Skip to main content

Full text of "Archives de zoologie expérimentale et générale"

See other formats


AKCHIVES 


DE 


ZOOLOGIE  EXPÉRIMENTALE 

ET     GÉNÉRALE 


Br-nlhurc     oculp(..u 


Helioq  Ducourtioux  ol    HuilUrd 


HOMMAGE    A 

H,  DF    LACAZE-DUTHIERS 

la  Faculté    des    Sciences    de    Barcelone 


ARCHIVES 


ZOOLOGIE  EXPÉRIMENTALE 


ET    GENERALE 


HISTOIRE  NATURELLE   -  MORPHOLOGIE  —  HISTOLOGIE 
ÉVOLUTION  DES  ANIMAUX 


PUBLIEES  SOUS    LA   DIKKCTION    DE 

HENRI    DE    LACAZEOUTHIERS 

MEMBRE  DE  LINSTIÏUT  DE  FRANCE 

PKOFESSEUK   A    LA  SOHBONNE 
FONDATEUU    ET   DIRECTEUR    DES   LABORATOIRES  DE   ROSCOFF   ET    DE   BAN  YULS-8UR-MER 


G.  PRUVOT  ET         E.-G.  RACOVITZA 


TROISIEME     SERIE 

TOME    HUITIÈME 

1900 


PARIS 

LIBKAIKIK     C.     REINWALD 

SCHLEICHER   FRÈRES,   ÉDITEURS 

15,    RUE    DKS    SAINTS-PÈRKS,   15 
Tous  droits  réservés. 


ARCHIVES 

DE 

ZOilinGIE  EXPERIMENTALE  ET  GÉAIRÂLE 

l'L'ULIKES  SOLS  LA   DIliECTIUN  DE 

H.  Di:  LACAZE-DUTHIERS  et  G.  PRUVOT 

Meinbic  de  l'Iiislilul.  Professeur  à  rLniversité  de  (iienoble. 


3  SÉRIE,  T.  Mil  NOTES  ET  HEVUE  n»  1-2. 


I 


SIH  LA  PHKSENCE  D'UNE  COCCIDIE  CŒLOMIQl'E 
CHEZ  OLOCRATKS  ABBRKVIATUS  OL. 

par  Louis  Léger 

Les  cas  actuellement  connus  de  coccidies  cœlonii(iues  chez  les 
insectes  stint  très  rares.  La  première  observation  est  due  à 
A.  Schneider  qui  a  rencontré  de  nond^reux  kystes  d'une  coccidie 
dizoïque  dans  le  corps  graisseux  d'un  Akis  d'Algérie.  11  s'agit  l.à, 
sans  d(ude.  d'un  Adelea  })eut-ètre  identique  à  celui  que  j'ai  signalé 
dans  l'intestin  d'un  coléoptère  appartenant  au  même  genre  et  qu 
j'ai  aj)]t('lé  Adclca  Ahiiliiim. 

Depuis.  Lli.  ferez  1  a  découvert  dans  une  tidgne.  TiiK'ola 
bise/ieNa.  une  nouvelle  coccidie  c(elonni|ue  a])partenant  égalemeul 
au  <^enve  A<f('/('(f.  A.  A/csnifi.  Ferez,  dont  l'évolution  liien  ('tudiée  par 
cel  auteur,  parait  s'elïectner  coni]tlèt(Muent  endeliorsde  l'cpithellun) 
intestinal,  dans  la  cavité  générale  île  rinMe.  où  elle  envahit  pres(pH' 
tous  les  oi'gani's. 

Ti'll('>  siuil   li'^  deux.  s('ul(\>  oltsrixatious  que  iimis  jKissédons.  à  ma 

'  (!!i.  l'crez.  Sur  une  Cjcfii/if  iDUoelle.  /iiirimitf  ca'l.oniKjiii'  d'un  J^i'j)if/i)plèfe. 
C.  R.  Soc.  Biol.  ■>2  JHilIel  189;),  et  Bull,  (le  la  Société  entomolou'i(|iie  de  France 
24  juillet    i8f)(j. 

AliCir.    1>K   ZOOL.    KM'.    I.T   CK.X.    i!''    SIJUl'.    I.     NUI     11)1111.  A-l> 


l  ^07-^ 


Il  NOTES  ET  REVUE 

connaissance,  sur  les  coccidies  cœlomiques  des  Arthropodes.  En 
l'aison  de  la  rareté  de  cette  forme  évolutive  particulière  de  coccidies, 
il  n'est  pas  sans  intérêt  de  sii^naliT  ici  un  mtuveau  cas  de  coccidiose 
cœloiuique  que  j'ai  ul)sei"vé  au  piintiMiijts  de  l'année  dernière,  dans 
un  coléoptére  ténébrionide,  Olocrates  ubbreviatus  01.  dont  i)lusieurs 
exemplaires  m'avaient  été  obligeamment  envoyés  du  laboratoire  de 
Banyuls. 

Le  corps  de  l'Ulocrate  ainsi  infesté  se  faisait  de  suite  r-emarquer  par 
une  pigmentation  brunâtre  bien  visible  \i  l'u'il  nu  après  renlèvement 
des  élytres. 

L'examen  détaillé  des  différents  organes  me  imuitra  ipie  cette 
pignuMitalion  était  localisée  au  tissu  ctinjonctif  et  plus  particuliè- 
rement au  tissu  graisseux  ipii  était  farci  de  kystes  coccidiens.  Parmi 
ceux-ci,  un  certain  nombre  étaient  dégénérés,  ayant  subi  une 
transformation  d'apjjarence  colloïde  avec'cijloration  jaune  brunâtre 
j)lusou  moins  foncée  de  leur  contenu,  ce  (pii  donnait  au  cor|)sgraisseux 
l'aspci-t  pigUKMité  signalé  plus  haut.  Les  autres,  an  cunlraire.  en  bon 
état,  renfeianaient  soit  un  contenu  gi'anuleux  indivis  ou  en  voie  de 
sporulation,  soit  12  à  20  sporoçysti^s  dizoïques  j)arfaitiMiieMt  mûrs. 

I^a  forme  d'ookyste,  mi'lr,  dégénéré  ou  en  voie  <le  iuituril(''.  est  la 
seule  sous  laipii'lle  j'ai  rencontré  cette  coc;;idi<'  d m^  le  «•n'Idine.  ee 
(pii  indiipu'  une  infection  déjà  ancienne. 

Je  n'ai  observé  ce  jiarasite  que  dans  le  lis>u  grai>-eu\  et  les  cellules 
péricardiale-;.  L'épidei'iiie  (Mail  indemne  ainsi  (pie  les  oi'ganes 
g(''nitaux,  le  systènu'  nei'veux,  les  tubes  de  .Malj)igbi  et  l'épitbélium 
intestinal,  (^ette  dernière  particularité  est  importante  à  signaler. 
(^h.  Perez  a  également  constaté  l'absence  de  toute  coccidie  dans 
l'intestin  des  Teignes  infestées  par  VAtlrlca  Mcsnili.  IJien  que  je 
n'aie  pu  examiner  de  larves  d'Olocrales  à  ce  poiul  de  vue.  il  est  bien 
pi'obal)le  que  la  co,' -idie  que  j'ai  obsei'vée  est.  (dniiiie  celle  de  Pérez. 
une  coccidie  cii'limiiipn'  puic  donl  le>  s|)iii()/(PÏtes  lravers(Mil.  sans  s'y 
airètei',  la  |taroi  intestinale,  poui'  allei'  acrmnplir  dans  divers  organes 
du  ('(elonie.  toutes  les  pbases  de  leur  évolution  ainsi  (pu'  cela  me 
jtarait  èti(>  la  règle  pour  les  grégai'ines  ((l'Ioniiipies  '. 

Les  ookystes  (jue  jai  observés  en  grand  nondire  dans  le  cor|)S 
graisseux  de;  l'Oloci'ate.  sont  spb('ii(pie-'  axcc  une  double  pai'oi. 
l'externe  épaisse  et   résistante,   l'iideiue   pins   mime  ;    ils    ine>ui('nt 

(i)   I,.  IJ-nr.   lii'ilicprlit'n  sur  Ici  fi'f'  /  iriiir-.  T;ilil.   /ooloi;-.   l'oilirrs.    iSr)-> 


NOTES  ET  REVUE  lïi 

en  moyenne  30  à  AO[i.  de  diamètre.  Ils  renferment  un  nombre 
variable  de  sporocystes,  ordinairement  de  i^2  h  20,  mais  quelquefois 
moins.  Ces  sporocystes  sont  sphériques  d<^  10  pi  environ  de  diamètre. 
A  leur  intérieur  se  voient  deux  sporozoïtes  diversement  placés. 

Par  le  caractère  de  ses  ookysles  et  de  ses  sporocystes,  cette 
coccidie  présente  de  telles  analogies  avec  Adoleo  akhliiim  que  je  ne 
crois  pas,  jusqu'à  plus  ample  infoi'iné,  nécessaii'e  d'en  faire  une 
esp>ce  distincte  de  cette  dernière. 

Dans  Tinte 4in  de  l'tMocrate  ainsi  infesté,  j'ai  rcnconiré  également 
une  gi'égariiw  de  la  famille  des  SI ijlorlnjiiclndni  dont  l'entocyte  est 
cbargé  de  |m  tit-  gfains  graisseux.  Je  la  décrirai  procbainement  ainsi 
(}ue  pl;isieu:s  ;:til!'rs  sporozoaires  parasites  de  ces  coléoptères. 


II 

DIFI'KHEXCIATKJXS    CYTOI'LASMIQUKS.    CILS   VIBIiAIILES 
ET  CUTICULES  '. 

Par    1*.  Vi(iNo>' 
Préparateur  à  la  Fat'nltL'  des  Scieiicss  de  Paris. 

On  trouvera  groupées,  dans  cette  note,  diverses  observations  qui- 
semblent  conduire  à  une  classification  sinqjle  des  cellules  épithé- 
liales,  fondée  sur  leurs  différenciations  pariétales,  et  contribuer  à 
dégager  la  notion  du  cil  vibratile  d'une  partie  des  complications 
((u'elle  avait  revêtues,  surtout  à  la  suite  des  reclierches  d'Engel- 
mann  (80).  J'espère  pouvoir  apporter  quelques  arguments  nouveaux 
à  l'opinion  que  les  racines  clliaires  n'ont  généralement,  chez  les 
Métazoaires,  rien  à  faire  avec  l'appareil  ciliaire  proprement  dit  ; 
replacer  les  soi-disant  segments  basi/aires  des  ri/s  parmi  les 
bordures  en  brosse,  c'est-à-dire  dans  l'appareil  pariétal  de  la  cellule, 
ciliée  ou  non  ;  retirer  quelque  peu  de  leur  importance  aux  granu- 
lations basilaires  des  cils  et  montrer  leurs  réelles  homologies  avec 
les  granulations  basilaires  de  la  bordure  en  brosse.  Si  de  plus,  on 
réussisait  à  simplifier,  comparativement  aux  vues  de  Prenant  (99) 

'  jTravail  cfFec-lu"  à  la  Sorjjonno,  dans  le  Ial)oraloirc  do  M.  le  Professeur  Yves 
Dclage,  en  partie  sur  un  matériel  recueilli  à  Roscoff,  au  laboratoire  de  M.  le  Pro- 
fesseur (le  Laeaze-Dulliiers. 


IV  NOTES  ET  REVUE 

et  de  Studnicka  (99).  ic  moujx'  des  cellules  h  hordure  en  brosse, 
et  à  déi;af,MT,  cuDde  Lenhossèk  (98).  et-s  fnini.itions  cytoplasiiii(|ues 
de  toute  notion  de  cuticule,  il  semble  (juc  lu  çlassiflcatidn  (lui  va 
suivre  serait  suflisanunent  simple  et  comprébensive. 

En  outre  de  plusieurs  sortes  de  cellules  vibratiles  classiques,  je 
m'appuie  beaucoup  ici  sur  celles  d'un  Artbroj)i»de.  jns(iu'à  présent 
presijue  isolé  sous  ce  rapport,  la  lai've  de  (J/ii/'oiiomits  /i/m/iosns. 
cbez  qui  j'ai,  l'an  dernier,  découvert  «les  cils  vii)ratiies.  Un  trouvera 
ici  des  figures,  où  les  divers  éj)itbéliuins  intestinaux  de  celle  larve 
sont  groupés  par  régions  ;  de  plus,  on  voudra  bien  se  reporter  au 
scliéma  général  qui  accompagnait  une  note  récente,  parue  en  189U, 
dans  cette  publication  *. 

La  classification  indi(|uée  ci-dessous  repose  sui-  la  structure  des 
cellules  épitbéliales,  et  n(jn  sur  leur  fonction,  (lelle-ci,  en  ell'et. 
dil'licile  à  déterminer  rigourinisenienl,  est  souvent  conq)leKe,  inverse 
jiarl'ois  ])oiH' des  cellules  idenliquement  conformées.  La  slrui'ture.  au 
coiilraiie,  e|  j'envisage  spécialement  celle  de  la  pai'oi  libre,  est  cbose 
concrète  et  d'inq»ortance  considérable.  C'est  jiar  la  paroi  libre,  spécia- 
lement dilTérenciée,  que  se  font  les  échanges  avec  le  milieu  exb'iieur. 
Ouant  auxauties  caractères:  structure  intracytoplasi.nique.  cilialion. 
cuticule,  ils  n:iu>  ap|)  irailroiil  comiiie  ind('|i(  ndanls  de  la  nature  de 
la  paroi  et  restent,  somme  toute,  sejondaires. 

Ét.^hmsskmknt  kt  D'ri.NîTio.v  r»K  ■ï\w\>  onnii'K.^  i'Aiim;  i,!:s  (;::llilks  l'i'i- 
THi'iMALKs.  —  I*'  (Jr//u/fs  à  jxiroi  nnlc.  avec  ou  sans  cuticule  et  cils 
vibratiles. 

2"  fj('lli//rs ')  Jxn'iliin'i'.i  hro--^'.  t  inhM  nue;,  tantôt  revêtue,  d'une 
cuticule,  cilii'es  (III  non.  (!e  sont  tontes  les  cellules  dont  le  ',ino- 
plasnia  l'onin'.  à  rexti'rienr.  <\^'>  trabécules  dress's  perjiendi'-ulaire- 
tnent  à  la  ]iaroi  :  les  tiMhi'cnles  en  (juestion  sint.  dans  la  l'ègle.  des 

'  Mon  observ.ilion  jiyaiil  ronconirc  des  incmliilcs,  (ju'il  me  soit  permis  de  raj)|i^!er 
que  mon  émiiicnl  maîlre,  M.  Ic  l'roî'e  :scar  Yves  Délace,  ainsi  que  .M.M.  HiToiuird, 
Labbé  et  Poirauit,  ont  bien  voulu  la  conlrùler. 

M.  le  IVofcsseiir  Rniivier  a  eu  l'obligeance  de  inc  sii;na!er  im  passag^e  du  mémoire 
de  Sedgwick  (88)  sur  l'i-riptlua,  dans  le(|uel  cet  aii'.em-  indicpie,  après 
Gafiron  (85),  l;i  |ir.'scncc  de  cils  vihr.ililis  dans  le  r.ceplacle  séminal  d'un 
J'ei'ijKiItls  fciiiillc.  Il  srnihlr,  (pr.-ivce  r<\emiile  de  CliifuiKHiilis,  ce  soient  là  h  s  deux 
seules  obseï  v.iiions  de  cils  viliralile.-:  chez  les  Ar,hr('])i)des.  Il  est  vrai  ipie  Min- 
gazzini  (89)  a  décrit,  dans  l'iiilestiii  des  larves  de  Lamellicornes  pli\  to|dia!4:es,  les 
poils  de  la  brosse  comme  aoiui  s  d'un  uiojviuieiit  jiropre  Uvs  lent,  l'eut  être 
s'uu;issait-il  de  bâtonnets  loiitçs  et  tlexibli-s,  tpii  s'inclinaient  sous  l'action  du  licpiide 
intestinal.  (Juni  qu'il  m  soit,  l'aiil   ur  n'a  pas  \(inlii  p.irlcr  de  cils  vibratdes. 


NOTES  ET  REVUE  v 

])àtonn('ts  cylindriques.  Cos  cplliiies  forment  un  groupe  homogO-ne, 
même  en  y  comprenant  les  cellules  ciliées  pourvues  de  segments 
l)asilaires.  Si  les  asperls  d(>  la  brosse  varient,  cela  tient  à  des  difTé- 
reni-es  secondaires,  portant  sur  la  longueur,  la  finesse,  l'écartement 
des  bâtonnets,  ainsi  qu'au  degré  de  consistance  de  la  gangu<'  qui 
les  unit.  Les  larves  de  (J/iirono)nifs.  au  moins  dans  la  2'"''  section 
du  ventricule  cliylitique  et  les  tubes  de  Malpighi,  montrent  des  brosses 
très  variables.  I/aspect  strié,  même  avec  les  bâtonnets  libres,  n'est, 
pas  plus  que  l'aspect  homogène,  caractéristique  de  l'activité  de  la 
cellule.  La  longuem-  peut  varier  progressivement,  dans  la  seconde 
section  du  ventricule,  de  [i  [t.  h  18  ou  20  [t.,  ou  parfois  aussi  du  simple 
au  double  d'une  cellule  à  sa  voisine.  La  brosse  des  tubes  de  Malpiglii 


a  b 

Int    Dop. 


R  ein.  L  S  al. 


Fii;-.   I.  —  Cellules  ciliées  typiques  avec  et  sans  seg,ments  basilaircs  ;  cellule  à  bordure 

eu  brosse  typi([ue. 

lui.  Dor.,  parties  supérieures  de  cellules  intestinales  de  Doris,  fixées  au  sublimé, 
a,  coloration  à  l'hématoxj-liue  ferriqiie,  ou  à  la  safranine,  ou  au  Aiolet  de  gentiane  ; 
h,  la  même  avec  emploi  consécutif  d'un  colorant  plasmatique,  qui  colore  la  e,-angue 
iiiterbacillaire  ;  c,  coloration  à  l'hémalun,  qui  colore  les  (granulations  supérieures  de 
la  b.osse.  X  2.O0O.  —  Rein  L.  Sal.,  cellules  du  rein  larvaire  de  Salanmndra  mac;  e, 
cellule  vibralile  de  la  première  section  ;  d,  cellule  de  la  seconde  seclion,  avec  les 
(j-ranulations  basilaires  delà  brosse  colorées  à  l'hématoxylinc  tcrrique.  X.  1.200. 

est  longue  de  'A  h  -i  f;.  :  mais  elle  atteint  généralement  lo  à  20  [t. 
près  de  leur  embouchure,  .\illeurs,  au  contraire,  la  longueur  est 
carac,téristi((ue  de  l'organe  ;  par  exemple  :  cellules  mères  de  la 
membrane  péritrophique  (fig.  4).  1  à  2  (x  ;  cellules  plates  du  pro- 
ventricule  ffig.  4).  'A  [a  ;  cellules  de  la  l''"  section  du  ventricule 
chylill([ue.  1  à  2  [j.  ;  toutes  avec  les  bâtonnets  constamment  distincts. 
(le  sont  l<-i  des  points  tout  <à  fait  inexplicables  jusqu'à  présent,  sur 
lesquels  je  ne  m'arrêterai  pas. 

Ndici  maintenant    les  complicatinns  (]ue  Studnicka  (99j  intro- 
duit dans  ce  groupe.  D'alxird.  les  cellul(>s  ciliées  à  segments  basi- 


VI  NOTES  ET  REVUE 

laires(fîg.  1,  a),  n'en  funt  pas  |)aitie.  Ensuile,  il  n'y  a  de  cellules  à 
bordure  en  brosse  que  les  cellules  intestinales  et  rénales  des  ^'erté- 
brés.  Tout  le  restf,  chez  les  Arthrupodes,  les  \'ers,  les  .Mollusques, 
est  appelé  cellules  à  cils  hnniobiles. 

(juant  à  Prenant(99j,  il  ne  jn-écise  pas  les  types  (pii  correspondent 
aux  subdivisions  qu'il  établit.  Les  cellules  à  bordure  en  brosse  de 
Studnicka,  peut-être  en  y  conq)renanl  quchitics  autres,  devien- 
lUMit,  pour  désijiuer  la  même  formation,  des  cellules  à  pluleou  strié, 
terme  fâcheux,  (|uoique  consacré,  puisque  le  mot  plateau  évoque 
l'idée  d'une  cuticule.  Puis  viennent  toute  une  séijc  de  rcHules  à 
bordure  en  brosse,  caractérisées  comme  intejanédiaires  avec  les 
cellules  ciliées,  et  qui  sont  celles-là  même  auxquelles  Studnicka 
refuse  ce  nom.  Or,  il  n'y  a  pas  dans  ces  cellules,  les  bâtonnets  fus- 
sent-ils longs  de  20  (x,  d'intermédiaires  avec  les  cellules  ciliées,  sauf 
dans  des  cas  exceptionnels.  Pour  citer  un  exemple  (\p  cetti'  tendance, 
que  ces  deux  auteurs  ont  en  commun,  quand  Studnicka  signale 
les  cellules  intestinales  dWsçaris  connue  cellules  à  cils  immobiles 
englués,  il  dessine,  en  réalité,  une  [bordure  en  bi'ijsse  [Kirfaitement 
typique. 

30  Cellules  ù  bordures  de  jirisines  creux,  suscei)tiljles  des  mômes 
différenciât  ions  accessoires,  (cuticulaires  ou  ciliaii-es),  que  les  pré- 
cédentes, dont  (ui  peut  les  faire  dériver,  en  supjiosant  (jue  les  bâton- 
nets, assez  écartés,  se  sont  réunis  en  ([uinconces  par  des  cloisons. 
Les  cils  sont  sur  le  prolongement  des  arêtes  des  prisnu's.  La  ruticule. 
que  G.  WolfiF  (89j  a  bien  distinguée  de  la  paroi  cytoj)lasmique 
striée,  lecouvre  la  couche  alvéolaire  des  prismes.  Ces  cellules  ont  été 
décrites  chez  Amphioxus,  chez  Petrofnicon.  larvaiie  ou  adulte,  et 
chez  les  larves  des  Aniphibiens,  par  F.  E.  Schulze  (67,  69 
el  96)  et  par  Studnicka  (97-99). 

KAi'i'dUTs  iu-;si'i:i;tu-s  dks  stiuctcrks  intkunks.  ni:s  eu. s  vuimatu.ks,  dk  i.a 

Cl  TICI  I.K  KT  DKS  DUKKMKNCI ATKINS  l'AlUKTAI.KS.  io  Strudurc  jirojjrc  du 

cijto])lusinu.  —  Le  réseau  cytoplasmique  tend  fréquemment  à  for- 
mel-des  trabécules,  en  se  renforçant  suivant  la  coordonm'-e  longitu- 
dinale, (les  trabécules  peuvent  se  localiser  vers  la  base  de  la  cellule: 
ce  sont  alors  les  lilanieuls  basilaires.  ou  bâtonnets  de  Pflûger  et 
Heidenhain.  Ils  peuvent  se  localiser  également  dans  la  zùni^  jiarié- 
tale  :  ce  sont  alors,  s'il  y  a  des  cils,  les  racines  de  cils,  s'il  n'y  a 
ipi'une  brosse,  les  ruciiies  de  lu  brosse.  Mais  la  lig.  7.  (Int.  T..  II) 
montre  qu'ils  se  piodui^ent  parlni-.  iudi'pendannnent  des  cils  et  de  la 


NOTES  ET  REVUE  vir 

brosse.  De  même  nature  que  les  filaments  l)asilaires,  lorsqu'ils  co- 
existent avec,  CCS  derniers,  ils  les  rejoignent  fréquemment.  La  fig.  5 
(V.  Chy  H).  lUDutre  coniiiifMil.  dans  la  2'"«  section  du  ventricule  chy- 
iifique,  ils  sont  visibles  ou  non,  sans  qu'il  y  ait  là  de  rapports  avec 
la  présence  ou  l'aljsence  de  cils  vibratiles.  Même  invisibles,  ces  fila- 
ments manifestent  leur  présence,  et  cela,  sur  toute  la  liauteur  de  la 
cellule,  par  l'aligniMnent  des  inclusions,  (fig.  5.  a.)  C'est  une  ditîe- 
i'(Mid;ition  du  mènu^  genre  qin,  dans  quelques  épithéliums,  notam- 
nuMil  cliez  C/n'roiwmus.  partout  sauf  dans  les  tubes  de  Malpigbi, 
](rolonge  la  brosse  d'une  buigueur  de  '2  à  ;{  [i.  dans  le  sein  du 
cytoplasma.  Van  Gehuchten  (90).  chez  la  \nr\Q  de  Pfijc/iopferf/. 
figurait  ces  segments  internes,  intracyto])la>^uuques,  comme  externes, 
et  comme  constituant  un  étage  inférieur  de  la  brosse  elle-même, 
dont  il  crovait  saisir  ainsi  la  croissance  par  .à-coups  et  i>enq)lace- 


Tr.  PKa, 


Tr.CEs 


Tr.  Int.  _qr. 


Fi^.   2.  —  Cellules  l'pithjliales  du   pharynx,  de  IVr-sopliagc    (t  de  l'intestin    t^rèlc  du 

Triton,  Sublim  ■. 

Tr.  Plia,  cellules  à  bordure  en  brosse  sans  granulations  basilaircs  et  cellule  ciliée, 
color/'e  normalement  à  l'hématoxyline  f'errique  et  à  la  rubine.  Il  n'y  a  que  des  s;ra- 
luilalions  supérieures.  — Tr.  Œs.,  cellules  cilices  surcolorces  ;  une  coloration  normale 
donne  le  même  rcisnltat  qu'en  Pha.  —  Tr.  Int.  K;r-,  i^ranulations  basilaires  irrégu- 
lièrement réparties.  X.  i.ooo.  Dans  l'œsophai^e,  dis  amitosrs. 

ments  successifs.  Dans  la  2"'*^  section  du  veidricule  chylifi([ue, lorsque 
ces  segments  internes  semblent  faire  défaut,  on  trouve  à  leur  place 
une  zone  hyaline  dépourvue  de  granulations.  C'est  une  zone  quelque 
peu  analogue,  qui  a  été  fréquemment  figurée,  sur  les  coupes,  comme 
une  bande  plus  colorable,  toujours  dépourvue  d'inclusions,  (fig.  ;2, 
Tr.  OEs.). 

En  représentant  des  cellules  sans  cils  ni  brosse,  et  pourvues 
cependant  de  beaux  filaments  inti\acytoplasmiques  supérieurs  *  ; 
mais  surtout  en  figurant  des  cellules  vibratiles  dont  le  protoplasma 
est  tellement    alvéolaire   que    l'alisencc    des    )-(irine>i    rUidirt's    est 


'  Ce  qui,  d'ailleurs,   a    déjà  été  fait,  notamment  par  M.    Henseval   (95),   dans 
les  çlandes  buccales  des  larves  de  TricIio[)tères. 


VIII  NOTES  ET  REVUE 

iriiontt'st.ililp  (U'j:.  ;{i.  iiuiis  (•onti-ilnioi-mis  à  drgniîor  la  notion  dos 
cils  vilicatih^s  de  (•clic  coiuplirafion.  Wmitcrlic  (ji!o  toutes  ces  ditrc- 
rcncialidiis  ex  |(i|)l,isnii(|iics  cl.inl  du  uicuic  ordre,  si  le  r\  Itiidiisnii 
iidi'ac(dlidaii-e  esl  d(''i;i  organise  en  tr-al)é(:nies.  lors(|u"il  existera  une 
l)(»rdiire  en  l)rr>ssc  on  des  cils  vi!)ratiles.  ces  lllanients  externes 
prolongeront  naliiridlenicnt  an  dehors  les  Irahi'cnlcs  internes, 
(liii-.  1.  a;.  Benda  (99)  esl  seni  à  contenir  (jiie  i(>s  cils  viln'alilcs 
naissent  crdi(>  les  hatonnels  de  la  Itrusse  :  il  tant 
se  défier  des  coagulations  iri'égidièi-cs  (juc  son 
i'''''i''lil'.  le  liijiiidc  de  Fleniniiiig.  a  ]in  produire 
sur  la  l)i-(isse  <'t  les  cils.  L'opinion  d'Apathy  97  > 
qui  di'crit.  dans  l(>s  cellules  inleslinalcs  de  l'Ano- 
doide,  un  c(')ne  de  nciiro-fihrilli'fi.  distinct  des 
vcrilahles  racines  d'Engelmann.  et  (>n  alter- 
nance avec  les  cils,  ne  parad  pas  soulenil>l(>. 
Nous  reviendrons  sur  celti>  (piestion  dans  une 
aulr<'  noie,  l'our  l'in-lanl.  faisons  reniannier 
condiien  on  s(>rait  tenté  de  rajtporler.  d'une  fa(,on 
Iles  ])ositive.  ;i  ra])pareil  ciliaire  |H'oprenienl  dit. 
ce  crme  tihrillaire  d(>  l'inh^stin  d'Anoilonie.  ^i  on 
ne  savait  pas  (pi'il  y  rvAr  liniili'  à  la  r/'L;inn 
inconipressilile  dn  l\  phlosoMs.  tandis  ipTil  nian- 
(pie  aux  cellules  Nail  aussi  allongi'es  de  la  ri'^ioii 
llexilile  delà  |ia  r(»i .  Sous  la  pression  des  aliments. 
Ep.31o  VsT^  celle  dernière  |-égi((n  cède  et  se  (!(''plisse,  do  sorte 

Fii;.  :?.  —  lue  cellule    (jue    les   c(dlules   y   (Uit  Iden  moins  besoin  d'un 

(le   r(''i)i(lerme    d'diie  i    •     ,  i  ,•  >  .,  i  » 

n;n)illé,    chez   ^Eolis    'ippHeil    I  II  I  eiue  (le  sou  I  leu  .  (  Ml  coil  ua  il  les   e;\|»i'- 

/.„/>.  Aci.je  osmiq.ie,    ,.jenc,.s  de  niérolonnc  de  Peter  (99».    i.ar   les- 

une  iniiiiile,  puis  su-  ' 

bliine.  Hématoxyline    (pndh^s   cet   aul(nii"    démontre    ipie    le   C('iin'    n'a. 
ferrique.  X  1.700. 

en    loiis  cas.  aucun  riMe  nmleiir  pour  les  cils. 

2°  (yils  ri/j/'r/fi/rs.  —  l/appaiilioii  des  cils  xi'iral  iles.  sans  aucune 

coni|)licalion  parasite  dans  la  structure  cellulaire,  a  été  jii-ovc  jinM' 

par  O.   Zacharias  (85).   en    additionnani    de  pliosplial(>  de  soude 

l'eau    où    vi\aieiit    les    S|)eriiialo/.oï(les     aiiii'iiiïde--    di'     /'n/t//i/ir//ii/s 

]H'<liculiis.    Le>    pseudojiodes    disparureni    cl    l'ureiil    l'cmplaccs   par 

une  rielie  liordiice  \iliralile.  Si  les  cils  de   la  '.\''  secli(ui  du  ventricule 

rhylififpie.  (lie/,   la   larve  de  CJii l'oinnniis.  ^nu\    \iliialiles.   ce  (|ue  je 

n'ai  pas  encore  conslah''  sur  le  vivant,  (pas  jdus  (pi''  pour  les  cils  du 

d(''l)Ul  de  l'inleslin   leiniinal).   ce  sont    là  aussi   des  exemples  de  cils 


NOTES  ET  REVUE  ix 

réduits  h  un  siiii|)le  pseudopode.  Les  cils  de  la  première  section  du 
rein  des  vertrl)r(''s  inférieurs  (lii;-.  1,  e.)  sont  tout  aussi  simples,  à  la 
gi'anulation  basilair(>  près,  dont  on  reparlera  |)lus  loin. 

Nous  allons  m.iinlcnant  niontr<'r.  a])rès  Frenzel  (86).  et  confor- 
mément à  l'opinion  rK|)riinr'f'  p:ii'  Henneguy  (96i.  dans  ses 
leçons  sur  la  cellule,  (pic  les  soi-dis;uit  scunicnls  h.isilaii'es  des  cils 


Fig'.  4- —  Larve  de  f.'Jiirononius  p/uniosus.  Proventrioiile,  valvule  cardiaijue.  Fonnalion 
de  la  membrane  péril  ropliiqiic.  Grossissement  de  l'ensemble  8,")  ;  ^Tossissement  des 
détails  200.  —  Pr.  V.,  provenlricule;  S.  \';d.,  sinus  valvulairc;  Lam.,  laminoir.;  Œs., 
œsophaçe  ;  V.  t-by.,  ventricule  cbylitifine. 

ne  sont  ({ii'uiu'  hordtu'c  en  brosse,  c'est-à-dire  (pi'ils  font  réellement 
jiartie  de  l'appareil  jtariélal.  (Ictlc  (picstion  n'avait  ét(''  (ju'incom- 
plètenient  éclaircic  par  Frenzel;  ]»arce  qu'il  iie  faisait  qu'étudier, 
chez  un  animal  donné,  les  segments  basiliaires.  chez  un  autre  les 
bâtonnets  de  la  brosse,  et  signaler  leurs  frajipantes  ressemblances. 


^ 


X  NOTES  ET  REVUE 

Nous  invoquoruns,  avec  riiitesliii  df  la  laivo  de  CJiironomioi  et 
le  pharynx  du  Triton,  deux  exeni|)les  ])lus  typiques.  Dans  le  pre- 
mier cas,  on  efTet,  c'est  une  hoi'dui-e  en  hrosse  niamiiliipir.  lunc  de 
ces  bordures  que  les  auteurs  aiment  à  (•()ii>i(li''r('r  comme  l'éipii- 
valent,  pour  des  êtres  comme  les  Ariluuitiides.  des  cils  vihra- 
tiles  présents  dans  les  autres  groupes),  qui  fonctionne  coininc  une 
couche  de  segments  basilaires.  dès  que  la  cellule  devient  cilji'e, 
(fig.  5  et  6).  Dans  le  second  cas.  les  i-ares  cellules  ciliées  de  l'ari'ière- 
houche  se  rencontrent  au  milieu  même  de  cellules  à  bordure  en 
l)rosse  et  n'en  dilléi-enl  que  par  la  présence  des  cils,  conservant, 
comme  segments  basilaires,  les  bâtonnets  de  la  brosse  de  leurs 
voisines.  Un  peu  plus  bas  dans  le  pbai'ynx.  il  n  y  a  plus  que  des 
cellules  ciliées  et.  si  (»n  les  examinîiit  pour  elles-mêmes,  on  ne 
penserait  plus  à  la  bordure  en  bi'osse,  (lig.  ^). 

On  voit  par  là  qu'on  ne  doit  pas.  avec  Prenant  ('99),  homolo- 
guer le  cil  vibratile,  (dont  on  néy/if/p  le  scf/mc/i/  Ixisiloii-i-),  avec  le 
bâtonnet  de  la  brosse;  puis(pi'ils  coexistent  friMpuMunient.  l'un  jior- 
tant  l'auti'e.  Uien  ne  nous  iniliipu',  d'autre  part,  (pi'il  faille  chercher 
dans  la  bordure  en  hrosse  quehpie  i-ésidu  jjbilogénétiipie,  plus  ou 
moins  atro|»hié.  d'une  ancienne  honlure  de  cils  *.  Il  se  j)eut  ijue. 
dans  un  stade  laivaire.  coninie  cela  arrive  che/  les  Anq)liihiens.  la 
])aroi  dilTérenciée  p(»i'te  (les  cils;  si  ceux-ci  tombent  |»lustard.  la  bor- 
dure en  hr(tsse  (ui  les  prismes  creux  persistent  seuls  ;  mais  ces  forma- 
tions |)ariétales  n'ont  rien  [lerdu  de  leur  inl(''gril(''.  île  même  ipu' 
la  présence  des  cils  n'ajoutail  rien  à  leur  raison  d'être.  Il  ne  tant 
])as  davantage  croire,  avec  Gurwitsch  (1900i.  (|ne  les  bâton- 
nets de  la  hordiu'e  en  hrosse  soient  des  cils  en  voie  de  diAeloppe- 
nienl.  en.-ore  en  j,hH''s  dans  une  uanuue  où  ils  se  sont  dillV-ren'-ii's  et 
(jui  n'ont  plus  (|n"à  s'en  lilx'rer  pour  devenir  de  vrais  cils  vihratiles. 
Ce  que  Gur^witsch  ih'crit.  dans  le  pharynx  de  la  lar\-e  de  Sala- 
mandre, comme  un  stade  internH'diaire.  n'es!  autre  chose  (pi'une 
bordure  en  brosse  parfaitement  ciunplèle  par  elle-même,  (lien  ne 
prouve  (piNdle  soit  sur  le  point  de  devenir  cili(''e  :  mais  si  elle  acccnn- 
plit  cette  évolution,  ce  sera  en  dilféreucianl .  par  une  nouvelle 
émission  de  son  kinoplasma  à  ri'\t(''rienr.  une  hordure  ciliaire 
surajoutée,  et  en  conservant,  sous  fornu'  de  segments  basilaires.  sa 
bordure  en  brosse  typi(pn'.  iConqjarer  précisiMuent  notie  lig.  -2.  où 

«  C'est    l'opinion    de    [tliisiciirs    fiiih-iirs,    ii(;l;inmicnl     Pûtznei*    (80),    Heune- 

guy  (06),  Stuanicka  (98)  <  i  Prenant  (99). 


NOTES  ET  REVUE  X[ 

les   soi-disant  cellules   en    ytùr   de    formation,    selon  Gur"witsch. 
subsistent  telles  quelles  (diez  l'adulte). 

1)"  Cil  lien  le.  —  Il  esl  hien  évidiMit  que.  pour  une  cellule  à  pai'oi 
unie,  la  culicule  esl  (|ue|(jue  clmse  d'accessoic(>  et  de  sui'ajtndé.  ("est 
ainsi  {|ue.  dans  rintestin  de  la  larve  de  Chironomns,  quand  on 
passe  de  liub'sliu  moyen  à  l'intestin  terminal,  (sur  la  crête  même  de 


VChy  .  Il 


V.Chy.lIl 


Y'vj;.  5.  —  Larve  de  Chirnnoinus  phiinoaiis.  Epithi'liums  des  trois  sections  du  Ventri- 
cvde  cliylifique,  dessinés  sur  le  vivant,  avec  adjonction,  d'après  les  coupes,  des 
limites  cellulaires  et  des  détails  des  noyaux.  Cils  vibratiles  des  sections  I  et  II.  Fb., 
tilaments  basilaires  colorables  à  l'iiématoxyline  t'errique  ;  dans  la  section  II,  a,...  f, 
divers  aspects  de  l'cpithélium  sur  le  vivant  ;  dans  la  section  III,  des  cils  dont  la 
vibratilité  esl  douteuse.  X  5oo. 


la  valvule  pylorique,  au  point  où  d(''hourlieiU  les  tubes  de  Malpiubi), 
les  cellules  ne  changent  ni  de  toiane  ni  d'aspect  ;  mais  se  recouvreiU 
simplement  d'une  cuticule,  tdies  continuent  à  être  ciliées  par  i»etils 
i;'rou|)es.  connin'  celles  de  la  ;{''  section  de  l'intestin  moyen. 

(Ju"est-ce  maitdt'iiaid  ipie  la  cuticule.  ])onr  uiu'  cellule  à  bordure 
en  brosse?  Selon  Lenhossèk  (98 1  la  couche  des  seniuenls  basi- 
laires des  cils  esl  une  cutii'ide  perforée.  Il  faut  évidemment,  dans 
toute  boivlur*'  en  brosse,  envisager  deux  élémeids  :  les  bâtonnets,  et 
la  gangue  (pn  esl  (b'posée  entre  cuN..  (Juand  celte  gangue  est  abon- 


xii  NOTES  ET  REVUE 

liant»',  elle  est  coloralilr  pal-  les  cohtrants  ])lasiiiatii|iii's.  (liu;.  1.  ]> 
elcj.  On  poui'i'ail  rtaldii' loiitc  uiip  liste  de  hDnIurt's  en  brasse  elles 
disposer  en  série,  depuis  celles  dunl  la  uaiinue  est  tout  à  fait  iiisii;ni- 
fiaiile.  si)it  (jue  les  bâtonnets  se  tinuxcnl  tnip  lapiirorliés.  soit  même 
qu'ils  laissent  entre  eux.  un  espa-e  libre.  iN'oir  (ji;-.  {.  le  cas  très 
exceptionnel  dessiné  à  yaurhe  en  l'rN.  d'aixès  une  (ibsi'r\atioii  sui'  le 
vivant.)  .\  la  lin  de  cette  liste  la  i;-aniiiie  méTitcrail  le  nom  de  cuti- 
cule, si  elle  acipiéTait  une  consistani'e  suffisante  pour  se  décoljei'  >ur 
les  préparations,  (l'est  le  cas.  peut-être.  (li'>  cc|lnle>  de  l'inlestin 
moyen  des  Cloportes.  sii;nalées  par  Schoenichen  i  98 '.  r"c>|  sûre- 
ment celui  de  la  /.ône  |ie|lui-ide  pnur  ru-ul'  de^  Ma iinu i l'ères.  |ji 
pl'ésençe  de  vrai<'s  cuticides  perl'or(''e>.  cmnine  on  eu  voit  nue  sur 
l'épiderme  i[\h'o/is  {[iix.  'Ai.  il  vaut  nneux  abanddiiuer  la  notiim  de 
bordure  eu  brosse,  (jin  m'  parafi  plus  appliiable.  Mais  ce  (|ui  est 
certain,  c'est  (pu-  de  pareilles  bordni'es  existent  en  debors  de  bmle 
espèce  de  cuticule,  et  c'est  le  cas  de  cidies  de  la  larve  di'  ('Jiiroiioiiiiis. 
dont  les  bâtonnets  sont  parfois  tout  à  fait  libi-es. 

V.w  didiors  de  l;i  i;anuue  (b'pusée  entre  les  bal(Uinel>-.  il  peut  exister 
])our  les  cellules  à  bordure  en  bros>e.  (juelles  soient  ou  non  cilii''es. 
de  vraies  cuticules  sécré|(''es  pai'-dessus.  Vejdovsky  (94i  l'U  a 
signalé  (du'/,  le  (loi'tliux.  (!"ea  e>t  une.  (die;/  ('Jiifonniiiiix.  ipn  birnie 
la  baiiue  exteinedu  la  niim  ijr  (  liu.  i.  Lani.i.  lue  s('"'r(''liiui  tout  à  l'ait 
du  même  ordre  est  cidle  de  la  i  biliue  plasliipu-  de^tin(''e  à  cdu^tituer 
la   meud)rane  |)ériti'opbi:pii'. 

l)ivi;KS  itxcii  .s  !)!•:  Dn'K.-.iUvNci.viie.N  DKs  rn.A.\ii:.NTS(:vi'(>iM.As\uuri:s  kxtkiinks. 
—  Lebaloun:>t  de  la  brosse  poi'le  le  cil  \iliralile.  (!e  snni  là  deux 
d('L;rcs  de  d i ilV'i-encialiou  pnur  le  (ilamenl  c\  loplasmlipu'  externe. 
Mais  le  batonuel  peu!  liM-même  s'(dbler  en  un  cil  imumbile.  jnul 
])areil.   par  si    l'uruie.  à    un   cil   vibratile.    (le    sont     là    de>  nindilica- 

lions    ; rnialo.    ipie    Léger    et    Hagenmuller  (99i.    ainsi    (pie 

Lécaillon  (99i.  ont  ->iL:iial(''es  elle/,  de-  Ail  bidpiides.  !'",n  oulie.  le 
baliiiiui't.  normaleineiil  suiiniiiiir'  du  cil.  piuil  subir  dan>  toute  s;i 
hauteui'  la  dill'éreii'-i  it  ion  coiiliMcj  ile.  Alors,  au  milieu  de  cidiules 
vibraliles  à  si'LiiiienIs  ba>il  iire>.  n\\  eu  \(iil  dont  le-  cil-  -mil  directe- 
ment iiiiplaiil(''s  sur  la  paini.  Li  larxc  de  C.li i lomninis  |H'(''seiile 
parfois  ces  aspects  aiinrmiii\.  i\\\\<  la  '1''  sedinu  du  viMilriiade 
cli\  liliipie.  (  li^.   ,■'».   y.    (  di\  .    Il .  c  ). 

