, oé le 33 mars i797,roi de Prusse le
3 janvier 186I) marié le 11 juin iS^c) à Marie-Louise-AugnsteCatberine de Saxe-
Weimar,née le 3o septembre 181 1, fille de feu Cbarles-Prédéric, grand duc de Saze-
Wrimar; empereur d^ÂlIemagne lo 18 janvier 1871.
États tC Allemagne, — Les Etats seconds irps de TAIIomagne se composent de :
Le duché d'Anhalt ; le grand duché de Bade; le duché de Brunswick; la Hesse
grandMncalo; la principauté de Liohiensiein; les principautés de Lippe; le grand
duché de Luxembonr)* et duché du Limbourg; les grands duchés de Meckicmbourg;
le grand duché d^Oldenbourg ; les principautés de Reu^s ; les duchés de Saxe; l«s
priiicipanU'a de Schwartzbourg; la principauté de Valdcck et Pyimonl; et le comté
de Waldee i*t Limpourg.
AUTRICHE. — FaANçois-Joseph I**", Charles, né le 18 août i83o, empereur d'Au-
triche, roi de Hongrie -et de Bohème, Htc. , le 2 décembre iS^S, marié le 34 "^"^ i854,
à Elisabetfa-Amélie-Eogéoie, née le ^4 décembre 18)7, fllie de Maximilien Joseph,
doc de Bavière.
BAVIÉKE. — Otbo^, Guillaume, né le 37 avril 1848, fils de Maximilien II, roi
eojoillei 1886.
BELGIQUE. — Léopold II, Louis-Philippe-Marie-Victor, né le g avril i835, roi
le lodrcembre i865, marié li* ai août f85), & Marie-Henrieite-Anne, née le 33 août
i8.'{6, fille de feu Parchidue Joseph, palatin de Hongrie.
DANEMABCR. — Cbristian IX, né le 8 avril 1S18, roi le i5 novembre i863, marié
le 36 mai I843, & Luuisé-Wilholmine-Frédérique-Caroline-Auguste-Julie, née le 7
septembre 1817, fille de Guillaume, Landgrave de Hesse-Cassel.
ESPAGNE. — RBiNiàRB Marie-Christi ne-Henriette- Désirée-FcHci lé, née le ai
juillet 18^8, veuve d^Alpbonse XII, décédé le a5 novembre i885, filie de Charles-
Ferdinand, archiduc d''Aulrichc, régente du royaume pendant la minorité de la
princesse Mercedes.
GRANDE-BBETAGNE ET IRLANDE. ~ Victoria !'«, Alexandrine, né le 34
mai 1819, reine de Grande-Bretagne et d'Irlande le 30 juin 1837, veuve de François-
Atbert-Auguste-Cbarles-Emmanuel, duc de Saxe-Cobourg-Gotha.
GRÈCE. — Gborges i*', Chrétien-Guillaume-Ferdinand-Adolphe, né le 34 dé.
Mmbre i8)5, roi le 3o mars i863, marié le 37 octobre I867 à Olga-Constantinowna,
néi! le 3 septembtc i85i, fille du grand du^ Constantin dû Russie.
ITALIE. — HoHBSRT 1*', Henier-Charles-Emmanucl- Jean-Marie-Ferdinand-
Eagène, fils de Victor-Emmanuel il, né le I4 mars 18i{, marié le 32 avril 1868 à
Msrgneriie-Marie-Th'>rèse-Jeanne, princesse de Savoie, sa cousine.
MONACO (principauté de). — Cbarlbs, Honoré Grimaldi, né le 8 décembre I818,
prince de Monaco le ao juin 18ô6, veuf de Antoinette-Ghislaine, comtesse de
Méfode.
PAYS-BAS — GuiLLADMK IIL Alexandre-PaulFrédéric-Louis, né le «9 février
1817, roi des Pays-Bas le I2 mai 18J9, marié le 18 juin i83q, à Sophie- Frédiérique-
Mitbilde, née le 17 juin 18I8, fille de Guillaume 1*'', roi de Wurtemberg, veuf le
3 i^ln I877 ; remarié le 7 Janvier 1879 4 AdéiaIdc*Emma, princesse de Waldeck-
qrDont, née le 9 «Tril <858t
5«
PORTUGAL. — DoH Luiz I*'', PhiUppe-Marîa-Fernando-Pedro-de-Alcantara-An-
tonio-Miguel-RaphaêlGabriel-Gonzagua-Xavier-Francisco-de-Assises-Joao-Augusto-
Julio-Volfando, né le 'i\ uctobre i838, roi de Portugal et des Algarves le ii noveiQ-
brc 1861, marié le 07 novembre ISCi'J à Marie Pie, née le 16 octobre 1847, ^'^^ ^^
feu roi Victor-Emmanuel.
RUSSIE. — Alexandre 111 Alexandrovitsch, ne le 2G février i845, empereur de
toutes les Bussies, 2 mars 1881 ; marié le a8 octobre 1S6G à Marie-Feodorowna,
née le 26 novembre 18479 GHc de Christian IX, roi do Dnnemarck.
SAINT-SIEGE. — Léon XIII, Giocchino Pecci, né à Carpînelto le 2 mars iSio,
élu pape à Rome le 20 février 1878.
SAXE (Royaume). — Albert, né le 23 avril i8a8, roi le q7 octobre 1878, marié
avec la princesse Caroline Wasa.
SUÉDE et NORVEGE. — Oscar II (Frédéric), né le 31 janvier 1829, roi le 18
septembre 1873, marié le 6 juin 1857 à Sophie Wilhelmine, née le 9 juillet i836,
fille de feu uuïllaume, due de Nafssau.
SUISSE. — M. Wciti, président de la Confédération et du Conseil fédéral.
TURQUIE. — Sultan Abd-ul-Hamid, né le 16 chaban i258de THégire (22 septembre
1842), empereur le 3i août 1876.
WURTEMBERG. — Cbarles I«^ Frédéric-Alexandre, né le (> mars i833, roi le
aS juin 1864, marié le i3 juillet 1846 a Olga-Nico!aiewna, née le 3o août 1822, fille
de feu Nicolas I^*", empereur de Russie.
AMBASSADEURS ET MINISTRES FRANÇAIS
RéSIDANT PRÈS LES PDISSANOSSBTRAriGfeRBS.
Allemagne. — M. Herbetle, ambassadeur à Rerlin.
Autriche. — M. Decrais, ambassadeur a Vienne.
Bavière. — M. Mariani,, chargé d'affaires.
Belgique.— M, Bourée, envoyé extraordin. et ministre plén., à Bruxelles.
Brésil. — M. le comte Aroelot de Chaillou, env. extr. et min. i)Ién., à Rio-Janciro.
Chili. — M. N , envoyé extr. et ministre plénipotentiaire, à Santiago.
Chine, — M. Constans, envoyé extraordinaire, à Pékin.
Confédération argentine et Paraguay.— M. Bouvier, min. plénip., à Buenos-Ayres.
Danemarck. — M. Thomson, envoyé extr. et min. plénip., a Copenhague.
Egypte. — M. le comte d'Aunay, ministre plénipotentiaire.
Espagne. — M. Cambon, ambassadeur à Madrid.
Etats-Unis (Amérique-septentrionale). — M. Roustan, envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire, à "Washington.
Grande-Bretagne et Irlande. — M. Waddington, ambassadeur à Londres.
Grège. — M. Montbolon, envoyé extraord. et ministre plénip. à Athènes.
Haïti. — M. N , ministre plénipotentiaire à Haiti.
Italie. — M. le comte de Mouj^, ambassadeur, à Rome.
.Tapon. — M. Sienkiewicz, ministre plénipotentiaire, à Yeddo.
Maroc. — M. Féraud, ministre plénipotentiaire^ à Tanger.
MEXIQUE. — M. N , envoyé exti. et ministre plén., à Mexico.
Monténégro. — M. Palrimonio, chargé d'afifa ires.
Monaco. — M. le baron de CoUonges, consul.
Pays-Bas. — M. Legrand, envoyé extr. et ministre plénip., à La Haye.
PÉROU. — M. de Tallcnay, envoyé extr. et ministre plén. à Lima.
Perse. — M. De Balloy, ministre plénipotentiaire, à Téhéran.
Portugal. — M. Billot, envoyé extraord. et mini><tre plénipot., à Lisbonne.
Roumanie. — M de Goutouly, envoyé extr. et ministre plen., à Bucharest.
Russie. — M. de Laboulaye, ambassadeur, à St-Pétersbourg.
Saint-Siège. — M. Lefebvre de Béhaine, ambassadeur, à Rome.
Serbie. —M. Millet, envoyé extraord. et ministre plénip., à Belgrade.
Suède et Norwège — M. Barrère, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire,
à Slockolm.
Suisse. — M. Emmanuel Arago, ambassad. près la Confédération helvétique, à Berne.
Turquie. — M. de Montcbello, ambassadeur à Coostantinoplc.
Venezuella. — M. Thiessé, envoyé extraordinaire.
17
FRANCE
M. Taies G&iVY, Président de la République.
MINISTRES.
MM. Goblet, ministre de rîntériciir et des^aUes, président du Conseil.
Flourens, ministre des affaires étrangères.
Bertbelot, ministre de rinstrqctioo publique, et des beaux-arts.
Sarrien, minisire de lajostice.
Danpbin, ministre des finances.
Générml Boulanger, ministre de la gnerre.
Contre-amiral Aube*, miniatre de la marine et des colonies.
Lockroy, ministre du commerce et de Kinduslrie.
Mlllaod E , ministre des travaux publics.
Develle, ministre de Tagrieulture.
Granet, ministre des postes et des télégraphes.
Colonies :
Algérie : M. Tirroan, gouverneur civil. — Mabtiniqcb : M. Allègre, gouverneur. —
Guadeloupe: M. Le Boucher, gouverneur. — Gdyanne Française: M. Le Cardinal,
(gouverneur. — Cochincbinb: M. l'bilippini, gouverneur. — Iles St-Pierrb et Miqublom
(Amérique): M. de Laucolbe, commandant. — Sénégal : M. Genouille, gouverneur.
— Lb Gabom : M. Bories, commandant. — La Rédniom: M. Ricbaud, gouverneur. —
Matottb (Afrique): M. Ferriez, commandant. — Nossi-Bé: .M. Clément, comman-
dant.— Etablissements i>e lIndb : M. Manès, gouverneur. — Établissements de l'Océa>
NIE: M.Lacascade, gouverneur. — Nouvelle-Calédonie: M. Nouet, gouverneur.
Pays de proieciarats.
Madagascar : M. Le Myre de Villcrs, résident général. — Tonein ; M. Bihourd, ré-
sident ^néral. — Ti7NisiB : M. (Vlassicault, résident généi al. ~ Cambodge : M. Georges
Piquei, résident. —
SÉNAT
Bureau :
MM. Le Royer, président; Humbort, Teisserenc de Bort, Magnin, Peyrat, vices-
présidents; Barbey, llenis, Milloud, Gayot, de Vernissac, Clément, secrétaires;
Corbon, Général rélissier, Bampont, questeur:».
Sénateurs inamovibles :
Eluspar V Assemblée nationale : MM. d^Audiffret-Pasquier. — Barthélemy-Sl-Hiiaire.
«- Béreoger. — g'* Billot. — Calmon. — Carnot père. — Cazot. — g'* de Chabron.
— colonel de Chadois. — Corbon. — Cordier. — Corne. — de Cornulier-Lucinière.
— Uenormandie. — Duclerc. — Dumon. — Fouberi — Frébault. — Gouin. —
Homhert. — amiral Jaurès. — Kolb-Bernard. — Krantz. — Laurent-Picbat. —
Leiioyer. — deLorgeril. — Luro. — Magnin. — de Malleville. — Martel. —
de Montaignac. — Pajot. — Rampont-Lccbin. — Hervé de Saisy. — Scbérer. —
Scheurcr-Kesiner. — Schœlcher. — Jules Simon. — Testelin. — Théry. — de
Trftville. — Tribert. — Wallon.
Élus par le Sénat: MM. AUou. — Baragnon. — Bardoux. — Berthelol. — Brun.
— Buffet. — 0"* Campenon — de Carayon-Lalour. — Chesnelong. — Ciamageran.
— Deschanel. — Dîetz-Monin. — Didier. — général Farre. — Grandporret. —
p/' Grestey. — Albert Grévy. — amiral Jauréguiberry. — LaUnnne. — John Lemoine.
— Macé. — de Marcère. — Yice-amiral Peyron. — de Pressensi-. — Tirard. —
Oscar de Vallée. — de Voisins-Lavernicre.
Sénateurs par
Ain. — Mercier, Goujon, N. . . .
Aisne.— Waddington, Séblint* , Malézieux.
Allier. — Chanteraille, Cornil, Bruel.
Alpes (Basses-). — So astre, Bouteille.
Alpes (Bautes-). — Guiffrey, Xavier Blanc.
Alpcs-Maritimes. — Chiris, Léon Pi.enaull.
Ardèche. — Chalamet, Pradal.
Ardennes. — Péronne, Gailly.
Ariçge, — Frézoul, Vigaropy.
Auhe. — Gayot, Tézenas.
Départements :
Aude. — Lades-Gout, Marcou.
Avejron. — Mayran, Oelsol, Cacombe.
BoucheS'dU'Rhône. -* Challemel-Lacour,
Barne, Velten.
Calvados. — Bêcher, Laval ley/ do Saint-
Pierre (vicomte).
Cantal, — Devès, L. Cabanes.
Charente. — Brémond d*Ars, Canrobert.
Charenlê'Inft Heure. — Mestreau, Combes,
Barbedette.
28
Cher, — Peaiidecepf, Girault.
Corrète.-^ bar. La fond de S*- Mur, de Sal.
Corse. — de Casablanca, Fcraldi.
Côte d'Or. — Mazeau , Hiigot.
Côtes^u-Nord. — Marquis de Carne, comte
de Tréveneuc. marquis de PAngle-
Beaumanoir, Hérou de Pécausiet.
Creuse, — Parry, N . . .
Dordogne, -- Roger, Garrigat, Dussolier.
Dottbs. — Oudet, Gaudy.
Drôme, — Fayard, Loubet.
Eure. — Comte d'Osmoy, G*' Lccointe.
Eure-et-Loir. — Emile Labiche, N . . . .
Finistère. — Haina du Frétay, SoubiçoU)
Le Guen, de Raisroes.
Gard. — Meinadier, Claris, Dide.
Garonne {Haute-).'" Hcbrard, Caniparan,
Ferai.
Gers. — Lacave-Laplagne, Balbie.
Gironde. — Dupouy, Callen, Issariier,
de Lur-Saluces, Caduc.
Hérault. — Gaston Bazillo, Combescure,
Griffe.
lîle^et Vilaine. — Roger Marvaise, amiral
Véron, Le Haslard.
Indre. — Clément, comte de Bondy.
Indre-et-Loire. — Guinot, Fournier.
Isère, — Kymard-Duvernay, Couturier,
Marion.
Jura. — Général Grévy, Thurel.
Landes, — B*"* de Ravignan, de Gavardîe.
Loir'et'Cher. — Bozérian, Oufny.
Loire. — Arbel, Chavassieu, Brcssard, N.
Loire (Haute-),-^ De Lafayetie, Vissaguet.
Loire-Inférieure. — Baron de Lareinty, de
LavrignaiS) Espivent de la Viileboisnet,
Guibourd, Décrois.
Loiret, — Dumesnily Robert do Massy.
Lot, — Beral, de Vcrninac.
Lot-et-Garonne. — Faye, Laporte, Pons.
Lozère. — Roussel, de Kozières.
Maine-et-Loire. — Le grnéral d^ndigné,
baron Léon Le Guay, Blavier.
Manche, — Lenoêl, Labiche, Sébire.
Marne. — Diancourt, Uauphinot,
Mame{Haute). — Général Pélissier,Donnot
Mayenne. — Gén* DuboysFresnay, Denis.
Meurthe-et-Moselle. — Volland, Marquis.
Meuse. — Boulanger. Develle. ^
Morbihan, — Audren de Kcrdre), comte
de la Monneraye, Fresneau.
Nièvre, — TenaiMe-Saligny, Massé.
Nord, — Général Faidberbe, Massât du
Biest, Merlin, Fournier, Fiévet.
Oise. — D^Andlau, Cuvinot, Lagarhe.
Orne. — De la Sicotière, Poriquet, Libert.
Pas-de-Calais, — Huguet, Demiantte, li'aris,
marquis d^Havricourt.
Puy-de-Dôme. — Guyot-Lavaline, Sal-
neuve, Goutay, Girot-Pouzol.
Pyrénées (Basses-). — Marcel Barthe,
Lncaze, Plantié.
Pyrénées (Hautes-), — Général DcHlis,
Dupré.
Pyrénées-Orientales. — Emmanuel Arago,
Fscarguel.
Rhin {H.-) (Belfort). — N. . . .
Rhône. — Guyot, Munier, Ed. Millaiid,
Ferras.
Saône (Haute-). — Noblot, Jobard.
Saône-et-Loire. — Général GuillemauU,
Demole, Malh«»y.
Sarthe. — Cordelel, Rubillard, Le Mon-
nier.
Savoie. — Carquct, Parent.
Sawoie (Haute-). — Chaumontel, Chardon.
Seine. — Peyrat, Tolain, G. Martin, De
Freycinet, Songpon
Seine-Inférieure. — Pouyer-Querlier, An-
cel, général Robert, Lizot.
Seine-et-Marne. — Fou* barde Careil, Du-
fraigne.
Seine-et'Oise. — Léon Say, Feray, Mazt^,
Coilbert-Boucher, Journault.
Sèvres (Deux-). — Bergeon, Emile Gariàn
de Balzan.
Somme.-— Dauphin, Magniez, Fréd. Petit.
Tar/i.— Rigal, Barbey.
Tarn-et-Gar. — Dclbreuil, Garrisson.
Var. — Charles brun, Ferrouillat.
Vaucluse. — Genr, ^aquct.
Vendée. — G a udt uea u , de Béj a rry , Ba Iga n .
Vienne. — G»' Ladmirault, g' Arnaudean,
de Beuuchamp.
Vienne (Haute-). — Teisserenc de Borl,
Pénicaud.
Vosges. — Claude, George, Kiener.
Yonne. — Charton, Guirbard.
ALGÉRIE
Alger ^ Mauguin. — Oran, Jacques. —
Constantine, f^orcioli.
COLONIES
Martinique^ Michaux.
> Guadeloupe, Isaac.
I Réunion, Milbet-Fontaraîiie.
I Inde, J. Hébrard.
1
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Bureau :
MM. Charles Floquet, président ; A. de La Forge, E. Lefèvrc, Develle, Buyat, vlcc-
présldenis ; Bovlcr-Lapierre, Dutailly, Brousse, Etienne, Tbieasé, Compayré,
de la Bil liais, Bénaret, secrétaires) Nadaud, Madier de Montjau* Margaine^
qnettmra
29
Représentants par Départements :
MM.
AiM. — Giguei, Poclion, Tondu, Pradon,
Philippon, Ducher (Claude).
AisME. — Ciesguillie'-, Ganauit, Villain,
Ringuier, SaDdrique, Turquet, Dupuy,
Rigaut.
Allieb. — Labussière, Préveraud, Simon-
net, F. Maifaé, Aiijanie, HondHleux.
ALPE:((Ba88es). — An'irieui, Proal, Suquet.
Alpes (Haules). — Laurençon, Grimaud,
Cbaix.
Alpes (Ma ri limes). — Borriglionc, Boure,
Ruuvier.
AsDÈCHE. — Fougiro), VielfauT, Boissy-
d'Auglas, Ciaczel, DaguLihem, Saint-
Prix.
Arde!<?(Es. — Corne.iu, Neveux, Gobron,
Fagot, Jacquemart.
Ariège. — Lashaysses, Senteriac, Pons-
Taude, Sans-Leroy.
AcBE. — de Koys, Michon, Baltet, Casimir
l^erier.
AcDE. — Papinaud, Marly, Turrel, Thé-
ron, Wickersheimci'.
AvEYHU!!. — Cibicl, Barascud, de Benoit,
Calvct-Rogniat, Roques, de Montcty.
Belfort. — Viellajd, Relier.
BoccuEs-DU RflOMB. — Leydet , Camille
Pdletan, Granet, Hcytral , Cloi^ts
Hngues, Pally, Chovillon, Boyer.
Calvados. — • Ûelafossd, baron (xérard,
C(tibfîrt-Laplace,Dcsloges, de Cornulier,
Paulmior, de Wiit
Caatal. — Bastid, Lascouibes, Amagat,
Olianson.
Cbakk^te. — Larocbe-Joubert, ArMcus,
GanÎTetf Cunéo d'Ornano, fi<ireaa-
Lajanadie, de Champvallier.
CHASBSTe-IxFËRiECRE. — Ëscha&serîaux,
Jolibois^ Hoche, Roy de Loulay, Vast-
Vimeux, Ouchàtel. Delmas.
Cher. — Henri Biisson, Pernollct, Mellot,
Lesagc, Henri Marel, Pajoi.
CoBBÊzB — Vacher, Labrousse, Borie,"
Oeie&tablei Brugeiiles.
Corse. —' Arène, Aalima, Ccccaldi, Su-
sini.
(-ôte-dVJr. — Leroy (Arthur), Lovèque,
Joigoeaux,SpulIer, Sadi-Caruot, Dubois.
CÔTES^o-NoRD . — Le Prévost de Launay,
Olivier, Billion, de TArgentaye, de
Kergariou,deRelizal,Garnier-Bodéiéac,
Bohchcr-Delatigle, Lai ère.
Ckedse. — Cornudet, Martin Nadaud,
Lacole, Cousset.
OoRDOc^iB. — Chavoix, Brugôre, Escande,
Theulier, Fonbeltc, Gadaud, Lamothe-
Pradelle, de la Balut.
DooBs. — Beaaquier, Viette, Bernard,
DioDys Ordinaire, Jules Gros.
J UadHK. — Madier de Monijau, Bizarelli^
Richard, Chevandier, Maurice Faure.
Eure. — Raoul Duval, Louis Passy, Fou-
quet, Sevaisire, de ïa FerrièrCi Papou.
Eoiis-ET«LoiRB. — Mnnnoury, Noêl«
Parfait, Milochau, Monoury.
FiiffiSTBHS. — de KersaubOii, Freppel, de
Kerntcnguy, do Saint-Luc, de Legge,
ChevtHotte, Rou&sin, Boucher, Léon
Lorois, do Saisy.
Gard. — Desmons, Bousquet, Jamais,
Gaussorgue, Crémieux, GINy.
Garorhe (Haute). — Niel, J. Pion, Ger-
maiu, Constans, Abeille, Duportal,
Calés.
Gers. — Deynaud, Paul de Cassagnac,
Faurc, Peyrussc.
GiR0?(bB. — Cazauviclh, Lalande, Faute,
L^^on Lnroze, Obissier-St- Martin, Monis,
Ail'red Laruze, Gilbert, Mérilion^ Steeg,
Raynal.
Hérault. — Vernhes, Vernièrea, Ménaid-
Uorian, Salis, Gattier, Razimbaud,
Déandreis.
Ulb-et-Vilainb. — Pinault, René Brice,
Waldeck- Rousseau , Martin-FeulHée,
Hovias, Durand, Hécipon, Le Hérissé.
Imdre. — Benazet, de Saint- Martin, Paul
Dufour, Lejeune, de Bonneval .
fifDRE-ET-LoiRB. - Belio, Rivière, Joubcrt,
W il son, PessoD.
Is&RB. " Rivet, Bovier-La pierre, Guil-
lot, Saini-Romme. Ant. Oubost, Buyat,
Uorand-Savuyat, Rey, Lombard.
Jura. — Gagneur, Poupin, Cbamber-
land, Reybcit, Bourgeois.
Landes. — Léglis'), Beucau, Jumel, Lous*
talot, Sourignes.
Loir-kt-Cber. — Deniau, Tassin^ Julien,
deSoonier
Loihb. — Levet, Reymond, Audiffied,
Keiiillel,Ctoizet-Fotirneron, Bourganel,
Duché, Irabert, Laur.
Loire (Hauio^. — Dupuy, Hinachon, St-
Ferréol,dRla Bâtie, Rîimillet-Charretier.
LoinB-]»FÊRiEURE. — Giuout de Fcrmou,
Cazenove de Pradine.<, de 1 a Biliais,
de Juigné, do La Rochelle, de La Tur*
melière. Le Cour, Gaudin, de La Fer*
ronnays.
LoiKET. -- Rernler. A. Cochery, Fousset,
Devade, Viger, G. Cochery.
Lot. — De Va Ion, le comte Mural, baron
Dutour, do Lambcrterie.
Lot-et-Garonne. — Fallières. Sarrette,
Deiuns-Moniaud, Leygue.^, de Monde-
nard.
LozBRB. — Pelisse, Jourdan, Bourilles.
30
Maine-et-Loire,— De Scland, de Maillé,
de la Bourdonnayc, de Tervcs, Cheva-
lier, Merlé, F. Berge, Faire.
Manche. — RauHiie, de La Maninière,
▼ice-amiral de Gneydon, E. Chevalier,
Ronvattier, Gfludin de Villaine, Liais^
dn Mesuildot.
Marre. — H. Faure, Blandin, Margaine,
. Guyot, Derevoge, Menesson.
Marne (Haute). >- DutaiMy, Bizot, Da-
Délie Bernardin, Sleenackers.
Mayenne. — Leblanc, Bigot, de Vaujuas-
Langan, dePlazanet, Barouille.
Meurthe-et-Moselle. — Mézières, Viox ,
OuvaiiXy Noblol, Munier, Cordier.
Medse — Develle, Liouviile, Buvignier,
Royeri GiUet.
Morbihan. — Martin d^Auiay, prinre de
Léon, de Lanjuinais, de Mun, du Bodan,
Lorois, de Lamarzelle, Caradec.
Nièvre, w. Hérisson, Laporic, Tbnrigny.
Oucoudray, Bergfr.
Mord. — Des Boiours, Renard, Legrand
de Lécelles, Plichon, Br&me, Jonglez,
Baurar ne-Leroux, Maurice, LeGavrian,
de Martiroprey, Morel, Lefèvrc-Ponta-
lis, Le Roy, Déjardin-Verkinder. de
Frescheville, Botriau, Bergerot, Lepou-
tre, Tbeliier de Poncheville, Trystram.
Oise. — Duc de Mouchy, Chevreau, de
TAigle, Léon Martin, de Cbalenay,
Duchesne.
Orne. — De Mackau, Gcvelot, Dugué de
la Faucon nerie, Roulleaux-Dugage, de
Turenne, de Lévfs-Mirepoix.
Pas-de-Calais. — DclHsse, Lefebvie du
Prey, Hermary, L^-vert, Taillandier,
Sens, Dussaussoy, de Rosamel, Adam,
de Partz, de Lhomel, de Clercq.
PoT-DE-DôHB. — Barrière, Gomot, Laville,
Lo Guay, Gaillard, G uyot- Dessaigne,
Duchasseint, Cbantagrel, Blalin.
Pyrénées (Basses). — D'Arisie, Labat, de
Luppé, flarispe, de Laborde^Neguez,
Destandeau.
Pyrénées ^Hautes-). — Cazeaux, Féraiid,
de Bretcuil, Soucaze.
Pyrénées-Ob. — Floquet, Brousse. Vilar.
Rbôke. — Ballue, Lagrange, Marinonnier,
Ed.Thiers, Million, Ghavanne,Tbcvene!,
Cuillaumon, Burdeau, Rochot,Jacquier.
Saône (Haute-). — Marquiset, Vetsigny,
Noirot, Baîbault, Levrey.
SAâ!<E-BT-LoiRS. — de Lacretelle, Boysset,
Loranchet, Sarrien, Guillemaut, Pru-
don, Simyan, Magnien, Boullay.
Sartbe. — Galpin, de La Hochefoucauld,
Leporché, Vaillard-Ducléré, d^Aiiléres,
Cavaignac, Legludic,
Savoie.— 'Car ret| Blanc, Horteur, J. Roche.
Savoie (Houle*-), — Philippe, Ducroz,
Duval, Folliet.
Seine. ~ Lorkroy, A. de La Forge, Allain-
Targé, Barodet, Cantagrel, Lefèvre,
Farcy, de Lanessan, Frébault, F. Passy,
Forest, Kaspail, Brclay, Matbé, Ger-
main Casse, Sigismond Lacroix, De-
lattre/ Bourneville, T. Révillon, Latent,
ViKeneiive, Laisant, de Horedia, Yves
Cyuyot, Dieytus, Michelin, Roque de
Filiol, Picbon, Hude, Cameiinat, Basiy,
Gaulicr, Labordére, Maillard, Mille-
r>ind, Achard, Brialou, de Douville-
Maillefeii.
Seine -Infér. — Troua rd-R toi le, Peulevey,
Casimir Pcrier, Félix Faure> Tbiessé,
Duvivier, Dautresme, Waddington^
Lecbevallier, Lesouef, Bicard, Sif gfried^
Lyonnais.
Seime-et- Marne. — Preret, Lefebvre,
Gasiellicr, 51onlant, Hnmbert.
Seine-et-Oise. — Remoiville, Colfavru,
de Jouvenccl, Hublard, Vergoîn, Barré,
Périllier, do Mortillet.
Sèvres (Deux). — Giraud, Ant. Proust,
de Lapor(c,J<>uffranit, Georges Richard.
Somme. — BeneGoblet, Bliu de Bourdon,
Jainetel, Doropierre-d^Hornoy, Briet de
Bainvillers, Descaurc , d'Ésiourmel,
Deberly.
Tarn. — Jaurès, baron Reille, Bernard-
Lavergne, Compayré, Gavalié, Hcral.
Tarn-et -Garonne. — Lasserre, Trubert,
Praz-Paris, ArnauU.
Vaii. — Daumas, Maurel, Clemenceau,
Camille Raspail.
Vadclose. — St-iMartin, Loguerre, Mi-
chel, Gaillard.
Vendée. — P. Leroux, Meynard de la
Claye, Bourgeois, La Basseiière Gis,
Baudry d*As80n, Sabourand, Godet de
La RIbouillerie.
Vienne. — Serpb Gusman, deSoubeyran,
Pain, Leroinire, Creuzé.
ViENNE(Hauie-). — G. Périn, Lamazière,
Ranson, Pressât, Plantcao.
Vosges. — Bresson, dePonlevoy, Méline,
Jules Ferry, Alb. Ferry, Brugnot.
Yonne. — Dethou, Batliier, Javal^ Hou-
daille, Duguyot, N...
Algérie. — Alger ^ Letellier, Bourlier. —
Oran. Etienne, Sabalier. — Constantine,
Thomson, Treille.
Colonies.
Martiniqdf, Hurard, Deproge. — Gdade-
LOUpE,GervilIc-Réacbe,âarlai.— GuYANNE
française, Franconie. — Sénégal, Gas-
coni. — Réunion, De Mahy, Dureau de
Vaulcomte. — Inde française, Pierre
Alype. — Cochikchine, Blancsubé.
31
CONSEIL D'ÉTAT.
Sous la présidence du Ministre de la Justice.
t
Vice^Président : M. Laferrière. -^ Présidents de sections ; MM. Berger, Collet, A.
Picard, BioiiJeau^ Flourens.
Conseillers en service ordinaire. — M M. Lamé-Fleury, Uislèro, Coiircelles-Seneuil,
vice-amiral Bourgeois, Chauffour, Castagnary, Du MesntI, Gougeard, Li'on Béquet,
Dupié, Beriout, L)uhoy, Braun, Télreaii, Danoyer, (Jbauchat, Bousquet, Chabrol, Del-
mas, A. Rousseau, Roussel, colonel Mojon,Ceccaldi, Coulon, Sée, Marquez di firagaz.
Conseillers en service extraordinaire. — MM. Dufrayer, Jacquia, Pallain, Roubaud,
Charmes, Tisserand, général Peaucellier, Zévort, Renault, Nicolas, Buisson, Châte-
lain, Laffond, Herbette L., do Liroii, Soi et, Gouzay, Forichoo.
Hattres des requêtes : MM. Auburtin, Yacherot, Mayniel, Colson, Valubrègue, de
Ronvitle, Gauwain, Rrantz, Dédebat, de Salveite, Gotelle, Marguerie, Boothoux,
Hébrard de Villeneuve, de Précourt, Léon Grévy, de Richcinont, Lyon, Vergé,
Brossart, Fabas, Bailly, Chante-Grellet, Flourens, Beraard-Varagnac, de Mouy.
Jagerscbmidt, Marcel, Chauvel-Bise, Martin Bienvenu. — Secrétaire général,
M. Fouquier.
COUR DE CASSATION.
Premier Président : M. Cazot. — Présidents: MM. Lœw^ Bedarrides, Larombière.
Conseillers: MM. Merville, Ouofrio, Talaadier, Descôutures, Falconnet, Bécot
Lemaire, Voisin, Ballot-Beaupré, Crépon, Rivière, Sallantln, Auger, Guérini Dupré-
Lasalle, Ga&t, Lepelletier, Babinet, Dareste, Greflicr, Démangeât, Petit, Delise,
de larouverade, De Lagrevol, Monod, Puget, Legendre, Feraud-Giraud, Blon-
del, Seveslre, Leblond, Manau, Vételay, Lescouvé, Tanon, Mazeau,Varamboa,
Michaax-Bellaire, Rohaull de Feury, de La Faulotte, Bertrand, Denis.
Procureur général : M. Ronjàt. — Avocats généravLX : MM. Charrins, Petiton,
CheTrier, Desjardins, Rousselier. — Greffier en chef-. M. Ridel.
TRIBUNAL DBS CONFLITS.
Président : M. le Ministre de la Justice. — Vice-Président : M. Merville.
Membres : MM. Chauffour, Berger, Tetreau, conseillers d'Etat ; Sallantin, Petit,
MoQod, conseillers à la Cour de cassation ; Coulon et Accurias, membres élus par le
tribunal. — Membres suppléants : MM. Leveillée, de Rou?ille. — Commissaires du
gouvernement : MM. Gomel et Ronjat. — Commissaires-suppléants : MM. Cban-
tegrellet, Rousselier. — Secrétaire : M. Darnault.
COUR DES COMPTES.
IIM. Betbmont, premier président ; Audibert, procureur général ; 3 présidents
de chambre, f8 conseillers maîtres.
COUR D'APPEL DE PARIS.
Prunier Président .* M. Périvier.
Présidents dç chambres : MM. Lefevre de Fiefville, Poupardin, Cotelle, Ducreux,
Try,Faure-Biguet, Ville^rd de Laguerie, Senard, Courier, Remond, Boucher -Cadart.
Conseillers: MM. Dubard, Collette de Baudicourt, Legeardde la Dirijais, Barba-
roux, Nacqn art, Bresselle, Rbuzé, Portails, Rousselle, Gilbert- Boucher, de Lanzac,
Boucher, de Bertheville, Buchère, Carpentier, Limperani, Geneste, Guillemain,
Kueneraann, Villedieu, Rossard de Mianville, Isambert, Millet, de Thévenard,
Hua, Bérard des Glajeux, Piquet, Onfroy de Bréville, Merlin, Thirlot, Mariage,
Paillet, Gués, Bouillon, Bagneris, de Loverdo, Cnopin, Jacquemin, Gence, Grifife,
Dupont, Aubert, Laurens, Barbette, Cauraartin, Muteau, Clerc, Boulay, Faynot,
Godin, Gaze, Viollaud, Gauthier, Ricard, Hue, Burin des Roziers, Mahler, Deroste,
Fauconneau, Godard, Dupuy, Morand, Vacher.
PARQUET. — Procureur général: M. Bouchez. ■— Avocats généraux: MM. Loubers,
Manuel, Pradines, Bertrand, Calary, Quesnay Bloch. — Substituts du Procureur
général : MM. Harel, Godart, Martinet, Lefranc, Bernard, Portannier de la Rochette,
Baaaslon, Simonnet, Potier, Sarrut, Rau. — Greffier en chef : M. Lot.
3«
COURS D'APPEL DES DÉPARTEMENTS.
MOiNTPELLiER. Aude, ATeyron, Hérault
Agen. Gers, LoU Lot-et-Garonne.
Dième, premier président.
Verdier, procureur généraL
Aix. Basses-Alpes, Alpes-Maritimes,
Bouches-du-Rhône, Yar.
Bessat, premier président.
Naquet, procureur général.
Amiens. Aisne, Oise, Somme.
Dauphin, premier président.
Melcot, procureur général.
Angers. Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe.
Forquet de Dorne, premier président.
Marais, procureur général.
Bastia. Corse.
Jorel, premier président.
Vézès, procureur général.
Besançon. Doubs, Jura, Haule-Saône.
Chauffour, premier président.
Regnault, procureur général.
Bordeaux. Charente, Dordogne, Gironde.
Delcurrou, premier président.
Alphandéry, procureur généraL
Bourges. Cher, Indre, Nièvre.
Fau, premier président.
Foricnon, procureur généraL
Caen. Calvados, Manche, Orne.
Houy vel, premier président.
Faguet, procureur généraL
Gbahbéry. Savoie, Haute-SaVoie.
Montroé, premier président.
Laroche, procureur généraL
Dijon. Côtc-d'Or, Saône-et-L., H»«-Marne.
Marignan, premier président.
Fochier, procureur général.
Douai. Nord, Pas-de-Calais.
Mazeau, premier président.
Maulion, procureur général.
Grenoble. Hautes-Alpes, Drôme, Isère.
Malens, premier président.
Uuboin, procureur général.
Limoges. Corrèze, Creuse, Haute-Vienne.
Du Rocher, premier président
Paye, procureur général.
Lyon. Ain, Loire, Rhône.
Fourcade, premier président.
Pyrénées-Orientales.
Penchinat, premier président.
Baradat, procureur généraL
Nancy. Ardennes, Meurthe et Moselle,
Meuse, Vosges.
Serre, premier président.
Sadoul, procureur général.
Nîmes. Ardèche, Gard, Lozère,
Vaucluse.
Gouazé, premier président.
Condellé-Bayle, procureur général.
Orléans. Indre-et-Loire, Loir-et-Cher,
Loiret.
Dumas, premier président.
Fachot, procureur généraL
Paris. Aube, Eure-et-Loire, Marne,
Seine, Seine-et-M., Seine-et-Oise, Yonne.
Périvicr, premier président
Loew, procureur général.
Pau. Landes, Basses-Pyrén., Hautes-
Pyrénées.
Pielte, premier président.
Lanabère, procureur général.
Poitiers, Charente-Inférieure, Deux-
Sèvres, Vendée, Vienne.
Loiseau, premier président.
Péret, procureur général.
Rennes. Côtes-du-Nord, Finistère, Ile-
et-Vilaine, Loire-lnfér., Morbihan.
De Kerbertin, premier président.
Michel-Ja£fard, procureur général.
RioH. Allier, Cantal, Haute-Loire,
Puy de-Dôme.
Allary, premier président.
Berr, procureur général.
Rouen. Seine-Inférieure, Eure.
Montaubin, premier président.
Legrix, procureur général.
Toulouse. Arif^e, Haute-Garonne, Tarn,
Tarii-et-Garonne.
N , premier président.
Lardenois, procureur général.
Alger. Bône, Oran, Philippeville,
Blidah, Constantine.
Santayra, premier président.
Maillet, procureur général, chef du ser-
vice judiciaire en Algérie.
Maillard, procureur général.
Nouméa (Nouvelle Calédonie), proc, chef du service judiciaire, M. Cordeil.
La Guadeloupe, procureur général, chef du service judiciaire, M. Le Bihan.
La Martinique, procureur général, chef du service judiciaire, M. Goste.
Pondichéry, procureur-général, M. Dufour-Brunet.
La Guyane, président, M. Filassier.
Océanie (Etablissements français d'), procureur de la République, chef du service
judiciaire, M. Bédier.
Saigon (Cochinchine), M. Bert, procureur général.
Saint-Denis (Réunion), procureur général, Chrétien.
Saint-Louis (Sénégal), présid.,chefdu serv. judic, M. Saint-Gerraain Partameu.
lies Saint-Pierre et Miquelon (Amérique), chef du service judiciaire, M. fiome«
33
ARCHEVÊQUES ET ÉVÉQUES.
METROPOLES
et
DIOCÈSES.
ARCHEVEQUES
et
JÉTÊQOES.
Pabis
Chartres
Heaux
Orléans
Blois
Versailles
Cambrai
Arras
Lyon ET Yienhb
Autun
Langres
Dijon
SaintrCIaude
Grenoble
Rouen
Bayeux
ETreux
Séez
Goutances
Sens et Auxerrb
Troyes
NeTcrs
Moulins
Reims
Soissons
Ghâlons
BeauTais
Amiens
Tours
Le Mans
Angers
Nantes
LaTa!
Bourges
Clermont
Limoges
LePuy
Tulle
Saint-Fiour
Albt
Rodez
Cahors
Hende
Perpignan
Bordeaux
Agcn
Angooiême
Richard, arch.
Regnault
de Briey
Goullié
Laborde
Goux.
Hasley, arch.
Dennel
Card. Gaterot, arch,
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Marpot
Fava
Thomas, archer^
Hugonin
GroUeau
Trégaro
Germain
Card. Bernadou, arch.
Cortet
Lelong
de Dreux-Brézé
Langénibux, arch.
Thibaudier
Sourrieu
Féronne
Jacquenet
Meignan, arch.
Labouré
Freppel
Le Coq
Le Hardy du Marais
Marchal, arch.
Boyer
Blanger
Lebreton
Dénechaux
Baduel
FoNTENEAU, arch.
Bourret
Grimardias
Costes
N
card. GuiLBBRT, arch.
Cœurel-Yarin
Sebaux
METROPOLES
et
DIOCÈSES.
ARCHE VËQUE5
et
ÈYÊQUES.
MM.
Poitiers Bellot des Minières
Périgueux Dabert
La Rochelle Ardin
Luçon Catteau ;
Saint-Denis fLa
Réunion) Coldefy
Basse-Terre (Guadeloupe) Oury
S-Pierre et Fort
de France Carméné
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Aire
Tarbes
Bayonne
Toulouse et
Narbonnb
Montauban
Pamiers
Carcassonne
Besançon
Verdun
Belley
Saint-Dié
Nancy
GÉRACLT DE LaNCALBRIB
Delannoy
Billèrc
Ducellier
Card. Dbsprbz, arch.
FiarU
Rongerie
Billard
Foulon, arch.
Gonindard
Soubiranne
de Briey
Turinaz
et
arch.
Aix, Arles
Embrun N
Marseille Robert
Fréjuset Toulon N. . . .
Digne Fleury-Hottot
Gap Gouzot
Ajaccio De la Foata
Nice Balaïn
Avignon
Nîmes
Valence
Viviers
Montpellier
Rennes
Quimper
Vannes
Saint-Brieuc
Vignb, arch.
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Cotton
Bonnet
Kovérié de Cabriëres
Place, arch.
Nouvel
Bécel
Bouché
Chambéry ^ Leuillieux, arch*
Annecy Isoard
Tarentaise Pagis
S.-Jean de Maurienne Rosset
Alger Card. ALLBMAND-LAViGERiR,ar.
Constantine Combes
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EAUX ET FORÊTS
If. Clément de Gr4Nopret, inspecteur général.
CONSERVATIONS
I" conservation. — Oise, Seine, Seine-
et-Oise.
M. Joubaire, confverTateur à Paris.
2. — Calvados, Eure, Seine-Inférieure.
Eure-et-Loir.
M. Bellaad, cons. à Rouen.
3. - Côle-d'Or.
M. Forstall, conserv. à Dijon.
4. — Meurthe et Moselle.
M. Guerrier de Dumast, conservateur
à Nancy.
5. — Ardèche, Lozère.
M. Carichon« conservateur à Privas.
6. — Haute -Savoie.
M. Grandidier, ronserv. à Annecy.
7. — Ai<ne, Nord, Pas-de-Calais, Somme.
M. Honoré, conservateur à Amiens.
8. — Aube, Yonne.
M. Pruvo&t deSaulty, cons. à Troyc».
9. — Vosges.
M. Gabe, conservât, à Épinal.
iO. — Marne. Seine-et-Marne.
M. de Gayffîer, conservât, à Cbalons.
il. — Haut« Loire, Puy-de Dôme.
M. d'Haranguier de Quincerot, conserv.
à Clermont-Ferrand.
12. — Doub^ et Belfort.
M Marchai, conserv. à Besançon.
13. — Jura.
M. de Martel, cons. à Lons-le-Saulnier.
14.— Isère, Loire, Rh<>ne.
M Bricogne, conserv. à Grenoble.
15. — Côles-du Nord, Finistère, IHe-et-
Vilaine, Mavenne, Morbihan, Orne.
Sarlhe.
M. l'oncin, conserv. à Alençon.
i6. — Meuse.
M. DuchetSuchaux, cons. à Bar-le-
Duc.
i7.— Ain, Saône cl-Loire.
M. Broilliard, cons. à Mâcon.
i8. — Gers, Lot-et-Garonne, Lot, Haute-
Oaronne, Tarn-ct-Garonne.
M. Gaary, cons. à Toulouse.
19. — Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loi-
ret, Maine-et-Loire, Loire-Inférieure.
M. Boucard, conserv. à Tours.
20. — Cher, Creuse et nie-Vienne, Indre.
M. Bernard, conservateur à Bourges.
2!.— Allier, Nièvre.
M. du Guiny, conservateur à Moulins
22. — Basses-Pyrénées.'
M. Simon, conser. à Pau,
23. — Hautes- Pyrénées.
M. Herpin, conservateur à Tarbes.
24. — Charente^ Charente-Iniér , Deux-
Sèvres, Vendée, Vienne.
M. François, conserv. à Niort.
25. — Aude, Pyrénées-Orientales, Tarn.
M. Canlegril, cons. à Carcassonne.
26. — l3ouches-du-t\hône, Basses-Alpes.
M. Mangenot, conservateur à Aiz.
27. — Gard, Hérault.
M. Dhombre^, conserv. à Ntmes.
28. — Aveyron, Cantal, Corrèze.
M. de Framond, conserv. à Auriilac.
29. —-Dordogne, Gironde, Landes.
M. Queri)e2, conserv. à Bordeaui.
30 — Corse.
M. Burel, conserv. à Ajaccio.
31. — Haute-Marne.
M. Gfimblol, conserv. â Chaumont.
32. — Haute-Saône.
M. Jolyel, conservateur à Vesoul.
33. —Savoie.
M Bousquier, con«erv. à Chambéry.
3i. — Alpes-Maritimes, Var (partie).
M. Boyè, conservateur à Nice.
35. — Hautes-Alpes.
M. Charvet, conserv. à Gap.
36 — Drôme, VauclusCs,
M. Delau, conservateur à Valence.
37. — Ardennes.
M. Mérandon, conserv. à Charleviltn
38. — Ariéçe.
M. de Ladmirault, conserv. à Foix
SERVICE FORESTIER DE L'ALGERIE.
H Combe, conservateur, à Alger.
i*
ACADEMIES.
Académie d'Aix, comprenant les départemenU des Basses-Âlpes, des Bouches-dn-
Bhône, des Alpes-Marilimes, de Ja Corse, du Yar et de Vaucluse
(M. Belin, recteur).
— de Besançon, comprenant les départements du Doubs, du Jura et de la
Haute-Saune et le territoire de Belfort (M. Nice, recteur).
— de Bordeaux, comprenant les départements de la Gironde, de la Dordogne, des
Landes, de Lot-et-Garonne, des Basses - Pyrénées (M. Ouvré,
recteur).
— de Caen, comprenant les départements du Calvados, de l'Eure, de la Man-
che, de l'Orne, de la Sarthe et de la Seine-Inférieure (M. Lévort,
recteur.)
-^ de Chambéry, comprenant les départements de, la Savoie et de la Haute- Sa-
voie (M. Brédif, recteur).
— de Clermont, comprenant les départements du Puy-de-Dôme, de l'Allier, du
Gantai, de la Corrèze, de la Creuse et de la Hte- Loire (M. Bourget,
recteur).
— de D^on, comprenant les départements de la Gôte-d'Or, de TAube, de la
Haute-Marne, de la Nièvre et de l'Yonne (JVf. Chappuis, recteur).
— de Douai, comprenant les départements du Nord, de l'Aisne, des Ardeones,
du Pas-de-Calais et de la Somme (M. Nolen, recteur).
— de Grenoble, comprenant les déparlements de l'Isère, des Hautes-Alpes, de
l'Ardèche et de la Drôme (M. Gérard, recteur).
" de Lyon, comprenant les départements du Rhône, de l'Ain, de la Loire et de
la Saône-et-Loire (M. Charles, membre de l'institut, recteur).
— de Montpellier, comprenant les départements deTHérault, de l'Aude, du Gard,
de la Lozère et des Pyrénées -Orientales (M. Chancel, recteur).
— de Nancy, comprenant les déparlements de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse
et des Yosges (M. Mourin, recteur).
— de Paris, comprenant les déparlements de la Seine, du Cher, d'Eure-et-Loir,
de Loir-et-Cher, du Loirel, de la Marne, de l'Oise, de Seine-et-
Marne et de Seine-et-Oise (le ministre de l'instruction publique,
recleur; M. Gréard, vice-recteur).
— de Poitiers, comprenant les départements de la Yienne, de la Charente, de
la Charente- Inférieure, de l'Indre, d'Indre-et-Loire, des Deux-
Sèvres, de la Yendée, de la Haute- Yienne (M. Chaignet, recteur).
— de Rennes, comprenant les départements d'Ille-et-Yilaine, des Côtes-du-Nord,
du Finistère, de la Loire- Inférieure, de Maine-et-Loire, de la
Mayenne et du Morbihan (M. Jarry, recteur).
— de Toulouse, comprenant les départements de la Haute- Garonne, de l'Ariège,
de l'Aveyron, du Gers, du Lot, des Hautes-Pyrénées, du Tarn,
de Tarn-el-Garoune (M. Perroud, recteur).
d'Alger, comprenant les départements d'Alger, de Conslanline et d'Oran
(M. Jeanmaire, recteur).
39
ARMEE DE TERRE.
Le territoire de la France est divisé, pour Vorçanisation de l'armée active, de
la réserYe de l'armée active, de 1-armée territoriale et de sa réserve, en 18 région»
et subdivisions 'de régions.
Chaque résion est occupée par un corps d'armée qui y tient garnison.
Un corps d'armée spécial est, en outre, afïecté à TAIgérie.
(Loi des 7, 18 et 24 juillet 1873).
Maréchaux de France :
Canrobert ; de Mac-Mahon, duc de Magenta.
Générattx commandant les i8 corps d'armée :
\*^ corps (région Nord et Pas-d-Galais), quartier général à Lille : général. Billot,
commandant en chef ; général Comte, commandant la division de Lille ; général
Bardin, command* la division d'Arras; M. Sanson, intendant militaire.
2« (région Aisne, Oi?^e, Somme, Seine-et-Oise, Seine), quartier général à
Amiens : général Vilmette, c^mm. en chef ; général Minot, commandant la division
d'Amiens ; général Lacretelle, comm. la div. de Gompiégne; M. 3onnamy, intendant
militaire.
3* (région Calvados, Eure, Seine-Inférieure, Seine-et-Oise et Seine), quartier
général à Rouen : général Dumont, comm. en chef : général Baron de Launay,comm.
la division de Rouen ; général du Guiny, command. la divis. de Paris ; M. de Geoffre
de Chabrignac, intendant militaire.
4* (région Eure-et-Loire. Mayenne, Orne, Sarthe, Seine-et-Oise et Seine), quartier
Sèaérai au Mans : général Thomassin, command. en chef; général Rolland, comm. la
liv. (le Paris ; général Bonnet, comm. la div. du Mans ; M. Pézeril, intend, milit.
5« (région Loiret, Loir-et-Cher, Seine-et-Marne, Yonne, Seine-et-Oise et Seine),
3uart général à Orléans : générni Carré de Bellemarccomm. en chef; Sée,comm.la
ivis. de Paris ; général Haca, command. la division d'Orléans ; M. Lecomte, inten-
dant militaire.
6" (région Ardcnnes, Aube, Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges),
quartier général à Châlons-sur-Marne : général Février, commandant en chef;
générai de Boisdenemots, comm la divis. de Nancy; général Hubert de la Hayrie,
comm. la div. de Reiras ; M. de la Chevardière de la Grandville, intendant milit.
7* (région Ain, Doubs, Jura, Haute-Marne, Belfort, Haute-Saône et Rhône),
quartier général à Besançon : général Wolff, command. en chef ; général Davenet,
comm. la division de Ch'anmonl ; générai Lamy, command. la division de Besan-
çon; M. Bonnaventure, intendant militaire.
8« (région Côle-d'Or, Cher. Nièvre, Saône-et-Loire, Rhône), quartier général à
Bourges : général Logerot, comm. en chef ; général Tpicoche, comm. la division
de Dijon; général Franchessiri,comm. la division de Bourges ;M. Tranchard, inten-
dant militaire.
9« (région Maine-et-Loire, Indre-et-Loire, Indre, Deux-Sèvres et Vienne), quartier
général a Tonrs: généra] Schmitz, comm. en chef; général de Beaufort, comm. la
division de Cnâteauroux ; général Béziat, comm. la div. d'Angers ; M, Thievard,
intendant militaire.
10* (région Côtes dii-Nord, Manche, Ille-et Vilame), quartier général à Renncî» .
général Lewal, commandant en chef; général de Potier, commandant la divi-
sion de Rennes ; général Goury, comm. la div. de St-Servan; M, Courtois, intend,
militaire.
Il* (région Finistère, Loire-Inférieure, Morbihan et Vendée), quartier général
à Nantes: Forgemolde Bostquenard, comm. en chef ; général Vilette, comm. la
div. de Nantes ; général Duez, command. la div. de Vannes ; M. Joba, intendant
militaire.
12« (région Charente, Corrèze. Creuse, Dordogne et Haute- Vienne), quartier
général à Limoges : général Jappy, command. en chef; général Lanty, comm. la divis.
de Limoges ; générai Blot, commandant la division de Périgueux ; M. Gatumeau,
intendant militaire.
40
13« (réeion Allier, Loire, Pny-de-Dôme, Hante-Loire, CanUl et Rh^ne), quartier
général a Clermont : général Bréart, commandant en chef ; général Broyé,
comm. ladiy. de Lyon; général ViliaiD, commandant la division de Saint-Etienne;
M. Malet, intendant mililaire.
i 1« (région Haule'«-Alpes, Drôme, Isère, Savoie, Haute-Savoie et Rhône), quartier
général à Lyon: général Davoost, commandant en chef ; général N ,
commandant la division de Grenoble ; général Dufaure de Bessol, commandant la
divis. de Lyon ; M. P<^rier, intendant mililaire.
13e (région Baf^ses-AIpes, Âlpes-Muritimes, Ardèche. Bouches-da-Rhône, -Corse,
Gard, Var et Yaucluse), quartier général à Marseille : général de Colomb, command.
en chef; général Thiéry, commandant la division de Nice ; générai Courly, comm.
la div. d'Avignon; M. Le^ros, intendant militaire.
i6* (région Aude, Avcyron, Hérault, Lozère, Tarn et Pyrénées-Orientales),
quartier général à Mon*pvllier : général Baron Berge, commandant en chef ;
général Cérez, comm. la div. de Montpellier ; général Bezard, command. la division
de Perpignan ; M. Dumoulin, intendant mililaire.
17* (région Ariége, Haute-Garonne, Gers, Lot, Lot-et-Garonne etTarn-el-Garonne),
quartier général à Toulouse : général Hanriou, comm. en chef; général Vincendon,
commandant la division de Montauban ; général Kampf, command. la divis. de Ton*
lou«e; M. Rossignol, intendant mililaire.
18" (région Charente-Inférieure, Gironde, Landes, Basses et Hautes-Pyrénées),
quartier général à Bordeaux : général Corna, command. en chef; général Galland,
comm. la div. de Bordeaux ; général Munier, comm. la div. de fiayonne ; M. Cahen,
intendant mililaire.
t9« (région d'Alger, d'Oran et Constantine), quartier général à Alger : général
Delebecque,com. en chef ; général Loysel, com. la division d'Alger ; M. Dplaperrière,
intendant militaire ; général Détrie, comm. la divis. d'Oran ; M. Plannaz, intendant
militaire; général Ritter, commandant la division de Constantine ; M. Greil, inten-
dant militaire.
Gouverneur de Paris, commandant supérieur de la \^ division militaire : général
Saussier.
CORPS DE LA MARINE.
SECTION d'activité. — VICE-AMIUAUX.
MM. Fourichon, Aube, Jurien de la Gravière, Jaurès, Allemand) Lafont^
Peyron, Jauréguiberry, baron Koussin, Garnaut, Tbomasset, Ribourt, Krantz,
Duperré,. de Fauque de Jonquière, Amet, Duburquois, de Pritzbuer, Bergasse du
Pelit-Thonars.
Dans cette section sont encore compris trente-deux contre-amiraux.
La 2* section comprend le cadre de réserve.
ARRONDISSEMENTS MARITIMES.
!•• Arroudissement. — Cherbourg.
Vice-amiral Dupeire, préfet maritime.
Sous-arrondissements : Dunkerque,Hâvre.
2e Arrondissement. — Brest.
Vice-amiral Lafont, préfet maritime.
Sous-arrondissement : Saint- Servan.
3« Arrondissement. — Lorient.
Vice-amiral Conrad, préfet maritime.
Sous-arrondissement : Nantes.
4^ Arrondissement. — Rocheforl.
Vice-amiral Pritzbuer, préfet maritime.
Sous-arrondissement : Bordeaux.
50 Arrondissement. — Toulon.
Vice-amlr. Bergasse du Petit-Thouars.préf.
Sous-arrondissements : Marseille et Nice.
Corse. -- Commissaire : SanteUi, chef du
service" de la marine à Bastia.
Algérie. — Contre -amiral Baut, com-
mandant de la Marine eu Algérie.
41
ÉCOLES SPÉCUIES.
ÉCOLE CEKTRiLE DES ARTS ET MANUFACTURES.
A Paris, rue de Vaucanson.
L'École Centrale des Arts et Manufactures établie à Paris est spécialement desti-
née à former des Ingénieurs pour toutes les branches de Tindustrie et pour les
traTaux et services publics dont la direction n'appartient pas nécessairement aux
ingénieurs de l'État. Des Di|)lôraes d'ingénieur des Arts et Manufactures sont
délivrés chaque année par le ministre de l'Agriculture et du Commerce aux Elèves
désignés par le Conseil de l'ËcoIe comme avant satisfait d'une manière complète à
toutes les épreuves du concours. Des Certificats de capacité sont accordés à ceux
qui, n ayant satisfait que partiellement aux épreuves, ont néanmoins justifié de
connaissances suffisantes sur les points les plus importants de renseignement. Le
Journal otficiet publie la Hsle de^ élèves qui ont obtenu le Diplôme ou le Certificat
de capacité. — L'Ëcole ne reçoit que des Elèves externes. — Les étrangers y peu-
vent être admis comme les nationaux; leur admission a lieu aux mêmes conditions.
Lps Elevés ne portent aucun uniforme ni aucun autre signe distinctif.
La durée des études est de trois ans. — Le prix de renseignement, y compris les
frais qu'entraînent les diverses manipulations, est de 9(M) francs par an, exigibles
en trois termes ainsi qu'il suit : 450 fr. la veille de l'ouverture des cours ; ^5 fr.
le ier février, et 225 fr. le 1er mai — Toute somme versée demeure acquise à
l'établissement. — Indépendamment des 900 fr., les Elèves sont tenus de verser à
la caisse de TEcole, au commencement de char(ue année et à titre de dépôt; une
somme de 35 fr. destinée à garantir le paiement des objets perdus, cassés uu dété^
riorés par leur faute. Ce dépôt leur est remboursé à la fin ne Tannée, ou lorsquHIs
<|uittent l'Ecole pour, une cause quelconque, sur le vu de la quittance délivrée par
1 Agent comptable pour solde de leur compte définitif.
Des subv4'ntions peuvent être accordées sur les fonds de l'Etat aux Elèves fran-
çais qui se recommandent à la fois par l'insuffisance constatée des ressources de
leur famille et par leur rang de classement, soit à la suite des examens d'admis-
sion, soit après les épreuves de passage d'une division dans la division supérieure.
Les candidats qui désirent prendre part aux encouragements de l'Etat doivent
en faire la déclaration par écrit avant le 15 juillet à la préfecture de leur départe-
ment.
Les subventions sur les fonds de l'Etat peuvent être cumulées avec les alloca-
tions accordées par les Départements et les Communes. — Si la somme des sub-
ventions obtenues par un Elève dépasse le prix de l'enseignement, le surplus lui est
payé chaque mois par douzième, à litre de pension alimentaire.
Nul n'e^t admis a l'Ecole que par voie de concours, après avoir justifié qu'on a
eu 17 ans révolus au 1^' janvier de l'année dans laquelle en se présente.
Le concours a lieu à Paris. Il s'ouvre le f août et est clos le 20 octobre.
L'inscription pour le concours se fait au secrétariat de l'école, rue des Coutures-
Saint- Gervais, 1. Le programme est envojjré gratuitement à ceux qui en font la
demande au directeur à partir du !«' avril au l**" octobre.
Par arrêté du Ministre de rAgriculture et du Commerce du 7 mars 1872, un
cours d'Enseignement supérieur agricole a été institué à l'Ecole centrale.
ÉCOLES D'ARTS ET MÉTIERS.
Ces écoles sont destinées à former des chefs d'atelier et des ouvriers instruits et
habiles pour les industries où l'on travaille le fer cl le bois.
Les élèves, au noiïîbre de 300 par école, sont nommés par le ministre après un
concours. Aux tenues d'un décret <1u 6 novembre 1873 qui régit aujourd'hui ces
écoles, il est accordé des bourses ou fractions de bourse à tous les élèves dont les
parents sont jugés ne pouvoir acquitter les uns aucune partie de la pension, les
autres qu'une partie seulement. De plus, les parents peuvent être dispensés excep-
tionnellement par le ministre de payer la pension ou fraction de pension laissée à
leur charge quand, par suite d'événements survenu ■« depuis l'admission, ils ne le
S cuvent plus. — Le prix de la pension est 600 fr. par an. La durée des études est
t trois anst -^ Ces écoles ont Irur siège à Aiz, à Aogera^ à Chfllons-sur-Marnei
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ECOLE SUPÉRIEURE DU GOMMGRéE.
A Paris, rue Amelot, 102.
Cette école est exclusivemeut consacrée aux études commerciales : elle est la
propriété de la Chambre de Commerce de Paris, et est destinée à former des négo-
ciants, des banquiers, des administrateurs, des directeurs, des employés d'établis-
sements industriels et commerciaux, etc. — Elle est partagée en trois divisions ou
comptoirs. Le cours complet des études dure 3 ans. — L'Ecole reçoit dei élèves
internes âgés de 15 ahs ré.olus, au prix de 2,000 fr.; et des élèves externes (demi-
pensionnaires déjeunant à l'école) au prix de 1 ,000 fr.
ÉCOLE FORESTIÈRE, établie à Nancy.
Conditions d'admission. — Le nombre des élèves à admettre à l'Ecole est fixé
chaque année par le ministre des finances, en raison des besoins de Tadministra-
tion des forêts, et d'après un concours public. Les examens de l'Ecole forestière
ont lieu à Paris et dans les départements, à la môme époque, aux mêmes lieux que
ceux de FEcole Polytechnique, et sont faits par les examinateurs nommés par le
ministre des finances. Les aspirants sont tenus d'adresser au directeur général de
Padministration des forêts, avant le 31 mai au plus tard, leur demande d'admission
au concours, accompagnée des pièces suivantes :
1* L'acte de naissance, revêtu des formalités prescrites par les lois, et constatant
que Paspirant aura au 1er novembre 18 ans accomplis, et n'aura pas plus de 22 ans ;
2* Un certificat signé d'un docteur en médecine et dûment légalisé, attestant que
Paspirant est d'uu'^ bonne constitution, qu'il a été vacciné ou qu'il a eu la petite-
vérole, et qu'il n*a aucun vice de conformation ou infirmité qui puisse le rendre
impropre au service forestier.
S'' Le diplôme de bachelières-sciences ou ès-l'ettres.Néanmoins,lecandidatquine serait
pas encore pourvu de cette pièce peut y suppléer i)ar un certilical constatant (iu]il a
physique ; 7" la chimie ; 8° la cosmographie ; 9° la mécanique ; 10^ la langue alle-
mande; If- la langue française; 12" l'histoire et la géographie ; 13" le dessin d'imi-
tation ; 14" le dessin linéaire, le lavis.
Instniction des élèves et leur destination. — La durée des cours établis à l'Ecole
forestière est de deux ans ; à la (In de chaque année, les élèves sont soumis à des
examens d'après lesquels ils sont de nouveau classés.
Si leur examen est satisfaisant, les élèves de la seconde division passent dans la
première, et ceux de la première sont envoyés dans les inspections forestières les
plus importantes, en qualité de gardes généraux stagiaires, pour y acquérir, sous la
direction des inspecteurs, les connaissances pratiques, et dès qu'ils ont fait preuve
de l'instruction nécessaire pour exercer un emploi, ils sont nommés, au fiir et à me-
sure des vacances, à des cantonnements de gai^des généraux. Ils jouissent, pendant
leur temps de stage, d'un traitement de 1,200 fr.
ÉCOLE DKS MINES.
A Paris, boulevard Saint-Michel, 60 et 62.
L'École des mines, placée sous la surveillance du ministre de Pagricul-
ture, du commerce et des travaux publics, as>isté-du conseil de l'Ecole, a pour
but : 1"* de former des ingénieurs destinés au recrutement du corps des
mines ; 2° de répandre dans le public la connaissance des sciences et des arts rela-
tifs à l'industrie minérale, et, en particulier, de former des praticiens propres à di
riger des entreprises privées d'exploitation de mines et d'usines minéralurgiques ; 3"
de réunir et de classer tous les matériaux nécessaires pour compléter la statistique
minéralogique des départements de la France et des colonies françaises ; 4" de
Oon^erver oa musée et une bibliothèque consacrés spécialement à l'industrie miné-
4S
raie, et de tenir les collections au niTeau des progrès de Tindastrie des mines et
usines et des sciences qui s'y rapportent ; 5** enfin d'exécuter, soit pour les admi-
Bistrations publiques, soit pour les particuliers, les essais et analyses qui peuvent
aider au progrès de 1 Industrie minérale.
L'Ecole reçoit trois catégories d'élèves : (* les élèves-lngéniears, destinés
aa recrutement du corps des mines, pris parmi les élèves de 1 £cole Polytechnique ;
2° les élèves externes admis par voie de concours et qui, après avoir jiisliGé à leur
sortie de connaissances suffisantes, sont déclarés aptes à diriger les exploitations de
mines et d'usines métallurgiques, et reçoivent à cet effet un diplôme ^ui leur confère
le titre d' t ancien élève externe à l'Ecole supérieure nationale des mmes ; » 3* enfin,
des Elèves étrangers admis, sur la demande aes ambassadeurs ou chargés d'affaires,
par décisions spéciales du ministre.
Les cours oraux de minéralogie, de géologie et de paléontologie sont ouverts au
public, du 15 novembre au 15 avril.
La bibliothèque est ouverte au public tous les jours (dimanches et fêtes ex-
ceptés) de 10 à 3 heures, et tous les jours aux étrangers et aux personnes qui
désirent étudier.
Tous les services de l'Ecole, enseignement, musée, bibliothèque et bureau dressais
sont gratuits.
ÉCOLE Navale
Etablie sur le vaisseau Le Borda en rade de fi rest.
La loi du 20 avril 1832 autorise Touvcrture d'un concours public à l'effet d'ad-
mettre, en qualité dëlèves de TEcole navale nationale, les jeunes gens qui se des-
tinent au corps des ofticiers de marine. Cette école e<t organisée conformément
aux dispositions des ordonn. des 1er nov. 1830, 2 avril 1850 et des décrets des
24 septembre 1860 et 1 1 décembre 1862.
Programme de l'examen. — Examen oral : Histoire (programme de la classe de
troisième) ; Géographie (troisième et quatrième) ; Langue trançaise (troisième et
classes de grammaire); Langue latine (troisième et classes de grammaire); Langue
anglaise (troisième). — !• Arithmétique. — 2" Algèbre. — 3» Géométrie. — 4"» Trigo-
nométrie rectiligne. — 5» Mathématiques appliquées. — 6" Physique. — 7** Chimie.
— 8* Géographie.
Compositions. — i* Composition française. Récits, lettres, descriptions de divers
genres ; — 2*» Version latine ; — 3* T&éme anglais ; — 4* Calcul numérique de
trigonométrie rectiligne; — 5" Tracé géographique d'une des questions de géomé-
trie exigées à Pexamen oral : — 6" Dessin au trait d'une tète d'après un modèle.
Les x^andidats devront se faire inscrire du I" au 25 avril à la prélecture du dé-
partement où est établi le domicile de leur famille.
Aucun candidat ne pourra concourir s'il n'est âgé de 1 5 ans au moins accomplis le
1" janvier de l'année du concours, ou s'il a dépassé le maximum d'âge Itxé à 17 ans.
Pension annuelle 700 francs. — Trousseau et objets divers 900 francs.
Les familles des candidats qui, dénués de fortune, prétendraient à une place
gratuite ou demi-gratuite, à un trousseau ou demi-truusseau, doivent le faire con-
naître, sous peine de déchéance, au moment de l'inscription, par une demande re-
mise au prélet du département où elles résident. Cette demande, adressée au mi-
nistre de la marine, devra être appuyée de renseignements détaillés sur les moyens
d'existence, le nombre d'enfants et les autres charges des parents, ainsi qu'un re-
levé du rôle des contributions, i/insulfisance de la fortune des parents et des
jeunes gens sera constatée par une délibération motivée du conseil municipal, ap-
prouvée par le préfet. — Les bourses et demi-bourses, trousseaux et demi-trousseaux
seront accordés par le ministre de la marine, sur la proposition du conseil d'ins-
truclion de l'Ecole navale, conformément à la loi do 5 juin 1850. — En outre, il
pourra être accordé, sur la proposition du même conseil, une première mise d'équi-
pement militaire (570 francs) à chaque boursier ou demi-boursier nommé aspirant
de 2* classe, après avoir satisfait aux examens de sortie.
ÉCOLE SPÉCIALE MILITAIRE A SAINT-CYR.
•t l'infanterie de marine.
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L'admission à l'Eeole n'a lien que par voie de concours ; ce concours est ouTert
chaque année, à l'époque déterminée par le ministre de la guerre.
Nui ne peut se présenter au concours, s'il ne justifie quïl est Français ou natu-
ralisé, et qu'il aura dix-sept ans au moins au ter janvier, et vingt-et-un ans au
plus au 1er janvier de Tannée du concours.
Tout candidat nommé élève doit, s'il a l'âge requis, avoir contracté un enga-
gement volontaire de 5 ans avant d'entrer à l'Ecole.
Les sous-officiers, caporaux ou brigadiers et soldats des corps de l'armée qui
pourront justifier de deux ans de présence efieclive sous les drapeaux, au fer
janvier qui suit répo([ue du concours, sont admis à concourir, pourvu qu'ils n'aient
pas accompli alors leur vingl-cinquièroe année.
Il est publié chaque année un programme des matières sur lesquelles les can-
didats doivent être examinés.
Le prix de la pension est de t. 500 fr. ^ celui du trousseau est de 600 à 700 fr.
Les élèves qui désirent servir dans l'arme de la cavalerie doivent le l'aire con-
naître au moment de leur admission à l'Ecole ; ils suivent, à titre d'essai, des
cours d'éqnitation çiui font juger de leur aptitude à servir dans cette arme. La
liste des élèves destinés à la cavalerie est formée par suite &e cet essai ; ils sont
nommés sous-lieutenants dans les régiments de cavalerie s'ils satisfont aux examens
de sortie, et vont alors passer un an à Saumur comme oificicr-élève.
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE.
A Paris, rue d'Ulm, '^5.
Cet établissement est placé sous l'autorité immédiate du ministre de Pinstruc-
lion publique. — Il ed destiné à former des profcsî-eurs dans les lettres et dans les
sciences pour tous les lycées, — L'Ecole normale supérieure prépare au grade de
licencié-ës-lettres, de licencié-ès-sciences, aux divers ordres d'agrégation, et à la
pratique des meilleurs procédés d'enseignement et de discipline scolaire. Les
élèves sortants de l'Ecole normale supérieure sont chargés des cours dans les
lycées. Sur la proposition de la direction de l'Ecole, le ministre autorise les élè-
ves qui auront suivi avec fruit le cours triennal à se présenter immédiatement à
l'agrégation. — Les t lèves reçus à la suite des épreuves annuelles sont consi*
dérés comme boursiers. Les principales conditions d examen sont t" de n'avoir pas
eu moins de 18 ans, ni plus de 24 ans révolus, au 1er janvier de l'année où l'on en
présente ; 2* de n'être atteint d'aucune infirmité ou d'aucun vice de constitution qui
rende impropre à l'enseignement, et d'en produire une attestation ainsi qu'un certi-
iif'^t d'aptitude morale aux fonctions de l'instruction publique, etc. etc. ; 3** d'être
pourvu du grade de "^ ' '* ' ' ' ' .•- j-- i-.*— - ^^ ,i i„i j-
bachelier -ès-sciences
%vec l'engagement légalisé de se vouer pour
cas de minorité, une déclaration du père ou tuteur, au<si légalisée', et autorisant à
contracter cet engagement. Le registre d'inscription est ouvert aux chefs-lieux des
académies, du 1er février au 1er mars ; les épreuves ont lieu vers la fin de juin,
dans toutes les académies. Elles consistent, pour la section des lettres, en une dis-
sertation de philosophie en français, un discours latin, un discours français, une
version latine, un thème grec, une pièce de vers latins, une composition histo-
rique ; pour la section des sciences, en compositions de mathématiques et de phy-
sique, plus les compositions en version latine et en philosophie qui sont communes
aux candidats des lettres et des sciences. Les candidats déclarés admissibles doivent
se trouver à l'Ecole normale vers le 5 août, pour y subir un examen oral, dont les
résultats, comparés à ceux des premières épreuves, peuvent seuls, avec les divers
renseignements recueillis sur leur compte, assurer leur admission. La durée du
cours normal est de trois années. Indépendamment des conférences de l'intérieur,
les élevés de la section des sciences suivent les cours publics de la Faculté, du
collège de France et de l'école des hautes études.
ÉCOLE POLYTECHNIQUE.
A Paris, rue Descartes, 5 et 21, Montagne Sainte-Geneviève.
Cette Ecole a été réorganisée par décret du 15 avril 1873.
On ne peut y être admis que par voie de concours; A cet effet, des exunent*
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poblics ont lieu tons les ans. Un arrêté du ministre de la guerre, rendu publie
avant le fer avril, fait connaitre le programme des matières sur lesquelles doi?ent
porter ces examens, ainsi que l'époque de leur ouverture.
Pour être admis au concours, il taut être Français, et avoir plus de seize ans. et
moins de vingt an<% au 1er janvier de Tannée du concours. 11 faut être bachelièr-
es-sciences ou ès-leltres. Toutefois les militaires des corps de l'armée y sont
admis jusqu'à Tâge de vingt-cinq ans, pourvu qu'ils n'aient pas accompli leur
\1ngt-cinquième année avantle jour fixé pour louverlure dudit concours, et qu'ils
justifient de deux ans de service effectif et réel sous les drapeaux.
Le prix de la pension est de 1 ,000 fr. par an ; celui du trousseau est de 500 à
600 francs.
La durée du cours complet d'instruction est de deux ans. Les élèfes qui ont sa-
tisfait aux examens de sortie et dont l'aptitude physique aux services publics a été
constatée, ont le droit de choisir, suivant le rang de mérite qu'ils occupent sur la
liste générale de classement, dressée par le jury, et jusqu'à concurrence du nombre
d'emplois disponibles, le service public où ils désirent entrer, parmi ceux qui s'a-
limentent à 1 Ecole, savoir : l'artillerie de terre et de mer, le génie militaire et le
génie maritime, la marine nationale et le corps des ingénieurs hydrographes, les
ponts et chaussées et les mines, le corps d'état-major, les poudres et salpêtres, l'ad-
ministration des postes et celle des tabacs, et les lignes télégraphiques.
ÉCOLE DES PONTS ET CHAUSSÉES.
Rue d4^8 Saints- Pérès, 98.
L'Ecole des Ponts et Chaussées, créée en 1741, constituée à nouveau par le
décret de l'Assemblée nationale du 17 janvier 1791, et organisée sur des bases plus
étendues par la loi du 30 vendémiaire an IV (22 octobre 1795), le décret du 7 fruc-
tidor '—-' — - .- . --..V , _ , . .._.._.,
consacrés
nlslre
pecleur général, directeur, et par un ingénieur en chef, inspecteur des études, as-
sistés du Conseil de l'Ecole.
Son but spécial est de former les ingénieurs nécessaires au recrutement du corps
des ponts et chaussées. — Elle admet exclusivement en qualité d'élèves ingénieurs
les jeunes gens annuellement choisis parmi les élèves de l'Ecole Polytechnique
ayant terminé leur cours d'étude et ayant satisfait aux conditions imposées par les
règlements. Elle admet, en outre, à participer aux travaux intérieurs de l'Ecole des
élèves externes français ou étrangers. Elle en admet également à suivre les cours
oraux. Les conditions d'admission ont été réglées par un arrêté ministériel en date
du 18 février 1852.
Les leçons orales ont pour objet : 1" la mécanique appliquée au calcul de l'effet
dynamique des machines et de la résistance des matériaux de construction ; — 2*
l'hydraulique ; — 3Ma minéralogie ; — 4«' la géologie ; — 5» la construction et
l'emploi des machines locomotives et du matériel roulant des chemins de fer ;
14» les dessèchements: les irrigations et la distribution d'eau dans les villes ; 15' la
langue anglaise ; 16" la langue allemande.
La bibliothèque et les galeries de modèles sont ouvertes aux élèves ingénieurs,
aux élèves externes, et aux ingénieurs des ponts et chaussées.
ÉCOLES VÉTÉRINAIRES.
Les écoles nationales vétérinaires sont établies à Alfort, à Lyon et à Toulouse.
Les écoles vétérinaires nationales ne reçoivent que des élèves internes. Toutefois,
les élèves qui le demanderont, après avis conforme du Conseil de l'Ecole, pourront
obtenir l'autorisation de suivre le^ cours en qualité d'externes.
L'admission n'a lieu que par voie de concours et conformément aux règles ci-
après exprimées:
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Nul ne peut èire admis au concours 6'il n'a préalablement justifié qu'il avait plus
de dix-sept an!^ et moins de vingt-cinq ans au ter janvier de l'année dans laquelle
le concours a lieu. — Aucune dispense d'âge ne peut être accordée.
Les demandes d'admission au concours doivent être adressées au Ministre de
l'agriculture, du commerce et des travaux publics, soit directement, soit par l'inter-
médiaire du préfet du département où réside le candidat. — Elles doivent être par-
venues au ministère le 20 septembre au plus tard ; toute demande produite après
ce terme est considérée comme nulle et non avenue.
Les demandes doivent être accompagnées des pièces suivantes : t" L'acte de
naissance du candidat ; 2° Un certificat du docteur en médecine constatant qu'il a
été vacciné ou qu'il a eu la petite vérole; 3^ Un certificat de bonnes vie et mœurs
délivré par l'autorité locale; 4** Une obligation souscrite sur papier timbré par les
payent
Tous les jeunes gens autorisés à coucourir doivent être rendus à l'Ecole le 1er
octobre, dès le malin, à l'effet de justifier de l'autorisation qu'ils ont obtenue. —
Les candidats admis entrent à l'Ecole et reçoivent du garde-magasin les objets de
coucher. — La durée des études est de 4 ans. — Des demi-bourses sont destinées
à récompenser le travail et la bonne conduite des élèves internes. Elles ne peuvent
être obtenues qu'après six mois d'études au moins, et elles ne sont accordées
qu'aux élèves les mieux notés aux examens généraux semestriels. On ne peut ob-
tenir une seconde demi-bourse qu'après un intervalle de six mois au mi>ins. Ces
demi-bourses peuvent être retirées loi'sque les élèves viennent à démériter. Parmi
les demi-bourses, il en est attribué deux à chaque département. Celles-ci sont ré-
servées aux élèves des départements dont se compose ta circonscription de chaque
école. — Les élèves qui, après quatre années d'étude, sont reconnus en état d'exer-
cer l'art vétérinaire, reçoivent un diplôme, dont la rétribution est fixée à 100 fr.
PRYTANÉE MILITAIRE DE LA FLÈCHE.
Le Prytanée, réorganisé par décrets des 8 novembre 1859, 16 mars 1878 et
28 septembre 1879, est destiné à l'éducation de fils d'officiers sans fortune ou de fils
de sous-officiers morts au champ d'honneur.
Le nombre des élèves entretenus aux frais de l'Etat est de 300 boursiei's et de
10O demi-boursiers.
On admet au collège des enfants pavant pension : le prix de la pension est de
850 fr. , celui de la demi-pension de 425 fr., et celui du trousseau de 400 fr.
L'époque unique d'admission est fixée au 1*" octobre de chaque année. Les en-
fants, pour être admis gratuitement, doivent avoir alors plus de 10 ans et moins
de 12.
Les élèves peuvent rester au Prytanée jusqu'à la fin de l'année scolaire dans le
courant de laquelle ils ont complété leur 19* année.
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE DE PARIS.
Avenue de l'Observatoire.
L'Ecole de pharmacie de Paris enseigne toutes les sciences qui se rattachent à
la pharmacie; elle reçoit des pharmaciens et des herboristes de 1'* classe, qui ont
le droit d'exercer par toute la France^ et des pharmaciens et herboristes de 2* classe,
qui peuvent exercer seulement dans le département de la Seine. Les conditions dé
stage, de scolarité et de réception, primitivement réglées par la loi du 21 germinal
an XI, ont été modifiées et se trouvent aujourd'buit réglée.'^par le décret impérial
du 22 août 1854, par le règlement du 23 décembre, par les instructions des
23 et 27 décembre suivants et par l'arrêté du 30 novembre 1867 et parles décrets
des 14 juillet 1875, 12 juillet et 31 août 1878.
ÉCOLES D'AGRICULTURE.
Giignon par Neauphle-le-Château (Seine-et-Oise),
Grand-Jouan par Nozay (Loire-Inférieure).
Montpellier (Hérault) : École d'agriculture et de Yiticnlture.
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Ces écoles reçoivent des internes (t,200 fr. de pension), des externes (200 fr.)
6t des auditeurs libres.
Tout candidat à Tinternat doit être âgé de dix-sept ans révolus dans l^année de
l'admission.
Toute demande d'admission dans lesécoles d'agriculture doit être adressée au minis-
tre de l'agriculture et du commerce. Elle doit être parvenue au ministère le ^
septembre au plus tard, avec les pièces suivantes : 1" L'acte de naissance du can-
didat;— 2" Un certificat du maire de sa résidence, constatant qu'il est de bonnes
viu et mœurs. — 3*" Un certificat d'un médecin ou officier de santé, attestant que
le pétitionnaire a été vacciné ou quïl a eu la petite vérole; — 4** Une obligation
souscrite sur papier timbré par les parents, le tuteur ou le protecteur du candi-
dat, pour garantir le pavement, par trimestre et d'avance, de sa pension pendant
toute la durée de son séjour à l'école.
ExAWEN d'advission. — Lcs épreuves de l'examen se passent dans chaque école
devant un jury nommé par le ministre. Les opérations au jury commencent le i*"
octobre. — Les candidats doivent donc se trouver à l'école au plus lard le <•'
octobre au matin. En arrivant, ils se présentent au directeur^ à qui ils justifient
et de chimie; 5° La géographie de l'Europe, et spécialement celle de la France;
6» Une narration.
Durée des études. — La durée des études est de deux ans et demi. Les élèves in-
ternes ou externes arrivés au terme de leurs études subissent un examen de sortie
consistant en trois épreuves, savoir : l*" Une composition écrite sur un sujet donné ;
2*^ Des interrogations devant les professeurs ; 3** Une dissertation sur un sujet tiré
u!i sort ou sur un plan de culture préparé dans le mois qui aura précédé l'examen
ÉCOLE DE CAVALERIE DE SAUMUR.
Décret du 25 mai i883.
L*éco1e de Saumur est spécialement instiiuée en vue : i* de compléter et de per-
feelionoer rinstmciion des lieutenants He cavalerie, d'artillerie et du génie, dési^rnés
pour en suivre les cours ; u* de compléter TinBtruclion des élèves de Saînt-Cyr ;
Z^ de donner aux sous-oflicicrs aspirant à répaulctte la somme de connaissances que
toat oiBeier doit posséder.
Les conditions d^admission des jeunes gens de la classe civile qui demandent à
suivre les cours de PEcole comme cavaliers-élèves sont les suivantes :
i^ Etre &gé de dix-huit ans au moins et de vingt-quatre ans au plus au 2j mars ou
r.a 37 septembre de Tannée courante et en justifier par un extrait d'acte de naissance
dûment légalisé; avoir au moins la taille exigée pour servir dans la cavalerie légère
(un mètre soixante-quatre centimètres); toutefois, une tolérance de taille de quatre
centimètres pourra être accordée à tout candidat âgé.de moins de vingt ans qui jus-
tifiera qu'il sait monter à cheval;
a° Etre reconnu par le conseil d^adminislration de l'Ecole, et d'après Pavis de Pua
de ses médecins, apte au service de la cavalerie; ôtre muni: d'un certificat de
bonnes vie et mœui s dûment légalisé et délivré dans les formes prescrites par l'article
46 de la loi du 37 juillet 1Ô72; du consentement dûment légalisé des père, mère ou
tuteur, si le candidat a moins de vingt ans accomplis; d'un extrait du casier judi-
ciaire délivré par le greffier du tribunal civil de l'arrondissement dans lequel «at né
le candidat;
3" Savoir parler et écrire correctement la langue française.
Connaître : la géographie générale, l'hibtoire de France, depuis Louis XIV jus-
qu'à nos JOUIS, rariihmetiqiiH élémentaire, y compris les frartions ordinaires,le8 pro*
portions et le système métrique; la géométrie élémentaire (lignes et plans).
4" Avoir effectué entre les mains du receveur particulier des finances de la ville
de Saamur, pour le compte du Trésor, le Tersement d'une somme de trois cents
48
francs, destinée à couvrir i^Etat des dépenses d^euirciien à TEcûIe et Pacbat de livre*
d^insiruction.
La durée des cours est de onse mois, du i^f octobre au 3i août, pour toutes les
divisions.
Les cavaliers-élèves bien notés pour leur zèle et leur aptitude, et qui auront satis-
fait aux examens semestriels, seront nommés brigadiers à rEcole,et si, «n Hn de
cours, ils satisfont aux examens de sortie, ils beront envoyés dans les régiments de
cavalerie avec le grade de maréchal des logis.
Ceux dont Tinstruction militaire ou équestre n^aurn pas été jugée suffisante seront
dirigés sur un régimoni comme brig diors ou mâme comme simples cavaliers.
Les jeunes gens qui désirent concourir pour ôire admis comme cavaliers-élèves
sous-officiers à l^LcoIe de (iavalerie, n^ont aucune demande à formuler; ils se ren-
dent à Saumur à leurs frais, et les dépenses qu''oC' asionne leur séjour dans cette
ville jusqu^au jour exclu de leur engagement volontaire sont également à leur charge.
A leur arrivée à Suumur, ils se présentent au général commandant TEcole, Tin-
forment de leur intention et lui remettent les pièces nécessaires à leur admission.
ÉCOLES DE BERGERS.
B rizerie et école des Bergers de Rambouillet (Seine-et-Oise).
Vacherie nationale de Corbon par Cambremer (Calvados).
Il ■■■ ■■■■■ ^MM ■^--■■■^■^-- ■- — -^ — p^-^^^^^^ — ^r-imrr-in^u-ruTu-L^
CHAPITRE IL
DEPARTEMENT DE L'YONNE
SÉNATEURS DE L'YONNE
MM. Gharton, rue Saint-Martin, 31, à Versailles.
GuiGHARD Jules, 10, avenue de Messine, à Paris.
Rampont (inamovible), au Sénat, palais du Luxembourg.
DÉPUTÉS DE L'YONNE.
MM. X...
Dethou, place Jussieu, 3, à Paris.
DuGUYOT, 38, rue Gustave Courbet.
HouDAiLLE, 15, rue de Bourgogne, à Paris.
Javal, 58, rue de Grenelle, à Paris.
Rathier, rue de Lille, 103, à Paris.
SECTION I. — ADMINISTRATION CIVILE.
M. FAURE, Préfet.
M. DURÉAULT, Secrétaire général.
CONSEIL DE préfecture.
MM. Le PRÉFET. Président ; HUGOT, vice-président ; SENECHAL et MUSSET,
Cols eillers. ~ Commissaire du gouvernement : M. DURÉAULT, secrétaire général
de la Préfecture ; Secrétaire-greffier, M. Boullé.
Jours d*mtrée dans les bureaux.
U publie est admis dans les bureaux les lundi, mercredi et vendredi, de une
heure à trois beures.
Les bureaux sont fermés au public tous les autres jours, à Texception du bureau
chargé spécialement des légalisations, du visa des passeports, des récépissés, des
états de contrainte, du colportage des imprimés et des permissions exigées parles
lois et règlements de police.
1887. 4
50
CABINET DU PRÉFET.
M. ÂRFEuiLLÈRE, chef de cabinet, secrétaire particulier.
Attributions. — Ouverture, timbre, classement et distribution du courrier. —
Personnel des administrations. — distinctions bonorifiques. — Légion d'honneur. —
Médailles de sauvetage. — Diplômes d'honneur. — Palmes académiques. — Ordres
étrangers. — Demandes de secours présentées par d'anciens fonctionnaires ou leurs
veuves. — Fonctions à la nomination du Préfet : bureaux de tabac, postes, adminis-
trations financières, commissaires de police. — Congés. — : Cérémonies publiques. —
Audiences. — Afiaires confidentielles et réservées. — Personnel des cultes et afiaires
eecclésiastiques.
i" DIVISION.
M. Maurice, chef de division.
1^' BUREAU
MM. Brdn, chef de bureau ; Rojot, rédacteur ; Toutin, rédacteur ; Saïnt-Andké,
Thibault, commis-expéditionnaires.
ATTRmUTIONS.
Adminittration et oontentiewc des communes et des établissements commu-
naux.— Questions diverses reialivesàradministration municipale des hospices, hôpi-
taux et des bureaux de bienfaisance. — Personnel de ces élablisseraents. — Circons-
criptions territoriales. — Octrois : Etablissement et personnel, tarifs, amendes et
transactions. — Abattoirs, personnel, tarifs, règlements.— Tarifs des droits de place
aux halles et marchés ^ de pesage et de mesurage publics.— Fixation des dépenses
obligatoires. — cotisations municipales et mandatement des dépenses y afférentes.
— Autorisations des dépenses facultatives. — Gestion des propriétés immobilières :
baux à ferme et à loyer; acquisitions, aliénations, échanges et partages, cons-
tructions. — Actions judiciaires et transactions sur procès. — Expropriations cour
cause d'utilité publique. — Dons et legs. — Comptabilité des communes, hospices,
hôpitaux et bureaux de bienfaisance.
Police municipale et rurale. — Règlements locaux : parcours et vaines pâtures.
Instruction publique supérieure, secondaire et primaire. — Comptes et budgets
de l'instruction publique à la charge des départements. — Bourses dans les lycées,
collèges et écoles primaires supérieures. — Collèges communaux : budgets, subven-
tions municipales, traités, bourses communales.— Ecoles normales primaires : bud-
gets, personnel, administration , distribution de bourses. — Ecoles communales:
maisons et mobiliers d'école. — Instituteurs communaux: fixation du traitement
des instituteurs ; subventions départementales. — Salles d'asiles. — Ouvroirs. —
Classes d'adultes. — Ecoles libres.
Culte paroissial. — Cures. — Succursales. — Chapelles. — Fabriques. —
Secours aux communes. — Personnel. — Eglises et presbytères. — Cimetières :
translations, règlements, tarifs pour les concessions de terrains destinés à des sé-
pultures privées. — Dons et legs.
Monuments historiques. — Classement, réparation et entretien. — Subventions.
Bois communaux et d'établissements publics — Soumission au régime fores-
tier; distraction de ce même réeime; coupes afibuagères; reboisement et travaux
d'améliorations ; constructions dans le rayon prohibé ; concessions de servitudes.
— Formation et fusion de triage.
Foires et Marchés. — Créations ; changements de dates.
Gardes-champêtres. — Gardes forestiers. — Gardes particuliers.
Musées. — Créations ; Dons et subventions.
Postes et Télégraphes. — Création de bureaux ; Réclamations diverses relatives
à l'organisation du service.
Contributions indirectes. — Recueil des actes administratifs.
2« BUREAU.
MM. Tardivon, chef de bureau ; Bonnottb et Clouet, commis expéditionnaires.
ATTRIBUTIONS.
Ck>mmeroe et industrie. *- Chambres et tribunaux de commerce. — Chambres
51
consultalîTe des arts et manufactures. — Elections consulaires. — Breyets dlnyen-
tion. — Mercuriales. — Poids et mesures.
Agrioalinre. — Sociétés et Comices agricoles. — Commissions hippiques. —
Etalons. — Haras. — Secours et encouragements. — Rapports sur les récoltes. —
Chaire d'agriculture. — Station affronomique.
statistiques. — Statistique générale de la France. — Dénombrement quinquennal
et mouveroent annuel de la population. — Commissions cantonales de statistique. —
Statistiques industrielles, commerciales et agricoles.
Police sanitaire. — Conseils d'hygiène. — 'Police de la médecine et de la phar-
macie. — Herboristes. — Sages-femmes. — Épidémies — Epizooties. — Vaccine. —
Transport de corps.
Affaires diverses. — Chasse. — Pèche. — touTeterie. — Destruction des
animaux nuisibles. — Caisses d'épargne. — Société de secours mutuels. — Asiles
d'alicnés : adminisl ration, comptes et budgets. — Hospice national des Quinze-
Vingts. — Jury criminel. -- Concessions déterres en Algérie. — Elat-ciTil ~ Décès
de légionnaires et médaillés militaires. — Exécution de la couTention de 1875 pour
la transmission à l'étranger des aetes de l'état-ciTil.
2« DIVISION.
M. Savaet, chef de division.
i"^^ BUREAU.
MM. MiCNARD, chef de bureau ; Lourt, sous -chef; Pichon, rédacteur 3 Barat,
commis-expédilionoaire.
ATTRIBOTIONS
Bfttiinents départemeotaux, — Hôtels de la Préfecture et des Sous-Préfectures.
— Académie. — Tribunaux. — Casernes de gendarmerie. — Prisons et dépôts de
sûreté. ~ Ecole d'agriculture de La Brosse. — Ecoles normales primaires. — Tra-
vaux d'entretien, de grosses réparations et de constructions neuves. — Acquisitions.
— Échanges. — Baux à loyer. — Achat et entretien du mobilier. — Assurance
contre l'incendie.
Arehilectes du département. — Casernement de la gendarmerie. — Baux à loyer.
École d'agriculture : Administration ; personnel ; Comité de surveillance et de
I>erfectionnement ; Régime intérieur; Concours pour l'admission; Bourses; Exploita-
tion ; Comptes et budgets.
Somaîne poblio et privé de l'État. — Edifices diocésains. — Grosses réparations
et mobilier. — Aliénations» et échanges. — Contentieux. — Vente d'objets appar-
tenant à l'Etat. — Domaines engages. — Domaine forestier. — Bois de l'Etat. --
Autorisations de défrichement. — Domaine fluvial, arrêtés de délimitation. — Des
et Ilots : Concessions et locations. — Vente d'arbres. — Répertoire des actes soumis
à l'enregistrement.
Travaux publios et Voirie. — Voies navigables : Rivières dTonne, de Cure et
d'Ârmançon ; Canaux de Bourgogne et du Nivernais ; entretien, amélioration, navi-
gation, flottage. — Ports. — Classements. — Bacs et bateaux. — Service hydrau-
liqae. — Moulins et usines. — Irrigations. — Dessèchement de marais. — Drainage.
— Cours d'eau non navigables ni flottables : Curage ; redressement et élargissement ;
construction ; entretien. — Associations syndicales.
Chemins de fer : Achats de terrains ; Travaux de construction et d'entretien. —
Chemin de fer du Serein.
Ponts et chaussées: Routes nationales ; Classement; Construction, Entretien et
plantations.
Grande voirie : Alignements ; anticipations ; contraventions.
Vicinalité : Chemins de grande, de moyenne et de petite communication ; classe-
ment ; fixation des limites ; abornement ; déclassement ; aliénations. — Travaux
de construction, de réparation et d'entretien. — Création et Répartition des res-
sources spéciales et des subventions du département. — Règlement des dépenses.
, Chemins ruraux. — Voirie urbaine : Alignements; plans généraux d'alignements ;
Stablissement de trottoirs ; Contraventions ; Démolition de bâtiments menaçant
raines.
52
Voitures publiques et roulage.
- Machines à Tapeur.
Ateliers dangereux, insalubres on incommodes. — Usines et carrières.
Service départemental. — Procès-verbal des délibérations du Conseil géné-
ral. — Impressions et fournitures à la charge du département. — Commandes. —
Vérification et règlement. — Procès-verbal des délibérations de la Commission dé-
partementale. — Convocation des membrts du Conseil général et des conseils d'ar-
rondissement et de la Commission départementale. — Caisse des retraites des em-
ployés des administrations départementales et liquidation des pensions. — Secours
aux anciens employés dép irlementaux et à leurs veuves.
Ecoles et Institutions diverses. — Ecole des arts et métiers. — Ecole
centrale des arts et manufactures. — Ecole forestière. — Ecole nationale des Beaux-
Arts. — Ecole navale. — Ecole polytechnique. — Ecole spéciale militaire de Saint-
Cyr. — Ecole vétérinaire. — Prytanée militaire. —Ecole dThorticulturede Versailles.
— Jeunes aveugles. — Sourds-muets.
26 BUREAU.
MM. MoNNE, chef de bureau ; Soukdt, sous-chef; Loiseau, commis expéditionnaire.
ATTRIBUTIONS
Affaires militaires. — Recrutement. — Tirage an sort. — Révision. — Enga-
gements volontaires. — Garnisons. — Convois. — Logement des troupes chez
Fhabitanl. — Déserteurs et insoumis. — Invalides. — Pensionnaires de la marine. —
Pensions et secours à d'anciens militaires et à leurs veuves. — Armée territoriale.
— Recensement et classement des voitures» chevaux et mulets propres au service
de l'armée.
Sapeurs-pompiers.
Elections. — Casier administratif. — Listes électorales. — Sections électorales
municipales. — Elections des conseils municipaux, des maires et adjoints. — Elec-
tions au Conseil d'arrondissement et au Conseil général. — Elections législatives et
sénatoriales. — Réunions publiques, — Conférences. — Légalisation et visa de
pièces.
Affaires diverses. — Prisons : Administration ; Personnel, discipline et régime
intérieur ; Service médical; Service économique par entreprise ou en régie ; Cahier
des charges ; Marchés et adjudications ; Transférements ; Travaux industriels ;
Règlement de tarifs; Jeunes détenus; Récidivistes et rèlégation.
, Rapports des commissaires de police et de la gendarmerie. — Crimes, délits,
accidents, incendies, sinistres. — Recherches dans l'intérêt des familles.
Passeports à rintèrieur et à Tétranger. — Réfugiés politiques. — Secours de
route et moyens de transport. — Naturalisation. — Ëipulsions. — Rapatriement. —
— Colportage. — Chanteurs ambulants. — Secours en cas d'extrême misère. —
Envoi de malades indigents aux eaux thermales. — Cercles et associations. — Impri-
merie. — Librairie et dépôt légal. — Loteries.
Contributions directes. — Répartement et sous-répartement. — Nomination
des commissaires réparliteurs. — Cadastre. — Conservation des plans et matrices.—
Recensement des valeurs mobilières et des portes et fenêtres. — Patentes. — Mise
en recouvrement des rôles. — Poursuites. — Cotes irrécouvrables. — Amendes et
condamnations pécuniaires. — Secours pour pertes et événements malheureux. —
Contrôle des récépissés délivrés par les receveurs des finances.
3« BUREAU.
MM. Balbon, chef de bureau; Caillât et Yver, rédacteurs.
ATTR BUTIONS.
Comptabilité gpénérale et dépatrtementale. — Mandatement de tous les traite-
ments, à Pexception de ceux des instituteurs. — Mandatement des salaires, retraites,
subventions, indemnités et généralement de toutes les dépenses à la chaire du bud-
get de l'État et du département, liauidées par les bureaux compétents et sur pro-
duction de pièces justificatives régulièrement établies. — Etablissement du compte
53
départemental, du badget rectificatif et da badset primitif du départemtntal. — Im-
positions départementales extraordinaires et réalisation des emprunts. — Rédaction
des situations. — Etats et comptes d'ordonnancements à enroyer aux ministres. —
Attribatioas diverses sur les amendes de police.
tf. DONDENNE, architecte du département.
ARCHIVES.
MM. MOLARD, archi?iste du département ; Dbot, employé.
Les archiyes de la Préfecture se composent •* f * de tons Ici titres des établissements
religieux supprimés en 1790 dans le départemenl. savoir : des anciens archeyêchés
de Sens et de l'éyéché d'Auxerre, des cliapitres. aohayes et prieurés d'hommes et de
femmes des deux diocèses; des titres et biens des émigrés, des cures et fabriques du dé-
partement, des tribunaux consulaires, etc. Parmi ces nombreux documents, il en est de
différentes valeurs : les uns sont précieux pour l'intérêt hislorique qu'ils présentent;
les autres pour les droits de propriété, servitude, etc. sur les liens devenus natio-
naox en 1790 et vendus comme tels. 2'* De tous les actes de l'administration depuis HM)
dans ses iiiverses parties, telles que les communes, la guerre, les finances, les élec-
UoQs. les biens nationaux, les contributions, l'état civil, le clergé, les travaux publiCF.
Pierre Tnové, huissier de salle ; Hitier, concierge, garçon de bureau.
SOUS-PRÉFECTURES.
Le département de l'Yonne comprend cinq arrondissements ou sous-préfectures.
Le Préfet remplit les fonctions de Sous-Préfet pour Tarrondissement d'Auxerre.
UM. Léon Pommer A Y, 80us-prét*et à A vallon ; Dozier, secrétaire.
JcsTW, sous-préfet à Joigny ; Focquin, secrétaiw».
Girard de Vasson, sous-prèfet à Sens ; Greslé, secrétaire.
Charles, sous-préfet à Tonnerre ; Manchet, se'rétair».
INDICATION DES COMMONES COMPOSANT CHAQUE CANTON.
AIIR0.^DI8REHXNT D^AUXBKRE.
Auxerre (est). — Aujry, Champ», Qnenne, Saint-Bris, Venoy.
^iirtfrre(oue«tl. — Appoigny, Ao»erre, Charbujr, Chevaniies, Monctcan, Perrîgny,
Saint-Gcorees, Val Un, Vaux, Villefargeaii.
OtahlU, -. Aisremoni, Bci ne, Chablis, Ctieroillysui-Serein, Chichée, Chitry, Cour-
gis, Fonlenay-près-Clialilis, Fyé, Lichères, Milly, l'oinchy, Préhy, Saint Cyr-Ics-
Colons.
Coulangei-ta-Vineuss. — Charenlenay, Coulanges-la- Vineuse, Coulangeron, Es-
camps, Escolives^ Gy-l'Evéque, Irancy, Justy, Migé, Val-de-Mcrcy, VinccHes,
Vincelottes.
Coulanges-sur- Yonne. — Andryas, Coulanges sur- Yonne, Crain, Eiais, Festigny,
Ponienay-sous-Fouronnes, Lucy-sup- Yonne, Mailly-Ch&tcaii, Merry-sur-Yonne,
Trucy «ur-Yoniie.
Ooursott. — Chaslenay, Courson, Driiyes, Fontenailles, Fouronncs, Lain, Mcrry-
S«e, Molesmes, MonfTy, Ouanne, Semenlron, Taingy.
LigiiX' — Bleigny-le-Capreau, La Chapelle- Vaiipellcieigne, Lignorelles, Ligny-le-
Châtcl, Maligny, Mérey, Montigny-le-Roi, Ponliguy, Rouviay, Varennes, Ve-
oouse, Villeneave-Saint-Si.lvu, Villy.
Saint' Florentin. — Avroîm ikiiilly, Chén, Germigny, Jaulges, Rebourceaux, Saint-
Florentin, Vergigny
Saint-Sauveur, -^ Fonlennj, Laiosecq, Moutiers, Pcrreuse, Sftiupuitsi Sainte Co*
lomtMj SaintS) Saînt^SauTeur) Sougères^ Thury^ Treigny.
54
^eiffielajr. — Beaumont, Cbemilly-près-Seignelay, Cbeny, Chicby, Gnrgy, Uaule-
rive, Héry, Mont^saint-Sulpice, Ormoy, Seignelay, Sougères-siir -S incite.
Touey. — Beauvoir, Di{res, Dracy, Eglény, Lalande, Leugny, Lévis^Lindry, Moulins-
sur-Ouanne, Parly, Pourrain, Toucy.
ermenton, — Accolay, Arcy-sur-Cure, Bazarncs, Bessy, Bois d'Arcy, Gravant, Es-
serl, Lucy sur-Gui e, Mailly-Ia-Ville, Prcgilbert, Sainie-Pallaye, Sacy, Sery,
Vermeil ton.
ARKONDISSEMENT d''ATALLON.
Âvallon, Annay-la-Gôte, Annéot, Avallon, Doraery-snr-le-^'auU, Etaules, Gi-
rolles, Island, Lucy-le-Bois, Majrny, Ménades, Pontaubert, Sauvigny-le-Bois,
Sermizclles, 1 harot, Thory, Vault-de-Lugny.
Gulllon. — Bierry-les-Belles-Fontaines, Cisery, Gussy-Ies- Forges, Guillon, Mar»
meaux, Montréal, Pizy, Saint-André, Santigny, Sauvigny-le-Beuréal , Savtgny-
en-Terre-Plaine, Sceaux, Thizy, Trévilly, Vossy, Vignes.
L*lsle-sur'^le Serein, — Angely, Ânnoux, Athie, Blacy, Civ/-y, Goutarnoux, Dissangis,
Juux, risle, Massangis, Précy-le-Sec, Provcncy, Sainte-Colombe, Talcy.
Quarré-les^Tombes. — Beauvillcrs , Bussièrcs, Chastellux , Quarré-les Tombes,
Saint-Brancber, Sainte- Magnance, Saint-Gcrmain-des-Cbamps, Saint-Léger.
Vezelay. — Asnières, Asquins, Blannay, Brosses, Chamonx, Cbàtel-Geosoir, Do-
mecy-sur-Cure, Foissy-les-Vézelay, Fontenay-près- Vézelay, Givry, Lichères,
Montiliot, Piorre-Perlhuis, Ôi-Moré, St-Père, Tharoiseau, Vézelay, Voulenay.
AERONDISSEUENT DE JOIGNY.
Autant. — Aillant, Branches, Gbampvallon , Ghassy, Fleury, Guercby, Laduz
La Villotte, les Ormes, Merry-la-Vallée, Nentlly, Poilly, Saint-Aiibin-Cbàteau-
Neuf, Saint-Martin-sur Ocre, Saint-Mauricele-Vieil, Saint-Maurlce-Thizouaillc,
Senan, Sommecaise, Villeraer, Villiers - Saint - Benoit, Villiers • sur-Tholon,
Volgré.
Bléneau, — Bléneau, Ghampcevrais, Gbampignellcs, Loaesmes, Rogny, Saint-Privé,
Tannerre, Villeneuve-les-Genôts.
Brienon, — Bellechaume, Blignycn-Othe, Brienon , Bussy-en-Othe, Ghailley,
Gtiamplost, Esnon, [Viercyv Paroy-en-Otbe, Turny, Venizy.
Cerisiers. — Arcos, Bœurs , Geriily, Gerisiers, Goulours, Dillot, Fournaudin, Vau-
dcurs, Ville-Chétive.
Charnjr, — Chambcugle, Cbarny, Ghêne-Arnoult, Chevillon, Oicy, Fontcnouille,
Grand-Cbamp, La Fe^lé-Loupière, La. Motbe-aiiX'Aulnais, Malicorne, Marcbais-
Beton, Perreuz, Prunoy, Saint-Denis-sur-Ouanne, Sainl-Martiu-sur-Ouanne, Ville-
franche.
Joignjr, — Bassou, Béon, Bonnard, Brion, Cézy, Ghaniplay, Ghamvres, Gharmoy,
Cbicbery, Epiiieaii-lcs-Voves, Joigny, Looze, Migenncs, Paroy-sur-Tbolon, SaÏDt-
Aubin- sur-Yonne, Saint-Gydroine, Villecien, Viilevallier.
Saint-Fargeau. — Fontaines, Lavau, Mëzilles, Roncbères, Saint-Fargeau, Saint-Mar-
tin des Gbamps, Sept-Fonts.
Saint- Julien-du'Sauh. — Cudot^ La Celle-Saint-Gyr, Précy, Sainl-Julien<du-SauU,
Saint - Loup - d'Ordon, Saint- Martin -d'Ordoo, Saint-Bomain-le-Preux, Sépeaux,
Verlin.
Villeneuve-sur-Yonne . — Armeau, Bu«sy-1e-Ropos, Gbaumot, Dixmont, les Barde», Pif-
fonds, Rousson, Villeneuve-sur-Yonne.
ARRONDISSEUENT DE SENS.
Chéroy. — Brannay, Chéroy, Courtoin, Dollot, Domats, Foucbêres, Jouy, La
Belliolle, Montachep, Saini-Valérien, Savigny, Subligny,Vallery, Vernoy, Ville-
bougis, Villegardin, Viileneuve-la-Dondagre. Villeroy.
Pont'sur-Yonne. — Champigny. Chaumoni, Guy, Evry, Gisy-les-Nobles, Lixv.
Michery. Pont-sur- Yonne, Saint-Agnan, Saint-Serotin, Villeblevin, Villema-
noche, Villenavoite, Viileneave-la-Guyard, Viileperrot, Villelbierry.
Sens (nord). — Fontaine-la-Gaillarde, Maillot Malay-le- Petit, Malay-Ie-Graod,
Noé, Passy, Rosoy, Saint-Clément, Saligny, Soucy, Sens, Vauraort, Véron.
Se^tf (sud], — Gollemiers, Cornant, Gonrtois, £griselles-le-Bocage, Etigny, Gron,
Marsangis, Nailly, Paron, Sain^Denis, Saini-Martin-du-Tertre,
Sergines. — Gompigny, Gourceaux. Gourion, Fleurigny, Grange-le-Qocage, La Gha-
pelle-sur-Oreuse, Pailly, Plessis-lJuméc, Plessis-Saint-Jean, Saint-Mariin-s.-Oreuse.
55
Saint.Maarico-QQz-Bicbes-HomroeB, Serbonnes^ Sergines, Sogoes, Vertilly, Villiers
Bonnenx, Vinneuf.
Villenewe-PÀnhevèifuc. — Bafpcaux, Cbîgf , Gourgenay, Flaoy, Foiwy, Lailly, La-
Postole, Les Sièges, Molinous, Pont-sur- Vannes, Theil, Thoriguy, Vareîllcs, Vil-
Jeneuvc-l'ArchcTêqiic, Villiers-Louis, Voisines.
ABRONDISSEHENT DE TONNERRE.
Àncy-le-Franc. — Aisy, Ancy-le-Franc, Ancy-le-Libre , Argentcnay, Argenleuil,
Chassignellesj Cry, Cusy, FuWy. Jully, Lézinnes, Nuits, Passy, Perrigny, Bavières,
Sambourgy Sligny, Villiers-les-Hauts, Vireaux. <
ù-uzy. — Arihonnay, Baon, Commissey, Crnzy, Gigny, Gland , Mélisey, PimeUes,
Quineerot, Bugny, Saint-Martin, Saint*' Vinnemer, Sennevoy-le-Bas, Senoevoy-le-
Haut, Tatilay, Tborey, Trichey, Villon.
Flûgny. — Bernoiii), Beugnon, Butteaux, Cariscy, Dyé, Flogny, La Chapelle Vieille-
Forêt, Lasson, Neuvy-Sautour, Percey, Boffey, Soruiery, Soumaintrain, Troocboy,
VilUeps-Vineux.
No/ers, — Annay, Ccnsy, Ch& tel -Gérard, EtÎTey, Fresnes, Grimault, Jouancy, Mo-
lay, Moollns, Mitry, Noyers, Pustlly, Poilly, Sainte-Vertu, Sarry.
Tonnerre, — Béru^ Cbeney, Collan, Dunnerooine, Epinenil, Fley, Junay, Molosme,
Serrigny, Tissé, Tonnerre, Vezannes, Vczinnes. Viviers, Yrouerre.
POSITION GÉOGRAPHIQUE DU DéPARTEHENT ET DBS CINQ PRINCIPALES VILLES.
Le département de l'Yonne est situé entre 0° 30' et 1** 56' de longitude est et entre
47* 19' et 48*' 22' de latitude nord.
VILLES.
Anierre (cathédrale)
Avallon ((%lise) . .•
ioipy (Saint- Jean)
Seus (cathédrale) .
Tonnerre (St- Pierre.
LOIIGITUDS.
en degrés, i en temps.
1» 14* 10" E.
!• 34' 17" id.
l» 3' 4:^" id.
0» 56' 49" id.
1» 38' 6" id.
4 m. 57
6 n
4 15
3 47
6 33
LATITODB
septentrionale.
47» 47* 54"
47» 29' 19"
47» 69' 0"
48« ir 54"
47" 51' 33"
HAUTEDR
aa dessns da nivcan
de la mer
ou altitude.
129 m
267 m.7
116 ^",7
76 o»,4
179 ni,2
SUPERFICIE.
La superficie du département de l'Yonne est de 7,428 kilomètres 04 b. carrés.
Voir la population^ page 74 et suivantes.
56
CONSEIL GÉNÉRAL DE L'YONNE
NOMS.
QUALIFICATIONS
RÉSIDENCES.
CANTONS
que représentent
les Conseillers.
ABROKDISSBMBlfT D^ADXBRRB
LoHn
ancien maire
Anxerre
Anxerre (ouest)
Milliaui ^
maire
4uxerre
Auxerre(est)
FoUiot
négociant
Chablis
Chablis !
F. Rapin
agriculteur
Gy-1'Evéque
Coula nges-la -Vin.
RaTeau
ancien notaire
Saint-Marc
Co ulanges-s-Yon ne
Duebé i
docteur-médecin
Ouaine
Courson
Beaudoin
notaire
Ligny
Ugny
fianc^me
propriétaire
Saint-Florentin
Saint-Florentin
Merlou
docteur-médecin
Saint-Sauveur
Saint-Sanfeur
Romand
maire
Gurgy
Seignelay
N. .
Toucy
Boudard
médecin
Vermenton
Vermenton
ARRONDISSEMENT D'ATALLON.
Hervieu
ancien soua préfet.
Avallon
Aval Ion
Aneean
caissier
ATallon
Guillon
Bidault de lisle.
juge.
Paris
L^Isle-sur- Serein .
Chevillotto
notaire
Quarré-1-Tombes
Quarré-1 .-Tombes
Vézelay
Flandin ^
docteur-médecin
Uomecy-sur- Cure
ARRONDfôSRySNT DE J0I6KT,
goy
Duguyot
vétérinaire
Aillant
Aillant s.-Tholon.
rétérinaire
Champignellcs
Bléneau
Henri Loup
maire.
nus»y-en-Oihe
Brienon
Baron firincarJ ^
propriétaire
Paris
Cerisiers
Pignon
aTocat
Paris
Charny
Saulnier
avocat
Paris
Joigny
Del hou
députe
Bléneau
Saint-Fargeaii
Coste
maire
Saint-Julien
St-Julien-du-Sauit
J. Arnaud
licencié en droit
Paris
Villen.-sur-Tonne
ARRONDISSEMENT DE SENS.
Navault
notaire
Monucber
Chéroy
Eugène Petit
médecin
Pont-aur-Tonne
Pont -sur-Tonne.
Guichard Julei
sénateur
La Cbapelle-s-O.
Sens (sud)
De Fontaine
maire
Fontaine-l-Gaill.
Sens (nord)
Pérou se
ingénieur en chef
Paris
Sergines
Villen.-PArcbev.
Chardon
propriétaire
Villeneuve-PArch
ARRONDISSEMENT DB TONNERRE.
Martenot Auguste
maire
Ancy-le-Franc
Ancy-le-Frane
De Tanlay
propriétaire
Tanlay
Cruzy
Laubry
greflier
Flogny
Flogny
E. Petit
propriétaire
Chàtel-Gérard
Noyers
Régnier
maiie
1
Tonnerre
Tonnerre
COMMISSION DEPARTEMENTALE
Nommée en exécution de la ht des nSjuin^ 25 juillet et lo août 1S71 .
MM. Lorin, président) Cbevillottc, Coste^ FoUiot» Laubry, Saulnier» Chardon^
secrétairei
B7
CONSEILS D'ARRONDISSEIŒNT
NOMS
QUALIFICATIONS.
RÉSIDENCES.
CANTONS
que représentent
les Conseillers
Itiernr.
Fort-Mussot.
Gaotherin.
Hoadé.
Riaot.
Ledoux.
Gamet.
Lordereaa.
Lenchè«
Barillon.
Lechiche.
Jeannez Camille.
Espéron.
Adine.
Gauthier.
De Morillon.
Rétif fils.
L^er.
Barbier.
Dicquemart.
Perreau.
Honmon.
Dethon Léon.
Grand.
Robert.
Lererl.
Delécolle.
Arraalt.
De Courcy.
Laffrat.
Régnier.
Loavrier.
Guillié.
Baudonard.
Vidal.
Gage.
Fijal kowski.
Bourbon.
Bézine.
Renard.
Antony Thierry.
Martenot Charles.
Paillery.
Clémendot.
Lan^.
Blot.
Gaupillat.
VéroBi
ARROVDISSIMBNT
direct, à La Brosse.
adjoint.
docteur-médecin.
maire.
Md de bois.
notaire.
maire.
médecin.
négociant.
maire.
propriétaire
propriétaire.
ARR0NDIS6BllBlfT
jpropriétaire.
négociant,
maire.
propriétaire,
notaire,
greffier,
propriétaire,
grenier,
propriétaire.
ARRONDISSBMSNT
maire.
propriétaire.
vétérinaire.
anc. maire.
maire.
maire.
maire.
géomètre.
maire.
ARR0NDI9SBMBNT
propriétaire.
propriétaire.
médecin.
maire.
propriétaire.
maire.
architecte.
maire.
meunier.
ARRONDlSSEyBIlT DB
ancien maire.
maire.
agriculteur.
propriétaire
maire.
docteur médecin.
maire.
ancien maire.
ancien maire;
d'auxbrrr.
}La Brosse.
Auxerre.
Chablis.
Coulanges-Ia-Vin.
Coul .«sur-Yonne.
Courson.
Montigny.
St-Florentin.
Saint-Sauveur
Cheny.
Diges.
Vermcnton.
D^AYALLON.
Avallon.
Afallon.
Trévilly.
Llslc.
Joux-la-Yiile.
Quarré.
Saint-Germain.
Vézelay.
Asqains.
DB joigny/
Villemer.
Biéneau.
Brienon
Cerisiers.
Chamy.
Joigny.
Mézilles.
La Celle St-Cyr.
Villeneuve-s.-Y.
Auxerre (est).
Auxerre (ouest).
Chablis.
Coul.-la-Yineuse.
Coul.-sur-Yonne.
Courson.
Ligny.
St-Florentin.
St-Sau?eur.
Seignelay.
Toncy.
Yermenlon.
Quarré-l.-Tombes
DE SENS.
Jouy.
Saint-Sérotin.
Vill.-la-Gu>ard.
Véron.
Sens.
Marsangls.
Sens.
Gourion.
.\lolinons.
TONNERRE.
lAncy-le-Franc.
Butfon(Oôle-d'Or
Cruzy-le-Châtel.
Neuvy-Sautour.
Flogny.
Noyers.
Stc-V«»rtu.
Tonnerre.
Dannemoine.
I Ayallon.
I Guillon.
JLlsle.
}
I Vézelay.
Aillant.
Biéneau.
Brienon.
Cerisiers.
Chamy.
Joigny.
Si-Fargeau.
St-Julien.
Vilien. -sur- Yonne.
I Chéroy.
Pont-sur-Yonne.
t
}Sens (nord).
I Sens (sud).
I Sergines.
I Yillen.-rArcheT
lAncy-le-Franc.
I Cruzy.
[Flogny.
Noyers.
}
I Tonnerre.
58
CONSEILS D'HYGIÈNE. — VACCINE.
Créés en vertu d'un arrêté du chef du Pouvoir exécutif du ]8 décembre iS4S.
Les préfets et les sous-préfets sont présidents de droit de ces conseils.
Conseil départemental à Auxerre.
MM.
Bionis des Carrières ^, médecin, Auxerre
L'ingénieur en chef du Dép% à Auxerre.
Dejust, docteur-médecin, Auxerre.
Monceaux et Rayin, pharmaciens, Auxerre.
Duché, docteur-médecin, Ouanne.
Ravin, ex-pharmacien, à Auxerre. |
Conseils d'arrondissements
AVALLON.
Houdaille, maire d'A vallon.
Gagniard Edme, doct.-médecin à Avallon.
Bert, médecin à Avallon.
Renaud et Degoix, vétérinaires à Avallon.
Simon, docteur-médecin à Qoarré.
Roche aîné, industriel à Avallon.
Rétif, docteur-médecin à Joux-la-Ville.
Leriche, doct.-méd. à Cussy-les-Forges.
Dardaillon, pharmacien à Avallon.
Haran, docteur-médecin, à Yézelay.
Yeaulin, ancien industriel, à Avallon.
Boudard, médecin, cons. gén.,Yermenton.
Tonnellier, médecin, Auxerre.
Crochot, vétérinaire, Auxerre.
Poubeau, propriétaire, Auxerre.
Droin, médecin à Aiixerre.
Ficatier, médecin à Auxerre.
JOIGNT.
SENS.
Quenouille, docteur-médecin à Sens.
Bonneau, ingénieur à Sens.
Moreau, docteur-médecin à Sens.
Petit, docteur-médecin à Pont-sur- Yonne.
Pollet, pharmacien à Sens.
Limarre, médecin-vétérinaire à Sens.
Lefort, architecte à Sens.
Bourbon, médecin à Gourion.
Biot, vétérinaire à Pont-sur- Yonne.
Blandin,pliarmac. à Villen. -l'Archevêque.
Chardon, cons. général. —
TONNERRE.
Droin, docteur-médecin à Tonnerre.
Marion, pharmacien à Ancy-le-Franc.
Beugnon, docteur-médecin à Flogny.
Bertail, médecin à Ancy-le-Franc.
Quillot,médecin, dir . de Tusine de Frangey ,
Chotier, docteur-médecin à Noyers.
Dautun, agriculteur à Commissey.
Thierry Henri, vélérinaire à Tonnerre.
Grenet, docteur-médecin à Joigny.
Baudelocque, docteur-médecin à Basson.
Benoit, pharmacien à Joigny.
Roubé, ancien m éd. -vétérinaire à Joigny.
Deléccrtle, maire à Joigny.
Devillebichot, pharmac.à Viilen-s- Yonne
Pouillot, docteur-médecin à Brieuon.
Tarlois, ing. civ., propriétaire à Senan.
Duguyot,vétérin.,c. gén., Champignelles. 1 Prunier, pharmacien à Tonnerre.
Mayaud, pharmacien à Villeneuve-s-Y. I Julien, conducteur à Tonnerre.
COMMISSIONS D'INSPECTION DhS PHARMACIES.
Les jurys médicaux sont remplacés par une ou- plusieurs Commissions de trois
membres pris dans les Conseils d'hygiène d'arrondissement, et composés d^un mé-
decin et de deux pharmaciens, ou d'un médecin, d'un pharmacien et d'un chimiste,
sous le titre de : Commissions d'inspection des Pharnuicies,
chimiste, à Sens, et Pol-
ARRONDISSEM. D'AUXBRKR.
MM. Dionis des Carrièrcs,d'-
raédec, Poubeau, chim.,
Monceaux, ph.> à Auxerre
ARRONDISSBII. D* AVALLON.
MM. Simon, doct.-médecin,
Quarré-les-Tombes ; Bert,
doct.-méd., Avallon ; Dar-
daillon, pharm., Avallon.
ARRONDISSEH. DB J01GN7.
MM. Grenet, doct. en mé-
decine, à Joigny, Mayaud,
pharmac, à Vîllen.-sY.
Baudelocque , docteur-
médecin à Basson.
ARRONDISSEU. DE SENS.
MM. Moreau, médecin, à
let, pharm. à Sens.
ARRONDISS. DE TONNERRE.
MM. Droin, doct-médec,
Tonnerre; Prunier, ph.,
Tonnerre; Bertail, méd.,
Ancy-le-Franc.
Sens, Quenouille, med.-
Aux termes de la loi du 21 germinal an XL une visite générale des oflicines des
pharmacies et des magasins des épiciers et droguistes a lieu annuellement. L'époque
en est fixée par le Préfet.
PROTECTION DES ENFANTS DU PREMIER AGE.
Loi du 23 'décembre 1874.
Tout enfant âgé de moins de deux ans, qui est placé, moyennant salaire, en nour
n9
rice, en sevrage ou en garde, hors da domicile de ses parents, devient par ce fait
l'objet d'ane surveillance de l'autorité publique ayant pour but de protéger sa vie et
sa santé. (Art. 1" de la loi).
Cette surveillance est confiée dans le département de la Seine au préfet de police,
et dans les autres départements aux préfets.
Ces fonctionnaires sont assistés d^un comité ayant piour mission d'étudier et de
proposer les mesures à prendre, et composé comme il suit :
Deux membres du Conseil général désignés par ce Conseil ;
Dans le département de la Seine, le directeur de l'assistance publique^ et dans
ks autres départements, l'inspecteur du service des enfants assistés, et six autres
membres qui sont nommés par le Préfet. (Art. 2 de ladite loi).
Une Commission locale de surveillance est instituée dans toute commune où il
existe au moins cinq enfants d'un jour à deux ans placés en nourrice, en sevrage ou
en garde, moyennant salaire, hors du domicile de leurs parents ; la commission
coBoprend nécessairement deux mères de famille. (Arrêté préfectoral du 27 janvier
1878. — Art. 2 du règlement d'administration publique du z7 février 1877.
Dans les communes où il n'a pas été institué de commission locale, le maire
exerce les pouvoirs conférés à ces Commissions. (Art. 7 du règlement).
Des médecins inspecteurs, institués conformément à l'article 5 de la loi, sont
chargés de visiter les enfants placés en nourrice, en sevratse on en garde dans leurs
circonscriptions. (Art. 9 du règlement).
Membres du Comité départemental.
MM. Massot^ ancien Conseiller général ; le D** Duché, membre du Conseil gé-
néral ; le D' Dionis des Carrières, membre du Conseil d'bygiène et de salubrité du
département ; Esmelin, membre du bureau de bienfaisance de ladite ville ; Joly
Ciiarles, propriétaire ; Ducondut, inspecteur du service des enfants assistés.
Médecins- Inspecteurs. (1).
M- Souplet. — * Auxerre, Augy, Champs, Quennes, Saint-Bris, Venoy.
M. ChoUet. — * Chevannes, Sainl-Georges, Vallan, Vaux, Villefargeau, Escamps.
M. Mocquot. — *Appoigny, Charbuy, Monéteau, Perrigny-près-Auxerre, Branches,
Fleury, Guerchy, Chichery.
M. Gautherin. — Aigremont, Beines, * Chablis, Chemilly-sur-Serein, Chichée,
Chitry,Courgis, Fontenay-près-Chablis, Fyé, Lichères-près-Aigremont, Milly, Poin-
chy, Préhy, Saint-Cyr-les- Colons.
M. Populus. — * Coulanges-la- Vineuse, Escolivcs, Irancy, Jussy, Val-de-Mercy,
Vincelles, Vincelottes.
M. Houdé. — Charentenay, Gy-l'Evéque, Migé.
M. Collinot. — Andryes, * Coulanges-sur- Yonne, Crain, Festigny, Lucy-snr-
Yonne.
M. Vespérini. — Bois-d'Arcy, *iMaiIIy-Ia-Ville, Sery.
M. Mouly. — Fontenay-sous-Fouronnes, Fouronnes, * Mailly-le-Château, Merry-
snr-Yonne, Truc y -sur-Yonne.
M. Tournier. — * Druyes, Etais, Lainsecq, Sainpuits, Souçèrcs-en-Puisaye.
M. Duché. — Chastenay, Coulangeron, Courson, FontenaïUes, Lain, Merry-Sec,
Molesines, Mouffy, * Ouanne, Sement'ron, Taingy.
M. Forestier. — Beaumont, Chemilly-près-Seignelay, Chenv, Cbichy, Gurgy,
Hauterive, Héry, Mont-Saint-Sulpice, Ormoy, * SeigneUy, Sougères-sur-Sinotle.
M. Lordereau. — Avrolles, Bouilly, Chéu, Germigny,Jaulges, ilebourseaux, * Saint-
Florentin, Vergigny.
M. Mèrlou. — Moutiers, Perreuse, Sainte-Colombe, Saints-en-Puisaye, * Saint -
Sauveur, Thury, Treigny.
M. Tassin. -^ Diges, Lalande, * Leugny, Levis, Moulins-sur-Ouanne, Fontenoy.
M. Leroux. — Bleigny-le-Carreau, La Chapcllc-Vaupelleigne, Lignorelles, * Ligny-
(1) Les astériques indiquent les commanes où résident les médecins-inspecteurs .
60
le-ChAtel, Mall^y, Méré, Montigny, Pontigny, Ronvray, Varennes, Venouze, Vil-
lenettTe-Saiot-Salve, Villy.
M. Desvignes. — Beauvoir, * Egleny, Lindry.
M. Duguyot. — * Toucy, Dracy, Fontaines, Parly, Pourrain.
M. Grégoire. — Accolay, Arcy-sur-Cure, Bessy, Essert, Lucy-8ur-Cure,Sacy, * Ver-
menton.
M. Qaillaut. — Bazamet, * Gravant, Prégilbert, Sainte-Pallaye.
M. Gagnard. — Annay-Ia-GAte, Annéot, * Avalion, Domecy-sur-Ie-VauIt, Etantes,
Girolles, Isiand, Lucy-Ie-Bois, Magny, Menades, Pontauberl, Sauvigny-le-Bois, Ser-
mizelles, Tharot, Thory, Le Vault-de-Lugny.
M. Leriche. — Ansirudes, Ciseryles-Grands-Ormes, * Gussy-lesForges, Goillon,
Pisy, Saint-André, Santigny, Saavigny-le-fieurèai, Savigny-en-Terre- Pleine^
Sceaux, Trévilh, Vassy soûs-PIsy, Vignes.
M. Pruneau.'— Angely, Annout, Athie, Blacy, Civry, Ooutarooux, Dissangis,
* L'Islesur-Sereio, Massangis, Provency, Sainte-Colombe, Tstizy, iViarmeaux, Mont-
réal, Thisy.
M. Rétif. — * Joux-la-VilIe, Précy-le-Sec.
M. Bert, à Avalion. — Cbaslellux, Saint-Germain-des-Cbamps.
M. Simon. — Beaovilliers, Bussières, * Quarré-les-Tombes, Saint -Brancber,
Saint-Léger, Sainte-Magnance.
M. Haran. — ^ Asniéres, Asquins, Blannay, Brosses, Cbamoux, Cbâtel-Gensoir,
Doraccy-sur-Gure, Foissy-les-Vézelay, Fonienay-près-Vézelay, Givry, Licbères,
Moniillot, Pierre-Pertbuis, Saint-Moré, Saint-Père, Tharoiseau, ^Vézelay, Voutenay.
M. Huchard. — * Aillant, Ghampvallon, Ghamvres, Ghassy, Laduz, Parov-sur-
Tbolon, Poilly, Saint-Maurice-le- Vieil, Saint-Maurice-Tbizouailles, Senan, Vliliers-
sur-Tbolon, Volgré.
M. Michalski atné. — Merrv-la-Vallée, Saint-Aubin-Gbâteau-Nenf, Saint-Martin-
sur-Ocre, * Villiers-Saint-Benoit. La Viilotte, Grancbamp.
M. Legendre. — *Bléneau, Ghampcevrais, Rogny, Saint-Privé.
M. Desleau. — * Ghampignelles, Louesme. Tannerre, Villeneuve-les-Genêts.
M. Truchy. — Bellecbaume,Bligny-en-Otue, * Brienon-l'Archevêque, Cbamplosî.
Esnon, Mercy,
M. Tbévenon. — * Bœurs, Gbailley, Fournaudin, Turny, Venisy, Paroy-en-Otbe,
Bussy-en-Othe.
M. Fort. — Arces, * Gerisiers, Coulours, Gérilly, DlUo, Vaodeurs, Villechélive,
Vaumort.
M. Beullard. — Gudot, Dicy, Prunoy, * Villcfranche.
M. Rocher. — Champbeugle, * Gharny, Gbéne-ArnouU, Fontenouilles, La Mothe-
aul-Aulnais.
M. Michalski. — * Gharny, Malicorne, Marchais-Beton, Saint-Denis-snr-Ouanne
Saint -Martin-sur-Onanne.
M. Roy. — Ghevillon, * La Ferté-Loupière, Ferreux, Les Ormes, Sommecaîse,
Précy, Saint-Romain-le-Preux, Sépeaux.
M. Leriche. — Béon, Brion, * Joigny, Looze, Migennes, Saint-Aubin -sur- Yonne,
Saint-Cydroine, Villecien.
M Beaudelocque. — * Bassou, Bonaard, Cban.play, Gbarmoy, £pineau-les-Voves,
Neuilly, Villemer.
M. Renard. — Gézy, La Gelle-Saint-Cyr, * St-Julîen-du Sault, St Loupd'Ordon,
Saint-Marlin-d*Ordon, Verlin, Villevallier.
M. Toutée. — Lavau, Mézilles, Ronchères, * Saint-Fargeau, Saint-Marlin-des-
Gbamjps, Septfonds.
M. BouUand. — Anneau, Les Bordes, Dixmont, Pa«sy, * Villeneave-s-Yonne,Véron.
M. Roy, À Villeneuve -sur- Yonne. — Bussy-le Repos, Chaumot, Piffbnds, Roussçn,
Egriselies-le-Bocage, Marsangi;).
M. Boullé. — Gourtoin, Dollot, Domats, Fouchères, La Belliole, * Saint-Valérien,
Savigny, Subligny, Vallery, Vernoy, Villeneuvela-Dondagre, Villebougis, Villeroy,
Ghéroy, Jouy, Montacher, Villegardin.
M. Pe'it,à Pont-sur- Yonne. — Guy, Evry, Gi«y-les-Nobles, Michery, La Chapelle-
surOreose, Saint-.Martin-sur-Oreuse, Brannay, Lixy.
M. Regnoul. — Ghampigny, Chaumont, Saint-Aignan, Villeblevin, * Viiieneuve-la-
Guyard, Villeihierry.
M. Sellier. ^ * Pont-tur-Yonne^ Saiot^Sérotin^ Villemanoch6f Villen«Tott«i Ville-
perroti
61
M. René Moreau. — Fonlaine-la-Gaillarde, Mâlay-Ie- Petit, Saligny, Maillot, Mâlay
le-Graod, Noé, Rosoy, Sens (nord).
M. Moorhet, à Sens. — Collemiers, Cornant, Etigny, Gron, Paron.
M. Quenonille. — Courtois, Nailly, Saint-Denis, Saint- Martin-dn-Tertre, * Sens
(sud), Saint-Clément, Soucy.
M. Bourbon. — * Coarlon, Serbonnes, Vinnenf.
M. Goupil. — Compigay, Conrceaux, Pailly, Plessis-du-Mée, Plessis- Saint-Jean,
* Sergines, Verlilly.
M. firlssot. — Fleurigny, GraoKe-le-Bocage, Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes,
Sognes, Villers-Bonneax, lia Postolle, * Tliorigny, Voisines.
M. Mathieu, à Villeneuve-rArcbevéque. — Pont-sur-Vanne, Les Sièges, Theil,
Vareilles, Villiers-Louis.
M. Tbéyenon. — Bagneaux, Cbigy, Courgenay, Flacy, Foissy, Lailly, Molinons,
* YilleneuTe-l'Archevéque.
M. Bertai:. — * Ancy-le-Franc, Ancy-le-Libre, Argentenay, Ar^enteuil, Chassi-
goelles, Cusy, Fulvy, Lézinnes, Pacy-sur-Armançon, Sainbourg, Stigny, Yiiliers-les-
Uaats, Vireaux.
M. Viardot. — Aisy, Cry, JuHy, Nuits, Perrigny-sur-ArmanÇon, * Ravières.
M. N.... — Arlhonnay, Quincerot, Tricbey, Vilion.
M. Mouton. — Cruzy, Rugny, Thprey, Baon, Commissey, Méliscy, Pimelle8,Saint-
Martin, Saint Yinnemer, * Tanlay.
Bl. Beugnon. — Gigny, Glana, Sennevoy-fe-Bas, Sennevoy-le-Haut, Bemouil,
Carisey, Dyé, * Flogny, La Cbapelle-Vieille-Forét, Percey, Rofiey, Troncboy, Vil-
liers-Vioeux.
M. Beraot. — Beugnon, Butteaux, Lasson, * Neuvy-Santour, Sormery, Soumain-
train.
M. Cholier. — Annay-sur-Serein, Censy, Chàtel-Gérard, Etivey, Fresnes, Grimault,
Jouancy, Môlay, Moulins, Nitry, * No)ers, Poilly-sur-Sereiu, Pasilly, Sainte- Vertu,
Sarry.
M. Droin. — Béru, Chêne/, CoUan, Danncmoine^ Epineoil, Fiéys, Junay ,
Molosmcd, Serrigny, Tis^ey, * Tonnerre, Vézannes, Vézinnes, Viviers, Yrouerre.
ADMINISTRATIONS MUNICIPALES DES CHEFS-LIEUX D'ARRONDISSEMENTS
VILLE D*AUXERRE.
MM. MiLLiAux, maire ; Ytdibr et Fort-Mussot, adjoints.
Membres du Conteil municipal.
MM. Milliaux, Savatier-Laroche, Ylbier. Ravin, Bernage, Bernard, Massé Laurent,
Ficatier, Legrand, Dupallut, N..., Gauthier, Taupin, Rocher. Richard L., Léger,
Barreau, Auger, Godard, Dugravier, Martin, Lechicbe, Piat, Lanier, Fort-Mussot,
Guyou, N...
UM. Charles Joly, receveur municipal ; Moreau, architecte-voyer, conducteur des
travaux communaux ; Seibert, inspecteur du service de lëclairage, des eaux et des
marchés.
Personnel de la Mairie: MM. Nodot, secrétaire en chef; Dumonteil, charg^ de
la comptabilité ; Finance, expéditionnaire ; Edmond^ chef du bureau de l'état civil ;
Jules Ahii, chef du bureau militaire, des contributions et des élections ; Tiilien,
garçon de bureau ; Aliard, concierge.
Police administrative, municipale et judiciaire : MM. Drouhin, commissaire-
ordonnateur des pompes funèbres ; Alleaume, commissaire de police ; agents de
police : Fournonx, brigadier. Brocard, Méhomme, Barilliet, Jacquinot (le bureau
de police est ouvert au public, fous les jours y depuis 8 heures du matin jusqu'à
9 heures du soir) ; gardes champêtres : Massé, brigadier, Decoueone, Ring, m!ou-
zet, Charrier, Maillard.
Abattoir public: MM. Bouvret, inspecteur; Chasseigne, receveur; Crochot,
vétérinaire expert ; Couderc, concierge.
62
Sapeurs-pompiers: MM. Moreau, capitaine; Merle, lieutenant; Bouché Marcel,
sous-lieutenant. — Tambour de ville : M. Roy.
VILLE DAVALLON
MM. HouDAiLLE, maire ; Verrier et Adiive, adjoints.
Membres du Conseil municipal.
MM. Verrier, Roche aîné, Thibault, anc. juge, Bouché, Bessetle, Morizot, Lepère,
Robinet, Quantin, Barban, Nicat, Communaudat, Bonin, Caristie, Adine, Espéron,
Barré, Gueinlé, Cambon, Morio, Houdaille, Viileminot.
MM. Radot, recev. municipal ; Bouvy, commissaire depolice ; Mathieu, architecte-
voyer ; Roy, secrétaire de la mairie.
VllJ.E DE JOIGNY.
MM. Delégolle, maire ; Cbamprocx et Roubé, adjoints.
Membres du Conseil municipal,
MM. Mahieu, Leriche^ Roset, Lajoie, Lignot, Baillei, Lagoutte, Barat-Godeau,
Pernet, Drain, Boiziaux, Baillet-Frécault, Champroux, Roubé, Durand-Galmus ,
Rcnard-Ablon, Delécolle, Inides, Goussery-Veau, Ablon, Picard, Vagnier, Noble.
MM. Loury, receveur municipal ; Barbier, secrétaire de la mairie ; Robinet, com-
missaire de police ; Garbe, architecte-voyer ; Champroux, commissaire-priseur.
VILLE DE SENS
MM. Landry, maire ; Robert et Recordon, adjoints.
Membres du Conseil municipal,
MM. Robert, Chapron, Huchard, Lalande, Bodier, Cravoisier, Fromonf, Picrro-
tin, Tantôt, Dupéchez, Guibert, BaiUy, Thiriet, Ghollet aîné, Gerst, Rousseau,
Gheurlin, Poulain, Meilhon, Jourdain, Parigot, Recordon^ Landry, Horsin, Neymayer.
Perrin
MM. Laude, receveur municipal ; Senet, secrétaire de la mairie ; Bolard,
commissaire de police ; Sarrazin, architecte-voyer.
VILLE DE TONNERRE.
MM. RÉGNIER, maire ; Roy-Gallois et Beâuvais, adjoints.
Membres du Conseil municipal,
MM. Gillot, Portier. Caillot, Fèvre^ Beauvais, Thibault E., Pruneau: Gaupillat,
Régnier Jules, Perrucnon, Rétif, Reddé, Gotlerot, Hugot, Legoux, Bérbst, Julien,
Lemaire, Moreau, Goubeaux, Roy-Gallois, Droin, Simon.
MM. Durieux, receveur municipal ; Carré, secrétaire de la mairie ; Bourigeaud,
commissaire de police.
ASILE DÉPARTEMENTAL DES ALIÉNÉS.
Commission de surveillance.
MM. Lorin, ancien architecte, président; M. Guiblin, anc. avoué, administrateur
provisoire des biens des aliénés non-interdits; Momon, ancien avoué; Villelte,
trésorier-payeur général; Fougerolles, ingénieur civil, secrétaire.
Administration et Service médical.
Directeur, médecin en chef : MM. Rousseau, docteur en médecine ; Médecin-
adjoint : Pichenot, docteur en médecine ; interne en médecine: N...; pharmacien :
Legrip ; Receveur : Yivargent ; Econome : Desliens ; Secrétaire : Allons ; Surveillant
63
en chef : Besançon ; Sar?eil1ante en chef: IC"' N...; Commis d'économat: Cfae-
vallier ; Garde-magasins : Larchevêque.
HOSPICES COMMUNAUX.
L'organisation et radministraiion des Hospices ont été réglées par la loi.de
1879. — Les commissions administratives sont composées de six membres
dont deux nommés par le conseil municipal et quatre nommés par le Préfet, non
compris le Maire, président de droit.
COMMISSIONS ADMINISTRATIVES.
ÀcxERRE. — MM. le Maire, président; Berault, Legrand, Richard, Ravin,
Gamier, pharmacien ; Dondenne, architecte ; Mme Trottard, surveillante générale.
AvALLON. — MM. Adlne, Bouché Auguste, Leclerc, Roche, Degoix, Veaulin,
administrateurs ; Baudot, secrétaire ; Radot, receveur.
JoiGRY. — Gallois, Zanote, Pouillot, Berthe-Havard, Laurent, Aoubé, adminîstr.;
Lefebvre, secrétaire-économe ; Bouvet, receveur.
Sens. — Courtanx, Fijalkowski, Gompérat, Mingat, Bissey, Dupêchez, adminis-
trateurs; Larchevêque, secrétaire- économe ; Moreau, receveur; Tantôt, architecte.
Tonnerre. — Delautel, Flaive, Pruneau, Caillot, Gaupillat, Rétif, administra-
teurs ; Lambert, économe ; Durieux, receveur.
Chablis. — Mérat-Berlrand , Mottot-Mottot , Miaulant, Picq-Sautumier, Picq-
Renard, Cailly.
CoDiisoN. — Bouille Louis, Bourguignon Léon, Jacquier Amédée, Montassier, Le-
doux, Farget Louis.
CRAVA.NT. — Sonnet, notaire^ Droin, Hadery Martial, Ghapotot, Diversin, Quantin
Paul.
St-Florentin. — Deligne, Hunot Louis, Bataillon, SallonBiron , Lordereau,
Moiset.
Yermenton. — Gérard, notaire, Rimbert Albert, Roque Alfred, Robin, Poulin
Eugène, Tnpinier.
VÉZELAY, ^ Destutt de Biannay, Dicquemarre, Monnot, Gagneux, Poulin
J.-B., Dftllac.
Brienon. — Pain, notaire, Denis, INaudet Pierre, Méreau Cyrille, Duguet,
Meigne.
SAiNî^FAkGEAu. ~ David Emile, Suchey, Lachambre J., Renaud Armand, Ballut
Théophile David Léon.
Saint-Julien -Du-S AULX. — Bezançon, Vincent, Ablon, Robillard P., Gillet Louis,
Michecoppin.
ViLLEi\EDVE-suR-YoiNNB. — Bondoux, Rapiu Constant, Fontaine, Plain,Viaut,
Royer.
Noyers. — Millot, Challan, Langin, Gounot, Mossand, Musey Eug.
SERVICE DES ENFANTS ASSISTÉS.
M.DucoNDUT, inspecteur du service pour le département; Chabaneix, sous-ins-
pecteur ; Olive, Treille, employés.
Bureau d'admission.
Adxerre. — MM. le Secrétaire général de la Préfecture, président; le Procureur
de la Répnblique ou son représentant, vice-président ; Legrand, avoué, membre
de la commission de THospice; Chambard père, membie du bureau de bienfai-
sance, Dopallut, concilier municipal; Olive, secrétaire.
Ce bureau propose les admissions pour tout le département.
64
L'Inspectear départemental des enfants assistés a entrée et toîz délibérât ive dans
ce bureau. Il peut se faire soppléer par le Sons-Inspecteur.
SERVICE DES ENFANTS ASSISTÉS DE LA SEINE
MM. Jacoulet, directeur ; Hédot, commis, à Ouanne. — - M"« Doré, sar?eillante,
à Auxerre.
Médecins attachés au service : MM. Tonnellier et Ficatier, à Auxerre. — Duché, à
Ouanne. — Tournier, à Étais. — Boudard, à Vermenton. — Vespérini, à Mailly-la-
Ville. — Merlou, à Saint-Sauveur. — Houdé, à Coulanges- la-Vineuse.
MAISON D'ARRÊT, DE JUSTICE ET DE CORRECTION.
M. Lafon, à Dijon, directeur des prisons de l'Yonne.
Auxerre. — MM. Courcier, gardien chef; Lorne, gardien commis - greffier ;
Badin, Carré, Durand, Vallot, gardiens ordinaires; Fourgeot, gardien-portier ,
Mme Courcier, surveillante. — MM. Dauphin, aumônier; Souplet, médecin ; Rouxei;
pharmacien.
AvALLON. — MM. Lombard, gardien chef ; Simeray, gardien ordinaire.
JoiGNY. — MM. Franc, gardien chef ; Schmitt, gardien ordinaire.
Sens. — MM. Clerget, gardien chef ; Pothier, gardien ordinaire.
TorrNERRB. — M. Bourillot, gardien chef.
COMMISSIONS DE SURVEILLANCE DES PRISONS
Créées par ordonnances royales des 9 avril 1810 et 25 juin 1823.
AuxERUE : MM. le Préfet, président; le Maire de la ville d'Auxerre, vice-président;
le Président du Tribunal civil, le Procureur de la République, Savatier-Laroche,
avocat, secrétaire, Leroy Octave, Chailley, banquier.
AvÂLLOM : MM. le Sous-Préfet, le Maire, \ë Président du Tribunal civil, le Pro-
cureur de la République ; Leclerc, avoué; Chrétien, notaire; de la Brosse, Bouché,
Odobé.
JoiGNY : MM. le Sous-Préfet, le Maire, le Président du Tribunal civil, Créneau,
curé archiprétre, Benoit fils, Zanote, Détape, receveur particulier, Salmon.
Sens : MM. le Sous-Préfet, le Maire, le Président du Tribunal civil, le Procur. de
la République, Mathieu, Moreliet, Gérard. ^
Tonnerre : MM. le Sous- Préfet, le Maire, le Président du Tribunal civil, le Proç.
de la République, Régnier, Moreau, Folacci, avoué.
65
COMMUNES DE L'YONNE.
PAR ORDRE ALPHABiTiQUB
Avec la superficie^ le rmenu foncier, les distancet judieiairet en kilomètrei,
le nom du canton et du bureau ae poste.
COMMUNES.
ipcrûcie
n hect.
Revena
eier selon
matrice
dastrale.
1 ^"^
J-3|
CANTONS.
BUREAUX
de
POSTE.
DISTANCE
de la commune
an I à (an
eant. Irarr. ch. 1.
Accolay
Aigrement
Aillant
Aisy
Ancyle-Franc
Ancy-le-Libre
Attdryes
Angely
Annay-la-Côle
Anoaj-s-Serein
Annéot
Annoux
Appoigny
Arces
Arcy-8ur-Cure
Argenlenay
Argentcuil
Armeaa
Arthonnay
Asnièreâ
Asquins
Âthie
Augy
Attxerre
ATallon
Avrolles
Bagneanx
Baun
Rassou
Bazarnes
fkîaomont
Beauvilliers
Beauvoir
Beines
Bellechaume
Néon
Bemouil
Béru
Bessy
Bcugnon
Bierry-les-bellcs-Fonl.
Blacy
Blannay
Bleigny-le-Carreau
Bléneau
927
24204
680
4701
1820
33899
1797
38184
U70
63505
2165
35103
2279
29417
862
22751
1292
37690
2700
25239
613
18139
897
8943
2008
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2394
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34724
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15769
3046
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16800
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15515
1795
20542
2183
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16678
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1695
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1623
22181
857
7217
409
11786
1939
25678
655
16186
621
6820
672
10725
2157
17695
2452
32491
15i0
21618
456
4652
516
5190
1053
15201
770
17051
2678
31829
884
7168
726
7144
109.9
13604
3943
53693
Vermcnlon
Chablis
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Id.
Coul.-8ur.-Y.
L'Isle-sur-le-S.
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Avallon
L'Isle-sur-le-S.
Auxerre
Cerisiers
Vermenton
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Id.
Villen.-s-Yonne
Cruzy
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Llsle-sur-le-S.
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Cruzy
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Vermenton
Seignelay
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Toucy
Chablis
Brienon
Joigny
Flogny
Tonnerre
Vermenton
Flogny
Guillon
L'Isle-sur-le-S.
Vézelay
Ligny
Vermenton
Chablis
Aillant
Aisy
Ancy-le-Franc
Lézinnes.
Andryes.
L'Isle
Avallon
Noyers
Avallon
L'Isle
Appoigny
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Arcy-sur-Cure
Lézinne».
Ancy-le-Franc
Villen.-s-Yonne
Cruzy
Vézelay
Id.
L'Isle
Auxerre
Id.
Avallon
Sl-Florentin
Villen.-l'Arch.
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Seignelay
Quarré
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Chablis
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Tonnerre
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Aisy
L'Isle
Avallon
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Bléneau
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29
33
33
29
29
37
59
55
42
11
56
Bléneau
Ce tableau est conforme, quant aux distances, à celui dressé par le Préfet de
l'Yonne, le 6 septembre 1861, en exécution de l'art. 93 du rè^leroentdu 18 juin 1818.
La superficie est relevée sur le travail statistique dresse par le Ministère de
nalérieur en 1879.
Les chiffres de la colonne du revenu foncier nous ont été fournis par M. Amyot,
directeur des contributions directes du déparlement de l'Yonne.
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COMMUNES.
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Bois-dArcy
Bonnard
Bouilly
Branches
Brannay
Brienon
Brion
Brosses
Bussières
Bussy-en-Othe
Bussy-Je-Repos
BuUeaux
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Censy
Cériliy
Cerisiers
Cézy
Cnablis
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Chamoux
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Champcevrais
Champignelles
Cbampigny
Champlay
Champlost
Champs
ChampTallon
Chamyres
Charbuy
Charentenay
Oharraoy
Charny
Chassignelies
Chassy
Ohaslellux
Chastenay
Châlei-Censoir
Châtel-Gérard
Chaumont
Chaumot
Chemilly p. Sei^.
Chemilly-s.-Serem
Chène-Arnoult
Cheney
Cheny
Chéroy
Chéu
Chevaunes
Chevillon
Chichéc
Chichery
Chichy
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2230
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2023
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2«33
«125
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3272
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2088
2108
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439
683
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2340
698
«762
«300
«645
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904
2463
3066
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«486
572
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91 «
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972
«052
748
2350
«306
«878
678
232
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«3450
9989
9394
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«9309
«8964
«3293
«2731 «
27485
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«3918
97154
2567 «
«839«
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2 «679
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«5025
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«9296
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Brienon
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Cerisiers
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Brienon
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Pont-sur-Y.
Joigny
Brienon
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Joigny
Auxerre
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Joigny
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Courson
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Auxerre
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Chablis
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Seignelay
/Villen.-rAr«h.
Brienon
Arces
Arcy-s.-Cure
Basson
St.-Florentin
Guerchy
Pont-s.-Yonne
Brienon
La Roche.
Châtel-Censoir.
Cussy-1 .-Forges
Bussy-en-OtJQe
Villen.-8-Yonne
Flogny
Flogny
Noyers
Arces.
Cerisiers.
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Chablis
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Vézelay
Charny
Bléneau
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Brienon
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Auxerre
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Charny
Ancy-le-Franc
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Ch.-Censoir
Noyers
W.-la-Guyard
Villen.-s-Yonne
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Chablis
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Chéroy
St-Florenlin
Auxerre
Charny
Chablis
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Goarson
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29961
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10970
21599
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20268
30637
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Ohablis
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Sens
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Coulanges-la-Y.
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Saint-Julien
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Ancy-le-Franc
Pont-sur-Yon.
Tonnerre
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Chéroy
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Toucy
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Joigny
Tonnerre
CoulangeS'la-Y.
Coulanges-la-V.
Brienon
Vermenton
Coulange-s.-Y.
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Pont-sur-Yonn.
Coul.-snr-Yon.
Yillen.-rArch.
Saint-Bris
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Tonnerre
Sens
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Goulanges-la-Y.
Coul.-la-Vin.
Coulangcs-s.-Y.
Cerisiers
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Chablis
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Courson
St-Valérien
Sens
L'Isle-s.-le-S.
Coulanges-«.-Y.
Cravant
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Cussy-les-F.
Ancy-le-Franc
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Montigny
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Noyers
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Toucy
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Saint-SauTeur
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25159
Sens
Sens
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3470
34771
Noyers
Noyers
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Noé
855
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Sens
Theil
11
11
54
Noyers
3566
35201
Noyers
Noyers
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20
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1158
36889
Ancy-le-Franc
Nuils
8
27
58
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1333
27221
Seignelay
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7
19
19
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2916
38364
Courson
Ouanne
11
24
24
Paoy-sur-Arin.
Pailly
1335
30588
Ancy-le-Franc
Lézinnes
6
14
49
1489
25488
Sergines
Sergines
6
19
74
Parly
2077
29176
Toucy
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6
19
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1050
16861
Sens
Sens
4
4
61
Paroy-en-Olhe
532
12287
Brienon
Brienon
7
24
30
Paroy-sur-Tholon
Pasiïly
421
12885
Joigny
Joigny
4
4
33
999
6019
Noyers
Noyers
7
27
64
Pessy
574
9613
Sens
Véron
12
12
80
Percey
957
19418
Flogny
Flogny
4
19
78
Perreuse
574
5658
Sl-SauTeur
Saint-Sauveur
10
43
43
Perreux
2637
19742
Charny
Charny
6
31
43
Perrigny
1263
43361
Auxerre
Auxerre
4
4
58
Pirrigny-s.-Arm.
1399
28900
Ancy-le-Franc
Aisy
13
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4
Perre-Perlhuis
734
7909
Vézelay
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6
14
67
Piffonds
2455
39644
Vil!en.-&- Yonne
Villen.-sur-Y.
12
29
55
Pimelles
991
11361
Cruzy
Cruzy
4
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Pizy
1208
31881
Guillon
Guillon
7
23
30
Plessis-du-Mée
777
16529
Sergines
Sergines
9
23
17
Plessis-Saint-Jean
1103
20883
Id.
4
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49
Poilly-s.-Tholon
1956
33421
Aillant
Aillant
5
17
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Poilly-s.-Serein
2128
18626
Noyers
Chablis
14
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Poinchy
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506
11913
Chablis
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2
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12178
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Pontigny
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Ligny
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4
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Pont-bur-Vanne
1047
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Villen.-l'Arch.
Theil
12
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Pont-sur-Yonne
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Pont-s.-Yi une
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12
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2585
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L'Isle-s.-le-Ser.
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13414
Vermenton
Vermenton
7
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7947
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1188
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L'Isle-s.-le-Ser.
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Flogny
Flogny
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Saint-Fargeau
Rogny
Saint-Fargeau
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Saint-Agnan
Saint-André
St-Aubin-Ch.-Neuf
Sl-Aubin-s.- Yonne
Saint'Brancher
Saintr&ris
Saint-Clément
Saint-Cydroine
Sl-Cyr-les-Colons
Si-Denis p. Sens
St-Denis-s-Ouanne
Saint-Fargeaa
Saint-Florentin -
Saint-Georges
St-Germain-d.-Ch.
St-Julien-du-Sault
Saint-Léger
Sl-Loup-d'Ordon
SlMartin-des-Ch.
Sl-Martin-d'Ordon
St-Martin-du-Tert.
Sl-Marlin-s.-Arm.
St-Marlin-s.-Ocre
St-Martitt-s Orease
Sl-Marlin-s.-Ouan.
Sl-Maurice-a.R.-H.
Sl-Maurice-le-Viol
St-Maurice>Tbiz.
Saint-Moré
Saint-Père
Saint-Privé
St-Roroaia-le-Pr.
Saint-Sauveur
Saint-Serotia
Saint- Valérien
Saint- Vinnemer
Ste-Colombe
8le^lombe-s.-L.
Sle-Magnance
Sainle-Pailaye
Sainte-Vertu
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Saiigny
Sambourg
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2490
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Saint-Sauveur
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Sens
Joigny
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Sens
Charny
St-Fargeau
St-Fiorentin
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Saint-Julien
Quarré
Saint-Julien
Saint-Fargeau
Saint- Julien *
Sens
Cruzy
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Sergines
Charny
Sergines
Aillant
Aillant
Vézelay
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Bléneau
Saint-Julien
Saint-Sauveur
Pont-sur- Yonne
Chéroy
Cruzy
L'Iâle-sur-le-S.
Saint-Sauveur
Quarré
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Noyers
Sainl-Sauveur
Sens
Ancy-le-Franc
Guilion
Noyers
Guilion
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Chéroy
Guilion
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Ligny
Sens
Cruzy
Vermonton
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Villen.-la-Guy.
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Saint-Bris
Sens
Laroche
St-Bris
Sens
Charny
Saint-Fargeau
Saint -Florentin
Auxerre
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Saint-Julien
Saint-Fargeau
Saint-Julien
Sens
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L'Isle-sur-le-S.
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Cruzy
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Saint-Fargeau
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993
27189
Sergines
Serbonnes
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16
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Sergines
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Sergines
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Tonnerre
Tonnerre
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29
Sery
425
5005
Vermenton
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10
26
26
Sogiies
1043
5748
Sergines
St-Maurice-R-H
15
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1552
18543
Aillant
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11
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3106
46516
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19
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2162
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Saint-Sauveur
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1061
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Flogny
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1786
40898
Ancy-le-Franc
6
24
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Sens
15
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2081
22506
Courson
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L'Isle-sur-le-S.
L'Isle-sur-le-S.
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28614
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6305
Vézelay
Vézelay
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Tonnerre
Tonnerre
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Cruzy
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9
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11093
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15500
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Ligny
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Guillon
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13177
13297
10285
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Saint-Florentin
Saint-Julien
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Sergines
Tonnerre
Vézelay
Tonnerre
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Ponl-sur-Yonne
Chéroy
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Joigny
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Pont-sur-Yonne
Ponl-s.-Yonne
Aillant
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Chéroy
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Ponl-sur-Yonne
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Saint-Florentin
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Sergines
Tonnerre
Vézelay
Tonnerre
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14
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70
28
37
33
74
COMMUNES DE L'YONNE
VAR ARRONDISSEMENT.
Population {*)t Noms des Maires^ Adjoints^ Curés {**), Desservants et Instituteurs,
COMMUNES.
Popula-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURES.
Instituteurs.
ARRONDISSEMENT D'AUXERRE.
Accolay.
Aigremont.
Andryes.
Appoigny.
Arcy-sur-Curc.
Augy.
Auxerre.
AvroUes.
Bazarnes.
Beaumont.
BeauToir.
Beines.
Bessy.
Bleigny-le- Carreau .
Bois-diircy.
BouilJ^.
Chablis.
Champs.
Charbuy.
Charentenay.
Chastenay.
Chemilly, p. Seign.
Chemilly>s-Serein.
Cheny.
Chéu.
Cbevanncs.
Chichée.
Chichy.
Chitry.
Coalanges-la-Vin.
Coulangeron.
Coulangcs-sur-Y.
Courgis.
Courson.
Crain.
Gravant.
Diges.
Dracy.
Druyes.
Egleny.
Escamps.
EscoliTes.
Essert.
Etais-la-Sauvin.
976
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1520
1335
330
17456
676
603
398
3911
695
545
359
110
325
2379
664
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294
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63
6 6
1296
406
913
591
1365
635
1250
1720
660
973
59S
1023
460
139
1628
Momon Gaillard.
Gendre Ad.
De Mangin.
Chayance.
Coppin.
Chapotin.
MiLLUEX.
Deffand.
Decroix.
Tribaudeau.
Chatelet Th.
Roblot 0.
Pépin Ëug.
Truchy.
Toubeau.
Moulurât.
Folliot.
Bel vaux.
Hédot A.
Miller.
Desfoux.
Descham()s.
Martin Isid.
Chambon C.
Fromonot.
Favol.
Quittot.
Duveaux.
Petit A.
^pudé.
Perreau.
Riant H.
Quittot.
Perreau.
Rouleaux.
Quiliaut.
Genôtre F.
Baujard.
Merlot.
Gallet.
Gibert.
Renaudin.
Garnier.
Godard Em.
Momon Dachamp
Renault.
Surrugues.
Guyot P.
Barillot.
Tréiuillon.
Ythiér.
fort-mussot.
Royer D.
Courvoux.
Bernard.
N
Lamblin J.
Giilot. Gr.
Deroeaux.
Thomas.
Moreau.
I Caiily.
Thièvre.
Bonret A.
Moreau.
Proux Max.
Nailiet.
Hpgot.
CoiombetA.
Boucheron.
Charrier.
Foulley.
Gouviue.
Viré E.
Desçrez .
Couiliaut.
Rousseau.
Viteaux.
Ferrand.
Gautrot.
Droin.
Savier.
Allard.
Guenot Hip.
André L.
Souui.
Givaudin.
Marceau.
Roux.
Lebiet.
N
AUiot.
Monot.
Chanvin.
Pautrat,
MÉAUNE.
Gcignepibd.
BOUSSAR0.
Descbamps.
Blanchot.
Garnier.
Fleury.
Ferrand.
Desmeuzes.
Fiat.
Poulaine,
Cuinet.
Dubàn.
Bouraud.
Petiot.
Ueti^auve.
Auge.
Roblot.
Bougault.
Carré.
Ilusson.
MOCQUOT.
Bourcey.
i.^ . • . . .
Potin.
KOJJSSEL.
Lenfant.
Jovt.
Moricard.
MONTASSIER.
Durlot.
Clouzard.
Lagrange.
Labbé.
Leclerc.
Fleury.
Zominy.
Prieux.
Picq,
Chauvin.
(*) La population est indiquée d'après le recensement quinquennal
(••) Les noms des curés sont en lettres petites capitales, ceux des
lettres romaines^ et ceux des desservants oineurs en lettres italiques
.es communes reunies à une antre pour le culte.
Nota. Les dernières élections manicipalcs ont eu lieu le 4 mai 1884.
I Cornevin.
I Ancel.
t Mandron, Lelong^.
j Dechamps.
Ramon [Bardot
Mignot, Leclerc.
Roche.
Arbioet, Gillet,
Moreaa, Peigné.
Cadet.
Badin.
Bosserelle.
Beaujard.
Godard.
Brisedou.
Truchy.
Chommeton.
Gallard.
Bout lotte.
Joarhim.
Lesire, Leseur.
Chevillard.
Barraud.
Brunot.
Boucherai .
Roger.
Robin.
Gillodes, Moreau.
Desbœufs
Béthery.
Aubcrt.
Fèvre.
Roger.
Moreau.
Guilly. Gillon.
Dufeu [met.
Monligny, Som-
Breuillard .Terrier
HoJon. [Noël.
Choux.
Bourdon.
Soret.
Durr.
Ronsseaa.
Dafour,Chauflard
ArchenaoU.
de 1886.
desservants en
. Un '^ indique
75
COMMUNES
Popnla-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
Instituteurs.
Festign3r.
Fontenailles.
Fontenay p. Chablis
Fonlenay-s.-Four*.
FoDtenoy.
Fooronnes.
Fyé.
Germjgny.
Gurgf,
Gy-1'Kvêque.
Hânlerire.
Héry.
Irancy.
Jauiges.
Jnssy.
La Chapelle- Vaup.
Lain.
Lainsecq.
Lalande.
Leogny.
LeYis.'
Lichèresp. Aigrcm.
Lign(»-elles.
Ligny.
Lindry.
Lucy-sur-Cure.
Lucy-sur-Yonne.
Maiily-Ia-Ville.
51ailly-le-Château.
Mali^By.
Mère.
Merry-Sec.
Merr'y-sar-Yonne.
Miftft
Miîly.
Mulesme.
Moaéteau.
MoQtigny.
MoDt-Sainl-SuIpice.
Mouffy.
MoulinS'S.-Ouanne.
Moutiers.
Ormoy.
Oaanne.
Pariy
Perrease.
Perrigny.
Poiuchy.
PoQtiony.
Poarrain.
Prégilbert.
Préhy.
Quennes.
Rebourseaux.
RûQTray.
Sacy.
Sainpuits.
Saiut-Bris
270
203
280
780
480
116
512
584
640
349
U88
868
446
437
220
502
901
383
665
460
330
340
1346
1072
252
355
1026
949
1107
331
451
501
901
244
338
875
807
1188
236
404
1015
689
1093
1034
275
566
200
851
1508
377
218
504
300
317
603
843
1616
Beaufumé J*
Berson Jules.
Dauyissat.
Viault.
Ganneau.
Marlin.
Jeanniot.
Lorey.
Mathieu.
Fabien Rapin
Chenegros H.
Gautherin F.
CharJat.
François.
Bastc*.
Fourrey.
Girault.
de Beauvais.
Agnès Emile.
Colas.
Gnyon J.
Duchâtel.
Tremblay.
Tournier.
Martin F.
Bref bat J.-B.
Gauthier.
Chandelier.
Prudot.
Delinotte.
Robert.
Thillière.
Cameliu.
Gilon.
Bonnet.
J. Richard.
Barnou
Gamet.
Pezé.
Guerreiu.
Piilon.
Surior.
Chat.^
Boudin.
La voilée.
Roy.
Fèvre.
Fourrey.
Duranton.
Cbatelct.
Guilly Victor
Daudier.
Pelitjean Ad.
Lapoix.
Brillé.
Carré.
Faure L.
Goisot A.
Trémeau.
Dappoigny.
Regnaud Hip
DeiinoQS.
Malhié.
Droin.
Gautheron J.
Desvaux.
Calmant.
Martin A.
Chartraire.
Droin.
Colas Laurent
Cordier.
Rjgoutat.
Rousselet.
Boisseau.
Montassier.
Gilet Clém.
Jaluzot.
Brisedoux.
Langlois.
JoUy.
Denombret.
Ledoux.
Moreau H.
Just Pierre.
Château.
Soi rat.
Laroche Nie.
Léger.
Drillon.
Ozanne.
Trousseau.
Mignard.
Guillot Eloi.
Petit Jean.
Coquibus.
Prévost Léo.
Bruant.
Morienne.
Jousserand.
Sourdillat.
Angilbcrt.
Bou^aolt
Lemoulle.
Marci.and.
Pezé.
Lordereau.
Fradin.
Chevillard.
Monestier.
Goubault.
Frémy.
Malaquin.
Brevin.
Delafaye.
Girard.
Durlot.
Taillandier.
BlanehoL
JeanniauU,
Monin.
Jeanniot.
N...
Putois.
Basset.
Gâteau.
Baudot.
Pélissier.
Ragot.
Dupas.
Prietkjc.
Jacquet.
Bardout.
Guillet.
Delourme
Laurent.
Monin.
Pillot.
Jacquet, Berthaut
Sautereau.
Dupuis.
Picq.
Begnier.
Gallien.
Jojot
Françon.
Gouley.
Lenfant.
Servolle.
Brisedoux.
Brisedoux.
Taillandier.
Cartaut.
Pion.
Petit.
Debeauve.
Aléonard.
miot.
Reunauit.
Dalbanne.
Bailiy.
Hallard.
Truchy.
Bri>edoux.
Boyer.
Boudrot.
BlanchoU
Moricard.
Méaume.
Cuinet.
Chrétiennot.
Jay.
Crochet.
Cormier, Re^nard
Gallois.
Moreau J.
Chaussef oin .
Morin.
Legrand.
Guibert.
Laporte.
Pernot.
Chérest.
Mairry.
Château.
Chatais.
Blin.
Te^tard.
Millot
Lambert.
Lagarde.
Pinon.
Simonneau.
Michaut.
Brouillé.
Rodot.
Coûtant.
Ferlet.
Badin.
Dureau.
Lemoine [seur.
Gombraque, Le-
Paiilot.
Viault.
Bourgoin.
Belin.
Bel lettre.
Noël.
Laudre.
Malaquin.
Cholat.
Colas.
Larue.
Bourreau.
Félix.
Mothré.
Létang.
Robert.
Drillon.
Lassausaie.
Rousseau.
Desleau.
Rodier.
Chalmeau.
Berault.
Delétang.
Robin.
Gravier.
Baudot.
Massot.
Toutée. [noue
Simonneaa.BoD-
76
COMMUNES.
popula-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
Instituteurs.
Saint-Cyr-1-Col.
800
Denizot.
Mary J -B.
Jotibois.
HiYert,Tate.<ausBe
Sainle-Colombe.
626
Millot.
Morin.
Crescitz.
Chevillotle.
Sainte- Pallaye.
261
Morean.
Grégoire.
Montenat
Landre.
Saint-Florentin.
2693
Lancôme .
Sallot.
Heurlby.
Pichon.
Saint-Georges.
664
Fèvre.
Guignolle.
Truchy.
Viaut.
Saints.
1031
Simonnet.
Marchand.
Merlot.
Vallée.
Saint-Sauveur.
1847
Merlou.
Duroayet G.
Mlf.I.OT.
Dédienne.
Seignelay.
1273
Orochot.
Cambuzat.
Champenois.
Beinard.
Sementron. '
374
Fièvre Anat.
Boisseau E.
Auge.
Quénée.
Sery.
255
Mallet.
Fcrlel.
Griliet de Sery.
Nailiet.
Sougères.
1270
Guenot.
Choux.
Neveu.
Leclerc, Henry.
Sougères-s.-Sinolle.
360
Bouchez.
Delorme.
N....
Lemoino.
Taingy.
937
Pk'ssis.
Dessignolle.
Angilbert.
Poulain,
Jay, Morcau.
Tbupy.
lOOi
Gonneau.
Raffiot.
Lhoste.
Toucy.
3203
Roche.
Lesire Joseph
Boisseau Ch.
Appert.
Chanlin.
Treigny.
2560
Normand A.
Lemoule.
Mathieu.
Vie.
Servais.
Trucy-sur- Yonne.
Val-de-Mercy.
355
Griflfe A.
Guilly.
Roux.
Riotte.
436
Simpée.
Mathey.
Denis.
Roubier.
Vallan.
658
Durand.
Cainpenon.
Gâteau,
Persenol
Varennes.
401
Givaudin.
Rousse iU.
Gareau.
Solas.
Vaux.
406
Briffaux L«
Dujon J.
Pautrat.
Gautlierot.
Yenouse.
307
Darlot.
Chardon.
Chrétiennot.
lloublin.
Venov.
1268
Alliot.
Hergot, Hubert.
Garlin.
Pinonet Jean.
Yergigny.
hU
Lizerand.
Kieindre.
Berlheau.
Boula rd.
Yermenton.
2240
Savot A.
Jeannez.
JOURDB.
Petit, Roy.
Viiletargeau.
430
Paillerel.
Proul.
Bouvier.
Bonnetat, Caput.
Yilleneuve-S'-Salve
230
Moriamé.
Robin.
Pion.
Guilliaumet.
Villy.
161
Lécuilier.
H outarde.
Jacquet.
Viaut.
Vinceiles.
8^0
Bermont.
Tri bandeau.
Fillieux.
Gulllon.
Vincelott'S.
471
Bardout.
Raveneau.
FiUleux.
Bréchot.
ARRONDISSEMENT D*A VALLON .
Angely.
Annay-la-Côte.
Annéot.
Annoux.
Asnières.
Asquins.
Athic.
AVALLON.
Beauvilliers.
Bierry-l-Belles-Fon
Blacy.
Blannay.
Brosses.
Bussières.
Chamoux.
Chastellux.
Châtel-Censoir.
Cisery-les-G.-Ormes
Civry.
Coutarnoux.
Cussy-lcs-Forges.
Dissangis.
424|Grus.
426^
57
28.
540
791
236
6335
241
673
309
2^2
891
449
377
561
1148
150
283
277
643
250
Baudol.
Labaureau.
d'Avout.
Forestier.
Perreau.
Charton.
HOUDAILLE.
Guichard.
Lavallée.
Garnier.
de Chateauvieux
Brisedoux.
Soupault.
Detnire.
de Chastellux
Mandron
Girard.
Sebillotte.
Béruelle.
Gantherot.
Riotte Justin
Joudrier.
Seguin.
Gaze.
Soufflai d.
Hernest.
Breniilard.
Orbichon.
N....
N...
Plain.
Fénerol.
Papavoino.
Billard.
Voisinot.
Dubreuii.
Roy H.
Rochel.
Lhoste.
Rousseau.
Lambert.
Cuisinier.
Verrier.
Adinc.
RÉXOND
Thorin.
Couhaul.
Piffoux.
Bourgeoi<«.
Raverat
Barrey.
Pilet. Cranlin,
Roux.
Piltbux.
Rodier. [Camus
Lucy.
N.
Renun.
Maiiteau.
Gutiin.
Sunnois.
Savry.
Gillot.
Baron.
Philippon.
Guibert.
Cointat.
Ferrey Fr.
Leseur.
Tanière.
Champion.
Porte.
Caillot.
Dannoux.
MUloL
Cbateau
Tavoillot.
Ravereau.
Badin.
Perrève.
Tissier.
Piault.
Blandin.
Cartault.
Pelletier.
Riotte Jules.
TUsier.
Blaisot.
77
COMMUNES.
Popola-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
lasUtnteurs
Doraecy-sur-Cure.
Domccys-le-Vault.
Elaules.
Foissy-les-Vezelay.
Fonlenayp. Yézel.
Girolles.
GÎTry.
Giiillon.
Island.
Joux4a-ViIle.
Lichères.
Llsle^nr-Serein.
Lucy-le-Bois.
Magny.
Marmeaux.
MassaDgis.
Ueoâdes
UontiUot.
Montréal.
Vierre-Perthuis.
Pizy,
Puutaubcrt.
Précy-leScc.
Provdicy.
Quarré-les-Tombes.
Saiat'André.
Saiot-Branchcr.
Sainte-Colombe.
Sainte-Magnauce.
Si-Germain- des-Ch.
Saint-Léger.
Saint-Moré.
Saint-Père.
Sanligny.
Sauvigay-ie-Beuréal
Sauvigny-Ie-Boîs.
Savigny-en-lerre-P.
Sceaux*.
Sermizelles.
Talcy.
Tharoiseau.
Tharol.
Thizy.
Thurv.
Trévîily.
Vassy.
^ânltdeLugoy.
Vézelay.
Vignes
Voutenay.
Aillant.
Arces.
Armeau.
l^ellechauine.
784
Flandia.
1 .
Bain.
Gaflrei.
Berthier.
304
Ghauveau.
Guignol.
Morlet.
Veuillot.
601
Ronde.
Chevy.
Libbé et Ronche
Boidot, Marsig^y
443
Charles.
MerciiT.
Durand.
Arfeuz.
588
Précheux.
Talion.
Favre.
Joffron. Sagette.
316
Dannoux.-
Minard.
Bierry.
Ducrot.
362
Voillereau.
Ratai.
Viteau.
Coqnillat.
867
Gallon.
Millut.
Rigollel.
Ronanl, Goberot
;i8f>
Meunier.
Marcelot.
Droit.
Cullin.
1111
Rétif.
Collin.
Lairot.
Javey.
183
Chavance.
Gaucher.
Vincent.
Richard.
979
Vallée.
Rémond.
Réuond.
PissicT
5 5
Carré.
Moricard.
LVIROT.
Billot [Villon.
lir>K
Goujon.
Uaifey A.
Dan.
Levôquc.
CambuzatyPa-
229
Benoit.
Bidault.
Poulet.
537
Desprez.
Laurent.
Degoi!iL.
Genêt.
189
Pannelraf.
Charlier.
Mithouard.
Mathieu.
718
Berthoux.
Gourlot.
Regobis.
Paumicr.
532
Rouzaud B.
Durey.
Simon.
Collas.
^20
Droin L.
Droin A.
Barbe.
Riotte.
299
Barbier.
Picoche.
Courtot.
Poulet.
447
Bourrey.
Orbichon.
Minard.
Voisinot.
637
Piaull.
Collin.
Guilloux.
Dupressoir.
468
Bresson.
Darin.
Logerot.
Thibault, freaa
2101
GheYillolte.
Gu^ard.
Glicnot.
GuéaifTey, Fabu-
308
Marchand.
Noirol.
iMillot.
Aupépin.
927
Poirier
Dejoux.
Briffaux.
Hurion. Bonnerot
412
Boursier.
Sureau.
Boutron.
Gaulon.fDOuard
816
Picard il.
Simon.
Attbron.
Milliet, Sapin.
1254
Barbier.
Dizien.
Labbé.
Gncsnu.
1225
Chariot.
Cheure.
Bforeau.
Dhivert, Grégoire
348
Morinal.
CoUinot.
Bouchot.
Guichard.
987
Blandin.
Soliveau.
Bernard."
î^aforest.
291
Trébillon.
Lbuillier.
Morand.
Dannoux.
180
Larue.
Noirot.
GaUij.
Voisenat.
662
Pierre Anal.
Bourrey.
Perrol .
Vitureau.
362
Diot P.
Lempereur.
Gally.
