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LOKïj K'<»H'HKSTEK,
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17
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172 PIROLI (T.). Antiquités de Herculaneum, gravées par T. PiroU, avec une Explication par
, " S. P. Chaude.
Of~e 6 vols., sm. folio, Large Paper, with 308 plates; tear in 1 plate repaired; contemporary vellum
,, gilt, uncut. Piranesi, Paris, 1804-06 , ^ ,.,..
6o. Rare. Tom. 1-3. Peintures ; Tom. 4-5. Bronzes ; Tom. 6. Lampes et Candélabres.
(lA
^
ANTIQUITÉS
D'HERCULANUM.
DE L'IMPRIMERIE DE LEBLANC.
ANTIQUITES
D'HERGULANUM,
GRAVÉES
PAR Th. PIROLI,
ET PUBLIÉES
PAR F. ET P. PIRANESI, FRÈRES.
TOME PREMIER.
PEINTURES.
A PARIS,
S PIRANESI, Frères, place du Tribunal, n.» i354;
LEBLANC, Imprimeur-Libraire, jilace et maison
Abbatiale S.'-Germain-des-Prés, n.° 1121.
AN XII. = 1804.
A SON EXCELLENCE
LE C- GHAPTAL,
MINISTRE DE L'INTÉRIEUR.
G,
TOYEN MINISTRE,
Les Antiquités dUercul^num ont
offert une source féconde de richesses
aux arts et aux manufactures. En
dédiant cette Edition à leur illustre
Protecteur y nous lui offrons un fcdhle
hommage de notre reconnaissance y et
regardons comme une nous^elle faveur
î accueil dont il l'honore,
IVous avons l'honneur d'être y avec le
plus profond respect ^
DE VOTRE EXCELLENCE^
Les très -humbles et tns-ohéissans sennteurs
Th. PIROLI, graveur.
F. ET P. PIRANESI, ÉDITEURS.
AVEPvTISSEMENT
DES ÉDITEURS.
JljN offrant au Public cette nouvelle
Edition des Antiquités dHerculanum ,
nous avons eu pour but de mettre cette
riche Collection à portée d'un grand
nombre d'amateurs et d'artistes^ et de
suppléer en quelque sorte à la grande
Edition in-folio de Naples , assez rare et
très-dispendieuse. La gravure, exécutée
à l'eau-forte par Thomas Piroli,
conserve par-tout la grâce , l'esprit et le
sentiment des productions originales.
Chaque planche est accompagnée d'une
page de texte, qui indique le lieu et
l'époque des découvertes, la dimension
du sujet, les traits mythologiques qui
s'y rapportent, et l'opinion qui paraît la
plus admissible sur son explication.
vj AVERTISSE M EN T.
Depuis que l'Ouvrage des Antiquités
cV Herculanwn a paru^ les Antiquaires
les plus distingués ont fixé leurs regards
sur cette magnifique réunion de monu-
mens de toute espèce : ils en ont fait
l'objet de leurs études et de leurs re-
cherches, et cjuelquefois ils ont décou-
vert ce qui avait échappé aux premiers
commentateurs. Le texte ajouté à l'édi-
tion romaine n'était cju'un extrait de
celui des Académiciens & Herculanmn ;
nous avons pensé que les acquéreurs de
cette nouvelle Edition ne nous sauraient
pas mauvais gré de les faire jouir des
avantages que le temps fournit pour
l'explication des Antiques; nous avons
en conséquence inséré dans le texte
quelques opinions qui nous ont paru
préférables aux premières, et nous nous
sommes empressés de corriger quelques
équivoques qui s'étaient glissées dans le
A VER T I S S E M E N T. nj
texte de l'édition romaine. On peut donc
considérer cet Ouvrage comme devant
être une source d'agrément pour l'ama-
teur et d'instruction pour l'artiste : c'est,
en effet, une mine inépuisable à exploi-
ter; un sentiment exquis , une grâce
enchanteresse^ un style noble et pur,
offrent , dans tous ces précieux restes ,
des modèles à suivre , soit que nous nous
arrêtions à ces peintures délicieuses qui
retracent les scènes agréables de la vie
privée ou des faits héroïques , qui pré-
sentent, sous mille formes variées, les
Divinités présidant aux sciences ^ aux
arts^ aux jeux naïfs de l'enfance, etc. ,
soit que nous considérions ces ustensiles
admirables par leurs formes et leurs or-
nemens, ou bien ces bronzes curieux ,
objets du culte public ou familier : toute
cette Collection renferme un intérêt
particulier pour les arts relatifs à la
vîij A VER T I S S E M E N T.
décoration y et qui savent embellir jus-
qu'aux objets appliqués aux usages les
plus simples. Le goût qui s'est répandu
parmi les artistes qui dirigent nos fa-
briques et nos manufactures; la perfection
apportée dans l'exécution de leurs tra-
vaux ^ rendent les étrangers tributaires
de l'industrie nationale : et nous croirons
avoir atteint un but utile , en lui four-
nissant des alimens.
Cette Edition offre un 6.*^ volume, qui n'a
point encore été publié par l'Auteur.
Le I .^"^ , le 2.^ et le 3/ volumes contiennent
les Peintures,
Le 4.®, les Bustes et Bas-reliefs en bronze;
Le 5.* , les Statues en bronze ;
Et le 6.% les Lampes et Candélabres.
T. I .
^^SHN-AIO'Z .\HTr.
'fu:. .
(J)01BH
i-^al.u'^ h
PLANCHE J.
CjETTE peinture est sur marbre et dune seule cou-
leur; on l'appelle par cette raison monochrome. On
en trouva quatre de cette espèce; celle-ci, décou-
verte dans les fouilles de Résine le 24 mai 1736, a
le mérite très-rare d'offrir le nom du peintre et des
figures. Dans l'inscription grecque , Alexandre
Athénien peignait j, nous trouvons le nom et la
patrie de l'artiste; et, par la forme des caractères,
nous pouvons juger qu'il a fleuri à la plus belle
époque des arts. Les noms de Latone et de Niobéj
ceux de Phœbé, ^Hileaira et ^Aglaé , la plus
jeune des Grâces, sont connus dans la Mythologie.
Trois des personnages paraissent converser; les
deux autres , dans des attitudes pleines de grâce ,
jouent aux osselets , nommés astragales chez les
Grecs , et tali chez les Latins.
1." Sujet. — Hauteur , i P. 3 p." — Lnrgeur , i P. i p.° g 'ig
a'. SxiJET. — Hauleur , 4 p.» — Largeur, i P. i p." 9 lig.
Tome I. Peint.
PLANCHE II.
i_jANS ce second monochrome j un héros, dont
l'attitude est aussi fière qu'animée, attaque un Cen-
taure à l'instant où il j^orte la main sur une jeune
princesse qui le repousse avec frayeur. On croit y
reconnaître Hippodamie, épouse de Pirithous , que
le centaure Euritus voulait ravir, mais à qui Thésée
ou quelque autre héros donna la mort pour venger
cet attentat. Ce fut la cause de la fameuse guerre
des Centaures et des Lapithes, si bien décrite par
Ovide (Métam. XII, 210 et sm'i>. ).
Ce marbre jDcint, d'une belle conservation, fut
trouvé, ainsi que les deux suivans, dans les fouilles
de Résine, le 24 mai 1749.
Hauteur, ii p." 6 lig. — Largeur, i P. 4 p." 4 Hg.
Tome f. Peint.
PLANCHE m.
Vjette peinture a tellement souffert des outrages
du temps, qu'à peine en retrouve-t-on les contours.
Cet accident ne contribue pas peu à en rendre
l'explication difficile. On peut j voir l'une des aven-
tures de Neptune, quand iî/iéa trompa en sa faveur
la voracité de Saturne^ ou l'enfantement secret de
Cérhs qui donna le jour à la déesse Regina et au
cheval Arion , ou peut-être mieux l'éducation
di Achille j suivant Homère ; on retrouverait alors
dans le vieillard à demi-nud, et en partie couvert
d'une peau, Pliœnix j, accompagné de la nourrice.
L'autel témoignerait le sentiment religieux quil
inspire à son élève , et la femme majestueuse qui
tient un j)Oulain par la bride serait le symbole de
la Kègwn de Plitie ^ renommée par ses excellens
chevaux, et dans laquelle Achille prit naissance.
Hauteur, n p." —Largeur, i P. 3 p.° 9 lig.
Tome I. Peint.
PLANCHE IV.
V^ETTE peinture semble nous offrir la représen-
tation de quelque scène tragique. On y voit trois
figures dont les masques et les gestes expriment la
douleur et les larmes ; elles portent des habillemens
longs , rayés en travers , qui leur descendent jus-
qu'aux pieds, et couvrent une partie de leur chaus-
sure. Si les traits n'étaient pas chargés, et si dans
la première figure on ne distingviait pas visible-
ment la bouche à travers le masc[ue , on pourrait
croire c[ue ce sont tvois pleureuses ^ telles que les
Antiquaires en ont reconnu dans plusieurs monu-
m.ens ; mais aucune autorité ne permet de croire
que ces sortes de femmes se servissent de masques
dans les cérémonies funèbres , oîi leur caractère
était d'exprimer au vrai sur leurs visages la tristesse
et le désespoir.
Hauteur; II p.' 6 Ijg. —Largeur, l P. 4 p." 9 lig.
Tome I. Peint.
T.I
PLANCHE V.
VjE fragment, l'un des plus grands de la collection,
représente Thésée en Crète. Le héros est nu et d'une
taille gigantesque ; de sa main gauche , où l'on re-
marque un anneau, il porte sa massue pleine de
nœuds. On voit autour de lui, dans des attitudes
variées, pleines de grâce et d'expression, les jeunes
Athéniens et les jeunes filles sortant de la porte
du labyrinthe. A ses pieds est étendu le Minotaure
couvert de blessures; on le voit ici, comme dans
d'autres monumens antiques, avec la tête de Tau-
reau , et le reste du corps conservant la forme
humaine. La Déesse assise sur un rocher, le carquois
sur l'épaule et l'arc à la main, est Dyctinna, ou la
Diane Cretoise, placée ici pour mieux déterminer
la contrée oii se passe la scène.
