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Full text of "Antiquités de la région andine de la République Argentine et du désert d'Atacama"

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in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/antiquitsdelar02boma 


ANTIQUITES 

DE   LA    RÉGION    ANDINE 

DE  LA  RÉPUBLIQUE  ARGENTINE 
ET  DU   DÉSERT   D'ATACAMA 


l'i  i;i.i(:\Tin\s  i)i:  \a  mission. 


RappoK  mur  an*  MijMion  aelmitlflqu*  en  Amérique  du  Sud  Ikilirie,  Rcpiiblique 
\u'<ntii»i-.  (ihili.  l'enui   .  |>ar  (i.  ur.  (lhr.<.>i  i  MoNTfonT  «-l  K.  Sr-NEclUL  DE  L*  (ift*\«.E. 

Gwrte  des  renions  dea  Heute-Pieteaux  de  l'Amérique  du  Sud  Bolivie.  .\rgen(inp. 
Chili,  Péniu),  percounie»  par  U  \li*%ion  français*'.  Carie  drcM^  par  V.  iiiOT.  d'aprè» 
Irt  travaut  de»  membnr*  <lr  la  Miaaion,  les  kources  originales  inédiles  et  les  docu> 
nirnit  les  plus  récent*,  k  l'échellp  de  if-jboncKi. 

Las  Isos  4ss  Haut»-PUt«aux  de  l'Amérlqns  du  Sud,  |»ar  le  lY  M.  Nbvki-Leuaiiib 
avec  la  rollalmnition  de  MM.  Havat.  E.-A.  HiaoB.  K.  Chbvkbvx,  E.  Maiiscii  ,  J.  Pelle- 

r.HIX  et  J.  TilOCLET. 

Anthropologie  bolivienne,  par  le  D'  Ciiervin. 

Imne  I".   Kthnnint^ie,  l)émoi.'[.i|ihie.  Photographie  iiietriipie. 
Tome  II.    Anlhni|><itué(rii*. 
Tonir  III.  Craniologte. 


UagnlflUqns  ooaaparés  dss  Bsuts-Plateaux  boliTiena  et  dea  régiona  oiroonvoi* 
■Inss .  par  G.  Di  CtiiQVt  MorrrtMiT  et  A.  Prit. 

■i^plorationa   géologiques   dana    l'Amérique   du  Sud,  suivi   de  tableaui    méléom- 
logiqum,  par  G.  Cnvan. 

Antiquités    de   la    région    andine   de    la    République     Âxgmààam    et   du    Déaert 
d'Ataosma,  |Mir  Krir  |U)W4>. 

Tuiiie  I".  Vallées  inirrandincs  de  la  ni*pul>lii|ue  .Xr^rnline. 

Tome  11.   Ihina  argentine.  Désert  dWtaraitia  et  Province  de  Jujuv. 


reoUIss  aroMoIsflqass  à  Ttshnsnsoo.  par  (î.  Coirtt  et  .VIrien  de  Mortu  i  i  t 

Psoas  msnunslogtqiM    dss    Hsats-Plsissax    de    l'Amérlqvs   da    Sod,    pu     io 
I»*  M.  Nr.\n  -I.RMUnr  ri  (i,  (ip\M>ii>irR. 

Noiss  physiologiques  si  médloslss  oonosmsai  Iss  Hsuta-Plstssux  ds  l'Amériqus 
do  tod.  |Mr  le  ir  M.  Nivbo-Lbii«iri. 


yJéoBlalegiquss .  |Mir  M.  Dovli. 
Oéogrsphie  des  Hauta-Platssux  dss  Andss.  par  V.  lluoT. 


MISSION   SCIENTIFIQUE 
G.  DE  CRÉQUI  MONTFORT  ET  E.  SÉNÉCHAL  DE  L\  GRANGE 

5'0'<= 

ANTIQUITÉS 
DE   LA   RÉGION   ANDINE 

DE  LA  RÉPUBLIQUE  ARGENTINE 
ET   DU   DÉSERT   D'ATACAMA 

PAR 

ÉRIC  BOMAN 


TOME    SECOND 

CONTENANT  1  CARTE,  51  PLANCHES  ET  45  FIGURES  DANS  LE  TEXTE 


PARIS 

IMPRIMERIE  NATIONALE 


LIBRAIRIE   H.  LE   SOUDIER,   ROULEVARD  SAINT -GERMAIN,    I7'i 


MDCCCCVIII 


\i- 


X&    S".  S7 


LA  PUNA 

ET   SES  HABITANTS  ACTUELS 


2() 

lill'lirtll.nit    Ml 


L4   PUNA. 

Le  '2'2  juin  igoS,  je  laisse  derrière  moi  Incalmasi  et  j'entre 
dans  le  défilé  qui  donne  accès  au  haut  plateau.  Ce  défilé  porte 
sur  les  cartes  le  nom  de  Cuesta  ou  Abra  de  Munayoc,  mais  les 
habitants  du  pays  disent  :  «Cuesta  de  Munano))^'^  C'est  un 
étroit  passage  en  zigzag  qui  serpente  entre  de  gigantesques 
masses  de  roches.  Une  fois  parvenu  au  point  culminant,  on 
voit,  vers  le  Sud,  les  neiges  du  sommet  du  Nevado  del  Acay,  la 
plus  haute  montagjie de  cette  région,  probablement  entre  5, 800 
et  5,900""  au-dessus  du  niveau  de  la  mer^^l  La  chaîne  que 
nous  traversons  est  une  prolongation  de  l'Acay  vers  le  Nord.  La 
partie  basse  du  défilé  montre  des  roches  schistoïdes  très  plis- 
sées,  de  la  même  structure  que  celles  qui  composent  les  parois 
des  Quebradas  del  Toro  et  de  Las  Cuevas.  Mais,  au  fur  et  à 
mesure  qu'on  se  rapproche  de  la  crête,  ces  roches  perdent 
leur  caractère  schisteux,  changent  progressivement  d'aspect  et 
passent,  sur  les  sommets,  à  des  quartzites  non  feuilletés,  très 
durs. 

Je  pensais  traverser  le  col  et  arriver  ce  même  jour  à  San 
Anlojiio  de  los  Cobres,  chef-lieu  du  Territoire  des  Andes.  Mais, 
à  l'entrée  du  défilé,  je  fus  surpris  par  le  redoutable  vienlo  blanco 
(vent  blanc)  de  la  Cordillère.  C'était  la  première  fois  que  j'étais 
témoin  de  cette  tempête  de  neige,  et  j'ai  compris  depuis  ce  que 
jusqu'alors  je  n'avais  pu  comprendre  :  comment  ce  vent  peut 
faire  périr  des  caravanes  entières  et  des  troupeaux  de  plusieurs 

'"'  Le  mot  cueslu  est  cinployé  dans  les  attribue  /i,8oo"',  tandis  (jue,  sur  la  carie 

ntonlagnes  de  l'Argenllne  pour  désigner  de  M.    Feliciano  Lavenas,    il  est  signalé 

la  partie  d'une  route  ayant  une  forte  In-  comme  ayant  6,3oo"'.  Le   l)""  L.  Braoke- 

clinaison  et  par  laquelle  on  monte  au  col  busch  lui  donne  6,000"'.  Pour  mol,  TAcay 

(|iii  traverse  la  crête  d'une  chaîne  de  mon-  doit  avoir   environ    5, 800    à    5,900'"  de 

lagnes.  Ahra  est  le  nom  du  col  même.  hauteur;  11  est  en  elVot  |)lus  I)as  <|ue  le  Ne- 

'')  Les  divers  auteurs  donnent  des  chif-  vado  del  Chani,  qui  atteint  (i,  100'",  comme 

Près   très  dilTérents  pour    la    hauteur  du  l'ont  constaté  mes  collègues  de  la  Mission 

Nevado  del  Acay.   Martin  de  Moussy    lui  Suédoise  de  1901. 

36. 


392  ANTlonTKS  DK  LA   llK(ilON    ANDINK 

milaiiu's  cir  Ixnifs  pMi<lanl  Iriir  passage  «l»-  la  (  ioidillcre.  Le 
temps  était  l>oaii,  et  soudain  la  tciii{)ête  se  (Iccliaina;  un  v(>nt 
tn-s  \iolrnt  auKMiait  une  neige  dense,  coni|X)M''e  di'  (ines 
ai'Miilles  df  glaci*.  .IVtais  (orl  l)irii  rn\<'ln|>|)«'  ri»-  plusieurs 
manteaux  et  ponchos  et  j'avais  la  tète  rouxerle  d'un  cltusl»  '  en 
laine.  Malgré  cria,  en  un  instant,  je  lus  |)ns(jue  g«l<'.  Il  me 
Nend)lait  «nn*  les  aiguilles  d«;  glare  eussent  lra\ersé  les  \«'le- 
ment>  ej>ai>  (nie  je  |x»rtais  :  je  sentais  des  |)iqiin>s  d'aiguilles 
sur  la  IMMU.  J(*  iMMisais  involontairement  a  la  marche  de  Don 
Diegode  Mmagro, danssa  roncpiètedu  (iliili.Ovalle  278.  i.  y.  il\\ ^ 
(Mii  a  dipeint  les  soullranres  des  Kspagnols  pendant  leur  tra- 
versée de  la  (iorflillère,  «lit  (pie  el  frio  y  el  vienta  les  traspasahan 
las  rntrahas  \*\v  froid  el  le  \ent  Imr  transj>er(  aient  les  en- 
trailles* .  (i'i'st  bien  la  la  .sensation  (pn*  me  lit  eproii\er  l(* 
•  \eiit  hianr  ».  La  temjM'tj?  im>iia(;ait  de  me  desar(,*oniier,  tant  il 
était  dillicile  de  se  tenir  en  selle.  (]e|)endant  je  inV>tais  ])ro|K)s<'' 
d'arri\er  à  San  \iitonio  d<;  ios  (iobn\s  le  .soir  même,  et,  bien 
(pi(>  iiM's  muletiers  lissent  des  protestations,  je  leur  ordonnai 
de  continuer  leur  cliemin.  Mais  un  \ioleiit  rou|)  de  vent  jette 
à  tern*  et  fait  rouler  1*1111  des  inulels  cliargt's  de  bagagrs,  un 
animal  grand  et  lort ,  (|ui  |Hirlait  des  colis  (11111  |M)ids  dt* 
l 'io  kilogrammes.  Lèvent  lui  tait  taire  un  tourcoin|)let  maigre 
les  malles  attachées  sur  son  dos.  Les  muletiers  le  relèvent, 
ronimeiicent  à  arranger  sa  charge;  un  autre  mulet  lombr. 
(^inxaincn  (pi'il  était  im|K)Ssiblr  <!<■  Iiittn  plus  longtemps 
contre  rim|M'tiiosité  du  «  viMit  blam  ',  je  lis  rebrousser  chemin. 
\,v  lendemain,  j'arrixai  a  San    \ntonio  (le  Ios  (iobn>s. 

i.  •xlremile  sud  du  haut  plalr.ni  sud-américain,  dniil  l.i  <  on- 
tiniiation  \ers  le  NonI  forme  Y lùitrc-Sierms  de  la  l^)li>ie  et 
du  IVroii,  apjKirtient  à  la  Hé|)ubli(pii>   \rgentine.  La  partie  Kst 

"'   fkailo,  |Mi%M- iiHinlaifitr ,  «nrir  il Vn  li'*lr.  Uisvanl  iinr  iNivrrliirr  iMmi    U-  nn. 

«rln|i|ir   m   IrirttI   tir   Unir,  dp    ti|;n);n«*  Ir»  ypin  ri  la  UNirJir ,  «Mivrrtiirc  (|iii  |m*iiI 

griM^niirnirnl .   <|irpiii|tlrarMl    \r%    \m\tr%\\  «Mrr  «gramlir  nii  (liiiiinu«*r  À  volonl^. 
ilii  liaiil  |>l<«|p«ii    \ji'  fltmth  r«Mitn*  Imilr  l» 


I,V  PUNA  KT  SKS  HABITANTS  ACTUELS.        :]{)?y 

du  haut  pays  argentin,  nommée  la  Piina  de  Jiijuy^^\  entre  les 
'l'i^ei  2  4"  degrés  de  latitude  sud,  était,  sous  la  domination  es- 
pagnole, une  merced  royale  en  faveur  du  chef  de  la  famille  de 
Campero,  marquis  del  Valle  de  Tojo.  Après  la  guerre  de  l'In- 
dépendance, ce  territoire  a  appartenu  à  la  province  argentine 
de  Jujuy,  bien  que  dans  la  première  moitié  du  xix*^  siècle  il 
fût  continuellement  occupé  par  des  invasions  boliviennes, 
dont  la  plus  importante  fut  celle  du  général  Guillermo  Miller, 
en  1825. 

La  partie  occidentale  de  la  Puna  argentine,  entre  les  2  3''  et 
27"  Sud  et  les  69°  et  7  i''  Ouest  de  Paris  environ,  est  désignée 
sous  le  nom  de  Pana  de  Atacama.  Ce  territoire  est  limité  à  TEst 
par  une  haute  chaîne  de  montagnes  qui  le  sépare,  au  nord  du 
Nevado  del  Acay,  de  la  Puna  de  Jujuy,  et,  au  sud  de  ce  pic, 
(le  la  Vallée  Galchaquie.  Au  Nord,  la  Cordillère  de  d'Orbigny 
sépare  la  Puna  de  Atacama  de  la  province  bolivienne  de  Lij^ez, 
et,  au  Sud,  les  montagnes  de  Catamarca  lui  servent  de  sépaïa- 
tion  d'avec  les  vallées  qui  forment  la  province  de  ce  nom. 

A  l'Ouest,  la  limite  de  la  Puna  de  Atacama  est  constituée  par 
la  Grande  Cordillère.  Le  versant  de  cette  chaîne  donnant  sur  le 
Pacifique  descend  par  gradins  vers  la  côte,  interrompu  par 
d'autres  chaînes  parallèles,  d'une  hauteur  relativement  peu 
considérable.  C'est  ce  qu'on  appelle  le  Désert  d' Atacama,  qui 
relève  de  la  République  du  Chili. 

La  Puna  de  Atacama  fut,  à  l'époque  de  l'Indépendance 
sud-américaine,  placée  nominalement  sous  la  souveraineté  de 
la  Bolivie,  mais  elle  passa  au  Chili  à  la  suite  de  la  guerre  du 
Pacifique,  1879-1882.  En  1899,  le  Chili  dut  céder  ce  terri- 
toire à  la  République  Argentine  en  vertu  d'un  jugement  arbi- 

''^  Puna,  dans  le  sons  argontin  ot  holi-  Dans  la  Répul)rKjnc  Argentine,  on  ein- 

vien,  est  synonyme  de  haut  plalcau.  Au  ploie  aussi  le  iwoi  puna  conune  nom  de  la 

Pérou,  ce  mot  est  employé  pour  désigner  maladie  causée  par  la  raréfaction  de  Tair 

seulement  les  parties  plates  du  haut  pays,  à  une  grande  altitude  au-dessus  du  niveau 

c'est-à-dire  qu'une  puno  est  une  plaine  sur  ào.  la  mer,   maladie  qui,  plus  au  Nord, 

le    haut   j)lateau,  limitée    par   des   mon-  porte  le  nom  de  .<;oror/ic 
tagnes. 


.Vj-i  WTinlITKS  |>K  I.  \   llKr.loN    \M>I\K. 

Inil  (lu  L'nii\«Tii»-iiHiil  <l.  ^Klals-l  ilis  daii^  la  (iiitslioii  dr  limiles 
niln*  vrs  clniv  {kinn.  La  IU'|)iil)li<|in»  Vr^çriilim»  rrij^ca  aIoi-s,  vu 
Jaiixifr  i()<»n,  la  Piiiia  (U'  Alaraiiia  «'ii  •  trrriloin'  national*, 
cVsl-à-<lin'  niaci*  sous  ra(linini>tra(i()ii  clirorl»*  du  «,Mm\rnn*- 
niriit  ri'iilral  dr  ct'Hr  n'|)nl)li(|in'  IV-diTaliNr.  Il  nrnl  Ir  nom 
olUricI  i\v  Tcrritorio  de  los  [ndcs.  «1  San  Vnlonin  dr  lus  (.nhirs 
lui  dj'si«^nr  roniUH»  son  cIu'I-Iumi. 

La  Ii4»li\ir  ri  lr  (iliili  n'axaicnl  rxrrcr  cju  um-  snu\riain<'l«'' 
tout  a  lail  nominale  sur  la  Puna  Av  Marama.  Ils  se  l)<)rnai«Mit  à 
nommer,  parmi  le>  Indiens  de  rliarnii  des  |>elits  liameau\  (|ui 
V  Cî\is|eiil,  une  autorité  |)4U'tanl  di\ei>  titres,  et  ils  laissaient  l«'s 
Indiens  m*  gouverner  à  leur  «,Miise;  ceux-ci  étaient  donc  a  peu 
()ivs  indélMMidants.  (iet  état  «le  choses  s'explitjue  |)arlaileinenl , 
narre  (luil  «lail  prescjin"  im|M)>sil)le  de  perr«*\oir  des  ini|H>ls 
dune  iniiNirlaïK-e  (pirit  ouipie,  si  minime  (pTelir  lui,  et  parce 
<pie  leN  roinmunicalions  regulien's  entn*  les  dillerenls  liameaux 
à  traxers  des  déserts  tout  a  lait  stériles  sont  très  c<u*it<Mises  et 
très  dilliriles,  pmir  ni"  pas  <lire  impossdtles.  (  ,r  nesl  cpi  ru 
l()oi  (pu»  la  l^'pul)li(|ue  Nrgentinea  jiris  des  mesures  s<'*rieUM's 
iMiur  entrer  en  j)ossession  de  son  nouxean  territoin*  et  |)our  se 
faire  reronnaitre  |)arles  Indiens  (jui  v  liahileiil. 

La  propriété  cixile  rie  la  terre  n'existe  «^uer»'  «Jans  la  JNiiia  de 
Mac.Miia.  Les  seuls  droits  de  |)roprieté  de  cet  immense  dés<*rl 
sont  Tondes  sur  dniv  concessions  d'orij;ineespaj;uole  [mcirrr/rj 
nalt's)  axec  <le>  limites  In»»  incertaines  et  In's  indélinies.  l/um- 
de  ce>  mcrredes  fut  conférée,  le  i .')  mars  iG.'^i,  pii  Don  lelijM* 
de  All)orno7.,  jçouxerneur  «•!  capitaine  j;énéral  du  n»i  d  Ks- 
Iwi^^Mie  dans  la  proxinre  du  Turnman  et  chevalier  de  l'onln*  de 
Santia^^o,  à  don  l'raucisco  \rias  \rlas<pie/..  (.elle  concession 
donnait  à  celui-ci  \vs  terres  de  la  Puna  (pii  n'étaient  pas  coni- 
pri.HTsdaus  jjfs  mrnrdrs  anteri«Mires;  mais.  <raj>re>  le  texte,  il 
est  |)res(pir  nu|Hissil>|r  de  com|)rendre  cpirllrs  sont  ces  ternvs. 
I,e  détenteur  actuel  des  <lroits  d'\rias  \(*làs<pie7.  pnMend  ipie 
tout  le  Territoire  (les  Vndes  lui  aiipartient.  L'autre  nirrccd  fut 
donnée,  i>n  i'(\i\,  au  général  Luis  José  l)ia/.,  dmil  1rs  héritiers 


LA   PUNA  ET   SES  HABITANTS  ACTUELS.  395 

prétendent  à  la  propriété  de  la  moitié  sud  de  la  Puna  de  Ata- 
cama.  Les  titulaires  de  l'une  et  de  l'autre  de  ces  concessions  n'ont 
jamais  songé  à  faire  valoir  leurs  droits  :  le  territoire  était  pour 
ainsi  dire  sans  gouvernement  et  les  terres  avaient  trop  peu  de 
valeur  pour  qu'ils  se  donnassent  la  peine  d'en  prendre  posses- 
sion. Ce  n'est  qu'après  l'établissement  des  autorités  argentines 
que  le  titulaire  actuel  de  la  merced  Velâsquez  a  essayé  de  saisir 
des  fermages  exorbitants,  avec  effet  rétroactif,  des  Indiens,  les- 
quels ont  toujours  considéré  le  désert  comme  leur  propriété. 
Naturellement  cela  n'augmente  pas  la  sympathie  des  Indiens 
pour  le  nouvel  ordre  de  choses. 

Pour  comprendre  la  vie  humaine  dans  un  J)ays,  il  faut  se 
rendre  compte  du  milieu  dans  lequel  l'homme  est  placé. 
Gomme  la  Puna  est  un  territoire  presque  inconnu  géograj^hi- 
quement,  je  crois  nécessaire  de  donner  un  aperçu  de  sa  nature 
et  de  son  climat  avant  de  passer  aux  études  que  j'y  ai  faites 
au  point  de  vue  ethnographique  et  archéologique. 

La  Puna  argentine  est  un  plateau  d'un  niveau  presque  uni- 
forme, divisé  par  des  chaînes  de  montagnes  parallèles,  dirigées 
du  Nord  au  Sud,  en  larges  plaines  composées  d'un  terrain  d'al- 
luvion  si  parfaitement  plat  que  l'on  ne  peut  pour  ainsi  dire  y 
découvrir  aucune  aspérité,  excepté  çà  et  là  de  petites  colhnes, 
cimes  de  montagnes  enterrées  dans  l'alluvion. 

L'altitude  générale  du  plateau  varie  entre  3,4oo  et  3,8 oo"' 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  La  hauteur  moyenne  des  chaînes 
au-dessus  des  parties  plates  du  plateau  n'est  pas  considérai)! (>  : 
elle  atteint  1,200""  environ. Les  cols  donnant  accèsd'une  plaine 
à  l'autre  ont  au  maximum  4,5oo™  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer,  le  plus  souvent  moins.  Nous  avons  déjà  mentionné  les 
deux  pics  les  plus  hauts  de  la  partie  orientale  de  la  Pnna  :  le 
Chani,  6,100'",  et  l'Acay,  d'environ  5,800  ou  5,900'".  L(>s 
Nevados  de  Cachi,  entre  la  Vallée  Calchaquie  et  la  l\ma  de 
Atacama,  ont  plus  de  6,000™;  dans  l'intérieur  de  ce  dcM^iiier 
territoire,  il  y  a  encore  deuvon   trois  pics  d'enxiron  6,o()()"' 


396  VMI^UITKS  DK  \.\   HKrJON   ANMINK 

(rallifiirlr;  rn  ;^n/»ral,  on  jmmiI  «lin-  (jin"  «rllr  nlliludr.  i  rs[- 
.i-dirr  rii\irnii  '^^oo*  aii-<l«*ssii.s  du  iii\«'aii  «(riHMal  (in  liant 
i)lat(*au,  «'sl  l«'  niaxiniuni  dr  liantrnr  di's  pics.  La  (irande(]or- 
dilli'n'  **sl  plus  lianlr  (pu*  los  autres  cliaîiirs  :  pliisiours  de  ses 
pics  ont  6,ooo",  on  inènie  plus.  La  linnlr  A*'  la  neij^e  pcrjM'- 
tnrllr,  snr  Ir  (iliani,  l'sl  à  environ  r),8oo"'. 

Les  cliaiiies  (lui  traversi»nl  la  Pnna  dn  Nord  an  Snd  sont, 
prosqnr  sans  exerption,  roni|>osres  dr  (piarl/itos  d  nnr  ronuMir 
j^ri.s  vrrdalrr,  (pn'hpndois  ron«;«'aln'.  On  ohsrnr  lnnjoui*s  le 
iiiènie  pliénonicnc  cpie  nous  a\ons  vu  à  la  Cuesta  <!«•  \lnnano  : 
le  (piartzite  de  la  bas«»  des  nionta^^nes  est  s(*liisl«Mi\  ••!  li^ès 
plissé,  relui  des  sounnets  est  roni|)arl  et  non  srlii>len\.  Kn 
(pi«'l(pieN  ran's  endnnts.on  voit  des  «granits.  L'én>sion  a  arrondi 
re.H  montagnes;  les  FornK's  angulaires  ou  esrarjxVs  ne  sont  pas 
rrrcpirnies.  Lrs  p(>ntes  sont  ron\erles  de  |)etiles  pierres  déla- 
rliee,*»  ri  <!••  Irrri'  de  del)lava;^e  |)rovenant  de  I  éro.sion. 

\a*.  iionl  dt;  la  Pnna  e.st  rou>ert  d'une  ininiens<>  rroùte  de 
trarlislr  UM'Iaii^é  d  anriésites,  de  darite.s  ri  ilr  rlivnlites.  J'ai 
oliMT\é  ces  Irarlivtes  au  piefi  du  volcan  éteint  le  Tnsie  (|)n's 
de  San  \ntonio  de  lo^  (iohres),  à  SuMpies,  antoitr  dr  (ioclii- 
noca  et  Oasahindo,  (*t  dans  le  nord  dn  dcpartcMnent  de  Rin- 
conada.  Les  trarlivtes  y  occupent  dnnr  un»'  «'tencine  ronsidé- 
rahle.  Il.s  con\rent  tout  le  nord  de  la  Pnna  de  \tarania  et  d(*s 
|)artii*s  de  la  Pnna  de  Jujuv,  au  pied  des  nionla^Mies  (|ui  sé- 
|>areut  ces  drn\  terriloin*s.  Les  Iraclivtes,  étant  plus  n'»cenls 
cpie  rêlévalion  (\rs  rliaines  (|uart/.ili(pies,  n*e\isl«'nt  (pie  dans 
les  jKirties  hasMvs.  L'érosion  a  aj;i  éner^M(pi(Mnent  sur  la  croûte 
tracliyti(pi(>;  là  où  celle-ci  est  continue,  vWv  est  sillonnée  par- 
tout i\r  profonds  ra\ins  à  parois  |M'r|M>n(licnlain>s.  Kn  d'antres 
endroits,  I  érosion  .1  enlevé  la  pins  ;;ian(lr  parti<>  d(*  cette 
cniùle  et  n'a  laiss»»  f|U(>  de  jM'tits  pialeaux  isoli-s.  cpii  jxMivent 
avoir  jusipi'à  une  centaint>  de  nietnvs  de  hauteur,  éj;alenienl  c^ 
flancs  |>«'r|XMidirnlaires«  ce  cpii  les  rend  preM|ue  inaccessibles, 
(les  pialeaux  ont  un  intérêt  etlnio^rr,i|,)ii(|,|,.^  parce  (pi'ils  ont 
.M«r\i    aux   liahitanls  préliispani(pn's   |>our  y  constrniiv    leurs 


I 


].\    PUNA  ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  397 

villages,  protégés  ainsi  contre  l'assaut  des  ennemis.  Dans  les 
grottes  naturelles  que  l'eau  a  creusées  dans  les  flancs  de  ces 
plateaux,  nous  trouvons  les  sépultures  des  autochtones  du 
haut  plateau. 

On  a  écrit  sur  la  géologie  de  la  Puna  de  Jujuy  trois  petits 
ouvrages  très  intéressants,  qui  ont  pour  auteurs  le  D''  Ludwig 
Brackebusch  (74  et  75)  et  M.  Vittorio  Novarese  (271).  Récem- 
ment, M.  Florence  O'driscoll  (273)  a  traité  aussi  ce  sujet  dans 
la  description  d'un  voyage  qu'il  a  fait  en  même  temps  que  moi. 

La  Puna  de  Jujuy  comprend  deux  grandes  plaines,  renfer- 
mées entre  les  montagnes  :  la  plaine  des  Salinas  Grandes  et 
celle  de  Pozuelos.  La  première  commence  à  la  frontière  boli- 
vienne et  se  termine  au  pied  de  l'Acay.  Elle  s'étend  entre  deux 
chaînes  :  à  l'Est,  la  Sierra  Occidental  de  Humahuaca;  à  l'Ouest, 
les  Sierras  de  Cochinoca  et  de  Quichagua  et  leur  continua- 
tion vers  le  Sud,  où  le  Nevado  del  Acay  ferme  la  plaine,  qui  s'y 
termine  en  pointe.  Cette  plaine  a  environ  260''°'  de  longueur, 
en  ligne  droite;  avec  de  bons  mulets,  il  faut  au  moins  cinq 
jours  pour  la  parcourir  du  Sud  au  Nord.  Sa  largeur  moyenne 
est  d'une  trentaine  de  kilomètres.  Aux  Salinas  Grandes, 
la  partie  la  plus  large,  il  y  a  environ  60''™  de  l'Est  à  l'Ouest, 
entre  les  deux  chaînes.  La  photographie,  y?^.  S7 '^^\  prise 
dans  les  environs  d'Abrapampa,  vers  le  Sud,  montre  l'aspect 
(le  cette  plaine.  Les  montagnes  qu'on  aperçoit  dans  le  fond 
sont  à  quelque  trente  kilomètres  de  distance  de  l'objectif.  Les 
petits  arbustes  touffus  qu'on  voit  sur  la  plaine  sont  des  tolas. 
Devant  les  montagnes,  à  gauche,  se  détache  une  ligne  noire 
ininterrompue  :  ce  sont  d'autres  petites  tolas,  que  le  mirage 
fait  ressembler  à  de  grands  arbres  au  bord  de  lacs  imaginaires. 
Les  points  noirs  à  l'horizon  représentent  une  caravane  de  mu- 
lets se  trouvant  à  10  ou  i5''"\  mais  visible  et  agrandie  gràc(^ 
à  l'air  pur  et  transparent  et  à  la  réfraction. 

La  plaine  des  Salinas  Grandes  forme,  comme   la  plupart 

'''   Voir  la  planche  XXXIII,  page  4iG. 


VtR  VNTIoriTKS   |)K   I.  \    hK(.ll>N    \MHNK 

(1rs  plaines  (in  liant  |}lat(an,  nn  hassni  li\(lrn<;ra|>lii(|nr  nidt'- 
■  HMidant  (*t  sans  rniissain*.  L(*s  canv  <lf'  la  plaine  v[  li'.s  (ontMils 
(les  nionla^no  (ini  IrntnnnMit  sr  n-nnisscnl  dans  !•'>  salines. 
Leseanx  provenant  (In  Nord  forment  le  Hio  de  Mirallores.  (pii 
traverse  la  jH-tile  La^nna  de  Rnnituvor  et  al)ontit  a  la  l<Mi«(ue 
La^nna  de  lluavatav(M'  ou  (îuavatavo;  (M'Ile-ci  na  |)as  de 
rninninniration  \isil)le  avec  les  salines  (pii  sont  pres(pn'  ati 
niènn*  ni\ean  (jne  la  lacune.  Prohahlenient,  de  cette  dernière 
le»  ran\  passiMil  sons  tern*  aux  salines.  Du  c(")te  sud,  les 
Salinas  (irandes  n*çoivent  directenuMit  lArrovo  del  Mohmio, 
vtMiant  dn  (iliani ,  et  1  \rrovo  de  San  \ntonio  on  de  Or^anuvo, 
(pii  \ienl  de  iVcis.  1  ne  «(rande  partie  dn  coui's  de  ce  dernier 
est  ('»^alenient  souterraine.  La  dillerence  de  nixean  des  dixei'ses 
parties  (\v  la  plaine  est  tellement  insi<;ni(iaiite.  (pie  l'extn'me 
Nord  a  ensiron  .i, .)()(>"'  d'altitude,  et  les  Salinas  drandes 
.S,!<r)o".  c'est-a-dire  s(Mil«>ineiit  i  fio"  de  dillerence  sur  une 
('iendiie  de  pu -^  de  aoo^"*,  f^es  la^iin«*s  scnit  p«'ii  prolitndes; 
je  n<*  cn>is  |)as  (pie  la  |)liis  «grande,  relli>  de  (înayataYo,  attei^nie 
jamais  i""  de  prolondenr.  \  leiMxpie  de  la  seclieres.se,  coUe 
lacune  est    pres(pH>  à  .S4»c. 

rnnies  les  plaines  du  liant  plateau  ont,  dans  leurs  partii*s 
l«*s  plus  basses,  des  salinas,  ;;randes  eti'iidnes  couvertes  d'une 
concile  stratiliee  de  sels,  dont  le  chlorure  de  stKlinm  con- 
stitue relement  principal.  Les  Saluias  (tiandrs  (»ccujM'nt  an 
moins  i,.'»)»^"  rarrt^s.  J'ai  prati(|iie  des  excaNations  dans  celle 
couche  saline  en  deux  endroits  dillerents,  assez  loin  des  lH>r(ls, 
et  j'ai  mesiin»,  comm»'  maximum  de  la  rroùle  de  s«d,  o*3o 
d'épaisseur.  Dans  plusieurs  eiidroils  de  la  saline,  le  sel  reii- 
lerme  du  horate  de  chaux  en  luherciiles  ^lohnlenx;  ce  l>orate 
e.st  exploite  sur  une  «grande  ecli(*lle  par  une  conipa*;nie  Ind^e. 
L(»D'(i.  I^>deiil)ender  64.p.  ii8)  le  détermine  iniiieralo^i(pi(*- 
iiKMit  comme  l>oronatn»calcite.  \  l'ei^Npie  d(>s  pluies,  la  salin(* 
est  (|uel(pie(ois  conxerte  d'eau. 

Laiilre  plaine  de  la  Puna  de  .lujuv,  celle  de  Po/.nelos,  esl 
U'ancoiip  moins  grande  ipie  les  Salinas  (irandes;  elle  a  environ 


LA   PUNA  ET   SF:S   HABITANTS  ACTUELS.  3<J9 

80*^'"  du  Nord  au  Sud  sur  •i5'^'"  de  Ttlst  à  l'Ouest.  Les  Sierras  de 
Cochinoca  et  de  Santa  Gatalina  la  bornent  à  l'orient  et  à  l'occi- 
dent. Au  Sud,  elle  a  pour  limite  les  trachytes  de  la  Sierra  de 
Quichagua.  Elle  est  aussi  plate  que  la  plaine  des  Salinas  Grandes 
et  d'un  niveau  plus  uniforme  encore.  Au  centre  se  trouve  la 
Laeuna  de  Pozuelos,  d'eau  salée,  ressemblant  tout  à  fait  à  celle 
de  Guayatayo,  excepté  pour  la  forme,  car  elle  est  presque  aussi 
large  que  longue. 

La  Puna  de  Atacama  est  divisée,  par  deux  chaînes  princi- 
pales, en  trois  plaines  s'étendant,  comme  celle  des  Salinas 
Grandes,  en  de  longues  bandes  du  Nord  au  Sud.  Chaque  plaine 
forme  un  système  hydrographique  indépendant,  avec  d'im- 
menses salines  au  milieu,  où  aboutissent  les  eaux  de  la  plaine  et 
tles  montagnes  environnantes.  Quelquefois  la  même  plaine  est 
divisée  en  plusieurs  bassins  à  cause  de  petites  élévations  du 
terrain.  D'intéressantes  études  géographiques  sur  la  Puna  de 
Atacama  ont  été  publiées  par  MM.  A.  Bertrand  (60),  F.  .T.  San 
Pioman  (322),  L.  Darapsky  (112)  et  E.  A.  Holmberg(166). 

L'eau  de  la  Puna  est  presque  partout  salée  ;  celle  des  grandes 
lagunes  particulièrement  est  chargée  et  même  saturée  de  sel. 
L'eau  des  rivières  est  aussi  plus  ou  moins  salée,  quoique  moins 
que  celle  des  lagunes.  L'eau  de  ces  dernières  n'est  jamais  potable , 
ni  pour  l'homme,  ni  pour  les  animaux.  Même  l'eau  des  rivières 
occasionne  souvent,  aux  étrangers  et  aux  bêtes  qu'on  amène 
d'autres  régions,  des  dérangements  dans  les  organes  digestifs. 
Sur  les  bords  des  lagunes  et  des  rivières,  on  voit  toujours  des 
eiriorescences  salines;  de  grandes  étendues  de  terrain  à  sec 
présentent  fréquemment  aussi  ces  efflorescences.  Ces  terrains, 
qu'on  appelle  peladares,  sont  absolument  dépourvus  de  vé- 
gétation. Il  n'y  a  d'eau  potable,  relativement  peu  salé(>, 
que  dans  les  petits  torrents  avant  leur  sortie  des  montagnes 
et  dans  des  sources  à  de  grandes  distances  Tune  de  faulre, 
quelquefois  à  So'^'"  ou  plus.  M.  Brackebusch  (75,  p.  289  et  sulv.) 
formule  une  théorie,  qui  me  paraît  acceptable,  sur  la  forma- 
tion des  salines  de  la  Puna  et  sur  la  provenance  des  sels  qui  en 


t(M)  \\ru)\  rrks  dk  i.a  iiÉciioN  andink. 

siiluifiil  !••  «Mil.  Ci's  M'Is  S4*rai('iil  1rs  m'Is  iiKirins  miiliMius  dans 
l«»s  gn»s  nmjji's,  nrnbaMciiXMit  jiirassi(jiu'>,  (|iir  rmi  a  Inmvés 
au -dessous  (If  nn*s(iii('  toutes  les  salines  ilr  la  H<-|iiil)li(|ue 
\r;;»'nline.  I/eau  dissoudrait  les  siîls  et  les  ferait  moiitrr  à  la 
surfarr. 

Lr  <  iiiii.il   «If    hi    l*im;i  rsl   r\ces.si\riiu*nt  ncc  »'l  ass»'/.  Iruid 
|MMir  sa  latitudr. 

La  t«'iii|M'*ratun' dr  l'air  n'est  pas  trrs  basse  |>en<laiil  le  jour, 
mais  la  nuit  •■II**  di'sccnd,  toujours  m  loM-r  rt  muimiiI  en  été, 
au-dessous  de  o".  Pendant  la  jounitM',  le  soird,  ires  rarement 
rarlié  par  les  iiua«;r>,  hrùlr  Ir  vovaj^t'ur  (pii  trav<*rse  les 
st<'|)|M's  aridt's  du  IkiuI  plateau,  tandi>  (piVi  I  ond>n'  ou  a  froid. 
L«'s  jours  d  été,  à  midi,  uiir  rxiM-rimcr  curinisr  à  lain*  eoii- 
sistr  à  mettre  uin'  main  à  ronihre,  drrrirre  le  dos,  rt  l'autn* 
«•\|K)sée  au  solril  :  pendant  (pie  cette  dernière  est  prescjue 
liniléf  par  les  rayons  solaires,  on  a  la  sensation  d'un  iroid ,  ass(*7. 
inlriisr  méiiir,  sur  l'auln*.  Lnrsfpi'on  a  |oiii  d'iinr  rlialmr 
assez  agréable  nsaiil  li*  rourlirr  du  solril,  iint*  dcmi-beuiv 
apn>s,  (piand  Ir  soleil  a  disparu  derrière  les  inonta<;nes,  on  a 
froid  et  il  iaiit  se  vêtir  davantage.  Même  pend.nil  li*!»',  ou 
trouNe  irecpiemment,  le  matin,  l'eau  rouNerle  d  iiiie  rouelle 
de  glare  di»  i  ou  "à  centimètres  ilépaisseiir.  \ussi  |M'ndant  la 
|M'riode  estivale  |NMitH)n  \oir  soiivtMit  les  montagnes  eiilièn'- 
iiMMit  couv(*rtes  de  niMge,  (pii  tpiebpielnis  ne  disparaît  |kis 
a\aiit  midi.  I.a  IMiiia  de  Vlaeama  m'a  paru  plus  iroide  tpie  la 
Piina  de  .liijuv. 

La  saison  d'biver  dure  de  piiii  à  août;  comme  été,  il  {.ml 
(  ompter  de  décembre  à  février. 

11  <>st  tout  naturel  (|ue  la  pn*ssion  banunétritpie,  à  une  alti- 
tude aussi  considérable,  soit  tn's  basse.  Les  tableaux  inétéon>- 
logitpies  insérés  plus  bas  nt>  contiiMineiil  mallieureusement  |)as 
d'observations  barométriques.  Le  seul  n'iiseignement  ciue  je 
|M>ssi>di>  .-^  ce  sujet  »'st  une  movenne  jïrise  à  Cocbinoca  (3,.')Oo" 
au-dessus  fin  niNenu  de  la  mer),  basé»*  sur  les  observntioiis  de 


LA  PUNA  Eï  SES  HABITANTS  ACTUELS.  401 

Tablée  Lavagna;  cette  moyenne  est  seulement  de  491™"".  Natu- 
rellement l'extrême  raréfaction  de  l'air  a  une  grande  influence 
physique  et  morale  sur  les  habitants  du  haut  plateau.  Cepen- 
dant, comme  nous  le  verrons,  les  Indiens  sont  rarement  sujets 
aux  afl'ections  qui  résultent  de  ce  manque  d'oxygène  et  de  pres- 
sion atmosphérique.  Ils  sont  capables  de  faire  de  lourds  travaux 
et  des  exercices  corporels  violents  sans  avoir  le  soroche.  Mais, 
pour  l'étranger,  c'est  autre  chose ,  surtout  pendant  les  premiers 
jours  qu'il  passe  sur  le  haut  plateau.  Le  moindre  mouvement 
un  peu  vif  lui  enlève  la  respiration  et  accélère  les  battements  du 
cœur.  La  nuit,  on  se  réveille  avec  une  étrange  sensation  d'op- 
pression, et  le  simple  elFort  nécessaire  pour  se  retourner  dans 
le  lit  fait  perdre  haleine. 

La  pluie  sur  le  haut  plateau  est  nulle  pendant  les  mois  de 
mai  à  septembre,  comme  c'est  d'ailleurs  le  cas  dans  les  pro- 
vinces de  Catamarca,  La  Rioja  et  San  Juan,  du  moins  pen- 
dant les  mois  de  juin  et  juillet.  Abrapampa  et  La  Quiaca  ont 
239"""6  et  495"''"9  de  pluie  annuelle  en  moyenne,  d'après  les 
observations  que  je  donne  ci-dessous.  Catamarca  en  a  280"""; 
La  Rioja,  297""";  San  Juan,  la  j^rovince  la  plus  sèche  de  la  Répu- 
blique Argentine,  n'en  a  que  65°"",  selon  M.  W.  G.  Davis  (114). 
Cependant  je  crois  que  le  chilTre  de  près  de  5oo'"'"  pour  La 
Quiaca  doit  être  exceptionnel;  peut-être  cette  abondance  de 
pluie  est-elle  causée  par  la  proximité  de  la  Vallée  de  Sococha, 
sillon  profond  du  haut  plateau  bolivien,  voisin  de  La  Quiaca. 
Je  dois  avouer  que  les  chiffres  représentant  les  observations 
pluviométriques  de  la  Puna  m'ont  surpris.  Me  basant  sur  mes 
expériences  personnelles,  faites  durant  deux  séjours  dans  la 
Puna,  en  diflérentes  saisons,  j'étais  loin  de  croire  à  une  pluie 
aussi  abondante.  Les  grandes  pluies  n'existent  qu'aux  mois  de 
décendjre,  janvier  et  février;  ce  sont,  presque  sans  exception, 
des  orages  violents  et  de  peu  de  durée,  avec  tonnerre  et 
loudre. 

L'atmosphèie  est  sèche;  la  momification  rapide  et  conq)lète 
des  cadavres  d'honimes  et  (fanimaux  en  est  une  preuNC.  Les 


-iir»  WTM^l  ITKS  |)K  LA   IIKCJION    \M>INK 

onjjifsse  cass«Mit,  l»*s  lèvres  s«»j;i»rc<»nl,  it's  clieveux  jH-nli'iit  leur 
s<)iipl«*sse;  1rs  bottes,  les  courroies  et  les  selles  se  dessèrlienl  r| 
M»  l»ris«'iil,  >1  on  ne  les  graiss<*  pas  très  MniNml.  Tous  ces  faits 
(léinonireiif  (lUe  ratuios|)liir<>  d»  l.i  Puna  rs[  i)(>au('OU|)  j)lus 
srclie  (lue  celle  (les  vallées  interandin(>s,  et  cejx-nclant  les  obser- 
\alions  nn'|i'«nn)l()«(i(jurs  (ionnciit  prrsfjne  1rs  niènjes  inoviMines 
(riiuiiiidilr  ;ihiiospli<'ri(|iii'  pour  la  Tuna  :  (i^i.'S  p.  ino  de  la 
.saluralion  à  \l»rapaiiipa,  et  ')(),. H  p.  loo  à  La  Ouiaca,  cpie 
pour  les  provinces  interandines,  dont  les  niovennes  sont  :  jM)ur 
(ialaniarca,  r)i,6  p.  loo;  |M>ur  La  Hinja,()i..>  p.  in(»;rl  |MMir 
San    luaii ,   (»  '|,.)    p.    i  no. 

Les  \euts  Si»nl  très  \i(»lrnls  dans  la  Piiii.i.  Lfs  priits  csclones 
V  sont  IrècpnMils.  Le  \enl  transporte  le  sa!)!»'  d  nn  rndioil  à 
lanlre  ••!  Ininn'  dfs  dnin's  (pii  clianj^MMil  (•nnliiMM'iJrnn'nt  de 
place. 

Lair  est  cliar«(è  d^drclrliil»'.  Lorscpinn  hnld',  iiifiiir  lèj^ère- 
UM'nl,  les  xèleuMMits  nu  cihou'  le  nnil  diiii  iiinirt,  on  sent 
ininicdialiMuent  lèlectricité.  La  iniil.  1rs  lissus  ou  les  poils 
frottés  produisent  iiii*-  Iiiiiihti'  pliospjiorescente  assez,  intense. 

Les  s<'ules  ol)ser\ations  nieteorolo*(i(pM>s  de  la  Puna  publiées 
jus^piiri  consistent  en  une  série  bien  incomplet»*,  dressée  par 
labbe  (leroninio  LaNa^na  38  ,  a  (iocbinoca.  le  donne  ici  les 
nio>eini(*s  de  relte  série.  Kn  i()ot,  le  bureau  central  de  nié- 
léon»lo^ie  de  l.i  hepuMniue  \ri;eiitnie  a  nisjallf  un  service 
fi*obs4'r\ations  an\  bureaux  de  |M)stes  d'Abrapanipa  ••!  de  La 
Quiaca.  .le  dois  à  la  jurande  obli«;eaiM  e  (\>'  \|  |).i\is,  directeur 
de  ce  bureau  central,  les  séries  de  ces  diii\  endroits  «onipre- 
nant  vin;^t-den\  mois,  d'août  i()o->  à  mai  i()n'|.  et  (pii  sont 
encore  inédites.  Dans  ces  dernières  séries,  les  nioNennes  nn'U- 
sui'IIeH  xiiil  les  résultats  d'obser\ations  laites  à  7  beures  du 
malin  et  h  1  lieun*set  9  beures  du  soii.  jns<pr,iu  3i  décendin* 
IÇ)ciJi;  apK^s  celle  date,  à  H  heures  du  matin  et  à  'i  beun*s 
el  H  heures  du  Miir. 


LA   PUNA  ET  SES  HABlTAiNTS  ACTUELS. 


'lOi) 


ABRAPAMPA. 

AOÛT   J 902  — MAI    l'.to'i. 


MOIS. 


Janvier  .... 
Février  .  .  .  . 

Mars 

Avril 

Mai 

Juin 

Juillet 

Août 

Sep  loin  h  rc  . . 
Octol)re  . .  .  . 
Novembre  .  . 
Décembre  .  . 

Année 


TEMPEUATUUE 


MOÏE!*>E. 

UAXIHUM. 

dcgrds. 

degrés. 

l'i 

72 

28  8 

l'i 

05 

27   0 

i3 

00 

2'|     0 

1 1 

5o 

20     0 

8 

l'i 

2  '1     0 

?, 

7'' 

18    0 

3 

'12 

1(J     0 

h 

92 

22     0 

8 

5o 

2G     0 

1  2 

-40 

28  3 

1^1 

00 

29  0 

l'i 

9'' 

272 

I  O 

3', 

29  0 

tlegrc's. 

-    3  O 


—  00 
-90 
2    o 

7    O 


O 


3  3 
-90 
-    0  o 


PRESSION 

<le 
LA  vArEvr, 

atmo- 
s|)licri(|uc. 


8    2  1 

8  82 
7  08 
0  o\ 
5  o'i 
h  2  5 
'1  22 
.'1  G  2 
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SAISONS. 

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MOYENNE. 

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HIMIDITÉ 

ATMOSrilÉRlyLK. 

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Eté  (décembre-février) 

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Automne  (mars-mail 

Hiver  (juin-août) 

Printemps  (septembre-novembre).  .  . 
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LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS. 


'lOf) 


COCHINOCA. 

1"    JUIN   18S1  -9  AVRIL   1882. 


Janvier, 
Février 
Mars  .  . 
Avril  .  . 
Mai .  .  . 
Juin  .  . 


TEM- 
l'KRATlimO 

MOÏKNNK. 


degrés. 

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Juillet.  .  .  , 

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Septembre 
Octobre.  .  , 
Novembre  , 
Décembre. 


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l'ÉHATl'Iîli 

MOÏENNK. 


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Total  de  la  pluie  (i"  juin   1881-9  avril  1882' 


27   2 
10  6 


7   9 


La  végétation  de  la  Puna  est  une  des  plus  pauvres  et  des  plus 
mesquines  du  monde  entier. 

Les  arbres  manquent  totalement,  à  deux  exceptions  près  : 
la  auenoa  (Polylepis  tomentella,  Wedd.)  et  le  clmrcjiu  (^Prosopis 
ferox,  Griseh.).  Le  premier  est  un  petit  arbre  de  la  famille 
des  rosacées,  atteignant  jusqu'à  4°"  de  hauteur,  à  tronc  et  bran- 
chage tordus  et  formant  de  petits  groupes  dans  les  quebra- 
das  (les  montagnes,  qui  lui  offrent  un  abri  contre  le  vent. 
La  auenoa  est  de  tous  les  arbres  celui  qui  pousse  à  la  plus 
haul(î  altitude  dans  la  Cordillère.  Le  churciui  appartient  aux 
caîsalpiniacées.  Il  n'atteint  sur  le  haut  plateau  que  2  ou  3" 
de  hauteur,  et  il  y  est  très  rare;  dans  tous  mes  voyages  à  tra- 
vers la  Puna,  je  n'en  ai  vu  que  quatre  ou  cinq  fois.  Ces  deux 
espèces  sont  tellement  peu  fréquentes,  qu'elles  ne  peuvent  pas 
être  considérées  comme  ayant  une  importance  quelconque», 
dans  féconomie  des  habitants  actuels.  Dans  la  ])1aine  ouverte;, 
elles  manquent  complètement. 

[.es  plaines  présentent  une  végétation  de  graminées  durcis 
et  siliceuses,  mélangées  à  d'autres  herbes  basses  et  surmon- 
tées çà  et  là  d'arbustes  touffus  et  noirâtres,  d'enviion  1"'  de 
hauteur.    On   ne  peut   rien   imaginei-  de    plus  inonolouc  (juc 

II.  '7 


^IMi  \NTiniITKSI)K    IN    r.K.M'N    \M>INK. 

cviiv  M*j;<'lalioii,  Hniil  1rs  tous  sombres  se  ciMiloiideiit  awv  l- 
i;ri»  el  le  jaune  sale  rlii  sol.  Les  |)laiites  seinhleiit  se  déleiidn' 
roiiire  la  \ioleiiro  (les  lem|HMes,  eu  s'euxeloppaul  dans  leui-s 
hranriies  a  |M'lil  feuilln«;e  noiràlre. 

(iciH'ndniil  on  noie  c|uel(|iie  dillrrenc»'  enln*  la  \«'^'»'tation 
dr  la  Inre  leriiie,  du  sa!)!»'  iiiniisaiit.  d«'s  hords  drs  saliiirs  il 
dr>  endroits  marécageux  (mi  sml.-  i\r  la  pnsiiu.'  dr  I'imu  (jiii 
jaillit  <!••  la  terre. 

Sur  la  t«Mre  ferme,  (muimih'  \e«(étation  hasse,  on  remanjue 
surtout  des  ^ramiiu'es  et  des  lé(;u mineuses,  mais  toujoui>  dis- 
s<''minées,  ne  formant  jamais  «çazon.  Bien  mai«;re  r^l  l.i  nour- 
riture (|u'\  iM  usent  trouver  (|uel(|ues  àm\s,  (|ti<l(|ues  lamas. 
OnanI  au\  montons,  ils  pn'ferenl  les  |)entes  dr>  monta^^nes, 
on  le  lourraj^e  est  nn  pru  meilleur.  Mnlre  les  lierhes  il  n  a  des 
cactéfs  basses,  énineuses,  roncln'es  a  terre.  Au-dessus  d»*  r«*tte 
végétation  s'élèvent, disséminées, les /o/a^,  ces  arbustes  noirâtres 
dont  nous  parlions  tout  a  I  lifiirt-.  L«>s  ti^rs  des  (olas,  d<»nt 
les  plus  jçross(»s  n'oul  «pi»'  4  <>u  ^)""  d't'paissi'ur,  sonl  !••  srui 
condinstiblr  drs  liabitants  de  la  Puna.  Le  mot  tola  ne  si<;niiie 
pas  une  rertaine  esjM'ee  d'arbuste;  il  est  applitpié  à  pn's<pn' 
tous  ceux  (pii  lournisseul  du  rond)Uslibl<'.  Les  principales 
esiW'n's  sont  :  les  svnanlberées  (Ihiuntinuja  alaianunsts.  O.k., 
Senecio  viridis.  Pli  il.,  llaccharis  nucntphylla ,  II.  U.K.,  J\ardo- 
phyllnm  armntum,  iU  cdd.)  Reirlie;  les  verIxMiarées  l.ippia  linstii- 
lata,  (driseb.)  Ilirnui.  (très  ctunmune,  nommée  aussi  nca-rica) 
et  Vcritrna  srriphioidcs,  (idl.  et  llooh.  ;  la  solanae»'»*  Inhuma  visatsa, 
IlooL.ri  \rn.:  la  lé«rnmineuse  Pnlnifomuin  llystrn\  {^l*liil.}  ().  A., 
et  d'antres  t-sprees  de  la  mémr  l.nniiji';  la  t^^nétarér  Kphedru 
amenratia.  Il  tlll.  '  . 

I*n*s  des  lN)nls  cb's  salines,  ces  arbustes  soiil  rrmplan-s  par 
d  autri*s  tidas,  les  verlwnarées  l^cpidophylliim  aitadranifiilarc, 
(\/ryrn)  Itenth.  ri  //on/,.,  l't  phyliavformr ,  [Meycn)  llirron.   \.r 

•''   Im  «Irlcf Il-  cr«  iilanlr»  r»l  m   .  Mllrpif  ilo  1.1    Mivsion   SuihIoÏm»,  Ir 

ronfoniN*  «  b  1  ii«>  1.1  riiilcHiiMi  D'  l\nU.  K.  Krir*  JM  • 

«Iv  lMiUiiM|iir  ilr  U  i'tiiM  ilr  Jujiiv,  (aile  |Mir 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.         'i()7 

sol,  entre  ces  arbustes,  est  tout  à  fait  nu,  sans  végétation ,  pro- 
])ablement  à  cause  de  la  présence  du  sel. 

Les  grandes  superficies  occupées  par  le  sable  mouvant  sont 
aussi  garnies  çà  et  là  de  tolas,  dont  les  racines  fort  développées 
pénètrent  profondément  dans  la  terre,  réussissant  ainsi  à  main- 
tenir la  plante  fixe  en  dépit  des  orages. 

En  de  rares  endroits  jaillit  de  terre  de  l'eau  douce  ou  plutôt 
légèrement  salée.  Il  se  forme  là  une  sorte  de  marécage  avec 
une  végétation  un  peu  moins  maigre  que  dans  le  reste  de  la 
plaine.  Un  gazon  composé  de  petites  plantes  vertes  recouvre 
le  sol,  et  Ton  y  voit  même  des  fleurs,  jolies  comme  les  fleurs 
de  nos  plantes  alpines.  La  couleur  générale  de  la  végétation  y 
est  vert  foncé  au  lieu  du  ton  grisâtre  de  la  Puna.  On  appelle 
ces  endroits  vegas  ou  ciénegas.  Les  animaux  domestiques  y 
trouvent  une  nourriture  un  peu  plus  abondante  que  dans  la 
steppe. 

Dans  la  partie  basse  des  montagnes  et  dans  les  quebradas, 
riierbe  pousse  entre  les  pierres,  jusqu'à  4,ooo  et  4,500*"  d'al- 
titude. Les  moutons  peuvent  trouver  là,  non  sans  jieine,  assez 
de  brins  durs  et  épineux  pour  ne  pas  mourir  de  faim.  Les  petites 
cactées  sont  très  communes  sur  les  flancs  des  montagnes.  A  la 
famille  des  cactées  appartient  une  des  plantes  les  plus  caracté- 
ristiques du  haut  plateau  :  le  cactus  cierge  i^Cereus  Pasacana, 
[RiinipL]  JVebh.)^  le  cardon  des  indigènes.  Ces  cactus,  qui  ont 
jusqu'à  lo""  de  hauteur,  poussent  sur  les  pentes  des  montagnes 
et  dans  les  petites  vallées.  Cependant  ils  ne  sont  pas  très 
communs;  il  y  a  souvent  des  distances  considérables  entre  un 
endroit  où  poussent  les  cardones  et  un  autre.  La  limite  d'al- 
titude des  Cereus  dans  la  Puna  de  Jujuy  est  à  environ  ^/^oo"'. 
Les>  fi(j.  68  et  69^^  montrent  de  ces  Cereus,  de  la  Quebrada 
del  Toro.  Le  cactus  cierge  fournit  le  seul  bois  de  conslruc- 
tion  qui  existe  dans  la  Puna.  Dans  les  huttes  des  Indiens,  tout 
ce  qui  est  en  bois  est  en  bois  de  Cereus  :  le  faîtage,  les  poutres, 

(')   Noir  la  i)lanche  XXIII,  pge  378. 


-iO»  wrinilTKS  |)K  I.A   HK(.I«>N    \M»IM. 

Ii'scliorons,  1«^  (xirlL-s  fl  l»'iirs  caciivs,  les  tables,  les  métiers 
à  tisser.  Les  tahleaiix  de  bois  de  cactus  ont  un  as|)(3ct  asMV. 
curieux  :  les  faisceaux  <le  libres  sont  entrelacés  de  manière  à 
Iaiss4'r  des  ranj;ées  de  Imus  dans  le  Imms.  Les  Indiens  préliis- 
paiiitnies  s«*  s(;rvaient  aussi  du  lx)is  de  cactus  :  on  en  tn)U\e 
toujours  des  débris  dans  1rs  ruines.  L«'  Ixtis  de  ('(mis  n'est  (jur 
très  dillirileiiimt  <-ombuslil)i»'. 

\  uuf  altitude  coiisidérahlf,  la  nu  les  (lereus  «1  lr>  (olas  ne 
iMiusseiil  nlus  et  où  il  iiN  a  presfjue  |)as  de  j^raminées  «'t  d'autn's 
jierl)4*s,  lis  iiioiita;(nes  du  liant  phiteau  |)ortent  iinr  pbinir 
curieuse  qui  stMile  donne,  à  ces  bauteurs,  le  (-oud)ustible  né- 
cessaire aux  voyaf^eurs.  Cette  plante,  la  yareta  [Acurclla  nuh- 
nanthns,  Clos.;  le  liolnx  t/leharia  drs  auteurs  .ineiens]  ««st  uiir 
oinb«'Hil«r«'  formant  entre  1rs  pirrres  de  «grandes  toulîcs  (jni 
ressi  inblent  a  des  gazons  dv  mousses.  A  j)rennère  vue,  on 
prend  ces  toulfes  |H)ur  des  |)ierres  arrondies,  recouvertes  de 
mousses,  mais,  si  Ton  .ittacjue  la  toulfr  avec  un  couteau  ou  avec 
unebacbe,  on  découvre,  au-<lessous  du  tapis  de  leuilla^e  mi- 
nuscule, le  j(ros  tronc  lij;neu\,  entièrement  souterrain.  Ouand 
ces  troncs  sont  vieux  et  secs,  la  yareta  est  un  «'xcellent  com- 
bustible, (pli  n  pn'Sfpie  autant  de  force  calorilicjue  cpie  le  cli;n 
In)!!  dr  t«-rn>.  I  )r>  rnlreprises  minières  de  l.i  I'uiki,  an|ourd  iini 
pn'xpic  toutes  abandonnées  en  raison  des  prix  de  trans|HH-| 
trop  elevi'»s,  ont,  prndaii!  lun^'lrnips  ri  a\rc  un  résultat  satis- 
laisant,  emplové  la  vaivta  comme  seul  combustible  |M)ur  leurs 
macbines  à  vapmr. 

La  culture  est  naturellemrnt ,  dans  un  li'rnloire  aussi 
|kiii\rt'  (pir  la  Piina,  rédnilr  a  s.i  phis  simplr  r\prrs>ion.  Dans 
la  Puna  de  .InjiiN,  1rs  Indirns  rnlti\enl  comm«*  plantes  Imirra- 
j;en's  la  bi/.criie  r|  un  [h'U  d  or|;e,  (jiii  ne  donne  pas  de  j;rains, 
|Nirre  «piil  ne  mûrit  |)as.  Cette  cnlhirr  est  ln>s  n^duite  et  «n 
jçénéral  il  n'est  |»;is  du  tout  sûr  (pu*  Ir  Nova^M-nr  pniss»-  obtenir 
le  fourrage  nécuss;iin'  |H»ur  si's  niulrls,  biiMi  cpie  dans  (juebpies 
endroits  on  im|)orte  de  la  lu/.erne  m'cIu*  de  la  terre  basse  |M)iir 
la   \endre  aux   \nNaj»rui-s  a  d«'s    pii\    l'xnrbilaiils.    Les  plantes 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  'iO<) 

alimentaires  cultivées  sont  les  pommes  de  terre,  la  qiiiiwa  [Clœ~ 
nopodium  Quinoa,  Willd.)  et  les  fèves  [Vicia  Faba,  Lin.).  Parmi 
ces  plantes,  les  seules  d'origine  américaine  sont  les  pommes 
de  terre  et  la  cjuinoa,  qui  existe  en  deux  variétés  :  cjuinoa  hlanca 
(blanche)  et  (juinoa  rosada  (rose).  Les  Indiens  m'ont  parlé  de 
pommes  de  terre  sauvages  qu'ils  recueillent  et  mangent,  mais 
je  n'ai  pu  en  trouver  à  cause  de  la  saison.  Il  s'agit  peut-être 
du  Solanum  tuberosiim  à  l'état  spontané,  si  recherché  par  les  bo- 
tanistes pour  décider  la  question  de  l'origine  de  cette  plante. 
De  Candolle  (92,  p.  /i2),  après  une  étude  détaillée  sur  l'origine 
du  Solanum  tuberosum,  arrive  à  ces  conclusions  :  l'espèce  est 
spontanée  au  Chili,  sous  une  forme  qui  se  voit  encore  dans 
nos  plantes  cultivées;  il  est  douteux  que  l'habitation  natu- 
relle s'étende  jusqu'au  Pérou  et  à  la  Colombie;  la  culture 
était  répandue,  avant  la  découverte  de  l'Amérique,  du  Chili 
à  la  Colombie.  Les  pommes  de  terre  de  la  Puna  pourraient 
être  aussi  d'autres  espèces  de  Solanum,  par  exemj)le  le  Solanum 
montanum,  Ruiz  etPav.,  en  quichua  lluki  chocjue,  qui  est  spontané 
dans  la  région  andine  de  l'Argentine.  Les  Indiens  de  la  Bolivie 
mangent  encore  ces  pommes  de  terre ,  qui  sont  mentionnées  par 
les  auteurs  du  xvi*"  siècle  comme  étant  l'un  des  aliments  im- 
portants des  indigènes.  M.  Philipj)i  (286  hU.  p.  247),  dans  un  ar- 
ticle sur  les  pommes  de  terre  et  la  coca,  rend  compte  de  plu- 
sieurs variétés,  ou  espèces  peut-être ,  de  cette  première  plante, 
qu'il  avait  reçues  du  haut  plateau  et  de  la  province  d'Atacama, 
et  qu'il  avait  essayé  de  cultiver  à  Santiago-du-Chili.  Les  in- 
digènes avaient  des  noms  spéciaux  pour  chacune  de  ces  va- 
riétés. Les  fèves  que  j'ai  vu  cultiver  sur  le  haut  plateau  ap- 
partiennent à  l'espèce  Vicia  Faba,  sans  doute  originaire,  selon 
de  Candolle  (92,  p.  253),  du  Vieux-Monde.  Cependant  les  chro- 
niqueurs, par  exemple  Herrera  (164;  dec  iv,  \.  w,  c.  m;  t.  n,  p.  226), 
nous  disent  nettement  que  les  Indiens  cultivaient  des  habas 
(fèves)  avant  l'arrivée  des  Espagnols.  L'oca  [Oxahs  tuberosa, 
Molina),  dont  les  tubercules  forment,  encore  de  nos  jonrs, 
une  partie  importante  de  l'alimentation  des  Indiens  (hi  Pérou 


',10  \NTIQl  ITKS  |)K  l.K  IIKCION    \Nhl\l 

il  (Ir  l;i  li<»liNi«',  ri  dont  loiis  les  anciens  liislori<»^ra|)lies  nous 
iMiIrnl,  iM^t  j>asrnlli\V»c  acliu'll«Mn«Mil  dans  la  Pnna  arj^M'iiline. 
i.e  mais,  cet  aliniriil  si  iiiijMulanl  «l-  I  lioinnir  dans  prescjue 
toute  r\niéri(jur  du  Sud,  ne  |HHisse,  dans  la  Pnna  (le 
Jlljliy,  widenieul  (jue  dans  (|url(ju«'s  \allées  très  prntéj^ées 
contre  le  >ent  el  il  un  mûrit  jamais.  (ie|M'ndant  ou  tronxe 
narloul  «le»»  éj>i?%  et  des  j;rains  de  maïs  dans  le^  si'pullures  pré- 
lns|)ani(|m's,  et  les  ruines  des  «grandes  cuilun-^  «n  l<  liasses, 
à  (iasahiiido,  Sa\ate  et  Rinconada,  démonlunl  (|ue  cette 
niante  v  a  élô  jadis  cultivée  sur  uiir  «grande  échelle,  ce  (|ui 
iiidi(|ue(|ue  le  climat  .1  du  <'lian;;er  depuis  cette  e|HMjue.  Mais, 
d'autre  pari,  les  liahitants  préliispani(pies  de  la  Puiia  de  lujuN 
aiiiHirtairul  peut-être  une  j)arlir  de  leurs  prox  isimis  de  maï> 
d«'s  l«'in'>  silui'i's  pliishas,  ((uiiiiie  le  lonl  les  liai)ilanls  aclueU 
de  cette  réi:ion  el  roimne  le  faisaient  autrefois  iiomhn'  dan- 
ciennes  trihiis  du  li.nil  pa\>  hnliMi'ii ,  par  rxnuplr  1rs  Pacajes, 
d'aiirès  la  irhilioii  d»-  \Iii(;mI(>  dr  i'eii.dosa  236.  |).  '.uj  .  Peut-être 
les  Indiens  d)-  l.i  Tuna  d«>  lujuN  iiu|N>rlaient-ils  du  maïs,  à 
travers  la  l'uua  dr  Xhuaiua,  des  (Mi\irons  de  San  Pedro  de 
Vtacama  «pii  In-s  prohahlemnil  êlairul  liahil«'s  pai  le  luêmr 
p«'upl«>  ainpit'l  ils  apparlenaii'ui. 

|)aus  la  l'uiia  de  \lacaiua,  la  <  idhm-  c^t  nicon-  |>lus  ri's- 
treinte  (pie  dans  la  Piina  de  lujii\.  \  Sus(pi('s,  la  seul»*  piaule 
(pif    Inii    \     puisse  cullisri-  rsl   l.i    tjmiitxt. 

Parmi  Ifs  animaux  sauvaj;es  de  la  Puiia ,  !•'  plus  remarcjuaMe 
est  la\ij;oj;ne  lm7ir«i«  Virunna.  C.uv.).  Mlle  est  assez,  commune 
dans  toute  la  Piina,  surtout  dans  la  Puna  de  Juju\,  et  les  ren- 
contres a\er  livs  Irouprauv  de  ces  jolis  et  «gracieux  animaux  sont 
I  un  «les  principaux  aj;rêinents  du  voyaj^e  à  travers  le  désert. 
Nous  parlerons  plus  loin,  paf^e  ^fio,  des  inêlliodescpi  iinploient 
le.H  Indiens  |>our  chasser  la  \ij;o^ne.  L'autre  es|)«*ce  .sauvap*  du 
j;enn*  \urhrnm.  le  hiianaco  (i4fie/icni(i  Huanam,  Afrvr/i),  est  au 
contraire  jmu  lr«'(pientr.  Le  j»rand  c«>rf  andiii,  le  lanun  {^(lervas 
nntisirtms.    DOrh.     rst  ran*.    Parmi   Ifs   |)fliK  maniinilenvs,  les 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  411 

plus  comimins  sont  la  viscacha^^'  {^  Lagidiani  peravianum,  Ciiv.)^ 
rongeur  de  la  grosseur  du  lapin ,  habitant  les  fissures  entre  les 
rochers,  et  Viicultuco  ou  oculto  {^Ctenomys  fïilvus ,  Phil.  [syn. 
Ct.  brasiliensis,  Blainv.?]),  petit  rongeur  qui  creuse  ses  terriers 
dans  la  plaine ,  souvent  si  nombreux  que  de  grandes  étendues 
en  sont  tout  à  fait  minées.  Le  chinchilla  [Erinmys  Chinchilla, 
Lichtenst.)  n'existe  pas  dans  la  Puna  de  Jujuy,  mais  seulement 
dans  la  Puna  de  Atacama.  Le  seul  carnassier  dont  j'aie  vu  une 
peau  est  le  petit  renard,  Canis  Azarœ,  Wicd.  Je  ne  sais  pas  si 
le  Canis  magellanicus,  Gray  existe  aussi  dans  la  Puna,  mais,  dans 
une  grotte  funéraire  à  Pucarâ  de  Rinconada,  j'en  ai  trouvé  un 
crâne  qui  peut-être  provient  d'une  variété  domestiquée  de  cette 
espèce ^^^.  J'ai  entendu  les  Indiens  parler  d'un  furet  [Galictis 
vittata,  Bell)  et  d'un  chat  sauvage  (peut-être  le  Felis  Colocolo, 
Molina),  mais  si  ces  animaux  existent,  ils  doivent  être  très  rares. 
Le  jaguar  et  le  puma  sont  inconnus  dans  la  Puna  aigentine. 

On  voit  très  peu  d'oiseaux,  sauf  dans  les  lacs  et  les  ruis- 
seaux où  abondent  les  oiseaux  aquatiques  et  les  échassiers  de 
diverses  espèces.  Parmi  ces  derniers ,  on  note  le  flamant  de  la 
Cordillère  [Phœnicopteras  andinus,  Phil.),  dénommé  parina  par 
les  indigènes.  Le  condor  ne  manque  pas  quand  un  mulet  est 
tombé  mort;  fon  voit  également  autour  des  cadavres  deux 
autres  espèces  de  vautours,  plus  petits.  Le  condor  attaque  aussi 
les  jeunes  vigognes,  les  agneaux  et  les  jeunes  lamas.  Un  autre 
oiseau  de  proie  est  une  sorte  d'aigle.  Le  nandou  existe  dans  la 
Puna,  mais  très  rarement.  J'en  ai  vu  près  de  San  Antonio  de 
los  Cobres. 

Les  lézards  sont  caractéristiques  du  haut  plateau.  Ce  sont  les 
seuls  êtres  vivants  qui,  en  courant  entre  les  pierres,  animent 
un  peu  la  nature  morte  de  la  steppe.  En  les  voyant  parfois  vu 
grand  nombre,  je  me  souvins  involontairement  d'un  passage 
de  Zârate  (383;  l.  n,  c.  xiv;  1. 1,  p.  79)  :  «  De  toutes  les  provinces  de 
son  empire  (l'empire  de  Huayna-Capac),  on  lui  payait  par  an 

(''  Voir  la  nolo  paj^'o  (ji.  —  <''   Voii'  pa^'o  flf)!   *'t //V/.  I^l.'i. 


^12  WTinriTKS   I)K    l.\    llK.rilON    \M)I\I 

1111  Irihiit  (le  ('•'  cjiir  clia(|ui'  p.iNs  |>ru<luisiiil,  juM{ii('N-là  (|ii<'  ili' 
(iii(>l(iii('s  riirlroiU  stériles  (|iii  im-  |)r(Hliii>ai('iit  aucuns  iniils^ 
on  lui  nivnvait  tous  les  ans  une  certaine  (|uai)tit«'  <!«'  l«*/.ar(Js, 
en  sij;n«'  cl»'  redevance,  hi«'ii  (jm*  (]u«>l(|ues-uiis  dr  c«'s  endroits 
fussiMit  «•joi'^nés  de  (]uzco  de  plus  (!«•  trois  c«'nts  li<>ues.  » 
Nrainirnl.  la  l*una  arj^futine  «*st  si  stériit*  (|u  il  ne  serait  |>as 
(•tonnant  (|u'rllr  rût  été  Tune  des  ré;^ions([ni  pavaient  «mi  lé/ards 
Irnr  tril)tit  à  lliira  lluavna-(iapae. 

I^*s  animaux  domestiques  des  Indi<'ns  actu«*ls  sont  le  mouton , 
le  lama,  rànt?,  le  rliicn,  et  (pnhpieiois.  (hiiis  la  Puna  de  Jujuv, 
II'  cochon  d'Inde  ou  col)a\e  donu'stique  \^(.ana  Hobaya , 
\f«rrvyr.).  Les  troupeaux  dr  moutons  ronstiturnt  la  iortunrdrs 
Indiens.  Les  ànrs  sont  Ifur.s  hélcs  de  somm»'.  L«'>  «rens  très 
riches  dr  la  Puna  de  .liipis  possèdent  un  ou  d(>ux  mulets,  mais 
les  clie\au\  lie  peiiM'iit  pas  MM'e  sur  le  haut  plateau.  Dans  la 
plaine  des  Salinas  (îrandt>s,  il  \  ;i  (piel(pi(>s  hétes  à  cornes  dont 
le  nomhre  n'excède  ce|)endanl  pas  une  centaine. 

(hiant  au  lama  \nrhcma  Lama,  lllu/cr)^  on  n'en  \nil  plus 
aux  environs  rie  Salinas  (irandes,  ri  ils  sont  éj^alemenl  peu 
lre(pienls  dans  le  deparleini'iit  de  (iochinoca.  Ils  n  ont  été 
presque  totalement  remplacés  par  le>>  moutons  et  j)ar  les  àiu»s. 
Mais,  dans  le  nord  dr  l.i  Piina  de  .Injuv  —  en  Ya\i,  liinconada 
et  Santa  (ialalnia  —  el  dans  loiil»  jj  JNina  dr  Atacama.  il  existe 
des  troupeaux  assez  nomhreux.  (iomme  j«'  lai  sij^nalé  paj^es  8() 
el  .^.i;),  la  plupart  des  os  de  lama  (pir  j'ai  rxinnnés  dans  les 
ruines  et  dans  les  sépnltnres  d»-  la  Puiia  de  Jujuv  et  dv  la  Oue- 
hrada  del  Toro  smil  plus  Iréh's  (pu-  les  os  du  lama  actuel.  La 
race  la  |)lus  répandue  a  I  epinpie  j)réhis|)ani(|  ne  était  d«>nc  moins 
lorte  <pie  la  race  actuelh»,  ce  (pii  concorde  avec  les  rens4'ij;ne- 
mentsde  Don  Pedro  .S<)telo  Narvaez  (253.  p.  i&i),à  projx»»  des  la- 
mas des  (àunechin^'onsdeCiôrdoha.el  é^'alement  avec  les  études 
cpi'a  effectuées  M.  .Alfred  N.hrin»;  ^255.  p.  ^ih,  .^i(i)  surdescrânes 
de  lamas  exhumés  des  .sépultun-s  d'Ancon.  L'un  de  ces  crânes, 
hien  que  nasaiil  (pie  la  ;;iandeur  de  celui  de  l'alpaca,  a\ait 
le  |Miil  si'inhlable    i  (  rlui  rjn  lama.  Il    n   a  cependaiil   dans  mes 


LA    l'UNA  ET   SES  HABITANTS  ACTUELS.  'iLl 

colieciions  des  os  de  lama  très  ro])ustes  et  très  grands,  si 
grands  qu'on  est  en  droit  de  les  considérer  comme  provenant 
d'une  race  de  lamas  différente  de  la  petite  race  dont  nous  venons 
de  parler.  Mais  ce  sont  des  exceptions ,  et  ces  os  très  robustes 
n'ont  été  trouvés  que  sous  forme  d'objets  travaillés,  comme  le 
tuhe,  fi(j.  lââ,  de  Pucarâ  de  Rinconada.  On  pourrait  se  deman- 
der s'il  ne  s'agit  pas,  dans  ces  cas,  de  lamas  d'une  autre  race, 
importés  de  l'étranger,  ou  bien  d'individus  exceptionnels. 

L'alpaca  i^Aiichema  Paca,  Cuv.  )  n'existe  pas  dans  la  Puna  argen- 
tine, à  l'exception  de  quelques  individus  qui  ont  été  importés 
de  la  Bolivie  à  Santa  Gatalina.  Cette  espèce  ne  semble  pas  non 
plus  avoir  été  élevée  dans  la  Puna  argentine  à  l'époque  préhis- 
panique, car  on  ne  trouve  pas  dans  les  anciennes  sépultures 
d'os  qui,  avec  certitude,  lui  puissent  être  attribuées. 

A  propos  des  Aiichenia,  M.  von  Tschudi  (353,  p.  226,237,257,61 
358),  à  qui  nous  devons  de  très  intéressantes  études  sur  ces  ani- 
maux, affirme  que  le  lama  ne  se  croise  jamais  avec  l'alpaca  et 
que  le  croisement  du  lama  et  du  huanaco  reste  toujours  infé- 
cond. 11  s'appuie  sur  vingt-deux  cas  de  ce  dernier  croisement 
dans  lesquels  il  a  constaté  l'infécondité.  Cependant  les  nombreux 
renseignements  que  j'ai  recueillis  dans  la  Puna  argentine  et  en 
Bolivie  démontrent  le  contraire.  Partout  j'ai  appris  des  Indiens 
que  les  huanacos  mâles  se  rapprochent  souvent  des  troupeaux 
de  lamas  et  s'unissent  aux  lamas  femelles,  qui  quelquefois  môme 
se  séparent  du  troupeau  et  accompagnent  leur  ravisseur  dans 
les  montagnes.  Ces  unions  sont  souvent  fécondes;  le  bâtard 
ressemble  au  huanaco  par  le  poil  plus  court  et  plus  rigide  que 
celui  du  lama,  mais  il  est  comme  ce  dernier  plus  grand  et  plus 
lobuste  que  le  huanaco.  La  lama  ravie  par  un  huanaco  retourne 
toujours  au  troupeau  quand  le  rut  est  passé;  mais  les  bâtards, 
quand  ils  sont  gi-ands,  al)andonnent  fréquemment  les  lamas 
pour  se  joindre  aux  liuanacos  sauvages.  Le  bâtard  du  lama  et 
du  huanaco  est  dénommé  haarizo  par  les  Indiens.  Quant  au 
croisement  du  lama  et  de  l'alpaca,  tous  les  Boliviens  que  j'ai 
inten-ogés  à  ce  sujet   m'ont  afïiruié  que  ces  deux  espèces  s'ac- 


hl%  VNTini  ITKS   l>K   LA   IlKf;i<»N    WDINhL 

rniinlcnt  .snu\«Mit  ri  (|ii«*  cvs  iiiiioiis  |>riiNriil  pfn»  fôcoiidcs.  Ilii 
(iiiirliiia,  on  a|)|)<'ll('  ce  l)àtanl  cliajni.  Kii  vv  (|iii  (-oiic<'riu'  la 
\i«rn«(iir,  il  naraîl  (jim'II»'  m»  se  croise  pas  avec  les  autres  es|)èces. 

l/iiiinressioii  que  pro<lui(  la  l*uiia  sur  le  vovaj^eur  esl  lelle- 
iiiriit  i'lraii'(«',(nroii  nr  la  (  roirait  pas  n'rlle.  On  se  snil  «'Inij^m'' 
il<>  la  Irrrc;  il  vrinhlr  prr^qiic  (pir  Ion  traNcrsc,  an  pas  lent  (in 
ninirt  e\t«*nn«',  un  pays  lunaire.  La  nuclilr  dr  retl»»  nature  «'sl 
ellravaute  :  elle  n>n(l  soinhrr,  taciturne;  on  ne  rit  plus;  on  a  la 
poitrine  serrée  coin  m»'  (laii>  un  elau  par  cet  air  a  j)eine  respi- 
rahle.  Partout  où  le  regard  «-<■  poile,  mi  Noil  les  mêmes  tons 
s<)ud>res,  j;ris,  indélinis  :  la  stej)|M"  immense,  triste,  couleur 
jaune  s.'de  à  la<"lies  m'iI  noirâtre,  où  les  montagnes  grises,  à 
ronlonrs  hrntaux,  semhleiil  «'-tre  un  rliaos  «le  rochers  hrises,  si 
on  l»'s  Noit  de  près,  et  des  nuages  à  lliori/on  pn'curseurs  <le  la 
tem|M'^te,  si  on  les  voit  de  loin.  L  harmonie  maufpie  ahsolument. 
Kt  tout  srinldle  dans  ce!  air  raréfié;  \*->  ()|>|e|s  n'ont  |)as  de 
contours  lixes  :  ils  sont  entourés  d  un  halo  avant  les  couleurs 
du  six'ctrc  solaire,  comme  m  on  les  aperce\ail  à  traNers  des 
lunettes  trop  lortes.  Le  ciel,  d  un  hien  pale,  n'est  j)res(pu' 
jamais  nuageux.  Les  ravoiis  du  soleil  ne  lron\enl  pas  de  ré- 
sistance en  pénétrant  cet  air  d  inie  densité  minime.  La  lumière 
esl  crue;  elle  heurte  l'œil  comme  celle  du  magnésium.  11  n'v  a 
pas  de  |)enoinhre  :  seules  rond)re  nette,  delinie,  noire,  et  la 
lumière  hianche,  im  andescente,  impitoxahle.  Les  photogra- 
plii(*s  du  haut  plateau  le  démonlrenl  :  Toinhre  esl  représiMitée 
par  une  tache  noire  comme  de  l'encre;  aux  en<lroits  iMisoleillés, 
la  terre  est  tellement  hianche  (pielle  semhie  couverte  de  neige. 
Aucune  transition  n  existe  entre  le  noir  «l  le  hianc;  en  n'gar- 
dant  ces  photographies,  on  croit  à  une  erreur  dexposition  on 
de  xirage.  Un  .silence  ah.solu  règne  dans  la  Puna  :  |)as  un  chant 
d'ois«'au;  les  ran>s  êtres  vivants  ne  lonl  pas  de  hrnit  et,  si  l'on 
devance  de  (piel(|ues  |)as  la  caravane,  on  n'entend  ni  la  son- 
lU'Ue  du  cheval  qui  guide  les  mulets,  ni  les  cris  et  les  jurons 
des   muletiers  :   l'air  est    si    léger,   «pie   les  vihratitms  du    son 


LA  PUNA  ET  SES   HABITAMS  ACTUELS.  'n5 

s'éteignent  presque  immédiatement.  A  ôo"",  il  faut  crier  très 
fort  pour  être  entendu.  Un  coup  de  fusil  ne  se  perçoit  guère  au 
delà  de  loo"". 

La  tempête  sur  le  haut  plateau  est  imposante.  Le  voyageur, 
monté  sur  son  mulet,  chemine  lentement  sans  songer  à  l'orage. 
Soudain  le  ciel,  serein  jusque-là,  se  couvre  de  nuages  noirs, 
l'un  chassant  l'autre  avec  une  rapidité  vertigineuse.  Quelques 
minutes  encore,  et  les  éclairs  sillonnent  les  nuées,  la  foudre 
paraît  tomber  partout  à  la  fois,  à  peu  de  distance.  On  se  croi- 
rait parfois  entouré  d'un  cercle  de  feu.  Les  hommes  et  les  ani- 
maux sont  fréquemment  tués  par  la  foudre;  les  Indiens  ne 
veulent  pas  habiter  ou  séjourner  longtemps  en  certains  en- 
droits, car  il  y  a  vraiment  danger  d'y  être  foudroyé. 

La  nuit  est  encore  plus  étrange  que  le  jour.  La  lune,  qui 
adoucit  le  paysage  dans  le  bas  pays,  produit  sur  le  haut  plateau 
un  elfet  tout  différent.  Elle  donne  une  lumière  étrange,  sinistre. 
Si  l'on  s'éloigne  un  peu  de  la  tente  ou  de  la  hutte  indienne  où 
l'on  s'est  abrité,  il  semble  que  l'on  est  loin  de  la  terre.  Il  est 
impossible  de  décrire  l'impression  faite  par  un  paysage  de  la 
Puna  éclairé  par  la  lune;  il  faut  l'avoir  vu. 

Les  Européens  ne  peuvent  rester  longtemps  dans  la  Puna 
sans  être  envahis  par  une  mélancolie  qui  amène  quelquefois 
des  dérangements  cérébraux.  L'une  des  choses  qui  a  le  plus 
d'influence  sur  l'Européen  est  peut-être  l'absence  de  végétation 
verte.  Je  me  rappellerai  toujours  la  sensation  éprouvée  lorsque, 
après  un  premier  séjour  de  deux  mois  sur  le  haut  plateau,  en 
1901,  je  descendis  à  Jujuy  avec  deux  de  mes  compagnons  de 
voyage.  A  la  vue  des  premiers  arbres  verts,  dans  la  Quebrada 
de  Humahuaca,  nous  fûmes  pris  d'une  joie  folle  :  nous  faisions 
des  courses  sur  nos  mulets,  nous  dansions  comme  des  écoliers 
qui  ont  obtenu  un  congé  inattendu. 


Pl.  xxxih. 


Fig.  87.  —  Plaine  des  Salinas  Grandes,  |)rès  d'Abrapampa. 


Kig.  88.  —  Apaclieta. 


Pl.  XXXIV. 


-âwR^'^ 


Fig.  89.  —  Village  de  Susques. 


I'il;.  <)<>.  —  l'^glist!  (le  Siis(|ues. 


LES  INDIENS   ACTUELS   DE   LA   PUNA. 
SUSQUIiS. 

Toute  la  population  delaPuna,  à  très  peu  d'exceptions  près, 
est  composée  d'Indiens  purs,  appartenant  à  la  race  andine;  ce 
n'est  que  dans  des  cas  très  rares  qu'il  peut  y  avoir  dans  leurs 
veines  une  petite  proportion  de  sang  blanc.  Mais,  probable- 
ment, ils  ne  descendent  pas  des  anciens  habitants  du  pays.  Les 
déplacements  forcés,  ordonnés  par  les  Incas  après  leurs  con- 
quêtes, les  guerres  continuelles  entre  Espagnols  et  Indiens, 
entre  les  Espagnols  eux-mêmes  et,  après  l'Indépendance,  entre 
les  différentes  républiques  et  entre  les  divers  partis  politiques, 
l'exploitation  des  sables  aurifères  dans  les  premiers  temps  de  la 
domination  espagnole,  enfin  l'abri  sûr  qu'offre  le  désert  aux 
individus  poursuivis  par  les  autorités  des  pays  voisins  et 
l'immigration  volontaire  d'Indiens  de  la  Bolivie,  telles  sont  les 
causes  qui  ont  fait  des  Indiens  de  la  Puna  un  mélange  d'élé- 
ments très  divers,  bien  qu'appartenant  à  la  même  race. 

Cependant  il  y  a  encore,  dans  la  Puna  de  Atacama,  des 
Indiens  qui  y  ont  vécu,  depuis  l'époque  de  la  conquête,  sans 
se  mélangei'  aux  autres,  conservant  toujours  leurs  anciennes 
coutumes  et  leurs  anciennes  croyances.  Ce  sont  les  Indiens  de 
Susques  et  de  Coranzuli, districts  montagneux,  arides  el  froids, 
en  dehors  des  chemins,  et  qui  ne  sont  jamais  visités  ni  ])ar 
un  étranger,  ni  même  par  les  Indiens  d'autres  régions ^'^   Ces 


*'^  En  dehois  du  rnaïKjue  de  lourrage , 
d'eau  et  autres  ressources,  un  inconvé- 
nient rend  difîlcileun  voyage  à  Suscjuos. 
]l  consiste  dans  la  présence  de  graminées 
toxiques  nommées  viscacliera  par  les  In- 
diens de  la  Puna.  Ces  graminées  poussent 
partout  dans  les  districts  de  Sus(jues  et 
de  Coranzuli,  et  (pielques  bouchées  sont 
sulFisantes  pour  tuer  un  iiuilel ,  un  clie\al 
ou  un  i'ine.  J'ai  [)ublié  (71)  une  élude  sur 


ces  graminées  dans  le  BiiUetin  du  Muséniii 
(l'histoire  naliirelle.  Ce  sont  deux  espèces 
du  genre  Slipa  :  Stipa  leplostachya ,  Grisch. , 
et  une  autre  se  rapprochant  beaucoup  de  la 
Slipa  liYsIririna ,  Spegazz.  T/une  et  l'autre 
sont  indiirér(Mnnient  a[)pelees  par  les  In- 
diens viscacliera;  cependant,  à  Susques, 
on  nommait  la  première  espèce  viscacliera 
inaclii)  (niàle),ctla  seconde*  viscacliera  lirin- 
bra  (Icmelle).  (]es  graininces  existent .  spo 


MH 


VMlOilTKS   |)K    I.A    I;K(.|o\    \M)|\K 


IimIiimin  (uiI  loiijouis  éli*  pn'Mjiii»  in(l«'jM'ii(hinl.s  des  Imis  n*|)u- 
l)li(|ii<'s  (lui  1rs  iMitoiin'iit,  la  B<»liNlf.  If  ^liili  «1  I  Arj^LMiliiH'. 
LorstiiH'  rr  clprnirr  pays  \oiiliil.  en  i()oi,  |ir«'ii(ln'  jMisscssion 
fl<*  son  nouveau  l«>rrit<>in>,  le  prruiicr  ^ouNcrncur,  un  ^MiéraK 
fil  un  \nvnj;r  aulour  (\r  la  Puii.i  pour  liissiT  Ir  (IrapiMU  ar;;«'n- 
(in  dans  U's  (iillrn'nl.s  haniraux  <1  Jndicus.  Il  se  rrudil  aNcr 
mn'  iM'lilr  rscorlr  à  Suscjnes,  mais  li*  dra|>4'au  lui  hrnir,  vi  \r 
l'ouveriMMir  «'1  son  ••M-orlr  durent  •>«'  rrlirrr  aussi  Nile  cjuils 
purent,  aiiii  dr  m-  pas  être  chassés  a  coups  i\r  j)i(  rn-  pai-  l«*s 


ra<lii|U<-iii<*nt,<l.in^  (oiil  l<>  ni>r(i<l<-  la  l'un.i 
(if*  AlaraiiM  i-t ,  liirn  «|iir  lll(>i^^  rt>iiiiiiuiu>« 
(iii'à  Sut4|U<"t.  «Un»  piiuieun  «Midrnit.s  do  la 
l*unn  (Ir  Jiiju\.  l.uSiipti  hyitricina  m-  troiivr 
auvti  dan»  la  partir  iiirridionale  du  haut 
|ilalr.iii  l><ili\icn,  ;i  |>.irlir  du  lo*  drgn*  dr 
laliludr  «ikI.  J'ai  rrcurilli  la  .S.  leploitachyn 
■  SllM|lim,  k  Piirarii  d(>  Hinrnnada  rt  n 
A/ul|)ampa,  et  la  .S.  h\$lricina  dans  \vs 
dru\  jimuim  i'n«ln»il».  Mon  rolli-pi»* ,  Ir 
\Y  Nrvfu  l^-iiiairr,  a  rnj»|M>rl(*  <l«'  l*ani|>a- 
Arrnal,  |in*a  de  Pulacavn  (Htilitir;,  una- 
grainini^  tr  ra|i|inK-hant  lM>aurou|)  d>-  la 
dfniitTi'  «•♦|MTi».  rt  i|ui .  •l'apn'*  Ir»  n-n- 
v'i^nnni'nt»  i|ui  lui  ont  t-lv  donnt'*»  par 
Ir»  lndii-n«,  r$l  ^l'-ni-nruM*.  M.  Al«*j.indn» 
IWrtmnd  iSO.  p-  7)j  •*«t,Jr  rroi«.  le  m'uI 
«nyap-ur  ipii  avant  moi  ail  nirntionm- 
la  rnrnchrra.  Il  dit  ipic  \v%  Indirn»  de  la 
(^irhrada  dr  Ourirna,  rn  l.i|»r/  (|\nli«ir], 
lai  ninnirfrrnt  unr  f^aininér  v^non<*UM< 
dr  rv  nom  qui  >  |Ntu«viit  rt  iHait  nior- 
Irllr  |Mmr  lr«  iiiulrl*  ipii  rn  liroulairnl. 
(Irllr  |;rainini*«  rr«vndilait  n  la  /xt/o 
kratm,  rr  qui  indiqur  qu'il  t'af;il  lurn  t\r 
la  StifM  ttplotlackirm. 

I.'rflfrl  t'itiipir  dr  rr»  plautr*  rU  Irr» 
|Nli«Mnl  lr«  r\\r\  aui .  Ir^  Mudrl»  ,  lr«  ànr* 
«pii  rn  manffrnl ,  nirarrnt  dou\  ihi  lrtii« 
hrurr»  a|Hrr<i  rn  a*oir  |in«.  ui^inr  rn  petite 
quantité.  Jr  nr  r<>nnai»  |mi«  dr  iiM>rt  dr 
lama»  rauvr  |»ar  Itnloxn  .tlmn  dr  ir» 
plantr«.  rt  Ir»  liidirn*  di«rnl  qn<-  Ir»  lama», 
•UMÎ  liini  qur  Ir»  UrtiU.  |N<ti%rnl  rn  nuin- 
Krr  «aiM  tlangrr;  mai»  il  r»l   jilulol  pn>- 


li.ilii»'  qur  us  lK't<%  util  iiiin^i-nt  i>.is.  i.r 
•umt  »rulriiirnt  Ir»  aniiiiaul  rtrangrnt  «pii 
hroulrnt  1rs  riicachrras ,  rru\  ilu  |ia\»  lt*« 
laiMont  «Ir  n'tlr;  r'«>»t  unr  ol>M>r\alion  qui* 
j'ai  d'aillrur»  |>rrM>nnrllrmrnt  faitr  |Miur 
dnulrr*  planlrs  vrnt-nruv»  dr  i'Amrriqur 
do  Sud,  rointni*  par  cxrmplr  Ir  iiinnio 
(  Itaccharii  coiiJifolin ,  IX '.\ 

J'ai  assisté  h  un  m'uI  cas  de  mort 
itrcasionnrr  par  la  riicachera.  (Tétait  un 
ànr,  originaire  <ir  la  Qiirhrada  dri  r«>nt. 
ami*n«'-  |>ar  un  Indirn  nllanl  m  tVilnir  ri 
qui  |ia&»ait  la  nuit  à  Purani  <ie  Hinronada, 
dan»  la  Punadr  Juju\.  I.'Indirn  a^ait  làrhr 
sa  In'-tr  au  pir<l  d  unr  lollinr  rou\rrtr  dr 
loufTrs  tie  Slipa  Irptinlachyt.  Is'nnr  rn 
mangra  rt  mourut  Ir  matin,  dit  uiinuli*» 
il  jM'inr  aprr»  mon  arrivi-e  n  l'rmlniil  où 
il  a^'onisail. 

J'ai  n*rurilli  i-t  rontmlr.  a\rr  tiHil  Ir 
»oin  iMtftsililr ,  di*  uomlirrut  n*n»ei^nr- 
mrnt»  sur  tirs  c:k\  dr  mort  «Ir  niulrt».  dr 
rh«'%nu\.  «>rrasi«>nn«'»  |Mir  la  ritcitchnn. 
Ton»  Ir»  nnilrtirr»  «^»nnai»»«'nt  un  rndmil . 
nouuue  lUrranras.  u  lourst  «le»  .Salina» 
(ir.indit.  Mir  le  rhrniin  i|ui  mène  <ir  la 
Valir««  ('.alrha«|uir  rn  n«»li>ir.  On  %  »oil, 
loul  Ir  l«fng  .  iM'aurtHq*  dr  Slipa  hytlricina  , 
et  les  muletier*  )  font  toujours  |»a»ser  leurs 
tmiqM>au\  au  galop  |>our  rnqMVher  leur» 
U'-tr»  dr  mangrr  «II*  la  ii*carhrra.  A  A/ul 
itampa.  rn  dr»rrndant  d'AI>rapainpa  à  la 
<,hi«'lira«la  de  llumahuara.  un  Imlirn  «pii 
)  lialiite  m'a  raconte  i|ue  de*  muletier» 
argentin»  >  ètairnl  arrivé*  un  »nir  rnntlai- 


LA  PUNA  KT  SES  HABITANTS  ACTUELS. 


'il  y 


Indiens.  Dernièrement,  le  gouverneur  actuel,  M.  le  lieutenant- 
colonel  Nicolas  Menéndez,  par  sa  fermeté  et  sa  bonté,  a  réussi  à 
soumettre  ces  fils  du  désert  aimant  leur  liberté  et  leur  indé- 
pendance. 

Depuis  mon  voyage  de  1901,  j'avais  le  désir  de  visiter  ces 
Indiens,  qui  devaient  olïrir  un  intérêt  spécial  au  point  de  vue 
ethnologique.  J'ai  une  grande  dette  de  reconnaissance  envers 
M.  Menéndez,  qui  m'a  aidé  sous  tous  les  rapports  pour  mon 
excursion  à  Susques,  entreprise  assez  difficile. 


sant  (jo  mulets;  les  conducteurs  avaient 
lâché  leurs  bêtes  dans  une  petite  vallée 
entre  des  montagnes,  où  poussait  la  visca- 
chera  :  le  lendemain,  ^S  mulets  étaient 
morts.  Je  visitai  la  petite  vallée  et  j'y 
trouvai  encore  les  squelettes  des  mulets; 
il  y  avait  en  effet  de  la  Stlpa  leptostachya 
en  abondance. 

Lorsque  j'ai  questionné  les  muletiers 
pour  savoir  s'il  n'y  a  pas  de  remède  pour 
les  animaux  empoisoimés,  ils  m'ont  ré- 
pondu (jue  dans  1res  peu  de  cas  il  était 
possible  de  sauver  une  bête  qui  avait 
mangé  de  la  viscacliera,  et  seulement 
si  elle  n'en  avait  avalé  qu'une  très  petite 
quantité.  Un  des  muletiers  à  mon  ser- 
vice m'assurait  qu'une  fois  il  avait  sauvé 
un  mulet  en  le  baignant  avec  de  l'eau 
froide  pendant  plusieurs  heures.  D'autre 
part,  les  muleliers  prétendent  qu'on  peut 
prémunir  les  animaux  contre  l'effet  de  ces 
graminées  en  frottant  leurs  gencives  et 
leurs  narines  avec  de  la  viscacliera  tri- 
turée, et  en  leur  faisant  respirer  la  fumée 
de  ces  plantes,  après  y  avoir  mis  le  feu;  la 
plante  leur  donne  alors  des  nausées.  La 
chose  est  1res  possible, car  j'ai  essayé  avec 
plein  succès  la  même  méthode  pour  pré- 
server les  animaux  de  l'empoisonnement 
par  la  Baccharis  coridifolia,  dont  j'ai  men- 
tionné ci-dessus  les  propriétés  toxiques, 
qui  pro\iennent  d'un  alcaloïde  ,  la  hacchn- 
rinc. 

Les  échanlillons  de  viscacliera  que  j'ai 
rapportés  ont  été  analysés,  à  Paris,   par 


le  prolésseur  G.  Pouchet  et  par  le 
D'  F.  Heim.  Ils  ont  trouvé  que  la  toxicité 
des  deux  Stipa  doit  être  attribuée  à  un 
glucoside  analogue  à  Tamygdaline,  qui, 
sous  l'iniluence  des  diastases,  se  dédouble 
en  donnant  de  notables  proportions  d'fltiV/e 
cyaiihydrique.  Cet  acide  ne  préexiste  pas 
dans  les  plantes  et  n'est  mis  en  liberté  que 
par  la  réaction  du  ferment  sur  le  gluco- 
side à  la  suite  du  broyage  des  tissus  quand 
les  animaux  mâchent  des  plantes. 

Les  viscacheras  ne  produisent  pas  tou- 
jours la  même  quantité  d'acide  prussiquo. 
Ainsi  M.  Heim  en  a  trouvé,  dans  la  Slipa 
leploslachja  de  Pucarâ,  o^'oa  pour  loo^' 
de  poids  sec,  tandis  que  la  même  espèce 
d'Azulpampa  ne  lui  a  donné  que  des 
traces  non  dosables  de  l'acide;  cependant 
le  cas  des  76  mulets  morts  dans  ce  der- 
nier endroit  démontre  que,  là  aussi,  dans 
de  certaines  conditions,  la  Sllpa  Irplosla- 
cliya  peut  être  toxique.  Par  conséquent, 
ce  n'est  pas  la  différence  de  région  ([ui 
détermine  le  degré  de  toxicité  des  Stipa. 
C'est  peut-être  la  saison ,  la  lumière  ou 
d'autres  circonstances  qui  en  sont  la  cause. 
La  solution  de  cet  intéressant  problème 
est  réservée  aux  investigateurs  de  l'avenir. 

Les  Indiens  superstitieux  prétendent 
que  les  animaux  ne  meurent  pas  de  la 
viscacliera  si  on  les  voit  lorsqu'ils  en  man- 
gent. M.  le  gouverneur  Menéndez  m'a 
assuré  aussi  avoir  \u  un  nmlet  manger  de 
la  viscacliera  sans  en  êlre  autrement  in- 
conmiodé. 


<h20  VNTIoriTKS  |)K   I.A   UK(;iC»N   ANDINK. 

A  San  Aiiloiiio  de  los  Cobres,  j'ai  vu  les  premiers  Indiens 
de  ce  district  :  six  prisonniers  de   Siisques  «1  dr  Coranzuli, 
dontcinti  innir  rébellion.  Ils  se  distin«;uaient  par  leur  attitude 
larourlie  et  nn'li.iiil»'.   le  lésai  niensurés.  mais  re  n\*st  (pu*  sur 
Inrcln*  sé\«'n'  <lii  rln'l  dr   jMjlicr  (ju  ils  sr   sont   soumis  ii    rettr 
niH'ration.  Prn<lanl    mon   séjour  à  San   Antonio,  l'un  des   pri- 
sonniers, IN'dn»  (iar|)anrbav,  s'évadr  uiir  niiil.  Ou  «nNnif  un 
servent  ri   IrniN  snidats  à  sa  rerliercJH',  a\«'c  deux   prisonniers 
romiiie  j^iides.  Les   soldats   sui\in'nl    (hiKnnl    1rs    li;u(»s   dr 
rindirn,  mais  ils  les  perdireni    hirnlot.  Sous  les  menaces  d«'s 
soldats,  l'un  des  j;uides  leur  montra  alors,  sur  le  liant  d'une 
montn^Mic,    un    tout    priil   point    lumineux    provenant   du    iru 
allume   par  Ir   ru;;itii.   Mais  il   n'rtait   pas   facile   d'arri\er  aux 
nxliers  où  sr  trouNait    rindien;  il  fallut  laisser  les  mulets  et 
rntrrprendrr  a  pied,  dans  l.i   nuil,  1  ascension  de  la  monta«(ne 
Irè»  escariMM».  L«*s  soldats  a\an(;aienl  dillicilement,  sautant  de 
rocher  en   rocher.  Kidin    ils  arrivèrent    non  loin  de   l'Indirn; 
mais,  si  celui-ci  les  avait  ajH'rcus,  il  aurait  |)U  facilement  s'en- 
fuir, f^ersonne  en  eflif   lU'    peut    ponrsuiNre  un  de  ces  Inrliens 
dans  leurs  monta^me>.  I.e  ser^'ent  ordonna  alors  aux  soldats  de 
tirer   par-dessus  le   fu«;itif   en   évitant   de    Tatteiiidn*.    l/onlre 
sVx^rute,  el  l'Indien  tond)e.  La  petite  troupe  se  j)récipite,  crai- 
gnant d«'  laNoir  tué;on  relève  le  fu«;itif,oM   le  secoue,  et  lina- 
lement  on   s'aperçoit   <pi  il   n  ts|   mh'mh'  pas   blessé.  Ci  était    par 
peiii ,  en  entcMidant  millier  les  halles,  (pTil  t-tait  tombé,  s'imaj^i- 
iiant  être  mortellement  blessi-.    L»-   lendemain,   il    était    encore 
persuade  (piil  axait  et»'  atteint,  el  le  «hel  de  polire  dut  le  fane 
dexétir  pour  lui  montrer  (pi  il  n'axait  rien. 

\l.  le  j»ou\eriieur  Meiiénde/.  mit  1  Indien  (iarpancbay  à  ma 
dis|H>sition  jMHir  \r  xoxaj^e  à  Sns(pies,  afin  «le  me  serxir  de 
j^uide  v\  sj)érialemenl  pnni  m'aider  à  décoin rir,  dans  leurs 
cachettes  parmi  les  monta<;m's,  les  Indiens  de  c«*  district  (pu 
mit  rhabitndt»  de  s'échapper  a  l'approche  de  tout  étran'^er. 
\L  Menende/.  me  domia  aussi  une  lettn*  |K>ur  le  cacicjue  de 
Siistpirs  ,  hii  oidnMM.Hil  <le  f.iiir   Minr  eu    nia   présence  autant 


LA   PUNA  ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  'i21 

d'Indiens  que  possible,  pour  être  mensurés.  Afin  d'expliquer 
cette  opération  si  étrange  pour  eux,  le  gouverneur  ajoula 
([u'elle  avait  j^our  but  une  étude  sur  leur  intelligence,  prétexte 
habilement  inventé  et  qui,  plus  tard,  nous  réussit  à  merveille. 

Voyage  de  San  Antonio  de  los  Gobres  à  Susques.  —  Avec 
mon  prisonnier,  je  me  mis  en  route  le  28  juin.  11  fallait 
d'abord  parcourir  dans  la  journée  la  partie  sud  de  la  plaine 
des  Salinas  Grandes  pour  arriver  au  défilé  dit  VAbra  de  Cobres, 
où  Ton  doit  passer  les  montagnes  qui  séparent  cette  plaine 
du  district  de  Susques.  Ce  sont  dix-neuf  lieues  (environ  95*"") 
sur  im  chemin  en  partie  sablonneux,  en  partie  miné  par  les 
lerriers  des  Ctenomys,  où  les  jambes  des  mulets  s'enfoncent  à 
chaque  moment  jusqu'aux  genoux.  Comme  il  n'y  a  pas  d'eau 
potable  sur  tout  ce  chemin,  il  faut  faire  le  trajet  en  une  seule 
journée,  ce  qui  est  une  épreuve  des  plus  fortes  pour  des  mu- 
lets portant  chacun  120  kilogrammes  sur  le  dos.  La  végéta- 
tion consiste  en  tolas;  dans  de  rares  endroits  poussent  des 
toufPes  de  graminées  dures.  Le  chemin  suit  toujours  la  direc- 
tion nord,  au  pied  de  la  chaîne  de  montagnes  sans  nom  qui 
h  mitent  la  plaine  vers  fOuest.  Cette  chaîne  est  uniformément 
composée  du  même  quartzite  schisteux  que  nous  avons  ob- 
servé dans  toute  la  Quebrada  del  Toro^^l  Dans  un  seul  endroit 
entre  San  Antonio  de  los  Cobres  et  Salinas  Grandes,  j'ai  ren- 
contré un  Indien  qui  habitait  une  case  en  pierre,  sans  toit,  au 
pied  des  montagnes.  Il  y  gardait  quelques  moutons  et  devait 
apporter  son  eau  de  plusieurs  kilomètres  de  distance.  Cette 
eau  était  fort  salée;  je  ne  crois  pas  que  mes  mulets  en  eussent 
voulu  boire.  Les  moutons  devaient  être  amenés  une  fois  par 
jour  à  la  mare  d'où  provenait  feau. 

'''   M.  Brackebusch    (74),  sur   la   carie  Rcpdblica    Aiiienlina,    conslniidu  sohre    lus 

insérée  dans  son  élude  de   la    foriualion  dalos  exisleides , y  sus  proprias  observacioiics 

pétrolirérc    du    .lujuy,    délormine    celle  heclias  duraiite  los  afins  /<S7.)  Iiasla  ISSS, 

cliaine  couuue  composée  de  <;ranil,  mais  pnr  el   D'  Luis    Ihnchebiisrli.  —    liisliliilo 

il    s'esl   loclillé  dans   sa   carie  <;éologic|ue  Gco(jrâfia)  de  C.  Ilell/arllt ,  (lotlut). 
générale  (  Mapa  Gcolùgico  del  Inlerior  de  la 

2  s 


V22  AMIOUTKS   |)K   I.  \   liKCilON    \M)INK. 

ViTs  iiiimiit  lions  arrivâmes  à  (iohros,  luralilc  sIIihm»  à 
rniilMiurliun*  (l<-  li  (|ii«>l)rn(la  iiMMiaiit  au  (Icliic  11  v  a  iiii«' 
(l<Miii-(l()U7.aiiM-  (le  liiitti's  (1  hidinis,  dont  la  |)lus  «grande  est 
liahilrr  par  un»*  Nirillr  Irniiin",  roiisiclrrrc  («hiiiih'  «très 
ricin*  »,  car  rllr  l'st  |)roj)ri«'lain'  dr  j»n's  d»»  crnt  montons,  de 
(inrlfinrs  niniris  rt ,  cr  <jni  «'^t  pins  notahlr  rncorr,  de  jM'tlts 
champs  i\t'  In/.«MIM'.  L'ean  <lii  nii^sran  (pli  v  sort  (l»'>  nion- 
taf;ncs  «vst  douer. 

Jo  décrirai  plus  loin  les  aiicicniH's  uiiiirs  (!•■  tniMf  (pii 
existent  dans  cette  localité. 

Je  laissai  à  (iohres  la  |>lnpart  de  mes  l)aj;aj;es  et  je  chargeai 
mes  muh'ts  avec  de  la  luzerne  jionr  ponxnir  leur  donnt'r  à 
mander  an  moins  |)endant  la  première  journée  à  Su.s<pn">. 
sans  ri.scpn'r  de  s'empoisonner  asec  de  la  vtstaclirru. 

Un  j^endarnn-  du  (  louviTuemenI  dr  I.,o.s  Andes  se  joi<;nit 
à  moi  à  (iohres,  et  je  partis,  ma  pelilc  hoiipe  se  composant  de 
si\  hommes,  l'Indien  (iarpanchav  y  comj)ris.  i.i  (jnehrada 
de  Cohres  n'est  |)as  lon«;ue,  mais  l'ascension  en  «  ^1  indr.  La 
\é«;étalion  y  est  un  peu  moins  inai«;re  (pu*  celle  des  plaines 
du  haut  |)lateati.  IVès  du  ruisseau  (pii  coule  au  lond  d<*  la 
(HU'hrada,  on  \oit  de  temiis  en  teMi|)s  un  petit  ^a/.on  \eil  «i 
d«'s  arhustes  avant  juscju'à    >"*  «le  hauteur. 

Les  nuMita^nes  des  deux  cotés  de  la  Quehrada  de  (iohres 
re.ssend»lenl  parlailemciil .  .m  |i()iiil  de  \ ne  j;éoloj;i(pn\  à  celles 
de  II  (hn-hrada  de  las  (iuevas  el  de  la  Cuesta  de  Munano  «pie 
nous  aNons  décrites.  \u  commencement,  dans  la  partie  hasse 
de  la  (jnehrada,  c'est  du  «piarl/ite  schistenv  hien  leudlete,  for- 
tement plisse  et  tordu.  Mais,  au  liir  et  a  mesure  (pi'on  monte, 
cette  roche,  en  gardant  la  même  composition  minéralo^Kpie, 
|M*nl  son  caractère  scliistiMix  el  se  con\ertit  en  (piart/.ite  com- 
pact et  dur,  non  ieuilleté.  Dans  \v  délih',  on  \oit  deux  on 
trois  sommets  cou\erts  (h*  couclies  de  j^rés  iisammite,  rouj;e 
et  jaune, Invs  semhlahle  aux  |)sainmites  delà  Onehrada  de  Un 
inahuaca,(pii  ont  viv  déterminés  par  M.  lirackehusch  comme 
appartenant    à   l'éptupie    crétacée.    (!e   sont    les  derniers  restes 


LA   PU.NA  ET   SES   HABITANTS  ACTLELS.  'i2;^ 

d'une  couche  secondaire  qui  jadis  a  couvert  le  quartzite  paléo- 
zoïque  dont  est  formée  la  chaîne. 

Avant  midi  nous  étions  sur  la  crête  de  l'Abra  de  Gohres.  Un 
superbe  panorama  se  développe  à  nos  pieds.  On  voyait  de  là 
toute  la  Puna  de  Atacama.  Un  soleil  brillant  dans  un  ciel  sans 
nuages  envoyait  ses  rayons  au  travers  d'une  atmosphère  lim- 
pide, dont  la  minime  densité  n'est  guère  un  obstacle  à  la 
pénétration  de  la  lumière.  D'abord  se  dressent  devant  nous 
deux  chaînes  de  montagnes  d'une  direction  constante  nord- 
sud  et  qui  divisent  le  territoire  en  trois  longues  bandes,  inter- 
rompues çà  et  là  par  d'autres  montagnes.  Ces  chaînes  sont 
sauvages,  multicolores,  déchirées,  hérissées  de  pics.  Derrière 
elles  on  aperçoit,  sur  le  ton  grisâtre  du  sol  rocheux,  de  grandes 
taches  d'un  blanc  pur  :  des  salines;  enhn,  dans  le  fond,  la 
série  de  pics  neigeux  et  majestueux  de  la  Grande  Cordillère, 
dont  les  plus  proches  sont  éloignés  d'environ  120  kilomètres 
en  ligne  droite. 

Mais  il  faut  a])andonner  ce  spectacle  grandiose  pour  arriver  à 
notre  destination  avant  la  nuit.  La  descente  commence  douce- 
ment. Une  couche  de  trachyte  couvre  le  pays.  La  stérilité  de  ce 
sol  est  presque  absolue;  rares  sont  les  tolas  qui  y  ont  pu  prendre 
racine.  Il  n'y  a  pas  de  chemin  visible.  Peu  de  mulets  ont  passé 
par  ce  désert  pierreux.  Ils  n'ont  pas  été  assez  nombreux  pour 
y  tracer  un  sentier,  et,  quant  aux  Indiens  et  aux  lamas,  ils  ne 
laissent  guère  de  traces.  C'est  Carpanchay  qui  guide.  Il  vou- 
drait bien  égarer  la  caravane  et  se  sauver  en  nous  abandon- 
nant au  milieu  du  désert.  Il  fa  déjà  essayé  avant  que  nous  ne 
soyons  arrivés  à  Cobres,  et  pourtant  le  gouverneur  lui  avait 
promis  sa  liberté  à  condition  qu'il  se  comportât  bien.  La 
couche  de  trachyte  devient  presque  horizontale,  mais  elle  est 
sillonnée  de  profonds  ravins,  des  crevasses  d'une  centaine  de 
mètres  de  profondeur  et  d'autant  de  largeur.  Les  fréqueiih^s 
descentes  dans  ces  crevasses  et  les  ascensions  de  l'aulne  coté, 
le  long  des  sentiers  serpentant  sur  des  murs  presque^  à  plond), 
deviennent   extrêmement  fatigantes.  Dans  les  coupes  de  ces 

28. 


Vil  \MinUTKS   |)K   LA    HK(.H»\     \\IH\K 

ra\iii>  un  rL'lruu\e  les  cjuarl/ilfs  r<)iii|)arls  ou  scliisluï(lL\s;  ou 
voit  que  la  puissante  couche  fh»  trach\l«'  \  a  «nlerré  de  véri- 
lahles  inonlaf^nes  paN'ozonjni  - 

Nous  sommes  |)n*s  de  Sus(|ues.  Lr  «;«>n(larnir  allln'  mon 
alli'iilion  sur  un  ludirii  (|ui  <;ar(lail ,  iiou  loin  (\r  nous,  un 
IrouiH'aii  (le  lamas,  il  m«>  demanda  la  |)«'rmis>iou  d  aincnri- 
ri'l  Indien  j)our  sa\oir  où  Ion  pourrait  rencouh-er  les  autres. 
Sur  ma  réponse  alIirmatiNe,  i\  part  au  ^alop  pour  dispa- 
raître dans  un  ra>in.  Au  même  mom<>nt,  I  Indien  disparaît 
également  dans  un  raxin.  plus  loin;  |e  le  revois  monter  avec 
.son  troupeau  sur  !<•  plateau  de  Irarliste.  pnl^  dis|)araitre 
rapidement  dans  un  autre  raNin.  Un  peu  après,  le  gendarme 
apparaît  un  instant  et  disparait  aussi.  \u  \u>\\\  d'un  certain 
temps  d  me  rejomi  avee  son  niuli'l  lali^'Uf.  mais  sans 
.son  Indien,  (.elui-ri,  connaissant  trop  hien  le  dédale  des 
ravins  |>our  se  laisser  j)rendre,  s'était  mis  eu  sûreté  avec  ses 
lamas. 

Susqucs.  Le  village  et  les  Indiens.  Il  •  l.iil  déjà  nuit  et  le 
.soled  a>ait  été  rem|)lacé  par  la  lune,  d  nnr  lumière  claire  et 
Iroide,  (piaud  ( !ar|)auclia\  déclara  (jue  nous  étions  a  Suscpuvs. 
.1»'  ne  saurais  dire  (pielle  distance  uousa\ious  couverte  depuis 
I  \l)ra  de  (iohres,  les  continuelles  descentes  et  ascensions  dans 
les  ra\ins  rendant  tout  calcul  impossihie. 

.1  aptTCois  sur  le  Ixu'd  d  nn  |ne(ipir«'  une  petite  (*oustriiclion 

carm»,  en    hrupies  crues,  dr   dtn\  lies  de  liauleur  et  d'un 

mètre  de  côté,  hlancliie  a  la  cliau\  et  surmontée  «lune  cn>i\. 
Dans  rrllr  hatissr,  il  n  aNait  une  niclu'  (pii  contenait  une 
estampe  en  oleograpliie  représentant  un  .saint,  le  demande  a 
(iar))aiicliay  ci*  (pie  c'était. —  «l'ne  tijmclivta  ,  lui  la  re|M»use. 
—  •  Mais  je  croyais  (pie  les  apiuhrtas  étaient  d('»diees  a  l*aclia- 
inama,  non  pasaux  saints?»  —  «Oui,  Sefujr,  aux  .saints,  mais 
nu.vni  à  Pacliamama.  »  —  .rexamiiie  Ar  pus  la  petite  hàtisse  «•! 
je  décoiixn'  (pielle  était  pleine  i\'u,  iiHiros,  «  es  clii(pi(>s  de  coca 
ipu-   l«'s   Indiens  jelteul    sin    |r>   apaclivtas.  en    .sacrifice  à   Ta- 


LV    PIJNA   ET   SKS   II\r,IT\NTS  ACTIKLS.  '125 

cliamama.  Mélange  singulier  de  culte  catholique  et  de  croyances 
païennes  ! 

A  nos  pieds,  à  cent  mètres  de  profondeur,  un  trou  s'ou- 
vrait, l'élargissement  d'un  ravin,  entouré  de  tous  les  côtés  par 
des  murs  en  trachyte,  presque  perpendiculaires.  La  lumière 
de  la  lune  laissait  voir,  au  fond  du  ravin,  une  petite  église 
blanchie  à  la  chaux  et  les  silhouettes  d'un  certain  nombre  de 
petites  maisons  situées  autour  de  cette  église.  Nous  commen- 
çâmes la  descente  sur  un  étroit  sentier  en  lacet,  dont  les  tours 
et  les  détours  ne  paraissaient  pas  devoir  finir.  Cette  descente 
dura  une  bonne  demi-heure. 

Enfin  nous  étions  en  bas.  —  «  Où  allons-nous  camper  ?  » 
demandai-je  au  gendarme.  —  «A  la  Casa  de  Gohienio)^,  me 
répondit-il.  Le  «Palais  du  Gouvernement»  était  une  case 
assez  grande,  avec  une  autre  case  plus  petite  à  côté.  Der- 
rière, il  y  avait  un  cnrral,  une  enceinte  pour  le  bétail,  en- 
tourée de  murs  en  pirca.  Je  m'installai  dans  mon  palais,  je 
fis  enfermer  mes  mulets  dans  le  corral  et  leur  fis  donner, 
pour  la  nuit,  la  moitié  de  la  luzerne  que  j'avais  apportée  de 
Cobres. 

Le  village  était  désert;  on  n'y  voyait  aucun  être  vivant. 
J'envoyai  le  gendarme  et  l'un  des  muletiers  pour  voir  si  le 
village  n'avait  pas  d'habitants.  Ils  s'en  vont  examiner  toutes 
les  huttes,  mais  sans  trouver  personne.  Tout  était  désert.  La 
plupart  des  Indiens  ne  viennent  au  village  que  pour  des  fêtes 
ou  des  assemblées,  mais  cependant  il  y  en  avait  eu  quelques- 
uns  à  mon  arrivée,  car  mes  hommes  trouvèrent  du  feu  dans 
plusieurs  maisons.  Ces  Indiens  s'étaient  enfuis  en  voyant  ma 
caravane  descendre  le  sentier  qui  mène  à  leurs  demeures. 

Le  lendemain,  à  l'aube,  j'expédiai  mes  ambassadeurs  pour 
chercher  le  cacique.  C'étaient  mon  muletier  en  chef,  le  gen- 
darme et  Carpanchay.  Un  peu  plus  tard,  l'un  de  mes  hommes 
m'avertit  qu'il  y  avait  des  Indiens  sur  le  haut  des  rochers  qui 
dominent  le  village.  Je  réussis  à  distinguer  fun  d'eux  qui  nous 
observait,  caché  derrière  quelques  lolas.  Mais  il  aurait  été  im- 


fi2h  WTHM  IIKS   DK   I,  \   HK(il(>N    XNDINK. 

jxis.siMt'  i\r  I  ;ill«-iii(ln',  car   I  a.st  rii.si«ni    tiil   rlrmaiidr  r»  rl.iiiM'- 
IIHMlt  |)llls  (i  lllir  liciin». 

Vers  un*'  ln'urr  (\r  rapivs-midi  arriva  un  liiditii.  If  ihmu 
(lu  caci(ju<',  jMUir  iirannourcr  que  smi  «uiclr  riait  ru  cliciniii. 
!*•  Il  (II-  Irmps  ann's,  iih*s  Iioiiiiih's  rexiiiunt ,  tl  le  (-a(-i(|ur  vu 
|><>r.s()niir  lait  son  nitréc  dans  mon  logement,  arroni|>a«(nr 
(rnnc  snil<*  (\o  rjualn*  Indiens.  (îràce  aux  menaces  sévères  (|Me 
ja\ais  laites  a  (iarpanrljax ,  nn-s  enNovés  l'aNaient  trou\é  «lans 
un  rasin  à  io^"d«'  Suxjnes,  où  il  «gardait  s«'s  troupeaux,  liahi- 
IjiiI  avec  sa  laniille  une  •^'lollr  lorméi'  |t;n  ir^  r.mx  dan^  le 
Irarlivle. 

\  i(  lori.nio  \âs(|ue/.,  rapilan  dis  Iiidirii->  dr  Suscjuos,  suivant 
Ir  lilrr  (|in'  lui  doiiii.iiciil  ses  ;idiiiiiii.slres,  «-lait  un  jx'til  vieil- 
lard a  clieNrux  *;ri.soniianls  ri  pnurNU  de  rares  poils  é«;alemeut 
j^ris,  sur  le  menton.  Sa  j)liolo;;rapliie  rsl  reproduite  ftij.  U  I .  .le  lui 
(-ominuni(|uai  la  lellr»'  du  j;ou\erneur  et  lui  ex|M)sai  ce  cpie  je 
désirai  :  des  moutons  |)our  mes  liomnx's,  du  paturaj^i'  |>our  les 
iinilcU  ri  des  liidirns  pnni"  les  iiH'iisuier.  Mrliaiil  ;i  h'xtréme, 
très  di«;ne  et  très  dipl«>mate  du  irslc,  il  dr\ait  cependant 
s'iiK  liiMC  d('\.iiil  Ifs  nrdirs  joriiiiK  df  \I.  \len«'nd»'/.  Il  rnvova 
chercher  un  tiiniitoii  *'t  il  mit  .1  ma  dispo>ition  deux  Indiens 
pour  ann'iirr  les  umlrls  .1  uni'  (pirhrada  a  •o^'"  au  sud  de 
Suscpu's  où  il  dt'\ail  \  a\oir  du  |)iitura;;e  cl  (pu  dail  lihre 
de  ns(  aciirra ,  selon  mon  lu)|e.  \preslui  asoii- «leclan*  (ju  il  res- 
terait rn  olaj;r  pour  mrs  hi-lrs  «1  cpie  les  «cardions  seraient  sé- 
\ri»iiiiiil  punis  s'ils  perdaient  l^«^  iiiiiliK.  |  i'\p«'diai  mou  trou- 
jtriMi,  non  sau>  craint»'  (\r  ne  pas  le  rcNoii  il  dr  iih'  liiiii\rr 
j)rut-étre  ohli»;*'  dr  ii'loiirnrr  .1  pird. 

Le  lendemain,  \t'((ii>ilan  me  montra  Ir  Nilla^'C.  Cinq  lu<lien> 
se  |)n'senter('iil  pour  l'In*  mensurés.  .le  commençai  par  \  icto- 
riano,  et  je  lui  dr(  larai  eu  pn'sence  (h»s  autres  cpie  ler>  mesures 
démontraient  chez,  lui  ufie  int«'lli«(ence  su|M'Tieure,  co  qui  en 
elle!  elail  \r.ii.au  moins  pnui  dmmer  di's  ré|M>uses  évasivos  à 
Iniile  ipieslinn  (pie  je  lui  iaisais  sur  n  inqxirte  cpielle  matière. 
Lf*  soir,  il  det  lar.i  quil  11  \  a\ait  plus  d  Indiens  dans  les  euvin)us 


Pl.  XXXV. 


Fig.  91.  —  Vicloriano  Vasque/.,  cainUin  des  Indiens  de  Susqiies. 


Pl.  xxxm. 


l'ig.  (j2.  —  \V<;iiceslao  Villes,  Indien  de  Susqiies. 


Pl.  XXXVII. 


I''ig.  93.  —  .Scl);isli:iii  \  ;'is(iiir/ ,  Indien  do  Siisques. 


Pl.  xxxvin. 


l'"ig.  94.  —  l''raiirisra  Nilli's,  IndiciiiK!  de  Siis([i 


LA   PUNA  ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  'i27 

(le  Susques;  tous  étaient  eu  voyage  pour  Salta,  pour  Jujuy  ou 
pour  la  Bolivie.  Je  dus  le  menacer  de  la  colère  du  gouverneur; 
de  cette  manière,  j'obtins  encore,  les  jours  suivants,  vingt- 
quatre  Indiens ,  parmi  lesquels  cinq  femmes.  En  voyant  que  leur 
capiian  avait  été  déclaré  très  intelligent,  ils  se  soumirent  de 
bonne  grâce  à  l'opération.  Seulement  l'un  deux  refusa  délaisser 
mensurer  sa  femme. 

Pendant  ce  temps,  j'avais  réussi  à  démontrer  au  capilan  que 
je  n'avais  pas  de  mauvaises  intentions  envers  ses  Indiens;  mais 
toute  tentative  de  leur  faire  parler  de  leurs  croyances,  de  leurs 
coutumes  et  de  leur  organisation  resta  vaine.  Enfin  il  se  pré- 
senta une  occasion  qui  me  fit  vaincre  leur  réserve.  Nous  nous 
entretenions  un  jour,  Victoriano  et  moi,  de  la  situation  créée 
aux  habitants  de  Susques  par  fannexion  de  la  Puna  de  Ataca- 
ma  à  la  République  Argentine.  Il  se  plaignait  avec  amertume, 
et  avec  raison ,  du  propriétaire  prétendu  des  terres  de  Susques 
et  de  Goranzuli,  le  détenteur  de  la  merced  Arias  Velàsquez. 
Celui-ci  voulait  saisir  plus  de  la  moitié  des  troupeaux  des 
Indiens  pour  se  faire  payer  des  fermages  auxquels  il  n'avait 
nullement  songé  avant  fannexion.  Quelques  Indiens  avaient 
essayé  d'émigrer,  mais  une  partie  de  leurs  bêtes  étaient  mortes 
pendant  la  marche;  le  reste  des  troupeaux  paraissait  ne  pou- 
voir supporter  le  climat  des  régions  étrangères,  et  on  avait  dû 
les  faire  retourner  à  Susques.  Victoriano  et  ses  Indiens  avaient 
alors  intenté  des  procès  à  fw  usurpateur  »  du  désert  que  leurs 
ancêtres  avaient  possédé  pendant  des  générations,  sans  que 
personne  ne  songeât  à  y  prélever  des  fermages  et  des  impôts. 
Ils  avaient  payé  des  sommes,  pour  eux  énormes,  à  des  avocats 
dont  ils  ne  connaissaient  guère  les  noms,  mais  sans  autre  ré- 
sultat que  de  nouvelles  demandes  d'argent.  J'eus  une  idée:  je 
donnai  à  Victoriano  le  conseil  de  ne  plus  payer  (racom|)les 
aux  avocats,  mais  simplement  de  s'adresser  au  l^ésident  de  la 
République  Argentine  en  demandant  comme  grâce  ([u'oii  (ex- 
propriât son  désert  et  qu'on  laissât  y  vivre  tranquilles  les  ])os- 
sesseurs  autochtones  de  ce  sol  sans  aucune  valeur.  Victoriano 


^?H  ANTIOI  ITKS   hK   l.\   HKr.KlN    \M>IM 

liiMi\.i  iiHiii  rniisrii  l>oii  ri  iim>  nii.i  t\r  |-r(li<;«'i'  i.i  iH'tlIinii,  m 
iiinllr.iiit  iMMir  (•'  Iraxail  uih*  .s<»iiiiih>  d'ar^'iit  a^MV.  lorlt*, 
l'iaiil  (IniimM'sles  rpss(»urces  j)éciiiiiaire8dp  rt*s  pauvres  Iiicliciis. 
(/«•lail  iiiH*  ocf^sioii  de  rendre  un  service  à  la  fois  à  ceux-ci 
et  à  la  science.  Je  dis  ;i  mon  liôle  cjne  j'écrirai  j^raluilemenl 
la  iM'tition,  à  condition  (|n'il  ordonnât  à  ses  Indiens  de  nie 
fonrnir  (inrlfnn's  nMis«'i«;iMMn«'Mls  >nr  Irnrs  crovancrs  vi  leurs 
crn-nionirs.  Ma  projHtsition  lut  accej)té«*,  et  y  pus  m'occuper 
pendant  flenx  jours  à  prendre  note  de  ce  cpii  li^^nn*  ci-<lessous 
sous  le  titre  de  •>  l'olklore  •.  Les  séances  enn-iit  lieu  (Luis  In 
case  de  Victoriano.  \ii  (-oiiinuMiceiiK-iii .  il  •Lut  dillirilede  tirer 
(piehiiie  chose  de  l;i  IxMiclie  de  ces  Inchens  si  n'serNes.  Je  n»- 
iii.'inpi.'ii  (pi'ils  «'taient  gênés  par  la  j)résence  de  l'un  (\v  mes 
iiiiiieliers;  je  Ils  rassembler  mes  hommes  et  h'ur  ch'lendis,  en 
|»ré.sence  des  Indiens,  de  s'aj)procher  .1  nue  certaine  distance 
de  la  maison  on  nos  séances  aNaient  lii'u.  I  ohtins  alors  |m>u  à 
jn'M  liMir  coiihaiice.  \.iliii«'lleiiiriil  je  rédi«;eai,  sui\ant  mon 
enj;aj;emeiil .  I.i  jM-lition.  le  ne  sais  pas  si  elle  a  été  j)résenlée  et 
si  elle  a  en  un  resiiJLil  satisfaisant,  mais  je  désire  de  tout  mon 
C(pur  cpie  ces  lils  du  désert  puissent  Nivre  en  paix  pendant 
plusieurs  f»^énérations  encore  entre  leiir^  rochers  slZ-riles  el 
dans  les  lahvnntluvs  de  leurs  raNiiis. 

I.r  \ill.ii;e  de  Siis(pies  rs|  s||ue  ;ni  coiillneiit  ilil  \\u)  de 
Pastos  (iliicos,  venaiil  du  Nml,  <l  «lu  liio  Lapao,  (lui  \ii'nt  du 
Nonl.  (ies  (jriix  petites  rivières  iorment  le  hio  de  las  Hurras 
<pii  travers**  les  montai^nes  à  l'est  de  Sustpies  et  se  jette  dans  la 
L.it^Mina  de  (lUavataNo.  Le  \illaj(t'se  com|N)s(>  d'einiron  cin- 
«piante  maisons,  dont  hi  phip.irl  sont  «j^roupées  rle\anl  fj-^^lise  el 
a  côté  délie.  (,elle-ciet  une  partie  des  maisons  sont  représentées 
fifl'  fif^'  Les  maisons  sont  situées  tn's  pn»s  les  unes  des  aulnes, 
sé|>arées  par  de  petites  ruelles  «Iroites.  Les  deux  rues  princi- 
pales ont  rii\iroii  10"'  de  j.iri^enr;  les  autres  les  cou|)eiit  .1 
anj;les  |)lus  ou  moins  dn>its  et  n'ont  que  7  ou  3"*  de  larj^enr. 
Lharpie    maison   est    s<'«|>arée    de   l.i    siii> aille    |)ar  une   de   ces 


LA   PUNA  ET   SES  HABITANTS  ACTUELS.  '\19 

ruelles.  A  gauche  fie  l'église  il  )  a  une  demi-douzaine  de 
maisons  dispersées,  sans  former  de  rues.  A  environ  3 00°"  du 
village  est  situé  le  cimetière.  Sur  les  montagnes,  au  nord,  au 
sud,  à  l'est  et  à  l'ouest  du  village,  sont  les  «apachetas»  avec 
des  estampes  de  saints  dans  leurs  niches,  et  dont  l'une  avait 
attiré  mon  attention  à  l'arrivée.  Ces  apachetas  sont  placées 
intentionnellement  dans  la  direction  des  quatre  points  cardi- 
naux; j'ai  vérifié  avec  la  houssole  leur  situation,  qui  est  exacte. 
Ces  petites  bâtisses  jouent  un  rôle  dans  les  fêtes  religieuses, 
où  elles  sont  visitées  en  procession  par  les  Indiens.  L'une 
d'elles  se  \oit,fi(j.  89,  sur  la  pente  de  la  montagne. 

Les  maisons  sont  rectangulaires,  toutes  à  peu  près  de 
mêmes  dimensions,  environ  6°"  de  longueur  sur  3""  de  largeur, 
bâties  en  aclobes  (briques  crues  séchées  au  soleil).  La  toiture 
en  chaume  [paja  hrava)  est  supportée  par  un  comble  à  deux 
versants.  Le  faîtage  et  les  chevrons  reposent  directement  sur 
les  pignons  et  sur  les  murs.  Faîtage,  arbalétriers,  chevrons  et 
pannes  sont  tous  en  bois  de  cactus- cierge  [Cereus],  seul  bois 
de  construction  qui  existe  à  Susques.  L'extrémité  supérieure 
des  chevrons  est  fixée  au  faîtage  au  moyen  d'encoches  ren- 
forcées par  des  attaches  en  peau.  Toutes  les  autres  pièces  soni 
simplement  assemblées  au  moyen  de  lanières  en  peau.  Les 
clous  et  les  crampons  en  fer  n'existent  pas,  ni  les  assemblages 
au  moyen  de  chevilles  en  bois,  f^es  chevrons  et  les  pannes  sont 
réunis  par  un  clayonnage  de  tiges  de  tola,  sur  lequel  sont 
attachées  les  bottes  de  chaume,  dont  fextrémité  supérieure  a 
d'abord  été  trempée  dans  de  la  terre  glaise  diluée.  Il  n'y  a 
pas  d'ouverture  dans  le  toit  pour  la  fumée,  parce  qu'on  ne 
fait  qu'accidentellement  du  feu  dans  la  maison.  Le  foyer,  une 
simple  plate-forme  circulaire  en  terre,  bordée  de  pierres,  a  sa 
place  dans  un  petit  hangar  en  dehors  de  la  maison,  lequel 
est  également  pourvu  d'un  toit  en  chaume  et  fermé,  au  moins 
de  trois  côtés,  ])ar  des  murs. 

La  maison  n'a  qu'une  seule  chambre.  Contre  fun  des  murs 
les  plus  courts,  ou  voit  le  poyo,  evhaussemeiil  (mi  pierre  et  en 


h-irr,  orninaiil  Imilc  la  larj^fur  d»'  la  iiiaisi>ii  vi  ayani  niviinii 
0*50  <l«'  liaiil<Mir  ri  i"*5o  à  q"  d»'  foinl.  i.vsi  If  lit  coiniiiiiii  «li» 
tous  \vs  iiiniil)n»s  ch'  la  fainiHr,  (jui  s'y  coiiclirnt  sans  se  (ii'»s- 
liahilji  r,  rciMisaiit  mit  des  praiix  (le  lamas  et  (!•■  iiioiitoiis  (*t 
roiiverU  d'aiilres  iH'aiix.  L'exlréiiiilé  ()j)jK)sée  de  la  iiiaisnii  est 
;;rin'ralrmrnl  si'parée  du  ^e^te  par  mi  petit  niur  dr  pn-s  de  i™ 
(\r  liaiilrur.  ( .*'[  rspare  reidrniH'  srrl  a  e(Hi>er\er  le  mais,  la 
(piinoa  et  autres  articles  d  aliiiiciitatinn.  Le  mur  loruiaut  le  Imid 
de  riiahitatioii  est  eu  «^éuér.il  |)<tiii\ii  <l  iinr  hautpu'lt»*  fixe,  ri\ 
(uhtIu'S,  servaut  de  sie«^'c.  M  lùxislr  pas  de  uieuhles,  exci'pté,  daus 
(iiirlipirs  uiaisoiis,  ce  cpii  t">l  lu\r  spécial,  uue  petili*  tahir  rt 
uiir  nu  deux  prtites  cliaisi-s  basses,  v\\  hois  de  (!eivus,  le  sie«;e 
étant  cnuNert  d  uu  uiorceau  <\r  peau.  Dans  la  maison  Awrapifan 
Nictnriaun,  il  \  a\ait,  d<'\aiil  i.i  haïKpirlIr  du  Ituid,  uu  >  bu- 
reau •  l)ali  eu  udnlus ,  imilaul  n<»s  buieaux  a  tiroii's  des  deux 
cAlés,  avec  uu  es|)are  \ide  au  milieu  pour  n  jjlacer  lesjaud>es; 
seuleuH'ut  les  su|)|)orts  à  tiroirs  étaieut  reuiplarés  par  d» 
solides  supports  carrés  de  mi.k  miiiicih'.  |).iiis  1rs  mui's  des 
liahitatinus,  tm  xoxait  des  iii<  lies  oiiNerles  cniiteuaut  toutcvs 
sortes  de  uumuis  objets,  s|)e(  ialeunut  des  pa(pu>ts  euNelopp/'s 
daus  des  uH)rc(MUX  d  «'toiles  et  reuleriuaut,  j)our  la  |>lu|)art, 
selou  ce  (Uii  ui  a  ét<'  dit,  des  r»'uu'des.  Des  bois  de  la  toiture 
et  dans  les  c(»ins  pendaient  une  inlinité  de  vicMlles  Impurs 
de  véteineuls,  des  cordes  en  lame  de  lama,  etc.  Toutes  les 
maisons  ont  une  porte  ni  bois  dr  C^rrrus ,  dont  les  planrbes 
sont  jointes  au  inoveii  d  un  babile  lressa«;e  de  lauién»s  eu  peau. 
I/embrasure  (Il  |;i  |n»ile  est  aussi  en  bois  fie  (irrrus.  Les  cliar- 
nières  sont  en  |)eau.  Il  nv  a  pas  de  fenêtres.  Vupn's  de  (pu'I- 
(jues-unes  des  maisons,  il  \  a\ait  une  r<»ur  b'ruu'e  |»ai-  des 
murs.  Les  maisons  «-taient  eu  «;éiu*ral  bien  entreti'uues,  i'\rej)té 
(piel(pu's-uues  (pii  a\aient  été  abandonnées  par  suite  de  la 
moi  I  d»'  leurs  |)ropriétaires.  De  ces  dernières  maisons  il  ne 
restait  «pu-  li's  murs,  le  toit  étant  t(nub«'  et  complètement 
disparu.  Kllf>s  nous  donnent  une  preux*  <le  la  ra|)idité  a\ec 
lafpielle  l<>  bnis  d«>  Crmis  |HMirril,  e|  ainsi    nous  poii\oiis  nous 


LA   PUNA  ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  'i31 

expliquer  pourquoi  l'on  trouve  si  peu  de  ce  bois  dans  les 
ruines  préhispaniques  du  pays,  alors  qu'il  a,  selon  toute  pro- 
babilité, formé  une  partie  importante  de  ces  constructions. 

L'église  est  aussi  bâtie  en  adohes ,  mais  elle  se  distingue  des 
habitations  par  un  recouvrement  de  terre  glaise,  blanchi  à 
la  chaux.  La^</.  90  en  représente  la  façade ^'l  C'est  une  con- 
struction fort  solide,  avec  des  murs  de  l'^So  d'épaisseur.  Le 
toit  est  fait  en  planches  de  bois  de  Cereus,  très  bien  planés  à 
l'herminette.  Le  clocher  est  couronné  par  une  petite  cou- 
pole, ravalée  avec  de  la  terre.  L'intérieur  de  l'église  n'a  rien 
d'intéressant,  si  ce  n'est  les  décors  peints  par  un  artiste  indien, 
de  Rinconada,  dans  la  Puna  de  Jujuy,  décors  assez  primitifs, 
mais  inspirés  tout  à  fait  de  modèles  européens,  sans  qu'on  y 
découvre  de  traces  de  quoi  que  ce  soit  d'un  art  autochtone. 
L'église  est  entourée  d'un  mur  d'environ  3°'  de  hauteur,  en 
carré  et  pourvu  de  portes;  chacune  de  ces  dernières  est  située 
au  milieu  de  fun  des  murs.  Sur  la  figure  on  voit  une  partie 
de  fune  des  portes,  lesquelles  sont  surmontées  par  des  arcs  con- 
struits en  voûte.  En  dehors  de  féglise,  aux  quatre  angles  de 
fenclos,  il  y  a  un  petit  reposoir  où  Ton  érige  des  autels  pour 
les  fêtes  religieuses.  La  patronne  de  Susques  est  Notre-Dame 
(le  Bethléem,  dont  fimage,  d'après  les  Indiens,  aurait  été 
trouvée  sur  une  pierre  derrière  l'église.  Nous  décrirons  plus 
loin  la  fête  qui  a  lieu  une  fois  par  an,  en  son  honneur.  Les 
principaux  saints  sont  ceux  qu'on  considère  comme  patrons 
du  bétail  :  saint  Jean  {San  Juan) ,  patron  des  moutons,  parce 
que  son  image  est  généralement  accompagnée  d'un  agneau; 
saint  Antoine  [San  Anlonio),  patron  des  lamas;  saint  Raymond 
(San  Ramon^,  patron  des  ânes,  et  saint  Barthélémy  [San  Bar- 
tolo),  patron  des  chèvres.  Les  cloches  semblent  être  bien 
anciennes,  mais  elles  ne  portent  pas  de  date. 

A  côté  de  l'église  se  trouve  la  maison  on  je  m'étais  inslallé 

'*'  Les  sujets  alignés  devant  le  clocher  et  mon  gendarme.  Devant  la  porte  de 
sont  des  Indiens,  exce|)té  les  (|ualro  l'rglise  sont  placés  (piatre  musiciens  in- 
lionnncs  à  gauche,  qui  sont  mes  nmletiers         diens. 


',^^  WTIOl  ITKS  |)l     l.\    IIK(.H>\     \M>I\K 

(*t  .1  i.'i<|(i«-llr  nitiii  ^finlaniK*  a\ail  (loiiitc  ir  nom  |Ktiii|R>iiv  de 
•  Palai^  (lu  (loiiviTiiemeiit  ».  Va\  n'alitô,  cetlf  maison  riait  la 
salle  f|ps  assonihlfM's  :  Casa  dr  la  (.omunidad.  Kll<»  avait  aussi 
M  rniiiloNtM'  iMMir  Io^mt  1rs  curés  dans  l«*urs  ran»s  visites  au 
\illaj;e.  Klle  \w  (lilIV'rait  (l«*s  autres  que  par  ses  rliniensions  plus 
grandes. 

Le  riinetière  est  nn  caiif  assez,  «^rniid ,  entouré  dr  iniir-s  »| 
aNant,  du  rot»'  opposé  à  la  jMirte,  une  petiti'  rliapelle.  Sur  le> 
tombes,  il  n  a\ait  des  croix  en  hois  de  (Icrcus.  Le  tout  était 
très  propre  et  l)i<Mi  tenu,  mais  c'étail  un  cimetière  comme  tous 
ceux  des  villages  du  liant  plateau,  sans  |)articularile>  |)ouYaut 
indicnier  des  coutumes  païennes.  Cependant,  le  jour  de  la 
Toussaint,  on  v  déjxise,  sur  les  tond)es,  des  vivres  |Miur  les 
morts. 

Organisation  sociale.  —  Suscpies  lorme  drpui^  Av^  temps 
rrcul»'s  nm»  «  communauté  p  comjxïsée  actuellement  d'environ 
4oo  Indii'ns.  ItiiiiiH's  rt  rniants  comj)ns.  Les  Indiens  dr 
(ioran/.uli,  (]ui  sont  au  iiond)n;  de  300  environ,  appartinrent 
à  la  communauté-  dr  Snsques  jusqu'à  ce  (pi'ils  s'en  lussent 
sé|)arés,il  v  a  cpn-lcpu-s  ainu'es,  pour  loriner  une  communauté 
.1  |)art,  laqnellr  occupe  Ir  terntoir»'  situé  au  nord  de  Suscpirs 
ri  (pn  setend  piscpi  au  pic  de  (iovaluiaima ,  sur  l.i  Irniitim' 
Itolivienne. 

(!<unnu!  nous  l'avons  dit,  ces  lndi(>ns  étaient  de  lait  indé- 
pendants des  Ltats  (les(piels  relevait  l«iii  trrriloire  avant  son 
annexion  a  la  né|)ul)li(pie  ,\r«;entine.  La  holi\ir  ri  le  (iliili 
s'étaient  horné.s  à  conlirmer  le  chef  de  la  communauté  dans 
Min  autorité  au  moven  d'une  nomination  oiliciellc.  \icloriano 
avait  été  successixement  <orn(jiilnr  l>olivi<Mi  et  iinhnnadnr  dii- 
lien.  Mais  ni  l'une  ni  l'autre  de  ces  républiques  n  était  inler- 
\enue  en  aucune  manière  dans  l'administration  du  district; 
menu*  les  inqmis  n  étaient  inconnus.  \  l'annexion  argentine, 
l»'s  Inrliens  d»»  Susques  étaient  si  convaincus  de  leur  ind«'|M'n- 
danre,  qu'ils  .s<»  sont  pn'sentés  d'altord  chez  le  sous-prélet  fl«'  la 


LA  l'UNA  ET  SES  HABITANTS  ACTLELS.  'loo 

province  boliviennede  Sud-Lipez ,  et  après  chez  le  gouverneur 
de  la  province  argentine  de  Jujuy,  en  sollicitant  d'être  annexés 
à  l'un  ou  à  l'autre  de  ces  territoires.  11  en  résulte  qu'ils  igno- 
raient que  Jnjuy  fit  partie  de  la  République  Argentine. 

La  communauté  est  dirigée  par  le  capitan,  élu  par  l'As- 
semblée pour  un  temps  indéterminé,  généralement  à  vie. 
L'Assemblée  est  formée  par  tous  les  individus  majeurs  de 
vingt  ans.  Ses  nominations  et  résolutions  sont  proclamées  à 
haute  voix  dans  la  cour  de  l'église.  Un  fonctionnaire  spécial, 
appelé  fàhrica,  est  chargé  de  l'entretien  de  l'église,  du  cime- 
tière et  de  la  Casa  de  la  Comaïudad.  Sous  les  ordres  du  capitan, 
il  y  a  des  fonctionnaires  inférieurs  portant  des  titres  militaires , 
empruntés  à  la  langue  espagnole  :  teniente  (lieutenant) ,  sar- 
(jento  (sergent).  Ceux  du  dernier  ordre  hiérarchique  s'appellent 
5a/ifo-j-ma«f/ar,  expression  difficile  à  traduire,  mais  qui  signifie 
plus  ou  moins  ceci  :  passer  le  mot  d'ordre  et  faire  des  courses. 
Malgré  les  titres  espagnols,  cette  organisation  militaire  est 
tout  à  fait  analogue  à  forganisation  des  tribus  de  l'empire 
incasique,  telle  qu'elle  a  été  décrite  par  les  historiens. 

L'un  de  ces  fonctionnaires  étant  élu,  sa  dignité  lui  est 
solennellement  conférée  par  le  capitan,  le  samedi  suivant, 
devant  l'église,  en  présence  de  tous  les  Indiens.  Le  capitan 
recommande  à  tous  de  le  respecter,  et  le  nouveau  fonction- 
naire promet  de  servir  fidèlement  les  intérêts  de  la  commu- 
nauté. Après  quoi  tous  les  Indiens  baisent  d'abord  la  maiu 
du  capitan,  ensuite  celle  du  nouvel  élu,  en  lui  promettant 
obéissance. 

La  discipline  est  parfaite.  Les  résolutions  de  l'Assemblée 
sont  sans  exception  respectées  par  le  capitan^  et  tous  obéissent 
sans  hésitation  aux  ordres  de  celui-ci.  Le  capitan  était  aussi, 
jusqu'à  l'occupation  argentine  ^'^  juge  poiu*  toutes  les  questions 

'"'  Récemment,  le  gouverneur  du  Ter-  de  yuardias  nacionalcs  ( inspecteur  géni-ral 

ritolre  des  Andes  avait  nommé  juge  de  des  milices), — •  titre  loiil  à  fait  (i<lil,  car 

paix  le  l'rèrc  de  Victoriano.  et   celui  ci  a  la  niilirc  n'existe  |)as. 
reçu  le  litre  pompeux  de  inspeclor  ycncral 


civilrs  ou  criiiiiiu'llt's.  I)'a|)rès  ce  «jin*  iiu'  disairiit  \  itloriaiio 
ri  les  auln's  lii(ii(>iis,  les  litiges  étaient  très  rares  et  l»s  délits 
i)res(jue  iiicoiinus.  Les  tém«)ij(iia«;es  des  roiictioiinaires  du  Ter- 
ritoire des  \ndes  confirnieiit  ces  laits.  Il  existe  à  Sus(jues  une 
prison,  une  rase  (-(Miiine  les  autres  où  ion  eiderniait  (mmi\  (|ui 
asaient  roniniis  des  «l»'lils,  j;en<'ralein«Mit  des  eoups  donn»'s 
dans  des  rixes  ocrasionnees  par  I  ehriel»*.  Sui\ant  \ieloriano, 
il  n'y  a  pas  eu  (re\eni|>le  ipi  un  prisonnier  se  soit  édiappé, 
l)ii>n  <pi  il  ne  fût  |)as  j;arde. 

Je  pus  nu*  riMidr»'  conipl»'  <!«'  la  discipline  excellente  (pii 
régnait  à  Sus(jues  par  la  iacilile  astc  Lupielle  \  ictorian(»  lit 
venir  ses  Indiens,  après  (jue  je  I  eus  j)ersuad«*  (piil  lallait  les 
con\o(pu'r  j)our  la  mensuration.  Kn  moins  de  Nin^'l-tpialre 
heures  sont  accourus  des  individus  (pii  se  trouxaient  diss«'- 
niinés  partout  dans  l(>s  montagnes,  (piehpielois  à  ^q}''"  de 
distance.  Les  sanjcnlus  v[  sanlo-y-mainlnr  viauiii  rmplo\és  jH)ur 
ces  convocations.  Les  Indiens  (!••  Sus(pies  .se  servent  de  si- 
gnaux poiil'  <  niMMltlincpiri-  cntrr  rii\.  (^es  siguauv  sont  r(;d)lis 
par  des  ieu\  allumes  sur  le  (.«Tto  Bâvaro.  Iiantr  montagne 
située  au  nord  du  \illagr.  IN'udant  la  journée,  la  iumée  rein- 
j)lace  la  lumière  de  ces  Iriix.  l  ii  crrl.iin  iiond»re  de  leu\ 
couNocpient  en  assend)lée,  un  aulre  noinhn;  sigodn*  «laii^'r. 
se  cacher». 

(i(Mnm«'  la  pislicc  m  gén«'ral,  !'•  partage  des  héritages  était 
du  n'ssorl  du  rapttan.  Il  paraissait  l'xister  iiin-  l«'gislation  sjm*- 
ciale  sur  l'herilage,  mais  je  n  ai  pu.  pinif  a\«ni-  d«'s  renseigne- 
ments a  ce  sujet,  vaincre  la  ré.serve  liahiluelle  des  Indiens.  La 
terre  est  considérée  connm*  propriété  de  la  connnunauté,  mais 
les  maisons  a|>pariiennenl  à  I  iiidividn  ipii  h's  a  construites. 

Religion.  —  L«'s  Indii'us  d»*  .Sus(pn's  sont,  comun*  tous  les 
hahitanls  du  haut  plateau,  des  catholiipu's  fervents  «mi  ce  ipii 
concerne  les  cérémoiiii>s  exii'rieures  imiXKsées  par  la  n-ligion. 
Nous  vernms,  dans  le  chapitre  -  Folklore»,  (jue  celle  religion 
est  mélangée  à  des  croxames  el    a  des  cérémonies  |)aïennes. 


LA   PUNA  ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  435 

Rarement  un  curé  allait  à  Susques  ;  peut-être  tous  les  cinq  ans 
ou  plus  encore,  celui  de  San  Pedro  de  Atacama  traversait  le 
désert  pour  y  faire  une  visite,  ce  qui  était  tout  un  événement 
pour  les  Indiens.  Entre  ces  visites,  ils  exécutaient  eux-mêmes 
les  cérémonies  religieuses.  Le  frère  du  capilaii  Victoriano 
servait  de  curé.  Il  était  tonsuré  à  la  franciscaine,  et,  habillé  de 
son  poncho,  il  officiait  avec  un  livre  en  latin,  qu'il  lisait  aussi 
bien  qu'il  pouvait,  naturellement  sans  en  comprendre  un  mot. 
Je  n'ai  pu  assister  à  aucun  de  ces  services  religieux,  mais  un 
fonctionnaire  du  Gouvernement  des  Andes,  qui  y  avait  assisté, 
m'a  raconté  que  le  rituel  catholique  était  assez  bien  suivi  et 
que  tout  le  service  était  fait  en  esjDagnol  et  en  «  latin  »,  sans  y 
mélanger  de  quichua.  Le  même  Indien  accomplit  les  céré- 
monies des  enterrements,  que  nous  décrirons  plus  loin, 
page  517.  Au  contraire,  les  baptêmes  ne  peuvent  pas  être 
célébrés  par  les  Indiens  eux-mêmes.  On  conduit  toujours  les 
enfants,  à  de  grandes  distances,  pour  les  faire  baptiser  par 
un  vrai  prêtre.  J'ai  interrogé  tous  les  individus  mensurés, 
afin  de  savoir  où  avait  eu  lieu  leur  baptême.  D'après  leurs 
réponses ,  presque  tous  avaient  été  baptisés  par  le  curé  de  San 
Pedro  de  Atacama;  la  plujDart  y  avaient  été  emportés,  d'autres 
avaient  reçu  le  baptême  lors  des  visites  du  curé  à  Susques.  Les 
seules  exceptions  étaient  deux  individus  baptisés  à  Gasabindo, 
un  à  Gochinoca,  un  à  San  Antonio  de  los  Gobres,  un  à  Rosario 
de  Lerma  et  un  autre  à  Sumalao  (Vallée  de  Lerma) ,  tous  étant 
nés  à  Susques,  sauf  le  vieux  Ascencio  Avalos,  sur  lequel  nous 
reviendrons  et  qui  était  né  et  avait  été  baptisé  à  Gasabindo.  Ges 
laits  sont  intéressants,  car  ils  démontrent  les  relations  que  les 
Indiens  de  Susques  ont  maintenues  avec  Atacama  en  y  em- 
portant leurs  enfants,  au  lieu  de  les  faire  baptiser  à  Gasal)in(h3 
ou  à  Gochinoca,  situés  beaucoup  plus  près  de  leur  village  et 
qui  ne  sont  pas  séparés  de  Susques  par  la  Grande  Gordillère. 

Mariage.  Enfants.  Fécondité. —  Le  mariage,  non  phis,  n'est 
pas  valable  s'il  n'cîst  célébré  d'une  manière  régulière  par  un 


rSù  WriOlITKS   |)K   I.V   nKt.InS    \MH\K. 

iinHn*  calliolicjiir.  Lr>  liidinis  \»)iil  en  j;t*iiéral  à  San  IN'dn»  dv 
Atacaina  jxuir  m*  iiiarirr.  Avant  et  après  la  cérémonie  ratlio- 
li(|nr  ont  lien  rrrlaines  aulrrs  rérénionies,  dont  (|url(jiM'>- 
unes  MTont  dêrriles  plus  loin.  Le  nïariaj;e  est  strirttMnent 
«•ndo^Mine.  Kn  rvaniinanl  Ir  lahli-au  anllir<)[>oiné(ri(|u«'.  on 
lron\er;i  (lin*  nn'sinir  lows  les  .sujrls  sont  iics  dans  Irs  dislricls 
df  SiiMinrs  ri  tir  (ioran/.nli.  On\  (|ni  ne  le  sont  pas  sont  ori- 
j;inain*s  de  localités  situées  dans  la  Pnna  de  Atacaina  près  des 
Iroiitirres  de  ces  districtis,  comme  (iovaluiaima,  Anli«;u\«». 
Kosario  de  Atacama,  Ton»,  Olarn/.  Sev.  Pedro  (!ar|)anclia\ 
(n"  27)  est  né  à  San  Antonio  de  los  (iohres,  mais  accidni- 
tellement,  car  son  père  et  sa  mrre  étaient  dr  Siiscjurs.  \)r 
|)ln>,  un  ^rand  nond)n'  de  sujets  mensurés  nroni  doniic  Irur 
j;»'nralo;;ir  jus(prau\  troisirme  ri  (pialricmt»  «(énéralitms,  et, 
parmi  tou>  Irurs  ascendants,  je  n'ai  pas  relevé  de  sujets  nés  en 
deliorN  du  l<i  i  iloii»'  df  Suscpn's  «-l  de  (ioran/uli.  D'étranj^ers, 
a  iiroprrnii'iil  |).iilri-.  \\  i\'\  en  a  (pic  di'iix.  Asceiicio  A\alos 
(n"  29)  et  \al«Miliiia  Gouzàlr/,  (n"  'dU).  !••  |ti('mier,  acturl- 
Irmcnt  un  \iriilard,  est  né  à  (iasahindo,  dans  la  Puna  de 
.Injuy;  il  aNait  été  amené  à  Susques  à  l'à^e  de  div  ans  ruNiron, 
il  s'i'tail  marié  avec  un«'  Innnu;  de  Sus(pn's  et  il  v  était  rest»'. 
IJien  (piv  a\ant  passé  |)res(pie  toute  sa  vie,  il  sendilait  être 
moins  considéré  (pie  les  vrais  Sus(pn>nos.  Vu  ((uihaiir.  \al»  ii- 
lina  (ionzàle/.,  hrlle-Mi m  du  cajutan  \  ict<u'iano,  jouissait 
d'uur  |N)sition  social»*  pn\dr«^iée.  Kll»'  rlail  sans  <ioute  plus 
intelligente  «pie  la  plupart  des  autres  Indiennes  et  parais- 
>ait  aNoir  une  certaine  iidliience  dans  les  (piestious  les  plus 
im|H>rtantes  de  la  communauté.  Mlle  était  née  a  Olaro/. 
(Ii-inde.  situé  à  l'ouest  de  Suscpies,  près  de  la  Irontière  de  ce 
district.  Sa  luén'  était  une  Indienne  née  à  Olan)/,  (ille  natu- 
n*lle  de  parents  inconnus;  le  père,  un  Indi*  n  <|  (  yuni.  dans  la 
pro\ince  de  l*orco,  en  liolixie.  (iliose  remaniuahle,  en  exami- 
nant a\ec  attention  les  nu'sures  anllin»ponu''tri(pn>s,  on  peut 
nnler,  dans  la  desrendauce  de  cette  lennue,  certaine»  ano- 
malies (|u  i*lie  .1  iniroduiles  dans  la  rare  si  pure  des  IndiiMis  fie 


LA  PL^A  ET  SES  HABITANTS  ACTLELS.  437 

Susques.  Son  fils  (n"  30),  par  exemple,  est  l'individu  le  plus 
brachycéphale  de  tous  avec  l'indice  84-32,  la  mère  ayant 
83.00.  Sauf  une  enfant  (n^'SS),  il  n'y  a  que  f étranger  Ascencio 
Avalos  qui  ait  un  indice  céphalique  aussi  élevé  (84-24);  après 
lui,  les  hommes  les  plus  brachycépliales  présentent  f  in- 
dice 8 1 . 

On  notera  sur  le  tableau  un  certain  nombre  d'enfants  natu- 
rels, c'est-à-dire  nés  en  dehors  d'une  union  catholique.  Poui- 
ces  enfants,  le  père  n'est  pas  désigné,  mais  les  sujets  en  ques- 
tion n'avaient  aucune  honte  de  déclarer  qu'ils  étaient  nés  en 
dehors  du  mariage.  Ils  auraient  aussi  volontiers  déclaré  le  nom 
de  leur  père,  mais  ne  le  faisaient  pas  pour  la  seule  raison  que 
le  curé  leur  avait  dit  que  les  unions  libres  sont  défendues  par 
les  lois  de  f  Eglise,  et,  de  mon  côté,  je  n'osais  pas  le  demander 
formellement,  de  crainte  d'être  pris  pour  un  hérétique,  ce  qui 
aurait  troublé  mes  relations  amicales  avec  ces  braves  Indiens. 
Cependant  j'ai  su  qu'une  jeune  fdle,  ayant  des  enfants  natu- 
rels, n'est  d'aucune  manière  méprisée.  Tout  au  contraire,  une 
grande  partie  des  femmes  avaient  eu  des  enfants,  de  dilférents 
pères,  avant  d'être  mariées,  et  le  nombre  de  ces  enfants  ac- 
croissait la  valeur  de  la  jeune  fdle,  les  enfants  constituant  une 
sorte  de  dot,  car  chacun  d'eux  est  capable,  à  partir  de  sept  ou 
huit  ans,  de  garder  un  certain  nombre  de  moutons;  la  iortune 
d'un  individu  dépend  donc  considérablement  du  nondjn;  de 
ses  enfants,  noml^re  (faprès  lequel  il  peut  posséder  une  quantité 
de  bétail  plus  ou  moins  grande.  Les  enfants  naturels  d'une 
femme  sont  ipso  facto  adoptés  par  f  homme  avec  lequel  elle  se 
marie,  et  considérés  comme  égaux  aux  enfants  issus  de  funion 
légitime.  Mais  gare  à  la  femme  qui  aurait  des  relations  avec  un 
étranger,  Indien  ou  non!  Elle  serait  immédiatement  expulsée 
de  la  tribu  et  ne  serait  pas  tolérée  dans  le  sein  de  la  com- 
munauté. Ces  cas  doivent  être  extrêmement  rares;  je  n'en  ai 
pas  entendu  parler,  quoique  j'aie  questionné  les  Indiens  à  cet 
effet. 

La  fécondité  des  Indiennes  n'est  pas  grande,  ce  c[ni  s'cx- 
II.  "j 


'i.iM  \MiniHKS   |)K    l.\    llK(.loN    WDINK. 

|)li(|iir  |».ir  Ir  (  liiiiiji  il  |)ar  r('ii(lo<;aiiiir.  Mais  elles  ne  sont  pas 
iinii  ])lus  exressiveiiHMit  stériles.  I)e<;  -ii  couples  mariés  fi^Miraiit 
siii  \r  l.ihic.iii .  il  M  \  m  a  «nn'  *  de  stériles.  I^es  ao  autn's  ont 
|>n>(liiil  .111  lolal  71)  riilaiils,  dont  /|/|  j^arçoiis  et  '^ïy  lillrs.  Lr 
couple  le  |)lus  fécoinl  a  «mi  i  o  eniaiits;  il  \  a  un  couple  a\ec  8  eu- 
lanls,  un  autre  avec  y,  deux  avec  (i ,  Imis  iwrv  5,  trois  axec  \ 
et  le  reste  avec  de  i  a  A  enlanis.  I*.uini  ces  eniauts,  je  crois 
que  sont  compris  les  enfants  naturels  de  la  lemun>  nés  avant 
le  mari.i^M*;  je  n  ji  ixi  nhlnni  (|iir  li'>.  déclarants  distHi«(uassent 
cos  eniants  des  enlants  le«;itimes.  La  mortalité  infantile  s(>nd)le 
Aire  assez,  «(rancir  :  parmi  les  yç)  entants  notés  sur  l«'  tahlran.  il  v 
en  a  f)')  dr  \i\antset  a.)  d»*  morts;  ces  derniers  lornu'ut  donc 
environ  lr  tiers  de  la  totalité,  l/amour  paternel  et  surtout 
l'amonr  maternel  paraissent  èlie  \vi'>  develo|)pés  chez  ces  In- 
diens, cerlainemeni  plus  (|ne  (lie/  les  peupl<>s  civilisés.  \u 
contraire,  l'amour  sevurj  ne  semhle  |)as  être  très  intense; 
ri  .ipri's  les  rensei«;neinents  (pie  j'ai  pu  ol)l»ini\  les  (pu>slions 
moliNees  |).ir  i.i  |.il<uiMe  étaient  exireinement  rares,  mais, 
d;iiilic  n.iil.  I  epnuse  e>l  en  général  parjaiteiiieiil  fulele. 

Isolement.  —  L  isolemenl  rlr  la  pelile  Irilxi  de  Siiscjues  t's| 
alisnlii.  Li*ndo«ramie  de  ces  Indiens  le  démontre  et  elle  ma 
été  coniirmee  par  Nictoriam»,  suixant  le(|uel  ils  ne  se  marient 
jamais  avec  des  leiinnes  étranj^én's,  sanl  cpielcpielois,  mais 
très   rareineiiL   ;t\e(    des  Indiennes  des   j)elils  villages  voisins, 

situés  dans  la  riiii;i  de  \tacania,  jamais  a\e(    i Indienne  de 

la  Piina  de  .Injus  <mi  de  la  nnli\i(>,  et  encore  moins  avec  une 
lemme  mélisse,  c«'lles-(i  d'ailleurs  considérant  le  maria«;ea\ec 
un  Indien  comme  une  mésalliance,  j)  autre  pari,  les  lemines 
de  Sus(pies  ne  se  marient  pas  avec  d«'s  «'tran*;ers,  el  les  Sus- 
(pienos  en  «général  n  ahandonnent  jamais  leur  territoire  aride 
jtonr  einii^rer  d.ins  d  .nitn*s  régions  pliis  j)ii\  ili'«ri«»es.  La  nature 
même  du  dislricl  .\\i\r  .i  un  li.inl  dejjré  ces  Indiens  «^  ^e  ron- 
ser\ei"  isoles  (je  |nnl  le  ies|r  i|m  nmiide.  (,(»mine  d  est  iinixis- 
sfhle  de  s'\    prnciiiei    des  .dniieiits  d  .inriine  sorte,  le  Noya^eui', 


LA   PLLNA  ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  YMJ 

même  l'Indien,  est  tenu  d'apporter  des  provisions  pour  toute 
la  traversée.  Pour  le  transport  de  ces  dernières,  il  faut  des 
Lêtes  de  somme;  celles-ci  ne  rencontrent  de  pâturage  que  dans 
de  rares  endroits  difficiles  à  trouver  et  elles  courent  à  chaque 
instant  le  danger  de  mourir  en  mangeant  les  herbes  véné- 
neuses que  nous  avons  décrites.  Il  n'y  a  d'ailleurs,  presque 
pour  personne ,  un  but  quelconque  qui  nécessite  l'entreprise  de 
ce  voyage,  les  Indiens  de  la  Puna  de  Jujuy  n'ayant  rien  à  faire 
dans  les  déserts  de  la  Puna  de  Atacama  et  n'ayant  pas  non  plus 
de  commerce  avec  San  Pedro  de  Atacama  et  d'autres  localités 
situées  à  l'ouest  de  la  Grande  Cordillère.  De  leur  côté,  les 
Susquenos  font  tout  ce  qu'ils  peuvent  pour  expulser  l'étranger 
qui  chercherait  à  s'établir  dans  leur  pays  et  pour  lui  y  rendre 
la  vie  imjDossible.  Ils  lui  refusent  l'eau,  les  aliments  et  le  feu. 
L'histoire  d'un  commissaire  de  police  que  le  gouverneur  des 
Andes  avait  envoyé  à  Susques  est  caractéristique  de  la  manière 
de  ces  Indiens  de  se  débarrasser  de  fétranger  importun.  Le 
commissaire,  accompagné  d'un  gendarme,  arriva  à  Susques; 
après  lui  avoir  donné  deux  ou  trois  moutons,  les  Indiens  dis- 
parurent tous  du  village,  les  laissant  seuls,  sans  nourriture  et 
sans  fourrage  pour  les  mulets.  Le  commissaire,  ne  pouvant 
endurer  longtemps  ce  genre  de  vie,  fut  obligé  de  se  retirer 
aussi  vite  qu'il  le  put  pour  ne  pas  mourir  de  laim,  lui,  son 
gendarme  et  ses  bestiaux. 

Langue.  —  Pendant  les  séances  de  folklore,  j'ai  constaté  que 
les  Indiens  de  Susques  parlent  entre  eux  exclusivement  le 
quichua.  Les  hommes  connaissent  cependant  tous  fespagnol, 
qu'ils  parlent  bien,  quoique  mélangé  d'expressions  indiennes. 
Mais  les  femmes  ne  connaissent  que  le  quicluia.  Parmi  celles 
que  j'ai  vues,  il  n'y  en  avait  qu'une  qui  parlait  couramment 
fespagnol,  c'était  la  vieille  Valentina  Gonzalez,  ])elle-sœur  de 
Victoriano,  et  elle  n'était  pas  née  à  Susques,  mais  à  Olaroz 
(irande,  phis  à  l'Ouest.  Je  nu^  suis  efforcé  de  m'(MU|iiérir  si  les 
Indiens  savent  l'atacamefio,  mais  ils  l'ont  nié.  Pourlanl  je  leur 

29- 


r,iO  ANTIQLITKS   |)K   LA   lVK(ilON    VNDINK 

ai  «MiliMidu  employer  des  mots  de  cette  lanj^ur,  ri  ils  la  com- 
pieiiiinil  sans  doute  Wivii.  lU  \onlaient  pruhahlemenl  me 
radier  leur  coniiaissaiice  de  ratacamt'no. 

Si  nous  examinons  le  tableau  anllin)|M>nM'lri(jue,  nous  Inni- 
vons  (lue  tous  les  pnMioms  sont  e>|)aj;noU,  <«'  (jui  rst  naturel, 
rar  U's  curés  n'i-n  adnu'llrnt  pas  d'anh-rN.  Mais,  vu  gênerai,  les 
noms  palronvnii(pies  sont  aussi  «'sj)a«;n<»ls.  adoptes  prohahle- 
inent  iiar  les  ancêtres  sur  l'insistance  du  (  I.  r<rô  espa«,niol.  Les 
seuls  noms  indiens  sont  :  (iar|)ancliaN ,  \iltes,  (iliin-,  l*uca, 
(ianavire,  IJanipa,  Quispe,  lila.  De  (  ts  inuns,  (illire  [cinri 
Irnid  I,  Puca  rou«;e),  Llamj)a  bèclie  servant  à  remuer  la 
terre),  Oiiispe  ' (juvsfu  lilwrté)  et  Tila  (  f;ros),  sont  «les  mots 
(piicliiias;  (|u.inl  nu\  Irois  autres,  je  \\v  puis  en  trou\er  I  ets  nio- 
logie,  mais  en  tous  cas  ce  sont  des  noms  indiens  et  non  <'spa«;nols. 
En  ce  qui  concerne  Sotar  et  Vacasur,  ils  sont  douteux,  mais 
prohahlenieiit  es|)aj;iiols.  «  Suscpies  •  ,  le  iimn  du  \dla»;e,  serait 
dérixédu  nom  «  Jésus»,  d'après  ce  (juc  me  dis;iii  unelndieiine 
centenaire,  l'aïeuli'  du  fàhrua.  (iepen<l;Hil  je  in*  le  crois  |)as,  et 
n'en  ai  |>u  trouver  aiicum' éls  nn»lo«;ie  \  raisend)lal>le.  Il  \  a  un 
verbe  alnranieno  iliiis(l,atur  ^abnler  ,  e|  le  r.i\in  de  Sns<pies 
est  en  ellel  bien  abrite  contre  le  \riil  Innd  d.  I.i  Pun.i  m.iis 
il  serait  troj)  osé  d'en  dériver  le  nom. 

(^)uel(pies-uns  des  Indiens  sa\aient  écrire  l'i'spaj^nol,  notain- 
tin-iit  le  rapilnn  Victorianii  et  ses  iit\tii\.  (ie  fait  m'étonnait, 
car  il  UN  a\ail  jamais  eu  d'école  à  Susqiies  et  l<»s  Indiens 
n'avaient  assurément  |>as  été  à  l'école  ailleurs.  Victoriaiio  m'en 
donna  l'explication.  Son  arriére-^rand-pere  a\ait  a|)pris  à  écrire 
re>pamiol  a  San  l'«*dro  de  \tacaina,  el  cet  art  a\ail  été  transmis 
de  |M*re  en  lils  dans  la  lamille.  .1  ai  eu  I  occasi(»n  de  laire  l'crire 
sous  ma  dictée  .liian  (ilimaco,  iie>eu  de  Victoriaiio,  et  je  |xmix 
dire  que  son  ortlio^rapbe  n'elait  pas  inférieure  à  c<dle  des 
uiéti.H  de  la  hepiiblique   \r^'entiiie  cpii  savent  écrire. 

Véltîinents.  Tissus.  —  Les  \elemenls  sont  lails  de  lissu^  en 
laine  de  mouton.  i.d>ri(piés  par  les  Indiens  enx-ménu's.    Tout 


LA  PUNA   ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  ^l'il 

le  monde  à  Susques,  tant  hommes  que  femmes,  s'occupe  à 
filer  de  la  laine.  On  les  voit,  derrière  leurs  troupeaux,  toujours 
avec  le  fuseau  pendant  d'une  main,  l'autre  occupée  à  tordre 
la  laine.  De  nos  jours,  celle  du  lama  a  été  presque  abandonnée, 
parce  qu'elle  est  plus  fragile  et  plus  grossière  que  la  laine  de 
mouton,  qui  fa  remplacée  pour  le  tissage.  Actuellement,  la 
première  n'est  employée  que  pour  faire  des  cordes,  rarement 
pour  des  ponchos  ou  pour  des  sacs  servant  à  transporter  et  à 
conserver  les  graines,  etc.;  beaucoup  de  peaux  sont  gardées 
avec  leur  épaisse  toison,  pour  servir  de  lit. 

Les  métiers  à  tisser  des  Indiens  sont  extrêmement  simples, 
composés  de  deux  bâtons  horizontaux,  attachés  à  des  pieux 
enfoncés  dans  la  terre  et  entre  lesquels  sont  tendus  les  fils  qui 
composent  la  chaîne  de  fétoffe  et  qui  sont  levés  et  baissés  à  la 
main.  Chaque  pièce,  qu'il  s'agisse  d'un  poncho,  d'une  chiispa, 
d'une  coupe  de  pantalon  ou  d'un  autre  vêtement,  est  tissée  à 
part;  les  Indiens  ne  tissent  jamais  de  longs  lés  pour  être 
découpés  après,  comme  on  le  fait  en  Europe.  Par  suite,  les 
métiers  indiens  n'ont  pas  d'«  ensouple  »  tournante,  d'où  Ton 
déroule  la  chaîne ,  ni  de  rouleau  pour  recevoir  l'étolïe  au  fur  et 
à  mesure  qu'elle  est  tissée.  Les  deux  extrémités  des  fils  de  la 
chaîne  sont  simplement  fixées  à  deux  bâtons  immobiles.  Tous 
les  outils  sont  très  rudimentaires,  fabriqués  de  morceaux  de 
bois  et  d'os.  Avec  cet  outillage  primitif,  on  conhîctionne  des 
tissus  qui  ne  sont  pas  plus  grossiers  que  certaines  étoiles  ial)ri- 
quées  par  les  paysannes  de  quelques  contrées  européennes  où 
les  grandes  usines  n'ont  pas  encore  tué  le  travail  manuel.  Le  fil 
conserve  en  partie  la  couleur  naturelle  de  la  laine,  mais  la 
plupart  des  tissus  sont  teints  avec  des  matières  colorantes 
obtenues  de  plantes  du  pays  ou  avec  des  ingrédients  achetés 
dans  les  villes  lointaines. 

Le  D""  Hugo  Ephraim  (123),  dans  son  érudite  monogiaphie, 
récemment  publiée,  sur  le  développement  de  l'art  textile  chez 
les  indigènes  des  dillerentes  parties  du  monde,  établit  quatre 
catégories  de  tissage  :  i"  Iressage  [/îechten);  2"  «demi-lissage» 


',V2  \Mlol  ITKS   |)K   l.\   HKCION   ANDINK. 

halhireherci  ;  ^"  tissa«(«'  à   (wdah*  [triltueheivi ],,    V  li'^saj^e  où 
1rs  dis  (l(*  la  rliaîiM'  sont  l(*\(*s  et   haissi^s  rn   partir  au    iiioNni 
(|r  iM'flah's,  m  j)arlir  a\rc  (les  appareils  sjM''ciaii\,  maniés  à  la 
main  pin    mi  aidr  (lu  tisseur  ( j»/ryMT/>pm),  cettr  (Irrnière  m«'*- 
IIkmI»'  rtant  praticjuée  seul(»m<Mit  |)ar  l<»s  (iliinois  <*t  1rs  .îajxmais, 
snrlonl  ponr  Irnrs  tissus  rn  soir,  «rniir  t«'rlini(jur  Irrs  rompli- 
(piiM'.  l/aii  Irxiilr  (1rs  Indiens  i\v  la  Pnna  a|)parti(>nt  a  la  drn- 
\irnu'  ratr«;orir,    Ir  lidUnirhcrci ,  où   1rs   lils  dr  la  rliaiur  sont 
lev^s  et  baissés  seuirmeni  ;»u   innsrn  (Tonlils  maniés  avec  les 
mains.    Les   indif;énes    (!••    I  Vmcritpir    nr    jiralicpirnl,    s«'lon 
M.  Ilj)lnaim .  (pir  \r  liallnieherei.  (^et  auteur  linniuif  unr  lluMU'ie 
très  inj;éiiieuse  el  l)i«ii  fondée»;  il  class»*  les  nn'tiers  de /la/Aire- 
herci  en  deux  ralé«;ories  :   m«'lirrs  liori/.ontanx  et   métiers  ver- 
ticaux, les  premiers   «  tvpe  du  l'iicilnpie  •    étant  l<'s  seuls  métiers 
américains   dorigine    pr(M-olond)ienne^  tandis  (pu»  les  métiers 
verticaux  («tvpe  d»-  la   Méditerranée»)  sont  répandus  chez  de 
iiond)n-ii\   pfuples  de   I Miicpie  ri  de  I  \si('.    Lrs  métiers  (les 
Indiens  de  la  l'una,  (pli  sans  doute  sont  d  (>ri«(ine  peruxieune, 
coniirment   l.i   lliroiir  df   \I.    llpIiiMim.    Il    rs|    \  r;n  (jn'on  xoit 
(piel(pieiois,   cliey.   I(vs   métis  et   clu'Z  (pieNpies   Indiens  de   la 
l'una  de  Jnjuv,  (l(\s  métiers  à  j)édale,  d  une  construction  très 
rudinuMitaire,   mais  ces  métiers  sont  dOrij^ine  européenne  et 
ont  été  introduits  «mi   \méri(pn»  par  les  Ksj)agnols  peu  de  temps 
après    la  con(pu'''le.   M.    \nii   IJosimi  (3i6.  pi.  m,  fig.  i)   donne  une 
InMine  reproduction   d  un   <!•■  ces  un'liers  à  pédale,  (pii  a  ete 
trouvé  j)ar  la   Mission  Suédoise  eu  usaj;e  à  Très  Cruces,  dans 
la  Ouehrada  del    Toro.  Il  est  eu  hois  de  (]crcn$.    \ucun  de  ces 
nielu'rs  n'exis|;iit  à   Stisipu's,   ou   t<ius   1rs    Indiens  sui\aienl  la 
xieille  métlio(l(>  pernxienne. 

hieii  cpiil  ne  soit  |)as  de  SuscpM's,  je  mentionnerai  ici  un 
tn\n  simple  a|)pareil  |MMir  tisser  des  ceintures  en  laine,  que  j'ai 
ac(piis  dune  xieille  Indienne  à  (^)ueta,  dans  le  département  de 
(iocinnoca  (Puna  de  lujuy).  (iet  appareil  est  repnwluit  fhj.  9^. 
\'\\\  a  ou  x«»il  la  trousse  complète  attachée  telle  (pu*  la  xieille 
indienne  me  l'a  donnée.   \a\  trousse  est  comiMisee  de  la  rattu- 


Pl.  XXXIX. 


Fig.  qS.  -     Trousse  coinplrtc  d'outils  à  tissri-  des  rcinlurcs  en  laine. 
1/2  gr.  nal.  (//.  c,  <l .  r .  /',  </    cl  1  ,"5  gr.  nal.    I>\ 


LA   PUNA   ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  '^'\■^ 

churana  (^),  de  la  pallana  (c),  de  la  hmchiiiia  (f/),  de  la  v'inasa  (ry) 
et  de  deux  petits  bâtons  en  bois  [c,f)  dont  j'ignore  les  noms. 
Je  donne  ici  l'explication  de  l'usage  de  ces  outils  telle  que  l'In- 
dienne me  l'a  donnée.  La  caituchiirana  doit  s'attacher  à  un 
pieu,  et  l'Indienne  me  disait  que  les  fds  de  la  chaîne  y  étaient 
fixés.  La  pallana  sert  à  séparer  les  fds.  La  hiiichuna,  suivant  la 
vieille  Indienne,  serait  la  navette  au  moyen  de  laquelle  on 
passe  le  fd  de  la  trame  d'un  côté  à  l'autre.  C'est  le  métatarsien 
droit  d'un  lama  dont  l'une  des  extrémités  a  été  rendue  bien 
pointue.  A  fautre  extrémité,  on  a  également  enlevé  une  partie 
de  fos  en  découvrant  le  canal  médullaire,  dont  la  paroi  posté- 
rieure n'est  conservée  intacte  qu'au  milieu.  Par  conséquent,  le 
canal  médullaire  forme  un  tube  ouvert  des  deux  côtés.  Sur 
lay?</.  95  cl  on  ne  distingue  pas  bien  l'ouverture  inférieure  du 
canal,  qui  se  trouve  dans  fombre,  à  gauche.  Avec  la  vuiasa, 
pièce  en  bois  de  forme  à  peu  près  rectangulaire,  on  serre  les 
fds  de  la  trame  une  fois  qu'ils  ont  été  introduits  entre  ceux  de 
la  chaîne.  Avec  ces  outils  si  rudimentaires  sont  tissées  les  cein- 
tures, de  dessin  quelquefois  très  compliqué,  que  portent  toutes 
les  Indiennes  de  la  Puna. 

Les  étoffes  employées  pour  les  costumes  des  hommes  imi- 
tent les  dessins  des  tissus  européens  :  de  petits  carrés,  des 
raies,  etc.,  toujours  de  couleurs  sombres  telles  que  le  brun,  le 
gris,  le  noir,  de  nuances  très  variées.  La  coupe  est  aussi  une 
imitation  des  vêtements  européens;  mais  tous  les  costumes 
sont  coupés  exactement  de  la  même  manière,  suivant  une 
mode  qui  doit  avoir  été  introduite  à  Susques  il  y  a  l{)ngtein])s 
et  qui  y  est  devenue  permanente,  hes  fig.  91,  92,  93  montreni 
ces  vêtements.  Chaque  individu  les  coud  pour  lui-même, 
autant  les  hommes  que  les  femmes;  le  mari  confectionne  les 
siens,  son  épouse  ceux  qui  sont  à  elle.  Notons  que  le  sujet 
//Vy.  93  a  deux  pantalons  superposés.  La  toile  des  chenùses 
est  généralement  achetée  dans  les  villes;  c'est  une  toile  en 
coton,  de  fabrication  européenne,  épaisse  et  grossière,  plus  ou 
moins  de  la  même  qualité  ([iie  celle  que  nous  employons  pour 


\\\  WIKMITKS   m    I   \    r.KMoN    VMMNK. 

|i»s  slorf»s,  rlr.  (  iriM'iuLiiil  on  l;il)ri(ju«'  nuiirr  .1  >iis(|ius.  |Kmr 
fil  r<)nr«Th<niiH*r  (1rs  rlirmiM's,  uiir  sorlr  <lr  llaiH'lle  asst'Z  iiiiiiro 
»Mi  laiiH»  cIp  mouton,  mais  la  loil«'rlraiij;rn»  a  pi-fscjur  totalcmiMil 
riMiiiilarô  ces  tissus  inclijçènos.  Les  chemises  ne  s<«  la>ent  jamais; 
on  les  |M)rle  jusiiir.i  re  (pTelles  tomhent  en  moiT(*au\.  Les  fou- 
lards sont  ••♦^alemenl  aciielés  dans  les  villes. 

Le  ponrlio  est  un  \èleinrnt  (jiii  ne  manque  à  aucun  Indien 
du  liant  |)lalean.  Les  |x)n<li(»s  de  Snstjnes  sont  prescpie  rarn's, 
(•oiniM»sés  de  dru\  lis  rnnsus  l'un  à  l'autre,  en  laissant  une 
lente  ou\erte  au  inili<'n  poiii  |).isst'r  la  li'lr.  Ii»iis  les  |)onrlios 
sont  tissés  par  les  Indiens  eu\-iMfines.  Ils  ont  près  H<*  "X  reiiti- 
mètirs  d'cpaisseiii  ri  pri-sentenl  un  tissu  hcs  compact  et  très 
lourd,  lait  dr*  lil  tordu  (!••  plus  d'un  d»nii-<t'ntiinètre  d'épais- 
seur. Dans  les  couleurs  des  poncims,  i  ancien  L,'oùt  indien 
domine.  Souvent  le  dessin  consiste  en  raies  multicolores  de 
dillérentes  larirenis  rt  de  <-ouleurs  criardes;  d'antres  lois,  la 
pièce  est  dune  couleur  nnilorme,  mais  p(»ur\ui'  d  un  Lord 
roui^e,  \rrl,  linnie,  rie.  Lr  nonc  lu»  des  Indiens  rs|  plus  court 
que  celui  des  mrlis  cl  d«»s  ««gauchos»  (\r  l.i  l'npuMicpie  Arj^eii- 
tine;  il  ne  couvre  les  jainhes  (pir  juscpra  mi-cuisse.  L«'s  Indiens 
ne  laiss(Mit  jamais  Icni-  ponclio,  ni  en  été.  ni  en  liiver.  Pendant 
leurs  marclies,  ils  \  »'n\eloj)|)ent  leurs  provisions  et  t»»ut  ce 
(pi'ils  doi\eiit  emporter  aNec  env.  Le  ponclio,  dans  ce  cas,  est 
iK>rlé  en  haudrier,  les  objets  enveloppés  restant  sur  le  dos  (\v 
l'indiNidn.  \.r  poncho  avec  son  contenu  est  alors  dénommé 
qiirpi.  Les  menus  ohjets  et  l;i  proMsion  de  <'oca  sont  |>orlés 
clans  un  sac  siW'cial,  la  chnspn .  suspendue  aux  <*panles  au 
moyen  dune  conlelette.  La  rhuspa  est  tis.sée  en  laine  et  géné- 
ralement ra\ee  de  plusieurs  couleurs. 

pour  transp«irter  le  mais  «'t  d'antres  marchandises.  I«'s 
Indiens  emploient  de  «grands  sacs  en  tissu  de  laine.  rpTils  font 
eiiv-mème».  Cette  étoile  est  pres(|ue  aussi  épaisse  (pir  crlle  des 
ponchos  et  généralement  ravée.  Les  sacs  .s'attachent  de  traxers. 
sur  le  dos  des  lamas  et  dt*s  ânes,  de  la  manière  nue  montre 
la/?//.  //7f|»aj;»'  .>ç)fi  ^   Le  sac  m*  doit   pas  étrr  <oinpletement 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS    VCTUEES.  Vi.') 

plein ,  afin  que  son  contenu  se  divise  en  s'entassant  des  deux 
côtés  de  l'animal,  pour  établir  l'équilibre  de  la  charge. 

Tous  les  Indiens  sont  chaussés  d'usiitas,  sandales  en  usage 
dans  toute  la  Cordillère,  composées  de  deux  semelles  super- 
posées. Utisuta  est  retenue  par  une  lanière  qui  fait  le  tour  du 
pied  en  traversant  trois  œillets  en  peau,  dont  l'un  est  fixé  à 
trois  centimètres  du  bord  antérieur  de  la  semelle  et  passe 
ensuite  entre  le  pouce  et  le  deuxième  orteil,  les  autres,  ratta- 
chés des  deux  côtés.  Cette  lanière  passe  au-dessous  des  che- 
villes, mais  au-dessus  du  talon  qui  l'empêche  de  glisser. 
L'hiver,  les  Indiens  portent  des  chaussettes  épaisses  et  hautes , 
qui  forment  en  avant  une  pochette  spéciale,  semblable  à  un 
doigt  de  gant,  pour  v  introduire  le  gros  orteil,  laissant  ainsi 
libre  fespace  entre  cet  orteil  et  le  deuxième,  par  où  doit  passer 
la  courroie  de  la  sandale.  Le  capitan  Victoriano  [Jicj.  9i)  et  son 
neveu  [fifj.  93)  ont  de  ces  chaussettes,  lesquelles  sont  toujours 
tricotées  par  les  Indiens  eux-mêmes. 

Les  Indiens,  tant  hommes  que  femmes,  sont  coiffes  de  cha- 
peaux en  laine,  mous,  ronds,  dits  dans  le  pays  sombreros  panza 
(le  hurro  («ventre  d'àne»),  d'après  leur  couleur.  Ces  chapeaux 
sont  fabriqués  par  des  chapeliers  indigènes  dans  la  Bolivie;  les 
Susquenos  ne  savent  pas  les  faire,  mais  les  achètent  généra- 
lement à  Talina.  Un  de  ces  chapeaux  dure  souvent  toute  la  vie 
de  son  propriétaire.  Les  autorités  ont  obligé  les  hommes  à  se 
couper  les  cheveux,  je  ne  sais  dans  quel  but,  peut-être  pour 
les  «civiliser».  Avant  ils  les  portaient  longs,  tombant  jusqu'à 
f épaule.  Ils  gardent  toujours,  sans  la  couper,  une  mèche  au- 
dessus  de  la  tempe  droite  ;  cet  usage  est  motivé  par  une  super- 
stition que  je  n'ai  pu  connaître.  Ils  me  cachaient  cette  mèche, 
craignant  que  je  ne  fusse  un  agent  du  Gouvernement  et  que; 
je  ne  ia  leur  fisse  couper.  Les  Indiens  préhispaniques  (hi 
Pérou  attachaient  une  importance  rituelle  à  certaines  manières 
particulières  de  couper  les  cheveux,  ainsi  que  le  démontre  la 
question  n**  82  fin  questionnaire  pour  la  conlession  des  «  ido- 
lâtries» formulé  par  l'archevêque  de  Lima,  Don  Pedro  de  Villa 


(Wniit'/.  370.  loi.  58)  :  ^*  .Si  nn  tnnidn,  ô  lierliu  Irvnzas  dt-  /»»>•  tahcUns 
en  (ierlas  mancras  «  tranjuili'ultue  licrlas  jmrtvs  ant  otrus  ih/rrrn- 
rias,  como  de  cri:nrja$,  que  los  Indtos  siiclcn  ii sur  para  sus  supersli- 
ciimes  v  errorrs  ? 

(ioiitrainMiM'iit  aux  Iioiuiih's,  les  femmes,  dniil  une  es!  re- 
prf^senlée //l'y.  .'A^,  n'iinilcnt  |)a>  la  nindr  eurojM'eune  en  ce  (|ui 
concerne  les  v<>lemenls,  de  coupe  i(lenti(|ue  à  celle  de  la  plu- 
part des  Indiennes  di-  la  holi\ie.  Cependant  re>  \èt(Mnents  ne 
>onl  pas  un  lnMita^e  dr  {'«'pocpie  pn'lnspaiiifpir.  où  les  jupes 
élaienl  inr<minieN;  rellr  nicxie  a  rlr  iiiInKluilr  «1  lùiroj)e  j)eu 
de  lemps  après  la  contpièle  et  adoj)lée  j)ar  les  femmes  indi- 
jçènfs,  (|iii  I  nul  gardée  |)endant  trois  siècles,  sans  en  changer 
;iii(  un  dri.iil.  l,t->  pipes  sont  très  aiiiplfs  et  lorlrincnl  iilissées 
a  la  c«»inture.  (Jtiand  l.i  |iip''  "'^1  loiil  .i  f.nl  nsèi»,  cVsl-à-<lire 
après  axoir  ète  portée  conlniuellenient  pendant  deux  ou  trois 
ans,  l'Indienne  en  met  une  imminc,  mais  elle  la  met  par-<lesMis 
le^  iamlx'aux  de  la  \ieille,(pii  \  it-sle  juscpi'à  ce  (pielle  loinhe 
par  l'action  du  triii|)s.  Ou  dit  (pinn  peut  compter  la^e  d'une 
Indiennr  par  If  noinhir  de  piprs  (pn-llr  portf!  Les  vêtements 
des  lemmes  (pu*  j  ai  Miesètaienl  Imis  d  une  èt<dle  de  couleur 
bleu  fonc^,  un  peu  plii>>  fine  (nif  celle  des  liommes,  et  (|ui 
est  comme  celle-ci  un  jnoduil  de  I  industrie  local»*.  L'ètolle 
était  (pielqnefois  bordée  de  lisi'rés  rouj^es.  Les  InditMines  de 
Sus(pie.s  jMirtenI  des  ceintures,  tissées  par  elles-mêmes,  avec 
une  ornementation  j)lus  ou  moins  complexe,  (iependant  j  ai 
Ml  peu  «le  »es  ceintures  à  dessins  orij;in.ni\  (pu  s«nit  une 
sjx'cialite  de  l'art  textile  de  la  holi\ie.  Lis  lemmes  |M)rtent  sur 
les  épaules  des  cliAles  carrés,  plus  léj;i*rs  que  les  jxmclios  des 
linmmes  el  .sans  ouverture  poni  la  lèle.  Onant  aux  chemises, 
aux  lonlards,  aux  chapeaux  el  aux  sandales,  il  n'v  a  pas  de 
dillerence  entre  les  hninmes  el  les  lemmes;  seuls  li»s  chaj)eaux 
de  celles-ci  sont  un  peu  moins  «grands  (pie  ceux  des  hommes. 
Il  y  avait  pen  d»-  hij(»ux  :  des  hagues,  des  |KMKlanls  en  argent 
•  'I  •Ml  laiton.  fal>ri(piés  très  f^rossièreiuent  par  des  orfèvres 
indii^eiies  i\t'   l;i    hdliNie  un    de  l.i   l'im.i   de  .Injuv.   Les   manias 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  447 

(clîàles)  étaient  attachées  au  moyen  de  topos  en  laiton  se  ter- 
minant en  cuiller,  comme  les  topos  communs  de  la  Bolivie.  Je 
n'ai  pas  vu  les  Susquenos  et  les  Susquefias  en  costume  de  fête, 
mais  j'ai  vu  des  garde-robes  entières  accrochées  dans  les  cases 
et  je  n'y  ai  pas  observé  de  vêtements  spéciaux  de  parade.  Je 
crois  que  les  Indiens  n'en  possédaient  que  tout  à  fait  excep- 
tionnellement. 

Les  Indiennes  avaient  les  cheveux  divisés  par  une  raie  passant 
par  le  milieu  de  la  tête  et  formant  alors  deux  tresses  tombant 
sur  le  dos.  Les  jeunes  femmes  se  peignaient  probablement  au 
moins  une  ou  deux  fois  par  mois,  mais  il  y  avait  des  vieilles 
qui  certainement  ne  s'étaient  pas  peignées  depuis  plusieurs 
années.  Aussi  certains  parasites  devaient-ils  trouver  exquis  leur 
séjour  dans  ces  chevelures.  Heureusement  le  climat  est  trop 
froid  pour  que  les  parasites  doués  d'une  mobilité  plus  grande 
puissent  y  vivre;  sans  cela  il  serait  impossible  d'entrer  dans 
une  case  de  ces  indigènes  qui  ne  se  baignent  ni  ne  se  lavent 
depuis  leur  naissance  jusqu'à  la  mort,  et  qui  ne  se  dévê- 
tent pas  pour  se  coucher.  Une  ordonnance  du  vice-roi  Don 
Francisco  de  Toledo  (48,  foL  U6)  donne  un  exemple  bien  to- 
pique de  ce  manque  absolu  de  propreté  chez  les  Indiens  du 
liant  plateau  :  il  y  ordonne  que  les  femmes  ne  portent  pas  leurs 
enfants  nouveau-nés  sur  la  peau,  dans  fintérieur  de  l'a/sH 
(chemise),  comme  elles  avaient  l'habitude  de  le  faire,  mais 
qu'elles  doivent  les  porter  dans  les  bras  ou  sur  le  dos  ^^\  Elles 
employaient  donc  Vajsu  de  la  même  manière  que  les  kangou- 
rous leur  poche  ventrale. 

Bétail.  —  La  principale  fortune  des  Indiens  de  Susques  est 
leur  bétail  :  des  ânes,  des  lamas  et  des  moutons.  Un  Indien 
aisé   possède    environ   loo  moutons,    5o  lamas   et   /|0   ânes. 

^'^  Le  texte  de  cette   ordonnance,    si-  en  niriuiias  prorincins ,   y  en  cnsa  de  grande 

gnée  à  Are(jui|)a  le  6  novembre  i575,  est  snciedad,  sino  (jue  las  tniujnn  en  tus  hrazos, 

le  suivant  :  lien  manda  que  nintjnna  India  o  espaidnx ,  conio  suclen   Iraerlox  en  ahjnnax 

finrida  meta  la  criafnra  jinr  deniro   del  acso  /xirlcs. 
ù   ruiz   de  tas    carnes ,   alcnln  û   (jne  te  usa 


^^iH  wTini  iTKs  i)K  IN  ukr;i(>\   wdink. 

L  liidini  I»'  nlii^  riclu*  (iii  dislritl  <!•'  Su>(|ur>  axait  .xx)  mou- 
Ijmis,  ^nn  lamas  (*t  1 5o  àiips.  I^a  valnir  cuiiiiniMTialt*  (Tim 
iiioiitun  pst  (rt'iiNirnn  >  piaslrrs  arj;«'nlinrs"\  ccllr  d  un  lama, 
de  5  piaslrrs,  ri'lli»  (iiiii  âne,  de  8  piastiv^.  Il  «xi^fp  aussi 
(|iicj(|ii('s  (lièvres,  mais  elles  ne  supportent  j^uere  le  climat.  Le 
paturaf^e  étant  extrêmement  mes(piin,  l»s  troupeaux  sont  dis- 
st'ininrs  dans  tout  !•'  disirici,  (pii  a  unr  lar^rnr  niovenne  de 
()n^°*  ri  .seten<l  sur  environ  'lo^'"  au  sud  et  60^'"  au  nord  du 
\illa«;e.  La  ^çarde  des  troupeaux  ol)li«;e  l»«s  Indiens  à  |)asser 
pre.S(pn  huile  l'année  lim-s  du  \dla«;e,  dans  des  huiles  provi- 
soires construites  a  piovinnli*  du  pàtura<;e.  Le  (limât  est  si 
nidf.(Mii',  crrlaines  aiUH'e>,  ^^'>^  lllnll|n||>^  niriiiriil  de  fnud  m 
^rand  nond)re. 

Ln  driiors  de  ce  hrtail  ri  du  clnrn  —  d»'  mis«'ial»lrs  ^•|lu•n^ 
laids,  sans  rare  —  d  n  \  a  d  antres  animaux  donM'.sli(pifî>  (pu* 
(pirKpu's  rares  pnnifs,  mais  rlles  ne  se  reproduisent  pas,  à 
cause  du  (limai.  Les  riiys  «m  cnc  lions  dinde  (^('.ario  ('jiltnxd , 
Maivifr.^^  si  ( oiiiiiniiis  d.iiis  1rs  liiillrs  induMiues  du  haut  |)la- 
tiMii  du  rnoii  r\  (jr  l.i  lutlixir,  ne  semhleni  |)as  exister  à 
Siiscpirs.  Ils  sniil  d  .iillfiiis  lies  rares  aussi  ehr/  Irs  Indiens  dr 
la  Piiii.i  (\i'  .liipiN . 

Chasse.  Armes.  —  Lu  (<•  ipii  <  «)ii(  rrm'  la  chasse,  il  \  a  la 
xi^ogne,  le  huanaco  cl  Ir  (liim  liill.i.  Les  troupeaux  de  vigo- 
j^iies  ne  sont  pas  très  nomhrnix,  ««l  hm'iih-  <ts  animaux,  parti- 
culiers au  haut  plateau,  iir  n>sist(M)l  (pirltpu'lois  pas  au  Iroid. 
Il  y  a  (pirhpu's  années,  un  Iiimt  inclriurul  les  axait  lues 
pres^pir  Ions;  après  le  Iroid,  des  Iroupeaux  entiers  axaient  <'l«' 
trouxes  morts  dans  les  (|uel)radas.  Ions  les  animaux  de  chacun 
des  troupeaux  «•tant  toinhes  ensemhle,  dans  le  même  iMidioil. 
Le  huanaco  est  l>eaucoup  plus  rare  (pie  la  vi«;«>j;iie.  Le  chin- 
chilla est  liTs  rare  e|  n'hahite  cpie  les  |)arties  les  plus  hautes 
et    les    plus    iiiaccessihies    des    inontagiies,     la    nù    même    les 

*'     Prtn  marinnnl       t  friinr*  m  rrnliinm. 


LA  PUNA  ET   SES   HABITAM'S  ACTUELS. 


449 


Indiens  n'arrivent  que  difficilement. 
Les  Susquenos  ne  sont  pas  en  général 
de  grands  chasseurs.  Quant  au  chin- 
chilla, il  n'y  en  a  que  deux  ou  trois 
qui  le  chassent,  et  cependant  ils  peu- 
vent en  vendre  facilement  les  peaux 
de  1  o  à  2  G  francs  la  pièce ,  ce  qui  pour 
eux  constitue  une  somme  énorme.  Les 
chinchillas  se  chassent  avec  des  pièges 
qu'on  monte  devant  les  terriers,  en  y 
mettant  du  maïs  cuit  comme  appât, 
mais  il  faut  souvent  attendre  j)lusieurs 
jours  avant  qu'un  chinchilla  ne  se 
fasse  prendre  dans  le  piège,  ce  qui 
n'est  pas  facile  à  5,000°"  ou  plus  d'al- 
titude, où  l'air  n'est  guère  respirable. 
La  vigogne  séchasse  avec  les  lihes^^\ 
arme  de  jet  semblable  aux  holeadoras 
des  gauchos  des  Pampas  et  des  In- 
diens de  la  Patagonie,  si  ce  n'est  que 
les  Uhes  sont  moins  lourdes.  Je  repro- 
duis, fi(j.  96,  une  de  ces  armes.  Elle 
est  composée  de  trois  pierres  envelop- 
pées dans  de  la  peau  et  reliées  en- 
semble par  des  cordelettes  réunies  au 
moyen  d'une  épissure.  Les  pierres 
sont  en  grès.  Il  y  en  a  deux  grandes 
et  une  petite.  Les  premières  sont  de 
forme  arrondie  mais  aplatie,  <\v 
o'"o6o  de  diamètre  et  de  ©""o^o  de 
hauteur;    la   dernière    est    (h;    forme 

'*'  JÀkui  en  (juiclum  du  Pérou.  La  ])ln|)arl  des  au- 
teurs anciens  dénoninieiil  celle  arme  uiUa  ou  ayllu  : 
ainsi  C()l)()  (103,  n,  \>.  19O),  (jui  en  donne  la  descrij)- 
lion. 


l-'ii;.  (jO. 


tJbvs  (arme  de  jet). 
,5  "r.  liai. 


VfO  \MinUTK.S   DK   l.\   HKC.ION    WDINK 

c»\oï(lr,  (If  o"  (>.').')  (if  liauti'ur  cl  (le  o"o'i«»  d»'  diaiiirlrr.  Les 
j;raii(l«'N  jwseiil  res|M'(iiveiiieiit  ijj  et  170  ^ranimes,  la  |>rlilr 
(jf)  j;raiiiiiies,  les  emelojijK'.s  comprises  dans  le  |K)i(ls.  Pour  ces 
eiiveloi)|M's,  1rs  iiioiTeaii\  (le  jxîau  oui  été  appliques  frais  sur 
les  pirrrrs,  |M>ur\us  de  trous  j)ar  les<juels  |)asseul  les  lils  de 
la  rordrjclli'  ipii  raltadie  le  iourreaji  au-dessus  de  la  |)ierre. 
La  prau,  »ii  srciiaul,  se  ressern*  autour  (!«•  la  piei  re  d'uue 
manière  si  lerm(>  (pie  le  tout  vient  à  formrr  un  seul  corps  hieii 
solide  '.  Les  cordelrtles  oui  eu\irou  .)  milliuu'tres  d  «'paissrur. 
(ielles  (\vs  grandes  pierres  ont  i"().)  d«'  lnii;^Mii  ur  chacune, 
«•rllr  dr  l.i  iH-lit»'  piiiTc  a  i".  La  c«»rdelctte  rsl  faile  i\i'  hhrcs 
xé^elales  et  nest  |)as  (\v  lahricatioii  iudi;;eur,  mais  pmhahle- 
uu'mI  aciielée  au  cours  <Yu\\  vovai^n-,  dans  liiur  «les  \dli's  (pir 
l«'s  Indiens  \isilrnl  pour  \  \endre  leurs  produits  ri  iaire  Icius 
achats.  Jadis  on  a  emploNé  des  cordrh'llrs  en  laine  j>our  les 
IiIh'S,  mais  aujourd  liui  on  a  liouNr  1rs  lurllrs  m  lihres  M'^é- 
lales  mrillriirrs  i\  vi'\  flirt,  i'nur  se  srrNir  di's  hltcs,  on  j)rend 
l.i  iiililt*  iiirrn*  (hnis  l;i  m, un  (iioitcrl  Ion  jail  tourner  rapidi>- 
meiiL  autour  i\*'  la  t«'t<',  1rs  driix  autres,  «pu  dni\enl  décrin» 
un  crrrlr  liori/.ontal.  ^^hiand  rllrs  ont  accpiis  nnc  i^rande  \i- 
tcssr,  on  1rs  lâche  dans  la  direction  du  «^djnr.  Pour  h's  vi'^o- 
^lU's,  on  les  vise  j^énéralmient  au  cou;  I  animal  haïsse  alors  la 
léte  et  les  r()r(l(»s  des  hlns  niNrloppint  aussi  h's  patt(*s,  ce(pii 
II'  l.iil  lomhrr;  Ir  chasscni  aN.unr  «1  I  é«^t»r^e.  La  Ni^o^nr  est 
chassée  indi\  idiirllenniit  on  d.ins  de  ^raiidrs  chasses  collec- 
tives. Dans  le  premier  cas,  l«>  chasseur  altemi  !•-  pctil  troupeau . 
comiHisf  de  iMiiIrt-  à  di\    aniinanv,    a    I  rndroit    où    il   sait    (pw 


\m    prrtu   fraiche   l'iiiplovii*  cir  rrllr 
1*  'ii«^  un  lôli-  lif«  iiii|Mirt.inl  il.in« 

I  •  '  •nu-nl  <lc*  «mlii»  ••!  ilr»  ann«**. 

|NMir  l'aikviiil)l«^p  (Ip  iiipcrt  m  Imi»,  rlr. , 
rhr/  \rs  ln)lii*n«  |>ri'hi«|>jiiiii|iir«.   !.<•«  v-hi 

rhtr*  ri   |r«   llirll«    l'Il    ^'rnci  4I    llr    I<|  lUllll 

l>lii|iir  \r^'rnhn«-  m  loni  fnrtiri'  un  iim;,')* 
lrr«  \»ni>  ri  »  rn  wrtrnl  «\it  iiiir  li«liilrlr 
r\lrMirilîntiirr. 

A   lilrr  llr  «iiriiMilr.  iumi»  iiirnli«inni' 


ron»  la  |M'inr  ilr  iiioi  I  <|iir  faiMiil  Miliir 
;i  v«  rnnctni«  Ir  ilirlalriir  ar);rnlin  Wm 
Jimn  Mmuirl  ilr  Hiim!»  (iHii)- iH.'ii  ) ,  pn 
faiftanl  rn^  rlo|i|M>r  Ir»  rnn<iaiiin<*»  cUn«  U 
|N-Aii  iriiit  IniirtMii  nVriiiiiirnl  liuv  (^'tlr 
■M-aii  rn«(Misiic  mit  Ir  n>r|i<,  Ir  iiialhetin-iix 
rUil  r\|Mi«f  «Il  iMilril  ilonl  Im  rhalriir  m< 
rhuit  pl  rt>»M>miil  |h*ii  à  |«rii  la  |*raii. 
riMii|iriiiianl  ir  (-<tr|i«  «lu  «ii|i|ilirir  Jiiv|ii  4 
ii«-<-«Miinnrr  m  iikitI. 


LA  PUNA  ET  SES  IIABITAMS  ACTUELS.  'i^l 

les  vigognes  ont  l'habitude  de  passer  ou  près  du  lieu  où  elles 
boivent.  Pour  les  grandes  chasses,  dénommées  chaco,  les  In- 
diens se  réunissent  sous  le  commandement  d'un  chef.  On  tend 
dans  une  étroite  quebrada  une  corde  à  laquelle  sont  attachés 
des  morceaux  d'étofl'e  rouge ,  à  environ  i'"  de  distance  l'un  de 
l'autre.  Par  leurs  cris  et  des  bruits  de  toute  sorte,  les  chasseurs 
ramènent  de  très  loin  les  vigognes  à  cette  quebrada,  dont 
l'entrée  est  alors  fermée,  également  par  une  corde  tendue  où 
sont  attachés  des  chilï'ons.  Les  vigognes  ne  rompent  pas  cette 
clôture,  car  elles  ont  peur  des  morceaux  d'étoifes  que  le  vent 
agite.  Les  chasseurs  peuvent  alors  y  entrer  et  prendre,  avec 
leurs  libes,  autant  d'animaux  qu'ils  veulent.  Toute  la  Puna  est 
divisée,  par  les  Indiens  eux-mêmes,  en  circonscriptions  de 
chaco.  Dans  chacune,  il  y  a  un  chef  ou  capitan  permanent, 
charge  qui  est  considérée  comme  très  honorifique.  Cette  orga- 
nisation pour  la  chasse  des  vigognes  date  de  fépoque  préhis- 
panique. Acosta  (2;  1.  IV,  c.  XL;  I,  p.  281)  donne  une  bonne  descrip- 
tion des  chacos  des  anciens  Péruviens.  Les  peaux  de  vigogne 
valent  dans  le  pays  environ  de  2  à  /i  francs,  mais  la  chasse  de 
cet  animal  ne  peut  être  considérée  que  comme  un  revenu  très 
accidentel  pour  les  Indiens.  Si  chaque  chasseur  emporte  une 
fois  par  an  d'un  chaco  une  demi-douzaine  de  peaux,  cela  ne 
lui  rapporte  qu'une  vingtaine  de  francs ,  la  chasse  avec  ses  pré- 
liminaires, etc.,  ayant  peut-être  duré  quinze  jours  ou  plus. 
Les  Indiens  de  Susques  ne  font  pas  de  tissus  de  la  laine  très 
belle  et  très  Une  de  la  vigogne,  avec  laquelle  les  métisses  de 
Salta  et  de  Catamarca  font  de  vraies  œuvres  d'art  textile. 

Les  Indiens  possèdent  une  autre  arme  de  chasse,  la  fronde. 
A  Susques,  il  n'y  a  guère  d'Indien  qui  ne  la  porte  toujours 
avec  lui.  Le  spécimen  y?^.  97  a  2"i5  de  longueur  totale  et  est 
formé  d'une  seule  corde  habilement  tressée  en  laine  de  lama. 
A  ses  extrémités,  cette  corde  est  de  couleur  blanche  et  com- 
posée de  quatre  torons.  A  o"' 88  dv.  l'extrémité  se  trouvant  à 
(h-oite  sur  la  figure,  on  a  doublé  l'épaisseur  de  la  corde,  en  y 
incorporaul    quatre    uouveaux  torons,   (ies   deruiers  éléiueuLs 


V%2  XMinUTKS   |)K   L\   IlKC.lON    VNDINt. 

sont  (le  (-oiilfiir  hriiii  chiir  it  loriiitMit  avec  les  éléments  blancs 
un  dessin  à  cliexrons.  (ielte  jçn^sse  |)artie  de  la  conle  a  o"5o 
de  longnenr.  \ii  iiiili>u.  Ie>  huit  torons  dont  «llr  est  coin|X)sée 
sont  nattés  «i  plat  |H)nr  Inrnirr  la  |)artie  de  la  Ironde  où  doit 
être  placé  le  projectile.  Les  huit  torons  y  sont  envelopjM*s  et 
retenus  dans  Irur  position  pnr  un  trrssa'^e  fait  avec  des  lils 
rn  l;iinr  de  inoulun,  hiancs  ri  noirs,  dispnx's  de  manière  à 
lormer  un  dessin  rn  cchiipiier.  (itMte  partir  plate  (\r  la  Ironde 
a  o"  I  !S  de  longut'ur  et  o^of)  de  larj^eur  niavinniin.  \n  «entre, 
nn  a  Liissf»  entre  les  deuv  torons  du  niiliru  une  lenle  ou- 
M'rte  de  o^o.^.)  <lr  lou^'uiui.  (lui    ^erl   a   retenu    !••    projectin* 


Ki|{.  57.         Krnmic.         1  '.'»  -^r.  niL 


à  sa  1)1. M)'.  \  I  indrnil  où  s'.nunu  it  la  ('nr<le,  .1  ^Muche  sur  l.i 
liiTure,  les  ImmiIs  des  torons  hruns  «tul  ele  atlaclies  au  nio\en 
d'un  lil  mince,  |Mnl)al)lement  à  cause  d'un  delaut  dans  le  Ires- 
sajçi*.  I..1  |>.ulif  uiiiMf  (il'  la  «unie  a,  d«'  ce  coté,  0*77  «le 
lon^ntMir,  c  i'sl-a-<lin'  «jue  crllc  partie  es|  |ilus  ctmrte  (pu*  celle 
(le  lauln*  coté,  (iouinie  prop'ctih's,  nu  «'niphm'  «les  pu'rn's 
«pieh'oiupies,  plus  «tu  moins  arrondies,  «Tensiron  u'"o.')  de 
diamètre.  Pour  lan««'r  une  «h*  ««'s  pi«'rn's.  I  Indieu  la  place  sui 
la  lente  au  nuheu  d«*  la  lr«mde,  d  uilr«)«luil  I  un  de  ses  d«ii^ts 
dans  r(L*illet  (pii  se  tr«)U\e  à  I  um*  des  «'xiremites  d(*  la  corde 
(à  droite  sur  la  li;;nn*),  il  pu  ud  r.nitic  houl  de  la  c«)rde  dans 
la  main  v{  lait  tourner  la  lr«in«le  au-ilessus  de  sa  tète  jus(pi  a 
ce  (pril  «ihtienne  um>  grandi*  >it«'ss(*.  H  lâche  alors  le  l>«)ut  lihre 
«h*  la  c«»rde  et,  par  suit»*  d«*  la  force  c«'ntrilnj;e,  le  pr«>)ectile 
chI  dirij;e  ^nr   la  «ihle.   I.a    liontle   e«»l   enipln\«'i'   pour   Iner  !«• 


LA  PUNA  ET  SES  UAIUTANTS  ACTUELS.         \y,] 

menu  gibier,  surtout  les  viscaclias  [La(jidiiini)  et  les  oiseaux. 
Pour  ces  petits  animaux,  le  tir  est  mortel,  lorsqu'il  est  bien 
fait,  à  plus  de  5o™  de  distance.  Les  Indiens  emploient  aussi 
leurs  frondes  pour  faire  marcher  les  troupeaux,  ou  des  ânes  et 
des  lamas  isolés,  dans  une  certaine  direction.  Le  conducteui- 
marche  derrière  les  animaux  et  leur  jette  des  pierres  avec  la 
fronde  quand  ils  se  détournent  du  chemin  ou  quand  ils 
s'écartent  du  troupeau.  Il  ne  manque  jamais  d'atteindre,  a\ec 
les  pierres,  le  côté  de  l'animal  qui  est  opposé  au  chemin  que 
celui-ci  doit  prendre ,  et  la  bête ,  effrayée  du  coup ,  court  incon- 
sciemment vers  le  but  que  désire  le  conducteur.  Les  frondes 
sont  aussi  des  armes  de  guerre  assez  redoutables;  on  raconte, 
])artout  dans  la  Puna,  un  épisode  survenu  au  cours  d'une 
rébellion  des  Indiens,  dite  la  «Guerre  de  Quêta»,  contre  le 
Gouvernement  de  Jujuy.  Celui-ci  ayant  envoyé  i5o  hommes 
de  troupes  régulières  pour  en  Unir  avec  la  révolte ,  les  Indiens , 
placés  sur  les  hauteurs  d'une  étroite  quebrada  où  les  troupes 
devaient  passer,  les  détruisirent  à  coups  de  pierres.  La  fronde 
en  laine,  de  la  même  sorte  que  celle  que  nous  avons  décrite ,  est 
répandue  dans  toute  la  région  andine  et  se  rencontre  fréquem- 
ment dans  les  sépultures  préhispaniques  du  Pérou.  Ces  frondes 
anciennes  présentent  en  général  une  ornementation  beaucouj) 
plus  riche  et  plus  compliquée  que  les  frondes  modernes,  et 
leur  partie  plate  est  souvent  tissée  en  mailles.  J'ai  rencontré  des 
fragments  de  frondes  dans  les  grottes  sépulcrales  de  Sayate  et 
de  Pucarâ  de  Piinconada,  dans  la  Puna  de  Jujuy. 