D'autre  part,  l'ii  outre  di'  c,'-  bnrdures  en  bms-e  di\  er-emenl 
modiMi'e-.    il    existe    de    viii-    fils    i //i  >ii'ih'/('s.    iiacfi  ilemenl    libres 


NOTES  ET  REVUK  xiii 

dans  toute  leur  hauteur.  Ils  diiterent  des  hoi'dures  en  brosse  par 
leur  écartenient.  ou  pai'le  fait  ([u'ils  ne  se  montrent  que  sur  quelques 
cellules,  à  rexcliisioii  dr  leurs  v()isin(>s.  Dans  cette  catégoi'ie  rentre- 
ront les  cils  de  l'iiilestin  givle  de  notre  larve,  si  l'on  ne  parvient  pas 
à  les  rencontrei'  imi  vilu'ation.  (llix.  7.  lid.  T.  1.).  En  voici  un  exemple 
provenant  d'un  aiiiiinl  loni  dilIV'rent.  une  |>elile  (  )li,i;o(diète,  voisine 
des  .VC//.S-.  Au  sortir  de  rd'siipliauc  vihi'at  ile  jusi|u'au  jiavillon  (|ni  le 
lermiue,  se  rencinili'c  nu  \-ent  li'-ule  ililati''.  peu  nuisi-ideux.  où 
les  aliuu'uts  séjour- 
nent quehjue  tiMups. 
(le  ventricule  est  tout 
j;arni  de  mai;nitiques 
cils  innnohiles,  longs 
de  :2o  [t..  implantés 
isolénuMit  surl'c'pithé- 
lium.  Sur  1(>  vivant, 
ils  paraiss(Md  porter 
à  leur  base  une  gra- 
nulation réfi'ingente. 
au  sujet  lie  laquelle 
mes  coupes  ne  me 
renseignent  ])as  en- 
core. Au  sortir  de  ce 
ventricule,  l'intestin 
moyen  devient  très 
musculeux,  et  se  gar- 
nit de  cils  vibrât  Iles 
actifs.  J'ai  rcuicontré 
ce  ventricule  à  cils  immobiles  sur  tous  les  individus  e.\.aminés. 
c'est-tà-dire  sur  une  douzaine,  l'.n  outre  de  ces  faits,  si  on  se 
rappelle  ces  s])er'matozoïdes  de  /'o/i/ji/ict/iits  qui  peuvent,  suivant 
le  milieu,  pousser,  soit  ti'ois  ou  quatre  pseudopodes  d'Amibe, 
soit  toute  une  bordure  viljralile.  on  aura  une  idée  de  la  diversité 
(jue  peuvent  présenter  ces  ('ndssions  cvtoi)lasmiques  extei'nes  K 
La  QrESTioN  des  chanulations  iîasilaires.  — ('es  granulations  sont- 
elles,  dans  le  cas  des  cellules  vibratiles.  la  numnaie  du  centrosome 

'  Ici  se  placerait  une  oliservation  de  Zimmermann  (98)  sur  des  pseudopodes 
émis  entre  les  bâtonnets  de  la  brosse.  Cette  observation  est  interprétée  tout  autrement 
par  M.  Heidenhain  (99).  Nous  ne  pouvons  insister  ici  sur  cette  ipiestion. 


Chr.V.Ghyn. 


Fi^;.  0.  —  Larve  de  C/tirniioiiius  p!u?)iosiis.  Epitbélium 
vibratile  de  la  section  II  d,  ventricule  chyliti([ue.  Su- 
blimé. (Granulations  basilaires  unicpiement  sa'ranoph'les- 
communes  à  toutes  les  rellules  à  bordure  en  brosse  de 
1.1  larve.  ( iranulations  intra-cytoplasmiqiies  hématoxv- 
iinopiiik's.  X  8oo. 


XIV  NOTES  ET  REVUE 

siipcriiciri  des  crlliilcs  non  (■ili(''(>s.  coinnio  le  veulciil  Henneguy  (98 1 
et  Lenhossèk  (98j'/  Sont-plIcs  dp  simples  pelits  marinas  cyto- 
plasini(|iies  témoignant  d'un  nirlal)()iisme  actif?  Sont-elles  enfin 
indispensa])les  au  cil  pouc  (ju'il  ])uiss("  vihrer?  —  11  est  peut-être 
plus  facile  d'essayer  de  dire  ce  qu'elles  ne  sont  pas.  (ju(^  d'indi(pi('r 
leur  vraie  nature.  Voici  quelrpies  observations  à  leur  sujet.  La 
lig.  i  montre  en  a.  Ii  (>t  e.  ainsi  (pic  la  llg.  ;{.  des  (jrti iiiihil imts 
basilairrs  ih-  cih  parfaitement  caractéristiques.  Oi'  pourquoi  l'cl'u- 
serait-on  de  les  honicthtyuer  avec  les  f/ranit/ofions  haxihiircs  de 
1(1  hrossc,  dans  les  cas,  d'ailleurs  peu  fréquents,  où  celles-ci  sont 
parfaitement  nettes  cl  colorahlcs  à  l'Iiéniatoxylineferrique,  (fig.  l,d)? 
Ces  dernières  sont,  il  est  vrai,  extrêmement  petites  ;  mais  ceci  ne 
fait  rien  à  l'affaire.  Peut-être,  au  contraire,  liésiterait-on  à  envisager 
comme  des  centrosomes  celles  des  sections  cili(''es  du  rein  des  larves 
d'Anqjliihiens.  (fig.  1,  e),  qui  sont  développées  au  point  de  former 
souvent  une  vraie  plaque  chromatique.  Mais,  si  on  assimile  les 
granulations  basilaires  des  cils  aux  granulations  hématoxylinopliiles 
de  certaines  bordures  en  brosse,  les  premières  ne  peuvent  icpré- 
senter  des  centrosomes;  car  ceux-ci  ont  été  trouvés  (munis  de  leur 
centrocil),  précisément  dans  ces  cellules  à  bordure  en  brosse,  ^'oir. 
notamment.  Meves  (99).  D'autre  paît.  Zimmermann  1 98 1  et 
Studnicka  (99)  interjjrètent  comme  centrosomes  les  granulations 
qu'ils  ont  décelées  dans  un  certain  nombre  de  cellules  ri/ir'rs.  Il  serait 
peut-être  prématuré  de  les  suivre  sur  ce  terrain,  (Voir  notre  ligure  (i). 
D'autres  bordures  en  brosse  offi-ent  des  granulations  basilaires 
beaucoup  moins  définies,  soit  qu'elles  ne  retienneni  pas  l'IuMuatoxy- 
line  feri'ique,  soit  qu'elles  se  présiMitent  comme  dc^  magmas 
irréguliers  et  inconstants  (fig.  :2.  Tr.  Iiit.gr.).  Prenant  (99)  a  fait 
ressortir  ce  caractère  d'irrégularité  des  granulations  basilaii'cs  de  la 
brosse.  C'est  même  là,  pour  lui,  un  caractère  bien  net  de  dégénéres- 
cence, par  j-apport  aux  granulations  de  la  boidiii-e  ciliaire  ancestiale 
hj'pothétique.  Chez  la  larve  ^de  Chirononnis.  là  où  l'on  |)eut  b^s 
déceler',  elles  sont  minuscules,  mais  très  nettes.  Leur  caractère 
est  spécialement  intéressant  :  c'est  celui  de  rester  exactenienl  les 
mêmes,  que  la  cellule  soit  ciliée  ou  non.  Llles  ne  se  colorent  pas  à 
l'hématoxyline  ferrique.  ni  généralemeid  au  \  iolet  tie  gentiane; 
mais  la  safranine  réussit  parfois  à  les  mettre  en  évidence.  (]e  (pi'il  y 
a  de  curieux,  c'est  que,  sur  une  séi-ie  de  coupes,  on  pouvait  suivi-e 
un  groujx' de  ('(diules  dont  les  granulations  basilaires.   pailaileimMil 


NOTES  ET  REVlJE  xv 

nettes,  se  montraient  ^cntianophiles,  à  l'exclusion  de  leurs  voisines. 
Eh  bien!  de  deux  choses  l'une  :  Ou  ces  granulations  de  lu  larve  de 
C'/iiro/io/niis.  si  peu  (•hrouiali({ues,  sont  homologues  des  vraies 
granulations  colorahh's  à  riiéniatoxyline  feriàque,  et  alors  ni  les 
uns  ni  les  autres  ne  sont  de  nature  centrosomique  ;  —  ou  elles  ne 
leur  sont  pas  homologues,  et  l'on  peut  dire  que  les  cils  vibratiles  de 
cette  larve  se  passent  paifaittMuent.  pour  vibrer,  de  granulatioils 
spécifiques. 

Mais  les  bordures  en  brosse  ciliées  nous  montrent  deux  sortes  de 
granulations,  bien  décrites  par  Frenzel  (86)  et  vues  par  lui-mt^me 


intT.I. 


int.T.II 


Fi^■.    7-    —    Larve   dp    C/iironoinus   phiinosus.    Epithéliums    des    deux    sections   de 
l'intestin  terminal.  Dans  la  section  I,  des  cils  dont  la  vibratilité  est  douteuse  ;  X  600. 

sur  des  bordures  en  brosse  non  ciliées:  il  se  trouve  également,  parfois, 
des  giMnulations  au  sommet  de  la  brosse.  Voir  Studnicka  (99). 
qui  les  figure  chez  Ba/a/iof/lossus.  Nous  les  dessinons  également, 
avec  leurs  caractères  chromatiques  spécifiques,  chez  Do?'is,  (fig.  1,  a, 
b,  c).  Les  granulations  inférieures  sont,  normalement,  seules  colo- 
rables  h  l'hématoxyline  ferrique.  ,Les  supérieures  ne  sont  colorables 
([u'à  l'hématoxyline  ordinaire.  Cependant  Studnicka  (99),  dans 
des  cellules  intestinales  dWniphioxus  (à  un  seul  bâtonnet  par  cellule), 
les  représente  les  unes  et  les  autres  connue  également  colorables  à 
l'hématoxyline  ferrique. 

Voici  maintenant  un  cas  oi"!  il  n'y  a  pas  de  jîrànuiatioil  liiféHeure, 


xvr  NOTES  ET  REVUE 

et  où  la  supérifHiro  est  coloi-ahlc  à  rhriii.idtxylinr  ft'iriquc  :  il  s'agit 
du  pharynx  ou  (\(^  ru'sopliai;^  du  Tritdu.  Studnicka  i99i  dessine 
quelque  chose  (ridi'iitiinic  à  ce  iiue  icpr(''stMdi'  la  lii;.  -2  m-h  '\'v.  (IKs.). 
Mais  à  quoi  (•itrrcspiiiidcnt  l'i's  Ualdiim'ts  hasilaires  (.■hronialiipies? 
Simplement  à  une  sniinlmMliiin.  Dès  que  la  diiïéreneiation  est 
poussée  un  jien  ]dus  Iniii.  l)i<Mi  eiiti-iidu  sans  aurun  excès,  on  a  la 
|ijr_  2.  (Ti'.  riia.)  (|ui  nninlre  iielleiiieiil  i|ii('  lo  lialimnels  senii- 
chromatitpu^s  eunslitiient  la  ixinlure  en  hrosse,  et  ijui  révèle  une 
"•ranulalion  supérieure,  eolorahle  à  rhémat(»xyline  ferrique.  Si  IKn 
n'était  ]»as  prév(Mui  par  l'examen  ilr^  cellules  vciisines  non  ciliées, 
on  prendrait  ici  la  liurdure  en  hrnssc  pdiir  (pielipie  seunieiil  intiMcy- 
t(iplasuii{pie  et  les  i;-ranulatiiins  hasilaiics  ifdc\  jciidraienl   normales. 

Il  ne  l'audrail  j)eut-ètre  pas  allaidier  une  inijiDrtance  excessive  à 
riiématnwline  ferri(pu'.  coniuu^  malière  cnluranle  l'i^vidat rice  des 
orijanes  nobles  de  la  cellule,  l'allé  colore  déjà  la  sulistanc(>  cimentante 
superlicielle.  ou  «  kitlsuhslanz  ».  (liu'.  1.  d.  e  :  liu'.  i).  Im  (mire.  Iiien 
des  granulations.  |)lus  ou  moins  capables  de  donner  à  penser  à  la 
présence  de  centrosomes.  se  cidorenl.  grâce  à  (die.  avec  une  extrême 
intensité.  Il  en  est  de  même  de  certains  g^aill^  de  sécrétion.  Dans 
l'un  des  (dianqis   lalérau\  ciliés  de   Tendostyle  de   la   Molgule.   nous 

avons    vu   des    spliéiules   (pu.   souvent,    se    idraieni    réunies   en 

diplosomes.  à  riid(''rieur  d'une  zi')ue  (Maire  m'Ilement  limitée.  Mais 
(dles  étaient  trop  volumineuses  j)our  être  des  centrosomes.  et 
piuivaient  se  rencontrer  aussi  à  la  hase  de  la  odlule. 

Les  considérations  (pii  précèdent  ne  conduiraient  ]»as  à  la  con(du- 
sion  que  la  granulation  hasilaire  lai!  vilirei'  le  cil.  Il  e>l  vrai  (pu-, 
d'après  Peter  (99).  il  m-  vibre  plus  s'il  en  esl  séparé.  Mais  il  est. 
dans  ce  cas.  tout  aussi  bien  séparé  Au  reste  du  kinoplasma. 

Nous  teianinerons  celte  note  en  rappelant  le  sens  dvs  ciundusions 
de  Prenant  (99)  et  de  Studnicka  (99).  savoir  (pu'  les  c(dlules 
ciliées  ne  se  l'amènent  pas  à  un  sidn''ma  uniipie.  et  ipr(Ui  ne  |M'ut 
uuère  en  lenler  em-ore  la  (dassiljcalion.  Il  semble,  au  contraire, 
(pu"  V(i/i/)nrri/  rif/ra/iit'  m'  réduit  à  (pu'bpie  (  bose  d'assez  sim|de. 
et  (pu'  c'est  VdiiiKircil  iKirirldl  (pi'd  laid  (lasser,  sans  i\\\v  cette 
(dassilication  |ir('-senle  d'ailleurs  de  grandes  diriii-nlli'^. 

P.     \  ICNdN. 
Af\THV.  —  l)(ts  Icilnidr  h'h'iiifiK  îles  \rrrciisi/sl('iiis. . .  Millli.  Zool.  Sl;it, 

Neapol,  XII,  lit.V71S.  |.l.  XXin-XXXII.  1897. 

lÎENDA.   —    Wrifrrr  Miff/irihui'/cii   iilirr  <lir  Mitoc/ioiKh-iK.  \  iuh.    plivs. 
(les.  Hei'Iin,  43-nO.  1899. 


NOTES  ET  REVUE  xvir 

Engelmann.    —    Zur   Anatonnc    und   P/n/sioloz/ir   clci-   FliiiiiiiiT:c1lcn. 

Areh.  ges.  Physiol-,  XXIII,  505-5:^4',  pi.  Y.  1880. 

Frenzel.   —^Ziiiii    f'f'iiicrrn    Bail    (1rs    Wiiiipcn'ppdrdls.    Airli.     iiiikr. 

Anat.,  XXVIII,  53-77,  pi.  VIII.  1886. 

Gaffron  K.  —  BcifriK/c  .;///•  AtKitoinic   iiinl  Hislnhu/ir  mn   /'/■/■ij)(ifiis. 

Z.H)1..  Reiti-.,  Sclmoidei-,  I,  33  ;  II,  11.").  188S. 

Gehuchten    Vax.    —    Recherches    hisriili);/i(/iics   sur    ra/j/xirei/   ili(/<'srif' 

(!<'    la    Idrre   de    ] 'li/choptei'd    <-<>iit(t  mi  nain .  ('cllulc,   VI,    185-289, 

6  1)1.  1890. 

(iURWITSCH.     —     Zltl-     Kllt(ricl,ehni<i    i/c/-    FI nii liier:elleil      AlUlt  .    AllZ.  , 

XVII,  19-58,  5  fig.  1900. 

nEiDExii\iN  M.,  a).  —  l'eUer  die  Stnihftir  dcr  DarniepiUiel zcllen.  Areli. 
miki-.  Anat.,  LIV,  181-212,  pi.  X  et  XI,  1899. 

—  b).  —  Beitra(/e  :in-  AiiJ'hhir/mi/  des  wdln-en  'Wesens  der  fusei- 
fornuip'ii  I)i/rei-eit:ieri(ii(/.  Anat.  Anz.,  XVI,  97-131. 

189i9. 
Henneguv.  —  Leçons  sur  lu  ('ellide.  1896. 

—  .   Rapports  des  cils  rihrdtiles   arec  les  cenf/risoiiies.    Arch.  Anat,. 

mici-.,  I,  481-495.  1898. 

HenSEVAL    m.  —   Ktiide   comparée   des    (jlandes  de    (iUsan.    Ccllulo,  XI, 

329-347,  2  pi.  189S. 

I>ÉCAlLLON  A.  —  Siii'  les  pi'(d<iiii/em('iirs  cilifor/iies  de  certaines  cellules 
du  Cousin  (ulidte.  Hull.  Soc.  Knt.  France  353-354.  1899. 

Léger  L.  et  HA(^.ENMrLLER  P.  —  Sui-  la  structu/'c  des  ruhes  de 
J\I((lpi<//ii    c/ic;    i/Ufdijues    Coliuipri'i-cs     u'-nèliraaiides.     Iljid.,    192- 

194.  1899. 

Leniiossék    m.    von.    —     Veher   Flimmer:ellen.     Anat.     Anz.,     XIV, 

Ki-gànzuniish.,  106-128,  3  fig.  1898. 

Meves  V.  —  Uehrr  den    Fin/luss   der   Zelll heihinfi  auf  den  Sid.rerions- 

rorf/anf/,    nach    Beobaidif uni/en    an    dcr  Xa'/'c    der    Sala maialer 

larre.   Festschi-.  ('.  vnn  Knplîei-,  lena,  57-62,  1  pi.  1899. 

MiNGAZZINI  P.  —  Riccrclf  snl  canale  di(/e/'ente  délie  larre  dei  La/ia'lli- 

corni   fitofaip.   Mitth.    zcol.    Slat.' Xeapol,    IX,  1-107,  pi.    I-IV  ; 

266-302,  pi.  4X-XI.  1899. 

Peter  K.  — Das  Ccnlrum  fi'ir  die  Flinnaer  und  (reisselheire(/un</.  Anat. 
Anz.  XV,  271-281,  4  fl.ir.  1899. 

PfiTZNER.    —   I)ie    Kpidei-mis    der    Amphihien.    Moi'pll.  Jallfl)..  ^'I,    4()9, 

1880. 

Prenant  A.  —  ('cllules  rihratiles  et  cellules  i'  rilateau.  I )ibl.*anat.,  VII, 
21-38  1899. 

SCHŒNICHEN    \\'.    —    Dci-    Damtlainal    dei-     ( )nisciden     und    Aselliden. 

Zschr.    wiss.  Zool.,  LXV,  113-177,  1  pi.  1898. 

ScHULZE  F'.  E.  —  Fpithel  und  Dri'iseji.:-ellen.  Ai'cli.  niikr.  Anat.,  III, 
137-197,  7  pi.  1867. 

—  .  —  Ueher  cuticidare  Bilduiaieu  und  }'er/aii'nuia/  ran  J\pilhel- 
.;ellen  Ix'i  }Virhelthiereu.  Aivli.  niiki'.  Anal.  V,  295-311,  2  pi. 
1869 

—  .  —  Zcllmemh/-an ,  l'ellicula ,  Curicula  mal  Crusla.  \cvh,  anat. 
Ges.,  X  Vei-   Heilin.  27  32.  1896. 

Sedgwick.  —  .4  Mt)U()(//'((p/i  ail  the  Sjtecies  and  Distj-ihuiiiai  <d  Ihc 
Genus,  P('i-ii)atns  ((inil(linii).  (,)nait.  .!.  nii(  i-.  Se,  (3).  XXVIII. 
431-489,  ])1.  XXXIV-XL.  (Voii-  p.  171.)  1888. 

Sti'DNIcka.    —    ['cher    die   StruLlui-   der  sikj.    C uticula ...     S.-R.   l)nlini. 

(;<'s.,  xo  i,ix.  111. 1  pi..  1  n,n.  1897. 

—  .  —  Fcher  da'  i niei'cel I ularen  \'erln ndu/a/en ,  den  sni/.  Cutu'ular- 
saum    und   den    h'I i m mei-hcsat :■  der   Zelleu.    Hiid..    X"  XXII,  1-53, 

1898. 

—  .  —  Uclx'r  Flimmer   mal  (' uticular:ellen  mit   hes(aalerer  Bciuc/,- 


xviu  xXOTES  ET  REVUE 

sir/tti'/iin</    tlcr     ('riil/-()s<)iii('iifr(ii/f'.    Ibid.,    X\X^^    1-10,    1     ni., 
4  «g.  1899. 

Vejdovsky.    —   On/diio'/ciiic  <lcr    (iordtidfii .    ...    Z^dii',    \\  is-;.    Zool.. 
LVII,  612-1)99,  3  fig..  4  pi.  1894. 

YiGNON  P.  —  Sur  l'hi.Htoloyic  du  Tiihc   fli(/t:^n'f  tli>  la   hirrc  de  Cliiroiio- 
niiisplninosiis.  C.  R.  Ac.  Sci.  Paris,  CXXVIII,  1596-1598. 
1899. 

—  .  —  I.i's  raiidlindcs  iiriiinircs  clic:  les  Vci-lcJircs.  Aiinéo  biul.,  III, 
277-301,  18  (ig.  1899. 

—  .   C/'ili'/iic  de   la    t/iciiric   rcsicidairc  de    la   .sccrclloii.   i\lcli.    Zdol. 
exp.  Notes  et  revues,  N"  2,  2  fig.  1899. 

\VoLFF    G.    —    Die    Cul'.riila    dcf    IVirlicIt/iicrcpiilcfini.s .     leiia.    Zsclif. 

Natupw.,  XXIII,  (X.  F..  XVI),  567-583  1  pi.  1889. 

Zacharias  O.  —  Uchcr  die  antcboiilcn  Bcircffiinf/cn  dcr  Spc/'Djatn^om 

ron    P()lv])lieinus  pediculus.  Zsclir.    wiss.  Zool.,    XLI,  252-258, 

pi.  XVI.'  1884. 

ZiMMERMANN    K.  ^^^   —    Bcitraifc    :iir   Kciniluiss    cliiiijcr  Dii'i^cn    iiiid 

Kpllhci;<;,.  Ai-eh.  inikr.  Ànat..  LU,  552-698,  3  pi.'  1898 


111 

L'EXPÉDITION  ANTARCTIQUE  BELGE 

Le  5  novembre  dernier,  la  «  Belgica  »  renti-ait  au  port  d'Anvers  d'où 
elle  était  partie  deux  ans  auparavant,  le  15  août  1897,  emportant  dans 
l'inconnu  des  mers  antai-ctiques,  l'expédition  scientifique  organisée  et 
dirigée  par  le  commandant  A.  de  Gerlache,  sous  les  auspices  de  la 
Société  de  Géo.uraphie  de  Bruxelles.  On  sait  que  le  but  de  l'expédition 
était  moins  de  faire  beaucoup  de  chemin  et  de  découvrir  beaucouj)  de 
terres  nouvelles,  que  de  réunir  le  plus  grainl  iKUiibre  possible  d'observa- 
tions et  de  matériaux  relatifs  à  la  physique  du  globe  et  à  la  biologie, 
dans  cette  région  antarctique,  qui  est  de  beaucoup  la  plus  étendue  et  la 
plus  importante  au  point  de  vue  scientifique  des  régions  encore  inex- 
plorées du  globe.  Aussi  le  jx'i'sonnel  scifMitifique  était-il  relativement 
nombreux.  Il  se  composai!  de  MM.  G.  Lecointe,  commandant  en  second 
de  l'expédition,  chargé  de  l'hydrographie  et  des  ri'lé\ements  géogra- 
phiques ;  E.  iJanco,  chargé  des  observations  magnétiiincs  et  pendulaires; 
IL  Arctows'jii,  météorologiste,  océanographe  et  géologue  :  .\ .  1  )obro\volski, 
aide-météorologiste;  I)'  Cook,  médecin,  chargé  du  ser\  ice  photogra- 
phique; E.  Racovitza,  naturaliste,  ce  dernier  bien  connu  des  lecteurs 
de  ces  Archives,  dont  il  fut  coll;il)orateur  assidu  jus(|u'au  di'part  <le  l'ex- 
pédition et  où  il  a  publi«'  pics(|Ui'  tons  ses  prcmiiM's  traxaux  qui  lui  ont 
fait  déjà  une  place  envic'c  (|;ins  le  luondc  des  zoologistes. 

La  campagne  fut  rude,  ;ittiisl('e  par  la  iiioii  de  E.  Danco.  (|ui  succom- 
bait en  plein  liiver  austral,  au  commencement  de  juin  189S,  i-t  terminée 
par  un  long  eniprisonutïment  de  1:5  mois  dans  la  ban(|uis('.  dont  l'expé- 
dition  ne  pai-\('iiail    à  se  d('gagi'r   <|u'au    nionienl  même  on    tout   espoir 


NOTES  ET  REVUE  xi\ 

d'échapper  à  un  second  lii\  ei-iiage  paraissait  perdu,  et  au  prix  des  plus 
yraiids  efforts,  en  sciant  à  la  main  au  navire  un  chenal  de  800  mètres 
de  longueur,  dans  un  champ  déglace  qui  atteignait  parfois  une  épaisseur 
de  2  mètres.  C'est  à  ce  long  séjour,  le  pins  long  qui  ait  été  fait  sous  les 
liantes  latitudes  australes,  où  jamais  personne  n'avait  hiverné  encore, 
que  nous  devons  la  première  série  d'observations  scientifiques  embrassant 
sans  interruption  le  cycle  d'une  année  entière. 

Depuis  le  relour  de  l'expédition,  la  mise  en  œuvre  des  observations  et 
des  collections  recueillies  se  poursuit  avec  activité.  Grâce  à  la  libéralité 
du  gouvernement  belge,  une  grande  publication  est  projetée  et  une  com- 
mission a  été  nommée  pour  l'organiser  et  la  diriger.  Cette  commission 
est  ainsi  composée  : 

Lieutenant-général  Brialmont,  président. 
Commandant  A.  de  Gerlache,  vice-président, 
Lieutenant  de  vaisseau  G.  Lecointe,  secrétaire. 
Van  Beneden,  professeur  à,  l'Université  de  Liège, 
Crépin,  directeur  du  Jardin  botanique  de  Bruxelles, 
Du  Fief,  secrétaire  de  la  Société  royale  de  géographie  de  Bruxelles, 
Dupont,  directeur  du  Musée  Royal  d'histoire  naturelle   de   Bruxelles, 
Errera,  professeur  de  botanique  à  l'Université  de  Bruxelles, 
Lagrange,  directeur  de  l'Observatoire  magnétique  de  Bruxelles, 
Lancaster,  directeur  de  l'Observatoire  météorologique  de  Bruxelles, 
Lavallée-Poussin.  professeur  de  géologie  à  l'Université  de  Louvain. 
Abbé  Renard,  professeur  de  géologie  à  l'Université  de  Gand, 
Spring,  professeur  de  chimie  à  l'Université  de  Liège, 
Plus  Arctowski,  D'  Cook,  Dobrowolski  et  Racovitza,  membres  de 
l'expédition. 

La  publication,  qu'on  espère  voir  achevée  dans  un  délai  de  deux  ans, 
comprendra  dix  volumes  in-4,  où  les  matières  seront  réparties  ainsi  : 
Tomes  I.  —  Relation  du  voyage  et  cartographie. 

—  II.  —  Magnétisme;  obsoi'vations  astronomiques  et  pendulaires. 

—  III-IV.  —  Météorologie. 

—  V-IX.  —  Zoologie. 

—  X.  —  Botanique,  anthropologie  et  rapport  médical. 

Nos  lecteurs  nous  sauront  gré  de  leur  indiquer  dès  maintenant  les  noms 
des  spécialistes  à  qui  est  confiée  la  tâche  d'étudier  les  plantes  et  les  ani- 
maux recueillis,  quoique  cette  liste  ne  soit  pas  complète,  quelques  grou- 
pes n'ayant  pas  encore  re(;-u  d'attribution.  Ce  sont  : 


Diatomées.  —  Prof.   ScniiTT  et    D' 

van  IIeurck. 
Pérldliiiens.  —  Prof.  Schûtt. 
Al(/ii('s.  —  D'  de  Wii.demann. 
Lif/iens.  —  Prof.  \Vainio. 
Mousses,  —  M.  Cardot. 
Hépatiques.  —  Prof.  Stephani. 
FoKf/éres.  —  Prof.  Ch.  Bommer. 


Champignons.  —  MM"  Bommer  et 

Rousseau. 
Infusoires  et    Spnrocoan-es.    —   D'' 

Labbé. 
Foraiiunifén's.  — l)i'vaiulen  Broeck 

et  D'  Kemna. 
Sponf/i(tires.  —  Prof.  Topsent. 
Hi/draires.  —  D'  IIartlaub. 


XX 


NOTES  ET  REVUE 


Siplonophort's  et    C'triio'i/iDrfs.    —    Coprpo/les  (isridicolrs.  —  D'  Canv. 

Prof.  CiiiN.  P/ii/lliiporh-s.  —  Prof.  IIérovard. 

PannutuUdcs.  —  Prof.  Jl'ngersen.    E(lfiop/it/i((lin"s.  —  M.  Honnier. 


Alci/ondircs.  —  Prof.  Stl'der. 

Holotliuridrs.  —   Plof.    IlÉROUARD. 

Op/ilnridf's.  —  Prof.  Kœhler. 
Astci'idrs.  —  Pi'of.  LuDWK',. 
Turbnllariés.  —  Pi-nf.  von   (iRAFK. 
Nc/ncrtrs.  —  Prof.  BCirger. 
PlaUielininthes.  —  D'Cerfontaine. 
Ncinatodes parasites.  —  D'  Guiaut. 
Oligochctcs.  —  D'  Cerfontaine 
Pobjcià'tos.  —  Prof.  Pruvot  et  D' 

Racovitza. 
Brijo^udircs.  —  D'  \Vaters. 
BracJiinpodcs.  —  Prof.  Joubin. 
Gastéropodes  et    LaincUihranchcs. 

--  Prof.  Pelseneer. 
Scap/i apodes.  —  Prof.  Plate. 
Céphalopodes.  —  Prof.  Jolbin. 
Cirrliiprdes.  —  Pmf.  IIoek. 


Sc/iL'opodes  et  Cuinarés.  —  Prof. 

IIansex. 
Décapodes.  — Prof. Mii. ne-Edwards 

et  D'  Coutière. 
Mi/i-iapodcs.  —  D""  Attems. 
Arachnides.  —  M.  Simon. 
Acariens  libres.  —   D'  Troiessart 

et  MiCHAEL. 
Acariens  parasites .  —  Prof.  Nev- 

MANN. 

Tunicicrs.  —  Pi(jf.  van  Hkneden. 
Poissons  et  Reptiles.  —    1)'   DoLLO. 
Enibri/ofjénie  des  Pinnipèdes  : 
Premiers  stades.  —  Prof,  van  Re- 

NKDEN. 

Stades  avanc(-s. —  Prof.  I.Eiiorcii 
et  1)'  Rrochet. 


Rien  que  les  lésultats  complets  de  l'expi-dition  ne  puissent  pas  être 
connus  et  pleinement  appréciés  avant  quelques  années,  nous  avons  déjà 
un  aperçu  de  l'intérêt  qu'ils  i>résenteront  par  les  notes  préliminaires  et 
les  conférences  qui  ont  été  publiées  par  quelques-uns  des  membi-es  de 
l'expédition. 

Les  études  faites  dans  la  région  à  proprement  parler  antai-etiqne,  en 
laissant  de  côté  les  explorations  que  quelques  membres  de  l'expédition 
avaient  faites  au  préalable  en  Pataiionie  et  dans  la  Terre  de  lùni,  peuvent 
se  grouper  sous  deux  chefs  :  d'une  part,  l'exploration  du  diHroit  de  la  Bel- 
f/ica,  pendant  l'été  austral,  en  jan\ier  et  IV'vrier  189S,  dans  une  mer 
presque  entièrement  libre  de  glaces  (nomljreux  débarquements,  obser- 
vations géologiques,  collections  de  roches,  de  végétaux  et  d'animaux  ter- 
restres et  d'eau  douce,  observations  biologiques)  ;  et  d'autre  part,  les 
recherches  faites  sur  la  baii(|uise,  de  février  1S98  à  mars  1899,  loin  des 
terres  (sondag(>s,  pêches  p(''lagi(jues  et  d(>  fond,  ol)sei\  ations  météoro- 
logi(|ues,  oc('anograpliiques  et  biologi<)nes). 

I.  —  Détroit  DE  LA  «  Reumca  ».  —  Il  a  ('-li'  reconnu  que  la  terre  de 
Palmer,  au  sud  du  cap  Ilorii.  est  en  rc-alili-  un  vaste  archipel,  séparé  de 
la  terre  à  la(|nelle  a  (-tf;  iloniu"  \o  nom  di^  terre  de  Danco,  et  qui  n'est 
probablement  (|Ui'  la  |iointe  ^-rptent  ii<pnale  de  la  terrede  <  iialiam.  par  un 
]»i-ofniid  d(''troit  (|iiiare(U  le  num  de  d''iri>'t  de  la  <^  Beh/ic((  n'.  Celui-ci. 
orient/,  (lu  N.  ]•:.  au  S.  (>.,  s'étend  <le  (iiV' ")!'  à  or)"   I.at.    S.    Il    est  com- 


'  .Nous  ;L[t|),'rn(iiis  (|iii-  ce  tioiii  vi<'iil  d'i'lri'  (•li;irnr<*    par   l;i   cuinmis^ii 
ili'triiil  ilr  fi'i'rliir/if,  rii  I'Ikiiiiiciii'  du  (■(iinm.ind.inl  di'  l.i   "  /ii-/i/lrii  •>. 


NOTES  ET  REVUE  xxi 

pris  entre  de  hautes  terres  se  terinincant  en  falaises  abruptes  et  couvertes 
dans  l'intérieur  d'une  calotte  de  glaces  éternelles.  Par  les  vallées  étroites 
et  encaissées  s'écoulent  partout  tlos  glaciers  qui  descendent  juscfu'au 
niveau  de  la  mor,  et  d(uil  les  fragments  détachés  et  flottants  forment  les 
icebergs  ;  ceux-ci  sont  loin  de  présenter  toujours  la  forme  tabulaire  don- 
née comme  caractéristique  des  icebergs  antarctiques.  Saluons,  vers  le 
milieu  du  détroit,  sur  la  rive  sud,  la  haute  pointe  à  kupielle,  par  un 
hommage  (ju(^  nous  sommes  lieureux  d'enr(>gistrer,  a  ('té'  donné  le  nom 
de  ccip  Liic((:c-l)t(thirrs  et  (|ui  tait  pendant  de  l'autre  côté  d'une  baie 
profonde  au  cap  Van  Bciicdcii. 

Toutes  ces  terres  ne  sont  formées  que  de  roches  cristallines  anciennes, 
granités,  diorites,  s3énites.  La  [)i'ofondeur  du  détroit,  qui  atteint  en  son 
milieu  660  mètres,  l'allure  *\c^  falaises  et  des  découpures  du  rivage  in- 
diquent (pie  toute  la  région  est  actuellomont  en  voie  d'affaissement. 

La  llore  et  la  faune  terrestres  sont  remarciuablemcnt  pauvres.  Le  seul 
représentant  des  Phanérogames  est  une  petite  graminée  (Alra)  poussant 
sur  quelques  plateaux  abrités.  Quelques  mousses  (Bn/Ktn,  Barbula), 
quelques  lichens  (Lecanora,  Lhnca,  Vcrrticfiric)  tapissent  les  anfrac- 
tuosités  ou  le  flanc  des  roches  abruptes,  là  où  la  ]ieige  ne  peut  se  main- 
tenir. Comme  animaux  terrestres,  pas  autre  chose  qu'un  petit  diptéi-e  à 
ailes  rudimentaires,  une  podurelle  et  quelques  espèces  d'acariens  vivant 
dans  les  mousses  et  les  lichens. 

Même  pauvreté  en  ce  qui  concerne  le  monde  des  eaux  douces.  Celles-ci 
sont  d'ailleurs  réduites  à  quelques  ruisseaux  et  à  quelques  flaques  tempo- 
raires provenant  de  la  fusion  des  glaces.  Elles  n'abritent  que  quelques 
algues,  des  diatomées,  des  oscillaires,  au  milieu  desquelles  s'agite  une 
petite  faune  de  Rhizopodes,  d'Infusoircs,  de  iXématodes,  de  Rotifères  et 
de  Tardigrades.  Autant  qu'on  en  peut  juger  en  attendant  leur  étude 
détaillée,  il  ne  s'agit  là  (pie  de  formes  cosmopolites  apportées  par  les  vents 
et  par  les  oiseaux;  car  on  sait  (jne  les  petits  organismes  inférieurs,  revi- 
viscents  ou  pourvus  de  kystes,  d'œufs  où  de  germes  durables,  ont,  de  par 
les  agents  de  dispersion,  une  distribution  géograpliique  universelle  sur 
toute  la  surface  du  globo.  La  flore  et  la  faune  marine  littorales  sont  éga- 
lement pauvres,  en  raison,  semble-t-il,  du  frottement  des  glaces  contre  les 
fonds  rocheux  du  rivage. 

Le  monde  des  animaux  supérieurs  n'est  représenté  que  par  les  phoques, 
les  C(;tacés  et  les  oiseaux.  Deux  espèces  de  phoques  seulement  ont  été 
trouvées  dans  le  détroit  de  la  Belgica,  le  phoque  de  ^Veddel  (Lcpfoiii/r/iotes 
Wcddf/i)  et  le  phoque  ci'abier  {Lobadon  carcinnph(i//(i).  Deux  cétacés 
également,  le  Mégaptère  (M('</tijirc/-((  boojis,  scdon  toute  apparence), 
voyageant  souvent  en  grandes  troupes,  et  un  grand  lialénoptère  que 
M.  Racovitza  rapporte  avec  doute  au  Bdlrinoptera  sihhaldl . 

Les  oiseaux,  en  revanche,  sont  nombreux,  et  i)lnsieni's  ont  donné  lieu 
à  des  obsei'vations  biologiques  int(''r('ssantes.  C'est  ainsi  que  le  goéland 
dominicain  (Laras  doiiiinicdiiiis)  (|ui  se  nouri'it  presque  exclusivement 
de  Patelles,  a  l'habitude  (!<>  les  transpoi-ler  une  à  un(^  sur  des  points  situés 


x\it  NOTES  ET  REVUE 

à  quelquL'  hauteur  au-(lc:?sus  du  niveau  di?  la  nici-  pour  les  dévorer  à  sou 
aise,  et  que  les  enquilli-s,  ainsi  accumulées  au  cours  des  siècles,  cimen- 
tées i)ar  la  vase  et  le  sable,  provenant  de  la  désagrégation  des  roches,  ont 
pu  faire  croire  à  tort  (jue  le  niveau  de  la  mer  s'élevait  autrefois  jusque 
là,  et  que,  ]Kir  «'onséquent,  le  sol  serait  actuellement  en  V(tie  d'exhaus- 
sement, alors  que  c'est  l'inverse  qui  a  lieu. 

Le  manchot  antarctique  (/•'//7o.s'rr'//.ç  antarclira)  et  le  manchot  [)apou 
(P.  p(ipiia\  se  ressemldent  beaucoup.  Tous  les  deu.\  étaldissent  à  l'époque 
des  nids,  sur  quelque  plate-forme  dominant  la  mer,  leurs /•oo/.t/vV-.sv,  qui 
sojit  de  véritables  villes  populeuses  et  animées.  Mais,  tandis  que  le  man- 
chot antarctique  a  une  organisation  sociale  strictement  individualiste, 
cliaque  méiiagi; établissant  son  nid  et  sa  progéniture  sur  un  lot  de  teri-ain 
(ju'il  regarde  comme  sien  et  dont  il  écarte  jalousement  les  voisins,  il  en 
est  autrement  du  manchot  papou.  Ciiez  celui-ci.  l'édiu-ation  et  la  surveil- 
lance des  jeunes  se  font  en  commun  ;  à  tour  de  rôle,  un  ((Mtain  nombre  de 
citoyens  sont  désignés  pour  surveiller  les  petits  qui  sont  réunis  au  milieu 
de  la  ville  et  les  empêcher  de  s'écarter,  surtout  du  côté  où  la  rookery 
donne  à  pic  sur  la  mer;  ces  sentinelles  sont  relevées  et  remplacées  régu- 
lièrement, et^  pendant  ce  tem])s,  les  autres  parents,  libres  de  toute  inquié- 
tude, se  reposent  ou  se  livriMit  au  loin  au  travail  de  la  pêche  pour  cher- 
cher leur  propre  nourriture  et  celle  de  leurs  petits.  Cette  nourriture  se 
compose  de  petits  crustacés  quelle  parent  emmagasine  dans  son  jabot  et 
dégorge  au  retour  dans  le  bec  de  ses  enfants,  toujours  au  nombre  de  deux, 
qui  le  reconnaissent  sans  hésiter  et  viennent  à  sa  rencontre  du  plus  loin 
(|u'ils  l'aperçoivent. 

iJ'autres  oiseaux  encore  étaient  abondants  dans  le  détroit,  et  pour  la 
])lupart,  nichaient  dans  les  fentes  et  les  trous  dos  rochers.  L'ordre  des 
Gdrifc  y  était  représenté,  outre  le  goéland  dominicain  sus-mentionné,  pas 
une  hirondelle  de  mer  (Slcrno  làriindlndccd)  et  par  le  M(';/((lrsti-is  an- 
tarctica  aux  ongles  forts  et  crochus,  qui  joue  les  oiseaux  de  proie  dans 
la  région  antarctique.  Parmi  les  Tubinarcs,  le  charmant  pétrel  des  neiges 
{Pacjodroind  niccti),  l'oiseau  das  tcmp^tc^  (Orod iiitcs  occtuiirtis),  le  pétrel 
géant  {(Jssif/'at/d  (//(/((iitra)  (im  remplace  ici  les  vautours  et  qui  se  repait 
volonliei-s  des  cadavres  des  grands  animaux,  et  le  pigeon  du  Caj)  (I)<ij>- 
^?o«  r(//)eH.Sf.s-).  habitant  ordinaire  des  régions  jihis  tempérées,  mais  qui 
ne  craint  pas  de  s'aventurer  sous  les  hautes  latitudes  australes.  A  citer 
encore,  comme  représentant  l'ordre  des  Stcijunopoda .  un  coinioran 
(Plialacrocurax  c(irunfaldtns),  et  enfin  le  seul  oiseau  à  pietls  non  ])al- 
més  qui  ait  été  rencontn''  dans  ces  parages,  le  curieux  l)ec-en-fourreaux 
(CliU)iiis  itllxi)  appaitenant  à  l'ordre  des  Cliionidos;  cet  ordre  est  exclu- 
sivement antarct  ique. 

IL  —  Sur  la  banquise.  —  Au  cours  d(>  son  long  emi)ris(innnenienl 
dans  la  ban(|uise,  le  navire  a  dérivé  avec  elle  en  tons  sens, sous  1  iniluence 
des  venis,  dans  l'espace  compris  entre  70"  et  71"H(j'  lat.  S.,  et  entre  S.")'' 
et  lu;}"  long.  ().,  an  S.-O.  de  la  lenv  (TAlexandr."  1  ^ 

Toute*}  les  obser\alions  mi-U'-orologiques  et  océanogi;i|)lii(|nes  (|ui  \  nul 


NOTES  ET  REVUE  xxiii 

été  faites  appuient  l'hypothèse  d'un  vaste  continent  antarctique  perpé- 
tuellement glacé,  situé  plus  au  sud  et  devant  rejoindre  dans  l'est  les  terres 
d'Alexandre  et  de  Graham.  Ainsi,  quoique  la  température  moj'enne  fût 
fort  basse,  eu  égard  à  la  latitude  (la  température  moyenne  de  l'année  a 
été  de  —  9>6  et  la  température  moyenne  de  l'été  seulement  de  —  loo),  le 
vent  soufflant  du  Nord  amenait  toujours,  même  en  plein  hiver,  un  relè- 
vement de  la  température  jusqu'au  voisinage  de  0°,  tandis  que  par  les 
vents  du  Sud,  même  au  eonir  de  l'été,  le  thermomètre  tombait  brusque- 
ment à  des  températures  extrêmement  basses.  Le  minimum  observé  a 
été  de  —  43^*,  en  septembre.  De  plus,  les  sondages  répétés  au  cours  de  la 
dérive  ont  •montré  l'existence  d'un  vaste  plateau  continental  sous-marin, 
compris  entre  500  et  600  mètres  de  profondeur,  qui  se  relève  doucement 
vers  le  Sud  tandis  que  sur  son  bord  septentrional  la  profondeur  tombe 
brusquement  au-dessous  de  1500  mètres.  Et  les  sédiments  qui  le  recou- 
vrent appartiennent  à  la  catégorie  des  dépôts  terrigènes,  renfermant  avec 
la  vase  grise  habituelle  une  forte  proportion  de  sables,  de  graviers  et  de 
cailloux  roulés  qui  ont  été  certainement  amenés  par  les  glaces  d'un  rivage 
plus  ou  moins  éloigné.  Au-dessus  de  ce  plateau  continental  la  température 
de  l'eau  est  contre  le  tond  de  0  à  -H  1°,  puis  s'abaisse  progressivement 
jusqu'à  la  surface  où  elle  se  maintient  à  —  2°  environ  '. 