Cette peinture, avec plusieurs autres, se trouvait
dans une grande salle qu'on prit d'abord pour un
temple. On en fit la découverte dans les fouilles de
Résine , en 173g.
1.*^' SrjET. — Hauteur, 5 P. 3 p." — Largeur , 4 P. 4 p.*
2 Autres. — Hauteur , 10 p.° — Largeur , i P. 11 p.*
Tome I. Peint.
T.r
Jctf . r"
PLANCHE VI.
JLj EXPLICATION la p)lus raisonnable qu'on puisse
donner à cette peinture , est qu'elle représente
Hercule et son fils Télhphe ., fruit d'un commerce
clandestin avec Auge ^ fille diAlée, roi d'Arcadie,
et qui fut nourri par une biche. La belle figure de
femme assise, couronnée de fleurs, ayant à ses côtés
une corbeille de fruits , et tenant un long bâton
rustique , peut personnifier YArcadic et le mont
PartheniuSj, sur lequel Télèphe bit exposé, ou repré-
senter la déesse Tellus , nourrice des enfans ; ce
que semble indiquer plus particulièrement le lion
pacifique qui est à ses pieds; derrière elle est le
dieui^«7î avec sa flûte à sept tuyaux et le peduni; à
côté d'Hercule, on voit une Divinité avec des ailes,
une couronne d'olivier et des épis dans la main
gauche. Ce pourrait être Cérhs ou la Providence
qui montre l'enfant au héros , en lui indiquant, dans
faigie , l'emblème de sa postérité.
Cette peinture fait le pendant de la précédente;
elle est du même style, et fut trouvée dans les
fouilles de Résine avec le Thésée.
Hauteur , 6 P. 3 p.» — Largeur , 4 P. 7 p."
J'ome I. Peint.
XlU.
PLANCHE ru.
V_^ETTE fresque, admirable clans toutes ses par-
ties, représente le premier des travaux ô^ Hercule ,
quand , encore au berceau , il étouffe les deux
serpens suscités par Junon pour le faire périr. Le
mouvement ^Alcnihie exprime avec vivacité toute
la terreur dont elle est pénétrée. Dun côté, on voit
Amphytrion avec le sceptre, comme un des princes
d'Argos, et portant la main à Tépée pour chasser les
serpens , suivant la belle description que Tliéocrite
nous a laissée de cet événement; de l'autre côté,
un pédagogue tient dans ses bras Iphiclus effrayé ,
bien différent de l'intrépide enfant. Pline , en nous
donnant la description d'une semblable peinture
de Zeuœisj pourrait faire soupçonner que celle-ci
en est l'imitation. On doit faire attention au cos-
tume barbare dont le peintre a revêtu le pédagogue;
ce costume est convenable h la condition d'esclave ,
d'où étaient ordinairement tirés les pédagogues aux
temps héroïques. Hercule porte un collier, parure
qui était en usage parmi les enfans de distinction.
L'ornement qui est au bas est indépendant du sujet.
1." Sujet. — Hauteur , 3 P. ii p.° — Largeur, 3 P. g p.°
2.' StJJET. — Hauteur , i P. 2 p." 4 lig. — Largeur, 3 P. 9 p.°
Tome I, Peint.
PLANCHE VIII.
i^ETTE excellente peinture représente le jeune
Achille apprenant du centaure Cliiron à toucher
de la lyre : tout y est digne d'attention; l'attitude
du Centaure ainsi décrite par Stace ; la peau qui le
couvre comme le premier chasseur, ou comme
suivant de Bacchus ; l'herbe dont il est couronné
qui n'est point le lierre , ornement ordinaire des
Centaures, mais qui paraît être l'une des herbes
auxquelles il a donné son nom , et décrites par
Pline; enfin, l'archet qui se distingue des formes
les plus connues. La chaussure d'Achille s'accorde
mal peut-être avec la nudité du héros aux pieds
légers; mais rien n'est mieux saisi que le geste des
doigts en devoir de toucher les cordes de la lyre ;
on admire siir-tout la tête du Centaure et les formes
gracieuses et délicates d'Achille. L'architecture, qvii
fait le fond du tableau, ne correspond point à la
perfection des figures. Cette peinture fut trouvée
avec la suivante , à Résine , en 173g.
Dans les deux ronds sont représentés deux mi-
nistres de Bacchus. Le premier porte d'une main
un flambeau, et de l'autre un instrument qui paraît
propre à l'attiser; le second porte un ruban et un tyrse.
I." S'JJET. — Hauteur, 3 P. ii p.» — Largeur, 3 P. g p».
2 Ronds. — Diamètre de chacun , i P. 4 p".
Tome 1. Peint.
T.I
PLANCHE IX,
i ARMi les beaux ouvrages du célèbre Poljgnote.
Pausanias parle d'une figure du satyre Marsias
assis sur un rocher, et enseignant au jeune Olympe
à jouer de la flûte; c'est le même sujet que l'artiste
a rendu ici avec tant d'habileté. La grâce et la
beauté du jeune Olympe forment une heureuse
opposition avec la robuste virilité de Marsias ; l'air
de tête de ce dernier et l'expression générale du
tableau montrent assez que l'artiste a voulu en
faire le pendant de celui qui précède , Chiron et
Achille. Les ornemens d'architecture qui couvrent
le fond de chaque tableau indiquent que ces deux
groupes étaient placés dans la même salle , et
faisaient partie de sa décoration.
L'ornement qui est au bas n'a aucune relation
avec le sujet.
i." Sujet. — Hauteur , 3 P. 7 p.° — Largeur, 3 P. 5 p." 6 lig
i-« Sujet. — Hauteur, i P. — Largeur, 3 P. 5 p.° 6 lig.
Tome I. Pf
PLANCHE X.
V_/N ne peut s'empêcher de reconnaître ici le
cyclojie Polyphênie, célèbre par son amour pour
Galatée , et par les dédains que lui fit essuyer sa
difformité; mais le peintre s'est écarté de l'opinion
commune , en nous représentant son cyclope sous
des traits qui ne sont point difformes ; il lui donne
trois yeux, et dément ainsi l'entreprise à'UUsse
racontée par les poètes et les mythologues. Un
passage de Serçius sur l'Enéide ( liv. III j vol. 6 )
vient cependant motiver le caprice du peintre :
Multi illiirn dicunt, unum habuisse oculiiin , alii
duos, alii très; le cyclope tient sa lyre d'une main;
de l'autre , il est prêt à recevoir d'un Génie monté
sur un Dauphin^ messager de sa Galatée, des
tablettes de la môme forme que celle qui était
usitée pour les distiques amoureux ■ l'air triste et
empressé avec lequel il tend la main , semble
exprimer à -la -fois son amour et ses craintes.
La peinture qui est au bas représente un Amour
guidant un char attelé de deux cygnes.
\." Sujet. — Hauteur, i P. 9 p°. — Même largeur.
2."= Sujet. — Hauteur, 8 p.° — Largeur, i P.
Ironie I. Peint.
%i. du
9.-,.
PLANCHE XI.
JLjes opinions ont beaucoup varié dans l'expli-
cation de cette peinture trouvée dans les fouilles
de Résine en 1740. Est-ce le dévouement d^Alceste,
ou l'entrevue de ces frères implacables , Ethéocle
et Polinice , ou le jugement à'Oreste dans V Aréo-
page ? Nous pencherons plutôt à voir ici la belle
scène de la reconnaissance d'Oreste dans l'Iphigénie
en Tauride ^Euripide. Nous retrouvons Oreste
dans le jeune homme sombre et pensif, assis sur
un siège couvert de la peau d'un animal; cette
vierge qui pleure en l'embrassant , exprime avec
vérité sa sœur Iphigénie à l'instant oii elle le recon-
naît; le jeune homme assis devant lui, tenant une
feuille déroulée, et qui paraît, en la lisant, désigner
Oreste , sera son ami Pilade. Il nomme à la prê-
tresse ce même frère auquel il devait remettre sa
lettre; la jeune fille et la vieille peuvent représenter
le chœur qui promet le silence; le vieillard, frappé
d'étonnement , sera le roi Thoas- enfin, la statue
revêtue d'une chlamyde avec le carquois suspendu
à l'épaule , sera celle de Diane, que les fugitifs
devaient enlever.
Hauteur, 5 P. — Largeur, 4 P.
Tome I. Peint.
PLANCHE XII.
1^1 l'on a vu dans la peinture précédente, Oreste
reconnu par Iphigénie, celle-ci, quoicjue trouvée
dans un lieu et dans un temps différent , offrira la
continuation de la même aventure. Euripide est
encore le guide qui nous expliquera le sujet de
cette scène. Voici donc Oreste et Pilade, conduits
par un satellite du roi à la mer, pour j être purifiés ;
les mains liées derrière le dos , le front ceint de
bandelettes , et les tempes couronnées comme vic-
times destinées au sacrifice ; voilà la statue de la
Déesse sur la Table sacrée; auprès sont deux vases.
Iphigénie intime aux citoyens Tordre de s'écarter
de la cérémonie mystérieuse, et invoque secrète-
ment la Déesse pour le succès de l'enlèvement mé-
dité; l'une des ministres de la prétresse porte une
lampe allumée, et l'autre parait occupée à ranger
dans la cassette le reste des instrumens sacrés.
Le paysage au-dessous de cette peinture est d'une
composition fort agréable , et digne d'attention.
I." Sujet. —Hauteur, 5 p." 3 lig. —Largeur, i P. 2 p.° 6 lig
2.*^ Sujet. — Hauteur ,3 p.° — Largeur , i P. 2 p.° 6 lig.