Agriculture.  —  Elle  est  presque  nulle.  La  quinoa  est  la  seule 
|)lante  alimentaire  de  laquelle  on  puisse  attendre  une  récolte 
régulière.  On  cultive  aussi,  presque  comme  un  luxe,  quelques 
pieds  de  fèves  [Vicia  Faha)  sur  de  petites  parcelles  de  terrain, 
particulièrement  protégées  contre  le  vent  par  leur  situation 
dans  quelque  coin  abrité  des  montagnes  et  encore  ])ar  des 
muis  spéciab^nent  élevés  dans  ce  bul.  Les  pommes  de  leiic 
ne  poussent  pas,  et  encore  moins  le  maïs.  La  luzerne,  qui  se 

H  3o 


Vi^  \MIOtlTKS  |)K  LA   llK(ilON    WDINE. 

(If'«v«*l<»j)j>e  assez  l)ien  dans  certains  iMidroits  de  la  Puiia  do 
Juiiiv,  est  à  Susqin's  détruite  ininiédiateinent  par  le  froid,  des 
(iiii*  les  jeunes  jxmsses  sortent  de  terre. 

Alimentation.  —  (Ju«»i(jur  l.i^rKullure  n  e\ist«*  «^urn'  a 
.Su'^cnns,  I  alinieutation  des  Indiens  rst  j)res<jue  en  tntalilr 
\(^<'tale,  coniiMisee  de  maïs.  lr(|uinoa  ne  iorniaut  (|u  un  stock 
(!<•  ré.serve  en  cas  de  uianijuc  de  mais.  L'Indien  ne  tue  que 
rarement  .ses  lamas  et  ses  moutons;  ce  Iw'tail  rsl  consiclen' 
comme  un  c.ipital  au(|M*l  il  nr  l.iiit  |i;i^  tnuciiei'  et  dont  rintérèt 
consiste  en  laine  ou  en  lian^iMMl  (!•■  iii.ii  *  liaudises.  La  Mande 
des  animaux  tués  est  divisée  en  lanières  et  sécliee  au  soleil, 
sans  s«'l.  La  siande  ainsi  préparée  s'a|)j)elle  <liar<ini ,  excepté 
celle  fie  miuiton.  (pu  est  dénommée  r//(//<«//w.  La  Mande  de  la 
\i«i;o«;ne  sul)il  la  même  préparation,  mais  les  Indiens  chassent 
trup  |)eu  de  ces  animaux  |)onr(pie  la  viande  en  ait  une  impnr- 
tance  (Uielcoiupie  dans  leur  alimentation.  La  \ian(le  séclie  est 
employée  avec  une  «grande  économie;  on  n  en  \nit  jamais  cju  un 
petit  morceau  dans  la  grande  marmite  (pu  contient  le  maïs 
destiné  an  re|)as  dv  toute  la  lamille.  (iomme  C(»ndinn>nt  d<*  ce 
maïs  houilli,  il  n\  a  (pie  le  sel  (>t,  comme  article  de  luxe,  une 
.sorte  d«'  piuH'ut,  \aji  \  (lajisunm  *'/'.)•  Le  sel  provient  des  salim*s 
voisines.  LViyi  est  acheté  dans  les  vallées;  dans  celle  de  Lernia, 
par  exemple,  cette  |)lante  est  cultivée  sur  um-  i^rande  échelle. 
La  \iande  iraiclu*,  rôtie,  est  un  luxe;  on  en  man^e  seulement 
les  jours  de  «grande  léte. 

Coca.  Tabac.  Boissons  alcooliques.  —  Les  Indiens  mandent 
peu,  mais  ils  ne  peuNent  |)as  M\re  sans  la  coca ,  et*  tonupie 
puissant  r|ui  anesthésie  l'fvstomac  v\  parait,  jusipi'à  un  certain 
|Miint,  suppléer  au  défaut  de  nourriture,  (iomnie  on  le  .sait . 
h's  JndiiMis  chicpient  des  leuilles  de  c(>ca  {^l'jyfhrttxylon  Coca, 
Ijinh.)  en  y  ajoutanl  flf  la  //i.</a '',  pale  formée  des  cendres  de 

M.   von   Tsrhiiiii  (Uil  rrril  ri/tta .  ISO  .  Ilicht .  in.ii«  i|jin«  la  iNina  ar^rnlino 

M     MiiklrmiorlT     131  .    fliflti .   M.    Go*»*'  Ip  mol  r«l  |tntnonri> //iW<t. 


LA   PUNA   ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  455 

certaines  plantes,  mélangées  et  pétries  avec  des  pommes  de 
terre.  Dans  la  Puna,  on  fait  la  lUsla  surtout  des  cendres  d'une 
chenopodiacée  sauvage  appartenant  au  genre  Alriplex,  mais 
aussi  des  tiges  ])riilées  de  la  (juiiioa.  La  première  sorte  est  con- 
sidérée comme  la  meilleure.  En  Bolivie  et  au  Pérou,  suivant  le 
D""  L.-A.  Gosse  (150,  p.  67),  on  emploie,  en  dehors  de  la  (juinoa, 
d'autres  plantes  pour  la  préj^aration  de  la  llisla,  comme  la 
hampe  du  maïs,  les  pétioles  et  les  feuilles  du  bananier,  le  bois 
de  (jaeîioa,  etc.,  toujours  réduits  en  cendres.  Le  potassium 
contenu  dans  la  llista  sert,  paraît-il,  à  amoindrir  le  goût  amer 
de  la  coca  et  j^eut-être  aussi  à  dissoudre  ses  principes  actifs. 
Selon  MM.  Gosse  [ihid.)  et  A.  Ernst  (124,  p.  235),  on  remplace  au 
Pérou  septentrional  et  en  Colombie  la  llisla  par  de  la  chaux 
vive. 

A  Susques,  comme  dans  toute  la  Puna,  tous  les  Indiens, 
hommes  et  femmes,  chiquent  de  la  coca.  C'est  leur  passion 
principale,  un  besoin  absolu  qui  prévaut  sur  celui  de  manger 
etde  boire.  Ils  tiennent  constamment  la  chique  dans  la  bouche, 
même  en  dormant.  La  coca  donne  une  odeur  fort  désagréable 
à  l'haleine  et  il  faut  vraiment  avoir  du  courage  pour  supporter 
pendant  quelc[ues  minutes  l'Indien  qui  vous  parle,  étant 
donné  surtout  qu'ils  ont  l'habitude  de  beaucoup  s'approcher 
de  la  personne  à  laquelle  ils  parlent.  La  coca  est  la  meilleure 
monnaie  dans  ce  pays;  avec  de  la  coca,  on  obtient  souvent  des 
choses  qu'on  ne  pourrait  se  procurer  avec  de  l'argent.  La  coca, 
dont  le  prix  est  assez  élevé,  constitue  aussi  la  plus  forte  dé- 
pense du  budget  de  l'Indien.  Enfin,  pour  le  faire  travailler,  il 
faut  absolument  lui  donner  de  la  coca,  sinon  il  ne  travaille 
pas. 

L'action  physiologique  de  la  coca  a  été  très  discutée.  Dans 
sa  précieuse  monographie,  M.  Gosse  (150,  p.  69  et  suiv.)  rend 
comj)te  des  diverses  opinions  émises  par  les  savants  qui  se  sont 
occuj)és  de  cette  (piestion.  La  coca,  dans  le  haut  pays,  exerce 
une  sllmulalion  lente  et  soutenue,  une  aclion  pnissanhr  sur  le 
cœur  et  sur  les  centres  nerveux,  sans  le  sentiment  pénible  de 


•^50  WTIOUTK.s   DK   I- \    UKC.InN    WDINK 

surexcitation  que  donne  par  exenij)!*'  Inpiuin.  Los  auteurs  ne 
sont  pas  d'accord  sur  la  nature  de  cette  stimulation.  Les  uns 
admettent  une  stimulation  directe,  send)lal)le  à  celle  de  i'am- 
moniacpic  ou  des  aromates,  les  autres,  une  action    «'xrilnnl»' 
indin-clr,  annlo^^ue  n  cfllf  des  narroliquos.  Prrsoinu'IlemrnL 
j'ai   i'ssiiw  dr   cliicpHT  dr  la   rora    pnidanl  (pielques  jours,  a 
litr»'  d'i'xpérieiire,  sans  rep(Midant  v  ajontrr  (\r  la  I lista,  cr  (^ur 
y  lrou\ais  Ikm»  drsa«;n»ahl«*.  La  dn>«(ur  n  a    produit   sur   moi 
aucun  ellet,   ni    hon    ni    lll.lll^.li'^.    Mnii  aj)|)étit  était    !•'   môme 
(pr.!    l'ordinaire,    mes  forces  n'ont    ni  diminiir   ni    auj^menlé, 
ma   sensibilité    pour   le  soroche   n'était    ni    moindre    ni    plus 
Jurande  (pic  rpiand  je  no  chiquais  pas,   enfin  je  n'ai  éprouvé 
aucune  (>\citation.    Peut-être  laut-il    laire  un    usa^'e  plus  pn^ 
lonj^é   de   la  coca   pour  sentir   ses  ellels.   ou  peut-être  suis-j«* 
particulièrement  insensible  à  ce  stinndaiil.    \m   contraire,  j'ai 
sou\eiit  pris  d»'  la  coca  en  inlusion.   Inrs(pie  j'ai   tro|)  n*ssenti 
le  sonnlir  ou  lorsipie  j'ai  eu  le  mal  de  tète  ou  la  fièvre,  ci*  (|ui 
arri>e  souxtnl  .1  l'Kuropéen  dans  l'atmosphère  raréli»-  du  h.iut 
plateau,   «'t    dans   c«;s   cas  la   coca    s'est   montrée   un    excelleut 
remède,  .le  rappelle  aussi  le  cas  d'un  de  mes  camarades  de  l.i 
Missiou  Suédoise  (pii  conimit  un  jour,  à  environ  'i,r)oo"  d'al- 
titude, l'imprudence  de  courir  à   pied  pendant  deux  ou  trois 
heun»s  dans  la  mouta«;ne,  pour  chasser  des  \i«;o»rnes.  Il  rentra 
a  notre  cauq)  sérieusement  malade  et  son   <'tat  s'af;[«^rava  d  une 
manière  telle,  (pie  je  crai^'iiais  (ju  il   iTeii  nu)urùt.  Il  prit  j)lu- 
sieiirs   tasses  d'inlusion  de   cocn ,   ce    (jui    le    reiuil    complète- 
ment. 

La  pninrii'te  de  l.i  coca  la  plus  ddlu  lie  a  explupuM'  est  celle 
de  diminuer  à  un  haut  devjré  la  nécessité  de  nourriture,  sans 
diminution  de  lorces.  permettaiil  aux  Indiens  d  endurer  de 
très  grand«*s  lati;;ues.  tels  les  longs  et  rapides  vovages  à  |)ied 
durant  |>liisi(»iirs  jours,  même  plusieurs  semaines,  ou  d'exé- 
cuter deslra\au\  fort  rudes,  c(unme  ceux  des  mines,  |>res(pie 
sans  prendre  de  nourriture.  r\  seulement  en  mâchant  t\r  la 
coca     l)es   laits  de  cetir    nature  ont   i-tr  «oustatj's  i>ar  tous  les 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.         '157 

voyageurs  du  haut  plateau.  M.  Weddel  essaie  de  les  expliquer 
par  la  dose  assez  forte  d'azote  qui  existe  dans  les  feuilles,  mais 
l'azote  contenu  dans  la  petite  quantité  qu'en  consomme  un 
individu  par  jour  rend  cette  explication  tout  à  fait  insuffisante. 
M.  Forbes  (135,  p.  253)  nie  la  faculté  pour  ainsi  dire  nutritive 
de  la  coca.  11  dit  qu'il  a  observé  chez  des  Aymaras  qui  ne  mâ- 
chaient pas  la  coca  une  résistance  et  des  forces  égales  à  celles 
de  ceux  qui  en  faisaient  usage.  Il  cite    comme    exemple  les 
soldats  de  l'armée  bolivienne,  dans  laquelle  l'emploi    de    la 
coca  est  défendu,  et  qui  cependant  font  preuve  d'une  résis- 
tance merveilleuse  dans  les  marches.  Il  compare  le  «  vice  »  de 
la  coca  à  celui  du  tabac  et  autres  narcotiques  qui  ne  sont  pas 
nécessaires  à  forganisme,  mais  qu'il  est  difficile  d'abandonner 
une  fois  qu'on  s'y  est  habitué.  D'après  ce  que  j'ai  observé  dans 
ce  cas,  je  ne  peux  en  aucune  manière  admettre  les  opinions 
de  M.  Forbes,  malgré  sa  grande  expérience  en  ce  qui  concerne 
les  Indiens  du  haut  plateau.  L'occasion  dans  laquelle  j'ai  pu 
le  mieux  me  rendre  compte  des  propriétés  merveilleuses  de  la 
coca,  c'est  en  allant,  en  1901,  d'El  Moreno  à  San  Antonio  de 
los  Gobres,  à  l'Acay  et  à  Incachuli.  Le  juge  de  paix  d'El  Mo- 
reno avait  engagé  pour  mon  compte,  comme  guide,  un  vieil 
Indien  âgé  d'environ  80  ans.  En  dehors  du  salaire,  je  devais 
fournir  la  coca;  mais,  suivant  l'usage  du  pays, il  était  convenu 
qu'il  devait  apporter  ses  propres  provisions  pour  manger.  Le 
juge  m'avertit  de  cette  dernière  clause.  L'Indien  se  présenta  et 
je  lui  demandai  ou  il  avaitses  provisions.  Il  me  montra  environ 
deux  kilogrammes  de  charqai  de  vigogne  et  trois  kilogrammes 
de  maïs  grillé,  le  tout  enveloppé  dans  son  poncho,  et  m'assura 
que  cela  lui  suffirait  pour  tout  le  voyage,  qui  allait  durer  une 
quinzaine  de  jours.  En  nous  mettant  en  route,  j'ollris  au  vieil 
hidien  de  monter  un  mulet,  et  il  accepta,  prohablement  pour 
montrer,  à  la  sortie  du  village,  aux  autres  Indiens,  flionneur 
qui  lui  était  fait.  Mais  une  fois  dans  le  désert,  il  préféra  aller  à 
pied  et  ne  voulut  plus  monter.  Il  courait  tout  le  temps  quelques 
mètres  devant  la  caravane  (|ui   marchait  au   trot.  Devant   les 


VVi 


WTioMTKs  i>K  i.\  HK(;inN   wdink 


riiisspanx,  sans  s'arivliT,  il  |«'lail  l«'s  iisufas  d»*  srs  |»hm|s  «mi 
l'air,  Irs  n'trxaiil  rlaii>  les  niaiiis  av«T  inn*  lial)ii<>t('  .>jM'<iali' ri 
passant  l'i'aii  iiu-nirds,  jxtur-  in*  pas  iinuiillrr  sps  sandalrs.  Pour 
Ips  n'iin'lln*,  il  avaii(.;ait  (|in'l<jin's  pas  «mi  cotiranl  «'1  il  fiait 
déjà  cliauss4>  hicii  avant  cpic  !•■  nnilrl  allaiil  *ii  Irir  (m'iI  ])ii  le 
ralIraiMT.  Pas  inu*  sriilr  lois  mi  m-  \il  ni  lin  mir  trace  d«' 
lali^^ue;  li's  inulrls  parai>Nairiit  plus  lassrs  (pir  lui.  l'A  r<'j)»'n- 
daiil  nous  avons  lait  d«'s  joiiriuTs  dr  yo^'".  .l'offris  iialurrllr- 
ni(;nt  a  mon  vieil  Indien  de  prendre  part  aux  repas  ahondanis 
(les  nndetiers,  mais  j'ai  ronstalé  cpi'il  ne  man^'eait  preMpn* 
rien.  Soul<Mnenl  il  (  Iikju.hI  dr  l.i  <  «k  ,i  Imitf  l.i  journée.  Au 
retour  à  Kl  Morenn.  apn-s  (pim/.«'  |miii->  de  \<»\aL,'e,  d  elail 
aussi  dis|)os  (pie  li)rN(|iir  nous  étions  partis.  On  ne  ihiiI  reelle- 
UKMit  pas  e\pli(pier  celle  résistance  à  la  fatigue  en  ne  |)renanl 
prescpie  pas  de  nourrilnn»,  cluv.  un  Inrlien  d'un  à«;e  si  avanci-, 
sans  admeilre  le  poiisoir  de  la  coca  de  .supj)leer  au  deiaiil  de 
nonrriliire. 

I.i  Pnna  argenlinr  pnil  rire  (-nnsidérée  <'«Miiiiie  la  limite 
australe  «le  liisage  «général  de  la  cim  a.  Hieii  (pi  d  e\is|e  d'assez, 
nomhrenv  cliiqueurs  dans  la  Ouehrada  de  I  Inmaliuaca ,  dans 
les  en> irons  de  la  \ille  de  lujnv  et  dans  les  vallées  de  Salta, 
Tusaj^e  de  la  coca  ne  s  v  esl  j)as  «généralisé  et  celle  dn>L,Mie  n'v 
conslilue  pas  un  article  de  première  nécessité.  A  î^alla,  j'ai 
connu  des  amateurs  de  c(»ca,  appartenant  à  la  classe  éle\ée, 
mais  ce  ne  sont  que  des  exceptions.  Plus  au  Sud,  en  Cata- 
inarca  et  dans  La  liioja,  d  n  \  a  cpie  peu  de  ix'rsonues  (|iii 
cliicpien!  t\r  la  coca,  et  c«*  sont  f^énéralemeiil  <l«»s  métis  mule- 
liiTs  (pn  InnI  appris  au  cours  de  leurs  vovages  eu  Bolivie. 
f.epriid.ini  «»n  dit  (pie  l'emploi  de  la  coca  était  jadis  j)lus  g»*- 
neral  dans  ces  pniMiic(>s.  I.'usnge  de  la  «'oca  esl  répandu  dans 
tout  le  liant  pays  de  la  hnli\ir  <•!  du  Pérou,  dans  «pielcpies 
distriris  de  la  Héj>nl»li(pie  de  rKcpiateiir  et  (\r  la  (ailomhie. 
ainsi  (jue  clie/.  certaines  Irihus  indiennes  du  hassiu  du  Hio 
Madré  de  Di'os  ((iam|)as  vi  Araonas),  de  celui  du  llaul-Aïua- 
/.one   (Juris,    Passes,    Miranlias.    ,'|r.^    el    dans   les  factoreries 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  'i59 

le  long  des  rives  de  ce  dernier  fleuve.  La  limite  septentrionale 
de  l'usage  de  la  coca  a  été  l'objet  d'une  étude  de  M.  A.  Ernst 
(124),  d'après  lequel  cette  plante  est  et  a  été,  depuis  l'époque 
préhistorique,  inconnue  dans  l'Amérique  centrale.  Quant  à  la 
Colombie,  les  chroniqueurs  parlent  d'une  plante  nommée 
hayo  que  les  indigènes  mastiquaient  avec  de  la  chaux  vive. 
Au  Venezuela,  toutes  les  espèces  du  genre  Erythroxylon  s'ap- 
pellent encore  hayo,  et,  selon  Pietro  Martire  d'Anghiera,  les 
indigènes  de  la  province  de  Gumanâ  chiquaient,  avant  i53o, 
les  feuilles  du  hayo.  On  ne  sait  cependant  d'une  façon  certaine 
s'il  s'agit  de  \ Erythroxylon  Coca  ou  d'autres  espèces  du  pays, 
comme  \ Erythroxylon  camanensc ,  H.  B.  K.,  ou  l'E.  hondcnse,  H. 
B.  K.  Actuellement,  l'emploi  de  la  coca  s'est  perdu  en  Cumana. 
En  somme,  à  peu  d'exceptions  près,  son  usage  général  est 
aujourd'hui  limité  au  haut  plateau  sud-américain,  depuis  la 
République  de  l'Equateur  jusqu'à  la  République  Argentine, 
et,  à  l'époque  préhispanique,  cet  usage  paraît  également  avoir 
été  peu  répandu  en  dehors  de  ces  limites. 

Quant  aux  plantations  de  coca,  elles  se  trouvent  toutes  dans 
les  vallées  chaudes  des  pentes  orientales  de  la  Cordillère,  d'une 
altitude  de  plus  de  2,200°*.  La  Bolivie  (provinces  de  Yuru- 
carés,  Inquisivi,  Yungas,  Larecaja,  Caupolican)  en  est  le  prin- 
cipal pays  producteur.  D'après  la  statistique  ofTicielle  de  1904, 
la  Bolivie  en  produisit,  dans  cette  année,  1,669,628''^,  d'une 
valeur  totale  d'environ  7,600,000  francs.  Toute  la  coca  qu'on 
consomme  dans  la  République  Argentine  vient  naturellement 
de  la  Bolivie.  Au  Pérou ,  on  cultive  la  coca  dans  les  vallées  de 
Caravaya,  Paucartambo,  Santa  Ana,  Anco,  Huancayo,  Huâ- 
nuco,  etc.  En  Equateur,  la  culture  de  la  coca  a  été  inlmdnile 
sans  y  prendre  beaucoup  de  développement.  En  Colombie,  il 
y  a  quelques  plantations  en  Popayan  et  dans  la  Vallée  d'Upar, 
au  pied  de  la  chaîne  qui  la  sépare  de  la  province  vénézuélienne 
de  Santa  Marta  de  Maracaibo.  On  a  essayé  de  cultiver  la  coca 
dans  les  terres  basses,  par  exemple  aux  rives  du  Rio  Solimoi^s, 
mais  la  plante  y  perd  ses  qualités  essentielles.  Comme  on  le 


Hrf)  VNTIOUTKS   hK   l.\    UKCilON    \MHNK. 

\«)il,  iurscnif  liMiIrs  1rs  (-(iI|iii-i>n  «|r  an  a  m*  Ikhim'iiI  dans  l«'s 
limites  rlr  l'aiicit'ii  riiipin'  iiMiisi(jii»*,  «'l  la  zmi»'  (\v  lusaj^t*  <l«' 
rrlh*  (Iro^iH?  coïiicid»'  prescjn»'  n\rv  l»*  trrriloire  sur  Irqurl 
srieiulail  rct  einpirt'.  La  coca  était,  coiiiiiie  on  le  sait,  encore 
|)lns  aj)|)réciée  à  ré|H)(|ue  des  liiras  (|irniij<>iird'lnii;  son  nsaji^e 
l'Iail  .dors  un  |)ri\il«'i;«'  jxmr  les  (dassrs  rlinres  ri  elle  jouait  un 
rôle  iiiipnriaiil  dans  crrlames  eereniouies  rrlij^ieuses.  Dans  la 
Puna.  I  emploi  <le  la  coca  date  aussi  de  ré|>o(|ue  |)reliis|)aiii(|u«'. 
car,  d'après  des  renseij^nemenls  (pu  m  ont  cl»'  donnés  à  Hinct»- 
nada,nM  \  a  lnMisé,  dans  rlan»  irnues  sépultures,  des  (l«d>ris 
de  cestos  (nattes)  dt*  coca,  idenlnpies  aux  rcslos  (pu  «Micorr 
aupiurd  liui  ser\rnt  a  Irnihaila^M»  de  ir[  article,  (atinme  nous 
le  \erroiis,  les  Indiens  di-  la  l'uiia  atla(  lient  eiicnn'  de  nos 
jours  une  importaiMt'  reli;;i»'Usr  aux  leuilles  de  Y  l'.tydinKiylnn  , 
(pii  (-nnstitiirnt  leur  prin<  ipale  ollrande  a  Pacliamama  et  (pii 
jouent  un  rôle  dans  heaucnnj»  de  leurs  cérémonies  seini- 
reli«;ii'uses. 

Les  Susquenos  iumaient  les  cij^arettes  cpie  j»'  Itnr  i dirais, 
mais  ils  no  les  ap|)réciaieut  j^uère.  (domine  tous  les  cliiqueurs 
de  coca,  ils  ne  tiennent  pas  au  tahac,  rontraireineul  aux  métis 
des  j)ro\in(es  ar^^M-ntines  rt  aux  Indiens  sau\a^es  du  (iliaco. 
Les  métis  iuinent  toute  l.i  journéi*  et  ne  pdurrairnt  pas  se 
passer  de  tahac.  Ils  ne  Irasaillent  pas  si  on  ne  leur  en  donne 
pas,  et  les  muli*tiers  se  révolteraient  si  la  piovision  de  tahac 
saclieNait  an  cnm  >  d  un  \(»\aL;<'.  I*nur  h's  Indiens  du  (Ihaco, 
le  tahac  est  nnr  passion  rt  I  un  drs  meilleurs  articles  (pToii 
puisse  em|)loNer  coinine  monnaie  en  tralnpiant  axec  eux.  Mais 
les  Indiens  du  haut  plalran  scml  iiidillrrenls  m  vr  <pn  con- 
cerne ce  nar<nti(pn'. 

La  hnissnii  i\v  prrdil«>rtinn  drs  liidi«Mis  de  Sus(jues  est  la 
rhirlio,  cominr  partout  dans  le  haut  |)avs  de  1  Américjue  du  Sud 
ou  plutôt  pn>s(pie  )>artout  sur  ce  continent.  Comme  on  le  sait, 
la  rhnha  est  lait»'  t\r   maïs  qunn  fait    lermenter  dans  de  l'eau 


LA    l>riNA   ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  'aw 

en  employant  la  salive  liumaine  comme  lermenl.  Comme  tous 
les  voyageurs  ayant  parcouru  des  parties  du  haut  plateau  ont 
donné  la  description  détaillée  de  la  préparation  de  la  chicJia  et 
des  orgies  auxquelles  cette  boisson  donne  lieu,  je  crois  pouvoir 
l'omettre  ici.  Je  me  bornerai  à  dire  que  les  Susquenos  sont 
probablement  plus  sobres  que  les  Indiens  de  la  Puna  de  Jujuv 
et  qu'ils  font  assez  rarement  de  la  chicha,  excepté  à  l'occasion 
de  leurs  diverses  fêtes.  Pendant  mon  séjour  dans  le  village  de 
Susques,  on  ne  prépara  de  la  chicha  que  dans  une  seule  case. 
Peut-être  la  sobriété  relative  des  Indiens  de  Susques  provient- 
elle  de  leur  pauvreté  et  de  la  nécessité  d'économiser  les  pro- 
visions de  maïs,  pour  ne  pas  s'exposer  à  movirir  de  faim  à  une 
certaine  époque  de  l'année.  On  importe  à  Susques,  de  Jujuv, 
une  petite  quantité  d'alcool  de  canne  à  sucre,  lequel  est  con- 
sidéré cojnme  boisson  de  luxe. 

Commerce.  Voyages.  —  Les  Indiens  de  Susques  sont  donc 
obligés  d'importer  leurs  deux  principaux  articles  de  consom- 
mation :  le  maïs  et  la  coca.  Pour  les  payer,  ils  exportent  les 
étoffes  qu'ils  confectionnent  et  les  ânes  qu'ils  élèvent,  ainsi 
qu'un  peu  de  sel  qu'ils  cherchent  dans  les  Salinas  Grandes, 
un  peu  de  laine  de  mouton  qu'ils  n'ont  pas  eu  le  temps  de 
convertir  en  tissu  et  même  un  peu  de  chalona.  Les  tissus  sont 
vendus  à  Salta  ou  à  Jujuy,  où  les  métis  et  les  ouvriers  en  gé- 
néral achètent  volontiers  ces  étoiles  solides  qui  durent  cinq  ou 
six  lois  plus  longtemps  que  les  tissus  des  usines  européennes. 
Une  coupe  de  pantalon  qui  a  nécessité  un  travail  de  plus  d'un 
mois  est  vendue  3  francs  environ,  et  pourtant  cette  industrie 
est  beaucoup  plus  importante  qu'on  ne  le  croirait. 

Nous  parlerons  plus  loin  de  fexploitation  du  sel  des  Salinas 
Grandes,  qui  se  vend  également  à  Salta  et  à  Jujuy.  Dans  ces 
villes,  les  Indiens  achètent  une  fois  par  an  leur  provision  de 
maïs,  dont  le  prix  varie,  selon  les  années,  entre  2  et  5  francs 
Yarroha  (environ  10''^).  Lorsque  j'étais  à  Susques,  le  prix  avait 
baissé  au-dessous  de  2  francs,  et,  par  suite,  il  y  avait  un  exofle 


162  NMIoriTKS   |)K  I.  \   UK^JON    VNhINK. 

(I  liuliciis   |>o(ir   ailrr   proiitcr   de   (<>    prix   cxceptioiiiiollt'iiifiit 
Iniii   iiiarrli(''.  Los  ânes  se  vciiclent  en   ii4»li\i<*,  où  ils  sont   les 
Ix'^les  fie  somme  par  «•xrelliMice,  car  il  n'y  existe  |)as  assez  de 
fonrra^r  |)onr  les  inulf>ts.  Le  marché  princi|)al  jMUir  la  vente 
(les  ânes  proNeiiant  de  Snsqnes  et  d'antres  parties  de  la  Pnna 
ar;;eiifiiie  est  Talina.daris  la  prosiiice  de  Snd-(  iliirlias,  près  de 
la  frontière  arj^entine.  Très  rarenn'nt,  les  Indiens  de  Sns(pie> 
Nont  |)lns  an    Nord,  anx   jurandes   foires  holiNiennes,   comme 
celles  de  Uynin.   hii   prix  «juiU  nhlirinn'iil   de   leurs  Anes,  ils 
achètent  à  Talina  ^nrtont  de  la  coca,  et  aussi  des  chapeaux  et 
(piehpies  instruments  de  imisirpie,  lahricpiés  p.n-   les   l^dien^ 
de  la  Bolivie,  comme  les  flûtes  de  Pan  et  les  churantins,  (|in> 
nous  (h'crirons  pins  loin.   La  roca,  fjni  |)ave  nii  droit  d'entn'e 
assez  èle\«\  est   sonveiil   iiilrndmlc  p.ir  «oiilrehaiid»'  .1   lra\«'rs 
les  m(»nta^n(>s  de   Li'pez   et    Ir  iKird   de   la  Pnna   di*    Macama, 
où   les  douaniers  ar«^entins  sont    un  puissants  à  |)oursuivre  les 
Indiens.    Lu   dehors  des    articles   (inr    ihmis    venons    de    men- 
tionner, les  seuls  (pi'on  acheté  dans  les  villes  sont  la  toile  jwMir 
les  chemises  et    \n/i  venant   «(énérahMuent  ch»  Salta,  des  cou- 
teaux, des  foulards  m    coton,  (juel(jue>  remèdes  et   (pn-l(|ues 
matières  tinctoriales.  Du  moins,  je  n'ai   pu  di-couvrir  (laulres 
ohjets   de    provenance    étran«;ere    chez    les    Sus(juenos.    Sans 
<loute,  ce   commerce   date    de    Tepocpie   |)rêhispani(|ue.    \ussi 
hien  a  cette  èjMKpi»-  iju.    dr  nos  jours,  l<>s  Indiens  du  haut  j>la- 
teau  ont  cherché  le  maïs  dans  les  régions  hasses  et  y  ont  vendu 
les   produits  de  h-iir  industrie  lr\lilr  «1  le  s.j  dr  Irurs  salines. 
Tous   les   historio^^raphes   l'attestent.    La   .seule   cho.se  qui  .soit 
peut-être  un    |)eu   rhanir,.,.^   ,,.   s,nu\   les   routes  suivies  par  ce 
<  onnuerce.  Il  doit  \  avoir  eu  jadis  des  relations  comnn'rciales 
im|M)rtantes  entn'  Siistpies  et  .S.in  Pedro  de  \tacama,  relations 
devenues  maintenant    pm   frécpicnles,  tandis  qu'au   contraire 
lecomnu'rce  avec  Salta  et  avec  .lujuv  s'est  prohahlement  dévi»- 
loppé  après  la  roiKpiète  cs|)a<(nole. 

Dans  leurs  vo>a^'es  h  ces  dernières  localités,  \rs  Sus(|uenos 
n'iMitrent   p.is  dans   l.i    ville     IK  rainpeni   en    drhors   <les   lau- 


LA  PI  NA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  463 

])ourgs,  en  quelque  endroit  inculte  et  abandonné,  et  vont 
traiter  leurs  affaires  chez  des  commerçants  spéciaux  qui  ha- 
bitent la  lisière  de  la  ville.  A  Salta,  ils  n'arrivent  même  pas 
aux  faubourgs,  mais  s'arrêtent  dans  les  villages  de  la  Vallée  de 
Lerma,  comme  Rosario  de  Lerma,  Gerrillos,  Sumalao,  etc., 
à  plusieurs  lieues  de  la  ville.  Je  me  suis  parfaitement  rendu 
compte  que  le  capitan  Victoriano  n'était  jamais  entré  à  la  plaza 
principale  de  Salta;  il  ne  connaissait  pas  la  cathédrale  ni  l'évê- 
clié,  et  cependant  il  avait  pour  l'évêque  une  vénération  qui 
ne  devait  pas  être  moindre  que  celle  de  ses  ancêtres  pour 
les  Incas.  Au  cours  de  leur  séjour  près  des  villes,  les  Indiens 
s'enivrent  quelquefois,  mais  toujours  dans  leur  camp,  avec  de 
l'eau-de-vie  qu'ils  ont  achetée  dans  le  faubourg,  et  ils  ne  sont 
jamais  bruyants.  J'ai  questionné  sur  ce  point  les  fonction- 
naires de  la  police  de  Salta  et  de  Jujuy,  et  ils  m'ont  dit  qu'il 
n'y  a  pas  d'exemple  qu'un  Indien  de  la  Puna  de  Atacama  ait 
été  emmené  au  poste  par  suite  d'ébriété.  Au  contraire,  les 
métis  commettent,  dans  cet  état,  des  forfaits  de  toutes  sortes 
et  deviennent  de  vrais  énergumènes.  Les  Susquenos,  pendant 
leur  séjour  près  des  villes,  ne  parlent  pas  aux  autres  Indiens 
qu'ils  y  rencontrent;  des  Indiens  de  la  Puna  de  Jujuy  me 
font  confirmé  maintes  fois.  Cette  conduite  des  Indiens 
de  Susques  démontre  combien  ils  sont  méfiants  et  réservés  de 
leur  caractère.  A  Talina,  ils  paraissent  être  un  peu  plus  com- 
mun icatifs. 

Musique.  Danse.  —  Il  y  a,  à  Susques,  une  troupe  de  musi- 
ciens composée  de  douze  flûtes  de  Pan  et  d'une  grosse  caisse 
[homho).  Cette  dernière  est  en  bois  de  Cerciis,  avec  les  tympans 
en  peau  de  mouton.  Une  flûte  de  Pan  est  reproduite  ficj.  98.  Cet 
instrument  consiste  en  seize  roseaux  de  dilïérente  longueur, 
attachés  en  deux  rangées  au  moyen  d'un  roseau  fendu  qui  en- 
toure tous  les  tuyaux.  A  Susques,  le  nom  général  de  cet  instru- 
ment est  fusa;  il  y  en  a  de  trois  catégories,  des  grandes  (^sanja), 
des   petites   à    seize   roseaux   (^arra)  et  des  petites  à   (jualorzc 


WH 


\MlonTK>    l)K    l.\    llKC.InN    WDINK 


roM^ailx  lira)^^'.  Lfs  cloii/.e  llùlfs  <!••  Tan  mmiI  ac^(^r(lée^  di 
laiton  à  Inriiirr  mif  Ikii  iiimii.  .  Les  Sus(|ii('nos  ne  savent  |)as 
ral>ri(|uerces  flûles  en\-nièmes,  «M  d'ailleiirs  Us  ne  |X)ssè(lent 
pas  les  roseanv  pour  Ir  lairr.  Ils  1rs  achètent  a  Talina,  où  ces 
instruments  smil  a|)|>nrl«'>  par  l<*s  lahricanls,  (Itn  liidieiis  de 
la  h()li\i<'. 

I  II  apn*s-midi,   ii'^  iiidn'M.^  me  doinicrriil  une  «  s«'»n'Miade  ». 
La  niiiparl  drs   iinMiihies  de  la  Irnupe   «'lairnl  ahsenis;   il  n'\ 

a\ail  (pir  trois  i(»U('iir>  de  /usa  et  le 
hninhii.  (ies  musiciens  se  trouvenl  à 
L^auclu',  deNant   la    poitr  dr  réf^lisr, 
^aa^     //'/.  HO.    laiir   mus:(|ur  rtail   mono- 
1  V  ■  ^     loiir.  hislf.  .)<•  It's  iiisitai  à  or<(anisri' 
I   I   "Jl  un  hal  cl  ji'iir  dmiiiai ,  cnmine  ralrai- 

^    J  ciii^scmeiit^.    un    demi- Ldo*^ranimc 

M  (|r    |rinlli->  dr  Cnca  ri    n  II  I  it  PC  d  alc(Mll 

'■  ^  pur,  (pir  |a\ais  dihic   ni  m    faisant 

cinci  litres  d  caii-<lc-\  M'.  (  ,cla  ctait 
Kiillisaiit  iMMir  nirtiii'  tous  les  Indiens 
de  honnc  liumcur,  sans  \vs  eniNrer. 
Pour  la  danse,  les  (juatre  musiciens 
lormaient  un  cercle  intcneur;  les 
autres  Indiens,  placés  autour  d'eux, 
IB  lin    (crclf    ••xlrncur.    Les  musiciens 

couraient  a  jictils  |)as  cad«Micés  I  un 
après  l'autn*  «mi  jouant  de  leurs  in- 
struments. (^)ucl(pn'lois  ils  s'arrê- 
taient une  minute,  pour  reprendre 
ensuite  leur  inar<  lie  (  irt  iilairc.  Les  Indiens  du  cercle  exIeruMif 
taisaient  de  inènu*,  en  courant  ]>arrois  dans  la  même  direction 
ipie  les  musiciens,  d'autres  lois  dans  la  direction  contraire. 
Il  ns  aN.iit  pa>  assez,  de  lemmes  |>our  (pi  elles  pussent  prendre 
|>art  iï  la  danse,  car  ell«'s  ne  <lni\rnt  pas  faire  |)arti<>  des  cercles 

Aa«(i  r«l  Ir  nom  iliinr  noir  lio  niiiMi|iii*,  imi  i*^|M^nol.  Jr  nr  connai«  |ni*  lVl\nio 
lop{ip  *\r%  twAs  utmjn .  nrrm  ri  in». 


Fig.   yM. 


Klùli*  ilr  l*«ii  ^  h'unt 
I  '3  gr.  n«l. 


LV   PI  NA    KT   SES   HABITANTS  ACTUELS.  465 

formés  par  les  hommes;  quand  elles  dansent,  elles  forment  un 
cercle  spécial  autour  de  l'un  des  cercles  d'hommes;  leur  danse 
est  semhlahle  à  celle  de  ceux-ci.  Ni  les  hommes  ni  les  femmes 
ne  se  touchent  pendant  la  danse.  Le  hal  continua  jusqu'à  mi- 
nuit sans  que  personne  parût  se  fatiguer.  Tout  au  contraire, 
les  hommes  comme  les  iemmes  paraissaient  se  réjouir  de  leui* 
danse  uniforme  et  de  la  musique  monotone.  Les  faces  des 
Indiens,  en  général  si  immohiles,  si  dépourvues  d'expression, 
s'animaient  et  démontraient  le  plaisir  qu'ils  éprouvaient.  Parti- 
culièrement, on  pouvait  noter  chez  les  femmes  les  manifesta- 
tions de  la  coquetterie,  qui,  on  doit  l'avouer,  ne  différaient  pas 
heaucoup  de  celles  de  nos  femmes  civilisées.  Quand  flndien 
ou  flndienne  ôte  son  masque  d'indifférence,  ils  ne  sont  pas 
très  différents  de  nous-mêmes. 

En  dehors  des  flûtes  de  Pan  et  du  homho,  il  y  a  ejicore 
d'autres  instruments  de  musique  :  la  (juena ,  la  caja  et  le  c/ia- 
raïujo.  La  cjuena  est  une  petite  flûte  simple,  avec  cinq  trous 
devant  et  un  trou  derrière,  sans  clefs;  la  vaja  est  un  petit  tam- 
hour.  L'Indien,  en  jouant  la  fiiiena,  s'accompagne  lui-même  en 
hatfant  avec  fautre  main  la  caja  qui  est  suspendue  au  poignet. 
Ces  instrinnents,  ainsi  que  le  charanfjo,  sont  fahriqués  par  les 
Indiens  de  la  Bolivie;  les  Susquenos  les  achètent  généralement 
à  Talina. 

Le  c/tarango^^^  est  une  sorte  de  luth,  dont  la  hoîte  d'har- 
monie a  le  dos  fait  d'une  carapace  de  tatou.  Je  reproduis 
/i(j.  99  fun  de  ces  instruments,  qui  sont  en  vogue  parmi  les 
Indiens  de  la  Bolivie.  Latahle  d'harmonie,  solidement  collée  à  hi 
carapace  de  tatou,  est  en  hois  hlanc,  prohahlement  de  |)r()\e- 
nance  européenne;  la  queue  est  de  hois  de  Ccdrcla  hrasdicnsis , 
A.  Juss.,  mil  sans  doute  provient  du  Chaco.  La  queue  est  hien 
|)olie  du  côté  des  cordes;  l'autre  côté  est  assez  grossièremenl 
façonné  à  l'aide  d'un  couteau.  Pour  le  chevalet  et  pour  les  clefs, 
on  a  aussi  emplové  du  hois  de  Ccdrcla.  Le  silh^t  esl  <m)  hois, 

'"■'   ClifiidiKia ,  en    cspa^iK»! ,  si^^nilic  «  l'anlaro  mililaiic,  coiiiposc'c  sciilciiiciil  d'insliii- 
iiicnls  cil  iiK'tal  ". 


',Mi  ANTIoriTKS   |)K   I.  \    nK(.H»N    WDINK. 

mais  les  louclies,  en  os,  ressemhlnit  tout  à  lait  à  celles  des  j;ui- 
lares  et  (les  mandolines  «'nnjjM'einies.  Ces  lames  d'os  ont  prnl- 
èlreété  imiKirlées  d'Enn>j)e.  Les  cordes,  en  l^oyaii,  sont  proha- 
hlcmcnt  anssi  fal>ri<jiH'«'s  m  Knropr.  !\)nr  1»'  rlnvalft  il  jMMir 
\f>  (Iris,  on  .'I  riiinln\«'  Ir  hois  (Ir  i.cdivla.  L  unr  (Irs  clrls  a  v\v 
iM  rdn»'  ri  on  la  ninplacér  par  unr  anlre  rn  lM)is  hianc.  Nolrr 
inslrument  a  dix  cordes,  cinq  cordts  (Inid)les;  mais  j'en  ai  \ii 
d'anlres  irayanl  (jue  cinq  cordes  sinq)les.  Les  charaïujos  sont 
nrohahlemrnl  lahricinés  d'apiès  des  nuKlèles  euroiW'ens,  inlro- 
duits  nar  les  conaiiistadores,  mais  les  iiindillcations  ap|)liquées 
par  les  Indiens  sont  très  cnrieuses.  En  \lri(|u«',  nolamment  ni 
AlL'i'i'ir  «t  à  \lada«rasrar,  on  IrouN»'  des  inslrnmrnls  à  cordes 
seml)l.il)l»'s,  mais  a\ec  \v  dos  lahricpir  d  une  carapace  de  lorlue, 
an  lirn  dr  la  caraj)ace  de  lalou  (ju'on  emploie  à  celU*  lin  sur  le 
II. Dit  plateau  snd-améric.un. 

Les  airs  (pinn  joue  sur  Ir  cliamiufo  ressend)lenl  IxMUconp 
.ni\  ;mis  ixipulaires  espaj^nols.  Quehpuvs  Indirns  cliantent  en 
s'accompaj^nanl  sur  ci'l  iuslrnmenl,  mais  ce  sont  en  général 
drs  chansons  rspa«;noles.  Lmelerio  \  âscpiez  (n°  ni  dn  lahleau 
anlliropomélriipir  ,  un  solide  ^^aillard  ri  l)ean  «garçon,  élail  le 
cliansonnirr  par  «'xcelleiuM'.  Sou  r<'perloire  élail  pour  la  plu- 
parl  espagnol,  hieu  (piil  m'  comprît  pas  toujours  le  sens  exact 
de  ce  (piil  clianlait.  Il  ( ounaissail  (pn'l(pn-s  clians(»ns  «ii  qui- 
clnia,  mais  c«'lles-ci  étaient  prohahlniiciil  traduites  de  res|)a- 
gnol,  comme  ce  doit  être  le  cas  du  sprcinien  (pu*  nous  re- 
produisons plus  Iniu,  page  'J97-  J  ai  essa\e  par  lous  les  moyens 
d  nhtenir  (juil  cliaiitàl  un  morc<MU  original  (*n  (|uic}uia,  mais 
(M'  lut  en  \ain.  Les  \ raies  chansons  (piichuas,  les  \arans  «m 
YarahiiiSt  doi\(Mit  être  ouhliét's. 

Résumé.  —  Dans  les  pagi's  précédentes,  jai  e\jM)sé  les  ohser- 
\ations  (pie  j'ai  laites  sur  la  \ie  des  Indiens  de  8us(pies,  et  j'e\|M>- 
M?rai  ensuite  ce  (pie  j'ai  pu  relever  concernant  leurs  ancieniuvs 
croNances  et  les  tract-s  de  leurs  prati(pies  païennes.  Je  n'ai  pas 
eu  le  temps  de  jx'Miétrer  tout  a  lait  <laiiN  leur  \  le  ititime,  iiiaisj  ai 


Pl.  XL 


'''d-  90-  —  Cliarangn.  —  a/ô  ^r.  nul. 


LA   PU>iA  ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  'i()7 

assez  Yu  pour  me  rendre  compte  qu'il  n'y  a  guère  de  difïerence 
entre  ces  Indiens  et  ceux  du  haut  pays  bolivien.  D'autre  part, 
les  habitants  des  vallées  interandines  des  provinces  argentines 
de  Salta,  de  Catamarca  et  de  La  Rioja  présentent  également 
une  certaine  analogie  par  rapport  à  ces  Indiens,  mais  aussi 
certaines  particularités  provenant  d'une  origine  différente  et 
d'autres  qui  sont  évidemment  le  résultat  de  la  civilisation  euro- 
péenne et  du  métissage. 

Cependant  les  Indiens  de  Susques  constituent  un  matériel 
de  premier  ordre  pour  l'étude  ethnologique  de  ces  régions.  11 
serait  difficile  de  rencontrer,  dans  ces  parages,  une  tribu  si 
isolée,  si  pure,  si  conservatrice,  si  xénophobe.  Quelle  est  l'ori- 
gine de  cette  tribu .^  Les  Indiens  eux-mêmes  n'en  savent  rien. 
Le  capitan  Victoriano  m'assurait  que  l'église  de  Susques  datait 
d'il  y  a  plus  de  quatre  cents  ans ,  c'est-à-dire  d'avant  la  conquête 
espagnole  du  Pérou  [sic) ,  et  que  sa  maison  dans  le  village  avait 
été  bâtie  par  son  père,  il  y  a  soixante  ans.  D'autres  Indiens  me 
donnèrent  des  indications  semblables  à  propos  de  leurs  mai- 
sons, qui  avaient  été  construites  «  il  y  a  vingt  ou  quarante,  ou 
soixante  ans  ».  Plusieurs  Indiens  se  souvenaient  de  leurs  aïeuls, 
quelques-uns  même  de  leurs  bisaïeuls,  mais  aucun  ne  put  me 
fournir  des  détails  sur  l'origine  ou  les  migrations  ]Dossil)les  de 
la  tribu.  Ils  paraissaient  être  convaincus  que  leurs  ancêtres 
avaient  vécu  à  Susques  depuis  la  création  du  monde. 

L'organisation  religieuse  de  la  communauté  de  Susques 
semble  démontrer  que  ce  village  a  été  fondé  par  des  mission- 
naires catholiques  qui  auraient  réuni  les  Indiens  autour  d'une 
(loctiina,  comme  ils  avaient  l'habitude  de  le  faire.  Mais  quels 
missionnaires  et  à  quelle  époque?  H  ne  peut  être  question  que 
des  jésuites  ou  des  franciscains.  En  ce  qui  concerne  ces  der- 
niers, la  carte  des  missions  franciscaines,  insérée  dans  l'ouvrage 
de  Fray  Antonio  Comajuncosa  et  Fray  Alejandro  Maria  Gor- 
rado  (105),  et  qui  j)araît  être  assez  complète  dans  son  genre,  ne 
fait  même  pas  mention  (bi  village  (\o  Sms{[U(\s;  cet  ouvrage 
démonlre  d'ailhuirs  que  les  franciscains  ne  se  sont  occupés  ni 


lOM  AXTini  ITKS   |)K   l.\   llK(.loN    \M)|NK 

(Ir  i;i  l*iiiia  «II*  .lujuN,  ni  (!••  I;i  l'iiiia  (le  Alacaina.  Quant  aux 
jéftuilcs,  l«Mir>  nombreux  et  «Tudils  cliroiii(|ururs  ne  (lis<Mit  rien 
nnn  plus,  à  ma  connaissance,  sur  Suscjues.  Mais  à  Casahindo, 
dans  ia  Puna  de  Jujus  ,  de  l'autre  coté  d<'  la  chaîne  (|ui  M'pare 
Sustiues  de  ce  ricrnier  territoire,  il  existe  des  ruines  notables 
d'un  Nienx  <ou\ent  et  d'une  Niedie  ej;li>e,  attribues  par  la  tra- 
dition aux  ji'suites.  (iependant  les  papiers  concernant  l'expul- 
sion de  cet  ordre,  en  i'j(y~.  publiés  |)ar  M.  V.  J.  liralM»  73 /.»  , 
ne  mentionnent  aucune  mission  jésuitt*  à  Casabindo.  D'autre 
p.H  I ,  iabix'  l)ominj(o  Filj^ueir.i,  curé  de  la  paroisse  de  (iocbi- 
noca,a  lacpielle  appartient  r.^sabindo,  nu*  déclara  (pi'il  saNait 
seulement  par  tradition  (pu'  les  ruines  de  (iasabindo  étaient  les 
restes  d'une  anciemie  mission  jésuite,  mais  (pie  les  rej(islrcs 
les  |)lus  anciens  de  la  paroisse  ne  datent  (pie  de  i  7(j3,  c'est-à- 
dire  vin^t-six  ans  après  l'i'xpulsion  des  jésuites,  et  ne  donnent 
pas  de  renseij;neiiiriils  pnm-  leclaircissenient  de  cette  (piestion. 
\l.  l'abbe  .Iulian  l'oscano.  sicaire  général  de  {'«'véclié  de  Salta , 
(pli  a  lait  des  recbercbes  approlon(li(*s  dans  les  arcbi\(»s  (\r  r«l 
éviM'bé  et  publie  des  ouvraj^es  sur  l'bistoire  ecclésiasti(jue  du 
pa\s,  m'a  é^^alement  dit  rpToii  n'v  lrou\e  rien  concernant  l'an- 
cienne mission  de  (iasabindo,  pas  plus  «pien  ce  (pu  concerne 
Sus(pies.  (i(*p(>ndaiit  les  ruines  d(>  la  mission  de  (iasabindt» 
existent,  «-t  celles  de  (iobres.  (lr^•|•|tr^  phl>^  lom,  pa^e  hS,^. 
sont  jirob.iblemeiil  b»s  vesti^e^  d  ime  succursale  de  cet  ancien 
eiablissrment  religieux.  Il  est  asse/.  vraisemblable  (pie  ces  mêmes 
reli«;ieu\  ont  (onM'rti  les  Indiens  dr  Sus(pies  et  fondé  leur 
é^lisi>.  Il  me  semble  moins  probable  (pie  ces  Indiens  ai(*iit  éle 
coiiNertis  par  le  clerj^e  de  San  Pedro  de  \tacaina,  bien  (pie 
.Sus(pns,  di'j.i  «Il  17H7,  fût  une  •  annexe»  de  cette  paniisse, 
s<*l(»n  Don  Juan  del  Pino  Manri(pie  289.  p.  i3^  Fin  somme,  tout 
ce  (pie  iKHis  |)ouxons  dire  aNec  certitude  de  rorganisatioii 
catlioli(pi(>  de  la  communaiile  de  .Sus(|ues,  c'est  (pi'elle  est  fort 
ancienne  et  (pi  elle  a  été  très  longtemps  maintenue  par  les 
Indiens  eux-mêmes  sans  autre  aide  de  la  part  du  cler«^e  callio- 
li(pie  (pir   li's    (piebpies   \isitfs  cpTs    jais.iil    |r  «im»-  d'Macama. 


LA   PL.NA  KT   SES   HABITANTS   ACTUELS.  WJ 

Mais  cette  organisation  religieuse  a  un  caractère  tellement 
jésuite ,  qu'elle  justifie  l)ien  l'hypothèse  de  la  conversion  des 
Indiens  de  Susques  par  les  religieux  de  cet  ordre. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  tribu  a  vraisemblablement  liabité  ce 
territoire  au  moins  depuis  les  premiers  temps  de  la  conquête 
espagnole.  Mais  d'où  est-elle  venue  et  quelles  sont  ses  affinités 
ethniques.^  S'agit-il  d'une  tribu  du  haut  ])lateau  bolivien,  dé- 
placée par  l'ordre  des  Incas  et  transplantée  dans  le  désert  (\e 
la  Puna  de  Atacama.*^  Serait-ce  une  colonie  d'Atacamenos, 
qui  aurait  abandonné  sa  langue,  comme  les  Atacamenos  de 
Calama,  Ghiuchiu,  etc.?  Ces  deux  hypothèses  présentent  plus 
ou  moins,  l'une  et  l'autre,  le  même  degré  de  probabilité.  Il 
est  moins  vraisemblable  que  les  Indiens  de  Susques  soient 
originaires  des  vallées  interandines  de  l'Argentine,  car  ils 
ressemblent  beaucoup  moins  à  la  population  indigène  de  ces 
vallées  qu'aux  Indiens  de  la  Bolivie  ou  d'Atacama. 

En  déhnitive,  ces  Indiens,  qui  sont  restés  dans  une  sorte 
de  slatu  (fao  depuis  l'époque  de  la  conquête,  fournissent  une 
preuve  de  f affinité,  sans  solution  de  continuité,  de  la  série  des 
tribus  qui  peuplent  la  Cordillère  de  l'Amérique  méridionale. 

Les  Indiens  de  la  Puna  de  Atacama.  —  H  n'existe  ancun 
recensement  des  Jiabitants  de  la  Puna  de  Atacama.  Le  premier 
gouverneur  du  Territoire  des  Andes  les  avait  évalués  à  i,5oo 
environ,  mais,  (f après  M.  le  gouverneur  Menéndez,  il  devait 
y  en  avoir  près  de  3,ooo.  Le  premier  chiffre  est  beaucoup  troj) 
bas,  car  les  districts  de  Susques  et  de  Coranzuli  seuls  contien- 
nent environ  600  Indiens.  Pour  ma  part,  je  crois  que  les  ha- 
bitants de  tout  le  Territoire  sont  environ  i,5oo,  distribués 
sur  une  surface  de  près  de  {)o,ooo'""''.  Les  villages,  ou  philôL 
hameaux,  sont  Rosario  de  Atacama,  Pairique  Chico,  Pairicpie 
(irande,  01a roz  Grande,  Olaroz  Chico,  Coranzuh,  Susques, 
Catua,  San  Antonio  de  los  Cobres,  Santa  llosa  d(?  Pastos 
(îiandes,  Pastos  Grandes  et  Antolagasia  dc^  la  Sierra.  Ces  li.i- 
nieaux  sont  tout  à  lait  iusignidaiils,  beaucoup    moins  iinpor- 

11.  3i 


170  AMIOI  nkS   |)K   LA   nK(.l()N    VNDINK. 

laiilî>  (jm*  relui  de  Siiscjues,  excepté  toulelois  Antofaj^asla  <lr  la 
Sierra.  Toutes  les  autres  localités  dont  les  noms  sont  indi({ués 
Mil-  les  cartes  ne  sont  que  des  huttes  isolées  d'IiidicMis,  ahaii- 
doniHM's  nu  liahité«'s  teni|H>raireMieMl ,  ou  bien  des  endroits  où 
ceux-ci  ont  rii.il)i(ude  di-  ranijH'r,  etc. 

Tous  les  liahilants  dr  l.i  Puiia  de  \tacaina  sont  <!«•  |)nrs  In- 
dien-.; Ie^  métis  sont  si  jm-u  nombreux  (|u'on  jKMirrail  presijue 
les  com|)ler  sur  les  doiî»^ls.  I^es  caractères  physique  et  moral 
de  ces  Indiens,  IrurNi»'.  Irurs  habitudes  sont  les  mêmes  (pu* 
ceux  des  Indiens  de  Su.s<pies.  Ces  derniers  et  ceux  de  Coran- 
/uli  habilrnl  rrpi'iidanl  Innt  à  fait  tii  «b'hois  (h»s  chemins, 
tandis  que  les  autres  hameaux  se  trouvent  sur  des  routes  uù 
(nnlipiernis  passtMit  des  troupeaux  de  ixruls  en  marche  |>our  h' 
(  Jiili,  et  même  de  rares  Nova^^'urs.  Pour  ce  motd,  les  Indiens 
de  ces  villages  sont  peutnMre  un  |)eu  moins  farouches  (|ue  ct-ux 
de  Susques  et  de  Coranzuli.  («ui^  \iNent  de  leurs  trouj)ean\  df 
moutons,  de  lamas  et  d'ânes.  Comme  crn\  t\r  Snsques,  ils  nr 
passent  (in»'  peu  (h'  tiMnps  dans  les  villaj^es;  une  bonne  j)artie 
de  raniié«>,  ils  sui\ent  leurs  trou|)eaux  dans  les  montagnes  et 
campent  là  mi  \r  pàtnra«;e  est  le  mcMlIrur  pour  \v  moment. 

SuixanI  \l.  Mriwndez,  Ips  Indiens  d' Nnfnla^'asla  de  la  Sierra 
•  n*ss«'nd)lrnl  j)lutot  a  des  l  «//j.>7(*5  » ,  c  est-ii-<lire  aux  Indiens 
et  métis  de  (iatamarca  et  du  sud  de  Salta,  «qu'aux  InditMis  du 
nord  (II-  Il  l'iiii.i  (l<-  \la(  .nna  n.  Si  crttr  npiiiion  «'sf  fondée,  Ir 
tait  coidirmerait  la  supposition  (pie  j'ai  émise  |)a<;(vs  i^-i.'>,  tpn' 
la  partir  sud  Ar  la  Puna  de  \tacama  «'tait  jadis  habit«'e  par  drs 
l)ia«;uites,  \vs  anciens  Atacamas  en  occu|)ant  la  partie  s«'j>t«'n- 
Irlniialr.  \iilofat;^asta  de  la  Siri'ra  est,  de  toutes  1rs  localités  dr 
la  l'iiiia  d«*  Vtacama,  crllr  (pii  possède  les  cultures  1rs  plus 
L,'raiidrs  :  «S  hertar«'s  dr  lu/erin'. 

Les  Indiens  de  la  Puna  de  Jujuy.  La  partir  du  haut   pla- 

teau reh'\ant  de  la  provinct*  d»*  Injuy  conq>rend,(lu  Nord  au 
Sud.  les  départements  d»»  Santa  Catalina,  Vavi,  Hinconada. 
(iochinoca  rt  la  mtiitié  rn\iron  du  deparlemtMil  d«'    rund)ava. 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.        'i7l 


Suivant  le  recensement  de  la  République  Argentine  de  1895 
(37),  l'étendue  de  la  Puna  de  Jujuy  est  d'environ  2  7,5oo''""i  et 
le  nombre  d'habitants  de  1  2,000  à  peu  près.  Les  villages  prin- 
cipaux sont  Yavi  (49^  habitants),  La  Quiaca  (environ  100  ha- 
l)itants),  Santa  Catalina  (  1  79),  Rinconada  (i5o),  Cochinoca 
(117),  Casabindo  (85),  Abrapampa  (?). 

Les  Indiens  de  Susques,  que  je  viens  de  décrire,  sont  sans 
doute  les  plus  purs  et  ont  gardé  mieux  que  les  autres  Indiens 
de  la  Puna  leurs  traditions  et  les  coutumes  de  leurs  ancêtres. 
Pour  ces  raisons,  je  lésai  pris,  sous  le  point  de  vue  de  l'ethno- 
graphie, comme  type  des  habitants  de  la  partie  argentine  du 
haut  plateau,  et  je  n'entrerai  pas  dans  des  détails  en  ce  qui 
concerne  les  Indiens  de  la  Puna  de  Jujuy. 

Comme  nous  l'avons  laissé  à  entendre,  ces  derniers  sont  pro- 
l)ablement  un  mélange  d'éléments  appartenant  tous  à  la  race 
andine  et  descendant  d'Indiens  venus  surtout  de  diverses 
parties  de  la  Rolivie  et  du  Pérou,  peut-être  aussi  des  vallées 
andines  de  la  République  Argentine.  Quelques  fonctionnaires 
seulement  et  trois  ou  quatre  commerçants  dans  chaque  village 
sont  des  métis.  Les  Blancs  ne  dépassent  pas  le  nond^re  de 
trente  dans  toute  la  Puna  de  Jujuy;  la  plupart  sont  des  em- 
])loyés  de  la  compagnie  qui  exploite  le  borate  des  Salinas 
Grandes. 

Quant  à  leur  genre  de  vie,  leurs  coutumes,  leurs  croyances, 
leur  folklore,  les  Indiens  de  la  Puna  de  Jujuy  ressend)lent  à 
ceux  de  Susques.  Toutefois  les  ressources  sont  un  peu  moins 
mesquines  :  il  y  a  plus  de  pâturage  pour  les  moutons  et  poul- 
ies ânes,  et,  dans  certains  parages,  on  peut  cultiver  un  |)eu  de 
luzerne,  de  fèves  et  de  pommes  de  terre.  D'autre  part,  les 
communications  plus  faciles  avec  la  Bolivie  et  avec  Jujuy,  le 
passage  des  voyageurs  allant  de  la  République  Argenline  en 
Bolivie  ou  vice-versa,  ainsi  que  les  visites  de  prospecteurs  de 
mines  et  l'établissement  de  quelques  entre j)ris(\s  minières 
éphémères,  ont  jusqu'à  un  certain  point  nïodifié  les  condilioiis 
de  vie  des  Indiens  de  la  Puna  de  Jujuv- 

3i. 


172  \Mini  ITKS   l)K   I.A    HK(.lO\    WDINK 

L«'  Ifiriloin*  t'sl  dixise  eiilr»'  un  jxlil  iinmhif  d»-  pnjjirié- 
lairos  (|ui  |)n's<jiic'  tous  lialutent  la  ville  de  .IwJun.  (iliaqur  j)n>- 
nrielé  a  une  énorme  étendue  et  est  habitée  par  une  ou  plusieurs 
centaines  d'liidi(>ns  (pii  doivent  abandonner  au  |)ropriétairr  la 
j)lus  j;raiide  partie  de>  |niKluit>  (!••  irurs  prlilN  troupeaux  et, 
de  plus,  lournir  leur  tra\aii  perMinnid  (piaud  on  le  n'(pii«*rl. 
La  plupart  des  propriétaires  nOnt  jamais  \isil»' b'urs  domaines 
d«'  la  Pnna;  ils  se  contmtrnt  d'y  en\oyer  de  temps  en  temps 
un  régisseur  iH»ur  recueillir  les  lerniaj;es  et  résoudre  les  ques- 
tions liti;;ieuse.s  (|ui  peu\ent  s'être  élevées  entre  les  InditMis. 

La  situation  des  Indiens  vis-à-Ms  de  leurs  maîtres  (>st  pres- 
(Hir  la  même  qu'elle  était  jadis  sous  les  e/irr*//i<'/i(/e/ïAs- espa«;nols. 
(îeu.\-ci  avaient  conservé  certains  usaf;es  émanant  des  lois  des 
Inras,  comme  i)ar  exemple  le  droit  des  ciiratas  de   marier  les 
Indiens  comme  bon  leur  semblait.    LOn   retrou\e  aujourdbui 
encore  cet    usage  dans  la   Puna  de  Jujuv  ,  ainsi  (pu*   d'autres 
sur\iN;nices  de  la  lé«;islation  incasique.  .l'ai  eu  lOccasion  de  le 
constater  a  Kl  Moreno,  près  des  Salinas  (îrandes.  La  jiroprié- 
taire  de  ce  domaine,  maîtresse  d'environ  3oo  Indiens,  «Mail  une 
Nord-Américaine,  tpii  s'était  mariée  très  jeune  dans  le   pas  s. 
FemnM>  d'une  éner«(ie   peu  commune,  elle  «;ouNernait   ses  In- 
diens en  autocrate  et   ne  se  «gênait    j>ah   pour  leui    .idmniistrer 
a\<'C  sa  craNacbe  de  Ni«(oureuses  corrections,  (pund  ds  le  nn*- 
ritaienl.  Llle  habitait  la  Ouebrada  de   Humahuaca.    mais   tai- 
sait |MTSonnelleinenl  ses  visites  d'inspt'ction  à  Kl  Moreno.  Une 
lois    par  an,   elle  s    taisait  rassembler  tous  les  jeunes  Indiens 
et  lndienn«'s  et  ouxrait  alors  une  en(piéte  lormelh>  sur  les  rela- 
tions amoureuses  qu  ils   axaient   entretenues  pendant    l'année. 
Les  jeunes  lilles  (pii   axaient    l'U   des  entants  dexaient  déclarer 
(jui  en  était   le  père,  et,  si  le   jeune  h<unme  dénonce  naxouail 
|)as,  on  faisait  \enir  (l(*s  témoins.   Dans  le  cas  où   il  tachait  de 
rejeter  la  tante  sin   un  autre,  ou  si   I  Indienne  axait   plusieurs 
amants  c.iinnis,  la  propriétaire  laisait  apporter  Teidant  et  ren- 
ilait  son  jugiMuent  selon  (pielli»  trouxait  un(>  ressend)lance  avec 
I  un  ou  I  autre  des  incul|M*s.  L- instruction  •  t(*rmiiiée,  la  prt»- 


LA   PUNA  ET   SES  HABITANTS  ACTUELS. 


'i73 


priétaire  décidait  lesquels  devaient  se  marier  et  avec  qui.  Ces 
décisions  étaient  sans  appel,  et  les  couples  devaient  immédia- 
tement se  rendre  à  Tumbaya,  où  fonctionne  le  bureau  de  l'état 
civil  du  département.  D'après  ce  qu'on  me  raconta,  il  n'y  avait 
pas  d'exemple  que  ces  jugements  de  l'énergique  propriétaire 
d'El  Moreno  n'eussent  été  obéis ^^^. 

Quant  à  leur  caractère,  les  Indiens  de  la  Puna  de  -lujuy  res- 
semblent à  tous  les  autres  Indiens  du  liaut  plateau;  ils  sont 
farouches,  réservés,  faux,  rusés,  paresseux,  timides,  pusilla- 
nimes, soumis  à  celui  qui  commande.  Les  traits  caractéris- 
tiques qui  frappent  tout  voyageur  dans  ces  régions  sont 
l'habitude  des  Indiens  de  s'enfuir  à  l'approche  d'un  étranger, 
en  laissant  leurs  huttes  abandonnées,  et  leur  refus  constant 
de  vendre  quoi  que  ce  soit  au  voyageur. 

Un  exemple  fort  particulier  de  la  première  de  ces  coutumes 
est  la  réception  qu'on  me  fit  à  Sayate.  J'y  devais  descendre 
chez  un  Indien  qui  était  teniente  de  policia  (lieutenant  de  police) 
et  pour  lequel  j'étais  porteur  d'un  ordre  du  commissaire  du 
département  de  se  mettre  à  ma  disposition.  Sa  demeure  était 
composée  de  quatre  huttes  entourant  une  cour.  Je  n'y  trouvai 
personne,  quoiqu'il  y  eût  du  feu  dans  le  hangar  qui  servait 
de  cuisine.  Je  me  mis  à  visiter  les  huttes  l'une  après  l'autre, 
mais  elles  étaient  toutes  vides.  Enfin,  dans  la  plus  grande,  je 
m'aperçus  que  quelque  chose  remuait  sous  un  monceau  de 
peaux  de  moutons.  En  relevant  ces  peaux,  j'y  vis  une  jeune 


t''  Presque  tous  les  historiographes  de 
l'ancien  Pérou  décrivent,  d'une  manière 
1res  semhlahle,  le  procédé  des  cnrticas 
d'imposer,  au  nom  de  ITnca,  le  mariage 
aux  Indiens  se  trouvant  sous  leur  com- 
mandement. Il  me  paraît  à  propos  de 
transcrire  à  ce  sujet  ce  que  rapporte  Don 
Pedro  de  Mercado  de  Peûaio/.a  (236, 
p.  60)  sur  les  mariages  chez  les  Pacajes 
du  sud  du  Titicaca ,  qui  se  faisaient  d'une 
manière  très  analogue  à  ceux  d'El  Mo- 
reno :  El  modo  que  tenian  en  sus  casa- 
inieiitns  esins  Pacaxes  ern  (juc  el  iiuia  ô  su 


(johernador  (>  cac.Ujue  principal,  eu  lleyaiulo 
al  puchlo ,  hacia  jnntar  los  mozos  y  mozas 
que  habla  en  él  solteros ,  y  hnciales  poner 
por  hileras,  unos  â  un  cabo  y  olros  à  olro , 
y  decîa  à  los  varones  que  tomase  cada  uuo 
su  mujcv  coufortne  à  su  eslado  v  talidad , 
diciendu  la  inujcr  priinero  delanli;  de  sus 
pudres  con  cuautos  varoucs  hahia  Icnido 
cceso  unies  que  cou  cl,  y  no  quericndo  liacer 
la  dicha  mujer  la  confesion ,  la  desechaba  y 
no  la  queria  por  mujer,  aunque  furiese  hijos 
en  ella. 


iT'i  WTinlITKS   IIK  I.\    nkr.lON    KNDINK. 

lii(liriiiif  (1(11  r<»iiimrii(^^i  al«)r>»  a  m*  lonlrr  ri  a  ralrr  cnimnr  m 
elle  ('lait  a«;oiiisaiit«*.  .le  fis  (h*  iiioii  inioiix  p>iir  la  coiivaiiicrr 
(|in'  j«*  n'avais  aiiruiic  iiiaiivaisi»  iiilriitioii;  mais  ses  j^iMnis- 
scinnits  coiitiiiiiaicMit  i*t  iiif  lirriil  croire  qu'elle  était  vraiment 
malade.  (i(imm«>il  était  im|H)ssil)lr  (\r  linr  un  mot  dr  la  jeune 
lillr,  j'cnvovai  (lru\  dr  mes  hommes  hatlre  lesiMnirons  j>our 
lrou\rr  1rs  habitants  (\r  la  maison.  Lne  heure  après  ils  n'vinrciil 
a\rr  un  Indirn  (lu  ds  axaient  ch'couxrrt  caché  iMitrc  lt>s  rochers. 
I)e>ant  mes  menaces,  ci't  Indien  aida  mes  j^ens  à  chercher  le 
frère  du  •'lieutenant  de  police»,  celui-ci  se  trouvant  ahsent 
iMHir  cause  de  \ovage.  Le  frère  lut  amené  à  la  maison,  j<*  lui 
montrai  l'ordre  du  commissaire,  et  il  lit  nMitrer  sa  famille  et 
le  Inuipeau  de  moutons  que  Ton  s'était  empressé  df>  cacher. 
Iji  ce  (pii  ronrerne  la  jeune  malade,  elle  se  h'va  et  se  montra 
de  fort  honne  humeur,  (|uand  elle  \il  re\enir  les  siens.  Mn  se 
sauvant,  les  autres  l'aNaient  oubliée,  et  elle  ne  s'était  |)as  aj>er- 
(iie  de  liiir  hiile.  (iomme  nous  étions  (irj.i  (lr\:tnl  la  |H)rte, 
rili-  iir  |int  ln>u\ei-  d  .mire  moven  d'éMter  l)^  ciuestions  des 
redoutés  étran«^ers  (pu*  de  se  cacher  .sous  les  peaux  de  mou- 
lons et  de  (aire  send)laiil  d'èjre  «gravement  malade,  lorMpi'elle 
fut  (h'couveiie. 

Le  \nNa<MMir  arri\e  ''eneralemenl  le  >(»ir  .1  l.i  hutte  ou  d  doit 
passer  la  nuit.  Il  a  hesoin  d'un  mouton  |>our  la  nourritun»  de 
ses  j^ens  et  de  lu/erne  pour  ses  hétes.  S'il  est  assez,  heureux 
|M>nr  atteindre  l(>s  Indiens  avant  (pi'ils  aient  eu  le  tem|)s  de  fuir, 
il  l«  III  di'mande  <{>-  lui  \rndre  ce  (pi'il  lui  laut.  \o  hay,  Seimr 
(•il  ny  a  rien.  Monsieur*),  est  la  n'pon>e  uniforme.  F)t  cepen- 
rlanl,on  \oil  le  troupeau  dans  h»  nural,  et,  vu  ouvrant  h»shan- 
j;ars,on  v  découx  re  des  monceaux  de  luzerne.  Mais  cesdernier>. 
d  après  les  Indiens,  appartiennent  toujours  à  une  tierce  jmm- 
Actunir  (pli  les  leur  a  conlii-s  |>our  les  j;arder;  ils  ne  peuvent 
donc  paâ  étn*  vendus.  Quant  mi  troupeau,  !••  Novajçeur  y  fait 
choisir  un  mouton  ^ras  jwr  liiii  d«'s  muletiers  de  sa  caravane. 
Mais  les  IndiiMis  prétextent  toujours  (pi(*lque  chose  p)ur  ne  pas 
le  Nendre.  (  )n  en  «hoisil  tm  drnxieme.   un  troisiènn*,  etc.,  et 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.         '175 

Ton  peut  ainsi  continuer  jusqu'au  dernier  animal  du  troupeau  : 
pour  chacun,  il  y  a  toujours  un  nouveau  prétexte;  quelques- 
uns  appartiennent  à  des  tierces  personnes,  d'autres  sont  des 
illas  protecteurs  du  troupeau,  lequel  serait  frappé  de  la  peste 
ou  d'autres  fléaux  si  on  les  tuait;  d'autres  moutons  sont  la 
propriété  des  enfants  mineurs  de  l'Indien,  d'autres  ont  été 
élevés  dans  la  maison  et  sont  les  favoris  de  la  famille,  etc.  Pour 
aucun  animal  il  ne  manque  de  prétexte.  Enfin  on  se  voit 
obligé  de  prendre  un  mouton  par  la  force.  Alors  l'Indien  et 
toute  sa  famille  se  jettent  à  genoux,  implorant  grâce  pour 
l'animal,  et  leurs  lamentations,  leurs  sanglots  et  leurs  hurle- 
ments ne  cessent  que  quand  le  mouton  est  tué.  Cela  pourtant 
ne  les  empêche  pas  d'en  recueillir  le  sang,  et  d'accepter  la 
peau,  les  boyaux  et  les  parties  de  la  viande  dont  on  leur  fait 
cadeau.  Le  lendemain,  avant  de  partir,  on  demande  le  prix  du 
mouton  tué.  Qiùén  sabe,  Sehor  («Qui  sait»,  ou  plutôt  «Je  ne 
sais  pas,  Monsieur  ») ,  est  la  réponse  invariable.  On  paye  le  prix 
établi  officiellement,  3  piastres  (6  fr.  6o)  pour  un  mouton, 
et  2  piastres  (4  fr.  /lo)  pour  une  brebis,  et  l'on  donne  générale- 
ment un  petit  pourboire  par-dessus  le  marché.  L'Indien  ne 
proteste  jamais;  quelquefois,  chose  curieuse,  il  ne  veut  même 
pas  accepter  la  somme  offerte  en  payement,  et  l'on  se  voit 
obligé  de  jeter  l'argent  par  terre  pour  que  les  Indiens  le  ra- 
massent plus  tard. 

Quelles  sont  les  raisons  de  cette  conduite  si  étrange.^  Elle 
s'explique  en  partie  par  le  pillage  auquel  les  Indiens  étaient 
exposés  de  la  part  des  bandits  qui  jadis  parcouraient  souvent 
la  Puna  de  Jujuy,  et  aussi  par  les  agissements  de  certaines 
autorités  civiles  et  militaires.  Mais  ces  raisons  ne  sont  pas  suffi- 
santes pour  expliquer  les  faits  dont  nous  avons  fait  mention, 
car  les  Indiens  ne  doutent  certainement  pas  de  fhounèleté 
d'une  certaine  classe  de  voyageurs,  et,  d'autre  part,  ils  sont 
avares  et  aiment  l'argent,  surtout  pour  l'enterrer,  comme  le 
démontrent  les  nombreux  tapados,  pots  contenant  quehiuefois 
des  sommes   considérables   eu   argent   monnayé   et  qui    sont 


iTii  WTIOMTKS   l)K  I.  \    HKf;H»N    WDINK. 

rn''(|U('iiiiiii'iit  r\liiiiiir>  (Inns  l.i  l'iin.i.  i..i  liiih'  des  liidinis  à 
I  j|)|)r()rli('  (If  l'»'!raii«;<*r  ••!  I«'iii-  relus  (\v  lui  lournir  «Irs  vivrrs 
siMit  sans  (loiitc,  au  iimiiis  m  partie.  iiioliNcs  |)ar  ries  raisons 
éinanaiil  <!«•  jriirs  cn>vaiic«*s  païennes.  Ainsi  il  est  heaueoup 
plus  Facile  «le  leur  acheter  des  nK)ut()ns  le  matin  (jue  le  soir, 
leurs    idées   relii^ieuses   leur    déjpnd.nil    fie    hier    les  animaux 


"ri 

aiiri's  midi. 


Les  Indiens  de  l.i  INiii;!  el  du  liant  plaleaii  m  général  p^'U- 
\enl-ils  s'assimiler  la  ci\  ilisalioii  «'iirnpéenn»';  |MMivenl-ils  a|>- 
prrndrt'  j.i  iiM-llinde  de  lra\ail  des  Mnro[x''ens;  |)euNeiit-ils  être 
al)sorl>és  dans  la  niasse  de  la  population  d'un  Ktat  •  civili.sé  •.' 
Kn  générai,  jp  crois  (pn>  non.  (i<>rtes,  heaucoup  (riudiens  ont 
été  et  sont  encore  employés  h  destra\au\  miniers  et  à  I  exploi- 
tation du  Ixirate  dans  la  Puna.  Il  est  nécessaire  d'y  emploxer 
des  Indiens,  car  les  Murop«*ens  et  les  métis  de  la  terre  hasse  ne 
résistent  pas  aux  durs  Iraxaux  d.iiis  r.iir  rareliérlu  liant  |>lateau. 
Mais  les  Indit'iis  nr  iouniissenl  (pi<-  l.i  iiniitu-  du  trayail  (|u'on 
pt'iil  cxi^'t'i-  drs  métis,  l't  dallleu|•>^  lU  Irayailleul  seulement 
(piaiid  des  nécessités  impérieuses  les  y  ol)li«(ent.  Lors(j ne,  après 
un  mois  ou  deux,  ils  ont  réuni  (|uelrpH>s  piastres,  ils  aban- 
donnent le  tra\ail  et  retournent  a  la  yie  contemplatiye  aupn's 
de  leurs  trouj)eauy.  Leur  caractère  ne  .se  modilie  pas  non  plus 
par  le  contact  ayi'c  des  «;«»ns  d'autres  rares. 

Les  Indiens  pfu\»'iil-ils  s'éle\er  .lu-dessus  de  l«'ur  ui\eaii 
iiitelleclurl  cl  iimral  actuel,^  Lu  j^énéraL  il  me  send)le  cpi'ils 
resteront  toujours  stationnaires,  inférieurs  aux  métis,  (pli  les 
exploitent,  ri  desipiels  ils  .sont  toujours  tributaires  d'une  ina- 
iiieie  ou  d'une  autre,  .le  n'ai  connu  (|u'un  seul  Indieu  de  la  INina 
(pli  se  soit  eleye  au-dessus  de  sa  race  et  (jui  ait  coiupiis  une 
|Nisilion  siM'iale  (pie  les  métis  lui  eiixiaient.  L'était  mon  vieil 
ami  Keliciano  (iareca.  d»-  IJinconada.  Il  «-tait  m*  en  18^1,  à 
\ntiguyo,  sur  la  Irontiére  de  ce  départenuMi!  et  de  la  Puiia  «le 
\tacama.  Il  a\ait  «lonc  (ii  ans  «piand  je  l'ai  connu,  mais,  liidiiii 
de  pur  saii;;.  de  lare  complètement  j^lahrr,  ii  n'avait  pas  un 
clieMMi    M.ine  ••!    ne  |)araiss.iit  pas    avoir  plus  (\r  /jo  ans.    Il    me 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  'i77 

raconta  que  son  grand-père  était  mort  il  y  avait  3o  ans,  à  Tàge 
(le  i3o  ans.  Dans  sa  jeunesse,  Feliciano  Gareca  avait  été  i'un 
(les  contrebandiers  les  plus  hardis  pour  l'introduction  de  la 
coca  de  la  Bolivie  à  la  République  Argentine.  Il  n'y  avait  pas  de 
coin  dans  les  montagnes,  pas  de  quebrada,  pas  de  pic  neigeux, 
qu'il  ne  connût  jusqu'aux  détails  les  plus  insignifiants.  Il  avait 
l'éussi  à  amasser  une  fortune  très  considérable  pour  la  Puna  de 
Jujuy,  et  il  était  le  propriétaire  de  la  maison  de  commerce  la 
plus  importante  de  Rinconada.  Il  avait  une  grande  influence 
sur  les  Indiens,  qu'il  traitait  d'une  manière  patriarcale  et  qui 
lui  obéissaient  en  tout,  sans  hésitation.  Le  gouvernement  le 
lespectait  et  le  craignait.  Et,  chose  rare  parmi  les  Indiens, 
c'était  un  homme  franc  et  loyal.  Je  lui  suis  fort  reconnaissant 
pour  les  services  qu'il  m'a  rendus  pendant  mon  séjour  dans 
son  département.  Quant  à  son  instruction,  il  ne  savait  ni  lire 
ni  écrire,  mais  il  avait  des  connaissances  générales  très  com- 
plètes, certainement  supérieures  à  celles  de  la  plupart  des  hom- 
mes qui  constituaient  la  «  classe  dirigeante  »  des  villages  de  la 
Puna.  Je  lui  dois  de  nombreux  renseignements  sur  les  coutu- 
mes et  les  croyances  des  Indiens.  Mais,  comme  je  l'ai  dit,  c'était 
un  homme  tout  à  fait  excej^tionnel  pour  sa  race. 


'|7H 


\MloriTKS  I)K  l.\   IIKCION   ANDINK. 


l'M'.iiM  M  ION   hi    roi  I  un:  modi  i;m:. 

I\'irl(>iit  (hiiis  la  Piiiia,  ci*  sont  les  ieinines  excliisiMMiUMit  ciiii 
lai)ri(|iH'nl  la  polrri»;.  Pn*s(jiir  tontes  les  liHlicnnes  àj^éi's  con- 
naissent rel  art,  mais  rerlaines  sont  pins  li.ihilfs  (jm»  1rs  antres 
et  lont  «les  \ases  non  senlenicMil  poni'  i«'nr  pinju-e  UM'oai^e, 
mais  anssi  jMinr  les  \(>n(ln*  anx  voisins. 

A  (iohres,  à  mon  retoni-  (!•■  Sll^(Jll»•s.  j'ai  rrncnnlre  nue 
vitMlIr  Indienne  (jni  était  <'n  tr.iin  de  tal)ri(|iiii-  ii<>  h  poterie. 
J'ai  |>n  Miit-  tniit  (lu  lon^  rommiMit  elle  opérait.  Lar^ile,  mé- 
langée avec  une  certaine  (jnanlité  (r(>au,  est  étendue  sur  un 
vieux  |M»nrlio  étalé  par  trrre  et  jM'lrie  avec  les  mains,  en  ajou- 
t.'Mil  pru  .1  p«Mi  dr  Iran.  (.nniMir  déj^naissaiil  '  .  la  \ieill<*  pnlirn' 


J'aiio|»t>*  n-   (rniu-,  (i'a|ir('s  .Mr\«n- 

•  Irr  lUitgiiiaii  78,  ».  p-  79.  *^.  84],  <|ui , 
(iniis  «on  rl»»*l<|iii-  Traite  de$  arts  rrmini- 
tfun ,  «li-noiiiiiir  ainsi  !«■»  malirrrs  (lu'oii 
ajouli*  atu  matii'-rrs  pln»liqur«  (Ir  la  p<» 
irrir,  afin  «roliliTiir  unr  ilr\sii%ilion  r«'*gii- 
lirrr  fl  ^^^al••  i-l  rinnrrhri  li-*  vnv»  ilr  m- 
«Irloniirr  «•!  il«'  M'  l)-n<irc  |>riulant  (|u'il« 
MThrnl.  I^«  matiôrr»  •  tl('>gnii%sanlos  •  ou 

•  ari<lr«*  agiMml  Mir  !«■«  |Mlr%  roiiiiiic 
ino^i'ii  m«Tanii|ur  ou  |tln»ii|ur  ilr  d\\'i 
«ion  ;  fllrs  ont  rgaloniml  unr  gramli*  in 
nut-ncr  Mir  leur  ru«il>ili(r  <■!  Mir  i|Urlc|u«>s- 
uni'«  ilr  Irun  auln-<i  qualilc».  Kilo»  iloivt-nl 
«^trr  rhoiMi»  rn  raivin  «!••  rrtlr  doultlc 
inilui-nrr  )>l  tuivanl  la  nalun>  «Ir  la  Im»4' 
|ila«li«|u«'  t'I  ta  ijualil^  ilr  |M>lrrip  (lu'on 
>rul  olilcnir.  .S«-|nn  Bn^'iiuirt  iAiV. .  1 .  p.  .I9  , 
!<•«  prinriiMUi  ilt>v:rai«%anl«  xml  !••  quarli. 
Ir»  mIiIi'*,  Ir  ^ill■\  .  Ia  virillf  potrrir  nul 
>cri»«'c  (ililr  •  rimrnl  •  ou  •  rharmol  •  : ,  Ir» 
Korira  m^lanfféra  Hr  rharUin  ri  provr- 
nani  «Ir»  fori;r«  ilr«  M'mirirra  «lilr»  •  rarar- 
ltillr««K  raniianli-,  la  »riurr  lir  lioi». 

|ï«n»  la  r<(^'ion  amlinr  dr  l'AiTM^nipir 
ilu  .S«mI.  on  rniploir  Ir  plu«  «nuvrni  ronunr 
malii*rr«  (irgrai«Minlr«  dr»  rorlu'»  gnri*- 
«iipir*  rt  graniliipir*.  (V>  *f>nl  cr*  rochr% 


«|ui  ont  founii  1rs  nonilm-UM^»  |Mirliculf>» 
(Ir  mira  cpic   l'on   Irouvr  ilan»  In  plu|w«rl 
ilr»  |Mtlrri<'»  «Ir  rrlli"  rrgion.  \,rs  OuirluLi^ 
au    noni    du  lar    Tilicara    rinpioirnt   du 
viblr,  selon  M.  Nonirnsliold  '2M,   p.   :'. 
Lrs    Indirns  d<>.s    pi.iin«->,  i»u   If»   lurrn-^ 
font    altvilunirnl    liffaut    dan»   dr     \.i\li 
Irrritoirr»,   m*  sonrnl   surtout   dr   \irilli 
pfitrrir    pul\ëriM>r  :  ainsi  Ir»  Atsahuaras 
du  Ilio  Madn*  dr  Dios,  »ui>ant   Ir  nii^nii* 
aulrur.    Mai»  on   i-niploir  nu»»i   Ix-auctMip 
d'autrr»  matirrr».  M.  .\natolr  Bainps  [51 
n\ait    ronuiirnrr,    rn    rollaiKtratinn    n^rr 
M.  \N  .  Printi.  de»  étudrs  uiirntsropiipii» 
d'un  ^r.ind  nund>rr  d'6<-hanlillon»  dr  r<- 
raniiipir  anirrirainr.  surtout  dr  la  rrpon 
nndinr.    mais    la    mort  dr    M.   Bamp»  .1 
malhrurruMMnrnt  intrrrompu  rrs  inti'rrs 
sanir»  i-Indr».   Il  a   lrou\r.  tlan»  rrrlaini'^ 
dr  rrs   iMitrrirs,   drs  n»  pulvrrisi^»  rt  du 
ralcairr,    pmvrnant    (lurltpirfnis    dr    rai- 
dir, d'auln*»  fois  dr  r<Mpiillr»  puivrrisér». 
I^s  Tolta»  liu  (".har«(  m»  srrvrnt  ilr  rrndrr» 
provrnant    do»   lin'dës,    d'apn^s    M.    IVI 
(lampana.  rite  par  M.  NortlrnskioM    268. 
p.  7  .  (/>mmr  matii-rr»  d<(fn-ai»«antr»  ln»u 
xért  dan»  dr»  |N>trrira  anrirnnr»  r(   nu* 
drrnrs   provrnant    dr   divers    Indirn»   du 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.        ',79 

employait  une  roche  gneissique,  assez  elïritée,  composée  de 
mica,  de  quartz  et  de  feldspath,  laquelle  provenait  d'une  mon- 
tagne à  quelques  kilomètres  de  distance  de  Cobres.  Cette  roche , 
bien  pulvérisée,  était  ajoutée  par  petites  portions  à  la  pâte  pen- 
dant le  pétrissage.  Pour  former  un  vase,  la  potière  étendait 
une  couche  de  la  pâte,  plus  ou  moins  circulaire,  sur  un 
poncho  posé  sur  le  sol.  Le  centre  de  cette  couche  devait  for- 
mer le  fond  du  vase;  les  bords  étaient  recourbés  en  haut  pour 
en  commencer  la  panse.  La  potière  prenait  alors  des  portions 
de  pâte  qu'elle  aplanissait  entre  ses  mains  et  appliquait  ensuite 
aux  bords  de  la  partie  du  vase  qui  se  trouvait  sur  le  sol.  Quand 
elle  avait,  de  cette  manière,  achevé  d'agréger  de  nouveaux  mor- 
ceaux autour  de  tout  le  vase,  elle  commençait  un  nouveau 
cercle  ou,  pour  ainsi  dire,  un  nouvel  «étage»,  puis  un  troi- 
sième, et  successivement  d'autres, jusqu'à  arriver  aux  bords  de 
fouverture  définitive  du  vase.  Les  sutures  entre  les  différents 
morceaux  de  la  pâte  étaient  bien  fermées  en  les  comprimant 
avec  ]es  doigts.  Au  cours  de  ce  travail,  elle  lissait  continuelle- 
ment fextérieur  et  l'intérieur  au  moyen  d'instruments  très  pri- 
mitifs qu'elle  tenait  avec  la  main  droite  et  qui  se  composaierrt 
d'os  de  mouton  et  de  lama  jeune,  surtout  des  fragments  des 
omoplates  et  des  os  iliaques.  La  main  gauclie  soutenait  fautre 
coté  de  la  paroi  du  vase  pendant  ce  travail  de  lissage.  Lorsque 
le  vase  se  resserrait  en  haut,  vers  fouverture,  les  outils  en  os, 
trop  grands,  devenaient  difficiles  à  manier  dans  f intérieur,  et, 
pour  ce  motif,  ils  étaient  remplacés  par  une  vieille  cuillère  en 
bois,  sans  manche.  Par  ce  procédé  primitif,  la  potière  arrivait 
à  former  des  vases  bien  lisses  et  des  courbes  très  régulières.  Le 
vase  fini,  les  anses  étaient  façonnées  à  part  et  collées  aux  parois 
de  la  pièce. 

Les  vases,  séchés  à  l'air,  étaient  placés  sur  le  sol  et  couverts 
d'un  monceau  d'excréments  secs  de  bœuf,  qu'on  allumait  cl 

Bas-Amazone,  M. C.  F.  Hartl  (162, p. 70-72)  dros  do  corlaines  sorlos  de  bois  qui  con- 
énumèro  do  la  vieille  polciie  pulvérisée,  tiennent  heaucoup  de  silex,  enfin  des 
du  sable,   du  silex,  du  granit,  des  cen-         spongiaires  siliceux. 


'kHO  WTMH  ITKS   DK.   I.\    HK.rilON    \M)|\K. 

laissait  hriilcr  jumui  .1  <  «-  un**  <  <-  coiiihii^tiMr  lût  C(>in|)lt'tc>iii(>iil 
roiisiiin*'*  |)ar  If  Ifii.  Los  vas«»s  avaient  alors  jiris  iiii(>  jolie  vtwi- 
\r\iv  nni«;e  hriciue  et  «'laieiit  bien  v{  réj^iilièreiiieiit  cuits,  ne 
nrésentaiit  nresijiie  pas  de  «  cniips  de  Ion  ».  Los  iv\cn»nieiils  do 
\uv\\\  axaient  été  ramassés  le  lon^  du  chemin  de  la  \  allée  CiaU 
clia(|uie  ;i  la  I^Jivi»',  (|ui  |)asNr  jirés  de  (iohreset  j)ar  lecjuel  on 
conduit  htMiicnui)  de  helail  en  lioliNie.  Les  excréments  d'aue 
Minl  de  (|u;dil<-  iiderieure  pour  la  cuisson  de  la  jM)lerie,  ceux 
de  lama  l't  de  mouton  étant  encon»  inlérieurs  à  ces  derniers. 
Suixant  M""'  \l;ilild;i  (  inxr  Slr\enson  337.p.  376).  les  /unis  du 
N(»uxeau-Mexi(nie  empioinil  l.i  inrnii'  iiiftliofic  |>(iui  cuin'  la 
|M>terie,  axec  des  excréments  secs. 

Les  vases  fahricpiés  par  la  xieille  potière  de  (  .ol)res  étaient 
destinés  à  cuire  les  aliments;  dans  la  Puna  on  emj)loie  prescpir 
cxciiisixement  a  cette  iin  des  vases  en  terre  cuite,  les  marmites 
en  1er  étant  très  rares  et  n'existant  «;uère  (pie  chez  les  métis 
commerçaiits  ou  autorili's  cpii  liahilent  les  \dla«;es.  \j)rès  la 
cuisson,  les  vases  devaient  être  soumis  ;i  une  autn>  o|M''ration 
(pi'on  appelait  '<nrer»  {curai  las  allas  .  e|  (pii  consistait  à  v 
mettre  t\\\  houilinn  d(>  mouton  houillaiil.  puis  a  les  chauiTer 
lentement  an  jeu  «>t  à  laisser  houiilir  le  li(|uide  dans  \v  vase,  ,1 
len  lent,  pendant  (piehpies  heures.  Cette  o|)eration  avait  ixiur 
hnl,  disait-on,  d  augmenter  la  sohdile  des  vases.  J'ai  rai)|>orté 
de  Cohres  (hnx  xases  (|ui  ont  fié  iahri(|ués  sous  mes  veux. 
dnni  I  nn  est  •  curé  ••  et  linilre  pas,  ainsi  (ju  un  troisième  vase 
de  la  même  sorte,  avant  .servi  |)endanl  dix  ins  comme  marmite 
a  cuire.  Ces  pièces  sont  actuellenienl  conservées  an  Musée 
d'ethno«jraphir'  du  Trocadéro. 

\u  cours  de  mes  vovai^es  dans  la  INina,  j'ai  rencontr»'  plu- 
sieurs antri's  |K»tières,  cpii  suixaient  la  même  m»'lho<le  (pie 
celle  de  Cohres.  I^es  seules  variantes  consistaient  en  ce  (pr(»u 
emplovail  dillereiites  roches,  et  aussi  de  l:i  \ieille  poterie  pul- 
vérisée, coinim*  déj(raissanl.  Viicune  potière  n  avait  essayé 
(rado|)ter  le  tour,  dont  ou  axait  cependant  connaissance  |>our 
I  a\nir  xii  en  iisaj^e  chez,  les  |M)ti(*rs  de^  villes,  et  (jui,  sous  la 


LA   PUNA  ET   SES  HABITANTS  ACTUELS.  'j81 

forme  primitive  du  «plat  tournant»,  a  été  adopté  par  certains 
potiers  du  haut  plateau  péru-bolivien ,  comme  par  exemple 
par  les  Indiens  de  la  région  du  Titicaca,  suivant  M.  Erland 
Nordenskiold  (268,  p.  9-10).  Tous  les  vases  fabriqués  par  les  po- 
tières de  la  Puna  argentine  étaient  de  formes  très  simples  et 
très  peu  variées.  La  plupart  des  vases  destinés  à  cuire  étaient 
de  petites  dimensions,  d'environ  o'''2  0  à  o'"3o  de  diamètre  et 
d'une  hauteur  à  peu  près  égale.  11  y  avait  aussi  de  grands  pots, 
d'environ  o™5o  à  o™6o  de  hauteur,  destinés  à  la  fermentation 
de  la  cJiicha.  La  seule  tentative  de  décor  que  j'aie  observée  est 
la  décoration  des  anses  au  moyen  de  dépressions  transversales 
ou  obliques,  très  grossièrement  façonnées  avec  les  doigts.  Nulle 
part  on  n'appliquait  aux  poteries  un  engobe  ou  une  glaçure 
quelconque. 

Si  nous  comparons  la  méthode  de  façonnage  de  la  poterie 
de  Cobres  avec  les  procédés  d'autres  Indiens  sud-américains, 
nous  trouverons  que  ces  procédés  en  général  se  ressemblent 
beaucoup.  Le  D'  Gapitan  (93)  décrit  en  détail  la  méthode  suivie 
par  les  Galibis  qui  étaient  exposés  au  Jardin  d'acclimatation 
il  y  a  quelques  années.  Une  vieille  potière  de  ces  Galibis  pro- 
cédait presque  de  la  même  manière  que  celle  de  Cobres;  seu- 
lement elle  formait  des  boudins  d'argile  plus  longs  que  ceux 
que  laisait  cette  dernière,  aussi  longs  que  la  circonférence  (Ui 
vase  et  qui  étaient  successivement  agrégés  aux  parois,  de  jna- 
nière  que  le  vase,  une  fois  achevé,  était  formé  par  une  série 
d'anneaux  superposés.  M.  Everard  im  Thurn  (348i/.s,  p.  276)  dé- 
crit d'une  manière  tout  à  fait  semblable  les  procédés  des  Ca- 
raïbes et  des  Aruacs  de  la  (iuyane  britannique.  Chez  ces  Infhens, 
comme  chez  les  Galibis,  ce  sont  seulement  les  lemmes  qui  loiit 
de  la  poterie.  Le  procédé  de  C^obres  pourrait  plutôt  se  com- 
parer à  la  construction  d'une  coque  de  navire  en  1er  ou  d'une 
chaudière,  les  boudins  d'argile  n'ayant  jamais  plus  du  tiers 
de  la  longueur  de  la  circonférence,  et  correspondant,  dans  celle 
comparaison,  aii\  pliKpics  en  fer  (bi  na\ii'('  ou  de  la  chaudièn». 
Sui\ant  M.  iNordenskiôld  (268,  p.  H),  les  Chiriguaiios  et  les  .\hila- 


'IH^  \Mini  ITKS   l)K   LV   IIKCION    ANDINK 

(<»  (lu  (huimI  (.liaco  proct'deiil  (111110  inaiiirrc  |)lus  ou  moins 
identique  à  celle  des  (ialibis,  mais  certaines  trihusde  la  ré«;ion 
du  Rio  Madre  de  Dios  forment  au  contraire  leurs  vases  d'une 
seule  luml.  d'arj^ilc,  (ju'ils  liu-onnent  avec  les  mains  jus(|ua  ce 
(lu'ils  ohli.'iincnl  la  lormc  drsiree.  Ce  derniir  pnKcdé  est 
sans  doute  hcaucouj)  plus  jjriniilirfjue  l'autre.  M.  J.  Knsinwsky 
187  fci«,  |>.  •j<«  (l<Miii«'  (jiM'l(|ii«'>  n'usci^Micnients  sur  la  lahricalitm 
(!••  la  poterie  par  les  Indiens  (  iualos  du  Malt()(iross(».  Os  Indiens 
emploient  jirescjue  la  même  méthode  (pie  les  (lalil)i>,  elc, 
mais,  au  lien  de  former  des  anneaux  superjM)ses,  ils  sui\enl 
une  spirale  aNec  les  lon<(S  l)oudin>  d'arj^ile  (pii  servent  à  la 
construction  du  Nase.  Lnliii  M.  II.  hriinin»;  83  rend  compte 
d'une  nu-lliodetlillerente,  suisie  p;ir  des  potiers  de  Piura  (pi'il 
aNail  rencontres  a  Land)aNe(pn'  Pérou  .  (les  potiers  moulaient 
le  tond  de  leurs  vases  sur  une  pierre  de  la  lorine  cpi'ils  \ou- 
laient  «lonner  aux  poteries.  Seulement  le  l)<»i(l  elail  aj(»ute 
après.    M.    I'.    \.    KuiMil     188    croit   (pu-    les  vases  anciens  dr 

ri'.tat   t\r   lîio   (li-.iiide    du  Sid  .  hn'*sil  ) ,  ou  du   nis   le   Imid   Ar 

ces  vases,  ont  été  formt's  de  cette  tuauiere,  |mis(|u  d  a  \u, 
nrî'S  d'anciens  ateliers  de  |M)ticrs,  des  pii'rres  dont  la  lorme 
corresiMMid.iit   i  celle  dererfnins  vases  trouN«'s  nu  !u«*Mue  endroit. 


LA  PUNA  ET  SES  lIABlTAiNTS  ACTUELS.  483 

FOLKLORE   DE   LA   PUNA. 

J'exposerai  dans  les  pages  suivantes  la  collection,  que  j'ai 
recueillie  dans  la  Puna,  de  folklore,  de  mythes,  de  restes  des 
anciennes  croyances  et  du  culte  des  divinités  païennes;  je 
décrirai  également  les  cérémonies  du  mariage,  de  l'enterre- 
ment, qui  sont  catholiques,  mais  cependant  mêlées  d'éléments 
païens. 

C'est  à  Susques  que  j'ai  ohtenu  la  plupart  des  renseigne- 
ments à  ce  sujet;  d'autres  proviennent  de  La  Quiaca  et  d'El 
Moreno.  Ceux  de  Susques  sont  sans  doute  les  plus  intéressants 
en  raison  de  l'isolement  séculaire  des  Indiens  de  ce  district, 
isolement  qui  doit  avoir  contribué  à  un  haut  degré  à  la  conser- 
vation des  anciennes  coutumes.  Je  me  rappellerai  toujours 
avec  plaisir  ces  intéressantes  séances  de  folklore  où,  placé  sur 
le  banc  en  pierre  de  la  case  du  capitan  Victoriano,  devant  son 
«  bureau  »  bâti  en  adobes,  j'écoutais  les  récits  des  Indiens  qui 
étaient  assis  sur  le  sol  autour  de  moi. 

Les  mythes,  les  invocations  et  les  coutumes  des  Indiens  de 
la  Puna  présentent  une  analogie  remarquable  avec  le  folklore 
des  vallées  de  Salta  et  de  Gatamarca,  dont  nous  avons  donné 
un  aperçu  pages  177  et  suivantes,  et  sur  lequel  nous  devons 
des  renseignements  à  MM.  Lafone-Quevedo  (189, 199),  Amhro- 
setti  (15, 19)  et  Quiroga  (297,  301).  Cette  ressendolance  est  si  par- 
iaite,  que,  dans  beaucouj)  de  cas,  les  éléments  du  folklore  de 
fune  et  de  l'autre  région  sont  identiques.  L'objet  |)riiicipal  (hi 
culte  païen,  dans  la  Puna  comme  dans  les  vallées  diagultes,  en 
Bolivie  et  au  Pérou,  c'est  Pachamama^'^  dont  l'origine  péru- 
vienne a  été  démontrée  page  178.  Les  croyances  et  les  cou- 
tumes de  la  région  diaguite  et  de  la  Puna  argentine  se  retrou- 
vent aussi  en  général,  naturellement  avec  des  variantes,  sur 
le  haut  plateau  de  la  Bolivie  vA  du  Pérou.  Notre»  colleclion  de 

*''   lioaucoiip  (l'aulciirs  con(niul(Mil  Pa-  dofjriia,  cl  (lii(|ncl  IVicltainaina  csl    Incii 

clianiainn   avec   K;   dieu    |)(''iuvi«'n    Paclia-  (lillcrciilc. 

cainac,  dont  lo  U'iiiplo  so  trouvait  au  sud 


'IH^  \MI(^l  ITKS   |)K  LA   HK(;i()N    WDINK. 

lolklnrt'  (il-  la  Piiiia  ari^ciitiiic  a  comblé  uni*  lacuiic  (|ui  existait 
vidvv  Ir  lnlkl<m'   |x'rii-l)nli\ it'ii  «t   (M'Iui  cIps  valléi's  dia'^uite.s. 

Kii  soiiiiiie,  ces  laits  iiniis  toiiriiissiMit  tin*-  iiomt'Ilc  preiixt* 
(if  i'cti'itdiir  (l(>  la  ('i\ilisati()ii  |)«'rii\i('iiiH'  f*t  iiiriiic  di-  i  «ninin» 
iiH-asi(|tH'  \rrs  \r  Sud,  dans  la  plus  «grande  partir  d^•^  proxiiiccs 
.HidiiM's  de  la  lii'|)"bli(nn*  Arj;«'nlinr. 

Le  Iniklnri'  de  la  Puiia ,  roniMir  (  «iui  de  toittr  ia  rr<d()U 
aud<>-j)éru\  irnno,  est  iiiliiin'iiM'ut  inèlé  à  drs  éli'UHMits  clirr- 
ti(MlS.  l'oui  cv  molli,  on  \oil  les  ii(m)>  dr  l)nii,  dr  .lr>UN  »'l 
(1rs  saints  à  côte  de  ci'lin  dr  l*.i(  Imiikiiim.  <|u«'I(|u<-Iois  mrmr 
(oniondus  a\<*c  crltc  diTiiicrc 

(iommi'iiou>  Ir  Ncrroiis.  ou  Iruuxe  nombre  «le  iimls  esna- 
;;iiolsdaiis  le  (|ui('inia  de  la  Puiia.  (le  dialecte  du  (juicliua  pré- 
sente certaines  dillereiices  par  rapport  au  (piicinia  de  (ai /ru. 
Ou  note  même  de  petites  \ariantes  entre  le  (piicluia  de  deu\ 
lo(  alites  situées  aussi  près  I  un»*  de  l'autre  cpie  le  sont  Susciues 
«1  l.ii  (juiaca,  ce  dernier  endroit  se  trouvant  sur  l.i  Irontiere 
d<-  l.i  l'una  de  .lupi\  et  de  i.i  hoii\ie.  \a">  diilerences  ne  sont 
ct'|)endaut  pas  assez  «grandes  pour  (|ii  un  Indien  de  ia  l*una 
ar<;eiitnie  ne  compreinie  parlaitemeiit  un  Indien  du  l'erou. 

Les  prières  et  in\ocations  liront  ele  di<l«'es  fii  (piicliua  et 
tr.iduites  ensuite  eu  espa«;nol  j)ar  les  Indiens.  \u  lieu  de  traiis- 
iornuM' le  (piicliua  suiNant  les  rè«;les  «grammaticales,  j'ai  préléré 
transcrire  !•  -  pln.isr-,  iitlcralement ,  sans  v  rien  (  lian^'er.  De 
(•'Ite  manière,  elles  ont  une  \al<Mir  nln^  j;rande  cniniue  sinVi- 
inens  (\r  l.i  Liiil;!!»'  lelie  (piille  est  |).iriee  dans  la  Puua.  Kn 
dehors  de  la  tr.idu(  tion  eu  Irançais,  j  ai  ajouté,  après  cliaipi* 
plirasr,  la  Iradiiclion  es|Ki«;nole  en  coiiser\ant  «  crliines  j).h  li- 
cularites  de  I  espagnol  parlé  par  les  Indiens. 

Pour  le  (pii(  liiia.  j'ai  sui\i  aulaiil  ipie  |M»ssihle  I  orllio«;raj»lie 
de  \I.  !..  W  Middrndorl  238  '  ,  sans  cependant  distin-^uer 
cuire  les  nuanccN  daspiration  nu   de   piononcialion   e\plnsi\c 

PiMir    l«»    niiiii«    gfHip(nipliii|Ui*«     iiiii  «Wl    «ont    MtmWn   \r%   Inralili-^    rr^iiorli»!  ». 

lifCiirrnl    «M    ii»iii»    lin    |trrM-iil    nii«i A|;r.  |M>iir    les    n<Mii%    lii»liHii|iir»,    i°ii%«f;r    p- 

J'ai   au    rttnlrairr    «ui«i    Iiivi^t    «In    |»a\«  nrial. 


LA  PUiNA  ET  SES   IJ  MUTANTS  ACTUELS.  485 

de  certaines  consonnes,  indiquées  par  Middendorf  au  moyen  de 
Tesprit  rude  du  grec  et  de  l'apostrophe  ordinaire.  Cette  dis- 
tinction n'a  pas  été  ])ossible,  car  il  y  a  une  divergence  complète 
entre  le  cpiichua  de  Cuzco  et  celui  de  la  Puna  argentine,  en 
ce  qui  concerne  les  consonnes  aspirées  et  exjjlosives;  cette 
divergence  n'obéit  pas  à  des  règles.  Par  exemple,  le  k  qui  à 
Cuzco  est  aspiré  dans  un  certain  mot  (7i,  selon  l'orthograplie 
de  Middendorf),  prend  dans  la  Puna  quelquefois  la  pronon- 
ciation explosive  (/f'),  ou  vice  versa;  dans  un  autre  mot,  oii 
le  k  est  prononcé  à  Cuzco  avec  son  son  légèrement  nasal  (/i); 
il  devient  dans  la  Puna  aspiré  ou  explosif,  etc.  Il  aurait  donc 
fallu  une  longue  étude  spéciale  de  la  phonétique  du  quichua 
de  la  Puna  argentine,  pour  y  pouvoir  employer,  jusque  dans 
ses  détails,  l'orthographe  de  Middendorf.  Je  me  permets  enfin 
d'attirer  l'attention  du  lecteur  sur  la  prononciation  à  fespa- 
gnole  des  lettres  cli,j ,  (ju,  II,  h  et  y,  selon  cette  orthographe. 

Diverses  invocations  à  Pachamama  (Susques).  —  Pour  tous 
les  événements,  pour  toutes  les  l^esognes  de  la  vie,  même 
pour  les  incidents  quotidiens  les  plus  banals,  les  Indiens  ont 
toujours  des  prières  prêtes,  adressées  à  leur  divinité  protec- 
trice, Pachamama.  Voici  quelques-unes  de  ces  invocations  : 

En  marchant  dans  les  montagnes,  pour  ne  pas  se  fatiguei-, 
])Our  ne  pas  y  être  atteint  du  soroche  ou  poursuivi  par  les  mahjis 
esprits  de  la  Cordiilière^''. 

'''  En  disant  ces  prières,  l'Indien  jette  'l'erre,  mère  de  tous».  Les  Indiens  dé- 
sur  la  terre  la  chique  de  coca  [acullico)  signent  ces  actes  par  un  verbe  spécial, 
(pi'il  a  dans  sa  bouche,  ou,  encore  mieux,  corpancliar,  dont  la  désinence  est  espa- 
il  enterre  quelques  feuilles  de  coca  à  l'en-  gnole,  mais  qui  est  dérivé  du  mot  qui- 
droil  où  il  se  trouve.  C'est  là  le  sacrifice  chua  korjni  («hôte»,  «invité»,  celui  (jui 
le  plus  commun  que  l'on  offre  à  Pacha-  reçoit  l'hospitalité),  ou  peut-èlre  pJulnl 
mama.  En  général,  on  doit  toujours  faire  de  korpachaj  («hôte»,  celui  qui  donne 
un  sacrifice  (|uelconque  en  même  temps  l'hospitalité).  L'Indien  se  ligure  èlre 
(|ue  l'on  invocpie  celle  divinilé.  Dans  les  l'Iiôle  (pii  offre  à  Pacliaiiiama  la  coca  cl 
pages  suivantes,  nous  inenlionnerons  plu-  les  aulres  ohjels  ipii  sont  sacrifiés. 


sieurs  manières  de  saciiliei'  à  la  «  Sainle- 


33 


'ihO  WTIOIITKS  l)K  LA   llKCilON    WDINK. 

I  t  y  » 

Quichua.    l'diltamama    rnanapnni  apiliuaydin   raicoiatalinalirn's- 

Français,    racliniiiniiia ,    im'    iii;iiir|r    pas.   \v    rollrirai    rcttr 


r«M;i. 


,  .a  ... 

Espagnol.   PailiaiiiaiiKi .  ii<>  m«'  a«;arn's,  t'sta  coca  h*  coiiMnarr. 

\}\\v  aulu'  : 

Quichua.   Jrsns  l^arluinuimii  amnlinajUihimytlm. 

I  ■v  s  .^  J 

Français.   .Ir>ii>  l'acliamaina,  lie  IIU'  lra|)|)«'  |>as. 
Espagnol.   .It'sii^  racliaiiiaina ,  im  mr  |)r«;ui's. 

M.  Viiihrnsrili  19,  |>  !•):'>  rrnrodnit  uiir  autrr  iii\<»(-ali(>ii  a 
l*a(-|iaiiiaiiia,  »lii  iih'miio  «;eiire,  «1  <|ii  il  a  n'curillit'  (laii>  la 
\  allrr  (ial('lia(|ui«'. 

Pol'R  .s\i.rKK  i.'\l»\cilKT\.  —  Nous  avoiis  déjà  parir  (lt'>  npn- 
rhrlns.  paj;r  l  lo.  Dans  la  Piiiia  ar«;riiliiu' rt  surit*  liaiil  plalrau 
l)nli\  irn ,  ou  tnmvr  ers  inoiiticiili^s  \olils  mit  If  point  <  uliiiiiiaiit 
i\r  l«)ii>  \r>  (l«'lilôs  (ju'oii  (loil  j)ass(*r  ri  sur  Ir  honl  (h'  louU's 
1rs  liaulrs  haimnrns  nù  Ton  (loi!  uîoulrr  apn*s  avoir  travi'rsô  \v 
lond  du  ra\iii  <pMll«'s  n>ui(>ruirnl  rnlir  li  iii"^  pamis  prrpiMidi- 
ndairrs.  I  n  de  («s  mourcaux  d»-  pirrrrs,  placr  sur  !«•  I»nrd 
d  un  ra\in,  rsl  rrproduit  ////.  cS'A*»' .  Xsajmclivta  v>\  I  aulrl  <lr 
Parliauiaïua  où  \v  vova«;rur  doit  dr|><»s(>r  uni*  ollraud»*  pour 
TaidiMlr  la  Saiuti*- rrrn*,  durant  sou  \o\a^'«'.  Il  u\  a  pas  d  lu- 
diiMi  (pli  UN  lassr  sa  prit'rc  v\  sou  oiîraiidr.  S  il  est  Ir  «^uidr  ou 
le  scrxitciir  d  iiii  schor  de  Salta  ou  {\\'  .lupi\,  il  a  pciiln'lrc  jM'ur 
des  plaisanteries  indiscrètes  et  «puhpieloisfçrossieres  que  lerait 
HOU  sriior  s'il  \o\ait  c(>t  acte  |)aïeii;  cepciidaiit  le  pauxn*  Indien 
troii\e  toujours  un  inoineni   nu   il   pi  iil  se  cacher  derrien'   le 

<'*   Xoir  la  planrlir  WMII.  (mgr  4i(i. 


LA  PUNA  ET   SES  IIABITAMS  ACTUELS.  'i87 

monticule  pour  jeter  sa  chique  de  coca  sur  les  pierres  sacrées. 
Mais  quand  les  Indiens  sont  seuls,  au  cours  de  leurs  longs 
voyages,  ils  prennent  une  pierre,  quelquefois  d'un  poids  de 
1  o  kilogrammes  ou  plus,  dans  le  fond  du  ravin  ou  de  la  vallée, 
et  ils  la  portent  jusqu'au  sommet  où  est  placée  Yapacfieta,  pour 
la  joindre  à  toutes  celles  que  les  ancêtres  y  ont  amoncelées 
pendant  des  siècles.  C'est  de  cette  manière  que  se  sont  formés 
ces  grands  monticules  qui  parfois  atteignent  jusqu'à  6  et  même 
8  mètres  de  hauteur.  D'autres  offrandes  consistent  à  asperger 
Xapacheta  avec  un  peu  d'eau-de-vie,  à  y  planter  un  petit  drapeau 
composé  d'un  ])etit  hàton  en  bois  et  d'un  morceau  d'étoffe 
rouge,  ou  à  y  fixer  une  houppe  de  laine  rouge  ou  des  plumes 
roses  de  parina  [Phœnicopteras  amlimis,  PInL,  le  flamant  de  la 
Cordillère).  Comme  conséquence  de  finfluence  chrétienne,  on 
forme  souvent,  de  deux  petits  bâtons,  une  croix  que  l'on  enve- 
loppe de  laine  rouge  et  que  Ton  plante  entre  les  pierres  de 
lapac/ieta.  Si  la  croix  est  chrétienne,  il  n'en  est  pas  de  même 
de  la  laine  rouge,  qui  constitue  une  offrande  datant  de  fépoque 
préhispanique.  Cette  laine  a  un  nom  sj^écial,  cunte;  nous  y 
reviendrons  à  propos  des  pompons  employés  pour  «  fleurir  » 
les  lamas. 

Voici  une  formule  pour  saluer  Vapacheta  : 

Quichua.     Tala   Apac/œla,  caipucamillma/iuan  caiojacocalinaii''^^ 

"'      .  ^  "^    .    .  .     ^  . 

ospcdaskaike'^^K  Yanapakiiay  tucui  cUUcjenciaype'^^K 

I  2  5  5_  3  :i  :i  'i 

Français,   i^ère  Apacheta,  je  t'olïVe  cette  laine  rouge  et  ces 

_'i  'i  '1  0  0        _  0  ^      .      8  7  8  ^8 

feuilles  de  coca.  Accours  et  aide-moi  dans  toutes  mes  actions! 

I  2  ;s  ;i  3  ;>  i  i 

EspagnoL  Padre  Apacheta,  con  esta  lana  colorada,  con  estas 

;i  '1  '1  5  5  0  0  0  8  7  8^ 

hojas  de   coca  te  hospedo.   |Ven  â  ayudarme  en   todos   mis 

s 

trahajos! 

'''   [jOS  mois  liojd  («o/rt  i)j  ^  rcuillc,  Ao.v-  (jcniia       aclioi),  allairc,  ^oiil  cmpiiiiilc'S  à 

pcdur  («o.«/jecfo»)  —  inviter,  oflrir,  cl  ilUi-         l'espagnol. 

3a. 


'iHH 


ANTIOI  ITKS   |)K  I.A   HK(.htN    \M)INK 


\n  \.m  iiK  BiUHK,  s|)écial(MiuMit  (jiiaïul  ^m  Ixni  de  l'eau-<l«'-\ir 
ou  (\v  la  chu  ha,  il  faut  jeter  (ju«l(jues  «(oulli'b  du  liquide  sur  la 
Wiiv  rt  r«'(  ilir  I  uue  de  ces  formules  : 

I.    Quichua.    I\ii  hniiiunta  ,  cttitYu ,  dtchesurttyfi'^' 

I  •-•3       2  3  3  .»  5 

Français,    j'arliainaina,  joie  à  toi  '  !  I^inlieur  et  lM)une  iliauce! 

I  1  3  3  3 

Espagnol.    Paclianiaiiia .  ;ale<;ria  '!  jDirlia  v  suerte! 


II.    Quichua.    I*(i(  hamama.  (Ihidlamuspa. 

Français.    Parlianiauia.  Je  t'en  ollre  (oM  Je  t  «ri  nrrose). 

Espagnol,    j  Paeliaiiiaina  !  Te  hospedaré'^'  (on   Te  roriaré  . 

Pni  H  IWSSKMIU.KH  I.KS  MOlJTO.NS  Ol  I.KS  I.  \MAS  QUAND  ILS  SK 
SONT   DISPKHSKS  : 

I  ••'  3  \  3 

Quichua.  imamn  muuhastan:a  tarisarchus  tnnnnachus  matchns- 
li(inl,ii  vanipu hi'hnnhn  tmnnaschayachunnsac  ovejaunnntn'^  nntnnni 
liK nrhaskaiiLit  htifita'^^  faltahan^^^  znrrohapipuasca    . 

I         I  I  I  •-•  V  •.•  3  3 

Français.  Ils  si'  sont  dispersas.  On  l»'s  hoiiNerai-je?  I>ps  Irou- 
\erai-je?  l*out-Atre  in  les  1 1 (nuerai-jf*  pas?  Où  sont-ils? 
Sont-ils  loin.'  \  (jnrllf  lirurr  rattraperai-je  mes  moutons?  \v 
les  ai  déjà  trouvés.  Tous  y  sont.  Un  j)etil  man(|uait.  Le  renard 


13  13  I) 

me  In   itris. 


MkI   <miii|n»m>,   iiji|iii<  !«•*  ir^li-%  liti  ••ii\-iiiriii«>».    Li»    mtIm"    CMia^m»!    liinfnLii 


(|ilirhilii.     «Ir»     iiKil*     r%|i«^'iloU    ilirkn 
iMNihi'iir.  rt  lurrlr      iMinnr  rhanrc. 

'     1/rirlanMlion  rastya    Miil    lrf«|uriii- 
liirnl    Ir    nom   ilr    P«rh«iiiaina   <lan«    1rs 


l■^l .  «lanft  cv   »rn»,  un    mol   olt^ilrli-.    |.« 
\rrl>r  i|iiirhiia  chaBmt  »i^nilir   «amMcr* 

''-   Oteja  (^  '  mmilnn).  r^pagnol. 

**'  Cniii|KM4*  tlii  mol  «|iiir|iu  knj  -    •  un 


|t|-i«Vf«     I^»    lnalirM«    IrailuiMirnl    imivn  a\r>r  la  (ln^inrnmlitninuli\i>  r%|Nigno|r,  i/a 


|Mr   !•>    mn(   r«p«gnol  nlryrtn ,   i^riui>«|pnl 
A  •  Jnir  •  vn  françai».  (^r«l  un»  dmilp  la 


'*'   Fallahan ,     rMtagnnl  •   iU     utan 

i|u«irnl*.  OhtMT  rtirieiue,  Ir»  Imlirn*  onl 


inoilipurr  Iraiiurlion.  car  riiirya  r»l  (li*ri\r  tn't\  cr  \i'H»r  nu  iiluricl ,  i|iioii|uo   Ir   «ujrl 


ilu  »itIm'  iiiu>       M'  njiMiir. 

Tra«lurliiin    ilomH*r   |>ai    Ir»   liidii'in 


hafila  viil  au  MU^'ulirr 

'^'  Xorm         irnanl   .  «*«|Mif{nol. 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  489 

Il  l  .  -1  -1  1  3 

Espagnol.   Se  han  desparramado.  ^  Donde  las  hallaré  ?  (t  Las 

3  II  'I  4  'I  5  5  fi  G 

hallaré  ?  Talvez  no  las  hallaré.  ^  Donde  estân  ?  ^  Estarân  lejos  ? 

777  7  7  ^.  ^.  909  9  10 

(i  A.  que  horas  haré  llegar  mis  ovejas  ?  Ya  las  he  hallado.  Todas 

10  11  11  ^      l'J  13  13  13         13       13  13 

estân.  Un  chico  laltaba.  El  zorro  me  lo  ha  aaarrado. 


^c»' 


Dans  cette  invocation,  qui  m'a  été  dictée  par  les  Indiens  de 
Susques,  le  nom  de  Pachamama  ne  figure  pas,  mais  est  sous- 
entendu.  A  Tujli,  près  de  Cobres,  j'étais  présent  quand  les 
lamas  d'une  vieille  Indienne  se  sont  effrayés  pour  une  cause 
quelconque  et  sont  disparus  au  galop,  ce  qui  est  rare  chez  ces 
animaux.  L'Indienne  se  trouvait  là  avec  deux  enfants.  Immé- 
diatement tous  trois  commencèrent  à  réciter  une  prière  sem- 
blable, où  l'on  entendait  à  chaque  instant  le  nom  de  Pacha- 
mama acclamé  avec  ferveur.  Au  commencement,  la  vieille 
femme  resta  devant  sa  case;  elle  laissa  passer  un  quart  d'heure 
avant  de  se  mettre  en  marche,  lentement,  dans  la  diiection 
qu'avaient  prise  les  lamas.  Une  heure  après,  je  l'ai  vue  encore 
s'arrêter  au  pied  d'une  colline,  toujours  en  invoquant  Pacha- 
mama. Je  n'ai  pu  voir  le  dénouement  de  cet  épisode,  mais  les 
lamas,  j'en  suis  sûr,  ont  dû  revenir  le  soir  pour  passer  la  nuit 
où  ils  en  avaient  l'habitude,  et  de  cette  manière  la  confiance 
de  la  vieille  Indienne  en  Pachamama  aura  été  confirmée.  Je 
n'ai  pu  malheureusement  noter  sa  prière,  qui  devait  être  sem- 
blable à  celle  que  nous  venons  de  transcrire. 

De  la  Vallée  Galchaquie,  M.  Ambrosetti  (19,  p.  i()8)  a  pul)lié 
une  invocation  à  Pachamama  qui  est  préventive,  c'est-à-diie 
dans  laquelle  on  la  prie  à' empêcher  la  fuite  des  troupeaux. 

En  filant  la  laine. —  Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  les  Indieius 
comme  les  Indiennes  fdent  de  la  laine  toute  la  journée,  aussi 
bien  chez  eux  que  pendant  leurs  allées  et  venues  dans  les 
champs.  Voici  deux  invocations  pour  le  succès  de  ce  travail, 
spécialement  pour  que  le  fil  ne  se  rompe  pas  et  pour  ([ue  le 
travail  aille  vile.  La  premièic  de  ces  prières  est  sans  doiilc 


V.K)  WTIQMTKS   \)\     I   \    HKriloN    \M>INK 

;i(lrrsMM'  a  Pailiaiii.iiiia  ;  (laii>  la  mcoikI»',  un  a  iinlaii;;»'  d  uin' 
iiiaiiirrr  riiiinisr  >on  nom  a\«'C  Cfliii  do  saiiilo  Amir,  |>a- 
Iroiiiir  (1«>.N  lilnirN. 

I.    Quichua.    Piichnitla  tallariza  ninapiinrliati  nuisliataclius  iintaia 

'•  '  ■•  .  .     '•'  '" .  . 

ihirnlaclins  '  piirhcani  nfalsnlm  hus^  pitiiuncat  hiis  yapurliraituruin 

II 
ilmyllatiulmpnilirasa. 

t  .  '         .      ^    .  * 

Français.    .!«'  (ominrnrc  à  filer,  (lomhii'ii   Mr  fiisraux)  n*m- 

|)lirai-j«'   aiijniirdlmi  ?    Hkh    ri    ^olKJriiitnl    lilr.'  ()ii    si»ra-l-il 

s  ;  •>  ^  ^  !'>_  |.._  t..  !■>  Il 

Iraj^ilr?  Sr  hrisora-l-il   (Ir  (il)  ?  J'ai  (l(''jà  arlirvr  «1»'  lilrr.  Je 

Il  II         ^  Il  II  M  II 

IH'  fiirrai  |)lu>  <|ih*  cr  (Irniirr  (lusoau). 

Espagnol.    l'Impie/*)    a    liilar.    ,' (iiu'iiitos   [liii.sos]   HrnaiV'  liov  ? 
(.'hirii  liiladn?  ,;  l'unir?  ^i)  situ  lalso?  ,:  Sr  cnrlarâ     ri  liilo)  ? 

I<>  )••  10  l<>  Il  II  II  _    Il 

\  A  lir  acahado  (l<-  liilar.  l'istc  (liiiso)  no  nias  liilaré. 


II.    Quichua.    Miimita  S(tnta  .\n<i,  alnuum  ipnchcana  ilv  ^   liilan- 

I,  <l  _  M  |ll 

(Icra^^^  tpjcndrni  ^  iikiiiki.   Shthisinitilitian  (  w  Intn  l\i<  Immania. 
I  I  ••■ 

Français.    Prlitr    Mrrr    .sainte     \iiim',    li>>n,    lilrr,    Mrrr    (1rs 

(iliMisrs  ri  (1rs  lisscMlsrs.  One  ce  soif  a^^'^  les  jiiniiis.  I\i(  liamaiiia  î 
I  •.•  . 

Espagnol.    Maniila  Saiila   \na,  trjci-,  liilai.  Madn*  de  las  liilan- 

1.  '»  'I  H  ^  -  |0 

(leras  V  de  las  lejedoras.  j  Que  sea  roii  lus  m; s.  Parliainania  ! 

M.  Vinhrosrili   49,  p.  iR<))  reprndml  deux  luNocalionsdu  même 
«^enre,  prnxenaiil  de  Mnlinos.  dans  la  \all»'e  r..il('lia(|Mie. 

r»»!  n    HMM'KLH»    I.KSI'HIT    DK   OI  KI.OI 'l  N    Ql  I    I.' ^    •  PKRDIi  ».    

Dans  la  solilndr  des  iiinnln^nes,  1rs  Indirns  •^•miI  son\ent  nris 

/)itro  ;r«pa)^nnr        tltir.  «nlitip.  —  '*'ô  fM|»iiL*iiiih        mi     ronjiinrlionV  /''ii/>n    r»|w 
gnn\)  wm  féut.  —  '*'  Mnla  mpa^noU 


LA  PI  NA  ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  491 

« 

fTiine  frayeur  soudaine,  sans  cause  apparente,  probal)lement 
parce  qu'ils  croient  sentir  la  présence  de  Tun  des  êtres  mysté- 
rieux dont,  dans  leur  imagination,  est  peuplée  la  Cordillère. 
Quand  une  personne  s'est  effrayée  subitement,  ils  croient  que 
son  esprit  Ta  abandonnée,  et  pour  le  rappeler  il  faut  des  invo- 
cations, dont  voici  un  exemple  : 

Quichua.   Hcimuy  sntimanta  kaparina  caimanchaskala,  Peclro'^^\ 

\  3  3  -2  2  2  'I         '1  i  _    5 

Français.  Viens  !  Je  t'appelle  par  ton  nom.  Tu  as  peur,  Pierre. 

12  2  2  3  3  ï  4 

Espagnol,   j  Ven  !   Por  tu  nombre  te   grito.   Estas   asustado, 

5 

Pedro. 

M.  Ambrosetti  (19,  p.  21 5)  publie  une  prière  adressée  à 
Pachamama,  «  pour  rappeler  l'esprit  »,  en  vogue  parmi  les 
Indiens  et  les  métis  de  Molinos  (Vallée  Galchaquie).  Dans  cette 
prière,  au  lieu  que  ce  soit  une  autre  personne,  c'est  la  per- 
sonne effrayée  elle-même  qui  rappelle  son  esprit. 

Cérémonies  pour  la  marque  du  bétail  (Susques).  —  Les  la- 
mas et  les  moutons  de  différents  propriétaires  sont  marqués 
au  moyen  de  découpures  des  oreilles.  Chaque  propriétaire 
marque,  une  fois  par  an,  les  animaux  nés  pendant  Tannée. 
Cette  opération  donne  lieu  à  une  fête,  que  je  vais  décrire 
d'après  le  récit  qui  m'en  a  été  fait  à  Susques.  Pour  cette  céré- 
monie, il  existe  près  de  toute  hutte  indienne  dans  la  Puna  une 
sorte  d'autel,  le  liiilri,  qui  consiste  en  un  monceau  de  pierres 
parmi  lesquelles  fréquemment  quelques-unes  sont  blanches 
(quartz).  Ce  monticule  a  de  1  à  ')'''  de  diamètre;  il  est  distant 
de  20  ou  3o™  de  la  maison,  et  généralement  situé  du  même 
côté  que  l'enclos  destiné  à  renfermer  le  bétail,  le  corral.  La 
cérémonie  de  la  marque  ne  peut  être  accomplie  ni  le  mardi, 
ni  le  vendredi. 

^''  Pedro  PsI  lo  nom  siinposô  de  icliii  (|iii  s'est  oITmyé. 


Vri  WTIoriTKS   I)K   LA   HKCiloN    WDINK 

L<'  nronrirlnirc  r|riii;iii(ir  ;i  un  pnn'iil  on  i\  iiii  .uni  d  rlro  le 
iKirraiii  imilrino  j)<)ur  (••Ih!  cV*réiin)iilt',  »*t  invitr  1(mi^  «»«"n  mw- 
siii»  i\  nirndrr  pari  a  la  ffM»*.  «mi  mio  dr  la(|u»'llp  il  s'rsl  iiiuiii 
(l'alHiudantrs  |)ri»Nisions  do  coca  ri  d«'  tliilia.  I^rs  iiivitrs  arri- 
vent la  vimIIc,  «'I  l'urj^ir,  avec  (laiiso  et  inusiijue,  coininoncc»  à  .S 
r>il  4  lioiin's  (\v  l'apn's-inidi.  (ic  inônir  jour,  un  visitr  li»  knin , 
(lu'oii  asiM'r'^r  a\<'c  dr  la  cIikIui  .  rn  )«'lant  drs  Irudlrs  dr  cora 
r>ur  le  nidnccau,  (|U(>l(|u«'l()is  «mi  s  lixani  aussi  dos  houppes  de 
laine  ronge  ilaim  nintr  el  en  v  hrûlanl  dr  l;i  ou/,  oii  cnlnia , 
j)lanle  r^'^sinonse  (pi  nu  arli«»te  dans  la  BoliNie  ri  (pu  c^l  coiisi- 
di-n-r  ('(unnn*  un  encens  précieux,  mais  doni  y  ne  connais 
pa^  !•'  nom  scirnlilnpie.  Kn  liMs.nil  ces  (ilTrandes,  on  adresse  à 
l*arlianiani;i  l;i  pncrc  sni\.iiil<-  : 

I  .     .  •'     .  '  '  '•  " 

Quichua.    (Jinva  '    ncliisLaihr    linjin     râla     \umn    Mama^^    rai- 

.V  .    ..'   .  .      '"      .       . 

riniyiîdilaliiuiii ,    (o/iiiihiildlman ,    <  ainjitailahiian  ^ .    rainnrnmillmi- 

II  *■!  13    ^ 

liululinun  (liitYf'nsliaihr.  Multinlirarlia^'^    parhajta. 

Français,    le  verse  de  la  rhnxa   [rliirha^ ,  Sei^neur-l*ei-e,  Daine- 

5  ■•  -  %  %  \  ',  'f 

Mèrp"^  Je  TiillV»'  dr  l.i  clinva ,   je  rollrc  de  la  riJiiKt.  Je  t'ollVedes 

V  ■'  l<l  l<*  1»  l<)  l<>  Il  II 

petites  ieuilles  (derora),  je  t'(»IIVe  rett«»  laine  rou«j[e,  je  l'ollre 

Il  11  i'.>  I'  I '•  i> 

rette  chiiYd.  Qu'il  niulliplie  par  centaines  i  le  troupeau^  I 

I  1  i  \  i  0  ")  : 

Espagnol.    (  ilniva  erlio.  ;  l\nrli.ilala  ,  Parlianiania'"!  Teronxido 

^  s  s  >  I  •!  "I  |l' 

cnn  clin\a,  iv  cunxido  eon  coliua,  te  coinido  ron  las  liojitas,  \r 

m  _  10         If)  II)  m  II  II  II  n  m 

ron>ido  ron    esta   lana    rolorada,  con    esta  rlniv.i  le   ('on\ido. 

lï      ij  I.'  l^  n 

jOuese  innllipli(|uen  ,  los  animales)  |)or  centenas! 

Ckmjfû  '^  ckirhn    lrr«    liin|tiilr,     li.^  i  lirrlirn*.    (/tiiiinr    rriiiici    r»l    un    ^Irr 

rUirr.  iii«viilin,   on  nnnlnip   âlnm    Ir    iinni    /'«i 

*'    .4n«^ifi  Trtin .     inqni    Mumn  ,  lillpralc-  rfntlala  ,  de  pnrka  —  iiimiuIo  ,  li^rr ,  rJ  titln 

nirni  •  S«*i^'nriir  Pirr,  Diiinr  Mf*n'  •  ,  iiiai«  on  lailu  —  p^rr. 
|p«  jiuiirn*  iiH'  lniiliii*irrnl   cr%  mot.»  p«r  '*'   Hojiîm     (^«p«^nnll,    liiminiilif    «l<- 

•  l*.irh«l«l«,  pAihiiiiiAiiiA  •.  P«rh«iii«iiiii  r%l  hnja       rriiilir. 

•  n  i;«'nrr«l  un  ^Irr  Iniiinin  .  inai»  i|iirlipic  '     Mnllipliritrw   >«|Mif{iK>l)  —  w  luuiti 
loi*  i'IIp  rs\   fonfuiHlur   mi-»    Ir  l)i«i  «lr«  plirr,  %r  rrprmluinv 


LA  PTINA   KT   SKS   HABIT  WTS  ACTUELS.  VX\ 

Après  quoi  Ions,  lioinines  cL  leiiiMics,  se  prciiiieiiL  par  la 
main  et  dansent  en  cercle  autour  du  km  ri 

On  retourne  à  la  case,  et  l'orgie  continue  toute  la  nuit.  Le 
lendemain  matin  a  lieu  une  autre  cérémonie,  pour  laquelle  le 
maître  de  céans  place,  sur  une  table  ou  sur  un  poncho,  un 
monceau  de  feuilles  de  coca ,  parmi  lesquelles  un  grand  nombre 
se  trouvent  naturellement  réduites  en  petits  morceaux  par  le 
long  transport  sur  le  dos  des  ânes  ou  des  lamas  venus  du 
nord  de  la  Bolivie  d'où  provient  cette  drogue.  Les  convives  se 
mettent  à  séparer  du  monceau  autant  de  feuilles  entières  qu'ils 
peuvent  y  trouver ^^^  et  les  remettent  au  maître  de  céans,  en 
lui  souhaitant,  pour  l'année  suivante,  que  ses  animaux  se 
reproduisent  en  aussi  grand  nombre  que  celui  des  feuilles  de 
coca  remises.  Le  convive  prononce  l'allocution  suivante  en 
présentant  ces  feuilles  : 

Quichua.   Huatacanan  piunchaa/nna  pac/iaj  maltipllcani^'-^  canca. 

'i  5  5  'i  'i  3 

Français.  Que  les  animaux   (la  viande)    se  multiplient  par 

3  _  Il  2  _  ^         ^  -1 

centaines,  cette  année,  comme  (ils  se  sont  multipliés]  aujour- 
d'hui! 

'i  5  5  'i  'i  3 

EspagnoL   jQue  los  animales  (la  carne)  se  multiphqueii  por 

3  112  2  2 

centenas  este  ano  como  hoy  dia! 

En  recevant  les  feuilles  de  coca,  le  maître  de  céans  les  place 
dans  une  chiispa  spéciale  et  remercie  par  ces  mots  : 

I  2  _  _        3  _  1 

Quichua.    Dîos''^^  pa(jrasunLI^'^^  alli/iorapila^'^^  cacimii. 

•1  I  2        2  2  'i  'i  3  3  3  3 

Français.  Que  Dieu  te  le  rende,  et  que  ce  soit  en  une  heure 

3  _ 

propice! 

2  I  2        2  2  3  3  3  'i  i 

Espagnol.    jQue  Dîos  te  1()  pague;  en  bueua  liora  ([ue  sea! 

'*'  Les  Indiens  désignent  celte   opéra-  '*'   Pa(/rtr  =  payer    (espagnol).  Les    In- 

lion  par  un  verbe  spécial,  sincnr.  diens  y  ont  intercalé  un  r  ijmip-a). 

'^'  MaltipUcnr,  mot  espagnol.  ^''  Dans    la    composition    de    <«•    mol 

<*'   D(OS.  le  Dieu  chrétien,  en  espagnol.  entre  le  mol  espagnol  lioni       heure. 


'l'J'l 


WTICU  ITKS   DK   I.\    nK(;i(»\    WhINK 


KiiMiilr,   (mis   NDiil   ;iii  corial  nu  r>l    n'iiicriin*   Ir   tnmpriui. 

Axaiil  <lr  pnKM'drr  a   la    iiiar(|ii(',  on   fait   a    Pacliaiiiaiiia  ccUo 

invocatinii  : 

I  .'  .      '     .       .       .  .    »     .  . 

Quichua.     I  ala  -  Moma  ^     (nuanjuniuhayisclnsliaikc    alfrrrsniki^*^ 

rrsilmankn  lin  manarliii. 

I  .•  ,     ^     ...'*•    . 

Français.    PrK'-M«'n',  aujimid'lml  j<»  t<*  forai  mu*  1n)iiii('  joiir- 

...  »  :.  :.  _  6 

n(^>.  Je  suis  (ou  iH>rt(>H''t<Mi(lanl.  Mr  ronnais-hi  nu  non? 

Espagnol.    ; Padro-Mafln*!  hov  Iimon  â  liacer  tu  Inwii  (lia.  S<>y 
lu  alIV'rrz.  ,M»i  coiiocos  ô  iiô? 


L<*  pan;nii  coui»»'  1rs  nrciilo  di-s  auiniaux  ot  nKnr  1rs 
ninrcoaux  (IrcoujM's  (laus  la  vlnisjm,  où  sr  (rou\ru(  les  i(>uillos 
•MilijTos  cl<*  coca  provcnani  »lr  la  cérôinonir  |)n''cr(l<'ulr.  Lr 
|)roj)iii''tain'  du  Ix'tail  niduil  a\«'r  l<»  saut(  l«'>  jours  drs  rou- 
\iNrs,(|ui  vvu{)\\{\v\\\  :  Diiis  jHiijnisunlii  Inlat  Mamat  (JurDiru 
NOUS  \v  rrudr,  nioii  Prie,  in;i   Mi'ir!   . 

\j)rrs  cpII»"  opôralion  .  on    proci'dr  ;ni    «  niaria<{(>  •   dr  doux 

jruurs  lauias.  un  uKilr  r|   unr  JinM'Ili-.  Ils  sont  altaclirs  l'un  à 

liinlir   |).ii    li's  nattes  t)ost(*ri('un>s ,  (>t   Ion  Krinl  Ir  couoN'  aNrr 

ers  mois  : 

I  3  s  \  :,      ^  t. 

Quichua.     Dit'S  *     hrndinon^^     Inclinrachini    uHiii    nrani  *    racliiin 

<i  'I  II»  Il  l;  is 

«//^ui  liiita  mirarlmn^^  uvliipa  lialuitpal,  larpalttak  caclinn. 

Français.   Que  Dieu    nous  donne  sa    iM^nédirliou .    dans    uin 
lieure  propiri*!  i}y\  \\  m  sni|  ainsi!   I.,a   terre  et    le  .sahie  (|u'il> 


''  Non*  rcIriMunn»  ici  le  iii^inr  inr- 
lan^p  tir  P«rlt«in«iii«  r(  «Ir  Dini  (|iii'  nnxw 
nvnn»  «i  ,  i ,  nulr  i. 

'     -•  ;  1        |»or«r-Hend«nl, 

rnwifjnr. 

Mii|«  r«|i.i^-n<i|«.  An  iii'ii  «|p  Purhji 
iiimn*  li^irrnl  it  i  le  Dini  <|r«  rhrrli<'i)« 
ri    M    ltrn«^iirlif>n ,    pnilMltlcinrnl     |>«n  i- 


i|iril  <«  o^il  (I  iinr  imilalifin  du  niarin^'i' 
rlinMirn. 

'  PrtilMililriiif'nl  iirri^r  tir  korm  {f*\^y 
gnoi)  •-  hourr. 

^)  Iri  |p  vpHit  qiiicliiM  miray  (i^miil 
liplirr'  r%\  rni|)lovr  «ii  lirii  ilii  irrite  r« 
|>.iin*<>l  inultifiii--ar,  qui  lipirr  (Un»  plu- 
^ipor»  |>hri»»<**  |»ct^"drnlr«. 


LA   PIW   ET   SES   HABITANTS   ACTUELS.  495 

]■!  1(1  Kl  11 


produisent!  Que   (le  bétai])  sufïise  pour  les  petits  et  pour  les 

11  13^  13_  13 

grands!  Qu'il  en  soit  ainsi! 

1  3  2   _  .-)  1  r, 

EspagnoL   jQue  Dios  os   dé  su  bendicion,  eu   buena  liora! 

f)  G  0  _9      ^  _     7  S 

jQue  sea  asi!  [Que  multiplique  la  tierra  y   la  arena!  iQue 

12  10  JO  11  11  13  13  13 

alcance  para  cliicos  y  para  grandes!  jQue  sea  asi! 


La  marque  terminée,  on  amène  au  laiiri  le  troupeau  accom- 
pagné de  musiciens  qui  jouent  le  charaïKjo  ou  la  (juena. 

On  apporte  aussi  la  c/nispa  contenant  les  feuilles  de  coca  (*t 
les  morceaux  d'oreilles.  On  boit  de  la  chic/ia,  on  mâche  de  la 
coca,  et  enfin  on  enterre  les  morceaux  d'oi'eilles  dans  le  hiiiri , 
avec  cette  invocation  : 

Quichua.    Cusiya,  Pachamama ,  caimuItipUcunta  cnlrefjalLe^^K 

2  \ll^'ifi^fi  3  3       ^ 

Français,  t^acbamama,  joie  à  toi!  Je  te  livre  ce  produit. 

2  1  3  3  'I  'I 

EspagnoL   j  Pacliamama ,  alegria  !  Este  multiplico ^^^  te  entrego. 

Après  ce  sacrifice,  on  retourne  à  la  maison,  on  tue  un  lama 
ou  un  mouton,  on  mange,  on  boit  de  la  chic/ia  et  l'on  danse 
toute  la  nuit. 

Ces  cérémonies  sont  fort  analogues  à  celles  que  décrit  M.  Am- 
brosetti  (15,  p.  66;  réimprimé  19,  p.  69)  de  Moliuos.  La  dillérence  la 
plus  remarquable  consiste,  paraît-il,  en  ce  que  le  liuiri  est  per- 
manent à  Susques  et  dans  la  Puna  en  général,  tandis  qu'à 
Moliuos,  d'après  M.  Ambrosetti,  il  est  élevé  chaque  fois  à  cet 
('Hel.  Les  mêmes  cérémonies  que  je  viens  de  décrire  de  Susques 
se  pratiquent  partout,  avec  de  très  légères  modifications,  dans 
la  Puna  de  Jujuy  et  également  en  Bolivie,  selon  des  renseigne- 
ments qui  m'ont  été  donnés  à  Rinconada  et  à  La  Quiaca. 

'"'   £n<r(?^ar  (esp.)  —  livrer,  remotlrp.  haut  platoau  pour  signifier  l'augnionlation 

'*  Substantif  formé  par  les  fnclions  du  du  troupeau  due  à  la  procréation  des  ani- 
verhe    espagnol    iiudlliAicar.  Usité   sur  le         inau\. 


VM\  WTini  ITKS  DK  ].\   HK(;inN    \Nhl\K 

Les  (( fleurs  »  des  lamas.  A  la  iii.iKjiw  <iii  Ix-lail  se  rattat  lie, 
«riiiM'  rrriaiiir  iiiaiiirri*,  la  (niitiiiiH'  (1rs  liidit'iis  (le  «nriirir» 
(finrrarj  1rs  lamas,  coiitiiiiic  rcpaiifliic  sur  tnni  le  haut  nialrau, 
(Irj)nis  \r  IVmou  jus(|u  a  la  Puua  arj^iMitiiu*.  i.viU'  coiitiiinc  con- 
siste à  atlaclicr  (1rs  h<)U|)|M's  dr  laine  r(»n«çe^*^  à  la  laine  des  ani- 
maux, surtout  aux  oreilles,  mais  aussi  sur  le  ron,  les  flancs  et 
(I  autres  parties  du  corps.  Suivant  le  \ieux  l'eliriano  (îarera. 
on  ne  doit  einj)lo\er  a  cette  iin  (ju  une  certanie  Nort(>  de  laine, 
dénomnn'e  lana  nintc,  (jui  est  de  la  laine  d'alpaca,  teinte  en 
ronj^e  aNec  une  |)laiite  n'collée  a  (  .liallanata ,  \nv>  d()ruro,  en 
holiNi(>.  On  aclièt(M*(?tte  laine  aii\  li«rl)oristes  ambulants  boli- 
viens, les  (iallabuavas.  Irn  ai  \u  aussi  en  vente  dans  les  i)etit(*s 
bonti(|ues  d(>s  villages,  par  exemple  à  Kinconada,  où  ce|)endant 

I  ai  su  (pie  la  laine  (pii  s\  vendait  pro\(Miait  ('«paiement  de  la 
Boli\ie.  Quand  l»'s  Indiens  im ml  pas  de  luiui  riiittr ,  ils  emploient , 
je  crois,  de  la  laine  ordinaire,  teinte  a\ec  une  matière  (juel- 
(onrpie.  Si  la  lame  (|ni  coinixise  les  lioujïlX'S  est  t(U(lue  en 
Iniinanl  dn  lil,  elle  doit  »'|ie  loidue  à  (jaurlir ,  non  a  droite, 
coinine  c  e^l  le  cas  dans  je  fil  (»i(|in;nre.  Le  lil  .ni  ino\en  dn- 
(|tiel  on  alfaclie  les  «  lleurs  "  doil  ehe  e^Mleineiil  Inidn  a  «gauche. 
lAceplionnelleinenl ,  |  ai  \n  des  lamas  d(>C()r(*s  de  lioiippes  de 
lain(>  bliMie. 

I  ou  s  les  lamas  dn  lion  peau  ne  sont  pas  «  lie  uns  •,  et  certains 
animaux  le  sont  l)eancou|)  plus  (jue  les  autres.  Les  |)lus  fleuris 
sont  (  en\  (pi'on  considère  comme  des  Hlas,  c*(\st-à-<lire  comme 
des  protecteurs  dn  Ironpeaii.  el  les  lamas  favoris  (le  la  lemnie 
de   I  Indien  on  d  nn  anire   niemltre  de  sa   famille. 

J  ai  souvent  interrogé  les  Indiens  sur  le  motil  (pii  les  jM)rte 
a  «fleurir»  les  lamas,  mais  je  n'ai  |)ii  obtenir  (pie  des  rejMUises 
e\asives.  (.ertainenuMit ,  les  houppes  de  laim*  rouge  ne  sont  pas 
des  marqiii*s  de  pro|)ri('>t('*.  Je  suis  conxaincu  (pidn  ne  •  fleurit  - 
pas  non    plus    les    lamas    dans  un    bnl    uni(pHMnent   (b'coratif. 

II  faut    se  r.ippeler   (pie    la    lami   rnnir  vs\    consi(l(»n'»e   comme 

'*'  Cr*  hrMi|i|ir%  «ont  flrnoninirr*  piiiHn ,  m  «niirhun. 


LA  PLNA  ET  SES  HABlïAiNïS  ACTUELS.  'iU7 

une  ofïrande  très  agréable  à  Pachamama,  et,  par  conséquent, 
il  est  assez  probable  que  les  «  fleurs  »  des  lamas  sont  des  sa- 
crifices à  Pachamama,  afin  d'implorer  sa  protection  2)our  le 
troupeau  et  pour  son  accroissement. 

On  «  fleurit»  aussi  quelquefois  les  ânes,  et  très  rarement  les 
moutons.  Mais  c'est  surtout  pour  les  lamas  que  cette  coutume 
est  en  usage. 

Chanson  quichua  (Susques).  —  Les  Susquenos  ne  sont  pas  de 
grands  chansonniers,  comme  les  métis  des  vallées  interandines 
et  comme  les  gauchos  des  Pampas.  Le  jeune  Emeterio  Vâsquez 
(n"  2  2  du  tableau  anthropométrique)  était  le  chanteur  le  jjliis 
applaudi ,  mais  son  répertoire  se  composait  pour  la  plupart  de 
chansons  espagnoles  qu'il  avait  apprises  des  métis  de  la  Bolivie 
et  qui  étaient  mélangées  de  mots  quichuas.  Il  y  avait  aussi  des 
morceaux  en  quichua,  mais  d'un  air  si  espagnol,  que  l'on  est 
tenté  de  se  demander  si  ce  ne  sont  pas  des  chansons  espagnoles 
traduites  en  quichua. 

Je  reproduis  ici  un  fragment  de  l'une  de  ces  chansons,  la 
traduction  espagnole  m'ayant  été  dictée  par  le  chanteur  lui- 
même. 


1 


Quichua.     Caipisayacaiii  lacjaij 

Cai/iuasiukupi  sayacuni 

5  (i      _ 

A tchachus  Iwrkoita 
Ranialnj^^^  licanla. 

Il  1  2 

Français,    [ci  je  m'arrête  pour  chanter. 

Je  m'arrête  au-dessous  de  cet  abri 
Pour  tacher  d'enlever 

8  8  777_7  77  7 

Les  fleurs  de  cet  abri  formé  par  des  branches. 

'''   (îéiiilil  (|iii(lnia  (lu  mol  espagnol  rdiimdti. 


VM  AMIQLIIKS   DK  LA  HKC.ION    ANDINE. 

Il  13.! 

Espagnol.    Ariiii  un*  paro  i\  caiitar. 

:.  »  » 

i)<'l)ajo  (If  esU*  leclio  un'  p.iro 
A  vtT  si  nin'do  sarar 

»  »  ■:         :  " 

l^as  flores  île  esta  raiiiada. 

Ouverture  des  canaux  d'irrigation  (La  Quiaca).  —  \  Siis- 
(llies,  i«'  Il  iii  |»ii  nMiM'illir  i\r  reii.M'i^in'inriifs  a  pnijxis  (1rs 
crrriiionirs  ronciMiiaiit  I  a^ricullun',  la(|u«*ll('  un  existe  j^in'n*. 
Mais  à  LaOuiara,  sur  la  Iroiilirrr  art;;»'Mtiii(>-l><)li\iriiiM'.  on  m'a 
(li'cril  1rs  (uuhinies  ()l)srr\«M's  a  lOuNerlun'  (1rs  canaux  d  irri- 
^'alion,  1*1  aux  semailles  du  mais.  Les  canaux  iacnjuias)  sunt 
()r;;anis(''s  d'.'ipn's  le  sysl(Mne  esj)a«;nnl.  (!lia(|n«'  |)in|)ri(''taire  de 
terre  ciilliNi-)'  .i  i<'  dimt  ddiiNin.  |mii(I.iiiI  un  certain  nondirc 
(Tliriires  par  scniaiii*-.  uni'  nrtitr  vaiiuc  lal«*i'al«'  an  canal  prin- 
cipal, pour  laiiT  (  (iiilcr  de  i'can  par  la  ii;i\ill<'  parlicnlirrr  «pii 
la  mené  a  ses  champs.  I  ouh's  1rs  \aiinrs  siiiil  s(m'umllcnn'ul 
nuNertes  le  \"  annl. 

(!«>  j<Mir-là,  1)-^  propi  irt.iii  es  de  iiaMlli">,  amenant  cliacnn 
lin  (eil.iiii  uonihi f  d  iiixites.  se  n'unissent  près  du  canal  jirin- 
cip.il.  (.iiacpie  ^Moupr  \  nKin«;e  separémenl .  ui.iis  Ion  j)ieud 
à  cliatpie  peiMMiue  jHesenI»'  deu\  (  iilllerees  d«'  lous  les  mets, 
les(pn'll«'s  soiil  Nersees  d.Ml*^  un  iJ'cipieni  spécial  et  mélangées 
a\ec  une  certaine  (piaiilite  de  dm  lin,  dCau-de-xie  et  autres 
li(pieurs  dont  se  miuI  ser\is  les  comixes.  Près  de  (diacnne  des 
\aimes,  on  entern'  une  portion  de  ce  nn'lanL;«"  '1  un  peu  «If 
coca. 

Pendant  cette  c«*'n'Mnoiiie,  tous  se  nH*ttent  à  «genoux  en  re- 
citant celle  prière  : 

I  .  -,   . 

Quichua.    I*at  Immnmn ,   Snntn    l'irrm ,    cnilialumhapt  '     lianiniti» 

.'.'•.  ■  ■>  '•  '"  .   ." 

miijmuamnj  Innnlla  Imnhiins  minuit  iina.  knn  Pathanminn  mijukanLi 

'*'   Ihm  ^'  J<Nir,  iiHtI  r«|M);niil. 


LA  PU-NA  ET  SES  HABIÏAMTS  ACTliELS.  WJ 

12  13        ^  l'i  _  15  h)  ^     17 

i/mjpacha''^^  patapi.  Kancana  liuilmalniarKjiuchaj  tacuiUa.  jSokaica 

18  _    10  .  20  ^  21  22  _  23 

hautapac  katimiisaj ku  miitiasiij  concorimanta.  Ciuian  cailiatandiapi^-^ 

.-''.  -^  .  .  -'^    .  .  -''  . -? 

hcndiciaiita''^^  c/iurahuaic/uic  naripasciliii    liiiasicunianla  chica  coii- 

2'j  _       ;io  ;>i  S2  :>;> 

leiilos^^^^  icasiskas.  Adios^'^^  Pacliamania  Pacliatala. 

1  ^2  '1  i  '1 

Français.   Pachamama ,    Sainte-Terre,    nous    sommes   venus 

'1  0  8  7  3  3  3^35  5  ',»  _  10 

nous  tous  tes  fils  dans  ce  grand  jour  te  saluer.  Toi,  Pachamama, 

11     11      11^  12  12  12  13  l'i  15  15  15 

tu  es  ici  et  un  autre  dieu  là-haut^^^.  Vous  nous  donnez  l'existence 

10  18  18     _  17  _       l'J  20  20 

à  nous  tous.   L'année   prochaine   nous  reviendrons  te  haiser 

21  _        22  ^  23  23  23  ^  23     _  25 

à  genoux.  Aujourd'hui,  dans  ce  grand  jour-ci,  donne-nous  ta 

24     _  20  20  27  27  28  2'J  30 

hénédiction.  Nous  rentrons  chez  nous  très  contents  et  nous 

30  30  31  32  33 

nous  réjouirons.  Adieu,  Pachamama,  Pachatata! 

1  2  2  3  3  3  3 

Espagnol,   ji^achamama,  Santa  Tierra!    en    este   dia   grande 

Il  -'(^  5  C.  8  ^1  'J  10 

hemos  venido  à  saludarte  todos  tus  hijos.  Tu,  Pachamama, 

11  11  12  12  13        13  13  l'i  15  K')^  10 

estas  aqui  y  otro  dios  en  lo  alto.  Vosotros  nos  criais  a  todos 

17  18         18        18  10  21  21  20  20  22 

nosotros.  Para  el  ano  volveremos  de  rodillas  a  hesarte.  Ahora 

23  23         .23  23  25  2'»  ^  20  20  20  28 

en  este  dia  grande  denos  tu  hendicion.  Ya  nos  vamos  muy 

20  27  27  27  30  30  31  32 

contentos  a  nuestras  casas  y  nos  alegraremos.j  Adios,  Pacha- 

33 

mama,  Pachatata! 

Semailles  (La  Quiaca).  —  Quand  on  veut  semer  du  maïs, 
le  propriétaire  invite  ses  voisins  et  amis  pour  l'aider  à  cette 
besogne.  On  met  la  semence  dans  un  costal  (panier  en  peau 

'''  Un  autre  dieu  (ià-haul),  sans  doute  car  la  plupail  des  verbes  sont  au  singu- 

le  Dieu  chrétien,  invoqué  conjointeuient  lier. 

avec  Pachamama.  A  la  fin  de  cette  prière  '"'  J[)/a=jour,  mot  espagnol, 

il  est   invoqué  sous  le  nom  de  Pacliatala  ''^'   Beiidicinii ,  mol  (>s|)at,Miol. 

(lain,  /rtj/«  .^  père),  mais  les   Indiens  s'a-  '*'   Coiilenlo ,  mol  espagnol, 

dressent    |)rincipal(iiienl    à     l'acliainana,  '•"'   Adios,  mol  espagnol. 


MIO  \N  riOl  ITKS   I)K   I.A   HKCilON    VNDINK. 

iiMiiilir  siM  (In  Knis.  liMjiH'l  .«>*attaclM*  (le  cliaciin'  côté,  sur  le 
dos  (les  àiies  .  On  \  ajoute  une  certaine  (piantite  i\i-  ieuilles 
(le  co(*a  el  de  molle  ^\  vi  Ton  asj)er«;r  If  Iniil  ;i\rc  (!••  la  tinviin 
r|  de  l'eau-de-xie,  en  mélangeant  hien. 

I  ne  \ieiiir  li'ninir.  (|iii  repn'^sente  l*a('lianiania,  prrnd  le 
iKinier,  s'asseoit  dans  le  (-lianip  et  le  place  à  cote  d'ellr.  Tontes 
les  nersonnrs  présentes  s'asancent,  jettent  encore  un  peu  de 
cliulia  sur  la  srnience  ri  la  ■  henissent  ».  Ensuit»*  •  Paclianiania  • 
la  distrihne  entre  les  personnes  pr(^sentes,  (pii  doi>ent  semer 
cliacmi  l.i  (piantit('>  de  f^raiiirs  (pi'il  a  re(:ues.  Ku  semant,  mi 
chante  cr  refrain,  (pii  n'est  ni  (juiclnii ,  ni  avmara,  et  dont  les 
Indirns  inr  d(V  la  remit  in'  pas  coinpn'inln'  riix-iiirines  le  sens  : 
Saninhisiiina  liuavnuta  usi/niitysaliiia  /luavndca.  (ie  refrain  in*  doit 
rlir  cliaiilr  (pi'eii  seiiiaiit  du  maïs,  pas  pour  d'autn*  plantes. 

(juaiid  on  a  acln'\t'  de  sriner,  •■  Pacliamama  »  recueillf 
(piel(pirs  mottes  (l(>  tel  rr  ri  1rs  |)lace  dans  un  mouclioir  (pTellr 
allaclif  au  (nu  d  un  j^arcMUi  dr  iq  à  i  .>  ans.  l'ar  nrdir  <\i'  •  l*a- 
cliamama*,  celui-ci  se  Naulrr  dans  la  tnre  nu  I  nn  a  .senu'  le 
maïs,  «'Il  criant  a  liaiilr  \ni\  :  Pach.nnaina  !  Li>  |runr  «^arc^oii  .se 
lève  et  rend  .1  la  \irill*-  Imiine  les  mottes,  en  lui  rt'pétant  â 
l'oreillr  If  (Il  (II*  Pacliainaiiia  ".  Mnliii  ou  lail  un  trou  dans 
le  champ,  nu  \  cntcric  les  molles  a\i'C  de  la  (lin  lia  et  (h>  la  coca, 
nn  remplil  le  trou  de  terre,  et  l'on  danse  au-dessus,  en  réri- 
laiil  cette  roinuli-  : 

Qiiicliua.  Vaihdmanm,  ùumjmiujHnlii  linliinnrasixcat  huit.  ,\<»/i(i 
iiisinisac  junojtihr. 

Français.    Pachamama,  jeviiMisrh*  t  «'uterrer.  (hie  ce  soil  dans 

>  ^  ^  1         :<  ."t  t.  I  ". 

une  heure  proj)ice!  Je  me  riMoiiirai.  (piand  In  mûriras. 

Espagnol.  jPachamama!  Va  !<*  lie  enliMiado;  (hie  sea  en  hueiia 
>         \        •  ■•  I.  I, 

liora  !  ^n  me  alei^'iare  ciiaiido  madnres. 

/.ilA*ir«i   (iillrtii.   (iritrh,  mi   Sikinut  l<-  li.uil  iiInIimii.   \a'*  Ii  iiillr»  «l<-  mitllr  muiI 

MoUr ,  /.IN.  C«-ft  {iilin'«   n'i'xivlrnl   jw»  %iii  miii»  tliMilf  ii|i|ior !«■«■»  du  Im»  |ni\». 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  501 

Ces  récits  à  propos  de  l'ouverture  des  canaux  d'irrigation  et 
des  semailles,  lesquels  m'ont  été  faits  à  La  Quiaca,  me  semblent 
moins  détaillés  que  ceux  des  Indiens  de  Susques. 

M.  Amhrosetti  (19,  p.  i33)  publie  une  invocation  qu'on  adresse 
à  Pachamama  en  commençant  les  semailles,  dans  la  Vallée 
Calcliaquie.  Cet  auteur  (15,  p.  6/i)  donne  aussi  des  renseignemenls 
sur  d'autres  cérémonies  delà  même  catégorie,  pratiquées  dans 
cette  dernière  région.  L'une  de  ces  cérémonies,  que  M.  Ambro- 
setti  dénomme  (jûaipaiicho ,  consiste  à  se  jeter  de  la  boue  les 
uns  sur  les  autres,  après  avoir  accompli  la  semaille  du  maïs. 
Cette  coutume  existe  aussi  à  La  Quiaca,  où  elle  est  nommée 
hiiaUpaiicho^^^  et  pratiquée  seulement  après  qu'on  a  semé  les 
pommes  de  terre.  Le  propriétaire  du  champ  doit,  dans  cette 
occasion ,  être  enduit  de  boue  le  premier. 

Coquena.  —  Les  Indiens  de  la  Puna  croient  à  un  personnage 
mythique,  qui  n'est  pas  connu,  du  moins  sous  ce  nom,  dans 
les  provinces  montagneuses  de  l'Argentine,  ni  même  en  Salta, 
qui  est  la  province  la  plus  proche  du  haut  plateau.  Cepen- 
dant Coquena,  avec  certaines  modifications,  correspond  plus 
ou  moins  au  Llastay  des  vallées  interandines,  duquel  nous 
avons  donné  une  description  succincte  page  i8o.  Dans  la  Puna, 
j'ai  recueilli,  ]:)artout  où  je  suis  passé,  des  renseignements  sur 
Coquena  qui  tous  sont  presque  uniformes,  ce  qui  démontre  le 
caractère  général  de  ce  mythe. 

Coquena  est  le  maître  et  propriétaire  des  vigognes  et  des 
huanacos.  En  cela  il  se  distingue  de  Pachamama,  qui  a  aussi  une 
certaine  influence  sur  le  gibier  de  la  Cordillère,  mais  seidemeni 
comme  étant  la  mère  bienveillante  de  la  terre,  des  animaux, 
et  surtout  des  hommes. 

Coquena  est  un  être  hermaphrodite;  les  Indiens  disent  aussi 
bien  e/ Coquena  que  la  Coquena.  Il  est  né  de  la  terre,  et  n'a  ni 
])ère  ni  mère.  Il  est  de  très  petite  taille  et  habillé  entièremenl 

''^   //««///;«  ^-  poule:  ucliu    -  |)iiiiciit.  .le         co  nom  à  luw  ct'iciiioiiio  où  nv  ligiirriil  ni 
ne  comprends  pas  poun|uoi  on  a  ilonné         des  poules,  ni  du  |)iinenl. 

II.  33 


5(»2  \MlOlHKS   I)K   I.V   llK(;i(»N    XNDINK. 

(le  rirh<»s  tissus  de  laiin'  (!♦•  \ij;oj;iie  :  culotte  larj^e  orner  dor. 
|MMirli(>  ri  liniit  <lia|M'aii,  ce  dernier  à  Inn-ds  très  larges  et  éga-  ^ 
lenieni  en  lainr  dr  \ij;()j;ne. 

(^(Kiuena  se  nroniene  surt(»ut  jMMidant  la  nuit,  toujours  en 
('(induisant  une  troupe  de  Ni^o;^nes  cliarj^ees  (i*ai«(ent  ri  d'or. 
\j'r>  lanières  aver  lrs(juelles  les  charj^es  .sont  atlaclirrs  sur  If 
dos  des  >i«;oj;nes  s(»nt  dvs  \ij)eres  vivantes.  Lorscju  un  lioninie 
le  voit,  (!o(|urna  disparait,  car  il  n'est  (jue  un  aire,  un  cspcrito^^^ 
•  un  air,  un  esprit  ».  Les  cliarj^es  d'arj^enl  di>|)araissent  aussi 
et  seules  les  \ij;o^nes  restnil .  iiiiiis  on  recoiniait  1rs  >igo«;nes 
de  (](Knicna,  car  elles  onl  i»'  dos,  où  la  charj^e  a  «l»'  placée, 
nioiiillt'  de  sueur. 

Dans  srs  N<»\a^Mvs  nocturnes,  (iofpiena  s'oerujn-  A*-  pnili-i  dr 
I  arj^ent  de  toutes  l«'s  mines  dr  la  (iorddiere  à  crlle  dr  l*(»lnsi; 
c'est  |M)ur  cette  raison  (pie  le  minerai  d'arj^ent  d«'  Polosi  ne  prui 
jamais  ^Ire  épuisé. 

I  ur  irncoiitre  sur  les  ciiemins  avec  (io(juena  est  toujours 
funeste,  mais  cept'iidaiil  m*  pn'sa^e  |)as  toujours  la  mort  ou  un 
grand  mailinii-.  Il  m  rsl  anirniD'iil  si  (loipu'na  parait  de\anl 
un  Indien  occuj)e  a  chasser  «son  bétail-,  les  >i«;o«;nes,  sur- 
tout s  il  nr  1rs  chasse  pas  pour  rassasier  sa  Inim.  mais  les  tur 
en  grand  nond)re  pour  en  \endrt'  les  prau\.  Mors  il  arriNe 
(pu'  (IcxpuMia  tue  le  chasseur  ou  le  punit  sévèrement  d  un«* 
.lulif  manière.  Parlois  l'apparition  scnii-  (l<'  (!o<pnMia  sullît 
poiii  (|iir  |r  chasseui  Idiiih*'  niori  .1  Iriidroit  mcmi-  où  il  la 
rencontré. 

Sur  ces  châtiments  de  (iiupuMia,  il  y  a  heaucouj)  d'anecdotes. 
Kn  Noici  une  (pii  m'a  v{r  racont<*e  à  La  (^)uiaca.  (iiNpu'ua,  mmi- 
contrant  un  richr  Indien  (jui  chassait  d«'s  \ii;ogn«'s  à  cou|)s  de 
lusil  pour  en  vendre  les  j)eaux,  attacha  I  honinu'  sur  le  dos 
d  un»'  vigogne  et  l.i  lit  L;.iloprr  rntre  les  rochers jus(ju'à  ce  (jur 
l'Indien  mourût  des  chocs  cjue  suhit  sa  léle  contre  les  pierres. 
Mais,  ensuit!*,  (io(pi<i).i  n>ncontra  un   aiitir   Indien   (|ui  l'Iaii 

C  Btptrih»  (avec  l'armil   loniqiir  <uir  I  i     r»l   la  foniir   in<iirnn<'   «lu    uuA   r»|M^nol 
rtfHrilm  (r»|inl,  àinr). 


LA  PlJiNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  503 

pauvre  et  n'avait  que  ses  Ubes,  avec  lesquels  il  cherchait  à  tuer 
une  vigogne  pour  avoir  de  quoi  manger.  Ce  pauvre  Indien 
inspira  de  la  compassion  à  Coquena,  qui  lui  donna  une  poignée 
d'omas^^^  d'or  pour  qu'il  n'eût  plus  besoin  de  tuer  des  vigognes. 

Le  conte  qui  suit  provient  de  Tilcara,  dans  la  Quebrada  de 
llumahuaca.  11  y  avait  une  fois,  dans  ce  village,  un  homme 
très  habile  dans  le  maniement  des  Ubes.  11  tuait  beaucoup  de 
vigognes.  Un  jour,  Coquena  parut  devant  ce  chasseur  dans  la 
montagne,  et  lui  demanda  pourquoi  il  poursuivait  son  béLiil 
avec  tant  d'acharnement.  Coquena  lui  offrit  une  forte  somme 
d'argent,  s'il  lui  promettait  de  ne  plus  chasser.  La  promesse 
donnée,  Coquena  fit  venir  sa  trou2:)e  de  vigognes  chargées  d'ar- 
gent et  lui  remit  plusieurs  charges  de  ce  métal,  mais  en  le  me- 
naçant de  la  mort  s'il  continuait  à  chasser.  Il  raconta  sa  bonne 
fortune  à  un  Indien  qui  était  riche  et  très  avare.  Celui-ci  se 
mit  alors  à  chasser  des  vigognes  tous  les  jours  afin  d'obtenir 
de  Coquena  le  même  prix  que  f autre  Indien.  Coquena  parut 
devant  le  chasseur  dans  la  montagne,  mais  au  lieu  de  lui  don- 
ner de  fargenf ,  le  réduisit  en  captivité  et  le  condamna  à  garder 
ses  troupeaux  de  vigognes.  Cet  homme  n'est  jamais  retourné  au 
village,  mais  des  Indiens  font  vu  dans  la  montagne,  gardant 
les  vigognes  de  Coquena. 

Tous  les  chasseurs  sacrifient  à  Coquena  de  la  coca,  de  rcaii- 
de-vie,  etc.,  qu'ils  enterrent  pendant  la  marche  dans  la  mon- 
tagne, en  priant  Coquena  de  ne  pas  se  fâcher  s'ils  tuent  une  ou 
deux  vigognes. 

Les  Indiens  croient  à  Coquena  avec  une  conviction  absolue. 
Même  le  vieux  Feliciano  Gareca  de  Rinconada,  en  général  si 
libre  de  superstition,  si  exempt  de  préjugés,  m'assura  cpiil 
avait  en  effet  vu  ime  fois  Coquena.  Comme  exemple  de  la  crainte 
des  Indiens  pour  cet  être  surnaturel,  je  raconterai  fépisodc* 
suivant.  Un  jour,  comme  je  partais  de  Yavi  pour  Abrapampa, 
avec  l'intention  d'examiner  les  ruines  qui  existent  à  Cangre- 

^''   Monnaie  e.sj)tignol('       8o  francs. 

33. 


MVi  ANÏIQIITKS  |)K  LA  UKf.M'N    \M)I\K. 

jilios,  loralit*^  sitiu^f  à  environ  /lo^"  au  sud  de  Yavi,  jallai  \ 
passer  la  iiuil.  Le  matin,  j'rxjM'diai  mes  j^ens  et  mes  mulets,  en 
retenant  seulenn-nt  l'un  drs  midetiers,  un  nommé  lunln'^uez. 
Un  Indien  sVtant  présenté  au  mnnn'ul  où  j'allais  partir  r[ 
sollrant  à  me  montrer  des  anti(|uités  (pii,  d'après  sa  d»'srri|>- 
lion,  paraissaient  intéressantes,  je  restai  n  \n\\  justprau  s«)ir 
et  n'arrivai  à  (ian«;rejillos  (ju'à  minuit,  par  une  nuit  Iroide, 
éclairée  par  cette  lune  particulière  au  haut  plateau,  (pii  d'un 
ciel  sans  nnaj^es  ré|)andait  sa  iumièrr  hianclie  et  jM'uétrante, 
prescpii'  incandescenlc.  j'i-iidaiit  !••  ti.i|tl,  iioiis  lunes  deux  <mi 
trois  haltes  |>our  laisser  reprendre  haleine  aux  niulrts.  (ihaipir 
foi»,  i^nlri^Miez,  selon  l'hahitude  des  muletiers,  incendia  les 
titlas  i)our  nous  donner  un  pru  de  chaliMU-  cl  cette  «'spècr  d'ider 
de  confort  (piinspire  toujours  un  ieu  au  milieu  du  (h-sj-rt. 
J'avoue  cpu',  pendant  ces  haltes,  j'ai  songé  aux  légendes  cpie 
l'on  m'avait  sou\ent  racontées  h  pro|)os  de  Oxpiena. 

\  minuit,  nous  arrivâmes  à  Cangrejillo.s.  M«s  hoinnu's  m'at- 
tendaient av(*c  un  rôti  de  mouton  e|  du  mate,  I  infusion  hien 
comme  des  feuilles  de  YIlcx  parai/ttaycnsis,  St.-Hil.  Ils  avaient 
campé  à  côté  d'une  case,  et  mon  lit  de  campagne  «'tait  dress»* 
dans  cette  case,  (pie  in(*s  hommes  a\aienl  prealahleinent  nel- 
tovée.  L'Indien  et  sa  lamilie  rodaient  autour  de  notre  jeu. 
mais  ils  étaii'ul  trop  timides  jK)ur  s'engager  dans  une  conver- 
sation a\ec  nn»i.  Il>  III'  ré|)ondaient  «pie  :  Si,  Schor,  à  toiiliîs  h*s 
(piestions  cpu' je  leur  laisais.  MvidemuHMit,  ils  ne  |K)Uvaient  |)as 
s'explitpier  «•oninienl  j'avais  osé  traverser  \a  piina  depuis  \n\i 
jus(pi  a  leur  hahilation  j)ar  inie  nuit  si  Iroide  et  si  luguhre.  Ne 
pou\ant  pas  tirer  un  mot  des  Indiens,  je  me  mis  à  plaisanter 
avec  liodrigue/,  sur  uni*  n-ncontre  imaginaire  (pie  lunis  «mimiv 
«Mie  avec  (!o(piena. 

Le  lendemain,  |e  me  reveill.ii  <le  très  bonne  heure  |M)ur  non* 
li>s  ruines  v[  continuer  ensuite  mon  vovage  pour  \hrapani|>;i. 
Je  lis  mander  llndn'n  et  lui  dein.nicl.ii  d**  me  montrer  ra/i/f/fi/ 
[les  ruines).  l*onr  rien  an  mondi*  il  ne  >e  laissa  |M'rsiiader  de 
m'y  conduire.  Mes  promesses  d  argent  «l  mes  nn-naces  n'eurent 


LA   PUNA   ET   SES  HABITANTS  ACTUELS.  505 

pas  plus  (le  succès.  Enfin  il  me  vint  l'idée  de  le  menacer  de 
Coquena.  Rodriguez  se  trouvait  à  mes  côtés.  Je  lui  demandai  : 
«  Que  vous  semble  de  notre  rencontre  avec  Coquena.^  Je  n'aurais 
pas  cru  que  Coquena  fût  un  personnage  si  bien  élevé.  Vous  vous 
rappelez  quand  il  alluma  sa  cigarette  aux  tolas  qui  brûlaient.  Je 
suis  bien  content  de  l'avoir  rencontré  et  d'avoir  fait  sa  connais- 
sance. Et  son  troupeau  de  vigognes!  Comme  elles  étaient  bien 
dressées!  Nous  n'avons  pas  de  mulets  si  bien  dressés  que  les 
vigognes  de  Coquena  » ,  etc. ,  etc.  Piodriguez  répondait  fort  intel- 
ligemment à  mes  remarques,  et  je  vis  l'Indien  trembler  en  nous 
écoutant.  Il  prenait  bien  cela  comme  une  chose  sérieuse.  Enfin 
je  dis,,  toujours  en  m'adressant  à  Rodriguez  :  «Et  c'est  dom- 
mage pour  des  pauvres  Indiens.  \ous  vous  rappelez  ce  que 
disait  Coquena.  Dans  huit  jours ,  ils  seront  tous  morts.  Vous 
vous  souvenez  que  Coquena  n'aime  pas  les  Indiens  qui  ont  peur 
des  andguos;  mais  ici  il  n'y  a  rien  à  faire,  il  faut  que  nous  nous 
mettions  en  marche.  Faites  charger  les  mulets.  »  Rodriguez 
exécute  l'ordre,  et  je  vois  mon  Indien  s'éloigner  en  murmurant 
des  prières.  Il  revient  et  me  dit  :  «  Huiracocha^^^,  là-bas  il  y  a  un 
antigain .  Nous  sommes  allés  voir  Vantigal,  flndien  s'est  bien 
comporté,  je  fai  bien  indemnisé  et  je  suis  parti  de  Cangrejillos 
en  lui  promettant  de  le  recommander  à  mon  ami  Coquena,  la 
première  fois  que  je  le  rencontrerais.  Tout  cela  était  si  naturel, 
si  sincère,  que  je  dois  considérer  cette  aventure  comme  fun 
des  épisodes  les  plus  amusants  de  mes  voyages,  et  en  même 
temps  comme  l'une  des  expériences  les  plus  intéressantes  en 
ce  qui  concerne  les  croyances  intimes  des  Indiens  du  liaut 
plateau. 


<"'   Les  Indiens  (lu  haut  plateau  donnent  les  vallées  inlerandines  de  Salla  et  de  Ca- 

ce  titre,  lluiracocha,  comme  une  marque  tamarca,  mais  de  nos  jours  il  n'y  est  plus 

de  respect  aux  Blancs  voyageurs  qui  leur  guère  usité,  sauf  dans  les  vallées  situées 

semblent  occuper  une  position  élevée,  à  tout  à  fait  en  dehors  des  chemins,  commi» 

cause  de  la  caravane  composée  de  servi-  la  Vallée  del  Cajon,  en  Santa  Maria. 
teurs,  de  mulets  et  de  bagages  contenant  Con-Tici-lluiracocha  était  le  nom  d'un 

des  objets  inconnus  des  Indiens,  etc.  Ce  dieu  péruvien,  blanc  et  barbu,  dont  nous 

litre  était  jadis  également  en  usage  dans  reparlerons  plus  loin. 


:»<Mi  wrioi  iTKs  i>K.  I. \  hk.ckjn  nndink 

Deux  ((Huacasn.  —  (.oiniiir  mi  h*  .s;iiL  Irs  l'ci  ii\  uns  doit- 
iKiirnl  ;iii  iiinl  hnaca  plusieurs  si<;niiicati()i)s  (lillcrmli's. 
IVîilMinl.  ils  ndor.'iitMit.  coiiiinc  (liNinit«*s  locales  et  coiniiif 
<»rarlrs,  ci'rtaiiirs  liantes  iiioiita^iies,  certaines  sniirros  clVaii, 
rerlaiiis  rorliers,  certains  arbres,  etc.,  (jiii  Ions  étaient  dénoni- 
nu's  liuaras.  D'antres  htutcas  étaient  (l«'s  idoles  en  |)ierre  on  en 
ImjÎs,  adorées  coiiiine  riieux  protectenr^  d'nne  nation  on  dnne 
|)ro\ince.  ()i\  a|)|)el;tit  e«;alemeiit  hutnas  les  mdroils  on  re> 
idoles  étaient  consersées  on  les  lien\  (jnoii  sti|)|)(isnit  étn*  la 
résidence  de  ces  di\inités.  Enfin  les  tond)ean\  et  les  corj)s  des 
ancétn's  étaient  anssi  dénommés  liuncas. 

Les  Indiens  d<  l.i  l*iiii;i  d»-  ln|ny  croient  encore  aux  luiacas. 
dans  Ir  premier  sens  du  mol.  <'est-à-<lire  coninit*  êtres  snr- 
iialnreis  jiahiianl  «ertaines  localités.  Pendant  iimn  séjuin-  dans 
l.i  l^iria.  j'en  ai  entendu  parler  fie  deux. 

L  un  est  un  énorme  taureau  noir  aux  mux  de  leu  (jui  liahite 
les  Salinas  (trandtvs,  dans  le  centre,  on  il  est  pres(jne  imixis- 
sd)li'  de  p.uNcnir,  à  cause  de  la  hnue  InruM'e  par  un  inélanm* 
de  sel,  d  argile  et  d'eau  d  (pu  ne  sèche  jamais,  (ie  hnaca  est 
plulol  nialvedl.ml  ;  on  dit  (pir  firs  ixTsonnes  sont  mortes 
subitement  <ii  h»  voyant,  «1  (pic  d  autres  m  nul  perdu  la 
raison. 

I  )ans  la  La«;una  de  Po/uelns,  au  milieu  du  lac,  eu  lace  d'une 
localité  nommi'e  I  lualiualniafiu/.ca ,  il  x  a  un  antre  huât  a.  Ce^t 
ini  mouton  lio  <^'rand,  (pii  nest  ni  mâle  ni  femelle,  c'esl-à- 
dne  (pi  d  «si  lirmiapliroditi'.  Il  rsj  dune  couleur  hlancli»'. 
rrsplrndissanle,  (pii  dans  la  nuit  se  détache  bien  de  la  couleur 
blanc  sale  des  montons  ordinaires.  Parfois,  pendant  la  nuit, 
le  -  monton-hnaca  •  sort  du  lac  et  n-joint  l'un  des  troupeaux  de 
moutons  des  Indiens  cpii  habitent  aux  e?ixirons.  (!rs  montons 
connnencent  alors  à  siiupiirler  el  a  bêler.  Quehpielois  les  In- 
fliens  (mt  essayé  d'amener  le  lidnp<»an  an  cornai  |)onr  v  faire 
entrer  le  hiinrn  avec  les  autres  moutons,  mais  celni-ci  dis|)arait . 
sans  que  Ion  puisse  voir  ce  qu'il  devient.  I^a  présence  momen- 
tanée fie  ce  hnaca  dans  un  tn»uj)ean  est  dr  très  bon  augure. 


LA  PlINA  ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  507 

car  on  croit  que  cet  événement  augmente  la  reproduction  des 
moutons. 

Des  croyances  semblables  se  retrouvent  chez  les  anciens 
Collas,  qui  adoraient  comme  huacas  certains  lamas  fabuleux, 
également  de  couleur  blanche. 

Opinions  des  Indiens  actuels  sur  les  vestiges  préhispaniques. 
—  Au  cours  de  mes  voyages  dans  les  différentes  parties  de  la 
Puna,  j'ai  naturellement  toujours  questionné  les  Indiens  pour 
connaître  leurs  croyances  à  propos  des  ruines,  des  sépultures 
et  des  vestiges  en  général,  des  habitants  préhispaniques  du 
pays.  Les  Indiens  actuels  ne  croient  point  qu'ils  sont  les  des- 
cendants des  anticjuos  (anciens),  (jentiles  (gentils)  ou  infelcs 
(infidèles),  comme  ils  les  nomment.  Tout  au  contraire,  on 
entend  partout  la  légende  que  les  anticjuos  ont  vécu  avant  que 
le  soleil  existât.  Quand  le  soleil  parut  pour  la  première  fois, 
tous  les  anticjuos  moururent,  et,  comme  ils  étaient  méchants, 
ils  ont  cassé,  avant  de  mourir,  tous  leurs  pots  et  tous  leurs 
autres  ustensiles.  C'est  pour  cette  raison  que  Ton  ne  rencontre 
guère  d'objets  entiers  dans  les  ruines.  Cette  légende  est  com- 
mune à  tous  les  Indiens  de  la  Puna  argentine  et  à  ceux  de  toute 
la  Bolivie.  Une  seule  fois,  une  autre  explication  me  fut  donnée 
sur  des  vestiges  préhispaniques.  C'était  à  Quêta,  près  de  Cochi- 
noca,  où  une  vieille  femme  me  disait  que  les  squelettes,  les 
fragments  de  haches  en  pierre ,  les  pointes  de  flèches ,  etc. ,  que 
l'on  y  découvrait  provenaient  des  Indiens  qui  y  avaient  habité 
avant  la  «  Guerre  des  Cuïcos  » ,  et  que  les  Cuïcos  les  avaient  exter- 
minés. Mais  il  ne  peut  s'agir  là  que  des  invasions  boliviennes 
après  rindépendance  sud-américaine,  dans  la  première  moitié 
du  xix*^  siècle,  car  cuïco^^''  est  le  sobriquet  populaire  des  soldats 
boliviens.  Comme  on  le  voit,  la  vieille  Indienne  de  Quêta  rap- 
portait les  anticjuos  à  une  époque  trop  récente,  tandis  que  tous 
les  autres  Indiens  leur  attribuent  un  âge  par  trop  reculé.  Mais 

^''  À^H/Vu  (quichna)  =  vor. 


Sns  WTIQIITKS   |)K   l.\   nK(;i()N    \MHNK. 

.'iiiniii  IikIm'ii  iir  rmil  rtn*  un  (It'M'riidaiil  (les  antuiiios  ou  ni)- 
|)arU'iiir  à  la  iuôiih*  rar<'  (|u\'ii\. 

Ci*lt('  (>|)iuiou  (les  lu(li(>u<^  (|ii«-  les  anlnjuas  auraient  \ôcu 
avant  ra|)|)ariti()ri  du  soiril  a  une  certaine  analo<;ie  avec  la 
I»*j;cmk1«'  cjuc  racontent  Juan  (\v  Rotanzos  (61,  ci.  p.  i)  et  d'autres 
clirniiicMU'urs,  .1  propos  du  diru  roii-Tiri-lluiracoclia,  (|ui, 
surtrissant  «If  sa  diMiirun*  dans  Ir  lac  Tilicara,  erra  la  terre,  le 
riel  et  certaines  «(eus.  Ces  f^ens,  (jui  >iNaieut  dans  I  obscurité, 
olltMisèrent  (ion-Tiii,  (jui  sur«;it  alors  une  antre  fois  du  Titicaca, 
créa  le  solnl,  I»'  )<>iii.  I.i  Imir.  les  étoiles,  «•!  coiivfrlit  les  «(«mis 
(l<    l:i  nuit  en  |)ierres. 

L<-N  InditMis  dr  l.t  Piiiin  otit  une  jxMir  prolonde  d«>  trouhler 
les  rt/*//yMo.<  dans  l«Mir  sommeil  éternel,  lin  Indien,  en  décon- 
Nraiit  accidenirlirmeiil  une  «grotte  lunéraire  dans  (pnd(]ue  coin 
des  montagnes  jus(jue  alors  ij^non*,  sfmpresse  de  la  relermer 
avec  des  pierres,  sans  niènje  oser  re^^arder  les  cadavres  nioniiliés 
cini  s\  linMXt'iil,  encore  moins  les  loucher.  (Juand  il  rentre 
cln'/.  lui.  \\  i-.i(  Mille  peul-élre  a  Noix  hasse  à  sa  fiMnnie  (pi'il  a 
Ml  nn  anlujiut ,  mais  il  ne  |)arle  plus  à  personne  de  sa  niacahre 
lrou\aille,  v{  il  trend)le  lon<;tein|)s  a|)rès^  en  son<(eant  au\ 
malheurs  (pie  cette  rencontre  j)eul  a\oir  comme  consécpience, 
pour  lui-même,  pour  les  siens  et  pour  ses  troupeaux.  Dans  plu- 
sieurs localités,  on  m'a  raconl»'  1  histoire  d  un  Indien  axant 
hahilé  certaine  case  ahandonnée  (ju  on  me  montrait;  cet  Indien 
serait  tomhé  malade  parce  (|ii  il  a\ail  \n  un  anluiiin,  et  il  en 
était  ninil  (piehpies  jours  a|)res.  l iiie  autre  lois,  un  ludi(Mi  axait 
reiH'onlré  une  sépulture  ancienne,  et,  a  la  suite  de  c<*tte  ren- 
contre, tous  ses  moutons  j)érireut  en  j)eu  de  tt'inps,  et»  (pli  lui 
amena  la  ruine  com|)lél(>.  (iett(>  superstition  a  contrihué  à  la 
conservation  des  loinhes  anciennes,  mais,  dautn*  j)arl,  elle 
rend  très  dilliciles  les  fouilles  arcli(''oloj;i(jues,  car  il  est  pre.s(jue 
iiii|Hissihle  ddhtenir  des  Indiens  (pi'ils  indiquent  les  sépul- 
tures, etc. «que  seuls  ils  connaissent.  Kn  étudiant  les  ruines  de 
INicar.'^  de  Hinconada,  je  m'étais  lo«;é  chez  un  InditMi  qui  rein- 
|)lissait   lt*s  jonctions  de  jn<;e  de   paix   et    (pii   a\ait   nue  casi* 


LA  PUNÂ  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  509 

assez  confortable,  dont  j'avais  pris  possession.  J'y  étalais,  tous 
les  soirs,  sur  les  poyos,  les  crânes,  les  cadavres  momifiés  et  les 
objets  que  j'avais  recueillis  pendant  la  journée.  Le  maître 
de  la  maison  lui-même  n'osait  rien  dire,  à  cause  des  lettres  de 
recommandation  que  j'avais  du  Gouvernement  de  Jujuy,  mais 
sa  femme  était  désespérée ,  augurant  pour  sa  famille  et  pour  sa 
maison  tous  les  malheurs  possibles.  A  mon  départ,  je  réussis 
cependant  presque  à  les  convaincre  que  les  antiguos  n'étaient 
pas  si  dangereux  qu'ils  le  pensaient.  Il  n'en  lut  pas  ainsi  pour 
un  Indien  nommé  Pedro,  grand  connaisseur  de  tous  les  coins 
des  montagnes  et  qui  habitait  près  de  la  maison  du  juge.  Je 
l'avais  fait  requérir  par  celui-ci  pour  m'aider  à  chercher  des 
grottes  sépulcrales,  ce  qu'il  faisait  avec  une  bien  mauvaise 
volonté  et  en  essayant  de  toutes  les  manières  de  me  cacher  ce 
qu'il  en  savait.  Par  pitié,  je  l'avais  dispensé  de  prendre  part 
aux  travaux  d'excavation,  déblayage,  etc.,  mais,  un  jour,  mon 
bon  ami  le  vieux  Feliciano  Gareca,  que  j'ai  déjà  mentionné, 
vint  de  Rinconada  me  faire  une  visite.  Celui-ci,  qui  a  beaucoup 
d'influence  sur  les  autres  Indiens,  ordonna  à  Pedro  de  prendre 
la  pioche  et  même  d'entrer  à  quatre  pattes  dans  une  grotte  très 
basse  pour  en  extraire  un  cadavre.  Pedro  obéit.  Mais,  le  len- 
demain matin,  il  se  présenta  tout  effrayé  :  il  avait  vu  Yantigtio. 
Il  s'était  couché  seul  dans  sa  case,  la  porte  fermée,  mais,  au 
milieu  de  la  nuit,  il  s'était  réveillé  en  voyant  de  la  lumière  qui 
pénétrait  par  les  fissures  de  la  porte.  Il  avait  regardé  dehors  et  vu 
Xanlujuo  assis  dans  le  petit  hangar  qui  servait  de  cuisine,  à  côté 
du  foyer  où  il  avait  allumé  du  feu.  Pedro  m'accompagna  encore 
ce  jour-là,  mais  le  lendemain  il  ne  revint  pas.  J'allai  le  visiter 
dans  sa  hutte  où  je  le  trouvai  sérieusement  malade.  Je  fis  de 
mon  mieux  pour  le  convaincre  que  le  revenant  n'avait  été 
qu'une  vision,  mais  ce  fut  en  vain.  A  mon  départ  de  Rinconada, 
huit  jours  après  environ,  on  m'informa  qu'il  était  près  de 
mourir.  Je  ne  sais  pas  s'il  a  survécu  à  son  entrevue  avec  ïan- 
t'ujno,  ou  si,  en  efl'et,  il  en  est  mort.  J'ai  choisi  cet  épisode 
parmi  plusieurs  autres  pour  démontrer  combien  les  Indiens 


:.|0  NNTIOUTKS   hK   I,  V   HKr.ln\    WDINK 

rfduiilfiil  (lu  tr<)iil)lrr  Ir  rr|x»>  <l»:>  -  iiili(lflr>  ».  An  cniitrain'. 
los  morts  acliipls  ne  liMir  inspirent  aiiciin(>  crainte»  suj)ersti- 
lirnsr;  j«»  n\ii  jamais  entendu  parler  ci«'  revenants  de  cette  sorti», 
ri  1rs  \i\ants  passeraient,  j  en  suis  sûr,  sans  souci  une  nuit 
dans  un  <  inn'lière  moderne,  si  cela  était  n«'»cessaire  jM>ur  une 
raison  (|nr|(-(»nr|ue. 

Traitement  d  une  personne  frappée  par  le  Pujio  (El  Moreuo). 
—  Lr  l*nii(>  rsl  un  être  surnalurrl,  (pii  n-side  d.ins  1rs  itjos  de 
(Kjiui,  c'est-à-<lire  dans  les  sources  où  l'eau  j.-nilit  dr  l.i  In  rr.  Lrs 
Péruviens  adoraient  1rs  Pujios  rt  faisaienl.  rn  1  honneur  d(*  c«*s 
;;énies,  des  sacrifices  et  des  cérémonies  très  variés,  (iette  ado- 
ration des  Pujios  est  nirulionnée  par  nomhrr  d'ancii'iis  auteurs, 
parmi  Irsrpn'ls  nous  cilrrons  .\rria«(a  39,  y.  m.  i3o\  (ialanclia 
,89;  i.  II.  < .  \;  1»  .I71   ,   H<'rrr!a     464-,  ili< .  v,  I.  iv.  «-.  iv;  1.  m,  p.  1 1  ^  . 

Dans  la  l^una  (\i'  .lnjn\,(>n  croit  aussi  au  Pujio.  A  Kl  Moreuo 
ir  rrnronlrai  nnr  lamrusr  mcdua  dojloresse)  indiennr,  nom- 
mée   l'rhniia    Alrjo    r|    (pM    ll.ll)llr    à    pril    (|r    dlstaUCe    d«'    Crllr 

Incalilé.  J'avais  passé  la  un  il  précédent»*  a  la  helle  éloile,  ri  1  nn 
dr  nirs  lidinnirs,  Sr«(undn.  soutirait  du  mal  d«'  Irir,  ç\'  (jur  |r 
racontai  rn  causant  a\rc  Petrona.  Klle  mr  dnnanda  si  nous 
n  avions  pas  camp»*  j)rrs  d'nnr  sourcr.  vr  (pir  |  allirmai  en  i\v- 
criNanl  I  rmplacrmrnl  <lr  notre  camp.  I..1  mcV//ai  d«'clara  alors 
(pir  Sr<;nndo  a\ait  v\v  Irapp»*  j)ar  lr  Pnjio  de  cette  source  rt 
(pir  crlui-ci  avail  «  iflmn  son  rsj)nl  ...  J'apprlai  Srj^undo  ikmii' 
lr  lairr  rv.iniini  r  p.ir  la  mnlun.  rt  jr  lui  rrcommaudai  de  iairr 
semhlant  d  avoir  j)erdu  la  tétr.  Il  s'en  a<"(jnitta  à  mrrveilli'.  ri 
Petrona  déclara  (pie  le  cas  était  «;raNe.  Movennant  deux  piastres, 
un  jxMi  dr  coca  rt  une  houteille  d'eau-de-vie,  elle  promit  dr  lr 
^'urrir  rt  consentit  à  mr  raconter  comment  rllr  allait  |)nM  «'(Irr. 
Mlle  aNait  phisirurs  rrmèdrs  à  l'usat^'r  rxternr  rt  à  l'usajçe 
intrrnr  (pi'rllr  n*commandail  pour  1rs  prrsonnes  qui  avaient 
•  |>erdu  l'esprit»  :  ampiliina.  n-méde  véf^étal  |M)ur  se  frotl«»r  lr 
C(»r|)s;  des  suhslanc(»s  mineral«>s  nommé(»s  mnraya ,  pirdrn  biznnn 
(c'était   simplemtMit  fin  (piart/.  hlanc\  pirdrn  uijuda ,  les(jurlles 


I.  V    IH  N A   I:T    ses  habitants  ACri  KF.S.  511 

servaient  aussi  Jnen  à  Tusage  externe  qu'à  l'usage  inlerne.  Deux 
plantes,  matate  et  toroncjil,  devaient  se  prendre  en  infusion;  un 
remède  minéral,  piedra  de!  rayo,  devait  être  pulvérisé  et  pris 
dans  de  l'eau.  Enfin  Petrona  recommandait  la  fumigation  du 
malade  avec  de  la  copatola  et  de  la  chacha,  deux  plantes  qui 
devaient  être  brûlées  ^^l  Je  crains  bien  que  le  patient  ne  fût 
tombé  vraiment  malade,  s'il  avait  fait  usage  de  toute  cette  phar- 
macopée. 

En  deliors  de  ces  remèdes,  il  fallait  amener  Segundo  à  la 
source  où  il  avait  perdu  son  esprit,  et  faire  un  sacrifice  au  Pujio 
pour  qu'il  permît  à  l'esprit  de  rejoindre  le  corps.  En  y  arrivant, 
nous  devions  brûler  une  certaine  quantité  d'une  plante  dé- 
nommée coa  ou  co}iua^'^\  qui  vient  de  la  Bolivie,  et  dire  cetle 

prière  :  Hamiuni  visitaso^^^  caicoca  apamuni  caila  convidashaïke  ^^^ 

caitamihni  caitacoke  cacharihui  espiritunia^^^  liamnkui  («Je  viens  te 

visiter,  je  t'apporte  cette  coca,  je  t'olfre  cette  coca  et  ceci  pour 

7  7         7  7  0  0  9  10        10  10  1 1  )  1  _ 

que   tu  le  manges   et  que  tu  permettes  à  son  esprit  de  lui 

revenir  »).  Nous  devions  y  amener  une  brebis  pleine  qui  devait 
être  tuée  au  bord  de  la  source.  Après  avoir  extrait  le  cœur  du 


'''  Plusieurs  do  ces  remèdos  avaient 
sans  doute  été  achetés  aux  Callahuayas, 
les  herboristes  et  médecins  ambulants  de 
la  Bolivie  que  nous  avons  mentionnés 
page  i32.  Ainsi,  le  minéral  nommé  ina- 
caya  est  vendu  comme  remède  à  La  Paz , 
d'après  des  renseignements  de  M.  Erland 
Nordenskiôld.  Le  ioroncjil  [Melisxa  ojjlci- 
nalis.  Lin.)  est  une  plante  d'origine  euro- 
péenne, souvent  cultivée  dans  les  cam- 
pagnes de  la  Répul)liqiie  Argentine  comme 
plante  médicinale. 

Piedra  agiiila  («pierre  aigle»)  est  un 
Irilobite  assez  commun  dans  la  l'ormation 
silurique  de  la  Puna ,  et  qui ,  pulvérisé ,  est 
[)ns  comme  remède. 

Piedra  del  rayo  («pierre  d'éclair»)  est 
simplement  un  minéral  noir,  manganési- 
lère,  et  non  pas,  comme  on  pourrait  le 


croire ,  du  fer  météorique.  Dans  d'autres 
parties  de  l'Amérique,  les  indigènes  dé- 
nomment «pierres  d'éclair»  les  haches  en 
pierre  préhistoriques.  Le  D'  Hainv  (161) 
décrit  deux,  de  ces  haches,  du  Minas 
Geraes,  où  les  Indiens  croient  que  ce  soni 
des  éclairs  pétrifiés,  qu'elles  peuvent  se 
ranimer  et  se  lancer  à  travers  les  maisons, 
perforant  planchers  et  cloisons  et  ne  r(>s- 
pectant  ni  les  animaux,  ni  l'homme  même. 
Quant  aux  indigènes  de  la  Puua,  ils  ne 
considèrent  pas  les  haches  préliispani(|ues 
conune  des  pierres  d'éclair,  mais  savent 
très  bien  que  ce  sont  les  armes  des  un 
tiffuos. 

(')  Appartenant  probahlemenl  à  la  fa- 
mille des  labiées. 

'^'    Visitar.  cnnvidar,  cspirilii ,  mots  espa- 
i:nols. 


r>i2  ANTioiJrii.">  l'i   i.\  i.»«.M»\   \\i)i\K. 

ixTirardi',  crliii-ci  (Irxailrlrr  n'iii|)li  <!«'  Iniillfs  (it*  ccM'a  t*l  oriiô 
(l>*  laiii(>  roii^o.  En  in<*ttaiit  la  coca  flans  le  pcricanlf.  oii(lr>:iil 

<lir<'    :    Setjiiniln   ajupHvskaitli   à    nu  peon  ''     caclian     tuLuisiinki 

convidasiaihc^^  («Je  te  lais  un  sacrilice  |M)ur  qu«*  lu  vitMines  eu 

V  J  I  >  j  6  0  6  ■  ft 

airle    à    S*^un(lo    mou    .s(>r\itcur   et   (juc   tu   doinies  «Milin   la 

lilxTlé»  [à  son  esj)rit]).  Pour  l«)|>éralion  dr  •  llniiir  >    \v  jmti- 
ranle,  cVsl-à-<lin'  de  le  df^rorer  avec  de  la  laine  rouj^i',  il  y 

avail    uiif    aulrr    iiiNocation         (iorpaclicsLailic    caitn    ajHunum 

\  a  (,  -  ',  Il  a  ^ 

josumaitii  tnhinavishaffa  nuhunhi  Marna  (tramlc^^  («Je  rollre  reri, 

j<-  t)>  rannniif  |M)iir  (jiic  tu  niantes  tout  ceci,  Mania-(îrande  •]. 

\a'    l(eliis  (le    l.'i    hrehis   devrait   être    placé   driniut,  sur    ses 

riualn*  patlr^,  ri  on  introduirait  un  peu  de  coca  dans  sa  houclie. 

Il  lalliil  aussi  attaciirr,  sur  \v  dos  du  fcetus,  avec  du   Id  tordu 

à  ;(au<ln' .  dtMi\  |H'lih's  corlx'illcs  rcmpiirs  de  coca.  Le  jM'ricanle 

'I   If  I.  il  Ils  (IrNiiinil   cln-  l'iiterrés  au  hord  dt;  la  source.  Au- 

dt*ssus  de  cette  sépulhirr  ou  h;ictiMil   niic  croix  dans  la  terre, 

•  1   SrL;im(l(>   devrait   preiidr»',  aM'c   d»-   Iran,    iiii   jm-u   de   terre 

recueillie  au  point  d'intersection  des  deux  li;;nes  iorrnani  c«'tte 

croix  ,  et,  v\\  iiu^'un'  temps,  les  |)ersonnes  (pii  assistaient  de\  aient 

1  ï  t  I  •; 

(lier:    Vanws'*^'    esjwrilo    npiisunilm    esjwrito    (•Allons,    esprit I 

lie\  iens,  esprit  !  ■). 

Le  traitenieni  de  l'ilion.»  jiour  fain'  rentnT  lesprit  dans 
Sei^nndo  est  un  illlele^sanl  ecliantillon  de  l'art  médical  des  In- 
diens du  haut  plateau.  J'aurais  xoidu  le  laire  exécuter  sur  le 
terrain,  mais  je  n'en  eus  j)as  le  temps.  Si  je  l'avais  fait,  j«»  suis 
sûr  (pie  Petrnna  sérail  reloiirnee  à  la  source  le  jour  suivant 
|M>ur  s'i'uiparer  fie  la  coca  fine  nous  flevions  v  avf»ir  enlern^e. 

f  A  mi  ffon ,  f»|M^Mioi  :   «à   mon  mt-  rliainaniii ,  c|iii  |Hirt«il  iri  rr  n«Hn  »|irri«l . 

vitmr*.  «car    rllr    Imliitail   \r\    Salifiai  f*raiiiir%>. 

**     Conmiiiar,     r»|Hi);nol  ;     lilléralrinrni  On   (lrv.il(   l'in^iNfiicr,   |Mii!M|iie    la    brrliis 

-  invilrr,  offrir.  «Vtail  nourrir  «Ir»  hrrltrt  qui  |)oiUM<nl  Mir 

''•   Marna     (Iraniir     (•(iraixlr      Mrrr  •  ,  Irt  l»onl»  «Ir  rr»  Mlinr». 
i^lail,  Miitanl  I  ripliralion  dr  Prlnma,  Pa  '*>   InlrrjrclifUi  r»|iagnolr. 


LA   PUNA  ET   SES  HABITAiM'S  ACTUELS.  513 

L'enterrement  rituel  du  fœtus  d'un  animal  est  un  sacrifice 
en  usage  en  Bolivie  également.  Ainsi,  suivant  M.  Nordenskiôld 
(265, p. 66,67),  les  Quichuas  au  nord  du  Titicaca  enterrent  des 
fœtus  de  lama,  chargés  avec  des  petits  vases  contenant  de  l'eau- 
de-vie,  etc. ,  à  fendroit  où  ils  vont  construire  une  maison  ou  un 
moulin  à  sucre. 

En  dehors  du  traitement  de  la  médica  Petrona,  j'ai  vu  un 
autre  fait  qui  atteste  la  crainte  qu'inspire  le  Pujio  aux  Indiens 
de  la  Puna.  A  certain  endroit  d'El  Moreno,  l'eau  jaillit  de  la 
terre,  formant  un  gazon  vert,  une  vecja.  Sur  le  bord  de  cette 
ve(ja,  il  y  a  une  maison  en  pierre  très  bien  construite,  presque 
Tune  des  meilleures  maisons  de  la  localité.  Mais  elle  est  aban- 
donnée et  personne  ne  veut  y  habiter  de  peur  d'être  tué  par  le 
Pujio  de  la  source  voisine.  On  disait  que  le  Pujio  avait  pris 
possession  de  la  maison. 

Diverses  superstitions.  —  I.  Pour  tuer  un  mouton,  les  In- 
diens le  placent  étendu  sur  le  sol,  la  tête  tournée  vers  l'Est.  Celui 
qui  va  le  tuer  fait  avec  le  doigt  le  signe  de  la  croix  sur  la  tête  de 
l'animal  en  récitant  à  voix  basse  une  prière  que  je  ne  connais 
pas,  car  on  n'a  jamais  consenti  à  m'en  communiquer  la  teneur. 
Comme  je  l'ai  dit,  on  ne  tue  jamais  des  bêtes  ni  le  mardi,  ni 
le  vendredi  ;  les  Indiens  croient  que  le  troupeau  serait  frappé 
de  la  peste  ou  d'autres  fléaux,  si  on  le  faisait. 

M.  Ambrosetti  (15, p.70-73)  décrit  des  coutumes  pratiquées 
dans  la  Vallée  Calchaquie,  lorsqu'on  tue  des  moutons  et  des 
chèvres.  Dans  un  autre  ouvrage  du  même  auteur  (19,  p.  196)  sont 
insérées  deux  prières  qu'on  adresse  à  Pachamama  dans  ces 
occasions,  et  qui  sont  en  usage  dans  la  même  région. 

II.  Le  2  août ,  tous  les  Indiens  de  la  Puna ,  ainsi  que  les  métis , 
attaclient  à  leurs  doigts,  ])articulièrement  au  petit  doigt,  un  fil 
loi(hi  à  (jauc/tc  qui,  selon  l(;ur  croyance,  doit  les  préserver  des 
malheurs  (|ul  pourraient  leur  advenir  et  des  maladies  doni  ils 
pourraient   être  atteints   au  cours  de   l'année.  Quelques-uns 


b\'i  \\\lnl\n.s  DK   l.\   liK(.M»\    \M)IM. 

aUaclit'iit  aii>>i  «lu  fil  <l«'  la  même  sorte  autour  dr  Iimns  jambes 
(Ml  (!•'  It'urs  hra^. 

III.  Il  N  .1  lin  j»«'lil  MisriHi  (Ir  cniilrur  rnii«;ralrr  (ju«'  l'ou 
n-iicoutn*  (juel(|uelois  mu  !<•  <  IhiiiIm.  >>i  nu  TiMitend  cliauter 
(w/5ivrt,  r//5/v«,  il  auiiouie  uue  lK)nur  iiouxt'Ilr;  mais,  s'il  chante 
l*t((i(  ,  nilai  ,  il  j)resa<;r  un  iiiallirur  pour  crlui  (|iii  l'a  rntrndu. 

(iellf  même  rrovance  existe  dans  beaurou|)  i\v  pas. s,  aussi 
hirn  dans  le  Nouveau  qur  dans  le  Vinix  Monde  Sui\aiit  Ir 
D'  Lrn/  213,|».  Vj5),  rlle  est  courante  chez  les  Araueaiis  (|ui 
altrihuriit  a  un  oiseau  nommé  (jallanla  la  menu*  iartdl(>  de 
nmlire  la  honin-  cl  la  iiiau\ais(;  cliance,  en  (hantant  de  ddlé- 
renies  manières. 

I\.  Lorxjur  le  Icii  |M'hll(',  \]  f;iul  W'  clialier  a\ec  une  ha- 
•;u«'ll«*,  car  c Cst  un  esprit  inaliii  (pu  cau^e  ce  hruit.  il  n  a  une 
crriaine  analo^^ir  entrr  c«'ci  rt  iinr  ancienne  coulunn*  p<'rii- 
Nieime,  mmlionnrc  dans  une  "  instruclion  »  pour  le  cirr»;*'.  «Ir 
168.*)  18i  bii;c'\.  ic  \:\;  y.  loj  ,  et  coiisistal  à  jeter  du  mais,  de 
la  rliicha,  etc.,  d.ni>  le  Iru  (piaiid  il  prlillail.  afin  de  I  apaiser 
»l   (il-  If  NJ-nérer  i*. 

Cérémonies  du  mariage  (Susques).  —  Ciomme  nous  laxtms 
dil,  le  mariai;»'  drs  Sns(pirini>  ('«>l  Nuijours  crh-hré  suivant  le 
ritr  catlinli(pic  et  par  un  prêtre  de  I  enlise  catholiipie.  On  \ 
ajonle  (piehpies  c»'r«'iiioiiies  secondaires,  mais  dans  les(pielles 
on  ne  irouNe  p.is  de  liâtes  (  «Tlaines  du  pai^aniMue.  I^es  In- 
di«'iis  m  Ont  assure  cpie  Ir  (pinliua  n  e>l  pins  emplové  dans  ces 
cérémonies,  mais  IVspaj^nol  seul.  <'l  (pion  un  lait  pas  d  in\o- 
cations  a  l'achamama  ou  à  d'autn^s  anciennes  di>inites.  (ie|M'ii- 
<lant  il  ne  laut  acce|>ter  celte  déclaration  (pie  sous  réser>e. 
car  les  Indiens  ne  mOnt  prohahlement  pas  dit  la  serité,  de  peur 
d  elre  (lenoiices  au  cleri^e  \  nu  1  Ii  di'>(-riptiiiM  dis  (  nmininrs 
du  maria»;»'. 