Lallemcnt.
277
Dorneau.
Caillât.
Gutdiard.
Gclin.
305
Perrin.
Mongeol.
Michaut.
Secrétin.
4<'0
Riotte.
Leblanc.
Degoix.
Mathieu.
273
Cle d'Assay.
Rousseau .
Perdrix.
Gerbeûu.
202
Minard.
Viteau.
Pesaon.
Gillier.
536
Courlat.
l^aurier.
Guichard.
Tarière t.
316
Prétot A.
Boussard.
Mon nier.
Scstrc.
170
Gauthier.
Champenois.
Guichard.
Picard.
296
Le8;ast.
Perdu.
Gaillot.
Millon.
716
Guttin.
Baudot.
Noël.
Rose.
901
Delassasseigne.
Guilloux.
LORIDON.
Sommet.
246
Bohlin.
Gelin.
Dutarlre.
Dapoigny.
328 Sadon. 1
Sautreau.
Poulaine.
Bonnerol.
ABRONDISSEHi
CNT DB JOIGNI
r
•
1395
Siroonneau.
Rigolet.
Paltrat.
Gagé.
931
Baudoin.
Galelier.
«oblot ^
Vivien.
770
N. . ..
Poitrat.
Riondel.
Sonnoii).
600
Auberger.
nigaud.
Denuuh.
Ficalier.
567
Debbarres.
Mercier.
Pommier.
Bonnet.
595
Renard.
Bourderon.
Boyei\
Gervais.
78
mm
mm
GOMlfUNES.
Popnla-
tiOB.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURÉS.
iBSfitnteurs.
Bléneau.
2140 Dethou.
Barberousse.
Boulet.
Gantrot.
Bligny-en-Othe.
IM
Moreau.
Fouchy.
Dusaus.<^>y.
Vallée.
Bœurs.
793
Pandard A.
Fandard J.
Boulier.
Daroar,Deschainp
Bonnard.
235
Gervais L.
Sourdillat F.
Deruonh,
Méreau.
Branches.
565
Bouquin.
Moreau.
Roy.
Martin.
Brienon.
2626
Roncin.
Denis.
Coq.
MOTHERK.
Paquereau.
Brion.
808
Raiiveau.
Fouchy.
Truchy.
Drominy.Laveau.
Bussy-en-Othe.
1123
Loup.
Vallée.
Lelaing.
Prin.
Bussy-le-Bepos.
Cerilly.
563
Patnier.
Danguy.
Riondel
Heurley.
186
Hatot.
Lomé.
Bourgeois,
Champdaveine.
Cerisiers.
1343
Mossot.
Grimard.
GCÉRIiX.
Tissier.
Cézy.
CiiaïUey.
1009
Droin.
Bénard.
Mouchoux.
Cailé.
1025
Delécolle.
Bailiet.
Julien.
Gaadot. Gnillot.
Chambeugle.
201
Boisganiier.
Lallier.
A V • • •
Chauveau.
ChampceTrais.
1033
Durand.
Delaboire.
ChauYois.
Gautbereau.
Champignelles.
1505
Duguyol.
Beaufils.
Gallier.
Paulvé.
Champlay.
750
Fauchereau.
Cochard.
Picq.
Rousseau.
Champiost.
1248
Giruit.
Brot. j
Gérard.
.Hugot.
Lamy.
Château.
ChampTallon.
571
Baret de S.A.
Fréchol.
Maître.
Moreau.
Ghamvres.
570
Gontrault.
Carré Denis.
Poulain.
Truchon.
Gharmoy.
396
Gonon.
Carré.
Legali.
Chaude.
Çharny.
Chassy.
1562
Levert
Lavollée.
TriDON.
Delestre.
853
Gallet E.
Quillet.
Geny.
Dieu.
Chaumot.
686
Richer.
Courtois.
Préau.
Desclaire.
Chône-Arnouit
297
Pignon.
Duport.
Jean.
Dalouzeau.
Ghevilion.
552
Geste.
Crouzy.
Pérès.
Digard.
Chichery.
486
Defoile.
Vinol.
Raoul.
Pichon.
GouJours.
489
Legros.
Rousseau.
Bourgeois.
Boiseile.
Marnot.
G ado t.
695
Girardot.
Guédu.
Vallué.
Dicy.
519
Batsat.
Martinet.
Gouyer.
Breuillé.
Dilio.
125
Larcher.
Fouchy.
N...
Jaluzot. [Roy.
Dixmont.
1561
liseur.
Mani^ult.
Didelin.
Devinât.
LhoilUer. Noël et
Epineau-ies-Yosves.
395
Giraudon.
Guerbet.
Huot.
Esnon.
449
Sourdillat.
Delagneau.
Davignon.
Robtn,Percher9n
Fleury.
Fontaines.
1254
Bouquin N.
Esclavy E.
Monin.
Vacher
946
Pillon.
Perrot.
Chaillou.
Gourlot.
Fontenouilles.
5 9
Leclerc.
Rameau.
Pérès.
Ledoux.
Foumaudin.
412
Gillot.
Frottier.
JuMin.
Lefèvre.
Grandchamp.
953
Ratoret.
Flix.
Courtois.
Boisseau.
Guerchy.
631
Jacob.
Burat.
Bassier.
Milachon.
JOIGNY.
6494
Delécolle.
Champroux.
ROCBÉ.
Créneau. Millot
et Desvignes.
Brigout.
Arbmet.
La Celle-Saint-Cyr.
1206
de Courcy.
Millon.
Boyer.
Brot.
Laduz.
38b
Frécault.
Martin.
Fouqueau.
Lordereau.
Roy.
La Ferté-Loupière.
1299
Chaton.
C de Tryon.
Fillieux.
La Mothe-anx-Auln.
79
Millot.
Cbapuis.
N...
N.
Lavau.
1331
Renard.
Vignel.
Bourgoin.
Tissier.
La Villotte.
215
Berlhier.
Bouveau.
Carré.
Ramon.
Les Bordes.
787
Senange A .
Senange E.
Devinât.
Finot.
Les Ormes.
521
RisoUet.
Saimou.
Bornât.
Gaillard.
Payeur.
Looze.
389
Gaujard.
Michaut.
Fouchy.
Louesme.
220
Nolot.
Toinot.
Fondras.
JoUy.
Malicorne.
472
Darbois.
Pajot.
Mathieu.
Ramon.
Marchais-Beton.
287
Villermé.
Carreau.
Richard.
Morisset.
Mercy.
98
Gras Félix.
Gras L.
Delagneau.
Plard.
Moreau A^
Merry-la-Valléc.
Mézilles.
918
Gallet.
Thibault. )
Pannier.
1356
ArrauH
Tramouille.
Dondenne.
Feoilly, Boitnia
79
COMMUNES.
Popula-
tion.
MAIRES.
. ADJOINTS.
CURÉS.
InsUtoteors.
Migennes.
Neaill>.
Paroy-en-Olhe.
Paroy-sur-Tholon.
Perreui.
Piffonds.
Poilly-sur-Tholon.
Précy.
Priin'oy.
Rogoy.
Roncnères
Roosson.
St-Aubin-Ch.-Neiif.
Sl-AubîD-s-YoLne.
St-Cydroine.
St-Denis-s-Onanne.
St-Fargeau.
Sl-Jalien-du-SauH
St-LoujMl'Ordoii.
St-Martiû-des-ch.
Sl-Marlin-d'Ordon.
StMarlin-s-Ocre.
Sl-Martin-s-Ouan.
Sl-Maurice le-Vieil.
St-Maurice-Tbiz.
Sl-PriYé.
St-Romain-le -Preux
Senan.
Sépeauï.
Sept-Fonds.
Sommecaise.
Tannerre.
Turny.
Vaudeurs.
Yenisy.
Verlin.
Villecheli?e.
Villecien.
Villefranche-S*-PIial
Villemer.
VilleneuVe-les-Gen .
Villeneu ve-s- Yonn .
Viilevallier.
Tilliers-st-Benoît.
Villiers-8-Thoion.
Volgré.
Bagneaux.
Brannay.
Champigny.
Cnaumonl.
Chéroy.
Chigy.
Collemiers.
CompigQj.
bornant.
C^arceaux.
(598
812
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390
775
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1475
299
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1068
374
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1995
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514
350
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374
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1023
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1320
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315
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393
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1375
395
731
494
470
212
302
217
Ternuel.
Ladoué.
Charpentier.
Thibault.
Baratin.
Baillot.
David.
Leau.
Gillon.
Gillet.
Briot.
Vaudoux.
Gravier.
Roy £.
Rativeau.
Ri bière.
Masson.
Coste.
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Barat.
Thomas.
Gallet.
Noyers.
Galiet-Goùt.
Gallet A.
Richard.
Ribier.
Ruby.
Griache.
Jalousot.
André-Laurin
Thillière.
Na«lot.
Miilel.
Garret.
Moury.
Dugas.
Bidault.
Rosse.
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Cofifre.
LafTrat.
Pasquereau.
Bénard.
Hubert.
Roy Louis fils
Molteveau.
Gaudeau.
Lâchât.
Chaumarlin.
Pourderon.
Auger Alexis.
Breton.
Fournier.
Giroux.
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Robineau.
Larousse.
Perdijon.
Rebourg.
Perchein.
Binoche. ilut.
Delapierre, Bal-
Besançon.
Moreau.
Plumet.
Delagneau.
Aucamus.
Delannoy.
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Bedoiseaa.
Crumière.
Gardembois.
Desieau.
Gaunot.
Marcaud.
André-NoUot.
Bardot.
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Ballot.
Moreau.
Dié.
Rigault.
Cachon.
Guibert.
Perruchot.
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J Fontaine.
Grange.
Legrand A.
Martin.
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▲RRONDISSEUBNT DB SENS.
Bellemanière
Charpentier.
Pemer.
Charbonnier.
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Guichard J.
Ducard.
Lejaulne.
Fétoux.
Jorry.
Michel.
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Loyer.
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Prieur.
Guichard L.
Gervais.
Roulin.
Chaumont.
Fayolle.
Huré.
Pommier,
PoiUin.
Bénard.
Rossignol.
Mouchât.
Renaud.
Jean,
Vedel.
Pallix.
Joli bois.
Loriferne.
Pissier.
Lenfant.
Courtois.
Laproste.
FOUARD.
Pichard.
Morin.
Pichard.
N...
Mathieu.
Mitaine.
Mitaine*
Baudin.
Briois.
Suirat.
Briois.
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N...
Fondras.
Moreau.
Balitrand.
Gendot.
Boisselle.
Guérin.
Pissier.
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Huré.
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KuNE, Gruet.
Jussot.
Carré.
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Soirat
Marcout.
Roguier.
Adam.
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Berlin.
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Veillot.
Horson.
Boudier,
Prieur.
Château.
Ri^olot.
Boise.
Rollin.
Bauffre.
Ourour, BeranlL
Bolnat.
Millot.
Nicolas.
Durville.
Renaud.
Largeot.
Courtois.
Barrant.
Lespagnol.
Maihé.
Doulmeau.
Longuet.
Blaisot.
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N...
Leclerc. [signe.
Gramain,{Deffres-
Vié,
Gagnepain.
Milachon.
Ancellin.
Simard.
Fort.
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Geste, Boadrot
Meunier.
Cornu, Finon.
Hennequin.
Gourlot.
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Gason.
Gillet.
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( Chat, Desormes.
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Vengeon.
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Carré.
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Bourgeois.
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FraudiD
80
COMUNES.
popula-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURES.
Instituteurs.
Courgenay.
Courlon.
Courtoio.
Courtois.
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Etigny.
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Gisy-Ies-Nobles.
Grange-le-Bocage.
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La Chapelle-su]>Or.
Laiily.
La Postolle.
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Lixy.
Maillot.
Mâlay-ie-Graud.
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Bourbon.
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Cusset.
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Cheneau.
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Régnier.
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Bénard E.
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Baudoin.
GoUard.
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Griot.
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Boursier.
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Bourdon.
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Petit.
Moreau.
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Martin E.
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Jouvet.
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Courtois P.
Louvrier.
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Charpentier.
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Griot.
Bourdon.
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N . . . .
Baudoin.
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Moreau.
Méry A.
Roger.
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Bourgoin.
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Simonet.
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Martin,
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81
COMMUNES.
Popula-
tion.
MAIRES.
ADJOINTS.
CURES.
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Guérin.
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Charpentier.
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Lefèvre.
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Jays.
Petit.
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546 Béalé.
4387 Martenot A.
396 Balacé.
559 Truffot.
200 Martine.
564 Martin.
579 Munier.
493 Charaont.
248 Batréau.
239 Hearley F.
360 Gibier G.
381 Yot.
435 MiUot.
97 Delagneau.
488 Fèvre.
487 Philippot.
263 Hanet.
422 Plail.
330 Evrard.
856 Droin.
296 Gauthier.
24 { Veuilloi.
603 Munier.
403 Lejay A.
562 Trosselot.
501 Guinut.
342 Foulley.
502 Giémendot.
482 Collin.
485 Léger.
423 Marot.
227 Roussel.
Gelez.
Lanier.
Goubeaux.
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Hugot.
Cottan.
Chadrin.
Rognier.
Roy.
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Bion.
Vallel.
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Guérin.
Gueneau.
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Gervais.
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Chariot.
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Barat.
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Bouron.
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Regnault.
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Mignard.
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1887
I Sarrazin.
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Lespagnol.
Tavoillot.
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Larrivé.
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Nézard.
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Houchot.
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Huchard.
Roy.
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Collon
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6
82
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Perrigny-sur-Arm.
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Saint-Vinnemer.
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Trichey.
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Yezannes.
Yezinnes.
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Villiers-Vineux.
Villon.
Vireaux.
Viviers.
Yrouerre.
434 Malapris.
109 Millot.
413 Flory.
485 Coquard.
637 Flognv.
319 Courlîn.
760 Paris Léon.
503 Jollois.
309 Mantelet.
600 Urpin.
277 Maigrot.
1310 Gourmand.
736 Làbosse.
1533 Langin.
454 Bourgeois.
461 Auberger.
84 Renard.
aS5 Montjardet.
172 Gelez.
166 Saget.
716 BoutroUe.
228 Pouillot.
1469 Déport G.
369 Guyot L.
326 Simon.
236 Blot.
306 Lucas.
561 Labosse.
170 Paris.
393 Ralhier.
285 Scordel.
320 Ferrand.
260 Rouget.
961 Simon.
385 Bertbelin.
29* Brallev.
563 de Taniay.
157 Chamoin.
228 Ducard.
5095 RÉGNIER.
180
260
166
315
350
350
351
514
531
396
Gourtault.
Cavenet.
Bonnet.
Humbert.
GouUier.
Hugot.
Prunier.
Quillot.
Lecestre.
Tridon.
Pussin.
Béthery.
Lemour.
Verdeau.
Testard.
Berdin.
Paillot Arm.
Ouvrier.
Forgeot.
Truflfot.
Gouérat.
Darley.
Mion.
Cameiin.
Lejeune.
Charrue.
Lardin.
Gibier
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Nolle.
Villetard.
Richebourg.
Charpentier.
Millon Clovis
Bessonnat.
Garnier.
Brain.
Gourdeaux.
Roy.
Collin.
Ferrand E.
Marry.
Forgeot.
Cousin.
Hugot.
Poitou.
Rémond.
Poinsot.
Gueniot.
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Terrage.
Mathieu.
Pascault.
Gérard.
Dubois.
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Ménard.
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Meunier.
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Mathieu.
Parât.
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Pillon.
Colombet.
Bavard.
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Pillon.
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Blanchon.
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Baudin,
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Guérinot.
Morillon.
Alépée.
Prieux.
Feuillet.
Jobert.
' Blin.
Moreau.
Verdot.
Oelancray.
Lenfant.
Fromonot.
Angelot.
Desgranges.
Pontailler. [motte
Jeang^neau. Lt^
Dumonnet.
Robin.
Michaut.
Méuétrier^nenaDt
Landre.
Bussy.
Savy.
George.
Martin
Pontailler.
Boibien.
Hébert.
Leblanc.
Fayolle.
Finet.
Vézien.
Coquet.
Mercier.
Poinsot.
Farcy.
Varnier.
Fougeat.
Daveaux. (cbon.
Qaillaut, Blan-
Hélie.
Goubinat.
Millot.
Charpentier.
Blanviliain.
Nieutin. Château.
Geoffroy.
Albaut.
Moreau.
Bobin.
Berthelin.
Berthanlt.
Bertheau.
Gros.
Niel.
Papavoine.
Têtard.
83
RECAPITULATION
DK8 CH1FFEB8 DBS TABLBAVX QUI PRiciDBNT.
!• Par canton.
F"
NOMS
DES LIBQX.
Auxenre (Kst)
— (Ouest)
Chablis
Coulanges-la-Vin.
Coulanges-s- Yonne.
Gourson
Liçny
Samt-Florentin
Saint-SauTenr
Seignelay
Toucy
YenBentoD
Avalloa
Gnilkm
L'l8le*sur-Serein
Quarré-les-Tombes
Véielay
Aillant
Biéneau
Brieoon
Cerisiers
Charny
Joigny
Saiat-Faraeaa
, 8t^nlien-âa-Sau)t
ViUeQeiiTe>s- Yonne
Chéroy
Poat-snr-Yonne
Sens (Nord)
- (Sud)
Sergines
Vilteneuve-l'Arch.
Ancy>le*Franc
Crwsy^e-CShâtel
Flogny
Noy«8.
Tonnerre
Anxerre
Avallon
Joigny
Sens
Tonnerre
81.
FOrOLATIOIV.
habitant!.
K970
476S4
7651
8361
6889
7246
6777
6044
12422
8078
12097
9932
12929
6149
6608
7572
10124
45290
9071
9!»98
5445
10230
16949
7652
7645
40881
8756
Ii079
Id086
12995
8977
9099
9119
6554
7275
6703
40007
g II.
SOPBRnCIE.
hectares.
{ 24925
49162
14019
19027
20366
45498
9835
27091
11922
21316
49438
19699
46934
19088
48560
25498
27922
25304
23488
14574
26090
24114
24706
15446
47998
24374
19475
[ 28495
28886
26284
28327
27000
17553
29398
48757
2* Par arrondûsemmu
115171
43382
93161
63992
39658
202641
99779
196639
422204
121035
YoB&a
3* tûtalpûur tout le d^artemenU
I 355364 I 742268
francs.
1214271
234870
249209
167314
206387
255613
354615
276190
276609
305915
345790
451150
446425
292411
479984
332.508
437574
228944
594204
408872
280305
566474
22859*2
348311
288275
431989
627591
704963
396768
391896
700252
312196
317415
233382
925446
3886783
1702475
3079515
2553207
4888664
) 43146664
84
IKSTITUTRICÎS DU DÉPARTEMENT (*)
PAR ARRONDISSEMENT
COMMUNES.
INSTITUTRICES
COMMUNES.
INSTITUTRICES
Accolay.
Andryes.
Appoigny.
Arcy-sur-Cure.
Aux&nRE
Avrolles.
Bazarnes.
Beines.
Bessy.
Chablis.
Champs.
Charbuy.
rharentenay.
Chemilly, p. Seign.
Chcny.
Chéu.
Chevannes.
Chichée.
Chitry. ^
Coulanges-la-Yin.
Cou langes-sur- Y.
Courgis.
Cour son.
Crain.
Cravant.
Diges.
Dracy.
Druycs.
Egleny.
Escaraps.
Etais-la-Sauvin.
Escolives (éc. eof.}.
Fonlenoy.
Germigny.
Gurgy.
Gy-rEvôque
Haulerive.
Héry.
— les Baudières.
Irancy.
Jussy.
Annay-la-Oôle.
Asnières.
Asquins
AVALLOiN.
Brosses.
Chastcliux.
Châlel-C^nsoir.
Cussy-les-Forges.
Arrondissement d^Auxerre.
Mlle Piat.
— André.
Mme Sansoy.
— Boulmier*.
Mlles Michelin, Pou-
let, Besse.
— Huré.
— Yallpt.
— Defaix
Mme»Ducrot.
Mlle Sarraille.
— Allard.
Mme Lesire.
Mlle Manigaut.
Mme Remblin.
— ■ Roger.
— Bazot.
Mlle Leseiir.
— Gillol.
— Vallel.
— Aubert.
Mme Loi seau.
— Mercier.
— Nicolle.
Mlle Geoffroy.
— Rouhier.
— Chevalier.
— Robin.
— Berthaut.
— Hugot.
Mme Soret.
— Marsigoy*.
Mlle Diirr.
-— Robert.
Mme Prol.
Mlle Charvaut.
Mme Mairry.
(Libre).
— Fageot^
Mlle >asAin
— Boudin.
MmeMillol.
La in.
Lainsecq.
Leugny.
Ligny.
Lindrv.
Mailly-la-Ville.
Mailly-le-Château.
Maiigny.
Merry-iiec.
Mérry-sur-Yonne.
Migé.
Monéteau.
Montignj.
Mont-Samt-Sulpice.
Mou tiers.
Ormoy.
Ouanne.
Parly.
Perrigny.
Pontigny.
Pourrain.
Sacy.
Saint-Bris
Saint-Cvr-lesOol.
Saint-Fforentin.
Saint-Georges.
Saints
Saint-Sauveur. '
Seigneiay.
Sery.
Sougères.
Taingy.
Thury.
Toucy.
Treigny.
Val-de-Mercy.
Vallan.
Varennes.
Venoy.
Vermenton.
Vincelles.
Vincelottes.
Arrondissement d'AvcUlon.
Mme Dubois*.
— Baudon*.
— Danguy.
Mlle Coulon.
Mme Le vrais.
(Libre).
Mlle Coussé.
— Jeannin.
Domecy-«ur-Cure.
Elaules.
Guillon.
Island.
Joux-la-Ville.
L'Isle-sur-Serein.
Lucy-le-Bois.
Magny.
Mlle Cagnat.
(Libre).
Mme Vaulrin*.
Mlle Pommot. H"*Diiraiid
Mlle Bader.
Mme Melou*.
Mlle Guilly.
— Boudin.
Mme Lamy.
— Bellettre.
Mlle Repiquet.
Mme Piat*.
— Auroux*.
— Pezé.
Mlle Lorot.
— Anceau.
Mme Hédot.
— Poirson.
— Chouard.
— An^^uit^
Mlle Plaisir.
Mme Massot.
Mlle Carré.
Mme Hivert, Mlle Raux.
Mlle Gardiennet.
— Gabrielie.
— Terrain.
Mme Viellard.
Mlle Poucet.
(Libre).
— Béthery.
— Millot.
— Marthrlot
— Ménétrier.
Mme Servais.
— Bavé.
Mlle Charbois.
(Libre).
— G'jillemot.
— Dumayet.
— Méauine.
Mme Bréchot.
Mlle Ragobert.
Mme Cbocat*^.
— Roussin*.
(Libre).
— Ondot*.
Mlle Vosgien.
Mme Gourdaalt*.
— Lapleigné*.
(*) Les noms suivis d'une astérisque sont ceux des institutrices congréganistes.
85
COMMUNES
INSTITUTRICES
COMMUNES.
INSTITUTRICES
Harmeaux.
(Libre).
St-Gerraain-des-Cli.
Mme Maugis*.
Hassangis.
Mme Tailleur*.
Saint-Léger.
— Gueniflet.
Montillot.
— Paumicr.
Saint-Pèfe.
Mlle Fauche.
HoQlréal
Mlle Corgeron.
Sauvigny-le-Bois.
Mme Vitureaa.
Précy-le-Scc.
Mme Gaudot.
Tbaroiseau.
(Libre).
Qaarré-les-Tombes.
— Jacqaol*.
VauU-de-Lugny.
— Coré*.
Sainle-Magnance.
— Vissuzaine*.
Vézelay.
— Bufifé.
Arrondissement de Joigny.
Aillant.
Mile Maisonneuve.
Lavau.
Mme Guenot.
Arces.
— Huot.,
Les Bordes.
Mlle Thevenon.
Armeaa
— Richard.
Les Ormes.
.Mme Payeur.
Bassou
— Perreau.
Malicorne.
— Guyol .
Bellecbaume.
Mme Bonnet.
Merry-la-Valléo.
Mézilles.
— Bardot.
Béon.
— Gervais.
— Girard.
Bléneaa.
— Gautrot.
Migenncs.
Mlle Morel.
Bœars.
— Du four.
Neuilly.
Mme Lagneau.
Branches.
— Martin.
Perreux.
Mlle Bouard.
Brienon.
Mlle Lenoble.
PilTonds.
Mme Lhomme*.
Brion.
Mme Perreau.
Poilly-sur-Tholon.
— Dufonr, lOle Paget
Bassy-en-Olhe.
— Pécberot.
Précy.
— Boinat.
Bnssy-le-Repos.
Mlle Poney.
Prunoy.
Mlle Niquet
Cerisiers.
Mme Tissier.
Rogny.
Mme Bourgoin.
Cézy.
Mile Ravier.
St-Aubin-Ch.-Neuf.
Mlle Mautret.
Chaillej.
— Truchy.
St-Cydroine.
— Vincent.
Champcevraîs.
Mme Doré.
St-Fargeau.
— Sautereau.
Champignelles.
— Paulvé.
St*Julien-du-Sault.
— Boulmeau.
Champlay.
— Delagneau.
St-Martin-de5>-Ch.
— Roy.
Champlost.
Mlle Boyer.
St-Martin-dOrdou.
Mme Leroux.
Champ?alion.
— Carré.
St-Marlin*s-Ouanne
Mlle Breuiller.
Cbamvres
Mme Truchon.
St-Maurice-le-Vieil.
'(Libre).
Charny.
Mlle Château.
St-Privé.
Mlle Kriot.
Chassy.
Mme Dieu.
Senan.
— Préau.
Cbàaroot.
— Descliire.
Sépeaux.
— Salmon.
Chevillon.
Mlle Leliot.
Sommecaise.
Mme Niel.
Conloars.
— Bénard.
Tannerre.
— Simonet.
Cndot.
— Martin.
Turny.
Mlle Billault.
Dicy.
Mme La vergue.
Vaudeurs.
— Piat.
Dixmont.
Mlle Gallois, Roy.
Vcnisy.
— Moreau.
Kpineau-le^-Voves.
F eury.
— Ravier.
Verlin.
— Lambert.
•— Marchand.
Vil lecien (école enf.}
Mme Voftgien.
Fontaines.
-- Carré.
Villefrancbe-S'-Phal
— Gason.
FontenouiUes.
Mme Ledoux
Villemer.
Mme Gillet.
Grandchamp.
Mlle Mongeot.
Villeneuve-les-Gen.
Mlle Rameau.
Guerchv.
— Durville.
Villeneuve-a- Yonne.
— Rzepecka.
JOIGNT.'
— Vigreux.
Villiers-St-Benoit.
Mme Duval.
La Celle-Salm-Cyr.
— Desmeuzes.
Villiers-sur-Tholoo .
Mlle Lordereau.
La Ferté-Loupière.
— Carré.
Arrondissem
ent de Sens.
Champigny.
Mlle Dureau.
Les Sièges.
Mme Hospied.
Chéroy.
— Bpnnet.
Mâlay-le-Grand.
Mlle Bézme.
Courgenay,
Mme Morin*.
Marsangis.
Mme Roger.
Gourion.
— Guimard.
Michery.
Mlle Solas.
DoUot.
Mlle Lespagnol.
Mon tacher.
— Fourier.
Domats.
Mme Courlaux*.
Nailly.
— Mouturat
EgriseUe«-le-Bocage
Mlle Muuturat.
Passy.
Mme Perreau.
Gisy-les-Nobles.
Mme Boivin.
Pont-sur-Yonne,
— Lamoureux.
Groo.
— Glachant.
Saint-Clément.
Mlle Châtela'm.
M
COMMUNES.
INSTITUTRIOBS
C0MMUKB9.
INSTITUTRICES
St-Martin-du-Tertre
St-Marliii-s-Oi'eùse.
St-Màuri6e-àùl-R-H
Saiot-Valérieli.
Sens.
Sergines.
Soucy.
Thorigny.
Vallery.
Véron.
Aisy.
Ancy-le-^rano.
Annay-sar-âerein.
Argenteail.
Arthoanay.
Beogaon.
Cbâtel-âérard*
Collan.
tjfUZf,
Cry.
Danoei^poiné.
Epmeuit
Etiyey.
Flogny.
Gigny*
Mme Perré.
— Perrigiion
— Passerard*.
Mme veuve Gillet.
Mme Nottet.
— Veau.
Mlle Château.
Mme Fournier*.
Mlle Beau.
— Pouard.
Villeblevin.
Villeboùgis^
Vtllemanoche.
Villeneùve-la-Guy.
Villeneuve-l'Arch.
Villethlerry.
Villiers-Louis.
Vinneuf.
voisine».
ArrondUsement de Tonnerre,
Mlle Bou^ault.
Mme Morm.
— Noirot.
— Roblot^
Mlle Dion.
(Libre).
Mlle Bertaut.
Mme Simon.
— Zinck*.
(Libre).
Mlle Gousse.
Mme Robert.
Altlle l^'ourier.
■— Lespagaol.
(Libr^.
Gland.
Grimault*
La CbapelleV.-F.
Neuvy-Saatour.
Nilry.
Noyers.
Pacy.
Poilly-sur-Serein.
Ravières.
Saint^Yinnemer.
Sormery*
Soumaintrain.
Tanlay.
Tonnerre.
Vireauz.
Mlle Finot.
— Drouat.
— Mignerat
Mme Josselin.
Mlle Guyard.
Mme Châtelain.
— Facque.
— Cotnias.
— Nézard.
(Libre).
Mlle Boursier.
— Desmeuzes.
Mme Cretté.
— Boursier"^,
— Maitret^
(Libre).
Mlle Bucbiilet.
Mme Crépin*.
— Mercier.
Mlle Rossignol.
(Libre).
Mme Mailleref^k
Mlle Rotthier*
(Libre).
DIRECTRICES DKS SALLES D^ASILE
Aillant,
Appoigny,
Auxerrti, St-Etienne,
— St-Weifue,
— Sl-Ëusèbe,
A vallon,
BléneaUf
Branoajr,
Brienoh,
Césy,
Cbablls,
Champigiiy,
Champlost,
Charny.
Cheroy,
Courtbh,
Gravant,
Cruzy,
Fleury,
L'Isle,
Joigoy,
Laduz (école enfant.
Ligny,
Les Ormes,
Mlle Gourliàu.
— Albré.
— Biez.
— Bàjolfel.
Mme Ingrand.
(Libre).
Mme Giltotl.
— Lhéritier.
Mlle Rbodgé.
Mme Bernieir.
telle ôuchemiti.
— Darras.
Miné ttehâua.
— Mei-cief.
M^mô Hégâl.
Mlle Girard.
— Cottin.
Mme Laplà'ud^
— BertilloB.
Mlle l^émoud»
— Veraé.
Mme Tacny^
) Mlle Rousseau.
— Gros.
(Libre).
Mailly-le-Châtean,
Maligny,
Mont-Sâint-Sulpice,
Noyers,
Pont-suf- Yonne,
Rogny,
Saint-Bris,
Saint-Fargeau,
Saint-Floreiliin,
Saint- J ulien-du-Sault,
Saint- Sauveuir,
Seignelay,
Sens,
Sergineit,
Thorigny,
Tonûef«,
Toucy,
Venneaioii)
Véron,
Vézelay,
YiUiers-Sainl^^enoit,
Villeneuve-la^uy^rd.
Villeneuve-l'Àrchw,
Yilieneuv«-»-Vontte,
Mlle Courtois.
— BouUotte.
— Corneau.
Mme Dotreui*.
Mlle Bohler.
Mlle Jolly.
— Charbonnier.
Mme Denis.
Mlle Linard.
Mme Carré.
Mlle Besnard.
— SégâuU.
— Béligand. Brion,
Mme Drominv.
— Bousselièf'*.
— Goudeyi]ail(i*«
— Seguifi.
(Libre).
Mlle GaUms.
(Libre).
(Libre).
Mlle Bizard.
— Guyarâ.
Mme Cbalmeao«
-, Tff/i'iiT1l*Wn
87
SECTION H.
ADMINISTRATION ECCLËSIASTIQUE.
DIOCÈSE DE SENS.
Ce diocèse a été formé d'une partie des^ anciens diocèses de Sens, Aux erre,
Langres et Autun.
L'Archevêque de Sens porte le titre d'Evèque d'Auxerre, primat des Gaules et de
Germanie. ^
La métropole de Sens comi)fe, depuis Saînt-Savinien, 112 prélats, dont 19 sont
révérés comme saints, 10 ont été cardinaux, et un, Pierre Roger, a été pape, sons
le nom de Clément YI.
L'Archevêque de Sens a pour suffragants les évêques de Troyes, Nevers et
Moulins.
Mgr Victor-Félix Bernadod 0. ^, cardinal, archevêque de Sens, évêqued'Auxcrre,
primat des Gaules et de Germanie, prélat assistanWu trône pontificat.
Vicaires généraux^ Secrétariat.
Titulaires : Dizien, Grandjean, Leduc.
Honoraires : Boyer, Mourrut, super, du
Gr.-Séminaire, Joubert, ancien vie. g.
de Gap; Cartier, doyen du Chapitre.
CHAPITRE MÉTROPOLITAIN.
Grandjean, secrétaire-général.
Dizien, secrétaire particulier.
Bertrand, archiviste.
CHANOINES TITULÂIAES.
MM. Cartier ij^,fChoudey, archiprôtre,
Larbonillat, Mêmain, Billault, filondel,
Gally, Bruand, Villiers, Robert Auguste,
CHANOINES HONORAIRES.
Lâirot, curé de Joux-la- Ville.
Gamier, archiprêtre de Tonnerre.
Bonnetat, doyen de Soumaintrain.
Jourdc, doyen de Vermenton.
Morel, anc. desserv. de Yitlier»-St-Benolt.
MAISON DES PRÊTRES AUXILIAIRES
A PONTIGNT.
MM. Boyer, supérieur, Massé, Bernard (Albert), Danjou, Bernafd (Théobald),
Laproste, Rémond, Jeannon, Hamelin, Lumiraut, Labour.
Succursale de Sens: MM. Cornât, Bourbon.
GRAND SÉMINAIRE DIOCÉSAIN
Dirigé par MM. de Saint-Laxafé.
Méaumè, archiprêtre d'Auxerre.
Beau, doyen de Saint-Maurice, de Sens.
Poulin, professeur au Petit-Séminaire.
CartauU, curé de Cussy-les-Forges.
Boussard, curé de St- Pierre d'Auxerre.
Delinotte, directeur du Petit-Séminaire.
Montassier, doyen de Courson.
Ansault, aumônier des Ursulines.
Kune, doyen de Vi]]e^euve-8U^Yo^ne.
Créneau, archiprêtre de Joigtty.
Desvignes, curé de St-Thibautt, Joigny .
Bouchot) curé de SaiutrMoré.
MM. Mourrut, supérieur,
Poulin, professeur de morale.
Castellano, professeur de dogme.
Romain, professeur de phild«ophî#.
Delarbre, profeeseur d'histoire.
Chalvet, économe.
CULTE ÉVANGÉLIQUE.
Pasteurs protestants T MM. Aubailel, à Auxerre; N.., à A
N , à Tonnerre ; Nieolet, à Maligny ; Régnier, à Saint-
Avallon ; Dussaule, k Set» ;
Floreatin.
88
SECTION m.
ADMINiStRATION DE LA JUSTICE.
COUR D'ASSISES DE L*YOKNE.
xerre ; 3« du Procureur de la République prés le Tribunal civil ; 4<> du Greffier du
même tribunal.
Les sessions de la Cour d'assises sont trimestrielles.
TRIBUNAUX DE PREMIÈRE INSTANCE.
TRIBUNAL d'aux ERRE.
MiVl.PIanteau, président.
Serviii, juge d''in8truclion.
Bezouy Hugot et Mérat, jnges.
Salmoii et Hugot, juges*8uppléani8.
Cottuau et Marie, jugea honoraires.
Varquet: Le Bourdellès, procureur de la
République; Monnoldes Angles, substitut.
GreJ^e : Léopold Lallemand, grelTisr en
chef ; GailLrdot et C(dombani, commis-
gretfiersi; Ytbier, Decoiide et Tuurgon,
employés.
(Affaires civiles, ordres et contributions.)
Mercredi et Jeudi à midi.
(Affaires de police corr.; appels de simple police).
Mardi à mi<ii.
Les audiences de criées auront lieu le Vendredi,
de quinzaine en quinzaine.
Avocats: M M. Sa vatier- Laroche, Herold,
Rémacle, de Breuze, Marmoitaut, Beuve.
Ribain.
Avoués: Legrand, Bertin, Gueullette,
E. Amand, Dupallut, Fourier.
CHAMBRE DES AYOUIIS.
MM. Guenllette, président.
Berlin, syndic.
Amand^ rapporteur.
Fourier, secrétaire.
TRIBUNAL d'aYALLON.
MM. Goussard, président.
Perrin, juged^insiruction.
Guillot, juge.
Poulin, Hérardot, juges suppléarils.
Parquet ; ^Bauchai*d, procureur de ia
Republique.
Grejfe: G. Brenot, greffier; Talesausse,
commis greffier.
Jours d* audience. Mardi, mercredi, jeudi.
Avocat: M. Houdaiile Paul.
CHAHBRB DES AYOUÏS.
MM. Pinon, président.
Leclerc, syndic,
l^illardon, rapporteur.
Bresson, secrétaire.
TRIBUNAL DE JOIGNY.
MM. Regnauh, président.
Corbara, juge d'instruction,
(loiiturier, juge.
Thibault, juge suppléant.
Parquet : Boitel, procureur de la Répu-
blique.
Greffe'. Leroy, greffier; Labaisse, com-
mis-greffier.
Jours d'audience. Le Tribunal civil, les
mercredi et jeudi ; le jeudi, à midi
(crices).
Le Tribunal de police correctionnelle Je
vendredi, à midi.
Avoués: Marot, Besnard, Meignco,
Torcat, Droin.
CHAHBRE DBS AYOUB's.
MM. Meignen, président.
Torcat, syndic.
Droin, rapporteur.
Marot, trésorier-secrétaire.
TRIBUNAL DE SENS.
MM. Behenne, président.
Housbu, juge.
Cornât, juge d^înstruction.
Landry , juge suppléant.
Parquet : Raoult, procureur de la Ré-
publique ; Prud'homme, substitut.
Greffe: Feineur, greffier; Briot, com-
mis greffier.
Jours d'audience. Tribunal civil, les jeudi
A. ' DU ^ ,~"r" « et vendredi (criées).
PinonTucien! °' Leclerc, Bressan, Tribunal de police correctionnelle, le
^9
Avocût; Dellgand, Landry, Tonn«lUer.
Parrio.
Avoués : F«relti, Gérard, Allain, Loo-
▼el , Patey.
CHAMB&B DES ATOURS.
Il M. Gérard, président.
Perretti, syndic.
Lou vel, rapporteur.
Allain, secrétaire.
TRlBUIfAL DE TONNBBRB-
MM. Couriin de Torsay, président.
Patron, juge d^instructiou.
Caillot, juge.
Aodibert, juge auppléant.
Rose^,juge d*in8tructîon honoraire.
Pmr^uet : Coulibeuf, procureur de la Ré-
publique.
Creffe : Gtidln, greffier; Batrëan, com-
mis greffier.
Jours d^audienee. Ordres et convocations
de eréanciers« le lundi ordinairement.
Référés le mercredi.
Afiaires commerciales et sommaires, le
jeudi, à midi.
AiTaires ordinaires, le jeudi, à midi.
Affaires correctionnelles, le vendredi,
à midi ; on Ire parties civiles, le 3« veu-
' drcdi de chaque mois. ^
Affaires do domaine, de régie et deeriéfi
le samedi, à um; heure du soir.
avoués i Caron, Folacci, Jacob, Morel.
CHAMBRE DES AYOUIÎS.
Morel, président.
Folaeci, syndic.
Jdcob, rapporteur.
Caron, secrétaireHrésorier.
TRIBUNAUX DE COMMERCE.
AUXB&RE.
MM. Trntey fils, président; Lanier, Cou-
tura, Piait jeune, Bcrnage, juges;
Roque, Leclaire, G. Rouillé, Mati-
Yel, jugea-suppléants.
Félix Lethorre, greffier ; Roy, com-
mis-greffier.
Chocat, syndic.
Audience^ le samedi, à midi.
JOIGNY.
MM. ^blon, président; Hamelin, Auber-
gcr, Couturier, juges ; Barat, Bon-
doux, juges- suppléants.
Mersin, greffier.
Jours d'audience , le mardi de chaque
semaine, à midi.
SENS.
MM. Leiièvre, président; Devilliers, Roy,
Pléaii, juges; Rouif, Barbier, Lar-
cher, juges-suppléants.
Cbapron, greffier.
Jours d'audience^ le mardi, h midi.
(Les Tribunaux civils de Tonnerre
ET o'Avallon font fonctions de Tribw
naux dé comnurce)
90
JUSTICES DE PAIX.
JUSTICES
JOURS
DE
JUGES.
GREFFIERS.
PAIX.
■
D'ACniENCE.
^
Arrondissement d^Auxerre.
Auxerre (E.)
Berthélemot.
Enon.
rend, à H h.
Auxerre (0.)
Desnie.
Sibilat.
yend. à 11
Chablis.
Deois.
Perrot.
jeudi à H.
Coul.-la-Vin.
Mauget.
Horeau.
jeudi à H .
Coul.-sur-Y.
Mulon.
Davril.
samedi à 10.
(ourson.
Siret.
Bitlaudet.
jeudi à midi.
Ligny.
Si -Florentin.
Guyard.
Renard.
samedi à H.
Barrey J.
Vocoret.
jeudi à H.
Sl-Sauveur.
Vivien.
Millot.
merc. à H.
Seignelay.
Defert.
Frottier.
jeudi à U.
Toucy.
Tallard.
Berlin.
vend . à 1 1 .
Vermenton.
Caron.
Sourdeau.
vend, à 11.
Arrondissement d*Avallon.
Avallon.
Vincent.
Pinard.
sam. et lundL
Guillon.
Gagneau.
Mazillier.
mardi à 11 b.
L'Isle-8.-le-S.
Carleret.
Garnier.
lundi à 11.
Quarré-les-T.
Petitier-Chomaille.
Léger.
merc. à 11.
Vézelay.
Destult de Blannay.
Dicquemare.
lundi à 11.
Arrondissement de Joigny,
«
Aillant-s-Th.
Gillier.
Martin.
mardi à 10 h.
Bléneau.
Gautard.
Digeon.
lundi à 10.
Brienon.
Ragot.
DelécoUe.
mardi à 10.
Cerisiers.
Forcevilîe.
Goulton.
jeudi à midi.
■
Charny.
P.^Challe.
Busigny.
leudi à H.
lundi à midi.
Joigny.
Dejust.
Magny.
St Fargeau.
Concé.
Roche.
merc. à 11.
S-Julien-du-S.
Croii.
Morier.
mardi à midi.
W«-s.-Yonne.
Demouchy.
Fenard.
me .et ve. à H.
Arrondissement de Sens.
Chéroy.
Bonsant.
Boulanger.
m.etm. àlOh*
Pont-sur-Y.
Lecierc.
Le franc.
j. et d. à midi*
Sens (nord).
Delean.
Picquet.
MaiAard.
samedi à 11.
Sens (sud).
Chapelot.
1. et y. à midi.
Sereines.
WM'Arch.
Perrot.
Vie.
mardi à midi.
Dubois.
Moreau.
merc. à 10.
Arrondissement de Tonnerre.
Ancy-Ie-Fr>
Bourbon. Baudier. i
jeudi à 10 h.
Cruzy.
Torracinta.
Martin.
vend, à 1 1 .
Flogny.
Cai labre.
Laubry.
mardi à M.
Noyers.
Chailan.
Benoist.
lun. et V. à If. 1
Tonnerre.
Picard.
Martin.
mardi à 1 1 .
,
91
SUPPLÉANTS.
AlllOlfDlSSBlinfT d'auxbhhk.
AiirAm.4^ i Est. Momon, MilUanx.
Auxerre { q^^^ Legrand, N. . .
Chablis. Folliot, Denis.
Coolanges-la -Vin. Cretté^ Gibert.
Conlanges-sur-Y. Prudot et Toarnier.
Gourson. Ledouz, àOaaine.
Ligny. Baudouin, Trousseau.
Saint-Florentin. Deligne et Rozé.
St-Saaveur. De FouroIIes, Delonne.
Seignelay. Grandjean-Delisle, à Seignday
et Santumier, a Mont-Saint-Sulpice.
Toacy. Gromas, Basigny.
Yennenton. Boudard, Chandelier.
▲RRONOISSBMENT D'âTALLON.
Avallon. Houdaille Julos et Robinet.
Guillon. Gallon, Bardin.
liste. Delétang et Grenan.
Quarré. Tripier Pierre-Edme.
Vézelay. Camus et Lefîranc.
ARaONDlSftKMBNT BB lOIGNY.
Aillant. Grenet et Monnet.
Bléneau. Quatresols et Marie.
Brienon. Loup et Moreau.
Gbarny. Gauthier et Guéntot.
Cerisiers. Bourgeon et Morel.
Joigny. Ghantereau et Lavollée.
Saint-Julien. Goste et Michecoppin.
Saint-Fargeau. Cliouppe et Thoumas La
Chas<;agne.
Yilleneuire-sur-Yonne. Laffrat et Lemoce
de Vaudouard.
ABRONDISSBMBNT DB 8BNS,
Chéroy. Tborailler et Navaolt.
Pont-sur-Yonne. Brossard et Vacher.
Sens (Nord). Muloa et Baudouard.
Sens (Sud). Gérard et Recordon.
Sergiaes. Charpentier et Chaplot.
Viileneuve-rArchevêq. Lecomte et Rayer.
AERONDISSBHBIIT DB TONNBRBB.
Tonnerre. Jacquemin et Denis.
Ancy-le-Franc. Renard et Rigollet à Ancy-
le-Franc.
Cruzy-le-Chàtel.Droinà Gruzy, Labosseà
ISaint-Vinnemer.
Flogny. Godret à Flogny, Dionnet àNeuvy-
Sautour et Desliens à La Chapelle.
Noyers. N el Gaulherin à Fresnes.
NOTAIRES.
ARRONDISSEMENT D AUXERRE.
HH. Cantons d'Àuxerre.
Hattier, Le Llèpvre, Munsch, Parry,
Gnimard , tous à Auxerre ; Tisaier, à
St-Bris ; Joynon, à Gherannes; Pipant, à
Cbarbuy; Carré, à Appoigny.
Canton de Chablis^
liQ^ay, Rigollet, à Chablis ; Chanterelle,
à Samt-Cyr-res-Coions.
Canton de Coulanges-la-Vinease.
Regnaolt, à Conlanges^ Taupin, à Migé ;
Crelté, à Irancy.
Canton de Coulanges-sur-Tonne*
Commaîlle, à Etais; Barrey, àCoaiaiig.-
aur-Yonne; Pinon, à Mailly-Château.
Canton de Courton.
Robert, à Courson ; Girault, à Druyes ;
Barbier, a Onanne.
CantondeLigny.
Bemage, à Ligny ; Ythier, à Maligny :
Trousseau, à Montigny.
Canton de Saint-Florentin,
Bean, Bonnotte, Rozé, à St-Florentin.
Canton de Saint-Sauveur,
Goudron, Roslin de Fourolles, à Saint-
Sauveur ; Delorme, à Treigny;Cha?ard,
à Thury.
Canton de Seignelay.
Cheralier, à Seignelay; Ohambon, à
Héry ;Sautnmier, à Monl-Saint-Sulpice.
Canton de Toucy.
Boisseau, Dejust, à Toucy ; Cassin,
à Beauvoir; Bultner, à Leugny; Mas-
quin, à Pourrain.
Canton de Vermenton,
Gérard, Renard, à Vermenton; Re-
nard, à Arcy-sur-Cure; Sonnet, à Gravant.
CHAMRRE DES NOTAIRES.
Joynon président; Chambon, syndic;
Barrey, rapp. ; Dejust, trésor.; Le Liépvre,
secret.; Sauiumier et Carre, membres.
NOTAtRBS HONORAIBES.
Charpillon, à Saint-Bris; Milliaux, à
Auxerre; Fosseyeut, à Gravant; Dejust, à
Seignelay; Hermelin, à Saint-Florentin;
Limosin, à Auxerre ; Gonneau, à Thury ;
Perreau, à Treigny ; Esmelin, à Auxerre;
I Dejust, à Auxerre; Théveny, à St-Bris.
92
ARRONDISSEMENT d'aV^LLON.
Canton éPAvallon.
Gonneau,Morio, Duchailiul,à Avallon.
Canton de Guillon,
Bardin, à Guillon; Baudoin,à Montréal ;
Bouâsard, à Santigny.
Canton de l'Isle,
Gaveau, à l'Isle ; Rétir,à Joux-la-Yille.
Canton de Quarré-let-Tombes,
GheTillotte, à Quarré ; Morvand, à St-
Léger.
Canton de Véxelay,
RoHbier^ à Vézelay ; Lefranc, à Châtel-
Gensoir; Sadon, à Voutenay.
CHAMBRE DES NOTAIRES.
Morio, président ; Baudoin, syndic ;
Roubier, secrétaire-trésorier ; GheviUotte,
membre.
NOTAIRES HONORAIRES.
Delétang, à Joui-la-Ville.
ARRONDISSEMENT DE J0I6NY.
Canton d^ Aillant.
Grenet, à Aillant; Gallet, à Chassy;
Desleau, à Senan ; Ravin, à Guerchy;
Fauvillon, à Villiers-Saint-Benotl.
Canton de Bléneau,
Loup, à Bléneau ; Quafresols, à Cham-
pignelles.
Canton de Brienon.
Pain et Saffroy, à Brienon ; de Saint*
Drémond , à Bussy ; Finot^ à Yenizy.
Canton de Cerisiers.
Bourgeon, à Cerisiers; Morel, àFour-
naudin.
Canton de Chamy,
Lallement^ à Chamy ; Guéniot, à La
Ferté'Loupiere ; David, à ViUefranche ;
Levasseur, à Grandchamp.
Canton de Joigny,
Balsacq, Barat, £. Goisset, à Joigny ;
Leroy, à Cézy; Ribière, à Champlay.
Canton de Saint-Fargeau,
Mathieu, Ghouppe, à Saint-Fargeau ;
Bègue, à Mézilles.
Canton de Saint-Julien-du^Sault.
Boudault, Michecoppin, à Saint-Julien-
do-SauIt; Baron, à La Celle-Saint-Cyr.
Canton de Villeneuve-sur-Yonne,
Allard, Laffrat, Gilbert, à Villeneuve-
sur-Yonne ; Filliau, à Dixmont.
GHAMBRB DBS NOTAIRES.
Qualresols, président; Michecoppin,
syndic; Ravin, rapporteur; Balsacq, se-
crétaire ; Laffrat, trésorier; Bègue et
David, membres.
NOTAIRES HONORAIRES.
L'icroix, à Fournauflin ; Manieux, à
St-Julien ; Boulangé, à Chassy ; Frécault,
Laffrat et Lemoce de Yaudouard, à Yilie-
neuve-sur-Yonne ; Frcsneau, à Prunoy.
ARRONDISSEMENT DE SENS,
Canton de Chiroy,
Thorailler, à Chéroy; Navault, à Mon*
tacher.
Canton de Pont-sur-Tonne,
Montassier, à Pont-sur- Yonne ; Cavoit, à
ViUeblevitt ; Saussoy, à Yilien.-ia-Guy.
Canton Je Sens.
Demoulin, Recordon, Mulon, Durand,
Aubin, Michel, à Sens ; Roulin jeune, à
Egriselle-le-Bocage ; Colin, à Yéron.
Canton de Sergines.
Machavoine, Charpentier, à Sergines;
Henry, à Cuurlon ; Chaplot, à Saint-Mau
rice-aux-Riches-Hoiiimes.
Canton de Villeneuve- l'Archevêque.
Fèbvre, Renard, à Villeneuve ; Rayer, à
Thorigny; Sépot, à Theil.
CHAMBRE DES NOTAIRES.
Rayer, président ; Recordon, syndic ;
Cavoit, rapporteur; Navault, trésorier;
Aubin, secrétaire ; Michel et Fèvre, mem-
bres.
NOTAIRES HONORAIRES.
Poussard, à Chéroyj Vacher, à Pont-
sur-Yonne ;Brossard, à Vilieblevin; Ré-
gnier, à Theil ; Perrot, à Sergines ; Char-
pentier, à Sens ; Jolibois, à Villeneuve-
la-Guyard.
ARRONDISSEMENT DE TONNBRRB.
Canton d'Ancy -le- Franc.
Besancenet, Rigollet, à Ancy-le-Frauc ;
Sagette, à Ravières.
Canton de Cruxy.
Droin, à Cruzy; Goolley. à Taniay.
Canton de Flogny.
Godret, à Flogny ; Devignon, à Carisey ;
Boussard, h Neuvy-Sautour.
Canton de Noyers.
Maison, Ferrand, à Noyers; Planson, à
Annay - &ur -Serein.
93
Canton de Tonnerre.
Denis, à Tonnerre ; Constant, à Ton-
nerre; Huchotle, àDannemoine ; Roulin,
à Viviers.
CHÂSBAB DES NOTAIHBS.
Gonlley, président ; Godret, syndic ;
Besancenet, rapport. ; Maison, trésorier;
Constant, secrétaire; Buchotte et Sa-
gette, membres.
NOTAIRES HONORAIRES.
Gonlley, à Tanlay ; Dionet, à Neury-
Sautour.
COMMISSAIRES-PRISEURS.
Hï. Navarre, à Auxerre ; Déjpoid, à Afallon ; Charaprotix, à Joigny; Vincent-Petit, à
Sens ; Noël, à Tonnerre.
. HUISSIERS.
ARRONDISSEMENT O'AUXERRR.
Cantons d^ Auxerre»
Duraocj, audienc. aux trib. civil, de com-
merce, juftice de paix (est) et à k simple
pol; Dédron, aud. aulrib. civil; Boileau,
aad. aa trib. civil, à la justice de paix
(esl) et à la simple police; Jacob, aud.
à \d justice de paix (ouest^ et simple po-
lice; Petit, aud. au trib. civil, à la justice
de paix (ouest) et à la simple police; Coste.
audiencicr au tribunal civil et au tribunal
de commerce tous résidant à Auxerre.
Canton de Coulanges-la-Vineuse.
Billaudet, Morot, à uoulanges-la-Vin.
Canton de Courson,
Quignard, Courson ; Foudriat, Ouanne.
Canton de Coulanges-sur-Tonne,
Sautereaa, à Coulanges-sur-Yonne.
Canton de Chablis,
Paris, à Chablis.
Canton deLigny,
Villain, à Ligny.
Canton de Saint-Florentin,
Baratfils, à Saint-Florentin.
Canton de Saint-Sauveur.
Vallée, Fourneau, à Saint-Sauveur.
Canton de Seignelay,
Desgmelles, Niilot, à Seignelay.
Canton de Toucy.
Dejust, à Toucy.
Canton de Vermenton,
Robin, Barrault, à Vermenton.
CHAMBRE DE DISCIPLINE.
Roileau, syndic président ; Petit, tré-
sorier; BiHaodet, rapport. ; Guignard, se-
crétaire ; Barat, memore.
iRRONDISSEMBNT D'AYALLON.
Canton dAvallon,
i«oassélot, Jacquenet, Gnérot,» A vallon.
Canton de Guillon,
Enzières, à Guillon.
Canton de Clsle,
Rétif, a risle.
Canton de Quarré-les Tombes.
N..., à Quarré-les-Tombes.
Canton de Vézelay,
Gagneux, à Vézelay ; Baron, à Châlel-
Censoir.
CHAMBRE DE DISCIPLINE.
Gagneux, syndic-présid. ; Ronsselot, tré •
sorier;Jacquenet, secret.; Rétif, rapport.
ARRONDISSEMENT DE JOIGNr.
Canton d^Àillant,
Paty et Mathieu, à Aillant ; Ribiére, k
Saint-Aubin-Château-Neu f.
Canton de Bléneau,
Jacq, à Bléneau.
Canton de Brienon,
Moreau et Bigot, à Brienun.
Canton de Cerisiers,
Robert, à Cerisiers.
Canton de Charny.
Grenet etDuroont, à Charny; Grîacfae,
ù la Ferté-Loupicre.
Canton de Joigny,
Grenet,Taiilerer,Tirot, Bernot, à Joigny.
Canton de Saint-Far geau.
Bœuf, à Saint-Fargeaii.
Canton de Saint- Julien du- SauU,
Poulin, à Saint-Julien- du-Sault.
Canton de Villeneuve -sur-Tonne.
Charmeux fils, Royer, à Villen.-s-Yonne.
94
^CHÂMBRB DK BlSGlPLUfB.
Moreau, syndic; Tirot, très,; Robert,
rapport. ; Charmeux, secrétaire ; Poulin,
membre.
ARR0NDIS8BUBNT DB SENS.
Canton de Chéroy,
Faucault, à Chéroy.
Canton de Pont-sur-Tonne.
Lhuiliier , à Pont-sur-Yonne .
Canton de Sens,
Emonière, Feret, Luce et Raguet, à
Sens.
Canton de Sergines.
Gervais, à Sergines.
Canton de Villeneuve-V Archevêque.
Darde, Matignon, à VilIeneuve-rÂrch.
CHAMBRE DE DISCIPLINE.
Lhuillier, syndic; Barde, rapporteur;
Féret, secrétaire ; Luce, trésorier ; Fou-
cault, membre.
ARRONDISSEHBNT DB TDNNBRRB.
Canton é'Aney-U-Frane.
Brunat, à Ancy-le-Franc,
CarUon de Cruxy,
Anceau et Berger, à Cruzy.
Canton de Flogny,
Raffat, àFlogny; Jay,àNeuyy-Sautour.
Canton de Noyers,
Carteau, à Noyers.
Canton de Tonnerre,
Chevance, ;Grassat, Rayer, Mativet, à
Tonnerre.
CHÀHBRE DE DISCIPLINE.
Grassat, syndic ; Jfay, rapporteur ;
Carteau, secrétaire; Chavaace» trésorier ;
Rafat, membre.
BUREAUX D'ASSISTANCE JUDICIAIRE
Créés par la loi du 22 janvier f85f.
lin bureau d'assistance judiciaire est établi près chaque tribunal. Il est chargé de
statuer sur les demandes qui lui sont soumises par les personnes auxquelles leurs
moyens ne permeltent pas de faire les frais des procès dans lesquels elles peuvent être
engagées. Des officiers ministériels sont désignés pour faire gratuitement les actes
nécessaires et soutenir les intérêts des assistés devant les tribunaux. Le pers<«nel
de ces bureaux est pour partie rééligible tous les ans.
AUXERRB.
Amand, président ; Duverger, Hibon,
Herold, membres ; Lallemand , greffier
du tribunal civil, secrétaire.
AYALLON.
Ricard, président ; iesous-prèfiet, Morio,
notaire, Tnibault, anc. juge, membres ;
Brenot, greitier du tribunal, secrétaire.
JOiGinr.
MM. LavoUée, président ; Niepce, rece-
veur des domaines ; DelécoUe, délégué du
préfet; Chantereau, banquier; Meignen,
avoué, membres; Leroy, secrétaire.
SBNS.
Charpentier, président ; Licoîs, Gérard,
Jozon, Beriaud, receveur des domaines,
membres ; Feineax, secrétaire.
TONIfBRRB.
Jacquemîn, ancien notaire, président;
Gaupihat, délégué du préfet ; Aldebert,
recevev. (^e renregistremeiit ; Constant,
notaire; Grenon, anc. avoué, membres;
Gudin, greffier du tribunal, secrétaire.
SECTION IV.
INSTRUCTION PUBLIQUE.
L'instruction publique a été organisée par les lois des 15 mars IS50, 9 mars
t852, 14 juin «854, 2i juin 1865, iO avril f867, lejuin 1881 et 28 mars 1882.
ACADÉMIE DE DIJON.
L^Aeadémie de Dijon comprend les départements de l'Aube, d* U 04t«-d'0r, de
la Haute-Marne, de la Nièvre et de l'Yonne.
M. Cbappuis, recteur de l'Académie de Dijon.
95
INSPECTION DE L'YONNE.
MM. Parrenin, inspecteur à Auxerre; Bourgeois, commis principal dUnspection
académique ; Guénier, commis auxiliaire.
Conseil départemental de VEtueignement primaire.
Ce conseil exerce les attributions qui sont définies par la loi du 90 octobre 1886.
ÏM. le Préfet, président ; l'inspecteur d'Académie, Tice-président ; Coste, Flandin,
Lorin, Laubry, conseillers généraux ; Legouge, inspecteur primaire à Auxerre ;
fiarnet, inspecteur primaire à Joifiny ; Burot, directeur de Técole normale ;
Mlle Foucret, directrice de l'éCMe normale; MM. Thorin, instituteur &
Arallon ; Chat, instituteur à VilIeneuTe-sur-Tonne ; Mlle Yigrenx, institu-
trice à Joigny ; Mme Nottet, institutrice à Sens.
Inspecteun de IHnstruetion primaire.
UM
d'Auxerre
. Legouge, officier d*académie, inspecteur de 2* classe pour la circonscription
srre (8 cantons); Sbguin, inspecteur de 3" classe pour rarrondiss. d'Ayallon;
poar l'arrondissement de Tonnerre; Huleux, inspecteur de 3« classe à Toucy
(7 cantons).
Délégués cantonaux.
Le Conseil départemental désigne, conformément à Tart. 52 de la loi du 30 octobre
1886, plusieurs délégués résidant dans cha<][ue canton pour surveiller les écoles pu-
bliques et privées du canton ; ils sont nommes pour 3 ans, rééligibles et révocables.
Commission d'examen des aspirants aux bourses dans les Lycées et Collèges,
HM. rinspecteur d'Académie, président; Naudin, Follietj Marchai, Favier et
N..., professeurs au collège.
Commission Sexamen pour le brevet de capacité de Pinstruction primaire,
MM. Munier, ancien principal ; Lasnier, Legouge, Burtet, Huieux, inspecteurs
primaires ; Lemoiae, Nandin, Oestre, professeurs au collège ; Moreaa, instituteur
public à Auxerre.
Commission d'examen pour le brevet supérieur,
M&C. Monio*, ancien principal ; Lasnier, Legouge, inspecteurs primaires ; Rou^ret,
Folliet, Lémoine, Naudin, Oestre, professeurs au collège; Ravin, ancien pharmacien.
Membres adjoints : pour le dessin, M. Pillard, professeur au lycée de Sens ; pour
l'anglais, M. Mihie j pour l'allemand, M. Henry ; pour la gymnastique, M. Regnaid,
professeurs au collège d'Auxerre.
ÉTABLISSEMENTS D'INSTRUCTION,
Àrrondistemtnt tÀuxerre.
COLLÈGE COMMUNAL D'AUXERRE.
Collège de plein exercice, comprenant la Division supérieure, la Division de
Grammaire et la Division élémentaire, et, de plus, l'enseignement spécial des Ma-
thématiques et du Français, tel qu'il a été réglé par les arrêtés ministériels.
Organisation en tous points semblable à celle des lycées.
BUBBAU D^ADMIMISTRATIOIf DD COLLÉGB D^AUXBERB.
MM. rinspecteur d*ac9demje, président ; le Préfet ; ie Maire ; SaTatter^Laroehe ;
M«S8ot, ancien maire d'Auxerre ; Fortunet, inspecteur des forêts ; Hugot, Ttce>
président du Conseil de Préfecture ; Ravin, conseiller municipal ; Sallé^ principal
du collège.
COHUISSION Dit SURVEILLANCE.
Oélégatlon du Conseil municipal.
Legrand, président; RaTÎn, Ficatier, Léfé, Sav«tier«I«aroehe« Laoier, Martin,
nichard et Dupallut.
96
Administration, — Principal : M. SalIé.— Sous-principal : M. Balland.— Econome:
M. David. — Aumônier: Ai. Tabbé Bonneau. — Médecin : d<^ Tonnelier.
Enseignement elassiffue»
Mathémattqups (i<'* chaire), M. Marchai,
I icencié-és-science* ruathématique».
Maibémaliques (2® chaire), M. Laurent,
licencié è»-sciences maibémaliques.
Physique (1*^ chaire), M. Naudin, licen-
cié ès-sciences physiques.
Physique {ifi chaire), M. Pujos, licencié
ès'Sciencetf physiques et naturelles.
Philosophie, M. Rouget, agrégé de philos.
Histoire, M. Favier, licencié ès-letires.
Rhétorique, M. Foi liet, id.
Seconde, M. Cornât, id.
Troisième, M. Chuit, id.
Quatrième, M. Cestre.
< Cinquième, M. Drouet. id.
Sixième, M. Guinor.
Septième, M. Valette.
Huitième, M. Louis.
Langue allemande, M. Moamann.
Langue anglaise, M. Rosier.
Enseignement spécial*
Matliématiques, M. Lemoine.
Physique et chimie, M. Roubault, licencié
ès-scienccs physiques et naturelles.
Littérature, MM. Lasselves et Delort.
Classe préparatoire, M. Martin.
Classe primaire, M. Bacot.
Classe enfantine, Mme Bazot.
Maîtres dViude, MM. Jnppin, Oupnia,
Blandin,Pigeonnat, Joffrain, Savonnet,
Bourgeois, Pépin, ^assomard, Seguin.
Préparateur, M. Grapin.
Matlre d** dessin et des traTaux graphi-
qties, M. Biard.
Musique: Lynn, Vio1let,Chaindé, Plossy.
Gymnastique, M. Regnard.
Escrime, M. Fourrière.
Un cabinet de physique, un laboratoire de chimie, une collection d'histoire natu-
relle et une riche bibliothèque sont attachés 5 rétablissement./
COLLÈGE DE JEUNES HLLES D'AUXERRE.
Directrice: Mlle Collin, officier dV.adémie; matlresses: Mlles C.Drillon,Spreclier,
Tritscb; mattresseft-surveillanies: Mlles Gourlot, Leriche; profesiieurs : Mlles lia-
mon. Renard, Gonzalès, et MM. Marchai, Cestre, Rouget, Folliet, Pujos, Lemoine,
Cornât, Maudin, Herold, Biard, Kegnard.
ÉTABLISSEMENTS LIBRES D'INSTRUCTION SECONDAIRE.
A Auxerre : MM. Cerneau-Gohan, David ; à Tonnerre : M. Ferroux.
PENSIONNATS FUBLICS ET LIBRES DU DÉPARTEMENT.
Garçons :
Auxerre : les frères des écoles chrétiennes. — Aval Ion : les frères des écoles chré»
tiennes. — Sens : pension Coilin ; les ircros des écoles chrétiennes. — Villehlevtn,
los frères de la Doctrine chrétienne. — St-Florentin : M. Pichon. — Cravant :
M. Montigny. — Champiiinelles : M. Paulvé. — Toucy : M. Chanlin. — Ancy-ie-
Franc : M. Démon. — Brienon : M. N. . . .
Filles:
Auxerre : Mlles Desleau, Billaud, Poussé, Mme Delécolle, les Ursulines, les Sœnrs
de la Providence de Sens, les Augustines, les Sœurs do Saint-Vincent-dfvFaul, los
Sœurs de Sainie-Colombe-lès-Sens. — Ligny-le-Chàtel : les Ursulines de Troyes. —
Saint-Florentin : M"* Cbapoulade, lesScBursde U Frésentation de Tours. — Avallon:
les Ursulines, les Sœnrs de la Sainte-Enfance, M"* Boussard. — Montréal : les Sœurs
de la Providence de Viueanx. — Hrienon : les Sœurs de la Présentation de Tours. —
Joigny : Mlle Guyard, b^s Sœurs de la Présentation do Tours. — Saint- Vnlérien :
les Sœurs d« )a providence de Sens. — Vallery : les Sœurs de la Préseniion de Sens.
— Pont-sur- Yonne : les Sœurs de la Providence de Sens. — Villeneuvi>-la-Guyard :
Mile Fonienoy. — Sens : Mme Devoir, Mlle Terrier, Xea Sœurs de la Providence de
Sens, les Sœurs do la Sainte- Enfance de Sainte-Colombe-lès-Sens, les Sœurs de la
Charité, les Sœurs dn Congrégation du Bon-Fasteur d*Angers. — Villeneuve-rArcbe-
TÔque : les Sœurs de la Sa In te • Enfance. — Ancy-le-Franc : Mlle Hurcy. -— Aisy : les
Sœurs de Saint-Vincentrde-Paul. — Flogny : los Sœurs de la Providence de Sens. —
Tonnerre : Mme Adine, les Ursulines. *- Bléneau : les Sœurs de la Providence de
97
Senit. — Saînl-SaoTeur : les Sœurs de la ProTÎdence de Sens. — Saints-en-Paisaye :
les Sœars de la Providence de Sens. — Treîgny : les Sœurs de la Providence de Sens.
- Toocy : les Sœurs de la FroTidenee de l'or lieux.
ECOLE NORMALE PRIMAIRE D'INSTITUTEORS.
Directeur, M. Burot; économe, M. Guillomain ; médecin: M. Massoo.
COMMISSION DE SURYBILLANCE.
MM. Tinspecteur H^académic, président; le directeur; Coste, Fabien Rapin, eoo-
seiliers généraux ; Milieux, maire d*Auxerre; Surugue, ag.-Toyer en clief ; Planteau,
président du Tribunal civil ; Hérold, avocat.
L^enseignement des diverses parties est confié à MM. le Directeur de Téeole ;
Gaillemaiii,Henrion,Pellier, roailres-adj. ; Breton, Boucheron, Joly, professeuis ;
Raillard, directeur de Técole annexe; Brun, professeur de cbant; Biard, professeur de
dessin; Gobin, professeur d'agriculture ; Henry, professeur d'allemand ; Regnard,
prolesseur de gymnastique.
ECOLE NORMALE PRIMAIRE D*1NST1TDTR1GBS.
Directrice: M"* Foucret; économe : Mme Méline ; mallresse-adj : M"* Bernheim ;
professeur: Mme Vuillemot, Mlles Colson et Curey ; directrice de IV'cole annexe :
MineGorju ; Médecin : D' Dejust.
COHMISSIOA DB SURTEILLANCB.
MM. Pinspecteur d'académie, président; Folliot et Lancôme, ennseillers géné-
raux; Massot, ancien conseiller général ; Momon, ancien avoué; Claude ; Savatier-
Larocbe, avocat ; la directrice de Técole.
ECOLES COMMUNALES DE GARÇONS D AUXERRE.
MM. Arbinet, instituteur ; Ythier, Guinot, Chaude, insiilut«>ur8-adjoiiits (école
da quartier Saint-Pierre).— Gillet, instituteur ; Laumet, Gagner, instituteurs-adjoints
(quartier Saint-Eusèbe). — Moreau, insUluteur; Guillemain, Blin, institut. -adj.'
(quartier Saint-Etienne).
ÉCOLES COMMUNALES DE FILLES D'AUÎERRB.
MllestPonlet,directiice (Quartier Saint-Pierre); Michelin, directrice (quartier St«
Eiienne); Besse, directrice (quartier Saint-Eusèbe).
ÉCOLES LIBRES GRATUITES D'AUXERRE.
Gascons : Frèren des écoles ehréUennes. — Société Sainl-Àntoine, dite St-CharUs,
Filles»: Sœurs de Saint-Vincent-de-PauL — Sœurs de la Présentation de Tours.
^ ECOLES PRIMAIRES SUPÉRIEURES.
Garçons: Sens, M. Malluile, directeur. — Saint-Florentin, M. Pichon, directeur.
Saint-Fargeau, M. Maihé, directeur.
Filles : ^léneau, Mlle Guilloui, directrice. — Joigny, Mlle Vigreux, directrice.
Àrrondiuement d'Àvallon,
COLLÈGE COMMUNAL D'AVALLON.
Collège de plein exercice: cours préparatoire aux écoles spéciales, enseignement
classique et enseignement spécial ; cabinet de physique et de chimie ; gymnase.
MM. Tirlemont, priocip. ; Bonin, aumOn | Septième et huitième, M. Cbambon.
Enseigna spéc, MM. Tirlemont, Geoffroy,
Trinquet, Burtct.
Langues vivantes, M. Dargegen.
Classe préparatoire, M. Cibattey.
Classe primaire. M"* Carie.
Dessin géométrique, M. Chattey.
Dessin d''imitation, M. Bonvalot.
Musique, MM. Raynaud et Volland.
Gymnastique, M. Chambon.
PROFBSSBURS
Malliématiques, physique, chimie et his-
toire nat., M. Bonvalot.
Philosophie et histoire, Vl. Tirlemoct.
Sciences, M. Brivet.
Rbélorique et seconde, M. Vessereau.
Troisième et quatrième, M. Trinquet*
Cinquième et sixième, M. Burtet.
1887 "~
98
Àrrondmement de Joigny,
COLLÈGE COMMUNAL DE JOIGNY.
Enseignement classique et professionnel. Cabinet de physique et chimie. Classe prépa-
ratoire aux classes de latin et de français. Cours spécial pour le volontariat. Gymnase.
MM. Gâteau, principal ; pénarJ, aumôn.
Enseignement classique.
Mathématiques, M. Gâteau.
Troisième ei quatrième, M. Cuisîn.
Cinquième et sixième, M. Duclaux.
Septième, huitième et année préparatoire^
M. Forgeot.
Enseignement spécial.
Sciences physiques et natur., M. Doche.
ECOLE SECONDAIRE ECOLËSIASTIQUE
PETIT SBHINAIBE.
Maihémaiiques, M. Gâteau.
Lettres, M. Mathieu.
Enseignement primaire : M™* Forgeot.
Langue allemande, M. Schlœsing.
Langue anglaise, id.
Dessin, M. Rarrath.
Musique, MM. Roville, Pellard.
Gymnastique, M. Foucault.
t
MM. Leduc « supérieur. — Delinotie,
directeur. — Belin, économe.
LETTRES.
MM. Poulin, rhétorique. — Séguin, se-
conde. — Laborie, troisième. — Giraud,
quatrième. — Viteau, cinquième. — Mo-
ry, sixième. — Bornoi,sepiièm.— Balitraud,
huitième. — Bertin, classe préparatoire —
Viteau, anglais. — Pissier, allemand. —
Rétif, musique.
SCIENCES,
MM. Rétif, physique et chimie. —
Rétif, géométrie. — Laborie, algèbre.
— . Rétif, arithmétique (i«' cours). —
Girardot, arithmétique (2* cours). — Bor-
not« arithmétique (3<^ couf's).
Surv.: Bouchcr,Pénard,Gninot, Chopin.
ÉCOLE COMMUNALE DE GARÇONS.
M. Brigout, directeur, assisté de deux maitres-adjoints.
M. Arbinet, directeur, assisté de deux maiires-adjoints.
ÉCOLE COMMUNALE DE FILLES ET ÉCOLE PRIMAIRE SUPÉRIEURE.
Mlle Vigreux, directrice^ assistée de six mattresses-adjointes.
Arrondissement de Sens,
LYCÉE DE SENS.
ADMINISTRATION
Proviseur : M. Schnox. — Censeur des études : M. Héricy — Aumônier : Pabbé
Pinçon. — Econome : M. Berthelot. — Commis dVconomat : M. Breil.
Lettres.
Philosophie, M. Arnal, licencié ès-lettres. — Rhétorique, M. Perrard, agrégé
des lettres. — Seconde, M. Delacroix, agrégé de grammaire. — Troisième, M. Viltard,
licenciées-lettres. — Histoire, M. Gibiard^ licencié ès-lettres.
Sciences.
Mathématiques, MM. Sestre, licenciées-sciences mathématiques et physiques;
Arnaud, licencié es- sciences mathématiques, officier de Pinstruction publique. —
Physique, MM. Monloup, licencié ès-sciences et physiques, et Brullé, licencié es-
sciences mathématiques et physiques.
Langues étrangères'
Anglais, M. Gauthier, breveté pour Panglais. — Allemand, MM. Scbaumann.etJehl,
brevetés pour Pallemand.
Division de grammaire.
Quatrième, M. Bertrand, licenciées-lettres. — Cinquième, M. Grenet, licencié
ès-lettres. — Sixième, M. Dauvé, licencié ès-lettres, officier d^ Académie.
Division élémentaire.
Septième, M. Jouffroy. — Huitième, M. Guéchot. — Classe primaire^ M. BtUon.
99
EaSEIGREMBIIT SPECIAL
Scieoces malhéraa tique*, M. Tbtébault, licencié ès-ieiencet matbématic|ae8. —
Sciences physiques, MM. Brullé et Monloup. — Morale, M. .Irnal. — Législation^
Hiiioire et Géographie, Littérature, M. Papot. — Dessin d'imitation, M. Pillard,
poorvu du certificat d'aptitude à IVnseignement du dessin (i<' degré). — Dessin
graphique, M. Pillard. •— Maître d^écriture, M. Decroix. — Musique vocale et
piano, M. Cretté. — Musique instrumentale, MM. Toudy, Gretté et Rousset. — Gym-
nastique et exercices militaires, M. Tourlier.
Maîtres répétiteurs,
MM. Robin, Kcpgler, Dronet, Joriot, Legros, Ribaillicr, Gabet, Boutiliicr, Ballet^
Grosdidier et Chantclot.
Sbrticb médical. — Médecin, M. Moucbet; Dentiste, M. Gonpil.
ÉCOLE COMMUNALE DE GARÇONS.
A Sens, M. Mallotle, directeur, assisté de dix mattres-adjoints ; professeurs de
dessm : M. Nottet; M, Pillard, dessin d'imiution.
ÉCOLE COMMUNAL DE FILLES.
A Sens, M"** Nottet née Bourdillat, directr., assistée de sept inattresses-adjointes.
ÉCOLES MATERNELLES COMMUNALES
A Sens, Mlle Béligand, directrice; Mlle Brion, directrice.
SALLES D'ASILE LIBRES.
Les Sœurs de la Sainte-Enfance, rue du Lion-d^Or^; |les Sœurs de Saint- Vincent-
de-Paul, faubourg d'Yonne; les Sœurs de la Providence, faubourg Saint-Savinien;
ies Dames de Nevers, rue Victor-Guichard.
Arrondissement de Tonnerre,
COLLÈGE COMMUNAL DE TONNERRE.
Collège de plein exercice: enseignement spécial, réparti en trois années, prépa-
rant aux écoles (kxVAwfAM aaiv ^lAwAa rfa fi^nn/iaÎB h AallAa Aa f^kAltf\na «PAlfArf Atât
Cours de dessin
•ux classes de ,, ,_._,
Laboratoire de chimie. — Gymnase.
plein exercice: enseignement spécial, réparti en trois années, prépa-
es ouvertes aux élèves de français, & celles de Chàlons, d^Alfort, etc.
iin linéaire et d^imitntion. — Cours de musique. — Classe préparatoire
de latin et de français, cours de chant. — Cabinet de physique. —
[. Lambert, principal ; Pabbé Pru-
vost, aumônier.
PaOFESSEDRS :
Philosophie et histoire, M. Macle.
Rhétorique et seconde, M. Lambert.
Mathématiques, M. Renevey.
Sciences, MM. Sobrepère et Ponnelle.
Troisième et quatrième, M. Marchand.
Cinquième et sixième, M. Michéa.
Septième et huitième, M. Gourtois.
Enseignement spécial, MM. Sobrepère
(sciences), Lacroix (lettres).
Classe primaire, M. Murot.
Allemand, M. Marcot.
Dessin, M. Labbé.
Musique, M. Mosnier.
Gymnastique, M. Yoisselaing.
Maître dVtudes, MM.Gravelle et Michault
Escrime, M. Martin.
SECTION V.
ADMINISTRATION MILITAIRE.
S« CORPS d'armée.
Commandant en chef : général Blot G Oi^. — Quartier général à Orléans.
Général de brigade Caffarcl, chef d'état-major.
Le département de rTonne est compris en entier dans la 5* région. Son territoire
ftu point de vue militaire est subdivisé comme il suit :
1'* Subdivision* — Comprenant les arrondissements de Sens et de Joigny^ moins les
cantons de SaiiitJulien-du-Sault, Aillant, Charny, Bléneaa et Saint-Fargeau.
I^ généml commandant les I'* et s* subdivisions réside i fontainebleaa.
100
5* Subdivision, — Compienant les arroodUb^' J'Auxerre, de Tonnerre cl d^Avallon.
6* Subdivision. — Comprenant, avec une parlie du Loiret, les cantons de Saint-
Juiien-iu-Sault, Aillant, Charny, Bléneau et Sainl-Fargeau.
Le général commandant les 5* et 6* subdiTisions réside à Auxerre.
Étai-mc^or de la 17^ brigade et des 5» et 6^ subdivisions,
mien C *){j, fi
Rémond, officier
MM. Golonieu C ^, fiénéral de brigade, commandant à Auxerre.
Bcier d^ordonnance du générai ; Gribelin, archifiste.
Administration,
MM. Joudaii, sou8-intcndant militaire, à Auterre.
Cbambon^ officier d^admioistration, chef de bureau.
Dépôt de Recrutement,
Sainie-Marîe ^, chef dVscadr. comm. le dépôt de recrutement, à Auxerre;
Kegnanlt ^, capitaine-adjoint ; Pîoetet, lieutenant-adjoint.
Armée territoriale,
Maraval ^, capitaine-major; Gérard, lieutenant-adjoint.
Génie.
Roux >)^, commandant, cbef du génie dar<8 le département, à Auxerre.
Welter, adjoint de a* classe, à Auxerre ; Sutler, adjoint de 3* cl., à Joign|.
Hôpitaux militaires,
Guyon ^, médecin major de i*"* classe, chargé du service militaire à Thospice
civil d'^uxerre.
Deschamps, médecin major de i* classe, chargé du service militaire & Tbos-
pice civil de Joigny.
Rouire, médecin major de a® classe, chargé du service militaire à Thospice
civil de Sens.
GARNISONS.
1» GARNISON D^AUXBRRB.
4* régiment d'infanterie de ligne. — MM. GossartC ^, colonel ; Sartre, lieutenant-
colonel, (à Epinal); Séroni«, commandant du i*' bataillon ; Ambrosini, commandant
du a* ; JVlazot, commandant du 3*; Salvan, commandant du 4* (^ Epinal); Sédilot,
major, commandant le dépôt; Guyon, médecin-major de i'* classe; Gtrardin,
médecin-major de 2* classe; Sécail, capitaine-trésorier; Bourgine, capitaine d^ha->
billement; Soyer, cbef de musique.
Le 4' bataillon est en détachâment à Epinal.
3« GARNISON DE JOIGNT.
Le i3* régiment de dragons en entier est à Joigny, moins un peloton d^escorte déta-
ché à Orléans. — Etat-major : MM. Lacoste de Plslc, colonel; Fiérpu, lieuîenant-
colonel ; Thomas, majur ; Renard, capitaine-trésorier; Benêt, capitaine d^habillem*.
Deschamps, mécecin-majur de i'* classe.
3" GARNISON DR SENS.
3* bataillon et dépôt du Ss}* de ligne — MM. Hanet-Cléry, commandant, chef de
bataillon; Bousaus, capitaine, faisant fonctions de mujor; Mentrel, trésorier;
Renne, capitaine d''babillement ; Ronire, médecin-major de a* classe.
Bureau de recrutement de Sens,
MM. Gabriclli, chef de bataillon, commandant le recrutement; Schmidt, capi-
taine-adjoint; N. . .., lieutenant-adjoint.
Armée territoriale.
MM. Laborie, capitaine-major; Chauvin, sous -lieutenant-adjoint.
ARMÉE TERRITORIALE.
Infanterie, — 37® Bégiment, à Auxerre, — M. Louis, lieutenant-colonel com-
mandant.
330 Bégiment, à Sens. -^ M. Perrot, lieutenant-colonel, commandant.
Compoffnie de Sections des Chasseurs forestiers, — ô* corps alarmée, 8* compagHie. —
M. Gagneur de Patoroay, à Auxerre.
f
101
GENDARMERIE.
La gendarmerie du département de TTonne fiiit partie de la 5° légion de cette arme«
MM. Le Maître O ^, colonel, chef de légion à Oricans ; Gtistin j|(, chefd^eteadron,
rommandant la compagnie de PYonne; Schwerttechier, lieatenanl-trésorier; Piat,
maréchal -des- logis, adjoint a» iresorii*r; Barillet, secrétaire du commaiiduni.
Lieuienance d'Auxerre,
MM. Lafontaine^ capitaine. < Saint-Florentin. Turoin, brigadier.
Anzerre, i"hrig., Vendeuvrc, m.-d,-l.^h. . Sa in '.-Sauveur,
— V
Courson ,
Chablis,
Vincolles,
Sarrasin, brigadier.
K , — à pied
Dolet, biigadier.
Jeannol, — •
Sinet, —
Vermenton,
Toucy,
Seignclay,
Coulanges-s-Y.,
Ligny,
LieuUnanc9 d'Àvallon»
MM. Girandon, lieutenant.
AralIoD, Lélu, m. -d. -logis.
— Préieux, brig. h pied.
Llsie-sur-Serein, Marlot, brigadier.
Lieutenance de Joigny,
Vézelay ,
Guillon,
<^uarré-I-T.,
Cbâtel-Censoir,
Oidier, raar.-d-logis.
Letrône, brigadier.
Daguillanes, —
Cléret, —
Fcrrien, —
Sauniën*, —
Bon, mar. des logis
Grossard, brigadier.
Bug»», — à pied.
Paul, -
Cbariiy,
MM. Durand, capitaine,
loigny, Monnier, m. -d.- logis.
— Philippot, brigadier.
VilIeneave-s.-Y., Beaun*gard, m.<d.-l.
Bicneau, Boudier, m.-d.-I. & p.
Saim-Fargeau» Uebille, •— k cher.
Villier»-St-Benoft, Jacquelin, brigadier.
Lieutenance de Sent,
Champeaux, brigadier.
AilIant-s-Tholon, Rretonncau, brigad.
Brienon, Beugnot, -«
St Julien«d-Sau1iy Besnard, brig. k pied.
Cerisiers, Doussot,m -«l.-l.àpied.
Laroche^ Berlin, brigad. à pied.
MM. Bernhard, capitaine.
Sens-sor-Yonnc, Herneckert, mar.-d.-l.
à cheral.
— Bottier^ brig. à pied.
Pont-sur- Yonne, Saillant, m.-d.-l.àcb.
Villeneuve-PArc., Polvccbe, brigadier.
Chéroy,
Sergin«>8,
Saiiit-Valérien,
Tborigny,
Lieutenance de Tonnerre,
MM. N , lieutenant.
Tonaerre, Baduel, m.-d -logis.
— Renvoyé, brig. à pied.
Noyers (à pied), Billard , mar.-d-l. à p.
An«y-le-Franc,
Crusy-lc-Cli&tel,
Flogny,
Baviéres,
Bray, — à pied.
Fa ivre, — àcli.
Roger, — & pied,
Bonaccorsi, — à pied.
Bonnet, brigadier.
Gruet, brigadiet.
Charpin , —
N . . .. —
SECTION VI.
ADMINISTRATION FINANCIÈRE.
TRÉSORERIE GÉNÉRALE.
M. ViLLBTTB, trésorier- payeur général pour PYonne.
Dubariy, Pécot, Lentier, fondés de pou-
vons.
Comptabilité,
MM. Lentier, chef.
Tardif, Meiller, Jacobi^t, employés.
Dépense,
Pécot, chef.
Cambuzat,Gautbron, Biais, employ.
Rentes,
Dognon, chef.
Deferl ^, Crcpin, employés
Crédit Foncier de France,
M. Pouiin.
Recette particulière,
M. Blaire, chef.
Caisse,
M. Dupin, caissier; Dubarry fils; empl.
Service des amendes,
M. Hom maire.
Receveurs particuliers,
M VI. Santigny, à Avallon ; Détape, k
Joigny; Renaud, à Sens; Sandrique, à
Tonnerre.
Percepteur de ville : M. Saget, rue Saint-Germain.
Percepteurs sumumérairet,
ttM. Hardy, Descbamps^ Musnier, Boy et Barreau.
102
V
CONTRIBUTIONS DIRECTES ET CADASTRE-
Directeur du département , M. Fournier ^. — Inspecteur, M. Motbeau.
COSTRÔLCURS :
I. division. — M-Larfeuil, contrôleur principal, à Auxerre ; perceptions d^Au-
zerre, Appoigny, Pourrain, Mont-Saint-Sulpice, Seignelay et Viilefargeau.
3. division. — M. Chevalier, contrôleur de i*^® classe, à Auxerre; perceptions de Cha-
blis, Coulanges-Ia-Vineuse, Ligny, Montigny, St-Cyr, St-Bris et Saint-Florentin.
3. division. — M. Bocrgouin, contrôleur de 3* classe, à Auxerre; perceptions deCou-
langes-s-ITonne, Courson, Gravant, Maîlly-lc-Ghâteau,Migé, Ouaineet Vermenton.
4> division. — M.iVf illereau, contrôleur do 3* classe, à Saint-Fargeau; perceptions de
Bléneau, Champisnelies, Lainsecq, St-Sauveur, Toucy, et Villiers-St- Benoit.
5. division. — M. Bourel-Rongière, contrôleur de i^^ classe à Joigny ; perceptions
d^Aillant, Cézy, Charny, La FertéLoupière, St-Julien-du-S. et V il leneuve-s- Yonne.
6. division. — M. Fiocbard de la Brûlerie, contrôleur do 2* classe, à Joigny ;
perceptions de Joigny, Bassou, Brienon, Cerisiers, Guerchy et Venizy.
7. division. — M. Boucherot, contrôleur de 3® classe, à Sens; perceptions de Sens,
Domats, iVIâlay-le-Grand,Paron,Thcil,Vilieneuve-rArchvôque.
8. division. — M. Mercier, contrôleur de 2^ classe, à Sens ; perceptions de Chéroy,
Grange-le-Bocage, Pont-sur-Yonne, Sergines, Thorigny et Villeneuve-la-Goyard.
9. division. — M. Prudent, contrôleur de aidasse, à Tonnerre ; perceptions de
Tonnerre, Cruzy, Fleys, Flogny, ^'euvy'Sautour, Kugny et Tanlay.
10. division. — M. Rouyer, contrôleur hors classe, à Tonnerre; perceptions d^Aisy,
Ancy-le-Franc, Joux-la-Ville, Lézinnes, L''Ibles-Serein, Molay, Noyers et Sanligny.
II. division. — M. Baudot, contrôleur de f classe, à Avallon ; perceptions d^A val-
lon, Chàtel-Censoir, Guitlon, Vault-de-Lugny, Quarré-les-Tombes et Vézelay.
M.'Fichot^ surnuméraire.
BUREAUX DE LA DIRECTION.
MM. Barada, cont', commis principal; Guimont, Par igot, Perreau, employés.
Les bureaux sont ouverts, rue de la Madeleine, la, de 8 h. da matin à 4 b. du sûir.
SUCCURSALE DE LA BANQUE DE FRANCE A AUXERRE.
conseil D^'ADUINiSTRATlOK S ,
Censeurs : MM. Limosin, Munier et Villette ;
Administrateurs : MM. Cbambon-Perrot, Martin, Parquin, Gauchery, Raoul.
Directeur : MM. Pégard, hôtel de la Banque ; Barbier, caissier, hôtel delà Banque »
Baron Martenot de Cordoue, teneur de livres; Robiard, expéditionnaire^; Bouchard,
garçon de recettes; Colas, concierge; Contan, Ducrot, auxiliaires à la recette.
Les opérations de la succursale d^Auxerre sont les mômes que colles de la Banque
centrale, 6 Paris; elles consistent principalement :
A escompter les lundi, mercredi et vendredi de chaque semaine, excepté les jours
lériés, à toute personne admise à Vescompte les efleis de commerce ayant au plus trois
mois d^échcance, revêtus de trois signatures au moins, ou de deux signatures avec
un dépôt de titres suppléant la 3* signature, et payables à Auxerre, à Paris, ou dans
tes villes où il existe une succursale de la> Banque ;
A faire, à tout propriétaire de titres nominatijs ou au porteur, domicilié ou nonli
Auxerre, des avances sur les valeurs dénommées ci-après :
Rentes françaî&es, 3» 4 '/^ ^t 5 pour cent; Oblipalions du Trésor; Bons du
Trésor : 80 0;0 du cours de la Bourse. — Obligations de la ville de Paris ; Obligations
de certaines Villes Françaises ; Obligations de certains Déparlements ; Actions et
Obligations des chemins de fer français ; Obligations du Crédit foncier; Obligations
de la Société algérienne : 73 0/0 du cours de la Bourse.
A délivrer des billets à ordre et des virements payables à Paris et dans les autres
succursales; Commission de 0,05 c. par 100 francs, avec un minimum de 5o c.
A encaisser les arrérages des valeurs déposées à la Banque, à Paris, et à en re-
mettre le montant aux déposants, ou aux porteurs de leurs récépissés, moyenn&nt
une commission de 5 c. par 100 fr. avec minimum de 5o c.
La caisse et les bureaux sont ouverts de 9 h. à ^ h. du soir. — Les opérations
pour les avances, billets h ordre et virements sont arrêtés à 3 heures.
103
PERCEPTEURS ET COMMUNES DE LEURS PERCEPTIONS
La première commniie indiquée est le cheMieu de la perception et la résidence du perceptear.
NOMS
des
PERCEPTEURS.
MONTANT
PRINCIPAL
PROîUIT fl
COMMUNES.
des rôles
par
commune.
des
quatre
contributions.
d'un cent,
addilionnel
au principal
iRRONDISSBMBNT D*AnXBR1tB.
Trésorier gén. j Au^^erre
2714'Î7 71
148441 15
1484 41
Dairnet 1 Appoigny
wagaet. . . ^ Monéleau
33133 10
•
16359 62
163 60
12274 09
5620 92
56 21
f Chablis
54147 61
24673 79
246 74
l Beine
13829 87
5878 75
68 79
IChichée
15532 70
8059 35
80 59
Caro . . .<Fontenay p. Chablis
4252 35
1555 7S
15 56
iFyé
4554 85
1952 25
19 52
f Milly
5492 78
2447 75
24 48
\ Poinchy
7005 15
3034 50
30 35
[ Coulangesla-Vineuse
35105 74
13482 34
134 82
1 Esrolives
8979 45
4009 »
40 09
JGy-1'Evêque
8244 48
4' 07 53
40 08
Gaodot. . .{Jussy
8501 57
3536 tt
35 36
i Vincelles
14255 40
6096 59
60 97
f Irancy
18806 25
8167 83
81 68
\ Vincelottes
7023 72
3118 n
31 18
f Coulanges-sur-Yonn.
10305 42
6562 08
65 6
Andryes
11064 18
6355 96
63 £6
Becherel . JCrain
7167 87
3625 25
30 25
] Etais
16953 41
7361 n
73 61
Festigny
3719 84
1314 50
J3 15
(.Lucy- sur -Yonne
4742 23
2549 58
25 50
/Courson
20952 56
9839 58
98 40
iDruyes
13113 58
6738 33
67 38
^, jFontenailIes
Chevreau . .<Kouronnes
24(6 76
928 25
9 28
7474 83
3164 86
31 65
1 Moiesmes
4545 22
2121 91
21 22
VMouffy
2919 89
1312 75
13 13
/Cravani
208G6 05
10438 88
1^4 39
1 Accolay
13275 11
6812 74
68 13
Saffroy. . . < Bazarnes
11988 92
- 5723 50
57 24
1 Prégilbert
6322 99
2571 58
25 72
\ Sainte-Pallaye
4574 23
1936 33
19 36
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26344 78
12906 33
129 06
iLa Gbapelle-Vaup.
6479 73
2365 50
23 66
Valet. , . JMaligny
21254 81
9493 n
94 93
) Méré
5972 1«)
2568 50
25 69
1 Varennes
7800 65
3676 25
36 75
ï Villy
5415 81
2725 »
. 27 25 1
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11-175 01
4424 35
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2765 34
1317 »
13 17
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6175 33
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3339 50
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67 39
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9576 33
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4611 83
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3493 n
34 n
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28 83
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35 52
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9793 75
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83 81
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33 36
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7494 53
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172 93
3162 Bd
31 63
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6239 «
63 39
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2o871 25
8431 n
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91783 31
8879 40
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378d 83
37 81
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63 55
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649i 95
1769 H
17 69
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3157 3o
119u »
11 9o
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7947 14
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35 74
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4370 75
43 71
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7988 69
3011 H
3» Il
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6768 Ot
3219 30
33 19
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38280 62
16614 83
1G6 15
«T
6574 05
3697 58
96 98
amps
6495 71
3437 16
34 37
«une
6635 39
3334 3S
23 94
no7
19347 7d
7230 60
73 31
105
NOMS
des
PERCEPTEURS-
COMMUNES.
Belorgey. .
Trinquand
DODOOt.
Bnllut
Goulettc.
Roux .
RonX)
(à Aaxerre.}
Lainsecq
Sainte-Colombe
Ferreuse
Saiopuiu
Soagére
Thury
Saint-Florentin
A?rolles
Bouilly
Chéu
jGermigny
'Jaulgi^s
Bebourceaux
Jergigny
Saint-SauYeur
Fontenoy
Moutiere
Saints
Treigny
[ Seignelay
iBeaumont
Ichemill? p. Sefgnel.
ÎGurgy
Héry
Sougères-sur-Sinotle
Toucy
Dracy
I Lalande
.<Leugny
lLe?is
Moulins
Parly
SVermenton
Arcy-sur-Cure
Bessy
Bois-d'Arcy
JËssert
/ Lucy-sur-Cure
f Sacy
SVillefargeau
Charbuy
ClieTannes
. Perrigny
I Sa:nt-Georges
f Vallun
Vvaux
jÊomknT
des rôles
par
commune.
8450 67
9183 oS
4399 1o
)l66o 75
13o4o 38
12555 41
41114 66
14774 91
Soi 4 89
8447 88
13287 77
11047 o4
5767 75
7328 51
27524 26
11704 19
17906 93
16177 38
28045 7o
3o776 99
9496 93
9210 49
15997 o7
29852 07
34694 28
12497 22
6791 18
12383 67
8110 25
85o9 49
14658 89
4o36o o9
15145 88
6 »28 24
1824 33
3653 86
3874 44
13113 76
127o8 41
18311 43
11864 49
14ol5 o2
8789 91
9795 84
656o 9o
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
5315 58
4loo 5o
]8o3 5o
5674 5o
5- 35 66
6276 83
21260 75
8402 n
2579 »
3516 5o
6812 17
4839 4o
2128 08
3954 33
J3715 46
5225 35
7397 •
7915 75
13183 05
13869 58
3342 75
3ol6 5o
7428 16
13463 17
21327 51
5486 25
5o62 75
6o59 91
3592 33
8195 n
6338 o8
23592 91
77PO 75
3281 75
829 5o
1695 I»
1856 75
5966 75
55c7 92
8152 42
10146 f8
449o n
4340 17
4479 5o
25od I»
PRODCIT
d'un cent.
additionnel
au principal
52 16
41 Oi
18 04
86 75
50 36
62 76
212 61
84 02
25 79
35 17
68 12
48 39
21 28
39 54
137 15
52 25
73 97
79 16
131 83
138 7o
33 43
3o 17
74 28
134 63
n »
213 28
54 86
3o 63
6o 6o
35 92
31 95
63 38
235 93
77 91
32 82
8 Ho
16 95
18 57
69 67
55 o8
81 53
ICI 47
49 9o
43 4o
44 8o
35 o3
107
NOMS
des
PEftClPTBURS.
COMMUNES,
Geille .
Brenot
(iÀvallon.)
I Santigny
( Ànstrudes
1 Marmeaux
.^Montréal
) Pisy
(Thisy
\Vassy-sotts-Piiy
Yault de Lugny
Domecy-sur-le-Vault
Girolles
Islanâ
Menades
Pontaubert
Sermizelles
,Tharot
rVézelay
Asquios
Chamoux
iDomecy-sur-Cure
' Foissy
|Fontenay
iGivry
Pierre-Perthuis
Saint-Père
^Tharoiseau
▲RRONDISSBHENT DE JOIGNT.
MONTANT
des rôles
par
commune.
Cardinal .
Chiappe.
Peilt. .
Igûl . .
/Aillant
Champfailon
Ghassy
Poilly
Sl-Maurice-le-Viell
St-Maurice-Thiz.
Seiian
Villiers-Bur-Tholon
Volgré
Basson
Bonnard
Champlay
Gharooioy
Chichery
£pineau-Ies-Yosves
IBléneau
Champceviais
Rogny
Saint-Pri?é
7314 41
lo494 65
57 B4 80
10227 63
8940 39
5265 24
6199 SI
14655 73
3830 o6
79o7 06
lllo7 65
3321 o9
51o7 35
4ol5 n
2479 53
J7973 48
98(^8 14
3854 79
11639 77
3661 22
8128 34
5o48 87
4o45 93
12316 26
3oll 80
17183 27
6296 68
12571 58
17636 56
5920 24
4o8o 31
12471 52
lo219 4o
5675 76
11447 57
7o8o 18
19117 16
7595 79
12o6o 48
7169 23
29221 45
12678 91
17927 04
14775 13
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
28o2 ti
499^ 66
2255 N
4650 50
4246 92
22ol 25
2602 75
7571 25
1771 5o
4134 75
5560 5o
1721 »
27(i2 tt
2o31 83
1267 5o
8850 o8
6125 83
2144 n
6388 75
1997 5o
3750 n
2164 n
1981 25
6572 08
1525 n
10914 95
3o31 25
6718 45
7o72 25
2436 tt
1417 5o
62o2 o8
63o4 3o
3159 5o
59o9 5o
3o53 58
9563 o8
3484 75
5242 o8
3754 75
12534 77
5554 5o
8432 n
7lo5 »
PRODUIT
d'un cent.
additionnel
au principal
28 o2
49 99
22 55
46 51
42 47
22 ol
26 03
75 71
17 72
41 35
55 6o
17 21
27 02
20 32
12 67
88 5o
61 26
21 44
63 89
Id 98
37 5o
24 64
19 81
65 72
15 25
lo9 15
3o 31
67 18
7o 72
24 36
14 18
62 02
63 04
31 7o
59 ]o
30 54
95 63
34 85
52 42
37 55
125 35
55 55
84 32
71 05
108
NOMS
des
PBRCBFTBURS.
COMMUNES
Rousseau. .
r ,
f
I
PouzauU .
Bergi^rand
(à Joigny.)
Boudia . .
Mallet . .
Cbailley .
Brienon
Bellechaume
|Bligny-en-Othe
Bussy-en-Oihe
I Esiioii
Mercy
Paroy-en-Othe
Cerisiers
Arces
Bœurs
ICérilly
Couleurs
Dillo
Fournaudin
Vaudours
VillechétiTe
Cézy
Béon
ChaiDTres
Paroy-sur-Tholon
SuAubin-sur- Yonne
Villecien
Villevailier
Champignelles.
Grand Champ
Louesme
Mahcorne
St-Denis-s.-Oaanne
Tannerre
Tillen.-les-Genets 'j
/'Charny
l Cbambeugle
ICbéne-Arnoult
ICbe Villon
]Dicy
yFontvîxiouilIes
'Xa A.«tbe*aux-AQlD.
JMarcbais-Beton
IPcrreux
fPrunoy
[ St-Marlin-s-Ouaune
V. Yillefranche
^'Guerchy
Fleury
Branches
Laduz
Neuilly
Tillemer
MONTANT
des rôles
par
commune.
4735 84
0937 S6
3218 27
8193 32
7381 28
2429 72
8062 81
12868 82
13ol2 94
9280 ol
3994 83
7876 13
1654 81
8413 37
lo399 46
8584 18
20818 8o
8118 64
12882 41
6782 83
9684 81
7387 72
9996 16
20485 41
13608 78
3738 14
8a89 62
6394 49
12ou6 39
8787 68
22689 88
28o4 33
4878 29
7471 6o
7874 8o
7116 18
ln47 32
4167 38
11143 49
11378 28
9677 92
lo684 6o
16o28 96
19873 96
1<2828 o8
6896 31
19218 49
9527 o4
pnmciPAL
des
quatre
contributions.
25792 84
220 n
648 8i)
14082 91
4188 83
looo 8o
2468 II
7360 89
8436 73
4182 75
2o98 8o
3220 n
696 8o
19Ho 84
4388 n
2888 80
11296 88
497o 90
8491 80
2881 n
8509 78
3825 92
8300 42
9427 18
6230 8o
18i8 17
3838 28
2828 5o
6418 ff
4430 8o
llooo 78
978 «
1878 78
2978 83
3799 78
2971 78
648 28
1642 n
5844 88
8344 78
4619 So
8037 41
6888 83
89o9 42
8o98 42
2733 8o
8193 83
3482 75
PRODUIT
d*un cent. >
additionnel!
au principal
287 93
82 20
16 46
140 83
41 89
lo n
24 68
73 61
84 37
41 83
20 99
32 2o
6 97
19 81
43 88
28 89
112 97
49 71
84 92
28 SI
88 lo
38 26
83 n
94 27
62 31
18 38
38 38
28 26
64 18
44 31
110 o8
9 78
18 76
29 76
38 n
29 72
6 48
16 42
88 48
83 48
46 20
5o 37
65 56
89 o9
5o 95
27 34
81 94
34 53
409
NOMS
des
PIRCKFTIDRS.
COllMUNES.
l
Gagneur
(à Joîgny)
Se!;walm.
Rocbrr . .
Dorotte .
CdodroD .
PoDcelin de
Raucourt
Bournicbon.
Joigny
Brion
Looze
Higënoes
Saint-Cydroine
Yilliers-St.Benott
La Villotte
|Les Ormes
Merry-Yaux
I St-Martiii*sur-Ocre
Sommecaise
St-Aiibin-Cbât.-N.
( La Ferlé-Loupiére
tCudol
JLa Celle-Saint Cyr
•^Précy
I St-Romain-Je Preux
' Sépaox
[ Saint-Fargeao
La va a
Roncbéres
St-Mariin-des-Cb.
Mézilles
Fontaines
.Sepifonds
ISt-Julien-da SauU
S(-Loup-d'Ordoii
St.Marlln-d*Ordon
VerliD
/ Venizy
JChaïUey
i Gbamplost
\Tuiny
IVIlIeoeuve-: .-Yonne
Anneau
Bussyle-Repos
Cbaumot
\Bixmont
fLes Bordes
fPiffoods
MONTANT
des rôles
par
commune.
131861 87
lo603 20
6579 94
l5o93 38
14690 13
14o'<^9 89
6381 95
5218 82
114-26 98
3 57 36
lo558 9o
14147 27
18043 35
8953 4o
19631 o9
10884 83
6o69 o4
lo791 18
41252 64
92. 51 84
53ol 65
14918 42
2i)6 2 93
133 .7 83
6834 01
33882 23
8984 26
56(>6 8»
7490 25
29oo8 33
12838 68
21371 60
18510 89
74561 38
10124 78
10524 92
11801 52
20159 A\
8833 56
13960 05
8798 65
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
71425 45
5579 50
29/2 50
6784 09
7090 17
6286 17
2775 »
2344 80
5926 17
1000 ff
4475 5'J
7946 43
8065 09
4157 75
8196 II
5270 50
2241 ti
5546 88
20707 30
11405 n
2034 !•
6594 07
11747 57
6778 w
«966 tf
18150 69
4084 50
2711 »
3304 n
16749 78
7245 13
9598 84
9556 75
41322 43
4331 67
4833 50
4998 50
9492 45
4035 45
6240 08
3983 75
PBonuiT
d un cent.
additionnel
au principal
714 95
55 80
29 23
67 84
70 90
62 86
27 75
23 45
59 26
10 II
44 76
79 46
80 65
41 58
81 96
52 71
22 41
55 47
207 07
114 05
20 34
65 94
117 48
67 78
29 66
181 51
40 85
27 11
33 04
J67 50
72 45
95 99
95 57
41?1 22
43 32
48 34
49 99
94 92
40 35
62 40
39 84
inBOHDISBBMENT DE SENS.
l Uoltol.
d. - • .{UoDiacher.
1 Saint- Val6rien.
fVallery.
1 Villebautiï.
Vvillegardin
iDomals
Courtoin
Fouchère»
U Belliole
Sâï(([nj
Snblignj
Venioy
Villen.-Ia-I)oDd3gre
Tilleroy
l* Gra o g e -le- Boc a ge .
ISt-Msurice-a.-B.-B.
ISogDes
frince . ./Verlillj
jVillien-Bonneui
(Plesïia-Dumfc
iMilajr-le-Graiid
Maillot
Mâlay-le-Petit
Noë
FoniaiDe-la-GailUi.
Païuj
Saligny
Vaiimorl
VéroD
i Colle mie ra
Cornant
Courtois
Egrigelles-ie-Bocage
Elignj
Hanaiigla
Naill;
St-HarlIn-da-Terlre
ISS91J 3S
831 i 6S
9S0r 03
8101 C"
IÏ0B3 3S
16683 8
1S333 Sî
711B B
■ B579 3
73«l
S898
8i9t 19
6081 73
S479 89
871S U
t!l69 a
St96 30
loeii 16
5835 fii
1630 i7
9791 01
7336 03
B6S7 36
11853 9t
711 B I
5966 11
6038 83
6158 75
14179 S
9098 I
6883 05
3813 S9
8683 39
13S3S 01
7133 33
lliSO 81
11279 80
13133 75
GOGS 96
6871 »
65 71
31B7 "
SI 57
3017 50
30 48
3105 50
31 06
S398 n
53 98
6769 31
67 69
1689 EI8
46 90
3813 50
38 14
33B5 50
33 86
6366 7B
63 67
1616 n
16 16
3913 39
39 16
3303 ■■
Ï3 03
8830 50
38 SI
33B8 83
33 89
3697 H
36 97
3715 50
S7 16
1517 B
IS 47
SOOS 33
30 08
7817 17
78 17
1808 67
18 09
I83I «
IS 31
3188 n
31 85
3768 .
37 68
3935 50
35 36
6618 SO
66 49
3SI9
38 19
3900
39 60
3531 SO
35 35
1623 83
16 Si
4737 30
27 37
3081
30 51
26Sf
26 51
3805
28 08
7757 31
77 57
1711 93
47 15
3799 43
27 99
1008 50
10 01
1601 67
16 01
5608 17
86 08
3981
39 81
B393 90
83 93
6106 25
61 06
8900 83
59 01
3930 50
19 SO
m
NOMS
^ des
MONTANT
PRINCIPAL
PRODUIT
COMMUNES
des rôles
par
des
quatre
d'un cent,
additionnel
PB&CBPTBURS.
commune.
contributions.
anprincîpaJ
Ponl-sur-Yonne
25596 63
13785 42
137 88
/
Cuy
6893 63
2971
29 71
l
Evry
5796 34
2554
28 84
1
Gisy-les-Nobles
10613 68
5535 28
88 35
Pelil. . • •<
Liiy
Michery
8499 15
17015 40
2941 83
9063
29 42
90 63
j
Saint-Serotio
9455 35
3562 50
35 63
1
Villemanoche
15562 49
6767 91
69 68
1
YillenaYotte
1664 85
757 50
7 58
^
Yilleperrot
5643 18
2128 50
21 29
/
Sens
212061 49
125552 37
1255 52
Gerst (9 Sens)
Saint-Clément
10330 44
4829 42
48 29
Saint-Denis
4977 50
2306 50
23 07
Soucy
12029 84
8505 88
55 06
/
Sergines
' 26837 79
12868 50
128 69
L
Compigny
7184 79
2868
28 68
^
Pailly
9142 94
3921
39 21
Berthelin . .\
Plessis-Saint-Jeao
9889 77
3620 67
36 21
Courlon
21361 16
10255 17
102 55
j
Serbonnes
12371 59
5628 50
86 29
{
y inneuf
21010 52
9106 02
91 06
Theil
9233 36
3885 58
38 86
l
Pont-sur-Vanne
5631 01
2145 22
21 48
MauHsson. J
CWgy
Les Sièges
11213 93
10163 69
4559 75
5328 33
48 60
83 28
1
Yareilles
6128 03
2491 50
24 92
V
Yilliers-Louis
4774 45
2537
25 37
f
1
Thorigny
16190 93
6439 50
64 40
Fleurigny
13572 27
5262 50
52 63
DriroD. . J
La Chapelle-s.-Or.
12537 55
5611 75
56 12
La Podtolle
7311 34
3171 50
31 72
/
St-Martin-5.-Oreu8e
8762 82
4532 42
45 32
V
Yoisines
12528 09
4474 25
44 74
(
Yillen.-la-Guyard
41229 62
18586 73
188 87
Champigny
26030 72
12984 65
129 88
Paillot. . .<
1
Chaumont
12064 04
4779 83
47 80
Saint-Agnan
9449 52
3554 50
35 55
YillebleTin
15328 65
7603 17
76 03
(
Yillethierry
13918 69
5319 25
83 19
Yiiïen.-rArchev.
30039 79
17930 76
179 31
l
Bagneaux
9799 76
4937 50
49 38
ffn * 1
Conrgenay
13791 12
8703 08
87 03
Tiiseron. . J
Flacy
7128 36
3452 75
34 83
1
Foissy
12307 56
6575 50
68 76
1
Lailly
11771 40
4713 87
47 14
\
Molinons
7687 72
3831
38 31
112
i
NOMS
des
MONTANT
PRINCIPAL
1
PRODUIT 1
1
COMMUNES.
des rôles
par
des
quatre
d'un cent. H
additionnel 1
PERCEPTEURS.
commune.
contributions.
au principal
ARRONDISSKMiNT DE TONNERRE.
Nuils
9438 76
5968 42
59 88
*
•
Aisy
7824 17
4617 99
46 18
Pilé
Cry
10669 33
5789 50
57 90
Jaliy
8646 71
5325 50
53 26
Perrtgiiy
5861 32
3521
35 21
\
^Raviéros
17799 97
11060 50
110 61
.
Ancy-!e-Fraac
24271 40
14419 50
144 20
Argenteuilf
16507 47
8526 50
85 27
Chassignelles
8662 78
5075 50
eo 76
-
Miellc. . . . '
Cussy
6311 80
3673 50
36 74
bu*y
5481 17
2482 66
24 83
Sligny
8705 17
5353
53 53
ViUiers-les-Qauti
8909 41
5022 75
50 23
Cruzy
22375 69
13487 86
134 88
Gigny
7811 50
4441 92
44 42
Hugot Jules. .,
Gland
4952 41
2722
27 22
)
Pi me Iles
3894 19
2299
22 99
i
Sennevoy-le-Bas
5535 47
3291
32 91
f
Sennevoy-le-Haut
4267 46
2464 75
24 65
/
Fleys
^ 7433 04
3465 50
34 66
Béru
3758 13
1681
16 81
\
Collan
5762 74
2257 25
22 57
Hardy. . . .<
1
a
Scrriguy
Tissey
5346 64
3626 90
2163
1590
21 63
15 90
/
Vézaiines
3718 26
1461
14 61
Viviers
6213 57
2874 33
28 74
\
Vrouerre
6903 83
3377 92
33 78
/
Flogny
12435 36
6200 67
62 01
{
Bertionil
3202 88
1230 50
12 30
\
Bulteaux
8948 29
4049 50
40 50
\
Carisey
6837 55
4215 91
42 16
1
Guillot. . .<'
Dié
7010 81
3808 25
38 08
\
La Chap.-Vieille-F.
11655 56
6922 16
69 22
1
Perce y
7413 30
3883 50
38 84
f
Roffey
8157 56
3523 42
35 23
*t
l
Troiiclioy
5050 39
2397 75
23 80
\Villier*-Vineax
6302 91
3506 91
35 07
(
Lézinnes
13806 78
6818 59
68 19
Ancy-le-Libre
9069 18
4748 59
47 49
Raoul J
Argenienay
3859 98
2151 66
SI 52
AiUvMR* • «. • C
Pacy
9631 42
4268 67
42 69
Samboarg
4948 98
2233 50
22 34
Yireaiiz
6309 73
2857
28 57
/
Molay
5362 28
3304 25
33 04
•
l
Annay
10450 92
5504 25
55 04
1j\win J
Fresnes
2956 08
1429 50
14 30
- — . . ..
Nilry
14389 68
9018 25
90 18
\
Poilly
10385 02
4264 50
42 65
\
1 ^
^ SaiDte-Verto
7817 89
3690 50
86 91
113
f
NOMS
PEaCSPTEUliS.
COMMUNES.
Delavoix. .
Leffier
Manteau.
Blanc .
Ghaljan.
/ Neuvy
\ B rognon
. / Lafison
I Sormery
xSotiniaintraiii
Noyers
Censy
Ghâlel-Gérard
EiiTcy
GriraauU
iJouancy
'Moulins
Pasiliy
Jarry
Rujrny
Anhonnay
Slél Isey
Qniiicerot
Thorey
Trichey
Villon
STanlay
Baon
Goinuiissey
Saint-Martin
Saiiit-Vinnemer
/Tonnerre
( Cheney
lUanneoioine
<Bpineoil
i Junay
f Molosmes
vVéziuncs
MOiNTANT
des rôles
par
commune.
23933 22
7301 83
6229 87
17i21 98
10730 3i
2i806
2308 57
7768 37
7i30 33
838i 53
2786 61
5760 25
32i7 25
9i06 U
578i 87
10118 70
8i29 18
i0i9 AO
2579 86
2815 82
6235 02
10678 62
3572
8870 35
6880 91
110i2 37
85966 39
5ii66 01
10185 8i
9257 17
386i 6i
10697 72
6180 68
RÉCAPITULATION.
PRINCIPAL
des
quatre
contributions.
Arrondissements d'Auxerre
Bois de rÉtat.
— Aval Ion
Bois de TÉUt.
— Joifçny^*^
Bois de rEUt.
— Sens
Bois de rÉlat.
— Tonnerre
Bois dfi rÉtat.
Totaux.
Bois de l'État.
122€i 65
i003 66
2703 25
8873 92
5375 i2
U765
9i0
iOOO 75
i539 25
4203 Ai
1148 75
2960
1711 33
4039
3288 75
5732 17
3921 50
1634 50
1409
1194
3568 09
6401 72
1784
4638
3922 25
5738 08
52221 62
2750 25
5384 33
4883 25
1514 75
5270 75
2749
PRODUIT
d'un cent,
additionnel]
an principal
1918219
51
892247 45
5665 00
659657
61
345872 96
5251 00
1470606
33
723452 97
11309 00
1168086
61
549878 79
7329
756891
78
407977 08
5198 00
5973461
84
2919429 25
84752 00
122 65
40 04
27 03
88 74
53 75
147 65
9 40
40 01
45 3$
42 03
11 49
29 60
17 11
40 39
32 89
57 32
39 22
16 35
14 09
11 94
35 68
64 02
17 84
46 38
39 22
57 38
522 22
27 50
53 84
48 83
15 15
52 71
27 49
8922 47
56 65
3458 73
52 51
7234 54
113 09
5498 79
73 29
4079 77
51 98
29194 29
347 52
1887
8
414
VÉRIFICATEURS DES POIDS ET MESURES.
Àrr. d^Auxerre, MM. Ficatier, vérîficat.
T- id. Desforges, vér.adj.
— d^AvalloD, Geay.
Àrr. de Joigfny,
— de Sens,
— de Tonôserre,
MM. Bizard.
Bugnot.
Lescuyer.
CONTRIBUTIONS INDIRECTES.
DIRKCTION DE L'YONNE.
KUE DE PARIS, 67.
MM. Gavaud, directeur; Huleux, i®^ commis ; Mignot, Diipuis, Brasleret, Rémond,
commis de direction ; Tapin, surnuméraire.
INSPECTION DU DÉPARTEMENT.
MM. Guiraudet et Baretti, inspecteurs, en résidence à Auxerre.
ARRONDI8SEHBNT d'auxbrrb.
Bureaux et entrepôt des tabacs: rue de Paris, i36.
Lavall.irt, receveur principal, enirep.
Service Aelif,
Beaume, contrôleur à Auierre.
Caujoiie, Breuillé £,, M&rnot, Breuillé A.,
commis à Auxerre.
Oudot, Roques, surnuméraires.
Hanriot, receveur à cheval de la banlieue.
Bourgeois, commis prînc. à cheval, id.
Vollet-Bert, receveur à cheval à Chablis.
Bornât, com. princip. à cheval id.
Seillé, receveur à cheval à Courson.
Guigoabert, com. princ. à cheval id.
Morisset, recev. à cheval à St-Florentin.
Garnier, comm. princ. à chev. îd.
Enfer, receveur h cheval, à St Sauveur.
Dellac, com. princ. à che?. id.
Paupert, receveur à cheval à Tou^y.
Conort, commis princ. à chev., id.
Fromonot, recev. à cheval & Vermenton.
Kouquier, com. principal à cheval id.
Garantie des matières d'or et di' argent.
MM. Beaume, contrôleur de garantie.
Lavallard, recev. ; Monceaux, essayeur.
Service des Octrois.
MM. Bouvret, préposé en chef, à Au-
xerre; Caillaux, brig.idier; Courtois, sous-
brigadier; Grenois, Besanger, Jacob,
Girard, Flogny, Mutelle, surveill.
Chasseigne, receveur à Tabattoir.
Girault, receveur, bureau de Monéteau.
Boudin, id. id. de Toucy.
id. de la Tournelle.
id. de Paris.
id. de Vallan.
id. de Lyon.
id. d'Eglény.
id. de Darnus.
ifl. de Coulanges.
id. de Vaux.
id. gare St- A maire.
id. des Moreaax.
Pont,
id.
Morin,
id.
Boulé,
id.
iMaison,
id.
Bourgoin,
id.
Du pré.
id.
Suriigue,
id.
Berlhelot,
id.
Paquet,
id.
Vincent,
id.
SOUS-DIRECTION DE JOIGNY.
M\1. Boitouzet, sous-directeur; INar'don, Roques, commis de sous * direction ;
Rabuat, surnum., pour les arrondissem. de Joigny et de Sens, résidant à Joigny.
ARRONDISSBNBNT DE JOIGNY.
Vigourous, recev. pr. enirep. à Joigny.
Service Actif-
Balault, receveur à cheval à Aillant.
Moreau, com. princip. à cheval id.
Chalumeau, receveur à cheval à Brienon.
Roger, commis principal id.
Capelle, receveur à cheval à Charny.
Coffre, romm. princ. â cheval id.
Charpentier, recev. à cheval à St-Fargeau.
Cbapillon, com. pr. h chev. id.
Samain, rec. à chev. à Yillen.-s-Yonne.
Hivert, com. pr. à cheval, à Villen.-s.-Y.
Leblanc, commis principal à Joigny.
Oudot, commis à Joigfny.
Souiller, surnuméraire.
Service des Sucres,
Fardet, com. pr. a^ cl. chef de service à
Brienon.
Salin et Picotin, commis de i'* classe^ à
Brienon.
Auzias, préposé.
115
^RROllDIgSKMKVT DB SBHS
M* Leroy, receveur «ntreposeur à Sens.
Service Actif.
Beordeley, commis princ, chef de postO)
à Sens.
Maille, Tliiebault, commis.
Hugot; rec. à ehçral à l^on(- sur- Yonne.
Le MeOjCom. priocip. achevai id.
Rémond, receveur à cheval à Tborigny.
Bobinet, comm. prînc. à chev., id.
Favier, receveur à cheval à St-Valérien.
Lenfant, corn, prine. k chev., 3t-Valériep.
Belbennlt, rec. & cheval à Villeii.-rAroh.
Letarouilly) commis princ. achevai id.
Service de V Octroi.
MaD&;eroatin, prép. en chef de Poct.deSens.
Vie, Créveau, Fontaine^ Vallet, Robin,
Nézondet, receveurs à Sens ;
Delagneau, Brun, Marutle, Sabard, Don-
neau, surveill. ambul. à Sens.
SOUS-DIRECÏION DE TONNERRE.
MM. Garon, sous-directeur; Deray, commis principal; Rousseau, surnuméraire
pour les arrondissements de Tonnerre et d^A vallon, résidant à Tonnerre.
ARRONDISSBMBNT DB TO?(NBBBB.
Foing, reeev. pripc. entrepôt, à Tonnerre.
Service Actif.
Nourrit, commis principal, chef de poste
à Tonnerre.
MoUsrd, commise Tonnerre.
Boilley, reeev. à ch. à Aney-le-Franc.
Gcay, commis prine, h cheval id. I
Schneider, receveur h cheval à Tonnerre.
Gbandellier, com.princ. à ch. à Tonnerre.
Fourcault, receveur à cheval k Noyerç.
Carré, com. prine, k chev. à Noyerf.
Service des Distilleries
Guignard, commis principal ; Bispail et
Raffy, préposés.
ARK0NDI8SB1IENT D'AYALLON.
Charles, reeev. entrep. à Avallon.
Michel, commis principal à Avallon.
Algrain, commis à Avallon.
Deinontrond, receveur à cheval à Tlsle.
Lao-Auyo, com, princ à cheval à Plsle.
Chabre, rec. à chev. h Quarré-Ie8*Tombes.
VioUon, comm. princ. à cheval id.
Vernois, receveur à eheval à Véielay.
Colin, commis prine. à cheval, id.
ENREGISTREMENT ET DOMAINES.
MM. Péan Lacroix, directear du département; Fournier, inspecteur; Lefèvre,
receveur-rédacteur ; Balbon, garde-magasin, contrôleur de coraptamlité ; Mauricard,
timbreur ; GuiUou, commis d*ordre ; Adam et Riant, expéditionnaires.
Coulanges^Ia-Vineuse, Boulîgeon.
Coulanges-sur-Yonce, Faure.
SOUft-niSPECTEURS ET YÉRIFICATEURS
MM. DesnoyerB, flous-inBpect, à Auxerre.
Balle, id. à Avallon.
fiégis, id. à Sens.
Diolot, id. à Tonnerre.
'Willaume, id. k Joigny.
G0K8ERYATEUR8 DBS BYPOTHàQDES
MM. Chabert, à Auxerre.
Bué, à AyrIIod.
Istria, a Joigny.
JuUien, à Sens.
Reydellet, à Tonnerre.
REGBYEURS
Arrondissement d* Auxerre.
Auxene , Dutet, reeev. de Tenregistr. des
actes civils, sous-seinss privés etsucce^s.
— Dttverger^ reeev. de Venregistremeiit
des actes judiciaires et des domaines.
Chiblis, Teyssendier.
Courson, Lubin.
Ligny, Tellecey.
Samt-Florentin, Béai.
Saint-Sauveur, Marchant
Seignelay, Régnier.
Toucy, Decornet.
Vermenton, Richard.
Arrondissement d^ Avallon,
Avallon, Vialet.
LMsIe, Canquoin.
Guillon, Lemaltre.
Quarré-Ies-Tombes, Jacquet.
Vézelay, Habert.
Arrondissement de Joigny.
Alliant, Parifot.
Blénean, Marchon.
Brienon, Peyroulx.
Cerisiers, Pillion.
Gbaray^ Prunier.
116
Joigny (actes jdic.)» Niepce.
— * actes civils), Maiseau.
Salnt-Fargeau, Vallée.
Saint-Julien du Sault, Basinet.
Yilleneuve-sur- Yonne, Demousseaux .
Arrondissement de Sens.
Chéroy, De Giacx)moni.
Ponl-iur- Yonnd, Boizard.
Senz, Popclin, receveur de l'enrcg. des
actes civils, sous-seings privés et succès.
Berriaud, receveur de renregislremcnt des
actes judiciaires et des domaines.
Sergines, Esbrayat.
Villeneuve-rArch., Fouard.
Arrondissement de Tonnerre
Ancy-lfc-Franc, Duprc.
Cruzy, Poirson.
Flogny, B ludier.
Noyers, Gultton.
Tonnerre, Aldebert (enreg* et domaines).
SURNUiMÉKAlRES.
Koupillard/à Auxerre ; Leduc, à Avallon ;
N , à Joigny; Tourrel, à Sea.'}; Es-
c bai lier, à Tonnerre.
EAUX ET FORÊTS.
8» CONSERVATION.
M. Pruvost de SauUy, conservateur à Troyes.
INSPECTION D'AUXERRE.
MM. FoRTUNET, inspecteur à Auxerre.
GoupillCî«u, inspecleur-a<lioint,à Auxerre.
Fauconnier, brigadier sédentaire, attaché
au bureau de l'inspecteur. '
Leroy, garde {.énérai à Couianges* sur-
Yonne.
INSPECTION D'AVALLON.
Picard, inspecteur à Avallon.
N . .., inspecteur-adjoint, ù Avallon.
Pari son, b igadier sédentaire, attaché au
bureau de l'inspecleur.
INSPECTION DE SENS.
De Taillasson, inspecteur à Sens.
De Patornay, inspecteur-adjoint, à Sens.
Gerbais, garde sédentaire, attaché au
bureau de l'inspecteur.
Babinet, garde général à Joigny.
INSPECTION DE TONNERRE.
Le Tcllier, inspecteur à Tonnerre.
Béthery de La Brosse, inspecteur-adjoint,
à Tonnerre.
Brouillard, brigadier sédentaire, attachéau
bureau de l'inspecteur.
Conrad, garde général, à Ancy-lc- Franc
POSTES ET TELEGRAPHES.
DiRECTiox DE l'Yoxne : Rue Paul-Armandot, 1 bis.
MM. MoRiN, directeur; Savin, inspecteur; Mahé de la Vilîeglé, sous-inspec-
teur ; Lambert, Charrue, Delamour, Papou et Ravauit commis de direction ; Mares-
ché et Loiseau, brigadiers-facteurs.
SERVICE DES POSTES
Bureau d'Auxerre. — MM. Goutzv\'iller, recev. princip. des deux services; Lallemcnt,
commis principal; Goussot L., Goussot J. et Descottes, commis; Thomas, Mor-
vant, Faucon et Martin, surnuméraires; Geste et Lecœur, gardiens de bureau.
Les bureaux de poste où est installé le télégraphe sont marqués d'un 7".
Arrondissement d' Auxerre,
Audryes, M. Privot, t'acleur boîtier.
Appoigny, r, Mlle Pacot, receveuse.
Arcy-sur-Cure, Mme Brossier, receveuse.
Chablis, T, M. Chameau, receveur.
Chailley, 7\ Mlle Vimont, receveuse.
Champs, Mme liesnard, receveuse.
Cheny, 7", Mlle Ferdijon, receveuse.
Coulanges-la-V., 7', Mme Vincent, recev.
Coulanges-s-Y., J, M"' Chesue, receveuse.
Courson, 7". Mme Mathieu, receveuse.
Gravant, Mlle Mandron, receveuse.
Druyes, Mlle Labelle, receveuse.
Etais, M. Roblin, l'acte ur-boUier.
Hér>, r, Mlle Pain, receveuse.
Leugny, M. Adry, facteur-boîtier.
Ligny, r, Mme Anis, receveuse.
Mailly-Châleau, r. M»* Couturier, recev.
Migé, r, MmeMarmagne, receveuse.
Monéteau, Mlle Houruux, receveuse.
Montigny, Mme Lebreton, receveuse.
Mout-Sl-Sulpice, T, MlleClerget, recev.
Ouanuc, 7\ Mlle Boisseau, receveuse.
Pontigny, M lie Preslat, receveuse.
Pourrain, Mme Gilles, receveuse.
Saint-Bris, 7", Mlle ftlathieu, receveuse.
St-Florenlin, 7\ M. Guirabert, receveur,
SI Sauveur, 7*, M"« Brunot, receveuse.
Seignelay,'* 1\ Mme Hugot, receveuse.
Thury, 7', M. Lasseron, receveur.
Toucy, J, M. Cognié, receveur.
Treigny, 7, Mme Bernot, receveuse.
Vermenton,'' 1\ Mlle Rozé, receveuse.
Vinceiles, Mlle Mouchot, receveuse.
117
Arrondissement d'Àvedlon.
ÀTallon, r, M. Pêrrel, recer., Toalouse,
commis auxiliaire.
Châtei-Ccnsoir, Mme Loup, receveuse.
Chastellux, M"^ Tanière, receveuse.
Cossy-l-Forges, T, MlleForlin, rccev.
Gnillon, T, Mme Boulanger, receveuse.
L'IsIe-s-1-Serein, T, Mlle Manchel, recev,
Lucy-le-Bois, Mile Araiot, receveuge.
Qoarré-l-Tombes, r, Mlle Panier, recev.
Senoizelles, Mme Thomas, receveuse.
Vé^eiay, r, Mlle Dupuy, receveuse.
Arrondissement de Joigny.
Aillant,* r, Mlle Diard, receveuse.
Arcès, r, Mme Mortier, receveuse.
Bassou, 3r, Mme Maury, receveuse.
Bléneau, T, Mme Ghambon, receveuse.
Brienon, T, Mlle Berlhiot , receveuse.
Bu8S3r-én-Olhe, r, Mlle Chardon, recev.
Cerisiers, T, Mme Troullel, receveuse.
Cézy, T, M"* Schuyten, receveuse,
Chaiiley, Mlle Vimont, receveuse.
Champignelles,r,Mme Brunoi, receveuse.
Charny, r, Mlle Ciayeux, receveuse.
Dixmont, Mlle L<^;ier, receveuse.
Fleury, T, Mlle Caron, receveuse.
P^[ MM. Dard, receveur des Postes et
Télégr. ; Ghev:iliier, Jussut, com-
I mis; Chevance et Coulon, cotfi-
' mis auxil., Dumont, gard. de bur.
Guerchy, T, Mlle Treille, receveuse.
l^a Ferlè-Loupière, T, Mme Anis, recev*,
Laroche (Sl-Cydr.), T, M"«Villard recev,
Lavau, r, MlleLedieu, receveuse.
Mézilles, ST, Mile Pezières, receveuse.
Bognv, Mme Morey, receveuse.
Sl-Aubin-Ch.-Neuf, J, M. Ribière, recev.
Si-Fargeau, J", M. Lassausaie, receveur.
Si-Julien-du-S., Mme Huck. receveuse
Senan, M. Bétrix. tacteur-Doltier.
Sépeaux, Mlle Barbe, rec<»veuse
Villcfranche-Sl-Phal,7', Mlle Barbe, recev.
CD'
0
ao
e
Villeneuvc-8ur-Y., J, M.M. Boudet, recev.,
Sarcey, surnum., Jotte, commis auxil.
Villevallier, M. Dumônt, receveur.
Yilliers-S.-Beaolt, r,Mme Roudault,recev.
Arrondissement de Sens.
Cbampigny, T, Mlle Rouellat, receveuse.
Cbéroy, 7, Mlle SaU aire, receveuse.
Gourion, T, Mlle Martin, recev. (créat^.
£griseIle-le-B., Mlle Fauche, receveuse.
Mala\-le-Grand, Mlle Fort, receveuse.
Pont-s-Yonne, Mlle Lamurée, receveuse.
Sl-Maurice-R.-H., T, Mlle Guèret. rec.
MM. Roesch, recev.; MiHon, commis
principal; Quatre, Mirguet, Bre-
ton et Cornette, commis; Durand
et Besnard, gardiens de bureau ;
Riant, l-eccard, commis auxiliaires ;
Longuet, facteur-surveillant.
Serbonnes, Mme Gerdy, receveuse.
Sergines, ST, M. Transy, receveur.
Saint- Valérien, T, Mme Laumonier, recev.
Theil, MlieBe.iUjard, receveuse.
Thorigny, 7, Ml le Dusuzeau, receveuse.
Valéry, T, Mlle Dusausoy, receveuse.
WM'Archevéque, T, Mlle Villiers, recev.
WMa-Guyard, Mme Préau, receveuse.
Véron, 7, Mme Marchai, receveuse.
Arrondissement de Tonnerre.
Aisy, Mlle Bablot, receveuse.
Ancy-le-Fr., Al. Dosnon, receveur.
Cruzy, T, Mme Hérault, receveuse.
Flogny, Ty ^iIle Bayard, receveuse.
Neuvy-Sautour, 7", M. Boisseau, recev,
Lézinnes, Mme Guicbard, receveuse.
Noyers, Mlle Larbouillat, receveu.se.
Nuits, r, Mme Paupert, receveus .
Rivières, Mlle Roui et, receveuse.
Tanlay, Mlle Dupille, receveuse.
Tonnerre, M. Bernard, recev. des P. et T.;
Pfeifl'er et Reynard, commis; Micas et
Bouix,surnum*ér.;Th!ney,commig auxi-
liaire; Bournazel, facteur surv.
SERVICE TÉLÉGRAPHIQUE.
BoRKAu d'Auxerre : Rue Dampierre, 7. — MM. Granet, comrmis principal ;
Peyron, Vinot, Plessis, Salgues, Vuillemot, commis ; Petiot et Ravaire, commis
auiiliaires ; Portallicr, facteur surveillant ; Duplant et Gérant, facteurs auxiliaires.
Les bureaux d'Auxerre, Sens, Tonnerre. Joigny. Avallon, St-Fargeau et Villeneuve-
sur- Yonne sont ouverts, i)our la correspondance des dépêches privées, tous les jours
y compris fêtes et dimanches, de 7 heures du matin à 9 heures du soir, depuis
le !«' avril jusqu'au 1" octobre, et de 8 heures du matin à 9 heures du soir, de-
pois le l" octobre jusqu'au 1*"^ avril.
Les bureaux n'acceptent pas les dépêches de nuit.
BUREAUX MOiXICIPAUX NON FUSIONNÉS. — EMPLOYÉS CHARGÉS DU SERVICE
TÉLÉGRAPHIQUE SEULEMENT.
MM. Boussard, à Ancy-le-Franc ; Garnier, à Noyers ; Gullet, à Pont-sur- Yonne ,
Mme AKisey, à Ravières ; GagnanI, à Sl-Julien-duSault.
Ces bureaux sont ouverts de 9 b. du matin à midi, de 2 h. à 7 h. du soir; le di-
manche: de 8 b. 1/2 à 9 h. 1/2 du matln^ de 5 à 6 h. du soir.
118
Gares ouvertes à la télégraphie pHvée :
Cherailly, Châtel-Censoir, Grayant Laroche, Mailly-la-Ville^ Villeneuve-la-Guyard,
Theil, Chigy, l^es Sièges^ Malay-Ie- Vicomte, Monéteau , Sermizelles, Ârcy, ftnbligny,
Villeneuve-la-Dondagre, Savigny, Vincelles et 33 écluses.
SERYIGB TECHNIQUE.
MM. Rémond, inspecteur ; Pemet, commis principal â Auxerre ; Habert, chef-sur-
Yelliant; Cartier, Petit et Genty, surveillants; Ghouard, Jeangneaa, Latroyc, Michaut,
Collas, ouvriers.
SECTION VU.
PONTS ET CHAUSSÉES.
M. Bertin O ^, inspecteur général, à Douai.
H. B. DE M48 ^, ingénieur en chef du département, rue de Coulanges, 17, à Auxerre-
SERVICE ORDINAIRE
1" Routes nationales:
N* 5. De Paris a Genève par Montereau,
Villcneuve-la-Guyard, Champigny, Ville-
manoche, Pont-sur-Yonne, Saint-Deuis,
Sens, Mâlay-le-Roy, Theil, Vaumort,
Arces, Ayrolles, Samt-Florentin, Ger-
migny, Percey, Flogny, Tronchoy,
Cheney, Dannemoine, Tonnerre, Lé-
zinnes, Ancy-le-Franc, Fulvy, Nuits,
Aisy, Montbard et Dijon.
N* 5 bis. De Sens à Saint-Florentin par
Rosoy, VîUeneuvp-sur-Yonne, Armeau,
Villevallier, Villecien, Saint-Aubin,
Joigny, Laroche, Esnoti et Brienon.
N» 6. De Paris à Chambéry par Joigny,
Epineau-les-Voves, Bassou, Appoigny,
Auxerre, Champs, Vincelles, Gravant,
Vermenion, Reignj, Lucy-sur-Cure,
ArcY-sur-Cure, Samt-Moré, Voulenay,
Sermizeites, AVallon, Cussy-les-Forges,
Sainte-Magiiance et Rouvray.
"N" 60. De Nancy à Orléans par Troyes,
Villeneuve - l'Archevêque , Molinons,
Foissy, Sens, Paron et Gourtenay.
N* 65. De Neufchâteau à Bonnv-sur-Loire
par Chàtillon-sur-Seine, Laîgnes, Pi-
melles, Tanlay, Tonnerre, Fléy, Cha-
blis, Poinchy, Beines, Auxerre, Ville-
fârgeau, Pourrain, Toucy, Mézilles,
Saint-Fargeau et Lavau.
N» 77. De Nevers à Sedan, par ClamecT,
Coulanges-sur-Yonne, Courson, Gy-
Lévêque, Vallan, Auxerre, Villeneuve-
Saint -Salves, Montigny, Pontigny,
Saint - Florentin, Neuvy - Sautour et
Troyes.
NM51. De Poitiers à Avallon, par Cla-
mecy, Dornecy, Ghamoux, Vézelay,
Asquins et Blannay.
Longueurs des routes nationales dans le
département, 528 kil., 354 met.
BUREAUX DE l'iNGÉNIEUR EN CHEF
MM. Boivin, conducteur, chef de bureau ; Dumont, conduct. ; Simonnin, employé
secondaire, comptable.
Le département est divisé en trois ^arrondissements dlngénieurs ordinaires, ainsi
qu'il suit :
ARRONDISSES! ENT DU NORD.
M. BonneaU; ingénieur ordinaire à Sens,
rue St-Pierre-le-Donjon, 9.
Bureau,
MM. Jannin, conducteur, comptable.
Charles, empl. sec, com. d'ordre.
Service actif,
MM. Millard, conducteur à Sens.
Martin, conducteur à Joigny.
Cet arrondissement comprend les routes
nationales :
N* 5. De la limite de Seine-et-Marne à la
borne kilomélr. n" 150, près AvroUes.
N* S bis. De Sens à St-Florentin, entière.
N« 60. de Nancy à Orléans, entière.
ARRONDISSBUENT DU SUD-OUEST
M. Rossignol, ingénieur ordin., à Auxerre,
rue des Ballets, 22.
Bureau.
M. Paire, conducteur, chef de bureau ;
Petit, employé secondaire, comptable.
•
Service actif,
MM. Dillenseeçer et Pourrière, conduct. à
Auxerre; Milloii, cond. à St-Florentin.
Cet arrondissement comprend les routes
nationales :
No 5, depuis la borne kilomét. 150 près
Avrolles jusqu'à laborne 180 près £pi-
neuil.
N* 6, depuis Joigny jusqu'à la borne ki-
U9
lométrique n* 170, au-delà d'Auxerre.
N* 65. Depuis le pont d'Auxerre juqu'à
la limite du Loiret.
N** 77. Depuis la limite de la Nièvre jus-
qu'à celle de l'Aube.
ARRONDISSEMENT DU SUD-EST.
M. de Pulligny, ingén. ordin., à Auxerre,
rue Neuve, 12.
Bureau.
MH. Farcy, conducteur, comptable.
Allouis, employés second. Bourgoin.
Service actif.
MM, Mercier, conducteur à Tonnerre.
Offroy, conducteur à Auxerre.
Labalte, conducteur à Avallon.
Cet arrondissement comprend les routes
nationales :
N" 5. De la borne kilométrique n** 150 à
la limite de la CAteHl'Or.
N" 6. De lé borne kil. n* 170, près Au-
xerre, à la limite de la Côte-d Or.
N- 63. De la limite de la Côle-d'Or à la
jonction avec la route n» 6, près Auxerre.
N* 151. Entière. Depuis la limite de la
Nièvre jusqu'à Avallon.
2° Service hydraulique, comprenant :
i* La surveillance et la réglementation des rivières, ruisseaux et tous autres cours
d'eau non navigables ni flottables, ainsi que de toutes les usines établies sur ces cours
d'eau. -— 2« La police, le curage et l'amélioration de ces mêmes cours d'eau. — 3"* Les
irrigations, drainages, dessèchements, etc.
Un décret du 14 novembre 18ki a fait passer le service hydraulique des attribu-
tions du Ministre des Travaux publics dans celles du Ministre de l Af^riculture.
Néanmoins, le département des Travaux publics conserve les attributions ci-après:
Sur les canaux et cours d'eau du domaine public. — Concession de prise d'eau de
toute nature, Règlements d'eau d'usine. Partages d'eau, Règlements de barrages,
Etudes de distribution d'eau dans les villes et l^s communes. Épuration des eaux
d'égouts. Travaux d'aménagement des eaux exclusivement destinés à l'alimentation
ou à l'amélioration des canaux et des cours d'eau du domaine public.
Les ingénieurs et les Conducteurs des ponts et chaussées du service ordinaire sont
chargés de l'instruction de toutes It-s affaires ressortissant au service hvdraulique,
^w les cours d'eau non navigables ni flottables du département, chacun àans reten-
due de Tarrondissement ou de la subdivision correspondant aux routes nationales
dont la surveillance lui est confiée.
3* Pèche. — Étahlissemenls insalubres ou dangereux.
Les ingénieurs et les conducteurs du service ordinaire sont en outre chargés,
chacun dans la région correspondante au service hydraulique qui leur est confiée,
du service de la pêche dans les cours d'eau non navigables ni flottables et de l'ins-
truction de toutes les affaires concernant les établissements insalu!)res, incommodes
ou dangereux, telles que créatiou d'usines, installation d'ateliers, ouverture de ma-
Sasins de dépôts, etc.
SERVICE D'ÉTUDES ET DE CONSTRUCTION
DES LIGNES FERRÉES.
{%• Inspection. -- M. Ricour ^, inspecteur général à Paris.
lignes d'Auxerre à Gien, de Triguères à Clamecy, d' Avallon à Nuits-sous-Ravières ,
d'Auxerre à St-Florentin. <
M. Lethier, *fif, ingénieur en chef, à Auxerre, tue Bourneil, 26.
Bureau : MM. Ficatier, conducteur principal, chef de bureau, rue des Lombards. 10;
Renvoizé, commis d'ordre, rue de Paris^ 120 ; Chaillier, agent temporaire comptable ;
Thlttey, Bonnet et Pichon, employés.
I l•^ — LIGNE d'Auxerre a giex.
M Clért, ingénieur ordinaire à Clamecy (Nièvre).
Bureau : M. Mollaret, agent temporaire à Clamecy.
Service actif : M. Comte, à Gien.
M. Rossignol, ingénieur ordinaire à Auxerre,
I
120
Seniee actif: M. Raoul, conducteur à Auïcrre ; Château, conducteur à Pourrain.
2 2. — LIGNE DE TRIGUÈRES A CLAMECT.
M. Rossignol, ingéniear ordinaire à Âuxerre.
Bnreau : M. Prestat» agent temporaire, comptable.
Service actif : MM. Dupaquier, conducteur a Toucy.
M. Clért, ingénieur à Olamecy.
Bureau : M. Gannien employé secondaire, commis d'ordre.
Service actif : Renard, conducteur à Andryes.
8 3. — LIGNE d'à VALLON A NUITS-SOUS-RAVIÈRES.
M. N. . ., ingénieur ordinaire à Auxerro.
Bureau : MM. Meneau, conducteur, chef de bureau ; Luzy, conducteur à Auxerre ;
Renaud, emplové secondaire. .
Service actif': MM, Mercier, conducteur à l'Isle ; Morisot, employé secondaire à
risle; Talesausse, employé secondaire à Avallon ; Salles, conducteur à Nuits-sous-
Ravières.
8 4. — LIGNE d'aUXEBRE A ST-FLORENTLN.
M. N.. ., ingénieur ordinaire à Auxerre.
20» InsjHtction, — M. Doniol, inspecteur général.
Lignes de Bourges à Gien et d* Argent à ïïeaune-la-Rolanâe,
M. Letbier, ingénieur en chef à Auxerre, rue Bourneil, 26.
Bureau (voir ci-dessus).
2 1. — LIGNE DE BOURGES A GIEN.
M. Rossignol, Ingénieur ordinaire à Auxerre.
Bureau : MM. Parisot Lenoir, Monloup, agents temporaires.
Service actif : Barthélémy, à Bourges ; Raimbault, conducteur à Gien ; Philippe,
conducteur à Bourges ; Martin, employé secondaire à Argent ; Cassier, agent tempo-
raire à Poilly ; Jobin et Boudin, agents temporaires à Gien ; Aubr>, Richard,
Sanglé, Poulin, Jacquemain, conducteurs à Gien.
g 2. — - LIGNE d'argent A BEAUNE.
M. Mabilat, conducteur faisant fondions d'ingénieur, à Orléans.
Bureau : MM. Boulard, conducteur, chef de bureau ; Martin, employé secondaire;
Thomas, Chopin, conducteurs à Orléans.
^ CONTROLE DE I. EXPLOITATION DES CHEtfINS DE FER P.-L.-M.
> MM. De Labrv, ingénieur en chef, r. de Varennes, 51, Paris; Potreau, ingénieur
\ ordinaire, rue du Rocher, 59, Paris ; Leau, conducteur^ à Auxerre.
CHEMIN DE FER d'intëRÊT LOCAL. — Ligne de Laroche à VUle-sur-Serein,
Cette ligne, déclarée d'utilité publique le 17 janvier 1885. sera à voie unique de
un métré de largeur ; elle partira de la station de Laroche sur le chemin de fer
P.-L -M., passera près de Beaumont et suivra la vallée du Serein jusqu'à Tisle-sur-
Serein, où elle se raccordera avt;c la lijgne d'A vallon à Nuits-sou8-Rav;ères.
Elle a été concédée à la compagnie de chemins de fer départementaux, dont le
sié^e est à Paris, avenue de l'Opéra, 20, et doit être livrée à l'exploitation dans un
délai de trois ans à dater de la loi déclarative d'utilité publique.
Contrôle de la construction, — MM. B. de Mas, ingénieur en chef à Auxerre, rue
deCoulanges, 17; de Pulligny, ingénieur ordinaire à Auxerre, rue Neuve, 12; Ros-
bignol, ingénieur ordinaire à Auxerre, rue de.< Ballets, 22 ; Courtine, conducteur
principal à Tonnerre; Labalte, conducteur à Avallon; Miilon, conducteur à Saint-
Florentin; OfiTroy, conducteur à Auxerre,
SERVICE DU CANAL DE BOURGOGNE
Ingénieur en chef, M. Foxtaine, à Dijon.
Ingénieur ordinaire, 1"*^ arrondissement, M. Bureau, conducteur principal faisant
fonctions à Semur.
12!
Service actif.
Condaeteor sabdi visionnaire, 1'* snbdiTision, M. Valdam, à Brienon ; î* subdivi-
lion, M. Jullien, à Tonnerre ; 3* subdivision, M. Tillequin, à Ancy-ie-Franc.
service; du canal ]>u Nivernais et de la haute tonnz.
M, Bertin O ijl^y Inspecteur général, à Douai.
M. 6. DS .VI AS ^, ingénieur en chef, à Auierre, nie de C<)ulanges, i7.
Ce service comprend les travaux dVntreticn, de réparation et de perfectionnement
do canal du Nivernais proprement dit, uvec ses annexes, les rigoles alimentaires
(PToane et d^Aron, les réservoirs du pi>int de partage et l^embrancbement de Ver-
ffleoton (canal de la Cure;, do la rivière d^Yonno entra le pertuis d^Armes (près
Ciamecy) et le pont d'Auxerre, de la rivière de Cure depuis le <^ué des Chèvres
(iroont du pont d^Arcy) jusqu^à Gravant et du réservoir des Setions situé dans le
déparlement de la Nièvre, Il comprend, en outre, tout ce qui concerne le mouvement
de *a navigation et du flottage sur ces cours d'eau, la police des ports qui en
dép ndent, rinstruction des affaires concernant l<s usines qui y sont situées et le
serv ce de la pêche sur ces mômes cours d^ean.
Bureau de r Ingénieur en chef,
MM. Boivin, conducteur , chef de bureau ; Corolleur Ch., Toussaint, employés se-
condaires.
Le service du canal du Nivernais et de la Haute-Yonns est divisé en deux arrondis-
lements d^ingénienrs ordinairos.
1*' ARROIlDlSSEVEIfT.
M. Clbrt, ingénieur ordinaire, à Ciamecy.
Cet arrondih»ement comprend ; i* le canal du Nivernais et ses annexes dans le
déparlement de la Nièvre; a* la rivière d'Yonne entre le rerluis d^Armes (près Cia-
mecy) et la limite du département de TYonne.
Bureau de M, Cléry.
MM. Léger, conducteur, chef de bureau; Corolleur H., Fauconnier, Sautereau,
eoitductetirs ; Gourliao, Chaiimiery employés secondaires.
Conducteurs subdivisionnaires,
MM. Decrenx. à Decixe; Desponge, à Châtillon-en-Bazoi<; Final, à la Montagne;
Comte, à Marigny*sur- Yonne, et Boidot, à Ciamecy.
3* ARR0!IDISSEHB5T.
M. DR PoLLiGRT, îngénienr ordinaire, à Auxerre.
Cet ingénieur est chargé du service : i" do la partie de la rivière d^Yonne comprise
<>ntre la limite du département de la Nièvre et Auxerre ; ^^ de la rivière de Cure,
depuis le pont du tunnel d^Arcy jusqu'à Cravant ; 3^ du canal ^lu Nivernais,
depuis la limite du département de TYonnc, jusqu^à son embouchure' dans TYoone»
à Auxerre; 4° du canal de la Cure; 5** du réservoir de<t Settuns 'lans le département
d« la Nièvre.
Bureau de Si. de Pullignf.
MM. Oiidin, Duvent et Lécuyer, conducteurs ; Guillemain, employé secondaire.
Conducteurs subdivisionnaires.
Subdivision de Mailly.la-Ville. — M. Peiit, conductotir k Maillyla Ville, sur-
*cillanco d«f la rivière d^ Yonne et du canal du Nivernnis, entre la limite du dépar-
lement lie la Nièvre et le Maunoir (près Gravant).
Subdivision de Vermonton. — M. Saffroy, corîduc'eur à Vermenloo, surveillance
de la rivière do Cure, entre Arcy et Cravant, du canal de lu Cure (embranchement
de Vermenton) et du réservoir des Settona, dans la Nièvre.
Subdivision d'Auxerre. — M. Cuillemain, conducteur h Auxerre, surveillance de
U rivière d^Yonne et du canal du Nivernais, entre le Maunoir (^ptos Cravant) et
'e pont d''Auxerre.
» ■■ I IMiai II ■■!
SERVICE DE LA NAVIGATION DE L'YONNE.
ïe service comprend la livièro TYonne depuis Auxerre jusqu^à Monterenn, les dérl-
TalioDs deOurgy, de Joigny et de Courlon, et la rivière d'Ariniinçon entre Brieuon et
Laroche. 11 comprend aussi le mouvement de la navigation et du flottage *ur ces
122
rivières, la police des ports qui en dépendent, Pinstruction des affaires eoocernant
les usines i^ui y sont situées et le service de la pécbe.
M. DEtocRE O ^, inspecteur général, rue Pasquier, 8, à Paris.
M. B. BK Mas ^, ingénieur en chef, à Âuxerre, rue de Coulanges, 17.
Bureau de ringénieur en chef: MM. Boivin, conduct., chef de bureau ; Bertrand,
conducteur; Tillien, employé secondaire.
Le service de la navigation de TYonne est divisé en deux arrondissements d^ingé-
nieur ordinaire, savoir :
Premier arrondissement, comprenant la rivière d^\onne entre Auxerre et Laroche,
la dérivation de Gurgy et la rivière d^Armançon entre firienon et Laroche.
M. DB PuLLiGNT, ingénieur ordinaire, à Auxerre.
Bureau : MM. Boulier jeune, conducteur^ chef de bureau; Chevallier, conducteur.
Service actif: M. Ménissello, conducteur à Auxerre, avenue de St-Floreutiu. —
Bivière dTonne d^Anxerre à Laroche, dérivation de Gurgy et rivière d'Armançon de
Brienon à Laroche.
Deuxième arrondissement, comprenant la rivière d^Yonne entre Laroche et Mon*
tereau et les dérivations de Joigny el Gourion :
M. BoNNEAU, ingénieur ordinaire à Sens.
Bureau : MM. Lejeune, Largeot et Grelier, conducteurs ; Gourdon et Bousiat,
employés secondaires.
iServico actif : M. Boulier aine, conducteur à Joigny. '— Bivière d^Yonne de Laroche
à la limite des arrondissements de Sens el Joigny, et dérivation de Joigny.
M. Lambert, employé secondaire au barrage de Saint-Martin. — Bivière d^Yonne
de la limite des arrondissements de Sens el de Joigny à Sixte.
M. Sauvai, conducteur à Misy. •— Bivière d'Yonne de Sixte h Montereau et déri-
vation de CourloD.
ANNONCE DES CRUES DANS LE BASSIN DB L*YONNE.
Des services locaux ont été orcartisés en i8S5 pour l'annonce des crues de TYonne
et de ses p-iincipaux affluents: la Cure, le Serein et TArmançon; ils son*, rattachés
au service hydrométrique central du bassin du lu Seine et places sous la direction de
M. B. DE Mas, Ingénieur en chef, à Auxerre, rue de Coulanges, 17.
Ces services sont confiés :
A M. Clêrt, ingénieur ordinaire de la navigation, à Cinm(>cy, pour la rivière
d'Yonne entre Armes (Nièvre) et la limite du département de PYonne ;
A M. DE PuLLlGNT, ingénieur ordinaire de la navigation, à Auxerre, pour la rivière
d'Yonne, entre la limite du déparlement de la Nièvre et Laroche, et pour les rivières
de Serein et d'Armançon ;
A M. RoNNEAu, ingénieur ordinaire de la navigation, â Sens, pour la rivière
d'Yonne entre Laroche et Moulereau ;
A M. Saffroy, conducteur de la navigation, à Vermenton, pour la rivière de Cure
entre Arcy cl Cravant.
Nota. — Une ligne télégraphique et téléphonique, mettant en rapport chaque
barrage avec les deux barrages voisins de l'amont et de Pavai, est établie le long de
la rivière d'Yonne et de la Seine, entre Auxerre et Paris. Celte ligne, ouverte aux
dépêches privées, est en communication avec celle de la Seine à Montereau et avec
celle du (anal du Nivernais à Auxerre.
SERVICE VICINAL.
PEBSONNEL .
M Surugue,agent-voyer chef, r. Philibert-Boux, 17, à Auxerre (bureaux à la Préfec-
ture) ; MM. Guyard, agent-voyer d'arrondissement, chef de bureau ; Sonnet, chef de
comptabilité ; Quignard et Hodrv, dessinateurs ; N , commis d'ordre ; Ducreux,
eipéditionnaire.
ARRONDISSEMENT D'AUXERRE.
M. Mathieu, agent-voyer d'arrondissement, rue Française, 14, à Auxerre.
Bureau : MM. Lecomte, agent-voyer chef de bureau ; Oumay, agent secondaire ;
Terrillon, agent auxiliaire.
Jgents-vojrers cantonaux : — MM. Bertrand jeune, à Auxerre; Protat, à Chablis ;
Gorniot, à Coulange»-la-Vin. ; Hogot, à Ooulanges-sur- Yonne; Defosie, à Coorson;
123
Moine, à Saint-Florentin; Michaut, à Saint-Sauveur; Denize,à Seigaelay ; Frontier,
àToucy ; Loury, à Vermenton ; Deloacle, à Ligny-Ie-Châtel.
ARRONDISSEMENT D'âYaLLON.
M. Barbier, agent-yoyer d'arrondissement, à Avallon. — Bureau : MM. Lessiau,
agent-voyer, chef de bureau ; Heposeur, agenl-voyer ; Painchaux, agent auxiliaire.
AfftHtt'Vojrers cantonaux : MM. Preatat, à Avallon ; Scherb, à Guillon ; Gourmand,
à lisIe-sur-Serein ; Cbaineau, à Quarré-les-Tombes ; Raverat, à Vézeiay.
ARRONDISSEUENT DE JOIONT.
M. Neyeux, agent-voyer d'arrondissement, à Joigny. — Bureau : MM. Maudbuy,
ageot-voyer, cbef de bureau; Milacbon, agent secondaire; Brot» agent auxiliaire.
AgentM-vojers cantonaux : MM. Bourcier, à Aillant ; Ganneau, à Bléneau ; Boucheron,
à Brienon; Fouet, à Cerisiers; Heurley, a Chamy ; Girardot, à Joigny; Rayssier,
à Saint-Fargeau ; Manson, à Villeneuye-sur-Yonne.
ARRONDISSEMENT DE SENS.
H. Champeaux, agent-voyer d'arrondissement, à Sens. — Bureau : MM. Lespa^noi,
agent-Yoyer chef de oureau ; Veau, agent-voyer cantonal, commis d'ordre ; Chemmant
et Potin, agents auxiliaires.
Agenis-voyers cantonaux : MM. Fromonot, à Pont-s-Yonne ; Roblot, à Sens ; Roy,
à Sergines; Simon, à Villeneuve-rArchevôque ; Préau, à Saint- Valérien.
ARRONDISSEMENT DE TONNERRE.
M. Renard, agent-voyer d'arrondissement, à Tonnerre. — Bureau : MM. Dagan,
ag^tovoyer cantonal ; Renard fils, agent-voyer, comptable; Servin, agent secondaire.
Agentsvoyers cantonaux: MM. Mantelet, à Ancy-le-Franc; Galland, à Cruzy-le-
Ghâtel ; Gaillard, à Flogny ; Bertrand aîné, à Noyers ; Lelur, à Tonnerre.
Ce service comprend, en dehors du classement, de la construction, de l'entretie^ et
de la police des chemins vicinaux ordinaires, l'achèvement, Tentretién et la police
des chemins de grande communication dont voici la désignation et Titinéraire :
N" 1*', d'Auxerre à Cosne, par Che-
yannes, Escamps. Volvant, Leugn^^, la
Bruyère, Levîs, l^ontenoy, les Guillo-
réi, les Robineaux, les Cueillis, Saints.
Sainte-Colombe, Treigny, La Folie et
les Chailloux.
2, de Chablis à Vermenton, par Préhy et
Saint-Cyr-les-Colons.
3, de Villeneuve-sur-Yonne à Entrains
par Saint-Julîen-du-SauIt, Thèmes, la
petite Celle, Précy, Sépeaux, Saint-
Romain, La Ferle, Sommecaise, La
Villotte, Toucy, Fontenoy, Le Deffand,
Thurv, Lainsecq, Sainpuits.
4, d'Aillant à Entrains et à Toucy, par
Chassy, Saint*Maurice-le-Jeune, Egleny,
Beauvoir, Nantou, Pourrain, Diges.
Leugny, Sementron, Lain, Thury.
\ de \ igny au pont de Bassou, par la
RueFeuillée, Ponligny, VenouSe, Rou-
vray, Héry, Seignelay, Beaumont et
Bouard.
6, de Saint-Sauveur à Clamecy, par le
Jarlois , Lainsecq , le Vaurimbert,
Champ- Martin, le Galois, Etais, la
^ Fontaine et le Tremblay.
<• de Chàtillon à Entrains, par Cbam-
pignelles, Tannerre, Béon, Méziltes, les
Matignons, Saint - Sauveur, les Re-
nards, rOrme-du-Poîit, les Thomas,
Ste-Colombe, la Breuille et Sainpuits.
8, de la route nationale n" 77 à Maizières,
par la Mouillëre, Ligny, Varennes, Ca-
risey, Flogny.
9, de Saint-Sauveur à Tlsle-sur-Serein et
Vermenton, par le Deffand, Lain,
- Taingy, Molesmes,Courson, Fouronnes,
Fofitenay, Mailly-le-Château, Mailly-la-
Villto, Avigny, Voutenay, Lucy-le-Bois,
et Provency.
10, d'A vallon à Saint-Brisson, par Cou-
sin-Ia-Roche, Marruult, Auxon, Villiers,
la Gorge et les Breuilloltes et à
Quarré-les-Tombes.
11, de Vermenton au chemin de grande
commun. n^SS. parSacy, Joux-la-Ville,
DissangiS) Plsle, Pancy, les moulins
Cbouard et Salé, les fermes de Ché-
risy, Saint-Bernard, Perrigny, Courle-
rolles et Guillon.
12, de risle à Arthonnay, par Annoux,
Sarry. Villiers-l<»s-Hauts, Fulvy, Cusy,
Ancy-le-Franc, Pimelles, Cruzy, Maul-
nes etArlhonnay.
13, de Montréal à Ste-Magnance, par
Tréviselot, Trévilly, Cisery, Savigny,
le Monceau, Chevannes et Ste-Magnance.
U, de Bassou à Briare et à Gien, par
Bassou, Villemer, Neuilly, Champloi-
seau, Lalaye, Aillant, Lamotte, les
Ormes, le château de Bontin, les petits
bois de Gourgoln, la MoUillèrc, lei
124
petits et les grands Brossards, Bel- 1
Air, le Singe-Vert, Grandchamp, les
fermes de Ja tuilerie St-Val, la Bonde
et la Gilbardière, Champignelles, la
Vellerie^ la ferme des Rosses, Gbamp-
cevrais, la ferme de Prii, de la Mai-
son-Tardive, les Petites-Maisons, Ro-
§ny, passe près de Técluse et du pont
u Rondeau.
15, de Cerisiers à Court enay, par Dix-
mont, les Bordes, Tallouan, Ville-
neuve-le-Roi, Bus^y-le-Repos, les Four-
neaux, la Herse, les Chétifs, Piffonds
et les Guimbault.
16, du ch. de grande communie, n* 89 à
Châtillon, par Laborde, Chevillon,
Prunoy, Lafontaine, Charny, le Clos*
la Haute-Cave, les Siméons, les Jour-
nets, les Roseaux, Cbambeugle.
17, d'Ancy-le-Franc au cb. de grande
commun, n" 98, par Stigny et Jully.
18, de St-Amand St>Julien-du-Sau]t et
Villeneuve -sur- Yonne, par St-Martin-
sur-Ouanne, Malicorne, ferme de Jan-
vier, Cbampignelles, château et ferme
de Crosilles, Villeneuve -les -Genêts,
Sept fonds, les Nantiers, St-Fargeau,
les Girauds et Breuillnmbert.
19, de Senan à Appoigny, par Lalaye,
Charoploiscau, Guerchy et Branche >.
20, de Joigny à Nogent-sur- Seine et à
Cbigy, par les Sièges, Cerisiers, la
Grange-Bertin, Oiimont, la Tuilerie et
Beau regard. '
21, d^Avallon à Coulanges- sur- Yonne,
s'embranche sur la route nationale
n" 151, vis-à-vis le moulin dit le Gué-
Pavé, passe sous le hameau du Vau-
donjon, traverse Montillot, le hameau
de Fontenilles, passe près de la ferme
de la Forêt et de la Maison-Rouge,
Châtel-Censoir et Lucy-sur- Yonne.
22^ d'Auxerre^à Briare, p. St-Georges,
Undry, Beauvoir, Ecleny, Merry-la-
Vallée, la VilloUe, Villiers-St-Benoit,
les Usages, les Béatrix^ les François,
Tannerre, Villeiieuve-les-Genets, la
Falqoerie, le Grand-Chemin, le Char-
me-Rond, Bléncau.
23, de Sens à Mont4>reau et à Bray, par
St-Clément, Cuy, Evry, Gisy-les-Nobles,
Michery, Serboniies Gourion, Vinneuf,
Sergines et Compigny. *
24, de Villeneuve-sur- Yonne à Courtoih,
par Serbois, les Brins, Egriselle-le-
Bocage, Bracy, le bas de Marsangis et
Rousson.
25, de St-Maurice-aux-Riches-Hommes
à Ponl-sur- Yonne, par Mauny, Thori-
gny, Fleurigny, St-Martin-sur-Oreuse,
la Ï3hapelle-s-0reuse et Gisy-les-Nobles.
26, «le Sans à Voulx et à Villethierry,
part du Pont de Sens, passe près St-
Martiji-du-Tertre, à Nailly, Brannay,
Lixy et Vallery.
27, de Theil à ViUeneuve-sur-Yonne, par
la Folie, les Bordes.
28, de Villeneuve-rArcfaevèque à Bray et
Molinons, par Lailly, La Postolle, Tbo-
rigny. Barreaux, Strvins, Pailly, Pies-
sis Saint-Jean et Compigny.
39, de Sergines à Montereau, et à St-Mau-
rice par Ser bonnes, Gourion et Vinneuf.
30, de Saint-Florentin àRisny-le-Ferron,
par Venizy, le Rué. Chailïey, la grande
Jaronnée, les Galbeaux, Fournaudin,
les Cormiers et les Vallées.
31, d*Auxerre à Champlay, par Perrigny,
le Buisson-Pouilleux, Fleury, Guerchy,
Champloiseau, Neuilly, Tenue d'Arblay.
32, de Tonnerre à Corbigny, par Yrouerre,
Sainte- Vertu, Nitry, Joùx-la-Ville, Pré-
cy-le-Sec, Voutenay, emprunte la route
nationale n* 6 jusqu'à la courbe de Gi-
vry, puis la route nationale n" 151 jus-
qu'à Vézeliy, passe à Saint-Père, As-
quins et Pierre-Perlhuis.
33, de Cussy- les -Forges à Quarré-lcs-
Tombes, par Villers-Nonains.
34, de Ligny à Saint-Mards-cn-Olhe, avec
embranchement sur Varennes, par Li-
gny, Chéu, Germigny, Beugnon, Neuvy-
Sautour et Sormery.
35, de Tonnerre a Montfort, par Tissey,
Collan, Maligny, Villy, Lignorelles et
Souilly.
36, de Quarré-les-Tombes à Châtel-Cen-
soir, par Velars, Lanireville, Saint-Ger-
main-des-Champs, Serée - le - Cbâteau,
Usy, Saint-Père, les bois de la Made-
leine, les Tremblais et Asnières où il
s'embranche sur la route départemen-
tale n» 20.
37, de Champigny à Voulx, par Chau-
montet Samt-Agnan.
38, de Gourion ^ Chablis, par Cbarente-
nay, Val - de - Mercy, Vincelles, Vince-
lottes, Irancy. Saint-Cyr et Préhy.
39, de Vermcnton à Entrains, par Acco-
lay, Sainle-Pallave, Prégilbert, Serv,
Maill y-la- Ville, Mailly-Château-lc-Bas,
le Paumier, Misery. Coulanges-sur-
Yonne, Andrles, Ferrières, Etais.
40, de*Tbeil à Thorigny, par Voisines,
Fontaines et Villiers-Louis.
41, de Chéroy à Ferrières et à Voulx, par
les Morteunx, les Jacquins, Jouy et les
Bordes.
42, de Saint- Valérien à Jouy, par Monta-
cher et Villegardin.
43, de Laroche à Tonnerre, par Cheny,
Ormoy Mont-Saint-Sulpice. Bouil>y,
Bas-Reboursraux, Verpignj,Chéu, Jaul-
ges, Villiers-Yineux, Roffey, Vézinnes
I et Junay.
125
44, de Savigny à Anstnides, par Guiilon,
Vignes, Pisy et Vassy.
45, de Chablis à Noyers, par Ghichée,
Chemilly, Poilly, Môlay et Ferrîgny.
46, de Sens à Villt«Qeuve-rArcheTè(]ue,
par Saiigay, Fontaines, les Ciérimois et
Foissy.
il, de Joigny à Foarnaodin» par Brion,
fiassy-en-Ollie et Arces.
48, de Toucy à Seignelay, ]>ar Pari y, Lin-
drv.Charbuy, Appoigny et Cheinilly.
49, deVermenton à Noyers, par Sacy, Ni-
30, d'Avallon à Guillon, par Maison-Dieu.
51, de Saint-Florentin à Noyers, par Vil-
liera-Vineux, Carisey, D}é, Vezannes,
Serrigny et Yrouerre.
52, de Leugny à Uléueau, par Lalande,
Fontaines, Méziiles, Septfonds et Saint-
Privé.
53, d'Avallon à Tanna?, par Pontaubert,
Island, Menades et Foissy.
5î, dtj Cerisiers à Rigny-le-Ferron, par
Vaudeurs, Goulours et Cérilty.
55, de Lorines à RouTray, par Quarré-
les-Torabeset Sainl-Léger.
56, de Laij(ues à Tonnerre, par Commis-
sey, Tanlay, Baon et Cruzy, avec ein-
braochcment de Lii>n à 1 anlay.
57, d'Auxerre à GhâtiUof>-sur-Loing et à
Saint-Aubin-Château-Neuf, par Cbassy,
Saiot-Maurice-Thizouailles. L«'S Ormes,
Saint - Aubin - Château - Neuf, Bleury,
Sommecaise, Perreux, Saint • Martin-
sur-Ouanne et Marchais-Beton.
58, de Sens à Pont-sur- Yonne, par Cour-
tois el Villeperrot.
59, d'Auxerre à Pontigny, parVilleneuve-
Sàint-SalYe, Yenouse et Montigny.
60, de Cussy-Ies-Forges à Saint-Léger,
par Beauvilliers.
61, de Saint-Florentin û Ervy, par Sou-
miatrain et Beugnon.
61, de Champs à Chablis, par Saint-Bris,
Chitry, Courgis el Chablis.
63, de Sens à Domats, par SnWigny, Ville-
tteuve-la-Dondagre,Courtoin et liomats.
6i, de Bonny- sur-Loire à Courtenay el
à Aillant -sur- Mil lerion, par Bléneau,
Ghampceyrai.<;, Marchais-Beton,Champ-
beugle etFontenociilles.
65, de Domats à Vallcry, par les Clie*-
neanx,La Belliole,St-Valérien etVallerv.
^, de Saint-Fargeau à Clamecy, par la
Ohaai, Id Délroublc, la Marcinerie, le
Chêneau, Treigny, Perreuse, le Metz,
Sainpuils. les Barres et Etais.
(>7, de Joigny à La Ferlé, par Chamvres,
Ghampvallon, Volgré, Senan et Villiers-
8ur-Tholon.
68,deL'Isle à Aisy, par Annoux, Châlel-
Gérard ei Vausse.
fidf de Saint-Florentin à Cerisiers, par
AvIroUes, Ohampiost, Mercy, Belldchau-
me, Dilo, YilecnétiTc.
70, de Bazoches à la route nationale n*
60, avec embranchements sur Yille-
neuve-la-Dondagre, par Saint -Sérotin,
Villebougis, FouOières et Yillenenve-
la-Dondagre, Subligny, Yillerol, Cham-
pigny et Vinneut
71, deSermizelles à Tharois^au, par Ci-
vrv et Domecy-sur-le-YauIt.
72, de Sens à Piffonds, par Parou, Gron,
£ligny, Alarsangis, Chaumot et Piffonds.
73, de Saint-Sauveur à Coulanges-sur-
Yonne, par la Mallcrue, Tbury, Sou-
gères, les Simonsi les Billards, Mauper-
luis et Druyes.
74, d'Arquian à Bléneau, par Lavau, la
Grand-Cour et Bléneau.
75, de Chastellux à Charbonnières et à
Yilliers-Nonain<<, par les hameaux de
Marrault, le Meix et Saint- Germain.
76, de Theil à Fournaudin et à Ponl-sur-
Yaune, par Yareilles, Vaudeurs, les
Loges et Villefroide.
"ïT, de Cerisiers à Laroche, par Cerisiers,
Villechétive, Bussy-en-Otne, Migennes.
78, de Brienon à Ligny, {»ar Bouitly et
Rebourseaux.
79^ de Rigny-le-Fcrron à Nogcnt-sur-
Seine, par Flacy, Bagneaux, Courgenay,
Sai nt-Maurice- aux - Riches - Hommes et
Sognes.
80, d'Auxerre à Brienon et à Laroche, par
Chemilty, Beaumont, Ormoy et Cheny.
81, de Sens à Nemours, avec embranche-
ment de Sabtigny à Villeroy, par Ville-
roy, Sdiut-Valérien et Chéroy.
82, de Chéroy à Barsur-Seine, par Doliot,
Brannay, Pont-sur- Yonne.
83, de Joigny à Toucy, par Paroy, Senan,
Aillant et Saint-Aubin.
85, d'Auxerre à Nogent - sur-Seine, jKir
Monéieau, Seignelay, Hauterive, Brie-
non, Bligny, Bellechaume, Arces, Vau-
deurs, les Sièges et Villeneuve-l'Arch.
85, de Saint-Fargeau à Vincelles, par St-
Sauveur, Ouanne, Merry-Sec et Cou-
ianges-la-Vineuse.
86, de Tonnerre à Avallon, par Yrouerre,
Noyers^ iSIassangis, Dissangis, L'LsIe-
sur-Serein, Pi ovcucy, Sauvigny-Ie-Bois.
87, d'A vallon à Lormes, par Chaslellux.
88, de Cussy-les-Forges à Semur, par St-
André-en-ferre-Pleine el Epoisses.
89, d'Aisy à Monlargis (avec embranche-
menl de la porte d'b'gleny à la Porte
de Paris, à Auxorre), par Elivey, Sau-
\igny, Pa-^illy, Censy, Noyers, Aigrc-
niont, Lirhères, Saint-Cyr-les-Coluns,
Renard
126
90, de Saint- FargeaD à Montargis, par
Saint-PriYé, Bléneau et Rogny.
91, de Joigny à Avallon, ppr la Belle-
Idée, Cheny, Hauterive, LJÉjny-le-Châ-
tel, Maligny, Chablis, Lichères, Nilry,
Joux-la- Ville et Lucy-le-Bois.
92, de Joigny à Montargi», p9r Béon.
93, de Sens à Nogent-sur-Seine par St-
Clément, Thorigny et Sognes.
94, de Germigny aux Croûtes.
95, d'Âyallon à Montbard, par Sauvigny,
Santigny, Vassy-s-Wzy, Anstrude, Aisy.
90, de Tonnerre à Bar-s-Seine par St-Mar-
tin,Rugny,Villoo, Arthonnay,les Riceys.
97, de Courson à Dicy, par Fontenailles,
Ouanne, Moulins, Toucy, Villiers-Sl-
Benoit et Charny.
98, de Nuits à Laignes, par Ravières, Jul-
ly, Senneyoy et Gigny.
99, de Saint- Aubin à Mézilles, par Vil-
liers-Sainl-Benoît.
100, d'Auxerre à Vézelay et à Maison-
Dieu (Nièvre), par Vincelles, Bazarnes,
Trucy-sur- Yonne, Mailly-la-Ville, Châ-
tel-Censoîr, Asnières et Chamoux.
loi, d'Auxerreà Semur, par Sarry, Châ-
tel -Gérard, Vassy.
102, de Cosne à Auxerre, par Saint Amand
(Nièvre), St-Sauveur,Fontaines et Toucy.
103, de Courtenay à Villeneuve-la-Guyard,
par Domats, Montacher, Chéroy, Valle-
ry, Ville-Thierry et Saint-Agnan.
104, d'Auxerre à Donzy, par Courson,
Druyes et Etais.
105, de Lucy-le-Bois à Cussy-les-Forgcs,
par Sauvigny-le-Bois.
106, de Tonnerre à Chaource, par Cousse-
gray.
107, de Villevallier à Courtenay, par St-
Julien-du-Sault, Verlin et feaint-Mar-
tin-d'Ordon.
108, de Vézelay à Avallon, par St-Pèré,
Pontaobert.
109, de Noyers à Ancy-le-Franc, par Cusy,
Argenteuil et Moulins.
HO, de Villen. -l'Archevêque à Grange-
le-Bocaffe, par Lailly et la Charmée.
Ml, d'Aillant à Vermenlon, par le Ma-
rais, Lindry, Ponrrain, Escamps, les
Huiliers, Avignean, la Grillelière, Migé,
Val-de-Mercy.
112, d'Arces à Ervy, par Chailley, le Rué,
Conrchamp, Boullay, Neuvy-Saulour et
la Vallée.
113, deVermenton à Joux-la-V., p. Essert.
de Cézy aux Ormes, par Béon, le
ch. de grande com. n* 89, St-Romain-
le-Preux et la Ferté-Loupière.
114, de risle à Talcy, car Blacy et Thizy.