Tome I. Peint.
T.I
■yiiu J.Z
PLANCHE XIII.
JLi'iNSTRUMENT que poi'te la femme représentée
dans cette peinture , est une épée renfermée dans
son fourreau qui se termine par un bout en forme
de champignon ; on trouve l'explication de cette
singularité dans quelques anciennes autorités {V^id.
Herod. lih. III, cap. 64; Pausanias, II, \6). On a
cru voir dans le sujet de ce tableau, Didon aban-
donnée; cette épée, la bandelette, ornement royal
qui ceint ses cheveux en désordre ; l'habit rouge à
longues manches qui pouvait se rapporter au cos-
tume carthaginois ; son âge et sa stature majes-
tueuse ; ce visage à-la-fois triste et superbe ; ces
yeux égarés , et le désespoir exprimé dans toute son
attitude ; ces degrés et la porte qui indiquerait
rapj)artement supérieur destiné au repos et qu'elle
viendrait de quitter ; tous ces traits rassemblés
paraissaient se retrouver dans Virgile, et faire re-
connaître cette reine infortunée. Malgré ces appa-
rences , l'opinion , le plus généralement reçue au-
jourd'hui, nous présente ici Metpomene^ Muse de
la Tragédie; l'épée est l'un de ses attributs reconnus;
cette arme fait allusion aux meurtres de la scène
tragique , et plus particulièrement aux fureurs de
Tome I. Peint.
Médée ; les manches étroites qui descendent jus-
qu'aux poignets appartiennent au costume de la
scène ; on les retrouve sur un grand nombre de
figures représentant cette Muse ; on sait d'ailleurs
que les manches des habits carthaginois étaient
très-larges. Le fond du tableau rejarésente la scène
d'une manière peu différente de celle dont les mi-
niatures de l'ancien manuscrit de Térence nous la
retracent.
Les deux j^ilastres sont peints sur un fond noir,
et renferment des symboles relatifs au culte de
Bacchus ou d'Isis.
Le petit cadre offre une branche de fruits peints
très -agréablement.
Sujet principal. — Hauteur , 3 P. lo p.° —Largeur, i P. 7 p.°
T.I
/au. j.^
tr
:%.!
M M^M
Ben^ffiBomniK^n
PLANCHE XIV.
VJETTE peinture vraiment curieuse , trouvée, ainsi
que les précédentes , clans les fouilles de Résine ,
représente une Chie voluptueuse. Les figures et
les accessoires méritent une égale attention : le lit
avec une couverture blanche ; le vêtement du jeune
homme qui pourrait être la syntlùse , et qu'il a laissé
glisser à moitié du corps, suivant l'usage, à la fin
du repas; la manière dont il se repose sur le coude,
et dont il boit; le vase en forme de corne (rliyton);
la femme assise au bord du lit, selon la coutume
des Grecques et des Romaines , le désordre de ses
vêtemens, la synthèse qui fenveloppe jusquà mi-
corps , et le péplum d'une grande finesse qui lui
couvre le sein; son réseau à couleur d'or; la cassette
apportée par une esclave , et qui renferme probable-
ment des parfums ; la table ronde à trois jjieds ; le
cohini , ustensile percé oii l'on mettait de la neige
pour rafraîchir le vin; et les trois vases pour faire
des libations à Jupiter ^ à Mercure et aux Grâces ,•
enfin , les fleurs semées sur la table et sur le pavé:
tout retrace précieusement l'usage et le costume.
L'ornement qui accompagne cette peinture n'j a
point de rapport.
StrjET principal. — Hauteur, i P. 9 p.» — Largeur, i P. 7 p.'
Tome I. Peint.
vcil . ^nc.J).o
PLANCHE XV.
J_jA beautë du coloris , l'excellence du style , l'esprit
de la composition et le nionvenient gracieux des
figures donnent à cette peinture le plus rare mërite.
C'est une Bacchante surprise par un Faune. Le site
montueux convient aux orgies de Bacchus ; il est
semé de roches sur lesquelles a été renversée la
Bacchante dans l'instant ou elle cherchait à les fran-
chir; la solitude l'a rendu aussi dangereux que ses
aspérités. Près du faune est le bâton recourbé (/?e^î/7??}
et la flûte à sept tuyaux {syrinx); aux pieds de la
Bacchante est un thyrse dont la pointe est environnée
de lierre. Comme instrument sacré, il est orné d'un
ruban rouge semblable à sa robe. Sur le fond du
tambour garni de grelots (tjmpanuni) , est peinte
la figure d'un Sisti^e- un peu plus loin est un autre
instrument rond et sans fond qui pourrait bien être
le RJiombe , qu'une épigramme de l'Anthologie
nous décrit comme faisant partie de l'équipage des
Bacchantes.
Le Rhomhe circulaire anime les Bacchantes.
Hauteur, i P. 4 p." 6 Ijg. —Largeur, i P. I p."
Tome I. Peint.
T.I
i/y, ±if^
Ci) I Q
PLANCHE XVJ.
\j N Silène nu , à la barbe touffue , s'efforce d'em-
brasser un Hermaphrodite également nu , qui
semble le repousser et vouloir s'échapper de ses
mains. L'excellence du style et du coloris ne rendent
en rien cette peinture inférieure a la précédente ;
toutes les deux paraissent être de la même main ,
et furent trouvées ensemble dans les fouilles de
Résine.
Quoique les auteurs anciens aient fait usage indis-
tinctement des noms de faunes , de silènes et de
satyres , les Antiquaires , pour la clarté des descrip-
tions , ont voulu les distinguer ; ils se servent du
nom latin à.e faunes j, pour désigner ces suivans de
Bacchus qui ont entièrement la forme humaine , et
qui n'en diffèrent que par les oreilles de chèvre et
par la queue ; les faunes , quand ils sont vieux et
barbus, sont appelés Silhies, nom qui d'ailleurs était
propre au père nourricier de Bacchus ; enfin , on
donne le nom*"grec de satyres à ceux qui , avec les
mêmes signes , ont des cornes de bouc et la partie
inférieure du corps semblable à cet animal.
Les nymphes , sous diverses dénominations , peu-
plaient les montagnes , les forêts et les eaux; elles
Tome I. Peint.
avaient à se défendre des surprises des Divinités
rustiques. La représentation de ces scènes licen-
cieuses plaisait beaucoup aux anciens, qui portèrent
jusqu'à la passion le goût de ces tableaux que Pline
désigne sous le nom de libidines. Quant aux andro-
gynes ou hermaphrodites , également rangés dans
la classe des êtres fantastiques , ils ne sont que les
enfans d'une imagination égarée par l'amour des
voluptés , et qui a pris plaisir h réunir dans un seul
individu les attraits des deux sexes : les sujets des
Bacchanales nous en offrent souvent des images ; et
des groupes qui représentent la même scène que
cette peinture, existent en Angleterre et à Dresde.
Hauteur^ i P. 4 p.° 6 lig. —Largeur, i P. i p."
PLANCHE XVII.
Vjette peinture et les onze suivantes de même
grandeur furent détachées des murs d'une salle
découverte en 1749 dans les fouilles de la tour
de l'Annonciade , à Civita , où l'on pense que
devait être à-peu-près située la ville antique de
Pompeïa : on parlera ailleurs de cette salle qu'on
croit avoir été un tnclinium, lieu destiné au repos
et au plaisir, et de diverses autres peintures qui s'y
trouvaient; toutes admirables par leur perfection ,
chacune d'elles a un mérite particulier digne de
notre attention. Celle-ci représente deux Danseuses;
dans leur mouvement , développé avec autant de
vigueur que de grâce , chacune saisit du pouce et
de l'index le doigt médium de sa compagne, pour
former une passe qui n'est point étrangère à nos
danses modernes. Le vêtement de la première est
d'un tissu vert très-fin, transparent et bordé de rouge.
Le voile qui lui ceint la tête à plusieurs reprises
paraît se rapporter à ce genre de coiffure que les
anciens appelaient du nom générique de mitia. Les
draperies de la seconde Danseuse sont jaunes;
l'une et l'autre portent pour chaussure des semelles
lacées avec des rubans rouges.
Hauteur, ii p.° — Largeur, i P. 3 p,° 6 )lg.
Tome I. Peint.
-■J -
■ il
PLANCHE XVIII,
On ne peut assez admirer cette peinture; la sûreté
du dessin, la pureté du coloris, une grâce char-
mante dans lagencement , tout fait reconnaître la
finesse de l'art et la perfection de l'exécution. Le
mouvement de cette jolie figure annonce la Danse;
ses charmes sont encore relevés par les bracelets et
le collier de perle ; un ruban blanc lie ses che-
veux blonds; son vêtement fin et léger de couleur
jaune, avec une bordure bleue, est abandonné au
veut, et nous dérobe \ peine une partie de son corps.
" Les danseurs invitaient Vénus à se mêler à leurs
» jeux; elle conduit le chœur des Nymphes et des
M Grâces ; elle danse au banquet des Dieux ; les
» perles nées dans son berceau font sa parure chérie ».
C'est donc Vénus qui nous charme dans cette figure,
ou c'est une jeune Danseuse ou Bacchante qui la
représente; nous la voyons exécuter dans un ban-
quet l'une de ces trois parties de la danse , le mou-
vement, la figure et \ indication . Après un mouve-
ment rapide , elle s'est arrêtée , et , dans son
attitude pleine de grâce , elle offre aux yeux des
convives tous les charmes de la Déesse même.
Hauteur , ii p." — Largeur , i P. 3 p." 6 lig.
Tome I. Peint.
T.I
ifaLL . 1 1
PLANCHE XIX.
l^ETTE figure rivalise de beauté avec la précédente.