Les  liancés,  accompaji^nés  du  parrain,  de  la  marraine  et  fh*s 


LA   Pl.NA  ET   SES   HABITANTS  ACTUELS.  515 

invités,  se  présentent  devant  le  curé  dans  l'église.  Le  sacristain 
enlace  les  fiancés  d'un  ruban  rouge  qui  forme  un  8 ,  en  passant 
autour  du  cou  de  f un  et  de  fautre  et  en  se  croisant  entre  eux. 
La  cérémonie  catholique  commence.  Les  bagues,  en  argent 
ou  en  laiton,  fabriquées  par  des  orfèvres  indiens  de  la  Boli\ie, 
sont  présentées  au  curé,  sur  un  plat,  par  le  parrain.  Le  curé  les 
remet  aux  fiancés;  le  fiancé  place  fune  des  bagues  au  doigt  de 
la  fiancée  qui,  à  son  tour,  met  fautre  au  doigt  du  fiancé. 

La  cérémonie  religieuse  terminée,  le  parrain  tend  sur  le  sol 
à  la  sortie  de  f  église  un  poncho  rouge,  qui  doit  être  neuf, 
jamais  usé.  Sur  ce  poncho  s'agenouillent  rf  abord  les  nouveaux 
mariés.  Le  parrain  et  la  marraine,  f  un  après  fautre,  les  bénis- 
sent avec  cette  allocution  : 

EspagnoL  Ya  Bios  les  ha  juntado  y  la  Santa  Madré  hjlesia.  Vican 
bien  Iwnrando  padre  y  madré  y  al  padrino  y  à  la  niadrina.  En  nom- 
bre de  Dios,  del  Hijoy  del  Espirita  Santo. 

Français.  Dieu  et  la  sainte  Mère  f  Eglise  vous  ont  unis.  Wwa 
bien  en  honorant  vos  père  et  mère,  votre  parrain  et  \olvv  mar- 
raine. Au  nom  de  Dieu ,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit. 

Ensuite,  le  parrain  et  le  père  du  marié  s'agenouillent  sur  le 
poncho  rouge,  fun  en  face  de  fautre,  en  posant  les  mains  cha- 
cun sur  les  épaules  de  son  vis-à-vis  et  en  s' adressant  ces  mois  : 

.  EspagnoL  Ya  Bios  hapernulido  que  seamos  Itermanos  espintuales'^^^ 
en  esta  vida  y  en  la  otra.  En  nombre  de  Bios,  del  llijo  y  del  EspiriUi 
Santo. 

Français.  Dieu  a  \oiihi  que  nous  sovons  des  Jrères  spiriluefs 
dans  cette  vie  et  dans  faulre.  Au  nom  de  Dieu,  du  Eils  et  du 
Saint-Esprit. 

La  même  cérémonie  est  répétée  par  la  mèie  du  marié  a^ec 
la  marraine,  par  les  jeunes  mariés  avec  leurs  beaux-lrères  et 

''*   Ils  sont  dorénavant  coinixres  (<-o/;i/;<(r/»r.\j  ;  les  Iciinncs.  coiinMrres  [cunnulrcs  . 


510  AMini  I  rK>   1)K   LA   IlKClO.N   A.NDl.Nh^ 

hcllfs-sipiirs,  mais  (oujoiirN  rnln"  deux  hommes  ou  entre  deux 
it'iiiriM's,  |.'iiii.'iis  nilrc  Iioiimim*  et  leiinne. 

On  rnilrr  a  ia  maison  on  e^l  srrNi  un  rrpas,  donl  l«s  jxinci- 
naux  mets  sont  nn  lama  rôti  et  du  nmlr  (maïs  Ininilli  |)ré|>an'* 
d'une  maiii«'n'  paiiicnlièrej,  le  tout  arrosé  de  grandes  (|nantités 
de  chu  ha  et  d'eau-<le-vie. 

\lors  commence  ia  danse  au  son  dr  In  iiinsifjur  exécutée  par 
ia  trou|M'  (|ue  nous  a\ons décritt;  plus  liant.  Les  jeunes  mariés 
et  it's  parrains  ne  prennent  pas  part  à  cetta  danse. 

l'rndant  i  après-midi,  on  tue  devant  la  maison  deux  jeunes 
lamas,  liin  maie,  l'autre  fenudle,  et  cjni  doivent  être  de  couleur 
noire.  Ces  animaux  sont  coupés,  ir  ionj^du  corps,  en  deux  par- 
lies  égales,  sans  en  enle\<'r  la  peau.  I)rii\  personnes  prennent 
l'une  de  ces  moitiés,  cru»-.  |);ii  ies  pattes  de  dt'\ant  et  de  der- 
rière; ils  luttent  jM)ur  s'eideNer  le  morceau,  et  celui  (pii  réussit 
à  l'arracher  à  l'autre  se  sauve  en  courant  avec  son  hutin.  i\v 
jeu,  (pli  doit  être  très  ancien,  est  deimmmé  A;s  ciiarttts  («les 
(piaris  .^ 

\.r  lit  iHiptial,  (()m|M)sé  de  peaux  de  lamas  et  de  jMinchos, 
est  préparé  dans  une  case  ou  doiM-nl  .nlnr  d'ai)ord  le  parrain 
et  la  jeune  mariée,  tpii  \  restent  renlermés  pendant  (piel(pie 
temps.  Le  parrain  sort  alors,  et  la  marraine  y  entre  avec  le 
marié.  I^a  marraine  v  reste  jusipi'à  te  (lue  les  nou\eaux  mariés 
.se  soient  cou<liés;  ensuite  elle  .sort  et  lerme  ia  porte  de  deiiors. 
de  manière  cpu'  les  mariés  ne  |)uissent  .sortir  sans  l'appeler. 
Le  |)arrain  et  la  marraine  montent  la  «^ardi*  devant  la  |M>rti* 
toute  1,1  iiiill,  et.  >i  (piricpii'  |)e>(>in  naturel  n|»lii;c  i  Ull  des 
jeunivs  époux  à  sortii,  il  doit  èlr»-  escorté  j».ir  I  un  «i'eux  ju.s- 
c|u'à  ce  (pi'ii  rentre  dans  la  chand)re  nuptiali*.  (!e  n'est  (pu*  le 
jour  sui\anl  (pion  ou\re  la  |M)rle  pnm  iaissrr  ies  jeunes  maries 
sortir  iii)remeiit. 

De  ia  Vailee  (  iah  liacpiie,  \l.  Anduosrlli  15.  |..  7f)-Mi)  pul)lii' 
(pn'l(pies  ren.stMgnements  à  pro|>os  de  coutumes  relalix's  au 
mariage,  mais  (|ui  ne  |)réseiitent  jkis  heaiicoiip  d'anaiogit*  avec 
celles  de  Sus(pie». 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  517 

Enterrement  (Susques).  —  Sur  les  cérémonies  funéraires, 
je  n'ai  pu  obtenir  que  peu  de  renseignements,  probal)lement  à 
cause  de  la  crainte  qu'ont  les  Indiens  de  voiries  éléments  païens 
de  leur  rite  révélés  au  clergé  catholique. 

Le  jour  de  la  mort  d'un  Indien,  on  sonne  les  cloches  de 
l'église  toute  la  journée  jusqu'au  lendemain  malin.  Pendant 
la  nuit,  le  corps  repose  dans  une  hutte,  entouré  de  cierges, 
c'est-à-dire  de  chandelles  en  suif,  et  y  est  veillé  par  les  parenls 
et  les  amis.  Le  lendemain,  quatre  personnes  portent,  dans  un 
poncho,  le  corps  à  l'église,  où  il  est  placé  sur  une  table  destinée 
spécialement  à  cette  fin.  Le  corps  est  entouré  de  chandelles 
placées  dans  des  chandeliers  en  terre  cuite,  de  fabrication 
indigène.  J'ignore  les  cérémonies  qui  y  ont  lieu. 

Après  ces  cérémonies,  le  corps  est  porté  de  nouveau  à  une 
case  pendant  le  temps  nécessaire  pour  creuser  la  fosse,  opé- 
ration qui  est  accomplie  par  quatre  amis  de  la  famille,  qui, 
de  même  que  les  sonneurs,  reçoivent  pour  leur  travail  des  ra- 
tions spéciales  de  coca  et  de  chiclui.  La  fosse  doit  être  exacte- 
ment de  la  même  longueur  que  le  corps  ;  si  elle  était  trop  longue, 
le  mort  reviendrait,  croit-on.  La  fosse  terminée,  on  enterre  des 
pincées  de  coca  dans  le  monceau  formé  par  la  terre  qu'on  a 
extraite  de  la  fosse.  Dans  fintérieur  de  celle-ci ,  toutes  les  per- 
sonnes présentes  sèment  aussi  des  feuilles  de  coca,  de  même 
que  sur  le  cadavre,  déposé  sur  le  sol  près  de  la  fosse,  sans  cer- 
cueil, mais  enveloppé  dans  une  j^ièce  de  tissu  gris,  dénommé 
barcliila,  spécialement  confectionné  à  cet  elfet.  Le  mort  j)()rte 
ses  usulas,  mais  on  lui  attache  la  sandale  droite  au  pied  gauche, 
et  vice-versa.  On  descend  le  cadavre  dans  la  fosse  au  moyen  de 
cordes  en  laine,  et  fou  sème  encore  des  feuilles  de  coca  sur  le 
corps.  On  remplit  la  fosse  de  terre,  en  continuant  à  y  jeter  (kî 
la  coca  de  temps  en  temps,  pour  bien  mélanger  la  tern;  a\ec 
les  leuilles  de  coca. 

Quand  on  a  rempli  la  fosse,  toutes  les  personnes  présentes 
otenl  avec  le  doigl  Yacallico  de;  leur  boiiclie,  cl  le  jettent  sur  Ici 
tombeau,  s'agenouillant  ensuite  tout  autour  pour  réciter  des 


518  WTIQl  ITKS  I)K  LA   l\k(iH)N    WDINK. 

|)rii*n».s  (lui  mr  soiit  inconnues,  niais  (|ni  |)rnl)a])lrm«'nl  ont 
nnelcMir  clicjsr  dr  païen,  suivant  l'aumùnier  du  (  iouNerncnicnt 
cies  Andes,  qui  a>ait  acconipaj^iH'  !♦•  ^'ouM'nicur  M.  Menéndez 
à  Snsfiurs.  fur  fnninr  riant  iiKufr,  rniMnnrii«T  pnu-éda  à  son 
(•ntfrn'iMfiit  sui\.inl  If  rite  calli<)li(|in'.  (hiaiid  il  >«•  n-lira  après 
la  crn-inonif,  il  Nil  1rs  Indiens  restera  jçenonx  près  d«»  la  Inndw», 
récitant  clés  |)rières  à  \ni\  hasse.  Il  leur  demanda  ce  cpi  iK 
iaisairnl,  mais  il  lui  lut  iiujx^siMr  (\r  ncii  apprmdre  à  vv 
sujrl.  S'il  se  lût  aj;i  d«*  j)rieres  chrétiennes,  les  hidirns  n  au- 
raient rn  aucune  crainte  h  l'avouer;  il  <*st  donc  prohahie  (pi'iis 
récitaient  des  prières  nnïcnfies.  ce  (iiiils  n'osaient  pas  axoner 
an  curé. 

On  lail  une  noiv  (\r  deux  hâtons  «mi  hois  (h'  C.rreus,  liés 
avec  d«'  la  laine  noirr.  La  «  loix  est  porlri-  d'alxird  à  l'éj^lisr  ri 
pla<«'«'  siH' la  lahir  où  si-  IrouNail  1»-  ^(l|•|)^,  hupn-llr  rst  couNrrlc 
d'un  p<tu(  lu»  uoii-.  Dr  (luKjur  cnlr  (le  lacroix,  il  V  a  IIU»'  lèlc 
de  mort;  anlour,  drs  chandellrs.  L  ludirn  faisant  fonctions  de 
prètn-  hénil  la  croix,  et  on  la  porir  au  <  inirlière  sans  la  tou- 
chrraM'c  les  mains,  mais  en  iiitii-|)(is,iiil  tiu  honi  dr  poncho 
entre  celles-ci  el  la  croix.  (  )n  plante  la  cinix  sur  le  tondx'an. 
A  vv  moment ,  les  parents  h»s  plus  jirorhes  du  délunt  tiennent 
dans  les  mains  dru\  hâtons  d'on  pendent  «les  «glands  noirs,  les- 
cpiels  iH'  dni\rnt  pas  non  plus  être  touches  directenu'ut  avec 
la  main,  mais  seulement  par  l'intermédiaire  d'un  ixuit  du 
pnu(  ho  ou  d'un  fonlard.  (jes  emhlèmes  |>assent  de  I  un  des 
j)arenls  a  lanlre;  (hacnn  embrasse  les  i;lainls  r\  recide  (\r 
<piel(pies  pas  en  s'a<;enonillant. 

La  cérémonie  se  termine  par  une  or^ie  a\ec  de  copieuses 
lihations. 

Lavage  des  effets  du  défunt  (Susques).  Le  lendemain  de 
l'enterrement,  tons  les  ellels  asiut  ipparlenu  au  mort  sont 
|MM-té>  a  la  ri\i«'re,  où  tous  les  nuMnhres  <le  la  famille  s'entrai- 
dent  a  les  la\er.  Pour  celte  cérémonie,  on  ameiir  un  jenni* 
lama  et   un  agneau,   tous  deu.x  de  rnuitui    uoii-e.  On    tue   ces 


LA   PUNA  ET   SES   II A  IMITANTS  ACTl  KL  S.  519 

petits  animaux  en  leur  piquant  le  cœur  avec  un  instrument 
pointu.  Après  avoir  laissé  couler  le  sang,  les  déchirures  de  la 
peau  sont  soigneusement  recousues.  Ensuite  les  animaux  sont 
ornés  de  rubans  noirs,  et  on  place,  en  forme  de  licou  autour 
du  museau,  des  cordelettes  en  laine  noire.  Sur  le  dos  du  petit 
lama  on  attache,  au  moyen  d'autres  cordelettes  noires,  âxi  petits 
sacs  contenant  des  comestibles  et  de  la  coca.  On  dénoninn;  ce 
petit  lama  le  maletero  ciel  aima.  11  porte  les  provisions  du  mort 
pour  le  voyage  dans  l'autre  monde  ;  l'agneau  doit  servir  de 
nourriture  au  défunt.  Les  deux  animaux  sont  enterrés  à  environ 
200'"  de  la  hutte  de  ce  dernier. 

Suivant  des  renseignements  que  j'ai  recueillis  à  Abrapanq)a 
(Puna  de  Jujuy),  cette  cérémonie  y  est  célébrée  presque  de  la 
même  manière  qu'à  Susques,  mais  huit  jours  après  le  décès. 
Certaines  prières  y  sont  récitées,  pendant  le  lavage  des  effets, 
par  des  personnes  qui  sont  désignées  à  cet  effet,  en  jouant  à  la 
laba^^K  Dans  la  Vallée  Calchaquie,  suivant  M.  Aml)rosetti  (15, 
I).  61),  la  cérémonie  du  lavage  est  également  en  usage,  mais 
elle  n'a  lieu  que  huit  jours  après  le  décès  et  elle  y  est  plus 
compliquée.  On  y  baigne  aussi,  dans  la  rivière,  l'époux  sur- 
vivant, ce  qui  n'est  pas  la  coutume  dans  la  Puna.  Dans  la 
Vallée  Calcliaquie,  on  tue,  au  lieu  d'un  jeune  lama,  le  chien 
favori  du  mort  pour  quil  lui  serve  de  monture  dans  la  vie 
d'au  delà.  Cette  modification  est  très  facile  à  expliquei-,  car, 
dans  la  Vallée  Calchaquie,  tous  montent  à  cheval,  tandis  que 
les  Indiens  de  la  Puna  vont  toujours  à  pied,  faisant  porter  leurs 
bagages  par  des  lamas  ou  par  des  ânes.  A  Susques,  les  (dfels 
lavés  sont  conservés  pour  fusage  des  héritiers;  dans  la  Vallé(i 
Calchaquie,  on  ne  s'en  sert  pas  durant  un  an,  et  même  on  les 
brûle  quelquefois,  comme  beaucoup  d'Indiens  de  la  Bolivie  1(; 
font  des  biens  mobiliers  des  morts. 

Cette  coutume  du  lavage  des  eftets  du  défunt  esl  nettement 
péruvienne,  comme  le  démontre  la  description  dv  celle  (-eré- 

'''    Voir  la  noie  |»ago  ?}6\. 

M. 


:,20  AN TIOl  ITKS  DK  LA   IlKCJloN    ANDINE. 

iinmie  iiiM»ré«'  dans  les  listes  des  •  Mi|KTslilions  »  des  Indiens 
(in  P«'run  (ine  donnent  !♦•  P.  \rria«;a  39.  |..  ^h  el  l'arclieNt^qne 
d«*  Lima,  Don  Prdn»  dr  \  illa  (iônn'Z  (370,  loi.  (>)  :  Jùi  alijunos 
inirhlits  lie  lus  Ifaims,  dtc:  dias  dcsptws  de  la  miicrle  ilcl  (li/iinlo,  se 
initta  toiitf  vl  HYlItf  y  pareiUela ,  y  Hevan  al  paneiUe  mas  cerrann  a  la 
/uenle,  6  corricnte  del  no,  (jue  tienen  schalado  y  le  rebullrn  très 
rcces,  Y  lahan  a  la  ntpa ,  (jue  era  de!  dijnnlo,  y  luctut  se  liacv  una 
merienda ,  y  el  nnmer  bocado  que  masian  lo  eclian  fnera  de  la  Ipoca, 
Y  avabada  la  borrac/iera  se  baelven  a  rasa  y  bairen  el  ai>oseiUo  de! 
difiiitto,  y  etlian  la  basura  fnera,  cantandn  lus  hechzeros,  y  esprran 
canlandn ,  y  behiendn  loda  la  noc/ie  SKfuienle  al  anuna  drl  di/anto, 
que  diren  que  à  de  vemr  a  nmier,  y  bebcr;  y  quaiidn  eslan  ya  Unuados 
dil  nnn  dirrii  que  vtene  el  anuna ,  y  le  (tfrecvn  derramandole  marin» 
vinn,  y  a  la  mahana  que  ya  esta  ri  anima  en  Zamaybaart .  que  qutere 
decir  casa  de  descanso,  y  que  no  bidverà  mas. 

La  Toussaint  (Siisques).  —  Le  i"  n()vend)rr,  p)nr  la  lèlfdi' 
l.i  r<Mi>Nainl,  1rs  indiens  placent  snr  le  soi  de  1  enlise  et  sur  les 
lonihes  du  riinetiere  des  récipients  contenant  des  mets  et  l)ois- 
snns  (dinisis,  par  exem|)le  de  la  viande  rùtie  de  monton  et  de 
lama,  de  la  rhirlia,  etc.  Dans  l'éj^iise,  ces  réci|)ients  forment 
nn  «^roniM*  ponr  cliacnn  des  morts  auxrpiels  ils  sont  destinés. 
Qniconcpie  récilf  im  cerlaiii  nomhre  de  prières  |)our  1«»  nmil 
accpiiert  le  droit  di'  man«;er  ces  nn"ts.  A  léj^lise  de  San  Antonio 
de  los  (iohres,  les  indiens  des  environs  font  <\r  même  |M»ni' 
ienrs  parents  défnnts. 

dette  contnine,  cnii  est  sans  «loni»'  nn  reste  des  rites  païens, 
est  en  nsaj^e  dans  tonte  la  Bolivie,  a\ec  certaines  \ariantes,  el 
aussi,  .selon  M.  \nd)rosetti  i5.  |>.  63.  63),  dans  la  \  allée  (iaiciia- 
rpiie,  où  le  i)an(|net  des  mânes  e.st  oilert  dans  nne  cliand>n* 
clo.se  (pi«'  Ion  non\re  (|ne  le  lendemain  a  midi,  |H>ur  «Miterrer 
alors  nne  partie  des  mets  et  des  l)oissons  et  ctMi.sommer  le  reste. 

Cérémonie  de  l'nangelito  »  (Susques).  —  .lai  parlé  ion-^ne- 
menl,  jwges   itij-iyo,  «les  luntnmes  oi)ser\é<'s  dans  les  pn»- 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  521 

vinces  interandines  de  la  République  Argentine  pour  les  funé- 
railles des  petits  enfants,  qu'on  y  dénomme  ainjelilos.  Je  me 
suis  efforcé  d'y  démontrer  que  ces  usages  sont  d'origine  euro- 
péenne. 

J'ai  interrogé  les  Indiens  de  Susques  à  ce  sujet,  mais 
j'avais  commis  l'imprudence,  contrairement  aux  principes  de 
la  diplomatie,  de  raconter  d'avance  ce  que  j'en  savais  de  Salta, 
de  Gatamarca  et  de  La  Rioja.  Par  suite,  je  n'ai  pu  obtenir  de 
renseignements  détaillés  en  ce  qui  concerne  les  cérémonies 
funéraires  des  amjehtos.  Cependant,  suivant  Victoriano,  les  Sus- 
quenos  revêtent  également  les  petits  enfants  morts  de  papier 
de  couleurs  criardes,  surtout  de  papier  rouge,  et  l'on  danse 
pendant  vingt-quatre  heures  autour  du  cadavre. 

Fête  de  Notre-Dame  de  Bethléem  (Susques).  —  La  fête  de 
la  patronne  de  Susques  se  célèbre  d'une  manière  assez  sem- 
blable aux  fêtes  religieuses  des  villages  de  la  Bolivie. 

La  fête  commence  par  la  décoration  des  images  de  la  Vierge 
et  des  saints.  Les  images  sont  placées  sur  des  ponchos  tendus 
sur  le  sol  de  l'église.  La  troupe  de  musiciens  entre  et  avance  à 
genoux  en  jouant  de  leurs  instruments.  En  arrivant  devant  la 
Vierge,  les  musiciens  et  les  autres  Indiens  baisent  ses  pieds  et 
ses  mains,  en  interposant  le  bout  du  foulard  entre  la  bouche 
et  la  sainte  image.  Les  musiciens  sont  accompagnés  de  deux 
étendards  rouges,  dont  l'un  est  porté  par  l'Indien  qui  lait 
fonctions  de  prêtre,  fautre  par  le  fâhrica.  Le  premier  remplit 
dans  cette  occasion  les  fonctions  lYalfcre:  (porte-étendard)  de 
la  Vierge. 

Des  femmes  décorent  la  Vierge  et  les  saints  avec  du  pa])iei' 
peint,  des  petits  miroirs,  de  la  verroterie,  des  plumes,  des  ru- 
bans, etc.  Pendant  ce  temps,  la  troupe  de  musiciens  et  toute» 
l'assemblée  se  tiennent  à  genoux.  La  décoration  des  saints  Icr- 
minée,  les  Indiens  se  retirent,  en  marchant  en  arrière  à  ge- 
noux, la  face  tournée  vers  l'autel,  les  musiciens  jouani  de  leurs 
instruments. 


r»22  \NTI(}I  m  N   I)|.   I.\    l'.KCION    WDINK. 

Les  ((MiiiiH'N  piarciil  \^'y^  im;i';rs  sur  des  hraiicards.  L«'s  ln»in- 
iiM's  rcnln'iil  dans  l'rj^lisr  ri  dé|x»s«'iil  d«*s  ciri*«;os  en  suif  de- 
N.inl  Yal/rrr:.  I  ne  narlie  de  ces  rier«;es  sont  placés  s«ir  Tanlel, 
daulressnr  \vs  i)ran('ar(l.s,  anlour  des  saints. 

Mors  eoninience  la  |)rocessi()n.  Les  images,  précédées  de  la 
inusi(|iir  «1  (1rs  ftiMidards,  sont  |M)rtéi»s  d'ahord  a  (jiialrr  rejH)- 
soirs  dressés  daii.s  les  petites  (  liapelles  des  (piatre  an«;les  de 
l;i  riMii  (\r  r«*;,dise,  ensuite  aux  (piatre  aporlirlas,  (jui,  comme 
iHMe>  Taxons  dit,  sont  situé(>s  sur  les  montagnes  an  nonl,  an 
sud,  a  Trst  «'I  à  l'onesl  fin  villai^e.  On  rapj)orle  li's  maints  à 
ré«^|i«>r,  on  le  fàlniiu  lail   ini  discono. 

Les  éjrndards  son!  rmportés  dan>  la  conr,  où  on  Irs  rn- 
lonir  (if  (  n  ri;rs  r|  où  sont  allnin«'s  denN  «grands  len\.  Pendant 
loiilfs  ces  cérémonies,  on  lait  d»-  nomhn'nv  lirsavec  ces  mor- 
tiers spéciaux  dénommés  ramarvtas ,  (ionl  nnns  reproduisons 
lin  spécimrn /i/y.    K^fî  a. 

Lnsnile  1rs  ét«'ndar<ls  son!  portes  a  la  case  de  Yalltn:.  Le 
mnr  s  est  reconveil  d'nn  ponclio  ron^T,  derrière  Ir  imv».  On 
)  place  les  étendards,  anionr  descjuels  on  allume  des  rier«(es. 
\a*  rajutan ,  \nl/rrr:  de  la  Vier«;e  et  le  fâhrira  pnMinenI  place 
de\.inl  les  étendards,  e|  Ions  les  Indiens  enlrenl  a  ^«'iioux 
baiser  ceux-ci. 

On  laisse  un  Iminnie  p(Uii-  lain-  la  j;arde  des  dra|)(*aux,  el 
tous  se  mettent  en  marciie,  inusi(jue  vu  tête,  |X)Ur  visiter  les 
rases  I  une  après  ranlic  Mans  toutes  les  maisons,  on  sert  de  la 
rhirlia  il  de  la  coca,  il  de\anl  «liacnne  (»n  danse  un  moment. 
(^)iiand  on  a  panonrn  ainsi  toni  le  \illat;e,  on  lelourne  à  la 
case  de  laljinr:,  on   le  liai  e|   rorL;ie  conliniienl  toute  la  nuit. 


LA   PU\A   ET   SES  IIABITAMS  ACTUELS.  523 


ANTHROPOMETRIE   DES   INDIENS   DE    SUSQUES. 

Le  D'"  A.  Chervin ,  auquel  avait  été  confiée  rorganisation  de 
la  partie  anthropologique  de  la  Mission,  a  imaginé  d'adopter, 
pour  les  mensurations,  le  système  inventé  par  M.  Alphonse 
Bertillon,  pour  l'idenlification  anthropométrique  des  crimi- 
nels. Ce  système  est  universellement  reconnu  et  adopté  pour 
l'objet  pratique  que  poursuit  la  justice  et  la  police  :  l'identifica- 
tion sûre  et  rapide  des  individus.  Mais  je  ne  le  crois  ni  adap- 
table, ni  suffisant  pour  des  fins  scientifiques.  Cependant,  ayant 
reçu  à  ce  sujet  des  instructions  précises,  j'ai  dû  les  suivre  pour 
la  mensuration  des  Indiens  de  Susques,  dont  le  résultat  est 
consigné  sur  le  tableau  inséré  page  626,  dressé  exactement 
en  conformité  du  modèle  qui  m'a  été  remis.  Je  publie  ce  ta- 
bleau sans  commentaires,  dans  fespoir  que  quelques-unes  des 
mesures  pourront  servir  de  matériaux  pour  fétude  anthropo- 
logique comparative  des  races  américaines. 

L'ouvrage  dans  lequel  M.  Bertillon  (59)  expose  son  système 
est  rare,  mais  M.  Chervin  (99,  n,  p.  3-34)  le  décrit  en  détail.  Je  me 
bornerai  donc  à  donner  les  définitions  suivantes  : 

Buste.  —  Mesure  prise  sur  l'individu  assis,  depuis  le  vertex  jusqu'au 
siège. 

DiAMFiïRE  antÉi\o-postérieur  (Bertilf.on ).  —  Piis  de  la  concavité  do  la 
racine  du  nez  au  point  occipital  maximum.  Cette  méthode  de  prendre  I(ï 
diamètre  antéro-postérieur  augmente  un  peu  l'indice  cépliali<|ue  calculé 
d'après  le  procédé  général. 

Doigts.  —  Le  doigt,  plié  d'équerre  par  rapport  au  dos  de  la  main,  est 
mesuré  entre  les  branches  d'un  compas  à  glissière. 

Coudée.  —  Mesure  depuis  l'extrémité  du  doigt  le  plus  long  jusqu'à  l'ex- 
trémité saillante  du  coude,  le  bras  étant  plié.  Prise  entre  les  hianches  du  11 
compas  à  glissière. 

Couleur  de  la  peau.  —  (iénéralement  observée  sur  l'avaiit-bras  (|ue  \os 
Indiens  portent  toujours  couvert  par  les  vctemenis.  Cependant,  couune  ils 
ne  se  lavent  jamais,  leur  peau  paraît  plus  foncée  qu'elle  n'est  en  réalité.  Une 
échelle  spéciale  de  la  Mission,  au  lavis  de  la  leire  de  Sienne  n"'  1  à  y,  a  été 
suivie.  Celte  échelle  est  décrite  par  le  D'  Chervin  (99,  i,  p.  Sy-i), 


52^  ANTini  ITKS   DK    r.  \    llKfilON    \MHNK 

.r.ii  iiiPiisiin*  .i.)  Mijt'ls,  (loiil  .)  IfiiiiiH'S.  (svs  iiie.surt>s  doii- 
iiciit  les  iiioyfMiiirs  siiivaiit<*s  : 

Taillr i.<ilfi 

(iraiulf  f-nviT^un* i  ,<»*JO 

Wuslr «73 

Imlicf  c(*|ilialiqii(*  ' HrriiUon] 7y-l  • 

Diamrln-  antiTo |MMiUTicur  [lifiiillnn) i8.i 

l)i.iiiii-ln'  lmii>\«'nM' 1.^6 

On'illr  dn»iU*    longunii  62 

l'ii-il  ^diirlir  'loii^'Uriir •'  \^ 

l)i*i;{t  iiiifiiuN  ^aïK'lir 1  l  1 

l>iii);t  aiirictiUirr  gaurlic  .  K() 

Oiud/t'  );.'iiicli<  \\\ 

Kn  «'Tarf.iiil  les  rrinini's  ri  ()  individus  àj;»'^  de  iikums  dr  m» 
nii  dr  |iliis  (]>'  60  ans,  il  ri'sfi'  »  1  Ihhimihs  d»'  uo  à  [)()  ans.  L<'^ 
iiinyriiiM's  df  Itiirs  im  •^^||•^■s  soiil  : 

'l.iill.  iJtS-i 

(iraii<li*  i-ii\rr^iii'f  .  i,(îV> 

hnsir HH\ 

liidirr  (V-|i|i.-||i(|iir     Itrriillnii 7^«7** 

hiaiiirtp-  anli'n>|»«>*U'Ticur  t^UcrùUnu] 1  H(l 

DiaiiK'trr  Iraiisvrr»»' 1  A7 

Orrillc  (Iroilr  'longueur) (iî 

Pii-il  gaiichr  (lungurur)..  .  th"/ 

I)«)igt  ni<kliu«  gaucho 110 

l><»igt  aiiriciilairi'  gaurlji- 87 

t'^Midn*  ganrhi'.  .                      ,^5î 

\,v  i.ijjjMwl  i\r  la  laillr  .1  la  i^iaiidr  «'n\rr^iir«'  rsl  d«'  loo  à 
100.3^1  clu'/-  1rs  y,^  sujrls  iniînsun's,  ri  «'^airinrnl  d«*  ion 
h  loo.Q^  ç\\v7.  Ir.H  Q  I  lioinmes  do  ao  à  r>()  ans.  (1rs  rliilTn's  dr- 
iiKiiitri'iil  niir  rnv»'r;^iirr  trrs  iwlito,  .si  on  la  conipan»  «î  rrllr  d»' 
la  pliiparl  drs  j)rn|)l«'s  dr  la  frrnv  Mais  1rs  Indiens  dr  Snsc|urs 
n»ssrinl)lrnl ,  «ious  cr  ra|>|>ort,  aii\  llldil'n>^  i\y'  la  Unlivir  : 
7r>  •  Qiiirlmas  »,' dont  K  ItMiinics,  mrnsun's  dans  re  pay?*  |>«t 
la  Mission,  oui  donné  «mi  niovmnr  la  |)r()j>()rtion  de  100  à 
loo.()4;  i  II  Avinaras,  dont  7  irinincs,  donnrnt  loo.i  100. 8.*). 
\a*s  nicsiin'.s  (jui  m'ont  S4*rvi  d<*  ha.s<>  «i  ces  ralrnls  ligunMit  (*n 


LA  PUNA  ET  SES  HABITANTS  ACTUELS.  525 

détail  dans  i'ouvrage  du  D*"  Ghervin  (99,  n,  p.  190,  272).  D'ail- 
leurs, déjà  Forbes  (135,  p.  216)  fit  remarquer  la  disproportion  du 
membre  supérieur  par  rapport  à  la  taille,  chez  les  Aymaras. 
D'après  ses  mensurations,  c'est  l'humérus  qui  est  excessive- 
ment court  chez  ce  peuple,  tandis  que  lavant-bras  et  la  main 
ne  présentent  pas,  en  proportion  avec  la  taille,  de  diflerence 
notable  avec  les  Européens. 

Suivant  Forbes  {ibid.,  p.  2o3,  215,  216),  les  Aymaras  ont  aussi  le 
membre  inférieur  beaucoup  plus  court,  par  rapport  à  la  taille, 
que  les  autres  peuples,  et  c'est  le  fémur  qui  est  excessivement 
court,  même  plus  court  que  le  tibia,  ce  qui  n'est  pas  le  cas  ni 
chez  les  Européens,  ni  chez  les  Africains.  Comme,  d'après  la 
méthode  de  M.  Chervin,  on  obtient  la  longueur  du  membre 
inférieur  en  retranchant  la  longueur  du  buste  de  celle  de  la 
taille,  je  ne  peux  pas  comparer  les  Indiens  de  Susques  aux 
Aymaras  mensurés  par  M.  Forbes,  qui  a  pris  la  mesure  de  ce 
membre  depuis  le  grand  trochanter  jusqu'au  sol.  Je  dois  donc 
me  borner  à  les  comparer  avec  les  «  Quichuas  »  et  les  Aymaras 
mensurés  par  la  Mission  en  Bolivie,  et  dont  les  mesures  sont 
exposées  en  détail  dans  fouvrage  de  M.  Chervin  (99,  ii,p.  180, 264). 
En  prenant  ces  mesures  comme  base  et  la  taille  étant  ramenée 
à  100,  le  membre  inférieur  (méthode  Chervin)  devient  46.84 
chez  les  76  «Quichuas»  mentionnés  plus  haut,  45. 3o  chez  les 
1 1 1  Aymaras,  45.98  chez  les  35  Indiens  de  Susques,  et  fiG.iG 
cliez  les  21  hommes  de  20  à  69  ans  de  Susques.  Par  consé- 
quent, les  Indiens  de  Susques  se  trouvent  sous  ce  rapport 
entre  les  «  Quicluias  »  et  les  Aymaras  de  la  Bolivie. 

Je  n'ai  pu  voir  aucun  Indien  nu,  et,  par  conséquent,  quant 
au  système  pileux,  je  n'ai  pu  observer  que  les  cheveux  et  la 
barbe.  Tous  les  sujets  mensurés  avaient  les  cheveux  lisses, 
droits,  durs,  rigides  et  parfaitement  noirs.  J{^  n'ai  pas  vu  de 
cheveux  pouvant  être  classés  comme  châtains  ou  marrons.  La 
calvitie  n'a  pas  été  observée.  Un  sujet  seulement,  le  capilan  Vic- 
toriano  (n"  6),  avait  les  cheveux  grisonnants. 

La    barbe    manquait    totalement   à    la   plupart    des    sujets 


b'iù  \MHMin>    i)l.    I.\    HK/ÎION    \\m\K. 

iiieiisiin'vs,  ri  jf  suis  sur  (jin-  l  «pilatioii  iirUiil  pas  ru  usa»;»*, 
rarnii  U's  individus  ix)ur\us  t\v  harlx',  ccdir-ci  était  surtout 
HrNrIonnér  sur  Ir  menton,  toujours  rrlativennMit  rlairsmu'f 
♦•l  rourlr,  mèuir  dans  les  ras  (|ui  sont  annules  sur  le  tahloau 
ronnne  •  harlx*  assez,  épaisse  ».  I.a  harhe  était  noirt>  couinie  les 
cliev«Mix,  l«*s  |)oiutes  cependant  tirant  (|uel(pie|ois  au  rou«;e, 
sans  doute  par  suite  de  Ijelinn  du  cliinat  e|  du  inan(pie  de 
juoprele.  Deux  vieillards  ( u"*  7  et  20)  avaient  la  harlx»  «^rison- 
nanle  hien  (pie  les  cheveux  fuss4»nt  encore  noirs 

l/iris  était  sans  e\re|)tion  de  couleur  <  liatain  ou  iii.iirnii. 

.1  ajouterai  (pir  la  deinrniation  arlihcielle  du  crâne  est  tout 
a  lait  inconnue  j)arnii  les  Indiens  de  Sus(pu's  et  également 
|)arnii  tous  les  Indiens  actuels  du  liant  plateau  (pie  jo  coii- 
naiss4'.  (ietlf  < onluine,  si  répandue  jadis,  iw  paraît  être  conser- 
véf»  de  nos  jours  (pie  par  de  rares  lid)iis.  tris  les  Colorados  de 
la  liepul)li(pif  df  rilcpiatt'ur,  coiniue  la  coiislaté  réceniiiH'nt 
le  D'  lli\el  312,  |i.  i«<j  .  La  delorination  enc<u'e  praticpiée  jKir  les 
Teliuelclies  de  la  l'ata«;onie  et  par  les  \raucan>  n'est  pas  inlen- 
tionnelleinent  a|)pli(piee  aux  eniants  dans  un  hut  pour  ainsi 
Him  •  eslliéticpie  ■,  mais  (»llo  est  le  résultat  de  riiahitude  de 
tenir  1  riilant  lii^ot»-  dans  iiiie  soiji-  de  herceau  n^'ide  (pu  s  at- 
tache à  la  la(:oii  d'une  selle  sur  !»•  dos  d'un  (  he\al;  la  pression 
exercée  par  celte  couclielt»'  mii  iiMcipital  amène  un  a|)plalis- 
sement  de  l.i  nmpie.  Le  h'\ennau  368.  |».  in)  décrit  celle  cou- 
tume telle  (pi'ellc  a  ete  ol)serv<'e  elle/,  les  Tehuelclies  par  le 
comte  de  La  \  .iiiK ,  (pli  a  rapporte  un  herceau  teliiirlclir,  con- 
servé maintenant  au  Musée  du    rrncadero. 


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Ateiia«i«i  JiNic*  ''  36 

K*lrlMin  (t«ix/ ■ 35 

Jo*r  i',r»l   (  llliv>t)  '    .        ..••••..  to 

Mariano  Sont  «m»     iS 

I  «rolâ«tira  (  ■Kt^-  19 

^   '  tortano  \  iv;i  ».j  60 

•-snrio  V  ivM  L/     8s 

('.«■ri^riui.. ........ .  &S 

I.KI    \  Il  lr^ «6 

Batilio  (il  «M  >  So 

Jilail  Tr«Mlo«iii  *  iiipii.  .I9 

Jow  CUiiiliu  Vif.iti  N  16 

P«M..  (IIIRR* 19 

l'aM-iial  JuBoi  ' 3« 

Srliatlian  V  kvfi  u  '    *' t6 

; .  iMilirlii  ('.RI  / &0 

•••  (  .nu  Vu  % I S 

Marrrliiio  V  (m;i  U \Z 

Manilrl  \  ILTS»  • 31 

(Wilio  S«iT(a).,. 60 

^  ••iIm4  \lari;arîl»  (il /«lt>     '....  19 

.i>'|>TiM  N  (Vil  M. 16 

Toma*  \ii.nn.  .  .  .  ....  48 

Juan  Onofrr  V(w>i  k/  l| 

\lalia«  HiMtM ,  .  i3 

H>°iniKii>  \  ivii  r.j  (to 

Prtlni  (;»»r»M  M\>  4^ 

!>anln«  (Iimmi.  si 

\wrnri<i  .S«  «!<•%      ,  .         ,  ....  I    60 

Juan  (.limam  >  ivii  ►/   '     •    '    t^ 

,'     {.niiiaitla  SiRUXo. .  jo 

,     \ir»r«  (lanatin-  *    '* 3o 

I    Kranriwa  Viltm  * '    «6 

Nairniina  (•<»«(■  Rji     *    **....  80 
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Cirilo  ('.«Rpt^riui .. . 

Ramon  (iiiM\% 

Apolinar  Vkr.ist  n  .  .  . 

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Tibiirrin  Cru  ...... 

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'"  >3.  —  l'>    l.e  n"   i.')   c»l  le  frùic  du  n'>  3 '1  ,  le  rousin   .lu  n'  ;to  cl  le  neveu  (lu  n"  tj.  —   (»)    \.e»  n"  19  el  .lo  «oui  frère  cl  sœur.  —  !"'  I.e  n"  .Wi 

0  ilci  Andc» ,  à  l'oucit  de  Susqaci. 

l>ér«  rUil  de   Tupi«  (IJolivie).  —   (I')  Ca^Ulmlo    (  l'unn    <U-   Jnjuv  ).       ■    f")  Lieu  de  naissanro   inconnu.  —    (")    fvuni    (llollvic).  —  (")  Rostrio 


,>ucl.|u«   pnlls   ,ur  le-   nunlon;  i.clllo»  mcu^l.nrliet.    —     ^"1  Knli.re ,    a«ej.  époi«»c.    —     >')    li..rl)e    .1    niouola.  lie»    rh.ir"-inre..     -     i")  Ouol.|ue«  |)oil» 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJllY 

DU    DÉSERT  D'ATAGAMA 
ET  DE  LA  OUEBRADA  DE  HUMAHUAGA 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JU.UIY, 

DU  DÉSERT  D'ÂTAC/VIVIA 
ET  DE   LA   QUEBRADA  DE   HUMAHUACA. 

L'un  des  résultats  les  plus  intéressants  des  travaux  de  la  Mis- 
sion Française,  ce  sont  sans  doute  les  contributions  qu'elle  a 
apportées  pour  la  délimitation  géographique  de  certains  peuples 
autochtones  du  haut  plateau.  C'est  justement  la  grande  plaine 
aride  des  Satinas  Grandes  qui  paraît  avoir,  pour  ainsi  dire, 
servi  de  «  zone  neutre  »  entre  plusieurs  de  ces  peuples.  Les  an- 
ciens Atacamas  s'étendaient  à  l'ouest  de  cette  plaine;  à  l'est  ha- 
bitaient les  Omaguacas,  et  au  nord,  plus  ou  moins  sur  la  fron- 
tière argentino-bolivienne  actuelle,  commençaient  les  Chichas. 
A  l'extrême  sud  de  la  plaine  des  Salinas  Grandes,  c'est-à-dire 
au  sud  de  l'Acay,  nous  trouvons  les  Diaguites.  Quant  à  la 
Quebrada  del  Toro,  qui  est  située  aussi  au  sud  des  Salinas, 
nous  avons  déjà  dit  que  les  éléments  nous  manquent  pour  lor- 
muler  une  hypothèse  sur  sa  population  préhispanique. 

Mes  recherches  archéologiques  dans  la  Puna  de  «lujuy  et 
dans  la  Quebrada  de  Humahuaca  confirment  cette  localisation 
des  peuples  qui  entouraient  la  plaine  des  Salinas  Grandes.  Les 
vestiges  préhispaiHC[ues  que  j'ai  trouvés  sur  ce  territoire  peu- 
vent être  classés  dans  les  catégories  suivantes  : 

I.  Mines  de  Cobres.  —  Les  anciennes  mines  de  Cobres 
ont  sans  doute  été  travaillées  avant  l'arrivée  des  Espagnols,  bien 
qu'il  soit  incertain  par  quel  peuple  andin  elles  ont  été  exploitées 
à  l'époque  préhispanique. 

IL  Salinas  Grandes.  —  Les  environs  immédiats  des  Salinas 
Grandes  m'ont  fourni  un  grand  nond3re  d'objets  en  pierre, 
mais  on  ne  trouve  pas  d'objets  similaires  dans  les  ruines  d'an- 
ciennes habilalions  de  la  Pinia  ou  de  la  Quebrada  (ici  Toro; 
et,  d'ailleurs,    les  diverses  catégories  d'objets   en   pienc   des 


5.10  VNTIQUTKS   DK   I.  \   IIKCMCJN    \M>INK. 

S;ilina.s  (Irandi-s  iin»  jciinciit  |MMil-t'tre  <l«'  (Iil1«'rriit«'.s  (''|MK]ue8. 
IVaiitri'  narl,  1rs  ruines  tU's  «Mivinuis  des  salines  sont  Irlleimiit 
«létérioives,  nu ^•ll^'^  uv  iHTiiielleiil  pas  de  comparaison  avec 
les  autres  ruiner  dr  la  Pnna  dr  .lnjn\.  Il  serait  donc  osé  dattri- 
huer  l'industrie  litlii(|ue  drs  S.dinas  (li;nid«'s  .1  1  un  <»u  à  Tautn* 
di's  iM'upIrs  j)reliistori(jues  \oisins. 

III.  Kk<.ion  dks  Vtacamvs.  —  Au  point  (l(  mh-  (!••  Irtlnio- 
•;rapliie  ancienni',  la  ré«;i<»n  (\t'  (.asahindo,  (iocliinoca,  Hinco- 
nada  et  Santa  Catalina.  limitée  du  cote  dr  la  plaiiu*  |)ar  des 
contreforts  de  la  Sieria  de  (  locliinoca,  contiinii'  a  l'Ouest,  à 
tra>ers  le  nord  de  la  INina  de  Atacania,  jus(|ue  dans  la  partie 
septt'utriiMiale  du  l)«'serl  d'Vl.KMuia.  On  trouve  là,  flans  li's 
cimetières  des  en\ irons  du  Hio  Loa,  des  dehris  identi(pn>s  à 
ceuv  (Mie  lournissent  les  f^rottes  lunérain's  du  nord-tuiest 
de  la  Puna  d«>  liiiiis.  \  (ialania,  sur  l<■^  IxinU  (lu  Wnt  Lna , 
\l  M.  Sénéclial  dr  la  (iran«;e  a  décdUMil  une  «grande  nécro- 
|M>le;  en  comparant  les  noinhrrnx  ohjris  (|ii  \\  \  a  evlnnnés 
a\ec  ceux  di-  (!ocliinoca  «■!  de  Hinconada,  on  >oit  (piil  n'v  a 
pres(pie  pas  d  nlijcts  dr  (ialama  dont  on  n'ait  trouvé  un  autrr 
spécimen  tout  .1  lait  pan^l  dans  la  l*inia  de  .lujuv.  Les  M'sti<;es 
i\r  la  n'«Mon  du  Ton  Loa.  de  San  Lidro  r|r  Atacama,  etc.,  et 
ceux  dr  la  l'niia  (\i'  .ln|ii\  proNiennnit  donc  du  niéiiie  peuple, 
ri.  rniiiiiir  1rs  picm irrs  duix eut  être  atlrd)u«'s  ;mi\  anciens  \ta- 
cainas,  les  vestij^es  i\r  la  rr^don  de  (iasahindo,  (iocliinoca,  Hin- 
conada  ri  Santa  (iatalina  pro\iemiriil  aussi  dt»  ers  Atacanias, 
sur  lescpiels  nous  avons  donné,  paj^es  58  et  suivantes,  un  ré- 
sumé des  renseit^nemetits  Instoricpu's  f|ue  nous  possédons.  Je 
décrirai  par  conséipient  la  collrction  dv  (ialama  conjointrinnil 
avec  mes  n'clierches  dans  la  Puna  de  .lujuv. 

I\  l'iiMoN  1)1  s  Om  m;|'\c;\s. —  L'arcliéoloj^ie  des  monta^iu's 
(Hii  séparent  la  Luna  de  JujuN  dr  la  (Jurhrad.i  t\r  llurnaliuaca, 
nommées  Sierra  Occidental  dr  I  luin.diuaca,  pri'sente  heau- 
r<»U|)  fl'analoj^ie  avec  l'arcliéolji^'ie  de  cette  «piehrada,  et  tous 
rrs  \estij;es  proxiennent  prohahlenirut  di's  anciens  Onia- 
^liacas,    ces    Indiens    indomplahlrs   «pii,    d'après    les    clironi- 


ARCHEOLOGIE  DE  LA   PUNA  DE  JU.IUY.  531 

queurs,  opposèrent  une  résistance  si  opiniâtre  aux  Espagnols. 
Ils  paraissent  avoir  occupé  les  montagnes  clés  deux  côtés  de  la 
Quebrada  de  Humahuaca,  jusqu'à  la  frontière  actuelle  argen- 
tino-bolivienne  au  Nord,  et  également  une  petite  partie  du 
haut  plateau,  car  la  poterie  que  j'ai  exhumée  à  Sansana  et  à 
Yavi  Chico  ressemble  beaucoup  à  celle  de  la  Quebrada  de 
Humahuaca.  Je  décrirai  ces  vestiges  dans  le  chapitre  consacré 
à  l'archéologie  de  la  région  des  Omaguacas. 

A  propos  des  ruines  et  des  sépultures  de  la  Puna,  je  dois 
faire  une  remarque  générale  :  celles  des  montagnes  sont  beau- 
coup mieux  conservées  que  celles  de  la  plaine.  Dans  les  pre- 
mières, comme  par  exemple  à  Pucarâ  de  Rinconada,  les  murs 
restent  encore  debout,  les  cadavres,  les  objets  en  bois,  les 
tissus,  etc. ,  sont  bien  conservés.  Au  contraire,  les  ruines  situées 
sur  la  plaine,  comme  à  El  Moreno,  à  Quêta,  à  Pozuelos,  sont 
complètement  rasées;  les  squelettes  qu'on  y  trouve,  réduits  à 
des  ossements  émiettés;  la  poterie  y  est  brisée  en  petits  frag- 
ments; seuls  les  objets  en  pierre  ou  en  métal  se  sont  conservés 
intacts.  En  jetant  un  coup  d'œil  sur  la  carte  archéologique,  on 
se  rendra  compte  de  ce  fait  d'après  les  dilférents  signes  par 
lesquels  j'ai  désigné  les  ruines  importantes  et  bien  conservées, 
d'une  part,  et  celles  qui  sont  très  détériorées  ou  sans  inrpor- 
tance,  de  l'autre. 

On  a  peu  écrit  sur  l'archéologie  de  la  Puna  de  Jnjuy.  La 
littérature  sur  ce  sujet  se  réduit  aux  travaux  suivants  :  Le 
l)"^  R.  Leliinann-iNitsche  (210)  a  publié  un  catalogue  descriptif 
sur  les  collections  de  cette  région  que  possède  le  Musée  de 
La  Plata.  M.  J.  B.  And)i-osetti  (23)  décrit  dans  un  de  s(«s  ouvrages 
d'autres  collections  de  la  même  provenance.  Ni  lun  ni  l'autre 
de  ces  auteurs  n'ont  visité  personnellemeni  l.i  Pun.i  de  bquy. 
Le  comte  E.  von  Rosen  (346)  a  j^ublié  un  lappoil  |)réliniinaii<' 
sur  l(vs  fouilles  (^Ifectuées  à  Casabindo  en  i()()i  par  la  Mission 
Suédoise.  Nous  avons  aussi  une  noie  sur  les  haches  de  picric 


532  \NTI(^HTKS   DK  I. A  nK(.lu\    WhINK. 

(les  Salifias  (lrainlr>  du  baron  Erlaiid  Nonlniskiuld  259  .  Knl'iii 
\v  \y  K.  S(>lrr  327  a  fait  une  (-oiiiiiiuiiication  soiiiiiiain'  à  la 
Sorii'lr  (l'aiillirn|Mil<)«;i«' (Ir  Hrriiii  sur  l»*.s  rnllr(lioii>  (!«•  la  Puna 
dr  .lujuN  ra|)|M»rhM's  vu  i^<).i  |>ai-  I»'  D'  \l.i\  l  lil«'.  (juanl  à 
rarrlHMilo«;ii'  du  Drst'rl  d'Vlarania,  il  iirvisl»'  (|ur  drs  riMisi'i- 
^nnnt'iits  «'pars,  (|ut»  nous  résuincruns  |)lu>  loin.  |>a«^«*s  715 
(*l  siiivaiitf's. 


COHUES. 


PETKOGLYPHKS.  -  ANCIEN^VES  PIRCAS. 

La  Quebrada  de  Gobres  ou  de  Gabi'^',  sou  ancien  nom,  Ira- 
veise,  comme  nous  l'avons  vu,  la  chaîne  qui  sépare  la  plaine 
des  Salinas  Grandes  du  district  des  Indiens  de  Susques,  dans 
le  Territoire  des  Andes. 

Justement  à  l'endroit  où  cette  quebrada  s'ouvre  sur  la  j)laine, 
on  voit  sur  les  rochers  verticaux,  du  côté  nord  de  ]a  quebrada, 
des  inscriptions  rupestres.  Le  quartzite  schisteux  de  ces  ro- 
chers y  forme  des  superlicies  plates  et  lisses,  assez  grandes. 

Ges  pétrogiyphes ,  dont  l'emplacement  est  indiqué  sur  le  plan 
Jl(j.  102,  sont  en  partie  effacés,  mais  quelques-unes  des  ligures 
sont  encore  assez  bien  conservées.  Les  traits  ressemblent  à  cen\ 
des  pétrogiyphes  de  la  Quebrada  del  Rosal,  décrits  page  34 H, 
et  paraissent  avoir  été  tracés,  comme  d'ailleurs  tous  les  ])étr()- 
glyphes  de  la  Pnna,  d'après  la  même  méthode. 

La  ligun»  le  mieux  conservée  du  pétrogiyphe  /i(j.  100  esl 
laie  face  humaine  carrée,  aux  yeux  circulaires  et  au  nez  en 
lorme  dé  triangle.  Le  nez  est  réuni  au  menton  j)ar  trois  lignes 
verticales  et  parallèles.  La  lace  est  couronnée  cl'nne  soile  (!<' 
rayons  représentant  |)robablement  une  coiffure  de  plumes.  Siii- 
beaucoup  de  pétiogK plies  de  différentes  légions,  on  voit  des 
laces  humaines  ornées  de  ces  ravons.  Mallery  (228.  |>.  90)  repi-o- 
duit  un  grand  pétrogiyphe  du  \ebraska  où  l'on  soit  plusieurs 
têtes  à  rayons  send^lables. 

Au-dessous  de  cette   face,   il   y  en   a   une   luilic,  en    pailie 

'"'   t)an.s  lo  piocès-verbal  de  la  session  Cor/«</eni  le  col  de  la  Quebrada  de  Cobics. 

femio    par    la    Commission    des    limites  II   doit    \    a\oir  une  erreur,  car   Ions   les 

ari^enlino- chiliennes  à    Buenos- Aires,  le  habilanls  de  la    contrée  np|)li(|iient  à  ce 

24  mars  iSyy,  le  représentant  du  Chili,  délilé  les  noms  de  A^na  de  Coin  es  ou    !/"</ 

M.    Enri(|uc    Mac    Iver,    dénonnne    Ahra  de  Cnin. 


53^  ANTM^IITKS  l)K  I.A   UKC.ION    KNDINK. 

«•Iliurf,  (»ù  la  lM>iiclif  a|)))arait  sous  la  Foriin'  <l  mu*  t'lllj)>r.  Le 
Irait  à  f^auclie  ïI«*  la  face  roiiiplfle  est  une  partie  des  c«iitour> 
(l'iMie  IroisieiiH'  lare  humaine  dont  le  reste  a  disparu. 

\n-<lessus  fie   ces   laei'S  se   IronNf   un   j.iL,Miar  ;i  dus   «niiilM' 
ri  a\ec  une  lon^in*  (pu'ue. 


Kig.  loo.  —   Cohn-*.  lVlrn^K|ilir.         iltn  gr.  n«l. 

Sur  uiuî  aulre  partie  planr  «In  rncher  M)nl  j^ravés  les  trois 
animaux /((/.  iOI  a.  h,  r.  Les  deux  premiers  sont  sans  doulr 
des  jaguars;  les  rIilVerentes  atlitudt's  de  ces  animaux  sont  très 
hieii  imitées  :  rrlui  désigné  j>ar  la  lettre  A  «»sl  hn'u  un  jaguar 
sapprétani  à  sauter.  La  représentation  di's  tètes,  deux  cerrli's 
roiu  eut ri(pH*s  avec   un  jMWut  eentraL  est  «u'iginale.  Auprès  de 


ARCHEOLOGIE  DE  LA   PUNA  DE  JUJUY. 


535 


ces  jaguars,  il  y  en  a  d'autres  pareils,  mais  à  moitié  eflacés.  On 
y  voit  également  les  vestiges  d'une  figure  qui  paraît  avoir  été 
celle  d'un  homme,  etd'autres  dessins  méconnaissables  par  suite 
de  l'action  du  temps. 

L'animale,  qui  semble  être  un  insecte,  se  trouve  aussi  non 
loin  des  jaguars.  Il  est  à  peu  près  de  la  même  grandeur  (pu; 
ceux-ci.  Je  ne  connais  pas  d'autre  animal  de  cet  aspect,  repré- 
senté sur  im  pétrogiyphe. 


::iox 


l'i;^.  loi.  —  Cobres.  Figures  d'un  |)clrogl\|)li('.  —  ijio  |^r.  nat. 

En  lace  des  pétroglyplies,  de  l'autre  côté  de  la  quebrada,  sur 
les  pentes  marquées  FF  [\)\anfi(j.  102),  il  y  a  des  restes  d'an- 
ciennes pircas,  mais  elles  sont  en  si  mauvais  état  qu'on  ne  pcul 
se  faire  une  idée  de  la  forme  des  constructions  dont  elles  ont 
fait  partie. 

L(!  iu{)v[\vv  fi(j.  i05,  en  grès  vert,  a  été  trouvé  (miIcitc  piiinii 
ces  vieux  murs.  Il  a  o"*!/!   de  hauteur  et  o^io  de  diamètre 

35. 


536  \MinilTK.S   l)K  I. A   BK(,I()N    VM»I\K 

exlériiMir;  sa  cavité  a  o^ofiS  (\v  prulniuleiir.  Vu  iniluMi,  à 
IVxtériiMir,  il  v  a  iiii«*  larj;»*  rainure  assez  irn*<çuliere  eiitouraiil 
tout  \t'  mortier  et  avant  |MMit-4"*tre  spr\i  à  rattaclu*r  à  (|n('l(|nr 
<»l)i«'l  .111  ninvrn  d  une  corde  on  (Tnnr  conrn»i('.  j^.i  |);irli(' 
(In  mortier  ;nMli'Nsnî>  (le  la  rainure  est  d'une  snriace  livse  «•! 
|M»lie,  niais  celle  qui  e.^l  inlrTieun'  à  la  rainure  est  j;n»ssièn'- 
ment  tr.iNaillee  :  on  n  a  lait  saut(*r  de  «grands  éclats  de  pierre 
nnui   lui  donner  sa  lorme. 

mim:s  PHKifisivwK^i  i:s  I)i:  ( oiiUKs. 

\  l.i  sortie  de  la  (^)n('l)ra(ia  de  (.ohre.s,  dans  les  dernien's 
collines  an  |)i(>d  descjuidles  s'étenfl  la  plaine,  il  existe  un  iilon 
de  silicate  de  cuivre  hvdralé  (clir\socoll«*  ,  minerai  très  fré- 
(|nenl  au  Chili  et  assez  ri<lie.  les  anaKses  publiées  par  les  cher- 
cheurs de  mines  de  ce  paNs  iiidi(|tiaiit  de  t  i  «i  'j  |>.  loode 
cui\  re. 

(!e  lil(tn  a  été  exploité  aNanI  larri\ee  des  Ks|)a^nols,  comme 
le  pron\ent  les  xesti^es  (Tune  industrie  nnniere  prehispanicpie 
(pie  jai  trouvés  aux  en\ irons.  Ln  renseij^nement  historicpie 
coidiriiK»  c«>  lait.  Dans  sa  description  de  la  Nille  et  du  territoire 
de  l'ntosi,  écrite  en  \~*^~,  le  «(ouvernenr  I  )oii  .In. m  del  Tino 
ManrKpie  289  |>  ■  i  dit  (|iie  dnis  le  partido  d'Atacama,  il  \ 
axait,  sur  la  Irontien*  dr  l.i  proNinc*-  de  S.dl.i.  cpiatre  niint>s 
d'or,  Incahnasi,  Snscpies,  Olaroz  et  San  Ant<mio  de  los(iohres, 
(pli  avaient  toujours  »'ti'  exploiti'es  par  les  Indiens  selon  les 
metliodes  primiti\es  <*l  peu  avanta^^euses  «jni  leur  étaient  |)arti- 
culières».  Nous  rexiendrons  sur  Inc^ihuasi  en  parlant  des  ^ise- 
nuMits  d  or  de  Hinconada;  à  Suscnies,  il  n  s  a  pas  du  tout  de 
mines  connues;  la  mine  d'Olaroz  est  ex|)loilée  encore  aujour- 
d  Inii.  et  j  ai  en  ma  |)ossession  un  échantillon  de  «piartzaiirilere 
pro\efiant  de  cette  mine.  Les  iniin's  d  Incahnasi  et  d'()lan)Z 
sont  meiitioiiiMM's.iMi  I  7()  1 ,  par  Don  l'ilihertode  Mena  235.  (•  ^*^) 
comme  datant  (In  temps  des  liuas-.  (^)uaiil  au  «San  \iitoiiio 
de  los(iohn*s»  de  Piiio  Manri(pi(>,  c'est   le  même  (iohres  <iue 


Al\CHh:OLOGlE   DE  LA  PINA   DE  .11.11  Y.  537 

celui  qui  nous  occupe.  Comme  nous  le  verrons,  on  y  remarque 
encore  les  ruines  de  l'ancienne  chapelle  de  saint  Antoine  des 
Cuivres,  et  ce  n'est  qu'à  une  époque  relativement  moderne  que 
ce  saint  a  été  transporté  dans  le  village  actuel  de  San  Antonio 
de  los  Cobres,  chef-lieu  du  Territoire  d^  Andes,  qui  a  pris 
alors  son  nom.  Seulement  Pino  Manrique  se  trompe  en  disant 
que  Cobres  était  une  mine  d'or,  car  ce  n'est  qu'une  mine  de 
cuivre.  Cette  erreur  n'a  pourtant  rien  de  surprenant,  étant 
donnée  la  fantaisie  dont  ont  toujours  fait  preuve  les  Espagnols, 
en  Amérique,  lorsqu'il  s'agissait  de  mines  d'or. 

Les  collines  contenant  le  filon  sont  du  même  quartzite 
schistoïde  qui  forme  toute  la  chaîne  dont  elles  font  partie.  La 
gangue  est  composée  de  la  même  roche,  mais  très  métamor- 
phisée  et  teinte  avec  de  l'ocre  rouge.  Le  chrysocolle  est  mé- 
langé avec  une  roche  quartzeuse  et  ferrugineuse,  d'une  cou- 
leur brune. 

Voici  l'analyse  chimique  '  d'un  échantillon  contenant  des 
parties  de  chrysocolle  et  d'autres  parties  de  la  roche  ferrugi- 
neuse : 

[Analyse  sar  minerai  desséché  à  100°  C] 

Silice ly.oD  p.  loo. 

Oxyde  de  cuivre 16.70 

Oxyde  de  fer 5i .  20 

Oxyde  de  ploml) traces. 

Alumine o .  i  .'^ 

Chaux 0.37 

Magnésie 0.07 

Perte  à  la  calcination 1  /i .  3o 

L'oxyde  de  fer  provient  de  la  roche  ferrugineuse. 

Deux  galeries  ont  été  ouvertes  dans  le  (don;  elles  sont  dô- 
signées  sur  le  plan^?^.  102  :  Mine  A  et  Mine  B.  Toutes  les  deux 
sont  dirigées  de  haut  en  bas,  à  environ  4^^°  d'inclinaison  du 
plan  horizontal;  celle  en  A  a  1 5'"  de  profondeur,  celle  en  B,  3o"\ 

'''   Faite  par  MM.  Morin  frères,  ainsi  que  les  analyses  de  cuivre  et  de  scories  insérées 
à  la  suite. 


t^H 


WTMHITKS   DK   I.  \    nK(.M»N    \MHNK. 


Lr  llluii,  iiilrirniiinii  n.H    li'H»«>n»ii  (jiii  .1   loiiiir   les  Ici  raiii>  nas 
fiiln*  li's  folliius.  apjMraîl  à  la  siiiiatr  (!<•  la  l»*rrr  à  reiilive  (li*s 


19 


//i  II  II  ru  y 


KtirftrtiiKT 


«C. 


xL     Instrrptfn*  sur  Ita  nniktrx 


.-    \ 


1 


—    'Jl 


Kif(.  loi.         Mail  lie*  n)ui<**  itn'ltit|Miii<iiM>«  lir  (Uiltr***  cl  ilr  lr<ir«  pn«irnn«. 
I  .  »..  II.'  aplirntimalitr  î    if6ooa. 

.Sur  le  ^iiinnct  de  la  tollinr  mi  est  siiii(M>  ia  iiiiin*/!  s<*  tn>iiYO 
.1  Mihstnirlinn  (rmir  linairn.  un  i]r  r»»s  fniirin'.nn  prrlnspainqiirs 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  .lUJUV.  539 

où  le  vent  était  employé  coiiuiie  soufflet.  Une  autre  substruc- 
tion  de  huaira  est  placée  sur  le  sommet  de  la  colline  à  Touest 
(les  cases  (  C  sur  le  plan)  de  la  propriétaire  actuelle  de  Cobres, 
une  vieille  Indienne  que  j'ai  eu  l'occasion  de  mentionner  en 
parlant  de  sa  fabrication  de  poterie.  Sur  les  collines  des  envi- 
rons, il  y  a  encore  huit  ou  dix  substructions  de  haairas,  suivant 
les  renseignements  qui  m'ont  été  donnés  par  cette  Indienne. 

Les  deux  substructions  de  huairas  que  j'ai  examinées  consis- 
tent en  des  plates-formes  circulaires  en  pierre  de  i""  5o  de  dia- 
mètre, couvertes  d'un  monceau  de  scories,  de  culots  de  cuivre 
fondu,  de  cendres  et  de  fragments  de  terre  cuite. 

Les  analyses  d'un  fragment  de  cuivre  fondu  et  d'un  autre  de 
scorie  provenant  de  la  huaira  au-dessus  de  la  minei  out  donné 
les  résultats  suivants  : 

CULOT  DK  Cl  IVRE, 

Cuivre 98 .  7/1  j).  loo 

Plomb o .  3 1 

Fer 0.92 

scoRu:. 

{Analyse  de  la  matière  desséchée  à  iOO"  C.) 

Silice 40.82  p.  100. 

Oxyde  de  cuivre 8.i5 

Oxyde  de  plomb traces. 

Oxyde  de  fer /i  9 .  00 

Alumine o .  33 

Chaux I  .  âo 

Magnésie o  .  1  3 

Ces  analyses  indiquent  que  le  cuivre  fondu  et  les  scories 
proviennent  du  mineiai  dont  nous  venons  de  donner  l'analyse, 
page  537. 

Les  fragments  de  terre  cuite  que  j'ai  trouvés  autour  de  la 
huaira  sont  trop  petits  et  trop  détériorés  pour  qu'on  puisse  se 
rench-e  compte  exactement  de  la  forme  des  pièces  dont  ils  ont 
fait  partie.  Ces  fragments  ont  à  peu  près  o'"  o5  d'é|)aisseur.  Les 


îAo  wTioi  rrks  dk  i.\  nv.i,in\  wdink 

i»iiis  «M'aiids  soiil  Iniius  (I  ••ii\inm  i  .>  t  l'iiliiiM'Iirs.  Lrs  siiri;in's 
suni  riiiH'  lé^iM'ciiinil  c<»iivc»v  ••!  l'aiiln'  roiicavr;  retli»  «Irriiièn» 
l'sl  lus  hmliT  :  mi  \nil  (iirelK»  a  vit*  r\|x»s^«*  à  iiim'  i  liainir  iii- 
h'iis«*.  La  Inrmi-  <\rs  lra«(iiirii!s  déinoiitre  cjuils  provipiinoiit  <!«' 
«;raii»lrs  nii'crs  <!«•  lonin'  r\  lindricjin',  à  parois  livs  «'paisst's,  t'I 
riaiis  riiitiM-ifiir  «IrMiurlIrs  il  s  a  imi  (lu  I«mi  (liAcloppanl  niirtn's 
liaiili*  IrmiMialiirr.  (  irs  lra;;mriils  srinhlnit  donc  rire»  clos 
ij'sIps  fit*  liumrus  rii  Wvrv  do  la  iik'miio  Ininic  (pu*  ndlrs  rpii 
ont  tir  décrites  par  les  liislorii'iis  (jiir  j»*  rilr  plus  loin. 

Lrs  di'hris  <lr  siriix  l«nini<Mii\  (pir  |  ai  Iroiivi's  sur  1rs  som- 
mais drs  collines  dt*  (  iohrt^s  ^oiil  d'aiiriciiiirs  hnatms  :  il  n*\ 
a  aucun  doute.  Personne  n'aiirail  placé  sur  le  haut  de  colline> 
d'un  acj-es  didicile  des  louriMMiix  autres  (pie  ceux  (pii  axaient 
hesoiii  d'elle  exposes  ail  Neiit,  laille  de  soulllt'is.  \  (.ohres,  la 
liuaira  la  plus  proche  des  mines  est  celle  cpii  se  trouve  au- 
dessus  de  la  mme  1  ;  les  clieniins  d'acc»»s  vsont  très  escarjX's  et 
l'ascension  n'esl  pii^  du  Imit  lirile;  elle  est  même  assez  |M''nil)li*, 
el  il  a  certaiiM'iiMiil  lallii  heaiirmip  de  tr.iN.id  ixtiir  \  iimnlei 
le  minerai  et  l(>  comhustihle.  Les  autres  hiiairas  sont  loin  des 
mines  et   sont  situées  sur  drs  j-nllines  d'un  accès  aii^si  dilîicdr». 


sinnii    plus  (IllIlClIr. 


Li*  coml)iis|ii)ie  eiiipln\e  dans  <-es  hiiairus  |M)uvail  être  la 
Ynri'ln .  ipii  t\is|»'  dans  les  montagnes  autour  de  Cobres,  ou 
peut-être  !••  I»(»is  (\t>  rliumm ,  arhre  très  rare  dans  la  Piina. 
comme  |e  l'ai  dit,  mais  dmil  nu  trouve  justement  (piel(nu*s 
spécimens  sur  les  coteaux  de  l.i  |)e|||i'  \ allée  près  des  mines. 
Peut-être  jadis  v  avait-il  «JaNaiila;;»'  de  ces  arhres;  |XMit-/^tre 
aussi  einplovail-on  la  Iminui .  excreiiH'nfs  secs  de  lama,  (.es 
sortes  de  comImstiMe  donnent  une  chaleur  sullisanle  |>our 
loiidre  le  (  lirv.s<M*olle  dans  des  lourneaux  construits  connue  les 
hiuuras. 

\ii  pnd  dr  rextrêmitéde  la  colline  où  se  trouve  la  mine  A, 
j.ii  lencontre  un  mantv.  riin  de  ces  grands  Mo»  s  de  pierre  ciue 
les  Indiens  prehisp.iiihpies  employaient  pour  hrover  les  mi- 
nerais. Il  est  reprodiiil    //</.    lO.'i  et   sa  coupe  \erhrale  fiq.  iO^t. 


ARCHEOLOGIE   DE  LA   PUNA   DE  .H.IUV.  r)M 

L'Indien  dessiné  à  coié  du  maray  csL  siinplenienl  desllné  à 
servir  d'échelle  de  proportion.  Le  maray  est  nne  œnvre  de 
lapidaire  bien  achevée  avec  des  superficies  planes  et  parfai- 
tement lisses;  les  arêtes  sont  arrondies.  La  roche  employée  est 
(hi  granit  dur  et  compact,  grisâtre  avec  des  grains  de  mica 
noir-^l  (^ette  roche  existe  seulement  dans  un  endroit  de  la  Que- 
hrada  de  Gobres,  à  environ  s*""'  des  mines  :  il  est  probable  que 
les  Indiens  ont  apporté  de  là  ce  gros  bloc.  Le  maray  a  o™88 
de  hauteur  verticale,  0^70  de  longueur  maximum,  o™54  de 
largeur  maximum.  Ces  deux  dernières  mesures  ont  été  prises 
près  de  la  base,  où  commence  la  surface  bom]:)ée  qui  devait 
être  mise  en  contact  avec  le  minerai  à  bi'oyer.  Vers  le  sommet, 
\v  maray  diminue  peu  à  peu  en  longueur  et  en  largeur.  Sur  la 
face  supéj'ieure,  il  y  a  une  dépression  longitudinale,  et,  à  o'"3() 
au-dessous  du  sommet,  le  maray  est  entouré  par  une  rainure 
assez  profonde.  Des  deux  côtés  les  moins  larges  il  existe,  à  la 
partie  supérieure,  deux  trous  d'environ  o'"o5  de  diamètie  et 
d'une  dizaine  de  centimètres  de  profondeur.  Ces  trous,  la  dé- 
pression sur  le  sommet  et  la  rainure  ont  servi  à  attacher  les 
barres  en  bois  qui  devaient  mettre  le  maray  en  mouvement. 
Deux  ou  plutôt  quatre  hommes,  vu  le  poids  considérable^  du 
bloc,  devaient  imprimer  ce  mouvement,  placés  un  à  un,  ou 
deux  à  deux,  de  chaque  côté. 

Le  maray  se  trouve  actuellement  en  dehors  de  l'enceinte 
londe  qu'on  voit  sur  le  plan  ficj.  102.  Cette  enceinte  est  bâtie 
en  pierres  unies  au  moyen  de  terre  glaise.  Elle  est  presque*  cii- 
culaire  et  son  diamètre  le  plus  long  est  d'environ  8'".  Le  mur, 
(le  2™  de  hauteur  et  de  o'"8o  d'épaisseur  environ,  est  appuvé 
du  côté  sud  contre  un  grand  bloc  de  pierre  de  ^4"'  de  hauleui-, 
et,  vers  le  nord,  le  mur  est  percé  d'une  porte.  Derrière  le 
giand  bloc  se  trouvent  les  murs  d'une  petite  habitation  appuyée 
également  contre  ce  bloc  cpii  reuqilace  l'une  d(»s  parois  d(* 
riiabitation.  Au  milieu  de  l'enceinte  circulaire  esl  placée  une 

'"'   «Gianit  à   hiolilo,  un  peu  chlorilisé  ;  (|uarl7.  bleuâtre»,  suivant   M.  Lacroiv. 


:,vi  wnoiiTKS  i)K  i.\  nK(;ic»N  vndink. 

;;i.Miil«'  |)i«in*  |ilalf  «Inivinui  S'"  .u>  dr  Inii^inMir  sur  «"'  t\r 
larj(«Mir.  Ou  a  saiis<loiil«*l)n)>«*  |M'ii(laiil  l<ui«;lom|)s  (li»s  iiiini>i-ais 
sur  vriif  nirrrr,  car  «'Ihî  ••ii  [X»rlr  (l«»s  Iraci's  \isil)l«'s. 

I.r  maray  est  cerlainriiieiit  l'œuvre  cirs  ln<li«'us  préliispa- 
iii(|urs  il  Irur  a  s«'r\i  à  hrover  l«*s  luiuerais.  Ku  Auiêriqui», 
axaut  rarii\«M*  (1rs  Ksn.i«;u<>ls,  sauf  |xnir  des  lins  anliiterluralps 
flans  les  j^rauHi's  villes,  ers  cirrnicrs  \\v  |)rati(|uai('iil  pas  la 
sruli)lun'  sur  pirm*.  lis  s»*  horuaii'ul  sans  cloule  a  faire  l)ro\er 
les  minerais  par  les  Indiens  avec  les  marays  cjue  ceux-ri  avaient 
fal)ri(pi«'s  |)alieniinriil  .1   l.iidr  de  inirs   iiistruuieuts  primitifs. 

Au  contraire,  le  mm  (|iii  rulniirr  le  maniy  de  (!ohi*es  a  rU' 
prohahiement  ronsiruil  par  f«'s  pninitMs  flspaj^nols;  sa  otms- 
Iruttion  ne  parait  pas  d'<>ri*;ine  indienne. 

Kn  dehors  de  ce  mnniy,  j'en  .m  \n,  dans  ht  l*nna.  daulres 
avant  des  formes  anal«)j;ues.  Deux  marays  se  trouvent  |)res  de 
i'r^lisr  (te  Hinrona(ta  (*t  un  autre  à  Pomp(*ya,  à  lo^"  au  sud 
de  San  \nloni(»  dr  fosOohres.  Nous  rn  ronnaissons  deux  de  l.i 
région  dia«;uil«'  :  I  nn  se  IrouNr  ,1  l.a  l*la<illa,  dans  la  Sierra  de 
las  (iapillitas,  (léj)arl)iii('nt  d'Andal<;alâ  (province  de  (iatamar- 
ca),  et  l'autre  à  lluasan,  j)res  du  xilla^^e  d' Andali^alâ.  Le  |)re- 
mier  a  «'lé  décrit  d'ahord  par  M.  l.afonr-(  )uevedo  189.  |».  5tj),  et 
ensuit*'  par  te  |V  ten  Kate  342.  |>  ^^2j  (|ui  en  donne  une  ii^un*. 
Le  second  maray  es!  Ii«;un'  par  M.  And)rosetti  ,19.  p-  irïi.«t29, 
I».  178. 179),  qui  repnMiuil  aussi  le  dessin  de  ten  Kate,  du  maray 
de  Las  (iapiltitas.  M.  \.  (jnimi^a  295.  p.  107)  dit  ('>tra|ein(Mil  a\oir 
Nil,  daii^  le  déparlrnit-nl  dr  'rino((asta  (( latamarca) ,  de  n«un- 
hreux  marays  «piil  a|)pelle  ronanas,  et  \I.  I>.  S.  \«;uiar  (6.  p.  i^ 
nous  apprend  (in'il  v  a  aussi  (l(>s  manivs  dans  la  |)roviiic(*  de  San 
luan.  Ce  dernier  reu'^eij^niMnent  est  confirmé  pai-  le  fait  (pinne 
|)arlie  de  la  Sierra  de  la  lluerta,  dans  le  département  de  Valle 
l'erlil  de  c(»tte  proxince.  est  dénommée  .Sierra  de  los  Maraves. 

\l  11  \.  l'Inlippi  285.  |.  -'i  a  \n.  rn  i8.*>8,dans  la  n»ine  de 
San  liartolo,  .1  une  \in^tainr  d<-  kilometr(*s  au  noni  d<*  San 
Pedro  de  Atacama,  liroyer  li*  nouerai  de  cuivre  «au  m(»ven 
dune  |)ierre  d'iMniron   nn   pirtl  et  demi  d'i*iKiisseur  et  un  piivl 


Pl.  XLT. 


Fiif.    lOo.         Cobres.  Maray.  —   i^ao  gr.  nal. 


Fig.   io/|.  —  (lolires. 

Coupe  verticale  du  inaruy. 

1/20  gi'.  nal. 


Fig.  loô.  —  Colires. 

Mortier  eu  pierre. 

1/3  gr.  nat. 


Fig.  loO.  —  (( .  Caniavrld  en  ciiixi'e.  —   3//|  gr.  nal.  —   b,  c,    Fragniruts  de  inoulfs  de   l'oudi'i'ie 
(lis  aiicieunes  mines  de  Cobres.  —  3/7  gr.  nat. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA   PUNA  DE  .TUJLM.  5'i3 

de  largeur,  laquelle  avait  deux  J)arres  eu  bois  lixées  à  ses  extré- 
mités ».  Ce  serait  là  uu  véritable  maray,  mais  l'auteur  ue  dit 
pas  si  la  pierre  était  spécialement  taillée  à  cette  fin,  ou  si  c'était 
une  pierre  brute  employée  dans  le  même  but.  En  Bolivie,  les 
anciens  marays  ne  sont  pas  rares;  on  leur  v  donne  le  nom  de 
(jmmbalrles. 

Les  mines  de  Gobres  ont  été  exploitées,  apiès  les  Indiens 
autochtones,  par  les  Espagnols,  qui  y  ont  laissé  les  ruines 
d'une  mission,  c'est-à-dire,  d'une  station  pour  les  religieux,  qui 
probablement  faisaient  travailler  les  Indiens  à  leur  profit.  Ces 
religieux  étaient  sans  doute  détachés  du  grand  étalîlissement 
religieux  de  Casabindo,  que  nous  avons  déjà  mentionné  à 
propos  des  Indiens  de  Susques. 

Sur  le  plan^f^.  102,  on  voit,  à  une  échelle  très  réduite,  ces 
ruines  qui  consistent  en  des  murs  en  pierres ,  unies  au  moyen 
de  terre  glaise.  Les  murs  sont  encore  conservés  jusqu'à  plus 
de  i*"  de  hauteur;  ceux  de  la  chapelle  ont  plus  de  2'".  La  mis- 
sion était  située  au  fond  d'une  petite  quebrada  où  jadis  un 
ruisseau,  aujourd'hui  à  sec,  descendait  des  montagnes.  Les 
ruines  se  composent  d'une  grande  cour  de  28™  de  longueur, 
Est-Ouest,  sur  20"'  de  largeur  dans  sa  partie  la  plus  large,  vers 
FEst.  Deux  portes  latérales,  à  f Ouest,  servent  de  communi- 
cation entre  la  cour  et  l'extérieur.  Dans  le  fond,  à  fOuest,  il  y 
a  une  petite  voûte  au  bas  du  mur,  probablement  destinée  à 
donner  entrée  au  ruisseau  qui  paraît  avoir  traversé  la  cour, 
bien  que  je  n'aie  pu  en  découvrir  la  sortie  qui  devait  se  trouver 
à  TEst,  mais  que  les  terres  de  déblayage  apportées  par  les  eaux 
ont  probablement  cachée.  Au  sud  de  la  cour,  on  remarque 
un  édifice  qui  paraît  avoir  été  la  chapelle.  Son  intérieur  a 
4""X2'"v5o  de  superficie;  ses  murs  sont  plus  épais  et  faits  avec 
plus  de  soin  que  ceux  des  autres  constructions.  Des  murs 
d'appui  sont  placés  à  fextérieur,  comme  on  le  voit  encore  .1 
de  vieilles  chapelles  européennes.  La  porte  qui  donne  sui-  la 
cour  est  surmontée  d'un  arc;  à  l'Ouest,  il  y  a  une  fenêtre.  Au 
nord  de  la  cour  se  trouve  une  chambre  fei-mée  par  des  muis 


511  VMinlITKS  DK   I.  \    IIKCMON    WhlNK 

«If  lr«»is  rôli's  seiiltMiinil  iiiai>  nii\«'rlr  \«'is  la  cour,  •^n^  iiiir 
li»rr.iss«*  i'*l«'v«'i'  (\v  |»n'>  d  un  iiM'lrc  aii-<lessiis  du  n(»|.  \,r  toit  t\o 
cviU*  rliaiiihn*  «1  vir  soiiIimiii  di*  vt*  vôiv  par  deux  coIoiiik's  (|ui 
sont  LMicorc  t*oiis«*n(*f>s  jiiMjuà  uni'  ccrlaiiu*  liaiiUMir.  Le  long 
di's  trois  murs  dr  la  rliainhn*  il  v  n  dos  bancs  lixrs,  hàlis  «mi 
j)i<»rn'.  (!«'tt«'  nirrr  a  jXMilH'tn*  i*h*  \v  n'Ircloirc  on  nn  lira  de 
rcnnion  des  n'lii;irn\.  A  coté  se  tronve  nne  antre  cliainhre  a\ec 
(inatre  ninrs  et  nne  ixirtc  dnnnaiit  mit  iiiir  aiitn-  Icii.ism'  (Hm 
lonrlir  rrllr  (ine  nons  >enons  de  dcc  rut".  I  ).ms  les  coins  snd- 
on«'sl  t't  nord-est,  il  existe  encore  <ien\  cliand)res,  •'!  nne  Irni- 
sienie  en  drliors  du  mur  de  circonvallation. 

La  tradition  roMsrr\(M>  par  les  Indiens  actnels  raconte  (ine 
rima^T  dr  saint  \ntoiin'  des  (inivres,  considérée  coinine  très 
iiiiiaruliiisi'.  aNait  jadis  sa  |)lace  dans  la  clia|)<>lli>  de  cette  mis- 
sion, <l  ou  elle  a  ét«'  transportée  dans  l'église  de  San  \nlonio 
de  los  (,ol)res  ou  ejjr  m-  trouxe  iiiaiiitenant. 

|).His  l.i  lueiiir  p(>tlte  \allee  on  est  située  la  station  des  reli- 
j;i«'n\  se  li'oiiveni,  eu  deux  eiidn»ils,  les  restes  désignés  sur  le 
plan:  ■  toiirneanx  espa;>;nols  •.(]<•  sont  des  j)lales-lormes  prestnie 
carré<»s,  deiniroii  .V"  de  côte  chacune,  <'onstruites  en  iiierre. 
(.es  constructions  sont  sitn«*es  dans  la  plaine,  et  non  sur  les 
<'ollines  comme  l«*s  hiiniras.  Les  c^irrés  sont  couverts  de  pierres 
hrniée»,  avant  e\  ideninniil  apparleiiu  a  fies  lonrneanx  riestinés 
a  fondre  du  Minieiai.  Mélanges  aNec  ces  pierres,  on  tronve  en 
ahondance  des  scories,  des  fragments  de  culots  (!•■  (UiNie  fondu 
et  de  dehris  fie  moules  en  terre  cuite  de  formes  diverses. 

Parmi  les  inouïes,  riont  il  ne  reste  en  général  (pie  des  frag- 
ments, ou  reconnaît  snrl<»ut  ceux  «pii  ont  servi  à  couler  di's 
cnmarelas,  s<»rte  de  |)etits  mortiers  en  <  ui\re  destim's  aux  tirs 
•  •Il  I  lionneiir  des  saints,  exécutés  encore  n.u  les  Indiens  |M'n- 
daiil  leurs  innomhrahles  fêles  semi-religienses.  La  /rVy.  Kffi  a 
représente  I  nn<>  de  ces  canuirvlns  cpie  j'ai  acciuise  d'un  Inflien 
a  Pncarnde  Hinconada.  I  Va  près  ce  (jnil  médit,  ou  ne  fait  pins 
maintenant  de  rnmnirtas  dans  la  Puna;  celles  (pii  >  existent 
\ienn(>nt  des  ancetivs;   l'art   de  fondre   fes    mi'tanx   est   lotafe- 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JLJLY.  545 

ment  oublié  des  indigènes  de  nos  jours.  La  poudre,  introduite 
par  l'orifice  supérieur  de  la  camarela,  est  parfois  préparée  par 
les  Indiens  eux-mêmes  d'après  la  méthode  que  j'ai  décrite 
page  369 ;  mais,  en  généi'al ,  elle  est  de  provenance  européenne. 
Sur  la  ligure,  on  remarque  le  trou  qui  sert  à  introduire  la 
mèche. 

A  coté  de  la  camareta  est  représentée  la  moitié  d'un  moule 
(^fi(j.  106  b)  ayant  servi  à  couler  des  mortiers  de  cette  catégorie. 
Ce  moule  provient  des  «  fourneaux  espagnols  » ,  ainsi  que  le 
tube  en  terre  cuite  fig.  106  c,  qui  doit  être  le  fragment  d'un 
moule  à  couler  des  barres  cylindriques.  On  recoimaissait  éga- 
lement, parmi  les  moules  des  «fourneaux,  espagnols»,  ceux 
qui  avaient  servi  pour  couler  les  lingots  circulaires,  plans 
d'un  coté  et  convexes  de  l'autre,  et  qui  étaient  en  usage  au 
temps  de  la  domination  espagnole. 

Il  y  a  une  vingtaine  d'années,  les  mines  de  Gobres  ont  été 
exploitées  par  un  Chilien,  nommé  Roco,  qui,  selon  les  rensei- 
gnements que  m'a  donnés  un  Indien  ayant  travaillé  poui-  lui,  a 
creusé  plus  profondément  de  o"*  chacune  les  anciennes  ga- 
leries-4  et  i>,  mais  a  surtout  recueilli  des  culols  de  cuivre  et  (hi 
minerai  laissés  par  les  anciens  Espagnols.  Il  faisait  transporter 
le  minerai  à  Pompeya,  au  sud  de  San  Antonio  de  los  Cobres, 
où  il  possédait  une  fonderie  avec  des  soufflets  actionnés  ])ar 
un  ruisseau.  Il  a  construit  les  deux  maisons  dont  les  nuirs 
existent  encore  et  qui  portent  les  lettres  D  et  E  sur  le  plan, 
mais  il  n'a  pas  fondu  de  minerai  à  Cobres. 

Avant  de  terminei"  ce  ciiapitre  sui;  les  mines  de  Cobres,  il 
me  semble  à  propos  de  dire  quelques  mots  sur  les  liuairas  en 
général. 

Ces  fourneaux,  d'une  origine  certainement  préhispanicpic, 
ont  été  en  usage  jusqu'au  commencement  du  dernier  siècle, 
au  moins  flans  rpiekpies  endi'oits  cachés  dnns  les  labyrinllies 
de  la  Cordillcic,  isolés  de  ioiil  le  reste  du  monde,  de  la  ciM- 
lisation  et  du  progiès. 


jiij  Wrini  ITKS   l)K   I.  V    IIK(.I(»N    \M»INK 

\(»V()iis  (l'iihonl  ce  (jur  (list^'iil  (juelqiH's-iiiis  des  anciens 
('liroiii(|iieni's  snr  les  Ininiras  : 

IVilrn  <!••  rii'Zii  «II*  IxMHi  101.  r.  ij«.  |i.  ti8)  :  {Ijos  Iiums]  iMint  «i/iMurrAurM- 
ilrl  inriul  hiu  uin  iiiuis  jitnitits  ilr  Intint .  ih'l  luUi'  y  inunrm  ifiir  vs  lut  iiIlHihatfiirni 
lit'  l'.sptina .  Iniinuln  pin  mmhtis  ptirlf^  iilijitnus  tnjiijrnis  o  irspirailents.  Hit  rslus 
tain  fttntinn  carhtnt .  v  el  inctal  enrima;  y  puesius  por  las  cernts  o  Ituirnts  doiide 
ri  rirnto  tciiui  mas  fuerza .  sacahan  tU'l  plata  .  .  .  Drsia  manrra  se  sacà  (mia  vsia 
iniilltliifl  tir  plata  anr  ha  saluln  drste  rerm  l'otnsi]  y  los  Indins  se  ilntit  nm  ri 
mrtal  ti  los  allns  dr  la  rrdnnda  dri .  a  sticar  plata.  IJaiitan  a  rslas  fin  mas  ipiai- 
ras,  Y  dr  noehe  hay  tanta*  drilas  pm  tinlos  los  campas  y  col lados  que  parrrrn 
litmuutrias ,  y  m  liempo  tfitr  hacr  riento  recio  se  sara  plata  ni  cantidad;  niandn 
il  vtrnto  falta ,  pi>r  ninqniui  manrra  pnrdrn  sacar  ninffuna.  —  uLes  Inc^is,  jxnir 
iiii'lln- il  jirulil  Its  iii«'-tdii\.  fuisiii«'iit  des  loniios  «n  Icrn*  ruit»*.  s«*mlil;il)li*> 
iiiix  ihAs  clf  ha^ilic  d'Kspafçno,  et  munis  d**  trous  en  plusieurs  endroits.  I)an> 
ce»  formes  ils  niettuienl  du  rharbon  et  uu-dessus  le  nuUai  (niiner.ti).  0> 
Tonnes  plarj^es  sur  les  rollines  et  sur  les  coteaux  où  le  vent  était  !••  plus  fort . 
ils  en  retiraient  l'argent.  .  .  C'est  de  cette  manière  qu'on  a  obtenu  toute 
cette  grand«>  quantité  d'argent  qu'on  a  extrait  de  cette  montagne  (Potosi).  et 
le.s  Indii-ns  allaient  avec  le  minerai  partout  aux  ••n% irons  pour  en  extraire 
l'arfjent.  Ils  ap|M-llent  ces  formes  d»'s  gtiairas .  vl  la  nuit  il  y  on  a  un  si  grand 
ni*inltie  sur  toutes  les  collines,  (|u'il  send)l«-  >  a\oir  une  illumination  gén<'^ 
raie.  l^irM|ue  le  vent  est  violent,  on  obtient  beaucoup  d'argent;  quand  il  n'y 
a  pus  d<*  \ent,  il  est  inqHissibl*'  d  en  obtenir.  • 

Ikilta/ar  Hamirez  305  .  hJ  minlo  antiijiio  para  iH'neftctar  los  mrtairs  aitto 
ifiir  se  introilnirsr  ri  azogiir .  rnt  una  fundirion  m  hornos  dr  virnto .  los  ciutles  los 
imlios  llamaUan  iptainis.  Estas  son  hornos  portaliles  de  jonna  de  itiui  cajitritt  dr 
Imrro  rrndo  dr  un  driln  dr  ifnirso.  Tirnr  nna  vara  n  pin-it  mas  dr  alto  \  nna  trivia 
m  anrho  m  ri  pu-,  dr  alli  la  rnsanchando  hasta  metlia  vara  rn  In  nuis  alto.  E.sla 
lleno  de  ojas  à  Intcas  por  la  driantrra  ,  por  dondr  reciltr  el  riento  ron  que  se  enriende 
yfuniie,y  en  los  Ltdos  y  espalda  tienrn  otnts  ojas  poeos  v  petfurnos  por  donde  salr 
el  humo.  F.stm  hnrnn.t  pintrn  los  indios  rn  Inifarrs  allas  v  r.rentns ,  donde  1rs  da  ri 
nrnin  ron  Uln-rtad .  rtiando  ri  vtrnto  rs  rsctuo ,  sr  snben  à  los  rrrnts .  y  ruanda  r.« 
mnrho  fe  Inijan  à  la  llano  qne  en  ronocer  estas  tiempos  .wn  harto  dieslros.  lùmdrn 
rn  estas  hitrnas  de  dia  v  dr  nin'he,  rama  tienrn  ri  vienta,  hinrhenlos  de  carbon  y 
fMUtrnlrs  fitnjn,  v  rn  la  alto  erhan  ri  mrtal.  M  pir  drI  homa  tienen  pursta  nna 
ra:nrla  dr  Inirn»  rrndo,  dondr  ui  nitirandn  ri  pinmn  nnr  noir  del  métal ,  \  alli  »c 
hare  lejiieins.  las  rnales  despaes  rrfinan  rn  hornos  de  rrfinar  {ttoemrhimpn)  donde 
«c  hare  plata.  E*  fnndirian  lotira  mrtalr*  iiiiiv  liras  v  itara  indias  que  trnqan 
jUrma  pani  rtftrnilla.-^  »  \>anl l'introduclion  du  meiruri-.  l'ancienne  manien- 
|M>ur  niellri'  a  |tiolit  les  métaux  était   de  les   londn-   dans  des  fourneaux   a 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJU^.  547 

vent  que  les  Indiens  appelaient  des  (jiiainis.  Ces  fourneaux  sont  portatifs  et 
ont  la  forme  d'un  pot  en  terre  crue  d'un  doigt  d'épaisseur.  Ils  ont  une 
vara^'^  ou  un  peu  plus  de  hauteur,  et  un  tiers  de  vara  de  diamètre  au  pied  ,  et 
s'élargissent  jusqu'à  avoir  une  demi-vara  au  sommet.  La  (juaira  est  pleine  de 
trous  sur  le  devant  où  elle  reçoit  le  vent  au  moyen  duquel  le  minerai 
s'échauffe  et  se  fond.  Sur  les  côtés  et  derrière  il  existe  d'autres  orifices,  petits 
et  peu  nombreux,  par  où  sort  la  fumée.  Les  Indiens  placent  ces  fourneau\ 
dans  des  endroits  élevés  et  exposés  au  vent,  qui  y  peut  souiller  librement; 
lorsqu'il  y  a  peu  de  vent,  ils  montent  sur  les  montagnes,  et,  quand  il  y  en  a 
beaucoup,  ils  descendent  dans  la  plaine.  Ils  sont  très  habiles  à  reconnaître 
le  temps  qu'il  fera.  Ils  fondent  dans  ces  fourneaux  jour  et  nuit,  selon  le 
vent;  ils  les  remplissent  de  charbon  qu'ils  allument,  et  ils  versent  le  métal 
(minerai)  d'en  haut.  Au  pied  de  ces  fourneaux  ils  placent  un  pot  en  terre 
crue  où  tombe  goutte  à  goutte  le  plomb '2)  qui  se  désagrège  du  minerai,  et 
qui  prend  la  forme  de  lingots;  ces  lingots  sont  ensuite  affinés  dans  des  four- 
neaux spéciaux  [toccochimpu) ,  où  ils  sont  convertis  en  argent  pur.  Ce  procédé 
de  fonte  ne  peut  être  employé  que  pour  des  minerais  très  riches  et  par  des 
Indiens  qui  ont  assez  de  flegme  pour  attendre.  ») 

Fray  Baltazar  de  Ovando  (279)  :  (hmiido  los  metales  acudian  à  mnclw,  no 
los  fundian  los  espaiwles ,  sino  los  indios.  La  causa  no  se  sabe.  El  mctal  cernido 
y  lavado  echàhanlo  à  hoca  de  iioche  en  unas  hornazas  que  llaman  (juairas, 
acjujereadas ,  del  tamano  de  una  vara,  redondas ,  y  con  cl  aire  (jue  cntonces  es 
mas  veemente  fundian  su  métal.  Decuando  en  ciuindo  lo  limpiaban  y  cl  indiofun- 
didor,  para  (juarecerse,  eslàbase  al  reparo  de  una  parcdilla  sobre  ifue  senlaba  la 
(juaira  y  derrelido  el  métal,  limpio  de  la  escorta,  sacaba  su  tcjo  de plata  r  veniàse 
à  su  casa  muy  contento,  y  a  este  paso  de  noclie  este  cerro  era  todo  luminarias  de 
guairas  fundiendo  plata .  .  .  Cesaron  totalmente  las  guairas  desde  (jue  se  empczo 
el  béiiefcio  de  azocjue  quefaé  el  segundo  afio  del  gobierno  de  don  Francisco  de 
Toledo.  —  («  Quand  il  y  avait  des  métaux  (minerais)  en  grande  quantité,  ce 
n'étaient  pas  les  Espagnols  qui  les  fondaient,  mais  les  Indiens.  La  cause  de 
ce  fait  n'est  pas  connue.  Les  Indiens,  le  soir,  mettaient  le  minerai  bluté  et 
lavé  dans  des  fourneaux  qu'ils  appelaient  (juairas,  d'une  vara  de  hauteur, 
ronds  et  percés  de  trous.  x\  l'aide  du  vent,  qui  est  très  violent  à  cette  heure- 
là  ,  ils  fondaient  leuis  métaux  (minerais).  De  temps  en  temps,  ils  les  épu- 
raient. Pour  se  garantir  contre  la  chaleur,  le  fondeur  se  plaçait  devant  un 
j)etit  mur,  sur  lequel  la  (juaira  était  placée.  Le  métal  une  fois  fondu  et  lihic 

''*   La  vara  ou  aune  espagnole,  varie  un  '"'   Sous  le  nom  de  plunil) ,  i^aniire/.  «I»-- 

|)eu  dans  les  diirérenles  provinces.  La  vara  sij^ne    sans    doute    far^'enl     non    adlne  , 

rtisIclhtiKi    a    ()"'<Sr).    Daprès   liaiMiic/,   les  niélauf^é  a\ee  du  plonil)  el  il  aulics  inipu- 

liiiairas  a\aii'nl    donc  einiion    i  "  de  liaii  relés. 
leur. 


:,Ï8  \\TIOllll>    l»l.    I.\    r.K(.h»N    \M)INK. 

<!••  scorie,  rintlicfi  ivlirail  vm  liiij^ot  tiarpnl  «l  ivnliait  rli»/.  lui  liv>  >ii lis- 
fait  <l«-  son  Irav.iil.  l-i  imil.  la  moiila«îm'  seiublail  loul  illuiiiinw  par  le«. 
hiiuims  où  lim  lomlail  «I»'  rarj:i-nl .  .  I-.«'S  huaints  ressu-rent  d'être  en  usajje 
<l«!i  ilu'cMi  roniineiira  à  uliliM-r  !••  ini'nun-.  cv  qui  airixa  dans  la  d«Mi\i«'n»«' 
aiMié«'  du  pouvinnMn»Mil  d«-  l)«»n  KranriMO  d«'  ToK'do  '  .  • 

\l\;iin  Moii.so  H;irl)a  (53.  civ.ji.  79,801,  (iiir  (Ir  Pulosi.  dans 
son  r\n'll«iil  Iniilr  Mir  l'ail  iinlallur^niHH*  <h'  son  r>|MM|ii«>, 
(li^rril  l«'H  huairas  ri  les  tmiulnmju»s  (!••  la  maiiit'n*  sui\aiilr  : 

[>«  imtnmlrs  ilr  rstii  tierni  mmo  110  iilcanrurvii  <7  «.<»  de  ntwslnts  furllrs ,  iisu- 
nm  piint  nu  ftiiuliciourf  lus  liornos  tfnr  Uaman  guaints ,  y  uy  lus  tisan  ItHlttVM  en 
fsin  tillit  linfuTial,  Y  nlnii  pttilcs.  Sitti  sfiin'ifiiilrs  à  lus  (iitsteUnims  dirlws .  difr 
riiuuinsv  m  une  fun  linluf  fMirlis  isUm  llrmis  dr  m/Jiyrnw ,  fnti  dnitdv  eiitnt  cl  itiir 
aiiimdo  el  vienlo  luipla ,  lirmpti  m  ifur  soin  puedcn  fnndir.  Stilrn  ^mr  la  fmrtc  df 
nluijo  de  cuda  uim  dvftos  atmjmts  nnns  conio  orrjtts  iHUiiieiuis .  m  t^iir  se  siislenla 
mil  rtirlnm  f^u  lu  Imndii  dr  f\ura .  ptim  ifiir  entre  el  nire  calientr.  I^ànen.w  rii 
huinivs  idloi ,  V  dnnde  cnrrti  ri  vii'nhi  dr  nnhnnmt 

l.lamaiise  rit  esta  Pnivinriit  Umtrhimpits  nnns  linrnns  senirjanles  à  las  tfne  Ins 
nlalrnis  llanum  ninflas ,  y  à  Ins  en  tfur  se  hnn'n  lus  rnsayes  de  lus  Inirnis.  h\indrsr 
m  eltns  jHtr  crin  Un  mrtal  nm,  m  ptan  ninlidnd ,  y  los  Jndins  Ins  nsiilmn  fMim  itJi- 
ntir  snlttmrntr  :  rs  un  fâlirtni  drsir  nnnln.  Ilà:rsr  nn  Iwrnn  rednndfi ,  rninn  Ins  dr 
relM'ih'itirtnn .  jM-n»  npenns  de  rrini  de  ditunrin».  Tiene  dos  pnerltis .  la  nna  fte 
anrnn ,  adnndr  se  fuirdr  arnmmlar  el  fnrlle.  si  sr  tinisirsr,  p*ini  alnvviar  lu  »»/»m. 
ifrandr  la  nini .  rnfirnlr  desia .  ruptiz  a  qnr  pur  rlla  se  pnrda  fumer  denint  det 
hnrnn  la  innfla ,  nnr  es  rninn  nna  inrdia  nlla  ipandr  parlida  drsdr  la  lun^a  de  alln 
à  Imjrtt,  Itena  Imia  de  aqnjrnts  pur  dnnde  el  fnetpt  del  rtirinai  se  mmmnniai.  El 
rirrnln  nnr  descnltc  In  irdnndn  desta  innfla  ha  de  lener  whn  n  dirz  dédits  de  diàine 
tw  inenns  nnr  In  hnrrn  del  hnrnn,  fHira  ifnr  m  ri  rsparin  ifiir  jutr  Indas  parlo 
i/iAni  #ivfi  Inijar  fuira  el  rai^nni.  El  rnrlln  de  la  innfla  lletfne  ajnsladainenle  a  ein 
fHirejar  nm  la  fmertit  ifrande  del  laettrhiiiifin,  y  si  se  hnviere  de  nsar  del  fuel Ir  h<i 
de  Irnrr  la  dnha  innfla  dn\  riicllits ,  tfiir  llrtfnen  ftttr  la  nna  v  nlni  faille  à  las  dns 
fmerlas.  l*nr  In  alln  de  la  Imln^la  de  arnlnt  sr  de.ra  nn  aifiifcm  ivdimdn,  futr  dnnde 
se  aiiadierr  el  rarlmm  nerrssitnn .  nmie  se  fuere  (fosiandn  v  /iirjjpo  se  eerrtini  ctm 
nn  liifum  de  iarm  rmidn.  yiir  se  ftimdni  y  tfiulani  fntm  este  efecln.  En  cl  sneln 
drl  hnrnn  sr  asurnia   n   '■  ■  ,  o  rrndradn ,  wifnn  >r  ifinsirrr  olirar.  Innpi  sr 

arniinnla  la  innfla     >  nlf:  '•   nm  nna  rninn  lalda  llana  dr  Imrn  Imrm,  Inrn 

rociJo,  $e  lafta  In  tfne  tfiiedô  desritbierln .  desde  el  rnelln  de  la  innfla  .  hasia  In  irs 
lanlr  dr  la  fmrria  ftnr  dnndr  se  enini.  v  se  enilHirni  v  ajnsia  lurn.    )  à  In  hiiem 

''    l.'aii  i.'i7n. 


AIICHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  .lUJUV.  5'i9 

del  caello  se  acomoda  olra  pueiieçuela  de  barro ,  que  se  (juitay  poiie  para  cebar  cl 
métal,  ver  cl  bafio  y  limpiarlo  y  lo  dénias  (jne  convemja. 

(«  Les  indigènes  de  ce  pays,  comme  ils  ne  connaissaient  pas  l'usage  de  nos 
soufflets,  employaient  pour  fondre  leurs  minerais  des  fourneaux  qu'ils  ap- 
pelaient (juairas,  et  il  les  emploient  encore  aujourd'hui  dans  cette  ville  im- 
périale (Potosi)  et  dans  d'autres  endroits.  Les  fjaairas  diffèrent  des  fourneaux 
castillans'^'  déjà  nommés,  en  ce  qu'ils  ont  partout  des  trous  par  lesquels 
entre  l'air  lorsque  le  vent  souffle,  et  ce  n'est  que  lorsqu'il  y  en  a  que  l'on  peut 
fondre  des  minerais.  Au-dessous  de  chacun  de  ces  trous,  il  y  a  des  hords 
saillants,  où  l'on  met  du  charbon  que  Ton  maintient  allumé  pour  que  fair 
soit  chaud  lorsqu'il  entre  dans  le  fourneau.  Les  cjuairas  se  placent  sur  des 
hauteurs,  oii  il  y  a  généralement  du  vent. 

«Dans  cette  province,  on  appelle  tocochimpos  une  sorte  de  fourneaux 
ressemblant  à  ceux  que  les  orfèvres  nomment  moufles  et  dans  les{[uels  on 
(les  Ivspagnols)  fait  les  essais  des  lingots.  Dans  ces  fourneaux,  on  fond  par 
bougeage  des  métaux  riches,  en  petite  quantité.  Les  Indiens  les  employaient 
seulement  pour  affiner  les  métaux.  C'est  un  fourneau  rond,  comme  ceux  à 
réverbère,  mais  ayant  à  peine  une  vara  de  diamètre.  Il  a  deux  ouvertures, 
dont  une  petite,  où  Ton  peut  mettre  le  soufflet,  si  l'on  veut,  pour  accélérer 
le  travail.  En  face  de  cette  ouverture,  il  y  en  a  une  autre,  sufTisainment 
grande  pour  introduire  dans  le  fourneau  le  moufle,  qai  ressemble  à  une 
moitié  de  marmite,  fendue  de  haut  en  bas  et  pleine  de  trous  par  lesquels 
doit  entrer  le  feu.  Le  moufle  doit  avoir  huit  ou  dix  doigts  de  diamètre  de 
moins  que  la  cavité  intérieure  du  fourneau;  l'espace  ainsi  laissé  libie  est 
rempli  de  charbon.  Le  col  du  moufle  doit  correspondre  parfaitement  avec 
la  grande  porte  du  <o(ot7jmtpo,  et,  si  on  emploie  le  soufflet,  le  moufle  doit 
avoir  deux  cols  correspondant  aux  deux  ouvertures  du  locochiinpo.  Au  som- 
met de  celui-ci,  on  laisse  une  ouverture  ronde  par  laquelle  on  ajoute  du 
charbon  au  fur  et  à  mesure  qu'il  est  consommé;  on  la  ferme  avec  un  bou- 
chon en  terre  cuite  (jui  doit  pouvoir  se  mettre  et  s'enlever  pour  cela.  Le  sol 
du  fourneau  est  fait  avec  du  mortier  de  chaux,  de  sable  et  de  brique  pilée  ou 
avec  une  pâte  de  cendres.  On  fait  entrer  le  moufle  dans  le  fourneau  et  on 
ferme  sa  grande  ouverture  au  moyen  d'une  porte  plate  en  lern>  cuite  (|ui 
doit  bien  s'ajuster  et  dont  les  fentes  sont  bouchées  avec  la  terre  mouillée. 
Le  col  du  moufle  se  ferme  au  moyen  d'une  autre  petite  porte  que  l'on  doit 

*''  Ces    lioriios    casleUanox ,    (|U(>     dérril  ouvciUiit'   pour  y  inlroduiro  la  liiycic  du 

BarJja  avant  de  parler  des /iHo/Va.s- et  (lonl  il  souHlet.  En  avant,  à  la  base  du  lourncaii , 

donn(*  dos  (îf,iiros  (|U(' je  reproduis//*/. /^> 7  il    y   avait    une   aiilre   ouverture    |)our   la 

A,    H.    étaient    r.ylindri(|ues    ou    carrés,  sortie  du  iné'lall'ondu  et  de  la  scorie.  (.  esl 

d'une  ou  deux  varas  de  hauteur,  ils  avaient  la  Ibriiie  la  plus  simple  d'un  lourneau  a 

à  l'arriènî,  un  peu  au-dessus  du  sol,  une  soulllet. 


550 


WTIQUTKS  I)K  l.\  IVfcK.lnN    WDINK 


|)uu\oir  iiilf\»M  p«iur  voir  L-  l»ain  i-t  le  nettoyer,  et  faire  ce  qui  est  iiéc«»siain- 
en  général.  •) 

L'(»u\raj;«Mlr  harha  «-laiil  ran-  «I  pni  (oiiiiu,  je  rfpnKluis 
ici  .M«s  lijçiin's,  lt>s  stuilt'.s  (|in;  j»'  loiiiiaissr  njuV-sriiliiiil  l«'> 
lotiriicaiiv   iin*!alliirj(i(jiH's  niiploys   par  1rs  Iii(lii'ii>    a\aiil  la 


Kig.   11*7.  (  .  /?.  Knnrnraiu  •radilUoti.  C  lluniiit.  D  t.,  Toeoekimpn. 

Kr|irudiirlM>n  ilr«  ri-^iirr*  tlii  P.  lUrlta .  i6io.)('' 

coiunu'lr.  \,ajii/.    107  ('.  n'pn'stiiji'   la   Intaira,   (Ion!    il   isj    ln'> 

iiih'rrssaiil  dr  coiiiiailn'  la  Iimiih'.  On   \nil    les  Ilaiiiinr>  .sortir 
|)ar  1rs  Irons. 

/)    .1    //    (ioiiiinit    \r  locinlnmpo  t'I    si's    (lilIV'n'Mh's    parlirs. 

''*   l^a  Irgmilr  nrii;iM«lr  ilr  cr%  npiirr*  (»    pmetlit  Ae  Imrro  rom   qme  M  tafta  In   liri 

p«l  !•  Miit«nti<         I                          llitiHt  tftiti  h^rtirhimptt;   II.    f>nri In  (ar^iiniA.     /.    lapon 

i/ritf/ii    /{  h'irmntrt'                              C.tjimmtit  ron  ynr  ^r  nrrm  ri  Incrn kimpo  p.ir  anilm , 

Àr  Ut*    ImAtn*.    It.  Inrnrktmpn,  H.    »«   pmilr  pnr  tlnmlr  tr  rrhn  ri  mrhnn 
frmudt  fot  tUmJt  tmlrm  /«  mmfla  ;  F.  mafia  ; 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUV.  551 

D  est  le  tococliimpo  ouvert  et  montrant  la  cavité  E  où  doit 
être  placé  le  moufle.  F  est  le  moufle,  par  les  trous  duquel 
on  voit  aussi  sortir  des  flammes,  et  L,  non  indiqué  sur  la 
légende  originale,  doit  être  une  représentation  assez  primitive 
(le  son  col,  qu'il  fallait  ajuster  dans  Touverture  que  Ton  voit 
dans  la  grande' porte  en  terre  cuite  G,  destinée  à  fermer  la 
cavité  E.  H  est  la  petite  porte  qui  sert  à  fermer  l'ouverture 
de  la  porte  G,  et  /  le  bouchon  appliqué  dans  l'ouverture  du 
sommet  du  tocochimpo,  par  laquelle  a  lieu  l'alimentation  avec 
du  charbon.  Naturellement  les  tocochinipos  originaux  des  In- 
diens préhispaniques  n'étaient  pas  bâtis  en  briques  d'une 
forme  régulière,  rectangulaire,  comme  la  figure  les  présente. 
L'application,  mentionnée  par  Barba,  d'un  soufflet  aux  loco- 
chinipos ,  a  été,  comme  on  le  comprend,  pratiquée  seulement 
par  les  Espagnols,  qui  paraissent  avoir  adopté  ce  fourneau 
indien  pour  y  fondre  des  minerais  tout  particulièrement 
riches. 

\a\  p.  Bcriiabé  Cobo  (103;  I.  m,  c.  wwm;  1. 1,  [k  3o8)  :  «  Eslc  bencjicio  cou  fncf) 
es  de  dos  inaneras  :  iina  en  giiairas ,  otra  en  liornos  de  rcverberacion.  Giiâyranse 
solamente  las  metales  muy  ricos .  .  .  Para  derretirlos  se  ponen  en  los  coUados  y 
laderas  donde  con  mas  fiterza  soplan  los  vicntos ,  con  unos  hrazeros  (fraudes  de  harro 
(jue  Uanian  giiairas ,  con  carbon  encendido  y  cl  métal  adenlro ,  y  como  se  va  der- 
riiiendoyVa  consumiendo  el Jiiego  la  escoria  y  piirijicando  la  plala.  Toda  la  que 
sacahan  los  indios  del  Peru  anlujuamenle  era  por  esLe  modo  de  Jnndicion  porque 
no  supieron  otro  béneficio  en  este  reyno  y  a  esta  causa  no  aprovechaban  sino  los 
metales  muy  ricos  ;  y  por  machos  afios  no  usaron  los  espanoles  otro  beneficio  en 
este  reyno  hasta  que  siendo  virey  Don  Francisco  de  Toledo  se  diô  con  el  azo(jue.  » 
(«  La  mise  à  profit  des  métaux  par  le  feu  se  fait  de  deux  façons  diflerentes; 
dans  des  guairas  et  dans  des  fourneaux  à  réverbère.  Dans  les  (juainis  on  ne 
peut  fondre  que  des  minerais  très  riclies.  Pour  les  fondre,  les  Indiens  se 
placent  sur  les  collines  et  sur  les  coteaux  où  le  vent  a  le  plus  de  force ,  avec 
une  sorte  de  grands  réchauds  en  terre  qu'ils  appellent  guairas,  remplis  de 
charbon  allumé  et  de  minerai.  En  même  temps  que  le  minerai  se  fond ,  le 
feu  consume  la  scorie  et  purifie  l'argent.  Tout  l'argent  que  les  Indiens  du 
Pérou  possédaient  jadis  était  obtenu  par  ce  procédé,  car  dans  ce  royaumi'  ils 
n'en  connaissaient  pas  d'autres,  el  c'est  pour  cela  qu'ils  ne  nieltai<>nl  à  profil 
que  des  minerais  très  riches;  pendant  longtenq)s,  les  Kspagnols  ne  se  servi- 

3(1. 


:»5Î  ANTini  ITKS  I)K  I.V   UK(iM>N    WDINhL 

n-iit  qiu»  (le  co  pnicédé  jusqu'à  ce  qu'on  découvrit  le  m«îrcure,   Don   Fran- 
cisco (!♦'  ToIpcIo  étant  vice-roi.  •) 


i^c  i*.  (.uImi  (loiiiir  l'iiMiilf  uin-  «Irscriptioii  dôtaillrr  clrs 
•  roiiriir.iiix  à  n'\frh<'n'  »,  iiiInMliiils  <rKiin)|)«'  par  Irs  Ks|);i^Minl> 
ri  (iiii  a>airiil  l'axaiila;;*'  (|u  «m  \  |H)ii\ail  loiidn'  aussi  (1rs  iiii- 
ncrais  pauvres,  ri  (pi'il  iiVlall  pas  inTi'ssairr  d»-  hiovrr  Ir 
liiiiicrai  a\«M'  aillant  <lr  soin  (pi  il  l«'  lallail  pour  l»'s  hiunras. 

Lille  doiiiMM*  iiilfrcssanlr  du  V.  Colx)  (lAuf..  p.  509  sr  rapporh- 
au  hois  (pi'nii  «•iiij)lovail  dans  l<»s  «  luiirneaux  à  réverbère»  : 
Laliûa  ijur  se  iiucmn  es  mvnnda ,  de  rama,  (jur  U vanta  gran  Ilama. 
(-  L»'  Ixiis  (pToii  hriil»'  «'si  luiiin',  en  priiirs  hianclirs;  il  |)ro- 
diiit  iiiu'  «^raudr  ilaiiiiur.  »)  (^cla  corn'spniid  |)arlaiti>iiieiil  aux 
diverses  esiM'ces  de  loin  de  la  Piiiia.  Tous  les  auteurs  cités  par- 
lent de  ••  (liarhon  |)<iiii  !•■  (  i>iui)ii>>til)l<'  rinplové  dans  les  littai- 
ras:  mais  il  id-  iid*  p;ir.iit  pa>  pi-ohaMc  (|iii'  l«>s  judirns  aient 
ron\erti  la  yarvUi  «m  le  cliurijni  en  cliarhnn  axant  de  les  iiietlre 
dans  les  idiirneaiiv.  (larlttiu  veut  peut-èlrr  dire  ■  roinhiistihie  ►. 
Si  la  Inla  élail  aussi  en  usaj;e  pour  les  Inmiras,  re  serait  la 
uni'  preu\e  cpinn  poiiNait  v  einplover  du  Ixiis  iioii  carl)<>nisé, 
piiistpie  ses  hranclies  sont  trop  iniiues  |MUir  en  faire  du 
('liarl)on. 

(Îie7^  a  érril  «'u  i.).).S.  Kaiimr/,  m  1  .)(j~,  ()\ando  m  ifio.). 
harha  en   i()'|oel  Toho  en   i().).i. 

Pour  résumer  les  descri|)tions  de  ces  auteurs,  les  liuatias 
preliispanitpies  étaient  de  «grands  vaisseaux  en  terre;  ellrs 
étaient  rondes,  d'euNiron  1'"  de  liatiteur  et  o"  '|o  de  diamètre; 
plus  larges  au  sommet  cpiVi  la  hase  (Hamire/.  et  Harba);  elles 
avaient  de  nomhreux  trous  |M>ur  laisser  enli<  r  le  vent,  «pu 
devait  attis«'r  le  leii.  Selon  Hamire?.,  ces  trous  étaient  places  (11111 
côté  siMdemenl.  <■(  de  {'.mire  c(')té  il  v  avait  des  trous  d'iint* 
sorte  dillérenle,  moins  j^rands.  jxmr  laisser  échapper  la  fumée. 
Mais  les  descriptions  des  autres  auteurs  et  la  li^Mire  de  IVirha 
semhleiit  demonirer  (pie  les  trous  fiaient  e«;aleinenl  distrihui's 
de  tons  les  côtes  du  lournean.  n.nh.i  doinir  un  reusei^ncment 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JU.IUV.  553 

que  ne  donnent  pas  les  autres  :  au-dessous  de  chaque  trou  il  y 
avait  un  bord  saillant  où  l'on  plaçait  des  braises  pour  cliaufl'er 
Tair  avant  son  entrée  dans  le  fourneau.  Selon  Ovando,  les 
hiiairas  étaient  placées  sur  des  socles  en  pierre,  comme  nous 
avons  vu  que  c'était  le  cas  à  Gobres.  Un  seul  auteur  (Rami'rez) 
dit  que  les  hnairas  étaient  portatives;  cependant  il  me  semble 
difficile  de  transporter  des  vaisseaux  en  terre  de  pareilles  di- 
mensions. Peut-être  y  en  avait-il  de  deux  sortes  :  des  hnairas 
portatives  et  des  hnairas  fixes.  Elles  se  chargeaient  toujours 
par  le  sommet.  On  n'y  pouvait  fondre  que  des  minerais  très 
riches.  Elles  étaient  toujours  placées  en  des  endroits  élevés  et 
exposés  au  vent.  Dans  les  environs  du  Cerro  de  Potosi,  il  y  en 
avait  un  si  grand  nombre  que  la  montagne  paraissait,  la  nuit, 
toute  illuminée.  Piamirez  dit  que  le  métal,  l'argent  tout  au 
moins,  ne  sortait  pas  de  la  hiiaira  à  l'état  pur,  mais  qu'il  était 
nécessaire  de  l'alïiner  dans  un  autre  fourneau  spécialement 
construit  à  cet  effet,  le  tocochunpo ,  dont  Barba  nous  donne  la 
figure  et  une  description  très  précise. 

Ovando  nous  donne  un  renseignement  très  intéressant  en 
disant  que  c'étaient  les  Indiens  et  non  les  Espagnols  qui  fai- 
saient fondre  les  minerais,  et  il  ajoute  :  La  causa  no  se  sabe.  La 
raison  était  naturellement  que  dans  les  armées  des  conquérants 
il  y  avait  peu  de  personnes  ayant  des  connaissances  en  métal- 
lurgie, et  d'ailleurs  ces  conquérants  n'aimaient  pas  le  travail 
assidu  :  ils  préféraient  profiter  du  travail  qu'ils  obligeaient  par 
la  force  les  Indiens  à  exécuter.  C'est  ainsi  qu'à  Co])res  nous 
voyons  les  Espagnols  faire  continuer  l'exploitation  des  mines 
par  les  Indiens,  après  avoir  conquis  le  pays. 

Suivant  Barba,  il  paraît  que  les  Espagnols,  qui  connaissaient 
le  soufllet,  remplacèrent  les  ïmairas  par  les  «fourneaux  castil- 
lans»; mais,  en  général,  il  semble  que  les  huairas  ont  servi  à 
fondre  les  minerais  d'argent  jusqu'à  l'époque  de  finlroductioii 
du  procédé  par  amalgamation,  c'est-à-dire  jusqu'à  la  décou- 
verte des  mines  de  mercure  de  Iluancavélica.  Si  le  procédé  de 
l'anjalgamation  a  supplanté  celui  des  huairas  pour  fargeiit,  il 


554  AÎSTIQL'ITKS  |)K  LA  BKGION   ANhINK. 

■rt'ii  a  pas  ('•U*  (11*  iiKMiK*  en  CP  (iiii  conrcriir  le  (-iii\  r«*.  (jui  iir 
jM'iil  |)as  (*>tr(>  soiiiiiis  à  rniiial«(aiiia(ion.  Pour  vv  iiinlil,  \vs 
/iiiatias  ont  rcrtaiiiriiKMil  coiitiiiiic  à  siM'vir  jxtiir  fondn*  i(*s  iiii- 
iirrais  rl<'  «•imm*»'  anrrs  (iircllrs  n'ôlaii'ut  plus  rniplovjM's  pour 
l'arf^cMil.  Dans  rrrlalurs  rt'j(ions,  couium*  nous  Ir  n errons,  Ir 
vent  a  ôté  nnplové  au  lieu  du  souillrl  jus(|u\i  nos  jours. 

Lrs  liuairas  en  terre  ronsenées  jus(ju  a  notre  e|HKnn'  sont 
tialurellenieni  Ires  rares.  (!e|MMHlant  M.  (!arl<»s  Perô,  anciiMi 
administrateur  de  plusieurs  mines  en  hoiisie,  arlueilement 
domicilie  a  Huenos-Aires,  ma  raconté  (piil  .i\.iit  \n,  en  1880, 
à  lolapampa,  |)res  de  lluanrliaea,  un  de  ces  l(Mirneau\  en 
terre  cuite,  a  j)ar(»is  Ires  i'j)aisses,  avant  an  soujinel  un  orilice 
pour  introdiiin*  le  minerai,  et  poni\ii  de  plusieurs  petits 
Irons  sur  les  <(»lés.  dette  liiintra  «'lail  |)lac«'»e  sm  ini  socle  cir- 
culaire hall  en  pierre.  Lts  Indirns  iKiniiit. lient  ce  Inniiiean 
liuatra-( lutta .  el  ils  disaiml  (|im  1rs  (jcntUt's  v  a>aienl  londu  di» 
larj^enl.  M.  Luis  M.  Sol.i,  acIueHenienl  administrateur  «géné- 
ral des  mines  d  ar;;enl  de  lluancliaca,  a  «'^aleuH'ut  vu,  entre 
Pulaca\oel  Polosi,  sur  l«'s  scunmels  de  iilnsienrs  collines,  des 
débris  de  Intanas  en  terre  cuite  dont  les  Iraj^uM'uts  très  épais 
étaient   jioimnus  de  hous  pour  laisser  entrer  le  \ent. 

Dans    la     ploMinr    de     Ijpe/,     il     e\i>,|r     l)ea  mnil  p  (je  A»/(///Yr< . 

dapresdes  renseijr|ipin,»ii|s  (|im  inoiil  ej.-  donnés  par  im  \ien\ 
nnneur  cnilien  ayant  beaucoup  vova«;é  «lans  ces  para«;es,  n^u- 
5ei«;nemeiil>  (pn*  m'ont  conlirnu's  toutes  les  personnes  connais- 
sanl  Lipe/.  a  (pii  j'ai  parlé  de  ce  sujet,  (ies  Imaints,  situées 
sur  les  sonnnets  des  collines  el  nonnuées  par  les  Imliens  httaiia- 
chitins .  snu\  bâties  en  pierre  avec  de  la  terre  j^laise  connue  mor- 
tier, l'i Iles  ont  enxiion  1"'  dr  liautein.  Les  trous  carrés  |>our 
{entrée  du  vent  ont  eii\iroii  ()'"()')  <!,•  ionirneiir  el  autant  de 
larj;iMir,  et  sont  dis|M)sés  de  tons  1rs  cotés,  (les  fourneaux  se 
cliai^'ent  |>ar  en  liant  avec  du  i  liarbon  de  rZ/J/rf/f/»  «1  a\e« 
le  minerai.  Onand  le  fourneau  loucli<mne,  les  trous  du  cote 
op|x)sé  au  \enl  sont  Unicbes  axec  de  la  terre.  Mon  inferlocu- 
leiir  a>ait  \u  ces  Ittiniras  encore  en  nsa^'e  parmi  les  Indiens  de 


Hi 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  555 

San  Vicente,  Estarca  et  d'autres  iocalités  de  Lipez.  Don  Juan 
Lozano  Machuca  (222,  p.  xxrv)  écrit,  en  i58i,  que  «les  Lipes 
avaient  dans  leur  pays  beaucoup  de  hiiairas  sur  les  montagnes 
et  qu'ils  s'occupaient  tous  à  fondre  des  minerais  d'argent  ». 

En  Catamarca,  M.  Lafone-Quevedo  (189,  p.  53)  a  vu  des  huairas 
flans  la  Sierra  de  las  Capillitas,  mais  il  ne  dit  pas  si  c'étaient 
des  huairas  en  terre  ou  en  pierre. 

Les  huairas  bâties  en  pierre  sont  sans  doute  plus  modernes 
que  les  autres,  puisque  les  anciens  chroniqueurs  n'en  parlent 
pas.  Cette  façon  de  construire  les  huairas  doit  avoir  été  inventée 
par  les  Espagnols. 

En  résumé  :  Les  mines  de  Cobres  ont  sans  aucun  doute  été 
exploitées  par  les  Indiens  avant  l'arrivée  des  Espagnols.  Ce  fait, 
démontré  par  les  huairas  et  le  maray,  est  confirmé  par  Pino 
Manrique.  Les  pétrogiyphes  sont  également  préhispaniques; 
mais  sont-ils  contemporains  des  huairas  et  du  maray?  Gobi-es 
nous  donne  lin  bel  exemple  de  l'histoire  de  beaucoup  de  mines 
de  ces  régions  depuis  les  temps  les  plus  reculés  jusqu'à  nos 
jours. 


ïï.  -  ENVIRONS  DES  S4LINAS  GRANDES. 


EXPLOITATION  ANCIENNE  DU  SEL. 

Les  Salinas  Grandes  de  la  Piiiia  de  Jujuy,  situées  dans  la 
partie  sud  de  la  grande  plaine  qui  porte  leur  nom,  sont, 
comme  nous  l'avons  dit,  formées  par  une  immense  couche  de 
sel,  parfaitement  horizontale,  de  plus  de  i,5oo'''"'i  d'étendue 
et  d'une  épaisseur  d'environ  o™io  à  o'^bo. 

A  l'ouest  et  au  nord  des  Salinas  Grandes,  c'est-à-dire  dans 
la  Puna  de  Atacama  et  dans  la  partie  bolivienne  du  haut  pla- 
teau, il  existe  de  nombreuses  salinas  ;  vers  l'Est,  il  n'y  en  a  pas, 
et,  vers  le  Sud,  les  plus  proches  sont  les  Salinas  de  Poman,  en 
Catamarca,  et  celles  de  Côrdoba,  sur  la  limite  de  cette  pro- 
vince et  des  provinces  de  La  Rioja,  de  Catamarca  et  de  San- 
tiago del  Estero.  A  l'époque  préhispanique ,  c'étaient  donc  les 
Salinas  Grandes  de  Jujuy  qui  devaient  fournir  aux  habitants 
des  vallées  de  Jujuy  et  de  Salta  tout  le  sel  que  l'on  y  consom- 
mait, cet  article  si  indispensable  aux  peuples  civilisés  et  telle- 
ment convoité  par  les  sauvages  qui  l'achètent  parfois  au  poids 
de  l'or,  si  l'on  peut  s'exj)rimer  ainsi  en  parlant  d'un  commerce 
où  l'or  n'est  pas  le  régulateur  de  la  valeur  des  choses. 

Les  chemins  de  fer  n'ont  rien  changé  au  commerce  du  sol 
dans  ces  régions.  Pas  plus  aujourd'hui  que  jadis,  on  n'importe 
le  sel  parce  moyen  de  transport;  ce  sont  toujours  les  Salinas 
Grandes  C[iù  fournissent  cet  article.  L'extraction  et  le  commerce 
(hi  sel  sont  toujours  faits  par  des  Indiens  d'une  manière  très 
primitive.  Les  métis,  même  les  plus  pauvres,  ne  s'occupent  pas 
d'un  travail  qui  rappoile  un  aussi  petit  bénéfice.  Ces  Indiens, 
qui  habitent  les  montagnes  des  environs  de  la  Quebrada  (Ici 
Toro  et  de  la  grande  plaine  de  la  Puna,  quittent  leurs  de- 
meures, distantes  quelquefois  de   iSo""",  avec  un  ti'oupeau  de 


5.'.K  WTIoriTKS   |)K   l.\   nK(;ipN    WDINK 

<li\  à  nÏiij;!  ain'^  |H)iir  allrr  tlinrlu'i*  Ir  '>r\  .m\  Sdliiias.  Suivriil 
riii<li«'M  riiiiiH'nc  avec  lui  Imilr  sa  lamill»';  d'antres  fois  (Iimiv  mi 
trois  liidiiMis  s'associi^iit  pour  l<*  voyaj^r,  chacun  d't'ux  n«*  |)os- 
s/'dant  (iiir  (iiiatrc  ou  ciutj  àncs.  Il  v  a  jhmi  de  temps  encore, 
les  lamas  riaient  «;ein*ralement  emploves  |M)ur  ces  trans|)orts, 
mais,  depuis  (pie  les  ânes  se  son!  niidhpliés  et  sont  d(>venns 
plus  comnnins,  on  noiI  peu  de  lroupeaii\  de  lamas,  l  ne  lois 
arri\es  aux  SjJinas,  les  Indiens  découpent  dans  la  couche  de  sel 
des  hliK-s  carrés  (reiiNiron  o".'^o  à  o"3ô  de  cùlé  et  a\ant  l'epais- 
s«Mir  nainrellrde  la  couche,  environ  o"io  à  o^i'j.  Ces  biocs 
p'sent  chacun  de  joà  n^^'^;  ils  sont  charj^és,  un  de  chaque  côté, 
sur  le  dos  de  l'ane  ou  du  lama.  Les  Indiens  conduisent  alors 
leur  troupeau  à  la  \ille  de  Salta  ou  à  celle  de  .lupi\,  où  le  sel 
e.st  vendu  à  des  marchands  (pu  le  dehitent  dans  la  ville  ou  Ten- 
NoienI  d.nis  les  campagnes.  La  distance  des  Salinas  (irandes  à 
Salla  esl   d'cii\  non    «oo^",  el  à  .liipis   dciiNiron   i.^o"". 

La  ••  cliar«;e  ■  de  scL  c  est-à-<lii  «•  drii\  hlocs,  .sepaNedaiis  h's 
\illes  eii\iron  S  lianes.  SouNent  les  Indiens  prennent  du  maïs 
en  «•chaii'^e  de  leur  sel.  Les  ânes  marchant  très  lentenuMit .  les 
Indiens  ne  mettent  pas  moins  d  un  mois  ri  demi  iMiur  aller  de 
chez  eux  aux  Salinas,  pour  rexiraction  du  sel,  le  vovaj^e  h  la 
Nillf  l'I  le  n'Ioiir  .1  leurs  hahitations.  Si  un  lrou|HMU  .se  com- 
pose de  \  in^'l  ânes,  ce  (pu  esl  juescpir  le  ni.i\nMiiiii .  tnni  le  srI 
iap|MM-|e  donc  eiuiron  (io  lianes,  un  hien  niai<;re  profil  |>our 
ce  Iraxail  d«*  tout  un  mois  et  dont  il  laiit  dediiin*  les  Irais  :  la 
nourritiirt*  drs  hoiiiim*s  et  un  iin|MM  d'env  iron  .'>o  centimes  par 
hele  charj^ee  de  sel,  à  pa\ei-  an  ^'on\erneinent  de  la  proxince 
de  Salta  ou  à  celui  de  Injus,  selon  la  partie  de  la  saline  lui  le 
sel  a  j'Ie  extrait.  Quant  aux  ânes,  ils  mangent  ce  (lu'ils  troii- 
Nenl  .ni\  Imrds  du  (  lit'iiiiii  :  un  maiirre  lourra«:e  dans  ces 
desiTls  pi(M'ren\.  Lt  encon»  ce  IxMiéhce  est-il  généraleuM'iit 
partagé  «Mitre  trois  ou  (piahe  Indiens;  car  ce  ne  sont  (pie  les 
Indiens  ri(  lies  «pii  |H)sse(lent  xingt  ânes  |K)u\ant  .s(»rvirde  Ix^les 
de  somme.  Les  cain|M>ments  de  ces  trouiMMUx  dans  les  (iiie- 
hradas  s4mt  curieux  a  voir  :  le»»  blocs  do  .sel  arrangés  en  piles. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JU.IUV.  559 

les  bals  placés  en  cercle  devant,  les  Indiens,  lenrs  leninies  et 
les  enfants  assis  dans  ce  cercle  antour  (In  feu  où  bout  une 
marmite  avec  du  maïs,  le  frugal  repas  de  ces  fds  du  désert. 
Il  n'y  a  que  deux  endroits  sur  les  bords  des  Salinas  Grandes 
où  il  y  ait  de  l'eau  potable;  l'un  au  Nord-Est,  là  où  l'on  voit 
indiquée  sur  la  carte  archéologique  la  Receptona  de  Jujuy, 
c'est-à-dire  la  case  qui  sert  de  bureau  au  receveur  de  l'impôt 
sur  le  sel  du  gouvernement  de  Jujuy;  l'autre  au  sud  de  la 
saline,  à  Huâncar,  où  se  trouve  la  Receptona  de  Salta. 

En  ce  dernier  endroit,  à  Huàncar,  sur  le  bord  de  la  saline 
et  vers  le  Sud,  le  long  du  chemin  entre  Huàncar  et  Lipan,  on 
trouve  de  nombreuses  haches  de  pierre,  plates,  très  grandes 
et  très  lourdes,  en  général  taillées  grossièrement  dans  des 
grès,  des  trachytes  ou  des  roches  granitoïdes.  Ces  haches  ont 
toutes,  sans  exception,  une  gorge  entourant  toute  la  hache.  La 
Mission  Suédoise  en  a  recueilli  dix-huit,  et  dans  mon  dernier 
voyage  j'en  ai  fait,  en  trois  jours,  une  récolte  de  quarante-six 
spécimens.  Les  dimensions,  le  poids  et  la  détermination  de  la 
roche  dont  ces  haches  sont  faites  se  trouvent  sur  le  tableau 
de  la  page  56o  où  les  numéros  d'ordre  des  spécimens  reproduits 
fuj.  108  et  109  sont  imprimés  en  italique.  Dans  ces  figures, 
les  haches  n"*  i ,  7 ,  i  o ,  2 8 ,  3 6  et  3 7  sont  présentées  de  face  et 
de  profil. 

En  général,  ces  haches  sont  grossières  et  leur  surface  garde 
en  partie  les  rugosités  de  la  pierre;  mais  il  y  a  des  exceptions, 
comme  les  numéros  7  et  12  de  ^Sifig-  108,  qui  sont  plus  lisses 
et  d'une  facture  supérieure.  La  moitié  des  haches  sont  faites  de 
ti-achyte,  roche  assez  tendre  pour  ne  pas  permettre  un  travail 
av(!C  la  hache  sur  des  corps  durs.  Anx  environs  des  Salinas 
(irandes  il  n'y  a  pas,  à  ma  connaissance,  de  trachyte.  Il  a  fallu 
aller  chercher  le  trachyte  ou  fabriquer  les  haches  assez  loin  des 
.salines,  aux  environs  de  Susques  ou  à  Iluachichocana,  dans  la 
Qnebrada  de  Purmamarca.  Le  granit  dont  quelques  haches 
sont  faites  doit  provenir  dn  sommet  du  Nevado  del  Chani,  qni 


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1 

ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUV.  561 

est  composé  de  granit;  on  trouve  aussi  cette  roche  en  blocs 
roulés  dans  les  petites  quebradas  au  pied  de  la  montagne. 
Excepté  à  de  longues  distances,  le  Chani  est  la  seule  montagne 
qui  contienne  du  granit,  et  seidement  au  sommet. 

D'après  Tun  de  mes  muletiers,  qui  avait  été  auti'elois  au 
service  de  Fingénieur  chilien  M.  Francisco  J.  San  Roman,  lors 
d'un  voyage  que  ce  dernier  fit  à  travers  la  Puna  de  Atacama, 
on  trouva  alors  des  haches  de  pierre  de  la  même  forme  et 
ayant  les  mêmes  dimensions,  sur  les  bords  de  la  Salina  de  Pastos 
Grandes,  au  sud-ouest  de  l'Acav. 

M.  Erland  Nordenskiôld  (259)  a  émis  f hypothèse  que  ces 
haches  servaient,  à  f  époque  préhistorique,  pour  l'extraction  du 
sel  et  pour  en  former  les  blocs  destinés  à  être  chargés  sur  les 
lamas.  Je  me  rallie  tout  à  fait  à  cette  opinion,  d'autant  plus  que 
je  me  suis  convaincu  par  un  essai  pratique  que  ces  grandes 
haches  en  pierre  peuvent  être  employées  dans  ce  but.  Pendant 
mon  dernier  séjour  aux  Salinas  Grandes,  j'ai  fait  mettre  nn 
manche  en  bois  à  l'une  de  ces  haches  et  j'ai  parfaitement  réussi 
à  décou])ei-  ainsi,  dans  la  croûte  de  sel  de  la  saline,  un  bloc  au- 
quel j'ai  donné  ensuite,  avec  la  même  hache,  la  forme  voulue. 

On  n'a  pas  trouvé,  dans  la  Piépublique  Argentine,  de  grandes 
haches  de  pierre  du  type  de  celles  des  Salinas  Grandes,  sauf  aux 
endroits  que  nous  avons  nommés.  La  présence  de  ces  haches 
uniquement  sur  les  bords  des  salinas  indique  bien  qu'elles  ont 
été  employées  pour  l'extraction  du  sel,  et  leur  forme  et  leur 
poids  confirment  cette  théorie.  Elles  sont  d'ailleurs  trop  lourdes 
pour  avoir  servi  (farmes  ou  d'outils  à  travailler  le  bois,  et  leur 
manque  de  décor  et  leur  exécution  j)eu  soignée*  démontrent 
qu'il  ne  s'agit  pas  de  haches  de  cérénjonie. 

Poui-  l'Europe,  M.  Much  (251,  p. -iScj)  mentionne  des  mai- 
teaux  de  pierre  trouvés  dans  les  mines  de  sel  piéhistoricpies 
de  llallstalt,  dont  deux  spécimens  sont  conservés  an  Musée  de 
Klagenfurt.  M.  Chanire  (95,  i,  pi.  n,  li^.  3,6,9)  donne  ch's  ligures 
de  «(  Miarl(','iu\  en  dioiilc  hoiivcs  dans  les  mines  de  sel  de 
Koulpc,   en    Arménie,   exploih'cs  (l('|)uis    la    plus    lianle   anli- 


:»f,2  WTini  ITKS   DK   I.  \    HKCION    WDI.NK. 

(jiiilt'  ».  Ces  (iiTiiiers  iiiarl«'aii\  sont  i\i'>  liaclu's  plaies  ri  largt's 
romme  les  noires,  bien  (hm*  de  (liiiieiisioiis  plus  JM•lit^•»^,  <\r 
o"'lo  à  o^'^O  Hr  loiij^iieiir  el  i\o  o"»)')  à  o'"i()  (le  larj^eui-. 

Les  liajiies  (pie  j'ai  Iroiivees  aii\  Salinas  (iraudes  nul,  |H)ur 
la  pliiparl,  de  ()•"»()  à  o^.^o  de  loii^Mieur,  de  o"i'.i  à  o"!^  de 
lar«;»'ur,  ri  pèsent  de  j  à  \  kil(><;raiiiin(>s.  ri*es(|ue  loules  les 
li.irlies  de  la  MissKni  Suédoise  (tut  des  diuiiMisions  seinhlahles. 
mais  il  v  en  a  aussi  paruii  ell(>s,  e«(alein(Mil  n'cueillies  sur  les 
l)(U*ds  des  Salinas,  de  plus  petites,  de  o"iode  lon«(ueur,  faites 
de  ruelles  plus  dures,  rap|)elaul  les  haches  de  pierre  de  la 
\  allée  de  Sau  I*  raurisco  et  de  la  Sierra  Sauta  harhara,  doul  je 
parle  paj^eS'iy.  Ces  petites  harhes  uOut  pas,  uaturelleuu'ul 
ser>i  à  tailler  le  sel;  \I.  Nnrdenskinid  (  roil  (pie  re  sont  des 
haches  de  «guerre.  |).ms  iiion  deinier  vovaj^e,  |i'  im'ii  ai  pas 
liniisj*  avaul  CI»  Ispe,  mais,  parmi  les  (piaraute-si\  haches  de 
ma  collection,  il  v  en  a  Imis  d'ime  loii^Mieur  iulerieure  à  o"  i () , 
et  elles  ont  la  im^'iiie  loriiie  plate  (pie  les  haches  «fraudes.  Ce 
sniit  prohahliMueiit  des  copies  «mi  miniature  des  haches  de  sel. 
asaiit  peut-être  ser\i  de  jouets.  Deux  d  eiilre  elles,  les  u***  'i  'i  et 
^f),  sont  reproduites //(/.  Kfff. 

I.i  Missinii  Sueduise  trouNa  à  Lipaii  une  Ii.k  lie  eu  «rres, 
de  diiipusions  extraordinaires  :  o^fi'i.S  de  lou<;ueur,  o"«  i  d»' 
lar«;eur,  <)"'io  d'épaisseur,  et  pesant  r»  kil(»«;ramines.  Celte 
énorme  hache,  li;;urée  par  \ordenskiold  259.  p  3.1H,  fig.  i  ,  n'a 
pu  servir  a  (h'couper  le  se|;  elh*  est  he.mcuup  trop  lourde 
pour  cela.  L  explication  de  M.  N(»r(leuskiold  (pu  suppose  (|ui*lle 
aurait  ('>lé  eni|)lov(M'  sans  manche,  attachée  à  la  ceintnn*  du 
traxailleur  et  maniée  directenuMit  a\ec  les  mains  |>our  atla(pier 
la  couche  de  sel.  ii  est  pas  M'aiseiuhlahle.  Klle  a  prol)ahl(Mn(*nt 
sei'M  plutôt  d.iiis  (piehpie  ceremonii*  se  rap|M)rtaiil  au  sel  et  au 
tra\ail  des  saliuiers 

\ucun  indice  ne  pei mel  de  di'lerminer  I  a«;e  (le  ces  haches 
de  pien»'.  \ucuue  h.iclie  de  <e  t\jM'  lia  ete  troinee  dans  les 
ruines  ou  dans  les  sépultures  de  la  Piiiia.  Ce|><Mi(lanl  il  est 
prohahie  cpie  ces   haches  ont   seixi  |>eii(lant  lon^tiMups,  jmmiI- 


AUCHÉOLOGll^  DE  LA  PINA  DE  JUJUY.  503 

être  aussi  longtemps  que  la  Puna  a  été  habitée.  Dans  les  der- 
niers siècles  avant  la  conquête,  on  a  certainement  exploité  les 
salines,  car  les  Indiens  de  la  Cordillère  appréciaient  fort  le  sel, 
comme  nous  pouvons  le  voir  en  lisant  les  chroniqueurs  qui 
mentionnent  souvent  le  lait  que  l'Inca  avait,  dans  presque 
toutes  les  salines  du  haut  plateau,  des  mdios  salineros  (Indiens 
saliniers)  chargés  de  l'extraction  du  sel. 

Aucune  des  haches  des  Satinas  Grandes  n'a  été  trouvée  poui- 
vue  de  manche,  ce  qui  est  tout  à  fait  naturel;  les  manches  en 
bois  n'ont  pu,  en  effet,  se  conserver  à  travers  les  siècles,  expo- 
sés sur  le  sol  à  l'influence  de  l'air  et  de  la  pluie.  Mais  mon  col- 
lègue M.  Courty  a  rencontré,  dans  les  anciennes  mines  de 
cuivre,  à  Chuquicamata,  près  de  Calama,  dans  la  province 
chilienne  d'Antofagasta,  un  grand  marteau  en  quartzite  très 
intéressant,  car  il  conserve  encore  son  manche  original.  Ce 
marteau,  reproduit y?^.  liO  sous  deux  faces  différentes,  nous 
montre  clairement  comment  on  emmanchait  ces  lourdes  haches. 
Le  marteau  est  formé  d'une  pierre  de  o°'2  2  de  longueur  et  de 
o™io  d'épaisseur,  de  section  presque  carrée,  sans  gorge,  gros- 
sièrement façonnée  à  grands  coups.  L  extrémité  qui  sert  à 
frapper  est  légèrement  arrondie ,  et  semble,  d'après  les  marques 
qu'elle  porte,  avoir  beaucoup  servi.  Le  manche  est  fait  d'une 
branche  d'arbre,  assez  souple,  portant  encore  de  l'écorce  et 
recourbée  autour  de  la  pierre.  Il  est  attaché  et  renforcé  par 
des  ligatures  en  peau  assez  compliquées.  L'une  de  ces  liga- 
tures passe  tout  autour  de  la  pierre,  enveloppant  la  partie 
courbe  du  bois,  à  la  hauteur  où  les  haches  des  Salinas 
Grandes  ont  leur  gorge;  l'autre  ligature  passe  au-dessus  dw 
talon  de  la  massue  et  réunit  la  partie  antérieure  de  la  pre- 
mière ligature  à  sa  partie  postérieure.  Les  extrémités  de  la 
branche  servant  de  manche  sont  retenues  ensemble  par  une 
autre  lanière.  Le  tout  est  encore  très  sohde;  le  marteau  est 
fortement  fixé  à  son  manche.  La  longueui-  fotale  de  ce  der- 
nier, piise  d(;  son  extrémité  jusqu'au  devant  du  marteau,  est 


.'ili'i  \NTIOllTKS   |)K   I,  \   IlKr.luN    WDIM 

(le  o"ir».  l/eiiïlnût  où  vr  iiiarti'au  a  été  ln)ii\r  iail  sii|)|M>.si*r 
(lu'il  a  (Iti  srr\ir  à  cUrrliicr  iiii  tra>ail  (|U('lcoii(|iii>  dans  la 
miiir,  i)«'ul-rlir  a  (Irtaclirr  on  a   hroM'i*  \r  iniiicral. 

\l.  (iiislal  Ntn<l«'iiskiol(l  270.  |i.  107'  nprorillit  mu-  liaclir  «Ir 
pirrrr,  a  f;or«;i',  ciniiiaiirliiM'  dr  la  iin'iiif  iiiaiiicn',  (|iril  a 
lroiiM'(>  dans  in  riiiiir  dcnoiiiiiHM>  Mu;;  IIoum',  située  sur  li*  i)la- 
t«  111  <\r  II  \lrsa  Wrdr,  d.iii«>  le  (iolorado  Fatals-Unis.  D'autrr 
part,  l<  \lll^^•^•  d'clliiio^ranlin-  du  I  rncadrin  ixKsscdf  iim*  ih'- 
lilr  liarlir  a  j^oi'^»',  catalo«(in'r  soiis  le  11"  t)OJo,  proNriiaiit  (\*' 
/uni,  don  d«'  llnslitiition  sniitliMiniiMine.  (]«>tt(>  liarlu*  est  ciu- 
niainluM'  (\r  la  nirin»'  nianirrr,  mais  son  nianriir  rst  trlIiMiirnl 
liiliir,  <pM'Ilr  na  pu  srr\irà  un  usa«;r  pralitpir.  il  s'aj^it  proha- 
hlrinful  d  un»'  iiarlir  anrirnuo  asant  flr  trou\(M>  par  un  sorcier 
(les /unis  actuids,  (pu  I  .1  1  iinnanrlirr  pour  la  |>nrli'i'  dans  s(*s 
r(^réni()nies.  Mais  il  f^l  nileressani  dr  niuarcpirr  (pie  ce  M»r- 
cirr  a  rniploNt*  la  nicuii'  inrlliodr  d  ciuniaiu  lirnirnt  (pu*  les 
Indiens  pnM-olond)iens. 

I.r  \lnsrr  du  I  rorndél<»  pnssrdr  aussi  drs  iiailirs  inodnurs 
tu  picrrr,  de  I  Ausli.die,  eniinaïudiees  de  la  inèineiaron;  deux 
lia(  lies  à  j;orge,  n"*  'jfitiy.'^  et  •t()(>7'|.  du  Miittiiell  District  en 
OiM'eiisland,  dont  les  inaurlies  soûl  en  inlaii»;  et  les  ligatures 
e«(aieiuent  en  Id.iiueiitsdr  rot.int^';  une  autre,  n"  i.^i 'i'i«  sjiiis 
•;or«;e,  proNenanI  «lu  iiiver  l'ehhle.  (iippsland.  <laiis  le  sud- 
est  de  la  enlonie  \  irtoria,  a  uu  luaiM'Iii'  eu  hnis  «'t  des  li*^atures 
eu  lihri's  Ne'çelales.  \l.  K.  M.  (ii«;lioli  144.  p.  4i.  Iïk- ^3)  décrit  et 
lii^nre  aussi  nue  liaclie  eminain  liée  «!<•  même,  proNenant  <les 
Walookas,  du  nord  (\r  {Australie,  (.ette  hache  à  la(pielle  les 
\\al(N>l^as  doniii'iit  le  imm  (le  hnl-hal^  est  taillée  à  éclats  et 
n»s»(»nihle  aux  coups-<ie-poiu^  chelléens  rrKiii*o|x\ 

(je  in(Mle  d'eminaiicliemenl  pour  les  haches  de  pierre  existe 
dans  dilîéreiiles  parties  du  monde,  ri  d  est  plus  (|ue  prohahie 
(pie  les  haches  des  Saliiias  (iraudes  oui  e|r  i-mmanchees  de 
celle  lacon. 


Pl.  XLU. 


•,^.î'*--t:"ï^-.'>^ 


12 


20 


15 


'/s  die  la  grandeur  naturelle   1 


l'i<r.    loS.  —  Saliiias  (iraiidcs.  Ilarlics  en  nicnc 


Pl.  xliii. 


13 


/s  de  la  grandeur  nàtur-elle 


Fig.   109.  —  Saliiias  (iiaiidos.  Ilarlios  on  pierre, 


Pl.  xliv. 


Fi^.   iio.  —  Marteau  m  [)iprro,  0,111  tnaiirlu',   i\v  (',liiif|uiraiiiala  (proviiirc  d'Aiilofagasta,  Cliili] 

i/'l   ;,'r.  liai. 


Pl.  XLV. 


'  '.!,'•     I  '  I  .    


Saladillo  (Salinas  (iraiidcs).  OI)jol.s  en  f|iiaT-t/.il(!  lailléf,  (li'rlicts  cl  pirccs  iiiarlicvécs. 
(irandeur  natiirell(!. 


RUINES  DES  ENVIRONS  DE  SALINAS  GRANDES. 

Les  vestiges  d'anciennes  habitations  autour  des  Salinas 
Grandes  sont  insignifiants.  Ces  vestiges  se  réduisent  à  des  pir- 
cas  si  mal  conservées  qu'il  est  souvent  difficile  d'en  distinguer 
les  traces.  L'âge  de  ces  murs  est  également  douteux;  il  est 
en  général  impossible  de  décider  avec  quelque  certitude  s'ils 
proviennent  de  l'époque  préhispanique  ou  s'ils  sont  plus 
modernes. 

Ces  vestiges  d'anciennes  habitations  se  trouvent  naturelle- 
ment près  des  rares  endroits  où  il  y  a  de  l'eau  potable.  El 
Moreno,  désigné  sur  la  carte  archéologique  sous  son  ancien 
nom,  Tambo  del  Moreno,  se  compose  actuellement  d'une 
vingtaine  de  huttes  d'Indiens  et  de  quelques  cultures,  arrosées 
par  l'Arroyo  del  Moreno.  La  localité ,  favorisée  par  feau  douce 
de  cette  petite  rivière,  a  sans  doute  été  l'un  des  premiers  en- 
droits de  la  Puna  où  se  sont  établis  les  Espagnols.  Les  titres  de 
propriété  de  ce  domaine,  appelé  aussi  «  Rodeo  del  Moreno  »,  le 
prouvent.  H  y  a  une  petite  chapelle,  construite  en  1773  par  un 
Indien,  nommé  Pedro  Molina.  D'autre  part,  on  trouve  dans  les 
environs  beaucoup  de  vieilles  pircas  rasées,  et  j'y  ai  aussi  fouillé 
plusieurs  sépultui-es,  dont  les  squelettes  étaient  placés  dans  la 
position  accroupie,  habituelle  chez  les  Indiens  préhispajiiques, 
mais  qu'on  ne  retrouve  plus  chez  les  Indiens  christianisés.  Tous 
les  ossements  étaient  complètement  elfrités  et  les  sépultures  ne 
lournirent  que  des  fragments  de  poterie  grossière.  Ces  sépul- 
tures doivent  être  classées  comme  préhispaniques  et  elles  dé- 
montrent que  la  localité  était  déjà  habitée  avant  farrivée  des 
Espagnols. 

Nous  avons  déjà,  page  353,  mentionné  les  ruines  qui  se  trou- 
vent sur  le  versant  nord-ouest  du   Nevado  del  Chani,   mais 
qui  pi'obablement  sont  d'origine  espagnole.  Au   pied  de  celle 
nioiilagne,  à  (pieKjiies  kilomèli-es  d'El  VFoi-eno,  on  renconlri^ 
II.  37 


51i<i  ANTIQl  ITK.S   DK    I.  \    r.l.(.l<»N    \MH\K. 

aiissidcscli'briscl»*  pin  as,  r«'llf»s-ci  corlaiii«'m<'nl  préhispaniques, 
à  «Ml  jiij(or  par  1rs  srpiilliin's  riniit  (jiiel(jiios-unes  ont  été  loiiil- 
léc»8  par  moi.  (.**  son!  (!«•  p«'ht«»s  ctMistnirtions  isolées,  cliai  une 
un  pu  s«'r>ir  rriiahilatinn  cpi  à  uiu*  (»u  deux  la  m  il  1rs. 

\u  sud  (le  l.i  saline,  au\  euNirnus  de  lluânrar  «•!  cir  Lipan, 
il  existe  de  nond)reu\  restes  de  vieilles  pirvas  raM'es.  Il  en  est  de 
niènie  à  Saladillo,  à  l'est  de  la  salin»-. 

Mnlin,  «l'après  des  rensei«;nenn'iils  (jui  m  On!  été  donnés,  il 
va  des  ruines  à  l^injel,  à  l'om'^l  fir  l:i  s.iHih'.  Malheureuse- 
inenl ,  je  n'ai  pu  les  visi!er. 

Les  ruines  des  en>  irons  des  Salions  dr.nides  resseinhiciil 
très  peu  à  relies  du  noi'l-nn.sl  d.-  Ii  l^ima  de  lojoy. 

s\i  \hil.l  n.  (Il  \i;t/.i  ii;s  T\ii.i.h:s. 

\  loiifNi  des  Salinas  (irandes,  près  d»' l.i  loealilc  dciioinniée 
Saladillo,  dans  deux  pe!ites  vallées  lorniées  |)ar  les  derniers 
ronlrrlnils  des  innnlai^nes  (lui  rie  re  rô!é  serxent  de  btirnes  à 
la  «^randr  pl.iin»'  des  s.dnn's,  le  s(»l  l'sl  parseoM*,  ri  i-ii  cpielcpies 
en<lroi!N  lilli'raienit'nl  rnu\er!,  de  derlii'!s  ri  «l»-  jurcrs  ina- 
clipvéps  provenan!  de  la  lal)rira!ion  rrou!ils  «*n  piii  re  !aillér  (pii 
s'y  laisai!  sur  uin*  «grande  «•<  IhIIc.  Poiii  Imis  ers  ou!ds  on  a  mi- 
ployé  la  même  rnelie  :  un  (jn.nl/ilf,  dont  le  «(isenuMi!  doi!  se 
trouver  sur  les  li<ii\.  Il  m  \  a  prescpn*  pas  de  pièri's  acliexées, 
re  (pii  deinnnirr  rpi  d  >a«;i!  rra!eliers  de  ial)ri('a!ioii.  Ces  lirux 
préHiMi!en!  rerlaiiu's  analnj^ies  aver  les  ^rand>  a!rliers  pndiis- 
Inricjnrs  di's  |'*.!als-l  nis.  eonime  rrux  (pn  nul  •'•li-  <li'rri!s  par 
\l    W     II    llulnirs    170.171 

\l.  l'.rlancl  \ordenskiold  261.  |>  i.|.,)  a  lij^urr  (pirhpies-nns  de 
<M».Hnu!iU,  recueillis  par  la  Mission  Suédoise,  el  j'en  reproduis 
iri,  /i</.  ///'.  d'autres  jïiéces.  Ellrs  snni  en  «;<'néral  oxales. 
|M)in!ne^  ou  eliipli(pH*s;  raremen!  on  en  Irouvt*  (lui  (léno!enl 
un»'  ♦«prri.dis.ihtHi  (luelroïKnir.    Les  plus  petiles.  romine  ('«'Iles 

l'Iaiiilii'  \l.\     ii>«iiii     Mil.  »  Il  ii-^ijr  âG^. 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA   PLNA  DE  .IL.IUY.  507 

d'en  haut  à  droite  sur  la  figure,  peuvent  aAoir  été  employées 
comme  j^ointes  de  flèches,  mais  ces  petits  spécimens  sont 
très  rares  à  Saladillo.  Presque  toutes  les  pièces  sont  de  ces 
instruments  universels  que  Ton  trouve  dans  les  gisements 
paléolithiques  du  Vieux  Monde  et  qui  doivent  aNoir  servi  à 
dilïérents  usages  :  comme  couteaux,  comme  grattoirs  ou  ra- 
cloirs,  etc.  Les  pièces  de  Saladillo  sont  un  peu  trop  petites 
pour  être  comprises  sous  la  dénomination  de  «  coups-de-poing-  » , 
d'après  la  définition  que  donne  de  ces  instruments  Gabriel  de 
Mortillet  (246,  p.  loi  etsuiv.),  et  si  on  les  comj)are  avec  les  figures 
typiques   de   coups-de-poing  chelléens  du   même  auteur  (247, 

pl.  V,  fig.  28-39). 

Les  pièces  de  Saladillo  ressemblent  parfaitement  aux  instru- 
ments acheidéens  et  chelléens  d'Europe.  En  les  comparant  aux 
spécimens  typiques  réunis  par  de  Mortillet  au  Musée  des  anti- 
quités nationales  de  Saint-Germain-en-Laye,  je  les  classe  plutôt 
comme  chelléens  que  comme  acheuléens. 

Beaucoup  d'instruments  en  pierre  taillée  de  la  Patagoiiii» 
ressemblent  d'une  manière  remarquable  à  ceux  de  Saladillo.  Il 
en  est  ainsi,  par  exemple,  des  pièces  qui  ont  été  reproduites 
par  le  D""  Verneau  (368,  p.  2G9,  271,  pi.  xijîg.  u,  20)  et  par  M.  Féliv 
F.  Outes  (276,  p.  -x-i'.u  275, 276, 286, 288, 291,  .379,  etc.).  A  l'exception  des 
pièces  trouvées  en  Patagonie,  et  de  quelques  trouvailles  dans  la 
province  de  Buenos-Aires,  on  n'a  pas  décrit  d'outils  en  pieri'c 
taillée  de  la  Bépublique  Argentine  analogues  aux  outils  paléo- 
lilhiques  eujopéens.  Il  ne  faut  pas  en  déduire  que  ces  instru- 
ments n'existent  j)as  dans  d'autres  parties  de  ce  pays,  les 
collectionneurs  n'ayant  proba])lement  pas  considéré  ces  objets 
primitifs  comme  assez  intéressants  pour  méi'itei'  d'être  recu(Ml- 
lis.  Pour  la  République  de  l'Uruguay,  M.  José  H.  Figueira  (131, 
p.  186,  187,  19/1),  et  pour  le  Chili,  M.  José  T.  Médina  (234.  il-.  (;:>, 
i/i8,  i.')!),  ont  publié  des  spécimens  ressend3lanl  beaucoup  à 
ceux  de  Saladillo. 

Mon  collègue;  M.  G.  Courty  a  rap[)()rlé  de  plusieurs  lociililés 
(le  la  province  de  Sud-Lipez,  en  Bolixie,  des  inslnini<'nls  iden- 

;i7. 


:.r,«  A.NTIOIITES  |)K  I.V   IIK(.I(»N    \M>INK. 

liciiH'S  à  ceux  cl»»  Snlndillo  coiiiine  foriiH»,  facture  el  nialiiTe. 
(^u;inl  aux  autres  ré«(ioii^  «l»-  1' Nimricjur  du  Sud.  je  ne  connais 
nas  (le  publications  en  ce  (|ui  concernr  ces  iiishumeiits  pri- 
niitils;  excepte  toutefois  rouMM*;»'  <l«'  MM.  Stûbel  l'I  Hi'iss 
(340.  I.  pi.  -jo,  iig.  I  1 1„  où  Ton  \oil  (pit'l(|Mrs  spécimens  proxenant 
(\r  di\erses  localités  de  la  Ui'puhlicpie  de  rK(pialeur.  (iepMi- 
danl  ns  diTiiières  pièces  sont  «'ii  nh^idirnne.  el  rlles  pré- 
senlenl  des  dilTereiices  notables  par  rap|K)rt  à  nos  pièces  de  la 
Pun;i. 

\u  coiiliaire,  aux  Llals-l-nis,  nous  trouvons  beaucoup  d'où- 
lils  en  jïlrrre  ciui  sont  fort  analo«^ues  à  ceux  de  SaJadilIn.  Kn  re- 
gardant les  plancliesdu  j;rand  ouvrage  de  M.  Ilohiies  171.|il.  wii. 
\\.  xMi.  \\\.  \\\i.  x\\\.  xi.m.pir.*  sur  l'ancienne  industrie  litbi(pie  de 
la  région  du  Poloniac  it  de  la  baie  de  (ibesapeake,  nous  trou- 
vons un  grand  nond)n  di  l\  prscpii  sont  identi(pies  à  des  pièces 
de  Saladillo,  excepte  de  petites  dillérences  résultant  des  (jua- 
lilés  des  diverses  roclies  (|iii  ont  été  employées.  M.  Abixitt 
(1.  I».  7^*.  Hi,  90)  reproduit  des  pièces  du  New  Jersey,  égalenuMit 
similaires  à  celles  de  la  Puna.  Les  mêmes  tvpes,  (pioicpie  en 
général  de  dimension  j)bis  grande,  se  retrouvent  dans  deux 
études  de  \I.  rii.  W  ilson  378.  fig.  7-11.  pi  379.  fiK.  30.  ai,  >5,a7), 
insérées  «lans  les  comptes  rendus  des  congrès  tiMius  à  Paris  en 
|8()()  et  en  i()oo.  Ces  sjM'ci mens  son!  de  dillerentes  matièn>s  : 
argile  srbistensr  durci»',  (piart/,  (|uart/.ite,  silex,  argilit»',  etc.; 
ils  pro\ienm>iit  du  \lassa<bussets,  du  Wasbington  ^Klal),  du 
New  .fersev,  «lu  |)ela\vare.  Les  formes  les  plus  communes  de 
Saladillo,  c'est-à-dire  la  forme  elli|)ti(|U<'  et  la  lorme  o\ale 
iM»inlue,  corn*s|)oiulent  aux  Iv|M'S  A' et  Fi\r  M.  (îerard  Kowke 
(136.  |>  iV'>;,  (pn  donne  leur  distribution  géogra|)bi(pie  aux 
Ktats-liiis  de  la  nianien*  suivante  :  Tv|M'  /•.'  :  Wiscunsin,  Ten- 
ni'ssee,  \ikansas,  (iORdine  du  Nord,  Illinois,  \  irgini<»,  (ian>- 
line  du  Sud;  l'xpe  /•':  \\  isconsin,  Teiniessee,  Obio,  Illinois, 
\  irginie,  K«'nlurk\ .  \ikansas,  (uMU'gie.  Il  serait  trop  long  de 
(iter  davantage  di-  littérature  sur  lindustrie  litbitjue  de  iVun*- 
ri(pi(*  septentri«»nale;  les  exemples  donnes  sullisenl  adenionln^r 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PHNA  DE  JU-IUY.  569 

r 

que  presque  partout  aux  Etats-Unis,  excepté  peut-être  clans  les 
Etats  de  la  côte  du  Pacifique,  on  rencontre  des  outils  en  pierre 
taillée  du  même  type  que  ceux  de  la  Puna  de  Jujuy.  Seulement, 
à  Saladillo,  il  n'existe  pas  de  ces  spécimens  de  grande  dimen- 
sion que  l'on  trouve  en  Amérique  du  Nord  et  aussi,  ajoutons-le, 
en  Patagonie. 

Ces  instruments  primitifs  en  pierre,  analogues  à  ceux  de 
Saladillo,  ne  se  retrouvent  pas  dans  les  ruines  ou  dans  les 
sépultures  que  j'ai  examinées  dans  la  Quebrada  del  Toro  et 
dans  la  Puna  de  Jujuy.  Par  conséquent,  l'industrie  lithique 
de  Saladillo  appartient  sans  doute  à  une  époque  différente  de 
celle  des  ruines  de  la  Puna  et  de  la  Quebrada  del  Toro.  11  est 
logique  de  supposer  que  cette  industrie  est  plus  ancienne  que 
les  ruines. 

Quel  peut  être  l'âge  des  instruments  en  pierre  taillée  de  Sala- 
dillo.-^ Ces  quartzites  ressemblent  bien  aux  instruments  paléo- 
lithiques de  l'Europe;  mais  appartiennent-elles,  pour  cela,  à 
une  époque  paléolithique  américaine.^  Il  faudrait  des  fouilles 
très  considérables  dans  le  gisement  pour  obtenir  des  indices 
d'ordre  géologique  ou  autres,  pouvant  servir  à  éclaircir  ces 
questions,  et,  d'autre  part,  les  époques  paléoethnologiques  éta- 
bhes  pour  l'Europe  n'ont  pas  d'équivalent  en  Amérique,  où  les 
hommes  des  époques  les  plus  récentes  ont  souvent  continué  à 
faire  des  instruments  paléolithiques  ou  néolithiques.  Ainsi,  il 
n'y  a  pas  longtemps,  on  a  vu  à  Paris,  au  Jardin  d'Acclimata- 
tion ,  des  Indiens  de  la  Terre  de  Feu  fabriquer  des  instruments 
qui  ne  différaient  en  rien  des  spécimens  authentiquement  pa- 
léolithiques. Tout  essai  pour  établir  un  synchronisme  entre; 
l'Europe  et  l'Amérique  me  paraît  absurde. 

huAncar. 

Huàncar. —  Les  montagnes  servant,  du  côté  sud,  de  liinilc 
à  la  plaine  des  Sahnas  Grandes  tournent  brusquement,  ]nès  de; 
Huâncar,en  angle  presque  dioil  vers  le  Sud,  laissaiil  ainsi  libre 


570  WTinriTKS   DK   I.  \   llK(.ln\    WhINK. 

I;i  |>l;iiiii'  n.ii  l.i(|ii«'llr  nii  arriM'  à  San  Viiloiim  df  ln>  (.ohros. 
.liisIriiHMit  a  l'anj^lr  (juv  loriiH'ut  (M's  montagnes,  il  existr  uni* 
|)«lil<'  (niliiir  (|iii  (Iniiiiiir  vi  la  saiitif  «•!  la  plaine  (|ii(>  nous 
xriioiis  (Ir  mnilioiiiirr.  Sur  vt'Hr  rolliiir  il  n'y  a  jias  dr  ruinos, 
mais,  dans  1rs  iM'lilrs  \allécs  diTrirr»*,  «m  \oil  (jihjjjin's  n-sli's 
<!••  pinas  (Irtniilrs. 

La  cnlliiic  (>sl  narscilKM'  (l«>  |»niiilrs  Ar  ilcclio,  (Iniit  (|iiri(|ii(*S 
.sp'riiinMis  sont  rrpnnliiils  fuj.  I  I \\  n'  lfi-'25.  (!rs  ilèrlies 
soiil  ïlr  inriiirs  assez  variérs.  Pn'Sijiic  toutes  sont  |)«''(lnuculéos, 
(|Mni(|iMl  \  ni  ait  r\(rj)li()mi('llriiicril  (1rs  spiMiiinns  sans  p<^- 
(loiM  nie.  Le  n"  "l^i  est  un  exeiiiplc  de  ces  dernières  |>ointes,  h 
ailrrniis,  (lui  sont  du  même  tspe  (lue  relies  (lue  nous  avons 
renmuln'es  eu  ":raud  u()ud)rf  a  Moroiniasi  et  a  Tasld.  ()uanl 
a  la  malirrr,  1rs  pointes  de  lluânrar  sont  éj^aleinent  d'<»s|H»c«»s 
di\erse>  :  la  plupart  snn!  m  sde\  de  |)lusieurs  sortes  ou 
eu  ithsidininc  iinire;  mais  on  remar(pi<-  aussi  dts  pmiiti's  v\\ 
jaspe,  en  ralcedoiiif,  m  (  i  ii.i  i  !/,  dr  div»*rses  roulrui  s  et  r\\  roc  II  es 
\nlcani(pies. 

.lai  reciirilli  (piehpies  ira^iueiil>  (rohsidieiiiii- ,  dfclirls  de 
lal>ricaiioii  ;  mais  é\idemiueul  ce  n'est  cpTune  |)etite  partie 
des  pointes  «pii  ont  été  lahiupiees  sur  les  lieux  :  la  \ari«'t«'  de 
lorine  et  df  matière  le  dniioiil  i  r.  Il  laudrait  |)lutôt  sup|)oser 
(|tn'  «lis  h.it.iiijis  (iiij  iti  Jiiii  siif  1,1  coHiiu'  et  (pir  celle-ci  a 
souvent  servi  de  <-amp  au  cours  de  «grandes  cliassps  ou  d'exjx^- 
rlitioiis  t;uerri«'res.  I.i  |)nsitSo!i  slraté«;i(pie  dominant  les  deux 
pi. unes  cl  l'existence  d  eau  douce  au  pird  de  crttr  coHiin'  la 
rrudeut    trrs    prn|)re   à   ces  lins. 

Pointes  de  flécties  de  la  Quebrada  de!  Toro  cl  de  la  Puna 
de  Ju)uy.  —  .l'ai  réuni,  fi(\.  I  l'J,  des  spécimins  dr  jxtintes  de 
lleclirs  (pir  j'.ii  recueillies  dans  dillerenls  endroits,  an  cours 
de  mou  dernier  \(»vaj;e,  et  je  prolite  de  celle  occasion  |>oui- 
laire  (pielcpirs   réflexions    résultant   de   la   comparaison   de   ces 

|HMUfes. 

Lis  \ill.|ir(.s  dc  Moiuluiasi,  i\c  Tastil   ri    dr  l'iKai.i  cir  Ilin- 


ARCHÉOLOGIE   DE  LA   PUNA   DE  .lU-IUV.  571 

conada  avaient  évidemment  chacun  leur  fabrication  locale  de 
pointes  de  flèches.  Toutes  les  pointes  trouvées  dans  chaque  vil- 
lage sont  du  même  type  et  de  la  même  matière  :  à  Morohuasi , 
des  pointes  d'obsidienne  noire  sans  pédoncule,  à  ailerons  et  à 
bords  légèrement  arqués;  à  Tastil,  des  pointes  en  silex  vert,  de 
la  même  forme,  mais  plus  grandes;  à  Pucarà  (voir  le  n"  42  de  la 
planche) ,  des  pointes  en  silex  gris ,  toutes  absolument  semblables 
comme  forme  et  égales  comme  dimensions,  pédonculées,  lon- 
gues et  étroites,  à  bords  droits.  A  Morohuasi  et  à  Tastil,  j'ai 
rencontré ,  il  est  vrai ,  quelques  spécimens  qui  diffèrent  du  type 
général;  mais  ces  exceptions  sont  tellement  rares,  qu'il  n'y  en  a 
pas  une  sur  cent  pointes  de  forme  ordinaire.  Il  n'y  a  que  les 
pointes  de  Huâncar  et  de  Quêta  qui  varient  de  forme  et  de  ma- 
tière. Quant  aux  ruines  de  Puerta  de  Tastil,  j'ai  déjà,  page 35 7, 
signalé  ce  fait  remarquable  qu'on  n'y  trouve  pas  de  pointes  de 
flèches.  A  Sayate,  comme  nous  le  verrons,  les  flèches  trouvées 
avaient  des  pointes  en  bois.  Enfin,  à  Sansana,  j'ai  rencontié 
quelques  pointes  en  silex,  identiques  à  celles  de  Pucarà  de  Piin- 
conada. 

Nous  remarquons  une  différence  très  notable  entre  les 
pointes  de  flèches  de  la  Quebrada  del  Toro  et  celles  de  la  Puna 
de  Jujuy  :  les  premières  n'ont  pas  de  pédoncule,  tandis  que 
celles  de  la  Puna  sont  en  général  pédonculées,  à  de  si  rares 
exceptions  près,  qu'on  est  tenté  de  croire  que  les  flèches  sans 
pédoncule  sont  de  provenance  étrangère. 

Pour  comparer  nos  pointes  avec  celles  des  régions  environ- 
nantes, il  nous  manque  malheureusement  des  documents  de  la 
région  diaguite.  De  Lipez,  mon  collègue  M.  Gourty  a  rap])orté 
un  grand  nombre  de  pointes,  toutes  pédonculées,  à  de  rares 
exceptions  près.  La  plupart  se  rapprochent  comme  forme  de 
celles  de  Pucarà  de  Rinconada,  et  sont  faites  de  silex  gris. 
M.  A.  de  Mortillet  a  recueilli  aussi  de  nombreuses  pointes  dans 
la  Vallée  deTarija ,  toutes  pédonculées.  De  Tolomosa,  dans  cette 
même  vallée,  M.  E.  von  Rosen  (316,  pi.  x.)  donne  des  figures  d(^ 
quelques  spécimens,  dont  un  de  noire  typcdc»  la  Ouebrada  del 


572  WTini  ITKS   |)K   I.  \    IIK(.I(»N    XNDINK. 

Toro,  sans  pédoncule;  mais  il  s'a«;it  l.i  d  mir  rNcrptimi.  I.a 
Mission  Fraiiçai.s<>  a  rap|X)rt('  aussi  une  collection  i\ti  noiii- 
lireuses  |)ointes  (h'  fleclics  do  Tialiuaiiaco,  de  roches  très  \i\- 
riées  :  silex,  cahédoim',  quartz,  ohNidienne,  etc.  (les  |><)inte>< 
sont  |)n*s(jue  toutes  pr(loii(ul«M's.  Kii  se  basant  sur  ««•  uialeriel, 
on  |M?ul  «'tahlir  la  re^ie  (jue  les  |Knutes  de  llèclies  |M'd(nicul<'es 
son!  1rs  |)liis  (-oniiuuiies  d.uis  la  Puna  argentine  et  sin  le  liaul 
plateau  i)(>li\ieii,  et  (|ue  celles  de  la  Quebrada  del  Inrn  n Oui 
pas  de  pedonculf. 

Quant  à  la  Pata«^onie,  à  la  H«'pul)li(|ur  de  II  ru«;uav  et  au 
(iliili,  on  a  décrit  de  nombreuses  pointes  de  llecbes  en  piene 
l'ii  provenant.  Pour  le  pninier  de  <es  |)avs,  le  D'  NeriU'au  368 
pl.  XII',  M.  Lane  l*'o\  (204)  et  M.  Ouïes  ,276.  p.  376  ri  «liv.)  en  li«;u- 
reiil  un  bon  nr)nd)re.  Puni-  Il  ru;^uav,  M.  Figueira  {130.pl.  7.  »-i, 
i3i,  p.  19.1-309),  et  pour  I)'  rliili,  M.  MiMlina  (234.  lii;.  Ati-56.  6o-64), 
reproduisent  beaucoup  d(>  s|x>ciiiieiis  (pii .  jxiiiil.i  |ilu|).iit.  n's- 
.send)lent  aux  Iniims  iiataj^oniennes.  (i«'s  jK)intess<jnl  en  général 
très  dillerentes  de  celles  du  liant  plateau.  Prescpu*  toutes  .sont 
beaucoup  plus  grandes  cl  pins  grossièreuïent  traN aillées.  \.v 
type  le  plus  conunun  dans  l«'s  pays  nientionnes  est  une  grande 
|)oiiite  presfpu'  aussi  large  qtn»  longue,  et  pourNur  d'un  pé- 
doncule court  el  Ires  large.  O  tvj)e  n'existe  pas  sur  le  li.uil 
plateau.  Quant  au  type  à  ailerons  sans  pédoncule,  de  la  (^)ue 
brad.i  de|  Toro,  ain  un  des  auteurs  cités  n'en  rej)ro<luit  desp*- 
ciinens.  i^es  lornu's  patagoniennes  s'étendent  sur  la  côte  du 
Pacifnpie  juscpi'an  nord  du  (ibili.  \  Antofagasta,  à  en  juger 
par  une  collection  publiée  par  M.  l'\.  Senecbal  de  la  (irange 
(329),  il  y  a  déjà  très  peu  de  j)ointes  des  types  j)atag(Miiens.  Des 
formes  à  )>édoncules  larges  y  existent  ce|)endant,  mais  les  |)lus 
communes  sont  les  p<»inles  fines  el  petites,  à  ailerons  et  sans 
pédoncule,  ressemblant  asse/.an  Ispede  la  (  hnbrada  del  Toro, 
(pioi(pu*  les  ailerons  .soient  moins  jirononcés  et  la  base  plus 
anguleuse.  Des  '>(')  pointes  de  (elle  collection,  8  seulement  sont 
pedoncnlees.  |,f»s  |M>intes  d' \ntoiagasla  xarienl  beaucoup  de 
fornu'  et  de  matière. 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  .lU.lUV.  573 

Je  donne  ici  la  iiste  des  pointes  reproduites  sur  la  planche  : 

FiG.    119.  —  Pointes  de  flèches  en  roches  siliceuses 

DE  LA  QlEBRADA  DEL  ToRO  ET  DE  LA  PuNA  DE  Jujl  Y  O. 


QUEBRADA    DEL    TORO. 

Tastil. 

1-5.  Pointes  sans  pédoncule,  à  ailerons  très  prolongés,  base  profondément 
concave,  bords  légèrement  arqués.  Silex  vert.  (La  pointe  n"  2  n'est 
pas  achevée.) 

6.  Même  forme.  Obsidienne  noire. 

7.  Même  forme.  Silex  vert. 

8.  Pointe  pédonculée,  forme  triangle  isocèle,  base  presque  droite,  bords 

droit.  Silex  vert. 

9.  Pointe  non  achevée,  même  forme  que  les  n"*  i-5.  Silex  vert. 

Morohaasi. 

10-14.   Pointe  sans  pédoncule,  à  ailerons  prolongés,  base  concave,  bords 

arcpiés.  Obsidienne  noire. 
1  5,  Même  forme.  Cachelong  blanc. 

PUNA    DE    JUJUY. 

Haàncar. 

16.  Pointe  pédonculée,  à  barbelures  peu  prononcées,  forme  triangle  iso- 

cèle ,  bords  droits.  Silex  résinite  jaune. 

17.  I^ointe   à    large  pédoncule,  barbelures    très  peu  prononcées,   fornu' 

triangle  isocèle,  bords  très  légèrement  arqués.  Calcédoine. 

18.  Pointe    pédonculée,    forme    triangle   équilatéral,    base    droite,    bords 

presque  droits.  Jaspe  rougeâtre. 

19.  Pointe  pédonculée,  forme  triangle  isocèle,  base  droite,  bords  droits. 

Cachelong  blanc. 

20.  Pointe  pédonculée,  asymétrique,    forme  triangle  isocèle,  base  droite, 

bords  droits.  Silex  gris  foncé. 

C'   Les  roches  ont  été  délermiiiôos  par  M.  le  professeur  Lacioix. 


57'l  WlloniKS   DK   l.\   llKCilON    NMUM 

21.  Poinle  p*iluii(*ulë«.' ,  lonm*  triaiigli'  isocflf,  bas»*  droile,  bords  droits, 
Sil«'\   pri-.   r«»nri". 

'2'2.    Mriiif  lorm»'.  (  )b>uli»'nin'  noin*. 

2'.S.  Point»*  |>»*»loncul«''»*,  foriiK*  Irian^l»'  «'(juilali-ral .  I»as<*  pr<*M|U«*  droit»*, 
boni»  tn**  l»*g»»r»*m«*nl  arqu»*s.  irn''puli«'n'm«*nt  dj'nl»*!»'».  Obsidiennt* 
noir»*. 

2'l.  Point»*  san*»  |>»'*tlonculc ,  à  ailorons  prnloiii^i's .  baso  proiondt'ninit  con- 
cave, bords  arqiK's.  ()bsidi<>nn<^  noin-. 

2r».    Point»'  non  a»  lM*vr«*.  Mj^in»*  f(»rm»*  quo  la  pn^V-denl»*.  Sil»«x  gris  foncé. 

(hithi. 

2i').  Point»*  p<''«lonriil»''»*,  f»>rn»«'  trian^i»*  is<)C«*l«*  tn*s  allongi*.  base  droit»*, 
b<»r»ls  droits.  Sil«'\  gris  fonc»'*.  ((jclt»*  pointt*.  cpii  n'rst  |ws  acli»*vé<*, 
•'■(.lit  sans  doutf  (irstinr»*  il  avoir  la  in<''nu>  fornit*  qu**  la  |M>inli*  n"  /|:i , 
•  1'    Purani  d«*  Hinronada.) 

27.    I*ns«ju«'  la  niùin»*  fonn»*.  Caln-doino. 

2H.  Point!'  p«'*donriili'r,  à  ail<*rons  vrartrs,  foruH-  triangii*  isoc»*l»*;  Intnls 
li'p'p'nipnt  ronravfs.  p»>(Ionrnl(*  s»*  terminant  »*n  point»*.  ()arb«'lon^ 

I   ,   .SI-, 

2'.).    Piiiiilf  sans  pcdunriilt*.  .1  ail*r<iiis,  bas»*  profomli'nii'nt  ronravc.  bords 

l(^(>n*nii*nt  aupit's.  Obsidienne  noire. 
M).   Mi^nie  Tonne.  Silex  pris  fonr*^. 
IW .    P»)inl«'  pcdonciiire ,  triangulaire,   l».is«    «Imiie,    Imids  dentelée,  l»*g»*re 

nient   iinpirs.  JasjH'  rou^i'àln-. 
.'^2.    Poinlr    pedonrub'e,  trian;;iilaire.   à   coins   arrondis,   bonis  légi  renii-nt 

anpié.s.  Calr('*doine. 
XS.    pointe  p<'*donrul('>c ,  f(»nne  triangb*   isoci-le.  bas»»  droite,  bonis  ilniits. 

Sijev  j»ris  lonré. 
.'^'l.    Pointe  sans  pedon<ule,  (orme  triangle  presque  étpiilatt'rai .  base  |»'*ge 

renient  ronrave.  bords  pres^pie  «Iroits.  Silex  gris  fijnr*'. 
,'tr».   Pjiinle  il   large    pi^donrnle,    à   barbeiure»   tn*;»  |x*tites.   forme   triangle 

é<piilatér:d  .  bords  très  Irgèrenient  arqu<'*s.  ()alc«'*doine. 
'MS.   Point»'    pédonculée,    jonne     triangle    isor»*le,    bas»*     prespie    «Iroite. 

b»»nls  droits.  Silex  gris  fonn*.   {C»*lte  |>oinle   n'est    pas  compl»*te- 

ment   acbevi-e.  ou  plutôt  s;i  taille  a  •'•té  manqu«'*e.  rar  elle  »*sl  ln»p 

épaisse.) 
'M.    Pninti'  siUïH  |)»'*donrule ,  à  ailerons.   bas«>  aiicub'Use.  bonis  li^gi>remenl 

arqués.  S'i\rx  gris  foncé, 
.'IM.    Pointe  p'donrulée,  fonne  triangle  ivïcèle.  base  presque  dntite,  b«»rds 

anpit's.  Sile\  uris  fonr»'*. 


AHCHKOLOGIE  DE  LA  PITNA  DE  JU.IUY.  :^l:^ 

39.   Pointe  pédoiicLiléc,  ioiiiic    triangle  presque   équilatérai,  base  droite, 

bords  droits.  Silex  gris  foncé. 
^lO.   Même  forme.  Obsidienne  noire. 

41.  Presque  la  même  forme,  bords  légèrement  arqués.  Silex  gris  foncé. 

PacarA  de  Rinconada. 

42.  Pointe  pédoncules,  forme  triangle  isocèle  très   allongé,  base  droite, 

bords  droits.  Silex  gris  foncé. 


Pl.  XLM. 


4  4  ♦  ♦a^' 

IAA44 


♦  ♦ 


l'i 


g.   ,,2.  __  Ourl.nula  .Ici  Toro  cl   l>.ina  dr  .Iiijiiy.  |'(,inl,.s  .Ir  ll.Vhcs.       -  Cran.lc.ir  ik.ImivII, 


III.  -  REGION   DES  ATACAMAS. 

D'El  Moreno  je  me  suis  rendu  flirectement  à  Al^raparni^a, 
en  suivant  le  bord  oriental  de  laLaguna  de  Guayatayo.  C'est  un 
long  voyage,  de  près  de  i5o''°',  à  travers  la  plaine  désolée  de  la 
Puna;  on  ne  rencontre  d'eau  douce  qu'en  un  seul  endroit, 
à  peu  près  à  mi-chemin.  D'Abrapampa  je  me  suis  dirigé  en- 
suite à  l'Ouest,  vers  Cochinoca,  chef-lieu  du  département  de 
même  nom,  petit  village  habité  par  des  Indiens,  par  les  auto- 
rités et  par  deux  ou  trois  commerçants  qui  vendent  principale- 
ment l'alcool  de  canne  à  sucre  apporté  des  plantations  de  la 
Vallée  de  San  Francisco.  La  consommation  de  cet  alcool  paraît 
être  la  principale  occupation  des  habitants  de  Cochinoca, 
surtout  des  autorités.  Ces  représentants  de  l'ordre  vivent  en 
effet  dans  une  orgie  continuelle  :  ils  étaient  tous  tellement  ivres, 
qu'il  me  fut  littéralement  impossible  de  leur  parler  pendant 
trois  jours.  Aussi  l'honnêteté  n'est-elle  pas  une  de  leurs  prin- 
cipales qualités;  j'ai  la  certitude  que  les  autorités  ne  furent  pas 
étrangères  au  vol  de  l'un  de  mes  meilleurs  mulets.  La  seule 
personne  sensée  était  le  curé,  un  Espagnol  d'une  instruction 
supérieure  à  celle  de  la  plupart  des  membres  du  clergé  de  ces 
pays.  Ce  prêtre,  M.  Domingo  Filgueira,  s'est  occupé  de  fouilles 
dans  les  nombreuses  grottes  funéraires  des  environs,  et  je  lui 
dois  nombre  de  renseignements  intéressants  à  ce  sujet. 

Le  village  de  Cochinoca  est  ancien.  Son  église  fut  achevée 
en  1698;  les  frais  de  construction,  y  conq:)ris  le  vieil  autel, 
ont  été  payés  par  le  maestre  de  campo  Camperos  et  par  sa 
femme,  Dona  Juana  de  Ovando  de  Camperos.  L'église  de  Casa- 
bindo  doit  être  encore  plus  vieille ,  mais  les  registres  qui  y  restent 
ne  datent  que  de  1793.  M.  Ambrosetti  (23,  p.  n)  cile  un  docu- 
ment, conservé  dans  les  archives  de  la  ville  de  Salta,  d'après 
lequel  Don  Pablo  Bernardez  de  Ovando  fit,  le  ').(]  octobre  1655, 
meired  en  laNcur  des  Indiens  de  Cochinoca  et  de  (-asabindo  des 


:,78  wrinuTKs  DK  i.v  r.».i.h)\   wdink. 

l<»rn*s  sitiHM's  autour  (l«*  ces  villages.  Les  Indirus  en  soiil  encore 
|)ro|)riélain's,  en  Nertu  (le  cet!»'  merced.  el  ils  uni  ;;a«(né  un  Ion»; 
prorrs  intriil»'  contre  eux  par  l.i  laiiiillr  Camperos  (pii  n\eii(li- 
(piail   crllr  propririr. 

\la  \i>itr  a  (iocliinoca  a\ait  pnm  l)nl  d  i  \plorer  se>  j^nitlrs 
îMMHilcrales  •'!  il»*  m»'  rriidn-  conipir  dr  I  «Inidur  du  territture 
jadis  liahitt'  par  Ifs  Indiens  ayant  i«-iM  ( nilrr  a  Ciasahindn.  Ir 
iTai  pas  cru  à  projMjs  de  prendre  ce  dernit-r  endroit,  situe  à 
lô^'an  Mid  dr  (iocliinoca,  connue  tlieatre  dv  mes  recherches, 
<ar  ir  l'aNais  d«'ja  \i>it«' en  i()(>i.«t  les  collections  cpii  v  lurent 
laites  à  celte  iMxxpie  p;>r  la  \Ii>>Mon  Suédoise  seront,  je  res|)èi-e. 
puhliees  lot  ou  tard. 

(iasahindo  a  été  aiissi  Nisite  p;ii  \I.  \l.i\  I  hl»  en  i8i).).  .lai 
donc  IrniiM'  itlus  nileicss;iii|  de  (  Ii(>i«>ii-  pour  nu's  ioudies  une 
autre  (piehrada  des  eii\nniis,  c  cilc  de  SaNate,  dont  l'entrée  est 
située  à  nii-chennii  entre  (ineinnoca  et  (.asahnido. 


s\^  \l  i;. 

\  iainhdlos,  on  entre  dans  l.i  «piehr.id.i  de  I  \rrn\(»  de 
Savat»',  ruissr;iu  \enant  de  l.i  Sierra  de  ()uichaj;ua  et  se  jetant 
dans  le  Hio  Doncellas  (pii  n'joint  le  j^m  Miraflores;  les  eaux  de 
ce  dernier  se  deNerseiit  d  ins  la  La;funa  de  (iuavatavo.  Kn  n*- 
inontant  celle  (pu'hrada  pendant  i)^"*,  on  pai'\ient  à  un  endroit 
où  elle  s'elar^^it.  Le  sol  de  la  petite  \allé«'  et  les  inonta«;nes  cpn 
la  hornent  s<»nt  lorinees  de  Ira»  lixtes  el  d'andésites,  sur  h's<pn'|s 
l'érosion  a  lorleinent  exercé  .son  iniluence.  Des  j;rottes  natu- 
relles ont  été  creusfM's  par  les  eaux  dans  ces  n>ches.  La  plus 
^rand»'  a  une  trentaine  de  nn'tre^  de  laii^eur  sni'  une  pro- 
londeur  \ariaMe  de  i^.ïo  à  .>"'.  Llle  est  divisée  en  plusieurs 
conipartiinenls  naturels,  tellement  onxerlsdn  cote  de  la  «pie- 
hrada ,  (pie  dans  certains  endroits  le  nom  d  ahri  sons  nudie  leui- 
conviendrait  mieux  (|ue  celui  de  grotte. 

Les  di\ers  compaiiimeiils  de  celle  :;rolte  conlenaieni  un 
•;rand  noinhre  de  s<pielettes  recouverts  en  partie  <h*  chair  ino- 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUV.  579 

mifiée  naturellement,  mais  tous  avaient  été  bouleversés  par  les 
chercheurs  de  trésors  qui  en  avaient  détruit  la  plupart.  La 
grotte  avait  certainement  servi  de  sépulture  à  plus  de  cent 
individus,  ])eut-être  à  deux  cents.  Tous  les  cadavres  y  avaient 
été  déposés  en  position  accroupie,  les  jambes  et  les  bras  rej)liés 
sur  la  poitrine.  Des  murs  en  ])ierre,  bâtis  à  l'aide  d'un  mortier 
déterre  glaise  ^'^  avaient  jadis  lermé  les  compartiments  de  la 
grotte  vers  l'extérieur;  on  voyait  encore  les  débris  de  ces 
murs,  bien  que  les  chercheurs  de  trésors  les  eussent  détruits 
presque  partout. 

Crânes.  Mutilation  dentaire.  —  J'ai  recueilli,  dans  la  grande 
grotte  sépulcrale  de  Sayate,  les  crânes  que  décrit  le  D''  Chervin 
(99,  t.  m)  sous  les  n°'  i5,  16,  17,  18,  20,  21,  22  et  2  3.  Le 
crâne  n°  19  et  le  squelette  n**  2  /l  proviennent  d'autres  grottes 
de  cette  localité,  comme  nous  le  verrons  plus  loin. 

La  plupart  de  ces  crânes,  comme  aussi  de  ceux  provenant 
de  la  Quebrada  del  Toro  (Golgota,  Puerta  de  Tastil  et  Tastil), 
de  Pucarâ  de  Rinconada  et  de  Galama,  sont  artificiellement 
déformés.  Je  laisse  à  M.  Chervin  la  description  des  crânes 
et  de  leurs  déformations,  mais  je  remarquerai  ici  que  l'on 
trouve  des  déformations  dilïérentes  dans  la  même  localité 
et  que  la  distribution  des  diverses  catégories  de  déformations 
ne  permet  pas  d'établir  des  analogies  ou  des  différences  entre 
les  diverses  localités.  Tout  au  plus  peut-on  dire  qu'une  cer- 
taine catégorie  de  déformation  est  plus  fréquente  ou  plus  rare 
dans  une  localité  que  dans  une  autre,  ou  qu'une  certaine  dé- 
formation manque  dans  telle  localité.  Cette  même  observa- 
tion a  été  faite  dans  les  cimetières  préhispaniques  du  Pérou  et 
de  la  Bolivie.  Les  documents  du  xyi*"  et  du  xyii"  siècle  nous 
donnent  d'ailleurs   des  renseignements  au    moins    sur    deux 


'''    Chose    curieuse,    les    ruines    dan-  mais  les  rnuis  (|ui  referment  les  grottes  sr- 

ciennes  habitations,  dans  h»  Puna  comme  pulcrales  sont  tous  bâtis  avec  de   la  terre 

dans  la  région  diaguîte,  sont  presque  sans  glaise  comme  morliei-. 
exception  en  pierre  sèclie,  sans  mortier, 


hm) 


\NiioiiTK>  \n.  I.  \  i;k(.I()n   wdink 


calr«;orir.s  (liMlcIorinatiuiis  rraiiirniirs  vu  vof^ue  parmi  \vs  In- 
diens (le  ces  rrgioiis.  \  illa  Gômez  (370,  fol.  5«)  iiieiitioiine  l<*s 
Hrlormalioiis  nminnôos  cavtiima  '■  et  paltaiima  \  et,  clans  une 
lisfj'  (\i's  •  sii|><>rstilinii.s  (1rs  Inriicns  ■,  dn'.ssjT   par  le  (ionriii' 
proxincial   (!<•  Lima  «mi   i  5()-  il816ù.p.  ao.^),  nous  Inuntuis  cl«»s 
(If'fiiiilinn.s,  hirn  (|iif*  pm  pn*cis<*s,  clo  ces  rlélormatioiis  dont 
1rs  noms  \  son!  rcrils  rnito/mmn  «•!  paUtthoma.  La  jinMiiièn*  con- 
sistai! a  •  allon«;<T  fl  amincir  la  tr*le  ■  [llaccn   \^las  cahczas^   miiY 
lari/as  (ulrhiazanihlas .  y  liazivndulns  aiir  reiu/a  al  nutlde  de  iinos  ronut 
hnin'hs,  tjiir    llaman    iliuni,  nnifosltis   v  Inrutjus   ;    la    si'cnnfle,    à 
•  aplalir  la  Irlr  rt    élar;;ir  Ir  iront  ••   [Uacrn  las  lahnas   llanas  y 
mu  lias  en  la  /rriitr  .  Dans  l»*  prrmirr  cas,  il  s'aj^il  éNidrmmtMil  ilv 
la  déformation   rnnrilormo   rourlif'e,   dite    >  dciormation    av- 
marai;dans  jr  second,  d  un»-  driormation  Irontalr,  condtimH' 
|MMil-(^trr    a\r<*    un»-    driormation   ocripitalr,   siiivaiil    un    plan 
jilns  nu    iiinjns   |)arall('lr  à   rtjiii    dr    la  déformation    in>ntale. 
(îarcdaso  de    la   \  «';;a  '140: 1. 1\.  c.  \iii;  i.»l.  a.l3)  décrit  le    procède 
(|n'emplo\ aient  les  Indiens  de  Manta,  sur  la  rôle  de   la  Hepn- 
l)li(pie  acintlle  de  1  li(jiiatenr,   pour  applicpier  à   leurs  eidanls 
une  deiormation  ironlo-ocripilale;  ils  le  taisaient  on  atlarlianl 
mit    planche  dr   hois    mii    K-    Irnnl    el    une  autre    sur  roccipnt  ; 
tous  les  jours  on  serrai!  lis  lii^atures  <le  ces  |)lanclies,  juscpia 
ce  (|nr  l'eniant  eut  atteint  la»;»'  dr   \    on  f)  ans  (  Drfttrmahan  las 
laht'cas  à  Ins  ninns  en  nasncndn,  juniianlrs  una  lahlilla  m  la  /irntr, 
Y  olra  m  cl  mlndnllo,  y  sr  las  apn-taltaii   dr  dia  m    dia  hasia  uur 
rrnn  dr  (juatm  e  rmrn  a  fins ,  para  niir  la  (  ahr:a  mirdasr  am  ha  dr  un 
ladii  al  nlm,  y  ant/ttsta   dr  la  /rriitr  al  mlodnlln  .  (  iieza  de  Le»)n 
(fOi.c.  i..p.  5o4)  parle  aussi  de  deux  déformations:  «  .  .  .les  nus 
allon;;eaient    la  tète,  li-s   an!ns   rélarj^dssaienl  •     umts  la   liairn 
[la  caltrza]  anrlia,  y  nlms  lanja'.  Kn  iSy.S,  le  \ ire-roi  Tolecio, 
flans    I  nnr  i\r   ses  ttrdrnancas     48:  I  ii.  lii.  i\.  ord.  \m;  fol.  iA<>),  «lé- 
lend    .Mi\   hxliens  d«'  rontinuer  a  déformer  les  tètes  de  leurs 
entants. 


kmln       lit.  Iici«||i«.  ronlrlcllr.  mima  li^all|^r••.    —      '     Pnllhi  «|il«li; 

li'lr      .Ti'ii-  •  ■•iii|iriiiii>f>   au  iiKi\rn  «Ir  l«Mr  :  «T^c  «nliilir  ». 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  581 

Le  crâne  le  plus  intéressant  de  Sayate  est  le  n°  1 5 ,  reproduit 
fi(j.  113.  C'est  le  crâne  d'un  enfant  âgé  de  7  ans^^l  Les  inci- 
sives supérieures  et  l'une  des  incisives  inférieures  sont  tombées 
après  la  jnort,  probablement  lorsque  le  squelette  a  été  remué 
par  les  chercheurs  de  trésors.  Les  trois  incisives  inférieures 
restantes  ont  été  limées,  pendant  la  vie  du  sujet,  en  formant 
des  incisions  presques  rectangulaires,  partant  du  bord  tran- 
chant des  dents  et  ayant  environ  o™  00 3  de  largeur  et  près 
de  o™  oo4  de  profondeur  (de  haut  en  bas).  Les  surfaces  limées 
sont  à  peu  près  planes,  les  angles  de  l'incision  presque  droits 
et  bien  déterminés.  Sur  l'une  des  incisives  mutilées,  les  par- 
ties saillantes  ont  été  cassées,  comme  on  le  voit  sur  la  figure, 
mais  la  surface  des  cassures  démontre  clairement  que  cette 
dent  a  été  limée  de  la  même  manière  que  les  deux  autres.  Pro- 
blablement,  la  quatrième  incisive  inférieure,  celle  qui  manque, 
a  été  aussi  mutilée.  En  ce  qui  concerne  les  incisives  supérieures , 
on  ne  peut  pas  le  savoir,  car  elles  manquent. 

La  Mission  Française  a  rapporté  de  la  Bolivie  d'autres 
crânes  ayant  des  dents  limées  et  qui  seront  décrits  par  M.  Cher- 
vin.  Ces  dents  diffèrent  de  celles  du  crâne  de  Sayate  par  la 
forme  des  encoches  qui  sont  triangulaires,  terminant  en  pointe, 
au  lieu  de  former  un  rectangle  comme  les  encoches  des  in- 
cisives de  ce  dernier  crâne. 

Ces  crânes  sont  les  premiers  crânes  anciens  à  dents  défor- 
mées qui  ont  été  trouvés  en  Amérique  du  Sud ,  si  nous  excep- 
tons toutefois  une  dent  incrustée  d'une  turquoise,  dont 
l'existence  paraît  d'ailleurs  très  douteuse,  car  le  seul  renseigne- 
ment que  l'on  ait  sur  cette  dent  est  celui  donné  par  M.  Heber  R. 
Bishop  (63,  II,  p.  101),  qui  dit  :  «  Une  dent,  incrustée  d'une  tur- 
quoise et  étiquettée  «Peru»,  est  exposée  au  Musée  d'ethno- 
graphie de  Berlin».  Sur  ma  demande,  le  D*"  W.  Lehmann  a 
eu  l'obligeance  de  rechercher  cette  dent  au  musée,  mais  il  n'a 

'*'  L'àg(;  a  élé  déterminé  par  M.  le  D'  Verneau. 

ir.  .18 


r,82  WIKMITKS   I>K   I.  \    nK.r.loN    \M)INF. 

j.ii  1.1  troiivpr.  I.<'.s  clironi(jin'urs  espaj^nols  ne  parlant  pa>  di» 
mulilalions  dnitain's  dans  rAnurirju»*  nuTirlionalr,  sauf  («•lli» 
pralicnuM'  par  !••>  lluan(M\ilras(l«'  la  cotr  (le  Ihcpiatriir,  hujucll»' 
ii'c^sl  pas  uiit'  (Icroriualioii  aililicitlh-  |)mpn*nn'i!t  dih*.  (  .'wza  de 
l^<Mui  101.  r.  xtix.  p.  iioî)  rap|X)rte  que  ces  Indiens  arracliaienl  à 
leurs  enfanls  trois  dents  à  chaque  mâchoire,  suivant  une  cou- 
tume relif^^ieuse  im  nin*  Iraditioii  (jiii  h'ur  «'tait  j)roj)re.  D'apn»s 
(iarrilaso  dr  la  Vega  (140;  I.  u.c.  m:  fol.  aa8i,  ce  serait  i'Inca 
lluavna-(!apac  (pii  aurait  inqK)sé  aux  chefs  des  IlnanraNilcas 
cettr  mutilation  commr  punition,  parce  rju'ils  avaient  manque 
a  ienrs  promesses  di-  lidrlit»-  envers  son  père.  Le  |)enple,  en 
\ovanl  si's  caciques  se  distin«(uer  de  cette  manière  du  rrste  de 
la  nation,  adoptait  alors  Noiontairement  1  hahitudi-  (\r  cette 
Miutilalioii  dentaii')'  <|iii  (lt\iiil  :iiiisi  unf  iii(»de  «générale  chez, 
les  lluancavilcas. 

Parmi  1rs  Indiens  actuels  du  Hresii,  on  a  constate  (piehpies 
cas  d'une  (h'Inrmatiofi  denlnire  (jui  consiste  à  limer  les  inci- 
si\es  e|  les  canines  p<»ur  les  rendiM'  pointues.  I)'a|)res  \on 
Martius  231. 1. 1».  BSfi;,  les  Miraidias  (pii  hahilenl  entre  le  Hio 
Cauinarv,  le  Rio  I(;a  et  le  liio  \iipur.'i,  au  nord  de  r.\ma/.one, 
aij^uiseiil  leurs  (anines  juscpTà  les  rendre  hien  pointues. 
\l.  (luido  Ho^'i^iani  (65.  |».  ic»5)  a  observé  chez  les  (iaduv(M>s  du 
Matto  (irossn  ta  même  hahitude,  s\ipj)li(piant  aux  canines  et 
a  toutes  les  incisi\es  supérieures.  Kn  les  limaul ,  ds  1rs  <  n'iidenl 
lrian;;ulaires  comme  les  dents  d'une  scie».  M.  Hoi^^iani  croit 
(pie  rohjet  de  cette  mutilation  est  |)Uieinent  esllieti(pie.  Dans 
l'extrême  nord  de  l'Américpie  meridional(>,  sur  1  isthme  de 
Panama,  M  \  !..  Pinarl  288  a  (>l)srr\(>  la  coulume  de  limer 
les  canines  en  lorme  de  |K)inte.  <  Im  /  les  (luyamis  de  Veraj;uas. 
(ihez  ces  Indiens,  les  jeuiu's  lemines  eide\ent  aussi  la  canine 
sup'rieure  j^auche,  à  l'occasion  de  leur  j)reiniere  inenstruaii<tii 
et  en  si^ni'  de  nuhilité.  (l'est  à  c»'s  mêmes  Indiens,  prohahle- 
ment,  (jue  se  rap|M>rte  le  renseignement  pul)li«'  j)ar  M.  von 
Tschudi  (358.  V.  p.  .4oî  ,  d'après  lequel  les  indiens  de  l'isthme  de 
Panama  ont  les  dents  limées  en  pointe.  Linfin,  suivant  M.  von 


Pl.  xlvii. 


Fie 


Sayatf 


Crâne  ayant  les  incisives  inférieures  déformées  à  encoches. 


Fig.  ilxlx.  —  ((.  Incisives  médiane  et  latérale  supérieures,  à  encociies,  de  Cerro  Monloso  (\era 
Cruz),  Mexique.  —  /'.  Incisive  latérale  supérieure,  à  encoclie,  di;  Cuicallan  |^Ua\ara\  Mexique. 
—  c.  d.  Bouches  humaines  à  dents  déformées,  représentées  sur  des  poteries;  de  Mislequilla  et 
de  Paso  de  Coyoluca  (\'era  Cru/.) ,  Mexique.  —  (Dessins  du  D'  \\  .  I.ehmann.  i 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  583 

Ihering  (176,  p.  21 5),  les  indigènes  de  Pernambuco  ont  également 
l'habitude  d'aiguiser  leurs  dents  en  les  limant,  mais  cet  usage 
aurait  été  introduit  chez  eux  par  des  Nègres  esclaves  qui  l'au- 
raient apporté  de  l'Afrique  ;  d'ailleurs  cette  coutume  est  en  train 
de  disparaître  à  Pernambuco.  Ce  sont  là  tous  les  renseigne- 
ments que  je  possède  sur  les  mutilations  dentaires  de  l'Amé- 
rique du  Sud. 

C'est  plutôt  au  Mexique  et  dans  l'Amérique  centrale  qu'il 
faut  chercher  les  différentes  formes  de  la  mutilation  dentaire. 
Le  D""  Hamy  (155;  déc.  n,  n°  xx,  p.  161  ;  déc.  III,  n"  XXVIII,  p.  88)  a  publié 
deux  intéressantes  études  sur  ce  sujet  sous  les  titres  de  :  La 
dent  (l'or  de  Tepito  et  Matilalions  dentaires  des  Huaxtèques  et  des 
Mayas.  Ces  études  et  une  publication  récente  du  D'  Richard 
Lasch  (207)  sont  les  principaux  ouvrages  que  nous  possédions 
sur  les  déformations  dentaires  en  Amérique. 

Le  Popol-Vuh  (76,  I,  c.  6,  p.  45)  nous  offre  la  légende  du  per- 
sonnage mythologique  Vukub-Cakix  (Sept-Aras),  qui  avait  des 
dents  incrustées  de  pierres  précieuses.  Il  mourut  parce  qu'il 
laissa  extraire  ses  dents  par  le  vieillard  et  la  vieille  nommés 
le  Grand-Sanglier-Blanc  et  le  Grand-Blanc-Piqueur-d'Epines. 
Brasseur  de  Bourbourg  traduit  :  «  On  acheva  de  lui  enlever  ses 
dents  de  pierres  précieuses  qui  brihaient  dans  sa  bouche  ^^^). 
Plusieurs  des  premiers  historiens  espagnols  du  Mexique  men- 
tionnent aussi  la  coutume  des  Indiens  de  se  mutiler  les  dents. 
Ainsi  Sahagun  (320;  l.  x,  c.  xxix,  S  8;  t.  m,  p.  i33)  dit  que  les  Huax- 
tèques «  aiguisaient  leurs  dents  et  les  teignaient  avec  des  cou- 
leurs noires».  Suivant  De  la  Mota  Padilla  (249,  p.  1),  les  Indiens 
de  Pânuco  (Etat  de  Vera  Cruz)  non  seulement  taillaient  leurs 
dents  en  pointes  aiguës,  mais  encore  y  pratiquaient  de  petils 
trous  qu'ils  mastiquaient  avec  une  matière  noire.  Gomara  (148, 

''^  H  y  a  un  autre  passage  [ibid.,  p.  33)  face  du  ciel  »  La  traduction  serait  plutôt  : 
où  Vukub-Cakix  se  vante  d'être  lo  Soleil.  «Mes    dents    brillent    de    pierres    bleues 

11  dit  :  Nuipu  ve  rax  çavacoli  cJii  ahnli  (juche  connue  la  face  du  ciel» ,  car  le  mot  cjuiché 
ri  u  «a  caA,  ce  que  Brasseur  traduit  :«  Mes  rax  est  «bleu»  et  ahah  est  «pierres».  Il 
dents  brillent  dans  leur  émail  comme  la         s'agirait  donc  probablement  de  turquoises. 

38. 


58^  WTloriTKS   DF.   I. A    F\Kr.ION    WDINF.. 

r.xi.%11.  iol. 55)  mentionne  également  Tappointage  des  dents,  «en 
forme  de  scie»,  chez  ces  Indiens.  Diego  de  Landa  '203.  p.  i8i), 
rn  parlant  d<*s  lndi«'nn«*s  de  Yurat.in,  dil  •  qu'elles  avaient  |M)iir 
routunic  d«'  se  rouprr  Ifs  dents  rn  iorine  de  scie,  ce  (lu'elles 
consid»Tairnl  c<»inmr  une  manjue  de  beauté;  c'étaient  les 
vieilles  femmes  (Uii  leur  rendaient  ce  senice  en  Imr  limant 
1rs  (jrnts  avec  une  certaine  pierre  et  de  l'eau  ^.  Qvw  veut  dire 
cettr  phrasr  :  «Se  couper  les  dents  «ii  forme  de  scie»?  Cette 
expn'ssion  n'est  pas  très  claire  et  peut  sa|)|)li(juer  aussi  bien  à 
rap|>ointage  des  (b'nts  (pi'à  la  déformation  (Irs  dfiits  du  crànr 
dr  .Sa\;ite  rt  aux  dents  mexicaines  conservées  au  Musit  dr 
Hrrlin  et  (pie  nous  allons  décrire. 

Les  trouvailles  arcbéologicjues  faites  au  Me\i(jue  compren- 
nenl  drs  |)ièces  présentant  trois  catégories  de  délormation  den- 
taire :  1.  les  creux  faits  à  la  surface  des  dents  |Miur  v  incruster 
des  j>i»»rn's  précieuses;  II.  l'appointage  drs  drnts;  III.  les  <mi- 
coclirs  d<'N  bords  Ir.nicliants,  comme  sur  b's  incisives  du  crâne 
de  Saxale. 