115, de Montréal à Nuits s.-Ra vie res, par
les moulins de Talcy, Montriant et Mar-
meaux, Etivey et Nuits, de Rouvray à
Lormes, par Quarré-les-Tombes. |
116, de Tonnerre à Gignv, par Commis-
sey, Baon, Gland etGigny.
117, de Sarry à Yrouerre, par Moulins,
Fresnes, Yrouerre.
118, de risle à Chaource, par Argenteuil,
Pacy, Lézinnes, Salnt-Vinnemer, Tan-
lay, Saint-MarUn et Mélisey.
1 19, de Samt-Fargeau à Château-Renard,
par Champignelles et Marchais-Beton.
120, de Charny à Perreux.
121, de Seignelay à Ervy, par Pontigny et
les Prés-du-Bois.
122, de Saint-Julien à Cerisiers, par Ar-
meau et les Brûleries.
«23, de Vézelay à Mailly-la-Ville, par As-
?uins et Brosses.
_ , d'Auxerre à Ervjr, par Venoy, Blei-
gny- le -Carreau, Liguorelles, ligny,
Jaulges. Butteaux et Percey.
125, de Cnamplemy à Ouanne et à Leu-
gy, par Etais, Sougères, Taingy,Ouanne,
Chastenay et Leugoy.
126, de Vaudeurs à ViUechétire.
127, d' Avallon à Corbigny, pai les Gran-
des-Gh&telames, le hameau de Cure et
Domecy-sur-Cure.
128, de Vézelay à L'Isle, par Pontaubert,
Le Vault-de-Lugny, Annéot, Vassy et
Provency.
129, de Brienon à Troyes, par Chatton,
Champlost, Venizy, Turny et Neuvy-
Saulour.
130, de Courson à Vézelay, par Anus et
Mailly-le-Château-le-Bas.
131, de Poinchy à Villy^ par Lachapelie.
132, de Villiers-Saint-Benoit à Louesme,
par les hameaux des Tricottets et des
Bergers.
133, de Cussy-les-Forçes à Montréal, par
les hameaux de Maison-Dieu, le Velle-
rot et Sceaux.
134, de Saint-Aubin-sur- Yonne, à Toucy,
par Cézy et le hameau de la Petite-
Celle, avec embranchement sur Béon.
135, de Toucy à Foissy, par Voisines et
la Chapelle-Saint-Léonard.
136, de Chailley à Saint-Mards-en-Othe,
par Chailley et les hameaux de Bœurs
et Sormery.
137, des Sièges à Pouy, par Vauluisant.
138, de Saint-Denis-sur-Ouanne à Mar-
chais-Beton, par Malicorne.
139, de Bazarnes à Tonnerre, par Che-
milly, le Puits-de-Courson, la croix
Pilate, Chemilly-sur-Serein et Viviers.
140, de Stigny à Brienon, par Veron, la
Grange-au -Doyen, les Bordes, Dixmont,
Bussy-en-Othe, Vorvigny et Brienon.
141, de Villeneuve-l'Archevéque à Arces,
par le hameau des Hautsnde-Flacy et
Ooulours.
142, d'Usy à la route nationale n* 6, par
Menades,l8land,Pont-Aubert et le Vault.
127
\\S, de Po&t-sar-Yonne à Nemonrs, par
Villethieny,
144, de yennenton à Tonnerre, par la
fenne de la Lc^e, Lichères, Poilly
et Yrouerre.
145, d'Aiilant à Charny, par Villiers-sur-
Tholon, la Tuilerie, la Ferlé-Loupière,
la Gaulerie, les Carierons, Ghopinot et
le hameau de la Borde.
146, de Sens à Theil (annexe) de Va-
reilles à la route nationale n* 60, par
Maillot, Mâlay-le-Grand, Noé, Pont-sur-
Vanne, Vareifles.
147, de Sergines à Nogenl-sur-Seinc, par
Pailly, Plessis-du Mee et Courceaux.
148, de Varzy à Toucy, par Druyes, Tain-
gy et Ouanne.
U9, de Saint-Julien à Ghéroy» part de
Saint-Julien, passe à Bussy, à Piffonds,
traverse le climat du chemin de Cour-
tenay et entre sur le territoire de Sa-
Tigny, puis aboutit sur la rouie na-
tionale n** 60 au point de jonction de
Vancien chemin de Piffonds à Savlgny.
*50, deCbablis à Tonnerre, p''Fyé et CoHan.
*5i, de Mézilles à Meugnes, par Treigny.
*52, de Rigny-le-Ferron à Ervy, par
Bœurs, Sormery et Lasson.
153, de Neuilly à Laferté-Loupiëre, par
Senan et Ghaiileuse.
154, de Saint-Aubîn-Château-Neuf aux
Onnes, par Froville.
lo5, de Saint-Maurice-Thiz. à Merry-la-
Vallée, par Saint-Martin-sur-Ocre.
156, de Gbaumont à Flagy, par Villeble-
yinet Villeneuve-la-Guyara.
1^7, de Sens à Egriselles-le-Bocage^ par
Gron, Gollemiers et Gornant.
*58, de Léteau à Villefargeau, par Perri-
gny et Saint-Georges.
^59, de Goulanges-la-Vinease à Fontaines,
par Sauilly, Diges, Moulins, avec em-
branchement de Moulins sur Toucy.
160, de Saint-Fargeau à Grandcbamps^
par S^t-Fonds, Tannerre et Louesme.
<6t, de Flogny à Soumaintrain.
<62, de Cruzy à Ervy, par Maulne^ Villon
et Qaincerot.
163, d'Auxerre à Vaux.
164, de Gheny à Toncy, par Boniiard,
Bassou et Gbichery.
165, de GoDlanges-la-Vineuse À Footenay-
sous-Fouronnes.
«66, d'A vallon à Girolles, par Tharot.
167, de Lucy-ie-Bois à Vczclay, par Gi-
rolles et Sermizelles.
168, de Marmeaux à Santigny.
169, de Montréal à l'Isle, par Angely.
170, de Monljalin à Bierry-le-Haut, par
Sauvigny-ie-Bois.
171, de Bosoy à Passy, par Veron.
172, d'Evry a la ChapelIe-sur-Oreose.
173, de Saint-Glément à Saligny et Sens,
embranchement.
174, de Villiers-Bonneux à Sognes.
175, de Vareilles à Ghigy.
176, d'Aillant à Poiily-sur-Tholon.
177, de Gbarmoy à Branches.
178, deVokréà Aillant
179, de Beliechaume à Paroy.
1 80, de Gudot à Montcorbon.
181 , de Brion à Neuilly.
182, de Ghamplay à Gésy.
183, de Looze à Laroche-Saint-Gydroine.
184, de Septfonds à Saint-Sauveur.
185, de Saml-Fargeau à Treigny.
186, de Ravières à Fontaines-les-Sèches.
187, de Tronchoy à Li^nières.
188, de Tonnerre à Epmeuil.
189, de Ravières à Gland.
190, de Sennevoy-le-Bas à Fontaines-I-S.
191, de Tonnerre à Noyers.
192, d^ A vallon à Marigny, par Montmar-
delin.
193, de St-Valérien à St-Martin-d*Ordon,
par la BcUiole, Gourtoin, Vernoy et
Fifibnds.
194, de Précy à Gourlenay, par Gudot et
St-Loupnd'Ordon.
195, de Vinneuf à Balloy.
196, de Dollotà Villem'anoche, parLixy
et Fossois.
Le service général comprend en outre
tous les chemins vicinaux ordinaires du
département désignés ordinairement sous
le titre de chemins vicinaux ordinaires.
Le service vicinal s'occupe en outre de la rédaction en minute de la carte de
France à l'échelle de un centimètre par kilomètre. Le département de ITonne com-
prend 14 feuilles ; la gravure se fait sous la direction du service spécial constitué
au ministère de Tlnlérieur.
Ce travail touche à sa fin. Dix feuilles sont déjà livrées au public.
La vente de cette carte a été concédée par l'État à la libraire Hachette, boule-
vard Saint-Germain, 79, Paris. On en trouve des exemplaires en province chez tous
les libraires.
CHEMINS DE FEU.
CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A LA MÉDITERRANÉE.
MM. Noblemaire, directeur général, rue St-Lazare, 88 ; Garet ^, ingénieur en
chef de la voie, rue de Bercy-St^Antoiae, 4 ; GofBnet, tous -directeur de l'exploita-
128
tioQ, rue de Bercy, Â ; Hu Boys ^, ingénieur en chef de la voie, rue de Bercy, i ;
Berquel. ingénieur en chef de la vole, reroparl de la Miséricorde, à Dijon ; Picard,
chef de l'exploitation.
PERSONNEL DE l' EXPLOITATION DANS LE DÉPARTEMENT.
MM. Donniol, inspecteur principal de la 2** section, à Nerers; Bonnefont, inspec-
teur à Auxerre ; Bonnin, inspecteur à Avallon ; Gibey, iasm^cl. à Tonnerre ; Lcuvel,
inspecteur à Sens ; Pantin et Pisards, chefs des bureaux d inspection à Nevers.
CONTRÔLE DE l'ÉTAT.
MM. Gacarrié, inspecteur général des ponts et chaussées, 70/ bonleyard Saint-
Germain, Paris ; Obry de Labry, ingénieur en chef, rue de Varenne^i^ 51 ; Pelletan,
ingénieur des Mines, rue Vauquelin, 15 ; Moneslier, ingénieur des ponts et chaus-
sées, rue Téhéran, 24, à Paris ; d'Ivernois, inspecteur principal de ^exploitation
commerciale, bouievard Malesherbes, 43 ; De Missy, insper'eur particulier de l^ex-
ploitation commerciale, rue St-Lazare, 123.
surveillance ADMINISTRATIVE.
MM. Haag ^, commissaire de surveillance administrative, en résidence à Sens
(section de Sens à Laroche) ; Fermier ^, commissaire de sun'eiltance adminis-
trative, en résidence à Auxerre (section de Laroche à Glamecy) ; Du Bled, commis-
saire de surveillance administrative, en résidence à Avallon (section de Gravant aux
Laurnes) ; Bataille >j^, cx)mmissaire de surveillance administrative, en résidence à
Tonnerre (section de Laroche à Nuits) ; Hueot, commissaire de surveillance
administrative, en résidence à Glamecy (section de Glamecy à Nevers et à Cercy-
la-Tour).
Plassard, chef de train principal (section de Nevers à Laroche] ; Grillot, sous-chef
de train principal (section de Laroche à Gravant et de Gravant aux Laumes).
ADMINISTRATION GÉNÉRALE.
MM. Bonnefont, inspecteur résidant à Auxerre ; Bonnin, iaspccieur à Avallon ;
Louvel, inspecteur à Sens , Gibey, inspecteur à Tonnerre.
LIGNE DE LAROCHE A NEVERS ET d' AUXERRE A GlEN.
GARS D*AUXERRE. — MM. Tremblay, chef de gare ; Ozaaon, sous- chef ; Pallegoix*
rtceveur-dislribuleur des billets.
Bureau de grande vitesse : Régnier, factcur-chef ; Durot, Despoix, Boulé, Ferlet.
Lhermitte, facteurs de 1'* classe ; Leduc, Moreau, Serin, facteurs de deuxième clas>e.
Total et Alexandre, sous-chefs d'équipe.
Bureau de pt-tite vitesse : Jobard, chef de bureau ; Coutin, Terrier de la Ghaise,
commis de première classe ; Guyard, Picard, Bonnin, commis de deuxième classe.
Bureau de ville : Théodore Geste, représenté par M. Brisset.
Service médical :
Médecins pour toute la section : MM. Mouchel, à Sens ; Picard, à Joigny ; Dîonis
des Garrières, à Auxerre; Maurice, à Tonnerre ; Bert, à Avallon ; Maringe, à Glamecy;
Boudard, à Vermenion ; Ficatier, à Auxerre (section d'Auxerre à Toucy).
Chefs de section:
MM. Dessalien, à Tonnerre; Pallegoix, à Auxerre; Judinier, à Avallon.
Chefs de gare dans la traversée de VYonne :
MM. Toureau, à Yilieueuve-la-Guyard ; Bergère, à Ghampigny ; Vinot, à Pont-sur-
Yonne ; Dorât, à Sens ; Dessertault, à Villeneuve-sur- Yonne ; N , à St-Julien-
du-Sault; Ecotfar, à Gézy; Gernesson, à Joigny; Grosborne, à Laroche; Michelin,
à Bonnard ; Gavoau, à Ghemilly; Frappât, à Monêteau ; Tremblay, à Auxerre ; Gauchot,
à Ghamps ; Voiliard, à Yincelles ; Ganet, à Gravant ; Rôrher, à Vermenton i
Thierry, à Arcy; Yerdot, à Sermizelles ; Gharlier, à Vassy ; Saget, à Avallon:
Montenot, à Mailly-la-\iile ; Grevau, à Chàtcl-Gensoir ; Deiadreux, à Goulangcs-sur-
Yonne ; Ferbeuf, a Surgy ; N , à Glamecy ; Perdu, à Brienon ; Bailly^ à Saint-
Florentin; Lcignot, à Flogny; Michon, à Tonnerre; Féraud, àTanlay; Billaudot,
à Lézinnes ; Perriquet, à Ancy*ie-Franc ; Ghevalller, à Nuils-sous-Ravières ; Largenil,
a Aisy ; Tournier, à Maison-Dieu ; Paqueau, à Guillon.
Ghefs de bureau (petite vitesse) : MM. Faivre , à Sens ; Jobard, à Auxerre \
Mougm, Auxerre (St-Amatre) ; Feriret, à Tonnerre.
Employés comptables : MM. Langin, à Sens ; N..., à Villeneave-sur-Yonne ;
Manier, a Saint-Julien-dn-SauU ; Burgaux, à Joigny ; Plart, à Laroche ; Reddé, à
129
Brienon ; Legris, à Saint-Florentin ^ Ferret, à Tonnerre ; Bonlleret, à Ancy-le-Franc ;
Odin, à Nnits-sous-Ravières ; Coaillard, à Aisy^
Sous-chefs de gare : MM. Lemosse et Bidault, à Laroche ; Robert, à Joigny ; Epingard
et Caltier, à Sens ; Ozanon, à Auxerre ; Gardeur, à Avallon ; Mérat, à CfraYant,
— Soos-chefs de gare de remplacement: MM. Boulât, à Sen»; Plantey, à Anxerre ;
Roze et Plcart, à Tonnerre ; Reille, à Nuits-sous-Ravières.
Construction des lignes de Cercy'la-Tour à Gilljr'Sur'Loire et d'Àvallon
à Dracjr^Saint-Loup.
M. Bdeixb ^, directeur de la construction, rue Saint-Lazare, 88, à Paris.
M. HiNui, ingénieur en che( de la compagnie, place de la Gare, a Auxerre.
Bureaux de M. Hanin,
MM. David, chef de bureau ; Menusier, chef de section principal ; Heynemans,
comptable; Faivre, payeur; Perruche, dessinateur priucipal, Bardior, dessinateur j
Foin, employé; Baudier, garde-magasin.
SECTION VIII.
ADMINISTRATION DE L'AGRICULTURE
Sixième région, dite région de l'Est, comprenant les départements de l'Ain, de la
'Yonne.
ECOLE PRATIQUE D'AGRICULTURE DE L'YONNE.
MM. Thierry Emile, directeur, professeur de zoologie, zootechnie et pisciculture ;
Gobin, professeur d'agriculture, viticulture, sylviculture, génie rural et législation
rurale ; Barbut, professeur de physique et chimie; Petit, maître-surveillant, pro-
fessear d- irançaiS: géographie agricole, géologie et botanique; Barillot, maîtrc-
snryeillant-comptabie, professeur de mathématiques appliquées et de comptabilité
agricole ; D' Ficatier, professeur d'hygiène ; Harttnstein, chef de pratique agricole ;
liayé, jardioier-chef, professeur d'horticulture et d'arboriculture; Courad, mstruc-
leur militaire.
STATION AGRONOMIQUE DE L'YONNE
Créée par décision du Conseil général en date du 27 octobre 1874, la Station
agronomique a pour but : 1° De faire toutes les analyses qui peuvent intéresser les
cultivateurs ; 2*» De répandre dans le public des principes raisonnes d'agriculture ;
3» DVtudier, par des recherches de laboratoire et des expériences agricole^, les
questions locales à l'ordre du jour.
Eq suite d'une dé^sion du Conseil général, la Station agronomique, en attendant
son transfert à Pécole d'agriculture de Labrosse, est placée sous la direction admi-
nistrative de M. Thierry, directeur de la ferme-école.
Personnel. — MM. de Wûlf, chimiste-préparateur ; Michaut, préparateur-adjoint.
HARAS.
Le département de TYonne et les départements de la Haute-Marne, de TAube et
de la Côte-d'Or forment la circonscription d'un Haras dont le chef-lieu est à
Monlier-en-Der (Haute-Marne).
SOCIÉTÉ CENTRALE DE L'YONNE
Pour V encouragement de V Agriculture.
Président d'honneur : M. le Préfet de PYonne. Président, MM. Guicbard ; vice-
présidents-, Richard et Fabien Rapin ; secrétaires, J. Guénier et Cambtizat ; tréso-
rier, Sappin.
SOCIÉTÉS D»AGRICULTURE ET COMICES AGRICOLES
Ancy-le-Franc, — MM. Thierry, président; N , vice-président; Démon,
secrétaire; Rigolet, trésorier.
Auxerre.— Savatier-Laroche, président; Crochot et De Bogard, vice-présidents;
Richard et G. Rouillé, secrétaires ; Pinard Gustave, trésorier.
Avallon. — Jules HoudaiUc, président ; Gauthier et Barban, vice-présidents ;
Emile Odobé, secret. ; AnceauetE. Petit, secrét.-adj. ; Jules Bouché, trésorier.
1887 9
130
BrUnon. — JMinan-Goîa, président.; TJiierry f^t J^i^iif)^, r4ftô^pré^^4eïrts;,<Xraj|^,
secrétaire ; Gongaet, trésorier.
Couvson. — Et. Girault, président ; H. Phumez, vice-:pi)é8ident ; A. Gir^nii etAog-
Lamy, secrétaires.
i'/o^r.— Coçttte da Luard, président; Portier, vice-président ; Bègue, secrétaire;
Jay, trésorier.
Joignr. — Tartois, i>ré8ident ; Couturier Paul et Grenet, vice-présidents ; Durville.
secrétaire ; Ablon, tréftorier.
Noyers. — Laogin, président ; Crautiierin, yice-président ; Lemaire, secrétaire :
Gounot, trésorier.
Saint-Florentin, — Lancâme^ présideot; Vezin et Jacquiuot, vice-présidents;
Denis et Moiset, secrétaires; Rozé, trésorier.
Sflinr-Saiiif<?Kr. — Émery, président ; Garnier, vice-président; Dedienne et Vieillard,
secrétaires.
Sens. — De Fontaine, président; Marteau pérp, vice-pr.ésidenjt ; Lac^ille et Des-
lions, secrétaires ; Juliiot, trésorier.
Tonnerre, — Le duc de Glermç^t-TonAerjce, président ; Lejayj et Lasnier, vice-
présidents; Thierry Henri, secrétaire; Roy, trésorier.
VÉTÉRINAIRES DH>LOMÉS EXERÇANT DANS LE DÉPARTEMENT
ARRONDISSEMENT d'aUXERRE
MM. Joynon Charles-Louis-Théodore, à Lain. — BouUel; Josse, à Toucy- — Grochot
Pierre-François, à Seignelay. — Leraaître Julien-Alexis, à Saint-Florentin. -^ Dubiel
Antoine, à Thury. — Brillant Louis-Léopold, à Cheny. — Belhoi^me Pascal-Auguste-
Marie -Gabriel, à Toucy. — Colas Alphonse-Adrien, à Leugny. — Roche Isidore, à
Sainl-Sauveur. — Crochot Louis-Emile, à Auxerre. — r Baudry Louis, à Vermenton. —
Durey Alexandre-Sillemain-Appolinaire, à Ligny. — Soupey Prix-Maximin, à Etais.
— Denis Philippe-Emile-Louis, à Saint-Florentin. — Tournaire Edouard, à Chahiis.
— Leblanc Edmond, à Courson.
ARRONDISSEMENT d'AVALLON
MM. Amyot Joseph, Renaud Louis-Auguste et Degoix Jean-Baptiste-Léon, â
Avallon. — Beau Jules-Antoine-Joseph et Amiot Jean-Baptiste-MesmiurCyprien,
à Guillon. — Milot François-Bazile, à L'Isle. — Chevy Charles, à Pontaubert.
ARRONDISSEMENT DE JOIONY
MM. Lambert Emile -Ambroise, à Saint-Fargeau. -— Lefébure Henri-Xavier et
Poupard Paul-Joseph, à Joigny.— Duguyot Pierre-Arsène-Onézime,à Champignelles.
— Grand Louis-Henri-Isidore, Genêt Philippe-Alexandre, à Brienon. — Roy Pierre,
à Aillant. — Viault Edme-Onézime-Démosthènes, à ^ ilieneuve-sur-Yonne. —
Boulet Charles-Bernard, à Charny. — Vivien Georges, à Cerisiers. — Franchis
Simon, à Bléneau.
ARRONDISSEMENT DE SENS
MM. Plain Emile-Albert, Lamarre Joseph-Antoine et Carré Jules, à Sens, -^r- Biot
Isidore- Augustin et Chauvot Xavier-Hippolyte, à Pont-sur- Yonne. — Mathé Julien-
Stanislas, à Sergines. — Couenon Alcide-Eugène, à Chéroy. — Cosson Eugène-Louis-
Alexandre, à Villeneuvel'Archevôque. — Perreau Augttste-Henri, à Villeneuve-
la-Guyard. — Guillot, h. Thorigny.
ARRONDISSEMENT DE TONNERRE
MM. Gayard Louis-Edme, à Tanlay.— Simon Alfred, à Ancy-le-Franc. t- Chauvelot
Charles-Ferdinand, à Neuvy-Sautour. — Thierry Leopold-Henri, à Tonnerre. —
MiUey Antoine-Amédée, à Noyers. — Bègue Louis-Fugène, à Fiogny. — Billiard,
à Tonnerre. — Marion, à Ravières.
ÉTABLISSEMENTS DIVERS p'UTIJ^ITÉ PUBLIQUE.
BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES.
Bibliothèque d'Awcerre, place de la Bibliothèque (Uwée),
La bibliothèque d'Auxerre, fondée en 1796, par le P. Laire, savant Minime, ponr
le service de l'école centrale, échut à la ville par un arrêté du premier Coiisiu da
8 pluviôse an XI. Elle renferme 200 manusprits dont qu^iques-uns sont très prèr
cieux pour l'histoire, et environ 35,000 volumes. On y remarque beaucoup 4^ inQjmes
éditions. Musée et colleefion de géolosie, d'histoire naturelle et d'antiques dn dépar-*
tement. Galerie de tableaux et de seulptures. — Bibliothécaire : M. Molard.
Bibliothèque d*Avallon\ à V Hôtel de- Ville.
La bibliothèque d'Avallon^ composée de 3 à 4,000 volumes, provient surtout de^
rancieane maison des Doctrinaires du collège. — Bibliothécaire : M. Manshuy.
Bibliothèque de Joigny^ à VHÔ tel- de-Ville,
La bibliothèque de Joigny se compose surtout d'ouvrages de littérature et de
voyages. Elle compte plus de 10,000 volumes. — Bibliothécaire : M Cusstn.
Bibliothèque de Sens, à VHÔtel'de-Ville.
Cette bibliothèque renferme 10,500 volumes et quelques manuscrits, parmi lesquels
est le célèbre Missel original de la Messe de Pane. Cabinet d'histoire naturelle' et
coriosités. Musée dé sculpture et d'antiques dans la cour de la mairie. -—Bibliothé-
caire : M. Morin de Ghamprousse.
Bibliothèque dé Tonnerre.
MM* Hatriot, bibliotbécaire ; Slmon^ conservateur du muiiée;
BIBLIOTHÈQUES POPULAIRES.
II exista dans- le département 9% Bibliothèques populaires ^ dans lès communes
suivantes :
Appoigny, Arces, Auierre, (hameau de Laborde, c. d'Auxerre), Avrolles, Basson,
Beaoraont, Beines, Beuguon, Bleigny-le-Carreau, Blcneati, Bœurs-en-Othe, Branches,
Brienon^ Butteaux, Cfaamplost, Champvallou, Cbarbuy, Charentonay, Charmoy,
Charny, Chemilly, Cheny, Chéo, Cliilry, CommisRey, CouIûnges-Ia-ViiiPuse, Cou-
langes-sar-Tonne , Gourgis, Cruzy-le-Châtel, Esnon, Eiigny, Fleury, Fouronnes,
Germîgny, Gron, Guerchy, Gupgy, Gy-PEvÔqae, Hauterive, Héry, Jaulges, Joigny,
La Ferlé, Ligny, L^Iele-s Serein^ Looze, Mallly-la-Ville, Maligny, Migé, Montacher,
Montigny, Montréal, Mont-St-Snlpice, Nitry, Ormes, Paroy-en-Olhe. Ferreux,
Perrigny, Quennes, Saint-Cyr, St-Denis-sur-Ouanne, St-Fargeaii, StFlorentin, St-
Georges, Si-Jutien-rlu-Sault, St-Martin-ii-Ouanne, Sl-Sauveur, Senan, Sommecaise,
^ormery, Sougères>s-SiDOtte, Tonnerre (comprenant les coromunes de Dannemoine,
^heney, Epioeuil, Golan, Junay, Molosmes, vSerrigny, Tissey, Vézinnes), Tfichey,
Tnrny, Mercy, Varennes, Vaudeurs, Vonixy, Venoy, Villemcr, Villeneuve-St-Salves,
Villiers-Saint- Benoit j Vincelles, Yinceloltes, Voisines.
Toaies ces Bibliothèques sont rattachées à la Société d^instruction populaire.
Les communes suivantes possèdent également des Bibliothèques populaires fonc-
tioanaat en dehors de la Société : La Chapetle-Gfaampigny, Ctiichery, Ëpineau-les-
Voves, Guillon, Migennes, Neuilly, Neuvy-Sautour, Ormoy, Seignelay, Sens, Ser-
gines, Véron, Villeblevin, Villeoeuve-la-Guyard, VilIeneuve-sur-Yonne.
SOCIÉTÉ POUR LA PROPAGATION DE L'INSTRUCTION POPULAIRE
Le but de cette Société est de travailler au développement de IMnslruclioa dans
le département, eo encourageant dans les communes la formation de bibliothèques
et l'organisation de cours, conférences et lectures populaires. 99 bibliothèques
populaires ont été déjà fondées dans l'Yonne ; les différentes Sociétés qui les admi-
nistrent comptent 5,000 adhérents.
Bureau. — < MM. Massot, président j Monceaux H., vice-président ; Mérat, de Char-
boy, secrétaire; Fauchereau, secrétaire-adjoint; Kielmann, trésorier.
SOCIÉTÉS D'INSTRUCTION MILITAIRE
Atixerre : MM. Amand, président ; Savatier-Laroche, Fermier, vice-présidents; Paul
Pécot, Milliaux fils, secrétaires ; Bloch, trésorier.
A Gharbuy : M. Mérat, président. — A Appoigny : M. le docteur Chavance, prési-
<îent.— A Ormoy : M. Grandgey, président. — A Molay : M.N..., président. — A Ville-
ble?ln : Mi le docteur Guîllié, président. — VUliers-sur-ThoIon. — Charapigny,
M. Verrié, président — CfaaumonC, M. Charbooné, président. ^ Pont-su r-Yonne.
- Mâlay-le-Grand : M. Chicouard, président. -—Villemanoche, M. Michaut, président.
- Villeoeuve-la-Guyard, M. GuilUé, président.
SOCIÉTÉS DE SPORT ET DÉ GYMNASTIQUE
Sport Auxerrois : M. Claude, président honoraire ; M. L. Richard, président.
Sociétés de Charbtiy, Epineau et Vermenton.
SoaÉTÉ BE Gymnastique de Sens: M; Gerst, percepteur, président d'honneur;
M. Recordon, président actif.
132
Société de Gtknastiqub de Touct : M. Pronier, président.
SOCIÉTÉS DE TIR
A Sens : M. Moreau, président. — A Avallon : MM. Petit-Légut, président.— A St-
Florenlin : M. Lancôme, président. — A Villeneuve rArchev. : M. N..., président. —
Auxerre, Bleigny-le-Carreau, Sainte-Magnance, Vé^elay, Villcneuve-sur-Yonne.
INSPECTION DES MONUMENTS HISTORIQUES DU DÉPARTEMENT
Ce service comprend la surveillance des monuments importants que renferme
notre département et qui sont classés comme historiques par décision du Ministre
de l'Intérieur. La reconnaissance d'un édifice comme historique n'entraine pas de
droit l'allocation de fonds de la part du gouvernement; ce n'est qu'une appréciation
scientifique qui, cependant, est prise en considération dans les distributions annuelles
des secours^
Architectes des Monuments historiques :
MM. Bœswilvald, inspecteur général, à Paris ; Dondenne, architecte à Auxerre.
MONUMENTS CLASSÉS PROVISOmEMENT
NoU.<— Les astérisqucB indiquent que les moaumenis à la suite desquels se troute ce signe ont reçu des
■l locations.
Arrondissement d' Auxerre.
Église Saint-Étienne, à Auxerre. * — Église Saint-Germain, à Auxerre. — Église
Saint-Pierre, à Auxerre. — Ancien palais épiscopal (préfecture)^ à Auxerre. * — Église
Saiut-Eusèbe, à Auxerre., — Tour de l'Horloge, à Auxerre. — Eglise d'Appoigny. —
Église de Pontigny. — Église de Chablis. * — Clochers de Vermenton. * — Église
de Moutiers. — Église de Saint-Florentin. — Église de Chitry-le-Fort. — Eglise de
Mailly-le-Chàteau. — Tour du château de Saint-Sauveur (propriété particulière).
Arrondissement d'Avallon.
Église d'Avallon. — Église de Saint-Père-soiis-Vézelay. * — Église de Pontaubert.
— Église de la Madeleine, à Vézclay. * — Église de Montréal. * — Remparts de
Vézeîay. — Tombeau de Sainte-Magnance. — Château de Chastellux.
Arrondissement de Joigny,
, Sépulcre de l'église St-Jean de Joigny. — Église de St-Julien-du-Sault (verrières).—
Église de Villeneuve-sur- Yonne. — Porte et enceinte de la ville de Villeneuve-sur-
Yonne. — Château de Saint-Fargeau.
Arron'âissement de Sens, ^
Cathédrale de Sens. — Salle synodale de Sens. — Église de l'hôpital de Sens. —
Église Saint-Savinien et Sainl-Potenlien, à Sens. — Murs romains, a Sens. — Arche-
vêché de Sens. — Église de Vallery (Tombeau des Condés dans cette église).
arrondissement de Tonnerre,
Eglise de l'hospice de Tonnerre. — Portail de l'église Saint-Pierre de Tonnerre. —
Crypte de Sainte-Catherine, sous la halle de Tonnerre. — Château de Tanlay (pro-
priété particulière). ~ Château d'Ancy-le -Franc (propriété particulière). — Portails
de l'église de Neuvy-Sautour.
Comité des travaux historiques et des Sociétés savantes au Ministère de l'instruction
publique,
MM. Cotteau, président de la Société des sciences historiques et naturelles
de l'Yonne ; Quantin, ancien archiviste ; Molard, archiviste du département ;
Salmon Philippe, avocat, membres correspondants nommés par arrêté de M. le
Ministre de l'Instruction publique, en date du 26 août 1858.
SYNDICAT COMMERCIAL DE L'ARRONDISSEMENT D'AUXERRE
Société ayant pour but le développement et la défense du commerce et de
IHndttëtrie,
Bureau: MM. Th. Au^é, président ; Sappin, vice-président et trésorier; Drotaîné
et Pescheux fils, secrétaires. — Membres de la Chambre : MM. Glénisson-Manifacier,
Bernard-Lyon, Berlheau, Berthet fils, Dubois aîné, Gonat, Guilliet Germain, Pain,
Rouxel, Rouillé, Yirally, Jossier, CoUinet, Dupré jeuoe, Albanel.
Membre honoraire: M. Chailley, ancien banquier.
Conseil judiciaire : MM. Sav9tier-Laroche, avocat ; Dupallnt, avoué. ,
433
SYNDICAT DU COMMERCE EN GROS DES TINS ET SPIRITUEUX
DU DÉPARTEMENT DE l'yONNE.
Bureau : MM. Trutey, président ; Quenouille, vice-président ; Petit-Deblesson,
secrétaire-trésorier. — Membres: MM. Quignard, Debaix aîné, Paul Petit, Dupré
aîné, Frécâult, Félix-Guérin, Bcauvais, Rancelin.
CHAMBRE CONSULTATIVE DES ARTS ET MANUFACTURES, A SENS.
MM.Lelièvre, président; PoUet secrétaire ; Duchemin, Déon (Ulysse), Devilliers,
Roy, Mancel, Lamy, Barbier, Leseur, Pléau fils, Méry, membres.
SOCIÉTÉS ET ÉTABLISSEMENTS SCIENTIFIQUES
ET JiRTISTlQUES.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES HISTORIQUES ET NATURELLES DE L'YONNE
Déclarée établissement d'utilité publique par décret du \^ janvier 1861.
Président : M. G. Cotteau ^ ; vice-présidents : MM. le général de Marsilly 0 ^
et Desmaisons ^ ; vice-président honor. : Quanlin ^ ; secrétaires : Monceaux et
Molard; archiviste : Demay ; trésorier : Guiard.
MUSÉE DÉPARTEMENTAL
Fondé par la Société des Sciences de VYonne,
Conservateur : M. G. Cottead.
Ce Musée comprend diverses sections d'une importance réelle et qui compren-
nent, ontreune galerie de peinture et de sculpture aéjà remarquable, l'archéologie,
la géologie et l'histoire naturelle départementales. Les catalogues de la section
d'archéologie, des galeries de sculpture et de peinture ont été publiés.
SOCIÉTÉ DES ARCHITECTES DE L'YONNE
MM. Dondenne, architecte du département, à Auxerre, président ; Leseur, archi-
tecleà Sens, vice-président ; Labrune, architecte à Auxerre, secrétaire ; Fijalkowski,
architecte à Sens, et Nagé, architecte à Joigny, membres du bureau.
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES A AVALLON.
Fondée le 5 avril- 1^^^.
Président d'honneur : M. le Sous-Prélet ; président ; N ; vice-président :
N ; secrétaires : Gagniard et Jordan; trésorier : B. Lecomle; archiviste:
Baudouin ; conservateur du musée : Manshay.
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SENS.
Instituée par arrêté de M. le ministre de l'intérieur en date du 24 /"*« *844-
Membres d'honneur : Mgr PArchevôque, M . le Préfet, MM. le Sous-Préfet et le Mairo
de Sens j préaident : MM. lulliot ; vice président; colonel PaTillon ; secrétaire:
Perrin J. ; vice-sectétuire: Gandilloii.; archiviste: JVIauroy; vice-archivisle: Muleur;
irésorier: Loriferne.
COURS GRATUIT DE DESSIN.
Professeur : M. Biard, à Auxerre.
Cours de Géométrie descriptive avec application à l'industrie.
Auxerre. — M. Ménisselle, employé des ponts et chaussées, chargé du cours.
SOCIÉTÉS ET ÉTABLISSEMENTS DE BIENFAISANCE.
DÉPÔT DÉPARTEMENTAL DE MENDICITÉ.
{Ancien Hôtel-Dieu de la Madeleine, à Auxerre.)
COMMISSION DE SURVEILLANCE :
MM. le Préfet, président ; Guiblin, vice-président ; Munsch, notaire, Berault,
ancien directeur des postes, Moreau, ancien trésorier-payeur général, et Baudoin,
ïnembres.
Persontter: MM. Phidot, directeur ; Mathé, économe; ToniieUer et'lMVrfn, méde-
cins ; vicaire de St-Euaèbe, aumônier; Commeau, gardien ; Laurent, maltre-jardinier.
BUREAiJX DE BIENFAISANCE.
Les commissions administratives sont composées de siï membres non compris
le Maire, président de droit.
Ville d^/uxerre, — MM. le Maire, président; Chambard père, Martin, Bernard,
Gbavard, Esmelin, Raisin, administrateurs; Pougy, receveur ; Nodot^ secrétaire.
Médecin du bureau de bienfaisance : M. Soupiet.
Ville d'Avallon. — MM. le Maire, président ; Baudenet, Callé, Barré, Perreau,
Veaulin, Verrier, administrateurs ; lUdot, receveur.
Ville de Joigny. — MM. le Maire, président ; Hlick, Berthe, Grenet, Lefebvre,
Picard et N , administrateurs ; Bouvet, receveur.
Ville de Sens. — MM. le Maire, président ; Meilbon, Robert, Parigot, Licois,
Courtaux et Gaujar^j administrateurs ; Senet, secrétaire ; Moreau, |receveur.
Ville de Tonnerre. — MM. lé Maire, président ; Denis, Polacci, ternaire, Moine,
Gbaignet et Goquard, administrateurs ; Durieux, receveur.
ASSOCIATION POUR UEXTINCTION DE LA MENDICITÉ A AUXERRE.
Cette institution, fondée en 1841, a pour but la distribution de secours à domi-
cile aux familles indigentes.
Comité : MM. le Maire, président ; L. Richard, secrétaire ; Chavance, trésorier ;
Claude. Martin, Salmon, Godard, Ë. Bouché, Kielmann, Ficatier, Léger, Bernard,
Roche, Safi'roy, membres.
SOCIÉTÉ DE CHARITÉ MATERNELLE D'AUXERRE.
Cette Société a pour but de fournir des secours aux femmes en couches dans
rindigence. — Membres de droit du Comité : M. le Maire ; Mmes Fanre, prési-
dente d'honneur; Claude, présidente; Rouillé, vice piesidente ; Herold, Simon-
Dubaux, Planteau, Piat, Plait jeune, Massot, Ribière, Hugot ; Secrétaire-trésorier :
M. Maurice.
ASSOCIATION DES DEMOISELLES ÉCONOMES A SENS.
Cette association, fondée à Sens, a pour but de secourir les jeunes ûlles pauvres,
de leur apprendre à travailler et de les placer convenablement. Elle est placée
sous la surveillance des sœurs de la Sainte-Enfance.
Il existe à Avallon une association ayant le même but, subventionnée par le bureau
de bienfaisance. Les orphelines ou jeunes filles pauvres, au nombre de 25 à 30, sont
placées sous la direction des religieuses de Saint- Vincent-de-Paul.
CAISSES D'EPARGNES.
Auxerre. — MM. Lévy, caissier ; Balhereau, sous-caissier ; Larrin, contrôleur ;
Sassin, employé. — Succursales : à Appoigny, Chablis, Cheny, Coulanges-la- Vineuse,
Coulanges-sur-Yonne, Courson, Ligny, St- Sauveur, Seignelay, Toucy, Vermenton
et Saint-Bris.
iva/Zon. — M. Anceau, caissier. —Succursales : à L'Isle, Guillon, Quarré, Vézelay
et Châtel-Censoir.
Joi^. — M. Breuillet, caissier. — Succursales: à Aillant, Basson, Brienon,
Cerisiers, Cbarny, Dixmont, Saint-Fargeau, Saint-Julien-du-Sault; Villeneuve-sur-
Yonne, et La Ferté-Loupière.
Sens. — M. JoUy, caissier. — Succursales : à Chéroy, Pontsur-Yonne, Sergines^
Villeneuve-rArchevèque, Villeneuve-la-Guyard, Thorigny, Saint-Valérien, Véron
et Vinneuf.
Tonnerre. — M. Latné, caissier. — Succursales : à Ancy-le-Franc, Cruzy, Flogny,
Neuvy- Sauteur, Noyers, Ravièries.
Saini-Florenlin: — M. Guillot, caissier.
ISS
SOCIÉTÉS DE SECOURS MUTUELS
Société de leoours mutueb des instltuleim et instâtutrioet du départeneiit.
- Présidents honoraires ; M. le Préfet et M. Lalande, ancien insp<»cleur d'académie ;
président, M. Barbut, inspecteur d'Académie ; vice -présidents, MM. Vieillot, direc-
teur de l'Ecole normale, et Laurent, inspecteur primaire à Joigny : trésorier,
M. Mureau, instituteur à Auxerre ; secrétaire, M. Gillot, instituteur a Auxerre ;
administrateurs, sept instituteurs nommés pour trois ans et choisis parmi les 35
délégués. V
Société médicale de inTomie, scientifique et de prévoyance, comprenant les
médecios, pharmaciens et vétérinaires du département, fondée le 21 août 1844. —
MM. Rousseau, président : Populns et Dionis, vice-présidents ; Duché, secrétaire
général ; L. Roche et Souplet, secrétaires des séances ; Ghyoot, trésorier ; Dejust,
bibliothécaire ; N , archiviste.
Association médkfde de l'Tonne, Société de prévoyance «t de secours mutuels
des médecins du département. — Association générale des médecins de France, -^
MM. Chavance, présid. ; Puissant, vice-présid. ; GolUnot, secret. ; Ficatier, trésorier.
Cette Société a été autorisée par décret impérial du 31 mars 1860.
Arrondissement d' Auxerre,
Auxerre. — Société de secours mutuels et de prévoyance : MM. Massot, président;
Bernage, vice-i résident ; E. Thomas, trésorier; Bernot, secrétaire ; Jeannm, secrét.-
adjoint.— Société de St-François-Xavier: MM. Quantin Jjfe, président ; U. Richard,
trésorier ; Witier, secrétaire. — Société de secours mutuels pour les veuves et les
orphelins des fonctionnaires et emplo> es de l'Yonne, M. Guimont, président. —
Société privée des Ouvriers des Ateliers Musey, Dumeu, président.
Accolay. — Société ^e secours mutuels, M. Momon, président.
Appoigny. — Société de secours mutuels, M. Carré, président.
Bernes. — Société de Saint- Vincent, M. Jeanniot J.-B., président.
Chahlis. — Société de Saint-Vincent, M. Depaquit, président.
Chichée. — Société privée^ M. Quittot, président.
Coalange-la-Vineuse. — Société de secours mutuels, M. Uoudé, président.
Héry. — Société de secours mutuels, M. Paulvé, président.
Ligny-le-Châtel. — Société de secours mutuels, M. Keuilley, président.
Mailly-le-Château. — Société de secours mutuels, M. Prudot, président.
Maligny. ~ Société des vignerons, M. Faucheux, président. — Société de Saint-^
Eioi et de Saint-Vincent, M. Roy, président.
Montigny-la-Resle. — Société de secours mutuels, M. Lamas, président.
Mont-St-Sulpice, Bouilly, Chichy. — Société de secours mutuds,M. Mathieu, président.
Ormoy. — Société de secours mutuels, M. Sourdillat, président.
Pontjgny. -- Société d'aide mutuelle, agricole et viticote, M. Lorderean, président.
■^ Société de secours mutuels, M. Henry Dubois, président.
Saint-Bris. — Société privée, D' Vannereau, président.
Saint-Florentin. — Société de secours mutuels (hommes), M. Hermelin, président.
— Société de secours mutuels (femmes). M™ Sauvegrain, présidente. — Société
privée. M. Moiset, président.
Saiat-Sanvenr. — Sapeurs-Pompiers, M. Préaudot, président.
Seignelay. — Société de secours mutuels, M. Chérest, président.
Toucy. — La Fraternelle, M. Giguet, président.
Tnicy-sur-Yonne. — Société de Saint- Vincent, M. De Massol, président.
Vanle-Mercy. — La Fraternelle. M. Sempé, président.
Vermenton. — Société de secours mutuels, M. Buneau, président.
Villy, — Société de Saint- Vincent, M. Robinet, président.
Yincelles. — Société de Saint-Vincent, M. Périé, président.
Arrondissement ji'Avallon,
ÂvalloD. ~ Société d'assistance mutuelle, M. Béthery de la Brosse, président.
Ghâtel-Gensoir. — Société de secours mutuels, M. Champion, président.
MonlHlot. — Société de Saint- Vincent, M. Berthoux, président.
Vézelay. — Société de secours mutuels, M. Destutt de Blannay, président.
Arrondissement de Joigny,
JoigKf. -« Société de aeoours matuels, M. Berihe, préitdeiit.
136
Aillant. — Société de secours mutuels, M. Rôy, président.
Armeau. — Société de secours mutuels, M. Courlault, président.
Bassou et Bonnard — Société de secours mutuels, M. Bondoux. président.
BrienoQ. — Société de secours mutuels, M. Grand, président. — La Prévoyante
(femmes), Mme Moreau, présidente.
Bu8sy-en-0lhe. — Société de secours mutuels, M. Loup, président.
Cézy. — Société de secours mutuels, M. Griache, président.
Chassy. — Société de secours mutuels, M. Gallet, président.
Misennes. — Société des sa peurs -pompiers, M. Cloche, président. — La Prévoyance
des mécaniciens et cliauneurs du dépôt de Laroche, M. Foltre, président.
Prunoy. — Société de secours mutuels, M. Ladoué, président.
Rogny. — Société de la Prévoyance, M. d'Harcourt, président.
Rogny. — Société de secours mutuels, M. Rousseau, président.
Rousson. — Société de secours mutuels, M. Labbe, président.
Saint-Cydroine. — Société de secours mutuels, M. Ternuel, président.
Saint-Fargeau. — Société de secours mutuels, M. Vacher, président.
Saînt-Julien-du-Sault. — Société de secours mutuels. M. Coste, président.
Villemer et Nailly. — Société de secours mutuels, M. Hournon, président.
Villeneuve-sur- Yonne. — Société de secours mutuels, M. Fontame, président. —
L'Union fraternelle des vignerons. M. Audry, président.
Villiers-sur-Tholon. — Société de secours mutuels, M. Méry, président.
Arrondissement de Sens.
Sens. — Caisse d'union, M. Deligand, président. — Société de Saint-François-
Xavier, M Duchemin, président.
Chéroy, — Société de secours mutuels, M. Regnault, président.
Collemiers. — Société de secours mutuels, M. L. Colin, président.
Etigny. — Société de Saint- Vincent, M. Grosset, président.
Fontaine-la-Gaillarde. — Société de Saint -Vincent, M. de Fontaine, président.
Gron. — Société de secours mutuels. M, Grégoire, président.
Michery. — Société des amis de l'ordre, M. Roblot, président.
Paron. — Société de secours mutuels, M. Godnair, président.
Pont-sur- Yonne. — Société de secours mutuels, M. Cournier, président.
Saint-Clément. — Société la Fraternelle, M. G. Pouteau, président. — Les Tra-
vailleurs, M. E. Martin, président.
Saint-Martin-du-Terlre. — Société de secours mutuels, M. Gagé, président.
Soucy. — Société de secours mutuels, M. Cloué, président.
Thorigny. — Société de Saint- Paul, M. Rayer, président.
Vallery. — Société de Saint-Thomas de Cantorbéry, M. Bénard, président.
Véron. — Société de Saint- Vincent, M. Moreau, président.
Villeblevin. — Société de secours mutuels, M. Brossard, président.
Villeneuve-la-Guyard. — Société de secours mutuels, M. Bordet, président.
Vil leneuve-l' Archevêque. — Société de secours mutuels, M. Juste, président.
Voisines. — Société de secours mutuels, M. Lhoste, président.
Arrondissement de Tonnerre,
Tonnerre. — Société des sapeurs-pompiers. M. Jacob, président. — Société des
ouvriers réunis, M. Régnier, président. — Société des vignerons (l'«), M. Batréau
président. — Société des vignerons (2°), M. Delinotte, président.
Arçenteuil. — Société des travailleurs, l'abbé Lallement, président.
Ëpmeuil. — Société La Fraternelle, M. Tranchant, président.
Noyers. — Société des ouvriers, M. Gautherin, président. — Société de secours
mutuels, M. Foîn^ président.
Serrigny. — Société de secours mutuels, M. Falateuf, président.
AMOoiation des anciens élèves du CoUégre d'Auzerre. — Fondée en 1859, cette
association a pour but d'établir, entre les anciens élèves du collège d'Auxerre, un
centre commun de relations amicales et d'assistance fraternelle et de coopérer en
même temps, dans la mesure des ressources de la Société, au maintien de la haute ré-
putation du vieux collège fondé par Jacques Amyot. Comité : MM. Daplan, pré-
sident, à Villeneuve-Saint-Georges; Aubron, trésorier, notaire à Paris. — Membres-
MM. Binoche Félix, avocat à Paris ; Droin Ernest, juge-suppléant au tribunal de
commerce de la Seine ; D"^ Boucheron, à Paris ; Picot, jage de paix, i Paris ;
137
ïiiliaax, avclttéà Paris. — Délégoé génél'al de rAssociatlon a Auxerre : M. Munier,
ancien principal du Collège.
Attodatioa «inioale des
Élevée dn Collège et du Lyoée de
Fondée en 1843, reconnue comme établissement d'utilité publique, par décret
dn 25 mai 1880.
Comité d'administration pour l'année 1886-1887 :
Commissaires à Paris : MM. Léon Robert, ^. 47, me des Mathurins, président ;
Lortat Jacob, 60, rue Riéhelieo, trésorier ; Gnéreau Louis, lo3, rue Montmartre,
secrétaire ; Martin Charles, 20, rue de YerneDll ; Descharops Emile, 10, rue de B&-
bjlone ; Motlereaux Ernest, 41, boulevard Henri IV ; Pelletier Charles, 4, boulev.
Saint-André; Chapelet Ernest ^, 1, rue du Louvre.
Commissaires correspondants : à Sens : MM. Lalaude ^y rice-président ; Délions
Alfred, Salleron Alfred >J$, D' René Moreau ; — à Joignv : M. Chandenier Louis ; —
à Aaxerre : M. Limosin ; — à Villeneuve-l'Archev. : Wi. le D' Mathieu et Chardon ;
- à YOIeneuve-sur-Yonne : MM. le D' Esménard et Arsène Bondoux ; — à Bray-
sor-Seioe : M. Penancier ij^ ; — à Courtenay : MM. Bailly et Drouet.
Receveur à Sens : M. Alfred Julien.
SOCIÉTÉS MUSICALES
ORPHÉONS.
Commîmes.
AUXIEEE,
BrieDon,
Cbablis.
Coalange8-6-Yonne,
Gernigny,
Gnrgy,
Montigny,
Auxerre,
Egriselles-le-Bocage,
Aillant,
Aney-le-Franc,
Andryes,
Appoigny,
Arcy-aur-Core,
Argenlenil,
Anhonnay,
Auxerre,
Les Bordes,
Brienon ,
Bassy-en-Olhe,
La Celle-Saint-Cyr,'
Cerisiers,
Chablis,
Champignelles,
Champlay,
^arbny,
Charny
Chassy.
Q»ilel-Cen§oir,
Cbaumot-Piffondfl,
1887
Directenrs.
Georges Bertbier.
Frontier.
Perreau.
N...
Vallée.
Robineau.
Clerc.
Commanes.
Neuilly.
Saint-Florentin,
Sens,
Tonnerre,
Ver^igoy,
VilleneaYe-la-Guyard| Charron.
Villeneuve-s-Yonne, N...
HARMONIES.
Directeurs.
Buhour.
Marliac.
Bertaache.
Merle.
Vallet.
N
Hardoin.
Sens,
FANFARES.
Bilenn.
Eglény,
Amand.
Egriselles-le-Bocage,
Boisseau.
Epineuil,
Detgranges.
Étigny,
Bazin.
Douillet.
Fleury,
Lorot.
GroQ,
Plessis.
Guerchy,
Senanges.
Guillon,
Mérot.
Gurgy.
Frontier.
Gurgy,
Larrivée.
Héry,
Franjou.
Irancy,
Rigautt.
La Chapelle-V .-Forêt,
Boucheron.
La Ferté-Loupiére,
Cotté.
L'Isle-sur- Serein.
W...
Joigny,
Gage.
Gach.
Ligny-le-Ch&tel,
Mailly-la-Ville,
Gallet A.
Mailly-le-Ghàteau,
Gagné.
Maligny,
Labbe.
—
Bardin.
Roussel.
N...
Tourlier.
Gallot.
Guichapd.
Jallin.
Dnfey.
Rousset.
N...
Lombard.
Laroche.
Loranchet.
Coquard.
Guillaume.
N...
Besançon.
A. Rétif.
OJinot.
Madelin.
Brisedoux.
Boisante.
Laroche.
Tapinier.
10
138
Collemiers,
Coulanges-ttur-Yonne,
Courgis.
^Gourion,
Courson,
Gravant,
Danoemoine,
Diges.
Dixmont,
Oomats,
Poilly,
Pont-sur- Yonne,
Quarré-les-Tombes.
Bavières,
Rogny,
Saint-Bris,
Saint-Gyr-Ies-Golons,
Saint-Fa rgeau,
Saint-Florentin,
St-Martin-du-Tertre,
Saint-Valérien,
Seignelay,
Senan,
Les Sièges,
Sergines^
Guibhard.
Michery,
Lescur.
Migé,
Armenaud.
Migennes,
Gajon.
Riontacher,
Jarry.
Montallery,
Petit.
Montigny,
Michecoppin.
Montréal,
Breuillard.
Mont-Saint-Sulpice,
Daguin.
Orgy,
N...
Passy,
N...
Tanlay,
Longuet.
Tonnerre,
Lohbé.
Toucy,
Rivot.
Yassy-Ies Avallon.
Miégeville.
Vaumort,
Givaudin.
Vermenton,
Hivert.
Véron,
Hervier.
Vézelay,
Marliac.
Villeblevin,
Lefort.
Delagneao.
VilleneuTe-rArcheT.,
Villeneuve-s-Yonne,
Fil lot.
Vincelles,
Tonnelier.
V inneuf,
N...
Youtenay,
Prin.
Petit.
0. Verain.
Cornu.
Remonte.
Fort.
Glerc.
Collas.
Duguet.
N
de Villebichot.
Fi ... .
Morin.
Cotlé.
Florent.
Riotte.
Person.
Grenet.
Grange.
N...
Pâtissier.
Oecbambres.
Viault.
Moutardier.
Berlauche.
Sadon fils.
Correspondant de PAnnuaire général de la musique, des Sociétés chorales et ins-
trumentales : Lucien Viollet, 4i, rue de Paris, à Auxerre.
Agents de la Sociétés des auteurs lyriques : £. Thomas, h Auxerre, agent central
pour le département. Sous-agents: Odobé, ft Avallon ; Moron, à Joigny; Lorin,
à Sens ; Merle, à Tonnerre.
TROISIÈME PARTIE
STATISTIQUE, SCIENCES & ARTS
TROISIÈME PARTIE
STATISTIQUE, SCIENCES ET ARTS.
RESTIF DE LA BRETONNE
Ce fut, en vérité, un personnage bien étrange que ce
Restif de la Bretonne, auquel on revient aujourd'hui
avec un engouement égal à l'oubli dans lequel il était
tombé.
Homme passionné et fantasque, s'il en fut; écrivain à
la diable, tournant complètement le dos à Tart, et pour-
tant doué d'un talent incontestable ; réformateur forcené ;
visionnaire ; orgueilleux et timide ; tout un assemblage
enfin de facultés discordantes et d'instincts déréglés qui
ont fait de lui et de son œuvre un ensemble de bizarre-
ries curieux à étudier.
Il est né à Sacy, près de Vermenton, en 1734. Son père,
qui habitait la ferme la Bretonne, jouissait de considéra-
lion dans le pajs et dans les environs. Reslif le présente
comme juge et arbitre du village, bien que sur les actes
civils il n'ait jamais pris d'autre qualification que celle
de marchand. Son existence paraît avoir été empreinte
d'un certain caractère patriarcal. Chaque soir, après le
souper, il lisait et commentait un passage de la Bible
aux membres de sa famille et aux serviteurs réunis
autour de la table. — Autre marque d'affinité avec les
anciens d'Israël : il avait eu, de deux mariages, quatorze
enfants. Nicolas (celui qui nous occupe) était 1 aîné du
second mariage.
Comme il en avait été pour deux de ses frères du pre-
mier lit, on songea d'abord à diriger Nicolas vers TEglise ;
■i^
mais sa nature indépendante jusqu'à la sauvagerie ne
tarda pas à faire abandonner ce projet. Nicolas ne se
plaisait que dans les champs, au milieu des bergers et
des troupeaux. Un beau jour de sa vie fut celui où il fut
admis à remplacer par intérim le berger de la Bretonne,
qui était allé en pèlerinage.
Dès Taube, Nicolas, escorté de trois chiens, part avec
les porcs et les moutons, dont les plus forts portaient les
provisions de la journée. Il marcne à l'aventure, s'eni-
vrant de grand air et se laissant emporter par son cor-
tège jusqu'en certains lieux peuplés par la légende de
revenants et d'apparitions dont il avait grand'peur. Au
début, le petit berger est tellement troublé qu'il fait tous
ses efforts pour arracher le troupeau à cet endroit mau-
dit. N'y pouvant réussir, il se résigne à rester. Bien lui
en prend ; car, au lieu de scènes diaboliques qu'il redou-
tait, voilà Que se déroule bientôt devant lui un tableau
renouvelé du paradis terrestre. Un gros sanglier, sortant
de la broussaille, vient prendre part pacifiquement aux
jeux de ses frères domestiques. Un chevreuil, un lièvre
approchent à leur tour et se mêlent aux ébats. Une
huppe, perchée à peu de distance, révèle au jeune pâtre
un de ces poiriers dont les fruits sont appelés, dans la
campagne^ poire de miel. Seul, un loup d'aspect équi-
voque, jette un instant une ombre sur la fête, mais les
chiens ne tardent pas à mettre le fâcheux en fuite. Bref,
la journée fut si enchanteresse pour Nicolas qu'il résolut,
non seulement de revenir en ce lieu, mais de s'en rendre
seigneur et maître. « Ce lieu est abandonné, se dit-il,
j'ai bien le droit de m'en emparer. » Grave sujet de
remords à coup sûr préparé pour l'avenir par le petit
pâtre au farouche réformateur communiste Restif ! Mais
Nicolas se souciait peu alors d'économie sociale : toute
sa science consistait dans les versets de la Bible que lisait
son père. C'est d'elle qu'il tira le moyen d'accomplir
l'acte d'occupation qu'il avait projeté. Le Pentateuque lui
ayant appris que les Juifs élevaient des colonnes de
pierre sèche pour consacrer des faits mémorables de toute
sorte, Nicolas imagina de construire une petite pyramide
en pierres pour se mettre en possession. Pendant plu-
sieurs jours il se livra avec acharnement à ce travail. Le
5
monument achevé, l'idée lui vint (toujours par ressou-
venir delà Bible) d'offrir, h la manière des Hébreux, un
sacrifice à TElernel. A l'aide d'une fronde il parvint à
tuer une bondrée, oiseau destructeur dont Toffrande ne
)ouvait manquer d'être agréable à Jehovah. Pour rendre
e sacrifice plus solennel, il rassembla les bergers de la
plaine, dressa un bûcher qu'il alluma et plaça dessus
la bondrée. Tandis que le bois brûlait, Nicolas, dans
une altitude toute pontificale, récitait des fragments de
psaumes, « voyant, avec des élans de dévotion, tourbil-
lonner la fumée de son sacrifice. )> Dans son extase, le
sacrificateur ne se rendit pas compte que la victime
subissait une cuisson exagérée. Si bien que lorsqu'il dis-
tribua aux assistants les chairs du malheureux volatile,
aucun d'eux n'y put mettre la dent. Les chiens seuls de
Nicolas firent honneur au morceau sacro-saint.
Ce n'est pas toujours impunément qu'on s'érige en
grand prêtre. L'un des frères, ordonné, de Nicolas (son
parrain), janséniste rigide, étant venu à connaître les
agissements de son filleul, accourut à Sacy et administra
vine fessée au sacrificateur avec autant d'ardeur que
celui-ci en avait mis à faire son holocauste. L'Abbé
se disait être comme parrain répondant des péchés de
son filleul. A ce compte, quelle responsabilité le malheu-
reux parrain assumait dans Tavenir I
Celle façon de traitement, en tout cas, n'était pas faite
pour donner du ton au caractère du jeune Nicolas, dont
la timidité proverbiale était, dans le village, un sujet de
risée. Il n'était pas jusqu'aux jeunes filles qui ne se
fissent un jeu de la mettre à l'épreuve. Comme il était
fort joli jouvenceau, elles trouvaient double plaisir à
courir après lui quand il passait et à l'embrasser de vive
force. Lui, sitôt délivré de l'étreinte, s'enfuyait à toutes
jambes, le visage rouge comme une cerise, à la pensée
(favoinme fille sur la joue. Et les folles fillettes de crier,
pn se tordant de rire : « Vqui monsieur Nicolas ! Vqui
l' sauvège ! » Sans compter que, de leur côté, les habitants
rfu pays se complaisaient à dire aux parents de Nicolas :
^ C'est une fille modeste que votre fils; êtes-vous bien sûrs
i^ son sexe? » — Patience, patience, bonnes gens! le
jour viendra où l'innocent Nicolas se chargera lui-même
de vous édifier complètement.
De fait, ce jour ne se fit pas longtemps attendre. Etant
allé, pour son instruction j s'établir chez l'un de ses
frères, curé de Courgis, Nicolas (il avait alors 14 ans)
aperçut, un dimanche, au sortir de la messe, une jeune
fille, aussi jolie que pudique, pour laquelle il conçut
aussitôt un amour éperdu. Amour coup de foudre^ suivant
la nomenclature établie depuis par Stendhal, et d'essence
toute platonique, comme il arrive d'ordinaire quand le
cœur jette ses premières folles flammes. L'être aimé se
présentait-il à lui qu'aussitôt Nicolas se sentait pris d^une
respectueuse timidité qui allait jusqu'au tremblement.
Mais la machine humaine n'est pas faite que de principes
éthérés : à l'ange est accouplé l'animal. Il y avait, en ce
moment là, au presbytère de Courgis, une gouvernante
fort accorte, bien conservée malgré ses quarante prin-
temps, qui se prêta à recevoir peu à peu les confidences
de Nicolas au sujet de son amour pour la jeune fille.
Elle y mit d'autant plus de complaisance qu'elle-même
avait" eu jadis une passion traversée. Il arriva même que,
moitié pour consoler le pauvre jouvenceau. qui se désolait
de ne pouvoir épouser l'objet de ses tendresses, âgé plus
que lui de trois années, moitié pour réchaufier les cendres
mal éteintes de sa propre passion, elle le mit dans le
secret de ses anciennes épreuves. Cela établit entre eux
un courant d'effluves passionnés qui ne laissa pas d'anne-
ner des rapports périlleux. Des confidences on en vint
aux efi*usions, des effusions aux transports, des transports
aux caresses. Quand la situation devenait trop aiguë, la
gouvernante, il est vrai, plus maîtresse d'elle-même,
s'empressait de la détendre en rappelant à Nicolas que
c'était l'heure de dire les primes, et l'entretien amoureux
se transformait en récitation de versets et de capitule.
Mais cette diversion ne calmait qu'à demi les sens du
jeune officiant. A la longue ils s'enflammèrent de telle
sorte que ni prudence ni crainte ne purent les contenir.
Une certaine nuit qu'il brûlait sur sa couche, il résolut
de faire irruption dans la chambre de la gouvernante.
L'entreprise était téméraire, car il habitait une pièce
con ligue à celle qu'occupait le terrible frère-parrain,
résidant en ce moment à Courgis. Malgré cela, il se lève,
traverse le jardin, arrive sous la fenêtre de la gouver-
oaDte, laissée ouverte à cause de la chaleur, et escalade
le mur avec frénésie. Il voit la gouvernante doucement
endormie, éclairée par un rayon de lune qui lui rend
l'apparence de ses jeunes années. Hors de lui, il n'a
plus qu a franchir Tappui de la fenêtre pour toucher au
comble de ses vœux. Il va s'élancer... quand tout à coup
un choc formidable se fait sentir à lui sur cette partie de
son être que les Anglais appellent V innommable. C'est le
pied du frère-parram qui le rappelle à la continence.
L'implacable janséniste, qui a éventé Tcscapade, arrache
brutalenoent le Don Juan de la fenêtre et le ramène par
roreille à sa chambre. Point de délai pour quitter le pres-
bytère! Vite, qu'on s'habille, qu'on ramasse ses bardes,
el en route jpour la maison paternelle I Dès le lendemain
un conseil de famille se réunit et prononce sur le sort du
satané jouvenceau. | Il est décidé qu'on le mettra en
apprentissage chez un imprimeur d'Auxerre, quelque
peu apparenté aux Restif, M. Parangon.
Peu de jours après Nicolas et son père partirent pour
Auxerre, où ils descendirent chez une dame Jeudi, mar-
chande janséniste, amie de la famille. Dans cette hospi-
talité, Nicolas eut l'avantage d'oublier momentanément
ses infortunes par les remarques gu'il put faire. A une
visite précédente chez M"® Jeudi, il avait observé que la
fille de la maison était, ainsi que son mari, de la part
de la mère et d'une grande nièce l'objet d'une sur-
veillance pudibonde qui l'avait diverti. Les choses étaient
organisées de telle sorte dans cet intérieur que jamais les
jeunes époux ne pouvaient se parler en particulier. On
appelait toujours lajjeune femme Mademoiselle Jeudis
suivant la coutume généralement suivie alors parmi les
honnêtes gens (qualification que se donnaient entre eux
les jansénistes). Néanmoins, à un certain moment où le
jeune couple avait pu se dérober à ses Argus, Nicolas
l'avait surpris échangeant un baiser. Ce rapprochement,
au reste, n'avait point été le premier qui se fut produit
entre eux. La preuve en est qu'à cette nouvelle visite,
Mademoiselle Jeudi apparut à table en costume de péni-
tente, la tête ornée a une grosse coiffe et de cornes de
papier. Le raccourcissement de la jupe rendait mani-
feste la cause de la pénitence. Sans compter que M"® Jeudi
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sécriait à chaque instant, en versant des torrents de
larmes : « Ma lille s'est souillée une seconde fois du
péché originel I » Pour son compte, le gendre avait été
chassé comme corrupteur et libertin. » Ce qui ne l'em-
pêchait pas, devenu moins timide à distance, de plaider
pour être rais en possession de sa femme.., et de la
dot.
A son entrée à Timprimerie Parangon, Nicolas eut à
subir une série d'épreuves toutes plus vexatoires et plus
humiliantes les unes que les autres. Les ouvriers en pied
{)rirent plaisir à le transformer en garçon de peine, lui
iaisant faire les commissions, l'obligeant à tirer de Teau,
et le reste à l'avenant. Si marri que fut Nicolas, il accepta,
en se résignant, la situation. Courte, d'ailleurs, en fut la
durée. Au bout de peu de temps. M"® Parangon, qui était
absente depuis l'installation de Nicolas à l'imprimerie,
rentra à Auxerre. Apprenant qu'un allié de sa famille
était entré dans l'atelier, elle se le fit présenter. Nicolas
lui plut, et elle résolut de lui donner des marques d'in-
térêt. Dès ce jour l'apprenti fut admis à sa table, entouré
de prévenances, qui, bientôt connues des ouvriers de
l'imprimerie, changèrent, comme par l'effet d'un charme,
la condition qu'ils lui avaient faite. Quant à Nicolas, ses
premières rencontres avec M"® Parangon avaient eu pour
effet de mettre le feu à sa nature toujours prête à faire
explosion. La voir, s'en éprendre jusqu'au délire avaient
été pour lui même chose. Et comment en eut-il été
autrement? C'était, comme il l'a dit plus tard, la têle de
Méduse en beau que cette M"® Parangon. Celte nouvelle
passion, toutefois, eut peut-être été contenue par l'atti-
tude réservée de M™® Parangon si Nicolas n'eut fait con-
naissance avec un sacripant de moine qui lui suggéra,
au sujet des femmes, les idées les plus subversives.
« Gardez-vous, lui prêcha le méphistophélique Guadet
d'Arras, de tout attachement romanesque. Le seul moyen
de n'être pas l'esclave et la dupe des femmes, c'est de
les mettre sous votre dépendance. » Peu à peu Nicolas
se laissa gagner par ces conseils. Son idée fixe fut dès
lors de donner libre cours k ses emportements amou-
reux. Pendant quelque temps îî"*® Parangon parvint à les
réfréner. Un jour pourtant elle fut surprise plutôt que
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vaincue. Le triomphe fut loin d'être glorieux pour le
jeune apprenti.
Il ne larda pas à le reconnaître lui-même en voyant le
désespoir où tomba M*® Parangon, et il en arriva à
éprouver des remords qui le poursuivirent longtemps.
Comme pour racheter en une certaine mesure sa faute
en s'altaquant à d'autre qui, auprès de la sienne n'était
que peccadille, à peu de temps de là il provoqua en duel
un pressier de son imprimerie qu'il avait rencontré, un
soir, embrassant une jeune fille malgré elle. Le duel eut
lieu à l'instant même, à la lueur d'un réverbère. Nicolas
savait à peine tenir une épée. L'adversaire, au contraire,
ancien militaire, était familiarisé avec les armes. Mais
l'état débriété où il se trouvait ce soir-là égalisa si bien les
chances du combat que ce fut lui qui fut blessé. Pour
se soustraire aux poursuites de la justice, Nicolas quitta
précipitamment Auxerre et alla se fixer à Paris.
En suivant Nicolas à Paris, il nous faut renoncera
tenir note de ses aventures amoureuses. La série en fut
telle que le récit en deviendrait promptement fasti-
dieux.
Grand Roi, cesse de vaincre, où je cesse d'écrire.
Ayant imaginé, à la fin de sa vie, de dresser un cata-
logue de ses bonnes fortunes, il ne put trouver place
pour chacune de ses saintes dans les 365 jours de l'an-
née. Plus de soixante restaient en détresse. Pour leur
donner place, force fut d'en attribuer deux à chaque
dimanche et trois aux différents jours de fête. Le Calen-
drier de Cythère devint un Panthéon.
Arrivé à Paris, Nicolas entra comme compositeur à l'im-
primerie royale moyennant une rétribution de 2 fr. 50 par
jour. En réglant son existence il eut pu vivre; mais
entraîné plus que jamais par la fougue de son tempé-
rament, il ne sut pas longtemps se contenter de ces
ressources. Or, un jour qu'il n'avait plus que vingt-
quatre sous en poche et que l'ouvrage manquait, il reçut
une lettre de M. Parangon qui lui annonçait la mort de
sa femme et lui demandait de venir animer sa solitude
en rentrant dans son imprimerie. Nicolas y consentit. Il
ne soupçonnait pas que M. Parangon avait été informé de
10
sa conduite à Tégard de sa femme et qu'il projetait d'en
tirer vengeance. Après que Nicolas fut revenu à Auxerre.
M. Parangon n'eut point de cesse qu'il ne l'eut déterminé à
épouser une jeune fille, nommée Agnès, dont la con-
duite et le caractère devaient être singulièrement propres
à servir les représailles d'un mari trompé. Nicolas tomba
dans le piège. Il n'en sortit qu'au bout de plusieurs
années, après maintes tempêtes intérieures, le jour où
Agnès demanda à se séparer. « Ce fut, dit Restit, le seul
plaisir qu'elle me fît jamais. »
Aussitôt que Nicolas avait vu clair dans les desseins de
M. Parangon, il s'était empressé de retourner à Paris, et
était entré chez l'imprimeur Kuapen. Cette fois encore
cette terrible maladie de Panurge, le faulte d'argent^ avec
laquelle Nicolas eut tant à compter pendant uoe grande
partie de sa vie, ne tarda pas à l'assaillir. Comme remède
il résolut de se faire auteur. Jusque-là il n'avait composé
qu'un poème de première jeunesse en l'honneur de ses
onze premières maîtresses, poème qui, surpris jadis par
le frère janséniste, lui avait valu une verte semonce
paternelle. A présent, ce n'était plus en vers, c'était en
prose que Nicolas voulait s'essayer. Il se mit à l'œuvre et
composa un roman auquel il donna pour titre : « La
Famille vertueuse, » avec dédicace : Aux beautés !
Cet ouvrage, qui passa inaperçu, comme il le méritait,
n'en parut pas moins à Nicolas une merveille incompa-
rable. Plus tard, cependant, l'auteur sut en appeler de
Philippe ivre à Philippe à jeun, et voici le jugement
qu'en porta ce dernier : « Je crus produire un chef-
d'œuvre. Je me rappelle que les jours de fête, particu-
lièrement consacrés à mon auteur oînanie, je passais fière-
ment dans les rues en me disant : « Qui croirait, en me
voyant, que je viens d'écrire les belles choses de ce
matin ! » Et ces belles choses, à l'exception de quelques
pensées fines, étaient du boursoufHage à la Du Roy. »
Ailleurs il ajoute : « L^orlhographe, qui est conforme a
la prononciation, fît tort à la vente. » Cela n'empêcha
pas que Nicolas ne reçut de son libraire 765 fr., somme
si énorme pour lui qu'il en quitta du coup sa place de
prote pour se livrer exclusivement à la composition litté-
raire.
11
Ainsi libre de son temps, il fit paraître bientôt un nou-
veau roman, Lucile on les Progrès de la vertu, qu'il écrivit
en cinq jours, et qui lui fut payé trois louis. Avec cette
somme il trouva le moyen de vivre pendant quatre
mois. Lui-même s'est chargé de nous apprendre com-
ment il s'y prit : « Je prenais chez Guillemot, traiteur-
gargotier, qui avait deux filles charmantes (c'était sans
doute là le plat de dessert ?) un ordinaire de sept sous
qui faisait mon dîner et mon souper ; je buvais de Teau
et je mesurais les morceaux de mon pain de six livres de
façon qu'il me fit la semaine. Une chose singulière, c'est
que je n'eus jamais d'indispositions pendant ces quatre
mois, quoique mon estomac fut très mauvais. »
Quand les trois louis, si ascétiquement employés, tou-^
chèrent à leur fin, Nicolas dut songer à battre*de nou-
veau monnaie. Le hasard lui fit trouver le sujet d'un
nouveau roman. Battant le pavé un matin, suivant son
habitude de chaque jour, il rencontra une jeune personne
chaussée d'une mule rose ornée d'un réseau et de franges
d'argent. Comme son amour pour les femmes consistait
avant tout dans l'adoration des jolis pieds (ce qui fit dire
que, au propre comme au figuré, il passa sa vie à leurs
pieds), il n'en fallut pas plus pour mettre Nicolas en
verve. Onze jours après il avait écrit le Pied de Fan-
chette, qui eut une telle vogue que M"® de Montesson en
tira une petite pièce pour son théâtre de société.
kwPied de Fanchette succédèrent la Confidence néces-
saire^ conte galant à la mode du temps, et la Fille natu-
relk, qui contient des passages assez émouvants et ne
manqua pas d'un certain succès.
Mais comment Restif s'en fut-il tenu à ces compositions
de pure imagination I On est, avant tout, de son temps.
Le moyen, pour qui tenait une plume, de ne pas se faire
réformateur dans la seconde moitié du xvni® siècle? Pour
ses débuts dans la carrière, Restif publia le Pornographe,
ou Idées d'un honnête homme sur un projet de règlement
poxir les prostituées. Bien que cet ouvrage, à raison du
sujet qu'il traitait, fit crier au scandale, il n'en fut pas
moins apprécié par des juges austères et éclairés. En 1 786,
l'Empereur Joseph II en avait ordonné l'application à
Vienne. Il envoya, en marque d'estime et de remercie-
12
ment à Reslif, son portrait, enrichi de diamants, sur une
tabatière dans laquelle était un diplôme de baron du
Saint-Empire. Restif répondit au donateur: « Le répu-
blicain Restifde la Bretonne conservera précieusement
le portrait du philosophe Joseph II, mais il lui renvoie
son diplôme de baron, qu'il méprise,... et ses diamants,
dont il n'a que faire. »
Après avoir cherché à réprimer les abus de la galan-
terie, Restif voulut réglementer le théâtre. De Ihia Mi-
mographe, ou Idées d'une honnête femme pour la réforma-
lion du théâtre. Malheureusement le rôle de réformateur
est rarement productif pour celui qui l'exerce. Il le fut
d^autant moins pour Restif que, s'étant associé pour l'im-
pression du Pomographe et de la Mimographe avec un
ouvrier allemand, il fut indignement exploité par ce
dernier. Aussi jugea-t-il prudent de suspendre momen-
tanément la mission réformatrice qu'il s'était donnée, et
revint au roman.
Pendant les cinq années qui suivirent (1771-1 775),
Restif publia six romans, comprenant une vingtaine de
volumes, qui ne servirent guère sa réputation. Chacun
de ces volumes contenait un grand nombre de gravures.
Aussi bien Restif attacha- t-il toujours beaucoup d'impor-
tance aux illustrations pour ses œuvres. Un vague ins-
tinct de défiance l'averlissait-il que, lorsqu'on n'est pas sûr
de captiver complètement l'esprit, on doit chercher à char-
mer les yeux? Tant il y a qu'il se préoccupa toujours
avec une sollicitude extrême des planches qui devaient
orner ses ouvrages. La plupart du temps il inspirait lui-
même les dessinateurs et les graveurs. Il est vrai que ses
conceptions étaient d'ordinaire marquées d'un cachet
baroque et invraisemblable qui tournait presque à la
caricature. Ses femmes, perchées sur de hauts talons qui
les rendaient d'une longueur interminable, étaient forte-
ment guêpées de la taille, comme Ton disait alors, et
dotées d'une opulence de corsage hyperbolique. Il les
agrémentait de grâces minaudières, les ornait de coiffures
extravagantes et de paniers à n'en pouvoir faire le tour.
Les hommes, de leur côté, étaient figurés de manière à
ne pas faire disparate. C'est à croire que Reslif voulait
compléter par le burin le rôle de réformateur qu'il avait
13
commencé avec la plurae, et aue, pressentant la doctrine
transformiste de Lamark, il cnercnait déjà à attirer l'es-
pèce humaine vers des formes nouvelles.
A la fin de 1775 parut Tune des œuvres de Restif qui
fut le plus remarquée : le Paysan pewerti. Dans ce
roman, qui a pour héros un jeune paysan emporté par
la vie fiévreuse de la grande ville et s'abandonnant, à la
fin, à l'existence la plus désordonnée, tous les genres de
littérature se trouvent rassemblés. A côté de tableaux
pleins de fraîcheur et de grâce rustique se rencontrent
des scènes d'une violence et d'un réalisme éhontés.
«Rien là-dedans, a dit La Harpe, n'est bien conçu, bien
digéré. » Cela est vrai, et pourtant on est saisi par ce
tumulte de passions, par ces palpitations maladives d'un
cœur qui finit par se briser. Si 1 art est absent la vie
déborde, et qui a la fibre vibrante est remué et entraîné.
C'est là ce que voulait faire entendre Mercier, l'auteur du
Tableau de Paris, qui avait publié dans les journaux
plusieurs articles élogieux sur ce roman, quand il répon-
dit à l'auteur lui demandant pourquoi il admirait son
livre : « Parce que j'ai une conscience; parce que je vous
ai lu et que je sais lire. Mes confrères ne savent pas tous
lire ; ils lisent en auteurs; moi je lis en qualité d'être
sensible et qui demande à être remué. » Le jugement de
Mercier ne finit pas seulement par être confirmé en
France; il le fut encore en Angleterre et en Allemagne.
Dans ce dernier pays, l'ouvrage fut traduit quatre lois;
en Angleterre, quarante-deux éditions consécutives furent
publiées. Seul, ou presque seul, Rivarol persifila à ou-
trance l'auteur et son apologiste. Dans son Petit Almanach
des grands hommes il inséra cette note d'une brièveté san-
glante : « Mercier (voir Restif de la Bretonne). — Restif
(tek Bretonne (voir Mercier). »
Le succès éclatant du Paysan perverti assura à Restif
une place d'honneur parmi les écrivains de Tépoque.
Les libraires allèrent à lui. La fortune suivit les libraires.
Dix ans après, le pauvre hère qui s'était si longtemps battu
avec la misère, avait mis de côté 60,000 fr.
Enivré par son succès, Restif voulut donner une suite
à ce roman qui lui avait tant réussi. Il écrivit, dans le
même ordre d'idées, la Paysanne pervertie ; mais la mine
14
était épuisée. Le nouvel ouvrage n'eut qu'un succès
secondaire. Le romancier, dégrisé, jugea bon de céder la
place au réformateur.
Celui-ci, pour sa rentrée en scène, essaya de faire un
coup d'éclat. Tout modestement il entreprit de perfection-
ner YEmile, de J.-J. Rousseau. Il intitula son livre :
VEeole des Pères (1 776). Malgré les prétentions de lauteur,
l'œuvre de Jean-Jacques ne fut point éclipsée. Le seul
point saillant dans l'ouvrage de Restif, c'est l'intrépidité
avec laquelle il prêchait la doctrine communiste. S'inspi-
rant des Communautés qui existaient alors en France, en
Auvergne, dans le Nivernais, dans l'Orléanais, comme en
Lusace chez les frères Moraves, il s'eJSbrça de préconiser un
régime é^alitaire où tout était prévu,... sauf la diversité
des passions et des caractères. Ebloui par les exemples
plus ou moins satisfaisants qu'il avait dans l'esprit, il n'a-
vait oublié qu'une chose, c est que quelques exceptions
ne suffisent peut-être pas pour servir de base à la règle
générale qu'il voulait établir. Une hirondelle ne fait pas
le printemps.
A V Ecole des Pères succédèrent les Synographes ('1777^,
ou Idées de deux femmes honnêtes sur un projet de règle-
ment proposé a toute l'Europe pour mettre les femm.es à
leur place et opérer le bonheur des deux sexes, l'ilnrfro-
graphe et le Thesmograplie, qui forment les 3% 4® et 5® vo-
lumes des Idées singulières. De toutes ces idées singulières
la plus singulière est celle qu'eut Restif de terminer l'ou-
vrage par une farce de théâtre (le Boule-dogue), dans
laquelle il se vengeait de son propriétaire qui lui avait
donné congé.
Restif avait alors 43 ans. Pour célébrer son âge, il
composa le Quadragénaire ou rage de renoncer aux pas-
sions. « Dans un siècle où il y a tant de célibataires, qui
souvent ne continuent à l'être que parce qu'ils l'ont été,
dit-il dans l'avant-propos, n'est-ce pas rendre service à
l'Etat que de donner au public nos observations sur les
mariages tardifs des hommes, et de prouver qu'ils sont
presque toujours les plus heureux? » Cela est fort bien,
mais ce qui ne laisse pas d'étonner, c'est le système de
démonstration qu'a emplojé Restif pour étabHrsa thèse.
D'un bout à l'autre son livre est rempli de lettres qu'il
1
15
adressait à de jeunes modistes et des réponses qu'elles y
faisaient. Hotons, de plus, qu^à aucune époque de sa vie,
il ne se montra plus vert-galant. Lui-même en témoigne
en racontant de quelle manière il faisait parvenir ses
billets amoureux. Quand le soir était venu, il se costu-
mait en commissionnaire, et les portait, sans plus de
gêne, à destination. Il les avait signés « Le Momquetaire
Lélanc, » Sous prétexte d'attendre une réponse, il restait
pendant la lecture du billet pour juger de l'effet qu'il
produisait. Si l'accueil paraissait favorable, le commis-
sionnaire revenait, le lendemain, vêtu en mousquetaire,
et se faisait payer la commission de la veille.
Tout ce dévergondage de conduite n^altérait pas cepen-
dant le fond réellement sain et droit de la nature de
Restif. C'est au milieu de ces incartades romanesques
u'il écrivit la Vie de mon père (1779), ouvrage imprégné
e sentiments si purs qu'on en a fait le pendant de l'his-
toire de Tobie, et qu'un homme d'Etat demandait que le
ministère le fit tirer à cent mille exemplaires pour le
distribuer gratis à tous les chefs de bourgs et de villages.
Par malheur, ces descentes au-dedans de lui-même
n'étaient qu'accidentelles et passaient comme l'éclair.
La fougue endiablée qui le possédait le rejeta bientôt
dans des compositions qui n'ont rien de biblique. A
commencer par la Malédiction paternelle^ qui est, de son
propre aveu, « une éiiption violente de sentiment », toute
une série de volumes s'égrène, conçue dans le même
esprit. Il en est toutefois une certaine quantité qu'il serait
injuste de ne pas mettre à part ; ce sont ceux qui ont pour
litre : les Contemporaines (1780-85), dénomination géné-
rale d'une collection de quarante-deux volumes, laquelle
se décompose en différentes parties qui ont pour sous-
lilres : les Contemporaines mêlées^ ou Aventures des plus
jolies femmes de l âge présent ; les Contemporaines com-
munes ou Aventures de belles marchandes, ouvrières, etc,
de tdge présent; les Contemporaines graduées ou Aven-
tures des plus jolies femmes de la Noblesse, de la Robe, de
la Médecine et du Théâtre, L'ensemble de cette œuvre est
comme une immense galerie dans laquelle sont exposés
des portraits de toute nature et de toute valeur, les uns
faits de tête, les autres (et c'est le plus grand nombre)
46
pris sur le vif et reproduisant d'une façon saisissante la
physionomie de Tépoque. La vérité et le relief en pa-
rurent tels que, au dire de Restif, souvent des inconnus
l'arrêtèrent dans les rues, lui disant : « Vous avez bien
peint Monsieur un tel avec Madame une telle ; c'est leur
aventure mot pour mot. »
Un autre genre de manifestations flatteuses résulta
pour Restif de cette publication. Les gens de qualité
lurent tellement alléchés qu'ils voulurent à toute force
faire la connaissance de l'auteur, qui, jusque-là, avait
toujours vécu en dehors de leur monde. On le rechercha,
on rinvita,et, comme on le savait d'humeur sauvage, on
mit en œuvre toutes sortes de ruses pour le domestiquer.
Un jour, M. Senac de Meilhan, intendant de Valen-
ciennes, esprit lettré, avec qui Restif avait eu des rela-
tions d'afiFaires, l'invita à aîner. Restif s'y rend. Il se
trouve avec six autres convives, quatre hommes et deux
femmes qu'il ne connaissait pas et dont il apprend seu-
lement que l'une des deux dernières est M™** Denis, mar-
chande de mousseline rayée. Le diner fut plein d'entrain
et de gaîté. Restif s'abandonna à toute sa ver\'e. Le len-
demain, il reçut de l'amphytrion un billet ainsi conçu :
« M"® Denis, marchande de mousseline rayée est la
duchesse de Luynes; l'autre dame, la comtesse de Laval;
le beau fils qui se faisait appeler Nicodème, Mathieu de
Montmorency ; l'homme un peu acre, un peu boiteux,
l'évêque d'Autun; l'homme au surtout blanc, l'abbé
Sieyès. C'est pour vous que cette compagnie est venue.
Ou m'avait chargé de vous inviter. » La nouvelle de
cette aventure mit certains personnages en goût de la
renouveler. Le duc de Mailly et le comte de Semonville
imaginèrent, pour attirer Restif, de se travestir en acadé-
miciens de Picardie. — Autre partie encore à laquelle
assistèrent, sous de faux noms, la duchesse de? Mailly,
M*"® de Chalais, sa sœur, et la comtesse d'Argenon. A la
fin, Restif, ce Rousseau des halles, ce Voltaire des femmes
de chambre, comme se plaisaient à l'appeler ses ennemis,
se prêta de bonne grâce à toutes ces flatteries. Il devint
l'habitué de ces dîners et de ces fêtes de Grimod de la
Reynière, doublement célèbres par leur faste ainsi que par
leur originalité. Indépendamment de ces relations avec
17
la noblesse et avec la finance^ Restif eut des rapports
suivis avec plusieurs hommes marquants dans la poli-
tique et dans les lettres : Barnave, Mirabeau, Grégoire,
Laojuinais, Kotrebue, Joseph Chenier, Joubert, etc., et
p!us tard Fontanes, dont il fut, jusqu*à la fin, Tintime
ami.
En 1781, Restif commença la publication d'un ouvrage
en quatre volumes^ intitulé la Découverte australe. Dans
celle fantaisie scientifique, reflet des Entretiens d'un
philosophe indien ^ de du Maillet, il cherche à expliquer
le développement successif des diflTérents êtres cjui peu-
plent le globe. La base du système est que primitivement
il ny eut qu'un seul animal et un seul végétal sur la
terre. C'est en grande partie par les diflérences du sol et
de la température ciue s'est surtout produite, à travers les
siècles, la variété des différents êtres; mais c'est encore
par l'effet des croisements entre les types existants. Comme
exemple Restif parle d'une pongote, singe de grande es-
pèce, qui a eu d'un Européen naufragé deux enfants.
Ne cherchez pas à contester le fait : cet Européen était un
officier français que son père a connu en 4705.
Dans ce volume aussi se trouve en gergrie le système
^analogie passionnelle dont Fourier fera plus tard la
pierre angulaire de sa doctrine cosmogonique. Pour les
deux réformateurs, la terre ainsi que les autres planètes
sont vivantes; elles naissent, croissent, dépérissent et meu-
rent comme iouies les choses de la nature; d'autre part,
tout est image et type dans la nature. D'autres similitudes
d'idées pourraient encore servir à établir une véritable
parenté d'esprit entre ces deux penseurs. Ainsi que Restif,
Fourier, en sociologie, adopte pour principe l'association .
I! est bien difficile de ne pas songer au phalanstère en
lisant dans les Contemporaines mêlées l'histoire des vingt
épouses des vingt associés.
Et parmi les réformateurs de notre siècle, ce n'est pas
seulement Fourier qui se montre tributaire de Restif.
Cabet, dans son Voyage en Icarie, fait plus d'un emprunt
aux statuts des Communautés dressés par Restif. Il n'est
pas jusqu'à la Banque du peuple, de Proudon, dont le
mécanisme ne soit esquissé dans Thistoire précitée des
Contemporaines mêlées.
1887 II
18
Depuis la Découverte australe jusqu'à la veille de la
Révolution, Restif publia une quantité de volumes de
toute sorte qui n'eurent d'autre mérite que de donner
une nouvelle preuve de son intarissable fécondité. Il
faut aller jusqu'en 1788 pour trouver le premier volume
(suivi de trois autres) d'un ouvrage d'une certaine valeur,
intitulé les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne. Sui-
vant l'indication du titre, cet ouvrage est une description
fidèle de toutes les scènes qui se passaient alors la nuit
dans la grande Babylone : scènes d'intrigues, de tripots,
de cabarets, de duel, que l'auteur avait observées en
f)arcourant, à tous risques, les carrefours les plus mal
iamés. Détail piquant : Restif n'était pas seulement le
Diable boiteux nocturne de Paris, en découvrant tous les
secrets et tous les mystères ; dans une certaine mesure,
il en était le Vincent de Paule, ramassant l'homme ivre,
secourant la femme maltraitée, protégeant la jeune fille
menacée. Il s'était même donné pour auxiliaire dans son
œuvre de patronage une certaine marquise avec qui il
avait fait connaissance un soir que, passant devant sa
fenêtre, il l'avait entendu soupirer.,« Qui que vous soyez,
s'était écrié aussitôt le sensible rôdeur, ne craignez pas
de confier vos souffrances à un être qui connaît le raal-
heur. » — « 0 homme noir, avait répondu la marquise,
que me veux-tu ? ^ Et l'entretien s'était poursuivi avec un
abandon réciproque qui avait aussitôt amené la sym-
pathie. Depuis là, chaque nuit, vers la fin de ses pro-
menades mystérieuses, Restif se rendait sous le balcon
de la marquise pour lui faire part des infortunes qu'il
avait rencontrées. Y avait-il quelque don à faire, la mar-
quise en prenait note, en remerciant Restif de ses révé-
lations et lui disant à la fin de l'entretien : « A demain !
Et puissiez-vous me signaler beaucoup de n^alheureux
à soulager ! » — Aux scènes sinistres que rencontrait le
plus souvent V homme-hibou, comme se désignait lui-
même Restif, s'en mêlaient parfois d une teinte des plus
douces et des plus vivantes. Un soir notamment qu'il
était entré dans le jardin du Luxembourg par une grille
laissée ouverte, Restif tomba au milieu d'une véritable
fête arcadienne. « Toute la société était en bergers et en
bergères ; on feignait de garder les troupeaux au clair de
49
luQe; on s'asseyait sur le gazon en troupes ou deux à
deux. Je pliai mon manteau que je mis dans un coin et
je suivis en habit. Jamais je n*ai rien vu de si pittoresque.
Bientôt il m'arriva une aventure à moi-même : deux
jeunes personnes me prirent (le dirai-je?) pour un maré-
chal de France, auquel, apparemment, je ressemblais un
peu. — « Vous êtes en berger, Monsieur le maréchal, me
dit l'aînée; rien qui vous distingue, c'est bien. » Je
souris. La jeune personne me prit une main ; sa sœur,
âgée de treize ans, me prit l'autre et nous marchâmes,
nous courûmes. J^étais ému. Je ne sais quel charme
élyséen était répandu sur tout le jardin ! La lumière de
lune, les ombres, la liberté, la beauté des femmes
donnaient à cette partie Tair d'un rêve. Nous étions au
bout du jardin, dans l'endroit le plus solitaire. C'est là
qu'étaient réunis quelques groupes de bergers; l'un
a eux prit sa flûte et il en joua presque aussi bien que le
chevalier de Saint-Marc, de la rue Bethisj. Toutes les
bergères étaient enchantées. Un autre avait sa musette
el Ton dansa une ronde ; j'étais de tout cela, tenant mes
deux Grâces. Dans un moment où je louai leur légèreté,
un homme vint leur frapper sur l'épaule; elles lui dirent :
« Laissez-nous I », sans le regarder. Je levai les yeux
sur cet homme; ie lui ressemblais... Je compris que
c'était le maréchal. Lui, de son côté, vit que les deux
jeunes personnes le boudaient, et il se retira en riant.
Cependant, pour ne pas me discréditer, je m'éclipsai
adroitement; je sortis par le jardin grillé, je traversai
l'hôtel, le portier m'ouvrit, et je me trouvai dehors à
quatre heures du matin. »
A la suite de ces divertissements idylliques survinrent
des événements d'un aspect et d'une importance tout
autres. La Révolution éclata. Observateur infatigable,
Restif n'en continua pas moins ses explorations noc-
turnes. Il tourna seulement d'un nouveau côté sa lan-
terne. Se mêlant à tous les groupes populaires, à toutes
les assemblées de sections, il pérorait, se querellait, se
laissait aller, en un mot, à l'agitation fébrile des circons-
tances. Plusieurs fois il eut la satisfaction d'écarter le
couteau d'un fanatique et de plaider la cause dune
victime. En retour, à maintes reprises, il fut dénoncé et
20
ne dut son salut qu'à la simplicité de sa mise qui ne per
mettait guère de le prendre pour un aristocrate. Un jour
même, il fut odieusement signalé par son gendre, Auge,
au Comité du district de Saint-Louis-la-Culture, comme
étant l'auteur de trois libelles infâmes, entr'autres du
Dom Bo aux Etats-Généraux. Traduit devant la Commune,
Restif réussit à se justifier, et le gendre fut convaincu de
calomnie.
En somme, cependant, la Révolution ne fut pas favo-
rable à Restif. Elle lui fit perdre ses économies et dé-
tourna de lui l'attention. Néanmoins, il ne se découragea
pas. En 1793, il imprima lui-même son Théâtre complet^
composé de dix-sepl pièces (drames, comédies et opéras-
comiques). Quoique ces pièces fussent loin d'être des
chefs-d'œuvre, quelques-unes ou plutôt certains passages
d'entr'elles ne manquaient pas d'esprit dramatique.
Aucune, il est vrai, ne vit le feu de la rampe. Un certain
nombre seulement reçurent le modeste nonneur d'être
jouées sur des théâtres de société ; deux ou trois aussi
servirent comme de matière première à des auteurs qui
surent en tirer parti.
En 1794, Restif commença la publication de Monsieur
Nicolas ou le Cœur humain dévoilé, ouvrage dans lequel
il raconta sa vie tout entière. « C'est Nicolas-Edme qui
s'immole, dit-il dans Tlntroduction, et qui, au lieu de
son corps malade, lègue aux moralistes son âme viciée
pour qu'ils la dissèquent utilement... Lisez-moi, me
voilà devenu un livre à mon tour. » Quoique Tauteur fit
grand fonds sur cet ouvrage, et pour sa bourse et pour sa
réputation, il n'en obtint aucun succès. Plusieurs fois la
publication, qui dura trois ans, fut interrompue faute de
ressources pour l'impression. Ces épreuves lui arrachèrent
des cris déchirants : « Lecteurs, je vous livre mon moral
pour subsister quelques jours de plus, comme l'Anglais
condamné vend son corps. A quoi tient ma vie I Je man-
que de chemises. Tout mon travail, quoique redoublé,
ne suffit plus, depuis sept ans, à payer mes dettes. »
Mais l'heure de l'abattement passée, Restif se remettait à
l'œuvre. Et comment son orgueil d'auteur lui eut-il
permis de laisser là un ouvrage qui, d'après le frontispice
du treizième volume, « se vend à Parts et chez tous les
libraires de VEurope^ étant destiné à toute la terre ? »
21
C'est dans ce iFeizième volume que se trouve « mon
kahidrier, c'est-à-dire la liste historique et journalière
des cmnmémoracions que je fais des fêmes que j*ai
connues... Si quand j'eus toutes ces aventures dont je
rougis j'avais été républiquain. je ne les aurais pas eues
et j'eusse été vertueux. »
Par une bizarrerie qu'on rencontre souvent sous diffé-
rentes formes chez Restif, en même temps qu'il publiait
Monsieur Nicolas il faisait paraître un autre ouvrage où
les mêmes scènes de sa vie sont découpées en petites
pièces de théâtre destinées à être jouées par des ombres
chinoises, La réunion de ces mémoires en dialogues est
intitulée : Le Drame de la vie contenant un homme tout
entier.
Au plus fort de sa misère, toutefois. Rétif éprouva un
soulagement passager. Un décret de la Convention du
•14 nivôse an III, qui accordait des secours à plusieurs
gens de lettres, lui attribua une somme de deux mille
francs. Mais il s'en fallut que cette subvention le mit à
flot. Ayant acheté une petite imprimerie qu'il faisait fonc-
tionneV avec un ou deux ouvriers, il ne tarda pas à être
obligé de la vendre.
En 1796, il publia la philosophie de Monsieur Nicolas,
ouvrage dans lequel est exposé tout au long le système
cosmogonique déjà ébauché dans plusieurs livres anté-
rieurs.
Enfin, en 1802 parut son dernier ouvrage : Les Pos-
thumes ou lettres reçues après la mort du mari par sa
femme ^ui le croit à Florence. Cet ouvrage, véritable
macédoine composée par une plume en délire, est à la
fuis un roman fantastique, une apologie de la métemp-
sycose, un précis d'histoire de la Révolution, un exposé
de système de physique et autres choses encore. Parmi
ces autres choses, malheureusement pour l'auteur, se
trouvaient des révélations scandaleuses sur certains
hommes touchant de près au gouvernement. L'ouvrage
fut saisi. Celte mesure fut pour Restif, qui avait consacré
à l'impression de ce livre son dernier écu, un contre-
temps qui le plongea dans une misère noire. Il parvint
cependant, au bout de quelque temps, à obtenir au minis-
tère de la police générale une place d'environ quatre mille
22
francs. Mais, assailli d'infirmités, il ne put la conserver-
longtemps et fut contraint de démissionner. Le seul
remède a ses infortunes fut la mort qui vint le frapper le
3 février 1806, h l'âge de soixante-douze ans. Son convoi
ne fut pas sans honneurs. Llnstilut y envoya une dépu-
tation, bien qu'il eût refusé de lui ouvrir ses rangs. Aux
instances de Mercier pour faire admettre Restif, le prési-
dent avait répondu, avec un mélange de dédain et d'éloge :
« Restif de la Bretonne a du génie, mais il n a point de
goût. » — Eh I Messieurs, avait répliqué Mercier, qui est
celui de nous qui a du génie ? »
Ainsi vécut et finit cet écrivain, qui avait produit 203
volumes formant 49 ouvrages. On a dit que Restif
composait en imprimant, sans rien écrire, et que c'est à
ce procédé qu'il faut attribuer non seulement le grand
nombre de ses livres, mais aussi les altérations profondes
qu'on y rencontre dans l'orthographe des mots. Ces
explications sont sans fondement. D'une part, les entorses
à 1 orthographe consacrée (jui pullulent aans les ouvrages
de Restil proviennent uniquement de la réforme qu'il
voulait y apporter. Son but, comme l'avait été celui de
Ramus et de Meigret au xvi® siècle, celui de Ménage, de
Dangeau et de Richelet au xvn®, de Duclos, de Wailly,
de Dumarsais, etc., au temps où écrivait Restif, était de
réagir contre l'orthographe étymologique instaurée par
certains savants de la Renaissance et de ramener le
système phonétique plus simple et plus rationnel du
moyen âge. D'autre part, la prodigieuse quantité d'écrits
qui sortit de la plume de Restif n'a pas besoin d'autre
explication que sa grande puissance de travail et l'état
de son imagination toujours en haleine. Un jour qu'un
jeune homme le plaisantait sur la longueur de sa barbe :
« Elle ne tombera, dit-il, qu'après que j'aurai achevé
mon prochain roman, qui aura quinze volumes. »
— • « Vous ne vous raserez donc que dans une quin-
zaine d'années ?
— « Rassurez-vous, jeune homme, j'écris un demi
volume par jour. »
Pour faire apprécier dans son ensemble l'œuvre de
Restif, on ne saurait mieux faire que de reproduire le
jugement autorisé qu'en a porté M. Ch. Monselet dans
23
son Étude sur notre auteur : « Restif de la Bretonne était
inévitable. De même que les folies parfumées du Parc
aux Cerfs, les scandales de M"® Pompadour et les joyeux
éclats de rire de la grisetle qui lui succéda devaient
aboutir à la Révolution, ainsi les petits romans roses et
dorés de Crébillon fils, de Duclos, de la Morlière et de
tant d*autres, conduisent par une pente sensible aux
gros livres terreux de Restit de la Bretonne, imprimés
avec des têtes de clou. Du jour où ce fut le peuple qui se
prit à lire, il fallut au peuple des ouvrages de naute
saveur. Le roman eut ses Père Duchesne, mais ses Père
Duchesne de bonne foi. Or, Restif de la Bretonne, c'est le
Peuple auteur. La France savante et lettrée, la France de
Institut, la France qui n'a pas cessé de porter du linge
blanc sous sa carmagnole, cette France-là n'a jamais eu
pour lui que surprise ou dédain. Il n'y a que la France
Ignorante, la France des boutiques et des mansardes qui
ait lu, qui ait acheté et qui ait fait vivre Restif de la
Bretonne et sa littérature ; puis aussi la province et
Tétranger, qui repoussent si souvent ce que nous admi-
rons et qui se passionnent plus encore pour ce qui nous
répugne. Voilà ceux qui ne lui ont pas ri au nez, qui ne
lui ont pas craché au visage, qui ne lui ont pas dit :
« Diogène littéraire, rentre dans ta niche I » Mais Restif
de la Bretonne est mieux qu'une curiosité, qu^une diffor-
mité littéraire; ce n'est pas un homme de talent, mais
c'est presque un homme de génie. »
C. MOIS ET.
HISTOIRE DE L'ABBAYE DE VAULUISANT
(Yonne).
PREFACE
Ressusciter une abbaye, autrefois célèbre, et dont il
I esle à peine aujourd'hui le souvenir ; redire, en quel-
ques pages simples, les principales phases de sa vie,
sa mission providentielle, ses grandeurs, comme aussi
le relacliement qu'y introduisirent le temps, la faiblesse
humaine et des circonstances malheureuses; rappeler la
mémoire de ses heures de joie aussi bien que de ses jours
de deuil, tel est le travail qui m'a paru présenter le plus
vif intérêt, et que je me suis efforcé de faire de mon
mieux. Le lecteur jugera.
Au reste, une grande partie des difficultés inhérentes à
un semblable travail étaient aplanies, et, pour aller
sûrement, je n'avais qu'à marcher dans un chemin tracé
par des maîtres. La vie des monastères cisterciens qui
couvrirent la France et lEurope, au xii° siècle, est à peu
près partout la même, du moins (lans les giandes lignes.
Ils étaient nés de la même idée, ils répondaient aux
mêmes besoins, ils avaient la même destinée h remplir;
aussi retrouve-t-on les mêmes caractères généraux dans
la fondation de chacun d'eux, dans leur développement,
dans leur prospérité, dans les coups malheureux que
leur portèrent successivement le relâchement, les guerres,
'
Annuaire de l'Yonne 1887
Plan de lWbbavi- de Vauluisaxt
D'apics un floî=sin cuiiscivé à In Biltliollièque iialioiuilt".
25
l'hérésie, la commende, enfin dans leur destruction plus
ou moins complète par la Révolution. Je me suis inspiré
de Thistoire ae deux abbayes célèbres, celle de Mori-
mond, écrite par l'abbé Dubois, et celle de Pontigny,
tracée par deux mains également habiles, mais sur un
plan différent: M. le baron Chaillou des Barres, ancien
préfet de l'Yonne, et M. l'abbé Henri, mort doyen de
Quarré-les-Tombes. J'ai emprunté à ces trois auteurs ce
qui me semblait, dans leur méthode ou dans leurs idées,
le mieux convenir à mon sujet. Les archives départe-
mentales, le Cartulaire de Yauluisant, qui se trouve à
la Bibliothèque nationale, et le Cartulaire général de
r Yonne sont les sources principales où j'ai puisé mes
renseignements.
La vie de la plupart des abbés de Yauluisant n'offrant
point de particularités remarquables, je les ai laissés
dans l'obscurité où ils ont vécu, et j'ai fait reposer la
division de ce travail, par chapitres, sur les principaux
événements qui on marqué ou modifié l'existence de
l'abbaye.
Quelques pages offrent un certain intérêt au point de
vue des mœurs locales ; d'autres nous montrent, mêlés à
l'histoire du monastère, des noms illustres, tels que ceux
de saint Bernard, de François P', de Jean Cousin, de
Dominique, de Gentil, de Reslout et autres. Enfin, l'en-
semble de ses annales, embrassant l'espace de plus de
sept siècles, tiendra sa petite place, j'en ai l'espoir, dans
l'histoire générale de notre département.
Un point sur lequel j'ai dû appuyer, c'est le rôle que
l'abbaye a joué autrefois dans nos contrées, au point de
vue agricole, rôle que M. Max. Quantin a bien fait
ressortir dans l'Introduction de l Inventaire sommaire des
archives de l'Yonne,
Le lecteur pourra, en effet, constater à chaque page de
son histoire qu'elle a rempli une mission éminemment
utile et sociale, celle de montrer au peuple les avantages
de l'agriculture et d'en donner le goût aux habitants de
. la campagne, alors qu'elle était le plus méprisée.
26
Chapitre P^.
Naissance et extension de l'Ordre de Citeaux en Europe et particulièrement
en France. — Fondation de Preuiliy. — L'abbé Artaud, sur l'avis de S.
Bernard, arrête ses vues sur Vauluisant. — Départ de l'abbé Narpaud et
des moines fondateurs.
A côlé du grand mouvement religieux qui, au xii®
siècle, emporta les populations de la France et de l'Occi-
dent vers Jérusalem et les Lieux saints, il est facile à
rhistorien d'en constater un autre (}ui, pour être moins
sensible, n*en lut pas moins considérable et imprima,
dans la société chrétienne, des traces plus profondes et
plus durables.
Dans les premières années de ce siècle, saint Bernard
se retire avec trente gentilshommes au monastère de
Citeaux, où était en vigueur la règle de saint Benoît, et il
y prend l'habit de moine. Bientôt de nouvelles recrues
arrivent. Du monastère s'éloignent des essaims de reli-
gieux qui s'en vont fonder de nouveaux couvents, et le
nombre des moines cisterciens s'augmente avec une
telle rapidité, qu'en moins de vingt-cinq années on en
compte, en Europe, plus de soixante mille.
La Providence leur avait réservé une double et grande
mission à remplir. En premier lieu, la société euro-
péenne se composait alors de deux mondes séparés, qui
n'avaient pu encore se comprendre : l'un perché sur le
sommet des montagnes, environné de bastions et de
meurtrières, tour à tour enivré des plaisirs bruyants des
tournois et du sang des batailles ; l'autre, errant triste-
ment, avec de maigres troupeaux, dans les marais et les
broussailles, abrité sous un toit de chaume et taillable à
merci. Ces de.ux mondes vont se rapprocher et s'unir par
les moines. Les barons descendront vers le peuple, le
servage sera ennobli lorsqu'on verra dans le cloître les
plus puissants seigneurs tomber à genoux devant le plus
misérable mendiant, l'embrasser comme un frère, le
servir à table et lui laver les pieds de leurs propres
mains.
En second lieu, l'agriculture était abandonnée et mé-
prisée; la fureur des combats, des jeux guerriers et des
expéditions militaires emportait, lom des paisibles cam-
27
pagnes, la portion la plus active et la plus énergique des
populations. L'Europe, dominée par rélémenl guerrier,
allait aux plus grandes catastrophes, lorsque le chris-
tianisme trouva le secret de son salut en jetant le man-
teau des ermites sur les épaules des enfants des chevaliers
el des hommes d'armes et en les transformant en pas-
teurs de troupeaux et en laboureurs.
Après avoir donné le jour à quatre monastères célèbres :
La Ferté, Clairvaux, Pontigny et Morimond, l'abbaye de
Citeauxvenait d'établir (1118), dans la Brie, Tabbaye de
Preuilly ou Prully, sous la direction de labbé Artaud.
Il y avait à peine neuf années que Preuilly avait pris
naissance, et déià le nombre des moines avait tellement
augmenté, que i abbé Artaud songea à trouver un lieu
pour y établir une nouvelle colonie. Il avait porté ses
vues sur l'Espagne et il s'était ouvert à plusieurs de ce
projet, quand la nouvelle en parvint à saint Bernard.
Aussitôt ce dernier envoie une lettre à Artaud, « son très
doux arai et frère », dulcissimo amico et confratri suo. Il
lui fait part qu'il a appris son intention d'aller fonder en
Espagne un monastère de son Ordre ; il lui marque son
élonneraent de le voir s'exiler, ainsi que ses fils, dans un
pays si éloigné, tandis qu'il a non loin de lui un lieu tout
préparé. Il lui assure que, s'il le désire, l'abbé de Pon-
ligny lui concédera avec plaisir et empressement un
endroit qui lui appartient et dont il n'a pas besoin (1).
Artaud vit dans cette exhortation du saint comme une
manifestation de la volonté divine, et, sur les demandes
réitérées de ses frères, il se résolut à fonder le nouveau
monastère dans l'endroit qui lui était offert. Guidé par les
conseils de saint Bernard, il se rendit dans un lieu appelé
Monstuz, où Anceau de Traînel et Eudes de Villemaur,
nobles personnages de la contrée, s'étaient réunis pour
traiter quelques affaires. Il leur demanda, le droit, à
perpétuité, pour lui et ses moines, d'acquérir des biens
dans l'étendue de leurs seigneuries, et les pria de lui
faire cette concession pour le salut de leur âme. Ces sei-
gneurs s'empressèrent de la lui accorder, et Milon de
ÎJogent suivit bientôt après leur exemple (2).
(1) Voir Pièces justificatives.
(2) Cartulaire de V Yonne, t. I, p. 267.
28
L'abbé Artaud revint alors à Preuillj^. D'après la règle
de Citeaux, choisissant douze moines, il leur donna Nor-
paud pour abbé, et les religieux se dirigèrent vers leur
nouvelle demeure.
Le départ d une colonie cistercienne se faisait toujours
avec un appareil imposant. La cloche rassemblait la
communauté à Toratoire, et lorsque tous étaient age-
nouillés, Tabbé se levait, entonnait un psaume d'un sens
analogue à la circonstance, puis allait prendre sur l'autel
un crucifix qu'il remettait à rabbé du nouveau monastère.
Celui-ci l'ayant baisé, descendait de sa stalle ; douze
religieux quittaient leur place et se rangeaient autour de
lui ; puis tous, sans rien dire, sortaient de l'enceinte
sacrée, traversaient le cloître, accompagnés de la foulé
des moines ; la grande porte extérieure s'ouvrait et se
refermait presque aussitôt. Ils appartenaient dès lors au
monastère qu'ils allaient fonder (1).
Tout en restant à Preuillv, l'abbé Artaud n'oubliera
f)oint Vauluisant. Il montrera une grande sollicitude pour
e nouveau monastère qu'il a fondé, et nous le verrons
s y rendre de temps en temps, mettant en œuvre toute
son mfluence pour le faire prospérer.
Chapitre IL
Construction des lieux réguliera du monastère. — Leur bénédiction par
Henri Sanglier, archevêque de Sens. — Visites de saint Bernard à l'ab-
baye. — Accord entre Norpaud et Héloïse, abbesse du Paraclet. ~ Achè-
vement et bénédiction de l'église. — Organisation complète de l'abbaye .
L'endroit indiqué par saint Bernard et dans lequel
l'abbé Norpaud vint se fixer, se trouvait dans une vallée
solitaire, arrosée par un ruisseau appelé Lalain. Comme
une partie de l'Europe à cette époque, ce n'était qu'un
lieu sauvage, marécageux et malsam (2). Les religieux
de Pontigny avaient commencé à y élever, quelques
années auparavant, un monastère ou une grange et
l'avaient ensuite abandonné. Dans la suite des âges, les
moines venus de Preuilly devaient transformer cette
(1) Annales cisterciennes.
(2) Voir Pièces justificatives.
29
vallée « plus iavorable à la santé de Tâme qu'à celle du
corps », suivant Pexpression de Manrique, et lui faire
mériter ce nom de « vallée brillante », vallis lucenSj qui
ressemblait si bien à celui de Clairvaux, clara vallis, et
qui était de bon aucune pour Tabbaye naissante.
Grâce aux libéralités de Louis VII, roi de France, et de
Thibaud le Grand, comte de Champagne et seigneur
féodal du lieu, les bâtiments du monastère séîevèrent
avec rapidité. Plusieurs seigneurs voulurent également
concourir à la fondation du monastère : Philippe de
Boissenay, Hugues de Vareilles, Adeline, chevalier de la
ville de Sens, et d autres, firent don d'une partie de
leurs droits et de leurs biens (1), de sorte que deux ans
après, le i""^ avril 1129, à la prière de Tabbé Norpaud,
Henri Sanglier, archevêque de Sens, vint consacrer les
lieux réguliers, l'oratoire, le cloître, le cimetière et l'em-
placement choisi pour construire l'église. Déjà, à larrivée
clés moines, cet éminent prélat leur avait donné sa béné-
diction, et, comme don de joyeux avènement, il les avait
exemptés de tous droits de dîmes sur les terres qu'ils
possédaient sur son diocèse.
Si Ton en juge par la foi ardente qui animait les popu-
lations à cette époque, et qui leur faisait regarder l'éta-
blissement de religieux comme un immense bienfait pour
le pays, il dut se trouver à celte cérémonie de la béné-
diction un grand concours de peuple. Les archives de
Tabbaye nous ont conservé les noms de plusieurs per-
sonnages qui choisirent ce jour même pour faire d'im-
portantes donations. Foulques de Lailly el sa femme,
Griraaud, curé de Lailly et de Molinons, dame (Colombe,
femme de Hugues d^Egleny, el Landric, fils d'Herbert,
firent remise aux moines des droits de dîmes aux envi-
rons du monastère et sur les terres qu'ils cultivaient
« à la main et à la charrue » sur le territoire de Cour-
genay (2). Pour donner une sanction à leurs donations,
ils les déposèrent entre les mains de l'archevêque de
Sens, qui les remit lui-même aux religieux.
La faiblesse des lois était alors telle que si un père
(1) Archives de TYonne, H, 678.
(2) Cart de VYonne^ 11, p. 51, et Archives nationales, 9901,
30
faisait un don à une église ou à un monastère, son fils,
son petit-fils ou tout autre héritier reprenait quel(juefois
impunément ce don. C'est pourquoi on faisait ratifier les
donations par le pape, par le roi, par les évêques ou par
les plus puissants seigneurs de la contrée.
Cette même année 1127, plusieurs seigneurs avaient
donné à l'abbaye une partie des terres qui l'avoisinaient,
jusqu'à Courgenay et Lailly. Parmi eux, citons Hilduin
Manant, qui permit aux religieux d'acquérir, dans ces
deux paroisses, tous les biens relevant de son fief, et fit
cette concession dans le cloître même de Tabbaye, entre
les mains d'Artaud, abbé de Preuilly, en présence d'An-
seau de Traînel et de plusieurs autres seigneurs.
Lorsque le grand saint Bernard vint, en 1135, rendre
visite à l'abbaye de Vauluisant, il la vit avec allégresse
grandir sous de si heureux auspices. Il profita de sa pré-
sence pour terminer un difierend qui s'était élevé entre
les moines et les Templiers de Coulours, au sujet de
terres sises à Cérilly. Comme on pourra le constater en
plusieurs autres circonstances, il surgissait assez fré-
quemment des contestations à l'occasion des propriétés,
même entre les monastères qui étaient rapprochés les
uns des autres. Le plus souvent ces difierends se termi-
naient à l'amiable, devant un ou plusieurs arbitres qui
réglaient les droits respectifs des parties.
Plusieurs années après (1140), l'abbé de Clairvaux, qui
était devenu l'oracle de la France, passa de nouveau et
séjourna à Vauluisant en se rendant au concile de Sens,
où sa voix éloquente allait vaincre celle d'Abailard et
défendre le dogme catholique contre le subtil philo-
sophe (1).
Un nouveau différend survint en 1142 entre Vauluisant
et l'abbaye de Paraclet. Ce fut la célèbre Héjoïse, abbesse
de ce dernier couvent, qui intervint avec l'abbé Norpaud,
sous la médiation d'Anseau de Traînel ; ils réglèrent
ensemble les possessions et les droits respectifs des par-
ties à Pouy et à Bernières, afin de ne pas gêner le pâtu-
rage des troupeaux de porcs (2).
(1) Tarbé, Almanach de 1784.
(2) Archives de l'Yonne, H, 705.
31
Cependant le monastère, dont tous les bâtiments
s'étaient élevés comme par enchantement dans l'espace
de deux années, n'avait qu un simple oratoire, bâti pro-
visoirement pour la célébration du culte divin. Encou-
ragés par les donations dont ils étaient comblés, les
moines entreprirent aussitôt de construire une église ; les
travaux allèrent avec une telle dilig(mce que, au bout de
treize ans, elle était terminée. Ce Fut Hugues de Toucy,
archevêque de Sens, c|ui la consacra, le 9 octobre 1144.
Cette église, détruite dans les premières années de
noire siècle et dont il faut aujourd'hui pleurer la perte,
était un des plus beaux monuments gothiques de notre
département. Un procès-verbal de visite des bâtiments,
faite en 1684, nous a conservé les principales dimensions
de cet édifice. Il avait en longueur 73 mètres 96, en
larçeur 12 mètres 66, et avec les collatéraux 24 mètres 36.
Le transept était long de 48 mètres 74 et large de 12
mètres 66. Enfin le côté gauche du transept avait une
hauteur de 11 mètres. Tarbé dit que la longueur et la
hauteur étaient bien proportionnées ; le sanctuaire était
majestueux et avait quelque chose d'auguste et d'im-
posant ; les piliers n'avaient pas deux pieds d'épaisseur
et étaient travaillés avec beaucoup de délicatesse (1).
Nous aurons plusieurs fois l'occasion de parler de ce
monument, à propos des difiërents changements qu'il
subit dans la suite des temps.
Les moines durent tressaillir de joie lorsau'ils chan-
tèrent pour la première fois, dans cette belle et vaste
église, les louanges du Très-Haut. Dix-sept années leur
avaient sufii pour compléter l'organisation matérielle du
monastère ; et si l'on songe combien étaient alors impar-
faits les moyens de construction et de transport, on voit
que pour mener à bien cet ouvrage si considérable, il
leur fallut déployer une activité qui serait à peine sur-
passée aujourd'hui.
Arrêtons-nous maintenant à considérer brièvement
l'organisation spirituelle de l'abbaye et nous aurons une
idée à peu près exacte de la physionomie qu'elle présen-
tait alors.
(1) Elle avait beaucoup de traits de ressemblalices avec Téglise
de Pontigny.
«2
C'est de concert avec saint Bernard, Hugues de Mâcon
et les dix autres abbés de l'Ordre, réunis en 1119, dans
une assemblée qui prit le nom de premier Chapitre de
Cileaux, que l'abbé Etienne avait arrêté et fixé, dans la
frande charte de charité, les usages et la règle que
evaient pratiquer rigoureusement les monastères de la
filiation de Citeaux. La base des prescriptions nouvelles
n'avait point été changée : c'était celle qui avait servi de
fondement à la règle de saint Benoît. Le pape Calixte II
l'avait approuvée, et dans la suite ses successeurs la con-
firmèrent.
Le baron Chaillou des Barres, dans son Histoire de
Pontigny, affirme que cette règle était un chef-d'œuvre
d'organisation « En parcourant, dit-il, ce vaste ensemble
de prescriptions si judicieuses, si sagement coordonnées,
où tout a été prévu avec une rare pénétration, on demeure
étonné, confondu d'admiration. On se demande comment,
à une époque si reculée, quelques-uns diraient aussi bar-
bare, comment au commencement du xii** siècle enfin,
une constitution si forte a pu être conçue. Le lien, la
hiérarchie, la discipline, rien n'est omis ; ce que la règle
ne contient pas se trouve dans le livre des usages de
Citeaux. Les deux œuvres se complètent. »
Le monastère devait être construit dans un lieu isolé,
dans une vallée, et de telle façon, autant que possible,
qu'il pût réunir dans son enceinte toutes les choses né-
cessaires, telles que l'eau, un moulin, des ateliers pour
divçrs métiers, afin d'éviter que les moines ne fussent
obligés d'aller au dehors. L'église et les habitations
devaient être construites avec la plus grande simplicité.
L'organisation intérieure et la hiérarchie étaient ainsi
établies. L'abbé occupait la première place au chœur;
il punissait, absolvait les frères dans le Chapitre. « Il ne
devra pas, dit la règle, cacher les fautes des coupables,
mais il les punira aussitôt qu'elles seront commises, car,
au jour du jugement, il rendra compte des âmes de ses
frères dont il a la garde. Quand une afiaire grave se pré-
sentera, il convoquera la communauté pour avoir l'avis
de ses frères ; puis, ayant réfléchi à part soi, il fera ce
qu'il jugera le plus utile. Mais qu'il ait toujours devant
lebyeux 1^ crainte de Dieu et l'observance de la règle. »
3â
Le prieur, qui occupait la première place à gauche au
chœur, appelait les moines au travail et les y conduisait ;
il était rexécuteur des ordres de l'abbé et il le suppléait
dané plusieurs de ses fonctions.
Le sous-prieur partageait la chaîne du prieur.
Le cellérier gérait les biens, sous les ordres de l'abbé,
et distribuait la nourriture aux moines. La quantité et la
nature des aliments étaient déterminées. Pour le repas
de chaque jour, à Sexte ou à None, deux plats suflisaient ;
mais si c'était des légumes, on pouvait en ajouter un
troisième. Une livre de pain et une émine de vin (équi-
valant à l'ancienne pinte de Paris) étaient données
chaque jour.
Le maître des Novices avait la direction des jeunes
reîiçieux.
L infirmier soignait les malades.
Le chantre et les sous-chantres devaient diriger le
chant des frères.
Le refectorius disposait les objets, les ustensiles du
réfectoire.
L'hospitalier était chargé de s'occuper de la réception
des voyageurs et des étrangers et de s'assurer des soins
qu'on leur rendait. Ils mangeaient à la table de l'abbé.
Enfin, l'emploi du temps des religieux était déterminé
par la règle avec tant de précision qu'aucun instant de
leur vie n'y échappait. Elle les suivait partout, même
dans leur sommeil.
Chapitre III.
Donations de chevaliers partant pour la seconde croisade et pour la ffuerre
contre les Albigeois. — Travaux agricoles. — Exploitation des forets. —
Relations et contestations avec les abbayes voisines et les seigneurs de la
contrée.
Le complet établissement des moines inaugure pour
eux une ère de prospérité. Ils avaient compté sur 1 aide
de la Providence et sur la charité des fidèles ; ni Tune ni
Vautre ne leur feront défaut. Désormais, ils seront
comblés de bienfaits et les donations vont affluer de
toutes parts.
Un grand nombre de chartes de cette époque signalent
1887 m
34
le mouvement qui se produisit en France, à la seconde
croisade. En 1146, Freeburge, fille de Barthélémy de
Traînel, donne à Norpaud et à ses religieux tout ce
qu'elle possède à Bernières en plaine, bois, eaux et
prairies, au moment où le roi Louis va partir en expé-
dition contre Jérusalem, « régnante rege Ludovico Jero--
solymam cum eœpeditione ituro (1). » En effet, dévoré de
remords du meurtre cjuMl avait fait commettre dans
relise de Vitry, Louis VII croyait pouvoir expier ce
crime en parlant pour la Terre-Sainte. De nombreux
chevaliers de la Champagne et de la Bourgogne se joi-
gnirent à lui. Plusieurs d'entre eux, sur le point de
partir, donnèrent une partie de leurs biens à Fabbaye.
C'est d'abord Eudes de Fonlvanne, qui leur abandonne
des terres sises à Flacy. Milon de Nogent se trouve lui^
même à Vauluisant au moment de partir, et il reconnaît
avoir permis aux moines d arquérir des biens dans
rétendue de son lief de Courgenây. Il leur concède égale-
ment un droit de pêche sur la rivière à Bernières, et il
recommande à sa fille de veiller à ce que ce droit soit
toujours sauvegardé. Anseau, son fils, part également,
et, en présence de nombreux témoins, il donne tout ce
u'il possède à Flacy. De même, Pierre, fils de Houdier,
e Sens, abandonne aux religieux toutes ses possessions
à Courgenây, et avec lui Maurice de Lanis. Un certain
Didier prend également les armes, car un peu plus tard^
Garnier de Traînel s'engage, envers Tabbé de Vauluisant,
de faire approuver par le frère de Didier, qui était alors
au-delà des mers, qui ultra mare erat, une donation faite
par ce dernier avant son départ. Enfin, Etienne de Sor-
mery et Guiard, son frère, se trouvant à l'entrée de la
forêt d'Ervy le jour où Milon d'Ervy et ses chevaliers se
croisèrent pour suivre le roi de France., ratifient la dona-
tion faite par leur père de tout ce qu'il possédait à Cé-
rilly (2).
Après la seconde croisade, ce fut, en 1207, la guerre
des Albigeois, suscitée par l'assassinat du légal du pape,
qui entraîna les chevaliers de la contrée ; le duc de
(1) Archives nationales, 9901.
(2) Archives de l'Yonne et Cartulaire de VYqwm^ I, p. 446*
a
^■■■1 ■
35
Bourgogne et Tarchevêque de Sens s'étaient mis à leur
tète. Henri de Baacon, avant de partir, obtient le consen-
tement de son épouse ; sur le conseil de ses amis, il fait
son testament par-devant le prêtre gui a soin de son
âme et il donne à l'église de Vauluisant six pièces de
terre à Molinons et trois setiers de froment sur ses rentes
de Bagneaux (1). Trois ans après, en mai 12t9/Renaud
de Dierry donne également, avant son départ, pour
servir à la pitance des religieux, vinçt-cmq livres,
monnaie de Provins, quatre-vingts tètes ae brebis et un
muid de seigle à prenare sur ses niens (2).
A côté de ces donations par lesquelles nous constatons
Tenthousiasme religieux, qui arrachait alors les cheva-
liers à leur famille et les entraînait vers des régions
loialaines, d'autres vont nous révéler quelles étaient les
occupations des moines et avec quelle intelligence ils
savaient tirer profit des biens q|ui leur étaient donnés.
D'après la règle de Citeaux, les moines devaient vivre
du travail de leurs mains et se suffire à eux-mêmes. Se
conformant à l'esprit de la règle cistercienne, ils embras-
sèrent la profession d'agriculteurs, bien qu'elle fût alors
méprisée, avilie par les préjugés de l'époque et ren-
voyée aux serfs et aux pauvres manants, comme une
ignominie et une flétrissure.
Les religieux de Vauluisant commencèrent par assainir
l'emplacement du monastère, puis une partie considérable
de la vallée, créaftt des étangs à l'aide de chaussées qui
coupaient la vallée dans toute sa largeur. Ces étangs
étaient destinés à emmagasiner l'eau provenant des
pluies torrentielles ou de la fonte des neiges, qui, tom-
bant tout à coup dans le lit trop peu incliné de la rivière,
la faisait déborder presque instantanément. Ce progrès,
que la science a révélé à plusieurs des fameux hydro-
géologistes de notre siècle, fut indiqué à nos cénobites par
la nature elle-même.
On peut se faire une idée de tout ce qu il a fallu de
patience et de pénibles labeurs pour exécuter ces tra-
vaux considérables, en visitant les chaussées de ces
(1) Archives nationales, 9901.
(2) Ibid.
36
étangs qui subsistent encore aujourd'hui, au nombre de
six ou sept, dans la vallée du Lalain et qui sont couvertes
de belles rangées de peupliers.
Le but premier des moines, en entreprenant ces
travaux hydrostatiques, n'était point de se procurer du
poisson destiné à leur adoucir les rigueurs de l'absti-
nence; ils avaient choisi un lieu humide et fangeux pour
séjour, ils ne voulurent d'abord qu'assainir aBn de pou-
voir habiter et cultiver. Le poisson était alors pour eux
un mets prohibé dont ils n'usaient que rarement et
seulement aux grandes fêtes de Tannée, ce qui dura plus
de cent cinquante ans^ selon le témoignage des auteurs
contemporains.
Voici, d'après les annales cisterciennes, comment ils
procédaient; leurs travaux étaient d'ailleurs conduits
avec tant de sagesse qu'ils semblent avoir outrepassé les
expériences et les découvertes modernes. Ils avaient
dressé leur tente près d'un marais. Ils s'efforcèrent donc
de placer des exutoires, de pratiquer des saignées à ce
sol putride, de réunir les eaux par un système de rigoles
et de fossés débouchant tous dans un canal principal. Ils
s'en servaient en premier lieu comme moyen d'irrigation,
d'oii se sont formées peu à peu les prairies arrosées par
les ruisseaux pérennes qui en découlaient; en second
lieu comme force motrice, ainsi que nous le voyons dans
ces foulons, ces boutoirs et ces moulins établis par les
religieux sur le Lalain et sur la Vanne; enfin comme
viviers, où ils élevaient du poisson qu'ils vendaient ou
donnaient dans la contrée. Amsi, les mêmes éléments qui
avaient rendu ce pays insalubre devenaient, sous la
main des cénobites cisterciens, une source de commo-
dités et de richesses.
Ces élangs ont disparu ; ils n'avaient été formés que
provisoirement et dans un but agricole. En barrant les
extrémités inférieures par des digues transversales, ils y
avaient maintenu l'eau des plateaux environnants ; cette
eau avait apporté avec elle de Ihumus, des détritus, des
végétaux qui, se déposant sur le fond et se mêlant aux
restes des poissons et des batraciens et aux débris des
plantes aquatiques, avaient formé, après une période
plus ou moins longue, une couche de vase à laquelle il
37
ne manquait plus, pour devenir féconde, que d'être
exposée a Tinfiuence du soleil. Les moines avaient ainsi
créé de nouvelles terres arables.
En même temps que ces travaux d'assainissement et
d'irrigation, les moines avaient entrepris d'autres travaux
plus considérables encore d'agriculture. Chaque jour,
grâce aux largesses des fidèles, ils étaient dotés de nou-
velles terres, champs cultivés ou incultes, prés, bois,
landes sauvages ou abandonnées. Ils se mirent à exploiter
avec intelligence leur domaine toujours grandissant. Les
terres déjà cultivées, ils les cultivèrent avec plus de soin,
ils arrachèrent les bois qui gagnaient à être labourés, ils
essartèrent les lieux incultes et les landes qui se cou-
vrirent bientôt de moissons ; les prairies, ainsi que les
bois, nourrirent de nombreux troupeaux et le couvent
devint bientôt ce que Ton appellerait aujourd'hui une
ferme modèle.
De pins, comme les religieux profes, quoique voués à
la vie agricole, n'en étaient pas moins astreints à tous
les devoirs de la plus rigoureuse conventualité, leur cul-
ture ne s'étendait guère qu'aux alentours du couvent.
A Vauluisant, comme dans les autres monastères cister-
ciens, les religieux se mirent à construire, sur les terres
éloignées, des granges, grangim. C'étaient, d'après le
Cartulaire de l Yonne, des espèces de métairies distantes
d'au moins un mille des lieux habités les plus rapprochés;
elles devinrent avec le temps des exploitations agricoles
complètes. Vingt ans à peme après sa fondation, Vau-
luisant en avait établi déjà cinq, celles de Beauvais, de
Touchebœuf, de Livanne, de Cérilly et d'Armentières.
Dans chaque grange, les frères convers formaient une
hiérarchie sous le maître, magister conversorum^ gui
avait pour coadjuteur le frère hospitalier, dont la mission
principale était de recevoir les étrangers et les pauvres
qui ne pouvaient aller à l'abbaye. Venaient ensuite ceux
à qui étaient confiés les troupeaux, la charrue et les
autres charges de la maison. Il ne devait pas y avoir plus
de dix frères dans une grange, et quand ils n'étaient pas
assez nombreux, on leur adjoignait des auxiliaires
laïques qui travaillaient sous leur direction. Ils parti-
cipaient à tous les avantages spirituels et temporels de là
38
communauté, ne différant en rien des moines, sinon en
ce que leurs vœux étaient simples et non solennels. Sans
cesse en contact avec le peuple, ils formaient une sorte
d'intermédiaire entre le cloître et le monde.
Les granges étaient presque toujours construites sur
un même plan et formaient un parallélogramme avec
une cour au milieu dans laquelle donnaient deux portes
d'entrée ; d'un côté se trouvaient les écuries et les maga-
sins, de l'autre les logements des frères.
Enfin, pour leur exploitation agricole, les frères convers,
comme les moines, se servaient du concours des bêtes de
somme, des animaux domestiques, des vaches et des
brebis dont la laine servait à tisser les habits des moines.
Pour nourrir ces troupeaux, ils avaient, outre leurs
possessions propres, les droits de pâturage sur d'im-
menses espaces de terrain, droits qui s'étendaient, à la
fin du xm® siècle, sur plus de soixante villages.
Mentionnons ici, en passant, deux chartes se rappor-
tant à la grange de Bernières. En 1161, un différend
s'était élevé entre l'abbaye de Vauluisant et Godefroy,
fils de Mahaud de la Chapelle, au sujet d'une marnière
et d'un chemin qui conduisait de là à la grange de
Bernières. L'abbé lui envoie deux moines, Girard et
Héric, qui le décident à accepter une composition. Plus
tard (1186), Elisabeth de Nogent donne à Vauluisant un
pré, pour le salut de son âme et celui de son mari, de
ses parents et de ses ancêtres ; elle pose comme condition
que, tant qu'elle vivra, les convers de Bernières fauche-
ront l'herbe de ce pré et qu'elle la fera enlever ; après sa
mort seulement, le pré deviendra leur propriété (1).
Le théâtre où les religieux montrèrent le mieux, peut-
être, leur science en agriculture, ce furent les bois et
les forêts qui ne servaient aux seigneurs qu'à prendre
le plaisir de la chasse et où ils formaient des haies
pour enclore les bêtes fauves. Les serfs y jouissaient
du droit de chauffage et de pâturage. Les donations
faites aux moines du droit d'usage dans les bois y appor-
tèrent des changements notables. Ils en tirèrent partie
de différentes manières, mais l'usage le plus ordinaire
(1) Arch. nationales, 9901.
39
était le pâturage des animaux domestiques, tels que les
bœufs, les vaches, les chevaux, les moutons, les ânes et
les chèvres. Les porcs, si répandus chez les Gaulois,
élaienl encore le bétail favori au moyen-âge. Ils tenaient
alors une grande place dans Talimentation des popula-
tions et les moines en élevaient de grandes quantités
qu'ils envoyaient vendre aux foires de Provins, de Troyes
et d'Auxerre, et dans les autres endroits fréquentés par
le commerce d'alors (1). Dans la plupart des forêts envi-
ronnantes les moines reçurent de la libéralité des fidèles
le droit du gland et du faîne, jW ad glandem et faginam.
On y menait les porcs paître le eland et ils v stationnaient
avec leurs garcliens pendant le temps ne la glandée.
En 1167, Hier de Courceaux donne à l'abbaye les biens
qu'il possède à Thorigny pour y prendre tout ce qui est
nécessaire aux troupeaux et à leurs pasteurs.
11 arrivait aussi que les moines arrachaient ces bois et
en faisaient soit du charbon, soit de la cendre, dont on
retirait alors la potasse ; il les défrichaient et les trans-
formaient en prés et en cultures, parfois au grand dé-
plaisir des seigneurs.
De plus, l'exploitation du fer qui, d'après l'auteur du
Cartulaire de l Yonne, remonte incontestablement au
temps gaulois dans nos contrées, avait été abandonnée.
Les mornes recommencèrent à exploiter le minerai dans
la forêt d'Othe, car en 1146, Bovon de Vareilles, en leur
faisant une donation, se réserva le produit du fer et du-
charbon dans ses bois de Cérilly, sauf toutefois ce qui
serait nécessaire aux religieux. Un peu plus tard, Foul-
3ues et Arthur, son gendre, donnèrent à l'abbaye tous
roits d'usage dans la terre et les bois de Lailly> et il
fut mentionné dans la charte que les religieux pourraient
y prendre des matériaux pour bâtir, du charbon, du fer,
de l'herbe et du gland (2).
Cependant, l'influence bienveillante et civilisatrice des
moines commençait à produire d'heureux fruits; déjà
les populations vagabondes se fixaient pour jouir des
avantages de l'agriculture. Pierre de Lumni donne vers
(1) Introduction du CaH. de l'Yonne,
(2) Archives nationales , 9901.
iO
ce temps, à Vauluisant, des biens situés dans différents
eadroitSy et notamment dans « un petit village nouvelle-
ment fondé (4) ». La domination que les seigneurs fai-
saient parfois sentir si durement à leurs vassaux s'adou-
cissait peu à peu entre les mains des moines, et faisait
passer dans le langage ce dicton aussi vrai pour les
religieux que pour les évoques « qu'il fait bon vivre sous
la crosse ».
D'un autre côté, vivre dans la compagnie des moines
et être enseveli après la mort au milieu d'eux, passait
déjà pour une faveur insigne et un ^rand bienfait.
Foulques de Lailly, sur le point de mourir, se fait trans-
Sorter dans l'église de Vauluisant et s'offre lui-même à
lieu, en donnant en même temps à l'abbaye, pour le
salut de son âme, vingt-trois sous de cens qu'elle lui
devait.
La proximité des monastères, alors très nombreux,
établissait entre les abbés des rapports fréquents. Nor-
paud s'entend avec Foulques, abbé de Saint-Jean de
Sens, pour acquérir à frais communs et se partager
ensuite par moitié la terre de l'abbaye de Saint-Germain
de Paris et la forêt située entre Vauluisant et Voisines.
Vers le même temps, Herbert, abbé de Saint-Pierre- le-
Vif, vend à l'abbaye tout ce que son église possède à
Cour^enay et à Pouy, excepté ce qui appartenait à l'au-
mônier de Saint-Pierre. Les moines refusèrent d'abord
de ratifier cette vente, mais ils cédèrent à la jjrière du roi
Louis-le-Jeune, du pape Eugène III et de saint Bernard.
Bien souvent il arrivait que le manque de délimitation
(précise entre les propriétés suscitait des contestations : le
itige était soumis à des arbitres choisis par les deux
parties. C'est ainsi qu'un différend entre l'abbé Norpaud
et Norgaud, prieur de Flaey, au sujet de leurs possessions
respectives à Flacv, fut vidé par trois personnes qui
avaient été chargées de les mettre d'accord.
Une contestation plus sérieuse s'éleva peu après entre
Tabhé de Vauluisant et l'abbé de Pontigny, Guichard, à
propos de pâturages. Ce fut sous la médiation de l'abbé
Lambert, de Cîteaux, que les parties eurent ensemble
(1) Cart. de VYonm, I, p. 464.
il
une convention qui réglait leurs droits respectifs. Il fut
établi que si un frère convers enfreignait le règlement
adopté, c'est-à-dire s'il conduisait ses troupeaux dans les
pâturages de l'autre monastère, il jeûnerait trois fois au
pain et à leau. Si le prévaricateur était séculier, il serait
frappé ou chassé. Eniin, si le maître de la grange avait
connaissance d'un pareil délit et qu'il n'y portât pas de
remède, il subirait la même peine (1).
L'abbaye de Yauluisant eut également des démêlés
avec plusieurs autres maisons religieuses de la contrée.
En i19(>, une contestation s'était élevée avec les reli-
gieuses du Paraclety à propos des limites des biens des
deux monastères ; on avait porté l'affaire à Rome et les
parties n'avaient pu se mettre d'accord devant les juges
délégués par le pape. Enfip, elles remirent la cause entre
les mains d'Ermenburge de Traînel. Cette dame, après
avoir consulté des hommes considérables et s'être fait
donner une caution de soixante livres par les deux parties,
comme garantie de leur soumission à son jugement^
ordonna aux moines d'abandonner aux religieuses tout
ce qu'elles possédaient en terres et bois, de Bagneaux à
Pouy (2). En 1217, d'autres délégués pontificaux inter-
vinrent de nouveau et réduisirent à un muid de vin,
moitié rouge et moitié blanc, le droit de forage que
réclamait l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif sur le vin vendu
à Sens, dans la maison de Yauluisant, droit qui consis-
tait, auparavant en deux setiers par muid.
Dix ans plus tard, l'abbaye a une transaction avec
frère de Monte-Grosino, prieur de l'Ordre de Saint-Jean
de Jérusalem en France ; ce dernier concédait à Vaului-
sani des pâturages sur les terres de Fleurigny et de
Vallières pour les bestiaux de ses granges de Servins et
de Chevrov, moyennant abandt)n d un muid d'avoine de
rente sur fes coutumes de Fleurigny.
L'abbaye eut aussi, en 1185, un différend avec Pon-
tigny, relativement à la forêt des Eslurgez. Ce furent des
moines convers, porchers, charrons et autres qui, réunis
(1) Cart de V Tonne, I, p. 526.
(2) CarL de VYonne, II, p. ATI,
42
des deux côtés, délimitèrent la part respective de chaque
monastère par des bornes et des fossés (1).
La proximité de la maison des Templiers de Couleurs
devait également provoquer entre elle et Vauluisant de
longues contestations. En 1193, le o août, frère Raoul de
Montlélard, procureur des Templiers en France, fait un
traité entre les Templiers de Couleurs et les habitants de
ce lieu, d*un côté, et les moines de Vauluisant de l'autre,
au sujet du pâturage des bois de Cérilly et des Loges, de
la glandée et de l'usage des chemins (2), La charte fut lue
dans Téglise de Coulours, et le peuple approuva les con-
ventions qui avaient été prises. Il était réglé, entre
autres choses, que dans les bois dépendant des granges
des Loges et de Cérilly, les Templiers auraient droit de
pâturage pour tous leurs bestiaux, excepté pour les porcs
et les chèvres. Dans les prés, ils ne devraient conduire
leurs troupeaux qu'après la première coupe et payer le
droit de panage pour les chèvres et les porcs d'un an.
Pour tous ces droits, ils seraient redevables à l'abbaye
d'une somme annuelle de vingt sous, monnaie de Pro-
vins. Les moines de Vauluisant se réservaient le droit
d'essarter, d'arracher, de cultiver, de vendre ou de
donner leurs bois de Cérilly et des Loges, tout en res-
pectant ceux des Templiers. Saint Bernard et Gui, arche-
vêque de Sens, réglèrent, en 1202, de nouvelles contes-
tations, et, deux ans après, les délégués du pape : Pierre,
abbé de Moutier-la-Celle, Milon, archidiacre de Troyes, et
Jobert, prévôt de cette ville, confirmèrent leur jugement
par une sentence arbitrale.
En 1215 intervient encore à ce sujet une sentence
d'Arnaud, abbé de Citeaux, et d'Aimard, procureur des
Templiers en France. Plus tard (1239), les moines et le
commandeur de Coulours font borner leurs terres; ils
ont encore une entente au sujet de l'irrigation du pré du
Jourdain et du pâturage pouf les bestiaux de la paroisse
de Coulours.
Deux chartes de la même époque offrent un intérêt
assez grand pour que nous en fassions ici mention. La
(1) Archives nationales, 9901.
(2) Cart, de V Yonne, II, p. 450.
43
première est donnée (1209) par Ida, abbesse du Paraclet.
Celle-ci rapporte qu'une conleslalion s'est élevée entre ,
son couvent et celui de Vauluisanl, au sujet de l'héritage
de défunt Girard, prêtre de Saint-Albin, leur aumônier,
inhumé dans le cimetière de Vauluisant, et que le juge-
ment de cette affaire a été confié à deux prêtres, Jean de
Calesta et Hugues de Gelan. Les moines ayant rendu aux
religieuses du Paraclet les vêtements de l'abbé Girard,
trente sous provins et un psautier « annoté », elle se
déclare satisiaite, et le diflérend est apaisé (1).
La seconde (1224) est de Pierre, abbé de Preuilly,
attestant que Odon, chevalier de la maison de Charles, a
eu un différend avec les religieux de Vauluisant, au suiet
de terres situées à Saint-Martin-de-Villefranche, et que les
parties, « avec le secours de Celui qui est le Dieu de
paix et non des dissensions », ont eu ensemble un
accommodement. Ainsi, la foi chrétienne pénétrait la vie
des hommes jusque dans les moindres choses et faisait
terminer pacifiquement des querelles d'intérêt qui,
autrement, se seraient vidées dans le meurtre et dans le
sang.
Chapitre LV. .
Mort de l'abbé Norpaud. — L'abbé Pierre obtient du pape Alexandre III une
bulle. — Privilège du roi Louis le Jeune. — Nombreuses donations pen-
dant le xii* et le xiii* siècle. — Donations remarquables. — Premiers
baux à vie. — Changement de vie des moines.
Ce n'était pas sans une satisfaction bien légitime que
l'abbé Norpaud voyait le monastère grandir et prospérer
sous sa direction. Il put même en fonder un autre, celui
de Varennes, dans le diocèse de Bourges (2). Sa mort
arriva le 17 août 1 159. Aucune inscription, aucune dalle
tumulaire ne nous a été transmise par les siècles, nous
indiquant le lieu où furent déposés ses restes. Ces
hommes savaient pratiquer riiumililé chrétienne à un
degré héroïque et se souciaient peu de ce que deviendrait
leur corps, pourvu que leur âme fût à Dieu.
Son successeur, Pierre, était un homme recomman-
(i) Arch. nationales, 9901.'
(2) Gallia Christiana^ art. Vauluisant.
44
dable par toutes les vertus. Saint Thomas de Cantorbéry,
qui s'était retiré à cette époque à l'abbaye de Pontigny,
1)our échapper aux persécutions du roi d'Angleterre,
'honorait de la plus haute intimité, et il le fit, ainsi que
Tabbé de Pontigny, le confident de la révélation qu'il
avait eue de son martyre. En <173, Tabbé Pierre fut
choisi comrne arbitre par les abbés de la Charmoye et de
Notre-Dame-des-Vertus, au diocèse de Châlons-sur-
Blarne, et il les réconcilia. Il devait abdiquer en 11 79.
C'est à lui qu'était réservée la laveur de recevoir du
[)ape une bulle confirmant toutes les possessions de
'abbaye. Alexandre III, alors qu'il se voyait disputer le
souverain pontificat par l'antipape Victor, s'était réfugié
en France; il séjourna dans la ville de Sens du 1®*^. octobre
1163 jusqu'à Pâques de l'année 1163 et signala son
[)assage par une foule de bienfaits envers la contrée qui
ui donnait une généreuse hospitalité. Déjà, par uue
lettre datée du palais de Latran aux ides de mars et
adressée à Tarchevêque de Sens, le pape déclarait que
les religieux de Yauluisant étaient, comme les autres
moines de l'Ordre de Citeaux, exempts de dîmes sur les
lieux qu'ils cultivaient de leurs propres mains. Quarante
jours à peine après son arrivée à Sens, le 22 novembre,
Alexandre III donne à Yauluisant un privilège.
La confirmation d'une abbaye par le pape était pour
elle d'une importance capitale. C'est qu'alors les cam-
pagnes étaient entre les mains d'un petit nombre de
seigneurs qui gouvernaient parfois en despotes. S'em-
parer des biens des religieux sans défense, s'introduire
dans leurs fermes et enlever le bétail, maltraiter les
serfs étaient des crimes sur lesquels les lois féodales
étaient muettes ou impuissantes, surtout lorsque le mal-
faiteur était assez fort pour s'imposer ou faire valoir les
détours de la chicane. Comme la foi était grande, le pape,
chef de l'Eglise, en appelait à la conscience; s'il n'était
pas toujours obéi, au moins est-il certain que sa voix
était entendue et arrêtait bien des maux (1).
Dans sa bulle, le pape confirma l'établissement de
l'abbaye et la prit sous sa protection, ainsi que les biens
(1) Pontigny y par Tabbé Henry, p. 56.
45
de toutes sortes qui appartenaient aux religieux ou leur
appartiendraient légitimement dans la suite, soit par
la libéralité des rois, des princes et des souverains pon-
tifes, soit par les offrandes des fidèles, soit par d'autres
justes moyt'ns{1). La sollicitude d'Alexandre III devait
se faire sentir encore plus tard pour Vauluisant, car en
1165, alors qu il était de retour dans l'Italie pacitiéeet
qu*il se trouvait à Anagni, il accorda à Tabbé Pierre et à
ses successeurs le pouvoir de conférer tous les ordres
mineurs, de consacrer les autels et de bénir les orne-
ments ecclésiastiques. Puis en 1178, par une nouvelle
bulle, il confirma une seconde fois le monastère dans la
possession de ses biens.
Le roi Louis-le-Jeune s'étant trouvé avec le pape à
Sens, en 1163, avait voulu donner aussi à Tabbaye une
marque de bienveillance, et il Tavait exempté de toute
coutume et de tout péage sur ses terres pour les objets
nécessaires à Tusage ou à la vie des religieux (2).
Cependant les donations faites à labbaye et dont le
Eape ne mentionnait que les plus importantes dans sa
ulle de 1 163, continuaient à affluer de tous les points
de la province ; elles ne cesseront qu'à la fin du xni*
siècle.
En 1293, une sentence arbitrale prononcée par Ber-
nard, abbé de Bourads, et Pierre de Sergines, cnevalier,
dans un procès existant entre la famille de Traînèl et les
religieux, porte que ces derniers sont reconnus seigneurs
de tous les biens environnant l'abbaye. La plupart des
chartes de donations sont données ou scellées soit par
les archevêques de Sens et les évêques de Troyes, soit
par d'autres personnages considérables de l'époque.
Quelques-unes, par leur objet, méritent d'attirer notre
attention.
Dame Houdarde donne à labbaye tout ce qu'elle
possède, se montant à six cents livres, et, afin de vivre
sans grever le monastère, elle achète, avec une partie de
cet argent, des terres à Bernières et emploie le reste de
la somme dans la grange acquise des moines de l'Arri-
H) V. pièces justificatives.
(2) Ibid. ^
46
vour. En retour, les moines de Vauluisant lui font une
rente en grains, vin, fromage, huile, sel, bois, etc. Il est
convenu, en outre, qu il n'habitera dans sa maison que
les deux sœurs de l'abbé; ses enfants seront élevés au
monastère jusqu'à l'âge de raison et reçus au nombre
des moines. Dans le cas où ils ne le voudraient pas, il
sera rendu cent livres à leur mère qui les leur partagera
à son gré (1).
Girard, en entrant comme convers à Vauluisant, après
s être converti, fait don au monastère de tous les biens
qui lui viennent de ses parents (2).
Le moyen âge employait, comme symbole de mise en
possession, des mojens dont l'ingénuité ferait peut-être
sourire aujourd'hui, mais qui n'en étaient alors pas
moins bien acceptés. Garnier dé Marcilly et Thibaut
firent don, à l'église de Vauluisant, du droit d'usage
dans tous leurs bois et plaines, pour les troupeaux du
monastère, les porcs exceptés ; ce don fut constaté par
« le dépôt d'un livre » sur i*autel de Tégiise du monas-
tère.
La femme d'Etienne de Sormery ratifie « devant sa
maison y^ une donation qu'il a faite à Vauluisant. La sim-
plicité de l'époque s'accommodait parfaitement de ces
formalités d'un genre primitif.
Les droits abandonnés aux religieux dans les forêts
sont toujours à peu près les mêmes. Geoffroy de Foissy
leur permet d'exploiter, dans la forêt de Luisant, de la
mine pour l'entretien d'un fourneau. Thibaut III, comte
de Champagne, leur donne la faculté de disposer des
bois qu'il possède dans la forêt d'Olhe et dans sa gruerie.
Ils pourront les arracher et les réduire en culture, y faire
de l'écorce et de la cendre pour leur usage particulier.
Bovon de Vareilles (vers < 174) donne ég^alement tout ce
qu'il possède à Cérilly pour que les religieux y exploitent
le fer et le charbon qui leur sont nécessaires. Jacques des
Sièges reconnaît un droit qu'ils ont dans la moitié de la
forêt des Sièges, de faire du fer et des briques, et de les
vendre, plenarium usuagium ad decoqumdum ferrum et
(4) Cart. de l'Yonne, II, p. 206.
(2) Arch. nationales, 9901 *
47
lateres. Les habitants de Séant, qui prétendaient avoir
des droits dans les bois de Tabbaye situés près des
granges de Cérilly et des Loges, et qui, sous ce prétexte,
commettaient des violences, y renoncent, à l'exception
de faire du charbon. Plus lard, en janvier 1223, assem-
blés dans l'église de Séant, ils renoncèrent même à ce
droit de faire du charbon avec les bois morts (1).
La libéralité s'exerçait envers les moines de difTérentes
maaières. L'archevêque de Sens, Guillaume de Cham-
pagoe, les exempta du péage du sel à Sens, et Jean de
Gharmeceaux leur légua toutes les abeilles « besaignes »
qui seraient dans sa maison à la mort de son maire. Vers
la même époque, ils bâtirent un moulin sur le ruisseau
de Lalain et établirent une écluse pour y amener l'eau.
Jean et Barthélémy de Courgenay, qui possédaient égale-
ment un moulin au-dessus de cette écluse, le leur aban-
donnèrent pour éviter tout conflit, moyennant une rente
de quatre muids de blé à la mesure de Villeneuve, et
râlèrent en même temps l'usage de l'eau dans les prés.
Quelque forme que prissent les donations, elles étaient
presque toujours faites dans un but spirituel et ce but
était parfois déterminé. Tantôt c'était pour le repos de
l'âme du bienfaiteur ou de ses parents, tantôt pour faire
célébrer tous les ans son anniversaire par les moines,
tantôt pour être admis à l'insigne faveur d'avoir sa sépul-
ture dans l'abbaye ; parfois aussi le donateur léguait une
certaine somme pour que Tordinaire des moines fût un
peu plus confortable que d'habitude au jour de son
anniversaire. C'est ce que fait Garnier de Traînel qui, en
1218, assigne à cet effet dans son testament cent sous
de rente, qui devront être pris sur le marché et la mairie
de Marigny. De même, parmi les largesses que Hubert
de Rigny lannoneux^ et Marie, son épouse, font à l'église
de Vauluisant, se trouve la moitié du moulin de Bécherel
qu'ils donnent, avec mention que le revenu en sera con-
sacré à la pitance des moines. Marie reconnaît qu'elle a
agi de plein gré et sans contrainte.
Cependant les friches et les broussailles, tout d'abord
dédaignées par les seigneurs, qui ne les trouvaient
(1) Arch. de FYonne, H, 706*
48
bonnes que pour les plaisirs de la chasse, et par les serfs
qui ne voulaient point se donner la peine d en tirer
un profit qui leur serait enlevé, devenaient, entre les
mains des moines, des terres productives et fertiles. La
rapacité des uns et l'indolence des autres furent éveillés
et quelaues-uns voulurent reprendre la jouissance d'une
partie des terres qu'ils avaient abandonnées. Bien sou-
vent les moines furent contraints de tirer des archives
les chartes qui demeuraient en perpétuel témoignage,
pour rafraîchir la mémoire de ceux qui oubliaient trop
facilement. Pour ne pas être inquiétés dans leurs posses-
sions, ils firent ratifier maintes fois par les enfants ou les
héritiers des donataires les largesses qu'ils en avaient
reçues. Ponce de Traîne!, après avoir donné aux moines
de Preuilly sa terre de Cériîly, l'avait ensuite complète-
ment oublié. Les religieux îe lui rappelèrent, et, s'en
rapportant plutôt à ce qu'assuraient les moines qu'à sa
mémoire, il transporta cette donation à l'abbé de Vau-
luisant et lui abandonna non-seulement tout ce qu'il
f)Ossédait en propre à Cérilly, mais encore tout ce que
'abbé pourrait acquérir dans son Qef (<).
Au reste, continuant leur œuvre civilisatrice et voulant
favoriser les tendances vers l'agriculture qu'ils avaient
fait naître dans les populations, les religieux avaient
obtenu une charte de l archevêque de Sens, qui leur
permettait de donner leurs terres à bail à des particuliers.
La rè^le de saint Benoît, qui ordonnait le travail des
mains, avait été observée tant que les moines n'avaient
point fait partie du clergé proprement dit ; mais aussitôt
qu'ils furent admis aux ordres sacrés, il devint sinon
impossible, au moins difficile que le travail manuel ne
souffrît pas de notables modifications. Les vastes travaux
qui avaient signalé les commencements de la vie céno-
bitique ne pouvaient continuer longtemps. Des villages,
des Dourgs remplis de serfs, de cultivateurs, s étaient
formés successivement; les abbés abandonnèrent peu à
5)eu à ces agglomérations croissantes le soin de cultiver
e patrimoine monastique. De plus, les possessions
étaient si considérables que le monastère ne pouvait
suffire, par ses frères convers, à leur exploitation.
(1) Ârch. nationales, 9901.
49
En 4190, Tabbé Guillaume fait un bail à vie de la
grange d'Armeutières à Marie de Charruoy, moyennant
une rente de six muids de grains, et à la charge pour
cette dernière, si elle se mariait ou entrait en religion,
de faire abandon au monastère de la grange et de tout ce
quelle aurait pu y ajouter. L'abbé lui abandonnait^ en
outre de la grange, trente bœufs et douze ânes. Plus
tard, en 1255, Pierre, curé de Lailly, reconnaît que les
religieux pourront donner à bail à des séculiers leurs
biens situés dans cette paroisse. La même année, ils ont
une transaction avec I abbé de Saint-Remy de Sens ; il
était convenu que l'abbaye de Vauluisant pourrait, dans
les paroisses des Sièges et de Yaudeurs, où Tabbaye de
Saint-Remy avait droit de patronage, bailler è des laïques
ses bois pour être essartés et ses terres pour être culti-
vées. Les dîmes devaient être partagées entre les deux
maisons. Les religieux ont également un accord avec
l'abbaye de Saint-Jean, portant les mêmes conventions
qu'avec Saint-Remy, pour les terres de Vauluisant
situées dans les paroisses où le monastère de Saint-Jean
avait des prieurés. Enfin, en 1261, Tabbaye fait un bail
à vie de trois arpents de vignes sises à Vaux-sur- Yonne
à Henri l'Arroichières, et à son fils, moyennant trente
sous de rente, et à charge des façons suivantes : ctrcon-
fodere, talliare^ paxillare, fodere et binare^ et illo anno
(juo drœnfodiata non fuerunt^ ea tenebuntur rebinare.
Déjà Vauluisant possédait des vignes dans d'autres en-
droits et notamment à Sens (1 ).
Chapitre V.
Lettres royales et bulles des papes en faveur de Tabbaye. — Droit de
franchise à Troyes. — Chapitre général. — Donations.
Dans rintervalle de plus d'un siècle, que nous avons
embrassé dans ces chapitres, l'abbaye reçut des rois et
des papes de nombreuses marques d'intérêt et de pro-
tection.
L'anarchie régnait alors par toute la France, et le
(1) Arch. de l'Yonne, H, 784.
1887 IV
3
pouvoir n^étail pas encore assez fort pour la réprimer ;
des dangers violents entouraient sans cesse les posses-
sions des monastères et leurs immunités ecclésiastiques,
car les papes et les rois n'écrivaient que sur les plaintes
ui leur étaient portées. On se faisait justice soi-même,
itTabbé Henri (1); on brûlait, on saccageait les pro-
priétés de son ennemi.
En 4258, Henri, chevalier et sire de Traînel, permet
aux gardes-forestiers et messiers de 1 abbaye de porter
des arcs pour la garde des bois et des terres de Vaului-
sant. Ce moyen était peut-être efficace contre les serfs,
mais il était insuffisant pour garantir les biens de l'abbaye
contre les puissants du jour.
Vers H80, Jacques des Sièges ayant dévasté les terres
de Tabbaye, fut frappé d'excommunication. Pendant
quelque temps il regimba et n'en continua pas moins
ses ravages. Cependant, Tanathème qui pesait sur lui le
fît bientôt revenir à résipiscence, et il se rendit auprès de
l'archevêque de Sens, Gui, pour lui demander l'absolution
et un arrangement avec les moines : ce qui lui fut
accordé (2).
Ces hommes se disputant le sol de notre pays, frap-
paient de leurs exactions non seulement le peuple, mais
encore les monastères. Les bulles d'excommunication, si
elles ne parvenaient pas toujours à arrêter le mal, prou-
vent cependant la force de l'idée religieuse qui devait
faire succéder à l'anarchie la constitution régulière de la
société et la paix.
En 1190, Philippe-Auguste prend Tabbaye sous sa
protection et ordonne à tous les juges de veiller à la con-
servation des biens de l'abbaye. Il rend lui-même (12< 1),
une sentence contre Ida, dame de Traînel, sur la plainte
qu'elle avait fait saisir injustement des attelages et des
bœufs appartenant aux religieux.
Les successeurs de Philippe donnent également à
l'abbaye des lettres d'exemption et de sauvegarde. Saint
Louis, en 1268, prend sous sa sauvegarde les religieux
et leurs biens, et ordonne à tous ses baillis, prévôts el
(i ) EUt, de Pontigny.
(2) Arch. nationales, 9901.
51
sergents de Champagne de ne point permettre le moindre
otttra^ ou tort à leur é^ard, et de leur prêter aide et
conseil toutes les fois qu'ils le demanderont.
Le monastère reçoit des papes les mêmes gages d'in-
térêt et d'attachement. En 1205, Innocent III prend sous
sa protection l'abbé et les religieux, ainsi que leurs
biens; il les confirme dans tous leurs droits acquis et
ddDs les immunités, franchises, libertés et indulgences
accordées par ses prédécesseurs. Innocent IV, en 1246,
fait de très expresses défenses de contraindre les reli-
gieux à vendre ou à aliéner les biens du monastère.
Même privilège donné par Alexandre lY en 1254. Cinq
ans plus tard il mande par une bulle à l'archevêque de
Seos, à ses suffragants, aux abbés, prieurs, doyens,
archidiacres, prévôts et prélats des églises établies à Sens
ou aux environs, de publier une sentence d'excommuni-
cation contre ceux qui retiennent injustement des biens
appartenant à 1 abbaye, ou qui exigent des dtmes leur
ayant appartenu avant le dernier concile général, et
qu'ils cultivent ou font cultiver à leurs frais, et de ne
point lever cette sentence d'excommunication tant que
l'abbé et les religieux ne seront pas entièrement satis-
faits. Ces deux dernières bulles concernaient surtout cer-
tains supérieurs ecclésiastiques qui, sans avoir égard à
la règle des religieux approuvée par le Saint-Siège, vou-
laient se les assujettir et profiter ae ce qui leur venait de
la dévotion des peuples. Clément IV, en 1266 et Boniface
en 1276, accordèrent à l'abbaye les mêmes droits et pri-
vil^es, ainsi que Clément V, dans les premières années
du XIV® siècle.
Cependant les papes, tout en se faisant les défenseurs
des religieux, savaient respecter et sauvegarder l'auto-
rité et les droits des évêques et des archevêques. C'est
ainsi que les moines avant demandé au Saint-Siège, en
1227, la permission d'élever une chapelle dans leur
maison du faubourg Saint-Pierre-le-Vif et dans leur
erange de Servins, le pape écrivit à l'archevêque de Sens,
lui déclarant qu'il le laissait maître d'accorder cette per-
mission suivant qu'il la jugerait convenable et sans pré-
judice pour personne.
Au reste, les privilèges que réclamaient les abbés
avaient parfois un but moral et social. C'est ainsi qu'en
f26i l'abbé Etienne supplia le comte de Champagne
d'établir tous les ans, le jour de Saint Laurent, martyr,
une foire de deux ou trois jours dans la paroisse de
Cérilly, où ils avaient une grange. Il présentait comme
motif que la célébrité des reliques du saint martyr, con-
servées dans ce lieu, y attirait tous les ans, le jour de la
fête, une affluence considérable de peuple qui, après
avoir satisfait sa dévotion, s'adonnait aux jeux et aux
débauches les plus honteuses et les plus préjudiciables à
la religion (1).
L'abbaye continuait de prospérer Le xiv*^ siècle, qui
devait en voir la ruine presque complète, se lève plein
d'espérances. Parmi les privilèges dont elle jouissait, se
trouvait le droit de franchise dans une maison qu'elle
possédait à Troyes, en face de l'église de Saint-Pantaléon.
Ce droit était si bien respecté, que les sergents royaux,
tout en guettant ceux qui s'y réfugiaient, n'osaient pas
les arrêter. En 1313, un marchand nommé Jean M il on
s'y étant retiré et Jean le Maignien, notaire, l'ayant fait
enlever, malgré le privilège des religieux, une sentence
arbitrale prononcée par maître Etienne d'Auxon, avocat
en la cour de Troyes, le condamna à rendre la liberté à
Jean Milon, à jeûner deux vendredis du carême pro-
chain, et à aller, la veille de Pâques à l'église Saint-
Michel, et la veille de Quasimodo, à celle de Sainl^ac-
ques, près de Troyes.
Ce privilège, né d'une idée religieuse et charitable,
était en harmonie avec l'usage de Thospitalité pratiqué
par tous les monastères au moyen-âge. Les voyages pré-
sentaient alors des embarras et des dangers sans nombre
et dont nous ne pouvons guère nous faire aujourd'hui
une idée. Point de routes nivelées et entretenues, presque
Eas de ponts sur les rivières et sur les fleuves, de som-
res forêts traversées par de rares chemins boueux,
sillonnés de profondes ornières et presque impraticables,
des villages très éloignés les uns des autres. Oii donc le
voyageur fatigué ira-t-il demander un gîte et du pain ?
Sera-ce au manoir? Il s'en gardera bien : il sait que
(1) Oallia christiana.
53
l'étranger qui cherche un asile, comme tout vaisseau qui
fait naufrage, appartient au seigneur ; il a laubaine et le
bris. C est ainsi que le collecteur de Nogent voulait com-
prendre dans ses jurés les aubains et épaves se trouvant
a Courgenay ; en 1367, la reine Jeanne de Navarre le lui
défend, parce que Courgenay dépend de la seigneurie de
Vauluisant. Le voyageur descendra-t-il dans une hôtelle-
rie? Il n en existe point dans les villages. S'arrétera-t-il
au milieu de la campagne ? Mais il risque d'être surpris
par quelaues troupes vagabondes ou par les voleurs, qui
infestent les bois. Il ne lui reste donc que le monastère.
C'est là qu'il retrouvera une famille, un foyer ami et les
sympathies de 1 hospitalité chrétienne. Vauluisant se con-
forma toujours à cet usage, et il est à croire que le
nombre des voyageurs de toutes sortes auxquels il
donna asile fut considéra[)le, si Ton réfléchit que le
monastère n était éloigné que de quelques kilomètres de
la grande route qui conduisait de Sens à Troyes et reliait
la Bourgogne à la Champagne.
Kn 1319, Jacques, abbé de Vauluisant, fit, de concert
avec les abbés de Preuilly, de Barbeau et autres, l'acqui-
sition d'un appartement dans Thôtel de Cîteaux, à Dijon,
pour y loger pendant le temps que se tenaient les Cha-
pitres" généraux ; Tabbé de Ctteaux le leur céda pour cin-
quante livres tournois. Ces Chapitres généraux se tinrent
plus ou moins fréquemment, suivant les époques. Tous
les abbés étaient obligés d'y aller rendre compte de leur
conduite, de l'état de leur monastère et des affaires de
l'Ordre tout entier. On se réunissait à Dijon, et c'est de
là que Ion allait aux assemblées générales à Cîteaux. Ce
forum monacal avait sa tribune, ses débats parlemen-
taires, ses séances, tantôt calmes, tantôt orageuses, mais
toujours dignes et graves.
L auteur de \ Histoire de Morimond apprécie ainsi le
rôle que jouaient ces assemblées : « Au point de vue
social, dit-il, rien n'a plus puissamment contribué à
relier les différentes nations et à les faire progresser vers
l'unité, que ces assemblées périodiques formées d'une
multitude d'abbés venant de toutes les parties de la terre,
parlant pendant cinq jours la même langue, comme une
vaste famille de frères, emportant les mêmes idées sur
5i
tous les points du globe. Sous le rapport politique, se
retrouve dans le Chapitre, à Taurore du xii® siècle, la
vérité du gouvernement représentatif dont les peuples
européens n'ont pu saisir que l'ombre, après tant d an-
nées d'efforts et d'expériences désastreuses, à travers
tant de sang et de ruines, et cette république fédérative
rêvée par Franklin et Washington au sein des forêts du
Nouveau-Monde, réalisée en 1119, par onze pauvres
moines, au milieu d'un marais de la Bourgogne. »
En '1330, l'abbé Nicolas de Châlons objtint du pape
Jean XX une bulle nouvelle qui confirmait l'abbaye dans
tous ses droits. L'année suivante, quelques difficultés
s'étant élevées entre lui et l'abbé de Saint-Jean-lès-Sens,
à propos des dîmes de grain de Villeneuve, une sentence
les leur partagea par moitié. Cet abbé mourut le
1*' juillet 1337, et, d'après le Gallia christiana^ il emporta
les regrets de la communauté, dont il s'était concilié
l'amour par sa douceur.
Son successeur. Gui, n'accomplit que quelques actes
peu importants. Quelques mois après son élection, le
4 août, il termina un dfifférend survenu entre lui et Alix
des Barres, abbesse du Paraclet. En 1339, il transigea
avec Pierre, abbé de Va rennes. Enfin, en 1346, il obtint
de Philippe VI un privilège par lequel le roi permettait
au monastère de faire conduire chaque année, à Troyes,
trente tonneaux de vîn croissant dans les vignes de
l'abbaye, sans lui payer, ni à lui ni à ses successeurs,
aucun droit de quelque nature qu'il fût. C'était pour
reconnaitre l'engagement qu'avaient pris les religieux
de célébrer à perpétuité une messe, chaque semaine, à
l'intention des membres de la famille royale. Celte messe
devait être « du Saint-Esprit » pendant leur vie, et de
Requiem après leur mort.
Pendant la seconde moitié du xiv® siècle, la piété des
fidèles se manifeste encore par Quelques rares donations.
En 1350, Marie de Barbançon lè^ue à Vauluisant deux
journaux de terre sur le finage de Fontenay, à charge
d'anniversaire, et « considéra ns que comme humaine
nature de humaine chair et de âme raisonnable, soit
establie de Dieu et créée pour ce que II d'icelleramplisse
son paradis. » L'année suivante, Jean Dubec donne éga-
55
lement tout ce qu'il possède sur les moulins de Yille-
neuve-rArchevêque,
En 4365, Pierre Payen, chevalier, conseiller du roi et
noble dame Perennelle, sa femme, font don d'une maison
sise à Sens, dans la rue SaintrBenoit, à charge pour les
religieux de célébrer une grande messe à perpétuité, à
l'aulel de leur église, pour le repos de Tâme des dona-
teurs. Jean du Plessis, seigneur de Vertron, des Bordes
et de Compigny, demande que chaque année une messe
« de^eauiem à note » soit chantée pour le salut de son
âme, à 1 autel de Notre-Dame, où il a choisi sa sépulture^
et offre à cette intention, en 1383, une rente de trois
setiers de froment sur la grange des Bordes. Enfin, dix
ans plus tard, Jean Legendre et sa femme, de Marigny,
abandonnent par testament deux maisons à labbave ; ils
avaient choisi également l'église pour y dormir de leur
dernier sommeil.
Chose remarquable, c'est qu'alors les fidèles faisaient
souvent des fondations pour avoir le privilège d'être
enterrés dans les églises des monastères. On avait la
plus grande confiance dans les prières de ces hommes
pénitents, et l'on regardait comme une faveur, une
suprême consolation, de reposer dans un lieu sanctifié
par les oraisons et le séiour des moines. Il semblait aux
lîdèles qu'à cet endroit la terre leur serait plus légère, et
que leurs cendres, se ranimant à la voix austère des
moines, enverraient encore leurs supplications jusqu'aux
pieds de l'Eternel. Peut-être aussi la préoccupation plus
constante qui se remarque parmi les fidèles, à celte
époque, d'assurer le repos à leur corps dans l'abbaye et
les prières des religieux à leur âme, venait-elle des dan-
gers nombreux dont la guerre étrangère et la guerre
civile commençaient à menacer les vies.
Chapitre VI.
Détresse et abandon du monastère pendant la guerre de Cent ans. —
Quelques abbés d'un grand mérite. — Lettres de Charles VU prenant
l'abbaye sous sa sauvegarde. — Réparations des ravages de la guerre. —
Baux a vie des biens de l'abbaye. — L'abbé Jean Hannoteau obtient le
privilège d'abbé mitre.
Dans sa petite notice sur Vauluisant, Tarbé dit que le
monastère fut tellement désolé, dans le xiv® siècle, par
56
les guerres des Anglais, qu'il resta près de quarante ans
désert et sans religieux. Malgré toutes nos recherches, il
nous a été impossible de découvrir dans queles années
il fut réduit à cette extrémité. Il v a tout lieu de croire
que, pendant la seconde moitié du xiv® siècle et la pre-
mière du XV®, il subit le contre-coup de tous les désastres
qui s'abattirent sur la France et en particulier sur nos
contrées.
Dès <358, le dauphin Charles avait ordonné d'entourer
la ville de Sens de fossés pour la mettre à couvert des
incursions des Anglais, qui ravageaient le pays. Un peu
plus tard, le dauphin, devenu roi, ordonna au duc de
Bourgogne de réunir à Sens toute la noblesse boui^ui-
gnonne qui se dirigea sur Troyes, pour le protéger contre
les Anglais qui entraient en Champagne. Ces derniers,
trouvant la ville bien défendue par les renforts du duc,
se montant à deux mille hommes, se dirigèrent sur Sens,
également bien défendue, et qu'ils n'ocrent attaquer.
L'abbaye était sur le passage de ces troupes, elle dut
être cruellement saccagée. Mais ce n'était là que le pré-
lude d'autres calamités.
Après les ravages et les incursions des Anglais et de
leurs partisans, aui couvrirent de ruines notre belle
contrée, ce furent les malandrins et les routiers, puis les
grandes compagnies qui promenèrent partout la dévas-
tation et la mort. Une preuve bien sensible de la détresse
qui s'abattit sur le monastère pendant toute cette période
critiaue, c'est le manque presque complet, aux archives,
de documents concernant cette époque malheureuse.
Soit qu'ils aient été détruits ou brûlés, soit que les moines
ayant abandonné Tabbaye, il ne se soit accompli aucune
transaction, toujours est-il que, sauf les quelques notes
du Gallia christiana touchant les abbés, il règne un
silence de mort sur ces temps néfastes.
Un autre indice du désarroi dans lequel était plongé le
monastère aussi bien que la société entière, c'est la dis-
cordance qui existe entre la liste des abbés donnée par
le Gallia christania et une autre liste copiée sur un
manuscrit du xvi° siècle par frère François Thonnelier (i).
(1) V. r Appendice.
57
Un siècle à peine plus tard^ la pénurie des renseigne-
ments était si grande que les historiens ne s*accordaient
pas toujours sur le nombre et les noms des abbés.
Vers ce temps apparaissent à Yauluisant quelques
abbés qui se font remarquer de leurs contemporains par
leur savoir et par leur mérite, dignes par là de faire
passer à la postérité la mémoire de leurs actes. Etienne II
est élu, en 1367, par le Chapitre général, pour examiner
un échange fait entre l'abbé de Pontigny et le couvent
de Saint-Germain d'Auxerre. Ces deux maisons reli-
gieuses étaient, avec Saint-Pierre-le-Vif de Sens, les
plus considérables et les plus renommées de la région.
Le successeur d*Etienne, l'abbé Simon, ne resta que
quelques années à la tète des religieux, et mérita, pro-
bablement par ses qualités, dètre transféré, en 4361, à
l'abbaye de la Chaise-Dieu, en Italie.
En 1418 se retrouve le seul vestige qui soit resté de la
suprématie que Yauluisant dût conserver sur Tabbaye de
Yarennes, fondée par Tabbé Artaud ; labbé Mathieu
refuse, dans cette même année, de confirmer Télection
de Tabbé de Yarennes. Précédemment, il avait eu un
accord avec le chapitre d'Auxerre et le prieur de Molinons,
au sujet des droits respectifs sur les aîmes qu'ils possé-
daient dans ce pays.
Un des rares documents concernant Tabbaye, à la fin
du xiv® siècle, nous montre déjà les ruines amoncelées à
celle époque. Les moulins de Yilleneuve- l'Archevêque,
appartenant par indivis à l'archevêque de Sens et aux
religieux, avaient été complètement détruits. Jean de
Savigny, bailli de Sens, donne la permission de recons-
truire ces moulins. Au xv* siècle, la guerre reprend avec
une nouvelle fureur. En 1417, Sens est attaqué parles
partisans du duc de Boui^ogne ; en 1420, il tombe au
pouvoir des Anglais, et, jusqu'en 1432, le pays envi-
ronnant est sans cesse en proie a toutes les calamités
qu'entraînent les guerres civiles. Puis lorsque Charles YII,
arraché de sa torpeur par l'héroïque Jeanne d'Arc,
s'efforce de reconquérir son royaume, le pays se trouve
encore exposé plus que tout autre pays à la dévastation,
car son territoire, environné de pays soumis au roi de
France, est ravagé tantôt par les troupes de ce monarque,
58
tantôt par celles du roi d'Angleterre, qui se regardaient
comme en pays conquis.
En 1431, Charles VII fit démanteler plusieurs châteaux
du Sénonais, entre autres celui de Courgenay, pour
empêcher qu'ils ne devinssent, comme par le passé, 'des
repaires pour les Anglais. Taveau nous trace un tableau
déchirant de la détresse des environs de Sens : « Par la
continuelle suicte des guerres, dit-il, le pays de France
estoit si ruiné que la plus part des champs plus fertiles
estoient demourés en friche et sans culture, et ny avoit
que quelque peu près des villes que Ton labouroit
comme à la desrobée. Les villaiges et bourgs quy aupa-
ravant estoient bien peuplés, estoient déserts et inabités
et ny avoit que les villes quy estoient quelque peu four-
nies d'habitants, lesquelles néanmoins, par la longue
(Jurée des guerres et mortalités survenues, estoient si
dénuées que l'herbe croissait en aulcuns endroits qui
jadis souloient estre bien fréquentés, mesme qu'il se
trouva es compte du domaine du baillage de Sens de ce
temps que la ville de Vllleneuve-le-Roy quy souloient
estre peuplée de plus de cinq cents feux, et es laquelle
souloit avoir quinze ou vingt bouchers servant à tuer
chair pour la fourniture des habitants, estoit tellement
diminuée qu'il ny avoit plus que soixante feux et ung
[)auvre boucher quy, le plus souvent, ne faisoil rien pour
a pauvreté des habitants. Qu'es la ville de Ferrières, es
laquelle y avoit aultrefois mille huit cents feux, n'y avoit
plus que douze feux, qu'à Dixmont ny avoit plus que dix
ménages, qu'à Marsangis, Vaudeurs et autres villaiges es
environs de la ville de Sens ny avoit aulcun demourant,
estoient du tout habités. »
Enfin, le traité de paix de 1335 débarrassa le territoire
sénonais de la présence des Anglais. Le temps de
l'épreuve n'avait pourtant pas encore pris fin. Trois ans
plus tard, les gens de guerre voyant approcher, avec la
paix, le moment oii ils seraient congédiés, et comprenant
Qu'il leur faudrait très prochainement renoncer au butin
dont ils se gorgeaient soit chez leurs amis, soit chez leurs
ennemis, se livrèrent avec fureur à tous les genres d'excès
et, sous l'abominable nom « d'escorcheurs et de roton-
deurs », ils inondèrent la France et l'accablèrent d'épou-
69
vaniables malheurs. Pour échapper à la rage de ces
bandits, les habitants des villages n'eurent dautres
ressources que de s'enfuir dans les villes, abandonnant à
la merci de ces bêtes féroces leurs habitations et tout ce
qu ils possédaient, laissant partout les terres sans cul-
ture.