Ses cheveux sont blonds; le tissu jaune et transpa-
rent qui se joue en plis gracieux paraît plutôt voiler
que couvrir une partie de son corps ; son fi-ont est
ceint d'un ruban bleu-céleste ; de la main gauche
elle soutient un disque couleur d'argent, qui paraît
avoir quelque rapport à sa danse et lui servir de
caractère distinctif.
« Telle se montrait Vénus, vierge encore, expo-
>■ saut aux regards la beauté de ce corps parfait, et
« laissant deviner ses charmes les plus secrets sous
» un léger tissu de lin que soulève doucement
» le zéphir ; la blancheur de son corps s'unit à la
>^ lumière du ciel, et l'azur de son voile se confond
» avec celui des flots '». Cette description volup-
tueuse ^Apulée (Métam. X) a beaucoup de rapport
avec notre Danseuse. Les Grâces, les Nymphes et
les Heures étaient également représentées dans les
danses avec les attributs que leur donnaient l'ima-
gination des peintres et des poètes ; et les danseuses
ont pu servir à leur tour de modèles pour ces
Divinités.
Les jolies frises à la suite de cette peinture et des
cinq suivantes, n'ont aucune relation avec le sujet.
Hauteur, ii p.» — Largeur , i P. 3 p.° 6 lig.
Tome l. Peint,
PLANCHE XX,
V oici une autre Danseuse dans le caractère d'une
Bacchante. A demi -nue , les cheveux épars , de la
main gauche elle élève un tamhour garni de grelots
{tympanum) qu'elle est prête à frapper de l'autre
main pour marquer la mesure de sa danse ; elle est
parëe d'un collier et de bracelets à double rang, qui
paraissent formés de perles ; sa robe blanche et
d'une grande finesse est bordée de rouge , couleur
consacrée k Bacchus ; les plis en sont élégans et
bien entendus; ses sandales sont attachées avec des
rubans également rouges.
Parmi les personnages que les anciens aimaient
à voir représenter par leurs danseuses au luilieu du
festin, les Bacchantes offraient sans doute un attrait
piquant à leur goût pour le plaisir. Les poètes don-
naient leur caractère. " Presque nues, à peine cou-
» vertes d'une peau de tigre ou d'un vêtement léger,
» prêtes à se livrer aux orgies de Bacchus , on les
" voit détacher les bandelettes de leur chevelure et
» l'abandonner aux vents , s'agiter vivement , et
» accompagner leurs mouvemens du bruit du
Tome I. Peint.
)) tambour ; elles ne donnent pas moins l'image de
» l'ivresse de Vénus que de Bacchus >'.
Le mouvement de notre Danseuse est plus com-
posé; ses cheveux dénoviés ne sont pas encore en
désordre ; elle vient de commencer la danse.
Hauteur, ii p.° — Largeur, I P. 3 p.» 6 lig.
T. I
yl/âu ■ ^x
PLANCHE XXI.
V^ETTE Danseuse se fail encore admirer par sa
grâce et sa légèreté ; ses clieveiix ne sont point
épars , mais le lierre dont ils sont couronnés , la
peau de tigre ou de panthère qui de l'épaule gauche
s'envole sous son liras , nous font reconnaître une
Bacchante. Elle fait résonner dans ses mains les
cymbales , dont le bruit harmonieux doit accompa-
gner les clameurs des Prétresses de Bacchus ; les
bracelets à double rang sont de couleur d'or; son
vêtement est de cette couleur d'azur c£ue le galant
Ovide distingue parmi celles qui plaisaient le plus
aux femmes.
Les Bacchantes ne sont pas toujours caractérisées
par le désordre de leur chevelure ; on en trouve
souvent , dans les monumens antiques , dont les
cheveux sont soigneusement arrangés. Un poète
latin (Corn. Gallus , 1. IV} nous peint ainsi l'une
de ces femmes voluptueuses : « Sa beauté ingénue
>) lui faisait donner le nom de Candide; les tresses
» de ses cheveux étaient divisées avec art ; les
» cymbales retentissaient entre ses mains agiles,
>) et leur éclat se réfléchissait sur tout son corps; je
>> la vis danser et fus épris d'amour ».
Hauteur, ii p." — Largeur, i P. 3 p." 6 lig.
Tome I. Peint.
PLANCHE XXII.
VJETTE figure svelte et gracieuse est vêtue d'une
robe violette longue et transparente ; l'ëpaule et le
bras nus, elle semble avoir suivi le conseil du pré-
cepteur des amours, qui apprend à ses écolières
que la partie qui attire le plus les regards des amans
est celle ou ces belles formes se confondent. (Ovid.
de ait. III j V. 307. ) Un voile léger jeté sur l'autre
éj)aule passe sur son sein, vient former un tour à
son bras droit, et voltige agréablement par derrière;
son poignet est paré d'un bracelet d'or; de légères
semelles forment sa cliaussure; les feuilles de roseau
dont ses clieveux blonds sont couronnés , le vase
qu'elle porte d'une main, le disque qu'elle soutient
de iautre , et où l'on distingue trois figues , pa-
raissent faire allusion à son caractère. C'est une
Naïade, suivante de Bacchus, ou une femme qui ,
sous ce personnage, fait au Dieu l'offrande des pré-
mices d'un fruit qui lui est consacré, ou l'une de
celles qu'on appelait pour servir dans les festins
somptueux. La couleur violette qui distingue son
vêtement était très-recherchée des femmes dans leur
parure, et une profession en prenait h Rome le nom
de violarii.
Hauteur, 11 p." — Largeur, i P. 3 p.° 6 lig.
Tome I. Peint.
T.I
Dau . 13
PLANCHE XXI II.
VJETTE jolie figure a beaucoup de rapport avec
la précédente par l'expression, cpioique ses attributs
lui donnent un caractère difîérent. Sa couronne
formée de tiges de blé , et sa robe blanche , ont
(juelque rapport aux fêtes de Cérès, célébrées très-
souvent par les anciens avec celles de Bacchus. C'est
encore une Danseuse appelée dans un festin ; elle
porte un panier de la main droite, et de l'autre un
disque; comme sa compagne, elle est sans ceinture,
et son vêtement flottant laisse à découvert le sein
et le bras droit; au-lieu de sandales, elle porte des
chaussons. Cette figure rappelle la danse religieuse
des Cernophores ; l'imitation des usages religieux
embellit souvent les fêtes consacrées aux plaisirs.
La tunique flottante était une recherche des femmes
voluptueuses et des hommes qui s'en rapprochaient
par leur goût ; elle prêtait à la grâce des mouve-
mens , et les ondulations produites par le zéphir
donnaient un attrait plus piquant aux formes que
décelait la transparence du vêtement.
Hauteur, ii p.» — Largeur , i P. 3 p.» 6 lig.
Tome I. Peint.
T.I
PLANCHE XXI r.
f/UELLE est cette gracieuse figure? La blancheur
de son vêtement , la candeur qui règne dans ses
traits , ont fait croire qu'elle représentait la Paix.
D'une main elle porte une branche chargée de deux
fruits qui ressemblent à des citrons ; de l'autre , un
sceptre couleur d'or. « La Paix dispense les biens et
» nourrit la jeunesse; elle est agréable au fils joyeux
>' de Jupiter; le chantre des plaisirs veut qu'elle
» préside à la joie de ses convives ». L'image de
cette Déesse est bien placée dans une salle de festin;
mais ce diadème , ce voile autour de la tête , ce
manteau azuré et les autres attributs, seront peut-
éti^e réclamés par Vénus. Cythérée orna ses jardins
de l'arbre à pommes d'or ; un sceptre désigne sa
puissance ; elle aime la couleur des flots où elle
prit naissance ; les boucles de perles aux oreilles
sont rarement oubliées dans les images de cette
Déesse , même en sculpture ; et les médailles nous
la représentent souvent avec la même coiffure. N'est-
ce pas aussi une Prêtresse de Bacchus, qui préside
au chœur des danseuses, représenté par cette suite
de peintures. Le sceptre était au nombre des marques
Tome I. Peint.
de la dignité des Prétresses; les fruits et leurs pré-
mices étaient consacres à ce Dieu. Il est souvent plus
facile d'admirer l'habileté de l'artiste , que d'assigner
une intention à ses caprices.
Hauteur, ii p." — Largeur, i P. 3 p.° 6 lig-
tçf- -'
. r
» • '.
h.:
PLANCHE XX r-
JLje sujet de cette peinture est d'une composition
aussi piquante qu'agréable. Un Centaure, dans sa
course rapide , enij)orte la Bacchante qui l'a sub-
jugué; il ne peut fuir son vainqueur. Le genou
plié, \ai Bacchante s'affermit sur la croupe de son
captif, et foulant d'un pied dédaigneux ses bras
liés derrière le dos , le tenant d'une main par les
cheveux; de l'autre , le pressant avec le bout infé-
rieur d'un thyrse, elle le maîtrise à son gré. Ses che-
veux blonds, abandonnés aux vents, attestent la
vélocité de la course , et sou vêtement qui s'échappe
laisse briller , dans l'attitude la plus hardie , les
formes le plus heureusement dessinées. Ce groupe
a quelque rapport avec les célèbres Centaures
sculptés par Aristeas et Papias , artistes aphrodi-
siens. Les copies antiques de ces statues nous font
voir le plus âgé des deux Centaures dompté par
le génie de Bacchus , symbole de l'ivresse et de la
débauche ; il a les mains attachées derrière le dos
comme celui de notre fresque, tandis que le plus
jeune , adonné à la chasse, est devenu lui-même la
proie de Cupidon qui est assis sur sa croupe. Dans
les métopes du Parthenon , Phidias a représenté
Tome I. Peint.
les Centaures comme des ravisseurs de jeunes
femmes et de jeunes garçons. Subjugués ou vain-
queurs , ces êtres imaginaires nous offrent une
nature sauvage dégradée par l'intempérance et par
les plaisirs les plus effiénés ; c'est le caractère que
leur ont donné les artistes et les poètes. On les voit
aux noces de Pirithous violer les saintes lois de
riiosjîilalité; Ne s sus ,, enlevant Z)e/'<37^^'re^ périt sous
les traits ô^ Hercule ^ ce héros venge la sœur à'Eu-
risthèe des attentats ^Homacle ; Rhœtus et Hyleus
reçoivent de la main ^Atalante le prix de leur
témérité, et les Sirènes prennent le nom de Cen-
tauricides :, du nom de leurs victimes.