I.  (  i'esl  .1  la  j)remiére  catégorie  (jue  se  rapporte  la  legiMide 
de  \  iikiib  (  !aki\ ,  el  iinr  variante  de  celte  coutume  était  celle  des 
Indiens  de  IVmuco,  (b»  pralicpier  à  la  surlace  de  leurs  dents  de 
petits  trous  «piils  rempliss^iient  avec  une  matière  noire,  au  lieu 
d'y  incruster  d«'s  pierres.  M.  Ilamy  (155:  «l«v.  m.  n*  \\\ut:  p.  <)i)  dé- 
crit et  ligure  une  tète  bnmaine,  en  terre  cuite,  appartenant  à 
la  collection  du  comte  de  Leslrang»*  el  provenant  de  loudies 
exécutées  dans  le»  ruines  de  Tejar,  j)rès  de  Me<lellin,  dans 
l'Klalde  Vera  (Iruz.  Lcsqu.itre  incisives  su|>4>rieureNd(>  la  boucbe 
«Milr'ouverte  de  cette  t^te  présent<*nt  des  trous  cvlindri(jues 
réguliers,  avant  emiron  o*  oo3  (1<  diamètre  el  o"ooi  de 
profondeur.  Dans  une  sépulture  des  environs  de  (^im|>ecbe, 
on  a  rlecouvcrt  un  maxillaire  su|><'rieur.  reproduit  aussi  par 
M.  Ilamv  ny»^..  p  giy  et  présentant  une  mutilation  pre.s<pie 
identique  h  celle  de  la  t/^te  en  terre  cuite  de  Tejar.  I^es  inci- 
sives el  les  canines  ont  au  centre  de  leur  surface  antérieure  des 


AKCHEOLOGIE  DE   LA   PUNA  DE  JUJUY.  585 

trous  cylindri(jaes,  de  o"  oo3  de  diamètre  et  o"  ooi  de  pro- 
fondeur. Dans  ces  trous  sont  incrustées  des  turquoises,  de 
couleur  bleu-verdâtre ,  dont  la  partie  visible  est  convexe  et 
polie.  Le  percement  de  ces  dents  paraît  avoir  été  obtenu  par  la 
rotation  d'un  petit  cylindre  creux  manœuvrant  indéfiniment 
sur  une  mince  couche  de  poudre  siliceuse.  M.  Marshall  H.  Sa- 
ville  (323,p.  35/i)  a  rencontré  des  dents  décorées  d'une  manière 
semblable  dans  une  sépulture  de  fEtat  d'Oaxaca.  Ces  dents 
étaient  incrustées  de  morceaux  d'hématite,  au  lieu  de  tur- 
quoises. La  tombe,  bâtie  en  pierre  et  montrant  une  archi- 
tecture et  des  décors  zapotèques,  se  trouvait  à  f  intérieur  d'un 
tumulus,  fun  des  «  mogotes  de  Xoxo»,  près  de  Xoxocotlan, 
dans  la  Vallée  de  Zachila,  à  deux  lieues  au  sud  de  la  ville 
d'Oaxaca.  Le  tumulus  avait  été  antérieurement  fouillé  par  le 
D""  Sologuren,  et  les  dents  étaient  éparses  sur  le  sol  de  la 
chambre  funéraire.  Quelques-unes  de  ces  dents  étaient  aussi 
limées.  D'autre  part,  M.  Heber  R.  Bishop  (63,  n,  p.  loi,  n°  3io), 
dans  sa  magnifique  Iconographie  sur  le  jade  (imprimée  ré- 
cemment, après  la  mort  de  l'auteur,  à  cent  exemplaires  seu- 
lement) ,  représente  trois  dents  incrustées  dejadéïtes  vertes,  de 
la  même  manière  que  celles  que  nous  venons  de  décrire.  Ce 
sont  la  canine  droite,  f  incisive  médiane  gauche  et  f  incisive  la- 
térale gauche,  toutes  trois  appartenant  au  maxillaire  supérieur 
d'un  crâne  trouvé  par  M"""  Mary  Robinson- Wright  dans  une 
sépulture  de  quatre  pieds  de  profondeur,  à  Tacamarca,  près 
de  Guadalajara,dans  fEtat  de  Jahsco.Les  autres  incisives  et  la 
canine  gauche  supérieure  étaient  perdues;  le  crâne,  comme 
tout  le  squelette ,  était  trop  effrité  pour  qu'il  fût  possible  de  le 
conserver.  M.  Bishop  émet  fopinion  que  cette  incrustation  de 
pierres  a  été  opérée  pendant  la  vie  de  findividu.  Le  Peabody 
Muséum  possède  aussi,  d'après  M.  Bishop,  des  dents  incrustées 
de  pierres  et  provenant  du  Yucatan.  Il  paraît  enhn  que  der- 
nièrement, au  cours  des  fouilles  pratiquées  dans  la  Galle  de  las 
Escalerillas,  à  Mexico,  M.  Leopoldo  Batres  a  trouvé  des  dents 
incrustées  de  pierres. 


586  ANTIQUITÉS  DE  LA  RÉGION   ANDINK. 

II.  La  cleuxirmr  calcgorie  de  déformation  denlain*,  ra|>- 
jX)iiila«;«',  |M'iil  se  voir  sur  un  crâne  trouvé  dans  un  cinietirn» 
tollr(|Uf  (!•'  Crrrn  (!»•  las  Paliiias,  au  sud-est  de  Mexico,  en 
l86ô,  par  M.  Doutn'laiin*,  pirsid^nl  de  la  Commission  fran- 
çaise crrtlmn<;ra|)liir  au  M«\i(jur.  Cr  cràiu'  <*st  (nnscrxr  au 
Muséum  d'hisloin'  nalurcllr  dr  Paris.  L«*  mavillain'  su|)4'rieur 
conserve  les  drnts,  dont  les  incisives  et  les  canin(>s  ont  été 
enlamé«»s  aux  an«;lrs  internes  j)ar  \v  lima«;e  à  l'aidt'  d'un  corps 
dur  cvliiidri(pu'.  Les  surfaces  limées  sont  n'^ndimuncnt  jKjJii's 
et  nettement  concaves;  les  vides  qui  résultent  <1«'  la  pert»'  de 
substance  mesurent  de  o^ooq  à  o"o()'i  dr  prolmidrur.  Parmi 
les  llua\té(|ues  actuels,  il  semble  (pie  l'Iiahiludr  (!«•  limer  les 
dents  rn  pointe  ne  s'est  pas  eucori'  |)erdue.  Dans  nnr  commu- 
nicali<m  a  la  Société  d'anlliropolope  de  Paris,  M.  llamy  (157 
rapporlr  (pu-  (piehpus  I  lna\t»'(pies  j>nrs.  Nivaiit  isolés  dans  les 
iiKUiiaLnies,  ai'Miiseiit  encore  leurs  dents,  comme  Ta  constat»' 
\I.  Piiiarl  pendant  son  dernier  Noya^^e  au  Mexi(jue. 

III.  La  linisiciMi'  catégorie  de  délormaiiou  dentaire  est  celle 
des  dents  a  encoches  formant  hun'clieti»',  comme  celles  de 
notre  crâne  de  Savate.  Mais  c«'  cram*  est  unicpie,  car  ses  dents 
présentent  des  incisions  rectan^'ulaires,  tandis  (pu*  les  encoches 
de  toutes  les  autn*s  dents  connues  de  la  même  catégorie  son! 
trian«;ulain's,  terminant  en  nn  sinl  an^le  ai^^u. 

A  cette  (jeniiere  \ariete  aj)partiennent  les  crânes  Iniliviens 
à  dents  déformées  cpii  ont  et»-  raj)|)ortés  par  la  Mission.  Les 
encoches  de  ces  dents  ressend)lenl  beaucoup  à  celles  des  dents 
d'un  crâne  décrit  et  hj^uré  par  le  D'  Nicolas  Léon  (216  ,  pro- 
venant d'une  sej)ullure  de  .San  Luis  de  Jacona,  |)rés  de  Zamora, 
dans  l'Ltat  de  Michoacan.  Ce  crâne  conserxe  toutes  les  dents, 
excepté  la  canine  inférieure  gauchi'.  Les  incisives  et  la  canine 
gauche  du  n«a\illaire  supérieur  ainsi  cpie  I  incisiNe  mi'diaue 
droite  du  maxillaire  inlV'riiMir  sont  limées  de  façon  à  former 
une  encoche  triangulaire  de  0-003  à  o"*oo5  de  |)rofond«'ur, 
terminant  vu  angh*  aigu;  les  autres  dents  sont  intactes.  La 
deni  d'or  de  Tepilo,  décrite  par  M.  Ilainv    155;  <It.  n.  n*x\;  p.  i6i). 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  587 

est  rimitation  d'une  dent  à  encoche.  C'est  une  dent  artificielle 
en  or  qui  a  fait  partie  d'un  collier  trouvé  à  Tepito  (Mexique). 
Cette  pièce  est  conservée  au  Musée  du  Trocadéro  et  provient 
de  la  collection  Pinart.  La  face  antérieure  de  cette  dent  est 
creusée  de  bas  en  haut  par  un  sillon  large  de  o^'ooi  vers  le 
bord  tranchant,  se  rétrécissant  de  plus  en  plus  à  l'autre  extré- 
mité et  se  terminant  à  o°'oo6  de  distance  de  ce  bord.  Ce  sillon 
représente  l'encoche  des  dents  que  nous  sommes  en  train  de 
décrire.  M.  H.  Strebel  (339,  i,  p.  49,  pi.  vm,  fig.  M)  reproduit  photo- 
graphiquement  un  crâne  qu'il  a  rapporté  de  Cerro  Montoso 
(Etat  de  Vera  Cruz,  Mexique) ,  et  dont  les  deux  incisives  supé- 
rieures médianes  présentent  chacune  deux  encoches  triangu- 
laires, mais  l'incisive  latérale  droite,  une  seule  encoche,  l'inci- 
sive latérale  gauche  étant  intacte.  Le  D'^  Walter  Lehmann  a 
bien  voulu  me  donner  des  renseignements  sur  les  dents  défor- 
mées qui  existent  au  Musée  d'ethnographie  de  Berlin.  Parmi 
ces  spécimens  on  remarque  un  maxillaire  supérieur,  catalogué 
sous  le  n"  IV  Ca.  i8o85  provenant  de  Los  Otates,  dans  l'Etat 
de  Vera  Cruz,  et  rapporté  par  M.  Strebel,  de  son  deuxième 
voyage  au  Mexique.  Les  incisives  de  ce  maxillaire,  dont  deux 
sont  reproduites, y?</.  lia  a,  présentent  également  deux  en- 
coches dans  chacune  des  incisives  médianes,  tandis  que  les 
incisives  latérales  n'en  ont  qu'une  chacune.  D'autres  incisives 
à  une  ou  deux  encoches,  de  la  même  collection  Strebel,  sont 
numérotées  IV  Ca.  17^28  (Cerro  Montoso)  et  IV  Ca.  18193 
(Los  Otates).  Le  Musée  de  Berlin  possède  aussi  un  crâne  de 
Cuicatlan,  dans  l'Etat  de  Oaxaca,  numéroté  IV  Ca.  16-] li^  et 
provenant  de  la  collection  du  D"*  Sologuren.  Sur  ce  crâne, 
seule  une  des  incisives  latérales  supérieures  présente  une  en- 
coche limée,  triangulaire.  Cette  dent  est  reproduite y/</.  ii4  b; 
sa  racine  est  cassée.  Je  dois  ces  dessins  à  l'amabilité  du  D""  Leh- 
mann. Il  est  incertain  si  les  dents  «  limées  »  du  tumulus  de 
Xoxocotlan,  mentionnées,  comme  nous  l'avons  dit,  par  M.  Sa- 
ville,  présentaient  cette  même  déformation  ou  une  autre. 
hesfiçj.  lia  c,  d,  également  dues  à  M.    Lehmann,  repré- 


^8«  AMIQLrrÉS  DE  LA  REGION   ANDLNE. 

sentent  une  autre  variété  de  defunnation  dentaire ,  intermédiaire 
entn*  notre  troisième  et  notre  deuxième  catégorie.  Ce  sont 
des  |K)leries  décorées  de  faces  humaines,  dont  la  ixuiclie  est 
reproduite  sur  nos  li'rures.  Ces  pièces  appartirnufut  aussi  à  la 
colli-rlion  Sln-hei;  r  jHirle  au  Mus<''e  de  lierliii  le  m"  I\  Ca. 
14.^70  et  provient  de  Mislecjuilla  Vera  Ou/.  ;  d,  nunu*roté 
IV  Ca.  19727,  est  de  Paso  de  Coyaluca,  étralement  en  Vera 
Cruz.  Au  liru  de  faire  des  incisions  au  milieu  du  l>(>rd  tran- 
chant des'dents,'()n  paraîtS-Ja voir  limé  en  équerre  les  incisives 


hig.   iiS.  -     MM-m4l>|i|ir«  (Ir^  lunniimrnU  ilf  C<i|tan    \iiriilan 
I^  r«rr  du  Dirii  Soiril  .  «wv  I.-,  inrnm-*  lnn.-rv      |)  «i.i^^  |r  I)'  K.  SrW. 

médianes  suprnnires,  laissant  une  partie  de  ces  <leu\  dents 
.1  un  niveau  plus  has  (jue  les  parties  où  «-lies  se  touchent;  on  a 
rofitiuur  «'usuite  à  limer  hori/.oulalemeut  le>  incisives  lati'rales 
juMpi'à  ce  cju'elles  airnt  le  nu^Mue  ui\»'au  cpu'  les  parties  has.ses 
des  médianes.  Cette  drlormation  se  Noil  aussi  dans  des  hiéro- 
l^lyphes  gravés  sur  les  monuments  de  Copn  (Yucatan).  J'em- 
prunte au  \Y  Seler  (328.  ,.  719.  7.î,.8i3)  les  dessins  de  quelcpies- 
uns  de  ces  hirroglyplies,y(r/.  //.').  a  est  la  face  du  Dieu-Sdeil 
avec  les  incisives  des  maxillaires  su|M'ri«Mir  et  inlV-rieur  limées; 
h,  c,  d  represefiteut  l'hirroglyphe  km  -  Mileil ,  joiir,  l)ieu-S<deil; 
e  est  rhién>glyj>he   du    inuiMni    i  '| .    compose   de   la   face  du 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUV.  589 

Dieu-Soleil  (lo)  et  du  maxillaire  des  morts  (4).  Tous  mon- 
trent des  incisives  supérieures  limées  de  la  même  manière  que 
les  dents  que  l'on  voit  sur  les  poteries  que  nous  venons  de  dé- 
crire. Je  ne  connais  pas  de  vraies  dents  présentant  cette  défor- 
mation, qu'on  ait  exhumées  des  sépultures  préhispaniques. 

Pour  compléter  le  présent  chapitre,  il  ne  me  reste  qu'à 
mentionner  la  déformation  dentaire,  bien  connue,  des  Esqui- 
maux, qui  emploient  leurs  dents  pour  toutes  sortes  de  travaux , 
comme  pour  extraire  des  clous,  pour  gratter  et  découper  des 
peaux,  pour  des  travaux  de  menuiserie,  etc.  Les  dents  s'usent 
bientôt  de  cette  manière,  et  alors  on  les  corrige  en  limant  ho- 
rizontalement toute  la  rangée.  Ainsi  les  individus  d'un  certain 
âge  ont  souvent  les  dents  limées  jusqu'aux  gencives.  Cette  dé- 
formation présente  une  différence  par  rapport  aux  autres  caté- 
gories :  elle  a  une  fin  pratique,  tandis  que  les  autres  sortes  de 
déformation,  selon  toute  probabilité,  ont  été  pratiquées  dans 
un  but  esthétique. 

Grottes  funéraires ''\  —  L'un  des  cadavres  de  la  grande 
grotte  de  Sayate  se  distinguait  par  les  vêtements  de  luxe  et 
les  outils  de  tisseur  qui  l'accompagnaient.  Ce  cadavre  était 
revêtu  d'une  chemise  en  fin  tissu  de  laine  de  lama,  dont  un 
échantillon  est  reproduit  fiq.  119 ,  jf  1;  au-dessus  de  cette 
chemise,  il  y  avait  une  enveloppe  en  tissu  grossier  et  épais  éga- 
lement en  laine  de  lama.  Dans  les  plis  de  ces  vêtements  se 
trouvaient  quatre  fuseaux,  dont  trois  sont  reproduits  //ry.  121 
c,  (1,  e,  WmiWfig.  121  b,  et,  formant  un  rouleau,  un  tissu  ina- 
chevé en  fil  rouge,  récemment  commencé,  ])eut-être  par  cette 
même  personne  à  qui  on  l'avait  joint  dans  son  tombeau. 

Les  fuseaux  sont  en  bois  blanc,  d'environ  o"'20o  de  lon- 
gueur et  o"oo4  d'épaisseur,  pointus  à  leur  extrémité  inférieure. 
Les  fusaïoles  sont  d'une  forme  peu  commune  :  une  pyramide  à 

^''  Voir  les  planches  XLVIII  li,  insérées  après  la  page  6o8. 


590  ANTIOl  lïKS   DK   L\   IU.(.H).N   ANDINE 

base  carm*  dViiviroii  o^O'jo  de  côté.  Lune  d'elles,  vue  d'en 
bas,  est  re|)résentée  par  \à  ftg.  1*21 ,  c'.  Ces  fuseaux  seinhlrii! 
avoir  éli*  nrinls  «mi  rnu;;»*  :  il^  |M»rttMit  des  traces  visibles  de  cettr 
coult'ur. 

l/oulil //«y.  l'^ ï  h,  «Il  I)nis(jiii  j).»rait  pruvrnir  dr  la  Hrdrcla 
brasilicnsts,  sans  tranch.Mit  <l  sans  pointe,  est  |)rol)al)l(Mnent 
aussi  un  outil  dr  ti^>a«;<'.  Il  a  n'ic)  de  lonj^ueur,  mesuré  «mi 
iif^ne  droit»'  d  une  extrémité  à  1  autre. 

Ce  cadavre  est  un  exemj)l<'  dr  lliahitud»'  (juOiil  1rs  Indiens 
d«*  toujours  joindre  aux  morts  les  ohji'ts  avant  eu  un  ra|)|)orl 
intiiiH'  avrc  ruv  |)<Midanl  l»'ur  vir.  (.eltr  pcrsoiinr  occupait 
nroi)al)lement  une  j)()sition  «'1«'\«m',  comme  \v  démontrent  ses 
vêtements  de  luxe.  F^llc  devait  élrr  liahile  tisseuse  ou  tisseur,  et , 
«^  sa  moil,  oïl  l'a  mloiirée  des  outiU  «loiit  t'll<»  se  servait  iniur 
son  art.  En  rxaminant  les  sé|)ultures,  on  linu\f  tonjours  des 
excinnies  de  la  menu*  coutume;  de  ces  cas,  I  un  d<s  j)lns  lra|>- 
pants  me  lut  rapjxnlé  par  l'ahhé  l'il«;urira  :  d  avait  ren- 
contré dans  une  ^rollc  ImuMain',  auprès  d'une  momie,  plus 
de  cent  mètres  de  cordes  roulées;  cétait  sans  doute  la  lomi)e 
d'un  cordier. 

.le  ne  m'arrêterai  pas  a  la  description  de  chacun  des  autres 
cadaNres  pinson  moins  him  (  onservés.  Li'urs  vétenuMits  étaient 
tous  réduits  à  l'étal  de  lamheaux;  cependant  j'ai  pu  me  rendre 
compte  (pu>  la  plupart  consistaient  en  un(>  chemise  ou  tunicpie 
juste  assez  longue  pour  couvrir  les  organes  «génitaux,  sans  man- 
ches ou  à  manches  courtes,  l^ajig.  1 16  montre  la  iornu*  de 
CCS  vêlements,  ils  sont  composés  de  deux  lés  de  tissu  «mi  laine 
de  lama,  cousus  ensemhli-  en  I. lissant  une  lente  pour  |)asser  l.i 
tète.  On  .1  alors  plié  par  le  milieu  la  pièce  ainsi  formée  et  ou 
l'a  cousuf*  des  deux  cotés,  laissant  des  fentes  |K)ur  |)asser  le> 
bras.  Quand  il  y  a  des  manches,  elles  sont  fornu'es  de  pièces 
séparées,  cousues  aux  fentes.  La  tunicpie  présente  donc  des 
coutures  jiar  devant,  |)ar  derrière  et  sur  les  deux  cotés.  Les  cou- 
tures sont  l.ntes  au  surjet.  Suivant  la  description  sommaire  du 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY. 


591 


D""  Seler  (327),  les  cadavres  découverts  par  le  D'  Uhle  dans  les 
grottes  funéraires  de  Casabindo  avaient  des  vêtements  de  la 
même  forme.  Plus  loin,^?^.  189 ,  je  donne  aussi  un  dessin  sché- 
matique d'une  de  ces  tuniques,  sans  manches,  en  tissu  grossier, 
trouvée  dans  une  sépulture  de  Chiuchiu,  sur  le  Rio  Loa. 

Ces  chemises,  ou  tuniques  (^camisetas) ,  dont  nous  avons  parlé 
page  i4o,  au  sujet  de  l'industrie  textile  des  Diaguites,  étaient 
le  vêtement  principal  des  Indiens  de  la  région  andine.  Tous  les 
historiens  en  font  mention.  Cobo  (103,  iv,  p.  i6o)  les  décrit  sous 
leur  nom  quichiia  iincii.  Herrera  (164;  dec.  v,  i.  iv,  c.  n;  t.  m,  p.  loO) 
dit,  à  propos  des  Péruviens,  que  leurs  vêtements  étaient  une 


min 


Fig.  11 6.  —  Sayate.  Coupe  des  chemises  dont  étaient  vêtus  les  cadavres 
des  grottes  funéraires. 

chemise  courte  et  étroite,  sans  manches  ni  collet,  et  une  mante 
de  laine  ou  de  coton,  d'une  aune  [vara)  et  demie  de  longueur. 
MM.  Reiss  et  Stûbel  (308)  reproduisent  de  nombreuses  tuniques 
provenant  de  la  nécropole  d'Ancon,  sans  manches  et  ayant  plus 
ou  moins  la  même  longueur  que  celles  de  Sayate.  Ces  auteurs 
figurent  aussi  des  chemises  à  manches  du  même  cimetière,  mais 
qui  sont  en  général  plus  courtes,  ne  pouvant  couvrir  le  corps 
que  jusqu'au  nombril.  Le  D""  Hamy  (160,  pi.  xLvm)  donne  ia 
figure  d'une  «  tunique  en  coton  brodée  en  laine  » ,  de  Pachaca- 
mac.  Celle-ci  a  exactement  la  même  forme  que  les  tuniques  à 
manches  de  Sayate,  et  elle  est  cousue  de  la  même  manière. 
Seulement  les  manches  sont  un  peu  plus  longues.  Elle  a  0^83 
de  longueur  et  i™2o  d'envergure,  les  manches  comprises. 
M.  Wiener  (377,  p.  8i  )  reproduit  d'autres  tuniques,  de  Paramonga. 
Sur  la  fresque  de  Pucarà  de  Rinconada,y?</.  M7,  n"'  J-S ,  22- 


.VJ2  ANTIQIITES  DE  LA   KECJIO.N    ANDI.NE. 

29,  60-66,  et  sur  celle  de  Chulin,  //</.  194,  n"  4,  on  voit  des 
personiiaj^es  ainsi  liabHle>.  (ifrtains  Indiens  actnels  pirtent 
aussi  ces  simples  vêlements.  M.  Nordenskiold  264.|>.  ^99)  en 
fif^nn'  nn,  sniis  manches,  de  la  même  lorme  que  les  Inniqnes 
de  Savate,  lait  dr  lilnes  >é^'élales,  en  usaj^e  ciie/.  les  Vtsaiiuacas 
et  les  (iuarayos  du  Itio  Tand)(>|)ata,  au  nord  du  lac  liticaca. 

Les  tuniques  des  cadavres  de  Sayate  démontrent  (jue  l'art 
textile  V  était  assez  développé.  Sans  (loiitf,  on  a  trouve  dans 
les  ancieimes  nécro|)oles  du  l^érou  des  tissus  supérieurs,  mais 
cependant  les  tissus  fins  de  Sayate  peuvent  être  comparés  à 
certains  de  Tancien  Pérou  comme  (pialité,  dessin  et  richesse 
de  couleurs.  Trois  Iraj^ments  de  tissus  tins  en  laine  de  lama, 
provenant  des  tunnnies  des  cadavres  de  Savate,  son!  irpro- 
duitsyùy.   119. 

Ces  étoiles  sont  tissées  avec  heaucouj)  de  n'«;ularité  et  d  ho- 
mo«;énéit«',  Ir  (il  rxl  partout  dr  la  même  épaisseur.  L'etolle  est 
mince,  mais  très  compacte  et  assez  lourde;  sa  surface  j>arlait<'- 
ment  liss(>  a  un  certain  reflet  ressend)lant  un  |)eu  à  celui  de  la 
soie,  (les  (pialités  sont  idfnticpu's  à  celles  des  lisstis  péruviens, 
et  l'aspect  ^«'UJ-ral  est  le  nicnn'  chez,  les  uns  et  clu'Z  les  autres. 
Les  Indiens  actuels  de  la  Puna  ne  produisent  |)lus  aujourd  hui 
cpir  (les  tissus  ^ro.ssiers,  mais  certains  produits  des  tisseuses 
mélisses  de  (intamarca  et  de  Salta  rap|)ellent  des  tissus  anciens 
«le  II  INina.  L\idemment ,  celles-<'i  ont  en  partie  hérité  leur  art 
ilf  leurs  ancêtres  préhisj)ani(pies. 

(Ju.int  au  dessin,  il  consiste  en  i;''inTal  simplement  en  rairs 
de  dillerenies  couleurs  et  de  ddierenles  lanceurs.  Les  n"  I 
ri  2  de  la  //y.  119  en  <lonnent  des  exemples,  mais  il  y  a  aussi 
des  dessins  plus  complicpiés,  comme  ceux  du  n*  S,  surtout 
celui  (11-  la  h.Midi-  <lii  inilit'M.  Le  procéd(>  |M)ur  inlercah'r  dans 
le  fond  rou«;e  toutes  li's  petites  lij^ures  jaunes  et  verles  est  le 
même  (pie  celui  •Mn|)lové  |>our  les  anciens  tissus  pTuviens,  et 
décritavec  beaucoup  de  précision  par  M  Holmes  169.  p.  la.fig.  7), 
dans  l'une  des  pui)lications  du  liureau  d  ♦thnoloj^ie  des  Etats- 
Lnis.   C.rWr  ihode  de  ti.ssaj^e  a  une  certaine  analogie  avec 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  593 

celle  mise  en  pratique  pour  la  fabrication  des  gobelins  : 
chaque  petite  figure  d'une  couleur  spéciale  est  tissée  à  part, 
les  fils  de  cette  couleur  couvrant  entièrement  les  fils  de  la 
chaîne. 

Au-dessus  de  la  tunique,  les  cadavres  de  Sayate  étaient  en 
général  enveloppés  d'un  tissu  grossier  en  laine  de  lama,  d'un 
centimètre  environ  d'épaisseur  et  ayant  la  forme  d'une  couver- 
ture rectangulaire  ;  elle  était  pourvue  parfois  d'une  fente  pour 
passer  la  tête,  comme  les  ponchos.  Le  tissu  ressemble  à  celui 
des  ponchos  piillus,  épais  ponchos  d'hiver  des  Indiens  actuels. 
Ces  couvertures  enveloppaient  toute  la  momie  y  compris  la 
tête;  le  paquet  ainsi  formé  était  ficelé  au  moven  de  cordes  en 
laine  de  lama.  C'étaient  évidemment  les  vêtements  ordinaires 
du  vivant  qu'on  y  avait  employés.  Les  enveloppes  spéciales, 
comme  des  filets,  des  sacs,  etc.,  qu'on  voit  sur  les  momies 
péruviennes,  n'existent  pas  à  Sayate. 

Une  tunique  et  un  poncho  formaient  l'habillement  général 
des  momies  de  Sayate;  mais  il  y  en  avait  aussi  avec  deux  tuni- 
ques et  un  poncho,  d'autres  avec  le  poncho  seul. 

Quelques-uns  des  cadavres  portaient  aux  pieds  des  restes 
de  sandales  en  peau  ayant  la  même  forme  que  les  iisiitas  des 
Indiens  actuels. 

Sur  plusieurs  crânes,  les  cheveux  étaient  conservés  et  la  coif- 
fure assez  intacte.  Les  cheveux  avaient  la  longueur  suffisante 
pour  arriver  jusqu'aux  épaules  ou  un  peu  plus  bas.  Ils  étaient 
divisés  par  une  raie,  sur  le  sommet  de  la  tête,  et  formaient 
de  chaque  côté  plusieurs  tresses  dont  les  bouts  étaient  repliés 
et  réunis  par  une  cordelette.  Cette  coiffure  ressemble  à  celle 
de  la  tête  momifiée  de  Calama  reproduite  fifj.  167 ;  seulement 
il  y  a  sur  cette  dernière  un  plus  grand  nombre  de  tresses.  Les 
Indiennes  actuelles  de  la  Puna  emploient  la  même  coiffure, 
mais  le  plus  souvent  avec  une  seule  tresse  de  chaque  coté  et 
sans  les  réunir.  En  Bolivie,  les  femmes  ont  généralemeni  deux 
tresses  de  chaque  coté.  Les  hommes  boliviens  portc^nt  aussi 


b'J'i  \\TinriTF<^   OF.   I.\    I.IMuN    WDINE 

les  chovpux  longs  et,  dans  certaines  réj^ions,  unis  en  tresses, 
onlinnireinent  une  seule  fie  clia(|ue  cM^.  CepriuLint,  aux  envi- 
rons (le  Tnrnn.'ilra.  dans  la  province  de  NOnl-Ciliiclias,  ils  ont 
juscju'à  dix  (Ml  (juin/.<"  tressr^.  En  l^olivie,  certaines  coilTun's 
>er\ent  (iiMlcjnelnis  à  distinguer  les  Indiens  des  diflerents 
districts. 

Quel(jues-uns  des  cadavres  de  Sayate  avaient  d«*s  cheveux 
M.iiKs, comme  d'ailleurs  cVtait  également  le  cas  jWMir  (juelcjucs 
cadavres  de  Pucarâ  '!•'  Tiinconada  el  du  cimetière  de  Cala  ma. 

\uj)n's  des  cadavres  se  Irouvaienl  une  gr.mdr  (luaulite  de 
ces  croclu'ls  m  hnis  si  communs  dans  les  sépultures  de  ces  ré- 
gions, et  dont  nous  avons  déjà  décrit  des  spécimens  d*'  Mnro- 
huasi  ri  «le  r.iNlil,  it|»r<»(lmK  fiq.  7.3  h-n  el  <!-/.  \.,i  /nj.  I  "30  en 
uni t'sciilf  (|url(nii'>-uris  pin\cii;Mil  (les  grottes  luuéraires  de 
SaNalc  l.r  |)liis  l;imii(I  dr  ces  (  rocliets  a  o"  i  »  en  ligne  droite 
(rime  poiiilc  a  I  autre,  le  plus  petit  ()"<)().  PreMjue  tous  portent 
lis  iMar(pi('s  de  cordes  cpii  ont  été  attachées  à  leurs  eviremilés. 
Le  plus  pclil  conserNe  encore  une  grande  iiartie  de  cette  corde 
en  laine  de  lama  n(»ire  el  hianche,  couleurs  naturelles  de  la 
l.une,  sans  teniliin'.  Il  n  \  ;i  p;is  dr  ikimkIs  :  les  attaches  des 
(Iriix  i okIcs  ,111  croclicl  ainsi  (mh-  I.i  rt'iiiin»ii  dr  (l'Iles-ci  son! 
lattes  ;iii  iii(>\<'ii  d Cpissures  semhLihles  a  celles  (prein|)loieiil 
nos  marins.  M.  Lehinaiin-Nitsche  (2i0.|>l.  iv,  i  n  )  donne  aussi  la 
ligure  d'un  de  ces  crochets,  provenant  de  (insnhindo.  nll.iché  .i 
une  corde  comme  celle  dont  nous  parlons. 

Il  UN  a  pas  un  cada\re(pii  ne  soit  accompagne  d'un,  de  deux 
ou  plusieurs  de  ces  crochets  en  hois  (hii  scml  jnut  h  fait  une 
caractéristicpie  (h»s  si'pullnies  de  la  (hiehrada  del  Toro,  de  l.i 
Tuiia  et  de  (  ialaiiia. 

M.  Sejer  327)  les  a  interprètes  comme  des  „  mnrs  de  lama  •; 
M.  Lehmann-Nits<-he  210.  |».  njj  accepte  cette  interprétation, 
tandis  ipie  M.  \nn  Ih)sen  318.  p  fi*  suppose  (piils  ont  du  être 
pla<-es  au-dessus  du  museau  du  lama.iaisant  ainsi  partiedune 
sorte  de  licou.  Ni  l'une  ni  l'autre  de  ces  hx|)othesi*s  n'est  adnii»- 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PLINA  DE  JUJUY.  595 

sible.  Le  lama  n'a  jamais  été  monté  et  son  mors  n'avait  donc 
aucune  raison  d'être.  Zârate  (382;  1.  m,  c.  n;  p.  485)  nous  raconte 
que  les  Espagnols  de  l'armée  d'Almagro,  après  avoir  perdu 
leurs  chevaux,  voulurent  monter  les  lamas  des  troupes  auxi- 
liaires indiennes ,  mais  que  ces  bêtes  ne  le  supportèrent  pas. 
Gieza  de  Léon  (101,  c.  xxxix,  p.  390),  en  faisant  le  récit  du  vol  du 
trésor  de  la  ville  de  Carangue  par  le  chef  péruvien  Otabalo,  dé- 
crit une  ruse  employée  par  celui-ci  :  Otabalo ,  ayant  des  forces 
inférieures  à  celles  qui  se  trouvaient  à  Carangue,  donna  l'ordre 
à  quelques-uns  de  ses  hommes  qu'il  avait  fait  monter  sur  les 
lamas  les  plus  grands,  de  paraître  ainsi  sur  les  hauteurs  près 
de  la  ville.  Otabalo  se  rendit  alors  à  Carangue,  se  disant  pour- 
suivi par  des  Espagnols  à  cheval.  Les  habitants  en  voyant  de 
loin  les  hommes  montés  sur  des  lamas,  les  prirent  pour  des 
cavaliers  et  reçurent  Otabalo  qui,  une  fois  dans  la  place,  trouva 
l'occasion  de  s'emparer  du  trésor.  Il  s'agit  là  d'un  stratagème  de 
guerre ,  et  cette  anecdote  démontre  que  les  Péruviens  n'avaient 
pas  l'habitude  de  monter  ordinairement  les  lamas.  Aucun  des 
historiens  de  la  conquête  espagnole  ne  parle  du  lama  comme 
d'un  animal  de  selle,  et  les  Indiens  actuels  ne  le  montent  jamais. 

Nos  crochets  ne  portent  jamais  de  marques  de  dents,  ce  quj 
devrait  pourtant  être  le  cas  s'il  s'agissait  de  mors.  Leurs  formes 
et  leurs  dimensions  ne  sont  pas  aptes  à  cet  usage;  il  y  en  a,  en 
effet,  de  si  petits  qu'il  est  impossible  de  songer  qu'ils  aient  pu 
servir  à  cette  lin.  D'ailleurs,  les  hypothèses  de  l'emploi  des  cro- 
chets en  bois  comme  mors,  ou  comme  licou  de  lama,  tombent 
devant  le  fait  que  tous  sont  très  usés  à  l'angle  formé  par  leurs 
deux  bras,  ce  qui  ne  peut  être  produit  avec  la  langue  ou  avec 
le  museau  de  l'animal. 

Alors  quel  a  été  leur  usage i^  J'ai  vu  à  Sayate  des  cordes  mu- 
nies de  crochets  employées  pour  le  ficelage  des  momies,  le 
bout  de  la  corde  noué  autour  du  crochet.  Mais  il  est  impossible 
que  les  crochets  aient  été  fabriqués  spécialement  dans  ce  but, 
caries  cordes  immobiles  d'un  paquet  contenant  un  cadavre  ne 
peuvent  avoir  causé  l'usure  que  nous  venons  de  sigualei-.  H  est 
beaucoup  plus  probable  (|ue  nos  crochets  en  bois  renq)la(;aient 


5W 


K.- 


ANTIQriTÉS  DE  L\    RÉGION   ANDINK. 

les  anneaux  de  fer  actuels 
j)our  nouer  les  cordes  avec 
leMpielles  on  altaclu*  les  rliar- 
f^es  sur  1rs  lamas.  I.a //y.  //7 
srri  (le  d<'iMnii>tration  de  rel 
(Mnpioi  prnhahlr  (ini  evnli- 
(juerait  I  usure  de  ces  crochels 
à  Tauf^le  où  ils  ont  été  conli- 
nuelleuient  e\p»sés  au  frolt»-- 
imiit  de  1.1  rord»'.  D'ailleurs, 
les  Araix's  eui])loienl  aujour- 
d'Iiui  eiirnre,  d'une  manière 
send)lal)lr,  des  crochets  en 
bois  |K)ur  les  charges  de  leurs 
cham(>au\. 

(hiel(jues-uns  des  crochets 
de  Savate  présentt'ut  une  cer- 
taine particularité  :  on  Irouvi', 
comme  on  le  voit  sur  la  plan- 
che, en  diih'rents  endroits  de 
leur  surface  de  petites  conca- 
vités circulaires  produites  par 
la  carbonisation  du  l>ois.  Klles 
|)roviennriit .  nu  h»  voit  (daire- 
iMciil .  de  te  (HM'  les  Indiens 
ont  lait  lonrner  un  |H'lit  ha- 
ton  >uv  Ir  rnH-hel  alin  de  pro- 
duirrdu  len.  (i'elait  là  la  ma- 
nière hal)i-  Inelle  de  fain*  du 
leu  chez  les  Indiens  prehis|>a- 
nitpies  de  la  Puna,  comUK'  le 
démontrent  les  outils  tn)U\és 
dans  une  grotte  funéraire  à 
Pucar/i  <le  llinconada,  décrits 
naiçe    (iâq    et    reproduits    //ry. 

loi   |ir<ilt«hlr  «  *   -»  ^     t-» 

,.  L.  jig.  lio.  11V.  r   f.   Fin    supj>osnnt  (pic 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUV.  597 

l'emploi  des  crochets  ait  été  celui  que  j'ai  indiqué,  il  n'y  a  rien 
d'étonnant  qu'ils  aient  aussi  servi  pour  allumer  du  feu  pendant 
les  voya«i;es,  lorsqu'il  n'y  avait  pas  d'autres  morceaux  de  bois 
sec  utilisables  pour  cela. 

La  présence  en  grand  nombre  de  ces  crochets  dans  les 
sépultures  n'a  rien  de  surprenant  non  plus,  car  l'une  des  plus 
importantes  occupations  des  Indiens  du  haut  plateau  était  de 
conduire  des  troupeaux  de  lamas  chargés,  comme  ils  le  font 
encore  de  nos  jours.  Etant  donnée  leur  habitude  d'enterrer 
avec  les  morts  les  objets  dont  ceux-ci  s'étaient  servis  pendant 
leur  vie,  il  est  tout  naturel  qu'on  ait  lié  les  cadavres  avec  les 
mêmes  cordes  et  les  mêmes  crochets  employés  pour  attacher 
les  charges  sur  les  lamas. 

Ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit,  les  grottes  funéraires  de 
Sayate  avaient  été  bouleversées  par  les  chercheurs  de  trésors 
d'une  façon  telle,  que  tout  était  déplacé.  Les  débris  qu'on  pou- 
vait encore  voir  auprès  des  cadavres  étaient  principalement 
des  cordes  de  laine  en  grande  quantité,  des  tronçons  d'arcs  et 
de  flèches,  des  morceaux  de  calebasses  et  de  poterie  grossière, 
enfin  des  fragments  de  ces  instruments  en  bois,  en  forme  de 
couteaux,  que  j'ai  trouvés  aussi  dans  les  cimetières  et  les  ruines 
de  la  Quebrada  delToro,  et  qui  sont  communs  dans  les  sépul- 
tures de  la  Puna  de  Jujuy  et  de  Calama. 

Les  flèches  étaient  toutes  en  bois,  avec  pointes  également 
en  bois;  leurs  hampes  faites  des  tiges  très  droites  d'un  arbuste 
dont  la  moelle  est  tendre  comme  celle  du  sureau  européen. 
L'état  spongieux  de  la  moelle  permet  de  l'extraire  facilement 
de  la  tige,  transformant  ainsi  la  partie  supérieure  de  la  hampe 
en  tube  où  l'on  insère  la  pointe.  Ces  flèches  sont  faites  de  la 
même  manière  que  celles  du  cimetière  de  Calama,  dont  un 
spécimen  est  reproduit  y?^.  163.  Le  bout  postérieur  est  poui-vu 
d'une  encoche  pour  maintenir  la  flèche  sur  la  corde  de  l'arc  et 
de  pennes  collées  et  attachées  au  moyen  de  tendons.  Devant 
les  pennes,  la  hampe  est  décorée  d'anneaux  peints  en  noir.  La 


598  \Mini  ITKS  DK  I.  \   HKGION  ANDINK. 

luf.  I  J I  h.  i,  j,  montre  trois  pointes  en  l)ois,  de  différentes 
lornies;  h  est  entière,  tadins  qui*  i  «t  /  ont  leur  partie  |M)sté- 
rieiire  cass<'*e.  La  |)<>inte  i  est  de  la  nièine  sorte  que  celles  si 
coMMiiiines  à  (ialania.  La  point»'/  <'>t  iclrntiipir  à  uni'  jwiinte 
<li'  llrclir  rn  l>ois,  de  (^a.sal)indn.  piihlicf  piir  M.  Lrliiii.iiin- 
\ils(  lu-  ,210.  I'  3;.  |.l.  IV  II  8  ;  cet  aiilrur  »'ii  doinn'  d'autres  «le 
dillfn'ules  formes,  du  uuMne  endroit.  .!♦•  n'ai  pas  tn)uvé  à 
SaNatrdi'  pointes  en  pierre,  ce  qui  esl  i-tiinuant,  carces  |M)intes 
ne  sont  lias  rares  à  Cas;d)indo,  situé  très  |)res  i\v  SaNate;  à 
Ourta  ri  à  Purarà  d«'  liiiiconada,  dans  la  nn'nn'  n*;;i<»u,  il  n'\ 
a  (jur  d«*s  ll»Mlies  à  |M»inl»'  en  pierre. 

La  /In.  I  "J  1  a  monlrr  l'un  i\v  ces  «rout»'au\-  m  l>ois,  pro- 
liaMeuirnt  des  inslrunirnl>  d'aj^riculture,  si  Ireipu'uts  dans 
toute  la  réf;ion.  La  distance,  en  li«;ne  droite,  ««ntre  les  deux 
extrémités  de  cette  j)ièce,  est  de  «"iio;  elli*  rst  lait<*  en  lH»i> 
dm,  l)l:uM  .  pi-ol)iil)l«'iurut  (le  Pmsifis  allni ,  (irisch.;  elle  est 
poinlur,  mais  non  t  imih  liaiitc.  I.:t  Im me  de  ce  s|)écinH>n  dif- 
jen»  un  niii  «li-  crlle  des  «couteaux  -  dr  la  Ourhrada  del  l'oro, 
//</.  7^  h,  (  ,  (  .  ••!  dr  (ialaina,  /if/  KiS  h,  c  ••!  I(i9  /;  mais  il  v 
a>ait  à  Sa\ate  éj^alemenl  des  Ira^^ments  de  «couteaux  ■  s<*  rap- 
prorliaut  de  ers  drruii'rs. 

Les  aif^uilles  à  coudrr,  fuj.  l'}l  I, ,  l,  p(»urvue.s  d  un  «lias,  dut 

l.i  iiH'iiic  loi  iiir  (|u<'  nos  aij^uilles  à  cou<li»'  dernes.   La  |)n*- 

mit-rr  a  o*"  i<>()  ri  l.i  (iiMixiènu'  ()'"o87  de  longueur.  Une  autre 
send)lal)lr,  pioNruaiil  dr  (ialama,  t's[  re|iroduilr  ////.  I/'J  c. 
(ies  ai^uillt's  son!  laites  en  l)oi>  noir,  tn-s  dur  et  Iicn  hirn  |M>li. 
Li*  P.  (iol)o  103.  IV.  |i.  i63,  dit  (pu*  1rs  indii mis  du  Pérou  fahri- 
(piai(*iit  leurs  aiguilles,  (pi'ils  iioiniii.nriil  riradinas,  d  uin* 
sortr  d  l'pinr,  et  M.  \iiil)rosrtti  29.  |>.  aSs),  en  n'produis.'inl 
uni»  aiguille  de  Oasahindo,  siipposr  «iiir  cell<»-<*i  est  lailr  d'iinr 
é|)im'  de  cactus,  (iepriidant  un  examen  inicroscopi(jU«>,  «pic 
je  dois  au  D'  A.- T.  de  Boclirhrune  a  démolit n*  «pir  les 
ai«^uill«'s  fir  Sasale  «'t  de  (ialama  sont  r\\  hn'is.  \|.  Thomas 
Lwbank  ,125.  |»l  \  ii  •  ».   di-rnl  ri   rrproduit   une  ;^rande  aif;uill<' 


ARCHÉOLOGIE   DE   LA   PUNA   DE  JUJUï.  59<J 

en  bois  noir,  d'une  sépulture  d'Arica;  un  bout  de  fil  en  laine 
de  lama  était  resté  dans  le  chas  de  cette  aiguille.  M.  Erland  Nor- 
denskiôld  (269,  p.  18,  3/i)  a  trouvé  aussi  des  aiguilles  en  bois  de 
chonta  (  Bactris  sp.  )  dans  des  grottes  funéraires  des  Vallées  de 
Queara,  province  de  Gaupolican  (Bolivie),  etdeCorani  (Pérou) 
au  nord  du  lac  Titicaca.  Toutes  les  aiguilles  préhispaniques 
supposées  épines  de  cactus  sont  sans  doute  en  bois.  On  fabri- 
quait également  en  Amérique  du  Sud  des  aiguilles  en  os  et  en 
cuivre.  MM.  Stûbel  et  Reiss  (340,  i,pL  20,%.  61)  reprodidsenl 
une  aiguille  en  os  provenant  de  Ganar,  dans  la  République  de 
fEquateur,  et  dont  le  chas  est  de  forme  rhomboïdale.  M.  Am- 
brosetti  (29,  p.  232)  figure  cinq  spécimens  en  cuivre,  de  la  région 
diaguite,  et  M.  Nordenskiold  (269,  p.  18)  trouva  aussi,  dans 
fune  des  grottes  sépulcrales  de  la  Vallée  de  Queara,  une  ai- 
guille en  cuivre.  Les  aiguilles  à  coudre,  pourvues  d'un  chas  et 
presque  identiques  à  nos  aiguilles  modernes,  ont  été  inventées 
indépendamment  par  beaucoup  de  peuples  primitifs  de  dilfé- 
rentes  parties  du  monde.  Pour  f Europe,  les  plus  anciennes, 
faites  en  os,  proviennent  de  fépoque  magdalénienne.  Mortillel 
(247,  pi.  xxiv)  en  reproduit  un  spécimen.  De  fw  âge  de  bronze  » 
(larnaudienne)  il  y  a  de  nombreuses  aiguilles,  mais  peu  par- 
laites.  Les  aiguilles  romaines,  en  os  et  en  cuivre,  sont  égale- 
ment assez  grossières.  Elles  ressemblent  plutôt  à  des  passe- 
lacets  qu'à  des  aiguilles,  et  elles  sont  de  grandes  dimensions, 
ce  qui  d'ailleurs  est  le  cas  des  aiguilles  préhispaniques  de  la 
région  andine.  Cobo  dit  que  les  ciraciinas  étaient  largas  mcdio 
jeme  y  (jruesas  como  naestras  colchoneras ,  horadadas  el  caho  y  muy 
puntiagadas. 

Dans  la  grande  grotte  funéraire  de  Sayate,  j'ai  trouvé  une 
autre  sorte  d'aiguilles,  du  même  bois  noir  que  les  aiguilles  à 
coudre,  mais  sans  chas  et  pointues  aux  deux  extrémités.  Deux 
de  ces  pièces  sont  reproduites yf</.  121  m,  n.  Ce  sont  j^eut-être 
des  dents  ayant  appartenu  à  un  petit  peigne. 

Les  fragments  de  poterie  —  on  pouvait  s'en  rendre  conq)l(» 

h. 


600  ANTigUTKS   Dt  l\  HKCilON    WDINE. 

|).ir  Irur  foriiir  —  apparlfiiaicnt  prescjue  tous  à  des  vases  ou 
il  des  éruelles  de  jMîliles  dimensions.  Les  tind)ales  |)n>s(|n(' 
cNlindriiino,  d'enNiron  huit  à  dix  centiinrtrrs  dr  liauh'ur. 
n'étaient  pas  rares;  on  >oNait  éj^aleinenl  de  jM'tils  plaU  a>er 
ans<*.  Toulr  relie  polrrie  élail  ^^rossière,  ni.tl  ciiile,  sans  (h'ror. 
Le  seul  Iraj^iiuMil  peiiil  (|iH'  j'aie  trou\eesl  reprinluil  /kj.  I"^! ;I- 
Ce  fra;(nniil  a  lail  partie  du  goulot  d'une  petite  ciiulie  v[ 
présente  un  miienient,  en  forme  de  main,  |)eiul  m  imir. 

La  //</.  1*2 1 1  représente  un  fra^^meiil  d  un  ohjet  taillé  en  fçrés 
vert  siliceux  j)ro\enanl  de  la  «grande  ^rotti'de  Savate.  Il  e>l  dif- 
(irile  d»*  de>inei-  (jiicHe  ••l.nl  la  forme  de  cellr  pirce  (niand  elle 
était  enliere. 

.le  n'ai  pas  riMicontré  à  Savate  de  jjhm  ««s  denlda<;<*  en 
pierre  —  les  «crains  des  colliers  des  anci(>ns  hahitants  de  I  i 
Pnna,  —  mais  M.  ral)l)«'  lll^ueira  me  lil  cadeau  d  un  c(»llier 
très  intéressant ,  délaclie  du  «nu  d  une  momie  (pi'il  avait  trou\(*e 
dans  une  «grotte  d'inn*  petite  (piehr.ida  situiM>  non  loin  de  celle 
de  Sayale.  Ce  collier  est  reproduit  fuj.  l'Jff,  n'  IS,  et  d«'(  rit 
pa«(e  ()'j~.  Il  est  composé  de  Iroi.s  >orles  de  perle>;  la  plupart 
sont  de  lon«;s  c\  lindre>  perlores,  laits  d  une  nudie  d'une  jolie 
couleur  \ert-j)omme  r|  1res  bien  |)olis.  Celte  roche  est  fort  rare 
et  c'est  la  seule  foi>  (uie  y  i  .m  \ue  cmplovi-e  pour  i.ure  de> 
pièces  d*en(ila«;e.  h. mires  cvlindn's  plus  courl>,<lu  même  col- 
lier, sont  en  a«;ate  jaune  /.onée,  et  un  cslindre  iormant  jM'ude- 
lo<pie  est  en  sodalile  hieue.  Le  collier  est  remanpiahie  |Kir  la 
cordi'Ielte  vu  laine  de  lama  servant  à  réunir  li'>  |)erles  et  (pii 
s'i'Nt  conservée  intacte.  I'!lle  n'es|  pas  teinte;  elle  i  «insirN»-  l.i 
couleur  naturelle  de  la  laine. 

Kn  dehors  de  la  grande  j^rotte  dont  je  viens  de  décrire  le 
contenu,  j'en  ai  examiné  deux  autres  situées  l'une  à  une  cin- 
«piantaine  de  métn*sde  distance  et  l'autre  du  côté  op|>osé  de  la 
(^)uehrada  de  Sa\ate.  La  |>remiere.  aussi  lH)!de\ersée  par  les 
chercheurs  de  trésors  cpie  la   «grande  «^rolle.  était   de  dimen- 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUISA  DE  JUJUY.  001 

sions  beaucoup  plus  petites  que  cette  dernière,  environ  i°'6o 
de  hauteur,  2°*  de  largeur  et  i™5o  de  profondeur.  Elle  conte- 
nait trois  squelettes,  dont  j'ai  rapporté  le  crâne  n°  19,  le  seul 
qui  ne  fût  pas  brisé;  on  y  trouvait  surtout  des  tronçons  d'arcs 
et  de  flèches. 

La  seconde  grotte  n'avait  qu'un  seul  cadavre ,  intact  et  bien  mo- 
mifié, dont  le  squelette  est  figuré  par  le  D'Chervin  (99,  t.  m),  sous 
le  n°  2  4.  Le  mort  avait  été  déposé  dans  la  grotte  dans  une  position 
tout  à  fait  différente  de  celle  des  autres  cadavres  :  il  se  trouvait 
en  effet  en  décubitus  latéral;  les  jambes  n'étaient  pas  repliées, 
mais  posées  comme  celles  d'un  homme  couché  sur  le  côté 
droit.  Ce  cadavre  était  nu;  je  n'ai  pas  observé  de  traces  de 
vêtements,  qui  cependant,  étant  donné  le  bon  état  de  conser- 
vation dans  lequel  se  trouvait  ce  corps,  auraient  dii  exister 
encore  s'il  en  avait  eu  lorsqu'on  l'avait  déposé  dans  la  grotte. 
Aucun  objet  ne  fut  rencontré  dans  cette  grotte,  mais  on  voyait 
à  l'entrée  les  débris  du  mur  qui  l'avait  fermée.  Cette  sépulture 
est  tout  à  fait  irrégulière,  si  on  la  compare  aux  autres  sépul- 
tures de  Sayate  ou  à  celles  de  Casabindo  et  de  Pucarâ  de  Rin- 
conada.  Dans  des  cimetières  du  Pérou,  on  trouve  aussi  des 
sépultures  exceptionnelles  comme  celle  que  nous  avons  décrite. 
Ainsi,  suivant  MM.  Reiss  et  Stûbel  (308,  i,  pL  10,  fig.  7),  les  momies 
d'Ancon  étant  en  général  ficelées  en  forme  de  paquet,  entou- 
rées de  plusieurs  vêtements  et  enveloppes,  on  en  rencontre 
cependant  par  exception  quelques-unes  en  position  étendue  et 
nues  ou  enveloppées  dans  très  peu  de  tissus. 

En  amont  de  la  Quebrada  de  Sayate,  il  y  a  un  monticule  en 
trachyte  complètement  percé  de  grottes,  toutes  fermées,  comme 
celles  que  nous  venons  de  décrire,  par  des  murs  en  pierre  et 
en  terre  glaise.  Plusieurs  de  ces  murs  étai(mt  intacts,  mais 
toutes  les  grottes  étaient  vides;  on  ne  peut  pas  s'(«xpliqu('r 
pourquoi  on  les  avait  closes  sans  y  avoir  déposé  (h»  cachivrcs. 

Andenes.  —  Dans  la  Quebrada  de  Sayate,  il  ne  reste  presque 
rien  des  anciennes  habitations.  L'Arroyo  de  Sayate  a  changé  de 


fi02 


ANTIOI  ITKS   Dl.   I.  \   Hl.dinN    WDINK 


cours  à  une  «''poinn'  récente  et  a  détruit  beaucoup  de  \ieu\  murs 
en  pirca,  dont  on  >oit  encore  des  débris  sur  l'une  de  ses  rives. 
I^escullures  divs  Indiriis  actuels  ont  aussi  sans  doute  contribué 
à  faire  di^parailn*  b»auroup  de  ces  constructions,  et  cv^i  peut- 
être  là  (pi'rtairnt  situjM's  jadis  les  demeures  des  babitants  pré- 
liis|)ani(pi('s  dr  la  (jucbrada. 

Le  mortier  /m.  //<*>'  (i,  de  o"'  i  T)  de  dianièlre  extérieur  ri 
o"o()  i\r  bauli'ur,  en  {(rès  rou<;«'àtre,  y  a  été  trouvé,  ainsi 
(Mif  l.i  pirrre  à  broyer  fi(j.  I IS  l>,  de  o^ogS  de  diamètre  el 
o^o.'io  dr  liaulrur  au  cenlrr.  Crlle  pierre,  en  ^'rès  roupie 
siliceux,  a  la  tiiém»'  Innix-  cpir  celles  dv  (larbajal,  décrites 
pa«;e  'i(»K. 


Kig.   Il  8.  — -  Sa>ali-.  «i ,  Mortirr  rn  pirrrr.  h,  l'irrrr  à  liroyrr.  —   i/i  gr.  imU 


Mais,  birii  (|ii  il  iir  r^•>^ll•  (|iif  dt'>  vesti«;es  insii^niiiants  des 
\i«'ill«'>  habitations,  nii  xoil  \r  Imii;  de  I  Arroyo  de  Savate  di»s 
terrasses  |><>iii  raj^riculliirr  :  andcfus  \  Klli's  couvrent  le  v«»r- 
sant  des  ninntn«;iies  (pii  bornent  la  <pirbrada  au  Nor<l  el  éj;a- 
Irnirnl    tiiir   p.irlir  incliîirc  dn    sol,  ,-in    j)irr|    de   rrs  iiioulaf^nes 


'*•  1^  mol  iM>|ta^nol  aniien  vs\ .  rnron* 
ilr  nm  Joim ,  t'iiiptuM*  an  FVniii  el  en 
iWilivie  |K»iir  «li-^i^iuT  Iim  nnrirnnr»  Iit- 
ra&v«  (ii>«linrr«  n  la  iiilliirt*.  (V-nmiInnl 
Ir»  hi«|iin<i^'ra|ihi*«,  mmmr  (ianilAV)  de 
la  Vega  ri  Monlrsinm,  vntpinicnl  ce  mol 
non  M>ulrnirnl  |w»ur  «lôsignor  rrl|p»-ri. 
iiiai«  aiiAfti  |Miiir    \v\  |prni««r»    <lr<«    lotir 


n*»<M>«  «le»  lnr««.  Ain»i  Monlr^ino*  (341. 
r.  tu.  p.  «i'  parle  irnno  f«»rt«'rr*»e  n»er 
anêenet  tpie  l'Inra  Tilu-Yii|Mn«pii  fil  r«tn- 
*lniire  |K»iir  v  (If^lrniln*  contre  une  in»» 
^ion  lie»  Anii»  el  d'aiilret  ennemi».  (  hi 
«lil  auMÎ  :  •  letandene»  ii'OllanUyUmlM>*. 
I.e  mol  qnirhiia  |M>ur  •lerra%»e*  ou  •  fCra- 
ilin  •  r\\  pola. 


I 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  G03 

et  de  celles  du  côté  sud.  L'angle  d'inclinaison  du  versant  est 
de  plus  de  3o  degrés,  et  je  calcule  la  hauteur  de  la  montagne 
à  25o  ou  vSoo"'.  Du  pied  jusqu'aux  deux  tiers  à  peu  près,  le 
versant  est  transformé  en  gradins  de  1°"  de  hauteur  et  d'une 
largeur  qui  varie  suivant  les  accidents  du  terrain ,  mais  que  l'on 
peut  évaluer  en  moyenne  de  2  à  3"".  Des  murs  en  pierre  sèche 
limitent  à  l'extérieur  ces  terrasses,  retenant  la  terre  dont  elles 
sont  composées.  Les  terrains  du  fond  de  la  quebrada,  au  pied 
des  montagnes,  n'ont  qu'une  faible  inclinaison;  aussi  les  ter- 
rasses y  ont-elles  jusqu'à  10"*  de  largeur.  La  différence  de 
hauteur  entre  une  terrasse  et  la  suivante  y  est  de  moins  de  i"". 

Les  murs  de  ces  andenes  présentent,  à  certains  intervalles, 
des  ouvertures  laissant  passage  à  l'eau.  L'ouverture  d'une  ter- 
rasse ne  se  trouve  jamais  directement  au-dessus  de  celle  de  la 
terrasse  suivante,  mais  toujours  loin  de  cette  dernière  ouver- 
ture ,  de  sorte  que  l'eau  devait  couler  le  long  des  terrasses  avant 
de  rencontrer  la  sortie  menant  au  gradin  inférieur.  Ce  système 
de  conduits  semblerait  indiquer  une  irrigation  artificielle  par 
canaux,  dont  l'eau  proviendrait  de  l'Arroyo  de  Sayate.  Mais  je 
n'ai  pas  trouvé  de  traces  du  canal  principal  par  lequel  devait 
venir  cette  eau ,  et  il  me  semble  d'ailleurs  impossible  qu'on  ait 
pu  l'amener  à  de  pareilles  hauteurs.  Certainement,  les  Indiens 
préhispaniques  du  haut  plateau,  notamment  les  Péruviens, 
étaient  des  constructeurs  très  habiles  de  conduits  d'irrigation 
—  ace^uias  en  espagnol,  —  mais  pour  la  Quebrada  de  Sayate 
je  n'ai  pu  me  rendre  compte  de  la  possibilité  de  ces  canaux. 
D'ailleurs,  tous  les  andenes  de  l'ancien  Pérou  n'étaient  pas 
arrosés  par  des  canaux  d'irrigation.  Dans  une  relation  de  Don 
Juan  de  UHoa  Mogollon  (359,  p.  46),  sur  les  CoUaliuas,  nous 
trouvons  un  renseignement  précis  à  ce  sujet  :  l'irrigation  arti- 
ficielle par  canaux  n'y  était  pas  en  usage  pour  les  andenes. 

La  pluie  n'étant  pas  actuellement  suffisante  pour  permettre 
une  culture  sans  irrigation  artificielle,  il  reste  deux  hypo- 
thèses :  l'irrigation  par  feau  apportée  à  la  main,  ou  un  change- 
ment de  climat. 


604  ANTIQLITKS   l)K   LA   IIKC.ION    VNDINK 

Bien  (|ur  M.  von  Tscliudi  357.  |».  i;  î,upjX)se  que  les  aiidencs 
péruviens  ainit  été*,  en  «général,  arrosés  à  la  main,  en  appor- 
tant l'eau  (\t'  loin  flans  des  récipients  en  terre  cuite,  il  ne  me 
parait  pas  prohal)!»'  rpi'on  rùl  pu  h*  laire  à  Savate,  il  aurait 
lallu  pour  cela  une  |H>pulation  l)('aucou|)  plus  nombreuse  que 
celle  (pi'a  pu  contenir  cette  p<'tite  qurhrada  à  l'éjXMpn»  |)réhis- 
panicpu',  et  (pir  (-rll*-  (pic  (li'iiiontre  le  nond)re  (\r  cada\res 
contenus  dans  les  j^rottes  luneraires. 

Reste  riiv])otlieM'  d  tiii  clian'^rmrnt  dr  climat.  Les  jurandes 
CultuH's  df  Savate  nu-  .send)ient ,  en  eflet ,  indiipu'r  que  la  iduie 
y  était  plus  ahondantf  il  v  a  (pn'l(pn»s  siccirs  (pir  de  nos  jours. 
Kn  parlant,  paj^e  S/'i,  du  climat  des  valler>  d»*  la  réj;ion  dia- 
«;uit«',  j'ai  mentioinié  des  faits  prouvant  que  là  aussi  la  (niantitc 
dr  pliiir  a  diiniinii*  ri  dimniuc  nicor»',  ri  jr  suis  convaincu 
«|iM  1.  iiiiiiir  phénomène  .se  produit  dans  la  l'una.  Dans  ce  c^is, 
1rs  h-.Mi's  de  (niidiiits  diMii  rt'iM'ont rér>  d.iiis  1rs  Irrrasses  di» 
Sayale  srrait'nl  des  ouNrrtures  prali(ju»'«'s  dans  les  murs  pour 
lain-  écouler,  d'un  «gradin  à  l'aulre,  le  Irop-plein  des  eaux  de 
pluir.  On  en  aurait  ainsi  profile  pour  arroser  les  cultures, 
m  rtiriiani  sur  les  terrasses,  pcMulant  un  certain  temps,  ces 
eaii\  j)i(»\rn.iiil  eu  ^M'néral  d'averses  xiolentes  et  qui,  sans  les 
amirnrs,  aiii.iHril  smim  Imr  clieniiii  ii;»liirtl  directement  vers 
le  ruisseau  du  fond  (\r  la  (luchrada. 

Ouelles  liaient  les  plantes  (pion  culliNail  sur  \vs  andvncs  de 
Sayale.'  Dans  les  droites  funéraires,  on  trouve  des  épis  de  maïs 
si  lre(|uemnMMil  et  en  si  «grande  al)ondanc(>  rpTon  ni'  peut  sup- 
jMiser  (pie  les  Iinliens  preliispa!ii(ju(>s  aient  apporte  toutes  leurs 
provisions  d«'  cette  céréale  de  la  terre  basse,  c'est -à-clin»  des 
vallrrs  de  S.ill.i  ••!  (\v  .lujuN  nu  «les  oasis  du  Désert  d' \Licaina. 
l'it  le  maïs  étant ,  jadis  comiiM'  de  nos  jours.  If  principal  ali- 
mt'iil  rlis  Indiens  du  li.nit  piileau,  lellr  <*éreale  devait  sans 
doute  être  fa  principale  plante  cultivée  sur  les  lerras.ses  de 
Sayate,  d  autant  plus  (jurlle  jiousse  aujourd'hui  justement  dans 
les  vallers  très  al)rilees  ctmnnc  celles  dr  Savate  «'t  de  (iasa- 
oiiiïlo,  fpioique  li-s  crains  n'y  mùrissi'iit  pas  et  hien  que  dans 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  605 

la  Puna  elle  n  existe  que  dans  ces  vallées.  Les  autres  plantes 
alimentaires  qui  pouvaient  exister  dans  la  Puna  de  Jujuy  à 
l'époque  préhispanique  sont  le  quinoa,  les  pommes  de  terre, 
les  haricots,  peut-être  Yoca.  Mais  ces  plantes  n'avaient  qu'une 
importance  secondaire,  et,  d'autre  part,  leur  culture  réussit 
sans  anclejws.  Au  surplus,  selon  les  historiens,  ces  terrasses 
servaient,  au  Pérou,  surtout  à  la  culture  du  maïs.  Nous  devons 
donc  admettre  que  les  aiulenes  de  Sayate  étaient  destinés  à 
cette  dernière  culture;  cette  hypothèse  si  vraisemblable  indique 
que  le  climat  était  plus  chaud  autrefois  qu'à  présent. 

En  voyant  les  andenes,  on  se  demande  pourquoi  l'on  a  con- 
struit avec  tant  de  soin  des  terrasses  destinées  à  la  culture.  Les 
raisons  en  sont  très  claires  :  dans  les  étroites  vallées  entre  les 
montagnes,  il  n'y  a  presque  pas  de  terrains  horizontaux,  et  ces 
terrains,  qui  ne  sont  auties  que  de  petites  bandes  çà  et  là 
auprès  des  ruisseaux,  sont  en  général  saumâtres  et  par  consé- 
quent imj)ropres  à  la  culture.  Les  plaines  du  haut  plateau 
sont,  comme  nous  l'avons  vu,  complètement  arides.  Ce  n'est 
que  sur  les  pentes  des  montagnes  que  l'on  trouve  un  peu  de 
terre  végétale,  produite  par  la  décomposition  des  rares  plantes 
qui  y  ont  poussé.  Ces  circonstances  expliquent  sulFisamment 
la  raison  d'être  des  andenes. 

Les  andenes  de  Sayate  sont  construits  tout  à  lait  de  la  même 
manière  que  ceux  du  Pérou,  dont  tous  les  voyageurs  nous 
parlent  et  dont  M.  Wiener  (377,  p.  172,  ly."^,  Z-^W)  a  douiié  de 
bonnes  descriptions  et  une  bonne  figure.  Dans  une  réceute 
publication,  M.  A.  F.  Bandelier  (52,p.  45o)  décrit  les  andenes 
des  environs  du  lac  Tilicaca,  dont  l'énorme  étendue  a  tou- 
jours fait  supposer  une  population  très  noud)reuse  au  lenq)s 
des  Incas.  Mais  M.  Bandelier  observe  que  les  Indiens  n'em- 
ployaient pas  d'engrais  pour  leurs  terres  et  qu'ils  les  laissaieul 
reposer  pendant  une  période  variant  de  un  à  dix  ans.  Tous 
les  andenes  n'auraient  donc  pas  été  cultivés  en  même  temps, 
et  le  calcul  de  la  population  préhispanique  basé  sur  leur 
étendue  diminuerait  considérablement.  Cett(*  information  est 


OOf.  ANTIQLITKS  DE  LA  REr.H»N    WDINE 

aniiiiVLM*  par  lr>  rciisci^iKMiK'nts  de  M.  Krland  Niirdeiiskiuld 
263.  p.  io5)  sur  les  cultures  des  Indiens  actuels  d»-  l.i  \  illir  dr 
Qut'ara,  (lui  laissent  leurs  terres  se  re|X)ser  |)eiidant  cincj  (»u 
six  ans  entre  rliacint*  période  (!«•  culfnn'  d'une  dure»'  de  trois  à 
(luatrr  ans.  (!rs  ohsirNations  ni«*ritinl  drtr»'  prises  aussi  en 
ennsidi'ralion  pour  Savair  ri  sa  réj^ion,  si  l'on  vent  essayer  de 
calcidrr  son  anci«*nin'  po|)ulalion  d'après  l'élciMluf  dr>  (uulcncs. 
Suivant  \I.  I>iindrllrr,  l«  ^  liidinis  du  Tilicaca  construisent 
rncore  des  andenes,  <'l ,  dans  les  Ordmancas  del  Pcru  AS.  I.  n,  lii.  u. 
ord.  xxv;  fol.  iA8),  nous  trouvons  un  décret  du  vice-roi  Oon  Fran- 
cisco de  Tulrdo,  par  li'cpirj  il  ordonnr  aux  alradrs  de  niain- 
trnir  en  hon  rial  1rs  <  Iuk  ras  de  (indcnrs  andriies  |)nnr  la  rnllurr 
de  mais] ,  cecpii  drinontri'ipi  au  Pérou  les  lvspa';nols  proiitaient 
des  anciennes  terrasses.  De  nos  jou^^,  on  i\v  construit  plus 
lïandrni'S  dans  la  l*iiii;i  ar«;<Mitinr  ni  dans  la  réj;i(>n  dia«;uite. 


fitw  ANTIQl  ITKS  I)K  L\   HfcCilDN    WhINF. 


Tir..    119.  SaYATK.  Tisses  PROVKMVNT  D*C  \K  GROTTE  rt'XKIl\IRK. 

(Inulenn. 

\*  I.  Ftiiid  jauin-.  Haies  iurgi's  :  liniii  fonrc.  Haio  |)hi>  «tmilfs,  rassein- 
IiIi'ts  par  Irois  :  nuij;r  au  iiiiiiiHi.  avoc  hurds  hriin  foiio-.  (.ouliin*  Cfiilrali-  : 
roiig)'.  I^trfi  siiiW^ricur  surfila  :  rougr  à  droilo  de  la  coutun*  r4>iilrai(>;  bleu  à 
gaurlir. 

V  2.  1^  coulure  centrale  (|ui  rasvinble  d«*u\  lé.s  d  elolTe  est  faite  Av  lil 
rouge,  vert  i>t  jaune.  I^s  couleurs  des  raies  de  letofTe  alternent  à  paiiir  de 
la  rniiture  renlrale  mts  la  gaiirlir  ou  \rrs  la  dmite,  dans  lUrdr»'  suivant  : 
l>nni  li)n<'<'*,  jaune,  Imm  elair.  imu.  jiiiiiii-.  brun  clair,  bnni  lonr*'*.  jaune, 
brun  clair,  noir,  jaune,  etc. 

N*  3.  Le  dessin  de  ce  tissu  est  divisr  en  tniis  parties  qui  se  r«*pètent.  Kn 
coinnienrant  du  côté  gnucbe  de  la  ligure,  la  prenuèr(>  de  ces  l>aiides  est 
composée  de  carrés  contenant  d'autres  carrés  plus  petits;  les  couleurs  sont 
jaune  fl  bnin  loncé. 

\m  deuxième  bande.  \i\  plus  large,  a  un  fond  rouge,  sur  letpirl  est  répété 
trois  fois  en  forme  de  bandes  le  dessin  (pie  montn*  la  figure,  com|K>s«*  de 
triangles  \rrt  clair  et  de  |>«tilrs  iigiin>s  tridi-nlérs,  de  petits  cariV-s  et  di*  |vlils 
rrrlangles  jannes.  Tiuites  ers  ligures  sont  réunies  rntre  elli's  par  des  ligne> 
d'un*\eii  plus  foncé. 

I.i  troi>irnie  bande  est  composée  de  rarn'>s  jaunes  et  brun  fonc*'*  nlti*rnanl 
comme  les  cnsrs  d'un  «'cbiipii«'r. 

.\prèv  r.fi.'  troisième  bande,  on  nlioiivi-  la  «leuxieme.  piii>  l.i  pi<- 
mien». 


l'Iiot.  G,  Hij^ar 


Savate.  —  'l'issu  provenant  d'une  grotte  l'uncrairc. 
'/}  «r.  liât. 


Pl.  xlix. 


Fi?.  I20.  —  Savate.  Crocliets  en  bois,  provenant  de  grottes  funéraires.  —  ^  7  ?•".  nal. 


Pl.  L. 


'3  gr.  nat. 


+  t 


C 


k     I 

m 


'/2   qr.  nat. 


I''ii 


Sayalc.   a-r,   li-ii.   Divcis  ()l)j(ts  m    hols.       -   /.   Kriii;mriil   (riin    i)li|«l   en   pinii 
f/.  l''r;iL;iiiciit  (Ir  polcrii'  |)cirili'. 


QUEBRADA   DE    RUMIARCO. 

Un  peu  en  aval  des  grottes  funéraires  de  Sayate,  un  sentier 
conduit  à  travers  les  montagnes  du  côté  nord  de  cette  que- 
brada  à  celle  de  Rumiarco'^^  ou  de  Asuera.  Je  fus  amené  à  faire 
une  excursion  dans  cette  dernière  quebrada  par  les  renseigne- 
ments des  Indiens  disant  qu'il  y  avait  là  une  grande  grotte  oii 
l'on  trouvait  beaucoup  d'ossements.  Je  fis  des  excavations  dans 
cette  grotte  naturelle,  creusée  par  les  eaux  dans  un  rocher  de 
trachy-andésite  altérée.  Le  sol  était  couvert  d'une  couche  d'au 
moins  o™5o  d'épaisseur,  formée  par  les  excréments  des  trou- 
peaux qui,  encore  aujourd'hui,  cherchent  dans  cette  grotte  un 
abri  contre  le  mauvais  temps.  Au-dessous  de  cette  couche  se 
trouvait  une  autre  strate,  de  o"'o8  à  o*"  lo  d'épaisseur,  com- 
posée de  petits  fragments  de  roche  détachés  du  plafond  et 
mélangés  à  des  excréments;  elle  était  tellement  dure,  qu'il 
fallut  employer  la  pioche  pour  la  rompre.  Elle  recouvrait  un 
dépôt  de  débris  laissés  par  les  hommes  qui  avaient  fréquenté  la 
grotte  avant  la  formation  de  cette  couche  solide,  et  com])osés 
de  fragments  de  poterie  grossière,  sans  décor,  de  monceaux  de 
chaumes  assez  bien  conservés,  d'os  brisés  et  fendus  de  lamas 
et  de  huanacos,  de  morceaux  de  bois,  etc.  Un  grand  fragmeni 
d'un  tissu  grossier  et  épais  en  laine  de  lama  et  un  bout  de  corde 
en  fibres  végétales  furent  les  trouvailles  les  plus  intéressantes. 
Malheureusement,  aucune  des  pièces  rencontrées  ne  permet 
de  juger,  avec  quelque  vraisemblance,  de  l'âge  de  ce  dé])ôl 
de  débris,  mais  la  corde  que  nous  venons  de  citer  ne  parait 
pas  être  de  fabrication  moderne,  ce  qui  tend  à  faire  croire 
que  les  débris  proviennent  d'un  temps  reculé. 

Près  de  cet  endroit,  sur  le  haut  d'un  monticule  d'accès  assez 

'''   Lv  nom,  compose  des  mois  (niiclim         clans  cellt-  quebrada  cl   qui  a  clé  fonno 
rumi  =  pierre,    el  espagnol  aveu  —  arc,         parles  eaux  dans  la  roche  lrachyli(jue. 
provient  duii   arc    naluiel    tjui    se  trouve 


lilO  WIIOIITÉS  DK  LA   HK(.I(>N    \NniNK. 

(HHicilc*,  j«»  trouvai  un  «;rau(l  iionihn»  d»'  petites  grtittes  avec 
uiH'  clôture  |)arti('ulii'rr  <-oMi|>osée  d'un  mur  en  |)ierre  ri  eu 
mortier  d»*  Irrrr  ^dai>r,  irrmant  r»nlnM'.  Dans  ces  murs,  on 
Novail  i\t'  nrlilrs  j)nilrs,  <!«'  o"'4o  de  liauteur  sur  O^So  de 
larj;rur,  riicadnM's  dr  dciiv  j)iern's  |)lates  posées  verticalement 
et  surmonli'es  d'uur  autre  pierre  plate  horizontale.  Ces  murs 
élairnl  intacts.  L<»s  niisniures  sont  liii|»  prlilcs  |)<iur  pt-rnirtlrr 
IrnlnM-  d'un  linminr  siNaiil  ou  d  un  (  ;i(l;«\  ir.  (.es  jx'tites  «grottes, 
d'rn\irnii  i  mclrt'  d.nis  tnus  les  sens,  n'axaient  donc  jamais 
servi  de  sepulturcN.  Kllrs  contenaient  une  cpiantité  considérahie 
de  maïs  à  moitié  man«;és  par  des  ron<;eurs.  (.vs  «grottes  d'épis 
oui  |M'ul-èlre  servi  de  «^arde-man«;er.  Les  Indiens  |)réliispa- 
ni(jnes  y  auraiejït  caché  leurs  provisions  de  maïs  afin  d«'  les 
mellie,  l'ii  lriii|>->  df  t^iifiTe,  à  l.ilui  de^  Irihus  eniuMuies  ou 
pour  .i\(>ii  Iriif  .snhsistaiice  assurée  s'ils  étaient,  |)our  une 
raison  nu  iMif  ;hi(ii',  ohli^n's  de  se  cacher  dans  hvs  montagnes. 
A  cette  sorle  de  j(arde-man«;er  doivent  appartenir  les  grottes  de 
Casahindo,  de  même  coiislrnclion ,  meiilionnées  j>ar  M.  von 
liosen  316  |>.  s  ,  .liiisi  (pn*  <  elle^  de  liincon.ida  et  de  Sanjuan- 
maNodonI  parle  M.  \ud)roselti  '23.|>.  M(i.  La  snp|H)sition  de  ce 
deiuni  (pif  les  grottes  anxtpu'lles  il  l.iil  allusion  seraient  des 
sépultures  \ides  n'est  pas  vr.iisemhlaMe. 

IMiis  Iniii,  \ers  riiiN'neiir  de  la  Oiiehrada  de  Itumiarco,  |'ai 
rencontré,  dans  un  tenaiii  |mu  mm  line,  d  anciiMis  umicnes,  uti- 
lises anjonrd  hni  par  h's  Indu'ns  actuels  |M)ur  cultiv<*r  (h's  fé\es. 

Des  ^i<>ll«'s  liineraires  exislaieni  aussi  dans  une  haiile  nuui- 
ta«;ne  dans  la  (Juehrada  de  llumiarco,  mais  les  clierriieiiis  de 
trésors  avaient  |)assé  |)ar  là,  et  tout  était  détruit. 

CASM'.IMM),    (  ()(;ill\()(   \    Il    I.KI  HS   i:nmiu)\s. 

Toute  celh'  le^Mon  est  cc>u>erte  (h'  ruines,  de  j^rottes  tuue- 
rain's  et  d  (inilrnrs,  tels  cpu*  ceux  de  Savate  nur  nous  axons  déjà 
d/'crits. 

D  après  l'ahhe  l'il'^ueiu.  les  principales  ruines  des  eiiviruiis 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJL'\.  011 

de  Casabindo  se  trouvent  à  Piiebio  Viejo,  à  environ  ib^""  au 
sud-ouest  de  ce  village,  et  dans  un  endroit  nommé  Doncellas, 
situé  au  nord  de  Casabindo. 

Pueblo  Viejo  est  une  grande  agglomération  de  vieilles  con- 
structions en  pirca  situées  sur  un  plateau  escarpé,  d'environ 
So™  de  hauteur  au-dessus  du  thalweg  de  la  petite  Quebrada  de 
Sorcuyo.  Ce  plateau  est  à  peu  près  inaccessible.  On  ne  peut 
arriver  aux  ruines  que  par  un  seul  chemin  de  i™  de  largeur, 
composé  de  gradins  formant  une  sorte  d'escalier.  Aux  environs, 
il  y  a  des  grottes  funéraires  et  des  andenes. 

Les  ruines  de  Doncellas  se  trouvent  aussi  sur  un  plateau 
escarpé  qui  n'a  qu'un  seul  accès.  Je  n'ai  pas  indiqué  ces  ruines 
sur  la  carte  archéologique,  car  je  ne  connais  pas  exactement 
leur  position  géographique. 

M.  von  Rosen  (316,  p.  8)  a  vu,  à  S"""  au  nord-ouest  de  Casa- 
bindo, dans  une  quebrada,  les  restes  d'anciennes  constructions 
en  pirca,  «  toutes  de  forme  circulaire  »,  forme  qui  est  rare  dans 
les  ruines  de  la  Puna.  Quant  à  la  comparaison  que  fait  M.  von 
Piosen  entre  ces  ruines  circulaires  et  une  case  de  la  même  forme 
construite  par  les  Indiens  modernes  (j^iV/.,  pi.  m,  2),  il  n'existe 
très  vraisemblablement  aucun  rapport  entre  cette  dernière  et 
les  ruines  préhispaniques.  Les  huttes  circulaires  construites  par 
les  Indiens  actuels  de  cette  région,  sont  en  effet,  tout  à  fait  acci- 
dentelles; je  n'en  ai  vu  que  quatre  ou  cinq  pendant  mes  deux 
voyages  dans  la  Puna,  et  je  me  rendais  très  bien  compte  qu'elles 
étaient  provisoires,  faites  en  toute  hâte;  on  leur  avait  donné  la 
forme  circulaire  parce  qu'on  n'avait  pas  de  l)ois  et  que  la  con- 
struction circulaire  était  plus  facile  qu'en  la  forme  générale 
rectangulaire.  On  ne  peut  donc  considérer  ces  huttes  comme 
une  survivance  de  l'époque  préhispanique.  Au  contraire,  les 
Aymaras  habitant  entre  les  lacs  Poopo  et  Titicaca  construisent 
encore  de  nos  jours  habituellement  des  huttes  rondes.  Mes 
collègues  de  la  Mission  Française,  dans  lenr  voyag(;  vers  le 
Nord,  ont  rencontré  les  premières  de  ces  huttes  aux  environs 
d'Oruro.  Suivant  M.  Forbes  (135,  p.  254),  les  Aymaras  «ont  des 


012  \NTIOMTF>    I'»     l.\    liH.loN    ANDINK 

huttes  circulairi's  ou  (>\al»*s,  (jurltjui'lois  rt'clauj^ulairt's.  Ces 
cas«»s  sont  l)àti«'s  m  picrn*  avrc  (!«»  la  Irriv  «;lais«*  roui  un*  uior- 
li«T;  h'  toit  isl  <l«'  cliauuir.  l'orlx's,  à  Sautia«;o  de  Marliara, 
.i\ait  liahiti'  une  de  res  ra^'s,  dmit  la  |K)rte  n  avait  (jue  S  pieds 
de  liaulrur  ••!   i .")  |K)UCI's  au^dais  <!«•  I.ir^'eur. 

Les  versants  des  montagnes  eniennant  l.i  (|u«'l)r.ida  où  sont 
>iluées  les  ruines  décrites  par  \l.  nom  hi»N«'n  snni  «ouverts 
(Wimlfiirs. 

Non  loin,  dans  une  j^rollr  limrraire.  M.  nou  liosen  OlS.p.  9) 
a  nMM'oiilrr  une  <'()r;ie  (\r  hirui  cl  les  déhris  d'un  couteau  en 
fer  à  nianclir  de  hois.  Si  ces  ohp'l.s  se  trouvaient  en  ellet  eiiv»'- 
lopjM's  dans  les  \étenieiits  d'un  cadavre  intact,  ce  serait  là  une 
nreuN»'  coiicluaiil»'  (jwc  les  «;n>llr^  ont  continué  à  être  ein- 
nlovees  (oinine  sépultures  à  ré|NKpie  espa<;iiole,  mais  si  la 
<<»rne  et  le  conlt'jn  niit  été  siniplenniil  li(»nN«'>  auprès  des  c^i- 
da\res  dans  la  «(rollf,  lU  p()n\;iifnl  .lussi  hnii  y  avoir  été  intro- 
duits après.  \'.\\  ellrl ,  pre>(jne  Innlrs  ces  grottes  lunéraires  ont 
cil'  «ni\rrte>,  >iiion  par  les  ciienlieurs  de  trésors,  au  iin)iiis  jiar 
(piehpir  Indirn  (pii  a  peut-être  reli'nné  ensuite  le  iiiur  d'en- 
trée, (\r  priir  d'être  cliàlie  j>ar  l'aiin'  du  n'douté  antiguo.  Ce- 
pendant riivpollièse  d  un  a«^e  n»lali\»ni('nl  nindernp  de  ces 
sépultures  est  Inrl  \  iMlsrnd)lal)li'.  Pour  !••  ciinetiénMle  Calaina , 
l.i  présence  daii^  niir  sfpullnr»'  diin  \\\  de  1er  servant  à  n'»|Ki- 
rer  une  pelle  en  bois  lendue  prouve  a  Tevideiice  cpie  certaines 
tonihes  de  ce  rinirtièrc  sont  postérieures  à  Tarrivce  des  Kspa- 
^iiols. 

Dans  les  en\  irons  iiniuediats  de  (.asahindo,  il  \  a  beau- 
coup i\(ui(lrnrs.  \l.  mmi  Hosen  318.  pi.  i\.  i  donne  une  bonne 
pliolo<;r.iplu«'  d  une  parln-  du  versant  d'une  iiiouta^ne  cou>ert 
de  restes  de  ces  terrasses.  L'auteur  les  appellr  uiujalum  terraccs, 
mais  celles  cpn»  j'ai  vues  à  Ca.sabindo  ii'onl  pu,  encon*  moins 
(pii'  celles  de  Savate,  avoir  d»»s  canaux  d  irn;;alion.  Kn  x'uaiit 
de  la  plaiiu'  des  Salinas  Grandes,  à  I  enin'r  dr  la  |M'tite  vallée 
où  est  situe  le  village  actuel  (lf>  ( iasabindo,  on  Noit  même  une 
petite  nmntagne   com|)lètemenl  isolée  qui  est   couverte  (Van- 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  613 

denes.  Il  aurait  été  tout  à  fait  impossible  de  conduire  l'eau  d'un 
ruisseau  au  sommet  de  cette  colline.  D'après  ce  dont  je  me  sou- 
viens, c'est  justement  cette  colline  que  représente  la  photogra- 
phie mentionnée. 

M.  von  Rosen  (316,  j».  3  ei  suiv.)  a  décrit  sommairement  les 
grottes  funéraires  des  environs  de  Casabindo  qui  furent  fouillées 
parla  Mission  Suédoise'''.  Elles  ressemblent  tout  à  fait,  comme 
position  et  comme  contenu,  à  celles  de  Sayate  et  de  Pucarâ  de 
Rinconada  que  j'ai  examinées. 

Le  D'  Max  Uhle  a  effectué,  aux  environs  de  Casabindo,  des 
recherches  dans  les  grottes  de  la  Quebrada  de  Tucute,  près 
des  ruines  de  Pueblo  Viejo,  et  à  x\gua  Galiente.  Il  en  a  rapporté 
au  Musée  royal  d'ethnographie  de  Berlin  une  belle  collection , 
dont  les  crânes  ont  été  sommairement  décrits  par  M.  Virchow 
(373),  qui  en  a  trouvé  64,7  P-  ^^^  ^^  brachycéphales  et  35.3 
]).  loo  de  mésocéphales,  mais  pas  un  seul  dolichocéphale.  Sur 
124  crânes,  1 1 7  présentaient  des  déformations  artificielles  des 
catégories  les  plus  diverses  :  Natchez,  Flathead,  Longhead, 
«  Tête  trilobée  ». 

Le  D"^  Seler  (327)  a  publié  une  note  sommaire  où  il  énumère 
les  principaux  objets  ethnographiques  rapportés  par  M.  Uhle. 
Ils  sont  en  général  identiques  à  ceux  des  grottes  funéraires  de 
Sayate,  de  Pucarâ  de  Rinconada  et  du  cimetière  de  Calama. 
La  collection  est  spécialement  riche  en  objets  de  vannerie  et 
de  corderie.  Des  cordes  très  diverses  en  laine  de  lama  et  en 
fibres  végétales  en  font  partie.  M.  Seler  mentionne  un  fait 
curieux  :  il  y  a  des  morceaux  d'une  certaine  racine  noués 
dans  un  grand  nombre  de  cordes,  parmi  lesquelles  quelques- 
unes  sont  attachées  à  des  crochets  en  bois,  tels  que  ceux  que 
nous  avons  décrits  à  propos  de  Sayate.  Ces  morceaux  de  racine 
ne  peuvent  y  avoir  été  placés  que  dans  un  but  mystique  ou 
superstitieux.  H  y  a  également  une  douzaine  d'autres  cordes 
dans  chacune  desquelles  sont  noués  une  oreille  desséchée  et 

'"'  Ces     fouilles     ont     été     faites     par         (|iip  jV'Iais   absent,  on   voyage   pour  San 
MM.  Nordenskioid  et  von  Rosen  pendant         Antonio  de  los  Cobres  et  l'Acay. 
11.  ''10 


i,ii  WTIOl  ITKS   DK   I.\    I;K(.IoN    WDINK 

Il  II  (lnii:l  (If  lama  dont  on  a  enie\e  \v  sabot.  Ces  drriiières 
cordes  lurent  loutrs  trouvées  dans  la  même  i.Totte.  A  uno 
de  ces  niècrs  est  nttarlic  un  couteau  en  cuivre  (!»•  la  mèmi' 
rornic  (|Ufî  celui  (jur  j'ai  renconlrr  à  Quêta  (y/*/.  /l^V  A). 
M.  Dhle  trouva  à  (iasahindo  des  fl«Vhes  à  piinte  imi  os  et  d'autres 
à  ix)inte  vi\  silrx,  ce  (|ui  sendiie  prouver  (jur  U's  dru\  sortes 
rtainit  contemporaines. 

\ii\  examinant  à  IJerlin  la  coilrt  lioii  dr  \l.  Uhle,  j  v  ai  trou\é 
deux  objets  très  intéressants  (jiw  M.  Soler  ne  mentionne  pas  : 
deux  clocbes  en  bois  exactrmnit  de  la  mémr  lorme  cpie  cellr 
de  (ialama,  décrite  j)lus  loin  rt  reproduite  //(f/.  //.),  mais  qui 
n'ont  (nu*  les  deux  tiers  de  la  f^randeur  de  crttr  dernière.  Les 
dcM-lies  sont  cataloguées  sous  les  n^'X  .  \.  i  i.)<».)tt\.  \.  i  i.S/|G, 
il  proviennent  l'une  de  Taranta  cl  l'aulu'  d»-  la  (hn'brada  de 
Tucnlr. 

Dans  cette  même  collcctinn  [i«(un'nl  (lr>  pLupirs  circulaires 
et  rcctanj(ulairrs  en  cuivre,  l  ne  pLupie  de  celle  dernière  forme, 
trouvée  par  M.  l  hie  à  iiio  Negro,  près  de  (iasabindo,  e>l  lii^u- 
ré»' par  \I.  Viiihrnsetti  29.  p.  375).  d'aiirès  une  pboto^rapbie  cpii 
lui  a  été  comiiiiiiiKpK'i'  di-  Berlin.  (]ett«'  placpie  est  ornée  à  sa 
partie  supérieure  d'une  tel»  Inimaine  et  de  deux  animaux  raj>- 
pelant  l)eaucnii|)  la  visradin  de  la  Puna  Ijuiidnim  prruviantim, 
Cuv.].  On  connail  dr  la  Piiiia  de  .InjuN  diMix  autres  placpies 
décorées  en  cuisrelondu,  lesquelles  ont  ete  publiées  |)ar  M.  \m- 
brosetti  23,  j».  iS.  19  •■(  29.  |>.  i(»h.  a8^  .  Ces  deux  pla(]ues  sont  de 
lorme  circulaire  et  proviennent,  suivant  1  auteur,  de  (iasabindo. 
L'un  di'  ces  dis(pn*s  est  très  «;rand,  de  o*.'^!.')  de  diamètn*, 
décoré  d'un  donbl»»  serpent  formé  en  reliel  dans  l.i  lonte  même. 
L'autre  s|M'cimeii,  de  n"'H  de  diamètre,  présente  un  animal  stv- 
iisé,  probablement  un  crapiiid  mi  niu*  grenouille,  dont  le 
corps  est  orné  d'une  croix,  comme  les  animaux  similaires 
qu'on  voit  peints  sur  ries  urnes  lunéraires  de  la  région  diaguite. 
\\.  Lebmanii-Nitsclie  (210,  |>.  1  ^.  |>l.  n.  ■'^«•i  reproduit  également  un 
dis<pie  en  cni\  re,  de  o^o-M  de  diamètre,  sans  décor,  niaisc«»usu 
dans  une  en\elo|>pe  de  p<'au.  Cett<*  pièce  provient  aussi  d  une 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUMA  DE  JUJUV.  015 

grotte  funéraire  de  Casabindo.  Enfin,  Tune  des  momies  de  Ta- 
ranta,  dont  nous  allons  parler,  porte  sur  la  poitrine  un  grand 
disque  en  cuivre,  sans  décor.  Etant  donnée  la  rareté,  dans  les 
grottes  funéraires  de  la  Puna,  des  objets  en  cuivre,  décorés  ou 
d'une  facture  compliquée,  on  est  tenté  de  se  demander  si  ces 
spécimens  exceptionnels  n'auraient  point  été  importés  de  la  ré- 
gion diaguite  ou  du  Pérou. 

M.  Ambrosetti  (23,  p.  i4)  reproduit  une  photographie  de 
«quatre  momies  trouvées  à  Humahuaca,  avec  tous  les  objets 
qui  les  entouraient  dans  leurs  sépultures».  Or  ces  momies  ne 
sont  point  de  ïfumahuaca.  En  effet,  cela  est  impossible,  puisque 
le  climat  de  Quebrada  de  Humahuaca  ne  permet  pas  la  momi- 
fication naturelle  des  cadavres.  Ces  momies  furent  découvertes 
par  M.  Advertano  Castrillo,  commissaire  de  police  à  Huma- 
huaca, dans  des  grottes  funéraires  à  Taranta,  à  cinq  kilomètres 
environ  de  Casabindo.  M.  Castrillo  les  avait  exposées  à  Jujuy, 
où  l'on  pouvait  les  voir  moyennant  un  prix  modique.  La  photo- 
graphie fut  prise  à  ce  moment- là.  D'après  ce  que  m'a  dit 
M.  Castrillo  lui-même,  les  objets  qui  entourent  les  momies  ne 
proviennent  pas  tous  de  leurs  tombes.  Il  avait  en  effet,  poui' 
rendre  son  exposition  plus  importante,  réuni  des  objets  d'un 
peu  partout,  et  même  y  avait  ajouté  quelques  pièces  appartenant 
aux  Indiens  actuels.  Les  «  momies  »  furent  achetées  à  M.  Cas- 
trillo par  M.  Waldi,  commerçant  en  peaux  de  chinchilla,  qui 
les  vendit  à  M.  Uhle  pour  le  Musée  de  Berlin. 

A  Taranta  existe  le  seul  pétroglyphe  que  l'abbé  J^'ilgueira  ait 
pu  voir  pendant  toutes  ses  excursions  autour  de  Casabindo.  11 
est  principalement  composé  de  lamas  figurés  avec  des  traits 
droits  comme  la  plupart  des  lamas  des  pétroglyphes.  On  y 
remarque  aussi  des  figures  circulaires  de  la  même  forme  que 
celles  de  la  grotte  de  Chulin ,  fi(j .  195,  ii"  i,  mais  peintes  en 
rouge,  au  lieu  de  blanc  comme  à  Chidin. 

Le  catalogue  descriptif  et  illustré  des  collections  de  la  Piina 
au  Musée  de  La  Plata,  publié  par  M.  Lehmanii-Nitsrlie  (210), 
nous  fait  connaître  de  nombreux  objets  trouvés  (hins  les  groltes 

'lO. 


GI6  ANTIQIITKS  l)K  LA  HK(ilO\    VNDINK. 

luiu'Tairfs  par  un  «Miij)lové  de  ce  musée  ou  aciirtés  à  des  liahi- 
lanls  rl«-  l.i  H'^^iou.  l'anni  ces  objets,  il  v  en  a  l)(>auc()U|)  (h* 
Casahiiitin.  M.  Anihrnsrlli  23  rr|iro(liiil  |»lusi(Mir>  ohjt'ls  li«(U- 
H's  par  M.  Lrliiiiann-Nilscln*  *'[  ri\  dri  rit  (picl(|ti(  ^  aiiln  ^. 

(.rs  piiTfs,  rrllt's  a|)|)artenaiit  aux  colKctnms  drj;i  ciliM-s  ri 
rclli's  trouvées  jM-ndant  mon  voyage  dans  la  Puiia  ou  |)roM'naiit 
(lu  «  iinrtiiTe  d<'  (lalama  se  ressemhli'iil  Imilt-s.  L'imilr  arcliéo- 
lo^Mcjur  i\r  rrttr  «;rand<'  réj^ion  est  rriiiar(pial)lf. 

1,1  /OUI'  lra<livli(|in'  dr  (iasahindn  •!  dr  Sa\alr  contenant 
drs  «^rollrsluncraires  i'nI  très  grande.  Aux  environs  du  HiuCîuai- 
razul  il  «'xistr  rricorr  cir  ers  «^rottrs  intactes  d'aprôs  l«*s  rensri- 
gnrmnits  rjui  mont  été  donnrs  par  Ir  capitan  t\v  Suscpu's, 
rens»'i«;nrnnMits  confirmés  par  des  liahitants  dr  (.ocliinoca.  I^e 
mémr  <ai>ilan  m  ;i  pari»'  é«;aleineiil  d  un  «^rand  nonihn-  (\r  c.i- 
(l;iMt'>  lYanliiiitiis  (pi'il  a\ait  vus  dans  les  j^rottes  d  un  pioloml 
canon  rnlff  dt-^  iocIuts  «ii  Ir.nlislc,  .1  mi  nidroii  noinnir 
Penas,  a  Iniirsl  du  ilio  (ïuaira/.ul  ri  a  (>ii\iron  3J^"  au  nord 
df  Siis(|iir.s.  Il  N  aur.iil,  aiiprrs  dr  ers  cadaN  r»'s,  des  |)ol«'ri<'s  ri 
des  priirs  ru  pirrr»'.  J'ai  iiidicpir  rrs  deux  rndroils  >nr  la  rarir 
ar('ln'olo«^i(pir;  IN'ûas,  (pii  ne  ji«;un'  sur  aucunr  rarlr,  a  élr 
placé  suivant  1rs  rensfijj^nriin'iils  du  caintan  de  SuMpies.  Il  ni»' 
lui  impnsMJ>|f  di-  \isilrr  ces  jocalilés,  car  une  excursion  rn 
ces  li»'n\  (li'p<inr\u^  d»'  l<>nii.iL,M'  cl  de  Innlfs  rr^sources  «'si 
une  véritable  expédition  au  désert,  poui'  l.i(|ui>lli-  |<-  n'étais  jias 
préparé. 

Dans  la  priifr  plaine  enradriM'  par  drs  monta*;nes  <pii  sr- 
Irnd  a  l'ouest  it  au  sud  du  \illai;('  de  (iorliinoca,  à  lo^^enxi- 
ron,  à  Tinati',  j'ai  exploré  diMix  ju'titi's  monta«(nes  tracli\ti(pM>s, 
isolées  au  indien  dr  la  |)laine.  Ces  collines  étaient  j)ercées  de 
j^rotteN  >ides,  mais  où  les  nombreux  jn-tits  ira<;iii<'nts  de  jM»le- 
ries  et  d'autres  débris  rbiuontraient  (pie  celaient  d'anciennes 
f;rolles  binéraires  dépouillées  de  leur  contenn.  l'inate  est  indi- 
(piee   sur  la    carte  ar(  bi'nlnL,d(pii'. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  (,17 


ABRAPAMPA,   LUMARA  ET   CANGREJILLOS. 

Ces  trois  endroits  sont  situés  dans  la  plaine  des  Salinas 
Grandes,  à  l'est  et  au  nord  de  Gochinoca.  Je  ne  sais  si  je  dois 
rattacher  les  ruines  et  les  autres  vestiges  préhispaniques  de  ces 
localités  à  la  région  des  anciens  Atacamas  ou  à  celle  des  Oma- 
guacas,  mais  je  préfère  les  mentionner  ici,  car  Abrapampa  n'est 
qu'à  une  petite  distance  de  Gochinoca  et  parce  que  Gangrejillos 
et  Lumarâ  possèdent  de  ces  haches  plates  en  pierre  schisteuse  si 
caractéristiques  de  Gasabindo  et  de  Rinconada.  Cependant  je 
place  ces  ruines  ici  sous  toute  réserve,  tout  en  considérant  leur 
classification  comme  douteuse. 


Fi;^.  12  2.  —  Al)rapainpa.  Mortier  en  pierre.  —  1/2  gr.  nal. 

Les  ruines  d' Abrapampa  sont  situées  au  pied  d'une  colline 
isolée  et  consistent  en  pircas  entièrement  rasées.  On  voit  claire- 
ment, par  la- disposition  des  murs,  qu'il  s'agit  de  constriiclions 
préhispaniques.  Les  fouilles  que  j'y  ai  elfcctuées  ont  donné 
pour  unique  résultat  le  mortier^?^.  122,  en  quartzite  très  (hir, 
de  o'"  loo  de  hauteur,  o"'  i25  de  longueur  et  o'"  loo  (\v  lar- 
geur. 

Lumarâ  se  trouve  au  pied  delà  Sierra  Occidental  de  Iluma- 
huaca,  à  environ  20"""  au  sud-sud-est  d'Al)ra|)ampn.   Il   \   a, 


CI8  ANTK^riTKS  DE  L\   nKCilON   ANDINK. 

à  I^uinara,  un  crrtaiii  noiiihn*  d'anciennes  constructions  en 
pirra  ,  rii;il  conservées,  conij)OS«*es  d  rnclns  dr  (iii1cr('nt(>« 
(linienNi()n>,  «généralement  cle  forme  rrctan'^iilaire. 

\/d  li(j.  i'23r,  d  représente  (l<»u\  haches  «mi  pierre,  plates, 
pr(»venant  (h*  Lumarâ.  (ies  iiaches  sont  decoujH'es  (hms  des 
plarpies  de  pierre  schisteuse  et,  après  le  (h'»coupa«;e,  |M)lies  des 
diii\  côtés.  Le  tranchant  <>st  hieii  aildc.  dans  la  hache  rd'un  s<'ul 
c6lé,  et  dans  la  haclir  d  de^  drn\  c()l^•^.  Lr  tranchant  de  la 
pn'mière  présente  la  lorme  |J,  celui  d»  la  liai  lie  d  <  elle-ci  (J. 
I/épaissrur  d«'  chacune  de  ces  haches  est  pn-scpie  uniforme 
dans  joules  les  parties  de  la  pièce,  o"  o  i ->  j)our  la  haclu' r  et 
o'"()l.)  pour  la  hache  d.  Seul«'iiM>iit  le  laloii  est  plus  im|)arlai- 
teinent  poli  et,  par  consé(|ueiit ,  un  pru  plus  rpais.  \u  ceuln* 
(lu  l.ilnii,  la  iiache  r  a  o"'<)a»  d'épaisseur  et  la  hache  d  o"oi(). 
Les  deux  hach(*s  sont  cassées  à  l'une  «h  s  t  \(n*mités.  (Juan<l 
elles  élait'iil  riilHTrs,  le  Irauchanl  dr  la  Iiache  f  dr\ail  aM»ir 
0*'i7  i\r  loii^nieur,  celui  de  la  hache  d  o"  ly.  La  hauteur  «If  la 
Iiache  (  est  de  o"  i '>;');  celle  de  la  hache  d  de  o"'  i  'i ,  non  com- 
pris une  |)artie  du  talon  (pii  «'st  cassée.  Les  haches  plates  de 
celle  lorme  sont  tout  à  lail  caracl«'risli(pies  de  la  Puna  de 
.lujuv,  où  elles  ont  été  trouvées  «i  Lumarâ,  à  Casahindo,  à 
Quela,  à  Pucarâ  de  Hinconada,  a  l*o7,uelos,  à  (!anj;rejillos  et 
à  Sanjiiaumavo.  I  ru  parlerai  plus  au  loui,'  «ti  d«*crivant, 
pa«;e  f)'|(),  la  iiniiihiriisr  colleclioii  (pir  |'cii  ai  lailr  à  Pucani 
d«>  F^iurouada. 

I)ru\  pi'iites  pierres  trouvées  dans  les  ruines  de  Lumar.î 
sont  rej)roduiles //y.  t'2>i  a,h.  Llles  ont  prohahirment  viv  em- 
ployées j)our  hroNer  des  drogues,  des  couleurs,  etc.  La  pierre 
desi<;n«'e  A  a  cerlainriuinl  servi  a  |)ul\rriM'r  de  l'ocre  rouge, 
ainsi  cpie  le  druiontmil  1rs  traces  encore  \isihles  h  la  surlace 
inlrrit'ure  plaie.  !  ii  |i<'lil  pilmi.  dr  la  luiiiic  Inruir  «1  (\t'  la 
même  grandeur  «pu*  celle  dernière  pièce  et  pro\euanl  des  col- 
uM-lioMs  lail«'s  a  /uni  |)ar  M.  .lames  Ste>enson,  existe  au 
Musée  du  I  ro(Mdero,  catalogué  sous  le  n"  iTîo'iÇ).  Noln*  pièc»* 
Juj.   I*2'i(i.  eu  andi'silc  noirâtre,  a  o".»-   de  h.niteur  et  o'"r).'î.'^ 


Pl.  LI. 


Fig.  123.  —  Lumarâ.  Ilaclies  ot  molettrs  on  [n'errc.  —   \l\  (jr.  nat. 


Fi".   12/|.    —  Liirtiarà.  l'olriics.  —    i;3  -rr.  iial 


Pi.,  lu. 


a  b  c 

Fig.  nS.  —  Oucla.  AForlipr  en  piorro  ol  l'cnollps  en  terre  cuile.  —  1/3  s;r.  naf. 


d' 


d  e 

Fig.  12 G.  —  Quota.  Ilarlies  e(  autres  objets  eu  pierre.  —  i/4  gr.  nal. 


m 


Fig.   127.  —  Oueta.  Pièees  d'enfilage  cl  aniies  «ilijets  en  pierre.  —  u  3  gr.  nat. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JU.IUV.  019 

de  diamètre  pris  au  milieu;  la  pièce  h,  en  andésite  verdàtre,  a 
o""54  de  hauteur  et  o™45  de  diamètre  maximum. 

Les  deux  poteries  de  Lumarâ,^?^.  12â  a,  h,  rapjDellent  par 
leur  pâte  et  par  leur  technique  plutôt  la  poterie  ancienne  de 
la  Bolivie  méridionale  (Ghichas)  et  de  la  Quebrada  de  Huma- 
huaca,  que  celle  de  la  région  des  Atacamas.  Le  vase  a,  de 
G™  100  de  hauteur  et  o™2  25  de  diamètre  à  l'ouverture,  est 
d'une  pâte  fine,  de  couleur  jaunâtre  et  de  cuisson  parfaite. 
L'intérieur  a  été  très  régulièrement  engobé  avec  de  la  plom- 
bagine avant  la  cuisson,  ce  qui  lui  donne  un  joli  émail  noir  et 
brillant.  Le  vase  b,  de  o""  2  i  de  hauteur  et  o'"  3  1  de  diamètre 
à  l'ouverture ,  est  également  fait  d'une  pâte  jaunâtre ,  mais  moins 
fine  que  celle  du  précédent. 

Cangrejillos,  à  /\o  "^"^  au  nord  d'Abrapampa,  a  été  exploré 
par  M.  vonRosen  (316,  p.  9),  qui  y  a  recueilli  une  hache  plate  en 
schiste ,  trouvaille  qui  m'a  fait  nommer  ici  les  ruines  de  Can- 
grejillos, au  lieu  de  les  rattacher  à  celles  de  Yavi  et  de  la  Que- 
brada de  ïfumahuaca.  J'ai  pu  visiter  rapidement  les  ruines  de 
Cangrejillos  :  grande  agglomération  de  constructions  en  pirca, 
mais  très  mal  conservées. 

QUEIA. 

Cochinoca  est  située  dans  la  partie  nord-est  d'une  petite 
plaine  renfermée  par  les  Sierras  de  Quichagua  et  de  Cochi- 
noca, et  par  un  contrefort  de  cette  dernière  qui  sépare  cette 
plaine  de  celle  des  Salinas  Grandes.  De  Cochinoca,  je  me 
dirigeai  vers  Rinconada  en  traversant  la  petite  plaine  et  j'ar- 
rivai à  l'Abra  de  Quêta,  défilé  menant  à  travers  la  Sieria  de 
Cochinoca  à  la  grande  plaine  de  Pozuelos. 

Queta''^.  — A  l'entrée  de  ce  déhlé,  au  pied  des  montagnes,  à 
un  endroit  nommé  Quêta  Cliico  ou  Pueblo  Viejo,  se  trouve  un 

'*'  Voir  la  planrho  Ml  ,  insérée  a|)rc.s  la  pape  ()i<S. 


C20  ANTIQIITKS  DE  LA   REGION   ANDINE. 

villa^'i"  pn'lnsj)aFn(nir ,  mais  tt'lIciiKMit  réduit  à  l'état  d»'  ruines 
(ju  il  iM'u  n*>tf»  (|u'un  grand  entasseinenl  de  pierres,  déliris 
d'anrijMis  murs,  couvrant  une  élrndur  dr  .Son*  de  longueur 
sur  environ  ioo"  de  largeur.  Il  v  a  i)eau('oup  de  Iragnienls  de 
vieille  poterie  grossière  parmi  les  pierres,  .l'v  ai  «'\lnnin'  (piatre 
>>(iurlrlles,  mais  rompl«'tement  eilrites.  Trois  étaient  enterrés 
ensemble,  le  quatrième  était  seul.  Deux  des  crânes  présentaient 
la  délormation  cunéilornie  couchée,  dite  à  tnrt  «  délormation 
ayinara  •.  \n|)rés  des  trois  squelefte>  furent  rencontrées  les 
j)etites  écueUesyîVy.  125  b,  r,  en  j)oterie  gros.siére  rougi'alre, 
de  o"  I  I  et  o^oQ  de  diamètre  maximum  chacune.  L'ecuelle  r 
n'a  aucun  décor;  h  est  pourvue  de  d«'u\  jietits  mamelons,  un 
de  cha(nie  cot«*,  et  une  cassure  (hi  IxmjI  «leinniitre  (jue  <rtte 
écuelle  a  eu  un  appiMidice  proloiig(>ant  à  cet  endroit  le  Ixud 
vers  le  li.iiil,  jMiil  ('(le  en  Iniiiic  (le  télf  liiiiiiaine  ou  d'ani- 
iii;il ,  rniiiiiM'  nii  !•'  \<»il  soumiiI  sur  I  ancifMiue  poterie  de  ces 
régions. 

i-f  iihmIh  r  /nj.  1"2îi  a  ,  en  .indcsilr  dr  (  nuirur  gris  foncé,  a 
rte  troinr  pnrmi  les  pircas  éboulées,  (ie  mortier  est  de  forme 
ohlongur  rt  ;i  o'"  i  .S 3  de  longueur  sur  o'"  1  m  d«'  largeur.  Sa 
caNit«'  rsf  prolonde;  les  parois  «l  !•■  loml  oui  lr«'s  ikîu  d'epais- 
siMir. 

A  Ouet.i,  loiil  II'  sol  (Ifs  iMHiii's  ««tait  coiiNtrl  «I»'  fragments 
de  ces  li.iclirs  plates  m  nicrrr  s(  histeUM',  «onime  crlles  (pie  j'ai 
déjà  figurées  pro\rii.iiil  dr  1 ,11111.11.1.  I  ,.i  //«/.  l 'Jfî  il,  r  repré- 
.sente  deux  sprjimcns  de  Quêta,  et  leurs  profils  sont  donnés 
par  (t  et  r  .  La  hache  r  a  o™  l  '\  i  de  hauteur.  \r  talon  coin|)ris, 
et  .son  tranchant  a  o^aoj  de  longueur.  Lepaisseur  est  de 
o*()iQ  prés  du  tranchant  et  s'augnuMite  jus(|irà  o"  o  1 8  dans 
la  partie  non  polir ,  .111  <  iiilrr  du  talon.  Il  est  iinpossiltle  de 
ni(>sun>r  la  longunii  ri  la  haiilrm  de  l.i  hache  (/,  (jui  est  cass<'*e 
aux  drux  rxiremités  et  égaleiiitnl  .111  f.don.  l/<'|>ais.seur  maxi- 
mum de  rrllr  haclu»  est  de  o""  o  l  7. 

\/,\  fiij.  t 'Jf)  a,  h,  r  rej)résenle  trois  petits  outils  en  forim'  df 
croi.vs;int.  Ils  sont    faits  de    la  inèmr    pierre   schisleu.se   (lue   les 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  .lU.lUY. 


021 


haches.  Leurs  bords  ne  sont  pas  affilés,  mais  le  bord  convexe 
est  arrondi  par  le  polissage.  Les  trois  pièces  sont  cassées  à  l'une 
des  extrémités,  mais  ce  qui  reste  intact  indique  que  leur  forme 
primitive  devait  être  sans  nul  doute  celle  d'un  croissant.  La 
pièce  a,  avant  d'être  cassée,  a  dû  avoir  o"*  120  de  longueur, 
mesurée  entre  les  deux  points  les  plus  éloignés  de  ses  extré- 
mités, la  pièce  b,  0°' 100,  et  la  pièce  c,  0^09 5.  L'épaisseur, 
presque  uniforme  partout,  est  d'environ  o'^oi.  Ces  croissants 
en  pierre  paraissent  avoir  été  employés  dans  le  sens  de  leur 
longueur  pour  tracer  des  raies,  par  frottement  sur  des  corps 
durs,  par  exemple  sur  la  pierre.  Des  outils  presfjue  de  la 
même  forme,  provenant  de  Pucara  de  Rinconada,  sont  repro- 
duits/^. 139feilâ0c. 


Fi^.  1^8.  —  Quêta.  Couteau  et  pentleloqun,  en  cuivre.  —  2/3  gr.  iial. 


Le  couteau  en  cuivre  fuj.  128  h  a  été  aussi  trouvé  parmi  les 
restes  de  pircas  de  Quêta.  11  mesure  o"  i35  de  longueur  sur 
une  épaisseur  maximum  de  o°'oo2.  Le  tranchant,  I)ien 
aiguisé,  indique  incontestablement  un  long  usage.  Le  Musée 
d'ethnographie  de  Berlin  possède,  suivant  le  D""  Seler  (327),  un 
couteau  en  cuivre,  exactement  de  la  même  forme,  qui  pré- 
sente la  particularité  d'être  attaché  au  moyen  d'une  corde  eu 
laine  noire  de  lama  à  une  oreille  coupée  de  lama  et  à  un  doigl 
de  ce  même  animal  dépourvu  de  son  sabot.  Cette  pièce  a  été 
trouvée  par  fabbé  Filgueira  dans  une  grotte  funéraire  aux  en- 
virons de  Gasabindo.  Elle  est  cataloguée  sous  le  n"  V.  A.  i  i  3/|  i 


fi22  ANTIQl'ITKS  DE  I.  \   nF.rJON    ANDINK. 

ri  ri«(iimî  |)ar  M,  Aiuhro^'lli  29.  \>.  193  ,  d'aprcs  uiu'  |)lioto<(ra- 
pliic  (|iii  lui  a  rté  coiiiiiiuni(|ii(M'  (!•■  Brriin.  (ioininc  l«-  dit 
\î.  \ml)n»srlli,  rot  ohji't  inlén'ssanl  se  raj)|Kjrlo  pn>l)ai)li'iii(Mit 
(1  une  iiiaiiirn'  (|im>I('()ih|iii>  à  la  c('*n'MiK)ni(>  dv  ra|)|)(»ition  des 
m.'ircjiu's  (Ir  ijinjuirt»'  sur  Ir  Ix'lail,  ()|H'M*ati<>u  (|ui  rousist»'  à 
|)rati(jurr  dr.s  iucisious  dans  les  oreilles.  Nous  av<»u.s  drcril 
naj^e  49*  celle  cérémonie,  en  nsage  |K)ur  les  moulons  el  jx)ur 
les  lamas.  Elle  esl  sans  doule  une  survivance  dr  (}url(|ue  cért^- 
monie  |)i*éliis|)aMi(|u<>. 

La  fit/.  l'JS  a,  a  rej)résenle,  vue  de  deux  côtés,  une  pende- 
iiKjue  en  cuivre,  laile  d  une  lame  circulaire  pliée  en  qualre 
el  avant  les  hords  rccourhés  dr  manière  à  former  une  sorte 
de  pelil»'  rloclie  à  (jii.ittc  j)ointe.s.  i.a  lame  j'.sl  assez  «'|)aiss4", 
o^ooif),  ri  r<)l)jrl,  (|iii  iM'sl  pas  ])arraiti'menl  svinétricjue,  a 
o^oV»  'lia^^onalrmriil ,  ciilrr  j«'s  pointes  1rs  pins  «'loij^ni'es,  ri 
o^o.Sf)  nilrr  1rs  (|tii\  .mires  pomtrs.  I  ..1  j)it(  »•  |M»se  20^. 
\  INicarâ  (le  ruiiroiiada,  |  ;ii  ImiiM'  iiiir  .iiilif  pcndcinipir 
t'ii  riMNir,  (!«•  la  mèmr  lorme,  mais  j)lus  priilr;  vWr  esl  repro- 
duile  /kj.  tSa  (L  Ces  ohjels  ont  é«;al('mrnl  rlé  trouves  dans 
la  région  (lia«;uil<'.  Suivant  \ï.  \ml>rosrlli  '29;  |».  2^7.  an),  !.%<>; 
fip.  43  a.  I.  ,  li;  Musée  national  de  Buenos-. \ires  en  pissede 
«pialre  spérimens,  dont  deux  provenant  de  la  province  de  Ca- 
l.iiii;ii  (  .1.  |)iii\  d.'  ers  pièces  .sont  jx'tiles  comme  la  nôtre,  mais 
<lrii\  autres  soiil  hiMiii  nii|i  plus  «grandes,  d'euNiron  o^og  de 
dia«>;onale  r[  pesant  i  70  et  100"'  resperlivemenl.  \IM.  .^Iiilxl 
rt  lîriss  340.1.  pl.  if),  lif;.  i3)  re|)roduis(Mit  une  priidiltNpii*  en 
rni\rr,  t\t'  l.i  ménie  forme,  de  TialiuanaiM».  M.  Xndtrosi'lli  su|>- 
po.s4>  (pir  ces  pièces  ont  été  londues  dans  leur  lorme  actuelle, 
ce  (|ui  n'est  pas  le  cas  de  celle  de  Oueta,  au  moins,  car  les 
l>ords  de  (  elle-<i  prés4Milent  des  traces  Ires  nettes  de  cou|)s 
au  inoNeii  destpiels  la  lime  de  cuivre  a  été  pliéi*;  il  s*v 
est  même  produit  nue  petite  fracture,  >isil)le  en  a\  occa- 
sionnée par  un  excès  de  tension  en  pliant  la  pièce.  Les  spéci- 
mens reproduits  par  M.  \nd)ros«*lti  ont  exactement  la  même 
forme  (uir   relui   rie   (  hieta .   et   ont    sans   doute  également  été 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  Cri?, 

plies  à  coup  de  marteau.  Pour  ce  qui  est  de  la  destination  de 
ces  objets,  la  pièce  de  Pucarà  de  Piinconada  était,  comme  nous 
le  verrons  page,  655  une  pendeloque  servant  de  parure.  La 
pièce  de  Quêta  et  les  petits  spécimens  de  Catamarca  ont  certai- 
nement eu  le  même  emploi.  Quant  aux  pièces  de  grandes 
dimensions  que  reproduit  M.  Ambrosetti,  il  ne  me  paraît  pas 
probable  non  plus  que  ce  soient  des  campamllas ,  comme  le  dit 
l'auteur,  c'est-à-dire  des  sonnailles,  qui,  pourvues  d'un  battant, 
s'attachaient  au  cou  des  lamas.  Elles  n'ont  jamais  pu  donner  un 
son  assez  fort  pour  être  employées  comme  sonnailles,  et  leur 
forme  identique  à  celle  des  petits  spécimens  rend  cette  hypo- 
thèse invraisemblable.  Le  spécimen  à  battant  que  reproduit 
M.  Ambrosetti  (i7»iVi,  p.  280,  %.  46)  est  sans  doute,  comme  le  dit 
l'auteur  lui-même,  une  pièce  moderne. 

Un  petit  objet  en  pierre  est  reproduit y?<y.  127  a.  11  est  diiïi- 
cile  de  déterminer  sa  destination.  C'est  un  fragment  de  cy- 
lindre creux  dont  le  diamètre  extérieur  a  été  d'un  peu  plus  de 
o™  020,  et  qui,  à  son  extrémité  supérieure,  a  un  trou  de  0^007 
de  diamètre;  comme  on  le  voit  sur  la  figure,  il  y  a  aussi  un 
autre  petit  trou  latéral,  de  o™oo/i  de  diamètre.  La  cavité  inté- 
rieure du  cylindre  est  plus  large  que  le  trou  de  fextrémité. 
Toute  la  partie  inférieure  de  ce  cylindre  manque,  et  il  ne 
reste  que  la  moitié  de  la  partie  supérieure,  la  pièce  ayant  été 
cassée  aussi  dans  le  sens  longitudinal.  L'extérieur,  bien  poli , 
est  décoré  de  traits  gravés  en  escalier.  Cette  pièce  est  faite  d'une 
roche  noirâtre  assez  dure,  du  micaschiste  à  biotite^'l 

En  b  et  b'  de  la  même  ficj.  127,  on  voit  des  deux  côtés  une 
autre  pièce  énigmatique,  faite  de  la  même  roche  que  la  pré- 
cédente. Cette  pièce  est  également  cassée;  la  cassure  princi- 
pale, oblique,  est  bien  visible  en  /;;  il  est  probable  que  le  corps 
principal  de  l'objet  a  eu,  à  l'origine,  une  forme  rectangulaire, 
au  lieu  d'être  triangulaire  comme  à  présent.  La  pièce  est  percée 
de  part  en  part  par  trois  canaux  tubulaires,  visibles  à  la  sni- 

'''   Collodélorminalion,  ronitiic  les  siiivaiitos,  est   laile  |)ar  \\.  \o  profossnir  Larroix. 


ftn  ANTIQIITKS  DK  L\   llK(;iON   AVDINE. 

face  (Ir  la  rassure.  I)«'ii\  de  ces  canaux  Iraverseiil  loulr  la  |>ièce 
«•l  (l('lM)ucliont  à  la  j)arti«»  supTieun';  le  troisièiiie  n'a  pas  cl'ou- 
\erlure  (!«•  ce  coté  et  se  termine  au-<iess()us  de  la  tète,  qui  a  la 
Ifjpnie  de  trapèze  et  est  déron'e  flune  croix  de  Malle  «gravée. 
(  ne  cassure  a  ouvert  latrraleiiieiit  le  canal  (pu*  l'un  Miit  à 
;;aiiclie  en  //.  Kn  dehors  de  la  croi\,  la  pièce  est  ornéi*  de  traits 
;(rav«^s,  des  dniv  côtés,  l  ii  Irnii,  de  suspension  sans  doute, 
(*st  prati(pié  dans  un  ^ippcndice  taille  dans  la  même  pierre. 
Il  ne  serait  |)as  in)|)ossil)ic  (juc  celle  pièce  fût  une  sorte  de 
silllet. 

Le  sol  des  riiirirs  de  (hieta  était  Ircs  riclie  en  discpics  r! 
«slindres  perloH's,  de  diMirnsioiis  et  de  nialière  lrè>  xariées; 
des  pièces  d'eidila;;e  asanl  lait  partie  de  colliers,  etc.  La 
fif/.  Î27  c-m  re|)réseiite,  aux  deux  tiers  de  la  grandeur  naturelle, 
un  certain  nonihrr  (1rs  plus  «grands  de  ces  di.sques  pt'rlorés. 
Les  plus  communs  étaient  <  <  ii\  dont  les  siM'cinKMis  .sont  dési- 
«;nés  /.  /,  /.  .  ///.  Ils  ont  mNiion  ii"'n>  de  dljinirlrr  sur  n"*  o  i 
d  «  paisseur  et  sonl  d  une  lorme  assez  irn'«;ulirre,  «;rossienMnenl 
l.nllrs  d.iiis  des  rocln's  tendres  :  tufs  volcani(pies,  traclix  li(|ues 
«Ml  rli\<>lillii(pies,  de  (ouleur  j;ris  clair,  et  ar;;il«'  laicpieuse 
vi'rte.  M.  Lelimann-Nitsclie  (210.  (il.  iy,  c  3)  donne  la  ligure  d'un«' 
série  de  pièces  d'eidila'^e  de  (!asal)indo,  dont  plusieurs  res- 
seMd)leiil  ;ni\  discpies  perlon's  (pie  nous  venons  de  d«'crire. 
(jes  dis(jues  ressemhlenl  anssi  heaucoup  .1  d  .mires  de  la  Pala- 
goni<>,dont  !••  I)'\rrnean  368.  |>.  Qtj.'t.  pi.  \i\  repnxiuit  (luehpies 
spécimens. 

La  rondelle  r,  de  o"' ().<()  dedi.imelre  et  ()"'()o.')  d'épais.seur, 
hieii  polie,  est  en  micascliiste  à  hiotile,  noirâtre;  un  autre  s|M'- 
cimen  de  mêmes  dimensions  est  en  cldorilorliite  verte.  La  n)n- 
delle  (l,  en  nncascliiste,  <*st  ilii  même  diamètre,  mais  elle  a 
.seuliMuent  o^oo.'^  d'épaisseur,  et  .ses  l>ords  sont  arnindis  d'un 
côté.  La  j>ièce  rectangulain*  e,  en  cldorilorliite  verte,  est  le 
seul  s|)écinien  trouvé  (\v  cetti*  form»'.  La  forme  conique  est 
rare  au.ssi  :  /  et  y  représentent  les  deux  si'uls  spj'cimens  ren- 
conlrésde  ce  genre.  Il  sont  faits  en  talc  .  1  un  de  couleur  blanche. 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PU.NA  DE  JUJUV.  G25 

l'autre  violacé  avec  des  taches  blanches.  La  pendeloque  li  est 
en  micaschiste  noirâtre.  Enfin  /  est  un  grand  disque  en  soda- 
lite  bleue,  de  o^ooy  d'épaisseur. 

Pièces  d'enfilage  de  la  Quebrada  del  Toro  et  de  la  Puna  de 
Jujuy.  —  Quêta  a  donné,  de  toutes  les  ruines  que  j'ai  exami- 
nées, la  récolte  la  plus  variée  de  petites  perles  en  ])ierre  dure, 
objets  de  parure  communs  dans  toute  la  région  andine.  Pour 
ce  motif,  je  place  ici  une  planche, y?fy.  129,  où  sont  reproduits 
des  spécimens  de  ces  perles  provenant  des  différentes  localités 
que  j'ai  visitées  dans  la  Quebrada  del  Toro  et  dans  la  Puna 
de  Jujuy. 

A  Quêta  se  rapportent  les  jf'  6  à  17.  Le  dernier  de  ces  nu- 
méros comprend  une  série  de  très  petits  disques  en  coquille , 
les  seuls  de  ce  genre  que  j'aie  trouvés  au  cours  de  mon  voyage. 
Au  contraire,  ces  disques  en  coquille  étaient  communs  dans 
les  anciennes  sépultures  des  environs  de  la  Sierra  Santa  Bar- 
bara, que  j'ai  fouillées  en  1 90 1 .  Dans  le  cimetière  d'Arroyo  del 
Medio,  décrit  plus  loin,  j'en  ai  rencontré  beaucoup.  A  Quêta, 
il  y  en  avait  tellement,  que  j'en  ai  recueilli  une  cinquantaine 
en  quelques  heures.  Ces  petits  disques  en  coquille  se  trouvent 
fréquemment  au  Pérou  et  en  Bolivie.  MM.  Stûbel  et  Pielss 
(340, 1,  pi.  20,  %.  /j5,  58,  59, 60)  en  reproduisent  plusieurs  spécimens 
de  Tiahuanaco.  Le  if  16  de  ^Sificj.  129  est  un  petit  disque  en 
calcaire,  d'une  jolie  couleur  rose,  trouvé  également  à  Quêta. 
Je  ne  sais  si  ce  calcaire  provient  d'une  roche  ou  d'un  co([uil- 
lage,  mais  sa  structure  semble  indiquer  cette  dernière  piove- 
nance.  A  Tiahuanaco,  on  trouve  des  perles  en  coquille  de  cou- 
leur rose,  comme  le  démontre  l'une  des  figures  de  MM.  Sliibel 

et  PieisS  {ibid..  lig.  57). 

Parmi  les  perles  en  pierre  de  Quêta,  nous  voyons,  en  dehors 
de  la  turquoise  (n°'  9,  12,  Ui)  et  de  la  sodalite  (/r  6,  10,  7/), 
75),  (le  rares  spécimens  en  roches  volcaiii(|ues  de  couleurs 
grisâtres  et  noirâtres  (/r  7,  S,  II).  Le  disque  n"  15  est  la  seule 


020  WTKMIIKS   DK   I.  \    |;K(.I()N    \M)INK 

|)i<T<»  vn  scxlaiitc  l)laii('iie  que  j  aie  trouvée  au  cours  de  mou 
No\af;e;  les  auln's  jK-rlt's  eu  sodalile  étaient  toutes  de  couleur 

\oici  la  lislr  drs  jMTles  ou  litininis.  coninir  Ifs  imlis  r[  \vs 
Indiens  les  appcllrnl ,  lij^urées  sur  l.i  |)lancli('  : 

Fie    129.   QUKUBADA  1»EL  T«mo  KT  VlW  I»K  JlJlK 

PkRI.KS.  l'ENDKLOQl  l'IS  ET  COLLIKB '". 

(hirhnitld  ilrl  l'ont. 

1.  (jOi.gota.  Pffli's  «ni  forme  cl»'  disqur,  Irouvërs  aiiprrs  d'un  Nqurii*lU>. 
DiiiiiirU'r  Av  \;t  j)lii<»  giMiid»' .  o"«»i5;  «'•paissiMir.  o'oo-.  r)iain«>tn>  d»»  la  plii> 
pelilf,  o"  ()(»(>;  l'paissnir,  o'ooa.  Turtfnotsr.  Poids  $|)<'ri(if|tir  ini'^al ,  variani 
do  a. 7  à  1.6.  à  causo  do  |)articules  di*  niiiH'raiix  «'Inmgfis  ({ui  adhrrnit  à  la 
tiir(|iioi.M'.  (À)ulour  vert-iticii. 

2.  (ioi.(;nT\.  I^•rl•'s  l'ii  loniH'  de  dis4|il)'  «t  |)<ii«l<|(i(|iii*  Kvoidr,  Inuivrt's 
auprès  (11111  fidixir  Di.iini  lu-  dcs  p'rics.  o~(M)G.  l'ui^uoi.M'.  (<uiilrur  vt-rt- 
Moii. 

3.  (ïoLGOT\.    Pi'titr.s  |)erl(>.s  (ui  forme  d<>  dlMpif.  trouvées  doiTJèn' i'ocripiil 

d'un     sipicli'ltr.     |)i;itii<>lri'.    »»"«m'|    à    o"»»Mi.    Tlllfiunisr.    Poids    SI>iVifi(UH- . 

•À.tj.i  H  -L-j.  Deux  rniidfllrs  analyv'fs  ftniiriKtiini  •!.■   l'jirid"'   pliosphnritnii* 
vl  de  i'alumiiir.  douleur  vertTl)leu. 

k.  MuKoili  AM.  Perle  trouvée  sur  le  sol  du  \dlap'  pn'>his|Knii(pie.  (iylin- 
dri(|u«'.  aNM'z    inégulitVe;    diamètre,    <i"(ii'i;   r|tai*^vur.  o"oio.   Smialilr 

l»l»Uf. 

f).  Tastil.  PeiideliKpie  rordifonne.  trouvée  aupn's  d'un  Mpielelle.  K|Mi>- 
seur.  o"oo5.  Tiinfuoise  verte. 

Ptirm  (Ir  JitjtiY- 

ft.  QiKT\.  (,<'H»'  |K'rl»'.  aui^i  «|ur  l<  >  n*  -  .i  i(»,  a  «le  lr<iu\t«'  sur  le 
s<»l  «le  l'iinplaremenl  de  l'anrien  village  pré|iis|).uii(|ue  de  Quela  Chicti. 
Forme  de  discpie;  épaisseur,  o"oo5.  •Wfi/i/r  hli-ue. 

7.  QvKTA.  Cylindre  pcTfor»'*.  Diamètre,  o'oocj;  longueur  (é|>ai.sM'ur), 
n"oM{).  Rtnhi-  voiraniqitr.  Couleur  l»rune. 

I.r*  riM  lir^  mil  rir  ilclrrnilni'r«  |Mr         voulu  on  fuirr   une  Hn<l«-  mmiil^lo,  mi 
M    l«»  iirurcMcur   A.  I.«rnti\,  i|ui  a  hirn         riu«co|iiqiir  el  rliiinii|iif. 


AKCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  027 

8.  QuETA.  Disque.  Epaisseur,  o'"oo5.  Roche  i'o/cfl/i«(/He.  Couleur  gris  clair. 

9.  QuETA.   Discpie.  Epaisseur,  o'"oo/(.  Tiirquoise  verte. 

10.  QuETA.   Discjue.  Epaisseur,  o^ooS.  SodaUte  bleue. 

11.  Qdeta.  Disque.  Epaisseur,  o'"oo5.  Roche  volcanique.  Couleur  noire 
avec  des  points  blancs. 

12.  QuETA.  Cylindre  j^erforé.  Diamètre,  o"'oo7;  longueur,  ()"'oi2. 
Tunjiioisc  verte. 

13.  QuETA.  Disque.  Epaisseui%  o"'oo5.  Sodalile  hlcue . 

14.  QuETA.  Disque.  Epaisseur,  o"'oo'|.  Turquoise  \erie. 

15.  QuETA.  Discjue.  Epaisseur,  o"'oo5.  ^So^/a/t^e  blanche. 

16.  QuETA.   Disque.  Epaisseur,  o"'oo35.  Calcaire  rose. 

1  7.   QuETA.   Petits  disques  blancs  en  coquille.  Epaisseur,  o"'  002  à  o'"  00 1 . 

18.  Sayate.  Collier  trouvé  sur  un  cadavre  momifié  dans  une  grotte  funé- 
raire. Les  longs  cylindres  perforés,  bien  polis,  d'une  jolie  couleur  vert- 
pomme  ,  qui  composent  la  plus  grande  partie  du  collier,  sont  d'une  substance 
très  hétérogène  ,  résultant  de  la  transformation  d'une  roche  :  sous  le  micro- 
scope, on  voit  que  cette  roche  est  composée  d'une  substance  isotrope,  de 
débris  de  mica  et  de  quartz,  et  aussi  d'une  substance  fibreuse  à  structure 
calcédonieuse.  Contient  de  l'acide  phosphorique.  Poids  spécifique,  2.66. 
Les  petits  cylindres  de  o'"oo2  à  o'°ooG  de  longueur  (épaisseur)  que  l'on 
voit  à  droite,  en  haut  sur  la  figui^e,  sont  en  agate  zonée  jaunâtre,  d'un  poids 
spécifique  de  2.65.  Le  long  cylindre  isolé,  au  bout  du  collier,  est  en  sodalilc 
bleue,  d'un  poids  spécifique  de  2.26.  La  cordelette  en  laine  de  lama  jau- 
nâtre, peut-être  blanche  à  l'origine,  est  intacte.  Cette  cordelette  présente  des 
nœuds  faits  sans  soin,  en  trois  endroits  différents,  et  un  autre  nœud  à  l'ex- 
trémité pour  retenir  le  cylindre  en  sodalite. 

19.  PucARA  DE  RiNcoNADA.  Dcux  Cylindres  perforés,  trouvés  auprès  d'un 
cadavre,  dans  une  grotte  funéraire.  Sodalite  bleue. 

20.  PucARA  DE  RiNcoNADA.  Disque  provenant  d'une  grotte  funéraire. 
Epaisseur,  o"'oo2.  Chiysocolle,  d'une  johe  couleur  verte,  marbrée  de  veines 
blanches. 

21.  PocARA  DE  RiNcONADA.  Pcudcloque  provenant  d'une  grotte  funéraire. 
Epaisseur  maximum,  o'"oo55.  Chiysocolle  verte.  Poids  spécifique,  2.16. 

22.  PucARA  DE  RiNcoNADA.  Pcudeloquc  provenant  d'une  grotte  funéraire. 
Epaisseur,  o'"  oo3.  Turquoise  verte. 

Excepté  les  pendeloques  de  formes  ovoïde,  cordifonne,  tra- 
pézoïdale, etc.,  toutes  ces  pièces  ont  la  forme  cylindricpie, 
mais  la  longueur  de  l'axe  des  cylindres  varie  beaucoup  :  de 
quatre  fois  le  diamètre  jusqu'à  un  demi-diamètre.    Dans   le 


628  WrMMIII.s    I>l.    l.\    I.IC.IO.N    AM)I\K. 

l.'iMcaii  (|iii  pn'crdr  j'ai  floiinô  aux  <  vliiidn's  diiii  a\«'  court  1(» 
iiniii  (le  (iis(ni('s  nu  rir  rondrlles. 

La  jMTr<)ralinii  (1rs  |)ir(tvs  peut  avoir  ô\^  op(^r<^o  en  faisnul 
luiiriKT  (III  |)rtit  l>al(»n  on  Iniis  sur  une  couclir  dr  sahlr  iiii 
iiiouillf,  cleinlur  sur  la  pirrro,  ou  prut-rln*  los  anri«*ns  liahi- 
laiits  (If  la  Qurhrada  (l«l  Toro  ri  de  la  l^una  (\v  .lujuv  eni- 
plosaii'iit-ils  Ci*  fon-t  |ii'iiiiitit  (pii  consiste  en  unr  pointe  de 
pi«'rn'  silicrusr  li\éc  au  Ixml  d  un  l)àton  (lu'oii  tourne  entre 
les  mains.  M.  von  dru  Sliiiini  335,  p.  io\<  reprodnil  un  de  ces 
insirunicnis  (pTil  iioiiiinr  (jiurlbohrrr  vu  allemand,  et  (ju'il  a  vu 
en  usa^e  (lie/,  les  Indiens  liahitant  la  réf^ion  des  sources  du 
liio  \in;;n.  D'après  li-s  ol)ser\ations  de  ce  Novaj^eur  C(del)re, 
nii  iiiritail  une  cou(die  de  sahlt-  lin  sur  la  pierre  (pi'on  voulait 
perlorer,  ri  Ion  laisjil  a^ir  I»'  Inid  sur  le  sahl.-,  (pu  |)nil)al)le- 
UM'iil  rliil  inoniil)'.  Hii  |)eut-ètre  Ifs  ludiciis  |)reliispanic|ues  de 
la  Piina  connaissaiiMil-ds  le  diillr  a  ar(liel  (pu  riait  rii  nsaj^e 
clir/,  certains  ln(li(>ns  chî  rAnn>ri(pie  du  Nord,  connue  les 
/unis.  \l.  .lames  St«'\enson  '336,  |il.xiii  (lniiii«>  une  int('*ressante 
plioto^rapliir  d'un  /^uûi  en  train  de  |)erlorer  des  tunpioises  au 
nioven  d  nii  de  ces  forets.  La  lorinr  l)iconi(pn'  du  creux  des 
perles  en  pierir  (pu  nous  occupriil  dnimntrr  (pir  la  perfora- 
lion  a  et("^  ^(MK'rali'iiiriil  opérée  des  deux  côt(!*s  de  la  pièce,  les 
creux  sr  rriicontraiil  au   niiliru. 

Lrs  perles  ont  sans  doute  servi,  en  j^eneral,  à  former  des 
(  olliris.  L('  collirr  de  Savat»»,  conservé  intact,  le  d('*inonlre,  et 
dailirnrs,  d.ms  1rs  s(''pnltnres,  on  les  troUNc  pres(pn'  toujours 
près  du  cou  des  s(jurlrttrs.  (ieprndant  elles  ont  (pH'l(|ueiois 
M  tMuploNëes  aussi  pour  d  antres  parures.  Ainsi  les  |M*lites 
perles  d(»  la  séri(»  n"  »'i  Inrrnl  lioii\rrs  dninrr  l'occiput  d  un 
s(jiirlrttr,  vr  (pu  sriiiMr  iiidiipirr  (pi Cllrs  ont  ser\i  (le  parure 
|M»ur  les  cheveux,  eidilees  dans  un  lil  tirs  Un.  La  prndel(Kpie 
en  cuivre  /i(f.  t.'ifi  (/.  de  Pucara  de  ilinc(»nada,  avec  son  lil  de 
suspension  cnn\rrl  <\r  prrlrs,  dnnr»r  aussi  un  exemple  d'un 
antre  i>ni|iloi. 

Les  pelles  lie  sont  pas egalemeiil  communes  dans  toutes  les 


f 


(i 


19 

I 


^jracpry^^y^^^j^^  ^^u^^ic^ 


Phot.  G.  Pissarro 


QUKBRADA    OEL    'loRO    ET    PuNA    DE   JujLY 

Gr.  liât. 


—  Perles,  pc-ndeloqucs  et  collier. 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  629 

ruines  ou  cimetières.  Ainsi  elles  étaient  assez  rares  à  Moro- 
huasi;  à  Puerta  de  Tastil,  je  n'en  ai  pas  rencontré;  à  Tastil, 
où  j'ai  fait  des  fouilles  pendant  plusieurs  jours,  une  seule 
perle  en  turquoise  fut  trouvée  sur  le  sol  des  ruines,  et  aucune 
dans  les  sépultures.  Au  contraire,  à  Golgota,  à  Quêta  et  à 
Sansana,  il  y  en  avait  beaucoup.  Dans  les  grottes  funéraires 
de  Sayate,  je  n'en  ai  pas  rencontré,  et  dans  celles  de  Pucarâ 
de  Piinconada,  j'en  ai  trouvé  très  peu;  mais,  par  contre,  il  y 
avait  quelques  petites  pendeloques  en  pierre,  de  différentes 
formes. 

La  matière  employée  le  plus  fréquemment  est  la  turquoise 
de  diverses  nuances  :  du  vert  clair  jusqu'à  un  vert  tirant  sur 
le  bleu  céleste.  Partout  où  j'ai  trouvé  des  pièces  d'enfilage,  la 
plupart  étaient  en  turquoise,  et,  comme  nous  le  verrons, 
presque  toutes  les  perles  trouvées  par  M.  E.  Sénéchal  de  la 
Grange  dans  des  sépultures  d'Indiens  Changos,  à  Chimba, 
sur  les  bords  de  la  baie  d'Antofagasta ,  sont  en  turquoise, 
ainsi  que  les  perles  qu'il  a  exhumées  à  Galama.  A  Ghimba,  il 
y  avait  également  des  perles  en  chrysocolle.  Mais  je  ne  connais 
pas  de  gisements  d'où  la  turquoise  a  pu  être  tirée,  quoique 
j'aie  souvent  questionné  les  Indiens  sur  ce  point.  D'ailleurs  le 
D""  G.  Bodenbender  (64),  dans  son  catalogue  des  minéraux  de 
la  Piépublique  Argentine,  ne  nomme  pas  la  turquoise,  et,  à  ma 
connaissance,  le  seul  minéralogiste  ayant  mentionné  un  gise- 
ment de  ce  minéral  dans  l'Amérique  du  Sud  est  M.  I.  Domeyko 
(118  iix,  p.  ^125),  qui  l'a  trouvé  à  San  Lorenzo,  dans  le  départe- 
ment de  Ligua  (province  d'Aconcagua,  Ghili).  Au  contraire, 
aux  Etats-Unis  on  exploite  actuellement  de  nombreux  gise- 
ments de  turquoises,  dans  les  Etats  du  Nouveau-Mexique, 
de  l'Arizone,  de  l'Alabama  et  du  Nevsr-Jersey.  Dans  plusieurs 
gisements  du  Nouveau -Mexique  on  a  trouvé  des  vestiges 
prouvant  qu'ils  ont  été  exploités  sur  une  vaste  échelle  à 
l'époque  préhistorique.  Au  Mexique,  où  les  bijoux  préhisj:)a- 
niques  en  turquoise  sont  communs,  on  a  récemment,  en 
igoS,  découvert  un  gisement  de  ce  minéral  dans  l'Etat   de 

H.  hi 


i(ini4I.R 


i,:jO  \\li«ji  ilhN    l>K    I.  \   nFU;iON    ANDI.NH 

Zacalrcas.  Dans  un  inéinoin'  de  M.  (icorge  F.  Kunz  188fcù), 
publié  dans  h*  rompt»'  roiuUi  dv  la  \\'  sossioii  du  (!(m«;rès 
iiitiTiiationai  drs  \iiirricainslrs,  a  Qiu'Ixt,  ou  trouNcra  li'>  d«'r- 
iiicTfs  iiouM'lIrs  sur  U'>  «;isi'iufuls  dr  tur(jUois«'>  daus  TAnir- 
ri(pir  srpli'iilrioualr.  AssunMiK'nt ,  tôt  ou  lard  ou  «mi  découvrira 
l'gairiurut  dans  l'AuuTi<pii"  nirridiouah'. 

Ou  !rou\r  aussi  prrscjur  partout  d«'s  priles  en  s<Mlalitr.  uiais 
ru  iM'lit  uoud)n',  j;éiiéral«Murut  drn\  nu  trois  pcrii's  vu  scxlalitr 
iKiur  riurpiaute  ou  immiI  eu  tuiMjuoisc.  Le  seul  eii<lroit  où  je 
n'eu  ai  ii.is  reuroutré  est  le  ciuirlitrc  de  fîoli^'ota.  \n  INtou  et 
eu  li<>li\ie,  ou  euiploxait  égaleuu'ul  ce  uiinerai  pour  faire  drs 
p«Mles.  H  lut  si«;ualé  la  |)reuiièrp  fois  en  Auiéricpir  par  MM.  K. 
l5aud)rr^M'r  el  K.  l''eussler  (49),  par  lixannii  drs  pirrrs  d'eu- 
lila''»'  *\*'  la  colltM-tiou  de  MM.  Stuhel  »  I  lî.  i^s.  M.  Slid)el  avait 
IrouvtMlrs  pirjfs  en  scKlalile  sur  ji-  sol  des  ruines  de  Tialnia- 
naco,  ainsi  cjue  des  fra«;n»euts  de  ce  uiinéral  (ju'il  croit  être  des 
déchets  de  Irur  fahricatiou.  M.  lîeiss  axait  é«(aleineut  a|)j>orté 
d'Vucoii  (pirl(pies-uiies  t\t'  ces  j)erles.  Suixaut  M.  Lacroiv,  la 
sudalite  avant  serxi  a  la  lal)rication  do  toutes  ces  |)erles  j)ro- 
viPiit  rertainenieiit  d'une  svénit<>  népliiliui(|ue,  hii-n  <pit>  cette 
roche  soit  actuelleuieiit  inconnue  dans  T AnuMUCiuc  du  Sud.  I)r 
rAinéri(pie  septentrionale,  on  conn.iit  un  certain  nond)re  de 
j;isenieuts  de  cette  roche  renlerinant  (h's  >ariélé.s  de  sodalitt» 
hlcui*  comparahles  à  la  nôtre.  De  ces  f^isenu'uts  proviiMuient 
les  s|ïécimrns  de  sodalite  (!••  r\méri(pie  du  Nord  (|ui  existent 
à  la  galerie  de  minéralogie  du  Muséum  d  liisloire  naturelle  de 
Taris  :  un  échantillon  pro\enant  de  Bancroft  (Ontario);  nu 
autre,  de  néphéliue  et  de  sodalite  hieue.  d.  Diingannon  (On- 
tario); un  Iroisièine  rapjMirlé  |)ar  M.  Lacroix  de  Kangerdlnar- 
Mik  ((inienlancr;  un  (piatriénn*  |)rovenanl  d»-  Ki<'lviug  Morse 
Pas»  (Oolomhie  hritanni(pie).  O  dernier  échantillon  a|)parlient 
h  la  collection  de  j)ierr«'s  précieuses  de  r\meri(|ue  seplenlrio- 
nale,  donnée  nu  Muséum  |)ar  M.  .1.  Pier|)out  Morgan.  Quoicnu' 
aucun  giseuuMit  similaire  m>  soit  connu  dans  la  Pnna,tres  prt>- 
hahlenu'ut    la  syénitc   néphilini(|ue   contenant  de  la  sodalite 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  G31 

existe  dans  les  masses  de  roches  érupth  es  qui  composent  une 
grande  partie  du  sol  de  ce  plateau.  M.  Bodenbender  (64,  p.  i25) 
dit  qu'il  possède  dans  sa  collection  minéralogique  un  spécimen 
de  sodalite  provenant  de  la  République  Argentine ,  mais  il  ne 
donne  pas  d'indication  plus  précise  de  la  localité. 

Le  silicate  de  cuivre  hydraté  ou  chrysocolle,  dont  nous 
avons  parlé  à  propos  de  l'ancienne  mine  à  Cobres,  fut  trouvé 
en  forme  de  perles  et  de  pendeloques  à  Pucarâ  de  Rinconada 
et  à  Chimba  seulement.  Au  Pérou  et  en  Bolivie,  on  rencontre 
souvent  des  pièces  d'enfdage  faites  de  ce  minéral. 

L'agate  ne  se  trouve  que  dans  le  collier  de  Sayate. 

Les  pièces  cylindriques  de  Lapaya,  mentionnées  page  287, 
reproduites ^</.  13  h,  et  ayant  probablement  formé  un  collier, 
sont  faites  avec  une  variété  compacte  de  muscovite ,  de  struc- 
ture cryptocristalline  et  de  couleur  vert  assez  foncé  ^^K 

Les  perles  de  couleur  noire  ou  sombre  sont  rares.  Les  n"'  7, 
8,  11  de  ^^fi(J'  1^9  en  donnent  quelques  spécimens,  qui  sont 
en  roches  volcaniques.  Une  autre  roche  volcanique ,  mais  d'une 
jolie  couleur  verte,  constitue  la  matière  dont  sont  faites  les 
grandes  perles  du  collier  de  Sayate. 

La  forme  et  le  mode  de  fabrication  des  pièces  d'enfdage 
trouvées  dans  les  ruines  préhispaniques  du  Pérou  et  de  la 
Bolivie  sont  les  mêmes  que  celles  des  perles  de  la  Quebrada 
del  Toro  et  de  la  Puna  de  Jujuy,  mais  la  turquoise  y  semble 
rarement  employée  ;  on  ne  la  rencontre  pas  parmi  les  perles 
décrites  et  figurées  par  MM.  Stûbel  et  Reiss  (340,  i,  pi.  30).  Celles 
qu'ils  reproduisent  sur  cette  planche  sont  en  cristal  de  roche, 
émeraude,  serpentine,  schiste chloriteu.v,  chrysocolle,  fluorine, 
sodalite,  calcaire,  stéatite  et  en  coquille.  Il  y  en  a  même  en 
substance  dentaire  de  mastodonte,  qui  proviennent  de  Mani- 
zales,  en  Colombie. 

*''  Avant   l'analyse    microscopique     et         rées   comme  étant   des    turquoises,  ainsi 
chimique,  ces  perles  avaient  été  considé-         qu'il  a  été  dit  page  237. 

'1 1 . 


it.yi 


WTIOI  III. s   |)|     l.\    HHCiloN    \M)I\F. 


l'I  (    \H  \    1)1.    IMNCnN  M)  \  ". 

\i>n»s  .'i\oir  IrnNriM'  la  pnriir  mi'I  <!••  li  |)laiin'  <!••  I*o7.im'Io>, 
i'.irri\.'ii  n  liiiirim.Ml.i ,  rlirl-lii'ii  du  (l('|Kirt(Mnriit  du  iiiôinc  nom. 
Il-  iir  m  \  aiT(^lai  (|in'  l<'  l«'in|)>  ucrcssairi'  |K>ur  ('(unplclrr 
iiips  provisions  ot  aclirlrr  du  lournij;»',  mais  ri  ln/.(>rn('  si'clie, 
ahsoluuHMit  nc^cessairrs  |x>Mi  nii  Nova^c  dans  ce  d(>|)art<>mfMit , 
où  il  n'v  a  nrrsfiur  pas  un  st-ul  hriii  d'Iirrhc.  Je  mr  dirij^rai 
(>nsuitr  >rrs  1rs  iiuportaufrs  ruinrs  df  l^icarâ,  situet's  à  <Mni- 
ron  jn  kilomrtrrs  au  sud  du  \dla^r  dr  iliucouada. 

M.  Aluhrosctii  23,  p.  8.%-85)  a  puhlii^  sur  ces  ruines  (pi(>l(pM*s 
renseignements  (im  Im  <>iil  ilr  louriii^  |)ar  M.  (irrlin;;. 
rnipioM'  .111  Must'c  (|r  La  iMaia.  uiai-^  (|iii  ^nnl  m  partie 
inexacts. 

Ruines.  —  L'anrieu  villaii^e  se  trouvait  sur  I  un  de^  petits 
plalr.ujx  fornir^s  par  le  ra\iin'ment  i\t-  I  uumeuse  croûte  de 
traclivte ''^  (nii  limite  la  |  daine  de  Pozuelos  au  Sud -Ouest, 
sVlendaut  vers  l'Ouest  jusipran  pud  du  massif  pal(W>7.oi(pie 
de  (]al)alon«;a,  et  (-ontinuanl.  \«'rs  le  Sud,  juscpià  (iasahindo. 
Cette  <(»urlie  trarliN licpir  est  divisée  en  plateaux  s<»|Mrés  |>ar 
un  lal)\rinlln'  de  ravins.  Mlle  a  une  surlare  pn*s(jue  horizon- 
tale, d Où  il  n'sullf  (pu-  Ions  les  plateaux  ont  à  |)eu  prrs  la 
même  hauteur.  Les  ra\ins  sont  d  une  largeur  très  \arial)le;  ils 
ont  (juehpielois  moins  de  l  oo"',  d  autres  fois  ils  srlar^dssrnt 
formant  de  véritables  jwtites  plaines  entourées  de  plateaux. 
La  rou|>e  srliématicpu'  /»ry.   t 'iO  donne  une   kIit  de  la  forma- 


">  Voir  Ir»  plAnrhr*  l.V-I.X.  insérée» 
■près  la  fMgp  r»()V 

*  (,r»  tr«rh\lr«  vtnl  iii<*l«nf?<'»  <lr  (la 
rilr».  «l'aiulr^ilr*  ri  i|r  rh\<>li(<'«  M.  Iji 
rn»i».  «pH»*  une  cimir  mirmMrnpu|UP .  n 
ilrlrnninr  la  rorlic  du  plalrau  de  Purara 
rnminr  dp  l«  Jarilf  n  hinlile.  C.'r%\  iinr 
rnrhr  «olcaniqiir  lrr«  rirhr  m  verrr  incn- 


lorr,  w  montrant,  au  niicro«copr.  Irw 
«*lirô.  ¥À\r  te  coinpose  dr  biolilr  inica). 
do  ipiarli  ri  d'un  plau'i'X"!**''  don!  qiicl- 
ipir»  IviH*!»   «îkv»   l>a«i«pir»  allr  n 

dr»inr.  inaclr«  »iiivanl  le»  lor  ii.* 

d«>  Carlahad.  Cet  mint^raui  rii»lcnl  rn 
f^rand»  rri^laux  Iré»  bris*-»  qnî  iir  «<»nl  pa» 
«ccumiva^nc»  dr  niirrolilr»  li>|ii*|Mtluipir«. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUV. 


()33 


tion  de  ces  plateaux.  L'action  continuelle  de  l'air  et  de  l'eau  sé- 
pare et  fait  tomber  des  blocs  prismatiques,  qui,  brisés  dans 
leur  chute,  forment  un  entassement  d'éboulis  (^/j  au  pied  du 
plateau.  Les  éboulis  atteignent  en  général  plus  de  la  moitié 
de  la  hauteur  des  plateaux.  Les  flancs  de  ceux-ci,  au-dessus 
des  éboulis,  sont  toujours  parfaitement  perpendiculaires.  Le 
sol  des  ravins  et  de  la  plaine  est  couvert  d'une  couche  de 
terre  et  de  sable  apportés  par  les  eaux.  Dans  les  endroits  où 
les  ruisseaux  ont  dénudé  le  fond ,  on  reconnaît  les  roches  tra- 
chytiques.  Les  terres  de  déblayage  qui  les  couvrent  n'ont 
souvent  que  i  ou  2°"  de  profondeur. 


C      GroU&  /\4Jiéreur-e;  cr'euj-ée'  peu-  l'eai^^ 
ti>     EboulLr  de  /r'ac7iijt^ 


Fig.  i3o.  —  Pucarâ  de  Rinconada.  Coupe  schématique  d'un  plateau  de  trachyte 
avec  grotte  funéraire. 


Le  plateau  sur  lequel  se  trouvent  les  ruines  est  situé  sur  la 
lisière  de  la  plaine  de  Pozuelos.  Du  haut  de  ce  plateau,  on 
domine  celle-ci  tout  entière.  A  TEst,  on  voit  le  Pan  de  Azùcar, 
montagne  isolée,  de  forme  conique,  et  à  farrière-plan  la  chaîne 
de  Cochinoca.  Vers  le  Nord  la  plaine  continue  sans  interrup- 
tion jusqu'à  la  frontière  bolivienne.  A  l'Ouest,  par- dessus  la 
couche  trachytique,  s'élèvent  la  Sierra  de  Cabalonga  et  la  Sierra 
de  San  José,  séparant  cette  plaine  de  la  vallée  ou  quebrada 


n.Ti  ANTIQIITKS  DE  LA  RKfilON   ANDINK. 

Inrmt'e  par  \v  Kio  Urusinavo,  affliUMit  du  Rio  Sanjuaiiinayo'", 
(Hil,à  travers  le  haut  platrau  lM)liNieii,  va  rejoiudrr  \r  Pilc»»- 
inavn. 

La  /ùy.  I.'il  inoutn-  Ir  platrau  vu  flu  \onl.  11  a  ruxiroii 
I  .'^o"  (Ir  loM'nn'ur,  Ho'"  (\r  Inrjrcur  et  lo"  (le  liauli'ur.  La  sur- 
face  en  est  bien  nlalr  il  couNerte  d  une  couche  de  terre  de  i" 
d'épaisseur  iiiaxiniuni.  Le  ])lateau  est  coni|)leleineut  iuacces- 
sihle,  sauf  du  (*ôté  sud  p.ir  un  (  hrimii  aihlicirl  ni  hu  rt ,  très 
es<*ar|M*  et  a\aiil  nioins  (h*  i  ""  de  larj^eur.  \  liiMhml  où  ce 
chi'iiiiii  ahoulil  sur  le  nl.ilfaii.  rii  a  sm  |i-  pi, m.  If  iinir  d«' 
circoiaallation  du  village  est  |)articuhen  lueut  solide  et  hien 
construit,  (le  |)lateau  iif  présenir  |)as  de  «grottes  naturelles 
dans  M's  flancs,  coninir  j)lusieurs  autres  |)lateau\  des  envi- 
rons. 

Sur  le  pi. in  juj.  I.'i.'i  -,  on  \oil  la  disposition  des  ruines,  .l'ai 
dressf»  ce  croquis  d'après  h'N  nif^nirs  (pi.-  j\  ;ii  prises;  cep<Mi- 
dant,  lis  murs  étaiil  m  partie  conipleirnient  démolis  du  côté 
ouest  (In  \illa«;e,  il  a  él«'  (pnlijnclois  dilVnih'  d'en  retrouNer 
la  direction  aNer  exarlitnd)'. 

Les  murs  sont  des  pircas  h.ilirs  a\ec  des  pierres  de  la  nuMue 
roche  dont  est  formé  le  plateau  et  prises  piohahlement  parmi 
les  éhoulis.  (!es  pierres  assez  dures  sont  aplaties,  à  cause  de 
l.i  lissdil»'  (\r  la  roche,  fc^lhvs  sont,  pour  (  ••  niolil,  hien  sujW'- 
rieures  pour  la  constriu  lion  drs  miMN  aux  j>ierres  roulées  (les 
puras  d'autres  ruines,  j)ar  «xcmple  de  relies  de  Taslil.  On 
\oit  ///y.  /.ïî?  la  structure  (\r  l'un  de  ces  murs,  ils  .sont  en  gé- 
néral conservés  juscjtrà  r"de  li.inlenr.  parfois  jusrpr.'i  i".^o. 
i^' épaisseur  est  de  o'"  5o  à  o""  60. 


*"'  Cr  nom  f>l  cnni|>oM^  ihi  nom  r»|»n- 
gnol  Sait  Juan  (<uiin(  Jran)  et  ilii  mol 
«|iiirhii«  mayo  {n>wrv).  l^hm  la  lilli^mliin' 
«rrlirtiliif^iqur.  on  Ta  rrril  k  lort  •  .S«n  Juan 
t\r  \|a>o*  ;  S.iinl  Jr<«n  lie-Mai] .  m  rn>\.inl 
(|u  il  *°a^>il  tlii  fiiiii«  (Ir  niai.  |MMi«lAnl  Ir 
•|ui'l  on!  liru  li^  f^lr»  cir  llnilc^prniUnro 
dr  la  IWpuhiic|ur  Argentine. 


(*'  M.  Amhmarlli  23.  p.  S3]  |Hibiic  un 
plan  tli*  Piirara  cir  Hinronada.  drcM^  par 
M.  (ii'rling.  Fji  rom|»aranl  ci>  rrorpii»  avpr 
Ir  mirn.  on  nr  Inuivo  pa«  une  truie  ligne 
v^mlil.ililr  »ur  l'un  rt  Mir  l'aulrr.  I.<*  pian 
ilr  M  (irrling  r»(  lollcnioni  fantaiMstr. 
qu'on  nr  peut  «'rnip^her  dr  douter  qu'il 
•oil  vraiment  monté  Mir  le  plateau. 


Pl.  LIV. 


Fig.  .3. 


Plateau  sur  lequel  est  situé  le  village  preliispauK[ue  de  Pucarâ  de  Rinconada. 
\  u  du  Nord. 


l'"ig.  i32.  —  i'ucarà  de  Ilinconada.   I\irlii'dis  ruines  du  village  j)iTlMsj)aiii(|ue 
[c  sur  le  plan  lig.  i33). 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JU.TUV.  G35 

La  forme  et  la  disposition  des  constructions  sont  beaucoup 
plus  variées  à  Pucarâ  de  Rinconada  que  dans  les  ruines  de  la 
Quebrada  del  Toro.  Tandis  qu'à  Moroliuasi ,  à  Puerta  de  Tastil 
et  à  Tastil,  presque  tous  les  enclos  sont  rectangulaires  et  ont 
à  peu  près  les  mêmes  dimensions,  à  Pucarâ  nous  voyons  des 
enclos  de  diverses  formes  et  dimensions,  et,  d'autre  part,  de 
grands  enclos  ayant  jusqu'à  lô'^x  lô"",  dans  l'intérieur  des- 
quels se  trouvent  de  petites  «  chambres  »  de  4  à  5°"  de  côté. 
Cependant,  à  l'Ouest,  les  constructions  sont  plus  uniformes  : 
là  dominent  presque  exclusivement  les  enclos  carrés  ou  rec- 
tangulaires de  5  à  6™  de  côté,  sans  «chambres»  intérieures. 
On  est  tenté  de  s'imaginer  que  cette  partie  a  été  le  «  quartier 
populaire  »  de  la  ville,  et  que  le  «  quartier  aristocratique  »  était 
à  l'Est.  Des  rues  tortueuses,  au  niveau  du  sol  naturel,  renfer- 
mées entre  des  murs ,  réunissent  les  différentes  parties  du  vil- 
lage. Ces  rues  sont  indiquées  sur  le  plan  lorsque  j'ai  pu  les 
tracer  avec  certitude,  ce  qui  n'a  pas  toujours  été  possible  à 
l'Ouest,  où  des  pircas  tombées  empêchaient  de  les  suivre. 
Quelques-unes  des  rues  se  terminent  en  cul-de-sac,  et,  comme 
à  Tastil,  beaucoup  d'enclos  ne  touchent  pas  les  rues;  il  y  faut 
passer  par-dessus  les  murs  de  plusieurs  autres  enclos,  pour 
atteindre  une  rue. 

A  côté  de  l'entrée  a  est  située  une  grande  construction  h, 
de  8™  de  longueur  sur  4""  de  largeur,  mesures  intérieures.  Elle 
est  bâtie  plus  soigneusement  que  les  autres,  avec  des  dalles  en 
trachyte  spécialement  choisies;  ses  murs  ont  plus  d'épaisseur 
que  les  autres  murs  du  village  et  sont  encore  bien  conservés 
jusqu'à  plus  de  i"  5o  de  hauteur.  Cette  maison  est  la  seule 
pourvue  d'une  grande  porte,  au  milieu  de  la  faça(h*  (h)nnant 
sur  le  village.  Derrière  la  maison,  il  y  a  une  petite  cliambre 
semi-circulaire  reliée  au  mur,  mais  qui  n'a  pas  d'ouverture  ou 
d'issue  d'aucune  sorte.  En  parlant,  page  ^ly,  des  ruines  de? 
Lapaya,  nous  avons  vu  que  dans  ce  dernier  village  préhispn- 
nique  il  existe  aussi  une  maison  de  construction  spéciale, 
comme  celle  que  nous  venons  de  décrire.  Quelle  était  la  desli- 


6S6  AMIQIITÉS  DE  LA   HKGION   ANDINE. 

nation  (l«*  ces  maisons?  Peut-tHre  étaienl-ce  ies  habitalion^  du 
cln'f  ou  l)irn  (l«*s  iocaux  (lrstin<^s  aux  asseml)lées,  coninir  la 
(lasa  (Ir  la  C.nmuiiitlail  (lu  Nilla«;e  nuxln  nf  (l«'  Suscjues? 


KÏK.   i33.         Porarâ  lir  Hinmnaila.  IMan  ilii  «ilUitr  pn''lii*|MiiiK|ur.         l'X'Itolk!  i  i/iooo. 

].rs  porlrs  sont  tn-s  rares  dans  les  murs  de  l'ancien  villaj;e 
t\r  Pur.ir.i  ri  Ir  hon  rial  de  rons«T\alion  dr  rrs  murs  pernu'! 
d  ailirnuT  (|w«'  l.i  plupart  des  enclos  n  (>n  ont  jamais  eu;  ceux-ci 
ne  communi(pirnt  |)as  non  plus  avec  les  rues  |)ar  des  i)ortes. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY. 


637 


Nous  nous  retrouvons  ici,  comme  dans  la  plupart  des  ruines 
de  la  région  diaguite  et  dans  celles  de  la  Quebrada  del  Toro, 
en  face  du  même  problème  au  sujet  des  communications  entre 
les  divers  enclos  :  on  ne  peut  les  expliquer  qu  au  moyen 
d'échelles.  Les  quatre  ou  cinq  portes  que  j'ai  vues,  toutes  de 
petites  dimensions,  i""  de  hauteur  sur  o°'5o  de  largeur,  ser- 
vaient d'entrée  à  de  petites  «  chambres  »  situées  à  l'intérieur 
de  grands  enclos.  Au  pied  du  mur 
d'une  construction  ayant  la  forme 
d'un  quart  de  cercle  et  qui  se  trou- 
vait dans  le  coin  d'un  grand  enclos , 
non   loin  de  feutrée  a,  il  y  a  une 


ouverture  rectangulaire  de  o"5o 
Xo'^ôo,  c'est-à-dire  si  petite  qu'un 
homme  adulte  ne  peut  y  entrer  qu'à 
plat  ventre. 

Dans  de  nombreux  enclos,  la 
moitié  environ,  se  dressent,  debout, 
des  pierres  cylindriques,  taillées  ar- 
tificiellement en  dacite  tendre.  Pres- 
que tous  ces  «  menhirs  »  sont  main- 
tenant tombés,  mais  leur  position  IMkn^' 
démontre  qu'ils  avaient  été  placés 
dans  le  centre  des  enclos.  Ce  n'est 
que  dans  les  petits  enclos  que  fon 
rencontre  des  pierres  de  cette  caté-   f^'s-  ^'^^  —  î'^^a'-â  do  Rincona.ia. 

^  T      .  ,  .  «Menhir»  (c  sur  le  plan /?(/.  133). 

gorie  ;  dans  les  grands  je  n  en  ai  pas  1/20  gr.  nat. 

trouvé.  L'un  des  plus  grands  de  ces 

«menhirs»  est  reproduit  de  deux  côtés  fuj.  134.  Il  a  r"(S8 
de  hauteur,  o'^gG  de  circonférence  et  o"'3o  de  diamètre. 
L'extrémité  inférieure,  introduite  dans  le  sol,  est  arrondie; 
le  sommet  est  légèrement  aplati  des  deux  côtés;  à  o''''2'^  de 
l'extrémité  supérieure  une  rainure  est  esquissée,  ressemblai! l 
un  peu  à  la  gorge  des  haches  de  pierre.  Ce  même  «  menhir  » 
se  voit  sur  la  photographie  fig.  132,  et  sa  place  est  marquée  c 


«3«  WTIQIITKS  DK  LA   HKCION   ANDINF. 

sur  \t'  phiii.  Qii«|(jin»î*-uiis  de  ces  «  ineiiliirs  •  ont  des  jçorj^es, 
d'autres  n'en  ont  pas,  mais  tous  sont  cvlindricjues,  \ariant  dr 
i"  à  I*  dr  liautrur.  (!es  pij'rri's  corres|)ondent  à  celles  (jue  l'on 
IrouM*  souNrnl  plantées  drhnut  dans  les  ruines  d«*  la  ré;^ion 
din^Miili'  il  dont  nous  avons  parif  pa»;»'  107,  et  aussi  aux 
dallfs  jMi  pirrn'  \erle  des  enrlr>s  de    I  a>lil,  décrites  pa«;e  ^^70. 

Dans  la  plupart  des  enclos,  il  v  avait  des  pierres  à  surface 
li'gèrenuMit  concave  destinées  à  hrover  les  grains.  Ces  mrtalcs 
ne  sont  pas  à  proprenirnl  parlrr  drs  niortiiM's,  la  concavit»'  de 
lf>ur  surface  étant  trop  pni  |)rolon(l<'  pour  (|n On  leur  donne 
ce  nom.  \\s  portent  des  traces  d'un  lon^  u>a^e  vi  sont  tous 
faits  (\r  (piart/itr  micacé  ' ,  rochr  durr  (pii,  d'après  les  Indiens, 
ne  sr  trouM'  pas  auv  en\ irons  de  Pucara,  mais  (pii  doit  avoir 
été  a|>|)ortée  dr  loin.  La  lonj^ueur  de  ces  métalt's  est  générale- 
nit'iil  df»  ()".*>o  à  o"(>t). 

lin  louill.nit,  il  I  ^'>^l  «lu  Nilla^M-,  |'.ii  découvert  dans  dru\  en- 
clos une  sorlf  de  cli.iinhres  soulerrauies  d'enN  non  1'"  de  r«>l«', 
formées  de  i^iandes  dalles  de  dacite.  Te  ne  sont  pas  là  des 
sépultures  :  les  ossements  humains,  en  elle!,  v  faisaient  défaut; 
les  seuls  dehris  «•laienl  <piel(pies  os  brisés  de  liuanaco  et  de 
vif(o«jne.  PeutH'tre  étaienl-ee  des  ^'arde-inan;;er  ou  des  raclietles 
pour  les  ohjels  précieux. 

I  .11  loudie  e|;alemeu!  le  sol  d;ni^  |)lusieurs  autres  endroits 
des  ruines  et  j'en  ai  evlinmé  lieaucoup  de  morceaux  de  jK)tt»rie, 
de  nond>ren\  ira<;ments  (\v  ces  haches  |)lates  en  piern*  schis- 
loïde,  si  caracti*i'isli(pn's  de  toute  la  réf;[ion,  et  dont  j'ai  troux»' 
un  grand  nond)re  entières,  rej)resentées  //ry.  /.V/V,  dans  les 
grottes  d«»s  environs;  enfin,  des  (»s  i\v  huanaco  et  de  xigogne, 
mais  peu  <ros  (pir  I  nu  j)uisse  attribuer  avec  certitude  au  lama. 

I.a  |M)terie  consistait  pres<pn'  Inule  en  fragments  de  très 
grands  récipients,  h  |)arois  épaiss<>s  et  |>ourvues  danses,  <le 
pâte    gn)ssiére,    sans   décor,    (iftinme    sur    le    plateau    il    na 

'*'  Dpirnninr   |tar    M.  luirroii.  Fomu'         Irllr»  i\f  tnuacovitc.  avec  quoique»  minr 
lirllniirnl  (\i'  i|ii.iiii  ri  ilr  finr^  |Mil  mut  iirTO*»oirr« .  romnir  U  tourmâlinr. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  639 

jamais  pu  y  avoir  de  source  d'eau,  les  anciens  habitants  de 
Pucarà  ont  dû  apporter  leur  eau  d'une  source  qui  existe  encore 
dans  le  ravin,  à  quelques  centaines  de  mètres  de  distance  du 
plateau.  Il  était  alors  nécessaire,  surtout  en  cas  de  siège,  d'en 
avoir  de  grandes  provisions.  Ainsi  s'explique  la  surprenante 
quantité  de  débris  de  ces  grands  récipients  en  terre  cuite  dont 
les  fragments  démontrent  qu'ils  avaient  en  général  une  hauteur 
de  o'^So  à  i"". 

On  trouvait  aussi  des  débris  de  poterie  plus  fine ,  provenant 
de  vases  et  d'écuelles  de  formes  simples,  quelques-uns  engobés 
avec  de  la  terre  ocreuse  rouge,  presque  tous  sans  décor  ou 
ornés  simplement  de  lignes  noires,  ha  ficj.  lâl  représente  un 
grand  fragment  d'une  de  ces  écuelles  qui,  avant  d'être  cassée, 
avait  o'"  35  de  diamètre  et  o"i2  environ  de  hauteur.  Cette 
pièce  est  intéressante  par  son  décor  de  lignes  noires  quadrillées 
qui  ressemble  parfaitement  à  celui  d'autres  poteries  que  j'ai 
trouvées  à  Morohuasi  et  à  Tastil,  lesquelles  sont  reproduites 
fi(j.  70  et  85. 

L'anneau  en  ipierre  fig.  lââ  f,f',  en  andésite  décomposée, 
provient  aussi  du  sol  de  l'un  des  enclos.  Cet  anneau  pèse  SSô^*" 
et  a  ©""oQ  de  diamètre  extérieur  maximum  et  o™o4  de  hauteur 
(épaisseur);  le  trou  a  o^oil\,  de  diamètre  minimum.  C'est  la 
première  fois  qu'une  pierre  perforée  de  ce  genre,  si  communes 
au  contraire  dans  d'autres  parties  de  l'Amérique,  a  été  ren- 
contrée dans  cette  région.  Je  parlerai  de  ces  pierres  plus  en 
détail,  en  décrivant  les  pièces  similaires  que  j'ai  trouvées  à 
Pozuelos.  La  pierre  ronde,  y?^.  iàO  e,  de  o^'oy  de  diamètre 
maximum  et  de  o™o53  de  hauteur,  provient  également  des 
ruines.  Elle  a  une  concavité  de  chaque  côté,  mais  peu  pro- 
fonde. Peut-être  s'agit-il  d'un  anneau  de  pierre  comme  celui 
que  nous  venons  de  décrire,  mais  dont  la  perforation  était  à 
peine  commencée. 

Le  fragment, y/</.  1Â0  c,  de  o"'oi'.^  d'épaisseur,  est  la  moitié 
d'un  de  ces  outils  en  pierre  schisteuse,  en  forme  de  croissant, 
semblable  à  ceux  de  Quêta  qui  sont  décrits  plus  haut  et  repro- 


6^0  \NTI(HITKS  DK  LA   REGION    ANDINE. 

duils //(/.  l'jfj  a.  h.  t.  La  //</.  I.'W  /  rtipiéseiiie  un  autre  de  ces 
outiU.  Ces  deux  pièces  ont  été  trouvées  dans  le  sol  des  ruines. 

L'objet  fuj.  L'iiS  h  est  un  tnjxt  ou  peut-être  plutôt  un  instru- 
ment cîe  tissa«;e,  lait  de  la  moitié  d'un  métatarsien  Tendu  de 
lama  ou  de  huanaco.  Du  rofé  NJsihle  sur  la  llj^ure,  on  voit  les 
traci's  de  la  coiuaNite  natureile  de  l'os.  Ci'tte  pièce  a  o"*  l .')  de 
longueur.  LU»'  a  été  trouvée  dans  le  sol  de  l'un  des  enclos. 

Sur  Ir  sol  (lu  jil.ili-.m  j  ai  iciicontré,  m  <»ulrf,  d»-  prlites 
perles  perforées,  en  lurtpioise,  et  deux  ou  trni>  pointes  de 
lleclies  identi(pies  à  celles  des  jçrottes  funéraires  dont  la  fuj.  î  12, 
n'  42  (page  ^7^]^  montre  un  spécimen,  et  Ivsftu.  I,'i7 aai  î3Sa 
trois  autres  avec  leurs  llamp(•>^.  H  n\  .nait  pa^  (\v  pointrs  dr 
IUmIh's  d'autres  itunies. 

Au  cours  de  mes  fouilles  sur  !••  plalrao,  |r  n  ai  rxliumé  des 
os  Inimains  (Mir  dans  un  >ciil  riKJrnit,  mannié  d  sur  le  pl.iu. 
C'étall  un  s(jinlrllr  riilnr,  (pu  se  IroiiNait  couché  sur  le  dos, 
pres(pi«'  iinincdiatement  au-d«'ssnus  de  la  surface  du  sol,  <'n 
drlicirs  drs  riiclos,  pn-s  du  Ixud  du  plalrau.  Les  OS  étaient 
dishxpies  et  en  partir  drtruits  par  le  pirtiiirment  sur  le  sol, 
mais,  chose  curieiisr,  Ir  criiiir  «'tait  assr/.  hieii  conservé.  Il 
présiMile  la  déformation  cum'ilorme  couchée,  1res  prononcée, 
déformation  (pii  était  rare  dans  les  grottes  funéraires  des  en- 
virons. Ce  cràni'  poilr  Ir  n"  3u  dans  InuNi.ii;»'  <l>i  h' (  ,|jrr\iii 
99.  1  III i.  11  v  avait,  auj)rés  du  scpudette,  des  os  hri.ses  de 
huanaco  et  des  morceaux  di*  cliarixin.  ( .  rs|  le  srui  cadaxre 
(h'  Pucarâ  cpii  ait  été  Irome  en  dehors  des  gn»ltes  srpulcrales. 
|)es  circonsl.nuTs  parliculirres,  avant  ra|)j)ort  à  la  mort  dr  ce 
^njrl.  pourraient  seulement  e\pll<jii»T  crltr  anomalie. 

Grottes  funéraires.  -  l)<u\  plalraux  situes  a  l'ouest  de 
celui  ou  sr  trouM'iit  Ifs  niiiirs  ^\r  Pucarâ  pn'senlent  ties 
grottes  ou  les  hahilants  de  ce  >ill.igeout  rusjM'Ii  h»urs  inortâ. 
Les  trois  |)lateaux  .sont  s«^|>arés  entre  eux  |)ar  des  ravins  de 
aoo*  de  largeur  environ.  I^a  formation  des  grottes  s<^  voit  sur 
la  coupey/<y.  L'iO  c.  Llles  sont  toutes  sur  la  ligue  ou  .se  termine 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  611 

la  partie  perpendiculaire  du  mur  trachytique  [b)  et  où  com- 
mence l'entassement  d'éboulis  [cl);  elles  ont  été  creusées  par 
l'action  de  l'eau  sur  la  roche,  qui  est  très  tendre.  Je  n'ai  pas 
observé  de  traces  d'un  approfondissement  artificiel  de  ces 
creux.  En  dehors  des  grottes  de  ces  deux  plateaux,  il  doit  y 
avoir  d'autres  sépultures  de  la  même  catégorie  dans  les  plateaux 
des  environs.  Les  Indiens  disaient,  en  effet,  qu'il  n'était  pas  rare 
de  trouver  des  grottes  sépulcrales  même  à  une  assez  grande  dis- 
tance de  Pucarâ,  mais  il  lut  impossible  de  les  leur  faire  mon- 
trer, par  peur  de  la  vengeance  des  antujuos  dérangés  dans  leur 
sommeil  éternel.  Ces  dires  des  Indiens  sont  vraisemblables,  car 
le  nombre  des  morts  dans  les  grottes  des  deux  plateaux  men- 
tionnés ne  correspond  pas  du  tout  à  un  village  aussi  grand 
que  celui  de  Pucarâ.  A  environ  600™  au  nord -est  des  ruines, 
isolé  dans  la  plaine,  se  trouve  un  petit  plateau  très  miné,  très 
déformé  et  très  morcelé  par  l'érosion,  où  j'ai  trouvé  aussi  des 
grottes  funéraires,  mais,  à  une  exception  près,  complètement 
détruites  et  dépouillées  de  leur  contenu.  C'est  sur  ce  même 
plateau,  comme  nous  le  verrons  plus  loin,  qu'il  y  a  de  nom- 
breuses figures  de  lamas  gravées  sur  les  rochers.  Les  Indiens 
ont  un  nom  spécial  pour  les  grottes  funéraires;  ils  les  ap- 
pellent J)OtOS. 

J'ai  fouillé  une  vingtaine  de  grottes  ;  dans  la  moitié  les 
cadavres  étaient  dans  un  assez  bon  état  de  conservation.  Ces 
grottes  avaient  été  pourtant  visitées  par  les  chercheurs  de 
trésors,  mais  ceux-ci  s'étaient  bornés  à  fouiller  légèremcMit  les 
cadavres  et  ils  les  avaient  même  quelquefois  laissés  dans  leur 
position  primitive. 

Les  grottes  ont  des  dimensions  à  peu  près  uniformes  :  :^"'  de 
hauteur,  environ  2™  de  profondeur  et  3  à  4"'  de  largeur.  L'ou- 
verture est  en  général  d'une  forme  circulaire  irréguhère, 
d'environ  i°'5o  de  diamètre;  les  parois,  le  plafond  et  le  sol 
sont  concaves  :  la  ficj.  130  c  en  montre  une  coupe  normale. 
Toutes  les  grottes  avaient  été  fermées  par  des  murs  en  pierres 
assemblées  avec  de  la  terre  glaise;  comme  nous  l'avons  déjà 


i,,2  WTinilTKS   I>K   I.  \    itK(.lUN    ANDINK. 

VU,  ('«'sl  aussi  \v  cas  |X)ur  \vs  j;rotU*s  funérairrs  de  Sas  aie  et  de 
louli'  la  réj^ion.  (^es  murs  sont  inaiul«Miaiit ,  ou  compIrlenxMi! 
rasrs,  ou  a  moitié  écroulés  :  U'i>  clierclieurs  de  Iresors  .soûl 
ualurrllruirnl  lr>  auliMirs  de  ces  dégàls. 

La  couca\ilé  du  sol  des  j^rolles  «'st  n'iMj)lir  d  uii«'  couche 
dr  sahlr  d*ru\irou  o".'h)  dépaissrui,  :ij)|M)rlé  sans  douh'  j)ar  le 
mmI.  ann's  la  deslrucliou  des  iimis  (jui  Irrmaienl  les  f(n)lles. 
\l.  \nii  llosrn  '318.  p.  4)  rapporlr  I»'  iiu'Iih'  Hiit  nu  sujrl  des 
groltcs  (luil  a  examinées  à  (^asahiiulo,  mais,  sui\aul  sou  ttpi- 
niou,  la  conclu'  de  sahle  aurail  déjà  exislé  lors(|Uon  a  déjH)sé 
1rs  morts  dans  la  grotte,  et  crnx-ci  auraient  ele  enterrés  dans 
le  sahle.  Il  insinue  ménu'  (jin'  1rs  murs  avaient  eu  |X3ur  but 
(rrmiMclM'r  !••  \«iil  d  ridr\er  ce  sahle.  Ci'llr  «'\|)li(ahon  est  tout 
à  lait  in>  raisrMd)lal)lr,  coiiiinr  la  position  des  cadavres  de 
Pucarâ  le  démontre.  Il  \  a\ait  en  ellel  plusieurs  cadavres  assis 
nres(jui'  sur  la  roche  et  recouverts  de  sahle  jusqu'à  la  taille  à 
peine.  Or  il  est  impossible  (jne  l'on  ait  creusé  un  trou  pour  v 
laire  entrer  uni(piement  la  partie  inlerieuie  du  corps.  A  Pucarà 
aussi  hieuipia  (iasahindo',  les  cadavres  ont  certainement  tou- 
jours été  déiMisés  dans  la  grotte  ni  poMlimi  assisi*,  sans  être 
eiilern's.  Le  sahle  a  ••!(•  .ippoite  ultenenremeiil  par  h*  \ent  et 
est  entré  jiar  les  fissures  des  murs. 

(.harpu*  grotte  contenait  eu  général  (piatre  ou  ciufj  caflavres, 
parfois  jus(pi'à  sept  ou  huit;  dans  une  seule  grotte  il  n'v  avait 
(pie  d(Mix  cada\res,  mais  aucune  n'en  aNait  moins.  La  plupart 
des  cadaM'es  étaient  des  adultes;  il  v  avait  |)eu  d  enfants  Là  ou 
la  grotte  n'avait  pas  été  Iroj»  bouleversée,  on  |>ouvait  se  n'udre 
compte  (pir  1rs  morts  axaient  ete  placés  h'  long  des  parois, 
dans  leur  |>osilion  accrouj)ie  hahiliielle,  les  jamhes  rejïliées  sur 
la  poitrine  et  les  genoux  touchnut  prescpie  le  menton.  Les 
hras  axaient  dilTériMiles  |)ositions,  mais  ils  etaitMit  aussi  tou- 
jours plus  ou  moins  re|>liés  sur  la  |K)ilrine.  Lu  général,  la 
chair  n  était  j)as  hit'ii  conservée.  Plusieurs  cadaxri's  gardaient 
encore  leurs  cheveux  arrangés  en  tresses,  de  la  manière  déjà 
décrile  à  pn>|v»s  des  cadavres  de  Savate.  Comme  à  Sayale  et 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  043 

à  Calama ,  il  y  a  avait  à  Pucarâ  des  cadavres  ayant  les  cheveux 
blancs. 

Les  crânes  recueillis  dans  les  grottes  funéraires  de  Pucarâ 
de  Rinconada  portent,  dans  l'ouvrage  du  D""  Chervin  (99,  t.  m), 
les  n°'  25,  26,  27,  28,  29,  3i,  33,  34,  35,  36,  37. 
Tous  ces  crânes  proviennent  des  grottes  situées  à  l'ouest  des 
ruines.  Le  squelette  n"  3o  a  été  trouvé  dans  l'une  des  grottes 
du  petit  plateau  isolé,  au  nord-est  des  ruines.  De  ce  cadavre 
il  ne  restait  que  les  os  réunis  par  leurs  ligaments.  La  chair  et 
les  vêtements  avaient  disparu,  et,  autour  du  squelette,  je  n'ai 
rencontré  aucun  objet  qui  pût  avoir  un  rapport  quelconque 
avec  le  mort. 

Les  vêtements  des  cadavres  de  Pucarâ  étaient  tous  presque 
détruits  par  l'action  du  temps  :  je  n'ai  pu  recueillir  que  de 
petits  fragments  d'étoffes  semblables  à  ceux  de  Savate  comme 
technique  textile,  dessin  et  couleurs.  En  dehors  de  ces  étoffes 
en  laine  de  lama,  il  y  avait  à  Pucarâ  d'autres  tissus  en  fdDres 
végétales,  provenant  probablement  de  l'une  des  broméliacées 
qui  existent  dans  le  pays,  peut-être  d'une  Pitcairnia.  Ces  der- 
niers tissus  ressemblent  aux  gilets  en  fibres  de  Bromelia  Serra, 
Griseb.,  employés  par  les  Matacos  et  autres  Indiens  du  Chaco 
comme  cottes  de  mailles  pour  se  protéger  contre  les  flèches  de 
l'ennemi. 

Parmi  les  objets  trouvés  dans  les  grottes  de  Pucarâ,  les  arcs 
et  les  flèches  étaient  très  communs.  Les  arcs  étaient  tous  brisés; 
lay?<y.  135  donne  la  section  de  fun  d'eux,  très  semblable  à 
celle  de  deux  arcs  de  Santa  Catalina,  dont  des  coupes  sont 
figurées  par  M.  Lehmann-Nitsche  (210,  p.  5).  Le  bois  de  ces  arcs 
n'est  pas  originaire  de  la  Puna;  il  n'y  a  aucun  arbre  sur  le 
haut  plateau  susceptible  de  l'avoir  fourni.  Ce  bois,  de  même 
que  celui  qui  a  servi  à  la  fabrication  des  autres  outils  trouvés 
dans  les  ruines  et  dans  les  cimetières  de  la  Puna,  ainsi  que 
la  plus  grande  partie  du  bois  des  outils  préhispaiiiques  de  la 
Quebrada  del  Toro,  a  dû  être  apporté  du  Chaco  ou  des  vallées 


fii'i  WTIQUITh.S   m.   \.\   i;h(.l(>N    ANHINF. 

fie  Jujuv  pt  (\v  Salla.  Ce  fait  i\\w  \v>  liidifiis  de  la  réf^ioii 
.iiidiiu'  clirrcliaioiil  l«*  bois  dans  la  basse  lerre,  à  de  longues 
dislaiicrs,  est  roidiriné  par  le  \\  Lo/.aiio  220.\.p.Ho\  suivant 
lr(jurl  on  a\ait  rrntontrr,  \ers  i(».>7,  dans  les  forêts  de  la 
rr«(inn  d'Ksjrro,  trois  rents  (ial(*lia(|nis  (|ui  v  étaiiMit  di'sceiidus 
ixHir  enniM'r  dn  Ixùs  et  m  ial)ri(|ner  des  arcs.  Ils  retournaient 
chez  eux  cliarnn  awc  >ingt  arcs.  Bien  qu'il  y  ail  m  des  arbres 
dans  l:i  N.illée  (^alclia(|iiie,  l»-  bois  d«'  ces  arbres  ne  servait  pro- 
bablement |)as  à  faire  cb's  arcs. 


Kig.  |3S.  ~-    l'iiraru  <ir  Kinrooaila.  (i«ii|w  11*110  arr. 

('•raixlt-nr  nahirrllr. 

Les  lleclies  ilf  l'iic.ir»i  sont  toiiles  idrMiticpns  nitre  rljes.  .lai 
«'•lé  nssr/  lienreiiN  j)«)ur  «mi  rmieillir  (nirJMucs-imrs  entières, 
dont  Tune  est  rc  prcKhiile  Jnj.  L'i/  a,  et  la  j)arlie  antérieure 
(\v  deux  antres,  j)n*s(nH*  en  «j^randenr  natundlr.  /nj.  l.'iS  n.  La 
lianinr  rs|  di\is«M'  m  drux  |)arties  :  la  j)artir  postérieure  e>l 
(piehinclois  lailr  d  imr  sort»'  d«'  roM-au,  cf  d'antn's  fois  du 
inéin»'  l)oi>  à  nio<dl(*  ti'ndr»'  (pu-  im)Us  a\oiis  iinulioinjé  plus 
liant,  pn«;es  l\\}  et  ô()7,  à  j)roj)os  des  flècbes  de  Moroliuasi  ri 
de  Sas  air.  \  Piirarâ,  les  banipes  de  ce  bois,  roninie  crile  de  la 
Jitj.  L'i?  a,  son!  beanron|)  |)lns  communes  (pic  (elles  en  ros(>au. 
(iette  partie  |>ostérieure  de  la  bamj)e  est  j)oiirvue  de  |M»nnes 
lixées  au  ino\rn  d  nnr  malière  collante  et  attacbées  avec  des 
iilaiiHMits  de  Irndons.  Les  barbes  de  ces  pennes  .sont  con|)ers 
•  'Il  li«;in'  droite  très  près  (!<•  la  liampe,  de  façon  (jiir  la  lar- 
geur de  la  p<>nne  ne  dépas.s(>  |)as  S  ou  f\  milliini>lres.  Près  de 
r«'xtiémité  |>o>térieure,  la  bampe  est  entourée  dnii  anneau  fait 
dune  malirre  résineuse  nirlaiiL,'»'»' dr  terre  et  ser\ant  de  conlre- 
|Mnds.  (iel  anneau  est  noir,  Nerdalre  ou  rougeàtre;  il  |>orte  de> 
stries  longiludinaies.  La  hampe  a  toujours  à  .son  extrémité  une 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  dS 

légère  encoche  destinée  à  l'empêcher  de  ghsser  sur  la  corde. 
Elle  est  ornée,  au-devant  des  pennes,  d'anneaux  peints  en  noir 
le  plus  souvent,  mais  aussi  en  rouge.  Les  dimensions  et  la 
disposition  variées  de  ces  anneaux  permettent  de  supposer 
qu'ils  constituaient  des  marques  personnelles  que  chaque 
guerrier  appliquait  sur  ses  flèches.  A  l'autre  extrémité  de  la 
hampe,  lorsque  celle-ci  est  en  bois,  on  a  extrait,  comme  dans 
les  flèches  de  Sayate,  un  peu  de  la  moelle  spongieuse  pour  y 
insérer  la  partie  antérieure ,  qui  est  toujours  en  bois  :  un  bois 
dur,  assez  lourd.  Quand  la  partie  postérieure  est  en  roseau, 
on  a  simplement  inséré  la  hampe  antérieure  dans  le  tuyau 
formé  par  le  roseau.  Le  bout  creux  du  bois  ou  du  roseau  est 
toujours  renforcé  par  une  ligature  de  tendons  coupés  en  fila- 
ments très  fins.  La  pointe  est  emboîtée  dans  ce  creux;  elle  y 
est  consolidée  avec  une  matière  résineuse  et  attachée  exté- 
rieurement au  moyen  d'une  ligature  de  tendons.  Toutes  les 
pointes  de  flèches  recueillies  à  Pucarâ  sont  taillées  en  silex 
d'une  couleur  grise,  et  sont  à  peu  près  de  la  même  grandeur  et 
de  la  même  forme  :  triangle  isocèle  à  base  droite  et  pédoncule 
cylindrique  relativement  gros.  L'une  de  ces  pointes  est  re- 
produite^^. iî2  (page  576),  sous  le  n"  â2.  Les  pointes  en  bois 
semblent  ne  pas  avoir  existé  à  Pucarâ.  Les  flèches  ont  une 
longueur  très  uniforme  d'environ  o"6o;  la  partie  antérieure 
de  la  hampe  comprend  environ  le  tiers  de  la  longueur,  la 
partie  postérieure  les  deux  autres  tiers.  Les  flèches  se  trou- 
vaient auprès  des  cadavres  des  grottes  funéraires  en  faisceaux 
de  10  à  20  chacun.  Au  Pérou,  on  trouve  des  flèches  à  pointes 
en  silex,  emmanchées  exactement  de  la  même  manière  que 
celles  de  Pucarâ  de  Rinconada  et  de  Morohuasi.  M.  Ch.  G.  Ab- 
bott (1,  p.  279)  reproduit  l'une  de  ces  flèches  péruviennes,  qui 
ajustement  la  même  longueur  que  celles  que  nous  venons  de 
décrire,  o™6o. 

Un  autre  objet  que  j'ai  trouvé  dans  toutes  les  grolles  sans 
exception  est  la  hache  plate  du  type  de  celles  de  Lumarâ  et  de 

II.  '12 


fi'iG  \NliniITFS   I)K   LA    liK(.h»N    VMUNK. 

OiK't»'! ,  (Irja  (i<Miit«'.s  j)aj(«'s6l8el  Gin.fin.  123  c,  d  vi  l'2(hl,e. 
Six  s|M•cillH'Il^  (Ir  Piirarâ  sont  n'profluits  f(j.  l.'W  d,  h,  i,j, 
/. .  /;  /  ri  /.  N  sniil  i';;.ili'mriil  n'pirsiiitrs  cil  prolil.  (ifs  hacllPS 
soiil  tontes  laites  d  iint*  vovUt'  srlii^teuse,  assez  dnro,  cléter- 
iiiinée  par  M.  le  pnilesseur  Lacroix,  comme  étant  nne  aii- 
«lésite  à  hypTstèiie  à  j^rains  lins,  renlernianl  niir  assez  ^rancl(> 
(inantité  de  phéno-cristan\  d  livprislene  de  pelili*  taille.  La 
lissilite  de  la  rorhe  pTinet  de  la  diviser  assez.  larilcMnent  en 
lames  rie  i  à  'i  centimètres  d'épaissenr.  ni.n^  «'lie  n'est  |)as 
lendleléi-, 

(ii'tti*  rodu",  très  propre  a  la  ronleclion  i\r>  iiaciies  v[  dr.s 
pelles  n'existe  pas  dans  la  Pnna  de  Jnjuv,  d'aiirès  ce  que  m'a 
assuré  mon  excellent  cicérone  à  Pucaré,  le  viel  Indien  l'eii- 
cianoCîareca,  ponr  (pii.  coninn*  ]•  Tu  (|i|.i  dit.  il  ii\  a  pas  une 
pierre,  |)as  une  |)rlile  (jnehrad.!,  pJ^  un  s<Miinn*|  de  monta«(ue 
dans  toute  la  Pnna  cpii  lui  soit  incornui.  Il  ma  ditaNoir\n  près 
de  Itosario  de  Al.icani.i,  dans  je  Territoire  dt-s  .\nd(*s,  nne  an- 
cienne carrière  de  celle  j)ierre  (lui  paraissait  avoir  ete  exploitée 
an  temps  des  anlnjtios,  et  où  il  v  avait  beaucoup  de  ces  haches 
inachevées  et  cassées.  Si  on  1  en  croil  — «1  je  ne  doute  pas  de  la 
véracité  de  ses  renseij^nemcnts,  —  touti's  ces  haches  plates  des 
endroits  les  plus  dilleriMils  di»  la  Puna  seraient  <»ri«;inaires  de 
cette  carrière  située  à  plusieurs  journées  de  distanc(>  des  ruines 
où  je  les  ai  lrou\ées. 

(.es  ji.irhes  soiil  toul  à  iail  «araclerislnpies  de  l.t  Puna  <le 
Jujuy;  nulle  antre  pari  en  \m<*ri(pn*  on  n'a  renconln'  de  haches 
de  ce  type.  Au  contraire,  dans  la  réj^ion  cnie  j'ai  étudiéi*, 
elles  ne  maïKjueut  dans  aucun  ancii-u  Nilla«;e,  exci'pté  à  Savate. 
A  PucaCtî,  nous  avons  nu  (jne  le  sol  du  plateau  est  parsemé  de 
fra^^'uients  rie  ces  haches  et  (piil  en  existe  dans  toutes  les  j;n)ttes 
lunéraires;  en  outre,  j'en  ai  trouxé  de  nondireux  s|)cciinens 
a  Lumarâ,  à  Quêta  et  à  Pozmdos.  M.  Leinnann- Nitsrhi' 
(210.  I»  ^M,  |il.  \,  \  :\)  reproduit  I  une  de  ces  haches  «h*  Sanjnan 
mayo,  en  Santa  f'.alalina,  endroit  indicine  sur  la  carte  ar- 
chéolo^icpie.    \|.   \ud)rosetti(23, 1».  5.Î)  en    représ<Milc  une  autre 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA   DE  JUJUY.  647 

«de  Rinconada  ».  La  Mission  Suédoise  a  recueilli  plusieurs 
haches  de  ce  type  à  Casabindo  et  à  Cangrejillos;  le  comte  von 
Rosen  (316,  p.  6-9,  pi.  vm,  à)  les  décrit  et  donne  la  figure  de  l'une 
d'elles. 

J'ai  rapporté  de  Pucarâ  onze  haches  de  cette  catégorie.  Elles 
sont  assez  minces,  d'une  épaisseur  qui,  dans  différents  spéci- 
mens, varie  entre  o'"  010  et  o*"  020.  Comme  nous  l'avons 
dit,  la  pierre  dont  elles  sont  faites  se  fend  facilement  en  lames 
assez  lisses  et  d'une  épaisseur  qui  ne  varie  que  de  2  ou  3  milli- 
mètres dans  les  diverses  parties  de  la  même  hache.  La  surface 
des  haches  est  très  souvent  polie  ;  le  talon  fest  cependant  moins 
fréquemment  que  le  reste  de  la  hache.  Le  tranchant  est  soi- 
gneusement affdé  d'un  ou  des  deux  côtés,  donnant  ainsi  fuu 
de  ces  deux  profits  :  P  ou  IJ  ;  la  première  de  ces  formes  est 
plus  fréquente  que  la  seconde.  La  longueur  du  tranchant  et  la 
hauteur  verticale,  y  compris  le  talon,  des  onze  haches  de 
Pucarâ  sont  les  suivantes  :  o™  35o  eto™  196;  o'"  2  55  et  o™  1  70; 
G"'  2  10  et  o""  2  10;  o™  100  et  o""  1  yS;  o'"  220  et  o"'  196;  o"'  1  70 
et  o'"  i55;  o""  220  et  o'"  i3o;  o*"  2  3o  et  o"*  200;  o'"  i85  et 
o""  195;  o™  2  25  et  0*"  i4o;  o™  120  et  o"  i2  5. 

M.  von  Rosen  (316,  p.  7)  croit  avoir  trouvé  à  Casabindo  un 
manche  en  bois  ayant  appartenu  à  fune  de  ces  haches,  mais 
cette  pièce  fut  recueillie  dans  une  grotte  où  il  n'y  avait  pas  de 
lame  de  hache.  D'après  M.  von  Rosen,  les  lames  s'adaptent 
bien  à  ce  manche  et  plusieurs  lames  présentaient  des  stries 
pouvant  provenir  du  frottement  d'un  manche  sendjlable  contre 
la  lame  de  pierre.  Le  manche  dont  M.  von  Rosen  donne  une 
figure  sur  la  couverture  de  sa  brochure  est  courbé,  et  la  partie 
au  bout  de  laquelle  devait  être  fixée  la  lame  forme  un  angle 
d'environ  45  degrés  avec  la  partie  qu'on  devait  tenir  dans  la 
main.  Quant  à  la  direction  de  la  lame,  elle  aurait  été  placée 
suivant  le  plan  formé  par  les  deux  branches  du  manche,  et 
non,  comme  on  pourrait  le  supposer,  verticalement  contre  ce 
plan,  tel  que  les  lames  des  outils  dits  «  herminettes».  La  hache 
emmanchée  de  cette  façon  aurait,  suivant  M.  von  Rosen,  servi 


li'iH  AMinUTF.S  DF  r\    RKCION    \M>INF 

à  cli'tarhrr  rfiivrl()j)|)e  extôrieiire  tiMicIre  des  caclus-citTges. 
Pour  moi,  c«'s  li\  j><)lli«*srs  nt*  sont  pas  sullisammtMit  fondées, 
hirn  (lu'il  ne  s<»il  jki^  absolument  impossible  (pie  les  liarbes 
aient  été  emnian('b«'«'>  et  employées  de  la  manière  cpie  nous 
venons  d'exiMiser.  Mais  je  trouve  l'instrument  présenté  par 
M.  \on  Rosen  p<n  prati(jue  et  très  diiriril(>  à  mani<*r.  r[  y  nr 
puis  romiirendre  pourrpioi  on  aurait  en  brsnin  d'un  nntil  si 
sixVial  |>our  peler  les  cactus.  n'aiil«in>  I  li\  polliés»*  n  est  fon- 
dée (uie  sur  un  seul  spécimen  du  mancbe  snp|)osé,  et  d'autre 
part  je  n'ai  trouvé,  sur  aucune  des  nomi>rens«'s  lames  de 
liarlu's  n'cueillies  par  moi  en  dillérentes  localités,  de  stries 
send»lables  à  celles  (pie  mentionne  M.  von  Rosen.  En  somme, 
il  n  \  a  (pie  la  trouvaille  d'une  véritable  iiaclie  emmanrliée 
(lui  pourrait  nous  doiuicr  la  snliilmii  de  re  |)roblèine. 

Avec  la  même  rorlie  scbisteuse,  les  anciens  babitants  de  l*u- 
carà  ont  é»;alement  fabritpié  des  jielles:  la  //</.  Î>i9  a,  h,  c  en 
inontn'  trois  spérimeiis,  dont  h  est  représentée  aussi  de  profil. 
(!es  j)rllrs,  lonles  d'environ  o"*  oi  dCpaissenr,  ont  leur  bord 
allil»',  mais  moins  (pi(>  les  bacb(>s.  Drs  j)rlles  en  srbisteaNanl  la 
même  iornuî  ont  élt-  lioiivées  pai  \l.  Si-m'cbal  de  La  (iranj^e 
dans  le  cimetière  dr  (ial.mi.i  ;  (jt'iix  d  rnlrr  rllrs,  donl  lune  ein- 
manrlié(\  soni  re|)r(»diiil»s  //y.  jfiS  <l  »|  l(i!/  p.  Une  pelle  m<H 
derne  «Ml  \ri\  l.ibiKpn'e  par  les  Indiens  acinrjs  de  la  proMiice 
bolixirnne  de  Nord-Lipe/,  /nj.  Uiiy,  démonln*  (pic  les  Indiens 
de  nos  jours  ont  conservé  très  fidèlement  la  lorine  des  onlils 
en  pierre  contectionnés  par  leurs  ancéires.  La  fin.  î.'iff  (j  (Umïiw 
une  autre  |)elle  en  scbiste  de  l'ncarâ,  mais  plus  petite  (pie  les 
autres  it  d  un  tra>ail  moins  arbevé.  M.  (ieor«;es  (iourt\  a  re- 
(  u»'illi  en  Lipe/.  de  nombreuses  petites  pelles  exactement  sem- 
blables. |)i's  prlles  vu  scbiste.  de  la  inèine  f«»nu«'  cpie  celles 
de  l'iicar.î  et  de  (  ialaina,  ont  été  nMicontrees  dans  des  minimls  de 
1  \inéri(pie  du   Nord. 

Les  deux  j)etiles  pièces  en  scbiste.  /kj.  /.V/V  r.  f,  provenant 
aussi  des  grottes  de  Pucara,  servaient  |)robableinenl  a  faire  des 
raies  sur  des  matières  dures,  par  exemple  sur  la  j)ierre.  Leur 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  049 

bord  convexe  est  très  usé   et  arrondi  par  le  frottement.  Ces 
pièces  ont  o"'  oo5  d'épaisseur. 

Parmi  les  outils  qui  se  trouvaient  presque  toujours  dans  les 
grottes  funéraires,  il  faut  citer  une  sorte  de  bâtons  rustiques 
de  o™  ^o  à  o""  60  de  longueur,  dont  la^^/.  iS7  h  montre  un 
spécimen.  Ces  bâtons,  quelquefois  étaient  peints  en  rouge, 
sont  d'un  bois  qui  ressemble  beaucoup  à  celui  de  Xahjarrobo 
(^Prosopis  alla ,  Griseb.)^  et  ils  ont  tous  une  de  leurs  extrémités 
taillée  en  pointe.  Il  s'agit  probablement  d'instruments  pour 
fouiller  la  terre,  pour  extraire  des  racines,  etc. 

ha.  fig.  137  c  est  un  «couteau»  en  bois,  semblable  à  ceux 
que  nous  avons  décrits,  provenant  de  la  Quebrada  del  Toro 
[fy.  74  b,  c,  e),  de  Sayate  [fiçj.  121  a) ,  et  à  ceux  de  Galama 
que  nous  décrirons  plus  loin  [fig.  168  b,  c;  169  J).  Le  spéci- 
men dont  il  est  question  est  cependant  moins  bien  travaillé 
et  d'une  forme  un  peu  différente.  Cette  pièce  est  de  o""  28  de 
longueur,  pointue  et  très  tranchante;  le  bois  dont  elle  est 
faite  semble  être  Valgarrobo.  J'ai  trouvé  aussi  des  fragments  de 
«  couteaux»  plus  grands,  du  type  de  ceux  de  la  Quebrada  del 
Toro.  Suivant  M.  Seler  (327),  M.  Uhle  rapporta  de  Casabindo 
de  nombreux  spécimens  de  ces  instruments.  M.  Ambroselti 
(23,  p.  5i)  donne  la  figure  d'un  autre  spécimen  provenant  «de 
Rinconada  «  ;  il  le  désigne  sous  le  nom  de  «  boomerang  »  ;  nous 
avons  déjà  signalé,  page  34o,  qu'il  est  impossible  que  cet 
instrument  ait  été  une  arme  de  jet,  c'est-à-dire  un  boome- 
rang. 

Les  crochets  en  bois,  si  fréquents  à  Sayate,  étaient  moins 
communs  à  Pucarâ;  cependant  il  n'y  avait  aucune  grolle  où 
l'on  n'en  rencontrât  au  moins  un  ou  deux.  Deux  de  ces  crochets 
sont  reproduits  fig.  137  e,  J;  celui  marqué  c  mon  Ire  bien 
l'usure  de  ces  pièces  dans  l'angle  formé  par  ses  deux  bras.  Le 
fragment  de  corde  qui  adhère  à  ce  dernier  crochet  est  en  laine 
de  lama,  tandis  que  la  corde  du  crochet /est  en  libres  végé- 
tales et  attachée  autour  du  bois   au    moyen   d'une   épissure. 


Ii50  ANTIOl!ITI^S  I)K  LA   Bl^r;IO^   ANDINU 

Sur  l'einplni  prohahlr  de  ces  crochets,  nous  avons  exposé 
noln'  ojiiniuii  |)age  5c)r>. 

I^a  li(f.  137  d  re|)rés«Mile  une  |)arlie  d'un  cordage  assez 
romplifjué.  (i'esl  une  corde  en  libres  végétales,  provenant 
prohahleinent  d'une  hnunéliarée;  les  dilTérentes  j)arlieN  ont 
été  réunies  par  fies  i«pissures  assez  lial)ilenient  laites.  Lci'illrl, 
où  passr  le  bout  terminé  par  un  gros  nœud,  est  entouré  d  "un 
tressage  en  p<»au  j)our  éviter  que  la  corde  ne  soit  usée  par  le 
frottement,  (ie  cordage  nous  oHn»  un  exemple  dr  i  habileté 
des  anciens  habitants  de  Pucarâ  à  se  seoir  dis  cordes.  Les 
fragments  de  cordes  en  libres  végétales  étaient  (Tailleurs  com- 
niuns  dans  les  grottes  funéraires.  L  un  de>  cadavres  avait  um* 
corde  dr  crite  sorlf  attachée  aiiloiir  (bi  cou  i*l  1rs  j.iinbrs  Iiim'S 
par  une  autn*. 

Sur  la  fuj.  l'iS  sont  n'j»ru(hiil~>  plii^^i» m  s  prlils  outils  en 
bnis.  Lrs  (\v\i\  cndlères  c  et  d  soiil  ilr  loinifs  (hilérentes.  La 
|niiiin  I  r,   dont    l«'    III. niche   est   cassé,    rappcllr    nos   cuillères 

mndi'iiies,  tandis  (nir   l.i    (irii\ici si    rmianpiahle  par  son 

mancln*  courbe.  M.  Lehmann-.Nitsche  210  publie  1rs  figures  de 
|)hisieur.s  cuillères  en  bois  de  la  Puiia  di*  .Iii|ii\,  i\r  Imnie  cir- 
culaire, mais  toutes  à  manche  droit. 

Les  petits  gobelets  en  bois  ne  soiil  p.is  rares  dans  les  grottes 
•  II-  INicar^.  Deux  d'entre  eux  sont  reproduits  fuj.  138  c,  f;  le 
premier  a  f)"  o()2  de  haut(>ur,  sa  surlaci»  extérieure  est  incur- 
vée,et,  dans  sa  j)arlir  l.i  plus  ««troitcà  mi-hauteur,  il  est  orné 
d'un  anneau  en  relie!.  L  intérieur  est  <'\  lindri(pie  et  prolond, 
h*  fond  avant  seulenuMit  o"*  ooK  d'«'paisseur.  M.  Lelimann- 
Nitscln'  210.  |i.  .!.*>.  |il.  IV  «.  H  re|)n)duit  un  j>etit  gobelet  de  (!asa- 
bindo,  de  la  même  fornu»,  mais  dont  la  cavité  nest  cn-usée  (pie 
juMpi'à  la  moitié.  Oiiant  à  l'os  |>erforé  |)lacé  dans  ce  dernier 
gobeirl,  je  doute  (ju  il  en  l.issr  p.ulir.  Le  gobelet  f,  de  o"  o5() 
de  hauteur,  est  très  simple,  ex lin(lri(|U(\  .sans  décor. 

Les  pièces  ficj.  138  h,  I,  en  l>ois  blanc  tendre,  sont  arron- 
dies d'un  C(')té  et  plates  de  l'autre;  elles  ont  donc  la  forme  d'un 
cylindre  diN  isé  longiludinalenienf  par  In  moitié.  L(»c6té arrondi 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUV.  (iôl 

porte  les  traces  très  visibles  des  fils  qui  ont  attaché  ces  pièces 
à  un  autre  objet.  Le  côté  plat  ne  porte  aucune  trace  de  lils. 

haficj.  iS8  fj  représente  un  outil  en  bois,  dont  l'emploi  m'est 
inconnu.  C'est  une  mince  tige  ronde  avec  une  petite  boule  à 
l'une  de  ses  extrémités.  Cet  objet  a  actuellement  o""  i55  de 
longueur,  mais  il  est  cassé  à  l'extrémité  opposée  à  celle  de  la 
boule. 

Les  curieuses  tablettes  en  bois,  dont  l'une  est  reproduite 
fi(j.  iS8  j,  ont  été  rencontrées  depuis  la  région diaguite  jusqu'au 
Pérou.  Notre  spécimen  de  Pucarâ,  dont  la  moitié  manque,  a 
o"  086  de  longueur  sans  le  manche,  o'"  01 1  de  hauteur,  et 
avait  o™  o4o  de  largeur  à  l'origine;  le  manche  a  o™  o43  de 
longueur.  La  tablette  présente  une  dépression  rectangulaire 
entaillée  de  o"  o63  de  longueur,  o™  3oo  de  largeur  primitive 
et  o™  008  de  profondeur.  La  pièce  est  faite  d'un  bois  blanc, 
pas  très  dur.  Des  tablettes  semblables,  mais  d'un  travail  plus 
achevé  et  avec  des  manches  sculptés  en  forme  de  figures  hu- 
maines monstrueuses  et  de  têtes  de  condor,  ont  été  trouvées 
par  M.  Sénéchal  de  la  Grange  à  Calama,  et  sont  reproduites 
jig.  171  a  et  172  a.  Une  autre  tablette  avec  deux  manches  plus 
simples  provenant  d'une  sépulture  de  Chiuchiu,  près  de  Ca- 
lama, est  représentée^!!/.  174  h.  Le  Musée  d'ethnographie  du 
Trocadéro  possède  une  de  ces  tablettes,  en  bois  dur,  orné(î 
de  deux  figures  humaines  rudimentaires  servant  de  manches. 
Cette  pièce,  cataloguée  sous  le  n"  4538,  appartient  à  la  collec- 
tion Gaimard  et  provient  du  Bas-Pérou.  M.  Lehmann-Nitsche 
(210,  p.  8, 22;  pi  II,  17,  18  et  m,  26)  décrit  et  figure  deux  tablettes  de 
Santa  Catalina  et  une  autre  de  Sanjuanmayo.  Les  deux  pre- 
mières ont  des  manches  assez  simples,  mais  fune  d'elles  est 
incrustée  de  pierres  polies  de  diverses  couleurs;  la  labhîtle 
de  Sanjuanmayo  a  comme  manche  un  mammilère  sculpté. 
M.  Ambrosetti  (19,  p.  /i3  et  23,  p.  23,  25)  reproduit  deux  tablettes  : 
la  première,  de  Quilmes  (Vallée  de  Yocavil),  ornée  de  trois 
personnages  sculptés  formant  manche;  la  deuxième,  provenant 


052  ANTIQL'ITKS  DE  LA  REfJION  ANDINE. 

•  (Ir  Riiiroiiacla  •,  avec  deux  jx^rsomiaf^es.  \I.  \  in hrosctti  s'étend 
lon«;iiein«Mil  sur  la  valeur  invtlu)ln«;i(|up  de  ces  ligures  et  lait 
|)r»Miv»'  d  inu'  iniat^iiiation  très  riche  :  l«'s  trois  pTsoiniaj^esde  la 
l.il)l«'tt«'d(>Qnilrn('s  se  uoiinncraicnt  *  l'idolr  Taii'^alaii^a  »,  sim- 
nlfiiit'ut  |)an'(>  (lur  li>  V.  (ialaiulia  inciitioiiiir  une  triiiitc  ixtr- 
tant  vr  nom  «1  (|ni  était  adorée  j)ar  les  Indirns  dr  (  lliu(|nisara  ". 
Encore  :  les  rliu\  j)ersonnaj;es  de  la  lahltllr  dr  l'iiuconada 
seraient  la  in^'uie  ■  idole  Tanj^alanga  ■,  où  I  un  (li'>  nnwnhres  de 
l.i  Irinité  aurait  été  omis  par  le  sculpteurl  M.  I).  S.  \guiar 
(6,  p.  a3j  pul)li(>  la  j)lioto«;raj)hie  (h»  deux  tahlelles  de  Calin«;asta 
(San  Juan  ,  l'une  en  hois  ornée  de  d«Mi\  létes  humaines,  l'autre 
eu  |ii«'rn'  pourvue  d'un  manche  i>im|)le.  La  photo<^raphie 
montre  une  tele  humaine  de  lautre  côte  de  cette  tahlette,  mais, 
d'aj)res  M.  A«;uiar,  elle  n  appai  lien!  pas  à  cette  dernière  :  elle 
y  a  élécollée  ulterieuremenl.  \l.  \mhrosetti  23.  p.  aH)  rej)nKluit 
ces  figures,  mais  il  donne  l.i  t.ihlellr  m  hois  comme  étant  cellt* 
en  pierre,  et  vice-versa.  Cette  tahlette  en  pi«»rre  est  la  premien* 
de  cetle  matière  (pie  je  connaisse;  cej)end.inl ,  il  v  a  (inehpn' 
temps,  le  I)'  \\  .  Lehmann,  du  Musée  d  ethnoi^raphie  de  Herhn . 
m'a  iidorme  cju»',  dans  une  grande  collection  achetée  j)ar  ce 
musée  à  M.  Manuel  /avaleta,  se  trouvent  plusieurs  tahlettes 
en  pierre  provenant  de  it  \all«'e  Calchacpiie. 