Pendant le cours de cette époque si désastreuse, quel
fut le sort des religieux ? probiablement celui des paysans
au milieu desquels ils vivaient, sans que Thabit et le
caractère religieux dont ils étaient revêtus fussent une
sauvegarde contre les avanies auxquelles étaient exposées
les populations. Pour y échapper, ils se retirèrent à
Troyes ou à Sens, villes dans lesquelles ils possédaient
plusieurs maisons, après avoir abandonné leur monas-
tère saccagé, leurs terres et leurs propriétés ravagées et
ruinées.
Après de longues souffrances, Tordre est enfin rétabli
en France et 1 abbaye voit luire des jours de paix et de
tranquillité. Il fallait réparer les ruines de toutes sortes
occasionnées par la guerre, reconnaître les droits, déli-
miter les propriétés depuis longten^ps abandonnées.
Suivant ce qui arrive en pareil cas, il y eut des compé-
titions contre les religieux, et certains hommes voulaient
garder les terres dont ils s'étaient emparées à la faveur
de Tanarchie. Les religieux s'adressèrent au roi Char-
les VII qui, en 1438, approuva et confirma tous leurs
droits. Six ans après, le 20 octobre 1444, Charles VII,
visitant les principales villes de France, se rendit de
Sens à Troyes et s'arrêta sans doute à Vauluisant qui se
trouvait sur sa route ; il prit l'abbaye sous sa protection
et sauvegarde spéciale et permit aux moines de faire
apposer les panonceaux et bâtons royaux aux principales
portes et avenues des maisons, terres et autres lieux leur
appartenant, afin que personne ne pût prétexter son
ignorance pour s'en emparer.
Tout en ménageant à l'abbaye sa protection, le pouvoir
royal étendait de plus en plus ses prétentions sur elle ;
trente ans plus tard, Louis XI, en lui donnant des lettres
de sauvegarde, établira qu'elle est « de fondation royale ».
Le temps n'est pas éloigné où les rois donneront le mo-
nastère en apanage à leurs favoris.
60
Ce fut à l'abbé Henri, élu en 1433, qu'incomba la
charge de réparer les ruines de Tinvasion et de la guerre
civile.
Frère François Thonnelier, religieux de Tabbaye,
raconte dans son Recueil (1) que, du temps de cet abbé,
« la maison fut si pauvre au subsist des Anglois, anciens
ennemis de la France, que pour réparer les grandes
ruynes de la maison l'on fut contrainct de vendre un
tombeau qui estoit au milieu du chœur de Péglise en la
place duquel ledit abbé Henry en a mis unç de pierre
alentour duquel est escript et gravé ce qui s ensuit :
« Hic jacet Anselmus de Barcenaio natus, quondam
« Laudunensis episcopus qui obiit III nonas septembris
« anno mgcxxxviii, sed urgenti inopia, anno Domini
« MccccxLvni duodecimo calendas novembris hujus loci
« abbas, nomine Henricus, cupreum tumulum vendidit,
« quem prœfatus erexerat, de cujus venditione banc
« celle tumbam in silice sculpsit et huic ecclesiae quœ
« tune ruinosa permultum erat, possetenus altissimo
disponenle, subvenit ; quem pro eis orate (2) ».
La sollicitude de l'abbé Henri ne s'arrêta pas à Téglise,
mais il n'eut pas le temps de réparer tous les désastres.
Il mourut le 15 juillet 1ii9. Jean II, d'Autun, élu son
successeur, ne posséda l'abbaye que quinze mois environ,
et Hugues du Châtel, religieux de Citeaux, comme son
prédécesseur, fut nommé le 21 septembre 1450 pour le
remplacer. Le Chapitre général, qui se tint en 1451,
approuva son élection, mais rien n'égalait aux yeux de
cet homme humble les douceurs de la vie contemplative;
pour s'y livrer entièrement, il abdiqua en 1456.
Anthoine P% le Pescheur, fut pourvu de l'abbaye au
commencement de septembre i456. Il releva les bâti-
ments du monastère qui tombaient en ruine et fit couvrir
(1) H, 678.
(2) Ici repose Anselme, natif de Bercenay, évoque de Laon ; il
mourut le trois des nones de septembi^e, eu l'année 1238.
Contraint par la détresse, en l'année 4448, le douze des calendes
de novembre, Henri, abbé de ce lieu, vendit le tombeau de cuivre
que le prélat avait fait confectionner de son vivant, et du produit
de cette vente il fit^ élever ce tombeau en pierre, et, à la faveur
du Très-Haut, il', restaura de son mieux cette église qui tombait
en ruines. Priez Dieu pour eux.
64
de plomb le clocher. Au bas de la croix du clocher, on
mit une petite boite contenant des reliques, que l'on
retrouva plus tard (1607) avec un parchemin sur lequel
il avait fait écrire celte attestation : « Nous, frère Anthoine
lePescheur, datif de Chigy, humble abbé de Notre-Dame
de Vauluisant, avons aujourd'hui, onzième jour de
juillet Tan mil quatre cent soixante et quatorze, mis et
posé lesdites saintes reliques en dedans cette botte,
comme appert par ces escriteaux, qui sont de saint Pierre,
apôtre, de sainte Anne et de saint Nicaise et de plusieurs
autres saints et saintes, lesquelles avaient jà esté en ce
)résent lieu Tespace de trois cents ans et plus jusqu'à ce
our onzième de juillet, audit an que le clocher a été
couvert par un appelé Nicolas Coudrot, plombier, de-
meurant à Trojes; ledit clocher estoit en grande ruine
et taillée la pauvre église à cause des grandes guerres
qui longuement ont régné en ce royaulme (1) ».
Quelques actes de cette époque nous donnent une idée
de l'état déplorable auquel tout le pays avait été réduit.
Dans une déclaration de 1458, des hérita><es composant
ia terre de Don-l'Evêque qui avait d'abord appartenu à
Giteaux puis à Vauluisant, il est parlé « d'un meix qui
contient environ dix arpents de terre, lequel meix est de
présent et de longtemps en boys, buissons, espines et
tout en ruyne et en désert. Lequel meix souloit avoir une
bonne maison appelée la grange de Don-l'Evèque et une
chapelle fondée en l'onneur de monseigneur saint Gen-
goul. Tous lesquels meix, maison et pourpris ancienne-
ment estoient clos et fermez tout à Tentour de bons murs
et ils ont encore de présent les fondements ; auxquels
meix et grange appartiennent environ onze cents arpens
de terre en deux pièces, la grange au milieu. » L'année
suivante, le prieur donne à ferme celte grange, « et si par
advanture il advenoit, que Dieu ne veuille ! que guerre
générale regnast au païs en telle manière que le fermier
(i) Ce document nous donne Texplication de la présence d'une
boîte en plomb que l'on remarque sur certains clochers, à la base
de la croix. A cette époque où le paratonnerre était inconnu, la
foi des peuples, se manifestant dans tous les actes de la vie, leur
faisait placer des reliques au sommet des clochers pour les pré-
server des atteintes de la foudre.
63
na puisse labourer, en icelui cas ledit fermier ne seroît
tenu de payer les trois sexliers ».
En 1465, l'abbé Antoine exempte les habitants d'Ossejr
de l'obligation de cuire au four banal de l'abbaye qui
avait été détruit, et les religieux s'engagent à ne pas le
faire rebâtir avant vingt-neuf ans. La même année, une
sentence de Jacques Calabre, lieutenant général du
bailliage de Sens, maintenant Tabbaye dans la posses*
sion de la seigneurie et justice des Loges, contre l'abbaye
de Saint- Remy, porte que « à l'occasion de la guerre et
dépopulation du pays, la terre des Loges est venue en
grand désert et destruction )). Enfin, le moulin des Con-
vers « en ruine », à Saint-Martin de Boissenay, est donné,
en 1474, à bail emphytéotique, et dix ans plus tard, les
religieux abandonnent à Guillaume Desmarquais, curé
de Courgenay, moyennant deux setiers de froment et
d'avoine, la dîme sur certains territoires « dô présent en
ruine et de petite valeur. »
Les religieux ne pouvant plus cultiver par eux-mêmes
leurs terres et leurs granges, continuent à les donner à
bail. C'est d'abord la métairie de Touchebœuf et la
grange de Servins, puis, en 1469, le labourage de Li-
vanne. En 1529, cette terre est louée pour deux cent
vingt livres par an, à charge de faire célébrer une messe
basse tous les dimanches dans la chapelle de Livanne.
Un peu plus tard, ils louent une maison avec cour,
jardin et dépendances, située à Sens et attenant à l'hôtel
de Sainte-Colombe, puis un hôtel à Bernières, avec jar-
dins, terres et prés, le tout pour une redevance de six
muids et demi de grain, une nappe de dix à onze aunes
de toile, deux touailles [sic) convenables à ladite nappe,
trois livres de cire et deux setiers et une mine de noix.
En 1480, trois laboureurs de Saint-Mamert prennent des
terres à bail pour trois vies, moyennant dix-huit setiers
de grain, et à charge d'y bâtir trois bonnes maisons et
trois bonnes granges.
Un moulin appelé « le Saut du Boutoir » et situé à
Molinons, souleva alors une longue contestation. Jean de
Poney, seigneur de Molinons, après l'avoir vendu, en
1464, aux religieux, voulut leur contester la jouissance
de Teau de la Yanne pour l'usage du moulin et du bou-
63
loir; mais une sentence des Requêtes du Palais vint
(U88) confirmer les droits des religieux. Jean de Poney
construisit alors plus bas, sur le territoire de Foissy, un
autre moulin ; pour ménager une chute d'eau^ il rehaussa
le cours de la rivière qui, ne coulant plus librement,
vint inonder le moulin des religieux ; ils se plaignirent
de nouveau. Une transaction vint enfin (1495) terminer
le différend et statua que le seigneur de Holinons démo-
lirait son moulin pour ne point troubler l'exploitation de
celui des religieux.
Cependant, grâce aux efforts persévérants de plusieurs
abbés, le monastère s'était relevé peu à peu de ses ruines ;
pendant vingt-quatre ans Qu'il fut à la tète des religieux,
Anlhoine P' le Pescheur, nt tourner vers ce but tous ses
efforts. Jean III, son successeur, assista au Chapitre de
son Ordre qui se tint h Paris en 1493. C était un homme
d'un granci mérite. Il obtint en 1501, pour lui et ses
successeurs, le droit de porter la mitre, Fanneau, la
crosse, la dalmatique et les autres ornements épiscopaux.
Il abdiqua Tannée suivante, nous ne savons pourquoi, et
il nr)ourut en septembre 1504. L'abbaye, qui a eu des
jours prospères à la fin du xv* sièxîle, va voir le xvi® inau-
gurer une époque de gloire matérielle et de splendeur
qu'elle n'avait jamais connues.
Chapitre VII.
Vie d'Anthoine Pierre, — Prospérité de l'abbaye sous cet abbé. — André
Richer, vicaire général et coadjutenr de rarcheyêcpie de Sens.
Nous voici arrivés à l'époque la plus prospère de
Tabbaye. L'homme qu'elle vient de mettre à sa tête est
un de ceux qui tracent un sillon profond dans la mémoire
des siècles. Doué d'un génie organisateur et d'une activité
extraordinaire, il changea entièrement la face du monas-
tère et en créa pour ainsi dire un nouveau.
Pour donner une idée de la reconnaissance enthou-
siaste qu'excitait encore, un siècle plus tard, le souvenir
de ce grand religieux, nous n'avons qu'à transcrire ici les
quelques lignes par lesquelles frère François Thonnelier
64
termine, dans sa Chronique (i), le récit des travaux
gigantesques qu'il opéra pendant qu'il était abbé. « Voilà,
amy lecteur, ce que j'ay colligé et recueilly de plusieurs
lieux pour te mettre es mains et te faire sçavoir Tobli-
gation grande que nostre maison de Valluysant doibt à
ce bon abbé, auquel je ne puis donner aultre liltre que
second fondateur et restaurateur dudit Valluysant, puis-
que tout ce qui s'y void de beau et de rare est venu de
ses épargnes, économies et libéralités. Je pourrais le
louer plus amplement selon ses mérites, mais je laisse
cela à ung aultre, eut caro et mnguis non revelavit (à qui
la chair et le sang ne Ta pas inspiré) ; car quant à raoy,
ayant l'honneur d'estre des siens comme son petit neuf-
veu, il ne serait pas à propos qu'il reuçut telles louanges
de ma bouche. Requiescat in pace. » Le simple récit de
ses œuvres suffira à son éloge.
Anlhoine Pierre était natif de Rigny-le-Ferron et parent
de Jean Hanneteau ou Hannoteau, auquel il succéda le
20 septembre 1502. Son frère, Philibert Pierre, était alors
prieur de Vauluisant, et il obtint, en 1538, la cure de
Villenauxe-la Petite.
Dès qu'il fut abbé. Anthoine Pierre se voua tout entier
à l'exercice de sa charge. L'intérieur du monastère, les
fermes et les granges, toutes les possessions des religieux,
la conservation de leurs prérogatives occupèrent en même
temps sa sollicitude et son zèle. Il fit faire des réparations
considérables au grand cloître, au réfectoire, à la cuisine,
au petit cloître, au dortoir, à l'infirmerie, aux lieux
communs et surtout h la bibliothèque ou librairie, dans
laquelle il recueillit bon nombre de manuscrits et d'ou-
vrages précieux. Ce dernier bâtiment fut restauré avec
magnificence et passait pour un des plus beaux édifices
de la province. La voûte, très hardie, fut peinte à fresque
et le pavé fut fait de carreaux en mosaïque. On admirait
jusqu'à la charpente de cet édifice. Il le fit orner à l'exté-
rieur de plusieurs statues dues au ciseau de Dominique
et de Gentil (2). Au fond du vaisseau fut peint à fresque
(1) H, 677, Pièces justificatives.
(2) Dominique, né à Florence, en 1506, élève de Primatice,
était venu se fixer à Troyes et s'était attaché François Gentil. Ils
65
l'eDlèvement d'Elie, morceau qui, d*après Tarbé, ferait
honneur aux plus grands maîtres, et au-dessus de la porte
on plaça un beau tableau représentant la tentation de
saint Antoine. L'abbé Antoine fit mettre son chiffre à une
clef de la voûte ; il était formé par les lettres initiales de
son nom : F. A. P. et ces lettres entrelacées dans le cor-
don de sa croix pectorale, étaient d or en champ d*azur.
Le moulin et la boulangerie furent aménagés avec une
perfection que Ton dépasserait à peine aujourd'hui. De
nombreuses constructions s'élevèrent pour répondre aux
différents besoins du monastère et de la ferme. Le cime-
tière et Tenceinte de labbaye furent entourés de murs
et des jardins mieux soignés furent ménagés en plusieurs
endroits pour l'agrément des yeux.
Hais sa piété le porta spécialement à s'occuper des
réparations et de Tembellissement de 1 église. Plusieurs
chapelles furent voûtées, enrichies d*autels en pierre de
liais et surmontées, suivant le goût de l'époque, de
rétables ornés de peintures ; les entrées des chapelles
furent fermées par de belles boiseries.
Dans l'une de ces chapelles, appelée « la Chapelle du
Sépulcre », ses parents firent élever un monument qui
mérite toute notre attention : c'était une sépulture de
Notre- Seigneur, ouvrage de Gentil et du Dominique,
deux célèbres sculpteurs de Troyes (i). A côté du sé-
pulcre fut gravée, sur une grande pierre, l'inscription
suivante : « Anno X W V** XXVIIP Dominus Anthonius
travaillaient ensemble, et souvent, paraît-il, à la môme statue.
Leehevalier les place au-dessus de Goujon.
(i) Les huit personnages, dont six tirés du môme bloc, sont à
peu près de grandeur nalurelle ; la Sainte- Vierge, soutenue par
saint Jean, les saintes femmes qui portent des aromates, Joseph
et Nicodême, sous la figure de Tabbé Pierre et de son père, sont
des morceaux remplis de vérité et d*expression. Ce monument a
été donné, en Tannée 1832, par M. le baron de Campy, proprié-
taire de Vauluisant, à Téglise de Villeneuve-rÂrchevéque, où il
est encore aujourd'hui. La gravure que nous donnons à la fin ne
le représente qu'imparfaitement, car il est impossible de recon-
naître le ciseau des artistes sous les couches ae couleur à l'huile
qui le couvrent.
L^^ttse de Villeneuve-rArchevéque possède encore plusieurs
belfai statues qui paraissent être de la même époque.
1887 V
66
« Pétri, hujus monasterii Vallis lucentis abbas, impea-
« sis parentum suorum Johannis Petri jam defuncti et
« Columbae Hannotellae viventis, hanc perpulchrarn ac
« non minus devotam DominicsB sepultursB efBgiem
A factum curavit, sacellumque, ut vides, adornavit. Pro
« eisad Deum fundite preces. »
Ce ne fut point le seul bienfait des parents de Tabbé
Pierre, car ils abandonnèrent tous leurs biens à Fabbaye.
Ils moururent, Tun en 1513, l'autre en 1539, et furent
ensevelis dans cette chapelle du Sépulcre, devant Tautel.
Leur sépulture fut recouverte d'un tombeau en marbre
noir sur lequel on grava leur épitaphe (1).
L'abbé Anthoine enrichit également l'église de deux
vases sacrés d'une grande vaileur artistique. L'un était
une coupe d'argent doré, pesant six marcs d'argent et
déposée ordinairement dans une lanterne en fer suspen-
due au-dessus du maître-autel. L'autre était un calice en
vermeil pesant de trois à quatre marcs; il était entouré
d*un soleil de même métal et le pied orné de deux émaux
dont l'un représentait saint Jacques, l'autre Notre-Dame.
Il fit faire également un chef de saint Théodore, dont le
bas jusqu'aux épaules était en cuivre et la tête en argent
doré ; on y déposa les reliques de ce saint et on l'appela
dans la suite « le chef de monsieur saint Isidore, martyr. »
La translation des reliques eut lieu solennellement le jour
de l'Annonciation, en 1517. Le procès-verbal renferme
différents détails très curieux. Parmi les religieux non
prêtres figura André Richer, de Thorigny, qui devint
coadjuteur de l'archevêque de Sens (2).
Des grandes orgues hautes de quatre mètres et des
petites mesurant quatre pieds, toutes les deux montées
sur des jubés, vinrent aussi ajouter à la pompe des céré-
monies. De magnifiques stalles furent sculptées par
Jacques Mil Ion et Jehan Miallot. L'abbé Anthoine savait
mettre à contribution le talent des artistes de la région :
nous avons parlé ailleurs du Dominique et de Gentil.
Jacques Uillon, artiste de Troyes, fit également la menui-
(1) On retourna plus tard celte tombe pour y graver celle de
Charles de Senneton, bailli de Sens et abbé de Vauluisant.
(2) V. Pièces justificatives.
67
série du grand autet, « Tima^erie lut con6ée à Jehan
Blottin et Tes peintures furent faites par Jean Cousin (1).
Enfin, il fit réparer le portail du nord, où fut placé son
chiffre, et il ordonna la construction, devant la grande
fDrte de l'élise, d'un élégant portique long de près de
uit mètres et orné de sculptures.
La sollicitude de Tabbé Anthoine s'étendait jusqu'aux
moindres détails. Dans un livre des comptes et receties
de Tannée 4522, tenu par frère Pasquet Tricher, et qui
existe encore aux Archives (2), on trouve écrites jour par
jour des mentions parfois fort curieuses des dépenses et
des receltes de Tabbaye. En voici quelques-unes : « Donné
pour huit cabris achetés, la veille dePasques, pour fes-
toyer plusieurs gens de bien qui ont accousturaé venir
en pèlerinage séans les festes de Pasques, trente-six sols.
— Recette des oblations faites par les pèlerins qui vinrent
le jour de saint Marc à la chapelle a Armentières, et le
(1) Parlant du passage où il est dit que les peintures du grand
autel de Téglise furent faites par Jehan Cousin, M. Didot ajoute :
« Ces peintures ou plutôt ces verreries ont disparu. » Il nous
semble que M. Didot est dans Terreur, car en examinant le pas-
sage tout entier, on se convainc aisément que ces peintures
étaient le tableau qui ornait le maître autel. M. Lôbet se rap-
proche davantage de la vérité, dans son Etude sur Jean Cousin^
page S8. Voici notre humble avis sur cette question. Le tableau
de Jean Cousin fut détruit par les Huguenots, car d'après le chro-
niqueur de Tabbaye, « l'église fut volée et pillée par eux en 1562
et 1571, et les « images » brisées. » Ce tableau fut remplacé, en
1741, par un autre, de Restout, représentant TAssomption de la
Sainte- Vierge, et il faut sans doute attribuer à la même époque
les boiseries du banc d'œuvre de Courgenay, qui, d'après M. Lo-
bet, sont du xviii* siècle. La grande toile qui ornait il y a quel-
ques années le maître-autel de Courgenay, et qui représente un
Christ en pied, se trouvait dans l'église de Vauluisant avant la
Révolution et fut raccordée dans la boiserie en question, lors-
qu'on la plaça dans l'église de Courgenay, à la place du tableau
de Restout, qui fut dirigé sur Sens ou sur Auxerre. Il existe
dans la chapelle de la sainte Vierge de la cathédrale de Sens et
à la chapelle de la Persévérance à Auxerre, une Assomption si-
gnée de Restout. 11 nous a été impossible de constater si l'une
des deux venait de Vauluisant. Quant au retable de la chapelle de
la Vierge à Courgenay, dont M. Lobet parle au même endroit, il
est probable qu'il fait partie de ceux que l'abbé Anthoine éleva
dans toutes les chapelles de l'église de Vauluisant.
(2) H, 688.
68
jour de saint Laurent à celle de Cérilly, trente-quatre
sols. — Baillé à un compagnon barbier de Villeneuve,
pour avoir servy séans ung an à faire les barbes et les
corones des religieux de céans, cent livres. — A notre
escolliér de Paris, frère Philippe, pour sa pension et les
frais qu'il a convenu fornir en passant ses degrés de
bachelerye et pour le droit de ses régents et maistres,
quatre-vingt-dix livres. »
Cependant, ses soins ne se bornaient pas à Tintérieur,
ils se répandaient au dehors avec non naoins d'activité.
La plupart des fermes bâties ou relevées par ses ordres
et à ses frais témoignent de son zèle ; aussitôt qu'elles
étaient remises en état, il les donnait à baux emphytéo-
tiques ou à ferme. Denis Courtois prend aussi à bail (1[>24)
la tuilerie de Laillv, moyennant sept milliers de bonnes
tuiles de Téchantillon de celles de I édise de Vauluisant.
On retrouve partout la marque du génie de Tabbé
Anthoine qui» dépensant des sommes énormes dans ses
nombreux travaux, savait taire rendre à chaque chose le
plus grand profit possible. Il eut plusieurs transactions
avec un aïeul du célèbre cardinal de Bérulle, noble
Jacques de Bérulle, verrier et maître de la verrerie du
Vieux-Verger.
Outre l'abbaye de Vauluisant, le village de Courgenay
fut le théâtre où se déploya surtout l'activité de i abbé
Anthoine. La seigneurie, acquise à différentes reprises
par les religieux, leur appartenait tout entière. L'abbé
voulut ériger ce bourg en ville. Il avait obtenu à cet effet
des lettres patentes de François P"* ; mais le seul titre de
ville ne suffisait pas pour donner à cetendroit une grande
importance, il lui fallait une enceinte : Anthoine Pierre
le sentit. Il s'adresse à « Jehan Cousin, peintre en la ville
de Sens, » et lui demande de faire le plan et le devis de
la construction de l'enceinte. Bientôt des murs s'élèvent,
des fossés profonds les environnent, toutes les rues s'ali-
gnent, en un mot Courgenay n'est plus reconnaissable.
La dépense qu'il fît à cette occasion est incroyable (1). Il
acheta le terrain et toutes les maisons qui nuisaient à
Texécution de son plan.
(1) Tarbé, Almanach de 1874.
69
Si l'abbé Pierre avait toujours en vue Tamélioration
des biens de Tabbaye, il ne montrait pas moins de
vigueur lorsqu'on voulait porter atteinte a ses droits. Il
défendit, en 151 6, les privilèges de son Ordre pour IV^f "op-
tion de la juridiction de l'archevêque de S^»*s, Tristan
de Sallazar. Une sentence du 15 novembre, rendue aux
Requêtes du Palais, à Paris déclara que l'abbé et les
religieux étaient mainlp'>us dans leurs droits acquis, que
« Monseigneur r^rcfievêque de Sens, ses vicaires, commis
ou officiers «e se peuvent dire, nommer et porter leur
juge on possession et saisine, qu'ils ne les peuvent ni
«aires de par eux citer ni faire citer par-devant eux ou
leurs commis, ni décerner contre eux aucune citation,
monition ou autres exploits de juridiction ecclésiastique,
et semblablement ne peuvent connaître leurs cauvses. »
Exempte de la juridiction de larchevêque de Sens,
l'abbaye possédait également, au point de vue civil, de
grandes prérogatives que l'abbé conservait et augmentait
avec un soin jaloux. Des lettres de garde-gardienne,
remontant à 1264, lui donnaient le droit d'attirer les débi-
teurs hors de la juridiction ordinaire, et de les assigner à
Sens par-devant le juge royal, qui était établi, par ces
lettres, conservateur de leurs privilèges. Il les fit confir-
mer et étendre par le roi François P'.
Vauluisant formait alors un bailliage d'où ressortis-
saient les prévôtés de Courgenay, du moulin de Pouy, de
Dom-l'Évêque, de Lailly, de Servins, de Fournaudin, des
Loges, de Cérilly, d'Armentières et des Nozeaux, sur la
paroisse de Sognes. Les religieux étaient seigneurs hauts,
moyens et bas justiciers. Le tabellion avait le droit de
recevoir tous les procès et contrats, et de les marquer du
sceau de la prévôté de Vauluisant (1). Enfin, toutes les
appellations faites devant les maires des seigneuries
étaient portées à la prochaine assise, qui avait lieu à
Vauluisant. On peut voir dans Y Annuaire de tYonnSy
année 1876, page 18, le compte-rendu curieux donné par
M. Max. Quantin, de la manière dont agit le tribunal de
la prévôté de Vauluisant, tou'îhant la sépulture d'un
homme de Courgenay, Antoine Paulevé, qui s'était pendu
à un arbre du bois du Val de Patigny.
(1) Arch. de TYonne, H, 156 et 715.
70
Après cette analyse des œuvres de Tabbé Anlhoine
Pierre, le lecteur ne s'étonnera pas d'apprendre qu'il
jouit de la faveur de François P% qui la lui témoigna en
«îiintes circonstances, et en particulier par deux lettres
royales, Vnne du 14 janvier 1517, l'autre de décembre
1518, parlesqneU^s le Roi de France confirmait le monas-
tère dans tous ses biewi, privilèges, franchises et exemp-
tions qu'il tenait des rois, ses prédécesseurs.
François P** aimait le séjour de Vo\xluisant : il s'y ren-
dit souvent avec une partie de sa cour. Ce. prince logeait
à l'abbatiale, et sa suite dans un grand bâUment que
l'abbé Pierre avait fait construire exprès, et où il »vait
fait disposer à cet effet dix chambres. Ce bâtiment, qui a
conservé longtemps le nom de « la maison du roi, » ser-
vit dans la suite de grange.
C'est pendant un séjour du roi à l'abbaye que naquit,
le 12 octobre 1531, Philippe de Savoie, duc de Nemours
et de Genevois, prince rempli de courage, et qui rendit les
services les plus signalés aux rois François P% Henri II,
François II et Charles IX.. Frère Thonnelier raconte ainsi
le fait, qu'il dit avoir trouvé dans un manuscrit de la
bibliothèque du couvent. « Du temps que le roi Fran-
çois P"* tenait sa cour en ceste maison de Vauluysant, la
duchesse de Nemours y estant avec plusieurs autres prin-
cesses accoucha d'un enfant masle, qui fut aussitôt bap-
tisé en l'église de céans pour éviter le danger qu'il ne fust
atteint de mort. Les parrains furent le duc de Nevers et
ce bon abbé, et la marraine, la comtesse de Ponthieu. Ce
qui me fait croire que ledit abbé estoit grandement res-
pecté et honoré des princes et princesses. »
Le chroniqueur rapporte au même endroit (1) un
malheur qui signala une autre visite de François P' au
monastère. C'était en avril 1537 (2) : l'église fut polluée
par l'effusion du sang, et l'abbé se vit contraint de la
faire de nouveau consacrer. « Le roy François P% rap-
porle-t-il, arrivant en cette maison, on le receut proces-
sionnellement, selon la coustume et les statuts de TOrdre.
Or, plusieurs de ses gardes admirant les orgues qui
(1) H, 677.
(2) Alm. hist. de V Yonne 1860. .
74
estoient pour lors récemment faites et qui sonnoient
mesme avec une grande harmonie à la réception du rôy,
yceux, non contents d'entendre cette harmonie d*en bas,
sur le pavé de Téglise, voulurent monter au jubé desdites
orgues et se poussant à la foulle sur l'escalier, il y en eust
un d'entre eux qui eust le costé percé du fer d'une lance
ou pertuisant, oui fut la cause que Ton dédia de rechef
ladicte église à la sollicitation dudit abbé (1). »
Les religieux de Vauluisant commençaient à recueillir
les fruits du zèle et de l'intelligence de l'abbé Pierre,
lorsqu'il pltit au cardinal de Châtillon de réunir cette
abbaye aux bénéfices qu'il possédait déjà. Il y avait
quelques années que le concordat entre Léon X et Fran-
çois P' était conclu (18 août 1517). Un des articles de ce
concordat dépossédait les abbayes du droit d'élection, et
donnait au roi le droit de nommer les titulaires, au pape
celui de les confirmer.
Le cardinal de Châtillon, à l'instigation du roi, proposa
à Dora Pierre de lui résigner l'abbaye. Mais ce bon père,
— que trente années de travaux avaient attaché de plus
en plus à son monastère, — montrait à cela beaucoup
de répugnance. Le cardinal ne se rebuta pas. Après
ravoir nommé son grand vicaire, il lui fit aonner par
rarchevèque de Sens le prieuré-cure de Notre-Dame de
Courtoin; il lui oflfrit de plus une grosse pension sur
Tabbaye de Vauluisant, le vicariat perpétuel et inamo-
vible dfe cette maison et un évêché inpariibus.
Ebloui par des propositions si avantageuses, l'abbé
donna sa démission, comme on l'exigeait, et accepta la
pension qui consistait en la jouissance du château, de la
terre, de la seigneurie et dépendances de Courgenay, et
de toutes les fermes situées autour de Vauluisant, comme
Pouy, Bernières, Armentières et autres. Clément YII lui
accorda la bulle de l'évèché de Sidon et la supériorité de
Vauluisant, en 153i. Il le dispensa depuis d'aller à son
évêché, et lui ordonna de faire sa résidence à Paris, avec
défense expresse d'exercer ses fonctions ailleurs que dans
ce diocèse, et encore avec la permission de l'évêaue dio-
césain. Mais Pierre ayant fait observer au pape la difii-
(1) H, 679.
72
culte de demeurer à Paris, obtint un bref qui lui permit
d'exercer ses fonctions à Sens et dans tout le diocèse.
On pense qu'il a dédié quelques églises des environs,
en particulier celle de Rigny-Ie-Ferron, son pays natal, et
celle de Cérilly, à laquelle il fil cadeau d'un bas-relief
représentant l'Annonciation, en bois de noyer, et digne,
paraît-il, de Jean Cousin ; puis de son portrait, où il esi
peint à genoux, avec sa crosse, sa mitre et son chiffre (<).
Dom Anlhoine Pierre vécut enôore près de quinze ans
après son abdication. Enfin, accablé dfe vieillesse et d'in-*
firmités, il mourut, le 15 février 1549, dans son château
de Courgenay, et fut inhumé en l'église de Vauluisant,
dans la chapelle des Trépassés, auprès de la sépulture de
ses père et mère.
En terminant ce chapitre, donnons quelques lignes à
un religieux qui fut lami de l'abbé Anthoine : c'est
André Richer, fils de Nicolas Richer, notaire et sergent
royal à Thorigny. André avait deux frères : Jean, qui f*il
président et lieutenant général au baillage de Sens, et
Christophe, qui devint ambassadeur du roi François !«'.
André se destina d'abord à Tétat religieux et prit Thabit
de moine à Yauluisant. Mais son mérite et la haute situa-
tion qu'occupaient ses deux frères le firent élever à la
dignité d'évèque de Chalcédoine; puis, le cardinal de
Bourbon, archevêque de Sens, à qui les afiaires de l'État
prenaient une grande partie de son temps, connaissant
son zèle, le nomma son coadjuteur, et lui donna le titre
de vicaire général pour le remplacer dans Paccomplisse-
ment de sa charge pastorale. Parvenu à une si haute
situation, André Richer n'oublia pas Yauluisant fil y fit
construire un logis, et il aimait à y venir se recueillir
dans la solitude. Sa mort arriva le 14 janvier 1555. Sa
maison de Yauluisant porta longtemps le nom de « logis
de Chalcédoine, » à cause de son titre d'évèque de Chal-
cédoine, et elle ne fut démolie que près d'un siècle après,
sur les ordres de l'abbé Louis de Senneton.
(i) Ann. d0 rronne 1814, p. 29.
78
Chapitre VIII.
U Gommende. ^ Odet de Coligny. — Dévastations causées par les guerres
de religion. — Subventions payées au roi.
Sous la sage direction de Tabbé Anlhoine, le monas-
tère avait traversé des jours heureux et prospères. La
commende va v apporter un eerme de ruine et de mort
et commencer Tère de la décadence. II y avait sans doute
de grands abus à corriger dans l'ancien ordre des choses.
Dans chaque province, les seij^neurs se rendaient
maîtres au moins des principales dignités ; ils avaient en
Juelque sorte des droits à la nomination, comme patrons
es ^lises ou comme descendants des pieux foncfateurs.
J)es excès non moins grands vont se fjroduirç : les mo-
nastères et les autres bénéfices ecclésiastiques devien-
dront, pour la plupart le partage des courtisans, qui les
considéreront comme de riches bénéfices dont le revenu
servira à soutenir leur rang à la cour. Dès lors, les pau-
vres moines seront réduits à un état plus que précaire, et
le prieur n'ayant plus la haute main dans les affaires du
monastère, ne pourra guère les défendre et les diriger.
Après avoir, à force d'intrigues, contraint presque
l'abbé Anthoine Pierre à donner sa démission, Odet de
Coligny obtint du roi l'abbaye, et le pape Clément VU lui
accorda des provisions en commende par des bulles
datées du 40 avril 1534. Né le 15 juillet 1515,à ChâUllon-
sur-Loing, de Gaspard de Coligny, maréchal de France,
et de Louise de Montmorency, sœur aînée du célèbre
connétable du même nom, Odet de Coligny, d'abord
chanoine de la Sainte-Chapelle, à Paris, fut cardinal de
Châtillon à dix-huit ans, archevêque de Toulouse à dix-
neuf, évêque de fieauvais l'année suivante, et réunit
encore à ces bénéfices deux prieurés et treize abbayes,
parmi lesquelles on comptait celles de Saint-Pierre-le-Vif,
Saint-Jean-les-Sens, Vézelay, FontaineJean et Ferrières.
Ce prélat, dont la vie fut si tristement célèbre, se réserva
l'administration et la jouissance des biens de l'abbaye, et
ne fournit aux religieux qu'une pension qui n'était pas
toiyours suffisante. Il ne se contenta pas de s'attribuer
74
les revenus des terres qui étaient consacrés à l'embellisse-
ment du monastère, au soulagement des pauvres et des
voyageurs oui venaient demander rhospitalité, il dilapida
encore les oois en faisant dégrader et couper tous ceux
qui étaient de haute futaie.
Anthoine Pierre, qui restait à Courgenay et conservait
le titre de « vicaire perpétuel et irrévocable de l'abbaye
de Vauluisant », fit sentir jusque dans ses dernières
années son heureuse influence et son zélé pour Texlea-
sion qu*il s'efforça de donner toujours aux progrès de
l'agriculture et de l'industrie. Dans les baux de biens
faits vers 1540, il est parlé d'un moulin à blé situé à
Molinons, sur la chaussée du grand étang de Vauluisant,
où se trouve « le moulin du papier de Faroul ». — Mille
arpents de terres sont donnés à rente à Lunoix et à
Coursier sur le territoire de Courgenay, et l'une des
conditions est de faire bâtir des maisons sur ces terres.
— Il est donné à bail, à Lailly, une fontaine et plusieurs
sources alentour, « sur lesquelles on pourroit faire un
sault de molin ; et une petite pièce de terre et pré qui
pourroient servir à faire les édifices qui conviennent
audit moulin. »
Cependant, de nouveaux malheurs étaient sur le point
d*éclater sur le monastère. Le parti protestant français,
connu sous le nom de Huguenots, grandissait en impor-
tance et en audace et commençait à devenir un péril
pour le pouvoir civil et pour l'autorité ecclésiastique. Les
excès commis par les protestants d'Allemagne pouvaient
faire tout craindre d'eux en France. Bientôt la guerre
civile éclata, signalée des deux côtés par d'horribles re-
présailles. Sans entrer dans le détail, nous dirons que le
Sénonais fut une des contrées où les agitations qu'elle
souleva, éclata avec le plus de violence. Plusieurs chefs
calvinistes y possédaient de grandes propriétés, et parmi
eux se trouvait l'abbé même de Vauluisant, le cardinal de
Châtillon, qui avait été entraîné par son frère d'Andelot
dans le calvinisme.
Vauluisant ressentit le contre-coup fatal de ces guerres
et fut dévasté une première fois le 13 octobre 1562 par
les Huguenots, « L'église, dit le chroniqueur, fut volée et
pillée des Huguenots, qui prirent tous les ornements,
75
vases sacrés, argenterie et autres joyaux d'icelle, rom-
pirent même les tuyaux des petites orgues et de la plupart
des grandes, brûlèrent le chef de saint Théodore, qui
estoit Vun des beaux de ceux d'icelle église, et empor-
tèrent la châsse d'argent dans laquelle il estoit, emme-
nèrent par force de violence deux religieux, Tun desquels
Ton a jamais revu, outragèrent grandement les autres,
brisèrent de leurs mains polluées les images, et plusieurs
autres sacrilèges, cruautés et inhumanités que ces bar-
bares commirent. I/on dit même que la maison fut alors
livrée d'interdict, à cause du cardmal de Châtillon qui
était alors infecté de la même hérésie en laquelle quel-
ques-uns assurent qu'il mourut (1) ». En une journée se
trouva ainsi presque anéantie Toeuvre de l'abbé Pierre !
Tarbé, dans son Histoire de Sens, ajoute que les Hugue-
nots ne s'abstinrent d'incendier le monastère que parce
3ue le cardinal de Châtillon en était abbé. Cet annaliste,
ont nous avons été obligé de relever plus d'une erreur,
dit ailleurs, dans sa Liste chronologitjue des abbés de
Vauluîsant, que le cardinal s'était démis de son abbaye
en 1553, et que les bulles de son successeur datent du
13 septembre de celte même année.
Quoi qu'il en soit de cette contradiction, au lieu de
se repentir, après s'être vu privé par le pape de la di-
gnité cardinalice et avoir été excommunié, Odet de Coli-
gny s'enfonça de plus en plus dans la révolte. 11 se fit
appeler simplement le comle de Beauvais, puis il reprit
l'habit de cardinal et se maria en soutane rouge.
Condamné au Concile de Trente, il ne fut pas plus fidèle
à son Souverain qu'à sa religion : il prit les armes contre
lui et fut décrété de prise de corps. S'étant réfugié en
(i) Le chroniqueur termfne ainsi son récit : « Son frère l'admi-
rai estoit le fléau des ecclésiastiques, les affligeant et cruciant de
toutes parts ; mais, comme il arrive souvent que le père, après
avoir fouetté son enfant, se despite contre la verge et la jette
dans le feu, ainsi ce grand Dieu vengeur, après avoir châtié les
ecclésiastiques, ses vrais enfants, par les mains de cet admirai,
se despita à la fin contre luy, et permit qu^il tombast entre les
mains vengeresses des catholiques, qui commencèrent en sa
maison et de sa propre personne Tinteruction (sic) des religion-
naires le jour de la Saint-Barthélémy, à Paris, l'an mil cinq cent
soixante-douze. »
76
Angleterre, il fit une fin digne de sa vie et raourut en
1571 y empoisonné par un de ses domestiques.
On conçoit facilement combien il était désastreux pour
le monastère d'avoir comme abbé un tel homme, et il ne
faut pas s'étonner que ses exemples pernicieux, se joi-
gnant aux autres causes de ruine, aient amené le relâche-
ment au milieu des religieux.
Mais de nouveaux malheurs étaient imminents. £n
1571, pendant que l'armée royale se retire dans la Brie,
la garnison protestante de Vézelay bat la campagne jus-
3u aux environs de Sens ; le 6 juillet, elle surprend, pen-
antla nuit, Villeneuve-rArchevêque et s'en empare (<).
Yauluisant n'était qu'à une faiible distance. D'après
Tarbé, ils vinrent le piller de nouveau et le détruisirent
Sresque entièrement. Ce n'était pourtant point encore la
n des épreuves. Quatre ans après, la paix venait d être
signée enfin à Eligny, prés de Sens, entre les deux
partis. Les reîtres d'Allemagne furent congédiés. Vers le
milieu du mois de mai 1576, ils arrivèrent à Courgenay.
Un corps de prolestants qui occupait le village, forcé,
f)our leur faire place, de l'abandonner, y mit par dépit
e feu qui consuma le pays tout entier. « C'était pitié, dit
un des témoins de ce triste spectacle, d'ouvr la clameur
du povre peuple, qui entre autres choses disait : Hélas I
voici une povre paix, laquelle, en commençant, nous fait
avoir de si vilains fruits [i). » Dépilés, les retires se répan-
dirent dans les environs et y restèrent plusieurs jours.
Pour se faire une idée de leur briganilage, il sutfit de
parcourir un bail à cens et à rente que. Tannée suivante
(1577), l'abbaye fit des deux moulins de Gravelant et de
Taupinières, « lesdits moulins ruinés et démolis par les
armées des reîtres qui ont passé et repassé es environs de
la ville de Courgenay, près de laquelle lesdits moulins
sont situés, et autres étrangers et gens de guerre, et par
plusieurs foys logé en iceulx qu'ils ont en partie bruslés,
rompus, desmolis et rendus inutiles. »
C'était la quatrième fois, d'après M. Challe, que des
armées étrangères, appelées par chacun des deux partis
(i) Ghalle. Eist du Protestantisme et de la Ligue.
(S) Ghalle. Ibid.
77
qui déchiraient le sein de la France^ y laissaient tant de
ruines et de douleurs. Et ce ce devait pas être malheu*
reusement la dernière I
Le successeur d'Odet de Coligny à labbaye fut An-
toine III, Sanguin, dit le cardinal âe Meudon. Ce prélat,
fils d un maître des eaux et forêts de Tlle de France,
Champagne et Brie, après avoir été maître de la Chapelle
du roi, évêque d'Arras, archevêque de Toulouse, cardinal,
puis grand aumônier de France, passa en Italie et se
trouva, en 1550, à I élection du pape Jules III. De retour
en France, il reçut (1553) les bulles qui le nommaient
abbé de Yauluisant.
Il ne nous est parvenu de lui qu*un acte ayant rapport
au monastère, et qui témoigne de ses relations amicales
avec la famille de Bérulle. C^est un acte « par lequel il
appert que, pour la commune amitié que portait mon-
seigneur le cardinal au sieur Gallas de Bérulle et pour
les services qu'il lui avait rendus, il accorde permission
de bastir, construire et édifier à Cérilly un colombier à
pied, de telle manière que bon lui semblerait audit sieur
Bérulle, et de faire une bonde et un vivier qu'il pourrait
faire construire audit Cérilly. »
Le cardinal de Meudon mourut à Paris en 15S9 et son
successeur fut Nicolas Pellevé, archevêque de Sens,
nommé par le roi, le 26 novembre. Les archives de Yau-
luisant nous fournissent une nouvelle preuve du zèle
avec lequel il soutint, en France et à Bome, les intérêts
de la Ligue à laquelle il croyait attachés le salut de la
religion et celui de la monarchie. Ce sont les contri-
butions gu'il leva sur l'abbaye pour payer les subven-
tions qu'il fournissait au roi ; parmi les aliénations qu'il
fit se trouva celle de la ferme de la Perte, en 1571 (l).
Les affaires générales de Téglise gallicane ayant appelé
à Rome Nicolas Pellevé, il se démit (1572) de Tabbaye
qui passa à Simon III le Chasfre. Ce Simon n'était qu'un
prête-nom, un fantôme d'abbé, abbas larvatus, comme
(1) Les terres de cette ferme étaient primitivement une forêt
que l'abbaye avait achetée en 1224, défrichée au xv« siècle, cul-
tivée Jasqu*en 1540 et donnée ensuite à bail. Elle ne devait rentrer
dans le domaine de Yauluisant qu'après 1680.
. ..-iïSïl
78
* disent les auteurs du Gallia christiana. N. D'Amville jouit
des revenus de Tabbaye jusqu'en 1588, époque à laquelle
Charles de Senneton, bailli et capitaine de Sens, obtint
d'en être nommé abbé. Il n'avait alors que seize ans et
n'était pas engagé dans les ordres.
Sous ces deux abbés, les aliénations continuèrent pour
payer les taxes des subventions accordées au roi. En
4575 a lieu la vente des moulins de Molinons, Fun à blé
et l'autre à drap. Apiès d'autres aliénations, 1 abbé est
contraint, en 1593, pour payer ces taxes ecclésiastiques,
de vendre les terres de Fournaudin et des Loges.
Chapitre IX.
Décadence de l'abbaye. — Introduction de la Réforme. — Travaux intellec-
tuels des moines. — Relèvement du monastère. — Différentes transactions
entre les abbés et les religieux.
Le monastère qui avait eu Tabbé Anthoine Pierre pour
réparer les ruines produites par la guerre de Cent Ans,
ne devait trouver, après les désastres des guerres de reli-
gion, que froideur et indifférence de la part des abbés
commendataires. L'abbaye n'était plus qu'une ombre
d'elle-même et les religieux, réduits au nombre de dix,
après avoir été vingt-six sous l'abbé Pierre, vivaient
pauvrement, se trouvant à la merci de Tabbé qui pour-
voyait à peine à leurs besoins et à ceux du monastère.
En 1589, les religieux furent contraints de vendre une
cloche pour plaider contre l'abbé. Ils eurent plus tard, en
1598, une transaction avec messire Charles de Senneton,
afin de faire cesser leur situation si misérable. Il fut
convenu « pour que le service divin ne fût pas inter-
rompu, que le prieur et les religieux resteraient au nombre
de dix, y compris le novice ». Pour leur entretien, leur
nourriture, leur habillement, le luminaire et l'entretien
de l'église et les autres dépenses nécessaires à la maison,
Tabbé s'engagea à leur fournir annuellement trois muids
de froment, deux muids quatre setiers de méteil, mesure
de Vauluisant (1), « bon grain loyal et marchand », à
(1) La mesure de Vauluisant, reçue dans iesî,*justices supé-
rieures, était inférieure d'une pinte à celle de Sens.
79
raison de quatre-vingt-seize bichets par muid, rendu et
conduit dans leurs greniers à l'abbaye, et la somme de
cinq cent trente-cinq écus d*or. Cette convention assurait
aux religieux des ressources, mais elles étaient insuffi-
santes.
Cependant, Charles de Senneton, qui avait été pourvu
de l'abbaye sans être dans les ordres, offrait le spectacle
étrange d un homme dérobe portant la crosse et la mitre.
Comme on le pressait de se faire prêtre, il céda l'abbaye,
en 1623, à son frère, Louis de Senneton, qui s en démit
lui-même en faveur de son neveu, Louis II de Senneton.
C'est de son temps que vécut frère François Thonnelier,
celui qui, en l'année 1628, transcrivit la Chronique dont
nous avons parlé en plusieurs endroits; il finit par lui la
liste des abbès. c Le trente-deuxième qui règne à présent
s appelle M, Lonys de Senneton, frère utérm du prési-
dent : Dieu veuille le combler de ses saintes bénédictions
et l'inspirer à la restauration de cette pauvre maison qui
s'en va en ruines ».
Ce cri de détresse nous révèle l'étal de décadence dans
lequel était tombée Tabbaye. Deux ans auparavant, les
religieux avaient eu une nouvelle transaction avec Louis
de Senneton, afin d'augmenter leurs ressources. Ils
avaient obtenu, comme devant faire partie de la mense
conventuelle, la somme de dix-huit cents livres tournois
à prendre, chaque année, sur le revenu de la terre et
seigneurie de Bernières, trois muids de froment dus par
des particuliers ; et pour payer les anniversaires célébrés
à l'abbaye, il leur était cédé la ferme et métairie de Vau-
luisant avec les prés situés alentour des murailles.
Au reste, à Vauluisant comme partout ailleurs, Tesprit
religieux s'était considérablement affaibli et un besoin de
réforme se faisait sentir. Pendant un siècle et demi, la
règle de Citeaux avait été strictement observée, mais les
richesses amassées venant se joindre à la faiblesse
humaine avaient amené le relâchement. Puis, les guerres
étrangères et civiles, avec leurs dévastations et leurs
ruines, en forçant les religieux à quitter le monastère,
leur avait rendu impossible l'observance de la règle pen-
dant de longues années. En rentrant dans le monastère,
ils y avaient rapporté l'esprit du siècle. Malgré les efforts
80
de Clément VII, de Benoît XII et d'autres papes, le re-^
lâchement avait augmenté, et lusage de la viande, permis
vers la fin du xv® siècle, avait achevé d'introduire la
corruption, et, un peu plus tard, Innocent VIII en
gémissait dans les termes les plus amers (1).
Le cardinal de La Rochefoucauld, général de l'Ordre,
fit d'abord disparaître les abus, et les Pères de la réforme
se rassemblèrent pour la première fois en 1624, dans
labbaye de Vaulx-Cernay, diocèse de Paris. Malgré de
vives résistances, le mouvement de réforme fit de grands
f)rogrès dans l'Ordre. On commençait à comprendre que
es monastères ne pouvaient recouvrer la vie et leur
ancienne splendeur qu'en revenant à l'étroite obser-
vance de la règle.
Pour donner encore plus d'impulsion à ce mouvement,
le cardinal de La Rochefoucaulcl, encouragé par le bref
de réformation envoyé par le pape Grégoire XV, publia,
en 1634, une ordonnance pour le rétablissement ae l'ob-
servance régulière dans l'Ordre de Cîteaux. [1 mourut
Tannée suivante, et ce fut son successeur, le cardinal de
Richelieu, qui introduisit la réforme à Vauluisant, le
8 décembre 1636. N. d'Aroden, abbé régulier de Fonl-
guillem, fut chargé de cette mission. Les religieux qui se
trouvaient à Vauluisant cédèrent la place aux réformés
et se retirèrent dans Tabbaye de Cercenceaux, oii ils
achevèrent de tomber en décadence, puisqu'on 1717 ils
étaient réduits au nombre de deux (2).
Un des premiers soucis des religieux fut de modifier la
situation précaire qui les mettait à la merci de Tabbé.
C'était à ce dernier Qu'appartenaient alors l'administra-
tion et la jouissance des biens, et il donnait une pension
insuffisante aux religieux. Ceux-ci demandèrent, en
1638, le partage des biens, et dans ce but firent assigner
l'abbé. Louis de Senneton, voyant qu'il ne pouvait s'op-
poser à une demande si équitable, convint avec les reli-
gieux de confier à des arbitres le jugement de leur diffé-
rend, ce qui fut accepté. Ils firent trois lots des biens de
(1) Sist de la réforme de VOrdre de CiteatMS^ par D. Armiiad
Gervaise. (Bibliothèque d'Auxerre).
(2) Edmond Martène, Histoire littéraire*
81
Tabbaye. Les religieux choisirent le premier, et s'enga-
gèrent 5 payer le gros dû au curé ae Lailly; les deux
autres lots furent atlribués à l'abbé, qui prit à sa charge
l'entretien des lieux réguliers du monastère, et promit de
solder aux autres curés dépendant du monastère leur
gros et la portion congrue. Un arrêt de la cour du parle-
ment de Paris (1639), confirma cet accord {]). Mais Fabbé
de Senneton n'ayant point remis en bon état tous les
bâtiments du monastère, ainsi qu'il s'y était engagé, les
religieux voulurent le contraindre à faire ces réparations :
ce fut peine inutile. Une transaction termina ce différend
et, le 6 août 1643, ils s'engagèrent eux-mêmes à prendre à
leurs dépens les frais de réparation de l'église, du cloître
et des autres constructions, pendant que l'abbé, comme
compensation, leur abandonnait la ferme de Beauvais et
ses dépendances.
Celte même année, poursuivant leur œuvre de restau-
ration, ils obtinrent du roi Louis XIII des lettres-patentes
leur permettant de racheter les biens aliénés dans le
siècle précédent pour payer les subventions accordées au
roi, et d assigner, à cet effet, au grand Conseil les déten-
teurs de ces biens.
L'année suivante, Louis II de Senneton échangea avec
monseigneur de Bellegarde, de Sens, l'abbaye de Vau-
luisant contre la dômerie d Aubrac, en Auv<5rgne. Ce
prélat, d'abord religieux, puis abbé de Saint-Germain
a Auxerre et d'autres ri< hes abbayes, ne posséda Vaului-
sant que seize mois. Pendant ce court espace de temps,
il eut une. transaction ave<' les re igieux. Ceux-ci se plai-
gnaient que la ferme de l'abbaye n était pa3 d un revenu
suffisant pour subvenir aux réparations de l'église, aux
frais d aumône et d hospitalité, à rornemenlation, au
t luminaire et aux autres dépenses de léglise. Il leur
abandonna, pour couvrir ces frais, les biens aliénés ou
• usurpés, et ceux qui étaient baillés à vie.
A la mort de monseigneur de Bellegarde, Tabbaye fut
donnée au cardinal Renaud d'Est. Ce haut personnage,
né en 1618, de Alphonse, duc de Modène et de Reggio, et
d Isabelle, iille de Charles-Emmanuel de Savoie, avait été
(1) Arch. de l'Yonne, H, 680.
I 1887 VI
82
promu au cardinalat en 1641 . Successivement évêque de
Montpellier, chargé des affaires de France auprès du
Saint-Siège et abbé de Cluny, il mourut évêque de Pales-
trine, le 30 septembre 1672. Pendant les vingt-six années
qu il posséda Vauluisant, Tabbaye continua à se relever.
Elle fit le rachat de la ferme de la Singerie, de la terre
des Loges et du moulin de Lailly, aliénés au siècle précé-
dent. Le grand roi donna aux religieux différentes mar-
ques d'intérêt et de bienveillance : par plusieurs lettres
il leur permit de poursuivre leurs débiteurs. En 1650, il
prit l abbaye sous sa « protection et sauvegarde spéciale, »
défendil à ses lieutenants généraux et aux autres chefs de
son armée de faire loger ou laisser loger des hommes de
Çuerre dans ses dépendances et de n'y rien prendre ; et
il permit aux religieux de foire meUre aux endroits les
plus apparents de leurs propriétés, ses armoiries, panon-
ceaux et bâtons royaux. Plus tard, en 1672, un arrêt du
Conseil privé du roi, daté de Saint-Germain-en-Laye,
maintint le prieur et les religieux dans le droit de corn-
mittmuSy se basant sur ce motif que l'abbaye était « de
fondation royale, » et ordonna qu ils jouiraient de ce
droit à la petite chancellerie de Paris. On voit par là que
la faveur dont le cardinal d Est jouissait à la cour était
profitable au monastère.
Une sentence de juin 1651 permit aux religieux
d'aihever un moulin qu'ils faisaient construire dans la
basse-cour, à condition qu'ils ne pourraient y faire
moudre aucun des grains sujets à la banalité des mou-
lins de Courgenay, qui appartenaient à l'abbé. 11 leur fut
également permis, pour terminer le moulin, de prendre
tout le bois nécessaire dans la réserve de l'abbaye; et il
fut convenu, afin d éviter désormais tout désordre dans
ces bois, que le marteau servant à marquer les chênes
serait déposé sous deux clefs, dont l'uae resterait entre
les mains d'un officier de Tabbéet l'autre entre celle des
religieux. Deux ans après, le cardinal d'Est abandonna
aux religieux les bois-taillis de la réserve pour l'entretien
des bâtiments, à condition qu en conscience ils n'emploie-
raient ce bois qu'aux réparations.
Nous avons été amené ailleurs à parler du droit de
haute, moyenne et basse justice, dont jouissait l'abbaye
83
sur ses terres. Vers celte époque, la mairie de Lailly
porta une sentence de mort. Déjà en 1642, Edmond
Hiollat, contumace, avait été condamné à être pendu
comme assassin. Le 21 janvier 1671, elle rendit un
jugement établissant que Nicolas Bissonnier, manouvrier,
demeurant à Lailly, et Charlotte Besson, sa femme,
avaient commis en leur maison un homicide sur la per-
sonne de Etienne Bourget, dit la Vallée, manouvrier,
demeurant aussi à Lailly, et les condamnant a être
pendus et étranglés à une potence dressée, à cet effet,
sur la p'ace publique du village (1).
Renaud d'Est étant mort te 20 septembre 1672, I9 cour
de Rome pourvut à 1 abbaye Louis de Forbin de la
Marthe, par lettres originales datées à Rome du 3 dé-
cembre 1 672 : il n'en prit possession que le 22 février
suivant.
Chevalier, puis bailli de Halte et commandeur de
rOrdre de SainlJean-de-Jérusalem, il remplit sa carrière
militaire d'actions éclatantes et de services signalés, et
mourut en avril 1684, après avoir reçu sur son lit de
mort le brevet de lieutenant-général. Sous lui, l'abbaye
vit rentrer dans son domaine la ferme de la Charmée et
l'église s'enrichit de grandes orgues, dont elle avait été
privée depuis le pillage des Huguenots. On lit sur un
registre (2) la note suivante : « Alexandre Thierry a fait
l'orgue de Vauluisant en 1673 ; priez Dieu pour lui. »
Chapitre X.
Suite des abbès commendataires jusqu'à la Réyolution. — Vue & vol d'oisean
de l'abbaye. -— Tableau de Restout. ^ Exil de Monseigneur de Condorcet
à Vauluisant. ^ Grandes réparations.
L'histoire de Tabbaye se poursuit sans être marquée
par de grands événements. Â Louis Forbin de la Marthe
succède, en 1684^ François-Marie le Tellier, qui était tils
du marquis de Louvois et de Anne de Souvré, marquise
de Caurtenvaux. Il renonça à l'Ordre de Malte, dans
lequel il était entré, fut chancelier de l'Ordre du Saint-
Esprit et secrétaire d'Etat.
(1) Apch. de rYonne, H, 740.
(2) Arch. de l'Yonne, H, 686.
84
Ce personnage ne posséda que très peu de temps
Tabbaje, qu il céda à son frère, Camille le Tellier de
Louvois, le l^"" novembre de la même année. Ce dernier
était alors abbé de Bourgueil, prévôt et chanoine de
l'église de Reims, membre de l'Académie française des
sciences et inscriptions. Dès son entrée en possession, il
eut avec les religieux un accord qui modifiait quelque
peu les transactions passées avec les précédents abbés, et
il obtint du roi des lettres-patentes confirmant les privi-
lèges de l'abbaye, avec attribution de justice au grand
conseil. Les religieux obtinrent la confirmation de leur
transaction par le supérieur de 1 Ordre général de Ctteaux
et par \e^ abbés assemblés en Chapitre général (1),
En 1684, deux experts désignés furent chargés de faire
la visite des bâtiments dépendant de Tabbaye. Ils cons-
tatèrent le besoin d importantes réparations, particuliè-
rement dans l'église, dont les voûtes menaçaient ruine.
Cependant, si la prospérité matérielle laissait alors à
désirer, il n'en était pas de même de la prospérité spiri-
tuelle. Grâce à la réforme, la ferveur des premiers jours
s'était réveillée, et les exemples de sainteté donnés par
les religieux produisaient des fruits de bénédiction. En
1691, deux frères, marchands drapiers à Villeneuve-
l'Arrhevêque, Nicolas et Noël Morillon, firent donation de
leurs personnes et de leurs biens à l'abbaye, pour être
reçus en qualité d'oblals et se consacrer le reste de leurs
jours « au service de Dieu et de la sainte Vierge Marie,
mère de Dieu, particulière avocate, patronne et protec-
trice dudit lieu (2). »
L'année suivante fut marquée par un événement des
plus heureux et qui fait ressortir le goût pour les beaux-
arts de l'abbé Camille Le Tellier. Il fit faire un dessin à
la plume, magnillque de perspective et d'exactitude,
représentant une vue à vol d'oiseau du monastère. Il se
trouve maintenant à la Bibliothèque nationale, dans la
collection des estampes : c/est là que nous l'avons fait
photographier, tel qu'il est reproduit dans cet ouvrage.
(1) Cet acte était marqué du « sigillum abbatis Cisterciensis, »
représentant une église entourée de quatre autres églises. H, 680.
(2) H, 784.
I
I
85
II mesure 70 centimètres de long et 45 de large. Les
armoiries de gauche sont celles ne l'abbaye : d azur à
deux léopards passés d'or, surmontées d'une mitre et
d'une crosse, et supportées par deux lions armés et lam-
passés de gueules. Celles de droite appartiennent à
rabbé : d'azur, chargé de trois lézards d argent debout :
au chef de gueules chargé de trois étoiles d'or ; couronne
durale, crosse et mitre en essorant. Supports : deux lions
armés et lampassés de gueules.
Il faut attribuer à la même époque trois canons d'autel
écrits sur vélin, qui se trouvent actuellement en la pos-
session de M. Duilot, de Sens. On peut en voir la des-
cription dans la Revue des Deux Mondes, « Impressions
de voyage et d'art en Champagne et en Bourgogne, » par
M. Montaigut. En regardant cette jolie babiole religieuse,
dit-il, je me suis involontairement rappelé ces vers d une
pièce de Musset :
Celui qui fit, je le présume,
Ce médaillon,
Avait un gentil brin de plume
A son crayon ; n
Et il ajoute : « Celui qui combina la composition de
celle jolie vignette avait certainement au service de son
crayon une âme délicate, fécondée par les rêveries de la
solitude, raffinée avec innocence par les subtilités amou-
reuses d'une foi naïve qui, comme toutes les passions
pures et sans défiance, ne s'interrogeait sur elle-même
que pour trouver de nouveaux motifs d'aimer. *
Dom Edmond Martène et Ur>in Durand visitèrent l'ab-
baje vers ce temps, et ils rapportent, dans leur Voyage
littéraire (1), qu'elle était alors une des plus considé-
rables de l'étroite observance de Cîteaux ; que l'église
[ était vaste et délicate, les lieux réguliers magnifiques et
bien entretenus, et les jardins les plus beaux qu'ils
eussent vus dans tout 1 Ordre. Dans la bibliothèque,
parmi les livres choisis elles manuscrits bien conservés,
ils remarquèrent les œuvres de saint Augustin, de saint
Ambroise, de saint Jérôme, d'Origène, de saint Grégoire,
de Bède, de Raban Maur et de saint Bernard ; l'histoire
(1) Bibliothèque d'Auxerre.
I
86
de Josèphe, Thistoire ecclésiastique d'Angleterre du
vénérable Bède, la Concorde desévangélistes deZacharie,
de Chrysop!e, Lanfranc [De conpore Domini)^ les sermons
du docteur Jean d'Orléans, de Maurice, archevêque de
Paris ; les sermons d Etienne Langton sur les petits pro-
phètes, ia grammaire du docteur Guillaume et le livre
du Cloître de l'âme.
Cependant l'abbé de Louvois, qui avait travaillé à
rendre l'abbaye florissante à l'intérieur, veillait égale-
ment à mettre le bon ordre dans toute l'étendue du
bailliage. En 1699, il régla que les cabarets de Courgenay
seraient fermés lété à neuf heures et l'hiver à sept
heures du soir (i).
En 1707, l'abbé eut avec les religieux une nouvelle
transaction par laquelle il leur abandonna ses biens par
bail à vie ; cet accord fut en vigueur jusqu'après 1779, et
ne fut modifié que par monseigneur de La Rochefou-
cauld. Il constatait que l'abbatiale n'avait probablement
jamais été habitée par les abbés commendataires, et
qu'elle n'avait servi qu'à loger quelques pauvres familles.
Elle fut abattue Tannée suivante, et de la place Qu'elle
occupait entre la grande salle et la librairie, elle fut
transportée dans la basse-cour.
Après la mort de Camille le Tellier, la cour de Rome
disposa de l'abbaye en faveur de monseigneur François
Bouthillier de Chavigny, archevêque de Sens. Tarbé s'est
trompé en disant que l'abbaye demeura alors treize ans
sans abbé.
Dans les archives (2) se trouve le procès-verbal de
prise de possession par Jean Macé, chanoine de l'église
de Sens. « J'ay mis, déclare le notaire, ledit sieur Macé,
procureur, pour ce au nom dudit seigneur Bouthillier de
Chavigny, en possession d'icelle acluelle et corporelle de
ladite abbaye de Notre-Dame de Vauluisant, ensemble de
tous les droits, honneurs, prérogatives et revenus d'icelle,
par le baiser de l'autel, la séance dans la chaire abba-
tiale, la lecture des dites bulles, du procès-verbal de fui-
mination d icelles, le son des clocnes et la publication
(1) H, 684.
(2) H, 680,
87
goej'ay faicte à haulte et intelligible voix de la présente
installation et prise de possession, et les autres rérénno-
niesao cas requises et accoustumées, ensuite ledit Dora
prieur a entonné le Te Deum laudamus, qui a été chanté
par le chœur, dont et de quoy j'ai dressé le présent pro-
cès-verbal. »
Le passage de monseigneur de Chavigny ne fut signalé
que par une contestation avec M. de Rochechouart, baron
de Bray, à propos de la prévôté de Servi ns. M. de Roche-
chouart prétendait qu elle était du ressort de son bail-
liage de Bray, mais il intervint un arrêt qui attribua
cette prévôté au bailliage de Vauluisant.
Le U novembre 1731, Honoré-François de Monaco fut
pourvu de l'abbaye. Né en 1669, de Louis Grimaldi de
Monaco et de Catherine-Charlolle de Gramont, il devint
chevalier de Malle, chanoine de Strasbourg, abbé de
Saint-Meixent et archevêque de Besançon. De son temps
(17i1), leg'ise du monastère fut ornée d'un tableau de
Restout représentant l'assomption do, la Vierge, et qui fut
placé dans le sanctuaire, au-dessus du petit autel. L'ar-
liste reçut 800 livres pour ce travail, et 274 furent don-
nées à Verrier, sculpteur et doreur, pour le cadre de ce
magnifique tableau et la gloire superbe qui s'élevait
au-dessus (I). Tarbé, qui visita Téglise en 1784, dit que
ce tableau était fort estimé des connaisseurs, et qu'on en
avait tiré plusieurs copies, dont l'une se trouvait alors à
Pontigny. Il resta à Vauluisant jusqu'à la Révolution,
époque à laquelle il disparut.
L'année 1741 fut encore marquée par la visite de frère
Andoche Pernot, abbé de Cîteaux et supérieur général de
l'Ordre cistercien. Un de ses soins fut d'examiner les
comptes des recettes et dépenses. C était le frère cellérier
qui était chargé de les tenir, et chaque année ils étaient
arrêtés par les religieux et approuvés par l'abbé de
Cîteaux ou Tun de ses vicaires généraux, chargé de visiter
l'abbaye. Il est très intéressant de parcourir ces livres de
comptes, dont un grand nombre se trouvent encore aux
archives et où l'on relève des choses fort curieuses.
Le successeur de Grimaldi de Monaco fut Louis Chapt
(1) H, 689,
88
de Rastignac, archevêque de Tours. Il ne resta que deux
ans abbé de Vauhiisant, et eut pourtant de longs dénr)êlés
avec les héritiers de son prédécesseur ; l'affaire fut nnênie
portée au grand conseil. Il en sortit une ordonnance qui
enjoignait de faire une visite de tous les bâtimenls de la
mense abbatiale, à seule fin de constater l'état dans
lequel ils se trouvaient. Les vieilles constructions, res-
semblaient au monde d alors, elles s'en allaient en
ruine, et de grandes réparations devenaient urgentes.
L'abbaye passa, le iO février 1753, à Etienne-Charles
Loménie de brienne, a'ors vicaire général de Rouen.
Sous ce prélat, qui devint dans la suite archevêque de
Sens, l'abbaye de Vauluisant servit d'exil a l'évèque
d Auxerre, monseigneur de Condorcet. Le diocèse d'Au-
xerre, et en particulier cette ville, étaient déchirés alors
par leb luttes du jansénisme contre l'orthodoxie. Monsei-
gneur de Condorcet s'étant montré l'ennemi déclaré de
cette secte, la vivacité de son zèle souleva une opposition
formidable, et son propre Chapitre obtint du roi son exil
au couvent de Vauluisant. Il y séjourna un an et retourna
en>uite dans son diocèse. Quelle fut 1 impression pro-
duite sur les religieux par 1 arrivée de ce prélat? Quelle
vie mena dans la solitude du monastère ce vigoureux
ennemi de l'hérésie? De son séjour il ne reste aux
archives que ce passage banal du livre des comptes de
l'année 1757 : « Reçu de monseigneur Tévêque d' Au-
xerre pour bois, pain et vin fournis à ses domestiques,
1,056 livres. »
Un ennemi du jansénisme exilé dans un couvent rele-
vant du futur évêque de l Yonne, c'est là un trait bien
caractéristique de ces teujps précurseurs de la Révolu-
tion I
Loménie de Brienne ayant donné, en 1760, sa démis-
sion d abbé de Vauluisant, le roi lui nomma comme suc-
cesseur, le 15 août de la même année, Jean de Dieu
Raymond de Boisgelin de Cicé, né à Rennes. Comme ses
prédécesseurs, il eut une transaction avec les religieux,
touchant leurs droits respectifs sur les biens de 1 abbaj^e.
En 1764. il chargea Gallien, archiviste et commissaire
aux droits seigneuriaux, de faire l'inventaire des titres
de l'abbaye. Ce dernier s'engagea à faire « la rénovation
89
Eénéralefl) des droits seigneuriaux dépendant de Tab-
aje, comme aussi la levée des plans et arpentages de
toutes les possessions tant en domaine utile que celles
tenues eu censive de ladite abbave, et de faire Tinven-
taire de toutes les charges d'icelle abbaye par traduction
de latin en français. » Le total des frais des diverses opé-
rations se monta à 8,566 livres. Ce travail énorme lui
demanda tro«s années, et l'inventaire, qui subsiste
encore, atteste que le nombre des pièces se trouvant
alors aux archives de Vauluisant se montait à près de
2,300.
Le 7 novembre 1769, le bailliage de Vauluîsajit rendit
une sentence par laquelle Pierre Pigeon, charron, demeu-
rant à Courgenay, fut condamné à être marqué, sur
lepaule droite, d un fer chaud purtant l'empreinte des
trois lettres G. A. L., et à servir de forçat à perpétuité sur
les galères de Sa Majesté. Celte sentence fut exécutée en
eflSgie par Brochard, exécuteur de la haute justice au
bailliage de Sens.
Cependant, la nécessité de nombreuses réparations au
inona4èreel dans les fermes se faisait de plus en plus
sentir. En 1769, il est donné un arrêt autorisant à vendre
une partie des bois de la réserve pour payer les répara-
lions, et François Chaillou, architecte à Paris, est chargé
par Louis-François du Vaucel, grand maître enquêteur
et général réformateur des eaux et forêts du déparlement
de Paris, de dresser le devis des travaux : il se monta à
153,245 livres. Le procès-verbal de cette visite (2) nous
donne plusieurs détails intéressants. Il y avait neuf
vitraux dans le chœur de léglise, mesurant neuf mètres
de haut et trois mètres de large ; il y en avoit douze dans
la nef et autant dans le transept. Le grand vitrail du
transept gauche était haut de onze mètres et large de
six mètres soixante dix centimètres.
L'architecte visita tous les vitraux de Téglise, qui
étaient en mauvais état, et alors qu'aujounJ'hui on n hési-
terait pas à dépenser des sommes énormes pour les
réparer, il constata « qu^ils étaient anciens et de nulle
M) H,
(2) H,
685.
685.
90
valeur ; » et faisant preuve d'une ignorance incroyable,
il conclut un marché avec un vitrier, q-ui s'engagea à
enlever les anciens vitraux et à en poser des neufs pour
la somme de M sols par chaque pied superficiel. La sur-
face des vitraux ainsi remplacés fut de plus de 3,600 pieds
carrés (1).
La couverture et la charpente de Téglise furent égale-
ment réparées, et les cloîtres, qui s'en allaient en ruines,
furent refaits à neuf. Les travaux, tant à Tabb^ye que
dans les fermes, durèrent trois ans, et la vente des bois
de la réserve de Touchebœuf servit à solder pour une
somme de 150,450 livres, les dépenses qui furent faites.
Mais ces frais devaient être en pure perte, puisque les
religieux quittèrent le monastère moins de vingt ans
après.
En 1779, le dernier abbé prit possession du monas-
tère : c'était Pierre Louis de La Rochefoucauld-Bayer. Né
dans le diocesede Périgueux, le 13 octobre 1744, il était
agent général du clergé depuis 1775, et devait recevoir le
titre d évêque de Saintes en 1782. Son arrivée fut signalée
par un long et vif débat avec les religieux, et il voulut
changer les conventions par lesquelles, depuis 1707, les
abbés abandonnaient leurs biens aux religieux par baux
à vie.
Combien était éloigné le temps où saint Bernard fuyait
la richesse et les honneurs pour se retirer dans la soli-
tude et chercher, dans la pauvreté volontaire, la paix et
le calme du cœur I Combien étaient déplorables de tels
démêlés, alors que déjà grondait dans le lointain Torage
formidable qui allait détruire tous les monastères et
engloutir dans la même ruine puissants abbés et humbles
religieux.
Chapitre XI.
Etat de l'abbaye au moment de la Révolution. — Ses derniers jours. —
Sa fin.
Nous voici arrivés aux derniers jours de Vauluisant.
Avant que le torrent révolutionnaire soit déchaîné, que
(i) H. m,
94
les religieux soient expulsés et les biens du monastère
vendus, descendons dans le vallon solitaire où tant de
grandes choses se sont accomplies depuis sept siècles.
Sans juger ce grand événement, aui causes et aux con-
séquences si complexes, Qu'on appelle la Révolution,
voyons si l'abbaye n'est plus qu*un arbre vermoulu et
sans vigueur, ou plutôt si, rajeunie dans sa vieillesse, elle
n'occupe pas encore une place utile, si elle ne remplit
pas un rôle avantageux à la société.
Bien différent des autres monastères que rien n'avait
arrêtés dans la voie de la dégénérescence, Vauluisant
avait accepté la réforme introduite au xvi* siècle, et
passait encore pour un des plus fervents monastères, à la
fin du xvui® siècle. Sauf quelc^ues amendements apportés
à certains points de la discipline, par exemple, l'antique
abstinence si rigoureuse, les religieux menaient une vie
dure et austère, capable d'effrayer ceux mêmes qui
tonnaient alors contre leur corruption.
A l'extérieur, les fermes et les biens des moines étaient
loués à des hommes qui pouvaient y gagner honnêtement
leur vie, et le patrimoine du monastère nourrissait une
nombreuse population qui y trouvait un travail rémuné-
rateur. Chaque jour, on distribuait aux pauvres, aux
misérables, du pain et d'autres aumônes, et ceux que
de grandes calamités venaient à frapper, ne faisaient pas
entendre inutilement leurs plaintes aux religieux (1).
La littérature et les sciences avaient, dans l'abbaye, des
amis qui les cultivaient avec soin, et la bibliothèque con-
tinuait à s'enrichir des revues et des ouvrages célèbres
qui paraissaient alors. L'instruction primaire, dans les
villages voisins, ne cessait d'être l'objet de la sollicitude
des moines. Les bâtiments du monastère, grâce aux
réparations faites depuis plusieurs années, étaient pres-
aue remis à neuf; et un décret ayant empêché la vente
'une réserve de bois pour payer ces réparations, les
religieux économisaient sur leur revenu pour les solder
et les continuer. Un bâtiment neuf, long d au moins deux
cents pieds, construit depuis peu, était fort remarquable.
L'église, parfaitement restaurée, était magnifique ; le
(1) H, 689 et suivants,
92
public et les connaisseurs allaient la visiter et Tadmi-
raient. Le sanctuaire était imposant, majestueux. Le
mattre-autel, élevé, selon toute probabilité, par Tabbé
Anthoine Pierre, avait la forme d'un tombeau de marbre
avec des ornements de bronze doré d or moulu ; deux
anges en adoration étaient p!acés, aux côtés de I autel, sur
des enroulements en console. Derrière était un autre
autel plus petit et en marbre ; il élail décoré du tableau
de Restout, dont nous avons parlé ; au-dessus s'élevait
une gloire superbe où l'or et I argent étaient prodigués,
et ces deux autels, vus en perspective, semolaient ne
faire qu'un seul morceau d architecture.
Enfin, les abords du monastère s annonçaient par de
belles avenues plantées de noyers, d ormes, de syco-
mores, qui conduisaient aux villages voisins (1); d'autres
belles plantations couvraient Tenclos du moulin, les
chaussées des étangs desséchés et les bords du ruisseau.
Tout respirait la prospérité et la paix. Aussi lorsque, le
17 mai 1791, le maire et les officiers municipaux de
Courçenay se rendirent à l'abbaye pour faire l'inventaire
des biens, les religieux déclarèrent que leur désir le plus
ardent élait d'y rester et d'y mourir. Ils étaient au nombre
de onze. Le prieur, dom Fissier, avait 81 ans; Demesse,
sous-prieur, 61 ans; Pausm, procureur, 48 ans; Bossard,
81 ans; Divry, 66 ans; Tinturier, 47 ans; Fressine, 48
ans; Ducrès, 42 ans; Chipre, 41 ans; Césy, 39 ans;
Potel, 53 ans. Leurs vœux ne devaient pas être exaucés.
Déjà la Révolution avait commencé son œuvre. Le 4 août
1789, l'Assemblée nationale avait aboli les titres de
noblesse et enlevé à l'abbaye ses droits de justice. Le
13 lévrier, elle avait supprimé les Ordres religieux et les
vœux monastiques, et déclaré que les biens du clergé
seraient mis à la disposition de la nation.
Enfin, le 20 janvier 1791, les membres du Directoire
du district de Sens viennent à Vauluisant faire un nouvel
inventaire des biens. La bibliothèque et les an hives sont
mises en caisses pour être transportées à Sens, puis à
Auxerre. Plusieurs religieux, soit à cause de leur âge,
(1) Procès-verbal de l*estimation des domaines, faite le 81 dé-
cembre 1790.
93
soit à défaut de logement, demandent à rester quelques
jours encore, ce qui leur est accordé. On leur laisse pro-
visoirement leur chambre, ainsi qne ce qui leur est
nécessaire, et, le vingt-huit, les scellés sont apposés sur
toutes les portes. Dans les premiers jours de lévrier, les
religieux abandonnent définitivement le monastère.
Quels pleurs amers durent couler de leurs yeux lorsqu'ils
s'éloignèrent, en jetant un dernier regard sur celle maison
qu'ils abandonnaient pour toujours I
Ils se retirèrent à Villeneuve-lArchevèque et y fixèrent
leur résidence, atten'iant, pour vivre, la pension qu'on
leur avait promise; mais en vain... Le 14 décembre 1792,
ils écrivirent aux administrateurs du déparlement une
lettre désespérée : « Nous, disaient-ils, qui n'avons rien
altéré de ce que la Nation avait prononcé être à sa dispo-
sition, ni enlevé la moindre chose ; nous qui avons
abandonné, avec la dernière résignation, un mobilier
immense, un recouvremenl certain et considérable, point
de dettes, nous languissons dans Tatlente toujours retar-
dée de voir terminer le règlement de ce qui peut et doit
légitimement nous revenir. » Cet appel fut-il entendu?
Que devinrent les religieux sous la Terreur? Furent-ils
conduits à Térhafaud ou détenus aux colonies, ou bien
parvinrent-ils à se cacher dans quelque retraite igno-
rée?... C est ce qu'il nous a été impossible de savoir. On
conserve encore à Villeneuve-rArchevêque la mémoire
du père Tinturier, qui y aurait vécu jusque vers 1840.
Quant au monastère, il fut vendu peu de temps après
le départ des religieux, avec tous les biens qui en dépen-
daient. Les bâliments immenses furent abattus dans la
première moitié de notre siècle, et l'église elle-même
n'échappa point à la pioche des démolisseurs (1). 11 n'en
fè te plus qu'un chapiteau orné de larges feuillages de
chêne. Les bâtiments secondaires ont été seuls conservés
pour servira une exploitation agricole, et les matériaux
mutiles ont été vendus et dispersés dans la contrée (2).
{i) Avant la totale destruction de l'église, M. Victor Petit a pu
encore prendre le dessin d'une des fenêtres. Elle est du xiii^ siècle
et nous fait supposer que Téglise fut alors partiellement restau-
rée. Voir Châteaux de France, de Victor Petit, 8« vue.
(2) V. Annuaire^ 1873, p. 212, Tétat où se trouvait Vaulaisant,
lorsque M. Javal racheta.
94
Lorsque, après avoir franchi la vieille entrée du mo-
nastère, restée debout, le touriste pénètre dans l'enceinte
et qu'il ne trouve plus qu'une ferme et une résidence
bourgeoise, des nriassifs d arbustes et une pelouse, là où
s'élevaient la vaste nef de 1 église et les bâtiments illustrés
par la présence de tant de hauts personnages, son cœur
se serre involontairement. Mais au milieu des sentiments
pleins de tristesse et de mélancoMe que font naître les
réflexions sur les vicissitudes humaines, il se dégage,
pour celui qui s'arrête à des considérations plus élev es,
une pensée consolante : c'est que, si l'abbaje de Vaului-
sant n'est plus, il reste d'elle que'que chose qui ne saurait
périr, le bien qu elle a fait aux différentes époques de
son existence.
H. BOUVIER.
PREMIER APPENDICE
LISTE CHRONOLOGIQUE DES ABBÉS.
D*après le Gallia christiana (1) :
Norpaud, 1727 à 1159; — Pierre I«% 1159 à 1179; — Félix !«';
— Ulric, 1183; — Guillaume l*"", 1192 à 1196; — Thomas, 1204;
— Gaulthier, 1204 à 1222; — Aubert, 1222 à 1239; - Octran; —
Félix II, 1240 à 1253; — Etienne 1", 1259 à 1270; - Gibert 1270
à 1295; — Guillaume II, 1299; — Geoffroy, 1299; — Pierre II,
1802; — Jacques de Meaux, 1802 à 1325; — Jacques II, 1825 à
1329 ; — Nicolas de Châlons, 1329 à 1337 ; — Gui, 1337 à 1348 ; —
Simon I®r, 1348 à 1361; — Etienne II, 1361 à 1366; — Jean !•%
1366 à 1392; — Guerin, 1392 à 1392 ; Etienne 111, 1394; — Ma-
thieu, 1423; — Etienne IV de Meslé, 1423; — Pierre III, de Pro-
vins, 1433; — Henri, 1433 à 1449; Jean II d'Autun, 1449 à
1450 ; — Hugues duChàtel, 1450 à 1456; — Anthoine I«', le Pes-
cheur, 1456 à 1480; — Jean 111 Hanneteau, 1480 à 1504; — An-
thoine Pierre, 1502 à 1549.
D'après le Chroniqueur (2) :
Guillaume, 1293 à 1299; — Estienne, 1299; — PieiTe, 1302; —
Jacques, 1302 à 1325; — Jacques, 1325 à 1329; — Nicolas, 1329
(1) Voir la note à la fin de la liste.
(2) La première page du registrjB, contenant les noms des oiuse
premiers abbés, a été déchirée et perdue.
93
à 1837; — Gai, 1337 3 1348 — Eslienne, 1348 à 1366 — Jehan,
d366 à 1392; — Guérin, 1392 à 1409; — Mathieu, 1409 à 1423; —
Pierre, 1423; — Henri, 1449; — Hugues, 1449 à 1456; — Anthoirie,
1456 à 1480; — Jehan, 1480 à 1502; — Ânthoine Pierre, 1502 à
1549.
ABBÉS GOMMENDATAIRES
Odet de Goligny, cardinal de Châtillon, 1538 à 1573; — Anthoine
ni, cardinal de Meudon, 1553 à 1559; — Nicolas de Pellevé, car-
dinal-archevêque de Sens, 1559 à 1572; — Simon II, 1572 à 1588;
— Charles de Senneton, bailli de Sens, 1588 à 1623; — Louis !•«•
deSenneton, 1623; — Louis II de Senneton, 1636 à 1644; -
Octave de Bellegarde, archevêque de Sens, 1644 à 1646; — Re-
naud, cardinal d'Esté, 1648 à 1672 ; — Louis Forbin de la
Marthe, 1672 à 1685; — Louis-François Le Tellier, 1685 à 1701;
-Camille Le Tellier de Louvois, 1701 à 1718; — Le Bouthillier
de Chavigny, archevêque de Sens (1), 1718 à 1731 ; — PVançois
Grimaldi de Monaco, 1731 à 1748 ; — Jacques de Chapt de Rasti-
gnac, archevêque de Tours, 1748 à 1750; — Charles de Loménie
de Brienne, 1753 à 1760; — Raymond de Boigelin de Cicé, 1760
à 1779; — De Larochefoucauld-Bayers, 1779 à 1791.
PRIEURS SOUS LES ABBES GOMMENDATAIRES.
Frère Jacqbes Mélayer, 1541 ; — Simon le Chastre, 1578 ; —
Vincent Babeau, 1607; — Jean Goyoyet, prêtre, docteur en théo-
logie, 1673 ; — Benoit Fitzarbert, prêtre religieux, docteur de
Sorbonne, 1707; — Dom Firmin de Moulins, 1723; — François
Marivin, 1728 ; — François Hamel, 1746 ; — Dom Jean de Renty,
n46; — Martial Morice, vicaire général de Tobservance dans les
provinces de Brie et de Champagne, 1750; — J. Rondele, 1768;
G. Fissier, 1788.
Nota. — La liste donnée par le Gallia christania et reproduite
sans yériiication par Tarbé, dans son Almanach de 1784, offre quel-
ques divergences avec une autre liste rédigée vers Tan 1503 par un
chroniqueur de l'abbaye, et rapportée- en 1S28 par frère Thonnelier
(H, ITf). Elle mentionne 33 abbés avant le cardinal de Châtillon,
tandis que l'autre n'en cite que 27.
Bien que la liste du Gallia christiana ait une grande autorité,
deux inscriptions tumulaires, placées autrefois dans le Chapitre, la
contredisent et s'accordent avec le chroniqueur. La première de ces
inscriptions marque Jacques de Meaux comme le XIV* abbé, et la
seconde, Nicolas de Châlons comme le XVI' abbé. Ces épitaphes ont
^ (1) Tarbé est ici dans Terreur en disant qu'après la mort de
Tabbé de Louvois, treize années s'écoulèrent sans qu'il fut pourvu
à l'abbaye de Vauluisant. M»*" . outhillier de Chavigny, pourvu en
cour de Rome, prit possession de l'abbaye le 5 juin 1719. (Arch.
de l'Yonne, H, 680.
96
dû être gravées aussitôt après la mort des abbés mort-défunts, et
pour ce motif méritent créance.
Tarbé a donné, dans son Almanach la liste du Gallia christiana
et les inscriptions tumulaires, sans s'apercevoir de leur divergence,
ou du moins sans la noter. Il nous parait bien difficile d'établir
quelle liste est la plus digne de foi. Ce problème, au reste, n'offre
que peu dlntérôt.
SECOND APPENDICE
ÉPITAPHES DE PERSONNAGES INHUMÉS A VAULUISANT
RECUEILLIS PAR DES RELIGIEUX.
Dans le Chapitre. — « Hic jacet vir nobilis Erardus de Triangulo,
dominus Foissiaci : hic etiam recluduntur ossa patris sui, Anselli et
Anselli, avi sui, quondam dominorum Trianguli. »
« Ci-gît Jehan, fils de monseigneur Erart, sire de Foissy. »
« Usores Erardi de Triangulo, Agnes de Gauda et Yolendis de
Monte-Acuto. »
« Ci-gît messire Gui de Traînel, chevalier, seigneur de Soligny,
qui trépassa l'an 1S04, le 27* de mois d'octobre, veille de la fête
Saint-Simon et Saint-Jude. Priez Dieu qu'il ait merci de son âme.
Amen. »
« Ci-gît messire Ansiaux de Treignel, sire de Voisines et connétable
de Champagne.»
« Ci-gît messire Dreues, noble chevalier, sire de Treignel; priez
Dieu pour lui. »
« Ci-gît noble homs messire Dreus de Traignel, chevalier, qui
trépassa l'an de grâce 1312, au mois d'avril. Priez Dieu pour son
âme. »
« Ci-gît madame Johanne de Saint-Varein, jadis femme de monsei-
gneur Dreues de Treignel, chevalier, qui trépassa l'an de grâce 1317,
au mois d'août, la veille Saint-Jean Décelasse. Priez Dieu pour
lui. »
« Ci-gît messire Garnier de Treignel le jeune, sire de Marignj.
Priez Dieu pour lui. »
« Ci-gît messire Henri de Villeneuve, sire de Treignel. Priez
Dieu pour lui, que Dieu lui fasse merci. Amen. >
« Hic jacet bonœ mémorise dominus Jacobus de Meldis, quondam
abbas XIV hujus monasterii, qui obiit anno Domini 1325, VII id,
maii. »
« Hic jacet bonœ mémorise vir mansuetus D. Nicolaus de Gatalaunis,
({uondam abbas XVI hujus monasterii, qui obiit die calendarum
julii, anno Domini 1337. »
Dans VEglise. — « Hic jacet Ânselmus de Bercenaio natus, etc.
« Gi-gissent honorables personnes Jean-Pierre, marchand, et
Colombe, sa femme, vivants et demeurants à Rigny-le-Ferron, qui
donnèrent leurs biens à l'église de céans; lequel Jean-Pierre trépassa
91
le XXIX* jour de mai 1513, et ladite Colombe, sa femme, le XXI* jour
de jaillet 1539. »
« Hic jacet piœ memoriœ D. ÀDtonius Pétri, apud Rigniacum-le-
Ferron oriundus, hujus monasterii Vallis lucentis abbas 27, qui obiit
anno domini M. DXLIX, die 5 mensis februarii. ».
« Andraso Richerio Torigneo, Senoni Vallis lucentis familiœ,
monacho Cisterciensi, episcopo Caloedonensi, Phani S: Gurioni,
DecQon S. Servatoris Sylvii praefecto, illustrissimi principis cardioalis
Borbonii, Senonum archiepiscopi, coadjutorii et vicario, pio atque
optmio, qui vixit annos 51. Johanna Gillopœi mater, senio confecta,
et Johannes Richerius, prefecturœ Senonum, judex primarius, frater
natQ minimus, turbato ordine, heu ! fecerunt : obiit nono calendas
mensis februarii, in anno ab orbe redempto 1555. »
€ Ci-gît Messire Philippe de Senneton, chevalier des ordres du
roi, son conseiller en les conseils d'Ëtat et privé, capitaine de trente,
hommes d'armes de ses ordonnances, maréchal de camp en ses
armées, lieutenant du roi au pays Messin, Toul et Verdun, ambassa-
deur extraordinaire de sa Majesté près l'empereur, les princes élec-
teurs du Saint Empire et autres potentats d'Allemagne, bailli et
capitaine de Sens : qui décéda le 15 octobre 1601, âgé de 70 ans,
après avoir rendu de signalés services à son roi et à sa patrie en tous
ses emplois, tant d'ambassade, gouvernement de villes, que conduite
de gens de guerre. Et dame Marie Claude, son épouse, qui décéda le
11' jour de mai 1626, âgée de 84 ans. » — Tarbe, Almanach 1784.
CARTULAIRE DE YAULUISANT
Nous donnons ici une analyse sommaire de toutes les chartes
contenues dans ce Cartulaire, et qui ne sont point citées soit dans le
Gallia chris^iana, soit dans le Cartulaire de V Yonne, soit dans
V Inventaire sommaire des Archives de l'Yonne, où M. Mai. Quantin
mentionne brièvement tous les documents réunis actuellement à
Àuierre. Le Cartulaire de Vauluisant appartient aujourd'hui à la
Vauluisant, et qui, d'après le P. Laire, aurait été écrit au xiv* siècle.
Nous nous rattachons de préférence à l'opinion de M. Quantin, notre
éminent paléographe, lequel, se fondant sur les caractères del'écriture,
!e fait remonter au xiir siècle. Ce qui confirme cette derbière opinion,
c'est qu'aucune des chartes qui y sont transcrites ne va au-delà de
1229. Ce Cartulaire paraît avoir été écrit pour conserver aux siècles
futurs la mémoire des principaux actes ayant rapport à l'abbaye
pendant les cent premières années de son existence.
1127. — Philippe, fils de ThéodoricBoit-la-Seine, du consentement
de son épouse Tnélina, donne aux moines de Vauluisant tout ce qu'il
possède de Lailly à Courgenay, des deux côtés de la rivière, en prés,
terres et forêts, avec l'approbation d'Artaud, abbé, et d'Anseau de
Tridnel.
1887 VII
98
1119, avril. — Landric, fils de Herbert, remet entre les mains de
Henri, archevêque de Sens, pour les donner aux religieux, les dîmes
sur toutes les terres que les religieux travaillent à Courgenay, soit de
leurs mains, soit avec la charrue, « in die qua benedictum est
atrium. »
Vers 1130. — Charte de Henri, archevêque de Sens, attestant qu'il
a exempté les religieux de payer la dîme due au prêtre de Cérilly,
sur tout le territoire de cette paroisse.
Entre 1129 etll48. — Jean de Venos donne à Vauluisanttoutce qu'il
a dans la forêt de Eslurgez et sur le territoire de Cérilly, par l'entre-
mise de Hugues, évoque d'Auxerre.
1135. — Charte de Henri, archevêque de Sens, attestant que
Hilduin de Marolles a donné, par-devant témoins, à l'église de
Vauluisant tout ce qui faisait partie de son fief, tant en forêts qu'en
terres et prairies, depuis l'abbaye jusqu'à Pouy.
113S. - Geoffroy Barbeau remet entre les mains de Henri,
archevêque de sens, tout ce qu'il possMe à Cérilly, pour le remettre
à l'abbé Norpaud, par-devant un grand nombre de témoins.
Vers 1140. — Hugues de Vareilles donne à Vauluisant, pour le
salut de son âme, tout ce qu'il possède à Séant et à Cérilly, et ratifie
sa donation par-devant Hugues, archevêque de Sens.
Vers 1140. — Anséric de Catheniac et sa femme Humbeline donnent
aux moines tout ce qu'ils pourront acquérir dans leur fief que tient
Foulques de Lailly.
Vers 1140. — Donation par Hauvin de Trancault aux moines, de
tout ce qu'il possède entre Courgenay et Lailly, et du droit d'usage
dans ses bois.
Vers 1140. — Mana8S<^s de Marcilly donne à Vauluisant tout ce
qu'il possède dans le fief de Hauvin de Trancault, à Courgenay, et le
droit d'usage dans ses forêts.
Vers 1140. — Garnier des Ormes donne à l'église de Vauluisant la
terre qu'il possède à Courgenay et à Pouy, à l'eiception <ie celle que
cultivent ses hommes, et dont ils lui rendent un droit de cens et de
coutumes.
Vers 1140. — Charte de Josbert, scellée du sceau de Hugues,
archevêque de Sens, attestant qu'il a donné à Vauluisant, pour le
salut de son âme, tout ce qu'il possède à Bernières en plaine, bois,
terre et eaux, et la part que possède son frère Jocelin à Bernières,
pour laquelle part il lui a donné en échange tout ce qu'il possède à
Traînel et à Subligny.
Vers 1140. — Charte de Hugues, archevêque de Sens, attestant que
Hugues de Gumery a donné à Vauluisant tout ce qu'il avait à
Bernières en terres, prés, eaux et bois; lequel don a été ratifié par sa
mère, ses fr^res et autres témoins.
Vers 1140. — Odon de Villêmaur donne aux moines sa terre de
Courgenay.
1140. — Foulques de Lailly reconnaît à Vauluisant, « ante fores
oratoris », différents dons faits aux moines à Lailly. à Putigny, à
Tremblay, à Livanne, à Courgenay et à Molinons.
Entre 1141 et 11S9. — Girard de Clarey abandonne à Vauluisant
tout ce qu'il possède à Cérilly dans le fief de Herbert le Gros.
Entre 1144 et 1168. — Hélie de Maupas donne à Vauliiisant tout
ce qui lui est venu de ses ancêtres, c'est-à-dire sa terre et ses bois
dePouy, de Courgenay, de Lailly, excepté les hommes; sa terre
d'Ârmentières et l'usage dans toutes ses forêts pour les troupeaux du
monastère.
Entre 1144 et 11^8. — Charte de Hugues, archevêque de Sens,
attestant que Frédéric, seigneur de Mosterelle, à donné, pour le salut
de son âme et de celle de ses parents, à Pierre, abbé, et aux religieux
tous ses droits sur le salage de Mosterelle, par-devant un grand
nombre de témoins.
1146. — Anseau, fils de Odon de Fontvanne, sur le point de partir
pour Jérusalem, donne aux moines de Vauluisant tout ce qu'il
possède à Flacy, par-devant de nombreux témoins.
Vers 114^. — Charte de Henri, évêque de Troyes, attestant que
Garnier de Marcilly, pour l'amour de Dieu et la rémission de ses
péchés, a donné à l'église de Vauluisant l'usage dans toutes ses forêts
et ses terres pour les troupeaux du monastère, excepté les porcs;
parmi les témoins se trouve Hugues de Lailly, villicus des moines.
114S, — Maurice de Lains, sur le point de partir pour Jérusalem,
donne à l'abbaye tout ce qu'il possède à Lailly en plame et bois : cette
donation, approuvée par ses parents, est faite par-devant un grand
nombre de témoins.
Vers 1147. — Foulques de Lailly donne aux religieux une terre
sise près de la fontaine de Lailly, avec un pré ac^acent et un autre
qu'on appelle pré de Saint-Paul.
Vers 1147. — Bovon de Vareilles donne aux moines tout ce qu'il
possède au territoire de Cérilly, pour qu'ils y exploitent le fer et le
charbon, suivant leurs besoins.
Vers 1147. — Hauvin de Trancault donne aux moines tout ce qu'il
possède depuis Vaudeurs jusqu'à l'abbaye.
Vers 1147. — Etienne Espaniel donne aux religieux tout ce qu'il
possMe entre Lailly et Pouy ; sa femme ratifie cette donation à
Traînel, dans la maison d'Anselme.
Vers 1147. — Guerric de Bucci donne aux moines tout ce qu'il
possède en plaine et bois dans le fief qu'il tient de dame Emeline de
Fontvanne.
Vers 1147. — Béranger, frère de Guerric de Bucci, donne aux
moines tout ce qu'ils pourront acquérir dans son fief.
Vers 1147. — H., abbé de Vauluisant, cède à Herbert, homme de
Lailly, et à ses fils, une terre à la condition qu'ils en paieront le droit
de terrage et de plus, chaque année, à la fête de Sainte-Colombe, six
sous de coutumes, et, à la Nativité, une émine d'avoine, une poule
et un pain.
Vers 1147. — Guillaume Caillobs donne aux moines les dîmes sur
les terres qu'ils cultivent à Pou}^.
1148. — Herbert, abbé de Saint-Pierre-le-Vif, vend à Vauluisant
tout ce que son abbaye possède à Courgenay et à Pouy ; la vente est
faite devant de nombreux témoins.
Vers 1150. — Bobert Boors de Saint-Albin donne à Vauluisant tout
ses prés sis sur la rivière à Bernières.
Vers 1150. — Holduin de Bernières donne, par-devant témoins, à
100
Norpaud et aux religieux servant Dieu dans le monastère, tout ce
qu'il possède à Bernieres en terres, bois, eaux et prairies.
Vers 1160. — Félix la Chèvre de Traînel donne à Norpaud et aux
religieux de Vauluisant tout ce qu'il poss^^de à Dernières en plaine,
bois, eaux et prés, lequel don est ratifié par ses parents et ses amis.
Vers 1150. — Henri de Traînel. fils de Barthélémy, donne à
Norpaud, abbé, tout ce qu'il possède à Bernieres, lequel don est
ratine par ses parents et ses amis.
Vers 1150. — Maurice de Marnay donne à Vauluisant tout ce qu'il
possède à Bernieres.
Vers 1150. — Renaud, Drogon, Hugues, Michel et Dierus, fils du
baron de Bernieres, donnent à Vauluisant tout ce qu'ils possèdent h
Bernieres, du consentement de leur sœur Erminburge; lequel don
est fait dans la cour de Hérard, doyen de Nogent, près de l'église et
par-devant de nombreux assistants.
Vers 1150. — Geoffroy, fils de Séguin de Nogent, donne à
Vauluisant une parcelle de terre sise dans la vigne de Séguin.
Vers 1150. — Girard, convers de Vauluisant, donne à l'église, au
moment de sa conversion, la part de terre qui lui vient de ses parents,
tant celle qui doit un cens à Saint-Germain de Paris que celle qu'il
tenait en alleu de Vauluisant.
Vers 1150. — Pierre Gibaud donne à Vauluisant, pour le salut de
son âme et de celle de ses parents, six sous de rente; laquelle
donation est faite par-devant plusieurs témoins.
Vers 1150. — Cnarte de Hugues, archevêque de Sens, attestant que
Anseau de Venisy a donné à Vauluisant, pour le salut de son père et
l'expiation de ses péchés, l'usage dans la foret de Rageuse, avec
permission de garder jour et nuit les brebis du monastère dans les
en Iroits qu'il courra convertir en prés, et d'enlever le gland et les
autres fruits nécessaires à l'élevage des porcs et des autres troupeaux.
Vers 1150. — Herbert de Mons donne à Vauluisant tout ce qu'il
possède à Rigny en propre et en fief.
Vers 1150. — Norpaud, abbé de Vauluisant, donne à l'église de
Rigny la part de dîmes que Herbert de Mons avait à Rigny, à con-
dition que l'abbé retiendra pour le monastère, sans payer de dîmes,
toutes les terres cultivées par les moines à Armentières, sur les
confins de Rigny; scellé du sceau de Hugues, archevêque de Sens.
Vers 1150. — Etienne de Sormery donne aux moines tout ce que
son père possédait et qu'il réclamait lui-môme, à Cérilly; cette dona-
tion est faite dans la chambre de Hugues, archevêque de Sens.
Vers 1150. — Geoffroy Barbeau laisse entre les mains de Henri,
archevêque de Sens, tous ses droits à Marcilly pour les remettre entre
les mains de Norpaud. Parmi les témoins sont : Joscelin, chapelain
de l'archevêché.
Vers 1150. — Béranger donne aux moines une partie des bois du
Fay-Garmen, lequel bois lui avait été donné par sa sœur Emeline.
Vers 1150. — Foulques de Lailly et son fils Anselme donnent aux
moines tout ce qu'ils possèdent a Sorlenium, à Livanne et dans la
forêt de Tremblay, et ils remettent ce don entre les mains de Tabbé
Norpaud devant là maison du portier et en présence de plusieurs
moines.
101
1152. — Charte de l'abbé de Sainte-Colombe consentant au don fait
à Vaulaisant par Encherius, de sa maison et de ses vignes sises à
GroD, à condition que les religieux paieront à Sainte-Colombe les droits
de cens.
1152. — Holduin de Villemaur, à la prière du pape Eugène, de
Hugues, archevêque de Sens, et de Henri, évoque de Troyes, donne
à Vauluisant tout son héritage et les autres droits de son père, à
l'exceplion de la chaussée de Flacy.
ÂvaDt 11^1. — Mahaud de la Chapelle donne à Vauluisant une
parcelle pour en extraire de la marne, ainsi que le chemin qui conduit
de là à la grange de Bernières, et un pré.
Vers 1161. — Charte de Henri, évoque de Troyes, attestant à tous
les fils de la sainte Église de Dieu que Manassès de Villemaur,
archidiacre de Troyes, a donné à Vauluisant tout ce qu'il possède
sur la paroisse de Dernières.
Vers llBl. — Charte de Henri, évoque de Troyes, attestant que
Sibylle de Pars a vendu à Vauluisant une terre sur laquelle ils avaient
eu une contestation.
Vers llBl. — Charte de Henri, évoque de Troyes, attestant que la
rivière, à Dernières, n'appartient ni à Milon de Nogent ni a ses
hommes, mais à Vauluisant, que Milon l'a reconnu avant sa mort,
et qu'il a été convenu que si quelque délit y était commis, la justice
eo appartiendrait au seigneur de Vauluisant, et que le malfaiteur serait
puni d'excomunication.
Vers 1161. — Charte de Henri, évoque de Troyes, attestant que
Freher de Nogent a donné à Vauluisant tout ce crue l'abbaye a acquis
ou pourra acquérir dans les prés de ses hommes a Dernières, laquelle
donation a été faite au monastère et ratifiée à Dernières.
Vers 1161. — Charte de Henri, archevêque de Sens, et de Henri,
évêque de Troyes, attestant que Gamier, fils de Salon de Mi tel, a
donné à Pierre, abbé de Vauluisant et aux moines tout ce qu'il avait
à Bernières en plaine, bois, prés et eaux, par-devant un très grand
nombre de témoins.
Vers 1161. — Charte de Henri, évoque de Troyes, attestant qu'il
donne à ses frères de Vauluisant tous les droits de dîmes dans la
paroisse de Dernières et dans tout son diocèse.
IIBI. — Charte de Hugues, archevêque de Sens, attestant que
Dembert, frère de Gérard le Chien, a donné à Vauluisant, pour l'amour
de Dieu et la rémission de ses péchés, et du consentement de son
frère, tout ce qu'il possédait à Bernières.
11^1. — Charte de Henri, comte palatin de Troyes, attestant que
Dietus de Traînel a donné à Vauluisant, pour le salut de son âme,
tout ce qu'il possédait à Dernières, relevant du fief de Henri, par-
devant de nombreux témoins.
1161. — Un différend sétant élevé entre Godefroy, fils de Mahaud
de la Chapelle, et l'abbé de Vauluisant, au sujet d'un pré sis à
Bernières et d'un coin de terre où se trouve une marni^re, l'abbé a
envoyé des moines, Gérard et Héric, pour arriver à une composition,
ce à quoi ils sont parvenus.
IIQI. — Charte de Henri, évêque de Troyes, 'attestant que Félix
de Faiis et Félisa son épouse, ont donné, pour le salut de leurs âmes
102
et celles de leurs ancêtres, ce qu'ils possédaient k Foissy, à Booloy
et dans le bois de Rennes, depuis Séant jusqu'à la Vanne.
1161. — Charte de Henri, évoque de Troyes, attestant que Josbert
le Grand, et Odeline, son épouse, ont donné à Vauluisant l'usage
de la partie de leur forôt appelée forêt de Sainte-Marie, près de
Séant.
1161. — Charte de Hugues, archevêque de Sens, attestant que
Rainaud le Gras de Joigny a abandonné aux religieux les droits qu*il
leur contestait à Cérilly, par-devant de nombreux témoins.
1161. — Charte de Henri, évêque de Troyes, attestant que Nocher
de Paiens et Sedolie, son épouse, ont donné à Vauluisant, pour le
salut de leur âme, l'usage de la partie du bois de Sainte-Marie qui
leur appartenait, par-devant de nombreux témoins.
1161. — Charte de Hugues, archevêque de Sens, attestant que
Isnard, vicomte de Joigny, a donné à Vauluisant toutes les dîmes
qu'il poss^'de sur les terres cultivées par les religieux dans la vallée
de Vinart et à Booloi.
1161. — Charte de Hugues, archevêque de Sens, attestant que
Herbert, fils d'Etienne de Sormery, a approuvé le don fait par son
père à l'abbaye de ce qu'il possédait à Cérilly en plaine et bois; fait
dans la vallt^e de Mesnilguiton, située entre le bourg et Séant, par-
devant Guichard, abbé de Pontigny, et autres témoins.
1161. — Charte de H., évêque de Troyes, attestant que Drogon et
Hersende, son épouse, ont abandonné à l'abbaye tout ce qui lui
avait été donné par Josbert le Grand, frère de Drogon.
Vers 1161. — Guérard donne à l'abbaye tous ses droits sur la terre
d'Armentières, en présence de Henri, évêque de Troyes, et fait
approuver ce don par son frère Milon.
1163. — Charte de Codéric, vicomte de Corval, attestant que, pour
le salut de son âme et celui de ses ancêtres, il abandonne aux
religieux ses droits de péage à Corval.
1167. — Charte de Hugues, archevêque de Sens, attestant qu'un
litige s' étant élevé entre les religieux de Vauluisant et le seigneur de
Venisy, au sujet de certains bois de Cérilly et de celui de Rameuse,
il s'est terminé devant lui, et que des bornes ont été placées du
consentement des deux parties.
1170. — Charte de l'archevêque de Sens, attestant que Simon de
Noix, sa femme et ses enfants ont donné à l'église de Vauluisant
l'usage pour les troupeaux de l'abbaye dans toute leurs terres, tant
dans le bois que dans la plaine, pour l'herbe et le gland.
Entre 1176 et 1193. — Charte de Gui, archevêque de Sens, attestant
aue Jacques des Sièges, excommunié pour les ravages qu'il a commis
dans les biens de l'abbaye, est venu lui demander l'absolution et
une composition avec les moines.
Entre 1176 et 1193. — Gui, archevêque de Sens, atteste que
Garnier, clerc de Molinons, a donné à l'abbaye une terre et un verger
sis à Lailly.
1172. — Charte de Guillaume, archevêque de Sens, et légat du
Saint-Siège, attestant un échange fait entre Roger, abbé « cormaria-
censis » et l'abbaye de Vauluisant, de terres sises à Bernières.
1183. — Charte de Marie, comtesse de Troyes, attestant qu'un
10S
différend élevé entre Téglise de Vauluisant et Milon de Nogent s'est
terminé à l'amiable devant elle.
Vers 1183. Regèna, fille de Frehère, a donné à Vauluisant un pré
situé à Berni^res.
1183. — Charte d'Anseau de Traînel, attestant qu'il a terminé un
différend élevé entre les religieux de Vauluisant et Ermenolde, veuve
d'Etienne de Villeneuve, au sujet d'une dette de dii livres, monnaie
de Provins, et de dix muids d'avoine.
1186. — Charte de Garnier, seigneur de Traînel, attestant que
Geoffrov, fils de Rigault de Trancault, et Emeline, sa femme, ont
donné à Vauluisant ce qui leur venait des parents de cette dernière.
Vers 1186. — Charte d'Elisabeth de Nogent, autrefois dame de
Nogent, attestant que, pour le salut de son âme, de son mari, de ses
enfants et de ses ancêtres, elle a donné à Vauluisant un pré, à
condition que les convers de Dernières feront faucher l'herbe, et
qu'elle la fera enlever pendant sa vie; après sa mort, les convers
auront le pré en propre.
1186. — Charte de Marie, comtesse de Trojes, attestant que Milon
de Nogent a donné à Vauluisant, pour le salut de son frère et pour
le sien, sa terre de Chastenay.
1188. — Charte de Garnier, seigneur de Traînel, attestant qu'il a
terminé un différend survenu entre Vauluisant et Garnier Tierric,
ainsi que sa femme Fremence, au sujet de trois parts de terre sises
à ftigny. Ces derniers, niant le don fait aux moines par leur mère,
les avaient molestés de toutes manières.
1188. — Charte de Henri, comte de Troyes, attestant que Déranger
de Villemaur abandonne aux religieux tout ce que son père Dragon
leur avait donné.
Vers 1188. — Charte de Joscelin, vicomte de Joigny, attestant
l'accord que G., évoque de Troyes, « son vénérable seigneur et
maître », a fait entre les hommes de Rigny et ceux de la maison de
Vauluisant.
1188. — Charte de Hugues, archidiacre de Sens, et de Pierre,
abbé de Saint-Jean-lez-Sens, déclarant que devant eux s'est terminé
un différend survenu entre les abbayes de Dilo et de Vauluisant, au
sujet des limites respectives de leurs bois à Rigny.
1189. — Charte de Gui, archevêque de Sens, attestant que Robert
de Fontaines a donné à Vauluisant tout ce qu'il avait à Dernières.
1190. — Charte de Gui, archevêque de Sens, attestant que devant
lui s'est terminé un différend soulevé entre les moines de Vauluisant
et de Pontigny, d'un côté, et Pierre de Vareilles, de l'autre, au sujet
de terres sises sur les confins de Séant, de Cérilly et de Vauluisant,
et que les moines avaient reçues en don de Pierre de Vareilles.
1194. — Charte de Garnier, évoque de Troyes, attestant que le
légat du Saint-Siège l'a chargé de terminer un différend soulevé
entre les religieux et deux prêtres, Pierre et Maurice, au sujet des
droits qu'ils prétendaient avoir ensemble sur le tiers des dîmes de
Rigny.
1194. — Garnier, seigneur de Traînel, fait don à Vauluisant de
deux personnes, Hanno et Eustachie, son épouse.
1195. — Charte de lévêque de Troyes, attestant que devant iu)
164
s'est décidé un différend relatif aux bornes des propriétés de
Yauluisant, entre les moines et Hilduin, chevalier de Saint^Benolt,
ainsi que Gauthier, son fils.
1195. — Charte de l'évoque de Troyes, attestant que devant lui
s'est terminé un litige élevé entre les religieux et Gontran, prêtre,
au sujet de trois muids de dîmes à prendre à Rigny.
1195. — Charte de l'évoque de Troyes, attestant que Gamier de
Villeneuve a donné à Yauluisant tout ce qu'il possédait dans le fief
de Gui Gastebbé, fr«re de l'évoque.
1195. — Charte de l'abbé de Saint-Pierre d'Auxerre, attestant que
Adeline, fenjme de Baudouin, a donné pour après sa mort et comme
expiation de ses fautes, une vigne, six deniers et une obole de cens
annuel.
Avant 119^. — Charte d'une abbesse du Paraclet, déclarant qu'elle
acceptera comme juges Pierre d'Origny et Godefroy de Pouy. dans
le différend qu'elle a avec Yauluisant, au sujet de la dîme de Pouy
et de Yilleneuve.
119^. — Charte de l'archevôque de Sens, attestant que Gauthier,
Damoiseau, et son épouse Eringarde ont donné à leurs chers fils les
religieux de Yauluisant toute la terre qu'ils ont acquise par leurs
labeurs dans la forôt de Pouy.
1198. — Charte de l'abbé de Yauluisant, relatant une querelle
survenue entre deux frères, au sujet d'une terre sise dans le fîef de
Yauluisant.
1198. — Charte de Anseau, seigneur de Traînel, attestant que
Godin de Courceaux, chevalier, a donné en sa présence aux religieux
de Yauluisant tout ce qu'il possédait à Pouy et à Booloi.
1199, novembre. — Charte de Gamier, évoque de Troyes, attestant
3ue Gamier, chevalier de Marcilly, a fait don à Yauluisant de tous les
roits qu'il possMe entre Marcilly et Belle ville.
lâOO. — Charte, du seigneur de Traînel, ratifiant une donation faite
§ar Pierre Flamans, de la Pommeraie, de Auger de Lailly, avec ses
eux iils et ses deux filles.
1201. — Charte de l'abbé de Saint-Jacques de Provins, attestant
qu'il a terminé un différend existant entre les religieux de Yauluisant
b* R., veuve de S., au sujet de deux setiers de froment, deux setiers
d'a\oine et d'autre droits à percevoir sur le minage de Provins.
1202. — Charte de Michel, officiai de Sens, attestant que Armulphe
de Gumery, chevalier, a reconnu avoir donné à Yauluisant, pour en
jouir après sa mort, une terre, plusieurs prés, vingt livres et cent
sols pour la pitance des moines.
1203. — Charte du doyen et de l'archidiacre de Troyes, attestant
que Milon, prêtre de Saint-Benoit, a renoncé devant eux à un droit d'u-
sage qu'il exigeait des religieux de Yauluisant dans la forêt de Cérilly.
12(B, novembre. — Charte de J. de Pont, officiai de Sens, ter-
minant en faveur des moines un procès qu'ils avaient avec Potier de
Molinons, au sujet d'un droit sur le quart de la forêt de la Perte.
1204. mai. — Charte de Milon, évoque de Troyes, attestant que
Herbert de Rigny a reconnu que son père Ernaud avait donné, avant
sa mort, à l'église de Yauluisant, pour le salut de son âme, huit
setiers de blé sur le moulin de Nosement.
4 05
Vers 1204. — Hugues de Cussin donne aux moines tout ce qu'il
possMe à Gérilly, et sa donation est approuvée par son neveu à qui
devaient appartenir ces biens.
Vers 1204. — Josbert de Rignv donne aux moines tout ce qu'il
possMe à Cérilly en revenu de fer et de charbon, pour leur usage.
Vers 1204. — Hugues, fils de Gauthier-le-Roux, donne aux moines
tout ce ({ue possédait son p^re sur le territoire de Gérilly, en plaine
et bois, a condition que les moines lui rendront chaque année, en la
fête de St-Remy, deux sous de cens ; fait par-devant de nombreux
témoins.
1204. — Gharte de Jobert de Pont, officiai de Sens, déclarant qu'il
a accordé un différend qui s'était élevé entre le monast'^^e et Potier,
frère de Nicolas de Molinons, au sujet d'un droit dans les bois de la
Perte.
1205. — Gharte d'André de Goulours, précepteur des Templiers
en France, déclarant qu'il approuve la transaction passée par Pierre,
abbé de la Gelle, Milon, archidiacre de Troyes, et Jobert des Vertus.
1205. — Accord parfait par-devant deux abbés et l'archidiacre de
Troyes, entre les religieux de Vauluisant et Guillaume de Vill«r-
bonneux, au sujet de l'usage dans les forôts et les champs de Lailly .
1205. — Gharte de Jean, officiai de Melun, relatant une vente faite
par Marie, noble dame de Provins et veuve de Geoffroy Challot, de
quatorze sous de cens pour quatre-vingts livres, monnaie de Provins.
1205. — Gilon, doyen de Troyes, atteste que Herbert de Rigny a
donné à l'église de Vauluisant, pour le salut de son âme et de ses
ancôtres, un moulin et une terre attenante sis à Sommefontaine.
120S. — Vente par Marguerite, veuve de maître Gauthier le Ghar-
pentier, et Pierre son fils, d'un jardin tenantà la maison des religieux,
a Fontaines-Fourches.
120S. — Charte de Jobert de Pont, officiai de Sens, attestant que
Herbert et Elisabeth, sa femme « constituti in curia Senonensi »,
ont fait don à Vauluisant de tous les droits qu'ils possédaient à
Thorigny, au territoire des Communes.
120^. — Gharte de Jobert de Pont, officiai de Sens, attestant que
Gauthier, damoiseau, et Ermengarde, son épouse, ont abandonné,
pour après leur mort, tous leurs biens au monastère de Vauluisant.
1205. — Gharte de Pierre Tos(juin, attestant que ses deux fils,
Pierre et Jean, ont eu pour agréable l'accord établi par vénérable
Garnier, évoque de Troyes? entre les hommes de Rigny et les
religieux, au sujet de droits dans les bois de Tronchoy, de Marne-
creuse et autres.
120*^. — Gharte de Jobert de Pont, officiai de Sens, attestant que
Jean des Sièges, dit le roi, et Alise, son épouse, ont donné, pour
apr^s leur mort, leur maison et pourpris sis aux Sièges.
1206. — Gharte de Jobert de Pont, officiai de Sens, déclarant que
Godin de Rigny, chevalier, a reconnu avoir donné aux religieux ce
qu'il possède dans la forôt de Pouy.
1207. — Gharte d'Anseau, seigneur de Traînel, attestant que
Gauthier, Damoiseau de Rigny, a donné aux religieux différents droits,
et vin^t sous avec un bichet d'avoine et quatre deniers, qu'il avait
achetés de Godin, chevalier.
106
1207. — Charte de Jobert de Pont, officiai de Sens, déclarant que
les paroissiens de Rigny, et les religieux de Vauluisant. en désaccord
au sujet des droits d'usage dans les bois de Mordecroise, ont choisi
pour arbitres Pierre, prôtre, et Huberf, prévôt de Rigny, et que ces
derniers, apr^s mûre information, ont débouté les habitants de Rigny
de leurs prétentions.
1207. — Charte de Jobert de Pont, officiai de Sens, déclarant que
Marguerite, veuve de Gauthier le Charpentier, et Pierre, son fils, ont
reconnu avoir vendu aux moines la terre que ces derniers possédaient
derrière leur maison.
1208, janvier. — Charte de Aufroy, abbé de l'église de St- Jacques,
attestant que Odon, fils de Milon de Chalemaison, chevalier, a
reconnu avoir vendu à Ertaud de Castel, fils de Pierre Ursel, vingt
et un arpents de terre à Saint-Martin de Chenetron.
1208. — Charte de Jean, abbé de Preuilly, de Flugues de la
Rivière et de frère Arnaud, abbé de Fontaine-Jean, délégués par le
Chapitre général, attestant qu'après l'audition des témoins, ils ont
terminé un différend entre Vauluisant et Pontigny, au sujet des terres
d^richées ou à défricher de Séant, des bois d'Alloi et de Sainte-
irfarie.
1208. — Charte de l'abbé de Saint-Jacques, du prieur de Saint-Aigulphe
et du doven de Sainte-Marie de la vallée de Provins, délégués par le
Saint-Sipge, attestant qu'ils ont terminé un différend élevé entre les
religieux de Vauluisant et noble dame Scolastique des Sièges, au
sujet de la forôt des Sièges, — différend qui s'était élevé déjà avec
Jacques, ç^re du mari de Scolastique, et qui avait été arrangé grâce
à la sollicitude de Gui, archevêque de Sens, d'heureuse mémoire.
1208. — Accord entre les religieux et Thomas, clerc de Provins,
au sujet de quatre setiers de blé à prendre sur les communs de
Thorigny.
1209. — Charte de Ida, abbesse du Paraclet, attestant qu'une
contestation s'étant élevée entre son couvent et celui de Vauluisant,
au sujet des biens de défunt Girard, prôtre de Saint-Albin, leur aumônier,
inhumé dans le cimetière de Vauluisant, ont remis le jugement de
l'affaire à Jean de Calesta et à Hugueà de Gelan, prôtres, et que les
religieux leur ayant rendu les vêtements de Girard, ainsi que trente
sous provins et un psautier annoté, le différend s'est ainsi terminé.
1209. — Charte de Philippe, officiai de Sens, déclarant qu'en
présence de plusieurs chevaliers choisi» comme arbitres, il a terminé
un différend qui s'était élevé entre Vauluisant et les religieux de la
porte Saint-Léon de Sens, au sujet des fossés qui avaient été creusés
comme limite de leurs propriétés respectives.
1209. — Charte de Pierre, archevêque de Sens, attestant qu'il a
terminé amicalement un différend entre les religieux et Nicolas de
Rigny, au sujet du tiers des dîmes à prendre sur le territoire de
Rigny.
1210. — Charte de Philippe, officiai de Sens, attestant que Hubert
de Rigny, a reconnu avoir donné aux moines une terre et un pré sis
près de la maison des lépreux de cette ville.
1210, — Charte de Philippe, officiai de Sens, attestant que Hubert
le Grand de Rigny a reconnu avoir donné à l'église de Vauluisant
<07
une mine d'avoine à percevoir à la fête de la Sainte-Croix, dix deniers
de cens sur plusieurs terres et maisons, et quatorze deniers de cens
à prendre sur deux maisons et leurs dépendances qu'il voulait tenir
en censive de Vauluisant.
1210, juin. — Charte de Guillaume, abbé de Saint-Pierre; Milon,
doyen, et Roland, chanoine de Troyes, délégués par le pape pour
juger un différend survenu entre Vauluisant et les Hospitaliers de
Coaloars, au sujet de la propriété de la forôt de Seboart.
Ml. — Charte de Etienne, doyen de Sainte-Marie de Valprovins,
attestant que Hugues de Stande, chevalier, et dame Comtesse, sa
femme, ont abandonné à Ertaud de Castel le fief qu'ils avaient en
cens et en coutume à Chenetron.
1211. — Charte, de Philippe, roi, rendant une sentence contre Ida,
dame de Traînel, sur la plainte faite par les religieux que cette
dernière s'était emparée injustement d'attelages et de bœufs.
1211. — Charte de l'ofTicial de Sens, déclarant que René de Pouy
a donné à l'abbaye tous ses droits sur les bois de Fauconois et autres
et une maison avec pourpris situés à Pouy.
1211, fôte de la Toussaint. — Charte de Odon, humble ministre
des pauvres de la maison-Dieu de Provins, attestant que maître
Thomas de Sordeuil, Béatrix sa sœur et Geoffroy son époux, ont
vendu à Ertaud, fils de Pierre l'Oursin, une terre qui appartenait à
leur m^re, à Saint-Martin de Villefranche.
1212, mars. — Charte de Job, de Pont, officiai de Sens, attestant
que Gorin, clerc, a vendu aux religieux quatre setters de blé et une
raine à prendre, chaque année, à Thorigny, sur le territoire des
Communes. La vente fut approuvée par sa mère, ses frères et ses
sœurs.
1212. — Charte de Gaucher de Joigny, déclarant qu'il a défendu à
ses hommes de Séant de couper du bois dans la forôt des religieux,
ce à quoi ils prétendaient injustement.
1212. — Charte de Ph., officiai de Sens, déclarant que Clarin de
Pouy a donné à l'église de Vauluisant les bois qu'il possédait.
1212. — Charte de Ph., officiai de Sens, attestant que les religieux,
après avoir abandonné à terme à Raoul de Verger une terre et un
bois à défricher, à la condition qu'ils percevront dessus le droit de
dîme et de terrage et le tiers de la récolte, retirent leur engagement.
1212, novembre. — Charte de Ph., officiai de Sens, affirmant que
Jean de Gourion a, du consentement de sa femme Agn^s, fait don
aux religieux de deux setiers de froment, sur les dix setiers que lui
devaient ces derniers chaque année.
1212, décembre. — Charte de Adam, archidiacre et doyen de
Saint-Germain d'Auxerre, et de maître « Pulverellus », chanoine de
Paris, juges délégués par le pape sur un différend survenu au sujet
de différents bois, entre les religieux de Vauluisant et Ida, dame de
Traînel et veuve de Anseau de Traînel.
1213. — Charte de Ph., officiai de Sens, attestant que Gilon, fils de
Menasses et d'Agnès, « constituti in curia Senonensi », ont donné k
l'abbaye une terre et un pré qu'ils possédaient à Courgenay.
1213. — Charte de Heirons, chevalier du roi des Francs, attestant
que, dans une difficulté soulevée entre le maire de Villemaur et les
108
moines, au sujet d'un bois cédé à ces derniers par Gauthier,
damoiseau, il a donné raison aux moines.
1213. — Charte de Philippe, officiai de Sens, attestant que Odon
dit le Grand a reconnu devant lui avoir donné à Tabbaye neuf
deniers et quatre boisseaux d'avoine de cens annuel à prendre à
Rignv.
1213, 13 juillet. — Charte de Ph., officiai de Sens, attestant que
Philippe de Flacy, chevalier, et Ermemburge, son épouse, ont
reconnu avoir donné à l'église de Vauluisant deux setiers de blé
qu'ils percevaient à Flacy, dans le terrage de Vauluisant.
1213, novembre. — Charte de Ph., officiai de Sens, attestant que
Pierre Paalier, « in curia Senonensi constitutus », a fait don à
l'abbaye d'une maison sise à Villeneuve-l' Archevêque, don qui a été
confirmé par sa fille présente.
1213. — Charte du doyen de Saint-Quiriace de Provins, chapelain et
prêtre de Fontenet, attestant qu'un différend soulevé entre noble
dame Marguerite, veuve de Hugues de Villegrius, chevalier, et
Ertaud de Castel, au sujet de dix-sept arpents de terre, s'est terminé
à l'amiable devant lui.
1214. — Charte de Gauthier, abbé de Vauluisant, attestant qu'il a
abandonné à Robert Bodeth de Charentenay une masure sise à Vaux,
pour un revenu de six deniers et d'une mine d'avoine.
1214, samedi apr^s la Circoncision. — Charte de Philippe, officiai
de Sens, attestant que Hugues et Anseau des Sièges ont donné à
Vauluisant huit setiers de blé de revenu annuel à prendre sur le
minage de Provins.
1214. — Charte de l'abbé de Preuilly, attestant que devant lui s'est
terminé un différend survenu entre les religieux de Vauluisant et
Gérard Baet, au sujet de l'usage de la forêt de Raault.
1215. — Charte de Heirons et de Nicolas de Chevanille, chevalier,
faisant savoir que les hommes de Rigny ont reconnu, en sa présence,
n'avoir aucun droit dans les bois de Vauluisant.
1215. — Charte de l'offîcial d'Auxerre, contenant une entente
survenue entre les religieux de Vauluisant et Etienne Escalier, au
sujet d'un clos sis dans la paroisse de Vaux.
1215. — Charte du doyen de Pont, attestant que Odon et Suzanne,
sa femme, ont donné à l'église de Vauluisant douze deniers à prendre
sur la terre de Gelane, à côté du Paraclet.
1215. — Sentence prononcée par Arnaud, abbé de Cîteaux, et
Almard, précepteur des Templiers en France, pour régler le pâturage
des bestiaux des Templiers et des moines, à Coulours et à Cérilly.
121B. — Charte faisant connaître que Henri de Biacon, sur le
point de partir contre les Albigeois, suivant le conseil de ses amis,
a fait son testament par-devant le prêtre qui a soin de son âme, et
qu'il fait don à Vauluisant de six pièces de terre à Molinons et de
trois setiers de froment sur ses revenus de Bagneaui.
1217, mars. — Charte de Milon de Corvols, chanoine de Paris,
confirmant une vente faite à Vauluisant d'un pré par Godin de
Pouy.
1218, 18 janvier. — Charte de Hugues, officiai de Sens, attestant
que Bancelme, veuve de Godin de Courceaux, chevalier, a reconnu
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de?ant lui avoir donné aux religieux son droit d'amendes à Gouiours,
et avoir approuvé le don fait par soji mari aux religieux.
1218, juin. — Charte de Hugues, officiai de Sens, attestant que
Nicolas, prôtre, fils de défunt Aubert Mercier, a donné devant lui à
Vauluisant tous les droits de cens qu'il possède à Saint-Marlin de
Villtfranche, le jour de la nativité de Saint Jean- Baptiste.
1218. — Charte de Etienne, doyen de Sainte-Marie de Valprovins,
attestant que dame Marguerite, veuve de Hugues de Vif'gre, a
reconnu avoir donné à Tabbaye dix-sept arpents de terre sis à
Saint-Martin de Villefranche.
1218, juin. — Charte de Flugues, officiai de Sens, attestant que
Nicolas, clerc, trère de défunt Aubert Mercier, a donné en aumône
perpétuelle à Vauluisant tous ses droits à Saint-Martin de Villefranche,
avec promesse de ne plus molester les moines à propos de ces droits.
1218, septembre. — Charte de Hervé, évoque de Troyes, attestant
que Artaud de Casiel a reconnu avoir vendu aux moines de Vaului-
sant ses terres à Saint-Martin de Villefranche, ainsi que divers autres
droits, et leur avoir donné sa maison avec le pourpris, lesquels
actes ont été approuvés par l'épouse d'Artaud. Ermengarde, et son
fils, Michel.
1218. — Charte de Guillaume, évoque d'Auierre, attestant que
Tabbé et les religieui; de Vauluisant ont concédé sept arpents de
vignes à sept particuliers, à condition qu'ils rendront pour chaque
arpent quinze sols de revenu annuel.
1218. — Charte de l'évoque de Troyes, relatant que l'abbesse du
Paraclet n'ayant pas observé les conventions établies jadis entre
Fabbé Norpaud et Tabbesse Héloiso, et que le temps de Tappel fait
par l'abbé au pape étant écoulé, il ramène l'affaire à son tribunal, et
déclare (jue, d'après la convention citée plus haut, il n'est point
permis a l'abbaye du Paraclet d'acquérir des biens au-delà des
limites convenues.
1218. — Charte de Hugues, ofïlcial de Sens, faisant savoir qu'il a
terminé un différend élevé entre Vauluisant et le Paraclet, au sujet
des dîmes à prendre entre Courgenay et Saint-Maurice.
1219, mai. — Charte de Jacques de Foissy, chanoine de Troyes,
attestant que Renaud de Dierry, sur le point de partir contre les
Albigeois, a donné, pour servir à la nourriture des religieux, vingt-
cinq livres provins, quatre-vingts tôtes de brebis, et un muid de
seigle à prendre sur ses biens.
1219, juin. — Charte de Guillaume, évoque d'Auierre, attestant
que Henri de Monete, citoyen Auxerrois, a reconnu que sa femme
Âdeline,, défunte, a donné, pour le repos de son âme, aux religieux
une vigne qu'elle possédait.
1219, juin. — Charte du doyen, de l'archidiacre et du chantre de
Sens, délégués du Saint-Si^ge pour terminer un différend entre
Vauluisant et Jean, vicomte de Joigny, au sujet de terres que le
seigneur de Rigny avait achetées dans la censive de ce dernier, et
qui avaient été données auparavant aux religieux.
1219. — Jean de Bouilly et Béatrix, sa femme, ont donné, pour le
salut de leur âme, à l'église de Vauluisant, cinq sous de rente annuelle
à prendre sur les revenus de Paleix.
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12i9. — Charte de J., archiprêtre de , affirmant que Henri de
Mauriac, chevalier, reconnaît l'aumône que sa femme a faite en
mourant, de quarante sous de cens pour la pitance des moines.
1219. — Charte de Manassès, évoque de Langres, attestant que sa
sœui^ dame de Traînel, a reconnu une aumône que Anseau de
Traînel, son mari, de bonne mémoire, avait faite au monastère de
Vauluisant.
1219. — Hugues, maire de Villeneuve-I' Archevêque, abandonne à
Vauluisant Baudouin et son fils, avec leurs terres, vignes, maisons
et autres biens, ainsi que douze livres de cens.
1220, janvier. — Charte de Gauthier, archevêque de Sens, attestant
que les religieux de Vauluisant ont le droit d'usage et de pâture dans
sa forêt de Rageuse, pour les animaux de leur grange des Loges.
1220, mars. — Charte de Gauthier, abbé de Vauluisant, attestant
que Renaud de Villeneuve a définitivement abandonné aux religieux
les biens qu'il leur avait déjà donnés pour aprps sa mort, moyennant
une pension d'un muid de froment, un de seigle et un d'avoine, et
quatre muids de vin rouge, louable et bon.
1220, mai. — Charte du doyen de Traînel attestant qu'en sa
présence Marie, fille de Hugues Belin, a reconnu avoir vendu à
Vauluisant sept arpents de terre sis à Saint-Martin de Villefrance, pour
trente-sept livres provins, cinq sous et vingt deniers, et donné deux
arpents dans la même ville.
1220, août. — Charte du doyen de Sainte-Marie de Valprovins,
attestant que Pétronille, fille de Drogon de Reims, a reconnu avoir
fait don du tiers de quatre arpents de terre à Vauluisant, et lui avoir
vendu les deux autres parties pour vingt livres.
1220, septembre. — Charte de Robert de Saint-Marien et Herbert,
abbé, attestant qu'un différend survenu entre Vauluisant et Dilo, au
sujet de certains droits, s'est heureusement terminé.
1220, octobre. — Charte de Herbert, doyen de Pont, attestant que
Emeline, veuve de Raoul le Roux, a reconnu avoir donné à Vau-
luisant la moitié d'un arpent de vigne.
1220, novembre. — Charte de l'abbé de Saint-Paul de Sens, attestant
une entente survenue entre les religieux de Vauluisant et Philippe,
damoiseau, au sujet des réparations à faire aux fossés qui séparaient
la forêt de Cérilly de celle de Vauluisant.
1220, décembre. — Charte de maître Adam, doyen de Pont,
attestant que Philippe de Maiers, chevalier, et son épouse Adeline
ont vendu à Vauluisant les deux tiers de trois sous de cens, et lui
ont donné l'autre tiers, pour le salut de leur âme.
Vers 1220. — Charte de Adam, doyen de Pont, attestant que
Thibaut Chertemps a donné aux moines une maison à Nogent, et
d'autres droits en différents lieux.
1221. — Charte de Adam, doyen de Pont, donnée six jours apr^s
le dimanche où l'on chante Esto, attestant que Pierre de Saint-Martin
et Emeline, sa femme, ont reconnu avoir vendu aux religieux de
Vauluisant deux deniers de cens qu'ils lui devaient sur une terre
sise près des fossés de la maison des religieux, et sous la condition
que si Pierre et Emeline ne peuvent leur garantir cette vente, ils
rendront aux religieux les trente sous qu'ils en ont reçus.
1221. — Charte de l'official de Sens, attestant qa*en sa présence
Félix Teitara et Simone, sa femme, ont fait don à Tabbaye, pour
célébrer leur anniversaire, d'une terre située sur le territoire de
Froide-Paroit.
1221. — Charte de Alix, dame de Marcilly, contenant la donation
qu'elle fait, du consentement de ses fils et pour le repos de leurs
âmes, de six setiers de blé sur le gagnage de son fils Geoffroy, à
Saini-Flavy.
1221. — Charte de Oda, dame de Pouy, déclarant que Alix, mère
de Ërard de Brenne, a donné à Vauluisant, pour le salut de son âme
et de celle de ses parents, ses pâturages de Vallipres et de Fleurigny,
avec les troupeaux de ses granges de Cervins et de Chevroi.
1221. — Charte de Hugues, officiai de Sens, déterminant les droits
respectifs des religieux, de Jean, damoiseau de Courgenay, et de sa
mère Jeanne, sur le moulin de Courgenay et sur ses dépendances.
1221, mai. — Charte de Gauthier, doyen de Traînel, affirmant qu'il
a terminé un différend élevé entre les moines et Girard, damoiseau,
de Fontaines, au sujet de quelques pièces de terre.
1221, décembre. — Charte de Geoffroy, officiai d'Auxerre, attestant
qu'en sa présence les religieux de Vauluisant ont fait un échange
avec Geoffroy le Gaulois et Ermengarde, son épouse.
1222, mars. — Charte du doyen de Pont, attestant c[ue Jean le
Flamand, de Saint-Martin de Villefranche, et Fornerie, son épouse, ont
reconnu avoir vendu aux frères de Vauluisant cinq deniers de cens
annuel, pour soixante sous.
1222, avril. — Charte de Gauthier, abbé de Vauluisant et du prieur
des frères de Jérusalem en France, attestant qu'ils ont eu un accord
touchant les pâturages de Coulours.
1222. — Charte de Leteric, abbé, et du couvent de Saint-Pierre delà
Celle deTroyes, attestant qu'ils ont fait remise à l'église de Vauluisant
de sept deniers et une obole de cens que l'église leur devait sur une
terre de trente-quatre arpents à Villefranche, laquelle terre leur
venait d'Ertaud de Provins.
1222, mai. — Charte de H., abbé de Saint-Germain-des-Prés, et de
Cornut, doyen de Paris et chapelain du pape, délégués par le
Saint-Si^ge pour terminer un différend élevé entre les religieux et les
frères hospitaliers de Jérusalem de Coulours, au sujet de pâturages.
1222, juillet. — Charte du doyen de la rivière de Vanne, attestant
que noble homme Jean, vicomte de Rigny; Terric, chevalier;
Brochard, chapelain de cette ville, et autres ont reconnu avoir vendu
toutes les terres de l'église de Rigny, la somme de onze livres provins
à Milon, prêtre; laquelle somme est destinée aux réparations de
l'église.
1222. — Charte de l'official de Sens, attestant que Milon de Rigny,
prêtre, a donné à Vauluisant, pour le salut de son âme, des terres
qu'il possédait à Rigny, six livres provins de rente sur d'autres terres
de Rigny, et, pour après sa mort, tous les biens meubles et im-
meubles qu'il pourra acquérir.
1222. — Charte du doyen de la rivière de Vanne, attestant que
devant lui sont venus à composition les religieux de Vauluisant et
Robert de Saint-Benoît, au siyet d'une terre sise à Marchis.
m
1222. — Gauthier, abbé de Vauluisant, a un accord avec les frères
hospitaliers au sujet d'un litige sur desi terres qui se trouvaient à
Courroy.
1222. — Charte de Michel, oflScial de Sens, déclarant que Guillaume
de Flacy, chevalier, et Agn^s, sa femme, ont donné à l'abbaye, pour
le salut de leur âme et celui de leurs parents, tous leurs droits sur
les moulins et les foulons de Villeneuve,
1222. — Charte de l'official de Sens, attestant que Henri Gasteblé,
chevalier, a confirmé la donation faite à Vauluisant par Pierre de
Fontaines, du droit de cens et de tous les droits qu'il possédait à
Saligny.
1222, novembre. — Charte de l'official de Sens, attestant que
Guillaume de Traînel et Aceline, sa femme, ont donné à Vauluisant,
pour le salut de leur âme et celui de leurs parents et de leurs
ancêtres, douze deniers provins de cens annuel à payer le jour de
la Saint-Remy, à Fontaines,
1222, décembre. — Charte de Hugues, chevalier de Villeneuve-
l'Archevôque, affirmant qu'il a donné à Vauluisant huit deniers de
cens que l'abbaye lui devait, et huit autres deniers que Jean, chevalier
de Memorant, lui devait chaque année, la veille de la Nativité.
1222, décembre. — Charte de Erard de Brenne et de Philippa,
son épouse, faisant savoir que plusieurs de leurs hommes dont les
noms sont indiqués, ont abandonné à frère Aubert et à ses religieux
l'usage du charbonnage dans les bois de Vauluisant, près des granges
de Cerilly et des Bordes.
1222. — Charte de l'official de Sens, attestant que Henri, fils de
Hugues Belet, chevalier, a r(3Connu que son père, par ses dernières
volontés, avait fait don à l'église de Vauluisant d'un setier de seigle
et de deux setiers d'orge, à la mesure de Traînel, à prendre sur le
territoire de Courceanx.
1223. — Charte de Jean, abbé de X., attestant qu'une contestation
s'étant élevée entre les religieux et Constant Pinoret de Nogent, au
sujet du moulin de Courceauc dont les religieux possMaient un tiers
et dont Constant Pinoret réclamait les deux autres tiers, ce dernier
a abandonné, sur le conseil d'hommes sages, tous ses droits aux
moines, avec le consentement de sa femme et de ses enfants.
1223, janvier. — Charte d'Erard de Brenne, faisant savoir que
dans les bois de Rageuse qu'il a vendu à son révérend père en Dieu
Gauthier, archevêque de Sens, il a donné le droit de pâture aux
religieux de Vauluisant.
1223, février. — Charte de l'abbé de Saint-Jacques de Provins,
attestant que Philippe de Maiel a reconnu qu'il tenait de Vauluisant
toutes ses possessions à Saint-Martin de Villefranche, pour deux sous
de cens annuel payable à la fôte de Saint Remy.
1223, mars. — Charte de l'official de Sens, déclarant que Etienne
de Villeneuve a donné à l'église de Vauluisant deux sous provins
de cens à prendre à Villeneuve.
1223, avril. — Charte Michel, doyen de la chrétienté de Provins,
attestant que Jean et Gilles, son frère, se sont portés, eux et leurs
amis, comme caution de la vente qu'ils ont faite à Vauluisant de leurs
terres sises à Villefranche, pour la somme de vingt livres.
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1393. — Charte des frères de la maison-Dieu de Provins, attestant
qu'ils ont vendu à Vauluisant priur deux livres quatre arpents de
terres sises à Saint-Martin de Villefranche,
1224, mai. — Charte de Girard, archidiacre de Troyes, attestant
que Girard de Marnay a reconnu avoir donné h Vauluisant sa maison
de Fouyou avec h s terres adjacentes, une pi^ce de terre sise près du
mont Morvois, et tout son bien de Fontenelle. En retour, les
religieux abandonnent à Girard et à sa femme Ida, pour leur vie
durant, cinq muids de blé à la mesure de Nogent, et deux miches à
prendre chaque jour à Berni'res.
• 1223. — Charte de l'official de Sens, attestant que Pierre de Rigny
le Ferron et Marie, son épouse, ont donné à l'abbaye un pré sis a
Rigny, deux sous provins de cens à prendre sur les masures de
Marie, et six deniers provins de cens sur une maison située à Rigny.
1223. — Charte de l'olfîcial de Sens, attestant que les religieux de
Vauluisant ont permis à Vital, fils de défunt Félix de Rigny, de jouir,
sa vie durant, de différents biens que ce dernier leur avait légués.
1223. — Charte de l'official de Sens, attestant que Vital, fils de
de défunt Félix de Rigny le Ferron, a reconnu que son p^re avait
donné à l'abbaye une pièce de terre sise près de la croix de Rigny.
1223. — Charte de Jean, roi de Jérusalem, faisant savoir que
devant lui s'est terminé un différend entre noble Erard de Brenne,
son parent, et Aubert, abbé de Vauluisant, au sujet des droits d'usage
dans la forôt de Rageuse.
1223. — Charte de l'official de Sens, déclarant que Félix de Lailly
s'est donné, lui et tous ses biens présents et à venir, à l'abbaye de
Vauluisant.
1223. — Charte de l'official de Sens, attestant ^ue Roger, fils de
Gérard de Troyes, et sa femme Emeline ont donne à l'abbaye, pour
en jouir après leur mort, une maison dans le bourg de Saint-Jean de
Sens.
1223. — Charte de l'official de Sens, déclarant que Hugues de
Maupas, chevalier, a donné aux religieux huit setiers de grain de rente
annuelle, à prendre sur son terrage de Maupas.
1233. — Charte de Tarchevôque de S=*ns, attestant que les hommes
de noble Erard de Brenne ont abandonné les droits d'usage qu'ils
prétendaient avoir dans les bois de Vauluisant.
1224, janvier. — Charte de Thibaud, comte de Champagne et de
Brie, attestant que son fidèle Hugues de Saint-Maurice a donné à
Vauluisant Odon Noblet, homme de Fontaines.
1224, février. — Charte de Garnier de Marigny, ratifiant le don fait
par son p^re à l'abbaye de Vauluisant de cent sous provins, sur la
mairie de Rigny.
1224, mars. — Charte de Renaud, doyen de la rivière de Vanne,
attestant que Jean, damoiseau de Courgenay, a fait don à Vauluisant
d'an pré avec la fontaine qui en découle, sise entre le moulin de
Courgenay et les terres de Vauluisant.
1224, mars. — Charte de Henri, doyen de Provins, attestant que
Jacques, chanoine de Provins, a donné à l'abbaye une maison avec
« torculari et tribus areis », sis derri^^re la maison.
1224. — Charte du doyen de la rivière de Vanne, attestant que
1887 VUI
114
Nicolas, chevalier de Molinons, a reconnu avoir vendu les bois de la
Perte pour âeize livres de vieille monnaie de Provins, à l'église de
Vauluisant.
1^24. — Charte de Pierre, abbé de Preuilly, attestmt que Odon,
chevalier de la maison de Charles, étant en désaccord avec les
religieux au sujet de terres sises à Saint-Martin de Villefranche, les
parties, avec le secours de celui qui est le Dieu de paix et non des
dissensions, ont eu ensemble un accord.
1:224. — Charte de Jacques de Foissy, chanoine de Troyes, et de
Adam, doyen, attestant qu'ils ont terminé un différend entre les
religieus et Renaud, prôtre, au sujet de la garde du moulin de Pouy!
12i4. — Charte d'Etienne, doyen de la chrétienté de Villemaur,
attestant (jue Pélit de Pouy a donné à Vauluisant deui pi^^ces de
terre sise a Saint-Martin.
1224, septembre. — Charte de Michel, officiai de Sens, attestant
que Robert d;^ lAubnaie, chevalier, et Banceline, son épouse, ont
donné à Vauluisant, pour en jouir après leur mort, tous leurs biens
meubles et immeubles.
1224, novembre. — Charte de Michel, officiai de Sens, attestant
que Jean, vicomte de Rigny, Taquin, son fils, avec Adeline et
Eustachie, leurs épouses, ont reconnu le don de la moitié d'un muid
de blé de revenu annuel fait à Vauluisant, par défunte Julienne, fille
de Jean le vicomte.
1224. — Charte de Michel, officiai de Sens, attestant que Pierre le
Sueur et Marie Lardenoise, son épouse, ont donné à Vauluisant trois
sous, une pleine mine d'avoine de coutume et un bichet d'avoine
payables le jour de l'Evallation de la sainte Croix.
1224. — Charte de l'abbé de Saint-Pierre d'Auxerre, attestant que
Henri de Mauriac, chevalier, a livré à l'abbaye quarante sous de
revenu annuel que sa femme leur avait légués en mourant.
1224. — Char e de Michel, offîual de Sen'fe, déclarant que les
religieux de Vauluisant ont abandonné, pour la vie, à Marie, veuve
du maire de Venisy, les terres et vignes qu'ils possèdent à Gron.
1224. — Charte de Michel, officiai de Sens, déclarant que Nicolas
de Molinons a donné aui n ligieux le droit de pâturage dans toute
sa terre de Molinons, et le droit de prendre de la craie dans sa
crayère de Molinons.
1224. — Charte de Michel, offinal de Sens, attestant qu'il a
terminé un différend qui s'était élevé entre les religieux et le
procureur de l'abbaye de Sainte-Marie de la porte de Saint-Léon de
Sens.
1224. — Charte de l'official de Sens, affirmant que Nicohs,
chanoine de Saint-Remy de Sens, adonné, pour le salut de son âme
et celui de ses parents, à l'abbaye de Vauluisant, douze arpents de
pré et quatre sous de cens.
1224. — Charte de l'official d'Auierre déclarant que Henri de
Mauriac, chevalier, a reconnu que s i femme ava't donne à Vauluisant,
avant de mourir, quarante sous d'Auxerre de rente annuelle, et qu'il
av it confirmé cette donation en déterminant qu'elle serait prise sur
le cens de Merry-le-S^c,
1224. — Charte de Michel, officiai de Sens, déclarant que Barthélémy,
4)5
clerc du bourg de Saint-Pierre-Ie-Vif, a reconnu avoir fait don au
monastère du tiers d'une t^rre sise à Gron, et lui avoir vendu les
deux autres tiers pour dix livres parisis.
1224. — Charte de Michel, offîcial de Sens, attestant ^ue Odon
Noblet de Fontaines a donné à Dieu et à l'église de Vauluisant tous
ses biens mobiliers et immobiliers, présents et futurs.
1225, février. — Charte de Erard de Brenne, confirmant le don
d'un muid d'avoine fait par sa mère à Vauluisant, à prendre sur le
terrage de Fleurigny.
1225, février. — Charte de Thibaut, comte de Champagne et de
Brie, faisant savoir qu'il confirme le don fait à Vauluisant par Gamier
de Traînel, seigneur de Marigny, de Herbert de Rigny, de Marie sa
femme, et de leurs enfants.
1225. — Charte de Gauthier, doyen de Traînel, attestant que Gilon,
chevalier, et Elisabeth, son épouse, ont reconnu avoir donné à
Vauluisant le tiers d'un pré, lui avoir vendu pour douze livres, et
s'être donnés comme garants de cette vente.
1225. — Charte de Michel, of&cial de Sens, attestant que Herbert
de Rigny l'Annoneuî et Marie, son épouse, ont donné en sa présence
à Vauluisant trois sous forts de Provins de cens annuel, deui champs
de terre sis vers le chemin de Garçonnière, et, pour la pitance des
moines, la moitié du moulin de Bécherel. Marie a reconnu qu'elle a
agi librement et sans^ contramte.
1225. — Charte de Michel, officia] de Sens, attestant que Raoul
de la Chapelle-sur-Oreuse et Emeline, son épouse, se sont engagés à
ne rien réclamer des donations faites à Vauluisant par Luce de
Rigny le Perron et Jean son fils, clerc.
1225. — Charte d'Etienne, doyen de Sainte-Marie de Villemaur,
attestant que nobles hommes Garnier, Chauderuns et Guichard,
chevaliers, ainsi que leurs épouses, ont approuvé le don d'un droit
de dîmes fait à Vauluisant par Jean le Clerc, de Rigny.
1225. — Charte de Michel, officiai de Sens, attestant (ju'un différend
survenu entre les religieux et Pierre de Séant, au sujet des bois de
Cérilly, sur lesquels ce dernier prétendait avoir, lui et son église, le
droit d'usage, Pierre a reconnu qu'il avait vexé injustement les
religieux et a renoncé à ses prétendus droits.
1225. -— Charte de l' officiai de Sens, attestant que Lucie de Rigny
le Perron a donné aux religieux sa dîme sur une maison sise en face
de réglise de Rigny et deux pièces de terre ; Jean, son fils, clerc,
leur a abandonné en môme temps tous ses droits sur ces biens, et
de plus huit sous provins de cens annuel, vinaft bichets d'avoine,
deux poules de coutumes et deux pièces de pré : ce qui a été ratifié
parMilon, époux de Lucie.
1225. — Charte de l'official de Sens, attestant que Gauthier, fils de
défunt Guibert, a donné à Vauluisaat le quart du moulin de Rigny appelé
Bécherel, qui lui venait de défunt Milon de Rigny, prêtre, et s'est en-
gagé a ne rien réclamer sur les donations faites par lui à Vauluisant.
1225. — Charte de Geoffroy, abbé de l'église Saint-Jacques de Provins,
attestant que la veuve de Geoffroy Chariot a reconnu qu'elle avait
donné, pour elle et pour son neveu, en expiation de leurs fautes, six
sons de cens annuel.
116
1225. — Charte de Michel, officiai de Sens, attestant que Etienne,
bourgeois de Nogent, a donné à Vauluisant sa maison avec ses
dépendances, et une chambre attenante à sa maison.
1225. — Charte de Michel, offi îial de Sens, attestant que Jacques,
fils de Milon, clerc, a reconnu qu'il avait donné à l'abbaye de
Vauluisant une maison avec « torculari et tribus areis », sis derrière
la maison.
1225. — Charte de Michel, officiai de Sens, attestant que Renaud a
donné aut religieux son terrage des Echemines et la première obole
du cens annuel du sur la maison de défunt Clarin des Echemines.
1225, février. — Charte de l'official de Sens, attestant que Pierre
de Renelle a donné à Vauluisant, pour le salut de son âme et de ses
fr'^res, un muid de blé à prendre sur le moulin de Comporte.
1225. — Confirmation par Guillaume Challot et autres d'un don
de sii sous de rente annuelle fait à l'abbaye par Marse, veuve de
Geoffroy Challot.
1225. — Chirte de Michel attestant que Marse, veuve de Geoffroy
Challot, a ratifié devant lui la vente qu'elle avait faite de quatorze
sous de cens à Vauluisant.
1225, fôte de la Toussaint. — Charte du doyen de la chrétienté de
Provins, attestant que Jean de Gondelet a reconnu avoir donné à
Vauluisant toute la mouvance de son fief à Saint-Martin de Villefranche.
1225, novembre. — Charte de l'official de Sens, attestait que
Egydius, écuyer, et Egydia, son épouse, fille de Marse et de Geoffroy
Challot, ont approuvé la vente de quatre sous provins de cens faite a
Vauluisant pour cinquante livres provins.
1225, novembre. — Charte du doyen de la rivière de Vanne,
attestant que Garnier de Foissy a reconnu avoir donné à l'église de
Vauluisant trois deniers de cens sur une terre sise à Foissy.
1225, novembre. — Charte de Michel, officiai de Sens, portant
ratification par les parents de Geoffroy Challot de la vente faite par
sa veuve.
1225. — Charte de l'official de Sens, déclarant que Guillaume
Challot, chanoine de Sens, Gilon et Clémence, sa sœur, se sont portés
comme garants de la vente faite par la veuve de Geoffroy Challot.
1225. — Charte de Michel, ofncial de Sens, affirmant que noble
femme Banceline de Rigny le Ferron a donné à Vauluisant tout ce
qu'elle poss'^dait à Courgenay.
1225. — Charte de l'official de Sens, modifiant les droits respectifs
des moines et de Jean de Courgenay, droits qui avaient été réglés
par Blanche, Comtesse de Champagne.
122'^. — Charte de l'official de Sens, déclarant que Geoffroy a
déchargé les religieuî de Vauluisant d'une mine de froment de
revenu qu'ils lui devaient.
122'^. — Charte de Michel, officiai de Sens, attestant le don d*une
rente et d'une terre fait à Vauluisant par Henri de Villiers-Bonneui.
122'^, janvier. — Charte de Jacques, abbé de Provins, attestant
que devant lui Isabelle, fille de déf mt Raconde, a reconnu avoir
donné à Vauluisant quatre sous de cens que l'abbiye lui devait, et a
confirmé le don de six deniers de cens fait par la veuve de Raoul
le Roux, dans son propre fief.
♦47
1326, avril. — Charte de Anseau, seigneur de Traînel, attestant
que Jean, prévôt de Traînel, a vendu aux religieux de Vauluisant
une maison sise à Traînel.
122S — Charte d'Erard de Brenne permettant aux religieux de
Vauluisant de posséder une vigne et un pressoir relevant de sa
censive, et donnés par Thibaiid dit Iluret, cnevalier, à condition que
ces derniers lui paieront les droits de cens.
122^. — Charte de Toffi^^ial de Sens, affirmant que Etienne,
chevalier, a confessé devoir aui religieux cinquante et une livres,
et qu'il leur a abandonné tous ses droits sur ses biens situés sur la
Gour-mon-Oncle, tant qu'il ne pourra pas les payer.
122^, décerabrt*. — Charte de Tofficial de Sens, déclarant que
Elisabeth, veuve de Garnier des Prés, a laissé à Vauluisant ses
biens et ceux de son mari.
1227, mars. — Charte de Robert, évoque de Troyes, attestant que
Luo de Ri^ny a reconnu qu'il avait donné à Vauluisant une dîme
qu'il possédait à Dierré.
1227. — Charte de Guillaume, bailli du comte de Champagne,
attestant une vente faite par Foulques de Sens, citoyen de Troyes, à
vénérable homme Jean, prôtre de Saint-Remy de Troyes, de sa maison
avec ses dépendances sise vers l'église de Sainte- Madeleine.
1227. — Charte de fr^re Ilaymard, trésorier de la maison du
Temple de Paris, attestant qu'il abandonne ses droits sur une maison
que Foulques de Sens, citoyen de Troyes, leur avait donnée en gage
pour une vente.
1227. — Charte de l'official de Sens, attestant que Etienne de
Lacon, chevalier, a donné au monastère un setier de blé à prendre
sur le moulin de l'étang de Lacon.
1228, janvier. — Charte de Dreux, seigneur de Traînel, et d' Anseau,
seigneur de Voisines, confirmant la donation faite à Vauluisant par
leur fr«^re Garnier de Marigny et Hélissande, son épouse.
1228, janvier. — Charte de Garnier de Traînel, seigneur de Marigny,
et d'Hélissande, son épouse, faisant connaître que, pour le salut de
leur âme, ils ont donné à Vauluisant plusieurs personnes dont
suivent les noms.
1228. — Charte du doyen de la Rivière, attestant que Renaud de
Flacy et son épouse ont donné à Vauluisant sept deniers de cens à
prendre en divers lieux.
1228. octobre. — Charte (de Pierre, évoque de Meaux, attestant
que noble dame Marguerite et Jean, son fils, ont vendu, pour trente
livres provins, six deniers de cens qu'ils avaient sur trois maisons
sises entre la porte de Troyesetléglise de Sainte-Marie de Valprovins.
1228. — Charte de Michel, officiai de Sens, attestant que Thomas,
neveu de Milon de Rigny, s'est engagé à ne jamais rien réclamer des
biens donnés par son oncle à l'abbaye.
1228, — Maurice de Lens et son frère Raalde donnent aux religieux
tout ce qu'ils poss'^dent depuis les ormes de Lailly jusqu'à l'abbaye.
1229. — Charte de Michel, officiai de Sens, attestant que Jean de
Villeneuve-le-Roi, et Adeline, sa femme, ont reconnu qu'ils étaient
« hommes de tôte » de l'église de Vauluisant, et qu'après leur mort
leurs enfants seront « hommes de corps ».
IIS
Fondation de l'abbaye de Vauluisant.
1127. — Anno ab Incarnatione DominiM. C. XXVII, eodem Domino
nostro Jesu-Christo cuncta disponente, cum domnus Artaldus,
monasterii Prulliacensis primus abbas, divina inspiratione, fratrum
quoque quibus prœeratcrebra postulatione commonitus, monasterium
se ordinaturum in loco qui VaUislucens vocatur decrevisset, contigit
ut hujus rei gratia, ad locura qui Monstuz dicitur deveniret, ubi
Dobiles vires Ansellum de Traignel et Odonem de Villamauri,
quiddam negotii inter se habentes, postulavit ut quidquid in terris
eorum juri pertinentibus, ipse vel monachi quos in prœfato loco
constitueret, acquirere, annuente Domino, valerent, ipsi quoque pro
sainte animarum suarum eis concédèrent. Quod prœdicti proceres,
retributionem solius Dei eiinde prœstolantes, jure perpetuo conces-
serunt.
Cujus rei testes sunt Hugo Rufus, Bovo, Strabo, Amulfus de
Insulis, Ayricus, Milo Sanctus, Hugo de Riges, Havinus de Tran-
guol, et alii plures quos enumerare longurii est.
Gallia christiana, t. XII, instr. église de Sens, n' xxvii.
Cartulaire général de F Yonne, A. I, n' cxlviii.
Lettre de saint Bernard a Artaud, abbé de Preuilly,
1127. — Dulcissimo amico et confratri suo Artaldo, abbati Fr.
Bernardus, salutem. — Quidquid gratiae et dilectionis impendere sibi
possunt absentes amici, puto et me debere tibi, et mihi deberi a te,
non solum ob consortium propositi et professionis, sed etiam ex
debito nostraî invioem pristinae societatis, quœ tara grata ubique tani
que débita devotio, quantum in unoquoque nostrum ferveat, in nullo
evidentius agnoscere seu innotescere possumus quam si alterutrum
non celemus, si quid forte de alterutro quod non deceat, audimus.
Audivi autem ego de te quod de sancto conventu tuo abbatiam in
Hispania construere velis. Quod nimirum in magnam admirationem
venit, quid causaB videlicet sit, quid consilii, quidve utilitatis, quod
filios tuos exulare cupis, in locum utique tam longinquum, tanto
sumptu et labore et quœrendum et œdificandum : cum prope te
habere possis, ubi eos coUoces, jam cedilîcatum et bene praeparatum.
Nec enim (ut reor) hine te eicusare potes quod locus ille tuus non
sit; cum certissime sciam quod facillifne, si vis, tuus esse possit.
Numquid nam abbas Pontiniacensis qui illum tenet, tibi requirenti
negaret? Immo si velles accipere, gratissimum haberet; non quia
bonus non est, sed quia sibi, ut scis, opus non est. Timendum val de
tibi pariter et mihi ne si sollicite in operibus noslris non servamus
quod Apostolus dicit: « Nemo adolescentiam tuam contemnat: citius,
quia juvenes sumus, de levitate notemur ». Sed confilo quia tu
consultius âges, et locura qui vicinior et jam constructus est, eliges:
quem amico quidem tenenti nosti oneri esse, tibi autem necessarium
fore. Vale. — Sancti Bernardi Opéra, n* 75, A. I. in-folio, col. 76,
Bulles du pape Grégoire IX, 42^,
Gregorius episcopus, servus servorum Dei, venerabilli fratri
archiepiscopo Senononsl salutem et apostolicam benedictiouem.
H9
Dilecti fîlii abbas et conventus Vallis liicentis, Cisterciensis ordinis
Dobis humiliter supplie f)Funt ut eis apul grangiam suam quœ Cervins
dicitur, construenii capellam licpntiam concedere dignaremur.
Volentes igitur in hoc tibi déferre qui lo'îi diocesanus etistis,
fralernitati tue per apostolica soripta raandimus quatenus eisdem
postulata concédas sine juris prejuiiûo alieni, si videris eipedire.
Datam laterano decimo ka]ondas aprilis, pontiûcatus nostri anno
primo. — Archives Nationales, latin, 9931.
Môme année, autre bulle conçue dans les mômes termes, et
demandant « ut eis construendi capellam in domo eorum de burgo
Sancti Pétri Vioi Senonensis licentiara concedere dignaremur ».
Fondation de Vahhaye de Vauluisant.
1129. — Anno MCXXIX, quinto kalendas octobris fundata est
abbatia Vallis lucentis.
Wallem lucentem in Senonensi diae'^esi Pruliacum protulit,
obtempprante, ut conjectari licet, Artando Pruliacensi abbate.
Bernardi monitis, ne filios in Hispiniam ablegaret, quos apud se
locandi facultas erat. Ergo ad cœnobium antiquum, sei tune desertum
atque abbatis ai quem pertinebnt obtentum d'^no, crediderim Irans-
missam coloniam ex Pruliaco, Cist^rcinnse institutum propagaturam,
atque hoc esse de quo Bernarius scripserat: « cum prope te habere
possis, ubi eos colloces, etc. » llano ergo domum in eadem cum
Pruliaco diee'îesi construotam atque ab ea non longe dissitam
Wallem lucntem conjector non immerito.
Robftrtus Claudius in Gullia christ.) fundat'^rem appellat Vispllium
quemdan, alias Anselmum, dominum Trianguli, quoi ad reparati'^nem
loci forte et dotis angmentis facile referas, sive etiam ad prima m
constructionera, nonnisi sub illius patr^natu in ejusqiie dominiuni
transitiiri. Plurinia contulisse magnum Theobalium, CampaniaB et
Br'œ cofnitem, in notitiis eicles'aruii Cister «ii scriptum lego.
Cftlftbris est in Gallia Vallis lucens ebullientium in eo stagnorum
scaturigine, qui se influvium non multo post diiïundunt, de quibus
in Papyrio Mrsonio lego (in des'îrif t. fluminum Gallia) : « Alius qiioque
rivus a Sillerino fluens, apud Floriacum se effundit in eum ipsuni
amnem. Quemedmodum et alius qui manat e stagnis monasterii
Vallis Incentif, quoi est Cisterciensis oriinis, in diae^esi Senonum,
atque apud Molim'^ntem infmqiie in Vanum elFunditur ». Iti Papvrius.
Nec dissentit a Bemarii el^ctione locusuliginosus et spiritual! quam
corpore saluti aptior. Ei tatepistolaGre^oriipapœ noniai abb^tem
Vallis lucentis, cum hono.ifna satis commissione de qua nos :n>a.
— Annales Cistercienses, par Ang'de Manrique, 1142.
Accord entre Vahhaye de Vanluimnt et les Templiers de Coulours,
passé par-devant saint Bernard.
Avant 1150. — In nomine sancte et individue Trinitatis, notum
sit omnibus presentibus et futuris, quod inter monachos Vallis
Iwentis et milites Templi de Colatorio, par manum Bernardi,
Clarevallensis abbatis, facta est haec compositio :
4{0
•
Quod milites Templi quidquid habebant in territorio de Girilli, de
divisione quae est mter grangiam ipsorum militum et grangiam
monachorum, totum monachis concesserunt, id est medietatem atrii,
medietateni décime et terras alias; ita ut deinceps a divisione
pre dicta usque ad Sevei nichil nemoris neque terrae adquirere possint
milites Templi, nisi forte omnino gratis datum fuerit in eleemosinam,
ùt nichil terrene subventione ab eis accipiat isque dederit,
Similiter et monachi Vallislucentis concesserunt militibus Templi
quidquid habebant a predicta divisione usque ad ripam Vanne, ita ut
in valle illa nichil possint adquirere nemoris seu terre, nisi forte
omnino gratis ab aliquo fuerit datum ; ut nichil terrene subjectione
ab eo accipiat is qui dederit.
Laudavit hoc Norpaldus, abbas Valli8lu4:entis et frater Evrardus,
magister fratrum de Templo qui in Francia sunt. Et ut firmum
permaneat, utriusque sigillo firmatum est, cum sigillo abbatis
Clarevallis.
Laudavit hoc et frater Huntfredus, magister Colatorii.
Chirographe scellé autrefois de trois sceaut à cordelettes de
chanvre. Il ne reste plus que deux sceaut: l'un, celui de saint
Bernard, petit, ovale, représente une main issant de droite et tenant
une crosse, et pour légende : Signum abbatis Clarevallis ; l'autre,
celui de l'abbé de Vauluisant, gros, orbiculaire, porte au centre une
petite croix et pour légende : Signum abbatis Vallislucentis. — Areh.
de l* Yonne, fonds Vauluisant.
Bulle du pape Alexandre II L
11^5. — Alexander episcopus, servus servorum Dei, dilecto filio,
abbati de Vallelucenti, Cisterciensis ordinis, Senonensis diaecesis,
salutem et apostolicam benedictionem.
Habentes ad tuum ordinem tuœ nobilis soialitatis specialem
afîectum, non immerito personas ipsius et maxime digniores speciali
gratia prosequimur et honore. Ilinc est quod nos tibi tuisque
successoribus et persouis ejusdem ordinis omnes minores ordines
intra monasteria ejusdem ordinis conferre, et pallas, altaria, et
omnia ornamenta ecclesiastica benedicore valeatis, authoritate
presentiarum indulgemus. Nulli ergo hominum omnmo li.:;eat hanc
paginam novae concessionis infringere vel illa ausu temerario
contraire. Siquisautem hocattemptare presumpserit, indignationera
omniçotentis Dei et beatorum Pétri et Pauli apostolorum ejus se
noverit incursurum. Datum Anagniae, idus janii, pontiflcatus nostri
anno sexto.
Rectieil descriptif des biens de l'abbaye, rédigé vers l'an 1503 et
copié en 1628 par frère François Tonnelier. — Arch. de l'Yonne.
H. 677.
Charte du roi Louis-le- Jeune pour l'abbaye de Vauluisant
1163. — In nomine sancte et individue Trinitatis, amen.
Ego Ludovicus, Dei gratia Francorum rex. Régie administrationis
est eis providere et benegnitatem exhibere qui in servitio Dei
421
spiritoalîter occupât! sunt, ut per corum meritum in nostra teniporali
occupatione veniam consequamur. Itaque sciant universi, présentes
et fttturi, quod, pro amore Dei, transversa et consuetudines terre
nostre, que ad nos pertinent, de omnibus quecumque sunt ad usum
fratnim, tam in victu quem in vestitu sive mercatura. Petroet domui
de Vallelucenti in cle 'raosinam donavimus. Pro immobili memoria
et firmitate, sigillo nostro corroboravimus, subter inscripto karactere
Dostri uominis.
Âctum publiée, Senonis, anno incamati Verbi M* C* LX' III ;
astantibus in palatio nostro quorum apposita sunt no mine et signa :
S. comitis Theobaldi, dapi'eri nostri; S. Guidonis, buticularii; S.
Matiiei, camerarie; constabulario nuUo. Data per manum Hugonis,
canceliarii. — Cartulaire de l'Yonne, t. II, p. 159.
Privilège du Pape Alexandre III pour Vabbaye de Vauluisant.
11^, 22 novembre. — Aleiander, episcopus, servus seryorum
Dei, dilectis iîliis Petro, abbati monasterii de Vallelucenti, ejusque
fratribus, tam presentibus quam futuris, regularem vitam professis,
ic perpetuam memoriam.
Desiderium quod ad religionis propositum et animarum salutem
perjinere monstratur, sine aliquo est dilatione complendum. Ex
propter, dilecti in Domino fîlii, nostris justis postulationibusclementer
annuimus et prœfatum locum, ad exemplar patris et çraedecessoris
nostri, sanctœ recoriationis, Eugenii pape, m quo divino mancipati
eslis obsequio, sub beati Pétri et nostra protectione suscipimus et
presentis scripti privilegio communimus: in primis siquidem statuentes
ul ordo monasticus qui secundum Dei timorera et beati Benedicti
regulam et institutionem fratrum in eodem loco institutus esse
dinoscitur, perpetuis ibidem temporibus inviolabiliter observetur :
Pretert^a quascumque possessiones, quecumque bona idem monas-
tHrium impresentiarum juste et canonice possidet, a ut in futurum
con^essione pontificum, liberalitate regum vel principum, oblatione
fidelium seu aliis justis moiis,. Deo propilio, poterit adipisci. firma
vobis vestrisque successoribus et illibata permaneant. In quibus hec
propriis duîimus eiprim inda vocabulis: locum ipsumin quo abbatia
vestra fan data est, cum omnibus perlinentiis suis, etduabusgrangiis
que dicuntur Belveerum et Tuchebovem et terris cultis et incultis,
pratis, nemoribus et pascuis. — Ex dono dompni Anselli de Triagnio,
quidquid habebat in eodem loco. — Ex dono Philippi qui dicitur
Bibens-secanam, quidquid habebat in terris, pratis ac nemoribus
in riveria legye ab utraque parte aque prope vel longe a villa
scilicet que dicitur Lallelium usque ad aliam que dicitur Cur-
genetum. — Ex dono Ilug^nis de Varellis quidquid possessionis
tenebnt in agris et silvis, a villa Lalliaco usqiie ad villam que dicitur
Curgenetum, retenta sibi silva que dicitur Lanceia; usuarium
ejusdem silve omni tempore liberum, in omnibus vobis necessariis,
laudante hoc Petro de Varellis et Bovone, fratre suo. — Es dono
Fulcoiiis de Lalleio, terras quas habebat a grangia usque ad abbatiara
et in utraque ripa aque et.quamdam partem terre que erat inter
grangiam et Lalleuim desuper viam ; et quidquid habebat in terris
Ht
conimunibus et silvîs et commune quod habebat iu valie Putunci
cum Ilelya de Balneolis, et in silva que dicitur Luatum, rétro
abbatiam, et quamiam partem terre quam habebat siibler vàllem
Putinnei, et quidqnil habebat in bosco quii dicitur Sorleinus et in
Tremblt^io qui est desuper valli^m Putinnei. — Ei donc ejusdem
terram que est propre f entera citra Lalleium et protam sibi adjicens,
et aliui pratum eialia parte aque: et ultra abbatiam pratum quod
dicitur Sancti-Pauli; et illud quoi e'^t jmta salices, secus pratum
Oberti de Curgeneto. — Quilquid habetis de Stephano Espanello in
parrojhia Curgeneti et a Lalleio usque Poseium quod erat de feudo
suo. — Quidquii habetis de Sthephano de Toriniaco, inter Lalleiura
et Curgenetum, quod erat de fnudo sun; et duas particulas terre,
quarum una est super pratum quod tenent homines de Molinuns et
altéra super pratum quoi tenebat Guiardus de Lalleio. — Eî dono
Anselii, fîlii Oionis de Fontevene, quidquid habebat in territorio
Flasceii, in piano et bosco, in pr.itis et aquis. — Eï dnno Otranni
de Marcelleio, quidquii habebat de feudo dompni lîavini de Tranquel,
quidquii habebit a vado Orreis usque ad abbatiam, ei utraque parte
acque, et quiiquid habebat inter Curgenetum et Lallnuim. — Ei
dono Guamerii de Ulmis omnem terram quam habebat in territorio
C irgeneti et Poisi, prêter illam quam tenebant homines sui, — Ex
dono Pétri, filii Iloliieri Senoneusis, quidquii habebat in territorio
G irgeneti, in terris et pratis. — Es dono Pétri de Lumni, quidquid
habebat de feudo Berengarii, fratris Guerrici de B ici, ubicumque
esset, et apud Villam-Novam et in riveria legie, in bosîo et piano.
— Ex dono Sthephani Albi de Firmitate, quiiquid terre habebat in
territorio Lallelii. — Es dono Raalii de Lanis, quiquid hibebatin
territorio Lallelii. — Et dono Mauricii de Lanis, quidquid habebat
incodem territorio, inplanoetbos^o. — Es dono BilduiniSenonensis,
quidquid habebat in terris, pratis et silvis, a Fiisseio et ultra versus
Valleralucentera. — Es dono Ansalli do Marcelleio pratum quoidam
desuper abbatiam; — Grangiam que di'itur Luvania, cum omnibus
appenditiis suis. — Es dono GarneriideRumfleio, omne territorium
quod apui Fran:?am-Vilhm possidebat, con'îedente Ansello adcujus
dominium pertinebat. — Ei dono Odonis Peiure, quidquid habebat
in terris, pratis et silvis, in territorio Curg neti et ubicumqiie in
circuitu ejus. — Es dono llugonis, filii Ilelye de B Ineolis, quidquid
habebat in silva que dicitur Sorleium; et partem quam habebat in
Luvania; et quidquid habebat in campis et in pratis a Luvania usque
ad petram que dicitur Doelena. — Et dono Ochini de Posero, quidquid
habebat in territorio Poseii, in terris et nemoribus. — Et dono
Rainaudi militis, quidquid habebat id territorio Pose", in terris et
nemoribus que dicuntur Ileredum; et totum feuium quod tenebat
de Svmone de Nogento; et alodium quod habeb t c.im participibus
et cognatis suis. — Et dono Damerun, domine de Poseio, unam
hastam terre que jaci^t inter terras lîugonis Paltunerii. — Et dono
Isnardi, vicecomitis Joviniaci, quidquid habebat in area quadam ad
molienlum hedificandum, que est desuper vadum Orreis. — Ex dono
Garnerii de Frisseio, quidquid habebat in area eadem; et aquam ad
pisiandum usque Molinuns, ab utraque vobis concessam. — Ex dono
Helisabeth, fîlie Tecelini de Villamauri, quidquid habebat in territorio
4S8
Pois plano^ Mainardo de Villamauri, et uxore ejiis ad quos
uïore ejus Agne de quorum feudo erat, et Itero, filio eorum conce-
dentibus. — Ex dono Symonis ad ulmun Poseii; et aliam in
vallede Luceio Damêrura de Poseio, portiunculam terre que erat
inter terras Vallislucentis ; duas partiv'îulas terre que sunt Noas,
et alibi dimidiani ochiam que est mter Poseium et Noas; et omuem
terram quam habebat a petra que dicitur Doellana usque ad terram
liberam Poseti. — Ex dono Gauteri Chailbu quandam partem terre,
a semita molendini usque ad terras prefate ecclesie. — Ex dono
Richerii Li Curteis, omnem terram quam habebat arabilem in terra
Heredum ; et sartamenta que fecerat in nemore Santimonialium de
Para'^lito. — Ex dono Josberti, cognomento Truio, usuarium in
omnibus terris et nemoribus suis que sunt juxta viilam que dicitur
Avum. — Ex dono Emberti de Triagno terram quam habebat apud
Poseium, ex parte conjugis sue. — Ex dono Garnerii de Avenz,
quidquid terre habebat in finibus Poesci. — Ex dono Milonis de
Toriniaco et Bernardiet Renaudi, fratris ejus, quidquid juris habebant
incommuni hereditate de Toriniaco. — Ex dono îlohrici de Toriniaco;
Radulphi et Gileberti, fratris ejus; Dicti et Ilugonis, fratris ejus;
Girardi, filii Garini; johannis de Plasseio; Emmeline de Triagno ;
Josberti Hayron; Isnardi de Missereio; et Johannis Morellis quidquid
juris habeb'int in predicta hereditate; grangiam que dicitur Bernerias
cum omnibus appenditiis suis. — Ex dono Godefridi de Gapella,
quandam terram desuper Bernerias et viam que est ab eadem terra
usque ad terram Berneriarum, ad extrahendam marmam; et pratum
quod est inter prata Berneriarum; et quidquid ecclesia vestra de suo
jure et feudo tenebat. — Ex dono Roberti Bohor , omnia prata
que habebat in riveria Berneriarum. — Ex dono Teobaldi Carrio,
gordum unum apud Bernerios. — Ex dono Gaufridi Ridel, terram
quam habebat apud Bernerias. — Ex dono Mauricii de Marneio,
quidquid possiJebat in fînibus Berneriarum in terris et pratis. — Ex
dono Renaudi, Drogonis, Hugonis, Michabelis, Dieri fllie et Baronis
de Berneriis, quidquid habebant in linibus Berneriarum in terris et
pratis. — Ex do.io Gaufridi, filii Seguini de Nogetito, quandam
particulam t^rre.apud vineam Godefridi. — Ex dono Régine, filii
Freheri, pratum quod est inter prata Berneriarum, — Grangiam que
dicitur Cirilliacnm, cum omnibus appenditiis suis. — Es dono
Manesserii de Villamauri, et Odonis filii ejus, et Pontii de Triagno
et aliorum, quidquid habebant in predi^to loco, in terris et memoribus.