La  banquise,  pour  morne  et  désolée  qu'elle  soit,  n'est  pas  pour  cela 
dépourvue  de  vie  organique,  comme  on  serait  tenté  de  le  croire.  Partout, 
sur  le  bord  des  fissures  qui  interrompent  sa  continuité  comme  au  pied  des 
icebergs,  la  glace  en  contact  avec  l'eau  se  montre  recouverte  d'un  enduit 
vert-brunâtre  qui  se  dépose  de  même  sur  tous  les  corps  immergés.  Il  est 
entièrement  formé  de  diatomées,  dont  la  plupart  appartiennent  aux  genres 
Coscinodtscus,  Corcthron  et  Chœtoceros,  et  ce  sont  ces  diatomées  qui, 
en  l'absence  de  tout  autre  organisme  à  chlorophylle,  consfituent  à  elles 
seules  la  nourriture  initiale  destinée  à  assurer  l'alimentation  directe  ou 
indirecte  de  tous  les  animaux  de  la  région.  Elles  sont  absorbées  directe- 
ment par  la  plupart  des  petits  organismes  du  plancton.  Radiolaires,  Cope- 
podes,  Ostracodes,  qui  sont  à  leur  tour  dévorés  par  les  plus  gros,  Méduses, 
Ptéropodes,  Schizopodes,  et  ces  derniers,  particulièrement  une  espèce 
(Vlùiphausia  qui  se  rencontre  en  bancs  innombrables,  forment  la  nour- 
riture exclusive  des  animaux  supérieurs,  oiseaux,  phoques  et  probable- 
ment aussi  cétacés,  tandis  que,  d'un  autre  côté,  les  cadavres  et  les  débris 
qui  tombent  sur  le  fond  de  la  mer  sont  la  seule  ressource  alimentaire  des 
animaux  benthiques. 

On  pourrait  croire  que  les  diatomées  sont  insuffisantes  pour  foiunir  à  ce 

'  On  sait  (|ii<'  l'eau  de  mer  a  suii  point  de  coiii>élatioii  entre  —  a*  et  —  3",  suivant 
sa  teneur  en  sels  dissous.  Sa  densité  aus^nicate  avec  l'abaissement  de  la  température 
jusqu'au  point  de  (•ona;élation,  à  l'inverse  de  ce  qui  se  passe  pour  l'eau  douce,  cl  le  l'ait 
(pi'une  eau  i'roide  ])eul  rester  en  étal  d'équilibre  superposé  à  des  couclies  d'eau  plus 
cbaude  doit  être  attribué  probablement  à  la  dilution  des  couclies  superficielles  par  les 
précipitations  atmosphériques.  Celles-ci  sont  extrêmement  abondantes  :  on  a,  en  effet, 
constaté  au  cours  de  l'année  pas  moins  de  207  jours  de  nei^c  et  i4  jours  de  brume. 


XMV  NOTES  ET  REVUE 

prodigieux  festin,  et  <iue  la  taiiiiodoit  être  extrênieiiieiit  pauvre  ipianti- 
tativeuient  et  (lualitativement.  Il  nen  est  rien. 

Le  plancton  est  relativement  abondant  ;  outre  los  lùip/idiisid  il  renferme 
surtout,  énumérés  par  ordre  de  frêtjuenc-e,  des  Copépodes.  des  Radiolaires 
(Protoct/stls,  C((n)iiispJifr/-in.  d3s  l'téropodes  ( Luiinrinn),  des  Poly- 
chètes  (Pc'ldjohidj,  des  Co\y'Ani(i>i  (Oi/.Djilcnraj,  desOstrac-odes,  des  Siplio- 
nophores  (Euduxia).  Mais  il  su1)it  une  variation  saisonnière  marquée  ; 
(•()nsid''rablement  amoindri  en  Jiiver.  où  la  glace,  très  épaisse,  intercepte 
la  lumière  du  jour  et  arrête  le  ili'veloppement  des  diatomées,  il  augmente 
rapidement  en  été  avec  h'  irtmii-  du  soleil  et  la  pénétration  de  la  lumière 
à  travers  les  fentes  et  les  chenaux  de  la  glace  amincie. 

En  ce  qui  concerne  la  faune  benthi(|ue,  malgré  les  difficultés  desdi-agages 
dans  des  conditions  aussi  anormales  que  celles  dun  navire  prisonnier 
dans  les  glaces,  les  récoltes  ont  ('gaiement  été  aijondantes.  Le  chalut  était 
imiiii'rgi'  d'ordinaire  le  soir  pai  un  I  nm  dans  la  glace;  traiin'  pendant 
toute  la  nuit  par  la  dérivede  la  banquise,  (jui  a  atteint  souvent  une  \aleur 
de  10  milles  (18,5  kilomètres)  par  jour,  il  était  relevé  le  matin  au  cabestan 
viré  à  bras,  le  treuil  à  vapeur  ne  pouvant  être  utilisé,  par  raison  d'éco- 
nomie du  précieux  combustiljle.  Dur  travail  qui  n'exigeait  pas  moins  de 
cinq  heures  d'etîorts  i^ar  une  tenip(''ratuie  d'une  vingtaine  ou  d'une  tren- 
taine de  degrés  au-dessous  de  zéro  !  Les  animaux  recueillis  furent  surtout 
i\G:^  l<:chinodermes,  des  l'idriophthalmes,  des  Polychètes,  des  Gorgonides 
et  des  Bryozoaires.  Mais  on  prit  <''galement  des  ("rinoïdes  pédoncules, 
des  Elasipodes,  des  Astéries  ljentlii(|ues,  des  Pantopodes.  des  Asci- 
dies, etc.,  tous  aiiinianx  f|ni  (Hil  un  air  de  ])arenté  fraiijiant  avec 
les  formes  pêclK'es  dans  les  grands  loiids  océaniques,  ("e  fait  est  une 
])riM\e  de  plus  ([ue  le  grand  facteur  de  la  distribution  des  animaux 
mai-ins  est  la  température,  car  la  lempc-i-ature  de  l'eau  sur  ce  plateau  de 
500  mètres  seulement  de  profoiidem-  c-t  sensiblement  la  même  que  celle 
((,ui  a  été  trouvée  dans  les  fonds  abyssaux  des  régions  tenipér(''es  ou  même 
tropicales. 

(Jouant  à  la  surface  de  la  bani|uise.  elle  était  anim(''e  par  la  j)résence 
constante,  même  au  cunir  de  l'hiver,  des  pho([ues  et  des  oiseaux  ;  et  c'est 
leur  chair  Iraiche.  consommée  en  abondance,  cpii  seule  a  pu  triomjjher 
(1(>  l'aiii-niie  rhr(ini(|ne  dr'tei-iniin'e  chez  luiit  l'i'(|uipaqe  >ans  exc(>ption 
par  l'absence  du  rayonnement  solaire  pendant  les  mois  dhi\er.  Les  (puitre 
espèces  de  phoques  connues  dejiuis  les  grandes  exj)cditions  de  Hoss, 
Dumont  dUrville,  \\ilkes.  pour  x'wva  dans  la  n'gion  antarctique  ont 
été  rencontrées.  Ce  sont,  outre  le  LaUixInn  et  le  Lcpfdiii/r/iolr.'i.  déjà  men- 
lionni''s  dans  je  détroit  de  la  liel.^ica.  le  grand  Li-opard  de  nier  (Oi/itw- 
ihjiniis  Ifjiloiii/.ij  dont  la  taille  dépasse  trois  m ''très  e!  qui  est  le  plus 
carnassier  de  tous,  et  le  phoque  de  Hoss  (Oinnuttophorti  linsso  plus  raie 
et  (pli  ne  s'est  montré  (ju'en  été.  Il  parait  certain  (piil  n'existe  jias  d'autres 
espèces  sous  les  hautes  latitudes  australes,  (piolipie  dans  un  article  récent 
consacri''  à  l'expi-dilioii  qui,  -mi-  le  coinniandenieni  delioridigrevink,  vient 
d'explorer  les  parages    de  la   terre  X'icloria,    sir  (i.  Newucs    liart   fasse 


NOTES  ET  REVUE  \\v 

mention  de  plusieurs  espèces  nouvelles.  Quant  aux  Otaries,  quoique  étant 
bien,  en  réalité,  d'origine  australe,  ils  ne  remontent  pas  plus  haut  que 
les  îles  périantareticiues 

Tons  les  oiseaux  signalés  dans  le  détroit  de  la  Rolgica  ont  été  rencontrés 
plus  ou  moins  fréquemment  snr  la  banquise.  Leurs  traces  venaient 
toujours  du  Nord,  et  la  plupart  paraissent  vivre  normalement  sur  le  bord 
septentrional  du  grand  banc  de  glace  dans  l'intérieur  duquel  ils  ne 
s'aventurent  que  de  temps  en  temps,  en  suivant  les  fissures  et  les  chenaux 
accidentels  produits  par  la  dislocation  des  glaces.  Mais  quelques-uns  se 
sont  montrés  constammeut  présents  sur  la  banquise  à  toutes  les  époques: 
Ce  sont  le  pétrel  géant,  le  pétrel  des  neiges  et  le  goéland  brun,  auxquels 
il  faut  ajouter  le  pétrel  antarctique  (Thalassœca  antnrctica),  le  manchot 
de  la  terre  Adélie  (Pr/f/oscflis  Adclifcj,  très  voisin  du  manchot  antarc- 
tique, et  surtout  le  magnifique  manchot  deFovatev  (Apteiiodi/tca  ForsfcriJ, 
V  «  Emperoi'  penguin  »  des  explorateurs  anglais,  le  géant  de  ce  petit 
monde,  car  sa  taille  dépasse  IralO  et  il  arrive  au  poids  respectable  de 
40  kilos. 

Tous  les  animaux  à  sang  chaud  de  ces  régions  déshéritées  luttent  contre 
le  froid  intense  du  milieu  ambiant  par  une  stricte  économie  dans  la 
<léperdition  de  la  chaleur,  grâce  à  l'épaisse  couclie  de  lard  des  pho(iues  et 
des  cétacés,  au  chaud  revêtement  de  plumes  des  oiseaux,  mais  non  jmr 
une  augmentation  des  combustions  vitales,  car  la  température  du  corps 
a  été  trouvée  pour  les  phoques  de  37"  seulement,  et  de  40°  pour  les 
manchots,  températures  qui  sont  plutôt  inférieures  à  la  temp('rature 
inoycnne  des  animaux  de  leurs  classes. 

Il  n'y  a  pas  lien  de  douterque,  quand  les  riches  collections  zoologiques 
de  la  Relgica  auront  ('té  étudiées  complètement,  elles  ne  fournissent  un 
appoint  important  pour  la  solution  de  quelques  questions  encore  discu- 
t(''es,  telles  que,*  par  exemple,  la  question  de  l'existence  et  de  l'origine 
'  des  foi-mos  dites  hipoUi'wcs,  c'est-à-dire  qui  se  rencontreraient  à  la  fois 
dans  les  hant(^s  i-égions  arctiques  et  antarctiques,  tout  en  faisant  défaut 
dans  les  régions  tempérées  et  tropicales  interposées.  Pour  les  oiseaux,  on 
sait  avec  certitude  qu'il  n'existe  pas  de  formes  bipolaires;  il  n'existe 
même  pas  d'es])èce  commune  aux  deux  hémisphères.  En  ce  qui  concerne 
1rs  aiiiiiiaux  mai-ins,  le  caractère  abyssal  de  la  faune,  pourtant  peu  pro- 
Iniidc.  du  plateau  exploit'  par  la  Relgica  tend  à  prouver  que  s'il  existe 
i('cII(Mn<'nt  des  formes  communes  aux  mers  arctiques  et  antarctiques,  ce 
ne  sont  pas  des  formes  strictement  bipolaires,  mais  des  types  cosmopo- 
lites qui  doivent  être  répandus  également  dans  les  eaux  abyssales  des 
légions  intermédiaires,  où  ils  ti-ouxeiit  sensil)l('nicnt  h^s  mêmes  conditions 
de  milieu  et  de  température. 

Les  quelques  i-enseignements  qui  pn'cèdent  proviennent  de  communi- 
cations orales  de  AL  Hacovitza,  ainsi  que  des  conférences  données  j)ar  lui 
tant  à  Bruxelles  qu'à  l'aris.  Nous  nous  sommes  attachés  naturellement, 
ilans  ces  Arrliiics  de  conlof/lc,  de  préférence  à'  la  jjartie  zoologi(|ue  de 
l'expédition.  (  »n  trouvera  des  détails  pluscirconstanciéssur  les  résultats. 


wvi  NOTES  P:T  REVl'K 

piuviîsoires  encore  bien  entendu,  en  ce  qui  coneerne  la  géographie,  le 
climat,  rhjdrograpiiie  et  l'ocêanugraphie  dans  les  rapports  préliminaires 
publiés  par  les  divers  membies  de  l'expédition  dans  les  Bulletins  de 
rAeadémie  royale  de  Belgique  et  de  la  Société  belge  de  Géographie.  Un 
excellent  résumé  des  résultats  généraux  de  l'expédilion,  accompagné 
d'une  carte  des  régions  visitées  par  la  Belgica,  vient  d'ailleurs  de 
paraître,  sous  la  signature  de  M.  Racovitza,  dans  le  numéro  de  février  de 
La  Gcor/rap/ii''. 

Cette  publication,  qui  vient  seulement  de  2>araître,  au  commencement 
de  la  présente  année,  sera  doi-énavant  le  Bulletin  de  la  Société  de  Géo- 
gra])hie  de  Paris  qui  a  résolu  d'agrandir  le  cadre  de  ses  publications. 
Nous  saisissons  avec  empressement  cette  occasion  de  signaler  aux  zoolo- 
gistes les  tendances  de  ce  nouveau  recueil  qui  se  propose  de  faire  une 
large  place  «  aux  études  sur  les  phénomènes  actuels  et  aux  recherches 
dans  le  domaine  des  sciences  naturelles  connexes  à  la  géographie.  »  Les 
différentes  sciences  étendant  toujours  leur  domaine  se  touchent  et  se 
pénètrent  de  plus  en  plus  par  leurs  frontières.  Elles  doivent  aussi  se 
do)iner  un  appui  réciproque.  Une  branche  importante  des  sciences  zoolo- 
giques, la  zoogéogi'aphie,  n'est  née  réellement  que  du  jour  où  de  pure- 
ment descriptive  elle  est  devenue  explicative  et  où  elle  s'est  adressée, 
pour  classer  et  pour  interprêter  tous  les  faits  et  toutes  les  questions 
relatifs  à  la  distribution  des  animaux,  non  à  la  répartition  en  elle-même 
des  organismes,  mais  aux  conditions  extrinsèques  qui  la  commandent, 
c'est-à-dire  aux /ac^eî</\s  bionomiqucs.  Or,  ceux-ci  sont  d'ordre  physique, 
chimique,  météorologique,  géologique,  etc..  Et  le  résultat  de  leur  action, 
c'est-à-dire  l'état  d'équilibre  perpétuellement  oscillant  que  nous  dési- 
gnons sous  le  nom  de  distribution  actuelle  des  organismes  est  pour 
beaucoup  dans  la  physionomie  actuelle  de  notre  planète.  Toutes  ces 
études  rentrent  ainsi  dans  le  cadre  de  la  géographie  générale,  et  nous 
avons  confiance  qu'une  publication  dirigée  par  MM.  le  baron  Hulot  et 
Ch.  Rabot,  dans  le  comité  de  publication  de  laquelle  on  relève  les 
noms, chers  aux  naturalistes,  de  M.  Milne-Edwards  et  du  prince  Roland 
Bonaparte  'ne  manquera  pas,  en  lui  faisant  dans  ses  colonnes  la  place 
qu'elle  mérite,  do  répandre  le  goût  et  de  développer  les  ])rogrès  d'une 
seieiice  qui  esl  eiK-niv  tmp  néirligi'c  dans  noire  pays. 

G.  Pruvot. 


IV 

LE  DI'VJlI.ol'PEMEX'l'  DE  LA  SCOLOJM'NDKM': 
D'aprrs  lltYMONS 

Rieliard  Heymons,  dont  les  travaux  sur  l'embi-yologie  des  insectes  ont 
déjà  la  célébrité  (ju'ils  mérilent,  s'esl  tounn'   ces   dernières  années  vers 


NOTES  ET  REVUE 


XXVII 


le  développement  des  Myriapodes.  Dans  les  deux  communications  qu'il 
a  publiées  (97-98),  il  étudie  en  particulier  la  Scolopendre,  nous  donnant 
l'origine  et  la  formation  des  organes,  puis,  discutant  avec  sa  compétence 
les  problèmes  de  morphologie  générale  ou  spéciale,  naturellement  sou- 
levés par  l'embryologie  de  ce  trachéale,  simple  jusqu'au  sclK-ma.  Il  faut 
connaître  en  détail  les  travaux  de  cette  importance  et  une  analyse  doit 
être  presque  une  traduction.  On  me  permettra  cependant,  au  lieu  de  sui- 
vre l'auteur  page  à  page,  de  décrire  d'abord,  sans  digression,  le  dévelop- 
pement de  la  Scolopendre,  et  seulement  ensuite  d'en  faire  le  commen- 
taire. 

Scolopcnd/a  cingulata  Latr.  n'est  pas  vivipare.  I.a  femelle  pond  un 
certain  nombre  d'œufs,  autour  desquels  elle  s'enroule  en  spirale.  Il  y  a 
ainsi  une  sorte  d'incubation  qui  s'étend  aux  jeunes  sortis  de  l'œuf.  La 
division  de  l'œuf  n'est  pas  totale.  Comme  l'a  décrit  Zograf  pour  Gco- 


— -Prat 


kï- 


Fiç.  I.  —  Tète  d'un  embryon  de  Scolopendra,  (d'après  Heymons).  .1/,  antenne  ;  Cl , 
clypeus  ;  J/j",  i"=  mâchoire  ;  Prat,  prJantenne  ;  Pro,  lobe  céphaliqne  préoral  ;  Pnur, 
tbrcipule  ;  Terçf,  termite. 

philus,  les  noyaux  se  multiplient  au  centre  de  la  masse  vitelline,  puis 
peu  à  peu  émigrent  vers  la  surface  où  apparaissent  des  îlots  blastoder- 
miques,  qui,  finalement  se  réunissent  en  un  blastoderme.  Les  cellules 
vitellines  proviennent  partie  des  cellules  qui  n'ont  pas  émigré,  après 
la  segmentation  centrale,  partie  d'éléments  qui  se  sont  détachés  du 
blastoderme  pour  rentrer  dans  la  partie  superficielle  du  vitellus, 

1897.  —  R.  Heymons,  Mittheiluncfen  ubev  die  Segmentirunrf  und  den  Korper- 
bau  der  Myriopoden  {Site  d.  k.  Preiis.  Akad.  d.   Wissensch.,  Berlin). 

1898.  —  R.  Heymo.ns,  Ziw  EntwickehuKjsffeschichte  der  Chilopoden  (Site  d.  k. 
Preiis.  Akad.  d.   Wissensch.,  Berlin). 


wviii  .NOTES  ET  REVl'E 

La  ]U'Oiiiière  obauetie  de  l'embi-yon  o«t  liii.miifoi'ino  avoe  rexti-tMiiifi' 
antérienro  ariondio.  De  très  bonne  heure  se  doliniitont  un  seirinoiit 
ri>i)lialique  primaire  (lobe  eéphalique),  un  segment  anal  primaire  (telson) 
et  une  zone  intermc-diaire  qui  fournit  les  métamères.  Les  sillons  qui 
séparent  les  métamères  ne  se  foiinent  pas  vers  re\tr('mité  antérieure, 
comme  c'est  le  cas  ordinaire,  mais  ils  se  dc'tachent  à  une  petite  dislance 
de  rextrémité  postérieure.  Quand  la  segmentation  du  corps  est  finie,  on 
trouve  a|)i-(''s  le  segment  eéphalique  primaire  : 

1.  Le  segment  préantennaire  (anleniuilaire). 

'■i.  —         antciinaire. 

3.  —         intercalaii-e. 

4.  —         des  mandiltules. 

").  —         des  l"'  niâciioires. 

6.  —  des  2""'''  mâchoires. 

7.  —          des  toiripuli's. 
8-28.  Les  21  segments  pédifères. 

29-30.  Les  2  segments  gcMiitaux  primaii-os. 
\'ieiit  l'iifiii  1<>  t(>ls()n. 

La  bouche  se  ioi-nie  entri' lesi'guKMil  (•éphali(iue  primaire  (prostomiuin) 
et  le  segment  j>i-éaiitennaire,  l'anus  enfi-e  h»  dernier  segment  génital  et 
le  telson. 

A  l'exception  des  segments  aiiléi-iours  et  posl('rieurs  qui  sonl  modific's, 
tout  segment  du  corps  se  compose  :  1°  d'un  stornite  ;  2"  de  la  ])aire  d'ap- 
pendices ;  3"  d'un  tergite  ;  4"  des  pleurfe  qui  sont  des  annexes  du  tergite. 
Stérilité  et  tei-gite  sont  primitivement  fragmentés  en  3  lames  squelet- 
tiques.  Les  appendices  ont  8  articles,  et  non  7,  la  griffe  étant  manifes- 
tement un  article.  Dans  les  premières  nulchoires,  la  jiartie  basilaire 
(stdiiun)  avec  le  lobe  externe  est  homologue  à  un  appendice^  or(iinaii-e,  le 
lobe  interne  repi-ésente  une  apophyse  stei^mx-oxale. 

Le  lilast<n|i'i'me  n'est  pas  employé  tout  eMti(M'  à  la  formation  de  l'iMii- 
brvon.  Sur  h'  dos  api)arait  une  figure  en  ci'oissniit,  faite  d'une  zone  de 
cellules  (|ui  s'enfoncent  et  disp.'iiaissenr  dans  h^  \iiellns.  T'est  donc  une 
ébauciie  très  nette  d'  «  organe  dorsal  ». 

Comme  chez  Gcop/n'lus,  le  cori>s  secreuseen  son  milieu  jxMir  s(^  replier 
comme  un  cnii|e;iu  et  se  rappi-nciier   lace  ventrale  contre  f;ice  ventrale. 

Il  pousse  ;il(p|s  ;nix  2 '  ina(d)oires  deux  (|(Mlts  pniss.'i  iilesà  l'ai  de  desquel  les 

l'embryon  brise  l'enxehippe  de  l'o'ul 

Lo>iJ(i'tiis  qui  viennenf  de  naître  ont  lô  millimètres.  Ci»  sont  de  petites 
larves  toutes  blanches  à  l'exception  des  yeux  déjà  pigmentés  et  de  quel- 
ques ('paississements  cliilinenx  jaunâtres  (dents  (h's  mandibules,  exfré- 
inil'''s  du  lalire,  ])ords(lu  telsDui.  Leur  ti-ansparcnce  |iei'met  de  Noir  l'in- 
tesiin  moyen  rempli  de  \iti'l|iis.  Mlles  s,, ni  di'jà  a,'_'il<'s,  mais  ne  s'tdoi- 
gnent  j)as  de  leur  mère.  Leurs  antennes  ont  17  ai'ticles.  Leurs  pattes  et 
mâchoires  n'ont  pas  dégriffés  acressoii-es. 

( >r//((ncs  rrtti(lci-iiii'/iir.  .  —  Le  système  ne,\eux  se  lornie  tout  eniier 
par   un   ('paissi^sciiiiMil    de  reclodernie.  ipii    se  d. •lamine  et  se  s('pare  en 


NOTES  ET  REVUE  wix 

ëlëiueuts  aeiirogèaes  et  dennatogènes.  Préalablement  apparaît  dans 
chaque  métamère  une  paire  de  fossettes  correspondant  aux  ganglions. 
Dans  les  29*  et  30*  segments  naissent  pareillement  les  paires  de  fossettes, 
mais  les  ganglions  qui  en  dérivent  s'unissent  et  deviennent  ensemble  le 
dernier  ganglion  de  la  chaîne  ventrale.  Il  n'y  a  i)as  de  ganglions  dans  le 
telson. 

Le  cerveau,  conformément  au  schéma  elassique,  se  compose  de  3  par- 
ties, le  protocerebrum,  le  deutocerebruni  et  le  tritocerebrum.  Le  proto- 
cerebrum  est  très  complexe.  Il  est  formé  :  1°  de  l'archicerebrum,  dérivé 
d'une  délamination  de  Tépilhélium  clypéal  ;  2°  de  2  i^aires  de  ganglions 
dérivés  de  2  paires  de  fossettes  homologues  aux  fossettes  ventrales;  3^  des 
ganglions  optiques  formés  par  délamination  (sans  fossettes).  Vient  en- 
suite une  paire  d'ébauches  ganglionnaires,  qui  appartiennent  au  premier 
métamère  (segment  antennulaire)  et  font  le  passage  entre  le  proto- 
cerebrum et  le  deutocerebruni.  Les  ganglions  du  segment  antennaire 
constituent  le  deutocerebruni  ;  ceux  du  segment  intercalaire  forment  le 
tritocerebrum. 

Le  système  nerveux  viscéral  naît  aux  dépens  de  l'intestin  antérieur, 
la  chaîne  dorsale  (nerf  du  cœur)  aux  dépens  des  téguments  dorsaux. 

Les  glandes  métamériques  antérieures  (glandes  de  la  tète  de  Herbst) 
sont  entièrement  d'origine  ectodermique. 

Organes  mésode/-ini(/aes.  —  Tandis  que  les  cellules  vitellines  les  plus 
profondes  s'étalent  en  endoderme,  en  enveloppant  un  cordon  vitellin 
central,  les  cellules  vitellines  suj)erficielles  constituent  le  mésoderme. 
Certaines  cellules  niésodermiques  restent  éparses  et  deviennent  les  glo- 
bules du  sang.  Les  autres  s'arrangent  en  sacs  cœlomiques  réguliers,  au 
nombre  d'une  paire  par  segment.  Il  y  a  ainsi  30  paires  de  sacs  cœlo- 
miques, les  segments  céphalique  et  anal  n'en  possédant  point. 

Vn  sac  cœlomiquc  typique  est  divisible  en  3  portions  :  une  portion 
moyenne  située  au-dessous  de  l'appendice;  une  portion  médio-ventrale 
au-dessous  de  l'ébauche  paire  du  sternite;  une  portion  latéro-dorsale 
au-dessous  de  l'ébauclie  paire  du  tergite  Tandis  que  la  portion  moyenne 
tend  à  disparaître,  les  2  autres  parties  se  développent  vers  la  ligne 
médiane,  allant  au  devant  de  leurs  congénères.  Les  sacs  cœlomiques  gau- 
che et  droit  en  se  rejoignant,  délimitent  un  petit  espace  qui,  sur  la 
ligne  médiane  dorsale  devient  le  cœur,  et  sur  la  ligne  ventrale,  le 
vaisseau  ventral,  les  cellules  niésodermiques  de  l'extrémité  des  sacs 
fonctionnant  comme  vasoblastes.  Quant  aux  artères  latérales,  elles  sont 
intersegmentaires  et  naissent  aux  dépens  des  vasoblastes  des  dissépi- 
ments. 

Les  muscles  de  l'intestin  tii'cnt  leur  origine  de  la  paroi  viscérale  des 
sacs  cœlomiques.  Le  tissu  adipeux,  les  cellules  péricardiales,  le  septum 
péricardial,  les  muscles  alifornies  et  toute  la  musculature  naissent  comme 
chez  les  Orthoptères. 

Par  le  grand  développemmit  du  mésenchyme,  les  sacs  cœlomiques  sont 
étouffés,  il  n'en  reste  que  deux  canaux  dorsaux,  ébauches  des  orga nés  géni- 


x\x 


.NOTES  ET  REVUE 


taux,  dont  la  lumioro  est  ainsi  unecavitécœlomique.  Plus  tard,  les  deux 
canaux  se  réuniront  on  un  tube  inii)air. 

Tandis  que,  dans  tous  les  segments,  les  sacs  cœloniiques  tendent  à  dis- 
parait le,  ils  se  développentconsidérablement  aux  29'  et  30'  segments  pour 
constituer  l'anneau  génital  périrectal  et  poussent  undivertieule  pair  vers 
la   surface   du   tégument.    Une  invagination    impaire    de    l'ectodorme 

s'abouciie  au-dessous  de  l'anus  avec  les 
diverticules  de  l'anneau  et  les  fait  com- 
muniquer avec  l'extérieur.  L'anneau 
n'est  pas  symétrique.  Sa  moitié  droite 
reste  courte.  C'est  ilonc  la  moitié 
gauclie  (jui  entoure  le  rectum.  Cette 
branche  gauciie  fonctionne  chez  le  mâle 
comme  vésicul(>  séminale.  Elle  reste  si 
étroite  cliDZ  la  femidle  (od.  g.  [fig.  2 
((u'elle  n'a  pas  été  vue  avant  Ileymons 
par  les  auteurs  qui  ont  traité  de  la  Sco- 
lopeiidi-e  ' . 

Les  glandes  acccssoii'cs  d(Tivriit  de 
l'invagination  ectodcrmiqui»  impaii'c 
(|ui  s'abouciie  avec  l'anneau  pi-rircctal. 
Ce  qu'il  faut  bien  mettre  en  lumière, 
ce  qui  frappe  vraiment  dans  ce  déve- 
li)])|):'m(Mit  de  la  Scohipendre,  c'est  sa 
(•(iiicdidance  avec  le  développement  des 
Aiini'lides.  La  segmentation  du  corps 
avec  ses  trois  segments  primaires,  lobe 
(■i''piiali(]ue  pi'éoral,  tfdsoii  postanal  et 
zone  intermédiaire  fournissant  tous  l(>s 
métamêres,  la  formation  du  système 
iKM'vcux  avec  un  protocercbrum  poui' 
11'  lobe  céphalique.  le  deutocercbrum 
(;t  le  tritocerebrum  appartenant  aux 
premiers  segments  postoraux,  2)uis  les 
Fitf.  f».  —  Ortfîuics  ffc'nitaux  f'einclles    sacs  coclomiques  à  tous  les  scgmcuts 

ceptaclc    séminal;    ofl.ff.,    ovidiiclo    ment  l'organe  génital,    tout   est  calque 
g:auchc;  or/.r/.,  ovicinclc  (Iroil.  j,..jif   p„j„.  ,,..,j,    ^„,.  Tnilbryologie    des 

Polychctes.  Kn  sort(>  que  mieux  et  plus  (|Uc  l'iiistoii'c  même  ilu  Péripate, 
l'histoire  du  di'V('lop])cmiMil  ilo  la  Scolopcinln'  inoiiii-c  les  allinilés  des 
Arthropodes  avei-  b-s  Aiiin'lidcs. 

'  .le  foniiaissais  ci'llc  l)raiiclii'  ^aiiclic  de  rovidiiclc  ([iic  j'ai  lU'uli !;•<'■  de  siirnalcr. 
(loinmc  Hoyiruins  no  l'a  pas  rcpri'spiitrp,  je  donno  ici  une  fitjuro  rpii  aidera  à  com- 
prendre le  lexle.  Mon  erorpiis  montre  en  oiilre  Iteaiu'onp  plus  oxarlement  (pic  le 
dessin  elassi(|ii'-  de  l'"al)re,  les  ci-idci-s  des  r.'ceplacles  s'-minaux  et  des  glandes  aeees- 
soires. 


NOTES  ET  REVUE  xxxi 

Quelques  points  spéciaux  méritent  de  retenir  l'attention. 

La  formation  des  feuillets  confirme  les  résultats  de  Zograf  sur  Gco- 
pji/his.  Quoique  mésoderme  et  endoderme  aient  une  origine  pareille,  il  y 
a  bien  lieu  de  les  distinguer,  et  ici  l'intestin  moyen  est  nettement  endo- 
dermique,  fait  qui  doit  être  tenu  pour  fondamental  dans  l'embryologie 
des  Trachéates.  Le  cas  des  Lisectes  supérieurs  où  l'intestin  moyen  est 
ectodermique  reste  donc  une  anomalie. 

La  présence  d'un  «  organe  dorsal  »  qui,  sans  être  aussi  marqué  que  cliez 
les  Thysanoures,  est  très  nettement  ébauché,  fait  la  transition  entre  le 
blastoderme  des  autres  Myriapodes,  entièrenuMit  employé  à  la  formation 
de  l'embryon,  et^le  blastoderme  des  Insectes  dont  une  partie  se  détourne 
de  sa  destination  primitive.  La  séreuse  des  Insectes  supérieurs  est  en 
effet  l'exagération  de  cet  organe  dorsal  qui  commence  d'apparaître  chez  la 
Scolopendre. 

Le  développement  du  système  nerveux  est  d'une  Ijelle  concordance 
avec  la  segmentation  extéi-ieure.  Ici  riiomologie  avec  les  Polychètes 
s"impose.  Heymons  se  trouve,  comme  il  le  dit,  complètement  d'accord 
avec  Hacovitza.  Le  lobe  céphalique,  ti'on(^-on  primaire  préoral,  c'est  le 
prostomium.  Il  contient  le  protocerel)rum,  ensemble  aussi  complexe  que 
l'encéphale  des  Polychètes.  Nous  croyons  prématuré  de  comparer  les 
différentes  parties  de  ce  protocerebrum  avec  les  cerveaux  des  Annélides, 
quoique  <( ju-iori  les  homologies  puissent  être  tentées.  Après  lelobecépha- 
lique  commence  la  série  des  métamères.  C'est  donc  le  segment  préanten- 
naire  qui  sera  le  segment  buccal  (peristomium).  Viennent  ensuite  6  seg- 
ments qui  appartiennent  encore  à  la  tète  de  notre  Arthropode.  Mais,  bien 
entendu,  cette  tète  n'est  pris  une  entité  morpliologique  comme  la  tète  de 
l'Annélide,  c'est-à-dire  le  prostomium.  La  tète  de  l'Arthropode  c'est  le 
prostomium  plus  un  nombre  très  variable  de  segments  postbuccaux.  Ce 
nombre  est  si  peu  fixe  que  —  sans  sortir  des  Trachéates  —  la  tcte  d'une 
Scolopendre  n'est  pas  homologue  à  la  tète  d'un  Insecte  qui  n'a  pas  le 
segment  forcipulaire.  Elle  n'est  pas  davantage  homologue  à  la  tète  des 
Diplopodes.  La  tête  d'un  G/ojni-i-is,  par  exemple,  contient  seulement,  en 
outre  des  lobes  céphaliques,  le  segment  antennaire,  le  segment  mandi- 
bulairc  et  le  segment  du  gnatochilarium,  lequel  est  bien  un  segment 
unique,  comme  déjà  Metschnikoff  et  vom  Ratli  l'avaient  démontré.  Par 
par  consé(]uent,  la  tète  d'un  Diplopode  a  deux  segments  de  moins  que  la 
tête  d'un  Chilopode.  Le  segment  post-maxillaire  qui  contribue  à  former 
le  segment  collaire  est  homologue  au  segment  de  la  deuxième  mâchoire 
des  Chilopodes. 

A  ce  propos,  on  ne  saurait  trop  insister  sur  ce  fait  que  deux  segments 
manquent  à  la  fois  dans  la  tète  des  Diplopodes  ;  d'autre  part  que,  à  l'extré- 
mité postérieure  du  corps  des  Chilopodes,  deux  segments  se  transforment 
en  segments  génitaux.  Ces  alliances  de  segments  deux  à  deux  sont  tout 
à  fait  caractéristiques  des  Myriapodes.  Il  est  bien  connu  que  chaque 
segment  de  Diplopode  est  un  segment  double.  Mais,  ce  qui  n'est  pas  assez 
classique,  c'est  que  chez  les  Chilopodes,  le  nombre  de  segments  ne  varie 


s  XXII  NOTES  ET  RE  VIE 

que  d'un  nombre  pair.  Ainsi  chez  ces  animaux  le  nombre  de  paires  de 
pattes  est  régulièrement  impair,  soit  de  loi'mule  2  n  -{-  1,  n  étant  d'autant 
plus  variable  qu'il  est  plus  grand.  Un  Hiinantarlmn  (iubriclis  L. 
par  exemple,  peut  avoir  de  133  à  173  paires  de  patt(\s.  Mais  il  n'a  jamais 
que  les  nombres  133,135,  137...  171,  173.  Tout  Myriapode  est  fondamen- 
talement Diplopode. 

Les  importants  travaux  dont  je  viens  de  rendrecompte  ne  sont  (|Ue  des 
communications  i)réliminaires.  Elles  nous  assurent  du  grand  intérêt  du 
mémoire  détaillé  que  llevmons  nous  donnci-a  bientôt. 

().  DruoscQ. 

Sinii  (le  jjn'ssc  le  ')  Mai  i<j>i> 

Les  din'cleitrs  : 
H.  DE  Lacaze-Dlthiehs  cl  (i.  Pruvot. 

[.es  QN-diih  :  SciiLi':iciii:n  ritHiiES. 


VF.iiSAii.i.KS,  SOC  1  ;i  i:  ANO.Nv  iii;  nts  imimiimkiiiks  okiiaîohn. 


ARCHIVES 


DE 


ZOOLOGIE  EXPERIMENTALE  ET  GENERALE 

l'LBLlÉES  sors  LA  DIUECTION  DE 

\l.  d;.:  LACAZE-DUTHIERS  et  G.  PRUVOT 

Menilire  de  IMiislitut.  Professeur  à  ITiiivei'silé  de  (irenolde. 

.1  sÉiuE,  T.  VIII  NOTES  ET  REVUE  n-s. 


V 

Sri{   LES  NÉPIIROSKKMES   ET  LES  CANAUX 
Si:(iME.\TAlUES  DE  OUELOUES  SÉLACIENS  (SOr'Ar/SA, 

sa  YLL I UM.  CKX TR  /A\  i .  I :t(  : . ;  1 

par  Frédéric  Gliiel 

Dans  une  précédente  note '^,  j'ai  montré  ronil»ien  l'étude  des 
néphrostonies  et  des  canaux  segmentaires  de  YAranthids  rifff/aris 
se  ti'diivc  facilité*'  par  rinipr<''j;na(ion  d(»  son  péritoine  au  moyen 
de  la  liqueur  de  Flemminf;.  Je  voudrais  aujourd'iiiii  lésunuM'  les 
résultats  obtenus  en  ajjpliipiant  cette  métliode  à  (|ucl(iues  aulr(^s 
Sélaciens. 

SQUATINA  ANC  ELUS 

Les  néphrostonu's  du  Squaliiui  i/iu/c/us  réduisent  l'acide  osmiqne 
uioins  énergiquement  que  ceux.de  Wirtnif/iids  riihjdris.  néanmoins 
leur  étude  se  trouve  singulièrement  facilitée  ])ar  riin]»régnation. 

.le  n'ai  pu  olitenii' à  Uosrolf.  pendant  Tété  de  IS'.)'.).  (ju'uii  indi>.du 

'  Ce  travail  commencé  au  laboratoire  de  RoscofF  a  cti  conlimié  à  la  Facnlté  i\v< 
sciences  de  Rennes  avec  des  matériaux  envoyés  par  les  stations  maritimes  de  Roscott' 
et  de  Banyuls-sur-Mer. 

*  Archives  de  zoolojie  e.rpèflint'ntale  i-t  i/énéra/e,  .3'^  série,  t.  V,  1897,  p.  38.') 
à  4oo. 

AH(;H.   I)K  ZOOl,.    EXI".    ET  OÉS.    3'"    SÉRIE.    T.     VIII     HJOO.  C 


XXXIV  NOTES  ET  REVUE 

fciiK'llt^  non  adulte  de  Sf/itn/i/ia.  N'niri  co  (]no  j'ai  pu  conslahM'  sur 
(•(i  nui(|U('  sprcinicn  (|ui  mcsuiait  ()"'7<S  de  longueur. 

l'iulrc  les  deux  rcius  se  |i'(»uvi'lil  les  deux  caii.iux  de  .Mi'illrr.  Ils 
sont  parallèles  et  (bdiuteul  par  deux  n'idleuients  pirilunues  mesu- 
rant neuf  à  dix  inilliuu''tres.  ce  s(Md  le.s  rudiuienls  des  deux  utérus. 

Au  niveau  des  ovaires,  les  deux  canaux  de  .Millier  pré-senlenl  ihnix 
auli'es  reidleinents.  rusiforuies.  ti'ès  allongés;  ce  sont  li's  rudinienis 
des  glandes  nidanuMitaires.  Au  delà,  ils  divergent,  passent  de  cli.npie 
coté  de  rieso])liage  et  arrivent  enlin  sur  la  l'ace  inférieure  du  foie,  où 
ils  s'ouvrent  dans  la  cavité  g(''uérale. 

l.e  noud»r<>  des  néphi'ostonies  s'élève  à  vingt  du  côté  gauclie.  Du 
côté  droit,  le  phis  postérieur  nian([uail  dans  notre  exemplaire.  De 
clia(|ue  côlé.  les  (|uatorze  néplirost(unes  les  plus  postérieurs  f'oiinent 
une  série  l'égulière  située  innuédialeinent  en  ded.ms  du  canal  île 
AJiiller  corres])ondant  et  s'ouvi'ent  à  la  surface  d'une  lame  de  tissu 
élasti(|ue  jaune  étendue  entre  les  deux  canaux.  De  (dhupu'  côté,  les  six 
néphrostonies  les  jilus  .inli'Tieurs  s'ouvreni  à  la  snri'.ice  du  tnésoa- 
rium  correspondant . 

Du  côté  droit  les  c.in.iux  segnienlaii-es  ('taient  \isil)le>  >;i n>  dissec- 
tion du  neuvième  au  viugtièuie  m'^plicoslome  ;  m.iis  il  y  avait  en 
outre  un  vingl-unièmc  cl  un  xingt-deuxiènie  canal  pri\  ('s  de  n(''phros- 
tonu's  et  ]iai'  conséijuenl  lermim's  en  circiim. 

Du  côté  gauche  les  canaux  n'i'l.iient  \  isililes  ipie  (\[\  (pi.ilor/.ième  au 
vingt  ième.  Les  canaux  coulant  à  la  surl'a'-e  du  mésoariinii  sont 
beaucoup  ])lus  lai'ges  et  plus  visihies  (pie  les  autres. 

Les  néplirostonu's  du  Sqi/ft/i/in  (sauf  cependanl.  ci'ux  des  paires 
les  plus  posti''rieures  )  se  pri''senlenl  sous  la  l'ornn'  d"(ai\('i-turi's  i'i''sul- 
tant  de  la  section  ti'ès  oldiipie  du  canal  seguientaire  auijiiel  ils 
appartiennent  :  il  en  résulle  ipie  ces  ni'plirosloiues  ont  uiU'  lè\  re 
])roximale  ou  iulVaieure  taill(''e  à  pic  et  une  lèvre  dislale  ou  sup(''rieure 
au  contraire  très  étendue,  plaiu".  s"i''lalant.  suivant  la  ri''gi(Ui.  à  la 
surface  du  nu'soarinni  ou  de  la  lame  jaune  (dastiiiue  médiane  *. 

T>es  néplirostomes  (\u  Sr/i//// iiu/  S(ud  de  très  grande  dimension. 
Dans  rindividu  femelle  non  adulte  (pu-  j'ai  pu  é'tuiliei'.  Iieauciuip 
d'entre  eux  mesi  n'aie  ni  i\r\\\  mi  II  imè|  ces  el  deux  m  i  II  i  met  ces  el  deun  : 
plusieui's  mêmes  atteignaieid  Irois  millimèlres  :  les  plus  grands 
avaient  jusipi'à  trois  millimètres  et  demi. 

'  l);iris  rc\{i'  (lcsci'i|il  ion,  de  Mli'iiic  (|iir  (l.ins  ((Iles  (|iil  siiivcnl.  r.-iiiiiiiiil  i>(  mi|i|H)s(' 
|)l;i<'i'  liurizt>nl;ilcinciil ,  l:i  Imcc  \  ciili'.'ili'  en  li.ih  cl   l.i  Iric  iii  .ujuil. 


NOTES  ET  UEVUE  xxxv 


SCYLLIUM  CANiriLA 


Fciiicllc.  —  l/iiii|)r(\i;n;ili(iii  f.iil  apparaître  doux  séries  de  lâches 
noires  situé(>s  en  dehors  de  la  n,i;ii<'  d'insertion  (hi  mésentère  (l'une 
à  (h'ûite,  l'anti'e  à  i^auche  de  eetle  ligne)  et.  en  dedans  iW^  lignes 
d'insertion  des  deux  nn''Sonîelria. 