Le  décor  si  varié  de  ces  tahlettes  en  hois  el  en  j)ierre  —  dé- 
cor (jiii,  sous  forme  de  manches,  représente  (les  jM'rsounages 
humains,  des  personnages  monstrueux,  de  simples  tètes  hu- 
maines, des  tètes  de  condor,  des  (piadrupèdes  et  même  des 
lorines  gèometricjues,  —  celle  \ari«'t«'  de  décor  indi(pie  (piil 
ny  a  aucune  signiiication  ni\  iiiologicpie  dans  ces  tahlettes;  en 
e(T«'t,sil  y  en  avait  une,  lc»s  ligures  devraient  toutes  représenter 
la  même  «Hn inite  à  laipielle  elles  auraient  été  consacn'*es.  Les 
ligures  formant  les  manches  ne  sont  pr(»hahleme!tt  (jue  des  es- 
sais arlisti(|ut>s  du  sculpteur  indien  |M)ur  emhellir  les  ustensiles 
d  un  usage  (pioli»lien.  M.    \nd)r<»srlli  siijipose  cpie  ces  pièces  M^ 

llrrrna      164.  ••"    ».  I     n.  «.•.!.   m.  viiUiil    trUr    lnni««*    ri    qui    ^lâil   «tior^ 

I».  lift)  inrniH.nnr    aii%«i    unr    iilojr  rrpns  |>ar  I»  IniliciM   dr  (JiiM|uiMCA. 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  653 

raient  des  tahlitas  de  ofrendas,  c'est-à-dire  des  tablettes  sur  les- 
quelles on  présentait  des  ofFrandes  en  sacrifice  aux  dieux;  mais 
cette  théorie  n'est  appuyée  sur  aucune  donnée  exacte. 

Quel  aurait  été  alors  l'emploi  de  ces  tablettes?  11  est  impos- 
sible de  résoudre  ce  problème  avec  quelque  certitude,  mais 
je  me  permettrai  de  rappeler  à  ce  sujet  les  tablettes  très  ana- 
logues en  bois  sculpté,  à  manche  et  à  dépression,  employées 
par  les  Mundurucùs  du  Brésil  pour  pulvériser  les  semences 
d'une  légumineuse,  la  parica  (^Pipladenia  peregrina,  Benlh. 
[syn.  Mimosa  acacioides,  Benth,])^  qu'ils  prisent  comme  du 
tabac.  Spix  et  von  Martius  (333,  atlas,  pL  33,  fig.  6i)  reproduisent 
une  de  ces  tablettes  de  Munduruciis,  et  récemment  le  D"^  Do- 
menico  Del  Campana  (91,p.  loetsuiv.)  en  a  décrit  et  figuré  un 
autre  spécimen  de  la  même  provenance,  conservé  au  Musée 
préhistorique  et  ethnographique  de  Rome.  Ces  pièces  ressem- 
blent beaucoup  à  nos  tablettes.  D'après  la  relation  de  Don 
Pedro  Sotelo  Narvaez  (253, p.  162),  les  Indiens  de  Côrdoba  (Ré- 
publique Argentine)  prisaient  une  poudre  provenant  d'un 
autre  arbre  du  même  genre,  le  cébil  [Piptadenia  Cehil,  Griseh.) 
et,  suivant  Lozano  (219,  p.  96),  les  sorciers  des  Lules  (Tono- 
cotés)  du  Grand -Chaco  absorbaient  aussi  cette  poudre  par 
le  nez,  au  moyen  d'un  tube.  La  poudre  de  ce&t/ leur  produi- 
sait une  extase  qui  était  nécessaire  pour  les  danses  et  autres 
cérémonies.  Naturellement,  je  cite  ces  faits  sans  vouloir  pré- 
tendre qu'ils  prouvent  fusage  des  tablettes  de  la  Puna  pour 
la  préparation  d'une  poudre  à  priser.  J'ai  seulement  voulu  dé- 
montrer que  ces  dernières  tablettes  peuvent  avoir  servi  pour 
la  pulvérisation  d'une  substance  précieuse  quelcon([ue.  Le 
fond  de  la  dépression  de  certains  spécimens  porte  en  effet 
des  traces  d'un  tel  usage. 

En  dehors  des  objets  que  nous  venons  de  décrire,  un  grand 
nombre  de  fragments  d'objets  en  bois  furent  trouvés  dans 
les  grottes,  mais  tellement  détériorés,  qu'il  a  été  impossible 
de  déterminer  leur  forme  primitive.  Les  fragments  de  petits 


654  ANTIQLITliS  I)K  I. A   HKfilON   AM)I\E. 

^olwlel.s,  siMilMahh'sà  ceux  (Je  la  /ny.  138  e,  /,  étaient  très  com- 
iiiiins,  ainsi  (|ue  les  débris  (le  fuseaux,  de  cuillères  et  (1*11111' sorte 
de  s|)atMlrs  dont  M.  Leliinann-Nitsche  210.  |.l.  n.  ao-aA.  iv.  3,  repn'»- 
sfMite  plusieurs  provenant  de  Santa  (Àitalina  et  de  Casahindo. 
Il  f;mt  surtout  n'uiarcpirr  des  morceaux  de  «grands  récipients 
•  •n  Iwiis  dr  ictint  (Irdnia  brasilirnsis ,  A.  7mj5.  ,  arl>re  (pii  |)ousse 
dans  le  Cliaco  et  dans  les  vallées  de  Jujuv.  A  en  ju^'er  par  les 
restes,  ces  récipients,  taillés  d'une  seule  pièce  d«'  l)ois,  devaient 
avoir  jusipi'à  o"  5o  de  diamètre;  les  parois  en  étaient  tn*s 
minces,  de  o*  o3,  pa^  davantaj;e. 

Toutes  les  grottes  oH'raient  des  calebasses  coujM'es  par  la 
moitié  (|ui  a\aient  servi  de  réci|>ients;  un  spécinuMi  était  pciiil 
rn  rnii'^r  ;i  irvléririir.  Ir  nai  pas  Irouv»*  dr  calebasses  graxées 
dans  la  INina,  mais  MM.  Lrlimaiin  Nilsciic  210.  p.  3(î.  .^7;  et  Am- 
broselti  23 .  p.  fi<j  ri  «liv. )  |iublieiit  (pu'bpies  dessins  assez  coin- 
|>li(piés  ri  \ari«'s  de  «-alebasses  d«*  (iasiibindn.  de  (aM'IiiniMM, 
de  Santa  (ialalina,  rlc.  M.  l'Idr  a  éj^aleinenl  hoiivé  des  cab*- 
hasses  pvro^ravées  à  Casabiiidn,  l<'s(Tiirlles,  d  après  M.  Seler 
(327),  prn\i«>iidraient  d'une  espèce  de  Cresicntia ,  cecpii  n'est  pas 
vrais(MMblablr,  car  louirs  les  cabdiasses  cpie  j'ai  recueillîesdans 
les  sépultures  de  Morobuasi,  l'uerta  de  Tastil,  Tastil,  Savate 
el  Pucar/i  dr  Kinconada,  ainsi  (|u<*  celles  qu'a  exbunn*es  M.  Sé- 
néclial  de  la  (iraii«,'e  à  (ialama,  sont  dis  fruits  d'une  cucurbi- 
lacée,  comme  je  l'ai  si«(nalé  paj;»*  3/|3.  D'ailleurs  le  véritable 
calebassier  [Cirscmlin  (jijrtr,  l.in.) ,  si  commun  au  Brésil, 
n'existe  pasdans  la  réj;ion  andin»'  dr  V  \rj(entiiie  et  de  la  lioli\ir. 

Les  ira^ments  de  vannrri*',  d'un  lv|)e  tout  à  fait  idrnli(pir 
à  celui  de  la  >annerie  (\i'  (ialama  irpn>ent«T  //V/.  iS^t.  IS.'), 
187,  drmontrcnt  iuw  1rs  anciens  babil. mis  (]*-  INir.ir.'i  ;«\.ii«'nl 
une  certaine  babilete  dans  ce  j;«»nre. 

F^es  objets  en  nu'tal  étaient  assez,  rares,  comme  d'aill<Mirs  dans 
les  mines  et  les  sépultures  de  la  Puna  en  général.  La  /i(j.  1^6  vu 
donne  cin(|  :  Le  p»«tit  ciseau  imi  cuivre  a,  de  o*  oij^  de  lon- 
gueur, In's  Irancbanl.  est  cotnpnsi»  dr  drnx   morceaux  soudés. 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA   PUNA  DE  JUJUY.  655 

Le  gobelet  minuscule  h  a  o""  028  de  hauteur,  o"'  01  2  de  dia- 
mètre au  fond  et  o""  01^  de  diamètre  à  l'ouverture.  Il  est  en 
argent  repoussé,  d'un  travail  analogue  à  celui  des  orfèvres 
de  l'ancien  Pérou.  La  fuj.  136  c  représente  une  pendeloque 
en  forme  de  cuillère,  faite  d'une  mince  lame  de  cuivre.  Le 
couteau  e,  en  cuivre  également  et  dont  le  côté  gauche  est  cassé, 
a  son  trou  de  suspension  placé  de  telle  sorte  qu'il  semble  ne 
pas  s'être  trouvé  au  milieu  du  couteau  quand  celui-ci  était 
entier.  La  pendeloque  d,  sorte  de  petite  cloche,  est  une  trou- 
vaille   intéressante.    Cette  pièce   était  cousue   à  un  morceau 


Fig.  i36.  —  Pucarâ  de  Rinconada.  Ciseau,  pendeloques  et  couteau  en  cuivre. 
Petit  récipient  en  argent  repoussé  [b).  —  2/3  gr.  nal. 

d'étoffe  qui  avait  fait  partie  des  vêtements  d'un  cadavre,  au 
moyen  d'un  £i\  en  laine  de  lama  brun  et  jaune  sur  lequel  sont 
enfilées  treize  perles  perforées  :  une  de  grandeur  moyenne 
en  chrysocolle,  une  grande  en  sodalite  bleue,  et  onze  petites 
vertes  en  chrYsocolle  et  en  turquoise.  Le  fil  passe  par  le  trou 
de  suspension  se  trouvant  au  centre  de  la  petite  cloche  et 
forme  un  nœud  du  côté  intérieur.  La  pièce  est  faite  d'une 
mince  lame  de  cuivre  pliée  quadruplemcnt  en  rayons,  ce  qui 
la  fait  ressembler  à  une  étoile  à  quatre  pointes.  Nous  avons 
déjà  mentionné  cette  pendeloque  page  622,  en  décrivant  une 
pièce  plus  grande,  de  la  même  forme,  que  j'avais  trouvée  à 
Quêta. 


G5f»  WTIOL'ITKS  DE  LA   HKfJON    WDINE. 

Parmi  l«'s  divers  objets  de  parure  des  uiorU  de  Pucani  se 
Imuve  le  hrarrh't  fuj.  138  A.  Il  est  compost»  d'une  ficelle  en  lainr 
dr  lama  sur  l.i(ju«l|»«  <»sl  enroulée  «mi  spirale  une  étroih'  lanière 
en  |)f'au.  M.  Lriimniin-NilMlu'  210.  p.  19.  pi.  m,  8)  reproduit  le 
fr.'i;;inriil  diin  hr.icriel  srinhlablr  provenant  de  Sanjuanmayo. 

On  voyait  aussi,  auprès  des  cadavres, des  |)erles  perforées,  en 
lunpioise,  en  clirysocolle  et  en  scnlalile,  ainsi  (|ue  des  jMMuie- 
lofpns.  Deux  de  ces  dernières,  provt'naiil  d»  Pucarâ,  ont  été 
n*|)roduitesy/</.  i:?9(paj(e  6'i8)  :  ie«°2/,  en  chrysocollr.  .1  N- 
n"  *2'J.  efi  lunpiois»*  verte.  Le  n'  20  de  la  même  fij;ure  est  un 
|)etit  (fis(pie  |M)li  vi  perforé,  de  o"'  018  de  diamètre  et  o"  ooq 
d'enaissiMir,  en  chrNsocoile  d'une  jolie  <"oideur  \erl  bleu  mar- 
bré de  blanc. 

[jw  aulr»'  peiidelo(jue  (»ii  amidelle  assez  curieuse  e>l  un 
Iniit  (11'  Marlviiui  (iiKjnUita ,  Lnuli.  ',  aucpnl  jhMhim'  um  IiI  en 
l.iiiir  ;ni  moyen  (bupit'l  I*-  Iniil  dix.iil  .i\<iir  été  attache  à  un 
véleinnit  on  .1  nn  colber. 

L'ocre  rou;;e  en  j)àte  se  trouNail  dans  pbisienrs  «^rolles.  Nous 
donnons  j)lus  loin,  pa«;e  ()()(i,  l'analvse  (  liiinicpie  d'nn  échan- 
tillon (h'  cette  couleur. 

La //Vy.  t  )  ^1  représenir,  cir  hier  ri  decoli-.nn  lubr  apl.ili  en 
os,  de  ()■  \!\  de  lon«;ueur,  o'"o^S  (h»  lar«;eur  «'t  0*02  d'épais- 
.senr.  H  *>s|  f.iit  de  la  partie  centrah' du  radius  d'un  lama  d'une 
grandeur  extraordinaire.  L<»s  |)résenle  partout  les  tracesde  l'in- 
strument (pii  a  servi  à  le  «gratter  ahn  de  lui  donner  sa  lorme 
actuelle.  Une  partie  est  impn'j^in'e  d Oxyde  de  cuiNre;  les  extré- 
mités du  tube  sont  taillées  de  telle  sorte  que  les  ouvertures 
pn*s(M)tent  des  arêtes.  La  cavité  qui  travers»*  lon^itudinale- 
nienl  cet  os  est  étroit»'  :  elle  na  (pu*  o"o3  dans  un  sens  et 
f»"»)!  dans  l'autre.  !.•-  lama  aucpiel  a  a|)partenu  cet  os  était 
telliMuent  ^rand,  cpie  ce  n  est  (piaprés  beaucoup  d  hésitation 
et  après  aNoir  exaininé  attentÎNenient  les  sfpn-leltrs  de  tous  les 

'*'   Délrmiini^  |Mir  M.  Jules  l*uusoo. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUiNA  DE  JUJUY.  057 

autres  mammifères  de  ces  régions  que  je  suis  parvenu  à  déter- 
miner cet  os  comme  un  radius  de  lama. 

D'autres  tubes  en  os  ont  été  trouvés  dans  les  grottes  funé- 
raires de  Pucarâ.  Ces  tubes  sont  faits  de  la  partie  centrale  de 
fémurs  de  lamas.  L'un  d'eux  a  o""  12  de  longueur  et  o™02  5 
de  diamètre  extérieur.  A  o""  026  environ  de  l'une  de  ses  extré- 
mités on  voit,  autour  du  tube,  une  raie  faite  avec  un  instru- 
ment tranchant  et  destinée  à  attacher  le  morceau  de  peau  ou 
d'étofle  qui  fermait  cette  extrémité.  Ces  tubes  ont  donc  servi 
d'étuis.  Ils  ressemblent  à  ceux  de  Puerta  de  Tastil,  ficj.  78  c, 
et  de  Calama, y?^.  172  h,  i. 

hâfig.  Iâ2  représente  un  sac  trouvé  auprès  d'un  cadavre, 
avec  les  outils  qui  y  étaient  contenus.  Ce  sac,  d,  tissé  en  laine 
de  lama,  présente  des  raies  de  différentes  couleurs  :  rouge, 
noir,  vert  et  trois  nuances  de  jaune.  La  partie  supérieure  du 
sac  est  rabattue  à  l'extérieur,  et  il  était  fermé  au  moyen  d'une 
ficelle  en  laine.  La  cuillère  a,  en  bois  blanc,  de  o""  2  i  de  lon- 
gueur, se  trouvait  en  dehors  du  sac,  mais  elle  y  était  attachée 
avec  la  même  ficelle  qui  servait  à  fermer  celui-ci.  J'ai  repro- 
duit à  côté  une  cuillère  moderne  fabriquée  par  les  Aymarâs 
du  sud  du  Titicaca.  On  peut  voir,  en  comparant  ces  deux  cuil- 
lères, la  transition  qui  existe  entre  la  forme  préhispanique  et  la 
forme  européenne,  transition  que  Ton  remarque  d'ailleurs  pour 
un  grand  nombre  de  produits  de  l'industrie  indienne  ac- 
tuelle de  la  Bolivie.  Ce  sac  renfermait  un  autre  sac  plus  pelil ,  h, 
fait  de  la  peau  d'une  patte  de  cerf,  ce  qui  a  permis  d'évitei"  les 
coutures  des  côtés.  Ce  dernier  petit  sac  contenait  une  pou(he 
blanchâtre  d'origine  organique.  Le  «  poinçon  »  carré  c,  en  cuivre, 
a  ©""lô  de  longueur  et  o™oo35  d'épaisseur;  ses  deux  extré- 
mités ont  été  rendues  pointues  à  coups  de  marteau  et  afïVctciit 
une  forme  presque  pyramidale.  Cet  instrument  rap])ell('  la 
pièce  similaire  de  Tastil,  ficj.  67  a.  M.  Ambrosetti  (29,  p.  190, 
iig.  7  a,  c)  en  publie  de  semblables  d'hicabuasi,  ])rès  de  l\ischn 
(Salta).  Notre  pièce  de  Pucarâ  est  entourée  d'une  lanière  en 


fl58  ANTlonrUS   I)K   I.V   RK(;iO.N    V.NDINK. 

iwaii;  entn'  les  tours  de  celte  lanière,  à  o^oôS  de  l'extnMnilé 
fin  jxjiiiçon,  apparaît  une  licelle  en  laine  de  lania,  de  o" '|6 
dr  l«ni;;ueur.  l/anlre  Ixmt  de  cette  licelle,  (|ue  Ton  xoit  libre 
sur  la  li«;nre,  était,  à  l'orif^iue,  lixé  de  la  uièuie  manière  à 
é;;ale  diNtanci*  de  l'autre  extréniil»-  «lu  |)(iinçon;  on  voit  eu 
ellel,  à  cet  endroit,  des  restes  (!••  I.i  Ik  rllr.  J»*  nr  pui>  nie 
rendre  compte  df>  leiuploi  de  cet  instrument.  Le  ciseau  en 
cuivre,  «,  «le  o"  if)  de  l(»n;;ueur,  dillère  un  |M'u  des  cistMUX 
ordinaires  de  la  Puna.  l/onlil  li  est  t<»ut  à  fait  éni^inatique;  il 
eNl  (  (MiiiHtsé  de  dru\  n)seau\  ,  (le  o'"  i"  ,i  et  o'" 'J.');)  i\*'  lon^^ueur, 
dont  les  houts  sont  unis,  (11111  cc)té,  par  une  li<;ature  très 
renne,  laite  avec  des  libres  vi'j^élales.  Les  exliéinites  libres  des 
roseaux  s'écartent  I  iiiif  d»*  j.mln'  •'(  m*  sont  pas  bouclu^es.  Au 
contraire,  b-s  oinnliires  des  extrémités  unies  sont  recouvertes 
d  un  niiM-(-r:iii  (\i-  piMu  (b>  iornie  oblon«;ue,  retenu  au  milieu 
par  une  attaclir  (mii  i  unit  a  la  ligature  enveloppant  le.s  bouts 
des  deux  roseaux,  i'.ir  consiMpnMit,  le  morceau  de  jieaii  n'est 
(pie  snj)erpos<'  aux  (»u\<'i  lurt's  des  roseaux,  etlair  j>eut  entrer 
librement  entre  les  Inuds  (b'  ces  derniér(»s  et  ceux  du  cou- 
\ercle.  Le  .seul  objet  etlino«;ra|)bi(pie  analo«;ue  «pie  je  connai.sse 
est  une  pièce  reproduite  par  Spix  el  \on  Marlius  333,  alla». |il.  33. 
^•49)«**(  (|>>>,  comme  1,1  ii()tre,se  comi)US<*  de  deux  tubes  unis 
(11111  C(")te,  mais  dont  les  extrémités  oppo.sées  .sont  libres  et 
s'ecarttMit.  Seulement,  dans  ce  spécimen,  les  tubes  sont  des  os, 
et  l'on  ne  peut  pas  Noir  sur  la  lij;ure  si  les  «'xlnMiiites  jointes 
ont  un  couvercle  ou  non.  Les  Muras  du  Hio  Madeira  .si*  servent 
de  cet  instrninenl  p<iui  absorber,  par  le  ne/.,  la  ^»nricfi ,  «ette 
poudn>  iiarcoti(pie  (pie  iwuis  avons  mentionnée  |)lus  liant,  .le 
cite  celle  pièce  seulement  i  titre  (\r  comparaison,  bien  (piil 
soit  tout  à  lait  incertain  m  notre  speciim'ii  a  ete  emj>loNé  de 
cell»'  manière  ou  d'une  autre. 

Knliii,  au  lumibre  des  obp'ts  conliMius  dans  ce  sac,  il  laul 
citer  les  outils  |M>ur  laire  du  leii,  (b'sij;nes  cet  /sur  la  //</.  /4î?, 
et  (pii  sont  en  l>ois  hiaiir.  La  tablette  /',  sur  laquelle  ou  faisait 
tourner  les  petits  bâtons  c.  a  0*082   de  lonj;ueur,  o^'oifi  de 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  659 

largeur  et  o^'ooy  d'épaisseur.  Ces  bâtons  ont  o'^oSô,  o™07o, 
o'^oSô  et  o'^oyo  de  longueur;  Tune  de  leurs  extrémités  seu- 
lement est  carbonisée^^l  La  tablette  est  entière;  elle  n'est  pas 
fendue  comme  pourrait  le  faire  supposer  la  position,  au  bord 
de  la  pièce,  des  trous  qui  s'y  sont  formés  en  faisant  manœu- 
vrer les  petits  bâtons.  La  position  de  ces  trous  au  bord  de  la 
tablette  est  donc  probablement  due  à  la  manière  dont  on  tenait 
celle-ci  quand  on  faisait  du  feu.  Les  bâtons  ont  juste  l'épaisseur 
voulue  pour  être  introduits  et  fixés  dans  le  creux  de  l'extrémité 
d'une  hampe  de  flèche,  comme  celles  si  communes  à  Pucarâ. 
H  en  était  certainement  ainsi  :  c'est  en  fixant  les  petits  bâtons 
au  bout  d'une  hampe  de  flèche  qu'on  leur  imprimait  le  mou- 
vement de  rotation,  comme  le  font  encore  de  nos  jours  les 
Cainguâs  du  Rio  AltoParanâ,  d'après  M.  Ambrosetti  (14,  p.  708), 
et  les  Chorotes  du  Rio  Pilcomayo,  suivant  M.  von  Rosen  (317, 
p.  8,  pi.  xrii  et  XVIII,  3,  A).  Les  outils  à  feu  de  ces  derniers  ressem- 
blent beaucoup  à  ceux  de  Pucara  que  nous  venons  de  décrire. 
Cette  méthode  d'obtenir  du  feu  est  d'ailleurs  la  méthode  géné- 
rale de  tous  les  Indiens  de  l'Amérique  du  Sud.  M.  Everaid 
im  Thurn  (348  his.  p.  257-259,  flg.  17)  fa  observée  chez  les  Indiens 
de  la  Guyane  britannique;  M.  von  den  Steinen  (335,  p.  22/1  ), 
chez  les  Indiens  du  Rio  Xingù;  M.  Ehrenreich  (121  bis,  p.  16,  55), 
chez  les  Carayas  du  Rio  Araguaya  (Goyaz)  et  chez  les  Yama- 
madis  du  Rio  Purus;  enfln  M.  Nordenskiôld  (264,  p.  29/»),  chez 
les  Atsahuacas  et  les  Yamiacas  de  la  région  du  Rio  Tamb()])ala 
et  du  Rio  Inambari,  aflluents  du  Rio  Madré  de  Dios.  Ce[)en- 
dant  les  bâtons  tournants  des  tribus  de  la  Guyane  et  du  Xingû, 
des  Carayas,  des  Yamamadis  et  d'autres  peuplades  sont  assez 
longs  pour  être  mis  en  mouvement  rotatif  directement  avec 
les  mains,  sans  les  fixer  au  bout  d'une  hampe  de  flèche.  Dans 
un  mémoire  |du  D'  Max  Schmidt  (325),  nous  trouvons  figurés 
des  appareils  semblables  provenant  des  Rotocudos,  des  Gua- 
tos,  des   Chamacocos  et   des  Yamamadis.  Le  Musée  d'etlnio- 

<■'  Par  l'erreur  d'un  employa,   l'une  de  ces  pièces  a  été  maajuéc  «  Sayale  ■>  au  lieu 
de  «  Pucara  ». 


r,i.<»  VMIOIITKS   |)K   I.  V   IIK(.1»).N    ANDINU 

j;raj)liif  (lu  Troradéro  |)ossède  cies  outils  pour  faire  du  feu 
d'ann'sia  nu^me  iin'lliodi',  provenant  du  Rio  Javarv  fn"  S.'^.SHc) 
du  ralalo«(U<';  collrction  Jac(jut's  d' Anllionay),  des  Indiens 
Apalais  du  Hio  Paru,  dans  la  Guyane  (n*  5i63;  collection 
Crevaux),  et  de  l'OréniKpie  (n***  5o.^6,  5o47,  5o5();  rollfction 
Crevaux].  De  l'OnMiocjue,  Crevaux  a  égalenuMil  rapporté  un 
drill»'  à  corde  (n"  So^ifi  du  catalojçue),  cpii  y  était  «'uij)lové 
pour  fain*  du  feu,  au  lieu  du  siinplr  hàton  (pi'on  nn-t  m  niou- 
v«MiuMit  dirrrtrinrnt  avec  les  mains.  M.  Scliniidl  nproduit  un 
drillr  .s«'nil)lal)lr,  en  usafçe  rhex  les  Ks(piiinau\,  mais  cpii  est 
iM)ur\u  d  lin  arclirt.  Suivant  Garcilaso  de  la  Ve<;a  (140;  Lvi. 
c.  Mil:  fol.  149),  les  anciens  Périls  MHS  ohtrnairnt  le  1<mi  au  moyen 
(le  (\r\\\  Ihitoiis  dune  demi-jara  (environ  o"  .^o)  d«"  lon^urur, 
m  lor.iul  I  un  .'i\«'c  l'iiiitir.  IK  portaient  rrs  outils  avec  eux 
dans  leurs  voya«;('s,  pour  allumer  le  ieu  à  TiMidroit  où  ils 
devaient  passrr  la  imit.  (Irt  ap|)ar«'il  était  nommé  f/vara.  Lrs 
anciiMis  Araurans  rmj)lovairiit  «'j^ali'mt'ut  (•••Ile  mclliodr,  selon 
plusiiMirs  rhronicpii'ursdu  (lliili,  cités  par  M.  Mrdina  234.  p.  174). 
1  II  (  iiririix  imtlic  (1rs  Populacas  de  la  Mi\té(iue,  sur  l'orij^ini' 
(If  lut  (Ir  lairc  du  l«'u  de  ct'tic  manière,  se  trouve  dans  un 
manuscrit  intiliilt-  :  llYsloire  tlii  Mvchujnc  trailnulc  de  Spannol , 
auto<;raplir  d  Viidrc  IhcNt't  347.  p.  1  a),  et  j)ul)lii'  récemment: 
•«  I  n^  i\v  «  is  l*opulo(jncs,  comme  ils  lusreiit  oisds,  et  «(eus 
(pii  ne  avo\n(  soin^  de  rien,  prenant  iiit^'  haston  iort  sec,  ai<(U 
d'un  costé,  le  mit  sus  une  pièce  de  hois  aussi  fort  séclie, 
p. H-  le  costé  ai«;u  eslani  an  soledi,  et  sans  i  pen.ser  tournovl 
le  h.iton  sus  II  pi<  (  .  (Il  hoNs  à  manière  de  laravre  à  fçrand 
lorj'e,  a\ec(pii>s  If  ipicl  iMoiiNeiiieii!  ipn-lcpics  j>elitN  esclats 
sortoini  d  uuf;  1>on.s  et  de  aultres,  et  se  moulovnt  iort  menu, 
jns(pies  à  tant  (pie  pour  le  i;rand  et  continuel  mouvement 
(pie  le  Indien  iaisoNl,  le  haston  se  aluma  par  le  inoien  (l(*s 
esclats    (pii    conceurent    soiid.iin  le  Ieu " 

La  poterie,  dans  les  grottes  luneraires  de  la  Puiia  en  gém^ 
rai,  n  est   ni  nomhrens4\  ni  riMnanpiaMe  j>ar  son  décor  (»u  sa 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  661 

forme.  Il  en  est  de  même  à  Pucarâ,  où  Ton  trouvait  à  peine 
quelques  fragments  de  deux  ou  trois  petites  tasses  ou  écuelles 
grossières  dans  chaque  grotte.  La  tasse  fuj.  140  d,  en  poterie 
grise,  de  o"  09  de  diamètre  et  o""  o5  de  hauteur,  en  est  un  spé- 
cimen. Les  deux  récipients  minuscules y<^.  140  a,  h,  de  o'"o43 
de  hauteur  chacun,  fun  rouge  et  l'autre  noir,  proviennent  éga- 
lement des  grottes.  La  pièce  la  plus  remarquable  est  la  timbale 
fig.  145.  Elle  a  o""  12  de  hauteur  et  o^"  10  de  diamètre  à  l'ou- 
verture. Elle  est  engobée  d'un  joli  rouge  et  ornée  de  lignes 
peintes  en  noir;  du  côté  non  visible  sur  la  figure,  on  aperçoit 
les  traces  d'une  anse  qui  devait  avoir  eu  la  forme  de  celle  de 
certains  pots  à  bière  allemands. 

Dans  fune  des  grottes  funéraires  de  Pucarâ  de  Rinconada, 
j'ai  rencontré  un  squelette  de  chien  dont  le  crâne  est  repro- 
duit fi(j.  143.  La  forte  usure  des  dents  démontre  qu'il  s'agit 
d'un  individu  très  vieux.  Ce  squelette  gisait  au-dessous  de  deux 
squelettes  humains  qui  ne  paraissaient  pas  avoir  été  déplacés 
])ar  des  chercheurs  de  trésors.  Le  squelette  de  chien  était  tout 
à  lait  enterré  dans  la  couche  de  terre  qui  couvrait  le  sol  de  la 
grotte;  les  squelettes  humains  conservaient  encore  en  partie 
la  chair  desséchée  et  se  trouvaient  à  demi  enfouis  dans  cette 
couche. 

D'après  les  études  approfondies  de  M.  von  Tschudi  (353, 
p.  2/17-250),  le  chien  européen  i^Canis  Jamiliaris ,  Lin.)  n'existait 
pas  dans  l'ancien  Pérou  :  les  chiens  domestiques  préhispani- 
ques de  ce  pays  appartenaient  tous  aux  espèces  Caiiis  liujœ, 
Tschudi''^^  et  Canis  caraibicus,  Less.  De  la  première  de  ces  es- 
pèces Tschudi  avait  rencontré  de  nombreux  cadavres  momifiés 
qui  accompagnaient  les  cadavres  humains  dans  les  sépultures 
péruviennes  et  également  des  crânes  de  ces  chiens  que  Ton 
avait  rangés  de  manière  à  former  certaines  figures  pour  la 
décoration  des  tombes.  L'autre  espèce,  le  Cams  caraibicus,  lui 

<'^  Les  principaux  caractères  du  Canis  Iiujœ  sont  son  museau  recourbé  \ers  le  haut 
el  son  front  très  bombé. 

43 


062  WTinriTKS   DK   LA    lUfilON    SMUNK. 

n'iicoiitm»  par  (ioloinh  aii\  \iilill«'s.  pnr  (^(>rl<»z  au  Mrxicjue 
ri  |)ar  Pi/.arm  au  l¥rou.  Ce  jx'lil  diicii,  (jui  a  la  jH'au  tout  à 
r.ill  iiur,  (IrjM)urvur  cir  |)oils,  rsl  riiron'  trrs  (oiiiiiiuii  d.iiis 
la  ir;;iini  ha-NM*  (lu  IN'rnu ,  mais  il  ni'  .su|)|H)rt('  |)a>  le  climal 
lrni<l  (1(1  liant  plateau.  On  l'v  iioniine  perro  diimi,  ainsi  (ju'on 
donne  en  France  le  nom  de  «  cliien  chinois  ••  aux  |)etits  cliiiMis 
sans  |K)ils  (lu'on  >oil  assez  Iréqueninient  chez  les  marchands 
de  chiens  et  (jiii  re^seinhhMit  heaucouj)  au  Cams  caraibuus  de 
rAmeri(jue'.  Apres  Tschudi.  M.  Mh.d  Nehrin^'  254  .-i  255)  a 
imhlie  (rint«''ressanles  («tudes  mii  Ii-^  chiens  domestitpieN  de 
rancieii  Pérou  et  a  réuni,  dans  le  musée  de  1  l'A'oie  ro\al(* 
des  hautes  études  d'a'^riculture  de  Berlin,  une  j;rande  collec- 
tion de  crânes  et  de  scpielettes  de  ces  chiens.  M.  N«*hrin{; '255  a 
divise  l'esprce  (juits  Inija'  en  trois  Narietes  :  C.  lutjtv  pcruanus. 
vcrtatiits  et  ninlnssnidcs.  Il  \  donne  des  (ij;ures  tspiipies  des 
crAnes  de  ces  trois  varic^tés.  I  ous  les  nond)reu\  s|)écimens  de 
chiens  des  s«''|>ultures  pn-hispanicpies  du  IVrou  (ju'il  a  etu(li/»s 
appartiennent  à  ces  variétés  du  (,(uns  ln<i<r:  au  contraire,  il  n'a 
>u,  parmi  ces  restes,  aucun  s(juelette  du  (..  carathuiis.  Sui\ant 
M.  Nehrin«(,  le  (!.  Iiuja'  ne  descend  ni  des  chiens  eurojx^ens,  ni 
d  inrun  (  ;niid»'  siid-americain;  son  ancêtre  sau>a«(e  serait  pn»- 
hahlenienl  le  loup  nord  - ami'ricain  ,  Canis  (Kiidcntalis ,  lin  lis. 
Les  variétés  du  (Atnis  Ini/œ  se  seraient  loryn'es  sans  cn>i.se- 
nient  a\ec  des  chiens  <Miro|)«''ens.  MM.  Heiss  et  Stûhel  '308  i 
pi.  .1.^  rt.  CiR.  f>)  rej)roduisent  une  momie  fin  Cams  liKjœ,  de  la 
nécro|M»le  d'  \ncon. 

Notre  chien  de  la  grotte  lunerair»*  de  Pucarâ  n'est  m  le  i.nms 
Inffir.  ni  \r  (!anis  caraibinis.  \\.  !<•  pi-of«»sseui  I..  TLile.  succes- 
seur de  M.  Ni'hrin^  à  la  chaire  de  zoologie  d»-  I  Ixole  d  agri- 
culture de  Hnhn,  a   hien  \onlu  comparer  le  crâne  de  Pucara 

'*'  Lr  Oinif  ramiftiriij  p»t  rotnmiin  chn  rr*  métis  Ir  nom  de  cmTco:  cvpcncUnl  rr 

lr«  iiirii*  (lr«  pri)«ln«-r>«  intfmnHinrt  cir  la  nom  ne  virnl  im».  roiiiiiic  on  |t(Himiil  l«* 

iWpiililiqur   .\r^rntille,  où  il  est  nnmm*^  rroirr,  du  nom  Ho  lu  >illr  de  Ciuco,  A  est, 

pila,  mol  drrix^  dr  pr/itr/n  •dépoiinudr  vion   loiilr    pmhulttlili^,    uni»   romiplion 

poil**.  I)'iiulrr«  |tolit«  (tiîrns.  Iré«  m<^lan  du    mol   r«|M^nol   yncqiir.  qui   veut  dire 

géspl  win«  rnrr,  iiiai»  |viidii« ,  porlriit  rhri  •  itrlil  rhirn»,  rn  glanerai. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JLJU\.  6()3 

avec  les  crânes  péruviens  de  la  collection  de  cette  école  et  l'a 
déterminé  comme  Canis  magellanicus,  Gray,  «  ou  comme  une 
forme  domestiquée  de  cette  espèce».  J'ai  comparé  le  crâne  de 
Pucarâ  avec  deux  squelettes  du  C  magellanicus  conservés  au 
Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris,  l'un  rapporté  de  la 
Terre  de  Feu  en  1891,  par  MM.  Rousson  et  Willems,  l'autre, 
de  la  Patagonie,  en  1897,  par  le  comte  H.  de  La  Vaulx.  Ces 
deux  squelettes  proviennent  d'individus  adultes,  d'environ  2 
ou  3  ans.  Ils  sont  presque  identiques  entre  eux,  mais  présen- 
tent certaines  différences  par  rapport  au  crâne  de  Pucara. 
Ce  crâne  provient  d'un  individu  très  âgé,  comme  le  démon- 
trent les  dents  fort  usées.  Malgré  ceci,  le  crâne  de  Pucarâ  est 
celui  d'un  individu  beaucoup  plus  grêle  que  ceux  de  la  Terre 
de  Feu  et  de  la  Patagonie;  les  dents  sont  moins  fortes,  le  front 
moins  bombé  et  les  crêtes  occipitale  et  pariétale  beaucoup 
moins  développées.  H  y  a  dans  la  collection  de  Berlin  quatre 
crânes  de  chiens  trouvés  dans  des  grottes  sépulcrales  de  la 
Puna  de  Jujuy,  probablement  en  partie  rapportés  par  le  D""  Max 
Uhle,  en  partie  provenant  des  fouilles  de  la  Mission  Suédoise 
de  1901.  Suivant  M.  Plate,  ces  quatre  crânes  sont  identiques 
à  celui  de  Pucarâ.  Un  problème  se  présente  ici  :  le  Canis  nia- 
(jellaniciis  de  Pucarâ,  serait-ce  un  chien  domestique  ou  s'agit-il 
simplement  d'un  individu  sauvage  qui  serait  entré  dans  la  grotte 
pour  y  mourir.'^  La  première  hypothèse  me  paraît  assez  vrai- 
semblable, bien  que  celte  espèce  soit  assez  éloignée  du  Canis 
familiaris,  car  les  différences  entre  le  crâne  du  Canis  macjella- 
nicas  sauvage  et  les  crânes  provenant  des  grottes  funéraires 
sont  assez  grandes  pour  admettre  une  variété  domestiquée,  et, 
du  reste,  l'individu  de  Pucarâ  n'avait  certainement  pas  re- 
mué les  cadavres  humains  sous  lesquels  il  se  trouvait  enterré, 
comme  un  animal  sauvage  faurait  fait.  Nous  aurions  alors  là 
une  nouvelle  espèce  de  chien  américain  qui  a  été  tenue  en 
domesticité  par  les  Indiens  préhispaniques  de  l'Amérique  méri- 
dionale. 

Il  serait  à  désirer  que  l'on  gardât  et  qu'on  étudiât  les  sque- 


664  ANTIQUITÉS  DE  LA  RÉGION  ANDINE. 

letles  cl  les  crânes  de  chiens  qui  se  trouvent  quelquefois  dans 
les  anciennes  sépultures.  ïVapns  M.  Anii)rosetti  (28.  p.  m,  ,  un 
empIoN»'  du  Musc'e  dv  La  Piata  a  reuroiitrr  un  squelette  de 
chien  <lans  une  sépulture  —  une  «grotte  luuéraire  sans  doute 
—  à  (iasai)in<l<»,  et  M.  \nd)n)selli  lui-niéuie  eu  a  derouvert 
un  autre  dans  une  sépulture  préhispanicjue  à  Molinos  ^Vallée 
Calchacpiie  . 

Cultures.  —  En  teriuinant  la  descri|)li()n  de  Pucarà  de  Rin- 
conada,  il  nous  reste  à  dire  deu\  mots  sur  les  vestij^es  d'an- 
ciennes cultures  qui  se  trouvent  dans  plusieurs  ravins  aux 
einirons,  fjuelcpies- uns  à  d'assez  «^nandes  distances,  jusqu'à 
lo  kilomètres  du  \iilage.  Ces  cultures  ne  sont  pas  des  andcncs 
comme  à  Savate  et  à  Casahindo.  Ce  sont  des  terrains  d'où  l'on 
a  enlevé  les  pierres,  situés  ^généralement  sur  les  plans  inclinés 
formés  par  les  éhoulis  des  plateaux  de  trachvte  et  couverts  de 
terre  \éj;élale.  Les  pierres  enlevées  de  ces  j)etits  chanq)s  sont 
entassées  autour  de  ceux-ci,  formant  des  luoureaux.  Je  n'ai 
vu  aucune  de  ces  cultures  où  une  irri'^ation  artificielle  ail  été 
|>ossil)le.  Prohahlement ,  à  réjXKpn*  où  ces  clunups  étaient  cul- 
tivés, la  pluie  était  sullisante  pour  les  arroser.  Le  fait  que  hvs 
anciens  hahitants  dt*  Pucarà  mit  m  leurs  <  luunps  ass(*7.  éloi- 
fçnés  (\r  It'iir  \dla«(e  présente  une  aualo«;ie  avec  les  Puehlos, 
dont  les  cultures  sont  en  j^éuéral  situées  à  une  faraude  distance 
i\i'  leurs  liahitations.  Dan^  lu  in*  et  dans  l'autre  de  ces  régions 
il  faut  chercher  la  cause  de  cet  éloi<^Miement  (h's  cultures  j>ar 
rap[M)rt  aux  Nilla^es  dans  la  difliculte  dr  trouver  du  terrain 
cultiNahle.  V  Pucarà,  ce  n  «'st  c|m'  sur  les  |)entes  lormées  par 
les  élxiulis  de  certains  plateaux  tracln  ticjues  que  l'on  ren- 
contre de  la  terre  fertile,  el  encore  faut-il  que  ces  terrains 
soient  ex|K)s<''s  au  soleil  du  Nord  ri  cpiils  soient  si>écialement 
protej^i's  contre  le  vent. 


Pl.  LV 


l'if^.   li-j.  —  Pucai-i'i  (le  Kiiu'i)ii:i(la.   l'Irclic ,  liiiloii  à   rmiilli'f,  m-inilraii  »  fil  liois. 
Corda"!'  en  lilircs  vi'ijclalcs.  Crnclirls  en   liiii>. 


Pl.  LVI. 


Fig.   i38.  —   l'iirarà  de;  Uinconada.  l'IiVlics  à  poinl.s  t-n  silex  (a).  Oiilils  en  os  (/< 
cl  en  l)(»is  (c-j).  niacclct  i-n  poaii  (A). 


Pl.  uni. 


l'i".  i.Mi.  —  l'iicaWi  (l(^  Ilinconaila.  IVllcs  cl  Imclirs  m  piciTc.  —   i/â  ^r.  nal. 


Pl.  Lvni. 


Fig.   ilto.  —  Piicara  de  Rincoiiacla.  Poteries  (a,  h,  d]  l'I  objets  en  pierre  [r.  e .  /'). 

iJ2  gr.  nat. 


Fit;.   il\^-   —  Piicarà  de  HiiicniiMdii.  I''raj;ment  d'une  érnelle  peinli'.  i /i)  ^'f.  nat. 


Pl.  LIX. 


h'i".    1A2.  —  l'iicai-à  (le  lîiriCDiiadii.  Sac  ni   l.iim'  i\r  lama  cl   -on  cuiilciiii. 
(I.a  ciilllcic  11"   i.')iji   csl  luiMlcriii'.j   —  1/.)  i;r.  nal. 


Pl.  LX. 


Fig.   i43.  —  Pucarâ  de  Rinconada.  Crâne  de  rhicn  d'uue  grotte  lunérairc. 

1/2  gr.  nat. 


Fig.  l/i4  Purarà  de  Uiiicoiiad:!. 

Tnl)e    fait    du   radius  d'un    lama. 
—  2/3  gr.  liai. 


Fig.  i'i5.  —    l'ucari'i  de   Itiiicoiiadu. 

Timbale  en  lerie  ciiile. 

1/2  gr.  liai. 


FRESQUES   RUPESTRES  A   PUCARÂ 
ET  DANS  LA  GROTTE  DE  CHACUNAYO. 

PÉTROGLYPHES  DES  ENVIRONS   DE  RINCONADà. 


Abri  sous  roche  de  Pucarâ  de  Rinconada,  —  En  face  du 
plateau  où  est  situé  l'ancien  village  de  Pucarâ  de  Rinconada , 
vers  le  Nord,  à  5oo™  environ  de  distance,  se  trouve  un  autre 
plateau  beaucoup  plus  vaste  que  le  premier.  A  mi-hauteur 
de  ce  plateau,  on  voit,  sur  la  ligne 
où  commence  l'entassement  des 
blocs  trachytiques  tombés ,  un  abri 
sous  roche  regardant  vers  l'Est  et 
formé  de  la  même  manière  que  les 
grottes  funéraires.  Dans  cet  abri 
est  peinte ,  sur  le  mur  de  trachyte , 
la  fresque  que  représente  la  planche 
en  couleurs, y?^.  iàl . 

La  partie  saillante,  formant  le 
surplomb  ou  toit  de  cet  abri  sous 
roche,  ne  s'avance  guère  que  d'un 
mètre.  Le  rocher  du  fond  de  l'abri  yjjl  \\j\ 
est  perpendiculaire  et  assez  plat, 
bien  que  présentant  des  sinuosités 
et  de  petites  aspérités  sur  toute  sa   Fig.  i/iC.  —  Reconsiiuuion  des  pcrson- 

^  ^^  nages  n°'  1-8  de  la  In-squc  do  Piuara 

surface.  Deux  lignes  sanlantes  de      de  Rinconada. 
la  roche,  se  dirigeant  de  haut  en 

bas,  partagent  le  mur  en  trois  parties  quon  pourrait  appeler 
des  panneaux.  Ces  lignes  n'ont  pas  été  représentées  sur  la 
planche,  afin  de  ne  pas  troubler  l'impression  que  font  les 
peintures.  Sur  la  planche  ne  sont  reproduits  que  le  grand 
panneau  du  milieu  et  le  panneau  de  droite;  les  figures  de 
celui  de  gauche  étaient  trop  effacées  par  l'influence  du  temps 


6fl6 


ANTIQLITKS  I)K  LA   RK(iIO\   ANDINK. 


j)<)iir  pHivoir  pire  copiées.  La  jx-lite  crèlc,  qui  sépare  le  jwii- 
neatidu  milieu  de  criui  de  riroile,  j)ass<*  entre  la  fij^ure  u"  jg"', 
fl'im  côlé,  et  le  groujH»  n"  3o,  de  Tautre. 

i.e  sol  d«'  Tahri  est  plat,  loniié  par  la  roche  elle-mèiiie.  qtii 
n*e>t  recoiiNerte  (lUe  d'une  mince  couche  (h-  terre  de  (pieKpies 
centimètres  d'épaisseur  seulement.  .I«*  n'ai  pas  tniUNe  d'ohjets 
d'un  intérêt  (uielconcpie  en  fouillant  cette  couche.  Le  sol 
.s'avance  en  une  sorte  de  plale-lorme  natun>lle  de  »  ou  .^■'  de 
larfjeni.  (iiii  «si  hordée  en  avant  par  des  eJHiulis  toinlx^s  du 
sommet  du  plateau. 

Une  partie  saillante  de  la  roche  fni  ine,  au  pied  du  mur,  au- 
de.ssous  des  peintures,  une  sorte  de  hanc  naturel  en  pierre. 

I.,a  roche  sur  lacpielle  on  a  j)eint  les  (i«(ures  est  couverte 
d'une  patine  ros«»  «grisâtre,  un  jm*u  plus  sale  j)eutH*tre  (pie  la  cou- 
li'iir  du  ImikI  de  la  pl.iiK  lie.  Les  teintes  emiiloyées  pnin  les 
(i^'ures  sont  au  nninhre  de  (juatre  :  rou«;e  tirant  sur  le  ■  hruii  \  an 
l)v<k  <•  des  peintres,  non-,  \eit  et  rose  (diair.  Kn  grattant  une  des 
ligures,  j'ai  recueilli  un  peu  de  roii^'etpii  a  été  analysé  etcpii  a 
donne  pour  résultat  del'owde  de  1er.  (!«*lte  analyse  ressend)le 
parlaiteinent  a  celle  d Un  échantillon  de  couleur  rou(;e,  en  jxite, 
trouvé  auprès  d'un  cada>re  dans  um*  des  j^i-ottes  luiu'raires 
(les  en>  irons.  Les  deux  échantillons  sont  ideiiti(|iies  (|uant  aux 
matières  (|u'ils  contiennent  ;  hs  pnipor  limis  seules  dillerent  ^. 
le  liai  j>.is  Minlii  prendre  d'e<haiitilloiis  des  trois  autres  cou- 
h'Urs  pour  ne  |kis  détruire  les  lij^uri's. 

Les  peintiin*s  du  panneau  du  milieu  (iMiNreiit  une  surLue 
d*en>iron  i"'.')o  de  hauteur  sur  i"  :)0  «le  lar;;eur;  ci'lles  du 
panneau  d«'  droite,  une  surface  d'einiron  o*  .^o  de  liau- 
leiir  snr   i   mètre  de  largeur.  La  surlaci*  du  panneau  «gauche. 


"'  V'«iir  Ir  niiiiirnilA^r  *nr  \.^  n-dnclinn 
rn  noir  c|ui  Aciotnpa^nr  l.i  plamho. 

^  Voici  Iw  dm»  anAJ^rart,  r(r(*rtii<>rs 
jNif  MM  Mnrin  ri»rr*.  I..1  itrrmirrr  ro 
lonnr  «Ir  rhifTn'»  v  rjpixirtr  *  I  rrlian- 
lilli»n  <lr  U  frr^jur;  \a  «Iriixirmr,  a  rriui 
in.nw  <|an«  la  ^'mllr  ««•pulrr.iir 


SliCT 
0««.|r   >ïr   Ut 

Mununr  . 

Civaiit 

M*|p>4«t 

IWlr  4  la  «alriMliM. 


I  0.6' 

••9 

tM 
4.10 


irrnt»». 
•M 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  G67 

non  reproduit,  a  plus  ou  moins  les  mêmes  dimensions  que  ce 
dernier. 

Je  me  suis  donné  toute  la  peine  possible  pour  copier  exac- 
tement les  figures,  en  mesurant  avec  soin  leurs  dimensions  et 
en  réduisant  ces  mesures  à  Téchelle.  Quoiqu'il  eût  été  facile  de 
reconstituer  plusieurs  ligures,  dont  certaines  parties  sont  effa- 
cées, j'ai  préféré  ne  pas  le  faire;  mais,  sur  la  réduction  en  noir 
de  la  planche,  j'ai  reconstitué  toutes  les  figures  dont  il  était 
possible  de  s'imaginer  la  forme  primitive. 

Les  figures  sont  les  suivantes  : 

N*"  1-8.  Personnages  habillés  de  tuniques  rouges  à  manches 
courtes  et  portant  au  baudrier  des  écharpes  ornées  de  pointes 
triangulaires  dont  la  couleur  est  complètement  effacée.  Ces 
personnages  portent  des  huinchas^^^  rouges,  surmontées  de 
cinq  plumes  noires.  La  tête  et  les  jambes  des  n"'  i,  :^ ,  7  et  8 
sont  effacées.  Ces  figures  sont  tout  à  fait  caractéristiques  de 
l'art  autochtone  du  haut  plateau.  La  transformation  des  lignes 
courbes  du  corps  humain  en  lignes  droites,  formant  ainsi  des 
figures  géométriques,  est  l'un  des  traits  les  plus  saillants  de 
ces  artistes  primitifs.  La  fig.  iâ6  donne  la  reconstitution 
de  l'un  de  ces  personnages. 

N"  9.  Tache  de  peinture  verte.  Les  contours  sont  telleuKMit 
effacés,  qu'on  ne  peut  se  rendre  compte  de  la  forme  primitive 
de  cette  figure. 

N**  10.  Écu  noir  à  bordure  rouge,  surmonté  d'une  sorte  d(^ 
panache  noir.  Ce  panache  a  dû  avoir  une  autre  foruie,  mais 
il  est  en  partie  effacé  et  il  n'en  reste  que  ce  que  l'on  voit  sur 
la  planche. 

N''  11.   Lignes  rouges,  restes  de  figures  effacées. 

'"'  Huincha  (qulcliua),  bandeau  entou-  du  Ctiaco ,  surtout  les  Cliin{,aianos,  en  ont 

rant  la  tête  et  servant  à  retenir  les  cheveux.  toujours.  Les  Diaguilcs,  suivant    les    PP. 

Les    métis   et   les    Indiens  actuels,    vêtus  Homero  et  Monroy,  cités  dans  le  présent 

presque  à  l'européenne,   portent   souvent  ouvrage,    page    9.9,    portaient    «à    l'en- 

aujourd'hui  encore   des  huinchas.  Ils  pré-  tour  de  la  têle  un  cordon  de  laine  lllée, 

tendent  que  ces  bandeaux  préservent  du  la  où   ils   y   mettaient    plusieurs  plumes 

mal   de   tête.    Plusieurs   nations  sauvages  colorées  ». 


668  ANTIQl'ITKS  DE  LA  RÉGION  ANDINK. 

N'**  1:^-17.  Six  reclaiif^les  noirs,  à  jmhi  pn's  de  la  lucme 
graiidrur,  j)Iacés  en  lij^ne.  Il  esldiflicilede  se  faire  un»*  idée  de 
ce  que  ces  iip^ures  représentent,  (^e  sont  peul-ètn*  des  maisons, 
nu  bien  on  a  voulu  fij/urer  de  cette  MKniièn»  six  rliNisions  de 
guerriers  ou  six  IroujxMUx  de  lamas. 

N°  18.    Un  lama  de  la  lornje  tvpi(pie. 

N*  19.  Une  tache  verte  à  contours  eflacés  comme  celle  qui 
|H)rte  11*  n"  g.  La  couleur  verte,  prohahlement  à  hase  de  carlxn 
nate  de  cuivre,  est  celle  (jui  a  le  moins  résiste  à  I  iniluence 
du  t(>mps. 

iN°  20.  Un  autre  écu,  rou«;e,  avec  hord  noir.  Ce  honl  j)ré- 
M'nle  xmv  particularité  :  il  a  dahord  été  gravé  et  rempli  en>nile 
de  couleur,  ce  (pii  n'est  pas  le  cas  des  autres  ligures;  celles-<i 
sont  tout  simplein(Mit  j)eintes,  excepté  |)ourtaiit  (piehpies-uiis 
des  lamas  cpii  figurnil  .m  h.is  <\r  l.i  h-rs(|(if. 

N"  2  I .    hectangir  imir  (!••  o'"  i  .io  sur  o^o^f). 

N**  2'2-'2{).  Personnages  doiil  la  l.ur  cl  l«'s  jamhes  sont  elTa- 
cées.  (le  sont  hien  là  des  ligun^s  humaines;  il  ne  peut  y  avoir 
aucun  doute  :  leur  analogie  ave<'  les  personnages  n"*  i -H  |r 
démontre  clairement.  Ils  ont  drs  tunicjues  vertes,  à  manches 
courtes  rouges,  et  à  hordur»'  inlérieure  rouge  également.  Ils 
|)ortenl  dru\  hmnrhns.  I  iiiii'  rougr  et  I  autre  noin\ 

N"  M).  Sur  \r  p.min'.iu  dr  droite  :  l'n  grouj)e  de  vingt-huit 
ligures  CM  deux  lignes.  (iha(  uiir  de  ces  ligures  S4î  com|)ose 
de  deux  petits  carrés  se  touchant  parles  coins,  et  d'une  sorte  de 
panachr  sortant  du  carr«*  supérieur.  Il  est  diilicile  de  se  rendre 
compte  de  cr  (pir  representiMit  ces  ligures.  Peut-<*'tre  chatpie 
figure  a-tH>ll(>  été  com|>osée  à  lorigine  de  cpiatre  carrés  au 
lieu  de  deux,  comme  le  corps  des  jM'rson nages  n~  52-58,  les 
deux  carn's  (jui  man(|uent  avant  été  pMutsrrune  autre  couleur 
plus  jM''ri.s.sahle  et  se  trouvant  maintenant  rllacés?  Ces  figun\s 
avaient  piMit-étn*  une  tête  et  des  jaud)es,  représentant  alors 
des  personnages  comme  les  autres.  Tout  vr  (pii  en  reste  .se 
xoit  sur  la  planche. 

iN"*   31-35.   Corj)^  liiiMi.iius.  dont  la  lele  et  les  jand)es  .sont 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  669 

effacés.  Ces  personnages  paraissent  être  réunis  entre  eux  au 
moyen  d'une  corde  :  ce  sont  probablement  des  prisonniers. 

N"*  36-39.  Quatre  personnages  armés  de  lances  ou  de  bâ- 
tons. La  partie  supérieure  du  corps  est  rouge;  la  partie  infé- 
rieure, rose;  les  jambes,  rouges. 

N*"'  40-44.  Cinq  personnages  armés  de  haches.  Ici,  au  con- 
traire, la  partie  supérieure  du  corps  est  rose;  la  partie  infé- 
rieure, rouge.  Le  n°  [\o  est  incomplet  et  n'a  pas  de  hache;  au 
n**  42 ,  il  manque  la  tête. 

N***  45-50.  Prisonniers  attachés  l'un  à  l'autre  par  le  cou, 
comme  les  n°^  3i-35. 

N°  51.  Figure  humaine  bien  conservée,  et  ressemblant 
beaucoup  à  une  Indienne  moderne  de  la  Puna,  avec  jupon 
court,  noir,  corsage  rouge,  les  cheveux  coiffés  en  tresse,  qui 
tombe  sur  le  dos.  Il  n'est  pas  possible,  cependant,  que  ce  soit 
un  jupon,  car  les  Indiennes  préhispaniques  n*en  portaient 
pas.  Il  y  a  probablement  des  parties  effacées  dans  cette  figure 
et  son  aspect  primitif  devait  être  différent. 

N***  52-57.  Personnages  dont  le  vêtement  sans  manches  est 
divisé  en  quatre  carrés  :  deux  rouges  et  deux  roses.  Les  jambes 
sont  rouges  et  d'une  forme  différente  de  celle  des  jambes  de  la 
rangée  n°'  i-8;  la  face  est  rose.  Ces  personnages  ont  des  coif- 
fures qui  ressemblent  à  des  bonnets,  surtout  au  béret  (hoiiia) 
des  Basques.  Sur  certains  vases  anthropomorphes  du  Pérou, 
spécialement  de  Trujillo,  on  voit  des  coiffures  présentant 
quelque  analogie  avec  ces  bonnets.  Ceux-ci  sont  rouges  chez  les 
n"'  52  et  53,  roses  chez  les  n"'  54  et  55,  noirs  chez  les  n"'  56 
et  57.  Le  n°  57  présente,  au  milieu  du  corps,  une  tache  verte 
à  contours  dégradés,  reste  sûrement  d'un  ornement  vert  du 
vêtement.  Les  tuniques,  écartelées  de  la  manière  de  celles  des 
personnages  qui  nous  occupent,  ont  souvent  été  trouvées  dans 
les  anciennes  sépultures  du  Pérou.  Dans  la  région  diaguito, 
on  décorait  aussi  les  tuniques  de  la  même  façon.  Ainsi  nue 
plaque  de  cuivre  de  Loma  Rica,  figurée  par  MM.  Liberani  et 
Hernândez  (217,  pi.  3i),  reproduite  par  M.  Ambrosetti  (19,  p.  lai 


f.70  ANTIQL'ITKS  l)K  L\   HKr.ION    \M)I\E. 

fi  29.  |)  ^73),  montre  (\vu\  jMTsonnafçes  à  tiinicjiies  écaiifliM's, 
'II*  (IfTor  <Iii  (jiiarti«»r  supTieur  droit  sv  réjx'lanl  dans  |r  (juar- 
tiiT  inlorii'iir  «(aiirln*,  ri  Nice-versa. 

.\"*  58-59.  I)<ui\  iMTSomia'jrs  dr  la  mrmr  fnrim-  (|ii('  \vs 
nH*C^(\vi\{s,  a\rv  rrtlr  srid»'  dilL'mir»'  (jur  Irur  Nrt«'m»'iit  i»sl 
divisé  «Ml  six  l)aiidrs  liori/mitalcs,  altrrnati\(>iiirii(  rmij^o  v[ 
roses,  au  lini  di*s  (piatrc  carrés.  L«»s  bonnets  sont  nMij;«'s. 

N**  ()0-()i).  Nui  Ir  |)ai)ii('aii  «I»  droit»*.  Srpt  |M'r>oiiiia«;»'s  à 
tiiiii(|ues  vertes,  avec  Ir  l)onl  iidjTii'iir  rmii^r.  Les  tuni(|ues 
ne  |)araiss(Mit  pas  avoir  de  inanrlies,  him  (|ii  \\  \w  soit  |)as  ini- 
|M>ssil)lc  (|u  il  «'Il  ait  existé,  et  (jurllrs  aifiit  ete  ellacées  par  Ir 
temps,  car  c»'s  (if^ures  sont  vw  mauvais  étal  dr  (Miiiservalioii. 
La  tctr  et  les  jandx's  maïKpiciil,  mais  la  coiilun*,  iormi>r  dr 
cin(|  plumes  routes,  est  conservé»*  sur  j)lusieurs  li«;ures. 

N"*  ()7-()8.  I)«»ux  |)ersonnaf(es  ni  ron«;f,  armés  de  lances 
nu  de  haloiis  rt  roillés  du  mémr  honiitt  (pit'  l«'s  n***  Si-fïQ.  La 
lace  et  livs  jaiid)«'s  maïupn'nt. 

N"*  ()9-72.  Lamas  dr  la  lorim-  l\pi(pn'.  prints  en  noir. 
Quel(pirs-uns  sont  «^raNés  d'ahord  «t  Irs  Ir.iits  remplis  rnsuile 
de  roult'iir.  La  pln|)arl  sont  |)n's(pn'  ellaci's;  Mids  les  u  *  (Jc)- 
"1  sont  l)irn  consrrvés.  Tous  ces  lamas  marrlient  dans  la 
ménir  dircclioii,  \rrs  la  droitr.  Ils  couvrent  unr  surface  consi- 
dérai)!»- dont  II  |)lancli<*  necom|)nMid  (jue  la  partie  su|>érienre. 

i\°  73.  (]ell«'  li;;nn',  plus  ;;ran<l«'  (pu*  l<'s  antres,  dr  o"' i  fi 
de  liantfMir,  sr  Ironve  si'ulr  à  nin'  dislancr  de  o"*  i^8  au-<lessus 
de  \vr\i  m"  'M).  La  li«;un'  n'est  pas  prrpt'ndicnlain',  comme  on 
la  \nil  sur  la  planclir;  rllr  i«st  un  pru  iiirlinrr  \<«rs  la  droite, 
(iellf  rrprrsrniation  Inimainc,  si  simpir  «'t  si  rudimrntaire,  se 
retrouve  «;ravéf  sur  l'un  des  |)élro«;lN  plirs  de  la  Puerta  de  l»in- 
cnnada  ri  prinir  dans  la  ^rolle  dr  (ilndin,  (pu*  nous  décrinins 
|)lusloin.  Lllri\is|»»  d'ailleurs,  comme  nous  le  verrons  paj»;e  ()8o, 
dans  (1rs  |M'lro^lN|)lH*s  dr  diverses  réjçions  de  l'Vmériqnr. 

(iomme  nous  l'avons  dit,  les  |)eintnres  du  panneau  de 
gauche,  (|ui  n*«*st  pas  re|)résenti'  sur  la  j)lanrlir,  sont  presque 
complrfriiiriit   «llacées.  (ie|)(Midanl  on    |>t'ul  i)ien  y  distinguer 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  671 

les  traces  de  rangées  de  figures  identiques  à  celles  du  groupe 
n"  3o.  Seulement  elles  sont  placées  en  sens  inverse  de  ces  der- 
nières, c'est-à-dire  que  les  carrés  supérieurs  des  figures  sont  à 
droite  et  le  panache  est  incliné  vers  la  gauche.  On  dirait  que 
les  êtres  représentés  par  ces  figures  se  dirigeaient,  sur  plu- 
sieurs lignes  de  chaque  côté,  vers  les  personnages  du  grand 
panneau  du  milieu. 

Dans  la  fresque  de  Pucarà,  il  y  a  très  peu  de  figures  sus- 
ceptibles d'une  interprétation  symbolique.  Les  seules  qui  ne 
soient  pas  nettement  des  représentations  d'hommes  ou  de  la- 
mas sont  les  écus,  les  rectangles  noirs  et  les  petites  figures 
rouges  à  panaches  du  groupe  n"  3o.  En  ce  qui  concerne  les 
«  écus  » ,  il  en  existe  de  beaux  spécimens  sur  la  fresque  de 
Carahuasi,  reproduite  par  M.  Ambrosetti  (13),  et  également  sur 
beaucoup  de  pétroglyphes  et  de  poteries  de  la  région  dia- 
guite,  comme  je  fai  signalé  en  parlant  des  pétroglyphes  de 
cette  région.  Ces  figures  ont  évidemment  la  forme  de  bou- 
cliers et  rappellent  bien  les  écus  nobiliaires  de  f  Europe  qui 
ont  eu  leur  origine  dans  les  boucliers  du  moyen  âge.  Mais 
dans  aucune  des  fouilles  archéologiques  qui  ont  été  effectuées 
dans  la  région  diaguite  et  dans  la  Puna,  on  n'a  rencontré  de 
restes  de  boucliers,  et  je  ne  connais  pas  non  plus  d'exemple 
d'ancien  bouclier  qui  ait  été  trouvé  dans  d'autres  pays  ap])ar- 
tenant  à  la  zone  de  civilisation  péruvienne.  Cependant  des 
guerriers  tenant  des  boucliers  sont  représentés  sur  certaines 
poteries  de  fancien  Pérou,  et  un  renseignement  historique 
démontre  aussi  que  les  Péruviens  employaient  cette  arme  de 
défense  :  le  P.  Cobo  (103,  iv.  p.  igS)  dit  qu'ils  avaient  des  bou- 
cliers formés  d'une  claie  de  minces  tiges  d(*  bois  n^couverle 
d'abord  de  peau  de  cerf  et  ensuite  d'un  tissu  lin  de  coton  ou  de 
laine.  Sur  ce  tissu  on  peignait  «  des  blasons  et  des  devises  »  ^'l 

<')  Le  texte  espagnol  dit  :  Tvaian  unas  de   Venado  j  cnbriunlas  pov  la  jxirlv  de  à 

rodetas  tcjidas  de  varus  de  palma  y  algodon  fuera  con  un  licnzo  riro  de  algodon ,   lima  <> 

en  las  manos,  no  redondas.  xino  prolonyadas  pluma  miiy  luhrado  de  vnrios  colores,  y  en 

como  escudos,  para  amparar  la  cabeza  de  ellas  solian  pinlar  divisas  y  Uasones. 
los  palos  y  pedradas.  AJorràhanlas  de  cuero 


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ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  673 

D'autre  part,  d'après  la  description  de  Jaiija,  dressée  en  1082 
par  Don  Andrés  de  Vega  (366  bis,  p.  85),  les  Indiens  de  cette  pro- 
vince employaient  des  boucliers  en  bois  (hrocjuelejos  de  madera). 
Il  est  donc  permis  de  supposer  que  les  «  écus  »  des  pétrogiv plies, 
de  la  poterie,  etc.,  représentent  en  efiet  des  boucliers.  Quant 
aux  rectangles  noirs,  comme  je  l'ai  déjà  dit,  il  est  difficile  de 
les  interpréter.  Ce  sont  des  représentations  conventionnelles 
d'objets  que  nous  ne  pouvons  pas  nous  imaginer.  Enfin  j'in- 
cline à  croire  que  les  figures  du  groupe  n°  3o  représentent  des 
hommes. 

Pour  conclure,  la  fresque  de  Pucarâ  de  Rinconada  paraît 
être  un  tableau  commémoratif  d'un  événement  quelconque  : 
une  assemblée,  une  grande  fête,  le  retour  d'une  expédition 
guerrière. 

En  ce  qui  coneerne  l'âge  de  ces  peintures,  il  n'v  a  rien  qui 
indique  une  époque  postérieure  à  l'arrivée  des  Espagnols.  On 
pourrait  objecter  que  les  personnages  n°'  52-69  seraient  des 
Blancs  parce  qu'ils  ont  la  face  de  couleur  rose,  mais  les  cou- 
leurs des  fresques  préhispaniques  sont  toujours  convention- 
nelles et  choisies  suivant  la  fantaisie  du  peintre;  par  consé- 
quent, la  couleur  de  la  face  de  ces  figures  ne  doit  pas  être  prise 
en  considération.  On  pourra  également  observer  que  ces  per- 
sonnages paraissent  avoir  des  pantalons,  ce  qui  n'était  pas 
l'usage  chez  les  Indiens  préhispaniques,  mais  la  manière  de 
ces  artistes  de  dessiner  les  jambes  humaines  est  en  général  si 
rudimentaire  et  si  variée,  que  rien  ne  donne  le  droit  de  sup- 
poser qu'il  s'agisse  de  pantalon. 

Mon  opinion  est  qu'aucune  influence  espagnole  n"a  guidé 
les  peintres  de  la  fresque  de  Pucarâ,  et  rien  n'indique  que 
cette  œuvre  ne  soit  pas  antérieure  à  l'époque  espagnole.  Quant 
aux  rapports  entre  la  fresque  et  les  ruines,  il  n'y  a  aucune 
raison  de  douter  que  la  première  ait  été  peinte  par  les  anciens 
habitants  du  plateau  de  Pucarâ. 

La  fresque  que  nous  venons  de  décrire  n'est  pas  le  seul  ou- 
vrage d'iconographie  rupestre  à  Pucarâ.  A  environ  600  mètres 


674  \Mini  ITKN   DK   I.  \   KKClnN    WiUNK. 

au  nonl-i'sl  «lu  plalrau  où  vWv  »*st  jK»iutt',  se  Imuve  un  auln* 
iM'lil  nhil«'au  (l(>  tracliN  !♦•,  (liTuirr  tomoiii  (!<•  la  puissauli'courln' 
tracliN  li(|U(',  (lur  Irrosion  a  lai.s>r  i^nlé  sur  la  |>lauii' (|U  elle  a 
di'UudiM'.  D'un  (  otr  di*  vr  |)lat<'au,  il  <>\ist(*  un  ahii  sous  nM-Jir 
Irt'N  «çrand  dmil  1rs  parois  sont  rou\«'rl<»s  ih'  lamas  jçravés,  |M»ur 
la  nlu|)irl  du  t\|i<-  i\v  ('«'lui  (|ui  portr  le  n"  G()  sur  la  plaurlic 
<l«'  la  liTMiuf  dr  l'iKara.  I).ui>  «ri  ahri,  |<-  ii  ai  J^a*^  \ii  «l'aulivs 
ii^iu'tvs  (|ue  ces  lamas. 

Grolte  de  Chacunayo.  —  lin  nilraiit  d.in^  Irdrdalr  d«'  ravius 
(lui  jiariourl  tii  tous  s«'us  la  coutlu'  dt*  IracliNlt*  fl  la  divis»' 
«•u  plateaux,  ou  trouve  h  euvin)n  3^"  des  ruines  de  Purarâ, 
dans  la  direction  du  Siid-C  )ue>l .  un  de  ces  plateaux  aucpu'l  les 
Indiens  donnnil  le  nom  d(>  (!liaruûa\o.  \  l'ouest  de  ce  pla- 
teau, rt  (  reuM'«>  nalni'fllfnn'nt  par  1rs  rau\  dans  son  ilauc  dr 
Iraclivte,  il  n  a  une  ^'roll<'<reu\irou  .V"de  proloudeur  a\ec  uu<' 
ouNrrture  (\i'  V"  dr  liaulmr  sur  autant  de  lar«;eur.  Dans  «ctti' 
grotte  se  trou\eut  1rs  in'scpu's  nproduilrs  /nj.   I  jS. 

Les  couliMirs  einpiosees  sont  :  noir,  hlanc,  hrnn  »•!  rou^e 
minium.  L.i  pahm*  du  hacliNlr  dt>  (iliacunavo  <'^t  un  peu  plus 
foncée  »•!  plus  jaune  (pu»  rellf  (!••  lahn  son>>  rorlir  de   Pucarâ. 

\ii  plafond  di"  la  ^roltr  «'sl  peint  l«'  rerrir  ipi»-  I  on  soit  dans 
la  parti»'  superirnn'  di-  l.i  |)lan('li('.  Son  diamrtre  est  de  o"  'J'i, 
l«'s  dents  non  mmpiisrs.  (ir  reirle  n  est  pas  tout  à  fait  n'*- 
guli«'r.  Il  a  \raisrnil)lal)leinent  etc  |)eint  dans  un  hut  lUNstiipie, 
mais  je  m*  veux  pas  lain*  d»'  conjectures  (piant  à  sa  si«;udica- 
liou,  car  des  raisonnements  dans  un  cas  comme  celui-ci  ne 
conduisent  a  rini.  Il  «st  a  rmiarcpici-  (pir  I  a\r  dente  cpii  s<* 
lion\e  dans  I  inlmnir  du  cenlr  iTesl  m  diri«:é  vers  ItMiln'C 
(\r  II  «grotte,  ni  paiallile  à  cettt'  «Mitrée;  il  a  une  |>ositiou 
ohlnpu'  par  rapport  a  Taxe  de  la  j^rotte,  cVst-iwlire  à  la  li«;ne 
(pii,  partant  du  centre  de  lentrée.  divisi*  la  j^rotte  en  deux 
parties  ej^'ales.  Il  tant  remanpuT  «••paiement  (pU' les  iMiints  noirs 
(pli  entourent  les  cercles  des  extrémités  de  l'axe  iMMut  sont  de 
clia(|ue  C()le  au  nund)rc  de  douze.   L'axe  présente  sept  dents 


';-^ESgUE  SUR  le  PTJ\F0ND  de  lA  GRC]  :UNA!r'0 

prés  de  PUCARA  DE  Rïï-ICOî^lADA  (Puna  de  Jujuy) 

yV3  grandeur  natitrelle 


FRESpUE  EN  FFJSE  À  L'INT^JEUR 
(Vs    cpandeur 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  G75 

d'un  côté  et  six  de  l'autre.  Quant  aux  dents  du  cercle  extérieur, 
j'ai  malheureusement  omis  de  relever  leur  nombre  exact. 

Autour  de  la  grotte  court  une  sorte  de  frise  formée  par  une 
bande  de  trachyte  plus  dur  que  la  roche  environnante.  Les 
eaux  n'ont  pu  corroder  aussi  facilement  cette  frise  que  le  reste 
du  trachyte  qui  est  plus  tendre ,  et  il  s'est  formé  ainsi  une  frise 
saillante  qui  entoure  toute  la  grotte. 

Sur  cette  frise  sont  peints  en  ligne  un  grand  nombre  de 
lamas  de  différents  types  et  couleurs,  mais  tous  dessinés  au 
moyen  de  lignes  droites,  comme  presque  toutes  les  représen- 
tations de  lamas  dans  les  pétrogiyphes.  Les  angles  des  hgnes 
formant  la  tête,  le  cou,  les  jambes,  la  queue  sont  différents 
dans  les  diverses  figures.  Quelques-uns  de  ces  lamas  paraissent 
avoir  la  tête  double,  la  ligne  supérieure  représentant  probable- 
ment les  oreilles.  Les  couleurs  sont  différentes  aussi  :  les  plus 
communes  sont  le  brun  et  le  noir;  mais  il  y  a  aussi  des  lamas 
noirs  à  cou  et  tête  blancs,  des  lamas  blancs  avec  des  points 
noirs,  et  d'autres  combinaisons  encore.  La  figure  inférieure  de 
la  planche  montre  les  principaux  types. 

Sur  cette  dernière  figure  on  voit  aussi  une  sorte  d'ar])re  à 
quatre  branches,  peint  en  rouge  minium  avec  des  points  noirs 
sur  la  frise  et  au  fond  de  la  grotte.  Les  lamas  les  plus  proches 
de  cet  arbre  marchent  de  chaque  coté  vers  lui,  mais  ceux  qui 
s'en  trouvent  plus  éloignés  sont  placés  sans  règle  dans  les  deux 
directions,  c'est-à-dire  quelques-uns  vers  farbre  et  d'autres  lui 
tournant  le  dos.  Cet  arbre  est  la  seule  figure  peinte  en  rouge 
minium. 

En  dehors  de  la  frise,  il  y  a  aussi  des  ligures  de  lamas  dis- 
tribuées irrégulièrement  cà  et  là  sur  les  parois  de  la  grotte. 

En  bas,  dans  l'intérieur,  l'érosion  a  laissé  une  sorte  d'échelon 
de  trachyte  plus  dur,  que  l'on  pourrait  être  tenté  de  prenche 
pour  un  autel,  si  Ton  suppose  que  la  grotte  a  servi  à  une  (in 
cultuelle. 

Le  sol  consiste  en  pierre  nue;  je  n'ai  pas  lionvé  an\  ('M\i- 
rons  de  vestiges  des  hommes  qui,  au  tenq)s  j)iéhispani([ne, 


676  WTinriTKS   l)K   LA    HK(.IU.N    ANDINL. 

fn-qiHMilaieiil  c«*lte  f(rotle.  Aux  alentours,  il  n\  a  pas  non  plus 
«I.'  \ifillcs  pinas  ou  d'autres  dehris  préln«>})nni(niev>. 

La  j^rotte  (le  (iliaiuûaNo  «'tait  |)n)l)al)ieiiu'iil  un  endroit 
saen*  ou  iii\sti(|n«'  jxKir  les  iialiitauls  (le  Pucarà  de  Uiii- 
conada. 

Pétroglyphcs  de  Puerta  de  Rinconada.  —  Une  petite  (jue- 
hrada,  de  ^j^"*  d«'  longueur  environ,  met  le  village  de  Hinco- 
nada,  rlirf-lieu  du  département,  en  rommuniration  avec  la 
plaint'  de  l*o/nrlos.  (  irllr  (|n«'i)rada  [)ort<'  le  nom  de  Pm'rta  de 
iiinronada.  Les  monla;;nes  (pii  l'entourent  s«uit  de  la  même 
roche  (pie  la  plupart  des  chaînes  (\r  l.i  Puna  de  Jujuv  :  du 
(piarl/itr  dm ,  très  schisteux ,  tl  (|iii  ni  rst  d  luif  couleur  n»u- 
jçeàtre. 

Près  df  l.i  ^orln-  de  crllr  (jui'hr.ida  mts  I.i  plainr,  il  \  a 
plusieurs  pelroi^ls  j>lle^  ^ra\rs  sur  h's  j)arties  platrs  du  mur 
loriiH'  |)ar  les  nMlirrs.  (hirl(jnes-uns  d'entre  eux  sont  tellement 
•  •Hacj's,  <pn'  tout»'  copie  en  est  im|H)ssihle.  .l'ai  pu  en  dessiner 
trois,  hieii  (jue  certaines  parties  en  eussent  aussi  dis|)aru.  J  ai 
naturellement  suiM  mon  pi  iii(i|)»'  di'  in'  rrproduire  (pir  les 
li«^nes  tout  à  lait  \isil)les,  en  laissant  de  (  nli-  (•Iles  don!  je  ne 
pniisais  distinj^uer  le  tracé  avec  certilud»'. 

La  moitié  des  li«(ures  du  «^rand  j)<'lro«;lN  plie, //</.  74^/,  st)nt 
ella<Tes.  (ie  iM'troi^K  j)he  offre  un  inl<'n'l  spécial  en  ce  cpi'il  pré- 
sente des  analfi^'ies  aNec  certains  p«'lroj;l\  plies  de  la  n'j;ion 
(liaLMiilc.  Les  mêmes  couches  irn'^^uhereiiieiit  entrelacées,  les 
mêmes  li*:nes  de  terminaison  di«ntiiornic  se  retrouvent  en  effet 
sur  j)lusieurs  jx'lro^ds  phes  de  cette  dernière  réj^ion. 

Le  |)étroj;lN  j)he  //ry.  I!}0  est  (lu  même  j;enre;  seulement  il 
est  si  effacé,  (pi  il  n'en  reste  (pu-  h-^  lij^nes  (jue  montre  la  ligure. 

La  y»'/.  /.')/  représente  (pialre  petits  lamas  j^ravés  sur  un 
autre  rocher  à  proximit»'  du  dernier  petro^^ls  plie.  La  tête  de 
ces  animaux  est  representi'e  par  un  douhie  trait,  et,  ce  qui 
est  rare,  1(>  lama  au-<lessous  a  aussi  le  corps  formé  par  une 
ligne  douhie. 


''o-  '''O-  —  Puerta  de  Rinconada.  Pélro.;l)i)lic    —  i/ao  '^i:  nat. 


67» 


ANTinl  ITKS   DK   I.  \    UK.KiN    A.NUI.NF:. 


Dans  !♦•  piHro^rU phe  ftg.  ià9,  les  trois  reprôsentiitions  hu- 
inaiiifs  rudiiiH'nliiin's.  forini'*es  (Ir  li^n»»s  simples  «t  (l'un  jK)inl 
rond  pour  la  l«*lr,  m>uI  1res  intéressantes.  Nous  avons  déjà  vu 
une  (ij^ure  ëenihlable  sur  la  fresque  de  Pucarà  de  Rinconada 


^.  ,.^ 


rv 


\ 


Kig.  iSo.  —  PaarU  lir  Rinmnada.  IVtro{;ly|)be.  —  1/16  gr.  nal. 

et  iHMis  en  \erron.s  une  iiulre,  peinlr  dans  la  «grotte  de  (Jiulin, 
fuj.  19^1,  n°  1.(]ps  repr/'senlations  tout  A  (ait  priniitivesdu  corps 
humain    sont    frécuientes    dans    les    p«'tro«^dvplies  d»*   pres(pir 


rMr-( 


r( 


Fig.  i&i.  —  Piirrta  ilr  Rinmoad*.  IVirogKpbe.  —  l/io  gr.  twi. 

toutes  les  réfçions  de  I  Vuirrupn-.  J  ai  réuni,  /kj.  Î5'2,  i.)  de 
ces  figures,  dont  la  |)lupart  sans  doute  représentent  des 
hommes.  Cependant,  les  n**  Q  i-a5  démontrent  que  les  Indiens 
ftc  servai»*nt  et  se  servent  encore  de  nos  jours  du  môme  schéma 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA   DE  JUJUY.  679 

si  simple,  pour  figurer  des  animaux.  Le  n°  i  7  représente  peut- 
être  aussi  un  animal.  Ces  dessins  d'animaux  sont  en  général 
tout  à  fait  conventionnels.  Ainsi  personne  ne  pourrait  s'ima- 
giner que  le  n''  21  représente  une  libellule,  si  l'on  ne  savait 
que  les  Moquis  actuels  dessinent  de  cette  manière  cet  insecte. 
Il  serait  également  impossible  de  reconnaître  le  scorpion  n°  2  3 
et  la  tortue  n**  24,  si  ces  animaux  n'avaient  été  dessinés  par 
les  Oyampis  actuels,  sur  la  demande  de  Crevaux  et  sous  ses 
yeux.  Quant  aux  caïmans  ou  lézards  n*"  22  et  26,  qui  font 
partie  de  pétrogiyphes  de  la  Californie  et  du  Rio  Xingù,  leur 
corps  se  rapproche  un  peu  de  la  forme  naturelle,  au  lieu  d'être 
tracé  avec  une  simple  ligne  droite.  Ces  animaux  sont  donc 
faciles  à  reconnaître.  Cependant  les  figures  du  n°  26  pourraient 
aussi  représenter  des  singes,  bien  qu'il  soit  beaucoup  plus  pro- 
bable qu'on  a  voulu  figurer  des  caïmans. 

Dans  plusieurs  figures  nous  voyons  la  ligne  représentant  le 
corps  se  prolonger  en  bas,  formant  une  sorte  de  queue;  mais, 
dans  ces  cas,  il  ne  s'agit  vraisemblablement  pas  d'une  queue; 
cette  ligne  de  prolongation  représente  plutôt  forgane  génital 
masculin.  Sur  quelques  figures,  les  bras  et  les  jambes  sont 
pourvus  de  doigts.  La  tête  du  sujet  à  gauche  du  n°  7  présente 
une  sorte  de  coiffure,  et  celle  du  n°  16,  deux  appendices  en 
forme  de  cornes,  représentant  probablement  deux  plumes  fixées 
sur  la  tête  de  ce  sujet.  Enfin  le  n°  18  est  porteur  d'une  arme. 

La  «  queue  »  du  n"  19,  du  grand  pétroglyphe  de  Puerta  de 
Rinconada,  est  prolongée  par  une  ligne  ondulée,  pourvue 
de  deux  appendices  terminant  en  des  points  semblables  à  cehii 
que  forme  la  tête  du  sujet  principal.  Il  est  possible  que  ce 
soient  deux  petits  sujets  secondaires,  agrégés  à  ce  dernier, 
analogues  à  une  autre  figure  secondaire  que  nous  voyons  agré- 
gée à  l'une  des  figures  n"  20,  laquelle  fait  partie  d'un  pélro- 
glyphe  du  canon  du  Rio  Manco,  dans  le  Colorado  (Etats-Unis). 
Un  pétroglyphe  de  l'Arizone,  reproduit  comme  ce  deruier 
par  Mallery  (228,  p.  5o,  fig.8),  offre  aussi  une  figure  présentant 
des  appendices  similaires  à  ceux  de  notre  n"  19. 


ÙM)  \N TIOI  ITKS   DK   I.A    i;K(.l()N   A.NDINh: 

Voici  li'î»  localiU's (Ifs  jM'lroj^lypIu's  qin'  compn'ud  lay/y.  i.*)?. 
et  les  ouvrages  dans  lesquels  se  trniivrnt  les  reprorlurtions  dr 
ces  jM'*lrogl\  plies. 

1.  GrolU"  iJp  Chulin  (Sii-rni  0<cid«'nlal  de  lliiiiiuluiar;i  .  Fivm|ih'  rup^stn*. 
Voir  f,g.  i9't. 

2.  Piirar.1  «If  Kiiiconada  (Puiia  dr  Jujiiy).  PVesquf  ruiH-stro.  Voir/i^.  /^7. 

3.  Puerta  di-  Rinconada  (Piina  de  Jujuy  ).  Pclrogiyphc  gravé.  Voir/i«/.  I't9. 
h.    Piurlii  dr  liiiironada.  Prln «j^lyplie  fjravr.  Voir /i</.  1fi9. 

f).  Marhuca,  jirrN  de  San  harlolo  (IK-serl  d'Atacama).  IVlroglypIu- gra\r. 
(Ptiilippi  :  28S.  p.  73., 

0.   Yoiiaii,   sur  le  Rio   Jequetepeque  (Cajamarca.   Pérou).  Pétroglyplie 

gnivé.  (Ilnlrliinton     174.  11.  y.  17»"» 

7.  .\ni|)ajangu  (Saiila  Man'i  \';ill.'r  dr  Y«Ka\iI .  r;il.iin.ii«a\  Pélroglyphe 
gravé,  ((^iro^a  :  303.  p.  117.' 

8.  I>oma  (iolorada  (Valli-"*  dr   ^<)ra\il.    rurunianj.   Priroglvj)hr  gruM". 

;  (}uin>(;a  :  303.  |>.  iil.j 

\).  Canon  du  Rio  Manco  ^Colorado.  Ktats-Dnis).  PétrogUphr  gravé. 
(  (;.  MonlnukiôU  :  270.  p.  i3o.) 

M),    ('..inon  du  Rio  Nfanro.  Pétio^KpIir  gi-avé.(r;.  NorricntkiAM  :  270. p.  i3o. 
I  I.    Idalio  ;  Ktal>-l'ni.s).  Pélroglyplir  gravé.    Mallcry  :  228.  p.  77.) 

12.  Owens  Valley  f  Californie.  I^tals-Unis).  P.troglyphr  gra\é.  M-IW»:  228. 
p.  5^.  pi.  m.) 

13.  Piji4'  .Sjiring  '  l  tal> .  KtaU-Lnisj.  Prlroglyplie  gravé.'  ^Malfcrj  228. 
p.  no.) 

14.  Tundania  (Colombie).  Fresque  i-u|>estn*.  (BuUan  .  57  ^ù.  p.  n .  pi.  1, 
Cg-O.) 

15.  Cafiond  \«uza( I Al»  Angeirs, Californie.  Klals  l  nis).  Tn  Mpn- ruprsip-. 

{Mallrrt!  228.  p.  .^53.) 

Mi.    l«ii.s    Kleclias  (San  (iarlos,  Vallé««  Calchaquie,    Salla).    Pélroglyjilir 

gravé.  (AmhrowUi  :  13.  p.  ."l^H.) 

17.  Rio  ^apun'i  (Brésil).  Pélroglyplir  gravé.  Spi»  r\  »on  M*r«ni«  :  333.  aUai. 
pi.  3..) 

18.  Santa  Ikirhara  (Californie.  KlatvlJnis).  Péln>glyphc  gravé.    Mallrp 
228.  p.  67.) 

lu.  Purrla  dr  l\inronada  fPini.i  di-  .lujuv).  Pélroizlvphr  gravé.  Voir 
fS-  I^i9. 

20.  (ianon  ilu  Rio   Manro  (Ccdorado,   Ktatsl^nis).    Péln>glyphc   gravé. 

(MallTy  !S28.  p.  ^X] 

21.  Ariione  (Ktaivrnis).  Figure  ron\enti<innrilr ,  n^prt'senlanl  la  lil»el 
Iule;  conunune  sur  le^  pétroglypht^  des  Moquis.  (Mdkrj:  221.  p.  708.) 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  081 


10  11 


12       13  14  -^    K 


16        17       18 


20 


19 


22       23  ^^       I      2^ 


Fig.  i52.  —  Figures  primitives  représentant  des  hommes  et  des  animaux. 
(Pétroglyphes  et  dessins  de  diverses  régions  de  l'Amérique.) 


(i»2  ANTIQUITES  DK  LA  HKCilO.N   ANDINE. 

22.   Tille  River  (Califomip.  Klats-Unis).  FrcMjur  rup»î»tn*.    Rrpn'sente 
prohahloinoiit  un  caïman  ou  un  léiard.  'M«U«Ty  :  238.  p.  55.) 

2.V    (îiivaiM*.  Scf)q)i<>n  <l«'NNin«''  par  l»'s  ()\;impis.    Oevaut  :  111.  |».  an.) 
2'l.   (iuyano.   l'orlu»'  <l«'N>iii««'  par  l«'s  (Kampi-».   (>r»«u»  :  111.  y.  ïh.) 
25.    Itaniarara  [Ki«»  \ingii.  Bn'sil  .  IVlroKlvpli**  gravr.  (>,s  fi^un'5  ix'pré- 
M-ntcnt  prohabiiMiicnt  il(*s  rainian.s.  (NpiIo  :  356  l>i$.  \>\.  \. 

\  (|ii«-l(|iirN  kiloiiirtros  (li;  l.i  l'iit'rt.i  (le  liiiK oiKid.i ,  Mil'  des 
mcher>,  dans  1rs  inoiilaj^iies  (IjhiikiiiI  sur  la  laj;uiie  de  Pozue- 
los,  à  un  endroit  iioiniiié  Arislucuii,  il  «visle  éj^aleinenl  des 
|m'»1  roj(lv plies "^  Je  regrelle  de  n'avoir  pas  eu  le  tein|)s  de  m'y 
n-ndre  jM)iir  les  relever.  Suivant  les  rensei«;nenients  recuiMliis 
auj)n's  de  personnes  (jui  ni'a(coni|)af^naient  iorscpir  je  relevai 
les  |M''tro«;l\  plies  de  la  Puerta  de  Kinconada,  ceux  (iVrislurun 
(*oiiliriineiit  aussi  des  lii^'ucs  rourlx's  futrclacées  et  des  lamas. 
La  lii;ure  liuiuaiiic  rudiuicutairc  dt)nt  nous  \enous  (\r  nous 
mxujMT  .s'y  retrouve  aussi. 

Vi)/A  KLOS. 

La  vaste  laj^une  de  l'o/.uelos  a  q  mètres  de  profondeur  à 
peine  aux  endroits  les  plus  prolonds.  Le  fond  est  tt-llenient 
lanj;eu\,  ipic,  miinr  lors(|u  il  parait  ne  pas  v  avoir  d'e.iu  dans 
la  lacune,  il  est  im|M)SMl>li-  de  s*j'|oi«;uer  henucoup  des  l>ords  : 
liommes  et  hèles  s'enlisenl  ri  disparaissml  dans  la  vase  sau- 
màtre. 

\  r<'xtrémit«''  sud  dr  l.i  l.ii;une,  il  v  a  (;à  et  \à  (pielipies 
Imites  (rindiens.  C'est  à  rel  endroit  (pi'étaient  situées  les  de- 


'''  iViu  rrprrxiiirlion*  Hr  |M»lmf'|ynlic« 
cl'Aritlunin  fii^irml  «l*n«  iinr  l»n>rhurr 
tlo  M.  l'ahl»!'  Julian  T«(vann  :  Inn-tln/a- 
riomei  tohrr  nryiiro/ii^Kt  ar^enlma ,  S»U» . 
M)o^,  |i.  t\.  ^<\;  nii%rA^r  iUn«  lrt|iM-l 
r«illriir  »'r(TM|Tr  (Ir  ilriiinnlrrr  là  |»i'**i 
liilili*  dr  iliVhiiïrrr  \r%  |M>lmf;lvplir«  de 
(latAitiarra.  dr  Salla  ri  dr  JnJilv  à  l'aidr 
d»  *ignr<i  «^f(vplirn«,  ph«^nirirn«,  rir.  Mai» 
lr«    rrpnitiurliont    dr«    tirlroglvphr*    ipir 


ronlirnl  cri  nnvragr  ont  mallirureu»*- 
iiirnl  ««1^  failp*.  Mir  la  doin.tndi*  dr 
M.  T(t«rano.  par  dc«  prntnnnr»  non  apir* 
!\  Ir  fairr.  Cr*  dr%Mn«  n'ont  dnnr  aiininr 
\alrur.  r«>mnir  Ir  dt^tnonlrrnt  Im  rrpr«» 
diirlion»  t\r\  |>^trn^l\|)||r«  dr  Puerta  Ar 
lUnronada  ri  dr  la  (^irlirada  dri  RiMal 
ifciW..  |v  17.  >»,  3i,  Ji;  qtii  n"onl  aiioinr 
n-x«oinlilanc<*  t\rc  me»  drsMn»  de*  mémr» 
prln*Kit|ilirt.^5.  59.  lii*.  LW. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  683 

meures  des  habitants  préhispaniques  de  ces  parages^'^  Il  n'en 
reste  plus  qu'un  entassement  de  pierres  et  de  débris,  de  3oo™ 
de  longueur  sur  200"  de  largeur  environ;  mais  on  reconnaît 
1res  bien  l'emplacement  de  l'ancien  village  :  le  terrain  envi- 
ronnant ne  contient  guère  de  pierres  et  l'épaisse  couche  sur- 
élevée de  terre  noire,  dernier  témoin  du  temps  jadis,  se  dis- 
tingue parfaitement  de  la  terre  jaunâtre  d'alluvion  dont  est 
formée  la  plaine.  Dans  cette  couche  on  voit  les  pierres  des 
anciennes  pircas,  maintenant  écroulées,  des  os  de  huanacos, 
de  lamas  et  de  vigognes,  des  fragments  de  poterie  grossière  et 
surtout  de  très  nombreux  morceaux  des  mêmes  haches  plates 
en  roche  schistoïde  que  nous  avons  observées  en  si  grand 
nombre  à  Quêta,  à  Pucarâ,  etc.  Ces  fragments  sont  tellement 
nombreux,  qu'on  pourrait  en  ramasser  des  centaines  en 
quelques  minutes,  mais  je  n'ai  pas  trouvé  une  seule  hache 
entière. 

A  Pozuelos,  une  trouvaille  mérite  d'être  tout  spécialement 
mentionnée.  C'est  celle  de  trois  pierres  perforées,  en  forme 
d'anneaux,  dont  j'avais  déjà  trouvé,  sur  le  plateau  de  Pucarâ, 
un  spécimen  reproduit  y?^   lâOfei  décrit  page  689. 

La  fig.  153  a,  b,  c  représente  les  trois  pièces  de  Pozuelos, 
chacune  vue  de  face  et  de  trois  quarts  pour  mieux  montrer 
la  forme  de  la  perforation.  Les  dimensions  et  les  poids  de  ces 
anneaux  sont  les  suivants  : 


DIAMETRE 

DIAMÈTRE 

HAUTEUR 

MINIMUM 

KXTiiniEur. 
iiia\imuin. 

(  ÉPVissEcn  ). 

île  la 
perforation . 

POIDS. 

niilliin. 

millim. 

millim. 

grammea. 

96 

58 

21 

878 

88 

r>o 

9.6 

476 

9-^ 

/il 

■>.k 

/i49 

La  pièce  a  est  faite  d'une  roche  très  ferrugineuse  et  très 
lourde,  h  de  grès  dur  grisâtre  et  c  est  également  en  grès,  qui 

<''  Les  vestiges  de  Pozuelos  ont  été  espagnoles  ou  douteuses  »,  au  lieu  de  celui 
marqués,  par  erreur,  sur  la  carte  arcliéo-  de  «ruines  préhispanicjues  très  détériorées 
logique  du  signe  correspondant  à  «  ruines         ou  de  peu  dimportance  ». 


ÙHï  ANTIQUITES  DK  LA   UKGION  ANDINK. 

contient  des  cristaux  de  pyrilr  de  ler,  dunl  on  xiit  plusieurs 
enij)reintes  sur  la  surface  de  la  pierrr. 

Dans  les  trois  spécimens,  particulièrement  en  A,  mi  voit 
très  nettement  l.i  l<»rmr  hiconicpir  de  la  |H>rioralion ,  (jiii. 
comme  prescjue  toutes  les  anciennrs  perforations  dr  la  piern-, 
a  été  exécutéi»  des  deux  côtés. 

(iest  la  |)remière  lois  (pir  Ton  a  rencontu-  de  ces  anneaux  d«* 
pierre  tlans  le  nord  de  la  H«*pnl)li(pie  Ar;;eiiliiie.  Dans  ce  pavs, 
on  n\fn  connaissait  que  de  San  .luan,  d  a|)res  M.  |).  S.  A^uiar 
(6.1».  SG.lig.;),  et  de  la  ré«;ion  andinede  la  Pata<;onie,dont  M.  Outes 
(276.  |).  437  rt  ftuiv.)  décril  cpialre  sj)écimens.  Parmi  les  autres 
pays  de  l'AniéricpM»  méridionale,  c'est  surfont  dans  la  partie 
c(>nlrale  du  (iliili,  depuis  (!n(piiini)o  jus(prà  \aldivia,  (pn* 
ces  pierres  soiil  coniniunes.  M.  .1.  1.  Mrdina  234,  j».  i4«>  «•»  wii».. 
fig.  iH\b)vi\  n'|)rodiiil  j)lusieurs,  provenant  toutes  de  cette  der- 
nière ré«;ion.  Leur  diamètre  l'xtérieur  varie  de  0*1  1  à  o"  iH, 
et  (>lles  on!  pom-  l.i  pliipjil  l.i  iininr  Iniim-  (Iid-  «elles  de  Po- 
/.nelos.  Selnii  M.  Mrdm.i,  le  Nhiscr  ii.iIkui.iI  de  Santiaj(o-<lu- 
(.liili  |)os.sède  d'autres  spécimens  du  Pérou,  de  (iliinchiu  dans 
I»'  Désert  d'Atacama,  de  La  Paz  en  Iiolivie,etc.  M.  E.  11.  Gij^dioli 
(144.  I».  a.'»'»)  possérie  dans  sa  collection  quatorze  pierres  perlo- 
rées  •  spliéroïdales  ou  annidaires»,  é«;alenient  du(ilnli,  dont 
un  e\enq)laire  emmanché,  proviMianl  d«'  La  Sei  ena  (  iiHpiindM)]. 
De  (ia(  li.qMjal,  dans  ce  nn^ne  pays,  M  \l  .Stiil)el  et  Heiss 
(340.  I.  |il.  Hj.  fiK- •»7)  li^urent  aussi  un  sinVinu'ii .  «le  <>'"  1  1  de 
dianu'lre.  \IM  smi  llierin;;  177.  |».  f>4 .  lig.  3.  4 )  et  L.  Netto  (256  bit. 
I».  ytS.  l'i.  *i.  lig,  aa)  décrivent  des  pierres  perforées  de  Hio  (îrande 
do  Sul,  de  o^oq  h  <>"'  i  ■}  de  diamètre.  Klles  sont  communes 
dans  cet  Ltal  hrésilien;  M.  xori  llierin»;  les  nomme  mnrhndm 
(marteaux).  M.  \.  de  Moilillel  a  rap|M>rté  une  InMitaine  d«* 
s|M'cinu'ns  de  Tarija,  en  liolixie.  (pii  ont  en  général  envi- 
ron o"  I  5  de  diamètre  «'xtérieur.  La  plnp.ul  des  pierres  j>or- 
lorées  de  Tarija  ainsi  (pie  celle^  du  \\\i">\\  ne  .sont  |>as, 
comme  celles  de  Pozuelos  et  la  plus  «grande  partie  des  pièces 
cliilieiines,  des  ann«MUX  .i  seclimi   pins  nu   moins   cinulairr. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  685 

mais  elles  sont  aplaties  et  leur  périphérie  forme  une  arête 
assez  tranchante.  La  Mission  Française  a  également  rapporté 
plusieurs  de  ces  pierres  de  Tiahuanaco,  d'où  MM.  Stûbel 
et  Reiss  (340,  i,  pi  ig.fig.  16)  en  figurent  aussi  six  spécimens, 
de  0°*  09  de  diamètre  et  o™o3  à  o"o4  d'épaisseur.  Deux  de 
ces  derniers  ont,  d'un  côté  de  la  périphérie,  des  creux  dé- 
montrant que  le  manche  n'a  pas  passé  par  le  trou  de  la 
pierre,  mais  qu'il  était  attaché  à  la  périphérie  de  celle-ci  au 
moyen  de  lanières  passant  par  le  trou  et  ensuite  autour  du 
manche.  M.  Erland Nordenskiold  (269,  p.  45,  pi.  4,  fig.  7)  reproduit 
un  anneau  en  porphyre,  d'environ  o""  10  de  diamètre,  prove- 
nant de  la  Vallée  d'Ollachea  (Pérou),  au  nord  du  Titicaca. 
M.  A.  Bamps  (50,  p.  139,  pi.  xxxiv,  %.  9)  représente  une  de  ces 
pierres,  de  o'"o85  de  diamètre,  de  Quinjeo,  province  d'Azuay 
(Equateur);  MM.  Stûbel  et  Reiss  (340,  pi.  17, fig.  9, 10; pi.  18,  fig.  19), 
deux  autres,  de  Quito,  d'environ  o"'o8  de  diamètre  extérieur 
et  o"'od  d'épaisseur,  et  une  troisième,  de  Cajamarca,  pierre 
naturelle  d'une  forme  assez  irrégulière  où  seul  le  trou  paraît 
être  artificiel.  En  ce  qui  concerne  la  partie  nord  du  Nouveau 
Monde,  les  anneaux  en  pierre  qui  nous  occupent  ont  été  ren- 
contrés dans  l'Amérique  centrale  et  dans  le  Yucatan,  mais  ils 
sont  surtout  fréquents  dans  le  sud  de  la  Californie,  dans  hi 
Basse-Californie  et  dans  les  îles  de  l'archipel  californien.  Le 
Musée  d'ethnographie  du  Trocadéro  en  possède  une  belle  série 
provenant  des  îles  San  Miguel,  Santa  Barbara  et  San  Nicolas, 
rapportée  par  M.  J.-L.  de  Gessac.  Les  pierres  perforées  de  la 
Californie  ont  été  décrites  par  plusieurs  archéologues  améri- 
cains. Ces  pierres  existent  également  dans  plusieurs  régions 
des  Etats-Unis,  suivant  M.  Henry  W.  Henshavv  (163,  p.  5). 

La  question  de  l'emploi  de  ces  pierres  a  été  très  contro- 
versée. De  diverses  parties  de  l'Amérique  on  en  a  signalé  plu- 
sieurs applications  tout  à  fait  diilerentes;  pour  ce  qui  est  des 
spécimens  se  rapprochant  comme  forme  et  dimensions  de  ceux 
de  Pozuelos  et  de  Pucarâ,  il  y  a  surtout  trois  hypothèses  qui 


6«0  AMiQLITkS  DE  LA  RÉGION   ANDINE. 

peuvent  être  prises  en  considération  :  ou  les  pierres  ont  été 
employées  comme  casse-téte,  ou  bien  connue  instruments 
(ra«;rirulture  destinés  à  ronipn'  les  mottes  dr  tcnr  durcie 
dans  les  champs,  ou  riA'ui  pour  augmenter  le  poids  de  cer- 
tains h.ilons  à  fouiller. 

L«'  dernii'r  de  ers  riiiiiluis  lut  .si;;nid«'  j).ir  M.  lltiishaw  ^163,, 
dans  son  extrllent  inénu)ire  sur  les  pierres  |)erforées  de  la  (!ali- 
lornie.  Dans  ce  pays,  dans  les  comtés  de  Santa  Bârhara  et  de 
Ventura,  iilusieurs  Indiens  des  plus  âgés  lui  avaient  déclaré 
(lue  les  nond)reuses  pierres  perforées  qu'on  y  trouve  avaient 
jadis  fait  partie  de  dujijiiuj- sticks,  em|)loyés  par  les  femmes 
jM»ur  rxtraire  de  la  ti'rre  une  certaine  racine  qui  constituait  un 
.dinicnt  inqiortaiit  pour  ces  Indiens.  Ces  (//(/7/m/-5//( /•.<  rlairnl 
des  l)atons  sur  IcMjuels  on  avait  lixé,  plus  ou  moins  au  milit'u, 
une  pierre  |)<*rforée,  le  l)at«)n  passant  par  If  h  nu  dr  la  j)i<'rre. 
Celle-ci  servait  à  augmenter  !••  pmcK  du  h. itou,  (  r  (jin  permet- 
tait dr  l'enfoncer  plus  faciliMuent  dans  la  Irrre.  Ces  renseigne- 
ments ont  été  donnés  .1  M  II» mi^Imw  par  drs  Indiens  en  plu- 
sieurs endroits  dillérents,  indeprndamnu'nt  les  uns  des  autres, 
il  n*N  a  donc  aucune  raison  de  douter  de  leur  véracité.  Au 
(iluli,  <n\  p.irail  aNoir  enq)lo\e  jadis  les  pierres  perforées  dune 
manière  semblable,  suivant  Don  Francisco  Nùnez  de  Pineda  v 
Dascunan  (272.  p.  19a),  qui  écrivait  veis  1G70  et  (|ui  dit  av(»ir  vu 
les  Indiens  du  (^liili,  à  l'occasion  d'un  enterrement,  creuser  la 
fosse  •  avec  un  Indenl  en  iornie  de  lourcbelle.  en  bois  dur 
et  résistant,  et  (|ui  avait  autour  du  manche  une  j)ierre  |)er- 
[(irée  servant  à  lui  donner  plus  de  |)oids'.  D'après  ce  récit,  les 
anciens  Araucans  semblent  avoir  eu  des  dujijiinj-slîrks  analogues 
à  ceux  des  Californiens;  seulement  ceux  des  Araucans  se  termi- 
naienl  |)ar  trois  |)ointes.  Mais  l(>s  uns  et  les  autres  fa(;onnaient-ils 
cl  p<*rforaient-ils  les  |)ierres  eux-mêmes  on  einj)lovaient-ils  des 
jïierres  d'uni*  époque  antérieure  cpiils  avaient  ramassées  sur 
le  sol?  Cette  ({uestion  reste  douteuse.  Ln  .Xfricpie,  plusieurs 
peuples  emploient  des  bâtons  à  fouiller  send>lables  à  ceux  de 
la  (.alifornie.  Parmi  les  llottentots,  <>t hvs  Hos(  jiin.ins  «'es  bâtons 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  687 

sont  très  communs.  Du  Harrar  (Abyssinie),  le  Musée  du  Tro- 
cadéro  possède  des  bâtons  à  fouiller,  en  bois  et  à  pointe  de  fer, 
pourvus  de  pierres  perforées  servant  à  en  augmenter  le  poids. 
Les  indigènes  de  f  Abyssinie  emploient  la  même  méthode  pour 
rendre  plus  lourds  les  pilons  avec  lesquels  ils  pilent  du  tabac 
dans  des  mortiers  en  bois.  Au  Musée  du  Trocadéro  est  conservé 
un  de  ces  mortiers  avec  son  pilon,  qui  consiste  en  un  gros 
bâton,  autour  duquel  est  placée  une  pierre  perforée.  Cette 
pièce  provient  aussi  du  Harrar,  et,  comme  les  bâtons  à  fouiller, 
elle  a  été  rapportée  par  M.  Bourg  de  Bozas.  Les  pierres  per- 
forées de  l'Afrique  sont,  en  général,  plus  sphéroïdales  que  la 
plupart  des  spécimens  américains. 

Certains  peuples  de  l'Amérique  du  Sud  emplovaient  une 
sorte  d'instruments  d'agriculture  qui  étaient  formés  d'une 
pierre  perforée  fixée  à  fextrémité  d'un  bâton.  Ces  outils  étaient 
employés  pour  briser  les  mottes  de  terre  après  qu'on  avait 
labouré  le  terrain.  Suivant  M.  BoUaert  (66,  p.  178),  «  Darwin  vit 
l'une  de  ces  pierres  perforées,  utilisée  par  les  Indiens,  qui 
était  fixée  au  bout  d'un  bâton  et  formait  un  instrument  rus- 
tique d'agriculture.  Ces  pierres  étaient  d'une  forme  circulaire, 
aplatie,  et  avaient  cinq  ou  six  pouces  de  diamètre  ».  Cette  des- 
cription correspond  bien  à  une  grande  partie  des  spécimens 
du  Chili.  D'autre  part,  on  lit  dans  les  dictionnaires  quichuas 
de  von  Tschudi  (354,  p.  34o)  et  de  Middendorf  (238,p. /i63)  ce  qui 
suit  :  Jiaipu  (Middendorf)  =  pierre  ronde  perforée  pour  être 
emmanchée,  employée  pour  briser  les  mottes  de  terre  dans  les 
champs;  huipuha  (Tschudi),  même  définition;  hiiipay  (verbe) 
=  briser  les  mottes  de  terre  dans  les  champs.  Ces  deux  auteurs 
ont  recueilli  leurs  vocables  au  Pérou  même ,  et  le  quichua  de 
Middendorf  surtout  est  celui  qui  est  parlé  par  les  Indiens  ac- 
tuels des  environs  de  Cuzco.  L'existence  de  ces  mois  daius  la 
langue  courante  démontre  que  les  hiiipiis  sont  encore,  ou  loiil 
au  moins  étaient,  il  y  a  peu  de  temps,  en  usage  chez  les  habi- 
tants du  haut  plateau.  Garcilaso  de  la  Vega  (140;  l.  v,  c.  n;  loi.  101), 
dans   sa  description   des  anciens  procédés   dr    ciiUiirc,    bien 


MH  ANTIQUITKS  DK  L\  nKGlON    ANDINE. 

(lu  il  iH'  iiM'iitioiiiic  j)a>  (riiistriiiiirnts  a  jiit'rn'  |>erforée,  ikmis 
appnMui  c<*|M'ii(laiit  (jue  l'une  dvs  jiriiicipales  opérations  con- 
sistait à  bris«'r  les  inoll«*s  cir  terre,  et  «jn  il  «'\istait,  |><>ur  acconi- 
na^^'iHT  cette  n|M'Tatii»n  et  la  ivIIiiiht,  drs  ehaiisoiis  spêriales 
(Iniil  Ir  nlraiii  rtail  le  mot  Havlh.  \(  liu'llrnient ,  1rs  IndiiMis 
(lu  haut  plateau  ne  labri(|uent  |)lii.s  de  pinrrs  j)erlorees,  mais 
les  faits  (|ue  nous  vtMions  (le  signait  r  |)n)uvent  suflis^iminent 
(jin-  ces  pierres  senaient  jadis  de  hnipiis. 

Les  pierres  perforées  ont  éj;aleinent  été  «•in|)l()yé(*s  comme 
casM'-téte.  Nous  imi  trouvons  mir  pniiNr  dans  la  description 
de  Jauja,  écrite  en  i[yH'À  par  Don  Andres  de  \c^a  368  6».  p.  »5), 
ntrnujidiir  de  cette  j)rovince,  d'après  les  récits  des  Indiens  jirin- 
cipanx  de  la  contrée  (pii  avaient  été  conNo(pies  |)()ur  donner 
des  renseif,'nements  sur  h»  |kivs  et  sur  les  coutumes  des  indi- 
j;ènes  avant  roccu|)alinfi  espa«;nol«».  Selmi  1rs  déclarations  dt* 
ces  Indiens,  ils  a\aieiil  «n  lltal)ilii(l<-  «de  se  hattre  avec  (les 
massues  (pi'ils  ial)ri(piai«'nt   «n    iii<>tt.iiit  des  |)ierres  iM'rforées 

sur  drs  hâtons  •  ( julcalnin  cou  unas  luirrns  que  liacian  po- 

mrniht  unas  nirdrns  linrafhutds  m  uni>s  pains ;.  D'autre  j)art, 

on  connaît  du  Pérou,  du  (iliili  et  de  la  (laliiornie  des  spéci- 
nuMis  enunancliés  de  hu^'on  a  |>ouvoir  servir  d'assommoirs.  Du 
cimetière  d'Ancon,  Ut  IV  llaniv  160,  |>l.  ui.  fig.  utg)  re|)roduit 
mil-  pn'(  r  (If  (  rllr  caté^'orie,  avant  la  pierre  lixée  au  l>out  d Un 
haton  ;  crlte  pii'rre  est  plus  s|)liéroidalf  (|in'  les  s|)écimens  d»' 
Pozuelos.  \l.  Iv  II.  (lii^lioli  144.  p.  a54)  diM  i  il  un  .mire  casse- 
lélr  «ornpnsr  d  uni*  pierre  p«'rlorée  lixée  au  i)oul  <l  un  JKiton  et 
exlnnné  d'nnr  srpulture  près  dr  La  Serena  (!o(niind)o  ,  au 
Chili.  Dans  la  (ialilornie,  on  a  é;;alemenl  Irouvédi's  spécimens 
emmanchés  de  cette  manién*.  M.  Ilenshaw  (163. p.  a9.3o)en  re- 
produit trois  (pii  ont  été  rencontrés  dans  une  grotte  prés  de 
Los  Angeles,  et  (pii  ont  l.i  pierre  fixée  au  manclir  au  iiiuNni 
d  nn  ciment  d'asph.dte,  matière  (pii  est  commune  dans  le  |)ays. 
Les  pierres  sont  d'une  forme  .srinhlahle  à  celle  de  nos  sj>éci- 
mens  de  la  Piina,  mais  ellrs  sont  un  peu  plus  grandes,  de 
o*  I  I  à  o"  i  fi  de  diamètre;  les  manclies  ont  de  o^.iH  à  o".^() 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUY.  689 

de  longueur.  M.  Henshaw  suppose  que  ces  objets  ne  sont  pas 
des  casse-tête,  mais  des  bâtons  de  cérémonie  ou  de  comman- 
dement. Cette  thèse  pourtant  ne  me  semble  pas  suffisamment 
fondée,  l'argument  principal  étant  la  faible  épaisseur  des 
manches;  or,  si  le  bois  était  élastique  et  résistant,  je  ne  vois 
pas  pourquoi  ces  instruments  n'auraient  pas  été  des  armes  très 
efficaces.  M.  Henshaw  va  encore  plus  loin  :  il  incline  à  croire 
que  toutes  les  pièces  en  cuivre  et  en  pierre ,  perforées  et  étoi- 
lées,  bien  connues  de  la  région  ando-péruvienne,  ont  fait  partie 
de  bâtons  de  commandement  au  lieu  d'avoir  servi  d'armes. 
Un  ancien  tableau  à  l'huile  que  j'ai  vu  au  cours  de  mon  voyage 
m'a  donné  une  nouvelle  preuve  de  ce  dernier  emploi  des 
pièces  étoilées.  Ce  tableau  avait  longtemps  servi  de  plafond 
dans  une  cellule  du  couvent  des  franciscains  de  Jujuy.  Suivant 
la  légende,  le  tableau  a  été  peint  à  Cuzco,  mais  malheureuse- 
ment la  toile  était  déchirée  justement  à  l'endroit  où  avait  été 
indiqué  le  millésime^''.  Cependant  l'orthographe  de  la  légende 
et  le  style  du  tableau  démontrent  que  celui-ci  est  assez  an- 
cien et  date  probablement  du  xvu''  siècle.  Selon  la  légende,  la 
peinture  représente  un  miracle  qui  avait  eu  lieu  à  Cuzco  en 
l'année  1 532  ^^^  :  quelques  Espagnols  se  trouvant  enfermés  dans 
un  hangar  de  bois  et  entourés  de  nombreux  Indiens  ennemis, 
ceux-ci  avaient  mis  le  feu  au  hangar,  qui  commença  à  brûler; 
mais,  dans  ce  moment  critique,  la  sainte  Vierge  paraît  dans 
l'air,  verse  de  l'eau  sur  le  hangar  incendié,  éteint  le  feu  et 
sauve  les  Espagnols.  En  effet,  on  voit  au  milieu  du  tableau 
une  maison  qui  brûle  et,  dans  l'air,  la  sainte  Vierge  versant 
de  feau  sur  le  feu.  Au  fond,  à  gauche,  il  y  a  une  forteresse  in- 
(henne  enterrasses.  De  tous  les  côtés,  des  Indiens  armés  courent 

'■'  La  légende  dit  :   Acahose  Kata  ohm  '■'  Suivant  la   légende   du    liihleau.    Il 

En  la Nuestra  Çiudad  del  Cuzco  En  semble    y    avoir    un    anachronisme,    car 

ÎO  de  Maio  de l'Inca  Atahualpa  ne  l'ut  oniprisonné   par 

En    1904,   cet    intéressant    tableau    se  Pizarro,  à  Cajamarca,  que  le  i5  novembre 

trouvait   à    Buenos-Aires,    en    possession  i532.   Il   est   difficile  ([ue  les  Espagnols 

de  M.   Eduardo  A.  Ilolmberg,  qui  l'avait  se  soient  établis   à  Cuzco   dans   la   même 

acquis  des  franciscains  de  Jujuy.  année. 


OttO  ANTIQIITF.S  DE  I.A   RKr.ION   ANHINF. 

vprs  la  maison  inrrndi(''c;  Inirs  armes,  outr»-  (1«>  Irondes,  sont 
pour  l;i  plupart  jiistrmfiit  des  casse-tète  étoiles,  lixes  près  de 
l'extrémité  d'un  halon.  (!elui-ci  se  termine  par  une  pointe,  ce 
qui  semhir  indiquer  cpie  celle  ariii»*  j)oii\.«it  être  employée  et 
comme  assommoir  et  comme  arme  à  percer.  Cependant  les 
Touilles  faites  au  Pérou  n'ont  pas  donné  de  |)oinles  de  la  forme 
(ni'on  voit  sur  le  tableau,  et  il  se  peut  que  le  peintre  ait  ajouté 
ers  pointes  suivant  son  iinaj^ination.  Lrs  vêtements  des  Indiens 
«•onrorflent  avec  les  descriptions  cpii  nous  sont  parvenues  du 
tennis  de  la  conquête.  Quoicjue  le  peintre  les  ait  peut-être 
décorés  un  pMi  selon  sa  fantaisie,  ce  tai)leau  constitue  cepen- 
dant un  document  précieux  pour  l'i  tudf  des  vêtements  et  des 
armes  des  anciens  P(''rii\iens.  Il  dcnKniIre  (jue  les  cass<»-tête 
étoiles  portés  par  pre.s(pie  tous  les  j^uerriers  qui  y  fif^urenl 
étaient  en  elTet  des  armes,  et  non  des  hâtons  de  cérémonie. 
Naturellement,  les  casse-tête  en  pierre  ou  en  cuivre,  simples 
ou  étoiles,  mais  spécialement  décorés,  peuvent  avoir  servi  d'in- 
.signes  d'autorité  ou  joué  un  rôle  dans  des  cérémonies.  Parmi 
tous  les  peuples,  les  armes  se  transforment  souvent  en  insij^nes. 
Notre  éj>ée  moderne  loiiiiiil  nti  exemple  de  cette  transfor- 
mation :  (lit/  lis  olliciers  d'inlanterie  l'Ile  n'est  j^uère  (piuii 
insi«(ne,el  chez  les  fon<lioiinaires  ci\ds  elle  .1  totalement  j>erdu 
son  caractère  d'arine. 

Dans  r\nieri(pie  du  Sud  on  a  donc  constate  trois  enqilois 
dillerents  des  pierres  perfon-es.  Quelle  a  été  leur  destination 
primitiNe?  Dans  quel  hut  onl-«||(»s  été  inventées?  A  mon  avis, 
elles  ont  du  seisir  d'arnu's  cont<»n<lanles  d'ahord,car  l'homme 
était  certaintMuenl  chasseur  avant  d'être  agricull«Mir,  et  l.i  j)lu- 
parl  des  trihus  pi  imilives  s<»  servent  de  massues  c<Mnnie  armes 
et  é;;.deinenl  connue  outils  p<Mn*  divers  travaux. 

l'in  dehors  de  ces  trois  iis.ii;«'s  principaux  des  pierres  jM'rfo- 
rées,  certains  Indiens  de  1  Vmeritpie  se|)tentrionale  s'en  servent 
dans  un  jeu  où  il  s'agit  de  jeter  une  lance  on  tirer  une  flèche* 
dans  le  tron  d<  l.i  pierre  pendant  (ju  elle  roide  sur  le  sol.  On 
a  également  \n  des  pierres  |>erforées  emplovées  comm<*  jKiids 


Pr..  LXIII. 


'"ig.   103.  —  Poziielos.  l'icrrcs  jH-irorccs.  —   1/2  gr.  nul. 


Pl.  lxjv. 


Fig.   i54.  —  Kio  Urusmayo    llincoiiada).  Mortier  en  pierre  polie.  —    1/2  <^r.  iiat. 


Fig.  i55.  —  Ouirquimlios  (Rinconada  .  liroyeiir  en  |)ieiTi;  polie.  —   i/'i  gr.  iial. 


Fig.  i56.  —  Morcno  (Rinconada).  Ilaeîie  en  pierre  polie.  —  \\-\  gr.  iial. 


ig.    lO-y.  —  C'.oNpiiniayo  ^  lîiiiconada).  Petits  reci|)ii'nls  j)oiir  garder  li'>  pépites  d"or  [dorirliuiu] 

1/2  gr.  liai. 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  PUNA  DE  JUJUV.  691 

dans  les  filets  de  pêche.  Mais,  assurément,  ce  sont  là  des  usages 
tout  à  fait  secondaires  et  auxquels  ces  pierres  n'étaient  pas  des- 
tinées par  ceux  qui  les  ont  fabriquées. 

AUTRES   RUINES    ET   SÉPULTURES 
DANS  LES  DÉPARTEMENTS  DE  RINGONADA  ET  DE  SANTA  CATALINA. 

En  dehors  de  Pucarâ  et  de  Pozuelos,  il  y  a  dans  le  départe- 
ment de  Rinconada,  d'après  Feliciano  Gareca,  des  ruines  pré- 
hispaniques à  Guayatayo,  localité  se  trouvant  au  nord-ouest 
de  la  lagune  de  Pozuelos,  à  Chacrahuaico,  situé  à  40""°  au  sud- 
ouest  du  village  de  Rinconada,  et  à  Abra  de  la  Laguna  et  Quir- 
chinchos,  deux  endroits  situés  sur  le  Rio  Urusmayo,  affluent 
du  Rio  Sanjuanmayo.  Toutes  ces  ruines  sont  désignées  sur  la 
carte  archéologique. 

Les  ruines  de  Guayatayo  sont  totalement  détruites,  comme 
celles  de  Pozuelos. 

Chacrahuaico  paraît  être,  suivant  la  description  très  précise 
qui  m'en  a  été  donnée,  un  grand  village  en  ruine  occupant  un 
plateau  inaccessible,  comme  celui  de  Pucarâ.  Aux  environs, 
il  y  a  beaucoup  de  grottes  sépulcrales.  Chacrahuaico  est  situé 
au  milieu  d'un  dédale  de  profonds  ravins  se  croisant  entre  des 
plateaux  de  trachyte.  Le  manque  absolu  de  ressources  de  toute 
sorte  dans  ces  parages  actuellement  inhabités  y  rend  une  excur- 
sion extrêmement  difficile. 

Abra  de  la  Laguna  et  Quirquinchos  sont  des  ruines  dans 
un  assez  mauvais  état  de  conservation.  H  y  a  5*""  de  dislance 
entre  ces  deux  endroits.  Aux  environs,  on  voit  aussi  des  grottes 
funéraires. 

La  pierre  à  broyer,  ^^.  155,  a  été  trouvée  à  Quinpiinchos. 
Elle  ressemble  beaucoup  à  celle  de  la  Vallée  de  Lerma,  repi'o- 
duite  fi(j.  àà  a  et  décrite  page  3o6.  La  première,  en  grès 
vert  bien  poli,  a  o°'490  de  longueur,  mesurée  en  ligne  droite 
entre  les  deux  extrémités;  sa  largeur  maximum  est  de  o"  082 
et  sa  hauteur  au  milieu  de  o'^oqS.  La  section  de  cette  pièce 


092  \NTIQl  ITKS  DK   I.  \   HKCION   ANHINK 

est  asspz  srmhlaMc  à  rrllc  du  hioyrur  do  l'iuara  dv  Lrriiia; 
la  surface  qui  .s«'rt  a  hruyer  est  (ourlu'  dans  \o.  sens  transversal 
vi  asyuHHncjUJ»  do  la  iiienie  manièn». 

Lp  mnrli<*r//y.  J')^i,  «mi  obsidienne  inc  <»iii|»l«'lenient  \itriliée, 
très  diirr  «1  Mm  pnlir,  proNicnt  aussi  des  environ^  du  Hiu 
IJrusniayo.  Cv  morlirr  ••>!  d  iiin'  luriin*  oNoidr.  de  o"'  jn  de 
lnii;;ueur  et  o"  I  ()  dr  lar;;rur. 

La  liarlie  fii/.  I  ~}6 ,  InMivrr  .1  Mdnin»,  oiidnnl  silué  aussi 
dans  Ir  drj»arl«'nit'nl  dr  Hinrnnada,  est  éj;al«'ini'nl  laile  en 
nhsidienne  opacjue  1res  dure,  pdie.  Celle  hache  a  o*  i.^b  de 
lon<;n(>ur  loiale,  o"  060  dr  iarf^eur  inaxiiimiii  et  o^oSf)  d'épais- 
seur niaxiniuin  ;  elle  iM'sl  pas  1res tranrhanle.  (!e  Ivjwde  hache 
est  rare  dans  la  Puna  d»-  lujnv  :  au  contraire,  il  est  commun 
dans  la  Vallée  de  San  l'rancisco  et  dans  la  Sierra  Santa  Hâr- 
hara,  d'où  la  \lis>ion  Sm-dois»'  en  a  rap|)orlé  une  viuL^laiiie. 
rr<»is  d  entre  elles  oui  él»*  li^Min'es  par  M.  Krland  Nordenskioid 
[262.  |il.  ').  liff.  7.  fi.  9).  M.  .\nd)ros«'Hi  23.  y  :»i)  reproduit  aussi 
deux  de  ces  haches  de  Pampa  Hl.iiica.  daii^  la  \alle«'  de  San 
l''ran<'is<-o.  \.r-^  li.n  lies  polies,  (\r  ^Mandenr  moyenne,  avec 
^or«;e  iaisant  !<•  Imir  de  l(  •nie  la  li.icln' .  du  même  I  vpe  (pie  celle 
«pie  nous  v<*uo!is  de  drcru'e,  j)euveul  elre  c(msidérées  comme 
«aracléristiipies  de  la  ré^don  orientale  de  lujuv.  Il  v  a  tout  lieu 
de  sou|)Couuer  (pif  noire  sjxMiiiH'n  d»'  riiiMonada  a  ele  iin- 
pniN'  dr  cette  dernière  ré«^iou. 

Les  seules  collections  publiées  du  dip.n  Iniuul  de  Santa 
(iatalina  soni  celles  des  «^rôties  funéraires  de  Sanjuanmavo  et 
des  environs  du  Nillay;e  de  Saida  (.alalina.  Ces  collections  ont 
él«^  décrites  ri  liirurét^s  par  \l  Lrlimaini-Nilsche  r210  .  Nous 
avons  déjà  mentionné  beaucoup  de  ces  objets  en  les  coin|)araiii 
avec  ceux  (pu*  nous  avons  trouvés  nous-nu"^me.  M.  \mbn»«>elli 
en  a  |)ublié  au^si  (juel(pn*s-uns  de  ce  département.  rj)us  ces 
objets  sont  analo^^ues  h  ceux  de  Hincnnada.  .le  ne  connais  pas 
de  ruines  de  villages  préhispaniqnes  en  Santa  Catalina,  mais  il 
tsi  probabir  (jii  il  ni  existr.  cachées  dans  les  labyrinthes  de  ses 
monla*;nes  rt  de  ses  quehradas. 


EXPLOITATION  DES  GISEMENTS  D'OR.  693 

EXPLOITATION  DES  GISEMENTS  D'OR  DE  RINCONADA 

PAR  LES  INDIENS. 

Le  sol  des  quebradas  des  environs  du  village  de  Piinconada 
est  tout  percé  de  puits  construits  pour  extraire  la  terre  auri- 
fère. L'entrée  même  de  ce  village  par  la  plaine  de  Pozuelos, 
la  petite  quebrada  nommée  Puerta  de  Rinconada ,  est  tellement 
remplie  de  ces  puits  qu'on  n'a  laissé  pour  ainsi  dire  intact  que 
le  terrain  où  passe  le  chemin.  La  plupart  des  quebradas  des 
départements  de  Rinconada  et  de  Santa  Catalina  présentent  le 
même  aspect.  Des  milliers  et  des  milliers  de  mètres  cubes  de 
terre  ont  été  remués  pour  chercher  le  métal  précieux. 

L'extraction  de  l'or  date  de  temps  très  reculés  et,  bien  qu(î 
je  n'aie  pas  trouvé  de  preuve  concluante  qu'elle  se  pratiquât 
avant  l'arrivée  des  Espagnols,  il  est  fort  probable  que  les  Indiens 
préhispaniques  ont  exploité  les  terrains  aurifères  de  cette 
région.  Je  ne  crois  donc  pas  devoir  omettre  une  courte  des- 
cription de  l'exploitation  de  l'or  par  les  Indiens  actuels,  telle 
que  je  l'ai  vu  faire  sur  les  lieux. 

L'or  a  son  origine  dans  les  fdons  de  quartz  des  montagnes 
des  deux  départements  cités  plus  haut;  ces  fdons  ont  été  égale- 
ment travaillés  comme  le  démontrent  les  nombreux  puits  que 
l'on  y  voit  partout.  Suivant  Juan  del  Pino  Manrique  (289, p.  i4), 
quelques-uns  de  ces  travaux  semblent  dater  de  l'époque 
préhispanique.  Dans  sa  description  de  la  ville  et  du  territoire 
de  Potosi,  déjà  mentionnée  à  propos  des  mines  de  Cobres,  il 
cite  Incahuasi  parmi  les  mines  d'or  du  partido  d'Atacama 
exploitées  par  les  Indiens  avant  la  conquête  espagnole.  Selon 
toute  probabilité,  cet  Incahuasi  n'est  autre  que  le  Cerro  Inca- 
huasi, situé,  comme  on  le  voit  sur  la  carte  archéologique,  au 
sud  de  Rinconada^'l  Aux  premiers  temps  de  la  conquête,  les 

<')  M.  F.  .1.  San  Roman  (322,  11,  p.  ! 73)  nique    serait  un   autre  Inraluiasi  (|ui   est 

suppose  que  la  mine  d'or  dénommée  «  In-  situé   près   d'Antofagasta   do    la    Sierra, 

cahuasi  »  et  exploitée  à  l'époque  préhispa-  dans  la  partie  sud  de  la    l'una  de  Ala- 

II.  A3 


604  WIl'M  FTFS  ÎU;  I.\   IlKr.ION   wniNF. 

Fs|)aj;iinls  ont  sans  doute  continué  l'explnilatinn  dp  ces  fdons 
di»  cjuarlz  anrifcn»,  mais,  à  lV*p<K|UP  de  Piiio  Maiiricjue,  Inca- 
liuasi  «'tait  d<*jà  ahniidonii/',  car  il  dit  :  «(!«'tt«*  ininr  d'or  vs{ 
aujourd'hui  ruiiHT,  hicii  (ju'cllt'  ait  ru  jadis  un  «;raiid  riMioni  ». 
Une  autre.»  nioiitaj;in',  I»'  (ierro  Cal)alon«;a,  situé  un  jm»u  au 
nord  du  (!«rio  Incalniasi,  seinhlr  avoir  été  Iwancouj)  travaillé, 
dans  des  teni|)s  très  reculés,  pour  extrair»-  l'or  cpii  se  trouve 
dans  ses  liions  de  (juart/.  M.  Flnrcncr  (  )'(lri^(  nll  273.  p.  397  3ij8  , 
qui  a  étudié  très  en  détail  les  terrains  aurifères  de  Rincona<la, 
a  exploré  cette  nionta^nie.  Il  y  a  trouvé.  j)rès  du  sommet,  dr 
nond)reu\  puits  d  aiirieimes  mines  vi  d'énormes  déjHJts  dv  d»- 
blais,dans  lesipiels  il  y  avait  de  iiom])reu\  morceaux  de  (juarl/. 
contenant  d«*  l'or.  Il  est  p)ssil)lr  (|iii  I  txploilalion  de  ces  mines 
date  de  ré|N>(pie  préliispani(ju« 

Au  siècl»'  (Irniin,  |)lusieurs  entn'j)rises  minières  ont  été 
comin(*ncées  pour  lexploilation  de  ces  liions,  mais  tous  ces 
(>ssais,  i)lus  ou  iiioiii>>  imporlants,  ont  périclite  faute  de  ca- 
pitaux, de  Ixtiiiie  administration,  à  cause  (ie>  «'normes  Irais  de 
transport  des  pn»\isioiis,  ontds,  etc.,  mais  mmIouI  par  suilr 
du  manipn*  d'eau,  de  comhusiihie  et  i\t'  lourra«;r. 

IjCS  Indiens  Mexploilnit  anjourd  liiii  <|ih'  la  Irm*  aurdere 
pro\enant  d«'  l'érosion  des  monta«(nes  et  lormant  le  .sol  di's 
(piehradas,  où  elle  a  été  amenéi>  |)ar  les  torrents  à  des  éjxnpies 
j;éolo;;i(pn'^  anti'rieures.  (iette  industrie  ««lail  surtout  en  |)leiiu' 
prospérité  il  y  a  un  siècle  :  1rs  villa«;es  <\r  Hmcoiiada  et  d«' 
Santa  (iatalina  étaient  alors  des  centres  im|>ortants  liahites  jtar 
des  connnercants  (pii  ^a^niaient  de  petites  f(»rtunes  en  achetant 
l'or  aux  InditMis.  Maintenant  encore,  lorstpi'd  jil»'ut,  ce  (|ui  est 
tout  un  évéïienuMit  à  Rinconada,  les  pépites  d'or  a|)|)araiss<>nt 
dans  la  terre  sur  la  pla(  r  inéinr  du  villai^'e;  après  la  pluie,  on 
pnit  voir  tous  les  habitants  :  hommes,  ieunnt's  <>t  enfants,  à 
plat    \«'iitrr    sur    la    i^hi.'n.    rJH'rrli.Mil    le    iiH'tal    j)n'cieux.   I  ne 

ratiin.  A  mu  ri>niiai«Mnrr.  on  n'n  |t.^«  <lr  pnihiililr  que  irt  autour»  ancien*  font  allu 

•  ••imitI   li'nr  Mi\  rn\iron«  de  rv   lirriiirr  »i<in  .tu  ()rm>  lnr«hua>i  que  no«i»  vcnon» 

liiialiuaiti.  ri   il   r»l   |Mr  (iinMi|urnl  ^>\u%         ilo  mcnlionncr. 


EXPLOITATION  DES  GISEMENTS  D'OR.  695 

grande  partie  de  la  population  des  deux  départements  vit,  en 
effet,  du  lavage  de  l'or. 

A  Colquimayo  ^^',  à  8^"^  environ  au  sud  de  Rinconada,  j'ai 
pu  étudier  la  méthode  de  travail  des  habitants  d'une  hutte 
indienne  :  un  homme,  deux  femmes  et  trois  enfants,  dont  la 
seule  ressource  était  le  lavage  de  l'or.  Cette  hutte  était  située 
dans  une  petite  quebrada,  de  3"""  de  longueur  et  de  3oo  à  Boo"" 
de  largeur,  aboutissant  à  la  plaine  de  Pozuelos.  La  terre  auri- 
fère s'y  rencontrait,  comme  dans  toute  la  région,  dans  des 
aventaderos  et  dans  des  veneros.  Les  Indiens  donnent  le  premier 
nom  aux  anciens  lits  de  ruisseaux  à  la  surface  du  sol,  tandis 
que  les  veneros  sont  des  gisements  se  trouvant  à  une  certaine 
profondeur.  Ceux-ci  sont  aussi  des  lits  de  ruisseaux,  mais 
recouverts  aujourd'hui  par  de  nouvelles  alluvions. 

Pendant  toute  l'année,  les  Indiens  creusent  des  puits  et  ré- 
unissent en  monceaux  la  terre  aurifère.  Ils  prétendent  que  les 
veneros  sont  plus  riches  que  les  aventaderos ,  et  leur  principal 
travail  est  exécuté  dans  les  premiers,  généralement  à  une  pro- 
fondeur de  2°",  quelquefois  jusqu'à  3  ou  4"".  Pour  rencontrer 
et  suivre  le  filon,  ils  recherchent  une  certaine  terre  grasse, 
blanchâtre  ou  jaunâtre,  qui  contient  toujours  de  l'or  et  qu'ils 
dénomment  llampii^^\  Les  Indiens  regardent  aussi  comme  un 
signe  certain  de  la  présence  de  l'or  de  petits  cristaux  de  pyrite 
de  fer  transformés  en  limonite  par  décomposition.  Ils  appellent 
ces  cristaux  huinchu;  ils  racontent  que  «tout  l'or  de  l'inca  s'est 
converti  en  huinchu  »,  et  c'est  pour  ce  motif  que  l'on  doit  trouver 
du  vrai  or  lorsqu'on  rencontre  du  huinchu.  Je  ne  sais  si  les 
cristaux  de  pyrite  de  fer  ont  quelque  chose  à  voir  avec  l'or, 
mais  j'en  ai  effectivement  recueilli  personnellement  dans  un 
venero  à  Colquimayo. 

Lorsque  la  pluie  a  rempli  une  petite  mare  qui  se  trouve  près 

'"'  Colique  (qulchua)  =   argent;  mayo         que  les  gisements  aurifères  y  sont  coni- 
=  rivirre.  Il  est  assez  curieux  que  cet  en-         inuns. 

droit  porte  ce  nom ,  quoiqu'il  n'y  ait   pas  '''   Le    mol  (|iiichua  Uampii    \o\d    dire 

de  mines  d'argent  dans  la  région,  tandis         «  tendre  ». 

45. 


696  ANTIQLITKS  DK  LA  Rt(iION   ANDINK. 

(le  leur  liutlo,  \e>  liuVwns  cominencenl  le  iavage.  Une  certaine 
(luaiitité  (le  terre  aurifère,  ramassée  d'avance,  est  nnse  dans 
une  batea,  bassin  en  bois  oblon*;,  assez  plat  et  léj^èrenient 
concav*',  de  o"  ôo  de  lnn<,^ueur  a  peu  près.  En  balançant  la 
batca,  l'or  lourd  se  de|x)se  au  fond;  on  enlève  les  pierres  et 
le  llampu,  et  il  ne  reste  avec  les  pépites  d'or  qu'un  sable  fin 
nommé  relavi  (\ue  l'on  écarte  peu  à  peu  en  prenant  l'or  avec 
les  doij^ts. 

L'or  est  de|H).>é  dansdi  ptlits  récipients  ouverts  :  coruhuas  * . 
La  fi(j.  157  en  montre  quatre  :  celle  de  «;aucbe  est  un  morceau 
de  limonite  en  seplaria,  naturelle;  l'antre,  en  calcaire  verdatr»'. 
est  taillée  et  cn-usée  artilic  ielb'nienl;  les  deux  de  droite  sont 
en  terre  cuite.  Cette  babilnde  de  conserver  les  pépites  d'or 
dan>  de  petits  récipients  si  peu  pralKjnes  doit  être  très  an- 
cienne. Les  Indiens  attacbent  aux  conchuas  une  idée  super- 
stitieuse, et  une  vieille  ienime  me  disait  (jii  il  ne  serait  pas  bon 
■  de  j^arder  l'or  dans  des  boîtes  modernes».  I^es  corichuas  sont 
peut-être  un  reste  des  coutumes  de  l'épcupie  prébispanicpie. 

La  balance  employée  j)ar  les  Indiens  dr  (iolcjuiniav»»  jM)ur 
pesiM'  lor  était  en  bois,  d'une  construction  très  |)rnnitive.  Les 
jMlids  consistent  en  cailloux  tarés  d'après  les  poids  des  com- 
merçants de  Hinconada.  On  compte  l'or  en  onces  et  en  crains, 
à  l'espagnole. 

Lne  lainille  d  Indiens,  en  ex|)loitant  les  gisements  de  terre 
aurifère  dune  manière  aussi  j)rimitive  (jue  celle  cpie  nous 
^enons  de  décrire,  j)eut  gagner,  normalement  et  certainement, 
environ  Soo  a  (ioo  Irancs  par  an,  somme  très  sullisante  |M)ur 
SCS  besoins.  De  nond)reuses  lamilles  d'Indiens,  en  Hinconada 
et  en  Santa  (iatalina,  vivent  ainsi.  Les  commerçants  de  ces 
villages  gagnnil  pins  de  loo  p.  i  oo  sur  lOr  (pi'ils  acbètent 
aux  Indiens,  et  (ju'ils  pavent  généralement  en  marcbandises 
données  à  crédit  et  vendues  à  des  prix  exorbitants  lors<pi  il  « 
plu  et  cpie  l'on  a  j)U  laver  la  terre  aurifère. 

C  kori  (qukhua    -    or 


EXPLOITATION  DES  GISEMENTS  D'OR.  697 

Une  pépite  d'or  de  Colquimayo,  analysée  par  MM.  Morin 
frères,  a  donné  le  résultat  suivant  : 

Or 93,00  p.  100. 

Argent 6,10 

Cuivre o,od 

Fer 0,33 

M.  V.  Novarese  (271,  p.  29)  donne,  dans  son  intéressant  travail 
géologique  sur  la  région  aurifère  de  la  Puna  de  Jujuy,  l'ana- 
lyse d'une  pépite  de  la  mine  Eurêka  (Santa  Catalina),  très  sem- 
blable à  la  précédente  : 

Or 93,70  p.  100. 

Argent 3,86 

Fer 0,43 

Dans  un  district  aurifère  comme  celui  de  Santa  Catalina  et 
Rinconada,  il  est  étonnant  que  l'on  ne  trouve  pas  d'objets 
de  parure  en  or  dans  les  sépultures  anciennes,  mais  c'est 
sans  doute  parce  que  toutes  les  grottes  sépulcrales  ont  été 
fouillées  par  les  chercheurs  de  trésors.  D'après  les  dires  des 
habitants  les  plus  âgés,  de  véritables  expéditions  auraient  été 
organisées  dans  ce  but  en  Bolivie,  et  auraient  fait  une  bonne 
récolte  dans  les  tombeaux  de  Rinconada. 


«06 


wTrnriTF.N  m.  i. \  i.im.kin  whink 


ITINKIUIHK   I)K   M\TIK\/()    \   THWKKS   I.\    V\  \\    \)V.  Jl  JIV 
IlINKHVIitK   i>  U.M\(iH(). 

Itinéraire  de  Matienzo.  —  L'un  clos  plus  aiicItMis  (lociiiiHMits 
r«,|)d^iiols  n-liilils  a  l.i  Piina  do  .liijuv  «'st  la  Carta  â  S.  ^/.  dcl 
Oitlnr  tir  Ins  (Jiarras,  Liccnciadit  Juan  de  \t(itici\:n,  lotiro  flalôo 
(lu  À  j.iiivirr  !.'>()(),  où  ro  foiu  lioiiiiairo  |)r()|)oso  au  roi  d'Ivs- 
pa^iio  I  l'Iahlissomont  d  uuo  routo  stratô«;i(juo  ot  counuorcialo 
(|ui  motlrait  la  vil!»'  dr  La  IMala  i  artnrll«Mnoul  Sucre  ou  (Ihu- 
(juisaca)  eu  commimic.itinn  avec  la  n  dli-  dr  Saiilla;;o  dol  Ksloro 
ot  lo  Hio  Paranà. 

Ce  (JornuH'îit  rlimm-  rimj)rossi()ii  (lud  a  ôlé  écrit  j)ar  un 
liomnit*  |uali(ni«'  (|ui  |)()^^^^•dait  d'ox(ollrnt>  ronsolj^iMMUoiits  sur 
Ir  lorritono  dont  il  j)arl«'.  Malioii/.o  r>l  l'auteur  do  nlusicMirs 
()U\  ra«;o.s  r|r  juris|)ru<lriuf,  j)ul)iio.st'n  l>|)a«;iir,  ri  d'un  ouvraj;o 
iu)|M)rtaiit  sur  l«'  IVtou,  (|ui  <»sl  resté  inodil,  uiais  dout  lo  uia- 
uusrrit  esl  conservé  au  Hrili>li  Musouui,  srlcui  \I.  Pascual  de 
(layauf^os  (443.  u.  Add.  5469.  p.  470).  ri  iiilihil.  :  Ctovierno  de  El 
Prin,  lirhuum  dri  Idno  intitulado  Govivi  no  dv  El  Pcnt ,  auc  liico  cl 
Ltr''"   Miitienro,  itvdur  de  la  andiimia  de  la  riadad  dr  La  Plata^ 

Ktaut  doiinéo  la  j^raudo  iuiportaun*  dv  la  lettre  do  Matienzo 
coniuio  source  lùstoriijue  louruissant  dos  nMis«'i^uouu'nts  sur 
les  Irihus  indiennes  (|ui  liihilaient  la  l*una  (\o  Jujuv  iuimé- 
diatouieiil  iprès  la  découNerlr  de  l'Amt  riijiic,  je  reproduis  ici, 
d'après  les  lirlarinnrs  </c<Kirâ/icas  dr  Indias  (232).  les  jKirtios  du 
doeiiriK'iit  (jiii  peiiM'iil  nous  inlérossor  : 

}  porqur  irti  ]'.  M.  la  disposicion  de  la  tierra,  ptmgo  aqiu  las  jtvnadas  que 
hay  hasia  Sanliagn  del  Estero,  y  de  alli  hasta  la  lagitna  dr  Ins  Quiloazas  y 
Fnrtrlc:a  de  (ialmin .  y  de  allt  A  Espana. 


''  Nir..U«  Aninnin  ,35,  „.  p.  ,ju,  ri 
l.mnl*inrln  215,  n.  roi.  ;('>j;  tnrnlinnnrnl 
rrl  nu>r»gr  »iiu«  Ir  liJrr  de  Gohirrnn  i/W 
Ver».  .Srion  I^Min  l'inrln  (Barria  ,  il  y 
ni  avait .  dan«  la  lNl»linUi(>f|ui>  dr  Jamlni* 


Kritiu».  k  Amttrrdain  .  unr  mpir  m  dcat 
\uliimi*^.  dnni  Ir  nmiiirr  ronirnail  rin- 
i|iianlr-4l)'tn  ri  Ir  «orond  lrrnl(*-<irut  rh«- 
pilrr^.  \.»  ropir  du  Bnli«h  Muaroin  c»l 
r^nlrmnil  nMii|to*or  dr  drii\  \<ilumc». 


ITINERAIRE  DE  MATIENZO.  699 

6.  La  primera  jornada  en  saliendo  desta  ciudad  de  La  Plata  à  las  ventas  de 
Qaijada,  al  Terrado,  que  llaman  ,  hay  seis  léguas. 

7.  De  alli  por  el  caniino  de  Ëstopifian,  à  un  pueblo  de  yamparaes  Uainado 
Chacabuco,  y  luego  à  Cuesma ,  pueblo  de  indios,  que  es  la  dormida  desta  jornada, 
y  son  siete  léguas. 

5.  De  allia  Calala,  pueblo  de  indios  uruquillas,  Jiay  cinco  léguas. 

7.  De  alli  à  Calcha  y  pàsase  por  Ayavisca,  pueblos  de  indios  chichas,  hay 
siete  léguas. 

6.  De  Calcha  à  Vichada,  pueblo  de  indios  chichas,  hay  seis  léguas. 

5.  De  alli  à  Ascande,  pueblo  de  chichas,  hay  cinco  léguas. 

Desde  agui  se  ha  de  advertir  que  dire  luego  oiro  camino  acabado  este. 

6.  De  Ascande  al  Turqui,  ques  pueblo  de  indios  chichas,  hay  seis  léguas. 
5.  De  alli  à  Palquisa,  pueblo  de  chichas,  cinco  léguas. 

5.   De  alli  à  Talina,  pueblo  de  chichas ,  cinco  léguas. 

5.  De  alli  à  Calahoyo,  tambo  real  de  Inca  despoblado ,  cinco  léguas,  y  hay 
alrededor  junto  à  este  tambo  pueblos  de  indios  chichas  bien  ccrca ,  que  pueden 
servir  en  el  tambo ,  como  servian  en  tiempo  de  Inca. 

7.  De  alli  à  Moreta,  pueblo  de  indios  chichas ,  y  tambo  del  Inga,  hay  siete 
léguas. 

6.  De  alli  à  Casavindo  el  Chico,  tambo  del  Inga,  y  junto  à  él  hay  indios 
encomendados  en  Martin  Monje,  vecino  de  la  cibdad,  son  seis  léguas  y  média. 

5.  De  alli  à  Tambo  del  Llano  hay  jagueyes  de  buena  agua  y  mucha,  son 
cinco  léguas  y  média.  Quedan  en  medio  Los  Tambos  grandes  de  Casavindo;  es 
despoblado  y  hay  pueblos  de  indios  muy  cerca. 

4.  De  alli  al  Rincon  de  las  Salinas,  cuatro  léguas  buenas;  es  depoblado. 

8.  De  alli  al  Tambo  de  Moreno  hay  oclio  léguas;  es  por  un  llano  de  salinas, 
buen  camino,  esta  despoblado  y  cerca  indios. 

6.  De  alli  à  Los  Tambos  de  Buena  Yerba,  que  por  otro  nombre  llaman  La 
Ciénaga  Grande,  hay  seis  léguas  y  esta  despoblado. 

5.  De  alli  al  pie  del  puerto  que  se  pasa  para  entrar  en  el  valle  de  Calchaqui, 
tambo  del  Inga,  hay  cinco  léguas. 

4.  De  alli  por  la  manana  se  pasa  el  puerto  al  Tambo  de  la  Paloma,  cuatro 
léguas,  que  no  hay  otra  cosa  que  no  sca  muy  llana,  y  esta  to  es  tambien. 

0.  De  alli  à  Pascaoma,  pueblo  de  indios  de  Calchaqui ,  ques  el  que  ahora  esta 
alzado,  hay  seis  léguas. 

6.  De  alli  â  Chicuana,  pueblo  de  Calchaqui,  otras  seis  léguas. 
4.   De  alli  à  Guocuil,  pueblo  de  indios,  cuatro  léguas. 

4.  De  alli  à  Angostaco,  pueblo  de  indios,  cuatro  léguas. 

4.  De  alli  à  la   cibdad  de   Côrdova^^\  que  solia   ser  de  espanolcs ,  qucsiâ 

'"'  «  Côrdoba  de  Calchqui  »,  dont  nous  avons  parh'î  page  3i. 


700  \MI(M  MIS   DF   I.A   HKr.FON    ANHINF 

ahora  despiMada  por  el  ubanurnto  de  (Mlchaqui,  (fues  en  los  dutgiutas ,  seis 
ligtuis. 

f).    De  alli  à  los  Tolombones .  puehlo  de  indios,  cinco  léguas. 

'l.   I)e  alh  à  los  Tambos  de  la  Ciénttga,  caalro  léguas. 

De  alh  se  aparta  ri  canitnn  del  inga  para  la  cihJad  de  Ijondres ,  y  de  alli  pa'-a 
Chili,  p*>r  la  (jtirdillent  de  Almagro,  que  dicen,  sobre  la  mono  derecha; y  .^ubre 
la  izifuierda  se  toma  el  camino  parti  C.ahete  y  Santiago  del  Ester» ,  gués  metièn- 
dnse  hacia  los  Uanos  del  Rio  de  Im  Plata. 

(}ae  son  f^tr  tmlas  las  jornada*  que  se  halla  haber  desde  esta  ribdad  a  la  de 
Santiago  del  Estero,  ciento  y  setenta  y  nuet^e  léguas ,  y  antes  se  han  alargado  diei 
de  las  que  verdaderamcntr  ha\.  Entre  cada  una  destas  jomadas  que  se  han 
rontiidn  hay  pnrhlit.%  de  indios  chirhas  y  de  otras  nacionrs .  v  taml*erias  del  inga , 
di-  que  no  se  ha  hrrho  nirncion .  todas  con  agna .  yerlut  y  Icna .  y  rasas  y  pare 
dnnes  descubiertos;  porque  todas  las  jomadas  del  Inga  son  de  très  léguas,  y  las 
que  nuis  de  cualro;y  en  los  tambos  que  no  se  ha  dicho  que  huy  indios ,  apaciguada 
la  turra  ,  potirinn  <alir  bts  indios  romarcanos  a  servir,  como  se  hace  en  el  Peni  y 
/o  hacian  ellos  mismos  en  tumpo  drl  Inga ,  fhtnjurstdn  sus  pueblos  cerranos  del 
eamino ,  a  dos ,  y  a  très ,  y  a  seis  léguas ,  ri  qiies  nuis  lejos. 

hr  La  l'iala  'J  dr  rncrv  dr  i.'i66  ahos .  .  .   El  lirrndiado  Matienzo. 

Le  hiil  priiK  i|>.il  (|iM-  M.ilirii/o  .i\ail  m  \ii«>  vu  j)n)|X)sai)l 
rclnhlissciiiriit  dr  si  loiitr  rtail  de  donnrr  aux  vovaf^ours  es- 
pagnols des  st.itioMs  où,  à  la  fin  de  clj.i(|Ut'  journJT,  ils  Irou- 
\(>rairnl  <lrs  Indiens  au  service  du  (iouMiininen!  qui  leur 
fourniraient  les  vivn'S  nécessaires  el  leur  serviraient  de  «guides 
el  dr  |)orleurs.  Les  chevaux  el  les  hrlrs  dr  somme  devaient  \ 
trouver  aussi  des  paluraL^es  el  d«>s  ^Mrdiens.  Malien/.o  vou- 
lait prohahlement  établir  dans  ces  stations  de  petites  j^arnisons 
permanentes  ou  j)rovisoires  jxnu  ol>lij;er  les  Indiens  du  voisi- 
nage à  rrs|)ectpr  la  souveraineti'  du  n»i  (rKsj)a^ne  el  leur 
imposer  l'obéissance  aux  Ks|)a^'nols. 

•le  donne  sur  la  c^irte  arcliéolo«;i(|ue  la  roconstiluliou  «le 
la  route  proposée  par  Nfatien/.o,  et  je  crois,  après  mes  deux 
vovaf;es  dans  la  Puna,  connaître  assez,  bien  les  routes  prati- 
cables de  ce  territoire  |>our  allirmer  (ju  il  n'est  j^uère  ixissibb' 
(pie  l'itinérairr  rpie  j'ai  trac<^  ne  soit  jws  celui  de  Matienzo. 


ITINÉRAIRE  DE  MATIENZO.  701 

Cependant  les  noms  de  la  plupart  des  étapes  de  Matienzo 
n'existent  plus,  et  d'autres  servent  aujourd'hui  à  désigner  des 
localités  qui  ne  pouvaient  pas  se  trouver  sur  sa  route.  Il  est 
donc  nécessaire  d'analyser  les  différentes  directions  que  pou- 
vait suivre  celle-ci. 

En  passant  de  la  Bolivie  sur  le  territoire  argentin,  la  roule 
va  de  Talina,  village  bolivien  au  sud-ouest  de  la  petite  ville  de 
Tupiza,  dans  la  province  de  Sud-Chichas,  et  neuvième  étape 
journalière  de  Matienzo,  à  CalaJwyo  (étape  X)  et  de  là  à  Mo- 
reta  (étape  XI).  Ces  deux  localités  existent  encore  sous  les 
mêmes  noms;  les  distances  entre  elles  correspondent  aux  jour- 
nées ordinaires  de  voyage  de  nos  jours,  et  l'on  ne  peut  douter 
que  ce  ne  soit  là  les  mêmes  endroits  que  ceux  indiqués  par 
Matienzo. 

Casabindo  el  Chico  (étape  XII)  doit,  à  en  juger  par  les 
distances  données,  avoir  été  situé  quelque  part  à  proximité  du 
Rio  Doncellas,  où  il  y  a  de  l'eau  potable. 

J'ignore  où  pouvait  se  trouver  le  Tamho  del  Llano  (étape  XIII), 
mais  dans  un  ou  deux  endroits  au  sud  de  l'actuel  Casabindo, 
il  y  a  des  sources  d'eau  douce  [jacjûeycs,  suivant  le  texte),  et 
l'étape  devait  naturellement  être  établie  dans  une  de  ces  loca- 
lités. Les  «  Tambos  Grandes  de  Casabindo  » ,  qui  devaient  être 
situés  à  mi-chemin  entre  Casabindo  el  Chico  et  Tambo  del 
Llano,  sont  sans  doute  l'actuel  Casabindo. 

llincon  de  las  Sallnas  (étape  XIV)  est  probablement  une  petite 
quebrada,  près  de  l'endroit  qui  actuellement  porte  le  nom  de 
Rinconadillas,  où  il  y  a  de  l'eau  et  de  la  végétation. 

De  là  le  chemin  suit  les  bords  des  Salinas  Grandes,  par  un 
llano  de  salinas,  comme  dit  Matienzo,  jusqu'à  El  Moreno,  loca- 
lité où  une  petite  rivière  donne  assez  d'eau  douce  pour  y  former 
une  espèce  d'oasis  dans  la  steppe  aride  de  la  Puna.  Comme 
nous  l'avons  dit  page  565,  on  trouve  à  El  Moreno  de  nom- 
breuses traces  d'une  population préhispanique,  et  les  documents 
démontrent  que  cet  endroit  a  continué  d'être  habité  depuis  les 
premiers  temps  de  l'époque  espagnole.  En  raison  de  ces  faits  et 


un  ANTIQl'ITKS  l)K  LA   llKf.lON    WhINF 

(le  sa  situation  très  favoristV  aux  hnnis  d'iiiM'  rivièn»  d'oau 
(louer,  jp  lu*  |)uis  douter  cju'El  Morciio  ne  soit  le  Tambo  de 
\fnrrnn  'rla|M'  \\  dr  \lalieu/.o,  hini  que  puir  entrer  dans  la 
\  allée  (ialchaquie  il  v  ail  un  petit  d<'tour  a  iain»  en  passant 
par  cet  endroit  au  lieu  de  sui>re  le  rlieniin  a  l'ouest  des  Salinas 
(Irandes.  Néanmoins,  le  fait  que  ce  dernier  chemin  traverse  un 
désert,  et  p(Mit-4*>tre  aussi  le  voisinajçe  d'Indiens  ddliriles  à  ré- 
duire ont-ils  conduit  N!ati<Mizo  à  se  d/'tourner  de  cette  dernière 
route.  Je  ne  puis  croire  (pie  le  Tandx»  df  Moreno  soi!  un 
autre  endroit  (pie  l'actuel  Kl  Moreno. 

DMI  Moreno.  c'est-à-dire  du  hoid  sud-est  des  Salinas 
(irandes,  on  pcMit  arriver  à  la  \  all»'e  (^alclia(piie  par  (leu\  routes 
dillrrenles  :  par  San  AiiIoîho  de  los  (!ol>res  et  le  défilé  de 
lAcav,  on  |).ir  la  Qnehrad.i  il-  I  Inm,  l.i  \  .dli'e  de  Lerma  el  la 
Quehrada  de  Escoipe. 

La  raison  «pie  jnn  a  donin-e  à  l'appui  de  I  livpothèse  (jne 
Matien/.o  aurait  choisi  le  cluMuin  de  la  (Juehrada  d(>l  Toro  est 
je  nom  de  sa  vint(tieine  étape,  (Juninna,  le  Nillai^e  actuel  de 
(ihicoana  étant  situi>  dans  la  partit*  sud  de  la  \  allée  de  Lerma. 
Mais  Matien/.o  dit  (pie  son  ('Jmiiana  est  un  ■  villa«(e  de  (lal- 
chacpif  »,  c'est-à-dire  de  la  \  allée  (ialcha(|uie,  et,  d'autre  part, 
il  est  ifnj)ossiJ)|r  d'aniMT  de  l'actuel  (ihicoana,  celui  de  la 
\  alh'ede  Lerma,  dans  dinx  |)etit(\s journées  de  ■  quatre  lieues» 
[environ  3a^*)  chacune,  à  \n«;astaco  ' ,  vin;;t-den\ieme  éta|>e, 
située  au  sud  de  Molinos,  dans  la  \  allée  (  ]al(  liaipiie,  car  la 
distance  entre  ces  deux  localil«'s,  en  sui\ant  la  (hiehrada  de 
Lscoipe,  seul  chemin  praticahle,  est  en  realité  deiniron  170^". 
Le  (ihicuana  de  Matienzo  est  donc  certainement  non  |)as  l'ac- 
tuel (illicoana,  mais  une  localité  dont  le  nom  (>st  aujourd  hui 
onhlii',  et  qui  se  trouvait  entre  (iachi  et  Mnlinns.  Dailleurs, 
le  (.hiciiana  de  la  \  allée  (!alcha(|uie  est  nommé  par  Lo7.ano 
(220.  n.p.  •)  .  (pii  dit  clainwnent  :  (Jiimana  rn  anucl  nswnU*  y  vallc 
fie  Cahluujm  ,  ce  cpii,  en  aucune  manière,  ne  |)ent  être  le  (Ihi- 

'    Malirnio  (  ^         v|.«r«».  inni^  ilan«  la   Vailrr  (^Irhaquic  «m   |»rononc«*  ■rliirllr 

liirnl  •  •*  nmn    \ii 


ITINERAIRE  DE  MATIENZO.  703 

coana  de  la  Vallée  de  Lerma,  car  cette  vallée,  à  l'époque  de 
Lozano,  n'aurait  pu  être  confondue  avec  la  Vallée  Calchaquie. 
Un  autre  passage  de  Lozano  {ibid.,\,p.  189)  confirme  la  situation 
de  Chicoana  dans  la  Vallée  Calchaquie  :  le  gouverneur  Mercado 
y  Villacorta,  en  venant  de  Salta  à  la  poursuite  de  l'aventurier 
Boliôrquez,  campa  dans  le  village  de  Chicoana  quelques  jours 
après  être  entré  dans  la  Vallée  Calchaquie  par  la  Quebrada  de 
Escoipe,  et  quelques  jours  avant  d'arriver  àTolombon,  dans  la 
Vallée  de  Yocavil.  Or  ces  renseignements  donnent  justement 
à  Chicoana  la  situation  que  je  lui  ai  donnée  en  suivant  l'iti- 
néraire de  Matienzo.  Le  P.  Guevara  (154,  p.  gS)  parle  aussi  de 
Chicoana,  dans  la  Jarisdiccion  de  Calchacjin.  Comme  nous  le 
verrons  à  propos  de  l'itinéraire  d'Almagro,  plusieurs  auteurs 
emploient  même  le  nom  de  «  Province  de  Chicoana  »  comme 
synonyme  de  Vallée  Calchaquie. 

Il  y  a,  du  reste,  d'autres  raisons  qui  démontrent  que  Ma- 
tienzo ne  voulait  pas  faire  passer  sa  route  par  la  Quebrada 
del  Toro.  11  parle  d'une  plaine  qui  devait  exister  entre  sa  dix- 
septième  et  sa  dix-huitième  étape;  cette  plaine  n'existe  pas  dans 
le  chemin  d'El  Moreno  au  Chicoana  de  la  Vallée  de  Lerma.  De 
plus,  Matienzo  dit  que  la  dix-septième  étape  est  située  au  pied 
du  défilé  [puerto^  par  où  l'on  entre  dans  la  Vallée  Calchaquie. 
Or  cette  indication  du  défilé  n'est  pas  d'accord  avec  les  dis- 
tances données,  si  l'on  prend  le  chemin  par  la  Quebrada  del 
Toro  et  l'actuel  Chicoana.  11  n'y  a  que  deux  défilés  qui  donnent 
entrée  à  la  Vallée  Calchaquie  en  venant  du  Nord  :  ce  sont  la 
Cuesta  del  Acay,  si  Ton  y  passe  directement  du  haut  plateau, 
et  la  Cuesta  del  Obispo,  dans  la  Quebrada  de  Escoipe,  si  l'on 
passe  par  la  Vallée  de  Lerma.  Les  étapes  de  Matienzo  ne  peuvent 
pas  s'expliquer  si  son  chemin  passait  par  la  Cuesta  del  Obispo; 
il  ne  nous  reste  donc  qu'à  admettre  la  route  par  le  défilé  de 
l'Acay. 

Si  l'on  n'admet  pas  cette  route  passant  par  le  défilé  de  l'Acay, 
il  reste  encore  l'hypothèse  qu'elle  aurait  suivi  la  Quebrada  del 
Toro  jusqu'à  El  Tambo,  où  est  situé  le  village  préhispaniqut» 


70'i  WIKjUTf^S   DK    I. A    lil.(.lu\    ANOINF 

(le  Morohuasi.  De  la,  Malienzo  aurait  eu  linteiilion  d'utiliser 
l'une  (les  anciennes  chaussées,  au  flanc  des  monta<(nes,  qui 
niônont  nlncahuasi  V^allée  de  Lernia^  et  à  I^avon^asta  (l«*parle- 
iiHMit  de  La  Poina  I,  et  (jur  nous  avons  décrites  |)a«;es  S\j-3\S. 
Dans  le  premier  cas,  la  route  passerait  par  la  \  allée  de 
I^crma,  et  nous  avons  vu  (jin*  cela  était  impossihl»';  dans  le 
deuxième  cas,  ce  sont  toujours  les  distances  données  et  l'exis- 
tence, d'après  Nfatien/.o,  <l  un»'  plaine  entre  la  dix-septième  et 
Il  <li\-liuitième  étape  (pii  s'opposent  à  cette  livp)thése. 

Il  n  rxiste  |)as  d'autres  cluMuins  j^raticahles,  et  il  faut,  jxjur 
conclure,  adnn'ttn'  comme  le  seul  j)ossible  le  chemin  par 
la  plaine  dr  San  Vntimio  de  los  Cohres  et  par  la  (iuesta  dri 
Acay. 

La  station  (pii  suit  h*  I ambo  de  Morcno  sr  iioiiiiiif  Tamhos  de 
liiiriia  Yerha  ou  Civna<i(i  ( t ra nde  [éiàpc  Wlj.Le  mot  cieViaya  ou 
iiéneffa  sif^nilir  ■  marais»;  il  faut  «Ioik  clitrc  1ht,  à  une  journée 
i\r  distanc«\  un  endroit  maréca^^rux ,  mais  ceiiendant  |M>urvu 
d'rau  d(»n<M*,  pour  v  localiser  crttr  nouvclh»  ««tai)»".  Dans  la 
(^)u('l)ra(la  drl  lOro,  nous  le  trouverions  à  Très  (iruces,  niais 
nous  avons  déjà  ahandonné  l'hvjxithèse  que  la  route  de  Ma- 
tienzo  passât  par  cette  (jiiehrada.  En  tournaiil  le  coin  cpie 
iorment  !•  ^  iiionta<(nes  à  Can«;rejillos,  au  ^ud-ouesl  des  Sa- 
linas  (îrandes,  nous  Iioiinoiis  une  antre  ncnvtja  où  sont  des 
vestiges  de  ruines;  c  l'st  vraisend)lal)leinent  l.i  (jn'efait  située  la 
seizième  étape  de  Matienzo. 

La  A  I  //'  vtnjw ,  »  au  |)ied  du  delih'  (pie  Ion  prend  |M»ur  entrer 
dans  la  Vallée  (!alcha({uie  »,  était  sûrement  placée  aux  environs 
de  San  Antonio  de  los  Cobres,où  l'eau  est  en  alxmdance. 

if  dois  avouer  (|iit'  les  distances  indicpiées  j)ar  Matienzo 
entre  la  (piinzième  et  la  seizième  étape  ((i  lieues)  et  entre  la 
seizième  et  la  dix-septième  (5  lieues)  ne  coïncident  jws  tout  à 
fait  avec  les  endroits  où  j'ai  placé  ces  stations,  |)uisque  la  dis- 
tance entre  (ian^'rejillos  et  San  Antonio  de  los  Cohres  est  plus 
grande  que  celle  d  El  Moreno  à  Cangrejillos.  mais  il  est  im- 
possible de  |)lacer  ces  étapes  diflén>mnient  ;  les  deux  premières. 


ITINÉRAIRE  DE  MATIENZO.  705 

en  effet,  sont  séparées  par  un  désert  sans  eau  où  une  station 
ne  pourrait  pas  être  établie.  Il  doit  y  avoir  une  erreur  de  dis- 
tance de  la  part  de  Matienzo. 

Tamho  de  la  Paloma  (étape  XVIII)  était  situé  au  j^ied  de  la 
Cuesta  del  Acay,  au  Sud,  là  où  commence  la  Vallée  Calcha- 
quie.  Dans  cette  vallée,  les  noms  de  Pascaoma  (étape  XIX), 
de  Chicuana  (étape  XX)  et  de  Giixail  (étape  XXI)  n'existent 
plus  de  nos  jours,  du  moins  à  ma  connaissance;  mais  Amjas- 
taco,  étape  après  Guxuil,  est  encore  aujourd'hui  un  village 
de  quelque  importance.  Les  étapes  mentionnées  peuvent  être 
distribuées  proportionnellement  aux  distances  données  par 
Matienzo  de  la  façon  suivante  :  Pascaoma  serait  située  près  de 
Payogasta,  Chicuana  aux  environs  de  Seclantàs,  et  Guxuil  au 
sud  de  Molinos. 

M.  Lafone-Quevedo  (197)  a  publié  une  étude  accompagnée 
d'un  croquis,  sur  la  suite  de  la  route  de  Matienzo  jusqu'à 
Santiago  del  Estero. 

Matienzo  estime  la  distance  de  La  Plata  (Chuquisaca)  à  San- 
tiago del  Estero  à  179  léguas  (lieues),  divisées  en  32  journées 
de  voyage.  Sur  cette  distance,  65  léguas  calculées  pour 
1 2  journées  correspondent  à  la  distance  du  chemin  entre 
Calahoyo  et  Angastaco  que  nous  venons  de  décrire.  En  suivant 
le  chemin  que  j'ai  indiqué,  la  distance  de  Calahoyo  à  Angas- 
taco est  d'environ  500""",  distance  presque  égale  à  65  lieues 
coloniales  espagnoles  de  fépoque,  qui  font  à  peu  près  52  0*"", 
chaque  légua  colonial  ayant  10,000  varas  ou  8"""  environ.  Les 
douze  journées  sont  d'environ  /IS"^"'  chacune,  ce  qui  consti- 
tue, en  effet,  une  journée  moyenne  pour  les  voyages  actuels  à 
mulet  ou  à  cheval,  à  travers  le  haut  plateau.  Les  endroits  où 
l'on  peut  établir  des  étapes  sont  si  peu  nombreux,  que  je  ne 
puis  imaginer  une  autre  manière  de  reconstituer  l'itinéraire 
de  Matienzo  que  celle  que  j'ai  décrite. 

Nous  avons,  page  61,  attiré  fattention  sur  les  renseigne- 
ments précieux  que  nous  donne  Matienzo  en  indiquant,  dans 
son  itinéraire,  la  limite  sud  des  Chichas  à  Moreta,  et  la  limite 


TOfi 


WlloriTKS   I)K   LA   HK(;i()N    ANDINK 


iionl  (1rs  (ialcIwHjiiis  nu  Diaj^uilt's,  à  tPascaoma»,  c  esl-a-<liri* 
dans  la  Vallct*  Calclia(|iiir,  an  ^iid  fin  Wxado  i\v\   \rav. 

Itinéraire  d'Almagro.  —  Le  premier  Kspaj^iinl  (|iii  a  |MM)(''trf> 
<laii>l'«*\lrriin*  nonl-oin'st  (li*  rarlin'l  U'rrit<»irr  dt*  la  Hfj)iil)li(|ii<> 
.\rj;riiliin'  rsl  lailtlanlmlo  Don  Dic^o  (le  Alma«;ro,  dans  sa 
inanlic  imhic  I.i  roiKjinlr  du  (.liili,  ru  io3G'''.  La  narration 
dclailItM*  du  \ovaj;ccr\lina;;nn'lail  contenue  dans  deux  roulrauv 
de  iianier  (lui  nialheureusiMnent  ont  disparu,  mais  dont  1  exis- 
tence est  prou\ée  |)ar  TinNentain'  des  documents  (jue  laissa  à 
sa  mort  Don  Mon.so  de  Santa  (iruz,  cosnu»«;ra|>lie  du  n)i  d'Ks- 
iKi^iie.  Suivant  cet  inventaire^^^  daté  à  \fa(lri(l  du  12  octobre 
i56'i ,  ce  seraient  : 

(In  ntllo  (jraiidf  île  fuifnl  de  nuis  de  sets  à  siele  nu  as ,  en  yiir  rsUi  puiludn 
y  hislnriadii  todu  et  viaje  «^iir  hizo  don  Diego  de  Mmagro  à  (Ihile ,  figitnidn  de 
aAorrs. 

Oint  ndin  de  la  misiiut  manent ,  m  que  sr  eonttnmt  la  nusma  htshna  >  rutje. 

I*.if  suil«'  d«'  I.I  |»ril«'  de  (  l's  dn«  uiiniiK,  d  ne  nous  reste  sur 
la  inarcln'  d Mma^Mo  d  .mires  rensei«;iHMnents  (|n('  les  relations 
(pien  ont  iait(*s  les  historiens  d*'  l.i  coiMpiète  et  (pii  en,  ^i'- 
nt'i.d,   sniil   inconinirirs  et  confuses. 


*''  (,)ur|iMir^  ,iiin<"«>  ;»\nnl  I  «'XIH'iIiIiimi 
irAliiiaf^n»,  Ir  vildal  pA|M^nol  ()(^ar,  avrc 
<|U)'l(|iii*%  I  l>lll|Ml^non%.  nvnil  lra%rrv«  In 
n-piti)  ili.i^'iiili' l'I  I.I  (i4iriiill«*ri>,  aiir^  i|iiiii 
iU  «'rtairiil  n*nilii^  nu  IVniii,  vn  Miivnnt 
la  vMr  rhiliciini'  jii«<(u'ii  Ataraiiin.  CéMir 
a|ipartpnnil  à  la  ^'nmiMin  «lu  Fort  «lii.S«inl 
K»|»ril .  *ih»>  Mir  lo  l\io  Pnmnn,  |>r^  «Ir 
i'riiilHiurliiiri*  ilii  llio(  jtrraranii.  iVrr  fiH"! 
il  fui  rnvovp  |Mir  S^liaMirn  Cabol  |KNir 
l'iplorrr  II*  jMiy»  inronnii  i|iii  v  tiniivait  h 
l'Oiir*!.  0«ar  |K'nrlr.»  <lnn*  le»  vallp«'\  ri 
lt'«  iimnln^nr^  «Ir  In  rr^iun  dia^tiilr,  nini« 
n  Min  rrlmir  il  Innna  le  fort  tlrtniit  par  \e% 
Imlirnt.rl  la  ^ami«on  partie.  Il  rrlimiuM 
«!«»r*  rliriiiin  ri  w»  rrmiil  au  Pj'rtMi  on 
!»«<«.'« ni  pnr  \larama , «m  il  arriva  rn  i.').^;i. 


Sm  \o>n^r  n  ilonnr  nai^aanrr  n  liraunMip 
(II*  légrnilrs  Mir  (1rs  P*y*  myttfnmx  <pii 
ont,  |M-nilnn(  lon^lrnip^.  prr4M-ru|>o  lit 
K«|Mgn<>U.  Uni  |)i.ii  lie  (lU/inan  116.  ■  <. 
r.  Il;  p.  3i)  p»l  le  pn'mirr  aulrur  cpii  a  «Ir- 
rrit  le  voya^r  avrnlur«nii  de  (^rMir  ri  ilr 
»p»  comfMgimnt. 

'"  Ihihli*'  j»ar  M.  Jinx^nrf  «le  la  K*p.i<la 
«Inn»  les  aniecrdrnirt  du  dru\ii-nir  «nlunir 
dr»  IlrlacioKft  groyréficas  dt  Ittdiat,  p.  Xll 

ri  S\\\\  .  M.  JiuK^nri  ;  %^'^J  .  mmletrMmIn.p.ltlU  '  , 

Mip|io«r  ipio  (iri^tnlial  do  Midina  oM  l'au 
tour  do  latlrM-riplion  du  «oya^'r  d'Alni-i^To. 
nionliitnntV  dan*  I  in^rnUirr  du  roMuo 
graplir  Santa  Crur.  (^Ilr  opinion,  fomli^* 
Mir  uno  Irliro  do  Molina,  r»l  Inrt  vraitrm 
Idal.lo. 


ITINÉRAIRE  D'ALMAGRO.  707 

La  plupart  de  ces  historiographes  mentionnent  le  passa"-e 
(l'Almagro  par  un  endroit  ou  district  nommé  Chicoana,  et 
tous  les  auteurs  modernes  supposent  qu'il  s'agit  là  du  village 
actuel  de  Chicoana,  dans  la  Vallée  de  Lerma,  au  lieu  du  Chi- 
coana  dans  la  Vallée  Calchaquie,  dont  nous  venons  de  parler 
à  propos  de  l'itinéraire  de  Matienzo.  Gomme  cette  question  est 
importante  pour  la  géographie  ethnique,  je  profite  de  l'occa- 
sion pour  rectifier  cette  erreur. 

Gomara  (148,c.  cxxxi,  fol.  167),  Zârate  (383;  1.  m;  1. 1,  p.  172  etsuiv.)  et 
Garcilaso  (140;  l.  n,  c.xx;  fol.  31-32),  en  décrivant  la  conquête  du 
Ghili,  ne  donnent  pas  de  détails  sur  les  aventures  d'Almagro 
depuis  sa  sortie  de  la  Bolivie  jusqu'à  sa  traversée  de  la  Gordil- 
lère  entre  Gatamarca  et  le  Ghili.  Des  descriptions  meilleures 
ont  été  faites  par  Oviedo  y  Valdez  (280;  1.  xlvh,  c.  h,  t.  u,  p  263  et  suiv.) 
et  par  Ovalle  (278,  i,  p.  25i  et  suiv.).  Herrera  (164;  déc.  v,  1.  x,  c.  i;  t.  m, 
p.  283  et  suiv.)  ne  fait  presque  que  répéter  ce  que  dit  Oviedo. 

A  Tupiza,  Almagro  se  réunit  à  flnca  Paulin,  qui  devait 
l'escorter,  accompagné  de  nombreux  Indiens  et  du  luullajumu, 
le  grand -prêtre  de  Guzco.  L'avant -garde  perdit  beaucoup 
d'hommes  et  de  bagages  dans  des  batailles  contre  les  Omagua- 
cas,  probablement  dans  une  localité  quelconque  de  la  Que- 
brada  de  Humahuaca.  Pourtant  Almagro  arriva  à  Jujuy  : 
«  Xibixuy  » ,  selon  f orthographe  d'Oviedo.  Suivant  cet  auteur, 
depuis  Jujuy  jusqu'à  une  autre  province  nommée  Gbicoana, 
le  pays  se  trouvait  sans  population  [Ilasta  alli  [jusqu'à  bijny] 
es  loch  despohlado  é  de  alli  adelanle  [à  partir  de  'lujuy]  liasta 
otra  provincia  cjiie  se  dice  Chicoana).  Ce  territoire  «  dépeuplé  » 
comprend  —  on  ne  peut  en  douter  —  l'actuel  déparlemcnl  de 
Caldera  (province  de  Salta) ,  la  Vallée  de  Lerma  et  la  Quebrada 
de  Escoipe.  Oviedo  {ibid.,  p.  264)  continue  :  De  alli  pasô  cl  adc- 
lanlado  à  la  provincia  de  Chicoana  (jucs  de  septcnta  Icfjnas  ô  mâs 
de  sehorio  («De  là  [de  Jujuy]  Yadelantado  passa  à  la  jH-oviiice  de 
Chicoana  dont  les  domaines  s'étendent  à  soixanle-dlx  bciics 
ou  plus»).  Sans  aucun  doute,  celte  «province  (h*  Chicoana» 
n'est  autre  que  la  Vallée  Calchaquie  qui  est  Icmjoiirs  mcnlion- 


708  VMigiJTKb   Dt  LA   llK(ill).N   ANDI.NL. 

nôi»  par  les  auteurs  anciens  comme  avant  soixante-dix  lieues  de 
lonj^urur.  (iertaint'inent  il  ne  s'a^^it  pas  du  viHaj^e  de  Cliiroana 
de  la  \allre  de  Lernia,  ni  dr  cette  n allée  en  gênerai.  Toujours 
M'Ion  Oviedo,  liay  dcsdr  (ujnella  pmvincia  à  la  de  Ptnayapu  cm- 
(jiunta  jurnadas  de  dvspohladn ,  excepta  très  6  cuatro  pobicçuelos  de 
caribes  ' *  Il  v  a  de  cette  |)rnvince  [Chicoana]  à  celle  de  FWayajX) 
[(iopiapôl  cin(piante  journées'*^  de  désert,  excepté  trois  ou 
(piatre  petits  >illaj;eN  d'aiillirn|)<»plia;^es  •).  Ce  désert  ue  peut 
être  nue  la  partie  sud  de  la  Puna  dr  \tacama,  et  l'un  des  «vil- 
lages d  anlhr()|M)pliages  •  serait  Antolagasta  de  la  Sierra. 

D'après  d'autres  auteurs,  comme  llerrera  ibiA..  p.  a85)  et 
Ovalle  [ilul..  p.  a5a  ,  (iliicoana  ou  (Jiacuana  serait  une  localité  au 
lieu  d  iNir  .  j»n>\iiice  ».  Suix.iiiM  )\.ill<',  Miiiagn»  \  livra  une  ba- 
taille aux  Indiens  (les  Cal('lia(|uisi ,  où  il  p«*rdil  son  cheval.  De 
là,  Widclanltido  traversa  |)endant  sej)t  jours  le  désert  mentionné 
plus  liant  et  arriva  enfin  à  la  (Irande  (iordillère  où  son  armée 
devait  suhir,  à  cause  du  Iroid,  de  grandes  soullranco  vi  de 
grandes  jMMies,  jus(|u*à  son  arrivée  à  (!oj)iap6.  La  traversée 
de  la  (iordillere  sCllrc  lii.i  [»i(»l).il)l«'iin'iil  p.ir  le  delilé  de  San 
Francisco;  Malien/.o  iiniinnc  («lli-  |)aih('  de  la  (iordilh're  la 
•  Cordillerade  Mmagro  <•.  (  )uel(ju«s  auttnirs  modernesont  voulu 
faire  passi'r  \lmagro  par  Sanla  M.iria,  helni  «1  Tmogasta,  cVst- 
à-din'  par  les  \allees  et  les  (pu'hradas  de  la  pro\ince  de  (!ata- 
marca,  masi  vr  chemin  n'est  pas  la  vraie  roul«\  car  le  dfsrrt 
dont  j)arlent  les  historiographes  n  y  existe  |)as. 

(!omme  nous  l'avons  vu,  Chicoana  était  à  la  fois  le  nom  t\r 
tonli-  Il  \  allée  Cal('ha(|iii«*  el  crliii  ci  une  localité  (pii  v  était 
située  et  OÙ  Mmagro  livra  hataillr  ;iii\  Indiens.  Cette  localité 
est  .sans  doute  \v  Chicoana  de  la  vingtième  étaj)e  de  Matienzo 
(voir  |)age  702),  et  comme  Mmagro  passa  immédiatenuMit  au 
haut  plateau,  nous  pouvons  «(msidiMrr  comme  un  fait  (jn  il 
y  entra  par  Molinos  et  j)ar  la  (Ju«'hrada  de  Luracatao. 

'*'  l.e  rhilTiT  (Ir  rinquanlr  joiirnrr»  rtl  r(  lani  dr  priant ion«,  qur  Ir  rhrmin  Jrvail 
fort  riaf;rrr,  rr  qui  r%l  tout  n«lurrl.  car  paraiirt*  In»  lon^  à  lui  ri  à  tr*  roinpa 
l'arnirr  il'  Mnmgm  v  miIùI  Uni  <lr  |icrln         gnuiu. 


ITINERAIRE  D'ALMAGRO.  709 

En  résumé,  l'itinéraire  de  Don  Diego  de  Almagro,  depuis 
Jujuy,  passe  par  Caldera,  par  la  Vallée  de  Lerma,  par  la  Que- 
brada  de  Escoipe,  par  la  Vallée  Cal chaquie,  par  la  Quebrada  de 
Luracatao ,  par  Antofagasta  de  la  Sierra  et  par  le  défdé  de  San 
Francisco.  La  bataille  de  Chicoana  n'eut  pas  lieu  dans  la  Vallée 
de  Lerma,  mais  dans  la  Vallée  Calchaquie,  entre  Cachi  et 
Molinos. 


^6 


710  ANTIQl  ITKS  DK  LA  RK(ilON   ANDINE. 

LE    l)KSFJ5T    I)\T\(:AMA". 

Hl  i.NK.s.  4.IMI.ill  IU>.    n.iU<M.|.U'lll> 

Comiiic  nous  l'avons  dit  pa^^e  53o,  les  foullli's  du  (  iiiiclièrt' 
(If  Calaina,  effi'rtuôes  par  M.  E.  Séiiécliiil  dr  la  (iranj^r,  onl 
dfiiiofiln*  ruiiilé  arrlu^ologique  d«'  la  r«'<;inii  dv  Cas^dtindo. 
(iorliiiioca,  Hiiiconada  vi  Santa  Catalina  d'un  càU\  vi  du  IV- 
>rrt  d'Nlacania,  d**  l'autrr.  Avant  dr  cninnionrcr  l'ôtudr  dr  l.i 
(hichrada  dr  llumaliuara  et  du  dcparttMncnt  de  ^a\i,  (|ui. 
roniinc  rrttr  (lut'hrada,  scudilc  avoir  lait  partie  fin  tiTritoirr 
drs  anciens  Oma^uaras.  il  iix-  tant  ahandonncr  mon  itinéraire 
»l  m«'  lransi)orter  do  liiiironada,  à  environ  .^oo^"'à  vol  d'oiseau 
N«rs  l'Ouest,  juscpi'à  Calania,  pour  d«M'rlre  ce  cimetière  pro- 
\enaiit  san^  doute  des  anciens  \tacamas,  conjointement  avec 
les  vesti«;es  trouvés  dans  la  Puna  de  lujuv,  dicrits  plus  liant 
et  (lue  j'attrihue  é«(alement  à  ce  peuj>le.  HnaMuiada  e>t  sej)aii' 
de  (Jalania  par  la  partie  sud  de  la  |)roMnce  de  Li'pe/.,  inai> 
les  montaj;nes  ne  permettent  pas  de  suivre  une  lij^ne  droite 
pour  ^f  rendre  (\r  l'un  a  I  autre  de  cj's  (lis|ri(l>.  Il  faut  |)ren(lre 
soit  une  roule  heaucou|)  plus  au  Nord,  a  travers  Lîpez  |)ar 
Ciaciayo,  Pedernales,  I^a^una  (Céleste,  Ouetena  Cihiro,  La^una 
Colorada,  (iuesta  de  Paniri,  \i(piina  et  (llnucliiu.  ce  (pii  f«*rait 
plus  de  '|oo^"';  soit  une  autre  route  plus  au  Sud.  à  tra\er>  la 
partie  nord  de  la  Puna  de  Atacama  |)ar  \nti^uvo,  Hosario  de 
Atacama,  /apaleri,  Aj^uas  (MiliiMites,  (lajon,  San  IVdn>  de  Ata- 
cama et  I^a  Fera.  Le>  deux  routes  traversent  des  dt^serls  sans 
ress^nirces,  sans  lourraj^e,  sans  cond)ustil)le.  et  où  l'on  ne 
trouve  d'rau  potaMe  (pi'en  certains  endroits  tnîs  éloignes  les 
uns  de>  autre>.  Le  dernier  chemin  surtout  n'est  praticahle  (pie 
|>onr  des  Indiens  à  pir-d  et  des  lamas. 

•''  Voir  la  fttrivjij.  I.  in*^^'  «pn  »  h  im^r  Wo. 


ARCHEOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  711 

La  partie  du  haut  plateau  comprise  entre  Rinconada  et  San 
Pedro  de  Atacama  est  presque  géographiquement  inconnue 
par  suite  de  cette  grande  difficulté  d'y  voyager.  Si,  comme  les 
trouvailles  archéologiques  semblent  le  démontrer,  le  même 
peuple,  les  Atacamas,  habitaient  ces  deux  régions,  il  doit  y 
avoir  de  leurs  vestiges  dans  le  territoire  intermédiaire,  c'est-à- 
dire  des  ruines  et  des  séj)ultures.  Bien  que  ce  territoire  soit  l'un 
des  plus  arides  de  la  terre,  il  suffisait  à  ces  enfants  du  désert 
qu'il  y  eût  un  peu  d'eau  potable  pour  qu'ils  s'établissent  dans 
un  endroit  quelconque  de  leur  haut  plateau.  En  dehors  des 
sépultures  de  Penas  que  j'ai  mentionnées,  le  seul  renseigne- 
ment que  j'aie  recueilli  sur  des  vestiges  préhispaniques  dans 
la  partie  septentrionale  de  la  Puna  de  Atacama  m'a  été  donné 
par  un  employé  du  Gouvernement  des  Andes  qui  y  avait  beau- 
coup voyagé.  D'après  lui,  il  y  a  près  de  la  Laguna  de  la  Léjia, 
sur  le  chemin  de  Catua  à  San  Pedro  de  Atacama,  au  pied  de  la 
Grande  Cordillère,  les  ruines  d'un  village  préhispanique  assez 
grand.  A  Catua,  mon  interlocuteur  aurait  vu  aussi  des  «anti- 
quités »  entre  les  mains  des  Indiens. 

On  donne  le  nom  de  Désert  d'Atacama  au  territoire  situé  à 
l'ouest  de  la  Puna  de  Atacama  entre  la  Grande  Cordillère  et 
le  Pacifique,  des  vallées  et  montagnes  de  Copiapô  au  Sud  jus- 
qu'au Rio  Loa  au  Nord.  Ce  territoire,  ainsi  que  la  Puna  de 
Atacama,  relevait,  depuis  la  conquête  espagnole,  de  la  pro- 
vince de  Potosi  qui  faisait  partie  de  l'Audience  de  Charcas, 
l'une  des  grandes  divisions  de  la  vice-royauté  du  Pérou.  En 
1776,  l'Audience  de  Charcas  fut  transférée  à  lavice-royaulé  de 
Buenos-Aires,  et,  en  1782,  la  province  de  Potosi  fut  érigée  en 
«Intendance  de  Potosi».  En  1787,  suivant  le  gouverneur  de 
cette  Intendance,  Don  Juan  del  Pino  Manrique  (289,  p.  i3  i/j),  le 
partido  d'Atacama,  comprenant  et  le  Désert  et  la  Puna,  avait 
pour  limites  :  au  Nord,  les  «provinces  de  Lipez  et  de  Tara- 
pacâ»;  au  Sud,  le  «royaume  du  Chili»  (Copiapô);  à  l'Esl,  la 
«province  deTucuman  »  (Puna  de  -lujuy  et  Vallée  CalclKH|uie); 
à  l'Ouest,  la  «Mer  du  Sud»   (le  Pacihque).  Après  riii(l('|M'n- 


712  ANTIQIITKS   DK   L\    llKdlU.N    A.NDINK 

(lance,  ce  même  territoire  constitua  le  déparlement  lH)livien 
(T Atacama,  avec  San  Pe(lro  de  Atacania  comme  clH-l-liru.  A  la 
>uile  (le  la  ^MHTH'  du  Parilicjur  de  i«S79-i<S8q,  la  HoliNie  dut 
If  céder  au  (^liili,  Kn  i«SM(),  Ir  (iiiili  reda  la  Puna  de  Atacama, 
cVst-à-<lire  le  liaul  pays,  à  la  l{epul)li(pie  Arj^entine.  et  ce  qui 
en  resta,  le  Désert  d'Alacama,  forme  acluellemeiil  la  proNince 
(  liilieiiiie  d' \nt()fa«;asta,  d(jnt  le  chef-lieu  est  le  j)()rl  d'Antofa- 
•;asla.  La  province  chilienne  au  sud  de  celte  |)rovince  dWnto- 
laf(asla  |M)rt(î  ie  nom  de  «province  d'Atacama».  Son  chef-lieu 
est  (!npia|)ô. 

On  ne  sail  au  juste  à  (piellr  <p(»(pie  l«'s  Lsj)a^MJ()ls  m»  M»nt 
deliiiiliNeinent  etahlis  dans  le  Désert  d  Atacaina,  mais  les  cloches 
de  l'église  de  San  Pedro  de  Atacama  en  donnent  un  indice. 
Selon  M.  Alejandro  hertrand  60,  |i.  agi),  Tinscription  (piClles 
portent  fait  mention  dn  wiT  siècle,  et  il  semble  exister  dans 
cette  éj(lise  des  rej^istres  (pii  datent  dn  < oinmencement  de  ce 
siècle. 

Au  pied  de  l.i  (Cordillère,  le  Désert  d  \tarama  (■omj)rend  de«% 
njonta;;nes  et  des  vallées  ou  (juehradas.  Au  milieu  de  ces  mon- 
tap^ncs  se  trouvent,  comme  dans  la  Puna,  de  grandes  |)laines 
formant  des  hassins  Indro^^raphiques  ni(le|)endants  et  occu|m^s 
par  d  immenses  satinas  dont  le  nom  chilien  est  salarrs;  la  |)lus 
Jurande  est  le  Salai  de  \l.i(  una,  à  .i,j.)o"'  d  altitude  au-dessus 
du  lUNean  de  la  mer.  A  fouest  de  cette  zone  nionla;;neuse,  les 
pentes  de  la  (iordillere  forment  des  chaiîies  j)aralleles,  séj)an'*es 
iwr  des  plaiiies  moins  régulières  et  moins  hien  uiNclees  (pie 
celles  de  la  Puna,  et  dont  les  échelons  de.scendeni  juMpià  la 
cùle.  Une  dernière  chaine  s'élève  le  lonj;  de  la  c<")te  même. 

Ce  dé.sert  continue  vers  le  Nord  .  conservant  toujours  le  même 
aspect  et  |)res(pie  la  même  structure  géologique,  à  travers  toute 
la  pnivince  de  larapaca.  Dans  celte  province,  la  longue  el 
lar;;e  plaine  formée  entre  la  chanie  de  la  C(»le  et  les  chaînes 
au  pierl  de  la  (irande  Cordillère  porte  le  nom  de  Pam|)a  de 
1  amarugal. 

Le  D(^serl  d'Atacama  mérite  parfaitement  son  nom  :  la  pluie 


ARCHEOLOGIE  DU  DESERT  D'AÏACAMA.  713 

y  manque  absolument,  excepté  sur  les  pentes  de  la  Cordillère; 
les  sources  donnant  de  l'eau  potable  y  sont  très  rares;  la  végé- 
tation est  presque  nulle. 

Le  D'  R.  A.  Philippi  (285)  a  fait,  en  i853,  un  voyage  à 
travers  le  désert  et  a  donné  une  description  de  sa  faune,  de  sa 
flore  et  de  sa  géologie.  11  mentionne  comme  seuls  mammifères 
de  cette  région  :  la  vigogne,  le  huanaco,  le  lama,  la  viscacha 
(^Lagidium  peruvianum,  Cuv.,  figurant  dans  l'ouvrage  de  M.  Phi- 
lippi sous  le  nom  de  Lagotis  crinujer,  Lesson)  ;  le  chiacliiUa 
(  Eriomys  Chinchilla,  Lichtenst.  )  ;  deux  espèces  à'ucultuco  ou  ociilto, 
dénommé  au  Chili  chululo  [Ctenomys  atacamensis ,  Phil.  et  Cte- 
nomys  fulvus,  PhiL);  une  petite  souris  [Mus  Capito,  Phd.^^^)  et 
enfin  des  renards,  mais  dont  M.  Philippi  n'a  vu  aucun  spécimen. 
Deux  mammifères  de  la  côte  sont  d'une  grande  importance 
économique  pour  lesChangos  :  un  loup  de  mer  [Phoca  lapina, 
Molina)  et  une  loutre,  le  chuncjungo  i^Lutra  felina,  Molina). 

Au  point  de  vue  de  la  végétation,  le  Désert  d'Atacama  est 
l'un  des  territoires  les  plus  arides  du  monde.  Cependant,  dans 
le  nord,  il  y  a  des  oasis,  entre  autres  celle  de  Calama  et  celles 
de  San  Pedro  de  Atacama  et  deToconao.  Ces  dernières  sont  les 
plus  fertiles.  On  y  cultive  de  la  luzerne,  du  maïs,  des  pommes 
de  terre,  des  courges,  et,  dans  ces  deux  derniers  endroits,  il  y 
a  même  des  poiriers  et  des  pêchers. 

La  végétation  sauvage  est  extrêmement  pauvre  dans  le  dé- 
sert, mais  il  y  a  pourtant  quelques  tolas  et  dans  les  quebradas 
d'autres  sufTrutescents  plus  ligneux  fournissant  du  combustible; 
ces  derniers  sont  des  Cœsalpinia,  des  Cassia.  Deux  arbres  mé- 
ritent d'être  cités  comme  ayant  été  d'une  grande  ressource  pour 
les  habitants  préhispaniques.  Le  premier  est  un  caroubier, 
Prosopis  Sili(jaastram,  DC,  portant,  comme  les  caroubiers  de 
la  République  Argentine,  le  nom  vulgaire  d'rt/j/arro^o.  Quelques 
voyageurs  parlent  aussi  d'un  autre  caroubier,  le  tamarugu,de  la 

<*'  Ce  nom  n'est  pas  un  synonyme  du  Ctenomys j  comme  le  dit  M.  San  Roman  (322, 


71^  AMIQIITKS  DE  LA  RÉGION   ANDI.NK. 

provliico  (le  TarapacM,  rl'où  !♦•  nom  d»»  Pampa  fie  Tainaruj^al. 
Ils  rloiiixMit  à  cet  arbre  le  nom  de  Prosopis  Tainarwjo,  esp*ce 
fpie  je  n'ai  pu  retrouver  dans  la  littérature  botanique;  n)al*>;n'» 
mes  rrrlHMclies,  je  ne  saiN  si  c'est  là  un  svnonvme  dr  la  /^n>- 
snpis  Stli(iuastr(irn  ou  s'il  s'aj^it  d'une  autre  espèce,  (lomme  nous 
le  verrons  j)bi>  loin,  M.  Sénéilial  de  la  (iranj^e  a  trouvé  des 
cpiantités  de  fruits  di*  plusieurs  espèces  (Yahjairoho  dans  les 
si'pultures  de  (ialania,  et,  en  elFi't,  il  est  certain  (pie  ces  fruits 
jouaient  un  ;;rand  rôle  dans  l'alimentation  des  anci(Mis  liabi- 
tants  du  IVsert  d  Vlacama,  comme  dans  celle  d(vs  Indiens  pré- 
liis|>aniques  des  >allées  inter.indines  de  r\r«;enllne.  Beaucoup 
d'objels  en  bois  rencontrés  (l;in^  le  cimetière  de  (ialama  sont 
faits  en  bois  de /Vo5*y)/5.  M.  IMillippi  a  \u  la  Prosopts  Sili(jitastrum 
en  |)lusieurs  endroits  de  son  parcours,  de|)uis  ('.opia|)6  jus(pi'iî 
San  l*edn»  <lf  \l.ic.ima,  not.imnuMil  dans  ce  dernii'r  lieu.  Il  v 
a  un  fin  <!•  ii\  siècles,  les  Pmsopis  formaient  cà  et  là  des  fon'ls 
dans  le  Désert  d'\tacama,  mais  iii.iintin.int  I  e\sndation  du  sel 
et  du  nitrate;  de  soude,  les  sables  transportes  d'un  lieu  à  un 
autre  |).ir  le  vent,  et  très  probablement  un  clian^«Mnent  b'ut 
de  climat  ont  lait  disparaître  ces  forets.  Fre/.ier  137.  p.  i.'^i  raj)- 
p)rte  (pi'en  i  7  iq  il  v  avait,  près  de  (!alama,  là  où  la  x'^j^ètation 
berbacéi'  elle-même  est  aujourd  lini  pres(pie  nulle,  une  fon't 
(Ydlijarrnbos,  M.  Kranci.sco  .1.  San  Homan  322.  n.p.  i8«i)  a  vu, 
dans  le  sud  du  hcs,  ri  <!'  \t.icama,  des  forêts  mortes  d'nA/(irn'5oi 
enterrées  d;ins  \v  sable.  On  les  exploitait  jMJur  en  tirer  du  coni- 
bnsliblr.  Le  IV  A.  Pla^ninann  290.  |».  17  ,  (|ui  a  beaucoup  vovaj^è 
dans  la  |>ro\ince  de  larapa<\'i.  donne,  dans  un  ouvraj^e  sur  le 
.salpélri"  du  (.liili,  des  rensei«^'nements  très  intéressants  sur  les 
Vrosopts  de  cette»  n'gion,  «pi  il  appelle  aussi  bien  lamnrutfos 
{\\\(Uijinn>hns.  I) après  bii,  \\  \  a  (io  ou  70  ans,  on  vovail  en- 
core des  forêts  iX alijnrntbos  près  d.-  I.i  \illc  {\r  Tarapacâ,  dont 
les  f!nvirons  seuit  maintenant  complètement  dês(»rts.  Les  babi- 
lants  de  cette  >ille  v  miMiaient  leurs  troupeaux  de  moutons  l'I 
leur  faisaient  man;;er  les  Iruils  de  ces  arbres  iK)ur  les  en- 
graisser. Les  industries  minière  rt  sa l|KHriere  se  sont  servies  au 


ARCHEOLOGIE  DU  DÉSERT   D'ATACAMA.  715 

début,  comme  combustible,  du  bois  de  Prosopis  enterré  par  le 
sable  mouvant.  Ces  forêts  souterraines  portent  dans  le  pays 
le  nom  de  minas  de  leha  (mines  de  bois).  Les  forêts  qui  cou- 
vraient jadis  le  désert  ont  disparu  par  suite  de  la  diminution 
de  l'eau  venant  des  fleuves  de  la  Cordillère,  et  peut-être  aussi 
à  cause  de  la  diminution  de  la  pluie.  M.  Plagemann  dit  avoir 
vu,  dans  une  bibliothèque  à  Santiago-du-Chili,  une  carte  de 
Tarapacâ,  datant  de  la  fin  du  xviii*"  siècle,  sur  laquelle  on 
remarquait  un  grand  nombre  de  fleuves  se  jetant  dans  le  Paci- 
fique, ce  qui  est  maintenant  le  cas  du  Rio  Loa  seulement.  J'ai 
signalé,  page  84,  des  phénomènes  analogues  dans  les  vallées 
interandines  de  la  République  Argentine.  Le  second  arbre  im- 
portant est  un  chaïiar,  mais  d'une  autre  espèce  que  celui  de 
f  Argentine.  Selon  M.  Philippi,  c'est  la  Gourliea  chilensis,  Clos.; 
il  l'a  vue  en  grand  nombre  en  différents  endroits  qu'il  a  par- 
courus. Il  mentionne  aussi  une  plante,  Cumingia  campamilata , 
Don.,  nommée  papitas  del  campo  par  les  indigènes  qui  se  nour- 
rissent beaucoup  de  ses  oignons,  surtout  dans  les  environs  de 
Paposo. 

Ruines.  —  Plusieurs  voyageurs  qui  ont  parcouru  certaines 
parties  du  Désert  d'Atacama  mentionnent  des  vestiges  d'une 
population  préhispanique;  mais  aucun  de  ces  voyageurs  n'a  fait 
de  fouilles.  M.  Bollaert(66)  même,  qui  voyageait  dans  le  but  de 
faire  des  recherches  archéologiques,  ne  donne  que  des  ren- 
seignements très  sommaires.  Les  environs  de  San  Pedro  de  Ata- 
cama  et  le  bassin  du  Rio  Loa  paraissent  avoir  été  le  centre  de 
la  population  préhispanique.  D'après  des  indications  ([ui  m'ont 
été  fournies  par  une  personne  connaissant  bien  San  Pedro  de 
Atacama,  ily  a  des  ruines  et  des  sépultures  en  plusieurs  endroits 
aux  environs  de  ce  village,  notamment  à  Catarpe,  à  7'""  au  AOrd. 
Il  y  existe  des  constructions  anciennes  en  pirca,  d'une  grande 
étendue  etsurle  sol  desquelles  on  trouve  de  nombreuses  ])()intes 
de  flèches  en  obsidienne.  A  San  Bartolo,  à  environ  iô'""  phis  au 
Nord,  M.  Philippi  (285,  p.  71)  a  vu  beaucoup  de  ruines  formant 


716  AMIQintS   I)K   LA   UK(.IuN   A.NDINE. 

un  purarà,  c'esl-à-din'  un  villa«(»'  Inrliliô.  M.  San  Homaii  322. 
ii.l>  i57-iSS)  décrit  aussi  ces  ruines.  Ce  sont,  selon  lui,  sur  la 
iMMilt'  d'une  montagne,  des  ronstrurfions  rectanf^ulaires,  des 
-  lourelle.s  rirndairr.s  »  et  drs  re>t«'S  de  murs  de  circouNallation. 
Sur  les  |)entes  du  volcan  éteint,  le  Licancaur.  à  Test  de  San 
IVdro  de  Atacama,  il  existe  aussi,  d'après  MM.  Naisse,  Hovos 
et  Kriievrrria  ;361.  p.  5^:')),  des  ruines  d'un  «;rand  xilla^M'  })réliis- 
|)ani(|ue  >isilé  lré(|ueninient  par  les  chasseurs  dr  (  liint  Inllas. 
\u  <»iilrr  de  ces  ruines  se  trouve  une  jurande  j)ierre  creuse, 
dans  la  cavité  de  Kujuelle  les  chasseurs  déj>i)sent  tnujours  des 
ollrandrs  de  coca,  etc.,  en  sacrihce  pour  Ir  bon  succrs  de  la 
ciia>se  et  du  vo\a«;e.  Le  trou  est  ensuite  lernie  j)ar  une  ])ierre 
spéciale.  Ijrancaiir  veut  dire  •  le  villaf^e  de  la  haute  montagne  •: 
lirkan  \illa«;e,  rt  ckabiir  h.mlr  montagne,  en  atacanieno. 
Sur  les  hords  du  Hio  Loa,  à  Chiurhiu,  sont  situées  d'iinp)r- 
tanti's  ruines  mentionnées  p.n  M  l'xrtrand  (60.  p.  aa.  370).  A 
(iaspana,  <>n  amont  du  Hio  Loa,  il  parait  (pi'il  v  a  aussi  des 
ruinrs  |)réhispani(pi('.s.  M.  Hollaert  166.  p.  173)  j)arle  (\  •  une 
\ieillr  lorlrressiî  |)éruvienne  «  à  «Lasana»,  localité  que  lui- 
même,  dans  une  note,  supjK)se  être  identi(|ue  à  Caspana. 
Sel(Mi  lui,  cette  «forteresse»  est  située  sur  um*  ilr  entre  les 
<leu\  hras  d  iiiir  prhir  rivière.  Ces  ruines,  cpir  nous  aNons 
«lèjà  mentionnées,  à  pro|)os  de  celles  de  Tastil,  |)a^e  3*77, 
auraient  été  jadis,  d'après  M.  l^ollaerl,  habitées  par  1  Tîo  fa- 
milles d'IndicMis  en\iron.  L'auti'ur  ajoute  (ju'ellrs  ressend)lenl 
hcauroup  à  celles  nommées  Incapirca,  |)rès  (h»  Canar,  dans 
la  lh'puhli(pie  de  1 10(|uateur.  (Cependant  la  descri|)tion  (pi'il 
doniu>  de  «  I^asana  •  ne  concorde  pas  avec  les  descriptions 
connues  d'In^apirca.  M.  Bertrand  60.p.  aa)  a  vu  à  Chiuchiu 
et  à  (Jaspana  un  j;rand  nond)r<'  de  terrasses  de  culture  : 
(indrnrs.  Plus  loin,  nous  décrirons  les  fouilles  du  hanm  \.  d«* 
hirtrich  a  Chiuchiu.  M.  liollaert  68.  p.  if»;)  mentionne  de  nom- 
hrrusrs  séj)nllures  anciennes  à  (^)uillai;ua  dans  le  hassin  infé- 
rieur du  llio  Loa,  à  environ  .'>o^"'  dv  la  cote  du  Parilicpie. 
Le  Musée  de  Herlin  |KKssèdf*  une  c^)llection  d'ohjets  (pii  ont  été 


ARCHEOLOGIE  DU  DESERT  D'ATACAMA.  717 

exhumés  dans  ce  cimetière  par  le  D"^  D.  Diehl,  et  qui  ressem- 
blent à  ceux  de  Cala  ma. 

A  quelques  lieues  de  distance  de  Calama,  près  d'un  endroit 
nommé  Tambo  de  Huacate,  sur  le  chemin  de  Calama  à  Cobiia, 
il  y  a,  suivant  M.  vonTschudi  (355,  p.  32,  et  356,  v,  p.  96),  sur  le  sol 
du  désert,  des  alignements  de  pierres  assez  curieux.  Ce  sont  des 
rangées  de  pierres  d'une  couleur  claire  formant  des  cercles  et 
des  rectangles  de  grandes  dimensions.  L'auteur  (356,  v,  p.  96) 
donne  la  figure  d'un  rectangle  ainsi  formé,  divisé  au  moyen 
d'autres  pierres  alignées  en  six  autres  rectangles,  égaux  entre 
eux.  Les  rangées  de  pierres  blanchâtres  se  détachent  d'une 
manière  remarquable  du  sol,  qui  est  de  couleur  foncée.  Le 
D'  A.  Plagemann  (291,  p.  33-34),  dans  son  récent  ouvrage  sur  les 
pétroglyphes  du  Chili,  range  pour  cette  raison  les  figures  ainsi 
formées  parmi  les  pétroglyphes  ou  pintaclos,  mais  je  ne  puis 
approuver  cette  classification,  car  les  alignements  de  pierre  de 
la  même  catégorie  sont  fréquents  dans  la  région  diaguite,  sans 
que  la  couleur  des  pierres  se  distingue  notablement  de  celle 
du  sol.  La  couleur  distincte  des  alignements  de  Huacate  est 
donc  probablement  accidentelle ,  et  en  général  les  alignements 
de  cette  catégorie  ne  sont  pas  des  dessins  destinés  à  frappei* 
l'œil.  A  la  page  99,  nous  avons  décrit  les  alignements  de 
pierres  de  la  région  diaguite.  Je  ne  puis  trouver  une  explication 
satisfaisante  du  but  de  ce  genre  de  constructions. 

Par  San  Pedro  de  Atacama  passait  le  chemin  que  les  Incas 
avaient  fait  construire  pour  mettre  le  Cuzco  en  communication 
avec  leurs  domaines  du  Chili.  M.  Philippi  (285,  p.  80,  91)  a  suivi 
de  grandes  parties  de  ce  chemin,  qui  allait  de  San  Pedro  de 
Atacama  par  Peine,  Tilopozo,  Puquios,  Rio  Frio,  Agua  Dulce, 
Pasto  Cerrado  et  Chanaral  Bajo,  à  Copiapô,  localités  toutes  dé- 
signées sur  la  carie  fi(j.  1.  Selon  M.  Philippi,  ce  chemin,  sur 
de  longs  trajets,  suit  une  ligne  absolument  droite  et  ne  con- 
siste alors  qu'en  une  bande  de  terrain,  de  quatre  pieds  de 
largeur,  où  toutes  les  pierres  ont  été  soigneusement  enlevées. 
Des  deux  côtés  du  chemin,  il  y  a  beaucoup  d'anciennes /7tr- 


7IK  WlKKillN   |)i:   I.A    nKf.ION    WDINE. 

cas,  surtout  dans  les  enviruns  tlt*  HioFrio.  M.  San  Roman  322. 
II.  p.  ^o\  n)(M)tioin)(>  aussi  crtte  ancieniu*  rout«',  mais  sans  la  (ii*- 
rrirc*.  D'anrrs  rrt  autiMir,  rlli»  roininonco  à  raiiihillos,  j)n's  dt» 
(iopiajx'),  rt  suit  <Mi  «;«'n»Tal  une  li;;n«'  sVcartaiit  dv  2  >  iU'*^rvs 
(lu  mcri(ii(>n  astron(>iiii(|UP,  vers  l'tlst.  M.  San  Homan  a  suivi 
le  chemin  justju'.iu  pitd  du  Licancaur,  à  58o^"  de  distance  de 
(iopiajKS.  Un  autre  «chemin  dr  l'Iiica»  j)araît  avoir  traversé 
la  Puna  de  Atacama  du  Nord  .m  Sud;  j)rès  d'Antola«;asla  de  la 
Sirrra,  ce  chemin,  |)artant  de  ce  village  et  se  dirij^eanl  vers 
le  Nord  en  ligne  droite,  rxiste  encore  sur  une  assr/,  grande 
étendue.  D'après  h's  rriisrignements  (pii  mOnt  viv  donnés,  il 
serait  construit  en  remblais. 