•— Ex dono Bovonis de Varellis, Pontii de Triagno, Hugonis Pauperis
deCussigneio et Josberti de Regneio, quidquid habebant interritorio
Cirillei. — Eî dono Girardi Berengarii, Drogonij^ Strabonis, et uxori
sue et filiorum suorum et Josberti magni, quidquid habebant in
nemore quod dioifur Faygarnen. — Ex dono Philippi de Rumilleio
et Hugonis et Houduini fratrum, et Hugonis Pautonerii, grangiam
que dicitur Armentarias, cum omnibus appenditiis suis. — Et vineas
quas habetis in civitate Senonensi, et in Castro comitis Henrici quod
dicitur Chalete.
Sane laborum vestrorum quos propriis manibus ac sumptibus coli-
tis, sive de nutrimenti s vestrorum animalium, nullus a vobis décimas
eiigere présumât.
424
Prohibemus etiam ut nulli fratrnm vestrorum, post factam in
eodem loco professionera, aliqua levitate, sine abbatis et capituli
sui lioentia fas sit de claustro discedere. Discedentem vero absque
communiura litterarum cautione, nuUus retinere audeat. Pa iquoque
et tranquillitati vestre paterna sollicitudine providentes, autoritate
apostoiica prohibemus ut infra clausuras looorum seu grangiarum
vestrarum nullus violentiam, vel raptum sive furtum committere vel
combustionem facere, seu hominem capere vel interficere audeat.
Decernimus ergo ut nuUi omnino hominum lioeit supredi?tam
ecclesiam temere perturbare aut ejus possessiones auferre, vel ablatas
retinere, minuere seu quibusUbet vexationibus fatigare, sed illibatas
omnia, et intégra conserventur, eorum proquonim gubernatione et
sustentatione concessa sunt usibus omnimodis profiitura, salva
nimirum apostoiica sedis authoritate et diocesani episcopi canonica
justitia.
Si quœ igitur in futurum ecclesiastica, secularisve persona hanc
nostre constitionis paginara sciens, contra eam temere venire
temptaverit, secundo tertiove commonita nisi presumptionem suam
congrua satisfa^^tione correxerit, potestatis, honorisque sui dignit te
careat, reamque se divino judicio existere de perpetrata iniquitate
cognoscat, a sacratissimo corpore et sanguine hA et Domini
redemptoris nostri Jesu-Christi aliéna fiât, alque in estremo examine
districte ultioni subjaceat. Cunctis autem eidem loco sua jura
servantibus pas Domini nostri Jesu-Christi, quat nus et hic friictum
bone actionis percipiant, et apud districtum Judicem premia eterne
pacis inveniant. Amen, amen, amen.
Ego Alexander, catholice ecclesie episcopus, subs'^ripsi.
Datum Senonis, per raanum Hermanni, sancte Romane ecclesie
subdiaconi et nolarii, X kalendras decenibris, indictione XI; Incar-
nationis dominice anno M' C' LV III; pontificatus vero Alexandri
pape III, anno V*. — Cartulaire de l'Yonne, l. II, p. 156-159.
Archives de VYonne, H, 678.
Ouvrages faits sous la direction de Vahhé Pierre f160^-4649J.
Cy aprps s'en suivent les ouvra;2:es, décorations et autres répa-
rations que l'abbé frère Anlhoine Pierre a faict faire durant qu'il a
esté abbé de cette maison de Valluysant, le tout recueilly par le
frère François Thonnelier, religieux de ladite maison.
Premièrement, ledit abbé a fait enchâsser en argent le chef du
glorieux martyr saint Théodore qui, auparavant, estoit dans une
vieille châsse presque toute rongez, comme il apert par un acte
authentique (1). La translation fut faicte le jour de l'Annonciation,
l'an mil cinq cerU dix-sept, et tous les ans, depuis ladite translation,
l'on avait coustume d'eu célébrer Ja feste en l'église de céans, le
lendemain de ladite Annonciation, ce qui n'est plus observé à
présent.
Item ledit abbé a fait faire la table du grand aultel de ladite
esglise, de menuiserie, imagerie et peinture; laquelle menuiserie fut
(1) Voir le procès-verbal après ce mémoire.
«25
faîcte par ung nommé Jacques Mîllon; les images, par ung nommé
Jehan Blottin; et les peintures par un? nommé Jehan Cousin.
Item ledit abbé a fai^t Mre une belle couppe d'argent doré pesant
six marcs d'argent, laquelle repose sur ledit grand aultel, et est mise
en une lanterne de fert pour la monter et descendre, laquelle lanterne
a esté faicte par un serrurier nommé Christophe d'Ange. Et sur le
derri'^re dudit grand aultel, y a une fenestre ferment a clef, en
laquelle y a ung engin a monter et descendre ladite lanterne, lequel
engin a esté fait par Guillaume d'Ange. Alentour de ladite table
d'aultel, il y a six colonnes sur lesquelles y a six anges et desquelles
colonnes il y en a deux de boys bien peinctes et les quatre autres
sont de cuivre, et deux fronteaux de cuivre bien ouvrés, allant depuis
lesdites colonnes jusques auî murailles de laiite église; et ont esté
failles lesdites colonnes et fronteaux par ung nommé Nicolas le
Fondeur; demeurant à Troyes. Sur laquelle table d'aultel y a un ciel
de menuiserie et franges. Et ladite couppe a été faicte à Paris par un
nommé Mi^.hel Pigeart.
Item ledit abbé a fait faire en ladite église deux paires Torgues,
Tune desquelles est de douze pieds de hault, et l'autre de quatre
pieds, ensemble les jubés d'icelle, celles-cy du depuis ont esté
rompues par les Huguenots.
Item ledit abbé a fait faire en ladite église de b^dles grandes chaises
qui furent faictes par ledit Jacques Millon, et d'autres chaises appelez
les chaises des mallades qui furent faictes par ung nommé Jehan
Mialht. \
Item a fait faire, en icelle église, la vouste de la chapelle des
Irespassez, et la vouste de la chappelle du Sépulcre, qui furent faictes
par ung nommé Jehan Martuiseau, maçon.
Item a fait faire dix passages par led't Martuiseau par les grosses
murailles qui avoient esté faictes par rut es maçons pour passer du
cœur (siî) par les chappelles de la nef de çà et de là.
Itpm a fait faire dix aultelz esdites chappelles, fourniz de pierre de
liaiz et de revers de menuiserie, avec plusieurs images qui sont sur
leslits aultelz.
Item a fait faire en ladite église ung beau sépulcre en Tune des
chappelles de ladite église, nommez la chappelle du Sépulcre, et
l'argent qu'il a convenu de payer pour ledit sépulcre, a esté donné
par ung nommé mastre Jehan Pierre, son p^re, et Colombe Uanoteau,
sa m Te, avec ung calice d'argent doré, pesant trois ou quatre marcs,
allentour duquel y a ung soleil et sur le pied d'en bas deux esmauxen
l'un desquelzy a peint un saint Jacques et en l'autre une Nostre-Dame.
Item a fait faire une belle porte de menuiserie nommée la porte
du Cru:;ifix, au-dessus de laquelle y a ung beau crucifix avec les
images de Nostre-Dame et de saint Jehan l'Evangéliste.
Item ledit abbé a fait fermer toutes les chappelles de ladite église,
de menuiserie, par le devant d'icelles, et à l'endroit de la chappelle
appelez la Nostre-Dame-Blanche, a fait faire ung beau revesti^re de
bonne menuiserie, portant revers, et sur l'aultel de ladite chappelle a
fait faire une belle table en laquelle il y a plusieurs images bien taillez
etestouffez de bonnes peintures, et se nomme la chappelle saint-Jehan-
Baptiste.
4 96
En î'austre costé dudit revestière, il y a une aultre chappelle sur
l'aulteî de laquelle ung beau revers fait de menuiserie; auquel revers a
fait peindre, en platte peinture, l'histoire de la passion de Jésus-
Christ.
Item, en I'austre chappelle quiestpr^s de la porte des Mortuaires, a
fait faire sur Tautel d'icelle un revers de belle menuiserie et une
Annonciation de pierre avec ung beau lavoir, pour laver les mains
des prestres (faicl de belles pierres de liais) : écrit d'une autre main.
En la chappelle des Trespassez a fait faire ung beau revers de
menuiserie, en la table duquel est peint l'histoire de Tobie, en
platte peinture, et l'histoire des trois vifs et des trois raortz.
En l'autre chappelle joignant icelle et appelez la chappelle Saint-
Martin, sur l'autel de laquelle y a un beau revers, en la table duquel
et allentour d'icelle est peint une partie de la vie de saint-ltfartin.
L'autre chapelle joignant icelle, est appelez la chappelle de Sainte-
Marguerite, et y a ung beau revers.
Item proche la chapelle des Trespassés, ledit abbé a fait faire ung
tabernacle auquel est le chef de Sainte-Colombe.
Item aux deux chappelles de au-dessous du Crucifix, en chascune
y a un beau revers, en Tune de laquelle est une belle image de
Nostre-Dame, allentour de laquelle est peint, en platte peinture, la
vie de Nostre-Dame; en l'autre chappelle, de l'autre part, est ung
beau revers et une image de Saint-Anthoine, allentour de laquelle
est peint,, en platte peinture, la vie dudit Saint Anthoine.
Entre lesquelles deux chappelles il y a deux beaux tabernacles,
faictz de belle menuiserie, dedans Tun desquels est limage de
Nostre-Dame appelez le Pèlerinage de ladite église. Et en l'autre
tabernacle, y a un beau chef de franc cuivre bien doré, et depuis
les espaulles dudit chef est fait d'argent, que ledit abbé a fait laire
et s'appelle le chef monsieur Saint Théodore, martyr.
En ladite église il y a plusieurs chandeliers de cuivre que ledit
abbé a fait faire.
Item ledit abbé a fait faire derrier le grand aultel ung bel aulteloù
il y a un beau revers fait à parquetz.
A la porte de laditte église, ledit abbé a fait faire un beau portail
de pierres de gr^s de taill s, bien vousté, au-dessus duquel y a une
grandeimage de Notre-Dame, et au-devant, une Annonciation et
autres images. Et au haut dudit portail, il y a deux allez pour aller
aux deux viz de laditte église, qui vont aux voustes de ladite ^église
et aux voustes dudit portail.
A la porte de l'église, nommez la porte des Vielz Mollins, a faict
faire une estanfiche de pierre de liais, pour ce que la vouste de ladite
porte ne tenoit plus, laquelle vouste fut refaitle sur laditte esta fiche,
au-dessus de laquelle estanfiche a fait faire une Nostre-Dame-de-Pitié.
Item a fait faire ledit abbé ung orloge en ladite église, où il y a
une grosse cloche et deux appeaulx et ung beau mouvement; sur
lequel orloge a faict faire un clocher couvert d'ardoises et les
pousteaut et la terrasse couvertz de plomb: ledit cloché a esté
raccourcy depuis environ des deux tiers car il estoit aussi haut
comme le grand d'aprésent, (puis a esté finalement osté): d'uns
écriture plu^s moderne.
12?
item ledit abbé a faict faire quatre cloches qui sont au grand
cloché de laditte église, auparavant il n'y en avoit au'une grosse
et une petitte desquelles il prit la mette pour aider à taire cesdittes
quatre cloiîhe^, et pour les faire sonner fit faire un beufîroy qu'il fit
tout couvrir de plomb ensemble la terrasse de au-dessous; il n'y a
pins maiuU^nant que trois cloches dans ledit cloché, d'autant que
l'an mil cinq cens quatre-vingt et huit ou neuf les religieux furent
contraints de vendre l'autre pour plaiier contre le précédent abbé. —
Puis d*une autre main: il y en a si i présentement, en 1703, y ayant
porté celles qui servoient au clocher de l'horloge depuis qu'il a esté
oslé.
Item a fait faire quatre lampiers de cuivre qui servent à mettre les
lampes de ladite église.
Item ledit abbé a fait dédier de rechef l'église de cette maison,
d'autant que de son temps elle fut polluée d'un meurtre qui se
commit en cette façon : le roy François premier, arrivant en cette
maison, ou le receut processionnellement, selon la coustume et les
statuts de l'Ordre ; or plusieurs de ses gardes admirant les orgues
qui estoient pour lors réc ntement faictes, et qui son noient mesme
avec une grande harmonie à la réception du roy; iceuk, non contants
d'entendre cette harmonie d'en bas, sur le pavé de l'église, voulurent
monter au jubé desdittes orgues, et se poussant à la foule sur
l'escalier, il y en eut ung d'entre eux qui eut le costé percé du fer
d'une lance au pertuisane, qui fut la cause que l'on dédia d^ rechef
ladite église, à la sollicitation dudit abbé. J'ay appris cette histoire
par tradition seulement.
Item ledit abbé a fait faire la moitié du grand cloistre et l'a fait
larabricer totalement, et dedans le chappitre a faict faire de beaux
bancs à doussier, comme il apert.
Item ledit abbé a fait faire le réfectoir et Ta fait blanchir et lam-
bricer et paver par dessous, et a fait refaire toutes les vitres dudit
réfectoir, ensemble plusieurs bancs, tables de menuiserie avec le
jubé.
Item a fait faire le lieu du couvent ensemble les tables et bancs
avec un beau buffet qui est allentour de l'ung des pilliers dudit
couvent, et le jubé pour lire aux réfections.
Item a fait faire la cuisine dudit couvent en laquelle a fait faire
plusieurs potz de fer et cuivre, ensemble les chenetz, poisles et
tenailles; et s'y a fait refaire une grande partie des voustes de ladite
cuisine, avec une chambre p'^ur servir a la despense d'icelle cuisine.
Et ledit couvent et cuisine a fait fermer par derrière de murailles,
au--dedans de laquelle a fait faire jardins; et proche ledit couvent et
cuisine a fait passer un ruisseau qui vient du biaiz du mollin et
passe au travers de la grande court et dudit jardin du couvent, et
dïUec parles lieux communs du dortoir. Au-dedans de la cour dudit
couvent a fait faire un retraict sur ledit ruisseau, lequel ruisseau est
couvert par la gi^nde cour, tout du long de grandes pierres de grez,
et depuis ledit retraict du couvent jusques aulx lieux communs dudit
dortoir.
Item ledit abbé a fait faire le petit cloistre entièrement, de mas-
sonnerie et charpenterie, lambricé, comme il appert. Et au pan
428
d'icelluy costé devers le grand cloistre, a fait faire une librairie
voustez hault et bas, en laquelle a fait faire plusieurs poulpitres où
sont les livres et est ladite librairie bien vii trez, et peut en aller de
la chambre à l'abbé dedans le dortoir par laJite librairie, etyadeuî
portes: Tune du costé de ladite chambre à Tabbé, l'autre du costé
du dortoir, par laquelle les religieui peuvent aller estudier quaod
il leur plaist, apr^s le service.
Item a fait refaire la charpenterie du dortoir entièrement, qui s'en
alloit à bas sans les liaisons qu'il a fait faire, et apr' s l'a £ait latter
tout à neuf et couvrir de la vieille thuille qui estoit, avec d'autre
qu'il a convenu y avoir. Sur lequel dortoir a fait faire ung petit
pavillon couvert d'ardoise et les posteaux et terrasse de plomb ;
auquel pavillon a fait faire une clo ^.he qui sert à sonner le premier
coup de matines, de vespres et apros compiles ou la retraite.
Item ledit abbéafait recouvrir entièrement l'église dudit Valluysant
et l'a fait latter de bonne grosse latte neuve, et l'a fait recouvrir de
la thuille qui y estoit, ensemble d'autre qu'il a convenu y avoir.
Item a fait faire une grande maison portant galleries, qui est depuis
la grande salle jusqu'à la librairie, en laquelle est du bas une petite
salle et la cuisine, avec les chambres du cuisinier et autres, et sur
le dessus, il y a plusieurs chambres à loger les officiers et les hostes;
— d'une autre main: c'était l'abbatiale qui a été abbatue en 1708,
pour en faire une autre dans la basse-cour.
Item a fait faire les édifices de l'enferme rie pour loger les malades,
en laquelle y a trois chambres à cheminez et greniers sur les dessus
et ung escalier de piastre à y monter, et au bout d'icelle une latrine
qui est sur l'eaiie, et du costé du jardin du cymet-^re il y une
descente pour aller audit jardin. Audit corps de maison il y a une
chapelle rondez en l'honneur de glorieux martyr saint Thomas de
Cantorbie ; et au-dessous dudit corps de maison il y a di* beaui
celliers bien voiistés; ce logis est appelé maintenant le Chardon,
Item attenant de la grande salle a fait faire debeaui Ueui communs
sur la rivi'^re et au-dessous a fût faire un colombier. Derri'^re ladite
salle a fait faire ung beau corps de maison, auquel est ung beau
moUin et les fours, avec les chambres des bollangers, et sur le
premier estage il y a un beau lieu à mettre les farines quand elles
sont molliies, et au-dessus ung beau grenier à mettre quant té de
bled pour la fourniture de ladite bollangerie, et il y a un entonnoir
par lequel on met le bled qui tombe dedans la trumez. Aussi ung
autre entonnoir pour jetter la farine qui tombe en la mect des
bollangers, et il y^ a une viz de piastre par laauelle on monte esdits
greniers. Et aupr's dudit corps de maison a fait faire ung puys qui
est bon pour servir auxdits bollangers. Du depuis ledit abbé fit
transporter ce corps de logis, ensemble les moUins et fours dans la
grande cour proche le colombier, que j'ai veu en leur entier et pour
à présent ruinez; eî au lieu cy devant dit où ilz estoient auparavant
frère André Richer, religieux de céans, évesque de Calchedoine et
suffragant de monseigneur l'illustrissime cardinal de Bourbon,
archevesque de Sens, fît eslaver et construire ung beau logis com-
posé de plusieurs chambres, salles, cuisine, cave, garde-robbes,
greniers et galleries, toutes lesquelles choses jay veu en leur eotier,
129
et s'appeloitce lieu le lo^s de Calchédoîne, à cause que ledit éresque
y demeuroit, et ledit logis a esté démoly par le trente-deuxième abbé
nommé M. Louys de Senneton^ lequel le fit abattre pour enlever le
bois pour bastir un chasteau au lieu dit Cerneaux, à présent Beaulieu,
en l'année 1^2*^; voulant aussy abbattre les dix chambres, les
religieux si oppos'Tont, et à ce subjet a abbandonné les réparacions.
Item ledit abbé a fait f:)irela raoittié de lacharpenterie d'ung grand
corps de maison appelé le dortoir des convers, et le reste de laditte
charpenterie l'a fait refaire et relatler tout à neuf et recouvrir de la
thuille qui y estoit, et a fourny le reste de la thuille.
Item ledit abbé a fait faire de grandes estables qui sont depuis la
grande grange jusques à la porte du couvent. Sur lesquelles estables
y a de beaux greniers hault et bas, et y a deux vis de piastre ; depuis
ledit abbé y fit faire dix chambres pour loger ceux qui suivoient le
roy François premier.
Item a fait faire la grange de massonnerie et charpenterie tout à
neuf et couvrir de ihuille, comme il açpert.
Item depuis ladiie grange jusques a la porte de laditte abbaye a
fait faire un grand corps de maison, auquel corps sont les estables
des chevaux du labourage et les chambres des charrettiers, et sur le
dessus y a de belles chambres et greniers, et aussy le pouUailler des
vollailles dudit Valluysant, attenant duquel a fait faire un autre
grand logis qui est le logis du portier, sur lequel y a chambre haulte
et greniers dessus, et pour y monter il y a une viz de piastre.
Item ledit abbé a fait faire sur la porte dudit monastère une belle
charpenterie, sur laquelle y a des chambres et greniers dessus et
pour y monter y a ung escallier de piastre.
Item a fait faire une grande halle en laquelle y a un pressoir, et
ung mestier à broier du cyment, en laquelle halle y a plusieurs cuves
pour servir à la vinée, ce lieu est à présent démoly et souloit estre
contre lés lieux communs du dortoir du costé des prez.
Item a fait faire dessus le lieu dit la cave Saint-Bernard, ung
eddifice pour couvrir et conserver la vouste de ladite cave, qu'il a fait
faire de pierre de grez.
Item a fait faire un beau jardin attenant de la grande salle de
l'abbé, lequel est fermé de murailles, et au bout a fait refaire ung
lieu commun qui est sur le ruisseau, et passe ledit ruisseau par ledit
jardin qui est muraille de part et d'autre,
Item ledit abbé a fait fermer de murailles le cymeti^re, avec ung
grand jardin attenant d'icelluy, au milieu duquel a fait mettre une
belle croix de pierre de liais.
Item a fait faire ung beau colombier de pierre de grez près de la
grande cour dudit monastère, et auprès d'iceluy a fait faire un grand
logis qui s'appelle la porcherie, pour y mettre les porcs de ladite
abbaye.
Item a fait faire un autre logis auquel il y a la forge des mares-
chaux et la charonnerie, auprès de laquelle a fait faire ung grand
clos de murailles dedans leqi el sont les bouticles pour loger le
poisson, quand on pesche les estang; au pend de laquelle muraille
il y a une tour à pont-levis et cheminez qui sert à garder le poisson
deisdites bouticles.
1887 IX
430
Item a fait fermer presque la totalité de la closture des murailles
qui sont allentoiir de ladite abbaye, lesquelles estoient tombez, et les
pierres les a employez à faire ladite closture, et a fait couvrir icelle
closture tout alleutour dn thuille et festières, comme il appert. En
laquelle closture a fait faire une porte du costé devers la vigne
appelez la porte de Saint-Thomas: et si a fait fossoier tout allentour
desdites murailles de grands fossez pour la forteresse desdites
murailles.
Item a fait fermer la cour de la faulse porte, en laquelle a fait faire
un bel ediffice de massonnerie, qui sert à la taverne pour loger les
hostes et y vendre vin.
Item dedans ladite closture de la faulse porte, il y a une belle
chappfile faicte de bonne massonnerie, bien voustez et vitrez, et
s'appelle la chappelle de la Magdelaine, en laquelle il y a ungaultel
sur lequel il y a une belle châsse bien peinte et dorez où reposent
les ojssements d'une des unze mille vierges; d'un des costés de ladite
châsse, il y a un image de Nostre-Dame et de l'autre costé un image
de Marie-Magdeleine, et est ladite chappelle bien charpentez dessus
et couverte de thuille, et en l'un des pignons y a une fenestre où il y
a une cloche à sonner la messe de laditte chappelle.
Item a fait fiire un ediffice qui sert d'eslables pour loger les
chevaux des hostes de ladite taverne, et encore un autre petit édifice
qui sert de prison; et a fait faire la porte de ladite faulse porte de
bonne massonnerie et de belle charpenterie par le dessus, et est
bien peinte d'un costé et d'autre.
Item ledit abbé a fait renforcer la chaussez du grand estan^ et a
fait faire la bonde aut deux pillons; en iselle chaussez a fait faire la
maison de la garde dudit estang, et à la fin d'icelle chaussez a fait
faire ung mollin à cheoir eaûe et les ruz venant audit mollin.
Item a fait parer de pierre de grez les deux cours qui sont audit
Valluysant, l'une devers la porte du pressoir, et l'autre devers la
porte de l'enfermerie ; et depuis ladite porte de l'enfermerie a fait
applanir un chemin et paver jusques hors la faulse porte de ladite
abbaye, pour servir de charroy par la grande cour et allentour de
l'église dudit Valluysant.
Beâuvâis
Item ledit abbé a fait fermer de murailles la métairie de Beauvais,
et sur l'une des portes a fait faire une charpenterie où il y a un
colombier.
Item a fait faire en la closture dudit Beauvais ung beau puis bien
massonné, et la mardelle d'iselluy faicte de pierre de liais, sur lequel
puis il y a une charpenterie en laquelle est ung engin à tirer l'eau
du dit puis, et pour avoir ladite eau y a nne chaisne de fer et deux
grosses sailles au bout de ladite chaisne.
Item a fait faire une grange pour mettre les bleds des labourages
de ladite métairie.
Item a fait faire une aultre grange en laquelle est la porcherie et
au-dessus le jicte aux poulies.
Item près la porte de devant a fait faire nne grande moutonnerie
de huict toyses de long, où il y a grenier dessus faicts de planches»
131
Item attenant de la vieille maison a fait faire un aultre petit corp ;
de maison pour loger les métais dudit fieauvais.
Item en ladite métairie de Beauvais a fait faire une grande vigne
contenant vingt-quatre arpens, et a fait esserter plusieurs boys qui
estoient alientour pour faire terres labourables et pour donner grand
air à ladite vigne. £n laquelle vigne a fait faire une erande tour de
pierres de gr^s, où il y a une chambre basse et une chambre haulte
pour servir à ladite vigne. Aussy a fait relever les fossés d'allentour
de ladite vigne, et sur le dessus d'iceux a fait fermer de paslis.
Item a fait faire un grand corps de maison contenant dix-huit toises
de long, qui est assis sur les murailles de la closture dudit Beauvais,
du costé devers la vigne ; auquel corps sont logées les brebis et les
vaches; et au bout d'icelles, y a un aultre édifice où sont logés les
cheyaox de ladite métairie, avec la chambre des charretiers; et sur
le dessus y a des greniers pour mettre Tadvoine de la nourriture
desdits chevaux.
TOUCHEBŒUF
Item ledit abbé a fait faire les fondements de la closture de la
métairie de Touchebœuf en laquelle y a deux portes sur l'une des-
quelles il y a un colombier.
Item en ladite métairie a fait faire une maison à chambre basse et
chambre haulte, et est joignant une aultre vieille maison ; lesquels
édifices servant à loger les métais et les chevaux du labourage d'iceux.
Item a fait faire une grange pour loger les emblaveures du
labourage.
Item une bergerie de six toises de long pour loger brebis et vaches.
Aussi une sens pour loger les porcs, sur laquelle sont logées les
volailles de ladite métairie.
Item et pr^s de ladite métairie, deux chaussées d'estangs Tune
d'icelles appelée l'estang de Lailly, en laquelle v a trois bondes et
un grand deschargeôir de charpenterie, et est ladite chaussée de
deux cent cinquante toises de long, de largeur sur le dessus de six
toises, et est ladite chaussée par le bas billonnées de chesnes et par
le hault de pierres de grès ; au bout de laquelle chaussée y a une
maison pour servir à garder ledit étang, quand on le pesche.
Item raultre chaussée appelée la chaussée de l'estang de Touche-
bœuf, en laquelle y a trois bondes sur Tune desquels il y a une
maison de charpenterie et une chevinée qui sert à garder le poisson
dudit estang, quand on le pesche, et est ladite chaussée pierrée d'une
part et d'aultre de pierres de grès, et a de longueur cent soixante
toises.
Lailly
Item au-dessous de ladite chaussée de Lailly ledit abbé a fait faire
tiue maison de huit toises de long pour y penser faire un mollin,
lequel ne fut pas.
Item audit Lailly a fait faire et planter une vigne de deux arpens
appelée la vigne de Pierre-Colline.
Item ledit abbé a acquis dudit Colline un accin qull avait audit
Uilly, auquel il y a deux maisons de charpenterie.
■: ~ A. .
<â2
Item un aultre accin avec plusieurs prés et terres à chenevières
qu'U a acquis des hoirs de Grautin.
MOLLINONS
Item à Molinons ledit abbé a fait refaire les mollins et une graDde
maison de charpenterie dessus iceux mollins, au sault desquels n'y
souloit avoir qu'un mollin, et en fit faire un anltre avec un boutoir a
fouller draps; dessus icelluy y a fait faire une bonne maison; et
souloit estre ledit boutoir à draps et la maison du premier mollin.
Item a fait faire par plusieurs foys ladite chaussée desdits mollins,
et pour les refaire a este contrainct d'achepter quatre arpens du costé
devers l'église de Molinons et les deuî aultres de l'autre costé de la
rivière de Vanne, et ont esté acquis les dits quatre arpens de Jehan-
Pierre, demeurant à Villeneuve-l'Archevesque, p^re dudit abbé, et
depuis ont esté donnés à l'église de Céans en aulmosne par ledit
Pierre et Colombe, sa femme.
CÉRILLY
Item ledit abbé a fait faire et fermer de murailles la métairie de
Cérillv. en laquelle a fait faire une belle grande maison à deux
chambres basses et deux haultes, lesquelles a fait meubler de couches,
lits, tables, pouteaux, bancs, chaises et coffres servant auxdites
chambres.
Item a fait faire audit lieu une grande chambre de massonnerie,
et au bout d'icelle une belle estable pour loger les chevaux du
harnois.
Item a fait faire une aultre grand corps de maison de charpenterie
pour y loger vaches, brebis et porcs, attenant de laquelle a fait faire
un beau colombier.
Item ledit abbé a fait faire un beau jardin entre la grande grange
et la chappelle et par dedans passé le ruisseau, leijuel est massonné
de part et d'aiiltre, au bout duquel y a un retraict.
Item en la chappelle dudit lieu de Cérilly a fait faire une petite
cloche.
Les Loges
Item ledit abbé a fait faire un corps de maison auquel on tient
jurisdiction de la justice desdites Loges, et au bout d'icelles il y a
des prisons pour loger les prisonniers.
Item ledit abbé a achepté auxdites Loges une maison et une
grange qui estoient à Pierre Thuillier, et toutes les terres que ledit
Thuillier tenoit aucdites Loges; pour la maison et grange, ledit abbé
en a payé audit Pierre Thuillier la somme de cent soixante livres
tournois. Lequel Pierre Thuillier s'en vint demeurer à Rigny le
Ferron, et pour récompense des terres qu'il avait auxdites Loges,
luy a esté donné sur la métairie d'Armenti^res au lieu dit Massicault,
la quantité de quarente arpens de terre, pour les tenir sa vie durant
et la vie de sa femme. Et la cause pourquoy il vint demeurer audit
Rigny et délaissa sa demeure au dites Loges, fut pour ce que les
gendarmes logeoient souvent en sa maison desdites Loges.
1S3
Armentières
Item ledit abbé a fait fermer de murailles la métairie d' Armentières
tout alientour, en laquelle il y a fait faire une belle grande maison,
en laquelle il y a chambre basse et chambre haulte, et greniers
dessus, et aussy un ceiller à mettre vin. Et une chapelle en laquelle
il y a un bel autel et deux images, une cloche, deux coffres et un
banc à doussier.
Item a fait faire en ladite métairie une grande grange de mas-
sonnerie pour loger lei bleds. Et à l'un des bouts il y a une vacherie
pour loger vaches.
Item a fait faire une aultre grange en laquelle sont logés les
chevaux du labourage d'icelle métairie et plusieurs juments. Et sur
la porte de ladite métairie a f .it faire un beau colombier. Entre ladite
estable aux chevaux et la porte a faire des prisons.
Item en l'un des pans de la muraille de ladite closture a fait
faire une tour au dedans de laquelle il y a une botiste pour mettre
du poisson ; et a fait passser le ruisseau qui vient de la fontaine
Bolliard par dedans icelle tour, et passe tout du long de la cour
dudit Armentières, au dedans de laquelle cour ledit ruisseau est
couvert de pierres.
Item il y a une petite maison appelée la maison des chambrières
où est le four à cuire le pain.
Item a fait faire en ladite métairie un beau moUin a bled et un
boutoir à draps sur la rivière de Vanne, où il fallut faire de grandes
escluses pour faire la rivière audit mollin entre laquelle vieille
rivière et celle desdits moUins a convenu faire une grande chaussée
et des ponts sur les deux rivières.
Item en ladite métairie ledit abbé a fait planter deux arpents de
vignes.
Item vers la porte de derrière de ladite closture a fait faire une
chaussée, une porte de charpenterie et un pont sur la rivière dessus
ladite chaussée pour aller es terres de là ladite rivière.
Item ledit abbé a acquis de Marin du Bar et de Perrin Chastrix
une grande partie de la métairie d' Armentières, lesquels du Bar et
Chatrii tenoient la totalité d'icelle métairie desdits religieux, abbé et
couvent, à sçavoir les du Bir deut pars et les Chatrix l'autre part;
cour laquelle acquisition ledit abbé a payé audit du Bar pour les
édifiices et pour quitter le droit qu'il prétendait avoir de ce qu'il avoit
fait faire en ladite métairie deux centz livres tournois, et aux Chastrix
cent livres tournois ; et avec ce leur a rebaillé toutes les terres d'icelle
métairie qui sont depuis le chemin d'en bas par lequel on va de
Vulaines a Saint-Benoist jusques aux lins de liniittes du village de
Plantiz. Et avec ce leur a baillé et quitté, à sçavoir audit du Bar dix
sentiers de bled par quart, et auiit Chastrix huit septiers qu'ils
doivent de reste audit abbé. Et tenoient la totali é des terres et prés
de ladite métairie à trois vies, et lesdites terres qu'on leur a rebaillées
tiennent à deux vies et en paient par chacun an audit abbé trois
muids de bled par quart, avec trois livres de cire neufve. Et aupar-
avant ne payoient de la totallité desdits terres d' Armentières ny du
clos et aisances d'icelle métairie que trois muids de bled par quart,
4Sii
qui n'estoit redebvance raisonnable, par quoy ledit abbé eut une
rectification du contracta et si estoient lesdits du Bar et Chastrii
négligents de paier, comme il appert par cy-devant. Et pour oe furent
faictes les convenances cy devant escriçtes.
La totallité des terres de ladite métairie dudit Armentières tant en
taillis que prés, ainsi qu'il apert par l'arpentage et par le bail naguère
fait, monte au nombre de neuf cent six arpens.
Bernières
' Item ledit abbé a fait fermer de murailles et fossés la métairie de
Bernières, dedans laquelle closture a fait faire la grande grange de
massonnerie, et attenant d'icelle encor une autre grange pour loger
vaches et brebis, et sur le dessus pour mettre foin et fourrage.
Item a fait faire un aultre édifice à Bernières attenant de la porte
de devant, et sur le dessus un beau grenier, et au-dessous sont logés
les chevaux et juments qui servent au labourage, aussi a refait une
partie d'une aultre grange en laquelle à fait faire un beau pressoir.
Item a fait refaire la chapelle dudit Bernières, laquelle il a fait
lambrisser, careller, aussi l'autel d'icelle sur lequel y a de beaux
images, et aussi la faicte vitrer. Et sur le pignon d'icelle il a fait
faire une massonnerie en laquelle il y a une fenestre où est la cloche
qui sert a ladite chapelle.
Item a fait réparer toutes les maisons où demeurent les fermiers,
comme il apert.
Item a fait fermer la vigne de grands fossés et de bayes vives par
le hault d'iceux fossés.
Item en ladite métairie a fait refaire le mollin appelé le mollin de
Courcelles, avec un boutoir à draps.
Item a fait faire le pont qui est sur la rivière d'Arduisson, auquel
y a deux arches bien voustées, et si y a fait paver d'un coste et
d'aultre ledit pont. Etc. (1)
Procès-Verbal
de la translation des reliques de Saint Théodore, faite en 1517,
Anno Domini millesimo quingentesimo decimo septimo, die festo
Annuntiationis dominicœ, in ecclesia de Vallelucenti, presentibus
fratribus Johanne de Villers, priore; Anthonio du Quanoy, sacrista;
Petro Charolais, portario; Johanne Denis, subpriore; Guillelmo
Bellemonstre, cellario ; Johanne Cretay, Nicolao Vincent, Johanne
Plumez, Jacobo Motayer, Johanne Grapillard, cantore; Claudio
Lanoix, procuratore, et Nicolao Miolat, sacerdotibus ; Johanne
Besque, diacono; Francisco Tenelle, subdiacouo; Stephano Thierry
et Paschasio Triché, accolitis; Nicolao Chennot, Andréa Richer,
Nicolao Besançon et Jacobo Dange, religiosis; Saviniano Poinlou,
Johanne Panier, Girardo Maie, Dionisio du Molin, Stephano Froltais
et Bone Nicolao, conversis ejusdem ecclesiae; honorabilibusque viris
(1) Une partie de ce document a été publiée par M. Max. Quantin dans le
Bulletin de^ la Société des Sciences de l Yonne,
4dS
magistro Matheo Pierre, dictée ecclesiaB baillico; Nicolao Pierre
ejusdem tabellioue ; Ludovico Sanion, dicte tabellionis substituto;
Stepbano Martillac, aurifabro ; Ilectore Envault, pistore, ac pluribus
aliis notabillbus personis :
Tranlatum fuit ex veteri et pen^ corrosa capsa in aliam novam
stâtuam caput domini Theodori, martjris, per veneraDdum in Cbristo
patrem dominum Anthonium Pierre, prefatee ecclesise abbatem. In
quam quidem statuam cum sacratissimis reliquiis positus et recon-
ditu» fuit brevitulus premissa ferè verba de hujusmodi translatione
in scriptis continens. — Archives de l'Yonne, — fonds Vauluisant,
H. 677;
XVI- Siècle
Liste, par ordre alphabétique, des localités où Tabbaye possédait,
sous l'abbé Pierre, des « gaugnages, seigneurie, prés, terres, boys
et aultres possessions ». (1).
Armentières. — Avans. — Baigneaui. — Beauvais. -^ Bemières.
— Bois d'Aii-en-Othe. — Bois d'Othe ou Fournaudin. — Bouloy.
— Bourdenay. — Bourg Saint-Pierre-lez-Sens. — Cérilly. — Cervins.
— Charmeceaux. — Chevroy. — Coulours. — Courceaux. — Cour-
genay. — Crancey. — Don Lévesque. — Eschemines. — Espineau.
— Faulconois. — Flacy. — Foissy. — Fontaines. — Fourches. —
Fontaine Mascon. — Fontaine Baussery. — Fontenottes. — Gron.
— La grande Paroisse. — Lailly. — La Mothe-Tilly. — Lanerey.
-^ Les Loges. — Les Si'ges. — Lieusaint. — Livanne. — Marigny.
— Massicaut. — Molinons. — Moulin de Pouy. — Moulin des
Convers. — Nogent-sur-Seine. — Nozeaux. — Origny. — Ossey. —
Pommereaux. — Pouy. — Rigny TAnnoneux. — Rigny le Ferron.
— Saint-Flavy. — Saint-Jean-de-Bonnevaux. — Saint-Martin de
Chenetron. — Séant-en-Othe. — Sens. — Serbonnes. — Touche-
boeuf. — Tranquault. — Treignel. — Troyes. — Vauluisant. —
Vaux-sur-Yonne. — Villeneu ve-l' Arche vôque. — Vulaines.
Inventaire des meubles de l'abbaye de Vauluisant [Ij
L'an mil sept cent quatre-vingt-dix, le 17 may, à sept heur et
demis avant midy, en vertu d'un décret de l'assemblée des 20
février, 19 et 2J mars dernier sanctionné le 2i suivant, lu, publié
et affiché le 13 de ce mois, registre le quinze, nous maire et omeiers
municipaux, accompagné de notre procureur de la Commune et de
notre secrétaire greffier, nous sommes transportés a Tabbaye et
monastère de Vauluisant, ordre de Citeaui, étant sur notre territoire
et a une demie lieux de noire demeure a l'effet de visiter et inven-
torier conformément audit décret les effets mobiliers et qui pourroit
estre et retrouvé audit monastère, ou étant arrivé, dom Ducrey re-
ligieux profex de laditte maison nous a introduit ot présenté a D.
Fixier prieure dudit lieu, a qui ayant communiqué le sujet de notre
(1) H, 677.
(2) Extrait des registres de la municipalité de Gourgenay.
430
voiyage et transport, a aussitôt rassemblé capitulairement tous les
religieux de laditte maison, auquel nous avons lu en entier le susdit
décret; a quoy ils avonts tous unanimement répondu qu'ils etoit
dans rintention de si conformer.
Aussitôt, Pensin, procureur, nous a inviter de passera la procure,
ou en présence de tous les religieux de ladite Maison, ils nous a
exibé cmq registre contenant les divers objets de recette et dépense
dont il est chargé que nous avons calcuUé, arrêté et signé sur chacun
deux.
Dom de messe (Demesse) sous prieur, nous a pareillement exibé
cingt journiaux ordinaire de tous les grains de laaitte maison et don
ils est chargé ; provenant du baille des fermiers des droits de censives
et du produit de leurs grange comme aussy de tous ceux qu'il auroit
vendu audit nom ou qui auroit été consommé par la maison ou
distribué en aumônes, de tous d'aillieurs la parfaitte connaissance
que nous en avons; lesquelle registre nous avons calcullé, arrêté,
vérifié et signé.
Et sur ce qua la fin de cette dernière opération M. le religieux
nous auroit observé qu'ils étoit Iheur de midy, nous sommes retiré,
après avoir annoncé la continuation de nos traveaux a trois heur de
relevée et avons signé.
Duditjourl7 may 1790 après midy nous étant réunie a la procure
a l'heure indiquée ce matin en présence de tous les religieux de
cette maison D. Tinturier, chargé du détaille, vente et recette des
bois nous a présenté un pntlt journal que nous avons lue calcullé et
arrêté et un autre plus grand, que nous avons pareillement examiné,
réglé et errété et signé; lesquelle registre et journeaux nous avons
remis et confié a la charge et garde dudit sieurs de messe (1) Pansin,
et Tinturier, chacun en ce qui les concerne.
Dom Ducrey garde des Archives de le Bibliot^que de la maison,
nous a conduit au chartrier ou nous avons trouvé dans uneharmoire
de quarente deux tiroirs, tous les titres, papiers et archives conser-
nant labaye de Vauluisant en tout conforme aux deux volume grand
in folio, contenant en tout la quantité de sept cent soixante et dix
huit page, non compris la table a la fin desc[uelle volumes nous
avons inscrits et signé notre vue et notre arrête.
Item et a la fin du second desdit volume avons mis le nombre de
livre que nous avons trouvé dans la bibliQtèque montant a la quantité
de 578 volumes un folio ; 413 volumes in 4* 917 volumes in 8" 210
manuscrits 82 gothiques, 836 bouquins de différents formats, aux
total la quantité de trois mil trente six volumes: que nous avons
laissé ainsy que les deux susdit et a la fin desquel se trouve notre
arrêté, a la charge et garde dudit Dncrez.
Dom Déminez, sous prieur, nous a conduit a la sacristie et tresort
de laditte abaye, ou nous avons trouvé trois chappes pour les ?rand
festes, une chasuble, deux tunique, voilles, manipulle et étoile de
couleur blanche.
Item un ornement complet, comme le précèdent de couleur
rouge^ les deux ornement pour les grande festes.
(1) Demesse.
137
Item deux ornement complet de couleur blanche pour les second
festes.
Item un ornement noir complet, et trois chasuble et une chappe
commune de môme couleur.
Item un ornement de couleur violette ; une ornement verts com-
plet et trois chassuble de plus, en môme couleurs ; en quoy ne se
trouve qune chappe.
Item deux chappe deux tunique et trois chassuble de rouge com-
mun et dix chassuble blanche.
Item un ornement tr'^s commun et presque usé deux chassuble
blanche, deux rouge, deux violette, et deux noire avec les bourses
des ompments cy dessus.
Ledit sieurs de Messe nous a ouvert le trésort ou nous avons veu
un fort beau soleille d'argent doré, six calix d'argent don un dorré
avoit son plat, une crois dargents et son bâton feuille d'argents, une
autre chrois a feuille dargent; un benistié et sa coquille, une en-
censoire et sa navette; vasse aux saint huille, petit et grand ciboire
le tout dargent, le grand ciboire seul dorre; deux chandelliers
argenté pour les choriste; et sur 1p grand hautelle six chandelliers
et une croix de cuivre dorré et égalle quantité de hautteur inférieure
du même dessin sur Ibautelle de la Sainte-Vierge et un buftet dorgue.
Item le linge de leglise consistant en soixante aube, pour les
religieux et coriste, autant damicts cent cinquante purificatioire
cinquante lavabo; autant de corporeaux, trente nappe d'autelle une
niche velours rouge brodée or un dais et ses parmens de damas a
fonts blancs.
Lesquelle effet et ornement avons laissé a la charge et garde dudit
sieur Demesse.
Lesquelle diiïérente visitte et opérations nous ayant occupé jusque
la nuit plaine, nous avons levé la séance, et annoncé audit sieurs
religieux que nous continurions les séances de suitte et sans inter-
ruption demain a six heur presis du matin et avons signé.
Le 18 may 1790 avant midy, a six heur du matin nous maire et
officiers municipaux accompagne de notre procureur de la commune
et de notre secrétaire greffier nous étant transporté en l'abaye et
monastpre de Vauluysant, aprds avoir réunie tous 1» s religieux de
laditte maison, de Chipre 1 un deux nous a conduit au salon a
mangere ou il nous a fait voire largenterie de table consistant en
trente neuf couverts ; deux poches a soupe, six cuilliers a ragoûts,
une huillier, huit salliers, deux ecuelle avec un couvert, une cuillièr
a olive deux petite caftiere, douze cuilliers a caffet, deux moutardiez.
De la leJit sieurs Chipre nous ayant conduit a lancienne procure
ou nous avons vu que le linge de laditte maisson y compris celui de
service actuelle aux salon a mander et Celui qui est a la ménagerie
po ir y estre blanchi ou racomode et dont il nous a montré le détail
consistent en cinquante douzaine de serviette, trente nappe de
maistre et douze de domestique, et quatre vingt six paires de draps
tant pour maistre que pour domestique, tant bons que mauvais.
De là Dom Chipre nous a conduit dans la sal de compagnie ou
nous avons trouve au dessus de la cheminée un trumeau deux hauts
dorés, un chambranle de marbre, deux petites tables dont les dessus
438
sont en marbre, un morceau de tapisserie des goblins, les croisés
garni de leurs rideaux en tlioile de coton, douze fauteuil et un
canapet de velours du trech et une table de trictac.
La salle a manger garny de tapisserie de thoille pinte, deux tables
a dessus de marbre, un poille de fayence et un bufet.
Nous nous somme transporté a la cuisine que nous avons trouvé
honnêtement garnie de ses batterie et ustensille.
Nous sommes ensuitte monté aux chambre haute. La première et
la seule qui soit suffisamment garnie numéroté A renferme une
tapisserie de haute lisse en verdure, la cheminée en marbre et a
trumeaux, une commode marquettez et a dessus en marbre, sii
fausteille fonts verts du trechs, un lit en moire les croisez garni de
leurs rideaux en toille de coton, les quatre autres chambres hauste,
dont un a deux lit sont simplement garni de leur nécessaire et ne
contiennent aucun effet prescieuî desquels objet cy dessus men-
tionné en la présente séance avons laissé à la charge et garde dudit
sieur Chipre et vue qu'il étoit heur de midy, nous avons remis à
continué notre visite et inventaire a deux heur présis de relevée et
avons signé.
Du 18 may 1790 après midy. — Cejourd'huy a heure indiqué nous
nous somme transporté en une salle basse et nouvellement construite
ou nous avons trouvé un billiard, garni de cest couverture et
ustensille.
De la on nous a conduit aux caves et selliers desdits sieurs reli-
gieux ou nous avons trouvé seize pi^ce de vin d'environ un muids
chacune, le sieur procureur nous ayant dit qu'il faisoit valloir,
l'équivalent de deux charue, nous lavons suivi a l'écurie, ou se sont
trouvé quatre chevaux de labourd, et deux de monture et nous a
représenté un cabrioUet et quille avoit dailleurs les harnois et voitture
nécessaire, a leur exploit ition, et la vache, que nous navons point
vue parce quelle étoit aux champt, et dont nous lavons constitué
gardien.
Le sieur procureur nous ayant invité de passe a son appartement,
pour examiné en quoy consistent les biens, ei revenue de laditte
abaye, calcul fait sur et d'après les registre qu'il nous a exibé, nous
avons trouvé quil se montoit en argent a la somme de seize mil
cent cinquante deux livres cingt sols six deniers, pris des beaux prés
et rentes en et non compris les bois dont les coupe sont en rapport
inégal, laquelle somme est due aux époques cy apr'^s scavoir a
nouelle cingt mil cent soixante seize livre quinze sols, a paque dii
huit cent vingt six livre ; a la Saint-Martin d'iver cinq mil trois cent
soixante et une livre quatre sols neuf deniers a la Saint-André cent
quarante et une livre, a la Saint-Jean-Baptiste trois mil cent vingt
quatre livre; cingt cent vingt trois livres cingt sols neuf deniers de
rente sur différent particulliers et sur Ihotelle de ville de Paris du a
différaus terme.
Item trois mil cent livre, non compris en la somme cy dessus, et
payable par quart de trois mois en trois mois et quatre cent vingt
livre pour noyer vendue.
Item la quantité en grain de quatre mil deux cent cinquante et un
bichet mesure dudit Vauluisant du pois de 29 k 30 livres pour le
439
froment^ année commune, payable la totalité a la Saint-Martin
sçaYoir huit cent vingt six bichets de froment, treize cent quatre
vingt cingt bichets d'avoine, en ce non compris le produit et re-
venue de ce que lesdits religieux font valloir par eux mêmes.
Laditte opération nous ayant occupé jusqua sept heur ne nous
ayant pas été possible d'entreprendre de nouvelle visite, nous avons
lue arrêté et signé la présente session et remis la continuation a
demain six heur du matin et avons signé.
Du 19 may 1790 avant midi.
Lan mil sept cent quatre vingt dix le 19 may a six heur avant
midy, nous maire et officiers municipaux accompagné de notre
procureur de la commune et de notre secrétaire greffier nous étant
transporté a Tabaye dudit Vauluisant, a Teffet de continuer l'inven-
taire de la ditte maison, le sieur procureur, en présence de tous les
religieux assemblée nous a inviter de passer a son appartements
pour prendre communication des dette active et passive relatifs à sa
gestion, et d'abord nous a exibé le compte en espèce sonnante de ce
qui! a entre les mains et quil redoit a sa maison suivant le compte
par nous arrêté le dix sept présent mois de la somme de seize cent
vingt sept livre dix neuf sols trois deniers, et quil seroit du a la
maison tant par les fermiers et austres particuliers la somme de
quatre raille huit cent dix sept livres neuf sols neuf deniers d'obli-
gations a terme de remboursement actuelle mais en principallc
seulement et différente année.
Les dettes passive au compte dudit sieur procureur pour la maison,
se monte a la somme de sept mil cingt cent cinquante sept livre
quinze sols neuf deniers du au menuisier charpentier épicier serrurier,
pour ardoisse et pain, audit sieur Gallien et Dupiant, et port de lettre,
en ce non compns la dette quotidienne et gage des domestique et
tout d'après et conformément les état et mémoires que le sieur
procureur nous a présenté.
Item D. Tinturier chargé de l'exploitation et détaille des bois a
fait état oustre la somme portée sur son journal par nous arrêté le
dix sept de ce mois de la somme de six cent quarante trois livre neuf
sols su deniers qui lifi sont due pour bois vendu et livré en la pré-
sente année et ne pouvant faire en ce moment raison de ce qui
pourroit estre du aux ouvriers, leur compte n'étant pas réglé leur
ouvrage fini ledit sieurs Thinturier a fait état aussy qui lui sera du
a la saint Jean-Baptiste prochaine la somme de onze cent vingt deux
livres pour les bois taillés et couçe actuelle et pareille somme pour
ledit objet sera du a la Saint-Martin d'hivert.
Dom de Messe sous prieur est comptable en dettes actives au
profit de la maison tant reçut que de du de la somme de cingt cent
quatre vingt quatorze livre douze sols trois deniers et de cent six
bichet de seigle qu'il n'a pas encore perçus pour l'année dernière,
et suivant notre arrêté du dix sept de ce mois et page huite et neuf
de son j ou malle de vente.
Ensuite avant demandé aux sieurs religieux de combien de proffés
actuelle présent, absents, ou résidant aillieurs et daffiliée seroit
composé leur maison, il nous auroit dit navoir aucun affilié et que
leur monastère de religieux profes, et présent etoit composé de dix
prestres sans frères, sçavoir de Dom Nicolas Fiiier, âgé de plus de
quatre vingt ans profes de la maison de Barbeaux prieur de cette
abbaye, D. Georges Bossart âgé de plus de quatre vingt ans profes
de Langouvret, Dom Jacques Divri âgé de soixante et six ans, D.
Alexandre de Messe, sous prieur âgé de plus de soiiante ans, Nicolas
Ponsin procureur, âgé de quarante sept ans, Dom Joseph Tinturier,
maistre des bois âgé de quarante six ans, Dom Louis de Fresinne
âgé de quarante neuf ans, D. Thomas Joseph Ducrez chantre âgé de
quarante deux ans, Dom Philibert Chipre, dépensier âgé de quarante
ans, Dom Nicolas Cesy âgé de trente neuf ans, tous profFes de cette
maison et dans laquelle ils nous ont témoigné estre très désireux de
se fixer.
Lesdits religieux nous ont dit en oustre avoir aillieurs quatre
prestres profes de cette maison, sçavoir dom Joseph Triquet âgé
denviron soixante et quinze ans, desservant une cure au diocèse
d'Amiens ; dom François Potelle âgé de cinquante deux ans desser-
vant de Mon Mâchant, en ce diocèse, D. Nicolas le jeune âgé de
trente huit ans, procureur de lab'oaye de Birbeaux, et dom Joseph
Lantier âgé de vingt six ans résident à Citeaux.
Enfin nous avons considéré la maison presque neufve et solide-
ment bâtie et don avec quinze ou seize mille livre on pourroit ter-
miner et finir lexecution des plans et devis commencé en vertu
d'arrest du conseille et interrompu depuis le décret du mois daoust
vue en oustre que lesdit sieurs religieux nont pas été autorisé a
vendre un suplément de réserve de bois pour lesdit* ouvrage les
ayant continue jusquau dit jour môme avec le revenue ordinaire de
leur maison ainsi qu'il apert par notre arrêté sur leurs registre en
datte du 17 de ce mois, de sorte que siilavoit optenue le suplément
qui leur avoit été promis les bâtiments seroit parachevé, pouroit
commodément logé aux moins dix huit religieux et actuellement
douze, sans les chambres d'hauste, leglise est un édifice de toute
beauté qui fait Vadwiration du publique et le sujet de la visite des
connaisseurs, na besoin et même de long temps d'au4:une réparation.
A linstant de la clôture de notre présente session dom Pausin
procureur nous a observé avoir omis qui lui est du pour restant de
leur reserve la somme de quinze cent livres et quil redevroit la
somme de cent vingt livre au sieur Bègue pour ouvrage de son état.
Ledit sieur Pausin nous a déclaré devoir a son chaudronnier la
somme de cent quatre vingt dix neuf livres et trois cent cinquante
livres pour aprentissage choriste.
Desquelle dire fait visite et inventaire arrêté par nous Louis Petit
des Rochette maire, assisté des sieurs Jean Louis Simonet, Jean
Boudier, Pierre Avelinne, Jean baptiste Victor Triché, et Nicolas
Pigeon, tous officiers municipaux, et Antoine Villierre procureur de
la commune, avons fait lecture audit sieurs religieux capitulai rement
assemblé et qui ont signé avec nous et notre secrétaire greffier de ce
interpellé François Nicolas Fissier prieur, Demesse, François George
Bossart, Jacques Divri, D. Nicolas Pousin, D. J. Tinturier, D. Louis
de Frecinne, J. J. Ducré, Philibert Chipre, D. Nicolas Cezy.
Collationné à l'original et délivré conforme.
Petit des Rochettes, maire.
Blacque, secrétaire greffier.
441
Second inventaire fait par les commissaires du district de Sens.
Cejourd'huy vingt quatre janvier mil sept cent quatre vingt onze,
nous Henry Marie Villers président du District de Sens et Jean
Baptiste Hérard administrateur du directoire du district, commissaire
k l'effet des opérations ci-aprps assisté de M. Nicolas Douine pro-
cureur sindic dudit district et du sieur Charités Hubert Bonnemain
chef du secrétariat, nous nous sommes transportés en exécution des
décrets de l'assemblée nationale et de l'arrêté du département de
l'Yonne, en la maison de la cidevante abbaye royale de Vauluisant
scise en la paroisse de Courgenay, oii étant arrivés heure de neuf du
matin nous avons trouvé MM. Nicolas Fissier prieur, Georges Bossart,
Jacques Divry, Louis Alexandre Demesse, Nicolas Poussin procureur
Joseph Tinturier, Louis Fressine, Thomas Ducrez, Nicolas Louis
Philibert Chippre, et Nicolas Sezy tous religieux de ladite abbaye.
Et avons encore trouvé MM. Petit, curé et maire de la paroisse de
Courgenay, Boudier, Simonet, Royer, Pellerin et Pourée tous
officiers municipaux dudit lieu, Villers procureur de la commune et
Blacque secrétaire de ladite municipalité.
M. le procureur smdic a requis lesdits sieurs officiers municipaux
de représenter l'inventaire qu'ils out dl faire en ladite miison de
Vauluisant a l'effet d'être par nous en leur présence et celle desdits
sieurs religieux présentement procédé au recollement des effets
portés audit inventaire et à l'addition s'il y avait lieu des objets qui
auroient pu être obmis.
Sur quoi lesdits officiers municipaux ayant représenté la minute
de l'inventaire auquel ils nous ont dit avoir procédé en la maison
desdits religieuï, les dix sept, dix huit, dix neuf mai dernier, nous
faisant droit sur le réquisitoire dudit procureur sindic, ordonnons
qu'il sera présentement procédé audit recollement en présence des
sieurs procureur-sindic. officiers municipaux et religieux, a l'effet
de quoi nous nous sommes transportés dans une salle renfermant
les archives et la bibliot^que de ladite abbaye où nous avons trouvé
une armoire à deux battants fermant à clef distribué en quarante
deux tiroirs dans lesquels sont des titres et papiers ainsi qu'il est
porté audit inventaire.
Et à l'instant lesdits officiers municipaux nous ont observé que les
habitants de leur paroisse avoient le plus grand intérêt de connaître
les titres et papiers qui pourroient les concerner, qu'ils avoient été
chargés de nous en demander communication et qu'ils désiroient
qu'il fût fait sur le champ la recherche des titres pour leur en être
délivré des expéditions, sur quoy apr^s avoir entendu M, le Procureur
sindic, nous avons observé à MM. les maire et officiers municipaux
de Courgenay qu'il étoit impossible pour le moment de s'occuper de
cette recherche, attendu que la plupart des papiers renfermés dans
l'armoire sont très anciens et d'une lecture aifflcile et qui nous
feroit employer un temps considérable dans un endroit peu sûr,
ouvert de toute part et tr^s incommode, qu'il ne nous étoit môme
pas possible de pouvoir en faire sur le champ le récolement sur les
inventaires dressés par les archivistes de la maison, que nous allions
en leur présence les faire emballer et transporter à Sens aux archives
U2
du Directoire pour ensuite le recollement être fait sur lesdits in
ventaires ; qu'alors lesdits officiers municipaux pourroient se présenter
devant le Directoire qui s'empresseroit de leur donner foute com-
munication de titres et môme de leur délivrer des expéditions s'ils
le jugeoient à propos; et lesdits officiers municipaux ayant reconnu
l'impossibilité de faire pour le moment la recherche par eux demandée,
nous avons fait emballer sur le champ lesdits titres et papiers pour
être conduits en la ville de Sens.
Ensuite recolement fait sur l'inventaire par lesdits officiers mu-
nicipaux des livres composant la bibliotèque, nous avons trouvé le
môme nombre de volumes porté audit inventaire lesquels nous avons
fait encaisser pour être également conduits en la ville de Sens en la
salle du directoire, attendu que le lieu où est placé ladite bibliotèque
n'est pas clos suffisamment pour la conservation des livres et qu'aucun
gardien ne pourroit sans danger s'en charger.
Outre ce qui est porté dans l'inventaire dressé par lesdits officiers
municipaux ledit jour dix sept mai dernier et jours suivants, il s'est
trouvé dans la salle enfermant la bibliotèque et les archives, douze
armoires sans porte ou étoient les livres.
Plus une sphère.
Un vieux canapé, deux vieilles tables, un tableau en fort mauvais
état représentant la tentation de Saint-Antoine, une croisée à deux
battants, deux persiennes de croisée à deux battants avec leurs portes
vitrées.
Plus deux grilles de balcon avec un panneau le tout en fer.
De là nous avons passé dans la sacristie ou nous avons trouvé
existants tous les effets portés audit inventaire et en outre un tableau
de la fondation de la maison, un autre tableau de liste des abbés et
prieur de ladite maison, un troisième des fondations pieuses a ac-
quitter dans réglise avec • un tableau de préparation a la messe et
d'action de grâce.
Plus un tableau représentant un christ, un mortier à broyer l'encens
un miroir, dix missels tant à l'usage romain gu'à l'usage de la maison
quatre petits chandeliers et un bassin de cuivre à offrande.
Douze chemises de chandeliers et deux de croix le tout en serge
verte.
Un parment de devant d'autel de pareille étoffe et couleur.
Un vieux drap mortuaire de velours.
Rideaux pour voiler les tableaux des autels pendant le carême.
A une croisée s'est trouvé un rideau d'indienne avec sa tringle.
De là ayant passé dans l'église nous avons trouvé tous les effets
détaillés audit inventaire.
Et en outre une petite fontaine de cuivre rouge, un grand réchaud
de fonte, seize petits chandeliers de cuivre sur huit petits autel et
huit petites croix aussi de cuivre.
Plus trois lampes de cuivre soufflé.
Dans le sanctuaire deux grands et petits bras de cuivre^ deux
consoles de bois doré à dessus de marbre.
Plus un autel en marbre à chaque bout duquel est un ange en
plomb et bronzé au devant desquels sont deux bras à trois branches
de cuivre doré.
us
Derrière ledit autel est un autre petit autel aussi en marbre avec
un tableau au dessus représentant Tassomption de la Sainte- Vierge.
Au dessus des autels deux reliquaires àe bois doré en forme de
bras, l'un de saint-Nicolas et l'antre de saint Théodore.
Plas sur les corniches du lambris du sanctuaire deux autres reli-
quaires eu bois doré.
Plus un fauteuil, deux tabourets pour les célébrants et une ban-
quette pour les choristes garnis d'un vieui velours du trech.
Six prix-Dieu, onze bans dont quatre à dossiers, trois confessionaux
en boiserie, deux escabelles de chantre, un pupitre en fer relevé
d'ornements.
Quatre psautiers, six antiphoniers, six graduels, un chandelier
pascal en cuivre.
Deui cages servant à nettoyer les voûtes avec leurs cordages, une
représentation de mort et six chandeliers, le tout en bois.
Trois granis tableaux dont un représentant un christ, l'autre la
naissance de notre seigneur et le troisième la Sainte- Vierge et l'enfant
Jésu, et en outre les tableaux qui sont au-dessus des autels.
Plus un tas de bois de menuiserie provenant de la démolition de
l'ancien réfectoire et un vieux cadran d'orloge.
Plus un grand orloge en fer avec ses timbres poids et cadran.
Dans le cloché se sont trouvées quate cloches dont une cassée
garnies de leurs cordes.
Et attendu qu'il est l'heure de sept du soir, nous avons remis la
continuation du reoolement à demam huit heures du matin et ont
lesdits sieurs religieux, sieur Petit maire, sieur Villiers procureur de
la commune députés pour assister à nos opérations signé avec nous
et M. le Procureur siudic; quant aux autres officiers municipaux, ils
n'ont pu signer attendu qu'ils s'étoient retirés avant la clôture de la
présente séance pour aller vaquer a leurs affaires.
Et le vingt cinq janvier mil sept cent quatre vingt six nous admi-
nistrateurs dénommés en la séance du jour d'hier, nous avons en
présence de M. le Procureur sindic desdits sieurs religieux de l'abbaye
de Vauluisant et des sieurs Petit et Villiers, maire et procureur de la
cotnmuDe de Courgenay, procédé à la continuation du recolement et
opérations énoncées au procès-verbal de ladite séance ainsi qu'il suit.
Dans la salle à manger les effets énoncés à l'inventaire dudit jour
dix sept mai dernier et jours suivants ainsi que l'argenterie de table
détaillés audit inventaire se sont trouvés en môme quantité.
S'est trouvé en outre quatre soupières, douze douzaines d'assiettes,
une douzaine de petits pots à crôme, quarante plats, un huillier,
deux sucriers, une saussière, quatre seaux de table, deux moutardiers,
douze tasses de caffé et leur cabaret, deux saladiers, le tout de
fayen^îe, à l'exception du cabaret, soixante verres à pied, trente six
autres à liqueur, quatre douzaines de gobelets, sept compotiers, deux
corbeilles de fer blanc peint, une table à manger, quatre flambeaux
argentés.
Dans la salle de compagnie, outre les effets portés audit inventaire
se sont trouvés, une pelle, une paire de pincette, une paire de tenaille
et une paire de gros chenets, le tout de fer et un écran à deux
feuillets plus une table à jouer.
Ui
Avons trouvé la môme quantité de linge annoncée dans ledit in-
ventaire dans les endroits désignés.
Et en outre dans la lingerie trois armoires, un buffet et un vieux
coffre.
Dans la pi^ce à côté qui sert d'entrée à ladite lingerie se sont
trouvées deux armoires sans porte distribuées en cases dans lesquelles
il y a plusieurs vieux papiers et registres inutiles.
Plus une petite table ronde, quatre marmouzets de fonte, une
Eelle et une mauvaise paire de forceps, douze tringles et trois petits
arreaux le tout de fer, deux petites portes formant un devant de
cheminée, une petite porte de buffet ou armoire.
Dans une chambre attenant de ladite lingerie ou ancienne procure,
s'est trouvé une paire de marmouzets, une pelle, pincette, et soufflet,
une commode, une table de nuit, un lit garni de deux matelats, un
lit de plume, une paillasse, un tour de lit de serge verte, avec ses
pentes et bonnes grâces; un vieux fauteuil, quatre chaises de paille,
une vieille table couverte d'un tapis vert, une tapisserie de siamoise,
un rideau de croisée de pareille étoffe.
Dans un cabinet à côte de ladite chambre une tapisserie de toile
peinte, deux rideaux de croisée en toile.
Dans la cuisine avons trouvé deux chenets, deux pelles, une
pincette et un forceps, le tout de fer, un tourne-broche avec ses
poids, chaînes, deut broches et le râtelier en fer, quatre grils, six
poêles dont deux sans queue et une poêle h marrons, quatre fours de
campagne en tôle, une poêle à friture en fer, une grande chaudière
de cuivre avec son cyhndre soutenu par un trépied en fer, seize
casserolles de cuivre rouge tant grandes que petites, neuf couvercles
de casseroles de cuivre rouge, quatre tourtières tant grandes que
petites, deux passoires de cuivre rouge, un plnt troue de cuivre
rouge, une casserole sans queue, une bassine et quatre casseroles
de cuivre sans queue, quatre marmites tant grandes que petites
garnies de leurs couvercles de cuivre rouge, une braîsure en cuivre
rouge, deux poissonnières et une casserole longue de môme métal
avec son couvercle, un gauffrier et un moule à cuire les pains à
chanter, une paire de balance de cuivre rouge, une aiguière de
cuivre jaune, une poulie de cuivre et chaîne de fer au puits qui est
dans ladite cuisinp, un billot, un couperet et deux couteaux à hacher
la viande, un poêle et un rouable servant h tirer la braise du four,
un mortier de marbre supporté sur un pied de bois et son pilon
aussi de bois, un four à pâtisserie, une table à hacher, deux autres
petites tables, un égouttoir pour la vaiselle, un buffet de cuisine
sans dessus, trois écumoirs en cuivre, quatre cuilii'Tes à dégraisser
en cuivre, huit trépieds de fer. etc. etc. — Archives de l'Yonne.
LETTRES INÉDITES
DE
VALENTIN JAMEREY DU VAL, ^^
Tous les auteurs qui. jusqu'à présent, se sont occupés
de Janterey du Val, ne connaissent 1 homme que par ses
niilices autobiographiques et par sa corresponJance im-
P'imée {i). Quoique dans ses érrits il se soit montré tel
qu'il était avec beaucoup <le sincérité, on ne saurait le dé-
couvrit* plus au naturel que dans les lettres qu'il adressait
à sa famille. Nulle part on ne voit mieux combien les
suulTranres de sa Jeunesse 1 avaient rendu compatissant
pour la misère des pauvres gens dont il avait jadis par-
tagé la tri.-le condition. Nulle part ses goûts Vnnples et
rustiques, son mépris des grandeurs et aussi des grands,
n ap;«araissent aussi clairement ; nulle part son caractère
(1) Du Val n'est pas le nom patronymique de notre compatriote, comme
eafditfoi bon acte de baptême retrouvé dans les archives de la mairie
d'Arthonnay. Son père s'appelait Valentin Jamerey, avec un e et non pas
un a dans la syllabe finale, ainsi qu'on l'a toujours imprimé jusqu'ici Le
nom de Du Val fut donné par le duc Léopold de Lorraine au pâtre de Sainte-
Anne en souvenir de la rencontre de celui-ci avec les princes Léopold et
François, dans une vallée de la forêt de Vitrimont, et doit s'écrire en deux
^)ot<^, comme Jamerey lui-même l'a signé dans les autographes que nous
possédons.
(2) La vie de Du Val la plus exacte est, sans contredit, celle que M. Ed,
Charton a tracée dans son HiHoire de trou Enfants pauvres. En ce qui
concerne surtout les premières années de Jamerey, elle est beaucoup plus
complète que les Mémoires publiés en tête des lettres de Du Val, par M. F.-A.
de koch, car, plus heureux que ses devancierb, M. Charton a eu la bonne
fortune de trouver dans les Mémoires manuscrits de Du Val, à la bibliothèque
de l'Arbenal, une source précieuse de renseignements aussi authentiques
qu'inédits.
1887 - X
U6
essentiellement franc et loyal, mais quelque peu misan-
ihropique, n'est aussi bien mis à jour. Quelques-unes de
ces eltres ayant trait à diverses affaires de famille et à la
construction de l'E-ole dont Du Val avait doté son pays
nata', ont été recueillies par feu mon frère, Augu le
Prunier, médecin et maire d Arthunnay, qui se proposait
de les communiquer à ï Annuaire de r Yonne, lorsque la
mort e t venue le frapper. C est pour nous conformer à
cette intention dernière que nous les livrons à la publi-
cité, persuadé, en outre, qu'elles seront lues avec plaisir
par tous ceux qui s'intéres^eni à I histoire de notre dépar-
tement et à la vie des hommes qui lui ont fait honneur.
Celte correspondance iné lile comprenl dix lettres.
Les sept pre«iiières (dont deux in(tomplètes) ne sont que
des copies plus ou moins fîdè'es faites au .ommencement
de ce siècle panNicolas Tranchant (1), parent éloigné de
Du Val. El es sont peu intelligibles en maints endroits,
à cause dos mots estropiés et des phrases incohérentes
quelles contiennent, car le copiste, encore bien qu il
s'intitu àt notaire, était peu versé dans la connaissance de
la langue franyaise. Nous avons corrigé de notre mieux
les fautes de tout ^enre et avons rétabli autant que
possible le texte origmal.
Le-i trois dernières lettres, au contraire, sont la repro-
duction littérale d autographes que nous avons entre les
mains. Du Val avait 74 ans lorsqu il les écrivit ; 1 écriture
est un peu lourde et tremblée, mais néanmoins très
correcte et lisible.
H. p.
Première Lettre. (D'apr^'s une copie. — La fin manque).
Cette lettre n'est pas datée, mais elle doit être antérieure aux autres, car
Du Val n'y parie m de la mort de ses sœurs, ni des travaux qu'il faisait
exécuter a Artonnay. Elle est adressée, comme les six autres suivantes, à
son beau-frère, Nicolas Tranchant, procureur fiscal à Arthonnay.
Monsieur et cher frère,
Le détail que vous m'avez fait de vos malheurs m'a fort touché.
Celui qui a manqué de vous estropier ne peut vous ôtre imputé,
parce qu'il a été totalement imorévu. Il n'est pas de môme de la
perte de votre procès; il ne fallait ni le commencer ni le soutenir;
(1) n ne faut pas confondre ce Nicolas Tranchant avec le beau frère de
Du Val qui portait le même nom et le môme prénom mais qui était mort
depuis longtemps déjà.
U7
il fallait vous résoudre à le perdre, aussitôt que vous vous êtes
aperçu que votre opulence ne vous permettait pas d'acheter la justice.
Croyez-moi, mon cher fr'Te, lorsque les voleurs vous attaqueront
pour avoir votre habit, cédez-leur encore votre veste, ce sera l'unique
moyen de sauver vos culottes. C'est la maxime que j'ai toujours
suivie et dont je me suis fort bien trouvé, tant pour ma tranquillité
que par rapport h mes petites finances.
J'ai donne à ma sœur tout ce que je pouvais lui donner et l'ai fait
sans aucune réserve, et je vous jure que j'en aurais fait tout autant
de la seigneurie du lieu, si elle eut été à moi. Je ne veux d'autres
richesses dans ce monde que l'honnôte nécessaire ; tout le reste me
sera fort inutile pour l'autre vie et ne prolongera pas mes jours d'un
seul instant. J'ai refusé plus d'une fois les faveurs de la fortune
parce que j'ai prévu que je ne pourrais les conserver sans inquiétude
et sans crainte de les perdre et sans déroger à l'aimable liberté que
j'ai respirée dans la solitude pendant le printemps de ma vie (A). Je
sais que mon exemple aura fort peu d'imitateurs, mais c'est de quoi
je m'embarrasse tr^s peu. Chacun, dans ce monde, a sa façon de
penser. Je me suis trouvé plusieurs fois parmi des avares et des
ambitieux etje n'ai jamais voulu participer a l'ivresse dont ils étaient
affectés. Quant aux vapeurs de l'orgueil et de la vanité, ayant observé
qu'elles ne se trouvaient que dans des tôtes vides ou frivoles, et
qu'elles ne servaient qu'à exciter la haine ou le mépris, le seul bon
sens a suflfi pour m'en préserver.
Je ne connais ici ni avocats, ni procureurs, ni notaires, et je n'y
en connaîtrai jamais (B). Les actes juridiques s'y font ou en latin ou
en allemand, et on les paye fort cher, aussi bien qu'en France. Ces
sortes de paperasses vous sont fort inutiles : ce que j'ai donné à ma
sœur ne m'appartient plus : elle peut donc en disposer comme il lui
plaira, bien persuadée qu'elle n'éprouvera aucune opposition de ma
part, et c'est de guoi vous pouver l'assurer.
Les fureurs qui ont agité l'Europe et qui ont manqué de bouleverser
cette monarchie, m'ont engagé à acquérir une petite rente viagère
sur les revenus du Roi, à Paris. Il y a apparence que cette rente ne
sera pas payée, et toutes les autres de la môme espace, aussi exac-
tement aux particuliers que les particuliers payent au Roi, mais
comme on ne peut lui envoyer de sergents, il faut prendre patience.
J'écrirai à mon correspondant pour savoir les obstacles qui l'ont
empoché de vous envoyer la lettre de change de 300 livres que je
vous ai promise et pour le presser de s'en acquiter au plus tôt. En
tout ce, vous n'y perdrez que quelques mois d'attente. Si avant ce
temps là Dieu disposait de vous ou de ma sœur, je ferais déposer
cette somme sur votre sépulture, car quand tous les hommes me
manqueraient de parole, je suis trps résolu de ne jamais manquer à
la mienne. La sincérité et la bonne foi
Seconde Lettre. (D'après une copie. — Le commen-
cement manque).
».. et vous manderay ce qu'il faudra ou ne faudra pas
faire. Ayez soin que ce que j'ai destiné pour les fontaines (C) y soit
employé. Elle» m'ont rendu service autrefois. Si elles eussent ap-
148
paisé ma faim comme elles ont étanché ma soif, ma reconnaissance
envers elles serait sans bornes. Je me réjouis de les revoir encore et
d'en approcher sans risquer de faire naufrage dans le bourbier.
J'aurais fort souhaité quon les environnât de cinq ou sii arbres,
comme la plupart le sont dans d'autres pays. Il faut ôtre bien
scélérat et bien pervers pour détruire des productions agréables et
utiles au public. Un tel plaisir est tout-à-fait diabolique, et je bénis
Dieu de m'avoir inspiré de l'horreur pour un exc^s que les lois de
ce pays-ci punissent comme un crime capital. Mandez-moi si le
chemin des Riceys à Bar-sur-Seine est toujours aussi mauvais que
quand nous y avons passé. S'il était meilleur, ces trois bourgades
s'en trouveraient bien, mais les pauvres gens de la campagne qui
seraient commandés pour y travailler s'en trouveraient mal, au
moins pendant quelque temps. On me mande de Lorraine que la
misère y est extrême, que les blés y ont manqué Tannée dernière;
je crains fort qu'il en soit de môme où vous êtes. Ne me laissez pas
ignorer combien on paye la toise de muraille, en fournissant les
matériaux et en ne les fournissant pas, et combien coûte la journée
d'un ouvrier pendant l'été. Mes respects à monsieur le curé, à
monsieur Navetier et à monsieur Regley. J'embrasse mes deux
sœurs et comptez, mon cher Irère, sur l'amitié de votre vrai et très
dévoué serviteur.
V.-J. Du Val.
Vienne le 26 mars 1754.
Troisième* Lettre. (D'après une copie).
De Vienne, le 25 juin 1755.
Mon cher frère.
Je vous sais très bon gré, je vous remercie des peines et des soins
que vous employez à la construction de la nouvelle maison d'Ecole,
(D) mais mon intention n'est pas que vous fassiez aucune avance
pour moi à ce sujet. La visite de cent sortes de maltotiers peut à
chaque instant vous réduire dans la nécessité d'avoir de l'argent (E).
Pour prévenir de pareils inconvénients j'adresse par la poste aujour-
d'hui une lettre de change de 1,050 livres à monsieur d'Aubigny en
le priant d'avoir la bonté de vous en faire tenir la valeur; lorsqu'elle
vous sera parvenue, vous aurez la complaisance de m'en accuser
réception. Pour le coup, il est temps de laisser un peu respirer ma
pauvre bourse; elle est si fort efflanquée qu'elle n'a plus le souffle;
je risquerais d'en voir le fonds, et, à mon avis, il vaudrait tout
autant voir le diable, car c'est un très-vilain objet, surtout pour nous
autres Allemands, qui n'avons pas l'honneur d'ôtre Français. Je vous
recommande de recnef de faire attention à ma devise en fait de bâti-
ment: propreté, solidité, commodité.
Adieu, fr^re, je vous embrasse de tout mon cœur, de môme que
mes deux sœurs. Mes respects à monsieur le curé, à monsieur et
madame Regley, et à mon ami le régent de votre Ecole.
V.-J. Du Val.
S'il fait aussi chaud chez vous qu'ici, les pauvres maçons doivent
U9
avoir bien soif. Je suis moi-môme fort altéré, mais le bon vin ne me
manque pas, au lieu qu'eux n'ont peut-ôtre pas de fort bonne eau.
Le cas m'est arrivé plus d'une fois du temps jadis, mais la providence
y a remédié.
Quatrième Lettre. (D'après une copie).
Mon cher frère,
Je suis charmé de votre. convalescence et que mes sœurs se portent
bien., mais je suis trps fâché que la bâtiment ne soit pas achevé. Ne
pouvant y vaquer, vous deviez en donner la commission à d'autres, par
exemple, à monsieur le Maitre. Que n'importe par qui que ce que je
veux soit exécuté, pourvu qu'il le soit bien. Quand on veut avancer
un ouvrage, il n'y a qu'a doubler ou tripler les ouvriers, comme j'ai
fait en Lorraine. La longueur du temps ne fait qu'allonger la dépense
et rien de plus, et si chez vous les journaliers sont rares, ils le sont
moins ailleurs. Je n'ai nulle acception de personnes; je me sers
volontiers du premier venu, pourvu qu'il serve bien. Si la clôture du
jardin est coniorme à l'esquisse ou dessin que monsieur le Maître m'a
envoyée, ce sera un ouvrage à recommencer. Je* veux que les murs
soyent en ligne droite d'un bout à l'autre du jardin et cela des deux
côtés, sans la moindre courbure ni la moindre sinuosité; or, je vois
que dans un endroit leur distance est de iO pieds et demi, dans un
autre de 24 pieds et à l'extrémité de 23 pieds et demi; d'où vient
celte ridicule bigarrure? Sachez que j'en suis ennemi capital et qu'à
mon arrivée mon premier soin sera de la détruire. Pourquoi n'avoir
pas aligné ces murs à 20 pieds de distance d'un bout à l'autre,
puisqu'on le pouvait? Vous me direz qu'on aurait perdu quelques
pieds de terrain, dont les voisins auraient profité. Et que m'importe
qu'eux ou le diable môme en profite, pourvu que mon argent soit
employé comme je le veux; or, je voulais et je veut encore quelque
chose de correct et de régulier et comptez que je ferai renverser tout
ce qui ne le sera pas. Vous m'avez mande une fois que vous aviez
céié à un voisin la partie qui formait une équerre pour augmenter
la longueur du jar in et pour le renire plus régulier. Sa largeur
était, ce me snmble, de 18 pieds et plus loin de 21 pieds; à çréï-ent
elle est de 20 pieds et demi: quoi donc, vous n'auriez gagne que 2
pieds et demi par cet échange? C'est bien peu de chose. Un partage
où tout serait d'un côté et presque rien de l'autre ne me paraîtrait
pas fort équitable. Cependant, je ne ferais pas grande attention à
celui-ci, si les deux murs du jardin étaient parallèles et équidistants,
conformément au dessin que je vous ai envoyé. S'il y a eu des
obstacles, il fallait me les communiquer et attendre mes avis à cet
égard. D'ailleurs, pourquoi le petit four n'estil pas situé précisément
à l'endroit où je l'avais marque, c'est à dire vis-à-vis et au-dessus du
milieu du foyer de la cheminée de la classe des filles? Pourquoi
l'avoir fait dans un angle de celte classe, vis-à-vis de l'endroit ou
j'avais marqué la montée au grenier et la descente intérieure à la
cave? Ce four a-t-il une cheminée particulière, ou celle de la classe
s'étend-t-elle jusque là? Je n'y comprends rien. Si la montée au
grenier est où je l'ai marquée, le four n'en est-il pas masqué et
150
obscurci? Si cela est, il faut le démolir. J'aime mieux qu'il n'y en
ait point que d'en avoir un à contre tens. Je vousaimandé d'acheter
le terrain requis pour le construire; il ne s'agissait donc que de le
situer où je l'avais indiqué et rien de plus, rien de moins, ou de le
supprimer totalement. Vous médites que cette maison coûte beau-
coup et que si on la revendait on n'en retirerait pas la moitié de ce
qu'elle coûte. Je le crois bien, ce n'est pas une selle à tous chevaux:
je l'ai fait bâtir pour une école et nullement pour autre chose. Si
vous êtes persuadé que celui qui a entrepris votre maison curiale
pour 1,900 livres y gagnera beaucoup, qui vous a empoché de donner
aussi la construction de la maison d'école par entreprise? Ce n'est
pas moi. Vous me dites que votre communauté est accablée d'impôts;
j'en doute fort: si cela était, personne ne s'aviserait d'y faire dresser
des requêtes contre ceux qui travaillent pour le bien public, per-
sonne n'y prodiguerait son argent aux suppôts de la chicane. Au
reste, un tel procédé ne me surprend pas, souvenez-vous que je vous
ai mandé une fois que toute la reconnaissance que j'espérais, pour ce
que je fais, se réduisait à ce qu'on ne me jetât pas des pierres et
qu'on ne me crachât pas au visage (F). Je supposais donc qu'il y
avait des monstres capables d'une telle infamie. Comptez que cette
supposition est tr^s bien fondée. Vous me dites que le chicaneur n'a
point de pouvoir: cela peut-être, mais, faute de pouvoir, ne peut il
pas avoir raison? L'anticipation de 2 pieds sur une rue ne lui porte-
t-elle aucun préjudice? Il s'agit de justice et nullement de pouvoir.
Un honnête homme ne doit jamais confondre l'une avec l'autre.
Je vous embrasse et mes deux sœurs.
J.-V. Du Val.
Vienne, le 17 octobre 1755.
Cinquième Lettre. (D'après une copie).
Vienne, le 18 février 1756.
Mon cher frère.
Depuis que j'ai quitté les chaumières et les cabanes, je n'ai plus
nul goût pour elles (G). Je prétends que tous les hommes, excepté
les chicaneurs et les pervers, méritent d'être logés proprement et
commodément. Les grands de la terre ne pensent pas de môme,
mais c'est que la plupart de ces gens-là pensent très mal ou ne
pensent point du tout. Puisque le logement de monsieur le Maitre a
un demi pied d'élévation au-dessus du niveau de la petite cour, je
permets d'achever ce qui est commencé, mais dans la classe des
filles, on suivra mon premier plan, par rapport à la montée au
grenier et à la d» scente intérieure à la cave. Le nouveau four sera
totalement supprimé de môme que sa cheminée, sans en laisser le
moindre vestige. Les murs du jardin seront en ligne droite sans la
moindre obliquité, et sans faire attention au terrain qui restera en
dehors. Si ce terrain était de quelque considération, comme 4 ou 5
pieds de largeur, on peut s'en réserver la propriété ; mais s'il n'est
que d'un pied ou deux et qu'on en puisse rien tirer, il n'y à qu'a
l'abandonner. Je m'étais figuré que vous aviez échangé Téquerre du
lot
jardin contre une portion de terrain de trois ou quatre pieds de
largeur, en ligne droite et enti'Tement paralTIe au jardin d<» l'école,
mais je vois que ci^t échange n'a pas eu lieu, ou que si on l'a fait, il
est tout à fait ridicule, eu égard à la sotte figure que forme le dit
jardin, selon le plan que monsieur le Maitre m'a envoyé. Mon in-
tention est que ce jardin soit exactement ré ulier, sans aucune
sinuosité et que la portion qui forme une équerre sMt conservée, au
cas que le voisin refuse de céder 3 ou 4 pieds de terrain en largeur
et en ligne droite, pour l'élargissement du jardin, conformément au
plan ci-joint et aux précédents. Celui-ci est augmenté d'une petite
cour et d'une chambre à four ou de décharge, en dédommagement
du four que vous f rez démolir. Cette chamïîre et les nouveaux murs
du jardin n'auront lieu qu'après que les classes, l'appartement du
Maitre seront achevés; mais il faudra toujours préparer les matériaux,
creuser les fondations et enlever 1 s terres et me mander à combien
cette nouvelle fabrique pourra monter, pour que je puisse agir en
conséquence, car, eu égard à mes occupations actuelles, je prévois
que je ne partirai pas d'ici avant le 10 ou le 12 juin. (H) Comme le
loit de la chambre à four ne sera pas d'une grande portée, il pourra
être couvert de laves, de môme que le dessus de l'allée pour entrer
au jardin. A l'égard d^ la petite cour, il s'agit de bien examiner de
quel côté et par quel moyen les eaux qui tomberont auront leur
issue. Cet article mérite attention.
Adieu, mon cher frère, je vous embrasse de tout mon cœur de
môme que mes deux sœurs. Mes respects à monsieur le curé et à
monsieur Navetier, je suis très sensible à la perte qu'il vient de
faire.
V.-J. Du Val.
Sixième Lettre. (D'après une copie).
Mon cher frère.
Je vous souhaite et à mes sœurs toutes les pros^pérités spirituelles
et temporelles, mais souhaite que vous ayez aussi la complaisance
de m'instruire si tout ce que je vous ai mandé ci-devant au sujet de
la maison d'école est accompli, et, en ce cas, quels sont les objets
de la dépense et ce que je vous dois au plus juste. Ne tardez pas, je
vous prie, à vous expliquer sur cet article. Il y a longtemps que
vous m'auriez prévenu à ce sujet si vous saviez quelle est mon
aversion pour les dettes soit actives, soit passives. Vous me feriez
un vrai plaisir d'y faire attention.
Je n'entends rien à toutes les rubriques et à toutes les formalités de
ce qu'on appelle Justice dans le pays où vous êtes. Dans celui-ci, il
n'y a aucun suppôt de justice qui sache le français, etcomme j'ignore
l'allemand et qu'on ne le comprend pas mieux à Arthonnay, jugez si
ce que vous exigez est bien facile? Je crois que le plus court serait
de prendre acte de l'intention que j'ai marquée dans les dilférentes
lettres que je vous ai écrites, de la cession de mon frère Jean Genêt
énoncée dans le billet que je vous ai envoyé et de l'inscription latine
qui sera posée sur le fronton de la porte antérieure de la maison
d'école. Je me persuade que si un tel acte était ratifié par monsieur
152
rîntendant, il serait aussi valide qne s'il était paraphé par tous les
notaires de TUoivers. Il ny a pas encore deux cents ans que ces
gens-là étaient presque inconnus parmi le peuple de ce pays-ci. La
parole mutuelle et la jonction des deux mains tenainnt lieu de
contrat indissoluble. Malheureusement la politesse et la duplicité
sont venues à bout de subjuguer l'ancienne candeur et la franchise
germanique. J'en suis fâché, car ces deux qualités sont fort de mon
goût.
Je crois vous avoir prié autrefois de me mander si certaine espace
de prunes rongeâtres et longuettes d'un petit jardin derrière la
Boquette existait encore. Vous n'avez pas jugé.à propos de m'en dire
un seul mot. Vous auriez eu sans doute plus de complaisance si
vous aviez su que j'ai toujours considéré l'agriculture comme la
mère nourrice du genre humain il) et, qu'à mes yeux, un marquis
et un courtisan ne sont souvent que des personnes tr^s vulgaires en
comparaison d'un laboureur sensé et d'un jardinier industrieux.
J'avoue que cette façon de penser n'est pas des plus françaises, mais
elle est celle d'un homme reconnaissant et bon citoyen.
Dans la supposition que vous preniez quelque part à ce qui con-
cerne ma santé, vous saurez qu'elle va tout au mieux depuis que
j'ai abjuré le vin et la bi'^re et tout ce qui a rapport à ces deux
liqueurs. Il y a six mois que la belle eau claire fait toute ma boisson
et je m'en trouve à merveille. Il est vrai que ma sensualité en mur-
mure un peu, mais ce sont là ses affaires; pour moi, je pense qu'à
mon âge la santé est le plus vif et le plus légitime des plaisirs.
Mes respectueux compliments, s'il vous plaît, à monsieur notre
Sauteur, à monsieur et madame Regley et à mon ami monsieur le
faitre. Il m'obligera infiniment s'il veut me faire un petit précis de
l'état actuel de la maison qu'il occupe et de ce qui peut encore y
man(|uer. Je suis tr^s mortifié aue le jardin ne soit pas entièrement
ferme de murs et qu'il soit si étroit. S'il y avait moyen de corriger
ce défaut, on me fierait plaisir de me l'indiquer.
Adieu, monsieur, je vous embrasse très cordialement de môme
que mes deux sœurs. Veuillez aussi recevoir les compliments du
sieur Jean Genêt. C'est un assez pauvre sire du côté des talents,
mais sa personne est d'un embonpoint et d'une amplitude à faire
plaisir. Ce qui lui attire mon attention et mes bienfaits, c'est sa
probité.
V.-J. Du Vai..
Vienne, le 24 janvier 1758.
Septième Lettre. (D'après une copie).
Mon cher frère.
Les deux déc^s que vous m'avez annoncés m'ont pénétré de la
plus vive douleur, mais j'^ai le bonheur d'ôtre chrétien et de savoir
me résigner aut décrets de cette adorable Providence que le mal-
heureut siècle où nous sommes semble méconnaître. Puisque vous
professez la m-^me religion que moi, c'est dans ses sources, dans le
livre de l'Imitation de Jésus-Christ et dans les sages conseils de
monsieur notre pasteur que vous devez puiser les motifs de conso-
m
latîon que vous me demandez. (J) Quant aux effets mobiliers de feue
ma sœur, vous donnerez sa croii d'or pour orner l'image ou statue
de Sainte-Catherine érigea dans l'église paroissiale, et, pour ce qui
est de ses habits et de son linge, à l'eiception des nappes et des
serviettes, s'il y en a, vous permettrez à ma sœur Nanon de prendre
pour son usage le meilleur habit complet, et notamment la cotte
noire dont vous avez fait mention. Toutes les autres hardes qui ont
servi sur sa personne seront distribuées aui plus pauvres de ses
filleules, m ns, remarquez, je vous prie, qu'il faut qu'elles soient
effectivement pauvres; sans quoi, vous les donnerez à d'autres
réellement dans l'indigence.
Quant au total de l'héritage territorial et à la portion de maison
quïme revient par le déc's de ma sœur, c'est de tout mon cœur que
je vous en laisse l'usufruit aut charges y annexées pour en jouir tout
le temps que Dieu me laissera au monde. Je consentirai aussi tr^s
volontiers à vous laisser le dit usufruit pendant tout le cours de
votre vie, mais voici, mon cher fr'^re, à quelles conditions :
1* Que vous m'instruirez à fond de la manière la plus franche et la
plus sincère si je puis vous faire celte cession sans préjudicierà
personne, car je vous déclare que je ne veui faire tort à qui vive;
2* Si, par la coutume du pays où vous ôtes, il est en mon pouvoir
de céder, de vendre des terres où maisons que je n'aurais pas
achetées moi-môme, mais seulement acquises par droit de suc-
cession ;
3* S'il exista des pe^ sonnes qui aient droit de prétendre a la dite
succession apr^s mon déc's, leur nom, leur demeure, leur profession,
leur des'îendance ou de^ré de parenté et sur quel titre leur droit
d'hérédité peut ôtre fonde, car je vous avoue ingénument que mon
ignorance est des plus profondes à cet égard et que je n'ai jamais eu
la moindre curiosité de la dissiper;
4* En quoi consistent les 19 journaux ou environ de terres dont
vous avez fait mention. Sont-elles stériles, médiocres ou fertiles,
labourables, en jardin, chèneviéres, prés ou vignes? Combien de
chaque esp'^'ce?
5* guel est le prix ordinaire d'un journal de vigne, de chènevi^TC
et de bonne terre labourable? Quel est le prix de la moitié de maison
faisant partie de l'héritage de ma sœur? Car il est tr'^s juste que je
sache la valeur, ou a peu près, de ce que je puis céder;
6* Comme la langue française n'est nullement en usage à Vienne
et que je ne connais aucun notaire qui la parle ou qui l'écrive, sera-
t-il nécessaire que vous m'envoyez un modèle de cession, après que
vous aurez détaillé en quoi cette cession consiste.
Voilà, mon cher frère, ce que j'ose vous proposer, c'est à vous à
y faire vos réflexions et à m'en instruire, car je répHe encore que
je n'ai pas la moindre idée des coutumes et de la jurisprudence en
usage dans le pays où vous ôtes et assurément il n'y a personne ici
que je puisse consulter a ce sujet. J'ai reçu avant hier une lettre
sans date de votre neveu Valentin Tranchant, qui m'apprend qu'il a
acheté ou que peut-ôtre vous lui avez déjà vendu la maison que vous
avez acquise avec ma sœur et me prie de lui faire remise de l'autre
partie, en conformité des intentions de feue ma sœur. Ceci mérite
454
un éckircissement de votre part, car j'aime inûniment à voir clair
dans toutes mes opérations. En attendant, vous aurez la bonté de
faire remettre le billet ci-joint à monsieur votre neveu. Vous vous
rendez incroyable en m'apprenant que vous êtes un hommç sans
résolution. Cette infirmité d'esprit ne peut convenir à une personne
de votre usage et revêtue d'un emploi public tel que celui que vous
exercez. Je ne suis point surpris que vos deux chirurgiens n'aient
point garanti ma sœur du trépas. Quand je suis indisposé je n'en
appelle qu'un de chaque espèce et j'ai souvent éprouvé que c'était
encore de trop. Je crois que ma sœur a eu raison de se confier en
votre amitié pour elle par rapportauxpri^^resetaus devoirs funèbres
qu'elle était en devoir d'attendre de votre part. Vous couvez compter
que ie ne l'oublierai point sur cet article. Vous ferez bien d'employer
les âO livres que je vous ai cédées par ma dernière lettre à vous
procurer une veste noire, et, comme je ne suis pas homme à deux
paroles, vous donnerez les 20 livres à la veuve Buisson, en indem-
nité des arbres fruitiers plantés dans le petit jardin de la maison
d'école. A l'égard du halier et de la plantation de cinq ou six arbres
mentionnés dans la lettre adressée à feu mon digne ami monsieur
Buisson, vous n'agirez en conséquence que lorsque je vous enverrai
de nouvelles instructions. J'en excepte les 12 livres pour la confrérie
de la Sainte-Vierge et le millier de tuiles qui auront lieu comme je
l'ai marqué.
Adieu, mon cher frère, je continuerai à vous assister annuellement
en ce que je pourrai. Mettez votre confiance en Dieu. Mes profonds
respects à monsieur notre pasteur. Je suis votre bon frère et ami.
Vienne, le 18 décembre 1759. J.-V. Du Val.
Huitième Lettre. (D'après un autographe).
A madame,
Madame la veuve Olivier,
pour faire tenir s'il lui plaît à monsieur Tranchant à Artonnay,
par Strasbourg, Troyes et Bar-sur- Seine
a Ricey haute rive.
Monsieur,
Il est rare qu'on ait de la confiance en ce qu'on ignore. Selon
moi, voir et connaître ne sont pas la môme chose. Je puis donc
vous avoir vu deux ou trois fois en ma vie sans savoir qui vous êtes
et ce que vous êtes. Le 13 mai prochain, il y aura 52 ans complets
que je vis à la cour aussi simplement que j'ai vécu au déseit, sans
y connaître personne à fond et sans me soucier d'y ôtre connu que
par ma fonction et mon assiduité à la remplir. Cette fonction est plus
que suffisante pour absorber toute mon attention. Le moyen donc
que je puisse être au fait de tout un cousinage auquel je ne dois rien
et de tout ce qui se passe dans un village à 300 lieues de moi, où je
n'ai plus rien et où je ne veux rien avoir? Depuis le déc^s de mes
sœurs et de mon digne beau frère Nicolas Tranchant, la seule et
unique personne que j'y connaisse personnellement, est le res-
pectable ecclésiastique (j[ui y préside en qualité de pasteur. Aussi
est-ce à lai que mon frère Jean Genêt et moi nous nous sommes
adressés pour distribuer les pitoyables successions qui nous sont
échues, à nos plus proches héritiers tant paternels que maternels,
parce que nous avons supposé qu'il les connaissait mieux que nous.
J'ignore s'il a eu la charité de s'en acquiter, je n'en ai reçu aucune
nouvelle, mais que j'en reçoive ou non, il n'y aura que son refus
positif capable de me faire changer à ce sujet. Dans ladernif're lettre
<jue je lui ai écrite, en date du 10 décembre dtrnier, je me suis
énoncé à peu près en ces termes: (J'excepte encore du partas^e général
la portion de maison et les 24 boisseaux par guart que j'ai cédés, sa
Tîe durant, a la seconde veuve de feu mon digne beau-frère Nicolas
Tranchant. La parole que j'ai donnée à cet égard est un contract
auquel je ne puis déroger.) Vous me dites que cette veuve vous a
obligé aux réparations de la totalité du bâtiment qu'elle occupe. Si
vous avez eu cette complaisance, tant mieux pour elle, assurément
ce n'est point moi qui vous y ai engagé. Au contraire, le sens com-
mun m'a toujours dicté qu'à l'égard de toutes les cessions que je
pourrais faire, tout ce qui en serait l'objet doit être à la charge de
ceux et de celles qui en perçoivent les avantages. Or, je défie qui
que ce puisse être de prouver que j'en ai retiré aucun. Il n'est point
vrai aue je vous aie donné des ordres relatifs à la gestion de ce que
j'ai codé a feue ma bonne sœur Anne Genêt. Ces sortes de détails
ne me conviennent point. Que vous ayez payé à ma sœur ce que vos
conventions mutuelles exigeaient, cela est juste» mais c'était à elle
de vous donner les quittances et les dé;^harges que vous réclamez à
300 lieues de l'endroit où vous devrez les recevoir. Sachez, monsieur,
que ces sortes d'obliquités me sont trop suspectes pour en être la
dupe, d'autant plus que j'ai peine à croire que vous ignoriez que mon
frère et moi n'avons plus rien dans le pays où vous êtes, en vertu
de la cession que nous avons faite de tout ce que nous y possédions.
Cette cession est énoncée dans deux lettres adressées à deux hono-
rables personnes que nous avons cru plus intimes qu'elles ne le
sont, l'une à monsieur le curé et l'autre à monsieur l'amodiateur
Gybey. Ce n'est point ma faute si l'on vous a fait mystère du contenu
de ces deux lettres. Il est vrai que je ne dois pas en être surpris,
après que l'on m'a laissé ignorer le décès de ma bonne sœur pendant
plusieurs mois, je ne sais à quel dessin, car on aurait dû s'aper-
cevoir, et vous tout le premier, qu'à mon égard c'était outrer le
silence et la discrétion.
Quant à l'indifférence et au mépris que vous m'imputez envers
mes parents par la raison qu'ils sont pauvres, c'est une calomnie
que vous et tous ceux qui pensent comme vous ont à se reprocher.
On sait en Lorraine, en Toscane et ici, qu'il s'en faut peu que je
n'honore et respecte la pauvreté comme une vertu, lorsque le vice et
le dérangement n'en sont pas le principe. Je puis dire môme que
sans la banqueroute française qui m'a privé de six à sept cents livres
de rentes viagères, je n'aurais pas manqué de la soulager encore plus
efficacement que je n'ai fait envers d'anciens amis qui n'ont pas
attendu que je fusse à la cour pour me témoigner leur bienveillance
par des réalités que je n'étais pas en état de refuser, n'en déplaise
aux honnêtes censeurs dont vous me parlez. Selon moi, la parenté
156
n'est qu'un pur effet du hasard. Elle n'est ni une vertu, ni un mérite/
ni môme un talent. Je crois avoir rendu à la mienne tout ce qu'elle
m'a donné et fort au-delà. Il est vray que je ne l'ai point enrichie
Ï>arce que j'ai refusé moi-môme d'ôtre riche, en prouvante messieurs
es Autrichiens qu'il esi tr^s possible qu'un Français ne soit ni
ambitieux ni intriguant. Mais ce qui m'a encore excité le plus à me
contenter d'une fortune médiocre, est la persuasion où je suis qu'il
faut que Dieu môme ait un souverain mépris pour les richesses, eu
égard à l'indignité de la plupart de ceux qui les possèdent et au
profane usage qu'ils en font. J'ai une assez juste idée des ridicules
chimères que l'on s'est formé de mon opulence dans le litigieux
séjour que j'ai habile autrefois, et c'est pour les dissiper qu'apr'^s le
dec^s de Jean Genêt, mon fr^re utérin et unique héritier, les six
cents livres de rentes annuelles que je lui laisse et les cents livres
dont mon vieux domestique jouira p ndant sa vie, le foid de ces
sommes sera dévolu a perpétuité auï pauvres de l'hôpital parmi
lesquels j'ai brigué l'honneur d'ôtre inhumé. Telles sont les irrévo-
cables dispositions du testament que j'ai conûé aux respectables
magistrats de cette capitale (K). Il est juste que puisqu'en Franî?e on
m'a privé du produit de l'argent étranger que j'y ai envoyé, les bons
Allemands profitent de celui qu'ils m'ont donne. Ainsi, malheuraux
coureurs de bénéfirîes qui après ma mort formeront des prétentions
sur celui dont j'ai disposé. Ils useront leurs souliers et perdront
leurs peines.
Adieu, mon cher cousin, si la prolixité de mon verbiage vous
ennuie, comptez que j'en suis bien puni par la fluxion qui obs'îurcit
mes yeux et par les 74 années qui appesantissent mes mains. Recevez,
s'il vous plaît, les compliments de votre trop ancien patriote et
servit PUF
Vienne, le 17 juillet 17^8. V.-J. Du Val.
P. S. Il ne m'est pas aisé de comprendre comment on peut me susciter
une affaire de conséquence dans un pays où j'ai donné tout ce que j'y avais
et où je ne veux rien avoir. Je vous prierais volontiers, nullement par intérêt,
mais par pure curiosité, de vouloir nien m'expliqner cette captieuse énigme.
Si vous avez cette complaisance, je ferai en sorte que l'année prochaine,
lorsqu'à Paris on aura recueilli les quelques débris de la hanguerdute dont
j'ai parlé, votre peine ne soit pas tout à fait gratuite. Mais en ce cas,
j'exige que la plus stricte vérité soit votre oracle et votre guide.
Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable.
Il doit régner partout et jusque dans la fable.
Ce n'est point où vous êtes né, ni en Normandie, que la candeur et la bonne
foi ont dicté ces deux beaux vers. J'en suis bien mortifié.
Neuvième Lettre. (D'après un autographe).
A Madame,
Madame la veuve Olivier
pour faire tenir, s'il lui plaît, à monsieur Tra chant à Artonnay,
par Strasbourg, Troyes et Bar-sur-Seine,
à Ricey haute rive.
Monsieur et cher cousin.
Ce que vous m'avez mandé au sujet des six cents livres destinées
à rentre tien de !a maison d'école est très sensé. En faisant votre
«57
possible pour en empocher la dispersion, vous agirez en vrai citoyen
et en bon paroissien, car mon intention est que la rente de cette
modique somme et celle de quatre cents livres que j'y joindrai quand
je le pourrai, soit réellement employée à l'entretien de la maison
d'école et à celui de l'auvent ou abri qui couvre le lavoir du Cro, vis
à vis ou a peu pr^s de la maison dite la Boquette, le tout en faveur
du pieoi sexe femiiun et à la décharge de la communauté. C'est donc
à ceux qui la composent, de concert avec leur digne pasteur, à
veiller à ce que ces milles livres soient placées avec sûreté et pro-
duisent l'effet que le donateur s'est proposé. Mais au cas que la
communauté trouve qu'un aussi mince objet ne soit pas digne de
son attention, je vous prie de vouloir bien suppléer à son indifférence.
Cet objet serait plus considérable si j'étais plus opulent, mais par
raison et par goût j'ai refusé de l'ôtre, et j'ai prouvé par mon exemple
à messieurs les Allemands et les Italiens qu'il était très possible qu'un
français fut sans intrigue et sans la moindre ambition, ce qu'ils
n'avaient jamais cru auparavant, et peut-ôtre avec raison. Je puis
dire que ceux qui me connaissent ont eu tout lieu de se détromper,
et cela, en me voyant vivre à la cour et dans une sorte de faveur,
avec autant de sang-froid et la môme simplicité que j'ai vécu dans
les solitudes que j'ai habitées en Lorraine, et que, par pure recon-
naissance, j'ai rendues tout autrement habitables qu'elles ne l'ont
été autrefois. L'abandon général que mon frère utérin Jean Genêt et
moi avons fait de toute la succession de nos sœurs, n'a été que pour
en être plutôt débarrassés et pour la faire refluer vers les sources
d'où elle découle. Nous ne savons pas précisément en quoi cette
hérédité consiste, mais assurément notre intention n'a jamais été
qu'aucune de >ses parties restât en friche, et c'est ce que vous pouvez
témoigner à monsieur le curé et à tous ceuî qui veulent bien s'in-
téresser au progrès de l'agriculture que j'ai toujours considérée
comme la vraie nourrice du genre humain, en dépit de la maltôte
qui l'opprime et des satrapes qui la méprisent.
Adieu, mon cher cousin, l'ardeur de mes yeux et le tremblement
de ma main m'obligent à ôtre pkis concis que ne souhaiterait celui
qui a l'honneur d'ctre très sincL^rement.
Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
V.-J. Du Val.
Vienne, le 20 septembre 1758.
Dixième Lettre. (D'après un autographe).
A Monsieur,
Monsieur Basile Marchani,
pour faire tenir, s'il lui plaît, à monsieur Nicolas Tranchant,
demeurant à Artonnay,
par Paris à Tonnerre.
Monsieur et cher cousin.
Si monsieur notre pasteur vous a cédé, de ma part, quelque portion
de terre sous condition d'acquitter des dettes relatives à la succès-
ISS
sion de feue ma bonne sœur Anne Genêt, il me suffît que vous soyez
eiact à remplir vos engagements sans qn'il m'en coûte une obole.
En échange, Je consens trps volontiers que vous ayez reçu ce qu'on
vous a donne sur le pied que Ton reçoit le pain béni, c'est-à-dire,
sans qu'il vous en coûte un grand m*erci, et s'il se peut, sans qu'un
notaire atteste que c'est vous et non un autre, qui avez reçu ce
qu'on vous a donné. En supposant que vous n'ayez aucun droit sur
le pitoyable mobilier de feue ma bonne sœur, monsieur le curé a
tr^s bien fait de le faire vendre pour en éviter la dispersion, et pour
en employer le mince produit selon les règles de la plus stricte
équité.
Je vous prie de faire savoir à mon cousin J. Tranchant, qui m'a
écrit depuis peu, que vers la fin de janvier prochain, il me sera dû
à Paris, en rente viag'Te, la somme de 400 livres que je ferai toucher
à monsieur Merey, curé d'Artonnay, comme à la personne dont le
sacré caractère m'inspire le plus de confiance. Mon intention est que
cette somme soit jointe à celle de 600 livres que j'envoyai il y a
quelques années, et que la rente de ces mille livres soit employée
aut réparations de la maison d'école et à l'entretien de l'auvent ou
halier qui couvre le lavoir près de la Boquette, heureux si cet abri
peut contribuer à la santé des pieuses citoyennes qui ont tant de
soin de conserver la nôtre quand l'enfance ou la vieillesse nous rend
incapables d'avoir soin de nous-mômes.
Adieu, mon cher cousin, l'état de mes yeux m'empôche d'être plus
diffus. Je suis très sincèrement votre vrai ami et serviteur.
Vienne, le 22 décembre 1768. V.-J. Du Val.
NOTES.
(A) Du Val se plait à parler de la simplicité de ses goûts et de son désin-
téressement. 11 y revient à plusieurs reprises dans les lettres qui suivent,
ainsi que dans sa correspondance imprimée :
« Elevé dans la vie champêtre et dans l'ignorance jusqu'à vingt ans, i'y
ai appris A borner mes désirs et A mépriser le luxe et l'opulence ; de telle
sorte c[ue depuis quarante ans que je suis à la cour, j'y ai toujours vécu
très simplement A tous égards et sans avoir rien demandé à mes augustes
maîtres. » (Lettre à M"* Socoloff, 25 octobre 1762).
« J'ai béni cent fois le ciel de m'avofr fait naître plébéien, de m'avoir
conduit à la cour et d'y avoir vécu plus d'un demi siècle sans lui rien
demander. » {18 avril 1770).
(B) Ce n'est pas seulement dans les présentes lettres que Du Val manifeste
son aversion pour la procédure et les nommes de loi, car on lit encore dans
ses lettres adressées a Mlle Socoloff, femme de chambre de Catherine H de
Russie :
<< Quant à la justice distributive, populaire et contentieuse, je ne sais ce
qui en sera ; ^ mais malheur à votre patrie si les charges de judicature y
devenaient héréditaires ou vénales! Des armées de juges, de conseillers,
d'assesseurs, d'avocats, de procurerus, d'huissiers, de recors d'archers et de
cent autres ecpèces d'alguazils, y couvriraient la terre et en dévoreraient la
surface A la façon des sauterelles. » (16 mai 1769).
159
<C) De quelles fontaines s'agit-il? Probablement de sources situées au
milieu des champs et qui avaient désaltéré Du Val dans son enfance. Parmi
toutes les questions concernant le bien-être des populations champêtres,
celle des eaux l'intéressait particulièrement, comme il résuite du passage
suivant, tiré de la lettre XLvn :
« En 1753 je fis un voyage à Bruxelles, à Paris et dans le pays où
je suis né Mon penchant pour les endroits écartés me conduisit un jour
vers une forêt En la parcourant, j'y trouvai un hameau (Panfol) de
neuf ou dix chaumières habi'é^s par des faibeurs de sabots Comme il
faisait chaud, je m'avisai de demander un verre d'eau. Hélas ! les bonnes
gens ! ils n'<i valent point de verre ; mais ils m'en présentèrent dans un grand
gobelet de bois, que je trouvai très mauvaise, et on m'apprit que, faute de
fontaines et de puits, les filles du hameau étaient obligées d'en aller puiser
à un demi-quart de lieue de leur habitation Emu de compassion et de
bienveillance envers elles, je me proposai de faire creuser un puits an milieu
du hameau, et, moyennant quatre cents livres qu'il m'en a coûté, les dryades
de cette forêt ont l'avantage de se désaltérer plus à leur aise et plus fraîche-
ment qu'autrefois. »
(D) Voici en quels termes Du Val raconte comment il fut amené à faire
construire une maison d'école à Arthonnay, lors du voyage qu'il fît dans
son pays natal, en 1753 :
« Ce qi:e je fis de mieux dans ce tris'e séjour, c'est que je remar^quai ce
que les intendants des provinces ne remarquent jamas, c'est-à-dire que
l école publique du village ressemblait plutôt à une vile écurie qu'A un lieu
destiné aux premières fonctions de l'esprit humain. Je formai le debseind'jr
sable, une maison solide, commode et couverte de tuiles, la seule qui se
voie dans le village, j'en ai fait présent à la communauté pour lui servir de
lycée et y loger gratuitement son maître d'école. » — (Pièces servant d'é-
claircissement aux mémoires de Du Val, 29 mars 1760).
(E) Dans une de ses lettres à Mlle Socoloff (5 décembre 1770), Jamerey
s'élève également contre les exactions des gens du fisc :
« Je sais qu'en France les propriétaires sont en très grand nombre, mais
à quoi leur sert cet avantage, puisque plus de quatre vingt mille hommes
de la maltôte et de la finance travaillent sans cesse à décourager les
malheureux habitants de la campagne par des extorsions. »
(F) Dans ce pas8ag[e, Du Val apparaît sous son aspect misanthropique. A
ce point de vue, il tient beaucoup de l'Alceste, de Molière, de même, qu'au
génie près, il ressemble assez à J.-J. Rousseau. Comme ce dernier, amant
e la nature, d'une simplici é de goûts antique, d'une inflexible droiture de
caractère, d'une franchise allant presque jusqu'à la rudesse, mais ombrageux
et méfiant, il est souvent dispose à voir partout, si non des ennemis, du
mo^'ns des méchants et des ingrats. Du reste, ce travers de son esprit, il ne
le nie pas :
« Le mal est que j'ai vécu cinquante quatre ans à la cour à peu près
comme si j'eusse encore été au désert. J'y ai beaucoup conversé avec les
morts, mais trop peu avec les vivants, crainte de les trop connaître et d'en
être dégoûté, et je puis dire que cette crainte m'a souvent attiré les épithétes
de misanthrope et de sauvage de la part de mes augustes maîtres. »
(Lettre xciii).
Il ne faudrait cependant pas se hâter de juger l'auteur d'après les
boutades qui lui échappent dans ses moments d'humeur chagrine. Sa
conespondance avec Mlle Socoloff. au contraire, le montre sous Un jour
tout différent. Nous n'en donnerons pour preuve que les lignes sui-
460
vantes, empreintes de la plus aimable philosophie et du plus gracieux
enjouement.
« P. S. Ma chère Bibi! cet hiver m'a été fatal; j'ai été accablé d'infirmités;
le rhame, la sciatique et le tremblement de la main, vrai apanage de U
vieillesse, m'ont excédé. Ah ! la feotte chose que d'être vieux et de n'avoir
pas une Sunamite pour se réchauffer! U est vrai que cet expédient ne
vaudrait rien pour moi. Blon cœur est tellement combustible que j'aime
mieux être transi que d'être brûlé. D'ailleurs j'ai toujours été fort curieux,
et, comme c'est la première fois qu'il m'arrive d'avoir 76 ans, je suis bien
aise d'éprouver par moi-même comme on est, comme on pense et comme
on écrit quand on est parvenu au c; épuscule de la vie. Ma foi, vive la ieunesse!
C'est alors que l'esprit est à son miai. Plus tard, il est peut-être plus sage,
mais sans cnaleur, et ses clartés ne sont plus que des clairs de lune. Le
cœur ne dit plus rien à celui des belles ; il ne s'élance plus et ne vole plus
au devant d'elles, comme fit le mien à votre premier aspect. Que faire au
monde dans cet état? C'est d'en sortir. » (18 mars 1771),
(G) A rapprocher de ce passage le suivant :
« L'air de misère qu'on y respirait (à Arthonnay), me rappela toute celle
que j'y avais soufferte dans mon enfance, mais comme elle n'était plus
mon élément, je pris bientôt le parti de me délivrer de son odieux et
dégoûtant aspect. » (Pièces, 22 mars 1760).
(H) Du Val ne fit apparemment jamais ce voyage à Arthonnay. Du moins,
on n'en trouve pas trace dans bon œuvre imprimée, pas plus que du premier
qu'il fit dans ce même pays, en 1718 ou 1719, suivant ce que M. Charton
rapporte dans son Histoire de trois Enfants pauvres,
(I) « L'agriculture nourrice du genre humain. » Du Val affectionne
cette expression. On la retrouve fréquemment, tant dans ses lettres inédites
que dans celles imprimées, ou éclate d'ailleurs sa sollicitude pour les
travailleurs des champs :
« Peut-être me taurez vors mauvais grès d'avoir été aussi généreux
envers des hermites (ceux de Sainte-A ne, de Saint-Joseph de Messin, dont
il avait reconstruit la demeure) que l'on regarde comme les Pygmées de la
hiérarchie monacale; mais sachez que si ces solitaires n eussent été
que des moines, je n'eusse rien fait pour eux, mais n'étant que des paysans
travestis, nullement fondés aux dépens d'autrui, ne demandant rien A
Î personne, subs^'stunt du travail de leurs mains et totalement dévoués à
'agriculture, je me suis fait un plaisir de concourir avec eux à parer cette
innocente nourrice du gmrfi humain et à décorer des paysages où il me
semblait que la nature et la paix avaient établi leur séjour. » (27 octobre
1762).
« Il m'a toujours semblé que plus une contrée abonde en laborieux
Propriétaires mieux elle est cultivée, témoin ce qui se passe à la Chine, au
apon, en Hollande et en Suisse, où l'agriculture, cette aimable nourrice
du g^nre humain, porte la fécondité jusque sur le sommet des rochers et
au millieu des marais. » (5 décembre 1770).
^u USX wuu., uuuvu .aiu. VA^w^a . v, jv» » UJ »\yxxvi«J VAAV «.Tl U.OUU^ \JAA J IIÂ. \JLO Vltl • UA
pagne et en mets exquis, que j'ai même oublié que le faisan dont je me
suis régalé n'était ni une cariée ni un i rochet. Ce qui est singulier, c'est
qu'après une aussi grande violence de la loi sacerdotale, la nature n'en a
Sas souffert le moindre dérangement et qu les étoiles du ciel, au lieu
e pâlir et de tomber en défaillance à l'atpect d'une telle infraction sont
restées À leur place, tout aussi lucides qu'elles l'étaient auparavant. U est
161
Trai (me j'içnore ce qui arrivera lorsqu'on me servira le chai>on de Styrie
et la Douteille de bourgo^e que j'ai fait préparer en réjouissance de ce
que vous n'avez rien à craindre d'un fléau (la petite vérole) qui ferait trembler
les anges s'ils étaient de votre sexe. » (25 février 1769).
Et encore, (14 mars 1767) :
« Tout ce qiii est viande vous est-il interdit (en Russie) ? Tout ce qui est
poisson vous est-il permis? Le beurre, le fromage, le lait, les œufs ne vous
seraient'ils point défendus, comme en Italie, et, s'ils le sont, vous a-t-on
dit pourquoi ? Car l'évangile n'en fait pas la moindre mention, et j'ai peine
à croire que les prêtres et les moines en sachent plus que lui. »
(K) Malgré cette assurance formelle. Du Val modifia cette intention dans
un sens un peu différent : il affecta à perpétuité les revenus de ce qu'il
possédait à doter chaque année trois filles pauvres de Vienne. (Lettre de
M. de Koch à Mlle Socoloff, 29 janvier 1774).
Extraits des registres de la paroisse d'Arthonnay concernant la
famille de Jamerey Du Val.
1. — Valentin Jamerey (père de Du Val), fils de Valentin et de
Reine Munier, a été baptisé le 14 novembre 1659. — Parrain, Pierre
Bonclère; marraine, Elisabeth Munier.
2. — Valentin Jamerey (dit Du Val), fils de Valentin, charron, et
dame Morizot, a été baptisé le 24 avril 1695. — Parrain, Valentin
Munier; marraine, Magdeleine Morizot.
3. — Catherine Jamerey (sœur puinée de Du Val) a été baptisée
le 25 novembre 1697, femme de Nicolas Tranchant, procureur fiscal;
inhumée le 25 novembre 1750.
4. — Anne Morizot (mère de Du Val), veuve de Valentin Jamerey,
a épousé en secondes noces Jean Genêt, de Villiers-le-bois, le 5
juillet 1703.
5. — Jean Genêt (frère utérin de Du Val) a été baptisé le 12
décembre 1710. — Parrain, son oncle, Biaise Regnard; marraine,
Jeanne Morizot, sa cousine, demeurant à Villiers-le-Bois.
6. — Anne Genei -sœur utérine) a été baptisée le 18 mars 1714.
— Parrain, Claude Bertrand; marraine, Anne Chamoin demeurant à
Villiers-le-Bois. — Femme d'Alexis Prignot, inhumée le 6 mars
1767.
7. — Nicolas Tranchant, procureur fiscal à Arthonnay, veuf de
Catherine Jamerey (sœur de Du Val), a épousé en secondes noces,
le 4 février 1760, Nicolle Munier, âgée de 25 ans.
1887 XI
LE PETIT SEMINAIRE DE CERNY
Cerny est une commune de moyenne importance,
dépendant du canton de la Ferté-Alais et de l'arrondisse-
ment d'Élampes. Avant la révolution, cette localité faisait
parlie de l'archidiaconé d'Étampes et du diocèse de
Sens ; on y comptait, en 1695, 600 communiants, admi-
nistrés au spirituel par un curé et son vicaire, à la
nomination de l'abbé de Morigny, grande commu-
nauté de bénédictins fondée vers" Tan 1106 par des
religieux de Saint-Gormier, du diocèse de Beauvais,
et où a été rédigée une chronique importante publiée
par Duchesne. Ce monastère ayant reçu des rois Phi-
lippe I" et Louis-le-Gros des bienfaits fort nombreux,
ces deux monarques en ont toujours été considérés
comme les fondateurs. Parmi les prérogatives de cette
abbaye, dont les revenus étaient évalués à 3,000 livres
en 1689, il y avait le droit de présenter à quatre cures,
parmi lesc^uelles celle de Cerny, dont il est ici question.
Cerny, qui avait perdu cent communiants en 1770, fut
choisi, vers 1697, par M. Hardouin Fortin de la Hoguette,
alors archevêque de Sens, pour servir de centre à l'érec-
tion d'un petit séminaire. Il y avait déjà un grand sémi-
naire à Sens, fondé par M. de Gondrin vers 1651. Mais le
désir de multiplier les vocations pour le bas clergé, et les
obligations plus pesantes qui incombaient aux prêtres
des campagnes, par suite de la révocation toute nouvelle
de l'Édit de Nantes, poussèrent nombre d'évêques à
chercher le moyen de rendre plus abondant le recrute-
163
ment de leurs curés. On imagina donc les petits sémi-
naires^ établissements où l'on préparait à Tidée de
recevoir les ordres sacrés, des adolescents du premier
âge qui, sans êlre liés tout d'abord, se trouvaient facile-
ment amenés, par léducation qu'ils recevaient, le milieu
dans lequel ils vivaient, à entrer dans la prêtrise.
Or, l'évêque de Chartres avant fondé une institution de
ce genre à Saint-Cyr, Tarchevêque de Sens lui fit de-
mander, par son vicaire général, M. Ametle (1), une
copie du règlement qui la gouvernait.
Ce règlement, que je publie ici^ me parait curieux à
tous les points de vue, et donne une idée assez exacte de
la vie cléricale vers la fin du xvu® siècle. Tout le monde
sait c^ue les familles nobles et celles de haute bourgeoisie
s'étaient réservé pour leurs cadets les abbayes à com-
meiide et les prieurés bénéficiaires, c'est-à-dire sans
charge d'âmes. Le personnel des cures de campagne et
des prieurés- cures se recrutait donc parmi les lîls de
paysans plus oit moins aisés, qui, doués d'une certaine
intelligence et d'un corps peu capable de résister aux
durs travaux de la campagne, se décidaient parfois, sans
vocation bien accentuée, mais parce qu'ils navaient pas
d'autres débouchés, et parce que la situation était, sinon
lucrative, du moins honorable, à entrer dans les ordres.
Je ne sais si je me trompe, mais l'état des choses est à
peu près le même aujoura bui. Tout au moins, il en est
ainsi dans nos Âlpe^. Il en résultait que le personnel des
curés de campagne avant 1789, et peut-être encore au-
jourd'hui, était (Tune moralité indiscutable, généralement
{)ariant, mais de médiocre envergure au pomt de vue de
'intelligence et du cœur. Plusieurs écrivains du xvu^et
du xvm® siècle, et notamment Restif de la Bretonne,
dans son autobiographie^ en font foi. La plupart de ces
prêtres, soit par charité, soit moyennant rémunération,
instruisaient des parents, des amis ou des enfants pau-
vres, auxquels ils avaient reconnu des dispositions parti-
culières. L'instruction qu'ils Jeur dispensaient, tant dans
(1) G'e6t lui qui, de 1695 à l'ISS, a rédigé et transcrit le pouillé
de i*archevêque de Sens, classé aux archives sous la rubrique
G. 226.
164
Tordre primaire que secondaire, était absolument con-
fessionnelle et littéraire. On faisait des pauvres de bons
catholiques seulement, des enfants aisés ou destinés aux
situations plus élevées, de bons catholiques, autant que
faire se pouvait, et des rhéteurs surtout. On n'apprenait
rien aux enfants des réalités historiques et scientificjues.
Et je suis assuré que parmi les hommes du xviii® siècle,
fauteurs et acteurs dans la Révolution, et tous élevés
par les prêtres, la plupart n'ont connu Jeanne d'Arc,
la grande Française, que par le misérable pamphlet dont
on voudrait décharger la mémoire de Voltaire.
Si donc, il est parfaitement prouvé que T Eglise a beau-
coup fait pour l'instruction publique, il conviendrait tou-
tefois de dresser un inventaire exact de l'instruction qu'elle
a donnée, et de voir si particulièrement aux xvn° et xviii®
siècles elle n'a pas, avec les meilleures intentions pos-
sibles, causé plus de mal que de bien. J'avoue que c'est
mon avis, et je suis heureux de me rencontrer en l'occur-
rence, quoique pour des raisons bien différentes, avec
un éminent prélat, M. Gaume, auteur d'un grand ou-
vrage en douze volumes sur la révolution.
Quoiqu'il en soit, c'est là un problème intéressant à
étudier et non encore résolu, car MM. Quanlin, Maggiolo
et nombre d autres érudits distingués n'ont pas posé la
question de la même manière.
Pour en revenir au petit séminaire de Cerny, dont je
me suis à vrai dire un peu éloigné, le lecteur verra qu'à
côté des préceptes d'ordre absolument ritualiste et con-
fessionnel, il y a tout un code de la civilité puérile et
honnête, des leçons de maintien et de politesse, le tout ne
pouvant s'adresser qu'à des adolescents dont I éducation
première a été quelque peu négligée; ce qui est expliqué
par lorigine campagnarde de presque tous ceux qui
étaient destinés à y entrer.
V Extrait de la manière dont on nourrit les clfrcSy etc.^
entre aussi dans de petits détails de ménage qui ont bien
leur intérêt.
La pension est plus forte qu'elle ne paraît en réalité;
les 120 livres que coûtaient les trois setiers de blé, et les
douze écus d'argent qui en formaient le prix, équivalant
aujourd hui à plus de 400 livres de notre monnaie. Si Ton
165
ajoute que les élèves étaient tenus de s^habiller, de se
blanchir, d'acheter des livres et de faire d'autres menues
dépenses, on voit que les déboursés se rapprochaient
sensiblement de ceux de l'époque actuelle, qui cunsti-
luenl déjà une charge considérable pour les familles peu
aisées.
L'ordinaire, quoique suffisant à la rigueur, est assez
médiocre, et en tius cas bien différent de celui de certains
monastères d hommes et de femmes, qui, à la même épo-
que, tenaient des pensionnaires. Je citerai, par exemple,
le livre de dépense des dames de SainlJulien qui est
assurément instructif à feuilleter.
Les élèves devaient se fournir de vin à leurs frais, s'ils
te jugeaient convenable. Aujourd'hui, je crois savoir que
dans plusieurs petits et grands séminaires, l'administra-
tion le fournit elle-même. Mais ce vin est de nature
paisible et ne doit pas porter beaucoup à la tète. C'est
d'ailleurs, pour les séminaristes, un sujet intarissable de
plaisanterie : « Abusus vint est peccatum^ etiam mortale.
« — Distinguo : si est vinum seminarii, non est peccatum,
« quia christianum et vatdè baptizatum. »
Le petit séminaire de Saint-Cyr et, je n'en doute pas,
aussi celui de Cerny, étaient sagement gouvernés, sur-
tout au point de vue des finances. On trouvait moyen,
avec des ressources aussi restreintes, d'économiser vingt
francs sur chaque élève. Une partie de ce gain était
absorbée, il est vrai, par des frais particuliers, mais il
restait tout de même un léger bénéfice.
L'article sur lâchât des provisions est assez curieux, et
j'en recommande la lecture aux ménagères, si économes,
de notre bonne ville d'Auxerre.
L'opuscule se termine p^r les conditions d'admission
au petit séminaire de Saint-Cyr, qui devaient servir de
modèle pour celui de Cerny. Il fallait avoir quatorze ans,
dix-huit ans au plus, savoir lire et écrire, et subir un
examen. Il y avait encore d'autres conditions dont on
pourra prendre connaissance. Comme on le voit, ce
document a son petit intérêt pour 1 histoire religieuse,
dont l'étude est si fructueuse, quand on l'aborde avec
impartialité et sans système préconçu.
FRANCIS MOLARD.
166
RÈGLEMENT DU PETIT SÉMINAIRE DE CERNY.
On se lèvera à cincq heures, on se habillera dabort qu'on aura
esté éveillé, ensuitte on se peignera, fera proprement son lit et
se trouvera avant cinq heures et demye à la salle des exercices
pour y faire Toraison.
On commencera la prierre vocale à cinq heures et demie, on
fera Toraison jusques à six, immédiatement après on finira par
la prierre vocale.
On étudira ensuitte jusqu'à sept heures et trois quarts.
La messe commencera un moment après, on Tentendera et
déjeunera au retour
A huit heures et demie jusqu'à neuf on estudira.
A neuf jusqu'à dix et demie on fera la classe.
A dix et demie jusqu'à onze on escrira.
A onze on fera examen particulier, on disnera ensuitte, on se
retirera pendant un quart d'heure près de son lit, et on fera la
récréation jusqu'à midy trois quarts.
Depuis midy et trois quarts on étudira jusqu'à deux heures.
On chantera depuis deux heures jusqu'à la demie ; depuis deux
heures et demie jusqu'à trois quarts on fera collation; aux trois
quarts on se mettra à l'étude jusqu'à trois heures.
A trois heures, la classe se fera jusqu'à quatre heures et
demie. Il y aura travail manuel depuis quatre heures et demy
jusqu'à cinq. La prière se fera ensuitte, en hyver dans Téglise,
et l'adoration du Saint Sacrement.
A cinq heures, on reprendra l'étude jusqu'à six ; à six, on fera
l'examen particulier, on soupera, on fera la récréation jusqu^à
sept et demy.
A sept heures et demy il y aura un entretien, un grand caté-
chisme d'une demy heure.
A huit heures en esté, on fera la prierre vocale à l'église et
l'adoration du Saint Sacrement, et chacun sera couché à huit
heures et demy.
Il y aura, chaque semaine, un jour de congé ; ce jour-là les
séminaristes se lèveront une heure plus tard, ou le lendemain on
les conduira, après disné ou avant, si le supérieur le trouve à
propos, à la promenade, dans laquelle on leur pourra ensigner
quelque chose de la géographie, de l'histoire, de l'aritméthique,
de l'ortographe, des règles de la civilité ou quelques choses
semblables qui ne soient pas incompatibles avec un autre diver-
tissement, à quoy on s'appliquera pendant quelques heures.
Le dimanche au soir on tera rendre comte à quelqu'un des
séminaristes de l'oraison du jour ; le supérieur conclura par un
petit discours sur ce sujet.
Le mardy et le jeudy au soir il y aura une lecture, an fera pai"^
1er quelqu'un des séminaristes sur ce qu'ils auront remarqué; le
supérieur parlera le dernier sur ce sujet.
167
Le lundy, le mercredy et le vendredy, au soir, on fera le caté-
chisme, se servant pour cela de celuy de Ghartre, jusqu'à ce que
Ton le sçache bien.
Le samedy au soir on fera lire une partie du règlement ou tout
s'il le fault. Le supérieur parlera des défauts qui sont commis
pendent la semaine, sans nommer personne s'il n'y a des raisons
particulières, et ensuitte le chapelet ; tous y assisteront et on
recommencera fortement ce qui doit être observé. On nommera
des officiers pour la semaine suivante.
Tous les dimanches chaque séminariste sçaura par chœur et
récitera Tépilre et l'évangile du jour qu'il aura appris dans la
semaine ; personne ne sera dispensé de cet exercice s'il n'est
malade. Dans un an on y ad jutera quatorze versets de l'escriture
sainte que le supérieur aura marqué. Tous les dimanches on
excercera les cérémonie depuis une heure jusqu'à deux ; après
vespres on fera la colation, on employra une heure à déclamer.
Le supérieur fera déclamer les séminaristes par ordre ; tout le
monde portera la soutane les festes et dimanches, à l'exception
des cuisiniers.
Règle commune pour tous les séminaristes, — Ils entendront la
messe tous les jours, y assisteront avec attention et dévotion,
récitant leur chapelet, lisant dedans leurs heures les jours
ouvriers. IjCS jours de festes et dimanches ils assisteront à la
grande messe, qu'ils offîciront, n'ayant jamais pour lors ny
heures ny chapelets, mais se conformant au chœur. Pendant les
vespres, chacun aura son diurnal devant les yeux et il lira les
versets qu'il doit chanter quand même il les sçauroit par chœur.
Ils feront tous les jours demy heure d'oraison et deux examens
particuliers, l'un devant disner et l'autre avant souper.
Ils se confesseront au moins tous les mois et communiront de
mesme, si leur directeur le trouve à propos.
Ils doivent obéir à leurs supérieurs comme si c'estoit Dieu qui
leur parlast par eux ; ils doivent leur obéir en tout de bon cœur,
sans murmure, simplement, sans raisonner sur la difficulté qu'on
y trouve, promptement et sans délay, de manière qu on puisse
toujours dire ce que Jésus-Christ disoit : « Je fais en tout temps
et en toutes choses la volonté de mon père. »
Pour bien pratiquer cette obéissence que Jésus-Christ a con-
servée partout au préjudice mesme de sa vie, ils doivent faire
chaque chose dans le temps précis qu'on leur a marqué avec la
dernière exactitude et fidélité, se rendant aux exercices ou pre-
mier coup de la cloche et quitants volontiers les occupations où
ils seroient le plus attachés.
Il doivent les honorer, respecter et leur parler jamais sans se
découvrir, non plus qu'à un étranger, prendre avec humilité leurs
corrections sans s'en plaindre, mais au contraire marquer qu'on
est dans la disposition d'en profiter. Ils ne doivent ny sortir de la
maison, ny escrire des lettres, ny aller à la cuisine ou infirmerie
lorsqu'on n'y est pas obligé par son office sans en demander
permission. S'ils reçoivent ou envoyent des lettres, ils doivent
les faire lire au supérieur et ils no doivent pas se charger de
168
l'office de leurs confrères ny les charger des leurs ny enfin rien
faire hors de leur règle sans permission expresse du supérieur.
S'ils sont malades ils doivent les en avertir ; ils ne doivent
jamais çtire aux estrangers ce qui se passe dans la maison, ne
coucher, boire ny manger dehors, ne pas soner ou heurter trop
fort quand ils arrivent, ny pousser les portes avec violence soit
en entrant ou en sortant. Ils ne doivent jamais escrire ny sur les
murailles ny sur les livres d'autruy.
Ils doivent faire grande estime de la vertu d'humilité, qui con-
siste à se mépriser soy mosme, estant vivement persuadés qu'ils
ne sont que néant, ainsi ils ne doivent jamais se louer ny se
fâcher si on les méprise.
Ils doivent fuir toutte aire d'hauteur et d'élévation, mais au
contraire prévenir leurs confrères d'honneur et de respect, se
gardant partout comme des serviteurs inutiles.
Comme ils doivent aimer Dieu par dessus tout, ils doivent
souvent s'appliquer à en faire des pures actes, s'occuper de ses
bontés et prouver sa gloire autant qu'ils en sont capables, sur-
tout haïr intérieurement le péché.
Ils doivent être remplis de charité pour leurs confrères, sup-
porter leurs défauts, éviter ce qui peut leur déplaire, avoir pour
eux toute la defférance qui se peut, les aimer non pas par simpa-
tie et à cause de leur talent, mais par le seul motif de la charité ;
ils doivent vivre avec eux dans une parfaite union, ne jamais
s'entester ny soutenir leur sentiment avec chaleur, ne jamais
avoir de haine les uns contre les autres, éviter toutes les haines,
disputes et acquiescer volontiers aux sentiments des autres.
Ils doivent éviter tous les rapports qui peuvent semer Ta dis-
corde ; quand ils remarquent quelqu'un de leurs confrères qui
fait quelque faulte considérable, ils doivent en advertir le supé-
rieur affin qu'il y donne ordre.
Leur conversation doit estre toujours de bonnes choses et
dans le temps qui leur est permis de converser.
Ils ne doivent converser que par nécessité et que très briève-
ment avec le monde, ny affecter la conversation de quelqu'un en
particulier ; c'est souvent la source de la perte de plusieurs
séminaristes, on y médit, on y fait des cabales, on s'y excite
quelquefois de sortir de la communauté, on y murmure ou s'y
plainU on parle sans scrupule contre le règlement et le bon
ordre, quelquefois mesme contre les supérieurs. Dans la conver-
sation on doit éviter les éclats de rire, d'y parler trop haut, brus-
quement, ou par mépris, de garder un trop long silence : c'est le
propre des esprits mutins et sujets aux boutades, qui gardent le
silence quand il fault parler et qui parlent quand il fault se taire.
On doit se comporter avec douceur et honestetée, non se
tutoyer, jamais se donner des noms injurieux, faire des jeux de
mains, s'embrasser et beser.
On doit toujours garder le silence, excepté dans le temps de
la récréation et jours de vacquance. Si on est quelque fois con-
traint de parler et s'il y a nécessité, on doit parler bas, en peu de
mots et promptement.
469
On doit observer une grande modestie dans toutes les actions
et dans tous les lieux où on se trouve, affin que par cette vertu
nous édifions tout le monde, comme saint Paul nous le recom-
mande. On doit tenir la tète droite, mais sans affectation, et ne la
point branler quand on parle et quand on chante, ne la point
tourner légèrement d'un coslé et d'autre. On ne doit pas regarder
fixement les gens en face^ surtout les personnes d'un autre sexte
ny celles à qui nous devons du respect.
On doit pour l'ordinaire tenir les yeux un peu baissés, ne les
pas tourner continuellement d'un coslé et d'autre, ne pas les
avoir aussi fixés trop longtemps sur le même objet. Le regard
doit estre toujours humble et respectueux dans la conversation.
Il faut s'abstenir de siffler et imiter les cris des animaux et
autres bruits que font les enfants mal élevés avec la bouche.
On ne doit point bailler en compagnie autant qu'il se peut
faire ; si on y est obligé, mettre toujours la main devant la
Ijouche, ny rire pendant la prierre et le repas, éviter toulles
grimaces, soit du visage, des yeux, de la teste, du corps en par-
lant ou priant Dieu, comme aussi estre toujours d'un visage qui
paroisse tranquille, gay, sans contrainte, qui marque la douceur,
la bonté, la modestie, vertu très propre pour gaigner l'affection
de ceux qui nous fréquentent.
H faut tenir le corps droit, autrement l'on prend certains plis
qui deffigurent entièrement une personne et qu'on garde toutto
la vie.
Pour tenir le corps droit il fault avancer l'estomac un peu sur
le devant, ne plier pas les reins quand on est debout, ne pas
s'appuier plus sur un pied que sur l'autre, éviter toute posture
qui marque dissolution et arrogance, ne jamais faire de contor-
sion ou extansion ny de corps ny de bras quand on est assis, ne
pas se pancher plus d'un costé que d'autre, surtout quand on est
en cenférance, à l'étude ou en compagnie ; il ne fauil estandre
ny croiser les jambes mais seulement les tenir l'une auprès de
l'autre. Il fault estre modeste dans son marcher, ne pas courir
hors d'une grande nécessité, il fault aussy éviter de marcher
lourdement, laissant aller son corps avec nonchalance.
H la ut marcher ferme, le corps droit, sans pourtant affecter
une manière de marcher trop étudiée.
On doit être modeste dans ses paroles, ainsy parler peu, n'in-
terrompre jamais les autres s'il n'y a nécessité, escouler avec
attantion ce qu'on nous dit, ne pas questionner ceux qui sont
au-dessus de nous, excepté ceux qui doivent nous instruire, ne
jamais afTecter des manières extraordinaires de parler, ny le ton
de voix ny dans l'accent, ne point parler trop haut ou trop bas
ou avec trop de chaleur, ne point gesticuler, éviter tout mouve-
ment de corps et de tète en parlant, éviter le ton de voix impé-
rieux, ne point se moquer, médire, se fascher, flatter quelqu'un,
éviter de se vanter. On doit estre modeste dans ses habits, fuir les
modes nouvelles ou extraordinaires, ne point y porter d'étoffes
précieuses, toille ny chapeau extraordinairement fins, rubans soit
pour chapeau ou pour cinlure; on se tiendra toujours propre en
170
lin^e, habits, souliers et chapeau, surtout quand on sort de la
maison et particulièrement collets. Les bénéficiers et les autres
ecclésiastiques qui sont dans les ordres sacrés doivent tousjours
porter leur soutane, tonsure et cheveux courts ; quand on se lève
on doit faire le signe de la croix, offrir à Dieu touttes les actions
de la journée, prononcer le saint nom de Jésus, se mettre sous
la protection de la sainte Vierge et puis dire Ave Maria.
On doit se lever dès que la cloche sonne, on doit s'habiller
promptement et avec modestie, se peigner et faire son lit, retirer
son linge sale, porter dehors son pot de chambre, si on en a, ne
jamais paroistre qu*on ne soit entièrement habillé, ny sortir en
pantoufles sans collet et soutane ou soutanelle boutonée, cha-
peau, bas déchirés et le reste ; se rendre à la salle des exercices
au plus tard quand la cloche sonne, s'occuper pendant ce temps-
là du sujet d'oraison, s'exciter à la bien faire et prévoir les réso-
lutions qu'on y doit prendre. Pendant la lecture de l'oraison on
doit s'abstenir de tousser, cracher, et ne point faire aucun bruit,
affin de ne pas empescher que les autres n'escoutent et d*entendre
soi-mesme le sujet ; pendant l'oraison on doit se tenir à genoux;
si on est malade ou indisposé, en ce cas on doit avertir le supé-
rieur afin qu'il permette de se tenir ou debout ou appuie, et on
doit prendre pour lors place derrière les autres pour ne cas
causer distraction ; il en fault user de mesme quand on arrive
tard et ne jamais s'appuier si on est incommodé. On doit aussi
s'abstenir de faire du bruit pendant l'oraison pour ne pas trou-
bler les autres. On ne doit jamais faire l'oraison sans y prendre
quelque bonne résolution à pratiquer pendant la journée. Pen-
dant l'étude on ne doit parler, n'en sortir que rarement, avec
permission, jamais sans nécessité. Les supérieurs doivent refu-
ser souvent cette permission à ceux qui en abusent et les corri-
ger.
Quand on ira à la messe ce sera deux à deux, les plus petits
les premiers ; on gardera un silence fort exact, comme aussi
toutes les fois qu'on sortira de la maison ou qu'on y arrivera et
tandis que l'on sera dans le village.
On doit estre modeste dans le repas, y prendre tousjours à
table la mesme place, ne point déplier sa serviette que le supé-
rieur n'ait donné le signal, estre attentif à la lecture, manger
sobrement, éviter l'avidité et la lenteur, s'y tenir propre, ne point
s'accouder sur la table, faire en sorte de ne point salir les napes
en y versant de l'eau, de la soupe, viande ou autres choses, ne
pas verser non plus de l'eau sous la table, y jetter les os ou
autres choses de reste ; on doit laisser le tout sur son assiette,
regarder devant soi et non ce c[ue les autres mangent, ne pas
boire à la santé de qui que ce soit, y garder un silence exact, ny
paroistre jamais mécontant; si quelque chose nécessaire manque,
en avertir sans faire bruit, il seroit mesme plus convenable que
celuy qui est auprès le demandast pour luy ; ne jamais touscher
à la portion de son compagnon quoiqu'il ne la mangea pas, ne
pas rire à table, se servir de son couteau, cueiller et fourchette,
ne jamais mordre pain ne viande avec les dents, ne pas le couper
474
non plus avec les doits, changer du moins touttes les semaines
de serviette et plus souvent si elle estoit trop salle, cesser de
manger quand le plus grand nombre cesse, amasser proprement
ses miettes, plier sa serviette, se lever au signal que fait le supé-
rieur et se ranger en haye pour dire dévotement les grâces et
et faire à la fin une profonde inclination au cruci^x et ensuite au
supérieur. On doit faire le quart d'heure de retraite avec beau-
coup de silence et de fidélité et pratiquant exactement ce que Ton
a commandé.
Tout le monde se doit trouver à la récréation excepté ceux qni
sont en charge, s'y divertir honestement, et affin qu'elle se face
plus saintement il y en aura un qui battra deux fois des mains
pour les faire souvenir de se mettre en la présence de Dieu et
Fadorer ou faire quelques autres actes de vertu comme de foy,
espérance et de charité, détestation du péché et le reste.
On sera très exact de se retirer en silence dès que la fin sera
venue et à offrir de nouveau son étude et autres exercices de la
journée à Dieu.
Pendant les deux quarts d'heures destinés pour le déjeuner et
colation on pourra parler, mais avec moins de bruit qu'aux deux
récréations du soir et du matin, hors de ce temps on est obligé à
un estroit silence.
Le supérieur pourra dispenser du silence pendant le travail
manuel si on se comporte bien d'ailleurs et si le travail se fait en
commun, non autrement; il pourra aussi le faire garder pendant
les deux cotations si on avoit pas esté sages.
Il fault estre modeste en se couchant et faire en sorte de
n'estre veu de personne, ne pas se regarder ny les autres non
plus, garder un grand silence depuis la prierre du soir jus-
qu'après l'oraison du matin, s'occuper en se couchant, veillant et
se levant du sujet de 1 oraison qu'on doit faire, ne pas différer à
se coucher plus tard que les autres pour faire des prierres parti-
culières ou autres choses, si on en a permission expresse.
Commencer à s'habiller par la soutane quand on se lève,
et finir par la mesme quand on se couche ; si on la porte,
faire tousjours, en se couchant, quelques actes de contrition,
se recommander à la sainte Vierge, à son bon ange, à son
patron.
Si on s'éveille pendant le someil, penser à Dieu, lui offrir son
cœur ou produit d'autres actes, selon l'attrait de Dieu, ne pas
s'amuser à s'occuper de ses besoins temporels.
Se tenir couché sur le côté droit, les autres manières de se
coucher incommodent la santé.
Ne coucher jamais sans chemise, draps et couverte, fermer les
fenestres le soir si on en est près, et les ouvrir le matin quand
on se lève ; si on est obligé de se lever la nuitte, ne pas faire de
bruit ny esveiller ceux qui dorment.
L'ordre de ce petit règlement est : \o Torda^e du jour et des
extraordinaires dans la semaine ; 2<> l'obéissance ; 3» la charité ;
4« l'humilité ; 5® la modestie.
172
Extrait de la manière dont on nourrit les clercs qu'on élève dans
le séminaire de Saint Cyr^ diocèse de Chartres^ de la pemion
qu'on exige de chacun d'eux et de la despense qu'on fait pour
leur nourriture,
\o Les jours gras on donne une demie livre de viande à chaque
séminariste, le matin un quart de bouilli avec la soupe ; le soir
autant de roty ou du bœuf à la mode.
2o Le mercredy au soir on donne dans la saison des pois au
lard ou du mouton avec des noues ou avec du ris, et pour lors
on espargne plus de la moitié de la viande qu'il faudroit pour la
portion.
3<» Le vendredy et samedy au matin on fait une soupe et une
portion de légume, le soir on sert une fois des œufs, Tautre du
fromage seulement et une salade.
4<* On doit, en caresme, avoir fait provision de morue, saul-
mon, harang, pois, fèves, preuneau, fourmage, lentilles racinnes
et autres choses. On sert le matin une soupe avec un des mets
susdits, on adjoute un morceau de fromage pour ceux qui jeû-
nent ; on peut aussi donner de la bouillie le soir ou un des sus-
dits mets sans soupe.
5<* On leur donne du pain quatre fois par jour, le matin au
déjeuné un morceau réglé, au disner et souper autant qu'ils
veulent.
60 On ne les nourrit que onze mois de l'année, parce que on
donne vacances tout le mois de* septembre.
7« Si quelqu'un veut boire du vin ou du cistre on le paye en
son particulier, mais l'économe le donne au prix constant.
De la Pension. — On exige de chaque séminariste trois septiers
de bon bled par an et douze escus en argent ; si on ne fait grâce
ou si on a du revenu pour y suppléer, on a remarqué que cela
suffisait pour leur nourriture, surtout lorsqu'il y a un nombre
considérable de séminaristes a^emblés.
1^ 11 faut remarquer que chaque séminariste s'habille en son
particulier, se blanchit à ses despens, porte son lict, ses meubles
et ses livres et se fournit de vin s'il en veut. Le séminaire ne se
charge qne de la norilure et de l'éducation.
2° Si quelqu'un tombe malade, le séminaire le fournit de viande
nécessaire pour luy faire des bouillons, mais le séminariste paye
le médecin et chirugien, si mesme la maladie est longue on oblige
les parents de le retirer.
Détail de la despense qu'on fait pour chaque séminariste. — Il
faut remarquer que le septier de bled produit la quantité de
240 livres de pain qu'ainsy les trois septiers que chaque sémina-
riste porte tous les ans produisent celle de 720 livres.
2o Qu'on a fait plusieurs fois peser le pain que les séminaristes
mangeoient et on a trouvé que chacun en mangeoit une livre et
demye par jour, ce qui estant multiplié pendant les onze mois de
l'année qu'on les nourrit dans le séminaire, fait la quantité de
502 qu'il en fault à un chacun durant l'année, et comme leur bled
1.73
en produit 720, le séminaire profite tous les ans de 218 livres de
paia sur chacun, qui est le produit de douze boisseaux de bled.
3® Que la demye livre de viande qu'on leur donne par jour
couste deux sols et comme ils donnent tous les ans au séminaire
la somme de douze écus, eux n'y demeurant qu'onze mois, le sémi-
naire profite dans Tannée d'un escu sur chascun d'eux.
4** Que tous les jours mnigres, qui sont dans l'année au nombre
de plus de 120, y compris le caresme, on espargne d'ordinaire
la moitié de ce que l'on dépense les jours gras en viande, quel-
que fois mesme plus, par exemple quand on donne des pois,
fèves, fromage, preuneaux, ris, bouillie, racines et c'est ce qu'on
donne plus ordinairement dans le cours de l'année, de plus on
espargne considérablement tous les mescredys qu'on donne des
pois au lard, du mouton avec des navets et comme on despense
tous les jours gras deux sols pour la viande de chacun, il s'en-
suit que dans 120 jours on espargne 120 sols sur chacun, ce qui
fait la somme de deux escus dans Tan.
5<> Il reste à présent à voir si les profits susdits que le sémi-
naire fait sur chaque séminariste sont suffisants pour satisfaire
aux despenses dont nous n'avons pas encore parlé et auxquelles le
séminaire est tenu, qui sont premièrement la mouture du bled,
secondement la cuisson du pain, troisièmement le blanchissage
des nappes et des torchons, qualriesmement le bois pour le feu
pendant l'année, cinquiesmemenl la chandelle et le sel.
Sur quoy on a remarqué qu'à Saint-Cyr, où il y a 50 sémina-
ristes, il falloit tous les ans douze cordes de bois à quatorze
livres la corde, se monte à 168 1.
Dixboisseauxdesel à onzelivresle boisseau se montentà 110 1.
Cent cinquante livres de chaildelle à sept ou huit sols . 60 1.
Pour la cuisson du pain, à une livre par chacun septier, pour
llOseptiers 110 1.
Pour le blanchissage des nappes et des torchons de cuisine, à
10 sols par semaine 26 1.
On ne met rien pour la mouture du bled, car le son surpasse
ce qu'il en coûte, le total des susdites despenses se montant à la
somme de 474 livres.
Voyez le calcul du profit que le Séminaire fait sur les^^vmna-
ristes dans l'année. ^"^ii^
1® Nous avons dit qu'il y avoit à profiter onze boisseaux de
bled dans l'an sur chacun, qui vaut à présent 111.
2o Sur la viande du douziesme mois qu'on ne la nourrit pas,
estant chez eux aux vacances 3 1.
3<» Sur l'espargne qu'on fait dans 120 jours maigres. . 6 1.
.Les susdites espargnes se montent à la somme de 20 livres
par an sur chacun et ainsy sur cinquante elle se monte à la
somme de 1,000 livres, sur laquelle somme il fault déduire
474 livres pour les despenses auxquelles le Séminaire est obligé,
et ainsy il lui restera de par gain la somme de 526 livres.
Nous n'avons pas parlé icy de la despense qjii'il fault faire tant
pour une maison que pour Tachapt des nappes et des torchons,
ny aussy de l'entretien des supérieurs qui doivent conduire le
Mi
Séminaire, parce que nouis supposons que ceux qui fondent et
establissent des séminaires y pourvoyent, mais mesme (juand il
faudroit tirer le tout du fond du séminaire, 526 livres qui restent
de profit y suppleroient ou en bonne partie ou tout.
Des provisions. — Pour bien réussir dans Téconomie dtt
Séminaire, il est de la dernière importance de faire les provi-
sions dans des temps propres et à meilleur marché, à la com-
modité de les avoir quand on en a besoign, sans estre obligé
de courir dans les marchés, faire mille despenses et perdre
beaucoup de temps, et pour cela il est à propos d'avoir quelque
argent d'avance.
Or, les saisons sont du bois à la* Saint-Jean, du beurre à la
Saint Jean aussy et septembre, auquel temps on doit achepler
les fromages qui doivent servir en nyver et le caresme. On doit
en hyver achepter des cochons, faire manger d'abord qu'il est
un peu salé les morceaux maigres, conserver le lard en parti-
culier, pour le vendre ou pour le manger, car aussi une livre
abonde autant que deux de boucherie. Quant au bled, comme les
enfants le portent.
Il est à propos d'en garder du meilleur pour quelque nécessité
impreveu, aussy en a-t-on de reste. Quant au vin, c'est aussy en
hyver, vers la Noël ; et quand il est bon marché, il est bon d'en
prendre plus qu'il ne faut pour Tannée. La chandelle en sep-
tembre ou octobre, des œufs de mesme en cette saison pour
l'hyver ; les légumes en mesme temps, et pour cela envoyer un
garçon dans divers marchés avec un cheval, qui achète les pro-
visions ; les racines, comme navets, beteraves, caroles, d'abord
^qu'on les a cueillies.
Extrait de la lettre que Monseigneur de Chartres envoyé à un
nombre considérable de curés lorsqu'il veut faire un concours
des enfants qu'on doit recevoir dam le Séminaire. Le concours
se fait d ordinaire un mois avant l'ouverture des classées ou le
i*^ septembre, pour dominer le temps aux enfants receus pour
préparer et porter ce qu'il leu/r faut.
Monsieur,
J'ay résolu d'establir un séminaire à ou d'augmenter le
nombre des enfants que je fais élever à l'état ecclésiastique en
mon petit séminaire de et comme il est important de
choisir ceux qui seront plus propres, je désire les recevoir au
concours ; ainsy je vous avertis que si vous avez dans vostre
paroisse quelques bons enfants que vous voyez propres pour cet
estât, vous pouvez les envoyer audit lieu de le
du mois de à 8 heures du matin.
Voicy les qualités qu'ils doivent avoir :
l*' Estre de mon dioceze ;
2o Estre âgés de quatorze jusqu'à dix-huit ans ;
30 Estre de bonnes mœurs, avoir des inclinations et de l'ou**
veiHure d'esprit ;
40 Sçavoir du moins lire et escrire ;
175
^ Leurs parents doivent avoir de quoy leur fournir un titre
clérical ;
(V^ Messieurs les curés donneront à ceux qu'ils envoiront une
lettre cachettée adressée à Monsieur le curé de....
C'est le lieu où se fait le concours, on les adresse au curé ou
supérieur, qui doit les recevoir ou ils marqueront qu'ils les ont
examinés et jugés dignes d'estre admis au petit séminaire ; ils
metteront leur extrait batistaire et atestation de vie et mœurs, et
quelles sont les commoditées temporelles de leurs parents. Voilà
à peu près, Monsieur, ce qui est nécessaire pour estre receu en
mon petit séminaire de Donnez-en, s'il vous plaît, avis à
vos paroissiens au prône, affin qu'ils prennent leur mesure à
regard de leurs enfants qui auront les talents requis pour estre
receus.
Je suis très sincèrement en N. S.
Mémoire qu'on donne aux enfants gui ont estes examinés au
concours et trouvés propres pour estre receus au sémijiaire.
Ceux qui ont été receus pour entre dans le séminaire de
ne manqueront pas de s'y trouver le jour du mois
de pour y étudier. Quand ils viendront, ils porteront
une soutane, cinture, surplis, bonnet carré, camail, des rabats,
manchettos, un lit de sangles, petits matelas, couvertes, draps,
trois serviettes, deux escns neufs pour achepter des livres, un
petit plat, trois assiettes, une écuelle, cuillier, fourchette, cou-
teau, tout le linge et vesselle marqué. Lorsqu'ils se feront
habiller, ce sera de noir. Ils porteront tous les ans trois septiers
de bon bled, trente-six livres en argent qu'ils payeront en trois
termes et tousjours quinze jours avant que le terme soit écheu,
portant d'abord au séminaire 12 livres et un septier de bon bled.
Si les parents ne sont pas en estât de soutenir cette despenso, ils
ne doivent point envoyer leurs enfants, car aussy on les ren-
voyra de mesme s'ils ne sont sages et propres après quelque
temps. Les parents auront le soin de les blanchir.
MMW.i r^ If I -^.mmmu^mÊ^^Êmm^mm^mifmmmmmmm^m^m^m^kmmim^^mmiam^mmmimÊmàmmmm^mmi^mm
ESSAI HISTORIQUE
SUR LA COMMUNE DE BRANCHES <*>
(suite)
XXIII.
Comme nous I'îîvous dit plus haut, le prieuré cessa, au
milieu du xvii® siècle, d être en commende, et le titulaire
fut astreint à la résidence réelle dans son prieuré.
A Jean-Louis Cocharl succédèrent Charles Brethe, 1649-
1650, Estienne Macé. 1651 et Marc Athy, 165i. Marc Alhy
appartenait à la congrégation de Saint-Svmphorien
d Epoisses. Des litres de cette époque il parait résulter
aue le prieuré de Branches était dans un singulier état
anarchie. Ainsi, en 1649, Louis Cochart quitte le prieuré
et devient prévôt de Thôpital d'Appoigny ; Charles Brelhe
lui succède et échange son prieuré avec Marc Athy, qui
avait remplacé Cochart comme prévôt. Athy entre en pos-
session du prieuré en novembre 1650. En 1651, Charles
Brelhe présente à l'archevêque de Sens Estienne Macé,
comme prieur. Sur ces entrefaites, Charles Brethe meurt
et est remplacé par Claude Bénignes. Il paraît qu'il exis-
tait à celte époque un autre prieur appelé Thiénot. Ce
prieur intenta un procès à Marc Athy devant le présidial
d'Auxerre, qui lui donna gain de cause. Mais un arrêt de
la Cour des requêtes de Paris cassa le jugement du prési-
(1) Voir V Annuaire de 4886*
477
dial et condamna le sieur Thiénot à abandonner toutes
revendiralions sur le prieuré de Branches.
En 16t"i3, Charles Guilbert est prieur, et Alhy proleste
contre sa prise de possession du bénéfice de Branches; il
obtient j»ain de cause; mais Guilbert est remplacé, en
16o4,par C'audeFinel, et ensuite par Estienne Macé, déjà
Prieur en 1651, Ce n est qu'en »656 que Marc Athy devint
unique possesseur du prieuré; il ne le conserva point
longtemps, car il mourut en 1658.
Marc Alhy fut remplacé, en septembre ^656, parnoéfe
et scientifique personne ^ Messire Gabriel Guyet de la
Sourdière. Cest ce prieur qui, en exécution de I arrêt du
parlement du 28 février 1756, fit dresser le tableau obi-
tuaire indiquant tous les services, obits et fondations de
Tégiise de Branches. Ce tableau se trouve à gauche de la
grande porte de l'église; il et ainsi intitulé : « Catalogue
des services, anniversaires et fondations tirés des registres,
contrats de donations, testaments et autres titres de cette
église, en présence de maître Jean Goudron et Edme
Couche, procureurs fabriciens, le quatrième jour du mois
de juillet 1683. »
Ce tableau offre un grand intérêt local, en ce qu'il
contient un grand nombre de noms defamil es anciennes,
Sarmi lesquels on remarque : la famil e Guyet, qui lit
eaucoupdedonsà légiise; Ballhazarde Sailly, dont une
inscription lapidaire rappelle les legs; Edme Burat, lieute-
nant au bailliage de Branches; Coudron, procureur fiscal;
Fréchut, Bouquin, Rousselat, Edme Bougault, Georges
Maureau, Jean Breton, Émon Bouchot, imon Fr'ecliot,
Jean Martin, Claude Maissant, Edme Chevasson, Margue-
rite Legros, Marie Bouquin, Luce Garnier, Gabriel Guyet,
etc. Ce dernier donna trois cent cinq livres pour réparer
l'église, dont l'emploi fut justifié par Jean Boisseau et
Jacques Ti lot, procureurs fabriciens, devant rarchevêque
de Sens, lors de son passage à Branches, le 10 septembre
1673. Nous retrouvons là les familles Fréchot, Breton,
Bouchot, Burat, Legros, Bouquin, Moreau et Martin dont
nous avons constaté Texislence en 1592, et dont la plupart
subsistent encore actuellement.
Le prieur Guyet de la Sourdière était un homme expé-
ditif en afiaires; en sa qualité de gros décimateur, et en
1887 XII
m
vertu de Fédit d'avril 1695, il avait à sa charge les répa-
rations et l'entretien du chœur de Téglise, tandis que les
habitants éta.ent tenus d'entretenir et de réparer la nef,
le clocher et toutes les autres parties, en vertu du même
édit et de relui du 3 nrjars 1690. Le règleuient des grands
jours de Clermont du 3 octobre 1665 ordonna que les
habitants qui, à cause de leur pauvreté, seraient hors
d'état de faire les réparations à l'église, en seraient déchar-
gés, et que les dépenses occasion rjées par ces réparations
pourraient se prendre sur les dîmes ecclésiastiques et
subsidiairement sur les dîmes inféodées. Or, en 1698, le
prieur de la Sourdière convoqua les habitants et leur
déclara qu'il était indispensable d'abattre le clocher et
d'ep reconstruire un autre. Les habitants s'y réinsèrent
formellement en déclarant que leur pauvreté les mettait
hors d état d entreprendre une aussi coûteuse reconstruc-
tion, et que d'ail eurs le clocher était encore assez sohde
pour subsister de longues années.
Mais le prieur n'était pas homme à se décourager, et
à reculer devant l'opiniâtreté de misérables manants;
voyant qu'il ne pouvait vaincre leur résistance, il résolut
de les y contraindre par un coup de maître. Il fit donc,
de son autorité privée, abattre le malencontreux clocher,
malgré toutes les réclamations et toutes les protestations
des habitants. Le clocher abattu, il s'agissait de le recon-
struire : là gisait la difficulté, ainsi que le prieur en fit
bientôt I expérience. Les habitants résistèrent énergique-
mentèi toute demande d imposition pour la réédificalion
du clocher arbitrairement démoli, et demandèrent que,
aux termes du règlement du 30 octobre 1665, cette
dépense fût prélevée su^ les dîmes du prieur, et qu'il ea
fût rendu personnellement responsable. Le prieur n'en-
tendant point de cette oreille, les choses restèrent en
l'état pendant deux ou trois ans, sans que l'obstination
des habitants pût être vaincue par tous les procédés d in-
timidation dont sa situation de seigneur spirituel et tem-
porel lui permettait de nisposer.
Le prieur fut enfin obligé de reconnaître que la position
matérie'le des habitants était loin d être assez florissante
pour qu il pût être possible de leur imposer une dépense
aussi considérable, et il dut convenir qu'il s'était conduit
479
en cette circonstance contre toute raison. Sur ces entre-
faites, Guyetde la Sourdière mourut le 25 février 1701 ;
avant sa mort, il avait eu le temps de reconnaître ses
torts, et pour les réparer dans la mesure du possible, il
légua, par son testament, tous ses meubles et effets quel-
conques à. fa fabrique, sous la condition que les deniers
que la vente en produirait seraient consacrés à la réédifi-
cation du clocher. Les exécuteurs testamentaires désignés
pr le prieur furent Martin Yachery et £dme Guibert,
laboureurs à Branches.
La succession se montait à une somme assez considé-
rable, mais qui fut bientôt absorbée par plusieurs procès
suscités d abord par les dames religieuses des Isles, aux-
auelles le prieur de la Sourdière devait plusieurs années
e la rente constituée à leur profit par Guillaume de Sei^
gnelay, ensuite par le prieur Plessart, son successeur, et
enfin par ses héritiers directs. Ces différents procès se
prolongèrent jusqu'en 1713, c'est-à-dire pendant une
période de douze années.
Enfin, le 26 mai 1713, un arrêt rendu en parlement
condamnait les exécuteurs testamentaires de Guvet de la
Sourdière à effectuer entre les mains de Tabbaye des
Isles le paiement des Kommes dues par ce prieur, avec
tous dommages-intérêts et dépens fixés à deux cent vingt
livres dix-huit sols deux deniers. Martin Yachery et Edme
Guibert s'avisèrent ensuite d'assigner la communauté de
Branches par exploit de Berry, huissier, en date du 7
août 1716, et concluant à ce que les habitants fussent
condamnés à les acquitter des condamnations person-
nelles prononcées contre eux, et à leur rembourser les
sommes qu'ils avaient été contraints de verser par Tarrèt
du 26 mai 1713.
Le 3 novembre 1716, à l'issue de la « messe parois-
se sialle au devant de l'église de Saint-Martin de Branches,
€ place publique, » eut lieu une assemblée générale de
la communauté de Branches, à l'effet de s'entendre sur
cette assignation. L'assemblée comparut devant Edme
Legros, juge au bailliage de Branches, assisté de Pierre
Duval, maître d*école et greffier d'office, et de Claude
Breton, svndic de la paroisse. Les habitants, après avoir
entendu le syndic, décidèrent de former contre les sieurs
180
Vacherv et Guibert une demande reconventionnelle, se
fondant sur ce que ces commissaires avaient employé à
leur profit et intérêt personnels les sommes provenant
de la succession du prieur de la Sourdière. Ils donnèrent
pouvoir au syndic de demander en leur nom (jue ces
commissaires rendissent compte de leur gestion, des
sommes qu'ils avaient eues entre les mains et des intérêts
qu'ils en avaient perçus, et de les poursuivre tant au
bailliage d'Auxerre qu'ailleurs, en s'engageant solidaire-
ment à contribuer aux irais nécessaires aux dites pour-
suites. Ils décidèrent d adjoindre au syndic M® Henri
Fréchot, praticien, en qualité de procureur d'offi<e.
Nous possédons le procès-verbal dressé à celte occasion ;
il porte, entr'aulres signatures, celles de Bouchet, prieur
et seigneur de Branches; L. Breton, H. Fréchot, E. Vil-
lain, G. Jeannet, Belin, E. Vallot, G. Duval, Vallot,
Legros, Breton, C. Breton, Guillot, L. Jeannet, et beau-
coup d'autres effacées et illisibles Au dos est écrit : « Je
« donne décharge des deux actes à Claude Breton, sin-
« dicq dudit lieu quy a la quittance de madame l'abesse
« des Isles qui décharge la communauté pour la somme
« de 200 livres et plus qu elle prétendait luy estre deue
« a cause de feu Messire de la Sourdière. Du 21 février
« 1717. Signé : Frémiot fils, greffier. » Il est probable
que cette somme, dont l'abbesse des Isles fit abandon, fut
tout ce que la communauté retira de la succession du
f)rieur de la Sourdière, ce qui fut loin de l'indemniser de
a destruction de son clocher, qui ne fut rééilifîé, comme
nous le verrons plu^ tard, qu'en 1791). Les cloches, qui
étaient au nombre de quatre, furent placées provisoire-
ment sous un appentis, construit à côté de la grande
porte d'entrée.
Pendant 1 année 1709, la famine sévit d'une manière
épouvantable, et pour comble de malheur, 1 hiver fut
d'une riçfueur excessive. La misère devint extrême; des
bandes innombrables de mendiants parcouraient les
campagnes. Le froid et la faim décimaient la popula-
tion.
Le froid sévit avec tant d'intensité que toutes les
récoltes furent détruites, et que les vignes furent entière-
ment gelées; Le blé monta a 17 livrés le bichet, plus de
181
«
douze fois son prix ordinaire, et le vin à 200 livres le
lîiuid. La famine devinl horrible et atteignit toutes les
classes de la population.
Il mourut à Chichery, |3endant cette année, soixante
personnes de faim et de fruid ; les registres de I état-civil
accusent soixante-dix-huit décès et dix-huit naissances. A
Branches,!] ne parait pasqu'el eait produit des effetsaussi
désastreux, car il y eut trente-huit décès et vingt nais-
sances ; la moyenne annuelle des décès étant de vingt, il
mourut ainsi à peu près dix-huit personnes de faim et de
froid.
Le prieur Bouchet, qui signa la délibération de la
communauté, était le quatrième prieur de Branches
depuis Guyet de la Suurdière. Charles-Louis Plessart de
Fonceaux, prêtre chanoine de Tabbaye royale de Sainte-
Geneviève de Paris, avait succédé à ce dernier en 1701 . Il
décéda en 1715, et fut remplacé par le frère Nicolas
François, religieux prémontré, qui prit possession le 21
août 1715, et mourut à Branches le 26 avril 1716. Florent
le Normand succéda à Nicolas François, et fut remplacé,
le 18 octobre 1716, par Nicolas-Germain Bouchet, auquel
succéda, en 1730. François Heaulméde la NeutVille, frère
de M. de la Neufville. grand chanoine de Tégîise niétro-
I)olitaine de Sens^ et archidiacre du GAtinais. François de
a NeulVilîe décéda à Branches, le 30 novembre 1745, et
fut enterré dans le caveau ou crypte du chœur de I église,
qui était consacré à la sépulture des prieurs. Gaspard
Lagneau fut nommé prieur en 1746; il décéda en 1774,
et fut également inhumé dans la crypte de Téglise. Aucun
fait sai lant ne signala I administration de ces prieurs.
Le dernier des prieurs, seigneurs spirituels et tempo-
rels de Branches, Messire Louis-François-Waltier de Vil-
lette, prêtre chanoine régulier de l'abbaye de Sainte-Gene-
viève, ordre et congrégation de France, était titulaire de
la cure et prieuré de Theil, lorsqu'il fut nommé par le
cardinal de Luynes, archevêque de Sens, prieur-cur^ de
Branches (4 octobre 1774); il prit possession du prieuré
le 8 octobre suivant, ainsi qu il appert du procès-verbal
dressé par lui à cette date sur les registres de l'état-civil
de la commune.
Jusqu'à cette époque, les prieurs de Branches s étaient
182
adjoint un ou plusieurs vicaires pour les aider dans
l'accomplissement de leurs fonctions sacerdotales. Ces
vicaires étaient des prêtres munis de lapprobalion de
l'archevêque de Sens, et dont la fonction ne constituait
point un titre, ainsi qu'il résulte de Tédil d'avril 1695;
ils étaient choisis et nommés par les prieurs, qui pou-
vaient également les destituer (Concile de Trente). Ces
vicaires étaient chargés de tout ce qui concernait le ser-
vice spirituel de la paroisse, mais ils ne pouvaient ni
f prêcher, ni administrer le sacrement de pénitence sans
'autorisation de l'archevêque (Édit d'avril 1695). Ils
avaient le droit d'administrer ceux de baptême, d'eucha-
ristie et d extrême-onction.
Ces vicaires étaient à portion congrue, c'est-à-dire
qu'ils n'avaient pour revenus certains et non casuels que
la somme qui leur était payée par les prieurs, en leur
qualité de gros décimateurs. Cette portion congrue était
réglée à cent cinquante hvres par les déclarations
royales des 29 janvier 1686 et 30 juin 1690; mais elle
fut fixée par l'édit de mai 1768 à la somme de deux cents
livres.
Les vicaires étaient chargés de la rédaction des actes
de baptême, de mariage et de décès et de leur inscription
sur les registres de Tétat-civil. Avant 1668, les baptêmes
seuls étaient constatés sur ces registres et constituaient
uniquement Tétat-rivil des habitants; ce n est qu à partir
du r^ janvier de cette année, et en vertu de l'ordonnance
royale d'avril 1667, que les mariages et les décès furent
également inscrits sur les registres de la paroisse de
Branches. Par une déclaration en date du 11 avril 1736,
les deux registres, dont un en papier timbré, pour les
actes de baptêmes, mariages et sépultures, devaient être
fournis dans le mois de décembre de chaque année par le
marguillier en charge. En 1651, le 5 janvier, le prieur
Charles Brethe nomma aux fonctions de vicaire de
Branches, en remplacement du frère Charles Protte,
bénédictin du couvent de Provins, le père Fleury. La
portion congrue du vicaire est fixée à cent livres.
Parmi les vicaires dont nous trouvons les noms sur
les registres de l'état-civil, nous citerons : Bonaventure
de la Violette, en 1610; Bellot, 1617; Vallée, 1619; de la
183
Framboisière, chanoine régulier, en 1646; Giraud, en
1692; Collée et de Leurage, en 1695; Zacharie de Paris,
religieux ptnilent de Sainl-François, en 1696; Plusbel,
religieux dominicain, en 1698; Vormes, en 1 699 ; Sirugue,
jacobin, en 1703; Louis de Hinnisdaël, en 1715; Hya-
cinthe de Bélhune et Philippe, dominicain, en 1716;
Hila re de Paris, en 1760.
Le prieuré de Branches fut aliéné, vers 1760, par Tab-
baye de ilonljou, et devint la propriété de Tabbaye Saint-
Jean -lès-Sens. Cette abbaye appartenait, ainsi que nous
Talleste Lamartinière, aux cnanoines réguliers de la
Congrégation de Sainte-Geneviève de Paris; on sait que
Tabbaye Saint-Pierre leur appartenait également. L'ar-
chevêque de Sens était abbé de l'abbaye Saint-Jean ;
c'est à ce titre qu'il devint collateur du prieuré-cure
de Branches, comme Tavalt été jusqu'alors celui de
Montjou.
Dans son almanach historique de 1772, M. Hardouin
Tarbé, consacrant une petite note à la paroisse de Bran-
ches, dit que cette paroisse, qui appartient à l'archidia-
coné de Sens, doyenné de Courtenay, conférence d'Aillant,
est située dans leGâtinaisfrançais, bailliage, grenier à sel
et bureau de poste d Auxerre, élection de Joigny, qu'elle
possède cent vmgt feux et compte troiscenls communiants.
Soit deux communiants et demi par feu Cela pourrait
paraître exagéré, si 1 on ne tenait compte des mesures de
coercition édictées par le roi-soleil, et rigoureusement
exécutées par ses successeurs, contre tous ceux qui se
montraient récalritrants dans la pratique des devoirs
rejigieux et dans lusage des sacrements qu'avait établis
rÉglise catholique, apostolique et romaine, ad majorem
Bel gloriam.
C'est ainsi que par son édil du 8 mars 1712, diçne
pendant de celui du 22 octobre 1685, portant révocation
de rÉdil de Nantes, et enjoignant à tous les protestants
d'opter dans la quinzaine entre Tabjuration ou 1 exil,
Louis XIV déclara qu'il n'y avait plus en France de pro-
testants qui ne se fussent convertis, et ordonna en consé-
quence que ceux qui mourraient sans demander les sacre-
ments de l'Église catholique, seraient considérés conpme
relaps, et que leurs corps seraient traînés sur la claie et
184
jetés à la voirie (1). Ainsi les malheureux protestants qui,
tout en ronservant au fond de leurs consciences les senti-
ments religieux dont on leur faisait un crime, avaient
abjuré par nécessité, étaient obligés, pour éviter 1 igno-
minie après la mort, de solliciter, à leurs derniers mo-
ments, un sacrement dont lefGcacité leur paraissait plus
que douteuse.
XXIV.
Nous avons expliqué plus haut comment se distribuait
renseignement primaire dans les campagnes jusqu'au
milieu du xvm® siècle ; nous avons dit que cet enseigne-
ment se bornait aux notions religieuses cont nues dans
le catéchisme et autres ouvrages de même calibre, et que
le programme des étudrs comportait simp'ement 1 oraison
dominicale, le décalogue, lesactesde foi, etc. Bien connaî-
tre son Pater et pouvoir réciter les commandements de
Dieu, cela constituait la somme des connaissances que
pouvaient acquérir les lettrés de villages. Le clergé s'aper-
çut-il enfin que ce programme devenait absolument insuf-
fisant dans un siècle qu'éclairait le génie des Vollaire,des
Montesquieu, des Rousseau et de tant d autres hommes
illustres, et que le catéchisme seul ne répondait plus aux
aspirations intellectuelles des habitants des campagnes?