L'artiste s'est également rencontré avec les poètes
dans l'image de la servitude où nous assujétissent
les passions. "Armée d'un fouet redoutable, Vénus
,) menace les rebelles; comme des captifs enchaînés
» dans ses nœuds magiques , elle nous instruit sous
„ ses coups multipliés «.
Hauteur, ii P. — Largeur, i P. 3 p.» 6 lig-
PLANCHE XXVI.
^Euxis fut le premier dont rimagination vive et
f ardente, cherchant des sujets extraordinaires pour
exercer son pinceau , créa , dans sa Centauresse ,
cet être singuher qui rassemble les formes que
nous admirons le plus dans la nature. On ne sait
pas si les poètes grecs les plus anciens avaient
donne des femmes aux Centaures ; mais parmi les
Latins 5 Ovide est le premier qui ait reproduit sous
les couleurs de la poésie , ce caprice hardi du
pemtre grec. Nous ne rechercherons point avec
quelques écrivains , la possibihté de si étranges
productions : les monstres , dans la nature , font
horreur; l'imagination sait embellir les formes les
plus bizarres ; elle nous transporte dans un monde
nouveau, où tous les élémeris de la nature ïq con-
fondent pour produire ce beau idéal que les artistes
grecs ont toujours cherché. Les erreurs des pre-
miers peuples, et plus souvent les traits brillans de
leurs sciences, se retracent dans les chimères de
l'antiquité ; nous avons perdu le sens de leur lan-
gage emblématique ; mais leurs tableaux ont un
charme inexprimable qui nous plaira toujours , et
. le plnlosophe y trouve souvent des leçons cachées
qu'il nous exphque. 11 serait cependant difficile
Tome I. Pei>jt,
de rendre compte de Imtention du peintre dans le
groupe que nous avons sous les yeux , si Ton doit
y voir aaitre chose que la saillie d'une imagination
brillante.
La belle Centauresse porte çn croupe une jeune
Bacchante vêtue d'une tunique jaune , caractérisée
par le thyrse et par ses cheveux en partie épars , en
partie attachés avec soin, ainsi qu'on le remarque
dans plusieurs monumens. Une draperie verte jetée
sur son épaule vient passer sur ses reins ; un col-
lier, un bracelet lui servent de parure. Quand l'œil
a perdu la trace des formes humaines, il suit celles
qui leur succèdent sous une nuance très-blanche;
les oreilles allongées participent , peut-être , de
cette seconde nature, ou ne sont pas différentes de
celles de la figure peinte par Zeuxis , qui les em-
pruntait de la chèvre. De la main gauche, la Cen-
tauresse tient suspendu un feston de feuillage qui
se termine à l'extrémité par un bouton et des
rubans ; fautre bout est caché dans sa main droite
passée sous l'épaule de la jeune fille, et son mou-
vement indique qu'elle va lui ceindre la guirlande
eu écharpe. La pose gracieuse de la Bacchante
répond parfaitement à cette intention.
Hauleur, ii p.° — Largeur, i I*. 3 p." C lig.
PLANCHE XXVII.
Vje Centaure sans barbe enseigne à jouer de la
lyre à un jeune homme qu'il soutient le'gèremenl.
La nuance de la partie inférieure est un bai- clair;
les draperies sont violettes ; le tbjrse et le tjinpa-
num que l'on y voit suspendus, désignent un sui-
vant de Bacchus. La lyre dont il donne des leçons,
nous rappelle Chiron, qui montre au jeune Achille
l'art de jouer de cet instrument; d'ailleurs, les
suivans de Bacclius cultivent tous les genres de
musique, et il n'est pas rare de voir la lyre entre
les mains des Centaures attelés à son char. Les
cheveux hérissés du Centaure sont assez dans le
caractère des êtres rustiques que les anciens poètes
rangent dans le cortège du Dieu de l'Ivresse, tels
que les Faunes, les Satyres, etc.
Hauteur, ii p." — Largeur , i P. 3 p." 6 lig.
PLANCHE XX r III.
ijE sujet que nous aclniirons ici n'a rien qui ne
rappelle le pinceau qui a produit les trois précé-
dens; mais il est sensible que Fartiste s'est surpasse
lui-même dans les grâces et la délicatesse de
l'exéculion. Ce charme inexprimable qui, au rap-
port de Lucien , donnait tant de prix à la
Centauresse de Zeuxis , se reproduit dans celle-
ci. Il réside dans l'union subtile des deux natures
de cet être imaginaire ; la blancheur répandue
sur la carnation délicate de l'une , se distingue
de celle qui brille sur le manteau poli de la
seconde ; mais l'œil se perd dans les nuances
incertaines cpii les séparent. Cette finesse , ces
coups de pinceau qui décèlent si souvent une
main de maître , nous prouvent bien que ces
anciens artistes avaient une connaissance profonde
de l'art; leurs fautes n'étaient que des négligences;
on s'aperçoit quelquefois de leurs repentirs par
les couches de couleur qui se retrouvent sur
l'enduit ; mais souvent ils ne prenaient pas la
peine de corriger les premiers traits de leur
pinceau. Ici le fini de l'exécution répond au mérite
d'une heureuse invention. L'attitude du groupe
Tome I. Peint.
est admirable et le inouveiucnL plein Je cliarmes.
Le jeune homme , légèrement soutenu (l'une main
sur 1 épaule de sa belle compagne , lui présente
une cymbale dorée quelle est prête à frapper de
la sienne , en-même-temps qu'elle toucîie avec
grâce les cordes de sa lyre. Leurs regards semblent
se rencontrer comme leurs instrumens harmonieux;
rarrangement de la chevelure dans notre Centau-
resse semble, comme dans celle dOvide , annoncer
le dessein de plaire ; son collier {phaleia ) forme
une parure agréable et qui semble sur-tout lui
convenir, en rappelant ceux dont on parait les
plus nobles coursiers; la draperie qui voltige sur
son bras est violette , celle du jeune homme est
jaune.
Hauteur, ii p." — Largeur, i P. 3 p." 6 lig.
T . r
■J cfu -_: a
PLANCHE XXIX.
v^ES deux peintures d'un excellent coloris furent
trouvées dans les fouilles de Résine, le 3i août
1748; elles représentent deux Sièges majestueux
enrichis d'ornemens recherchés , et accompagnés
de marche-pieds couleur d'or; cet accessoire nous
autorise h. voir ici cette espèce de Siège qu'on appe-
lait proprement un tronc; il convient aux dieux
et aux souverains. Les attrihuts et les amours ou
génies cju'on remarque aux côtés , nous apprennent
à quelles divinités ces deux trônes sont consacrés;
sur l'un repose la colombe de Vénus., le coussin
est couleur de rose; la draperie jetée sur le dossier
et qui retombe sur les bras , est de couleur verte
changeante. L'un des génies y suspend une guir-
lande qui paraît formée de feuilles de myrte ;
l'autre porte le sceptre : ce trône attend la Reine
des Amours. Le second appartient à son belliqueux
amant. Le casque de Mars , surmonté d'un pa-
nache , est déposé sur le coussin ; l'un des génies
soutient son grand bouclier; et l'autre arrange une
guirlande qui paraît composée de laurier, récom-
pense de la valeur. Rien n'est plus gracieux que la
pose des quatre génies; l'opposition que le peintre
leur a donnëe dans ces deux peintures qui font
pendant, est d'une heureuse intention. Les colliers
et les cercles d'or dont sont ornes le cou, les bras
et les jambes de ces beaux enfans , sont une pa-
rure distinguée.
Hauteur, 8 p.° 3 lig. —Largeur, i P. i p." 6 lig.
T.I
'I* l'i nrffj.mi^BHp^Mi^^
PLANCHE XXX.
i_/N découvrit dans les fouilles de Résine, au mois
de septembre 1748, ces peintures et les suivantes,
oii sont représentés les Génies de la danse et de la
musique, des jeux de l'enfance, de quelques arts
mécaniques et de divers exercices. Dans le premier
tableau, l'un des petits danseurs est en mouvement,
tenant d'une main une espèce de roseau fendu ,
dont le bruit paraît devoir marquer la mesure ;
l'autre, prêt k partir, ajuste une couronne de myrte
sur sa tête , à l'envi de son compagnon déjà cou-
ronné. Dans le second tableau, l'un , presque en
repos, tient aussi un roseau fendu; l'autre, en mou-
vement, porte sur l'épaule un long sceptre, orné au
bout d'une pomme ou d'une balle, et tient un disque
ou plutôt un petit tambour suspendu à un cordon.
Onpeut considérer ce sceptre comme destiné à servir
de balancier, ou à faire briller l'adresse du danseur.
On sait à quel point les anciens ont porté le goût
de la danse. Cet art, également consacré par la
religion et par le plaisir, faisait partie de l'éducation
publique chez plusieurs peuples; et les artistes ont
pris souvent plaisir à nous retracer les modèles qu'il
leur offrait.
Hauteur, 8 p.° 3 lig. — Largeur, i P. i p.° 5 lig.
Tome I. Peint.
T.I
PLANCHE XXXI.
jES deux peintures offrent l'union de la danse
et de la musique. Dans la jDremière , l'un des
Gëniesjoue d'une flûte double garnie de clefs pour
en varier les modulations ; l'autre saute ou danse
sur un seul pied avec un bâton ou peut-être un
balancier sur l'éjoaule, pour conserver l'équilibre.