Pétroglyphes.  M.  li.  \.  Tliilippi  285.  p.  75) décrit  un  grand 
p<'»troglvphe  gravé  mif*  un  mur  •11  IimcIinI»-  pn-s  (lune  l(»calile 
nommée  Machuca,  :in  imid  de  S. m  Barlolo.  L«'^  nombreuses 
ligures  représrnirni  pour  l.i  plnparl  des  lamas,  mais  d  v  a 
aussi  des  lionimrs,  drs  clnfiis  .  des  «renards»,  (h's  ■  oi- 
seaux», des  "  serj)ents  ".  M.  Plidij)pi  rrpnKluit  (piehjues  sjH*ci- 
mens  de  ces  ligures.  D'après  M.  Plagemann  291.  p.  a8.  fin.  3\,  il 
existe  plusinir^  p»lroglvplies  dans  les  enviroiis  de  Quillagua. 
Il  publie  la  pliotograpinr  d  un  de  ces  |M''troglvphes  gravé  sur  un 
grand  bloc  de  pierre,  cpii  »•  IrnuNc  nn  pm  .m  sud  de  cette 
dernière  localité.  On  y  voit  des  lamas  et  d  autres  animaux,  des 
hommes,  des  cercles  à  |)oint  central,  des  S  et  d'autres  signes. 

.Sni\ant  ce  dernier  aulrnr  lAu/.,  p.  3.»  .  ilv  a  également  près  de 
Oiiillagua  un  jM'IrogIvjibe  d'une  autre  catégorie.  (!e  .sont  des 
rectangles,  des  cercles,  des  lamas  et  des  images  humaines,  de 
dimensions  gigantes(|ue*^  «t  (pii  remplissriit  !••  llun-  d  une 
montagne.  I*nnr  j)r<)duire  ces  ligures,  on  a  eidevé,  sur  de 
grandes  su|>erlicies  de  l.i  inonlagne.  I.i  crnnte  noirâtre  et  les 
|)iern's  détachées  (|ni  couM'aimt  la  roche,  (lelle-ci  étant  d'une 
ronleur  claire,  brun-rougeàtre,  les  ligures  se  détachent  nette- 
UHMit  sur  le  fond  noir,  et,  grâce  à  leurs  grandes  dimensions. 
•'Iles  .sont  visibles  à  une  longue  distance. 


ARCHEOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  719 

Les  pétroglyphes  gigantesques  de  ce  genre  sont  spéciaux,  à 
la  province  de  Tarapacâ,  où  on  leur  donne  le  nom  de  pintados. 
Le  pintado  le  plus  au  sud  de  toute  la  série  est  celui  que  nous 
venons  de  décrire,  Quillagua  se  trouvant  dans  la  province 
d'Antofagasta ,  sur  la  limite  de  celle  de  Tarapacâ.  M.  Bollaert 
(66,  p.  i58-i62,  planche  p.  109)  mentionne  de  ces  pintadoa  de  Las 
Rayas,  d'un  endroit  situé  sur  le  chemin  dlquique  à  La  Noria, 
d'une  autre  localité  cinq  lieues  au  sud  de  Las  Tisas,  sur  une 
montagne  près  de  La  Pena  et  à  Huara.  Ces  grands  pétrogly- 
phes se  composent  principalement  d'énormes  figures  géomé- 
triques, surtout  des  rectangles  formant  des  sortes  de  croix  et 
d'autres  combinaisons.  H  y  a  également  des  cercles  simples  et 
des  cercles  concentriques,  des  hommes,  des  lamas,  des  «  pumas  » 
et  d'autres  animaux,  etc.  Quelques-unes  de  ces  figures  ont, 
d'après  M.  Bollaert  {ibid.,  p.  162, 2^5),  20  ou  3o  pieds  de  hauteur, 
et  les  lignes  ont  de  1  2  à  1 8  pouces  de  largeur  et  de  6  à  8  pouces 
de  profondeur.  La  série  de  Las  Tisas  occupe  une  lieue  de 
longueur.  M.  Forbes  (135,  p.  271,  pi.  xxi,  fig.  10)  reproduit  un  autre 
pintado  de  La  Pena  :  un  lama  qui  présente  deux  rangées  de 
triangles  sur  le  corps^^^.  M.  Plagemann  (291,p.  37etsulv.,fig.  5,6, 7) 
décrit  d'autres  de  ces  gigantesques  pétroglyphes,  d'une  loca- 
lité nommée  Los  Pintados,  et  il  en  donne  trois  bonnes  photo- 
graphies. On  y  voit  des  cercles,  des  carrés,  des  rectangles,  des 
combinaisons  de  rectangles,  des  escaliers,  d'autres  figures  géo- 
métriques, des  hommes,  des  lamas  et  d'autres  animaux.  Ces 
pintados  occupent  5  ou  6^"'  de  longueur  environ.  Tous  h's 
pintados  que  nous  avons  énumérés  se  trouvent  sur  un  terri- 
toire relativement  peu  étendu,  dans  la  Cordillère  Maritime,  à 
l'est,  au  sud-est  et  au  nord-est  d'Iquique.  On  ne  connaît  pas 
de  pétroglyphes  de  cette  catégorie  dans  d'autres  régions;  ils 
doivent  donc  être  considérés  comme  particuliers  à  Tarapacâ. 
L'extension  des  anciens  Atacamas  dans  cette  province  étaiil 
incertaine,  il  n'y  pas  de  raison  pour  les  leur  attribuer. 

<''  Quoique  l'auteur  ne  s'exprime  pas  saignements,  qu'il  s'agit  d'un  pintado  de 
très  clairenjcnt,  il  parait,  d'après  ses  ren-         grandes  dimensions. 


720  ANTIQl  ITES  DE  LA  BEGION   ANDINK. 

On  trouve  aussi  eu  Tarapacâ  des  |)étr<»«;I\ j)lies  j^ravés  de 
(linieusions  ordiuaires,  surtout  à  l'est  de  la  Pampa  de  Taniaru- 
gal,  daus  les  rjuehr.id.is  formées  par  les  coulreforts  de  la 
(Irande  (iorrlillrre.  M.  BollaiTl  66.  p.  i6a,  en  mentionne  di'u\  : 
la  <•  Piedra  de!  Léon  »,  près  de  Maraya,  rej)résentant  un  |)nma, 
un  liomnK',  des  lamas,  des  cercles,  des  serpents;  et  un  autre,  à 
Manî,  où  sont  fi^ravés  >  le  soleil,  la  lune,  les  étoiles,  des  Indiens 
et  des  animaux  ».  Macava  rt  Maiii  sont  situés  sur  les  lM)rds  dv 
deux  torrents  des  mêmes  noms  qui  sortent  de  la  (lordillere  et 
se  perdent  dan>  les  sahles  de  l.i  l\imj)a  dr  ramarn«;al.  Selon 
M.  Francisco  Latrill(>,  cité  par  M.  iMai^eniaini  '291.  |». -y  ,  il  y  a 
un  antre  petro;;l\  plie  «^ravé  dans  la  (Jnrhrada  de  Clni)ana,(nii 
appartient  an  même  sNstème  liNdro«;raplii(iue  cpie  les  tj)rreiits 
de  Wnui  et  de  Macaya.  M.  Pla«;einann  (iW..|).  3o)  mentionne 
encon*,  sans  cepiMidant  en  donner  des  détails,  des  |)étroj;lvplies 
d  un  endroit  nommé  Montevidro,  iiilrr  Icpiicpic  et  Pisa^ua, 
dans  la  (.ordillére  Maritime.  Miifiii.  le  iim-dm'  auteur  [ibitL. 
p.  3o  3:i.  lig.  ii)  décrit  et  li;.,Mire  nn  j)étro^d\  j)lie  d«'  la  Quchrada  de 
finatacondo,  située  dans  la  même  reL;i'>n  (jiie  c«'l|«'>  dr  (ilii|>ana 
et  de  M. mi.  Mais  ce  pétrogK  phe  (•>!  dilh-rent  de  tous  les  autres  : 
ce  sont  d(îs  ii«;ures  en  relief  (méplat^  :  un  lama,  et  (juatre 
li«;nres  j^éométricpies.  A  ma  connaissance,  ce  pétroj^K  plie  est 
uni(pir  m  sdii  «(enre  dans  rAim-rirpie  du  Sud. 

CM   \M  \. 

Le  mII.i^'c  (le  (.alama  '  «-st  situe  sur  les  IxinU  du  Hm  Loa,  a 
aï' a8' latitude  Sud  et  71"  1  5'  longitude  Ouest  du  méridien 
de  Paris.  11  y  a  une  .station  de  la  ligne  du  chemin  de  fer  d'An- 
lolagasta  a  Oruro,  sur  1(*  haut  plateau  hnii\i<ii.  La  distance 
de  Calama  à  Antolagasta,  pu    !••  <  In  min  de  1er,  est  de  aS'»^". 

n'aj)rès  le  plan  otliciel  du  clieiiiin  «Ir  irr,  (ialama  est  à  une 

•*'  MM  VaitM*.  IInyo«  cl  Echcvrrri»  —  drmrurr  :  •  drinrurr  Hr  pcrdrii  ».  Chow 
(361.  p-  •U.  ci<^rivrnt  Ir  nom  (iaUina  do«  ruririMT.  il  riitlr  une  aiitrr  litcalit^  nom- 
liiiiU  dUiaiiii  ri(>«  rkiUitm  '    |M'nlrM.  <-t  artt  iiin*  (iaUnu  ilan*  \»  Vallrr  dp  Tarija. 


ARCHÉOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  721 

altitude  de  2,266°"  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  La  localité 
est  donc  située  sur  l'un  des  gradins  de  la  Cordillère  qui  for- 
ment le  Désert  d'Atacama. 

Le  village  se  trouve  au  milieu  d'une  vaste  plaine  d'alluvion 
bornée  par  des  chaînes  de  montagnes;  cette  plaine  est  dépour- 
vue de  végétation,  et  couverte  en  quelques  endroits  de  sables 
que  le  vent  soulève  et  transporte  d'un  point  à  un  autre.  Cala- 
ma  doit  son  existence  à  une  sorte  d'oasis  d'environ  100""°  car- 
rés, formée  par  le  Rio  Loa.  On  y  cultive,  au  moyen  de  l'irri- 
gation artificielle  par  canaux,  un  peu  de  mais  et  une  assez 
grande  quantité  de  luzerne  qui,  dans  ce  pays  dépourvu  de 
fourrage,  constitue  une  grande  ressource  pour  les  habitants  du 
village.  Selon  M.  von  Tschudi  (356,  v,  p.  91,92),  la  culture  de  la 
luzerne  ne  fut  commencée  que  vers  18^0.  On  essaya  d'abord 
avec  de  la  semence  européenne,  mais  sans  résultat.  On  sema 
ensuite  des  graines  provenant  du  Pérou ,  avec  un  résultat  mé- 
diocre. La  luzerne  ne  pouvait  prendre  racine  dans  le  sable. 
On  forma  alors  de  petites  bandes  de  culture  longues  et  étroites, 
séparées  par  des  murs  en  pisé.  Le  sable  une  fois  enlevé,  ces 
murs  empêchaient  le  vent  d'y  en  apporter  de  nouveau,  et  ils 
servaient  aussi  à  régulariser  la  distribution  de  l'eau  d'irrigation. 
La  luzerne  de  Calama  est  toujours  cultivée  d'après  cette  mé- 
thode. Cette  luzerne  pousse  à  une  hauteur  considérable,  mais 
elle  est  d'une  qualité  inférieure  à  cause  de  la  forte  proportion 
de  salpêtre  contenu  dans  la  terre.  Il  ne  pleut  jamais  à  Calama  : 
la  luzerne  sèche  est  conservée  dans  des  cours  ouvertes,  sans 
loiture.  Dans  le  village  on  voit  quelques  rares  arbres  plantés 
et  des  haies  servant  à  renforcer  les  clôtures  des  cultures,  for- 
uiées  avec  un  arbuste,  la  clidca  (^Baccharis  Chilca,  H.  B.  K.,  selon 
M.  von  Tschudi),  qui  pousse  spontanément  dans  l'oasis.  Sur 
les  rives  du  Rio  Loa,  il  y  a  une  ve(ja  :  ce  sont  des  terrains  ma- 
récageux dont  la  végétation  ne  fournit  qu'un  maigre  pâturage  à 
quelques  animaux  domestiques  appartenant  aux  Indiens  trop 
pauvres  pour  les  pouvoir  nourrir  avec  de  la  luzerne.  L'eau  du 
Loa  n'est  guère  potal)le;  les  Indiens  pauvres  la  boivent,  mais 


722  WTIoriTKS   DK   I.  \   KEGIO.N  ANDI.NK. 

les  liahitaiils  un  jwu  ais<^s  fout  venir  Teau  d'une  source  dis- 
tante de  huit  lieues  du  \illa«;e.  \.a  fuj.  I5S  montre  la  \é«;éta- 
tidii  des  bords  de  l'otisis,  (*nni|xisée  de  cinicas  et  d'autres  ar- 
bustes semblables  au\  Ittlas  d»'  la  Puna.  On  v  voit,  à  riiori/.on, 
la  rliaine  d(>  monta«(nes  (jui  limite  à  l'Kst  la  plaim»  où  est  situé 
(ialama.  La  //y.  J.'yff  représente  une  partie  (hi  lim  Lo.i,  pn*N  (bi 
village,  et  \^  Ji'f-  1^*^^  «i"*'  l*<iininc(i,  Inriiire  j)ar  les  alVouillt»- 
inents  de  cette  ri\ière. 

Le  villaf;c  de  (ialama  avait,  en  1860,  :)()()  a  600  habitants, 
selon  M.  von  Tsebudi;  Son  en  1880,  siiivant  W.  hertrand,  et 
1,000  en  i8()(i,  d'après  M.  San  lîonian.  11  nie  semble  repen- 
daiit  (pie  €{'  dernier  rbillre  est  exa«;éré.  A  peu  d'exeeptions  près, 
ce  sont  des  Indiens,  dmil  l.i  |ibi|).irl  doiNtiil  flre  des  Atacanic»- 
nos.  Sni\aiit  MM.  rinbppi  i-l  \nii  Tsebudi,  nu  \  parl.iit  jadis 
rataramcno,  mais  aujourd  bui  cette  lan^Mie  a  rte  totalement 
supplantée  par  res|)a<;nol.  (iràce  à  son  oasis,  (ialama  parait 
a\oir  ru  une  certaine  imj)ortaiice  flepuis  les  premiers  jours  de» 
la  con(pirte  espai^nole.  Ainsi  O\iedo  v  \al<le/.  280.  I.  \lii.  r.  v. 
1. 1^.  I»  ■i-]\)  rap|)orte  (pi  Almaj^ro,  à  son  rrtour  du  (ibili,  «arriva 
à  la  province  de  (ialama>. 

Cimetière'''.  —  Sur  1rs  Ixuds  de  l'oasis  de  Calaina,  du  côté 
su<l  »bi  \ill.ii;r,  M.  S«MH'cbal  de  la  Granj^e  découvrit,  en  jan- 
vier 190^1,  un  cimetirre  ancien  d'une  vaste  étendue.  11  v 
trouva  (pirbpu's  crânes  et  des  ossements  bumains  parsemés 
sur  le  sol,  dans  un  endroit  limite  dun  côté  par  une  harranca 
de  i"5o  de  bauteur,  formée  |)ar  d'anciennes  crues  du  I\io 
Loa,  ddiil  It  (ours  actuel  se  trouve  à  en\in)n  Soo*  du  «  inie- 
lière.  On  voyait  aussi  des  os  saillir  dr  la  coupe  de  la  barranc«i. 
M.  (!•  (ji'cpii  Mniitlort  fl08  a  piiblii'  un  rap|M»rt  préliminaire 
sur  les  ionilirs  (|u  ellectua  alors  M.  .Srnécbal  de  la  (iranj^e  dans 
la  nécropole  de  (ialama,  r[  |e  compb'trrai  i«'i  la  description  de 
ce  cimetière. 

Voir   I4  |iIaikIii-  l.WI.  iiiM-n-r  iri.  ri  li  »  |ilait(-hr»  LWil-I.WXI .  inMTr<-»  «|)rr« 


Pl.  LXV. 


h: 

Fi<;.   i58.  —  Plaine  tic,  Calaina. 


Fig.   i5().  —  Ia'  Win  Loa  à  Calaina. 


Pi..  LXVI. 


Fig.   iGo.  —  Barranca  foniH'c  par  le  llio  Loa ,  à  (lalaina. 


5       -    - 


Kitr.    i()i.         (limctièir  <li'  C.alama. 


ARCHEOLOGIE  DU  DESERT  D'ATACAMA.  723 

hdi  fi(j-  161  représente  une  partie  du  cimetière.  Comme  on 
le  voit,  la  végétation  consiste  seule  en  quelques  fo/as  et  chilcas. 

Voici  comment  M.  Sénéchal  de  la  Grange  décrit  ses  fouilles 
(le  1904. 

En  partant  du  bord  de  la  barranca ,  il  a  creusé  une  surface 
(le  quelque  /io""  carrés  jusqu'à  une  profondeur  de  i™5o.  H  y 
a  exhumé  environ  cent  squelettes,  dont  il  a  recueilli  ôg  crânes. 
Bon  nombre  de  corps  se  trouvaient  dans  la  position  où  ils 
avaient  été  enterrés;  leurs  vêtements  et  leur  mobilier  funéraire 
étaient  assez  bien  conservés.  Ils  étaient  tous  plus  ou  moins 
momifiés.  Dans  une  partie  du  terrain  fouillé,  où  le  sol  paraît 
avoir  subi  des  mouvements,  les  squelettes  et  les  objets  avaient 
téé  déplacés  et  écrasés  par  la  pression  de  la  terre. 

Ainsi  qu'on  pouvait  l'observer  sur  les  cadavres  restés  en 
place,  tous  ont  été  enterrés  les  jambes  repliées  et  attachées 
près  de  la  poitrine;  les  bras,  également  placés  sur  la  poitrine, 
quelquefois  croisés;  la  tête,  inclinée.  Sur  les  cadavres  bien  con- 
servés se  trouvaient  les  vêtements  :  des  mantes  ou  des  tuni- 
ques sans  manches.  Tous  avaient,  suspendus  au  cou  ou  pendant 
sur  les  épaules,  un  ou  deux  petits  sacs  en  laine,  rayés  ou  por- 
tant des  dessins  multicolores  tissés.  Le  tout  était  enveloppé 
dans  une  mante  d'étoffe  grossière  et  solidement  lié  au  moven 
de  cordes  en  laine  de  lama.  Le  paquet  ainsi  formé  et  contenant 
]^arfois,  entre  les  différentes  enveloppes,  divers  objets  de  pe- 
tites dimensions,  était  placé  verticalement  dans  la  tombe,  la 
tête  en  haut. 

Immédiatement  contre  ce  paquet,  en  dehors  des  enveloppes, 
étaient  disposés  les  objets  de  dimensions  plus  considérables, 
tels  que  des  arcs  et  des  pelles;  autour,  des  vases  en  terre 
cuite  et  des  calebasses  contenant  encore  des  restes  de  maïs 
et  d'autres  aliments. 

Les  têtes  des  cadavres  se  trouvaient  en  général  à  o™  5()  on 
o"  60  de  profondeur.  La  distance  d'une  sépulture  à  l'autre  ne 
dépassait  pas  i^ôo.  Parfois  la  même  sépultnic  conlcnnil  drnx 
cadavres  et  même  plus. 


72i  ANTIQIITES  DE  LA  REGION  AXDINK. 

Le  cimetière  occujx*  une*  jurande  étendue.  Il  i\\  a  aucune 
pierre,  ni  jjour  recouvrir  les  touihes,  ni  j)our  sij^naler  leur 
«•mplamiiriit.  Il  existe  cependant,  au  milieu  du  cimetière, 
des  restes  de  murs  en  |)ierre  sèche  formant  un  carré.  M.  Séné- 
chal de  la  (lran«(e  a  trou\é  dans  cet  enclos  j)lusieurs  crant's  v{ 
ossements  humains  à  demi  calcinés  par  le  feu,  mais  il  est 
prohahle  qu'ils  l'ont  été  à  une  éj)o(|ue  postérieure  à  celle  à 
laquelle  aj)parliennent  les  sépultures.  Ce  sont  |)rol)ahlement 
des  os  mis  à  découNcrt  par  les  érosions  et  brûlés  après  jM)ur 
déblaver  le  terrain  ou  |)Our  tiii  aiitir   motif  (pielconque. 

M.  Sénéchal  de  la  Granj^e  a  donne  a  tiln-  d'exemples  les 
descrii)tions  des  si'pnilun's  suivantes  : 

N"  I.  (iada\re  dont  la  diair  et  les  \('teinrnt>,  à  re\cej)lion 
de  (luehiues  hnnheaux,  avaient  disparu  par  l'action  du  tenq)s. 
Pourtant  le  tissu  en  laine  de  lama,  (pii  lui  servait  d'enNeloppe 
extérieure,  était  assez  l)i«n  conservé,  de  même  qu'un  sac,  sem- 
hlahle  à  ceux  déjà  mentionnés,  |)lacé  sur  le  dos  et  susjmmkIu 
au  cou  par  une  coi*de  en  laine.  Le  corps  se  trouvait  incline  en 
avant;  les  jambes  étaient  l«'«;èrement  repliées,  les  bras  croisés 
sur  la  |M)itrine.  Kn  drliors  (\v  ren>elop|)e,  appuvées  sur  \v 
de\ant  du  pacpn-t  iuin'raire,  étaient  disj)osés,  les  manches  en 
haut,  unv  jhII.  rn  bois  Ji(j.  tdS  a  et  une  autre  (/!</.  lOSdj 
«Ml  pierre  schisteuse  avec  manche  en  bois,  ainsi  (ju'un  second 
s|Mvimen  de  cette  dernière  catéj^orir,  mais  sans  manche.  Autour 
du  cadavre  étaient  placés  |)lusieurs  j)etits  vastes  en  terre  cuite, 
un  |)lat  «Ml  sparterii*  //Vy.  liS^f  et  deux  ou  trois  moitiés  de  cale- 
basstîs.  Oui'hpies-uns  de  ces  réci|)ients  contenaient  encore  du 
maïs,  des  ;;raines  d'une  autre  es|)èce  et  des  matières  organi- 
ques cpii  de\ aient  ètn»  les  restes  d'aliments  enterrés  avec  le 
ninil.  Innl  .lulnni  (In  cailavre  se  trouvaient  des  gousM\s  d'a/- 
fjarroluK 

N"  2.  Un  ciidavn>  d'enfant  de  lo  à  i  5  ans  était  en  amtact 
immédiat  avec  le  précèdent;  ses  jand)es  étaient  tout  «i  fait  re- 
pliées, sa  positiiHi  presque  verticale.  Sur  l'enxeloppe  avait  été 
|K)sé  un  petit  arc  encore  muni  de  sa  corde,  dillerents  morceaux 


ARCHÉOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  725 

de  bois  et  un  carquois  en  peau  contenant  des  flèches  attachées 
avec  une  cordelette  [fuj.  169  s,  t). 

N°  3.  Cadavre  enveloppé  d'abord  dans  une  tunique  sans 
manches  avec  ornements  tissés,  et  ensuite  dans  une  enveloppe 
de  tissu  f^rossier.  Il  portait  deux  petits  sacs  en  laine  de  couleur, 
l'un  sur  la  poitrine,  l'autre  sur  le  dos.  Entre  les  enveloppes  se 
trouvait  un  tube  en  bois  sculpté  contenant  des  épines  {fuj.  171 
d,  e),  plié  dans  des  morceaux  d'étoffe  attachés  avec  des  cor- 
delettes de  laine.  En  dehors  de  l'enveloppe  funéraire  était 
placé  un  instrument  en  bois  ayant  la  forme  d'un  couteau 
[fuj.  168  b,  c). 

N°  4.  Cadavre  momifié,  dans  un  état  de  conservation  par- 
faite, jambes  repliés,  bras  croisés,  tête  inclinée  sur  le  côté.  Ce 
cadavre  était  enveloppé  dans  une  couverture  noire  en  laine, 
œuvre  de  tissage  remarquable,  garnie  d'une  longue  et  épaisse 
toison.  Cette  couverture,  dont  un  fragment  se  trouve  reproduit 
fi(j.  188,  était  attachée  à  faide  de  deux  grandes  aiguilles  en 
bois  noir.  Avec  ce  corps  se  trouvaient  une  pelle  en  bois  et  une 
autre  en  pierre,  analogues  à  celles  de  la  sépulture  n"  i.  A  côté, 
il  y  avait  un  amas  de  minces  plaques  et  lanières  de  viande 
desséchée,  aliment  jusqu'à  nos  jours  très  en  usage  chez  les 
Indiens  du  haut  plateau  et  auquel  ils  donnent  le  nom  de 
cliarcjui  [fi(j-  169  a). 

N°  5.  Cadavre  très  bien  conservé  quant  à  la  chevelure,  (|iii 
montre  parfaitement  la  coiffure  [ficj.  167)  des  anciens  habi- 
tants de  Calama.  fJans  l'enveloppe,  un  peigne  [fuj.  17 IJ)  et 
un  petit  sac  contenant  de  l'ocre  rouge;  enfin  divers  fragnu^nls 
de  bois  sculpté  représentant  des  figures  analogues  à  celles  du 
iuhe  fi(j.  171  d,  e. 

En  janvier  i()o5,  M.  Sénéchal  de  la  Grange  ])assa  de  nou- 
veau par  Calama  et  continua  ses  fouilles  dans  le  clnu'llère.  Ces 
dernières  fouilles  ont  été  faites  également  sur  le  bord  de  la  bar- 
ranca,  mais  à  la  distance  d'une  tientaine  de  mètres  des  fouilles 
de  1904. 

II.  '»7 


720  ANTIQriTÉS  DK  LA   RKCJION   ANDINK. 

Siirics  fouiilps  nouvelles,  M.  S<^nôchal  de  la  Grange  m'a  com- 
iiiiiiii(|U(^  les  (li^laiis  suivants  : 

«  Dans  celle  parlie  du  cunelière,  les  louilles  ont  ^nnluil  en- 
viron une  centaine  de  r.idavres.  Aucun  d'rux  n'rtait  nettenimt 
isol<^  :  cVtail  un  nirlirN  ri  renient  de  corps  dans  toutes  les  jxisi- 
lions.  On  tnanait  plusii'urs  cadavres  en  contact  les  uns  avec 
les  autres,  et  Ton  creusait  ensuile  i"  ou  i"*  ^o  avant  d'en  ren- 
contrer d'autres.  Cet  entassement  des  cadavres,  (jui,  en  cer- 
tains cas,  a  produit  lin  inrian^^e  intiin»»,  n'est  pas  un  fait  dû  à 
l(Mir  inininiation,  mais  hwi\  la  cons«*(juenc«'  d'un  déplacement 
du  terrain  <pii  !«'>  nMir«'nnait. 

•  L«*s  cadavn's  cnlij'remrnt  moiiiiln*>  (jur  )  avais  n'ncontnvs 
laniuM*  pn'crdt-nle  n'existaient  plus  (pi'i  Tctat  d  exception,  au- 
cun d'eux  n'était  assez  comj)l('t  pom  rire  considén'  comme 
«  momie»  à  proprement  |)arl«'r,  saul  loutelois  un  cad.iNn'  d  «*n- 
lant  comj)let«'ment  intact. 

'  Dans  1rs  fouilles  nouvelle>,  j  ai  tn)uvé  de  |)lace  en  placr 
drs  i)ierres  plates  (|ui  avaient  dû  être  primilivemenl  placées 
au-<lcssus  de  certains  cadavres;  leur  lorme  était  généralement 
rectangulaire.  Les  plus  grandes  j)ou\aient  avoir  o"  /:>  de  lon- 
gueur sur  o"  5o  de  largeur  et  o"07  ou  o^oS  d'épaisseur,  (i'est 
du  tulcalcaire,  et  elles  ont  du  «Ire  aj>portées  du  Hio  Loa,  dont 
\r^  allnnillements  mettent  au  j<nir  des  <'onclies  de  celte  n)clie. 

•  Les  fouilles  d."  i()()5  onl  donne,  en  j>oterie,  des  vases  plus 
élégants  de  forme,  plus  grands,  mieux  ornementés,  de  |>al«' 
plus  fine,  rpie  ceux  des  louill(*s  de  H)o^,  et  une  quantité  im- 
portante de  petits  oI)j(>ts  en  lM)is  travaille.  Les  nouxelles  louilles 
ont  été  plus  riches  en  objets  en  pierre  taillée,  tels  cpie  pelles 
et  haches.  Kn  revanche,  en  flèches  et  en  arcs,  les  secondes 
Iniiilli's  oui  donné  iimiiis  de  résultat;  du  moins  les  arcs  et  les 
ni'ches  trouvés  sont  inférieurs  comme  conservation.  Les  étoiles 
étaient  idenlicpies  à  celles  trouvées  antérieurement.  Dans  cet 
onlre  d'idées,  je  n'atirai  à  signaler  qu'un  objet  nou\eau  :  un 
fragment  delolfe,  d'environ  o""  4o  sur  o*  :i(>.  orne  de  franges 
en  «  lirMMix  humains.  • 


ARCHÉOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  727 

M.  Sénéchal  de  la  Grange  a  fait  don  au  Musée  d'ethnoo^ra- 
phie  de  Monaco  des  collections  provenant  de  ses  fouilles  de 
1905.  Malheureusement,  je  n'ai  pu  étudier  cette  collection, 
excepté  deux  pièces  qui  m'ont  été  envoyées  à  Paris.  Je  dois 
donc  me  borner  ici  à  décrire  la  collection  de  1  90^  ,  qui  est  con- 
servée au  Musée  du  Trocadéro,  mais  j'ajouterai  cependant  les 
renseignements  que  M.  Sénéchal  de  la  Grange  m'a  donnés  sur 
les  objets  recueillis  en  1905. 

Crânes.  —  Les  crânes  exhumés  par  M.  Sénéchal  de  la 
Grange  au  cours  de  ses  premières  fouilles  à  Calama  figurent 
dans  l'ouvrage  du  D""  Chervin  (99,  t.  m)  sous  les  n°'  6  1-78,  76- 
85,  87-98,  100,  101,  io3-i  17,  119,  121-124,  126.  La  plu- 
part de  ces  crânes,  comme  également  presque  tous  les  crânes 
de  la  Quebrada  del  Toro  et  de  la  Puna  de  Jujuy,  présentent 
des  déformations  artihcielles. 

Quelques  têtes,  comme  celle  reproduite  ficj.  166 ,  avaient  les 
cheveux  tout  à  fait  blancs,  c'est-à-dire  d'une  couleur  blanc  sale, 
jaunâtre.  Dans  les  grottes  funéraires  de  Sayate  et  de  Pucarâ  de 
ninconada,  j'ai  d'ailleurs  aussi  recueilli  des  parties  de  cheve- 
lures entièrement  blanches.  Je  n'ai  pu  soumettre  ces  cheveux  à 
un  examen  histologique ,  ce  qui  eût  été  intéressant  pour  vérifier 
s'il  s'agit  de  cheveux  décolorés  pendant  leur  séjour  dans  la  sépul- 
ture ou  de  cheveux  ayant  naturellement  blanchi  par  suite  de 
l'âge  de  l'individu.  Cependant  il  serait  étonnant  que  les  che- 
veux de  certains  individus  seulement  aient  été  décolorés  dans 
les  sépultures,  lorsque  la  plupart  des  cadavres  inhumés  dans 
la  même  sorte  de  terre  conservent  leurs  cheveux  parfaitement 
noirs. 

D'autre  part,  la  tête  que  je  reproduis  est  celle  d'un  sujcl 
très  âgé,  ayant  perdu  toutes  ses  dents  sauf  une  molaire,  et  les 
alvéoles  sont  toutes  complètement  fermées,  excepté  celles  des 
incisives  supérieures.  L'âge  avancé  de  ce  sujet  indique  donc 
que  les  cheveux  des  anciens  habitants  de  Calama  et  de  la  Puna 
de  Jujuy  blanchissaient  dans  la  vieillesse.   Chez  les  ]ndi(;ns 


728  ANTIoriTKS  DK   LA   RKGION  ANDINIL 

acliiols  du  haut  platrau  jp  n'ai  jamais  vu  de  cheveux  hiaiics, 
r[  même  les  individus  (grisonnants  sont  fort  rares. 

La  t(^te  momiliée,  fiy.  107,  très  l)ien  consentie,  montre  la 
roifliirr  des  anciens  Atacanias.  Les  rh»'v<'U\.  noirs  rt  ri<^ides, 
sont  di\i>rs  sur  If  .sommet  de  la  tètr  ri  tormmt  dr  rha(|u»'  côté 
d«*  nond>rrus»"s  tressrs,  dont  les  extrémités  sont  reliérsavrc  un 
lil  en  laine.  D.ins  chacun  de  ces  nœuds  «si  j»lacée  une  fortr 
éninr  dr  cactus  qui  sert  d  «-pin^dr  à  chrvmx.  (irrtains  lndi«*ns 
du  haut  plateau  de  la  Bolivie  arranj^ent  encori»  leurs  clu'veux 
•  Il  plusieurs  tn'sses  de  chaque  côté,  (\*'  l.i  même  manièn' (|ue 
les  anririis  h.ihitants  d»»  (lalama. 

Objets  en  bois.  —  La  collrclion  dr  (ialama  est  surtout  ricin* 
rn  ohjrl.s  de  hois,  qui  se  sont  conservés  dans  un  j)arlait  état, 
j;ràce  à  la  .sécheresse  du  cliiiKil  ••!  jm  nt-élre  aussi  à  la  coinjM»- 
sition  chimicpic  du  terrain. 

Arcs  kt  fi.èchks.  —  Un  arc,  rrj)r(»<liiil  pins  l(»in.  /<</.  Uiii  /, 
a  o"'()fi5  de  loii«;ueur.  Le  hois  dont  il  rsl  lait  parait  avoir  été 
plus  ou  moins  hianc,  à  lihres  droites  et  |)roi)al)lement  très 
dur  «'l  élasti(pu'.  Je  m»  connais  pas  de  lM)is  de   cette  texture 


Kig.  169.  -    CaUma.  (Utiipr  de  l'arc  j(j.  iSS  /.  —  Gran<iriir  Dalurrllc 

poussant  <laiis  le  Heserl  d  \lacania,  et  il  ne  sap;it  pas  non  pins 
«in  hois  de  chimta  [/hctrts  .</5.).  <|ni  a  été  employé  jM)ur  de 
nnmhienx  ohjel.s  trouvés  dans  les  sépultures  |)réhis|>ani<pH*H 
fin  Penm.  Le  Iwis  (|ui  s«*r>ait  an\  anciens  Atacamas  |>onr  la 
conleclioM  de  leurs  arcs  était  |)rohahleinent  aj)j>orté  de  loin.  La 
coupe  dr  cet  arc,  //r/.  !()"?.  prise  au  milieu,  est  un  pMi  dilfé- 
renli'  de  celh»  des  arcs  de  Morohuasi  //«y.  57)  p[  do  Pucarâ 
de  liiuconada  (Jly.  É35];  les  arcs  de  (ialama  présentent  la  lace 


ARCHEOLOGIK  DU  DESERT  D'ATACAMA. 

antérieure  aplatie,  et  la  face  postérieure,  c'est- 
à-dire  celle  de  l'intérieur  de  la  courbe ,  arron- 
(lie,  tandis  que  les  arcs  de  Morohuasi  et  de 
la  Puna  de  Jujuy  ont  la  face  antérieure  arron- 
die et  la  face  postérieure  aplatie.  D'autres  arcs 
de  Galama  sont  du  même  bois,  de  la  même 
forme  et  coupe  et  à  peu  près  de  la  même  lon- 
gueur. L'un  de  ces  arcs  porte  à  l'une  de  ses 
extrémités  un  reste  de  la  corde,  en  fibres  vé- 
gétales. 

Toutes  les  flèches  exhumées  dans  les  sépul- 
tures de  Galama  ont  leurs  pointes  en  bois. 
M.  Sénéchal  de  la  Grange  n'y  a  pas  trouvé 
une  seule  pointe  de  flèche  en  pierre,  alors  que 
celles-ci  sont  si  communes  sur  la  côte,  par 
exemple  à  Antofagasta.  En  ce  qui  concerne 
les  flèches,  le  cimetière  de  Galama  est  ana- 
logue aux  grottes  funéraires  de  Sayate,  où  il 
n'y  avait  que  des  flèches  à  pointe  de  bois. 
Une  pointe  de  flèche  de  Sayate, y?^.  121  i,  est 
identique  aux  pointes  de  Galama,  à  en  juger 
|)ar  le  fragment  que  j'ai  recueilli.  De  Casa- 
l)lndo,  M.  Lehmann-Nitsche  (210,  p.  37,  pL  ivh.), 
rej)roduit  plusieurs  pointes  de  flèches  en  bois 
dont  quelques-unes  sont  semblables  à  celles 
de  Sayate  et  de  Galama. 

Plusieurs  flèches  de  Galama  sont  reproduites 
à  une  faible  échelle, y?^.  169 g-m,  et  une  autre 
au  tiers  de  la  grandeur  naturelle,  ficj.  163. 
I.es  flèches  ont  de  o'^ôq  à  o'"  5o  de  longueur 
totale.  Elles  se  composent  de  deux  parties,  la 
lianqie  et  la  pointe.  La  longueur  de  la  pre- 
mière est  toujours  de  o"  4o  environ.  G'est  la 
longueur  de  la  pointe  qui  varie. 

La  hampe  a  o"'oo8  à  o"'oo9  d'épaisseur  el 


f\ 


■2<) 


! 


730  A.MigilTh.S   DK   LA   RKf;i()N    ANDINK 

est  faite  (ruii  l)ois  à  inoeile  ln*s  sjK)iigieuse,  |)r()I)al)lement  la 
cliilca,  qui  ewsle  en  jçrande  cjuaiitité  dans  l'oasis  de  (ialania. 
A  l'extréniilé  antérieure  de  la  hanijx*  on  a  extrait  la  nnu'lle 
jnsfjira  uiH*  proloudeur  de  o^oS  à  o'oô,  formant  ainsi  un 
(Tfux  cNlindricjue  destiné  à  recevoir  l'extrémité  de  la  |K)inte. 
Autour  de  l'ouverture  de  ce  creux,  la  hampe  est  renforcée  par 
une  ligature  en  tendons  ou  peut-être  en  l)oyau.  Le  i)out  jm)s- 
térieur  est  pourvu  d'une  encoche  |)our  maintruir  la  flèche  sur 
la  corde  et  de  deux  pennes  collées  et  atlaclu*es  par  une  autre 
lij^alure.  (]es  |)einies  ont  seulement  o^oou  dv  larj^eur.  H  y  a 
de  rares  fleciies  |K)rtant  un  anneau  en  résine  j)rès  de  Textrémité 
i)ostérieure,  comme  certaines  flèches  de  Pucarâ  de  Hinconada, 
décrites  paj^e  6/|4-  La  ham{)e  est  généralement  décorée  d'an- 
neaux peints  en  noir  et  en  rouge,  en  nond)re  variahle  «1  i\v 
dilIVreutes  largeurs.  Le  spécimen  /?</.  Ki.'i  j)rés<Milr  un  large 
anneau  noir  .1  I  extrémité  antérienir  de  la  hampe  et  cpialn-  an- 
neaux d'um*  largeur  moindre  vers  le  miln'U,  également  peinis 
eu  noir,  avrr,  (pialre  cercles  hlancs  sur  chacim.  (!es  anneaux 
sont  sans  doute  dvs  manpies  de  propriétr. 

I^es  p)int(*s  sont  de  deux  catégories.  Celles  de  la  première 
sorte  ont  de  o^q.S  à  o^^iS  de  longueur  et  sont  faites  des  tiges 
hien  lisses  et  <  \  liii(lri<jut's  (11111  arhuste  on  d  un  arhre.  VMe^ 
sont  pins  légères  cjue  les  pointes  dr  la  deuxième  catégorie, 
faites  d  une  autre  sorte  de  lK)is,  rougeàtre,  j)lus  lourd  et  présen- 
tant (h's  aspérités  à  la  surface,  (les  dernières  pointes  sont  moins 
lonj^nes,  de  o'"  1 .3  à  o"  l  f)  seulement.  Toutes  les  pointes  nnl 
lune  des  extrémités  pointue,  laulre  arroiulie.  On  jmmiI  le> 
|)lacer  comme  on  le  désire,  soit  l'extrémité  pointue,  soit  l'ex- 
trémité ohtuse  dans  lecrenx  de  la  liam|)e.  Dans  le^  s(''pult lires. 
Il  plupart  <les  flerhes  étaient  dis|M)sées  de  la  première  de  ce» 
manières.  Sur  la  ////.  /6Vi,  on  voit  à  gauche  la  |K)int«»  isolée;  au 
milieu,  |)lacé(>  l'extrémité  |)ointiie  dans  la  haiii|X';  à  droite, 
lextniniti'ohtuse  gardée  et  lextrémit/'  pointue  lihre.  Cette  dis|M>- 
silion  avait  j)n>l)al)leinent  pour  hut  <h'  préserver  la  pointe  de» 
chocs,  etc.;  {x'ut-èlre  emplovait-on  aussi  la  ]M)int<*  obtuse  pour 


ARCHÉOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  731 

étourdir  de  petits  oiseaux  ou  de  petits  mammifères,  comme  le 
semble  prouver  une  flèche  exceptionnelle, y?^.  169  h,  qui  est 
faite  d'une  seule  pièce  de  bois,  sans  hampe  spéciale,  et  dont  la 
pointe  est  obtuse.  Cette  dernière  flèche  ne  pouvait  servir  que 
pour  étourdir  de  petits  animaux  par  le  choc.  Elle  est  pourvue 
de  ligatures  et  d'anneaux  peints  comme  les  autres  flèches;  son 
extrémité  postérieure  est  pourvue  d'une  encoche  et  porte  des 
traces  de  pennes. 

Le  petit  3ircfig.  169  ?,  de  o™6i5  de  longueur,  fut  rencontré 
près  d'un  cadavre  d'enfant.  Cet  arc  a  la  même  forme  et  est  de 
la  même  sorte  de  bois  que  les  grands  arcs.  La  corde  est  en 
laine.  Auprès  de  cet  enfant  se  trouvait  également  le  carquois 
fi(j.  169  s,  fait  de  la  peau  d'une  partie  du  cou  d'un  lama  ou 
d'une  vigogne.  La  peau  est  bien  grattée  et  débarrassée  de  sa 
laine.  Le  fond  du  carquois  est  fermé  par  une  couture,  dont  on 
voit  les  trous  dans  la  peau,  le  fil  ayant  disparu.  Le  carquois  est 
rempli  de  flèches  brisées,  afin  de  les  rendre  toutes  de  la  même 
longueur,  o™  4o  environ.  Elles  sont  de  la  même  sorte  que  celles 
que  nous  avons  décrites;  dans  leur  état  actuel,  elles  n'ont  pu 
servir  pour  tirer;  peut-être  les  a-t-on  brisées  pour  les  déposer 
dans  la  sépulture  de  l'enfant,  ou  plutôt  celui-ci  s'était-il  pendant 
sa  vie  servi  comme  de  jouet  de  ces  flèches  brisées.  La  corde 
qui  servait  à  attacher  le  carquois  au  cadavre  est  en  laine 
blanche. 

Pelles  en  bois.  —  Une  demi-douzaine  de  ces  pelles  font 
partie  de  la  collection  de  Calama  conservée  au  iNIusée  du  Vio- 
cadéro.  J'en  reproduis  ici  trois  spécimens,y?ry.  168  a  et  169  //,  o. 
Le  bois  dont  les  pelles  sont  faites  ressemble  à  celui  de  Yahjarroho. 
Elles  sont  toutes  très  usées  à  l'extrémité,  ce  qui  démontre  que 
ces  outils  sont  bien  des  pelles,  et  les  Indiens  du  haut  plateau 
de  la  Bolivie  se  servent  d'ailleurs  encore  aujourd'hui  de  pelles 
en  bois,  de  la  même  forme,  pour  labourer  la  terre.  La  largeur 
maximum  des  spécimens  de  Calama  est  de  o"*  120  à  o°*  10 j; 
l'épaisseur  de  la  lame,  de  o*"oi5  à  o'^oio.  Les  manches  sont 


7:i2  ANTinnTKS   DK  LA   HKMON   ANDINE. 

f^rossièromrnt  arrondis.  I.a  |M'lle  fi^.  i(iS  a  a  i"  lo  dt*  lon- 
;;in'iir,  dont  !«•  inaiiclie  o"  jy;  l«*  s|>«»ciineii  fuj.  KiU  n,  o^Sy, 
<l(Mit  If*  inaiicli(*  0"*!:^;  la  pfllt»  //</.  Ifif)  o,  o^.'x),  dont  \v 
iiiaii(-|i('  ()"'  i().  ijv  d(>rniiT  tlait  {)roi)al)i('iiHMit  prolongé  au 
iiiovt'ii  d'un  hàtoii,  qui  drvait  v  ôtre  attaché,  car  If  dos  du 
iiiaiirlir  est  aplati,  et  rcxtréinitr,  {M)urvuf>  d'une  incision  aniiu- 
iain*  rpn  d(*vait  s(*rvir  à  fixer  l.i   pitcf  lic  proloii<;('ni«'nt. 

I)«*u\  «le  ces  pt'llr»,  ont  été  tendues  j)ar  I  u.sa«;e,  mais  on  ii-s 
a  réparées  en  |)i'alKpiant  de  petits  trous  de  rlnupie  côté  de  la 
lente  et  e!i  les  reliant  ensuite.  Les  attaches  du  s|)écirnen 
//y.  IfiiS  a  sont  faites  avec  des  cordelettes  en  laine  d»'  lama 
noire,  dont  des  fra«;nients  restent  encore  dans  les  trous.  Par 
contre,  pour  rattach(>  <!•'  I.i  prllc  fi(j.  IdU  n,  on  a  cniploNé  un 
iil  iiirl.iihipie.  l'AideniiiMiit ,  nti  .iN.iit  continué  à  traNailler  avec 
la  pelli*  l(Mi;;temps  après  (pi  rjie  eut  été  réj)arée  d»*  cette  ma- 
nière, car  if  II!  a  lonné  un  j)etit  sillon  assez  j)roiond  dans  le 
hois.  Dans  ce  mIIoii  adhéraii'iil  des  fra^nienls  fort  owdés 
du  hl  niétalli(jue.  .le  les  ait  lai!  analyser  |)ar  MM.  Morin  treres. 
Voici  I  aiialvs(>,  (pii  porte  le  numéro  d  enrei^istreinent  '|.')8.'>3 
(3juill.l    i(j()8). 

Fer ...  Mo. 96  p.  100 

Oiydu  df  liT 1  ij.oi 

Cuivre n^ant. 

IMoml»  ...  ntant. 

Zinc néanl. 

KUin liront. 

C'est  doiK  1111  lii  (le  ier  certaineiiMMit  d(»rij;ine  euroj)éenne, 
car,  comme  on  le  .sait,  les  Indiens  à  l'epocpie  |)réhisj)anique 
Il  exploitaient  j)as  le  fer.  D'ailleurs,  à  ma  connais.sance,  ils  ne 
.sa>ai(Mit  non  plus  étirer  le  cuivre  |K>ur  en  lahriipier  du  fil. 
Contre  riiV})othè.se  de  l'ori^^ine  européenne  du  lil  de  fer  dont 
il  est  (|uestion,  on  |)ourrait  ohjecter  (pi  il  aurait  pu  être  lahri(pie 
de  fer  méléoricpie,  provenant  des  grands  météorites  (piOn  a 
découverts  dans  plusieurs  endnûts  du  DéstTt  dWtacama.  Mais 


ARCHEOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  733 

cette  provenance  n'est  pas  admissible ,  car  la  composition  chi- 
mique de  ces  météorites  est  différente  de  celle  du  fd  de  fer^'l 
Celui-ci  prouve  donc,  de  toute  évidence,  que  les  Indiens  de 
Calama  ont  continué  à  se  servir  du  cimetière  après  l'arrivée 
des  Espagnols. 

Comme  les  Indiens  de  la  Bolivie,  les  Chiriguanos  actuels 
emploient  des  pelles  en  bois  de  la  même  forme  que  celles  de 
Calama.  M.  Domenico  Del  Campana  (90,  pi.  vm,  fig.  i)  reproduit 
une  de  ces  pelles  des  Chiriguanos. 

Couteaux.  —  Lesficj.  168  h,  c  et  i^P/ représentent  deux 
de  ces  instruments  en  forme  de  couteau  que  nous  avons  déjà 
décrits  de  Morohuasi,  de  Sayate  et  de  Pucarâ  de  Rinconada. 
Ce  sont  peut-être  des  outils  d'agriculture,  comme  il  a  été  dit 
page  34o. 

Le  spécimenyï^.  168  i,  c  a  0^4  i5  de  longueur,  mesurée  en 
ligne  droite  entre  les  deux  points  extrêmes;  celui  reproduit 
Ji(j.  169  f,  o'^Syo.  La  lame  du  premier  de  ces  spécimens  a 
o"'o44  de  largeur  maximum  et  o'"o4o  d'épaisseur  maximum. 
La  section  transversale  de  la  «  lame  »  est  donc  presque  carrée. 
La  lame  du  second  spécimen  est  plus  mince,  o™o'i5  d'épais- 
seur maximum  sur  o"'oGo  de  largeur  maximum.  Naturelle- 
ment, aucune  de  ces  lames  n'est  tranchante ,  mais  toutes  deux 
sont  bien  pointues.  Les  boutons  terminant  les  manches  sont 
presque  carrés,  avec  les  arêtes  légèrement  arrondies.  Adhérant 
au  manche  de  lapièce^i^.  168b,  c,  se  trouve  un  morceau  d'étoile 
grossière  en  laine  de  lama  couleur  brun  clair  et  qui  doit  avoir 
servi  à  rendre  plus  doux  le  contact  avec  la  main.  Cela  indicjue 
que  ces  instruments  étaient  employés  pour  un  travail  particu- 
lièrement dur. 

''>  Voici  l'analyse  de  l'un  de  ces  mé-  Calrimn o.i3 

léoiilcs,  provenant  de  la  Lafjuna  de  Inii-  "  "  "".' "         '  r 

,  '  11^4  Pol.ISMUlU o.lb 

lac,  au  sud-ouest  du  Salar  de   Alarania  :  Pliosnlion' o-33 

ff «**•"'  I'   '""  Celte  analyse  a  été  laite  dans  le  labora- 

'^'"'^"^ '"'^  tolre  de  Bunsen  et  publiée  par  M.  I.  !)-.- 


Cobalt  . 


0.70 


Magnésium 0.22  nieyko  (118  bit,  p.  73). 


7:»'i  ANTinriTKS  ni    i  \   IlECION   wdine. 

(inociiETS  EN  BOIS.  —  Prescjiu*  tous  les  cadavres  de  Calaina 
avaient  auprès  dVux  un  ou  plusiiMirs  crochets  en  lx>is,  de  ia 
nH'Mue  Inniie  cpie  ceux  (|ue  nous  aNoiis  reiicoutrés  dans  toutes 
les  sépultures  de  la  (Jiiehr.ida  del  lOro  et  de  la  l*uua  de  .lujuv. 
La  //</.  170  en  re|)réseiile  (]uel(|ues  spécimens  provenant  de 
Oalania.  Pour  la  plupart,  on  a  cluiisi  des  morceaux  de  branches 
darhres  naturellement  courlw'es.  Une  seule  pièce  est  faite  d'une 
ti^e  droite  et  |)résente  maintenant  la  forme  d'un  arc,  à  c^use 
de  la  pression  à  laquelle  elle  a  été  soumise.  La  distance  entre 
l«»s  }N)intes  extrêmes  des  diverses  |)ièces  tr()uv<*es  à  Calama  esl 
de  n"  i'.\'}.  ;i  o^o.S.').  Les  cordes  en  laine  attachées  aux  crochets 
sont  pour  la  plupart  tressées  de  cordelettes  de  dillérentes  cou- 
if  m  s  :  iMtir.  Manc,  hrun  loncé,  brun  clair. 

.Nous  avons,  page  ^gS,  discuté  en  détail  la  destination  |)rf>- 
hable.  de  ces  curieux  crochets. 

DiNins  oiiiKis.  —  Fuj.  KiS  r.  Haton  en  bois  l)lanc,  proba- 
bleiniMit  i\ahi<iirnho,  de  o""u.>  de  lon«^iietir.  L'extrémité  su- 
périeure de  i'v  bâton  représi'ute  une  tête  humaine  a  lace  plate, 
où  les  veux  et  la  bouche  sont  indiipiés  au  moyen  d'incisions; 
le  nez  est  en  rehel.  I.fxtrémité  iidérieure  n'est  pas  cassée, 
ronnne  on  poin  r.iit  le  mure;  la  piècx»  est  donc  reproduite  sur 
la  li«;ure  dans  toute  sa  lon;;ueur  primitive.  Il  s'ajrit  |)eul-élre 
d  un  bâton  de  eonimandement. 

/'*//.  las  tj.  LoiiL^m*  pieci*  plate  en  b<us  blanc  a  ld)res 
droites,  de  o'j)!.)  de  lon^Mieur,  o^o'j.)  de  lar;;eur  maximum 
et  o"oo6  d'épaisseur.  Les  b»>rds  sont  léj^erement  arrondis  et 
bien  lisse»,  (iette  pièce  ressembir  |)arlaitement  à  celle  du  cime- 
tière (II'  Morohuasi,  reproduite  fuj.  7 à  a  v[  décrite  |)age  '.\^i.  Cv 
sont  très  probablenn-nl  des  outils  niiploNes  dans  le  métier  a 
tisser,  peut-étn'  pour  serrer  le  (il  de  l.i  IraiiM'  loixpul  a  «tr 
introduit  entre  les  (ils  de  la  chaîne. 

Iiij.  îff'J  h.  l'elil  balon  c\lindri(pie  de  o™j3  de  longueui'.  a 
extrémités  arrondies.  Près  de  l'une  des  extrémités  se  trouve  une 
incision  annul.iire.  Lmploi  inconnu. 


ARCHÉOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  735 

Fig.  169 d.  Pièce  mince,  en  bois  très  dur,  pointue.  Emploi 
inconnu. 

Fig.  169  e.  Petits  bâtons  en  bois,  de  0""  18  à  o'"  19  de  lon- 
gueur, et  dont  l'une  des  extrémités  est  perforée.  Huit  de  ces 
pièces  se  trouvaient  ensemble  dans  une  sépulture.  Leur  des- 
tination est  énigmatique. 

Fig.  169  (j,  r.  Deux  petites  tablettes  rectangulaires,  minces, 
bien  lisses.  La  première  est  de  o™  i3o  de  longueur  sur  o'°o55 
de  largeur;  la  seconde,  de  la  même  longueur  sur  o'^oSS  de 
largeur.  Près  de  l'un  de  leurs  bords,  ces  tablettes  présentent 
une  rangée  de  petits  trous.  La  première  de  ces  pièces  était 
entourée  d'une  ficelle  tressée  en  laine  de  lama  couleur  brun 
clair.  On  ne  saurait  dire  quel  a  été  femploi  de  ces  tablettes. 


Fi|^.  164.  —  Peigne  moderne,  en  bois,  fabriqué  par  les  Aymaras  du  sud  du  lac  Tilicaca. 

2/3  gr.  nat. 

Fig.  171  f.  Peigne  de  g"*  i55  de  longueur,  à  dents  en  bois 
blanc.  Les  dents  sont  disposées  entre  deux  pièces  de  bois 
renfermées  dans  un  tressaj^e  très  babilement  fait  avec  de  la 
ficelle  en  laine  de  lama.  Cette  ficelle  sépare  les  dents  en  même 
temps  que  le  tressage  les  retient  à  leur  place  entre  les  deux 
pièces  de  bois.  Les  dents  semblent  être  cassées  d'un  coté  de 
ces  pièces  et  ont  probablement  été  de  la  même  longueur  de  ce 
côté  que  de  l'autre,  comme  c'est  le  cas  pour  deux  peignes  très 
semblables,  provenant  de  grottes  funéraires  de  Casabindo  et 
reproduits  par  M.  Lehinann-iNitsclie  (210,  p.  34,35;  pi.  iv,  f  7,  g  5), 
ainsi  que  pour  deux  auties  peignes,  trouvés  par  M.  Erland  Nor- 


75r,  WTini  ITKS   I)K   LA    UKCIo.N    VMUNF 

(ifiiNkiold  269,  |>.  3o.  3i;  pi.  3.(Ig.  4.  i);  dans  des  grottes  sépulcrales 
de  la  \  allée  (r()Ha(liea,  au  lun'd  du  lar  Titicaca.  Les  Indiens 
aelufls  de  la  Hnli\ie  lahriquent  des  pei^ii«»s  d'aj)rès  la  même 
uielliode.  J'en  reproduis, y/y.  Kr^t,  un  spécimen  jM)ur  serxir  de 
comparaison.  Ce  |)ei«(ne,  de  lahrication  avmara,  lut  ac^piis 
p.ir  il  Missidii  à  ta  grande  ioire  de  Copacahana.  Il  <>st  lait 
e\act(*menl  <!••  la  même  manièn*  cpir  (ciin  du  <imelièn»  de 
(ialama.  Les  dents  en  l)ois  sont  placées  entre  deux  morceaux 
de  ro.seau  fendu,  enveloppés  d'un  tressage  en  Id  de  coton 
hieu  et  hianc.  formant  un  d«\ssin.  I)<*s  peignes  fal)ri(|ués  de  la 
même  manière  sont  «'galrment  en  usage  chez  des  trihus  habi- 
tant (Ml  rlehors  du  haut  plateau.  M.  .Nordenskiold  \2BA,  p.  398) 
nprnduit  nii  peigne  fait  d'après  la  même  métluKle,  des  Atsa- 
huaca.s  di*  la  région  du  Ilio  Tand)o|)ata.  dépendant  les  dentN 
de  ce  dernier  peigne  sont  moins  nond)reuses  et  l>eaucou|)  |)lus 
longues  (pie  celles  des  |)eignes  (pie  nous  venons  d(»  décrire. 

I''i(j.  I7"J  (.  \iguille  a  coudre,  de  o'"  1  .S()  de  longueur, 
poui'Nue  d  un  chas,  très  j)oinlue,  en  hois  noir  très  dur.  (iette 
aiguille  servait  à  attacher  r»'!i\eloj)pe  du  cadavre  décrit  plus 
h. ml  soiis  le  m"  4-  L'aiguille  l'sl  i(lenti(pie  à  celles  de  Savate, 
reproduites  y/*/.  1 '2 1  /. .  /  e|  «jecnles  |)age  ^98,  s<Milement  ces 
dernières  sont  plus  j)etites. 

l'ifj.  17'2  i',/.    Deux  lusaïol(>s  en  lK)is  dur. 

/''jf/.  ty'iij.  Ltui  en  hois,  de  o^o.)  de  hauteur,  ouverture 
ohlniigue,  creux  jus(|u'.i  une  profondeur  de  »»'"<» '|  ,  à  parois  el 
lond  minces. 

De  nomhreux  fragments  d'autres  ohjets  en  l)ois  provenant 
des  si'pullures  de  (ialaiiia  .sont  impo.ssihles  à  identifier  en  ce 
qui  concerne  |;i  tonne  d(\s  oJ)jets  dont  ces  fragments  ont  fait 
partie.  On  reconnaît  cependant  plusieurs  morceaux  de  hâtons 
à  fouiller,  semhlahles  a  ceux  (pie  nous  avons  décrits  d(»  Pucara 
de  ninconada,  pag»*  f>'|(),  et  (huit  un  spécimen  est  reproduit 
Juj.  I.'i?  b.  IMusieurs  autres  fragments  pro>iennenl  de  cuillères 
en  bois. 

Au  cours  de  ses  dernières  fouilles  a  Calama ,  M.  .Sénéchal  de  la 


ARCHEOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  737 

Grange  a  trouvé,  dans  une  sépulture,  une  trompe  en  bois  d'en- 
viron o°8o  de  longueur,  affectant  la  forme  d'un  olifant. 

Une  autre  trouvaille  intéressante  de  ces  secondes  fouilles  est 
une  sorte  de  chapeau  ou  coiffure  composée  de  petits  morceaux 
de  bois  plats  ayant  des  encoches  à  une  de  leurs  extrémités, 
qui  permettaient  de  les  réunir  en  forme  de  cône.  A  cette  coif- 
fure adhéraient  encore  des  plumes  roses  de  flamant. 

Une  statuette  en  bois,  de  o"'  20  de  hauteur,  ressemble  à  la 
figure  sculptée  sur  la  spatule  reproduite  y?^.  173.  Cette  sta- 
tuette a  une  main  placée  sur  le  ventre  et  l'autre  sur  le  dos. 

Des  fouilles  de  1906  proviennent  aussi  de  petits  récipients 
carrés,  taillés  d'une  seule  pièce  de  bois  et  divisés  en  plusieurs 
compartiments.  M.  Thomas  Evvbank  (125,  pi.  x,  Hg.  G)  reproduit 
un  objet  semblable,  provenant  d'Arica.  Au  Pérou,  on  a  fré- 
quemment trouvé  de  ces  petits  récipients,  mais  en  terre  cuite. 
Ce  sont  des  boîtes  à  fard,  comme  le  démontre  un  spécimen 
mentionné  par  M.  L.  Wittmack  (380).  Cette  petite  boîte,  pro- 
venant d'une  sépulture  d'Ancon,  avait  quatre  divisions,  toutes 
remplies  d'une  pâte  (^urucû)  du  fruit  de  Bixa  Orellana,  Lin., 
duquel,  comme  on  le  sait,  se  servent  encore  de  nombreuses 
tribus  indiennes  pour  se  peindre  la  face  et  le  corps.  La  boîte 
était  fermée  par  un  morceau  d'étoffe  attaché  avec  une  licelle. 

En  dehors  des  armes  et  des  outils  de  travail  et  ustensiles  de; 
ménage  que  nous  venons  de  décrire,  les  sépultures  de  Calama 
ont  fourni  d'autres  objets  en  bois,  d'un  emploi  problématique, 
sculptés  avec  un  soin  et  une  imagination  artistique  assez  re- 
marquables. Ces  œuvres  des  sculpteurs  du  Désert  d'Atacama 
se  retrouvent  toutes  dans  les  grottes  funéraires  de  la  Puua  (!<; 
Jujuy.  Ces  objets,  si  compliqués  et  en  même  temps  si  res- 
semblants, constituent  l'une  des  meilleures  preuves  cl*'  l'nnllc 
ethnographique  de  ces  deux  régions  et  indiquent  (pie  la  Puna 
(le  Jujuy  fut  jadis  habitée  par  des  Atacamas,  comme  le  D('\sert 
d'Atacama.  Ces  pièces  consistent  en  de  petites  tablettes  sculp- 
tées, en  tubes  sculptés  contenant  des  épines  et  en  certains 


758  wiioniKs  m:  i.\  ntmofi  andine. 

outils  avant  la  forme  de  spatuir  avrr  d«\s  Hj^iires  sculptées  au 
bout  (in  manche. 

IMu.KTTKS  SCLIJ'TKKS.  —  Lt'S  /ay.  1/1  a  v[  17^2  a,  a  n-piè- 
Nriilnil  (jru\  fl«*  rrs  tablettes.  La  première  est  faite  de  l>ois  dur, 
iXnlqnrntlm  probablement;  elle  a  o"  i  'i  de  lonj^Mieur,  V  compris 
le  mancli)',  el  o^o.î  de  lar«;eur.  La  dépression  rectan«;ulain' 
de  celte  tablette  est  le«(èrenient  concave  el  le  dos  montre  une 
coiiNcxité  cfirrespondante.  Le  manche  représente  une  tète  de 
condor  sculpté»»  a\ec  beaucoup  de  naturel.  L'autre  tablette, 
en  lw)is  noir  très  dur,  se  Noit  //y.  172  a,  a  des  deux  côtés;  elle 
a  o"*  12.)  de  Ijuij^ueur  totale  et  o°*o'|o  de  lar«;eur.  La  dépres- 
sion rectan«;ulaire  a  o^oG.H  de  lonj^ueur  sur  o""OQ2  de  lar- 
f;eur.  Une  partie  dr  l.i  l.d)lette  est  detruil»-  el  des  éclats  se  sont 
détachés  sur  !••  (It\.iiil  des  dru\  ligures  servant  de  m. niche. 
(!elles-ci  repré.sentent  des  personnaj^es  monstrueux  avec  un 
museau  de  chien  tombant  sur  la  poiliine.  Les  deux  têtes  ont 
des  oreilles  diri^^èes  vers  le  haut;  l'une  ;i  iiiii>  corne  sur  le 
Inuit,  l'autre  a  du  é«;alement  avoir  un«'  corne,  mais  elle  est 
sans  doute  tombée  avec  une  jiartie  de  la  fac<».  Les  bras  n\s- 
seinhlenl  a  des  bras  humains;  ils  .sont  séparés  du  corps  par  des 
fentes.  Les  deux  personnalises  ont  de  l.iri;e>  ciintures  ornées  de 
j^reccjues.  Le  bord  latéral  de  l.i  tabh'lle.  (|ui  est  entier,  j)résente 
au  milieu  une  p(»tite  dépression  reclani^ulaire;  l'autre  lM)rd 
a\ai(  probablement  une  dépression  semblable.  Dans  la  collec- 
tinii  donnée  au  Musée  de  Monaco,  d  v  a  une  troisième  tablette 
d(Mil  le  manche  représente  un  personnaj;e  monstrueux.  En 
décrivant  paj;e  6.^1  une  de  ces  tablettes,  provenant  d<*  l'ucani 
(Il  liinconada,  j'ai  énuméré  tous  l»s  spécimens  connus  et  j'ai 
rendu  (  nm|)te  de  leur  distribution  ^éo^rajihicpie  depuis  le  Bas- 
IVroii  jus(prà  la  province  Av  S;\u  luan,  dans  la  République 
Arj;;entine.  J'v  ai  parlé  aussi  des  sup|)ositions  émises  en  ce  cpii 
coiicrrne  l'emploi  de  ces  l.d)letteH. 

Tl  BK8  SCULPTÉS  CONTKN\NT  DBS  ^.PINKS.  Un  He  CCS  lllbes 


ARCHEOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  739 

est  reproduit,  vu  de  face  et  de  profd,^?^.  17i  d,  e.  11  est  fait 
d'une  seule  pièce  de  bois  ressemblant  à  celui  du  cedro  [Cedrela 
Lrasihensis,  Jiiss.),  qui  est  employé,  comme  nous  l'avons  déjà 
dit,  pour  un  grand  nombre  d'objets  de  la  Puna  de  bijuv.  Le 
tube,  d'une  longueur  de  o'"  176,  est  percé  d'une  extrémité  à 
l'autre  d'un  canal  cylindrique  de  o"oo5  de  diamètre  en  liant, 
diminnant  jusqu'à  o"'oo/4  en  bas.  Le  tiers  supérieur  du  tube 
est  plus  large  que  le  reste;  cette  partie  a  la  forme  d'un  cylindnî 
à  surface  incurvée.  Au-dessous  est  sculpté  un  personnage  à  tête 
monstrueuse  :  grandes  oreilles  et  grand  museau.  Le  corps  a  la 
forme  humaine;  les  bras  sont  séparés  du  corps  par  des  fentes; 
les  jambes  manquent.  Dans  la  partie  supérieure  du  tube  est 
placé  un  petit  paquet  d'épines  de  cactus,  dont  les  extrémités 
non  pointues  étaient,  lorsque  la  pièce  fut  trouvée,  attachées 
ensemble  au  moyen  d'un  fil  de  boyau.  Cette  ligature  a  été 
défaite,  de  sorte  que  la  figure  montre  les  épines  séparées,  dé- 
passant l'ouverture  du  tube.  Quelques-unes  des  épines  gardent 
encore  le  petit  corps  discoïde  qui  reste  toujours  au  bout  de 
l'épine  de  cactus  quand  on  l'arrache  de  la  tige,  d'autres  ne 
font  pas  conservé.  Ce  tube  se  trouvait  enveloppé  dans  un  mor- 
ceau d'étoffe  ficelé  au  moyen  d'une  cordelette  en  laine  et  placé 
entre  les  vêtements  d'un  cadavre. 

Les  fouilles  à  Calama,  en  igoô,  donnèrent  une  pièce  ana- 
logue à  celle  que  nous  venons  de  décrire,  et  qui  présente  le 
même  personnage  monstrueux,  mais  représenté  dans  la  posi- 
tion assise.  Cette  pièce  est  conservée  au  Musée  d'ethnographie 
de  Monaco.  Un  autre  spécimen,  très  semblable,  provenant 
d'une  sépulture  de  Chiuchiu,  est  reproduit  fuj.  17 â  a  et 
décrit  page  769. 

Un  tube  de  la  même  catégorie,  mais  beaucoup  plus  sim])le, 
sans  ligure  sculptée,  reproduit //</.  171  c,  a  été  exhumé  à  Ca- 
lama. Dans  cette  pièce,  la  partie  supérieure  seulement,  la  phis 
large,  est  en  bois  (ïahjarrobo,  semble-t-il;  la  partie  inférieure 
est  un  tube  plus  étroit,  formé  par  une  portion  du  radius  d'un 
pétrel  géant,  introduit  dans  le  tube  en  bois.  Ce  dernier  a  o"'0  7'i 


7'iO  ANTIQl  ITES   I)K  LA   RECilON    \M»I\K. 

cl«'  lonf^iieur  pI  1«*  tiilx»  en  os  o"  i38;  la  pièce  complète,  lorscpu* 
l<*s  cl»*u.\  tiib«'s  son!  l'iiilMïifès  l'uii  dans  l'autre,  a  une  lon«;ueur 
de  0*165.  La  ix»rrf)ration  de  la  partie  en  lx>is  présente  une 
section  ohlon'MH*,  d»-  la  même  form»*  et  d»*  la  mèm«'  jrrandrnr 
mw  Tos  (Hii  doit  \  entrer.  Lrxtrémité  du  tube  en  os  pré>ente 
des  marques  fini  jxMivrnt  avoir  été  faites  avec  les  dents  d'une 
ix'rsonne  (jni  aurait  «ii  Ir  tuhe  dans  la  1k)ucIu*. 

I)rs  tul>es  srulj)tés  semhlahlrs  contenant  di's  pa(|uets  d'épines 
de  cactus  lùuil  «li'  trouvés  que  dans  le  Désrrt  d'Ntacama, 
dans  la  Puna  de  Atacaina  et  dans  la  Puna  de  Jujuy,  excejjlé 
deux  ^pécimi-ns  qui  ont  été  décrits  comme  provenant  de  la 
Vallée  de  VocaNii.  (ies  ohjel^  jxMivent  donc  être  considén's 
comme  caracl<'risll(|ues  de  rarcln'olo«(ie  de  la  ré«(ion  des  an- 
ciens .Atacamas.  \oicl  les  spécimens  (pii  ont  rU'  publiés  juscpi'à 
présent.  \l.  I.»liiii.irm-Nitsclie  (210:  p.  10,  a3  el  a8:  pi.  11,  a4.  a5,  î6: 
III.  3i;iv.  A  6)  décrit,  sous  la  dénomination  (Yal/ilvlcms  ou  escan- 
firadiirrs,  trois  de  ces  tubes  de  Santa  (iataliiKi.  un  de  Sanjuan- 
mavo  et  un  de  (iasabindo.  M.  And)rosetti  28.  |».  la  ri  wiiv..  |»l.  n 
reproduit  les  |)ièc<«s  publiées  par  M.  Lebmann-Nitscbe  et  v 
ajoute  un  spé(  imen  (I Wntola^asla  de  la  Sierra  partie  sud  de  la 
Puna  «le  \tacama),  un  autre  de  Santa  Maria  <»t  un  troisième 
d.\inaicba.  I  unies  ces  pièces  .sont  send)lables  <piant  à  la  lorme 
j;énérale  «1  a  l.i  ptrloration;  ileiu  spécimens  de  Santa  (iatalina 
el  ciliii  (!»•  .S;ii)|ii;iiimavo  couserveut  encore  leurs  pacpiels 
depines,  comme  les  nôtres  d(*  (ialaina  et  de  (iliiuchiu.  Il  est 
donc  liors  de  doute  (lue  tous  ces  tubes  ont  contenu  des  éj)ines 
de  cactus,  L»'s  lij^ures  sculptét's  dillerent;  1  un  des  tubes  de 
Santa  (iatalina  n'a  pas  de  sculpture,  il  ressemble  à  celui  de 
(ialama  y/y.  ///  r,  a\ec  ctllr  (bllV-rence  (pi'il  est  fait  (l'une 
seule  pièce  en  lM>is,  au  lieu  détre  coin|)osé  d'un  tul>e  en  Ixiis 
et  d  un  auln'  en  os,  comme  ce  diTuier.  Deux  s|M'*ciniens  de 
Santa  (iatalina  montrent  ries  |M*rsoiniap>s  monstrueux  tout  à 
fait  stMublables  à  ceux  de  (lalama,  //«/.  ///  d.  r,  et  de  (lliiu- 
chiu.  La  lij^Mire  s<idpté«'  sur  le  tuU»  de  (iasabindo  est  incom- 
plète el  il  est  ini|)o.sbible  de  l.i  rei  oim.iîlre,  de  même  cpie  celle 


ARCHEOLOGIE  DU  DESERT  D'ATACAMA.  741 

du  spécimen  d'Amaicha,  dont  il  ne  reste  qu'un  fragment.  La 
pièce  d'Antofagasta  de  la  Sierra  représente  un  Indien  assis 
tenant  en  mains  une  hache.  Enfin  les  tuhes  de  Sanjuanmayo 
et  de  Santa  Maria  sont  ornés  de  figures  sculptées  de  quadru- 
pèdes ressemblant  à  des  pumas;  celui  de  Santa  Maria  présente 
on  outre,  du  côté  opposé  à  la  figure  de  puma,  une  figure  hu- 
maine entière,  étendue  de  dos  sur  le  lube.  Dans  la  collection 
Zavaleta,  à  Berlin,  il  y  a  un  tube  entièrement  fait  d'un  morceau 
d  os  et  ayant  les  mêmes  dimensions  et  la  même  forme  que  les 
tubes  en  bois  :  la  partie  large  en  cylindre  à  surface  incurvée, 
et  la  partie  étroite  en  tube  droit  et  mince.  D'un  côté  de  cette 
pièce  est  esquissée  en  relief  une  ligure  rudimentaire,  peut-être 
anthropomorphe;  de  l'autre  côté,  un  caïman  ou  lézard  est 
sculpté  dans  fos  avec  beaucoup  de  naturel.  En  outre,  la  pièce 
porte  comme  décor  plusieurs  cercles  à  point  central  gravés, 
semblables  à  ceux  du  topo  ficj.  13  a,  et  autour  de  la  partie 
étroite  est  enroulé  un  ruban  en  cuivre  laminé.  Cette  pièce, 
cataloguée  au  Musée  de  Berlin  sous  le  n**  V.  C.  4583,  provient 
de  Luracatao,  situé  sur  la  frontière  de  la  Puna  de  Atacama  et 
du  département  de  Molinos  (Vallée  Calchaquie). 

La  destination  de  ces  tubes,  d'un  décor  tout  spécial,  et  de 
leurs  paquets  d'épines  est  énigmatique.  Les  épines  n'ont  pu 
servir  d'aiguilles  ou  d'épingles;  elles  sont  trop  faibles  pour  cet 
emploi.  Si  les  tubes  avaient  été  de  simples  étuis  destinés  à  con- 
tenir celles-ci ,  ils  n'auraient  pas  été  perforés  d'un  bout  à  l'autre  ; 
le  creux  aurait  eu  seulement  la  longueur  suffisante  pour  faire 
entrer  les  épines.  De  plus,  les  paquets  d'épines  sont  liés  d'une 
manière  qui  démontre  que  cette  ligature  devait  être  définitive 
et  qu'on  devait  se  servir  du  paquet  entier,  sans  l'ouvrir.  D'ail- 
leurs, s'il  s'agissait  d'aiguilles  à  coudre,  elles  auraient  dû  être 
pourvues  d'un  chas  comme  les  aiguilles  en  bois  que  nous 
avons  décrites;  les  épines  de  cactus  avec  le  corps  discoïde  ne 
pourraient  jamais  servir  d'aiguilles  à  coudre.  Seraient-ce  des 
aiguilles  à  tatouage.^  Plusieurs  tribus  du  Chaco  et  du  Brésil 
se  servent  en  effet  d'épines  de  cactus  pour  se  tatouer;  mais  si, 

n.  A8 


742  ANTinriTKS   hl     I   \    Kh(.lU.\   AM>I.Nh. 

comme  il  me  semble,  les  paquets  étaient  liés  (l'iiiie  façon  per- 
manente, ce  n'est  pas  jHnir  le  tatuuaj^e  que  les  épines  ont  été 
employées  :  il  n'en  fiiiil  |X)iir  rrttr  opération  (pi  un»'  srulr  à  la 
lois.  Knlin,  iMUircjuoi  uirllrr  U's  éj)inrs  a  tatouer  dans  un  IuIm- 
«1  iMiii  pas  dans  un  étui  ayant  un  fond.' 

\I.  Lrlimann-Nitsche  (210.  |».  io)a  iorniulé  um  li\|Kjlliès<'  sur 
l'usaj^e  de  ces  paquets  d'épines  ri  mu  Inirs  ^^aines  «mi  l)ois. 
D'après  lui,  les  épines  auraient  été  employées  pour  srarilier  la 
i)eau,  et  les  tubes  auraient  servi  ;i  |)niii|M'r  le  sanj;  à  l'endroit 
scarilié. 

T. a  srnrillralion  lait  parlu-  des  operalions  inédirales  pra- 
ti(piées  elle/,  beaucoup  de  tribus  indiennes,  aussi  bien  dans 
r\niéri(ju»'  du  Sud  cjue  dans  rAuiéricjue  du  Nord.  Suivant  Lo- 
zano(219.  |».  97),  les  «  médecins  »  des  Lules  (Tonocotés)du  (ibaro 
suçait'ut  le  sang  des  malades,  en  tenant  iirn'  |nMnle  <le  flecln" 
dans  la  bourbe.  L'opération  aebevée,  \v  <•  médecin  •  montrait 
la  |)oinle  de  Herbe  vu  disant  au  malade  (pu!  l'aNait  extraite 
de  la  blessure.  La  tbéorie  de  M.  Lebniami-Nitscbe  n'est  donr 
pas  invraisend)lal)le,  l)i«'n  (pie  sa  certitude  ne  soit  pas  sulli- 
samment  prouvée.  Ce  (pii  m'étoiuie  dans  I  argumentation  de 
M.  Lelunann-Nitscbe,  c'est  i|imI  \eul  voir  des  «  vampires  •  dans 
les  iHTsonnages  monstrueux  des  deux  tulx>s  de  Santa  (^atalina, 
send)lables  à  ceuxde  Calamai't  de  (ibiucbiii,  il  donne  ce  lait  à 
l'appui  de  sa  ibéorie  sur  ri'iiij)l(ii  de  ces  tub«'s  jK>ur  |)omjM'r 
bî  sang.  Ces  personnages  ont  tous  un  corps  bumain,  et,  d  après 
ce  cpie  je  pms  vou',  leurs  tètes  ont  très  peu  de  ressend)lance 
avec  les  vampires.  Dailleurs,  les  autres  sjM'cimens,  ornés  de 
pumas,  etc.,  ne  confirment  |)as  rbNj>otbésc  de  Ttruiploi  de  ct*s 
tubes  |)our  sucer  le  sang. 

Il  faut  tenir  <  (>n)|)te  (b>  ce  cpie  la  scarification  n'avait  |)as 
loujours  un  but  médical.  IVapres  Lo/.ano  (221. 1.  p.  16),  les  In- 
diens d(>  Santiago  del  Lstero  se  .saignaiiMit  lors  de  la  mort  d'un 
parent.  L<»s  anciens  Mexicains  se  picpiaient  les  oreilles  et  la 
langue  avec  cbvs  épines  d  agav«*  ihitit:h ,  pour  ollrir  en  sacrilite 
aux  dieux    les    gouttes  de   sang  qui  n>staient  a  la   jKtinte  de 


ARCHEOLOGIE  DU  DESERT  D'ATACAMA.  7'i;i 

l'épine.  Ces  hiiitzli  étaient  conservés  d'une  manière  spéciale  : 
trois  épines  alignées  étaient  plantées  dans  une  quatrième  et 
la  pointe  de  cette  dernière  était  introduite  dans  une  balle  de 
paille  d'une  certaine  forme,  nommée  zaca-tapayol IL  Les  luiitzli 
et  les  zacatapayolli  sont  ùf^urés  dans  plusieurs  des  codices  mexi- 
cains, et  Sahaoun  (320,  i,  p.  21 3)  décrit  ces  sacrifices  de  santr 
extrait  au  moyen  de  piqûres  laites  avec  des  épines  d'agave.  Si 
les  paquets  d'épines  de  cactus  décrits  plus  haut  sont  des  instru- 
ments pour  scarifier,  il  se  pourrait  que  cette  scarification  ait 
eu  un  but  religieux  aussi  bien  que  médical. 

Quoi  qu'il  en  soit,  aucune  de  ces  solutions  ne  dépasse  les 
limites  d'une  simple  hypothèse;  nous  n'avons  pas  en  effet  de 
documents  pour  pouvoir  définir  avec  quelque  certitude  fusage 
de  ces  tubes  sculptés. 

Spatule  sculptée.  —  A  sa  deuxième  visite  à  Calama, 
M.  Sénéchal  de  la  Grange  a  trouvé  dans  une  sépulture  une 
sorte  de  spatule  en  bois  noir,  conservée  au  Musée  de  Monaco 
et  reproduite  de  face  et  de  dos  fi(j.  173.  Elle  a  o""  26  de  lon- 
gueur. A  fextrémité  supérieure  est  sculptée  une  figure  hu- 
maine, coiffée  d'un  bonnet  dont  la  partie  postérieure  retombe 
sur  le  dos.  Les  yeux  sont  formés  par  des  pierres  verdatres, 
cylindriques,  incrustées  dans  le  bois,  mais  celle  de  fœil  gauche 
est  tombée.  Seule  celle  de  fœil  droit  reste;  elle  est  perforée  au 
milieu,  le  trou  représentant  la  pupille.  Cet  art  de  décorer  les 
objets  en  bois  avec  des  pierres  incrustées  était  commun  aux 
anciens  habitants  de  Calama  et  à  ceux  de  la  Puna  de  Jujuy, 
comme  le  démontre  une  tablette  rectangulaire  provenant  de 
Santa  Catalina  et  reproduite  par  M.  Lehmann-Nitsche  (210,  p.  8, 
pl.  11,18).  Les  oreilles  du  personnage  de  la  spatule  sont  repré- 
sentées comme  étant  perforées  et  traversées  horizontalement 
par  un  morceau  rectangulaire  de  bois  qui  n'est  pas  visible  sur 
la  photographie.  L'homme  est  vêtu  de  deux  tuniques,  fune 
plus  longue  que  l'autre,  et  autour  de  ses  épaules  est  attaché 
un  autre  vêtement,  probablement  un  poncho  roulé  de  la  ma- 
is. 


744  ANTIQIITES  DE  LA   RKGION   ANDINE. 

nière  en  usaj^e  chez  les  Indiens  actuels,  quand  ils  v  envelopjxMit 
des  objets  jK)ur  les  porter. 

(iette  |)ier«Tonlril)ue  à  un  haut  de^^re  à  démontrer  l'analof^ie 
d«*s  Irouv.iilles  de  (ial.mia  avec  celles  de  la  Puiia  de  Jujuv. 
MM.  Lehniann  .Nilsclie  210.  p.  a;,  pi.  i\.  a  a"  et  And)ro.srlli  23. 
p.  a;)  re|)roduisent  et  décrivent  une  spatule  très  semblable  pro- 
venant de  (iasabindo".  Elle  est  presqu»'  de  la  même  grandeur, 
et  à  peu  près  de  la  même  forint'  (jin'  le  spécimen  que  nous 
avons  décrit;  .seulement,  au  liiii  d  im  personnaj^e  sculj)té,  elle 
•  Ml  j)rést'nte  deux,  enlacés  comme  les  jumeaux  siamois  et  dont 
les  coilîureN  diflerent  de  notre  spécimen.  Par  contre,  des  coif- 
fures .send)lables  à  cr'lle  de  cettr  dernière  se  trouvent  sur  la 
léle  des  pi-r.sonnaf^es  sculptés  qui  .ser\ent  de  manches  à  unr 
labN'It»'  rn  i)ois  provenant  dr  Itinconada,  décrite  et  n*produili' 
pu    \I.    \iid)rosetli  '23.  p.  7b). 

Cloches  en  bois.  —  Ces  <  loc  hes  .sont  peut-être  les  pièces  les 
plus  remarcjuables  de  (lalaina.  M.  S^Miéchai  de  la  Gran«;e  «»n 
a  trouvé  une  dans  ses  premières  lojiillrs  r[  trois  autres  a  .sa 
deuxit'ine  visite.  La  première  est  rej)ri  .sent«*e  dans  (jualre  |M»si- 
lions  diirérentes,  //V/.  175.  Klle  se  trouvait  parmi  les  j)oleries 
(|ni  acc(Mnpa^naient  un  cadavre  dans  .sa  sépulture.  (!ette  doclu' 
a  o"  i()o  de  hauteur;  son  ouverture  v\  sa  face  suj>érieun"  ont 
la  lorme  d'ellipses  dont  les  ax«*s  lon<;itudinau\  «t  transversaux 
ont  resj)ectivemenf  :  pour  l'ouverture,  o"  'àSo  et  o"o93;  |)our 
la  face  supérieure,  o'"  oc).')  rt  ()"'()(]>.  I^a  cloche  est  faite  d  un 
bois  fibreux  et  lé^'er,  de  couirur  brun  Iniiré,  |)eut-être  du  bois 
de  Crdrvlti.  iy«'xlerieur  est  |)nli,  parlailrnienl  lisse;  mais  a  1  in- 
térieur on  voit  les  traces  de  linstruinent  (pii  a  .servi  à  creu.ser, 
•'I  (pii  était  une  .sort»' (If  j)iiiin.  priit-être  en  |)ierre;  toutefois 
\\  \\\'  ^a^^il  pas  d  un  instrument  m  Inmie  de  coutiMii  «î  lon^' 
tranchant,  «-oinin»'  !»•  démontrent  clairement  les  traces.  Les 
parois  de  la  cloche  sont  remarcjuables  parla  rej^ularite  de  hur 

<*'  M.    A>nhnt»cUi    donnr   rrUc    pièi-c         nad« .    I«n«ii>  qiM> ,  d'apiV%   M.  I^hmann 
eommr   provenant    de    Piiram  Hr    nin«-rv  Nil»rhf.  rlle  «  i^té  trouvée  à  CaMbinHo. 


ARCHÉOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  745 

épaisseur,  qui  est  sur  les  côtés  larges  de  0°"  oo3 ,  et  augmente, 
vers  le  haut,  jusqu'à  o'^ooS;  sur  les  arêtes  latérales  de  la 
cloche ,  l'épaisseur  est  de  o"'  o  1  o  à  o"'  o  1 1 ,  et  celle  de  la  face 
supérieure,  de  o"*  oi5.  Dans  cette  face  supérieure,  il  y  a  deux 
trous  rectangulaires  dont  la  position  se  voit  sur  la  figure  dé- 
signée b.  Sur  les  côtés,  au-dessous  de  ces  trous,  on  remarque 
deux  autres  petites  perforations  de  o"^  oo4  de  diamèlre,  visibles 
sur  les  figures  b  et  d.  Les  grands  trous  aussi  bien  que  les  petits 
ont  dû  servir  pour  fixer  le  battant  et  la  corde  au  moyen  de 
laquelle  la  cloche  était  suspendue.  La  cloche  a  été  fendue  près 
du  bord,  d'un  côté,  comme  on  le  voit  sur  la  figure  b  à  gauche, 
et  la  fente  a  été  refermée  probablement  au  moyen  de  ficelles; 
les  petits  trous  où  l'on  a  fait  passer  ces  ficelles  sont  visibles 
sur  la  figure,  deux  de  chaque  côté  de  la  fente.  Les  trois  autres 
cloches  sont  identiques  à  cette  première  et  ont  presque  les 
mêmes  dimensions. 

Comme  il  a  été  dit  page  6  i  4,  le  D'  Uhle  a  trouvé  dans  les 
grottes  funéraires  aux  environs  de  Casabindo,  dans  la  Puna 
de  Jujuy,  deux  cloches  en  bois  de  la  même  forme  que  celles 
que  nous  venons  de  décrire.  Ces  spécimens  et  ceux  de  Calama 
sont  les  seules  cloclies  en  bois  connues  de  TAinérique  du  Sud, 
et  les  trouvailles  de  ces  objets  si  spéciaux  et  dans  le  Désert  d'Al- 
tacama  et  dans  la  Puna  de  lujuy  démontrent  d'une  manière 
positive  que  le  même  peuple  habitait  jadis  ces  deux  régions. 

Des  cloches  en  bois  sont  encore,  de  nos  jours,  en  usage  chez 
des  peuples  sauvages  d'autres  parties  du  monde;  par  exemple, 
les  Niam-Niams  de  l'Afrique  en  ont,  pourvues  de  battants. 

Il  est  étonnant  qu'on  n'ait  pas  découvert  dans  les  sépultures 
de  Calama  les  instruments  qui  ont  servi  à  travailler  tous  ces 
objets  en  bois,  dont  quelques-uns,  surtout  les  cloches,  sont 
fort  profondément  creusés,  et  d'autres  constituent  des  œuvres 
très  compliquées  de  sculpture.  On  n'a  pas  trouvé,  non  plus, 
dans  le  cimetière,  d'outils  en  cuivre  pouvant  avoir  servi  à  tra- 
vailler le  bois.  Il  faut  donc  supposer  que  les   menuisiers  et 


7^6  ANTIQl  ITKS  DK  LA   RKfilON  ANDINR. 

Ipssriilptriirsd**  (ialaina  s«»  sont  servis  dinstniincnts  en  pierre. 
Il  est  surprenant  (piils  aient  pu  faire  ce  qu'ils  ont  fait  avec 
des  outils  primitifs,  |i|s  (jue  des  morceaux  <h'  sil«'\  «m  (f'(»j)si- 
(liiMiiir. 

Masoii.  k>  iiois,  —  Au  (ouFbde  ses  fouilles  de  lyo.),  M.  S«»- 
nf^'clial  de  la  Graiij^e  a  trouvé,  dans  une  s«''pulture,  un  masque 
en  Imis  parfaitement  adaptable  à  la  face  d'uii  jimiime,  iMUirvu 
(l'un  Ihiil;  riiiiM'.iii  rt  ayant  des  trous  pour  les  yeux.  D'autres 
petits  trous  ser\«'nt  à  fixer  la  cordelette  avec  lacpielle  on  alla- 
cliait  le  mas^pie  à  la  tète.  Le  mas(|ue  a  une  certaine  ressem- 
blance avec  la  fif^ure  monstrueuse  sculptée  sur  les  tubes  con- 
t(*nant  <fes  ••j)ines  de  cactus  (pie  nous  \eiions  de  décrire.  (!rtt«' 
pièce  fut  trouvée  auprès  d  iiii  cada\re,  mais  en  deliors  des 
vêtements  qui  I  <'ii\('lop|)aient. 

N'ayant  pas  nu  cri  luléressant  objet,  (pii  est  conservé  au 
Musée  (If  Monaco,  je  donne  cette  descrij)li<ni  (raj)rès  les  i*en- 
sei«^nenu'nls  (pu*  iii'rn  .1  fournis  M.  Sénéclial  dr  la  (îran«;e. 

Calebasses.  —  I^es  sépultures  dr  (ialania  ont  fourni  un 
^rand  nond)re  de  calebasses  coupées  par  le  milieu  et  servant  de 
récipients.  Il  v  en  avait  dr  |>lusieurs  «;;randeui*s  et  de  divenw's 
Iniiiits.  siiriniil  (lis  spliéricpies  rt  des  i)\riformes.  Mais  toutes 
ces  calebasses  pn>\  Il  iiuiMil ,  selon  M.  .Iul(*s  Poissnu,  de  la  même 
esjxMi"  (le  (•u(url)ilacée,  celle  (pu  a  fourni  «'i^alement  les  cale- 
bas.ses  de  Morobuasi,  de  Tasiil  cl  de  PucarA  de  Hinconada. 

Plusieurs  spécimens,  dont  (piel(pii>s-uns  sont  repHubiits 
//(y.  I /(>  el  1/?,  montrent  d«'s  dessins  coinpli(pn*s,  exi'cuté.N  à 
la  pyroj^ravure.  (!es  dessins  ne  présentent  pas  Ix'aucoup  d'ana- 
logie avec  ceux  des  calebasses  pvn)j;ravées  de  Tasiil,  n'pro- 
duites//y.  8â ,  mais  certains  ornements  de  calebassi's  de  (ialama, 
cdimne  celui  ipii  es|  <  oinposé  de  S  coucbés,  s«*  retrouxent  sur 
des  calebasse>  ^'ia\ee.s  |)ro\enanl  d'Vrica  et  dont  une  est  n»pro- 
duite  par  \IM.  Slilbel  et  Heiss  340.  1.  pi  iT».  n^v  19  .  (]et  ornement 
se  retrouve,  également  sur  d<'s  calebassi's  de  la  Pnna  de  Jnjuv, 


ARCHÉOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  ikl 

suivant  les  figures  publiées  par  MM.  Ambrosetti  (23,  p.  7G-78)  et 
Lehmann-Nitsche  (210,  p.  47).  Les  calebasses  de  Calamay?<y.  176 
a,  c  présentent  une  rangée  d'oiseaux  gravés  au-dessous  de  la 
bordure.  Un  décor  analogue  se  trouve  sur  une  calebasse  pyro- 
gravée  de  Rinconada,  reproduite  par  M.  Ambrosetti  (23,  p.  72), 
mais  dans  cette  dernière  pièce  on  ne  voit  que  la  tête  et  le  cou 
des  oiseaux. 

Une  des  calebasses  de  Calama  contenait  des  gousses  de  Pio- 
sopis;  plusieurs  autres,  des  grains  de  maïs;  dans  un  autre  sj)é- 
cimen,  on  voit  encore  le  contenu  de  graines  de  Prosopis, 
formant  une  masse  solide  qui  adhère  à  la  calebasse. 

Objets  en  os.  —  Deux  topos,  ou  épingles  servant  à  attacher 
les  vêtements,  sont  reproduits y/ry.  I7'J  h  et  i72  h.  Le  premier, 
dont  f extrémité  est  cassée,  est  imprégné  d'une  matière,  pro- 
bablement un  sel  de  cuivre,  qui  fa  teint  en  vert.  Plusieurs 
autres  topos  en  os,  la  plupart  avec  la  tête  en  forme  de  spatule, 
comme  le  spécimen  Jig.  171  b,  furent  exhumés  au  cours  des 
fouilles  de  190 5. 

Les  tubes  y?^.  172  h,  i,  de  ©""oôS  et  o"'o85  de  longueur 
respectivement,  sont  faits  de  la  partie  centrale  de  deux  fémurs, 
le  premier  de  vigogne,  le  second  de  lama.  L'intérieur  est  bien 
gratté,  ce  qui  rend  les  parois  minces.  Ces  tubes  ont  dû  être 
employés  comme  étuis,  puisqu'on  remarque,  près  des  extré- 
mités, des  incisions  superficielles  qui  sans  doute  ont  été  faites 
pour  bien  fixer  le  fil  au  moyen  duquel  devait  être  attaché  le 
morceau  d'étoffe  ou  de  peau  qui  fermait  le  tube. 

Un  autre  tube,  fifj.  172  d,  de  o"*  1  6  i  de  longueur,  beaucoup 
plus  mince  que  les  tubes  précédents,  est  lait  d'une  portion  du 
ladius  d'un  pétrel  géant.  Ce  tube  porte  les  traces  do  quatre 
ligatures.  Son  emploi  est  inconnu. 

La  fi(j.  169  c  représente  un  objet  commun  dans  les  sta- 
tions préhistoriques  de  différentes  parties  du  monde.  On  s'esl 
habitué  à  dénommer  ces  outils  «poinçons»,  mais  peut-être 
leur  destination  était- elle  quelquefois  tout  autr(\  coin  me  \v 


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ANTIQIITÉS  DK  LA  RÉGION   ANDINK. 

<l»"iii()n!n'  l'oiilil  à  tisser  reproduit  /i(j.  95  d  et 
dfcnl  [)a«;e  V|3,  fait  de  la  môme  maiiien*.  Il  v 
a\.ii!  |)lii>i«Mirs  de  ces  pièces  dans  les  s»*|)ultures 
(Ir  (iiilaiiiii.  Klles  sont  faites  de  la  partie  supé- 
rieiin>  du  nctatarsifii  d'un  lama,  cet  os  avant 
ètè  rendu  bien  pointu  en  le  pilissant  avec 
beaucoup  de  patience.  M.  Lelimann-Nilsche 
210.  I».  3i.  pi.  IV.  c  5  reproduit  un  d»'  («'s  oulds, 
|>ro\enaiil  d  un»*  «grotte  lunéraire  de  (iasahindo. 


Objets  en  pierre.  —  Les  j)Iun  {(mumiums  sont 
Ifs  jxllrs,  dont  une  est  rej)ro(luil«'  //y.  liiS  d. 
i.v[U'  prli»'  est  eu  scliiste,  d'environ  G*  oi 
d  épaisseur.  !.••  manche,  qui  send)le  en  Ixïis 
(\  (ilijiirndm ,  est  I)i»mi  (IkhI,  mais  f^rossièrenn'nl 
arrondi.  •'!  a  o"  79;')  de  lon<(ueur  et  o"  o3.)  d  <•- 
p.iisM'ur.  l/extrémil»'  du  niaïuhe  présente  un»- 
iiilaillr  aplatir,  d'une  lon;;u»'ur  (le  o"  080,  ser- 
N.uil  à  v  li\»'r  la  pcHr  en  s(  liiste,  (oii  prohahle- 
Micnt  était  attaciiee  au  mau(d)r  par  i\y>  l.uiiere.s 
ffi  |M'au.  De  ci'tte  manière,  il  jiarait  dilTirile  de 
lixtT  solidi'inrnl  l.i  j)t'||i',  (|ui  «st  ass«*7.  larj^e,  au 
ni.(ii(lH'   htMuroiii)    plus  rtrnit;   mais  nue   i)elle 

•  iiiinaiM'Iiee,  de  (iliiurliiu,   la(pielle  sera    men- 
li(inn«''i>    plus    loin,    démontre    (|ue    ces    |X*lies 

•  liittil  ••nnuanrliées  comme  nous  venons  de  le 
Awi'.  Lis  pidir.s  en  scliiste  sont  communes  dans 
II"  cimetière  de  (ialama.  Hans  certaini's  sé|)ul- 
lures,  M.  Sénéchal  d«'  la  drange  a  tnmvé  des 
|»f|l«'s  sans  maiirlir,  dont  lune  est  n»prés«Mitée 
//y.  laU  p:  dans  d'autn\s  sé|)ultures,  il  y  avait 
seulement  le  manche;  ce|XMidant  la  pelle  repro- 
duite fiif.   !f)tS  d  a  été  tnuivée  n\ec  son  manche. 

Les  Indiens  actuels    lahricpieut    des    |>elle.s   en   fer,  mais  ils 
ont  garde  lancieu   modèle  des  judles  en  schiste.   .le  reproduis 


ARCHEOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  749 

fig.  165  une  pelle  en  fer  fabriquée  par  les  Indiens  de  Colcha 
(Nord-Lipez).  La  forme  et  remmanchement  sont  les  mêmes 
que  dans  les  anciennes  pelles  en  pierre.  Cette  pelle  a  o""  700 
de  longueur  totale,  dont  la  lame  o™  2  45;  la  partie  étroite  de 
cette  dernière,  où  elle  est  fixée  au  manche,  a  0°' 080  de  lon- 
gueur. La  lame  est  très  solidement  attachée  au  manche  avec 
une  lanière. 

Au  cours  des  fouilles  de  190^,  il  ne  fut  pas  rencontré  de 
pièces  d'enfilage  en  pierre,  ni  en  coquille;  mais,  en  igoS, 
M.  Sénéchal  de  la  Grange  trouva  quelques  rares  perles  en 
turquoise ,  en  forme  de  disque ,  ainsi  qu'une  petite  pendeloque 
perforée  représentant  un  oiseau. 

Céramique.  —  Toute  la  poterie  trouvée  à  Calama  au  cours 
des  premières  fouilles  de  M.  Sénéchal  de  la  Grange  est  faite  de 
la  même  sorte  de  terre,  avec  le  même  dégraissant  contenant 
de  très  petits  grains  de  feldspath  et  de  mica.  La  pâte  est  assez 
grossière  bien  qu'homogène,  toujours  de  couleur  rose.  La 
cuisson  est  assez  parfaite  et  égale  sur  toute  la  surface  du  vase , 
mais  on  y  voit  souvent  des  taches  noires  provenant  de  brû- 
lures. Les  formes  sont  très  simples,  sans  décor  modelé  et  sans 
peinture,  excepté  un  seul  vase  décoré  de  lignes  courbes  très 
simples,  et  aussi  le  petit  \ase fi(j.  181,  qui,  je  crois,  a  été  intro- 
duit à  Calama  du  centre  de  la  Bolivie.  Quelques  rares  pièces 
sont  engobées  avec  de  l'ocre  rouge. 

Voici  des  spécimens  des  formes  principales  : 

Fifj.  178.  Hauteur,  o"'238;  diamètre  extérieur  à  l'ouver- 
ture, o*"  160;  diamètre  de  la  panse,  o""  240.  Engobé  en  rouge, 
décoré  de  lignes  courbes  très  simples,  peintes  en  noir.  Il  existe 
deux  autres  vases  de  la  même  forme,  sans  décor  peint;  l'un 
d'eux  a  les  mêmes  dimensions  que  celui  figuré  ici;  l'autre 
est  un  peu  plus  grand.  Ce  sont  les  vases  les  plus  grands  de  la 
collection. 

Fig.  179.  Hauteur,  o""  160;  diamètre  de  l'ouverture,  o"'  1 4o; 
diamètre  de  la  panse,  o""  2  35.  Forme  sphéroïdale  aplatie.  Sans 


750  ANTIQUITES   l)K  LA   RKCION   ANDINE. 

décor  et  sans  «mi«(oIm*.  La  surface  présente  plusieurs  hrùlures 
faites  |)<Mirlant  la  cuisson.  L'extérieur  a  été  raclé  avec  un 
instrument  (|ui  v  a  laissé  de  nonihreuses  stries  fines  |)res(jui' 
toutrs  liuri/.oiitales.  Lintérirur  montre  une  croûte  noire  j>ro- 
Nenanl  d  inir  matirre  or«(ani(ju«'  dont  ce  Nase  a  été  rempli.  Il  \ 
a  un  aulre  sjM*cimen,  plus  pariaitement  splu-rique,  de  o"  180 
de  liautcur. 

l'itj.  180.  Vase  de  la  même  formr  (|ii.  !«•  précédent.  Ilau- 
l«'ur,  ()"'  i,S5;  diamctrt'  dr  l'ouNrrture,  o""  \\\i)\  diamètre  de  la 
panse,  o"  300.  (ie  va-se  a,  au  lieu  d'anses  comme  les  autres  et 
au  même  endroit,  de  petits  mamelons  allon«^és.  Il  a  été  trouvé 
enl<Min'  d  une  corde  (pii  servait  a  le  suspendre,  (ietle  corde, 
(pli  foriiH'  aii-dess(Mis  du  vase  un  lrianj;le,  est  tressée  en  laine 
de  lama  de  deux  conirurs  :  l»i  nn  «'l  rouj^e;  la  première  cou- 
li  iir  rsl  n.ihirrjl»',  mais  la  «iruxirme  a  vU'  ohienue  i)ar  une 
Il  inhirr.  Les  dillérentes  |)arti(*s  de  la  corde  sont  réunies  au 
nioNen  d'éj)issiires,  et  non  par  des  lueuds. 

/'/y.  lS,'i  u-i.  Neiil  vases  et  éiuelles  repn'srniant  les  formes 
les  pliiscommunes  de»  la  poterir  rln  riincfiere  de  (  lalaina.  Toutes 
ces  pièces  n'ont  pas  de  di'cor;  deux  seulement  sont  enj^olx'i's 
en  roupie.  Un  vase,  de  la  même  forme  que  celui  désif^né  par  la 
l«'llrr  jf ,  élait  lernn'  an  niovrn  d  un  morceau  d'étolTe  serré 
autour  du  «;onlot  |i  ir  nnt>  conlel(>ltr  m  laine  noire  et  hianclie. 
I*ar-<lessus  s(»  tron\.Ml  nnNersée  la  cal<*l)asse  j^ravée  /k/.  177  c. 

hHf.  îiSl.  Petit  vase  de  o*"  1  jH  de  liauleiir,  0*100  de  dia- 
mètre extérieur  a  l'ouverture  et  o"' 1  j.)  df  diamètre  à  la  pan*»e. 
trouvé  dans  lune  d(»s  sépultures  dt»  (lalam.i.  I\ile  plus  rouj(«'  rt 
plus  line  (pie  «elle  de  la  poterie  j^énéraN*  de  ce  cinn»tière.  Sans 
enrobe,  décor  juin!  rn  noir,  (ie  vase,  le  snd  d»'  ce  jjenre  parmi 
l(vs  lions. lillrs  de  Calama,  est  |)r(>s(jue  identicpie  comme  |)ate, 
forme  et  décor  à  celui  re|)roduit  //y.  ItS'J  et  cpii  j>rovient  des 
loiiilles  de  Nt  (if  ('.ré(pii  Monllorl  dans  d'anciennes  sé|)ultures 
de  la  \  allce  i\r  (!aj;ua,  dans  le  canton  «le  Yura  !|irovince  d«* 
Porco),  sur  le  liant  plateau  l>oli\ieii,  iMitre  Pot<»si  et  Huan- 
chaca,  à  en\ir<»n    Ifw.^"'  do  distance  à  \nl  d'oiseau  de  (!alama. 


ARCHEOLOGFE  DU  DESERT  D'ATACAMA.  751 

Les  fouilles  dans  les  vallées  formées  par  les  petites  rivières  de 
Cagua,  de  Panagua  et  de  Yura  ont  donné  une  grande  collection 
de  poteries  du  même  style  et  du  même  décor  que  ce  dernier 
petit  vase.  La  figure  de  celui-ci  se  trouve,  ainsi  que  celles  de 
quatre  autres  vases  de  cette  région,  publiée  dans  le  rapport 
de  M.  de  Créqui  Montfort  (108,  pi.  vu,  vm)  sur  les  fouilles  de 
Calama. 

La  céramique  de  cette  région  est  d'un  style  si  uniforme  et 
si  exclusif,  que  l'on  ne  peut  douter  que  le  petit  Yase  fig.  181, 
trouvé  à  Calama,  ne  provienne  du  centre  du  haut  plateau, 
c'est-à-dire  d'un  pays  habité  à  l'époque  de  la  conquête  par  les 
Chichas.  La  trouvaille  de  ce  petit  vase,  unique  en  son  genre 
dans  le  cimetière  de  Calama,  démontre  qu'un  commerce  exis- 
tait, au  temps  préhistorique,  entre  ces  deux  régions;  le  cime- 
tière de  Calama  et  les  sépultures  de  la  région  de  Yura  sont 
donc  contemporains. 

La  partie  du  cimetière  de  Calama  fouillée  par  M.  Sénéchal 
de  la  Grange  en  iQoS  a  donné,  d'après  ses  renseignements, 
des  poteries  plus  élégantes  de  forme,  plus  grandes  et  mieux 
ornées  que  celles  de  la  partie  explorée  en  igo/J.  Comme  ces 
pièces  se  trouvent  au  Musée  de  Monaco,  je  ne  puis  les  décrire 
ni  en  donner  des  figures. 

Vannerie.  —  Le  platy?ry.  18â  a  o^Si  de  diamètre,  le  petit 
plat,/^.  185,  0°'  17.  Le  petit  panier, y?</.  187,  a  o'^og  de  hau- 
teur et  0°*  isî  de  diamètre  à  l'ouverture.  Les  grands  plats,  de 
dimensions  plus  ou  moins  égales  au  premier  de  ces  spécimens, 
étaient  assez  fréquents  dans  les  sépultures.  M.  Sénéchal  de  la 
Grange  en  a  rapporté  une  demi-douzaine.  Dans  fun  de  ces 
plats,  en  l'exhumant,  il  avait  trouvé  des  grains  de  maïs. 

La  vannerie  de  Calama  est  très  régulière  et  bien  tressée.  Les 
fils  disposés  en  cercles  sont  comjîosés  de  chaumes  réunis  en 
Faisceaux  et  provenant  probablement  d'une  (espèce  de  Siijm. 
Les  chaumes  simples  qui  croissent  et  recouvrent  ces  minces 
faisceaux  sont  d'une  autre  graminée  ou  peut-être  d'une  c)pé- 


752  ANTIQL'ITKS  I)K  LA   HKCilON   ANOINE. 

racée.  Ces  derniers  cliauines  sont  larges  deo^ooS,  plats,  très 
réguliers  «»t  très  longs.  A  Putarâ  de  Rincunada,  jai  trouvi*  des 
fraifinfiilsde  vannerie  tout  a  l.iit  (Iri.i  même  confection.  D'autre 
part,  M.  L«'limann-Nitsclir  210.  |.  s.).  |.l.  i\.  l.^  reproduit  un  j)lat 
de  Casahindo,  (|ui,  a  en  jug«*r  par  la  figure,  est  fgalrmfut  de 
la  menu*  .sorlr  d«*  vannrrie  cpu'  celle  de  (ialama. 

L#e  pacniet  de  joncs,  //</.  186,  se  trouvait  dans  un  p)l  cassé, 
exliumé  d'une  s«^j)ullmi'.  Il  n'v  a  ri«'n  à  l'intéririir  du  p.icjuet. 
Je  n«'  saurai  dire  (oirlle  était  la  destination  de  ces  joncs,  (|ui 
sont  diUiTtrils  des  chaumes  ayant  ser\i  à  la  conlectioii  d»-  la 
vannerie. 

lin  i()or),  M.  SéiU'clial  de  la  (irange  troUN.i  .nilniir  de  la  tête 
d'un  cadavre,  et  servant  de  coillure,  un  handeau  d'In-rhe  très 
Fortement  nattée  et  ayant  inn'  longueur  de  o"()o  sur  o'"  lo  de 
largeur  et  o^oa  d'épaisseur.  Ce  handeau  formait  deux  epais- 
seu^^  •'!  était  recouvert  d'une  lourrure  dans  no  tri  état  de  di'^ 
«niiijxtsilioii ,  (|ii'il  ne  lu!  pas  possihie  (!••  I.i  conserver. 

Tissus.  Cordes.  —  Les  vêtements  cpie  portaient  les  cada\res 
de  (i.ilama  «'laient  des  mantes  ( ponchos j  et  des  chemises  ou  tu- 
nicpies  ramiscfds^  sans  manches.  M.  S<'»néchal  de  la  (irange 
dil  (III  il  ii'.i  |);is  Nil  (If  ces  tmiicpies  avec  des  manches  courtes, 
telles  cpie  j'en  ai  Kiicontré  à  Savate,  cl  (pie  1  on  Ikhinc  souvt*nt 
sur  les  iMoiiiies  péruNieinies.  Toutes  les  élolle>  provenant  de 
(ialama  sont  en  laine  de  lama  ' .  Aucun  tissu  en  lihres  végétales 
n*a  «'le  trouve. 

Prexpie  Ions  les  lisMis  sont  épais  et  grossiers,  .semhlahh's 
aux  ponchos  des  Indiens  actuels.  Le  dessin  consiste  pre.scpie 
exclusivemiMit  en  raies  de  dillV-rentes  largeurs  et  cjuileurs.  Les 
tissus  lins,  coiiiine  ceux  de  Savate,  //</.  119,  élaii'ul  rares;  leur 
dessin  ne.se  com|)os«'  (pu-  de  raies. 

'     Jr    uni   |»«*    ru    l'ocrn^ion    tir    »ou  vign^nr .  d(il|>>r.i    ri    tir  iiioiilon ,  jr    liai 

mellrr   cr%    Uinrt  à    un  rtumon    mirro  Irouvo  nurun  »pTimcn  qui   rrttrmlilàt  « 

«copiqiir,   nini»,    en   lr«  rompamnt   atrr  rc»  divpr*c»  %ort<»»  dr  Uinr. 
tie»  ^rhanlilinn«  dp  Iamio  dr  hi><tn«ro.  do 


ARCHÉOLOGIE  DU  DESERT  D'ATACAMA.  753 

Comme  il  a  été  dit,  les  morts  avaient  généralement  un  ou 
deux  sacs  rectangulaires  en  tissu  de  laine  de  lama,  pour  la 
plupart  à  raies  multicolores  et  ayant  en  moyenne  o™  26  à  o""  1 5 
environ  de  longueur.  L'ouverture  se  trouve  de  l'un  des  côtés 
courts  du  rectangle.  Tous  ces  sacs  ou  chiispas  sont  pourvus  de 
cordelettes  de  suspension,  également  en  laine  de  lama.  Un  sac 
difïere  des  autres  :  l'ouverture  se  trouve  de  l'un  des  côtés  lons^s 
du  rectangle,  et  des  quatre  coins  sortent  des  cordelettes.  Ce 
sac  devait  probablement  s'attacher  autour  de  la  taille,  commet 
l'on  attache  une  ceinture.  MM.  Reiss  et  Stùbel  (308,  n,  pi.  72) 
reproduisent  un  sac  de  la  même  catégorie,  provenant  de  la 
nécropole  d'Ancon. 

Un  tissu  tout  à  fait  remarquable  fait  exception  aux  tissus 
communs  de  Calama;  c'est  celui  d'un  poncho  noir,  dont  un 
morceau  est  reproduit  fig.  188.  M.  Sénéchal  de  la  Grange 
trouva  deux  pièces  de  cette  sorte  qui  servaient  à  envelopper 
deux  cadavres,  l'un  à  quelque  distance  de  l'autre.  Notre  plan- 
che ^'^  représente  l'endroit  et  l'envers  de  l'étolfe  qui  est  tissée  de 
fd  très  épais  de  laine,  de  o™oo5  à  0^007  d'épaisseur,  simple- 
ment tordu,  mais  pas  natté.  Des  bouts  saillants  de  ce  iîi,  de 
o™  1  o  à  0°*  1 5  de  longueur,  forment  à  la  surface  de  l'étoffe  une 
frise  ou  toison  très  épaisse,  l'étoffe  avec  cette  frise  donnant 
une  épaisseur  de  o™o3  au  moins.  Quant  à  la  forme  de  cette 
pièce,  il  est  difficile  de  la  déterminer  maintenant,  puisqu'elle 
est  en  partie  déchirée  et  détruite.  Les  bords  semblent  avoir  été 
garnis  de  cordes  en  laine.  Dans  un  endroit  de  l'étoffe  se  trouve 
ime  fente  comme  celles  des  ponchos  modernes,  qui  sert  à  y 
passer  la  tête.  Je  ne  saurais  dire  si  cette  fente  était  placée  au 
milieu  de  la  pièce  quand  celle-ci  était  entière.  La  fente  est 
également  garnie  de  cordes  cousues  le  long  de  ses  bords. 

Certains  cadavres  avaient  la  tête  entourée  d'un  grand  nond^re 
de  minces  bandeaux  tressés  en  fd  de  laine  de  plusieurs  cou- 
leurs dont  le  rouge   prédomine.    Chaque  bandeau  a  environ 

''  11  y  a  une  faute  d'impression  dans  la  légende  de  celte  figure  :  ;iu  lieu  de  tissus. 
lire  lissa. 


75^  \NiMM  ITK>    1>K   I. A    IIK(.I(».N    ANDI.NE. 

un  (Irnii-iN'iiliiiH'tre  do  largeur.  Ils  étaient  placés  autour  dv  la 
lét«',  une  dizaiiK'  ensiMiihi»'. 

Tous  l^•^  radavn'S  étairiil  liés  avi'C  drs  cordi'b,  d«'  I  ^'j)ais^^'ur 
du  pouce,  ;(énéral«'nu'nt  hicolores  (l)laiic  l't  noir,  ou  hiaur  et 
hruii),  iMi  laine  de  lama.  Dans  cpieUpies  séj)ultures  il  v  avait 
une  Jurande  (piauiité  de  ces  cordes. 

Kniiii  on  V  reniarcjuait  des  fraj^inents  de  Irondes,  bien  (pie 
rares,  liahiliiin'iil  tressées  en  laine  de  plusieurs  couleurs  et 
pré>i'iil;ml  des  drs.sins  assez  compliqués.  (!es  frondes  sont  sem- 
hlahlrs  à  (••Iles  (pi'on  a  exlmmces  à  .\ncon  el  dans  d'autn's 
cinielieiTs  (in  INmou. 

Restes  d'aliments.  —  Plusieurs  ii'(ij)ifiit.s  ••n  Irrrc  cuitr  ri 
en  vannerie  conservaient  des  n'stes  d»'  l'ui  (ontiMiu. 

Il  y  avail,  dans  iiii  pot  cassé  provenani  duiii'  s«'j)ullun*,  une 
(piantité  di'  \iai)(|r  serlie  (rliar(iin\  bien  conservée.  Nous  re|)H»- 
diiisons,  //y.  Kiff  a,  im  morceau  de  ce  rlianiui,  avant  la  formr 
d  une  mince  j)l.i(pn',  ri  d'autres  en  Iihiih-  dr  lanière^:  I  nu»' 
de  ces  lanières  sert  à  lier  les  autres. 

Plusieurs  poteries,  ainsi  ([iit  I  un  des  j)lals  en  vannerie,  con- 
tenaient flfs  L;iMms  (il*  maïs.  M.  le  con.sedh'r  intime  L.  \\  ill- 
mack,  prolesseur  à  l'tcole  rovale  des  hautes  études  d  .i^^ri- 
cnlture  di*  B(*rlin,  a  bien  voulu  examiner  (l(>s  écliantillons  de 
ce  niais  (jne  je  lui  ai  envovés;  comme  il  a  été  dit  plus  liant 
(paj;e  8:)),  il  les  a\ait  d  abord  déterminés  comme  étant  des 
grains  de  Zea  Mnvs  <iuas<<incnsis  [<nias(iuinirnsis)^  liona/oiis, 
mais  postérieurement  il  les  a  trouvés  plus  raj)pr(Khés  de  Zca 
\fays  piTUviana ,  H'tttmack  (380  6m),  variété  qu'il  a  fondée  sur 
des  épis  provenant  d»  l.i  nécropole  d'Ancon.  Dans  une  note 
publié»'  j^ar  M  \\  illmack  (380  frr  snr  les  échantillons  de 
(ialaina  (pie  je  lui  ai  remis,  b\s grains  de  mais  v  exhumés  sont 
rap|>orlés  a  cette  dernière  variété.  Dans  les  fouilles  de  ipof), 
M.  .Sénech.il  de  la  (irange  a  trou\é  moins  de  grains  de  mais 
qu'en  190.^,  mais  |)ar  contre  l>eaucou|)de  mais  en  épis. 

Dans  les  sépultures,  surtout  dans  celles  fouilléi's  en  iQoiJ, 


ARCHEOLOGIE  DU  DÉSERT  D'AÏACAMA. 


/oo 


il  y  avait  de  grandes  quantités  de  gousses  de  Prosopis,  ahjar- 
roba  en  espagnol.  La  plupart  de  ces  fruits  avaient  été  jetés  sur 
les  cadavres  en  les  enterrant;  une  partie  se  trouvait  dans  des 
récipients.  M.  Wittmack  en  distingue  trois  espèces,  l'une,  la 
Prosopis  Siliciuasùmin,  DC,  et  deux  autres  qui  n'ont  pu  elre 
déterminées. 

Une  écuelle  et  plusieurs  calebasses  contenaient  des  graines 
de  Prosopis  qui  ont  été  reconnues  par  M.  Wittmack  et  par 
M.  Jules  Poisson.  Ce  dernier  m'écrit,  ta  propos  du  contenu  d'une 
des  calebasses  :  «  Quant  aux  semences  qui  se  trouvent  empâtées 
dans  une  calebasse ,  ce  sont  des  graines  de  Prosopis  enveloppé(\s 
chacune  dans  l'endocarpe  cartilagineux  du  fruit  disparu,  mais 
dont  la  portion  pulpeuse  a  été  en  partie  conservée  et  qui  forme 
terreau  autour  de  ces  semences.  Les  fruits  ont  probablement 
été  malaxés  avant  d'avoir  été  introduits  dans  la  calebasse.  » 

Une  autre  écuelle  contenait  une  matière  organique  dessé- 
chée et  mélangée  avec  de  la  terre.  Dans  cette  matière  M.  Witt- 
mack a  trouvé  de  petits  fragments  de  l'épiderme  de  grains 
de  maïs,  du  mycélium  d'Oidium  et  de  nombreuses  cellules  d<' 
levure.  Par  conséquent,  l'écuelle  avait  certainement  contenu 
de  la  chicha. 

La  plupart  des  sacs  en  laine  contenaient  une  poudre  noire 
rougeàtre,  provenant  probablement  de  la  décomposition  de 
leuilles  de  coca.  Dans  les  anciennes  sépultures  du  Pérou,  on 
rencontre  souvent  des  sacs  ayant  contenu  de  la  coca.  M.  Wiener 
(377,  p.  82)  en  a  trouvé  à  Paramonga,  et  M.  Wittmack  (380,  p.  328) 
mentionne  im  sac  rempli  de  ces  feuilles  qui  avait  été  trouvé 
auprès  d'une  momie  d'Ancon. 

Un  petit  sac,  placé  entre  les  vêtements  d'un  cadavre,  conte- 
nait une  forte  quantité  de  petites  graines  noires  provenant  d'une 
espèce  de  Sisymbriiim,  suivant  l'examen  microsco])ique  aucjuj'l 
ces  graines  ont  été  soumises  par  M.  Wittmack. 

Tous  les  sacs  renfermant  diverses  matières,  trouvés  auj)rès 
des  cadavres  du  cimetière  de  Galama,  étaient  fermés,  leurs 
ouvertures  étant  cousues. 


756  ANTIOI  ITKS   DK   LA   UKfMON    ANDI.NK. 

Crâne  de  chien.  —  Dans  l'une  des  sépultures  fouillées  pen- 
dant son  (leruirr  séjour  à  Calania,  M.  Sénéchal  de  la  (iran«(e 
trouva  un  erain*  dr  cliieii  aucjuel  adliéraitiit  trois  xertehres  du 
cou;  mais,  malgré  de  soi«;neuses  reclierdu's,  il  lut  ini|>ossible 
de  retrouver  le  reste  du  scjuelette.  Ce  crâne  est  conservé  au 
Musér  i\r  Monaco.  Je  l'ai  comparé  avec  la  planche  cpie  donne 
M.  Mln-d  Nrlirin»;  255  dans  sa  remanjuahle  étude  sur  le  chien 
des  autochtones  rlii  Pcimi,  (|ii«>  nous  avons  déjà  mentionnée 
pa«;e  ()G'i.  Le  crâne  exhumé  |);ir  M.  Sénéchal  de  la  (îranjçp 
concorde  si  j)arlaitrmeiit  avec  la  li^Mire  du  crâne  du  C.anis  liujiv, 
Tschiuli ,  var.  vcrtayiu,  .\i'/tnii<j,  cpiOn  pourrait  se  demander  si 
r^îtte  lif^ure  n'a  pas  été  dessinée  justement  d'après  le  crâne  ch* 
Calama.  L'>  dimensions  de  ce  dernier  concordent  éjçalement 
avec  celles  cnir  doiiiir  M.  N»  liriu"^  pour  l.i  variété  l'erfatiiis,  le 
crâne  de  Calama  ayant  o'"  iaH  de  lonjçueur  hasilaire' ,  et  les 
crânes  du  vviiaijus  éhi(li«'s  par  M.  Nrhrm^.  de  o"'!^"  à 
o"  1  I  'i . 

''*  Sous  la  (Jrnoiiiinalioii  Je  •  lungiu-iir         itrcipiul  cl  lo  lK»nl  |KnU'*rirtir  de  l'alvroie 
l>a%ilairr*,   M.  Ncliriiig  rniii|ir<M)<i  la  tli.s-  dr    l'iinf*   df>«    incisiTi*»    médianes    Mi|ié- 

ianr*'   mire    I'-    Ix'"'    nnlérieur   du    Irou  rii-iire». 


Pl.  lxvii. 


'"^^H 

^HHI^^^^'' 

-'^  x^^^iii^!j|^^^^| 

_14^^-  -^^QS^^^^^I 

^H^BC      "T^MHIHH 

^^^^^^^kk                 v^^^^H 

Fi".  166.  —  (lalama.  Tète  à  clie\eiix  blancs. 


^^^^^^^^^^^ 

^^^^^^^Hn^' 

K|M^L,.v.y^ 

^HMIH&Mr^   j 

^^F^SêBS^ 

^''W^ 

Flj;.   1(17.   —  Cnliiinii.   IVlf  inomilin'. 


Pi.  IAVIII. 


Ki'-.   Mis.  Ciilaiiiii.   I' 


r,  iiir  il  jiiilns  onlils  in  liois.   l'illr  m  |iii>iii-  ii  iniim  lu-  ni   Imi^. 
F.iniron   i  fi  j;r.  nul. 


Pi..  LXIX. 


Ki^'.  iCu).      -  (;;ilim;i.  l'.ll.-i  'n.  n),  nrr  (rcnfiint  [l],  (liVlirs  (7-Hi^  fl  niilrrs  .MiliN  ••ii  Ixiis. 
(:nrc|li<iis  (iViil'iinl  (..iiloiuml  d.s  ll.Vlics  (*).  Poinron  i-ii  <>»  ;.  '.  l'.ll.-  ni  |M.Tri>  j)).  Clianjut  (a) 

i/G  gr.  nul. 


Pl.  I.XX. 


Fii,'.   170.     -    (!iiliim;i.  (ii'iii'lii'ls  m  Imis.  —  3/^  ]iV.  mil. 


Pl.  lxxi. 


Fig.   i-yi.  (^iilama.   Taljlctli'  en    l)ois  sciil|iti'!  (a  .   l'opo  en  os   iji,.    Tiiho  cuiitcnaiil  des  f|>inrs  (r.  </.  cj. 

l'eij^iK!  (Ml  bois  (y].  —  Einiron  2/3  gr.  nat. 


Pl.  lxxii. 


Fig.    172.  —  Calaina.  Tahirll.'  vn   Ix.is  s(iil|.l.'     <i\  Aiiiiiillr     r   ,  rnsaï.ilrs  (.•./;  ri  éliii  [ij]  m  lM.l^ 
Topo  [h]  cl  liilx's  ^(/,  II.  1)  t'ii  os.  —  a/;i  gr.  nul. 


Pl.  lxxui. 


\<ù. 


\l^ 


F'v'.  l'ji.  —  Calama. 

Spatule    en    hois    sculpté. 

3//|  gr.  nat. 


.  i7'i.  —  r.iiiiK-Jiiii. 
l'ulio  en  liois  s(?iil|)l*''  coiih-Daiit  (1rs  i''|(iiii's  (n] 
Tul)lctlc  (Il  liois  snilptc  Ji^.  --  [\j'\  ^r.  mit. 


Pr..  I.XXW. 


l'ig.    175.  —  Calama.  (iliK-lic  ni  l»<)i>.  —   1 'i5  j^i".  nal. 


P...  [AXV 


l''i|^.   i-G.         (ialama.  C.iilcImsM's  |)yrogravces.  —  5/6  i;r.  nal. 


Vi..  lAWl. 


Ci.Iiim;..  (;:.l.-l.ass.-si.)n.-ri.N.Vs.         .>,ti  i;- ■  '-•■'■ 


Pi-  LXXVII. 


Fig.   178.  -     Calama.  \  aso  en  terre  cuilc.  —   i/3  gr.  nal 


P'ig.  179.  —  Calama.    —    \  ase  en  leiie  cuite.  i/3  gr.  iial. 


Pl.  lxxviit. 


Fi".   180.  —  Calaina.  Vase  (!ii  l(!rre  cuite  suspendu  au  nioven  d'une  rorde  en  laine  de  lama. 

i/.'i  '^r.  nat. 


Kif;.    1  !S  I .  —  Calanin. 

Vase  en  lerre  euile,  mec  diToi'  |)einl  en  noir. 

ij?>  ^r.  nal. 


Fin.    1S2.         \  allée  (le  Caiîiin  (Yiirn.  iirovinn- 

de   l'oi-ei);. 
\  use  en  terre  euile.  iivee  rléeor  peint  en   noir. 

i/.'i  gr.  nul. 


Pi-  L\XI\. 


Vie.  i83.  —  ("-alaina.  l'olcrlcs.  —    i/?>  -t.  nal. 


Pr-  r.xxx. 


it:. 


Um 


Fi".   i84-  —  Calama.  Piat  en  vannerie.  —  Environ  i  3  "v.  nat. 


Kig.   i8ô.  —  C.alania. 
l'elil  plat  en  vanneri»;.  — ■   i/3  i,'r.  nal. 


l'v^.  iH(i.         C.alania. 
I'a(|iiil  (le  joncs.  —   i/3  },'r.  nnl. 


Fig.  187.  —  Calama.  l'anlei'  en  \aniierie.  -      i/i  ;,'r.  nal. 


^ 


i  ^ 


S:^K'll» 


/ 


Phot.  G.  Pissarro. 


Cimetière  de  Calama.  —  Fragment  de  tissus  enveloppant  un  cadavre.  Ijulroit  et  envers. 

1/3  gr.  nat. 


/ 


ARCHÉOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  757 


CHUQUICAMAÏA. 

Les  mines  de  cuivre  (carbonates,  oxychloriin;  et  pyrites) 
(le  Chuquicamata  sont  situées  à  environ  2  5"""  au  nord-ouest  de 
Calama  et  reliées  par  une  ligne  de  chemin  de  fer  avec  la  grande 
ligne  d'Antofagasta  à  Oruro.  La  montagne  minière  est  toute 
criblée  de  petites  cavités  nommées  Uamperas  et  qui  représentent 
l'emplacement  d'anciennes  exploitations  de  cuivre,  à  l'époqut» 
préhispanique.  On  y  a  surtout  exploité  l'oxychlorure  de  cuivre 
(atacamite),  qui  se  trouve  à  la  surface. 

M.  Georges  Courty  a  trouvé,  dans  une  de  ces  Uamperas,  un 
lourd  marteau  en  pierre,  conservant  son  manche  en  bois  et 
que  nous  avons  décrit  page  563,  à  propos  des  haches  de  pierre 
des  Salinas  Grandes,  et  reproduit y?^.  110.  M.  Courty  trouva 
également  dans  une  llampera  un  fragment  de  pelle  en  pierre. 

M.  Sénéchal  de  la  Grange  rapjwrta  en  1902  de  Chuquica- 
uiata  un  cadavre  de  femme  momifié  qui  a  été  décrit  par  le 
D""  A.  Chervin  (98,  p.  706).  Auprès  d'elle  se  trouvaient  un  mar- 
teau en  pierre  emmanché,  semblable  à  celui  que  nous  venons 
de  mentionner;  un  sac  en  peau  contenant  deux  pierres;  enfin 
un  petit  panier  de  la  même  sorte  de  vannerie  que  nous  avons 
décrite  de  Calama.  (^ette  femme  doit  avoir  travaillé  aux  mines 
de  Chuquicamata,  où  elle  aurait  eu  la  tête  écrasée  par  un  ébou- 
leinent. 

11  est  surprenant  que  les  anciens  hal)itants  de  (îalama,  (pii 
se  trouvaient  si  près  de  Chuquicamata,  n'aient  pas  eu  d'outils 
en  cuivre,  à  en  juger  par  fabsence  de  ces  outils  dans  les  sépul- 
tures du  cimetière  de  Calama.  Ce  fait  paraît  indlquci-  (jur  les 
anciens  travaux  dans  les  mines  de  Chu([uicaniata  ont  eu  lieu  à 
une  époque  différente  de  celle  à  laquelle  appartenaient  les  morts 
enterrés  dans  ce  cimetière.  Mais,  d'autre  part,  la  vannerie  iden- 
tique trouvée  dans  fune  et  l'autre  de  ces  localités  constitue  un 
argument  en  Faveur  de  l'hypothèse  qu(»  les  Iravauxdes  mines 
seraient  contemporains  de  fépoque  de  Calama. 

n.  ''9 


r58  .\>riOl  ITES  DK   LA   nK(.H).\   ANUINE. 


CHU  CIIK  . 

(ioiiimr  iMni">  i'a\on.s  dit,  j)lii.sHMir>  «'\j)lnr.ilriirs  du  |)«'mtI 
(lAtacama  iiuMitioniinil  1rs  ruines  diiii  f^rainl  Nilla»;»'  |)réliis|)a- 
niqup  à  (iliiiirliiii.  CviU'  localitf^  est  située  à  ih^'"  au  nortl-pst  de 
(ialania,  à  l'endroit  où  le  lUo  Salado  rejoint  le  Rio  Loa.  L'eau 
de  ce  dernier  est  douce  jusqu'à  ce  (ju  il  re(;oive  les  eaux  sau- 
iiKiIrrs  du  Hio  Sala<lo.  (lliinrliiu  jouit  donc  d'un  avantage  très 
•;rnnd  dans  ces  ré*(ions,  celui  d'avoir  à  sa  dis|M>silion  de  l'eau 
(limer.  Nussi  les  terrains  sont-ils  meilleurs  |)our  l'aj^rirulture 
(jua  (ialania;  on  \  cultive  du  maïs  et  des  lej^umes.  Les  domi- 
nicains avai(*nt  lond<^  un  sièjje  à  (ihiucliiu  en  i()o().  Les 
cloclies  de  l'éi^lise  aciuell»-  du  villa«;e  datml  du  wiii  sirric. 
i)'a|)r('s  M.  San  Roman  (322,  t.  i».  176),  Cliiucliiu  aurait  actuelh'- 
inenl  .Hoo  liahitants''^  chillre  que  je  crois  exagéré.  Ce  sont 
tous  des  Indiens.  (!onime  ceux  de  (ialaina,  ils  |)arlaient  jadis 
Tatacamefio,  mais  ils  l'ont  maintenant  tout  à  lait  ahandonné 
|)<)nr  l'rsj)a«;nol.  l'rézier  (137,  |».  i.'ii,  visita  (iliiuclnu  >rrs  1713. 
Il  r.i|)|)*l|c  «  \tacama  la  hasse»*^'  et  évalue  sa  |)<)|)ulatinn  à 
<S  on  10  Indiens  scMdemciit.  Je  ■^ii|)|>ose  (|u  il  >eut  dire  8  ou 
I  o  lamilles. 

\ii  Mus.  I'  (r(>tlnio<;ra|)liie  du  Irocadero,  il  existe  une  petite 
collection  ])rovenant  de  deux  sé|)nllnres  de  (iliinrliiu,  catalo- 
L,Miée  sons  1rs  n"*  '|n5.S()-'|()6.i7,  et  r.»|)jn)rlée  en  iH{)4  parle 
haron  Alhert  de  Dirtricli .  (|ui  a  fouill»-  Im-méme  ci*s  sépultures 
r{  a  lait  don  au  musée  des  ohjets  (ju'il  v  a  trouvés. 

Tous  ce.s  ohjets  ressend)lent  ahsolumtMit  à  ceux  du  cinie- 
tii'^re  (\r  (ialama.  Voici  l'inventaire  de  la  collection  : 

Unr  |)elle  en  schiste  (n"  /|o599^,  emmanchée,  de  la  même 
rorme  que  celles  de  (ialama.  O'ite  pdle  est  attachée  au  manche 
au  moyen  dniif  ligature  m  |)<mu.  dans  la  même  |M)sition  (pie 

'     1^  iii^mp    mitriir  (322,  n.p  >)  (>>inmc    il    •    r\é    tlil    |iliit   li^iil. 

ilnniir,   fUn»    iiiir    .min»   pit*'    «lu    '  ,     ,•■  (îS,  re  nom  «  «UHM   clr  nn|ilit|u<-    » 

ouvi.»w>-    uni  liifTrviliilcmil ,  .'»«mi|i«I>i(  ,    ■  (.  ilaiiui. 


ARCHÉOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  751) 

le  spécimen  de  Calama,//</.  168  d.  La  ligature,  fort  bien  con- 
servée, est  très  solide,  bien  que  la  partie  étroite  de  la  pelle  soit 
beaucoup  plus  large  que  le  mnnche.  Celui-ci  n'est  pas  arrondi 
artificiellement  comme  ce-ix  des  pc^lles  de  Calama,  mais  formé 
simplement  (fune  ;ige  d'arbre  a  .s  z  mince  et  gardant  encore 
son  écorce. 

Des  cuillères  en  bois,  un  petit  gobel  l  en  bo  s  dir  et  noir, 
revêtu  d'une  enveloppe  en  peau;  um  fu^aïole  en  bois  pareille 
à  celle  de  Calama,  fi(j.  172/;  des  crochets  pour  attacher  les 
charges  sur  les  lamas  ayant  la  même  forme  que  ceux  déjà 
décrits  du  cimetière  de  Calama,  fi(j.  170,  et  de  presque  toutes 
les  sépultures  de  la  Puna  de  Jujuy  et  de  la  Queljrada  del 
Toro. 

Des  flèches  en  bois,  avec  la  pointe  également  en  bois,  iden- 
tiques à  celles  de  Calama. 

Un  tube  en  bois  sculpté  (n**  4o6i/i),  contenant  un  paquet 
d'épines  de  cactus  et  reproduit  de  face  et  de  càlé.fuj.  17 â  a^^K 
Ce  tube  est  semblable  à  celui  de  Calama,  y?^.  171  d,  c,  que 
nous  avons  décrit  page  789.  H  est  fait  en  bois  noir,  dur,  de 
la  même  sorte  que  celui  de  la  tablette  de  Calama,  f(j.  172  a; 
sa  longueur  est  de  o"'i85,  et  le  canal  percé  à  l'intérieur, 
d'un  bout  à  l'autre,  a  o™oo4  de  diamètre.  Ce  tube  a  la  même 
forme  que  celui  de  Calama,  et  il  est  également  orné  d'une 
figure  monstrueuse  ressemblant  au  personnage  que  l'on  voit 
sur  ce  dernier,  mais  sculpté  avec  plus  de  soin.  Le  corps  a  la 
forme  humaine;  les  bras  en  sont  séparés  par  des  fentes  prati- 
quées dans  le  bois;  les  mains  indiquées,  mais  sans  doigts;  les 
jambes  sont  aussi  indiquées  par  une  partie  plus  éj^aisse  du  bois 
avec  une  dépression  au  milieu  et  des  raies  obliques  sur  It^s 
côtés.  Autour  de  la  taille,  devant  aussi  bien  que  derrièn',  on 
voit  une  large  ceinture  avec  des  ornements  formant  des  /.  I.»' 
personnage  paraît  être  vêtu  d'une  tunique  dont  le  bord  inlé- 
rieur  est  indiqué;  ce  sont  peut-être  les  manches  courtes  de 

(''   Voir  la  planclie  LXXIll,  insérée  apns  la  page  7IJG. 

19- 


760  ANTIQIITKS  DE  LA   HtGIO.N   AM)I.NE. 

cellr  tuiiiqup  que  l'on  aperçoit  a  la  partie  siipérii'ure  (les  hras. 
La  léle  est  |)ourMie  d'un  museau  très  saillant;  les  niàcliuires 
trt»s  pn^Mninantes  sont  fermées,  maison  >(>it  le  jour  entre  (leu\ 
ranj^'érs  (|r  drnls  trianj^ulaires;  sur  la  l«'\n*  supériiMin-,  il  \  a 
une  parti»'  surelr>ée  ou  sont  placées,  dr  tiia(jue  coté,  les  na- 
rines; les  veux  sont  convexes  avec  de  petites  concavités  repré- 
sentant 1rs  pupilles;  sur  !••  Iront,  on  renianpir  iiim-  sort»'  (!• 
handeau  et,  au-<lessus  de  ce  bandeau,  une  protubérance.  Deux 
autres  protubérances,  plus  ou  moins  cNlindriijues,  une  de 
cluKiue  coté  de  la  tète,  représentent  probablenu'nt  les  oreilles. 
Sur  celte  piecr  de  (ibiurbiu,  sur  celle  de  (laiama,  a  la(pielle 
nous  \enons  de  faire  allusion,  et  sur  lt>  deu\  lubcs  de  Santa 
(iatalina  (pie  reproduit  M.  Lelimann-Nitscbe  f210,pl.  ii.rig.  a5.  i6), 
on  a  é\idiMnnienl  \oulu  rejirésenl»  r  l»-  nirm»'  p»*rsonna«;e  m\- 
lliNipie,  (pioi(pic  la  forme  d(>s  oredies  varie  un  peu  dans  les 
diflV'rentes  pièces.  Dans  la  partir  suj)érieun'  du  hibe  de  Clliiu- 
cliiu  se  trouve  un  pacpiet  de  si\  e|)ines  d(>  cactus  (|ui  gardent 
encore,  du  côté  non  |)ointu,le  corps  discoïdr  au  nioven  du- 
(juel  elles  étaient  fixées  a  la  lij;e.  (]es  «'xlrrimles  non  pointues 
des  épines  sont  liées  par  une  attaclie  m  libres  >éf;elales  tpii  se 
\u\{  Juj.  17 ^i,  surpassant  l<  hibr.  Vax  drbors  de  cette  ligatun*, 
deo"oi.')  de  largeur,  les  épines  sont  IiIm«n  »!  di-  difTerenles 
longut'urs;  la  |)lus  longue  a  o"o().  Nous  avons  déjà  discute  la 
destination  di*  ces  tidx^s  en  d>'i-i  isint  relui  de  (!alaina. 

I  n«'  tablette  rectangulaire  en  bois  ^^^n"  4<>^i''>  .  reiu'oduiti' 
//*/.  /7'î  A  '  ,  est  analo;;iie  aux  tablettes  de  Purara  de  Hincoiiada, 
/«/.  l'i^  J,  et  de  (lal.iin.i,  //(/.  1/  I  a  et  J?:^  a.  Lon^MUMir  l'xté- 
rieure,  o*o83;  largeur,  o*o5.^;  longueur  de  la  dépression 
rectangulaire,  o''o67;  largeur,  o'^o.'îy.  Même  .sort»-  de  lH)is 
(}ue  le  tube  |)récédeiit.  I,.i  t.iMell»-  pinte  d.  h\  a|)pendices  ou 
manclies  (|ui  devaiiMit  n-présenter  des  tètes  bumaines,  car  on 
y  remar(|ue  encore,  bien  que  pre^cpie  efï'acées,  des  traces  du 
ne/,  et  des  veux.  L'autre  côte  dr  l.t  tablette  < -^t  b-^n-reinent  roii- 

'"     V«r  L  |il«iii)ir  lAXIil.  illMirr  «ptr»  U  pâgr  -jbit. 


ARCHEOLOGIE  DU  DESERT  D'ATACAMA.  701 

vexe.  Dans  l'intérieur  de  la  dépression  on  peut  observer  des 
marques  qui  semblent  indiquer  que  cette  tablette  a  été  em- 
ployée pour  y  moudre  ou  y  broyer  quelque  chose. 

Deux  topos  en  os ,  dont  l'un  a  presque  la  même  forme  que 
celui  de  Calama,  fg.  171  b.  La  tête  de  l'autre  est  plus  large 
et  presque  rectangulaire. 

Des  calebasses  avec  des  ornements  pyrogravés.  Le  décor 
est  plus  simple  que  celui  des  calebasses  de  Calama  dont  nous 
avons  donné  des  figures.  Sur  une  calebasse,  on  voit  les  mêmes 
volutes  doubles  formant  des  S  que  sur  celle  de  Calama, 
fig.  177 c.  Dans  fornementation  d'une  autre,  il  entre  plusieurs 
croix . 

Vanneries  identiques  à  celles  de  Calama  comme  confection 
et  forme. 

La  poterie  des  sépultures  de  Chiuchiu,  sans  décor,  est  de 
la  même  pâte  et  des  mêmes  formes  que  celle  de  Calama. 
A  citer  :  un  plat  engobé  intérieurement  avec  de  la  plomba- 
gine noire  et  percé  au  centre  d'un  trou  fait  intentionnellement 
après  que  le  plat  était  déjà  achevé  et  cuit.  Un  vase  en  forme 
de  timbale,  fendu  d'un  côté,  a  été  réparé  en  réunissant  les 
deux  parties  au  moyen  des  tiges  fines  d'un  arbuste  passant  par 
de  petits  trous  pratiqués  dans  ce  but;  l'attache  a  été  alors  en- 
duite de  résine. 

Trois  pièces  de  tissus.  La  plus  intéressante  est  une  tunique 
ou  chemise  i^camiseta) ^  sans  manches,  très  bien  conservée, 
portant  dans  le  catalogue  du  Musée  du  Trocadéro  le  n"  40089. 
Elle  est  faite  d'un  seul  lé  de  tissu  épais,  grossier,  en  laine  de 
lama  noire,  mélangée  de  quelques  rares  fils  blancs  provenant 
probablement  d'une  tache  blanche  de  l'animal  qui  l'a  fournie. 
La/^.  189  montre  la  forme  de  cette  tunique,  vue  de  devant 
et  de  dos.  11  n'y  a  d'autres  coutures  que  celles  des  côtés.  Une 
fente  au  miheu,  pratiquée  en  tissant  la  pièce,  sert  pour  passer 
la  tête.  La  partie  ouverte  de  cette  fente  a  o""42  de  longiienr 
totale,  dont  o*"  21  de  devant  et  o""  2  1  de  dos.  D'un  côté,  la  lente 
a  été  prolongée  encore  de  o"'20,  mais  cette  partie,  marquée 


76Î  ANTIQLITKS  I)K  LA   RÉr.ION   ANDINE. 

Mir  la  fi^iirr  au  iih»v<mi  tl'iine  li^n«'  j>ointiHée,  a  été  recousue 
au  surjrl.  Il  UN  a  pas  d'ourlrls  :  !••  n-hord  inférieur  ainsi  que 
ceux  fies  ouvertures  rie  la  tête  et  des  bras  sont  formés  par  des 
lisières  faites  au  métier  même.  La  tuuirpie  a  i"io  de  lon- 
j;ueur,  l"o6  de  lar«;eur  sur  les  épaules  et  o^Ha  de  largeur 
dans  la  partir  inférimn'.  La  lar^^'ui  ^^uv  les  é|)aules  r>t  lorl 
exagérée,  eouiUK*  daill«'urs,  selon  \l\l.  Ilriss  et  Slid)»*l  308, 
II.  inir.IrUpl.  s-i^  cVsl   |p  cas  de   Ix'aucoup  de  vêtements  ana- 


V        fi     V 


Fif(.  1S9.  —  (Jiiiirlitii.  riii>miM*  m  éloiïr  r|iai««r  f|<>  Uinr  dr  lama. 
Viir  (Ir  fjcr  et  «If  clo».         I  -^o  (;r.  n«t. 

lofjues  exhumés  des  sépnlhires  d  Anron.  Pour  avoir  les  hras 
libres,  on  rerurillnil  |)rnl)al)lein«'iit  ces  vélcmenls  en  plis  sur 
les  épaules;  (piand  \rs  bras  étaient  inartiis,  on  laissait  tomber 
l'étollé  |)oiir  les  proléger  contre  l«'  (roid. 

Les  autres  tissus  d»'  l.i  rnllecllon  Dietrieb  sont  un  sar  ri 
une  pièce  rectangulaire  de  i^y^  sur  o"8().  (iette  dernière 
|M»rti'  le  n"  \f^^^()'.  (i'esl  une  pire  .•  de  li>«»u  grossier,  d  Un  renli- 
inetre  d'épaisseur,  en  l.nne  brune  de  lama.  Les  relninls  sont 
des  lisièn»s  formées  dans  le  nulier.  Le  sac,  catalogué  sous 
le  n"  ^o.'»c|H,  a  o^jj!  de  longueur  sur  o^'ii  de  largeur. 
Il  est  rave.  Les  raies  sont  de  dilVerenl«*s  largiMirs;  (juebpies- 
uii(>s  sont  blancbes,  mais  la  plupart  sont  brunes  en  (pi.itie 
Ions  divers,  depuis  |r  brun  1res  foncé  juscpiau  bistre  clair.  Il 
s<Mnble  (pie  ce  soient  les  couleurs  naturelles  cle  la  laine,  sans 
teinture  artiiirielle.  Le  sac  e.st  i>our>u  d  une  cordelette  de  siis- 
|MM)sion,  en  laine  noire,  simplement  tordui'. 

line  sorte  de  mirasse  en  p»Mii.  rousnea>er  délroih's  |,T!iièn»d 


ARCHEOLOGIE  DU  DESERT  D'ATACAMA.  7()3 

en  peau.  Cette  cuirasse  devait  protéger  la  poitrine  et  le  dos  de 
l'homme  qui  la  portait;  elle  est  d'une  longueur  suffisante  pour 
recouvrir  le  corps  à  peu  près  jusqu'au  nombril. 

Une  parure  en  plumes  roses  de  flamant  attachées  avec  des 
ficelles  en  laine  était  probablement  destinée  à  être  portée  au- 
tour de  la  tête. 

Il  doit  certainement  y  avoir  beaucoup  de  sépultures  à 
Chiuchiu,  mais  un  renseignement,  publié  dans  un  journal 
d'Edimbourg  et  recueilli  par  M.  BoUaert  (66),  parlant  de  5oo 
à  600  momies  trouvées  par  le  D""  Reid  «  assises  en  ligne  for- 
mant une  grande  demi-lune,  accompagnées  de  poteries  rem- 
plies de  maïs  » ,  ne  me  parait  pas  vraisemblable. 


764  ANTIQLITÉS  DE  LA   REGION   ANDINE. 


CIIIMIU. 

Kii  janvier  190a,  M.  N'iirclial  <lr  la  (iraiij;»'  a  loiiillé  d'aii- 
ciiMiiH's  M'niilliin's  sur  li's  rives  <1»'  r.in'>r  H*-  (!liimh.i  (jui  fail 
partir  (!«•  la  liai»*  d' Anlolaf^asta. 

Os  s«'i)iilliin's  i)rovi«»iiiHMjt  saii>  floiilrdts  liidinis  (!liaii<(os 
on  (\v  li'urs  anrèlrps,  les  lJ^^^  «Ir  la  cnlc  du  l*;i(ili(jin'.  Sur  c<'s 
IndifMis  nous  avons  donné,  j)apps  67  ri  snis.iiiliN,  mi  résumé 
dos  nMis(Mj(ncmi'n!s  liisloriqu«'s  (jiH    nmis  possédons. 

I^'s  (ihangosou  Uros  se  distiii^iirnt  dr  l.i  j)lii|)arl  desauln^s 
iMMiiiIrs  dr  CCS  réf^ions  «»n  cr  (piils  rntri  riiiml  It-urs  morts  ou 
iHisitinii  étrudur,  comiiu'  l'on  «'nl«'rn'  1rs  (\idiiNn's  rn  l'.nroj>r. 
»'l  non  accrouiii.s  romnn'  l«'s  <ada\n's  du  cinirtirn*  <lr  (.alama 
ou  riMix  des  jMMipli's  ap|)art('nant  à  la  ci>ilisation  ando-|)éni- 
virunr  m  général.  lV()rl)i«;n\  274.  1  p. 3.^71,  (|ui  lonilla  (pidcpifs 
sépultures  h  (iol)ija  m  i83n.  ht  l.i  n-niarcpir  (jin-  l«'s  cadavri^s 
(ini  m  jnrt'iit  rxlinmés  «étaient  concJH's  m  Ion»;,  routumi* 
qu(>  nous  u  avons  retrouvée  rlie/.  aucune  autre  des  nations 
anu''riraines,  reploNanI  «irdinairrnienl  li-  corps  de  manière  a 
les  remettre  dans  la  position  naturflic  i\r  i  iiomme  avant  sa 
naissance.-.  M.  Hollaert  66,  p  1-1  donne  le  n>èn>e  renseigne- 
ment a  propos  dune  •  liuaca  »  (piOn  a\.iil  oiixerte  à  Oohija 
en  i83o;  peut-être  s*agit-il  des  louilles  d.  d()rl)igu\.  (|uoicpie 
M.  Hollaert  ne  le  mentionne  pas.  liastian  57,  n.  p.  915)  signale 
aussi  la  dillérence  des  ummIcs  dVnti'rnMuent  riiez  le»  anciens 
Ouicimas,  Vvmaras  et  Alacamas,  (pii  «Miterraient  leurs  morts 
en  position  accroupie  et  les  (ihangos  (pii  |<>s  inliumaient  en 
|M>sitioii  étendue. 

\a*»  cadavnvs  evliumés  par  M.  Sénéchal  de  la  Grange  à 
/iliimha  elai(*nt  aussi  ent<>rrés  en  position  étendue,  cousus  dans 
des  p«'au\  de  loup  marin  { Plioca  lupina,  Molina).  Ouatre  crânes 
prf)venant  de  (iliimha  ont  été  donnés  par  M.  Seneclial  de  la 
(irangi-  à  la  Société  d'anthropologie  de  Paris,  et  des  |)hotogra- 
plue&  de  ces  crânes  figurent  dans  nne  communication    laite  a 


ARCHEOLOGIE  DU  DÉSERT  D'ATACAMA.  765 

cette  société  par  le  D""  A.  Chervin  (98,  p.  707).  Ces  cinq  crânes 
(n'"'  A,  E,  I,  0)  et  un  squelette  (n**  69 )  figurent  aussi  dans  l'ou- 
vrage de  M.  Chervin  (99,  t.  m,  pi.  45,  46)  sur  la  collection  de 
crânes  de  la  Mission  Française.  Les  cadavres  étaient  enterrés 
dans  le  sable  de  la  falaise  qui,  à  cet  endroit,  a  environ  2  5""  de 
hauteur  au-dessus  de  la  mer  et  est  composée  de  couches  alter- 
natives de  sable  et  de  calcaire  formé  par  fentassement  de  co- 
quillages. 

Les  sépultures  se  trouvent  dans  la  couche  superficielle  de 
sable,  à  i'"ou  i°'5o  de  profondeur.  Aucun  signe  extérieur  ne 
décelait  leur  emplacement  qui  fut  découvert  par  sondage  au 
moyen  d'une  longue  tige  de  fer  que  l'on  enfonçait  dans  le  sol. 

De  ces  sépultures  M.  Sénéchal  de  la  Grange  exhuma  trois 
squelettes  d'hommes  adultes,  un  de  femme  et  le  cinquième 
d'enfant.  Auprès  de  ces  cadavres,  il  trouva  un  certain  nombre 
d'objets  en  pierre,  en  bois  et  en  os,  qu'il  a  donnés  au  Musée 
d'ethnographie  du  Trocadéro,  dans  le  catalogue  duquel  ils  figu- 
rent sous  les  n"'  5383 1-53866.  Les  objets  démontrent  que  ces 
Indiens  étaient  des  pêcheurs.  Parmi  ces  objets,  on  remarque 
surtout  une  sorte  de  grands  hameçons,  dont  les  manches  courts 
sont  en  bois  et  dont  le  crochet  consiste  en  un  solide  os  de 
poisson  spécialement  travaillé,  inséré  dans  le  manche,  dirigé 
en  arrière,  et  formant  avec  celui-ci  un  angle  de  /i5  degrés. 
M.  J.  T.  Médina  (234,  p.  420,  llg.  120)  reproduit  un  outil  ana- 
logue, provenant  des  environs  de  Santiago-du-(Jhili.  D'autres 
objets  remarquables,  de  Chimba,  sont  une  sorte  de  poignards 
à  manche  gros  et  court,  conservant  encore  leur  pointe  en 
roche  siliceuse  ^t  de  forme  lancéolée.  Ces  armes  ressemblent  i\ 
une  pièce  provenant  d'Arica  que  reproduisent  MM.  Stùbel  el 
Reiss  (340,  I,  pi.  20,  %.  32).  Deux  tubes,  portant  dans  le  catalogue 
du  Musée  du  Trocadéro  les  n"'  53863  et  53864,  sont  faits  du 
radius  et  du  cubitus  d'un  grand  albatros,  probablement  Dm- 
medea  cxalans,  Lin.  Enlin,  dans  les  sépultures  de  Chimba  lureiil 
aussi  rencontrées  deux  de  ces  tablettes  rectangulaires  (mi  bois, 
dont  nous  avons  décrit  et  figuré  des  spécimens  de  Fucarà  de 


766  ANTIQUITÉS  l)K  LA   RÉCilON   ANDINE. 

Kinconada,  (!»•  ('alaiiia  «l  de  Cliiucliiu.  Les  lablelles  de  Cliiinba 
nul  (l.s  iiiaiiclies  siiiipl«*s,  sans  lijçures  sculptées,  mais  elles 
sont  oriuM's  d'un  desNlii  de  li;;nes  brisées. 

A  l'eiidroil  où  se  troiivaiiMit  les  sépultures,  et  partout  sur  les 
lïords  de  la  baie  d'Anl«)r.iL,Mst;i,  M.  SeiM'clial  de  la  (lrau«;e  a 
raniasM*  un  j;rand  nonibn?  de  pointt's  de  lleches  en  roclies  sili- 
reusi's,  d«'  di\erîM\s  formes  et  dimensions,  mais  analo«riies  à 
celles  (nie  l'on  trouNe  le  Ion*;  de  la  rôle  cbilienne  en  général. 
Ces  iMiinles  (jr  Herbes  ont  été  l'objet  d'une  publication  dr 
M.Sénecbal  de  la  Granjçe  (329),  acconipa«;née  (!<•  d.  u\  plancbes 
en  cbromoplioto<;ravure. 

Kniin  lun'iil  recueillies  dans  les  sépultures  de  (".liiinba  de 
nombreuses  jiieces  d'enlilaj^e  en  lorme  de  discpie,  dont  ipiel- 
(nii's-un«'s  sont  «mi  cbrvsocolle,  mais  la  plupart  en  tur(jUoise, 
d'après  M.  Lacroix. 


REGION  DES  ATACAMAS.  RÉSUMÉ. 


RESUME. 

Sous  le  titre  de  «  Région  des  Atacamas  »  nous  venons  de  dé- 
crire, au  point  de  vue  de  nos  études  archéologiques,  la  partie 
de  la  Puna  de  Jujuy  qui  est  située  à  l'ouest  de  la  Plaine  des 
Salinas  Grandes  et,  d'autre  part,  la  région  du  cours  moyen  du 
Rio  Loa,  dans  le  Désert  d'Atacama, 

Pour  la  comparaison  de  ces  deux  régions,  nous  ne  pouvons 
pas  dire  grand'chose  à  propos  des  ruines  de  villages  préhispa- 
niques, car  les  renseignements  que  nous  possédons  sur  celles 
du  Désert  d'Atacama  sont  très  sommaires,  comme  on  l'a  vu 
page  71 5.  Cej)endant,  s'il  existait  de  petites  variantes  de  con- 
struction, etc.,  entre  les  diverses  ruines  de  la  région,  ces  va- 
riantes n'auraient  pas  d'importance,  car,  dans  les  pays  andins 
en  général,  on  remarque  toujours  des  différences  de  ce  genre, 
même  entre  des  villages  situés  très  près  l'un  de  l'autre  et  pro- 
venant évidemment  du  même  peuple  et  de  la  même  époque, 
comme  ceux  de  la  Quebrada  del  Toro,  décrits  plus  haut.  Quant 
aux  pétroglyphes ,  les  deux  qu'on  connaît  du  Désert  d'Atacama, 
celui  de  Machuca  et  celui  de  Qaillagua,  sont,  à  en  juger  ])ar 
les  figures  et  les  descriptions  données  par  MM.  Philij)|)i  el 
Plagemann,  plus  ou  moins  du  même  type  que  la  plupart  des 
pétroglyphes  de  la  Puna  de  Jujuy. 

Mais,  si  les  ruines  ne  nous  donnent  pas  de  points  de  coui- 
paraison,  les  collections  rapportées  du  Désert  d'Atacama  par 
MM.  Sénéchal  de  la  Grange  et  de  Dietrich  et,  pour  ce  (|ui  est 
delà  Puna  de  Jujuy,  ma  propre  collection,  celle  du  D'  Uhle  el 
celles  décrites  par  MM.  Lehmann-Nilsche,  Ainbroselti  el  von 
Rosen,  constituent  un  matériel  sulTisant  pour  pouvoir  émettre 
des  opinions  générales  en  ce  qui  concerne  les  anciens  hahi- 
tants  de  ces  régions,  sans  qu'on  ail  trop  à  craindre  que  les  con- 
clusions ainsi  formulées  soient  qualifiées  de  téméraires. 

Bien  qu'à  Calama  et  à  Gliiuchiu  on  enterrai  les  morts  et 
que,  dans  hi  Puna  (]v  Jujuv,  on  les  déposât  dans  des  grottes,  ces 


768  WTIQLITKS   DK   I.  V    RK(iI<>\    WDINK 

cadavres  m*  n»ssfml)leiit  sous  tous  les  raj)|>orts,  el  la  (lillrniicr 
de»  sépultures  sV\|)li(|ue  iiaturellenieiit  parir  fait  (jn'il  iTevistr 
iws  de  jçrolles  dans  la  réj^inii  du  Loa.  La  position  des  cadavres, 
leur  coilTure,  leurs  vêtements,  leur  parure  sont  tout  à  fait  si- 
uiilain's  dans  le  Désert  d'Atacania  et  dans  la  Puna.  l/art  tex- 
tile, la  cordehe  ollrenl  les  nièuies  caractères.  La  vannerie  d«*s 
«leux  répons  présente  la  ultime  technicpie  à  la  fois  |)erfec- 
lionnée  et  hieii  |)articnlirre.  Les  |M»teries  sont  très  seinhlahles 
ri  indicpii'iit  l.i  même  trclmi(pH'  «1  Ir  même  dejjrê  de  déve- 
lo|>prm«'nl  dr  l'art  crraFuitpn".  En  j^eneral,  de  |)n's(pi«'  tous  les 
objets  provenant  des  cinu'lieres  du  Rio  Loa,  on  a  trouve  des 
écpiivalentsdans  la  Puna  de  .Injn\.  Ponr  en  citfr  qiU'Kjnes-uns, 
les  jM'Ilrs  ou  s<liislj',  les  ■  couleauv  •  en  ixjis,  les  crochets  si 
spéciaux  «pie  nous  sup|N)sons  avoir  été  employés  |K)ur  lixer  les 
attaclu>s  des  cliarp's  sur  le  dos  des  lamas,  les  hâtons  à  louiller, 
les  toDits  en  os  d  ini  cntain  nindrlr,  sniit  (  «innnnns  dans  les 
M'pultures  du  IV-simI  d  \lacama  et  d.nis  <  rlles  de  la  l'nna.  Les 
pei«;nes  oITrenl  nn  rxenipli"  d»-  lidentite  (\i'  technicpic  de  lin 
dustrie  preliispaiii(pi(>  dans  les  deux  réj^icns  :  ton  lron\e  dans 
I  niM*  ou  dans  r.uilrr  des  specinuMis  dr  ces  onlils,  dont  le  tres- 
saj(e  Tort  complexe  sr  ressend)le  si  parlaitement  (pie  on  jxmr- 
rail  être  tenté  de  croire  que  ces  spécimens  ont  été  fahricpiés 
|>;ir  la  même  main.  L^'aleintiil  id«'iiti(pies  sont  certains  onliU 
éni^mati(pies  en  hois.  dmit  nn  n'.i  rencontré  que  des  fraj;meuts 
trop  incomplets  |)our  cpron  puisse  s<*  rendre  comptr  de  la  iia- 
liire  et  de  la  destination  des  objets  dont  ils  ont  lait  parti»*.  Ces 
fragments,  de  lormes  assez  coinpliqn«'es  et  idriiticpies  entre 
<>ux,  se  retronviMit  aussi  bien  dans  la  collection  de  (.alaina  (pir 
rifliis  celles  pro\enant  de  dilVertMits  endroits  de  la  Puna  de 
.liijuy.  Otiand  on  voit  que  ces  objets  si  .s|)éciau\  sont  communs 
aux  deux  n'^ions,  on  nr  |MMit  pas  douter  (pie  les  xesti^es  de 
l'une  cl  de  l'autre  proviennent  du  même  j>enple.  Les  cbudies 
en  lx>is  el  enraiement  les  spatules  (pie  nous  avons  dt^rites 
P^K**  7^'^  ^>"^  certainement  des  outils  très  particuliers,  et 
elles  sont  caractéristiques  autant  dti  cimetière  de  (ialaina  que 


RÉGIOxN   DES  ATACAMAS.  RÉSUMÉ.  709 

des  stations  préhistoriques  de  la  Puna.  En  somme,  de  toutes 
les  pièces  de  Calama  et  de  Chiuchiu,  à  très  peu  d'exceptions 
près,  on  a  trouvé  d'autres  spécimens  dans  une  localité  ou  dans 
une  autre  de  la  Puna  de  Jujuy,  tandis  que  beaucoup  de  ces 
catégories  d'outils  ne  sont  pas  connues  d'autres  régions,  ou 
bien,  si  l'on  en  connaît,  la  forme,  la  facture,  etc.,  en  sont  dillé- 
rentes. 

A  cette  similitude  générale  du  matériel  archéologique  de  la 
Puna  de  Jujuy  et  du  Désert  d'Atacama  vient  s'ajouter  l'identité 
de  certaines  œuvres  de  sculpture  sur  bois,  dont  des  spécimens 
ont  été  trouvés  dans  les  deux  régions.  Les  tubes  mystérieux 
contenant  des  épines  de  cactus  nous  fournissent  un  exemple 
de  ces  créations  de  fart  primitif.  Avec  de  très  légères  variantes, 
le  personnage  monstrueux  sculpté  est  le  même  sur  plusieurs 
de  ces  pièces,  dont  deux  ont  été  exhumées  à  Colama  (voir 
page  789  ety?</.  J7i  d,  e),  une  à  Chiuchiu  (voir  page  769  et 
fi(j.  i7â  a)  et  deux  à  Santa  Catalina  (reproduites  par  M.  Leh- 
mann-Nitsche).  Un  autre  personnage  sculpté,  celui  de  la  spa- 
tule de  (Calama  i^fuj.  173^,  se  retrouve  sur  une  tablette  de 
Rinconada  que  reproduit  M.  Ambrosetti  (23,  p.  25 ).  Ces  person- 
nages si  caractéristiques  sont  aussi  laciles  à  reconnaître  sur  les 
pièces  du  Désert  d'Atacama  et  de  la  Puna  de  Jujuy  que  le  sont 
certains  personnages  légendaires  des  sculptures  sur  bois,  sur 
ivoire  ou  sur  pierre,  du  Japon  et  de  la  Chine,  ])ar  exemplr 
les  «sept  dieux  du  bonheur»  ou  «  Ashinaga,  l'Iionimc  aux 
longues  jambes,  etTenaga,  l'homme  aux  longs  bras».  Si  f ho- 
mogénéité de  la  technique  industrielle*  ordinaire  ne  sulïll  pas 
à  ])r()uver  l'origine  commune  des  vestiges  dtî  la  Puna  et  du 
Désert  d'Atacama,  ces  œuvres  de  l'art  autochtone»  nous  en  con- 
vainquent. Et  il  ne  peut  pas  s'agir  là  d'objets  (pii  onl  v\r  im- 
portés d'un  pays  dans  fautre,  car  ces  trouvailles  se  répètent 
trop  fréquemment  pour  que  cette  dernière  explication  soil 
vraisemblable.  Certes,  si  l'on  se  base  seulement  sur  la  descrip- 
tion des  ruines  et  des  sépultures  que  je  viens  d'éludier,  \vs 
laits  y  exj)Osés  ne  sont  pas  suffisants  poui-  en  liier  la  roiirlusion 


770  ANTIQIITES  DE  LA   REGION   ANDINE. 

que  j'ai  formulée,  mais  la  comparaison  de  ce  matériel  avec 
criui  (lu'oiil  fait  cnniiaitr**  anlérieuremeut  d'aulres  auteurs 
confirme  cette  conclusion,  et  nombre  de  jM'tits  dclaiU  (jiii 
n'ont  pu  être  nHiitionnés  dans  mon  ouvrap*  la  ronsolidt-iil 
d  iinr  manièrr  drlinilix*.  Quand ,  dans  l'unr  et  l'autre  de>  deux 
n*«;ions,  on  se  trouve  constamment  en  présence  de  vestij^es 
olVranl  les  in«^mes  caractères  géniTanx.  «t  (piand  on  retrouve 
il  rhajpie  instant  des  p»tits  ouliU  <'l  antres  ohjrts  hii'u  parll- 
culiers  nui  partout  smil  d«-  mêmes  lormes,  (\r  L  même  fac- 
ture, de  la  même  leclini(|ue,  ju.s<^pie  dans  leurs  moindres  dt^ 
tails,et  si  siinilain-s  (pi'ils  j)araissriif  nvoirélé  fa  ts  p;ir  1«'  même 
ouvrier,  —  drvant  tous  ces  laits,  on  nv  pmt  pas  lirsilrr  à 
classer  ces  vestij;es  comme  provenant  du  nirinr  prupl»-. 

Les  habitants  prébispanicpi(>s  de  (!alama  et  dr  (liinchiu, 
ainsi  (lue  cru\  du  bassin  (bi  Salai  d  Vlacaina,  «-t. lient  certaiiu»- 
mrnt  (b"s  \tacainas,  comme  1(>  dcmonln'nt  les  renseifçnements 
bistoricpies  rt  lin;;nisli(pn's  (pic  nous  avons  résuuH'S  pajçes  58- 
(iy.  Le  nord-ourst  de  la  Puna  de  lujuN  clait  donc  aussi  babité 
par  cb's  Vtacamas,  rt .  par  suit»*,  d  «'si  loi;i(pir  df  snppos(M- (|ur 
\v  territoin?  intt'rmrdiaire,  c'est-à-dire  \v  nord  dv  la  Puna  de 
Atacama,  appartenait  aussi  à  repeuple,  dont  l'étendue  j^éoj^ra- 
|)bi(pi«*  drmi'iin'  par  consécnuMit  (l(t**i  iiniirr  dans  la  forme 
qui  est  sij^nalée  sur  la  carte  «'tbnicpic  //f/.  /  ,  pajçe  80). 

I .  on  pourrait  trouver  dans  la  lo|)onvmie  (\r  l.i  Puna  de  .lu- 
ju)  une  obji'ction  contre  cette  ext«Mision  des  Atacamas  jus<pie 
daîiH  celte  dernièn*  réi^ion  Mn  elTet,  celle  toponvmie  est  jK)Ur 
la  plupart  denxee  du  (piirbna,  tandis  (|ue  dans  le  Désert  d  Ata- 
cama mil*  partie  et,  dans  la  Puna  de  Macama,  plus  de  la  moi- 
tié des  noms  de  lieux  viennent  di»  l'alacameno.  Mais  ces  faits 
s'expliipn'ul  larilemenl  pai  l'action  pins  un  moins  ellicace  et 
C(»ntinue  du  ^ouveriuMuent  péruvien.  Dans  la  Puna  d(>  Jujuv, 
I  inlbience  jx^ruviiMine  parait  sèlre  lait  sentir  avec  une  intensité 
plus  ^'rande  cpu»  dans  le  Desrrl  d'\taran)a.  et,  dans  la  Puna 
de  Alarama.  prescpie  inbabilable  et  iinpr.itieable,  les  noms 
alacamehos  ont  persiste  mieux,  que  dans  les  régions  habitée». 


RÉGION  DES  ATACAMAS.  RÉSUMÉ.  771 

A  ce  propos,  nous  n'avons  qu'à  nous  rappeler  d'autres  régions, 
encore  plus  éloignées  du  centre  de  l'empire  incasique,  où  les 
noms  quichuas  ont  presque  totalement  supplanté  les  noms  dé- 
rivés des  langues  indioènes,  comme  la  région  diaguite.  D'ailleurs 
les  noms  de  lieux  dérivés  de  l'atacameno,  bien  qu'ils  soient  rares 
dans  la  Puna  de  Jujuy,  sont  fréquents  jusque  dans  les  mon- 
tagnes qui  séparent  Rinconada  et  Cochinoca  de  la  Puna  de 
Atacama.  La  toponymie  de  caractère  atacameno  s'étend  donc 
au  moins  jusqu'à  la  frontière  de  la  Puna  de  lujuy  que  nous 
attribuons  aux  Atacamas,  ce  qui  diminue  ou  anéantit  presque 
l'objection  contre  notre  hypothèse  que  l'on  pourrait  fonder  sur 
la  toponymie. 

Quant  à  l'époque  à  laquelle  les  anciens  Atacamas  occupaient 
le  territoire  où  nous  avons  étudié  leurs  vestiges,  nous  savons 
qu'ils  l'habitaient  pendant  les  siècles  qui  ont  précédé  immé- 
diatement la  conquête  espagnole  et  qu'ils  continuèrent  de 
l'habiter  pendant  un  certain  temps  après  cet  événement,  sans 
changer  leurs  anciennes  habitudes  et  leur  ancienne  manière 
de  vivre.  Pour  le  Désert  d' Atacama,  c'est  ce  que  démontre  le 
lil  de  fer  trouvé  dans  une  sépulture  à  Calama;  en  ce  qui  con- 
cerne la  Puna  de  Jujuv,  les  trouvailles  de  M.  von  Rosen,  dans 
une  grotte  funéraire  de  Casabindo,  d'une  corne  de  bœuf  et  des 
débris  d'un  couteau  de  fer  l'indiquent  également. 

Mais,  si  les  Atacamas  s'étendaient  jadis  jusque  dans  la  ré- 
gion de  Casabindo,  Cochinoca,  Rinconada  et  Santa  Catalina, 
étaient-ils  les  seuls  habitants  de  cette  région  ou  y  avait-il  peut- 
être  aussi  d'autres  Indiens?  Matienzo  nous  a  fait  connailre 
qu'il  existait  au  xvi''  siècle  un  village  de  Chichas  à  Moreta ,  loca- 
lité située  à  l'ouest  de  Rinconada  et  au  nord  de  Cochinoca. 
D'autre  part,  il  est  hors  de  doute  que  la  Puna  de  Jujuy  s'est 
trouvée  pendant  des  siècles  sous  le  gouvernement  régulier  et 
continu  des  Incas.  Les  renseignements  de  Matienzo,  à  propos 
du  grand  chemin  incasique  qui  y  passait,  le  prouvent;  la  per- 
sistance de  la  langue  rpiichua  et  des  croyances  péruviennes, 


77Î  ANTIQIITKS  l)K  l\   KECilON    ANDINK. 

ainsi  cju»-  la  toprivinie,  le  conliriiuMit.  Par  siiilr,  il  v^i  fort 
nrolKil)!»"  (|in*  It'S  Iiiras  a\aii'iil  nivoyé  dans  la  Piiiia  dr  Jujun 
de»»  colonies  de  milimas,  comme  ils  avainil  I  li  ihitinlr  d»-  le 
faire  dans  les  prn\inces  «doignées. 

Os  col<»nies  l'tran^'ères  aux  Ataramas  «vjjlifjiHMaifnl  vvr- 
laiiies  diUV'n-nrj's  qu'on  peut  noter  entre  \r  niairriel  arclieo- 
lu^'icju»'  dis  di\»'rses  ruines  et  sépultures  de  la  réfçion  que  nous 
JiMir  attril)uoii>,  difl'erences  qui  n«  j)«  un.hI  pas  être  explicpnM-s 
n.H  riiv|K»lhes«*  (pie  ces  vestiges  proviennent  (rt'|)<Kpies  dilVé- 
rentfs,  rar  tout  inditpn*  qu'ils  soiil  plus  ou  moins  contein|K>- 
rains,  ou  du  moins  que  Imi  dill»  rnM  ••  d'a^M*  ne  doit  pas  de- 
|)ass«'r  un  si«Vle  ou  deux. 

Sous  <e  rap[M)rl,  le  fait  li-  |ilii>  rcnianpiahlf  t'^l  prul-«'trr 
l'absence  de  llfclu'.s  a  pointrs  d«»  |)i«'rre  dans  le  rimelièn'  dr 
(ialaina.  Du  moins,  M.  Séneelial  de  la  (iran«(e  ii'\  a  renrontré 
(pu- drs  lin  lifs  a  poiul«'s  «'u  l)ois,  ce  (pii  rependant  ne  signilir 
ms  (pi'il  w  peut  pas  y  avoir  des  preniierr.s,  ainsi  cpi'il  en 
fxiste  dan>  daulus  1(m  ilil<s  du  Désrrt  d  Atacama  où  ont  ha- 
bité Ifs  Ataramas  prilnspaiiicpns,  coininr  à  Catarpr.  Dans  la 
Pniia  (\r  .lujuv  on  n'a  IrouNr  aussi  (pu*  dfs  ponilrs  ru  pierre 
seuleinenl  dans  certaines  localités  et  (pie  des  pointes  en  hois 
dans  d'autres  endroits.  Ainsi  je  n'ai  recueilli  (pie  des  premières 
a  Pucarâ  de  l\in((»na(la,  tandis  <pi<  Iniihs  les  llèclies  (pie  j  ai 
trouvées  à  Savate  avaient  des  |Miint(*s  en  Ixtis.  Dans  les  environs 
de  Casdiindo  on  en  a  rencontre  des  dnix  sortes,  mais  je  ne 
sais  i)as  si  elles  ont  été  Ihmivim's  ensemhb*  dans  les  méuïes 
grottes,  ou  dans  dinerents  endroits.  La  connexil»*  d'origine  et 
la  rontein|H)raneite  des  flèches  vi\  hois  et  en  pierre  n'est  d'ail- 
leurs pas  invrais(Mnhlahle,  car  cpiehpies-unes  des  pn*niièn*s, 
pn)venant  de  (ialama,  comme  egalemenl  plusi(Mirs  flèches  à 
|Hmit(\s  en  iiierre  de  Pucar.i,  |)rés"ntent  a  1  extrémité  «le  la 
hampe  un  anneau  i>n  matière  resineus«>  (pii,  dans  les  deux 
localités,  est  strié  longiludinalement  d'une  manière  identique. 
Ce  petit  détail  paraitr.i  peut-être  insignilianl .  mais  il  est  néan- 
moins d'un(>  certaine  ini|>ortance,  (ai   il  est  dillicile  (|U  ou  ait 


RÉGION  DES  ATACAMAS.   RÉSUME.  773 

inventé,  d'une  manière  indépendante,  dans  les  deux  localités, 
cette  sorle  de  contrepoids,  d'une  facture  si  singulière,  et  dont 
on  trouvera  la  description  page  6/44- 

Ces  faits  sont  dignes  d'être  remarqués,  mais,  après  toul, 
peut-être  est-ce  simplement  le  fait  du  hasard  que  l'on  n'ait  pas 
trouvé  dans  une  localité  ou  dans  une  autre  des  ])ointes  en 
pierre  ou  des  pointes  en  bois,  quoiqu'il  en  existe.  J'ai  déjà 
signalé  (voir  pages  Sôy  et  67  1)  l'irrégularité  des  trouvailles  fie 
pointes  de  flèches  dans  les  diverses  ruines  et  la  spécialité  que 
présente  chaque  village  quant  à  la  fabrication  de  ces  pointes, 
même  quand  il  s'agit  de  villages  évidemment  contemporains  et 
appartenant  au  même  peuple.  Cependant,  Pucarà  de  Punco- 
nada,  qui  n'a  fourni  que  des  pointes  en  pierre,  serait  peut-être 
une  colonie  d'étrangers;  tandis  que  Sayate  et  plusieurs  loca- 
lités autour  de  Casabindo  et  en  Santa  Catalina,  où  les  flèches 
sont  à  pointe  en  bois,  auraient  été  habités  par  des  Atacamas. 
Pour  la  solution  de  problèmes  de  cette  nature,  il  faut  des 
fouilles  méthodiques  dans  un  grand  nombre  de  localités,  el, 
malheureusement,  ce  qu'on  a  surtout  lait  dans  la  Puna, 
comme,  à  peu  d'exceptions  près,  dans  la  région  diaguite  aussi, 
ce  sont  des  collections  de  curiosités  et  non  pas  des  études 
arcliéologiques. 

Dans  le  même  ordre  d'idées,  un  autre  fait  cà  signaler  rsl  ((ur 
M.  Sénéchal  de  la  Grange  n'a  pas  rencontré  à  Calama  de  ces 
haches  plates  en  pierre  schisteuse  qui  se  trouvent  (hnis  presque 
toutes  les  ruines  de  la  Puna  de  Jujuy,  mais,  d'autre  ])arl,  les 
pefles  fabriquées  de  la  même  roche  et  suivant  la  même  mé- 
thode y  sont  commîmes. 

Mais,  comme  nous  l'avons  dit,  il  ne  faut  pas  être  surpris  rl«; 
rencontrer  des  petites  particularités  locales  dans  une  région 
dont  les  vestiges  préhispaniques  en  général  préseiilciil  uin' 
grande  similarité  et  homogénéité.  Nous  retrouvons  |)artuul 
dans  la  région  ando-péruviennc  le  même  phénomène  :  chaque 
localité  présente  des  spécialités  si  remar([ual)l(!s  et  des  difle- 
rences  si  notables  par  rapport  à   toutes  les  autres  localités, 

5o 


774  ANTIQUITES  DE  LA   HE(.ION   ANDINK 

(luon  est  quelquefois  tente  de  se  deniandiT  s'il  y  a  eu  autant 
de  peuplades  dillérentes  (ju'il  y  a  de  viiia^^cs  vu  ruines.  Jr 
citerai  à  ce  pr()|)os  ce  (pie  dit  M.  Wiener  ^377.  p.  i5»j,  en  par- 
lant des  ruines  i\r  l'aiirien  IV*rou  :  On  se  trouve  donc  en  pr»'»- 
seiice  d'une  double  liV|)othese  :  ou  i)ien  le  Pérou  a  ete  iiahité 
mr  autant  de  races  que  l'on  rencontre  de  groupes  de  ruines, 
ou  bien  il  a  été  habité  par  une  seule  race  ayant  des  dispositions 
î>m»ciales  et  inulliples.  Pnui  nous  servir  d'une  exj)ression  (!«• 
notre  é|)o<|ue,  ces  bâtisseurs  n'auraient  |)as  été  des  caractères 
à  princii>es,  mais  bien  des  tcmprranunts  s'assiniilant  avec  une 
extn^nie  facilité  .lu  milieu  dans  lecpiel  les  avait  amenés  le  hasard 
de  la  ;;uerre  ou  la  lo^'i(ju«'  des  migrations.  •  (iependani  je 
nadiièn*  pas  à  la  dernière  partie  de  cette  phrase,  car  je  consi- 
dère la  race  ando-péruvienne  comme  très  homogène  et  je  crois 
que  ce  n'est  (pi'à  une  épupie  très  reculée  (pi'elle  a  pu  être 
lormée  |)ar  le  mélange  de  plusieurs  races  ou  (pi'elle  a  absorb»* 
des  éléments  étrangers  (!<•  (juchjue  iin|)ortance. 

Pour  revenir  aux  vi'sliges  de  nos  Macamas,  d  nous  reste  a 
signah'r  les  dillérences  (pie  présente  leur  région,  en  ce  cpii 
concerne  l'archéologie,  par  rapport  aux  nagions  circonvoi- 
î»ines. 

D'abord,  (piani  à  celle  des  l)iaguit(>s,  leur  culture  ne  peu! 
|>asse  confondre  avec  celle  des  anciens  Atacamas.  Chez  les  pre- 
miers, nous  trouvons  fort  (lévelo|)pés  l'art  de  la  cérami(pie.  I.i 
sculpture  sur  pierre,  la  métallurgie  du  cuivre  et  I  arl  de  tra- 
vailler ce  métal.  Au  contraire,  (  hez  les  Vtacamas,  ces  arts  se 
trouvaient  dans  un  étal  tout  à  fait  primitif  et  rudimentaire. 
Quant  au  cuivre,  il  est  même  douteux  (pie  ces  derniers  aient  su 
extraire  ce  métal  du  minerai  el  m  iabri(pier  des  outils  et  des 
objets  de  parure.  \  (ialama  et  à  (ihiucliiu  on  n'a  pas  nMicoutn* 
d'objets  en  cuivre,  et  il  est  |)lus  (jue  probable  (pie  les  ran*** 
pièces  trouvées  dans  les  ruines  et  dans  les  grottes  funéraires  (\r 
la  Piina  de  lujuv  pn)viennent  des  >all«'es  diaguites,  de  la 
l^>livie   ou    (lu    P/tou.   d'où    ils   seraient    par\enns  .i    la    Pnna 


REGION  DES  ATACAMAS.   UÉSUMÉ.  775 

argentine  par  la  voie  du  commerce.  Ceci  est  spécialement  fort 
vraisemblable  en  ce  qui  concerne  les  disques  ornés,  mentionnés 
page  61  4.  De  plus,  sur  les  objets  préhispaniques  provenant  de 
la  région  des  Atacamas,  nous  ne  retrouvons  aucun  des  traits 
caractéristiques  de  l'ornementique  diaguite  qui  présente  un 
style  particulier,  bien  que  dérivé  du  style  général  du  Pérou 
et  en  faisant  partie  intégrante.  Chez  les  Diaguites,  la  céramique 
était  richement  décorée;  chez  les  anciens  Atacamas,  grossière 
et  sans  décor.  Chez  ces  derniers,  l'art  textile  et  la  sculpture  sur 
bois  seulement  avaient  atteint  un  certain  degré  de  développe- 
ment; les  autres  industries,  les  autres  arts  étaient  dans  leur 
première  enfance.  En  somme,  la  culture  diaguite  se  trouvait 
à  un  degré  différent  et  bien  supérieur  à  celui  de  la  culture 
préhispanique  du  Désert  d'Atacama  et  de  la  Puna  de  Jujuy; 
fidentilication  des  autochtones  de  ces  dernières  régions  avec 
les  Diaguites  est  donc  impossible,  comme,  du  reste,  les  ren- 
seignements  historiques  le   confirment  en  partie.   D'ailleurs 
aucune   particularité    de   l'archéologie    des   Diaguites    ne    se 
retrouve  dans  la  région  que  nous  désignons  sous  le  nom  dv 
«Région  des  Atacamas  ".'Seuls,  les  éléments  du  folklore  sont 
très  semblables  dans  ces  diverses  régions,  mais  ces  légendes 
et  ces  cérémonies  sont  d'origine   péruvienne,    communes   à 
toute  la   région   ando-péruvienne,  et  ont  sans  doute  été  in- 
Iroduites  pendant  la  domination  péruvienne  dans  ces  |)ays.  Au 
nord  de  la  Puna  de  Jujuy,  la  continuation  du  haut  ])laleau, 
c'est-à-dire  la  partie  australe  du  haut  pays  bolivien,  était,  sui- 
vant les  documents  historiques,  habitée,  à  l'époque  de  la  con- 
quête, par  les  Chichas,  qui  parlaient  le  quichua  et  n'avaient 
pas  de  langue  propre,  motif  pour  lequel  ils  sont  souvent  dé- 
nommés «  Quichuas  ».  Une  grande  partie  des  Indiens  mensurés 
en  Bolivie  par  la  Mission  Française  y  appartiennent  et  la  plupart 
des  crânes  anciens  exhumés  au  cours  de  ses  fouilles  en  Bolivie 
proviennent  probablement  des  ancêtres    de  cette    peuplade. 
M.Chervin,  dans  son  ouvrage  sur  ces  mensurations  anthropo- 
métriques et  sur  ces  crânes,  applique  aussi  à  ces  Indiens  le 

5o. 


776  ANTK^I  ITK.N   DK   1  A   hKf;iO\    WDINK 

nom  de  -  Oiiichuas"^.  Cependant  il  nw  semblo  quo  ccHo 
(l(^nominati()ii  psi  pliilôl  fquiv()(|iif,  car  ou  a|)|)ellf  rgalniuMil 
.Qiiicliiias»  \vs  Iiirli^Mis  (lu  haut  pays  du  IVrou,  sr|)an*>  des 
proinirrs  partout»-  la  n^^'ioii  ayniara  ;  t't  hicu  qu«'  \vs  •  (Juicluias  ► 
du  Vvrnn  «t  <  «'ux  du  sud  dt*  la  Bolivie  |)arlent  la  même  lanjçue, 
leurs  aHinitr-s  fl  dilTéreiires  soniatoloj^iques  et  elliuicpirs  iioiil 
nas^tô  f'ludi<^es  et,  par  suite,  ne  sont  ps  connues.  \rcln'olo- 
gi(pnMii(Mit,  l«Mir  région  est  aussi  tn-s  p»  m  (oiiuui',  les  seules 
iouillcs  (Hii  y  ont  rtô  |)ratiquées  étant  cellrs  lïv  la  Mission  Fran- 
çaise. Pourtant  1rs  rollrclions  (pii  en  ont  été  le  n'sultat,  crll«'s 
faites  i)ar  la  Mi^^sion  Suédoise  a  Tarija  en  i()()i  et  un  certain 
noiniin*  d'nhjrls  épars  cpie  j'ai  eu  rocrasiou  de  voir  dans  la 
Hépnl)li(pn'  Vrgentine,  mont  démontré  que  la  culture  préliis- 
pani(pie  de  cette  région  était  hien  dilliTenl)'  dr  (  «llr  de  la 
Puna  de  Injuv  et  <lu  l)é>ri  I  d'  \lacama.  Tous  lésants  mentionnés 
ci-dessus  y  étaient  beaucoup  plus  dévelop|)és  cpie  dans  ces 
dernières  «•ontrée>,  rf  Ir  matériel  arcln-ologicpu»  pn'sente  un 
stylf  dlllérent,  slxle  qui.  ainsi  (pu*  le  slvlr  di.ignil»'.  constitue 
une  Narieté  du  style  |)eruvien.  11  s'ensuit  <pie  la  jullure  des 
<!liiclias  était  hien  autre  que  celle  de*;  anciens  hahitants  de  la 
l*nna  argentine  el  du  Dts»  ri  d'Atacama. 

Nous  pouxMis  en  dire  autant  d«'  la  cultun>  des  anciens  Oma- 
guacas  (|ui  habitaient  à  l'est  <li  l.i  Pima  dr  IwjuN.  I/archéologie 
de  leur  région,  cpii  se  compose  de  la  (Jnehrada  «le  llumahuaca 
et  des  montagnes  enNironnantes,  a  aussi  «'te  peu  «'tudiee.  Je 
n'ai  eu  le  l«nq)s  {\  \  faire  (pie  de  légères  observations  (pii  sont 
exposées  plus  loin,  mais  j'ai  vu  assez  pour  me  convaincre  cpie 
celle  culture  preliispani(pie  était  bien  dillrnMile  dv  celle  (h*  la 
Puna  de  Jujuy.  Cesl  surtout  le  slvle  assez  particulier  de  la  céra- 
ndqm»  de»  anciens  Omaguacas  (jui  Ir  prouve;  on  noie  aussi 
dans  les  ruines  des  |)arlicularite>  df  <  (instruction  el  de  dis|K>- 
silion  assez,  remanpiables. 

''    M     ('.ln»r»in     WTÎI   (Jnrrhuas ,    urth.T  iliMH»inin*l!<.ii     r|.i«Mi|iir     r«ii*t;ni>|r     tjai- 

gniphr    qui    iiiiilr    un     IM'ii    niirtn  ,     birn  rhnnt .  r|iii  li^tirr  i|.>im   t<>n«  lo«  <li>rtimrnlt 

nu  f  ;«u««i .  la  nrononrialinii  I'  ol  nui  a  rlr  .nlnnlrr  ilAittlmilr»» 

(lu  qiiirliu.i     Jr  urrfrrv   l.i  !•  >  •'un>p4^('nno«. 


RÉGION  DES  ATACAMAS.   RESLME.  777 

Sur  la  côte  du  Pacifique,  les  voisins  des  Atacamas  vers  le 
Sud  étaient  les  Araucans,  mais  ceux-ci  étaient  séparés  des 
premiers  par  de  vastes  déserts  et  c'étaient  des  Indiens  qui 
n'appartenaient  pas  à  la  civilisation  ando -péruvienne  et  qui 
ne  présentent  pas  d'affinités  avec  les  Atacamas. 

Au  nord  du  Désert  d'Atacama,  dans  la  région  basse  située 
le  long  de  la  côte  du  Pacifique,  habitaient  une  série  de  peu- 
plades, dont  la  plupart,  celles  surtout  des  provinces  littorales 
du  Pérou,  sont  comprises  sous  le  nom  de  Yuncas.  C'est  peut- 
être  de  ce  côté  qu'on  pourrait  trouver  des  affinités  en  ce  qui 
concerne  les  Atacamas,  mais  les  documents  nous  manquent 
pour  des  études  comparatives  sous  ce  rapport. 

Voilà  les  résultats  de  mon  essai  de  délimiter,  surtout  à  l'aide 
des  découvertes  archéologiques,  mais  cependant  en  tenant 
compte  aussi  des  données  qui  existent  dans  les  domaines  de 
l'histoire,  de  la  linguistique  et  de  l'anthropologie  physique, 
les  grandes  sous-divisions  de  la  partie  australe  du  territoire 
occupé  jadis  par  la  civilisation  péruvienne.  En  commençant 
par  le  lac  Titicaca  au  Nord ,  c'étaient  d'abord  les  Collas  ou 
Aymaras,  ensuite  les  Ghichas,  puis  les  Atacamas;  à  côté  de 
ceux-ci,  les  Omaguacas,  de  moindre  importance;  enfin  loul 
ce  qui  reste  de  la  région  andine  vers  le  Sud  présente  les  traces 
de  la  culture  diaguite.  Toutes  ces  diverses  cultures  préhispa- 
niques font  évidemment  partie  de  la  grande  civilisation  péru- 
vienne, de  laquelle  elles  émanent,  mais  elles  présentent  aussi 
chacune  des  traits  caractéristiques,  des  variantes  assez  con- 
stantes pour  permettre  de  les  distinguer  entre  elles  avec  une 
certaine  précision. 

On  me  critiquera  peut-être  de  formider  des  théories  préma- 
turées, mais  je  suis  d'avis  que  nos  connaissances  dans  I  ethno- 
graphie préhispanique  de  la  région  andine  sont  (h'jà  assez 
avancées  pour  ouvrir  la  discussion  sur  ces  questions.  Les  pre- 
miers essais  d'une  délimitation  ethnogéographique  seront  sans 
doute  modifiés  quant  aux  détails  par  de  nouvelles  recherches, 


7» 


ANTIOI  I TKS  l)K  1.  \  HKGIUN  ANDI.NK 


niaii^  ce  sera  toujours  pour  moi  une  satisfaction  d'avoir  pu 
;ip|)orlpr  ma  roiitrihulioii  |K)ur  r»'rlairrissenn'nt  de  (jurlquos- 
uiis<lr>  |)rnl)lrmrs  >i  iiil«'n'>>Stinls  (pic  sugfçere  rrlude  des  races 
autoclilnins  dp  la  (iordillrre  des  Andes  ''. 


■''  La  iiii»€  m  |>JK^  ^^  prrvnt  \olumf 
déjà  iCTininrr.  an  rnll^içue  <!«•  Berlin  a 
ru  l'oliligcanrp  île  m'cnvoycr  un  ouvrage 
rrrrnt  <lr  \1.  Juan  IV  .\tiilm>»r((i,  dont  au- 
run  exemplaire  ne  parait  Hrr  parvenu  .i 
Pari*  et  qui  est  ioliloié  :  KjrpInrarioHet 
m^meoiftaifM  m  la  ciuAail  prrhiituricu  Âr 
Lm  l'aya  \alle  Calrlirttjtti .  Prorinria  dr 
Salla  .  rrtm/Hin<n  d>-  l'JOti  »  l*JO:.  ' Hevi*t.i 
de  la  lJni«er»idad  de  Hueno»  Vire*,  t.  VIII  ; 
l'ublicarione*  de  la  Facultad  de  Filosofia  n 
l.elra«,  N*  3  .  IWieno*  Ain-»,  u|oy-ii|o8. 

I)an«  <  et  (tinra^e.  I  auteur  dérril  le^ 
Toaille*  furt  ini|)or(ante«  cpiil  a  pratiquée». 
|iendanl  le»  ^ic»  de  iQof)  et  de  t[)o~.  djn» 
le»  ruine»  du  villa|,,'e  prelii»|tani<pie  de 
1^1  nnu»  avons  nu%»i    rnppfirtè 

uni'  Il  d'objet»,  (Im-HIc  plu»  liant, 

pag«  31 5-  a46.  I^  livre  de  M.  Ambro- 
Miti  contient  lienufoup  '  <<-i\\s 

inléfMannl»  *ur  re*  nm  .et 

e^alenii-nl  «tir  la  maivinil  onnetee1hu^1<^■ 
la  nillecljuii  t|ue  nous  a«on»  eluiliée. 

M.  Amlinwelli  a  Toaillé,  dan»  l'ancien 
«illage  de  I.i|M\a  et  dnn»  le  rimeliére  r«>n- 
li^u.  eiMirnii  drui  reni»  ««'pullures  et  a 
dreita^  un  inventaire  détaillé  de»  nombreux 
i>bjet»  ipi'il  y  a  ethumé».  l'ne  grande  partie 
«le  ce»  nb)et«  ««int  analogie»  a  ceux  qui 
••ni  été  •  n%  \r  iVvrI  d'Atarama 

'•  «laii»  I  .  :••  Jujii\,  Ain»i  v  voit  on 

plutietin  tableurs  en  lx>i»  à  manehr»  tculp^ 
le»  et  lul»e»  conirnani  de»  épine»  de  f  ar 
ta»,  orné*  de  |iei-»nnnaffe»  et  de  figure» 
»nomorpbe»  «ruipté».  I,e»  •  muteaux  •  et 
le«  rrociiel»  en  boi»,  «in»i  que  le»  lopot  m 
oa  retermblent  |>arfailemenl  à  ceux  de  la 
Puna  de  JttjaY  et  de  (jilama .  el  également 


ont  élé  exbuine»  .i  La|>a>.i  plusicur»  pelle» 
en  boi»  de  la  même  furiiie  tjue  celle»  de  ce 
dernier  cinieticre.  Kn  somme,  le  matériel 
«I  1        |ue  de  I«i|tava  présente  une  ana- 

l'.  'ii|ualile  avec  relui  que  nous  al- 

Iribuon»  aux  ancien»  Atacainas.  et  les 
fouille»  de  M.  Anibro»«-tli  semblent  démon- 
trer i|ue  ce  dernier  |M-uplc  s  étendait  au»si 
dans  la  partie  nord  de  la  Vallée  (^alrba- 
quie,  un  est  situe  Lapava. 

Comme  nous  l'avons  vu  page  aa,  cette 
partie  de  In  vallée  était,  suivant  les  ren»ei 
t:nenii'nl*  historique*,  liabilêe  n  l'époque 
de  la  conquête  espagnole  par  une  peuplade 
dénommée  Puiare»,  «juc  non»  avon»  »u|»- 
|>oȎ  faire  partie  des  Hiaguites,  faute  de 
documents  nrrlu-ologiinie»  ou  linijuisti- 
ques,  d'après  le»«piels  elle  |K)urniit  élre 
classée.  Or,  en  conséquence  de»  dernières 
découvertes  de  M.  \ ni bro»el li ,  c«*»  Puiare* 
s4-iiiblenl  «-Ire  une  Iriliii  des  \lacainn». 
venue  par  iininigralion  ilans  la  Vallée  Ol 
cbaqnie  n  trn\e  »  la  Puna  de  Atacama,  ce 
qui  est  confirmé  |>ar  leur  nom,  dérivé  trè» 
probablement  du  Grro  Pular.  haute  mon 
lagne  située  imméiliatement  au  sud  est  du 
.Nalar  de  Atacama. 

Comme  céramique,  le»  fouille»  de  l.a- 
pava  ont  fourni,  outre  île  nombreuse» 
pièces  de  poterie  grossière  el  d  aiiln"»  de 
certains  Ixpcs  pénixien»,  quehpie»  jiiiTe» 
de  fonues  el  de  décor  semblables  à  la  |to 
terie  cararleristiqiie  île  la  région  diaguite. 
ce  qui  est  tout  naturel ,  piiis^pie  les  ancien» 
habitants  de  l.apavA  avaient  |>otir  voisin» 
imniiHliat»  les  Diaguites,  avec  lesquel»  ils 
devaient  maintenir  de»  relations  commer- 
ciales et  autres. 


IV.  -  REGION  DES  OMAGIACAS. 

A  Pozuelos,  je  me  suis  écarté  de  mon  itinéraire,  afni  do 
décrire  les  vestiges  préhispaniques  du  Désert  d'Atacama  en 
même  temps  que  ceux  de  la  Puna  de  Jujuy. 

De  Pozuelos,  je  me  dirigeai  vers  le  Nord-Est,  et,  traversant 
par  le  col  d'Escaya  la  Sierra  de  Cochinoca,  j'arrivai  à  LaQuiaca 
et  à  Yavi,  deux  villages  situés  sur  la  frontière  argentino-boli- 
vienne  et  appartenant  au  département  de  Yavi ,  qui  forme  le 
coin  nord-est  de  la  Puna  de  Jujuy. 

La  Quebrada  de  Humahuaca  y  commence,  et  les  antiquités 
que  j'ai  exhumées  en  Yavi  sont  si  analogues  à  celles  de  cette 
quebrada,  que  je  n'hésite  pas  à  les  classer  comme  provenant 
du  même  peuple.  D'autres  collections  de  ces  régions  conhr- 
ment  cette  appréciation. 

J'ai  résumé,  pages  78  et  suivantes,  les  renseignements  histo- 
riques que  nous  possédons  sur  les  Omaguacas,  habitants  pré- 
hispaniques de  la  Quebrada  de  Humahuaca  et  probal)lemoiit 
aussi  de  Yavi.  Je  n'ai  pu  y  faire  que  très  peu  d'études  archéo- 
logiques, que  je  vais  décrire. 

YAVI  CHICO.  SANSANA. 

J'ai  fait  des  fouilles,  aux  environs  de  Yavi,  en  deux  en- 
droits :  à  Yavi  Chico,  à  S*""  au  nord  du  village  de  Yavi,  et  à 
Sansana,  à  environ  i5''"'  au  sud-ouest  de  ce  même  village. 

A  Yavi  Chico,  au  pied  d'une  énorme  barranca  (h  3o"'  dr 
hauteur,  sur  les  bords  d'une  petite  rivière,  on  voit  des  débris 
d'anciennes  pircas  détruites  et  rasées.  Mes  fouilles  m'y  firent 
découvrir  une  tombe  bâtie  en  pierre,  formant  une  chambre 
souterraine  cylindrique,  avec  toit  voûté,  de  i""!)^  do  hauteur 
sur  un  peu  moins  de   1  ""  de  diamètre.  Le  petit  vase  Jifj.  190 


rM) 


ANTIQUITES  Dt  LA   RKC.ION   ANDINF. 


\  fut  trouvf  avec  un  sfjuelcttt?  roin|)l«*ltMn«'nt  flôsaj;n^gô.  Ce 
vase  a  o^ogQ  de  hauteur  et  o^ogS  de  diamètre  uiaxiuunn  a 
la  panse.  Le  fond  est  apl.iti  afin  dr  jxiunou  le  piacrr  delM)ut 
>ur  une  surlare  |)lane.  La  pâte  est  asst»/.  Iiiie,  couleur  rose. 
L'ouverture  n'est  pas  rirruiaire,  roniin(>  relie  de  la  |)lupart  des 
poteries  de  formes  semMahles,  mais  ohlon^ue,  de  ()"oj[i  de 
lon^Mieur  et  o"  o  I  o  d«'  lar«;eur.  Les  anses  oi)li(pi(>s  ne  sont  pas 
|)larees  dans  le  sens  du  diamètre  du  vase,  mais  (\v  telle  sorte 


KiR. 


^«ti  (Uiirtt.  \«M-. 


I    1   ;;r.   liai. 


jjiie  la  dislanre  entre  leurs  e\trémit«'*s  inférieures,  du  côte  \i- 
sihle  sur  la  li«;ure,  est  de  o*"  loo,  tandis  cpie  la  miMue  dislann- 
mesurée  de  lautre  côte  est  de  o'^iHo.  Sur  le  hord  du  j^oulol 
WHil  escpiissés  les  yeux,  les  narines  et  la  Kourlie  d'une  face 
liumaine. 


A  Sansana,  sni-  une  «ollinr  au  pie<l  de  lacpielle  roule  un 
ruisseau,  il  )  a  l)eaucou|)  d'anciennes  constructions  vn  pirca; 
la  plupart  sont  des  enclos  rectanj^'ulaires  ou  carrés  de  i  â  4"" 
de  cote;  il  n  a  aussi  des  enclos  plus  ^'rands.  Une  de  ces  con- 
structions était  formel*  de  deux  chand)res  carrées,  dont  l'une 
a\ait  .i*"  sur  i"*.  Dans  le  sol  de  cette  dernière  se  triuivail. 
à  o":>o  de  profondeur,  une  faraude  pierre  plate  de  i"  de 
lonj^ueur  sur  o"  8n  de  lar^^eui.  tellement  lourde  cpi'il  fallut 
trois  liouimes  pour  la  soulever,  \u-dessous  de  cetti-  |)ierre 
étaient  eiitern»*.  dans  la  position   «)rdinaire  accroupie,    deux 


Pr..  TAWII. 


*~' 


l'i;;.    11)1.  -      Saiisaiia.  l'olci-ii-.  rvlmmi'is  d'imi'  M|Millmr.         i^'3  f^r.  nnl. 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAHUACA.        781 

adultes  et  un  enfant  de  12  à  1 5  ans.  Ces  squelettes  étaient 
complètement  effrités.  Autour  des  trois  cadavres  étaient  placés 
les  onze  vases  et  écuelles  reproduits  y?^.  191.  La  pâte  de  ces 
poteries  est  identique  à  celle  du  petit  vase  de  Yavi  Chico  que 
nous  venons  de  décrire.  Cette  poterie  à  pâte  rose,  assez  fine, 
est  caractéristique  de  la  Quebrada  de  Humahuaca.  Toutes 
les  pièces  ont  le  fond  aplati.  Les  pièces  d,J\  h  sont  ornées 
de  figures  modelées  :  fanse  du  vase  d  représente  une  tête  de 
serpent;y^a  une  face  humaine  modelée  sur  le  bord  du  goulot, 
et  II,  comme  anse,  une  tête  de  lama.  Les  anses  obliques  des 
pièces  y  et  i  ne  se  trouvent  pas  aux  extrémités  du  diamètre 
horizontal  des  vases,  mais  sont  placées  de  la  même  façon  que 
les  anses  du  vase  de  Yavi  Chico.  Dans  plusieurs  écuelles  el 
vases,  il  v  avait  des  cuillères  de  bois  qui  tombaient  en  pous- 
sière dès  qu'elles  se  trouvaient  en  contact  avec  fair.  Leur  forme 
était  semblable  à  celle  de  la  cuillère  de  Pucarâ  de  Rinconada, 
Jiçf.  142  a.  Comme  cette  dernière,  plusieurs  avaient  sur  les 
côtés  du  manche  des  incisions  en  forme  de  dents  de  scie. 

La  sépulture  de  Sansana  me  fournit  une  trouvaille  très 
intéressante:  un  coquillage  de  fespèce  marine  Oliva pernvinna , 
Lmck.,  qui  existe  seulement  dans  fOcéan  Pacifique.  Ce  spé- 
cimen était  entier,  sans  mutilation  d'aucune  sorte.  Les  Oliia 
étaient  très  estimées  par  les  Péruviens,  comme  fêtaient  et  le 
sont  encore  de  nos  jours,  chez  les  Indiens  de  la  région  occi- 
dentale des  Etats-Unis,  les  coquillages  du  genre  0//i;e//a ,  proche 
du  genre  Oliva.  h'OUia  peruviana,  ainsi  que  YOlira  pnipasia, 
Duclos,  suivant  M.  de  Rochebrune  (314),  ont  été  rencontrées  en 
grande  quantité,  formant  des  colliers,  dans  les  sépultures 
d'Ancon.  Le  Musée  du  l'rocadéro  possède  plusieurs  de  ces 
coUiers,  provenant  des  fouilles  de  M.  Wiener.  Des  anciens 
cimetières  de  Tiahuanaco,  M.  G.  Courty  a  rapporté  de  iioiii- 
breux  spécimens  de  ce  même  coquillage  a>ant  le  sommet  scié, 
de  façon  à  pouvoir  les  enfder  sur  une  ficelle.  Quant  à  la  Répu- 
blique Argentine,  j'ai  rencontré  des  Oliva  peruviana  dans  1rs 
urnes   funéraires   du   cimetière  d'Arrovo   del   Mcdio,  (pie   \v 


7H2 


ANTIQIITKS  l)K  LA  RÉGION   ANDINK. 

drcrirai  nlu>  loin.  J'ai  egalt'iiinil  \ii,  dans  la  collection  Zava- 
lela,  au  Musée  de  Berlin,  un  spécimen  du  même  coquillage 
(n*  V.  C.  6901  dn  c.italoj^up  ,  exhumé  à  Quilmes  (\ allée  d<» 
Yoravil).  D'autres  c<Mjnillrs  marines  provenant  du  Pacifique 
ont  été  trouvées  par  \l.  Moreno  '244.  p.  11  ,  dans  des  urnes 
funéraires  exhumées  Mir  1«  .s  bords  du  llio  Dulce,  province 
dr  Sanliaj;o  del  Kstero,  et  dans  une  autre  urne  funéraire  de  la 
province  de  San  Juan.  \I.  Moreno  n'en  d«'termine  pas  l'esp'ce. 
Aujourclhui  encore,  les  colliers  en  coquillaj^es  marins  sont 
en  u.saf^e  dans  (|U(>l(pies  endroits  de  la  Pun;i  d»*  \tacama.  \ 
Pastos  (irandes,  villa«;e  situ»'  dans  ce  territoire,  près  de  la 
frontière  de  Salta,  les  Indiens,  d'a|)res  \l.  Eduardo  A.  Holm- 
h»'r«,'    186.  I».  7-»  «  im|X)rtenf  toujours,  pour  en  conlectionner  des 


Fij.  19t.        S«nMn«.  PiJrr»  irrnfiUgr.         •»  ^  zr.  nal. 

cj»lli»'rs,  descjMjuilla^i's  (lu  (.lnli,dont  M.  iiolinher^' cej>endant 
ne  détermine  pas  resjx'ce.  Il  aurait  été  intéressant  de  savoir  si 
ce  S4»nt  des  Olivn .  «-omme  à  li-jxxjue  |)relns|)anique.  Les  Ohm 
lournissfMit  un  l)oii  iii(h(«'  l'u  «e  (pii  concerne  le  rayon  de  1  in- 
fluence pTUvienne. 

Sur  le  sol  des  ruines  de  ^ansana,  j  ai  recueilli  heaucoup  de 
pièces  d'i'nlilaj;e.  Les  plus  communes  étaient  de  «grands  discpies 
en  pierre,  dont  trois  sjx'cimens  sont  reproduits  ////.  lif'J.  Ils 
ressend>l«'nt  parlaitement  a  ceux  deChieta.  repnxluits //</.  t^iJ  i. 
/,  k,  m,  et  .sont  taillés  d'une  manière  assez,  défectueu.se  dans 
un  tul  volcaniqut'  tendre,  j^énéralement  d  une  couleur  j;ris 
pâle,  quoirju'il  y  en  ait  cpu'lques-uns  de  couleur  rose,  (.es 
distjues  ont  de  o*o.Hr>  à  o^o:».*»  de  diamètre  sur  o"oi5  à 
o*oio  d'épaisseur;  ils  sont  en  j^énéral  un  peu  plus  j;rands 
que  ceux  de  Ouetn.    î.,a   pertnratiofi    a    (pirKpipfois    la    forme 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAHUACA.        783 

biconique,  d'autres  fois  le  trou  est  parfaitement  cylindrique. 
Ces  pièces  ont  probablement  servi  à  former  des  colliers. 

J'ai  également  recueilli  à  Sansana  de  petites  perles  cylin- 
driques en  turquoise  et  en  sodalite,  deux  ou  trois  éclats  d'obsi- 
dienne, une  pointe  de  flèche  de  la  même  forme  et  de  la  même 
roche  que  celles  du  Pucarâ  de  Rinconada  dont  un  spécimen 
est  reproduit/^.  112,  jf  â2;  enfin,  un  fragment  de  couteau 
en  cuivre,  dont  fanalyse  chimique  est  donnée  sur  le  tableau 
inséré  plus  loin. 

LA   QUEBRADA   DE   HUMAHUACA. 

Cette  quebrada  commence  au  sud-est  de  Yavi  et  se  termine 
à  la  ville  de  Jujuy,  suivant  une  ligne  à  peu  près  droite  du 
Nord  au  Sud.  C'est  une  étroite  vallée  très  analogue  à  la  Que- 
brada del  Toro,  encaissée  entre  de  hautes  montagnes.  Sa  lar- 
geur, en  certains  endroits,  atteint  2""".  Dans  d'autres  endroits, 
la  quebrada  se  rétrécit,  formant  des  passages  de  3o  à  100"' 
de  largeur  seulement,  où  l'eau  coule  entre  des  parois  presque 
à  pic,  de  50*"  ou  plus  de  hauteur.  Quelques-uns  de  ces  pas- 
sages, nommés  nnfjostos,  ont  5""°  de  longueur  et  parfois  davan- 
tage. Pendant  les  crues,  il  est  impossible  de  s'y  aventurer  :  en 
1901,  j'ai  dû  m'arrêter  pendant  trois  jours  devant  fAngosto 
de  Yacoraite,  jusqu'à  ce  que  les  eaux  de  la  crue  eussent  dimi- 
nué. Cette  fois,  la  rivière  engloutit  deux  personnes  qui  avaient 
tenté  le  passage,  tandis  qu'en  temps  ordinaire  cette  même 
rivière  ne  forme  qu'un  petit  fil  d'eau  au  milieu  de  son  lit 
sablonneux.  Dans  la  partie  supérieure  de  la  quebrada,  c'est- 
à-dire  dans  sa  partie  septentrionale,  les  montagnes  sont  com- 
posées de  quartzites  compacts  et  de  schistes  plus  ou  moins 
plissés  (phyllades);  de  Humahuaca  à  Tumbaya,  les  schistes 
sont  en  grande  partie  couverts  d'un  grès  «  ])saminile  »  pulvé- 
rulent, tendre,  rouge  foncé  en  général,  mais  aussi  jaune,  bien, 
vert,  violet,  dont  les  tons  sont  très  accentués,  ce  qui  donne 
lieu   qnelquefois  à  des  effets  de   coideurs   tellement   étranges 


78Ï  WTM^IITKS  l)K  LA   REGION    ANHINE. 

nn'itiï  l«>  (lirait  imj>ossil)l»'s  Ni  im  les  vo>ail  «mi  |MMiihin'.  Le 
IV  L.  hrarkcbiiscli  74  considère  les  schistes  comme  siluri(|iies 
r!  il  classe  les  gn»s  tendres  dans  sa  •  fornialinn  jMlrolifi're  ». 
(lui  iirolKihlement  serait  une  formation  sous-crelacée.  La 
végétation  t'si  la  même  que  dans  la  Quehrada  d»!  Ton»  :  au- 
dessus  de  •j,ot)o'"  d'altitude,  il  n*N  a  (\w  (juchpics  arbustes  et 
de  r)etits  arbres  épineux,  (juel(|u«»s  toulle^  de  ;;raminées,  des 
broméliacées  et  (b's  cactées  jMiussaul  entre  les  pierres  (jui 
couxrent  le  flanc  des  montagnes.  A  Tumbaya  (environ  a,ooo"), 
le  pavsage  commence  «^  changer,  et,  dans  la  jiartie  inférieure 
de  la  Qnebrada  de  Humabuaca,  entre  Léon  (  i  «(ioo*  et  Ju|u\ 
(l,i58*),  une  xegélation  |)res(pie  tropicale  remplace  la  végé- 
tation racbiti<pie  de  la  partie  haute  de  la  (piebrada.  La  rivière 
(pii  cnule  au  fond  de  la  (hiebr.ida  de  linniabuaca  se  nomme 
le  liin  (iraiide  de  .lujuN.  \  (pielipie  distance  (Ml  a\al  de  la 
\iHe  de  bijuN.  cette  riNiere  tourne  à  gauche,  décrit  un  grand 
arc  vers  l'Kst.  pimi  se  diriger  ensuite  au  Nord,  p.ir  l.i  Xalléi»  de 
San  Francisco,  sous  le  imin  de  Hi«>  .San  l'ranci.sco;  puis  elle 
contourne  l'extrémité  .septentrionale  de  la  Sierra  Santa  Hàrbara 
et  rejoint  le  Rio  Hermejn,  cpii  tra\erse  les  forêts  du  drind 
(iliaco  jusipiau  Hi(»  Paraguax.  Le  Hio  (Irande  de  .lujux  est 
d  un  débit  plus  abondant  «pie  la  rixiere  de  la  (hiebrada  del 
r(»ro,  et  jMMir  cette  raison  la  culture  de  la  (  hiebrada  de  lluma 
huaca  est  plus  iin|M)rtante  (pie  celle  de  la  Ouebrada  del  Poro. 
On  v  cnlti\e  pres(jne  excInsivenuMit  de  la  lu/.erne  et  on  x  xoil 
parfois  des  saules  (Sali.r  lliimhnldliana.  flilld.)^  des  |XVhers 
et  d'autres  arbres  fruitiers,  de  la  vigne  même.  Kn  (h*»cendnnt 
la  (pn'brada .  les  pnMiiiers  .saules  (pn»  j'ai  xus  se  tron>ent  dans 
le  xillage  de  Humabuaca  i'i,'Jt\\'"  .  Ils  sont  bien  racbiticpu's, 
mais  ds  fdrnu'iil  néanmoins  des  .dlées  dans  ceil  nms  lues  de 
ce  village. 