(;ha(|ue  la(die.  (jui  consiste  en  nne  j)lage  d'épitln''liuni  viln'atih'. 
correspond  .à  nn  néphrosto.nie  ou  à  un  vestige  de  néphrostoine.  Dans 
les  individns  adultes  que  nous  avons  examinés,  individus  dont  la 
longueur  variait  de  0"'.j7  ù  O'^GS  Me  nombre  des  ta(dies  épitliéliales 
vai'iait  de  treize  à  seize  ])aires  ;  l'un  d'eux  n'en  comptait  mènu'  que 
onze  paires. 

Chez  d'autres  non  encon*  comi)lètement  adultes  et  mesurant 
de  0'"49  à  0'»53,  les  paires  de  taches  épithéliales  étaient  au  nombre  de 
seize. 

Les  plages  vibrât  des  ne  sont  pas  toutes  fie  même  forme  ni  de 
nu* me  grandeur. 

(-elles  qui  appartiennent  aux  paires  les  plus  postérieui'es  sont 
arrondies  (tu  ovales  mais  souvent  prolongées,  surtout  chez  les  jeunes 
individus,  en  deux  longues  pointes,  l'une  antérieure,  l'autre  posté- 
rieure. 

Dans  la  région  moyenne,  elles  sont  toujoui's  ovales,  à  grand  axe 
oblique  d'avant  en  arrière  et  de  dedans  en  deliors;  leurs  diniensi(ms 
sont  aussi  beaucoup  plus  grandes  et  peuvent  atteindre  3"""  sur  1""",  5 
chez  l'adulte. 

Enfin,  antérieurement,  les  plages  épithéliales  s'arrondissent  et 
diminuent  d'étendue.  Les  plus  antérieures  sont  généralement  d'une 
teinte  beaucoup  moins  foncée  que  les  autres  et  peuvent  par  suite 
devenir  difficiles  à  distinguer. 

La  plage  épithéliale  ciliée  qui  accompagne  chaque  néphrostome 
n'est  pas  autre  chose  que  la  paroi  du  canal  segmentaire  largement 
étalée  à  la  suiTace  du  [téritoine.  Cette  plage  s'étend  surtout  au  d<dà 
de  l'extrémité  du  canal  segmentaire  ;  elle  résulte  là  de  l'étalement  de 
la  ])aroi  dorsale  de  celui-ci.  mais  elle  se  prolonge  souvent  aussi  erl 
arrièi'c  de  cette  extrémité  :  elle  (>st  due  alors  à  l'étalement  de  la  lèvre 

'Tous  les  Sctjlliniii  duiil  il  (  si  (jucsliuii  ici  ])i'oviii;iicnt  de  lioscoff  ;  ccUc 
rcmaniuc  a  son  imi)ortancc  car  les  Sajiluun  de  la  Mcdilcrraiir;>  ([iic  J'ai  eu  l'ocra. 
sioii  d'examiner  avaient,  à  développement  énal,  une  taille  nolahlemenl  moindre  i\w 
ceux  de  la  Manche. 


XXXVI  NOTES  ET  REVUE 

iiilriieuro  du  canal  (jui  s«>  i-rfléchit  on  ari'ièro  du  n(''|»hrust()nio.  Dans 
ce  (Icrnicr  cas.  le  n(''|)lu-()sl()Mic.  au  lieu  d'cMrc  situe  sur  le  bord  i)uslé- 
rieur  de  l,i   pla.ue  épit  InMialc.  e>t  eiiliHin''  par  elle. 

(]liai(iie  |)lage  ronreriiie  un  i'('se,iii  e.ipillaire  à  grandes  mailles  (pii 
se  prolonge  sur  le  canal  segnientaire  coiTespondant . 

(''est  répitlielinni  de  la  plage  ciliée  ipii  n''(luil  ('nergiipienienl 
l'acide  osmiipie  e|  (pii  se  coloi'e  en  noir  plus  du  nmins  roni'(''  sous 
l'action  du  liipiide  de  l"'leniniing.  I.ç  pouvoir  lixateur  de  i-e  i-i'-aclif  est 
ici  tellement  considérable,  (pu:"  dos  ])ièces  imprégnées  (>t  conservé'os 
dans  l'acide  pln''ni(pie  hrut  à  -  pour  iOOO  pendant  ('»  mois  possi'-daienl 
encoi-e.  en  bien  des  pninls.  non  seulenu'nl  r<''pitbéliuni  de  leurs 
j)lagos  népiiosloniiennes.  mais  encore  Ic's  cils  (pi'il  |)orte. 

Le  grand  diamètre  des  in''|)lirostomes  est  très  variable.  Dans  les 
j)lus  grands,  appartenant  à  la  région  niovenne  ou  posté-rieure  de  la 
série,  le  diauu''ti'o  atteint  0"""  'M),  tandis  (pie  les  népbrostomes  les 
plus  antérieurs  ne  dépassent  pas  0"""  05  (^t  (jnelquefois  même  restent 
(Mirore  au-dessous  ib'  celle  dinuMlsion. 

Les  canaux  segmontairos,  (piand  ils  existent,  sont  dirigés  ti'ansver- 
salenient  dans  les  paires  l(>s  plus  anlérieur<>s  :  mais  (piand  mi  les 
examine  dans  les  j)aires  ipn  se  suci-èdent  d'avant  en  arrière,  on  les 
voit  devenii'  d'abord  l'aiblenu'nl  obliipu's  d'avant  en  arrière  et  de 
di'dans  et  (bdiors  ;  leur  obliquili''  augmente  de  plus  en  [ilus  à  mesure 
ipu'  l'on  considèi'e  des  canaux  ]ilus  postérieui's.  el  ceux  ipu  son! 
situés  tout  à  l'ail  en  airière  deviennent  presque  longil  udinaux. 

L'épaisseur  de  la  paroi  des  canaux  segmenlaires  est  assez  cons- 
lante  et  oscille  autour  de  ()""i't):2.  I>a  mauièii'  dont  ils  se  conipoi-tent 
dans  la  région  (pu  |(récède  imm(''diatenient  leur  orilice  ni'pbros- 
Iduiien  est  ti'ès  variabl(\ 

Certains  d'entre  eux  ne  (diangeni  pas  de  calibre  el  s'icavrenl  à 
plein  canal  à  la  surface  du  piaildine.  maisgé'uéralemerd  ils  se  dilalenl 
avaid  d'aboidir  au  n(''pbr(is;ome.  soil  progri'ssivemenl .  de  manière  à 
l'oiauei'  une  sorte  de  niassiu'.  soit  brusi|uement  en  um'  ampoule  |»lus 
ou  moins  renllée.  Dans  les  deux  cas.  |em'  oi'ifice  esl  nolablemenl 
plus  élr<iil  (pie  la  dilalalinn  ipn  le  pr(''cèi|e. 

Des  trois  parties  (pie  nous  ven(Mis  d'(''lu(lier  :  canal  segauenlairo. 
m'pliroslome.  plage  i''|iil  Indiale.  c'est  la  première  (pn  s'ali'opbie  loni 
d'aboi'd.  |uns  la  secunde  d  en  dernier  lieu  seidenieid  la  plage  (''piliii''- 
liale  vibralile.  Ainsi,  les  bndies  noires  (pu'  l'ail  appaïailre  rinipr('- 
unal  i(»n  dans  les  r(''uions  Idul   à    l'ail   anb'rieiire  (Ui  loul   à  l'ail  posti'-- 


NOTES  ET  REVUE  xxxvii 

ricuic  ne  smit  souvent  (luc  i\qs  iiéplirosloiiics  sans  canal  ou  niènif! 
des  plaii,es  épilliéliales  encore  vihraliles,  mais  dépourvues  de  népliros- 
tonie  et  de  canal  segmentaire. 

I.es  néphrostonies  munis  (!(>  leur  canal  el  de  leur  pla^c  épit  InMialc 
vibratile  peuvent  être  au  nond)re  de  douze  pair(>s  (diez  l'adulte. 
Ouand  on  considère  ces  organes,  eu  somme  volununeux  et  très  bien 
différenciés,  il  j)arait  bien  diflicile  de  leur  refuser  un  l'ôle  foncti(mnel. 
L'(>xpéi-ience  send)le  en  elfet  conliiauer  cette  prévision. 

l'n  SrijUhim  (•(uiintUi  femelle  a  reçu  dans  la  cavité  générale 
0c:no5  d'une  soluti(jn  de  std  marin  à  7  pour  1000  fortement  chargée 
de  noir  de  sépia.  Sacrifié  sept  jours  après  cette  opération,  six  de  ses 
canaux  segmentaires  (trois  paires)  ont  été  trouvés  remplis  de  noir  et 
au  point  où  chacun  d'eux  aboutissait  au  rein,  se  trouvait  un  petit 
amas  de  noir  dans  cet  organe,  ('ette  expérience  fort  incomplète 
demande  évidemment  à  être  reprise  ;  elle  démontre  néanmoins  fju'un 
certain  nombre  de  canaux  segmentaires  ne  sont  pas  simplement  des 
organes  embryonnaires  atrophiés  ;  mais  qu'ils  peuvent  encore  jouer 
un  rôle  actif  dans  la  physiologie  de  l'adulte. 

Dans  l'expérience  précédente,  le  pavillon  commun  des  oviductes 
entrafne  lui  aussi  une  grande  quantité  de  noir  de  sépia,  qui  est 
rejetée  au-dehors  par  l'orifice  génital  cloacal. 

Mille.  —  TjCS  deux  séries  de  plages  épithéliales  vibratiles  néphros- 
tonuiMines  sont,  comme  chez  la  femelle,  situées  de  chaque  coté  de  la 
ligne  d'insertion  <lu  mésentère,  mais  elles  en  sont  beaucoup  plus 
rapprochées  que  chez  cette  dernière. 

Dans  six.  individus  adultes  mesui'ant  d^  O'''^)!)  à  0'"G9,  le  nondjre 
des  plages  épithéliales  népbrostondennes  a  varié  de  seize  à  vingt- 
deux  paires,  (liiez  un  mâle  iu)n  adulle  de  On'il).  il  était  seulement  de 
vingt  paires. 

(Ihez  l'adulte,  les  canaux  déférents  ti-ès  contournés  et  gonflés  de 
sperme  forment  dans  leur  partie  autri'ieure  deux  b(uu'relets  forte- 
ment saillants  qui  limitent  une  profonde  gouttière  nu''diane. 

Les  j)lages  épithéliales  néphrostomiennes  contenues  dans  cette 
gouttière  soid  l'éduites  à  de  petits  points  ai'rondis  et  leur  uond)re  est 
assez  variable.  Ainsi,  dans  les  six  individus  adultes  dont  il  a  ('t(''  parlé 
plus  haut,  ce  nond)re  variait  di^  cin([  à  onze  jiaires.  l'resque  toujours. 
f[uel(pies-unes  des  paires  les  plus  antéi'icnres  manquent  de  leur 
moitié  "auche. 


XXXVIII  NOTES  ET  REVUE 

Les  ])aire.s  situées  en  arrière  de  celles  qui  uceupent  la  youtlièi-e 
limitée  par  les  eanau.x.  déférents  sont  presque  eunstaninienl  au  nom- 
bre de  tmxe  :  mais  les  plages  (jui  les  constituent  ne  siml  pas  toutes  de 
même  foiane.  IJans  les  neuf  paires  les  plus  aiih'rii'ures,  elles  sont 
constituées  par  des  taches  épitliéliales  uvales  duut  le  grand  axe  est 
longitudinal,  mais  légèrement  oblique  d'avant  en  arrière  et  de  dedans 
ciidrliors.  (]es  taclies  mcsur^'ul  ius(pi';i  ;>'""|  de  Inngcur  sui- O""".')  de 
lai'geiir.  mais  elles  n'ont  fré([uemment  (lue  1"""5  sur  0"""  ;>.  Au  con- 
traire, tout  à  fait  en  arrière  s'observent  généralem(>nt  deux  paires  de 
tacbes  épitliéliales  lini'aircs  (iririiti'-cs  longitudiu.ilcmcnl  et  souvent 
inconq)lèles  d'un  coté  ou  de  Tauli'c. 

Dans  tous  les  iiiAles  adultes  (juc  j'ai  examinés,  lescailaux  segmen- 
taires  manquaient  complètement  ou  étaient  réduits  à  de  courts  tron- 
çons (l('p(iurvus  (le  cavité  iulcrnc.  nurhjues  plages  épitliéliales 
pi-ésentaient  encore  un  inl'undibulum  plus  ou  moins  marqué,  vestige 
de  l'oritice  népbi'ostomien.  situé  vers  leur  extrémité  postérieure  ; 
mais  la  plupart  d'entre  elles  ne  possédaient  même  plus  ce  v(^stige  et 
se  présentaient  comme  des  surfaces  (''pit  bé'liales  lisses  ou  plus  ou 
moins  plissées. 

L'état  atropbi(jue  des  canaux  et  des  népbrosloiues  ne  survient 
probabli'menl  (|u"au  momeiil  de  la  transformation  du  Ji'Uikm'u  adulte. 
l']n  etfet,  dans  un  individu  peu  ébjigné  de  l'état  adulte  (long  de  ()"'iUi 
et  possédant  vingt  paires  de  tacbes  né[)brostomiennes,  j'ai  trouvé 
onze  paires  de  ii(''pbrostonH's. 

Ici  couime  cliez  la  femelle,  la  plage  épitbéliale  vil)i'alile  est  due  à 
rétalenieul  de  réj)il liélium  du  canal  segmentaire.  La  lèvre  supé- 
rieure du  u(''|»broslonie  s'i'dale  dans  le  prolongement  du  canal 
segmenlaire  taudis  (jue  sa  lèvre  inférieure  se  r(''nécliil  en  arrière,  mais 
i-este  tou.jours  moins  étendue  (lue  la  su|)érieure  ;  il  en  r(''sulte  (pu'  le 
népbiostome  occupe  la  partie  i)ostéi"ieure  de  la  pbupie  ('pitbéliale  (|ui 
l'entoui'e. 

De  clia(]iH'  n(''pbros|ome  pari  un  canal  segmenlaire  doiil  la  lumière 
est  bien  visible  el  qui  j)ai'loul  peul  èlre  sui\i  JMS(|u"au  rein,  (les 
canaux  onl  la  même  direction  (|ue  chez  la  femelle. 

Ici  encore  la  partie  (|ui  s'alropliie  la  première  esl  le  canal  segmen- 
taire, puis  le  népbrostome  et  enlin  la  plage  é|)itbéliale. 

li'ati'opbie  des  canaux  segmenlaires  commence  à  leur  exlrémilt'- 
réuale  el  clieuiiue  de  proibe  eu  priicbe  jusipi'à  leur  exln-mib'-  m'^phro- 
stomieiiue.  Il  semble  en  èlre  |oul   à    l'ail  de  même  cbe/.  la   l'enielle. 


NOTES  ET  REVUE  xxxix 

Plusieurs  injections  ciuluniiijues  de  noir  de  Sépia  pratiquées  sur 
(les  mâles  adultes  sont  restées  sans  résultat,  ce  qui  confiruu»  pleine- 
ment liis  données  fournies  par  l'étude  anatomiipir. 

SCYIJ.H'M  ("ATUIXIS  ef  ckxthixa  salviani 

t'es  deux.  s('lariens  feront  l'objet  d'une  note  spéciale:  pour  l'instant 
je  me  bornerai  aux  quebjues  données  suivantes. 

l'n  jeune  SrijIHum  rafi/Zi/s  femelle  de  0"i(iO  avait  vin,i;t  et  une 
paires  de  taches  épitbéliales  né'phrostoniiennes.  A  l'ieil  nu  ou  sous 
une  faible  loupe,  on  distinguait  onze  paires  de  canaux  segnu'ntaires. 
Trois  femelles  presque  adultes  mesurant  respectivement  0™9G,  1"'04 
et  l'"OG  avaient,  la  1'*^  vingt  paires,  la  ^^  vingt-deux  paires,  la  S" 
vingt-trois  paires  de  taches  néplirostomiennes  ;  le  nombre  de  leurs 
canaux  segmentaires  visibles  sans  l'intervention  du  microscope  ou 
de  la  dissection  variait  de  liuit  h  treize  paires. 

l'n  jeune  mâle  de  la  même  espèce  de  0"'0:2  possédait  vingt-sept 
paires  de  taches  et  douze  paires  de  canaux  segmentaires;  tandis 
qu'un  mâle  adulte  de  l^OS  n'avait  que  vingt  et  une  paires  de  taches 
et  se  trouvait  complètement  j^rivé  de  canaux  segmentaires. 

r]n  ce  (pu  concerne  le  (j'ntriixi  Salriani .  je  n'ai  i)U  traiter  jus- 
qu'ici que  quatre  femelles  non  adultes  mesurant  respectivement  0"'7:2, 
0"'58,  Om.jo  et  0'»5:2  qui  m'ont  été  expédiées  de  Banyuls-sur-Mer.  Dans 
ces  quatre  individus,  les  néphrost(imes  ou  les  taches  épithéliales  les 
repi'ésentant  étaient  au  nombi-c  de  dix-neuf  à  vingt-deux  paires 
réparties  de  la  numière  suivante  :  six  à  sept  paires  étaient  situées 
sur  le  méso  rectal,  quatre  à  cinq  entre  l'extrémité  antérieure  de  ce 
méso  et  rextr('mité  postérieure  du  mésentère.  Enlin  huit  à  dix  se 
trouvaient  placées  au  niveau  du  nu''sentère.  non  sui-  lui  mais  en 
dehors  de  sa  ligne  d'insertion  sur  la  paroi  C(elomique,  Dans  la 
fenudle  mesurant  0"'r)8.  les  trois  paires  de  néphrostomes  les  plus 
antérieures  s'ouvraient  sui-  le  nu''soarium  ;  le  même  rapport  se  présen- 
tait dans  l'individu  de  O'".')^  pour  ses  quatre  paires  les  plus  anté- 
l'ieures. 

Vn  certain  nondjre  de  canaux  segmentaii'cs  avaient  éti'-  mis  en 
évidence  pai'  l'inqjrégnation. 

Dans  la  série  posti'rieure  trois  ou  quatre  paires  de  néphrostomes 
possédaient  des  canaux  courant  à  la  surface  du  nu'^so  rectal,  il  est 
vrai,  sur  une  très  faible  longueur. 


XL  NOTES  ET  HEVIE 

Les  autit'ïs  canaux  rendus  distincts  a|)])artcnai('ut  tous  aux  nc[)lini- 
stunu'S  les  plus  antcriiMii  s.  ils  rtaicnl  l)f'auc<iuj)  plus  Idnysque  ceux  du 

méso  rectal  et   leur  ii hic  a  cdustaninicnl  (Me  trouve  plus  considé- 

ralilc  à  di-uite  (ju'à  gaudic  .\iii>i  h  didili'  il  y  eu  avait  de  six  à  ti'eize, 
à  uaiiclie  seuleuient  (le  i|ualii'  à  ili\  siii\anl  les  individus. 


sKi.AciKNs  iMiix  i':s  i)i-;  .\i';i'iii{(tsi(»Mi-:s 

J  ai  Iraiti'  un  ceilain  nondire  de  s(''lacieiis  chez  lesipiels  liuipré- 
unation  au  Hipiide  île  h'Ienimini;  n"a  mis  en  l'vidence  aucun  vestige 
de  n('|ilir(»stonM's.  N'oici  la  liste  de  ces  animaux  :  deux  Cf/z-r/urrias 
(/((iHcifs  non  adultes,  l'un  mâle  de  0"'r»4.  lautre  lenudle  de  0"'71  : 
(\v\\\  Jfi/.sfrh/.s  ri/ff/nris  femelles  adultes,  l'un  de  0"'8i.  l'autre  de 
0"''.)1  :  sept  end)i  vous  de  la  même  espèce  encore  i'nl'eiiii('s  dans  les 
utérus  maternels  et  nu'suranl  de  0'":2.S  à  O'"!?!  ;  un  /ù/ii/ioz/u'/ii/s 
s/)i/i(isi/s  femelle  ailulte  de  :2'" 40  ;  ti'ois  enduyons  de  Mi/Iio/ja/is 
(t(/iiif(i  i-2  mâles  et  une  femelle)  de  ()"':2i  de  lai'geur  ;  une  I{(/ia  (ilhn 
mâle.  iKui  adulte,  de  O'"^!)  ;  enfin  une  petite  Haie  indéterminable 
nu'suranl  0"'10  de  lai'geur  et  possédant  eucore  une  uiasse  vitelline 
interne  pesant  0  gr.  \i\. 


VI 

SI  K    LA   MOHlMlOLOlilI",   KT   L'KN  (  HJ  TIO.X 

i)K    \:(}rii i{Y(k:ysti S  scii.x i: i ni: ni  \.   si>. 

l'jir  Lniiis   l,i.(ii;ii  et   l';nil  IlACK.NMci.LKn 

Les  Amielins|i(iridies  comprenant  acluellemeul  le  seul  ^l'iire 
Oliliri/iiri/siis  Scliueider.  constituent  un  groupe  eucore  assez  peu 
cuuiiu  et  souvent  relégué,  même  dans  les  ouvrages  spé  iaux.  daii> 
les  Sj/o/ocoo  inrcrfci'  scdis. 

Les  documents  relatifs  à  i-es  curieux  parasites  sont,  en  eil'el.  en 
nomlire  très  resti-eint.  A.  Scliiieider  e-t  jn-iprici  le  seul  ohservaleur 
(pii  les  jiit  vus,  et  deux  courts  mémoires  de  c(  t  auteur  concernant  une 
espèce  parasite  d'un  IJIaps  indigène  (O/iliri/ixyslis  JJif/srhliiK  et  une 
autre,  [larasite  des  Akis  dAlgérie  el  d'I^spagne  [Ojiliri/ixijslis 
/■'/■ffiifisr/}  rcpréseiilnil  Idule  la  liililio-rapliie  --ur  ce  sujet. 


NOTES  ET  REVlîE  xli 

La  raretô  dcces  parasites  est  cerlainciiicnl  la  caiiscdu  peu  (['(jl^scrva- 
tiuns  auxquelles  ils  ont  dijnné  lieu,  car  les  reinar([uables  particularités 
que  Sclineider  nous  a  fait  connaître,  sullisent  certainement  pour 
attirer  l'attention  des  spécialistes  sur  ce  groupe,  dont  l'intérêt  sendde 
s'être  encore  accru,  dans  ces  derniers  temps,  en  raison  des  al'linités 
étroites  ((ue  certains  auteuis  ont  présumé  devoir  exister  entre  les 
Amu'bosporidiL's  et  les  spornzodin's  In/jK)! lu't'Kiiics  du  cancer. 

Ayant  l'en.-oidré.  tians  le  courant  de  ces  dernières  années,  une 
nouvelle  espèce  d'(  )pliryocystis  dans  le  Blaps  niayica  Ericlison  *.  nous 
en  avons  })r(»fit('  pour  étudier  ces  parasites  et  augmenter  autant  que 
possible  nos  connaissances  sur  la  biologie  de  ces  organismes. 

L'espèce  que  nous  avons  rencontrée  dans  les  Blajts  inayira, 
provenant  d'Algérie,  est  très  voisine  de  0.  Bufsc/ilii  Schneider, 
mais,  outre  l'habitat,  un  certain  nombre  de  caractères  morphologiques 
tirés  des  états  végétatifs  et  des  kystes,  nous  engagent  à  en  faire  une 
espèce  nouvelle  que  nous  appellerons  Ophryocysth  SrlineUleri,  la 
dédiant  au  professeur  Aimé  Schneider. 

Pour  la  commodité  de  la  description,  nous  distinguerons  de  suite 
deux  formes  dans  le  parasite  :  les  états  végétatifs  qui  se  multiplient 
pai'  voie  agame  à  l'intérieur  de  l'hote  (cycle  endogène)  et  les  formes 
conjuguées  qui  terminent  l'évolution  en  donnant  naissance  à  un 
ookyste  évacué  à  l'extérieur  (cycle  exogètu?).  Les  premiers  états 
s'ol)servent  surtout  au  printemps,  tandis  que  les  formes  conjuguées 
dominent  à  la  iin  de  la  belle  saison. 

Etats  vÉ(;ÉTATns.  —  Le  parasite  se  rencontre  non  seulement  dans 
les  tubes  de  Malpighi,  seule  région  où  Schneider  les  ait  vus,  mais 
aussi  dans  l'intestin  moyen  et  postérieur  du  Blaps. 

Dans  les  tubes  Mapighi  où  il  est  le  plus  facile  à  ol)server,  le  parasite 
n'est  pas  uniformément  réparti  sur  toute  la  longueur  du  tube  ;  il 
forme,  par  places,  des  amas,  sorte  de  colonies  parasitaires  établies 
de  distance  en  distance  jusqu'à  l'extrémité  distale  et  se  trahissant  à 
l'extérieur  pai'  des  boursoutlements  blanchâtres  Itien  visibles  à  la  . 
loupe. 

Bien  (|ue  les  états  végétatifs  se  présentent  sous  des  aspects  en 
ap})arence  très  variés  qui  ont  pu  les  faire  comparer  à  des  amibes,  ils 
se  laissent  touJDurs  ramenei'.  comme  (ui  peut  le  voir  sur  des  coupes,  à 

*  Nous  devons  la  détermination  de  ce  Blaps,  opération  tout  à  fait  délicate  iioiir 
ce  e;enre  de  ténébrioiiidcs,  à  la  t^Tacicuse  obliçoance  de  M.  P.  Lesne,  assistant  au 
Muséum  d'Histoire  naturelle,  au([uel  nous  adressons  ici  tous  nos  remereîuients. 


xLii  NOTES  ET  REVUE 

une  furiuo  foiidanientalc  sclu'iuatiiiucniciil  rcpn'seiité*»  par  un  cùne 
plus  (lU  iMitiiis  allnnui'.  Wy;.  2.  Le  suimiiet  de  rc  cùrif  i('pr('sciile  le 
p»Me  (listai,  liluc  du  parasite,  et  la  hase  le  pùle  pioxiuial.  De  eette 
base  émaneiil  en  divergeant  les  prolongements  aigus  (jue  Sdineiiler 
appelle  pseudopodes  et  (jui  ne  si»id  pour  nous  que  des  a|)j)endiees 
lixateurs  inini()l)iles  e(iin]taraltles  à  rru\  (|ue  Tun  de  nous  a  drcrils 
l'érenniienl  (die/,  le  J'Icrdci'jihdl us  (Hardi  '.  gi-(\i;aiin('  de  la  Caniille 
des  Daetylopliorides. 

(les  pi'olongenienls  assurent  la  lixatinn  du  parasite  à  la  ]»anii 
éidtliéliale  en  s'intriipiant  dans  les  prulongenients  cilifornirs  (pu 
j'entuvi'cnt    Udianaleinent   celle-ci.  le  pùle   di>tal  mi  soiiiini'l  de  TiMre 


Y\^.    I.     —    Deux    individus    d'Oph.        Fii^'.  :>.  —  Portion  de  coupe  d'un  hibe  de 
Schni'idci-i  vus  de   jirotii,  .dessinés  .Mal|)i>;-hi  de  ^/«/j.s  «ifiy/crt  Ericli.  inlesté 

vivants  et  encore   fixés  à    la  paroi  par   O.  Schneifleri,  ti.xation    au   !i<[.  de 

des  luhes   de  ^Ial|)it;lii.  (lilson,  color.  à  l'héinatoxyliue  (erriipie, 

p.  proloplasuia  syncytial  du   Ini»'.  nrt)ss.  i.,')ood. 

c.  cils  i|ui  le  recouvrent. 

Les  |)arasiles  montrent  leurs  lilainctils 
lixateurs  intri(jnés  dans  l<'s  cils. 

étant    IdiijdUis     Jiliic    et    tnurin''    \  i'r>    le    ceiitrc    de    la    lumière    du 
tul.e. 

.\  cause  des  iKiinlireux  |)r(il(Migements  ipii  partent  de  la  hase  en 
divergeant  de  Idus  c(M('s.  les  jiarasiti's  ri'ssemhleiil  en  ell'el  à  des 
ainihes  l(irs(prils  s(ud  \  lis  de  l'ace,  viw  leur  sdinmel  ii"e>t  pas  visihle. 
et  c'est  ainsi  qu'ils  se  pri''senleiit  le  [dus  s(Ui\enl  à  l'état  frais:  mais, 
en  regardant  l'animal  de  |(ro(il.  il  est  facile  de  se  rendre  cdnqde  que 
cette  ressemhiance  n'est  (pi"a|ipareiite  et  qu'en  n'alilt'  l'i  Iphrydcysl is 


'  L.    1,11.111.  —   (Jiii'lipies  types    nouveaux  de   Dar!  \  iiipliorides   di'   la   ri''i;iou    niediler- 
raneenne.     'J'iiii'iiil.r  /.ii/mr.    W'iilii'ri'ii.r.   t.  \ii,    iSi|(|iii   Miseell.-inei's   liiolouiipies. 


NOTES  ET  REVU  h:  xliii 

prrsenti»  une  orientation  aussi  nettement  délinie  ({u'une  givg-arine. 

Fig.  1- 

(liiez  (t.  SchiK'hlcri  les  étals  véi;élalil"s  atteignent  une  l(»n,i;ueui'  de 

20  [X  en  moyenne  sur  \  à  5  [xde  large  à  la  hase,  ils  sont  donc  de  tnrnie 

beaucoup  plus  all(Mig(''e  que  (duv,  O.  Jji/fsr/i/ii. 

Dans  la  suite  ils  deviennent  plus  massifs  en  mènu'  temps  (pie  le 
noyau,  d'alxird  unifpic,  se  nudtiplie. 

La  structure  des  états  végétatifs,  sous  leur  forme  la  plus  simple,  est 
la  suivante  :  une  mince  cuti('ule  très  élastique  limite  le  corps  contrai- 
rement h  l'opinion  de  Sidineider.  qui  legarde  Ophryocystis  comme 
nu.  Puis,  un  cytoplasme  aréolaire  rempli  de  granulations,  sans  zone 
ectoplasmique  difïérenciée,  avec  un  noyau  ordinairement  plus  rap- 
proché de  la  base,  sphérique  ou  étiré  transversalement,  pourvu  d'une 
paroi  nette  et  montrant  au  milieu  du  suc  nucléaire,  un  gros  corf)S 
chromatique  que  nous  considérons  comme  un  karysome,  lig.  2. 

Ces  états  végétatifs  nous  ont  toujours  paru  dépourvus  de  mouve- 
ments perceptibles.  Pour  nous,  rophryocystis  n'est  pas  amiboïde  et 
les  modifications  de  forme  qu'il  présente,  sans  doute  extrêmement 
lentes  à  s'effectuer,  se  rapportent  à  la  croissance  ou  à  la  division. 

A  mesure  que  grossit  le  parasite,  son  noyau  se  divise  et  on  peut 
observer,  sui'tout  dans  l'intestin,  des  individus  possédant  jusqu'à  dix 
noyaux;  mais  l)ientot,  ainsi  que  l'a  observé  Schneider,  l'être  se  seg- 
mente et  donne  naissance  à  de  jeunes  individus  uninucléés. 

Dans  les  tubes  de  Malpigbi.  les  foi-mes  à  noyaux  nond)reux  sont 
rares  et  nous  n'avons  pas  observé  de  stades  en  rosace  dérivant  d'états 
végétatifs  sphériques  et  plurinucléés  comme  Sclineider  en  a  vu  chez 
0.  Franri.sri  des  Akis.  Au  contraire,  on  voit  assez  souvent  des  indi- 
vidus à  deux  noyaux  m(»ntrant  déjà  un  étranglement,  ce  (pii  indique 
un  commencement  de  division  en  deux  nouveaux  individus  uni- 
nucléés. 

Ceci  nous  ])orte  à  admettre  ([ue.  au  moins  dans  cette  région,  les 
divisions  du  corps  parasitaiie  suivent  de  près  celles  du  noyau,  au 
lieu  de  s'etfectuei'  simultanément  comme  chez  O.  Francisri. 

Ce  mode  de  multiplication  et  l'absence  de  mouvements  actifs  du 
parasite  expli({uent  bien  sa  disposition  par  plages  ou  i)ar  colonies 
dans  les  oi'ganes  infestés.  Chaque  colonie  a  pour  point  de  départ  un 
seul  ou  un  jjetit  nombre  d'états  végétatifs,  détachés  sans  doute  d'une 
colonie  voisine. 

Au  bout  d'un  certain  nombre  de  ces  générations  axâmes,  destinées 


XLiv  NOTES  ET  REVUE 

à  la  iiiulli|ilir;iliun  ilii-  iiarasilc  ilans  l'Iiriti'.  a|»|iaiaiv<ciit  les  slailrs 
(•t)niiimi(''s. 

h'diïMKS  cuNjiaii'KKS.  —  Les  tonnes  (•nniuiiurcs  s'oliscrvciil  aus--i  hirii 
dans  l'iiilcsliii  (|iir  dans  les  luhcs  de  Malpiulii.  I'".llrs  sont  uvnïilcs  et 
n'-sullcnt  de  raccolcnienl  de  deux  i;ain(M«'s  scndilalilcs  priniitiNcnu'nl 
s|jhL'ri(jiies  et  inunies  d'nn  seul  mtyau. 

Ces  deux  gamètes,  coininc  l'a  nhservé  Schneider  clie/  (J.  liiilsrlilH 
et  O.  Frfr/ir/sri.  donnent  naissance  à  un  kyste  renfermant  à  maturité 
un  sporoi-yste  uni(jiie  qui  rappelle  tout  à  fait,  par  sa  f(»rme  et  son 
évolution,  les  spoi'ocysles  des  g'réjiarines  actinocéphalides.  (lonnne 
ceux-ci.  il  renferme  à  nialuril(''  huit  sporo/.oïtes  ellilés. 

Les  kystes  de  l'O.  Schncidcri  dilt'èrent  nettement  de  ceux  d"0. 
Bulschlii  par  deux  caractères  :  1"  Ils  ne  monlreid  jamais  d'enve- 
loppes concentriques  en  forme  de  coill'es  super|»osi''es  connue  Srlmei- 
der  l'a  décrit  dans  cette  dernière  espèce.  Leni'  ])aroi  est  ici  simple- 
ment i-eprésentée  par  la  paroi  primitive  des  gamètes  et  il  ne  send)le 
pas  (pi'il  y  ait  même  une  env(doppe  comnuine  sécri'ti'e  aprè^ 
l'accolemeid.  de  soi-te  (pu*.  morplioI()i;ii|uement.  ils  nu'ritent  à  peine 
le  nom  de  kystes.  ^^  Ils  sont  de  forme  beaucoup  plus  allon^é'e  (pie 
ceux  d'O.  Jii/fsr/i/ii.  Leurs  dimensions  sont,  en  moyenne,  de  l.'i  y. 
grand  axe  sur  Tjjt-.o  petit  axe.  tandis  (pie  ceux  d'O.  Jiiifschlii  mesu- 
lent.  d'après  Schneider,  IG  (jlX  l.'{[x.  en  moyenne. 

Les  sporocystes  sont  également  moins  ventrus  (pu>  dans  c(Mte  der- 
nière espèce  et  mesurent  environ  11  [x  x  5  [x  5. 

D'après  les  dilférents  stades  (pu'  nous  avons  oliservés.  nous  pensims 
que  l'évolution  de  VO/i/wi/ori/sfis  Schnoidcri  s'ell'ectue  de  la  facim 
suivante  : 

Le  sporucyste  avalé  avec  les  aliments  s'ouvre  dans  l'intestin  moyen 
comme  celui  des  grégaiines  et  livi'e  passage  aux  sporozuïles  ipù  vont 
se  fixer  aux  cellules  épit héliales.  Xous  ne  pouvons  dire  s'il  existe  un 
stade  inl  racellulaii-e.  nous  n'en  avons  pas  vu.  Il  est  possihle  d'ailleurs 
ipie  le  sporo/.oïle  se  Iran^l'orme  sur  place  en  (  tpliryoï'vst is  v(''gétat if. 
])ai'  simple  accroissement  et  |)roduction  de  lilameids  lixateurs  autom' 
de  s(m  point  de  lixation  ])ianiitif.  comme  cela  |(ai-ait  se  passer  <die/ 
certaines  Daclylopliorides.  l-lchiiiDii'jihdhis.  Iiurriihix  l.i'ger.  par 
exenqile.  De  tels  (''lats  vég(''lat if>  jeunes  se  voient  fr(''(piem nn'iil  (laii> 
l'intestin  moyen  du  Blaps. 

l'ius  le  parasite  grossit  et  se  multiplie  par  (li\  i>ion  s'(''tend;iid  dans 
le-^  tulies  de  Malpiulli  et  pi--ipie  dan-  rinle-tiii  post (''rieur. 


NOTES  ET  REVUE  xlv 

Cette  imiltiplicatùin  ayaiiie  (liirc  toute  la  Ijelle  saison  ;  h  rautoinne, 
les  individus  (juittent  l'épitheliuni,  prennent  une  forme  arrondie  et 
se  ronjuyuent   deux  à   deux.  |)i»ui'  donner   uaissan:;(>    à  un    ookyste. 

Dans  celui-ci  se  forme  un  sporocyste  uni([ue  ortozoï(|ue  représen- 
tant la  forme  de  résistance  destinée  à  gagner  l'extérieur,  pour  infester 
de  nouveaux  individus. 

[An  iiiument  de  corriger  les  épreuves  de  cette  iiole,  je  recrois  la  douloiirriise  nou- 
villr  (le  la  mort  de  mon  collaborateur  et  cher  ami  Hage.nmlLler.  Je  ne  puis  laisser 
piililii  r  ce  dernier  travail  en  commun,  sans  rendre  un  dernier  et  public  hommage 
au  savant  modeste,  au  travailleur  inCatigable  dont  j'ai  eu  tant  de  fois  l'occasion 
d'a])précier  les  rares  (jualités  et  dont  la  vie  tout  entière  a  été  un  long  sacrifie?  à  la 
science.  L.  LtoEit.] 


VII 

LA   MATURATION,  LA   FÉCONDATION  ET  LES   PREMIERS 
STADES  DU  DÉVELOPPEMENT  DES  PLANAIRES. 

D'après  VN'illani  C.  van  Namc. 

Les  œufs  des  Polyclades  sont  devenus  un  matériel  célèbre  pour  l'étude 
de  la  maturation  et  de  la  fécondation  depuis  les  travaux  de  Klinckows- 
trom  sur  Prostlieccrd'iis,  de  van  der  Stricht  sur  Thr/.:ano.;oon  et  les 
recherches  mémorables  de  Francotte  sur  Prosf/u'rcrœus,  Cijrlopovus,  Oli- 
>/oclach(s,  Loptoplana  etProsthlosf/ioiiiiini.  Van  Name  vient  de  s'appli- 
cpier  à  des  études  pareilles  sur  Kiisli/htc/ms  rllipticns  (iirard  et  l'iano- 
cora  iK'halosii  Verrill.  Son  travail,  dont  la  modestie  n'est  pas  le  seul 
mérite,  n'a  pour  but  que  d'appuyer,  par  l'observation  d'animaux  non 
(■'tudiés,  les  faits  établis  par  ses  prédécesseurs  ou  d'éclaircir  par  de  nou- 
veaux arguments  les  questions  encore  controversées.  Voici  ses  résultats  : 

1"  fuscdu  jioUiirc.  —  La  vésicule  germinative  a  un  gros  nucléole  sphé- 
ricpie  d'abord  homogène,  plus  tard  vacuolaire.  Survient  le  stade  spirème 
pour  la  formation  du  premier  fuseau  polaire.  Le  filament  se  segmente  en 
chromosomes  sans  montrer  trace  de  scission  longitudinale.  Les  chromo- 
somes, au  nombre  de  10  chez  Kii.sfi/lorhus  et  Planoccra,  se  contractent  en 
masses  rondes  ou  ovalaires  et  c'est  alors  qu'ils  s'ouvrent  en  leur  centre 
pour  prendre  les  formes  interprétées  comme  groupes  quatornes.  Il  ne 
s'agit  nullement  ici  d'une  fente  selon  l'axe  originel  du  chromosome.  Tout 
concourt  à  prouver  que  ces  chromosomes  sont  doubles  et  composés  de  2 
segments  courbés  en  demi-cercle  et  joints  par  leurs  bouts.  Les  fibres  du 
fuseau  s'attachent  aux  points  moyens  et  lem-  traction  fait  prendre  à  l'an- 
neau la  forme  d'une  ellipse  allong('e.  Los  points  de  soudure  sont  les  extré- 
mités du  petit  axe  de  l'ellipse  et  c'est  à  l'un  de  ces  points  (pie  l'anneau 


NOTES  ET  REVUE 


se  briso  et  toml  à  se  redi-essor  paralloloinont  aux  filtres  tnsmiales  l'n  autre 
effet  do  la  tonsinii  est  de  tordre  le  clii-omosdnio  qui  piond  la  lornio  d'un/ 
avec  épaississcinciit  iiK'diaii.  D'ailleurs,  dans  l'aniicjui,  on  distingue  des 
renllenieiits,  en  i)aiticulioi-  au  milieu  (M  aux  iwiiiMuités  soudées,  d'où 
■1  points  épaissis  d'innant  l'apparence  d'un  iriuiipi'  I(''trade  avec  étroites 
coniniissures.  Mais  la  division  se  fait  aux  points  épaissis  et  non  entre 
eux.  Ceci  est  le  cas  type  (fig.  A).  Il  y  a  un  autre  mode  assez  fréquent 
(fiir.  IV).  Par  exauération  de  l'étireinent,  l'ellipse,  accolant  ses  branches, 
se  réduit  à  un  liâtnnnet  qui  senilde  lioniogêne  et  se  divise  en  son  milieu. 
Van  Xame  a  vu  aussi  (fig.  C)  les  Imnics  en  croix  signalées  par  van  der 
Striclit.  Il  les  expliiiue  par  un  accolenient  partiel  des  branches  de  l'el- 
lipse, ce  qui  donnerait  ainsi  une  ftirme  inlernK'djaire  entre  les  deux  jire- 
niiers  modes. 

l)reniiére  ligure  de  di\  ision.  il  ji'csl  pas  en 
complet  accord  avec  ['"lancotte  et  van 
der  Siriclif.  l)'abord  sa  lerniinologie 
dilîère.  Son  (■entros(>)ne  est  le  cor- 
l)uscul(>  (■(■niral  de  l'Vancotte  (granule 
central  de  \;iii  dei-  Striclit);  et  il  ap- 
pelle centrosj)hére  le  centrosoni(>  de 
]'"iancotte  moins  le  corpuscule  cen- 
tral, c'est-à-dire  la  couche  médul- 
laire de  la  spliéi-e  attractive.  Ce  n'est 
pas  là  simpl(>  querelh^  de  mots,  car 
il  nie  la  /one  coilicale.  la(|uelle  n'aj)- 
jtaraitrait  (jue  sur  des  pi('paral  ions  mal 
tixées(".').  De  ])lus,  il  iiiontrei-a  dans  la 
jorniation  du  deuxième  fuseau  polaire 
toute  la  fiiture  fusoriale  déi'ivant  de  la 


B 


C 


A.     Stades    successifs   de    la    divisit) 
d'un  chromosome  <lii   i"'  fuseau  ])o-    centrospliere     persistante    du     premier 

'■■'"'<'■  .  .  .  fuseau.  Par  conséqueiil,   ilit-il.    on    ne 

H.     .\utrc  mode  de  division.  .  ,  ^  , 

C.     .\utres  aspects  des  Hiromosomes.    saurait    a[)peler   controsunie    la   cMiIro- 

sphére.  si  l'on  définit  le  centrosonn^  un 

organe    permanent    el    iiKh'penilaiit .    11    ne    reconnaif    pas   davantage  à 

aucun  moment    l'c^xistence  d'une    memltiane  autour  de   la  centrospliere. 

Il   n'\'  a  aucune  ligne  de   (h'-marcation    entre    les  rayons  de  l'aster  et  la 

cenliosi)lière.  CepeiidanI  la  poilion  externe  tle  la  cent rosp!i6re  peut  être 

])lus  dense. 

Sitôt  qu'ils  sont  \  isililes,  les  centrosoines  sont  di'jà  éloigni's  l'un  do 
l'antre  sans  union  aucune.  \':\\]  Xame  n'apporte  aucun  fait  |ioiir  di'cider 
de  leur  origine  toujours  discuti'o. 

Le  fuseau,  lorsqu'il  est  l'ornu'.  (''migre  vers  la  suriacc  en  se  raccourcis- 
sant. Ses  controsonies  sont  doubles  (>t  plac('s  l'un  au-dessous  il(>  l'antre 
selon  sfui  grand  axe.  Dans  l'émission  du  premier  glol)ule  polaire,  la  centro- 
s])li('M'e  exteine  ilisparait  a\ec  les  rayons  île  l'asier. 