Dans la seconde peinture , l'enfant armé d'un
instrument, dont l'extrémité fendue est retenue
par un anneau , pourrait représenter une espèce
de danse que Pollux nomme fissilia trahere • nous
remarquerons au reste plusieurs instrumens peu
com^us, et qui paraissent tous répondre à la même
intention, celle de produire un certain bruit qui
marque le temps ou la mesure. L'autre danseur
accompagne ses pas du son d'vme lyre à six
cordes dont il touche avec grâce.
Hauteur, 8 p." 3 lig. — Largeur , i P. i p." 6 lig.
Tome I. Pei>'t.
T. I
^'au sa
PLANCHE XXXII.
J_jA première de ces peintures nous oflfre deux
Gënies dont l'action vive et gracieuse retrace le
même exercice que les précédentes. L'un porte
sur l'épaule un instrument à dix cordes dont la
forme rappelle le trigone antique , quoiqu'il ne
soit point fermé par un troisième côté ; il danse
et pince en -môme -temps les cordes de la main
droite. Son compagnon paraît danser au son du
même instrument; il tient dans chaque main deux
clous de bronze , espèce de crotales , dont on tirait
des sons en les frappant en cadence.
Dans la seconde peinture , on voit trois petits
Génies occupés au même jeu. Celui du milieu est
facteur principal; il doit enlever le piquet planté
en terre, et vers lequel il doit arriver en suivant la
corde qui y est attachée. Les deux autres , armés
de baguettes, s'y opposent avec vivacité, l'un en
poursuivant l'acteur, l'autre en le tirant à lui, par
le moyen de la corde, pour le frapper de son côté.
La composition de ce tableau est aussi piquante
qu'animée.
Hauteur, 8 p." 3 lig. — Largeur, i P. i p." 6 lig,
Tome I. Peint. ~
T.I
^7âu, . 33
PLANCHE XXXIII.
v^ES deux sujets fout suite aux jeux enfantins.
Le premier représente un char à deux roues, tiré
j)ar deux enfans , et guidé par un troisième. La
forme du petit cliar (" Biroiimi ) est semblable a
celle des chars en usage dans les jeux du cirque,
telle qu'elle se rencontre souvent dans les mo-
numens et sur les médailles. Celui-ci n'a qu'un
seul timon, comme destiné ordinairement à l'atte-
lage d'un seul couple ; on sait que les timons
se multipliaient quelquefois à raison de chaque
attelage. Cet exercice donnait aux enfans l'envie
de paraître au cirque , et de se distinguer dans
ces jeux célèbres.
L'autre peinture offre le jeu vulgairement appelé
cligne-mussette. On y voit trois petits Génies; l'un
d'eux se couvre les yeux avec les mains pour
donner aux autres le temps de se cacher; un
second court avec empressement pour se cacher,
et retourne la tête joour s'assurer s'il n'est point
observé; le troisième, déjà tapi derrière une porte,
épie avec impatience celui qui doit chercher. Ces
figures sont pleines de grâce et de naïveté.
Hauteur, 8 p.» 3 lig. —Largeur, i P. i p.» 6 lig.
Tome I. Peikt.
PLANCHE XXXir.
X-^ANS la jîreiilicre peinture, on voit un enfant
qui fait peur à un autre avec un masque. Ce
pauvre petit est tombé à la renverse , et tout
clans son mouvement exprime ingéuuement sa
rayeur ; un troisième parait venir a son secours ,
et gronder celui qui l'a effrayé. Le caractère du
masque est chargé ; il paraît avoir les traits d'un
singe. Cette espèce de masque était appelée nior-
molycea , et son nom seul servait aux nourrices
pour faire peur aux enfans.
L'autre peinture a quelque chose de très-curieux ;
elle représente deux Génies exerçant le métier de
menuisier. On voit dans la boutique l'établi avec
le fer crochu ou valet pour assujétir les planches,
la scie, le marteau, et une boîte à mettre les outils.
Sur un support attaché au mur est un petit vase
destiné, peut-être, à contenir de l'huile pour les
outils. Chaque profession mécanique avait ses Dieux
protecteurs , auxquels les inscriptions donnent le
nom de Génies • celle des charpentiers et des
menuisiers formait^ à Rome , l'une des principales
communautés. On appelait aussi Génie l'inclination
Tome 1. Peint.
qu'on sentait pour exercer un art. L'intention du
peintre peut se rapporter à l'un de ces motifs.
Hauteur , 8 p.» 3 lig. — Largeur, i P. i p,» 6 lig.
T. I
PLANCHE XXXr.
Xja première de ces peintures est très-curieuse ,
en ce qu'elle nous retrace une opération rustique,
avec des détails que les Auteurs anciens ne nous
ont transmis qu'avec beaucoup d'obscurité. Ces
Génies représentent les travaux des pressureurs ,
qui formaient à Rome luie communauté sous le
nom latin de Capidatores. Un plateau , deux che-
vrons plantés en terre , réunis par un troisième dans
la partie supérieure, quelques traverses et des coins
de bois composent toute la machine , et forment
le pressoir. 11 est du genre de ceux qu'on peut
appeler pressoirs à poids, plus anciens et plus sim-
ples que les pressoirs à vis. Deux Génies, frappant
en sens contraire avec des maillets, enfoncent les
coins , et font descendre les traverses dont la j)res-
sion écrase le raisin ; on voit le moût couler par la
rigole et tomber dans un grand vase. Un Génie à
part semble occupé à faire cuire le moût ^ qu'il
remue avec une spatule dans un vase placé sur un
fourneau.
L'autre peinture représente une boutique de cor-
donnier. Deux Génies assis sur des escabelles devant
une table, exercent ce métier. On voit quelques
l'oniç I. Pei]\t.
brodequins sur une tablette attachée au mur; de
l'autre côté est une armoire où sont rangés des
formes et des vases qui peuvent contenir la cou-
leur dont on teignait les chaussures.
Hauteur, 8 p.* 3 lig. —Largeur, i P. i p." 6 lig.
T. I
PLANCHE XXXVI.
'n ignorait tout-h^-fait quel était le sujet du pre-
mier tableau. M. F isconti en a donne une expli-
cation heureuse fondée sur un rapprochement de
passages anciens et de plusieurs monumcns. {Voye^
Museo Pio-Clem. Tome IV ^ pf^ig^ 2^ note 1). Ces
Génies s'occupent autour d'un métier h former
une espèce de festons de laine qui devaient être
interrompus par de petits nœuds en ruban pourpre.
Ces festons étaient proprement dits vittœ- ils for-
maient la parure ordinaire des temples , des vic-
times, et de presque tous les oljjets du culte. Pour
faciliter le travail de ces petits ouvriers, des éche-
veaux de laine sont suspendus autour du métier ,
sur la table duquel paraît un grand nondarc de
petits anneaux de ruban pour en former les nœuds
que nous venons d'indiquer. Ces Génies font pré-
cisément l'opération que Stace a décrite dans l'hé-
mistiche suivant (Theb. Il, v. 738) :
Nectiint discrimine villas.
Dans le second tableau, on voit deux jjctits Gé-
nies dans une attitude gracieuse qui samuscnt à
pêcher à la ligne.
Hauteur j S p." 3 lig. — Large-ar , i P. i p." 8 lig.
Tome /. Pei^t.
T. I
PLANCHE XXX ni.
JLje Génie de la Chasse ne peut être rejDrésenté
avec plus de vie , avec plus de grâce. Il tient deux
javelots de la main gauche ; de l'autre , il lance le
trait qui va percer l'un des cerfs fugilifs; le Latte-
ment de ses ailes et sa draperie flottante répondent
à la vivacité de son action. Les cerfs sont d'une
belle forme et s'élancent avec rapidité. Les chiens
sont tels que les décrit un auteur ancien ( Neme-
siANUS , V. io8 et sia'sK ) » Elevés sur les jambes , la
» poitrine large , les flancs effilés vers la croupe , la
» queue recourbée et les oreilles flottant avec sou-
« plesse dans leur course >.. Le peintre n'a rien
négligé pour exprimer cet exercice chéri des rois
et des héros , et qui préparait les Romains à la
gloire , en développant leurs forces et en entrete-
nant leurs membres dans la vigueur. (/ o/. IIoR. I,
ép. XFIII).
L'autre peinture offre deux Génies chacun sur un
char tiré par des dauphins accouplés à un timon ;
le second , cédant au sommeil et prêt à tomber dans
la mer, semble faire allusion à l'aventure du fameux
nocher dEnée.
Hauteur, 8 p.° 3 lig. —Largeur, i P. i p." 6 lig.
Tome I. Feint.
T î
Jau. 3âr.
PLANCHE XXXVIII.
J_jA première de ces peintures offre un Génie
assis dans un cliar et jouant de la Ijre. Le cliar
est traîné par deux griffons guidés par un autre
Génie qui marche devant, et porte un bassin rempli
de fruits. Le fond du tableau est une draperie verte
relevée dans le milieu par un gros nœud , et dont
les plis indiquent une suite de festons. Cet appareil,
cette marche solennelle , ces quadrupèdes ailés
consacrés à Apollon , semblent annoncer le fds de
Latone. Ces Génies sont évidennuent les Génies
d'Apollon ; la draperie peut faire allusion au pa-
villon sacré décrit par Euripide dans Xlon, et que
l'on érigeait à Delj^hes dans les fêtes de ce Dieu.