IV  la  Puna,  on  peut  tra\erser  la  .Si(»rra  Occidental  de 
Humabuaca  jiar  trois  chemins.  De  Yavi.  par  de  vast(»s  step|>es 
inhabitées  et  |)ar  le  col  de  l'Abra  de  las  (iordaderas,  on  des- 
cende Ojo  de  Agna  dans  la  Ouebrada  de  Humabuaca.  O'Xbra- 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAHUACA.        785 

pampa,  par  le  col  de  Très  Cruces,  le  Gouvernement  argentin  a 
construit  un  chemin  carrossable  aboutissant  dans  la  quebrada 
àNegra  Muerta.  Des  Salinas  Grandes,  par  TAbra  de  Pives  et  la 
Quebrada  de  Purmamarca,  on  rejoint  la  Quebrada  de  Huina- 
huaca  à  la  Puerta  de  Purmamarca.  J'ai  parcouru  les  trois 
chemins.  H  y  en  a  d'autres  encore,  mais  praticables  seulement 
pour  les  Indiens  allant  à  pied,  non  pour  des  cavaliers. 

RUINES   DE    LA   QUEBRADA    DE    HUMAHUACA. 

Malheureusement  le  temps  calculé  pour  mon  vovage  étail 
presque  écoulé,  lorsque  je  parcourus  la  Quebrada  de  Huina- 
huaca  en  revenant  à  Jujuy.  J'aurais  pu  y  faire,  s'il  en  eût  été 
autrement,  de  longues  et  intéressantes  études  archéologiques; 
mais,  durant  mon  passage,  je  n'ai  pu  que  visiter  rapidemeiil 
quelques-unes  des  ruines  situées  sur  mon  chemin  et  rele\ei' 
quelques  pétroglyphes  et  fresques  jusqu'alors  inconnus.  Le 
hunps  me  fit  défaut  pour  entreprendre  des  fouilles. 

En  allant  de  Très  Cruces  à  Negra  Muerla,  on  trouve,  à 
environ  îK)"""'  avant  d'arriver  à  la  Quebrada  de  llmnahuaca, 
trois  huttes  d'Indiens  désignées  sous  le  nom  d'Azulpai)q)a. 
Une  route,  d'origine  préhispanique  certainement,  traverse  à 
cet  endroit,  du  Nord  au  Sud,  la  route  carrossable  (pie  nous 
avons  mentionnée.  Suivant  les  renseignements  des  Indiens,  la 
route  ancienne  se  continuerait,  en  passant  près  de  la  sourc<' 
de  fArroyode  Coraya,  dans  fenchevêtrementdes  montagnes  de 
l'intérieur  de  la  Sierra  Occidental  de  llumaluiaca,  juscpi'an 
Cliani,  où  elle  rejoindrait  la  Quebrada  del  Toro.  Ces  inlor- 
mations  des  Indiens  me  paraissent  vraisemblables,  car  les 
chaussées  anciennes  ne  suivent  pas  en  général  les  quebradas, 
mais  sont  construites  sur  les  pentes  des  montagnes  <mi  con- 
servant le  même  niveau,  si  bien  que  leur  rampe  est  toujours 
très  douce,  même  dans  les  terrains  les  plus  accidentés.  Nous 
avons  déjà  décrit  une  de  ces  routes  entre  iMorolniasi,  dans  l.i 
Quebrada  del  Toro,  et  la  Vallée  de  Lerma.  Celle  d'A/.ul|)anq);i , 


'bù 


ANTIQUTKS  DE  LA   HKCilON    \M>INE. 


(ioiil  j'ai  iii(li(|uo  sur  la  carte  archéologique  la  |)arlie  que  j'ai 
vue,  n'est  pas  si  bien  consenée  que  cellr  de  Moroliuasi. 

\u  Mirl  (lu  cliemiii  actuel  et  à  (jin'l(jiie>  kilomètres  à  l'ouest 
(!••  i;i  roul«'  |)reliis|Miii(jue,  il  n  a  heaiM-uuj)  de  restes  d'aii- 
i  U'iiin's  nii ras:  ces  ruiiirs  portent  le  iioiii  de   Tfj  VDAS. 

Kii  parcourant  \vs  nioiitai^nes  entre  Azulpauipa  et  le  Nilla<;e 
de  lluMiahuaca,  on  traverse  une  haute  plaine  d'une  ass«*y. 
Jurande  étendue,  dénommée  Alto  dk  Zapagua.  Dans  cettf 
plainr.  un  rencontre  à  cliacpie  pas,  pendant  plusieurs  kilo- 
mètres, des  Dircws  en  ruinr.  L  \lf(»  (If  /aj)a«;ua  jiarait  a\nir  cte 
tn*s  peuple  a  répo(pie  preliisjianitpie. 

Dans  la  Quchrad.i  df  I  luniaiiuac  a,  il  \  a ,  d  après  ce  (pie  j  en 
sais,  des  ruines  aux  endroits  suiNants  :  lluinaliuaca,  Cialete, 
Chucalezna,  ^acoraite,   lluacalera  et     Tilcara.  De  llumahuaca 


Ki^;.   193.         iliintaltiiarj.  Va«r  ornilhniiior|tlit-.  i/i  ;:r.  iial. 

à  Tilcara,  la  distance  est  d  emnxui  ho^"'^  ce  (pu  démontre  une 
densité  de  |H>pulation  assez,  remanpiahie  a  re|)oque  prèhis- 
pani(pie,  si  toutes  ces  ruines  sont  contem|M)raines.  (  e  «pu  mr 
semble  probable. 

lit  M  Mil  ACA.  —  Sur  les  liauttMirs  à  l'ouesl  du  Niila^^e  actuel, 
il  y  a  de  vieiile;^  constructions.  C'est  l.i  (pia  été  exhumé  le  \aM' 
fiff.  Iff.'i,  en  forme  d'oiseau,  peut-étn»  \^  pnm  del  monte  (/V/ïc- 
lopr  nhsntra .  Vieill.  [?]  i ,  gallinacé  assez,  grand ,  existant  encore  en 
grand  nond^re  dans  ces  régions  et  qui  est  très  chasse  |>our  sa 
chair  rc&si*mblant   un   peu   a  celle   du   coq  de  bruyère  eiin»- 


ARCHEOLOGJE  DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAHUACA.        787 

péen.  Ce  vase  est  d'une  pâte  assez  fine,  et  de  couleur  rose.  La 
longueur  maximum  du  corps,  la  tête  et  la  queue  non  com- 
prises, est  de  o""  10.  En  dehors  de  l'ouverture  principale  du 
vase,  formée  par  la  queue  de  f oiseau,  il  y  a  un  petit  trou 
dans  le  bec,  destiné  sans  doute  à  laisser  pénétrer  l'air  quand 
on  versait  le  liquide  contenu  dans  le  vase.  Sur  les  côtés  de 
cette  poterie,  il  y  a  de  faibles  traces  d'un  décor  peint,  grossier, 
représentant  probablement  les  plumes  des  ailes. 

Dans  les  montagnes  en  face  de  Humahuaca,  du  côté  est  de 
la  quebrada,  il  y  a  aussi  des  ruines  en  plusieurs  endroits.  On 
m'a  également  dit  qu'il  existe  d'importantes  ruines  à  quelques 
kilomètres  plus  à  fEst,  dans  une  localité  nommée  Pucarâ  et 
située  à  environ  4,ooo'"  d'altitude,  c'est-à-dire  à  près  de  :^ooo"' 
au-dessus  du  niveau  de  la  quebrada. 

Galete  est  une  colline  de  plus  de  loo"'  de  hauteur,  située 
au  point  de  jonction  de  l'Arroyo  de  Calete  et  de  la  Quebrada 
de  Humahuaca,  du  côté  est  de  cette  quebrada.  La  colline, 
presque  à  pic,  est  accessible  d'un  côté  seulement,  par  un  pas- 
sage qui  la  relie  à  une  autre  montagne.  Les  pentes  de  la 
colline,  à  partir  de  ib'"  au-dessus  du  niveau  de  la  quebrada 
jusqu'au  sommet,  sont  transformées  en  terrasses  d'une  largeuc 
moyenne  de  2  mètres,  bordées  à  fextérieur  par  des  murs  en 
pirca  de  1'"  à  1  ""50  de  hauteur.  Ces  gradins  sont  divisés  par  des 
nmrs  transversaux  formant  des  enclos  rectangulaires  dont  les 
niveaux  diffèrent  quelquefois  un  peu  de  l'un  à  l'autre,  sur 
la  même  terrasse. 

La  colline  de  Calete,  défendue  par  des  hommes  arnu's  de 
llèches  et  de  pierres,  devait  être  inexpugnable;  pour  des  enne- 
mis sans  armes  à  feu,  et  très  difficile  à  prendre  même  pour 
des  soldats  européens  n'ayant  à  leur  disposition  que  les  arnu's 
imparfaites  de  fépoque  de  la  conquête  espagnole.  La  lorli- 
lication  en  terrasses  de  cette  colline  est  basée  sur  h;  même 
principe  que  les  forteresses  incasiques,  par  exemple  ()llaula\- 
lambo.  La  dilférence  consiste  seulement  en  ce  que  les  lorle- 
resscs  permanentes  des  Jncas,  les   terrasses   et   les    murs   de 


788  A.NTiyirrtîi  DE  LA   UEGIO.N   A.NDINt. 

(léfi'nMî  t'taienl  construits  avec  de  farauds  hlocs  de  |)ierr«*  taillée, 
tandis  (lu'à  (iaiete  et  dans  les  autres  forteresses  de  la  Ouehrada 
di*  llunialiuaca,  il  n'v  a  (jue  d«»  sini|)les  ^/r(Y/5  ;  murs  en  |)ierre 
lu  iili'  siins  mortier.  Mais  !»•  svsteme  de  terra>ses  est  le  même; 
d  ailleurs  les  incas  construisaient  aussi  de^  lorteresses  provi- 
soirrs  m  terrasses  lorsqu  ils  crai;;naient  les  attaques  d  einiemis 
n*doutal)les.  Montesinos  241,  r.  xir.  p.  8i)  décrit  avec  l>eaucou|> 
dr  détails  la  construction  d'une  de  ces  forteresses,  très  sein- 
Mahle  à  celle  de  Calete,  à  I  aniputoco,  par  litu-YupaïKpii,  Ir 
dernier  de  la  dvnastie  des  Amautas.  (!elui-ri  mourut  |)endaiil 
l'assaut  de  cette  lortf'resse  |)ar  les  Coll.i^  «1  j.v  \iilis.  (  Ir  hit 
la  fin  de  l'euipire  des  Amaula^. 

(ilM  (,  VLKZN  \.  —  J«*  n  ai  pu  «'xaiMiMcr  (•^'^  rumr>.  mais, 
d  après  les  renseij^neinents  (pii  m'ont  été  donnés,  elles  for- 
iiH'iit  une  colline  fortifiée  avec  des  terrasses  coinine  celle  dr 
Calete. 

^  NcouMTK.  —  H  y  a  à  <«'|  «'iidroil  un»'  rtiHinr,  |(»rlili«M'  aNec 
des  pircas,  dominant  une  |)artie  étroite  dv  la  (piehrada;  mais 
les  «(radins  n  sont  moins  i<'<(uliers  (pi'à  (ialetf.  Prés  de  cette 
colline  un  Noit  un  tre>  j^raiid  carré  formant  une  sorte  de  cour. 
n'iiferuM'e  rntrr  des  murs  en  piKn  el  dans  l'intérieur  de  la(pieili' 
se  trouNe  un  ^'laiid  ndiiihn-  dr  prtitrs  rliamhres  le  loiij;  des 
murs,  (ie  .sont  sans  doute  <-ts  ruines  ipie  mentionne,  en  I7()i. 
Don  l'iliherto  de  Mena  235.|i.  iii  comme  <>tant  situées  «dans 
un  pass;i^(*  étroit  forme  p.ir  je  |{io  de  llnmalinaca,  entre  llua- 
calera  et  I  t(piia  •.  Mena  parle  aussi  d'une  forteresse  «axec  des 
meurtrières  de  forme  lei  tani^ulaire  •  à  l'entrée  de  la  ()uel>rada 
de  Purmainarca  (Puerta  de  Purmamarca  .  .le  ne  connais  |>;is 
ces  ruines,  bien  que  je  me  sois  arrête  plusieMirs  fois  à  Pur- 
mainnrca,  où  les  liahitants  mont  dit  (pi  d  ii  \  a\ait  j)as  de 
\ estimes  des  antuiiufs. 

llliACM.F.RA.  —  A  fîoo"  en  amont  de  1 1  ferme  putaiil  ce 
nom,  du  c(\té  est  de  la  qutdirada,  on  a|)ercoit  une  colline  rou- 
\erte  fl'enclos  carres  el  reclan^'ulain-s,  de  difliMentes  dimen- 
Moiis    .11  pirca.  Les  murs  ont    et«'   roinp|«tement    détruits  j>ar 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAHUACA.        789 

l'eau  qui  a  miné  et  fait  effondrer  la  pente  où  ces  ruines  sont 
situées.  J'y  ai  fait  quelques  fouilles,  sans  résultat. 

TiLCARA.  —  La  montagne,  au-dessus  du  village  actuel  de 
ce  nom,  est  parsemée  d'anciennes  constructions  de  forme»  et 
de  dimensions  variées.  Sur  les  pentes  au  nord  de  Tilcara,  il  y 
a  aussi  partout  des  sépultures  préhispaniques.  Au  cours  des 
travaux  du  chemin  de  fer  de  Jujuy  à  la  Bolivie,  Hgne  actuelle- 
ment en  construction,  on  a  mis  au  jour  un  grand  nomhre  de 
ces  sépultures.  A  mon  dernier  passage  à  Buenos-Aires,  j'ai  eu 
l'occasion  de  voir  une  collection  d'environ  cent  pièces  de  poterie 
provenant  de  ces  sépultures,  poterie  dont  la  forme,  la  pâte,  la 
cuisson  et  le  décor  modelé  ont  une  telle  analogie  avec  celle 
de  Yavi  Chico  et  de  Sansana,  représentée y/</.  190  et  191,  que 
cette  ressemblance  est  presque  suffisante  pour  considérer  les 
anciens  habitants  de  ces  endroits,  situés  sur  le  haut  plateau, 
comme  appartenant  à  la  même  peuplade  qui  a  habité  la  Que- 
brada  de  Humahuaca.  Je  crois  savoir  que  la  collection  de  po- 
teries de  Tilcara  est  actuellement  dans  la  possession  du  Musée 
national  de  Buenos-Aires.  11  serait  à  désirer  que  les  nombreux 
objets  préhispaniques  découverts  pendant  les  travaux  du  che- 
min de  fer  de  Humahuaca  aient  passé  en  de  hou  nés  maius, 
et  il  est  à  regretter  que  des  archéologues  n'aient  pas  surveillé 
Texhumation  de  ces  objets,  qui  malheureusement  ont  été  re- 
cueillis par  des  personnes  sans  connaissances  en  la  matière.  Les 
travaux  du  chemin  de  fer  auraient  en  effet  fourni  une  excelleulc 
occasion,  perdue  maintenant,  pour  faire  des  études  archéolo- 
giques intéressantes. 

HuACHiCHOCANA  est  situé  dans  la  Quebrada  de  Puruiaiuarca, 
sur  le  chemin  des  Salinas  Grandes  cà  la  Quebrada  de  Huma- 
huaca. Pendant  mon  dernier  voyage,  je  n'ai  pas  parcouru  l.i 
Quebrada  de  Purmamarca,  mais,  en  1901,  je  l'ai  suivie  deux 
fois.  A  Huachichocana,  dans  une  montagn<»  de  trachyle,  il  y  a 
des  grottes  qui  paraissent  avoir  été  habitées  à  l'épocpie  préliis- 
panique  et  qui  routienneut  d'anciennes  sépullures.  Un  s(|urlell(' 
avec  le  crâne  déformé  artiliciellement  y  lut  trouvé,  ainsi  ([uc 


700  ANTIQIITKS  DE  LA   KKC.ION   A.NDINK 

lU'spinas,  (Ifs  Iraj^iiii'iilsde  poiene  à  (iécorp.iiit ,  des  os  brisés 
.-l  d'autrrs  d.'hris  dôiiioiilranl  (|iio  ces  grottes  avaient  été  jadis 
des  demeures  Imiiiaiiies.  M.  Kriaiid  Nordeiiskinld  258  p.  hbo, 
a  donné  nnr  iinlicr  sur  r.s  «;n>tl.'s  ainsi  (|ue  des  dissin>  dr 
fn'Mlurs  nrinlrs  dans  deux  ahris  soub  roclu'  ;«ii  in«in«'  «muIumI. 
ri  quf  jr  reproduis  plus  loin. 

Les  nu>nlaj;nes  séparant  la  liante  plaine  des  Satinas (irandes 
de  la  Quehrada  de  llnnialiuara,  au  nord  «1  au  >\u\  d.  Iluaclii- 
choraiia,  reidérinent  peutH'tr»' d'intéressants  xestij^es.  (ies  ninn- 
laL'ues  sont  jus<|u'à  preM'iit  t(»ut  à  lait  inconnues  au  |M)int  de 
\ue  arrliéolo^i(pie,  et  seuls  les  Indiens  ont  pénétré  dans  vr 
lah\rintlu'  tU'  p«*liles  cjuehradas  catln*es  paiiiii  lr>  rorliers. 

\i.io  DK  (Jil.MANA.  —  Sur  une  lianlnii-  portant  ce  nom, 
Mluée  au  nord-ouest  dr  la  Nill«*  dr  lnjus,  sr  lnm\rnt  beaucoup 
d'ancieinies  constructions  m  pin  a,  icnides  «1  rr(  tan^'ulaires. 
D'après  les  traditions  des  lial)itanl«>  df  l'ijn\,  <»•  seraient  la 
les  rester  <!••  la  Nitill»'  \ill«'  «>|)a^Miol»',  «Idruitr  par  les  Indiens; 
mais  la  construction  des  murs,  la  lorme  des  enclos  et  les  Irajj- 
mi'iits  de  |>oterie  «pie  l'on  N  a  reiH«)iitn's  démontrent  (pi'il 
saisit  de>  ruims  d  un  \illa«;e  pr«'ln>>pani(pie.  1)  ailleurs  ces 
ruines  sont  nn-ntionnées  sous  le  nom  d'un  pucarà  ijrande  de 
pivJra  iNu*  grande  forteresse  indiiMUie  en  |)ierre)  dans  les 
urdcnnn:a$  édictées  pu  I  )nn  Francisco  de  Arjçanara/.,  fondati'ur 
i\v  1.1  nÏH»'  de  Injuv,  le  jnm  iiMiiie  de  II  loiidation  de  celle 
\ille,  le  K)  avril  i.'x).^.  î  n  extr.iil  (l«  ce  dorunuMit  a  «-té  publié 
par  le  D'  Quesiida    294,  p.  a.» 

Toutes  ces  ruines  sont-elles  cnnteuiporaines  et  proxiennent- 
elles  des  dernifTS  occupants  de  la  (biebrada  de  llumalmaca. 
les  Omaguacas?  Eu  me  londani  ^\\\  mes  nrhercbes  jMîfMm- 
nelles  et  sur  les  collections  (pu*  j  ai  examinées,  je  crois  |)ou- 
\oir  allirmer  (|ue  |)resque  tous  ces  xestiges  datent  de  la  m^nu* 
épo<pn'.  (biant  au  |)euple  du(|uel  ils  proviennent,  ce  ne  |>eul 
être  (p»e  celui  (pie  nous  venons  de  nommer,  car,  si  toutes  ces 
mines  sont  coiiteiii|M)raines  et  ne  proN  ieinieiit   pas  «les  Oma- 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAHUACA.        791 

guacas,  ceux-ci  n  auraient  laissé  aucune  trace.  Or  cela  est 
inadmissible,  alors  qu'il  s'agit  d'un  peuple  qui  a  occupé  la 
Quebrada  de  Humahuaca  pendant  des  siècles,  ainsi  que  nous 
le  prouvent  les  renseignements  que  nous  possédons  sur  leurs 
guerres  contre  les  Incas  et  contre  les  Espagnols.  De  plus,  les 
Indiens  habitant  ces  montagnes  à  l'époque  de  la  conquête 
n'étaient  pas  des  Indiens  sauvages.  D'après  la  description  de 
Jean  de  Laet  (188/er;i. xiv, c. xii;p. d68),  les  Omaguacas  «sont  tous 
riches  et  civils;  ils  se  vestent  de  draps  de  laine,  car  il  s'y 
trouve  un  nombre  infini  de  brebis  du  Peru  (lamas),  la  laine 
desquels  ils   sçavent  d'ancienneté  carder,  hier  et  tistre  fort 

proprement Leur  ordinaire  viande  est  le  mays  ou  des 

racines  des  papas  (pommes  de  terre)  ».  Don  Pedro  Sotelo  Nar- 
vaez  (253,  p.  i5o)  dit  aussi,  à  propos  des  Ocloyas,  que  c'étaient 
des  «  Indiens  du  Pérou  ».  Et,  en  effet,  les  forteresses  et  les  sépul- 
tures de  la  Quebrada  de  Humahuaca  se  rangent  sans  le  moindre 
doute  dans  la  série  des  vestiges  provenant  de  la  civilisation 
ando-péruvienne. 

SANTA  VICTORIA,   IRUYA   ET   VALLE   GRANDE. 

A  fest  de  la  Quebrada  de  Humahuaca,  nous  Irouvous  une 
vaste  région  montagneuse:  enchevêtrement  de  ni()nlagn<is,  di» 
quebradas  et  de  cols  presque  isolés  du  reste  du  monde,  à  cause 
de  la  dilhculté  de  communication.  Les  diverses  parties  de  ces 
montagnes  portent  des  noms  différents;  les  principales  chaînes, 
si  dans  un  tel  labyrinthe  on  peut  distinguer  une  chaîne  d'nin; 
autre,  sont  les  Sierras  del  Porongal,  de  Zenla  et  d(^  (i.ililegiia. 
Le  pic  le  plus  liant  paraît  être  le  Calilegua,  dont  fallihidc  ce- 
pendant est  inconnue.  Cette  région  a])partient,  au  |)()inl  de  \\\r 
administratif,  au\  départements  de  Santa  Victoria,  (rhu\;i  cl 
de  Valle  Grande.  Le  seul  savant  qui  y  ait  pénétré  est  h\  Dr.  L. 
Brackebusch  (74  et  75),  qui  visita  les  deux  premiers  de  ces  dé- 
partements pour  y  effectuer  des  études  gé()l()gic|ues.  En  ce 
qui  concerne  f archéologie,  cette  région  est  al)sohinient  terra 


7«Jt»  ANTIOflTKS  l)K  LA   l\K(;i()N   ANDINFL 

incoyntta.  A  «mi  jnj;«T  par  cjuehjues  ohjt'ls,  ))rinri|)al('ment  des 
pièces  en  pirrn*  >riil|)l»'H'  (|Up  j'ai  vues  à  Jujuy,  je  suis  sûr 
(juiMip  rxnrdilioii  arrlnM»loj;i<|ue  dans  ces  montaf^nes  donnerait 
lU'S  réMdlals  inaiN'iidus. 

Suixaiil  IrN  rriiMM^nriiH'iil.s  lii^ltu  i(|in'>  lUnii  nous  aM»n> 
donné  un  résunié  j>aj;e  76,  une  grande  jKirlie  de  celle  région 
montagneuse  était,  à  ré|)o(jue  de  la  conquête,  liahilée  jwir  les 
()clo>as,  (jiii.  d'ajirès  ma  manière  de  voir,  faisaient  partie  des 
Omagnacas.  Kn  tout  cas,  les  Omaguacas  se  répandaient  certai- 
nenuMit  sur  un  ravon  assez  considérable  à  l'est  du  village  de 
llunialinara,  et,  jusqu'à  ce  que  d(»s  recherches  arciiéologiques 
iiirnl  démontré  le  contraire,  nous  devons  supposer  (pie  ces 
inontagnes,  ou  du  moins  la  plus  grande  partie,  étaient  hal)ité(>s 
par  les  Omaguacas. 

IKI  S(M  KS    1)1,    LA    (.llOTTi:    hK    (  Hl  LIN. 
PKTIKMil.YIMIKS    lU:    I.V    «.UKHIUltV    1»!     III  M  VIII  \(:A. 

Grotte  de  Chuliii.  >iir  l.i  khiIc  prchi>j)aiii(pie  dont  nou> 
a>ons  parlé,  à  'i  ou  f)^"*  au  sud  d  \/nlp;Miq)a.  il  v  a,  du  cMv 
est  de  vv  chemin,  une  grande  groll»'  uahirejje  iorinée  par  les 
eaux  «lans  le  grès  tendre,  (pii  est  la  roche  caractéristicpu'  de 
cette  partie  de  la  Sii'rra  Occidenl.il  <!••  ilumahuaca. 

La  grotte  Ne  trouNe  près  d'une  hutte  indienne  |>ortant  le  nom 
«le  (ihulin;  elle  a  en\iron  '|o"'  de  longueur  sur  \  à  .)"'  de  |>rt»- 
londeur  et  plus  i\v  H)"*  {\r  hauteur.  Les  Indiens  app4'llent  cetti* 
grotte  la  (i  rot  te  tic  (Jiiilin  ou  Inrariirra,  c'est-»î-din'  la  «grotte 
de  riiica  •.  ( .V  n'est  |)n's<pn'  (priin  ahri  sous  roche,  comph'le- 
ment  «»ii\ert  >ers  le  Sud -Ouest;  cependant  le  siirplomh  forme 
un  plalond  concave  «pii  protège  |)arlaitenieiit  les  parois  et  une 
partie  du  sol  conln*  la  pluie,  (^est  pour  ci  inotii  (pi<>  je  préfèn* 
la  dénomination  de  «grotte»  à  celli*  d'ahri  sous  i-oclie.  Les  pa- 
rois sont  assez,  lisses,  et  le  gre.s.duin*  couleur  ronge  ioncé ,  est 
couvert  d'une  |>atiiie  jaunâtre.  Hne  couche  de  terre  peuepais.se 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  IIUMAIIUACA.        79.1 

s'étend  sur  la  roche  qui  forme  le  sol.  Des  fouilles  faites  au 
hasard  dans  cette  couche,  en  deux  ou  trois  endroits,  n'eurent 
pas  de  résultat. 

La  paroi  du  fond,  d'une  surface  d'au  moins  5oo  mètres 
carrés,  et  aussi  les  parois  des  côtés  sont  litéralement  couvertes 
de  figures  peintes  en  noir,  blanc  et  rouge.  Gomme  dans  la  plu- 
part des  pétroglyphes ,  ces  figures  sont  distribuées  sans  ordre , 
indépendantes  les  unes  des  autres  ou  bien  formant  des  groupes 
ou  des  rangées.  Une  grande  partie  des  figures  sont  tellement 
effacées,  qu'il  est  impossible  de  les  reproduire  sans  faire  des 
reconstructions  qui  enlèveraient  au  dessin  son  caractère  docu- 
mentaire. 11  faudrait  d'ailleurs  plusieurs  semaines  pour  copier 
toutes  les  figures  et  tous  les  restes  de  figures  qui  composent 
cette  énorme  fresque.  Je  me  suis  donc  borné  à  reproduire 
seulement  les  figures  et  les  groupes  les  mieux  conservés  et  les 
plus  intéressants.  Les  figures  que  j'ai  copiées  donnent  une  idée 
assez  complète  de  ces  peintures  des  anciens  habitants  de  la 
région  de  Humahuaca.  J'ai  aussi  laissé  de  côté  les  milliers  de 
lamas  qui  forment  le  plus  grand  nombre  des  figures  et  qui  sont 
tous  à  peu  près  semblables.  Je  n'en  ai  copié  que  quelques-uns 
présentant  un  intérêt  particulier. 

Comme  dans  beaucoup  de  pétroglyphes  de  rAmérique  du 
Nord,  nous  trouvons  dans  la  grotte  de  Cluilin  de  nombreuses 
figures  placées  à  une  hauteur  telle,  qu'il  a  fallu  des  échafaudages 
élevés  pour  f  exécution  de  ce  travail. 

En  examinant  les  peintures  de  la  grotte,  on  peut  distinguer 
deux  séries  différentes  comme  style,  dimensions  et  couleurs. 
La  première  série,  représentée  /fVy.  19 â,  comprend  des  pein- 
tures d'un  style  nettement  indien,  sans  influence  européenne. 
Elles  sont  beaucoup  plus  petites  que  celles  de  faulre  série 
et  elles  sont  noires  et  rouges,  la  couleur  blanche  n'entrant 
qu'en  petite  quantité  dans  leur  composition.  La  deuxiènur 
série,  dont  hfuj.  195  donne  des  spécimens,  est  composée  de 
peintures  de  dimensions  beaucoup  phis  grandes,  quelquch)is 
jusqu'à  o"*  5o  de  hargeur  on  de  h)nguenr,  très  sinq^los  romnn' 


79i  ANTIQUITES  DE  LA  BÉGIU.N   ANDINK 


r 

1 

s                                             « 

'xA 

K 

■  i-C  W  T-fY-f-rM 

10                                        II 

Fîf-  ij4.  —  Groll»  Je  Ctiolin   Kifarr*  ppinlc*  m  frMqiir.  %'*  »rrN>. 
V  I,  tjh  fr.  fMl.    n**  9  à  1 1 .  I  6  gr.  nal. 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAHUACA.        795 


ilOiUlOO 


QO 


'i".  lûS.  —  GroUo  (le  Cluilin.  Fi(;iiros  peintes  en  Inscinr.  •.'  snie. 
"  N"  1.  l'io  ur.  nnt.;  n"'  5  à  8,   1/8  gr.  nnl. 


-Ofi  ANTIQIITKS  l)K  I.  \   RKC.ION    WDINE. 

loriiies  et  rcprt'seiilanl  riitre  auln  ••,  «N^  (  lit\au\  très  recuiiiiais- 
sables,  desimaj^es  liuinaiiiesd'uii  style  (jiii  <lill«'re  absolument 
«le  celui  des  Indiens,  et  des  dessins  qui  semblent  imiter  des 
cornes  de  IkeuF^.  !.a  plupart  des  figures  de  cette  deuxième 
série  sont  blanc  ln•^;  par  exception  on  a  employé  le  noir,  mais 
jamais  le  rouge.  On  voit  très  bien  (pie  plusieurs  de  ces  grandes 
figures  ont  été  jieintes  par-<lessus  cellrs  de  la  première  série, 
sans  avoir  égard  à  ce  (pion  ellaçait  et  recouvrait  ainsi  ces 
dernières.  En  n»gardanl  les  diNcrses  figures  des  deux  j)laucbe>, 
on  remanjue  les  diflérences  qui  existent  «iitn'  le>  deux  séries; 
mais,  iMUir  bien  se  rendre  compte  de  la  variété  des  dimensions, 
il  Faut  se  souvenir  (pu'  l'éclielle  n'est  |)as  la  même  |M>ur  les  deux 
séries.  Etant  donnés  les  Faits  (pu?  je  viens  de  signaler,  je  n'bésite 
|)as  à  conjecturer  fpie  les  deux  séries  ne  sont  pas  de  la  même 
épo(jne  :  je  en »is  (pie  les  ligures  de  la  j)reiniere  série  ont  été 
peinle>  asanl  l'arrivée  des  Ks|)agfiols,  et  («Iles  de  la  deuxième, 
plus  lard,  lorsque  l'induence  européenne  avait  déjà  commencé 
à  se  faire  sentir.  Il  n'est  pas  (lilllcile  de  s'imaginer  qu'un  artiste 
indien  ;iit  \nnlu  l;iire  une  imitation  rusti({ue  de  Fart  des  moines 
(pii  accompagnaient  les  armées  esj)agnoles,  et  cjii  il  a  exécuté 
des  |>eintnres  d'un  nouveau  style  par-dessus  celles  (pie  s(\s 
ancêtres  aNaienl  jadis  Failes  d'aprrs  Irnc  r(tnc«'|)lion  aulocblone 
dt*  l'art  de.  peindre. 

riu.MiKHK  SKIUK.  —  Les  figures  qui  ^.•  Irouvent  sur  la  pan>i 
lalérab*  sud  de  la  grotte  sont  mieux  conservées  que  celles  de  la 
grande  paroi  du  ImikI.  Les  n*^  /  à  <S  de  la  //(/.  t9^i  appartiennent 
à  celte  jKiroi  latrrale.  tandis  (pir  1rs  tf  U  a  /l'appartiennent  au 
lond. 

N"  1.  (îrand»' image  liuiuaiue.  dont  lecorjjscl  les  extrémités 
sont  iorinés  |)ar  des  lignes  droite>  et  dont  la  tête  est  circulaire, 
nianièri>  de  représenter  FlKunme  (pie  nous  avons  déjà  vue  sur 
la  lres(pie  de  Piicani  de  Rinconada  et  Mir  nu  ]>étroglvpbe  de 
Piierla  di*  lîinconada.  •!  (pii,  comme  nous  l'avons  expo.^'' 
page  fi8o,r>t  Frécpicmment  emplovée  dans  des|)etroglv|)hesde 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAHUACA.        797 

diverses  régions  de  TAmérique.  Gomme  à  Pucarâ,  cette  figure 
a  des  dimensions  beaucoup  plus  considérables  que  les  autres 
figures  de  notre  première  série  :  le  corps,  de  la  tête  jusqu'à  la 
pointe  de  l'appendice  qui  paraît  être  une  représentation  du 
membre  viril,  a  o""  54  de  longueur.  Les  lignes,  contrairement 
à  celles  de  la  plupart  des  autres  figures,  ont  été  d'abord  gravées 
et  remplies  ensuite  de  peinture  noire.  Elles  ont  environ  o"'o3 
de  largeur.  La  ligure  est  placée  dans  une  position  oblique,  à 
une  hauteur  de  3""  environ  au-dessus  du  sol,  dans  le  coin  de 
la  grotte.  Entre  les  jambes  et  les  bras  de  ce  personnage,  il  y  a 
diverses  figures  de  petites  dimensions. 

N*"  2  et  3.  Deux  figures  humaines,  la  première  assise,  la 
seconde  debout,  peintes  en  noir,  d'environ  o"'  i3  de  hauteur, 
la  tête  ornée  de  plumes. 

N°  4.  Très  semblable  aux  n"'  i-8  de  la  fresque  de  Pucara 
de  Rinconada  reproduite y?^.  Iâ7.  La  tête  et  les  jambes  sont 
noires,  la  tunique  rouge.  Cette  figure  est  la  seule  dans  son 
genre  dans  la  grotte  de  Chulin. 

N°  5.   Lama  femelle  allaitant  son  petit. 

]\"  6.   Quadrupède  dont  f  espèce  est  difficile  à  déterminer. 

N"  7.  Lama  noir,  avec  la  tête,  une  partie  du  cou  et  la  laine 
du  poitrail  blanches.  La  laine  épaisse,  qui  forme  une  sorte  de 
jabot  sur  le  poitrail  des  lamas,  est  bien  représentée  sur  celte 
figure.  Beaucoup  de  lamas  de  la  grotte  de  Chulin  et  despélro- 
glyphes  de  la  Quebrada  de  Humahuaca  montrent  ce  jabol, 
tandis  que  sur  les  lamas  des  pétrogiyphes  delà  Puna  il  n'exish^ 
pas.  Les  pattes  de  devant  de  ce  lama  sont  placées  sur  un 
rectangle  composé  de  lignes  parallèles,  dont  la  signification 
m'échappe.  H  y  a  encore  deux  ligures  semblables. 

N"  8.  Troupeau  de  nandous  noirs  à  ventre  blanc.  La  forme 
des  nandous,  et  surtout  leur  disposition  en  marche,  avec  ini 
vieux  mâle  à  la  tête  du  troupeau,  sont  très  fidèlement  repré- 
sentées d'après  nature. 

Les  figures  rf'  9  à  12  se  trouvent  au  milieu  du  Fond  d»'  la 
grotte,  à  une  faible  hauteur  :  i"'  n  i'"  ^o  du  sol. 


7W  VMKHITKS  DE  L\  HKGION    VNDINK. 

%•  9.  Haiijç<^e  de  lamas.  L<»  cou  dv  chacun  de  ces  iauias  pa- 
rait èlre  rrli«^  à  la  (|UCMir  du  |)rr^ced«Mjt  .m  iiinvrii  (1*11111'  (onlr. 
Le  iircniiiT  lama  de  la  rangée  est  mené  |)ar  un  lininine.  l  ne 
rangée  de  lamas  analo^^ue  ."i  crlle-ci  est  j;ravee  sur  l'un  des 
[M''ln>«(lv|)ln's  de  Horlero,  //y.  Iffd. 

N"  10.  I  rois  jKT.snnuaf^es,  celui  du  iniiieii  asec  une  coii- 
lure  remanjuahle.  Les  deux  autres  send)lent  |)orl«'r  celui-ii  sur 
une  sort»'  <l«*  chaise  a  jiorleurs  indi(|uée  par  uin'  li«;ne  hori- 
zontale, (iette  manière  de  n'|)n'senter  la  (  liaise  à  |M)rteurs  est 
sans  doute  très  rudimenlaire,  mais  nous  l.i  \(tN(ins  «'uiploNée 
aussi  sur  la  j)olerir  du  I'«tou,  Ires  arli>li(|u«>nient  décorée 
de  relirfs  d'une  exécution  adinirahle.  M.  \\.  A.  IMiilippi  287. 
|.  II.  |.l  \ii.  'i ,  .1  n'produil  un  \asr  d«'  rrn|illo,  <(»Ms«'r\e  au 
Musée  national  du  (.luli,  ->iii  Ircnjrl  on  \(iit  un  personna«;e 
|)orté  pardrux  autres  sur  une  simple  harn-  droite.  Cette  lij(ure 
difl'ère  d(»  celle  de  (.liulni  ni  «  r  (jin-  lepersonna«(e  est  assis  sur 
une  sorli'  dr  Irùne  suppoilc  par  la  harrr.  au  lu  ii  drlu'  pl.irr 
directement  sur  celle-ci,  aNrc  1rs  jaiiihf^  pendantes,  comme  le 
pers<Hma;;r  de  notre  lres(jue. 

N"  II.  Ilnil  persnijiia;(rs  hahilles  de  lnni;ues  rohes  noires 
et  (pu  seinhieiit  être  commandes  par  un  neuNieme  |)lace  plus 
haut  à  droite  de  la  ran«;ée.  (les  huit  |)ersonnaf;es  |)ort(Mit  des 
objets  tpii  présentent  (piehpie  analogie  avec  les  haclu»s  |)lates 
en  schiste  «If  l.i  Puii.i.  lU  sont  iniil  noirs,  excepté  les  pieds  re- 
présentés par  des  taches  hianches  de  forint»  circulain»;  la  coif- 
fure consiste  en  deux  j)lumes  :  hianches  v\  droites  chez  les  six 
personnn»;es  de  «gauche;  Manches  à  |)ointes  inures  et  londiantes 
chez,  les  deux  de  droite.  Le  chef  diilére  des  autres  par  la  télé, 
(pii  est  hlanch(\  |)ar  les  plunn^s  |)lus  j)etites,  noires, et  pars<Mi 
arme,  dont  la  lorine  ne  corres|K)ud  à  aucune  arme  cpie  nous 
c<mnaissions.  Le  sixième  personnaj^e,  à  |)artir  de  la  ^'auche, 
et  la  coijlure  du  (|uatrièuH>  sont  prestpie  elTacés.  Ces  lij;ures 
ont  environ  o*o8  de  hauteur. 

N"  12.  Ce  groupe  semhie  représenter  une  scène  de  lutte. 
(^uel(jueH-uns  ih's  personnages  cpii  v  apparaissent  sont  pn'sque 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAHUACA.        799 

eflacés,  mais  on  peut  se  rendre  compte  que  toutes  les  taches 
représentent  des  hommes.  Les  deux  taches  à  droite  sont  pro- 
liablement  des  morts  couchés  par  terre. 

Ces  douze  numéros  ne  sont  que  des  échantillons  pris  parmi 
les  groupes  les  plus  intéressants  de  la  première  série.  La  plu- 
part des  autres  figures  de  cette  série  sont  des  lamas  placés  en 
rangées  ou  seuls,  qui  s'y  trouvent  par  centaines,  tournés  de 
toutes  manières  et  dans  toutes  les  directions.  Parmi  ces  lamas, 
])eints  en  noir  et  en  rouge,  quelques-uns  ont  la  même  forme 
que  ceux  du  groupe  n"  9,  mais  dans  la  plupart  le  jabot  est  in- 
diqué comme  dans  le  rf  1 .  Plusieurs  allaitent  leurs  petits, 
comme  le  n"  5.  Très  haut,  à  9°*  du  sol,  on  remarque  d'autres 
lamas  noirs,  beaucoup  plus  grands. 

En  dehors  des  lamas,  on  voit  des  groupes  représentant  des 
rangées  d'hommes,  des  scènes  de  lutte,  de  petits  quadrn- 
pèdes,  etc.  Les  différents  groupes  sont  indépendants  les  uns 
des  autres.  Les  parois  de  la  grotte  sont  entièrement  couvertes 
de  figures. 

Deuxième  série.  —  La  fi(j.  195  représente  les  principales 
peintures  de  la  seconde  série.  Pour  les  raisons  que  j'ai  don- 
nées, je  considère  ces  peintures  comme  postérieures  à  la  con- 
quête espagnole  et,  par  conséquent,  comme  plus  modernes 
que  celles  de  la  première  série. 

N**  L  Grands  ronds  peints  en  blanc,  géométriquement  des 
«couronnes»,  de  o"  4o  à  o™  3o  de  diamètre  extérieur  et 
environ  o™2  0  de  largeur.  Un  de  ces  ronds  est  situé  à  8"'  de 
hauteur  au-dessus  du  sol,  deux  autres  à  3""  et  six  à  2"",  dispo- 
sés en  rangées  horizontales  au-dessous  du  premier;  à  droite 
de  la  rangée  inférieure  on  voit,  à  quelque  distance,  une  autre 
rangée  de  six  figures  semblables.  Tous  ces  ronds  se  Irouvenl 
sur  le  fond  de  la  grotte.  Leurs  contours  ne  sont  pas  parfaite- 
ment circulaires,  mais  présentent  de  petites  irrégularités. 

N"  2.  Trois  ligures  blanches,  chacune  d'un  peu  moins  de 
o"*  20  de  longueur,  formant  une  rangée  à  peu  près  borizontale. 


800  ANTIQIITKS  DE  LA   BÈf.lON    \NDINK. 

Il  N  a  plusieurs  aulres  ligun*s,  pres^jur  «'H'arfes,  «l»-  l.i   iim'mihî 

lornu*. 

N*  3.  Grande  ima«;e  lui  mai  ne,  à  bras  levés,  punie  eu  hla  ne, 
de  o"56  de  hauteur.  OUe  figure,  ainsi  que  les  suivantes,  m» 
trouve  sur  I»»  fond  de  la  j^rotte,à  '.<'"  environ  du  sol. 

N"  ^1.  Celtr  ligure,  blaneii»'  ronune  les  pn»cédiMil»'s,  res- 
MMiihle  à  un»'  paire  de  rornes  de  IxiHif;  au-dessous,  trois  rec- 
tangles. Hauteur  verticale,  environ  o"  3o. 

N*  T).  (hiaire  carn*s  formant  une  croix;  au-dessus  six  p«»lils 
rectangles  en  rangée  horizontale;  le  tout  surmontr  <l  un  c  pois- 
sant inverti.  Hauteur,  o".^  i. 

N°  f).  l'igure  humaine  peinte  en  Manc  avec  larges  bords 
noirs.  Vutour  dr  la  tète,  un  cercle  bl:ni<'  (pii  rnpp»*ll«'  l'atin-ole 
des  saints.  Hauteur,  o*  t\. 

N"  7.  Deux  mires  de  cornes  d»'  hou!  d»'  la  inrmr  form»' 
(Hie  celles  du  n"  ^l.  \n-dessniis  de  <  li.i(|iii'  paiir  dr  cornes,  il 
N  a  trois  rectangles,  ««t  au-<lessus  df  l.i  p. m»'  inlrnenn'  on  \oil 
Mil  |H)int  circulaire,  dette  ligure  n  est  pas  tout  à  lait  symétri(|Uf; 
elle  est  p<Mnte  en  blanc.  Hauteur  totale,  o*  f)3. 

N"  8.  Des  chr\au\  montés  j)ar  des  cavali(»rs  portant  des 
lances,  (ies  figures  sont  peintes  en  noir  avec  d(>s  bords  i)lancs. 
Les  traits  n»présentant  les  rênes  et  la  |)oint«*  de  la  lance  du 
cavalif^r  de  gauche  S4)nt  blancs,  ainsi  (pie  la  lance  du  c^ivalier 
de  droite.  La  longueur  des  ligures,  <l<'  l.«  léte  des  chevaux 
à  l'extn'mité  di  l.i  (|iniir,  est  (Truviron  o"2o.  Non  loin  de 
ces  figures  il  v  en  a  une  autn»  .send)lable.  |>rrs(jue  eflacée. 
\insi  fpi'on  le  voit,  ind  doute  (jue  ces  ligures  m*  représentent 
«les  honunes  montes  sur  des  chevaux;  elles  sont  donc  |M>sté- 
rieures  A  l'arrivée  des  con(piérants  espagnols  dans  la  (Juebrada 
de  Hnmahuaca.  Ce  sont  |>eul-élre  les  soldats  dWlmagro  ou  de 
l>on  Juan  Nune?.  del  Prado  (jue  h»s  Indiens  ont  voulu  repré- 
senter |)ar  ces  pùntures.  L'ex|MMlition  d'Almagro  eut  lieu  en 
K».'i6.  celle  de  Nunex  del  Prado  en  iTi/jy  ou  i55o;  les  Ks|)a- 
gnols  ne  réussirent  \  soumrllre  1rs  Omagnacas  cpi'iMi  \\^^^. 
Une  in'Mjur  rnpestre,   reproduite  fir^.  "Jth'i  »|   (pii   sr  trouve  à 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  UUMAHUACA.        801 

Huachichochana ,  dans  la  Quebrada  de  Purmamarca,  repré- 
sente aussi  des  cavaliers  portant  des  lances  et  montés  sur  des 
chevaux,  mais  ceux-ci,  sauf  un,  sont  dessinés  avec  des  lignes 
droites,  comme  les  lamas  des  pétroglyphes  de  la  Puna. 

Les  figures  que  nous  venons  de  décrire  forment  la  prescpie 
totalité  de  celles  classées  comme  appartenant  à  la  seconde 
série.  Quelques-unes  d'entre  elles  sont  répétées  plusieurs  fois. 

Pétroglyphes  de  Rodero.  —  A  i  o"""  environ  au  nord  du  vil- 
lage de  Humahuaca  finit  TAngosto  del  Rodero ,  partie  étroite 
de  la  Quebrada  de  Humahuaca,  ayant  de  1 5  à  20""°  de  longueur 
et  qui  commence  un  peu  en  aval  de  Negra  Muerta,  localité  où 
la  Quebrada  de  Très  Cruces  rejoint  la  Quebrada  de  Humahuaca. 

Les  parois  rocheuses  de  fAngosto  del  Rodero  présentent  de 
nombreux  blocs  de  schiste,  à  surface  lisse  très  propre  aux  in- 
scriptions. La  roche,  d'une  couleur  violacée,  a  été  déterminée 
par  M.  le  professeur  Lacroix  comme  du  phyllade. 

11  y  a  des  pétroglyphes  en  plusieurs  endroits.  Ceux  qui  sont 
composés  de  lignes  ont  probablement  été  gravés  par  frotte- 
ment longitudinal  avec  une  pierre  formant  biseau;  les  figures 
à  surface  étendue,  comme  les  corps  de  plusienrs  des  lamas 
Jig.  198 ,  199  et  200 ,  doivent  avoir  été  creusées  au  moyen  d'un 
instrument  de  percussion,  et  on  les  a  polies  ensuite  par  frot- 
tement. 

J'ai  relevé  les  pétroglyphes  suivants  : 

Ficj.  196.  Rangée  de  lamas;  le  cou  de  chaque  animal  est 
rattaché  à  la  tête  du  suivant  par  une  corde;  celui  qui  est  en 
tête  est  mené  par  un  homme,  à  moitié  effacé.  Cette  rangée  de 
lamas  ressemble  beaucoup  à  celle  qui  est  peinte  dans  la  grotte 
de  ChxAïnfuj.  194,  n"  9;  seulement,  dans  cette  dernière,  le  cou 
du  premier  lama  est  relié  par  une  corde  à  la  queue  du  second , 
et  ainsi  de  suite.  Dans  la  collection  que  le  Musée  d'ethnogra- 
phie de  Berhn  a  achetée  récemment  à  M.  Manuel  Zavalein,  il 
existe  une  écuelle  en  terre  cuite,  cataloguée  sous  le  uuniéro 
original   3o63,  provenant  de  b'uerte  Quemado  (Santa  Maria, 


802  ANTIQIITKS  DK  l\  HKGI(»N    ANhINK 

(:alamarca\aaiis  riiileri.-ur  de  laquelle  sont  juMiiles,  en  iiuir 
sur  engol)c  jaunp,  et  séparées  par  une  bande  de  dessins  geonié- 


T(r 


Fig.  19C.  —  Rudcru.  l'i  (rut:l\|tlM'.  —   i/i«  gr.  oal. 

Iricnies,  deux  rangéi's  de  lamas,  iepn'>en!ées  //</.  /.'y/,  (jue  Ir 
\y  \\  Leliniann  a  eu  I  nhli^M'ance  (If  m»'  rtiiielti»'.  (.vs  lamas 
>()iit  d'im  lvj)f  «lillVinil   (\i'  c  »liii  des  lamas  des  petro^KpIies 


Fig.   197.         Hirrir  «^hirmji-io    NtnU  Maria.  GiUinsrra  .  Drrnr  |«-inl  clan*  une  r<iirllr. 
»  .1  RT.  nal  lV««in  «lu  IV  W.  |>rltmann 

de  la  Puna,  mais  (  eux  de  lune  <le>  lauî'ee^  sont  attaches  l'un 
h  l'autre  et  conduits  |Mir  un  homme  «  précisément  comme  les 


ARCHEOLOGIE  DE  LA  QUEBKADA  DE  HUMAHUACA.        803 

lamas  du  pétrogiyphe  dont  nous  parlons.  Cette  répétition  d  un 
même  motif  sur  une  pièce  de  poterie  d'une  région  si  éloignée 
est  intéressante  :  elle  indique  Thabitude  des  Indiens  préhisi^a- 
niques  de  mener  les  lamas  attacliés  les  uns  aux  autres  en  file, 
usage  qui  n'existe  plus.  Au-dessous  delà  rangée  de  lamas  gravée 
sur  la  i^ierreficf.  196 ,  il  y  en  a  une  autre  identique,  mais  telle- 
ment efl'acée  qu'il  était  impossible  de  la  reproduire  avec  exacti- 
tude. Les  lamas  de  la  rangée  supérieure  ont  o™i  i  de  hauteur; 


V\<^.  198. —  Rotlero.  l'étroglvplic.  —  i/i5  |j;r.  nat. 

la  rangée  entière,  C^yy  de  longueur.  Cette  pierre  se  Iiounc 
du  côté  ouest  de  la  quebiada,  presque  au  commencement  de 
l'Angoslodel  liodero,  lorsqu'on  y  arrive  en  venant  de  Huma- 
huaca.  Près  de  ce  pétrogiyphe  il  y  a  un  autre  bloc  gravé,  avec 
des  lamas  presque  totalement  effacés,  non  placés  en  rangée, 
mais  dispersés  çà  et  là  sur  la  pierre. 

Les  pétroglyphes  suivants  sont  gravés  sur  iiii  groupe  (h» 
blocs  à  environ  2"""  au  nord  du  premier,  du  coté  est,  el  à  en- 
viron 10"  de  hauteur  du  sol  de  la  qiiebrada  : 

Fi(j,  198.  Un  seul  lama,  très  grand,  de  o'"3o  de  hauteur, 
avec  un  jabot  représentant  la  laine  épaisse  et  saillanfc  (\\\  pni- 
Irail  (l(^  l'animal. 


804 


ANTIQIITKS   |)K   I. A    HK(.I(>N    AMUNK 


/'iV/.  199.  Ni'uf  lamas  dont  la  lêle  et  la  queue  suiit  repré- 
siMilee»  (le  dilléreiiles  manières,  probablemiMil  jxiur  in(li(|u»r 
«liventes  attiUi(lt>s  de  ces  animaux.  Six  dv  cfs  lamas  ont  Irj.ilml 
de  lainr  hirn  indi(|in''.   \n-d••^s^Is  dfs  lamas,  on  Nuil  (rois  li^Min-s 


Kig.     199.  H,-I.r.      IVir..  .K|.|..  ,      ,,,      .,        „4|. 

prfsc|ui*  nT(an;;nlaires  aver  un  |M»inl  .m  crnlre,  rap|M>lant  les 
r»Trles  .1  |H)int  rmlra!  (|nr  nous  a\ons  vus  sur  les  iW'tnij^lvplu's 
<l«'  la  Oin'hrada  di'l  nn>al.  //«/.  59 o  ri  fiO ,  el  (|ni  son!  d'ail- 
Ifurs  rnmmuns  dans  les  insrri|)ti()ns  rnprslres  drs  dillrriMiIrs 
|>arties  dr  r.\uiêri(pie.  La  pierre  a  i"'3()  de  hanlenr  sur  1" 
de  larj^eur. 


ARCHÉOLOGIE  DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAIIUACA. 


805 


Fig.  200.  Lamas  de  différentes  formes  et  en  diverses  posi- 
tions. 11  est  à  remarquer  qu'un  seul  de  ces  lamas  a  le  jabot  de 
laine  indiqué,  et  que  les  autres  ont,  à  la  place,  de  une  à  cinq 


Fig.  200.  —  Rodero.  —  Pétroglyphc.  —  i/i5  gr.  nat. 

petites  protubérances.  Serait-ce  qu'on  avait  fhabitude  de  par- 
tager la  laine  du  jabot  en  l'attachant  avec  des  rubans,  comme 
cela  se  fait  quelquefois  de  la  crinière  des  chevaux?  Ou  ces  pro- 
tubérances représentent-elles  les  pompons  de  laine  rouge  que 


Fig.  201.  —  Tilcara  (Quebracla  de  Humahuaca).  Vase  on  terre  cuilc.  orné  d'une  tôle  de  lama, 
dont  le  cou  est  orné  de  protubérances.  (Dessin  de  M.  E.  A.  Holmbcrg.) 

les  Indiens  de  nos  jours  placent  dans  la  laine  et  au  l)()ut  des 
oreilles  de  leurs  lamas,  coutume  que  nous  avons  mentionnée 
page  496,  et  dont  l'usage  date  sans  doute  de  ré])()qu('  préhispa- 
nique.^  M.  Éduardo  A.  Holmberg  possède,  à  Buenos-Aires,  un 

5' 


805  ANTIQLITKS  DE  LA   HK(;iON   ANDINU 

|K»lil  vase  en  terre  cuite  trouvé  dans  une  sépulture  à  Tilcara, 
dont  l'anse  représente  la  tôte  et  le  cou  d'un  lama;  le  cou  a  de 
iHîtites  pnilnliérances  seinhiaMes  a  celles  (pu*  l'on  voit  sur  notre 
|)étrof;lNplie.  M.  Ilolinher^  a  bien  voulu  m»' («nmnunicpier  un 
cnxpiis  de  ce  \a.se,  (pie  j«*  reproduis  //y.  "Jifl.  M.  \oii  Tsclnidi 
(311,p  I03  dit  (pie  IcN  anciennes  statuettes  de  lamas  du  Pérou 
ont  souvent  sur  le  cou  des  protuIxTances  et  des  sillons  n»- 
pn'>sentant  la  laine  épaisse  que  ces  animaux  jKjrtent  à  cet 
(Midroit. 

Fi(j.  W"2.   l'ace  humaine  j^ravée  sur  nii  autre  bloc  de  schiste, 
situé  dans  !<•  même  j^roupe  que  les  pélro«;lvphes  précédents. 


Fif.  «OB.  —  Hotlero.  Kigiirr  d'un  |Kint({iyplM*.  i/6  ^r.  nal. 

IlautiMir  de  la  li^Mire  o'"3o,  lar«;eur  o"'  ic).  Sur  Ir  mmimc  bloc, 
il  s  .1  beancouj)  de  lamas  et  driix  tm  Irnis  ii<;ures  liumaint^s, 
mais  |)res(pi(' com|)l(teNiriit  rllacées.  La  face,  gravée  en  traits 
plus  protonds,  s'est  mieux  conser\ée. 

On  m'a  dit  (pi'il  v  avait  drs  pcIroL^dv  plies  en  |»lu.sieiirN 
autres  cndinits,  dans  l'Angosto  di'l  Tiodero.  mais  je  n'y  ai  rvu- 
contré  (pic  ct-ux  cpie  je  viens  de  di-crire.  Les  habitants  de  llua- 
mahuaca  mV)nt  également  rlonné  des  renseignements  sur  les 
IM'troglyphes  existant  dans  les  montagnes,  à  Test  de  leur  vil- 
lage, notamment  entre  Coctaca  et  \chic>ole«à  environ  i.'i^^au 
nord-est  de  lliimahuara.  Sur  une  montagne  près  de  Coctaca,  il 
y  aurait  aussi  les  rniiifs  d'un  anrim  \illage  d'une  certaine 
importanrc. 


ARCHÉOLOGIE   DE  LA  QUEBRADA  DE  HUMAHUACA.        807 

Pétroglyphe  de  Lozano.  —  Cet  endroit  est  situé  dans  la 
partie  inférieure  de  la  Quebrada  de  Humahuaca,  à  une  ving- 
taine de  kilomètres  de  la  ville  de  Jujuy. 

D'après  les  renseignements  qui  m'ont  été  fournis,  il  y  a, 
à  Lozano,  une  grande  pierre  couverte  de  lamas  et  d'autres 
ligures  gravées. 

Fresques  de  Huachichocana.  —  Nous  avons  déjà  eu  l'occa- 
sion  de   mentionner   Huachichocana,  dans   la   Quebrada  de 


l''ig.  2o3.  —  Huachichocana  (Quehrada  du  l'iiriiiainarcaj.  Figures  peintes  en  freMjne 
dans  des  grottes.  (Dessin  du  haron  Ë.  Nordenskiôld.) 

Purmamarca,  à  propos  des  grottes  habitées  à  l'époque  préliis- 
])aniques  et  contenant  également  des  sépultures.  Dans  deux 
aljris  sous  roche  de  la  montagne  trachytique  qui  renleruie  ces 
grottes,  on  voit  des  figures  peintes,  la  plupart  en  noir,  quelques- 
unes  en  rouge.  Plusieurs  ligures  ont  été  d'abord  gravées  et  les 
traits  remplis  ensuite  avec  de  la  couleur. 

M.  Erland  Nordenskiôld  (258,  p.  45i)  a  relevé,  lors  du  passage 
de  la  Mission  Suédoise  en  cet  endroit,  plusieurs  des  figures  de 
ces  fresques.  Je  reproduis  ici,  fi(j.  20S,  sou  dessin. 


808  ANTIQl  ITKS  l)K  LA  ntXION   ANDINE. 

Les  fresques  (\v  Huaclnchocana,  ccrlainenicMil  postérieures 
à  rarriv«'*e  des  Esnaj^iiol.s,  représentent  surtout  des  Iininiiies  à 
rlieval  ixirtaiit  des  lances  et  d'autres  armes.  C^s  dessins  ni- 
|)estres  sont  iKUir  la  plu|)arl  ((uniMisés  unitpieuKMit  de  lif;;nes 
dniites,  rommr  le  M)nt  l«'s  lamas  vi  heauroiip  d'autres  Hj^nires 
di'N  |M'»ln>j;lvpln*s  dr  la  Puna,  des  >allées  intrrandinrs  dr  I  Ar- 
^iMilini-,  de  la  Ikdivie  et  du  IVrou.  Sur  tous  ci*s  jM'troglNjdies, 
les  auteurs  ont  su  n»présenter,  au  moyen  de  simples  lignes,  les 
attitudes  les  plus  diverses  des  lamas,  cl.  j)ar  la  même  mê- 
tlunle  primitive,  les  artistes  d«'  lliiacliirhorana  ont  dessin*^  des 
rlie\au\  et  des  cavaliers  dans  de  nond)reuses  |H)stures  difl'ê- 
renles.  Dans  ces  o-uvres  rn|)estres,  on  voit  représentées,  a\ec 
heaucoui)  (U'  naturel,  (\vs  lutles  nitn'  des  ra\ali<'rs,  dt's  luttes 
rntre  un  ca\alier  et  un  hnmmr  à  j)ie(l,  l'tc. 

IVrniérenîent,  M.  Nordenskiold  (267,  p.  346)  a  publié  la  |)lio- 
tograiiliie  d  un  pétrogivphe  gravé  [pcched)  de  (iarecoa,  près  de 
(!aral)uco  (province  d'Omasn\ns.  H<)li>ie),  sur  la  ri\«*  nonl-esl 
du  Tilicaca.  (!e  |M'»tro';l\|)l»e  présent»!  d<*s  ligures  rectilignes  de 
ca\aliers  i*t  de  chevaux,  très  analogues  à  celles  de  Muacliiclio- 
cana.  A  ma  connaissance,  ces  drn\  pétrogivplies  l't  la  frexjue 
de  la  grollr  i\v  (iliwlin  [^fuj,  l!f'),  n"  tS'j  .sont  les  seules  ou>res 
ruiM'stri's  reproduisant  des  chevaux,  qu'on  ait  découverts  dans 
lAméricpn'  du  Sud.  l  n  petn»gl\plir  présentant  l'éhauche 
d'un  iia>ire  euro|)4Tii  du  wi  siècle,  et  (|ni  par  (-onstMpienl 
date  égaleuM'ut  d  une  éptxpir  jM)stérieun'  à  l'arrivei»  des  Euro- 
|)éens,  a  été  reproduit  par  M.  Mverard  iiii  llnirn  348 /.i. .  p.  4oo. 
fi|r  3«j).  O  dessin  est  gravé  sur  un  hloc  dr  |)ierre  a  llha  de 
Pedra,sur  le  Hio  Nrgro,  dan^  la  (lUNanr  hritannique.  Le  navire 
est  iacile  à  reconnaitif .  hnn  i|ur  !••  dessin  M)il  de  stxle  nette- 
ment indien. 

Rapports  entre  les  pélroglyphes  décrits  et  entre  ces  pélro- 
glyphfs  et  ceux  de  l'Amérique  du  Sud  en  général.  —  Outre 
nnlir  roumé,  pages  |-o-|--,  .sur  les  prtrogK  plies  (pii  ont 
été  puhhes  de  la   région  diaguite,  nous  aNons  dans  le  présent 


PETROGLYPHES. 


809 


ouvrage  décrit  et  figuré,  ou  simplement  mentionné,  les  pétro- 
glyphes*'^  suivants. 

Quebrada  del  Toro. 

Quebrada  del  Rosal,  pages  348-352,  fig.  59,  60. 
Pancho  Arias,  page  352. 
Lagunas  del  Toro,  page  352. 

Quebrada  de  las  Cuevas ,  entre  Puerta   de  Tastil  et  Tastil ,  pages  364- 
367,7/^.  65. 

Tastil,  page  379. 

Incahuasi,  pages  3'jQ-^8o,fi(j.  86. 

Piina  de  Jnjny- 

Cobres,  pages  533-535, /r/.  100,  101. 

Taranta  (Casabindo),  page  61 5. 

Pucarâ  de  Rinconada  (fresque),  pages  665-673  ,  [((f.  Uil . 

Pucarà  de  Rinconada  (pétroglypbes  gravés),  page  674. 

Chacunayo  (fresques),  pages  674-676,^^.  11*8. 

Puerta  de  Rinconada,  pages  676-678, /j^.  749,  150,  151. 

Aristucun,  page  682. 

Désert  d'Aiacama. 

Machuca(San  Bartolo),  page  718. 
Quillagua,  page  718. 

Province  de  Tarapacà  (plusieurs  pétroglypbes  n'appartenant  pas  aux  ré- 
gions que  nous  étudions),  pages  719-720. 


'''  Dans  plusieurs  auteurs,  le  nom 
«  pétroglyphe  » ,  introduit  par  Richard 
Andrée,  dans  ses  Elhnographischc  Paral- 
lelen  uiid  Vcrgleiche,  est  appli<[ué  seulement 
aux  inscriptions  gravées,  tandis  que  les 
fresques  rupestres  sont  dénonnnées  «  piclo- 
graphies»,  mot  qui  ne  les  définit  pas  avec 
une  précision  suffisante,  mais  signifie  plu 
tôt  une  peinture  sur  une  maiière  (|uel- 
conque.  D'autre  part,  les  ethnographes 
des  Etats-Unis  emploient  ce  dernier  mot 
|)our  désigner  toutes  les  difl'érentes  caté- 
gories de  peintures  idéographiques  des 
Indiens,  et  non  spécialement  les  peintures 
sur  des  rochers. 


Pour  ce  motif,  je  comprends  en  géné- 
ral, sous  la  dénomination  «  pétroglyphcs», 
et  les  inscriptions  gravées  et  les  peintures 
anciennes  qui  se  trouvent  appliquées  (h- 
rectement  sur  des  rocliers  ou  des  hlocs 
de  pierre  naturels,  l/étymologie  (hi  mot 
«  pétroglvplie  »  scmhicrail  peut -être  s'y 
opposer,  mais  ou  peut  aussi  liien  parler 
de  «  pétroglyphes  peints»  rpi'on  le  lait  de 
«  hiérogly[)hes  peints».  D'ailleurs,  si  l'on 
appelle  «  pétroglyphes  n  les  inscriptions 
gravées  et  «  pictographies  •  les  fresques, 
comment  dcnommerail-on  les  inscriptions 
qui  sont  gravées  d'ahord  et  dont  les  lignes 
ont  ensuite  été  renq)lies  de  couleurs? 


glO  ANTIQl  ITKS  DE  LA  BKCION  ANDINE. 

()uelrada  de  Hunuihuara. 

(ihulin  (frosques).  pages  791-801. /î^.  t9(i .  195. 
UoiLto.  pagrs  801-806. /î</./9<î.  )9S .  199.  WO .  90'J. 
Ixizano.  papi'  80-. 
Iliiarhirhoraiia  ( fre!M|Uos ) .  paRi'>  8ji 7-808,  //j^.  ^20.'i. 

Mil  «•xaniinaiil  la  localisation  dr  ccb  iiiM'nptioii.^ ,  iiou.^  rciiiar- 
quoiis  (HH*  la  nliijiart  (r«'iitn'  rllrs  se  IrouviMil  le  Ion»;  de  clieiiiiiis 
qiii()nl«'*t<'»fr('*(jiu'iilésà  IV'pcKjue  |)rélii.sj)ani(jii««,siirt()nl(laiis(irs 
endroits  où  ces  cheiiiins  traversent  des  |)arties  (étroites  des  qiie- 
bradas.ou  bien  au  |)ied  011  au  soiniiirt  du  passade  (Tune  inon- 
taj;in'  ou  d'un  ra\iii.  Ainsi  les  |)etro^dy|)ln's  de  Panclio  \ria>, 
dr  la  Ourbrada  de  las  C^uevas,  de  Pucrta  (b-  Hiiiconacbi  et  de 
Hodi'H)  se  troiiNtMit  dans  des  j)assa«(«'.s  étroits  des  (juebradas,  ou 
celles-ci  sont  ««ncaissc^es  entre  des  parois  |)res(pie  perjM'ndicii- 
laires.  Les  p<^troj;l\  j)bes  de  (iobres  sont  plactVs  près  de  bi  sorti»» 
dr  cettr  (Hiebrada  sur  la  j)lain«'.  (iciiv  de  l.i  (jnebrada  (b'I  Hosal 
sont  j^ravés  sur  des  blocs  sr  li<m\ant  |)res  du  coininenctMnent 
et  à  la  iiii  de  la  cb\sceiite,  dans  cette  dernière  (jiH'brada,  de  la 
cbaussi^e  prrbispaiii(|iie  (|ui  va  de  Morobuasi  à  la  \  allé»»  de 
Lerina.  (!«'uv  dr  Ta>lil  sonl  placés  é«;ab'iiient  à  cotéd'un  clu'inin 
prébis|)aiii(pie,  crlui  de  .\b)i'obuasi  a  l\ivo«^asta,  à  l'endroit  ou 
ce  cbeiiiin  iiioiilr  la  ptMite  a|)rès  avoir  traversé  bi  (piebrada 
où  coub'  rVrrovo  de  Tastib  La  «;;roll<'  di-  (!bulm.  a\ec  ses  nom- 
bnMises  fres<pies,  est  aussi  située  sur  un  passa^^e  étroit  d'un»* 
roule  |)réliispani(jur  dont  nnr  partie  est  si«;iialée  sur  notre 
carte  arcbénln;;ic|ue. 

ba  j;raii(b'  hcsipu*  et  les  p<'*trotjlvj)bes  <\i'  Piicara  de  l^iiico- 
nada  ne  se  trouM'iit  pas  à  |)ro\iiiiitr  d  un  cbeniin,  mais  tout 
près  des  ruines  du  \illap'  prébis|)ani(pie  de  ce  nom.  La  grotte 
(b*  Cbacunayo  est  située  assez.  b)in  des  li*  ii\  bai)ités,  mais, 
comme  nous  l'avons  dit,  tout  indi(pie  que  les  fresques  de  celle 
jçrolle  .Vînt  aussi  l'œuvre  des  anciens  babitants  de  INic^ird.  H 
est  d'ailleurs  assez,  rare  de  rencontrer  des  pétroglypbes  dans 
les  environs  imniédiats  drs  anciens   vilInL'es. 


PETROGLYPHES.  811 

Nos  inscriptions  rupestres  datent-elles  toutes  de  la  même 
époque,  ou  sont-elles  les  œuvres  de  divers  peuples  qui  se  se- 
raient succédé  dans  ces  régions  à  des  époques  éloignées  l'une 
de  l'autre?  A  cette  question,  je  répondrai  volontiers  que  tous 
ces  pétroglyphes  proviennent  de  la  même  époque  et  qu'ils  ne 
donnent  pas  de  traces  de  races  dillerentes  qui  auraient  occupé 
le  territoire  l'une  après  l'autre.  Tous  les  pétroglyphes  gravés 
sont  plus  ou  moins  du  même  «  style  » ,  et  leurs  éléments  princi- 
paux sont  les  mêmes  :  des  figures  de  lamas  et  quelquefois 
d'hommes,  dont  le  corps  et  les  membres  sont  formés  par  des 
lignes  simples  et  pour  la  plupart  droites;  d'autre  part,  des 
lignes  courbes  irrégulières,  entrelacées,  formant  des  enche- 
vêtrements qui  défient  tous  les  essais  d'interprétation  de  la 
part  de  certains  archéologues  qui  s'efforcent  de  découvrir  une 
écriture  embryonnaire  dans  les  pétroglyphes  américains. 
Certes,  il  y  a  quelques  pétroglyphes  où  ces  éléments  n'en- 
trent pas.  Ce  sont  ceux  de  la  Quebrada  de  las  Cuevas  (entre 
Puerta  de  Tastil  et  Tastil),  d'Incahuasi  et  de  Cobres.  Le  pre- 
mier, composé  seulement  de  tracés  (Vasntas,  gravés  dans  la 
pierre,  est  unique  parmi  les  pétroglyphes  de  la  région  andine 
de  l'Argentine;  mais,  comme  nous  l'avons  signalé,  l'on  ren- 
contre çà  et  là,  dans  tous  les  pays,  de  ces  pétroglyphes  repré- 
sentant des  empreintes  de  pieds  humains.  Le  style  du  pétro- 
glyphe  d'Incahuasi  diffère  des  pétroglyphes  de  la  Puna,  mais 
on  y  trouve  des  analogies  avec  certains  pétroglyphes  des  val- 
lées diaguites.  Les  images  de  jaguars  de  Cobres  ne  se  retrou- 
vent pas  dans  d'autres  inscriptions  rupestres  des  régions  ([ul 
nous  occupent,  mais  les  faces  rectangulaires  esquissées  au 
moyen  de  lignes  presque  droites  ressemblent  à  des  faces  hu- 
maines d'autres  pétroglyphes,  par  exemple  à  celle  de  l'Augosio 
del  Wodevo,  fig.  202.  En  somme,  les  pétroglyphes  d'hicahuasi 
et  de  Cobres  ne  présentent  pas  de  dilTérences  de  style  assez, 
importantes  pour  les  attribuer  à  une  époque  ou  à  un  peuple 
diflérent.  Enhn  le  procédé  qu'on  a  employé  pour  graver  el 
ces  pétroglyphes  et  celui  de  la  Quebrada  de  las  Cuevas  est 


812  WTIQLITÉS  DE  LA  HKGION    \M>INK 

éviclpiiiiiimt  le  iiH^me  qu'un  a  omployé  jmmm  I«'s  autrrs  cl  dont 
nous  avons  parlé  pajçe  349- 

Passons  aux  p<'*lro;;lvpliPs  p'ints,  et  commonçons  par  cou\ 
de  Pucarâ  d«*  Rinconada  et  de  (iliarunavo.  Ces  deux  <;rand«*s 
fn'sques  sont  assur/Muent  l'crtiMe  des  liahitniits  dr  Pucara  : 
la  pinxiniilf  du  >illa^'e  riiidi(|ue,  les  li«;ures  de  lauias  s»'  res- 
si'nil)l<-iil  dans  Tune  rt  dans  l'autre,  la  tec  huicpie  dr  la  peintun* 
et  les  couleurs  des  deux  fresques  sont  aiialo«;ues.  Quant  à  la 
grotte  cjr  (ihuliii.  il  v  a,  coniMir  nous  l'avons  reinai-qué,  une 
si^rii*  de  lifçures  (pii  send)lent  rlrr  plus  niodernes(|ue  les  autn*s 
ri  <pii  ('•videininent  datent  d'une  époque  j)ostérii'ure  à  rarriv«'»c 
des  prcniiiMS  Ksj)a;;nols.  Kn  cv  (|ui  ronrerne  l'autre  série  de 
li;;ure.«>,  —  la  si'rie  prélnspani(|ui',  —  Ineii  (jm-  la  plupart  de 
tes  dernièn's  ne  se  répélrnl  pas  dans  la  ln\s(pir  de  Pneara,  il 
V  en  a  d  autres  (iiii  iiidiipiriit  la  ronnexitc  entre  r(>tle  fresque 
•  t  la  série  de  (iliulin  (pie  nous  siip|M)soiis  préliispanicju**.  Ce 
sniit  surtout  II'  prtit  lininnie  à  hini(pi«'  rou^t*  de  la  trescpie 
de  (iindin,  //Vy.  //V^  /i'  /s,  fort  send)l  iMe  à  ceux  de  la  fnvsque  de 
Wu'iivii,  Jiij.  I^l7  n"'  Î-S:  éj^aleinenl  la  lij^ure  n"  I  de  la  pn*- 
niirre,  analo«(U(*  au  n"  7.'i  de  la  derni»'re,  ri  d'ailleurs  de  noin- 
hrenses  li«;ures  de  lamas  (lui  sont  identi(pn*s  dans  l'une  et 
l'auln'  ïl«'  ces  deux  œuNres  de  l'arl  rupeslre. 

Les  pélro<jlv plies  |>einls,  c'est-à-dire  les  fresques,  sont-ils 
dr  l.i  Oléine  orii^Mic  <|  d.-  |;i  inrini'  cjuMnif  (Mir  1rs  pétro- 
i^In plies  j^ravés?  En  général,  les  ligures  |MMntes  ne  resseinhieni 
pas  aux  ligures  gravi'i's,  exce|)lé  les  ligures  rectilignes  de 
lamas  et  cnlaines  autres.  Nfais  celte  manière  si  caractéris- 
li(jue  d»'  repimliiire  les  lamas  |)arle  à  un  haut  degré  en  fa- 
veur de  la  connexite  entre  les  inscriplions  gravées  cl  les 
Irescpies.  Les  dilfén'nces  (\v  slvl»*  «1  di-  re|>réseiilalion  des 
divers  sujets  sVxpli(|iient  d'aillriirs  |)arlait(*ment  par  les  con- 
ditions matérielles  dinérenles  (|iriin)M>sent  l'art  de  la  jMMiilun* 
et  celui  de  la  gravure  sur  pierre.  Clie/,  tous  les  peuples  nous 
trouvons  d»vs  dilfrrences  de  foriin'.  d'altitudes,  de  developpe- 
iiiiii!    (If    MioiiM'inent,  entre  les  œuvres  de  peinture,  de  gra- 


PETROGLYPHES.  813 

vure,  de  sculpture  ou  de  modelage.  D'autre  part,  des  indices 
spéciaux  confirment  la  contemporanéité  de  certains  pétro- 
plyphes  avec  les  fresques.  Ainsi  les  lamas  peints  de  la  grande 
fresque  de  l'abri  sous  roche  de  Pucarâ  de  Rinconada  sont  de 
la  même  forme  que  les  nombreux  lamas  gravés  dans  un  autre 
abri  sous  roche  se  trouvant  sur  le  flanc  d'un  plateau  trachy- 
tique  des  environs.  Comme  il  n'y  a  pas  d'autres  ruines  dans 
la  région  que  celles  de  fancien  village  de  Pucarâ,  on  ne  peut 
douter  que  les  habitants  de  ce  village  soient  les  auteurs  tant 
de  la  fresque  que  des  pétrogiyphes  gravés.  Quant  aux  pein- 
tures de  la  grotte  de  Chulin,  nombre  de  lamas  appartenant 
à  la  série  de  figures  préhispaniques  de  cette  grotte,  par 
exemple  le  n"  7  de  ^Sifig.  194,  sont  pourvus  de  bosses  sur  le 
poitrail,  lesquelles  ressemblent  aux  bosses  de  certains  lamas 
gravés  des  pétrogiyphes  de  Rodero^?^.  198  et  199.  Ces  jabots 
si  particuliers  n'ont  pas  été  vraisemblablement  inventés  par 
des  artistes  appartenant  à  des  époques  historiques  différentes. 
Les  rangées  de  lamas  peints  de  Chiûin,  fig.  19â,  n"  9,  et  de 
lamas  gravés  de  Rodero,  fuj.  196 ,  sont  aussi  presque  iden- 
tiques. La  connexité  des  pétrogiyphes  de  Rodero  avec  la  série 
préhispanique  des  fresques  de  Chulin  est  donc  presque  évi- 
dente. En  ce  qui  concerne  les  fresques  de  Huachichocana, 
elles  sont  de  l'époque  espagnole,  comme  le  démontrent  les 
figures  de  chevaux  qu'on  y  voit,  mais  elles  ont  dû  être  faites 
immédiatement  après  l'arrivée  dans  le  pays  des  premiers  Es- 
pagnols, car  la  technique  de  ces  figures  est  indienne,  et  on 
voit  que  ces  chevaux  et  ces  hommes  ont  été  dessinés  par  les 
mêmes  artistes  qui  ont  gravé  les  lamas  des  pétrogiyphes. 
Enhn,  dans  les  fresques,  il  y  a  quelques  figures  qui  ont  été 
gravées  d'abord  et  dont  les  traits  ont  été  ensuite  remplis  de 
couleurs.  Ce  fait  vient  aussi  à  fappui  de  l'hypothèse  que  faii 
de  la  peinture  rupestre  était  contemporain  de  celui  des  ni- 
scriptions  gravées. 

A  propos  des  rapports  entre  les  œuvres  rupeslres  que  nous 
avons  décrites,  il    convient   de    faire    une    remarque   sur  les 


8|<k  ANTIoriTKS   DF   LA   RKfilON    ANDINF. 

lamas  p)urvus  (iiin  jabot,  cjui  lij^urenl  dans  ies  pôlrot^dyplips 
(11*  Riwirn»  pt  clans  les  fn*M|iies  de  Chiiliti,  mais  qui  nVxistnil 
pas  dans  1rs  n«''trn«;lvplH'S  (le  la  Piina.  On  ponrrait  inrlin(>r 
p«Mil-«^lre  à  voir  dans  ce  détail  nn  indicé  d'indj'pendanre  de 
l'art  rnpcstre  de  la  Quehrada  de  llnmaliuaca  et  de  la  Pnna 
dr  Jnjnv.  Mais,  dans  rrt  <»rdn'  d'idrrs,  il  ne  lant  pas  onhiirr 
rni'il  «'xistf  a  (Jndin  et  a  hodern  hcanconp  d'antres  ianias  dont 
le  dessin  ri  1rs  .itlilndrs  resseinhli-nt  parfaitement  aux  lamas 
t\ps  p<^tn)f;l\pli<'s  (U'  la  Piiiin.  Lr  jaixtt  des  lamas  de  (ilinlin  et 
dr  lUxlero  doit  donc  f^tre  considéré  comme  unr  sinipir  nuMli- 
lication  local»*  dans  la  manière  d»'  n'j)n'senler  rrt  animal. 

Les  pélro«;lNpln's  rt  l<vs  Irescjurs  sont-ils  Itenvre  des  anciens 
liahitanls  d»'s  \illai^'«'s  m  rniiic.  on  rloivent-ils  être  attrihnés 
a  un»'  rpo(pn'  dillrn'nt»'  de  crllr  (\t'  ces  Ndla«;rs.'  Très  vraiscni- 
l)lal)lrmciil ,  c»*s  «eiivrrs  pro\  irnncnt  des  penpiades  (pii  ont 
liahité  les  villages  anx(pi«>ls  ii(»n>  faisons  allnsion.  Onant  anx 
lr('s<pics  et  pétro(>;lvplH'>  dr  j'iicira  i\r  HuMonada.  on  ik*  priit 
pas  dontrr  (pi'ils  aient  ét(*  peints  et  gravés  par  les  liahitants  de 
ce  \illa«;r,  et ,  en  j;énéral .  il  ii  \  a  pas  di'  raison  jK)ur  snp|M)ser 
que  les  rninrs  rt  1rs  prlin^d\  plirs  appartiennent  à  des  épinpies 
liist»»ri(jni's  diiléniilis.  liicn  «Mitrndn,  |e  ne  jjarle  pas,  dans  cv 
cas,  d'une  contt>nq)oranéité  ahsolne.  mais  )  entends  j)ar  «'p<Mpie 
liistoritpie  la  période  |M>ndant  hupielle  la  même  race  a  liahité  le 
pays  sans  autres  interruptions  «pie  |)ent-ètre  des  immi<;rations 
partielles  de  Irihus  (Uii,  poin  une  cause  ou  pour  une  antre,  se 
S4uit  >U('s  dans  la  nécessité d'ahandonner  leur  patrie  antérieun*. 
Les  si'uls  vestij^es  dans  ces  réj;ions  (pii  doi\ent  être  considérés 
comme  proxenanl  d'une  êptupu*  tout  à  lait  reculée  et  dilTérente 
de  celle  di'.s  ruines  sont  les  (juart/.iles  taillés  des  Satinas  (iran- 
dps,  pt  il  n'y  a  pas  de  raison  |>our  mettre  les  pétn»j;:lN|)lies  en 
rap|M>rt  avec  C4»s  derni«*rs  outils. 

Kn  ce  (|ui  concerne  le  Désert  d'.Ntacama,  les  deux  |>étn>- 
^lyphes  (pie  l'on  en  connatt.  ceux  de  San  Bartolo  et  de  Quil- 
lagua,  sendilent  être  analoj^ues  à  ceux  de  la  Pnna  de  Jujuv. 

Vtnxr  ronrlnre.  to>il   |v>rtr  à  croire  (pie  les   fresc^pu's  et    les 


PETROGLYPHES.  815 

pétroglyphes  de  la  Puna  de  Jujuy,  de  la  Quebrada  del  Toro  et 
de  la  Quebrada  de  Humahuaca  sont  plus  ou  moins  contempo- 
rains et  qu'ils  appartiennent  à  la  même  époque  que  les  ruines 
préhispaniques  de  ces  régions. 

Pour  comparer  nos  pétroglyphes  avec  ceux  d'autres  régions 
il  est  nécessaire  de  donner  d'abord  un  aperçu  su^  les  pétrogly- 
phes de  l'Amérique  du  Sud  en  général,  au  sujet  desquels  les 
renseignements  sont  éparpillés  dans  un  grand  nombre  d'ou- 
vrages. Quand  on  examine  les  reproductions  de  pétroglyphes 
de  ce  continent  qui  ont  été  publiées,  on  remarque  qu'il  est 
(lifTicile  de  les  classer  en  groupes.  Logiquement ,  il  devrait  y 
avoir  quelque  unité  dans  les  figures,  les  signes  et  le  style  des 
inscriptions  rupestres  provenant  du  même  peuple,  et  on  s'at- 
tendrait à  retrouver  des  éléments  caractérisques  dans  les  pétro- 
glyphes de  chacune  des  régions  ethniquement  différentes. 
Mais,  en  fait,  chaque  pétroglyphe  présente  généralement  des 
figures  et  des  signes  propres  qui  ne  se  retrouvent  pas  dans 
d'autres  pétroglyphes  de  la  même  région.  Évidemment,  les  au- 
teurs de  ces  inscriptions  se  sont  surtout  inspirés  chacun  de  son 
imagination  personnelle.  Cependant  il  y  a  de  rares  figures  on 
plutôt  des  catégories  de  figures  qui  se  répètent  sur  la  phqiarl 
des  pétroglyphes  de  certaines  régions,  comme  par  exemple  les 
lamas  et  autres  animaux  formés  par  des  lignes  droites,  ([ue 
nous  avons  retrouvés  dans  de  nombreuses  inscriptions  étudiées 
dans  le  présent  ouvrage.  On  peut  aussi  distinguer  certains 
traits  qui  sont  caractéristiques  du  «  style  »  de  presque  tous  les 
pétroglyphes  de  certaines  régions.  Pourtant,  ces  analogies  d«> 
style  sont  dilhciles  à  décrire;  on  les  découvre  plutôt,  pour 
ainsi  dire,  par  intuition,  en  examinant  et  comparant  attentive- 
ment les  pièces  qui  composent  la  collection  d'inscriplioiis 
rupestres  de  chacune  de  ces  régions.  De  cette  manière,  Mallery 
(228,  p.  676(tsuiv.)  a  réussi  à  distinguer  certains  types  de  pétro- 
glyphes nord-américains,  comme  le  «type  shoshonien  » ,  le 
«type  algonquin»,  etc.  Certains  pétroglyphes  de  la  Colombie 


HI6  wriQlITKS  l)K  LA  HKGION   ANDINE. 

I)ritamii(nn-  *'{  dr  I  \ia>ka  loriiuMit  iiii  l\|)t'  l>i«u  caraclérisé 
ri  offrtMil  ai  iiiltTèl  spécial  qui'  Ifs  lij;iirt»s  y  représenté«»s  soiU 
tout  à  lait  sc*inl)lal)l»s  à  cA\os  sculptées  sur  les  colonnes  lolé- 
nii(ju«'8(l«*s  llaïdas,  |M'inl<'.s  sur  Irurs  outils  et  lalouées  sur  leurs 
corps.  Au  fur  el  à  mesure  (pie  h'  nuitériel  puhli»'' s'an«;niente, 
on  (liTonvre  de  nouv«'au\  tvpes.  Ainsi  pliisiiurs  spécimens  de 
|)élrn^dsplu's  priiils  de  la  Basse-Caliloi  nie,  j)ul)lij's  recemmenl 
par  M.  Leoii  l)i«^uel  117),  se  jçroupent  lacilemiMit  avec  d'aulres 
>j)«'cimcns  des  régions  voisines  des  Ktals-Unis,  cjua  re|)roduits 
Mallerv,  et  form»'iil  mi  lype  s|)érial. 

Kn  Améiicpir  du  Sud  ,  dans  le  même  ordre  d'idées,  de  nom- 
breux pélro;;lvplies  du  Venezuela  et  de  la  (Colombie  consti- 
lueiil  un  iNpe  assi'Z  Facile  à  reconnaître  et  (pii  est  caractérisé 
par  «les  li«;uieN  lormées  de  li^Mjes  couches  lort  n'<;uliéres  et 
pas  très  complexes;  rré(|uemmeid  il  v  a  des  laces  liumaines 
d  une  certaine  Im me  particuli«'i  r  ri  (pii  représrnlent  peut-étn* 
des  mascpies  cérémoiiiaux.  \  <  ••  l\pe  <-oloml)iano-véné/.uélien 
ipparlieiHit'iil  une  pailif  des  pétro^Kphes  reproduits  par 
MM.  Bastian  57  t..,|»l.  i.  n  ,  Ernsi  (124  Au.  p.  tir»i-65î.  fig.  i,  i.  3)  el 
Hol).  Hartmann  161 /rr,  pi.  xvi),  ainsi  (pie  les  spécimens  lij^urés 
par  M.  (i.  Marcano  ;228 /•».  p.  fif»-»);.  lig.  Vj -ii^,  des  environs  i\v 
(iaracas,  tandis  (pir  1rs  pétroj^lyphcs  trouvc'vs  par  ce  dernier 
voyaj^eur  dans  la  réj^ion  des  raudals  de  l'OréncKpie  sont  dillé- 
rents.  Ceux  (jue  n-prodnil  M.  un  rimin  i348  lu>.  p.  ^cp,  Sg.S,  tip.  35. 
37),  sous  \v  nom  dr  slialloii'  rmiravimis,  d<  l.i  i/^ion  du  (v>ren- 
lyne,  dans  I.»  (invaiir  l)ritanni({ue,  j)n"seident  aussi  certains 
|K)ints  d(>  cont«u  t  av(*c  le  type  aucpiel  nous  iaisons  allusion, 
tandis  (pie  d'autres  pétroglvplies  de  cv.  dernier  pays,  dénommés 
|)ar  le  même  auteur  [ilid..  p.  3i)3  .  .^gA.  lîg.  3(1.  pi.  i\;  (Ictp  rm//Yir»my5, 
sont  d'un  tv|>e  dillérent,  ce  cpii  est  aussi  le  cas  d(»s  sjM'ciniens 
reproduits  |)ar  Sir  Hohrit  Sclinnd)ur«;k  (325  icr.  p.  297),  de 
rKsse(piil>o,  par  M.  (iliarles  li.  Urown  78  /ù  ,  de  plusieurs  l(Ka- 
lilés  dans  la  (iuvane  hritanni(|U(*,  et  |)ar  M  I.  (lliaflanjon 
(94&ù,p.  iHg),  du  Cerro  Pintado,  prèsdAlures,  sur  lOrénoque. 
Le  ty|>e  colomhiamvvéné/.u'dien  parait  être  npniidu  as.sez,  loin 


PETROGLYPHES.  817 

en  dehors  des  pays  mentionnés ,  car  certains  pétroglyphes  des 
Antilles,  ainsi  que  ceux  du  Rio  Yapurâ,  reproduits  par  Spix  et 
Yon  Martius  (333,  atlas,  pi  3 1)  et  quelques-uns  des  spécimens  du 
Rio  NegTO,  afïluent  de  l'Amazone,  desquels  M.  Ladislao  Nelto 
(256  6j,s, pi. M-xv)  a  publié  des  figures  isolées,  enfin  le  ]^éln)g]vj)lie 
de  Caldera  (Veraguas),  figuré  par  M.  Bollaerl  (66,  p.  .io,  pi.  i), 
présentent  quelque  analogie  avec  les  pétroglyphes  typiques  du 
Venezuela  et  de  la  Colombie. 

Le  Brésil  paraît  être  très  riche  en  pétioglyphes ,  la  ])lu])art 
gravés,  quelques-uns  peints.  M.  Tristào  de  Alençar  Araripe 
(8,  p.  2i3  etsuiv.)  donne  une  longue  liste  de  localités  où  il  y  au- 
rait des  inscriptions  rupestres,  suivant  un  manuscrit  inédit  du 
P.  Francisco  de  Menezes.  Cette  liste  comprend  les  provinces 
(actuellement  Etats)  de  Piauhy,  Pernambuco,  Cearâ,  Para- 
hyba  et  Rio  Grande  do  Norte.  Dans  fouvrage  de  M.  Alençar 
Araripe,  nous  trouvons  aussi  de  nombreuses  reproductions 
de  pétroglyphes  :  36  planches,  dont  26  représentent  des  in- 
scriptions du  district  d'Inhamun ,  dans  fEtat  de  Cearâ.  Outre 
MM.  Spix  et  von  Martius  et  M.  Netto,  que  nous  avons  déjà 
cités,  d'autres  voyageurs  ont  reproduit  des  pétroglyphes  du 
Brésil.  Ce  sont  Alfred  Russel  Wallace  (373  tts,  p.  524,  pi.  vu,  vm), 
du  Rio  Uaupés;  J.  Whitfîeld  {315  his),  de  l'État  de  Cearâ; 
H.  Coudreau  (105  Us,  p.  149  i5i),  de  Cajituba  etCaxinguba,  dans 
la  région  de  Rio  Xingù;  Max  Schmidt  (325  bis,  p.  1/18-1 49),  de  la 
Lagoa  de  Gahiba,  sur  l'Alto  Paraguay  (Etat  de  Matto  Grosso); 
Ph.  Rey  (308  his)^  de  la  Serra  da  Onça,  sur  le  Rio  Doce  (Elat 
de  Minas  Geraes);  P.  Ehrenreich  (121  bis.  p.  45-48,  Cg.  ^3),  de  hi 
llha  dos  Martirios,  dans  le  Rio  Araguaya  (Elat  de  Goyaz),  à 
G''  22'  latitude  Sud;  Edwin  R.  Heath  (1626,5.  p.  157-161),  du  Rio 
Mamoré  et  du  Rio  Madeira,  où  les  pétroglyphes  se  trouxcul 
généralement  à  proximité  des  rapides;  F.  Keller-Eeu/.iiigcr 
(184,  p.  45,  48),  des  rapides  de  Ribeirào  et  de  Eaage,  sur  le  Ma- 
deira. Un  spécimen  de  la  Cachoeira  (rapide)  do  Ribeirào  a 
été  dessiné  par  les  deu\  derniers  auteurs,  mais  leurs  dessins 
diffèrent  un  peu.  Nous  possédons  trop  peu  de  reproductions 


918  ANTIQl  ITKS  l)K  LA   BKGIO.N   ANDINE. 

de  iwlrnglvplw's  du  Brésil  \univ  jMmvoir  liMilrr  de  ies  gr()U|MT. 
On  |K»urrail  nrobahh'iiieiil  distinguer  plusieurs  lyp«"s  dilTé- 
renb  dan» cel  immense  territoire.  L<'s  jx-troj^ls  plies  hrêsiliens, 
excepté  une  partie  de  ceux  de  la  réj^ion  de  i'Vrnazone,  sont 
en  j;éneral  très  imparfaits  et  iort  eniantins  ((nnine  dessin  et 
comme  exécution;  les  ligures  reconnaissables  v  sont  rares. 

La  Patagonie  j)ossède  son  Ivpe  propre  de  petro^dx plies.  Les 
.siMils  (lui  aient  été  reproduits  sont  ceux  de  Vaca  Mala^de  Man- 
7,anito  et  df  Junin  de  los  Andes,  sur  les(juels  M.  (larlos  lirucli 
79,81)  a  publié  des  notes  accompaj^nées  «le  ligures.  Mais  plu- 
sitMirs  voNageurs  donnent  des  renseigne  inent>  sur  d'autre> 
pétrogU  plies  de  di\«i>rs  |)nrlie>(lu  territoire  patagonien.  Ainsi 
\r  IV  Francisco  V.  Moreno  243,  |>.  35o3:>.l  ,  le  colonel  (iarlos 
M.  Movano  250.  |>.  ai.  Il),  M.  Allredo  \\.  Iglesias  (175,  p.  8o),  le 
comte  11.  (!.'  La  VaiiK  365.  |..  127.  167).  Suivant  ces  n*nseigm'- 
nieiits,  tous  ces  pétroglvplies  se  resseMd)l«'iil  :  (  r  sont  dr  gros- 
sières ligures,  rouges,  |aunes  mi  blaiiclies,  peintes  avec  de5 
couleurs  ocn'uses  et  distribuées  irn-giilièreiinMit ,  sans  ordre, 
sur  la  surface  drs  rorliers.  Les  traits  sont  (piel(|uelois  graxés 
d  abord  et  ensuite  remplis  de  couleur;  les  ligures  seul»'iiieiit 
gravées,  sans  couleurs,  .sont  rares.  L<'s  éléments  caractéris- 
ti(pies  des  petrogivplies  patagoniens  sont  surtout  des  repro- 
ductions d'eiiipreiiites  de  |)i(Mls  i\r  nandous,  de  Inianacos, 
i\r  pumas  ri  d  hommes,  ainsi  (jue  de  mains  humaines  et  de 
cercles  concenlri(pii>s  11  v  a  au.ssi  des  ligures  grotes(pn's,  ou 
plutôt  des  ébauches  eidantines  représentant  des  hommes.  Lin 
peirogivphe  de  la  Terre  <le  l'eu,  pr«'seiitanl  entre  aiitn's  li- 
gures une  main  printe  en  n)iige,  mentionne  par  M.  Bastian 
{$1  kii,  p.b),  appartient  probablement  ,111  l\pi'  patagonien.  (ie 
t>|M*  est  tout  à  lait  dilFen'iit  des  pi*lrogl\  plies  d»-  l.i  région 
andiiM'  de  la  litpublitpie  Argentine  ri  aussi  de  ceux  des 
proxinces  centrales  du  (ihili.  (ie|MMidaiit ,  une  .série  de  fre.s- 
ipies  rupesires  de  la  |>artie  nord  (!••  la  Sierra  de  Côrdoba. 
c  esl-à-dire  de  la  lisière  entre  la  région  m«»iilagneuse  de  I  \r- 
gentine  et  les  plaines,  semble  se  ra|)prn«  Inr  du  lyiH,*  patago- 


PETROGLYPHES.  819 

nien.  Nous  avons  déjà  mentionné,  page  89,  ces  peintures,  dé- 
crites par  M.  Leopoldo  Lugones  (224),  et  qui  se  trouvent  dans 
des  abris  sous  roche  et  sur  des  rochers,  dans  le  département 
de  Rio  Seco  (province  de  Côrdoba). 

Un  autre  type  de  pétroglyphes  tout  à  lait  spécial,  et  cpii  n'est 
répandu  que  sur  un  territoire  très  limité ,  est  constitué  par  les 
gigantesques  ^m^aJos  deTarapacâ,  desquels  nous  avons  donné 
un  aperçu  page  719. 

La  région  ando- péruvienne  à  laquelle  appartiennent  les 
territoires  que  nous  étudions  est  riche  en  pétroglyphes  dans 
toutes  ses  différentes  parties.  Mais,  en  ce  qui  concerne  l'Equa- 
teur, le  Pérou  et  la  Bolivie,  la  littérature  archéologique  n'ollre 
que  très  peu  de  reproductions  d'inscriptions  rupestres.  De  la 
République  de  l'Equateur,  je  ne  connais  que  celles  données 
par  M.  F.  Gonzalez  Suàrez  (149,  atlas,  pl.xiv,  fig.  1,  2,  etpl.xxxvi),  du 
Rio  de  Calaguro  (province  d'El  Oro)''^  et  dingues,  près  d'Angel 
(province  de  Carchi) ,  sur  la  frontière  de  la  Colombie.  Du  Pérou, 
des  pétroglyphes  ont  été  figurés  du  Rio  Jequetepeque  (Caja- 
marca),  par  M.  Th.  J.  Hutchinson  (174,  n,  p.  174,  17G);  des  en- 
virons de  Huari  (Ancachs),  par  MM.  Rivero  et  von  Tscliudi 
(311,  p.  102);  d'Alto  de  la  Caldera,  entre  Uchumayo  et  Vilor,  à 
l'ouest  de  la  ville  d'Arequipa,  par  M.  Forbes  (135,  p.  271,  pi.  \xii, 
xxin);  d'une  autre  localité  à  8  lieues  au  nord  d'Arequipa,  ])ai- 
MM.  Rivero  et  von  Tschudi  (311,  p.  101);  des  Vallées  de  Gorani 
et  d'Ollachea,  au  nord  du  lac  Titicaca,  par  M.  Nordenskiold 
(269,  p.  52,  54;  pi.  6,  fig.  6).  De  plus,  M.  Bollaert  (66,  p.  i52)  men- 
tionne des  petites  figures  peintes  en  rouge  sur  les  parois  d\uw. 
grotte  nommée  El  Infierno,  au  pied  du  Mono  de  Arica,  dans 
le  territoire  annexé  par  le  Chih.  Cependant  les  diverses  réglons 
du  Pérou  sont  sans  doute  riches  en  pétroglyphes.  Plusieurs 
auteurs,  comme  Bastian  (57,  n,  p.  87(,)  et  Rivero  et  von  Tschudi 
(311,  p.  102),  l'affirment.  On  trouve  aussi  accidenlelIenKMil   des 

'  La  ligure  de  ce  pétroglyphr,  que  inséré  dans  les  Vcrhandkngcn  dev  licrli- 
publie  M.  F.  Gonzalez  Suàrez,  est  la  re-  ncr  Anthrapohfjischrn  Gescllsclwjt .  iHHo. 
production  d'un  dessin  de  M.  Th.  Woll,         [>.  222. 


820  ANTIQLITKS  l)K  LA  RKGION   ANDINK. 

rensoij^iiciiH'nls  rrlalifs  à  d«*s  péln)«;lypli«'s  péruviens  dans  des 
publications  locales  de  divers  genres ''.  Les  nnmhmix  arcliéo- 
jogues  ayanl  jjarrouru  l<*  Pérou  ont  prohahlenient  été  trop 
occuiMVs  d«'  IV'lujIr  de  ses  ruines  «grandioses  jM)ur  penser  aux 
pélro^lvpln*>,  e«'s  nionuinrnts  plus  uiodrstrs.  mais  ec|M>iidani 
si  iiilrnssanls,  d«*  ci\iiisalions  (lisj)aru«'s.  Dr  la  linliv  i»«,  M.  .\or- 
dcnskiold  267.  |>.  3^5.  346,ri  269.|>.  S.'i)  a  récenininit  puMié  des 
plioto«;rapliies  d«'  p«*tn»«;lv plies  (h-  Ouilinia  «1  (\f  (Jarecoa,  pn*s 
de  (iarahuco,  sur  la  risf  iinrd-<«st  du  Tiliraca,  ainsi  que  des 
ligures  iMMntrs  sur  (l«'s  rochers,  a  (ialia,  prés  (!••  Nfojos.  (]esonl 
là  h'S  seuls  pélro«^d\|)lirs  de  la  Holivir  (pii  airnl  été  relevés,  cr 
(pii  rst  e\pliral)lr,  carr»*  pavs,  ••xcrptr  lialMianaco  et  la  région 
(1(1  1  iticaca,  est  tout  a  l.iit  inconnu  au  point  de  vue  dv  l'ar- 
clu'ologie.  Mais  Forlxvs  135,  p.  270)  dit  que  les  |M'»troglv plies  sont 
communs  dans  la  région  habitée  par  les  Avmaras,  et  c'est  sans 
doute  le  cas  d(>  tout*-  l.i  p.ntif  bolivienne  du  haut  |)lat(MU.  Dans 
la  pro\inc«>  deSicasica,  entre  Totora  et  (iurabuara,  au  nonl- 
ouest  du  lac  Poo|m'),  \r  D'  1  M«',  suivant  \irrbow  '373,  p.  io8,, 
a  tn»u\é  drs  pétrogl\|)bi's.  Pour  cr  (pii  est  drs  inscriptions 
ruprstrt's  du  (.hili,  nous  avons  énunirré,  |»agi*  7^0,  |)lusi(>urs 
p«'*troglvphes  gravés  «le  la  provinc»»  di»  Tarapacâ  (Macava. 
Mani\  (ibipana,  Montevideo',  les(|uels  stMnbJenl  analogues  à 
ceux  du  Pérou  «l  de  j.i  lM>li\ie;  etbnologi(pi(>nient,  Tarapacâ 
a  d'ailleurs  plus  (rallinité  avec  ces  derniei*s  pavs  cjuavec  le 
(.lidi.  Km  suiNant  la  côte  vers  le  Sud  ,  après  les  deux  pétroglxpbes 


*'>  Voiri  qurli|u«>4  ItK-iiiilos  :  ^ancji. 
(Un«  Ir  tli«lrirt  lir  ilii.«i  dr 

SanU.  (l<^|Mrtrnirnt  li  \ii  i        m  tu, 

MIT  le  rhctnin  tir  Sayan  (pmvincr  dp 
(Jianray,  tli^partrmrnl  de  I.infa'  à  0\nn 
(pm«inrr  «Ir  ('^jaUiiil>n,  il«-|>ar1rinrnl 
d'  Snr«rh«  :  lliia^Urn  '  pmtinrr  dr  CA>ln> 
^in-ynâ.  tlr|Mrtriiirnl  dr  llu«nr«trlirâ;  ; 
ParacM  (pr^«  «Ip  Pi«co.  pmtinrr  dr  Chin- 
■         '  ■     -î  T  i.m- 

|Mir 
ir  4.hdi 

A    |»fT>p«»t  ilr    l«   noiiirnrUliirr   ^iSigTâ- 


phiipir  dr»  rrpuliliipirs  andinr».  jr  miiar- 
qiirrai  qiraii  iVrou  ri  m  B<>li»ir  Ir» 
grandr»  dniticm»  Irrritorialrs  Ktnl  nnni- 
méea  •  dt^i^artniirnU  •  ri  Ira  aoua-ditUifin» 

•  prf»vinrrs  ».   Au  rcintrairr.  dan«  l'A 
linr  ri  au  Ohili.  Ir«  ^randr»  divi»ioii 

tlr«  •pnivinrr»*.  IrMpirlIr»  Mtnl  MilMim- 
M-r»  rn  •drpartrnirnU  •.  Kniin,  dan»  la 
l\rpulili(pir  dr  TMcpialrur,  ir»  diii»tt4i» 
Irrrilorialr»  dr   prrniirr    onirr    »nnl    dr» 

•  di»lrirl»«.  (Iha<pir  di»lrirl  %r  roinp«>*r 
dr  «pnninrr»*;  rriira-ri  »onl  divi»<'ra  m 

•  ranlnn»». 


PÉTROGLYPHES.  821 

que  nous  avons  mentionnés  du  Désert  d'Acatama,  aucune  in- 
scription rupestre  n'a  été  relevée,  à  louest  de  la  Cordillère, 
jusqu'à  la  province   d'Aconcagua,    immédiatement   au    nord 
de  Santiago-du-Chili ,  c'est-à-dire  sur  une  étendue  de  près  de 
lo  degrés  de  latitude ^^l  Mais  ce  manque  de  renseignements 
ne  prouve  pas  que  les  pétroglyphes  fassent  défaut  dans  cette 
région,  car  le  Chili  est  le  pays  le  moins  connu  archéologique- 
ment  de  tous  les  Etats  du  Pacifique.  Tout  au  contraire,  il  est 
fort  vraisemblable  qu'il  y  existe  de  nombreux  pétroglyphes. 
Dans  la  Sierra  de  Chacabuco,   sur   la  limite  des  provinces 
d'Aconcagua  et  de  Santiago,  près  d'une  montagne  dénommée 
Morro  del  Diablo,  M.  J.  T.  Médina  (234,  p.  401-402,  lig.  197,  198, 
201)  a  trouvé  une  grotte  contenant  des  fresques,  surtout  des 
dessins  en  échiquier,  peints  en  rouge,  blanc  et  noir.  Plus  au 
Sud,  dans  la  province  de  Colchagua,  on  a  relevé  plusieurs 
pétroglyphes,  les  uns  gravés,  les   autres  peints.   Quant   aux 
premiers,  trois  grands  blocs  couverts  d'inscriptions  se   Irou- 
vent  dans  le  domaine  de  Cauquenes,  situé  dans  la  vallée  (hi 
Rio  Cachapoal.  L'un  d'eux,  placé  près  de  l'embouchure  de  la 
petite  vallée  latérale  nommée  Quebrada  del  Rapiante,  a  été 
reproduit  par  M.  Médina  (234,p.  46,  423,fig.  aSa)  ainsi  que  par 
M.  Daniel  Barros  Grez  (54,pl.  i);  ce  dernier  dénomme  cette 
pierre  la  «  Piedra  de  la  Batalla  ».  Quelques-unes  des  figures  de 
ce  pétroglyphe  ont  aussi  été  publiées  par  M.  Richard  Andrée 
(33,1,  pLiii,  fig.  17),  d'après  un  dessin  du  D*^  R.  A.  Phillppi.  Le 
deuxième  pétroglyphe  de  Cauquenes  se  trouve  aussi  dans  la 
Quebrada  del  Rapiante  et  a  été  reproduit  par  M.  Bairos  Grez 
(54,  pi.  II,  m),  qui  lui  applique  le  nom  «Piedra  del  OHinpo», 
nom  qu'il  a  inventé ^^l  Du  troisième  de  ces  pétroglyphes,  la 

C  Cependant ,  d'après  M.  Forbos  (135,  tain;  peiit-ôtre  s'agit-il  du  district  minier 

p.  271),  une    personne  lui  aurait  raconté  de  Cabcza  de  Vaca,  au  sud-est  de  Copiapo. 

qu'il  y  a  de  nombreux  dessins  de  lamas  '''  Parmi  tous  les  pétroglyphes  connus 

sur   les   rochers    le    long  du   chemin  qui  du   Chili,  la  uPiodra  del  Olimpo»  est  le 

traverse  la  Cordillère  à  Cabeza  de  Vaca,  seul  que  ne  menliomic  pus   le  D'  Plage- 

«dans  le  sud  du  Désert  d'Atacama».  L'en-  mann  dans  son  excellent  ouvrage  où  il  a 

droit  oîi  se  trouve  cette  localité  est  incer-  épuisé  complètement  la  lill»  lalure  sur  les 

53 


g22  ANTIQUITÉS  DE  LA  RÊCIOX  ANDINE. 

•  Pirdra  del  Indio  • .  M  lMaf;«»mann  291,  p.  ai.  Gg.  i.  a)  donne 
deux  bonnes  pholof^raphies.  Quant  aux  pélr<)j;I\  plies  |)einls  de 
(^lrli.'if(ua,  il  V  a  une  série  de  li«;iires  en  noir,  rouj^e  v{  blanc 
dans  l'intérieur  et  dans  les  environs  d'une  «grotte  située  dans  le 
(iaion  de  riii;;uiririra.  haut»*  \;dlée  dans  la  (iordillére.  au-<les- 
sus  de  (iaucjuenes.  M.  Karl  Stolp  (338,  en  a  reproduit  les  prin- 
ripales.  M.  lMaj^«Mnann  291,  p.  18-19)  mentionne  d'autres  fres(|ues 
rupestres  dans  trois  endroits  dillérents,  aux  environs  de  (iau- 
(uienes.  De  l'une  de  ces  fresques  il  a  donné  une  (ij^ure  cpie  je 
n'ai  pu  voir  ''.  Enfin,  de  la  dordillen'  Maritime  de  la  province 
de  (iolrliagua,  M.  Médina  (234,  |..  i;)  mentionne  un  |x''tro- 
^Ivplie  j;ravé,  •  représentant  le  soleil  »,  dans  les  inonta^jneN 
prés  du  villaj;e  de  Malloa. 

Les  pétro^lvpbes  de  la  réj^ion  ando-péruvieiine,  y  compris 
ceux  de  la  Hé|)ul)li(]ue  Arj^entine  et  «lu  (liili,  constituent-ils 
un  nu  |)lusieurs  types,  dans  le  même  sens  (pie  le  type  cohuii- 
biano-Néné/.uélien,  le  tvpe  pata^oiiien ,  etc.?  Il  est  dillicile  de 
répoiidn*  d'une  iiianién»  délinitive  à  cette  (|uestioii,  surtout  a 
caus«'  du  nianrpie  de  documents  (juant  au  Pérou  et  à  la  Bo- 
livie'^, et,  dautn'  part,  les  |)rincij)aux  de  ces  documents,  les 
dessins  de  Forbes  et  de  lîivero  et  voii  Tschudi,  ne  |)eriiiettent 
pas  (\v  voir  bien  la  tecliiiicpu»  et  la  nature  des  inscriptions  qu  ils 
reprcMluisent.  On  ne  sait  pas  si  les  lignes  iormant  ces  dessins 


|M-lrt>^>phr«  rliilii-n».  l'.v  p«>lrn^lv|ihr  p»l 
rrprnUanl  liirn  ditlinrt  tlr<t  ilinii  «iiIrTf^ 
intrriplinnt  dr  (^iiqurnr*.  (  luire  unr 
phniographir .  M.  Burnt^  (irr/  vn  ilimnr 
un  dMMfl  roMlrn«nl  \r  cirvrinpprmrnt  clr« 
lÏKnrt  ffnvér*  %ur  l»  pirrrr.  dëvrlnppr- 
inrnl  qtii  r»»  fait  avrr  dartt^  cl  prrcisinn. 
l'ttur  rr  i|ui  r%l  du  mrmuirp  accompagnant 
rr*  figurr*.  cr  n'r*l  cpi'un  r«\«i  d'«  in- 
lrr|irrlalion  •  dépounru  de  loul»*  »«I—f 
•ripnlirM|iiP. 

I>in«  i'navragv  Hi*  M  MAlIrrx  223. 
p-  ••«>.  fcf.  Il»'  figiirr  au««i  unr  reprmlur- 
lion  dr  la  •  PiMlra  d*»l  (Himpo*.  d'aprr* 
unr   plmlngraphi*'   quVn   a   rappniii^    du 


Chili  un  oITirirr  lir  la  niarinr  anirrirainr. 
mai»  «ans  indicalion  do  la  localité  nti  *f 
Irotivr  ce  p<^lroglvphr. 

■'     Pulil.it'  <l«n»  un  nu'nioirr  dp  M    I'' 
grniann  :  Antflàjr  m  dm    kordtUrrc     u 
lloeiettdm   Ae  Cau^uenn     Wrliandlungrn 
dr»     [VulM-hm    \Vi%»on»chaftlirhrn  VVr 
riiir»  fil  .Vinli.im».   t.  I.  |».    i--  ri  Mii»    ■ 

"     Kn  rr  qui  ronrrnir  lr«  prtmf:K    ' 
i\r  rMquaIrur,   nn   nr  |>rut   |mi«   irf    fw»'  . 
|wir  Ir»  drut  dr»Mn«  dr  M.  Gontairt  Sua> 
rr» .  Mirtoiil  qur   l'unr  dr   cr«  ii' 
r«t  d  un  tvpr  rirrnlmnnrl  rt   c[ 
*rmhlr  w  rapprocher  dr»  peirogivph'  ^ 
\a  (>i|omlii<* 


PETROGLYPHES. 


823 


sont  des  traits  gravés  dans  la  pierre,  ou  si  ce  sont  les  contours 
de  superficies  entamées  par  percussion,  comme  le  sont  les 
corps  de  lamas  des  pétrogiyphes  de  Vxodero ,  fuj .  198,  199,  200, 
et  les  figures  de  la  grotte  de  Corani.  Fort  probablement,  cette 
dernière  supposition  est  la  vraie.  Les  figures  du  Rio  Jequete- 
peque,  de  M.  Hutchinson,  sont  aussi,  paraît-il,  assez  schéma- 
tiques ^''.  Malgré  ces  difficultés,  en  examinant  l'ensemble  des 
inscriptions  rupestres  connues  de  la  région  andine,  on  s'aper- 
çoit qu'il  y  a  dans  le  style  de  ces  pétrogiyphes  certains  traits 
caractéristiques  communs  qui  les  rapprochent  entre  eux  et 
qui  les  distinguent  des  inscriptions  rupestres  des  autres  par- 
ties de  f  Amérique  du  Sud.  Toutefois  il  faut  excepter  certains 
spécimens  mi  cj  eue  ris  qui  existent  çà  et  là  dans  la  région,  ce  qui 
d'ailleurs  est  également  le  cas  dans  d'autres  régions  présentant 
un  type  particulier  de  pétroglypes.  Cependant,  en  passant 
d'une  partie  à  fautre  de  la  vaste  région  ando-péruvienne,  on 
observe  aussi  des  différences  en  ce  qui  concerne  les  pétro- 
giyphes. Au  Pérou,  le  lama  est  félément  principal  de  l'icono- 
graphie rupestre,  et  ces  lamas  sont  toujours  représentés  de  la 


'"'  La  reproduction  des  pétroglyplies  est 
un  travail  très  difficile  et  fort  délicat.  On 
peut  les  reproduire  par  le  dessin ,  par  la 
photographie  ou  par  le  procédé  dit  «  es- 
tampage». Quant  à  ce  dernier,  il  ne  peut 
être  employé  que  pour  des  pétrogiyphes 
gravés  à  traits  profonds,  et  qui  n'ont  pas 
été  trop  endommagés  par  l'érosion;  ces 
spécimens  sont  très  rares,  voire  exception- 
nels. On  entend  souvent  recommander  la 
photographie  comme  étant  le  seul  moyen 
«  documentaire  »  pour  reproduire  les  pé- 
trogiyphes, tandis  que  le  dessin  est  cri- 
tiqué, parce  (ju'il  ne  rend  pas  les  ligures 
avec  une  précision  absolue.  La  photogra- 
phie est  sans  doute  la  méthode  la  plus 
précise,  quand  les  inscriptions  se  trouvent 
sur  une  surface  parfaitement  plane,  mais 
comme  c'est  fort  rarement  le  cas,  les  di- 
verses courbes,  les  rugosités  et  les  aspé- 
rités de  la  pierre  dénaturent  généralement 


la  plupart  des  figures,  (pieiquefois  jusqu'à 
les  rendre  méconnaissables.  De  j)lus,  il 
est  presque  toujours  nécessaire  de  remplir 
les  traits  gravés  avec  de  la  peinture  blanche 
pour  qu'ils  puissent  paraître  sur  la  platjue 
photogra[)hique,  et,  comme  frécpiemmonf 
il  est  difficile  de  suivre  les  fignes  en  partie 
effacées  par  l'action  du  temps,  cette  opéra- 
tion est  souvent  |)resque  aussi  dangereuse 
pour  l'exactitude  (|ue  le  dessin.  L'idral 
consiste,  sans  doute,  dans  l'emploi  simul- 
tané des  deux  méthodes  :  dessiner  le  pé- 
troglyphe  d'abord  et  le  photogra|>liier  en- 
suite; mais,  si  on  ne  le  fait  pas,  un  bon 
dessin  est ,  je  crois,  préférable  à  une  ph(»lo- 
graphie  médiocre. 

En  ce  (jui  concerne  les  pétrogiyphes 
peints,  la  j)h()t()graphie  n'est  guère  utili- 
sable; les  ligures  en  sont  jjrescjue  toujours 
trop  dégradées  pour  faire  impression  sur 
la  plafjue. 

53. 


Si%  ANTIQIITÉS  DK  LA  RÉGION   ANDINF 

même  manière  caractéristique,  presque  sans  lignes  courbes, 
en  empinvant  Hans  le  dessin  uniquement  fies  lignes  droites 
ou  fies  superficies  limitées  par  fies  lignes  flroites.  Dans  le  Sufl, 
flans  la  région  fliaguitr,  les  lamas  flevitMinent  ran»s  sur  les 
pélroi;lvpln*s  et  sont  rrmplarés  j)ar  d'autres  ligures  Narif'^es.  Au 
rontraire,  les  encln'vètrements  de  lignes  courlx's  irrégulières 
entrelacées, que  nous  avons  souvent  mentionnés,  v  fle\i«'nnenl 
plus  Iréfuients,  »*t,  flans  l'extrême  Sud,  m  MmfloAa  et  flans  les 
j)rovinces  centrales  fin  riiili.  rr  dernier  genre  de  pétrogivplies 
est  1«'  plus  rnmmuii.  Lr  pélrogK  j)lir  dr  Hajo  fie  Canota,  publié 
par  M.  Mf)reno  244,  |».  8),  et  les  trois  hlfKs  gravés  fie  Cauquenes 
en  sont  fies  spécimens  tvpiqties.  Kn  comparant  l<'s  variatif)ns 
extrêmes  dvs  pélroglvjiln's  dr  la  région  andinr,  on  n«'  hmi- 
contrerait  peut-être  pas  de  points  fie  cf)ntact;  mais  si  l'on  étuflie 
toute  la  sérif,  on  Inmxrra  (pi'nn  grou|)e  a  fies  analf)gies  très 
marfjuées  avec  le  gnmpe  \r  |)lus  jiroclie,  celui-ci  avec  un  autn» 
group',  etc.  ;  fie  ces  analogies  successives  résulta  ralluiité  géné- 
rale fpii  flétermine  le  tvpe.  Par  contre,  cette  allinité  lait  fléfaut, 
si  l'f)!!  conqiare  1rs  pétrogivplies  fie  la  région  ando-péi  in  icnne 
a\ec  ceux  d»'s  aiitn's  régions  de  r.\nién(|iie  du  Sud. 

N<»s  pétroglvpln's  de  la  Puna  de  .lujuN,  fie  la  QiU'hrafla  de 
lliimaliiiara  et  d«>  la  Qncbrafia  (l<  i  loro  forment  um*  tran- 
sitif)!!  entre  ceux  du  INtoii  ri  crux  (\v  la  région  diaguite,  se 
r.ipprocliant  rependant  j)lusfles  premiers.  Ceux  fit*  Hodero,  sur- 
tout,.sont  fl'un  ty|M*  l)it*n  péruvien.  Crux  fie  lluacliiclu>cana  n»s- 
si'inhlefit  l>«'aiironj)an  pétrogKpIir  dr  (îarecoa,  sur  le  Titicaca. 
(.«•nx  i\t'  Pueila  d»'  Hiiiconad.i.  fT Aristncun  et  de  la  Quehrafla 
i\r\  Hosal  présentent  et  1rs  lignes  entrelacées  ])articulién*s  à  la 
n'gion  flia^iiile  et  les  lamas  caractéristiques  flu  Pérou.  A  ces 
|M'lroglvplies  Si*  rattachent,  au  moins  en  ce  qui  concerne  les 
li^^'ures  dv  lamas,  ceux  de  Lf>7.ano,  de  Tarant.i,  dr  TastiLfles 
l.agiinaH  flid  Tf>ni  et  fie  Panclio  Arias.  Quant  aux  lamas,  f)n 
trouve  une  légi'»re  diiïérence  rntre  ceux  de  la  Puna  de  .lujuv 
et  ceux  fies  pétroglvj)lies  péruviens  :  le  Cf>rps  fies  i^remiers  est 
généralt'inonl  Inrin»'  par  un»'  simplr  ligne,  celui  de.s  flerniers. 


PETROGLYPHES.  825 

plus  souvent  d'un  reclangie.  Les  pélrogiyphes  de  Gobres,  d'iii- 
cahuasi  et  de  la  Quebrada  de  las  Cuevas  sont,  comme  nous 
l'avons  dit,  des  spécimens  exceptionnels. 

Les  grandes  fresques  rupestres  de  Pucarâ  de  Rinconada,  de 
Ghacunayo  et  de  Ghulin  sont,  avec  celle  de  Garahuasi,  uniques 
jusqu'à  présent  en  Amérique  du  Sud,  mais  peut-être  en  dé- 
couvrira-t-on  dans  l'avenir  de  pareilles  au  Pérou  et  dans  la 
Bolivie. 

En  résumé,  à  en  juger  selon  nos  connaissances  actuelles, 
toute  la  région  ando-péruvienne  présente  une  série  de  pétro- 
glyphes  sans  solution  de  continuité  et  qui  tous  montrent  une 
certaine  affinité,  depuis  le  Pérou  jusqu'à  Mendoza  et  à  Golcha- 
gua,mais  aussi  certaines  variations  locales.  Gelles-ci,  pourtant, 
ne  sont  pas  constantes  ;  ainsi  les  inscriptions  du  Rio  Jequrte- 
peque,  dans  le  nord  du  Pérou,  sont  fort  semblables  à  plusieurs 
pétroglyphes  de  la  région  diaguite,  et,  vice-versa,  il  y  a  des 
figures  de  lamas  bien  péruviennes  jusque  dans  le  sud  de  cette 
dernière  région,  dans  la  province  de  San  Luis. 

En  parlant  des  inscriptions  rupestres  de  la  région  diaguite, 
j'ai  abordé,  page  176,  le  problème  de  l'origine  des  pétiogly- 
phes  et  des  raisons  qui  peuvent  avoir  motivé  leur  exécution. 

Beaucoup  d'auteurs  ont  donné  leur  opinion  à  ce  sujet.  On 
peut  dire  que  c'est  Richard  Andrée  (33,  i,  p.  259  et  suiv.)  qui  a 
commencé  la  discussion  en  refusant  toute  importance  à  ces 
vestiges  préhistoriques,  qu'il  qualifie  d'œuvres  de  simple  passe- 
temps  accidentel  d'individus  désœuvrés,  et  qu'il  conq)ai('  .111 
gribouillage  et  aux  ébauches  dont  les  écoliers  couvrent  le  mo- 
bilier et  les  parois  de  fécole  ou  dont  la  populace  rem  pi  il  les 
murs  de  certains  endroits  publics.  M.  von  den  Steinen  (335,  p.  -iU) 
se  déclare  partisan  de  cette  manière  de  voir,  et  ajoute,  pour 
réfuter  une  objection  que  l'on  a  souvent  faite  à  cette  tliéone, 
que  «le  plaisir  de  ce  passe-temps  n'est  qu'augmenté  par  les 
difficultés  matérielles  de  l'exécution;  le  temps  enq)loy«''  n'a  pas 
d'importance;   un  caprice  banal  ne  devient  pas  [)lns  sérieux 


M2f.  ANTIQUITES  DE  LA  RÉGION   ANDINE. 

narc»'  qu'on  a  dû  travailler  la  pierre  pendant  une  couple  de 
mois  p>ur  ex«^cuter  ce  caprice  ». 

Bien  que  je  n'admette  pas  les  conclusions  de  MM.  \ïidrée  et 
von  den  Steinen,je  vais  raconter  un  épismie  qui  semblerait  les 
conlirmer,  s'il  n'y  avait  pas  d'autres  raisons  p)ur  donner  aux 
p«»tro«;lvplies  une  l)eauron|i  plus  haute  valeur.  En  1901,  je 
rlinaiH  un  soir  dans  une  elinumirre  située  flans  la  forèl  vierj;e, 
au  pl«(I  i\r  la  Sierra  Santa  Harhara,  du  côté  du  (îrand  (iliaco. 
Lr  métis  propriétaire  de  la  chaumière  se  trouvait  auprès  de 
moi  et  jf  i)rolitaisde  l'occasion  pour  l'interroj^er  sur  les  Indiens 
et  sur  les  vestiges  des  (jentdes  (ju'il  |)ourrait  connaître  dans  les 
envintns.  Il  me  rapporta  entre  autres  choses  (pi'il  avait  vu,  au 
C4)ursd'uii  de  ses  vova»;es  dans  le  Chaco,  \\\w  picdra  cscrita  — 
un  p<'trn«(lvphe  —  sur  lacjueilr  étaient  j^ravés  «le  soleil,  la 
hnir,  U's  rloilrs,  des  Iiomimm's,  di's  animaux,  desarhres»,  etc. 
Sur  ma  demande,  il  m'iii(li(|ua  lilinéraire  (ju'il  lallait  suivn* 
pour  N  arii\rr  <•(  nir  (IimiimI  aNrr  |)rérision  I  «'udroit  où  s<* 
trouxait  la  j)ierre,  près  du  passaj^e  d  iiim-  jmIiI.'  rivièn»,  h  plu- 
sii'un»  journées  de  Novaj^e  dr  la  localili'  où  nous  étions.  Oes 
rens«'i«;nement.s  étaient  donnés  avec  une  clarté  et  une  |)récision 
tellrs,  que  je  restai  ronvainru  de  la  vérité  de  son  récit.  Le  |>étro- 
•(Isplie  m  enthousiasma,  car  on  ne  C4)niiait  |)as  «h*  ces  inscri|>- 
linii»  dan»  le  (îrand  (ihaco,  et  j'étais  prescpie  résolu  à  aller  le 
voir,  quoi(pie  ma  caravane  ne  lût  j^uère  en  état  de  sup|M>rter 
ce  loiij;  voyagi'  supplémentaire  dans  la  forêt  vierj;e.  Mais  l'un 
de  mes  hommes  avait  écouté  la  conversation.  Celui-ci  iaisait, 
tous  les  ans,  |M)ur  le  conq)te  d'une  plantation  de  canne  à  sucn* 
de  la  \  allée  de  San  l"  r.mrisco,  des  NONaj^es  dans  le  Chaco 
|)our  end)aucher  des  Malacos  et  les  amener  travailler  h  la 
récolte.  Il  connaissait  hien  le  |)assaji^e  de  la  rivièn*  où  devait  s<* 
lrou\er  le  jM^roglyphe  et  avait  l'hahitude  d'y  campT  avec  ses 
Indien.s.  C'étaient  ceux-<*i  (pii  étaient  les  auteurs  du  •  pHro- 
glNphe».  !«T  lx«rge  de  la  |M'lite  rivière  est  formée  d'une  roche 
si  tendre  cpi'oii  |mmiI  facilement  v  fain*  des  incisions  avec  un 
couteau  ou  a\er  un  morceau  de  verre.  Les  Matacos,  en  passant. 


PETROGLYPHES.  827 

ajoutaient  toujours  quelques  figures  nouvelles  à  celles  que 
d'autres  Matacos  avaient  dessinées  avant  eux.  Ce  «  pétrogl\T)he  » 
est  donc  fort  analogue  aux  inscriptions  que  faisaient  les  char- 
retiers sur  une  longue  clôture  en  planches ,  dans  la  propriété 
du  prince  de  Fûrstenberg,  en  Bohême,  et  que  mentionne 
M.  Andrée. 

Contre  l'opinion  de  M.  Andrée  sur  l'inanité  des  pétroglyphes 
se  sont  levés  plusieurs  ethnologues.  Entre  autres,  M.  im  Thurn 
(348  his,  p.  4o3)  la  réfute  par  une  série  d'arguments  forts  logiques. 
Il  existe  d'ailleurs  des  indices  du  caractère  symbolique  ou  reli- 
gieux de  certains  pétroglyphes  de  l'Amérique  du  Nord.  Un  pé- 
troglyphe  ayant  une  autre  signification  se  trouve  reproduit 
dans  l'ouvrage  récent  de  M"*^  Matilda  Coxe  Stevenson  (337,  p.  àU, 
pl.  cvn),  sur  les  Zunis.  Cette  inscription  représenterait  l'itinéraire 
qu'aurait  suivi ,  pendant  ses  migrations ,  l'une  des  «  fraternités 
ésotériques  »  de  ces  Indiens,  et,  en  outre,  diverses  constella- 
tions, etc. 

Quant  à  la  cause  primordiale  qui  a  porté  les  hommes  à  graver 
ou  à  peindre  des  figures  sur  les  rochers,  je  crois  que  c'est  ce 
que  nous  pouvons  appeler  1'"  instinct  artistique  »,  c'est-à-dire 
disposition  esthétique  de  l'homme.  Cet  instinct  se  montre  la 
d'une  manière  fort  semblable  chez  l'enfant  des  races  civilisées 
et  chez  l'homme  des  races  primitives.  Il  n'y  a  pas  une  grande 
différence  entre  les  premiers  essais  de  gribouillage  de  nos  en- 
fants avec  un  crayon  sur  un  papier  et  les  dessins  que  font  les 
sauvages  sur  le  sable  avec  le  bout  d'un  bâton.  Chez  les  premiers, 
c'est  une  manifestation  du  penchant  naturel  pour  l'art  gra- 
phique; chez  les  derniers,  l'expression  de  l'état  définitif  actuel, 
chez  la  race,  du  développement  de  cette  faculté  naturelle.  Après 
le  dessin  dans  le  sable,  les  sauvages  ont  inventé  la  gravure  sur 
des  roches  très  tendres  et,  en  s'apercevant  que  ces  dessins  étaient 
plus  durables,  ils  ont  commencé  à  graver  des  lignes  sur  les 
roches  dures. 

Ainsi  ont  dû  être  faits  les  premiers  pétroglyphes,  les  plus 
rudimentaires  et  les  plus  incompréhensibles.  Plus  lard,  a  ufi 


828  VNTIQLITKî»  I)K  LA  UECilON   ANDI.NF:. 

degré  plus  élevé  dcrivilisalioii,  comim*  cln*z  nos  Aiidiiis,  on  a 
gravé  dr  vraies  images  (robjrls  réels,  el  on  les  a  stylisées. 
Les  artistes  v  ont  ajouté  les  ornements  (ju'il>  «ml  j)u  inventer. 
Quand  l'art  fut  déjà  formé,  on  l'a  iiiipiové  jxmr  décorer  les 
lieux  sacrés,  |)our  commémorer  certains  événements  extraor- 
dinaires, etc. 

Il  r.sl  naturel  (|[if  (•«'.•>  arti,«>te>  priinitil>  airiil  tu  des  iiintalem>, 
des  élèves.  ;\insi,dans  le  cas  que  nous  avons  intMitionné  plus 
haut,  les  Mataco.s  (jui  ajoutaiml  dr  noiiNrlIos  li«;ures  à  c*'ll«'s 
de.ssinées  sur  le  rocher  au  passage  de  la  prtile  rivière  dans  le 
(iliaco  n'étaient  (jue  les  élèves  <1<  ^  \latacos  (pu  avaient  com- 
nit*ncé  ce  pétroglsphe  unnlerne. 

Le.soMiNre.s  rupesln-s  dr  la  région  ando-péruvieinie  montrent 
un  état  heaucoup  plus  avancé  de  lart.  (pi«>,  |)ar  exemple,  ceux 
du  Ih'ésil.  La  In'scpie  de  Pucarâ  de  Itinconada  a  toute  rap])a- 
rence  d'ètn*  un  tahlrau  composé  d'éléments  cohérents  et  repré- 
.sentant  un  événement  histori(pi«>,  prut-ètre  une  assemhlée  ou 
\v  retour  d  un«'  expédition  guerrier»'.  Plusieurs  des  grou|)es  de 
la  grotte  d«>  (ihulin,  (|uoi(pu*  indépendants  entn>  eux,  con.sti- 
tuent  cependant  chaniri  la  rrprésciilation  roliérenti'  de  scènes 
de  dixerses  natures.  Les  |)eiiitiireâ  de  la  grotte  de  (iliacunaxo 
|)ro<luisent  I  impression  d  axoir  été  exécutées  dans  un  hut  n*- 
ligieux  ou  iihnl.  Le  cercle  mystérieux  <lii  plaloiid  de  cette 
grotte  peu!  hien  a\oir  une  signification  spéciale,  relative  à 
cette  destination  supposée  de  la  grotte.  Lu  ce  cpii  concerne  les 
|H'*lroglxpli(>s  gravés  de  la  Puna  et  des  Quehradas  del  Toro  et 
de  Minn  iliuara,  on  ne  note  aucune  cohérence  entre  les  divers<'s 
ligures  de  rh.M|ue  nisriiption  ,  comme  c'est  d'ailleurs  égalemenl 
le  cas  de  pres<pn'  tous  les  pétrogix  plies  américains.  Ce  ne  sont 
«pie  des  ligures  indéjMMidantes  les  unes  des  autres  et  des  •  signe.s  • 
et  lignes  prohahlement  ornemeulaux  et  non  idéogra|>hi(|U«'s 
ou  symholi(pies.  Même  (juand  les  in.scriptions  sont  composées 
seulement  de  lignes  courlK*s  irrégulièrement  entrelacées,  il  est 
|>ossil)le  (jue  ces  lignes  aient  été  tracées  dans  un  hut  estlu'ticpH'- 
Je  me  réfcn!  aux  pétroglyphes  du  giMire  de  ceux  de  Pncarâ  «le 


PETROGLYPHES.  «99 

Rinconada,  y?^.  149  et  150,  ou  de  celui  de  la  Quebrada  del  Ro- 
sal.fg.  60,  qui  comprennent  cependant  aussi  quelques  rares 
figures  d'hommes,  etc.,  ou  bien  de  ceux  de  Bajo  de  Canota,  eu 
Mendoza,  et  de  Gauquenes,  au  Chili,  où  seul  l'enchevêtrement 
de  lignes  irrégulières  couvre  les  rochers  tout  entiers.  Peut-être 
les  hommes  de  l'époque  des  pétroglyphes  regardaient-ils  même 
ces  œuvres  énigmatiques  simplement  comme  des  œuvres  d'art 
qui  satisfaisaient  leurs  conceptions  esthétiques,  sans  avoir  au- 
cune signification  précise. 

Comme  je  fai  dit,  je  ne  crois  pas  qu'on  réussisse  jamais  à 
déchiffrer  les  pétroglyphes  ou  à  découvrir  la  signification  de 
ceux  qui  en  ont  eu  une.  Ce  ne  serait  qu'au  moyen  de  traditions 
conservées  par  les  Indiens  actuels  qu'on  pourrait  arriver  à  ce 
but,  comme  fon  a  de  cette  manière  acquis  des  renseignements 
à  propos  de  certains  pétroglyphes  de  f  Amérique  du  Nord.  Mais, 
dans  les  régions  qui  nous  occupent,  ces  traditions  n'existent 
pas  :  tout  ce  que  les  Indiens  peuvent  dire  sur  les  pétroglyphes, 
c'est  qu'ils  ont  été  faits  par  les  anticjaos. 

Cependant  fétude  des  pétroglyphes  a  une  grande  impor- 
tance. Lorsqu'ils  seront  définitivement  classés  en  types  ou 
groupes,  suivant  leur  style,  leurs  analogies  et  leurs  différences , 
ils  pourront  nous  donner  de  précieux  indices  quant  à  la  dis- 
tribution géographique  ancienne  des  peuples  américains  cl 
quant  à  leurs  migrations.  Mais,  pour  cela,  il  faut  qu'on  relève 
un  grand  nombre  de  ces  monuments.  Tout  voyageur  doit  col- 
laborer à  cette  fin,  en  apportant  des  reproductions  exactes 
de  toutes  les  inscriptions  rupestres  dont  il  peut  obtenir  des 
renseignements  au  cours  de  ses  voyages,  sans  se  laisser  dé- 
courager ni  par  les  excursions  supplémentaires,  souvent  assez- 
pénibles,  ni  par  la  perte  de  temps  que  demande  le  relevé  de 
ces  inscriptions. 


REGION    EXTRA-ANDINE 

DE  LA  PROVINCE  DE  .lUJUV 


ARCHEOLOGIE 
DE   L'EST  DE  LA  PROVINCE  DE  JUJUY. 

Mon  dernier  voyage  dans  la  Puna  s'est  terminé  à  Jujuy. 
J'y  ai  pris  le  train  pour  Salta,  le  8  septembre  igoS,  pour  y 
recueillir  et  emballer  les  collections  que  j'y  avais  expédiées 
des  différentes  étapes  de  mon  voyage,  et  ensuite  me  rendre  à 
Buenos-Aires. 

Ce  voyage  a  compris  seulement  la  partie  andine  de  la  pro- 
vince de  Jujuy,  mais,  en  1901,  j'avais  parcouru  pendant  trois 
mois  la  région  extra-andine,  c'est-à-dire  la  région  orientale  de 
cette  province,  comprenant  la  Vallée  de  San  Francisco,  la  Sierra 
Santa  Barbara  et  la  lisière  du  Grand  Chaco,  à  l'est  de  cette 
dernière  chaîne  de  montagnes. 

Au  cours  de  mes  deux  voyages,  j'ai  pu  me  rendre  compte 
non  seulement  de  la  différence  entre  les  vestiges  archéologiques 
que  l'on  trouve  dans  la  région  andine  et  ceux  qu'on  découvre 
dans  la  région  extra-andine,  mais  aussi  de  certaines  analogies 
qui  indiquent  des  déplacements  dans  la  population  préhispa- 
nique, des  mouvements  expansifs  et  rétrogrades  de  la  race 
andine.  Mon  ouvrage  ne  serait  pas  complet  sans  le  résumé  que 
je  vais  donner  dans  les  pages  suivantes  des  résultats  archéo- 
logiques de  mon  voyage  dans  l'est  de  Jujuy. 

VALLÉE   DE   SAN   FRANCISCO. 

A  l'est  des  Sierras  de  Sapla  et  de  Calilegua  s'étend  la  large 
et  fertile  Vallée  de  San  Francisco,  séparée  du  Grand  Chaco 
par  la  Sierra  Santa  Barbara.  Cette  vallée  est  située  à  /ioo'"  <'ii- 
viron  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Le  climat  est  chaud  et 
humide,  presque  tropical.  Le  sol  est  plat  et  complètement  rou- 
vert de  forêts  épineuses  et  obstruées  par  les  lianes  tellement 
entrelacées,  qu'en  général  on  ne  peut  pas  y  pénétrer  sans  s'y 


854  WTIOTITFS   Dh    I.  \    l'.K.r.ION    ANDINK. 

frayer  un  chemin  à  l'aide  de  la  hache.  (Cependant  de  grandes 
entendues  de  forcH  C3n  Hé  ahaltues,  pour  faire  place  à  de  vastes 
cultures  de  canne  à  sucre.  Pour  l'exploitatioFi  de  ces  cultures, 
driix  ini|x»rlantes  entreprises  se  sont  installées  dans  le  pavs 
depuis  une  trentaine  d'annf^es  et  \  ont  inont^  de  grandes 
usines.  L'une  appartient  à  des  Argentins,  l'autre  à  des  Anglais, 
les  frères  L(>ach.  Ces  derniers  sont  hien  connus  pour  leur  Iwau 
voyage  en  canots,  ellectu^^,  il  \  a  (jueKpies  annr'»es,  de  leur 
«'•lahlissenient  Ksperan/.a,  par  le  l\io  San  Francisco  et  le  Rio 
lif'rniejo,  jiisnn'nu  Para«;ua\ .  »'t  dont  t«Miles  les  revues  g«^()gra- 
phiipies  ont  rendu  J'oniple.  Lor>  de  njes  vovages  dans  la  j)ro- 
vince  de  Jujus,  MM.  Leach  m'ont  cond>lé  d'attentions  de  hniiv 
sorte,  et  je  saisis  cette  occasion  pour  l«  iir  en  exprimer  ma  vi\e 
gratitude. 

l'in  i()oi,  j'ai  e(Terlu«'',  dans  la  \  allrr  ilt-  San  l'rancisco, 
un  assez.  gran<l  nombre  de  louille^s.  l.i  plupart  avi'c  M.  Kriaiid 
Nordenski<)ld.  (ie  sont  les  seules  explorations  archéologicpies 
(pii  ont  été  laites  dans  cette  vallée.  M.  Nordrnskiold  262  a 
puhlié  une  étude  sur  nos  recherches,  à  lacjuelle  je  niiMin'  !«• 
lecteur  jMUir  la  description  drlaillée  de  ces  fouilles 

Kn  décrivant  le  cimetière  d'l!l  Carmen,  j'ai  signalé,  page  iSf), 
les  sépultures  dans  des  urnes  funéraires,  vraisendilahlenu'ut 
d'origine  tupi-guaranir,  (pu*  j'ai  examinées  à  Providencia,  aux 
environs  de  San  Pe<lro. 

\  l'i'st  du  Ilio  San  Irnu  is«o,  cnh"'  «  r  Ihinr  ri  la  Sierra 
Sanla  harhara,  nous  avons  (h'rouverl  six  stations  |)réhispn- 
iiicpies,  désignées  sur  la  carte  archéologicpie,  ou  plutôt  huit 
stations,  car  en  deux  endroits,  Palo  c^  Picpie  et  Santa  Clara,  il 
e\iste  deux  stations  à  peu  de  distance  l'une  de  l'autre,  (.es 
em|)lacements  d'anciiMines  hahitations  sont  signalés  par  (h*s 
couche*  de  dehris  d'une  étendue  considérable,  de  plusieurs 
centaines,  qn«*l(|nrfois  même  de  milliers  de  mètres  de  longueur 
et  d  une  largeur  proportionnidie.  L'i'jiaisseiir  de  ces  couches 
varie,  à  p<îu  d  exceptions  près,  entre  o"  3o  r\  o'"f)o,  et  elles 
sont   recouvertes  par  de»  couches  de  lerre,   d'une  épaisseur 


REGION  EXTRA-ANDINE  DE  JUJUY.  835 

de  o""  lo  à  o'"  3o,  formées  après  l'abandon  de  ces  endroits  par 
leurs  anciens  habitants.  Les  couches  de  débris  contiennent 
des  fragments  de  poterie,  des  coquillages,  du  charbon  et  des 
cendres,  des  os  brisés  de  mammifères,  d'oiseaux  et  de  poissons. 
Les  os  de  mammifères  proviennent  d'espèces  vivant  encore 
dans  la  région,  excepté  une  Auchenia,  huanaco  ou  lama,  ani- 
maux qui  n'y  existent  plus.  Dans  deux  de  ces  stations,  Palo 
à  Pique  et  Agua  Blanca,  il  y  avait  des  enceintes  formées  par 
des  remparts  en  terre.  Celle  de  Palo  à  Pique  est  rectangulaire, 
de  iSo*"  sur  80°",  sans  ouvertures;  celle  d'Agua  Blanca  forme 
deux  croissants  renfermant  un  terrain  de  forme  oblonirue, 
mais  avec  des  ouvertures  aux  extrémités.  Nulle  part  on  n'a 
observé  de  ruines  de  huttes;  celles-ci,  construites  en  bois  sans 
doute,  ont  totalement  disparu. 

Ces  emplacements  d'anciens  villages  sont  couverts  d'une 
forêt  vierge  séculaire ,  appartenant  à  la  catégorie  que  les  bota- 
nistes nomment  «  forêt  sèche  » ,  épineuse,  dense,  remplie  d'une 
sous-végétation  et  de  lianes  qui  rendent  la  circulation  très 
dilFicile.  La  forêt  est  évidemment  aussi  dense  et  aussi  ancienne 
à  ces  endroits  qu'ailleurs.  Les  habitations  préhispaniques  ne 
peuvent  pas  avoir  été  construites  dans  cette  forêt,  si  toutefois 
celle-ci  existait  lorsque  les  stations  étaient  habitées.  On  ne 
s'explique  l'existence  de  ces  villages  qu'en  supposant  qu'ils  se 
trouvaient  dans  des  clairières  naturelles  ou  artificielles,  main- 
tenant obstruées  par  la  végétation  séculaire.  Une  autre  circon- 
stance fait  croire  également  à  un  changement  profond  dans 
l'aspect  physique  du  territoire  :  les  endroits  habités  jadis  sont 
en  général  assez  loin  de  feau,  tandis  qu'il  n'y  a  pas  de  courbes 
de  débris  auprès  des  ruisseaux  qui  descendent  actuellemeni  de 
la  Sierra  Santa  Barbara;  donc  ces  ruisseaux  sont  plus  mo- 
dernes et  l'hydrographie  n'est  pas  la  même  qu'autrefois.  Toul 
démontre  que  les  stations  sont  d'un  temps  très  reculé.  Quant 
à  f ancienne  population,  les  couches  de  débris  d'une  si  grande 
épaisseur  prouvent  qu'elle  a  été  sédentaire  et  qu'elle  était  très 
nombreuse,  car  les  stations  explorées  par  nous  ne  sont  proba- 


896  \NTIQriTES  DR  LA  REGION   ANDINE. 

hlciiimt  qu'une  fail)!*'   jjarlie  de  celles  qui  existent;  la  fon'l 
nrrsiiup  inipruôlrahie  en  cache  sans  floute  beaucoup  d'autres. 

Lin  seul  ciinrlirn'  fut  drcouvcrt  dans  la  \'all(^r  do  San  Fran- 
cisco, non  loin  dr  la  slalioii  d«'  PicjurI»'.  (In  ruissivui  v  avait 
CHMis»'  un  lit  trrs  nrolond,  loriiiant  de  liaulrs  barrancas  dr 
ciia(|U(>  côté.  Dans  «ne  de  ces  harrancas  ap|)araissaient  deux 
jjroupos  dp  scnudettps,  enterrc^s  à  environ  3"  i\p  j)rofondeur. 
Dans  la  même  harranca,  entre*  les  j^roupes  de  s(juplettes,  on 
voyait,  à  x'^l^o  au-<lessous  du  sol  actuel,  c'est-à-<lire  peu  au- 
dessus  du  nixMU  des  s(juel(>tt(*s,  un(*  couciiecontcMiant  c|uel(|ues 
fraf^inents  de  |)olerie,  des  os  d'animaux,  entre  autn*s  des  os 
i\' Aiu  htnin ,  un  peu  de  charbon  et  de  cendre,  il  v  avait  aussi  des 
Iragments  de  haches  de  |)ierre.  Si  celte  couche  de  débris  est 
contemporaine  des  sépultures,  les  q".^o  de  Imr  sr  trouvant 
par-<lessus  deNaient  donc  avoir  été  apportés  parles  eaux  ajirés 
renterrement  (h's  cadavres.  Sur  six  cadiiNre^,  (l<'ti\  étaient  en- 
terrés dans  la  position  assise,  un  autre  étendu  sur  le  dos,  et 
deux  en  décubitus  latéral,  le  dos  courbé  et  les  |and>(>s  ramas- 
sées. I/un  des  scpielelles  assis  avait  le  craiu'  déformé  arlduMel- 
lemeut,  et,  dans  la  bouche,  était  plac(>  un  petit  tube  fornu*  de 
la  partie  su|)érieure  d  un  Iniiiu'rus  hiirii.iin.  perforé  dans  le 
sens  longitudinal;  çv  luhr  paraît  <tre  une  pipe  à  tuvau  droit, 
eu  forme  de  porte-cigare,  coinmr  les  piprs  eu  usage  chez  plu- 
sieurs tribus  actuelles  du  (.haco,  par  e\«in|il<'  les  Malacos.  Il  est 
dillicile  de  dire  si  ces  séjmitures  pro\ieiiiieiit  (hvs  anciens  habi- 
tants des  stations  (pu*  nous  venons  de  (h'crire. 

La  |)oterie,  toute  eu  petits  morceaux,  lrouv«'e  dans  les  cou- 
ches de  débris  des  stations  est  assez  gn>ssière  comme  pâte, 
cuisson  et  iacturi'.  Le  décor  général  consiste  en  lignes  gravées, 
droites,  formant  des  liguri's  géomélricpu's  tn\s  simples.  Les 
ornements  les  |)lus  communs  sont  cb«s  triangles,  des  séries  de 
triangles  en  escalii-r,  des  carrés  et  des  zigzags.  Les  triangles 
snnt  (pielrpu^fois  reiujdis  de  points.  Les  lignes  sont  souvent 
doubles.  On  voit  également  de  j>etits  cercles  c«)ncentri(pies  et 
d  autres  p<Mits  cercles  entourés  à  1  extérieur  i)ar  un  second  cercle 


REGION  EXTRA-AN  DINE  DE  JLJUV.  837 

formé  de  points.  Les  traits  gravés  sont  irréguliers  et  présen- 
tent beaucoup  de  défauts  de  symétrie.  La  poterie  peinte,  avec 
des  décors  très  simples,  existe  aussi ,  bien  que  plus  rare  que  la 
poterie  gravée.  Quelques  fragments  de  poterie  montrent  des 
têtes  humaines  et  des  têtes  d'animaux,  modelées  en  relief", 
mais  avec  un  art  plus  naïf  et  moins  stylisé  que  celui  des 
anciens  habitants  de  la  région  diaguite  et  du  haut  plateau 
en  général.  M.  Nordenskiôld  reproduit  une  fort  intéressante» 
série  de  fragments  gravés,  peints  et  modelés  de  la  Vallée  de 
San  Francisco.  Les  fragments  de  grands  vases  grossiers,  sans 
décor,  étaient  très  communs  dans  les  couches  de  débris.  En 
dehors  de  la  poterie,  on  trouvait  des  morceaux  de  haches  en 
pierre,  plus  ou  moins  polies,  d'un  type  que  nous  avons  si- 
gnalé comme  caractéristique  de  la  région  orientale  de  Jujuv, 
en  décrivant,  page  692,  une  hache  de  ce  type  [fy.  156)  qui 
a  été  trouvée  dans  la  Puna  (Rinconada),  mais  qui  probable- 
ment y  a  été  importée,  peut-être  au  cours  de  quelque  incur- 
sion que  les  Indiens  du  haut  plateau  ont  faite  à  la  terre  basse. 
Dans  les  stations  nous  avons  également  trouvé  des  mortiers  en 
pierre;  de  petits  disques  perforés  en  coquille,  employés  comme 
pièces  d'enfilage  des  colliers,  etc.;  quelques  rares  perles  en 
pierre;  des  pendeloques  en  coquille  et  en  pierre;  enfin  une 
seule  pièce  en  cuivre: une  bague  de  la  station  près  de  Piqueté, 
et  un  petit  fragment  du  môme  métal,  de  Palo  a  Pique. 

Dans  mon  opinion,  toutes  les  stations  préhispaniques  à 
l'est  du  Rio  San  Francisco,  fouillées  par  la  Mission  Suédoise, 
sont  plus  ou  moins  contemporaines  et  proviennent  du  même 
peuple.  M.  Nordenskiôld  (262,  p.  i5)  émet  des  doutes  à  ce  sujet, 
parce  que  les  fragments  de  poterie  décorée  sont  phjs  rares 
dans  deux  des  stations  que  dans  les  autres,  mais  je  ne  Irouvc 
pas  dans  ce  fait  un  argument  suffisant  pour  ne  pas  admettre  la 
contemporanéité  et  la  connexité  de  tous  ces  vestiges.  Parloul, 
en  eifet,  nous  avons  rencontré  de  la  poterie  exactement  de  la 
même  sorte  et  avec  la  même  ornementation. 


54 


898  WTIQIITES  DE  LA   KEGION    VNDI.NE. 


riMKTIKKK    DKNFANTS    D'MUiOV)    DKL    MKhio. 

lV*farln'  (Ir  la  \lissi«)n  Suéfloisr  j)oiir  lairc  des  rechrrriios 
archj'olof^iqups  dans  la  Sierra  Santa  Barbara,  je  fus  assez  heu- 
reux iMiur  (liTouNrir  ce  cimetière,  (jui  est  sans  doute  la  trou- 
vaille la  plus  intéressante  de  celte  mission  au  |>oint  de  vue  de 
l'arclieoloj^ie,  car  auparavant  ces  cimetières  d'enfants  enterré> 
dans  des  urnes  n'étaient  connus  que  dans  la  région  dia«;uite. 

J*ai  publie  67)  un  mémoire  en  espagnol  sur  le  cimetien* 
d'Arroyo  del  Medio;  j'en  ai  aussi  70)  donn»'  une  description 
sommaire  en  rran(;ais  ".  et  M.  Krland  .Nordenskioid  262  a  dé- 
crit la  collection  en  provenant,  conservée  actuellement  an 
Musée  d'ethnographie  de  Stockiiolm.  11  convient  cependani 
d'en  donner  ici  une  description. 

A  environ  lo^"  à  l'est  de  la  Sierra  Santa  Barbara  et  à  30^*au 
sud-<»sl  de  l'extrémité  nord  de  cette  chauie  sont  situées  trois 
huttes  de  métis  occupés  à  la  garde  d'un  certain  nombre  ih- 
héles  à  corn(»s  semi-sauvages,  ii|)partenant  à  des  propri«'tain"*« 
de  Jujuv.  <  es  huttes  ont  pris  leur  nom,  Arrovo  de!  Medio,  de 
celui  d'un  ruisseau  ou  petite  rivière  qui,  descendant  de  la 
Sierra  Santa  Barbara,  rejoint  une  autre  ])etite  rivière  de  même 
origine,  l'Arroyo  Santa  Bila.  lecpiel  aboutit  au  I^io  San  Fran- 
cisco. Tout  le  pavs  est  couvert  de  forêts  vierges.  C'est  le  (îrand 
(ihaco  qui  conunence  ici,  et  ses  forêts  ne  se  terminent,  à  l'Kst. 
(jue  sur  l«'s  bords  du  Bio  Paraguay.  Arrovo  del  Medio  est  situr 
à  une  altitude  de  (piehnie  .').)<>'"  au-<lessus  du  ni>e.iu  «le  la  nier. 
et  ses  environs  sont  légèrement  onduli's. 

I^a  petite  rivière  a  creus*'»  dans  le  terrain  friable  un  lit  |)ro- 
iond,  un  véritable  canon.  Chaque  année,  à  l'épHiue  de»  crues, 
elle  emporte  des   parties  des  berges,  hautes  de  7  à  8".  C'est 

'    Lt^  fifn»^*  (fo*  •rmmiMgnrnl    ce»  M.  Nordrntkioltl .  où  Iroi»  umrt  «ont  rr 

Hrui   pulTliraliiin*    «nnt   dr^    rrnquii    qur  produites  pi  'rlletdmi 

J"«i   fail«  Mir  pUrr    Cr»   figurr^   riani   un  aiilrr».    nin^  .  .  dcMinée* 

peu    »rhrm«tiqii«« .    j«»    pr^ferr,    pour    \r  .i  Slorkliolm 
priant    oavrag».    rmpninler   crlle»    Hr 


RÉGION  EXTRA-A^DINE  DE  .ILJl  V 


839 


ainsi  qu'elle  a  mis  au  jour  quelques-unes  des  urnes  funéraires 
du  cimetière  que  nous  décrivons. 

La/</.  20â  montre  une  coupe  verticale  de  mes  excavations. 
Le  terrain  se  compose  des  couches  suivantes  : 

a.   o'"2  0  déterre  noire  végétale; 

h.  o""  3o  de  terre  rouge,  sablonneuse,  provenant  d'une  sédi- 
mentation moderne; 

c.  o"'o2  de  sable  fin  blanchâtre,  mélangé  de  terre  végétale; 

d.  0^46  de  terre  noire  végétale; 


Fig.  20^.  —  Coupe  verticale  de  la  partie  fouillée  du  cimetière  d'Arroyo  del  Medio. 

Echelle  1/60. 


e.  ()'"  environ  (jusqu'au  niveau  de  la  rivière)  de  terre  roii- 
geàtre,  sablonneuse,  poreuse  (lœss).  Dans  cette  dernière  couche, 
j'ai  trouvé  quatre  urnes  funéraires,  contenant  des  squelettes 
d'enfants  en  bas  âge  et  désignées  sous  les  n"'  II  à  V;  l'un  des 
métis  avait,  avant  mon  arrivée,  déterré  une  autre  nrne,  !«' 
n"  I,  dont  l'empreinte  se  voyait  encore  très  nettement  dans  la 
barranca.  A  côté  de  cette  dernière  urne,  le  métis  avait  essaya 
d'en  extraire  une  autre,  mais  il  l'avait  cassée.  L'empreinle  de 
celle-ci,  qui  ne  porte  pas  de  numéro  sur  la  coupe,  était  aussi 
parfaitement  conservée.  Les  urnes  étaient  placées  en  ligne  à 
peu  près  droite  et  presque  à  la  même  profondenr  :  le  lond  (h- 
l'urne  n°  I  était  à  a*"  au-dessous  de  la  surface  actuelle  du  sol; 


H\()  ANTIQIITKS   DK   l\   KKGION    ANDINK. 

celui  du  n**  Il  a  i"8^  et  celui  du  n"  V  à  i"7o.  La  distance 
du  centre  de  l'urne  ca.ss<'»e  par  le  métis  au  centre  du  n"  I 
était  de  o"  ^9;  à  celui  du  n"  11,  de  q™  iG;  à  celui  du  n"  \\  di» 
^"  if).  La  lijçne  (>rcup«*e  jiar  les  six  urnes  avait  (Umc  ^"iio 
de  lon^MH'ur.  D'après  les  habitants  dr  la  localité,  un  •^rand 
nond)re  d'urne>,  dix  ou  vin^'t  au  moins,  avaient  été  cuijKjrlres 
par  les  eaux. 

Les  dimensions  des  urnes  sont  les  suivantes  : 


■ACnCB  DUMKT«K  HACTSCrH  •itiaia 

■  tiiara  «c  tiottor.  Ja  (••Ul. 


n*  I <»"i3  0*29  o*M  o*i4 

n"  Il  ....  o  .^7  o  33  o    i5  o    i4 

t'rnr/  11'  III....  o    ^4  u  33  o    1.)  o    i3 

nM\ . .  .  .  o   V^  o  33  u    I  ^  (I   i3 

n*  N  .  .  .  .  o   '».'>  o  35  o   iH  o    iti 

Les  urnes  sont  in  Ifirr  cuite  d'une  pâle  assez  fine  et  d'une 
cuis.son  a.ssez  |)ariaite.  Ltles  ont  toutes  siu*  le  «goulot,  comme 
les  urnes  d'riifants  Av  l.i  r«'i;i(»n  di.i«;uite,  une  lace  humaine 
j;n)les(pn*  comjMKsée  d  veux  et  de  nex;  sur  deux  urnes,  le  iirr 
est  continué  vers  le  haut  par  de  lonj^s  «sourcils-  arcpiés.  (!e> 
organes,  aiii^i  (p>«*  la  houciu',  Icsornllrs  «l  h»s  hras  du  person- 
nage —  (|uan(l  il  \  en  a  —  sont  pastilh's  en  relief  par  super- 
|M)sition  de  terre  avant  la  cuisson.  \\.i\->  1rs  ornements  |>eints  si 
caractéristiques  des  urnes  d<»  la  région  diaguite  n'existent  |)as; 
ils  .sont  ninplacés  |>ar  des  cond)inaisons  très  simples  ch*  traits 
grossière  un*  nt  gravés  sur  le  goulot  et  sur  la  |)anse.  Les  cpiatre 
urnes  rpu'  j  ai  déterrées  étaient  j^lacées  de  telh'  sorte  rpu*  toutes 
ces  lacfs  humainrs  rl.iii'nt  Inn ruées  vers  l'Kst. 

Voici  le  détail  et  le  contenu  i\v  chacune  ch*  ces  urnes  : 
Ummk  H"  1  fifj.  905).  —  C'est  cett.  urnr  (|ni  a>ait  été 
tniuvée  jjar  le  métis.  En  relief  :  veux,  nez  continué  par  des 
•  .M)urcils  •  arcjués,  oreilles,  Inniche  composée  de  deux  lèvre» 
tressaillantes.  Ortte  urne,  selon  le  nn'tis,  avait  contenu  les  o» 
d  un  petit  enfant  et  des  morceaux  de  rliarl-K^n. 


Pi-  LXXXIII. 


Kig.  2o5.  —  Arroyo  (Ici  Mcdio.  l 'mes  fiiiirrain-s  n"'  I,  I\  ,  V.  —  Knviron  i/ô  gr.  nnt. 


RÉGION  EXTRA-ANDINE  DE  JLJLV. 


841 


Urne  n°  II  [ficf.  206).  —  En  relief  :  le  nez,  divisé  par  trois 
dépressions  horizontales  en  quatre  parties;  celle  du  bas  a  les 
narines  marquées;  les  yeux  avec  des  pupilles  convexes;  deux 
bras  rudimentaires.  Au-dessus  de  la  partie  supérieure  du  nez 
sont  rangés,  sur  deux  lignes  horizontales,  treize  petits  mame- 
lons pointus.  Au  dos  de  l'urne,  du  côté  opposé  au  nez,  on 
remarque  une  anse,  mais  tellement  petite  que  l'on  peut  à  peine 


Fisr.  206. 


Arroyo  ciel  Medio.  (rues  funéraires  n"'  Il  et  111.  —  Environ  i  T)  ^i-.  nal. 


y  introduire  un  doigt.  Cette  anse  n'avait  donc  pas  un  but  pra- 
tique :  elle  était  purement  décorative.  Cette  urno,  comme  les 
suivantes,  était  recouverte  d'une  écuelle  à  décor  gravé,  mais 
qui  était  brisée;  quelques  iragments  étaient  tombés  dans  l'in- 
térieur de  l'urne,  d'autres  à  côté.  Une  reconstitution  de  celte 
écuelle  est  donnée  y?</.  207.  L'urne  était  pleine  de  terre  dans 
laquelle  se  trouvaient  :  le  squelette  d'un  enfant  âgé  d'un  an 
et  demi  environ;  de  petites  perles  formées  de  disques  en  co- 
quille; de  petits  morceaux  de  char])on;  des  coquillages  des  deux 


h42  ANTIQUITES  DE  LA  REGION  AN  DINE. 

espèces  terrestres,  le  Hiihmus  oblon<jus,  MiilL,  et  if  Biilimulus 
apodemetes.  D'Orbe  \  enfin  sept  sjM»ci mens  du  coquillaj;e  marin 
OUva  peniviana,  Lmck.,  du  Pacificpie,  dont  nous  avons  déjà 
parlé,  page  781,  au  sujet  d'une  trouvaille  idenlicjm*  (pie  j'ai 
faite  à  Sansana.  sur  le  haut  plateau. 

I  K!«K  >"  III  litf.  ^J0()  .  —  Kn  reiiel  :  seuleuieiil  le  iwi  ou  la 
bouche  lormant  un  her  de  o"o3  de  lon«;ueur,  diri«;é  un  peu 
vers  le  haut;  les  yeux  et  deux  |)etits  bras,  plus  rudimentaires 
encore  cpie  ceux  de  l'urne  préc»''dente.  Il  s*a^it  sans  aucun 
doule  de  bras,  aussi  bien  sur  cette  dernière  que  sur  les  n**  II, 
l\  .  \  .  Sur  la  [xjterie  de  la  réf^ion  dia«(uite,  on  remarque  des 
bras  rudimentaires  très  anaio<^ues,  et,  aj)rès  la  face,  les  bras 
s4int  toujours  la  partie  du  corps  (pii  est  représentée  de  j)réfé- 
rence;  il  i*sl  facile  de  suivnî  sur  la  j)ott*rir  «h*  cette  re«ijion  le 
dévelo|)pement  rétrograde  des  bras  avant  une  forme  plus  ou 
moins  nalurelie  ju.sfpi'aux  bras  rutbmentaires  ou  convention- 
nels comme  crii\  dr  juriii'  <pii  nous  (x  ciipr.  Sur  la  j)oterie  de 
la  région  diagiute,  connue  sur  nos  urnes,  la  ]M)sition  des  bras 
par  rapp<jrt  à  la  lace  est  très  arbitraire.  L'urne  n"  III  n'a  i>as 
d'an.se.  Une  écuelle,  reproduite  fiij.  '}()/,  décoré»*  d'un  dessin 
lormé  de  traits  «graves,  lermait  lurne,  le  iond  en  haut,  (ielte 
«lerniére  était  r<Mnpli(>  de  terre  et  contenait  le  .s(pn*lelte  d'un 
l(L*tus  a  terme,  beaucouji  de  perles  en  ccKpiille.  de  petits 
morceaux  de  charbon  et  des  ccxpiilles  provenant  des  espèces 
terrestres,  Y Ejnplirntjmnplutia  tritjrHmmrphom ,  D'Orh..  et  le  Biili- 
multts  ajHulvmrtes ,  D'Orh. 

\]\\\Y.  N*  IV  (JKj.  WC}].  -  Kn  relief:  la  i)ouche,  en  forme 
de  bec  de  canard,  (h'  o"ot  de  longueur;  le  nez  continué  vers 
le  haut  |)ar  deux  arcs  ornés  fie  raies  obli(jues  transNcrsales; 
les  yeux  A  pupilles  concaves  et  deux  petits  bras  rudimentaires. 
\u  dos  de  lurne,  du  <  «>tr  opposé  au  l>ec,  um*  petite  anse 
comme  celle  de  l'urne  u"  il.  l/ecuelle,  fiq.  207 ,  servant  de 
couvercle,  le  fond  ••ii   li.ml.  .n.iil  un  (b'cor  gravé  formant  des 

•  •"«  ■  ■  ^  "nl  rw  lirirrmiiir*  p«r  \l.  N«triirn%ki<ilil 


RÉGION  EXTRA-ANDINE  DE  .ILJLV. 


843 


losanges  à  lignes  doubles;  elle  était  brisée.  L'urne,  remplie  de 
terre,  contenait  le  squelette  d'un  enfant  âgé  d'un  peu  plus 
d'un  an,  des  perles  en  coquille,  des  coquillages  et  du  charbon. 


\M\liV\\/V/\\/\\/W 


Fig.  207.  —  Arroyo  del  Medio.  Écuelles  ayant  servi  de  couvercles  aux  urnes  funéraires  n°'  Il  à  V. 
Développement  du  décor  appartenant  à  lecuelle  n°  V. 

Ukne  n"  V  (//</.  205).  —  En  relief:  la  bouche  avec  mie 
seule  lèvre  de  o'"02  de  hauteur;  yeux  convexes;  nez,  aux  na- 
rines bien  marquées,  continué  vers  le  haut  en  hgne  (hoile  et 
Formant  un  arc  à  l'extrémité  supérieure;  bras  nubmentaires, 
ornés  de  raies  obliques  comme  le  nez;  petite  anse  au  dos. 
L'écuelle,/?.fy.  207,  encore  entière,  fermait  rorifice  de  l'urne; 


S%k  A.NTIQLITKS  DE  L\  RKGION  ANDINK 

pIIo  était  placée  le  fond  en  bas,  et  non  en  haut  comme  sur  les 
autres  urnes;  cette  (Misition  avait  empêché  ia  terre  de  ptMiétrer 
dans  TunH',  «jui  contenait  le  squelette  diin  enfant  un  |x*n 
plus  aj;é  (un*  les  autres  et  des  morceaux  «le  cliarlxm.  (iettt' 
écuelle  a  o"  ij')  de  diann'tre  entre  l<"s  ImmcIs  et  o"*  i  i .')  de  dia- 
mètre au  lond;  les  parois,  o"  loo  de  largeur.  Klle  est  décorée 
dr  lij^nes  en  /i^;/.aj;  alternant  a\ec  des  tètes  de  ser|>ents  en 
Inrnie  de  losanges  remplis  de  jK>ints.  Le  fond  d»-  I  urne  était 
|>osésur  deux  pierres  plates,  d'environ  o"  i  ô  Xo"  08,  indiquées 
sur  la  coup»  fuj.  "20 ^j,  ainsi  (pie  deux  autres  |)ierres  plate.; 
deo"20Xo"  i;*>, placées  liori/.ontah'ment  à  o"  i.'>  au-dessusd«' 
lu  IxMirlie  fie  l'urne,  à  la  limite  du  hess  ' e)  et  de  la  couche 
iidV'rii'ure  de  ternî  \é«;étale  r/).  Je  11e  sauniis  dire  si  ces  der- 
nifres  pierres  avai(Mit  été  mises  \h  intentionnellement  ou  si 
elles  s'y  trouvaient  déjà,  mais  la  Imrranra  ne  cimtient  |)as  de 
pierres  de  celle  grosseur;  il  v  «mi  a  hirn  (pieKpies-unes,  mais 

heniM  (MM)    |)lll^    priltt's. 

Syi  KLKFTK  DADLi.TK.  —  A  ^'"lo  de  profondeur  et  presque 
à  o"  3o  .lu-dessous  de  l'urne  n"  I\  etail  enterre  un  adulte 
accroupi,  les  jand)es  repliées  de  telle  sorte  i\uv  les  genoux  tou- 
chaient la  |M)itrine;  les  bras  étaient  aussi  re|)liés  sur  la  poitrine, 
les  coudes  en  has  et  les  mains  m  li.nit;  i;i  lèle  inclinée  en 
a\ant.  \nlnm  du  cou  de  ce  squelelte  y  trouvai  heaucouj)  di' 
p«'lits  discpu's  perlori's  «mi  nupiille,  sans  doute  h's  |)erles  d  un 
collier.  Cesl  le  seul  adulte  (pii  existait  dans  ce  cimetière;  il  y 
avnit  sans  doute  été  enterré  jxmr  une  raison  parliruln-re,  mais 
sa  présrnci'  ne  m  enqM'>che  i)as  de  classer  le  cinuîtiere  d  \rri)yo 
del  MiMlio  conim«>  un  cimetière  s|xVial  dVnfants  en  l)as  àfçe 
enterrés  dans  «les  urnes  caractéristi(jues. 

Après  axoir  degaj^e  les  urnes  et  le  s(pn*lette,  jai  continue 
mes  fouilles  autour  de  l'tMidroit  où  j'avais  trouvé  ces  objets 
jusfpi'a  ce  (pir  mon  excaxation  atteignit  7"  de  longueur  le  long 
d.'  I.i  hiirraïua,  à  a  ii"  de  largeur  et  à  à  3*  de  |)n)londenr    J'ni 


REGION  EXTRA-ANDINE  DE  JUJUY.  8i5 

ainsi  remué  près  de  ôo"""  de  terre  sans  rien  découvrir  :  ni  un 
seul  objet  travaillé  par  la  main  de  l'homme,  ni  un  os  brisé,  ni 
même  un  fragment  de  poterie.  La  terre  des  couches  a  et  b  au- 
dessus  des  urnes  ne  paraissait  pas  avoir  été  remuée;  il  est  pro- 
bable que  ces  couches  sont  plus  modernes  que  le  cimetière. 

J'ai  fait  de  soigneuses  recherches  aux  environs  d'Arrovo 
del  Medio  jusqu'à  3*"°  de  distance  dans  toutes  les  directions 
Je  croyais  rencontrer  des  traces  d'anciennes  habitations  près 
du  cimetière,  mais  il  n'y  en  pas.  La  sous-végétation  de  la  forêt 
n'est  pas  très  épaisse  ici,  et,  si  une  couche  de  débris  avait 
existé,  je  l'aurais  certainement  trouvée,  car  le  sol  est  miné 
par  les  terriers  d'un  tatou,  le  (jualacate  [Dasypiis  setosus, 
Pr.  Wied?) ,  qui  met  toujours  au  jour  quelques  fragments  de 
poterie  lorsqu'il  creuse  ses  terriers  aux  endroits  habités  jadis; 
ce  tatou  nous  a  aidé  à  découvrir  toutes  les  stations  de  la  Vallée 
(le  San  Francisco.  Le  cimetière  d'Arroyo  del  Medio  send)le 
avoir  été  situé  loin  des  habitations  de  ceux  qui  y  ont  enterré 
les  urnes  avec  les  enfants. 

Des  Indiens  Matacos  que  j'ai  rencontrés  dans  ces  parages 
et  auxquels  j'ai  montré  les  urnes  m'ont  raconté  que,  dans  les 
forêts  environnantes,  il  y  avait  en  plusieurs  endroits  «des 
vases  enterrés  de  la  même  sorte  et  avec  la  même  face  sur  le 
goulot  que  ceux  que  j'avais  déterrés».  Entre  autres  endroits, 
ces  Matacos  dirent  avoir  vu  à  Paso  del  Tala,  à  2  5'"°  au  nord 
d'Arroyo  del  Medio,  trois  de  ces  urnes  dont  les  goulots  ap- 
paraissaient à  la  surface"  du  sol,  et  à  Mealla,  à  3o''"'  à  l'est  du 
village  de  Santa  Barbara,  deux  autres  urnes^'l  Cepenrlanl, 
malgré  les  renseignements  des  Matacos,  je  ne  suis  pas  sûr  s'il 
s'agit  de  sépultures  d'enfants  enterrés  dans  des  urnes  anthro- 
pomorphes, ou  si  ce  sont  des  sépultures  d'adultes  dans  des 
urnes  grossières,  analogues  à  celles  de  Providencia  et  d  El 
(larmen  que  j'ai  décrites.  Une  expédition  dans  le  Cliaco  à  lesl 
et  au  nord  de  la  Sierra  Santa  Barbara  donnerait  peut-être  des 

('>  Paso  del  Tala  est  indiqué  sur  la  carte  archéologique ,  mais  Mealla  est  en  dehors  de 
la  limite  de  cette  carte. 


946  ANTIQLITES  DE  LA  KKGIO.N    ANDINE. 

résultaU  iiiatteiidus,  mais  le  succès  dépend  tout  a  fail  du 
hasard,  car  les  ve-»li^es  archéologiques,  s'il  y  en  existe,  soni 
radiés  parla  lorél  iiiijM'iiélrable  et  muelle,  liabiléo  seuleiiMMil 
par  ifs  liidifMis  .sauva;;es.  Du  reste,  ce  voyag«*  est  diflicile  en 
raison  du  niancjuedVau  et  de  fourrage,  fie  la  clialeur  excessive 
et  des  insrrlfs  xfMiinieux,  eidin  ;i  cause  de  la  necessile  d'avoir 
iinr  nond)r('Use  escorte  jM)ur  se  défendre  contre  les  Indiens. 

\l.  NordenskiOld  (262,  p.  i5),  se  basant  sur  l'existence  des 
nienies  ornements  gravés  sur  les  urnes  d'Arrovo  del  Medio  i*t 
sur  des  fragments  de  jx)leries  des  stations  |)réliispaniques  de 
la  Vallée  de  San  Francisco,  considère  ce  cimetière  et  ces  sta- 
tions comme  conlemjMJrains  et  provenant  du  même  j)euple. 
Fin  ellèt,  les  ornements  des  écuelles  avant  servi  de  couvercb's 
aux  urnes  n  '  III  «l  |\  fuj.  207  sont  prescjue  identitjnes  au 
décor  gravé  de  deux  fragments  de  pott'rie  que  rej)rodnil 
M.  Nonlenskiold  ibiA..  pi.  ^,  Fir.  4.  i8),  trouvés  dans  les  stations 
de  |\do  à  Pi(|ue.  \I.iis  il  s'agit  là  d'ornements  géomélri(pies 
ass(>7.  simples,  et,  dantrr  |)art  et  an  contraire,  les  faces  Ini- 
maine>  représentées  sur  les  goulots  des  urnes  d'Vrrovo  del 
Mrdin  sont  fort  stviiséi's  et  ont  un  cachet  tout  à  lait  sjx'cial, 
tandis  (jue  les  ligures  /.noinorplies  modelées  sur  la  j)otrrie 
des  stations  imitent  la  nature  «l'une  façon  assez  réaliste,  bien 
que  gn»ssièrement.  Cependant  ces  faces  stviisées  des  urnes  ré- 
|HMident  prut-étre  à  la  destination  spéciale  de  ces  vases  funé- 
raires, et,  qiioi(pie  la  connexité  ne  soit  pas  j)rouvée  jiiscpi'à 
ré\i<b'iHr,  il  est  |)ossibl(>  (pie  les  stations  et  le  cimetièn»  soient 
dr  la  inémr  proNenanrt»,  vu  les  ressemblances  du  décor  de  la 
|M)teri*'  (|ui  Inniiriit  l'argument  de  M.  Nonlenskiold. 

Ml  Mil  \   s  \N  r\   u\i;i;  \i;  \. 

Celte  sifira  forme  la  partie  noni  d  une  longue  chaîne  de 
montagnes  qui  commencf*  près  de  Metaii,  en  ,Salta.  et  (|ni.  aux 
\vi'  et  xvir  siècles,  |H)rtait  le  nom  de  «Cordillère  d'hlsteco». 
.\ctnelliMnent .  I.i  pnrtir  Mid  de  la  rhnine  se  iionime  Sierra  de 


RÉGION  EXTRA-ANDINE  DE  JUJUY.  847 

San  Antonio,  se  continue  vers  le  Nord  sous  le  nom  de  Sierra 
de  la  Lumbrera  et  se  termine  par  le  pic  de  Cachipunco.  Ici  la 
chaîne  se  ramifie  formant  deux  chaînes  presque  parallèles, 
dont  foccidentale  porte  au  commencement  le  nom  de  Loma 
Pelada  jusqu'au  défdé  de  fAbra  de  los  Morteros,  et,  au  nord 
de  ce  défdé,  celui  de  Sierra  Santa  Barbara.  La  ramification 
orientale  est  la  Sierra  del  Maiz  Gordo.  Entre  cette  dernière  et 
la  Sierra  Santa  Barbara  se  trouve  une  haute  vallée,  montanl 
vers  le  Sud  jusqu'à  environ  i,4oo"'  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer,  au  pied  du  Cachipunco.  Cette  longue  chaîne  de  sierras  est 
isolée  des  montagnes  de  Salta  et  de  Jujuy,  et  forme  dans  cette 
région  le  dernier  contrefort  de  la  Cordillère  des  Andes.  Au 
pied  commence  l'immense  plaine  couverte  de  forêts,  et,  vers 
fEst,  on  ne  rencontre  plus  d'autres  montagnes  jusqu'à  celles 
(lu  Paraguay. 

Dans  mon  voyage  à  travers  la  Sierra  Santa  Barbara,  j'iii 
suivi  depuis  Arroyo  del  Medio  la  haute  valleé  que  je  viens 
de  mentionner.  Avant  d'arriver  près  du  pic  de  Cachipunco, 
je  n'ai  rencontré  en  fait  de  vestiges  d'ancienne  civilisation 
que  des  haches  de  pierre  qui  étaient  si  communes,  ([ue  je  pus 
en  acheter  une  ou  deux  presque  dans  chaque  hutte  de  métis 
située  sur  mon  chemin;  j'en  ai  acquis  à  San  Rafaël,  à  San  Mi- 
guel del  Rastro,  à  Las  Juntas,  à  Santa  Barbara  et  à  Cachipunco. 
D'après  ce  que  me  déclarèrent  les  métis,  ils  trouvaient  souvenl 
de  ces  haches  dans  leurs  champs.  Ces  haches,  petites,  polies, 
en  général  assez  bien  aiguisées,  à  gorge  entourant  complète- 
ment la  hache,  sont  identiques  à  celles  dont  nous  avons  ren- 
contré des  fragments  dans  les  couches  de  débris  de  la  Vallée 
de  San  Francisco.  M.  Nordenskiold  (262,  pi.  5,  fig.  a,  6,  9)  en 
figure  trois.  Comme  nous  favons  indiqué  pages  692  et  887,  les 
haches  de  cette  forme  sont  typiques  pour  la  région  orieiitale 
de  Jujuy,  c'est-à-dire  pour  la  Vallée  de  San  Francisco  d  |)nin 
la  Sierra  Santa  Barbara.  J'en  ai  aussi  nu  des  spécimens  pro- 
venant du  département  d'Anta,  situé  à  fest  de  la  Sierra  (h-  l;i 
Lumbrera. 


M4S  ANTigilTES  DE   LA  REGION    ANDINE. 

A  Saladillo,  au  pied  de  Cachijiunco,  j'ai  evaminé  en  d<ni\ 
(Midroits  des  couches  de  débris  d'anciennes  liahilalions,  d'une 
assez  vaste  étendue  et  contenant  des  os  bris«'*s  et  des  lra<(nients 
de  |M>terie  analoj^ue  à  crlle  de  la  Vallée  de  San  Francisco.  Il  v 
avait  aussi  drs  vestiges  d'ancirns  murs  en  puca.  Dans  un  hlor 
horizontal  étaient  creusées  sc|)l  cupules  d'une  profondeur  de 
o"  1.)  à  o^îo  et  de  inônie  diamètre  à  j>eu  près.  \  Arlwil  Solo, 
a  lo^"  de  Saladillo,  il  v  aurait  aussi  une  couche  de  débris,  des 
/nrcas  et  des  sépultures  mises  au  joui  p.ir  !«'  ravinement  d'un 
ruisseau,  mais  je  n'ai  eu  ces  renseignements  (pi'aprés  mon 
n»lour  à  Santa  Barbara  et  je  n'ai  |)ii  prolonger  mon  séjour, 
Inute  de  fourrage  j)our  mes  bétes. 

I)r  La>  Juiilas,  |  ai  lait  1  ascensimi  dr  la  Sierra  Santa  Bar- 
bara, en  sui\ant  la  petite  cpiebrada  lorniée  par  l'Arrovo  Santa 
Bita,  (lui  descend  de  la  montagne  à  cet  endroit.  Je  suis  redes- 
cendu de  l'autre  côté,  dans  ia  \  alhr  i\v  San  Francisco,  en  lace 
d*  \gua  Blanra.  ("est  la  |)remi<'re  ascension  de  la  Sierra  Sanla 
Barbara  laite  |)ar  un  Blanc.  Excepté  par  ces  deux  chemins,  l'as- 
ciMisiou  est  im|>ossibl(',  car  les  flancs  de  la  montagne  sont  par- 
tout couNt'rls  d'unr  luxuriante  Negétation  tropicale  tellrnirnl 
épaissi*  et  touflue,  (piil  laudrait  «*mplov<»r  pendant  plusieurs 
jours  un  grand  nond)re  d'ouvriers  pour  v  ou\rir  un  .sentier  à 
la  hache,  (ie  (pli  rend  ce  tra\ail  dillicile,  c'est  surtout  la  prt»- 
MMice  d  inie  band)usacée  du  genre  (lliusquca,  rampante  et  avant 
i'a>|M*ct  du  rotang,  tenace  conioie  cette  |)lante.  longue  d'une 
xingtaine  de  mètres  et  même  davantage,  |)res<jue  im|X)ssible  à 
coujM'r  avec  un  couteau  ou  une  bâche,  et  (pii  s'entrecroise 
entre  les  arbres  et  les  arbustes,  les  reliant  et  les  entourant  si 
M)lid(*ment,  que  le  tout  lorme  une  seule  masse  compacte  :  une 
zone  im|KMiétrable  d'envimn  un  kilomètre  de  largeur  autour 
de  toute  la  montagne.  Les  Matacos  eux-mêmes,  |>our  les(|uels 
il  n'y  a  pas  de  lorét  imp'uétrable,  n'v  passent  |>as.  D'ailleurs 
h*s  flancs  de  la  sirrra  .sont  pres(pn»  |)artout  à  |)ic,  et  l'ascension, 
même  sans  celle  barrière  v«'gélale.  ne  serait  pas  facile.  Je  n'avais 
|)as  d'instruments  |K)ur  déterminer  la  hauteur  de  la  chaîne  qui 


RÉGION  EXTRA-ANDI.NE  DE  JUJUY.  849 

est  presque  uniforme;  je  crois  quelle  a  environ  2,000'"  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer.  La  crête  est  presque  au-dessus 
de  la  limite  des  arbres  et  des  arbustes.  Il  n'y  a  qu'une  sorte  de 
(juenoa  [Polylepis),  probablement  la  Polylepis  racemosa,  1i.  P.,  cl 
Valiso  [Alnus  ferriiginea,  Kunth,  var.  Aliso ,  Griseh.);  ces  deux 
arbres  nains  sont  ceux  qui  croissent  à  la  plus  grande  altitude 
des  montagnes  de  ces  régions.  La  crête  de  la  chaîne  est  cou- 
verte de  vastes  prés  de  graminées,  qui  offrent  un  evcellenl 
pâturage  et  un  abri  sûr  aux  timides  tapirs  et  au  bétail  échappé 
aux  éleveurs  de  Jujuy;  ils  vivent  là  et  s'y  reproduisent  en  hberté 
depuis  plusieurs  générations.  Il  y  a  quelques  années,  trois  ou 
quatre  métis  se  sont  établis  dans  ces  prés  où  ils  élèvent  de 
petits  troupeaux  de  moutons. 

Ces  métis,  qui  doivent  connaître  tous  les  recoins  les  plus 
cachés  de  la  crête  de  la  Sierra  Santa  Barbara,  m'ont  dit  n'avoir 
jamais  trouvé  de  vestiges  d'anciens  habitants,  et  j'incline  à 
croire  que  c'est  la  vérité  :  les  Indiens  préhispaniques  n'ont  pas 
pénétré  sur  ces  hauteurs  complètement  isolées  du  reste  (hi 
monde  par  une  barrière  créée  par  la  nature  elle-même. 

Les  vestiges  préhispaniques  de  la  haute  vallée  entre  les 
Sierras  de  Santa  Barbara  et  del  Maiz  Gordo  sont-ils  contemjx)- 
rains  de  ceux  de  la  Vallée  de  San  Francisco  et  proviennent-ils 
du  même  peuple.^  Le  matériel  que  j'y  ai  recueilli  n'est  pas 
assez  important  pour  qu'on  puisse  émettre  une  opitiion  londéc 
à  ce  sujet,  mais  les  haches  en  pierre  du  même  type  caracléris- 
tique,  trouvées  et  dans  la  vallée  et  dans  la  sierra,  constitucnl 
un  indice  que  ces  deux  régions  ont  été  habitées  jadis  par  la 
même  peuplade. 


H&O  ANTIQUITES  DE   l.\   HE(.M>N    ANDINK 

RÉSUMÉ. 

mk.iuthjn^  I'I'.kiii^I'vmoi  ks. 

Nous  .iNoiis  rciicoiitrc,  dnn>  ia  if^ioii  r\tra-aii(liin'  lïv  la 
|)ro\iiu*(>  (\v  JujiiN,  c'est-à-^lire  dans  la  \  allée  de  San  rrancisru 
••I  dans  la  Sierra  Saiila  Barbara,  des  vestiges  |)réliispai)i(|iies 
de  trois  tatéj^ories  : 

I"  Si^pidtures  d'adidttvs  enterrés  dans  des  urnes  j^nissieres,  à 
Providencia,  près  de  San  Pedro,  décrites  page  a.)t); 

•j"  Les  courlu's  de  déhris  des  stations  préinspan  icjues  de 
In  Vallée  de  San  Francisco,  (pii  seiid)lent  pn»N«'inr  du  même 
pruple  (jui  jadis  a  liahite  la  Sierra  Santa  B.irl)ara,  a  en  ju«;er 
d  après  les  ol)S(>rvations  tout  à  lait  rapides  (jue  j'ai  |)u  (aire  dans 
cette  dernière,  au  point  de  \u«'  arcliéolo«(i(pi«»; 

3"  Le  cimetière  (ItMilants  d  \no\o  dri  Nîedio.  provenant 
peut-être  du  iiiéine  peuple  (pii  liahilait  les  anci(>ns  villages  de 
la  Vall«'e  (!•'  >>.m  I' rancisco. 

1  ou^  ces  \esli«;es  ii  nul  .iucuih'  aiialo«^ie  a\ec  ceux  des  an- 
ciens liahit.ints  des  moiil;i«^r|,,.s  à  l'ouest  de  la  vallée,  les  Omagua- 
ra».  Il  tant  donc  écart«'r  l'IiNpollièse  (pie  les  vestiges  préliis|)i«- 
iii(pn's  prérédiMiiment  décriK  de  l.i  N.ilJee  d»*  San  Francisco 
et  de  la  Sierra  Santa  Barbai. i  proviennent  de  ces  derniers. 

Ces  vestiges  ne  peuvent  non  plus  provenir  des  Tohas  qui, 
à  l'éjxMpie  de  la  concpiète,  lial)itai(>nt  cette  Nallée,  comme  nous 
la>t)iis  démontré,  |)ages  77-7().  à  laide  des  renseignements 
liistorKpM's  cpie  nous  iM>ssé(lons  à  ce  sujet.  Les  l'ohas  étaient, 
comme  ils  le  sont  encore  aujourd'hui,  d«'s  (iuaNcuri'is  nomades 
compleleineiit  sauvages  et  |)riinitirs.  (jui  ne  peu\enl  être  les 
auteurs  des  rruvres  de  céramicpie  trouvées  dans  les  stations  de 
la  Nallée  de  San  Francisco,  et  rpii  étaient  également  incajiahles 
de  ial)ri(pier  d<'s  haches  en  pierre  |>olie;  du  moins,  ils  ne  le 
lotit  pas  de  nos  jours,  et  il  n'\  a  aucune  raison  de  supix»ser 
(pi  ik  s.iv  iiiiii  Ir  taire  jadis. 


REGION  EXTRA-ANDINE  DE  JUJUY.  HDl 

Il  faut  donc  chercher  une  autre  origine  j^our  ces  débris. 

Quant  à  la  première  catégorie,  les  cimetières  où  tous  les 
cadavres,  d'adultes  ou  non,  sont  enterrés  dans  des  urnes  gros- 
sières, sans  décor,  et  que  j'ai  examinés  à  Providencia,  je  suis 
convaincu  que  ces  sépultures  proviennent  d'un  peuple  tu])i- 
guarani,  comme  je  me  suis  efforcé  de  le  démontrer,  ])agesi62- 
276,  à  propos  du  cimetière  d'El  Carmen,  dans  la  Vallée  de 
Lerma,  dont  les  sépultures  sont  similaires  à  celles  de  Provi- 
dencia. Mais  ces  sépultures  n'ont  aucun  point  de  contact  avec 
les  stations  de  la  Vallée  de  San  Francisco,  ni  avec  le  cimetière 
d'enfants  d'Arroyo  del  Medio,  car  les  sépultures  d'El  Carmen 
et  de  Providencia  n'ont  donné  aucune  pièce  de  céramique 
décorée,  mais  seulement  de  la  poterie  tout  à  fait  grossière  el 
])rimitive.  Ces  sépultures  ne  peuvent  donc  provenir  du  même 
peuple  qui  a  fourni  la  céramique  relativement  artistique  des 
stations. 

En  ce  qui  concerne  le  cimetière  d'Arroyo  del  Medio,  nous 
(levons  chercher  des  analogies  ailleurs.  Dans  notre  aperçu  sur 
les  antiquités  de  la  région  diaguite,  nous  avons  consacré  ini 
chapitre  (pages  i/i8  et  suiv.)  à  la  description  des  cimetières  spé- 
ciaux d'enfants  en  bas  âge,  ensevelis  dans  des  urnes  de  formes 
particulières  et  pourvues,  presque  sans  exception,  d'une  gro- 
tesque face  humaine  fortement  stylisée  et  surmontée  de  grands 
sourcils  arqués,  esquissée  en  relief  ou  en  peinture  sur  le  goidol. 
Nous  avons  démontré  que  ces  cimetières,  où  il  n'y  a  ])as  de 
sépultures  d'adultes,  existent  exclusivement  dans  la  région  dia- 
guite et  qu'ils  doivent  être  considérés  comme  caractérisli(|ues 
de  cette  région.  Arroyo  del  Medio  présente  tous  les  caractères 
d'un  cimetière  de  cette  catégorie.  1^'adulte  qui  y  a  été  Irouvé 
au-dessous  des  urnes  n'ôte  pas  à  ce  cimetière  son  caractère  de 
cimetière  spécial  d'enfants,  car  cet  adulte  unicpie  y  a  sans  doute 
été  enterré  pour  une  raison  particulière  que  nous  ne  ])ouNons 
nous  expliquer  à  présent,  mais  qui  existe,  car  on  ne  peut  pas 
s'imaginer  un  cimetière  ordinaire  où  il  v  aurait  seulement  un 
cadavre  d'adulte  sur  vingt  sépultures  d'enfants  en  bas  âge  et  de 


8:,2  \NTIQIITKS   l)K   I. A   UK(.lC)N    ANDINh 

fcrlus,  OU  ppuMtre  beauwuip  |)lu>.  IVulH'tre  cet  homme  a-t-il 
été  inhumé  dans  re  lieu  sacré  |>our  hii  rendre  un  honneur,  ou 
iMMil-étre  M's  fonctions  ou  sa  jMisilion  dans  la  Nie  sr  trouvaient- 
rllfs  iMi  rapport  iwvc  h*  cidti*  ou  le  F'ilr  (|ui  ont  drlnniiin'  ce> 
mtern-nuMil-s  5*1»  ijeneris  de  petits  enliiriK.  Ouoi  (ju'il  en  soit, 
les  seules  dillérences  entre  le  cimetièn*  d  \ii(>\<>  d»  1  \Irdio  «'1 
ceux  déniants  d»'  l.i  iM'^lmi  dia«;Mite  consistent  dans  la  fornir 
des  urnes  ri  dans  l'absence  de  peintures  polychromes  sur 
«rllrs  d'NrroNo  dri  Mrdio.  Or,  comme  nous  Tavons  dit,  l.i 
coutume  d'rnterri'r  des  |)elits  enfants  dans  des  urnes  réunies 
dans  des  cimetières  ml  hoc  est  tout  à  lait  di.i«;uite,  et  cette  cou- 
hiMie  ««si  trop  particulière  |)our  ne  pas  \nir  dans  le  cimetièn* 
d'\rroNo  del  Medio  un  indice  ou  pres(jue  une  preuve  (|ue  la 
rej^ion  de  la  Sierra  Santa  Barbara  a  été  habit«'e  a  une  certaine 
épo<pie  par  une  j)eiipla(l»'  (!••  I.i  iihimc  race  à  hupudle  ap|)ar- 
tenaient  les  cimetières  d'enfants  des  vallées  diaj;uites.  i^es  dil- 
lérences de  la  forme  el  du  décor  des  urnes  ne  constituenl 
pas  un  ar«;ument  suHlsant  contre  celle  li\potbèse,  cardes  par- 
ticularités de  stsle  el  d'exécution  dans  la  ceramitpie  peuvent 
bien  exister  chez  les  diverses  pi'uplades  a|)j)arlenanl  au  même 
|MMiple,  mais  habitant  des  réj^ions  éloij^nées  l'une  (h*  l'autre, 
et  axant  vé(  u  peut-être  à  des  é|)oques  dilférentes. 

Kn  étudiant  les  objets  pro\t nanl  drs  stations,  l'on  découvre 
aussi  certaines  analof^ies,  certaines  ress4Mid)lanc«'s  avec  larl  de 
la  région  dia^niile,  bien  (pie  le  matériel  de  la  \allée  de  San 
Francisco  démontre  nn  de<;n'  intérieur  de  deNelop|)einent,  ce 
(pii  pourrait  s'explicpier  par  des  influences  «'traiif^i'n's  ou  en 
admettant  (pie  ce  dernier  matériel  est  d'une  éjMKpie  plus 
reculée. 

Kn  acceptant  l'IiNpothese  d'unr  occupation  teiii|H)raire  de  la 
région  de  Santa  Barbara  par  une  peuplade  dia^uite,  on  vou- 
drait y  voir  |>eut-élre  les  •  (ialcha(|uis  »  de  la\alleede  Cala- 
marca,  (pii.  selon  les  IM*.  Lozano  220.  i  n.  p  171  et  Ciuevara 
/IS4;  I  ii.r.\:  p  9«;,  émigrèrent  en  masse  aux  premiers  temps  de 
la  cnncpiéte  vers  l'intérieur  du  (ihaco,  |)our  ne  |)as  se  soumettre 


REGION  EXÏKA-ANDINE  DE  JUJUY.  853 

aux  Espagnols.  Mais  cette  émigration  est  trop  moderne  pour 
s'appliquer  aux  Diaguites  supposés  de  Santa  Barbara.  Ces  Cal- 
chaquis  émigrés  sont  peut-être  plutôt  ceux  qui  ont  habité  nne 
partie  tout  à  fait  différente  du  Grand  Cliaco  :  dans  l'extrême  nord 
de  la  province  de  Santa  Fé,  où  ils  ont  laissé  leur  nom  à  l'Arroyo 
Calchaqai,  allluent  du  Rio  Salado.  Pendant  le  xvii''  siècle  et  au 
commencement  du  xviii%  ces  Calchaquis  ont  constitué  un 
danger  permanent  pour  la  ville  de  Santa  Fé.  En  i64o,  d'après 
Techo  (341;  1.  xn,  c  xxxix;  p.  343),  ils  brûlaient  les  fermes  des  envi- 
rons de  cette  ville  et  tuaient  leurs  habitants.  Quoi  qu'il  en  soit, 
la  Vallée  de  San  Francisco,  comme  nous  l'avons  dit,  était,  à 
l'époque  de  la  conquête  espagnole,  habitée  par  des  Tol)as,  et 
les  conquérants  ne  trouvèrent  des  Diaguites  qu'au  sud  de  la 
Vallée  de  Lerma.  D'ailleurs,  le  développement  indnstriel  cl  ar- 
tistique plus  primitif  de  la  peuplade  de  la  Vallée  de  San  Fran- 
cisco indique  une  plus  haute  antiquité  que  celui  de  la  plupart 
des  vestiges  de  la  région  diaguite.  C'est  donc  à  une  époque 
beaucoup  plus  reculée  qu'il  faut  placer  le  peuple  préhistorique 
qui  nous  occupe. 

En  somme,  les  cimetières  de  Providencia  et  d'El  (iarmen, 
auxquels  il  faut  ajouter  peut-être  les  sépultures  d'aduUes  en- 
terrés dans  des  urnes  grossières,  découvertes  récemment  par 
M.  Ambrosetti  à  Pampa  Grande  ^'\  indiquent  l'c'xpansion 
jusque  dans  la  province  (\v  Salla,  ou  ])eut-(Mre  encore  ])his 
au  Sud,  à  une  certaine  époque,  de  la  race  tupie-guaranie,  dont 
les  représentants  les  plus  proches  sont,  acluellemenl  comme 
à  l'époque  de  la  conquête,  les  Chiriguanos  du  Pilcomayo. 
D'autres  faits  servent  d'appui  à  la  théorie  d'une  expansion  tem- 
poraire tupie-guaranie  à  travers  le  Chaco  jusque  dans  la  région 
diaguite  :  ainsi  les  pipes  préhispaniques,  la  coutume  de  hiiiiei- 
la  pipe  ayant  du  être  introduite  au  Brésil,  comme  nous  favons 
remarqué  page  123.  D'autre  part,  les  vestiges  de  ranneime 

'"'   Voir  p;t<,M'   i'|(),  V  raU-f^oric. 

Il  ."iô 


gS-fc  ANTIQl'ITKS  l)K  LA   UECION    VNDI.NE. 

civilisation  que  nous  trouvons  autour  rie  la  Sierra  Santa  Bar- 
bara, surtout  notre  cimetière  d'enfants  d'Arroyo  drl  Mrdio, 
Mint  une  indication  que  les  Guaranis  eux-mêmes  auraient  été 
i)récè<iès,àune«'|)oquerecul«'*e,  |)ardes  tribus  andines  connexes 
;iii\  l)ia«,'uites,  lescnnds  se  répandaient  alors  JMs({n'au\  limites 
du  ( ihaco,  an  n«»rd  de  la  Sierra  Santa  Barbara.  Ces  tribus  aii- 
«lines  ont  «'té  reloulées  plus  tard  par  les  (luaycurûs  (jui  à 
IVMMKiue  de  la  conqu«*'te  babitaiml  Ir  (iliaco  et  dont  faisaient 
partie  lesTobas  de  la  Vallée  d«   S;ni  Francisco. 

\  mniii^  (pir  dr  nouvelles  découvertes  ne  viennent  modifier 
ce»  conclusions,  nous  n(ms  trouvons  par  const»quent  en  pré- 
sence de  trois  minorations  di^tin^tes  et  successives.  Un  j)remier 
ci.urant  tnpi-«;narani  vi'ini  du  centie  dr  rVmrricjne  du  Sud 
se  .serait  diri«(e  vers  les  vallées  du  territoin'  argentin  actuel. 
Une  expansion  postérieure  des  tribus  andines  se  serait  jinn 
dniti'dansla  direction  (oiifraire.  Midln  les  (iuavcurùs,  venus 
»!••  I  l>l ,  aurairnl  oblij^é  les  Iribus  andiiu*s  à  rétro^^rader  vers 
leurs  inonta«;nes  et  les  (iuaranis  i  ><•  retirer  vers  le  Nord  ou  Ir 
Nord  \M. 


ANALYSE  CHIMIQUE 
D'OBJETS  PRÉHISPANIOUES  EN  MÉTAL 


bb. 


ANALYSE  CHIMIQUE 
D  OBJETS  PRÉHISPANIQUES  EN  MÉTAL. 


CUIVRE   ET   SES   ALLIAGES. 

Parmi  les  objets  en  cuivre  rapportés  par  la  Mission  Fran- 
çaise, j'ai  choisi  vingt-six  spécimens  qui  ont  été  analysés  par 
MM.  Morin  frères,  essayeurs  de  la  Banque  de  France.  De  ces 
objets,  quatorze  proviennent  des  collections  que  j'ai  rapportées 
de  la  République  Argentine  (vallées  de  la  province  do  Salta 
et  Puna  de  Jujuy);  quatre  proviennent  des  fouilles  de  M.  de 
Gréqui  Montfort  dans  la  province  de  Porco,  en  Bolivie;  sept, 

1 


Fii 


Hache  en  cuivre  de  la  Répuhliqiic  de  l'Kqiialeiir.    .\nal\se  n"  (ti.] 
i//j  gr.  nal. 


de  la  collection  faite  par  M.  Gourty  à  Tiahuanaco;  enfin  une 
hache  de  cuivre,  dont  les  contours  sont  reproduits  /t^.  20S , 
provient  de  la  République  de  TÉquateur  et  a  été  acquise  par 
la  Mission,  à  Antofagasta,  d'une  personne  venant  de  ce  dernier 
pays.  Les  lourdes  haches  de  cette  forme  sont  très  communes 
dans  rÉquateur,  voire  même  caractéristiques  de  ce  pa\s.  Un 
morceau  de  culot  de  cuivre,  recueiMi  par  moi  à  Col)res  (Puiia 
de  Jujuy)  parmi  les  débris  d'une  liuaira,  selon  toute  proh;»!)!- 
lité  d'origine  préhispauique,  a  également  été  analysé. 

Ces  analyses  sont  disposées,  par  ordre  géograplncpic  (bi 
Sud  au  Nord,  sur  le  tableau  inséré  a])iès  la  ])age  K(i8,  où  j'ai 


S5A  ANTIQL'ITF'S  DF  I. A   HKCJION    NNDINE. 

ajoiilf*  toutes  les  analyses  crobjels  anciens  en  cuivre  et  en 
■  hronze  •  (le  rAniéri(|iie  du  Sud  |)ul)li(^es  ant«*rieunM«enl  par 
divers  auteurs. 

Parmi  les  métaux  alliés  au  cuivn'  dans  ces  objets,  il  ii  \  a 
que  l'étain  et,  dans  certains  cas.  If  zinc,  l'or  et  l'ar^'enl.  jui 
|)eu\ent  avoir  été  ajoutés  inlenlionnellrnient  en  tondant  le  in«'- 
tal.  Tontes  les  autres  matières  :  le  jilcnnl),  Ir  1er,  l'antimoine, 
l'arsenic  ,  If  nie  k»l,  Ir  cohall.  Ir  bismulli,  la  siln  «•  ri  !«•  soufre 
proNienntMit  sans  aucun  doiitr  drs  ndnerais  d'où  Ion  a  extrait 
il'  rni\r«'  un  l'élain.  (l'est  certainement  aussi  le  cas  des  j>etites 
(juantites  de  zinc  des  analyses  n**  3,  5,  9,  12,  i4  (0.81  à  i.6r> 
n.  100^  de  la  ré<;ion  diai^niitc  et  n°  (^C^  ''1.60  p.  100^  de  la 
llépnl)li(pn>  de  l'iùiualenr.  Parnii  les  impuretés  contenues  dans 
les  minerais  de  cuivre,  il  s  a  souvent  de  prtit«*s  cpiantités  d«» 
zinc  ;  d  auln's  fois,  des  minerais  de  zinc,  «-ninnie  la  hiende  (pii 
est  très  coninnnu',  sr  Iioum'iiI  à  proximité  des  minerais  de 
•  iMMc,  cl  (\r>  parcelles  des  pn'uiiers  peuvent  |)arfois  adhérer 
aux  minerais  de  cuivre  cpn'  l'on  extrait  de  la  mine.  Les  jx»lites 
quantités  d'arj^ent  des  analxsrs  n"  i  .^)  (o.'i»  p.  100'  et  n"  .^8 
(0.17  p.  100),  ainsi  (pu*  li's  traces  d(»  ce  nn-tal  (pu*  pn'sentent 
plusieurs  autres  j)ie(«'s,  sont  é«;alenient  des  impnretc's  (pii  -exis- 
taient dans  l<>s  minerais  de  cuivre. 

Tn)is  pièces  senlinnrit  (  (mliriinciil  du  soufre,  un  lra«;nn*nl 
de  pla(pH>  de  Lapava  (\  allée  (!alclia(piit>],  n**î7,  et  deux  cram- 
|KMis  des  ruines  de  Tialnianaco,  n"*  4''>  ''t  4^»  1-'*  fraj^menl  de 
f.ap.iNa  apj)arle!)ail  à  la  collection  de  cette  localité,  (pu»  j*ai 
acquise  de  \l.  Manni'l  I )el«^'ado,  et  me  fut  présenté  par  celui-ci 
connue  a>ant  été  exlnnné  dans  la  menu»  ionille  où  il  aNait  dè- 
liTfè  tous  les  objets  de  cette  collection,  (le  fra^nuMit  démontrait 
bien  (piil  avait  lait  j)artie  d'une  placpn*  rectanj;ulaire;  du  reste, 
il  était  fort  oxydé  et  présentait  nn  aspect  fort  ancien.  ()e|)en- 
dant  l'analyse  est  bien  flilléreutt'  de  c«'llc  de  toutes  les  autn»s 
pières;  |»»  fragment  en  (piestion  ne  contient  |)as  d'étain,  comme 
la  plupart  de  celles-ci,  mais,  |>ar  contre,  deux  matières  dont  il 
n  existe  cpir  des  Iraccs  dans  les  antres  c»bjels  de  la  Hépnblicpn- 


ANALYSE  CHIMIQUE  DE  METAUX.  859 

Argentine,  Tarsenic  (5. 20  p.  100)  et  le  soufre  (i.46p.  100).  Le 
métal  de  cette  pièce  provient  donc  d'un  minerai  différent  de 
ceux  qui  ont  fourni  le  métal  pour  les  autres  objets^^^  Comme 
je  n'ai  pas  exhumé  ce  fragment  moi-même,  je  ne  veux  pas, 
malgré  ma  confiance  dans  la  véracité  de  M.  Delgado,  écarter 
la  possibilité  que  la  pièce  ait  été  incluse  dans  la  collection  par 
un  hasard  quelconque  et  qu  elle  soit  alors  d'une  autre  prove- 
nance. 

Beaucoup  plus  intéressantes  sont  les  deux  pièces  qui  portent 
sur  le  tableau  les  n'''  45  et  46,  dépourvues  d'étain  mais  conte- 
nant respectivement  2.55  et  0.87  p.  100  de  soufre.  Ce  sont  des 
crampons  en  forme  de  I^h^H  et  qui  se  trouvaient  emboîtés 
dans  les  murs  des  ruines  de  Tiahuanaco,  servant  à  maintenir 
ensemble  les  grands  blocs  taillés  qui  composent  ces  murs. 

La  présence  du  soufre  dans  ces  pièces  indique  qu  elles  pro- 
viennent d'un  sulfure  de  cuivre,  tandis  que  l'absence  de  cette 
matière  dans  tous  les  autres  objets  énumérés  sur  le  tableau,  — 
excepté  toutefois  le  fragment  n°  27  dont,  comme  nous  favons 
dit ,  l'authenticité  n'est  pas  parfaitement  certaine,  —  prouve  que 
les  Indiens  préhispaniques  depuis  la  République  de  rÉqualeur 
jusqu'à  la  République  Argentine  ne  faisaient  pas  usage  des  sul- 
fures, qui  sont  communs  dans  les  différentes  parties  de  la  Cor- 
dillère, notamment  les  cuivres  gris,  la  chalcosine,  la  chalcopy- 
rite,  etc.  La  raison  de  ce  fait  est  probablement  que  les  Indiens, 
avec  leurs  méthodes  primitives ,  ne  pouvaient  pas  isoler  du  métal 
le  soufre  qui  le  rend  fragile  et  friable.  D'autre  part,  ces  minerais 
sont  pour  la  plupart  assez  difficilement  fusibles.  Les  Indiens  se 
sont  bornés  à  exploiter  le  cuivre  natif,  les  sihcates  (chrysocolle  ) , 
et  probablement  les  carbonates  (malachite,  azurite)  etfoxydilo- 

'■'  Suivant   M.    Lacroix,   le    cuivre   ilc  (juc  conticnl  la  pifco  pouirail  aussi  pro- 

cette  pièce  provient  probablement  de  i'é-  venir  de   fragments  de   inispl(  k<l    sullo- 

nargite  (sulfoarséniure  de  cuivre),  mine-  arséniure  de  fer)  qui  adhéraient  au  nune- 

ral  qui  est  connu  de  beaucoup  de  fdons  de  rai  dont  on  a  extrait  le  cuivre.  l>c  rapport 

la    République    Argentine,    specialeineni  de  fer  et  d'arsenic  est  dilT.T.'nl  a  (■.•lui  <ln 

de  Famatina  (La  Rioja)  et  de  Las  Capil-  niispickei.mais  une  partie  du  fer  p..unail 

litas    (Catamarca).    Cependant,    l'arsenic  «"-tre  passée  dans  les  scories. 


8f,0  ANTIQUTKS  I)K  I. A   RKrilON    ANDINE. 

rure  (atacaiiiit<>y  df*  cuivre.  Ces  iiiiiK'rais  sont  plus  faciles  à  ioiidre 
el  iTout  paslinconvéuientclu  soufre.  En  liolivie,  on  semble  a\(>ir 
r\j)l«)il^  un  MiiniM'ai  rlinV-rent  de  ceux  dont  on  s'est  ser\i  dans  les 
;mln's  pavs,  car  la  plupart  des  objets  en  provenant  coiilienuriit 
dr  lantiuioine,  —  de  o.nfi  à  o.  i  7  p.  i  00;  il  v  a  même  uih-  j)i«'re 
avec  3..')'!  p.  100,  —  nn'tal  (pii  n'existe  pas  dans  l«'s  ol)jel>  des 
autres  réj(ions,  mais  riont  la  présence  s'explicpie  j)ar  le  lait  (lue 
des  niin(^raux  anlimonifères  sr  tioiiMnl  hvs  souvent,  dans  c<* 
pays,  dans  les  gisements  de  cassitérite  d'où  provient  lélain 
contenu  dans  ces  pièces.  De  nièiiir.  le  ploinh  fait  déiaut  dans 
les  pii'ces  p<^ruviennes,  mais  existe  dans  la  plupart  des  objets 
de»  autres  pavs,  et,  d'aulrr  part,  trois  pirces  de  la  côte  du 
Pérou  (n"'  r).K  .)8  et  60)  contiemunl  d»-  Inrlis  cpiantités  fl'ar- 
senic  :  d»*  ^.\^  h  i..^.^  p.  100. 