'^^  ftisriiit  jin/iiirr.  —    La  ceii t rosplièi'o  interne  seule  persistante  coin- 


NOTES  ET  REVUE  xlvii 

menée  à  i)rendre  la  forme  d'un  fuseau  quand  ses  oentrosomes  sont  encore 
très  près  l'un  de  l'autre.  Puis  la  sphère  s'allonge.  Entre  les  centrosomes 
est  une  area  claire,  où  se  différencient  quelques  fibres  fusoriales  qui  peu 
à  peu  croissent  en  nombre  ainsi  que  les  rayons  de  l'aster.  Certains  rayons, 
s'attachant  aux  chromosomes,  les  tirent  vers  l'êquateur,  et  ainsi  apparaît 
toute  la  figure  mitotique  dévivant  de  la  centrosphère  interne  du  premier 
fuseau.  Le  second  fuseau  est  plus  court  et  plus  large  que  le  premier  et 
ses  chromosomes  prennent  moins  les  couleurs. 

Van  Name  n'a  pu  dé'terniiner  avec  certitude  le  plan  de  division  des 
chromosomes  et  il  n';i  pas  la  pi-ouve  que  cette  division  est  transverse  et 
réductrice.  Quiii  qu'il  en  soit,  le  second  globule  polaire  est  émis  en  un 
point  très  voisin  de  l'endroit  où  est  sorti  le  premier.  La  chromatine  n'a 
pas  le  même  arrangement  dans  les  deux  globules  polaires.  C'est  un 
groupe  compact  de  filaments  dans  le  premier  et  les  chromosomes  dans  le 
second  sont  arrondis,  distincts  et  irrégulièrement  épars. 

P i-onuclms  femel I o .  —  Le  corpuscule  polaire  une  fois  émis,  les  chro- 
mosomes de  l'autre  pôle  se  gonflent  en  vésicules  à  côté  du  centrosome 
qui  persiste  encore  et  ne  se  divise  pas.  Ces  vésicules  se  réunissent  en  un 
pronucleus  femelle  irrégulièrement  lobé  et  allongé  perpendiculairement 
à  l'axe  principal  de  l'oMif.  Le  pronucleus  est  composé  d'un  réseau  pourvu 
d'épaississements  nodaux  et  de  quelques  nucléoles  inégaux.  Il  y  a  origi- 
nairement un  nucléole  pour  chaque  vésicule;  puis  les  nucléoles  s'unissent 
en  partie  et  finalement  disparaissent  peu  de  temps  avant  la  membrane. 

Pendant  que  ces  changements  se  produisent,  le  pronucleus  femelle 
s'est  déplacé  vers  le  centre  de  l'œuf.  Le  dernier  aster  du  second  fuseau 
polaire  dégénère,  le  centrosome  et  la  centrosphère  s'évanouissent  et  il  ne 
reste  qu'une  masse  sphérique  de  gi-anules,  qui  sont  apparemment  les 
microsomes  dont  était  fait  l'aster  ;  ils  gardent  pendant  quelque  temps 
une  disposition  rayonnante. 

Ft''c<in(l(ifi(in.  Pi-()iiin-/('iis  ntôlc.  —  Nous  venons  de  voir  la  série  de 
processus  qui  ont  abouti  à  la  formation  du  pronucleus  femelle,  sans  par- 
ler encore  du  pronucleus  mâle.  Il  se  forme  pourtant  parallèlement  Le 
spermatozoïde  i)énètro  d;ins  l'œuf  durant  la  formation  du  premier  fuseau 
polaire. 

Eiisfi/hir/ius,  comme  les  autres  Polyclades,  est  herm;i[)hroilite,  mais 
un  individu  est  toujours  fécondé  par  un  autre.  Les  spermatozoïdes  sont 
injectés  par  le  pénis  en  un  point  quelconque  de  l'cpidcrme  du  dos.  De 
là,  par  leur  propre  mouvement,  ils  traversent  les  tissus  et  atteignent 
l'ovaire.  Ils  ne  fécondent  que  les  œufs  mûrs;  c'est  dans  la  nature  cliimi- 
que  du  protoplasme  qu'il  faut  chercher  la  cause  do  l'attraction  du  sper- 
matozoïde. On  ne  saurait  faire  jouer  un  rôle  à  la  membrane  vitelline 
qui  n'est  pas  visible  et  doit  être  très  délicate,  si  elle  existe. 

Le  spermatozoïde,  quand  il  est  entré,  n'a  pas  de  position  fixe.  Il  est  con- 
tourné sur  lui-même  et,  à  une  de  ses  extrémités,  le  cytoplasme  prend  une 
apparence  dens(''ment  granuleuse.  Ou  ne  voit  pas  alors  de  spermocentre. 
Les  granules  ([ui  peuvent   le  simuler  n'ont  aucune   constance  et  n'appa- 


xLviii  NOTES  ET  REVUE 

raissent  pas  dans  les  nioilleurcs  préparations.  Le  spermatozoïde  en  se 
contractant  dovioiit  court  et  épais.  Il  perd  son  apparence  homogène  et  se 
transl'ormi^  en  une  vésicule  avec  ri'ticulum  et  nucléoles  comme  le  pro- 
nucleus  t'emolli'  dont  il  ne  se  distinirue  que  par  une  forme  pins  i-éuulière, 
uni'  dimension  moindre  et  un  nombre  plus  petit  de  nuclé(des. 

Van  Namc  n'a  vu  le  spermocentre  que  chez  Plunni-nd ,  où  il  appaiait 
à  1,1  lin  (in  slali'  du  |ii'(MniiM-  fuseau  ])Mlair(\  Ce  ci'ntrosoinc  est  d'abord 
unique  l'I  l'utoiin"  p;ii-  uni'  cnil  rnsphi''i-r  ilislincte. 

r'  Fnscdu  (le  sci/nifiiralld/i.  —  Le  spei-moeenlre  se  divise  très  tôt,  et 
les  deux  asters  et  les  premiers  filaments  du  fuseau  apparaissent  rapide- 
ment. Les  cordons  <-iiioni;il  i(|ucs  se  dill'iM'iMK'icnl  d;ins  les  pronuclci. 
L"s  lavons  de  lastci-  jx'nètrent  les  pronucdci  dont  la  membrane  se  dis- 
sout, puis  les  filaments  se  fiagmentent  en  10  chromosomes  courbés  en  U. 
Les  fibres  de  l'aster  tirent  les  (  hromosomes  qui  s'ord<ninent  en  plaque 
é(iuatoriale.  Pendant  longtemps,  le  fuseau  contient  les  deux  groupes  dis- 
tincts de  chromosomes,  le  mâle  et  le  femelle.  Et  van  Name  a  i-evu  le  cas 
signab'  par  I'"rancotte  où  les  chromosomes  d'un  pronucleus  sont  dévelop- 
p!>s  et  la  ni('nil)rane  disparue,  tandis  que  l'antre  pronucleus  est  encoje 
an  stade  de  repos.  Finalement,  scission  longitudinale  des  chromosomes 
et  (dieminement  vers  les  pôles.  On  distingue  alors  une  plaque  cellulaire 
faite  des  épaississements  des  fibres  centrales  du  fuseau. 

Quand  l'œuf  s'est  divisé,  les  chromosomes  se  gonflent  en  vt'sicule  et  le 
noyau  se  reforme  avec  les  caractères  du  pronucleus  femelle. 

Les  divisions  suivantes  ne  présentent  rien  de  remarquable. 

Kn  terminant,  van  Name  donne  quelques  renseignements  sur  le  ili"\  e- 
lo|)l)('mcnt  ult('ri(Mii-. 

Les  cor])s  o\ales  ijui  apparaissent  à  l'intérieur  de  l'emlji-yon  et  que 
Girard  axait  cniisicb'Ti's  comme  des  caviti-s  ne  sont  que  de  grosses  cellules 
remplies  de  \i  tel  lus. 

Les  taches  ])igmenlaii'es  ii(>  se  (b'veloppeiit  pas  en  même  temps,  ([uoi- 
(|ue  pai'  ailleurs  l'embryon  soit  symétrique.  Au  sixième  jour  apparaît  la 
ta(du^  gauche.  Un  jour  après  seulement  se  forme  la  tache  droite,  qui  reste 
longtemps  plus  petite. 

^'an  Xame  n'a  pas  poursni^■i  loin  l'éxolufion  de  ses  planaires.  Mais  il 
n'a  rieii  \  u  qui  jjuisse  lui  faire  adm(>tti-e  un  stade  chr-ysalidieii.  (iii-ai-d. 
ijui  l'a  (l('(i'it .  ani  a  confondu  (juelqiie  ;mt  i-e  organisme  mèli'  ;ni\  eml>i>  ons 
;i\ec  un  stade  de  leni-  di'veloppement . 

().     I)lHOS<Q. 

•S".  1/7/  (Ir  />r,'ssi-  /c  /.7  Juin   iij:k) 

Les  directeurs  : 
il.  Di;  L.\(:A/-E-DrTnn:ii>  et  (î.  PnuvoT. 

Les  grrtiiih  :  Scumoiciikh  i"1u:iie>. 


:fl)(lli.  —   VF.nSAII.I.KS,  SOCIÉTK  ANONV.MK   HKS  IMPIUMEIIIES  r.EnAllUIN. 


ARCHIVES 


DE 


ZOOLOGIE  EXPÉRIMENTALE  ET  GÉNÉRALE 

PUBLIÉES  SOUS  I.A  DIRECTION  DE 

H.  DE  LACAZE  DUTHIERS  et  G.  PRUVOT 

Membre  de  l'Institut.  Professeur  à  l'Université  de  Grenoble. 


3^  SÉRIE,  T.  Mil  NOTES  ET  REVUE  n  4. 


vni 

NOTES  BIOLOGIQUES  SUR  LES  GRILLONS 

par  L.  Lkger  et  0.   Dlbosco 

IV 
SÉCRÉTION  INTESTINALE 

Le  mécanisme  de  la  sécrétion  intestinale  chez  les  insectes  est  encore 
très  hypothétique.  Van  Gehuchten  n'accorde  un  rùle  actif  qu'au 
cytoplasme,  qui  détacherait  vers  la  lumière  du  tube  intestinal  des 
vésicules  de  sécrétion,  produites  après  altération  du  plateau  cellu- 
laire. Vignon  a  récemment  critiqué  cette  manière  de  voir.  Or,  les 
résultats  de  van  (lehuchten  vont  h  l'encontre  des  idées  de  Frenzel, 
qui  avait  tant  fait  pour  cette  question  et  qui  soutenait  que  la  cellule 
intestinale  dispai'ait  tout  entière  en  sécrétant.  Frenzel  avait  étudié 
tous  les  groupes  d'insectes  sans  en  tirer  la  preuve  de  sa  théorie,  et  ce 
n'est  guère  que  chez  les  Décapodes  et  Artemia  qu'il  a  suivi  la  dispa- 
rition totale  de  la  cellule  et  son  rejet  et  sa  fonte  dans  l'intestin. 

Plus  récemment.  Adlerz,  Mingazzini  et  Visart  ont  appuyé  les  vues 
de  Frenzel.  Ces  auteurs  signalent  tous  dans  les  cellules  intestinales  la 
présence  d'éléments  nucléaires  en  dégénérescence^  la  pédiculisation 
des  vieilles  cellules  et  leur  expulsion  pour  former  la  sécrétion.  La 

ARCH.  DE  ZOOL.  EXP.  ET  GÉX.  —  3«  SÉRIE.  T.   YIII.    I9OO.  D 


L  NOTES  ET  REVUE 

tk'Sfiiptiiiii  (jiril>  ildiuiriit  (le  ces  processus  est  insullis.uilc  cl  mérite 
tl'tMt'o  (•«jinpléli'c.    Xitus  avons  repris  la  ((ueslion  en  parlirulier  chez 

li'S  (Irilinn-.  ipii  e(.|l>lillirlll   pour    celle   (■liidc   mi    iiiali'Tiej   1res    l'avo- 

laMe. 

l/iiilesliii  iiioyeii  i\t's  (irilloiis.  |e|  ipie  ikius  ravuM>  (i(''liiii  dans  une 
ridle  |ii(''i-é(lenle  '.  se  conipdse  de  deii\  grands  i'(ecinns  si|ii(''>  i|c  p.ul 
e|  d'autre  du  iAésier.  auxquels  l'ail  suite  une  juirtinn  I  uiiulru>e  dunl 
taxe  liillëi'e  sensiblement  de  Taxe  de  l'intestin  jxtsli'rieur. 

Dans  toute  son  étendue.  rint<'slin  moyen  présente  une  structure 
l'undamentale  identitpu'.  l-".lle  >c  ramèni' à  un  épillié-jinm  cvlindriipie 
plus  ou  moins  plissé.  |>a  partie  saillante  dc-^  plis  corresj)ond  aux 
cellules  udulles;  le  fond  des  plis  mi  cr\  pie  est  l'ornié'  p,ir  les  (•(dlule< 
jeunes.  L'aspect  de  ces  plis  et  leur  im|»orlance  varient  ^ejnn  le  moment 
(PU  l'un  con>idère  l'animal.  I'"n  etl'el.  en  delnirs  des  mue<  ecloder- 
mi(pn's  l)ien  connues,  il  existe  idie/  le-.  (Irilhms  des  mues  IVé(jin'nle< 
de  l'intestin  moyen,  pareilles  à  i-elle<  ipii  ont  éti'  d(''crites  chez  heau- 
coup  d'hKectes  jiar  plusieurs  auteurs  (<ianin.  l\o\v,i|evsl<y.  van  lîees. 
b'j'cnzel,  Sommer,  l'nzzozern.  INmiui'I.  Môhus/,.  N'erson,  et  chez  les 
.Myriapodes  par  NUm  IJatli  -. 

Lorscpi'un  (irilloii  vient  de  >ulMr  une  ces  niue>  iide-~linale^.  i>\\  \t\'\\. 
au-dessous  du  vieil  épilhélium  d(''ii(''n(''r(''  ou  "  curp-  jaune  ..  un  l'iii- 
t hélium  nouveau  à  c(dlules  peu  ('levi'es,  très  i'é_i;ulières,  i(''sultant  t\i\ 
l'cdi'essenu'nl  et  de  ré'lalement  des  c(dlules  des  ancienntîs  cryptes.  Les 
nouvelles  cryjiles,  très  peu  d(''\  e|(ipp(''es.  n'ont  pas  encori'  d(''termin('' 
tle  plissements.  Le  plah'au  des  c(dlules  se  réduit  à  une  mim-e  dillV'- 
l'enciation  cuticulaire  et  ne  porte  pus  de  cils.  Llnniue  cellule  n'a  en 
,ij;énér'al  (ju'un  noyau  toujours  situé-  vers  le  milieu  de  sa  hauteur,  dépen- 
dant cà  et  là  ipiejipu's  cellule-,  nid  UU  /l  oi/tl  1/  htfsa/ .  1  )'a  ul  les  UM  ud  Cent 
un  noyau  en  a  mitose  (  (iu.  l-'iet  Kii.  Tiuis  ces  noyaux  ne  jii  ('sentent,  en 
dehors  de  ramilose.  aucune  Irace  de  d(''uén(''resc('nce.  Dans  ces 
celjido  jeunes,   les   Heures  de  s(''cri''l ion   <ont    exIrèuM'UM'ul    rares  ; 

'  J...  j^rucr  cl  <).  I)iil)((sci[.  —  .Vd/i's  /lii/ii^/ii/iirs  sur  Ifx  Crilhins.  [I.  (Irisl.-iljipïdis 
iiaraniiclt'aircs  {Arc/iii'rs  ZdoI.  /ùrp.  .\nlcs  l't  Itevuc.  ii"  .'{.   iSi)i)i. 

-  .\oiis  ne  iTdVoiis  |>;is  (|ii<;  la  iniic  iiilcstinalc  soil  (•«iiiniic  i-lic/.  ll•^  i  »rlli()|>l(Tt's. 
Kiiiickrl,  (|iii  a  i)(>auc'uii|)  éliidir  ('(-s  insectes,  |>ar:iîl  l'iuiiorcr.  Dans  une  note  sur  "  Lu  iiiiu' 
rlie:  les  //i.s7'c/f.v  cotisidi'-rce  cutniiic  moyen  dv  drlense  contre  les  |);irasiles  vt'uétanx  un 
animaux  »  (('..  W .  .\c.  Se.  T.  \■^\^,  i8()()l,  il  n'a  en  en  \  ue  (|iie  l'exnviation  tle  la  cuticule. 
.Mais  la  ])lu|);irl  des  |>;u'asites  sont  dans  i'inli'stin  moyen  et  les  nréu;arines  en  |iarli<'idier. 
(  )n  ne  eum|irend  dune  pas  comment  une  mue  ectodermi(iue  débarrasserait  l'anim.-il 
de  ces  parasites.  Au  conlr;iire  les  mues  f'réipienles  de  l'intestin  moyen  doivent  jouer 
un  rôle  efficace,  et  Jienire!  n'a  |)as  manque  d<'  le  mettre  en  lumière  jiour  les  (Coléop- 
tères. 


NOTES  ET  REVUE  li 

mais  nous  soulignerons  qu'on  en  trouve  un  ceilain  nomlne  dans  les 
ervptes. 

A  niesui'e  que  vieillil  répillirliuni.  les  plis  s'arrcnliicnt,  et  n(jus 
aurons  à  distinguer  maintenant  deux  régions  dans  l'intestin  moyen. 

Une  première  région  comprend  les  cœcums  et  la  portion  dorsale 
de  la  partie  tubuleuse.  Là,  toutes  les  cellules  sont  relativement  peu 
élevées  :  leur  plateau  à  peine  ondulé  ne  participe  pas  aux  plissements 
basilaires,  manifestés  par  l'alternance  des  buuijuets  et  des  cryptes. 

La  seconde  région  ou  légion  ventrale  tle  la  portion  tubuleuse  est 
caractérisée  par  l'accentuation  des  plis  de  l'épithélium.  ce  qui  lui 
donne  sur  les  coupes  une  tout  autre  apparence.  Les  bouquets  de 
cellules  mûres  sont  très  saillants  et  les  inflexions  du  fdateau  sont  en 
harmonie  avec  celles  de  la  basale. 

Les  sécrétions  que  nous  allons  maintenant  décrire  se  rencontrent 
partout  dans  l'intestin  moyen  ;  mais  c'est  dans  la  deuxième  région 
ou  région  ventrale  qu'elles  se  montrent  avec  la  plus  grande  intensité. 

Sans  tenir  compte  de  la  région  où  elles  sont  produites,  nous  étudie- 
rons :  l''  les  sécrétions  incluses  dans  l'épilliélium  ;  2"  leur  ex[)ulsion 
ou  excrétion  ;  S^»  les  sécrétions  libres  dans  la  lumière. 

i'^  Sécrétions  dans  l'éjutliéHuïn.  —  Les  sécrétions  qu'on  observe 
dans  l'épitbélium  sont  constituées  par  des  masses  sphériques  ou 
ovoïdes  de  matière  hyaline  ou  colloïde.  Nous  les  classerons  en  deux 
groupes  selon  qu'elles  contiennent  ou  non  des  éléments  chroma- 
tiques. 

a)  Les  sécrétions  entièrement  hyalines  (sans  chromatine)  sont  très 
fréquentes  dans  les  cellules  épithéliales.  Une  seule  cellule  en  montre 
souvent  plusieurs  (tig.  \).  Elles  sont  ordinairement  situées  entre  le 
noyau  et  le  plateau,  mais  parfois  aussi  elles  s'observent  entre  le  noyau 
et  la  basale  (tig.  5j.  Dans  les  cryptes,  elles  sont  beaucoup  plus  rares. 
Leur  dimension  varie  depuis  1  [a  jusqu'à  10  [a.  Lorsque  deux  de  ces 
boules  hyalines  s'accolent,  elles  peuvent  s'aplatir  par  leur  face  en  con- 
tact et  rapjjeler  ainsi  par  leur  foinie  une  grégarine  à  deux  segments 

(fis.  5). 

Ces  sphérules,  comme  toutes  les  enclaves,  sont  contenues  dans 
une  cavité  autour  de  laquelle  le  réseaucytoplasmique  est  très  condensé. 
Elles  peuvent  être  plus  ou  moins  éloignées  du  noyau.  Lorsqu'elles 
sont  en  contact  avec  lui,  tantôt  le  noyau  garde  sa  forme,  tantôt  il  est 
impressionné  par  elles,  excavé  pour  coifFer  la  sécrétion. 

Il  n'y  a  aucune  relation  entre  la  dimension  de  la  sphériile  hyaline 


LU  Notes  et  reste 

et  sa  situation  par  rappuit  au  noyau.  Nous  en  avons  vu  à  la  vt''iité 
de  petiti'S  l'U  foi-nip  >\c  larnu'-.  i|ui   -ciiililaii'iil  cxpulsi'-i's  du  noyau 

1 

•  i.         3 


Fitiiiris  (If  sccri'lioii   irilislinalr  cliiv.  \rs  (irilluiis  {(i'ri///ii.<  l'uni/n's/ris  \..  «1  ilunifs- 
//V.'H.s- I, .  I  l'Inniiiitit;-.    IJcnd.i.   ':■'    nKin. 

lig.  A),  mais  unt'  Ifllc  disposition  csl  lan'. 

fj)  Les  sriTtHions  à  chidniatinc  pr<''<rMlrii|    .ili^ulmiicid    la    imMue 
variété  de  foinn'.  de  diiiicn>ion  rt  dr  po-dion  ([ur  lt'>  pircétlcntes. 


NOTES  ET  REVUE  un 

Elles  sont  également  foniiuuncs.  Il  y  en  a  tantôt  une  seule  (fig.  2,  3, 
10.  12.  19),  tiintùt  plusieurs  (Tig.  0.  17)  dans  une  même  cellule,  où  l'on 
peut  tiMaiviT  l'M  tiiilii'  (l»'>  s('cri'liiins  mliri'iMiK'nt  hyalines  (fig.  G.  14). 

Dans  ce  cas.  il  arrive  rrc((ut'nnHent  (juiine  splirrule  hyaline  s'ac- 
cole à  la  sphérule  à  clironiatine,  en  simulant  une  gri-carim^  (lig.  I4\' 

Les  sécrétions  à  cliiomatine  sont  indinéremment  au-dessus  ou  au- 
dessous  dti  noyau  (  tig.  2,  3),  très  rarement  au  même  niveau  (fig.  19). 
Elles  le  déforment  souvent  lorsqu'elles  sont  en  contact  avec  lui  (fig.  3) 
0.  12.  17.  11)).  Nous  notons  (|ue  ces  sphérules  à  chromaline  sont  fré- 
quenlesdans  1rs  cry|iles.  où.  hifii  rnlcndu.  il  (>s|  facile  de  les  distin- 
guer des  mitoses  (tig.  Il  i. 

Dans  ces  sécrétions,  la  cliiomatine  revêt  des  aspects  variés.  ?>ous  la 
forme  la  plus  simple  c'est  un  assez  gros  grain  sphéricjue  ou  étiré  en 
hàtonnet,  entouré  i:»u  non  d'une  zone  claire  (fig.  2,  It.  10).  D'autres 
fois,  il  va  plusieurs  gi'ains  poui'  une  même  sphère  hyaline  (fig.  3,  6. 
M)  ;  ils  sont  alors  de  grosseur  variahie,  tantôt  épars  sans  ordre,  tantôt 
groupés  en  rosette. 

Ils  sont  ou  hien  à  l'intérieui'  du  coips  liy.ilin  (iig.  3,  11)  ou  hien 
simplement  accolés  ;i  sa  surfaïc  (Iig.  (>.  1 1  ).  Dans  d'autirs  cas  enfin, 
les  éléments  chromatiques  sont  enlièi-ement  enveldpjtés  jmr  une 
ineinlirane  l't  ressemlilent  à  un  noyjiu  au  di'hul  de  la  chrfimalolyse. 
(>  s(int  alors  de  gi'os  giviins  vivement  coliU'ahles,  situés  à  la  surface 
interne  d'une  vésicule  claire.  (|ui  est  ,iu  centre  de  la  niasse  hyaline  et 
contiiMit  ou  non  eu  sou  centre  un  c(ir|is  chroma li(| ne  de  même  nature 
que  les  ur.iins  péripli(''ri(|ues  i  Iig.  12.  li.  17.  l'.h.  Il  ex.isle.cn  outre, 
dans  cette  vi'sicule  un  cor|)Uscule  aciflujthije  peu  colorahli',  (|ui  a  l'as- 
peci  du  luicli'ole  de  l)eaucoU|ide  noyaux.  Il  est  tantôt  cerdral  (  (Ig.  19) 
tantôt  accolé"  à  la  parni  de  la  vi'sicule  (Iig.  I 'h.  (les  S(»rtes  de  sécré- 
tions de  fdinie  ordinain'uienl  ovoïde  mit  la  dimensidu  d'un  noyau 
normal. 

l'inlin.  nous  pourrions  distinguer  une  Iroisièuie  forme  de  sécrétion 
dans  r(''pithélium.  On  ohserve  eu  elfcl.  heaucoiq»  |dus  i-ares  que  les 
foi'iues  précédentes,  ries  grains  (diromaliques  isolés,  sans  sphère 
hyaline.  Leur  dimension  ne  d('q)asse  guèie  la  dimension  d'un  nucléole 
normal  (  Iig.  9). 

~1"  Ej-ci'i'lion.  —  .\insi  (|ue  l'ont  vu  plusieurs  auteurs,  les  cellules 
épithéliales,  au  ternu'  de  leur  évolution.  s(uit  émises  sous  la  forme  de 
houlesdans  la  lumière  intestinale. 

Dans  ce  processus,  elles  commencent  par  perdre  leur  inemhrane, 


Liv  NOTES  ET  REVUE 

le  plateau  se  flétrit  et  rlisparait.  Le  cytoplasme  qui  avait  une  structure 
réticulaire  devient  alvéûlairr.  puis  la  cellule  comprimée  par  les 
voisines  fait  saillie  au  nivfau  >\>'  la  linne  des  plateaux  f[  devient 
piriforme  en  se  pédiculisant.  liifMitôt  le  pédoncule  se  rompt  et  la 
•  cellule  globuleuse  tombe  dans  la  lumière.  Les  celhdcs  ainsi  rpjptéTs 
contiennent  un  (fig.  13,  18)  mi  plusieurs  (fig.  7)  noyaux  iKninaux  ou 
en  chromatolyse  accompagnés  ou  non  de  figures  de  séctélinn. 

i'.e  mode  d'expulsii.m  fait  tomber  dans  la  lumière  intestinale  soit  des 
cellules  seules,  soit  des  sécrétions  avec  les  cellules  qui  les  renfiMm^nt. 
Mais  les  sécrétions  peuvent  aussi  être  expulsées  sans  que.  pour 
cela,  la  cellule  qui  les  renferme  disparaisse  nécessairement.  Dans  ce 
cas,  la  sécrétion  qui  a  émigré  vers  la  partie  supérieure  de  la  cellule, 
en  agrandissant  de  plus  en  plus  sa  cavité,  altère  le  plateau  et  tombe 
dans  la  lumière  soit  seule,  soit,  comme  l'a  observé'  N'isart.  avec  une 
partie  de  la  cellule  qui  est  ainsi  décapité'»-. 

3°  Sécrétions  dans  la  lumière  intestinale.  —  L'excrf'tion,  telle 
que  nous  venons  de  la  décrire,  fait  pressentir  les  formes  de  la  sécré- 
tion dans  la  lumière  intestinale.  On  retrouvera  les  différentes  sécré- 
tions vuesdans  l'épithélium  :  nues  (fig.  20.  21,  22,  25)  ou  contenues 
dans  les  vieillescellules  expulsées  (fig.  2i).  Puis  ces  mêmes  sécrétions 
à  différents  états  de  rnnlc.  IJIes  se  gonllenl  en  iiedillëranl  dalioid 
des  sécrétions  incluses  (|ue  |i,ii- lems  dimensions  (fig.  21,  2.">).  lîienli't 
les  vacuoles  se  multiplient,  les  membranes  disparaissent.  Enfin  la 
substance  hyaline  subit  la  fonli-  granuleuse  et  tous  les  grains  s'épar- 
pillent ifig.  23).      - 

Nos  observations  nous  paraissent  d'accord  avec  celles  de  N'isart 
pour  d'autres  Ortboptères,  et  de  Mingazzini  pour  les  Lamellieornes, 
quoi(|ne  leurs  desci'i|ttions  soient  moins  prt'cjses.  Il  s'agit  d'.iilli'urs 
d'un  processus  connimn  à  lieaurdup  iriiiscdes  (  l'bryyane.  l»|;i|)s, 
Antbrène.  etc.  i 

(Juel  est  le  mécanisme  d<'  la  sécrétion  '.'  On  licnilraii  rnnqili' de  la 
plupart  des  faits  en  disant  (pie  la  si'ciéljon  eonsjslc  dans  la  ebroma- 
tolvse  fies  nrtyaux.  (pii  peuvent  se  divi'-er  par  amitftse  durant  leni' 
éiiii^ralion.  (In  Imiive  en  r|1c|  cà  cl  là  ilrs  noyaux  ipii  sr  cohirenl 
viveuM-nl  parie  (pic  \r<  mains  cbromali<|U<'s  sont  ]iy|>eiir(»|diié's  et 
(pi'une  parlic  de  la  cliromaline  est  dissoute  d.ins  le  suc  nueléaire. 
Ce  sciait  le  prciiiici  ^lade.  Puis  le  noyau  <pii  dégénère  se  conden- 
secail  en  expriiiiani  aiiloui  de  lui  la  substance  byaline.  Parfois  il  se 


NOTES  ET  REVUE  lv 

fragmentcM'ait  ,  ce  qui  i'xj)li(|iiorait  toutes  les  tailles  des  sphérules  de 
sécrétion.  Ouant  aux  sphéruh^s  sans  chroniatine,  elles  seraient  le 
prt)duit  ultiiiK'  de  la  Iransrdiinali'in  des  sphérules  à  chronialine. 

Nous  voyons  nous-nièiues  plusieurs  ohjcctions  à  cette  théoi'ie.  Ainsi 
certaines  figures  de  sécrétion  paraissent  dues  à  une  expulsion  de 
substance  en  un  point  du  noyau  sans  contraction  générale  (fig.  i,  9). 
De  plus,  un  lait  (jue  nous  n'avons  ])as  encoie  signalé  j)ourrait  sug- 
gérer une  tout  autre  explication  de  la  sécrétion.  Nous  voulons 
pailer  des  variations  de  colorabilité  du  nucléole  selon  la  position  du 
noyau  dans  l'épithélium.  Les  nucléoles  sont  ti'ès  chronio[diiles  rlans 
les  noyaux  de  la  partie  supérieure  des  cryptes  et  du  tiers  inféi-ieur 
des  cellules  adultes,  ils  le  sont  moins  dans  le  fond  des  cryptes,  où, 
d'ailleurs,  ils  sont  plus  petits.  Mais  ils  le  sont  beaucoup  moins  encore, 
quand  les  noyaux  ont  émigré  vers  la  partie  supérieure  de  la  cellule.  N'y 
aurait-il  donc  pas  un  rapport  enti'e  les  variations  de  colorabilité  du 
nucléole  et  la  sécrétion?  Nous  ne  le  pensons  pas  et  nous  croyons 
plutôt  à  une  relation  avei-  la  formation  des  cristalloïd(>s  que  nous 
avons  signalés  dans  une  note  précédente  '.  Absent  dans  les  plus  jeunes 
cellules  des  cryptes,  le  cristalloïde  n'apparaît  que  dans  les  noyaux 
où  le  nucléole  est  devenu  peu  colorable,  comme  s'il  s'était  formé  aux 
dépens  de  la  chroniatine  du  nucléole.  Or,  les  cristalloïdes  persistent 
dans  les  noyaux  émis  av<'c  la  sécrétion  et  ils  se  rencontrent  en  grande 
quantité  dans  le  suc  intestinal  où  ils  n'ont  suld  aucune  dissolution. 

Nous  n'en  concluons  pas  cependant  que  le  nuch'-ole  n'a  rien  à  voir 
avec  la  sécrétion.  Si  Ton  attachait  de  l'importance  aux  rares  grains 
entièrement  (diroiiiali(pies.  on  poui-rait  les  regarder  comme  le  début 
delà  sécrétion,  et  la  s|(h(''rule  hyaline  se  j)ioduirait  par  une  réaction 
de  cette  chroniatine  sur  le  cytoplasme  amhianl. 

En  somme,  il  reste  beaucoup  à  faii'e.  et  nous  no  donn<ins  nos  Iiy[io- 
thèses  qu'à  titre  provisoire.  L(>  hul  de  notre  travail  est  simplement  de 
rapporter  les  figures  ({ue  nous  venons  de  décrire  à  ro  (prelles  sont 
réellement,  c'est-à-dire  de  la  sécrétion.  On  remarqueia  leur  analogie 
avec  les  figures  que  R.  Ileidenhain  et  Nicolas  donnent  de  l'intestin  des 
vertébrés  ^.  On  pourra  aussi  les  comparer  avec  intérêt  aux  cellules  en 
dé'générescence  des  cancers  épitlndiaux.  si  bien  discutées  |)ar  P'abre- 

'  L.  L('e,cr  o(  ().  Diil)osc(i.  Op.  cit. 

-  Tuut  rccemincnt,  Henry  (Arcliivcs  d  Anal .  niicr.  111)  a  tlccrildan.-.  IVjii(iicl\  nip 
des  vcricbros  dos  fii;iircs  de  sécrétion  bien  analuniies  à  nus  liuiires  Ci,  8,  9.  On  trou- 
vera dans  son  travail  1res  documenté  cl  ilans  celui  de  Garnier  (.Fourn.  Anal,  et  l'iivs. 
1900)  la  biblioçrapliie  de  la  sécrétion. 


Lvi  NOTES  ET  REVUE 

Domergne.  Dan-  l'inlestin  des  trachéates.  comme  dans  les  cancers 
épithéliaux,  il  importe  de  ne  pas  confondre  des  éléments  en  dégéné- 
rescence avec  des  sporozoaires. 

Grenoble,  7  juillrl  ii|oo. 


IX 


VARIATIONS  DU  NIVEAU  DE  LA  MER  A  BANYULS 
PENDANT  LE  MOIS  DE  SEPTEMBRE  1900 

La  Méditeri-anée  e>t  legaidée  oïdinaiiement  comme  une  mer  sans 
marées.  On  sait  pourtant  que  cela  n'est  pasexar-t  ;  les  effets  de  Tattraetion 
luni-solaiie  s'y  font  sentir,  mais  comme  il  est,  d'autre  part,  de  notoriété 
commune  auprès  des  pêcheurs  et  de  tous  ceux  qui,  par  leurs  occupations, 
ont  affaire  au  bord  de  la  mer,  que  les  eaux  restent  hautes  ou  restent 
basses  avec  continuité  pendant  des  périodes  de  temps  parfois  assez 
longues,  on  admet  généralement  que  les  "v  ariations  du  niveau  sont  dues 
surtout  aux  influences  météorologiques,  pression  barométrique,  force  et 
direction  du  vent,  et  qu'elles  s'exercent  avec  assez  de  puissance  pour 
masquer  ou  même  pour  effacer  complètement  les  laibles  oscillation^ 
d'ordre  astronomique.  Les  Instructions  no.ntiqucs  publiées  par  le  service 
hydrographique  de  la  marine  disent  '  «  que  l'attraction  luni-solaire, 
dont  il  est  assez  difficile  de  distinguer  l'effet  des  causes  accidentelles  de 
Aariations  de  niveau,  ne  parait  pas  produire  sur  la  côte  sud  de  France 
de  dénivellation  dépassant  0'n,25.  et  que  l'effet  des  vents  et  de  la  pression 
atmosphéiique  qui.  dans  les  conditions  normales,  produit  dos  dt>nivella 
lions  du  même  ordre,  peut,  dans  certaines  circonstances,  être  beaucoup 
plus  considérable  ». 

Les  différences  de  niveau  les  plus  considéiablf^  (pie  jaie  notées  à 
Banyuls  depuis  quelques  années  atteignent  O^.TT.  I.c  11  i.rtohie  18P8.  à 
8  heures  du  matin,  par  une  pression  barométrique  e\ce|itionnellenient 
basse  (740  mill.),  les  eaux  se  sont  élevées  à  Om.SO  au  dessus  ilu  y.vvn  et  se 
sont  maintenues  à  peu  prés  à  l;i  inciiic  liauloni-  iiciulatit  |>lii-icin-<  heures. 
Par  contre,  le  14  a^I•il  1000.  à  1  hcuies  du  >-oii-.  Iciu-  iii\r;m  ni-i.-nf  (|n'à 
0",12  au-dessus  du  /(Tm.  Le  temps  était  calme  ç|  1m  li;ii(imctrc  ('■hnè 
(768  mill.».  Je  noterai  que  les  Algues  du  j;eiire  Cjistnsi-ini  qui,  dans 
1  Océan  comme  dans  la  Méditenanée.  ne  supporiful  pas  d'être  lais^^ées  à 
sec  et  ne  se  développent  que  dans  h's  poiiil-  que  n'affecte  pa^^  h'  n'Irait 
de  la  mer,  ont  eu  ce  jom-là  leurs  deiiiiéres  tonnes  /i  O'n.15  eii\iron  an- 
dessus  du  ni\eau  de  l'eau  et  ont  beauion|>  sonffeil  cje  cette  (•nier-^inn 
mêine  peu  prolnr)gi''e.  I.e  lait   qn'eUes   loinienl    p.nlont    -ur   je^   i-ocliers 

'  /nslriirtions  naii/ii/iirs  sur  lu  n'ilc  siiil  i/r  Frnnrr  ri  1rs  raies  tir  t.'orse, 
pflil.   iHi|<),  |i.    11». 


NOTES  ET  REVUE  lvii 

autour  du  laboratoire  une  bande  continue  qui  remonte  jusqu'à  0".25  au- 
dessus  du  zéro  indique  que  les  eaux  ne  doivent  descendre  qu'exception- 
nellement au-dessous  de  ce  dernier  niveau. 

Ayant  besoin,  en  vue  des  travaux  d  élargissement  et  d'approfondisse- 
ment du  bassin  de  radoub  dn  labiuatoire  Arago  qui  se  poursuivent 
actuellement,  de  savoir  s'il  existe  réellement  dans  notre  région  une 
oscillation  journalière  du  niveau  de  quelque  îimplitude.  j'ai  dû  m'efforcer 
de  la  déterminer  par  l'observation  directe  qui  a  été  patiemment  continuée 
pendant  la  presque  totalité  du  mois  de  septembre  dernier. 

Les  marémètres  qui  ont  été  installés  dans  quelques-uns  de  nos  ports 
méditerranéens  sont  des  instruments  de  grande  précision  qui.  devant 
servir  surtout  à  déterminer  le  niveau  moyen  de  la  mer  par  la  moyenne 
d'un  très  grand  nombre  d'observations,  ont  été  construits  de  façon  que 
l'agitation  de  l'eau  n'ait  pas  d'influence  sur  eux.  L'eau  du  puits  où 
repose  le  flotteur  n'y  arrive  qu'après  avoir  filtré  à  travers  des  matières 
poreuses,  et  l'équilibre  ne  s'établit  avec  l'eau  extérieure  qu'au  bout  d'un 
temps  assez  long.  Désireux  de  connaître  non  seulement  l'amplitude  des 
dénivellations,  mais  aussi  les  moments  de  la  journée  où  elles  se  pro- 
duisent, je  me  suis  contenté  d'un  flotteur  portant  une  règle  divisée 
mobile  entre  deux  guides  qui  servent  de  repères  fixes  et  installé  au 
milieu  du  tunnel  qui  amène  l'eau  du  large  au  vivier  d'expériences  du 
laboratoire  dans  un  larg«  tuyau  percé  d'un  orifice  assez  petit  pour  que  le 
mouvement  des  vagues  soit  à  peu  près  insensible  â  son  intérieur,  quoique 
l'équilibre  de  niveau  s'établisse  en  quelques  secondes.  Les  indications 
ont  été  relevées  aussi  fréquemment  que  possible,  souvent  de  deux  en 
deux  minutes,  surtout  au  voisinage  du  temps  sujiposé  des  liantes  eaux 
et  des  basses  eaux,  et  ont  servi  à  dresser  la  courbe  de  chaque  jour. 

On  sait  que,  sur  le  rivage,  la  mer  ne  monte  pas  et  ne  descend  pas  d'une 
manière  continue,  mais  par  une  suite  de  saccades  qui  se  traduisent  sur 
le  tracé  par  des  séries  de  lignes  brisées.  Les  courbes  Bn  question  montrent 
qu'il  se  produit,  en  outre  de  l'oscillation  des  vagues  dont  il  n'est  pas 
tenu  compte,  une  suite  continue  d'oscilllations  de  plus  longue  période, 
qui.  au  lieu  et  à  l'époque  de  l'observation,  avaient  une  durée  moyenne 
dune  dizaine  de  minutes  et  d'autant  plus  courte  que  l'amplitude  de  la 
dénivellation  itroduite  par  elles  était  plus  grande.  11  faut,  il  me  semble, 
les  interpréter  ainsi:  les  vagues  engendrées  par  le  vent  s'élèvent  contre 
le  rivage  sous  l'action  d'une  force  vive  supérieure  à  celle  de  la  pesan- 
teur :  elles  redescendent  sous  l'action  seule  de  cette  dernière,  et  plus 
lentement  qu'elles  n'ont  monté.  La  durée  de  chaque  vague  étant  plus 
courte  que  le  tem[)s  nécessaire  a  la  descente,  la  vague  suivante  refoule  la 
précédente  avant  qu'elle  ait  achevé  son  mouvement,  et  il  en  résulte 
l'accumulation  d'une  masse  d'eau  qui  s'accroit  à  chaque  vague  et  qui  ne 
redescendra  en  masse  que  quand  son  poids  total  sera  devenu  sui)érieui' 
ou  au  moins  égal  à  la  force  ascensionnelle  de  la  vague. 

Faute  de  pouvoir  reju-oduirc  ici  les  courbes  qui.  i»our  être  lisibles, 
doivent  être   tiacées   à   une    ciande   échelle,  je  donne  dans    le  tableau 


LVIII 


NOTES  ET  HEVIE 


H.VITES    .MEUS 

B.VSSES  MEHS 

riii.sMOx 

liaioiiicl . 

DATES 

MtrnES 

II.MTELUS 

IIELIIKS 

ll.MTEUUS 

VE.M 

h. 

•Tll-dCSSIlS 

rclaliv.iiu 

1, 

au-dessus 

relaliv.  au 

(lu  zéro 

iiiv.  moyen 

II. 

Ml. 

du  zéro 

niv.  moyen 

S.  s 

() 

ir.v. 

0..585 

—  0.215 

12 

45  s. 

0.325 

—  0.015 

':62.6 

1 

I).   0 

ti 

10  m. 

0..54 

—  0.17 

1 

50  m. 

0.31 

—  0.06 

761 . 

X.-()..3  i 

~ 

•M)  s. 

0..55 

--0.18 

2 

.s. 

0.30 

—  0.07 

763.6 

x.-o..  1  : 

L.  10 

~ 

\T)  m. 

0..52 

--0.15 

■) 

30  m. 

0.295 

—  0.075 

765 . 3 

0..1      1 

1 

10  s. 

0..53 

—  O.Ki 

0 

20  s. 

0.27 

—  0.10 

765 . 

X.  0..3 

M. 11 

~ 

SOiii. 

017 

--0.10 

3 

III. 

0.265 

—  0.105 

767.2 

x.-o..  3 

S 

10  s. 

0.495 

-- 0.125 

3 

30  s. 

0.27 

—  0.10 

766.2 

(1  -\  (1 ,  2 

M.  12 

•1 

H). 

0.18 

--0.11 

1 

m 

0.28 

—  0.09 

766 . 1 

X..  1 

1 

il 

30  s. 

0..53 

--0.10 

1 

s. 

0.30 

—  0.07 

765.5 

X.  0..1 

'  .1.  y.\ 

0 

30  m. 

0.55 

--0.18 

1 

15  m. 

0.325 

—  0  015 

767.1 

K.,  f. 

j 

0 

15  s. 

0.51 

--0.11 

5 

s. 

0 .  355 

—  0.015 

767.1 

F...  1 

I  V.  1  1 

11 

10  m. 

0..54 

--0.17 

.5 

15  m. 

0.35 

—  0.02 

767.4 

(»..  f. 

11 

m  s. 

0..52 

—  0.15 

1 

10  s. 

0.37 

0. 

766 .  l 

nul 

s.  là 

5 

10  m. 

0.36 

—  0.01 

766.5 

|.r.  II. 

i2 

s. 

o'.5î).5 

+  0^225 

0 

20  s. 

0.38 

+  0.01 

766.2 

[11-.  11. 

1).  iti 

12 

15  m. 

0..58 

--0.21 

() 

50  m. 