La lyre désignerait l'harmonie que ce Dieu puissant
entretient dans la nature, et le bassin de fruits serait
l'hommage offert pour les bienfaits qu'il répand sur
la terre en la fécondant. Ce que cette peinture a
pu laisser à désirer pour le fini de l'exécution et la
beauté du coloris , est racheté par le mérite de
l'invention, le mouvement et la vie des figures. Elle
fut trouvée dans les fouilles de Résine en 1748. La
suivante fut trouvée au même lieu en 1749 ; elle
nous offre également un sujet religieux , expliqué
Tome I. Peint.
par rinscriplion très -rare qu'on lit sur le fond du
tableau : Genius hujus loci montis, Génie de cette
montagne. Ce jeune homme nu, couronné de feuil-
lages et tenant une branche à la main , vient de
déposer son offrande sur l'autel rustique qui s'élève
au sommet de la montagne. Son action indique le
silence qui convient au mvstère , à l'instant propice
attendu religieusement, où le serpent vient dévorer
les fruits consacrés. On connaît le respect des an-
ciens pour ce reptile; né de la terre , il représente
ici le Génie du lieu. Ln passage de \irgile se rap-
porte merveilleusement au sujet. (jEn. ï^. v. 97}.
Il dit, et de la tombe un seipent monstrueux
Sort en développant sept plis majestueux.
Embrasse mollement la tombe paternelle;
D'un or mêlé d'azur son écaille étincelle ,
Et son émail changeant jette un éclat pareil
A l'écharpe brillante où s'empreint le soleil.
On s'étonne à sa vue; et lui sans violence ,
Parmi les vases saints s'avançant en silence.
Glisse, effleure les mets, et, rassemblant ses nœuds,
Bentre au fond de la tombe et disparaît aux yeux.
Quel est, dit le héros, ce serpent tute'laire ?
Est-ce un gardien sacré du tombeau de mon père ?
Serail-ce de ces lieux le Génie inconnu ?
D E L I L L E.
Hauttur, 8 p.° 3 lig. —Largeur, i P. i p.° 6 lig.
PLANCHE XXXIX.
VJETTE peinture et les suivantes, ayant pour sujet
des décorations d'architecture , furent trouvées
dans les fouilles de Résine. On cliercherait vaine-
ment, dans ces compositions bizarres, les principes
ou l'application des règles de l'art ; on ne doit
y considérer que l'essor d'une imagination capri-
cieuse 5 dont une grâce séduisante excuse à peine
les écarts. La peinture , qui n'est que l'ombre
des arts plus imposans, de la sculpture et de l'archi-
tecture, a pu jouer avec les formes les plus sévères
et produire des prestiges brillans , comme fait l'ima-
gination avec les ombres légères d'un songe. Les
décorateurs , qui n'avaient pour but que de rem-
placer la longue uniformité d'une surface par des
olijets agréables à la vue, se sont abandonnés sans
scrupule à tous leurs caprices. Kitnive, ce grand
maître de l'antiquité, dont le livre conserverait en-
core les principes, si tous les monumens avaient
péri , s'est élevé avec une grande sévérité contre ces
écarts qu'il croyait pernicieux au bon goût. Il rap-
pelle la peinture à sa première destination , celle de
représenter ce qui existe ; il veut qu'elle soit aussi
vraie dans la représentation de l'architecture , que
dans l'imitation de tous les objets pris dans la nature;
il ne peut souffrir ces fuis de candélabres, ni ces
Tome I. Peint.
cannes légères (calami) qui prennent la place des
colonnes , ni ces formes de crochets {harpaginetuU)
substitués au faite imposant d'un édifice , tels qu'on
les voit au couronnement de la rotonde dans notre
peinture, à laquelle on jjeut parfaitement appliquer
la critique de Fauteur latin. Cette rotonde paraît
former le milieu d'un ensemble de colonnades dis-
posées d'une manière pittoresque. Il manque la
partie gauclie et tout ce qui répondrait au côté
droit. L'arrangement des guirlandes et des feuillages
jette de l'agrément dans les espaces et sert à marquer
les distances. L'ordre ressemble à l'ionique, s'il peut
être déterminé malgré le défaut de proportions. On
ne peut s'empêcher de reconnaître dans ces pein-
tures une vivacité singulière , réunie à tant de fran-
chise et d'esprit, dans les touches des ombres et des
lumières , que Vitruve qualifiait d'aspérité le relief
qu'elles produisaient. Et si l'on veut revenir contre
la condamnation du critique latin , on se rappellera
que Raphaël a adopté ce genre de peinture pour la
décoration; et le goût géuéi-al avec lequel les anciens
et les modernes l'ont affectionné, semble faire, avec
ce jugement implicite de Raphaël, une autorité qui
contre -balance l'opinion trop sévère que Vitruve
avait de ce même genre.
Hauteur j 3 P. 3 lig. — Largeur , -i P. 9 p." 6 lig-
©^
PLANCHE XL.
VJETTE décoration, du même goût que la préce'-
deiite, est également tronquée. Elle règne sur une
bande qui forme comme le socle de la salle; cette
bande est divisée en trois parties. La partie inférieure
qui sert d'arcliitrave , est ornée d'ailes et de bande-
lettes disposées alternativement. La partie supérieure
est agréablement ornée et figure la corniche. Celle
du milieu peut passer pour la frise {.^ophorus ^ ainsi
dite, parce qu'elle est ornée d'animaux); les modil-
lons sont figurés par des têtes ou mascarons, et les
métopes par des cygnes et d'autres oiseaux qui tien-
nent des couronnes suspendues sur un pavillon ou
sur une coquille; le portique quadrilatère forme le
milieu de la décoration ; il est flanqué de deux autres
de forme triangulaire , égaux entre eux. Tousles trois
sont couronnés d'une espèce de pavillon, et reposent
sur un soubassement proj^re à cliacun d'eux : les
chapiteaux désignent l'ordre ionique ; mais les
colonnes effilées n'ont point de base comme dans
le dorique. A quelque distance des portiques, on en
voit naître un quatrième, dont on distingue seule-
ment une colonne et un contre-pilastre sur une base
isolée des premières ; l'intervalle entre ces deux suites
Tome /. Peint.
est occupé par une espèce de dais décoré inté-
rieurement de caissons, et sur le front, d'une frise
et d'un tableau représentant une biclie marine.
Sous le dais se voit un panier sacré ressemblant à
ceux des Canephores, avec ses anses et son couvercle.
Ce panier est suspendu par une guirlande qui
s'attache au pavillon principal en traversant les
colonnes avec élégance , et dont le second feston
paraît devoir aller joindre une partie semblable au
côté visible.
Hauteur, 3 P. — Largeur , 4 P. g p.' 6 lig.
Jaa.
PLANCHE XLI.
XA-U premier aspect, ce portique promet un édifice
régulier; mais, avec quelque attenlion, ou y dé-
couvi'e les mêmes défauts et les mêmes bizarreries
que dans les décorations précédentes. Les colonnes,
toujours en forme de candélabres , paraissent tenir
k l'ordre composite, si l'on se borne à considérer le
chapiteau, sa forme et sa proportion. Les bases sont
attiques et reposent sur un socle ou soubassement
orné en partie comme un piédestal avec une grande
ouverture horizontale dans le milieu. Le portique
semble fermé par une enceinte à hauteur d'appui ,
dans le genre de ceux qu'on appelait chez les anciens
pïutei- ils étaient ordinairement de marbre ou de
bois. Dans le fond, on voit un autre portique d'ordre
ionique dont la corniche, ornée de triglvphes et de
métopes , quoique d'un goût bizarre , tient beau-
coup au dorique. Toute la colonnade , comme les
précédentes , est réunie par une guirlande qui cou-
ronne un tympanum ou un bouclier qu'on suspen-
dait aux portes des temples; cette remarque peut
conduire à penser qu'on a voulu figurer ici le
pronaos ou le vestibule d'un temple.
Hauteur, 4 P. i p." — Largeur, 3 P.
Tome I. Pjîint.
PLANCHE XL II.
VJ E T T E planche présente deux fragniens de
peintures différentes. La première semble offrir
le vestibule d'un grand palais. La colonne en avant
de la perspective ^ décorée d'ornemens bizarres ,
peut faire supposer un autre édifice isolé. Les
deux colonnes sur la droite du tableau et l'espèce
de therme ou de cariatide, placée à l'angle sail-
lant , indiquent des parties correspondantes qui
concourent à soutenir la frise et la corniche d'une
grande richesse; à travers la porte , on découvre
une colonnade ionique qui donne l'idée d'un
portique ou d'une cour ( peristylium }. La dis-
position des parties et la dégradation des teintes
dans ce tableau curieux , prouvent bien , contre
une opinion hasardée , la connaissance que les
anciens avaient de la perspective et de ses effets.
L'autre peinture , très -intéressante, semble offrir
trois parties distinctes et réunies par le seul caj^rice
du décorateur; l'édifice semble indiquer \e pronaos
d'un temple qu'on peut suj)poser de Bacchus ,
à cause de la statue de panthère, placée au pied
d'une colonne. On peut reconnaître le nombre
Tome I. Peiist.
impair des gradins, exigé par Vitruve (III, 3};
le phiteus et la porte bien singulière, divisée en
trois parties ou battans ; il n'y a de véritable rpie
celui du milieu , les deux autres étant dormans ;
aussi Tescalier na-t-il la largeur que de la seule
partie qui s'ouvre.
Hauteur, o p.° 3 li^- — Largeur, i P. i p " 6 lig.
^P^
T.r
Jcuj . 43
PLANCHE XL III.
\_/N ne peut considérer, sans plaisir, cette peinture
singulière. Sur un portique d'ordre ionic[ue, dont
on ne voit que les chapiteaux avec la corniche et la
frise ornée de daujahins et de tritons , s'élève un
édifice construit en bois. Le chapiteau tient du co-
rinthien; la corniche, le frontisj^ice et le toit ont
quelque chose de fantasque et d'agréable. Sur le
flanc, se détache un morceau de travail semblable ,
consistant en deux pilastres qui descendent jusqu'en
bas de l'édifice inférieur , et dont l'entablement
porte un beau vase à deux anses et à col rétréci. On
pourrait penser que cet édifice représente un cœna-
cuhini^ ou luie espèce de belveder sur la plate-
forme d'une maison de plaisance. {T^oy. Vitruve ,
Jih. H, cap. 8). Les arbres qui l'environnent et
dont on ne voit que les sommités, confirment cette
opinion.