Résolut'il d élargir un peu son programme d'enseigne-
ment, et d y ajouter quelques matières scientifiques, litté-
raires et historiques, qui pouvaient être devenues indis-
pensables dans un siècle de lumières? Non ; mais il com-
prit qu'il devenait nécessa»re de réglementer d'une
manière précise et générale cet enseignement qui pouvait
lui échapper, et de l'uniformiser, afin qu'il fût distribué
sous la même forme dans toutes les paroisses.
(1) Tout homme, dit Montesquieu, qui mourait sans donner
une partie de ses biens à l'église, ce qui s'appelait mourir décon-
fès, était privé de la communion et de la sépulture. Si Ton
mourait sans faire de testament, il fallait que les parents obtins-
sent de révoque qu'il nommât, concuremment avec eux, des
arbitres, pour fixer ce que le défunt aurait dû donner, en cas
qu'il eût fait un testament. Excellent moyen d'augmenter sans
cesse les immenses richesses de l'église.
185
A cet efiTet, M. de Longuet, archevêque de Sens, rédigea
en 1777 un règlement pour les maîtres et maîtresses
d'école de son diocèse, règlement auquel M. Pierre de
Condé, prêtre, bachelier en théologie, chanoine et pré-
chanlre de l'église métropolitaine de Sens, et, en celle
Sualité, spécialement chargé de la direction des écoles,
onna son assentiment, le 15 mai 1777. Analysons ce
document, qui nous donnera une idée et de renseigne-
ment établi et de la situation des maîtres chargés de la
distribuer. Nous pourrons ainsi apprécier les réformes
qu'inspira au clergé le grand mouvement littéraire et
scientiiique du xviu* siècle, et voir comment il continua
à se montrer à la hauteur de la mission qu'il s'était arro-
gée, et à comprendre son rôle d'éducateur du peuple (1).
L'article 1®' dit que les njaîtres et maîtresses seront
reçus et approuves par Tarchevèque ou par le préchanlre ;
il est inlerdit à aucune personne de tenir école sans
ladite approbation. L'article 2 porte qu'ils seront soumis
à leurs curés et vicaires, et qu ils ne pourront s absenter
plus d'un jour sans la permission de I un ou de I autre;
lis devront les aider (article 3) dans les offices de 1 église
et fonctions de leur ministère, dans Tadministration des
sacrements de viatique et extrême-onction, soit de jour,
soit de nuit. Ils tiendront, article 4, leurs écoles ouvertes
le matin depuis huit heures jusqu'à onze, et le soir,
depuis deux heures jusqu'à cinq. Ils commenceront leurs
leçons et les finiront en faisant réciter la prière tout
haut et posément par les enfants à genoux.
Ils feront réciter le catéchisme deux fois par semaine;
ils n'enseigneront à lire qu'avec des livres de piété, et
non avec des livres profanes, encore moins avec des
livres mauvais on dangereux, défendus ou suspects, et
ils seront tenus de les représenter aux curés. Ils condui-
ront eux-mêmes les enfants à la messe, tous les jours,
s'il est possible, et également aux vêpres, les dimanches
et jour de fêtps.
Il est expressément défendu aux maîtres de recevoir
(1) Brevet de maître d'école délivré par Pierre de Gondé^ à
Jean-Louis Bègue, de Villemanoche. Histoire de l instruction
primaire dans r Yonne j par M. Quantin.
dans leurs écoles les filîes, quelque jeunes qu'elles soient,
et aux maîtresses de recevoir aucun garçon, sous peine
d'interdiction. Ils devront inspirer à leurs élèves l'amour
et ia crainte de Dieu, et I horreur du péché, et leur don-
ner le bon exemple par une vie réglée et chrétienne; il
leur est recommandé d'approcher des sacrements de péni-
tence eld eucharistie plus souvent que le reste des fidèles,
et au moins à toutes les fêtes principales.
Les maîtres devront avoir lescheveux courts etraodestes,
et porteront toujours le surplis, la soutane et le bonnet
carré pendant le service divin; ils enseigneront le chant
aux enfants et a « bien servir la messe et les cérémonies
nécessaires pour bien aider au service divin »; il rendront
eux-mêmes à l'église les services convenables.
Il leur est défendu, sous peine de destitution, de tenir
taverne, déjouer en public du violon ou d'autres instru-
ments, d assister aux danses et aux veillées, de fréquen-
ter les cabarets et les mauvaises compagnies et de faire
aucun trafic incompatible avec leur charge. L^approbation
donnée aux maîtres d'exercer leurs fonctions est valable
et révocable à la volonté du préchantre.
Il résulte de ce document que la situation des maîtres
vis-à-vis les membres du clergé est toujours la même;
ils sont, envers les curés et les vicaires, dans un état de
dépen<lance complète, absolue, touchant à la domesticité ;
quelle que soit la répugnance que leur inspire l'accom-
p'issement de ces devoirs serviles, ils doivent les aider
dans toutes les fonctions de leur ministère; bien plus, ils
doivent se confesser et communier au moins à toutes les
fêles principales, quelle que soit leur incrédulité au sujet
de l'efficacité de ces pratiques.
En ce qui concerne les matières d'enseignement obli-
gatoire, elles se réduisent à la récitation du catéchisme et
des prières, à des exercices de lecture dans des livres de
piété, à quelques notions sur le plain-chant et sur le ser-
vice de la messe et des cérémonies du culte. Tout le reste
n*est que secondaire, et chaque maître a pleine latitude
et peut agir à sa fantaisie, et donner ou non quelques
notions d'arithmétique, d histoire, de géographie, etc.,
toutes choses qui ne paraissaient pas dignes de figurer
dans le programme d études établi par l'archevêque de
Sens.
487
À la fin de cette même année 1777, les habitants de )a
f croisse de Branches, réunis en assemblée générale à
'issue de la messe paroissiale, en exécution du règlement
du 7 septembre 1758 et de celui du 25 février <753, qui-
décident que, dans le cas de vacation de la place des
maîtres et maîtresses d'école, par mort, démission ou
destitution, il doit être fait choix, dans une assemblée
générale des habitants, d'une personne d une probité
reconnue, qui ait la capacité requise pour pouvoir instruire
les enfants, élurent, avec le consentement du prieur,
maître Claude Vallot, comme recteur des écoles de la
paroisse, en remplacement de maître Devillia, décédé.
Nous possédons le procès- verbal de nomination de
maître Vallot; il porte la date du 26 octobre 1777. Ce
document, très curieux, reproduit dans ses dispositions
essentielles le règlement scolaire de M. de Longuet; il
règle les diverses fonctions auxquelles le maître est assu-
jetti, fixe la rétribution scolaire à un taux déterminé, et
établit la part proportionnelle de chaque habitant dans le
traitement fixe accordé au maître. Nous analyserons éga-
lement ce document, qui nous permettra d'apprécier au
point de vue local, et le rôle de l'instituteur et 1 enseigne-
ment distribué aux écoliers.
Les habitants, étant assemblés en grand nombre au
son de la cloche, et réunis devant la porte principale de
legliseen la manière accoutumée, maître Pierre Bouchot,
sjndic, expose que, « pour l'instruite de la jeunesse, et
pour le service de l'église et tout ce qui en dépend, il est
intéressant pour la paroisse de nommer un recteur des
écoles en remplacement de maître E'ImeDevillia, décédé.»
11 déclare que maître Claude Vallot, laboureur, se présente
f)our relnplir ladite place, si M. le prieur, seigneur du
ieu (1), et les habitants veulent y consentir, et qu'il
accepte les conditions qui avaient été souscrites par le
recteur défunt C^s conditions sont que le nouveau recteur
devra faire l'école tous les jours depuis huit heures du
(1) L*art. 25 de Tédit d'avril i695, porte que dans les villages,
les maîtres et maîtresses doivent avoir l'approbation du curé. Le
règlement du 25 février 1765, porte que cette approbation doit se
donner gratuitement, et ne peut être refusée que pour cause
juste et raisonnable.
188
malin jusqu'à onze, et depuis une heure après-midi jus-
qu'à quatre; il lui sera loisible de donner à ses écoliers
une demi-JDurnée de congé par semaine.
Il fera répéter le catéchisme aux enfants qui n'auront
pas fait leur première communion tous les samedis, ou
un autre jour indiqué par le prieur. II montrera le plain-
chant aux écoliers qui auront de la disposition pendant
une heure par jour. Il conduira ses é'èves tous les jours à
la messe, et les conduira le %oir à 1 église pour faire la
prière. Il accompagnera en surplis ftl. le prieur dans
toutes les fonctions de son ministère, spécialement dans
l'administration des sacrements^ soit de jour, soit de
nuit.
Il percevra, comme par le passé, « vingt bichets racle
de ble»! métad sur le bled des pauvres à la charge de les
instruire gratis. » Il recevra de Téglise trente-six livres
Far an pour aider M. le prieur dans ses fonctions, et pour
acquit des fondations. Il lui sera pavé tous les ans^ dans
la moisson des blés, savoir, par les habitants qui auront
deux chevaux, deux gerbes de froment; par ceux qui
auront quatre vaches, ou deux vaches et un cheval, ou un
cheval seulement, une gerbe et demie de froment; par
ceux qui auront deux vaches, une bonne gerbe; par ceux
qui ne labourent point, douze sols ou une gerbe de fro-
ment. Il lui sera myé par chaque écolier qui apprendra
à lire et à écrire, nuit sols; à lire seulement, cinq sols ;
« la rithmétique^ » dix sols ; le plain-chant et le surplus,
douze sols.
Il lui sera payé par chaque convoi et enterrement de
grand corps, dix sols; s'il y a vêpres, quinze sols; s'il est
portéchape, vingt sols, et pour ceux d'un enfant, sept sols
six deniers; chaque grand messe, soit à Téglise, soit à la
chapelle Notre-Dame de Pitié de Pruniers, lui sera payée
dix sols, à l'exception de celles que feront chanter les con-
fréries pour leurs membres défunts, qui sont taxées à sept
sols six deniers; il ne pourra prendre que cinq sols pour
une messe bas^e. Son assistance au salut et aux matines
lui sera payée, tant par les confréries du Saint-Sacrement
que par celle de la Sainte-Vierge, trente sols par an. Il
lui sera loisible de faire tous les ans la quête du vin et
autres denrées, à la condition qu'il sera tenu de réciter
489
les prières des agonisants aux différents malades qui Ten
requerront; enfin, il jouira de la nnaison appelée la
Maison de l'école, et de ses dépendances (1).
Ces conditions ayant été approuvées par le prieur et les
habitants, ceux-ci, reconnaissant la nécessité « urgente »
d'avoir un maître d'école, la capacité et la bonne conduite
de maître Vallol, et la modicité des rétributions accordées
au défunt recteur, consentent d une voix unanime « que ie
sieur Valot fasse et exerce les fonctions de maître d école
en la paroisse de Branches, à la charge par lui de satis-
faire aux obligations spécifiées ci-dessus, sous néanmoins
le bon plaisir de M. le prieur, lequel étant présent, a bien
voulu consentir à approuver le choix des habitants, et les
conditions imposées au nouveau recteur ». Maître Vallot,
présent, a déclaré accepter les fonctions de maître d'école,
sous les charges, clauses et stipulations érmmérées p'us
haut. Les parties comparantes dédarenl estimer les rétri-
butions annuelles accordées ci-dessus à cent livres (2).
La pièce porte les signatures de M. de Villetle, prieur de
Branches; Leroy, procureur fiscal de Pruniers; Vallot,
procureur fiscal de Branches, et autres; elle a été contrô-
lée à Appoigjny, le 6 novembre 1777, par Poilly, commis,
qui a reçu six livres six sols.
Comme on le voit, le necplus ultra àe l'enseignement
primaire était le plain-chant, et il fallait paver douze
sols pour en acquérir les notions, tandis que 1 arithmé-
tiaue était taxée à dix sols, la lecture et 1 écriture à huit
sols.
On peut se figurer à quel degré s'élevait le niveau
moral et intellectuel d'une population dont l'enfance
recevait une telle éducation. Le résultat en est sensible :
trois cents habitants, à peu près la Uïoitié de la popula-
tion, pratiquaient exactement à cette époque leurs devoirs
religieux, et communiaient régulièrementune fois par an,
tandis que nous constatons, d après de nombreux procès-
(1) L*arrêt du 30 juin 1567, porte que les habitants des pa-
roisses sont tenus de fournir aux maîtres et maîtresses d école
un logement.
(2) L'article 5 de Tédit du 14 mai 1724 porte qu'il devra être
alloué aux. maîtres, un traitement de cent cinquante livres, et de
cent livres aux maîtresses.
190
verbaux de délibérations de la communauté, que donze,
quinze, vin^t habitants au plus, étaient en état d'apposer
leurs signatures au bas des actes publics. Le double rap-
prochement de ces trois cents communiants et de ces
quinze ou vingt signataires est significatif.
Qui oserait se plaindre qu*aujourd hui les termes sont
à ce point renversés, qu'il n'y a plus un seul commu-
niant dans la commune de Branches, et qu^en revanche^
il n y a peut-être point un seul illettré?
Nous avons dit que, par son édit du 13 décembre
1698 (1), Louis XIV obligea les paroisses dépourvues de
maîtres et de maîtresses d'école à en établir.
La paroisse de Branches n'avait point attendu la promut
gation de cet édit pour créer des écoles, car nous trouvons
en 1675 un recteur des écoles du nom de Nicolas Depoix ;
Jean Vinot, en 1 693- î 698 ; Hubert Esclavy est recteur en
1708; CyprienBerry, enniO; Philippe Guillot, en 1713;
Pierre Duval rempit ces fonctions en 1716; Girardon,
en 1720; Giraud, en 1725; Laurent, en 1731 ; en 1736,
Philippe Guillot est greffier et recteur; Edme Devillia lui
succède dans les mêmes fonctions, et décède le 26 août
1777. Celui-ci avait été longtemps notaire; son fils,
Alexandre Devillia, fut notaire et procureur fi<^cal d*Ap-
Î)oigny ; sa fille épousa Claude Vallot, procureur postulant, .
ils de Claude Vallot, procureur fiscal de Branches. Claude
Vallot succéda à Edme Devillia en 1777; il mourut le
25 janvier 1786. Son fils, Claude-Alexandre Vallot, lui
succéda; il fut le dernier des recteurs des écoles de
Branches avant la Révolution.
XXV.
Au mois de novembre 1777, le prieur Watier de Villette,
qui avait déjà tenté plusieurs fois, et toujours infructueu-
ment, de s'approprier les propriétéscommunales connues
sous le nom général de Bois et Bruyères de Couron, —
S|u'il ne faut pas confondre avec le bois de Courant, qui
aisait partie du bénéfice priorial^ — • résolut d'en finir
(1) Un édit du roi du 14 mai 1724, renouvela cette prescription.
(Art. 5).
104
par un coup de mattre. Il vendit donc purement et sim-
plement celte propriété, qui comprenait six cents arpents
de bruyères et friches, et quarante arpents de terre en
culture, à M. le Marquis de Guercby, par acte sous seings
privés.
Cet acte audacieux et inique surexcita toute la popula-
tion ; les habitants se réunirent en assemblée générale et
protestèrent avec indignation contre la spoliation dont ils
étaient victimes. Ils déclarèrent s'opposer énergiquement
à la vente de biens communaux dont ils avaient la pro-
priété immémoriale et incontestée jusqu'alors, et se réso-
lurent à poursuivre par tous les moyens de droit la rési-
liation d'un acte aussi abusif et aussi illégal.
En réponse à cette décision, le prieur (it donner assi-
gnalion, — mais sans produire aucun titre, — à la com-
munauté de Branches, par exploit de Breton, sergent, en
date du 5 janvier 1778, concluant à ce que les habitants
fussent condamnés à lui exhiber les titres en vertu des-
quels ils jouissaient des bruyères et pacages en question.
Sur cette assignation intervmt une délibération clés habi-
tants devant M® Bachelet de Vaux-Moulins, notaire à
Âuxerre, ancien bailli de la justice de Pruniers, par
laquelle ils établissent « qu ils avaient la possession im-
mémoriale desdits héritages, vaines pâtures et bruyères,
même avant 1379, ainsi qu'il résulte dune clause du
contrat d'affranchissement mtervenu à cette époque entre
le prieur et lesdits habitants, clause qui maintient ces
derniers dans tous les droits qu'ils possèdent de temps
ancien dans les bois et bruyères de Couron ; que, en ce
3ui concernait les quarantearpents de terre en culture,
ont la communauté tirait un petit bénéfice de quarante
livres, ils pouvaient produire clés baux d adjudication de
neuf ans en neufans depuis cinquante ans; que d'ailleurs
la communauté n'avait fait aucune acquisition nouvelle
depuis trente ans. et que son droit de propriété sur ces
bruyères n'avait jamais été contesté par les prieurs qui
s'étaient succédé à Branches». Ils déclarèrent néanmoins
faire offre de payer au prieur, depuis sa prise de posses-
sion, les droits de cens et autres qu'il justifierait par titre
lui être légitimement dûs pour lesdits héritages, et auto-
risèrent le syndic à défendre le droit de la communauté,
492
drbit consacré par une possession immémoriale, contre
les prétentions injustes du prieur, et à s'opposer par tous
les moyens de droit «à raliéiiation faite parce dernier.
Le 25 janvier suivant, les habitants, désirant nriellre
leur charte d'affranchissement en sûreté, adressèrent,
par le ministère de Jannin, greffier, une requête au lieu-
tenant-général du bailliage d'Auxerre, afin qu il voulût
bien ordonner que le dépôt en fût effectué entre les mains
de M® Bachelet de Vaux-Moulins, notaire royal à Auxerre.
Le 24 février, le lieutenant-général rendit une ordon-
nance favorable, et, le 28 ftP Édme-Pierre-Louis Bachelet,
«procureur fiscal dusieur Gaspard 1 Agneau, prieur défunt,
et actuellement procureur ès-sièges royaux d Auxerre y>,
entre les mains duquel était resté le précieux acte, le
déposa en l'élude de ftP Bachelet de Vaux-iMou ins, par-
devant M^ Berault, conseiller du roi, notaire à Auxerre.
Cet acte, écrit sur deux feuilles de parchemin collées
au bout Tune de 1 autre, fornait, ainsi que le cons-
tate l'acte de dépôt un rep i attaché par le bas avec
un ruban de fil vert et était revêtu d'un sceau de cire
verte, attachant les deux feuilles collées par un ruban
de fil vert; il fut constaté que cette pièce avait un pied
trois pouces dix lignes sur deux pieds quatre pouces
de large. JP Bac helel ayant ensuite transféré son étude à
Charbuy, il est hors de doute que le précieux original
existe encore à cette étude, bien que les recherches que
nous y avons faites, avec le gracieux et obligeant con-
cours de JP Pipault, notaire actuel, aient été in rue-
tueuses. Nous sommes convaincu que de nouvelles et
minutieuses recherches amèneraient la découverte de
cette pièce, qui ne peut qu être égarée dans les nombreux
dossiers de rétude. Nous n'abandonnons donc point Tes-
poir de la retrouver.
La délibération des habitants, prise le I®*" février 1778,
fut homologuée par M. l'inlendant-général de Paris, le
4 mars suivant; la vente faite pir le prieur au marquis de
Guerchy fut déclarée nulle et de nul effet, et les habitants
maintenus dans leur droit de propriété. Cette décision fut
ensuite notifiée au prieur, qui dut, bon gré mal gré, se
soumettre. Nous verrons par la suite que sa soumission
fut plus apparente que réelle, etqu'il conservait danssun for
193
intérieur l'espoir chimérique de frustrer ses paroissiens
et justiciables d'une possession légitime qui a été la
source Ju bien-être et de la prospérité des nabilants de
Branches.
C'est donc au litre d'affranchissement que la commune
doit la propriété de ses bruyères, car les habitants en
eussent été sans doute dépossédés, si l'original de ce con-
trat n'eût apporté la preuve manifeste et incontestable de
leur jouissance immémoriale. Si 1 a'iénation tentée par le
prieur contre toute équité eût obtenu la sanction adminis-
trative et judiciaire, c'eût été une calamité pour la com-
mune, et Ion se figure aisément quelles en auraient été
les funestes conséquences. La privation de ces pâturages,
dans lesquels les bestiaux des habitants trouvaient la plus
grande partie de leur subsistance; la perte de ces bruyères
et bois dans lesquels les habitants s'approvisionnaient de
bois de chauffage et d'engrais, eussent été absolument
funestes à la population.
Nous allons maintenant examiner quel était l'état de la
propriété territoriale à Branches, et quelles étaient les
délimitations des justices seigneuriales qui se la parta-
geaient, d'après un plan topographique du territoire de
Branches (1), dressé en 1784, par Prichot, arpenteur-rojfal
à Joigny,et déposé en l'élude de M* Edme Legros, notaire
royal et procureur fiscal, par Messire Louis-François
Watlier de Villette, prieur-seigneur de Branches. Disons
tout d'abord que les justices seigneuriales sont au nombre
de trois : celle de Pruniers, celle du Prieuré et celle de
Galines, qui a absorbé celles de Marçay et des Taffour-
neaux. Celle du Suuchet n existe plus ; le fief a été aliéné
en partie après la mort du dernier seigneur, Edine Roch
de Chenu, et il n est plus mamlenant qu une chélive pro-
priété de sept arpents, enclavée dans le territoire du
Prieuré.
Remarquons en outre quela mesure agraire des justices
de Gatines et de Pruniers est de vingt pieds linéaires
par carreau ou perche, et de cent carreaux pararpent,
représentant une contenance de quarante-deux ares dix-
huit centiares; celle du prieuré est de vingt-deux pieds,
(1) Ce plau est annexé au texte*
1887 XIII
194
cent carreaux formant à cette mesure cinquante-un ares
quatre centiares. D'où une différence entre les deux
mesures de deux pieds par carreau, et de huit ares
quatre-vingt-six centiares par ^rpent. Ceci expliqué,
nous allons maintenant établir les limites des trois jus-
tices.
Celle de Gatines, située au nord de Branches, compre-
nait tout le territoire situé entre les finages de Neuilly, de
Viliemer et de Guerchy, et était limitée au sud par celle
du Prieuré, dont elle était séparée par le chemin de
Neuilly à Auxerre ou Bout de la rue de Neuilly à Auxerre,
appelé actuellement ( hemin des Montagnes.
La justice du Prieuré comprenait tout le territoire situé
entre le fi nage de Guerchy et partie de celui d'Appoigny,
d une part, le chemin des Montagnes, celui de Guerchy,
actuellement roule n° 19, et la ruelle Mignarl, d'autre
part. Elle ne comprenait ainsi qu'une partie des maisons
de la paroisse, c'est à-dire le côté nord jusqu'à l'église
inclusivement; l'autre partie appartenait à la justice de
Pruniers : ainsi les maisons sises sur la rue Forte appar-
tenaient, celles du côté gauche à la justice du Prieuré,
celles du côté droit à celle de Pruniers.
La justice de Pruniers comprenait tout le territoire
limité au nord par celle du Prieuré, à l'est, par le finage
d'Appoigny, à l'ouest par celui de F'eury, et au sud par
l'ancien chemin de Fleury à Appoigny. Elle avait ainsi
sous sa juridiction toutes" les habitations du haut de la
paroisse, à partir de l'église; c'est pour ce motif qu'elle
prenait la qualification de justice de Pruniers, haut de
Branches, qualification qu'on remarque sur tous les actes
administratifs ou judiciaires émanant de ce bailliage
seigneurial. Le reste du territoire, comprenant les bois
particuliers, celui de Champ Coûtant, appartenant au
marquis de Guerchy, les bruyères communales de Cour-
ron et le petit bois du Courant", propriété d une contenance
d'à peu près cinquante arpents, dépendant du bénéfice
du prieur, appartenait à la justice du Prieuré. Nous rap-
pelons que les juridictions de Pruniers et de Gatines ne
connaissaient que des faits concernant les justices
moyenne, basse et censière, et que le prieur seul possé-
dait droit de haute justice sur tous les habitants sans
exception.
195
Le territoire de Branches contenait, à 22 perches par
arpent, une superficie totale de 1,999 arpents 35 perches,
se décomposant ainsi : terres labourables, 1,075 arpents
35 perches ; prés, 67 arpents ; vignes, 88 arpents 33 per-
ches; bois, 127 arpents 88 perches; maisons et accins,
27 arpents 50 perches; chemins et rues, 33 arpents
50 perches ; friches et bruyères, 577 arpents 56 perches.
Le plan cadastral établi en 1832 accuse une superficie
totale de 1,098 hectares ou 2,153 arpents, soit une diffé-
rence en plus de 154 arpents. Cette augmentation de
superficie accusée en 1832 est le résultat de la double
mesure usitée encore actuellement, — petite mesure,
Gastines et Pruniers; grande mesure. Prieuré, — em-
1)loyéeà tort pour les opérations cadastrales, tandis que
eplan topographique dressé en 1784 n'a adopté qu'une
mesure unique : celle du Prieuré.
L*usage de celte double mesure est une chose fâcheuse ;
i! est la source de difficultés continuelles et d'abus fré-
quents ; nous espérons que, lors de la révision du cadas-
tre, on voudra bien n'opérer que sur une mesure unique,
et supprimer la petite mesure, qui, si elle avait l'avan-
tage de procurer jadis aux seigneurs des fiefs de Gati-
nes et de Pruniers une notable augmentation du cens et
des autres droits seigneuriaux, et pouvait leur paraître
très juste, puisqu'elle les faisait bénéficier indûment de
ces droits sur 154 arpents, offre aujourd'hui de graves
inconvénients par les embarras qu'elle cause aux parti-
culiers et la confusion qu'elle occasionne dans 1 arpen-
tage des propriétés foncières, car il n'est plus guère facile
aujourd nui de délimiter d'une manière exacte et pré-
cise les portions de territoire soumises à la mesure de
Gatines-Pruniers et à celle du Prieuré, et l'on ne sau-
rait s'appuyer sur d'anciens titres, toujours peu explici-
tes, souvent même absolument muets à l'égard de la me-
sure, pour établir que telle propriété esta la première,
que telle autre est à la seconde, et pour régler les contes-
tations entre les particuliers.
Cette division dans la mesure agraire ouvre toutes les
voies à l'arbitraire; à la supercherie et à la mauvaise foi ;
il serait donc absolument nécessaire qu'une situation
aussi anormale, un usage aussi contraire aux intérêts des
196
propriétaires, disparussent, et que tout le territoire fût
ramené à une seule et même mesure, celle qui fut em-
ployée en 1784. La superQcie des terres labourables est,
en 1784, de 1,075 arpents, et, en 1832, seulement de
506 hectares ou 994 arpents, d'où une différence de 81
arpents en faveur de 1784 (1); celle des bois est, à cette
époque, de 157 arpents et de 129 hectares ou 253 arpents
en 1832 ; celle des prés est de 67 arpents en 1784 et de
38 hectares ou 74 arpents en 1832; celle des vignes est
de 88 arpents à la première époque et de 122 hectares ou
239 arpents à la seconde. L industrie vinicole a donc
augmenté dans une proportion considérable pendant
celte période, puisque la culture de la vigne dispose de
151 arpents de plus qu'en 1786. La superficie des bois et
bruyères varie peu entre les deux époques, car elle est de
705*^arpents en 1784 et de 365 hectares ou 706 arpents en
1832. Celle des chemins et rues, qui est de 33 arpents 1/2
en 1784, s'élève en 1832 à 19 hectares ou 38 arpents 1/2;
celle des maisons et dépendance?, qui est de 27 arpents
1/2, monte à 31 arpents en 1832.
XX VL
Nous allons maintenant examiner le fonctionnement
de l'administration intérieure de la communauté de
Branches. On a vu que la charte d affranchissement avait
créé un corps électif composé de quatre membres élus
par les habitants réunis en assemblée générale. Ces
quatre personnes n'avaient d'autres attributions quecelles
oui concernaient le service des chemins, voies et sentiers
delà paroisse; elles déléguaient à lune d'entre elles le
Pouvoir de faire exécuter leurs décisions et de veiller à
entretien et à la bonne tenue des chemins ; la déso-
béissance aux ordres du délégué était punie d'une
amende de trois sols au profit du prieur. Comme on le
voit, les attributions de ces élus de la paroisse étaient
très restreintes et leur pouvoir absolument limité : ils ne
(1) Cette différence se retrouve exactement dans la superHcie
des chènevières, aulnaies, plantations, oséraies, etc., qui est de
75 arpents en 1832.
197
constituaient purement et simplement qu'une commission
de voirie.
Les habitants avaient également le droit d'élire les
sergents b'aviers et des prises chargés de veiller à la
sûreté des propriétés et à la Iranquillilé intérieure de la
{)aroisse; mais ces sergents ne pouvaient exercer leurs
onctions qu'après avoir été agréés par le prieur, auquel
le droit de nomination définitive é»ait réservé. Plus tard,
les habitants eurent le droit d'élire chaque année un
fonctionnairecommuna' appelé syndic, lequel était chargé
de vaquer à toutes les affaires de la communauté et de la
représenter dans toutes les circonstances nécessaires. Le
syndic devait être « de bonnes vie et mœurs, capacité,
suffisance et habileté, et appartenir à la religion catholi-
que, apostolique et romaine ; » le consentement du prieur
était obligatoire pour procéder à l'élection du syndic,
lequel ne pouvait entrer en fonctions qu'après avoir reçu
Tinvestiture du seigneur spirituel.
Les attributions du syndic étaient considérables ; elles
s'étendaient à tout ce qui faisait l'objet des dérisions des
habitants, tant au point de vue judiciaire, financier et
agricole, et concernaient généralement tout ce qui inté-
ressait à un degré quelconque la communauté.
Le syndic était chargé de poursuivre la solution de
toutes les affaires communa'es, et d'assurer Texéculion
des décisions prises par les assemblées générales des
habitants. Il y a loin, comme on le voit, du pouvoir et de
Tautorité très limiUfsde la commission vicinale instituée
parla charte, à l'autorité et au pouvoir du syndic, qui
était également chargé de l'exécution des lois, arrêts et
ordonnances concernant la paroisse.
Le syndic était tout à la fois le représentant de la com-
munauté et le délégué du pouvoir royal. Il convoquait les
assemblées générales des habitants dans toutes les cir-
constances où elles lui paraissaientnécessaires, et prenait
toujours le premier la parole pour expliquer l'objet de la
convocation. Ces assernblées étaient généralement con-
voquées au son de la cloche ; e les se tenaient devant la
porte principale de 1 église, et presque toujours le
dimanche après la messe ou après les vêpres. La semblée
réunie, le syndic expliquait le but de la réunion ; la dis-
V
198
cussion s'engageait et l'assemblée prononçait ensuite à la
majorité par main levée. Un clerc, tabellion ou notaire,
récliçeait le procès-verbal de la réunion, que signaient
ensuite, tant en leur nom qu en celui des autres habitants
illettrés, tous ceux qui savaient signer. Le syndic était
alors chargé d'exécuter la décision prise par l'assemblée;
lorsque le cas était grave, il lui était adjoint un procureur
spécial, qui étaitélu par les habitants séance tenante ; les
pouvoirs de ce procureur expiraient aussitôt que laffaire
pour laquelle il avait été élu avait reçu une solution.
Tel était le système employé dans la gestion des affaires
de la paroisse; il était, comme on le voit, très simple, et
avait pour base le principe d'élection pour le pouvoir
exécutif et celui de la souveraineté individuelle pour le
pouvoir délibérant. Il convient de dire que le prieur-curé
ainsi aue les autres seigneurs de Branches avaient le
droit d assister à ces assemblées, non en leur qualité de
seigneurs, mais seulement comme habitants, qu'ils n'y
avaient aucune prépondérance ni aucune autorité, et que
leur voix n'avait pas plus de valeur que celle du premier
manant venu.
Jusçiu'en 1613, la justice du bailliage de Branches se
rendait devant la porte de l'église, au même lieu qui ser-
vait aux assemblées générales des habitants, mais un
règlement du 28 avril de cette année ordonna à tous les
seigneurs de France de rendre justice à l'avenir dans
une salle d audience et de ne plus juger sous le porche
des églises, dans les cimetières ni au «abaret (1). Il paraît
qu'à cette époque, tous les lieux étaient bons pour rendre
la justice. Mais le syndic, qui, en sa qualité d'élu de la
communauté, se trouvait dans un ^état d'indépendance à
peu près absolue vis-à-vis de l'autorité royale, et avait
très souvent une liberté d'allures qui ne pouvait s'allier
avec le despotisme monarchique, le syndic, disons-nous,
ne tarda point à causer de l'ombrage à l'administration.
Celle-ci ressentit le besoin de posséder à côté de l'homme
de la communauté un homme à elle, et elle institua
l'office de syndic perpétuel.
Henri Fréchot fut donc nommé, le 19 mars 1779,
(1) LoYSEAu, Code des Seigneurs féodaux.
499
syndic de la paroisse de Branches, par un arrêté de
M. L.-B,-F. Berlier, surintendant des finances, .duniaines
et alTairesdela reine, et intendant de justice, police et
finance de la généralité de Paris; M. Berlier nous fait
connaître en ces termes les motifs de cette institution :
« Sur ce qui nous a été représenté, que pour le bien du
« service et l'avantage de la communauté de la paroisse
« de Branches, élection de Joigny, il serait nécessaire
« d y établir un syndic perpétuel, qui, par la stabilité de
« sa place, pût prendre connaissance et vacquer conjoin-
« lemenl avec les syndics qui sont annue'lemenl nommés
« en vertu de nos "ordonnances, aux difi^rentes affaires
« de la communauté et ensuilleen instruire successive-
« ment lesdits syndics annuels, et les suivre jusqu'à leurs
« fins, etc. »
Il explique ensuite quelles sont les attributions du syn-
dic perpétuel : « Nous lui enjoignons d'en bien et exacte-
« ment remplir touttes les fonctions, et de veiller à la
fc pleine et entière exécution de nos ordonnances pour la
« nomination des syndics annuels, et aux habitants de la
« paroisse, de lui obéir en tout ce qu'il leur commandera
« pour l'exécution des ordres du roi, et de ceux par nous
« à lui adressés en conséquence, sans néanmoins pouvoir
« prétendre par ledit syndic perpétuel aucune espèce
a aautonté ou de prérogatives sur le syndic annuel, qui»
« tant qu il est en place, doit être regardé comme I homme
« de la communauté, qui doit agir, convoquer les assena-
« blées et faire exécuier les ordres qui lui seront remis
« par le syndic perpétuel, auquel ils doivent être adres-
se ses pour qu'il puisse* en prendre connaissance, et servir
a de son côté de gui«le et de conseil audit syndic annuel,
« l'instruire des différentes affaires dont lenvoy desdits
« ordres, et la stabilité de sa place, l'auront mis au fait,
« et le dirigger ensuitle dans la poursuitte d'icel'e. à
« moins que par des motifs particuliers, nous ne jugions
« à propos d en charger dinclement le syndic annuel,
« auquel cas nous lin brmerions de nos intentions à cet
« égard. Fait à Paris, le 19 mars 1779. Signé : Berlier. »
Le syndic perpétuel est, comme on le voit, l'homme et
l'agent de l'administration, comme le syndic annuel est
l'homme et l'agent de la communauté; désormais cç
200
dernier ne communiquera plus avec l'administralion et
ne recevra plus aucun ordre du roi, ni aucune ordon-
nance de rinlenda ni général, que par linlennédiaire du
premier. Quoi qu'il en soit, le syndic annuel a encore le
rôle actif dans l'exécution des lois et ordonnances que le
syndic perpétuel lui transmet ; le rôle de celui-ci se borne
ù surveiller 1 exécution des décisions qu il a reçues de
l'autorité royale et à servir de guide et de conseil au syn-
dic annuel.
Le syndic annuel et le syndic perpétuel étaient donc
les seuls agents municipaux jusqu au 8 juillet 1787,
époque à laquelle le roi Louis XVI décréta rétablissement
d'assemblées municipales dans toute la France. Ces
assemblées devaient se composer de huit n embres : le
seigneur et le curé de la paroisse en faisaient partie de
droit, les six autres, parmi lesquels était compris le syn-
dic, devaient être élus par les habitants réunis en assem-
blée générale.
En vertu de ce décret, l'intendant de la généralité de
Paris rendit, le 24 juillet suivant, une ordonnance convo-
quant les habitants des paroisses de son ressort, pour
procéder à l'élection de leurs assemblées municipales.
Ceux de la paroisse de Branches se réunirent à cet effet,
le 8 août, devant la porte de l'église, et en la manière
accoutumée. M. Robinet deMalleville, chevalier de l'ordre
royal de Saint-Louis, fut élu syndic annuel, et Augustin
Breton, Savinien Couche, Pierre Houchot, Germain
Moutard, Jean Soufflard et Alexandre Vallot, tous labou-
reurs membres de la première assemblée municipale de
Branches. Jean Guibert fut choisi en qualité de greffier.
L'assemblée municipale se composa donc de neuf
membres, dont huit élus par les hantants et un de droit,
le prieur-curé. D'après un recensement de la population
opéré en cette même année 1787, on comptait à Branches
412 feux, soit à peu près 560 habitants. Le dimanche
27 avril 1788, 1 assemblée municipale nomma Henri
Fréchut greffier, en remplacement de Jean Guibert le
jeune, décédé.
Voici les noms de quelques fonctionnaires de l'ordre
administratif et judiciaire de la paroisse de Branches
avant 1789, que nous avons pu recueillir dans les régis-
201
très de Télat-civil et dans quelques actes publics. Parmi
les syndics annuels, nous trouvons : C'aude Breton, en
1746; Nicolas Couche, en 1760 ; Pierre Bouchot, en 1777;
Martin Péchenot, en 1783; Martin Vachery, en 1784;
Pierre Bouquin, en 1783; Jacques Bouchot, en 1786;
Robinet de Malleville, en 1787-89.
Parmi les notaires royaux, clercs, jurés et tabeUions de
la paroisse de Branches, citons : Edme Burat, notaire
royal en 1637; Cyprien Michaut, écuyer, garde du corps
du roi, sieur de Cinq-Mars et de Branches, en 1639 ; Jean
Coudron, en 1670; Georges Burat, en 1673; Claude
Vallot, en 1677 ; Nico'as Depoix, en 1680; Claude Burat,
en 1684; Jean Coudron fils, en 1696; Jacques Lacoste,
en 17H ; Edme Legros, en 1717; Nicolas Breton, en
1738; Benry Fréchot, en 1748; Edme Devillia, en 1765;
Claude Jcannet, en 1776; Claude Vallot, en 1780; Edme
Legros, de 1783 à 1789.
Les tabellions-notaires cumulaient quelquefois les
fondions de greffiers et procureurs-fiscaux de la justice
de Branches et celles de recteurs des écoles. Parmi ceux-
ci nous remarquons : Claude Jeannet, notaire et procu-
reur fiscal de la justice de Branches, en 1780, mort le
26 décembre 1782; Claude Vallot, notaire, greffier et
recteur en 1777; Legros, notaire et procureur fiscal en
1717; Benry Fréchot, notaire et procureur fiscal en 1748;
Nicolas Depoix, notaire et recteur en 1680; Edme Devil-
lia, notaire, greffier et recteur en 1763 et 1770; Edme
Legros, notaire et procureur fiscal en 1783 ; Edme Formé,
notaire et greftier en 1789; Nicolas Breton, notaire et
procureur fiscal en 1746
Parmi les procureurs fiscaux de Branches, nous remar-
quons : Georges Legros, en 1392; Henry Fréchot, en
1715; C!aude Vallot père, en 1777; Edme Legros, en
1735, mort le 6 juin 1738: Edme Legros, en 1789.
Parmi les ofiiciers judiciaires du bailliage de Branches,
nous trouvons : Edme Legros. juge en 1677 ; Edme Burat,
lieutenant en 1679; Georges Burat, lieutenant en 1693;
Jacques Garnier, lieutenant en 1714; Edme Mallet, lieu-
tenant en 1743; Pierre Chomereau, lieutenant et juge
ordinaire en 1762 ; Edme Mallet, sergent en 1733 et gref-
fier en 1742 ; Edme Devillia, greffier en 1746 ; Jean Gri-
nnard, greffier en 1764 ; Edme Formé, greffier en 1789.
202
Parmi les notaires, les procureurs fiscaux et les offi-
ciers judiciaires du bailliage de Pruniers, raentionnons :
Georges Bural, notaire et la bel lion-juré en 1608; Breton,
notaire en 1721 ; Philibert Burat. procureur fiscal en
1691; Léger Chevallard, procureur fiscal en 1721;
CharleS'Vinrent Digodet, procureur fiscal en 1650, mort
lel®" mai 1759; Éiie-Simon Leroy, procureur fiscal en
1777; Edme Burat le jeune, lieutenant en 1679; Edme
Burat fils, lieutenant en 1693; Jacques Garnier, lieute-
nant en 1708; Germain Rafin, licencié ès-lois, avocat en
parlement, bailli en 1739; Benoist, lieutenant en 1749;
Cyrille-Léonard-Prosper-Jean Bachellet de Vaux-Moulins,
seigneur de Vaux-Moulins, Lille, Bachellet, Le Grillot,
Veaux, Vieuxchamps et autres lieux, lieutenant en 1767
et bailli en 1780; Henry Fréchot, greffier en 1708; Grillot,
greffier en 1740 ; Jean Grimard, greffier en 1764 ; Charles-
Henri Fréchot, greffier en 1767; Henri Fréchot fils, en
1774 ; Collandre, greffier en 1 788 ; Belin, sergent en 1788 ;
Gilbert Mallet, sergent en 17l4; Gautrin, sergent en 1725;
Martin, sergent en 1740.
Nos archives nous laissent peu de traces des notaires,
procureurs fiscaux et officiers judiciaires de la justice et
prévôté de Galines ; les noir»s qu'ils nous ont conservés
sont ceux de: Edme Burat, lieutenant de la prévôté en
1700; Georges Burat, procureur fiscal en 1738; Henry
Fréchot, procureur fiscal en 1740. En 1691, « honneste
personne » Jean Guibert était receveur de la terre et sei-
gneurie de Pruniers, et habitait le « chastel »; Jacques
Mausson était fermier et receveur en 1 725 ; Tenaille de
Millery était receveur en 1767 ; Edme Vaché était fermier
général en 1774.
Il nous paraît que les fonctions de maître de danse et
d*aubergiste étaient alors considérées comme très hon-
nêtes, car Claude Guillier, maître de danse et aubergiste,
est gratifié du titre de « maître» en 1776.
Toutes les fonctions judiciaires étaient à la nomination
du prieur dans la justice du ressort du bailliage de
Branches ; les officiers et employés judiciaires du bailliage
de Pruniers et de la prévôté de Gatines étaient nommés
par les seigneurs de ces fiefs. Les procureurs fiscaux,
qui étaient des officiers chargés de recouvrer les droits
203
de cens et autres impôts seigneuriaux, sur le territoire
des justices de Branches, étaient nommés respectivement
par le prieur et les seigneurs de Pruniers et de Gatines;
chaque justice avait ainsi son procureur fiscal, et les
habitants paj^aient h chacun de ces procureurs les imi}ôls
auxquels ils étaient assujettis en qualité de propriétaires
d'immeubles situés sur chacune de ces justices. Les fonc-
tions administratives, telles que celles de notaires, tabel-
lions, greffiers, etc., étaient affermées par les seigneurs,
moyennant une redevance annuelle.
Ainsi, le grefie de la justice de Pruniers, haut de
Branches, fut « admodié », en 17*75, pour neuf années
consécutives, au sieur Henri Fré<hot, moyennant une
redevance annuelle de 12 livres. Le 10 février 1789, le
prieur Watier de Villette, seigneur spirituel et temporel
du prieuré-cure, terre et seigneurie de Branches, concéda
à titre de bail à ferme, pour trois, six ou neuf années,
a Tétat et office de tabellion et notaire en la justice de
Branches, plus le greffe de ladite justice», au sieur Edme
Formé, praticien, moyennant une rente annuelle de
27 livres, payable entre les mains du prieur le 1" mars
de chaque année. Les notaires nommés par les seigneurs
étaient appelés notaires seigneuriaux; ils dressaient tous
les agîtes de ventes, échanges, etc., qui avaient lieu sur le
territoire des justices auxquelles ils étaient attachés. Indé-
pendamment de ces notaires, il y avait à Branches un
notaire royal qui était nommé par le roi. et qui exerçait
ses fonctions en dehors de toute action et de tout contrôle
soit du prieur, soit des seigneurs de Pruniers et de (ia-
lines.
XXVIL
Nous sommes arrivé à Tépoque glorieuse et immor-
telle delà Révolution française de 1789. Louis XIV, dont
Voltaire a dit, dans sa Heniiade :
»
Jamais roi dans la France
N'accoutuma son peuple à tant d'obéissance.
laissa, après un règne de soixante-douze ans, la nation
endettée de 2,066,138,000 livres. L'argent disponible
204
était, en 1715, de 7 à 800,000 livres, et il y avait à payer
889,926,624 livres. Le peuple était écrasé par les guerres
continuelles que la folle ambition du roi-soleil avait sus-
citées, et qui répuisaient depuis 1666; des inripôts nou-
veaux et sans cesse renaissants, nécessités parées guerres
et par les dépenses fastueuses de la cour et des catins
royales, impôts qui ne frappaient que le Tiers-État, c'est-
à-dire les vilains,et dont étaient exempts la noblesse et le
cler^^é, avaient réduit les habitants des campagnes à une
misère affreuse. La calamité publique était telle que dans
le superbe salon de Marly, dit M. Anquelil, dans son
ouvrage sur Louh XIV et sa rour. t. III, p. 249, Louis XIV
et sa pieuse maîtresse, M"® de Maintenon, s'occupaient à
f[Oûter des pains d orge, d'avoine et d'autres grenail'es, à
es comparer, pour savoir lesquels étaient plus propres,
non à nourrir, mais à tromper la faim du peuple écrasé.
« Un pain atroce, dit M. Paul Lacombe, dans son
« Histoire du peuple français, où il entrait toutes sortes
« de choses, excepte du b é, devint une nourriture aristo-
« cratique et recherchée; voilà ce que la belle politique
« du grand roi Louis XIV procura à la France. » On ne
saurait mieux caractériser et plus éloquemment flétrir
au point de vue de la situation du peuple, le règne de cet
orgueilleux roi, qui, dans un accès de délire tyrannique,
osa dire : « L'État, c'est moi I » La valeur du marc d ar-
gent, qui était, en 1620 de 23 livres 10 sols, en 1640 de
25 livres, en 1662 de 26 livres 10 sols, en 1679 de 29
livres 6 sols H deniers, fut portée, à la fin de ce règne,
à 30 livres 10 sols 10 deniers. La valeur du marc d'or,
fixée en 1620 à 320 livres, en 1640 à 384 livres, en 1662
à 423 livres 10 sols, en 1679 à 437 livres 9 sols, fut portée
à 442 livres.
Le règne de Louis XV, ce roi dissolu et lubrique, dont
toute la vie se consuma dans la débauche des sens la
plus honteuse, la plus effrénée, et qui prodigua à ses favo-
rites, les Pompadour, les Dubarry, etc., et à leurs créa-
tures, l'or puisé dans les C(>ff'res de la France et tiré de la
substance du peuple, et qui disait cynic|ueinent : « Après
moi le déluge! » n amena point une situation financière
beaucoup plus florissante. Le déficit annuel était énorme,
et la dette exigible en 1764 excédait 467 millions. Cette
203
situation financière s'aggrava jusqu'en 1*789, époque à
laquelle le déficit s élevait à 56,150,000 francs (i). Le par-
lement ayant refusé, au mois de mai 1787, d enregistrer
des impôts nouveaux sur la subvention territoriale et le
timbre, en déclarant « qu il n appartient qu'à la Nation
« assemblée, qu aux représentants des trois ordres, de
« consentira I établissement d'un nouvel impôt, et d'en
a fixer irrévocablement la quotité, la durée et l'emploi, »
le roi 1 exila à Troyes. Louis XVI, qui, jusque-là, s'était
montré rebelle à l'idée de convoquer les Etats Généraux, se
résolut enfin à accéder au vœu unanime de la nation, et
ordonna, dans son arrêt du 5 jui let 1788, des recherches
sur leur organisation la plus complète.
Ledit de convocation des États Généraux fut enregistré
leâ7 septembre 1788 et promu'gué le 5 octobre suivant.
Le roi ordonnait, par cet édit, que le nombre des députés
serait de mille au moins, — il fut de douze cents, six cents
pour le Tiers-État et six cents pour les deux ordres privi-
légiés,— qu'il seraittorméen raison delà population et des
contributions de chaque bailliage, et que le nombre des
députés du Tiers-Eiat — le Tiers-Ltat comprenait tous les
non nobles et non clercs — serait égal à celui des deux
autrps ordres réunis. (Ces deux autres ordres étaient la
noblesse et le clergé, qui formaient chacun une tête.)
L'édit du 27 décembre 1785, publié dans toutes les
paroisses le 28 janvier 1789, ordonnait que dans chaque
village il serait élu, en présence du juge, un délégfué par
cent habitants âgés de 25 ans, payant une contribution
directe quelconque, et n'étant ooint en domesticité. Ce
délégué était chargé de se rendre à l'assemblée du bail-
liage chargée de désigner elle-même les députés aux
Étals Généraux. Les communautés de femmes, ainsi que
les dames nobles avant fief, avaient droit de suffrage par
procureur; les nonles, les abbés commendataires et à
bénéfice, élisaient directement leurs députés; pour le
clergé des paroisses et le Tiers-État, l'élection avait deux
degrés.
D après le règlement du roi, en date du 7 février 1789,
la députation du bailliage d'Auxerre devait se composer
(1) Principales époques des impositions en France, Paris, 1789.
206
d'un député de la noblesse, d'un du clergé et de deux du
Tiers-Élat. Tous les députés à l'assemblée du bailliage se
réunirent è Auxerre, dans la grande salle du palais de
justice, le 28 mars 1789, munis des cahiers de doléances
de leurs mandants, et rédigèrent par ordre un cahier
Sénéral des pétitions pour^ servir d'instructions aux
éputés (qu'ils é'urent aux États Généraux. Les cahiers
des paroisses du bailliage d*Auxerre sont conservés aux
Archives de la Société des Sciences de l'Yonne (1). L'as-
semblée du Tiers-Élat élut députés aux États Généraux
MM. Marie de la Forge, conseiller au bailliage d'Auxerre,
etPaultre des^ Epi nettes, procureur du bailliage de Saint-
Sauveur; la noblesse élut M. de Moncorps, et le clergé
M. de Cicé, évêque d Auxerre.
M. Wattier de Villelte, prieur-curé de Branches, fondé
de la procuration de M. Doutrouleau, curé de Villemer, et
M. Galisset de I Écluzetle, prêtre, demeurant à Branches,
assistèrent à l'assemblée du clergé du diocèse d'Auxerre.
M. Vil'etard de Prunières, chargé de la procuration de
M. Villetard de Pomard, M. Villetard de Prunières fils, et
M. de Chenu du Souchet, assistèrent à rassemblée de la
noblesse du bailliage.
L'assemblée générale des habitants de Branches se
réunit le 19 mars 1789, à reflfet de rédiger le cahier des
« suppliques, plaintes, doléances et remontrances de la
f)aroisse, » et de choisir le député à l'assemblée du bail-
iage. Le député élu fui M. François Guérin, laboureur et
ancien praticien. Le cahier des doléances est revêtu de
trente-six signatures, parmi lesquelles nous remarquons
celles de H. Fréchot, syndic perpétuel ; Robinet de Malle-
ville, syndic; Legros, notaire royal; Burat l'aîné, bour-
geois, etc.; le député Guérin signa et parafa ne varietur.
Nous allons analyser ce document, qui jelte une vive
lumière sur la position matérielle des habitants de
Branches avant la Révolution, et reproduit leurs vœux et
leurs aspirations. On est étonné du ton ferme et de la
hardiesse de langage employés dans celte pièce, qui con-
tient en germe les principes éternels de justice, de liberté
(1) Ils ont été récemment publiés dans le Bulletin de cette
Société.
307
et d'égalité, que TAssemblée nationale proclamera plus
tard, aux acclamations de la France et de tous les peupies
civilisés. Cela nous est une preuve que la Révolution fui
Texplosion d'un sentiment unanime, réfléchi et général
de la nation française tout entière : les cahiers des
paroisses ne contiennent-ils point dans leurs plis le secret
des immenses travaux accomplis d'une manière si prodi-
gieuse par les députés de 1789? Il est évident que la
Révolution était conçue dans les esprits bien avant qu'elle
fût passée à Tétat de fait, et que les députés n eurent
qu'à traduire en lois Texpression des sentiments et des
vœux de leurs commettants, pour qu'elle en sortît néces-
sairement.
Les habitants exposent tout d'abord qu'il existe sur
le territoire de Branches, tant aux confins du midi qu'à
ceux d'orient et d'occident, une quantité prodigieuse de
lapins, qui mangent et ravagent au midi cent cinquante
arpents de bois taillis et les terres et vignes qui les envi-
ronnent, dévastent à Touest les récoltes sur plus de cent
arpents d héritages, et détruisent à l'est p'us de cent
arpents de vignes et terres. Que les gardes-chasse ne res-
pectent aucune ordonnance et chassent dans les blés en
tuyau etdans les vignes chargées de fruits, et occasionnent
ainsi, tant par eux que par leurs chiens, un dommage
considérable. Que les droits de chasse appartenant au
moins pour les deux tiers au prieur-curé, qui est égale-
ment seigneur haut justicier, cette situation occasionne
entre lui et ses paroissiens une source intarissable de
divisions. « Tel nabitant, disent-ils, voit le fruit de ses
« travaux perdu par le gibier; il voit les lièvres pendant
« 1 hiver jusqu'à son foyer, manger les choux et légumes
« de son jarclin, et n'a pas le droit de les prendre, ni de
« les tuer, sans s'exposer à essuyer un procès de la part
« du seigneur ecclésiastique; car dans le cas où il écnap-
« perait à la vigilance du garde, les débiteurs du sei-
« gneur ou autres personnes à lui affidées, ne manquent
« pas dé lui en donner avis et de lui décliner les noms
« des prétendus violateurs de ses droits, soit en lui rap-
« portant que tel a pris un levreau, que l'autre a détruit
« un nid de perdrix, au un autre a un chien qui pour-
« suit le gibier ; alors le seigneur pasteur menace ou fait
208
« menacer le quidam et le prend en aversion, et le f)arois-
« sien, molesté de toutes parts, se fâche et ne voit plus
« son seigneur curé que t onjme son tyran. »
Le droit de chasse tant un droit féodal, fiscal et doma-
nial, appartenait exclusivement au seigneur, qui avait le
droit de chasser dans tous les lieux soumis à sa juridic-
tion. La chasse était un droit uniquement honorifique,
attaché à la personne du seigneur, et ne pouvait être
affermée. (Arrêt du 3 octobre 4722). Il était interdit aux
manants et vilains, non-seulement de chasser avec des
armes, mais encore de tendre des filets, des gluaux et
tout autre piège quelconque. Le moindre dcMit de chasse
était puni des peines les plus sévères. L'article 8 de
l'ordonnance du mois de juin 1601 porte interdiction aux
marchands, artisans, laboureurs, paysans et autres gens
roturiers, de chasser au feu ni autrement à aucunes
grosses et menues bêtes et gibier en quelque sorte et
manière que ce soit. L'article 10 défend à toute personne
d avoir ou tenir aucuns chiens couchants pour le fait de
chasse. L'article 14 dit que celui qui aura chassé aux
cerfs, biches et faons, sera puni la troisième fois des
galères ou du bannissement, et, s'il réf*idive, du dernier
supplice. L'article 17 punit ceux qui auront chassé aux
menues bêtes et gibier, d un mois de prison, au pain et à
Teau ; s'i's récidivent, ils seront battus de verges sous la
custode et mis au carcan trois heures ; la seconde récidive
est punie du bannissement. L'article 19 punit du ban-
nissement ceux qui seront trouvés, pour la troisième fois,
détenteurs de tirasses, tonnelles, traîneurs, bricolles,
pans de rets, collets et autres engins prohibés. L'article
20 punit des mêmes peines ceux qui chasseront aux
chiens couchants. L'article 25 attribue au dénonciateur
des délinquants le tiers des amendes et confiscations.
L'ordonnance du 17 septembre 1605 n'est pas moins
rigoureuse.
Les habitants exposent ensuite que les prieurs» en
qualité de gros décimateurs, ont perçu, pendant près de
quatre cents ans, la dîme à raison du seizième sur les
grains, vins et chamvres seulement; mais que depuis
environ vingt-huit ans, les prieurs se sont avisés d'exiger
cette dtme sur les légumes, tels que haricots, lentilles^
309
pois verts, et sur les vesces et luzernes, bien que les
paroisses voisines n'en paient aucunement sur ces sortes
de denrées. Le prieur actuel, disent-ils, croit qu*avec sa
triple qualité de seigneur, de prieur et curé, il a le droit
de molester les paroissiens au gré de son désir; il ne fait
que répéter sans cesse qu'il est le maître et qu il entend
que ses volontés, bien ou mal fondées, soient exécu-
tées sans aucune réplique. Suit un tableau très peu
flatteur de son administration auquel ils reprochent,
entr autres choses, d'avoir supprimé plusieurs fêtes et
offices, d'avoir placé dans son jardin deux statues de
saints appartenant à l'église; de ne faire Jamais aucune
remi<^e sur les droits de lots et ventes des biens qui font
mutation sur sa directe, malgré l'exemple des seigneurs
voisins, et quoique son bénéfice lui produise annuelle-
ment trois mille six cents livres au moins de revenu (à
peu près 5,000 francs de notre monnaie) ; d'avoir interdit
un sentier traversant les terres de son prieuré, bien qu'il
soit de toute antiquité ; de s être emparé d'un chemin de
déblave faisant limite à sa justice et à celle des Pruniers.
de dire des messes basses les lèles et dimanches, lors-
qu'il veut faire sentir sa mauvaise humeur à ses pa-
roissiens, de ne jamais faire les prières du prône, ni la
lecture et publiciiiion de ledit de Henri II du mois de
février 1556, au sujet des femmes et filles grosses.
Cet édit enjoignait h toutes les filles et à toutes les
veuves enceintes de faire connaître leur grossesse, sous
peine d'être condamnées comme complices d infanticide,
f>ar le seul lait de n avoir point déclaré leur grossesse et
eur accouchement, ou d'avoir fait disparaître lenfant.
La publication de cet édit devait être laile par les curés
tous les trois mois aux prônes des messes paroissiales,
sous peine de saisie de leur temporel. (Ariêtdu Parlement
,de Paris du 19 mars 1698 et déclaration royale du 25
février 1708). Les curés devaient envoyer exactement
aux procureurs des bai'liages royaux le certificat de
publication de cet édit et 1 annexer à leur registre (1). Cette
(1) Les femmes qui avaient celé leur grossesse et leur accou-
chement, et dont les enfants étaient morts sans avoir reçu le
baptême, étaient présumées coupables de la mort de leurs en-
1887 XIV
2<0
mesure était prise pour arrêter, dans la mesure du pos-
sible, les nombreux infanticides dont les filles-mères se
rendaient coupables et empêcher que les enfants nou-
veaux-nés fussent privés du baptême. Elle n'était sans
doute point du goût de M. Watier de Vil etle, puisqu'il se
soustrayait si iacilement à l'obligation qu elle lui impo-
sait.
Ce qui ressort des plaintes des habitants, c'est que
ce prieur était arrogant, avare, peu scrupuleux, méchant
et vengeur, qualités qui ne sont guère compatibles avec
le sacerdœe, mais qu'on retrouve fréquemment chez les
nobles de cette époque. Et M. Watier de Villelle, s il était
prêtre, était encore p!us noble, et à ce titre, joint à sa
qualité de seigneur spirituel et temporel, ne pouvait avoir
que Hiépris et dédain pour les roturiers, manants et
vilains de sa paroisse, auxquels il se croyait sans
doute en droit d imposer toutes ses volontés et tous ses
caprices.
Comme preuve du désintéressement de ce seigneur
ecclésiastique, nous insisterons sur ce fait qu'il ne faisait
fants, et o.ondamnées au dernier suplice. L*arrêt du Parlement de
Paris du 19 mars 1698, condamne au four, à la marque et au
Jbanissemenl, une femme coupable d'avoir celé sa grossesse et
son enfantement.
Le même arrêt ordonne que la déclaration de Henri II, en-
semble le présent arrêt, seront lus et publiés de trois en trois
mois, aux prônes des messes paroissiales, par les curés de toutes
les paroisses du ressort de la cour. Une déclaration du roi
Louis XIV, du 25 février 1708 prescrit en ces termes la publica-
tion de redit de Henri H : »» A ces causes, et autres à ce nous
mouvant, de notre certaine science, pleine huissance, et autorité
royale, nous avons par ces présentes signés de notre main, dit,
déclaré et ordonné, disons, déclarons et ordonnons, voulons et
nous plait que l'éditdu roi Henri II, du mois de février 1556, soit
exécuté selon sa forme et sa teneur; ce faisant que ledit édit soit
publié de trois mois en trois mois, par les curés ou leurs vicaires
oux prônes des messes paroissiales. Enjoignons auxdits curée
et vicaires de faire ladite publication, et d'en envoyer certificat
signé d'eux, à nos procureurs des baillages et sénéchaussées,
dans rétendue desquels leurs paroisses sont situées. Voulons
qu'en cas de refus ils puissent y être contraints par saisie de
leur temporel, à la requête de nos procureurs généraux en nos
cours de parlement, poursuite et diligence de leurs substituts,
chacun dans leur ressort.» (Nous donnons l'édit de Henri 11 dans
les pièces justificatives).
jamnis aucune remise des droits qu'il possédait sur ses
paroissiens, tandis que les seigneurs laïques voisins,
apiit égard à leur position malheureuse et précaire, et
animés de sentiments charitables et élevés, leur remet-
taient souvent une partie de ces droits.
Hais revenons au cahier de la paroisse.
Les habitants observent qu il existe dans la paroisse
cinq colombiers contenant un total de plus de deux mille
pigeons, qui mangent les grains de toute espèce, au
moment de la semaille et à leur maturité. L'article 12 de
Tordonnance du 17 septembre 1607 défendait à toutes per-
sonnes, de quelque état et condition qu'elles fussent, de
tirer sur les pigeons, à peine de vmgt livres parisis
d'amende. Les habitants n'avaient ainsi qu'à regarder
les pigeons seigneuriaux ravager leurs récoltes; ils n'a-
vaient même point le droit de se plaindre; le droit de
posséder colombier n*était*il pas un droit essentiellement
féodal ?
Ils établissent ensuite que les droits d'aides sont un
fardeau accablant pour les campagnes; que la paroisse
étant séparée des grandes villes et de la rivière par des
montagnes escarpées et de mauvais chemins, les mar-
chands n'y paraissent que rarement, et que tel, qui vend
son vin trente ou quarante livres le muid, est forcé J'en
frayer les droits sur le pied de quarante et cinquante
ivres et quelquefois plus. De sorte que le propriétaire,
pressé par le besoin, se trouve obligé de donner son vin
a vil prix et d en payer les droits au ^ré des commis. Ils
exposent qu'il résulte de ces droits d aides un droit connu
sous le nom de gros-manquant ou trop bu, qui est
odieux par sa nature et par la perception arbitraire qui
s'en fait; ce droit accordait en franchise à chaque labou-
reur trois muids de vin par charrue pour sa consomma-
tion, outre les déductions pour les lies et coulages.
Uais il arrive, disent-ils, qu'aucun particulier, ou très
rarement, profite du bénéfice de cette loi, pane que les
commis refusent arbitrairement de donner, dans leurs
inventaires, la qualité de laboureurs aux propriétaires,
afin qu ils se trouvent indistinctement compris dans la
contrainte pour le paiement de ces droits imaginaires.
Les huissiers et leurs satellites, accompagnés de deux ou
212
trois commis de la ferme, sabre à la main, se livrent très
souvent à des saisies-exécutions de meubles pour le paie-
ment du trop bu des cinq ou six années précédentes. Le
particulier a beau exposer qu'il en a vendu en gros et en
détail, qu il en a fait sa déclaration au bureau et qu il en
a perdu la quittance; il lui faut payer au commis tout ce
qui lui plaît d'exiger. Aux termes de l'arrêt du conseil
au 4 octobre 1639, les droits dûs pour le gros-manquant
étaient ceux de jauge et courtage et s'élevaient à quinze
livres par muid de Paris. Le laboureur avait donc à
[)ayer annuellement quarante-(;inq livres à la régie pour
a "consommation du vin de sa récolte.
Au sujet des impositions ordinaires, les habitants expo-
sent que les rôles sont établis par des commissaires
généraux de M. I intendant de la généralité de Paris,
lesquels, étant payés à raison de quinze livres par pa-
roisse, accélèrent leur travail le plus rapidement possible,
et au lieu de rester trois jours pour bien faire les opéra-
tions d une paroisse, n y restent que trois heures au plus.
Ils expliquent que la forme de répartition établie depuis
1776, et qui consiste à imposer les contribuables sur
tous les rôles des paroisses où ils ont des héritages, en-
traîne une dépense du triple pour la façon des rôles, un
ten^ps considérable employé pour faire la collecte dans
dix ou douze paroisses quelquefois très éloignées, la né-
cessité pour les collecteurs de vivre à gros frais dans les
cabarets où souvent ils s'ennuient, sans compter qu ils
sont souvent exposés à être assassinés et volés en chemin.
En ce qui concerné I impôt du vingtième, ils rappe lent
que par 1 édit royal de mai 1749, les maisons des pa-
roisses de la campagne occupées par les propriétaires et
ne produisant aucun revenu n'étaient point assujetties à
cet impôt, mais que depuis 1776, les rôles étant établis
d après les minutes des rôles des tailles, notamment dans
l'élection deJoigny, toutes lesnjaisons ou chaumières des
vignerons et mercenaires sont imposées aii rôle des
vingtièmes, sur des estimations arbitraires, tandis que
les châteaux et maisons bourgeoises en sont exempts, ce
(]ui est, disent-ils, une extension de la loi et un abus
intolérable. Rappelons que le clergé était exempt de cet
impôt ; il paraît que cette injmunité était partagée égale-
ment par les seigneurs et bourgeois de Branches.
213
Les habitants se plaignent en ces termes de la mendicité
ou plutôt de 1 exploitation des campagnes, pratiquée par
une classe de déshérités, de vagabonds et de parasites.
« Les habitants de cette paroisse, disent-ils, sont vexés
«journellement par une quantité prodigieuse de men-
« diaiits et gens sans aveu qui mendient en toutes sai-
« sons avec insolence, de manière que de pauvres
« particu'iers son' forcés par la crainte de leur donner
« I aumône, au prt^judice de leurs besoins. » La men-
dicité est une plaie aussi vieille que la société humaine.
Au VI® siècle, le conci'e de Troyes recommande l'assis-
tance aux nécessiteux el l'interdiction de la mendicité.
« Que chaque cité, suivant ses re.^^sources, nourrisse ses
pauvres el ses infirmes, et que la dépense soit répartie
entre les habitants et le clergé, afin que les habitants ne
vagabondent plus. » Charlemagne, dans son édil de 806,
renouvelle ces prescriptions et défend de nourrir les
mendiants valides qui refuseront de travailler.
Saint-Louis, Jean>le-Bon, Charles VIII, Louis XII et
François 1*' rendirent diverses ordonnances pour conjurer
le fléau de la mendicité. La nuée de mendiants qui s abat-
taient sur les villes et surtout sur les campagnes, était un
objet de terreur continuelle pour les paysans qui ne pos-
sédaient aucun moyen de résister a leurs exigences sans
cesse renaissantes; aussi ces misérables se livraient-ils
impunément aux plus effrovables excès, portant partout
le meurtre, le pillage, le viol et l'incendie. Les ordonnan-
ces de 1523 et de 4537, rendues dans le but d arrêter ces
horreurs, condanment à la peine de mort les coupables
qui tomberont entre les mains de la justice, et ordonnent
qu avant I exécution ils auront la gorge ouverte avec un
fer chaud et la langue tirée et coupée par de-^sous. Un
édil rendu en 1561, à Mou'ins, prescrit les mesures sui-
vantes pour extirper la mendicité : « Les pauvres de
« chaque ville, buurg ou village seront nourris et entre-
« tenus par ceux de la ville, bourg ou village dont ils
« sont nali sel habitants; il leur est défendu de vaguer
« ni'de demander 1 aumône ailleurs qu'au lieu duquel
« ils sont. Et à ces fins seront tenus les habitants à con-
« tribuer à la nourriture desdils pauvres selon leurs
« facultés, à la diligence des maires, éehevins, consuls
« et marguilliers des paroisses. »
2U
Mais toutes ces mesures étaient impuissantes à extirper
la lèpre (lu vagabondage. Les mendiants formaient une
véritable corporation ; ils exploitaient la charité publique
dans les villes et villages, sous la direction de cnefs élus
par eux. L'organisation comprenait dix corps, qui étaient
autant de formes sous lesquelles avait lieu 1 exploita*
tion des campagnes, savoir : les orphelins, les rifodés, les
malingreux, les mercandiers. les piètres, les francs-
mitoux, les sabouleux, les hubams, les coquillards, les
narquois, drilles ou gens de la petite flambe. Louis XIII
ordonna que les mendiants seraient reclus dans des éta<-
blissements spéciaux, et imposa à ces maisons de déten-
tion un règlement sévère et uniforme. Louis XIV ordonna,
en 1662, l'établissement dans chaque ville et gros bourg
du royaume, d'un hôpital pour les pauvres, malades,
invalides et orphelins, aOn que chacun fût obligé de sou-
lager et nourrir ses pauvres.
On voit que malgré toutes ces mesures, le progrès du
vagabondage n'était point arrêté et que les mendiants
pullulaient dans les campagnes où ils portaient une
grave atteinte à la tranquiiité et à la sécurité publiques.
Kous allons maintenant revenir au cahier de la paroisse.
Les habitants disent que la paroisse est privée depuis
longtemps de chirurgiens et de sages-- femmes, et que la
plupart des habitants meurent jeunes ou demeurent
estropiés, faute de secours. « Les femmes qui se mêlent
« d'accoucher les autres, disent-iîs, n ont aucun principe ;
« très fréquemment leur ineptie occasionne la mort aux
« enfants et souvent aux mères. Il serait donc très inté-
« ressaut pour 1 humanité que le gouvernement donnât
« des ordres pour que chaque communauté lût obligée de
« se pourvoir au moins dune sage- femme instruite,
« laquelle serait obligée de prêter serment devant les
€ juges des lieux, et qu'il fit aél'ense à toutes autres per-
« sonnes de s'immiscer à la pratique de cet art. » La
réalisation de ce vœu est encore aujourd hui loin d être
complète, car les deux tiers au moins des communes de
France sont dépourvus de médecins ou de sages-femmes ;
mais quelque humanitaire que soit ce vœu, il n entre pas
dans les moyens d'action du gouvernement de pouvoir
l'exaucer.
215
Sous ce rapport, la commune de Branches est moins
bien partajçéo aujourd'hui qu au xvni* siècJe ; nous trou-
vons, en effet, que Louis de Belloy était chirurgien à
Branches pu 1700 et qu'il exerça ses fonctions jnsqu en
4735. Il avait épousé Benoiste du Tillet, et fut inhumé à
Branches le 7 mars M\io ; il était âgé de soixante-dix ans.
Philippe Guibert lui succéda : il exerçait encore les fonc-
tions de chirurgien en 4755. Germain Mocquotest qua'ifié
maître en chirurgie en 1766 Nous avons été moins heu-
reux en ce qui concerne les sages-Femmes, car nous
n'avons trouvé qu une titulaire, Edinée Simon, qui exer-
çait en 1756. Depuis la révolution, il ne nous paraît point
qu'aucun médecin ou sage-femme soit venu résidfer à
Branches. Si la réalisation du vœu émis par les habitants
de Branches en 1789 peut être considérée comme le nec
plus ultra du progrès sanitaire, il nous faut avouer
qu'elle restera encore longtemps à lélat de desideratum.
Les habitants représentent ensuit^ que 1 office de juré-
priseurestun nouveau fléau pour les campagnes; qu'il
absorbe régulièrement le quart au moins du produit des
ventes des mineurs, et qu'ils ont sous les yeux des
quittances de soixante-dix et quatre-vingt livres de frais
de vacations pour des ventes de deux cent cinquante à
trois Cents livres. Il leur paraît désirable que ces officiers
soient supprimés, sauf à payer les quatre deniers pour
livre des ventes aux bureaux des contrôles, comme par le
passés.
Il résument ensuite ainsi leurs vœux : « Les habitants
« supplient très humblement Sa Majesté d'ordonner que
« le gibier sera détruit; que les ecclésiastiques ne pour-
« ronl, en même temps, être curés et seigneurs des
« paroisses, cette dernière qualité étant absolument in-
« compatible avec les fonctions attachées à leur minis-
« tère; que les propriétaires de co'ombiers et voliers
« seront obligés de tenir leurs pigeons renfermés dans
4( les tenips de semence et depuis le mois de juin jus-
« qu'après la réculte, sinon permis à tous les eu tivateurs
« de les tirer sur leurs hérila^es ; que les droits d'aides,
« gros-manquant et péages sur les ponts et rivières seront
« supprimés et remplacés par d'aulresjmoins onéreux au
« public et sujets à moins d'entraves pour le commerce ;
216
« que les contribuables seront imposés pour toutes leurs
« facultés dans !e lieu de leur domicile ; que les maisons
€ occupées par les propriétaires ne produisant aucun
« revenu ne seront plus assujellies à l'imposition des
« vingtièmes; quil sera établi des chirurjjjiens ou au
« moins des sages-femmes dans chaque paroisse ; que les
« charges de juré-priseur seront supprimées, à eau e des
« vexations exercées par les pourvus desdits offices, et
« que tous les abus des personnes titrées et qualiQées
a seront réprimés. »
Telles sont les observations présentées et les vœux
émis par les habitants de la paroisse de Branches, au
moment de la convocation des Etats-généaux. Le jour où
le pouvoir royal permit à la nation de formuler ainsi ses
vœux, et à ses députés d'en traduire l'impression en
mandataires fidèles, ce jour-là fut la fin de la monarchie
et Tavènement de la Révolution. La Révolution, qui ne se
contentera pt»int de réprimer les abus des personnes
titrées et qualifiées, ou de supprimer les prérogatives et
les immunités de la noblesse et du clergé, mais qui osera
s'attaquer au colosse lui-même et donner enfin une salis-
faction légitime au peuple opprimé depuis tant de siècles
par ce vampire attaché à ses flancs, en abolissanl pour
toujours les droits seigneuriaux et* en décrétant la des-
truction totale du régime féodal, des qualifications, des
distinctions et des privilèges des nobles.
XXVIII.
La convocation des Etats-Généraux de 1789 est en
quelque sorte l'acte de naissance de la France nouvelle;
cette date mémorable marque la fin de l'exploitation mo-
narchique et féodale et I avènement d un monde nouveau.
Elle consacre I émancipation du peuple et assure le
tr.omphe de la démocratie qui s élève sur les débris de la
puissan<e théo-aristocratique qui va disparaître pour
toujours. D'après ledit de convocation, tous les imposés
âgés de plus de vingt-( inq ans, même les domest4ques,
devaient élire les électeurs chargés de nommer les dépu-
tés et concourir à la rédaction des cahiers. Des millions
d hommes et de paysans étaient ainsi appelés à la vie
2*7
politique, et quoiqu'ils fussent obligés à voter sous Tœil
redouté de leurs tnattres [les assemblées primaires
devaient élire leurs dplégués à haute voix), ils accom-
plireni fermement et dignement -eur mission civique, en
exposant sans crainte leurs vœux et leurs aspirations et
en choisissant de dignes électeurs qui, eux-mêmes,
nommèrent des députés iermes, patriotes et dévoués aux
idées nouvelles.
Les Etals-j^çénéraux se réunirent le 5 mai 1T89 à Ver-
sailles; le ^0 juin suivant, I assemblée du Tiers, auquel
refusaient de se joindre les députés de la noblesse et du
clergé, se déclara assemblée nationale constituante. La
victoire de Paris, la prise de la Bastille, celte citadelle du
despotisme (14 juillet), accéléra la marche des événe-
ments et précipita !a révolution.
Dans I immortelle nuit du 4 août, TAssemblée natio-
nale décréta laholition du régime féodal et la suppression
détinitive des droits seigneuriaux.
Le 20 août, I Assemblée proclamait, à la face du monde
étonné, les principes éternels et imntunbles de la liberté
individuelle et de l'égalité civile; elle avait rédigé le
code de la nouvelle ère démocratique et Tannon^ait au
peuple, devant les monarques stupéfaits, dans 1 immor-
telle déclaration des droits de I homme et du citoyen Le
•10 octobre, e le décrétait lélection des juges par le
peuple ; le 2 novembre, el e déclarait que tous les biens
ecc ésiastiques étaient la propriété de I Etat, mais qu il
serait alloué à chaque ministre du cu'te un traitement
annuel qui ne pourrait être inférieur à douze cents
francs.
Elle décréta, en décembre, Torganisation de munici-
cipalités électives dans toute la France. Tous les citoyens
actifs habitant la paroisse concouraient à I élection des
municipalités. Dans les communes de 500 h 3,000 habi-
tants, le nombre des membres de la municipalité était
de six, y compris le chef du corps municipal, qui s'appe-
lait maire. Il était adjoint à chaque municipalité un
procureur de la comnmne, lequel avait voix consultative
seulement, et était élu par les citoyens actifs. Ces sept
citoyens formaient le corps municipal. Il était également
jnstituédans chaque commune un conseil général com-
218
posé des membres du corps municipal et d'un nombre de
notables double. Le conseil général élisait un secrélaire-
grefFier. Les membres du conseil général étaient élus
pour deux années et renouvelables par moitié.
En exécution de cette décision, des lettres-patentes du
roi, datées du 6 janvier 1790, convoquèrent les assem-
blées électorales pour la composition des municipalités.
Les citoyens actifs de Branches se réunirent le 15 janvier
pour procéder à l'élection des officiers municipaux. Les
élus furent : Breton Augustin, maire, Breton Pierre,
Vachery Nicolas, Jouan Pierre, Jeannet Etienne, officiers
municipaux, et Burat, procureur de la commune. L'as-
semblée élut Alexandre Vallot en qualité de secrétaire-
greffier. Augustin Breton fut ainsi le premier maire de la
commune de Branches.
Le 26 mai 4790, TAssemblée nationale décréta là divi-
sion de la France en quatre-vingt-trois départements.
Le 8 mars suivant, le département de 1 Yonne fut constitué
et partagé, en sept districts et soixante-onze cantons.
Auxerre eut treize cantons, Joigny, Sens et Tonnerre
chacun dix, Avallon, douze, Saint-Fargpau et Saint Flo-
rentin, chacun huit. Branches fit partie du canton de
Villeraereldu district de Joigny. Le canton de Villemer
comprenait dix communes, savoir : Bassou, Champlay,
Branches, Charmoy, Chichery, Epineau-les-Voves, Fleury,
Guirchy, Neuilly et Vi'iemer. Ainsi disparurent les der-
niers vestiges de Torganisalion féodale par la suppression
des provinces, qui étaient jadis l'apanage des grands feu-
dataires, et qui constituaient autant de pouvoirs distincts,
séparés, autant d'Etats dans lEtat.
Les droits de péage et de rivière avaient été abolis par
la loi du 15 mais 1790; les offices de jurés-priseurs
furent supprimés par la loi des 21-26 juilh t suivant, et
l'impôt des aides par celle des 7-1 1 septembre 1790. En
résumé, abolition des corvées seigneuriales, des servi-
tudes personnelles et de tous les droits féodaux ; suppres-
sion des titres, qualifications et privilèges nobiliaires,
des parlements et de la vénalité des emplois et offices;
consécration de la liberté individuelle, de la liberté de la
presse, de la liberté religieuse, de l'égalité devant la loi;
déclaration des droits de Thomme ; réunion au fisc des
219
biens du cieiigé ; suppression des vœux monastiques ;
organisation départementa'e, municipale, administrative
et judiciaire ; élection des juges et gratuité de la justice ;
le mariage d claré acte civique; les emplois, les fonctions
et les grades rendus accessitles à tous les citoyens ; cons-
titution civile du clergé ; suppression des aides, des
gabelles, etc., et réorganisation de Timpôt : telle est,
dans son ensemble, lœuvre sociale, politique et admi-
nistrative accomplie par cette grande assembk^e qui
siégea du 5 mai 1589 au 30 septembre 1791, c'est-à-dire
pendant vingt-huit mois.
Examinons maintenant quelles furent, pour les habi-
tants de Branches, les con équences de cet état de choses.
Ils n'ont plus dès lors à payer à leurs seigneurs ni tailles,
ni bana ités, nicens, ni dîmes, ni corvées, ni redevances et
droits féodaux quelconques ; ils n ont plus à suppor-
ter les droits de chasse, de garenne et de colombier ; ils
ne sont plus assujettis aux droits de rouage, de péage,
ni à rinfâme impôt de la gabelle, ni aux droits exor-
bitants appelés aides. Les impôts sont répartis également
selon la proportion des fortunes; les immunités et les
privilèges dont jouissaient la noblesse et le clergé n'exis-
tent plus, et nobles et prêtres sont obligés de participer
comme les autres citoyens à Timpôt. La conscience est
affranchie et délivrée de toute pression cléricale ; les ha-
bitants ne craindront plus, s ils n appellent point le
prêtre à leur lit de mort et s'ils meurent dans I irnpéni-
tence finale, que leurs cadavres soient jetés à la voirie et
livrés en pâture aux oiseaux de proie; nul ne peut leur
demander compte de leurs opiniuns religieuses, nul ne
peut leur imposer la pratique de devoirs qui répugnent
à leur conscience.
La liberté individuelle et l'égalité devant la loi sont
garanties à tous, quelle que soit leur fortune, quel que
soit leur rang. Jadis, l'horizon des habitants ne s'étendait
point au-delà de la paroisse ; la patrie leur était inconnue,
le prieur et les seigneurs résumaient tout en eux : l'Etat,
la loi, la justice, le droit. Ils appartieniient maintenant
au grand tout qui forme la Patrie; ils font partie inté-
grante de lElat; leur communauté, qui n avait jus-
qu'alors qu'une qualification religieuse, celle de paroisse,
220
va recevoir un titre plus vrai, plus laïque, plus conforme
à la dignité de TEtat et à celle des liabitnnts. Elle s'appel-
lera désormais la commune et constituera la base de
Tédifice politique, administratif et social élevé par la
Révolution.
Les coutumes et les juridictions de l'ancien régime
étant abolies, les lois sont uniformes dans toute la France,
la justice et les peines sont les mêmes pour fous. Etable
sur ces bases, la nouvelle société peut défier lancien
régime et aspirer, en en dispersant les derniers débris,
à de haules et brillantes destinées. La révo'ution est la
seconde étape humanitaire accomplie par 1 individua-
lisme français; l'affranchissement avait fait du serf un
homme libre, la révolution en fait un citoyen et un pro-
Friétaire libre. Le premier, tout en donmnt au manant
accession à la propriété, n'en avait fait, pour ainsi dire,
par les restrictions et les redevances auxquelles il avait
soumis l'exercice de ce droit, qu un possesseur hérédi-
taire ; la seconde, en supprimant tous les droits auxquels
il était astreint, consacra réellement et définitivement son
droit à la propriété. L un lui a donné la liberté person-
nelle, l'autre lui a donné l'égalité civile ; le mépris et le
dédain des castes nobiliaires et sacerdotales lui avaient
fait donner les qualification de manant et de vilain ; celle
de citoyen lui est acquise par la Révolution et décernée
f)ar I Assemblée nationale. Il est désormais l'égal devant
a loi de celui qui était jadis son seigneur et son justicier.
XXIX.
Il nous semble utile de donner maintenant quelques
explications sur la manière dont s'opéraient les mutations
et les transniisbions de propriétés avant la Révolution ;
cela nous éclairera sur la situation économique des habi-
tant.> et sur le système qui pr'ésidait à leurs transactions.
Les énormes contributions seigneuriales dont étaient
grevées les biens immeubles et la rareti des monnaies
devaient l'endre extrêmement difficile toute transaction
immobilière à prix d'argent; aussi ces sortes de vente
sont-elles tout-c^-fait rares jusqu'en 1789. Alin de faciliier
les transactions, un système de rente annuelle^ établi sur
2S1
la propriété concédée, remplaçait la libération définitive h
prix cl argent. Toutes ies ventes d immeubles s'opéraient
dune au moyen de la création ti'une rente annuelle^ dont
le terme était ordinairement fixé à la saint André.
Pour parer aux inconvénients multiples que devait
nécessairement entraîner ce svstème de transmission de
propriété, surtout en ce qui concernait les immeubles
bâtis, I acquéreur dune maison devait, aussitôt après
la signature de l'acte d^acquisition, en signifier copie au
bailli ou h son lieutenant, dans la justire duquel était
située ladite maison, et lui adresser une requête pour
3u \\ voulût bien lui désigner deux experts ou pru-
hommes — cette expression était déjà employée à
Branches au xvn« siècle — chargés, après avoir "prêté
serment devant I un de ces deux otiîciers, « de faire la
visitdtion et estimation » de la maison acquise, de cons-
tater la nécessité des travaux indispensables à son amé-
lioration ou à sa réédification et d en faire 1 évaluation.
Le procès-verbal de cette expertise était signé par les
ppud hommes et le bailli, et le montant de leva nation
des travaux constituait, en faveur de l'acquéreur, un
droit de recours contre le vendeur, lorsque, par une rai-
son quelconque, le possesseur de la rente d'une maison
rentrait en possession de 1 immeuble.
De cette façon, la p us-value était légalement établie et
constatée, et il était inipossible à I hypothécaire de n'en
point tenir compte à sa reprise de possession. Le débiteur
de la rente était ainsi assuré que la plus-value qu il
donnait à 1 immeuble hypothéqué ne pouvait dans aucun
cas tourner à son préjudice. Ce mode de transaction, si
peu usité de nos jours, constituait plutôt une transmis-
sion de possession qu'un abandon de propriété. En effet,
tant que la rente n'était point totalement éteinte, elle
grevait toujours et par privilège 1 immeub e sur lequel
elle était assise. En quelques différents mains que
ritnmeuble passât, quelque nombreuses que fussent les
transmissions qu il subît, rien n'en pouvait changer le
caractère originel, et la rente, tout en se prêtant facile-
ment aux divers changements de propriété, s'y appliquait
d'une manière précise et invariable.
Ce systèuie était la conséquence naturelle de la mal-
2912
heureuse situation qu'occupaient nos ancêtres ; le paie*
n)ent du capital eut été au-dessus des forces du pauvre
paysan qui convoitait un petit coin déterre pour agrandir
sa culture ou une petite maison pour loger sa fa m il 'e, et
Taceession à la propriété lui eût été fata ement interiite.
L'établissement de la rente, que'que attentatoire au droit
de propriété qu'elle fût, lui facilita cette accession et
lui donna le moyen de se libérer avec le travail et le
temps.
Bourdonner une idée de la valeur vénale des immeu-
bles au commencement du xvui® siècle, il nous suffira de
signaler la vente d'une maison située à Branches, sur la
justice de Pruniers, le 18 avril 1714. Cette maison com-
prenait cinq chambres à l'eu, trois chambres basses et
deux chambres au-dessus, deux grandes caves sous les-
dites chambres, une écurie à chevaux, une bergerie, une
étable ; le tout, y compris la cour, d'une contenance d'un
quartier de terre; un ardin fermé de murailles, un ver-
ger et une concise de la contenance de deux arpents, y
compris quatre denrées de pré. La vente fui faite moyen-
nant une rente annuelle de quarante-cinq livres, au prin-
cipal d'une somme de neuf cents francs. Un tel immeuble
aurait aujourd hui une valeur de douze et peut-être
quinze mille francs; c'est-à-dire que la valeur des pro-
priétés est actuellement quatorze ou dix-sept fois plus
grande qu en 1714.
Les fermages s'acquittaient exclusivement en nature;
la durée des baux était le plus ordinairement fixée à neuif
années. Les redevances ei^igées consistaient généralement
en grains ; quelquefois il v était ajouté un certain nombre
de volailles en plume ; quelquefois encore le fermier était
astreint à un certain nombre de charrois ou de jours de
corvée au profit du bailleur. Au commencement du xvui*
siècle, la redevance annuelle des fermages était générale-
ment de deux bichets de blé, froment ou méteil par
arpent; il était toujours indiqué dans las baux, pour
éviter toutes difficultés dans ces temps où chaque justice
avait sa mesure et où, pa* conséquent, sa contenance
variait d un lieu à 1 autre, à quelle mesure la redevance
était exigée. Il était égalemeni mentionné que la mesure
devait être comble.
223
A la Révolution, le prix des fermages ne s'était point
sensiblement niodiflé. Ainsi, nous avons entre les mains
un bail passé le 29 mai 1791 entre Gaspard de Chenu et
Pierre Breton 1 aîné. Le bail est passé pour une durée de
neuf années ; les immeubles aliermés représentent une
contenance de onze arpents de t^rre de première qualité;
le bail est fait moyennant la redevance annuelle de vingt
bichets de b'é froment mesure d Auxerre « bon grain,
loyal et marchand, à deux sols près l'élite du marché,
et de cinq chapons el cinq poulardes en plume, le tout
estimé être d une valeur de quatre-vingt-six livres. »
Aujourd hui, ces immeubles seraient afferniées pour le
moins cinq cents francs, c'est-à-dire que la valeur des
baux est à peu près décuplée.
Les traitements des employés de la paroisse, recteurs
d'école, sergents et garde-messiers, etc., étaient égale-
ment payés en nature. Chaque propriétaire foncier
donnait pour sa part une ou plusieurs gerbes de blé,
quelquefois une certaine quantité de grain ; ainsi en
1778, l assemblée générale des habitants de Branches
élit un garde-blavier et flxe ainsi son traitement: a Les
« habitants de deux chevaux payeront un boisseau rârle
« de bled môteil ; tout autre laboureur donnera une
« quarte comble, le tout en bon grain bien vanné; les
« vignerons payeront dix sols et les laboureurs à deux
« chevaux six; ceux qui ne labourent point payeront
« quatre sols ou une gerbe de froment. » Ce traitement
est évalué, y compris les prises, à la somme de qua-
rante livres. Aujourd'hui le traitement du garde-cham«-
pêtre est fixé à huit cent francs ; celui de l'instituleur, qui
s élevait à la même époque à cent livres, est aujourd nui
de près de quinze cents francs. La comparaison de ces
traitements prouve quels immenses progrès la Révolution
a permis d'accomplir en moins d'un siècle; nous donnons
ces chiffres à méditer aux apologistes de l'ancien régime
el aux contempteurs de notre immortelle et glorieuse Ré-
volution.
En conséquence de la loi du 2 novembre 1789, par
laquelle TAs emblée nationale avait décrété que les biens
ecclésiastiques étaient la propriété de TEtat, et ordonné
que les détenteurs de ces biens devaient en faire dans
224
le plus bref délai, une déclaration exacte devant les
ofTiciers municipaux de leurs paroisses, le prieur WaMier
de Villette fil la déclaration des biens dépendant de
son bénéfice devant les officiers municipaux de la
paroisse de Branches, le 15 février 1790. Celle décla-
ration fut, conformément à la loi, affichée au lieu le
plus apparent. Le prieur comprit dans celle énumé-
ralion, comme faisant partie de son bénéfice, les biens
communaux dont il avait voulu, en 778, spolier la pa-
roisse, lesquels consistaient on six cents arpents ou en-
viron de bruyères, terres vaines ou vagues, sur lesquels,
disait-il, les habitants n'avaient qu'un droit de pacage, et
en quarante arpents de terres laboural)les, sur lesqu^^ls,
disait-il encore, ceux-ci n'avaient établi une commune
qu'avec le consentement formel des prieurs.
Une aussi intempestive déclaration émut singulière-
ment les officiers municipaux et les habitants, et le
dinianche7 mai 1790, à l'issue des vêp'^es, les habitants
et citoyens actifs se réunirent h 1 eff t de protester
contre cette nouvelle revendication. Trenle-six habi-
tants, parmi lesquels Germain Ravin, propr étaire de
Pruniers, Ch.-H. Fréchut, syndic perpétuel. M® Edrne
Legros, notaire royal, Burat, bourgeois de Paris, prirent
part à la délibération. L'assenjblée, après avoir observé
que c'était 1res mal à propos que le prieur comprenait
dans Sun bénéfice les six cent-quarante arpents de biens
communaux , rappelé que les habitants étaient en
possession de ces biens de temps immémorial, même
avant 1379, et constaté à Tégard des quarante arpents
de terres labourables y compris, et dont la commu-
nauté lirait un petit bénéfice de quarante livres, qii il
existait des baux d adjudication de neuf ans en neuf ans
depuis plus de cent cinquante ans, déclara « protester de
« nullité de la déclaration faite par ledit sieur prieur
« entre les mains des officiers municipaux, en ce qui
« concerne 1 objet des bruyères, terres vaines et pâtures
« appartenant à la communauté, et dont le prieur avait
« déjà voulu la spolier en 1777, et faire toutes réserves de
« se pourvoir en temps et lieu, et par devant qui il
« appartiendra. »
A 1 issue de cette assemblée, les officiers municipaux
225
et notables se réunirent, et après avoir pris communica-
tion de la délibération prise par les habitants, ils décla-
rèrent l'approuver en tout son contenu et se soumettre,
« au surplus, à la décision de TAssemblée nationale, ou
département, district ou canton » dont ils relevaient.
Cette délibération est signée : A. Breton, maire, P. Bre-
ton, V. Vachery, Burat, procureur de la commune,
Vachery, P. Jouan, E. Jeannet et Vallot, secrétaire-
greffier. Cette dernière lejitalive de spoliation avorta
aussi misérablement qu'en 1 778 ; le prieur en fut pour ses
charitables intentions, et la commune fut reconnue une
seconde fois propriétaire incommutable de ces bruyères et
friches. Une telle conduite ne dut guère attirer à l'ex-
seigneur spirituel et temporel de Branches l'estime et la
sympathie de ses paroissiens, que d'ailleurs il avait été
loin de conquérir en cette qualité, ainsi que le cahier de
1789 en fait foi.
En 1785, les habitants avaient adressé une requête à
Mgr l'Intendant de la Généralité de Paris pour qu'il les
autorisât à réédifier le clocher, qui, comme on l'a vu,
avait été démoli par le prieur Guyet de la Sourdière à la
fin du siècle précédent, et gue 1 état de pauvreté de la
paroisse n'avait point permis de reconstruire. On avait
simplement adossé un appentis contre le pignon de
l'église et Ton y avait abrité les trois cloches. Ces cloches
n'étaient élevées que de sept piecjs au-dessus du sol, et la
porte d'entrée de l'église se trouvant placée dans cet
appentis, les fidèles étaient obligés de passer continuelle-
ment sous ces cloches pour accomplir leurs devoirs reli-
gieux. Le pignon et l'appentis menaçaient ruine, ce qui
causait de grandes appréhensions aux habitants.
Cette requête est signée d'un grand nombre d'habi-
tants, parmi lesquels nous remarquons : Robinet de
Malleville, chevalier de Saint-Louis, M"* veuve Imbert de
Gatines, M"® veuve Salles, née de Chenu et Ch. Fréchot,
syndic perpétuel. La requête fut agréée, et M. de Montfeu,
ingénieur des ponts et chaussées, fut commis par l'Inten-
dant général, pour la visite et l'estimation des ouvrages à
faire. M. de Montfeu se prononça pour la construction du
clocher et la réédification du pignon du couchant ; i la
dépense fut évaluée par cet ingénieur à la somme de
1887 XV
226
7,931 livres 9 sols. Un arrêt du conseil du 11 avril 1790
ordonna, pour parer à cette dépense, une imposition
générale extraordinaire de tous les habitants. Le rôle de
cette imposition fut établi, le 10 mai 1790, par M. Lallier,
commissaire nommé à cet effet par une ordonnance du
bureau intermédiaire du district de Joigny, en date du
5 mai. Le total du revenu des biens-fonds imposables
s'élevait à 14,787 livres; la taxe d'imposition fut fixée,
en conséquence, à 1 0 sols 8 deniers 5/8 par livre.
La commission provinciale de llle de France, généra-
lité de Paris, approuva, le 4 juin, la délibération de la
municipalité en date du 10 mai, portant que la taille
serait payable en trois annuités. Le rôle établi par
M. Lallier fut approuvé le 13 mai par MM. de Bontin, de
la Perrière et Lefranc, députés du bureau intermédiaire
du département de Joigny, élection de Joigny, et rendu
exécutoire par une ordonnance de M. Héliard de Haute-
claire, délégué général de llle de France, en date du
21 juin 1790. Voici comment furent fixés les revenus des
propriétés : maison de manœuvre, 1 0 à 20 livres ; mai-
son de laboureur, 20 à 60 ; maison bourgeoise, 60 à 1 00 ;
jardins et concises, Tarpent, 17 livres 10; terres de
1" classe, 8 livres 15; terres de 2® classe, 6 livres 50;
terres de 3® classe, 2 livres 10 ; prés de 1""® classe, 40 li-
vres; prés de 2® classe, 20 livres; prés de 3® classe,
15 livres; vernes et bois de 1'® classe, 6 livres 50 ; ceux
de 2® classe, 3 livres 1 5 ; ceux de 3® classe, 1 livre 50 ;
vignes, 15 livres.
Le bénéfice du prieur comprenait 131 arpents de pro-
priétés, se décomposant ainsi : Jardin, 1 arpent ; prés de
1'® classe, 12 arpents 25 carreaux ; de 3® classe, 2 arpents
67 carreaux ; vignes, 2 arpents 37 carreaux ; vernes de
r® classe, 15 arpents; terres de 1"^^ et de 2® classe, 48 ar-
pents; de 3® classe, 40 arpents. Le revenu total de ces
f)ropriétés étant fixé à 1 ,246 livres 1 5, y compris celui de
a maison presbytérale, évalué à 80 livres, la taille du
prieur fut arrêtée à 652 livres 80.
Le fief de Gatines, appartenant à M"*® veuve Imbert,
consistait en 146 arpents, ainsi distribués : Jardin, 5 ar-
pents 72 carreaux ; terres de 1 ^^ classe, 1 2 arpents 48 car-
reaux ; de 2® classe, 3 arpents ; prés de 1'® classe, 12 ar-
227
pents 50 carreaux ; vignes, 4 arpents 62 carreaux ; bois-
garenne, 9 arpents 41 carreaux ; terres louées de l""® et
de 2® classe, 98 arpents 45 carreaux. Le revenu total du
fief de Gatines, y compris celui du château, évalué à
100 francs, étant fixé à 4 ,695 livres, la taille de M"* veuve
Imbert fut portée à 884 livres.
Le fief de Pruniers, appartenant à M; Germain-Fran-
çois Ravin, consistait en 85 arpents 41 carreaux de pro-
priétés, ainsi répartis : Terres de 1" classe, 15 arpents
50 carreaux; de 2* classe, 50 arpents; de 3® classe,
10 arpents 75 carreaux; bois de 1'® classe, 4 arpents
25 carreaux; prés de 1'* classe, 4 arpents 25 carreaux ;
vignes, 66 carreaux. Le revenu total de la terre de Pru-
niers, y compris celui du chastel et de la ferme, évalué
à 60 francs, fut fixé à 846 livres, et la taille de H. Ravin
à 340 livres.
La Charité possédait 9 arpents de terre de 4 ""^ classe^ et
86 arpents de 2® classe, formant un revenu de 4 16 livres.
Le revenu de bois de Champ-Coutant, qui comprenait
61 arpents 1/2 de bois de 1'® classe, fut fixé à 384 livres
50 sols. Ce bois appartenait à M. le comte de Féranville,
neveu de M. Pierre-Claude Roudier de Féranville, prieur
de Viilefargeau en 1747.
Ainsi, le bénéfice priorial et les anciens fiefs de Pru-
niers et de Gatines comprenaient, en 1790, 363 arpents de
terres, prés et bois, c'est-à-dire près de la cinquième partie
du territoire de Branches. Sur les 1998 arpents de terre
compris dans ce territoire, les habitants n'en possédaient
en propre que 920 arpents, c'est-à-dire moins de la
moitié. Notons que le revenu imposable des propriétés est
seulement de 14,787 livres, tandis qu'il s'élèvera en 1832
à 17,990 fr. 22.
D'après le tarif des tailles, dressé en 1790 pour l'année
1791, la taxe des terres était ainsi établie : l'arpent de
1'® classe, 6 francs ; Tarpent de 2® classe, 4 francs ; Tar-
pent de 3* classe, 2 francs ; celle des prés était fixée à
30 francs l'arpent de T* classe, à 20 francs l'arpent de
2* classe ; celle des vignes à 12 francs l'arpent ; celle des
bois à 6 francs Tarpent. Pour les terres affermées et dont
le paiement s'effectuait en nature, la taxe par bichet de
70 livres ou 47 litres, était pour le froment, de 4 fr. 10,
228
pour le méleîl, de 2 fr. 16, pour le seigle, de 2 fr. 02,
pour l orge, de 1 fr. 15, et pour lavoine de 1 fr. 08. Le
poids du double-décalilre de blé était de 31 livres. Les
mesures les plus usitées pour les grains étaient : le bois-
seau de Branches, qui contenait 23 litres 50 et pesait
37 livres ; le boisseau de Pruniers, qui contenait 20 pintes
de jauge, soit 24 litres 80 ; le boisseau d'Aillant, qui
contenait 23 litres 56, et celui de Joigny, qui contenait
19 litres 40. La mesure pour le droit de mouture était la
pinte de Guerchy, contenant 1 litre 24 centilitres, c'est-à-
dire 4 demi-setiers. La mesure pour les liquides était la
pinte, appelée la jauge, tenant 4 demi-setiers et valant
également 1 litre 24 centilitres. Elle était un tiers plus
grande que celle de Paris, qui ne contenait que 3 demi-
seiiers et valait 93 centilitres. Le demi-setier valait ainsi
31 centilitres.
Le montant des taxes pour Tannée 1791 était de
730 livres 15 sols 8 deniers et se décomposait ainsi :
Taxes fixes, 478 livres 4 sols; cote d'habitation, 14 livres
18 sols 2 deniers; cote mobilière, 237 livres 13 sols
6 deniers. D'après ce tarif, la dîme de vin du prieur était
évaluée à 300 trancs ; ses droits seigneuriaux à 1 00 francs ;
sa dîme sur les grains était affermée 256 francs. Le cha-
pitre de Sens possédait une portion de dîme évaluée à
30 francs ; celle des bénédictmes d*Auxerre, dont l'ori-
gine remontait au xni® siècle, et qui consistait en 20 livres
de monnaie d'Auxerre, 96 bichetsde froment et 96 bichets
d*orge, était évaluée à 534 francs ; celle du domaine de
Villeneuve-le-Roi, à 120 francs. La dîme sur les habi-
tants de Branches constituait donc un revenu annuel de
1,300 francs. Nous n'avons pu retrouver l'origine des
portions de dîme possédées par le chapitre de Sens et le
domaine de Villeneuve-le-Roi : elles ont dû, sans aucun
doute, être concédées par quelques-uns des prieurs de
Branches. Le revenu du greffe ae Pruniers était affermé
18 francs. Le chapitre d'Auxerre possédait 4 arpents
75 carreaux d'immeubles en terres et prés.
Un procès-verbal d'arpentage du domaine de Gatines,
dressé en 1791 par M. Barbier, géomètre, fixe la conte-
nance totale de ce domaine à 1 34 arpents 9 carreaux à la
mesure de 22 pieds, ou 1 62 arpents 24 carreaux à celle
229
de 20 pieds. La superficie du château était de 4 arpents
87 carreaux 3/4 (mesure de 22 pieds), se décomposant
ainsi : château, 8 carreaux 1/2 ; cour d'honneur, 29 car-
reaux 1/2; grand jardin et avenues, 178 carreaux 1/2;
cour d'entrée, 48 carreaux 1/2 ; petits jardins, 40 car-
reaux 3/4 ; bâtiments et hangars de la basse-cour, 15 car-
reaux 3/4 ; cour de la basse-cour, 9 carreaux 3/4 ; terrain
à côté de la basse-cour, 7 carreaux; saulcis, 12 car-
reaux 1/2; fossés, corps de logis et enclos, 137 carreaux.
Le clocher fut commencé en avril 1790 ; on peut lire, à
droite de la grande porte de Téglise, sur la première
pierre de la tour, à fleur de terre, cette inscription :
« Cette pierre a été posée par Agathe Robinet de Malle-
ville E. Edme Charles Burat Le 12 avril 1790. »
Il fut achevé dans le courant de la même année,
XXX.
En exécution des décrets de TAssemblée nationale des
27 novembre et 26 décembre 1790, portant que le ser-
ment des prêtres serait exigé pour le maintien de la
constitution civile du clergé, établie le 12 juillet précé-
dent, l'ancien prieur, devenu simple curé de la paroisse
de Branches, le citoyen Watier ae Villette, se présenta
devant la municipalité, le 23 janvier 1791, et prêta le
serment civique « qu'une loi impérieuse » lui ordonnait
d réitérer. Il déclara donc souscrire volontiers à tous les
décrets de l'Assemblée nationale, sanctionnés par le roi
««5parce que tout sujet fidèle doit l'obéissance aux lois et
« au prince chargé de leur exécution, » et jura d'être
fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de
tout son pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée
nationale et sanctionnée par le roi. Les 10 et 21 mars
suivants, il renouvela ce serment devant le Conseil géné-
ral de la commune.
Le 29 avril 1 792, le Conseil général de la commune
nomma Charles Benoist maître d'école, en remplacement
de Vallot, décédé. Il fixa ainsi son traitement : 78 livres
payables par la commune ; 72 livres payables par la fa-
brique ; 20 bichets de blé méteil à prendre sur les revenus
de la Charité, pour instruire gratuitement douze enfants
230
pauvres ; 3 livres 6 sols payables par les différentes con-
fréries. Chaque écolier paiera en outre, pour apprendre à
lire et Tarithmétique, 12 sols par mois; le plain-chant,
15 sols ; à lire dans les livres latins ou français, 8 sols ;
les enfants à Talphabet paieront 6 sols. Les redevances
en nature stipulées dans le traité de 1 777 ne sont point
maintenues; les obligations concernant le service du
culte ou mieux du curé, sont les mêmes, ainsi que le prix
des messes, des enterrements et autres cérémonies.
Conformément à la loi du 12 octobre 1790, le maire et
les officiers municipaux, assistés du procureur de la
commune et du secrétaire-greffier, apposèrent les scellés
sur les minutes du greffe de la justice de Pruniers. Les
scellés furent levés le 2 mai 1792, et Tinventaire des
pièces dressé par les magistrats municipaux, qui les
adressèrent le 5 à Tadministration du district de Joigny.
Le 4 juin 1792, il fut procédé au partage de 91 arpents
de bruyères entre tous les habitants. Les biens à par-
tager, qui comprenaient 40 arpents situés au chemin des
Barres, 32 arpents à la Maison de Branches et 19 arpents
au bas de Champ-Coutant, furent divisées en 91 lots d*un
arpent chacun, et chaque lot attribué à un ménage par
voie de tirage au sort.
La loi du 14 août 1792, oui ordonna qu'immédiate-
ment après les récoltes, les biens communaux seraient
partagés entre les citoyens, ne reçut point son exécution
a Branches, et les biens communaux continuèrent à être
la propriété collective et indivise des habitants. La loi du
9 ventôse an XII abolit la loi du 14 août 1792 et celle du
10 juin 1793. — cette dernière réglementait le partage
des biens communaux ; — elle interdit pour Tavenir de
nouveaux partages et décida que les partages fails anté-
rieurement seraient considérés comme valables.
En vertu de la loi du 9 septembre 1792, rendue en
conformité de celles des 1 9 octobre, 8 novembre 1 790 et
7 mars 1791, et portant que l'argenterie des églises et
des maisons dépendant de la liste civile, serait portée aux
hôtels des monnaies les plus proches, pour être convertie
en monnaies, les officiers municipaux se transportèrent
à Féglise le 27 décembre suivant, pour procéder à Tin-
ventaire des meubles, effets et ustensiles en or et argent
231
employés au service du culte. Sur la demande faite par la
municipalité, les objets inventoriés furent laissés provi-
soirement à l'église^ étant reconnus indispensables à la
célébration du culte divin. Le 10 août 1792, l'Assemblée
l^islative décréta l'abolition de la royauté et la déchéance
de Louis XVI. La dynastie capétienne, qui avait com-
mencé avec Hugues Capet en 987, avait régné sur la
France pendant huit cents ans.
Le 21 septembre suivant, la Convention nationale, qui
succédait à l'Assemblée législative, commençait ses tra-
vaux par la proclamation de la République française. Le
principe de la souveraineté du peuple était désormais
consacré et s'affirmait sur les aébris de la puissance
royale anéantie. Le 29 septembre 1792, le citoyen Watier
de Villette, prêtre assermenté, et Robinet de Malleville,
notable, pour se conformer au décret de l'Assemblée
législative du 14 août 1792, portant que les prêtres cons-
titutionnels et les nobles devaient renouveler le serment
civique devant les municipalités, comparurent devant le
maire et les officiers municipaux de la commune de
Branches, et prêtèrent devant eux le serment suivant,
qu'ils avaient déjà prêté le 14 août précédent : « Je jure
« d'être fidèle à la nation et de maintenir la liberté et
« l'égalité, ou de mourir en les défendant. » Il paraît
3ue le citoyen Watier, prêtre constitutionnel de 1 église
e Branches, était, pour nous servir de l'expression de
Portalis, véhémentement soupçonné de ne pomt aimer la
Révolution et la Constitution à laquelle il avait cependant
juré fidélité, car la municipaUté lui délivra, le 19 juin
1793, un certificat constatant qu'il ne s'était point absenté
de la commune depuis plus de six mois.
Le 23 juin suivant, le Conseil général lui décerna un
certificat de civisme et de patriotisme.
Le ci-devant prieur, malgré son acceptation de la cons-
titution civile du clergé, malgré ses serments réitérés de
fidélité à la nation, était donc considéré comme suspect
par le Comité de salut public et par les administrateurs
au département et du district. Le citoyen Robinet de
Malleville, en sa qualité de ci-devant noble, était égale-
ment soupçonné de ne point professer pour la Révolution
un amour sans borne, et il dut recourir à la municipa-
a
232
lité, qui lui délivra les mêmes certificats qu'au citoyen
Watier. Conformément au décret de la Convention du
28 juillet, il se présenta devant la municipalité le 12 sep-
tembre et lui fit remise de sa croix de chevalier de Tordre
royal et militaire de Saint-Louis.
En exécution de la loi du 20 septembre 1792, les actes
de Tétat-civil, qui jusqu'alors avaient été confiés aux
soins des curés ou de leurs vicaires, furent remis entre
les mains des officiers municipaux, qui en opérèrent la
clôture le 10 novembre suivant. Le 24 novembre 1 793, la
Convention substitua le calendrier républicain au calen-
drier gréjgorien.
Le 8 frimaire an II de la République française une et
indivisible, le Conseil général de Branches, considérant
que la patrie avait besoin de canons pour sa défense, et
u*une seule cloche suffisait aux besoins du culte, décida
e conserver la grosse cloche, et de consacrer les deux
autres aux besoins de la République et au service de la
Patrie. En conséquence, il informa l'administration dé-
partementale que ces deux cloches étaient à sa disposi-
tion. La cloche qui fut conservée est celle qui existe
actuellement; elle s'appelle Henriette et porte Vinscrip-
tion suivante : « L'an 1760, W^ Gaspard L'Agneau,
« prestre curé prieur seigneur spirituel et temporel de
« Branches. M. Henry Durville, bourgeois de Paris,
« parrain. Et pour marraine, Marie-Nicolle Favier, fille
« de Jacques Favier, marchand, demeurant à Joigny.
« N. Couche, syndic, C.-F. Vachery, P.-C. SoufHard, c. i.
« fabriciens. C. Vallot, pr. fiscal, E. Devillia, recteur
« d'école. » L'une de ces cloches avait été baptisée le
20 juin 1756, ainsi que nous l'avons vu, et s'appelait
Françoise; l'autre l'avait été le 19 juillet 1789, par le
prieur Watier, assisté de Tabbé Pasquier, prieur, seigneur
de Saint-Amatre; elle eut pour parrain Edme Burat,
bourgeois de Paris et pour marraine dame Agathe Tref-
filé, V® de Jacques Imbert. Elle reçut le nom d'Agathe.
Le 6 déceraore 1793 (16 frimaire an II), le citoyen
Watier fut arrêté comme suspect et incarcéré à Joigny.
II avait été appelé par le Conseil général de Branches,
aux fonctions d'officier public (1) ; il adressa, le 6 nivôse,
(1) Les fonctions d'officier public avaient été créées parla loi
du n septembre 1792.
233
sa démission au Conseil, en le priant de vouloir bien le
remplacer, attendu qu'il ignorait le temps que durerait sa
réclusion. Sa détention dura jusqu'au 1°** mars 4795
(41 ventôse an III). Les objets d'or et d'argent servant au
culte catholique, qui avaient été inventoriés le 27 dé-
cembre 1792 et laissés provisoirement h Téglise, sous la
responsabilité de la municipalité, furent déposés au dis-
trict, d'après l'arrêté de l'administration du 19 nivôse,
pour être envoyés au Trésor national et y être convertis
en monnaie, les 8 frimaire et 23 pluviôse an IL Les objets
déposés pesaient onze marcs quatre onces et quatre gros.
(Le marc pesait une demi-livre ou huit onces; Ponce
pesait huit gros).
En vertu de la loi du 1 3 brumaire an II, qui déclarait
fropriété nationale tout l'actif affecté aux fabriques et à
acquit des fondations, les membres du Conseil général,
sur la réquisition du citoyen Guibert, agent national de
la commune, se transportèrent à l'église le 28 nivôse,
afin d'y faire Tinventaire des objets affectés au service
du culte. Le procès-verbal d'inventaire, qui porte en tête
la devise révolutionnaire : Liberté, Egalité, Fraternité ou
la Mort, énumère tous les objets, effets et ornements du
culte, tels que chandeliers, burettes, aubes, surplis,
chapes, chasubles, tuniques, éloles, bannières, etc., ainsi
que le mobilier de Téçlise, comprenant armoires, pla-
cards, bancs, stalles, tribune, etc. Tous les effets et orne-
ments appartenant à Téglise furent déposées au secré-
tariat du district de Joigny le 15 messidor an II, ainsi
que l'atteste un reçu délivré à cette date au citoyen
Fréchot, maire, par le citoyen Zanote, secrétaire-adjoint
du district de Joigny.
Par son décret du 13 pluviôse an II, la Convention
ayant voté une somme de dix millions pour être distri-
buée aux indigents, le district de Joigny fut compris
pour une somme de 17,356 livres 17 sous. Dans la répar-
tition faite entre les communes du district, il fut alloué à
la commune de Branches la somme de 184 livres. Les
officiers municipaux, qui avaient été prévenus le 14 ven-
tôse, que cette somme était à leur disposition, tardant à
se la taire délivrer, les administrateurs du district leur
écrivirent le 2 germinal pour leur reprocher leur cou-
234
pable indifférence, leur rappeler qu'ils sont personnelle-
ment responsables de tout retard, et les informer qu'il
les dénonceront à la Convention et à Fopinion publique
« qui iuge les fonctionnaires qui ne remplissent pas
leurs devoirs^ » slls n'acquittent point dans les trois
jours « cette dette de la patrie envers les citoyens qui,
« par leur âge et leurs infirmités, sont dans l'indigence. »
Cet ordre itératif est signé : Thorailles, Collet et Ragon ;
nous ne doutons pas que cette terrible menace n'ait
beaucoup contribué à stimuler le zèle de nos officiers
municipaux.
Le 27 germinal, la commune de Branches adressa au
district 64 chemises d'hommes et un drap, pour être
envoyés aux soldats de la République, a aux brades
« défenseurs de la patrie. » Noble et touchante preuve
du patriotisme des populations républicaines de 47921
Ceux et celles qui ne pouvaient combattre dans les
armées de la Républiaue, aspiraient du moins à contri-
buer au soulagement de leur misère et tenaient à hon-
neur de prouver leur vive sollicitude pour les braves qui
versaient leur sang pour la France. Sublime détail de
cette grande épopée, où tout est gloire, où tout est gran-
deur, où tout est héroïsme.
En vertu du décret de la Convention et de l'arrêté du
Comité de Salut pubUc du 6 prairial an II, le Conseil
général procéda, le 23 prairial, « à la fixation du taux
« des journées et entreprises à la tâche, transport des
« récoltes, location journalière des animaux, voitures et
« instruments servant aux travaux de la campagne. » Le
tarif fut établi en augmentant de 1/2 celui qui avait été
établi en 1790; nous croyons utile uen donner les dispo-
sitions : Fauchaison, tâche d'un arpent de pré, 5 livres
en 1790, portée à 7 livres 10 sols; journée d'un fau-
cheur, sans nourriture, 3 livres en 1 790, portée à 4 livres
10 sols; avec la nourriture, 2 livres en 1790, portée à
3 livres ; journée d'un faneur, sans nourriture, 15 sols en
1790, portée à 1 livre 2 sols 6 deniers; avec la nourri-
ture, 10 sols en 1790, portée à 15 sols ; journée d'homme
pour charger et décharger les voitures de foin, sans
nourriture, 1 livre 10 sols en 1790, portée à 2 livres
5 sols; avec la nourriture, 1 livre en 1790, portée à
235
1 livre 10 sols; journée d'un cheval ou de deux vaches
et un homme pour le transport des céréales, par dou-
zaine, 5 sols en 1790, portée à 7 sols 6 deniers ; journée
d^un moissonneur, sans la nourriture, 1 livre 10 sols en
1790, portée à 2 livres 5 sols; avec la nourriture,
45 sols en ^790, portée à 1 livre 2 sols 6 deniers ; jour-
née d'un moissonneur d'avoine, nourri, 10 sols en 1790,
portée à 15 sols en 1793.
Tarif des maréchaux, charrons et taillandiers : Pioche
de 7 à 8 livres, 4 livres en 1790, portée à 6 livres;
rechargement d'une pioche, 2 livres en 1790, porté à
3 livres ; soc de charrue, 2 livres en 1 790, porté à 3 livres ;
pointe sur un vieux soc, 1 livre en 1790, portée à 1 livre
40 sols ; rebattage d'un soc, 5 sols en 1790, porté à 7 sols
6 deniers ; repanage, 2 livres en 1790, porté à 3 livres;
4 fers neufs, 1 livre 12 sols en 1790, portés à 2 livres
8 sols ; relevage de fe^s avec clous neufs, chaque fer,
4 sols en 1 790, porté à 6 sols ; embattage d'une paire de
roues, sans aucune fourniture, 2 livres en 1790, porté à
3 livres; laçon d'une charrue, sans fourniture et nourri,
4 livre 10 sols en 1790, portée à 2 livres 5 sols; paire de
roues de charrue, en fournissant le bois, 4 Uvres en 1790,
portée à 6 livres ; paire de roues de charrette à un cheval,
20 livres en 1790, portée à 30 livres ; journée d un char-
ron, nourri, 2 livres en 1790, portée à 3 livres; serpe
ordinaire, 1 livre 10 sols en 1790, portée à 2 livres 5 sols ;
petite serpe à tailler la vigne, 10 sols en 1790, portée à
15 sols ; faucille, 1 livre en 1790, portée à 1 livre 10 sols ;
journée d'un homme, un cheval et une voiture, Thorame
étant nourri, 3 livres en 1790, portée à 4 livres 10 sols ;
journée d'un homme, de deux chevaux et une voiture,
rhomrae étant nourri, 5 livres en 1790, portée à 7 livres
40 sols ; journée d'un tonnelier pour arranger et retenir
de vieilles futailles, ou relier le vin, avec nourriture,
4 livre 4 sols en 1790, portée 1 livre 16 sols. Les gages
d'un domestique, fixés à 120 livres en 1790, sont portés à
480 livres ; ceux d'un vigneron, fixés à 90 livres en 1790,
sont portés à 135 livres; ceux d'une servante, fixés à
50 livres en 1790, sont portés à 75 livres. Il était interdit,
sous des peines très sévères, de demander un prix supé-
rieur à celui fixé par le présent tarif.
236
En conformité de la loi du i\ prairial an II, qui
mettait en réquisition pour les travaux de la prochaine
récolte, tous les citoyens en âge ei valides, et permettait
le glanage seulement aux femmes, aux entants, aux
vieillards et aux invalides, le Conseil général se réunit le
25 prairial pour établir la liste de ceux qui pourraient
glaner. En vertu des décrets des 18 et 21 mars 1793, les
citoyens de Branches se réunirent « dans le Temple de la
Raison, » le 21 avril 1793, à l'effet d'élire douze conci-
toyens chargés de former un Comité de Salut public
ayant pour mission de maintenir le bon ordre et de sur-
veiller les- malveillants et les étrangers. Les douze
citoyens élus prêtèrent séance tenante le serment « de
« maintenir la liberté, Tégalité, Tunité et Tindivisibilité
« de la République française, ou de mourir en la défen-
« dant. » Il faut croire que Teffervescence était grande
dans la commune, puisque le 23 mai suivant, le Conseil
général résolut de demander au district un certain nombre
de piques pour distribuer aux citoyens patriotes, afin de
mamtenir le bon ordre et l'harmonie.
La loi du 14 frimaire an II, ayant décidé qu'un agent
national serait élu par les citoyens de chaque commune,
le citoyen Edme Guibert fut appelé à cette fonction le
18 nivôse, par rassemblée générale des habitants. En
vertu des décrets des 29 frimaire an II, organisant l'en-
seignement public en France, et du 4 ventôse suivant,
astreignant toutes les communes à la création d'un
emploi d'instituteur, le Conseil général désigna, le 6 prai-
rial, pour remplir ces fonctions, le citoyen Charles
Benoist, qui exerçait, comme on Ta vu plus haut, ces
fonctions depuis 1792. Le traitement de l'instituteur est
ainsi fixé : 500 livres d'appointements ; une redevance en
blé payée par chaque laboureur, savoir : le laboureur de
deux chevaux, un boisseau ; celui de quatre vaches, un
boisseau ; celui de deux vaches, une quarte ; les manœu-
vres paieront chacun 30 sols. Chaque messe lui sera
payée 25 sols ; il recevra 25 sols pour Fenterrement d'un
grand corps et 15 sols pour celui d'un enfant, jusqu'à
quatorze ans. Comme on le voit, la situation de l'institu-
teur, si précaire avant la Révolution, est considérable-
ment améliorée. Le 9 fructidor an II, les administrateurs
237
du district envoyèrent aux officiers mupicipaux Tordre de
transporter dans les vingt-quatre heures leur contingent
de foin dans le magasin d'Auxerre, les chevaux en dépôt
dans cette commune manquant de foin pour le moment.
Les officiers municipaux sont prévenus que s'ils ne s exé-
cutent point dans le délai prescrit, les administrateurs
seront dbntraints de prendre contre eux toutes les me-
sures de rigueur qu'exige le service « des chevaux de la
République. »
Le 26 frimaire an III, les officiers municipaux remi-
rent au citoyen Legros, commissaire du district de
Joigny, chargé de recueillir les titres des fabriques, cha-
rités et cures des communes du canton de Villemer,
121 pièces et titres concernant la fabrique et 22 pièces
concernant la charité, dont la plus ancienne était cle Tan
1521. Ces litres et pièces furent adressés par le citoyen
Legros, à Tadministrateur du district, en conformité de
son arrêté du 3 prairial. Le citoyen Legros avait été
notaire royal à Branches avant la Révolution et procureur
fiscal de la justice de Branches en 1789. Disons ici un
mot sur le système d'administration substitué par Torga-
nisation départementale à Torganisation provinciale.
Les lois des 29 décembre 1789 et 15 janvier 1790, et la
Constitution du 3 septembre 1791, avaient consacré cette
oi^anisation et établi que l'administration délibérante du
département serait confiée à une assemblée élective de
trente-six membres, qui se réuniraient une fois par an.
La partie executive fut dévolue à un directoire composé
de huit membres, choisis par et parmi le Conseil. Les
trente-six conseillers étaient renouvelables par moitié au
bout dun an. L'aciministration du district était confiée
à cinq membres élus par le district. Le citoyen Legros
fut élu membre du district de Joigny en octobre 1791.
En avril 1792, les électeurs du district, réunis au chef-
lieu, élirent le citoyen Legros membre de l'assemblée
départementale. Le" 11 novembre 1792, cette assemblée
l'appela aux fonctions de membre du directoire. Ses col-
lègues du directoire furent : les citoyens Housset, Brotot,
Decourt, Jeannet, Simonet, Bègue et Cheslin-Duvivier.
Le citoyen Maure, représentant du peuple en mission
dans le département, dissout le directoire en vertu de
238
son pouvoir discrétionnaire, le 1 9 nivôse an II, et établit
une nouvelle administration, conîposée des membres
anciens moins les citoyens Legros, Bègue et Jeannet,
considérés comme tièdes, que remplacèrent les citoyens
Balme, Monteix et Hébert. Le représentant Maure se sui-
cida à Âuxerre à Ja nouvelle de l'arrestation de ses amis
de la Montagne (9 thermidor an II).
La loi du 1^' ventôse an V (19 février 1795), réduisit à
cinq le nombre des administrateurs du département,
lesjiuels devaient être nommés par le Comité de l^is-
lation, et supprima l'assemblée départementale. Le
27 floréal an III (16 mai 1793), le citoyen Le^ros fut
nommé membre de l'administration centrale de PTonne,
et chargé du bureau des contributions, de l'emprunt
forcé, des charges locales, etc. La Constitution de Tan VIII
(3 nivôse, 24 décembre 1799), rétablit le Conseil général,
qui comprenait vingt membres, lesquels étaient nommés
par le Premier Consul pour trois ans. Le 4 prairial
an VIII (24 mai 1800), le citoyen Legros fut nommé
membre du Conseil général, sur la proposition de M. de
la Bergerie, préfet de l'Yonne, et sous le contre-seing de
Louis Bonapaf te, alors ministre. Il était le doyen d'âge
du Conseil , et fut élu président pour la session de l'an VIII.
Par décret du 4 avril 1806, M. Legros, qui était au terme
de son mandat, fut remplacé.
Le ci-devant prieur Watier de Villette était toujours
incarcéré à Joigny ; le 23 pluviôse de l'an III, les offi-
ciers municipaux lui adressèrent un certificat constatant
que le service du culte catholiaue n'avait cessé d'être
célébré dans l'église de Brancnes qu'à l'épogue du
1 3 ventôse an II. Le certificat fut visé ie 26 pluviôse par
les citoyens Simonet et Badenier, administrateurs du dis-
trict et produisit bon effet, puisque le prisonnier fut
relaxé le 11 ventôse an III. En vertu de la loi du 11 prai-
rial an III, astreignant les ministres des cultes à se pré-
senter devant les municipalités, et à faire devant elles
une déclaration de soumission aux lois de la République,
le citoyen Watier, prêtre-curé de la commune de Bran-
ches, se présenta le 27 prairial devant les officiers muni-
cipaux et fit la déclaration exigée par la loi, ce dont il lui
fut donné acte.
239
Le 21 floréal (10 mai), le Conseil général de la com-
mune approuva la demande faite par le citoyen Benoist,
ci-devant maître d'école, pour exercer de nouveau se»
fonctions et fixa son traitement à 500 livres, indépen-
damment du logement, qui lui était gratuitement con-
cédé. En vertu de la loi du 7 vendémiaire an IV, la muni-
cipalité décida, le 14 brumaire, que les cérémonies du
culte seraient rétablies, mais qu'elles ne pourraient avoir
lieu que dans l'intérieur de l'église. Le même jour, le
citoyen Watier, habitant de Branches, comparut devant
la Municipalité et fit la déclaration suivante : « Je recon-
« nais que l'universalité des citoyens français est le
« souverain, et je promets soumission et obéissance aux
4c lois de la République. » Il fut donné acte au citoyen
Watier de sa déclaration, qui fut transcrite sur le registre
des délibérations de la Municipalité et signée par Fré-
chot, maire. Robinet et C. Burat, notables. Bouchot,
Formé et Watier.
En vertu des lois des 1 2 février et 9 novembre 1 792,
24 avril et 3 juin 1793, et 28 ventôse an IV, et de l'ar-
rêté du département de TYonne du 7 iuillet 1792, les
biens provenant de Louis-Charles de Chenu, ex-officier
au régiment de Picardie, émigré, ayant été confisqués au
profit du domaine national, furent vendus par les admi-
nistrateurs du département le 21 juillet 1796 (3 thermidor
an IV). Ces biens, parmi lesquels était Tancien fief du
Souchet, furent acquis en partie par le citoyen Lallier,
commissaire du district de Joigny, pour un prix qui
nous paraît aujourd'hui dérisoire ; la loi du 28 venlôse
ayant décidé que ces biens seraient abandonnés à tout
acquéreur qui en offrirait un prix égal à vingt-deux fois
le revenu annuel, M. Lallier put entrer en possession de
neuf arpents de terre de nonne qualité et un demi
arpent de pré, pour la modique somme de 2,948 francs.
Charles-Alexandre-Gaspard de Chenu, fils de Gaspard
de Chenu décédé en 1795, et frère de Louis-Charles,
porta opposition à la vente de ces biens, en établissant
qu'ils taisaient partie de la succession indivise de son
père, et que, dans ces conditions, il devait être sursis à la
vente jusqu'à ce que le partage en fût opéré. Par un
jugement en date du 18 prairial an V, Alexandre de
240
Chenu fut déboulé de son opposition et Texécution du
contrat de vente fait par l'administration du départe-
ment ordonnée. En vertu des lois du 14 mai 1790 et du
26 août 1791, décrétant laliénation et la vente des biens
nationaux, les biens dépendant du ci-devant prieur
avaient été également venons en octobre 1791.
Le bois de Courant, qui avait été donné au prieuré par
révêque d'Auxerre, Guillaume de Seignelay, en 1220,
fut acneté par le citoyen Durand-Prudence, propriétaire à
Cheny. Ce bois était d'une contenance de 55 arpents,
non compris 15 arpents de vernes, ce qui formait une
contenance de 70 arpents. Quinze arpents étaient en cul-
ture et quarante arpents étaient en friches. Le citoyen
Durand mit cette propriété en culture et y construisit une
petite ferme. Cette petite ferme prit plus tard, nous ne
savons trop pourquoi, le nom de ferme des Courlis ; c'est
de là que vient l'origine du hameau de ce nom, qui est
situé sur les territoires de Branches et de Charbuy. La
ferme subsiste encore actuellement, mais considérable-
ment agrandie.
XXXL
La Constitution du 5 fructidor an III (22 février 1795),
supprima les districts et créa les arrondissements. Le
département de l'Yonne fut divisé en cinq arrondisse-
ments, et le nombre de ses cantons diminué. La Conven-
tion se sépara le 4 brumaire suivant (26 octobre 1795) :
elle avait possédé le pouvoir pendant une période de
trois ans et un mois. Le 6 brumaire (28 octobre), eut lieu
l'ouverture du nouveau Corps législatif, divisé en deux
conseils, celui des Anciens et celui des Cinq-Cents. La
Constitution de l'an III fut supprimée par le coup d'Etat
perpétré par Bonaparte le 18 brumaire an VIII (9 novem-
bre 1799), et une nouvelle Constitution décrétée le 22 fri-
maire suivant (13 décembre 1799). Cette constitution prit
le nom de Constitution de l'an VIII.
En vertu de cette Constitution, un arrêté consulaire du
15 vendémiaire an IX (7 octobre 1800), réduisit à 34 le
nombre des cantons du département de l'Yonne, que la
loi du 27 janvier 1790 avait porté à 71 . En conséquence
241
de cet arrêté, le canton de Villemer fut supprimé et la
commune de Branches appelée à faire partie de celui
d'Aillanl-sur-Tholon, ainsi que celles de Fleury, Guerchy,
Neuillv et Villemer. Les communes de Basson, Champ-
lay, Charmoy, Chichery et Epineau-les-Voves furent rat-
tachées au canton de Joigny. Un sénatus-consuUe du
22 fructidor an XIII (9 septembre 1805) ordonna Tabo-
lition du calendrier républicain et la mise en usage du
calendrier grégorien dans tout l'empire français, à comp-
ter du 11 nivôse (1®'' janvier 1806).
En exécution de la Constitution de Tan VIII, M. Rougier
de la Bergerie, préfet de l'Yonne, nomma, par son arrêté
du 13 floréal, le maire et les dix conseillers chargés de
l'administration municipale de Branches. Le 2S floréal
(15 mai 1800) eut lieu l'installation de ce conseil ou
plutôt de cette commission préfectorale. M. Robinet de
Malleville, le ci-devant seigneur de Gatines, Tancien
syndic de la paroisse, lex-sans-culotte de 1793, devenu
agent municipal en 1797, fut appelé aux fonctions de
maire, fonctions qu'il conserva jusqu'en 1808. Comme
on le voit, Bonaparte inaugurait le régime d'oppression
et de despotisme qu'il imposa à la France pendant
quinze ans, par un attentat à la représentation nationale
et par un attentat à la souveraineté du peuple, dans la
plus humble de ses manifestations, celle de l'élection de
ses conseils municipaux. Il fallait à l'insatiable ambition
de cet homme, qui s'apprêtait à ceindre ia couronne
impériale, un pouvoir illimité et une domination sans
borne : aussi accapara-t-il la nomination de tous les
pouvoirs électifs. Les conseils municipaux, les conseils
généraux, les assemblées législatives même, furent
choisis et nommés par une autorité souveraine unique, le
premier consul, et plus tard l'empereur.
En 1805, l'ancien prieur Watier de Villette, devenu,
depuis 1803, curé de la paroisse de Branches, dressa le
catalogue des prieurs de Branches depuis 1220, et fit un
relevé des baptêmes, mariages et enterrements de la
paroisse de Branches depuis l'an 1610 jusqu'à cette
époque. Ce catalogue et ce relevé sont conservés aux
archives de la mairie, ainsi que les registres de l'état-
civil, qui remontent à 1610 et qui ofl'rent un grand inté-
1887 XVI
242
rêl paléographique. Ce relevé nous oflFre quelques détails
curieux. Ainsi, l'année 1789 porte en tête cette mention :
« Année critique, » et en bas, cette autre : « Année vexa-
toire pour le clergé. » A Tannée 1790, on lit : « Le
14 juillet fœdération [sic). » L'année 1793 est précédée de
ces lignes : « Le l®"" avril 1793, les registres ont étécon-
« fiés aux municipalités. J'ai été mis ensuite en réclu-
« sion à Joigny le 6 décembre 1 793, et je n'enljsuis sorti
« que le 1^*^ mars 1795. D'où il s'ensuit que je n'ai pu
« suivre avec la même exactitude l'ordre quij^se|trouvait
t( à cette époque. J'ai tâché, depuis, de continuer ce ca-
« talogue, mais le peu d'ordre que j'ai trouvé] dans les
« registres pendant plusieurs années m'ont (sic) iempê-
« ché de suivre l'exactitude, parce qu'il manque dans
'« ces registres beaucoup d'actes de naissances et de
« morts qui ont été oubliés, et que les dates sont mal
« mises. » Comme on le voit, Tancien prieur ne par-
donnait guère à la Révolution de l'avoir réduit à exercer
les humbles fonctions de prêtre de la paroisseldont il
avait été seigneur spirituel, temporel et haut-justicier.
Le curé Watier avait succédé à M. Galisset de l'Eclu-
zelte, (jui, le 7 messidor an VIII, avait prêté devant la
municipalité de Branches, le serment de fidélité à la
Constitution de l'an VIU et à la loi du 7;ivendérûiaire
an IV, et avait déclaré son intention d'exercer les fonc-
tions de prêtre du culte catholique dans la paroisse de
Branches. En 1803, le curé Galisset fut nommé desser-
vant de la paroisse de Guerchy, et Watier de Villelte,
qui habitait Branches depuis sa sortie de prison, en
1795, fut désigné pour le remplacer.
Le registre des délibérations du Conseil municipal de
Branches porte, à la fin de l'année 1811, cette mention :
« L'année 1811 fut remarquable par une comète qui a
« paru dans le mois de juin, et elle fut visible jusqu'en
«janvier 1812. Cette comète avait une grande queue
« brillante. L'année 1811 fut remarquable par ses vins,
« qui étaient très bons et que Ton appelait vins de la
« Comète. »
Nous allons maintenant donner un état des réquisi-
tions supportées par la commune de Branches pendant
les deux invasions de 181 4 et de 1815. Le 11 janvier 181 4,
243
50 double-décalitres d'avoine sont conduits à Joigny. Le
4 février, sur la réquisition du comte Plaloff, comman-
dant de Cosaques à Joigny, il est conduit en cette ville :
295 livres de farine, 100 double-décalitres de blé,
235 double-décalitres d'avoine, 200 bottes de foin,
380 bottes de paille, une feuillette de vin, une feuillette
d'eau-de-vie, une vache, 12 poulets, 25 livres de beurre
et 250 œufs. Le 24 février, nouvel envoi de 100 double-
décalitres d'avoine, 200 bottes de foin et 200 bottes de
paille. Voilà pour la première invasion ; passons à la
seconde. Le 7 juillet 1815, une feuillette de vin et 160 ki-
logrammes de pain sont conduits à Charmoy. Le 13, sur
la réquisition du comte de Tùrr, commandant à Sens, il
est conduit à Joigny : 160 livres de farine, 60 kilo-
Î grammes de légumes secs, 200 livres de pain, 3 feuil-
ettes de vin, 1 42 bottes de foin et 54 décalitres d'avoine.
Le 15, une vache, 162 kilogrammes de farine, une
feuillette de vin et 60 kilogrammes de légumes secs, sont
conduits à Ghichery. Le même jour, sur l'ordre de
M. Lacam, sous-préfet de Joigny, on conduisait dans
cette ville : 213 kilogrammes de farine, deux feuillettes
de vin, 150 bottes de foin et 36 double-décalitres d'a-
Yoine. Le 17, 2 vaches, 3 feuillettes de vin et 150 bottes
de foin; le 18, 2 vaches, 4 feuillettes de vin, 750 bottes
de foin et 168 livres de farine ; le 21 , 100 bottes de foin,
446 kilogrammes de pain et 2 feuillettes de vin ; le 23,
une vache, 300 bottes de foin, 1,000 livres de pain,
3 feuillettes et demie de vin et 11 kilogrammes de
légumes secs; le 27, 10 bichets de blé furent conduits à
Joigny. Le 30, 410 livres de pain et une feuillette de vin
furent conduits à Chicherv. Le 9 août, 61 soldats bava-
rois, donl trois officiers et un cheval, arrivèrent à Bran-
ches et y séjournent jusqu'au 15. Le 3 octobre, un tau-
reau, une feuillette de vin, 102 livres de haricots et
91 livres de petits pois sont conduits à Brienon. Le 10,
16 décalitres de blé et 2 feuillettes de vin sont conduits à
Joigny.
Dans la répartition des charges générales de Tinvasion,
faite en 1817, les charges supportées par la commune
furent évaluées à 5,458 fr. 80, et sa quote-part dans la
répartition générale à 6,812 fr. 84. La commune se
244
trouva donc débitrice de la somme de 1 ,354 francs. Voilà
ce qu'a valu à la commune ce qu'on appelle la gloire
mililaire du premier Empire ; nous verrons plus tard
ce que lui ont valu le chauvinisme et la lâcheté du
second.
Le prêtre Watier de Villetle décéda à Branches le
7 janvier 1819 à l'âge de 85 ans ; il fut inhumé dans la
partie réservée du cimetière. Une croix fut érigée sur sa
tombe en 1834 par le curé de Guerchy, Galisset de
l'Ecluzelte. Elle porle l'inscription suivante : « A la
« reconnaissance D. 0. M. hic jacet corpus L. F. Watier
« de Villette, Prier Dominus de Branchiis. Obiit 7
« januarii 1819 aelate 85. Par P. R. Galisset de l'Eclu-
« zette, pasteur de Guerchy, 1834. »
L'ancien fief de Gatines, qui appartenait au moment
de la Révolution à M'"^ veuve Imbert, devint ensuite la
propriété de M. Robinet de Malleville, son gendre.
jjme in^bert décéda à Auxerre le 25 prairial an V, et fut
inhumée le 27 dans le cimetière de Branches. Elle était
née à Québec en 1723. M. Robinet de Malleville fut maire
de Branches de 1800 à 1808; il quitta Branches en 1811
pour aller habiter Auxerre, dont il devint maire le
14 juillet 1812. Il fut remplacé dans ses fonctions pen-
dant la période des Cent Jours (13 mai-juillet 1815), par
Maure aîné. Après la défaite de Waterloo, M. de Malle-
ville fut de nouveau nommé maire d'Auxerre et fut rem-
placé le 11 octobre suivant par M. Chardon, avocat.
M. de Malleville vendit en 1811 sa propriété de Gatines
à M"'' de Courval, qui la revendit à M. Nicolas Besson en
1817. M. Besson décéda à Branches en 1821 .
La propriété de Gatines passa alors à M. le comte de
Labourdonnaye de Blossac^ pair de France, qui la con-
serva jusqu'en 1830, époque où il la vendit à M. Rouillé.
M. Louis de Saucières, marquis de Tenance, l'acquit de
M. Rouillé en 1835. La terre de Gatines, qui datait de
l'origine de la féodalité, et qui avait traversé, sans en être
atteinte, la période critique de la Révolution, allait enfin
disparaître à jamais; la spéculation détruisit ce dernier
vestige seigneurial, que les lois révolutionnaires avaient
épargné. La propriété fut divisée, morcelée et vendue par
petites parcelles aux habitants de Branches. Le château
245
fut démoli en 4840; la basse-cour seule fut conservée.
Il ne subsiste plus actuellement qu'une partie des bâti-
ments de Tancienne basse-cour, l'autre partie ayant été
détruite il y a quelques années.
Quant à l'ancien fief de Pruniers, qui appartenait en
1789 à M. Germain Ravin, il passa également sans
encombre la période révolutionnaire. M. Ravin démolit
en 1809 le vieux manoir seigneurial ; la ferme, qui datait
de près de deux siècles, et qui avait toujours été occupée
par un métayer qui cultivait la terre dépendant du
domaine seigneurial, lut détruite dès 1830. La propriété
fut ensuite morcelée et mise en vente. Ainsi disparurent,
pour le plus grand bien des habitants, ces deux vastes
propriétés. La chapelle de Pruniers, établie sous le
vocable de Notre-Dame de Pitié, subsiste encore actuelle-
ment, mais elle tombe en ruines et est condamnée à dis-
paraître dans un avenir peu éloigné (1).
Nous lisons sur le registre des délibérations de la muni-
cipalité de Branches, les observations suivantes sur Tan-
née 1822 : « Le 15 juin 1822, un ouragan a cassé une
« grande partie des arbres et endommagé beaucoup de
« maisons. Le 5 juillet 1822, à cinq heures du soir, une
« grêle d'une grosseur énorme a perdu le milieu du ter-
« toire de Branches, vigne, blé, orge, chènevière, etc.
« Tout fut perdu entièrement : on a évalué la perte à
« quatre-vingt mille francs pour Branches seulement. Le
« ban de vendange de Tannée 1822 a été mis pour le
« 5 septembre à Branches, et dans les environs d'Auxerre
« le 30 août ; le vin de l'année 1822 était très rouge et
« très chaud. » Comme on le voit. Tannée 1822 fut
extraordinairement précoce, et n'eût été la calamité qui
frappa «^i cruellement les habitants le 5 juillet, elle eut
été une année exceptionnellement bonne pour la com-
mune de Branches.
M. le comte de Labourdonnaye, pair de France, fut
nommé maire de Branches par un arrêté préfectoral du
10 janvier 1826. En 1829, le roi Charles X accorda sur
sa demande, à la fabrique de Branches, une somme de
onze cents francs pour réparations intérieures à Téglise,
(1) EUe a été démolie récemment.
246
qui était alors dans le plus triste état de délabrement.
M. le comte de Labourdonnaye donna sa démission de
maire de Branches le 12 décembre 1829 et fut remplacé
par M. Burat (6 juin 1830), qui conserva ses fonctions
jusqu en 1851 . Comme nous l'avons dit, le plan cadastral
de la commune de Branches fut achevé le 15 septembre
1832. Ce plan est du à MM. Truchy, géomètre, Arnaudot,
directeur des contributions et Bossu, géomètre en chef
du cadastre. C est en cette même année que l'on décou-
vrit, en exécutant des fouilles dans le sanctuaire de
l'église, la crypte qui servait jadis de lieu de sépulture
aux prieurs de Branches. On y trouva une quantité d'os-
sements et plusieurs cercueils de pierre que Ton n'eût
point, paraît-il, la curiosité d'ouvrir.
En vertu d'une ordonnance royale en date du 12 mars
1834, portant approbation d'une délibération du Conseil
municipal du 13 décembre 1831, demandant Tautori-
sation de concéder aux habitants de la commune, à titre
de bail emphytéotique de quatre-vingt-dix-neuf ans, cent
soixante-dix-sept hectares de terre, bois et bruyères com-
munaux, le partage fut opéré par le Conseil municipal.
Chaque lot attribué, par voie de tirage au sort, à un ména-
ge, fut d'environ 1 hectare. Le bail fut reçu par M^** Legros
et son collègue, notaires à Joigny, les 1 9 et 20 novembre
1834, et commença le l®*" janvier 1835 ; il expirera ainsi
le 31 décembre 1933. La même ordonnance autorisait le
Conseil à vendre à M. L.-H. Burat, maire, 6 hectares
78 ares de friches communales, moyennant la somme de
878 francs, et à concéder 28 hectares 7 ares 1 7 centiares
de terre à vingt-huit détenteurs provisoires soumission-
naires. Les six hectares vendus à M. Burat confinaient à
sa propriété des Courlis, qu'il avait acquis le 24 juillet
1830 des héritiers Durand-Prudence. Les 28 hectares
concédés avant partage aux 28 détenteurs étaient compris
dans le bail.
Les biens communaux comprenaient, à cette époque,
une superficie totale de 249 hectares 1 9 ares un centiare
se décomposant ainsi : bail emphytéotique, 177 hectares
7 ares 1 7 centiares ; vente à M. Bufat, 6 hectares 78 ares ;
propriétés réservées, bois et plantations, 22 hectares
67 ares 80 centiares ; friches, 42 hectares 66 ares 4 cen-
247
tiares. Ce oui, joint aux H arpents de bruyères partagés
entre les habitants, en 1795, forme un "total de 590
arpents de terre, bois et bruyères possédés parla com-
mune à cette dernière date. On a vu que, suivant une
délibération du Conseil général de la commune, en date
du 7 mars 1 790, les biens communaux comprenaient une
superficie de 640 arpents. La différence accusée entre
Tétat du 13 décembre 1831 et celui du 7 mars 1790, est
donc de 50 arpents. Cet écart est le résultat des anticipa-
tions faites par quelques propriétaires riverains, notam-
ment par le sieur Durand Prudent, propriétaire de la
ferme des Courlis, et des usurpation^commises par quel-
ques autres, usurpations que la négligence et l'incurie
des municipalités tolérèrent, et auxquelles la loi accorda
ensuite le bénéfice de la possession.
Les anticipations commises par le sieur Durand se
renouvelèrent si fréquemment et acquirent une telle pro-
portion que le conseil municipal s'en émut enfin et prit
plusieurs délibérations pour s'y opposer. Mais les protes-
tations du conseil n'eurent point le don d'émouvoir
l'administration supérieure, et le sieur Durand, non
seulement conserva les propriétés qu'il avait ainsi usur-
pées, mais continua à agrandir son domaine au détriment
oes habitants. Si l'on veut avoir une idée de l'importance
des usurpations commises par ce propriétaire, nous
rappellerons que la propriété des Courlis, qui faisait
partie du bénéfice priorial, avait une superficie de 70
arpents en 1792, et que cette propriété était, en l'année
1832, de 83 arpents : les usurpations commises s'élè-
vent donc à 13 arpents. Une délibération du conseil, en
date du 12 novembre 1832, constate que M. Durand a
usurpé sur les biens communaux 6 hectares 78 ares
20 centiares, qui, estimés à 160 francs l'hectare, formaient
une somme de 1,085 francs. En vertu de l'article 3 de
l'ordonnance royale du 23 juin 1819, qui prescrivait que
les usurpateurs "^de ces biens n'en paieraient aux com-
munes que les quatre cinquièmes de la valeur réelle, et
en exécution de l'arrêté du Conseil de préfecture, en date
du 6 janvier 1831 , réintégrant la commune dans les biens
usurpés, le conseil municipal, dans sa séance du 13 dé-
cembre 1831, déclara accepter l'aliénation de ces biens
248
moyennant la somme fixée à 868 francs 30, somme que
M. Burat, acquéreur, paya comptant. Ajoutons que la loi
consacra les usurpations en accordant à ceux qui les
avaient commises le bénéfice de la possession.
La Restauration et le gouvernement du roi Char-
les X ne s'étaient point épris d'un amour bien profond
pour les biens communaux, et ils firent tous leurs efforts
pour amener les communes à les aliéner. Le gou-
vernement qui distribua un milliard aux émigrés aurait
sans doute voulu rétablir le système des grandes posses-
sions territoriales, et reconstituer de cette manière, sur
les débris de Tancienne noblesse féodale et guerrière, une
autocratie terrienne qui eût été destinée à le seconder
puissamment dans les moyens de coercition qu'il em-
ployait auprès des populations rurales. L'aliénation des
vastes et nombreuses propriétés communales lui eût per-
mis d'arriver à ce résultat ; mais les communes opposèrent
généralement une résistance énergique et tenace à toutes
les tentatives faites à cet égard par le gouvernement, et
refusèrent de se déposséder de ces biens, dont elles
recueillaient de précieux et immenses avantages.
En ce qui concerne la commune de Branches, ces biens
étaient pour les habitants une source de produits multiples
et varies : pendant toute l'année, leurs bestiaux y trou-
vaient un pâturage naturel, qui, quoique peu abondant
et de médiocre qualité, n'en avait pas moins une réelle
valeur, et qui, par son étendue, constituait, à celte époque
où la culture était si peu développée, que les prairies arti-
ficielles et les racines fourragères, qui contribuent pour
une si large part à Talimentalion actuelle des animaux
agricoles, étaient absolument inconnues, la principale
ressource des habitants pour la nourriture des bestiaux.
Les habitants y recueillaient le combustible qui leur
était nécessaire, et pouvaient y adjoindre, en cas d'insuf-
fisance, la tourbe dont les bas-fonds de la vallée du Hoëz
renfermaient une couche épaisse et facilement exploitable;
ils trouvaient, dans les bruyères, naturel les et dans l'hu-
mus de certaines friches, un élément d'engrais qui, mé-
langé avec le fumier des bestiaux, constituait une espèce
de terreau dont la propriété était très active et très puis-
sante, surtout dans les vignes.
249
C'est là assurément une des principales causes de la
prospérité viticole de notre commune et du bien-être de
ses habitants ; cette exploitation s'étend de plus en plus
depuis que l'établissement de la route de Branches à
Charbuy a facilité les transports, et réalisé ainsi une
urgente et inappréciable amélioration. On comprend quel
coup funeste 1 aliénation, même volontaire, des biens
communaux eût porté a notre commune, et combien le
mal qu'elle eût produit eût été irrémédiable. Aussi, les
habitants, quelque circonvenus, quelque poussés même
qu'ils furent et par l'administration supérieure et par
M. le comte de Labourdonnaye — ce dernier employa,
mais en vain, les moyens les moins avouables, la séduc-
tion, la menace même, envers les membres du conseil
municipal, pour les décider à consentir h cette aliénation,
— se refusèrent énergiquement à se dessaisir de leurs
biens communaux.
Il paraît que M. de Labourdonnaye vint plus tard à
résipiscence, puisque, dans son adresse d'adieux à ses
administrés, il les exhorte « à poursuivre les usurpateurs
et à ne point se lasser de demander l'exploitation de leurs
biens communaux, oui leur permettra de trouver, dans
les redevances annuelles, des moyens abondants pour les
dépenses de chaque année. » Nous donnons, dans les
pièces justificatives ce curieux document, adressé par le
noble comte à ses anciens administrés, et qui fut le der-
nier exploit municipal de ce maire imposé par le gouver-
nement qui sut mériter, par ses allures semi-théocrati-
ques, le titre caractéristique de gouvernement des curés.
Persuadés qu'ils ne parviendraient pas à vaincre les
légitimes résistances des communes, le gouvernement
sorti des fourgons de l'étranger, et ensuite celui des
curés, autorisèrent les usurpations sur les biens commu-
naux Ainsi tout habitant eut le droit de s'emparer d'une
certaine portion de ces biens, de la cultiver, voire même
de l'entourer de fossés ou d'une haie, et d'en devenir pro-
priétaire définitif, à la condition de s'en faire imposer
dans le plus bref délai, et d'en payer annuellement à
l'État une minime redevance. Celte mesure était une
atteinte funeste au droit de propriété acquis aux com-
munes; l'intérêt de tous était impunément sacrifié à la
cupidité et aux convoitises de quelques-uns.
3
250
Les biens gui furent usurpés de cette manière par
uelques habitants formaient, en 1834, une contenance
e près de 30 arpents. Les vingt-huit détenteurs qui
furent maintenus dans leur possession, lors de l'établis-
sement du bail emphytéotique, avaient également usurpé
ces propriétés ; mais, comme ils avaient négligé de s'en
faire imposer, ils n'en pouvaient légalement être recon-
nus possesseurs. La commune profita de cette négligence
pour revendiquer son droit de propriété, et les 28 hec-
tares usurpés furent concédés au même titre et sous les
mêmes conditions que les biens emphyléosés. La com-
mune perdit donc légalement une trentaine d'arpents de
bois communaux.
Le conseil municipal avait renouvelé, le 12 novembre
1832, la demande d'emphythéose qu'il avait formulée
dans sa délibération du 13 décembre 1831, et divisé ces
biens en six classes : la première comprenait 1 0 hectares,
à 10 francs l'hectare ; la deuxième, 46 hectares à 8 francs;
la troisième, 62 hectares à 6 francs; la quatrième, 44
hectares à 5 francs ; la cinquième. 40 hectares à 4 francs;
la sixième, 5 hectares à 2 francs. Total : 177 hectares. Le
produit total des biens concédés par bail emphytéotique
s'élève annuellement à la somme de 1,071 francs 98.
Ce partage d'une partie des biens communaux entre
tous les habitants fut assurément une mesure sage, libé-
rale et inspirée par l'intérêt bien entendu de la commune.
Il fut dès lors loisible à chaque ménage d'édifier à sa
?;uise, de convertir en culture ou de maintenir en bois,
riche ou bruyère, l'hectare de terrain qui lui était dévolu.
Cette concession fut surtout une précieuse ressource pour
les habitants pauvres, qui purent retirer de leur portion
toutes sortes de produits, et à la situation desquels elle
apporta une amélioration et un élément de bien-être faci-
lement appréciables.
XXXIL
Nous ne trouvons rien de bien saillant dans la situation
intérieure de la commune de Branches sous le règne de
Louis-Philippe. La République fut proclamée à Branches
par M. Burat, maire et membre du Conseil d'arrondisse-
a
251
ment, le 2 mars; le 10 du rnème mois, un service fut
célébré pour les victimes tuées à Paris dans les journées
des 23 et 24 février ; à la suite de la cérémonie, le drapeau
tricolore fut béni et arboré ensuite sur la place publique,
en présence de tous les habitants de la commune, et
salué des cris de : « Vive la République ». Un rapport sur
cette cérémonie fut adressé par M. Burat au commissaire
du gouvernement, à Joigny.
C'est seulement en 1850 que la municipalité dota
notre commune d'une pompe à incendie; il y avait un
siècle et demi que le Hollandais Van-der-Leyden l'avait
inventée (1699). Le 21 mai 1853, le bureau de charité
décida de vendre les biens appartenant à la charité^ et
ui provenaient de Balthazar de Sailly. La contenance
e ces propriétés s'élevait, d'après acte, à 8 hectares
60 ares 46 centiares; mais d'après le procès-verbal d'ar-
pentage dressé le 20 novembre courant par M. P.-V. Cas-
semiche, instituteur, la contenance réelle et effective
n'était que de 7 hectares 55 ares 42 centiares. Ces pro-
priétés avaient toujours été exploitées par des fermiers
qui payaient à la commune une redevance annuelle en
blé. Depuis 1789, c'était le conseil municipal, et ensuite
le bureau de charité, qui partageait la quantité de blé
ainsi produite entre les plus nécessiteux de la commune.
Le Conseil municipal approuva la décision du bureau de
charité le 22 mai; l'estimation des biens fut faite par
M. Cassemiche, expert, le 10 janvier 1854, et approuvée
le 11 par le Conseil et le bureau. La vente eut lieu le
4 mars 1854, et produisit la somme de 20,614 francs
10 centimes.
Le choléra sévit d'une manière épouvantable sur notre
commune pendant l'année 1854; il fit, dans un espace
de 76 jours (7 août-22 octobre), 35 victimes; les registres
de l'état-civil accusent, pendant cette année, un chiffre
de 49 décès. Dans une délibération, en date du 16 mai
1854, le Conseil municipal décida de demandera l'ad-
ministration supérieure l'autorisation de vendre les 22
hectares de plantations, et de faire un nouveau bail
emphythéotique, en faveur des habitants, pour les 42
hectares de friches qui appartenaient à la commune, et
qui avaient été réservés en 1834. Mais l'administration
252
s'opposa à l'établissement d'un nouveau bail emphytéo-
tique, et déclara qu'elle n'autoriserait à louer que par
bail ordinaire. Devant ce refus, le Conseil décida, le
12 mai 1855, la vente des plantations et des friches, soit
des 65 hectares 33 ares 84 centiares, qui formaient la
totalité des biens communaux aliénables. Ces biens
furent divises en 123 lots et classés en 7 séries ; l'arpen-
tage effectué accusa une contenance réelle de 62 hectares
29 ares. La vente eut lieu, le 20 novembre 1856, par le
ministère de W Pelletier, notaire à Joigny, et produisit
une somme de 32,416 francs 85 centimes.
A notre avis, cette aliénation, due en partie au mauvais
vouloir de l'administration, fut une mauvaise mesure. Il
nous semble que, l'autorité supérieure s'opposant à la
concession de ces biens aux habitants par voie de
bail emphythéotique, la mesure la plus juste, la plus
rationnelle et la plus équitable eût été d'en faire l'objet
d'un partage général, ainsi qu'on avait opéré en 1792.
Par une délibération en date du 3 mars 1857, le
Conseil municipal décida l'acquisition d'une maison sise
rue des Grenouilles, destinée à être convertie en pres-
bytère. Celte maison appartenait à M"*^ Burat, veuve de
l'ancien conseiller d'arrondissement du canton d'Aillant
et maire de Branches ; le Conseil accepta le prix qui
avait été fixé antérieurement à 7,000 francs. M. Roux,
architecte à Auxerre, commissaire délégué par le sous-
préfet de Joigny, le 12 janvier, avait estimé cette maison
à la somme de 11,748 francs. Le 18 mars 1859, le Con-
seil approuva les plans et devis de M. Roux, concernant
la construction d'une maison d'école. L'adjudication eut
lieu pour le prix de 9,300 francs. Le 18 mai suivant, le
Conseil décida l'acquisition d'une- maison sise entre la
place publique et l'emplacement de la future maison
d'école. L'acte de vente fut passé devant W Ravin, no-
taire à Guerchy, le 3 juillet 1859, moyennant la somme
de 1,500 francs. Cette maison fut démolie : une partie
fut consacrée à l'agrandissement de la cour de la maison
d'école ; l'autre partie fut convertie en place publique. La
dépense totale occasionnée pour la construction de la
maison d'école s'éleva, y compris l'acquisition de la
maison Barthélémy Lory, à la somme de 13,115 fr. 70.
25
O
De 1860 à 1870, nous ne trouvons d'intéressant que
rédifîcation du lavoir public, opérée en 1869. Ce lavoir
est alimenté par la source de Galines, qui a été cana-
lisée à cet effet. La dépense occasionnée par la construc-
tion de ce lavoir et la dérivation de la source de Ga-
tines s'est élevée à la sorame de 10,165 fr. 70.
Nous arrivons maintenant à l'année terrible, à cette
année 1870, pendant laquelle les plus terribles désastres
qu'une nation ait jamais subis accablèrent notre malheu-
reuse patrie.
On connaît les funestes événements qui suivirent ;
nous nous bornerons à énumérer les charges que l'inva-
sion fit subir à notre commune. Le 26 décembre 1870,
un détachement venu d'Auxerre fit une réquisition de
4 2 hectolitres 60 litres d'avoine. Le 12 janvier, sur l'ordre
de Couvreur, commandant à Joigny, il fut conduit en
cette ville : 178 kil. de pain, 525 kil. de pommes de
terre, 100 kil. de légumes, 25 kil. de beurre, et une
vache; le 17, cinq paires de bottes, et le 31, deux feuil-
lettes de vin, 250 kil. de farine, 25 litres d'eau-de-vie,
4,000 kil. de pommes de terre, 375 kil. d'avoine, 500 kil.
de paille, 250 kil. de foin et 75 kil. de légumes furent
également conduits à Joigny.
Le 10 janvier 1871, à onze heures du matin, une
colonne composée de 450 hommes, 550 chevaux et
2,000 moutons, arriva à Branches, y coucha et repartit le
lendemain à huit heures du matin. Le 19 mars, une
batterie d'artillerie composée de 150 hommes et de
134 chevaux, sous le commandement du lieutenant
Kresmer, arriva à Branches, y séjourna le 16 et repartit
le 17, après avoir fait une réquisition de 160 kil. de
pain, une vache, 15 sacs d'avoine, et 150 bottes de foin.
Les dépenses occasionnées par l'invasion allemande
s'élèvent, pour notre commune, à 4,858 fr. 10, se répar-
tissanl ainsi : Réquisitions en nature, 1,002 fr. ; loge-
ment et nourriture de troupes, 2,200 fr. ; dommages
résultant de l'occupation, 543 fr. ; logement et nourri-
ture de troupes et réquisitions, 1 ,1 13 fr. 10.
L'impôt du sang frappa bien cruellement notre com-
mune; cinq de ses enfants succombèrent dans cette
guerre désastreuse; nous croyons devoir inscrire ici les
254
noms de nos concitoyens que la naort a frappés au nooment
où s'ouvrait pour eux un horizon de vie et de bonheur.
Ce sont: Pichon Ferdinand, mobilisé, mort à Vézelay;
Breton Louis, garde mobile, mort à Nice ; Ménissier
Lilaman, garde mobile, mort à Berne ; Vachery Ulysse,
de l'armée active, classe 1869, mort sur la Loire ; enfin,
Guinant Arthur, de l'armée active, classe de 1870, tué
sur le champ de bataille de Patay (2 décembre). Honneur,
trois fois honneur à ces jeunes gens gui ont ainsi versé
leur sang pour la défense de la patrie ! Que leur sou-
venir reste à jamais dans la mémoire de leurs conci-
toyens et que leurs noms soient conservés par les géné-
rations futures !
Que celte terrible guerre, qui a failli consommer la
ruine de notre patrie, soit enfin un exemple et un ensei-
gnement pour le peuple français, qui, par Tavènement
de la République, a reconquis la liberté de ses destinées
ainsi que Texercice effectif de sa souveraineté !
A»-M. MOREAU.
PIÈGES JUSTIFICATIVES
I.
Charte de donation de la terre de Branches à la Maison-Dieu d'Appoigny,
par Guillaume, évêque d'Auxerre, en l'an 1220,
Guillaume, par la grâce de Dieu, évêque d'Auxerre, à tous
ceux qui ces présentes lettres verront, salut en Notre-Seigneur.
Il sera universellement reconnu que pour le salut de notre
âme, nous avons fait à la Maison-Dieu d'Appoigny, dans le but
de soulager les pauvres qui viennent en foule à cette même
maison, don et concession, en qualité d'aumône perpétuelle, de
notre terre de Branches (Branchiis) avec toutes ses récoltes et
ses dépendances, ainsi que le bois tout entier de Gourant (Cuive-
ron), laquelle terre nous avons achetée de notre propre argent
aux religieux du monastère de la Charité. De telle sorte que notre
*îher fils André, archidiacre d'Auxerre, possédera tant qu'il vivra
^ lite terre, en payant chaque année au monastère de la bienheu-
reuse Marie de Celles, vingt livres de monnaie auxerroise, un
muid de froment, un demi-muid de seigle, et un demi-muid
d'orge, la première moitié dans les octaves de tous les saints, et
l'autre moitié dans les octaves de la naissance de Notre-Seigneur.
Mais, après notre décès et celui de l'archidiacre, ladite terre
devra payer chaque année à perpétuité, en ladite Maison-Dieu
d'Appoigny, audit monastère de la bienheureuse Marie de Celles,
vingt livres en monnaie auxerroise, avec un muid de seigle, un
255
muid de froment et un muid d'orge, qui seront tous perçus de la
façon susdite, et aux époques déterminées plus haut. En mémoire
de quoi, nous avons fait les présentes lettres, et nous les avons
fortifiées de notre scel. Fait en Tan du Seigneur 1220.
(Traduite de la copie d'un notaire coUationnée par Lebeuf;.
II.
Charte d'affranchissement des habitants de Branches. — 4 novembre 1379.
A tous ceux qui verront ces pi'ésentes lettres Jean Maudduit et
Jean Gudesne Laisné, Garde du scel du Roy Notre Seigneur en la
prévosté d'Auxerre, salut. Sachant Tuit que en la présence de
Jean Robigneault clerc tabellion commis juré du Roy notre dit
seigneur en la Cour de laditte Prévosté pour ce espéciallement
établi en propre personnne, Religieuse personne et honneste. frère
Mile de Prunoy prieur et seigneur temporel de Branches, pour
lui et pour ses successeurs prieurs et seigneurs temporels dudit
lieu de Branches.
Et Edmond Parigot, Jehannin Guinant et Jehannin Perrugne,
tant pour eux que et en leur nom pour leurs hoirs et pour toute
leur postérité comme procureur en nom et comme procureur des
habitants de la ditte ville et justice de Branches et pour iceux
habitants pour leurs hoirs et pour toute leur postérité : si comme
il appert de première face par lettre de procuration saines et en-
tières, en scel et en écriture scellée dudit scel de laditte prévosté
d'Auxerre, desquelles lettres de procuration la teneur s'en suit :
A tous ceux qui ces présentes lettres verront Jean Maudduit
et Jean Gudene Laisné, garde du scel du roy notre seigneur en
la prévosté d'Auxerre, salut. Sachent Tuit qu'en la présence de
Jean Robigneault, clerc tabellion juré commis du roy nostre sei-
gneur en laditte prévosté pour ce espéciallement établi en propre
personne, Perrin Legros, Jehannin, Le Foacier, Jehannin Focde,
Jehannin Godin, Jehannot Regneault, Thiénot le Gaigneux,
Perrin Foacier, Thévenin Belot, Jehannin Trumeaux, Perrin
Belot, autrement dit Leroy, Thévenin Berry, Jehannot Calot,
Jehannot Legros, Tévenin Parisot, Jehannin Leroy, Jehannin
Comagier, Perrin Girard, Perrin Moreau, Jehan Moreau, Jehan-
not Dominois, Simon Goiffier, Perrin Beleau, Guillaume Guille-
rueau, Perrin Henry, Guillaume Michau, Michau le Ghartier,
Tévenin Moreault, Jehan le Sentier, Tévenin Aubery, tous habi-
tants de laditte ville de Branches, faisaient si comme ils disaient
la meilleure et plus saine partie de tous les habitants de laditte
ville, assemblés ensemble pour faire passer octroy et consentir
et accorder les choses cy-après éclaircies par la licence et autho-
rité à eux donnée et octroyée par honorable homme et saige
Adam Bignon, garde de la justice de Branches, desquelles lettres
de licence la teneur s'en suit :
A tous ceux qui verront ces présentes lettres, Adam Biffnon,
garde de la justice de Branches, salut. Gomme de par les habi-
tants dudit lieu nous a été dit et exposé que y leur était et est
236
chose nécessaire de eux assemblés sur le fait trailtés, et pour
parler d'aucuns discord qui étaient mehue entre Religieuse per-
sonne et honneste frère Mile de Prunoy, prieur et seigneur tem-
porel dudit lieu de Branches d'une part et eux d'auti'e part.
Touchant le fait de la franchise dudit lieu assise que ledit traitté
et pourparlé, il puissent poursuivre, consommer et mettre à fin,
envers ledit seigneur par eux et par procureur suffisamment
fondé et pour ce que laditte assemblée ne les choses dessus
dittes il ne peuvent ne pourraient faire sans licence compétente
à eux donnée et octroyée sur ce nous ont fait requérir que nous
comme juge deux et dudit lieu voulissions donner et octroyer
laditte licence.
Sachent Tuit que nous oy et scu laditte i*equête être juste et
raisonnable et pour ledit fait, lequel nous savons être vray et
nécessaire. Nous a jceux habitants avons donné et octroyé, don-
nons et octroyons par ces présentes, pouvoir et authorité, licence
et mandement espécial de eux assemblés pour ledit fait et les
dépendances pour »ne fois de faire et constituer sy métier est,
et ils leurs plaits, procureur ou procureur, ung ou plusieurs
qu'il ait ou aient authorité et puissance de faire passer gréer et
consentir par devant quelconques tabellion et sous quelconques
sceaux. Tout le Traitté, lacord et pourparlé dessus déclarés en
quelconque forme et parolles que il plaira aux dittes parties et a
l'enterrinement et accomplissement et perfection dudit fait tant
seulement sont et seront profitable et nécessaire, S Jaooit ce que
la chose requi ou requière mandement espécial en témoin de ce
nous avons scellé ces lettres de notre scel. Donné et fait l'an de
grâce mille trois cents soixante dix neuf le jeudi après la feste de
saint Remy premier jour d'octobre au nom et comme habitants
de laditte ville de Branches tant pour eux en leurs noms et comme
habitants dessus dit et pour tous leurs hoirs présents et à venir
comme pour et au nom de tous les autres habitants de^ laditte
ville excepté Jehofîroid Herbert, Perrin Gramon, Michau Etienne,
Jehanne la Guenerosse, lesquels ne leurs hoirs ne sont en celte
présente procuration ne ez choses faites ou a faire par vertus
d'icelle en rien compris pour ce que de octroyer et consentir et
accorder les choses contenues en ces présentes lettres, lesdits
Herbert, Gramon, Michau et Jehanne ont été refusans en la pré-
sence dudit juré, firent, constituèrent, établirent et ordonnèrent
en la présence dudit juré, onts faits étably constitué et ordonné
leurs biens amés Jehennin Perrugne, Simon Prugnot, Jehannot
Piette et Jehannot Guinant, pourtours de ces lettres, leurs procu-
reurs généraux et certains messaignes espéciaux tous ensemble
et ung' chacun deux pour soy et pour le tout en telle manière que
la condition de l'occupant ne soit en rien meilleure de l'autre,
mais lung deux puissent autant faire que tous ensemble et mettre
a fin ce que l'autre aurait fait ou commencer a faire pour traiter,
composer, faire, accorder, passer et bailler avec religieuse per-
sonne et honneste Monsieur Mile de Prunoy prieur et seigneur
temporel de Branches, pour lui pour laditte prioré et pour ses
successeurs prieurs et seigneurs do laditte prioré et profit des
257
dits seigneurs les acords promesse et Iraitté et dépendance
d'iceux, dont cy après ja fait mention c'est à savoir pour
octroyer, consentir, pour accorder et promettre a toujour mais
pour lesdits constituants ez noms que dessus et pour leurs hoirs
rendre et payer de taille chacun an par ung chacun desdits habi-
tants présents et à venir qui sont plus en plain déclarés et éclai-
rés en certaines lettres pieca faites et passer entre ledit monsieur
le prieur et lesdits habitants sous le scel de la prévosté de la
Villeneuve le Roy audit prieur et seigneur et à ses successeurs
à toujoui's mais au lieu de cinq sols tournois nommés ez dittes
lettres la somme de sept sols six deniers tournois audit prieur
comme dit est chacun. an au terme que les cinq sols tournois
avaient été accordé de payer telle monnoye comme il cuira cha-
cun an audit terme et comme contenu est ez dittes lettres lesquels
cinq sols de taille dessus nommés demeurants anéantis en passant
lacord et promesse de payer lesdits sept sols six deniers tour-
nois, pour consentir que la seizième de blé et de vin et autres...
contenus ez dittes lettres d'accord fait et passé entre ledit prieur
et lesdits habitants soit payé chacun an audit prieur et à ses suc-
cesseurs quand aux bleds et autres biens, excepté vin en la
manière contenue ez dittes lettres, et quand au vin la seizième
du vin sott promis et accordé de payer chacun an audit prieur ou
à son certain commandement par lesdits habitants ou ceux qui
sout contenus ez dittes lettres en la maison et hostel de ceux qui
le devront incontinent après ce que le vin sera chacun an recueilly
faits éberges et envesselés pour requiérir consentir et accorder
l'éclaircissement de tous les articles ez dittes lettres faites sur
les traittés et composition d'entre lesdits prieur et habitants tant
sur l'article qui fait mention des successions et échoittes que des
successions et échoistres de tous lesdits habitants que doréna-
vant iront de vie a trepassement adviennent a leur plus prochain
hoirs soient enfants, neveux, niepces, cousin ou parens de quel-
que gré ou ligne qui leur appartiennent entièrement en lignaige
soient comoine en eux ou non conmoine comme sur toutes les
autres avec lesquelles éclaircissements comme leurs dits procu-
reurs verront qu'il appartiendra et bon leur semblera de faire
sans ce que pour les choses dessus dittes lesdittes lettres d'acord
et composition et autres cas et articles nommés en icelle outre
ce que dit est au profit desdils prieurs et habitants soient en rien
empucé ou corrompue, mais soient icelles lettres et autres cas
que ez cas dessus dits avecque les choses dessus dittes passés
accordés et entherinée et accomplie avec ledit prieur en la
manière qu'il appartiendra et que bon leur semblera à leurs dit«
procureurs ou a lun deux donnant et octroyant lesdits consti-
tuants ez noms que dessus et par la licence et authorité dessus
dittes a leurs dits procureurs et a chacun deux par soy et pour
le tout plain pouvoir, authorité et mandement espécial de faire,
traiter, consentir, accoi'der, passer, promettre et bailler les
acords, traittés, promesses, éclaircissements et autres choses
dittes toutes et une chacune d'icelle et leur dépendance toutes en
la forme et manière qu'il appartiendra et que bon semblera aux
1887 XVH
238
dits procureurs d'obliger et someltre lesdits habitants et leurs
biens, quant à ce à toutes juridictions, à faire tenir et accomplir
les choses dessus dittes en la manière que par leurs dits procu-
reui^s ou par lun deux elles se sont faites et passées, de faire
passer et octroyer sur les choses dessus dittes et ne chacune
d'icelles de leur dépendance bonne et valables sur sceaux authen-
tiques ou seings de tabellion publique telle et sur telle foi*me de
paroles comme il appartiendra et bon semblera à leurs dits pro-
cureurs ou lung deux et générallement de faire sur les choses
dessus dittes sur une chacune d'icelle et leurs dépendances tous
autres choses que bons et loyaux procureurs peuvent et doivent
faire et que lesdits constituants feroient et feu pouroient sy pré-
sent y étaient en leurs personnes ja soit ce que avoient d'icelle
requieut mandement plus espécial ou les personnes desdits habi-
tants être présentés et promettent lesdits constituants ez noms
que dessus et pour eux et ceux que dit est et de l'authorité des-
sus ditte par leur foy, sur ce donnant corporellement en la main
dudit juré et sous Tobligation d'iceux de leurs hoirs meubles et
non meubles présens et à venir ou que ils soient vus ou trouvés
lesquels quant à ce ils soumettent et soumis à la juridiction et
cohersion des cours et juges du roy nostre seigneur et dung
chacun d'iceux promettent avoir tenir ferme et stable et agréable
tous ce qui sur les choses une chacune d'icelles et leurs dépen-
dances par leurs dits procureurs ung chacun deux pour soy et
pour le tout sera fait dit trai'tté composé passé accordé promis
bafller obliger soumis et autrement ordonné et la chose adjugée
rendre et payer se métier est en témoin de laquelle chose nous a
la relation dudit juré avons scellées ces lettres dudit scel de
laditte prévosté d'Auxerre. Donnés l'an de grâce mille trois cens
soixante dix neuf le jeudi après la fête de Saint-Remy et jour du
mois d'octobre. Perrin Gramon, Jehannin Piette et Michau Etienne
tous habitants dudit lieu de Branches en propre personne noms
pour eux leurs hoirs et pour toute leur postérité lesquels ne
fesoient ny ont voulu consentir êtrs en laditte procuration d autre
part disant et affirmant lesdittes parties par devant ledit juré que
comme disoient fut ja pieca meu entre eux pour cause et occa-
sion de plusieurs choses, articles et clauses contenues en cer-
taines lettres d'affranchissement faitte et passé pieca entre ledit
prieur et eeigneur et lesdits habitants sous le scel de la prévosté
de la Villeneuve le Roy soient et entiers en scel et en écriture sy
comme il est apparut audit juré desquelles lettres d'affranchisse-
ment la teneur est telle :
A tous ceux qui verront ces présentes lettres Jehan Pourrain
et Martin Gueroy prévost de la Villeneuve le Roy, Etienne Ber-
nard et Jehan Vallotte garde du scel de laditte prévosté salut.
Sachent tuit que par devant furent présent en leur propre per-
sonne religieux homme et honneste frère Mille de Prunoy prieur
seigneur de la justice de Branches au diocèse de Sens pour lui
d'une part ;
Et Pierre Moreau, Estienne le Gaigneur, Jehannin Comagier,
Jehannin Edmond, tous de la ville de Branches au nom et comme
259
procureur de tout les habitants de laditte ville et paroisse de
Branches pour eux et pour tous les autres habitants dessus dit
4'autre part ;
Disant lesdittes parties que comme laditte ville et paroiche par
les ennemis du royaunfie ait été et est assé dessellée et desgattée
par telles manière a- présent il ny a pas la cinquième partie de
ceux qui y dussent et soloient êlre et encore est en menace de
moins y en avoir pour ce que le lieu est mainmortable et pour
ce nul ny veult demeurer et aussi ceux qui y demeurent ny trou-
vent aucuns qui en leur compaignie veille être ne assemblés par
mariage ne autrement pour cause de laditte mainmorte. Ayant
encore égard ledit monsieur le prieur à une taille de vingt-six
livres que les habitants subjet de ladite ville et paroisse de
Branches soloient payer chacun an. De quoy à présent peu ou
néant est payé pour ce que les habitants demeurant audit lieu ne
sont pas en Tadveu dudit monsieur le prieur, mais sont en autruy
adveu, et aussin que prr les habitants qui audit lieu de Branches
soloient être demourans nont grands labourage y étaient fait
dans laditte prioré avait très grant quantité de bled et autres
proffits dont a présent na rien pourquoi laditte prioré et ledit pais
sont en aventures de venir et échouoir en ruines et les rentes
de laditte prioré perdus sy laboureurs ny viennent demeurer.
Lesquels choses ne peuvent bonnement réparées ne mises en
état se nest que laditte mainmorte et autres servitudes soient
audit lieu et pays de Branches hostée du tout, et myses au néant,
désirant icelles parties de tout leur coeur laditte prioré être rele-
vée le divin service illecques être fait au lieu le pays et le fînage
illecques ressoirées pour ce recognurent icelles paiHies avoir
accordé entreux les conventmee& qui s'ensuivent.