0.38 

+  0.01 

767. 

[ir.  M. 

12 

10  s. 

0..58 

--0.21 

8 

10  s. 

0.41 

+  0.01 

766.8 

l>i'.  II. 

!..  n 

1 

.50  m. 

0..5(i 

--0.10 

8 

30111. 

0.43 

+  0.06 

766.8 

|ii-.  11. 

î 

■> 

30  s. 

0..58 

--0.21 

0 

20  s. 

0.435 

+  0.065 

765 . 8 

)i!-.  11. 

M.  IS 

M. 

M. 

M. 

9 

.50 III. 

0.425 

+  0.1 155 

761.9 

S..  1. 

1 

s. 

0.50 

--0.22 

10 

10  s. 

0.46 

+  0.O9 

763.8 

nul 

NI.  10 

1 

.50111. 

0..585 

-- 0.215 

10 

III. 

0.46 

+  O.09 

7t)3.  1 

\ A  A).  1 

1 

40  s. 

0.60 

—  0.23 

11 

•5  s. 

0.455 

+  0.085 

7t)2.8 

\  N  i;  .  1 

J.  20 

7^ 

10  m. 

0..58 

--0.21 

11 

20  Ml 

0.41 

-h  0.07 

76(i.8 

\  \  0  1. 

.) 

.^ 

O.HO 

+  0.23 
+  0.115 

76ti.2 

X.-O..  1 

V.  21 

li 

50111. 

0.485 

12 

15  111. 

0.395 

4-  0.025 

770 . 

X..  f.    ! 

H  40  s. 

0..545 

+  0.175 

1 

30  s. 

0.395 

+  0.025 

769.2 

E-N.-K ,  1 

S.  22 

1 

m. 

0.54 

+  0.17 

M. 

M. 

M. 

770.3 

X.-O..  1 

f) 

.50  s. 

0.535 

+  0.105 

1 

15  s. 

0.315 

—  0.025 

769 . 3 

nul 

1).23 

) 

30  m. 

0..50 

+  0.13 

M. 

M. 

M. 

769.4 

nul 

7 

20  s. 

0..535 

+  0.105 

1 

20  s. 

0.315 

—  0.025 

76!  1.2 

s.-i-;..  f. 

L.  21 

7 

40  m. 

0.515 

+  0.175 

1 

45  m. 

0.375 

+  0.005 

766. 

nul 

8 

10  s. 

0.58 

+  0.21 

1 

40s. 

0.395 

+  0.(t25 

761.1 

X.  Iv.f. 

M.  25 

8 

30  m. 

0.01 

+  0.2'i 

•> 

30 III. 

0.415 

+  0.015 

761.1 

S.  I-:..  1. 

8 

50  s. 

O.fil 

+  0.27 

î 

.50  s. 

0.15 

4-  0.08 

760.  1 

K.-S.-K..  1 

M.2fi 

0 

III. 

0.H3 

+  0.20 

•> 

45  m. 

0.11 

+  0 .  ('^7 

";(il.8 

X.O..  1 

8 

45  s. 

0..59 

+  0.22 

4 

20  s. 

0.  135 

+  1 1 . 0(i5 

"165.7 

X..  1 

.1.27 

0 

15  m. 

0.»)15 

+  0.215 

1 

30 III. 

0.11 

+  0.07 

763.1 

X.-O..I. 

10 

s. 

0.(i2 

+  0.25 

1 

15  s. 

0.47 

+  0.10 

760.2 

X.-o..f. 

V.  2S 

0 

15  m. 

0.08 

+  0.31 

l 

20 III. 

0.19 

+  0.12 

7.59.1 

s..  1 

0 

10<. 

0.70 

+  0.33 

1 

s. 

0.53 

+  O.Ki 

7.58. 

s..  1. 

S.  20 

11 

m. 

t>.7() 

+  0.3!-) 

M. 

M. 

M. 

■;58.8 

s.,  f. 

10 

30  s. 

0.11 

1 

+  0,31 

1 

s. 

0..55 

+  0.18 

759.5 

X..  f. 

(•i-(|i'-<iH  le  ni\i';iu  le  |ilu-  ii;iul  i-t  le  iii\i';ui  li-  plus  bas  altoiut  i>;ii- 
la  mer  cliaiiiu'  .joui-,  |)f'iKl;uil  l;i,  in-iindc  ;ill;nil  <lii  8  ;iu  29  soptoiiibi'C  i|ui 
nmbi-asso  l'ëpociuc  iMiri(>s|(oii(i;inl  ;iu\  tlriix  .ui  .muIcs  iiKin-cs  (i(('';iiii(iu{'< 
rlf-fiuinoxo.  i-ell»'<  <!<•  l;i  pleine  lune  du  !•  et  eelle  de  l;i  nimvelle  lune  du 


NOTES  ET  REVUE  ux 

23,  ainsi  qu'à  la  morte-eau  intermédiaire.  Dans  les  colonnes  8  et  9, 
réservées  à  la  pression  barométrique  et  au  vent,  la  première  ligne  pour 
chaque  jour  indique  leur  valeur  notée  à  f)  lieures  du  matin,  et  la 
deuxième  à  3  lieures  de  l'après-midi.  Le  cliifîre  inscrit  à  la  suite  de  la 
direction  du  \ent  donne  sa  force  évaluée  d'après  l'échelle  de  Beaut'ort, 
dans  laquelle  le  n"  1  correspond  à  une  vitesse  d'environ  3'°50  par 
seconde,  le  n»  2  à,  une  vitesse  de  6  m.  et  le  n"  3,  qui  n'a  pas  été  dépassé, 
à  celle  de  8  m.  environ.  Les  lettres  /»/•.  //,  (presque  nul)  et  /:  (faible) 
indiquent  une  brise  appréciable  quoique  inférieure  à  celle  à  laquelle  peut 
être  attribué  le  n»  1.  Les  hauteurs  inscrites  dans  les  colonnes  4  et  7  sont 
rapportées  au  zéro  de  l'échelle  qui  a  été  établie  d'après  le  nivellement 
deBourdaloue  dans  le  port  de  Port-Vendres,  à  l'époque  de  la  construction 
des  quais  de  relui-ci.  Le  point  correspondant  à  ce  zéro  dans  la  baie  de 
Banyuls  a  été  déterminé  par  la  moyenne  d'un  certain  nombre  d'obser- 
vations simultanées  effectuées  dans  les  deux  localités,  de  pi'éférence 
pendant  l'étalé  de  haute  mer  de  quadrature,  où  le  niveau  de  la  mer  reste 
pendant  un  temps  assez  long  sans  grande  variation.  Je  dois  remercier 
ici  M.  le  conducteur  des  ponts  et  chaussées  L.  Sagols  d'avoir  bien  voulu, 
à  ma  demande,  faire  procéder  à  ces  observations  et  m'en  communiquer 
les  résultats.  Rappelons  que  le  zéro  de  l'échelle,  point  auquel  sont 
r-apportés  tous  les  chiffres  inscrits  sur  les  cartes  marines,  a  été  pris  â 
0'"30  au-dessous  du  niveau  moyen  des  eaux  tel  qu'il  résultait  du  nivelle- 
ment ancien  de  Bourdaloue.  Mais,  d'après  le  récent  nivellement  de  pré- 
cision qui  a  été  entrepris  par  M,  Lallemand  et  qui  n'est  pas  encore 
complètement  terminé,  ce  niveau  aurait  été  fixé  à  Port-Vendres  0'",07 
environ  trop  bas,  de  sorte  que  le  niveau  moyen,  qui  sera  ultérieurement 
substitué  au  zéro  précédent  comme  point  de  départ  pour  les  cotes  des 
cartes,  est  en  fait  à  0°',37  au-dessus  du  zéro.  C'est  à  ce  niveau 
moyen  corrigé  que  sont  rapportés  les  chiffres  des  colonnes  4  et  7  du 
tableau. 

Il  résulte  des  chiffres  relevés  que  le  niveau  le  plus  élevé  atteint  j)ar  la 
mer  en  septembre  1900  a  été  0'",76,  le  29  à  11  heures  du  matin,  et  le 
niveau  le  plus  bas  0"', 265,  le  11  à  3  heures  do  l'après-midi,  et  que  chaque 
jour  il  s'est  produit  régulièrement  une  double  oscillation  déterminant 
deux  pleines  mers  et  deux  basses  mers  qui  se  sont  succédé  avec  un  retard 
moyen  de  50  minutes  sur  celles  du  jour  précédent,  qui  ont,  par  consé- 
quent, en  dé])it  de  leur  peu  d'amplitude,  tous  les  caractères  des  marées 
océaniques.  Cette  assimilation  est  vérifiée  encore  par  l'amplitude  des 
oscillations;  elle  est  â  son  maximum  (0',265)  dans  la  nuit  du  10  au  11 
septembre,  soit  36  heures  après  le  moment  de  la  pleine  lune  qui  s'est 
produite  le  9,  à  5  h.  15  du  matin,  correspondant  ainsi  à  la  grande  marée 
océanique  du  10  qui  avait  117  pour  coefficient.  La  grande  marée  sui- 
vante, du  25,  qui  n'a  eu  pour  coefficient  que  88,  a  été  traduite  ici  par 
une  dénivellation  qui,  pour  n'avoir  atteint  que  0'",195,  n'en  est  pas  moins 
plus  forte  que  celles  c^ui  l'ont  précédée  ou  suivie. 

La  haute  mer,  les  jours  de  pleine  lune  et  de  nouvelle  lune,  est  indiquée 


Lx  NOTES  ET  REVUE 

sur  la  cai-te  de  la  Méditerianée  donnée  dans  l'atlas  physique  de 
Berghaus  '  comme  se  produisant  à  2  heures  à  Nice  et  à  3  heures  à  Toulon 
(heure  de  Greenwich.  avec  laquelle  se  confond  d'ailleurs  maintenant 
l'heure  de  Paris).  Elle  s'est  en  réalité  produite  k  Fîanyuls  à  7  li.  30.  l'un 
comme  l'autre  de  ces  deux  jours. 

Enfin.  le  vent  et  la  pression  barométrique,  qui  ont  varié  dans  une  large 
mesure  pendant  le  temps  de  l'observation  et  qui  exercent  une  inlluence 
indiscutable  sur  le  mouvement  des  eaux  méditerranéennes,  ont  montré 
que,  sauf  le  cas  de  variations  très  intenses  et  très  brusques,  ils  n'ont  pour 
effet  que  d'avancer  ou  de  reculer,  dans  une  certaine  limite,  l'heure  de  la 
pleine  mer  et  de  la  basse  mer  et  de  déplacer  un  peu  l'ensemble  de  la 
déni\  ellatinn  au-dessous  ou  au-dessus  du  niveau  moyen,  mais  sans  effacer 
^a  périodicité  et  sans  lui  enlever  son  caractère  de  marée  astronomique. 

G.  Prlvot. 


X 

LA  REPHtinrCTION  SFXIKi:  DE  MOyOCYSTfS  ASCIDIJE 
W.  I.A.NKKSTI.I! 

d'aiins    .A[.    SiEDi.ECKi  -. 

Le  rycle  complel  des  (iréu;irim's  (''l.iil  ciii-nic  hypn||ic|iinii\  Les  ré- 
«ulfafs  de  Wnllcis.  i|ui  (li'cfiv.iil  une  lÏTiiiidation  ;i\;inl  l.i  furmation 
des  sporn))l;i>lcs,  venaient  d'èlre  (b'iiinnliés  faux  par  les  préjui  rat  ions 
décisives  de  Cuénol.  Il  devail  pourlaiil  cxisler  une  reproduction 
sexuée.  Siediecki  vieni  de  la  liiire  coiinailn'  par  j'iiud"'  iiiinuiii'use 
de  J/onori/s/is  (fsrif/itf  W.  LanU. 

.)fonori/slis  asridiii'.  à  l'iMai  niùr  iiidiriV'reneic.  se  iiionlrc  cdinnic 
une  jrrosse  cellule  r'nlourée  dune  meinlirano  résislanle.  A  r<'xlré- 
Miili'  anti'rieui'e  esl  un  orilicr  arromli  par  où  peiil  >orlir  un  (iclil 
pseuflopofle  hyalin.  appiMidice  laelile.  Le  imyau  leniral  esl  l'orme 
d'un  r-éseau  ehariii' (le  i:i;iins  (dudnialii|ucs  doni  le>  uns  sont  a[)[di- 
qués  eniilr»'  la  iiirinluani'  qu'ils  l'p.iivsisx'Ml .  r|  |r>  autre».  |ilu» 
denses,  sont  ramassés  au  voisinai:e  du  Uaryn-nnir.  ruipu^ciili' 
réfrin.ueni  fait  d'une  rnuelie  externe  dr  ilnumal  i  ne  qui  mvi-luppc 
un  nucléule  vrai,  oxypliiic 

Les  (iréirarines  sr  cuiiinLinenl    dans   la    Inniiéic   inl<'>tinale.    |)ru\ 

'    /lrr;//iiiiis'  /i/iijsil,(i/isi/irr  .\//iis.  Alilli.   ii,  H  \  «Im- i;i|.Imi-,  i-:iytr  i\. 
'.M.  .Sif(llrcl<i.  —    li-hrr  (lie    i;cM;lilce-|illiclic    \(  rmiliiiiri:;    di  r   Mmiiiriixlis  iisciriiii' 
{Bail.  Ac.  Se. y  (Iracovic,  Ucoinljrc    i><;)i)l. 


NOTES  ET  REVUE  lxi 

individus  s'aoculonl  latéralemont  puis  cherclienl  à  lapprucher  leur 
uiilice  à  pseudopode.  Alors  ils  s'aplatissent  en  se  conipriniant  par 
leur  faee  en  eontaet  et  se  mettent  à  tourner.  Le  riiouveinent  de  l'ota- 
tion  arrondit  le  couple  qui  sécrète  la  membrane  du  kyste. 

Pendant  ce  temps,  le  cytoplasme  se  modifie  et  prend  une  oidon- 
nance  radiaire  ayant  pour  centre  dans  chaque  (îrégarine  les  orifices 
pseudopodiaux..  De  son  côté,  le  noyau  se  liansforine  ;  il  devient 
vacuolaire.  Sa  cliromatine  se  tVa^niente  en  une  qua^itité  de  petits 
bâtonnets  et  grumeaux,  tandis  (|ue  le  karyosome  est  rejeté  dans  une 
vacuole  latérale  qui  de  plus  en  plus  envahit  le  noyau.  Karyosome  et 
grumeaux  chromatiques  finissent  par  tomber  dans  le  cytoplasme  et 
s'y  dissolvent.  Néanmoins  persistent  quelques  grains  chromatiques, 
et  ce  sont  eux  qui  reconstituent  un  noyau  beaucoup  plus  petit.  Ce 
petit  noyau  néoformé  se  divise  par  une  pi-emière  mitose  où  Ton 
observe  de  gi'os  centrosomes  et  un  fuseau  typi(|ue.  l'uis  des  deux 
noyaux  fils  naissent  par  mitoses  successives  un  grand  nombie  de 
noyaux  destinés  à  la  formation  des  sporoblastes. 

Parallèlement  à  l'évolution  de  leurs  noyaux,  les  deux  (irégarines 
conjuguées  ont  subi  dans  leur  cytoplasme  de  grandes  modifications. 
Toujours  séparées  par  leur  mend)rane  propre,  elles  se  pénètrent  inti- 
mement. L'une  s'enfonce  comme  un  coin  dans  le  corps  de  l'auti'e  et, 
par  le  progrès  de  la  pénétration  réciproque,  elles  se  changent  en 
deux  longs  corps  serpentiformes,  à  la  surface  desquels  font  saillie  les 
noyaux.  C'est  alors  que  chaque  noyau  s'entoure  d'un  protoplasme 
dense.  Des  cellules  se  délimitent  et  sont  mises  en  liberté  dans  le 
kyste.  Ce  sont  les  sporoblastes. 

La  plupart  de  ces  faits  avaient  été  vus  |)ar  plusieurs  auteurs  et  en 
particulier  par  Cuénot  dans  ses  derniers  ti-avaux.  Mais  voici  qui  est 
vraiment  nouveau. 

Les  sporoblastes,  quand  ils  sont  isolés,  ne  tardent  pas  à  se  mou- 
voir. Leur  mouvement  pendulaire  les  transporte  les  uns  vers  les 
autres  et  ils  s'accolent  deux  à  deux.  Leur  cytoplasme  se  fond  en  une 
seule  cellule.  Les  noyaux,  quelque  temps  isolés,  finissent  aussi  par 
se  fusionner  entièrement.  Ainsi  s'effectue  une  véritable  copulution, 
sans  trace  de  réduction  cliroiiiali(|ue.  Il  faut  sans  doute  considéi'er 
comme  une  réduction  l'expulsion  du  kaiyosome  et  d'une  certaine 
partie  de  la  chromatine  durant  les  premiers  stades  de  la  conjugaison 
des  Grégarines  mûres.  L'auteur  lui-même  a  observé  une  réduction 
analogue  pour  la  matuiation  des  macrogamètes  cliez  AUelea  uvata. 


Lxii  NOTES  ET  REVITE 

J^a  fusion  des  deux  spurublasles  donne  un  individu  qui  évoluera 
maintenant  en  spuruzoïles.  I.e  processus  est  très  siiujile.  3  inituses 
successives  produisent  H  n(iyau\  pour  les  8  spuruzuïles  ralcilonues. 

Le  scliéiiia  suivant  lésunie  le  cycle  : 

Sporozuïte  Sporozoïte 

;  i 

Individu  iiini  Individu  niùr 

l  (lunjugaisun  •  | 

n  Sporoblastes  /i  Spoiublastes 

Copulation 

l 
n  Sporocystes 

8  n  SjMiidzuïtes 

Cette  évolution  rappelle  l'évolution  des  Coccidies.  Seulement,  chez 
les  Grégarines.  la  copulation  est  isogamiquc,  chez  les  ('occidies  elle 
est  hétéruganiique. 

Avec  la  copulation  isoganiique,  ce  (jui  est  vraiment  spécial,  c'est 
la  conjugaison  hâtive.  On  connaît  des  faits  comparables.  Ainsi,  chez 
Adelea,  le  microgamétoc^'te  s'accole  au  macrogamète,  et  les  microga- 
mèles  ne  sont  formés  qu'après  la  conjugaison.  0,  Diuoscg. 


XI 

COMPTE  RENDU  RIBLIOGRAPIIIQUE 

—  P.  Matschii;.  —  l)if  Fh'dcnnausc  des  hi-i-lincr  Miisciuns  fi'tr 
Natiirkuncli'.  I .  Lirf.  Die  Mt'ijacliiroptera,  gr.  in-8  de  103  pages  avec 
14  phiiiehcs  et  2  eaites.  G.  Reiiner  éditeur,  Berlin  1899  (l*rix cartonné  : 
21  Mark^). 

La  jj^raiuli'  inonoirrapliie  des;  Chciroplèros  ilii  Miisi-p  de  lîcriiii  i\\\c  W .  IVters,  alors 
direfteiir  de  cet  élablisscmeiil,  avait  (•titre[)rise  drs  raiinée  iSi».'»,  et  (|iie  la  mort  avait 
iiil>-rr(>iii|iiie  an  inilirii  de  l.i  |iiicMlc  de  |iri''])ai'alinii,  \  inil  (.ri'lrc  reprise  et  eoinplftee 
par  I'.  Malseliie. 

I^'ouvrai^e  entier  euinpreiidra  (|iiatre  f'aseieiiles  avec  ijo  planches,  tlonl  un  certain 
nombre  en  couleurs.  Le  premier  lascicule,  <pii  vient  de  paraître,  est  consacré  au 
Me^/iir/iiro/ilrrii  ;  Vf  sont  les  (  iliauNcs-Souris  l'rntfivores,  ipii  ne  compremient  ipie  la 
l'amilie  de  /'/fra/iii/tr  ou  Uonssetles.  L'anicur  n'v  r'ecoruiail  pas  moins  de  lm)  t;;enres, 
dont  .'i  nou\eaii\  {Slijtoc/i'iiiiini,  Sfittumjv/i'i'is  et   linlioinjileris),  avec  122  espèces. 


NOTES  ET  REVUE  lxih 

L'introduction  générale,  résumant  l'étal  actuel  de  nos  connaissances  sur  les 
Chéiroptères,  ne  sera  publiée  ([u'avec  le  dernier  fascicule.  Mais  celui  ([ui  vient  de 
j.araîlre,  quoique  i)urement  descriptif,  permet  déjà  d'apprécier  toute  la  valeur  de  cet 
important  ouvrage  et  les  services  ([u'il  est  appelé  à  rendre.  Au  milieu  des  dit'ticultés 
toujours  croissantes  de  la  l)il)lio^,Tapliie  el  de  l'accroissement  continuel  du  nombre  des 
espèces  connues,  toute  tentative  de  révision  métlioditiue  d'un  irrand  groupe  du  rèt-tie 
animal  est  assurée  d'être  accueillie  avec  une  vive  satisfaction. 

Matschie  a  augmenté  l'intérêt  de  son  travail  en  ne  s'en  tenant  pas  aux  collections 
pourtant  considérables  du  Musée  de  Berlin.  En  outre  des  formes  qu'il  a  eues  lui-même 
entre  les  mains,  il  étudie  et  soumet  à  la  crilicpie  toutes  les  descriptions  qui  sont 
éparses  dans  la  littérature.  Son  ouvrage  est  donc  bien  une  vraie  .Monographie  des 
Chéiroptères. 

De  nombrcu.x  tableaux  dichotomiques,  aidés  par  les  planches  qui  représentent  pour 
ce  seul  fascicule  le  crâne  et  la  dentition  de  43  espèces,  permettent  de  déterminer  avec 
])réeision  toutes  les  espèces  actuellement  connues. 

Il  faut  mentionner  aussi  le  soin  avec  Iccpiel  a  été  traitée  la  distribution  géographiipie. 
Tous  les  habitats  mentionnés  par  les  auteurs  ont  été  relevés  et  sont  indiqués  de  plus 
sur  des  tableaux  par  régions  naturelles.  Les  Chéiroptères  sont  le  seul  ordre  de 
.\[ammifères  (jui  soit  répandu  sur  toute  la  surface  du  globe,  et  on  a  coutume  de  dire 
qu'en  raison  de  leur  facilité  de  dispersion,  ils  n'ottrent  à  ce  point  de  vue  que  peu 
d'intérêt.  A  en  juger  déjà  par  la  localisation  de  certaines  formes,  et  aussi  par  la 
première  carte  de  distribution  publiée,  qui  indique  la  répartition  des  sous-genres  du 
grand  genre  Pteropiis,  on  ne  peut  douter  que  le  chapitre  qui  sera  consacré  à  la 
distribution  géographique  ne  révèle  des  faits  nouveaux  el  d'un  grand  inlcrêl. 

P.  et  Fr.  Sarasin.  —  Materudien  .:ur  Nuturgeschichte  der  Inscl 
Celcbes,  T.  IL  Die  Land-Molluskcn  ton  Celebes,  un  volume  in-4o  de 
248  pages,  avec  31  plancher  et  une  carte.  C.  W.  Kreidel,  éditeur, 
Wiesbaden,  1899. 

Les  frères  Sarasiu  continuent  la  publication  de  leurs  matériaux  pour  l'histoire 
naturelle  de  Célèbes.  Le  deuxième  volume  est  consacré  aux  Mollusques  terrestres  et 
fait  suite  aux  .Mollusques  d'eau  douce,  dont  nous  avons  rendu  compte  l'année  dernière. 

La  faune  connue  jusqu'ici  est  augmentée  dans  cet  ouvrage  de  8o  formes,  espèces  ou 
variétés,  soit  nouvelles  soit  non  encore  signalées  dans  l'ile,  ce  qui  porte  le  nombre  des 
^Mollusques  terrestres  de  Célèbes  au  chiffre  de  198.  Et  il  est  à  remar([uer  (pi'une 
grande  partie  de  l'île  n'a  pas  encore  été  explorée.  Abstraction  faite  des  variétés,  il 
reste  177  espèces,  dont  i4o  sont  spéciales  à  Célèbes  el  dont  87  seulement  se  retrouvent 
en  d'autres  points  du  globe.  Les  auteurs  ont  noté  avec  soin  toutes  les  localités  ;  mais 
ils  réservent  peur  le  troisième  volume  la  comparaison  de  la  faune  malacologique  de 
l'île  avec  celle  des  n-gions  voisines,  ainsi  que  l'étude  des  (piestions  générales  qu'elle 
soulève. 

L'ouvrage  est  surtout  descriptif;  il  i-enfermc  néanmoins  une  élude  analomi(pie  et 
embyogénique  des  genres  peu  connus,  Vaf/inula  el  Atopos,  el  un  chapitre  important 
sur  les  gradations  insensibles  par  lesijuellcs  certaines  espèces  passent  de  localités  en 
localités  à  d'autres  toutes  difFérentes,  de  manière  à  constituer  ce  (jue  les  auteurs 
appellent  des  «  en(  haînemenis  de  formes»  {Formenkelle).  C'est  ainsi  que,  de  l'Est  à 
l'Ouest,  on  voit  \:\  Nariina  cincta  (Lea),  à  petite  coquille  délicate,  passer  insensiblement 
aux  formes  géantes  el  à  coquille  épaisse  de  la  N.  liinbifera  (Mari.).  On  trouve  de 
même  tous  les  intermédiaires  entre  les  J'Iaiiispini  Zudiacus  (Fer.),  PL  tuba  (Alb). 
et  /'/.  bont/tdini'iisls  (Smith);  mais  ici  la  direction  de  la  chaîne  est  du  Nord 
au  Sud. 


Lxiv  NOTES  ET  REVUE 

l-es  ailleurs  s'allacheiit  à  dt^nioiilrer  ((ii«  les  cliaîiu-s  de  Cormes  ne  |>eiivenl  pas  èlre 
dues  à  des  ditterouccs  du  milieu  ni  à  l'action  directe  des  rirconstanees  extérieures 
(ilialeur,  Inmiidité,  etc. ..)  ;  elles  ne  peuvent  pas  non  plus  trouver  leur  explication  dans 
les  grandes  théories  sur  l'oritcine  des  espèces  (sélection  naturelle,  adajjtation  fonction- 
nelle, etc...),  et  on  est  amené  à  conclure  (|u'elles  sont  produites  par  l'action  d'une 
force  inhérente  à  l'ori^anisme,  (pii  l'amène  à  se  développer  dans  une  direction 
déterminée,  sans  aucun  rapport  a\ec  les  conditions  extérieures  du  milieu  tu  avec 
l'utilité  ou  le  donunaiîe  qui  peut  en  résulter.  I^es  frères  Sarasin  appellent  ortho(j<'nè- 
tii/ues  les  formes  qui  évoluent  ainsi,  soit  dans  le  temps,  soit  dans  l'espace,  sous  l'action 
de  cette  force  intérieure,,  et  ils  les  opposent  aux  formes  oscillantes,  qui  se  moditient 
en  sens  divers  sous  l'action  directe  des  conditions  extérieure^,  l't  aux  formes 
stcif/nantes,  cpii  sont  celles  qui  se  ]ierpétuent  sans  variation  jiendant  un  lono-  espace 
de  temps,  telles  (pie  les  Linsnles,  par  exemple. 

l'arit  If  31   Oriobi'i'  iqou. 

Les  directeurs  : 
H.  DE  Lacaze-Duthiers  et  G.  Pruvot. 

Les  géruuls  :  Schleicher  frères. 


TABLE  SPÉCI.ALE  DES  NOTES  ET  REVUE 

3«    SKRIE,    T.    Vllt.     lf(00 

ARTICLES    (tliir.JNArX 

GiiTEL    (Fr.).  —    Sur  les   népliroslomes    et    les    canaux    sen-mentaires    de    (pielijues 

Sélaciens  (Squatina,  SciiUiuni,  Centrina,  etc.),  p.  xxxiii-xi.. 
Lfcfh  (L.K  —  Sur  la  j>résence  d'une  (loccidie  cieloinique  chez  Olocralfs  ubhreinatus 

<)!.,  p.  i-iii. 
Lé<;eh  |L.)  et  Dl'bosco  (O.).   —   .Notes  l»ioli>L;iipies  sur  les  (n'illdUS.  Sécrétion  iiilesli- 

nale,  p.  xi.ix-lvi. 
LÉGER  (L.)  ET  HAOENMUi-LF.n  (P.).  —  Siip  la  niiii  pliiili m i<' cl  IVvolulioii  de  \'(t/,/irij()iijstis 

Scfineideri,  n.  sp.,  p.  xi,-xi.v. 
Pruvot  (<i.).  —  Variations    du   niveau    de   |;i    nier   à    Mauviiis    peiulaiii    le    umis    de 

septemhre  i;)00,  p.  i.\i-i.x. 
ViGNON    (P.).     —    DiHeienciillinijs    cyloplaMiiiqiies,   cils   vihratiles  il   iiitiiules,   pi.   IM- 
XVIII. 

ANALYSES   CUlTInCKS   KT  CuMI'TKS  MK.NUrs 

L)l;hos(.o  (().).  —  Le  develo|ipenieril  de  la  ScuUipeiidre,  d'après  Mkvmons.  p.  xxvi-xxxii. 
Di-Bosto  ((».|.  —  La  maluralion,    la    lécondalion   et  les    premiers  slades  du  dcvelo|)- 

pemenl  des  Planaires,  d'jquès  \ii.i.\i«i>  C.  van  Name,   p.   xiv-xi.viii. 
DCBOSCQ  (<).).  —    La   repiuduclioii  sexuée   de  Mi)H(iri/slis  AsciilKf,   d'après    M.   SitD- 

I.ECKI,   p.  I.X-l.XII. 

Pruvot  ((î.).  —  I., 'expédition  antaiilique  lielue,  p.   xvin-xxvi. 
Compte  rendu  liihliograpliiqne,  p.   i  xii-i.xi\'. 


30j69  .  —  VERSAILLES,  SOCIÉTÉ  ANONY.ME  DES  IMPRIMERIES  eÉRARDIN. 


ÉTUDE    MONOGRAPHIQUE 


DES 


SPONGIAIRES  DE  FRANCE 

III.  MONAXOXIDA  {HADROMERINA) 


E. TOPSENT 

(ili;iri;T  (le  cuiir^  ;i  l'I'Jculc  ili-  incdcrinc  de  Rennes. 


AVAXT-PHOPOS. 

.r.ilMiidc  avec  ce  iiiriiKiii'c  l'rludc  des  Monaxdlliflcs  dliscrvrcs  jus- 
([ira  |»i'(''S(Mil  ilaiis  les  eaux  IVaiiraiscs. 

Dans  lin  travail  rrcnil .  dcsliiir  à  servir  (Tint  rii(|iiclicm  à  celle  (''liKle 
(135).  j";ii  |»r()|)()S(''  de  srinder  l'ordre  (\o^  Mond.nin ida  en  deux 
soiis-ordres  :  Ihiil  foiiicfi  na  et  IhiUrliaiKl  ri  un . 

Le  sous-ordre  liai! ronicri lUi  étant  de  toute  évidenre  le  ])lus  (Mroi- 
tenient  a|)])arenté  aux  Td rad i iifll ida .  c'est  de  lui  f|iu'  je  traiterai  en 
prenner  lien. 

(loninie  il  ne  c(M-res|)ond  exaclenient  à  aucune  des  divisions  |)réc(''- 
deninieni  étalilies.  j'ai  pris  soin  dans  ro|»uscide  pr<''cité  d'exposeï'  eu 
délail  son  ('■tendue  et  sa  classidcal  i(Ui. 

•le  ne  crois  pas  inulili'  de  retracer  à  cette  |)lace  le  talileau  (|ui 
ri'suuie  sa  i-oni|>ositiun  actucllf. 

AUi:ii.  ni;  zoOL.  i:xi>.  lir  gém.  —  3"  skhik.    —   i.   viii.   l'JOO'  1 


2  K.    nH'SK.NT. 

SOrS-OHDHK  IIADROMEHISA. 

A.  Scrtiun  (Ifs  Clavulida. 

I .    l'.iiiiilh'  (Ifs  Cliiimd.i:. 
(iriiics  :   C/iona  (iiant.   Uo/o/ki  (laitiw.    Thoosu  Hancock.   Alcc- 
liinti  (  '.arlcr. 

'1.   Kaiuillc  (les  Si'iitAsritKi.uD.K. 
<i('ni('s  :    Hijincth'ninid   IJowerbank,  Xciiosponf/ifi  (iiay.  Spiras- 
I rrlld  Scliiniilt.  J.fifrinirulid  du  Bocage,  Srcjifriiitiis  Tn|)S(Mil. 
;{.   Faiiiille  des  Polymastid.e. 
(Jenres:  Pohjmostîa  lîowerbank.  Tvicho^Unninn  Sais.  lihtijthUli)- 
nis  Topsent.   Prolclfia    Hidlry   ol    Deiidy.    Tijh'.rorhiihis   Tn|isciil. 
S'/)/i<rr(tfi/h/s  Tii\\>vu\.  (JiKixiUind  Ndriiiaii,  Itiillrin  Deiidy.   Tcnla- 
rinni  N'usiiiaer. 

\.   Kaiiiille  des  Si  BKitrTih.K. 

(ieiir-es:  !Subi'rlU's  Nai-di».  Fi<i(Hna  (iiay.  Jji.roxiihrrih's  Tii|i^('iil. 
Tvrjiinx.  Duehassainiïet  .Miclicldlti.  l^xi-nilosiihi-rilcs  Tojiscnl.  Pru.^u- 
hcrilra   Tnjtscill.   Hlii Ld.ri in-lhi   Krllrr.    Sr/ilisi/ln-ri/rs  Cailt'C.  .\.i(>- 
sii/x-ri/fs  T(i|»s('iit.  /'(ifr/'io/i  Sclilciid. 
.").    I'"aiiiill('  des  .Mksapid.k. 
(iciiics  :  .]/f's(//)os  (Iray.   '/'cf/it/s/iira  T(t|»seiil. 

|{.  Seclioii  des  Aciculida. 

I  .    I'"aiiiill<'  drs  C.u  i-r  ATI  il  ».K. 
(icnies  :    S/i()ii;/t)S()ri/f's    Tujiscnl.     Tnpscnlid    Un;;'.    ('.oii/kiI i(i.< 
.Sullas.  Min/oii  Siillas.  Hniiidslt'ri'lhi  Carter.  As/i-/'(i/n/s  Si. lias. 
-2.    I''aiiiill('  i\i'>  Stuki'Tastkuid.k. 
(Icnres  :  At/i/i/iius  Sollas.  Srti/o/tt's  Sidlas.   Trdr/ij/r/dt/ds  i'.-.idrv. 
/{/id/t/iit//iis/i(f  Caiier.  S/)iro.ri/d  To|)sent,  Ilolourn  Topsenl. 

'  liiri;  il  i)ro]t(jM-  If.'oiiiiiiiiairiniies  dvt  Miiseo  XiiHunul  de  /iuenos-Mres,  \o\.  i, 
II'  .1,  |i.  77,  i8i(«(l  <l«'  n-mpliicr  .tinsi  lo  ifcnn-  Aiiisd.rijn  Toiisnil,  ce  nom  ;iy;inl  déjà 
cli-  fiii|il(>v<'  |>;ir  .MiiK;iril   (iS.'iC.i,  |.(iiir  (li-Niu:nrr  un  (  ;()lro|ilrrf. 


KTI'DK  MO.NOGHAPHinrK  DKS  SPO.XCI AIllKS  Di:  Fll.VNCE.     3 

o.  Famille  des  ïethyiu.e. 
(icnics  :    Tethija  LaniaicU.    Ti'IhyorrlKiplih   Lendenfcld.    Tnhi»- 
rrlla  Kellei'.  Tidrlnja  (larlcr,  Hi'leroxija  T<ipsont. 
4.  Famille  des  Stylocohdylid.e. 
dénies  :  Stylocordyla  W.  ïhoinsun,  llomciclUi  Sdimidl.  Ilnlico- 
iiiclcs  Topsent. 

Mon  plan  d'exixisition  se  Ironve  par  là  même  tout  tracé, 
j^a  section  des  ('.((iriil ida  viendra  en  tète  parce  que  les  nn''i;asclères 
de  ces  Kponges  sont  plus  cumpli(jués  (jue  ceux  des  Aricidiilu  et  j)iiis 
pi(tclies  destria'nes  des  Tétractinellides. 

Toutes  les  familles,  sauf  celle  des  Stylocordylidœ.  sertmt  succes- 
sivement passées  en  revue. 

Ouant  aux  ij;t'nres,  laissant  de  coté  ceux  (jui.  pour  le  moment,  ne 
paraissent  j)as  irprésentés  dans  la  faune  française, je  les  maintiendrai 
tels  quejelesai  délinis,  à  l'exception  des  Alectona,  Laxo.sttberites 
et  Spiroxya.  dont,  pour  plus  de  précision,  j'ai  retouché  la  diagnose. 
^os/fadro//i('rina  ne  sont  pas,  à  beaucoup  près,  aussi  nombreuses 
(pie  nos  lldJicliondrina.  Leur  description  constitue  quand  même 
uni'  tâche  assez  longue  et  souvent  difficile,  parce  que  beaucoup 
d'entre  elles,  fort  répandues  et  remarquables  par  leurs  caractères 
extérieurs,  ont  fréquemment  attiré  l'attention  des  naturalistes  et. 
sons  des  noms  par  malheni'  trop  variés,  fait  l'objet  d'une  série  de 
publications. 

.l'en  ai  dressé,  en  189!)  (132).  une  liste  provisoire,  qui  ne  i-épon- 
drait  ])lns  assez  bien  à  l'état  actuel  de  nos  connaissances. 

l'Iusieui's  des  noms  (pii  s'v  lr(tuvaient  insci-ils  ont  dû  être  cbangés: 
Siilx'i'ili'x  /irt/s  sert  de  type  au  genre  Ficidiiui.  Sithcri/rs  '•pi p/iy- 
htni  païait  se  raj)p(trter  plutê)t  au  genre  Prosidicriti's.  Sitht'ri/rs 
tcnidrif/ifs  (Ho\v.)  serait  synonyme  de  Terjnos  fuyux  (\)yn-\u{s^.  et 
Mich.),  (l(>itj)(ili(f>^  incondifits.  avec  sa  variété  incrKs/ans.  se 
confond  avec  une  espèce  ancienne  de  Scbmidt.  la  ]'io(f  Jfdi/is- 
foni i  IfiiM.  (|ui.  après  bien  des  confusions,  doit  décidément  s'appe- 
ler ^,V>yyy><///V/.v  Jidi/is/o/d  i'>r\\\n.),  enfin    Tidjcrtd/ft  aa/)/(ts  t'>r\iu\.) 


i:.  T()i'si:.\T. 


\  |i|i'ii(l  |i;i|-  (lliiil  ili'  |iliiiiili''  l.i  |il;M'r  de  Tiihcrclhi  Irl h i/niilrs 
Krllcr. 

(Jiicl(|iirs  .nilirs  (Ml   sonl   FMvrs  :  Tel rtiiil hrl  1(1  frnl icosd  (Sclilii.). 

(r,i|)irv  (le   |(''C(Ml|i'S  (|(''clafflli()lis  (le  Tll  icir  (  108  i.  •><'  l',l  IlLTcr,!  il    Il.-llll- 

iclliMiiciil  |),irhii  1rs  Kcl i/iniiii(r:  Siihcrih's  jhirtts.  il,ic|il<.)  ne 
(liHV'ir  |i;is  l'il  l.inl  (|irrs|irn'  de  .V.  ((irnusKs  (  .IdIiiIsI  .  )  :  CJidiKl 
(Uirlcri  (l{i(ll.)  n'csl  ;i  l'clciiir  \\\\v  ruiiiinc  \;ii'i(''tr  dr  ('H(in(i  ririilis 
(Srliiii.):  (Mllin.  je  n'use  |i;is  iii.iiiilcnir  drliiiil  ivcinciil  ^\\v  nia  lislc 
(Il tond  m-iDi/'i'i'd  liane. 

I'',n  indi(|nanl  (132.  |».  I:2r»)  edninie  |Mis>il)|e  dans  mis  eanx  nn-di- 
h'i  raiiéeiines  la  présenee  de  celle  espèee.  je  me  hav.ijv;  surinni  <\w  ce 
lait  ijue  heiideideld  i65.  |i.  SOi  en  a  d(''C(Ul\eil  un  spécimen  da  li^ 
l'Adrial  i(pn'.  à  Lésina.  Il  n'est  pas  duideiix  (|n"elle  jonisse  (Tnin-  dis- 
IrihiHinn  uéouraphiqne  éjeinliie.  pnisipn'.  de  mon  cùt(''.  je  l'ai 
reconnue  dans  un  iSyyo///'//////.s-.  du  hanc  de  (lanipèi  lie  1 110.  p.  Srîi. 
dépendant,  jo  n'en  ai  pas  encore  lioina''  de  I races  ^^wv  nos  côles.  Sou- 
vent j'ai  reneonlré  des  s]»ii'aslers  lisses,  isoli-es.  incoi'poi'(''es  acciden- 
lejlemenl  dans  t\i'^  pr(''paral  ions  de  spicnles  d'I-lponiics  de  UanviiU. 
.l'ai  pu  m'y  laisser  prendre  (piidipie  lemps.  mais  je  demeure  coii- 
vaincn.  a[)i'ès  comparaison  rii;onrenM'.  (pTil  s'auissail  de  ^piras|e|•s 
avant  appartenu  à  S /liroj-i/d  hcIcrdcHld .  (!<'lles-ci  sont  plus  m'aiide> 
et  surtout  heaueoup  plus  sinueuses  (pie  celles  des  (piat  re  r//o//r/  rcf- 
iiiifi'fd  actiiellement  déternrnii''es.  dont  deux,  ^ràce  à  l'anialiiNh''  de 
voii  Lejident'eld.  (pii  m'a  coiiiiiiuniipié  la  sienne,  me  sont  connue^ 
(!<•  ri  su. 

Si  donc  le  lecteur  \  ieiil  à  nvueillir  (Uiditd  rcrnii/'cru .  il  lui  sera 
lacile  de  la  dislini,^uei- des  a  ni  res  (  iliones  d('-criles  da  ns  ce  im-nioire  à 
sa  spicnlation  (pi.  i.  liu.  'm.  1res  caiac|i''rist  i(pie.  conipos('-e  de  li/los- 
/i//i's  \d).  assez  courts  et.  en  u(''ni''ral.  relal  i\ ciiient  ('-pais  cl'yi)  y.. 
d'après  llanco(d<.  iHMIà  :{()(l  ij.  sur  H  à  10.  d'aprè>  Lendenl'eld.  I.'IO  à 
i>."i(hjLsur  i  h  H.  d'après  mon  spi'cimen  du  -nlle  du  Mexiipiei.  à  hase 
nel'ement  Iriloliéi"  m  co|i[ie  opli(pie.  et  de  s/)i ft/sf/'/'s  ih)  lisses. 
I(»ni;ues  de  II."'»  à  ."»()  p..  ('-paisses  de  :»  à   'i  ;/  en  moyenne.  c\  liii(lri(pies. 


KTii)!:  Mo.xoîin  Ai'iiinri'  \)vs  sponciaiiiks  dk  fii  wcr.    ri 

siiii|)liMii('nl  ar(|nr('s  ou,  le  plus  suiivnil.  (MkIuIcusps.  Los  do\\\  sorlos 
lie  s|)icul('s  ahdiiilcnt.  La  cliaii'.  d'api'ès  LendciilVld,  orangôe  pendant 
la  vie.  m'a  paru,  coninif  à  llancnck.  jaune  d'ocre  après  dessiccation. 
A  ccl  (Hat.  j'v  ai  ohservr  des  cellules  sphéruleuses  jaunes  tout  <à  fait 
send)lal)les  à  celles  de  Clioiui  ri'UiKi  dans  les  mêmes  conditions.  Les 
dia|ilirai;iiies  inlerlohaii-es.  étroits,  sont  siMitenus  pai- dos  tylostyles  à 
pdinle  tournée  vers  l'oi'ilice  çeidral  et  s(>  cliai'jn'enl  de  sj)irast(>rs  à 
profusion. 

Les  su|)pressions  sur  ma  liste  ont  été  lariiomont  compensées  par 
d'importantes  additions.  Alcrtond  MiJItiri  Cart.,  Clioiui  hihijrin- 
lliira  liane..  PHOudoxuhorifcs  Itijaff'ni/s  (WuU.  et  D.)  et  QiiiisilliiKi 
///■rris  (lîdw.)  sont  de  déc(juverte  réctMite  dans  le  golfe  du  Lion  :  à 
lli/mcdcxniid  lltiUczi  Tops.  s(^  rattache  une  variété  rrass^i  commune 
dans  la  Manche:  cnlin  CJioiui  /'/■nro/i  et  Jj/.rost/hcrifcs  ccl i/dii'i mis 
sont  deux  l']ponges  nouvelles. 