On admirera dans la seconde peinture {pi. 47 de
V édition royale) l'iniagination et le caprice ingé-
nieux de l'artiste. Il a représenté d'une manière très-
gracieuse , un perroquet attelé à un petit char et
guidé par un grillon qui tient les rênes entre ses
Tome I. Peint.
dents; on trouve des pierres gravées avec de sem-
blables fantaisies qui pourraient bien renfermer
quelques allusions satiriques à des noms propres,
ou bien à des anecdotes relatives à l'époque où
vivait lartiste.
I." Sujet. —Hauteur, 3 P. 4 i>.° — Largeur, 3 P. 6 p.° 6 lig.
2.' Sujet. — Hauteur, i P. 2 p." —Largeur, 3 P. 6 p."
\
T. I
/"
./. cL^ ==
.m.^n
PLANCHE XLIV.
JLa première peinture paraît offrir un vestibule ; le
caprice y règne comme dans les préccdentes, et
n'exclut pas un certain agrément. Les colonnes à
chapiteaux ioniques , mais sans bases , portent la
couverture et une corniche que l'ornement presque
en Iriglyphe et les modillons rapprochent du do-
rique. La lionne ou panthère, le disque d'argent
auquel sont suspendus des festons entrelacés de ru-
bans rouges, le tableau au-dessus de l'édifice repré-
sentant une marine , sont des ornemens disposés
pour la grâce et l'effet pittoresque.
Dans le premier tableau {pi. 5o de ledit, royale)
qui est au-dessous, on voit Osiris ou quelqu'un de
ses prêtres avec un masque à tele d'épervier, sur-
montée de la fleur mystérieuse du lotus; il porte
une lance (hasta); vis-à-vis est un prêtre d'Isis ayec
une longue barbe et tenant en main un serpent; ce
symbole, bien connu d'Isis, a rapport à la faculté de
guérir , attribuée à cette divinité universelle ; au
milieu est un autel avec le vase de Feau du Nil ,
autre emblème propre à la même déesse.
La jDeinture qui fait pendant représente aussi
Osi?'is et Isis. Le premier a une longue barbe ; cha-
cune de ces divinités porte une lance, et de l'autre
Tome /, Peint.
main quelque chose de difficile à distinguer, pro-
bablement le tau ou la clef des digues , symbole du
débordement annuel du Nil qu'on croyait du à Isis
et à Osiris; au milieu on voit une table sur laquelle
est un oiseau qui semble s élancer vers Isis ; cet
oiseau peut rappeler les fables égyptiennes qui fai-
saient mention de la métamorphose d'Isis en hiron-
delle; les vêtemens réticulaires sont les mêmes que
ces divinités portent sur la table isiaque ou dans
d'autres monumens.
i.^' Sujet. — Hauteur, 2 P. 2 lig. — Largeur, 2 P. g lig.
a..' et 3.' Sujets — Hauteur, i P. — Largeur, i P. 2 lig.
'i
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\ V
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V
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PLANCHE XLV,
JLje premier tableau représente un coniLat entre
deux vaisseaux de guerre ; un autre , chargé de
gens armés , paraît s'éloigner , tandis qu'un qua-
trièmej brisé contre un rocher et dévoré par les
flammes , est prêt à disparaître , et ne montre
plus que des débris. Parmi les flammes et les
flots on distingue une femme ; on en reconnaît
d'autres sur le troisième vaisseau, ce qui n'a rien
d'extraordinaire , puisqu'elles étaient reçues sur
les vaisseaux de guerre. Dans la petite île s'élève
une chapelle ( Sacclhiin ) avec une statue de
Neptune ; près de là est un guerrier , le casque
en tête et armé d'une pique. Il paraît que ces vais-
seaux sont des hirémes- on y distingue facilement
les deux rangs de rames ; le premier est évident ,
le second est visible aussi vers le bout des vais-
seaux, oii l'on aperçoit les rames dans leur largeur:
on voit ici clairement que les rames ne composent
pas un seul rang. Les boucliers suspendus aux vais-
seaux étaient un ornement ordinaire de la marine
militaire. La tour qui domine sur l'un des vaisseaux
peut indiquer le vaisseau Prétorien , c'est-à-dire,
celui que montait le commandant. Dans l'autre
tableau sont peintes différentes espèces de poissons.
Chaque Sujet. — Hauteur , i P. 3 p." 6 lig — Largeur, 9 p."
Tome I. PjiIKT.
v^-^. 'I ' 'r\
PLANCHE XLVI.
JLja variété des objets donne au premier de ces
deux paysages beaucoup d'intérêt. Sur le rivage
est un édifice , avec des arbres d'un côté , et de
l'autre un pilastre qu'on pourrait prendre pour
un phare, s'il avait plus de corps et de solidité.
En mer sont quatre vaisseaux chargés d'équipages
et de soldats. Trois ont sur les flancs une espèce
de parapet sur lequel sont suspendus des boucliers;
le quatrième est décoré d'une balustrade ; le rameau
de laurier planté sur la poupe indique vraisembla-
blement quelque victoire. Des figures humaines
en forme de mascarons ornent les proues. L'autre
rive offre un paysage agréable, orné de collines,
de plaines, et de fabriques. Celle qui se fait re-
marquer par une longue colonnade pourrait être
un prœtoriuni ou château.
La seconde peinture ( jjI. 5o de Tédition royale )
représente un édifice champêtre sur le bord du
Nil. L'Egypte est évidemment indiquée par le
crocodile et l'hippopotame , ainsi que par l'oie qui
se rencontre fréquemment dans la table isiaque et
dans les autres monumens égyptiens.
X." Sujet. — Hauteur, i P. ii p." — Largeur^ 4 P.
2.' Sujet. — Hauteur, i P. 2 p." — Largeur, 3 P. 4 p.»
Tome I. Pei^t.
T. I
Jctc
^7
PLANCHE XL VII.
i_/N a réuni ici les deux arbres avec les bandes
qui occupent deux planches dans Yédition royale
{pi. 48 et 49) ; au-dessus de chaque arbre est sus-
pendu un bouclier d'or avec une tête de Méduse ;
du pied de l'un des chênes s'élève une Dryade armée
d'une coignée , comme attribut de la nymphe gar-
dienne de la forêt.
Le premier des petits tableaux qui sont au-des-
sous représente un petit temple égyptien auquel on
arrive par cinq degrés. La porte est ornée d'un fes-
ton ; on voit un buste dans la frise de l'architrave ,
et sur le faîte un serpent de bronze désignant peut-
être le serpent d'Isis. Les degrés sont flanqués de
deux bases longues sur lesquelles sont deux croco-
diles également de bronze ; à gauche du temple ,
dans une niche três-élevée , est une Idole égyptienne ;
l'édifice cj[ui fait suite paraît tenir au temple; et sur
le cordon qui règne autour, siège Anubis en forme
de chien, comme pour veiller à sa garde {lairator
uénubis). On remarque différens j^ersonnages et un
groupe plein de naïveté ; c'est un paysan conduisant
un âne chargé de bouteilles , comme l'atteste la
Ironie I. Peint.
transparence de la liqueur rouge qu elles contien-
nent , et qui s'efforce , en tirant l'animal par la
queue, de le sauver de la gueule du crocodile.
L'autre peinture n'est pas moins intéressante ;
c'est une vue du Nil avec différens édifices, des
tours et une espèce de moulin près d'une grande
maison de campagne ; sur le devant on remarque
une conserve jDour les eaux , défendue par une
enceinte de palissades; au -dehors, une macliine
curieuse pour puiser de l'eau, et dont un homme,
assis sous une grande tente , fait usage ; plus loin ,
on voit un homme portant une lance et un bouclier,
qui attaque un crocodile.
I.'' et 2." Sujets. — Hauteur , 3 P. — Largeur, i P. 8 p."
3.' et 4.' Sujets. — Hauteur, i P. a p.° — Larg. 3 F. 4 p."
vj^d/ , 4«<?'
PLANCHE XLVIII,
VJETTE planche réunit quatre morceaux servant
d'orneniens dans l'édition royale , aux pages ci-après
citées. Le premier rond {pcig- 174) offre un paysage
avec deux colonnes de front qui soutiennent un
architrave faisant ruines. Dans l'autre rond {p. aSi)
sur une base élevée, on voit une statue qui pourrait
être une LeucotJiée ; en mer est un vaisseau , et dans
le lointain une maison de plaisance. Le troisième
de forme longue (pog. i5i) représente une maison
de campagne magnifique, avec plusieurs person-
nages ; sur une base s'élève une statue de Neptune:
Dans le quatrième (page i\3) on voit luie tour
quarrée avec des fenêtres ; un édifice somptueux
soutenu dans l'eau sur des arcades ; à lliorizon ,
d'autres fabriques , parmi lesquelles on distingue
une pyramide qui pourrait être un tombeau. On
remarque dans cette peinture les deux figures por-
tant des culottes, pièce de vêtement qu'on n'avait
pas vu paraître jusqu'ici sur des monumens d'une
date aussi ancienne, qui répond au règne de Titus,
ou même qui le devance. La colonne Trajane en
offre d'autres exemples ; cependant , les auteurs
Tome I. PfiiNT.
de l'âge d'Auguste font dëjk mention des campes-
tria, espèce de culottes , et ils en supposent l'usage
bien plus ancien.
i."^' et 2.' Sujets. — Diamètre, x P.
3." et 4.' Sujets. — Hauteur, 10 p." 3 lig. — Largeur, a P. 2 p.
FIN DU PREMIER VOLUME.
' b "1 V .
THE GIFT OF
THE RIGHT HONBLE
LORD COLCHESTER 1887
A
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