C'est à savoir que les habitants que des'déblures de leur héri-
tage tant à laditte prioré comme et la cure annexée en icelle ne
donnaient que dixme à volonté et nen payoient que ce que vou-
loient pour cause diceux dixmes payeront dorénavant la seizième
partie de leurs déblaves, que ledit dixmes dévoient des bleds, vin,
chenevières posdiges qui ce mettent en. lieu et payeront sur le
lieu en appellant d'nument à haut cry par trois fois ceux qui ledit
dixme lèveront et s'ils ne viennent au cry fait d'hument comme
dit est les déblures ou ceux qui feront ledit cry en pourront
pourter leur pourtion dudit déblure en leur hôtel ou granche ou
la ou bon leur semblera par laissant au lieu de laditte seizième
partie et de ce sont cru par leur serment encore que ledit prieur
ou ses successeurs prieurs ou gouverneurs dudit prioré ne vou-
droient prouver le contraire contre ceux qui en aucunes choses ne
mesteroient en ce ;
Item seront tenus de payer chacun an desdits habitaus au
prieur ou gouverneur de laditte prioré le jour et feste de Saint-
André apostre cinq sols tournois de franche bourgeoisie excepté
clerc et les femmes de clerc au vivant de ceux clerc tant seule-
ment valets et pucelles qui de ce seront francs ;
£t aussin pour chacun arpent des héritages qui tiendront étant
sous la puissance de laditte prioré payeront chacun an le diman-
260
che après la Saint-Martin d*hiver six deniers tournois sans
autres charges fors que du seizième dessus dit et point ne les
habitans demeurant en laditte ville» justice et finage de Branches
nés et a naître toute leur postérité et lesquelles choses sont et
demeure a toujours, mais perpétuellement francs et libre hors
de la mainmorte et toutes autres espèces de servitudes quel-
conque fors que du seizième bourgeoisie et cens dessus écler-
cies demeurant tel en adveu sans , autre se nest du roy nostre
seigneur.
Item jouiront et useront de élire et présenter les sergents
blavières et des prises et par la manière quil ont accoutumés
sans dangers de justice. Pourront curer les fossés et chemins
faire leur fien sans empêcher charroy, ne voyes, et pour mettre
et faire mettre les chemins voyes et sentiers en état éliront quatre
personnes auxquels un ou deux de ceux sera donné puissance
de adviser, faire ordonner et commander faire les voyes chemins
et sentiers pour blaver et déblaver et ceux à qui ils feront com-
mandement de ce faire en droit soy se désobéissant en fait le
désobéissant payera audit prieur trois sols d'amende et pourront
déblaver leurs héritages par les prés sans préjudices et sans
amandes.
Item auront lusange quil ont accoutumé d'avoir en usage et
pâture denvironts les bois de Gourant au dehors des fosses et y
pourront cueillir bruière et bois pour user en laditte ville et jus-
tice de Branches tout aussin comme ils ont accoutumés de
temps anciens sans nulle nouvelle accroître et sy aucune chose
entre les fossés dudit bois de Gourant prenoient ou méfaisoient
ils seroient tenus de en faire amande telle comme en cas appar-
tiendra.
Item que ils jouissent et use de une coutume audit lieu de
Branches de laquelle Ion use à Joigny et ez environs qui est telle
que sy aucunes personnes et enfans ayant père et mère va de vie
a trépassement sans hoirs de son corps les meubles et acquêts
de trépassés revenissent et appartiennent à son dit père ou mère
comme à vraye soiche.
Item a voulu et accordé ledit monsieur le jirieur que lesdits
habitants jouissent a plain de toutes les franches coutumes de
quoy ils étaient en saisine et pourront par avant la datte de ces
présentes et aussin pour ce que pour le temps passé lesdits
habitans pourront être tenu audit monsieur le prieur pour cause
d'anciens restes de tailles d'icelles reste en quelque manière
qu'ils en fussent tenu à lui ou à ses prédécesseurs bonnement
les en acquitent à toujour, et ont voulu et accordé lesdiles par-
ties.
G'est à savoir mon dit sieur le prieur pour et au nom de laditte
prioré et les procureurs dessus dit au nom et pour lesdils habi-
tans que tout efois que le Vuidimus de ces présentes lettres sera
montrée exhibée en jugement ou hors jugement et partout lieux
ou mestiers en sera, icelluy Vuidimus scellé de scel authentique
vaille et ai enîier et plain effet en toutes choses comme l'original
d'icelle pourrait valloir et que a lesdittes présentes en puissent
261
aider l'une partie contre Tauti^e toutefois que mestier leur en sera
sans être contraint d'en rapporter ledit original en toutes les
choses dessus dites.
Ledit monsieur le prieur a promis aux dessus dits procureurs
et habitans en notre présence à apporter bonne lettre de Chartres
et de confirmation perpétuelle sous les sceaux de révérends
pères en Dieu messeigneurs les prévost et chapitre de Saint-
Bernard de Mont de Montjou au plus bref et diligemment qu'il
pourra et au cas que faire ne le pourra il a promis à iceux pro-
cureurs et habitans que en tout le temps qu'il sera prieur dudit
prioré les laisser jouir et user de toutes liberté et franchises
dessus dittes. Lesquelles convenances accord et promesses
toutes et singulières cy dessus dittes en la forme et manière que
dessus est dit et exposés promirent, lesdittes parties. C'est à
savoir une partie à l'autre par la foy de leur corps bailler corpo
Tellement en nos mains et tenir entretenir garder accomplir bien
loyeusement suivre ne interrompre ne enfraindre en aucune
manière obligeant quant à ce lesdites parties l'une à l'autre, c'est
à savoir ledit monsieur le prieur sur le vœu de sa ditte religion
et lesdits procureurs pour et au nom que dessus ont soumis à la
juridiction à contrainte de laditte prévosté et à toutes autres à
prendre rendre et justicier par toutes justices ou il pourront
être trouvés jusqua accomplissement de toutes les choses dessus
dittes et de chacun d'icelle et pour rendre et payés tout coût et
domage et dépens que l'une desditles parties aurait ou encoure-
rait par défaut de l'autre ou simple serment du porteur de ses
lettres renonçant lesdiltes parties par leur ditte foy a toule ma-
nière et renonciation généraux et espéciaux. Tant de fait comme
de droit et du contenu stile et établissement des lieux et pays qui
pourroient être dittes et objectées contre les présentes et mesme-
ment au disant la générale renonciation non valoir en témoins
de ce nous à la requeste desdittes parties avons scellés ces pré-
sentes lettres du scel de ladite prévosté. Donnée le mardy après
Foctave de la purification Nostre Dame l'an mille trois cent
soixante dix neuf. Sur ce que lesdits habitants disoient et main-
tenoient suivant ledit contenu et forme d'icelles dévoient prendre
et sortir leur plain effet, ledit prieur disait au contraire et que en
ce avoit et sa ditte église grandement dénués et grevées et en
outre que icelles lettres d'affranchissement avoient été et étoient
faittes conditionnairement, les conditions non accomplies par
ainsy ne dévoient prendre leur dit effet et que pour ce et plu-
sieurs autres causes qu'ils disoient et assignoient sur ce lesdittes
lettres d'affranchissement au contraire, tout le contenu ez dittes
lettres et ait et devoit être déclaré nulle et de nulle valleur et
mèmement que depuis ces choses el icelle nonobstant ledit
prieur disoit avoir joui et usé de la mainmorte et autres ses
droits comme para vaut.
Considérant lesditles parties que chose très utile, nécessaire
et profitable étoit et est de nourir paix et tranquilité entre sei-
gneur et subjects et que inconvénient étoit et pouvoit être sy
plais et différents y étoient on a ou trouver. Recognurent pour ce
262
lesdittes parties ez noms et par eux qui dit est par devant ledit
juré que pour laditte pais procurer et pourchasser et surtout
venir a bonne pais st concorde et pour esquiver et fuir toutes
matières de dissention par bon et mur advis en sur ce entre eux
et mesmement par le moyen d'aucuns de leur advis et conseilles
sur lesdits décrits et dépendances ils étaient et sont venus à
bonne pais traittés et finables accords et convenances contenus
et déclarés ez dittes lettres d'affranchissement et selon la forme
et manière contenu en icelles sauf retenue et expressément
toutes les clauses et conditions et modifications cy après éclair-
cies.
Premièrement est à savoir que au lieu et^ pour cinq sols tour-
nois que chacun des feux desdils habitans et leurs successeurs
excepté clercs dévoient le parmy le contenu est des lettres d'af-
franchissement dessus transcriltes en chacun an payer audit
prieur ou a ses successeurs iceux habitans c'est assavoir chacun
chef iVostel tenant feu et demeurant en laditte ville et leurs suc-
resseurs excepté clercs valets non mariés et pucelles payeront
dorénavant chacun an audit prieur et à ses successeurs six sols
parisis pour bourgeoisie au terme contenu ez dittes lettres d'af-
fronchissement et ne seront point tenus les clercs de payer la
ditte bourgeoisie pour eux et pour leurs femmes de rechief seront
payés chacun an audit prieur seigneur et ses successeurs prieurs
ou de leur commaudement la dixième selon ce et par la manière
que contenu est ez dittes lettres d'affranchissement adjoute que
quant au seizième du bled y sera pris et payé incontinent après
la cueuillies et liure d'iceux et quant au seizième du vin lesdits
habitaus leurs hoirs et toute leur postérité seront tenus de lo
payer et sera pris et payé en eue ou en cuat tout avant cuvier a
savoir sciot.
Gomme lesdits habitants leurs hoirs et toute leur postérité
anront chacun an leurs vendanges en leur eue ou cuat ils vou-
dront fol 1er icelle avant ce que aucune partie de leur vm soit
entonné ou mis hors des cuas comme il serat folié et trait à clert
il seront tenus chacun deux de aller requérir ledit prieur et sei-
gneur et ses successeurs ou son commandement ordonné sur ce
qu'il ce veignent payer en cuat dudit seizième du vin et ledit
prieur seigneur et ses successeurs ou leur certain commande-
ment y sera tenu d'y aller et requeste faitte sy par ledit seigneur
ou son commandement il y a refus sa trop grant et exessifs délai
de y aller en ce cas il pourront leur dit vin entonner parmy ce
que lesdits habitants leurs hoirs et toute leur postérité seront
tenu de leur vin ainsy entonner comme dit est laisser le droit du
dit seizième de les vin comme il auront entonné en cuat ou autre
aisément et couvert nettement et sûrement pour ledit piieur ses
successeurs et a leur profit afin que quand il se plaira audit
prieur luy ou son commandement puisse ledit seizième prendre
et avoir chez eux que vin auront fait ce que iceux habitans ou
aucuns deux puissent ou doivent aucune chose dudit seizième
receller et se aucune chose par eux ou aucuns deux en était ou
est recellé le recelleur serat tenu et a contraignable faire et
263
payer amande selon la coutume et loy d'ancienneté et gardée ei>
îaditte ville audit prieur et seigneur et à ses successeurs par
chaque foy qui sera! recellé et par ung chacun de ceux qui le
recelleront et sans y faire ou commettre aucune fraude contre ne
au préjudice dudit prieur seigneur. De rechief que combien et'y
a fait ce que ez dittes lettres d'affranchissement serat contenu et
écrit que lesdits habilans et leurs biens sont et demeure francs
néanmoins il est dit et consenty desdittes parties il déclarent que
deshors et navant iceux habitans en quelque lieu qu'ils soient
manans comme franches personnes puissent et doivent succéder
les uns aux autres leur parents et amis charnels en quelque gré
qu'ils soient en tous biens et héritages étant audit lieu comme
au lieu franc et comme personne franche de rechief que ja soit
ce que parmy le contenu desdittes lettres d'affranchissement ledit
prieur seigneur fut aucunement tenu par promesse obligation ou
autrement de faire procurer ou pourchasser lesdits décrets con-
firmation trailtés desdittes promesses et obligations et pourchas
ledit prieur et seigneur est et demeure quitte de ses obligés
excepté et fors tant seulement qu'il sera et est tenu toutes les
dittes convenances et une chacune d'icelle tenir, garder garantir
accomplir et entretenir aux dits habitans tant comme il en serat
prieur et est a savoir que nonobstant les choses dessus dittes
toutes les convenances et une chacune d'icelle contenu et déclaré
ez dittes lettres d'affranchissement excepté ce qui dessus est dit
déclaré et réservé sont et demeure valables et en leurs vertus et
forces sans innovation aucune de rechief et est encore réservée
audit prieur et à ses dits successeurs que tout ses autres droits
quelconques que il y a et peut avoir audit lieu soit en justice ou
autrement et desquelles mention n'est mie faite ez dittes lettres
d'affranchissement ne en ces présentes sont et demeurent entière
et valables et en leur force et vertu soit mutation ou innovation
aucunes, lesquelles convenances toutes et une chacune dessus
dittes promettent lesdittes parties ez nom et cause que dessus
et pour ceux que dit est par leur foy et serment donné en la
main dudit juré tenir garder accomplir enthériner a toujour
de l'une partie envert l'autre fermement et establement sans
corrompre et sans venir ou faire venir en contre par eux ne
par autres, et rendront et rétabliront lesdittes parties l'une par-
tie à l'autre c'est à savoir la partie deffaillante à l'autre partie
non deffaillante d'accomplir lesdittes convenances touts coûts
dommages intérest mission et dépens eust soutenus et encouru
pour deffaut des convenances et d'un chacun dessus dittes non
tenu et non gardé entheriné et non accompli en la manière dessus
dilte par lesquelles la partie deffaillante sera tenu de croire
l'autre partie non deffaillante de accomplir lesdittes convenances
ou le pourteneur de ces lettres par son simple serment sans
autre prescrire ajouter et sans plait soutenir ou mouvoir contre.
Pour lesquelles convenances toutes et une chacune dessus dittes
ainsy tenir garder et accomplir de l'une partie envert l'autre
r^omme cy dessus est devisé lesdittes parties en ont obligé l'une
partie envert l'autre c'est a savoir lesdits procureurs par vertus
264
desdittes lettres de procuration envert ledit prieur et ses dits
successeurs tout leurs biens et les biens desdits habitans et les
biens de leurs hoirs. Et ledit Perrin Graraon, Jehannin Piette et
Michau Ëiienne tous leurs biens et les biens de leurs hoirs et
ung chacun deux meubles et non meubles présens et à venir ou
quils soient vu ou trouvé et ledit prieur envert lesdits habitans
soy ses successeurs prieurs et seigneurs dudit prioré tous ses
biens temporel et tout le temporel de ses successeurs et dudit
prioré meubles et immeubles présens et à venir ou qu'ils soient
vu ou trouvé et quant a ce soumettent lesdittes parties par devant
ledit juré à la juridiction et cohersion des comis du l'oy notre
seigneur et une chacune d'icelle celle que mieux plaira estre aux
parties et a une chacune d'icelle et a tous autres pour estre con-
traint justifié par la prise vendue et exploitation de tous lesdits
biens meubles et immeubles quel qu'ils soyent et en quelconque
lieu qu'ils soyent et comment qu'ils soyent dit nommé ou appelle
renonceront lesdittes parties au nom que dessus par leur ditte
foy en la présence dudit juré à toute aide de droit de canon et de
loy au privilège de la croix prise et à prendre à toute exception
de... de fraude a toute hésion et circonvention à tous us et cou-
tumes des lieux et de pays à ce contraire a la chose aussi non
faittes ou fere sans cause ou par cause non juste au bénéfice de
restitution en entier a tout remède d'appel ou de cens général
renonciation non valoir si le spécial nent avons mises à toutes
grâces privilèges bénéfices indulgences statuts ordonnances
mandement et deffenses de pape de roy ou d'autre prélat ou prince
donné ou à donner et générallement à toutes autres choses tant
de fait comme de droit qui contre ces présentes lettres pourroient
être failles ou opposées en témoin de laquelle chose nous a la
relation dudit juré avons scellées ces lettres dudit scelle de la
prévosté d'Auxerre l'an de grâce mille trois cent soixante dix
neuf le vendredy après la fêle de Toussaint, quatrième jour du
mois de novembre.
Nous approuvons, signé Robigneault avec paraphe et scellé de
cire verte.
En marge est écrit à deux fois : signé et paraphé ne varielur
au désir de l'acte de dépôt d'aujourd'hui 28 février 1778 avant
midi signé aux dits deux endroits Bachelet, Beraut et Bachelet
de Vaux-Moulins, notaires, approuvé la rature de quarante
mots rayés comme nuls ez présentes, sept endroits ainsi
remplis en ces présentes.... comme n'ayant pu les déchiffrer
sur l'acte déposé et aux sixième, douzième, treizième et dfx-
neuvième pages dix-sept lignes différentes de barres ainsi
faites — — — ^— — — dont l'acte déposé est en cette partie dé-
chiré; ledit acte demeuré joint au dépôt et resté à Bachelet de
Vaux-Moulins l'un des notaires soussignés ; suit la copie de l'acte
de dépôt.
m.
Procès-rverbal de dépôt à l'étude de Charbuy.
Aujourd'hui samedy 28® jour du mois de février 1778, à l'heure
de neuf du matin, en l'élude de Bachelet de Vaux-Moulins et
265
par devant les conseillers du roy, notaires à Auxerro, soussi-
gnés, est comparu M* Edme-Pierre-Louis Bachelet, procureur
ez sièges royaux d*Auxerre, lequel pour satisfaire à l'ordon-
nance de M. le lieutenant-général au bailliage d'Auxerre du
24 février présent mois étant en bas de la requête à lui pré-
sentée par les syndic, manants et habitants de la paroisse de
Branches à lui notifiée par exploit de Jeannin, du 25 du mois,
par laquelle ordonnance il est ordonné le dépôt être fait par ledit
M* Bachelet, comparant, en Tétude et ez minutes du dit Bachelet
de Vaux-Moulins, d'un acte fait entre les habitants de Branches
et le prieur-seigneur du dit lieu le 4 novembre iO'/O qui est resté
ez mains de M® Bachelet, comme procureur du sieur Gaspard
I^agneau à son décès prieur-curé-seigneur du dit Branches, o
ledit M^ Bachelet représenté aux dits notaires et mis ez mains
du dit Bachelet de Vaux-Moulins, un acte écrit sur deux feuilles
de parchemin collées au bout Tune de l'autre, contenant accord
entre M. Mille de Prunoy, prieur et seigneur de Branches et les
habitants du dit lieu par devant Jean Robignault, notaire à
Auxerre, le 4 novembre 1379, commençant par ces mots : A tous
ceux qui verront ces présentes lettres, Jean Maudduit, et finis-
sent par ceux-ci : Donné l'an de grâce mille trois cent soixante -
dix-neuf, le vendredy après la fête de Toussaint, quatrième jour
du mois de novembre, approuvé et dûment signé, formant un
repli par le bas attaché avec un ruban de fil vert et ayant un
sceau de cire verte, attachant les deux feuilles de parchemin
collées par un ruban de fil vert. De laquelle remise et dépôt ledit
M® Bachelet a requis acte, et de ce que ledit acte de lui sur cha-
cune des deux feuilles de parchemin signé, et à sa réquisition,
signées et paraphées ne varietur des notaires soussignés. Et
avons avec lui observé qu'il y a un trou entre la 26® et la 27®
lignes, qui mange en partie deux mots à chaque ligne ; qu'au
commencement de la 56® ligne il y a aussi un grand trou qui a
coupé jusqu'à la 62® ligne la longueur de quatre pouces quatre
lignes depuis la marge du dit acte, n'y restant dans cet espace
que quelques bouts de ligne paraissant qu'au bout de la 59^ ligne,
qui en altère l'écriture. Que la 89® et la 90® sont altérées par
quatre trous qui suivent un repli qui sépare le parchemin, les
dits quatre trous en l'espace de sept pouces neuf lignes la ma-
jeure partie ouvert, laquelle 90® ligne est la 23" du bas. -Ledit
acte ayant un pied trois pouces dix lignes sur deux pieds quatre
pouces de large dont les replis ont ainsi effacé les parties de
manière qu'en différents endroits il est illisible, dont acte. Lo
coût duquel même sa vacation au présent dépôt ledit Mo Bachelet
se restreint de répéter sur lesdits syndic et manants de Branches
même de former pour le payement de tout, telles demandes qu'il
appartiendra, n'ayant fait le dépôt du dit acte qu'en conséquence
et pour objet à l'ordonnance sus datée. Fait et passé en l'étude
de M® Bachelet de Vâux-Moulins et par devant les conseillers du
roy notaires en ladite ville soussignés, et a signé à l'heure de
midi, sans aue lesdits habitants de Branches, ni le sieur prieur-
curé du dit lieu ni autres pour eux ne soient comparuSi
266
La minute est signée : Bachelet, Beraut et Bachelet de Vaux-
Moulins.
Demeurée à M® Bachelet de Vaux-Moulins, l'un d'eux, qui Ta
fait contrôler à Auxerre le 2 mars 1778, par M. Guinault, qui a
reçu 14 sols.
Délivré aux habitants de Branches ce requérant par le sieur
Henry Fréchot, syndic de la communauté, ce 29 mai 1778. Deux
mots rayés comme nuls au premier acte de dépôt.
Première expédition. Signé :
Berault et Bachelet de Vaux-Moulins.
CoUationnée sur cette copie, déposée aux archives de la com-
mune de Branches.
IV.
Edit du roi Henri 11, du mois de février 1554> concernant les femmes
grosses qui ont celé leur grossesse et fait mourir leurs enfants nés par
moyens déshonnêtes.
Henri, etc. Comme nos prédécesseurs et progéniteurs très-
chrétiens rois de France, ayant par actes vertueux et catholi-
ques, chacun en son endroits, montré par leurs très-louables
effets, qu'à droits et bonne raison ledit nom de très-chrétien,
comme à eux propre et péculier, leur avoir été attribué. En quoi
les voulant imiter et suivre, et ayant par plusieurs bons et salu-
taires exemples témoigné la dévotion qu'avons à conserver et
garder, ce tant céleste et excellent titre, duquel les principaux
effets sont de faire initier les créatures que Dieu envoyé sur
terre en notre royaume, pays, terres et seigneuries de notre
obéissance, aux sacremens par lui ordonnés : et quand il lui
plaît les rappeler à soi, leur procurer curieusement les autres
.sacrements pour ce institués, avec les derniers honneurs de la
sépulture.
Et étant dûment avertis d'un crime très énorme et exécrable,
fréquent en notre royaume, qui est que plusieurs femmes ayant
conçu enfans par moyens déshonnêtes, ou autrement, persua-
dées par mauvais vouloir et conseil, déguisent, occultent et
cachent leur grossesse, sans en rien découvrir et déclarer. Et
avenant le tems de leur part et délivrance de leur fruit, occulte-
ment* s'en délivrent, puis les suffoquent, meurtrissent et autre-
ment suppriment, sans leur avoir fait impastir le saint sacrement
de baptême. Ce fait les jettent en lieux secrets et immondes, ou
enfouissent en terre profane, les privant par tel moyen de la
sépulture coutumière des chrétiens. De quoi étant prévenues et
accusées par devant nos juges, s'excusent, disant avoir eu honte
de déclarer leur vice, et que leurs enfants sont sortis de leur
ventre morts et sans aucune apparence ou espérance de vie :
tellement que par faute d'autre preuve, les gens tenans tant nos
cours de Parlement qu'autre, nos juges, voulant procéder au
jugement des procès criminels faits à rencontre de telles femmes,
sont tombés et entrés en diverses opinions : les uns concluant
*•
267
au supplice de la mort, les autres à question extraordinaire, à
fin de savoir, et entendre par leur bouche si à la vérité le fruit
issu de leur ventre étoit mort ou vif. Après laquelle question
endurée, pour n'avoir voulu aucune chose confesser, leur sont
les prisons le plus souvent ouvertes, qui a été et est cause de
les faire tomber, récidiver et commetlre tels et de semblables
délits, à notre très grand regret et scandale de nos sujets. Â quoi
pour i'avenir nous avons bien youlu pourvoir.
Savoir faisons, que nous désiront extirper et du tout faire
cesser lesdits exécrables et énormes crimes, vices, iniquités et
délits qui se commettent en notre dit royaume, et ôter les occa-
sions et racines d'iceux dorénavant commettre, avons (pour à ce
obvier) dit, statu6 et ordonné, et par édit perpétuel, loi générale
et irrévocable, de notre propre mouvement, pleine puissance et
autorité royale, disons, statuons, voulons, ordonnons et nous
plaît, que toute femme qui se trouvera dûment atteinte et con-
vaincue d'avoir celé, couvert et occulté, tant sa grossesse que
son enfantement, sans avoir déclaré Tun ou l'autre, et avoir prins
de l'un et l'autre témoignage suffisant, même de la vie ou moi*t
de son enfant lors de l'issue de son ventre, et après se trouve
l'enfant avoir été privé tant du saint sacrement de baptême, que
sépulture publique et accoutumée, soit telle femme tenue et
réputée d'avoir homicide son enfant. Et pour réparation, punie
de mort et dernier supplice, et de telle rigueur que la qualité
particulière du cas le méritera ; à fin que ce soit exemple à tous,
et que ci-après n'y soit fait aucun doute ne difficulté si donnons
en mandement par ces présentes à nos amés et féaux conseillers,
les gens tenons nos Cour et Parlement, baillis, sénéchaux, et
autres nos officiers et justiciers, etc. Donné à Paris au mois de
février, l'an de grâce mil cinq cent cinquante six, et de notre
règne le dixième. Ainsi signé sur le repli, par le roi en son
conseil, Clausse. Lu, publié et enregistré, le procureur général
du roi entendu, au parlement de Paris, le quatrième jour de
mars mil cinq cent cinquante-six.
Signé : Du Tilleï.
V.
Epitaphe de Balthazar de Sailly. — 1595.
Ci gist
Le corps de défunt noble seigneur
Baltazar de Sailly, vivant écuyer syr
de Gatines, la Motte, TafFourneaux et de Marçay
lequel a fait son testament le 4 juin 1795 et a
délaissé la propriété au profit de l'église de
Branches 4 arpens edemis de pré situé en la prairie
dudit Branches lieu dit la fontaine Saint-Martin,
a la charge de faire célébrer en l'église de ce lieu 4
anniversaires de 8 grandes messes et vigibles aux 4
temps de l'année et nn libéra a lissus de
2168
la grande messe. La dite fabrique est aussi chargée
de faire distribuer aux pauvres de cette paroisse
la quantité de 4 bichets de blé métaille a
perpétuité au jour quadeviendra.
(Conservée dans l'église de Branches).
VI.
Accord entre le prieur Ythier Fanon et les habitants de Branches, au sujet
de l'établissement d'une enceinte fortifiée pour s'y retirer de peur des
gens de guerre. — 24 décembre 1592.
Le vingt quatriesme jour de décembre mil cinq cent quatre
vingt douze comparurent personnellement noble personne mais-
tre Ythier Fainon, seigneur prieur de Branches demeurant à
Aucerre, pour luy d'une part, et maistres Edme Burat, Georges
Legrost, procureur, et Jean Hochot, laboreur, tous demeurant à
Branches, tant en leurs noms que comme procureurs spéciale-
ment fondez de procurations des manans et habitans de Branches,
cy après dénommés, savoir : Vénérable et discrecte personne
Guillaume Perrette, prebstre, vicaire dudit Branches et y demeu-
rant, Jehan Fréchot, lesnel, Pierre Billebault, Jehan Martin, le
jeune, et Pierre Ghameru, Estienne Berthon, le jeune, Jehan
Fumage, David Bonnefoy, Jehan Berthon, de la Rue, Michel
Soleil, Jehan Fréchot, le jeune, Jehan Hochot, Jehan Lacouste,
Jehan Legrost, dict Martin, Denis Brillault, Edmon Legrost,
Edmon Martin, le jeune, Jehan Gas, Pierre Fréchot, Jehan
Lacouste, Pierre Burat, Sébastien Rebault, Edme Rangon,
(Maude Mersirin, maistre Edme Papris, Pierre Bocquin, Pierre
Papris, François Martin, Barnabe Fréchot, Jehan Bouillon,
Thomas Martin, Simon Glergeault, mareschal, Glaude Moreau,
Hubert Rosselet, Jehan Legrost, fils de Edmon Simeon, Holier,
Pierre Voyer, Jehangniot, lesnel, Jehan Legrost, fils de Glaude,
Georges Gadou, Florentin Gotain, Sirvain Geton, Jehan Guillot,
fils de Germain, Guillaume Berry, Jehan Pajat, Edme Malle-
cousle, Georges Moreau, Glaude Guiot, Edmon Fréchot et George
Legrost, tous laboureurs et vignerons, manans et habitans de la
parroisse de Branches, dénommez en ladicte procuration passée
par devant maislres Edme Burat et Hilaire Fréchot, notaires
au dict lieu de Branches dattée du 19® jour du présent mois et
an. Et jancorres lesdicts Burat, Legrost et Hochot, comme pro-
cureurs spécialement fondez de procuration de Edmon Fréchot...
Pierre Burat et Edmon Burat (noms propres illisibles; pais-
sée par devant lesdicts Fréchot et Edmon Martin, notaires,
dattée le 21^ jour du présent mois et an, ainsy que parla teneur
les dicts procureurs ont faict aparoir et a tous les dicts cy dessus
nommez, les dicts procureurs ont" promis faire confirmer ratifier
et avoir pour agréable le contenu cy après dans huict jours prou*
chains venans a peine de tous despens domaiges et intéfestz et
de nullité du présent contraict. Et encores les dicts maislres
Edme Burat et Jehan Hochot en leurs propres et privez noms, et
269
pour eulx daultre part, lesquelles parties disoient, mesmes les
(Jicls procureurs cy-dessus nommez qu'ils auroient prié et
requis ledit sieur Fainon, prieur de Branches, de leur bailler et
délaisser ung arpent de terre à icelluy prendre en la grande
court, et à Tenviron de la maison segneurialle du dict sieur, au
dict lieu de Branches, et pour allentour dicelluy faire foussez et
murailles, pour eulx retirer, pour la conservation de leurs corps
et biens, a loccasion des troubles et guerres qui régnent a pré-
sent, et mesmes des ravages et pilleries qui ce font journelle-
ment au dict Branches, par le moien desquels ilz ne peulvent
labourer ne ensemencer leurs terres, ny mesmes sortir de leurs
maisons, sans grand danger de leurs personnes, et perte de
leurs biens, et encorres de leur bailler de la terre a lenteur du
dict arpent, et pour faire foussez de la largeur de dix-huict pieds
ou plus. A quoy obtempérant, ledict sieur prieur, et aiant par
hiy esgardé et eu advis de ce que dessus, a ledict sieur Fainon
délaissé et délaisse par ses présentes aux dictz manans et habi-
tans de Branches cy-dessus nommez, slipullans par lesdicts
Burat et consors procureurs dessus dénommez. Ledict arpent
de terre cy-dessus speciffiez, ensemble de la terre a lenteur
dicelluy jusques a ladicte quantité de dix-huict pieds ou quelque
peu plus, s'il convient, pour faire ledict fousse a lenteur dudict
arpent, moienant qu'ilz seront tenuz foussoier lesdictz dix-huit
pieds tout a lentour dudict arpent, et encorres foussoier de
mesme longueur les bastimens dudict sieur qui sont : la maison
segneurialle, petitte court, estables, pressoirs et granges qui
sera pour le tout ung seul fousse. Oultre leur délaisse ledict
sieur, et consent quilz prennent oultre lesdictz dix-huict piedz
de la terre pour construire et ediffier une muraille qui servira de
closture et fermeture dudict arpent dans lequel ilz pourront sy
bon leur semble bastir et ediffier maisons et logis, pour leur
retraicte et assurance et a la charge que lesdictz habitans ne
pourront bastir ny faire a eulx propre la terre qui ce trouvera
du couste dorient depuis les murailles du corps de logis de dict
seigneur, jusques audict fousse et de la longueur desdictes mu-
railles et corps de logis, qui commence derrière lesglise, tirant
jusqu'au derrière de la maison segneurialle dudict sieur, et oultre
le derrière de ladicte maison, et a lantour de la petilte court de
couste de la grande court, demeureront quinze piedz de large en
place vuide en laquelle lesdictz habitans ne pourront bastir ny
esdiffier, crius demeureront entièrement a dict sieur pour en
disposer a sa voulenté. Et oultre ce, délaisseront lesdictz habi-
tans par la grande court, chemains pour aller et venir a charette,
cheval et a pied a ses dictz bastimens, granges, estables et
pressoirs, qui seront de largeur de quinze piedz ou environ, les-
quelz chemains et choses susdictz reservez a dict sieur ne feront
part ny portion dudict arpent, comme aussi ne se seront com-
prises en icelluy lesdictz foussez pour assiette des niurailles,
comme dit est. Lequel arpent cy-dessus demeurera en propriété
ausdictz habitans et aultres aians cause a ladvenir, ensemble-
ment lesdictz foussez et assiette de muraille sans aulcune charge
270
fors de cens, a raison de six deniers tournois par arpent, que
eulx habitans seront tenuz paier par chacun an a dict sieur et a
ses successeurs au jour sainct Martin diver, ledict cens portant
proffict de lodz et ventes, des sould et amandes de receiler
quand le cas y eschet, suivant la coustume du bailliage dAucerre.
Et sera tenu ledict sieur faire la muraille qu'il conviendra faire
sur ledict fousse de la longueur de la place quil ce réserve,
attenant de la petitte court, dimanche dapres la présentation de
couste de soleil levant. Moiennant ledict délaissement cy-dessus^
lesdictz habitans, stipuUans comme dessus ont baille et délaisse,
transporte et promis garantir et livrer a dict sieur Fainon, prieur,
et a ses successeurs, prieurs, ung arpent de terre, assis audict
finage de Branches, lieu dit le Champ et Fontaine Sainct-Martin,
tenant d'un long a une pièce de terre de domaine dudict sieur,
d'aultre long et par le dessoulz a dicte pièce, par dessus a Denis
Gadou, pour dicelluy jouir par ledict sieur et ses successeurs,
comme estant de propre et domaine de dict prieur, a la charge
des cens et droictz segneuriaulx dorénavant quelz quilz soient,
doulz à cause de sa directe et segneurie ; desquelles charges, par
le moien des présentes les dictz habitans en demeureront déchar-
gez. Et a la charge aussy que les dictz habitans, leurs place et
fort estant foussoiez, seront tenus y faire garde et guet, tant de
nuyt que de jour, et maintenir la dicte place soulz le bon plaisir
de Monsieur le Duc de Mayenne, Lieutenant général de la Cou-
ronne de France, sans que le dict sieur prieur, ny ses successeurs
soient aulcunement tenus a dict guet ny gçrde, ains en seront
exemptz. Et oultre, sy lorsqu'il ce fera garde et guet, il est be-
soing de prendre et donner ung mot de guet, les dictz habitans
ou ceulx qui auront commandement a dict fort, seront tenuz
prendre icelluy mot de dict sieur lorsquil sera en personne a dict
lieu, sy bon lui semble de le donner. Et pour lesquelles choses
susdictes, faire arpentage et délivrance, lune des paiiies a laultre
le dict sieur Fainon, a faict et constitue son procureur le dict
George Legrost, son procureur fiscal, auquel il a donne plain
f mouvoir et puissance de assister a dict arpentage, et faire pour
uy au faict diceulx comme sy présent en personne y estoit. Par
ainsi, etc. (suit la formule de droit pour obliger les biens des
contractants).
Faict en la maison de noble et scientiflique personne maistre
Sebastien La Rue, doien et chanoine demeurant à Auxerre, en
laquelle le dict sieur Fainon ost résidant, avant midy, ez pré-
sences de maistre Claude Amiot, clerc, demeurant a Aucerre,
maistre Jehan Amiot, chanoine de Chablis, demeurant a Vilemort.
Présent ledict Jehan Hochot, et ledict noble sieur prieur.
Signé : Fanon, Claujie Amiot, Jehan Hochot, Rousse, notaire,
Jehan Amiot, Durât.
Suivent plusieurs signatures absolument effacées et illisibles.
VIL
Acte de baptême de Jacques de Lenfernat» — 9 décembre 1596.
Le neufieme jour de décembre Tan mil cinq cent quatre vingt
271
seize fut baptisé par moi M. Fr. Coualard, chapelain de Saint
Posant, avec permission de Monsieur le curé de Bléneau, audit
lieu Saint Posant, Jacques, fils de noble seigneur de Lenfernat,
seigneur de Prunières, et de noble damoiselle Magdeleine de
Gourtenay. Les parrains honorable et discrette personne M® Fran-
çois Bonneau, prestre, et noble seigneur Jehan de Gourtenay,
chevallier seigneur des Salles, et la marraine haulte et puissante
dame Edmée de Ghesnoy, femme de très htult et puissant sei-
gneur Gaspard de Gourtenay, chevallier seigneur de Bléneau.
(Extrait des registres de l'état civil de Bléneau).
VIII.
Ordonnance du roi Henri IV. — 6 avril 1602.
Henry, par la grâce de Dieu, etc.
Nous, par Tavis du conseil et bourgeois assemblés en la
chambre de police, avons arrêté et ordonnons ce qui suit :
A partir de la Saint Martin (11 novembre 1602) les principaux
charretiers des fermiers et laboureurs n'auront de gages que
quinze écus par an (environ 150 fr. de notre monnaie). Nous
avons fait et faisons défense à toutes personnes de telle qualité
qu'elles soient, demeurant dans les villes, de donner à leurs
cochers, carrossiers, charretiers, plus de douze écus de gages
pour chacun, ou à eux d'en exiger davantage, sous les peines
ci-après déclarées.
Item, ne sera baillé de gages aux servantes des champs, ayant
la principale charge du ménage, que quatre écus par an.
Le maître berger aura de gages douze écus ; les enfants de
quinze ans et au-dessous n'auront aucuns gages, et seront entre-
tenus à la volonté du maître, de toile tiretaine (commune) à sa
commodité.
Les moissonneurs seront payés en blé, à raison de quatre
boisseaux par arpent... sans que lesdits moissonneurs, leurs
femmes ni leurs familles puissent emporter du blé en épi.
Les faucheurs seront aussi payés par arpent de foin huit sous ;
par arpent d'avoine quinze sous (le sou en valait 2 1/2 de notre
monnaie).
Les batteurs en grange auront la vingt- quatrième partie de ce
qu'ils auront battu, et ne pourront se retirer ni cesser de battre
contre la volonté du fermier, et faute de ce faire, contraints par
corps de parachever la besogne.
Item, défenses sont faites à tous honimes de bras, travailleurs
aux champs ou dans la ville de Paris, de prendre pour chaque
journée plus de huit sous par jour en été et plus de six en hiver,
sur lesquels ils seront tenus de se nourrir.
Défenses sont faites à tous laboureurs de se vêtir de noir, et à
tous charretiers, serviteurs et valets, chambrières, hommes à
journée, de se vêtir d'aucun drap teint de quelque couleur que ce
puisse être, et aux dits valets, tant qu'ils serviront, de porter
manteau en quelque lieu que ce soit ; défenses sont faites aux
laboureurs, gens de villages, valets, servantes, d'aller au caba-
272
ret, sous peine d'amende et de punition. Et seront tenus lesdits
serviteurs de travailler dès la pointe du jour. Défenses auxdits
valets et serviteurs de prendre davantage de gages que ce qui
est ci-dessus déclaré, sous peine du fouet.
Publié par Robert Crevel, crieur-juré du roi, le 6 avril 4602.
IX.
Acte de baptême de Jehanne de Marçay. — 1649.
Gejourdhuy dixiesme jour du mois d'aoust mil six cent qua-
rante-neuf a esté baptisée Jehanne fille de Jehan du Marsay
escuyer et Edmée de France, fille de Louis de France, aussi
escuyer. Le parain M® Pierre Loyset, seigneur d'Escollives, et sa
marraine Jehanne de Laduz, femme de Nicolles de Marsay,
écuyer, sieur du petit Monesleau.
Signé : Loyset et Jea Làduz.
X.
Epitaphe de Nicolas de Lenfernat. — 1" décembre 1651.
Cy gist Nicolas de Lenfernat, escuyer, seigneur du Petit
Monesteau, du Souchet, de la Motte Taffourneau, lequel est
déceddé le le' de décembre 1661, aagé de 75 ans.
Priez Dieu pour son âme, laquelle tombe a esté érigée par
damoiselle Jeanne de Laduz, veuve du défunt.
(Inscription trouvée sur une pierre tumulaire dans l'église
de Monéteau).
■ XL
Mariage de Jean de Chenu et de Jeanne de Marçay. — 1676.
Le vingt-huitiesme may mil six cent septante et six,vu la dispense
de trois bans obtenu de M. Bigot, vicaire général de Monseigneur
l'archevesque de Sens des bans de Jehan Baptiste de Chenu es-
cuyer seigneur de Gastine en partye, et de demoiselle «Jehanne
de Marçay, laditte dispense est dattée du vingt-cinq may et no-
nobstant affaire et aucun empeschement canonique, moy vicaire
de Branches soubz signé les ay marié et leur ay donné la béné-
diction nuptialle selon la forme prescritte par notre sainte Eglise
et ce par la permission que nous a donnée M. le prieur de
Branches. Faits en Téglise de Branches cejourd'huy an et jour
que dessus en présence de noble Charles de Chenu escuyer sei-
gneur de Gastines en partye, et de honorable homme Germain
Guiot marchand tesmoins qui ont signé avec moy, lesdits mariés
ont déclaré ne scavoir signé.
Signé Chenu Lusson, Guiot, Vallée, vicaire.
XII.
Acte de baptême de Jean de Chenu. — 1676.
Le quatriosme jour de septembre Tan mil six cent septante et
273
six par moy vicaire soubz signé a esté baptisé Jehan de Chenu
aagé de neuf mois ou denviron fils de Jehan Baptiste de Chenu
escuyer seigneur de Gastine en partye et de demoiselle Jehanne
de Marsay ses père et mère son parains Jean Breton escuyer la
marraine damoiselle Marie de Chenu qui a déclaré ne sçavoir
signé. Signé : Breton et Vallée, vicaire.
*
XIII.
Nomination de Henri Fréchot aux fonctions de procureur de la justice
de Branches. — 21 février 1715.
Charles Loïus Plessart de Fonceaux, prestre chanoine reg*" de
l'abbaye royale de Sainte-Geneviève de Paris, prieur de Saint -
Martin de Branches et seigneur spirituel et temporel de ladite
paroisse, à tous ceux qui ces présentes lettres verront salut
scavoir faisons que sur les bons rapports qu'on nous a faits de la
personne d'Henry Fréchot praticien demeurant au dit Branches,
qu'il est de la religion catholique, apostolique et romaine, et' de
son habileté au fait de la pratique, nous luy avons donné et par
ces présentes lui donnons l'office de procureur postulant pour les
parties dans notre haute, moyenne et basse justice du dit Bran-
ches, et ce sous les bons et fidèles services que nous espérons
de luy, pour en jouir aux honneurs, profits et émoluments ainsy
qua tel charge appartient, et ce tant et si longuement qu'il nous
plaira, sans que ladite clause puisse estre réputée comminatoire.
Fait et donné en nostre maison seigneuriale et prioriale du dit
Branches ce vingt et un février mil sept cents quinze.
Signé : Plessart, prieur seigneur de Branches.
XIV.
Procès-verbal de la communauté de Branches au sujet de la succession
du prieur Guyet de la Sourdière. — 3 novembre 1716.
Cejourd'huy mardy troisiesme jour du mois de novembre mil
sept cent seize, issue de la messe paroissiale au devant de léglise
de Saint-Martin de Branches place publique est comparu par
devant nous Edme Legros, ancien praticien au bailliage dudit
Branches, juge en cette partye pour labsence de Monsieur le
bailly dudit lieu de Branches, assisté de Pierre Duvalle, maître
décolle audit Branches y demeurant, comis pour greffe attendue
le fait de question en laquelle le greffier ordinaire est parent de
trois intéressés, le sieur Claude Breton, sindicq de laditte pa-
roisse de Branches lequel nous a dit : quen sa quallité susditte il
a esté assigné à requeste de Martin Vachery, laboureur, et Edmée
Houchot, veuve Edme Guibert, aussy vivant laboureur demeu-
rant audit Branches, commissaire establi sur les effaits en géné-
ral délaissé par feu messire Gabrielle Guiet de la Sourdière, vi-
vant prieur seigneur spirituel et temporel dudit lieu de Branches,
lequelle aved laissé par son acte de dernière vollonté tous ses
meubles efiaits quelconque à la fabrique dudit Branches pour la
réédification du clochéo de ladite paroisse quil aved fait abastre
de son octorité et contre raison. Lequelle sieur de la Sourdière
1887 ■ XVIII
274
cela recognue. Lesquelles effaits apprès son décèds se sont trou-
vé monter à une somme assez considérable, et sur lesquelles
effaits y a fait naître plusieurs proceds tant de la part des dames
abbesses religieuses des Isles d*Auxerre du sieur Plessart suc-
cédant prieur dudit Branches. Lesquelles proceds ont presque
consommé lesdits deniers. Le reste desquelles pour le peut qu'il
y reste les dits comisaires se sont évissée de faire assigné la
communauté au domicile dudit syndicq le septiesme aoust der-
nier mesme le procureur fiscal de ladite paroisse conjointement
avec ledit sindicq, par exploict de Berry huissier par lequel il
conclut que ledit syndic et procureur fiscal en leur nom et qual-
litté pour la communauté, soient condamné à les acquitter des
condamnation personnelles contre eulx prononssée par larrest
du 26 may 1713 et des deppens taxé par icelluy à 220 livres 18
sols 2 deniers et à ce qu'ils ayent à les rembourser des paye-
ments qu*ils ont faits auxdite dames religieuses des Isles, de la
diite somme avec tous deppans domages et interes. Et comme
ledit sindicq voit que le sieur procureur de son chefs ne veule
agire, pour raison quil est beau-frère dudit Vachery, lun desdits
comisaire, il a fait à plusieurs et diverses fois assembler lesdits
habitans pour avec eulx délibérer du fait dont il sagist. Leurs
ayans mesme communiqué lexploit que lesdits comisaires luy ont
fait pouser, et comme a appris que lesdits comisaires avez fait
négocié sertaines sommes de deniers proceddant des effaits de
feu le sieur Guiet de la Sourdière desquels ils sont dépositaire,
quils y ont fait des acquisitions et qu'il avait preste à plusieurs
personnes iant d'Appoigny, Guerchy, Branches quautres lieux :
desquelles somme prestée ils retenoit devers eulx tout d'abord
lintérest et à dauttres de qui ils ont reçue et marchandise pré-
sent et par somme de deniers ; ce de quoy il a eu advis et que
Ion poura azeement faire cognoislre et prouvé sy besoin est tant
par tesmoins que par monitoires s'il y echet pourquoy lesdits
habitans en corps dassembiée convoquée à cette effait dune co-
mune et mesme voix demandent que lesdits comissaires rendent
comte de leur comission des sommes quils zond entre leurs
mains et des intérest quil y ont persûe ; pour cette effaits donne
pouvoir ausdit sindicq de deffandre l'action comansé sur lesdits
comisaires au bailliage d'Auxerre quallieurs s'il y échet, mesme
promettent de fournir et contribuer aux frais accessoires pour
paier ladite poursuitte jusqua fin de cause, permettre mesme
ausdit sindic et aultres principaux habitans de régler et terminer
à lamiable avec lesdits comissaires quand ils le jugeront à pro-
pos soit ici ou allieurs à tele fins que de raison. Et sur ce ont
M® Henry Fréchot, praticien en ce bailliage, procureur, comis
d'office, quy a haderré et consenty au présent acte aux protesta-
tions qu'il fait que ledit acte ne puisse en rien nuire ny préjudi-
cier au seigneur et habistans nayant donné le présent consente-
ment que pour le bien du publicq et de léglise, de quoy il a requis
acte. A quoy obtempérons avons audit procureur d'office faite
acte de son requis et protestation et ausdits sindicq et habitans
de leurs divers remonstrances et consentement sy dessus de quoy
et du tout avons faite acte, et ont iceulx habitans demandé la plus
?75
grande et seine partie décclaré ne sçavoir signer à la réserve des
soussignés.
Signé : Bouchet, prieur et seigneur de Branches,
J. Breton, Fréchot, procureur d'office, E. Villain,
P. Jeannet, Belin, E. Vallot, George Duval,
Vallot, Legros, Breton, G. Breton, Guillot, J.
Jannet.
Suivent d'auh^es signatures effacées et illisibles.
Au dos est écrif : Je donne décharge des deux actes à Glaude
Breton, sindicq dudit lieu quy a la quittance de madame labesse
des Isles qui décharge la communauté pour la somme de 200 liv.
et plus quelle prétendoit luy estre due à cause de feu mossieur
de la Sourdière. Vachery et la veuve Guibert ont les grosses de
ses deux actes.
Du 21 febvrier 1717. Signé : Frémiot fils, greffier.
XV.
Nomination de Henry Fréchot aux fonctions de procureur fiscal de la
justice de Gastines. — 3 octobre 1739.
Nous Alexandre de Chenu chevalier seigneur de Gastine, Motte
Salomon, Motte Tafourneaux, de Marçay et autres lieux, salut.
Scavoir faisons que sur le bon et fidèle rapport qui nous a été
fait de la personne d'Henry Fréchot ancien praticien en la paroisse
de Branches de cest sens suffisance loyauté prudomie et bonne
expériance au fait de la justice et pratique, et qu'il est de la reli-
gion catholique, apostolique et romaine, pour cest causes et autres
l'avons pourveu et par cest présentes le pourvoions de la charge
de procureur fiscal en la justice de Gastine, motte Salomon, motte
Tafourneaux et de Marçay, pour par luy en jouir a lavenir aux
honneurs et prérogatives, profits, retenue et émoluments y attri-
buée comme à son vivant fait maître Georges Burat dernier pro-
cureur d'iceux temps quils nous plaira et après que ledit Henry
Fréchot présent a pretté en nos mains le serment de bien fidèle-
ment et en confiance exercer laditte charge suivant l'ordonnance
mandons à nostre prévôt et lieutenant des justices de Gastine et
motte Tafi'ourneaux et autres lieux et fiefs à nous appartenant de
le reconnaître et installer en icelle charge au moins de quoy avons
aupossé le sceau de nos armes icelles signée à Gastine le trois
octobre mil sept cent trente neuf.
Signé : Alexandre de Chenu Gastine.
(Sceau d'Alex, de Chenu).
XVI.
Nomination de Henry Fréchot aux fonctions de procureur fiscal au bailliage
de Branches. — 1" juin 1747.
Gaspard L'agneau, Prieur seigneur spirituel et temporel de
Branches à tous ceux qui ces présentes lettres verront salut.
Etant duement informé de la piété et relligion, bonnes vies et
mœurs, capacité, suffisance et habileté de maître Henry Fréchot
ancien praticien dans notre justice dudit Branches, l'avons choisi
876
et nommé) le choisissons et nommons par ces présentes révoca-
bles à notre volonté,, attendu que nous n'avons reçu aucune
finance pour exercer la charge et office de procureur fiscal dans
notre bailliage dudit Branches et lieux en dépendants, vacamte
par le décès de maître Nicolas Breton qui en était pourvu pour
en jouir par ledit Fréchot aux honneurs, gages, pronts et émolu-
ments accoutumés et attachés audit office, mandons à nostre
bailly et autres nos officiers dans ladite justice de Branches rece-
voir ledit maître Henry Fréchot audit état et office, après avoir
prêté le serment requis et accoutumé et observé les autres for-
malités.
Mandons pareillement à tous nos justiciables le reconnaître et
le respecter en laditte qualité de procureur fiscal de ladite justice
de Branches. Donné en notre maison seigneuriale sous le sceau
de nos armes, le premier juin mil sept cent quarante sept.
(Sceau du prieur). Signé : I Agneau, prieur de Branches.
XVlï.
Contrat de vente de la Terre de Gastines faite par Madame Boyard à
M. Imbert, controlleur des guerres. — 26 décembre 1761.
A tous ceux qui ces présentes lettres verront, Antoine Léonard
Guyot chevalier seigneur marquis de Saint Amand et autres lieux
Grand Bailly et Gouverneur d'Auxerre, salut.
Scavoir faisons que par devant les Conseillers du Roy notaires
à Auxerre soussignés le vingt six décembre mil sept cent soixante
un après midy. fut présente dame Françoise Compagnot, veuve
et commune de M. Edme Boyard seigneur de Gastines, demeu-
rante à Auxerre.
Laquelle a vendu ceddé quitté délaissé et transporté et promis
garantir de tous troubles hipothèques évictions et autres empô-
chemens généralement quelconques.
A Jacques Imbert Ecuyer Conseiller du Roy Controlleur ordi-
naire des guerres demeurant à Nemours présent acquéreur et ce
acceptant tant pour luy que pour Dame Agathe Trefflé son épouse,
par laquelle il promet faire agréer et ratiffier ces présentes dans
six mois de ce jour et la faire obliger solidairement avec luy sous
toutes renonciations de droit requises, aux obligations qu'il con-
contractera cy après, par laquelle ratificatton en son absence ledit
sieur acquéreur a dès à présent autorisé ladite dame son épouze.
Les terres, fiefs, seigneuries de Gastines, Lemarçay et Lamotle
Taftburneaux, scis en la Paroisse de Branches près Auxerre,
acquis par ledit deffunt sieur Boyard des héritiers de Messire
Alexandre de Chenu chevalier seigneur de Gastines, par contrat
passé devant Chomereau, notaire au comté de Joigny, le trente
avril mil sept cent cinquante deux, avec tous les droits seigneu-
riaux qui sont attachés aux dits fiefs, ensemble tous les biens en
roture, sans aucune chose en excepter, retenir ni réserver, et
tels que ledit sieur Boyard et les précédents seigneurs en ont joui
ou dû en jouir.
Le tout composé de la maison seigneuriale dudit Gastine, bâti-
mens, cours, jardins, fosses et dépendances. Plus de quatre vingt
277
cinq arpenb de terres labourables en plusieurs pièces, admodiées
aux nommés Vachery et autres de Branches, moyennant cent
soixante dix bichets de bled froment mesure de Gaslines et vingt
neuf poulets par an. Plus d'un arpent de terre à chenevière. Plus
de vingt trois arpens quatre vingt douze carreaux tant prés
pastures que sainfoin en plusieurs pièces dont neuf arpens sont
admodiés aux dits Vachery et consorts moyennant trois cent
trente trois livres par au, ledit sieur Boyard s'étant réservé la
Jouissance du surplus.
Plus d'une pièce de vernée de la continence de sept quartiers.
Plus de six arpents ou environ de vignes.
Plus d'une pièce de bois vulgairement appellée la Garenne,
^'un verger et d*un vivier attenant contenant ensemble neuf ar-
pens quarante une perches, le tout à la mesure de Branches.
Pour par ledit sieur acquéreur jouir du tout dès maintenant et à
toujours, à la charge par lui d'entretenir les baux ou de les faire
résoudre à ses frais risques périls et fortunes, et des cens et droits
seigneuriaux à l'avenir seulement dont les biens en roture qui ne
sont pas situés dans la directe desdites terres fiefs et seigneurie
si aucuns y a, sont chargé, et des autres droits et devoirs pour
les Biens tenus en fiefs envers qu'il appartiendra.
Cette vente faite aux dites charges et outre moyennant la rente
foncière de deux mille quatre cent livres que ledit sieur acquéreur
tant en son nom qu'en celui de ladite dame son épouse et solidai-
rement et indivisément en chacun desdits noms, aux renonciation
(le droit requise, a promis et s'est obligé de payer a ladite dame
veuve Boyard en sa demeure en cette ville sans rétention des
dixièmes vingtièmes et toute autre imposition de quelque nature
qu'elles soient, établies et à établir de convention expresse et
faisant partie du prix des présentes chacun an le premier janvier,
dont le premier terme et payement écherra et se fera audit jour de
l'année que Ton comptera mil sept cent soixante trois, et ainsy
continuer d'année à autre jusqu'au remboursement de ladite rente
que ledit sieur acquéreur et ladite dame son épouse pourront faire
à leurs bons points et commodités de la somme de quarante huit
mille livres en quatre payements égaux de chacun douze mille
livres en avertissant trois mois avant chacun desdits payements
qui ne pourront être faits qu'en espèces sonnantes et non en billets
papiers ni effets royaux de quelque nature qu'ils soient, dérogeant
à cet effet ledit sieur acquéreur à tous édits et déclarations qui
pourraient en introduire le cours, au payement et pour sûreté de
laquelle rente tant en principal qu'arrérages demeureront les biens
cy dessus vendus spécialement et par privilège liés obligés affec-
tés et hipotéqués et généralement tous les biens présens et à venir
dudit sieur acquéreur et de ladite dame son épouse sans que l'une
des obligations déroge à l'autre. Lesquels biens ledit sieur acqué-
reur esdits noms sera tenu de bien et duement maintenir et entre-
tenir en sorte que ladite rente s'y puisse aisément prendre et
percevoir et encore moyennant la somme de onze mille livres
que ledit sieur acquéreur esdits noms et solidairement comme dit
est s'est obligé de payer à ladite dame Boyard dans le quinze du
mois d'avril prochain sans intérêts en espèces sonnantes et non
278
en billets ni papiers comme dessus ladite somme ainsy que le
principal et arérages de ladite rente francs deniers à ladite dame
Boyard.
Abandonne en outre ladite dame Boyard audit sieur acquéreur
deux glaces qui sont incrustées, Tune dans la boiserie de la che-
minée de la salle à manger de ladite maison seigneuriale, et dans
la cheminée de la salle de compagnie, avec le pressoir baquet et
les cuves qui sont sous le même angarre, et ce moyennant le prix
et somme de mille livres que ledit sieur acquéreur promet et s'o-
blige es mêmes noms et solidités que dessus de payer à ladite
dame Boyard dans le quinze avril prochain, et donnera la grosse
des présentes à ses frais à ladite dame veuve Boyard, promettant,
obligeant, renonçant, etc.
Fait et passé à Auxerre en la maison de la dame veuve Boyard
sise rue des Belles-Filles paroisse Saint Pierre en Vallée et ont
les dites parties signé la minute des présentes, ensemble les no-
taires soussignés. Restée à Lefebvre l'un d'eux qui Ta fait con-
troller à Auxerre le même jour vingt six décembre par Guinault
commis qui a reçu cent vingt six livres cinq sols et a renvoyé sur
les lieux pour l'insinuation. Signé : Renault, Lefebvre
XVIII.
Notice sur Branches. — Extraits de Talmanach historique du diocèse de Sens,
publié par M. Hardouin Tarbé, imprimeur de la \Tlle et du clergé. —
Année 1772.
Branches. — Saint Martin de Branchiis, feu de Bringa, prieuré,
cure de l'ordre de Saint Augustin, dans l'archidiaconé de Sens,
doyenné de Gourtenay, conférence d'Aillant; collateur, l'arche-
vêque, comme abbé de Saint-Jean-lès-Sens ; seigneur, le prieur
curé dudit lieu, 120 feux, 300 communiants.
Cette paroisse est située dans le Gfttinais français, bailliage et
grenier à sel d'Auxerre, élection de Joigny, 3 lieues et demie sud
de cette ville, 4 d'Auxerre, 12 de Sens et 37 de Paris ; bureau de
poste, Auxerre.
Guillaume de Seignelay, évêque d'Auxerre, ayant acheté des
religieux de la Gharité-sur-Loire un muid de froment et deux de
seigle à prendre sur la grange et les revenus de la terre de
Branches, les donna au monastère de Celles, sur les limites de
la paroisse de Saint Georges proche Auxerre, (depuis transférée
aux Iles d'Auxerre) il fonda ensuite dans les années 1219 et 12:^0
l'Hôtel-Dieu d'Appoigny, et entr'autres biens il lui donna la sei-
gneurie de Branches, sauf la réserve faite en faveur de l'abbaye
de Celles ; il fit venir pour desservir cet Hôtel-Dieu deux cha-
noines réguliers de la Maison de Saint Bernard de Mpntjon dans
les Alpes, qui étaient aussi chargés de la paroisse de Branches,
ce qui fait que l'abbé de Montjon était autrefois collateur de ce
prieuré.
XIX.
Nomination de Claude Vallat aux fonctions de Recteur des Ecoles de
Branches. — 26 octobre 1777.
Cejourdhuy dimanche 26 octobre 1777, a l'issue de la grande
279
messe paroissiale de la paroisse de Branches, Nous notaire au
bailliage de Branches y demeurant soussigné, présence de témoins
cy après nommés, sommes transporté au-devant de ladite porte
principal de l'église, a la réquisition de Maître Pierre Houchot
syndic de ladite paroisse laboureur demeurant audit Branches.
Lies habitants y étant assemblés en grands nombres au son de la
cloche en la manière accoutumée ou étant ledit Houchot sindic,
portant la parolle a dit que la place de recteur des écolJes de cette
paroisse étant vacante depuis la mort de Maître Edme Devillia,
qu'il était intéressant pour la paroisse d'en mettre un autre tant
pour l'instruite de la jeunesse que pour le service de Véglise et
tout ce qui en dépend^ qu'il s'était présenté Maître Claude Yallot
laboureur demeurant en ce bailliage, pour remplir laditte place
sy monsieur le prieur sgr de ce. lieu et les habitants vouloient y
consentir, aux conditions cy-après :
lo De faire régulièrement tous les jours lécolle depuis huit
heures du matin jusqua onze, et depuis une heure après midy
jusqua quatre, excepté la demy journée de congé qu'il donnera à
ses écoliers à sa volonté une fois la semaine.
2o 11 ferat repeter le catéchisme aux enfants qui n'auront pas
fait leur première communion tous les samedy après midy ou
un autre jour indiqué par mondit prieur.
3<* De montrer le plain chant aux écoliers qui auront de la dis-
position tous les jours depuis trois heures du soir jusqu'à quatre
excepté les jours de catéchisme et de congé.
40 De conduire ses écoliers tous les jours à la messe, dont deux
d'entre eux la serviront alternativement, el les conduira de même
le soir a l'église pour faire la prière.
50 D'accompagner en surplis M. le prieur dans toutes les fonc-
tions de son ministère, spécialement dans l'administration des
sacrements soit de nuit ou de jour.
6® Qu il percevra comme par le passé vingt bichets racle de blé
métail sur le bled des pauvres a la charge par lui de les instruire
gratis.
70 Qu'il recevra de léglise trente six livres tous les ans le jour
de Saint André pour aider M. le prieur dans ses fonctions et pour
lacquit des fondations.
8° Qu'il lui serai livré et payé tous les ans dans la moisson des
bled ou dans le coui*s d'icelle par lesdits habitants savoir par
ceux qui auront deux chevaux deux gerbes de froment, par ceux
de quatre vaches ou deux vaches et un cheval ou d'un cheval une
gerbe edemye de froment, ceux de deux vaches une bonne gerbe
pour ceux qui ne labourent point douze sols ou une gerbe de
froment,
9® Qu'il lui sera payé par chaque écolier qui apprendront a lire
et a écrire et la Rithmétique, dix sols, ceux qui ne font que lire et
écrire huit sols et ceux qui n'apprendront qua lire cinq sols, ceux
qui apprendront le plain chant avec le surplus payeront douze
sols.
10® Qu'il lui sera payé par chaque convoy et enterrement de
grands corps dix sois, sy on çlit les vespres quinze sols, sy on
280
porte chappes vingt sols et pour les enfants qui non point fait
leur première communion sept sols six deniers.
11<* Qu'il lui sera payé payé par chaques grandes messes soit
de confrérie soit pour les morts dix sols, exceptés les messes ({ue
les confréries feront chanter pour leurs confrères deifunts qui ne
seront payé que sept sols six deniers.
i2o Qu'il lui serat payé dix sols par chaque grande messe à la
Chapelle de Pruniers.
13<* Qu'il luy soit payé pour une grande messe de mariage dix
sols, et pour une messe basse cinq sols.
i4° Qu'il luy soit payé par les confréries du Saint Sacrement et
celle de la Sainte Vierge trente sols par an pour son assistance
tant au salut qu'aux matines.
15® Qu'il luy serat libre tous les ans de faire la queste du vin et
autres denrées aux conditions qu'il sera tenu de réciter les prières
des agonisants aux diférants malades qui seront dans ce cas et
lorsqu'il en serat requis.
16° Enfin de Jouir comme a fait ledit feu M. Devillia de la miii-
son appellée la maison de l'Ecole et ses dépendances sans être
tenu aux réparations sinon des locatives qui seront à sa charge
sans pouvoir par luy faire aucun changement sans la permission
de mondit prieur et les marguilliers.
La matière mise en délibération, lesdits habitants comparants
assistés de Maître Pierre Houchot, sindic, Maître Claude Vallot,
procureur fiscal de Branches, et du sieur Leroy, procureur fiscal
de Pruniers hault de Branches, d'Edme Guillemain, de Savinien
Couche, Etienne Martin, Germain Moutard, Claude-François Va-
chery, Germain Bouquin, François Breton l'aîné et le jeune, L.
Jeannet et Vallot, M** Breton, d'Allexandre Vallot, d'Hubert Mou-
tard. Martin Vachery l'aîné et le jeune, Lazare Breuillard, Martin
Poirier, Jean Lory, de Jacques Marsauche, Eloy Guibert, d'Al-
lexandre Burat et Goudron, Burat et Couche, Augustin Breton,
Etienne Breton et Breton, et de plusieurs autres lesquels ont
reconnu la nécessité urgente d'avoir un maître d'écolle pour les
raisons cy devant expliquées, de plus ont reconnu la capacité de
Maître Vallot, de sa bonne conduite et la modicité des rétributions
accordé audit deffunt Devillia, En conséquence ils ont d'une voix
unanime consentv que ledit sieur Vallot fasse et exerce les fonc-
tions de maître d écolle en laditte paroisse a la charge par luy de
satisfaire aux obligations expliquées cy devant et consentant et
s'obligeant aux charges cy devant expliquées sous néanmoins le
bon plaisir de mondit sieur prieur, lequel présent a bien voulu
consentir à tout ce que dessus. A l'instant a comparu ledit sieur
Vallot qui a accepté ladite charge de maître d'écolle sous les
charges, clauses et conditions cy dessus et des autres parts
énoncées, s'oblige par les présentes d'en remplir les fonctions à
commencer le 1^^ novembre de la présente année et ainsy conti-
nuer d'année à autre. Et ont les parties comparantes estimé les
rétributions accordées cy dessus estre de valleurs par chacun an
de cent livres.
Donc et de tous lesdis comparants nous ont requis acte. Par
281
ainsy sy promettant et obligeant et fait et passé au devant de
ladite porte de Téglise, en présence des personnes nommées cy
dessus demeurant audit Branches qui ont signé avec nous Edme
Breton fils de Germain et de Claude Hournon, tous deux labou-
reurs demeurant audit Branches témoins. Et les dits comparants
ont déclaré ne savoir signé à la réserve des soussignés.
Signé : de Villette, prieur de Branches.
Signé : Leroy, Signé : Vallot,
procureur fiscal de Pruniers. Procureur fiscal de Branches
et autres.
Contrôllé à Appoigny le 6 novembre 1717, par Poilly, commis,
qui a reçu 6 1. 6 s.
XX.
Nomination de Charles Henry Fréchot en qualité de syndic perpétuel
de la commune de Branches. — 19 mars 1779.
Louis Bénigne François Bertier, chevalier, conseiller du Roi
en ses conseils, maître des requêtes ordinaire de son hôtel, sur-
intendant des finances, domaines et affaires de la maison de la
reine, et intendant de justice, police et finance de la généralité
de Paris.
Sur ce qui nous a été représenté que pour le bien du service et
Tavantage de la Communauté des Habitants de la Paroisse de
Branches, Election de Joigny, il seroit nécessaire d'y établir un
sindic perpétuel qui par la stabilité de sa place put prendre con-
naissance et vacquer conjointement avec les sindics qui sont
annuellement nommés en vertu de nos ordonnances aux diffé-
rentes affaires de la Communauté et ensuitte en instruire succes-
sivement lesdits sindics annuels et les suivre avec eux jusqu*à
leurs fins, tout considéré, Nous, sur le bon témoignage qui nous
a été rendu de Tintelligence, probité et capacité de Charles Henry
Fréchot Tavons nommé et nommons pour sindic perpétuel de
laditte Paroisse de Branches, lui enjoignons d'en bien et exacte-
ment remplir touttes les fonctions et de veiller a la pleine et entière
exécution de nos ordonnances pour la nomination des sindics
annuels, Enjoignons pareillement aux Habitants de le reconnoitre
en ladite qualité et de lui obéir en tout ce qu'il leur commandera
pour l'exécution des ordres du Roy et de ceux par nous à lui
adressés en conséquence, sans néanmoins pouvoir prétendre par
ledit sindic perpétuel aucune espèce d'autorité ou de prérogative
sur le sindic annuel qui tant qu'il est en place doit être regardé
comme l'homme de la Communauté qui doit agir, convoquer les
assemblées, et faire exécuter les ordres qui lui seront remis par
le sindic perpétuel auquel ils doivent être adressés pour qu'il
puisse en prendre connoissance et servir de son côté de guide et
de conseil audit sindic annuel, l'instruire des différentes affaires
dont Tenvoy desdits ordres, et la stabilité de sa place l'auront mis
au fait, et le diriger ensuitte dans la poursuite d'icelles à moins
que par des motifs particuliers nous ne jugions à propos d'en
charger directement le sindic annuel auquel cas nous l'informe-
282
rions de nos intentions à cet égard. Fait à Paris le dix neuf mars
mil sept cent soixante dix neuf.
Signé : Bertier.
XXI.
Cahier de la Paroisse de Branches aux Etats-Généraux. — 19 mars 1789. —
Bailliage d'Auxerre. — Diocèse de Sens. — Généralité de Paris. —
Election de Joigny. — Paroisse de Branches. — Suppliques, plaintes,
doléances et remontrances de la paroisse de Branches.
Exposent, les habitants de ladite paroisse qu'il existe une
quantité prodigieuse de lapins et autre gibier, sur environ 150 ar-
pents de bois taillis appartenant à difTérents particuliers et autant
de friches, situés au territoire de Branches, aux confins du nxidy,
sur la directe et seigneurie du prieuré dudit lieu, que ces lapins
et lièvres mangent et ravagent les bois taillis, et détruisent les
récoltes des terres et vignes qui les environnent.
Qu'un autre très grand continent de bois taillis situés aux con-
fins des territoires de Guerchy, Neuilly et Branches, cotté d'Occi-
dent, appartenant à deux seigneurs voisins, renferme également
un nombre prodigieux de lièvres et do lapins, qui dévastent les
récoltes sur plus de cent arpents d'héritage appartenant aux ha-
bitants de cette paroisse.
Qu'un autre canton servant de carrière, situé sur le téritoire
d'Appoigny, sur les confins de ce lieu de Branches, cotté d'Orient,
renferme pareillement un nombre considérable de lapins, renards
et blaireaux qui ravagent et détruisent plus de cent arpens tant
terres que vignes appartenant aux habitants particuliers de Bran-
ches, Ghichery et Appoigny.
Que les gardes-chasses ne respectent aucune ordonnance ny
saisons pour chasser dans les vignes et dans les bleds ensemen-
cés, et que par ce moyen ils causent, tant par eux que par leurs
chiens, un dommage considérable dans les bleds en tuyau et dans
les vignes, depuis le bourgeon jusqu'aux récoltes finies.
Que ces droits de chasse sur le téritoire de ladite paroisse,
appartiennent, au moins pour les deux tiers, au prieur curé de
Branches, qui en est également seigneur haut justicier, ce qui
opère une source intarissable de division entre luy et ses parois-
siens ; tel habitant voit le fruit de ses travaux perdu par le gibier;
il voit les lièvres pendant l'hiver jusqu'à son foyer, manger les
choux et légumes de son jardin, et n'a pas le droit de les prendre,
ni de les tuer, sans s'exposer à essuyer un procès de la part du
seigneur ecclésiastique ; car dans le cas où il échapperait à la
vigilance du garde, les débiteurs du seigneur ou autres personnes
à luy affidés, ne manquent pas de luy en donner avis, et de luy
décliner les noms des prétendus violateurs de ses droits, soit en
luy rapportant que tel a pris un levreau, que l'autre a détruit un
nid ue perdrix, qu'un autre a un chien qui poursuit le gibier, alors
le seigneur pasteur menace ou fait menacer le quidam et le prend
en aversion, et le paroissien molesté de toutes parts se fâche, et
ne voit plus son seigneur curé que comme son tyran.
^ Les prieurs de Branches sont aussy gros décimateurs en vertu
283
d'un concordat fait en 1379 entre eux et les habitants, qui étaient
mainmortables et serfs des prieurs ; ces derniers, pour s'affran-
chir de la servitude ont consenty à payer la dixme des grains,
vins, chanvres et potages qui se mettent en lieu à raison du sei-
zième ; cette dixme s'est perçue pendant près de 400 ans sans
murmui^e et sans innovation, sur les grains, vins et chanvres
seulement, sans avoir jamais payé de dixme pendant ce laps de
temps sur les légumes, tels que arricots, lentilles, pois verts, non
plus que sur les prés artificiels, tels que vesces et luzerne, mais
depuis environ vingt huit ans, les prieurs se sont avisés de per-
cevoir et exiger la dixme du seizième de toutes ces productions
quoique les paroisses voisines n'en payent aucunement sur ces
sortes de denrées.
Enfin les prieurs de Branches, et notamment celui qui existe
croit qu'avec cette triple qualité de seigneur, prieur et curé, il a
le droit de molester les paroissiens au gré de son désir, il ne fait
que répéter sans cesse qu'il est le maître, et qu'il entend que ses
volontés, bien ou mal fondées, soient exécutées sans réplique,
avec cette oppinion présomptueuse il tranche sur tout ; il s'est
permis de son autorité de supprimer plusieurs festes, ainsy que
les offices qui se célébraient d'ancienneté, de faire murer une
porte de l'église à laquelle était joint un tambour en bois, de faire
défaire un confessionnal élevé sur des gradins en planches de
bois de chêne et de s'en approprier tous les débris, même d'em-
porter deux statues des saints de ladite église pour les placer
dans son jardin ; de s'emparer d'un banc de cinq places dans la
nef de l'église pour y placer ses domestiques sans aucune rétri-
bution au profit de ladite fabrique, tandis que tous les paroissiens
payent chacun les places qu'ils veulent occuper;
Qu'il ne fait jamais aucune remise sur les droits de lots et vente
des biens qui font mutation sous sa directe, malgré l'exemple que
luy en donnent tous les seigneurs voisins. Quoy que son bénénce
lui produise annuellement 3600 livres au moins de revenu, qu'il
s'est permis d'interdire un sentier par des fossés profonds, tra-
versant entre les murs de l'église et les terres de son prieuré, et
d'empêcher qu'on y passe à pied, quoy que ce sentier ait une
suitte, d'un bout et de l'autre bout, et qu'il soit de toute antiquité ;
Qu'il s'est encore permis d'intérompre par un fossé et d'encla-
ver dans son héritage un chemin de déblave faisant limite entre
sa justice et celle de Pionnières, que son prédécesseur a encore
enclavé un autre chemin, appelle le chemin de Neuilly, dans une
pièce de prés à luy appartenant, pour faire passer ce même che-
min sur les héritages des particuliers en les séparant par des
larges et profonds fossés qu'on rafraîchit d'années à autre, et
toujours du côté des terres des habitans ;
Que le prieur actuel ne fait jamais les prierres du prenne, ny la
lecture et publication de l'édit d'Henry second, roi de France,
au sujet des femmes et filles grosses ;
Que dans plusieurs circonstances et toutes les fois que les pa-
roissiens résistent à l'exécution de ses projets mai fondés, il les
menace de ne point faire faire la première communion aux en-
284
fants, il leur a fait sentir à diverses fois, et tout récemment, Teffet
de sa mauvaise humeur, en disant des messes basses les festes
et dimanches, et en psalmodiant les vespres à voix basse.
Pigeons. — Observent lesdits habitants qu'il existe dans cette
paroisse cinq colombiers contenant en total plus de 200 pigeons,
qui mangent les grains de toutes espèces, lors des semences, et
depuis qu'ils commencent à être en maturité jusqu'à la récolte
faite.
Droits Daides. — Que les droits d'aides sont un fardeau acca-
blant pour les habitants et notament par la manière dont la per-
ception s'en exige. Cette paroisse étant séparée des grandes
routes et de la rivière par des montagnes escarpées et des mau-
vais chemins, les marchands ny paraissent que rarement, et tel,
qui vend son vin 30 ou 40 fr., est forcé d'en payer les droits sur
le pied de 40 et 50 fr., quelquefois plus sous prétexte, leur dit le
buraliste, que les commis de la ferme ont fixé les vins à tel prix
et qu'il a ordre de ne point desservir des congés au dessous de
cette fixation, de sorte que le propriétaire, pressé par le besoin,
se trouve obligé de donner son vin à vil prix, et d'en payer les
droits au gré des commis.
Il résulte encore de ces droits d'aide, un droit connu sous le nom
de gros manquant, ou trop bu, qui est odieux par sa nature et
encore par la perception arbitraire qui s'en fait. Sa Majesté, jus-
qu'à l'époque de l'arrest de son conseil du 19 février 1787, avait
accordé en franchise à chaque laboureur trois muids de vin par
charrue pour sa consommation outre les déductions pour les
lies et coulages.
Qu'arrive til journellement ? Quàucun particulier, ou très rare-
ment, profite du bénéfice de cette loy. Les commis refusent dans
les extraits des inventaires de donner la qualité de laboureur afin
que tous les propriétaires indistinctement se trouvent compris
dans la contrainte pour le paiement de ses droits imaginaires.
Cette contrainte étant publiée aux portes des églises des cam-
pagnes, l'on voit au bout de quelque temps arriver des huissiers
et leurs satellites, accompagnés de deux ou trois commis de la
ferme, sabre à la main, faire des saisies-exécutions de meubles
pour le payement de trop bu de 5 à 6 années précédentes, ces
redevables sont ordinairement compris dans les contraintes pour
la totalité des vins trouvés lors des inventaires, à la déduction
des premiers trois muids. Le particulier expose qu'il en a vendu
en gros ou en détail, qu'il en a fait sa déclaration au bureau et
qu'il en a perdu les quittances. Dans ce cas à défaut de représen-
tation de ces quittances il faut payer tout ce qu'il plaît aux commis
d'exiger.
Impositions ordinaires. — Depuis plusieurs années, les roUes
des tailles sont faits ou censés être faits par des commissaires
généraux ou particuliers de M. l'Intendant de la Généralité de
Paris, il leur est ordonné de se transporter dans chaque paroisse
pour y recevoir les déclarations des biens des contribuables. Ils
s'y transportent en effet ou dans des paroisses peu éloignées où
ils font venir devant eux les paroisses voisines, mais comme ces
285
commissaires ont des appointements, ou payés à raison de 15 fr.
par paroisse, il est de leur intérêt d'accélérer leur travail le plus
rapidement possible, et au lieu de rester trois jours pour ien
faire les opérations d'une paroisse, ils n'y restent que 3 heures
au plus.
Il résulte encore quantité d'inconvénients de la forme de répar-
tition apportée depuis i776, d'imposer les contribuables sur tous
les roUes des paroisses où ils ont des héritages :
4® Une dépense du triple pour la façon du rolle.
2o Un temps considérable employé par les collecteurs pour
faire la collecte dans 10 ou 12 paroisses quelquefois très éloi-
gnées.
3o Ces collecteurs absents de leur domicile sont obligés de vivre
à gros frais dans les cabarets où souvent il s'ennyvrent et s'ex-
posent à estre voilés ou assassinés en chemin ponr retourner
chez eux.
Cette division d'impositions est encore une surcharge pour les
contribuables qui sont imposés par quantité de roi les, étant obli-
gés, s'ils veulent éviter les frais de garnison, de se transporter
dans 7 ou 8 paroisses plus ou moins, et souvent à de très modi-
ques sommes qui ne méritent pas leurs attentions et alors les frais
qui leur sont faits surpassent le principal ; de sorte qu'il serait à
désirer que les syndic et membres des municipalité fussent char-
gés de recevoir les déclarations des contribuables et d'assoir
l'imposition de chaque particulier sur le rolle de la paroisse de
son domicile, pour raison de toutes ses facultés et professions en
général et d'écrire ou faire écrire leurs relies par qui bon leur
semblerait.
Vingtième, — Par l'art. 5 de l'édit du roy du mois de may 1749,
les maisons des paroisses de la campagnes occupées par les pro-
priétaires et ne produisant aucun revenu n'étaient point assujetties
à l'imposition du vingtième.
Aujourd'hui et depuis 1776 que les rôles se font d'après les mi-
nuttes des rôles des tailler, notament dans l'élection de Joigny,
on voit toutes les maisons ou chaumières des vignerons et mer-
cenaires imposées au rôle des vingtièmes, sur des estimations
arbitraires, tandis que les châteaux et maisons bourgeoises en
sont exemptés ce qui est une extension de la loy et un abus into-
lérable.
Mendicité, — Les habitants de cette paroisse sont vexés jour-
nellement par une quantité prodigieuse de mendiants et gens sans
aveu qui mendient en toutes saisons avec insolence de manière
que de pauvres particuliers sont forcés par la crainte de leur
donner l'aumône au préjudice de leurs besoins. Ces sortes de
mendiants n'ont aucun frein qui puisse les intimider dans cette
paroisse, on ne peut se saisir de leur personne, puisqu'il n'y a
point de prison pour les enfermer.
Chirurgiens et sages-femmes. — Cette paroisse est privée de-
puis longtemps de chirurgien et de sages-femmes, la plupart des
habitants meurent jeunes ou demeurent estropiés faute de se-
cours.
286
Les femmes qui se mêlent d'accoucher les autres n'ont aucun
principe ; très fréquemment leur ineptie occasionne la mort aux
enfants et souvent aux mères. Il serait donc très intéressant pour
l'humanité que le gouvernement donnât des ordres pour que
chaque communauté fut obligée de se pourvoir au moins d'une
sage-femme instruitte laquelle serait obligée de prêter serment
devant les juges des lieux et que deffences fussent faites à toutes
autres personnes de s'immiscer à la pratique de cet art.
Jwré priseur. — Représentent lesdits habitants que depuis
quelques années le pourvu de l'office de Juré-priseur est un
nouveau fléau pour les campagnes, ils absorbent régulièrement
le quart au moins du produit des ventes des meubles des mineurs,
on a sous les yeux des quittances de 70 et 80 fr. de frais de vac-
cations pour des ventes de 250 et 300 fr. 11 serait à désirer que
ces officiers fussent suprimés sauf à payer les quatre deniers pour
livres des ventes aux bureaux des contrôles comme par le passé:
Résumé* — D'après cet exposé les habitants de la paroisse de
Branches supplient très humblement Sa Majesté d'ordonner que
le gibier sera détruit ;
Que les ecclésiastiques ne pourront en même temps estre curés
et seigneurs des paroisses, cette dernière qualité étant absolu-
ment incompatible avec les fonctions attachées à leur ministaire ;
Que les propriétaires des colombiers et voliers seront obligés-
de tenir leurs pigeons enfermés dans les temps de semence et
depuis le mois de juin jusqu'après la récolte, sinon permis à tous
les cultivateurs de les tuer sur leurs héritages ;
Que les droits d'aides, gros-manquant et péages sur les ponts
et rivières seront suprimés et remplacés par d'autres droits moins
onéreux au public et sujets à moins d'entraves pour le commerce;
Que les contribuables seront imposés pour toutes leurs facultés
dans le lieu de leur domicile ;
Que les maisons occupées par les propriétaires ne produisant
aucun revenu ne seront plus assujetties à l'imposition des ving-
tièmes ;
Qu'il sera établi des chirurgiens ou au moins des sages-femmes
dans chaque paroisse ;
Que les charges de juré-priseur seront supprimées à cause des
vexations exercées par les pourvus desdits offices et que tous
les abus des personnes titrées et qualifiées seront supprimés.
Fait et arretté à Branches dans l'assemblée générale des habi-
tants tenu à cet effet aujourd'huy, 19 mars mil sept cent quatre
vingt neuf, et ont lesdits habitants déclaré ne savoir signer à la
réserve des soussignés.
Robinet de Malleville, syndic, G. Breton, H. Couche, P. Houchot,
G. Moutard, J. Soufflard, Vallot, Burat, Laine, Legros,
Vachery Z., Breton, Vachery, H. Bouquin, F. Breton,
V. Burat, F. Fréchot, Girodon, G. Bouquin, J. Houchot,
Guibert, G. Péchenot, M. Vachery, Rousseau, Louis
Jannet. Canand, G. Couche, E. Martin, Jean Bertin,
L. Houchot, E. Blin, C. Burat, G. Hournon, Edme Hou-
chot, A. Burat, F. Breton, g. g. g.
F. GuÉRiN. Fréghot.
287
Paraphé ne varielur au-dessous de notre procés-vorbal de
nomination de député à TAssemblée du bailliage d'Auxerre de ce
jourd'huy dix neuf mars 1789.
F. GuÉRiN, ancien praticien.
(GoUationné sur Toriginal déposé aux archives de la Société
des sciences de TYonne).
XXII.
Acte de délibération portant protestation faite par les habitants et citoyens
actifs de la paroisse de Branches^ à la déclaration des biens fournie par
M. le Prieur dudit lieu, et par lui signée et certifiée véritable le 15 février
1790. — 7 mars 1790.
Gejourd'hui dimanche 7« jour du mois de mars 1790, à Tissus
des vêpres de la paroisse de Branches.
Les habitants et citoyens actifs étant assemblés, Tun d*eux por-
tant la parole a dit que pour satisfaire aux décrets de TAssem»
blée nationale revêtus de lettres-patentes du roy, les officiers mu-
nicipaux de ladite paroissp ont affiché au lieu apparent la décla-
ration des biens qui leur a été fournie par M. L.-F.-W. de Villette,
prieur-curé et seigneur dudit Branches, de lui signée et certifiée
véritable le 45 février 1790, par laquelle il a été remarqué que
ledit sieur prieur y comprend plusieurs objets qui ne dépendent
nullement de son bénéfice et notamment 600 arpents de bruyère
ou environ de terres vagues, dans lesquels (dit-il) que les ha-
bitants ont droit de pacage et ont établi du consentement des
prieurs une commune de ces terres labourables d'environ 40 ar-
pents. Sur quoi la matière mise en délibération dans ladite assem-
blée où se sont trouvés Gh.-H. Fréchot, Jean Soufflard, Jacques
Houchot, le sieur François Ravin, Vie. Gouche, Alex. Mallet,
Mart. Breton, Edme Gouche, Pierre Bouquin, Louis Houchot,
Pierre Gappé, Jean-Mathias Lory, Edme Breton, gendre Bouquin,
Germain Bouquin, Joseph Guerbois, Edme Ménissier. M^ Edme
Legros, M* Royal, Edme Lory, Nico. Burat, gendre Guibert,
Martin Roy l'aîné, Alex. Hournon, Denys Jeannet, Martin Roy le
jeune, Pierre Trinquet, Edme Masson, François Vachery le jeune,
Cl. Poirier, Edme Guibert, Hubert Chappillon, Edme Hournon,
dit l'Abbé, Edme Robert, Lazare Breuillard, Pierre Houchot,
Edme Girodon, Germain Moutard, Et. Martin, tous laboureurs et
vignerons demeurant audit Branches.
Lesquels ont dit que c'est très mal à propos que ledit sieur
prieur comprend dans la déclaration de son bénéfice les 600 ar-
pents de bruyères et terres vaines et vagues, ainsi que les 40
arpents de terre commune qui sont en valeur et exploités au pro-
fit de ladite communauté, attendu que ces objets ne font nulle-
ment partie de son bénéfice, on voit au contraire par un contrat
fait en 1379 entre le prieur et les habitants de Branches par le-
quel les habitants se sont rédimés de la servitude et du droit de
main-morte sous lesquels ils étaient asservis sous lesdits prieurs,
288
moyennant qu'ils lui paieraient la dîme à raison de la lôo tant en
frains qu*en vin. Par cet acte, relativement aux bruyères, il est
it, entr'autres choses : a Item auront iesdits habitants Tusage
« qu'ils ont accoutumé d'avoir en usage et pâture, d'environ les
« bois de Gourant au-dehors des fossés, ni pourront cueillir bois
« et bruyère pour en user en laditte ville et justice de Branches,
« tout aussin comme ils ont accoutumé de temps ancien sans
« nulle nouvelle accroître, et si aucune chose entre les fossés
« dudit bois de Gourant prenaient ou ne faisaient, ils soient tenus
« d'en fournir amande telle cpmme en cas appartiendra. »
Qu'il est donc facile de voir par cette clause que les habitants
de Branches étaient en possession de ces bruyères et usages de
temps immémorial, même avant Tan 1379, à l'égard des 40 arpents
on valeur dont la communauté tire un petit bénéfice de 40 livres
par an, on voit des baux d'adjudication de 9 ans en 9 bus depuis
150 ans.
Ge n'est pas d'aujourd'hui que le sieur prieur de Branches a
jeté son dévolu sur les objets ci-dessus, car depuis l'année 1774
qu'il est en possession du bénéfice de Branches, il n'y a sorte de
moyen qu'il n'ait employé pour se les approprier, il les a même
vendus en l'année 1777 à M. le marquis de Guerchy par acte sous-
seings privés, alors les habitants s opposèrent à celte vente qui
est demeurée nulle et de nul effet.
Dans cette circonstance le sieur prieur fit donner assignation
sous copie d'aucuns titres à la communauté dudit Branches par
exploit de Bertin, sergent, en date du 5 janvier 1778, par lequel
il conclut à ce qu'elle fut condamnée à lui exhiber les titres en
vertu desquels laditç communauté jouissait des bruyères et pa-
cages dont est ç[uestion.
Sur cette assignation intervint une délibération des habitants
devant M« Bachelet de Vaux-Moulins, notaire à Âuxerre, en date
du 1«»* février 1778, portant offre de payer audit sieur prieur le
droit de cens et autres qu'il justifierait par titres lui être dûs par
raison desdits héritages ci-dessus, depuis sa prise de posses-
sion, et attendu que ladite communauté n'a fait aucune acquisi-
tion nouvelle depuis trente ans et qu'elle a la possession immé-
moriale desdits néritages, vaines pâtures et bruyères, autorise le
syndic à défendre contre les prétentions dudit sieur prieur, jus-
qu'à sentence ou arrêt définitif, en prenant néanmoins conseil, à
cet effet, requérir Thomologation de M. l'intendant de la Généra-
lité de Paris. Getacte a eu ëlTet et a été homologué de M. l'Inten-
dant en date du 4 mars 1778; cette délibération a été notifiée
audit sieur prieur qui depuis a gardé le silence jusqu'à ce mo-
ment.
En conséquence de tout ce que dessus, protestent Iesdits habi-
tants de nullité de la déclaration faite par ledit sieur prieur entre
les mains des ofRciers municipaux en ce qui concerne l'objet des
bruyères, terres vaines et pâtures appartenant à ladite commu-
nauté, et qui se trouvent mal à propos réservées en ladite décla-
ration, contre laquelle ils font toutes réserves de se pourvoir en
temps et lieu et par devant qui il appartiendra. Et ont Iesdits
S89
habitants assemblés déclaré ne savoir signer à la réserve des
soussignés.
Signé : Legros, Soufflard, F. Ravin, Bouquin,
Houchot, E. Couche, 4. Guerbois, E. Martin,
Ch.-H. Fréchot, Houchot, Guibert, Burat, L.
Brouillard, G. Moutard, Houchot, Girodon.
XXIIl.
Approbation par les officiers municipaux de la délibération précédente.
Même date.
Nous, maire, officiers municipaux et notables de la paroisse
de Branches, après avoir pris communication de la délibération
des habitants dénommés en icelle, déclarons que nous l'approu-
vons en tout son contenu, en conséquence, au nom et en qualité
d'ofRciers municipaux de ladite paroisse, protestent également
de nullité de la déclaration de M. le prieur de Branches, en ce
qui concerne les bruyères, terres vaines et vagues, attendu que
nous sommes d'avis que ces objets appartiennent à la commu-
nauté, et ne font aucuneipent partie du bénéfice et cure de
Branches, nous soumettant au surplus à la décision de TAssemblée
nationale, ou département, district ou canton dont nous relevons.
Fait et déhbéré à Branches ce 7 mars 1790, et au surplus
disons que ces présentes seront transcrites sur le registre des
délibérations de la municipalité par le secrétaire-greffier d'icelle.
Signé : A. Breton, maire, P. Breton, M. Vachery,
P. Jouan, E. Jeannet, Vachery, Burat, procu-
reur de la commune.
Vallot, 8ecrétaire-gi*e filer.
XXIV.
District de Joigny. — Registre 1. — Séance du 26 novembre 1790.
Sur le rapport d'une requête du sieur Legros, administrateur
de ce district qui expose (qu'ayant vu passer de nuit un particulier
qui courait ayant sur ses épaules un enfant de 12 ans, que d'après
.son attitude on pouvait supposer être mort ; qu'ayant fait arrêter
ce particulier, il avait reconnu le nommé Pierre Breton qui dit
porter cet enfant parcequ'il était ivre. Que le dit Breton furieux
d'avoir été arrêté malgré toutes les bonnes raisons qu'on pût lui
donner prononça les jurements les plus affreux, les imprécations
les plus horribles contre le sieur Legros et les personnes de sa
compagnie qui furent obligées de rentrer avec lui dans sa maison.
Que ledit Breton accompagné du sieur Pierre Jouan, l'un des no-
tables, les y suivit et frappèrent tellement à la porte, que dans la
crainte qu'ils ne l'enfonçassent, on fut obligé de la leur ouvrir ;
qu'ils entrèrent alors dans la cour du sieur Legros, y continuèrent
leurs jurements contre lui et les personnes de sa compagnie, lui
firent des menaces et se portèrent même à quelques voies de fait.
Que le sieur procureur de la commune avec un officier municipal
étant accourus revêtus de leurs écharpes, et ayant trouvé ces
1887 XIX
290
deux délinquants accompagnés de plusieurs adhérents, firent tous
leurs efforts pour dissiper cet attroupement et faire sortir tout le
monde de la cour du sieur Legros, ce qu'ils ne purent obtenir,
ayant été au contraire insultés, injuriés, et même frappés par
lesdits Breton et Jouan ; que survinrent enfin plusieurs jeunes
gens de la garde nationale qui vinrent à bout, sur la réquisition
du procureur de la commune de dissiper cet attroupement.
Vu le certificat de la municipalité de Branches qui constate la
plus grande partie de ces faits, aussi les observations du sieur
Legros sur le même certificat, le Directoire considérant . . ,
a été d'avis qu'il y avait lieu à faire dénoncer aux tribunaux les
dits Breton, jouan et adhérents, pour conformément à l'article 9
du décret du 2 juillet 1790, les faire déchoir des droits de citoyens
actifs dont ils ont violé les droits, et de les faire punir selon la
rigueur des lois.
XXV.
Serment civique prêté par M. L.-F.-W. de Villette devant la municipalité
de Branches, en exécution du décret de rAssemblée nationale du 26 dé-
cembre 1791. — 23 janvier 1792.
Messieurs,
Une loi impérieuse m'ordonne de réitérer en votre présence le
serment civique que j'ai déjà prêté deux fois. Je souscris volon-
tiers à cette loi, autant qu'elle est conforme à la doctrine de
l'Eglise catholique, apostolique, dont je suis enfant par mon
baptême, membre par ma consécration sacerdotale et ministre
par la puissance spirituelle qu'elle m'a donnée sur vos âmes. Je
souscris pareillement à tous les décrets de l'Assemblée nationale
sanctionnés par le roi, parce que tout sujet fidèle doit l'obéissance
aux lois et au prince chargé de leur exécution. Ainsi, fidèle à la
religion et fidèle aux lois de ma patrie et à mon roi, c'est dans ces
dispositions que je jure de veiller avec soin sur les fidèles de
cette paroisse qui m'a été confiée, d'être fidèle à la Nation, à la
loi et au Roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution
décrétée par l'Assemblée nationale et sanctionnée par le roi.
Signé : Wattier de Villette, prieur-curé de Bran-
ches, Bouquin, officier, Burat, procureur de la
commune, Vallot, secrétaire-greffier. Moutard,
Couche, Vachery, Houchot, Jouan et Breton.
XXVI.
Nomination de C. Benoist en qualité de maître d'école à Branches. —
29 avril 1792.
Cejourd'huy dimanche vingt-neuf avril mil sept cent quatre-
vingt-douze le Conseil général de la commune de Branches assem-^
blé extraordinairement, au lieu ordinaire de ses séances, le
procureur de la commune a dit que la place de maître d'école
étant vacante par le décès du sieur Vallot, il étoit de la plus
894
grande importance pour Tintérest général de cette commune de
pourvoir incessamment à la nomination de cette place, de faire
cRoix d'une personne majeure de vingt-cinq ans, de bonne vie et
mœurs qui ait la capacité requise pour pouvoir instruire les
jeunes gens et enfants de Tun et l'autre sexe et remplir les fonc-
tions de chantre aux offices de l'église de ce lieu suivant lusage
ordinaire, et enfin de déterminer le traitement, salaire et rétribu-
tion qui pourront être accordés à lexercice de cette employ. Pour-
quoy il requert quil en soit à linstant délibéré.
La matière mise en délibération et les opinions prises, le Con-
seil général de la commune faisant droit sur le réquisitoire du
procureur de la commune, après avoir pris lavis de M, U curé de
cette paroisse et de son consentement (1), a arrêté que la personne
qui se présentera pour remplir les fonctions de maître d*école
et chantre dans cette paroisse sera majeur de 25 ans et aura
touttes la capacité et les qualités requises et que son traitement
sera arrêté et déterminé comme il suit :
lo Qu'il luy sera alloué une somme de soixante et douze livres
pour chacun an, laquelle lui sera payée par les marguilliers en
charge sur les revenus de la fabrique et ce pour luy tenir lieu de
gages et salaire en qualité de chantre en laditte église, à la charge
par luy d'assister à tous les offices ordinaires de l'église soit de
ibndation ou autre, et encore d'assister M. le curé dans les fonc-
tions de son ministère toutes les fois que le cas le requerra;
2o Qu'il luy sera payé une somme de soixante-dix-huit livres
sur les charges locales de la municipalité par chacun an ;
S^ Qui luy sera payé vingt bichets de bled métail, mesure de
Pruniers contenant quarante pintes de jauge, le tout annuellement
à prendre sur les revenus de la Charité de ce.lieu, à la charge
par ledit maître d'école d'enseigner douze pauvres gratuitement ;
io Quil luy sera payé par chaque messe qui sera chantée à la
chapelle de Pruniers douze sols ;
5<» Quil luy sera payé par chaque grande messe chantée soit à
la réquisition de quelque particuilier, soit de confrairie, soit pour
les morts, dix sols, sy il chante vigille ou qu'il porte chappe,
quinze sols, le tout excepté les festes et dimanche et cérémonie
publique ;
6» Quil luy sera payé par chacune des confrairies du Saint-
Sacrement et de la Sainte- Vierge une livre seize sols par an pour
ses assistances tant au salut quaux matines et aux offices pen-
dant loctave de la Feste-Dieu et pour la confrairie de saint Martin
une livre dix sols par an ;
lo Luy sera payé pour chaque convoy de grands corps iO sols
sy Ion chante vespres 15 sols, sy Ion porte chappe 20 sols, et
pour les enterrements d'enfants au-dessous de lâge de quatorze
ans 8 sols ;
8<^ Que ledit maître décole sera tenu d'assister à tous les ba-
il) Les passages soulignés ont été ajoutés dans le texte original et sans
doute après coup, par le curé» ancien prieur de Branches, Wattier de
Villett*.
292
tesmes sans aucune rétribution, sinon que la générosité des par-
reins et marreines;
9® Quil luy sera payé par chaque écollier de Tun et Tautre sexe
sçavoir : pour ceux qui apprendront à lire dans les manuscrits
avec la rithmétique douze sols par mois, ceux qui voudront
apprendre le plein-chant conjointement avec ce que dessus paye-
ront 15 sols par mois, ceux qui apprendront à lire dans les livres
de latin ou François huit sols, et les enfants à l'alphabet payeront
six sols par mois ;
10<> Que ledit maître d'école sera tenu de faire par luy-même
l'école tous les jours depuis huit heures jusqu'à onze heures du
matin etdepuis une heure jusqu'à quatre heures après midy, excep-
té la demie journée de congé quil pourra donner à ses escolliers
les jeudys dans l'après-midy, mais ne pourra donner aucun congé
lorsquil sy trouvera une ou deux festcs pendant la semaine ;
dl" Sera tenu ledit maître d'école de faire répéter le catéchisse
aux enfants qui n'auront point fait leur première communion un
ou deux jours par semaine, lesquelles jours il préviendra mon-
sieur le curé d'y estre présent sy bon luy semble, sera pareille-
ment tenu de conduire ses écoliers à la messe tous les jours
ouvrables tant que le tems des écoles durera, dont deux d'entre
eux serviront lesdittes messes, et au de/faut desdits servents^
il sera tenu de la servir luy-mêmey il les conduira égallement
aux prières du soir dans les temps et jours qui sont fériés ;
120 Sera en outre tenu ledit maître d'école d'accompagner en
surplis monsieur le curé de laditle paroisse ou autre ecclésias-
tique le représentant dans toutes les fonctions de son ministère,
et notamment dans l'administration des sacrements aux malades
tant de jour que de nuit ;
l3o Comme aussy sera tenu d'aider les marguilliers dans la
décoration de l'église la veille des grandes festes ;
14® Que ledit maître d'école ne pourra s'absenter plus de deux
jours de suite sans le congé des otficiers municipaux et sans en
avoir prévenu monsieur le curé et le marguillier en charge ;
15® Aura ledit maître d'école trois mois de vacance par an pour
l'enseignement des écoles seullement, sçavoir deux mois pendant
la moisson et un mois pendant la vendange en se conformant à
ce qui est prescrit par l'article précédent ;
16» Le Conseil général a en outre arrêté que nul autre que le
maître d'école qui sera par luy agréé ne pourra tenir école ny
enseigner publiquement à qui que ce soit dans laditte paroisse
sous quelque prétexte que ce soit à peine de cent livres d'amende
appliquable au proffit du maître d'école agréé et approuvé et
mesme d'estre poursuivy exlraordinairement en cas de récidive.
A l'instant est comparu le sieur Charles Benoist lequelle après
avoir fait apparoire de sa capacité et des certificats de ses bonne
vie et mœurs ainsy que de son âge de majorité, après nous avoir
assuré du consentement de monsieur le curé, a déclaré qu'il est
prêt et offre d'accepter la place demaitre d'école de cette paroisse
pour le temps de trois, six ou neuf années à commencer, et aux
charges, clauses et conditions cy-devant énoncées, à la charge
293
néanmoins que dans le cas où quelques-unes des rétributions
accordées à la place de maître d'école par la délibération du Con-
seil général de la commune, dont mention est faite dans son pro-
cès-verbal de ce jour, viendroit à être supprimée par autorité
supérieure, alors lévaluation en sera faite par experts et le rem-
Î)lacement fait en argent pour être compris dans les impositions
ocales à la charge de la municipalité pour estre payé audit maître
d*école chaque année audit jour de sa réception, lesquelles con-
ditions et réserves ont été pareillement consenties et accordées
par le Conseil général. Le procureur de la commune entendu, le
Conseil général a reçu et reçpit ledit sieur Charles Benoist à la
place de maître d'école de ladite paroisse pour le temps de trois,
six ou neuf années, et pendant ledit temps il sera accordé audit
maître d'école une somme de quarante livres pour luy tenir lieu
de logement par an, sur les charges locales de la municipalité, et
aux charges, clauses et conditions ci-dessus et des autres parts
exprimées et encore à la charge que à la diligence du procureur
de la commune ces présentes seront adressées au Directoire du
district de Joigny pour sur son avis estre homologué pc^r le Di-
rectoire du département de l'Yonne pour estre exécuté selon leur
forme et teneur.
En conséquence de ce que dessus, ledit sieur Charles Benoist
présentement reçu et agréé pour remplir et exercer les fonctions
de maître d'école de laditte paroisse s'étant présenté devant le
Conseil municipal a prêté le serment de maintenir de tout son
pouvoir la Constitution du royaume décrétée dans les années
1789, 1790 et d791, d'éstre fidelle à la nation, à la loy et au roy, et
de remplir en son honneur et conscience les fonctions qui
viennent de luy estre confiées dont il a requis acte à luy octroyé.
Fait et délibéré en la séance tenue par nous, membres compo-
sant le Conseil général de la commune.
Signé : J. Soufflard, maire, Rousseau, procureur
de la commune, J. Houchot, J.-N. Péchenot, Fré-
chot, E. Couche, M. Vachery, Guibert, secrétaire
greffier, C. Benoist.
Signature des citoyens qui aprouvent ledit acte et l'agréent :
F. Fréchot, P. Blin, A. Breton, S. Jannet, C. Hou-
chot, E. Fréchot, P. Breton, Bouquin.
XXVII.
Démission de Wattier de Villette de ses fonctions d'officier public.
6 nivôse an II.
A Joigny, ce 6 nivôse l'an II de la république une et indivisible.
Gomme j'ignore le temps que durera ma suspicion et le temps
de ma réclusion, je me démets de ma place d'officier public, et
déclare par ces présentes que le Conseil général de la commune
peut y nommer quand il luy plaira. En foy de quoy j'ay signé les
jour et an que dessus.
Signé : Wattier de Villette, curé de Branches.
29*
XXVIIL
Lettre des administrateurs du district de Joigny rapçelant aux officiers
municipaux de Branches qu'une somme de 1& fr. a été mise à leur dis-
position pour être distribuée aux indigents. — 2 germinal an H.
Les citoyens administrateurs du district de Joigny aux officiers
municipaux de la commune de Branches.
Nous vous avons prévenu, par notre lettre du 14 ventôse, que
votre commune étoit employée pour la somme de 184 livres dans
la répartition des dix sept mille trois cent cinquante-six livres
dix sept sous, pour laquelle notre district est compris dans les
dix millions accordés par le décret'du 13 pluviôse, pour être dis-
tribués aux indigents.
Nous avons lieu d'être étonné que vous ne soyez pas encore
venus chercher cette somme chez le receveur du district.
Comment se fait-il que les magistrats du peuple soient si peu
empressés de faire jouir les citoyens indigents de leur commune
du secours que la bienfaisance nationale leur destine ?
Une indifférence aussi coupable compromet étrangement votre
responsabilité. Il est de notre devoir de vous rappeler que vous
êtes personnellement responsables de tout retard. C'est en accé-
lérant la jouissance d'un secours qu'il devient salutaire et avan-
geux.
Nous dénoncerons à la Convention et surtout à l'opinion pu-
blique, qui juge les fonctionnaires qui ne remplissent pas leurs
devoirs, toutes les municipalités qui n'auront pas acquitté dans
les trois jours cette dette de la patrie envers les citoyens qui,
par leur âge ou leurs infirmités, sont dans l'indigence.
Vous nous enverrez sur le champ l'état de distribution que
vous aurez dressé.
Signé : Thorailles, Collet, Ragon.
A cette pièce est joint un reçu ainsi conçu :
J'ai reçu de la commune de Branches soixante-quatre chemises
d'homme pour nos braves deifenseurs et un drap que nous avons
envoyés.
A Joigny, le 17 germinal, 2® année de la République une et
indivisible.
(Signature illisible).
XXIX.
Lettre des administrateurs du district de Joigny contenant réquisition
de foin pour les chevaux de la République. — 9 fructidor an II.
Les administrateurs du district aux officiers municipaux de
Branches.
Nous recevons à l'instant par un exprès du département une
lettre qui nous annonce que les chevaux de la république man-
quent de fourrage et particulièrement de foin, que nous devons
lui dénoncer les égoïstes et qu'il en fera prompte justice.
Nous vous prévenons que dans le cas où votre contingent sur-
/
Î95
tout sur le foin ne serait pas versé dans les magasins vingt-quatre
heures après la réception de la présente, nous serons contraint
de prendre contre vous toutes les mesures de rigueur qu'exige le
service des chevaux de la République. Ce service si important
pour maintenir notre sainte liberté ne doit éprouver aucun retard
et le moindre qui y sera porté sera puni par toute la rigueur de
la loi.
Vous conduirez votre foin dans le magasin à Auxerre nonobs-
tant la lettre qui vous a été écrite le 27 thermidor dernier, les
chevaux au dépôt dans cette commune étant sans fourrage pour
le moment.
Salut et fraternité.
Signé : Ragon, Collet, Zanote, secrétaire- adjoint,
Paillon et (illisible).
XXX.
Acte de décharge des titres des cure, fabrique et charité de Branches. —
26 frimaire, an lU.
Je soussigné, Edme Legros, notaire à Branches, y demeurant,
commissaire du district de Joigny, pour retirer les titres des
rentes et autres revenus des cures, fabriques et charités des
communes du canton de Villemer, reconnais qu'il m'a été aujour-
d'hui remis par les citoyens officiers municipaux de la commune
de Branches les titres ci-après :
lo Un ancien registre couvert de mauvais carton, conte-
tenant testaments, donations, contrats de rente et
reconnaissance d'icelle, de l'an 1601, ci 1
^ Un autre registre couvert en peau jaune, contenant
73 feuilles qui sont également titres et reconnais-
sances de rentes dues à ladite fabrique, datées de-
puis 1732 jusqu'à 1760, ci , . 1
8o Une autre liasse de papiers contenant 119 pièces, ren-
fermées en 40 dossiers qui sont titres et contrats
de rente, et le compte de la fabrique rendu en l'an-
née 1790, ci 119
Total des titres de la Fabrique. . . . 121
TITRES DE LA CHARITÉ.
1« Quatre petits registres couverts en parchemin, dont 2
de l'an 1640, un de 1521 et un autre de 1666, conte-
nant reconnaissance et renseignements de diffé-
rentes parties de rentes et autres redevances ci-
devant dues à ladite Charité, ci 4
Plus une autre liasse de papiers au nombre de 6 pièces
qui sont anciens comptes de rentes de ladite Cha-
rité, dont le dernier est de l'an 1702, ci 6
Plus une autre liasse contenant 12 pièces qui sont anciens
A reporter. . . 10
296
Report .... 10
baux à ferme des terres de ladite Charité depuis
1605 jusqu'à 1720, et notamment un nouveau bail
desdites terres, passé devant le juge de Branches,
en date du 3 mai 1786, ci 12
Total des titres de la Charité .... 22
Tous lesquels titres et pièces ont été par mol adressés à Tad-
mlnistration du district de Joigny, en vertu de son arrêté du 3
prairial dernier, et dont lesdits officiers municipaux demeurent
déchargés.
A Branches, le 26 frimaire, Tan 111 de la République française.
Signé : Legros.
XXXI
Certificat attestant la cessation de l'office du culte catholique. —
23-26 pluviôse de l'an UI.
Nous, maire et officiers municipaux de la commune de
Branches, district de Joigny, canton de Villemer, soussignés.
Sur la demande qui nous a été faite par le citoyen Watller, cy-
devant curé de cette commune, certifions à tous qu'il appartien-
dra que l'office du culte catholique n'a cessé d'être célébré dans
l'église de cette commune qu'à l'époque du 13 ventôse de l'an H
de la République, en foi de quoi nous avons délivré le présent
audit Watier pour lui servir et valoir ce que de raison.
A Branches, ce 23 pluviôse de l'an III de la République fran-
çaise une et indivisible.
Signé : Péchenot, maire, Houchot, officier muni-
cipal, Blin, officier, Guibert, agent.
Vu par nous, administrateurs composant le directoire du dis-
trict de Joigny, le 26 pluviôse de l'an III de la République une et
indivisible.
Signé : Simonet et Badenler, administrateurs, et
Lallier, secrétaire.
Pour copie conforme : Gaulon, procureur particu-
lier, Jacquinot, chef du bureau dos domaines
nationaux.
XXXII.
Acte de la déclaration du prêtre Wattier. — 27 prairial an III.
Nous, maire et officiers municipaux, et procureur de la com>
mune de Branches, certifions que le citoyen Louis-François Wa-
tier, prestre-curé de cette commune, pour se conformer à la loi
du 11 prairial dernier, s'est présenté aujourd'huy devant nous, et
a déclaré qu'il se soumet aux lois de la république, de laquelle
déclaration il a requis acte, ce que nous lui avons octroyé pour
297
luy servir ce que de raison, et a ledit Wattier signé avec nous,
ofticiers municipaux et procureur soussigné.
Fait à la maison commune de Branches, le 27 prairial Tan III
de la République une et indivisible.
XXXIII.
Extrait d'une lettre adressée par le Comité de législation aux présidents,
administrateurs de départements et procureurs généraux syndics. — Du
29 prairial an III de la république une et indivisinle.
Quant au mode convenable pour recevoir les déclarations des
ministres des cultes et en décerner acte, il est fort simple. La
déclaration doit être reçue par le greffier de la municipalité en
cette forme :
« Aujourd'hui (date) est comparu (nom et prénoms) lequel a
« déclaré qu'il se propose d'exercer le ministère d'un culte connu
« sous la dénomination de (catholique ou protestant) dans l'éten-
« due de cette commune, et a requis qu'il lui soit décerné acte de
« sa soumission aux lois de la république, de laquelle déclara-
« tion il lui a été décerné acte, conformément à la loi du il prai-
« rial de Tan III. »
Il sera délivré expédition au déclarant de sa déclaration pour
lui servir de titre. C'est à cette simplicité qu'il faut réduire la for-
malité prescrite par l'art. 5 de la loi du 11 prairial qui n'est sus-
ceptible d'aucune extension ny restriction.
Signé : B. Paradis.
XXXIV.
Catalogue des prieurs seigneurs spirituels et temporels de Branches,
depuis l'érection de la seigneurie de Branches en prieuré, 1220, jusqu'à
la Révolution de 1789,
Le présent catalogue a été dressé par M. Louis-François
Wattier de Villette, ex-prieur, alors curé de Branches, le 43 jan-
vier 1797.
L'archidiacre André, 1220. — Jean de Valeria, 1344. — Mil de
Prunoy, 1379. — André Pouvez, 1380 (1). — Laurent, mort en 1415.
— Imeroy de Flou, 1417. — Bernard Salon, 4425. — Didier Du-
voy, 1432. — Jean Boivin, 1439. — Jean de Valois, 1443. — Thi-
bault de JuUy, 1449ià 1461. - Philbert de Buzilo, 1474. — Pierre
Tirelire, 1488. — Guillaume de Montboissier, 1497. — Charles
Bourgoing, 1513. — Charles Bourgoing, neveu du précédent,
1527. — Nicolas Peylet, professeur en théologie, 1558 à 1570. —
Claude Bassot, 1588. — Ilhier Fanon, 1592. — Valentin Boutin,
1603. — Jean- Louis Cochard, 1616-1649. — Etienne Mare. 1651 (2).
- Charles Brethe, 1649-1650 (3). — Marc Alhy, 1650-1652 (4). —
(1) Archives de VYonne.
(2) Ibid.
(3) Ibid.
(4) Ibid.
298
Charles Guilbert, 1652, mai 1653. — Claude Finet, 1653-1654. —
Estienne Macé, 1654. — Marc Athy, 26 mai 1654-1656. — Gabriel
Guyet de la Sourdière, septembre 1656-1701. — Charles-Louis
Plessart de Fonceaux, 1701-1715. — Nicolas François (ordre de
Prémontré), 1715-1716. — Florent le Normand, 1716. — Nicolas
Germain Bouchot, 1716-1730. — François Haulmé de la Neuf ville,
1730-1746. — Gaspard l'Agneau, 1746-1774. -r- Louis-François
Wattier de Villette, 1774-1789.
« Ce dernier a été dépouillé de tous les biens de sa terre en
« 1790, mis en réclusion à Joigny en 1793, en est sorti en 1795, a
« vu son presbytère vendu en 1796, est devenu desservant de la
« paroisse en 1803 et est mort le 7 janvier 1819. 11 était ftgé de
c 85 ans. »
(Collationné sur l'original conservé aux archive»
de la mairie de Branches).
XXXV.
Proclamation de M. le comte de Labourdonnaye. — 18^.
Aux habitants de la paroisse de Branches.
Le comte de la Bourdonnaye en quittant l'administration de
cette commune, se plait à rendre à ses habitans la justice qui
leur est due ; il est vrai de dire qu'il n'en est aucune où la tran-
quillité et le bon ordre soyent plus parfaitement établis, et l'on
peut encore affirmer que la presque totalité professe les principes
religieux et politiques, les seuls faits pour assurer le bonheur et
la tranquillité publique. Se séparer d'une pareille réunion cause
(sans doute) des regrets au comte de la Bourdonnaye, mais il en
éprouve de plus vifs, encore, de n'avoir pu la faire jouir des avan-
tages auxquels elle a des droits incontestables. Tous les habitans
de cette paroisse connaissent les usurpations faites sur leurs
biens communs, mais ce qu'ils ne doivent pas oublier, c'est que
voilà la mine dont ils ne doivent pas se lasser de demander l'ex-
ploitation. Ils trouveront dans les redevances annuelles des
moyens abondants pour les dépenses de chaque année et dans les
arrérages obtenus, ou exigés, des usurpateurs, la somme plus
que suffisante pour acquérir un presbytère, obtenir un pasteur,
assurer aux pères la pratique de la religion, et aux enfants le
bonheur d'une éducation chrétienne. ^
Les habitants de Branches arriveront à ce but s'ils y tendent
avec persévérance, alors le comte de la Bourdonnaye se conso-
lera d'avoir vainement tenté de faire triompher l'intérêt général
des calôuls et de la cupidité particulière.
ofU ituâmté&F /lar ceànttcd^ ♦
OF
« ^i
ÉTUDE HISTORIQUE ET STATISTIQUE
SUR LE
CANTON DE COURSON-LES-CARRIÈRES.
A l'époque où la France fut divisée en départements
par un décret de l'Assemblée constituante, en date du
4 mars 1790, le canton de Courson avait une composition
différente de celle qui existe aujourd'hui. La commune
d'Ouaniîe n^en faisait pas partie ; elle était érigée elle-
mên^e en chef-lieu de canton, comprenant certaines com-
munes du canton de Courson, d'autres de Coulanges-la-
Vineuse et de Toucy. Un remaniement s'opéra plus tard
et Ouanne fut incorporée au canton de Courson avec les
onze communes oui le constituent aujourd'hui.
La superficie du canton est de 20,366 hectares, dont
près de 8,000 hectares sont livrés à la culture, 4,500 en
prairies naturelles et artificielles, 643 hectares en vignes,
4,000 hectares en bois et le reste en cultures variées ou
en jachères.
Le canton est situé en majeure partie sur l'oolithe
moyenne dont les assises fournissent en si grande abon-
dance la pierre à bâtir, et dont l'extraction constitue l'une
des principales industries de la région.
Voici, d'après un renseignementguinous a été donné par
M. Jacquier, régisseur de la principale carrière à Cour-
son, quelles sont les communes où il existe actuellement
> des carrières exploitées et quel est annuellement le débit
moyen de ces carrières.
300
Elles sont au nombre de seize, pouvant produire
24,000 mètres cubes de pierre répartis comme if suit :
Aubigny, trois carrières 3,000 mètres.
Les Fourneaux, près Fontenailles, trois
carrières 4,000 —
Molesmes, cinq carrières 5,000 —
Courson, deux carrières 6,000 —
Charentenay, trois carrières 6,000 —
Total 24,000 mètres.
Ce débit moyen se rattache surtout aux pierres fournies
dans la région, à des distances dont Téloignemenl n'im-
plique pas un prix inabordable par le tarif du transport.
Ainsi le transport du mètre cube par voiture est de
60 centimes par kilomètre. Il en résulte qu'un mètre cube
de pierre, qui se vend en moyenne 12 francs pris sur
place, revient à 26 francs rendu conduit à Toucy, qui est
distant de 24 kilomètres de Courson.
Le chemin de fer n'exige que <0 centimes par kilo-
mètre pour un mètre cube de pierre. S'il existait une voie
ferrée de Courson à Toucy, le même bloc vendu conduit
ne reviendrait qu'à 14 francs 40. On voit de suite quelle
diflërence et quel avantage en ressortiraient en faveur du
propriétaire qui veut faire construire. Supposons qu'il
ait besoin de 500 mètres cubes de pierre de Courson : par
les voitures sur route, il les payera 13,000 francs ; par le
chemin de fer, ils ne lui reviendront qu'à 7,200 francs,
soit une économie de 5,800 francs. Il est facile de com-
prendre que plus les distances seront éloignées, plus les
écarts seront considérables.
Le même bloc d'un mètre cube de pierre qui coûte
pour le transport par voiture 60 centimes par kilomètre,
10 centimes par le chemin de fer, n'est plus taxé qu'à
7 centimes par la voie d'eau. Ainsi la ville de Paris, qui
a fait un appel considérable de la pierre de Courson pour
son Muséum et son Hôtel-de-Ville, aurait payé 32 francs
le mètre cube par le chemin de fer, et n'a déboursé que
26 francs par le transport en bateaux. Il est vrai qu'il a
fallu y ajouter le prix du transport par voilure de Courson
à Vincelles, soit 16 kilomètres, ce qui augmente de
9 francs 60 et porte à 35 francs 60 le même bloc qui, en
301
définitive, par le futur chemin de fer de Toucy à Vin-
celles ne coûterait que i franc 60 et abaisserait à
27 francs 60 le prix de revient.
Il ne faut pas oublier, non plus, que les carrières du
canton de Courson, qui occupent peut-être en moyenne
une centaine d'ouvriers, pourraient donner de Touvrage
à plus de quatre cents travailleurs, s'il arrivait qu'un
chemin de fer vint traverser la contrée. Ce point de vue
n'est pas*à dédaigner. Il en résulterait aussi que les
maîtres carriers qui, au nombre de seize, débitent
24,000 mètres cubes de pierre par année, en pourraient
débiter 100,000 et plus et satisfaire aux besoins des villes
et des campagnes qui connaissent la valeur de ces maté-
riaux de construction.
Ces considérations pourront sembler oiseuses dans un
travail qui prend pour titre : Notice historique et statis-
tique sur le canton de Courson. Nous répondrons que l'his-
toire d'un canton ne consiste pas seulement dans le sou-
venir des légendes plus ou moins intéressantes qui s'y
rattachent, ou dans l'énumération facile des produits qiii
s'y rencontrent. Le passé et le présent ont droit de bour-
geoisie sans doute dans ces inventaires peu récréatifs,
mais il faut aussi se préoccuper des conditions écono-
miques que peut créer l'avenir par le concours des pro-
grès de tous genres. Le mieux-être des populations doit
être l'objectif du narrateur, et c'est un devoir pour lui de
signaler les voies et moyens qui peuvent le fau*e grandir
au profit non seulement des travailleurs de la région,
mais aussi de tous ceux qui sont appelés à avoir avec eux
des relations commerciales ou industrielles.
L'abaissement des prix àe transport est au premier
rang parmi ces moyens, et les chemins de fer ont donné
la mesure de ce progrès bienfaisant de la manière la plus
éclatante.
Un autre résultat non moins fécond serait obtenu si
l'on trouvait le moyen de diminuer le prix du mètre cube
de pierre pris sur place. Nous avons dit qu'il était de
12 francs en moyenne. Ne pourrait-il pas descendre à
5 francs et même moins par l'intervention d'agents plus
puissants que ceux qui sont actuellement en vigueur
pour l'extraction de la pierre. Si à la place de cette main-
ses
d^œuvre si lente et si pénible, on introduisait dans nos
carrières l'emploi des machines, à Tinstar du perce-
montagne que Ton utilise pour le percement des tunnels,
ou des machines à tailler la houille qui peuvent s'appli-
quer à nos pierres tendres, si Ton y apportait les engins
usités dans les vastes exploitations des environs de Paris,
il est certain que le prix de revient s'abaisserait au point
de pouvoir livrer la pierre au prix de moitié inférieur à
celui d'aujourd'hui et que l'on arriverait à élever d'autant
plus le salaire des ouvriers, dont la fatigue musculaire
serait considérablement amoindrie. Encore un progrès
pour les travailleurs et pour l'augmentation de 1 extrac-
tion à bon marché, qui déciderait un sensible accroisse-
ment de l'offre et de la demande.
Il va sans dire que le nombre des carrières ouvertes,
qui est de seize aujourd'hui, pourrait s'accroître à
volonté, la couche oolithique qui nous occupe ayant, dans
le canton, plusieurs kilomètres de longueur. Le mieux à
faire pour féconder le travail serait d'établir un Syndicat
qui fonctionnerait au profit de tous les carriers, qui
organiserait des agences et des dépôts dans toutes les
gares situées au milieu des contrées dépourvues de
pierre à bâtir et l'on sait (qu'elles s'étendent par la vallée
de rouanne et du Loing jusqu'aux portes de la capitale.
A l'ouest nous aurions l'Orléanais et la Puisaye tout
entière qui offriraient un débouché des plus considérables.
Nous ne mentionnerons que pour mémoire les belles
carrières de Druyes, qui sont desservies actuellement par
le chemin de fer de Clamecy à Triguères et dont le débit
est quadruplé depuis l'ouverture de la voie. 11 existe
encore des carrières de pierre dure de Fontenailles dont
nous parlerons en faisant l'histoire des communes en
particulier. Ce sera l'occasion de signaler aussi et d'appré-
cier les carrières de Druyes.
Population. — Le canton de Courson possédait, en
1801, 7,136 habitants. En 1806, il descendait à 7,049
f)our se relever progressivement jusqu'en 1846, époque à
aquelle il arrivait au maximum de 8,936, pour décroître
successivement et retomber, au dernier dénombrement,
à 7,346, ne gagnant depuis le commencement du siècle
que 210 habitants.
303
Ce résultat affligeant est dû à des causes diverses. En
premier lieu la diminution des naissances qu'il est facile
de constater annuellement par les relevés cle Tétat-civil;
eti second lieu Témiffration de nos campagnes.
A quoi rapporter la diminution des naissances quand
les mariages se maintiennent à peu près au même
chiffre? Ce problème a été mille fois discuté par les éco-
nomistes et Ton est arrivé à conclure que cette diminution
appartient beaucoup moins à une dégénérescence absolue
qu aux nouvelles conditions de bien-être apportées à cer-
taines populations rurales par le morcellement de la pro-
priété. Nous voyons en effet que les arrondissements de
Sens et de Joigny, où la propriété est moins morcelée que
dans les autres, ont conservé des chiffres relativement
élevés dans les dénombrements successifs de la popula-
tion. Ainsi, Tarrondissement de Sens, qui possédait
57,672 habitants en 1801, en comptait 64,640 en 1876.
Celui de Joigny, qui en avait 70,995 au commencement
de ce siècle, en offrait 95,046 en 1876, tandis que ceux
de Tonnerre et d'Avallon, où la propriété est le plus mor-
celée donnent des abaissements de population de plusieurs
milliers d'habitants depuis le dénombrement de 1801 . —
(Voir les tableaux insérés par M. Billeau, dans YAnniuiire
de 1879.)
Il est à peu près certain que ce que l'on appelle la loi
de Malthus a été instinctivement observé par les popula-
tions arrivées à un bien-être relatif. Autrefois le nombre
des enfants était regardé comme une richesse dans la
classe ouvrière; aujourd'hui on le considère presque
partout comme une ruine. Aussi le petit propriétaire
rural qui calcule se fait-il un devoir de procréer le moins
de progéniture possible pour l'élever dans des conditions
supérieures à la sienne, lui donner une éducation qui
puisse le faire arriver à des emplois moins pénibles que
ceux de l'agriculture, pour laquelle il a soin de lui inspi-
rer une coupable répulsion. Ces tendances sont trop
généralement connues pour que nous ayions besoin d'in-
sister. L'émigration est donc la conséquence fatale de la
diminution des naissances.
Nous pourrions jeter un coup d'œil sur le mouvement
de la population des douze communes du canton en parti*
304
culier, mais nous réservons cet examen pour un travail
ultérieur qui s'occupera de Thistorique de chacune de nos
commnnes, historique qui n'a pas encore été abordé
sérieusement et qui exiçe des recherches que nous ne
sommes pas en mesure de faire aujourd'hui.
Disons seulement que, de nos douze communes, une
seule a progressé, depuis le commencement de ce siècle,
c'est la commune de Druyes, qui, de 756 habitants en
1801 , monte progressivement à 1 ,098 en 1881 . Le dernier
recensement lui fait néanmoins perdre 125 habitants et
ne porte plus qu à 973 le chiffre de ses habitants.
Ouanne et Courson se sont disputé les virements inat-
tendus. Courson, qui n'avait que 1,116 habitants en
1801, atteignait le chiffre de 1,586 en 1841 pour retom-
ber à 1,365 constatés dans le derniei; dénombrement.
Ouanne avait, au début, 1 ,054 habitants et montait, en
187Î, à 1,260 pour descendre au chiffre actuel de 1,093.
M. Billeau, dans son intéressant travail sur la popula-
tion des communes du département, paraît surpris de
cette décroissance précipitée dans la commune d'Ouanne.
« Il y a là, dit-il, un problème que nous serions heureux
« de voir résoudre par le savant économiste de cette
« localité qui fut, il y a quelque vingt ans, notre maître
« en statistique, nous avons nommé M. le docteur Duché,
« membre du Conseil général. » Nous remercions notre
ami, M. Billeau, de son bon souvenir, et tout en consta-
tant avec plaisir que l'élève est devenu le maître, nous
lui répondrons que la solution du problème qu'il signale
serait facile à l'aide des recherches et des souvenirs
combinés. Les naissances, les décès, les mariages ont dû
y contribuer pour une bonne part; l'émigration, qui a
été considérable à Ouanne, a dû faire le surplus. La
question n'a, du reste, aucune importance pour notre
travail et nous Tajournons à plus tard.
La population du canton de Courson a conservé son
homogénéité relative depuis des siècles, c*est-à-dire que
si elle a perdu quelques-uns de ses indigènes, elle a fait
peu d^acquisitions au dehors. Elle appartient essentielle-
ment par son type à la race celtique de nos anciens Gau-
lois. Elle habite le haut plateau surnommé la Forterre
(terre élevée) par opposition à la topographie de la Pui-
305
sa^e, sa voisine. Robineau-Desvoidy, qui a fait un Essai
original sur le canton de Saint-Sauveur, s'exprime ainsi
en parlant de notre forlerre :
« Différence de climats, différence de mœurs. Le For-
« terrât à la démarche assurée, au visage coloré, ne res-
« semble en rien à T habitant de la Puisaye^ qui paraît ne
« se soutenir qu'avec peine sur ses jambes et dont la face
« est presqu'exangue. Chez l'un tout est vie, mouvement,
« santé; chez Tautre tout annonce la prostration des
« forces, la langueur, un étal continuel de dépérissement.
« L'homme de la forterre est preste, dispos; on dirait
« que l'homme de la Puisaye ne sait pas marcher et qu'il
« a besoin d'un bâton pour s'appuyer. Le premier est
« entreprenant, actif; il aime à sortir de son pays, à pro-
« mener son commerce ; le second ne connaît que ses
« champs et sa ferme; rien ne peut l'arracher au clocher
« de son village; il meurt avec un sang privé de ses
« principes vitaux ; son corps s'œdèmatie; Peau infiltre
« ses membres et gorge ses organes de respiration et de
« circulation. Le forterrat, au contraire, est emporté par
« les affections inflammatoires... La jeunesse de forterre
« est propre à la guerre, elle résiste à la fatigue ; celle
« de la Puisaye ne peut presque changer de pays sans
« tomber malade.
« Pourtant ces deux populations, en apparence si
« opposées, dérivent de ta même souche; elles appar-
« tiennent aux mêmes familles dont les membres ont
« subi des influences climatériques différentes. La for-
« terre fournit des hommes qui, sans être de taille élevée,
« sont parfaitement membres, ont l'air martial et ne
« redoutent pas les exercices militaires. »
Ce que dit Robineau-Desvoidy à propos des habitants
de la Forlerre est resté vrai jusqu'à ce jour; il n'en est
pas de même pour ses assertions sur Thomme de la Pui-
saye. Il faut tenir compte de l'époque où notre éminent
naturaliste écrivait ces lignes. Elles datent d'un demi-
siècle au moins. Or, depuis cinquante ans, que de progrès
ne se sont pas accomplis dans le canton de Saint-Sau-
veur?
Le percement des roules, le dessèchement des marais,
le drainage, l'assainissement du sol, un régime hygié-
1«87 XX
306
nique meilleur, une culture plus intelligente et plus pro-
ductive ont fait gagner à la Puisaye des conditions de
bien-être, de force et de santé qui tendent à Téquilibrer
avec la Forterre. Elle deviendra son égale dans une
période peu éloignée et possédera en outre des éléments
ae prospérité supérieurs par la richesse de son sol, plus
vierge et plus fertile que les calcaires du canton de Cour-
son.
Si nous considérons les résultats du recrutement pour
les 37 cantons du département de l'Yonne, nous trouvons
que dans la période de 1850 à 1859, le canton de Cour-
son, sur 1 ,000 examinés, fournissait 535 soldats et que
de 1870 à 1876, il n'en donnait plus que 452. Cet abais-
sement dans l'aptitude militaire a été générale pour le
département tout entier. Il lient à des états de dégéné-
rescence dans les constitutions de nos jeunes gens dont
nous devinons les causes sans avoir à les spécifier aujour-
d'hui.
La taille de nos conscrits est, pour le canton de Cour-
son, classée au minimum du département. Ainsi de 1850
k 1859, Courson arrive immédiatement après Bléneau
avec 75 exemptions sur 1 ,000 examinés. Il se place au
dernier rang de 1870 à 1876, avec 32 exemptés sur
1,000 conscrits. Ce chiffre de 32 semblerait un progrès,
comparé avec celui de 75. Mais il ne faut pas oublier
que le minimum de la taille du soldat a été fixé après la
grande guerre de 1870 à \"'H au lieu de 1"56. L'écart de
2 centimètres a dû puissamment se faire sentir; c'est
ainsi qu'avec Tancien minimum de 56 centimètres, Saint-
Florentin qui tient, dans les deux périodes que nous
comparons, la tête de nos cantons pour ses tailles élevées,
donne encore dans la première 22 exemptions sur 1,000
et n'en donne aucune dans la seconde.
L'exiguité de la taille n'implique pas nécessairement la
faiblesse relative des sujets. Les hommes du canton de
Courson, bien que généralement petits, sont robustes et
' résistants à la fatigue. Plus d'une fois, dans les conseils
de révision, nous avons entendu les généraux qui sié-
geaient à côté de nous regretter amèrement Texemption
ou l'ajournement de jeunes conscrits ayant moins de
1"S4, parce que tout annonçait dans leur corpulence et
307
leur forte membrure une vitalité et une viçueur bien
supérieures à celle des efflanqués à haute taille qui sont
désignés pour le contingent.
Michel Lévy, médecin militaire et hygiéniste des plus
éminents, écrivait à ce sujet : « En considérant le déve-
« loppement de la taille comme un indice de force géné-
« raie, nous avons en vue une force moyenne, non lès
« structures les plus élevées; il est d'observation que
« ces dernières, sauf quelques exceptions athlétiques,
« n'ont souvent de la force que les apparences et le luxe
« extérieur. Nous ne reléguons pas non plus, d^une
« manière générale, parmi les constitutions débiles, les
« individus de petite taille ; lorsqu'ils sont bien confor-
« mes et bien pris dans leurs proportions, ils résistent
« mieux que les gens de stature élancée, mais grêles, à
a courte poitrine et à membres allongés. Les médecins
« militaires savent que les constitutions moyennes et
« même de petite taille, mais carrés et fermes, qui se
« se rencontrent parmi les voltigeurs et les chasseurs,
« offrent plus de ressources que les grenadiers, dont un
« grand nombre, originaires du Nord et de TAlsace,
« croulent proraptement sous les atteintes de la ma-
« ladie. »
La taille, du reste, considérée en elle-même, paraît
s'expliquer par la question de race combinée avec celle
des milieux. Nous ne reviendrons pas sur ce sujet que
nous avons traité suffisamment dans les différents mé-
moires que nous avons publiés sur le recrutement.
La population paraît n'avoir eu que des proportions
bien minimes dans les siècles précédents. En jîremier
lieu, la nature n'a pas favorisé la contrée. Le sol y est
sec ; de rares filets a eau s'y montrent à peine dans quel-
ques communes, à Texception de Druyes et Ouanne où
les sources sont abondantes.
Sans vouloir remonter très loin dans les archives du
passé, nous trouvons, dans une enquête faite sur le
oailliage et comté d'Auxerre en 1665, des renseigne-
ments assez curieux sur Tétat de nos populations agri-
coles ; c'était sous le règne de Louis XIV.
En ce qui concerne Courson, nous y lisons, entre
autres choses : Le nombre des habitants du bourg et des
308
faubourg est de trois cents ; celui de la Tour-Laurent est
de douze ; celui de la Chapelle est de treize, et Villepot
quatorze, tous réduits à la mendicité, à la réserve de
douze, à cause de fréquents incendies arrivés depuis
quinze ans. Le pays est au moins les deux tiers de mon-
tagnes pierreuses, les deux tiers stériles en grande partie ;
le reste ne porte que méteil et seigle.
A Fon tenailles, il n'y a que quarante habitants, tous
fort pauvres ; les terres sont peu fertiles et ne portent
que seigle et méteil.
A Fouronnes, ils sont cinquante-huit habitants; à
Asnus, vingt, tous très pauvres ; les terres sont stériles et
en chaume plus des deux tiers.
A Merry-Sec, il n y a que soixante-huit habitants coti-
sables, tous pauvres et laboureurs pour autrui.
A Cussy, commune d'Ouanue, ils sont trente habitants,
tous pauvres, qui ne possèdent pas d'héritages et sont
logés dans de méchantes maisons couvertes en chaurne.
Ajoutez à cela que les terres de ces villages appar-
tenaient en général à des bourgeois d'Auxerre ou aux
seigneurs des environs, et vous comprendrez ce qu'était
la propriété et Tagriculture sous le règne du grand roi.
Nous donnions ces détails peu connus à la séance du
concours agricole de Courson en 1879, et nous ajoutions :
Les temps sont bien changés I La population totale
du canton, qui ne dépassait .pas alors 1,500 habitants
s'élève aujourd hui à 7,692 I Au lieu de quelques rares
arpents de terre qui produisaient de bien maigres four-
nées, les communes du canton de Courson peuvent vous
faire parcourir aujourd'hui près de 8,000 heclares en
bonne culture de céréales, et le reste du sol, autrefois si
dénué, est couvert de vignes de prairies naturelles et
artificielles, de léguriies et de racines fourragères.
A la place de ces misérables chaumières, vous voyez
pres(}ue partout s'élever des maisons confortables où
respirent le bien-être et le travail inteUigent. Les neuf
dixièmes de la propriété appartiennent à ceux qui les
cultivent, et le fermage lui-même, qui jadis n'était qu'une
déplorable servitude, sans compensation, est devenu de
nos jours l'échelle de la fortune pour les cultivateurs
laborieux et jaloux de suivre les progrès de la science
agricole.
309
Il serait difficile de faire Thistoire chronologique de
ces progrès ; contentons-nous de les constater, en espé-
rant qu ils poursuivront longtemps encore leur bienfai-
sante évolution.
Nous avons sous la main un document devenu rare,
qui donne la liste des députés des villes, paroisses et
communautés dépendantes du bailliage d'Auxerre, qui
on! comparu en assemblée générale des trois ordres du
dit bailliage, tenue devant M. le grand bailli d'Auxerre,
le 2:i mars 1789. Cette assemblée avait pour mission
d'établir les cahiers des doléances de leurs mandats et
d*élire les députés aux Etats-Généraux. Nous avons cru
être agréable a nos lecteurs en reproduisant ici les noms
des délégués envoyés par les douze communes dû canton
de Courson, noms qui appartiennent à des familles qui
subsistent encore dans nos régions.
Chastenay. — MM. Germain Rubigny et Gabriel Sonnet.
Courson. — MM. Jean-Marien Malvin, Antoine Godard
et Pierre Berthier.
Druyes. — MM. Charles Feuilly et Dessiaux.
Fon tenailles. — M. Augustin Cormier.
Fouronne. — MM. Jean-Marien Malvin et Thimolhée
Gillet.
Lain. — MM. Edme Gaudet et Antoine Joynon.
Merry-Sec. — MM. François Geoffroy et Edme Godard.
Molesmes. — Edme Bertheau et Nicolas Allard.
Mouffy. — MM. Sylvain Vaury et Germain Marmagne.
Ouanne. — MM. Jean-Baptiste Delaage, Pierre-Paul
Baumier, Pierre-Edme Delaage et Edme Bernardin.
Sementron. — MM. Germain Rubigny et Edme Magny.
Taingy. — MM. Edme Loury et Pierre Gaudet.
On trouvera dans un excellent travail de M. Courtaut,
inséré dans le 4°"® volume du Bulletin de la Société des
Sciences de l Yonne, un résumé complet sur Tesprit public
du Tiers-Etat du bailliage d^Auxerre et sur la teneur des
cahiers distribués dans la session de mars 1789.
Les vœux formulés avaient tous un caractère libéral et
ont puissamment contribué, concurremment avec ceux
des autres provinces françaises, à constituer l'adminis
tralion nouvelle dont les bases subsistent encore de nos
jours.
310
Parmi les doléances de Courson, nous relevons celle-ci :
« Les médecins qui existent, on peut le dire avec autant
« de vérité que de douleur, sont autant d'assassins
« patentés qiii égorgent méthodiquement. Leur science
« ne consiste qu'à savoir saigner et purger. Avec ces
« deux remèdes, qu'ils exploitent à tort et à travers, ils
« se répandent dans les villages qu'ils dévastent par des
« impérities sans nombre. »
Celte revendication ne dut pas sembler très aimable
aux médecins délégués par les communes et notamment
à Edme Bernardin, médecin à Ouanne^ qui possédait
une clientèle très étendue.
Il en fut néanmoins tenu compte, et nous retrouvons
au nombre des vœux votés par l'assemblée les suivants :
« Que réforme soit faite des études de droit, de mé-
« decine et de chirurgie, qui sont si peu surveillées quHl
« en résulte les plus grands inconvénients ;
« Que les statuts des chirurgiens soient réformés, en
« ce qui touche l'examen des récipiendaires destinés à
« exercer dans les campagnes et que lesdils récipien-
« daires soient tenus de subir au moins trois examens ;
« Que les communautés desdits chirurgiens soient
« assujetties à donner par l'un d'entre eux des leçons
« publiques et gratuites d'accouchement pour l'instruc-
« tion des femmes de la campagne qui se destinent à
« exercer cet art, dont Tignorance occasionne la mort de
« beaucoup de mères et d'enfants, et qu'il soit pourvu
« par le gouvernement aux frais et dépenses de cet éta-
« blissement ;
« Que défenses soient faites à toutes personnes de
« vendre et distribuer dans les villes et campagnes des
« remèdes et orviétans qui ruinent la santé et la bourse
« des peuples; que la Société royale de médecine ne
« puisse plus donner aucun privilège à cette fin et que
« les contraventions soient dénoncées au ministère pu-
« blic. »
Une partie de ces vœux obtint satisfaction par la
création des officiers de santé et des sages-femmes.
Quant aux vendeurs et distributeurs de drogues non
patentés, ils subsistent encore malheureusement en assez
grand nombre, et si l'on en juge par les pénalités déri-
311
soires édictées contre eux jusqu'à ce jour, ils subsisteront
longtemps encore.
On nous pardonnera cette diversion en faveur du sujet
qui nous touche de très près. Nous demandons grâce
pour nos confrères du xviii® siècle et nous aimons à croire
qu'en présence du corps médical actuel et des garanties
qu'il peut offrir aujourd'hui, on rendra justice au pro-
fjrès incontestable qui s'est affirmé dans cette partie de
'hygiène publique.
L'agriculture occupe la grande majorité des bras du
canton de Coursôn. Combinée avec la Viticulture, elle est
l'industrie mère de tous nos villages, généralement bien
groupés pour ce genre d'exploitation. Les terrains y sont
très accidentés ; on y trouve peu de plaines et beaucoup
de coteaux où la culture est plus pénible et plus difficile.
La valeur des terres est subordonnée à des conditions
variées. Rarement l'hectare de bonne terre dépasse
3,000 francs; il en est un grand nombre qui, de valeur
moyenne, ne dépasse pas 1 ,000 francs, surtout depuis
la soufl*rance qui s'est fait sentir dans nos pays agricoles,
soit par la cherté de la main-d'œuvre, soit par l'abaisse-
ment trop accentué du prix des denrées, qui ne devient
plus rémunérateur pour les propriétaires.
Dans les communes boisées, telles que Courson, Fou-
ronnes et Druyes, un certain nombre d'habitants se
livrent h l'exploitation du bois de chauffage et à la fabri-
cation des charbons. Ces ouvriers, qui travaillent le plus
souvent à la lâche, peuvent gagner 2 fr. 50 à 3 fr. par
jour ; c'est à peu près le prix de la journée des travailleurs
de l'agriculture.
Les ouvriers occupés dans nos carrières ont une rému-
nération plus élevée ; ils peuvent se faire de 4 à 5 francs
par jour, selon leur habileté et le nombre d'heures con-
sacrées à ce travail souterrain, plus pénible et moins
attrayant que celui de la plaine.
Le petit commerce est abondamment éparpillé dans nos
communes où nous comptons plus de 50 épiciers-mer-
ciers dont un assez grand nombre colporte journellement
ses marchandises dans nos villages. On y pratique
l'échange sur une large échelle. C'est ainsi que le sucre,
le savon, le sel, la chandelle, le café, les nombreux
312
articles de la mercerie sont livrés en retour des œufs, du
beurre, des volailles qui sont disponibles dans les petits
ménages. Ce mode de transactions est très apprécie par
nos cultivateurs qui pourvoient, sans se déplacer et sans
argent sonnant, aux besoins de leurs maisons respectives.
D'un autre côté, les marchands ambulants y trouvent
aussi leur compte. Une ou deux fois par semaine ils
apportent leurs denrées comestibles à des revendeurs qui
les expédient par les chemins de fer aux courtiers de la
capitale. Ce trafic est d'un grand rapport pour les voies
ferrées qui nous entourent, et il serait plus considérable
encore si nos revendeurs, au lieu de transporter leurs
marchandises à douze kilomètres et plus^^ avaient des
gares à leur portée. Ils éviteraient une grande perte de
temps et d'argent.
Cultures, — Ici les phrases et les à peu près ne sont
plus de mise. Nous avons des chiffres officiels relatés
dans la statistique décennale de 1882. Nous ne pouvons
mieux faire qu'en les reproduisant textuellement ; ils
donne la mesure certaine de l'état actuel du canton au
point de vue de l'agriculture et de ses annexes.
Hectares CDltivés. Rendement moyen.
Froment 2.523 30.276 hectol.
Seigle 295 4.425 —
Orge 1.182 15.366 —
Jîéteil 462 6.930 —
Avoine 2.329 46.380 —
Pommes de terre 596 29.800 quint.
Betteraves fourragères. . 205 6 \ . 500 —
Carottes fourragères 29 1 . 1 50 —
Tèfle, sainfoin, luzerne. » 125.000 —
Vignes 640 12.800 hectol.
Le canton possède en outre 3,427 hectares de bois et
forêts non soumis au régime forestier. Nous ajouterons h
ce sujet que le commerce de bois de brûlage et de charbon
étant une des grandes ressources de la commune de
Courson qui fournit la ville d'Auxerre et les environs, il
y aurait de grands adoucissements dans le prix de ces
combustibles rendus à domicile, si le chemin de fer était
à la portée des vendeurs. Cette branche du commerce
313
prendrait des proportions plus considérables et ne serait
pas Tun des moindres produits sur lesquels pourrait
compter la compagnie concessionnaire.
Nous ne vouions pas surcharger cette notice par le
détail numérique des animaux domestiques qui servent
aux exploitations et par les produits qu'ils apportent à
leurs propriétaires. Nous nous contenterons d'affirmer
que ces indispensables auxiliaires de la culture sont à la
hauteur du progrès que nous avons signalé.
Quant au morcellement de la propriété, d'après la
statistique décennale de 1882, sur 19,452 hectares de
terre cultivée, le canton de Courson donne 67,705 par-
celles appartenant à 2,426 propriétaires. On voit que la
di vison est extrême et quels changements sont survenus
depuis un siècle dans nos contrées.
Nous ne pouvons mieux faire, en terminant, que de
citer ici quelques passages du discours prononcé en
1878, au concours de Courson, par M. Roussel, préfet de
TYonne :
« Avant 1789, disait-il, vos terres appartenaient en
grande partie à des seigneurs laïques. Le clergé et les
établissements religieux en avaient une portion. A la
révolution, le sol changea de maîtres par la dépossession
de ces établissements et par la confiscation opérée sur
les biens des nobles qui émigrèrent. On en fit des ventes
où les paysans figurèrent en majorité parmi les acqué-
reurs. A Courson même, il y eut peu d aliénations, ainsi
qu'à Fouronnes, où la famille a A vigneau était patrio-
tiquement restée, aimant mieux suivre à ses risques et
périls la fortune de la France que s'exposer à porter les
armes contre elle. Mais h Lain et Merry-Sec, on en
remarque déjà davantage, et elles furent très consi-
dérables à Druyes, Fontenailles, Ouanne, Sementron et
Taingy.
« Ainsi, grâce à la révolution, ce sol, sur lequel vos
gïeux n'avaient qu'un titre précaire, est devenu votre
domaine. De la condition de serviteurs vous êtes passé
maîtres. Pour votre plus grand bien, la propriété s'est
morcelée, de sorte qu'il n'y a presque plus de pauvres
parmi vous.
« La forme de propriété qui domine ici me semble
314
indiquée par la configuration et la nature du sol. Vous
occupez une des régions élevées du département, l'alti-
tude moyenne du canton étant d'environ 250 mètres, et
vos terrains, surtout argileux et calcaires, s'adaptent par
suite à toutes les cultures de la zone, circonstance heu-
reuse pour la propriété divisée. Aussi, vos champs
offrent-ils des cultures très variées. La principale est
celle des céréales ; mais si vous récoltez beaucoup de blé,
on vous reproche de ne pas faire assez de maïs, et de
vous priver par là d'une ressource utile et facile à réaliser,
car le maïs possède une grande rusticité et s'acclimate
dans les terrains les plus ingrats. Vous avez des vignes
et le vin de Mouffy jouit d'une légitime réputation....
Vos pâturages naturels ou artificiels nourrissent un bétail
abondant et d'excellente qualité. Les bois couvrent une
portion considérable de votre superficie, cependant il y
existe quelques landes sans valeur que l'on dit propices
au reboisement. Les produits forestiers se font attendre
sans doute, l'arbre croît lentement, comme l'homme ;
mais en présence des besoins industriels sans cesse
augmentant, ils seraient une richesse pour l'avenir. »
Nous sommes heureux de cet hommage rendu au can-
ton de Courson par une autorité des plus compétentes,
M. Roussel étant connu pour l'un de nos économistes les
f)lus distingués ; son mérite a élé justement apprécié par
e gouvernement qui Ta placé au conseil d'Etat où il
jouit de l'estime et de la considération de tous ses col-
lègues.
Après cet exposé sommaire, dira-t-on encore que nous
sommes téméraires en réclamant un chemin de fer pour
donner un nouvel essor à notre travail agricole et à nos
industries I La ligne que nous réclamons aboutit d'un
côté à Vincelles, où elle pourra déverser ses pierres, ses
bois et ses charbons sur les véhicules de FYonne et de la
Seine ; de l'autre à Toucy, cette ville commerçante par
excellence, où convergent tous les produits de nos pla-
teaux et qui nous donnera une issue magnifique sur les
régions de la Puisaye, de l'Orléanais et de la Brie, par
les chemins de fer de Gien et de Clamecy à Triguères.
D'' Emile Duché,
Membre da Conseil général de l'Yonne.
LES TOMBES
DE L'ÉGLISE DE L^HOPITAL DES FONTENILLES
A TONNERRE
(Suite) (1).
D'un livre intitulé « La vie militaire^ politique et privée
de Mademoiselle (TEon », par M. de La Fortelle, imprimé
à Paris en 1779, il résulte que plusieurs membres de la
famille d'Eon ont été inhumés dans l'église de Thôpital
des Fonlenilles, à Tonnerre. Leurs tombes existaient dans
la chapelle Saint-Jean, où on n'en voit plus trace aujour-
d'hui. Elles sont entièrement détruites, à moins qu'elles
n'aient été, par la suite, reportées et dissimulées sous les
quelques bancs qui cachent le sol devant le chœur. Quoi
qu'il en soit, il nous semble intéressant, pour compléter
la notice publiée en 1886 dans X Annuaire de l'Yonne^
d'énumérer les personnages portant le nom de d'Eon,
dont les sépultures se voyaient autrefois dans l'église de
l'hôpital.
Fidèles à leur devise : Vigil et audax, les d'Eon se
sont, en effet, distingués dans les importantes fonctions
qu'ils occupèrent, soit dans Tarmée, soit dans la magis-
trature, soit dans la diplomatie. Ils portaient : « D'argent
« à la fasce de gueules accompagnée en chef de trois
« étoiles d'azur, et en pointe d'un coq au naturel tenant
(d) Voir ï Annuaire de 4886.
316
« sa patte droite levée. » Originaire de Bretagne, leur
famille remonte, dit-on, à Eon de TEtoile, gentilhomme
breton, condamné comme hérésiarque dans un concile
tend à Reims le 22 mars H48, par le pape Eugène III.
Plus tard, une branche s'établit en Bourgogne et en
Champagne, où elle s*allia aux de Gand, de Gannay, de
Chaulnes, Guibert, de Toisy, Hénault, Girardin deVer-
loux, Parisot, Luyt, Jazii de Mereuil, Gueniot, Le
Maistre, Petit, Caillet de la Fondrière, Cœur de Roi, Bru-
lard, Boucher, de la Fosse, Minard, de Brie, Fournier,
de Barbuat de la Maison-Rouge, Baillot, Doé, de la
Fonds, de la Maison, de Brevet, de Charenton, de Pon-
tailler, de Challon, de Broc, Jeannin, Brulard la Borde,
Bouchu, Crépi, Jacob, Etiennots, du Potet de Brevon, de
Monfey, de TEnfernat, de Roche-Epine, Pyon, Berthier,
Dimanche, Bezouard, de Seguenot, de Macquerelle, de
Quesmy, de Mont-Brehain, Rugeot, de Moly, etc. La
branche de Bourgogne, divisée elle-même en plusieurs
branches connues sous les noms de d'Eon de Molesmes,
de la Toquelte, d'Aigremont, de Ramelu, de Malassise,
de Mouloise, du Chesnoy, de Tissey, de Beaumont, de
Pomard et de Germigny, fournit des écuyers d'Etienne
de Courlenay, un secrétaire de Philippe III le Bon, duc
de Bourgogne, un religieux de l'orare des frères prê-
cheurs de Saint- Dominique, des prévôts de Ravières, des
avocats en parlement, un garde du corps du duc d'Or-
léans, frère de Louis XIIÏ, des lieutenants, capitaines et
colonels d'infanterie et de cavalerie, des prévôts des
maréchaux de France» des conseillers du roi, un bailli de
Tanlay et autres lieux, des maires élus de Tonnerre, des
subdélégués de l'intendant, un trésorier de France, un
garde de la manche du Roi (garde écossaise), des cen-
seurs royaux, un ambassadeur (le chevalier d'Eon, dont
l'étrange histoire que nous n'avons pas ici à écrire, est si
connue des Tonnerrois), des chevaliers de Saint-Louis,
Les membres de la famille d'Eon, inhumés dans l'église
de l'hôpital de Tonnerre, sont :
1** Antoine Pantaléon d'Eon, écuyer, sieur d'Aigremont,
capitaine au régiment de Sully, cavalerie, prévôt des
maréchaux de France, camps et armées du roi en la
3t7
maréchaussée de Tonnerre. Fils d'André d'Eon, avocat
en parlement, et de Sébaslienne Petit, il naquit à Ravières
le 3 avril 1610. En 1636, alors que les confins de la
Bourgogne et de la Champagne étaient inondés de
troupes pour la défense du pays contre les Impériaux, il
obtint de Louis XIII, à la date du 28 juillet, des lettres
de sauvegarde et de protection pour sa maison de Ra-
vières. En 1675, il prit part à la guerre, à la tête de
cinquante cavaliers, obtint, en 1680, des lettres de vété-
rance et d'honneur et mourut à Tonnerre en 1688. On
lisait sur sa tombe : « Cy git le corps de noble Pantaléon
« d'Eon, vivant sieur d'Aigremont, conseiller du roi,
« prévôt des maréchaussées de cette ville, qui décéda le
a xvni avril, jour de Pâques mdclxxxviii, âgé de lxxvhi
« ans. Requiescat inpace, » Au centre de la pierre étaient
gravées ses armoiries.
2** Sa femme, dont Tépitaphe, au-dessous de celle de
son mari, était ainsi conçue : « Cy git le corps de damoi-
« selle Jeanne de Barbuat, veuve dudit sieur d'Eon,
« âgée de 71 ans, laquelle décéda le 7 octobre 1695. »
Jeanne de Barbuat de la Maison-Rouge appartenait à
une famille dont la noblesse avait été vérifiée et reconnue
en 1660 et qui, honorablement connue en Champagne et
en Bourgogne sous les surnoms de Barbuat de Maison-
Rouge, de Boisgerard, du Plessis, etc., avait contracté
des alliances avec les Noël de Buchères, de Changy, de la
Rue de Monfey, Baillot, de Courlive, le Baule de Moulois,
Mocquery, Berthelin, Branches de Survannes, etc.... Ses
armoiries : « D azur à Tagneau pascal passant d'argent
« au chef cousu de gueules, chargé de trois roses d'or. »
Alias : « De gueules à l'agneau pascal passant d'argent,
« au chef cousu d'azur chargé de trois roses d'or », ont
été enregistrées dans l'armoriai général de d'Hozier de
1696, aux noms de François de Barbuat, écuyer, capitaine
au régiment de la Coste, et de Louis-Pierre de Barbuat,
écuyer, capitaine au régiment de Lignières.
Les habitants de Tonnerre n'ont pas oublié Jacques-
François de Barbuat de Boisgerard de Maison-Rouge, qui
bâtit et habita la maison convertie aujourd'hui en Palais
de justice, et qui fut successivement capitaine au régi-
ment de Lorraine (infanterie), commandant de la garde
318
nationale de Tonnerre, administrateur du département
de l'Yonne, général de brigade, connmandajit la place de
Besançon, maire de Tonnerre, conseiller général. Son
fils, Anne-Marie-François, qui voyait s'ouvrir devant lui
une brillante carrière, et qui, après être sorti de l'école
militaire, avait rapidement et vaillamment conquis ses
f grades à la pointe de Tépée, fut tué le 8 février i 799 sous
es murs de Capoue ; il n'avait que 32 ans et était déjà
général I II expira entre les bras de son plus jeune frère,
Jean-Baptiste de Barbuat du Plessis, sous-lieutenant de
hussards, qui mourut lui-même à l'âge de 23 ans, en
<803, lieutenant des grenadiers du premier consul, et
aide-de-camp du général Davout.
3** Antoinette d Eon, veuve de M. Mauclerc, écuyer
décédé le 7 décembre 1720, âgée de 38 ans. Son épilaphe
se trouvait au-dessous des deux précédentes, sur la même
dalle.
4*^ François d'Eon du Chesnoy, fils de Pantaléon d'Eon
et de Jeanne de Barbuat, né le 8 décembre 1652, à
Tonnerre, officier de cavalerie, conseiller du roi, prévôt
de la connétablie maréchaussée de France. Comme son
père, il reçut des lettres de vétérance et d'honneur datées
du 17 novembre 1708. Marié deux fois, en 1683 et 1709,
il ne laissa pas de postérité. Sa première femme étaii
Claude Baillot, fille de Louis Baillot, écuyer, seigneur de
Beauchamp, exempt des gardes du corps de Louis XIV.
Cette famille Baillot est mentionnée dans la notice parue
en 1886. Sa seconde femme fut Jeanne Doé, fille de
Jacques Doé, écuyer, seigneur de Cranay, conseiller du
roi, juge au présidial de Troyes. La tombe de François
d'Eon, placée à côté de celle de ses parents, portait l'ins-
cription suivante : « Cy gît le corps de François d'Eon du
« Chesnoy, écuyer, conseiller du roi, prévôt honoraire
« de la maréchaussée de Tonnerre, lequel est décédé le
« 24 juin 1721, âgé de 68 ans 6 mois. Requiescat in
« pace. » Au-dessous étaient les armes des d'Eon et celles
des Doé, qui portaient : « de gueules au chevron d'or,
« accompagné de trois roses d'argent, deux en chef et
« une en pointe. »
5** André d'Eon, écuyer, né à Ravières en 1656, destiné
tout d'abord à l'état ecclésiastique, avocat en parlement,
319
conseiller du roi, bailli de Tanlay, de Thoré, de Saint-
Vinnemer, de Quincy, Molosmes et Saint-Martin, maire
de Tonnerre, subdélégué de Tintendance dans la même
ville, mort en septembre 1720, à Tonnerre, après avoir
rempli ces diverses fonctions avec zélé, intelligence,
activité et probité.
6° Marguerite de la Maison, fille de Robert de la Maison,
seigneur de Tissey, conseiller du roi, mariée le 3 août
1682 à André d'Eon, qui précède, et auprès duquel elle
fut inhumée en 1738. Elle fut un exemple de piété
éclairée et d ardente charité.
7** Louis d'Eon de Beaumont, écuyer, fils d'André
d'Eon et de Marguerite de la Maison, né en 1695, avocat
au parlement de Paris, conseiller du roi, maire de
Tonnerre et subdélégué de l'intendance, mort le 4 no-
vembre 1749. Il vécut en honnête homme et mourut
dignement. Gardant jusqu'au dernier moment sa lucidité
et sa fermeté d^esprit, il reçut les sacrements « avec
édification », ainsi que le rapporte le prêtre qui l'admi-
nistra, Jean-Nicolas Riel, curé doyen de Notre-Dame de
Tonnerre. Sa femme, François de Charanton, et ses
enfants étaient présents. Il in\ita ses amis à assister à
son enterrement, puis il leur dit : « Il est aussi naturel
de mourir que de naître ; je quitte une mauvaise patrie
pour aller dans une bonne. » Puis il retint son fils seul,
lui exprima ses dernières volontés et ajouta : « J'ai donné
tous mes soins pour vous apprendre à vivre, il faut que
je vous apprenne aujourd'nui à mourir. » En même
temps il se souleva, serra son fils dans ses bras, le bénit
et tomba mort. Ce fils n'était autre que le célèbre che-
valier d'Eon.
Edmond Regnâult,
' Avocat à la Cour d'appel de Paris.
MM — Ml
JARDINVILLE
OU
CROYANCES, COUTUMES ET SUPERSTITIONS
QUI EXISTENT ENCOKE A LA FIN DU XIX® SIÈCLE DANS UN COIN DES
DÉPARTEMENTS DE l'yONNE, DU LOIRET ET DE SEINE-ET-MARNE.
— Qu*est-ce que Jardinville ?
— Un village quelconque situé dans la région où se
joignent les départements de l'Yonne, de Seine-et-Marne
et du Loiret.
— Est-il grand ou petit?
— Il est comme vous voudrez. Il s'applique aux
bourgs, aux petites villes, aux hameaux, en un mot à tout
le Câlinais nord-est.
— Quels sont les personnages visés dans cet opus-
cule?
— Positivement personne, naturellement tout le monde
partisan du re^ul de la société ou du maintien sur place.
— Et si certains lecteurs reconnaissaient leur portrait,
leur nature, leurs habitudes dans cette monographie?
— C'est que j'aurais frappé juste et dit la vérité. Ils
auraient tort toutefois de s'en formaliser, car, sous une
apparence particulière les personnalités sont générales.
L'étude n'est pas locale dans la propre acception du
mot ; elle fait tache d'huile et s'étend à dix, vingt, trente
villages de la région sus-indiquée, autant que j*ai pu
juger d'après Técno répercuté par les bonnes langues des
environs.
32i
Il n'y a personne en jeu ; je n'ai rien inventé, et me
suis contenté simplement de rapporter ici ce que j*ai
entendu, ce que j'ai vu, ce que j'ai quelquefois discuté au
grand mécontentement des croyants.
En publiant ce (jui suit, je n'ai pas l'intention de faire
une mauvaise plaisanterie aux partisans du Grand-Albert,
aux ennemis inconscients du progrès, du nouveau, de la
vérité, de la raison; je voudrais simplement qfae la jeu-
nesse se convainquît bien des erreurs qu'elle reçoit en héri-
tage et qu'elle respecte si religieusement afin qu'à l'ave-
nir elle juge ces fameuses pratiques pour ce qu'elles
valent, et qu'un peu de réflexion fasse place à tant de
crédulité.
Ceux qui n'ont pas vécu dans le Gâtinais seront sans
doute surpris qu'au centre de la France des populations
civilisées, se donnant quelquefois comme avant-garde,
croient encore à de semblables niaiseries.
Ils en riront sans doute.
C'est ce qu'il y a de mieux à faire. On ne combat pas le
fanatisme : on s'en moque, et cela le tue.
Si toutefois, dans mon imprévoyance habituelle, j'avais
scandalisé quelques bonnes âmes, je le regretterais de
tout cœur, et les prierais très humblement de ne pas m'en
vouloir, car si mes paroles leur paraissent acerbes, mes
intentions sont bonnes.
Donc, pour leur remettre le cœur, en cas de dissenti-
ment, je les invite à se mettre en adoration perpétuelle
auprès de quelques bons flacons de Chablis, d'Epineuil
ou d'Irancy. Il n'y a rien de tel pour consoler les gens.
Là-dessus, comme un vieux Bourguignon, je vous tire
ma plus belle révérence et me dis
Votre très humble serviteur,
E. Ch.
En mars 188i, un paysan solognot (Brault) fut con-
damné parce que, sous prétexte de chasser de la maison
le mauvais sort, il s'était livré à de singulières pratiques
sur la femme et la fille d'un brave homme (Cazin) assez
simple pour tenir la chandelle pendant l'opération.
1887 XXI
322
Certes, il n y a rien de mieux que de condamner tous
ces vieux fous qui entretiennent les anciennes supersti-
tions et sont encore entourés d'une espèce d'auréole d'in-
faillibilité de la part des têtes faibles, des niais ou des
gens dépourvus de bon sens, car il n'est pas croyable
que, près du xx® siècle, on trouve encore, dans nos cam-
pagnes, des jeunes gens qui font dire des messes pour
obtenir de bons numéros, qui font des neuvaines pour ne
pas être soldats, font brûler des ciei^es à toutes les
bonnes vierges et prient tous les saints du calendrier
d'exaucer leurs vœux et leurs désirs, de les guérir de
leurs maladies de corps et non d'esprit.
J'admets facilement qu'un bambin croie à l'existence
du papa Janvier, ne serait-ce qu'à cause des élrennes,
mais qu'un homme croie à toutes ces balivernes des sor-
ciers du moyen-âge, cela passe les bornes.
Cependant, il faut bien convenir que la grande clarté
jaillie de la Révolution française n*a pas encore dissipé
toutes les ombres, et que> dans la patrie de Voltaire et de
Diderot, la superstition n'est pas encore tout à fait morte.
M. Emile de Girardin disait : « Depuis qu'on ne brûle
plus les sorciers, il n'y a plus de sortilèges. » L'extrême
sévérité des lois (jui, jusqu'au xvni* siècle, punissait de
mort la sorcellerie, a certainement contribué pour une
f)art considérable à propager et à fortiJ5er dans les esprits
a croyance à ces absurdes pratiques.
Pour se l'expliquer, il suffit de remarquer que les sor-
ciers de ce temps-là n'étaient pas, en général, comme
ceux de ce temps-ci, de vulgaires escrocs.
La plupart des malheureux que jugèrent les parlements
et qui périrent sur le bûcher, croyaient eux-mêmes à
leurs prétendus rapports avec le démon. C'étaient des
esprits malades, dupes de leurs propres rêves (J. Frollo).
« La sorcellerie, dit M. Littré, fut une longue halluci-
nation qui, pendant plusieurs siècles, affligea l'huma-
nité. »
En sorte que les persécutions dont les sorciers furent
l'objet sont comparables à celles qui furent dirigées
contre les sectateurs de tant de fois diverses, et dans
lesquelles on vit aussi des milliers d'infortunés expirer
dans les tortures, affirmant la vérité de dogmes auxquels
323
ils croyaient avec une foi non moins vive que celle des
sofciers.
La seule différence, c*est quô les uns s'imaginaient être
inspirés par Dieu, les autres par le démon.
Naturellement, comme dans toutes les persécutions, il
rrriva que les supplices, loin de diminuer le nombre des
sorciers et des sorcières ne faisaient que les au|i;menter,
car ils avaient pour unique effet de frapper les imagina-
tions malades.
Ce qui contribuait encore à cet efiet, c'est que la fureur
des juges s'alimentait de leur propre crédulité qui n'était
pas moins grande que celle de leurs victimes et que celle
de la foule.
Une anecdote citée par Pappon suffira à montrer avec
quelle profondeur de naïvelé les magistrats appelés à
sitoer aans ces tristes procès crojaient eux-mêmes à la
réaiitâ des interventions démoniaques.
« Le parlement était réuni pour examiner ime affaire
de sorcellerie, et te rapporteur venait de prouva très
doctement, et avec force objurrations indignées, que le
diable y jouait le principal rôle. Quand tout a coup un
bruit temble se &il entendre dans la cheminée.
41 Un être diffcHrme,. bideux, noir, et quelque peu
cornu, à ce que croient voir les assistants, vient rouler
aux pieds de rinfortuné rapporteur qui pousse un cri et
s'évanouit. «
c Ses collègues, affolés de peur, s'empressent de dispa-
raître, et bientôt il ne reste plus dans la salle que le juge
évanoui et. . . le ramoneur malencontreux, tout ébahi des
résultais de sou accident* »
Pour compléter le tableau de cette balludnation géné-
rale, ajoutez à cela que tel était, en ces siècles àtijgûo-
rance, l'état de l'opinion, qu'on n'avait pas le droit de
nier la réalité des prodiges attribués aux sorciers, tant la
crojanca à Tintervention des esprits malfaisants était
article de foi.
Un savant médecin du xin^ siècle, Pierre d'AlbauD,
ayant ndé l'existence de la sorcellerie^ fut emprisoonéy et
il e&t certainement été condamné s'il n'était mort pen-
dant son procès.
Plus tard, à Poitiers, Guillaume deLure, docteur en
324
théologie, ayant attaqué en chaire la croyance aux sor-
ciers, fut poursuivi et condamné à mourir sur un bûcher.
De nos jours, Tarticle 479 du Code pénal est relative-
ment doux pour les sorciers.
Toutefois, et de quelque façon que procède la loi, il faut
bien prévoir que le fond primitif de superstition et de
croyances imaginaires qui tient une si grande place dans
la vie des peuples d'autrefois, ne s'effacera déflnitivement
que peu à peu, à mesure que, par les conquêtes du libre
examen, par le progrès des sciences, par le développe-
ment de l'instruction, surtout dans les campagnes, le
vieil esprit des races courbées sous de longs siècles de
catholijLUsme se transformera en se régénérant.
C'est que ces croyances ont de lointaines racines dans
l'instinct et le besein du merveilleux transmis en nous
par les générations ignorantes qui nous ont précédés.
Elles sont nées au commencement des siècles, et partout
à la fois, du besoin qu'éprouvait l'homme désarmé, aux
prises avec la nécessité inconnue et terrible, de chercher
une cause à ce qui échappait à son intelligence.
De là les mystères et tes dogmes des. religions; de là
l'extrême variété de ces êtres surnaturels qui remplissent
les sphères du monde imaginaire : les follets, les fadets,
les loups-garous, etc.
On croit. encore à tout cela dans bien des campagnes
écartées. Et les grands centres eux-nïêmes sont-ils tout à
fait émancipés du merveilleux? Combien de citadins
voient un fâcheux présage dans des couteaux croisés ou
dans une salière renversée ? En dépit de la joyeuse
maxime du gourmand Guinod-la-Raynière : « A table, le
nombre treize n'est à craindre qu'autant qu'il n'y aurait
à manger que pour douze, » combien s'épouvantent d'un
dîner où s'assoient treize convives? Combien croient
encore à l'influence néfaste du vendredi?
Tout cela s'en va, certes, mais lentement. Comme
toutes les mauvaises herbes, la superstition tient ferme
dans le sol où elle a germé. On l'attaque vigoureusement,
mais elle a la vie dure, et dame... elle résiste. Et puis,
comment ne résisterait-elle pas? Comment certains indi-
vidus faibles d'esprit, et surtout de jugement, ne croi-
raient-ils pas ? L'exemple vient d'en liaut.
323
Le roi sacré Charles X, à Reims, ne se rendit-il pas à
rhôpilal Sainl-Marcoul pour loucher une centaine de
scrofuleux qui y étaient réunis ? Plusieurs savants n'ont-
ils pas cru à l'astrologie et aux baguettes féeriques, et
parmi eux Ampère, Wallace, Zœllner, etc.? N'a-ton pas
vu, il n y a pas longtemps, un ministre prétendre décou-
vrir des trésors enfouis dans la basilique de Saint-Denis,
à l'aide d'une baguette magique pour laquelle il avait
fait marché avec une femme moins simple que lui ?
( Petit Parisien , m a i < 884 . )
Comment ne croiraient-ils pas, dis-je, quand je vois
dans certaines communes la municipalité elle-même
vouer un profond respect à ces praticiens en sorcellerie,
défendre leur art avec force arguments (spécieux, il est
vrai, mais véritables pour eux). Que voulez-vous leur
dire?Ou'essayez-vousde les convenir? Ils onivu, comme
ils disent I Ils ont été éprouvés ! ! Ils ont été guéris I ! I
On parle de la Puisaye comme étant aussi un foyer de
sortilèges dans le département de l'Yonne.
J'ai habité la Puisaye, Eh bien ! les « empicasseurs »
de cette contrée baissent, baissent tous les jours.
L'habitant de ces parages se civilise vite et raisonne
parfaitement. On rit maintenant des empicasseurs et de
leurs manœuvres. La jeunesse ne croit plus, elles adultes
commencent à voir clair.
Les expérimentateurs ne font plus leur t( ouvrage » en
plein jour; ils se cachent et travaillent dans l'ombre, non
pas qu'ils ont peur des dénonciations, mais bien des
railleries. Or, dès l'instant que l'empicasseur craint les
railleries, c'est que lui-même et son art sont bien
malades.
Du reste, ce sont les pays de hameaux qui conservent
presque seuls le monopole de ces pratiques supersti-
tieuses dont la grande exploitation rayonne aux environs
de Bouhy, dans la Nièvre, d'une part, et de Lavau et de
Saint-Fargeau de l'autre.
La Puisaye, dis-je, ne vient qu'en second lieu. La Fol
s'y perd, et c'est une autre partie du département qui
tient le drapeau haut et ferme.
Le rusé Morvandeau, lui-même, n'est plus de mode :
il est dépassé.
326
Les épreuves des sorciers de Montigny-Ia-Resle sont
passées à Télal de légendes, au centre du département
où Ton ne croit plus du tout.
Les riverains de la forêt d'Olhe, qui étaient renommés
il y a un demi-siècle, ouvrent les yeux, et les enfants eux-
mêmes sourient ironiquement lorsqu'on leur raconte
l'histoire du « Diable à la Pourchotle. »
Si donc, vous voulez encore rire un peu et vivre dans
un autre monde, préparez vos malles et accourez dans le
Gâtinais. Là, vous trouverez toujours un village quel-
conque où abonderont des sujets d'études; surtout si,
suivant l'ancienne roule de César, qui va de Sens à
Orléans., vous dirigez vos pas dans les derniers villages
qui limitent l'Yonne, le Loiret et Seine-et-Marne.
Arrêtez-vous par exemple à Jardinville. Mais faites en
sorte de ne pas arriver un vendredi, car cela vous porte-
rait infailliblement malheur, ni plus ni moins que si, le
matin, à votre première sortie de maison, vous rencontriez
un curé, un corbeau, une femme ou une fille. Cette der-
nière vous jetterait le mauvais œil, et la journée ne se
passerait pas sans accident, ou du moins sans incident.
Ainsi averti, prenez vos précautions pour vous rendre
au lieu voulu, et surtout ne proclamez pas à tous les
vents que c/est moi qui vous l'ai dit. Vous y êtes? Eh
bien, causons. Vous savez sans doute qu'au centre du
département de TYonne, les jeunes gens de 48 à 20 ans
ont conservé la coutunie galante de mettre, dans la nuit
qui précède le 1*"** mai, un petit arbre, bouleau ou autre,
sur la cheminée ou devant la porte de la maison habitée
par les jeunes filles à marier?
Cette coutume, qui a son bon et son mauvais côté,
n'est pas sans causer quelque inquiétude à la jeune fille
qui en est Tobjet, car, s'il arrive parfois qu'on suspend à
l'arbre des couronnes de fleurs, des gâteaux ou des bis-
cuits à la demoiselle aimable et gentille, il arrive anssi
qu'à celle qui est méchante et peu gracieuse on offre une
majestueuse épine.
Bien heureuse encore lorsqu'on ne symbolise pas sa
conduite légère par quelques autres objets de plus mau-
vais goût. . . La jeunesse est sans pitié I
Ici, l'on fait mieux. Des « Mais » aux jeunes filles!
327
Allons donc I Un semblable usage est digne d'un autre
temps. Ici, Ton n'offre de Mais qu'aux vaches. N'allez
pas crier au scandale ! Quelque invraisemble que soit le
fait, il n'en est pas moins réel.
La matinée donc du 4®' mai, la ménagère court vers la
broussaille où elle a jeté son dévolu, et là, armée des
outils nécessaires, elle coupe ou arrache la plus belle
aubépine qu'elle rencontre.
Fiere de sa trouvaille, elle s'en revient alerte et joyeuse
et plante auprès de la porte de l'étable son gracieux tro-
phée.
Elle s'estime heureuse si le Mai prend racine et pousse,
car, dans le cas contraire, il faut recommencer Vannée
suivante.
Ces Mais ont leur raison d'être, car, par ici, on ne fait
rien sans raison.
Ils ont la propriété d'empêcher aux vaches d'être tétées
par les couleuvres, vipères et crapauds.
Si vous ne trouvez pas cela bien, vous n'avez qu'à le
dire.
Ne soyez donc plus surpris maintenant si, dans la
plupart des maisons, vous trouvez l'aubépine sacrée.
Il nous souvient aussi qu'au centre du département,
on fête avec plaisir le dimanche des Rameaux, ou des
Berouis, comme on dit à Jardinville, et que beaucoup de
Eersonnes rapportent de la messe une branche de buis
énit, qu'elles conservent avec soin afin de servir aux
cérémonies mortuaires lorsque, par malheur, il en arrive
dans la famille.
Eh bien, ici, le dimanche des Rameaux est sacré. Il
n'est pas une maison qui ne fournisse son contingent à
TofTice religieux de ce jour. Chaque famille a préparé
avec soin un paquet de petites branches de buis pour les
faire bénir et encenser parle prêtre. La messe achevée,
chacun se disperse et porte dans tous ses champs une
branche du buis aspergé, afin de préserver les récoltes
de la grêle.
L'on en met aussi à toutes les portes des chambres,
des écuries, des étables, des granges, vers les lapins, les
poules, les porcs, etc., et nier refficacité des Bérouis
passe ici pour un vrai scandale. Mais voyez jusqu'où
328
l'incrédulité va... Il y en a bien maintenant qui préfèrent
s'adresser à une Compagnie d'assurances ! 0 impiété I
Toutefois, que les Tonnerrois ne soient point jaloux :
dans certains de leurs villages, y compris la vallée de
Vaulineuse, on remplace les rameaux en question par de
petites croix en noisetier. L'un vaut l'autre. J'en dirai
autant de laPuisaye, Treigny et environs.