N'oici  donc  comment  j'ai'rète  la  liste  des  liadi'omérines  d(»nt  il  sera 
question  dans  les  pages  (jui  vont  suivre  : 

SOUS  ORDRE  HADROMERINA. 

L  Section  Clavulida. 

1.   Famille  (Ii.iomd.k. 

A/cc/ona  Milhiri  Carter.  Cliona  ririt/is  (Schmidt). 

C/ioiia  roldtd  (Irant.  (1.  rlridis  var.  (Uirlcri  Mîidiey;. 

('..  ras/i/icd  ilani'ock.  C.  hibijri ni hica  Hancock. 

C.  hilxihi  Hancock.  C.  /'rnroli  n.  sp. 
C.  Scliiiiidli  ([{idlev). 

■i.    I"\imillc   SiMiiASTiua.i.iii  K. 

S/)i/-(isl/-c/lfi  //////^/./' Topsetit.  //i//iicf/cs//iiti  /ni. lia  ïopseiil. 

Ililiiicilcsiiiiiish'lliild  IJowerhank.  //■  unislclldlii  Topscid. 

//.  /M//e:/Topsenl.  //.  lihWUuIn  (Schmidt). 

//.  Ildllcîi  var.  c/-uss(i  Topscnl.  //.  I rislcllnlii  Topsenl. 


6  I-:.  TOI'SKNT. 

.'î.    F.iniillc    1*1)1. VMASTID.E. 

PohjWdsl iti  iiKniniiilhirix  {().    V.    I' .  rohiisla  Buwcih.ink. 

Miillci').  (JiitisiUiiui  hn-ris  (  IJuwiM'Ii.ink  i. 

1.  l'aiiiillc  Si  BRUiTiD-R. 

/*s<'U(/(>sit/)Prif('s      sif  / /i/nnu'us  Tcr/iios  l'iiijit.r  Diidi  cl  .Midi. 

(Hoan).  l-'iciiliiKi  //r//.s- 1 1.iniK''). 

/'.  /n/a/i/ius  i\\\i\\.  et  I).).  Suhcrilfs  ihiiniinriihi  i^\\\\\). 

J'/-()si/hi'rifrs  /()/i;/is/ii/i(i'\\i\\>i'n\.  S.  raninsi/s  (.Iulinstunj. 

/*. /•//yo.sv^.s- Topsent.  Khi^axinclhi    /i  ij i-i fera    (dt'llc 
P.  l'/tijt/ri/fi/m  (Lamturk  }.  C.liiajc). 

Jji.rosi/ljeri(('snf(/()si/s{'>r\\unt\[).  /{.  c/oin/d/f/  iW'mW.  et  D.i 
L.  cff  1/071  in  us  n.  sp. 

5.  Famille  Mesaimd.k. 

Mi'snjuts  sfr//i/'t'r(f  (  liuwciltank  ).  'fctln/siiira  spiiiosai  l'xiw  rrliank  ). 

11.  Sectidii  Aciculida. 
\.  Famille  (Iôi'pathd.e. 
Coppnfias  Jo/in.sfoni  (Schuùtll).     S/io/if/nso/'i/cs  /i/tiffufd  '\'<i\)^on\. 
C    Johnstoni    var.    incmistans. 
ïopscnt, 

2.  Famille  Streptasterid.e. 

S/ti/'().ri/(i  hcfcrorlitd  'l'ojiscnl.         IbtJn.n'd  fdrlird  Tu|is('nl. 

;{.   Famille  'J'etiiyid.*:. 
Tiihi'vcJld  ddiilox  ('Scliiiiidn.  Tclhi/d  li/itcitrii(ni  i  Linné). 

( !(tiif<)iiii(''nient  à  ce  (|iie  j'annonçais  plus  liaiil.  un  iriiianjne  (iiic 
seule  (le  toutes  les  familles  d'iladromérines.  cellf  ^v>.  Si i/hxindi/litld' 
ne  compte  pas  encore  de  représentant  dans  mis  eaux. 

S(\il(}cor(ï\iUi  hoî'edi i fi  (ho\ en)  a.  cependant  élé  draguée  en  I.S'.i;) 
par  .M.  Kd'liler  à  hnrd  du  i<  (!dU(/d/i  »  dans  le  ^dH'e  de  (iasconin».  |iar 
1.710  m.  de  |iniriiii(l('ur.  mais,  à  iimn  avis.  Ir(i|i  Idin  de  la  Icrre 
(()"  .'iH'  lai.  N. —  ir»"  :2()'  Iv;.  (>.)  piuir  ipir  je  me  sente  aulniisi' à  la 
cdiisidé-rer  dès  inainlenant  (■(•mine  apiiailcnani  à  la  l'aune  riancaise. 


KTIDK  .M().\(Mil5\l'll|nrK  DKS  Sl'OMilAlHKS  \)V.  TK  WCK.      7 

Si  (le  noiivraux  cxploralfiiis  viconnit.  cdiimit' il  laut  s"v  atlfixln'.  à  la 
l't'cntMllir  un  jour  |)lus  à  priixiinitt'  flo  nos  fùlcs  (h»  l'(  )c(''aii.  j'csih'tc 
(|U(' les  (Irtails  que  j'ai  consign(''s  ;iilleui-s  (131,  p.  :28(»-:2U(>.  |»l.  viii. 
liîi.  II.  1:2.  14.  15)  au  sujet  do  cette  curieuse  espèce  et  la  coniitaraison 
liiioui-euse  que  j'ai  établie  entre  elle  et  la  Sti/locorili/ln  xtip'ddta  de 
C.ar'tei-  serviront  à  la  leur-  faire  reconnaître  assez  lacileiucid.  (l'est  là. 
en  somme,  le  hul  |»rincipal  de  mes  etVor'ts.  Les  niicroxes  <'entrol ylotes, 
di'oils  |Miur-  la  plupart,  hmiis  seulement  de  70  à  UO  ij.  <|ui  abondent  le 
lonu  de  son  jx'dicelle  et  sur  toute  sa  tète,  me  sendilcnt  la  carnc- 
tcriser  '. 

Je  m'en  tiendrai  dans  le  [U'ésent  méiuoire.  à  l'étuflc  des  espèces 
(ju'on  ])eut  se  procurer  soit  à  la  ii;rève  soit  au  lai'^e.  mais  à  une 
distance  couramment  atteinte  avec  les  moyens  d'action  ordinaires  de 
n(»s  lalioratoires  maiitimes. 

J'ai  même  di*!  laisser  de  côté  trois  lladromérines  (jui  devraient 
tigurer  sui-  la  liste  précédente  mais  que  je  n'ai  point  retrouvées  et  au 
sujet  desquelles  je  ne  suis  en  mesure  de  fournir  am-un  i-enseignement. 

Six  Iliuii'nincvina  sont  en  elt'et  signalées  aux  îles  Anglo-N(»i'- 
mandes  dans  la  monographie  de  Bowerhank  :  Tetln/a  lijnriiriinn. 
Pohlihdxliit  nKimniilhirix.  Hi/mcdcsniid  slcllald.  Il i/incii inritloii 
)f>l(itiis  ('correcten)ent  (Uiona  ct'lnta).  Ilijinfiiixriiloiï  si///)liifrt'its 
(désormais  Pst'ifdo.suherife.s  sif//>liN/-('u.s)  et  lIijnu'iiiiKidon  rriisfi/fa 
i  Sithfi'itcxi  rruiituhi).  De  la  dernière,  je  n'ai  pas  vu  de  sjiécimen.  et 
je  suis  (tbiigé  pour  ce  qui  la  concerne,  de  renvoyer  le  lecteui-  (|ui 
la  rencontrerait  à  la  description  que  Howerbank  en  a  tracée  (Q,  n. 
j).  18."j,  III,  pi.  wxiv.  tig.  .'?-(►).  Ses  spicules  portent  à  croii-e  (|u'il  s'agit 
d'une  Subéritide,  à  tylostyles  inégaux,  avec  tète  souvent  mal  con- 
formée. Mais  leur  disposition  n'est  pas  suffisamment  in(li(piée  pour 

'  Pour  ci'Ut'  raison,  si,  coiiime  IVml  déclare  Vosmaer  (144,  ]>.  iil  el  HansMi 
(SO,  p.  ■'<),  Stylornrdyla  lonf/issi/na  (Sars)  est  ideiilique  à  S.  horealis  (Loveii), 
J'Éponçe  de  Enos}iini.i  décrite  par  Thieie  (107,  p.  ,3i)  sous  le  non  de  .V.  hmt/ts- 
xinid  (Sars),  d(''poiirviie  de  ces  microxes,  se  rai>porlerait  plutôt  à  .S'.  s/i/iHdta  (Caricrj, 
(|ui,  d'ailleurs,  (pioi((u'en  ait  dit  son  auteur,  ])ossède  des  hétéroxes  il  31,  p.  h'<S) 
en  |iliis  de  ses  tornotes. 


s 


K.  TOI 'S F. M. 


(|lt"il  sdit  pussilili'  (le  i;it  lacliiT  Tcsprcc  à  Ici  (ili  Ici  des  genres  (''l.iijlis. 
(l'est  iiiciiii'  là  une  I.iiliih'  (|iii  |i(iiin-;iil  nuire  ii  la  «jéterniinalinu  de 
spécinn-ns  de  roinie  dillV'i'enle  de  rrwK  énuniél'és  par  railleur. 

D'auli-e  |(ail.  ().  Srlnnidt  a  l'ail  eonnailre  (99.  |>.  .'il  )  rexislcni-i-  au 
Vdisinaue  de  (  Ici  le  de  (jualrc  (  davulides  :  Sidtcrih's  /kiIikI  uni  Sidini. . 
.S'.  ri//iisns  Srlini..  .S',  lohdliis  (Liehk.)  e|    \'i(i(i  crhita  ((iianli. 

.)'élal)lirai  |dus  loin  lidi'nl  il<'' de  Siihcfilcs  ihiIikIii  m  a\i'c  Ld.roxii- 
hcrili's  ri/(/i)Siis  (S(dini.).  cl  je  iw'sunierai  Ihisloire  de  CHoiki  ii-ltild . 
.Mais  les  deux  autres  espèces  me  resteni  iiicdimues.  ().  Sidiniidl  alrai-c 
aussi  succinclenient  (jue  possilde  la  dcMiiplidn  île  Siihcfili-s  rilhtsits  : 
«  (icil).  Olx'i'llaidic  waliiu.  mil  vielen  kleinen.  l'asl  keulcnCormi^cn 
Kitrlsatzen.  Die  .Nadeln.  mil  sclii'  dciU lii  liem  Kopl'.  sind  verhidlnis- 
smiissii;'  kuiz  uiid  der  Korper  u-cucn  die  Mille  slai'k'  annesciiwdllcn.  n 
(juant  à  .V.  lohdhi^.  Lcndcnrcid.  le  c(insid(''ranl  cninnie  un  synonyme 
de  \.  nidssd  .Nardn.  a  dmim''  à  s(in  projdis  (65)  de  Iku^s  ih'lails  dont 
je  n'aurais  |)ii  ])r(''senler  (pi'une  Iraduidion  sans  coMlnMc. 

.Même  avec  ces  additions,  il  l'aul  se  uarder  de  croire  (pu'  la  lisle  des 
lldil i-oiiirri iid  de  France  soil  désormais  coniplèle.  Des  l'auUei'ls 
lrann''s  |)ar  M.  le  Frolesseur  l'ru\ol  sur  les  Itorils  du  Kccli  Laca/.i' 
Dut  II i ers.  par  ."")  à  (iOO  m.  de  prorondenr.  n'onl-ils  pas,  dans  uni'  seule 
sorliedu  pelil  vapeui' du  lalioraloire  Araun.  rapport»''  six  (  davnlides 
nou\('IIes  pour  noire  l'aune  i Alcclniid  Milldri.  (.'/ioiid  Idhi/riiil li ira . 
('..  l'niritl'i.  (jNdsiUiiid  lircris.  l'si'iiilnsdhcrilcs  hijdliitns  el  Ld.rn- 
snhci-ih's  ni ijdiiinnx )  :'  Les  mêmes  p.irayi's  nous  réservent  sans 
doule  encore  d'aulres  I ron\  a illi's. 

Il  est  une  l'ipon^e.  en  pari  icn lier,  ipi'on  pcul  s",d tendre  à  renconirer 
(pie|(pie  jour  d.ius  no--  e,in\  de  la  .Mi'dilerra ni'c,  je  veux  p.irler  de 
S pirdsirclld  iiiididt ri.r  '>v\\\\\\i\\ .  ipii  p.irail  l'orl  rc'pandne  d.iiis  celle 
mer.  puisipTelIc  a  l'i/'  \  iic  sin-  les  ciMcs  d  Alui'rie.  d.ins  le  ^dlfe  de 
(ialirs.  .à  (  diypre  cj  d,in>  l'Adrial  iipu'. 

l'Iir-icnrs  ;inl  rcs  espèces  de  l'Adri.iliipn'.  siunah'i-s  p;ir  .^clnnidl  ou 
l.i'ndenl'eld.  ne  nous  m.inipnnl  peul-èlre  p,is  non  plus  :  TIkhish 
lldidiiit'i    Top-...     CHiiiid     rcnn'i  l'frii     ll.inc..     l'ohinidnl  id     hd/'sti 


KTI'DK  .M()M)(;ii  AlMIinil'  DRS  SP().\(il  AIlîKS  \)V.  l'Ii.WCF..     '.» 

(Sclun)..  Siihi'ritcx  (ircicolit  Scinii..  /{/licd.n'/ici/a  (//■(ici/is  (Lciid.), 
Sans  piH''jiii;('r  de  riiicdiiiui. 

Mes  iiiatrriaux  d^Mudi'  (Uit  ('dé  surtout  i-assoiublrs  dans  trois  dos 
luijuratoires  de  la  .Manidic,  \au-  ((lalvadus)  au  (-(Milrc  Le  l^>rtel  (Pas- 
do-(;alais)  et  Hdscort'd^'inislri'c)  aux  doux.  exlr(Mnit<''s.  cl.  dans  lo  iiollV 
du  Lion,  au  lalxiraldii'o  Ara.nn. 

J'acquilto  ici  une  di'llc  hicn  douce  do  l'cconnaissancc  envers 
.MAI.  les  l*r(d'esseurs  de  Lacaze-Dnthiers.  Joyeux-I.alVuie  et  llallez  en 
les  l'cnierciant  de  leur  généreuse  liospitalité. 

A  M.  (\o  La(az(>-l)uthi(M-s,  je  tiens  à  exprimer  plus  parliculièremont 
ma  gratitude,  (l'est  sui'  ses  conseils  que  j'ai  entrojtris  ce  travail, 
auquel  il  a  bien  voulu  réserver  une  large  place  dans  ses  Ai'idiivos.  Je 
n'ouldie  ])as  qu'en  d(diors  de  mes  longs  séjours  dans  les  deux  belles 
stations  maritimes  ((u'il  a  bmdées.  j'ai  reçu  de  sa  part  des  envois 
nomltreux  :  enlin.  (|ue,  par  une  marque  de  bienveillance  (jui 
m'bonore.  il  a  mis  à  lua  disposition  |{\s  rirlu^sses  de  sa  pro[)re  collec- 
tion, types  lie  Scbmidt  et  de  lîowerbank.  et  sjjécinu'us  par  lui-même 
recueillis. 

Aies  remerciements  doivent  aller  aussi  à  MM.  les  Pi'ofesseurs 
(J.  l'ruvot  et  l{.  Kieblei'.  (]ui  m'ont  commnniipn''.  le  premier  les  S])on- 
giaii'espar  lui  l'oncontrés  au  large  d<>  iianyuls  au  cours  de  ses  Ixdles 
recberches  sur  la  to[)ograpbie  et  la  constitution  des  fonds  sous-marins 
d(>  cotte  région  (90).  le  secmid  une  importante  siM'ii'  d'l'q»onges  dra- 
guées par  lui  à  dette  el  surtout  devant  la  Ciotat,  parmi  le.-quelles 
]>lusieurs  lladronu-rines. 

J'ai  encore  vu.  oirerles  ou  soumises  à  num  examen  par  il'aimables 
correspondants,  des  l-]ponges  de  IJaudol.  de  Toulon  et  de  l'on  pu 'roi  les. 
dans  la  AIédilerram''e,  de  (iuétliarv.  d' Arcaidion.  du  C.roisic.  de  llelle- 
Isle,  de  (juiliei-du.  de  (loncarneau.  sur  r()c(''an. 

En  part  ii'ulier.  je  dois  à  M.  le  haron  J.  de  (iuerue  la  d(''c()uverte  de 
S/io/it/osori/cs  itlf((i'nl((  au  large  de  (loncarueau. 

Des  collections  réunies  en  (hdiois  des  eaux  françaises  par  S.  A.  le 
pi'ince  de  Mmiaco.  par  MM.  VA.  van  IJenedeii.  M.   l'x'dot.    |{.  Kudder. 


Kl  K.  TOI 'Si:  NT. 

i;.  (llirviciix.  M.  lOiiicl.  nruiil  rniiini  lies  il()nni''i'>  inti'ii'ssjmtcs  sur- 
la  (lislr'il)iil  inii  i:(''nnra|»lii(jii('  pI  Ital  liyiiirlrii|iii'  de  la  |tlui»afl  de  ikis 
lltul  foiiicriiifi . 

\  (T  |iiu|His.  )(>  ci'ois  Ixtii  (rin(li([Uor  ici  d'iino  façon  géncrale  cmii- 
iiKMil  CCS  SjHtniiiaircs  se  icj»a)1isscnt  le  lon^'  de  nos  cùtos.  (''est  là. 
Iiicii  eidciidn.  une  niilion  |»nivisoire  (|ne  de  nouvelles  retdierclies 
ne  nian(|uer(inl  pas  de  niddilier. 

J'ai  lronv(''.  jus(|u'à  |»résenl.  les  espèces  suivantes  exelu^iv  enient 
dans  la  .Manche  el  l'I  Icéan  : 

Il i/iiirdi'^iiiin  Il(illt':i .  F'iriilina  fwria. 

Il .  Ildlh'îi  var.  rrassd.  .l/i'sa/toa  sfc/d/'cra. 

I'it/i///ifis/i(i  rohdsld .  Tftlnj.'ipira  xpiitoxa. 

l'si'ddosdln'iih's  sdl /ilidrcds.  S/>o/)f/osori/rs  /i/ami/a. 

.  [nv^rsenient.  je  n'ai  encdie  vu  (|ue  dans  la  .Méditei  lanée  : 
Ah'ilond  Milhifi.  /*st'd(l()Sd/H'rifrs  lii/ti/l/ids. 

('.HdiKi  Sclnnidl i .  P/'osd/ji>rifrs  rdt/osds. 

I'..  riridis.  Laxosi/hen'//'s  rdf/osi/s. 

('..  riridis  vac.  (jirtrri .  L.  t'rh/onimis. 

(..  Idhi/i'i iil liicd .  Sdhrrifcs  donuincdhi . 

('..  l'rdroli.  Hhicd.riiudld  jn/rifcrd. 

Il i/iiirdrsiiti(i  ini.rld.  H.  rlduijdlit. 

Il .  diiisirlldld .  C.opjidlids  Jdhnshtni . 

II.  hisirihild .  fJ.  Jolinsfo/ii  v;\v.  i/irrds/n/is. 

II.  Iristidldld .  Spi/'oxj/n  hrlfrurlild . 

(Jdnsilliiid  hrrris.  Ilolo.rcd  farlini. 

'fdhcndld  ddjilds. 
I^es  espèe.es  rein-i»nl n''es  de  pari  el  il'aulre  sciid  au  m md ire  de  onze  : 
Clioiid  crldld.  l'rusdhrrilcs  hnit/isiund . 

C.  rdslijird.  /'.  riiijthijlutn. 

<:.  Idhdid.  7\'r/tios  /'d(/a.r. 

Sjiirdslri'lld  diiiid.r.  Sdhrri/rs  rnrnnsns. 

Ihliid'di'stiiid  slidldld.  Trilii/d  I i/nrnridiii . 

I'(di/iiid!il id  iiiddiiiiilldris. 


KTl  l)i;  MO.NOliK AIMIlnri-:  DKS  Sl'OMilAlKKS  l)K  KUANCK.    Il 

Kn  iralili'',  h'  nuiiiltri'  (rcspôces  roninuines  aux  dtMix  nuMs  doil  iMic 
plus  consMlrralile.  Ainsi.  Firii/inti  /iri/s  n  (Mr.  sanscdniosto,  recueillie 
clans  l'Adriatique,  à  l.esina.  par  l.endenfeld.  D'autiv  part,  ti(^i/.e  de 
nos  lladroniéiines  niéditen-anéennes ont  été  signalées  aussi  en  dehors 
de  la  Méditerranée: 

Alci-toïKi  Mi/lari.  dans  l'Europe  septentrionale  et  aux  Aeon^s  : 

C/iona  Sr/i/nif/fi.  dans  l'Océan  Indien  : 

(.'.  riridis.  aux  Antilles  et  dans  le  (jolfe  du  .\[exi([ue: 

Sa  vari(''té  (litrtcr't.  sur  la  côte  S.  du  hrésil  ; 

('..  I(il)i/rinlliic(i.  à  la  (luadeloupe  et  aux  Acores  ; 

Hyniodi'xniKi  tri  si  cil  «ta.  aux  Aeores; 

Qudxillina  hreris,  dans  les  Océans  Arctique  et  Allantiijue 
Nord  : 

J*s('N(/(/stifj('ri(t's  h  1/(1  li nus.  sur  la  côte  S.-O.  de  la  Pata - 
gonie  ; 

Siiberitcs  'domuncula.  au  Sénégal,  aux  Antilles,  peut-être  en 
Australie  ; 

RhicdxinoUa  idanf/ata.  aux  Açores  et  dans  le  (iolfe  de  (ias- 
cogne; 

(U>i)jKiii(ts  Johnsloni.  aux  Acores  et  aux  îles  du  (;ap-^'ert  : 

Sa  variété  inm/sfans.  aux  Acores  et  dans  le  Golfe  du  .Mexicjue  : 

Kntln.  Tiihcrcllii  (inptos.  dans  le  (îolfe  du  .Mexiijue. 

On  voit  même  que  la  plupai't  d'entre  elles  jouissent  d'une  vaste 
distriltution  géographique. 

.le  n)ontrerai,  en  parlant  de  chacune  d'elles,  que  plusieurs  de  celles 
(jue  nous  savons  présentes  à  la  fois  sur  nos  côtes  de  la  Méditerranée 
et  de  l'Océan,  ou  d(jnt  la  présence  dans  la  Méditerranée  n'a  |toinl 
enc((re  été  reconnue,  occupent  également  une  aire  géogra]»liique 
étendue. 

A  la  lecture  des  listes  qui  précèdent,  il  est  impossilde  de  ne  pas 
remarquer  la  richesse  en  lladromcrina  de  nos  côtes  méditer-i-a- 
néennes.  Elle  rappelle  ce  que  nous  avions  déj.à  constaté  à  pro]»os  des 
T<'lr(irt;,n'liida  (127,  p.  298)  et  des  Carnosa  (130,  p.    :ii(>).  Elle 


12 


i:.  TOl'SKXT. 


(|f''|i;iss('  (le  li(Miii'i»ii|i.  à  eu  juncr  par  iiiic  piihlicitidii  r('M-('nl('  i65i. 
(■('Ile  (If  rAi|iialii|in'  (iJi  l'sprccs  ou  vari(''ti''s  au  lieu  do  21  )  *. 

Dr  IduIcs  nos  csprccs  j'iu(lii|ui'rai  aulaut  ((ue  pu.ssiljle  la  disli-iliu- 
linii  liatlivuit''tri(|U('.  (l'est  là  curorc  un  (''li'uii'nt  indisponsaidt'  à  loule 
('■liidr  de  launc  r\  capnltlr.  dans  une  rnlainc  mesure,  de  uindci-  les 
rcrhciclics.  Ainsi.  Alcdoiid  Milhii'i.  (Uioiia  Priiroli.  (JikisUHiki 
hrcris.  /'si-i/'/osiz/tf/'i/cs  hi/dliniis.  Iji.iosiihrrilcs  cd ijaiii iikx.  les 
lilii:(i.riii('ll(i.  xMnhIcnt  se  cantttnncr  dans  des  eaux  iind'undes.  In 
nclil  niindire  d'espèces  seulenienl .  telles  (|ue  /'sci/t/osi/hr/'i/cs  sid- 
lilnirctis.  l'rosiihcrih's  l'jii iiln/l ion .  Tcriiios  fKyd.r.  Ti'llii/<i  li/ii- 
cuililiu.  FiciiliiKl  /iri/s.  /'<i/l/IJI(/s/if/  f/l(nil//li//(fris  et  les  C.Hoiui 
vcUild.  ('..  rasli/ira  et  (!.  lohala.  renmnlent  assez,  liaul  sur  le  riva,i;-e 
pour  se  troUNcr  parfois  à  découNcrI.  à  marée  basse,  sur  nos  i;i'èves 
on'aniipu's.  La  plupart  ne  s'ohiienneid  (pu'  par  des  drai;iii;'es. 

\.i'\\v  {\i.''j,yr  de  rri''(pn'nee  nuM'ile  au>si  d'iMre  consiun''.  .le  disais 
plus  haut  (p.  8i  ne  connaître  VAIccIoiki .  la  (JikisUHiki .  les  Clioiut 
hihijriiilliii-((  el  l'riiroti.  les  Psciiihisiihcrih's  lii/dliniis  et  Ldxo- 
Kiibcrilcs  rc/i/o/ii/ti/s  (pu'  d'après  une  <tpr'ralion  uni(jue  sur  les  Itords 
du  l{e(di  Laca/e-Duihiers.  De  même,  ji'  nai  vu  (pi'nne  seule  l'ois 
S/H/df/dsori/cs  /i/dccii/d .  du  moins  dans  nos  |iarai;'es.  Au  contraire, 
les  Clidiid  riri(Hi<.  Snhcrih's  ili)d{in\ciiUi .  S.  cdmosas.  /'/'()si//jr/-i//'s 


I   l'oMi- r.icililir  1,1    (•ûm|).ir;ii>oii,  vuii'i     l;i   lislc    d.-s     lliuIroini'riiKi     de   TAdri.!!  icini' 
('■ludit'cs  par  I^Midcnfcld  ; 

Tet/n/ii  /i/nciiriiiin.  Ficii/iiiii  Jifiis. 

Tnlierrild  au/i/os.  l'it! iiniusliii  niiniiniilhiria. 

Cd/j/jd/ids  Jnhnatoni.  /'.  bursn. 

S/)ir(is/rella  ritncfn/rl.r.  Siiliffiffs  ddiinmcuhi. 

f.'lidiKi  ririrlix.  S.  iiKissti. 

C.  l'iridis  \;ir.   Ciirli'fi.  liliicii.rim-lln   (/rncilis. 

C.    Srliiilidli.  '/'l'r/iittf!  fii(/it.r. 

<:.  iwrnilfi'rii.  /'rnsii/tfriiffi  loïKjixjiinn. 

C.  luistijicd.  Siilirrltrs  iinirn/ii. 

C.  vcliild.  S.  (-iriiosiis. 
T/ino.sd   llduvitcfi. 

'  J'iijoillc  di'iix  coi'icilions  de  luiiii^  à  l'cllcs  (|iii  m'.iN  jiiciil    |i;irii   ii  •ciss.iiii  s  en   iMi|S 
^136,     l>.     \-'\\\,    car   l;i    S/iinis/rrl/d    liixlclliilit    de    l^eiidridrld    ti'.'sl    aidr.'   i|iic     la 

S/iirtis/fi'l/d  rnnridtri.r  SclimidI,  cl    Siihi'riffs   /Idnnx  (Liclii-rkilliiU  se  ((iiiriiiid  jincc 
Slilirrilfs  cdriKisiis  i.liiljiislnti). 


KTii)!':  M(».\()(;i!.\i'iii()i  i;  i)i-;s  sroMii  \ii;!:s  ni:  i-i;  a.nc.!:.   1:5 


IdiKjisjiind.  dans  la  AhMlilcrraiirc.  les  l'ol i/uuixl in  l'ohiixla .  Firiilina 
ficus,  dans  la  .Maiidii'.  les  Tclln/d  I i/iii-Kriiim .  C.litiiKi  rclitht. 
(].  rdxlijird.  l*<il i/iniiKlid  nid nnnilhifis.  /'rosdhrri/rs  c/ii iiln/l diii 
cl  Ti'rjtios  fiK/d.r.  dans  les  (Icnx  mers,  iicnvcnt  se  i-cncimlrci'  en 
alMtndancc.  Titnlct'ois.  ces  indicalions  cxiiicnl  une  cci-tainc  l'rscrvc  ; 
des  vai'iations  ixMivcnl  s'ohscrvcr  d'un  poinl  dn  liltnral  àratdrc: 
ainsi,  l'oli/iiidslid  ntltusUi.  ri(''(|ii(Md(' au  l'oflcl  et  à  l.ur.  m'a  [lani 
|ilul(")t  rare  à  Hoscoll':  aussi  ircnicnds-ic  faire  allusidu  (|u'aux  loca- 
lit('s  ((lU' j'ai  snriisaninicul  ('X|dnn''«'s. 

Celle  (jui.  |)al'  la  vafiélé.  reni|Mirle  sui-  hmles  les  autres,  c'est 
r>an\uls.  [Uiis(|ue.  à  rcxce|)ti(Ui  de  (Hioiid  lohdid.  (|uejen'y  ai  pas 
ass(^z  (du'ridi<''e.  j'y  ai  recueilli  toules  les  lladroniéianes  de  la  Mé(li- 
l<'rranée  dont  je  vais  |tr(''senler  la  desci'i|)li()n.  Dans  celle  ré^i(»n. 
devant  le  cap  l'Aheille.  loul  près  Au  lahoraloire  Arai;o.  i\c<.  c(in,ul(t- 
nu'-rats  à  .M(d(dM''siées  porleid  une  l'aune  de  Spongiaires  ahsoluuieul 
reniaiMpiahle.  lue  vingtaine  des  Kponiics  en  ipu^stion  y  viveid  en 
promiscuité.  P<tli/ni<islid  indininilldris.  Tclln/d  h/iicdridin .  Snhc- 
ri/cs  (■///■/losds  sons  sa  l'ornu'  pédicellée.  S.  (Ii)iiiuncdld  se  tiennent 
de  prélV'rence  sur  les  co(piilles  \ides  de  la  haie  et  du  lariic 

J'ai  dil  en  déliulani  (|ue  lion  uondire  de  nos  lladromérines  sont 
depuis  loni;tein|)s  connues  parce  (pr(dles  (dlVenl  un  aspeci  de  nature 
à  fixei-  l'aftenlion  sui'  elles.  Tel  esl  le  cas  de  Tclln/d  li/ncdrin)n 
(  pi.  vin.  lii:.  S  el  1  'h.  à  laijuelle  sa  forme  el  sa  c(doratiiin  oui  fait  donner 
le  nom  viduaire  ^Vord  lu/c  de  mer  :  de  Firiili  lui  /iciis.  (pii.  (pndipu'fois 
en  efl'el.  ressendde  vaLiuement  à  wuv  liuiie.  mais  (pii  laidi'>f  s'alloniic 
en  lanière /^var.  r//7/////o.s7/).  et  lantôt.  an  coul  raire  (pi.  v.  liu'.  li). 
se  ramasse  en  lioule  cv.ir.  xdhercd ,  à  la  faciui  de  la  vuluaire 
S.  (loiinnicnld  (pi.  vi.  liu'.  \  et  "i).  avec  la(pielle  on  la  coiilond  si  sou- 
veid  :  de  Si/hc/'iles  c/n'/iosds.  au  moins  (piand  elle  s'i'dève  sur  un 
pédicelle  (|)1.  vil,  (ij;-.  lîj:  des  l'o/i/didsl id .  avec  leurs  |iapilles  aipii- 
fères  longues  et  iiomlireuses  (pi.  iv.  liu'.  III  et  li):  de  Tuhci-clld 
//d/ilos.  ipie  son  nom  compare,  non  sans  justesse,  à  uur  trulVe  (pi. 
vm.   lii;-.    1:2);   de  (Jddsillind  hrcris  (|il.   vi.    liu'.    Il),  ((Judsilliiid 


14 


K.  T(»l'Si:.\l" 


simiiliaiil.  11.1111111' lui  sait,  une  roi-beille)  ;  (li'>  tihiz'i.rinclhi  (ixi'es 
i»ar  ili's  racines  et  iioiiécs  |iar  un  loiin'  péiliccllc  ipl.  viii.  liu.  :!i.  ni 
liailiculicr  ili'  H.  pi/ri l'('r<i  (|>l.  \iii.  li.i;.  (')),  duiil  les  rameaux  >c 
rriidciil  si  ('■tiaimi'iiit'iil  en  niassiu'  à  leiic  exlrriiiité  ;  i\i'^  Clionii 
rrhiKi  ([.I.  I.  lii;.  ())  et  C.  riridis  (pi.  m.  Ii,u.  -1)  massives.  (|ui. 
sous  les  iKiius  (le  Idi pli ijriis.  de  l'djiiHiiKi  et  i\'(}scit/i/in  nul  tani  lai! 
parler  (Telles,  l'crluraiiles.  les  Clioiies  jM-iiveiil  d'alMud  c'"(  liapper  jiliis 
racilcment  à  Tobservatidn  :  mais  ces  Kpoiigos.  diuie  hidlouie  si 
sp(''ciale.  s«»iit  de  relies  ({u'cjn  ne  néglige  pas  longtem|)>:  les  galeiies 
(l(.iil  elles  silhjnnent  l'épaisseur  des  pierres  calcaires,  des  ((Kpiillo  el 

(|e>  polypiers,  leurs  dégâts  dans  les  linitrièi-es.  le  rcellemenl    do 

ro(dies  calcaii-es  pai'  leur  fait,  les  ont  l»ient(M  signalées  à  (|ui  s"occu|m' 
des  (dioses  de  la  mer;  les  papilles  (pi.  m.  lig.  I.  i.  10.  1."m  (ju^dles 
sont  oitligées,  pour  vivre,  d'élablii'  à  la  surtace  des  corjjs  où  (dies 
>'eiil'oncent,  trahissent  habituellement  leui-  présence. 

(ju(d(pies-unes  de  nos  Clavulides  peuvent  d'ailleurs  compler  parmi 
le>  l'iponges  les  |»lus  volumineuses  de  notre  faune.  Il  iTesl  pas  rare 
(pie  Si//tr/-i/('s  (loniniuiila.  FiniHiid  /irits.   sous  sa  forme  siihi-ri-a . 

C/ifUifi  riridis.  à  l'étal  massif,  atteignent  ou  peu  s'en  faut  le  voh 

de    la   lète    d'un    enfant.    Fréipiemmeiil .    la    C/io/ta    rrhiKi    massive 

devient    la   ])lus  grosse  de  toutes;  dans   la   Manrhe   cmiii lans  la 

.Médilerianée.  on  en  drague  à  (dia(jue  instant  des  spécimens  (jui 
dépassent  'ï^\  centimètres  de  diamètre. 

I.a  couleur  de  la  plupart  de  no>  lladroiiiérines.  duc  semlile-l-il.  a 
la  /.oon(''r\  llirine.  varie  du  jaune  pâle  au  r-ouge  iu-ang(''.  certaines 
espèce>..  Trllu/ii.  Ficii li iKi .  Si(hrrilc.<  iliuiiiinnihi .  etc.  pouvant, 
d'un  individu  à  l'autre,  présenter  toutes  le>  varialioiis.  l'Jle  est  le 
plii>  xiuveiit  plus  foiic(''e  à  la  surface  (pu'  dan>  la  profondeniw /'/V//- 
liiKi  firiis.  Slihrriirs  ilnin  il  ncii  hi .  'l'iihcrrl  I  ii  million):  cepeil- 
daiil.  l'inverse  se  produit  (die/  (-(dles  (pii  organisent  une  (''corce 
épaisse  à  la  p(''ripli(''rie  de  leur  masse  i  Piil i/iniixliii  et  Ti'tliijm-  La 
teinte.  pres(pie  toujours  uiiifoiiue  sur  loni  le  pourtour  du  (dr|ts 
'  Trllii/n.  (JiiasiUiiiii.  Itlii :a.ri lU'Ilti .  l'ul  1/11111^1  in  jnhiisfd.  ,Siihrrifrs 


KTIDK  MO.NOliirVlMllnrK  DKS  SlMIXilAIlîKS  Di:  FU ANCK.     i:") 

rantosus)  est  (jnelquefois  tondu»'  et  plus  clain'  à  lit  hase  cl  sur  les 
lianes  des  formes  globuleuses (/'7r//////r/  ficus.  Siihcrih-s  donninridd. 
Ttiberclla  aajffos).  Assez  fréqueninieiil.  .s',  (hniuinciihi  se  nmiilie 
lilancheavec  des  taehes  rouges  ou  hieues.  La  C/io/ia  riridis  massive 
a  sa  surface  et  ses  papilles  maculées  de  verl.  de  jaune  et  di'  rouge. 
La  (UioïKi  cchild.  dans  les  mènu's  conditions,  a  souvent  son  écorcc. 
normalemcml  jaune,  souillée  d'un  enduit  liiunàti'e. 

('-'est  surtout  chez  les  espèces  les  plus  humbles,  peu  j'econnaissables 
à  leur  forme,  que  la  coloiation  peut  servir  de  caractère  distinctif .  (le 
soid  elles,  d'ailleui's.  (pii  présentent  les  tons  les  plus  riches.  Ti'lhij- 
spirii  s/)inosa  se  fait  i"emarquer  d'habitud(^  par  sa  belle  couleur 
vei'uuMlle.  CA'khki  r//vV//.s- perforante  est  d'un  vert  plus  ou  moins  fonc<''. 
Sa  varàété  ditrli'i'i  en  dilfèr-e  j)ar'  une  belle  teinte  écai'late  dans  toutes 
ses  parties.  6'.  SchniiiHi  a  la  idiaii'  et  les  jtapilles  d'un  beau  cariiiin 
violacé.  Les  Hijtncth'sniid  et  Spiraslri'lla  s'étalent  la  ])lupart  du 
temps  en  croûtes  rosées,  r-ouge  brique  ou  rouge  saumon.  Prosubcrilcs 
/t)tif/isj)in(i  est  d'un  jaune  ci'èmeux  caractéristique.  Tcrpios  futja.r  se 
l'encontre  rar'<unent  jaunàti'c.  des  algues  par-asites.  qui  renvabissent 
pi-esque  toujour-s,  lui  coinmuni({uant .  suivard  les  cas.  une  couleur- 
bleue  magnitique.  orangée  brillante.  (ki  verte.  Ilolo-rca  fiirlira. 
Sjtiro.rijd  licfi'rodild.  S poni/osorilcK  pidccnld.  (loiijxilids  Jolins- 
titni  restent  noi-malement  incolor-es  :  ce|)endant  ces  deux  dernièies. 
à  l'occasion,  dans  (h^s  conditions  ditticiles  à  pi-éciseï'.  peuvent 
devenir-  violacées,  ('.l'nnui  rchila.  d'un  beau  jaune  d'or'  sur-  la  cassui'c 
tVaiche.  s'altère  vite  à  l'air-  et  prend  une  teinte  br-unàtre  (pi'on  a 
compar-ée  assez  justement  à  celle  du  |)ain  d'épices. 

L'bis|>idation  de  la  surface  n'est  longue  que  dans  (piel(jues  espèces. 
Les  jeunes  Tcthijxpira  s/ti/iosft.  les  LuxosKhcrilcs  ntr/osifs.  l'oli/- 
inttalid  nidinmilldrix.  Prosubcrilcs  loiif/isju'/ia  et  /'.  /■i/t/osi/s.  et .  à  un 
moindr-e  degré,  \GsM('s(fpos.  S pirtixl relia  et  llijnic<lcsini<i  se  tr(Mi\  eut 
[larticulièr-eim'ut  bien  douées  sous  ce  r-a[t|>or-t.  Kncore  l'hispidation  est- 
elle  molle  (d  lâche  chez  les  deux  pr-emièr'es,  et  souvent  discoidirrue 
elle/  la  tr-oisièmc>  de  ces  Eponges.  Dans  la  plirpart  des  cas.  la  surl'ace 


ic,  i;.  TOI 'Si;  NT. 

rsl  (inciiM'iil  \  clitiil"''!'.  Il  Ici  \)n'\u\  |i,iiT(iis  (|n  Vlli'  [i.ir.iil  lisM\  ikiIjiiii- 
iiirnl  clic/.  Siihrrih's  donni  iicii  hi .  S.  cdrunsiis.  h'itiiH  iiii  finis. 
l'nh/iiKisliii  nihiislii.  Kliccsl  rccllcincnl  ul.ilii'c  clic/,  /'sciK/osiihcri/cs 
sit//)/fit/-cns  et  '/'cr/iifts  fuijd.v.  Trlliyii  h/nciiriiini  iiktiIc  \\\\v  mcn- 
tinii  spcci.ilc  M  cniisc  (les  vciriicdsilcs  piilvironalcs  (jui.  à  s.i  siirlacc. 
Icniiiiiciil  les  liuiics  rayonnanlcs  du  s(|iiclcllc. 

La  cdii-^istancc  est  assez  varialilc.  Ile  chez  Tel Inisp'irii  spinosii . 

Ld.rasiihi'rili's  /iff/osi/s.  /'/■tis/ihi'ri/i's  /o/it/is/ii/iti.  Tr/-/iios  /'in/d.r. 
j»lus  renne  ailleurs,  curiaci'  clic/  les  S pirasl rdlii  cl  II iinicdcsniid . 
à  cause  de  l'accuinulat  inii  des  micrnsclères  dan-  leur  /i'u)e  |)('-ri|»lii''- 
ri(|ue. 

I)cauc(iu|)  dllailri»nH''r'mes  sdiit  irrilaliles  et  cunt  ra'diles  au  [dus 
haul  |.(.iiil.  \aillant  (140)  cl  de  .Mcrejkowsky  (76)  nul  de|uiis 
|(timlcni|is  l'ail  rcssni'tir  avec  (|iu'lle  i'ucri:ie  ndalixc  'rcllii/d 
I i/iiriiriiiin  cl  l'dh/nidxl id  Hidiiniiilldi'is  réagissent  aux  ninindres 
excilalimis.  Mes  tiliservatiruis  m  mil  [irniivé  (|ue  les  (di()iie>  |ins>èdent 
1res  dév(dn|)[)ées  les  iiif^iues  facultés,  l'endant  les  draii-ai:es.  les 
Sdhi'rili'x  rd/'/iosds  et  ihniniiicdld .  (Judsilliiid  ///-cris.  Ficiiliiid 
/ii-i/M.  l'oli/nidslid  ruhdsld  id  les  lilli rd.ri iirild .  Iialli>l  li'cs  e|  rnuli'cs 
|iar  les  enirins.  rei'incul  eu  iiianière  de  didcnsc  leurs  nriliccs  ai|uirci'es 
|)()ur  ne  les  {-(Hivrir  (|iu'  dans  uiw  eau  i-alnie  et  \\;\v  une  Inuiièrc 
adnurie.  A  l'ause  de  leur  sensibilité,  j'ai  é|U'(tu\i''  de  r(''e||cs  diUicidti'^ 
à  |di(d<»i:ra|)liier  en  pleine  extension  les  p,i|ulles  de>  Poli/nidsl id 
vivaulev. 

On  ne  sait  |»res(|ue  rien  de  la  reproducl  i(ui  des  lladniiii(''rines.  (l'est 
une  lacuui'(|ui  |Miiirrail .  je  [m'Usc.  être  assez,  facileuieul  cuinhli''e.  cai'. 
dans  la  Manche.  |dii>icurs  de  ics  l^|(llnl:(•^.  (»aruii  les  plus  cimiiiiiuuc-> 
cl  li'>-  mieux  rccun liai s>-a!)|es  '  Pnl i/lildsl id  //idl/U/li//d/'is  r\  /'.  rohi/s/d. 
l'iri/li/id  /irus.  Tcllii/d  li/niuridni  cl  le-  trois  fUiti/id  i  >r  inolilreul 
remplies  d'd'ut's  à  l'approidic  de  rautomiie.  l)e<Z('>.  ipii  a  \u  à  Tric-'lc 
les  emhrvons  de  la  TidliM-  a  malliciii'cu-cmcnl  nmi-.  de  les  li^iircr  l'I 
même  de  les  dé'i'rirc.  Pour  ma  part,  j'ai  il(''cou\  ert  une  seule  lois, 
dans  une  CUmid  lolidhi  de  jJoscoM'.  des  larxcs  complèlcnicul   di''Vc- 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  17 

loppôes,  mais  en  si  petit  nombre  que  je  nui  point  réussi  à  en  prendre 
une  (onnaissanee  parfaite.  Ce  fait  est  intéressant  quand  même  parce 
(ju'il  démontre  (jue.  si  (liez  (juelques  ILadromérines  les  emlii'vons 
naclièvent  pas  leur  développement  sur  place  (Nassonow  a  vu  (Jliona 
stationis  pondre  ses  u'ufs  à  l'état  unicellulaire,  et,  d'après  Deszô,  les 
embryons  de  la  Tétbye,  quittant  la  profondeur  du  choanosome, 
viennent  se  [)arfaire  au-dessous  de  l'écorce),  le  cas  n'est  cepenrlant 
pas  général,  même  dans  un  genre  déterminé.  Une  autre  observation, 
de  gros  embryons  mais  non  encore  ciliés,  en  place  dans  la  cbair 
dA/crto/ia  Millari,  corrobore  d'ailleurs  la  précédente. 