Seuls  mit  lirr  l«'wr  <iii\ii'  di'  sulfures  les  construcleurs  des 
monuments  cvclojM'ens  de  riabuanaco.  (pii.  suiNant  lou>  b's 
bistorio;;rapbes  el  d'.ijurs  1rs  traditions  répandues  parmi  les  In- 
diens de  ré|M>(pu>  de  la  concpiéte,  sont  fl'un  à^e  très  reculé  et 
certainement  antéri«Mirs  à  la  dvnasti»»  des  Incas.  Mais  tous  les 
outils  et  objets  d  art  en  cuivre  trouvés  à  Tiabuanaco  sont  laits 
de  minerais  ne  conttMiant  pas  de  soufre,  et  \r  cuivre  y  est  allie 
avec  de  lélain,  ce  cpii  n'est  pas  le  cas  des  crampuis  mention- 
nés. On  |)ourrait  facilement  en  coiicbit»  (|iif  l«'s  objets  ne 
proviennent  pas  du  |)euple  nui  a  construit  les  édifices  aujour- 
d  Imi  en  ruine,  mais  d'un  nutre  iieupbMpii  a  babité  Tiabuanaco 
.1  nnr  éjMMpi»'  |)ostérieure.  Je  ne  désire  c(M)endant  |>as  formuler 
une  tiM'on»'  dansce  sens,  car  il  v  a  beaucou|>d  autres  ar^niments 
(pli  font  sup|)oser  (pi'une  j;rande  partir  des  objets  exbumes  du 
sol  de  Tiabuanaco  proviennent  en  réalit»-  du  peu|)l<*  cpii  a  con- 
struit les  moiniments  mé^alitbi(pirs.  le  nie  borne  à  constater 
les  faits. 

fous  les  objets  i\r  \,\  Hépubli(jue  Ar^MMitine,  excepté  le  frag- 
ment n"  Q7  déjA  mentionné,  une  lourde  bâche  h  oreilles 
(n"  i.'i)  de  l.apaya,  et  un  petit  ciseau  [n"  .'^q^  de  Tastil  (Oue- 
brada  del   l'oni   .  rontimiirnt  dr  rét.iin ,  de  même  (pie  tous  les 


ANALYSE  CHIMIQUE  DE  MÉTAUX.  8()1 

objets  de  la  Bolivie,  sauf  les  crampons  de  Tiahuanaco.  Quant 
aux  objets  péruviens,  il  y  en  a  d'un  alliage  de  cuivre  et  d'étain, 
mais  d'autres  pièces  ne  contiennent  pas  d'étain.  Ces  dernières 
sont  toutes  de  la  côte,  de  l'ancienne  région  de  Yuncas;  des 
pièces  contenant  de  l'étain,  deux  (n"*  5o,  5i)  sont  du  haut 
plateau,  de  Cuzco;  les  deux  autres  (n"*  62  ,  ôgj ,  de  la  côte,  la 
première  de  Pachacamac,  la  seconde  de  Trujillo.  Des  pièces 
équatoriennes,  une  seule,  le  n**  65,  de  Quito,  contient  de 
l'étain.  On  voit  donc  que  les  objets  du  haut  plateau  du  Pérou 
et  de  la  Bolivie  ainsi  que  ceux  des  vallées  interandines  de  l'Ar- 
gentine, presque  sans  exception,  contiennent  de  l'étain,  tandis 
que  celles  de  la  côte  du  Pérou  et  de  la  Répubhque  de  l'Equa- 
teur n'en  contiennent  pas,  excepté  trois  objets  provenant  de 
Pachacamac,  de  Trujillo  et  de  Quito,  localités  occupées  pen- 
dant longtemps  par  les  Incas,  formant  des  centres  de  leur 
gouvernement  et  de  leur  culte.  Ajoutons  que  le  ciseau  de 
Quito,  dont  l'analyse  a  été  publiée  par  Boussingault  (73),  avait 
été  trouvé  dans  une  ancienne  carrière  d'où  l'on  avait  jadis 
extrait  de  la  pierre  pour  paver  le  chemin  incasique  de  Cuzco  à 
Quito.  Malheureusement  on  n'a  pas  publié  d'analyses  d'()l)jets 
préhispaniques  en  cuivre  provenant  de  la  Colond)ie,  mais  le 
D'  Uhle  (340,  I,  p.  6q)  rapporte  qu'un  certain  nondjre  d'objets 
de  ce  pays,  conservés  au  Musée  d'ethnographie  de  Berlin,  ont 
été  analysés  par  M.  Weeren,  et  qu'aucune  de  ces  pièces  ne  con- 
tenait de  l'étain,  bien  que  M.  Richard  Andrée  (34,  p.  i53)  dise, 
sans  cependant  en  donner  de  preuves,  que  lesCliibchas  alliaient 
le  cuivre  avec  l'étain. 

Comme  conclusion  de  cet  examen  de  la  métallurgie  préliispa- 
nique  du  cuivre  chez  les  dilïerents  peuples  de  la  région  andinc 
de  l'Amérique  méridionale,  nous  pouvons  établir,  sous  ce  rap- 
port, deux  régions  bien  dilï'érentes.  La  première,  d'où  Ton  ne 
connaît  pas  l'alliage  avec  l'étain,  se  compose  de  la  Colond^ie, 
de  l'Equateur  et  de  la  côte  péruvienne.  La  deuxième  région, 
où  l'on  trouve  presque  constamment  l'alliag*'.  du  cuivre  avec 
l'étain,  comprend  le  haut  plateau  du  Pérou,  dr  la  holi\i<'«'t  dr 


Wiî  ANTIQIITKS  DE  LA   REGION   ANDINE. 

la  rK|)iil)ii({(i«>  Argentine,  ainsi  (|ue  les  vallées  interandines 
(le  ce  dernier  j)ays,  c'est-à-dire  la  réf^ion  (lia<(nit('.  La  ré«(i<»n 
des  Vuncas  semble  donc  avoir  »'u,  avant  l'in\asion  des  Incas, 
une  inétallnrj^ie  ind('|)(Midant(>  de  celle  du  IV'rou,  mais  ana- 
loj^n»'  a  la  nn'tallnr*,ne  autochtone  de  la  (iolond)i(>  rt  de  1  Kriua- 
ti'ur  préincasique,  les  pièces  contenant  de  l'etain  (ju'on  trou\e 
dans  ces  pays,  ou  du  moins  l'art  de  produin'  cet  alliage,  v 
ayant  |)rol)al)l«'ment  cte  importf^s  pendant  la  domination  inca- 
sicpie.  Au  contraire,  l'ancienne  métallurgie  de  la  région  dia- 
gnitr  apj)artirnl  à  la  nn-lallurgie  péruvienne,  cetpii  noiisfournil 
un»*  preuve  de  l'origine  ando-péruvienne  de  la  cullure  diaguite, 
comme  nous  l'avons  déjà  rcmanjué  page  i  ()o. 

Nos  deux  H'gions  UM'Ialliirgicpirs  de  l'AuM'Hcnir  du  Sud  sonl 
l)ien  dillérentes  de  ccllrs  de  l'Aniéricjue  septentrionale.  Dan^ 
crlli»  dernière  partir  du  continent,  nous  distinguons  aussi 
diii\  H'gions  métallurgi(pu>s  (jur  dtM  til  tii  drl.iil  M.  Viidréc 
(34,  |>.  i43i5i.  157),  dans  son  érudit  travail  dcjà  cite.  La  pre- 
mière, où  l'on  prati(piait  l'alliage  de  cuivn»  cl  dCtain,  est 
cniujKiMM"  du  Me\i(jm'  et,  parait-iL  de  1' Vméri(pn*  centrale  un, 
du  in«)ins,  dr  (crtaines  parties  d«'  cette  dernicre.  Ainsi,  tout 
a  fait  au  sud  de  rAméricjue  centrale,  dans  la  |)ro>ince  de 
(iliiricpn.  située  dans  l'isthme  de  Darien,  sur  la  Iroutien*  de 
la  Ué|)id)li(|ur  d»'  (iosta  lUca,  les  anciens  habitants  alliaient 
aussi  le  cuivre  et  l'élain,  sui\aiil  M  Holmes  jl68,  p.  ab).  Cet  art 
doit  avoir  été  introduit  eu  (!hiri(pii  du  Mexicjue,  car  les  voi- 
sins du  Sud,  les  ludieus  de  la  C(dond)ie,  n'employaient  pas  cet 
alliage.  Suivant  M.  \ndree,  «les  hrou/.i's  mexicains  pn>sentenl 
une  autre  com|)osilioii  <pie  c<mix  du  Pérou,  ce  (jui  coidirnie 
I  iude|MMidance  de  lune  et  de  l'autre  de  ces  régions  nielallur- 
girpu's».  Les  alliages  mexicains  sont  de  véritables  bnmz.es, 
contenant  presque  toujours  en  moyenne  9  à  10  p.  luud'étain. 
tandis  (|ih'  la  quantité  dv  ce  métal  contenue  dans  les  objets 
sucl-ami'ricains  est,  comme  nous  le  verrons,  tout  à  fait  arbi- 
traire, n'exréflant  généralement  j)as  1  à  \  p.  100.  Les  anciens 
Mexicains  sa\ aïeul  fondre  le  <  ul\re  e|  lallier  avec  l'élain.  mais. 


ANALYSE  CHIMIQUE  DE  METAUX.  8r)3 

dans  la  deuxième  région  métallurgique  de  l'Amérique  du  Nord , 
comprenant  les  Etats-Unis,  le  Canada,  etc.,  les  Indiens  pré- 
colombiens ne  fondaient  pas  de  minerais  de  cuivre;  ils  ne 
faisaient  que  travailler  le  cuivre  natif,  en  le  martelant  à  froid. 
La  plupart  de  ce  cuivre  natif  provient  des  environs  du  Lac- 
Supérieur,  d'où  le  métal,  très  facile  à  reconnaître  par  les  grains 
d'argent  pur  qu'il  contient,  était  emporté  vers  des  régions  très 
éloignées  des  gisements.  H  y  a  quelques  exceptions  à  cette 
règle,  notamment  de  petits  disques  fondus,  sorte  de  monnaies 
de  o"o3  à  o'°o5  de  diamètre,  trouvés  dans  des  mounds,  selon 
MM.  Squier  et  Davis  (334,  p.  196-207),  mais  il  n'est  pas  prouvé 
que  ces  objets  soient  précolombiens. 

La  quantité  d'étain  contenue  dans  les  objets  de  l'Amérique 
du  Sud  est  très  variable.  Des  49  pièces  contenant  ce  métal, 
les  analyses  en  ont  donné  de  1.67  à  3  p.  100  en  i3  pièces,  de 
3  à  4  p-  1 00  en  1 G  pièces,  de  4  à  7  p.  1 00  en  12  pièces,  de  7  à 
10  p.  100  en  8  pièces.  Dans  6  pièces  seulement  la  quantité 
d'étain  excède  le  10  p.  100;  ce  sont  un  topo  (épingle)  de  la  l^o- 
livie  (10.2  1  p.  100),  une  ])laque  de  la  Bolivie  (io.3i  p.  100), 
une  hache  du  nord  de  la  Bolivie  (1 1.42  p.  100),  un  ciseau  de 
la  Vallée  Galchaquie  (i3.52  p.  100),  un  bracelet  de  la  Qnc- 
brada  del  Toro  (i4.i3  p.  100),  un  disque  de  La  Rioja,  dans 
la  République  Argentine  (16.62  p.  100).  Presque  la  moitié  des 
objets  contiennent  donc  moins  de  4  p.  100  d'étain,  et,  pour  cv 
motif,  je  me  suis  abstenu  de  dénommer  «  bronze  »  cet  alliage  dv 
cuivre  et  d'étain,  car  sous  ce  nom  on  comprend  généralement 
dans  la  métallurgie  moderne  l'alliage  de  90  ]).  100  de  cuivre 
avec  10  p.  100  d'étain;  d'ailleurs,  la  quantité  d'étain  des  bronzes 
préhistoriques  européens  est  beaucoup  plus  élevée  et  plus  con- 
stante que  celle  de  falliage  que  nous  trouvons  dans  la  région 
ando-péruvienne.  Il  me  semble  qu'on  ne  peut  guère  dénommer 
«bronze»  des  alliages  qui  ne  contiennent  que  2  ou  3  p.  ion 
d'étain,  et,  si  nous  apphquions  ce  nom  seulement  aux  alliages 
contenant  au-dessus  de  6  ou  de  10  p.  100  d'étain,  nous  aurions 
deux  métaux  de  noms  dilférents,  le  cuivre  et  1<'  bronze,  (juoi- 


8f,^  ANTIQUITKS  DE  LA  REGION  ANDINE. 

(lu'ii  ne  s'af^isse  en  réalité  que  d'une  seule  caléj^orie  d'alliage 
a  |)r<>|)ortions  varial)les. 

l'ji  classant  1rs  ohjrls  d'ajjrùs  iriir  pays  de  provenance, 
nous  notoriN  cjue  la  (piaiitité  (i'j'laiii  est  moins  élevée  et  plus 
\nrial)l«'  dans  1rs  pièces  dr  la  H»  |)iil)li(pM'  \r«;jMitin(»  cpie  dans 
<  •'lli">  dr  la  linliNie  v.i  du  Pérou.  i)vs  i  7  objets  provenant  de  ces 
«Irrniers  pays  île  ciseau  de  Ouilo,  n"  65,  y  compris),  il  n'y  en 
a  cpu'  f)  contenant  moins  de  5.83  j).  100  détain;  de  ces  cin(j 
pièces,  deux  contiennent  respectivement  f\  et  \.îio  p.  100.  les 
trois  autres,  de  u.io  à  i.-jb  p.  100. 

(.(unmr  on  le  sait,  on  ajoute  de  Télain  au  cuivre  surtout 
dans  le  l)ut  de  rendre  le  métal  plus  dur.  (i'est  donc  sjM'ciale- 
ment  pour  les  armes  el  les  iii>hiiiin'iils  Iranrliants,  (Muplovés 
pour  conjM'r,  (pie  l'alliaj^e  est  util»'.  M.iis  les  Indiens,  en  alliant 
le  cuivre  et  l'étain,  ne  se  sont  absolument  pas  préoccujM's  de 
Il  destination  des  objets  (|n  iU  labritpiaient.  lai  ajoutant  aux 
'|()  pièces  contenant  (!<•  lelain  l«'s  .'^  ol)|r|s  de  la  He|)nbli(pit* 
Ar;;entine  qui  n'en  contiennent  |)as,  nous  pouvons  diviser  ces 
Tï'i  objets  en  trois  calé;;ories  :  1"  3'i  objets  de  j)arnn'  el  outils 
sans  lil.  (jui  n'etairni  pas  destinés  à  cou|)er  et  pour  lescpiels 
lallia^^e  a\er  Triai  11  in'tait  j)ar  conséquent  «;nére  nécessaire 
[i\  distpu's  et  |)la(|nes,  1  bracelet,  i  pendelocpu',  3  épinj;les, 
I  rpiloir,  I  casse-téte,  1  b<nde);  'i"  i  (S  outils  destinés  à  ci»U|M*r 
(10  barbes  de  dillérentes  sortes,  u  couteaux  et  6  ciseaux); 
3*  'i  rlocbes  on  l'alliaj^e  avec  (!<  IrLim  |Minvait  être  utile  |H»ur 
améliorer  le  son.  Dans  aucune  <le  ces  catéj^ories,  la  tpiantité 
délain  ne  correspond  aux  difT«'rents  dej^res  de  dureté  (pie 
devaient  motiver  les  dixerses  destinations  de^  objets.  Au  con- 
traire, partout  la  (uiantité  d'étain  est  tout  a  lait  arbitraire,  et  les 
outils  |N)nr  les(piels  la  dureté  du  métal  est  une  qualité  (*ssen- 
lirllc  nn  ne  contiennent  souvent  |M)iiil  d'etain  ou  des  quantit(*s 
ln»s  inférieures  À  celles  (|ui  ont  et»-  trouvées  dans  des  pièces  où 
la  dureté  n'est  pas  nécessaire.  Ainsi  les  objets  de  la  |)remiére 
catégorie  |)résentent  toutes  les  dillérentes  (piantités  d'etain  de 
1  erliell(>.  depuis  o  p.   mki   jnsrpi'an   maximum,    ifi.f)"»    p.  100. 


ANALYSE  CHIMIQUE  DE  MÉÏALX.  «65 

Quant  à  la  deuxième  catégorie ,  où  la  dureté  du  métal  est  une 
qualité  essentielle,  nous  trouvons  également  que  l'étain  varie 
entre  o  p.  loo  et  iS.S-j  p.  loo.  Les  quatre  lourdes  haches  à 
oreilles  ont  6.06,  5. 78,  3.34  et  o  p.  100  d'étain,  respective- 
ment; les  quatre  haches  à  pédoncule  central,  6.71,  5.83,  3. 80 
et  2.49  p.  100;  deux  autres  haches,  11.42  et  2.10  p.  100;  les 
six  ciseaux,  i3.52,  4.5o,  4.43,  4,  2.5i  et  o  p.  100;  les  deux 
couteaux,  7.68  et  3.65  p.  100.  Enfin  les  deux  pièces  de  la 
troisième  catégorie ,  deux  cloches  de  la  Vallée  Calchaquie,  con- 
tiennent aussi  des  quantités  différentes  d'étain,  l'une  6  p.  100, 
l'autre  3.92  p.  100.  La  proportion  d'étain  de  ces  cloches  est 
heaucoupplus  faible  que  dans  le  «  métal  de  cloches  »  européen, 
qui  généralement  contient  20  p.  100  d'étain. 

En  ce  qui  concerne  la  provenance  de  fétain  contenu  dans 
les  objets  analysés,  ce  métal  a  sans  aucun  doute  été  ajouté  au 
cuivre  intentionnellement,  les  minerais  de  cuivre  dont  peuvent 
avoir  fait  usage  les  Indiens  préhispaniques  ne  contenant  pas 
d'étain  en  alliage  naturel' 'l  Les  arguments  qu'on  pourrait  oppo- 
ser à  cette  hypothèse  sont  les  suivants  :  1"  Les  Indiens  préhis- 
paniques ne  connaissaient  pas  fétain  pur,  ])uisqu'on  n'a  jamais 
rencontré  dans  les  sépultures  et  dans  les  ruines  d'objcls  lails  de 
ce  métal;  2°  La  quantité  d'étain  contenue  dans  les  pièces  est, 
comme  nous  f  avons  vu,  entièrement  inconstante  :  de  o  à  16.62 
p.  100;  3''  Les  minéraux  d'étain  dans  certains  pays,  surtoul  en 
Bolivie,  se  trouvent  quelquefois  intimement  mélangés  aux  mi- 
néraux de  cuivre,  et,  dans  ces  cas,  l'étain  pourrait  prov(Miir  de 
parcelles  du  minéral  d'étain  qui  auraient  été  involontaireinciil 
extraites  de  la  mine  en  même  temps  que  le  minéral  de  cuiMc 
Mais  contre  ces  arguments  s'élèvent  ces  faits  :  1"  liien  (pie 
fétain  des  pièces  qui  n'en  contiennent  qu'niic  laible  quanlilé 
puisse  provenir  de  parcelles  de  cassitérite,  accidentellenicnl 
mélangées  au  minerai  de  cuivre,  cela  ne  peut  |);is  cire  le  ca.s 

<"'  Exceplionnelletnent,  le  cuivre  nalil"  finciiicnl  (iiic  m'oul  .lomic  M\l.  Moiiti 
de  Corocoro  (Bolivie)  contient  de  très  pc-  frères,  Icsqii.Is  ont  .malysè  de  noinhreiiv 
tites  quaiilitcs  d'étain,  suivant  un  rcnsci-         ('■chanlillons  de  cuivre  de  ce  pays. 


H60  ANTIQIITKS  DE   LA   KKf.lON    WDINK. 

qnaiil  aux  pièces  qui  a)iitii>nn(*nt  de  lo  à  16  p.  100  de  ce 
nu'lal;  'i"  L'alliagr  du  cuivre  avec  de  letain  est  aussi  fréquent 
dans  It's  pays  où  les  niiiiéraux  délain  s(uit  prescnn'  inconnus 
«•l  rrrfaiin'nient  1res  rares,  roniine  I  \r«(riilinr  rt  le  IVrou,  ciue 
dans  le.s  pass  où  les  j^isenients  de  ce  nn'lal  sont  très  ronnnuns, 
ronnne  la  Boli\ie.  f*ar  conséquent ,  il  faut  ahandonner  l'Iivpo- 
ihivM'  de  l'orif^ine  accidentrll»  .  (  niitunllr  i\v  l'i'tain  contenu 
dans  les  objets  (jur  nous  étudions. 

Quant  au  minerai  d'élain  (jin-  les  Indiens  ont  exploité,  il 
ne  jM'ut  être  (juestion  (pie  dr  la  cassitérite  (oxvde  d'étain), 
minéral  facilement  lusil)!»-  rt  Ins  riche  rn  métal  ~i)  i).  100 
d'étain,  ai  j).  100  dow^ènr.  La  cassitérite  est  commune  en 
liolivir,  mais  au  Pérou  ellr  n'a  pas  été  trouvé**,  du  moins  jus- 
(pi'en  187H,  d'après  M.  \.  lîaimondi  (304/'ii.|).  Hiy  (pii  ne  nien- 
tionnr  d'autn-  minéral  d'etain  dr  «  ••  dernier  pavs  (pie  la  plundx>- 
stannite.  dnul  un  srnl  «;isemrnt  n  «'\istr,  dans  la  province  de 
Iluancané,  et  qui  ne  parait  pas  a\nir  pu  Inuniir  lit  liii  d«\s 
alliances  |)réhispaniqnes,  car  ce  minerai  contient  Ixaucoup  de 
soulre,  matin»'  (pii  ne  se  trouvi-  })as  dans  ces  drrniei^.  Les 
Lsj)a«;nols  du  wiT  siècle  ne  connaissaient  pas  non  j)lus  de  mine 
d'étain  au  Pérou.  |)uis(|U(>  le  P.  (ioho  (103;  I.  m.  r.  \i.i\  ;  1.  1.  p.  536) 
\\r  mentionnr  (pi'une  miiir  d»-  ce  métal  dans  la  vice-n)vaulé 
du  Pérou,  crllr  (li>  (iaracoll<»,  près  dOrnin,  m  BoliNir.  Dans 
Il  Hèpid)li(pir  Vr^^entinr,  la  cassitérite  est  aussi  très  ran*; 
\L  (1.  liodcidx'nder  (64.  p.  171)  dit  m»  ja  c(»nnaitre  (|ue  |)ar  un 
srui  échantillon  provenant  de  la  province  de  (latamarca,  et  il 
i^'uore  la  localité  où  .se  trouNe  la  min(>  de  la(pielle  cet  échan- 
tillon a  été  extrait.  Selon  M.  \nd)rosetti  29.,.  iH.^).  dernien»- 
ment  on  a  décou\«  il  um  mine  de  cassitérite  dans  le  Cern» 
de  las  Minas,  situé  dans  le  département  d*\rauco,  pn)\incede 
La  Hioja.  Prohahlemenl,  les  habitants  j)réhispaniques  de  la 
région  dia^uite  connai.viaitMit  d'autres  mines  (le  ce  minerai, 
maintenant  onhiiées,  car  on  peut  dillicilenjent  sup|>oser  qu'ils 
aient  introduit  letain  d'aussi  loin  (pie  de  la  HoliNie.  Pour  ce 
qui  est  du  P(^roii,  pjut-ètre  y  importait-on  la  cassitérite  d.    I.i 


ANALYSE  CHIMIQUE   DE  METAUX.  807 

Bolivie,  à  moins  toutefois  qu'il  n'y  en  existât  aussi  des  mines, 
bien  qu'à  présent  on  n'en  connaisse  aucune. 

Certains  auteurs  ont  émis  l'hypothèse  que  tous  les  ohjcts  en 
cuivre  de  la  région  diaguite  y  auraient  été  importés  du  Pérou. 
Certes  je  crois  que  les  Péruviens  y  ont  introduit  l'art  de  la 
métallurgie,  et  je  crois  aussi  que  quelques-uns  des  objets  pré- 
hispaniques en  cuivre  qui  y  ont  été  trouvés  proviennent  du 
Pérou;  mais,  d'autre  part,  il  est  certain  qu'on  exploitait  et  qu'on 
travaillait  ce  métal  dans  la  région  diaguite  même.  En  dehors 
de  beaucoup  d'autres  arguments,  deux  analyses  de  débris  trou- 
vés dans  des  ruines  diaguites  le  prouvent.  Ce  sont  deux  culots 
provenant  d'anciennes  fonderies,  l'un  rencontré  à  Fuei-te  Que- 
mado  et  l'autre,  trouvé  par  M.  Ambrosetti,  à  Tolombon,  ces 
deux  localités  étant  situées  dans  la  Vallée  de  Yocavil.  L'échau- 
tillon  de  Tolombon  est  presque  identique,  quant  à  sa  compo- 
sition chimique,  à  une  hache  à  pédoncule  central  provenniil 
aussi  de  Tolombon ,  et  qui  figure  sur  le  tableau  d'analyses  sous 
le  n**  2  2.  La  composition  du  spécimen  de  Fuerte  Quemado  esl 
très  semblable  à  celle  d'un  fragment  de  disque,  analyse  n"  (). 
Je  reproduis,  d'après  M.  Ambrosetti  (29, p.  i85),  hîs  analyses  de 
ces  deux  culots  : 


Cuivre 

Etain 

Arsenic 

Fer 

Des  différents  faits  que  nous  avons  signalés  résulteul  les 
conclusions  suivantes  :  i''  Les  Indiens  préhispani(pies  de  l;i 
région  ando-péruvienne,  excepté  les  constructeurs  de  Tialuia- 
naco,  n'exploitaient  pas  les  sulfures  de  cuivre.  2"  Ils  ()])tenaieiil 
leur  cuivre  des  silicates  (chrysocolle)  et  probableiuenl  aussi 
des  carbonates  (malachite,  azurite)  et  de  roxycidorure  (alaca- 
mite).  3"  Ils  alliaient  presque  toujours  le  cuivre  avec  une 
certaine  quantité  d'étain,  provenant  probablement  delà  cassi- 


TOLOMBON. 

KIJERTE  Ol'EMADO. 

()5.Go 

()().8o     ().    I  UO 

3.2i 

1.3/1 

- 

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traces. 

traces. 

868  ANTIQUITÉS  DE  LA  RÉGION  ANDINE. 

térite.  4**  Les  proportions  d'étain  sont  si  variables,  que  l'on  peut 
conclure  que  les  Indiens  en  question  ignoraient  l'art  de  gra- 
duer l'alliage  selon  la  destination  des  objets.  C'est  empirique- 
ment et  au  juger  qu'ils  ajoutaient  l'étain,  parce  que  l'expérience 
leur  avait  enseigné  cette  manière  de  durcir  le  métal. 

Gomme  il  a  été  dit,  parmi  les  objets  analysés,  il  en  existe 
quelques-uns  qui  présentent  un  autre  alliage  artiliciel  que 
celui  de  cuivre  et  d'étain.  Ce  sont  un  bandeau  frontal  d'Ancon 
(n*"  56),  en  laiton,  et  deux  autres  bandeaux  (n°'  55  et  Sy),  de 
la  même  provenance,  ainsi  qu'un  ornement  de  tête  (n°  64), 
de  Canar  (Equateur) ,  ces  trois  dernières  pièces  fabriquées  d'un 
alliage  de  cuivre  avec  de  l'argent  et,  dans  deux  cas,  contenant 
de  petites  quantités  d'or.  Dans  ces  trois  pièces,  l'argent  est 
sans  doute  le  métal  principal,  et,  pour  ce  motif,  nous  en  parle- 
rons en  traitant  les  objets  en  argent.  Ces  pièces  n'ont  été  por- 
tées sur  le  tableau  des  analyses  de  cuivre  que  pour  rendre  ce 
tableau  aussi  complet  que  possible,  et  elles  sont  aussi  indi- 
quées sur  les  tableaux  d'analyses  d'or  et  d'argent,  sous  les  n°*  74 , 
76  et  82.  Le  bandeau  en  laiton  n°  56  est  intéressant,  car  les 
Indiens  préhispaniques  ne  connaissaient  cet  alliage  ni  n'ex- 
ploitaient le  zinc;  le  laiton  a  sans  doute  été  importé  de  l'Europe 
ou  composé  en  Amérique  après  la  conquête  des  Espagnols. 
Les  proportions  des  deux  métaux,  65.90  p.  100  de  cuivre  et 
32.o4  p.  100  de  zinc,  sont  celles  du  laiton  commun  euro- 
péen. Il  n'y  a  aucune  raison  de  douter  de  l'authenticité  de  cette 
pièce  qui  a  été  exhumée  d'une  sépulture  de  la  nécropoh; 
d'Ancon  par  M.  Léon  de  Cessac,  et  analysée  par  M.  Terreil. 
Elle  prouverait  donc  qu'on  aurait  continué  d'enterrer  des  morts 
dans  le  cimetière  d'Ancon  après  la  conquête  espagnole. 


ANALYSE  CHIMIQUE  DE  MÉTAUX.  869 


OR,    ARGENT   ET   LEURS   ALLIAGES. 

Les  tableaux  ci-dessous  contiennent  toutes  les  analyses  pu- 
bliées jusqu'à  présent  d'objets  préhispaniques  en  or,  argent  et 
alliages  de  ces  métaux.  Ces  analyses  sont  beaucoup  moins  nom- 
breuses que  celles  des  objets  en  cuivre.  La  Mission  Française 
y  a  contribué  par  six  analyses,  dont  trois  se  rapportent  à  deux 
objets  en  or  et  à  une  pièce  en  argent  provenant  de  mes  collec- 
tions de  la  République  Argentine,  les  trois  autres  à  des  objets 
de  la  Bolivie.  Ces  derniers  sont  de  simples  lames  minces,  de 
moins  d'un  millimètre  d'épaisseur,  sans  décor,  mais  cependant, 
selon  toute  probabilité,  employées  comme  parure,  fixées  sur 
des  vêtements  ou  des  coifFures.  De  ces  pièces,  une  lame  d'or 
et  une  autre  d'argent  ont  été  rapportées  par  M.  G.  Courty,  de 
Cobrizos,  dans  la  province  de  Nord-Lipez;  et  la  troisième 
lame,  en  or,  provient  des  fouilles  de  M.  de  Créqui  Montfort, 
en  Yura,  province  de  Porco.  Toutes  les  pièces  qui  figurent  sur 
les  tableaux  sont  des  objets  de  parure,  moins  les  quatre  sta- 
tuettes de  la  Colombie.  J'ai  dû  réunir  les  objets  en  or  et  en 
argent  dans  les  mêmes  tableaux,  car  presque  tous  contiennent 
les  deux  métaux.  Dans  le  premier  tableau,  les  objets  sont  énu- 
mérés  par  ordre  géographique,  du  Sud  au  Nord;  dans  le 
deuxième,  ils  sont  rangés  d'après  leur  proportion  d'or;  dans 
le  troisième,  d'après  leur  proportion  d'argent. 

Le  plomb,  le  fer,  le  cobalt  et  le  nickel  qui  paraissent  dans 
les  analyses  sont  certainement  des  impuretés  naturelles  qui 
n'ont  pas  été  introduites  intentionnellement  dans  le  métal.  Il 
en  est  probablement  de  même  pour  les  petites  quantités  de 
cuivre,  au-dessous  de  5  p.  loo,  qui  existent  dans  toutes  les 
pièces  de  la  République  Argentine  et  de  la  Bolivie,  ainsi  que 
dans  quelques-unes  des  pièces  du  Pérou  (n°'  76,  79,  80,  81). 

Il  y  a  peu  d'objets  dont  le  métal  soit  à  peu  près  pur.  Ce  sont 
seulement  les  pièces  en  argent  n°  69 ,  de  la  Quebrada  del  Toro 
(Argentine),  et  n°  71  de  Cobrizos  (Bolivie);  peut-être  peut-on 

ji.  50 


870 


ANTIQUITÉS  DE  LA  RÉGION  ANDINE. 


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ANALYSE  CHIMIQUE  DE  MÉTAUX. 


871 


ANALYSES  D'OBJETS  PREHISPANIQUES  EN  OR  ET  SES  ALLIAGES, 
ÉNUMÉRÉS  D'APRÈS  LEUR  PROPORTION  D'OR. 


70 
71) 
72 
85 
68 
76 
83 
07 
77 
84 
80 
81 
71 
82 


l'UOVENANCE. 


Cobrizos  (  Bolivie  ) 

Huaras  (  Pérou  ) 

Yura  (  Bolivie) 

Bogota  (  Colombie  )  •  •  • 
Golgota  (  Argentine  ). .  . 

Chancay  (  Pérou  ) 

«  Chibchas  «  [  Colombie  ] 
Lapaya  (  Argentine  ) .  .  . 
Cbnquitanla  [  Pérou  ) .  . 
"  Chibchas  n  [  Colombie  ) 
Bogota  (  Colombie  )  .  •  . 

Virû  (  Pérou  ) 

Ancon  (  Pérou  ) 

Caûar  (  Equateur)  .  .  .  . 


Jtiiiconada  {Argentine)  .  .  . 
Santa  Catahria  (^  Ar(jentuic) 


N  A  T  U  a  E 

DE      L'OBJET. 


Lame 

Plaque 

Lame 

Statuette 

Plaque 

Objet  lie  parure.  . 

Statuette 

Bandeau  frontal.  . 

Bracelet 

Statuette 

Statuette 

Bandeau 

Bandeau  frontal.  . 
Ornement  de  tête 


PEPITES   D'OR 


NATURELLES 
93.50         6.i0 


95.70 


3.86 


Au. 

Ag. 

Cu. 

Pb. 

l'e. 

9.3.20 

6. 10 

0.34 

0.43 

80.84 

15.55 

3.17 

- 

o.5i 

65. 80 

33.20 

0.33 

- 

o.5i 

60.88 

6.53 

3i.8i 

- 

- 

56. 80 

'10. 10 

2.o3 

- 

i.o4 

55.57 

39.12 

5.i4 

- 

0.18 

54.63 

16. 3i 

ag.Si 

- 

- 

53.95 

44.80 

0.48 

- 

0.64 

47.93 

25.09 

25.80 

- 

i.i3 

45.91 

10.55 

43.70 

- 

- 

5  0.1 5 

3.1. 

77.01 

0.48 

- 

18.27 

77.41 

4.i5 

- 

0.  i3 

5.42 

33.35 

6o.83 

- 

- 

a. 88 

15.07 

77.13 

- 

- 

0.33 
0.'i3 


Co  +  Ni 


L'iinalysc  de  la  pépite  d'or  de  Sanla  Catalina  a   olc  publiée  par  M.  V.   Novarese  (271,  p.   luj). 

ANALYSES  D'OBJETS  PRÉHISPANIQUES  EN  ARGENT  ET  SES  ALLIAGES, 
ÉNUMÉRÉS  D'APRÈS   LEUR  PROPORTION  D'ARGENT. 


N". 


80 
71 
00 

7S 
81 
73 
07 

es 

70 
74 
72 
77 
73 
83 
79 
82 
84 
85 
70 
80 


PROVENANCE. 


Huaras  (  Pérou  ) 

Cobrizos  (  Bolivie  ) 

Tastil  (  Argentine) 

Cliuquitanta  (  Pérou  ) . .  . 

Virû  {  Pérou  ) 

Ancon  (  Pérou  ) 

Lapaya   (Argentine).... 
Golgota  (Argentine)  .  .  . 

Chancay  (  Pérou  ) 

Ancon  (  Pérou) 

Yura  (  Bolivie) 

C/buquitanW   (Pérou  ].  .  . 

Ancon  (  Pérou) 

a  Chibchas»  (Colombie). 

Huaras    (  Pérou  ) 

Caûar  (  Equateur) 

<i  Chibcliasn   (Colombie). 
Bogota  {  Colombie  )  .  .  .  . 

Cobrizos  (  Bolivie  ) 

Bogota  (  Colombie  )  .  .  .  . 


NATURE 

DE       L'OBJET. 


Plaque 

Lame 

Objet  de  parure. 

Plaque 

Bandeau 

Bandeau  frontal . 
Bandeau  frontal. 

Plaque 

Objet  de  parure. 
Bandeau  frontal. 

Lame 

Bracelet 

Bandeau    frontal. 

Statuette 

Plaque 

Ornement  de  tét( 

Statuette 

SUIoette 

Lame 

Statuette 


99-49 
98.15 
96.45 
88.57 
77.41 
77.04 
44.80 
4o.  10 
39.1a 
33.35 
33.20 
25.09 
17.27 
16. 3i 
i5.55 
15.07 
10.55 
6.53 
6.10 

2.4l 


o.o5 
,8.27 
traces. 
53.95 
56. 80 
55.57 

5.  '12 
65. 80 
47.93 

54-63 
80.84 
3.88 
45.91 
60.88 
93.20 
20. 1 5 


Cu. 


0.38 

0,67 

■  .60 

i.,39 

4.  lô 

7.0G 

0.48 

2.o3 

5 . 1 4 

fio.83 

0.33 

a5.8o 

79.03 

29.31 

3.17 

77.13 

43.70 

3i.8i 

0.34 

77.01 


Pb. 


o.'t% 


Co  +  Ni. 


;)(). 


872  A-MIQUITÉS  DE  LA  REGION  ANDINE. 

y  compter  aussi  la  lame  d'or  de  Cobrizos,  n°  70  caries  6.10 
p.  100  d'argent  qu'elle  contient  proviennent  sans  doute  d'un 
alliage  naturel. 

L'or  natif  contient  toujours  de  l'argent.  Dans  un  ouvrage  de 
M.  L.  Brackebusch  (73 ^r,  p.  yd)  nous  trouvons  réunies  un  grand 
nombre  d'analyses  d'or  natif  de  différents  pays  sud-américains  : 
quatre  échantillons  du  Chili  contiennent  de  6.72  417.89  p.  100 
d'argent;  trois  de  la  Bolivie,  de  5.2  3  à  6.^9  1^.  100;  trois  du 
Pérou,  respectivement  2.54,9-i4et2i.3ip.  100;  sept  échan- 
tillons de  la  Colombie,  2  ,  1 1.76,  12.6,  i5.5o,  28.12  ,  26. 48 
et  35.07  P-  100-  ^^-  Morin  frères  m'ont  également  dit  qu'ils 
reçoivent  souvent  de  la  Colombie  des  lingots  d'or  natif  qui  con- 
tiennent jusqu'à  35  p.  100  d'argent,  en  dehors  de  petites  quan- 
tités de  cuivre  et  de  fer.  Les  deux  pépites  de  la  Puna  de  Jujuy, 
dont  les  analyses  figurent  sur  le  tableau,  ont  donné  moins  d'ar- 
gent que  la  plupart  des  pépites  que  nous  venons  d'énumérer, 
6.10  et  3.86  p.  100  seulement.  Ces  analyses  d'or  natif  nous 
apprennent  que  même  quelques-unes  des  quantités  relative- 
ment fortes  d'argent,  contenues  dans  les  objets  d'or,  peuvent 
provenir  d'un  alliage  naturel.  C'est  probablement  le  cas  de  trois 
statuettes  de  la  Colombie,  n'''  84,  85,  86,  contenant  de  2.4  1 
à  10.55  p.  100  d'argent;  peut-être  même  de  la  quatrième 
statuette,  n**  83,  avec  i6.3i  p.  100  de  ce  métal,  et  des  pièces 
u°*  77  et  79  du  Pérou,  avec  25.09  ^^  i5.55  p.  100  d'argent. 
Au  contraire,  les  4o.]o  et  44.8o  p.  100  d'argent  contenus 
dans  les  deux  pièces  en  or  de  la  République  Argentine  n"'  67 
et  68,  les  3 3. 20  p.  100  de  la  lame  n"  72  de  la  Bolivie  et  les 
39.12  p.  100  de  l'objet  n"  76  du  Pérou,  ont  probablement  été 
ajoutés  intentionnellement.  En  résumé,  parmi  les  onze  objets 
dont  le  métal  principal  est  l'or,  il  y  en  a  quatre  dont  l'alliage 
d'argent  est  sans  doute  naturel,  trois  pièces  douteuses  et  quatre 
dans  lesquelles  fargent  a  probablement  été  ajouté  intention- 
nellement. 

Des  neuf  objets  dont  le  métal  principal  est  fargent,  il  y  en 
a  quatre  qui  contiennent  de  for.  Dans  l'un  de  ces  objets,  le 


ANALYSE   CHIMIQUE  DE  MÉTAUX.  873 

n°  78  du  Pérou,  les  0.0 5  p.  100  d'or  sont  sans  doute  un  alliage 
naturel  de  l'argent,  de  même  que  probablement  les  2.88  p.  100 
d'or  de  la  pièce  n°  82  de  l'Equateur  et  les  5.42  p.  100  du  ban- 
deau n"*  74  du  Pérou.  Mais  l'or  du  bandeau  n°  81,  du  même 
pays,  18.27  P*  1^^'  a  très  vraisemblablement  été  ajouté  inten- 
tionnellement. 

Aucune  des  pièces  en  or  et  en  argent  de  la  République  Ar- 
gentine et  de  la  Bolivie  ne  contient  du  cuivre  dans  une  propor- 
tion assez  forte  pour  que  ce  métal  puisse  être  considéré  comme 
provenant  d'un  alliage  intentionnel.  Du  haut  plateau  du  Pérou 
nous  ne  possédons  pas  d'analyses,  mais,  parmi  les  trois  objets 
d'or  provenant  de  la  côte ,  c'est-à-dire  de  la  région  des  Yuncas , 
il  y  en  a  un  (n°  77)  qui  contient  26.80  p.  100  de  cuivre,  et, 
parmi  les  six  pièces  en  argent  provenant  également  de  la  côte, 
quatre  contiennent  respectivement  79.0.3  p.  100  (n"  76), 
60. 83  p.  100  (n°  74),  1 1.39  p.  100  (n°  78),  et  7.06  p.  100 
(n°  73).  Dans  ces  pièces,  excepté  peut-être  la  dernière,  le  cuivre 
a  sans  doute  été  introduit  avec  intention  dans  l'alliage.  Parmi 
les  objets  de  cette  dernière  région  qui  ont  été  analysés,  il  existe 
deux  objets  en  or  et  deux  en  argent,  dans  lesquels  le  cuivre 
entre  dans  des  proportions  si  faibles  qu'il  doit  être  considéré 
comme  provenant  probablement  d'un  alliage  naturel.  La  seule 
pièce  analysée  de  la  République  de  l'Equateur,  un  objet  en  ar- 
gent (n°  82),  contient  77.1 3  p.  100  de  cuivre  sur  15.07p.  100 
seulement  d'argent.  Les  quatre  statuettes  d'or  de  la  Colombie 
contiennent  de  29.31  à  77-01  p.  100  de  cuivre.  Dans  ces  sta- 
tuettes il  y  a  très  peu  d'argent;  selon  toute  probabilité,  celui- 
ci  se  trouvait  naturellement  associé  à  l'or.  Le  métal  de  ces 
pièces  correspond  donc  à  l'alliage  d'or  et  de  cuivre  que  les 
auteurs  anciens  et  modernes  dénomment  chanipi  et  qui  porte 
encore  ce  nom  à  Cuzco,  selon  M.  Middendorf  (238,  p.  \Mx-?.]. 

L'or  contenu  dans  les  objets  est  sans  aucun  doute  de  l'or 
natif.  Quant  à  l'argent,  fabsence  de  plomb  est  un  indice  qu'il 
s'agit  d'argent  natif,  car,  si  le  métal  avait  été  extrait  d'un 
minéral  complexe,  il   renfermerait  presque  certainement  du 


874  ANTIQUITÉS  DE  LA  REGION  ANDINE. 

plomb.  Surtout  la  composition  de  l'objet  de  Tastil  n"  69,  de 
la  lame  de  Cobrizos  n/'  71,  et  de  la  plaque  de  Huaras  n**  80 
démontre  que  ces  pièces  viennent  très  probablement  d'argent 
natif.  Mais,  d'autre  part,  les  historiographes  de  la  conquête 
nous  apprennent  que  les  Indiens  préhispaniques  exploitaient 
aussi  certains  minerais  d'argent.  En  ce  qui  concerne  la  Répu- 
blique Argentine,  il  est  presque  certain,  comme  nous  l'avons 
vu  pages  208-209,  ^^^^  ^^^  mines  d'argent  de  Famatina,  dans 
la  province  de  La  Rioja,  étaient  exploitées  à  l'époque  préhis- 
panique. Dans  le  département  de  Vinchina,  qui  fait  partie  de  la 
même  province,  MM.  C.  et  E.  Hoskold  ont  rencontré  un  lingot 
d'argent  qui  se  trouvait  encore  dans  le  moule  où  on  l'avait 
fondu.  Ce  lingot  très  primitif  a  été  décrit  par  M.  Ambrosetti 
(19,  p.  289)  qui  le  suppose  d'origine  préliispanique,  ce  qui  est 
probable,  quoique  les  preuves  complètes  en  fassent  défaut. 

Les  analyses  que  nous  possédons  d'objets  préhispaniques  en 
or  et  en  argent  sont  trop  peu  nombreuses  pour  qu'on  puisse 
en  tirer  des  conclusions  générales  en  établissant  des  principes 
au  point  de  vue  des  différences  et  des  analogies  entre  les  di- 
verses régions  andines,  relatives  à  la  métallurgie  ancienne  des 
métaux  précieux.  Pour  le  faire,  il  faudrait  aussi  que  la  lacune» 
en  ce  qui  concerne  le  manque  d'analyses  du  haut  pays  du 
Pérou  et  de  l'Equateur  fût  comblée.  D'après  les  analyses  pu- 
bliées, il  semble  :  1°  Que  les  pièces  en  or  de  la  République 
Argentine  sont  en  bas  or,  c'est-à-dire  allié  avec  une  grande 
quantité  —  souvent  près  de  la  moitié  —  d'argent,  mais  sans 
qu'on  ait  intentionnellement  mélangé  du  cuivre  dans  cet  alliage. 
Quelques  pièces  de  la  côte  du  Pérou  présentent  la  même  com- 
position. 2''  Que  les  objets  en  or  de  la  Colombie  contiennent 
beaucoup  de  cuivre,  parfois  plus  de  la  moitié,  mais  peu  d'ar- 
gent. Ce  même  alliage  existe  aussi  dans  la  région  de  la  cote  du 
Pérou.  3"  Quant  à  fargent,  on  le  trouve  très  pur  dans  les 
objets  de  l'Argentine,  de  la  Bolivie  et  dans  certaines  pièces  de 
la  côte  du  Pérou;  par  contre,  d'autres  pièces  de  cette  dernière 
région  ainsi  que  la  pièce  de  f  Equateur  contiennent  de  grandes 


ANALYSE  CHIMIQUE  DES  MÉTAUX.  875 

quantités  de  cuivre.  D'après  ces  faits,  la  métallurgie  ancienne 
des  métaux  précieux  dans  la  République  Argentine  et  en  Boli- 
vie serait,  comme  celle  du  cuivre,  différente  de  la  métallurgie 
préhispanique  de  la  Colombie,  à  laquelle  se  rattache  peut-être 
celle  de  la  région  des  Yuncas.  Le  haut  pays  du  Pérou  appar- 
tient probablement  à  la  première  de  ces  deux  régions  métal- 
lurgiques, comme  c'est  le  cas  en  ce  qui  concerne  le  cuivre. 

Les  nombreux  objets  en  or  exhumés  des  anciennes  sépul- 
tures de  la  province  de  Ghiriqui  sont  d'une  composition  très 
analogue  à  celle  des  objets  de  la  Colombie,  suivant  M.  Holmes 
(168,  p.  25).  L'art  de  l'orfèvrerie  de  Chiriqui  présente  aussi  cer- 
taines analogies  avec  l'orfèvrerie  colombienne.  Il  est  donc  pro- 
bable que  les  anciens  habitants  de  Chiriqui  ont  appris  cet  art 
des  Chibchas,  bien  qu'ils  doivent  avoir  appris  des  Mexicains 
l'alliage  du  cuivre  avec  l'étain,  inconnu  des  Chibchas. 


BIBLIOGRAPHIE 
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tin del  Instituto  Geogrâfico  Argentino;  t.  XVI,  p.  3ii  et  suiv.) 
Buenos-Aires ,  1896. 

C'  Pour  les  travaux  panis  dans  les  puhli-  Los  ouvrages  insérés  clans  la  hihliogra- 

cations  périodiques,  in  pa<,Mnalion  in(li{|uée         phie  après  l'impression    du    tome  l"  ont 
dans  le  texte  est  celle  de  la  revue,  saul         dû  être  désignés  19  bix,  51  liis .  etc. 
quand  un  tirage  à  part  (T.  «  p.)  est  spé- 
cialement désigné  dans  cette  liste. 


880  ANTIQUITÉS  DE  LA  RÉGION  ANDINE. 

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[M.  S.  propriedad  del  General  B.  Mitre) ,  con  vocabularios  facilitados 
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fica,  ahadido  i  enmendado  nuevament^  (por  A.   Gonzalez  Barcia). 

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fieles  que  le  habilan.  Cordoue  (en  Espagne) ,  1  y33. 

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Madrid,  i-ySZi-iyôS. 

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dans  les  Archives  des  Indes,  n°  y 4-4-3 o,  publié  en  partie  par  le 
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1  791  ;  manuscrit  dans  les  Archives  des  Indes,  publié  en  partie  par 
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Berlin,  189/1. 

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d'Àntofagasta  [Chili].  («  L'Homme  préhistorique»;  1"  année,  n"  6.) 
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Voir  aussi  Créqui  Montfort  et  Sénéchal  de  la  Grange. 


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dustrie siidamerïkanischer  Volker.  Berlin,  1889. 
— -   Voir  aussi  Reiss  et  Stubel. 

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talis  Jesv.  Authore  P.  Nicolao  del  Techo  ejusdem  Societatis  sacerdote, 
Gallo-Behfa  Insulensi.  Leodii,  ex  Ofïicina  Typog.  Joan.  Mathiœ 
Hovii,  sub  signo  Paradisi  Terrestris,  1673. 

342.  Ten  Kate  (Herman  F".  C.).  Rapport  sommaire  sur  une  excursion  archéo- 

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de  La  Plata;  t.  V,  p.  329  et  suiv.)  La  Plata,  189/j. 

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»,  58 


902  ANTIQUITES  DE  LA  REGION  ANDINE. 

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nommée  Américjae.  Paris,  i558.  (Ed.  Gaffarel,  Paris,  iSyS.) 

346.  La  Cosmographie  universelle  d'André  Thevet,  cosmographe  du  Roy. 

Illustrée  de  diverses  figures  des  choses  plus  remarquables  veuës  par  l'Au- 
teur, et  incognnës  de  nos  Anciens  et  Modernes.  Paris,  iSyS. 

347.  Histoyre  du  Mechique  [publiée  par  ie  D""  E.  de  Jonghe].  (Journal 

de  la  Société  des  Américanistes  de  Paris;  nouvelle  série;  t.  II,  p.  i 
et  suiv.)  Paris,  190 5.  (Ecrite  vers  i56o.) 

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348  bis.  Thurn  (Everard  F.  im).  Among  the Indians  ofGuiana.  Londres,  1 883. 

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Nucslra  Sefiora  de  los  Angeles  de  la  Villa  de  Tarija,  por  Fray  Antonio 
Tomajuncosa ,  Comisario  y  prefecto  de  dichas  misiones.  (Pedro  de  An- 
gelis  :  Coleccion  de  obras  y  documentos  relativos  àlahistoria  anligua 
y  moderna  do  las  provincias  del  Rio  de  la  Plata  ;  t.  V.)  Buenos- Aires , 
i836.  (Datée  à  Potosi,  du  28  février  1800.) 

Voir  aussi  Corrado. 

350.  ToRRES  (Diego  de).   Rclatione  brève  del  P.  Diego  de  Torres  délia  Compa- 

gnia  di  Giesà,  Procuralore  délia  Provincia  del  Peru,  circa  il  frutto  che 
si  raccoglie  con  gti  Indiani  di  quel  rcqno.  Milan,  i6o3.  (Traduite  en 
français  sous  le  titre  :  La  nouvelle  histoire  du  Pérou  d'après  la  relation 
du  Père  Diego  de  Torres.  Paris,  1  6o/i.) 

351.  Torres  Salamando  (E.).   Los  antiguos  Jesuitas  del  Perd.  Lima,  1882. 

352.  Trelles  (M.  R.).    Revista  del  Archivo  General  de  Buenos  Aires ,  fundada 

bajo  la  proteccion  del  Gobierno  de  la  Provincia,  por  Manuel  Ricardo 
Trelles  [tomes  l ,  II,  III).  Buenos-Aires ,  1869-1871. 

353.  TscnuDi  (.1.  J.  von).    Untersuchungen  iiber  die  Fauna  Peruana.  1.  Siiu- 

gethiere.  Saint-Gall ,   i  844-1  8/16. 

354.  Die  Kechua-Sprache.   III.   PVôrterbuch.  Vienne,  i853. 

355.  Reise  durch  die  Andes  von  Siid-Amerika,  von  Cordova  nach  Cobija, 

im  Jahre  1858.  (Appendice  des  Petermanns  Geographischen  Mit- 
theilungen.)  Gotha,  1860. 

356.  Reisen  durch  Sud-Ameriha.  he\\)z\g,  1866-1869. 

357.  Organismus  der  Ketsua-Sprache.  Leï^z\g,  i88''i. 

358.  Das  Lama.  (Zeitschrift  fur  Ethnologie;  t.  XVII,  p.  93  et  suiv.) 

Berlin,  i885. 

Voir  aussi  Rivero  et  von  Tsciiudi. 

Uhle  (Max).    Voir  Stïjbel. 

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para  la  discrepcion  de  las  Yndias  que  S.  M.  manda  haccr.  (Relaciones 
geogrâficas  de  Indias.  Peri'i,  t.  II,  p.  38  et  suiv.)  Madrid,  i885. 
f Écrite  en  i586.) 


(') 


Angelis  écrit  Tomajuncosa,  mais  Corrado  (i05),  Co.majlncosa. 


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Provincia  del  Paraguay,  estado  présente  de  sus  misioncs  en  Tucuman, 
Paraguay  y  Rio  de  la  Plata,  que  comprehende  su  Distrito.  Pampelune, 
1  687. 

382.  Zârate  (Agustin  de).    Historia  del  descubrimiento  y  conquistii  de  la  pro- 

vincia del  Perd.  (Biblioteca  de  Autores  Espaiiolcs  ;  t.  XXVI.)  Ma- 
drid, i853.  (Première  édition,  Anvers,  i555.) 

383.  Histoire  de  la  découverte  et  de  la  conquête  du  Pérou.  Traduite  de 

l'espagnol  par  S.  D.  C.  (Citry  de  la  Guette).  Paris,  17/12. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 

Romain  :  Noms  géographiques.  —  Italique  :  Noms  de  peuples,  de  tribus  et 
de  langues.  —  Les  langues  sont  signalées  par  un  (/.).  —  Les  lieux  sans  indication 
spéciale  sont  situés  dans  la  République  Argentine.  —  Les  fleuves  et  les  ruisseaux 
se  retrouvent  sous  les  mots  Rio  et  Arroyo. 


Abaucan,  i3. 

Ahaucans,  i3,  21. 

Abipon  (/. ),  17,  20. 

Ahipons,  20,  li']. 

Abrapampa,  23 1,  397,  4oi,    4o2,  4o3, 

i4i8,  5o3,  619,  577,  617,  78/I. 
Abris  sous  roche ,  i/i3,  G65,  666,  792. 
Abyssinie  [Afrique],  687. 
Acacia  Visco,  32  2. 
Acalians ,  21. 

Acay  (Cuesta  de),  702,  7o3,  704,  7o5. 
AcAY  (pic),  12,  i4,  22,  325,  34.7,  348, 

379,  391,  393,  395,  397,  398,  629, 

706. 
Acheuléens  (Instruments),  567. 
Achicoïe,  806. 
AcHUPALLAS  [Equateur],  298. 
Acide  cyanhydrique ,  419- 
Ackso,  65,  66,  447- 
AcoNGAGUA  [Chili],  629,  821. 
AcoNQUiJA  (Sierra  de),  4,  i3,  i4,  4i, 

53,  56,  io3,  174,  194,  207. 
Aculllco  (chique   de    coca),    4^4,    485, 

487,517. 
Adobes,  99,  334,  429,  43o,  43 1. 
Afrique,  349,  583,  686,  687,  745. 
Âge  des  enfants  enterrés  dans  des  urnes, 

i5o,  841,842,  843,  844. 
Agouti,  91,  180. 
Agriculture    ancienne,     38,    106,    109, 

110,  290-292,  364,  378,  4io,  602- 

606,  664,687. 
Agriculture  moderne,  85,  86,  4o8-4«o, 

453-454,  721. 
Agua  Blanca,  224,  835,  848. 
Agua  Caliente  (Casabindo),  61 3. 
Aguas  Calientes  [Chili],  710. 
Agua  Dulce  [Chili],  717. 


Aigrettes,  38,  218-220,  244. 

Aiguilles  en  bois,  598-599,  725,  736. 

Aiguilles  en  cuivre,  i34,  599- 

Aiguilles  en  os,  599. 

AiQUiNA  [Chili],  710. 

Aji,  454,  462. 

Ajsu.  —  Voir  Ackso. 

Alabama  [Etats-Unis],  629. 

Alaska  [Etats-Unis],  816. 

Albatros  (os) ,  765. 

Alférez  de  la  Vierge,  52 1  ,  52  2. 

Alfileteros,  740. 

Algarroba  (caroube),  59,  87,    88,  714, 

724,  755.  —  Voir  aussi  Prosopis. 
Algarrobo  (caroubier),  87,  88,  180,  649, 

713-715,  731,  734,738,  739,  748.  — 

Voir  aussi  Prosopis. 
Algérie  [Afrique],  466. 
Algonquin  (type  de  pélrogly[)hes) ,  8i5. 
Alignements   de  pierres,  99,   100,  110, 

717. 
Ahmentation,  34,   59,  68,   71,  86-88, 

91,  335,  378,  454,  6o4-6o5,   714- 

7.5. 
Aliments    trouvés     dans    les    sé[)ulluros, 

336,  6o4,  724,751,754-755. 
Aliso,  849. 

Allentiac  (/.),  35-37,  5i . 
Alliages  de  métaux,  i34,  220,  228,  857- 

875. 
Almagro  (Cordillera   de),    204,    700, 

708. 

Almagro  (Diego  de),  3o,  59,  74,  3 17, 

392,  595,  706-709,  723. 
Alnus  ferruginea  Aiiso,  849- 
Aloja,  87. 

Alpaca,  335,  4i2,  4i3,  496. 
Alpasincue,  1 10. 
Alto  (El),  175. 


006 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Amaicha,  1  iG,  119,  120,  121,  122, 189, 

169,  297,  7do. 
Amaicha  (type  d  urnes),  i5i,  i52,  159. 
Amautas,  198-200,  788. 
Amazoa'e  [Brésil],   126,  268,  26^,  278, 

27/1,  /i58,8i8. 
Ambargasta,  279. 
Ambato    (département    en    Catamarco), 

118,  128. 
Ambato  (Sierra  del),   100,  io5,   116, 

Ambato  [Equateur],  367. 
Amblayo,  101. 
Ampajango,  17/i,  680. 
Anacu,  66. 

Analyses   chimiques   d  argent,   869-875; 
de   minerai   de   chi-ysocolle ,   537  î    ^^ 
cuivre,    23i,    539     857-868;    de    fer 
météorique,  733  ;  d'un  fil  de  fer,  782  ; 
d'ocre,    666;   dor,     220,    697,    869- 
875;  de  scories,  539. 
Anas  moschata,  90. 
Ancachs  [Pérou],  820. 
Ancasti  (  Sierra  de  ) ,  /4 1 . 
Anco  [Pérou],  459. 

Angon  [Pérou],    261,   328,    342,   /|i2, 
591,  601,  63o,  688,  737,  753,  75/1, 
755,762,  781,868,870,871. 
Andahuala,  io3,  ii5,  159,  17/1. 
Andahuala    (type    d'urnes),    i52,     i53, 

i58,  159. 
Andalgalv,   22,    ii3,    ii5,    ii6,  117, 
118,  128,  i33,  159,  192,  193,  277, 
542. 
Andalgalàs ,  21,  193. 
Andenes ,  1 09 ,  1 1 3 ,  1 88 ,  290 ,  601  -606 , 

611,  612 ,  66/|. 
Andes  (Territorio  de  i,os),  39/1. 
Anes,    89,    323,    412,    /|/|7-/|/|8;    /|6i, 

/i62,558. 
Anfama,  io3. 
Anfamas,  21. 

Angastaco,  699,  702,  7o5. 
Angel  [Equateur],  819. 
Angelito    (Cérémonie   de    1'),    167-170, 

520-521, 

Animaux  domestiques,   89-91,  /i47-448, 

661-664,  756. 
Anjuana,  102,  173. 


Anneaux  en  pierre.  —  Voir  Pierres  per- 
forées. 

Anta,  278,  847. 

Anthropométrie,  i54,  523-526. 

Antilles  [Amérique  centrale],  274,  662, 
817. 

Antiguyo,  436,  476,  710. 

Antimoine,  858,  860. 

Anlis,  199,  602  ,  788. 

Antofagasta  [Chili],  63,  563,  572, 
629,  712,  720, 729,  764,  766. 

Antofagasta  de  la  Sierra,  i4,  106, 
170,  3o5,  469,  470,  693,  709,  718, 
740. 

Antofalla,  i4,  106. 

Apacheta  (cimetière),  139. 

Apachetas,    110,    111,   424,  429,    486- 

487,   522. 

Apalais,  660. 

Arancan  (?.),  32,  34,  36,  87, 
Araucans,  32-33,  34,  35,  87,  67,   109, 
122,  2o5,  5i4,  526,  660,  686,  777. 
Arauco,  866. 
Araunas,  43,  458. 
Arbol  Solo,  848. 
Arcs,  24,  27,  29,  342,  597,  643-644, 

723,  724,  726,  728-729,  781. 
Arenal,  io3. 

Arequipa  [Pérou],  2o3,  819. 
Argent,   24,  27,    i34,    219,    220,   3o5, 
373,  546,  547,  55i,  553,  554,  555, 
655,858,  863,  868,869-875. 
Ariga  [Chili],  73,  598,  787,  746,  765, 

819. 
Aristucun,  682,  809,  824. 
Arizone    (États-Unis),    99,    161,     i84, 

362,  38o,  629,  679,  680. 
Arkansas  [Etats-Unis],  568. 
Arroyo  Calgiiaqui,  853. 
Arroyo  de  Coraya,  785. 
Arroyo  del  Medio,  149,  625,  781,  838- 

846,  85o,  851-852,' 854. 
Arrovo  del  Moreno,  098. 
Arroyo  MoROiiuAsi,  332. 
Arroyo  de  Organuyo,  398. 
Arroyo  Santa  Rita,  838,  848. 
Arroyo  de  Sayate,  578,  601. 
Arroyo  del  Tastil,  367. 
Arsenic,  858,  859. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


907 


Art  textile.  —  Voir  Tissus. 

Araacs.  —  Voir  Nu-Aruacs. 

Aruba  [Antilles],  274. 

Aryballes,    119,    189,    287,    244,    295- 

3o6. 
AscANDE  [Bolivie],  699. 

AssOMPTION-mT-PARAGUAY,  366. 

Atacama.  —  Voir  San  Pedro  de  Atacama, 

Puna  de  Atacama,  Désert  d' Atacama, 

Salar  de  Atacama. 
Atacama    (Partido    de)     [Chili],    536, 

693,  711. 
Atacama  (province)  [Chili],  713. 
Atacama  Baja  [Chili],  63,  768. 
Atacamas,  5,  i5,  68-67,  7°'  ^o^'  38i, 

382,  529,  53o,  577,  617,  711,  719, 

737,  764,  767-778. 
Aiucameno   (/.),    63-64,   69,   44o,   722, 

770,  771. 
Atacamenos,  62-67,  7<^'  ^1^9  >  722. 
Atahualpa  (Inca),  689. 
Atelier  de  la  taille  de  pierre,  566. 
Atsahuacas ,  692,  669,  736. 
Atures  [Venezuela],  8i6. 
Auchenia  Huanaco,  4 10.  —    Voir  aussi 

Huanaco. 
Auchenia    Lama,    4i2.    —     Voir    aussi 

Lama. 
Auchenia   Paca,   4i3.  —    Voir  aussi  Al- 

paca. 
Auchenia    Vicunna,    4 10.    —   Voir  aussi 

Vigogne. 
Audience    de    Charcas,    6,     348,    698, 

711. 
Australie,  34 1,  564. 
Autels,   110,  292,  293,  424,  486-487, 

491,  675. 
Autruche.  —  Voir  Nandou. 
Ayacucho  [Pérou],  i33. 
Ayavisca  [Bolivie],  699. 
Aymara  (/,),  36,  69,  72. 
Aymaras ,  65,  70,  467,  524,  525,  611, 

657,  764,  777,  820. 
Aymogasta,  1 10. 
Azogues  [Equateur],  299. 
Azorella  monanthos,  4o8.  —   Voir  aussi 

Yareta. 
Azua,  267. 
Azuay  [Equateur],  298-300,  685. 


AzUERA  (QueBRADA  DE),   609. 
AZULPAMPA,   4l8,  419,   785,  786,  792. 

AzuzA  (CaSon  d')  [États-Unis],  680. 

Bacdiris,  126. 

Baccharis  Chilca,  721. 

Baccharis  coridifolia,  4i8,  419. 

Baccharis  salicifolia,  342. 

Bactris  sp.,  599,  728. 

Bagues,  i34,  837. 

Bahia  [Brésil],  122,367. 

Bain    cérémonial  de    l'époux    survivant, 

i83,  519,  520. 
BaSado(El),  ii3,  148-149,  i5i,  i52, 

i54,  159,  261,  3o5. 
Baxcrofï  [États-Unis],  63o. 
Bandeaux  pour  la  tète  :  en   argent,  24, 

27,  219,   870,  871;   en  cuivre,    24, 

27,    219;  en    laine,    29,    i4i,    218, 

753;  en  or,  218-220,  870,  871;  en 

paille,  762. 
Barbe,  52  5-52  6. 
Barcelone [Espagne],  168. 
Barco.  —  Voir  Ciudad  del  Barco. 
Barranca  (définition  du  mot),  249. 
Barrancas,  4 18. 
Barres  en  pierre,  i33. 
Bârzana  (Alonso  de)  :   biographie,    7-8; 

œuvres,  17-20. 
Basoatos  [Afrique],  227. 
Basse-Californie  [Mexique],  685,  816. 
Bâtons  en  bois  (divers),  734,  735. 
Bâtons  de  cérémonie,  690,  734. 
Bâtons  à   fouiller,    649,    686-688,    736, 

768. 
Batuxgasta,  io4,  116. 
Bàvaro  (Cerro),  434- 
Bavière  [Allemagne],  291. 
Belen,  i3,  i5,  22,  89,  ii5,  116,  118, 

i38,  139,  i4o,  i42,  175,  224,  708. 
Bertillon    (méthode    anthropométrique), 

523,  524. 
BiBLiAN  [Equateur],  299. 
Bixa  Orellana,  737. 
Bodega  (Quebrada  de  la),  171. 
Bogota  [Colombie],  367,  870,  87  i. 
Bohôrquez  (Rébellion  de),  206-208,  348, 

703. 
Boites  à  fard,  737. 


908 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


BOLA  (CeRUO),   379. 

Boleadoras,   35,    i3i,   222,    367,    36o. 

449. 

Bolivie,  passim. 

Boliviens  (Indiens  actuels  du  haut  plateau 
de  la  Biilivle),  178,  181  ,  252,  323, 
519,  520,  52  1,  525,  59/1,  (h  1 ,  657, 
728,  731,  733,  735,  7/18,  749. 

BoLsoN,  128, 

Bombo  (grosse  caisse),  4^3,  464- 

Boomerangs,  340,  34 1,  649. 

Borate  de  chaux,  32  3,  398. 

Boschmans  [Afrique],  G86. 

BoTiJUEr.A,  106. 

Boucliers  (écus),  170,  171,  174,  175, 
234,667,668,  671,  673. 

Boules  en  cuivre,  i34,  222,  864- 

Bracelets  en  cuivre,  37,  i34,  329,  863, 
864. 

Bracelets  en  or,  870,  871, 

Bracelets  en  peau,  656. 

Brésil,  122,  1 23,  194.  262-267,  273- 
275,  3o9,3i8,  366,  367,  458,  582, 
653,  654,  658,  659,  680,  682,  741, 
817,  818,853. 

Bromelia  Serra,  643. 

Bronze,  1 35,  858,  862,863. 

Broyeurs,  3o6,6o2,  618,  691-692. 

BuENOs-AiRES  (province),  4,  567. 

BuENOs-AiRES  (vice-royaulé),  711. 

B agréa,  265. 

Bulimulus  apodemetes,  842. 

Bulitnus  obJongus,  842. 

Carai.ongv  (Sierra  dr),  632.  633,  6q4- 

Cabiza  DE  Vaca  [Chili],  821. 

Cabi  (Abra  de),  64,  533. 

Cabuya,  89. 

Cacan  ( /.  ) ,  12,   16-20,    '.  2  .   4o ,  5 1 ,   53 , 

56,  57,  61,  197. 
Cachi     (déparlement),    22,     101,    702, 

709- 
Caciu  (pics),  395. 

Cachipunco,  847,  848. 

Cactus-cierge  (Cereus),    69,    335,    353, 

373,  407-408,  429,  43o,  43i,  463. 

5i8,  648,  784. 
Cad  us   (Epines   de],     598,    599,     739, 

740,  759, 760. 


Cadaveos,  582. 

Cafayate  ,    21,     101,    ii5,    116,    118, 

120,  159,  171,  173. 
Cagua  (vallée)  [Bolivie],  750. 
Cailloux  (Dépôt  de),  3 10. 

Caïman    (pétroglyphcs),  679,  681,  682. 

Cainguvs,  659. 

Cairns,  359. 

Caiza  [Bolivie],  271. 

Caja  (tambour),  465. 

Cajamarca  [Pérou],  3()3,  680,  685,  689, 
819. 

Cajituba  [Brésil],  817. 

Cajon  (  vallée ) ,  1  o3 ,  1 1  o ,  1  53 ,  1 74 ,  5o5. 

Cajon  [Chili],  710. 

Calabre  [Italie],  168. 

Calahoyo,  699,  701,  7o5. 

Calama  [Chili],  63,  137,  34 1,  342, 
53o,  579,  593,  5c)4.  597,  598,  6i3, 
614,616,  629,  643,  648,  649,  65i, 
654,  657,  710,  713,  714,  717,  720- 
756,  757,  758, 759,  760,  761,  764, 
766, 767,  768,  769,  770, 771,  772, 
773,774. 

Calango  [Pérou],  366. 

Calala  [Bolivie],  699. 

Calcha  [Bolivie],  699. 

Calchaqui  (nom),  95-96. 

Calchaquie  (Vallée),  7,  12,  i5,  16, 
21-29,  35,  42,  61,  83,  96,  101,  120, 

121,  i33,  137,  i4i,  159,  172,  179, 
2o4,  2o5,  207,  208,  210,  2i5,  224. 
23o,  23i ,  253,  317,  347,  348,  38i, 
489,  490,  491,  495,  5oi,  5i3,  5i6, 
519,  520,  644,  652,  664,  680,  699, 
702-706,  707-709,  711,  741,  778, 
863,  865. 

Calchaquis,  i3,  21-28,  61,  62,  66,  67, 

76,  96,  i83,  206,  208.  254,  644, 

706,  852. 
Calchaquis  de  Santa  Fé,  853. 
Caldera  [Equateur],  3oo. 
Caldera  [Panama],  817. 
Caldera  (Salta),  2  53,  707,  709. 
i.ALDERA  (Alto  de  la)  [Pérou],  819. 
Calebasses,    i38,  343,  358,  375,   597, 

654,  723,  724,  746-747,  761.  —  Voir 

aussi  Pyrogravure. 
Calete,  787-788. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


909 


Californie  [Étals-Unis],  349,  679,  680, 

682,685,686,  688. 
Calilegua  (Sierra  de),  76,  791,  833. 
Calingasta,  16,  3d.  106,  137 ,  i38,  652. 
Calla  [Bolivie],  820. 
Callahuayas,  i32,  496,  5ii. 
Callao  [Pérou],  3oi. 
Callo  [Equateur],  367. 
Calvitie,  525. 
Camar  [Chili],  63. 
Camareta,  522,  544-545. 
Camisetas    (chemises  ou  tuniques),    25, 

29,  3;,  139-141,  590-593,  667,  668, 

669,  670,  723,  725,  743,  752,  759, 

761-762,  797. 
Cammucis,  273. 
Camotins,  275. 
Camp  retranché,  287-288. 
Campas,  43,  458. 
Campeciie  [Mexique],  584- 
Camutins  (Os)  [Brésil],  263. 
Canada,  863. 

Canada  (La),  258,  3i5,  3 16. 
Canar  [Equateur],  220,  299,  599,  868, 

870,  871. 
Canards,  9c. 
Canards  (en  céramique),  1  19,  120,  239, 

3o6. 
Canas  (Las),  173. 
Candelaria,  322,  323,  33 1. 
Canete  [Pérou],  261,  366. 
CaSete  (dans  le  Tucuman),  3i,  700. 
Cangrejillos  (Salinas  Grandes),  704. 
Cangrejillos  (Yavi),  5o3-5o5,  617, 619, 

647. 
Canis  Azarae,  4i  1  • 
Canis  caraibicus,  661,  662. 
Canis  familiaris,  661,  663. 
Canis  Ingœ,  661,  662  ,  756. 
Canis  Ingae  vertagus,  662,  756. 
Canis  magellanicus ,  4ii,  663. 
Canis  occidentalis,  662. 
Canne  à  sucre  (cultures),  826,  834. 
Canota  (Bajo  de),  175,  824,  829. 
Cântaro  guallo,  299. 
Cânlaro  malta,  299. 
Cap  Frio  [Brésil],  263. 
Capayan    (Catamarca),    84,    116,    118, 

120,  122. 


Capayans,  21,  206. 

Capilla  del  Monte,  39,  109. 

Capillas  (Quebrada  de  las),  322,  347, 

379- 
Capillitas  (mines),  i33,  542. 
Capillitas  (Sierra  de   las),    160,542, 

555. 
Capitan  (chef de  Susques),  433-434,  522. 
Capsicum,  454. 
Carabuco  [Bohvie],  808,  820. 
Caracas  [Venezuela],  816. 
Caracollo  [Bolivie],  866. 
Caraguatâ,  89. 
Carahtjasi,  25,  170,  825. 
Caraïbe  (/.),  267. 
Caraïbes,  262,  274,  48]. 
Caraxgue  (Carangas)  [Bolivie],  595. 
Caravaya  [Pérou],  459. 
Carayàs,  659. 
Carbajal  ,  2 1 5 ,  258 ,  3o8-3 1 1 ,  3 1 6 ,  370, 

602. 
Carbonate  de  cuivre  (couleur),  363,  374, 

375,  668. 
Carchi  [Equateur],  819. 
Carmen  (El),    147,   255-258,   276-278, 

307,  3i6,  834,845,  85i,  853. 
Caroube,  caroubier.  —    Voir  Algarroba, 

Algarrobo,  Prosopis. 
Carquois,  29,  725. 
Carrizal,  102. 
Cartes  du  présent  ouvrage  (explications), 

5-6,97,470. 
Casabinûo,  12,60,61,  i5o,   160,   234. 

235,  348,  4io,  435,  436, 468,  471, 

53o,  53i,  543,  577,  578,  591,  594, 

598,  601,  610-616,  618,  621,  624, 

632,  642,  647,  649,  65o,  654,  664, 

701,  710,  729, 735,  740,  744,  745, 

752,  771,  772,  773,  809. 
Casabindo  (ancienne  mission  catholique), 

543. 
Casabindo  el  Ciiico,  699,  701. 
Casabindos ,  12,  61,  62. 
Caspana  [Chili],  377,  716, 
Casse-téte   en   cuivre,    i34,    689,    690, 

864. 
Casse-tête  en  pierre ,  688-690. 
Cassia,  713. 
Cassilérite,  865,  866. 


910 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Catamarca  (province),  4,  i3,  i/|,  89, 
123,  128,  i3o,  i/ji,  170,  180,  192, 
20/i,  223,  278,  3g3,  4oi,  4o2,  458, 
467,  470,  483,  542,  557,  592,  622, 
707,  708,  866. 

Catamarca  (vallée),    i3,   16,  84,   194, 

207,  223,  852. 

Catamarca  (ville),  i3,  3i. 

Calamarcan  (/.),  17,  18. 

Catamarcas,  21. 

Catarpe  [Chili],  715,  772. 

Cauim,  267. 

Caupolican  [Bolivie],  459,  599. 

Cauquenes     [Chili],     821,     822,     824, 

829. 
Caurchari,  64- 
Cavaliers  (figures  des  pétroglyphes),  795, 

800,  808. 

Cavia  Cobaya,  4i2,  448. 

Cavia  leucoblephara  ,91. 

Cavinas ,  43. 

Caxinguba  [Brésil],  817. 

Cayo-Manco-Amaula ,  199. 

Caytuma  (déformation  du  crâne),  58o. 

Cayuàs ,  266. 

Cearà  [Brésil],  817. 

Cébil,  653. 

Cedrela  brasiiiensis,  465,  466,590,654, 
739,  744. 

Ceintures,  139,  442,  446. 

Céramique,  33,  iii-i23,  i43,  i5i-i6o, 
237-242,  256-261,  287,  288,  294- 
307,  3i3,  328-329,  33o,  335,  339, 
34o,  344,  345,  357,  36o,  362,  363, 
371-375,  539,  540,  55i,  597,  599- 
600,  609,  620,  638-639,  660-661, 
724,  726,7/19-751,  761,  768,  77/1, 
775,  778,   780,  781,  786-787,  789, 

801,  802,  806,  835,  836-837,  84o- 
8/,  6. 

Céramique    (fabrication    inodcrne),   /178- 

482. 
Cercles  funéraires,  36o-363,   370,  373- 

375. 
Cereus.  —  Voir  Caclus-cierge. 
Cereus  Pasacana,   322,  334,  353,  407. 
Cerf,  91,  357,  4 10. 
Cerrillos,  249,   463. 
Cerro  Colorado  de  Hualfin,  io4- 


Cerro  Monïoso  [Mexique],  587. 

Cerro  Negro  (  Tinogasta),  175,380. 

Cerro  Pintado,  io3. 

Cervus  antisiensis,  91,  357,  4 10. 

Cervus  chilensis,  91,  057. 

Cervus  rufus  ,91. 

César  (Voyage  de),  706. 

Ceylan  [Asie],  367. 

Chacabuco  [Bolivie],  699. 

Chacabuco  (Sierra  de)  [Chili],  821. 

Chachapoyas  [Pérou],  366. 

Chachi,  162. 

Chaco  (chasse),  45 1, 

Chaco  (Grand  Chaco),  4,  7,  44,  45,  47, 
48,  49,  5o,  5i,  53,  54,  78,79,  149, 
210,  269-271,  276,  278,  643,654, 
667,  742,  826,  833,  836,  838,  845, 
852,853,854. 

Chacpas,  162. 

Chacrahuaico,  691. 

Chacuana,  708. 

Chacunayo,  674-676,  809,  810,  812, 
825,828. 

Chahuar,  89. 

Chajru,  4i4- 

Chalchiuhtlicué,  166. 

Challapata  [Bolivie],  496. 

Chalona,  454,  46 1. 

Chamijo  (Pedro),  206. 

Chamacocos ,  659. 

Champi   (alliage  de  métaux),  228,  873. 

Champi  (arme),  228. 

Chanar,  87,  88,  716. 

Chanaral  Bajo  [Chili],  717. 

Ciianar-Yaco,  116,  i42,  i45,  1/18,  l52, 
191,  278. 

Chancay  [Pérou],  870,  871. 

Chancho  del  monte,  90. 

Changos ,  65,  67-73,  629,  764. 

CiiANi  (pic),  32  1,  352-353,  391,  395, 
398,559,561,  565,  785. 

Chant,  466,  497-498. 

Chapelles  catholiques.  —  Voir  Eglises. 

CiiAPi,  174. 
(jhaquira,  37,  38,  219. 

(Iharango,  462,  465-466,  495. 

CiiARAZANi  [Bolivie],  l32. 

CiiARCAS  [Bolivie],  201.  —  Voir  aussi 
Audience  de  Charcas. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


911 


Charlevoix  (P.-F.-X.  de),  1 1. 

Charqul,  454,  457,  725,  754. 

Chasse,  91,  878,  448-453,  5o2,  5o3, 

716. 
Chaussées  préhispaniques ,  345-348,  718, 

785-786,861. 
Chaya  (Fêle  de  la),  181. 
Cheasapeake    (baie)    [Etats-Unis],    i25, 

568. 
Chelléens  (Instruments),  567. 
Chemises.  —  Voir  Camisetas. 
Chenopodium  Qulnoa,  409.  —  Voir  aussi 

Qulnoa. 
Chevaux  (figures  des  pétroglyphes ) ,  795, 

796,  800,801,808,  8i3. 
Cheveux,  525,  593  594,  642,  727-728. 
Cheveux  blancs ,  594,  643,  727. 
Cheveux  humains  (frange  dune  étoffe), 

726. 
Chèvres,  69. 

Chibchas ^S6i,  870,  871,  875. 

Chlcha,  178,  263,  267,  270,  271,  3o6, 

460-461,  481,  488,  492,  498,  5oo, 

5i4,  5i6,  517,  520,  522,  755. 

Chichas,  61,  67,  73,  77,  199,  200,  529, 

699,  705,  75i,  771,  775,  776,  777. 

Chighas    [Bolivie],     462,     594,     619, 

701. 
CiiiCLAYO  [Pérou],  227,  229. 
Chicoana   [près  de  Cuzco,  Pérou],  210. 
Chicoana  (province),  42,  317,  707,  708. 
Chicoana   (Vallée  Calchaquie),    22,  42, 
210,  317,  699,  702-703,  705,  707- 

709- 
Chicoana  (Vallée  de  Lenna),  3i5,  3 16, 

702-703,  707,  709. 

Chien  (cérémonies  funéraires),  i83,  519. 

Chien  (crânes),  66 1-664,  756. 

Chilca,  342,  721,  722,  723,  730. 

Chilcas  (Las),  173. 

Chili,   i5,   32,   33,   34,  37,  59,  109, 

122,    161,    192,    194,     199,     201-205, 

221,  223,  226,  240,  244-246,  3o5, 
394,  409,  418,432,470,  536,  567, 
572,  629,  660,  680,  684,  686,  687, 
688,  700,  706,  707,  708,  710-766, 
782,  818,  819-822,  824,829,  872. 

Chiloë  [Chili],  32. 

Chimba  [Chili],  70,  629,  63 1,  764-766. 


Chimborazo  [Equateur],  3oo. 

ChimÛ  [Pérou],  229. 

Chinchilla ,  4 1 1 ,  448 .  449  '  7  ^  ^  '  7  ^  ^• 

Chine  [Asie],  769. 

Chipana  [Chili],  720,  820. 

Chiqui,  180. 

Chiriguanos ,  76,  77,  78,  199,  269-271, 

277,  481,  667,  733,  853. 
ChiriquÎ  [Panama],  862,  875. 
Chiuchiu  [Chili],  63,  342,  591,  65i, 
684,  710,  716,  739,  740,  748,758- 
763,  766,  767,  769,  770,  774. 
Choele-Choel ,  ii4- 
Chonta,  599,  728. 
Chordeleg  [Equateur],  298. 
Chorotes ,  659. 
Choya,  160. 
Chrysocolle,  536.   537,  627,  629,  63i, 

655,656,  766,859,867. 
Chucalezna,  788. 
Chuchos,  162. 

Chucu  (sorte  de  bonnet),  58o. 
Chulin,  592,  6i5,  680,  792-801,  810, 

812,  8i3,8i4, 825,  828. 
Chullpas,  190,  220. 
Chululo,  713. 
Chnlapis ,  53. 
Chumpi,  66. 
Chunchos ,  43. 
Chungungo,  713. 
Clmniipis,  53,  54- 
Chuquicamata  [Chili],  563,  757, 
Chuquisaca  [Bolivie],  58,  61,  652,  698, 

7o5. 
Chuquitanta  [Pérou],  870,  871. 
Churcal,  125,  171. 
Churqui,  25 1,  4o5,  54o,  552,  554. 
Chuslo  (passe-montagne),  392. 
Chuspas,  444,  493,  /194,  753. 
Chusquea,  848. 

Chuzudo  (Quebrada  dei,),  171. 
CiÉNAOA  Grande,  699,  704. 

CiÉNEGa(La),    103,   108,    12^. 

Ciénegas,  32  2,  407. 

Cimetières,    i43,     i45-i47,    256-261, 

327-330,    339-345,    722-756,    763, 

836,  85o,  85 1,  853. 
Cimetières  d'enfants,  i46,  148-167,  838- 

846,  85o,  851-852,  854- 


912 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Ciracunas,  22g,  698,  699. 

Ciseaux  en  cuivre,  i34,  282,  807,  336, 

340,  375,  654,  658,  860,  861,  863, 

864. 

ClUDAD  DEL  BaRCO,   3i. 

CiUDAD    DEL  Valle.   —  Voir    Catamarca 

(ville). 
C1UDARCITA,  io5. 
Ckunza  (/.  ) ,  63, 
Climat  (Changement  du),  85,  87,  4io, 

6o4,  715. 
Cloches    en  bois,    137,    6i4,    744-745, 

768. 
Cloches  en  cuivre,  i34,    137,   23o-232, 

864,  865. 
Clochettes  en  cuivre,  i34,  623,  655. 
Cobaye ,  4 1  2 . 
CoBijA  [Chili],   59,   63,    68,   69,  717, 

764. 
CoKREs,  422,  468,  478-480,  529,  533- 

555,  809,  810,  811,857. 
Corres    (ancienne    mission    catholique), 

537,  543-544. 
Coures  (Abra  de),  64,  421,  423,  533. 
Corres  (QuEBR\DA  de),  422,  533,  536, 

541. 
CoBRizos  [Bolivie],  869,  870,  871,  872, 

874. 
Coca ,  60 ,  424 ,  444  , 4  54460 ,  46 1 ,  462 , 

464,485,486,  487,  492-495,  5oo, 

5o3,  5io,  5ii,  5i2,  517,  519,  522, 

716,  755. 

COCHAGASTA,    128. 

CociiiNOCA  (département),  61,  234,  24o, 
24i,  4i2,  442,  470,  53o,  577,  578, 
610,  616,  617,  654,  710,  771. 

CocHiNOGA  (Sierra  de),  397,  399,  619. 
633,  779. 

CociiiNocA  ( village ),4oo,  4o2,  4o5,435, 
468,  471,  577. 

Cochinocas  ,61,  62,  254- 

Cochon  d'Inde ,  91,  4 1 2 ,  448. 

Cochucho,  25 1. 

COCTACA,  806. 

Cohua,  492,  5x1. 

Coillure,  27,  29,  119,  121,  i83,  445- 
446,  447,  533,  593-594,  642,  667, 
669,  670,  679,  725,  728,  737,  743, 
744,  752,  753,  763,  768,  797,  798. 


COLALAO  DEL  VaLLE,    102. 

CoLCHA  [Bolivie],  749. 

COLCHAGUA  [Chili],  821,   822,  825. 

Collahuas,  2o3,  224,  6o3. 
CoLLAO  [Bolivie],  73,  377. 
Collas,  110,  187,    190,   3i4,  377,  777, 

788. 

Colliers,  i3i,  329,  600,627,  628,781. 

Colombie,  189,  224,  307,  367,  409, 
458,  459,  63i,  680,  816,  822,  861, 
862,  869,  870,  871,  872,  873,  875. 

Colombie  Britannique,  63o,  81 5. 

CoLOMÉ,  159,  3o5. 

Colorado  [Etats-Unis],  564,  G79,  680. 

Colorados ,  526. 

CoLPEs,  192. 

COLQUIMAYO,  695-697. 

Combustibles,  353,  4o6,  4o8,  48o,  54o, 

552 ,  713. 
Comecliingon  (/. ),  38,  4i,  5i. 
Comechingons ,  i4,  37-40,  89,   i4i,  4i2. 
Commerce  des  Indiens  de  Suscjues,  46 1- 

463. 
Conana,  542. 
CoNCEPCiON  (ancienne  \ille  dans  le  Cha- 

co),  44,  47- 

CONCHAS   (QUEBRADA    DE    LAS),     102,    I7I, 

23i,  249,  253. 
Concile  de  Lima,  196,  58(). 
Condalia  lineata,  88. 
Condor,  4i  i- 
Condor  (tête  sculptée  en  bois),  65i,  788. 

COXDORIIUASI,    175. 

Cônopas,  1 18. 

CoxovviNGO  [Etals-Unis],  349- 

Constructions  circulaires,  98,  102,  io3, 

io4,  106,  107,  3i5,  337-338,  36o, 

61 1,  716,  790. 
CopACABANA  [BoHvie],   i33,    240,  3o3, 

736. 
CoPAN  [Mexique],  588. 
Copayampis .  21. 
CoPlAPÔ  [Chili],    221,    223,   708,    711, 

712,  714,  717,  718,  821. 
Coquena,  180,  5oi-5o5. 
Coquillages,   190,  242,  3o2.  625,  627, 

781-782,  837,  84 1,  842,  843,  844. 
CoQuiMBO  [Chili],  32,  2o3,  684,  688. 
CoRANi  (vallée)  [Pérou],  599,  819,823. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


913 


90,  99,  109 
CoRDOBA  (ville) 


CoRANzuLi,  417,  /tao,  432,  436,  469, 

470. 

Cordes,  335,  44 1,  ^90,  594,  596,  597, 
609,  6i3,  649,  65o,  723,  750,  754, 
768. 

CÔRDOBA  (province),  4,  7,  8,  i4,  37-41, 

89,  i4i,  334,  4i2,  557. 
CÔRDOBA  (Sierra  de),  4,  12,  35,  37-40, 
818. 

32. 
CÔRDOBA  DE  CaLGHAQUÎ  ,  3l,    2  54,   699. 

Corichuas,  696. 

Cornes  de  bœuf,  612  ,  771,  795,  796,800. 

Corne  de  cerf,  357. 

CoroadoSj  267,  273. 

Corocorg  [Bolivie],  865. 

CORTADERA  (AbRa),  533. 
CORTADERAS   (AbRA  DE  LAs),   7^4- 

Corumbâ  [Brésil],  268. 

CosQuiN,  4o. 

Costa  Rica  (République  de),  862. 

Coton,  i4o,  202. 

Coton  (vêtement),  65,  66. 

Cottes  de  mailles,  643. 

Couches  de  débris,  335,  372-373,  60g, 
638,  639,  834-835,  836,848. 

Couleur  de  la  peau,  523. 

Couleurs  en  pâte.  —  Voir  Bixa,  Carbo- 
nate de  cuivre ,  Ocre ,  Uruci'i . 

Coups-de-poing,  564,  567. 

Couteaux  en  bois  (instruments  d'agricul- 
ture), 235,  335,  34o,  374,  597,  598, 
649,725,  733,  768,  778. 

Couteaux  en  cuivre,  1 34,  61 4,  621,  655, 
783,  864.  865. 

Couteau  en  fer,  612,  771. 

Coyahuaima  (district),  436. 

CoYAHUAIMA   (pic).  432. 

CoYALUCA  (Paso  de)  [Mexique],  588. 
Crânes,  16,  33,  70,  i42,  i84,  327,  362, 

373,  679-581,  620,   64o,   643,  727, 

764-765. 
Crânes  de  chiens,  66 1-663,  766. 
Crapaud  (décor),  128,  i55,  61 4- 
Crens,  267. 

Crescentia  Cujete,  654- 
Crochets  on  bois,    335,   342-343,  374. 

594-597,  61 3,  649,  73''i ,  75(),  768, 

778. 


Croisement  des  Auchenia,  4i3-4i4. 
Croissant  (figures  des  pétroglyphes), 

35i,  795,  800. 
Croix  (décor) ,  167,  172  ,  175,  38o, 

624,  7  19  ,  761. 
Cruz  DEL  Eje,  4o. 
Ctenomys  atacamensis,  713. 
Ctenomys  fulvus,  4ii,  42 1,  713. 
Cucurbita  Pepo,  86. 
Cucurbitacées    (calebasses),    343, 

746-747- 
Cuexca  [Equateur],  24 1,  299. 
CuESMA  [Bolivie],  699. 
Cuevas  (Las),  323. 

CuEVaS     (QuEBRADA    de    las),     32  1, 

324,  354,  364-380,  809,  810, 

Cuïcos,  507. 

Cuillères  en  bois,  i38,  65o,    654, 
736,  769,  781. 

Cuirasse  en  peau,   762. 

Cuivre,  24,  27,  34,  38,  59,  1 34- 137. 
219,  220-233,  307,  329,  33o, 
340,372,  373,  375,  536-555, 
621,  622,  654,  655,  657,  658, 
745,  757,  774,  783,  837,  857 
869,  873,  874,  875. 

Culte  péruvien,  110,  111,  i36,  162- 
178,  180,  193,  485-5o7,  5o8, 

520. 

Culte  phallique,  129. 
CUMANÀ  [Bolivie],  3o2. 
CuMANÂ  [Venezuela],  469. 
CuMBE  [Equateur],  299. 
Cumbres  DEL  Obispo,  3i4- 
Cumingia  campanulata,  715. 
Cupules,  39,  108,  109,  848. 
Curaçao  [Antilles],  274. 
CuRAiiUARA  [Bolivie],  820. 
CuRicô  [Chili] ,  161. 
Curis,  162. 

CURTIEMBRE,    102. 

CuRVA  [Bolivie],  i33. 

CuYo,  i5,  34,  37. 

Cayoënses,  34- 

Cuzco  [Pérou],  110,  199,  200, 
211,240,  244,  3oi-3o4,  346, 
485,  687,  689,  707,  717,  861, 

Cuzco  (variété  de  chien),  662. 

Cylindre  en  terre  cuite,  258. 


35o, 
6i4, 


654 


323. 
811. 

657. 


189, 
336, 
6i4, 
689 , 

868, 

i65, 
519- 


20;), 

4l2  , 

873. 


914 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Danse,  -ilx-,  26,  180,  464-465,  5 16. 

Dasypus  conurus,  91. 

Dasypus  minutus ,  g  1 ,  129,  i3o. 

Dasypus  setosus ,  845. 

Dasypus  villosus,  gi. 

Décor  d'urnes  funéraires,  i53-i58,  84o- 
844,846,  85 1. 

Déformations  du  crâne,  122,  i5i,  526, 
579-580,  6i3,  620,  64o  ,  727,  78g, 
836. 

Déformalions  des  dents,  58 1 -58g. 

Dégraissants  (de  ia  poterie),  112,  i58, 
478-47g,^  48o,  74g. 

Delaware  [Etats-Unis],  568. 

Dents.  —   Voir  Déformations  des  dents. 

Descalvados  [Brésil],  268. 

Description  physique  de  la  région  diaguite 
83-g2;  de  la  Vallée  de  Lerma,  24g- 
2  54;  de  la  Quebrada  del  Toro,  32 1- 
323;  de  la  Puna,  3gi-4i5;  du  Désert 
d'Atacama ,  7 1 0-7 1 5  ;  de  la  Quebrada 
de  Ilumahuaca,  783-785. 

Désert  d'Atacama  [Chili],  8,  58,  5g, 
62-71,  53o,  532,  680,  706,  710-715 
(description  physique),  715-766  (ar- 
chéologie), 767-778, 80g,  8i4,  821. 

DiABLO    (MORRO  del)  [Chili],  82  1. 

Diadèmes,  21g. 

Diagailes,  5,  12-32,  33,  35,  44,  5i,53, 
57,  61,  66,  67,  77,  g6,  g7-2i2  (anti- 
quités), 3 17-3 18,  38 1,  382  ,52g,  5g  1, 
700,  706,  774, 775,  778,852, 853, 
854. 

Dicotyles  labiatus,  go. 

Dicotylcs  lorquatus,  go. 

Dieu-Soleil,  588,  58g. 

Digging-sticks ,  686-688, 

Dimensions  d'urnes  funéraires  d'adultes , 
1 53-1 54. 

Diomedea  exulans,  765. 

Disques  en  cuivre,  i34,  i37,  372,  6i4- 
6i5,  775,  863,  86/1. 

Dolichotis  patagonica,  gi.  —  Voir  aussi 
Agouti. 

Dolmens,  108. 

Domination  des  Incas  dans  le  Désert  d'Ata- 
cama,  5g;  dans  la  Puna  de  Jujuy,  771  ; 
dans  la  région  diaguite,  187-212. 

DONCELI.AS,  Gi  1. 


Drille  à  archet,  628. 
Drille  à  corde,  660. 
DuNGANNON  [Etats-Unis],  63o. 

Eau  (Provision  d'),  gg,  364,  63g. 

Ecus.  —  Voir  Bouclieis. 

Églises  et  chapelles  catholiques,  43 1,  467, 

468,  517,  520-522,  543,  565,  577, 

712,  758. 
Emmanchement  de  ciseaux  ,  336. 
Emmanchement   de   haches,    127,    2  25, 

227,  563-564,647-648. 
Emmanchement  de  pelles  en  pierre,  748- 

74g,  758-75g. 
Empreintes  de  pieds  (pétroglyphes) ,  365- 

367. 
Empreintes  textiles  sur  la  poterie,   ii3, 

ii4,  358. 
Encalilla,  i34,  174. 
Encomendados,  5i. 
Encomenderos,  5i,  ig5,  472. 
Encomienda,  5i. 
Enfants.   —    Voir   Angelilo,   Cimetières, 

Fa'tus,  Sépultures. 
Enfants  naturels,  437. 
Engobe  (de  la  poterie),  112,    287,   307, 

328,  335,  344,  375,  661,  749,  761. 
Enterrement  (cérémonies)  chez  les  anciens 

Diaguiles,  24,  26,  28. 
Enterrement  chez  les  Indiens  de  Susques, 

5i7-5i8. 
pjpilation,  526. 
Épiloirs,  i34,  864. 
Epines  de  cactus.  —  Voir  Cactus. 
Epingles,  221,  86/|.  —  Voir  aussi  Topos. 
Epiphragmophora  trigrammephora,  842. 
Epissures,  64g. 
Equateur  (République  de  l'),  8g,  i25, 

18g,  igo,  220.  224,  228,  23o,  24o, 

24 1,  271,  2g8-3oo,  3o5,  367,  458, 

459,  526,  568,  58o,  582,  5gg,  685, 

819,  820,  822,  857,  858,  85g,  861, 

868,870,871,  873,874. 
Eriomys  (Chinchilla,   4 11,  7i3.   —   Voir 

aussi  Chinchilla. 
Erythroxylon  Coca,  454. 
Erythroxylon  cumanense,  45g. 
Erythroxylon  hondon.se,  45g. 

EsCAYA  (CuESTA  de),   77g. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


«15 


ESCOIPE  (QUEBRADA  de),    253,   7O2  ,  yoS  , 

707,   709. 
ESPERANZA,  834. 
Esprit  («perdre  l'esprit»),  179,  490-/191, 

5io-5i3. 
Escjaimaax ,  589,  660. 
Estancia  (dclinilion  du  mot),  25 1. 
EsTARCA  [Bolivie],  555. 
EsTEGo,  7,  32,  43,  44,  46,  47,  5l,  52, 

55,  i4o,  253,  644. 

ESTECO    (CORDILLËRA  DE),  84(Î. 

EsTOPiNAN  [Bolivie],  699, 

Étain,  135,858-868. 

Etangs,  289. 

Etats-Unis,  passim. 

Etendards,  52  2. 

Etuis  en  bois,  342,  736. 

Etuis  en  os,  36 1,  657,  747. 

Etymologie  de  noms  de  lieux.   —    Voir 

Toponymie. 
Etymologie    des    noms    des    Indiens   de 

Susques,  44o. 
Eurêka  (mine),  697. 

Fâbrica  (fonctionnaire  des  Indiens  de 
Susques),  433,  52 1,  522. 

Face  humaine  (pétroglyphes) ,  533,  806, 
811,  816. 

Farahina  [Polynésie],  293. 

FamaillA,  118. 

Famatina,  16,  206,  208-209,  859,  874. 

Famatins,  21. 

Famayfds  ,21. 

Faune,  89-92,  4io-4i4,  7i3. 

Fécondité  des  Indiennes,  /|37-438. 

Felis  Colocolo ,  4 1 1  • 

Fer  météorique ,  733. 

Fer  (Couteau  en),  612,  771. 

Fer  (Fil  de)  ,612,  732 ,771. 

Fêtes  catholiques,  52  1-52  2,  544. 

Feu  (Outils  pour  allumer  le),  596  597, 
658-660. 

Feu  (signaux),  434^ 

Fèves,  409,  453,  471. 

Fibres  végétales  (tissus  et  cordes),  592, 
609,  6i3,  643,  649,  65o,  752. 

Figure  humaine  rudimentaire  (pétrogly- 
phes), 172,  174,  35 1,  670,  678-682, 
79/1,  796-797,811,  812. 


Figures  humaines  sculptées  sur  bois,  137, 

65i,  652,  734,  737,  739,  740,  743, 

744,  759,  760,  769. 
Fisc  aras,  74. 

Flamant,  4ii,  487,  737,  763. 
Fléchas  (Las),  172,  680, 
Flèches,   29,  336-337,  342,  36o,  363, 

597-598,  644-645,  725,  726, 729-731, 

759.  —  Voir  aussi  Pointes  de  flèches. 
«Fleurs»  des  lamas,  496497. 
Flore,  8589,  25 1,  32  2,  4o5-4o8,  713- 

715,  784,849. 
Flûtes  de  Pan,  462,  463-464. 
Fœtus,  i5o,  344-345,  362,  373,842. 
Folklore,  177-181,  192,  ig3,  197,  4^8, 

483-5i4,775. 
Forêts,  628. 

FoRROMECGO  (vallée)  [Brésil],  265. 
Fourneaux    castillans,    548,    549,    55o, 

553. 
Fourneaux  «  espagnols  » ,  544. 
Fourneaux  indiens.  —  Voir  Hualras,  Toco- 

chimpos. 
Fourneaux  à  réverbère,  55i,  552. 
FRA^GHE-CoMTÉ  [France],  169. 
Franciscains,  270,  271,  467. 
Freirina,  24o,  244,  245,  3o5. 
Fresques  rupestres,   39,    170-172,  665- 

675,    792-801,    807-808,    809,   810, 

812,  8i3,  81/1 .  818,  819,  820,  821, 

822 ,  825. 
Frias  [Pérou],  367. 
Frijoles,  86. 
Frisoles,  86. 
Frondes,  45 1-453,  75/1. 
FUERTE  QUEMADO,    io3,    i3o,    l3l,    1 38 , 

i58,  159,  239,  337,  801,  867. 
Fusa,  463-464. 
Fusaïolcs,    122,    i3i,    235,    373,    589- 

590,  736,  759 
Fuseaux,  235,  589-590,  654- 

Gadoto   (Fort  de).  —  Voir  Saint-Esprit 

(Fort  du). 
Gaciayo  [Bolivie],  710. 
Gaiiiba  (Lagoa  de)  [Brésil],  817. 
G  alibis ,  272  ,  481 . 
Gahctis  vittata,  /|  1 1 . 
Garcilaso  de  la  Vcga,  200. 


916 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Garde-manger,  610,  638. 

Garecoa  [Bolivie],  808,  820,  82^4. 

«  Gens  nus  »,  4 1  • 

«  Gens  vêtus»,  i^i. 

Géologie,  321,  391,  396397,  399,  /i2i, 

4.22,  559,  56i,  632,  783. 
Géorgie  [Etats-Unis],  568. 
Gês,  267. 

GiLLEVOisix  [France],  349- 
GiPPSLAND  [Australie],  564- 
Gobelet  en  argent,  655. 
Gobelets  en  bois,  233-235,  3/ri ,   65o, 

759- 
GoLGOTA,  32  1,  322,  327-33  j,  579,  626, 

629,  63o,  870,  871. 

GoNZANAMÀ  [Equateur],  367. 

Gourliea  chilensis,  715. 

Gourliea  decorticans,  87. 

GoïAZ  [Brésil],  659,  817. 

Goylacùs,  273,  276. 

Grains  de  colliers.  —  Voir  Pièces  d'enfi- 
lage. 

Grand  Chago.  —  Voir  Chaco. 

Grita  [Co'ombie],  367. 

Groenland,  63o. 

Grotte  de  Cliacunayo,  674676. 

Grotte  de  Chulin,  792-801. 

Grottes  de  Iluacliicliocana,  789-790, 

Grotte  de  Rumiarco,  609. 

Grottes  funéraires,  i43,  3o2,  578, 
589-601,  612-616,  633,  64o- 
691,692,  767. 

GUACIIIPAS,     102,     116,    118,     125, 
170. 

GuADALAJARA  [Mexique],  585. 

GUADALCAZAR  (viUe),  46-47- 

GuAiRA  [Brésil],  366. 
Gualacale,  845. 

GUANDAGOL,   2o6. 

G uandacoU  ,21. 

Guano  [Equateur],  3oo. 

Guarani  {/. ),  17,  18,  194. 

Guaranis,   91,    268,   269,  854-  —    Voi 

aussi  Tupi-Guaranis. 
Guarayos,  43,  592. 
Guarmeoaucas ,  2o3. 
Guarpcs.  —  Voir  Huarpes. 

GUASAMAYO,    lo4,   377. 

Guatana  [Equateur],  299. 


807. 

^79' 
664 , 

159, 


Guatemala,  38o. 
Gualôs ,  482. 
Guayamis ,  582. 

GUAVATAYO  (LaGLNA  De),   398,   428,  577, 

578. 

Guayatayo  (Pozuelos),  691. 

Guaycaràs ,  79,  276,  85o,  854- 

Guevara  (José),  10. 

GuxuiL,  699,  705. 

Guyane,  48i,  659,  660,  682,  808,  816. 

Habitations    (anciennes),    38      98,    99, 

3ii,   334.    375-377,   611,    635-638, 

834-835. 
Habitations   (modernes),  428-43o,  611- 

612. 
Ilaclies  de  cuivre,  à  oreilles,   i34,   2a3- 

225,860,  864,  865. 
Hache   de   cuivre,    à   pédoncule   central, 

i34,  226-230,864,865,  867. 
Haches  de  cuivre  («sceptres»),  i34,  137, 

233. 
Haches  de  cuivre,  à  tranchant  semicircu- 

laire,  23o,  857,  864- 
Haches   de   pierre,   à    gorge,    4o,    123- 

127,   236,  53i,  559-564,   692,  887, 

847,  85o. 
Haches  de  pierre,  à  oreilles,  223-224- 
Haches  de  pierre,   en  schiste,  617-619, 

620,  638,  645-648,  683,  773,  798. 
Hacienda  (définition  du  mol),  261. 
Haïdas,  816. 
Hameçons,  765. 
Haricots,  86. 

Harrar  [Abyssinie],  687. 
Herminettes  en  cuivre,  i34. 
Hochàcker,  291. 
Hopis,  i83,  34o. 
HoUcnlota  [Afrique],  686. 
HOYADA  (La),  io4- 
Huacalera,  788-789- 
Huacas  (divinités  locales) ,  i64,  5o6-5o7. 
Hu AGATE  [Chili],  717. 
Ilnachaschis ,  21,  193. 
HuACHiciiocANA,    550,    789-790,    8l3, 

824- 

Huachipairis J  2  2  5. 
HuacJiipa'! ,  2  1 . 
HuAGO,  192. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


917 


HUAHUAHUAN'UZC.A,   5o6. 

Huaicas,  626. 

Huairapuca,  181 . 

Huairas,  i35,  189,  538-5/io,  5/45-555, 

857. 

HUALFIN,    l3,    10/|,   116,    108,    109,    l/\.-2. 

Haalfins ,  1 3 ,  21. 
Huallpa-Inca,  206. 
Huallpauclio  (cérémonie),  5oi. 
Huaman-Taco-Amauta ,  1 78. 

HUAMANGA  [Pérou],    l33. 

HuANACACHE  (Lagunas  de),  34-36. 
Huanaco,  89,  91,  i4o,  180,  /iio,  /ii3, 

448,  5oi,  713. 
Huanaco  (os),  289,  335,  344,  358,  363, 

373,374,378,  638,  835. 
Huancané  [Pérou],  866. 
HuÂNCAR,  559,  56o,  566,  569-571,  573- 

574. 
Huancavélica  [Pérou],  553. 

HuANCAVILCiS,  582. 

HuANCAYO  [Pérou],  459. 

HuANCHACA  [Bolivie],  554,  750. 

[JuÂNUCo  [Pérou],  459. 

HuAQui  [Bolivie],  71. 

HuARA  [Chili],  719. 

HuARAs  [Pérou],  3oi,  870,  871,  874. 

HuARi  [Pérou],  819, 

Huarlzo,  4i3. 

HUARMEY  [Pérou],  820. 

Haarpes ,  i5,  33-37,  ^°^* 

HUASAN,  542. 

Huasans,  2  1,  193. 
HuAsco  [Chili],  68. 

HuATACONDO  [Chili],   720. 

HuATAYOC  (Laguna  de).  —  Voir  Guayatayo. 
Haaxtèqiies ,  583,  586. 
Huayna-Capac  (Inca),  4ii,  582. 
Huaytarv  [Pérou],  820. 
HuERTA  (Sierra  de  la),  542. 
Huillajumu,  707. 
Huillcanola-Amauta,  199-200. 
Huinchas,  29,  i4i,  218,  667,  668. 
Huinchu,  695. 
Huipu(nuipuha),  687-688. 
Huiracocha  (dieu),  i36,  i65,  5o5,  5o8. 
Hulracocha  (Inca).  —  Voir  Yupanqui. 
Huiracocha  (litre  donné  aux  Blancs),  5o5. 
Huitzli,  743. 


HUMAHUAGA     (QUEBRADA     DE  ) ,     5,     ']^-']'], 

253,  323,  348,  4i8,  458,  5o3,  529, 
53o,  53i,  61g,  707,  710,  776,  779, 
781,  783-792,  801-807,  8io,  8i4, 
8i5,  824,828. 

HuMAHUAGA  (SiERRA  OgGIDENTAL  De),  097, 

53o,  617,  784,  785,  792. 
HuMAHUAGA    (village),     78,    6i5,    783, 

784,  786,   787,  792,  801. 

Hamalluacas.  —  Voir  Omaguacas. 
IIuRVXNA,  101. 

1  BARRA  [Equateur],  298. 

IcA  [Pérou],  199,  261,  820. 

IcHU  [Pérou],  3o3. 

Idaho  [Etats-Unis],  680. 

Igaçabas,  265-267. 

Iglesia,  i36. 

nias,  n8,  i32-i33,  496. 

Illinois  [Etats-Unis],  568. 

Imbabura  [Equateur],  24 1- 

Imilag  (Laguna  de)  [Chili),  733. 

Impôt  sur  le  sel,  Sôg. 

Ingacueva,  792. 

Ingahuasi    (Acay),   379-380,   Sgi,  809, 

811. 
Ingahuasi  (Cerro),  536,  693-694. 
Ingahuasi  (Salla),  34 1,  345,  347,  657, 

7o4- 
Incapirca  [Equateur],  299,  716. 
Incas,  3,  33,  59,  66,  G'j,  76,  i48,  i64, 

i65,   187,  193,  194,  199-212,  3o5, 

345,  4ii,  473,  563,  582,  595,  699, 

700,  771,  772,  788,  860,  861. 
Incrustation  de  pierres  dans  le  bois,  65 1, 

7/i3. 
Indama  (  /.  ) ,  16,  4 1  • 
I ndamas,  fioài,  196. 
Indiens  salinlers,  563. 
Infantas  [ Pérou] ,  2  4 1  • 
Ixfieles  (Laguna  de),  172. 
Infierno  (El)  [Chili],  819. 
Ingues  [Equateur],  819. 
I.NHAMUN  [Brésil],  817. 
Inquisivi  [Bolivie],  459. 
Instruments    en    bols    pour    tisser,   3/|2, 

443,  590,  734. 
Instruments  de  musique,  462,  463-466, 

737. 

59 


lUI'niHCME 


918 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Intipata  [Equateur],  299. 

Invocations  à  Pachamama,  179,  485-495. 

Iquique  [Chiii],  719. 

Iris,  526. 

Irrigation  artificielle,  38,  83,  202,  498, 

6o3-6o4,  664,  721. 
Iruya,  75,  791-792. 
Isislinés,  44,  45,  46,  52. 
Isolement  des  Indiens  de  Susques,  438- 

439. 
Italie  [Europe],  168,  296. 
Itamarac.v  [Brésil],  682. 
Itanahem  [Brésil],  309. 
Itapua  [Brésil],  367. 
Itinéraire   de    Malienzo,    61,    2o4,    317, 

698-706,  771. 
Ivresse,   26,  87,    167,   168,  463,  493, 

5i8,  522,  577. 

Jabali,  90,  91. 

Jachal,  16,  35,  1 15. 

Jade,  585. 

Jaguar,  92. 

Jaguar   (figures  des  pétroglyphes),   171, 

534,  811. 
Jaguar  (tètes  en  céramique),  119,  120. 
Jalisco  [Mexique],  585. 
Japon  [Asie],  769. 
Jauja  [Pérou],  337,  673,  688. 
Java  [Asie],  367. 
Jésuites,  7-12,  19,  22,  23,  27,  35,  4o, 

45,  49,  78,  365,  366,  467-469. 
Jeux  et  outils  les  concernant,  i38,  36 1- 

362,  519,  690. 
Joncs  (Paquet  de),  752. 
Jouets,  562,  73  1 . 
Juglans  australis,  344- 
JujUY   (province),   4,  42,   74,   75,    76, 

317,  /i70,  559,  644- 
JujUY  (PuNA  de).  —  Voir  Puna  de  Jujuy. 
JujUY  (ville),   32,  42,   458,  46 1,  462, 

463,  558, 689,  707,  784,  790, 
Jujuys,  74. 

JuNiN  DE  LOS  Andes,  818. 
JuNTAs  (Las),  847. 
Jiiris ,  12,  i4,  4i-43,  317. 
Juris  (de  l'Amazone),  4i,  458. 

Kakan  il.].  —  Voir  Cacan. 


Kangerdluarsuk  [Groenland],  63o. 
Kentucky  [Etats-Unis],  568. 
RiCKiNG   HoRSE    Pass   [Colombie  Britan- 
nique], 63o. 
Kuiri,  292,  359,  491-495. 

Lac-Supérieur   [Etats-Unis   et   Canada], 

863. 
Lagidiuin    peruvianum,    91,    335,    36 1, 

373,  4ii,  453,  6i4,  7i3. 
Lagostomus  trichodactylus,  91. 
Lagotis  criniger,  713. 
Laguna  (Abra  de  la),  691. 
Laguna  Céleste  [Bolivie],  710. 
Laguna  Colorada  [Bolivie],  710. 
Laine    (de   lama,    etc.),    37,    i38-i4o, 

335,  373,  44i,  589,  609,  643,  649, 

657,  724, 725,  750,  752,  753, 761, 

762,791. 
Laine   rouge   (offrandes).   —   Voir  Lana 

cunte. 
Laiton,  868. 
Lama,  37,  59,  60,  89,  378,  4i2-4i3, 

447-448,  454,  488,  489,  491,  495, 

5i6,  5i8,  519,  558,  594-597,  6i4, 

713,791. 
Lama  (Doigt  de),  6x4,  621. 
Lama  (Oreilles  de) ,  61 3,  621. 
Lama   (os),   89,    235,    289,   335,  344, 

358,  36i,  362,  373,  4i2,  443,  479, 

609,  638,  64o,  656,  657,  747,  835. 
Lamas  (ligures  en  céramique),  119,  120. 
Lamas    (pétroglyphes),    171,    172,    174, 

175,  176,  35o,  35i,  352 ,  379,  61 5, 

668,  670,  674,  675,  676,  682,  718, 

719,  720,  793,  794,  797,  798,  799, 

801-807,  808.  811,  812,  8i3,  8x5, 

823,824,  825. 
Lamas  sculptés  en  pierre,  128,  i32,  x33. 
Lambayeque  [Pérou],  3o3,  3o4,  482. 
Lampazar,  33 1. 

Lana  cunte,  487,  492,  496,  5 12. 
Lvns-le-Villard  [France],  367. 
Lapaya,  xox,  xx4,  116,  x37,  x38,  2x3- 

246,  3oo,  3o4,  63x,  635,  778,  858, 

870,  87 1 . 
La  Paz  [Bolivie],  x33,  684- 
La    Plata    [Bolivie],     698,    699,    700, 

705. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


yi9 


La  Plata  (île)  [Equateur],  2/1.1,  298. 

Larecaja  [Bolivie],  dSg. 

La  Rioja.  —  Voir  Rioja. 

Latacunga  [Equateur],  867 . 

Lavage  des   effets   du  défunt,  i83,  5i8- 

520. 

Ledesma,  Ab,  /19,  78. 

LiîJiA  (Laguna  de  la),  7  I  1. 

Léon,  784. 

Lerma   (vallée),    12,    i/i,    55,   62,   84, 

189,  207,   2/19-254.    (description  pliy- 

sique),    255-3 18    (archéologie),    347, 

38i,  4^63,  691,  702,  703,  704,  707, 

709,  785,  85i,  853. 
Lé^a^ds,  4i  i-4i  2. 
Lézards  sculptés  en  pierre,  128. 
Libellvile  (pélroglyphes) ,  679,  680,681. 
Libes,  222,  449-450,  5o3. 
LiCANCAUR  [Cliili],  716,  718. 
Lieue  coloniale,  705. 
Lièvre ,91. 
Lignes  enchevêtrées  (pétroglyplies),  172, 

173,  174,  175,  176,  352,  676,  682, 

811,  824,  828,  829. 
Ligua  [Chili],  629. 
Lihui,  222,  449. 
LiPAN,  559,  56o,  562,  566. 
Lipes,  67,  555, 
Li'pEz  [Bolivie],  60,  62,  393,  4i8,  462, 

554,  567,  571 ,  648,  710,  711,  749, 

869. 
Lilhraea  Gillesii,  87,  5oo. 
Littérature    archéologique    sur  la    région 

andine    de    la   République  Argentine, 

93-95. 
Llamperas,  757. 
Llampu,  695. 
Llastay,  180,  5oi, 
Llicla,65,66. 
Llista,  454-455,  456. 
LocUMBA  [Chili],  820. 
LoJA  [Equateur],  299. 

LOMA  COLORADA  ,    I74,  680. 
LOMA  JUJUY,  98,   103. 

LoMA  Pelada  ,  847- 

LoMA  Rica,   io3,  116,  124,  128,  i58, 

159,  173,  239,  24o,  293,  339,  376, 

669. 
Lomba  Grande  [Brésil],  265. 


Londres,  i3,  3i,  2o4,  700. 

LoNQuiM.AY,  109. 

Loups  de  mer,  68,  69,  713,  764. 

Loutres,  718. 

Lozano  (Pedro),  9-10. 

LozANO  (Quebrada  de  Huniahuaca),  807, 

824. 
Lnle  (/.),  16,  43-55,  57. 
Lules,  12,  42,  43-55,  55-58,  194,  3 16, 

317,381,382,653,742. 
Lules  (village  en  Tucuman),    56,    ii5, 

118 

LUMAR.A  ,   617-619,  645,   64^6. 

LuMBRERA  (Sierra  de  la),  278,  847. 

LURACATAO,   22,   lOl,   708  ,   7O9  ,   74  1. 

Lutra  fellna,  718. 

Luzerne,  32  2 ,  32  3.  4o8,  42  5,  453,  470, 
4.71,  7i3,  721,  784. 

Magapillo,  45,  53. 

Macaya  [Chili],  720,  820. 

Machiasport  [Etats-Unis],  349, 

Machuca  [Chili],  680,  718,  767,  809. 

Madagascar  [Afrique],  466. 

Maine  [Etats-Unis],  349. 

Mais,  59,  85,  202,  3o6,  307,  336,  378, 
ziio,  A53,  454,  d6i,  499,  5oo,  6o4, 
6o5,  610,  713,  721,  723,  724,  751, 
754,  758,  791. 

Mais  Gordo  (Sierra  del),  847,  849- 

Malachochaete  Totora,  71. 

Malanzan  (Sierra  de),  128. 

Malelero  del  aima,  519. 

Mullis,  21,  193. 

Malloa  [Chili],  822. 

Mamaconas,  202. 

Man.âos  [Brésil],  274. 

Manchao  (pic),  100. 

Manco-Capnc-Yupanqui  (Jnca),  199. 

Mani  [Chih],  720,  820. 

Manizales  [Colombie],  63 1. 

Manoplas,  i34,  i36,  233. 

Manta  [Equateur],  58o. 

Mantes,  37,  i4i,  446,  591,  728,  752, 

Manzamto,  818. 

Manzanos  (Quebrada  de  los),  3i4. 

il/aorii- [Polynésie],  293 

Maqui,  i32. 

Mara  ,91- 

59. 


920 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Marae,  2 9 3. 

Marajô  (île)  [Brésil],  268,  264. 
Marayes  (Sierra  de  los),  542. 
Marays,  i35,  54o-543 ,  555. 
Marga-Huamachuco  [Pérou],   220,  226. 
Mariage  des  Indiens   de    Susques,    435- 

437,  5i4-5i6. 
Marque  du  bétail,  179,  491-495,  622. 
Marques  de   propriété  des  flèches,  G45, 

730. 
Marteaux  en  pierre,  56 1,  562,  563,  757. 
Martirios  (Ilha  dos)  [Brésil],  817. 
Marlynia  angulala,  656. 
Maryland  [Etas-Unis],  349- 
Masco,  162. 
Masque  en  bois,  746. 
Masque  en  pierre ,  1 3 1 . 
Massaciiussets  [Elats-Unis],  568. 
Mastodonte  (substance  dentaire),  63  1. 
Malaco  (/.),  47,  48,  49,  5o. 
Malacos,  48,  49,  5o,  54,  78,  481,  643, 

826,836,  845,  848. 
Malaguas,  5o. 
Malaguajo  (/.),  48,  49,  5o. 
Mataguayos ,  45,  49  ,  5o. 
Matarà  (département),  47- 
Malaràs,  47,  48,  49,  5o,  5i,  196. 

Matienzo  (Juan  de).  —  Voir  Itinéraire. 

Matto  Grosso  [Brésil],  i25,   126,  127, 
268,  482,  582,  817. 

Maya  (/.),  194. 

Mayas,  583. 

Mayta-Inca,  59. 

Mbaever\  [Paraguay],  268. 

Mealla,  845. 

Médecine  indigène,  5io-5i3,  742. 

Medellin  [Mexique],  584. 

Mendoza  (province),  4,  i5,  34,  35,  37, 
109,  110,  175,  2o5,  824,  825. 

Menhirs,  107,  108,  370,  637-638. 

Méplat  (Pétroglyphe  en),  720. 

Merced  (La),  255. 

Mérida  [Colombie],  367. 

MesaVerde  [Etats-Unis],  564. 

Métal  de  cloches,  865. 

Metales,  108,  638. 

Météorologie,  2  5o,  4oo-4o5. 

Métiers  à  tisser,  44 1 -442. 

MEXICO  [Mexique],  585. 


Mexique,  166,  167,  168,  226,  583- 
589,  629,  660,  662,  742,  862. 

MicHOACAN  [Mexique],  586. 

Migrations,  i23,  i48,  85o-854. 

Mitlcayac  (/.),  36,37. 

Minas  (Cerro  de  las),  866. 

Minas  Geraes  [Brésil],   273,   5ii,  817. 

M1NASYAC0,  174- 

Mines  de  bois,  7  i5. 

Mines  préhispaniques,  i33,  i35,  629, 
536-555,  757. 

MiRAFLORES  (Catamaica),  84- 

MiRAFLORES  (surle  Rio  Salado),  45,  46, 
48,  52,55. 

Miranlias.  458,  582. 

MisiONES  (territoire  de  la  République  Ar- 
gentine), 268 

Missions  catholiques ,  23  ,  3o ,  4  5 ,  78 ,  467, 
468,  543-544. 

Mississippi  [Etats-Unis],  11 5. 

Missouri  [Etats-Unis],  ii5. 

MiSTEQUiLLA  [Mexique],  588. 

Mistol,  87. 

MiTCHELL  District  [Australie],  564. 

Mitimas,  772. 

Moche  [Pérou],  3oo. 

Mocovis,  47. 

Mœurs  des  Diaguites,  22-29. 

Mogozna  (/.  ),  17,  18. 

Mogoznas,  17. 

Mojos  [Bolivie],  820. 

MOJOTORO  (QUEBRADA  DE],   253. 
MOLINOS,   22,    lOl,    ll5,    118,    121,    I29, 

i38,  159,  2  23,  23 1 ,  3o5,  491 ,  495, 

664,  702,  705,  708,  709,  741. 
MoLLAR  (El),  107. 
Molle,  87,  5oo. 
Molettes.  —  Voir  Broyeurs. 
Momies,  578,  589-594,  595,  601,  6i5, 

723,  725,  726,  757. 
Monnaie  de  Louis  XIV,  353. 
Monnaie  romaine,  242-243. 
Montesinos  (Fernando  de),  198. 
Montevideo  [ChiH],  720,820. 
Moqais,  679,  680. 
Morales,  102. 
MoRENo  (El),  472,  473,  483,  5i3,  53 1, 

565, 701,  702, 704. 

MORETA,  61,   62,  699,   701,705,  771. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


021 


MoROHUAsi,  i5o,  160,  32  2,  33 1-345, 
346,  347,  357,  369,  371,  373,  379, 
38o,  570,  571,  673,  594,  626,  629, 
635,  639,  704,  728,  729,  733,  734, 
746,  785. 

MoROHUAsi  (Cerro),  332. 

Mors  de  lama,  594-595. 

MORTEROS  (AbRA  de  LOS  ) ,  847- 

Mortier  en  terre  glaise,  99,  579,  64 1. 
Mortiers,    108,    309,   3io,   336,    370, 

535,  602,  617,  620,  638,  692,  837. 
Moufle    (métallurgie),    548,   549,    ^^'^ 

55i. 
Moules  (métallurgie),  224,  544,  545. 
Mounds  de  rAmérique   du    Nord,   283, 

648,  863. 
Moulons,  323,  4i2,  437,  447-448,  454, 

474,  475,  488,  491,  495,  5o6,  5i3. 
Mouton  (huaca),  5o6. 
MuG  HousE  [Étals-Unis],  564 
MuNANO  (Abra  de),  379,  391. 
MuNAYOc  (Abra  de),  391. 
Mundarncds,  276,  277,  653. 
Munecas  [Bolivie],  i32. 
Muras,  658. 
Mus  Capito,  713. 
Musique,  463-466,  495,  5i6,  52 1.  — 

Voir  aussi  Instruments  de  musique. 
Muso  [Colombie],  367. 
Mutilation  des  dents.  —  Voir  Déformalions 

des  dents. 
MuTQUiN,  192. 

Nahnatl  (/.),  194. 
Nahuel  Huapi  (lac),  365. 
Nandou,  34,  4i,  90,  91,  180,  4ii- 
Nandou  (décor  delà  poterie),  i55,  157, 

i58. 
Nandou  (pétroglyphes),   171,    176,794, 

797- 
Narvaez  (Pedro  Sotelo),  6. 

Nasacara  [Pérou],  3o3. 

Nàtica  (/.),  17,  18. 

Nazca  [Pérou],  199. 

Nebraska  [Étals-Unis],  533. 

Negra  Muerta,  785. 

Nègres,  583. 

New-Jersey  [États-Unis],  125,309,  568, 

629. 


Niam-Niams  [Afrique],  745. 

Nionio,  4 18. 

Noctenes,  48. 

Noix ,  344. 

Noria  (La)  [Chili],  719. 

Notre-Dame  de  Bethléem,  43i,  521-522. 

Nouveau-Mexique  [États-Unis],  99,  i32, 

184,  48o,  629. 
Nu-Aniacs,  262,  274. 
NuEVA  RioJA.  —  Voir  Rioja. 

Oaxaca  [Mexique],  585,  587. 

Obispo  (Cuesta  del),  7o3. 

Obsidienne,  337,  357,  371,  372,  568, 
570,  573-575,  715,  783. 

Obydos  [Brésil],  273. 

Oca,  409,  6o5. 

Ocloya  (/.),  75. 

Ocloyas,  74,  75,  77,  791,  792. 

Ocre  rouge,  34o,  656,  666,  725. 

Ocullo.  —  Voir  Ctenomys. 

Offrandes  aux  divinités  païennes,  26,  log, 
110,  ni,  178,  179,  180,  485-488, 
492,498,  5oo,  5o3,  5io-5i3,  519, 
520. 

Omo  [États-Unis],  568. 

0.10  DE  Agua  (Quebradade  Humahuaca), 
784. 

Ojo  DE  Agua  (Quebrada  del  Toro),  322, 
33i. 

Olaroz,  64,  436,  469,  536. 

Oliva  peruviona,  781,  842. 

Oliva  polpasta,  781. 

Olivella,  781. 

Ollachea  (vallée)  [Pérou],  220,  685, 
736,819. 

Ollantaytambo  [Pérou],  296,  787. 

Omaguacas.  5,  42,  59,  60,62,67,70-77, 
254,  529,  53o,  53i,  617,  707,  710, 
11^,111,  119^  790-79'' 8^0. 

Oniaguaa,  73,  271, 

Omasuyos  [Bolivie],  808. 

Omatepec  [Guatemala],  38o. 

Oinoampas ,  45. 

Onça  (Serra  da)  [Brésil],  81 7. 

Ontario  [Etats-Unis],  63o. 

Opinions  des  Indiens  actuels  sur  les  ves- 
tiges préhispaniques,  5o5,  5o7-5io. 
64 1. 


9^2 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Opuntia  Ficus  indica,  88. 

Or,  i34,  218-220,  33o,   536-537,  693- 

697,  858,  869-875. 
Or  (gisements),  536-537,  693-697. 
Oban,  4.7,  78. 
Orejones,  211. 

Orénoque   [Venezuela],    ii4,  660,816. 
Organisation   des    Indiens    de    Susques, 

432-43/1. 
Orge,  4^08. 
Orislinés,  44,  45,  46. 
Oro  (El)  [Equateur]  ,819. 
Ortega,  45,  5o,  53. 
Oruro   [Bolivie],    191,   496,   611,  720, 

866. 
Osas,  74^,  75. 

Otabalo  (chef  péruvien),  595. 
Otates  (Los)  [Mexique],  587. 
OuRO  Preto  [Brésil],  273. 
Outils    pour    allumer   le    feu,    596-597, 

658-660. 
Outils  de  pierre  en  forme  de  croissants, 

620-621,  639-640. 
Outils  de  tissage,  342,  443,  590,  734. 
Owens  Valley  [Etats-Unis],  349,  680. 
Oxalls  luberosa,  409. 
Oyampis,  272,  276,  679,  682. 
Oyapoc  [Guyane-Brésil],  272. 
Oyon  [Pérou] ,  820, 

Pacajes , ']  1 ,  3i4,  4 10,  473. 
Pacasmayo  [  Pérou] ,  3o  1 . 
Pacciocas,  21. 
Paccipas  ,21, 
Pachacamac  (dieu),  483. 
Pachacamag  [ Pérou  ] ,  591,  861. 
Pachacuti  (Joan  de  Santa  Cruz),  2o3. 
Pachacuti-Inca-Yupanqui ,  1 64- 
Pachamama,   178-180,  424,   483,  485- 

5oi,  5i2 ,  5i4. 
Pacifique  (Guerre  du),  712. 
Pacoval  [Brésil],  263. 
Pairique,  64,  469. 
Pajango,  io5,  117. 

Paléolithiques  (Instruments),    567,  569. 
Palicars ,  272  ,  276. 

Palmas  (Cerro  de  las)  [Mexique],  586. 
Palo  À  Pique,  122,  834,  835,  837. 
Palomau  (Abra  del),  352. 


Palomos,  49- 

Palpalv,  75. 

Paltauma  (déformation  du  crâne),  58o. 

Pampa  Arenal  [Bolivie],  4 18. 

Pampa  BLA^'CA,  692. 

Pampa  Grande,   102,    109,    116,    117 

119,   120,   125,    i3i,   14^-147,149, 

159,  277,  290,  295,  853. 
Pampa  de  Tamarugal  [Chili],  712,  713, 

720. 
Pampas,  35. 
Pan  deAzûcar,  633. 
Panagua  (vallée)  [Bolivie],  220,  751. 
Panama  (République  du),  582,  862. 
Pancho  Arias,  352,  809,  810,  824, 
Paniri  (Cuesta  de)  [Bolivie-Chili],  710. 
Panos,  43. 

Pànugo  [Mexique],  583,  584- 
Papagos ,  362. 
Papitas  del  campo,  71  5. 
Paposo  [Chili],  69,  70,  715. 
Paqui  (/.),  17,  18. 
Paracas  [Pérou],  820. 
Paraguanà  (presqu'île)  [Venezuela],  274. 
Parauyba  [Brésil],  817. 
Paraguay   (République  du),   267,  268, 

269,  366,  847. 
Paramonga  [Pérou],  591,  755. 
ParanA  [Brésil],  366. 
Parica,  653,  658. 
Parlna,  4i  1,  487. 
Pasains,  45. 

Pascaoma,  699,  705,  706. 
Pascha,  347. 
Passes,  458. 

Pasto  Cerrado  [Chili],  717. 
Pastos  Grandes ,  469,  56 1,  782. 
Pata  (terrasse),  602. 
Patagonie,  32 ,  37,  4o,  ii4,  122,  192, 

526,  567,  569,  572,  624,  663,  684, 

818. 
Pataguilla  [Chili],  161. 
Paugartambo  [l'érou],  459. 
Paullu-Inca,  210,  707. 
PauUu-Tolo-Capac ,  1 99. 
Pava  del  monte,  90,  786. 
Payogasta,  347,  379,  704,  705. 
Pay payas,  74,  75. 
Pay  Zumé,  365. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


923 


Paz  (La).  —  Voir  La  Paz. 

Peau  (Travaux  en),  i4^i,  363,  445,  45o, 

563,  657,  748,  749,  757,  758,  762. 
Pécari,  90,  91. 

Pécari  (tête  en  céramique),  120. 
Pecking  (pétroglyphes),  348,  801,  808. 
Pecten  purpuratus,  242. 
Pedernales  [Bolivie] ,  710. 
Pedra  (Ilha  de)  [Guyane],  808. 
Pedrera  (La),  102. 
Peignes,  725,  735-736,  768. 
Peine  [Chili],  63,  717. 
Peinture  du  corps,  29. 
Peleghuco  [Bolivie],  220. 
Pelles  en  bois,  72^,  725,  731-733. 
Pelles  en  fer,  648,  748-749. 
Pelles  en  pierre,   648,  724,   7^5,  726, 

748,  758-759,  773. 
Pena  BlaiS'ca  (Vallée  del  Cajon),  i44- 
Pena  (La)  [Chili],  719. 
Penas,  616,  711. 
Penas   Blancas    (Cerro    Raton  es),     109, 

175. 
Pendeloques  en  argent,  373. 
Pendeloques  en  cuivre,  622,  628,  655, 

864. 
Pendeloques  en  pierre,  i3i,   329,  372, 

626-627,  656,  749,  837. 
Pénélope  obscura,  90,  786. 
Pennes  (des  flèches),  597,  644,  73o. 
Perforation  de  la  pierre,  237,  628. 
Perles.  —  Voir  Pièces  d'enfilage. 
Pernambuco  [Brésil],  273,  583,  817. 
PÉROU,  passim. 
Petacas,  45,  53 
Pétrel  (os),  739,  747- 
Pétroglypho  (définition  du  mot),  809. 
Pétroglyphes,  170-177,  191,    217,    348- 

352,    36^-367,    379-380,    533-535, 

6i5,   665-682,   717,  718-720,   767, 

792-808,  808-829. 
Phascolus  multlflorus,  86. 
Phaseolus  Pallar,  86. 
Phaseolus  vulgaris,  86. 
Phoca  lupina,  7i3,  764. 
Phœnicopterus    andinus,    4 11,   487.  — 

Voir  aussi  Flamant. 
Phoques,  68,  69,  7i3,  764. 
PiAUHY  [Brésil],  817. 


Pictographies.     —     Voir    Fresques     ru- 

pestres. 
Pièces  d'enfilage  en  coquille,   625,  627, 

63 1,  837,  84i,  842,  843,  844- 
Pièces   d'enfilage   en    pierre,   i3i,    237, 

329,  353,  373,  600,  624,  625-63i, 

64o,  655,  656,  749,  766,  782,  783, 

837. 
Pied  ra  aguila ,  5 1  o ,  5 1 1 . 

PlEDRA  BlANCA,   i43. 

Picdra  delrayo,  5ii. 

Pierres  fusiformes,  i3i. 

Pierres  perforées,  639,  683-691. 

Pierres  plates  placées  au-dessus  des  ca- 
davres dans  les  sépultures,  261,  328, 
329,  726. 

Pierres  sphéroidales ,  i3i,  357,  639. 

Pila  (variété  de  chien),  662. 

Pilla-jacica  (cérémonie),  29. 

Pimas ,  362. 

Pintades  (pélroglyphes),  192,  717,  719, 
819. 

PiNTADOS  (Los)  [Chili],   719. 
PiPANAGO,   12  1. 

Pipanacos  ,21. 

Pipe  Spring  [Etats-Unis],  680. 

Pipes,  122,  123,  i3o,  836,  853. 

Piptadenia  Cebil,  653. 

Piptadenia  peregrina,  653. 

Piqueté,  836,  837. 

Piquillin,88. 

PiRACiGABA  [Brésil],  264. 

PiRATIMNGA  [Brésil],  266. 

Pircas,  98.  —  Voir  aussi  Ruines. 

PiSAG  [Pérou] ,  2  34- 

PiSAGUA  [Chili],  68. 

Pisco  [Pérou],  820. 

Pisé.  —  Voir  Tapia. 

Pilcalrnia,  643. 

PiURA  [Pérou],  367,  482. 

PivES  [Abra  de],  785. 

Places  (dans  les  anciens  villages),    io4, 

371,377. 
Placilla  (La),  542. 
Plaques  en  argent,  870,  871. 
Plaques  en  cuivre,  i34,  34o,  34  1,  6i4, 

858,  864. 
Plaques  en  or,  33o,  870,  871. 
Plata  (La).  —  KoiVLa  Plata. 


92^1 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Plateaux  de  roches  trachytiques ,  0 1 1 , 
632-63/i,  6/io,  665,  674,  691. 

Pleureuses,  28. 

Pluie  (Diminution  de  la).  —  Voir  Cli- 
mat. 

Plumes  (parure),  27,  29,  i/ii,  172, 
234,  533,  667,  670,  679,  737,  76.'>, 

797'  798- 
Plumes  (offrandes),  487. 
Poignards,  765. 
Poinçons  en  cuivre,  i34,3o7,  336,373, 

657. 
Poinçons  en  os,  747. 
Pointes  de  flèches  en  bois,  597-598,  729- 

731,759,772,773. 
Pointes  de  flèches  en  os,  i38,  235,  23G, 

6i4. 
Pointes  de  flèches  en  pierre,    127,  33G- 

337,  342,    371-372,    567,   570-5^5, 

6i4,  64o,  645,  7i5,  766,  772,  773, 

783. 
Polylepis  racemosa,  849. 
Polylepls  tomentella,  343,  4o5. 
PoMA  (La),  704. 
PoMAN,  100,  io5,   117,  ii8,  120,  i3o, 

207. 
Pommes  de  terre,  86,   409,   453,  471, 

713,  791. 

POMPEYA,  542,   545. 

Ponchos,    i38,    139,    444,    517,    593, 

743,  752,  753. 
Poopô  (lac)  [Bolivie],  611,716,  820. 
PoPAYAN  [Colombie],  459. 
PopocATEPETL  [Mexique],  166. 
l»opol-Vuh,  583. 
PopiilacaSj  660. 
Population  (recensement),   27,   39,  44, 

252,  323,  469,471,  722,758. 
Ponco  [Bolivie], -220,  750,  857,  869. 
PoRONGAL  (Sierra  del),  791. 
Portes  des  habitations,  98,376,  377,  635, 

636-637. 
Position  des  cadavres  dans  les  sépultures, 

i42-i43,  257,  263,  273,  3io,  327- 

328,  339,  362,  373,  579,  601,  642, 

723,  764.  768,  836.844. 
Poterie.  —  Voir  Céramique. 
Poterie    avec   cmprointcs  textiles   ou  de 

vannerie,  ii3-ii4,  358. 


P0TOMAG  [États-Unis],  568. 

PoTOR,  64. 

Potos,  64 1. 

PoTosî    [Bolivie],  60,    5o2,  536,  546 

548,549,553,  554,693,  711,  750. 
Poudre  (l'abrlcation  de),  369. 
Poudre  à  priser,  653. 
Poules,  90. 
Polynésie,  293. 
Poyo,  429-430. 
PozuELOS  (Puna  de  Jujuv),  53i ,  618,  609, 

646,682-684. 
PozuELos  (Campo  de)  (Catamarca),  160. 
PozuELOs  (Laguxa  de),  399,  5o6 ,  682, 

691. 
PozuELOS  (plaine)  (Puna  de  Jnjiiy),  397, 

398-399,  619,  632,  633,  693. 
Prado  (El),  3x5,  3i6. 
Préficas.  —  Voir  Pleureuses. 
Prisonniers  (figures  en  fresque),  669. 
Prosopis  (gousses),  724,  747,  755. 
Prosopis  (graines),  747,  755. 
Prosopis  alba,  87,  598,  649. 
Prosopis  ferox,  25i,4o5,  54o,552,554. 

—  Voir  aussi  Churqui. 
Prosopis  nigra,  87. 

Prosopis    Siliquastrum,    713,   714,  755. 
Prosopis  Tamarugo,  714. 
Prosopis.  —  Voir  aussi  Algarroba,  Algar- 

robo.  Caroube,  Caroubier. 
Providencia,    269-260,  276-278,    834, 

845,  85o,85i,853. 
Pucarâ  (défmition  du  mot),  255. 
PucARv  de  Acon'quua,  98,  io5. 

PUCARÀ   de  HumAIIUACA,  787. 

PUCARV  DE  LeRMA,     279-307,    3l6,     692. 

PucARv  de  Rincoxada,  25,  340,  357, 
4i3,  4i8,  419,  453,  5o8,  53i,  670, 
571,  575,  579,  591,  594,  598,  601, 
6i3,  618,  621,  622,  627,  629,  63i, 
632-674,  680,  683,  727,  728,  733, 
736,  738,  744,  746,  762,  760,  772, 
773,  781,  783,  796,  797,  809,  810, 
812,813,814,825,828. 

PucARANi  [Pérou],  72. 

PuCO,    l42. 

PuEBi.o  Hondo  [Colombie],  367. 
PuEDLO  NuEvo  [Pérou],  3oi. 
Pueblo  Viejo  [Etats-Unis],  161. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


925 


PuEBLo  ViEjo  (Casabindo),  611,  6i3. 
PuEBLo    ViEjo    (Quebrada    del    Toro), 

352. 
PuEBLO  ViEJO  (Quêta),  619. 
Pueblos,  125,  i83-i85,  376. 
Puelche{l),  36,  37. 
Pueîches,  35,  Sy. 

PUERTA  DE  PURMAMARCA,   785,   788,    789. 
PUERTA     DE    RiNCONADA,     676-680,     682, 

693,   809,   810,   82/1. 
PuERTA  DE  TaSTIL,    1  l4,    l5o,    293,   321, 

322,  323,  35/4-364,  369,  376,  38o, 
38 1 ,  571 ,  579,  629,  635,  654,  657, 
809. 

Pujio,  5io-5i3. 

Pujllay,  181. 

PuLACAYO  [Bolivie],  4i8,  554. 

PuLAR  (Cerro)  [Chili],  778. 

Pulares,  22,  38 1,  778. 

Puma,  92,  4i  1- 

Puma  (têtes  en  céramique),  119,  295- 
3o5. 

Pumas  (sculptés  sur  bois),  741. 

Puna  (définition  du  mot),  393. 

PuNA  argentine  (description  physique), 
391-415. 

Puna  de  Atagama,  i4,  106,  107,  109, 
171,  175,  324,  391-526,  53o,  557, 
56i,  711,  712,  718,  769,  770,  782. 

Puna  de  Jujuy,  i4,  54,  58,  60,  61,  67, 
76,  i5o,  2o5,  253,  3o4,  307,  317, 
321,  323,  324,  342,  348,  38i,  391- 
4 1 5,  4 18,  438,  439,  448,  463,  470- 
477,  495,5o6-5i4,  529-709  (archéo- 
logie), 71 1,  727,  729,  734,  737,  740, 
743,  746,  759,  767-778,  809,  8i4, 
8i5,  824,  857,  872. 

PUNILLA,  40. 

PuNO  [Pérou],  3o3. 

PUNTA  de  LOS  VeNADOS,  35. 

PuquUes,  74. 

Puquina  (/.),  17,  18,  72. 

PuQuios  [Chili],  71  7. 

Purix,  267. 

Purmamarca   (Quebrada  de),  74,   559, 

785,  788,  807. 
Paramatnarcas ,  74, 
Pyrhuas  (dynastie) ,  198,  199. 
Pyrite  de  fer  (cristaux),  684,  695. 


Pyrogravure    sur  calebasses,    i38,   075, 
654,  746-747,  761. 

Quartzites  taillés,  566-569. 
QuEARA  (vallée)  [Bolivie],  ii4,  220,  599, 
606. 

QUEBRACHOS,   279. 

Quebrada  (définition  du  mot),  83. 
QuEENSLAND  [Australie],  564. 
Quena,  465,  495. 
Quenoa,  343,  4o5,  455,  849. 
QuETA,442,  507,  53 1,  571,  574, 

6i4,  619-627,  629,  639,  646, 

782. 

QUETA  (AbRA  de),   619. 

QuETENA  [Bolivie],  418,710. 
QuiAGA  (vallée)  [Pérou],  220,  2  24- 
QuiAGA  (La),  4oi,  4o2,  4o4,  471, 

495,  498-501,  5o2,  77g. 
QuiGHAGUA  (Sierra  de),  397,  399, 

619. 
Quiche  {l),  583. 
Quichua  (/.),  20,  36,  37,  4o,  56 

66,  69,  72,  179,  192-197,  323, 

484-485,  5i4,  770,  771. 
Quichnas,  70,5i3,524,  525,  764, 

776. 
QuiJADA  [Bolivie],  699. 
QuiLiMA  [Bolivie],  820. 

QUXLLAGUA  [ Chili ],   716,718,   719, 

809,  8i4. 
Quilmes,    102,    110,    ii3,    137, 

i44,  i48,  i5o,  159,  173,  3o5, 

65i ,  652,  782. 
Quilmes,  21,  33,  5/|. 

QUILOAZAS  (LaGUNA  DE   I.OS),  698. 

Quimbaletes,  543. 

QUIMILPA,    194. 

QuiNJEO  [Equateur],  298,  685. 
QuiNMiviL  (vallée),  i3. 
Quinoa,   409,   4 10,   453,    454,   455, 
6o5. 

QUINTANA  (Al.TO  DE  )  ,  79O. 
Qui  pus,  193. 
Quirandi  [l.) ,  17,  18. 
Quiranguî  [l.),  17,20. 
Quirqiiincho,  129,  i3o. 

QUIRQUINGHOS,   69  I. 
Quisoqui  (/.),  17. 


598, 
655, 


483 

578, 


439, 


775. 


767- 

iSg, 
376, 


926 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


821. 

15/i. 

808. 

875. 

177- 
/i8/i, 


Quito  [Equateur],  i25,  19/1.,  298,  3/i6 , 
685,861,864. 


Racloir  en  bois,  SyS. 
Radeaux  (balsas),  36,  68,  69. 
Ranjel,  566. 

Rapiante  (Quebrada  del)   [Chili], 
Ratoxes  (Cerro),  109,  175. 
Rayas  (Las)  [Chili],  719. 
Région  des  Atacamas,  53o,  577-77^ 
Région  des  Diaguites ,  83-2  1  2 . 
Région  extra  andine  de  Jujuy,  833-f 
Région  des  Omaguacas,.  53o,   779 
Régions   métallurgiques,    86 1-863, 
Religion  catholique,   27,    168-170, 
178,  /ta 5,  /|3/t-/i35,  /t36,  483, 
/199,  5i-4,  5i8,  520,  522. 
Retricura  [Chili],  109. 
Rliea  americana.  —  Voir  Nandou. 
RiBEiRÂo[ Brésil]  ,817. 

RiNCON   DE   LAS  SaLINAS,   699,  701. 

RiNCONADA  (département),  60,  160, 
4.12,  470,  53o,  610,  6/19,  652, 
692,  693-697,  710,  7/1/1,  7/17, 
771,  837,  871. 

RiNCONADA     (village),    471,    495, 
632. 

RiNCONADA.  —  Voir  aussi  Pucarâ  de 
conada ,  Puerta  de  Rinconada. 

RiNCONADILLAS,  7OI. 

Rio  AcARAY  [Paraguay] ,  268. 
Rio  Alto  Paraguay  [Brésill,  817. 
Rio  Alto  ParanA,  268,  659. 
Rio  das  Amazonas.  —  Voir  Amazone 
Rio  Araguaya  [Brésil],  G5g  ,  817. 
Rio  Arauca  [Venezuela],  ii/|. 
Rio  Arias,  32  2. 
Rio  Bermejo,   /i/i,   53,    78,    79, 

834. 
Rio  Bermejo  deTarija,  75,  78. 
Rio  Blanco  (Quebrada  del  Toro), 
Rio  Blanco  (Santa  Maria),  io3. 
Rio  Blanco  (Tafi),  108. 
Rio  de  las  Burras,  /128. 
Rio  Cachapoal  [Chili],  68/1,  821. 
Rio  DE  Calaguro  [Equateur],  819. 
Rio  Carcaran a  ,  706. 
Rio  Cauinary  [Brésil] ,  582. 
Rio  Corentïne  [Guyane],  816. 


/no, 
691, 
7^9' 

542, 
Rin- 


784 


32  1. 


Rio  de  las  Cuevas,  367. 
Rio  CuLiSEHU  [Brésil],  i25,  126. 
Rio  Desaguadero  [Bolivie],  71. 
Rio  Doce  [Brésil],  273,  817. 

Rio  DONCELLAS,   578,   7OI. 

Rio  DuLCE,  4o,  4i,  42,  43,  278,  782. 
Rio  de  Escava,  3i. 
Rio  Essequibo  [Guyane],  816. 
Rio  del  Estero,  4i  ,  43. 
Rio  Frio  [Chili],  717. 
Rio  Grande  de  Jujuy,  784. 
Rio  Grande  do  Norte  [Brésil]  ,817. 
Rio  Grande  DO  SuL  [Brésil],  122,  264, 
265,  309,  482,  684. 

Rio  GUAYRAZUL,  6x6. 

Rio  Iça  [Colombie],  307,  582. 

Rio  Inambari  [Bolivie],  126,  659. 

Rio  DEL  Inga,  117,  i34. 

Rio  de  Janeiro  [Brésil] ,  273. 

Rio  Javary  [Bolivie],  660. 

Rio  Jequetepeque  [Pérou],  680,    819, 

823,  825. 
Rio  Juramento,  43,  249,  322. 
Rio  Lapao,  428. 
Rio  Loa  [Chili],  67,  68,  53o,  591 ,  711, 

715,  716,  720,  721,  722,  726,  758, 

767,  768. 
Rio  Madeira  [Brésil],  273,  658,  817. 
Rio  Madré  de  Di'os  [Bolivie],  126,  225, 

458,482,  659. 
Rio  Maipû  [Chili],  226. 
Rio  Mamoré  [Bolivie] ,  817. 
Rio  Manco  [États-Unis],  679,  680. 
Rio  Mauhé  [Brésil],  274. 
Rio  Maule  [Chili],  33. 
Rio  de  Miraflores,  398,  578. 
Rio  Negro  [Brésil],  817. 
Rio  Negro  (Casabindo),  6i4- 
Rio  Negro  [Guyane],  808. 
Rio  Negro  (Jujuy),  75,  78. 
Rio  de  Ocloyas,  75. 
Rio  Orin'oco.  —  Voir  Orénoque. 
Rio  Oyapoc.  —  Voir  Oyapoc. 
Rio  Pablo  (Quebrada  del),  171. 
Rio  de  las  Palmas,  269. 
Rio  Paraguay,  79,  268,  784,  834,  838. 
Rio  Parahyba  [Brésil],  273. 
Rio  ParanA,  268,  269,  32  2,  698,  706. 
Rio  Paranapanema  [Brésil],  266. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


927 


Rio  Paru  [Guyane],  660. 

Rio  Pasaje,  ;43,  24^9 ,  322. 

Rio  de  Pastos  Chicos,  428. 

Rio  Paute  [Equateur],  3oo. 

Rio  Pilcomayo,  AA,  à(j,AS,  5o,  62,  53, 

79  ,  269-271,  275,  63/4,  659,  853. 
Rio  de  la  Plata,  700. 
Rio  Purus  [Brésil],  659. 
Rio  DEL  RiNcoN,  107. 
Rio  Salado  [Chili],  758. 
Rio  Salado  (affluent  du  Rio  Paranâ),  42, 

43,  44,  45,  47,  52,  79,   249,  32  2, 

853. 
Rio  San  Francisco,  75,  78,  784,  834, 

837,  838. 
Rio  San  Lorenzo,  75. 
Rio  Sanjuanmayo,  634,  691. 
Rio  Seco  (Côrdoba),  39,  819. 
Rio  Solimoes  [Brésil],  459. 
Rio    Tambopata    [Pérou -Bolivie],    592, 

659,  736. 
Rio  Tapajoz  [Brésil],  274. 
Rio  Teuco,  44. 
Rio  DEL  Toro,  322. 
Rio  Uaupés  [Brésil],  817. 
Rio  Urusmayo,  634,  691,  692. 
Rio   Xingû   [Brésil],    i25,     126,     127, 

628,  659,  679,  682,  817. 
Rio  Xipotô  [Brésil],  273. 
Rio  Yabibiri,  44,  46. 
Rio  Yapurâ   [Brésil],    4i,   582,    680, 

817. 
Rio  DE  Zenta,  75. 
RiOBAMBA  [Equateur],  i25,  3oo. 
RiOJA  (La)  (province),  4,  i3,    i4,    16, 

120,  122,  128,  i3o,  170,  180,  192, 

206,  236,  4oi,  4o2,  458,  467,  557, 

863,866,  874. 
RioJA  (L.v)  (ville),  32,  128. 
River  Pebble  [Australie],  564. 
Roches    trachytiques,    559,    ^^o,    578, 

616,  632-633,  665-666,  789,  807. 
RoDERO,  801-806,810,  811,  8i3,  8i4, 

823,  824. 
Rome  [Italie],  296. 
RosAL  (QuEBRADA  del),  348-352,  533, 

682,804,809,  810,  824,  829. 
RosARio  DE  Atacama,   436,  469,   646, 

710. 


RosARio  DE  Lerma,  2  55,  oii,  3i6,  435, 
463. 

Routes  «  incasiques  » ,  i  lo,  2o4-2o5,  3/i5- 
348,  698-700,  704,  717.  718,  771, 
785-786,810,  861. 

Rubbing  (pélroglyphes),  349. 

Rucanas,  2o3. 

Rues,  io5,  106,  3i4,  370-371,  428, 
635. 

Ruines,  97-111,  217,  3o8-3io,  3ii- 
3i4,  3i5,  33i,  332-339,  347,  352, 
353,  354-364,  368-377,  379,  38o, 
53i,  535,  543-544,  565-566,  570, 
601-602,  611,  617-619,  619-620, 
632-64o,  683,  691-692,  711,  715- 
718,  767,  772,  779,  780,  785-791, 
806,  848. 

RuMiARCo  (Quebrada  de),  609-610. 

RUMISAICUÉ,  210. 

Sacrifices  d'enfants,  i64-i66. 

Sacrifices  modernes.  —   Voir  Oiïrandcs. 

Sacs  en  laine,  444 ,  657,  723,  725,  753, 

755,  762. 
Sacs  en  peau,  363,  657. 
Sacsaihuaman  [Pérou],  3o2  ,  3o5. 
Saint  Antoine,  43 1. 
Saint  Antoine  des  Cuivres,  537,  544- 
Saint  Barthélémy,  43 1. 
Saint-Esprit  [Fort  du]  (Fuerte  de  Ga- 

BOTo),  698,  706. 
Saint  Jean ,  43 1 . 
Saint  Raymond,  43 1. 
Saint  Thomas  (apôtre),  366. 
Sainte  Anne,  490. 
Sajil  [Equateur],  3oo. 
Saladillo  (Salinas   Grandes),    566-569. 
Saladili-O  (Sierra  Santa  Barbara),  848. 
Salar  de  Atacama  [Chili],   i5,  58,  62, 

64,  712,  733,  770,  778. 
Salares,  712. 

Salina  de  Pastos  Grandes,  56 1. 
Salinas  Grandes  de  Côrdoba,  557. 
Salinas  Grandes  de  Jujuy,  62 ,  32  1 ,  323, 

397-398,  4i2,  4 18,  421,  461,  5o6, 

529,  53o,  532,  557-575,  701.  702, 

704,  767,  785,  789,  8i4. 
Salinas  de  Poman,  557. 
Salines,  83,  324,  325,  557,  56i ,  712. 


928 


TABLE  ALPHABETIQUE, 


Salix  Humboldtlana ,  32?.  ,  784. 

Salpêtre,  SBg,  714. 

Salta    (province),    4,   i3,   i4,  di,  54, 

123,  170,  192,  223,  /i58,  467,  Iqo, 

/183 ,  5oi ,  536 ,  559 ,  592 ,  6Z14 ,  853 , 

857. 
Salta  (ville),  32,  62,253,  258,  3i5, 

46 1,  462,463,558. 
Salvador  (BÉpuBLiQUE  du),  x55. 
San  Antonio  (Sierra  de),  847. 
San  Antonio  del  Cajon,  io3,  i44. 
San  Antonio  de  Chaghapoyas  [Pérou], 

366. 
San  Antonio  de  los  (Sobres,  391,  392, 

420,  421,  435,  436,  469,  520,  536, 

537,  542,  544,  545,  570,  702,  704. 
San  Antonio  de  Li'pez  [Bolivie],  62. 
San  Bartolo  [Chili],  542,    680,   7i5, 

718,  809,814. 
San  Bernardo  de  Di'az,  249. 
San    Carlos   (département),    21,    101, 

172,  38o,  680. 
San  Carlos  (mission  jésuite),  23. 
San  Fernando  (Belen),   139,   175,  224. 
San  Francisco  (col),  io4,  709. 
San  Francisco  (vallée),  45,  75,  77,  78, 

122,  224, 259,  276,  277,  562, 692, 

784,  833-837,  845,  846,  847,  848, 

849 ,  850-854. 
San  Francisco    Mountain    [Etals-Unis], 

38o. 
San  Gabriel  (Patagonie),  ii4- 
San  Isidro  (Cafayate),  171,  173. 
San  José  sur  le  Rio  Maipû  [Chili],   226. 
San  José  (Santa  Maria),  159. 
San  José  (Sierra  de),  633. 
San  Juan  (province),  4,  i5,  16,  33-37, 

106,  ii5,  i36,  137,  i38,  192,  206, 

3o5 ,  4oi ,  4o2,  542,  652,  684,  738, 

782. 
San  Juan  (ville),  16,  32. 
San  Lorenzo  [Chili],  629. 
San  Lucas  (San  Carlos),  172,  38o. 
San  Luis  (province),  34,  35,  109,  176. 

825. 
San  Luis  (ville),  35. 
San  Luis  de  Jacona  [Mexique],  586. 
San  Marcos  (Côrdoba),  4o. 
San  Miguel  (île)  [Mexique],  685. 


San  Miguel  del  Rastro,  847- 

San  Miguel  de  Tucuman.  —   Voir  Tucu- 

man. 
San  Nicolas  (ile)  [Mexique],  685, 
San  Pedro  (Jujuy),  259,  834- 
San  Pedro  de  Atacama  [Chili],  63,  64, 

65,  66,  67,  325,  4io,  435,  436,  439, 

44o,  462,  468,  53o,  542,  710,  711, 

712,  713,  714,  7i5,  716,  717. 
San  Pedro  de  Colalao,  174,  175. 
San  Rafaël,  847. 

San  Sébastian  [Cuz.co,  Pérou],  3o2. 
San  Vicente  [Bolivie],  554. 
San  Vicente  [Brésil],  366. 
San  Vicente  (Côrdoba),  4o. 
Sanagasta,  236. 

Sanaviron  (/.),  i6,38,39,4i,5i. 
Sanavirons ,  4o-4i,  196. 
Sandales,  29,  i4i.  —   Vuir  aussi  Usulas. 
Sansana,  53i,  571,  629,  779,  780-783, 

789,842. 
Sanjuanmayo,  610,  618,  634,  646,  65 1, 

656,  692,  740. 
Santa  Ana  [Pérou],  459. 
Santa  Barbara  [Etats-Unis],  680,  686. 
Santa  Barbara  (ile)  [Mexicjue],  685. 
Santa    Barbara    (Sierra),   47,   78,   90, 

109,  562,  625,  692,  784,  826,  833, 

834,835,  838,846-849,  85o,  852- 

854. 
Santa  Barbara  (village),  847- 
Santa  Catalina  (département),  60,  4i2, 

4i3,  470,  53o,  643,  646,  65i,  654, 

691,  692,  693-697,  710,  740,  743, 

760,  769,  771 ,  773,  871. 
Santa  Catalina  (village) ,  471- 
Santa  Catharina  [Brésil],  ^64. 
Santa  Clara,  834. 
Santa  Fé  (province),  853. 
Santa  Fé  (ville),  853. 
Santa    Maria    (département),   12,    io3, 

ii3,   11 5,  116,  118,  120,  121,   i38, 

142,  i44,  i53,  159, 174,  290,680, 

708,  740,  801. 
Santa  Maria  (mission  jésuite),  23,  207. 
Santa   Maria   (type  d'urnes),    i5i,    i53, 

156-159. 
Santa  Marta  de  Maracaibo  [Venezuela], 

45y. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


929 


Santa  Rosa  de  Pastos  Grandes,  469. 

Santa  Victoria,  yS,  791-792. 

Santiago-du-Chili  [Chili],  766. 

Santiago  del  Estero  (province),  7,  8, 
12,  i3,  4.1,  42,  43,  46,  5 1,  52,  54, 
116,  117,  i4o,  192,  193,  19G,  210, 
278,  279,  742, 782. 

Santiago  del  Estero  (ville),  10,  3i,  4i, 
278,  698,  700,  705. 

Santiago  de  Guadalc  vzar.  —  Voir  Gua- 
dalcâzar. 

Santiago  de  Maghaca  [Bolivie],  612. 

Santiago  de  Mamaneca  [Bolivie],  71. 

Santiago  de  Tlaltelolco  [  Mexique  ] ,  1 84  • 

SâoLeopoldo  [Brésil],  266. 

Sâo  Lourenco  [Brésil],  122. 

Sâo  Paulo  [Brésil],  264-267. 

Sapla  (Sierra  de),  833. 

Sauces  (Los),  1 18,  122. 

Saujil  (Poman),  io5. 

Saules,  32  2 ,  784. 

Sayan  [Pérou],  820. 

Sayate,  24i,  309,  4io,  453,  671,  578- 
608,  6i3,  616,  627,  628,  63i,  642, 
643,  646,  649,  654,  664,  727,  729, 
733,  736,  752. 

Scarification,   742-743. 

Schinus  Molle,  87,  5oo. 

Scorpion  (dessin  des  Oyampis),  679,  681, 
682. 

Sculpture  sur  bois,  137,  342,  6i4,  65 1, 
652,  737,  738-746,  759-760,  769. 

Sculpture  sur  os,  i38,  741. 

Sculpture  sur  pierre,  i28-i3i,  542,  623, 
624. 

Seclantas.  1  i5,  705. 

Seine-et-Oise  [France],  349- 

Sel  (exploitation  des  salines),  324,  378, 
461,  557-559,  56 1. 

Semailles  (cérémonies),  499-5oi. 

Sépultures,  26,  i3o,  142-167,  191,  217, 
255-279,  295,  307,  3io,  3i3,  327- 
33o,  336,  339-345,  36o-363,  370, 
373-375,  377,  38o-38i,  565,  579, 
585,  589-601,  612,  6i3,  6i5,  6,6, 
620,  64o-664,  691,  692,  711,  715, 
723-726,  758,  763,  764-76G,  768, 
769,779,  780-781,  789,  836,839- 
845,848,  85o,  85i-852. 


Sépultures  d'enfants.     ii4,     i3o,    )46, 

147,   i48  167,    19],  217,   295,  344- 

345,  36o,  362,  363,  373,  374,  839- 

844,  845,  85i-852. 
Sépultures    dans     des    grottes.    —    loir 

Grottes  funéraires. 
Sépultures  dans  les  habitations,  3i3,  336, 

370,  373-375,  377,  38o. 
Sépultures  dans  des  urnes.  —  Voir  Urnes 

funéraires. 
Serena  (La)  [Chili],  684,  688. 
Serpent  (décor),    120,    i53,   i56,    157, 

296,  3oi,  61 4,  844- 
Sey,  436. 
Sldwis,  i83,  )84. 
Shoslionien      (type     de     pétroglyphes), 

8i5. 
S1CASICA  [Bolivie],  820. 
Sicile  [Europe],  168. 
SiGSiG  [Equateur],  299. 
SlLLETA,  3i5,  3 16. 
SiNA  (vallée)  [Pérou],  224. 
Sinchi-Roca  (Inca),  33. 
SixGUiL,  124. 
SiNiNCAY  [Equateur],  299. 
Sinipis ,  53. 

Sisymbrium  (graines),  755. 
SocAiRE  [Chili],  63. 
SocociiA  (vallée)  [Bolivie],  4oi. 
Sodallte,  625-627,  63o,  63i,  655,  656, 

783. 
Solanum  montanum,  409. 
Solanutn  tuberosum,  409.  —    Voir  aussi 

Pommes  de  terre. 
Soleil  (Culte  du),  25,  193. 
Sonnailles.  —  Voir  Clochettes. 
SoxoRA  [Mexique],  100. 
SoRcuYO  (Quebrada  de),  61  j. 
Soroche,  179,  393,  4oi,  456,  485. 
Soufflet  (métallurgie),    i35,  548,    549, 

55 1,554. 
Soufre  contenu  dans  des  objets  de  cuivre, 

858,859- 
Sparlerie.  —  Voir  Vannerie. 
Spatules   en   bols,    654,   743-744,  768, 

7^'9- 
Spatules  en  cuivre,  i34. 

Spondylus  Plctorum,  3o2. 

Stations    préhispaniqucs  de  la    \  allée  de 


930 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


San    Francisco,    83d-837,   845,    846, 

847,849,  85o. 
Statuettes  en  bois,  iSy,  737. 
Statuettes  en  céramique ,  118,   ii(),  120, 

121, 
Statuettes   en  or,   869,   870,  871,   872, 

873. 
Statuettes  en  pierre ,  129. 
Stipa  hystricina,  4 17-4 19- 
Stipa  leptostachya ,  4 1 7-4 1 9- 
SuMALAO,  435,  463. 
Sucre  [Bolivie],  698.  —  Voir  aussi  Chu- 

quisaca,  La  Plata. 
SupE  [Pérou],  3oi. 
Suri.  —  Voir  Nandou. 
SuRUGA,   3o4. 
SusQUEs,  417-470,  483,  486-498,  5i4- 

526,  536,  559,  636. 

Taba  (jeu),  36  1,  362,  619. 

Tabac,  460. 

Tableau  à  l'buile  (ancien;  de  Cuzco),689- 
690. 

Tablettes  rectangulaires  en  bois  sculpté, 
137,  65i-653,  738,  743,  744,  760, 
765-766,  769,  778. 

Tablettes  rectangulaires  en  pierre  sculp- 
tée, 652. 

Tacamarca  [Mexique],  585. 

Tac  a  lias,  43. 

Tacna  [Cliili],82o. 

Taday  [Equateur] ,  3oo. 

Tafî,  io3,  107,  108,  ii5,  118,  124, 
169. 

Tafis,  21. 

Tahua  (jeu),  362. 

Tala  (Paso  del),  845. 

Talavera,  253. 

Talina  [Bolivie],  462,  463,  464 , /'i65 , 
699,  701 . 

TaltÀi,  [Chili],  68,  70,  i36. 

Tamarugo ,  713,  7 1 4  • 

Tamberia  de  Camngasta,  16,  3/i ,  106. 

Tambili.os  [Chili],  718. 

Tamrili.os  (Sayate),  678. 

Tamro  (El),  322,  348,  703. 

Tambo  del  Inca,  210. 

Tambo  DEr,  Llano,  699,  701. 

Tambo  de  Moreno,  565,  699,  702,  704. 


Tambo  de  laPaloma,  699,  706. 

Tambo  DEL  Toro,  348. 

Tambos,  16,  2o4,  2o5,  211,  699,  700. 

Tambos  de  Buena  Yerba,  699,  7o4- 

Tambos  de  la  Ciéxega,  700. 

Tambos    Grandes    de    Casabindo,    699, 

701. 
Tangatanga  (idole),  652. 
Tanwan  (jeu),  362. 
Tapados,  476. 
Tapia,  io4. 

Tapuyas,  262,  265,  266. 
Taquia,  54o. 

Taranta,  61 5,  809,  824. 
Tarapacâ    [Chili],    67,    68,    192,    309, 

711,712,   713,   714,  715,719-720, 

809,  819,  820. 
Tarija   [Bolivie],    ii4,    224,  238,270, 

33o,  571,  684,  720,  776. 
Taruca,  4 10.      ^ 
Tastil,  321,  322,  340,347,357,  367- 

379,  38o,  570,  571,  573,  579,  594, 

026,  629,634,635,639,  654,  657, 

746,  809,  810,  824,  860,  870,  871, 

874. 
Tastil  (Quebrada  de),  367. 
Tatou,  91,  129,  i3o,  845. 
Tatous  sculptés  en  pierre,  129,  i3o. 
Taureau  (huaca),  5o6. 
Teca(La)  [Chili],  710. 
Techo  (Nicolas  del),  9. 
Tchuclchc  {l.),^6. 
Tehuelches ,  626. 
Tejadas,  786. 
Tejar  [Mexique],  584- 
Tenexepanco  [Mexique],  166. 
Tennessee  [Etats-Unis],  568. 
Tepito  [Mexique],  583,  586. 
Terrado  [Bolivie],  699. 
Terrasses  destinées  à  la  culture.   —   l'oie 

Andenes. 
Terre  de  Feu,  569,  663,  818. 
Textiles. —  FoiV  Cordes,  Fibres  végétales. 

Laine,  Sacs,  Tissus,  Vêlements. 
TiAiiuvNACO    [Bolivie],    71,    120,    198, 

199,  220,  224,  234,  3o4,  328,  5;3, 

622,  625,  63o,  685,  781,  820,  857, 

858,859,  860,  861,  867. 

TiLCARA,   7/1,  5o3,   789,  806. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


931 


Tilcaras,  74. 

TilianSj  -y^- 

TiLOPOzo  [Chili],  717. 

Timbales  en  bois,  233-235. 

TlNATE,  616. 

TiNGUmiRiCA  [Chili],  822. 

TlNOGASTA,     89,     104,     ll6,     117,     l3/|, 

175,  2o4,  38o,  542,  708. 

TiNTi,  3ii-3i4,  3i6,334. 

TisAs  (Las)  [Chili],  719. 

Tissus  (anciens),  i38-i4i,  190,  373, 
589,  592,  608,  609,  643,  G57,  724, 
725,  752  754,  761-763,  768,  775. 

Tissus  (modernes),  i4o,  44o-446,  46 1. 

TiTiCACA  (lac)  [Pérou-Bolivie],  71-73, 
220,  3oi-3o3,  481,  5i3,  592,  6o5, 
606,  611,  667,  736,  819,  820. 

Titu-Yupanqui  (Inca) ,  788. 

Tlaloc,  166. 

Toba  (/. ),  20,  79. 

Tohas,  45,  47,  77-79,  85o,  853,  854- 

Tocochimpos  (fourneaux),  546-55 1. 

TocoxAO  [Cliill],  63,  66,  67,  713. 

ToDOS  os  Saxtos  (baie)  [Brésil],  367. 

Toilure,  98-99,  3i3,  334,  378,  429. 

Toki,  2  33. 

Tolapampa  [Bolivie],  554- 

Tolas,  353,  397,  4o6-4o7,  421,  423, 
429,  5o4,  5o5,  552,  713,  722,  723. 

Toledo  (vice-roi),  66,  547,  548,  55i, 
552,  58o,  606. 

ToLOMBON,  171,  700,  703,  867. 

Tolomhons ,  2  1. 

ToLOMOSA  [Bolivie],  571. 

Tombes  voûtées,  i44,  216. 

Tonocoté  [l),  16,  17,  18,  43-55,  56,  57. 

Tonocolé^,  42,  43-55,  55-57,  C53,  742. 

Toponymie,  20,  36,  64,  67,  192,  197, 
210,  770,  771. 

Topos  en  métal,  66,  i34,  220-221,  447, 
863. 

Topos  en  os,  i38,  235,  64o,  747,  761, 
768,778. 

Toquistinés ,  44,  45,  46,  52. 

Tord  (QuEBRADA  DEL ),  ii3,  i43,  i5(), 
253,  287,  321-325  (description  phy- 
sique), 327-382  (archéologie),  442,  529. 
557,  569,  570-573,  579,  594,  597, 
598,  625,  626,  628,  63 1,  635,  643, 


649,  702,  703,  704,  727,  734,  759, 

767,  783,  784,  785,  809,  8i5,  824, 

828,863,869. 
Tord  (Lagunas   del),  322,   352,  809, 

824. 
Tord  (village  dans  la  Puna  de  Atacama), 

64,436. 
Toropalca  [Bolivie],  594. 
Tortue  (dessin  des  Oyampis),  679,   681, 

682. 
Toscane  [Italie],  168. 
Toussaint  (La),  52o. 
Totora,  36,  71. 
ToTORA  [Bolivie],  820. 
Tour  (  céramique  ) ,  111,  48o-48 1 . 
Trachyte.  —  Voir  Roches  tracliytiques. 
Tranchets  à   manche  central,  226,    227, 

229. 
Très  Cruces  (Quebrada  del  Toro),  32  2, 

442,  7o4- 
Très  Cruces  (Abra  de),  785,  801. 
Très  Puntas  (Cerro  de)  [Chili],  223. 
Troglodytes,  34,  38,  39. 
Trompe  de  musique,  737. 
Troussa  de  divers  outils,  657-660. 
Trousse  pour   tisser  des   ceintures,  442- 

443. 
Trujillo  [Pérou],  167,  227,  3oo,  336, 

669,  798,  861. 
Tramais,  126. 
Taamotus  [Polynésie],  293. 
Tubes  sculptés  contenant  des  épines,  725, 

738-743,  759-760,  769,  778. 
Tubes  en  os,  36i,  362,  363,  375,  656, 

657,  747,  765. 
TucMv,  i4o,  194,  201. 
TucuMAN  (province  actuelle),  4,  i4,  4i, 

43 ,    5 1 ,    52,  54,55,  I  i  5 ,  1/10,170, 

2o4,  210. 
TucuMAx   (Région   de  l'ancien),  8,    12, 

1 3,  89,  i4o,  195,  199, 71 1. 
TUCLMAN  (ville),  i3,3i,  56. 
Tucute  (Quebrada  de),  61 3,  6i4- 
TuJM,  489. 
Tlle  River  [Etats-Ums],  68  «. 

Tu.MBAYA,  470,  473,  783,  784. 

TuMn>A>rPA     (Tomebamua)     [Equateur], 

228. 
Tumis,  i34,  228,  229. 


932 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Tumulus,  279-293,  3i6. 

Tunas,  88. 

TuNDAMA  [Colombie],  680. 

Tuniques.  —  Voir  Camisetas. 

Tupa,  268. 

Tupac-Curi-Amaula ,  1  99. 

TuPAMBAÉ  (Cerho)  [Uruguay],  369. 

Tupi-Guaranis,  i/i5,  262-276,318,853, 

854. 
Tupinamhàs,  263,  270,  276. 
Tupinaquins,  266,  276. 
TupiZA  [Bolivie],  701,  707. 
TuRQUi  [Bolivie],  699. 
Turquoise,   i3i,  329,   353,   373,  583, 

625-627,  629,  64o,  655,  656,  7^9, 

766,  783. 

TUSCAMAYO ,   1  o5  ,    117. 

Types  d'urnes  funéraires,  1 5 1-1 59. 

Ubaque  [Colombie],  367. 

UcHUMAYO  [Pérou],  819. 

Ucultuco.  —  Voir  Ctenomys. 

Uncu,  i4o  ,  591 . 

Upar  [Colombie],  459. 

UuABA  [Colombie],  91. 

Urnes  funéraires,   ii4,   11 5,    i3o,   i43, 

i44-i63,    191,    217,    256-279,    29/1- 

295,  344-345,  357,   362,  839-844, 

846,  85o,  851,852,853. 
Uro  (  /.  ) ,  71,  72. 
Uros,  67-73,  764. 
Urucû,  737. 
Uruguay  (Bépublique  de  l'),  359,  567, 

572. 
Usutas,  idi,364,  365,  445,  458,  517, 

593,811. 
Utah  [États-Unis],  680. 
Utqui'a,  788. 
Uyaca,  660. 
Uyumi  [Bolivie],  436,  462. 

Vaca  Mala,  365,  818. 
Valbuena,  4^5,  52. 
Valdivia  [Chili],  684. 
Valle  Fértil,  542. 
Valle  Grande,  791-792. 
Valle  Vicioso,  180. 

Vannerie,    358,    654,    7^-4 1     751-752, 
757,  761,  768. 


Vannerie  (empreintes  de  vannerie  ou  tex- 
tiles i'ur  la  poterie) ,  1 1 3 ,  1 1 4 ,  358. 

Vara  (aune  espagnole),  547. 

Vargas,  128. 

Vases  à  pied,  24o-24i. 

Vase  en  stéatite,  236. 

Vase  suspendu,  750. 

Vega  del  Cerro  Gohdo,  107. 

Venezuela,  191,  274,  459,  816. 

Vent  blanc,  391-392. 

Ventura  [États-Unis],  686. 

Vera  Cruz  [Mexique],  583,  584,  587, 
588. 

A^eraguas  [Panamâl,  582,  817. 

Vestiges  d'origine  européenne  ,612,732, 
771,  796,  800,  801,  808,  8i3,  868. 

Vêtements,  25,  29,  37,  i38-i4i,  44o- 
447,  589-593,  643,  690,  743,  752- 
754,  761-762,  768. 

Viande  sèche.  —  Voir  Chalona,  Charqui. 

ViCHADA  [Bolivie],  699. 

Vicia  Faba,  409,  453. 

Victoria  [Australie],  564- 

Vigogne,  91,  i4o,  4io,  448-45 1,  454, 
5oi-5o5,  713. 

Vigogne  (os),  335,  363,  373,  638, 
747. 

Fj7e/a(/.),53,  54. 

Vilelas,  45,  5o,  53-54. 

Villa  de  Boim  [Brésil],  274. 

Village  de  Susques,  428-432. 

ViLLAPIMA,  84. 

Vilques,  2  56. 

ViNA  (La),  1  i5,  116,  118. 

ViNACo,  3i5,  3i6. 

VlNCIIlNA,    120,    l3o,  874. 

Vindelicieiis  [Allemagne],  291. 

Vipos,  1 15. 

Virginie  (Etats-Unis],  568. 

ViRÛ  [Pérou],  870,  871. 

Vis,  178. 

Viscacha.  —  Voir  Lagidium. 

Viscachera,  417-419,  422  ,  426. 

Viscole,  32  2. 

VItor  [Pérou],  819. 

Vukub-Cakix,  583,  584- 

Waloolias  [Australie],  564. 
Washington  [États-Unis],  568. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


933 


WiscoNsiN  [États-Unis],  568. 

Wolpis,  34o. 

Wurtemberg  [Allemagne],  291. 

XiBixuY,  42,  707. 

XoxocoTLAN  [Mexique],  585,  58;. 

Yacoraite,  783,  788. 

Yahuar-Huacac  (Inca),  ôg,  63,  201. 

Yambui,  270,  271. 

Yamamadis ,  650. 

Yamiacas,  126,  659. 

Yanaconas,  195. 

Yareta,  4o8,  54o,  552. 

Yaravis,  466. 

Yauri,  229. 

Yavi,  62,    75,    4i2,   5o3,   5o4,   619, 

710,  779,  783, 784. 
Yavi  Chico,  53 1 ,  779-780,  789. 
YocAViL  (vallée),   i3,   21,    22,   27,   33, 

35,  96,    101,   102,    io3,  110,    116, 

119,  120,  121,  122,  123,   137,  i56, 

159,  172,  277,  65i,  680,  703,  740, 

782,867. 
YoxAN  [Pérou],  680. 
YucATAN    [Mexique],    584,    585,    588, 

685. 
YucAY  [Pérou],  3o2. 
Yiinca-mochica  (/.  ),  72. 
Yuncas,    67,    73,    178,    187,    189,    777, 

862,873,875. 


YuNGAS  [Bolivie],  459. 

Yupanqui  (Inca),  33,  66,  67,  201,  202, 

2o3,  212. 
YuRA  [Bolivie],    750,    75i,   869,    870, 

871. 
YuRUCARÉs  [Bolivie],  459. 

Zagatecas  [Mexique],  63o. 

Zachila  [Mexique],  585. 

Zamaihuasi,  520. 

Zamora  [Mexique],  586. 

Zantlioxvlum  Coco,  25 1. 

Zapagua  (Alto  de),  786. 

Zapaleri,  6/i,  710. 

Zapallo,  86. 

Zea  cryptosperma ,  85. 

Zea  Mays,  85.  —  Voir  aussi  Mais. 

Zea  Mays  guasconensis,  85,  75/1. 

Zea  Mays  guasquiniensis,  754. 

Zea  Mays  peruviana,  754- 

Zea  Mays  tunicata,  85. 

Zea  rostrata,  85. 

Zexta,  47- 

Zenta  (Sierra  de) 

Zhumir  [Equateur] 

Zinc,  858,  868. 

Zizyphus  Mlstol,  87. 

Zoulous  [Afrique],  237. 

ZuNi  [États-Unis],  564,  618. 

Ziinis,  99,  i32,  34o,  480,  628,  827. 

ZuviRiA,  2  55,  3i5. 


791- 
,  3oo. 


60 


TABLE  DES  FIGURES. 


TOME  PREMIER. 


l'I.  FIg.  p, 


1.  Carte  ethnique  de  la  région  andine  entre  les  22*  et  33''  degrés 

[xvf  siècle) 80 

I.  2,  Région  diaguite.  Statuettes  humaines  et  têtes  d  animaux  mode- 

lées en  terre  cuite 122 

II.  3.  El  Banado  (Quilmes).  Ecuelle  poussée  dans  de  la  vannerie.  .  .  122 

II.  4.  CapiIlitas{Andalgalâ)  et  «  Vallée  Galchaquie  ».  Barres  en  pierre.  122 

III.  5.  Région  diaguite.  Haches  en  pierre 126 

6.  Principales  formes  d'urnes  funéraires  de  la  région  diaguite. 

1™  série 162 

7.  Idem.  2^  série i52 

IV.  8.  Urnes  funéraires  de  la  Vallée  de  Yocavil  ayant  contenu  des 

squelettes  d'enfants i58 

V.  9.  Idem i58 

10.  Carte  de  la  région  des  Diaguites  indiquant  les  localités  d'un 

intérêt  archéologique 212 

H.  Plan  de  la  ruine  où  ont  été  faites  les  trouvailles  de  Lapaya  .  .  217 

12.  Lapaya.  Coupe  verticale  de  la  boule  en  cuix r e  fuj.  13  n,  0  .  .  112 

VI.  13.  Lapaya.  Objets  en  or,  en  cuivre,  en  os,  en  bois,  en  pierre.  .  2  46 

VII.  14.  Lapaya.  Cloche,  hache  à  oreilles  et  haches  à  pédoncule  cen- 

tral, en  cuivre 2^6 

VIII.  15.  Hache  en  cuivre,  à  pédoncule  central,  emmanchée,  de  Chi- 

clayo   (Chimû).    Modèle  ancien,   en   cuivre,  de  hache  à 

oreilles  emmanchée,  du  Haut-Pérou 2^6 

VIII.  16.   San  Fernando  (Belcn,  Catamarca).  Moule  en  terre  cuite  pour 

couler  des  haches  à  oreilles 2^6 

IX.  17.  Lapaya.  Timbale  en  bois  laqué  et  reconstitution  de  son  dessin.  246 

IX.          18.  Lapaya.  Petites  timbales  en  bois 2/16 

IX.          19.  Lapaya.  Hache  de  pierre 'i/|6 

IX.  20.  Lapaya.  Coquille  marine  [Peclen  purpuratas,  Lmck.)  trouvée 

dans  les  ruines 2/16 

X.  21.  Lapaya.  Vase  aryballoïde 2^6 

X.  22.  Lapaya.  Vase  en  terre  cuite 2.46 

XI.  23.  Lapaya.  Vase  en  terre  cuite 2  46 

XI.         24.  Lapaya.  Vase  en  terre  cuite 246 

XIL        25.  Lapaya.  Plat  en  terre  cuite 246 

60. 


936  TABLE  DES  FIGURES. 

XII.  26.  Lapaya.  Tasse  en  terre  cuite 2.46 

XIII.  27.  Lapaya.  Poteries 2^6 

XIV.  28.  Lapaya.  Poteries 2^6 

XV.  29.  Lapaya.  Plat  en  terre  cuite 2/46 

XV.  30.  Lapaya.  Écuelle  de  \3ifig.  28  e  présentée  par  le  dos  pour  mon- 

trer les  empreintes  de  vannerie  du  fond 2^6 

31.  Urne  funéraire  du  cimetière  d'El  Carmen 267 

XVI.  32.  Cimetière  d'El  Carmen.  Fragments  d'une   urne  funéraire  et 

de  son  couvercle 2  58 

XVI.  33.  Cimetière  d'El  Carmen.  Cylindre  en  terre  cuite 2  58 

34.  Urne  funéraire  de  Providencia  (San  Pedro) 260 

35.  Tumulus  de  Pucarâ  de  Lerma.  Aspect  général  ;  plans  de  deux 

tumulus;  coupe  verticale 281 

36.  Tumulus  de  Pucarâ  de  Lerma.  Plan  du  groupe  A  (10/17  tu- 

mulus conservés) 285 

37.  Tumulus  de  Pucarâ  de  Lerma.  Pian  du  groupe  B  [ibS  tu- 

mulus)    286 

38.  Tumulus  de  Pucarâ  de  Lerma.  Plan  du  groupe  C  (/i63  tu- 

mulus)    286 

39.  Tumulus  de  Pucarâ  de  Lerma.  Environs  des  groupes  B  et  C.  288 

40.  Plan  de  la  ruine  de  Carbajal Sog 

XVII.  41.  Pucarâ  de  Lerma.  Urne  funéraire 3io 

XVII.  42.  Pucarâ  de  Lerma.  Ciseau  et  poinçon  en  cuivre 3io 

XVIII.  43.  Pucarâ  de  Lerma.  Aryballe 3 10 

XIX.  44.  Pucarâ  de  Lerma.  Broyeur  en  pierre  et  poteries 3io 

XIX.  45.  Pucarâ  de  Lerma.  Poteries 3 10 

XX.  46.  Carbajal.  Petit  mortier    et    autres    })ièces  en    calcaire   zone. 

Pierres  à  taille  commencée,  de  la  même  roche 3 10 

XX.  47.  Carbajal.  Mortier  en  grès  rouge 3 10 

48.  Tinti.  Plan  d'une  habitation  du  village  préhispanique 3 12 

49.  Tinti.  Écuelle  en  terre  cuite 3i7 

XXI.  50.   Golgota.  Hacienda  et  cimetière  préhispanique;  vue  prise  de  la 

Quebrada  dcl  Toro 328 

XXI.  51.  Golgota.  Vue  de  la  barranca  contenant  les  sépultures  préhispa- 

niques   328 

XXII.  52.  Golgota.  Écuelle  en  terre  cuite 328 

XXII.     53.  Golgota.  Plaque  en  or  et  fragments  de  poterie  gravée 328 

XXII.      54.  Golgota.  Bracelets  en  cuivre 328 

55.  Plan  du  village  préhispanique  de  Morohuasi 333 

56.  Morohuasi.  Ciseaux  et  plaque  en  cuivre.  Objet  en  bois 3/n 

57.  Morohuasi.  Deux  arcs  en  coupe .^43 

58    (^iOupe  verticale  de  la  route  préhispanif[ue   de  Morohuasi   à 

Incahuasi 3  A  7 

59.  Quebrada  del  Rosal.  Pétroglyphe 35o 


60 

61 

62 

63, 

64 

65. 

66, 

67, 

XXIII. 

68, 

XXIII. 

69 

XXIV. 

70. 

XXIV. 

71. 

XXV. 

72. 

XXV. 

73. 

XXVI. 

74. 

XXVII. 

75. 

XXVIII. 

76. 

XXVIII. 

77. 

XXIX. 

78. 

XXIX. 

79. 

XXX. 

80. 

XXX.       81 


XXXI. 

82 

XXXI. 

83 

XXXII. 

84 

XXXII. 

85 

86 

TABLE  DES  FIGURES.  937 

Quebrada  dei  Rosai.  Pétroglyphe 35 1 

Pian  du  village  préhispanique  de  Puerta  de  Tastil 355 

Puerta  de  Tastil.  Poterie 358 

Puerta  de  Tastil.  Vannerie 358 

Puerta  de  Tastil.  Constructions  circulaires 36i 

Forme  des  empreintes  dhisutas  gravées   sur  le  pétroglyphe 

près  de  Puerta  de  Tastil 365 

Plan  du  village  préhispanique  de  Tastil 368 

Tastil.  Poinçon  et  ciseaux  en  cuivre.  Pendeloque  en  argent. 

Pendeloques  en  pierre 372 

Morohuasi.  Restes  de  murs  des  enclos  préhispaniques 878 

Idem 378 

Morohuiisi.  Ecuelle  à  décor  peint 378 

Morohuasi.  Poteries,  mortier  en  pierre  et  bois  de  queûoa.  .  .  878 

Morohuasi.  Urne  funéraire  d'enfant 378 

Morohuasi.  Grand  vase  en  terre  cuite,  du  village  préhispa- 

nique.  Urne  funéraire  d'enfant,  du  cimetièie 878 

Outils  en  bois  de  Morohuasi  et  de  Tastil 378 

Outils  en  bois  de  Morohuasi  et  de  Tastil.  Vannerie  et  petit 

sac  en  peau  de  Puerta  de  Tastil 878 

Puerta  de  Tastil.  Plateau  où  est  situé  le  village  préhispanique.  878 

Puerta  de  Tastil.  Vue  sur  la  Quebrada  del  Toro  vers  le  Sud.  878 
Puerta  de  Tastil  et  Tastil.  Tubes  en  os  de  lama  ;  bois  de  cerf; 

ocre  rouge 878 

Puerta  de  Tastil  et  Tastil.  Poteries 878 

Tastil.  Partie  de  l'agglomération  d'enclos  du  village  préhispa- 
nique   378 

Ruines  de  Tastil.  Plan  d'une  partie  de  l'agglomération  d'en- 
clos   378 

Tastil.  Vase  en  terre  cuite 878 

Tastil.  Vases  peints  en  trois  couleurs 878 

Tastil.  Calebasses  pyrogravées 878 

Tastil.  Fragments  de  poterie  à  décor  peint 878 

Incahuasi  (Acay).  Pétroglyphe 879 


TOME  SECOND. 


XXXIII.  87.  Plaine  des  Sahnas  Grandes,  près  d'Abrapampa /ii6 

XXXJII.  88.  Apacheta 4 lO 

XXXIV.  89.  Village  de  Susques 4i6 

XXXIV.  90.  Église  de  Susques 4 1 0 

XXXV.  91.  Victoriano  Vâsquez,  capitan  des  Indiens  de  Susques /j2G 

XXXVI.  92.  Wenceslao  Villes,  Indien  de  Susques ■. A26 


938 


XXXVII. 

93. 

xxxvm. 

94. 

XXXIX. 

95. 

96. 

97. 

98. 

XL. 

99 

100. 

101, 

102, 

XLI. 

103. 

XLI. 

104. 

XLI. 

105. 

XLI. 

106. 

XLV. 

XLVI. 
XLVII. 


107. 


XLII. 

108. 

XLIII. 

109. 

XLIV. 

110 

111. 

112. 
113. 


XLVIL       114. 


115, 

116 

117 

118 

XLVIII. 

119 

XLIX. 

120. 

L. 

121 

TAÈLE  DES  FIGURES. 

Sébastian  Vâsquez,  Indien  de  Susques ^26 

Francisca  Viltes,  Indienne  de  Susques 426 

Trousse  complète  d'ouliis  à  tisser  des  ceintures  en  laine.  .      4^2 

Lihes  (arme  de  jet) ààg 

Fronde 452 

Flûte  de  Pan  [Fusa] 464 

Charango 466 

Cobrcs.  Pétroglyphe 534 

Cobres.  Figures  d'un  pétroglyphe 535 

Plan  des  mines  préhispaniques  de  Cobres  et  de  leurs  envi- 
rons       538 

Cobres.  Maray 542 

Cobres.  Coupe  verticale  du  maray 542 

Cobres.  Mortier  en  pierre 542 

Camareta  en  cuivre.  Fragments  de   moules   de  fonderie 

des  anciennes  mines  de  Cobres 542 

Fourneaux  «  castillans  ».  //««hy/.   Tocochimpo.   (Rcproduc- 

lion  des  figures  du  P.  Barba,  i64o.) 55o 

Salinas  Grandes.  Haches  en  pierre 564 

Idem 564 

Marteau  en  pierre,  emmanché,  de  Chuquicamata  (pro- 
vince d'Antofagasta ,  Ciiili) 564 

Saladillo  (Salinas  Grandes).  Objets    en   quarlzite    taillé, 

déchets  et  pièces  inachevées 564 

Quebrada  del  Toro  et  Puna  de  Jujuy.  Pointes  de  flèches. .      576 
Sayate.  Crâne  ayant  les  incisives  inférieures  déformées  à 

encoches 582 

Incisives  médiane  et  latérale  supérieures,  à  encoches,  de 
Cerro  Montoso  (Vera  Cruz,  Mexique).  Incisive  latérale 
supérieure,  à  encoche,  de  Cuicatlan  (Oaxaca,  Mexique). 
Bouches  humaines  à  dents  déformées ,  représentées  sur 
des  poteries;  de  Mistequilla  et  de  Paso  de  Coyaluca 

(Vera  Cruz,  Mexique) 582 

Iliérogly|)hcs  des  monuments  de  Copan  (Vucalan).  La  face 

du  Dieu-Soleil,  avec  les  incisives  limées 588 

Sayate,  Coupe  des  chemises  dont  étaient  vêtus  les  cadavres 

des  grottes  funéraires 591 

Démonstration  de  l'emploi  probal)le  des  crochets  en  bois , 

fig-i^o. 596 

Sayate.  Mortier  en  pierre.  Pierre  à  broyer 602 

Sayate.  Tissus  provenant  d'une  grotte  funéraire 608 

Sayate.  Crochets  en  bois  provenant  de  grottes  funéraires, .  608 
Sayate,  Divers  objets   en   bois.  Fragment  d'un    objet  en 

pierre.  Fragment  de  poterie  peinte 608 


122 

LT. 

123 

LI. 

124 

LU. 

125. 

LU. 

126. 

LIL 

127. 

128, 

LIIL 

129, 

130, 

LIV. 

131 

LIV. 

132. 

133, 

134. 

135. 

136. 

TABLE  DES  FIGURES.  939 

Abrapampa.  Mortier  en  pierre 617 

Lumarâ.  Haches  et  molettes  en  pierre 6i8 

Lumarâ.  Poteries 6i8 

Quêta.  Mortier  en  pierre  et  écuelies  en  terre  cuite 618 

Quêta.  Haches  et  autres  objets  en  pierre 618 

Quêta.  Pièces  d'enfilage  et  autres  objets  en  pierre 618 

Quêta.  Couteau  et  pendeloque,  en  cuivre 621 

Quebrada  del  Toro  et  Puna  de  Jujuy.  Perles,  pendeloques 

et  collier 628 

Pucarâ  de  Rinconada,  Coupe  schématique  d'un  plateau 

de  trachyte  avec  grotte  funéraire 633 

Plateau  sur  lequel  est  situé  le  village  préhispanique  de 

Pucarâ  de  Rinconada 63^ 

Pucarâ  de  Rinconada.  Partie  des  ruines  du  village  pré- 
hispanique    634 

Pucarâ  de  Rinconada.  Plan  du  village  préhispanique.  .  .  .  636 

Pucarâ  de  Rinconada.  «  Menhir  > 63 7 

Pucarâ  de  Rinconada.  Coupe  d'un  ai'c 644 

Pucarâ  de  Rinconada.  Ciseau,  pendeloques  et  couteau  en 

cuivre.  Petit  récipient  en  argent  repoussé 655 

LV.  137.  Pucarâ  de  Rinconada.  Flèche,  bâton  à  fouiller,  «couteau» 

en  bois.  Cordage  en  fibres  végétales.  Crochets  en  bois.  664 
LVl.           138.  Pucarâ  de  Rinconada.  Flèches  à  pointes  en  silex.  Outils 

en  os  et  en  bois.  Bracelet  en  peau 664 

Pucarâ  de  Rinconada.  Pelles  et  haches  en  pierre 664 

Pucarâ  de  Rinconada.  Poteries  et  objets  en  pierre.  ...  664 
Pucarâ  de  Rinconada.  Fragment  d'une  écuelle  peinte  .  664 
Pucarâ  de  Rinconada.  Sac  en  laine  de  lama  et  son  contenu.  664 
Pucarâ  de  Rinconada.  Crâne  de  chien  d'une  grotte  funé- 
raire    664 

Pucarâ  de  Rinconada.  Tube  fait  du  radius  d'un  lama  .  .  664 

Pucarâ  de  Rinconada.  Timbale  en  terre  cuite 664 

Reconstitution  des  personnages  n"  1-8  de  la  fresque  de 

Pucarâ  de  Rinconada 665 

Fresque  d'un  abri  sous  roche  à  Pucarâ  de  Rinconada..  .  .  672 
Fresques  de  la  grotte  de  Chacunayo,  près  de  Pucarâ  de 

Rinconada ^llx 

Puerta  de  Rinconada.  Pétroglyphe 677 

Puerta  de  Rinconada.  Pétroglyphe 678 

Puerta  de  Rinconada.  Pétroglyphe 678 

Figures  primitives   représentant  des  hommes  et  des  ani- 
maux (Pétroglyphes  et  dessins  de  diverses  régions  de 

l'Amérique) 68 1 

LXUl.         153.  Pozuelos.  Pierres  perforées 690 


Lvn. 

139, 

Lvm. 

140. 

Lvm. 

141, 

LIX. 

142, 

LX. 

143. 

LX. 

144. 

LX. 

145. 

146, 

LXI. 

147. 

LXII. 

148 

149, 

150, 

151, 

152 

940 


LXIV. 

154, 

LXIV. 

155 

LXIV. 

156. 

LXW. 

157, 

LXV. 

158 

LXV. 

159, 

LXVI. 

160 

LXVI. 

161 

162 

163 

164 

LXVII. 
LXVIl. 
LXVIII. 

LXIX. 


LXX. 
LXXI. 


165. 

166. 
167. 
168. 

169. 


170. 
171. 


LXXll.       172. 


LXXllI. 

173. 

LXXIII. 

174. 

LXXIV. 

175. 

LXXV. 

176, 

LXXVI. 

177. 

LXXVlf. 

178, 

LXXVII. 

179, 

LXXVIII. 

180, 

LXXVIII. 

181, 

LXXVIII. 

182. 

LXXIX. 

183, 

LXXX. 

184 

LXXX. 

185, 

LXXX. 

186, 

TABLE  DES  FIGURES. 

Rio  Urusmayo  (Rinconada).  Mortier  en  pierre  polie 690 

Quirquinclios  (Rinconada).  Broyeur  en  pierre  polie 690 

Moreno  (Rinconada).  Hache  en  pierre  polie G90 

Colquimayo  (Rinconada).  Petits  récipients  pour  garder  les 

pépites  d'or  [corichuas] 690 

Plaine  de  Calama 722 

Le  Rio  Loa  à  Calama 722 

Barranca  formée  par  le  Rio  Loa,  à  Calama 722 

Cimetière  de  Calama 722 

Calama.  Coupe  d'un  arc 728 

Calama.  Flèche  en  bois 729 

Peigne  moderne,  en  bois,  fabriqué  par  les  Aymaras  du 

sud  du  lac  Titicaca 735 

Pelle  moderne,  en  fer,  avec  manche  en  bois,  fabriquée  par 

les  Indiens  de  Colcha  (Nord-Lipez) 7^8 

Calama.  Tête  à  cheveux  blancs 766 

Calama.  Tête  momifiée 766 

Calama.   Pelle,    arcs   et  autres   outils   en  bois.  Pelle   en 

pierre  à  manche  en  bois 756 

(^.alama.  Pelles,  arc  d'enfant,  flèches  et  autres  outils  en 

bois.  Carquois  d'enfant  contenant  des  flèches.  Poinçon 

en  os.  Pelle  en  pierre.  Charcjui 706 

Calama.  Crochets  en  bois 786 

Calama.  Tablette  en  bois  sculpté.  Topo  en  os.  Tubes  con- 
tenant des  épines.  Peigne  en  bois 756 

(ïalama.  Tablette  en   bois  sculpté.  Aiguille,   fusaioles  et 

étui  en  bois.  Topo  et  tubes  en  os 766 

Calama.  Spatule  en  bois  sculpté 766 

Chiuchiu.  Tube  en    bois  sculpté   contenant  des  épines. 

Tablette  en  bois  sculpté 756 

Calama.  Cloche  en  bois 756 

Calama.  Calebasses  pyrogravées 756 

Calama.  Idem 756 

Calama.  Vase  en  terre  cuite 756 

Calama.  Vase  en  terre  cuite 756 

Calama.  Vase  en  terre  cuite  suspendu  au  moyen   d'une 

corde  en  laine  de  lama 766 

Calama.  Vase  en  Icne  cuite,  avec  décor  peint  en  noir  .  .  .  766 
Vallée  de  Cagua  (Yura,  province  de  Porco).  Vase  en  terre 

cuite,  avec  décor  peint  en  noir 756 

Calama.  Poteries 756 

Calama.  Plat  en  vannerie 756 

Calama.  Petit  plat  en  vannerie 706 

Calama.  Paquet  de  joncs 756 


LXXX.  187. 
LXXXI.      188. 

189. 

190. 
LXXXII.     191. 

192. 

193. 

194. 

195. 

196. 

197. 

198. 
199. 
200. 
201. 

202. 
203. 

204. 

LXXXlll.  205. 
206. 
207. 


208. 
209. 


TABLE  DES  FIGURES.  941 

Calama.  Panier  en  vannerie ^56 

Calama.  Fragment  de  tissu  enveloppant  un  cadavre 766 

Chiuchiu,  Chemise  en  étoffe  épaisse  de  laine  de  lama. ...  762 

Yavi  Chico.  Vase 780 

Sansana.  Poteries 780 

Sansana.  Pièces  d'enfilage 782 

Humahuaca.  Vase  ornithomorphe 786 

Grotte  de  Chulin.  Figures  peintes  en  fresque.  1"=  série.    .  794 

Idem.  2®  série 705 

Rodero.  Pétroglyphe 802 

Fuerte  Quemado  (Santa  Maria,  Catamarca).  Décor  peint 

dans  une  écuelle 802 

Rodero.  Pétroglyphe 8o3 

Rodero.  Pétroglyphe 8o4 

Rodero.  Pétroglyphe 8o5 

Tilcara.  Vase  en  terre  cuite,  orné  d'une  tète  de  lama  dont 

le  cou  est  pourvu  de  protubérances 8o5 

Rodero.  Figure  d'un  pétroglyphe 806 

Huachichocana     (Quebrada    de    Purmamarca).     Figures 

peintes  en  fresque  dans  des  grottes 807 

Coupe  verticale  de  la  partie  fouillée  du  cimetière  d'Arroyo 

del  Medio 839 

Arroyo  del  Medio.  Urnes  funéraires  n"'  I,  IV ,  V 84o 

Arroyo  del  Medio.  Urnes  funéraires  n"'  Il  et  III 8/n 

Arroyo  del  Medio.  Ecuelles  ayant  servi  de  couvercles  aux 
urnes  funéraires  n"'  II  à  V.  Développement  du  décor 

de  récuelle  appartenant  à  l'ccuelle  n°  V 8/i3 

Hache  en  cuivre  de  la  République  de  l'Equateur 867 

Carte  archéologique  du  nord-ouest  de  la  Réj)ubli(iue  Ar- 
gentine (Puna  de  Jujuy,  Quebrada  de  Humahuaca, 
Vallée  de  San  Francisco,  Sierra  Santa  Barbara,  Vallée 
de   Lerma,  Quebrada   del  Toro,  Vallée   Calchaquie) 

avec  les  itinéraires  de  l'auteur 9^8 


TABLE   DES  MATIERES. 


TOME  PREMIER. 

P.ge5. 

Carte  ethnique  de  la  région  andine  de  l'Amérique  du  Sud  entre  le  22*  et 

LE  33^  degré  latitude  Sud,  au  xvi^  siècle 1 

Sources  historiques  de  la  carte  ethnique 6 

Diaguites 12 

Araucans 32 

Huarpes 33 

Comechiugons 37 

Sanavirons  et  Indamas ko 

«  Juris  » d  1 

Tonocotés 43 

Lules 55 

Atacamas 58 

Uros  (Changos) 67 

Omaguacas 7^ 

Tobas 77 

Antiquités  de  la  région  diaguite  dite  «  région  calcil\quie  » 81 

Description  sommaire  du  territoire  des  anciens  Diaguites 83 

Littérature  archéologique  sur  la  région  andine  de  la  Répui)lique  Ar- 
gentine. Le  nom  «  Calchaqui  » 9^ 

Ruines 97 

Industrie m 

Céramique 111 

Pierre  sculptée  et  taillée i23 

Métaux i34 

Bois  sculpté.  Os  sculpté 1^7 

Industrie  textile.  Vêtements i38 

Sépultures ^^^ 

Cimetières  d'enfants  enterrés  dans  des  urnes i48 

Pétroglyphes ^7° 

Folklore ;  •  •  ^77 

Prétendue  descendance  commune  des  «  Calcha(|uis  »  et  des  Indiens 

Pueblos ;  ^^^ 

Rapports  entre  l'ancienne  civilisation  péruvienne  et  la  culture  pre- 

hispanique  de  la  région  diaguite ^°7 


9¥4  TABLE  DES  MATIERES. 

Antiquités  de  la  région  diaguite.  (Suiio. ) 

Archéologie 188 

La  langue  quichiia  et  le  folklore  péruvien 192 

Renseignements  historiques 197 

Lapaya  (Vallée  Calchaquie) 2i3 

Lapaya 2i5 

Objets  en  or 218 

Objets  en  cuivre 220 

Objets  en  bois 233 

Objets  en  os 235 

Objets  en  pierre 2  36 

Céramique 237 

Coquillage 2^2 

Une  monnaie  romaine 2^2 

Résumé 2^^ 

Vallée  de  Lerma 2/17 

La  Vallée  de  Lerma 2^9 

Archéologie  de  la  Vallée  de  Lerma 2  55 

El  Carmen,  cimetière  probablement  d'origine  guaranie 255 

Pucarâ  de  Lerma.  Groupes  de  tumulus 279 

Fouilles  dans  les  environs  de  Pucarâ  de  Lerma  et  d'El  Carmen.  29^ 

Urne  funéraire 294 

Aryballc 295 

Autres  objets 3o6 

Carbajal 3o8 

Tinti 3 1 1 

Ruines  préhispaniques  dans  d'autres  parties  de  la  Vallée  de  Lerma.  3 1 5 

Résumé 3i6 

QUEBRADA  DEL  ToRO 3l9 

La  Quebrada  del  Toro 32i 

Archéologie  de  la  Quebrada  del  Toro  et  de  la  Quebrada  de  las  Cuevas.  327 

Golgota 327 

Morohuasi 33 1 

Ruines 332 

Cimetière 339 

Chaussées  préhis|)aniques  de  Morohuasi  à  Incahuasi  et  à  Payo- 
gasta.  Pétroglyphes.  La  partie  nord  de  la  Quebrada  del  Toro. 

Ghaûi 345 


TABLE  DES  MATIÈRES.  945 

QuEBRADA  DEL  ToRO.  (Suite.) 

Puerta  de  Tastil 35/^ 

Pétroglypties 36^ 

Tastil 3G7 

Pétroglyphe  d'incahuasi 3yn 

l^t^sumé 38o 

TOME  SECOND. 

La  Puna  et  ses  habitants  actuels 38q 

La  Puna 3q  1 

Les  Indiens  actuels  de  la  Puna.  Susques 4iy 

Voyage  de  San  Antonio  de  los  Cobres  à  Susques ^21 

Susques.  Le  village  et  les  Indiens ^24 

Organisation  sociale 432 

Religion 43/, 

Mariage.  Enfants.  Fécondité 435 

Isolement 438 

Langue 439 

Vêtements.  Tissus 44o 

Bétail 4^7 

Chasse.  Armes 448 

Agriculture 453 

Alimentation 435 

Coca.  Tabac.  Boissons  alcooliques 454 

Commerce.  Voyages 46 1 

Musique.  Danse 463 

Résumé 466 

Les  Indiens  de  la  Puna  de  Atacama 469 

Les  Indiens  de  la  Puna  de  Jujuy 470 

Fabrication  de  poterie  moderne 478 

Folklore  de  la  Puna 483 

Diverses  invocations  à  Pachamama  (Susques) 485 

Cérémonies  pour  la  marque  du  bétail  (Susques) 491 

Les  «  fleurs  »  des  lamas 496 

Chanson  quichua  (Susques) 497 

Ouverture  des  canaux  d'irrigation  (La  Quiaca) 498 

Semailles  (La  Quiaca) 499 

Coqucna 5o  1 

Deux  «  Iluacas  » 5o6 

Opinions  des  Indiens  actuels  sur  les  vestiges  préhispani(|ucs  .  .  5o7 

Traitement  d'une  persoiuie  fra])pée  par  le  Pujio  (El  Moreno). .  5 10 


946  TABLE  DES  MATIERES. 

La  Puna  et  ses  habitants  actuels.  (Suite.) 

Diverses  superstitions 5i3 

Cérémonies  du  mariage  (Susques) 5i/i 

Enterrement  (Susques) 517 

Lavage  des  effets  du  défunt  (Susques) 5i8 

La  Toussaint  (Susques) 620 

Cérémonie  de  l'«  angelito  «  (Susques) 520 

Fête  de  Notre-Dame  de  Bethléem  ( Susques ) 621 

Anthropométrie  des  Indiens  de  Susques 628 

Archéologie  de  la  Puna  de  Jujuy,  du  Désert  d'Atacama  et  de  la  Quebrada 

DE  Humahuaca .  527 

T.    Cobres 533 

Pétroglyphes.  Anciennes  pircas 533 

Mines  préhispaniques  de  Cobres 536 

n.  Environs  des  SaUnas  Grandes 557 

Exploitation  ancienne  du  sel 557 

Ruines  des  environs  des  Salinas  Grandes 565 

Saladillo.  Quartzites  taillés 566 

Iluâncar 569 

Huâncar • 569 

Pointes  de  flèches  de  la  Quebrada  del  Toro  et  de  la  Puna 

de  Jujuy 570 

III.  Région  des  Atacamas 677 

Sayate 578 

Crânes.  Mutilation  dentaire 579 

Grottes  funéraires 589 

Andenes 601 

Quebrada  de  Rumiarco 609 

Casabindo,  Cochinoca  et  leurs  environs 610 

Abrapampa,  Lumarâet  Cangrejillos 617 

Quêta 619 

Quêta 619 

Pièces  d'enfilage  de  la  Quebrada  del  Toro  et  de  la  Puna  de 

Jujuy 625 

Pucarâ  de  Rinconada 632 

Ruines 632 

Grottes  funéraires 6^0 

Cultures 664 


TABLE  DES  MATIÈRES.  947 

Archéologie  de  la  Puna  de  Jujuy,  etc.  (Suite.) 

in.  Région  des  Atacamas.  (Suite.) 

Fresques  rupestres  à  Pucarâ  et  dans  la  grotte  de  Chacunayo. 

Pétroglyphes  des  environs  de  Rinconada 665 

Abri  sous  roche  de  Pucarâ  de  Rinconada 665 

Grotte  de  Chacunayo 674 

Pétroglyphes  de  Puerta  de  Rinconada 676 

Pozuelos 682 

Autres  ruines  et  sépultures  dans  les  départements  de  Rinconada 

et  de  Sânta  Catalina 691 

Exploitation  des  gisements  d'or  de  Rinconada  par  les  Indiens. .  698 
Itinéraire  de  Matienzo  à  travers  la  Puna   de  Jujuy.    Itinéraire 

d'Almagro 698 

Itinéraire  de  Matienzo 698 

Itinéraire  d'Almagro 706 

Le  Désert  d'Atacama 710 

Ruines 715 

Pétroglyphes 718 

Calama 720 

Cimetière. 722 

Crânes 727 

Objets  en  bois 728 

Calebasses 7^6 

Objets  en  os 747 

Objets  en  pierre 7^8 

Céramique 749 

Vannerie 75i 

Tissus.  Cordes 752 

Restes  d'aliments 754 

Crâne  de  chien 756 

Chuquicamata 757 

Chiuchiu 758 

Chimba 764 

Résumé 7G7 

IV.  Région  des  Omaguacas 779 

Yavi  Chico.  Sansana  ...    779 

La  Quebrada  de  Humahuaca 788 

Ruines  de  la  Quebrada  de  Humahuaca 785 

Santa  Victoria,  Iruya  et  Valle  Grande 791 

Fresques  de  la  grotte  de  Chu  lin.  Pétroglyphes  de  la  Quebrada 

de  Humahuaca 792 

Grotte  de  Chulin 792 


948  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Archéologie  de  la  Puna  de  Jujuy,  etc.  (Suite.) 

IV.  Région  des  Omaguacas.  (Suite.) 

Pétroglyphes  de  Rodero Soi 

Pétroglyphe  de  Lozano 807 

Fresques  de  Huachichocana 807 

Rapports  entre  les  pétroglyphes  décrits  et  entre  ces  pétro- 
glyphes et  ceux  de  l'Amérique  du  Sud  en  général ....  808 

RÉGION  EXTRA-ANDINE   DE  LA  PROVINCE  DE  JuJUY 83 1 

Archéologie  de  l'est  de  la  province  de  Jujuy 832 

Vallée  de  San  Francisco 832 

Cimetière  d'enfants  d'Arroyo  del  Medio 838 

Sierra  Santa  Rârbara 846 

Résumé.  Migrations  préhispaniques 85o 

Analyse  chimique  d'objets  préhispaniques  en  métal 855 

Cuivre  et  ses  alliages 856 

Or,  argent  et  leurs  alliages 869 


Bibliographie  et  tables  des  matières 8 


77 

Auteurs  cités 870 

Table  alphabétique go5 

Table  des  figures q35 

Table  des  matières 0^3 


ERRATA. 

Page  20 ,  note,  coionne  à  droite,  les  23',  22'  et  21'  lignes  du  bas  ont  clé  interverties;  tire 

Arte  y  Vocabalario  de  los  Indios  Abipones  y  Qiiiranijuis ,  2 10 panes, 
dont  M.  Sabin  a  pris  le  titre  de  Lvidewig  (223,  p.  jio),  qui,  de 
sa  part,  dit  l'avoir  pris  de  Lozaiio. 

Page  50,  6' ligne,  Mataguœ,  lire  Mataguœ. 

Page  63,  16'  ligne  du  has ,  EclievarrKI ,  lire  Echevem'a. 

Page  67,  12' ligne  du  has,  SOnt,  lire  étaient. 

Page  95.  k'  ligne  du  bas,  1  DaguiteS,   tire  DiagTliteS. 

Page  105,  T  ligne  du  bas,  ClUDARGITA,  lue  ClUDARCITA. 

Page  106.  note  1,  CCS  endroits,  tire  Cet  endroit. 

Page  116.  W  ligne,  299,  p.  3i6,  lire  299,  p.  3io. 

Page  136,  22' ligne,  dcs  huit  încuioplcis ,  lire  de  liuit  maiioplas. 

Page  177,  3'  ligne .  aimple,  lire  simple. 

Page  210,  10'  ligne,  langue  quicha ,  lire  langue  quichua. 

Page  210,  dernière  ligne,  RumUSaicué ,  lire  Rumisaicué. 
Page  363,  9' ligne  du  bas,  trois,  /iVe  deuX. 

Page  367,  T  ligne,  (Frias,  près  de  Piura  du  Pérou),  lire  du  Pérou 
(Frias,  près  de  Piura). 

Page  à58 .  2'  ligne  du  bas.  AraOUaS,   lire  AraunaS. 

Page  596.  8'  ligne  du  bas.  habi-tuclle,  lire  habituelle. 

Page  6U,   9'  ligne,  Soler,  lire  Seler. 

Page  618,  dernière  ligne,  O""  67,  lire  O'"  o57. 

Page  619,  2'  ligne,  O"'  54  ,  Ure  O'"  o5/i. 

Mêmes  page  et  ligne ,  O""  46  ,  lire  O'"  o46. 

Page  651,  Vl    ligne,  O'^  3oO,  lire  o"'  o3o. 

Page  ikU,  12'  ligne.  Cette  dernière,  lire  ce  dernier. 

Page  828.  dernière  ligne,  Pucarâ,   lire  Puerta. 

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