Pourquoi ces ligatures après les poiriers et les pom-
miers? Comment, vous ne savez pas?
C'est afin de faire tenir les fruits aux arbres. Pour en
assurer la réussite, on met toujours autour de la tige un
lien de paille, le jour de Saint-Paul (25 janvier), avant le
lever du soleil. Mais nos cultivateurs ne sont réellement
tranquilles qu'après le i*'' mai, car s'il pleut le jour de
Saint-Jacques et de Saint-Philippe, les poires et les
pommes tombent ; dans le cas contraire, elles tiennent.
Voyez ces deux jeunes filles, l'une est gaie, l'autre est
triste : c'est que le sort n'a pas favorisé cette dernière, et
que, malgré sa bonne volonté, ses rêves ne lui ont pas
montré son futur, ou bien que la clef de porte n'a pas
tourné lorsque son amie a prononcé ces paroles de
l'Évangile : « Et verbum caro factura est. »
Elle en sera malade de chagrin. Elle a tout expéri-
fnenté, consulté tous les praticiens en renom... Pas de
chance!... Ils lui ont répondu comme la marguerite
efleuillée : « Pas du toutl... » (!)
Voici, du reste, la recette employée, le cas échéant :
« Quand une demoiselle veut savoir avec qui elle se
mariera, elle fait la neuvaine de Sainte-Agnès, et au
bout de neuf jours, elle voit en rêve le portrait de son
futur. )»
Ou bien, dans la nuit du dernier février au premier
mars, elle saute de son lit quand minuit sonne, et sort
dehors (habillée ou non) et crie assez fort, trois fois de
suite :
Bonjour Mars !...
Fais-moi voir en m*endormant
Celui que j*aurai en mon vivant.
Pour savoir la profession qu'il aura, la demoiselle fait
fondre de l'étain dans une pelle, puis le jette liquide
329
dans l*eau, et l elain prend la forme des outils du futur
mari.
Veut-elle savoir si elle se mariera avec celui qu'elle
aime? Elle prend une clef de porte et la met sur 1 évan-
gile de Saint-Jean dans un paroissien fermé. Une petite
ficelle maintient fortement la clef dans le paroissien.
Puis la jeune fille tient avec ses deux index allongés et
bout à bou4 la clef sous l'anneau, pendant qu'une de ses
amies lui fait la lecture de l'évangile sur un autre livre
de messe, soit en latin, soit en français. Lorsque la lec-
trice prononce lentement ces paroles : « Et le Verbe s'est
fait chair », la clef doit tourner seule si le mariage pré-
jugé a lieu, et rester immobile si la demoiselle n'est pas
pour se marier avec celui qu'elle aime.
Quelqu'un m'objectera peut-être que tout ceci n'est
qu'une plaisanterie. Du tout. Presque toutes les demoi-
selles font encore l'expérience; et, dans ce village-ci,
prenez un paroissien quelconque et vous le verrez
encore tout sali à la page où se trouve l'évangile de Saint-
Jean.
J'ai moi-même vu des demoiselles tenir la clef et être
très affectées de leur non réussite. Il n'y a pas à leur
dire que ces pratiques n'influent en rien sur leur avenir.
Beaucoup le croient fermement et se créent ainsi des
maladies imaginaires.
Et puis, voyez là-dedans le rôle de, l'imagination.
Dans le plomb fondu, par exempre, elles voient toutes
sortes de choses : des marteaux, des tenailles, des
enclumes, des fusils, des bêches, des faulx, etc.
Vous avouerez qu'il faut avoir beaucoup de bonne
volonté pour y reconnaître ces objets.
Les tireuses de cartes ont encore ici de bons jours, et
Ton peut même citer une quantité de femmes mariées
qui se font tirer leur « bonne aventure » et y croient.
C'est une plaie sociale. Mais qu'y faire?
Si la génération présente n'entend pas raison, la future
sera sans doute plus docile aux avis donnés par, la science
et la réflexion.
Quand il pleut le jour d'une noce, c'est une annonce
de malheur pour les mariés.
Dans ce cas, vous verrez plus d'une fois la mariée
330
pleurer, et, plus tard, mettre sur le compte de cette mau-
dite pluie tous les accidents qui arriveront et toutes les
pertes que fera le ménage : mortalité de bétail, incendie
de la maison, décès d'un enfant, maladie des poules^ etc.
Aussi, que de soins entourent l'enfance!
Voulez -vous, par exemple, que vos enfants aient de
l'argent toute leur vie? Mettez leur, à leur naissance, une
pièce d'argent dans la main.
Voulez-vous qu'ils ne soient pas voleurs?
Ne leur coupez pas les ongles avant qu'ils ne puissent
dire : : « Du sel. » Ou bien, lorsqu'ils naissent, mettez-
les sous un cuvier; de cette façon, leur vol ne sera pas
connu.
Les demi-sages-femmes du pays vous diront cela cou-
ramment ; aussi, lorsqu'elles sont appelées pour donner
leurs soins à l'enfant qui vient de naître, elles ne man-
quent pas de mettre en évidence toutes leurs petites
recettes, pensant ainsi se rehausser au-dessus du com-
mun des mortels.
Où je ris de bon cœur, c'est lorsque mon fils fut âgé
de quelques semaines. Une voisine, qui remplit souvent
les fonctions d'accoucheuse, vint lui faire toilette et
regarder l'état de son nombril. Justement il se trouvait
cicatrisé, et la partie nouée se détachait facilement ; je
vis alors ma prétendue sage-femme trépigner de joie,
sans en deviner la cause. Elle regarda soigneusement le
morceau de chair détaché, le plaça dans un bout de linge
et le mit derrière la plaque de la cheminée, puis fil à
ma femme la recommandation suivante : « Madame,
quand votre fils sera grand, vous retirerez le nombril
que je viens de placer là et vous le lui ferez couper en
petits morceaux avec des ciseaux, afin que rien ne lui
soit impossible, et qu'il puisse faire adroitement avec ses
mains tout ce qu'il voudra.
Si j'eus ri plus longtemps, je crois bien que ma voisine
ne serait plus revenue. Aussi, lorsque vous la rencontre-
rez, ne lui rapportez pas ce que je viens de vous dire.
Mais continuons.
Quand les enfants ont les convulsions, — lisez « con-
clusions, » — on les conduit dans les pays qui sont sous
le vocable de Saint-Loup, ou bien qui ont ce saint en
331
révérence, soit à Bazoches-sur-le-Betz, à Villethierr^, à
Sens, à Branles, à Pers, etc. Le curé prévenu, on lui fait
bénir une chemise et un bonnet c[ue 1 enfant garde pen-
dant neuf jours. Après avoir fait dire un évangile, on
met Tenfant de la confrérie pendant sept ans, et chaque
année, on retourne avec Tenfantdire de nouveau le même
évangile.
Le prix est tarifé à un franc pour la première année et
à vingt'Cinq centimes pour les suivantes.
Quand on veut des enfants, on va à Ferrières (Loiret),
à la descente des châsses, le jour de Sainte*Âppoline, le
lundi de la Pentecôte, et, pendant la procession^ les ama-
teurs de progéniture passent sous les châsses. (J'ai ouï
dire qu'autrefois un pèlerinage à labbaye de Pontigny
était suivi d'un égal succès.)
La même cérémonie guérit aussi les maux de dents et
les douleurs de tête. Avis aux intéressés.
Si vous-même vous avez des douleurs n'importe où,
allez à Chevannes (Loiret), en pèlerinage, à la chapelle
spéciale de Notre-Dame de Pitié. Suivez la procession
avec une galette, et faites dire un évangile d'après le
tarif spécial, et mettez quelques pièces dans les troncs.
Si, après cela, vos douleurs ne s'en vont pas comme
par enchantement, c'est que vous avez le diable au corps.
Si vous êtes incrédule, n'y allez pas; si vous avez
quelques notions scientifiques, restez chez vous, car
Notre-Dame de la Pitié ne guérit pas les libre-penseurs,
et, comme dans l'évangile, ne sont heureux que les
pauvres d'esprit.
Pour le mal d'yeux, dirigez vos pas à Sainte-Rose. Mais,
je vous le répète : Allez et croyez, sans quoi je ne réponds
de rien.
Votre épouse a-t-elle des crevasses aux seins?
Mettez-y du beurre de mai, c'est-à-dire du beurre fait
dans le mois de mai et que vous avez détourné spéciale-
ment à cette intention. Quant a sa conservation, soyez
sans inquiétude, il ne rancit pas.
Pour que le pain ne chancisse pas dans Fannée, il ne
faut faire ni pain ni levain pendant les trois jours des
Rogations.
Je défie qui que ce soit, de trouver ici quatre ménages
332
qui ne se conforment pas à cet usage. Si le pain manque,
on en emprunte ou bien l'on va au boulanger.
Avez-vous perdu quelque chose, ou bien vous l'a-t-on
volé? Prenez un sou, mettez-le dans un morceau de pain
que vous donnerez au premier pauvre qui passera, faites
une neuvaine, et l'objet perdu ou volé reviendra.
— Mais, voisin, moi, c est ma fille qui a perdu quelque
chose I . . .
— Que ne Tavez-vous mise sous un cuvier le jour de
sa naissance, son déshonneur serait couvert ; maintenant
il est trop lard; aussi, voyez où mène l'ignorance de nos
bonnes pratiq^ues.
— Voisin, j'ai peur que la foudre tombe sur ma mai-
son ; mes poules ne pondent pas ; mes veaux ne réussis-
sent pas; mon cidre se conserve mal ; mes cochons ont la
lentille et mon jardin ne produit rien... Que faut-il
faire?
— Attendez la semaine peineuse, et, lorsque les
enfants de chœur viendront chercher leurs œufs de
Pâques, faites-leur bénir toutes vos chambres, vos
meubles et vos greniers : le tonnerre n'y tombera pas.
Faites asperger vos poulaillers, et vos poules pondront;
de plus, l'eau bénite fera périr les puces, les poux et
autres parasites. Faites de même pour votre cave, votre
porcherie, vos étables et votre jardin. Ensuite, vous m'en
direz des nouvelles.
Il est bien entendu que je ne vous donne cette recette
qu'au cas oii vous ne pourriez pas vous procurer une
relique du brandon communal de Villiers-sur-Tholon.
— Lorsque ma femme ira en confesse, faudra-t-il
qu'elle porte un œuf pour déposer dans le panier du curé
à la porte du confessionnal?
— Non, cela ne se fait plus. C'était bon il y a cinquante
ans, pour les femmes de Saint-Maurice, mais mainte-
nant, ces usages ne sont plus de mode.
Quand les poules couvent, la ménagère n'oublie jamais
de mettre avec les œufs, un morceau de fer percé et une
branche de buis bénit, afin d'empêcher .que le tonnerre
ne tue les poussins dans les œufs.
Tout étranger peut s'assurer du fait par lui-même, en
regardant sous la première poule couveuse qu'il verra
ici.
333
Il y a encore d'autres précautions à prendre pour la
réussite des petits poufets. Il ne faut jamais mettre de
poules couver le jour de Saint-Jean, car cela porte
malheur. Si, par inadvertance, vous en avez ce jour-là,
relevez-vous bien vile la veille, à dix ou onze heures du
soir, ôtez la poule du nid, puis, à minuit, lorsque Saint-
Jean arrive, remettez-la sur ses œufs. De celte façon, le
mauvais sort sera conjuré. Ne vous avisez pas non plus
de mettre vos poules couver un vendredi, ou bien pas de
réussite.
Quant à vous, voyageur, s'il vous arrive d'entrer dans
une maison, n'allez pas, comme un mal appris, vous
amuser à faire tourner les chaises avec vos mains, car un
malheur serait inévitable dans la maison. C'est signe de
mort !... Du reste, essayez-en, et Ion vous mettra au pas.
Si, sur la table, vous voyez du pain tourné à l'envers,
gardez-vous bien d'y laisser, car cela lui donne la
t( queurre » : lui empêche d'avoir des yeux.
Après les poules, voici les puces.
Pour ne pas en avoir, la bonne femme qui s'y entend
met son lit dehors, ainsi que les habits de toute la
famille, le Vendredi-Saint, avant le lever du soleil. Cet
usage est constant. Toutefois, lorsqu'il pleut, il ne reste
plus qu'une chose à faire : c'est de les envoyer chez les
voisins. Pour cela, on n'a qu'à laisser la lavette dans le
trou de l'évier pendant toute la semaine sainte. Ou bien,
le jour de carnaval, la ménagère balayesa chambre à l'en-
vers et jette les saletés sur ses voisins, j'entends sur la
propriété voisine, cela vous débarrasse des maudits para-
sites et les fait aller chez eux. Le remède, paraît-il, est
infaillible. Essayez-en.
Les fourmis vous ennuient-elles dans vos placards,
dans votre garde-manger, etc.? Ke prenez ni charbon, ni
pirèthre, ni insecticide quelconque. Faites bénir simple-
ment un bouquet, le jour de la Fête-Dieu, et mettez en
quelques parties où les fourmis passent. Elles n'y. revien-
dront pas. Vous autres savants, vous ne savez pas ces
choses-là ?
— Pourquoi toutes ces coquilles d'œufs suspendues
sur de petites fiches, dans ces jardins?
— C est afin de préserver les choux des chenilles.
334
Celle coutume est tellement invétérée que, malgré que
les choux sont mangés jusqu'aux trognons, les croyants
n*en continuent pas moins à étaler leurs coquilles d^œufe.
Et puis, n'a4-on pas lu la recette sur tel ou tel almanaidi
qui se donne toujours comme bien informa?
Et les grenouilles donc? car il ; a remède à tout.
Comme les mares, ou marchais, en termes do pays, sont
très communes, les grenouilles pullulent^ et,, dans les
nuits d^été, coassent à rendre des points à leurs eoDgé*
nères d'Australie.
Voulez-vous les faire taire et dormir tranquillement
toute Tannée? Le remède est simple. Prenez une cuiller
à potage ou louche remplie de bouilloa ^as le jour de
carnaval et versez posément toute la cuillerée dans le
marchais. Les grenouilles ne chanteront plus.
Vos mares sont-elles remplies de cette mauvaise herbe
indestructible qu'on appelle de la « quenillère »?
Prenez-en une poignée que vous étalerez sur de l'au-
bépine le jour de Saint-Jean, avant le lever du soleil,, et à
mesure qu'elle mourra sur Taubépine, elle périra égale-
ment dans la mare. Gomment, vous en doutez ? C'est que
vous êtes vraiment trop difficile à contenter.
Si la Puisaye a ses empicasseors, ici, nous poiiruas
mettre en ligne nos « arrêteurs » qui, comme eux, gué-
rissent le chancre, le mal do dents, l'entorse, la brûfore,
la colique, le feu des enfants (corps roiige), llncendie,
etc., à Taide de prières et de neuvames.
Je prends par exemple le mal de dents.
Lorsque vous ne pouvez plus endurer la doul^ir^ que
votre tête est enflée et que le mal est arrivé à son
paroxysme, si vous redoutez le baume d'acier, allez
trouver le sorcier ou philôt l'arrèteur (car ces mes^eurs
n'aiment pas qu'on les appelle sorciers, et; ils oui raisoo).
Après que vous lavez iniormé de Tobjet de votre visite,
il prend un livre spécial^^ sans doute un diminutif dm
grand Albert, s'approche de vous et fait en règje les soro-
mations au mal d avoir à déguerpir, et promptement. 11
récite quelques paroles impies ou sacrées, jmis vous
ordonne une neuvaine. Quand tout es! Iepm»iné, vous
pouvez être tranquille et aller en paix. S^il arrive que le
mal ne se dissipe pas, ne « s'arrête > pas, on dira que
j
335
c est parce que vous n'avez pas la foi. Après cela, allez
vous y faire mordre.
— Toutefois, si vous voulez être discret, me dit une
bonne vieille femme, je vais vous donner le vrai moyen
de ne jamais avoir mal aux dents.
— Qu'à cela ne tienne, répondis-je.
— Eh bien ! coupez vos ongles toujours le lundi . . .
On cite très peu de femmes ayant le pouvoir d'arrêter
les maux. C'est une spécialité pour les hommes, et ceux-
ci sont l'objet d'un véritable culte dans le centre où ils
résident. Chaque village a le sien, lorsqu'il n'en a pas
plusieurs. Si un jeune enfant a le chancre, espèce d in-
flammation ou d'ulcère de la gor^e, en le conduisant aux
fonts baptismaux on passe chez 1 arrêteur.
Vous avez une entorse, une colique, une brûlure?
Passez chez l'homme. Un incendie se déclare? Pas besoin
de pompiers, seulement on n'empêche pas de brûler à ce
qui brûle, on ne fait qu'empêcher & l'incendie de s'étendre
plus loin.
Votre bétail a mal aux pattes ? Le maréchal a piqué
votre cheval en le ferrant?
Allez ! Allez toujours : ça ne coûte rien.
Maintenant, si quelque mal avisé doute du succès, il
n'a qu'à venir aux informations, et on lui citera cent
exemples de guérisons quasi-miraculeuses. Il n'est pas
une famille où quelque danger n'ait été conjuré ; aussi
avec quel plaisir on vous racontera tout cela, surtout si
vous avez Tair de vous y intéresser ou d'y croire.
Le choléra, la rage ont trouvé à qui parler ici, et auprès
de nos arrêteurs, M. Pasteur et ses microbes ne semble
qu'un infime moucheron. Oh I l'art! Voyez-vous I quand on
a parlé de l'art on a tout dit. Aussi, vous autres, savants,
qui dénigrez notre science, en arrière s'il vous plaît I
Vous autres, qui croyez à l'influence magnétique, à
l'hypnotisme, et faites fi de nos manœuvres, vous qui
adorez les expériences de M. Hansen et niez les résultats
des nôtres, en arrière, vous dis^e, ou bien nos hommes
vont arrêter votre incrédulité.
A côté de cette superstition grossière, en existe une
autre qui est non moins abjecte : je veux dire la supers-
tition religieuse.
336
Nous avons déjà vu le clergé se mêler à ces sortes de
pratiques et faire croire aux badauds à la vertu de la
poudre de perlimpinpin.
Les pèlerinages, les chapelles, les grottes, les eaux
miraculeuses, les Notre-Dame de tous les côtés l'ont
enrichi d'une manière extraordinaire et cela aux dépens
des heureux croyants.
Je dis des heureux croyants, car, à part les affiliés,
pavés pour frapper la grosse caisse, se trouvent des indi-
vidus qui, réellement, ont la foi, et ces braves eens sont
heureux, je le pense ainsi, d'avoir une branche de salul à
leur portée, soit pour diverger de leurs occupations ordi-
naires, soit pour s'exalter à la vertu, ou pour espérer des
temps meilleurs.
Chez quelques-uns, il y a bien un peu de fanatisme,
car là, c'est comme ailleurs, on y trouve des individus
qui ne sont pas maîtres de leurs passions; mais la géné-
ralité subit une sorte d'entraînement donné par l'exemple
et dont la normale est l'esprit d'imitation plutôt que la
résultante d'une démarche spontanée et d'une foi ferme et
réfléchie.
Ainsi, dans beaucoup de communes c'est encore l'usage
de faire des processions pendant les trois jours des Roga-
tions.
La plupart des habitants se réunissent à l'église au
lever du soleil, puis marchent sur deux rangs, en file
comme des canards, chantent des litanies spéciales,
clergé en tête, et se dirigent dans la campagne, ou vers
une chapelle, pour attirer les bénédictions de Dieu sur les
récoltes.
La rentrée à l'église se fait dans le même ordre, et le
lendemain on recommence.
Le jour de la Fête-Dieu, l'usage veut encore que Ton
processionne en grand et en compagnie d'un beau dais.
A chaque reposoir, toutes les femmes ayant de jeunes
enfants se poussent l'une l'autre et présentent leurs
marmots au curé de la paroisse qui leur pose le saint
sacrement sur la tête. Il paraît que cela porte bonheur.
Le même fait se reproduit aux passages d'archevêques,
où, à défaut de mule, on baise l'anneau.
Dans toutes les églises de campagne, chacun peut voir
337
des statues plus ou moins bien sculptées, représentant
tous les saints du calendrier. Les catholiques se moquent
des adorateurs d'idoles; mais, en fait, ne sont-ce pas
des idoles que tous ces personnages qui, par la grossièreté
de leur sculpture et de leur peinture, ne sont bons qu'à
faire peur aux petits enfants ? N'est-ce pas là encore un
reste de superstition ?
Si maintenant nous poussions plus loin dans l'examen
des pratiques religieuses et des articles du dogme, nous
nous arrêterions à chaque pas, surpris de ne puis trouver
cette belle religion qui part du raisonnement et du cœur.
Mais laissons cet abîme, ce sujet délicat, et côtoyons-en
seulement les bords.
Il est tout naturel que les populations superstitieuses
aient leurs préjugés religieux. Je ne dirai donc rien de
leur caractère, rien de leurs habitudes sous ce rappon,
car la question de choses deviendrait fatalement une
question de personnes, et la plupart des indigènes de
Jardinville verraient là une mauvaise farce de ma part et
m'en voudraient de les déranger de la douce quiétude
dans laquelle ils vivent.
On ne gagne rien à voiUoir rectifier le jugement, à
vouloir forcer au raisonnement des gens pour lesquels
il faut des opinions toutes faites ; on perd son temps à
discuter avec des arrêteurs ou des arrêtes.
Ils ont le feu sacré, ils ont la foi, et à vos arguments
ils répondent par un sourire malideux et sarcastique ;
bien heureux quand la calomnie ne s'en mêle pas. Le
temps seul fera des dissidents, car la génération actuelle
est imbue des principes de la génération passée, et je ne
réponds pas de la génération future. Mais passons.
Le nombre 13 est redouté à Jardinville. Quelques
joueurs de billard s'arrêtant à 13 points se laissent im-
pressionner et croient à la fatalité. Lorsque dans une des
rares réunions qui ont lieu dans les familles, il se trouve
treize personnes au dîner, la maîtresse de maison s'em-
presse bien vite de changer cet état de choses. Des culti-
vateurs ne commencent jamais de semailles le 13, ni un
vendredi ; ils ne voyagent pas un 13 ; ils marchandent
toujours à la boutique à 13 sous. Toutefois, notons qu'il
y a une légère détente, car les ménagères se font scru-
1887 XXII
338
fmle de ne' jamais vous donner 13 œufs lorsque vous
eur en payez 12, et la majorité aime mieux avoir 13 fr.
13 sous que 12 fr. 50. Ça/c'est affaire àe goût.
Lorsqu'il tonne, il y en a qui se cachent dans des
endroits où la lumière ne pénètre pas. Ils prient et sont
ainsi garantis contre le tonnerre.
D'autres, ne pouvant sonner les cloches, récitent la
Passion ; et, comme la plupart du temps ils sortent sains
et saufs comme les voisins, ils concluent de là que Dieu
a exaucé leurs vœux, qu'il les protège et que leurs prières
ont été favorablement accueillies.
Vous êtes surpris par un éclair I... Vite un signe de
croix, et il n'y a plus de danger que vous soyez frappé
^par la foudre. Vous, savants, qui voulez expliquer la
théorie du paratonnerre et de Télectricité, allez ailleurs,
ici on vous rit au dos.
On cite de nombreuses personnes qui se signent conti-
nuellement en passant devant les églises, les cimetières,
les croix, lorsque leurs voisins blasphèment (quelquefois
méchamment) avant et après les repas, le travail, le
sommeil, les voyages, etc.
Quand vous achetez un cheval, il ne faut pas lui ôter
son licol avant neuf jours, afin qu*il ne soit pas dérangé.
De même, ne vous avisez cas d'essayer un poulain le
vendredi, c'est-à-dire de le faire travailler à quoi que ce
soit ce jour-là, car il lui arrivera malheur infailliblement.
Tenez-vous pour averti.
Si vous êtes papa, recommandez bien à vos enfants de
ne jamais aller voir un nid le vendredi, car les fourmis
mangeraient les œufs.
Par contre, voulez-vous obtenir du persil double ou
bien des jBeurs merveilleuses?... Semez-les le vendredi
saint avant le IcA^er du soleil. N'oubliez pas cette recom-
mandation : « Avant le lever du soleil », car ce jour-là,
sacré entre tous, on ne doit pas ouvrir la terre. Les culti-
vateurs, charretiers, jardiniers, etc. ne labourent, ne
hersent ni ne bêchent dans la matinée, car la terre
saigne (!)...
On montre au doigt ceux qui enfreignent la sainte
coutume, et, un peu plus, on les signalerait au géné-
ral des jésuites, sinon au pape. Les fermiers surtout, en
339
leur qualité de gros majors et de gens bien appris,
tiennent à ne pas laisser tomber cette coutume en désué-
tude. N'allez pas les plaisanter, ou gare Tindex 1
Vous pouvez dire à vos enfants qu'on ne sonne pas les
cloches pendant ce saint jour, parce qu'elles sont parties
à Rome, qu'elles ont un bonnet blanc orné de rubans de
diverses couleurs, qu'elles jettent des dragées, puis
qu'elles reviennent le samedi saint à l'eau bénite. Mais
si vous êtes marguiller, fabricien, instituteur, garde-
champêtre, maire sonneur municipal, sonneur de céré-
monie ou de fantaisie, etc., n'allez pas tirer la corde, car
vous révolutionnerez le pays et empêcherez ainsi les
âmes d'aller dans le paradis. Les femmes sortiront de
leurs maisons pour faire concurrence aux pies ; les
hommes s'assembleront dans le bout de leurs champs
ou devant l'éjglise, délibéreront sur ce qu'il convient de
faire en pareille occurence. Ils se poseront en comité de
salut puolic ; et, voyant dans un pareil mépris des choses
sacrées et des usages antiques, l'œuvre d'un diable
patenté, l'annonce d'un grand malheur, guerre, peste,
mortalité de bestiaux, abondance de chenilles, nuées de
crapauds, tremblements de terre, gelées destructives,
grêles, guerre civile, boul versement de la société, etc
Ils veilleront au grain.
Vous qui vous étendez mollement sur un rond de
cuir, faites la sieste sur un canapé moelleux, vous ne
vous doutez pas du danger. Votre œil indifférent plane
au-dessus de ces petites misères de clocher, et vous ne
croyez sans doute pas à ces délibérations champêtres.
Daignez vous approcher de ce comité en quatuor et
regardez ce qui s'y passe.
Voyez-vous ce septuagénaire qui ressemble à Saint-
François Xavier et qui lève nerveusement sa béquille en
l'air tout en jetant à terre son chapeau de feutre? Ses
traits se crispent et la colère semble à son faîte montée.
Il propose de couper la tête au mal appris qui a sonné la
cloche d'onze heures. — Et cette forte tête qui lui sourit
plaintivement, saute lourdement d'une iambe sur l'autre
en marchant, et nous montre son œil blanc et vitreux?
C'est le président, c'est M. Têtevide-Laclochette. Il veut
signaler l'impudent sonneur au pouvoir exécutif, dont il
340
se dit représentant, comme perturbateur de la tran-
quillité publique, et l'envoyer à Lambessa, Cayenne ou
Nouméa. — Et ce gros plein-de-soupe qui fume sa pipe
d'un air suffisant? C'est M. Lesot, qui vient voir si son
charretier, M. Lebeau, a bientôt terminé son travail. Lui,
il veut un article sur le journal. En outre, il désire qu'on
laisse la tête au sonneur, mais il veut qu on Técorche
vif. — Et ce dernier qui se croise les bras, mais dont le
sourire jésuite et la voix sarcastique semblent corroborer
les paroles de l'assemblée? C'est M. Picheconte Caméléon.
Il propose des lettres anonymes et tout ce que veut le
comité.
Bref, la discussion se termine et les bonnets blancs
décident que le loustic ne sera ni pendu, ni rôti, ni
étranglé, mais que la chose sera contée aux pays voisins
et qu'un ami prendra sa plume la plus noire" pour ins-
truire du fait la presse bien pensante qui avertira à son
tour ses rares abonnés du déparlement « qu'un malotru
s est permis de sonner la cloche municipale les jeudi,
vendredi et samedi saints ». Ce sera une belle occasion
pour parler des libres-penseurs et avérer que ce sont des
oiseaux rares à Jardin ville et environs, etc..
Et allez donc ! Sonnez trompettes !...
Et allez donc ! Sonnez clairons I...
Mais n'allons pas si loin. Nos députés de 1885 n'ont-ils
pas établi une loi de conciliation avec le clergé qui inter-
dit les sonneries civiles aux jours en question ? Fameux I
Heinl...
Terminons les superstitions relatives aux vendredis en
disant qu'il est défendu de faire la lessive dans la semaine
sainte, sous peine de.... ce que vous voudrez. ^
Si vous, libre-penseur, vous enfreignez la loi et que
vous ajjez l'idée d'aller demander une lessiveuse, on
vous priera d'aller vous faire pendre ailleurs.
Savez-vous comment on s'y prend pour empêcher à
une boisson de tourner ? Eh bien, on cloue au fond de la
futaille un fer percé. Vignerons, essayez-en I
Vous dites que vous avez une poule qui chante le coq?
Tuez-la bien vile, car cela vous annonce la mort très
proche d'un membre de votre famille. Si vous avez un
fils soldat, c'est certainement lui qui est trépassé I... ^
341
Il faut donner des crêpes aux poules le jour de la
Chandeleur, afin de les faire pondre, et je repète qu'il
faut toujours les niettre couver de façon que les poussins
éclosent en croissant. (J'entends le croissant de la lune).
Lorsqu'on n'est pas certain d'hériter d'un parent, on
va chercher le sorcier pour le consulter. Celui-ci mar-
motte quelques paroles. Vous lui offrez un bon dîner,
vous le payez généreusement et vous héritez. Ce*n'est
pas plus maUn que ça.
Autrefois, les villageois, une pièce d'argent a la main,
venaient vous dire : « Sorcier, vendez-moi du vent !...
Sorcier, vendez-moi de la pluie I... Sorcier, vendez-moi
du beau temps, une bonne maison, de bonnes ven-
danges. » Ce à quoi le sorcier répondait : « Payez vos
subsides aux quatre termes et n'oubliez pas de donner
quatre deniers pour la quittance ; ne mangez pas plus de
sel que le billet du fermier ne le porte ; jeûnez au pain
d'orge, à Teau de neige et payez la dîme de Pail, du
persil, etc. (Traité des dîmes, par Forget); pardonnez à
tous vos ennemis et allez faire un pèlerinage à Notre-
Dame de la Réconciliation ; la première fois que vous
mettez des souliers neufs, versez de l'eau dans tous les
bénitiers de la maison, léguez des cordes neuves pour les
cloches qui sonneront votre glas, etc., etc. Aujourd'hui,
c'est différent : si vous voulez du beau temps, donnez de
la galette aux chats. — Vous voulez être fort ? Mangez de
la viande le jour de l'Ascension. — Vous voulez avoir
beaucoup de cheveux ? Faiies-les couper en décours. —
Vous voulez aller au paradis? Mangez sept boisseaux de
cendres.... Autrefois les jours réputés critiques pour la
récolte étaient ceux de saint Urbinet, de Colinet, de Péré-
grinel et la semaine pemeuse (calendrier des bergers).
Maintenant, ce sont ceux de saint Jacquf^s, saint Jean,
sainte Pétronille, etc..
Si toutefois nous comparons les vieilles superstitions
du moyen âge, relatives à la culture, nous voyons avec
plaisir qu'il y a progrès en faveur de notre siècle, quoi-
qu'il reste encore beaucoup à faire.
Je cite (xv* siècle) :
— Tous les jours sont-ils également favorables au
labour ?
3i2
— . Non certes, il faut consulter le cours et le décours
de la lune et les fêtes des saints. (Théâtre d'agriculture^
Olivier de Serre, ses reproches sur les anciens préjugés,
pages 41 et 42, édition de 4646).
— Nous sommes au mois de juin, la récolte de ce
champ ne s'annonce pas bien ; cependant je n'ai pas
épargné le fumier, j'ai bien cultivé, et la saison a été
convenable.
— Ah I peut-être en semant le blé vous aurez laissé
tomber par mégarde quelques grains sur les oreilles des
chevaux ou des bœufs.
— Pourquoi, cette année, un grand nombre de vigne-
rons ont-ils eu tant de feuilles et si peu de raisins î
— C'est qu'ils ont taillé durant la nouvelle lune ; la
lune qui gouverne les semailles gouverne aussi les
tailles et les gouverne plus sensiblement. La lune laisse
tomber de grands trésors sur la terre ; nous ne savons pas
les ramasser.
— A quel quartier faut-il tailler pour que les raisins
se conservent?
— Au dernier quartier.
— A quel quartier; faut-il tailler pour qu'il y en ait
beaucoup ?
— Au premier quartier.
— Les fruits qui viennent dans les lieux humides
donnent des enflures.
— Connais-tu la préparation de la terre?... Si je plante
des cerisiers, sais-tu avec quoi il faudra les mêler ?
— Avec de la chaux.
— Si je plante des néfliers? '
— Avec de la cendre.
— Si je plante des amandiers ?
— Avec du miel.
— Cela est vrai, mon ami ; je te dirai même qui si l'on
mêle un peu de miel avec la terre des semis, on est sûr
d'avoir des fruits très gros.
— Connais-tu le secret pour avoir des fruits sans
noyau? Non.
— Il faut ôter la moelle des jeunes arbres.
— Pour faire venir vite un arbre ?
— On doit déchausser le pied, fendre les grosses ra-
343
cines et mettre des pierres dans les fentes (Traité de
maître Gorgole). C'est le plus sûr procédé. Quand, dans
la suite, on arrachera nos arbres, on reconnaîtra facile-
ment les savantes pratiques de notre âge.
— Si tu avais un méchant bélier, comment f y pren-
drais-tu pour le contenir ?
— Je lui percerais les cornes. ^
— Dis-moi encore si tu n'avais ni chien, ni bâton pour
défendre ton.troupean et que tu visses venir les loups,
fuirais-tu ? grimperais-tu nonteusement sur un arbre ?
Que ferais-tu ?.,. Tu ne sais I
Eh bien ! prends alors deux petites pierres et frappe-
les lune contre Tautre ; mais ne cesse de les frapper ou
je ne réponds de rien.
— Tiens, entends-tu les oisons qui crient plus fort que
de coutume ?
— Pluie.
— Regarde ces bœufs qui se couchent sur le côté droit?
— Pluie.
— Vois-tu ce chat qui se lisse avec ses pattes?
— Pluie.
— Quand puis-je allumer du feu dans mes vignes ?
— Jamais.
— Les feuilles de ces pêchers tombent avant le temps !
— Mortalité de bestiaux.
— Le jour de Noël sera un jeudi?
— Abondance de vin.
— Il a plu le jour de saint Marc?
— Nous n'aurons guère de prunes. (Leçons de Messie,
2** partie, chapitre 41), etc., etc..
A Jardinville, où Ton se pique de conserver soigneuse-
ment les vieilles choses, nous pouvons glaner à plein
champ. La récolte est bonne. Citons ce qui a rapport à
Tagriculture :
— Il est d'usage de tailler les arbres en décours, pour
qu'ils poussent moins et qu'ils prennent du fruit.
— 11 faut tailler les treilles le 17 mars ou le jour de
sainte Gertrude, pour que les rats ne mangent pas les
fruits.
— Il faut greflTer un arbre en croissant et non en dé-
cours, car la greffe ne vient pas aussi longue. Du reste,
greffez toujours pendant la pleine lune.
344
— N'oubliez pas de semer voire salade le 1 ""' mars, pour
qu'elle lève bien et qu'elle ne monte pas.
— Vous voulez que votre jardinage ne monte pas ? Se-
mez toujours en croissant.
— Vous voulez que vos betteraves soient longues ? Se-
mez-les également en croissant.
Oh? le croissant ! Voyez-vous, ici, c'est un demi dieu,
et certains maris, faisant ainsi concurrence à la belle
Diane, s en décoreraient volontiers. Que voulez-vous !
Puisqu'il n'y a pas pour eux de décorations du « Mérite
agricole ». autant celle-là qu'une autre. Certains même
croient tellement à son influence qu'ils se vantent d y
faire attention en ce qui concerne la progéniture, attendu
qu'en telle lune ce sont des garçons, dans telle autre, des
filles. Où diable le raisonnement va se nicher I Mais
continuons.
— Vous aimez les citrouilles? Ecoutez ce conseil : si
vous voulez qu'elles deviennent grosses comme des hottes,
semez-les le jour de saint Eutrope (30 avril).
. — Lorsque vous semez du fourrage, si vous voulez
qu'il ne fasse pas enfler vos vaches, semez-le un jour
qu'il n'y a pas d'r, c'est-à-dire lundi, jeudi, samedi ou
aimanche.
— Pour que les pois cuisent, il faut les semer un jour
que le vent est du bas et qu'il n'y a pas d'r, sinon ils
donneront des coliques à ceux gui les mangeront.
— A propos des semis de petits pois, si vous voulez que
les mulots ne les détruisent pas, n'oubliez pas de planter
dans vos planches ou couches des branches de sureau
fichées de place en place.
— Quand vous sèmerez des navets, répétez plusieurs
fois de suite : Navets gros, longs et fourchus.
— Si vous voulez qu'il n'y ait pas de chenilles dans
votre jardin, engagez votre femme à aller {aire pipi aux
quatre coins. (Excusez le terme un peu rabelaisien ; ici,
on n'y regarde pas d'aussi près).
Passons à la rosée de pai.
Voici comment on s'y prend pour faire disparaître du
visage les taches de rousseur : On se lave la figure
chaque matin, avant le soleil levé, avec de la rosée, et
cela du V^ au 31 mai ; ou, ce qui est plus simple, vous
vous roulez chaque matin dans cette rosée.
t
345
Lavez également le pis de vos taures (toujours avant
soleil levé) avec de la rosée de mai ; trayez-les, malgré
qu'elles n'ont pas de lait; au bout de neuf jours elles en
auront. Ce n'est pas plus malin (jue ça.
— N'oubliez pas de faire baptiser votre enfant aussitôt
qn'il est né ou peu de temps après, ou bien le diable
viendra le chercher.
— Un proche parent meurt-il? N'oubliez pas de porter
un pain bénit ; sans cela, toute la nuil vous l'entendrez
j frapper à vos portes. Aussi, afin de reposer tranquille-
I ment, on a ici la généreuse habitude de porter le pain
j bénit du dimanche qui suit le décès, celui d'un mois
après, celui de six mois, celui d'un an, en y invitant tous
les parents et amis du défunt.
Cet usage, qui a pour but quelquefois de rappeler le
défunt à notre souvenir, a son bon côté, car nous ne
saurions trop respecter le culte des morts, chacun de
nous ayant perdu des amis ou des parents qui nous
étaient chers. (Il est cependant vrai que le culte du sou-
venir pourrait se célébrer autrement, car, presque tou-
jours, des libations précèdent ou suivent 1 offrande du
pain bénit à l'auberge voisine). Mais il n'en est pas de
même des préjugés qui suivent.
Ainsi, beaucoup croient que quand le soleil se couche
dans des nuages rouges, c'est un indice de malheurs
prochains.
Quelques-uns, dont l'imagination s'enjBamme facile-
ment, ont cru parfois reconnaître des diables, des anges,
des saints, etc., des pronostics divers ; et ces quasi-con-
vulsionnaires content, avec une certaine frayeur, leurs
visions, leurs hallucinations à leurs intimes, qui les
écoutent avec attendrissement...
Il y a aussi une certaine plante qui est très renommée :
on l'appelle l'herbe aux coupures. Vous l'arrachez le
jour de saint Jean, avant le lever du soleil, vous l'ac-
crochez ou retendez sur une haie, et elle fleurit, malgré
qu'elle n'est pas en terre.
Si, par hasard, vous voyez un lièvre dans les champs,
cela prouve que vous ne mangerez rien de bon aux repas
de la journée.
Et les lapins, donc? Ah ! ces gredins de lapins ! Que de
346
tracas ils donnent aux cultivateurs dont ils mangent les
blés. Aussi, pour empêcher à ces terribles rongeurs de
détruire les céréales, est-il d'usage de brûler du « gue-
nillon » dans les champs à protéger. Mais d'autres pré-
fèrent ficher en terre de nombreuses baguettes de bois
portant chacune un large papier blanc. Ces petits jalons
font, de loin, l'effet d'innombrables petits drapeaux
blancs, et le voyageur s'arrête par curiosité, moitié
inquiet, moitié souriant. Je ne sais si ces baguettes
atteignent le but désiré, toujours est-il qu'on voit parfois
queicjue lapin, plus brave que ses congénères, faire une
gracieuse voltige au pied de ces épouvantails minuscules.
Dites maintenant que nos fils ne se vanteront pas d'avoir
eu de fameux grands-pères, d'intelligents aïeux I....
— Tiens ! le feu qui forge I
— • Signe de tempête pour le lendemain.
— Et les grues qui reviennent ?
— Signe de froid dans quelques jours.
— J'ai l'as de trèfle dans mon jeu.
— Tant mieux pour toi, c'est la roue du bonheur, et
tu gagneras quand même, malgré le dit-on : « Qui garde
à carreau n'est jamais capot. »
— Si, par hasard, vous voyez une pie qui jase le matin
à votre lever, tant pis pour vous, c'est qu'un malheur
inévitable est arrivé ou va arriver dans votre famille ce
jour-là.
Lorsque vous entendez le coucou pour la première fois,
faites-en sorte de ne pas être à jeun et d'avoir de l'argent
dans votre poche ; car si vous êtes à jeun lorsqu'il chan-
tera, vous aurez la « flegme » (vous serez lourd, pa-
resseux, etc.) toute l'année; et si vous n'avez pas d'argent,
vous serez gueux (pauvre) également jusqu'à la saint
Svlvestre.
Naturellement la curiosité conduira le lecteur à me
demander ce que sont nos gens eu politique.
Halte-là, mon brave I ne touchons pas ces questions-là.
Qu'il vous suffise de savoir que la majorité joue le rôle
de serre-frein.
A l'exemple de maître Daniel Roch et ses fils, elle s'ar-
queboute avec des piques au-devant de la locomotive qui
347
marche en avant, préférant être sous les roues que dans
la voiture. Battus et contents I... Après tout, chacun son
goût.
Passons.
Des personnes superstitieuses sont nécessairement fata-
listes. En effet, c'est comme ça chez nous..
On dit que le Turc, apprenant la mort de sa femme ou
de ses entants, lorsqu'il fait sa sieste, ne bouge pas de
son sopha et répond nonchalamment : « C'était écrit I
Allah soit loué !... » Puis il reprend sa chîbouque pour se
consoler et s'étend de nouveau mollement sur son divan,
pour donner un libre cours à ses rêveries.
C'est là un comble d'indifférence.
Eh bien I ici, nous n'avons pas de Turcs, que je sache,
mais nous avons des gens qui remplacent admirablement
le « c'était écrit » par un triste « son bout était là? »
« r/est que ça devait arriver I » « C'était son sort !» « Il
était né sous une mauvaise étoile I », etc., etc.
Il paraît que notre corps, notre esprit, notre raison ou
notre jugement sont enfermés dans une sorte de cercle
vicieux d'où ils ne doivent jamais sortir.
Faites voir les conséquences d'un pareil égarement,
on vous répondra : « Croyez-le si vous voulez, mais son
bout était là I... » et il n'y a pas à en sortir.
Entassez exemples sur exemples, qui démontrent la
fausseté de leurs principes ; prouvez, par des arguments
irréfutables, qu'ils sont dupes de vieux sophismes : son
bout était là 1... Ça devait arriver comme ça !...
Et puis, on se fait une figure spéciale pour vous ré-
pondre ainsi. Les yeux tristes et la voix langoureuse, on
vous dit : « Son bout était là I » comme on dit : J'ai mal
aux dents.
Du reste, essayez un bout de conversation pour vous
convaincre.
— Oh I ma bonne voisine ! quel malheur I Mon frère
montait sur une échelle, un échelon casse, ce pauvre
enfant tombe et se brise la jambe I...
— Que voulez-vous, Monsieur, c'est que ça devait
arriver !
— Cependant, si mou frère n'eût pas monté sur
l'échelle, ou s'il eut eu la prudence de remplacer l'éche-
348
Ion pourri par un neuf, il me semble qu'il n'aurait pas
la jambe cassée I
— Un homme, au désespoir, se jette dans la Seine
avec l'intention de se noyer. Par hasard, un sauveteur
le retire vivant. Qu'en dites-vous?
— Monsieur, c'est que son bout n'était pas là.
— Ah! diable? M'est avis cependant que si personne
ne l'eût retiré de Teau, il laurait bel et bien trouvé son
bouti
— Voici un Italien qui vient de donner un coup de
couteau à un Français ; celui-ci meurt des suites de ses
blessures. Qu'en pensez-vous?
— C'est que ça devait arriver comme ça I C'est que son
bout était là !
— Cependant, j'ai tout lieu de croire que si le Français
n'eût pas reçu de coup de couteau, il se porterait aussi
bien que vous et moi. De plus, si cela devait arriver,
comme vous dites, pourquoi punir l'Italien ?
C'est la fatalité qui a armé son bras. 11 n'était pas
maître de ses actes, puisque, d'après vous, il devait
porter le coup à son adversaire. Une force invisible le
poussait donc malgré lui ; sa volonté n'y était pour rien.
Il a agi comme une machine. Il n'a été qu'un instrument.
Autant dire tout de suite que l'homme n'a pas de volonté,
qu'il n'est pas libre de ses actes. De cette façon, puisque
« tout doit arriver comme cela arrive », je ne vois pas
pourquoi on punirait les voleurs, les assassins et tous les
grands criminels.
— Dites-moi, pourquoi mettez-vous des serrures à vos
portes et cachez-vous votre bourse ?
— C'est pour qu'on ne me vole pas.
— Oh I c'est bien inutile, car, d'après votre raisonne-
ment, si c'est écrit qu'on doit vous voler, on vous volera ;
et si c'est écrit qu'on ne doit pas vous voler, on ne vous
volera pas, à moins, cependant, qu'il y ait des incon-
séquences dans votre fatalisme.
— Un mot encore.
Une guerre se déclare ; dix milles homme meurent au
champ d'honneur. Qu'en pensez-vous? Etait-ce écrit
qu'elle devait arriver cette guerre, et que ces dît mille
hommes devaient mourir là?
349
— Je ne sais.
— Tiens I c'est drôle. Cependant si, d'après vous, « ça
devait arriver », il est inutile de crier et de tempêter
contre ceux qui ont déclaré la guerre avec ou sans rai-
son ; il est inutile également de s'occuper du sort de nos
enfants partis pour soutenir l'honneur du drapeau ; si
c'est écrit sur le livre du Destin qu'ils doivent revenir
vivants tel jour et à telle heure, inutile de les suivre
avec regret et de nous lamenter d'avance.
— Toulon et Marseille sont infestés du choléra. Cinq
cents personnes en meurent chaque jour. Qu'en pensez-
vous?
— C'est que leur bout était là.
— Alors inutile de chercher à combattre l'épidémie,
car, d'après vous, ceux qui doivent mourir mourront, et
ceux qui doivent guérir vivront.
Qu'en pense M. Pasteur?
— Je suis jeune et sans souci ; vous me dites que je
puis vivre jusqu'à 80 ans. Et s'il me prend fantaisie de
me tuer tout de suite, direz-vous que mon bout était là ?.. .
Suis-je libre ou ne le suis-je pas? Telle est la question.
Mes actes sont-ils la conséquence de ma volonté ou de cet
agent mystérieux qu'on nomme « fatalité, sort, bonne ou
mauvaise étoile?...
Certes, pour les gens qui se donnent la peine de rai-
sonner un peu sainement, il n'y a pas de doute ; mais
pour les habitants de Jardinville, ce n'est pas la même
chose, et un demi siècle passera encore avant qu'on ait
abandonné la théorie du « son bout était là ».
Mais n'allons pas plus loin, car nos compatriotes de
Jardinville pourraient m'en vouloir de montrer ainsi
leurs travers, et essayeraient d'ensorceler ma mauvaise
langue.
Je reviens à mon dada favori et donne encore à mes
amis quelques bonnes recettes et bons avertissements
— D'abord savez-vous prendre des essaims?
— Non. Eh bien, écoutez I
Il est d'usage de surveiller la sortie du panier mère,
en guettant pendant quinze jours de suite s'il le faut;
puis, lorsque l'essaim part, vite un poêlon, un arrosoir
et un chaudron sur lesquels vous carillonnez le plus vite
350
possible, en répétant : « Assis belles I assis belles ! assis
belles I etc.. »
Si par malheur votre enfant a les gifles, les glandes
engorgées, etc., inutile d'aller au médecin. Il suffit de
faire noire votre enfant après un âne ou un cheval. Je
cite le fait comme Tayant vu pratiquer plusieurs fois et
par plusieurs familles.
Ne balayez jamais votre chambre après soleil couché,
ça porte malheur.
Lorsqu'une vache fait veau, il faut tout de suite lui
traire (tirer) un peu de lait et le jeter sur de Taubépine,
afin que la vache soit a bonne de lait ».
Ainsi font les bonnes ménagères ; et si vous voulez être
bien reçu, ne vous avisez pas d'aller leur rire au nez, car
elles ont bonne « tapette ».
Il me souvient que, pendant l'hiver de 1881, des feux-
follets furent visibles en plusieurs endroits du village,
principalement dans les endroits marécageux. Une per-
sonne en vit même un qui voltigeait vers le cimetière. Il
n'en fallut pas davantage pour que bien des gens crussent
que c'étaient les âmes des morts qui se promenaient ainsi.
Plusieurs crièrent aux revenants et pas un seul n'osa se
rendre compte de la véritable cause qui produisait ces
chandelles ou culards (terme du pays). Jugez de la peur,
on dit que la flamme suit ceux qui passent auprès, et il
n'en faut pas davantage pour effrayer les imaginations
qui ne le sont déjà que trop.
S'il entrait dans ce cadre de parler des usages locaux,
certains détails, qui passent ici maperçus, intéresseraient
assurément ceux qui ne les connaissent pas.
Par exemple : Du mariage.
Lorsque des parents marient leurs enfants, il est
d'usage de ne leur rien donner, ou du moins très peu de
chose. Seulement, les parents louent à leurs fils ou à
leurs gendres les terres qu'ils possèdent, et cela
moyennant redevance, comme au premier étranger venu.
Ce qui revient à dire que les parents ont des rentes dès
que leurs enfants sont mariés, et que ceux-ci ont des
dettes du jour où ils entrent en ménage. A cela vous
direz que les enfants ont presque intérêt à ce que les
parents meurent le plus tôt possible et qu'une pareille
351
chose n'est pas faite pour entretenir Tamitié entre parents
et enfants. C'est possible, mais comme toute chose peut
s'expliquer de deux manières, on vous répondra qu'on
agit ainsi pour que les descendants ne gaspillent pas le
bien qu'on pourrait leur donner. Admirable prudence I...
Aussi, il arrive que les enfants ne sont réellement pro-
priétaires que, lorsqu'à leur tour, il y a douze ou qumze
ans qu'ils sont papas, c'est-à-dire à quarante ans environ.
Voyant qu'on traite ainsi les gens, vous penserez peut-
être qu'il en est de même des animaux domestiques.
Dutout, ce sont les enfants chéris. Pour eux, mille pré-
cautions, mille petits soins,
Si, chaque jour, il vous fallait un sou de lait pour
nourrir votre enfant nouveau-né, vous ne le trouveriez
pas à acheter chez les fermières qui ont huit, dix, douze
ou quinze vaches. Non I vous répond-on ; nos veaux
boivent tout. Les bêtes d'abord, les gens ensuite.
— Combien valait le beurre à la ville aujourd'hui,
madame?
— Trente sous.
— Bfen, voici 1 fr. 50 pour la livre que vous m'avez
vendu en allant au marché.
— Pardon, ma bonne dame, c'est trente-deux sous
pour vous, parce que je ne l'ai pas porté jusque là.
Que dites-vous du procédé ?...
— Si vous voulez acheter du lait dans une maison,
n'allez pas dire à la ménagère que vous avez un pèse-lait,
elle ne vous en fournirait plus.
Mais passons.
A Jardinville, la Chandeleur est la fête aux crêpes et
aussi le jour du mariage des perdrix.
Le carnaval est célébré par un « rigondon ». A Bazoches,
à Egreville et dans plusieurs autres localités, c'est encore
l'usage de brûler carnaval. Mais à Jardinville, on est plus
positif; on met un pot-au-feu extraordinaire et on tue un
lapin ou un poulet. Je n'indique pas ce qu'on fait ensuite.
Le lendemain, tout le monde fait maigre, et les restes
de mardi-gras ne sont mangés que le lendemain des
Cendres. Cet usage est surtout observé dans les fermes,
où l'on se pique d avoir plus de savoir vivre qu'ailleurs.
C'est encore le pays des brandons. Le nouveau venu
352
qui accepte le brandon en est quitte pour un bon dîner où
ne manquent pas d'assister tous ceux qu'il invite.
Quelque jours avant d'assister au repas de noce, il y en
a qui jeûnent afin de ne pas faire affront a la cuisinière.
La Mi-Carême est célébrée par un grand bal masqué.
La bûche de Noël n'est plus guère en usage. (Je ne
veux pas dire par là qu'il n'y a plus de bûches à Jardin-
ville; c'est, au contraire, un pays très boisé). Seulement,
on la remplace par un réveillon où Ton consomme une
grande quantité de boudin.
Aux noces, on ne court plus la « billarde >; la rôtie
n'est plus offerte aux mariés ; mais, de temps en temps,
on leur présente encore un bouillon poivré.
Lorsqu'une femme a certaines indispositions communes
au sexe, elle doit éviter de taire une cuisine, car les
sauces tournent; de même, elle ne doit pas, à ces
époques-là, mettre des cornichons dans le vinaigre, ils
ne se conserveraient pas. Pauvres cornichons I...
Lorsqu'un décès survient dans une maison, on en
informe les animaux, et particulièrement les abeilles,
auxquelles on fait porter le deuil. On orne les ruches 6e
rubans noirs.
Du reste, si on ne le faisait pas, il est constant qu'elles
ne resteraient pas au panier et s'en iraient dans l'année.
Ces pauvres bêtes I...
Il y a moins de cinquante ans, on croyait encore aux
lavandières.
Ainsi, à Jardinville, on cite encore trois marchais
(mares) où, toute la nuit, on entendait laver ces femmes
mystérieuses.
On croit à l'influence de la lune pour la conservation
du bois. Ainsi, coupez les bois durs en croissant et les
bois blancs en décours, ou bien les vers les piqueront.
A propos de vers, voulez-vous n'en jamais avoir dans
vos fromages? Prenez de l'eau de Saint-Jean, avant soleil
levé, et arrosez-en vos fromages ; après cela, il n'y a
plus de danger.
Pour empêcher là vermine (le vermier, les souris et les
rats) de manger le blé, lirez un sceau d'eau le matin de
la Saint-Jean, toujours avant le soleil levé, et arrosez-en
le blé et les murs.
353
Vous me direz qu'à la Saint-Jean la moisson n'est pas
terminée. N'ayez crainte, Teau se conserve.
Le jour de Saint-Paul, les femmes ne doivent pas filer,
ou bien les poulets auront les pattes tordues et les enfants
seront rachitiques.
Si Ton n'a pas de plaque à feu, il faut attacher le nom-
bril de l'enfant nouveau-né le plus haut qu'on peut dans
la maison, afin que le jeune homme, amène un bon nu-
méro.
La lune, cette maudite lune, joue un rôle jusque dans
Télevaçe du bétail.
Ainsi, les veaux sont vifs quand la lune tire au plein et
faibles quand elle est nouvelle.
D'une part, vous avez sur votre table un pain tourné
à l'envers; d'autre part, votre enfant est tombé dans le
feu ; il vaut mieux courir au pain qu'à l'enfant.
— Ne vous avisez pas d'arracher du persil pour le
replanter ensuite, car, dans i année, cela ferait mourir le
meilleur de vos amis.
— Tiens, les oreilles me sifflent I... C'est qu'on parle
de moi. Alors, je ne dis plus rien.
Sur ce, ami lecteur, aie la bonté de m'excuser si j'ai
la liberté de te signaler les petites extravagances qui ont
encore un cours trop naturel à Jardinville.
Mais garde bien le secret de toutes les bonnes choses
que je t'ai racontées et des recettes que je t'ai confiées,
car, vois-tu, ici comme partout, il y a des indigènes oui
ont la langue en pointe de flèche, et dame, tu comprenas.
si tu divulguais la chose, il me faudrait élargir le dos et
les épaules pour supporter les coups d'assommoir qu'ils
me réserveraient.
Les vieilles croyances sont, chez nous, une arche
sainte ; non pas que je veuille dire par là qu'il n'y a que
les bêtes qui montent dedans, mais seulement qu'il faut
nous garder d'y toucher, car, vois-tu, les sorciers, les
croyants, les arrêteurs et les arrêtés se réuniraient de
nouveau en comité, le Vendredi-Saint, chercheraient de
tous côtés les difierentes herbes à maléfices ; et, après
nous avoir fait une salade au diable à leur manière, nous
jetteraient un sort auquel nous ne pourrions malheu-
reusement résister, un mauvais œil qui nous ferait griller
1887 XXIII
354
pendant le reste de nos jours, jusqu'au moment où leurs
prières nous plongeraient dans les grandes chaudières
de Lucifer...
Et, pour terminer comme notre curé, c'est le bonheur
que je vous souhaite.
Ainsi soit-il.
ERNEST GHEREST.
UNE ÉMEUTE RELIGIEUSE
A SAINT-MATHURIN DE LARCHANT.
Lirîcantus, Larchant ou plutôt Saint-Hathurin (A) de
Larchant, est aujourd'hui une petite commune de sept à
huit cents habitants du canton de la Chapelle-la-Reme»
arrondissement de Fontainebleau. C'était autrefois une
dépendance du Chapitre de Paris, quoique faisant partie
de Tarchidiaconé du Gâtinais, doyenné deMilly, diocèse de
Sens. On trouve les mentions suivantes dans les pouillés
de ce diocèse : Fin du xv®. siècle, Decanatus Miliaci, Liri-
cantus capituli Parisiensis ; 1530 à 1540, Decanatus Mil-
liaci, Liricantus, 200 1. Capitulo Parisiensi. — Fin du
XVI® siècle, Liricantus, Capitulo Parisiensi .
Lepouillé de 1695, réaigé par Julien Amette (B), cha-
noine et cellérier du Chapitre de Sens, donne les rensei-
gnements suivants : Doyenné de Milly, Saint-Mathurin de
Larchant; la confrérie de Saint-Mathurin de Larchant en
THÔtel-Dieu y fut érigée en 1457. Le patron est le Cha-
pitre de Paris, qui y a présenté le curé en 1 664 et en
1678. Les revenus sont de 800 livres au plus. On y
compte 350 communiants.
Dans le rôle des décimes pour 1689, les revenus sont
portés à 600 livres seulement, les décimes ordinaires à
76 livres, les extraordinaires à 30.
Enfin le pouillé de 1770 attribue également à Larchant
un revenu de 600 livres et le nombre de 350 commu-
niants. En outre il y avait à Larchant un hôpital dont on
356
ignore l'origine, et dont il ne reste plus qu une seule pièce
conservée aux archives de Seine-et-Marne. Pour terminer,
disonsque diaprés le registre des procès-verbaux de visites,
Tarchidiacre Amélie, en 1721, y a trouvé le Saint-Sacre-
ment décemment placé, les saintes huiles renouvelées et
qu'il a été reçu par MM. Gilles Fruittier, curé, et Joseph
Ugon,'[son vicaire. Les marguilliers sortants, Pierre Ber-
chent et Nicolas Gamibeaux, redevaient à la fabrique
la forte somme de 159 livres 16 sols 9 deniers.
Tels sont les renseignements que nous avons pu
recueillir sur la localité où se passa, en 1505, la tragi-
comédie que nous allons raconter aux lecteurs.
Le 9 août de cette même année, veille de Saint-Laurent,
il était question de faire la dédicace de la nouvelle église
paroissiale de Saint-Mathurin de Larchant. Jean Blacé,
dojen de Milly, fut appelé dans Thospice de Saint-Fran-
çois, de la même localité, et reçut mandat, au nom de
l'archevêque de Sens, de s'opposer par toutes voies de
droit canonique, même par censures ecclésiastiques, à
rintention qu'avait le Chapitre de Paris, représenté par
Guillaume Coudurier, chanoine, et Jean de Retz, procu-
reur dudit Chapitre, de faire procéder à celte cérémonie
par l'intermédiaire de frère Guillaume, évêque inpartibus
de Mégare, choisi spécialement à cet effet par les cha-
noines de Paris.
Pourquoi l'archevêque de Sens, alors Etienne Tristan
de Salazar (1475-1519), faisait-il cette opposition? C'est
ce que nous n'avons pu jusqu'à présent éclaircir. Le
Chapitre de Paris paraît avoir été dans son droit, car
tous les pouillés depuis la fin du xv^ siècle lui attribuent
le patronat temporel et spirituel de Saint-Mathurin de
Larchant, et il avait sans aucun doute le droit de faire
dédier la nouvelle église, celle qui fut détruite en 1568
par les Huguenots, l'ancienne étant tombée de vétusté.
Il y a donc dans toute celte affaire un problème, dont
probablement la solution ne sera jamais trouvée faute de
documents.
Quoiqu'il en soit, Jean Nerbet, éyêque in partibus de
Mégare, Guillaume Coudurier, chanoine de Paris, Etienne
Dubin, vicaire de la paroisse de Saint-Mathurin de Lar-
chant, Jean de Retz, procureur du Chapitre de Paris, et
huit principaux adhérents, Michel Micbellet, Jean Le
367
Scellier, Mathurin Foussart, Théobald Hébert, Pierre Le
Fèvre, Jean Pitre et Michel Marichaux, soulevant la
canaille de la paroisse, du moins suivant Tinformation,
ameutant les femmes et les enfants, bravèrent Tes excom-
munications des mandataires de Tarchevêque.On finissait
par y être habitué à la veille de la réforme. La nouvelle
église fut envahie par la foule, on enleva les images
saintes, les ornements de l'autel, malgré les résistances
du doyen de Milly, et de plusieurs autres ecclésiastiques
qui lentouraient. L'archevêque de Sens, Tristan de Sala-
zar, fut vilainement injurié, ses mandataires, traités de
frestailles, de gens trop gras qu'il fallait traîner hors de
église; on menaça de les soumeller, et quelques-uns des
opposants étaient armés de braquemards, épées courtes
et larges. Il en résulta que le dimanche suivant, malgré
la résistance de lautorité diocésaine, l'église de Saint-
Mathurin de Larchant fut dédiée par l'évêque de Mégare,
et le vicaire paroissial, Etienne Dubin, remplissait en
cette cérémonie l'office de sous-diacre.
L'archevêque de Sens, quoiqu'élanl dans son tort, à
notre avis du moins, ne pouvait rester sous le coup d'une
insulte aussi flagrante. Une information fut commencée
par Jean Macé, le doyen de Milly, assisté du prêtre Jean
Martin, notaire-juré âe la Cour de Sens, à la requête du
procureur de l'archevêque. Dix témoins furent interrogés.
C'étaient : Le Clerc Jean de Loheac de Nemours, âgé de
75 ans; Nicolas Gérard, autrement dit Gaschon, curé
d'Avon ; le prêtre Jean Lejumeau, âgé de 35 ans; le
prêtre Jean Roulle, âgé de 40' ans; Pierre Bonard ; le
prêtre Mathurin Michel, âgé de 43 ans; Nicolas Bossonet,
notaire royal à Grez; Pierre Lout, âgé de 30 ans, et les
prêtres Mathurin Coste et Guillaume Barroys. Ils dépo-
sèrent tous d'un commun accord sur les insultes dont le
doyen de Milly et ses acolytes avaient été les victimes, ainsi
que surle peu d'efiet de leurs excommunications. « Bran,
Bran pour leurs excommunications, » disaient lesémeu-
tiers. Le mot Bran est l'équivalent du mot prêté par
Victor Hugo à Cambronne. « Excommunient tant qu'ils
voudront, continuait Jean de Retz, nous serons demain
trestoubz absoubz et se ne lerrons pas affaire. » En effet
le Chapitre de Paris était trop puissant pour craindre les
358
censures de larchevèque de Sens, d'autant plus qu'il
était dans son droit. Aussi n'avait-on point peur. ^ Nous
avons bons niaîtres, » disait encore Jean de Retz.
Comment finit le drame? C'est ce que nous ignorons
complètement. Les archives sont muettes. Il y eut proba-
blement transaction. Il n'en est pas moins curieux de voir
des prêtres et de bons catholiques se porter contre leurs
collègues et coreligionnaires à des insultes et à des vio-
lences que répudieraient énergiquement la plupart des
libre-penseurs d'aujourd'hui.
Francis Molard.
Informacio secrète facta, per nos Johannem Mace presbiterum,
artium magistrum, decanum Christianitatis Milliacensis, nobis-
cum vocato magistro Johanne Martin presbitero, artium magistro
venerabiiis curie Senonensis notarié jurato, ad instantiam et re-
questam procuratoris reverendissimi in Christo patris ac domini,
domini Senonensis archiepispopi, adversus et contra fratrem,
Johannem Nerbet episcopum (C) magarencem se gerentem, ma-
gistrum Guiiielmum cosdurier, canonicum ecciesie Parisiensis,
magistrum Stephanum du Bin, vicarium ecciesie parrochialis de
LiricantUy Johannem de Reez, pro procuratore dominol'um de-
cani et capituli Parisiensis se gerentem, Michaelem Michellet,
Johannem, Le Sellier, Mathurinum Fussart, Theobaldum Hébert,
Petrum Le Fevre, Johannem Petre et Michaelem Marichaulx, et
quam plures alios parrochianos et habitantes ipsius loci de
Liricantu, adet super excessibus, rebellionibus et contemptio-
nibus, per eos supranominatos et alios parrochianos factis
contra inhibiciones et deffenciones ex parte dicti reverendissimi
?ier ipsum decanum eisdem factas, de procedendo seu procedi
aciendo ad dedicacionem ipsius ecciesie parrochialis ipsius loci
de Liricantu, super quibus excessibus, rebellionibus et comtemp-
tionibus, examinati fuerunt per nos supranominatos, testes su-
prascripti, quorum nomina et depositiones sequentur, die nova
mensis augusti, anno domini millésime quengentesimo quinte.
Et primo.
Johannes de Loheac, clericus regius in loco de Nemosio corn-
morante etatis septuaginta quinque annorum vel circiter, testis
productus, et per nos examinatus diligenter et interrogatus, medio
suo juramento, dicit et deponit quod ipse erat presens die sabbati,
Yigilia Sancti Laurencii, hac die in loco de Liricantu, et vidit
in hospicio sancti Francisci ipsius loci qualiter fuit michi
Johanni Mace presbitero decano ut supra, mandatum reveren-
dissimi in Christo patris et domini, domini Senonensis Archi-
episcopi, presentatum ad faciendum inhibiciones et defTenciones
cuidam episcopo magarenci, ne procederet ad dedicacionem
ecciesie Beati Mathurini de Liricantu. Non tamen vidit facere
351
predictas inhibiciones et defifenciones per dictum decanum, nec
dicto domino Guillelmo cosdurier canonico ecclesie parisiensis.
Nichillominus vidit ipse deponens Johannem de Reez procurato-
rem dominorum d^cani et capituli parisiensis, Johannem le Sellier
cum pluribus aliis quos ipse deponens minime cognoscit, viditque
cum predictis convenientem Michaelem Michellet, qui blasphe-
mabat nomen Dei, jurando per sanguinem et mortem, et cettera
huiusmodi juramenta, dicentem : Il les fauldroit tuer^ nous ne
lesserons pas affaire de dédier lesglise à cest evesque, ci il fust
Monsieur de Sens avec sa crosse. Et similiter ipse Johannes le
Scellier confîrmando dicta alterius Michellet, ac eciam jurando
nomen Dei, videlicet per virtutem Dei, aut aliud simile jura-
mentum quod facerent in despectu omnium qui vellent contra ire
dedicacionem ipsius ecclesie de Liricantu, et esset dominus
Senonensis archiepiscopus in propria. Consequenter dicit ipse
testis quod circa horam quartam post meridiem, ipsammet die,
in predicta ecclesia, vidit predîctum Johannem de Reez, Michaelem
Michellet, et predîctum le Scellier cum pluribus aliis parrochianis
ipsius loci, et eum ipsis nulles de probis et sufficientibus viris
ipsius loci, pro exequendo et preparando dictam ecclesiam ut
dedicaretur, ipsi supranominati accumulaverunt pauperes gentes,
nichil aut parum habentes, parvulos ac mulieres, et faciebant
deportare ymagines extra ecclesiam ipsius loci, ut prepararetur
et dedicaretur ipsa ecclesia per dictum Nerbet magarencem epis-
copumse dicentem, non obstantibus defîencionibus et inhibicioni-
bus per ipsum decanum factas, de non procedendo ad dedicacio-
nem ipsius ecclesie. Nichillominus, noluerunt cessare contemp-
nendo predictas inhibiciones et deffenciones, ita ut predictus
decanus, multos denunciavit excommunicatos, audivitque pluribus
vicibus quod predictus de Reez dicebat in contemptum predicta-
rum monicionum ; Bram, bram, pour leurs excommuniemens,
excommunient tant qu'ils vouldront, nous serons demam tres-
toubz absoulz, et se ne lerrons pas affaire. Quo dicto, predictus
Michael Michellet, cepit primo ascendere super altaria et descen -
dere, et removere ymagines. Et postea vidit Johannem le Scellier
accedentem adipsam de Reez, cui idem de Reez dixit : Besongnes.
Besongnyes ; tune idem le Scellier ivit ad degarnissandum '
magnum altare ipsius loci de Liricantu, vidit eciam ipse testis
quod cum magister Johannes potarot, decanus stampensis incre-
paret eumdem le Scellier quod non bene agebat, contra deffen-
ciones et inhibiciones reverendissimi archiepiscopi per ipsum
decanum milliacensem ipsi factis, tune ipse le Scellier voluit
ipsum dominum decanum Stampensem percutere heminendo
manum contra ipsum decanum. Je vous baillere se grand souf-
flet, si vous ne vous en allez droy. Et eumdem decanum Stam-
pensem malledixit de febribus quartanis. Et similiter voluit idem
le Scellier percutere dominum Mathurinum Michel qui volebat
ipsum decanum Stampensem et prediotum dominum le Scellier
demovere, et dixit le Scellier de dicto Mathurino Michel : Il le
fault trainer hors leglise. Et eum reprehenderetur a decano
miiliaci a dictis verbis per ipsum le Scellier prolatis, responde-
360
runt ipsi le Scellier et de Heez : oui on les mectra hors de leglise
et vous avec. Vidlt dictus ipse testis quod datus dominas
Guiilelmus le Coudurier, canonicus ut supra, dabat opem et
auxilium ad desceudendum ymagines et cetera huiusmodi, ad
apparacionem pro dedican'do ipsam ecclesiam de Liricantu,
imperabatque aliis, et movebat eos ut operarentur ad ipsum dedi-
cacionem perficiendain et liniendam.
Discretus vir dominus Nicolaus Giraud, alias Gaschon, presbiter
curatus ecclesie parrochialis de auvone (D), medio suo juramento,
manu pectori apposita, coram nobis prius corporaliter prestito,
dicit et deponit quod hac die sabbati Vigillia Sancti Ijaurencii,
nona mensis Augusti, ipse fuit presens in loco de Liricantu, et
vidit qualiter ex parte reverendissimi senonensis archiepiscopi,
inhibiciones et defîenciones fuerunt facte hiis qui procedebant
et volebant procedere ad dedicacionem ecclesie ipsius loci de
Liricantu, per episcopum magarensem. Dicit eciam quod fuit
presens quando magister Johannes Mace, decanus Milliaci, exe-
auendo mandatum -dicti reverendissimi, fecit inhibiciones et
aeffenciones dicto episcopo magarensi, sub pena interdicti in-
troitus ecclesie, quod non procederet ad dedicacionem dicte
ecclesie de Liricantu, ac eciam vidit idem testis quod predic
tus decanus fecit predictas deffenciones sub pena excommuni-
cationis domino Guillelmo Cosdurier, canonico parisiensi, ne
procederet, sive procedere faceret ad pi*edictam dedicacionem
ipsius ecclesie per dictum episcopum Magarensem, dicit epiam
ipse testis quod vidit predictum decanum facere compluribus
parrochianis et habitantibus ipsius loci sub predictis pénis et ex-
communicalionis et emende, ne facerent procedere, aut darent
favorem, opem et auxilium eidem episcopo magarensi, ad dedi-
candum ipsam ecclesiam. Et ulteriùs dicit ipse deponens quod
fuit presens in dicta ecclesia de Liricantu, circa horam quartam
post meridiem, ipsammet die, viditque Johannes de Reez quem
sommopere, et toto animo se intromitiebat ad preparandum pro
dicta dedicacione, movebatque et hortabatur parrochianos ipsius
loci, imperabatque eisdem sub grossis pénis, ut eidem darent
auxilium ad preparendum et removendum ymagines et paramenta,
et cetera huinsmodi in dicta ecclesia existentia ; audivitque idem
testis dicere a dicto de Reez quod ipsa ecclesia dedicaretur per
dictum episcopum Margarensem, et sua interventione et comme-
cione. Plures de parrochianis ipsius loci,velut Johannes Le Scel^
lier, Michael Marichault, Michael Michellet, Theobaldus Hébert,
Mathurinus Foussart, Petrus Lefevre, Johannes Petre, Petrus
Chenard, et plures alii parrochiani, se intromiserunt tumultuose
extrahere, pro preparacione ad dedicacionem faciendam, in dicta
ecclesia predictas ymagines, et ibidem in dicta ecclesia exis-
tentia, ut ipsa dedicaretur. Vidit etiam ipse testis, prefatus decanus
milliacensis, prefata sic agentibus, facere inhibiciones et deffen-
clones ex parte dicli reverendissimi, ne procédèrent in dicto
négocie sub pena excommunicacionis ; pro quibus inhibicionibus,^
minime cessaverunt. Et quam plurimos de predictis parrochianis
prefatus decanus milliacensis declaravit excommunicatos, dictis
361
monicionibus, prius per ipsos spretis. Ulteriùs dixit quod die
dominica sequenti, vidit is qui deponit, quod prefatus magarensiâ
episcopus, in efTectu et de facto processit ad dictam dedicacionem,
et cum predicto magistro Guillelmo le Cosdurier sibi auxilium
prestante, nec non magistro Stéphane Dubin vicario ipsius
ecclesie assistente, et officium subdiaconi in huiusmodi négocie
prestante et faciente. Dicit eciam ulteriùs quod audivit dicere
Petro Chenard, quod oportebat expellere presbiteros ab eccle^ia,
et quod erunt causa litis, quia mandaverunt, et facerent scire do-
mino reverendissimo archiepiscopo;
Discretus vir, dominus Johannes Lejumeau, presbiter, etatis
triginta quinque annorum vel et circa, medio suo juramento, manu
pectori apposita, priùs prestito, dicit et deponit : quod ipse erat
presens hâc die sabbati nonâ mensis Augusti, et vidit in hospicio
Sancti Francisci, qualiter magister Johannes Mace, presbiter, de-
canus milliacensis, virtute cuiusdam mandati, a reverendissimo
Senonensis archiepiscopo, ut dicebatur, emanati, fecit inhibi-
ciones et deffenciones episcopo magarensi, ne cum magistro
Guillelmo le Cosdurier, canonico parisiensi, ne procédèrent
hujusmodi dedicacioni ecclesie Sancti Mathurini de Liricantu,
sub pénis in dicto' mandate specificatis, et specialiter contentis,
et eciam compluribus parrochianis et viris ecclesiasticis ipsius
loci sub jam dictis penis, ne facerent, aut auxilium prestarent ad
procedendum ad predictam dedicacionem per dictum episcopum
magarensem. Ulteriùs dicit ipse quod erat presens in dicta
ecclesia hora fere quarta, vel circiter, post meridiem, cum prefati
Johannes de Reez, Michael Michellet, Michael Marichault, et quod
plures alii a parrochianis ipsius loci, quos idem testis minime
cognoscit, non obstantibus predictis monicionibus et inhibicio-
nibus, per dictum decanum factis, processerunt de facto ad pre-
parendum et disponendum predictam ecclesiam, ut dedicaretur,
per dictum episcopum, videlicet ymagines removendo ac alia
ornamenta in dicta ecclesia, tumuituose et cum impetu extra-
hendo, et maxime audivit Michaelem Michellet dicentem,cum ipse
moneretur a dicto decano milliaci quod cessaret a remocione y
maginum, talia verba : Bram, Bram, pluribus et reiteratis vocibus :
nous nen ferons rens pour vous, ne pour monsieur de Sens ;
audivit eciam dictus testis, quendam petrum Chenard blasphe-
mantem nomen Dei per mortem, aut aliud similiter, imô autem.
tum cum eciam moneretur a predicto decano de cessando. Dicit
eciam quod vidit Johannis le Scellier, volentem manus levare, et
de facto ievavit in personam magistri Johannis poccarot, decani
stampensis, eumdem injuriando, et dicendo quod nichil faceret
pro eo, nec pro domino senoneusi archiepiscopo. Dicit eciam quod
audivit Johannem de Reez dicentem quôd : Bon gre mal gre, et qui
que le vollust veoir, il nen feroit rens pour les excommuniements,
et hec dicebat de dicto reverendissimo archiepiscopo et offlciariis
ipsius revererendissimi. Ac eciam dictus le Scellier dixit de
quodam presbitero : il le fault trainner hors de leglise. Et dum
idem le Scellier fuit reprehensus per dictum decanum milliacen-
sem, respondit ipse le Scellier et Johannes de Reez una et simul :
362
Oay, et vous avec. Et qnam plnrimos ipse decanus, monicionibiifi
et inhibicionibus peripsum spretis, declaravit excommunicatos,
vidit eciam ipse t^stis quod die dominica sequenti, qaod ipse
magarensis episcopus procesait in hujus dedicacione, et dominus
Stephanus du Bin, vicarius ipsius loci, erat iB dicto offîcio pro
agendo subdiaconus.
Discretus dominas Johannes Noulle presbiter, etatis qaadrin-
ginta annorum circa, medio sao juramento per sacros ordines
sues, manu pectori apposita, dicit et deponit quod fuit presens
die sabbati, nona mensis augusti, quando dominus decanus
milliacensis fecit inhibiciones et deneneiones matriculariis et
quampluiimis de parrochianis et habitantibus ipsius loci, ac
eciam presbiteris in dicto loco de Liricantu commorantibus, ne
darent, aut auxilium prestarent episcopo magarenci, ad dedican^-
dam ipsam eeclesiam de Liricantu, fuitque presens, ipsammet die,
hora quarta post meridiem, quando Johannes de Reez, Johannes
le Scellier, Mich^el Michellet, et plures alii a dicto loco facerent
preparaciones ut ipsa ecclesia de Liricantu dedicaretur, procu-
rabantque per plures alios hoc fieri, extrahendo a dicta ecclesia
ymagines et ornamenta, audivitque predictum decanum, eosdem
monentem sub pena excommunicationis, ut cessèrent : propter
hoc tamen minime cesaaverunt. Idcirco plures declaravit excom-
municatos, audivitque predictum Johannem de Reez, eisdem
parrochionis dicentem : Besongnes hardiment. Audivit dictum
Johannem le Scellier qui dicebat : C'est pour ses prestailles, on
leur faict trop de bien séans, il ne leur en fault plus faire. Et
audivit Michael Michellet qui dicebat quod erat s^angne denier, et
quod perficeret ea quœ inceperat. Ulteriùs dicit quod dictus
episcopus magarensis, die dominica sequenti, fecit officium in
dicta ecclesia, et processit ad dedicacionem ipsius ecclesie, ad
quod magister Stephanus, vicarius ipsius loci erat subdiaconus.
Discretus vir dominus Petrus Bonard, medio suo juramento,
manu poctori apposita, coram nobis de veritaté dicendi, corpora-
liter prostito, dicit et deponit quod fuit presens in ecclesia Sancli
Mathurini de Liricantu, quando dominus decanus milliacensis,
fecit inhibiciones et deftenciones pluribus parrochianis et omni-
bus presbiteris, ibidem assistentibus, ne darent auxilium, favo-
rem domino episcopo magarenci, ad dedicacionem ipsius ecclesie,
vidiique idem testis, hora fere quartà post meridiem, quod
Johannes de Reez, Michael Michellet, Johannes le Scellier, Petrus
Lefevro, MathUrinus F'ossard, Johannes Petre, Michael Mariohault,
et Theobaldus Hébert, et quamplures alii nulle modo cessaverunt,
spernando moniciones ipsius decani de removendo ab ipsa
ecclesia ymagines, et omnia quœ in illa erant. Dicit ulteriùs quod
Johannes de néez dicebat : Nous ne différerons point, laisses les
faire ce qu'ils vouldront, nous avons bons maistres. Et deambu-
labat in eeclesiam cum quodam braquemardo. Vidit eciam quod
Johannes le Scellier qui loquebatur domino Mathurino Michel et
aliis presbiteris, dicens : qui me vouldroit croyre, on vous train-
neroit hors de leglise, vous estes trop gras, et si vous vouliez
chanter, vous irez quérir des ornemens et des calices ailleurs.
6
36S
Vidit eciam auod idem le Scellier iniuriavit procuratorem Rêve-
rendissimi : V nest pas vray y nen sera pas ainsi. Ulteriùs dicit
quod die dominica décima mensis augusti, idem episcopus ma-
garensis complevit officium dedicacionis ipsius ecclesie, et erat
subdiaconus in illo ofiicio peragendo, magister Stephanus Dubin
vicarius ipsius loci de Liricantu.
Discretus vir dominus Mathurinus Michel presbiter etatis
quadraginta trium annorum, vel in circa, per sacros suos ordines
dicit et deponit quod fuit presens die nona mensis augusti,
quando dominus decanus de milliaco fecit inhibiciones et moni-
ciones pluribus parrochianis et presbiteris in loco de Liricantu
commorantibuSf ne prestarent opem, auxilium et favorem episcopo
magarenci ad dedicacionem ipsius ecclesie de Liricantu. Dicit
ulteriùs quod bene scit quod eodem die, hora auarta post meri-
diem, quod Johannes de Heez deambulabat per aictam ecclesiam,
et totis viribus preparabat et preparare faciebat ipsam eccle-
siam ut dedicaretur, removendo ymagines et cetera hujusmodi
in dicta ecclesia existentia. Audivit eciam idem testis quod
Johannes le Scellier dicebat iniuriando ecclesiasticos viros :
y les fault chasser et tramer hors de leglise, cest par eulx que
tout cecy est. Ac eciam vidit ipsum le Scellier litigantem cum
magistro Jobanne Pocquarot, decano stampensi, et eidem minas
inferentem, tamen nescit quœ verba fuerunt inter eos prolata.
Vidit eciam quod in dominica die sequenti, non obstantibus
defTencionibus et inhibicionibus, ut premittitur, eisdem factis per
decanum milliacensem, ipse episcopus magarensis, présente
magistro Guillelmo le Cosdurier, et pluribus de suis existentibus,
et magistro Stéphane du Bin. vicario ipsius loci de Liricantu,
subdiacono, in opère cum dicto episcopo serviendo, fmivit et per-
fecit opus inceptum, videlicet dedicandum ipsam ecclesiam (sic).
Nicolaus Bossonet, notarius regius in Castellania de Gressio (E),
etatis auadaginta duorum annorum vel circa, per Juramentum
suum de veritate dicendi, coram nobis prius corporaliter presti-
tum, dicit et deponit quod interfuit dum Johannes de Reez cum
suis complicibus procedebant ad preparacionem ad dedicandam
ecclesiam de Liricantu, videlicet demovendo ymagines et or-
namenta ipsius ecclesie, viditque quum pro quibuscumque
monicionibus de cessando eisdem per dominum decanum millia-
censem factis, noluerunt cessare. Éâde causa, predictus decanus
quamplures denunciavit excommunicatos, audivitque a pluribus
dicentibus et maxime Johanni le Scellier et Johanni de Reez et
aliis complicibus verba : Besongnon, il a autant de puissance de
absouldre que de excommuniez, derridendo sic officiariis ipsius
Reverendissimi. Dicit eciam quod audivit dicere ipsi le Scellier
loquenti a domino Mathurino Michel et aliis sacerdotibus : Cest
par ces preslres que cecy vient. Et compellebat ipse Scellier
dominum Matburinum Michel, de expellando ab ecclesia, minando
de eum verberando.
Discretus vir Dominus Petrus Loret, etatis triginta annorum,
vel ad circa, manu pectori apposita, dicit et deponit quod fuit
presens die sabbati, nona mensis augusti, qualiter dominus deçà-
364
nus miiliacensis fecit inhibiciônes et deffenciones provisoribus
ecclesie parrochiaiis de Liricantu, videlicet Johanni de Reez et
Stéphane Gouchin el pluribus aliis parrochianis de dicto loco ne
procédèrent^ aut auxiiium darent episcopo magarensi, ut ipsa
ecclesia de Liricantu a dicto episcopo dedicaretur, sub pena ex-
communicacionis et emende. Viditque quando predictus decanus
fecit easdem inhibiciônes magistro Stephano du Bin et aliis près-
biteris ne intéressent in dicta dedicacione eidem episcopo ma-
garensi, auxiiium, favorem et open prestandi, sub predictis pénis.
Nichillominus idem magister Stephanus in dicta dedicacione,
semper interfuit, fecitque ofïîcium subdiaconi, auxiiium prœben-
dus et faciendus.
Discretus vir, dominus Mathurinus Goste presbiter, etatis
viginti octo annorum, vel ad circà, per sacros ordines suos, dicit
et deponit quod interfuit die sabbati, nona mensis augusti,
quando dominus decanus miiliacensis parrochianis ipsius loci
de Liricantu, nec non omnibus presbiteris, deffenciones et inhibi-
ciônes fecit, sub penâ excommunicationis, ne alliquis daret seu
prestaret auxiiium, favorem, cuidam epispopo magarensi ad
dedicacionem ecclesie de Liricantu peragendum, et non obstan-
libus dictis inhibicionibus sic ut premittitur factis, fuit tumultus
et murmur. Nichillominus idem episcopus magarensis processit
in benedictionem seu dedicacionem ipsius ecclesie, dictis moni-
cionibus spernando, adiuvitque eidem episcopo magister Stepha-
nus du Bin, pro subdîacono, in dicto négocie finiendo, se gerens
et intromittens.
Discretus vir dominus Guillelmus Barroys, presbiter etatis
XXXIV annorum, vel circa, per sacros ordines, manu pectori
apposila, dicit et depOnit, quod ipse existons in ecclesia ipsius
loci de Liricantu, audivit dominum decanum milliacensem qui
fecit pluribus parrochianis ipsius loci de Liricantu, et omnibus
presbiteris ibidem existentibus, inhibiciônes et deffenciones ne
intéressent aut auxiiium prestarent cuidam episcopo magarensi,
ad dedicacionem ecclesie de Liricantu. Dicit eciam idem testis
quod vidit Johannem de Reez, hiis qui operabantur in dicta
ecclesia, dicentem : Besongnez, portez ses ymages dehors; et
hec ultra velle officiariorum reverendissimi, nec non contra
inhibiciônes eisdem factas, noluerunt cessare, adeo quod predic-
tus decanus, quamplures excommunicavit. Audivitque ipse testis
quod Johaniies de Reez dixit : Suz, suz, enfens, besongnez,
pour ces excommuniemens ne vous chaille, si on nous excom-
munie, ung aultre viendra qui nous absouldra : Audivitque idem
testis Michaelem Michellet, dicentem : Bran, Bran, pour leurs
excommuniemens, je suis gangne denier, je ne sesseray point.
Nichillominus idem episcopus, assocîatus aliquibus presbiteris
quos adducerat seoum ad dictum oflicium seu dedicacionem pera-
gendam, processit in dicto négocie, die dominica sequente, et
fuit presens idem ma^^istcr Guillelmus Gosdurier et magister
Stephanus du Bin ad oflicium subdiaconi.
Signe ; J. Macé, J. Martin.
(Arch. de l'Yonne, G. 62).
365
NOTES.
(À) Saint Mathurin. — Rien de plus obscur que la personnalité de
saint Mathurin, ])atron spirituel de Larchant. Le martyrologe dT-
suard, source médiocrement sûre, nous fait savoir qu'il naquit de
parents idolâtres, en Gâtinais, yers le ir ou le v* siècle. Il est
vaguement traité de confesseur, et on lui attribue une vie et des
voyages, qui n'ont pas plus de valeur historique que les miracles
qu'on lui attribue. Il est pourtant reconnu que son culte existait à
Larchant dès le ir siècle, puisque le martyrologe d'Usuard, qui est
de cette époque, en fait foi. Il avait une belle église, dont il reste
aujourd'hui quelques ruines, et qui fut à peu près détruite en 1568
par les Huguenots, commandés par le chevalier de Bouffay. Il en
résulta une recrudescence de dévotion en sa faveur. Au xvir siècle,
on comptait jusqu'à 120 bannières de paroisses à la procession faite
le jour de sa fôte. C'est aussi vers cette époque qu'on dédia sous
son nom, à Paris, une église où l'on conservait une partie de son
corps. Il était, nous ignorons pourquoi, le patron des trinitaires
destinés à la rédemption des captifs, et qui tenaient de lui le surnom
de Mathurins. Le martyrologe d'Usuard porte sa fôte au 1" novembre,
mais, à cause de la Toussaint, on l'a successivement célébrée le 6 et
le 9 du môme mois.
(B) M. Julien Amette mourut en 1727. Il avait été successivement
secrétaire de l'archevôque Uardouin de la Iloguette, chanoine de
Sens, archidiacre du Gâtinais et cellérier du Chapitre, personnat qui,
en 1695, rapportait 40 livres.
(C) Magarensis episcopus. — Évoque in partihus de Mégare, sui-
vant toutes probabilités. Il y avait aussi un évôché de Macarrœ dans
la Mauritanee césarienne, et un autre de Magar<£ dans la Bysacène.
(D) Avon, arrondissement de Fontainebleau, 1,351 hab. (1868).
Fouillé de 1695. — Sancti Pétri de avone. — Bénéfice uni à la
maison ou ministérie de la Trinité de Fontainebleau dès 1589. Pré-
sentations par ledit ministre en 1589, 1868, 1670, 1671, 1682, 1693.
Revenu, près de 1,000 livres, dont il faut distraire la portion congrue
pour le desservant, 400 communiants. Ce prieuré-cure, qui avait
pour patron spirituel Saint Pierre, est situé au bas du grand canal
de Fontainebleau. En 1689, Avon, sur un revenu évalué 600 livres,
payait 35 et 22 livres, tant en décimes ordinaires qu'extraordinaires.
— Archidiaconé du Gâtinais. — Dovenné de Milly.
En 1770, les revenus sont estimes à 600 livres et le nombre des
communions à 430.
(E) Grez, arrondissement de Melun, 533 habitants (1868). Fouillé
de 1695. — Priera tus curatus Béate Marie et sancti Laurencii de
Gressio, ordinis sancti Augustini. — Il s'en trouve des résignataires
366
en 1588, 1616, ubi dicitur de Gressu, 1632 et 1661. A une petite
lieue au-desssus de Nemours, sur la riyière. Présentations par l'abbé
de Saint-Jean, de Sens, à partir de 1454. Au commencement du
xvr siècle, le patron spirituel était Saint Jean. Revenus 450 à 500
livres au plus, à cause du ra/oage des bêtes fauves (il j avait dans le
voisinage une capitainerie). Il y avait 260 communiants. En 1689, ce
prieuré était taxé pour un revenu de 800 livres à 45 livres de décimes
ordinaires et à 48 livres de décimes extraordinaires. — Archidiaconé
du Gâtinais. — Doyenné de Milly.
En 1770, ce prieuré-cure avait 900 livres de revenu et 260 commu-
niants. — Le patron spirituel était la Sainte Vierge.
UNE ENQUÊTE AU XV SIÈCLE
Information faicle au lieu de Rigny-le-Ferron, à la
requeste du procureur de mossieur, pardeuant Jacque le
Clerc, lieutenant de Jehan Grapillart prevost dudit Rigny
sur les excès batures et oultrages faictes et pepetuées par
monseigneur de Flacy, Loys de Gaillon, nomez seigneur
de la Magdelène, Germain Descastes et aultres complices
et alliez dudit seigneur de Flacy, sur les personnes de
Petit-Jehan Borioyes (1), demorant audit Rigny, et ung
nommé Thomelin Parcheminier, seruiteur de mondit
seigneur de Rigny faictes auiorduit (2) xxin* jour de
juillet mil CCCC quatre XX et dix-huit ainsi et par la ma-
nière qui sensuit. Et premièrement.
Petit'Jehan Borioyes demorant audit Rigny asgé de
XL ans ou enuiron dit et dépose par serment de vérité
que hyer jour de la Magdelène xxii® jour dudit mois luy
et ung nommé Thomas Chassin, Thomelin Parcheminier
allèrent des le matin à Villeneuve-Larchevesque pour
boire auec un nommé Michelet qui est cardeux qui leure
auoit promis paiez du vin quant il seroit auec eulx et
après qui leurent beu auec luy et fait granl cher environ
heures de vespres se départirent et prindres leurs che-
mins a passer a Baignault et a Flacy pour tirer audit
Rigny et quant ils furent audit Baignault ils demandèrent
si on fermoit plus le passage audit Flacy car si il estoit
(1) Bourgeois.
(2) Aujourd'hui.
368
fermez ils liront tant au monier dudit Baignault qui
les passeroil à la nascelle et on leur fît réponse que on
ne ferraeit plus le passage de Flacy raais estoit ouert et y
passoit qui voloit.
Et sur quoy ils se misrent à cheminer et quant ils
furent entre ledit Baignault et Flacy ledit déposant benda
son arc pour cuyder tirer à des pigeons qui estoient (en î)
ungchan auqueulz ne tyra point pour ce qui sen voilèrent
es-lors mit sur son espaule son arc tout bandé et en che-
minant il gella sa robes qui pourtoit totes despoiller sur
son espaule par dessus ledit arc comme n'ayant plus de
mémoire que son dit arc fut bandé et en cet estât luy et
ses compaignons passèrent par le passage dudit Flacy qui
estoit ouert et quant ilz furent oullre ledit passage
jusques auprès de lesglise ilz trouèrent ledit Bernard de
Fouille (1) seigneur dudit Flacy la demoiselle sa femme
ledit Loys de Gaillon nommé seigneur de la Magdelène
ung nommé Germain Descartes, Oliuier seruiteur dudit
seigneur de Flacy etaultres plusieurs qui ne cognoissent
es-lors ledit de Fouille luy dist qui venoit l'arc bandé et
ui ne debuoit passé ainsy ledit passage a quoy ledit
eposant luy fit réponse qui ne luy souuenoit point que
son arc fust bandé et qui ne pensoit faire aulcun mal et
que sy plaisoit audit de Fouille auoir ledit arc qui lui
bailleroit et de fait le desbenda et luy mis deuant luy à
terre et que veu que se nestoit san plaisir qui passoit
par ledit passage il offrit de retournez sur quoy ledit de
Fouille dist qui retourneroit et sur quoy ledit dépo-
sant et ses compaignons prindrent le chemin a leurs
retorner et auoit repris son arc ledit déposant qui rem-
portoit tout desbander mes ledit Germain Descastes qui
la estoit comme dit est les rappella et fit tant audit de
Fouille qui les lessa passer oullre pour aler audit Rigny
et ainsy passèrent oultre et quant ilz furent oultre jusque
en chan Héon il banda son arc et tira une flesche au loin
en soy jouant qui demeura sur ung arbres bien auant sur
la terre dudit Rigny et pour ce qu'elle estoit demourez
sur ledit arbres ledit déposant retorna en la place dou il
auoit tirer et en retyra une aultre en la mode de la pre-
(1) PanviUe.
3
369
mière afTin de en seigner rayeulx le lieu ou ladite pre-
mière flesche esloil et ainsy qui cherchoient les deux
disle flesches il vit ledit de la Magdelène à cheual dung
get darc de loin ou enuiron gaVny d'une jauelline o poin
armer de brigandines et cnoit en disant iceulx mots :
demeurent treste tu es mort, tu es mort 1 et se esprocha
dudit déposant et cuyda fraper de ladite jauelline mais
il ne peut pour ce que ledit déposant luy tyra une flesche
au deuant de guoy il ne sut si elle luy fit aulcun mal et
lors y vit ledit de Fouille, Germain Descartes et ung
aultre vestu de noir, Olivier seniiteur dudit de Pouille et
Jehanard Ravion et plusieurs aultres aprez qui ne
cognoyes qui vindrent sur luy et labandona Thomelin
Parcheminier et estoit deuant enuers ledit Rigny ung
grans get darc et vit ledit de Pouille qui passa oultre
ledit déposant et le lessa es mains des aultres et sen ala
ledit de Pouille audit Thomelin et le blessa en la teste ejt
0 cousté jusqnz a infusion de san et lui qui parle fut
chassé par les aultres dessus dit et mesmement par le dit
Descartes qui luy qui se rendis a luy et qui nauroit point
de mal et qui le saulueroit sur quoy il se rendit a luy et
navoit plus ni arc ni aultre baston et les auoit tous perdu
en le chassant et en continuant à ruer dessus ledit de la
Magdelène, Olivier, grans vestu de noir et aullres dessus
dit qui ne cognoyes et mesmement ledit de la Magdelène
qui luy bailla des coups despez sur la teste sur les
espaules et aultres parties sur son corps plus de cin-
quante coups et autant que le chemin dura depuis le lieu
ou ilz le prindrent bien auant la seignorie de Rigny et
jusqz audit Fiacy ou ilz le menèrent tousiour bâtant et
jusqz à lesglise et simetlière dudit lieu auquel lieu gaigna
franchise et en entrant au simettière qui est fermez
encore luy bailla ledit de la Magdelène ung coup despez
sur le coult et sy dit oultre que en le menant audit Flacy
comme dit est que ledit vestu de noir luy donna plusieurs
coups de jauellines sur le dos et aultre part de son corps
des aultres quant il fut en ledit simettière que les dessus
dits s'en allèrent au chasleau et revindrent tous garny
chascun dun arbalestre hors ledit de Pouille qui ny estoit
point et le vindrent menasser de tuer dudit trait et fut
contraint de soy cacher derrière les pilliers de ladite
1887 XXIV
370
esglise et après qui s'en furent retourner le cœur faillit
audit déposant et luy fut amener le curé dudit Flacy pour
le confesser et en le confessant les dessus dit qui estoient
tous au chasteau dudit Flacy assé près du simettière
crioient a haulte voyes audit curé qui délaissa le dépo-
sant qui confessoit et qui volloyoit tirer contre luy aes
collourine ou aultrement il ne lasseront point à tyrer
pour quoy fut contraint ledit curé de Tobandonner par
deulx foys auant qui peut être confesser et depuis fut la
ledit déposant assez longstemps que on ne luy faisoit plus
riens et sur quoy ledit déposant troua moyen de sen
departy pour sen aller en son hostel audit Rigny dit
oultre que en luy faisant les oultrages et excès dessus dit
Sue les dessus dits de Flacy luy oteront sa trousse de
oze à treize flesches et son bonnet de dôble de poil
noir qui lui auoit cousté huit gros et estoit encor tout
neuf et ne lauoit encor mis que deulx foys et plus nen
scet.
Gramelle, Grappillart.
Thomas Parchemtnier seruiteur de monseigneur de
Rigny asgé de xx ans ou enuiron dit et dépose par ser-
ment de vérité que hier il estoit au lieu de Villeneuve-
Larchevesqueauec Petit Jehan Borioyes, Thomas Chassin
et Edmond Grapilart et auoit porter une cerruse pour
abiller au cerrusier et que il prindroit leurs chemins pour
tirer audit Rigny a passer audit Baignault à la nascelle
du monier de Vuleines mais on leur dist à Baignault
que il passeroit bien au passage de Flacv et que on ny
fermoit plus riens et sur ce ilz se en allèrent passer au
Î)assage de Flacy et trouèrent tout ouuert et quant ilz
ùrent deuant lesglise dudit Flacy mossieur de Flacy ^qui
oultre lestant dans la rue qui tient à la maison Perrin
Hurterot lequel seigneur les appela pour parler a eulx et
demanda pourquoy cestoit qui pourtoit son arc bandé a
quoy ledit Borioyes fit response qui ne le portoit point
Eour faire aulcun mal et que sy lui plaisoit lavoir il luy
ailleroit et de fait le desbanda deuant luy pour en faire
son plaisir et oultre ledit de Pouille luy dist que il ne
deuait point passer par le passage dudit Flacy et qui
retourneroit et sur quoy ledit déposant et ses compaignons
3H
firent responces que ilz estoient contens de retorner et de
fait se mirent à cheminer pour retorner mais ung qui
auoit un pourpoint de cuvr rouge fist tant audit de Fouille
qui les lessa passer et tyrer oultre enuers ledit Rigny et
sur ce chemmèrent jusqz en chan Heon bien auant sur
la seignorie de monseigneur de Rigny et auoient lesser
derrière eulx ledit Borioyes qui cherchoit une flesche
qui lauoit tyrer au loingz et ainsi quil estoient enuiron
le myiieu dudit chan Heon vindrent cinq hommes à
cheual sur ledit déposant qui ne cognoyes et luy baillèrent
)lus de cinquante coups que de jauelline que despez
lusques a effusion de sant et mesmement de soubs les
bras au cousté et se deffendoit de son espez qui ont plu-
sieurs coups comme il apperra sur ladite espez si mestier
est et en se faisant ceulx qui le bastèrent ung nommé le
seigneur de la Magdelène qui crioit en ung buisson haye
qui la est a la haie sur quoy le delessèrent et sen vint
audit Rigny et plus nen scet.
Gramelle, Grappillart.
Thomas Chassin clotier demorant audit Rigny asgé de
XXXIII ans ou enuiron dit et dépose par serment de vérité
que en effait et sustance et tout autant que a dit et déposé
ledit Thomas Parcheminier cy dessus hors et reserue qui
ne sut riens de la basture d*udit Thomas Parcheminier
pour ce qui sen estoit aler deuant et lauoit enuoyer ledit
Thomas Parcheminier audit Rigny et plus nen scet.
Gramelle, Grappillart.
Edmond Grappillart tissier de touille demorant audit
Rigny asgé de xxviii ans ou enuiron dit et dépose par
serment de vérité et autant qua dit et dépose ledit Thomas
Chassin et plus nen scet.
Gramelle, Grapillart.
Thomas Pierre filz de Colas Pierre as^é de xvi ans ou
enuiron dit et dépose par serment de vérité quil estoit en
la praisrie de Rigny les la haye de chan Heon auec un
nommé François Marchais valet de Estienne Jehanneron
qui çardoient les cheuaulx enuiron heure de vespres et
qui vit deulx hommes a cheual sur chascun ung prison et
auoient vestu deuly jacquette blanche et auoient des
372
chiens auec eulx et cherclioyent a lentor de ladite liaye et
trouèrent ung nommé Petit Jehan Borioyes dudit Rigny
qui tarèrent de ladite haye jusque dedans le pre et disoil
lun desdits dessus dit deux nommes a cheual par le sant
Dieu villain lu mas baille ung coupt de trait mes tu en
morras I et lors ledit Jehan se mis a genou et leurs crioit
mercy mais si neanlmoins frapoient sur luy de grans
coups despez tellement qui le faisoit choir contre terres et
dilec le menèrent devers ledit Flacy tousiours bâtant et
quant ilz furent oultre le bout de la haye qui ne les
virent plus et luy dist ledit Marchais qui est né dudit
Flacy que cesloit le seigneur de Flacy et seigneur de la
Maçdelène qui ai aussy bastoient ledit Borioyes lesqueulx
ledit déposant ne les cognoyes et plus nen scet.
Gramelle, Grappillart.
Thiebaut Ledret cardeux demorant a présent a Ville-
neuve-Larcheuesque asgé xxii ans ou enuiron dit et de-
pose par serment de vérité quehyer il estoit a Villeneuve-
Larcheuesque et beut en la tauerne auec ledit Petit Jehan
Borioyes, Thomelin Parcheminier et les aultres dessus
dit et sen vindrent passer a Flacy et dépose de se qui fut
fait audit lieu ainssi que a fait Thomas Chassin et dit
oultre que ledit Thomelin lauoit enuoye après ledit Chas-
sin pour aller a Rigny et quant il fut enuiron un get de
bolle loin il regarda derrière luy et dit ledit déposant
que il vit cinq hommes a cheual et en vit ung qui auoit
une jacquette blanche qui tenoit son espez toutes nues et
frapoit sur ledit Parcheminier plusieurs coups et dilec
sen alla audit Rigny et plus nen scet.
Gramelle, Grapillart.
Michelet Rolant cardeux demorant a Villeneuve-Larche-
uesque asgé de xxvi ans ou enuiron dit et dépose par
serment de vérité que hyer en pasant parmy Flacy il vit
Loys de Gaillon nommé seigneur de la Magdelène auec
mossieur de Flacy et 1* fiancé de la nyepse de mossieur
de Flacy auec son homme et ung aultre gros homme qui
auoit vestu un propoint de peau rouge et ung aultre qui
aduoit vestu ung hoquelton blanc de quoy des nons nest
retors lesqueulx vindrent assaillir un nommé Petit Jehan
Borioyes bien avant sur la terre de mossieur de Rigny
173
ledit seigneur de la Mogdelène vint audit Borioyes en luy
disant ren toy ribànl par le sant Dieu tu es mor I ledit
Borioyes fît réponse n'approche point dont ledit seigneur
de la Magdelène vint sur ledit Borioyes et luy cuyda
fraper sa jaueline dedans le cors et a dont ledit BoricJyes
recula deulx pas arrière et bota une flesche en son arc et
la débanda sur ledit de la Magdelène en soy deffandant
et a donc ledit Boriojjes se tira arrière en gagnant une
baye et a donc ledit seigneur de la Magdelène le porsuivit
tant que ledit Borioyes fut contraint de soy rendre et de
lesser son baston dedant ladite baye et a donc ledit sei-
gneur de la Magdelène appella ses complices et compai-
f;nons et a donc vindrent tous fraper sur ledit Borioyes et
e bastirent tant de coups despez qui. fut contraint de
leurs crier mercy et a donc ung nommé Germain Des-
castes vint audit Borioyes et luy dist ren toy a moy et je
te sauueray la vie, et a donc ledit Borioyes ses rendu a
luy et depuis qui se fut rendu audit Descaste le bastirent
puitrageusement depuis la terre de mossieur de Rigny
jusques à la maladière dudit Flacy oultre dit ledit dépo-
sant que il vit ung homme vestu dune jacquetle blanche
monter sur ung cheual boyart et de la samblant de
mossieur de Flacy qui vint fraper sur ledit Thomas Par-
cheminier dune espez jusques a effusion de sant auec
laide de son pages et dit ledit déposant en son entende-
ment que mossieur de Flacy pprent et plus nen scet.
Gramelle, Grappillart.
François Marchais de Flacy asgé de xv ans ou enuiron
dit et dépose par serment de vérité que sest bien vray qui
vit ung nommez Loys de Gaillon seigneur de la Magde-
lène et Oliuier seruiteur de mossieur de Flacy et le gendre
du monier de Vullenes lesqueulx vindrent fraper sur
Petit Jehan Borioyes en lui disant villain tu morras I en
jrapanl tous trois sur ledit Borioyes ledit Germain De-
castes luy dist ren toy a moy en lui disant tu nauras
point de mal et depuis que il se fut rendu audit Decasle
ledit Borioyes fut ouitrageusement batu tant par lesdits
dessus nommez que par ledit Decaste et lalèrent bâtant
depuis la terre de mossieur de Rigny jusqz au bout de la
baye de chan Heon et plus nen scet.
Gramelle, Grappillart.
374
Jehan Salmon asgé de xviii ans ou enuiron dit et dépose
par serment de vérité que en effait et sustance et tout
autant que a dit et déposé François Marchais dessus dit
et plus nen scet.
Graraelle, Grappillart.
Pour copie conforme :
Delaunb-Guyard.
(Collection dt M. Delaune*Guyard).
■e de lYonnc. 1887.
Paul Bei\t.
PAUL BERT.
Il est désormais trop tard pour écrire la vie si bien
remplie de Téminent compatriote dont la dépouille vogue
en ce moment dans TOcéan Indien, attendue par la
France, qui lui prépare de solennelles funérailles.
Nous ne laisserons cependant pas paraître ce volume
sans qu'un souvenir y relate le cruel événement dont un
télégramme d'Hanoï nous apportait naguères la nou-
velle.
Pour beaucoup d'entre nous, Paul Bert était un cama-
rade et un ami. Il avait passé son enfance parmi nous ;
et aussitôt que quelques jours de vacances lui étaient
donnés, nous le voyions arriver à Auxerre avec sa
famille. Vacances toujours bien remplies! Car on sait
comment, pour cet esprit infatigable, le repos était un
changement d'occupation.
Paul Bert est né à Auxerre en 1833. Il fit ses études
au collège d'Auxerre, et déjà sa vive intelligence et sa
puissante imagination étaient remarquées de ses cama-
rades.
Il débuta comme professeur de zoologie à la Faculté
des sciences de Bordeaux, puis vint suppléer, à la Sor-
bonne, Claude Bernard, dans le cours dont il devint titu-
laire en 4869. Il était élu à l'Académie des Sciences il y a
deux ans.
J76
Les travaux scientifiques de M. Paul Bert sont de la
plus haute importance.
Ses premières thèses sur la Greffe animale lui valu-
rent, en 1865, le prix de physiologie expérimentale. Dix
ans plus tard il remportait le grand prix biennal de
20,000 francs, de llnstitut, pour ses travaux sur la
Pression barométrique. Il a étudié avec succès l'action du
f)rotoxyde d'azote comme anesthésique ; on lui doit éga-
ement des découvertes très importantes sur l'emploi du
chloroforme.
Citons parmi ses ouvrages qui touchent à la science :
Catalogue des animaux vertébrés qui vivent à Vétat sau-
vage dans le département de l Yonne. — Eloge de Gratiolet,
— Leçons sur ta physiologie comparée de la respiration. —
Sur la vitalité des tissus animaux. — Sur les mouvements
de la sensitive. — Sur la physiologie de la seiche officinale.
— Sur les causes et tes phénomènes de la mort des animaux
d'eau douce dans Veau de mer. — - Sur l influence des divers
rayons colorés sur la végétation. — Sur la question de
savoir si tous les animaux voient les mêmes rayons du
spectre solaire que nous. — Sur l action physiologique des
venins de scorpion et d'abeille. — Leçons de zoologie. —
Notions de'zoohgie, pour les élèves de huitième. — Pre-
mière année d'enseignement scientifique, pour Técole pri-
maire.
Ajoutons encore que Paul Bert dirigeait, à la R^-
blique française^ les feuilletons scientifiques, qu'il a
réunis en volumes, et qui constituent un véritable manuel
de la science moderne.
Paul Bert estait un vulgarisateur de premier ordre. Il
savait combien il fallait attacher d'importance à l'éduca-
tion et à l'instruction de l'enfant. Il avait rédigé pour lui
plusieurs manuels où la science était exposée avec le
charme qu'il savait mettre dans ses leçons. Le plus admi-
rable de ses livres pour l'enfance est son Manuel d'ins-
truction civique.
Homme politique, Paul Bert était un républicain con-
vaincu; il siégeait dans le groupe de la Chambre gui,
suivant l'expression de Gambetta, voulait, en sériant
les questions, marcher sûrement à la réalisation des
réformes démocratiques. Il était un progressiste, dans la
377
force du terme^ également éloigné de la politique du
tout ou rien que de la politique du piétinement sur
place.
Paul Bert ne se mêla à la vie publique qu'en 1870. Il
occupa, après la chute de l'Empire, les fonctions de
secrétaire général auprès de M. Ribière. Après le bom-
bardement d'Auxerre, dont il racontait encore, il y a
quelque temps, aux obsèques de son ancien et regretté
préfet, quelques-uns des dramaticjues incidents, il se
rendit auprès de Gambetta, qui lui confia la préfecture
du Nord.
Là, d'accord avec le général Faidherbe, il mit Lille en
état de défense. L'amnistie survint; il quitta la préfec-
ture du Nord.
C'est de cette époque que date Tétroite amitié qui lia
ces deux hommes, Gambetta et Paul Bert.
En 1871, Paul Bert fut élu conseiller général du canton
d'Aillant; en 1872, député de l'Yonne, en remplacement
de M. L. Javal, décédé. Depuis cette époque, il n'a cessé
de représenter le département de l'Yonne à la Chambre.
Au mois d'octobre dernier, candidat à la fois dans l'Yonne
et à Paris, il obtenait ici 52,255 voix, et à Paris,
288,54i voix. Il arrivait le cinquième sur la liste.
En 1877, il quitta la représentation du canton d'Aillant
au Conseil général, son parti ayant désormais la majorité
dans ce canton, et il alla lutter dans le canton de Cou-
langes-Ia-Vineuse. Il représenta ce canton plusieurs
années, jusqu'au jour oii il fut assuré qu'un républicain
lui .succéderait.
Enfin l'année dernière, toujours sur la brèche, il dis-
putait à un candidat monarcniste'le siège de conseiller
général laissé vacant dans le canton de Toucy par le
regretté M. Ribière, et le battait. Cette année, les élec-
teurs de ce canton lui confirmaient à nouveau son man-
dat.
A la Chambre des Députés, Paiil Bert n'avait pas tardé
à prendre une place considérable. Orateur de premier
ordre, républicain ardent, il exerçait sur ses collègues
l'ascendant que lui donnaient le talent et une foi vive en
l'œuvre de la République.
A l'Assemblée nationale, il prononça plusieurs discours
378
sur le conseil supérieur de Finstruction publique, sur la
liberté de renseignement, sur la création de nouvelles
facultés de médecine, sur la récompense nationale à
accorder à Pasteur.
A la Chambre des Députés, il fut Tun des plus ardents
défenseurs de l'instruction populaire et l'un des promo-
teurs de la loi sur l'obligation, la gratuité et la laïcité de
renseignement primaire. Rapporteur de cette loi, il la fit
voter après une longue et fatigante discussion.
Il publia, vers cette époque, un livre qui fit grand
bruit, la Morale des Jésuites. C'est un livre de combat qui
eut bien des éditions.
Paul Bert fut appelé, dans le ministère Gambetta, à
prendre le portefeuille de l'instruction publique. Pendant
son trop court passage aux affaires, il réalisa un grand
nombre de réformes. ,
Il fut, il y a quelques années, président du groupe de
l'Union républicaine.
La plus belle partie de sa carrière politique est peut-
être celle où il se fit le défenseur de la politique colo-
niale, pour laquelle il vient de, mourir au champ d'hon-
neur.
On se souvient de l'important discours qu'il prononça
lors de la discussion des crédits, à la suite duquel M. de
Freycinet lui confia le poste de résident général au Ton-
kin. Sa mission venait d'être renouvelée, il y a quelque
temps, pour six mois.
Les lettres qui sont arrivées du Tonkin depuis la nou-
velle de la mort de Paul Bert attestent la place considé-
rable qu'il s'était faite dans la confiance de tous, colons
et indigènes. Avec sa merveilleuse intelligence, il s'était
assimilé le fruit de l'expérience des Anglais en matière
décolonisation. Il avait compris tout le parti qu'on peut
tirer des éléments indigènes, soit pour l'administration,
soit pour la défense du pays, et ce sont les éléments
indigènes qu'il avait mis en œuvre. Il savait tout ce
qu'on pouvait obtenir par une administration intègre
et équitable, et la pacification du pays avait déjà fait des
progrès considérables sous son administration.
Le développement qu'il avait donné aux travaux
publics, l'appel fait à l'initiativt privée, la rentrée plus
379
régulière des impôts, tout annonçait une organisation
rapide de la colonie. Nous pouvons, sans crainte d'être
taxé d'exagération, dire que le succès de la politique
française en Tunisie allait avoir un pendant sur un
théâtre plus vaste et plus important. Espérons que son
successeur saura compléter son œuvre. Mais ce qu'on
n'oubliera pas, c'est que par ses grandes qualités, Paul
Bert avait jeté un véritable lustre sur le nom français
dans TExtrême-Orient.
Nous aurons l'occasion d'étudier plus à loisir l'œuvre
multiple qui recommande le nom de Paul Bert au sou-
venir de ses compatriotes; nous ne pouvons, aujour-
d'hui, que rappeler en quelques mots les principaux
traits de cette oelle et grande existence.
JACQUES MIGNARD.
Jacques Mignard, polygraphe assez distingué, du
déparlement de TYonne, naquit à Chassignelles le 10
août 1746. Sa famille était originaire de la Champagne
et vint à Asnières-en-Montagne, à Noyers puis à Ravières,
de 1500 à 1600, et à Chassignelles en 1683, par suite
d'alliances contraclées avec quelques notables de ces
localités.
Doué d'un esprit d'initiative et d'aventure assez rare
chez nos compatriotes, il partit en 1780 pour la Marti-
nique, et s'y livra avec succès à l'exploitation des cannes
à sucre et de l'indigo. Ses affaires prospérèrent, et il
acquit assez rapidement une fortune importante. Nous
avons son testament, daté du 24 avril 1792, par lequel il
donne la liberté à ses esclaves et laisse tous ses biens,
moins quelques legs particuliers, à ses parents de Chassi-
gnelles. II dut quitter les Antilles peu après, car on le
retrouve à Paris dès 1793.
Les Anglais s'étant emparé de la Martinique en 1794,
Jacques Mignard, en sa qualité d'ardent Français, ne
perait aucune occasion de protester contre celte conquête.
Peut-être fut-il mêlé, soit en paroles, soit par action,
aux divers complots qui furent alors tramés contre la
domination britannique. Quoiqu'il en soit, le retour
dans cette île lui fut interdit, et ses biens furent séques-
trés. Cette catastrophe ne diminua ni l'activité de son
esprit, ni son ardeur au travail. Aussi le voit-on se livrer
aux occupations les plus diverses. Il fonda une impri-
381
merie rue Taranne, et publia un journal intitulé La
Gazette historique.
Jacques Mignard ayant séjourné longtemps au Nouveau
Monde, en rapporta certains secrets qu'il crut avoir per-
fectionnés, et qu'il ignorait être connus dès le xvi® siècle.
Il s'agit du Gayac, arbuste d'un très bon emploi contre
le virus vénérien. Personne n^ignore aujourd'hui que dès
l'invasion épidémique de la syphilis, les médecins, con-
curremment avec le mercure, employèrent le Gayac,
sudorifique énergique, provenant des Antilles récemment
découvertes. Il produisit chez certains individus des
résultats vraiment merveilleux, sans avoir, pour les ma-
lades, les conséquences fâcheuses du mercure. Aussi
Ulrich de Hutlen, qui l'avait expérimenté, l'appelait-il le
bois saint, lignum sanctum.
C'est pourquoi Mignard en avait composé un élixir,
ou opiat, qu'il croyait souverain contre les virus vé-
nérien, scorbutique et goutteux. Il publia, à cet effet,
une opuscule ayant pour titre : Remarques sur les
maladies vénériennes, le virus vénérien^ scorbutique et
goutteuœ et la manière d'agir du mercure, qui contient
a'assez bonnes observations. Il y préconise naturellement
le çayac depuis longtemps tombé en désuétude. Ce mé-
moire amena une polémique très violente entre lui et le
citoyen Lafferteur, inventeur d'un rob encore utilisé dans
notre thérapeutique.
Jacques Mignard était un esprit actif et fécond. De
l'an IV à Tan X, époque de sa mort, il mit au jour de
petits ouvrages moraux ou politiques, dont plusieurs sont
dirigés contre l'Angleterre, h laquelle il gardait une
rancune bien naturelle. Il englobait un peu injustement
dans cette rancune les Anglo-Américains, nos obligés,
chez lesquels un parti considérable inclinait vers la per-
fide Albion et dont ils avaient conservé la langue et les
mœurs. Il leur reproche fort à raison le traité de <794, si
favorable à notre ennemie. Mais il oublie de rappeler que
les corsaires français, dans leurs prises, faisaient assez
peu de distinction entre les vaisseaux américains ou bri-
tanniques, pourvu qu'ils tussent richement chargés. Celui
qui voudra avoir une idée exacte de la situation, devra
lire les intéressantes aventures de Miles Wallingford,
dans le beau roman de Cooper : Sur mer et sur terre.
382
Voici une liste aussi exacte que possible des ouvrages
de Jacques Mignard :
« Système sur la formation de la terre et de toutes
choses, dans lequel on n'admet que deux éléments. » —
Se trouve à Paris au Bureau de la Gazette historique et
politique, — An IV de la République, 15 p. in-8^.
« Remarques sur les maladies vénériennes, le virus
vénérien, anti-scorbutique et goutteux, avec les vrais re-
mèdes pour guérir ces maladies. » — A Paris, au Bureau
f;énérarde la Gazette historique et politique^ — an IV de
a République, 34 p. in-8**.
« Essai sur la morale suivi d un nouveau plan d'éduca-
tion nationale, présenté à la Convention nationale le 18
septembre 1793. — Paris, chez l'auteur. — 47 p. in-8*».
« La morale vengée des nouveaux elForts du fanatisme
et de l'hypocrisie. » — Paris (s. d.) — 16 p. in-8**.
La politique anglaise dévoilée, ou les moyens de rendre
les colonies à la France, présenté à la Convention natio-
nale le 24 vendémiaire an IIL — Paris, chez les mar-
chands de nouveautés, 55 p. in-S*".
« La France sauvée par ses impositions et ses finances.
— Paris, chez les marchands de nouveautés.... An IIP,
16 p. in-8^
« Les Fourberies de Gaston Rosnay, auteur du prétendu
Gymnase de bienfaisance, dévoilées et comparées à celles
dès prêtres. — Paris, chez les marchands de nouveantés.
— An IV de la République, 15 p. in-8*'.
Ces ouvrages se trouvent à la Bibliothèque d'Auxerre,
réunis en un seul volume, sous le n** 212 de la collection
Bastard.
Apperçu [sic] des crimes commis par les Anglo-Améri-
cains envers les Français. — Paris, chez Tauteur. —
An VIII de la République, 52 p. in-8^
Les ressouvenirs de M... ou les inconvénients d*un
bon choix....
Quelques escrocs anglais démasqués ou les déserts de
l'Amérique du Nord démontrés tels qu'ils sont. (S. 1. n. d.)
Cet ensemble d'ouvrages dénote chez leur auteur une
intelligence cultivée, et les meilleures intentions relati-
vement au bien public. Aussi trouvons-nous dur et
injuste l'article que M. E. Petit a publié sur lui dans
3SS
YAnfiuaire de 4877 (p. 107-409. — « Le Collège des
doctrinaires de Noyers. » — Gel article contient d'ail-
leurs une erreur. Jacques Mignard n'était pas de Noyers.
Il mourut à Chassignelles le 29 vendémiaire, an X de
la République, à l'âge de 56 ans.
MIGNARD,
Chef de bureau à la Préfecture, petit-neveu
de Jacques Mignard.
Notes tirées des registres de l'état-civil d'Asmères-en-Montagne
(Côte-d'Orjy et de ceux de Ravier es et Nuits-sous-Ramères,
Il y avait, dès 1525, un Mignard, notaire royal à Noyers.
(M. Langin, maire de Noyers, possède, écrit de la main même de
ce Mignard, un ouvrage manuscrit illustré).
On trouve également sur l'état-civil de Ravières un Mignard, pro-
cureur fiscal en 1690, père de Mignard Pierre, avocat au Parlement
de Paris, celui-ci parrain de René Mignard, d'Asnières-en-Montagne.
(Cette dernière commune était comprise dans l'ancienne Cham-
pagne). ^
ENFANTS CONNUS DE
MIGNARD JEAN.
M'"* Mignard Jacques,
praticien au bailliage de
Cruzy, né à Asnières, le
1" novembre 1622.
M. Mignard lean,l M. Mignard René, né à\ De Mignard René,
v»/M,-r.«/.io A^r^^.. ! Asnières, le 11 jum 1627, \ ^ , „.
bourgeois, demeu- j^^p^-g^ J^ ^^6 du mois pt né Mignard Jean,
marié à Chassignelles,
en 1683, à Madeleine
rant à Asnieres-en- 'suivant et ayant eu pour
Montagne (Côte- /parrain Pierre Mignard,
J,r^ \ i^/v^ \avocat au Parlement de-
dOr) vers 1600. Paris, demeurant à Ra-f Bourrelier, fille de M.
né à Ivières, et pour marraine [ Nicolas Rourrelier,
[Reine Marguerite Le Roy- V^...„ ^^ , -^.-^
teux, fille d'un procureur /P^^*^^^^^ ^^ la justice
'fiscal demeurant à As-l de Chassignelles et de
nières, le dit Mignard Re-| p„ivv
ne marie en 1652 a D"*l
Marguerite Loùet, fille de 1 Le dit Mignard Jean,
M. Jean Louet, marchand ° '
à la commanderie de St- Igrand-père de Mignard
Marc, près Nuits-sous- /Jacques.
Ravières. /
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I. — TEMPÉRATURE.
Moyenne générale de Tannée : 10o4.
Mois le plus froid : janvier (moyenne 1«0, 18 jours de gelée et 6 jours dont le
maximum a été inférieur à 0®).
Mois le plus chaud : août (moyenne 19<'0 et 6 jours dont le maximum a été
supérieur à 30o).
Jour le plus froid : 11 janvier (minimum, -13<>0 ; max., -0o2 ; moyenne, -6o6).
Jour le plus chaud : 21 juillet (minimum, 18^1; maximum, 33*»5; moyenne, 25«8.
Nombre de jours de gelée : 87
Dernier jour de gelée de l'hivtr 1885-1886 : 5 mai (-0o8).
ARRONDISSEMENT DE JOIGNY, FENDANT l'aNNÉE 1885-1886.
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Mois le plus sec : février (18mm3 et 4 jours de pluie).
Mois le plus humide : octobre (112m™9 et 13 jours de pluie).
Jour OÙ il est tombé la plus grande quantité de pluie : 5 juin (28o»"'0).
III. — VENT.
Vent dominant : E. (80 jours).
Vent qui, en moyenne, souffle avec le plus de force : S O (moy. 3,1).
Mois pendant lequel le vent a soufflé avec le plus de force : Mai (moy. 3,0).
Moyenne générale : 2,5.
Jour où le vent a atteint son maximum d'intensité : Le 19 juillet 1886, de
8 h. 50 à 9 h. du soir (10 min.J, pendant un orage, le vent souffle avecune telle force
qu'il déracina ou casse, sur la «ommun» d« Tannerr«, environ 300 pieds d'arbres.
ÉVÉNEMENTS GÉNÉRAUX.
1885. — DÉCEMBRE 24. ~ Chambre des députés, longue
discussion sur les crédits du Tonkin. Les crédits sont Totés
par 273 voix contre 267 sur 5i0 votants. ,
29. — Clôture de la session.
Le congrès réuni à Versailles réélit, dans une séance ora-
geuse, M. J. Grévy, par 457 voix sur 589 votants.
30. — Démission du ministère Brisson.
Prestation du serment de la Régente en Espagne. Les Cortès
sont suspendues.
En Egypte, les Anglais remportent une victoire importante
sur les insurgés souda niens, commandés par Abdullah, le suc-
cesseur du Madhi.
1886. — JANVIER 7. — Formation d'un ministère sous la
présidence de M. de Freyclnet.
Le cabinet est ainsi composé :
MM. de Freycinet, aux affaires étrangères ; Demôle, à la
justice ; Sarrien, à l'intérieur ; Goblet, à l'instruction publique;
Baihaut, aux travaux publics; Develle, à l'agriculture;
Lockroy, au commerce; général Boulanger, à la guerre; Aube,
à la marine; Sadl-Carnot, aux finances; Granet, aux postes et
télégraphes .
12. — Ouverture de la session ordinaire. Au Sénat, M. Le
Royer est élu par 149 voix sur 175 votants. A la Chambre,
M. Floquet est élu par 243 voix sur 298 votants.
M. de Freycinet donne lecture d'un message dans lequel il
fait appel à l'union et à la concorde du parti républicain.
11. — Ouverture du onzième parlement de la reine Victoria.
14. — Ouverture du Landstag prussien. Le discours du trône
est lu par l'empereur Guillaume.
15. — Tentative d'insurrection à Carthagène (Espagne).
16. — Sur l'initiative de la Russie, les puissances remettent
à la Grèce et à la Serbie des notes les invitant au désarmement.
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17. — Conflit entre le consul allemand et le roi des lies
Samoa. Les consuls américains et anglais protestent contre
l'attitude du représentant allemand.
18. ~ M. Barrême, préfet de l'Eure, est assassiné en chemin
de fer, de Paris à Maison-Laffite.
21. — Proposition d'amnistie déposée à la Chambre par
M. Henri Rochefort.
Conférence de M. Savorgnan de Brazza, au cirque d'hiver,
sur sa mission du Congo.
23. — Le général de Courcy, dont l'intervention a été fatale
au Tonkin et en Annam, e.st rappelé en France.
2';. — Il est question de nommer M. Paul Bert résident géné-
ral au Tonkin.
28. — Le Sénat adopte les sept premiers articles de la loi
sur l'enseignement primaire.
La commission nommée pour examiner la proposition de
M. Rochefort repousse l'amnistie.
Un décret paru à VOfficiel règle l'organisation du protectorat
de l'Annam et du Tonkin. M. Paul Bert est nommé résident
général.
29. — Le cabinet anglais envoie une note comminatoire au
gouvernement grec l'engageant à désarmer.
FÉVRIER 1, 5. — Discussion et adoption du projet de loi
sur les associations syndicales.
M. Ch. Dillon est nommé résident à Hué et M. P. Vi'al rési-
dent à Hanoï.
3. — Formation d'un cabinet libéral en Angleterre sous la
présidence de M. Spencer.
6. — La proposition d'amnistie déposée par M. Rochefort est
repoussée par la Chambre. Le député de Paris donne sa dé-
mission.
8. — A la suite d'un grand meeting d'ouvriers sans travail à
Londres, des scènes d'émeute et de pillage ont lieu dans plu-
sieurs rues de Londres.
10. — La question d'Orient est toujours en suspens par suite
de l'armement de la Grèce. Les puissances adressent une note
collective à la Grèce l'invitant à désarmer.
14. — Elections législatives dans cinq arrondissements, par
suite d'invalidations. Les républicains l'emportent partout.
16. —- En Allemagne, le conseil fédéral adopte le projet du
prince de Bismarck sur le monopole de l'alcool.
Mort de Jules Janin, critique d'art et romancier.
49. — Discussion sur un projet d'expulsion des princes. La
Chambre repousse le projet Rivet.
20. — Renouvellement des scènes de pillages à Londres, à la
suite du meeting de Hide-Parck. ^
25. — Discussioa et approbation le 27 du traité de Mada-
gascar.
MARS 1 et 2. — Le Sénat termine la première délibération
sur l'organisation de l'enseignement primaire.
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La Chambre adopte Tordre du jour Lanessan sur la propo-
sition d'expulsion des princes. Cet ordre du jour exprime 1 es-
poir que le Gouvernement saura prendre les mesures comman-
dées par l'intérêt supérieur de la République.
4. — La paix est signée à Bucharest entre la Serbie et la
Bulgarie. La Grèce devient hésitante.
6. — Le Sénat adopte le traité de Madagascar.
11, — Interpellation à la Chambre de M. Gamélinat. sur la
grève de Decazeville.
12. — Un mouvement en faveur du désarmement se produit
en Grèce.
13 et 45. -— Discussion à la Chambre sur la grève de Decaze-
ville. L'interpellation se termine par l'adoption d'un ordre du
jour de confiance par 379 voix contre 100.
16. — Crise ministérielle en Angleterre. Deux membres du
cabinet donnent leur démission par suite de désaccord avec
M. Gladstone sur la question irlandaise.
18. — Le Parlement allemand repousse le projet du monopole
de l'alcool.
19. — Troubles à Liège et scènes de pillage à l'occasion de
l'anniversaire du 18 mars. Des conflits sanglants ^ont lieu
entre la troupe et les émeutiers.
Discussion sur les tarifs de chemins de fer.
21. — Adoption de la proposition Michelin à la Chambre, sur
la publicité du Conseil municipal de i'aris.
28. — Arrestations, àjDecazeville, de MM. Duc-Quercy et
Roche, journalistes, accusés d'encourager les grévistes.
29. — Occupation de Lao-Kin (Tonkin) sur la limite nord du
Tonkin.
30. — Nouveaux troubles dans le bassin de Charleroi.
AVRIL. — Un projet d'emprunt de 900 millions est déposé.
Il est accepté par 292 voix contre 233.
4. — Elections sénatoriales dans Seine-et-Oise et l'Aisne :
MM. Maze et Gilbert Boucher sont élus.
^ 8. — - M. Gladstone présente à la Chambre des communes son
grand projet de réformes en Irlande.
Les élections des Corlès espagnoles donnent une grande
majorité aux ministériels.
10. — La Conférence de Constantinople sanctionne l'accord
survenu entre le prince Alexandre et la Porte.
Affaire de Châteauvillain. Le directeur d'une usine, M. Fis-
cher, se refuse de laisser pénétrer la force publique venant
procéder à la fermeture d'une chapelle privée. Les portes sont
enfoncées, M. Fischer, à la tête de ses ouvriers, reçoit la force
publique à coups de revolvers. Les gendarmes ripostent.
M. Fischer est blessé, une jeune fille est tuée.
13. — Interpellation de MM. Keller et de Mun sur l'affaire
de Châteauvillain. L'ordre du jour de confiance est adopté.
. 14. — Election législative des Deux-Sèvres. M. Ganne, répu-
blicain est élu.
403
. 16; — M. Gladstone psésente à la Chambre des communes la
seconde partie de son plan.
- 17. — Le Sénat adopte, après modification, le projet d'em-
prunt de 900 millions.
21. — La Chambre adopte le projet de M. J. Roche sur l'ex-
position universelle.
23. — La Grèce déclare que pour obéir aux conseils, amicaux
de la France, elle est prête à désarmer. Malgré cette déclara-
tion, les puissances remettent leur ultimatum à la Grèce.
MAI 3. — Session des Conseils généraux en France.
Election législative à Paris. M. Gaulier, radical, est élu.
contre M. Roche, journaliste, condamné à Villefranche pour
avoir excité, par de fausses nouvelles, les ouvriers grévistes
de Decazeville.
Election sénatoriale de la Vendée. M. Béjarry, monarchiste,
est élu contre M. Daniel Lacombe, républicain.
5. — M. Gladstone adresse un manifeste à ses électeurs, aU;
sujet de la qiestion irlandaise.
6. — Les ambassadeurs des puissances demandent à la Grèce
de nouvelles explications. M. Delyannis, premier ministre, ré-
pond qu'il regrette que les explications contenues dans la
réponse à la France ne soient pas satisfaisantes. Le blocus est
établi sur les côtes de Grèce.
8. — Voyage de MM. Baïhaut et Granet, ministres, à Mar-
seille. Les autres ministres se rendent également sur divers
points de la province.
10. — L'école de pharmacie de Paris est fermée à la suite de
troubles produits au cours de M. Chatin.
11. — Le Landstag prussien adopte un nouveau projet de loi
ecclésiastique.
12. — A la Chambre des communes, M. Gladstone prononce
un grand discours en faveur de son projet sur l'Irlande.
13. — Le général Boulanger donne lecture, au Conseil des
ministre^, de son projet sur l'organisation de l'armée.
L'emprunt national de 500 millions est couvert vingt-et-une
fois.
La tentative d'arbitrage tentée par M. Laur, député, n'aboutit
pas. Les mineurs de Decazeville, Combes et Firmy continuent
la grève.
La France prend possession des lies Comores.
14. — La reine régente d'Espagne accouche d'un prince qui
reçoit le nom d'Alphonse XIII.
Modification ministérielle en Grèce. M. Delyannis donne sa
démission et M. Tricoupis le remplace. Les puissances main-
tiennent le blocus.
15. — Le choléra éclate de nouveau en Italie.
Une vaste souscription s'organise en France en faveur de
l'institut Pasteur.
18. -— La grève de Decazeville continue.
19. — La commission de l'Exposition universelle a4opte le
plan de MM, Formingé, Dutert et Eiffel.
-AlM-JÊ^
464
âO. ^ Lacommfçsiondu budget supprime le budget des eultes,
22. — La reine Sakalave Binao, notre alliée à Madagascar/
proteste, dans une lettre adressée au Temps^ contre notre traitÂ
conclu avec les Hovas.
98. — La commission d'expulsion des princes adopte, par
Q voix contre 5, le principe de l'expulsion.
29. --« La Chambre repousse la proposition d'un secours de
500.000 fr. aux grévistes, présentée par M. Basly.
JUIN 1. — La Chambre prend en considération la proposi^
tien de MM. Michelin et Planteau, sur la séparation de rËglise
et de l'Ëtat.
Le Sénat entame la discussion sur le projet de loi sur la
chasse.
3. ^ La Chambre des députés grecs voté la démobilisation.
5. — La Chambre des communes, par 3)3 voix contre 313,
repousse le projet de M. Gladstone sur l'Irlande. M. Gladstone
annonce la dissolution de la Chambre.
6. — Troubles en Irlande à Lurgan, entre catholiques et pro-
testants.
8. — Discussion du rapport de M. Pelletan sur l'expulsion
des princes.
10. — La compagnie de Decazeville accorde une légère aug-
mentation de salaire qui fait cesser la grève.
12. — La Chambre adopte l'amendement Brousse interdisant
aux princes le territoire de la République, par 315 voix contre
233.
14. — Le ministre des travaux publics dépose un projet au*^
torisant la compagnie de Panama à émettre des valeurs à lots,
15. — Le roi Louis de Bavière et son médecin sont trouvés
noyés dans le lac de Strumberg, près Munich.
19. — Le Sénat adopte, par 141 voix contre 107, le projet de
loi d'expulsion des princes.
23. — Adoption^ par la Chambre, de la loi sur les sucres.
MM. Goblet et Lockroy se rendent à Amiens à l'occasion de
l'exposition industrielle.
Les princes Napoléon et d'Orléans quittent la France.
25. — Grève des ouvriers de chemin de fer à Chicago.
Publication du livre de M. Drumond, la France juive» Ce
livre a uh certain retentissement.
26. — M. Constans, ancien ministre, est nommé ambassa-
deur à Pékin.
28. — Discussion à la Chambre de la loi sur les céréalea.
JUILLET 2. — La commission de Panama entend les expli-
cations de MM. de Lesseps, Rousseau, Dingler et d'autres ingé-
nieurs.
3. — Le général Saussier, qui avait donné sa démission à la
suite d'un blâme du ministre, la retire..
6. — Elections générales en Angleterre. M. Gladstone est
réélu, mais ses adversaires sont en majorité.
403
S. -T Las troupes qui reviennent du Tonkin, pour assister à
la fête du 14 juillet, arrivent à Paris.
Après deux invalidations successives, M. Sébline est éli
sénateur de l'Aisne.
9. — La loi sur les céréales est ajournée à la suite de l'inter-
vention de M. Develle.
14. — M. de Lesseps, devant les hésitations de la commis-
sion, retire lui-môme la demande d'autorisation d'émettre des
valeurs à lot.
15. La Russie notifie aux puissances la cessation dQ la fran-
chise du port de Batoum ; Batoum est déclaré port de guerre
russe.
Mort du cardinal Guibert, archevêque de Paris.
17. — Les industriels allemands décident qu'ils ne prendront
pas part à l'exposition de 1889.
18. 7- Le ministère Gladstone donne sa démission. Lord
Salisbury est chargé par la Reine de former un nouveau cabinet.
19. — Une rencontre au pistolet a lieu entre le général Bou-
langer et M. de Lareinty ; aucun des deux adversaires n'est
atteint.
20. — Le baron de Gourcel, ambassadeur à Berlin, donne sa
démission,
21. — M. Alphand est nommé directeur des travaux de l'ex-
position universelle.
22 — Une intéressante expérience de ballons dirigeables est
faite à Meudon.
24. — Nominations dans le corps diplomatique.
Un nouveau ministère anglais est formé sous la direction du
marquis de Salisbury.
26. — De grands préparatifs d'armement ont lieu à Sébas-
topol et dans la mer Noire.
AOUT 4. — Renouvellement par moitié des Conseils géné-
raux.
5. — M. de Freycinet se rend à Mont-sous-Vaudrey.
6. — Des pourparlers sont engagés entre le général Menabrea
et le directeur des affaires commerciales, relativement au re-
nouvellement du traité franco -italien.
8. — Le pape notiûe au corps diplomatique sa décision rela-
tive à l'envoi d'un représentant àFékin. Cette mesure est défa-
vorablement accueillie à Paris.
10. — Révolution de Venezuela. Le président, M. Guzman
B'anco, est déposé et remplacé par le général Crespo.
12. — Une commission spéciale est nommée par le ministre
en vue de la préparation de l'Exposition universelle.
14. — Traversée de la Manche par un ballon à hélice monté
par MM. Lhoste et Mangot.
15. — Mort du célèbre pianiste Listz.
17. — Entrevue à Gasteîn entre l'empereur d'Allemagne et
Tempereur d'Autriche.
406
t
19. ~ Emeutes à Belfast (Irlande). Une cinquantayiè de per*
soDBes sont blessées.
Ouverture de la session des Conseils généraux.
21. — Grève à Vierzon parmi les ouvriers delvi Société fran-
çaise du matériel agricole.
22. — Un puits à pétrole est découvert près de Glermont-
Ferrand.
23. -* M. Decraîs, nommé ambassadeur à Vienne, présenta
ses lettres de créance.
24. — Révolution en Bulgarie. Le prince Alexandre, est fait
prisonnier et expulsé de la principauté.
25. — Une contre-révolution a lieu à Soçhia, une régence se
forme sous la présidence de M. Stambouloâ* .
A la suite de troubles graves produits à Chicago par des
anarchistes, sept d'entre eux sont condamnés à mort.
^28. — Un banquet est offert à Saint-Pétersbourg à M. P.
Deroulède, président de la Ligue des patriotes.
29. — Vioknts tremblements de terre en Egypte, en Italie et
en Grèce.
30. — Congrès phylloxérique de Bordeaux.
Centenaire de M. Chevreul. De grandes fêtes données par les
corps savants ont lieu à Paris.
SEPTEMBRE 2. — Le prince de Bulgarie rentre à Sofia
au milieu d'un grand enthousiasme. Les auteurs du coup
d'Etat sont arrêtés. Le prince écrit au czar pour l'assurer de
son dévouement. Alexandre lui répond par la désapprobation
la plus formelle.
4. — Nouvelle guerre de mineurs à Bruxelles.
5. — M. P. Bert décide l'organisation d'une exposition de
produits français à Hanoï pour le l«r janvier 1887.
6 — Le général Boulanger visite les côtes de la Méditerranée
et la frontière des Alpes.
7. — M. J. Herbette, ministre plénipotentiaire, est nommé
ambassadeur de France à Berlin.
8-9. — Des tremblements de terre ont lieu sur plusieurs
points de l'Amérique.
11. — Le prince de Bulgarie, devant les résistances de la
Russie, donne sa démission.
14. — Le général Boulanger assiste aux grandes manœuvres
des 12o et 18® corps d'armée. *•
Le capital de garantie de l'Exposition universelle est entière-
ment souscrit.
15. — Une dépêche informe que M. Paul Bert a été reçu en
audience solennelle par le roi d'Annam et lui a remis des pré-
sents.
16. — L'Assemblée nationale bulgare se réunit à Sofia.
Elle décide qu'une assemblée nouvelle pourvoira à la vacance
du trône.
18. — Un navire mû par l'électricité traverse la Manche en
quatre heures.
407
ÎM). — MM. Roche et Duc-Quercy, les condamnés de Ville-
franche, sont graciés.
21. — Tentative de soulèvement de deux régiments de cava-
lerie aux environs de Madrid. Elle est repoussée par les
troupes. *
22. — Le général Kaulbars est envoyé en qualité d'agent
diplomatique russe à Sofia.
23. — Essai au jardin des yuileries d'un nouveau ballon de
M. Godard. La • Dynamiteuse des airs. >
Mort du duc Decazes, ancien ministre.
24. — La commission du budget opère plusieurs réductions
sur le budget des cultes.
Elle propose en outre de supprimer le privilège des bouilleurs
de crû.
25. — Les ministres sont en voyage. M. de Freycinet pro-
nonce à Toulouse un discours qui a un grand retentissement.
26. — Quelques difficultés s'élèvent entre le gouvernement de
Madagascar et notre résident général.
27. ~ Le général Kaulbars invite le gouvernement bulgare à
lever l'état de siège et à mettre en liberté les auteurs du coup
d'Etat. La situation se tend entre l'Assemblée et l'envoyé
russe.
28. — M. Parnell soumet .à la Chambre des communes son
bill agraire. Le bill est repoussé par 297 voix contre 202.
OCTOBRE l«r. — Un Congrès catholique des œuvres socia-
listes est tenu à Liège.
Les publicistes Lafargue, J. Guesde et Susini, çrévenua
d'excitation au pillage et à la guerre civile, sont acquittés par
le jury delà Seine.
â. — Un Congrès antisémitique est tenu à Bucharest.
Mort d'Hippolyte Castille, romancier et publiciste.
5. — Un Congrès des Syndicats ouvriers est tenu à Lyon.
Troubles à Vierzon à l'occasion de la grève des ouvrier»
mécaniciens agricoles.
7. — Inauguration à Dijon de la statue du sculpteur Rude.
10. — M. Wilson dépose son rapport général sur le budget.
13. — Élection sénatoriale dans la Marne. M. Diancourt,
républicain, est élu.
15. — La situation s'aggrave en Bulgarie; la police bulgare
arrête les principaux chefs du parti russe. Le général Kaulbars
proteste,
18. — Interpellation, à la Chambre, de M. Henry Maret sur
les troubles de Vierzon. L'ordre du jour de confiance demandé
par M. Sarrien est repoussé et la Chambre adopte l'ordre du
jour pur et simple.
19. — Première délibération sur le projet de loi de réorgani-
sation de l'instruction primaire adopté par le Sénat.
20. — A la suite du vote de la Chambra sur les troubles de
Vierzon, M. Sarrien, ministre de l'intérieur, donne sa démis-
sion. Plusieurs de ses collègues paraissent disposés à le suivre.
408
21. — La commission des douanes se prononce pour le relè-
vement des droits sur les alcools étrangers.
Elections législatives dans la Meurthe-et-Moselle et dans
l'Aisne. M. Yolland est élu dans le premier département et
M. Rigaut dans le second. Tous deux sont républicains.
22. — Le Sénat repousse la proposition de loi de M. Naquet,
modifiant l'article 310 du divorce.
23. — L'empereur d'Allemagne donne réception à M. J. Her-
bette. L'entretien a un caractère très cordial.
On apprend que dans une escarmouche au Sénégal, le damel
du Gayor, un de nos plus redoutables adversaires, est tué par
un lieutenant de spahis.
24. — Le général Kaulbars déclare à la régence bulgare que
la condamnation des officiers bulgares compromis dans le coup
d'Etat serait considérée comme une provocation à la Russie.
25. — Une grève éclate sur le chemin de fer de Panama.
26. — M. Gambon, ministre de France en Tunisie, est nommé
ambassadeur à Madrid.
Le duc d'Aumale fait don à l'Institut de son château de Chan-
tilly.
27. — M. de Laboulaye est nommé ambassadeur à Saint-
Pétersbourg.
30. — L'dstitut, dans sa réunion solennelle, déclare accepter
le don du duc d'Aumale.
NOVEMBRE 4. — Ouverture à la Chambre de la discussion
du budget.
M. Baïhaut, ministre des travaux publics, donne sa démis-
sion. Il est remplacé par M. Ed. Millaud.
5. — La Régence Dulgare, se voyant abandunnée par les
puissances, demande à partager le pouvoir avec M. Quankoff,
qui refuse. Les officiers auteurs du coup d'État sont relâchés .
6. — Inauguration à New-York de la statue de la Liberté,
œuvre de Bartholdi. Une délégation française assiste à cette
imposante cérémonie.
8. — De grandes inondations ont lieu dans le bassin du
Rhône.
10. — Election dans le département du Nord. M. Trystram,
républicain, est élu. Cette nomination a un grand reten-
tissement dans le pays, en raison du succès de la liste conser-
vatrice aux élections générales.
11. — Mort de Paul Bert, résident général au Tonkin.
12. — La rupture est définitive entre la Russie et la Bul-
garie. Le général Kaulbars quitte Sofia en laissant les sujets
russes de Roumélie sous la protection de la France.
16. ~ Sur la proposition de M. Douville-Maillefeu, la Cham-
bre renvoie à la commission le projet dji ministre des finances
et celui de M. Sadi-Carnot.
17. — M. Bihourd est-nommé résident général au Tonkin.
ÉVÉNEMENTS LOCAUX.
1886. — JANVIER !•'.— M. Launeau de Marey, de Girolles,
ehef de bureau à la direction de l'intérieur en Cochinchine, et
M. Gerst, percepteur à Sens, sont nommés chevaliers de la
Légion d'honneur.
Un nouveau bureau de recette de régie est créé à Auxerre,
pour le canton ouest. M. Gourliau, ancien instituteur, en est
nommé titulaire
Sont nommés ofUciers d'académie : M. Richard, de Montaigu,
délégué cantonal ; Mme Devoir, chef d'institution à Sens ;
M. Prudot, maire de Mailly-le-Ghâteau, et M. Maurice, chef de
division à la préfecture de TYonne.
4. — Le Ministre de TAgriculture envoie aux préfets une
circulaire concernant la création do champs de démonstrations
pour les améliorations agricoles.
7. — M. Cotteau, président de la Société des Sciences, est
nommé, pour la deuxième fols, président de la Société géolo-
gique de France.
M. Devouges, de Saint-Florentin, est nommé officier d'aca-
démie.
8. — M. Duplan, d'Auxerre, grand industriel parisien, publie
une brochure sur la suppression de l'impôt foncier sur la pro-
priété agricole, brochure qui produit sensation dans le monde
agricole.
Mort de M. Dechambre, sénonais. membre de l'Académie de
médecine, directeur de plusieurs publications scientifiques.
. 14. — M. Hugot est nommé vice-président du conseil de pré-
fecture de l'Yonne pour 1886.
Une grave nouvelle parvient à Auxerre. M. Paul Bert,
l'éminent député de l'Yonne, serait nommé envoyé extraordi-
naire de la République prés la cour de Hué, et c'est à lui qu'in-
comberait la mission d'organiser notre protectorat sur TAnnam
et le Tonkin.
15. — La nomination de M. Paul Bert comme résident
général au Tonkin est confirmée.
410
M. Dhumez, maire de Ronchères, est suspendu de ses fonc-
tions pour avoir fait placarder, par l'instituteur de sa commune,
des affiches outrageantes pour le gouvernement de la Répu-
blique.
17. — Mort de M"« Savatier-Laroche, veuve de l'ancien
représentant du peuple en 1848.
19. — M. Launeau de Marey, promu dernièrement chevalier
de la Légion d'honneur, est nommé secréts^ire général de la
direction de l'intérieur en Gochinchine. '
20. — Le départ de M. Paul Bert, nommé résident général au
Tonkin, est fixé au 14 février.
21. — Tirage au sort, à Auxerre, de la classe de 1885.
Réunion du Comice agricole de l'arrondissement d' Auxerre.
Sont nommés membres du bureau pour 1886 : M. Pinard, pré-
sident; MM. Rapin et Grochot aîné, vice-présidents; MM. Ri-
chard et G. Rouillé, secrétaires; M. G. Pinard, trésorier.
26. — Le Gercle du commerce d' Auxerre, dont M. Paul Bert
était membre, décide qu'une réception d'honneur lui sera faite
avant son départ pour le Tonkin, et fixe cette réception au
2 février.
L'ouverture de la première session des conseils municipaux
est fixée au 7 février.
Arrêté du maire dç la ville d'Auxerre rétablissant la taxe
officielle du pain.
27. — Tous les cours d'eau du département subissent une
crue importante due à la fonte des neig^es. /
Gréation d'une société hippique à Joigny, société qui prendra
le nom de Société des Gourses bourguignonnes.
27. •— Réception solennelle de M. Paul Bert au Gercle répu-
blicain de l'Yonne à Paris. M. Guichard, sénateur, et M. Paul
Bert ont prononcé chacun un discours pendant cette soirée,
qui a laissé une impression profonde chez tous ceux qui y ont
assisté.
29. — Mort de M. Bonnerot, député de l'Yonne.
30. — Le conseil municipal de Joigny décide que les obsèques
de M. Bonnerot auront lieu le dimanche 31 janvier, aux frais
de la ville.
FÉVRIER 2. — Réception de M. Paul Bert au Gercle du
commerce d'Auxerre, avant son départ au Tonkin.
4. — On signale dans le département le débordement de
différents cours d'eau, notamment du Serein, de l'Armançon,
de la Gure et de l'Yonne sur différents points.
6. — M. Klobukowski est nommé directeur du cabinet de
M. Paul Bert; M. Ghailley, son gendre, est nommé directeur-
adjoint; M. Toutée, capitaine d'artillerie, fera partie de la
maison militaire de la résidence générale.
11. — M. Klobukowski, directeur du cabinet de M. Paul Bert,
est nommé consul de 2e classe hors cadre.
' 19. — Le Gonseil d'Etat approuve la création d'une Chambre
de commerce dans le département de l'Yonne.
26. — M. Hanriot, inspecteur primaire en- congé, est nommé,
sur sa demande, inspecteur primaire à Boulogne-sur-Mer.
MARS 2. — M. Lécrivain, agrégé d'histoire à la faculté de
Rennes, est appelé en la même qualité à Toulouse.
'8. — Mort de M. Pinard-Miraut, président du Comice agricole
et viticole de l'arrondissement d'Auxerre.
10. — Les électeurs du département de l'Yonne sont convo-
qués pour le dimanche 4 avril, pour l'éleôtion d'un député en
remplacement de M. Bonnerot.
12. — M. Goste adresse aux électeurs de l'Yonne sa circu-
laire comme candidat à la députation pour succéder à M. Bon-
nerot. '
13. — M. Duguyot est porté comme candidat à la députation
par le parti radical de l'Yonne.
15. — On annonce une troisième candidature dans l'Yonne
pour l'élection d'un député, celle de l'abbé Jussot, curé de
Villevallier.
Mort de M. Georges Dampt, chroniqueur du Voltaire.
20. — L'Officiel publie un décret instituant une chambre de
commerce pour le département de l'Yonne, chambre qui aura
son siège à Auxerre.
M. Denis, ancien notaire, est nommé juge de paix du canton
de Chablis ; M. Callabre, juge de paix du canton de Guillon, et
M. Gérard, avoué, suppléant du canton sud de Sens.
22. — M. Delécolle, premier adjoint, est nommé maire de la
ville de Joigny, en remplacement de M. Bonnerot, décédé.
21. — Ouverture de la première session des assises de l'Yonne,
sous la présidence de M. Limpérani. C'est pendant cette session
fue sera jugée l'affaire Montarlot, Charton et consorts, accusés
e vols au préjudice de la Conlpagnie Paris-Lyon-Méditerranée.
Les prévenus sont au nombre de 29. Le jury, dans cette affaire,
aura à répondre à plus de deux cents questions.
27. — Ouverture, dans l'Yonne, d'une souscription en faveur
de l'Institut Pasteur.
28. — Mort de M. Brunet, ancien sous-préfet d'A vallon, an-
cien juge de paix et ancien membre du Conseil général.
AVRIL 1. — Le Conseil d'Etat prononce la désaffectation des
bâtiments du petit séminaire d'Auxerre; par suite, la ville
d'Auxerre va rentrer dans sa propriété et en disposer à son gré>
4. — Le jury rend son verdict dans l'affaire Montarlot et
consorts. Montarlot seul est condamné à trois ans de prison ;
tous les autres prévenus sont acquittés. Montarlot supportera
seul les frais du procès, qui s'élèvent à 12,000 francs environ.
Cette affaire a clos la session qui, fait sans précédent dans
l'Yonne, aura duré quinze jours.
Election d'un député dans l'Yonne. M. Duguyot obtient
32,000 voix ; M. Coste, 17,000; l'abbé Jussot, 15,000. Ballottage.
7. — M. Coste annonce aux électeurs de l'Yonne qu'il se
désiste de sa candidature à la députation en faveur de M. Du-
guyot, qui, au premier tour de scrutin, a obtenu le plus grand
nombre de voix.
412
9ii — Aiort de M. Bouchardat, né à Tlsle-sur-Serein, profes-
sent à Paris depuis plus de 50 ans. M. Bouchardat s'était acquis
une grande notoriété dans le professorat.
15. — Installation à Auxerre, sur Thorloge de la ville, d'un
sémaphore, pour annoncer aux travailleurs des champs le
temps probable de la journée.
18. — Scrutin de ballottage pour l'élection d'un député.
M. Dueuyot obtient 46,000 voix et l'abbé Jussot 23,000 voix.
25. M. Saulnier est nommé conseiller général pour le canton
de Joigny, en remplacement de M. Bonnerot.
MAI 4. — Dans la nuit du 3 au 4, une gelée assez forte sévit
dans les vignes sises dans les bas-fonds. La température con-
tinue à baisser.
Un violent orage éclate dans l'arrondissement de Tonnerre :
sur quelques points tombe une grêle grosse et abondante, sur
d'autres une pluie torrentielle, qui ravine toutes les terres en
pente.
5. — Ouverture de la session d'avril du Conseil général, sous
la présidence de M. Flandin, vice président.
6. — Dans la nuit du 5 au 6, la gelée sévit encore dans diSé-
rents vignobles du département, notamment dans le Tonnerrois
et le Sénonais.
M.. Duchauffour, procureur de la République à Avallon, passe
au siège de Mantes (Seine-et-Oise) ; M. Bauchard, substitut i
Auxerre, est nommé procureur au siège d' Avallon ; M. Monnol
des Angles, substitut à Fontainebleau, est nommé à .^uxerr<
eu cette môme qualité.
JUIN l«r. -^ La Fanfare d'Auxerre remporte trois premiers
prix au concours musical de Dijon.
Un violent orage éclate sur la ville d' Avallon et cause de«
ravages considérables dans presque tous les jardins qui envi
tonnent la ville.
4. — M. Geste, d'Auxerre, remporte six premiers prix au
concours régional de Dijon; M. Brunot, deux premiers prix ;
M. Minangouin, un premier et un deuxième prix ; tous troi^
pour leur exposition d'animaux.
3. — Un orage éclate sur les territoires de Gravant, Vincelles
et Vincelottes et cause des dommages assez graves dans les
vignes.
9. — M. Peynot, de Villeneuve-sur-Yonne ; M. Boucher,
d' Avallon ; M. Gadaux, de Blacy, et M. GroUeron, de Sens,
obtiennent des récompenses au salon de 1886.
18. — Découverte du phylloxéra dans l'arrondissement d^
feens, sur la commune de Michery, près de Pont-sur- Yonne.
21. — Ouverture de la deuxième session des assises de l'Yonne,
sous la présidence de M. Robert.
28. — M. Prudot, percepteur à Aillant, est nommé receveui
particulier à Dôle (Jura).
La Société centrale de l'Yonne et le Comice de l'arrondisse
ment de Joigny tiennent leur concours à Joigny.
mÊÊ^m^Ê^mmmmitmmÊmam^mmmÊÊm^Êm^mgHmm^^^^gma^^^gmmmm
^sri
413
Serek;, M. Bienvenu Martin, ancien secrétaire général à la préfecture
atsétiiiï ^^ l'Yonne, sous-préfet à Sens, est nommé maître des requêtes
au Conseil d'Etat.
les àïï JUILLET 2. — La commune de Molosme est le théâtre d'utt
assassinat. Un sieur Cerveau tue ^ coups de serpe un sieur
j'qq ^ Jaurez, pour qui il éprouvait une profonde haine depuis long-
( -Qg temps.
ûurkE '''• "~" ^^ orage éclate sur Saint- Aubin-sur- Yonne. Une trombe
d'eau considérable s'abat sur cette commune et y cause des
dégâts évalués à prés de 150,000 fr.
;eziW* 12. — M. Rigollet, notaire à Chablis^, est nommé suppléant
léntan du juge de paix de ce canton.
14. — M. Milliaux, maire d'Auxerre, est nommé chevalier de
e te la Légion d'honneur*
}iiijaiit?, 15. — On annonce la mort de M. Louis Richard, fils de
les teift M. Richard, de Montaigu, décédé à Hanoï le 25 mai.
Parmi les décorations accordées à Toccasion du 14 juillet, on
iaéti^ remarque les noms de M. Hendlé, ancien préfet de l'Yonne,
nommé commandeur de la Légion d'honneur, de M. Bonnerot,
dâDit chef de cabinet du préfet de police, nommé chevalier, et de
J(jtS m. Emile Laurent, nommé officier de l'instruction publique.
17. — La décoration du Mérite agricole est accordée à M. Brot,
jlccs vétérinaire à Pont-sur- Yonne, pour services rendus à l'agri-
fub^t:. eulture.
l U 20. — Un violent ouragan se déchaîne sur la ville d'Auxerre,
i iïi vers 10 heures du soir, au moment où l'esplanade de la porte
du Temple était envahie par une foule de promeneurs. Pen-
dant vingt minutes, on entend que le mugissement du vent et
f^ les cris de détresse des promeneurs ; chacun cherche le^s siens ;
c'est une cohue indescriptible, un affolement général. Dans la
'^^^ rue du Temple, la poussière soulevée par le vent était telle-
l^ ^ ment épaisse, qu'en se sauvant les promeneurs se heurtent les
, , uns contre les autres sans pouvoir se reconnaître.
p
'^[ AOUT 1er. — Election pour le renouvellement triennal du
"'' conseil général. Sont réélus au premier tour de scrutin :
MM. Milliaux pour le canton est d'Auxerre ; — FoUiot, Cha-
blis;— Ravault, Coulanges-sur- Yonne; — Baudouin, Ligny-
le-Ghâtel ; — Merlou, Saint-Sauveur ; — Paul Bert, Toucy ; —
Flandin, Vézelay; — Duguyot, Bléneau; — Brincard, Cerisiers;
— Coste, Saint- Julien- du-Sault ; — Pérouse, Sergines ; — Mar-
tenot, Ancy-le-Franc; — Laubry, Flogny ; — Régnier, Tonnerre;
— de Fontaine, Sens nord.
Les nouveaux élus sont : MM. Saulnier, pour le canton de
Joigny ; Chardon pour le canton de Villeneuve-l'Archevêque. Il
y a ballottage à Avallon, entre MM. Houdaille et Hervieu, et à
Ghéroy entre M. Bonsant et Navault.
6. — Une nouvelle tache phylloxérique est découverte sur le
territoire de Chablis, lieu dit Vauvilliers.
8* — Au scrutin de ballottage pour les élections au conseil
1887 5
as?
V,
f?.
4U
général, M. Navault, notaire, est élu pour 1$ canton d^ Ghéroy
par 1,000 voix contre 900 obtenues par, M. Bonsant, conseiller
sortant. M. Hervieu est élu à Àvallon. M. Houdaille, conseiller
sortant, s'était désisté au second tour.
9. — Ouverture de Is^ troisième session des assises pour 1©
département de TYonne, sous la présidence de M. MuUe.
11. — Le Mildew fait des progrés considérables daQs les
Ti^nobles du département.
Cerveau, l'assassin de Jourey, sur la commune de Molosnaes,
est condamné par la cour d'assises à la réclusioQ perpétuelle.
12. — Un syndicat anti-phyllo?.érique est fondé à Sens, SQUS
la présidence du maire de la yille.
15. — Le Comice agricole de l'arrondissement d'Auxerre tient
son concours annuel à Vermenton.
16. — Les courses de Joigny, favorisées par un temps splen-
dide, ont attiré dans cette ville une affluence considérable et ont
obtenu un grand succès.
Ouverture de la session d'août du Conseil général de l'Yonne.
C'est dans cette session que le conseil doit renouveler son bu-
reau. M. Guichard, sénateur, est nommé président; MM. Flan-
din et Régnier, vice-présidents ; MM. Loup, Arnauld, Saulnier
et Chevillotte, secrétaires.
21. — Clôture de la session d'août du Conseil général de
l'Yonne.
23. — Un syndicat anti-phylloxérique se constitue à Joigny.
SEPTEMBRE 4. — La ville d'Auxerre offre un punch d'adieu
au corps d'officiers du 46e de ligne, qui va quitter notre ville
pour se rendre aux grandes manœuvres et qui ira ensuite,
prendre garnison à Paris et dans la banlieue.
8. — Mort de M. Prot, ancien instituteur à Auxerre et ancien
inspecteur en retraite.
9. — Départ d'Auxerre du 46» de ligne, qui doit être remplacé
dans notre ville par le 4© de ligne.
25. — L'ouverture des vendanges de 1886 est fixée au lundi
4 octobre.
D'après un rapport adressé par le préfet au ministre de
l'agriculture, la récolte des céréales en 1886 se serait élevée à
1,806,030 hectolitres de froment ; 28,997 hectolitres de méteil et
263,854 hectolitres de seigle.
26. — M. Bernard est nommé avoué à Joigny, eii remplace-
ment de M. Bonnerot.
M. Marot, avoué à Paris, est nommé avoué à Joigny, en
remplacement de M. Vullier.
Le bureau du syndicat anti-phylloxérique de l'arrondissement
de Joigny est définitivement constitué. Sont nommés : prési-
dent, M. Zanote; vice-présidents^ MM. Bouvet et Grenet;
secrétaire, M. Barbier.
OCTOBRE 1er _ Pour la première fois, la compagnie de
pompiers de la vUle d'Auxerre^ fait des manœuvre^ de nnit qui
■CI
lie
r^'..
LM
L^.
.r-
415
ont pleinement réussi : la manœuve du sac de sauvetage et la
manœuvre du scaphandre. Avec le sac de sauvetage, il est
possible de descendre les personnes surprises par les flammes
à un étage supérieur ; avec le scaphandre, un homme descend
sans danger dans une cave où le feu s'est déclaré et éteint l'in-
cendie ou opère le sauvetage des marchandises qui s'y trouvent.
4. — L'établissement des dames Augustines, à Auxerre, est le
théâtre d'un événement qui a eu son dénouement devant le tri-
bunal correctionnel. M. Gallet, maire d'Egleny, accompagné
de plusieurs membres de sa famille, se présente pour récla-
mer sa iille qu'il savait s'être retirée dans cet établissement
avec l'intention de se faire religieuse; on refuse de lui rendre
sa fille; la foule s'assemble devant l'institution, puis l'envahit.
Enfin, ia supérieure de l'établissement rend la jeune fille à sa
famille, qui, aux applaudissements de la foule, la fait monter
en voiture et l'emmène.
9. — Mort de M. Petit-Augé, ancien président du tribunal de
commerce de l'arrondissement d'Auxerre, ancien conseiller
municipal, administrateur de la Banque de France.
'5' 14.— M. Robert, de Sens, chef de cabinet du ministre de
l'instruction publique, est désigné pour aller représenter la
France ai centenaire de la République américaine.
16. — Le parquet d'Auxerre intente des poursuites aux per-
sonnes qui ont pris part aux scènes qui ont eu lieu dans le
couvent des Augustines, à Auxerre.
20. — M. Milon, commis des postes à Auxerre, est nommé
commis principal à Sens.
i- 26. — Les personnes poursuivies pour l'afifaire des Augus-
w tines comparaissent devant le tribunal correctionnel. Ce
sont MM. Gallet, père de la jeune fille ; Gallet Pamphile, son
en oncle ; Gallet fils, frère de la jeune fille. Après de longs débats
et la défense présentée par M^ Savatier-Laroche, le tribunal
:é condamne les prévenus à une amende de 100, 25 et 16 francs et
aux dépens.
Il
u
NOVEMBRE 2. — M. Dauzat, inspecteur d'académie, est
î nommé à la résidence de Chartres.
! 3. — Un assassinat est commis à Bernouil, sur la personne
de la veuve Soupe, rentière.
3. — M. Girard, inspecteur primaire à Sens, nommé à Sari-
cerre (Cher), donne sa démission.
4. — Un habitant de la commune de Bernouil, reconnu comme
étant l'assassin dé la veuve Soupe, se suicide en se jetant dans
un puits.
5. — 300 communes du département adressent aux députés
une pétition pour protester contre le projet ministériel relatif
à la suppression du privilège des bouilleurs de cru.
8. — Réunion du Conseil général de l'Yonne, sous la prési-
dence de M. Guichard, sénateur, pour la nomination de quatre
délégués au conseil départemental de l'instruction publique.
Sont élus : MM. GoSte, Flandin, Laubry et Lorin.
4i6
12. — Dans la soirée arrive à Auxerre un télégramme annon-
çant la mort de M. Paul Bert, résident général au Tonkin. Cette
nouvelle cause la plus vive émotion dans toute la. ville.
13. — Un projet de loi soumis au conseil des ministres porte
ouverture d'un orédit de 10,000 fr. pour les funérailles de Paul
Bert, et un autre projet accorde à sa veuve une pension natio-
nale annuelle de 12,000 fr.
15. — M. Javal, député, présente au groupe viticole de la
Chambre les pétitions de 300 communes de l'Yonne réclamant
le maintien de la législation actuelle sur les bouilleurs de cru.
17. — M. Moussu, juge au tribunal civil de Sens, est nommé
juge d'instruction au môme siège.
Le Journal officiel contient un décret portant que deux ins-
tituteurs laïques, deux institutrices laïques et un membre en-
seignant de renseignement laïque privé du département feront
partie du conseil départemental de Finstruclion publique.
Mort de M. Simon, sous-préfet de Joigny.
23. — Une souscription est ouverte à Auxerre pour l'érection
d'un monument à Paul Bert.
25. — On annonce que les obsèques de Paul Bert auront lieu
seulement à Auxerre, suivant la volonté expresse de M"»© Paul
Bert.
27. — Le département de l'Yonne est autorisé par une loi à
s'imposer extraordinairement, pendant six ans, de trois cen-
times additionnels au principal des quatre contributions di-
rectes, pour en affecter le produit au paiement de dépenses
d'intérêt départemental.
27. — Un parricide est commis à Saint-Loup-d'Ordon. A la
suite d'une discussion, le jeune Benon, âgé de 18 ans, poursuit
son père dans les champs, le tue à coups de sabot et le jette
ensuite dans un puits pour cacher son crime.
29. — M. Lefebvre, percepteur à Santigny, est nommé à
Saint-Martin du-Puits (Nièvre), et M. Pité, percepteur à Nuits,
est nommé à Darney (Vosges).
30. — Mort de M. Mérat, ancien président du tribunal de
commerce de l'arrondissement d' Auxerre, ancien conseiller
municipal.
DÉCEMBRE 5. -— Elections aux tribunaux de commerce.
Dans aucun arrondissement les candidats n'obtiennent la majo-
rité absolue. Il y aura lieu à un second tour de scrutin le
dimanche 20.
Elections au conseil départemental de l'instruction publique.
Au premier tour de scrutin, M. Thorin, instituteur laïque à
Avallon seul est élu avec 368 voix. Il reste donc à nommer à
un second tour un instituteur laïque, deux institutrices laïques
et un membre enseignant de l'enseignement laïque privé.
12. — La Société des Sciences de l'Yonne, dans sa réunion
mensuelle de ce jour, rend un solennel hommage à la mémoire
de Paul Bert, et, en signe de deuil, lève sa séance.
43. — Ouverture de la quatrième session des assises de
417
l'Yonne, sous la présidence de M. Godin. La session est peu
chargée; quatre afiaires seulement, dont une renvoyée à la pre-
mière session de 1887, pour oubli d'assignation des témoins ;
M. Albert Gallot, directeur de VYonne^ est traduit devant la
cour d'assises pour attentat à la pudeur. Le jury rend un ver-
dict négatif, il est acquitté.
14. — Deuxième tour de scrutin pour les élections départe-
mentales de l'instruction publique. Sont élus : M. Chat, institu-
teur à Villeneuve-sur-Yonne, Mlle Vigreux, institutrice à
Joigny, M™e Nottet, institutrice à Sens, et M"© Devoir, de Sens,
pour l'enseignement privé.
20. — Deuxième tour de scrutin pour l'élection des membres
des tribunaux de commerce. Sont élus pour l'arrondissement
d'Auxerre : président, M. Trutey fils; juges, MM. Plait jeune
et Bernage ; juges-suppléants, MM. G. Rouillé et Mativet.
Pour l'arrondissement de Sens : Président, M. Lelièvre;
juges, MM. Pléau et Roy; juges-suppléants, MM. Barbier et
Larcher.
Pour l'arrondissement de Joigny : Président, M. Ablon;
juges, MM. Auberger et Couturier; juges-suppléants, MM. Ba-
rat et Brunel.
21. — Le conseil municipal de la ville d'Auxerre est saisi
d'un projet d'établissement d'un 'lycée de jeunes filles à Au-
xerre. Après une longue discussion sur ce sujet, une délégation
est nommée, qui ira, à ses frais, étudier sur place le fonction-
nement d'un lycée de jeunes filles. Les trois membres de cette
délégation sont MM. Dupallut, Ythier, Savatier-Laroche.
418
TABLE ALPHABÉTIQUE DES DEUX PREMIÈRES PARTIES DE l'aNNUAIRE.
"^ pages
Académies 94
Académie de Dijon 38
Adjoints aux maires 74
Adminisl. d'Agricult., 129
Administration civile 49
Administration ecclé-
siastique 87
Administ. financière 101
Administ. de la justice 88
Administ. militaire 99
Administ. municipales
des chefs-lieux d'ar-
rondissements 61
Agenda municipal 17
Aliénés (asile dépaite-
mental des) 62
Ambassadeurs 26
Archevêques et évêques 33
Architectes des monu-
ments bis t. 132
Archives de l'Yonne 53
Armée de terre 39
Arrondissements mari-
times 40
Assistance judicmire (bu-
reaux d') 94
Association des demoisel
les économes, à Sens 134
Association des anciens
élèves du collège
d*Auxerre 136
— du collège de Sens.' 137
aS 1 ^- Tribunaux.
Baocfue de France (suce.) 102
Bibliothèques pu bliques 1 30
Bureaux de la préfecture 49
— de postes 116
— de bienfaisance 134
€
Cadastre 102
Caisses d'épargnes 134
Calendrier 3
Canal du Nivernais 121
Chambres consultatives
des arts et manufac-
tures à Sens 133
Chambre des députés 28
pages
Chapitre métropolitain 87
Chefs-lieux de préfec-
tures. 34
Chemins de fer 127
Chemins vicin. (serv.des) 122
— (nomenclature et
itinéraire des) 123
Comices agricoles 129
Comité départem. des
enfants assistés 59
— des travaux hist. et
soc. savantes 132
Commissaires nriseurs 93
Commission aéparte-
mentale. 56
—d'examen pour l'ins-
truction primaire 95
— salles d'asiles 95
— de surveillance des
prisons départem. 64
Commission s de statist. 130
Commission d'inspect.
des pharmacies 58
Communes du départ,
comp. chaque canton 53
Communes du départe-
ment ( superficie, re-
venu, distances judi •
claires, noms des can-
tons et bureaux de
poste) 65
— (population, maires,
adjoints, curés el ins-
tituteurs par arrotid). 74
Comput ecclésiastique 3
Conseil départemental
d'instruction publique 95
— d'Etat 30
Conseil de préfecture 49
-— généial de l'Yonne 56
Conseils d'arrond. 57
— municipaux des chefs-
lieux d'arrond. 61
Conseils d'hygiène 58
Conservateurs des hy-
pothèques 115
Conservations fores -
tières 37
Contributions directes
(personnel) 102
— indir. (person. 114
Correspondants de
l'Annuaire 1
Cour de cassation . 31
pages
Cour des comptes 31
-— d'appel de Paiis —
Cours d'appel de France 32
Courd'asisses de l'Yen ne 88
Cours de la lune 5
Cours de dessin indus-
triel à Auxerre 133
Cours gratuit de dessin
d'Auxerre 133
Cours normal d'institU'
trices 97
Culte évangélique 87
Curés 74
D
95
Délégués cantonaux
Départements de la
France 34
Dépôt de mendicité 133
Députés de l'Yonne 49
Desservants 74
Diocèse de Sens 87
Directrices des salles
d'asile. 86
E
37
Eaux et forêts
Eclipses. V. Phénomènes
météorologiques 3
Ecoles norm. primaires 97
École prat. d'agriculture, 129
Ecoles spéciales 41
Enfants assistés 63
Enregistrement et do-
maines (personnel) 115
Ères et supputations
chronologiques 3
Etablissements divers
d'utilité publique 130
F
Fêtes mobiles
Foires de l'Yonne
G
3
5
Garnisons 100
Gendarmer, de l'Yonne 101
Gouvernement français 27
M
Haras 129
Haute-cour de justice 31
Hospices 62
Huissiers 93
419
pages
X
Inspecteurs de rinstruc-
tiOD primaire 95
Inspection de TAcadém. —
Inspection des mona<
ments historiqaes 132
Instituteurs communaux 74
Institutrices du départ. 8i
Instruction publique 94
— (Ëtablissements d') 95
J
Jours de la lune
— du mois
— de la semaine
Justices de paix
5
5
5
90
L
«
Leyer et coucher du
soleil .
Lever et coucher de
1a lune.
5
5
M
Maires 74
Maison d'arrêt d'Âuxerre 64
Marées 4
Marine (corps de la) 40
Médecins des enfants
assistés 59
Mendicité (Âssoc. pour
Textinction de la), V.
aussi dépôt 134
Ministres. 25
Monuments historiques 132
Musée départemental 133
Navigation de TYonne et
canaux 121
Notaires 91
O
Octrois
pages
114
Percepteurs et percep-
tions 103
Phénomènes météorolo-
giques 3
Ponts et chaussées 118
Populat. des départem.
de la France 34
Population totale du dé-
partement 83
Position géographique
du département 55
Population par commu-
nes, cantons et arron-
dissements 74-82
Postes et télégraphes 116
Préfecture de l' Yonne 49
Préfets 34
Prêtres aux.de Pontigny 87
Prisons du département 64
Protection des enfants
du premier âge 58
Puissances européennes 25
Q
Quatre-temps 3
El
Recey. de l'enregistr. 115
Revenu foncier par com-
munes, cantons et ar-
rondissements. 65-73
Rôles par communes
(montant des) 103
S
Saisons (conunenc' des) 3
Séminaire diocésain 87
— (petit) 98
pages
Sénat 27
Sénateurs de l'Yonne 49
Service vicinal 122
Société de charité ma-
ternelle d'Auxerre 134
Société des Sciences
de l'Yonne 133
— archéologique de Sens —
— d'études d Avallon —
— d'instruction popu-
laire 131
Société des Architectes
de l'Yonne 133
Sociétés d'agriculture 129
Sociétés d'inslruct. mi-
litaire et de tir 131
Sociétés musicales 137
Sociétés de secours mu-
tuels 135
Sous -Préfectures 53
Succursale de la Ban-
que de France 102
Superficie du départ. 66
— par communes, can-
tons et arrond. 65-74
Suppléants des juges de
paix 91
Trésorerie générale
Tribunal des conflits
Tribunaux civils
— de commerce
101
31
88
89
58
Vaccine
Vérificateurs des poids
et mesures 114
— de l'Ënreffistrement 115
Vétérinaires aiplômés 130
PLACEMENT DES DESSINS DE l' ANNUAIRE 1887.
Pages
•' Portrait de Restif de la Bretonne 1
H Plan de l'Abbaye de Vauluisant 25
i Tombeau de la Chapelle de Vauluisant 65
^ Vitrail de la Chapelle de Vauluisant 93
< Plan de Branches avant 1789 298
^ Portrait de Paul Bert 375