Plusieurs  Hadromérines  sont  capables  de  se  multi[»lier  par  voie 
asexuée. 

Les  Siiberlte)i  domancula.  S.  curnosus,  Ficuluia  /icits.  Pro- 
si/hcrifcs  cjtiphytum  et  C/iona  rastiflca  établissent  souvent  à  leur 
base,  au  contact  immédiat  du  support,  des  gemmules  fort  simples, 
inei'mes.  ou  ai'mées  mais  sans  spicules  spéciaux,  et  composées 
seulement  dune  enveloppe  de  spongine  imperforée  et  d'une  accumu- 
lation de  cellules  pleines  de  grosses  granulations.  La  genèse  de  ces 
productions  ne  paraît  pas  différer  de  celle  des  gemmules  des  Sjton- 
(jillidœ,  mais  leur  destinée  est  assez  hypothétique. 

Lendenfeld  (65)  a  découvert  des  capsules  assez  semblables 
implantées  sur  les  verrucosités  superficielles  des  Téthyes  de  l'Adi-ia- 
tique.  Je  pense  qu'il  s'agit  alors  de  gemmules  externes. 

Tetlnja  lymurium  se  multiplie  plus  communément  par  bourgeons, 
petits  corps  globuleux,  spiculeux,  qui  se  forment  à  .sa  surface  dans  If 
prolongement  des  lignes  squelettiques,  se  pédiculisent  peu  à  peu  et  se 
d(''taclient  à  un  moment  donné.  Po/i///tas(ia  /ti(niitiu'///t/-is pnù\  de  la 
facull(''  de  bourgeonner  de  la  sorte  par  l'extrémité  de  ses  papilles, 
mais  ses  spécimens  de  la  mer  Blanche,  si  bien  étudiés  par  de  Merej- 
kowsky  sous  le  nom  de  Rinulda  arctica  (76),  semblent,  jus(|u7i 
présent,  être  les  seuls  à  la  manifester;  il  paraît  surprenant,  «à  la 
vérité,  que  cette  aptitude  soit  ainsi  localisée,  toutefois  on  doit  se 
souvenir  que  de  Merejkowsky  a  aussi  vu,  dans  la  même  mer,  Tetiiya 

Anoi.    HE  ZOOI..  EXP.   ET   OÉN.  —  3>^SÉniE.  — T.  VIII.    1900.  2 


18  K.  TOPSKNT. 

h/tunriinii  liDuruconiicr  -.wrc  iiin'  viiiiicnr  iii.Mi-nuliiiiKM-  (77). 
lundis  i|iir.  il.iii-  I  A(liM;ili(|U('.  Lcndrnfrld  n',!  pas  pu  iph^crvrr  (die/ 
celle  l-;|HMii;('  ee  iiinde  de  imdt  ipiieat  inii .  Midiii.  j'ai  vu.  à  pliisieiii's 
iei)iises.  des  iMiiii-^eiins  de  luOnie  natin-e  se  di-esser  sur  l'erldSdiiie  de 
J*st'U(/osu/ii'ri/rs  sii//)/n//'f'Us.  Les  reelieridies  de  l)es/o  sur  la  cniisli- 
lutioii  des  iMUirucdiis  de  Télliyes  n'ont  pas  donné  des  lésidlals 
salisfaisanls.  On  Ironverait  sûrement  un  vifintéi'èt  à  suivre  ees  pelil> 
corps  dans  lonle  leur  évolution. 

D'autres  lamines  (|ue  je  sinnalerai  en  passani  nii'-rileraienl  aussi 
d'èlre  Cl  m  d  liées.  Kn  particulier,  le  in(''canisnie  intime  de  la  perl  oral  ion 
de>(;iioni's  nous  est  encore  inconnu.  C'est  un  pi-ohlèuie  d(ud  j  ai.  pour 
ma  pari,  vainenu'nt  clierché  la  solution.  Lelellier  a  cru  le  résoudre 
(67)  «'Il  d(''m(udranl  (|U(>  ces  Eponges  possèdent  assez  d'é'neri;ie  pour 
ari'acher  des /;</rr^'//(".s- <le  calcaire  aux  valves  d'Imitres.  .Mais  je  lui  ai 
ohjeclé  (128)  que  les  corpuscules  (pm  détachent  les  C.liones  a(1'ei-|enl 
une  fornu'  liien  délinie  ([u'une  sim|de  traction  protoplasudipu'  sérail 
incapalde  il  olileidr. 

l'n  pelil  iioud>re  d'iladromérines  présentent  une  charpente  sans 
ordre  appréciahie  ( (!o/t/iiffii(f(i'.  Sf/'r/ifas/t'rif/froi  plusieurs  Si/hr- 
riHil(i')  :  cependant,  on  peut  déjà  noter  chez  ipielques-unes  de  celles-ci 
I Suhcrili's.  Fi<iiliii(( ).  à  la  périphérie  du  corps,  une  orieidalion 
verticale  des  spicules  (|ui  Iradinl  une  leudance  manifeste  à  la  struc- 
ture rayonnante.  C'est  celte  structure,  en  définitive,  qui  dondne  dans 
le  ucoupe.  Idle  est  surtout  hien  nette  idiez  les  I^oIiiiikixI'hi .  (Juasil- 
liiui.  /{/lico.iincl/d .  Trtlnja.  Tiilx'rt'lhi .  Les  |>iliers  épais  des 
C.liones  massives  n'en  sont  ipCune  modalité.  Les  lignes  ascend.inles 
louiiues  el  molles  des  Ti-I h ijspi ra  et  /ji.rosi/hrri/rs  s'y  ratla(dieut  de 
loide  (''vidence.  Lnlin  les  hlpouucs  encroùlanles.  .)/c.<t//ins.  /'rusi/hr- 
/ili's.  S/lit  t/s/ri'/hi  et  //i/hiffft'stnin.  avec  leurs  mi''uasc|ères  sur 
un  seul  ranu.  verticaux,  la  pttssèdeid  rédinle  à  son  e\[)ression  la  plus 
élémeidaire. 

La    spiculalion     est.    en    i;én(''ral.    hirn    plus    simple   ipie    celle    des 
ri'-lraclinellides.    plus    niénie  ipie   celle  di-   heaucoup  de  Mouaxouides 


i:Tri)K  .MoNodUAiMiiori':  diissi-omiiaiuks  dk  ku.wck.  m 

I Pn'rUosrleridw).  Les  iiiici'usclèj'es  ({u'clle  coiiiprciul  sduvcnl  sont 
toujours  (les  asters  ou  leurs  dérivés.  Mais  souvent  aussi  elle  se 
réduit  à  des  uiéir.iscléics.  cl  d'une  seule  sorte,  (iciix-ci.  nioniictin.iux 
chez  U's(J///ri//if/(/.  di.icl  in.iiix  che/.  les  Arinilidd.  sont  t  \|>i(jii('ni('Ht 
des  tylostvies  (pi.  vu.  dji'.  "i.  10)  ou  des  oxes  (pi.  vu.  liu-.  (i).  .Nous 
les  verrons  cejx'ndMUt.  dans  des  cas  partii'uliers,  se  transf(»rMier.  les 
premiers  en  styles  pres(ju<'  purs,  les  derniers  en  stronj^yloxcs  ou  en 
slrongyles.  A  l'occasion  même,  chez  Suherifps  doiniitvnhi  cl  Ficii- 
linu  firtis.  par  exemple,  nous  ol)sei-vei-ons  une  r-éduction  de  lylos- 
tyles  en  oxes  véi-ital)les.  Iransiti(»n  (pn.  soit  ilil  en  passant,  témoigne 
fie  i'oii^inc  commune  des  deux  types  de  niégasclères. 

Un  peut  supposer  (|ue.  primitivenuMit.  les  Kponges  siliceuses  iioid 
])osscdc  (pic  des  asters  pour  spicules  :  cci'taincs  de  ces  asters.  ai-(pi(''- 
rant  une  grande  taille  et  perdant  des  actines  ((|ue  de  fois  n'aviuis 
nous  pas  vu.  dans  une  même  catégorie  d'asters,  les  plus  grosses 
développer  un  noinhre  d'actines  sensiblement  inféiieur  à  celui  des 
plus  petites  !).  ont  joué  le  rôle  de  mégasclères.  à  la  facnn  des 
calthropses  des  Pachffsfreffidœ:  ]^im,  se  simplifiant  encore,  elles  se 
sont  réduites  à  deux  actines  égales  poui'  constituer  les  oxes.  ou 
à  (piatre  actines.  dont  trois  rudimentaires.  sous  forme  <le  tylostyles  ; 
les  styles  ne  sont  qu'une  modification  secondaire  des  tylostyles. 
comme  les  strongyles  une  altération  deis  oxes.  N'oilà  pour  les  Monaxo- 
nides.  Quant  aux  Tétractinellides,  e^les  possèdent  ordinairement 
pour  mégasclères  principaux  des  oxes«insi  dérivés,  et  leurs  tria-nes 
représentent  une  adaf>tation  de  calthropses  à  un  rôle  de  défense 
externe. 

Le  squelette  des  C/ionidff  offre  seul,  parmi  les  Hadromérines.  une 
ceilaine  complication,  parce  ipi'il  peut  se  composer  normalenu>nt  de 
mégasclères  de  deux  sortes.  Ainsi,  rhrz  C/io/i/t  rasfi/icft.  il  exi^ite 
ù  la  fois  des  tylostyles  et  des  oxes.  Dans  ce  cas  et  dans  tous  le»  cas 
similaires,  le  rôle  principal  reste  résen'é  aux  tylostyles.  Les  Ofxes. 
d'ailleurs,  sont  quelquefois  rudimentaires  f^C.  cehita);  le  plus  sou- 
vent même,  ils   font  défaut  (C.  lobuta.  C.  Schmidli.  G,  riridisj. 


20  !•:.  TOl'SE.N'T. 

Iiivt'ist-mfril.  Ii's  lyliislylcs  peuvent  avoilt-r  •■(  !<•>  nxfs  se  siibstitiicnl 
r()iii|ilr|i'iHciil  à  riix  {('..  Iiiliyi'i nt II ic<i .  C.  Pi'uroCn.  Ilnliii.  rhcz 
Aler/ona,  les  iiiégasclèrcs  inaïKiiU'nt  tout  à  lait,  et.  conmic  Mans 
les  types  primitifs,  certains  niicrusclèi-es  dérivés  d'asters  arquiércnl 
une  iirande  taille  pour  les  suppléer.  Ces  variations  de  la  s()iculali(iii 
dans  la  famille  des  Clionifiœ,  délicates  à  saisir,  sont  des  plus  ins- 
tructives et  méritent  de  fixer  particulièrement  l'attention. 

Klles  rendent  assez  malaisée  la  tache,  (juc  je  nrimposc  pour  (iuir, 
(Ir  dresser  un  tableau  dicli((tt»mi(pi('  jtcrmettant  au  Iciicuf  de 
parvenir  assez  rapidement  à  la  (bHi'i  luiuatinn  des  oitéics  dont  la 
desci'iption  fait  l'objet  de  ce  uu-moiic. 

TAI!l,KAr  ANAI.VTIolK. 

'  Pas  de  mégasclères.  De  gros  mirrosclères  tuberculeux 
di-ou  polyactinaux  (pi.  i,  iig.  1  o).  rlairsemés,  lesrem|)la- 
ccnt  ;  ampliiasters  (pi.  i,  llg.  1  r|  abondantes.  Epcuig*' 

perfoiante Ali'ctond  Millnri. 

les  uns  des  lyloslylcs.  les  aidres 

des  (»xes. .  .  v, - 

des  tylostylcs  jiieii  (•(»nr(iiiiii''>  ou 
Lfs   mégasclères  sont  (       alténués  en  style 


des  oxes  ou  des  strongylo.xes.  . .     '1\ 
des  slrongyloxes   accompagnés 

de  styles  ectosou)i(pu's :i(» 

(.('S  oxes  sont   lisses  (pi.  vi.    (jg.   7  oi:    pas  de   mirrosclères. 

|][Mingi'  massive Si/hrrifrs  (loniKitciihi . 

Les     oxes     soid     lisses:     des      microslrongyli's     n'nllo|y|o(rs 
(|d.  \,  lig.  <»),  (en  (pianlité  vaiiablei  dans  rcclosome. 
^1,   \  l'iciiliiKi  /iiiis  (var.). 

Lesoxes  .sont lisses,  linéaires,  •'■pars ou  lasciculésipl.  i.  lig.. 'le). 

Kponges  perforantes CHoiki  crhihi. 

I.i's  uxes  Sont  liiiemcnl  épinrux  (  [d.  u.  liu.  W  ItW  des  spjiaslcrs 
épineuses,  Kitongc  perfora irlf ,  .      (].  rasti/iid. 


:{. 


KirOE  MONOr.RAPIlIOrE  DESSrnNdlAlHES  DE  FUANCE.  21 

I    Microsclères  présents i 

(    Microsclôres  absents 8 

(les  tiùohodraginates  (pi.  viir,  lig.  7  c) 

Bh haxineUa  j)yrlf<n(( . 

des  mierostrongrlescentrotylotes (pi.  v, 

4.   Les  niieiuscl(''i-(\s  sont  {        tig.    G  n).    localisas    dans   l'ectoso- 

nie Firu/inff  /îrits. 

des  euastcrs.  .    t^nMo /fi/mcf/cs/nia.  ."i 
des  spirastcrs C» 

Chiasters  à    0-8    at-tines    eylin(lrii|ii<'s    (|»i.     m.     lii; .     lo). 

Hymeilesm t'a  atclUda . 
Sphérasters  petites,  à  eentruni  ôpais  et  à  '.M2  actincs  coniques 

(pi.  nr.  iig.  9) //.  llaUczi. 

Sphérasters    petites,    à    eentriuu    épais    et    à    9-12   actines 

souvent  tronquées fpl.  m.  lig.  10).  //.  Halle:}  var.  crnxxd. 
Sphérasters  de  deux  catégories  (pi.  m.  iig.  11),..  //.  mixld . 
Sphérasters  assez  grosses  (20-25  (a)  à  actines  nombreuses, 

I<»ngues.    fines,  pointues  et  lisses  (pi.  iii.  lig.  12). 

H.  nnisteUata, 

Sphérasters  doubles  (pi.  ni,  lig.  lîl) //.  histeUatii. 

Sphérasters  ti'iples  (j»l.  in,  lig.  14) //.  IrhloUdta . 

Eponge  )»erlorante( ou  massive,  à  papilles).     (îenre  (jliond.  7 
Eponge  encroûtante,  hispide Spirnfitn'lhi  niinaj'. 

.launatr'e:   de   petite   taille:   tylostyles   faibles  (200[ji.  sui'    'n. 

(Uioiui  lohdia. 
Pourpre  violacée:  tyl(^styles  assez  courts  et  épais  (270-290  [j. 

sur  ()-8  ) C.  Sc/niiiilH. 

N'erte  ou  jaune;  Iv .'{  soiies  de  cellules  sphéruleuses;  tylostyles 
forts    (400  [X   sur   10-12):    frécjuemment   massive  (pi.   m. 

tig.  2) C.  ri/'idis. 

Ecarlate  ;     mêmes    sj)icules    ipie     dans    le    cas    précédent. 

C.  rin'f/i.s  vai'.  Car  le  fi. 


E.TOPSENT. 

Mégasclères  (le  deux  calriAnrics.  dont  rnnc.  acccssoii'o  cl  hna- 
lisre  à  la  hase  du  corps,  est  armée  d'i'pines.     Mexa iiidd'.  \) 

.Mruasclères  de  deux  catégories,  ceux  de  la  priiitln'-iic  m  une 

S.    ^         ' 

l'angce  verticale  henucouj)  i»lus  |»i'lils  (pic  ceux  des  liiiiies 

.s(iuelelti(iues 10 

Mégasdères  d'une  seule  catégorie. 1:5 

/      Les    spicules   acc('ss(tii-cs    son!    {\v<-    iniiTidyldsIylcs   à   épines 

\         ii'cégulièrcMienl    dislrihuées  (pi.  vu.  lig.  ~  (i) 

Ti'tlnfxi>ir<i  s/>i/i()S(/. 

Les   spicules  accessoii'es   sont  des  microtylostvlcs   a   cpmes 

/        uni()ueiuent  grouj)ées  autoui"  deleurpointe  (pi.  vu.  lig.S/yi. 

J/cs(ij)()s  sli'lli fera . 

i     l'ne  écorce  distini-te I*(il i/nidstidd' .    1 1 

(     l'as  d'écorce  :  un  |)éd(»Mculc  givic.  .      lihizu.riucWn  cUiiKjdUi . 

(!t)i'|)s     luassif.     pdi-taul     des     pa|)illes    a(|uiteres    allongées 

II.    , 

(lorijs  dressé,  sans  papilles Qiidsilhnd  hn-ns. 

Sui't'acc  hispidc:  liuiics  sipicletl  i(pie>  ravdnnantcs.  Idiigucs  cl 

fortes f'ol i/iiidsl id   nid iiiiiiillari^. 

\-2     {     Siirrai-e     lisse:      lignes     sipicicit  i(pii's      pas     très     netlcnienl 
rayininaidcs  :   tylostylcs   à  Ictc  très  rarenicnt   dilIV'rcncié'c. 

/'.  lohitsid.   , 
l";|)(»nge    |icrriiranle    (nu    massive,    à    écorce    cl    à     papilles). 

I*»      '  Cliinid  ci'ldld . 

I      . 

Lponges  non  |)eiforantes  cl  sans  |>apilles I  i 

/     Surface  lisse l-i 

(     Surfai'c  lii>pi(|c IIS 

l'iclosomc    d('larli,il)|c    par    lamiicaiix     pclliicides    spiculeux. 

(icnrc  /'sri/t/()Sd/)t'rifi's .  "I(i 

1  :i  .  .  . 

I  l'iclosouii'    non    dctaidiahlc    par    lanilicaiix    pellucides    ^picii- 

\  leux I  ' 

;  'rvloslvlc>  f.iilili's.  v.iriaid  entre  l."'.!)  cl  ."L'IO  a  de  loimnenr  >nr 

(         :>-T  [A  d'(''pai>>enr l'sfiiilii.^iilici-ilrs  si///)/iin-<'ds. 


ÉTUDE  MON()(iRAl>llinrE  DES  SPONGTAÎRES  DE  FRANCE.  23 

i  Tylostylos  robusU^s,  variant  entro  300  [a  cl  1"""  2  df  Idiigueiip 
■If).     <     ' 

(       sur  10  à  :2!)  [jl  d'rpaissour /^  /n/a/ini/s. 

Éponge  on  plaques  molles,  souvent  envahies  par  des  Algues 

bleues,  orangées  ou  vertes;  tylostyles  il  bourrelet  annulaire 

IVrijuenl  au  niveau  du  côu(pl.  vi,  fig.  10).     Ter/)ios  /'i/f/a.r. 

1".   \      ,  -f.  1 

Kpt)ng(>  jaune,    massive,   rameuse   ou    ficifornu^  ;   cbarpenle 

assez    dense  ;    tylostyles    à    t^Me    ovoïde  (pi.   vu.    tig.    5). 

Si/f)Pn'fcs  rarnosi/s. 

(    Mégasclères  dressés   verticalement  au   contact  du    support. 

)  Genre  Protiif  hi' ri /PS.   19 

18 

j    Mégasclères  disposés  en  colonnes  ascendantes 

,  Genre  Laxosuberites.  :20 

Kponge  crémeuse;  cellules  spbéruleuses  blancbes.  opaques; 

tylostyles  longs,  à  tète  elliptique  (pi.  vi,  fig.  4) 

Prosuberifes  lonf/is/)in(f. 

19.  l    Éponge  jaune;   tylostyles  à  tète   globuleuse  déprinu'e  (en 
poignée  de  porte)  (pi.  vi,  fig.  15). . P.  pj)ij)/>yfinti. 

Éponge  jaune,   tylostyles  à  tète   variable   (pi.   vi.  lig.   13). 

P.  ri/f/osifs. 
Colonnes  grêles  et  molles  ;  tylostyles  longs  et  fins  (lnim_imiii_  5_ 

sur  i;{-l<S  u.)  . Laxosuberifes  /-i/aosi/s. 

20.  ' 
Colonnes  plumeuses,  bérissées  fie  place  en  place  par  de  petits 

tylostyles  lisses;  spicub^s  trapus L.  erhjoninKs. 


] 


-7r> 


i    Microsclères  présents 

21.' 

(    Microsclères  absents • . .     25 

Les  inierosclères  s(uil  <les  euasters 23 


0-) 


\  —  .  spiraster; 


2i 


I  —  '        sanidaslers  accompagnéesdetricho- 

dragmates  (pi.  vin.  lig.  10  r.  10  m)..  .  .  Hohxpn  fùrlira . 
'  Kponu'c'  Lilobuleuse.  Kcorce  distincte.  Cliar])ente  rayonnante. 
\  Tcllnid  h/nriiriiini. 

'     Épong-    eiicroùtante.    Sans    éeorc(>.    Cliar])ente  sans   ordre. 

(j)j>j)(ili<ts  Johnsloiii . 


24  K.  T()1»SE.\T. 

Spirastei's  d'une  seule  sorte,  épineuses.  Eponj;»'  iM'iluiMnlc. 

Clionfi   J*nir<ili. 

Spirastors  de  deux  sortes,  l'une  spiralée  lisse,  r.iiili'e  couilic 

tuberculeuse.  Eponge  eneroiUanfe.     S/iirori/a  /it'fi'rorlifa. 

Itien  ({ue  des  oxes,  doucement  courbés.  Kponm*  pcifuciiilc. 

CJ'khxi  l(ihi/r'nitlii<-(i. 
Hii'n  (jue  des  oxes,  deux  fois  courbés  et  rendes  en  Irur  cciiln'. 

Eponge  massive S/ionf/ttsori/rs  phtiriihi. 

:20.  Slrongyloxes  en  lignes  rayonnantes;  styles  disposés  vcilicju 
lenient  à  la  surface  du  corps.  Eponge  libre  plus  uu  iniiins 
massive TnhcrolUi  (itijtios. 

DESCRIPTION  DES  ESPÈCES. 
I.  Section  des  Clavulida. 

Hadromerinn  à  mégasclères  monactinaux. 
1.  Famille  des  Cuo.md.k. 
Clovutidu  perfurantes. 

Genre  Alectona  Carter. 

C'iionîdœ  dont  la  spiculation  se  compose  de  deux  sortes  fondaimn- 
lales  d'organites:  1"  des  spicules  diactinaux,  forts  et  relativement 
épais,  ornés  de  tubercules,  et  dérivant  manifestement  de  spicules 
polyactinaux  par  réduction;  2°  des  amphiasters  allongées,  de  taille 
variable. 

Alectonn  Millari  Carter. 
(PI.  .,  %.  1-3). 

Origine  :  1879.  Alertonn  Millari.  Carter  (16,  p.  lUi.  pi.  \\\ù. 

MpniiKc  pcrforaiifo  ciousant  dans  les  polypiers  des  iraleries  spacieuses 
en  (•omiimiiication  avec  la  mer  par  d'étroits  orifices  où  s'eiiga.yeni  ses 
papilles,  les  unes  aplaties,  cribriliirnies,  iiili.ilaiiles,  les  .-mires  coniiiucs. 
tubuleuscs.  exbalanles. 


ETUDE  MONCJGRAPHIQl'E  DES  SPONGIAIRES  DE  hHAXCE.  -2:i 

Papilles  soutenues  pai-  des  spieules  diactinaux  dressés.  Chair  ludlle  à 
spieulation  lâche. 

Spieules.  —  Pas  de  niégasclères. 

Microsclêres:!.  Spieules  diactinaux  (flg.  la,  2  o,3a6a'),  robustes,  courbés, 
à  extrémités  obtuses,  et  parsemés  de  forts  tubercules  coniques  ;  dimensions, 
215  à  370  (JL  de  longueur  sur  15  à  20  [a  d'épaisseur.  Souvent,  en  leur 
centre,  ils  présentent  sur  leur  bord  convexe  un  mamelon  vers  lequel 
pointe  leur  canal  axial.  C'est  le  ludiment  d'une  troisième  branche  géné- 
ralement atrophiée  Quelques-uns  ordinairement  de  taille  inférieure  et 
grêles,  avec  les  bouts  le  plus  souvent  acérés,  demeurent  complètement 
lisses. 

2'  Aniphi((sfrrs{Riî.ir,2h,'èe)  àaxe  allongé,  cylindrique,  portant  loin 
de  ses  extrémités  deux  verticilles  de  cinq  ou  six  aetines  assez  courtes  et  un 
peu  tylotes.  Les  deux  bouts  de  l'axe  et  les  ronflements  apicaux  des  aetines 
se  couvrent  de  très  fines  épines.  Vn  petit  nombre  seulement  de  ces  spieules 
demeurent  lisses  avec  leurs  bouts  pointus.  Dimensions  de  ces  amphias- 
ters  très  inégales,  depuis  10  [t.  jusqu'à  70  pi  de  longueur,  sur  1  à  5  {/. 
d'épaisseur.  Dispersées  par  toute  l'Éponge. 

Couleur.  —  Complètement  décolorée  par  l'alcool.  A  l'état  sec  :  chair 
brune  (Carter),  papilles  d'un  rose  pâle  (Millar). 

Habitat.  —  Entre  le  N.  de  l'Ecosse  et  les  iles  Féroë  {Porruplne,  1869, 
Stn.  54),  par  363  brasses  de  profondeur;  côtes  de  Norvège,  Lervig  (col- 
lection A.  M.  Norman,  1879);  kqo^ei^  {Pvineesse-Aliee,  1897,  Stn.  838), 
par  880  m.  Méditerranée  :  Banyuls,  dans  le  Rech  Lacaze-Dutliiers,  par 
500-600  m. 

.l'ai  emprunté  à  Millar  et  Carter  la  description  des  papilles  do  cette 
Éponge,  les  spécimens  que  j'ai  eus  à  ma  disposition,  simples  frag- 
ments dans  des  coraux  revêtus  d'incrustations  diverses,  ne  m'en 
ayant  pas  permis  l'étude. 

Parleurs  caractères  extérieurs,  lesCionidesdiflerent  généralement 
peu  les  unes  des  autres,  tant  qu'elles  restent  enfouies  dans  leurs 
abris.  Quelques  espèces  seulement  présentent  des  papilles  reniar- 
quables  par  leur  largeur;  encore  constate-t-on  chez  Cliona  relata. 
qui  se  montre  des  mieux  douées  sous  ce  rapport,  que  les  dimensions 
de  ces  organes  sont  soumises  à  des  variations  individuelles  et  dépen- 
dent tant  de  la  vigueur  et  de  l'Age  du  sujet  que  de  la  nature  de  l'objet 
perforé. 

Cependant  ,  les  papilles  d'^l/<"r/o/trt  J////^//'/ paraissent  particulière- 
ment petites.  D'après  Carter,  le  diamètre  des  plus  grandes  oscillerait 


•2i\  K.  TOI 'S K NT. 

II  1  -> 

entre -.fT-et-^P^di'  nuure  et  ct'lm  des  pptitos  ontri'-.,,^,,  et   ,^^..  ilc 
zï       zz.t        '  '  1800        IHOO 

poiicr.  (Icl.i  rniili'.istc  avec  les  galeries,  l'nrt  s[taci«Mis('s  ifi.  à  Ici  pninl 
(|ii<'  (larlcia  |»u  d  ('•(•!  a  rer  son  AlcrtinKi  runc  des  llpuuiios  |)fiT(»ranlf>i 
h'>  [dus  di''vaslali'ices  qu'il  ei'it  vues. 

La  (diaii"  de  mes  spéfiiin'ns.  dans  raJcuoi.  est  d"uii  lilaiic  pur.  uidlle. 
à  grands  s|)icules  clairsemés  sans  (»rdre  appicciai)lc  .  lii  lie  en 
ampliiaslers.  .le  n'en  disposais  jias  d'une  (piantitc  sullisante  pnur  ;'n 
cid  reprendre  ni(''l  liodiipu'uient  l'eXiimeu  liist()|niii(|ue:  d'aillcui's  sa 
fixation  laissait  sans  doute  beaucoup  à  désirer.  Tout  ce  (pu'  j'en  |)uis 
dire,  c'est  qu'elle  n'est  point  sareen(diyniateuse  mais  (prelle  ressemlilf» 
tout  à  l'ait  à  celle  des  (Uioitd  dans  les  mêmes  conditions  de 
consei'valion.  (".tdle  du  spécimen-t\  |>e.  desséidiée.  était  hinne.  Peut- 
être  l'cnferme-t-fdle.  comme  c(dle  de  (Uioiid  rchihi .  dans  des  cellules 
spliéruleuses.  (pudipie  matière  crasse  (|ui  s"(»xyde  an  coiilact  de 
l'air? 

.\  ces  indications.  d(>  médiocre  inq»ortanr-e.  je  suis  .à  menu'  d'en 
ajouter  d'autres,  plus  ird(''ressaides.  ipnjique_  fort  iin-onqijèles.  au 
sujel  de  la  reproduction.  \' uv  A  h'tloiid .  drairuée  au  l.ai'ue  de  Hanynis. 
dans  les  premiers  jours  de  mai  ISU'.I.  contenail.  diss(''minés  dans  sa 
(di.iir.  de  iioinlireux  (Muhryons.  isol.ihles  sans  le  moindi'e  ell'orl.  me- 
suraid  WM)  p.  de  lon^nenr  sur  i^S'i  [jl  environ  de  larii'eur.  Ils  (''laienl 
decoloi'é's.  o|(a(pie>.  pleins,  de  coiilonr  uniforme,  encore  dépourvns 
de  toule  spindation.  formés  à  la  p(''riplii''rie  (ri''l(''menls  petits  et  ser- 
rés, mais  non  encore  cilii's. 

Un  peu!  r(denir  de  c(dle  oliservalion  (pTils  se  d(''\  eloppenl  sur  place 
au  moins  'pisipi'à  un  slade  avami''.  (l'es!  tout  le  contraire  de  ce  (pu' 
.Nassonow  a  oliser\t''  i  83  )  sur  sa  (,'/in/ia  sfnfio/iis.  ipii  pond  par  les 
oscule>  des  m'uIs  encore  iinicellnlaire>.  (lela  ->e  trouve  plus  en  confor- 
nnléaver  une  autre  oliservalion.  mallienreir>.enient  nni(pn'.  (pn-  j'ai 
faite  à  IJosiolV,  le  i  seplendire  IS'.IO.  diine  <  ,1  iaiiii  hihnia  ri'nfermani 
en  plai-i'.  dan-  >a  (  liair.  des  endiryons  à  ton>  les  de^ri's  de  sennien- 
l.ilion.  jiiNipi'au  >t;ide  de  larve  ciliée. 

l'.n  lin.  l'ai   pu  constater  que  IM  Inlinia  laixe  sur  les  parois  de  ses 


KTIDK  .MoMMIUAlMIlnlK  DKS  Sl'OMil  AIIIRS  1)!'.  KK.WCE.  27 

i^nlci'ies  des  empreintes  identiques  à  celles  des  Cfioiio.  c'est-à-dire 
une  infinité  de  petites  fossettes  correspondant  aux  corpuscules  con- 
vexes (|ne.  |)our  s'étendre,  elle  taille  sans  cesse  à  même  le  calcaire. 

La  spiculation  iVAh'rlomi  Millari  est  tellement  caractéristique 
({u'il  sutlil  de  posséder  un  tout  petit  moi'ceau  de  cette  Eponge  pour  en 
faire  en  toute  certitude  lu  détermination. 

La  chair  étant  assez  transparente,  on  découvre  d'abord  au  micros- 
cope, sans  préparation  préalable,  les  gi'andsspiculesdiactinaux,  dont 
la  ccjnfiguration  est  telle.  (|u'elle  fait  songer,  comme  je  l'ai  épi-ouvé 
moi-même  après  Millar.  à  des  spicules  de  quelque  Gorgone,  jusqu'à 
ce  que  le  traitement  par  une  goutte  d'acide  vienne  démontrer  leur 
nature  siliceuse.  Les  amphiasters  sont  généralement  trop  petites  pour 
attirer  aussitôt  l'attention. 

Les  grands  spicules  diaclinaux  jouent  le  rôle  de  mégasclères.  puis- 
qu'ils forment  même  le  squelette  des  papilles.  Sont-ce  bien  des  mégas- 
clères? Je  ne  le  crois  pas.  Ils  dérivent  certainement  de  spicules  poly- 
actinaux.  peut-être  de  calthropses,  peut-être  plutôt  d'oxyasters.  Ils 
sont  comparables  sous  ce  rapport  aux  spicules.  centrotylotes  ou  non, 
à  deux  pointes  ou  à  trois  ou  quatre  actines  des  Thnom  clrcumflexa. 
Li'tcUicri.  1(1(1  itila.  Fischcri  et  biilhoxd  (118).  (lomme  certaines 
de  ces  Thoosn  (T.  Fisr/icri  et  T.  LctcHicri)  ])rodnisent  des  mégas- 
clèrestout  ditVérents.  j'ai  été  amené  à  considérer  ces  organites  comme 
des  microsclères  dérivés  d'oxyasters  par  i-éduction.  plus  ou  moins 
accentuée,  suivant  les  cas.  D'autre  part,  j'ai  reconnu  lécemment 
(137,  p.  :2:{H)  (|ue  les  spicub's  diactinaux  tuberculeiiN:  de  Dotona 
/)ii/i/u'/l(i  no  ivprésentent  pas  les  mégasclères  de  cette  auti'c  ("dionidc. 
(|ue  les  mégasclères  véritables  font  défaut  dans  son  clioanosome  et 
(pi'elle  n'a  consei'vé.  en  fait  de  mégasclères.  (pie  des  oxes  modiliés. 
grêles.  pH'sque  exclusivement  localisés  dans  les  papilles,  (liiez  A/cc- 
tnna  Millari.  la  disparili(ni  des  mégasclères  vrais  semble  avoir  été 
totale. 

Les  gi-ands  spicules  en  (|ueslion  peuvent  se  montrer  sinqtbMuenl 
infléchis  en  leur  ccnti-e.  à  la  façon  {W^^  oxes,  .Même  dans  ce  cas.  il  est 


28  K.  T(»I»SK\T. 

hirii  laïf  (|iir  Iciw  fanal  axial  ne  s'infur'Vf  \rd^  hriisqiU'iiKMit  en  sdii 
iiiilit'ii.  [Miur  fiiniit'i'  un  ani;ie  à  SdiniiM'l  diii^r  du  rMr  cnnvf^xc  de  la 
ti^c  (IM.  I.  W'j:.  I  •'!  ;{).  l>o  ])liis  suuvoiil,  on  ce  |)(jiiit.  lt'])oi'd  cuiivcx*'  du 
s[jicul('  so  soulève  en  un  l)ourrelet  correspondant  (1*1.  i,  lig.  1  cl  .".). 
plus  ou  moins  marqué.  C'est  le  rudiment  d'une  branche  qui,  paifois. 
se  déveloj)|»e  cl  rend  le  spiculi^  Iriactinal.  Dans  le  spécimen  du  /*<>ni/- 
pinc.  (lartci-  a  vu  de  ces  spicules  exceptionnels  faisant  retoui'  à  Irur 
lype  oriiiincl  et  acquérant  jusipi'à  cinq  arlines  (16,  liii".  .')). 

Dans  mon  spi''cinicii  de  Uanyuls.  la  conliunration  u(''nécal('  des 
grands  spicules  diaitinaux  est  rendue  i)lus  siniiulièi'c.  par  ce  fait  qm* 
lieaucoup  d'entre  eux  tordent  en  divers  sens  leurs  extrémités.  Il  ne 
s'airil  là.  loutefois.  ipie  d'une  variation  tératoloitique  individuelle  que 
je  n'ai  point  i-encontréc  ailleurs. 

L'ornenieidalion  de  ces  spicules  dill'ére  nn  peu  de  ce  (pielle  ilevrait 
être  d'aj)rès  Cartel'.  Cet  auteur  parle  en  cM'el  de  douze  ranuées  lon- 
iiiludinales  de  lul»ei'cules.  Je  lu'  vois  rien  d'aussi  régulier  i  lie/  amun 
des  trois  spécimens,  de  provenances  les  jdus  diverses,  dont  j'ai  les 
spicules  sous  les  youx.  Du  l'eslc,  les  (iyures  données  par  Carter  lui- 
mi^me  (16,  fiir.  '.\)  ne  s'accoi-dent  p;uère  avec  son  texte:  il  n'y 
aui"iit  pas  de  place  pour  douze  rangées  de  Udiercules  aus>i  forts  sur 
le  pourtour  de  ces  ornaniles.  cl  leur  dis|(osili(»n  en  séi'ie  linéair'c  n'a 
pas  la  nettet(''  (|u"il  lui  attrihue.  Il  est  plus  exact  de  dii-e  les  tuher- 
cules  éjiars.  non  serivs.  forts,  coniques,  le  plus  souvent  sim])les. 
(pu'l(|uel"ois  ti'onqués,  d'autres  fois  hifurcpiés,  ou  encor-e  chai\!;és 
d'é|(ines  secondaii'cs. 

Leui's  dimensi(»ns  sont  eonqirises  enire  •1\'.\  u.  de  longueur  sur  t.")  a 
d'épaisseur  cl  ;{"()  (;i.  de  lonuui'ur  sur  :îi  (a  d'é|»aisseur.  On  ne  doit  jias 
oulilier  eependaid  (pi'elles  di''|ienilent  eu  moyenne,  ainsi  ipie  la  puis- 
sance de  leur  ornenientalion.  de  variati(Uis  individuelles.  C'est  le 
s|iéeinien  de  Uanyuls  ipii  m'a  fourni  les  spicules  les  plus  faillies. 

Il  .^l'rail  suiieillu  de  ranger  dans  une  caléi;drie  à  paît  des  spicules 
ipii  >e  lenconireni  dans  |<»nles  les  préparations,  lisses,  à  pointes 
td)luses  ou  acérées,  foiliMuenl  renlli's  en  leur  milieu  du  côté  convexe 


KTIDI-;  MONOliUAIMlinlH;  DES  S]M).N(ilAIIU:S  l)K  KUANCi:.    -2'.» 

ou  foniianl  en  ce  pdinl  une  sdite  de  iin'iul  iiicoinplct  (IM.  i.  fii;.  I  h 
cl  ;>  />).  C'est  sini|»l('ni('Mt  un  t'-tat  clK-tif  ilfs  spiculcs  pn-cédenls. 
a\t'r  une  laill<'  le  |)lus  souvent  intV'i'ieurc  à  la  normale. 

Typiquement,  les  ampliiaslers  (VAIrriona  Milhiri  se  composent 
d'un  axe  long,  cylindrique,  j)ortant  loin  de  ses  extrémités  deux  ver- 
ticilles  de  six  actines  assez  courtes  et  un  peu  tylotes.  Les  deux  houls 
de  l'axe  et  les  dilatations  terminales  des  aetines  se  montient  linemenl 
épineux,  comme  ral)ot(Hix.  Seulement,  les  dimensions  de  ces  niicros- 
dères  variant  beaucoup,  leur  ornementation  s'accentue  plus  ou 
moins.  Les  plus  petites  am|)hiasteis  mesurent  10  à  \-l  ]j.  de  longueur 
sur  un  peu  plus  de  1  [x  d'épaisseur;  les  plus  grandes  dépassent  70  [a 
de  longueur  sur  5  [X  d'épaisseur.  Sur  ces  dernières,  les  actines  peu- 
vent den)eurer  tirs  brèves,  à  l'étal  de  lubercules  épineux  sessiles  ; 
souvent  un  certain  nombre  d'entre  elles  s'atiopliienl.  des  tubercules 
supplémentaires  apparaissent  \)\\\ii  loin,  l'un  des  bouts  de  l'axe  vient 
à  s'écouiter.  le  tout  ensemble  ou  séparément;  il  en  résulte,  on  le 
conçoit,  un  nombre  inlini  d'aspects  ditl'érents  (PI.  i,  flg.  2  6  et  3  r). 
Ajoutons  (pu-  l'on  peut,  parmi  ces  aniphiasters,  rencontrer  çà  et  \k 
des  formes  cbétives,  complètement  lisses  et  avec  l'axe  pointu  de  part 
et  d'autre  (IM.  i.  iig.  3  r). 

Dans  mon  spécimen  de  l'.anyuls.  il  n'existe  pas  d'amphiasters 
dépassant  52  (x  de  longueur  sur  3  [x  d'épaisseur;  la  forme  de  ces 
microsclères  s'y  montre  plus  fixe  que  dans  les  autres  spécimens  que 
j'ai  examinés,  au  contraire  de  celle  des  grands  spicules  diactinaux, 
qui,  nous  l'avons  vu  plus  baut,  s'y  trouve  plus  irrégulière  que  de 
coutume. 

Dans  ces  dernieis  temps,  la  distribution  géographique  A\[lectona 
Millari  s'est  considérablement  élargie  à  notre  connaissance. 

L'espèce  a  été  établie  d'après  un  spécimen  provenant  de  la  cam- 
pagne de  IHtiU  du  Pormpine  entre  le  Nord  de  l'Ecosse  et  les  îles 
Féroë. 

M.  le  Révérend  A.  M.  Norman  m'a.  avec  sa  générosité  habituelle. 
olVert  de  celte  t^ponge  deux  préparations  éli(iuetées:  l'une,  Lervig. 


30  K.  TOPSEM. 

Nurw.iv.  I.STU:  r.uiln'.  .Nurway.  188:2.  slalinii  C»."'».  V.Wr  ne  sccait  (hmc 
|»as  rair  siil'  It's  rnt<'S  de  .Norvège. 

l'aniii  les  piudiiits  de  la  (■ain|>ai;n('  de  I8ÎI7  de  S.  A.  le  l'i-iiicc  de 
.Moiiacn  dans  la  r(''i;i(>n  dt's  Acoics.  à  Imrd  de  snw  yaidd  /'/•i/ucssi'- 
J//r^'.  j'ai  liinivr  un  pclil  rriianUllon  (\'.\  /rz/o/ta  Milhiri  iit'i'tnranl 
nn  |i(il\  |>ii'r  |iiis  aux  faul)ei-ts  par  :{7"  W.\'  lai.  N.   d  i~i°  W  \)i.  (>. 

ilnlin.  M.  If  |ir(»tcsst'ur  l'riiviil  nif  taisait  rrccninicnl  nn  cnvui  df 
(•(iraux  par  Ini  draiiurs  à  Hanynis  \\  Itord  dn  /{oltiml  dans  les  premiers 
jiinrs  de  mai.  et  j'y  découvris  je  petit  spécimen  (pii  m'a  permis 
d'inscrire  Ah'iloïKi  Milhiii  au  niind»re  i\r>  lladritnu'rines  de 
Krance. 

Je  pense  (|ue  c'esl  une  Kpon^e  «(u'on  aura  rarement  l'occasion  de 
rencoidrer.  à  moins  de  |»èches  en  eau  iti'ol'tmde.  car  le  spécimen  du 
l'urcii iiiiif  a  été  pris  par  (»!>()  m.,  celui  de  la  Prinrrssc-AUrc  par 
SSO  m.,  celui  du  lioland  par.')  à  (KM)  m.  .le  man((ue  dindicalions  au 
sujet  de  ceux  obtenus  par  .M.  A.  .M.  .Norman. 

Le  jieni-e  Ah'ilona  compte  actuellement  trois  es[>èces  :  cette 
Ah'iiohfi  Milhiri  (iarler.  puis  .1.  Walliihi  (iarler.  (pi'tui  sait, 
d'après  son  aideur.  vivre  dans  les  mers  du  ^w^.  au  cap  de  lioiine- 
L>pi''rance  (  A^ullias  Slioal  )  et  aux  Sé(dielles.  enliii  J.  //i;/;/i/ii  {'.;n\*'V. 
du  nolfe  de  .Manaar.  1-es  deux  premières  se  l'approidienl  suiloiit  l'une 
de  l'autre,  à  tel  j>oint  que  (larler  a  [)U  les  considérer  conune  deux 
variétés  d'une?  même  espèce  (16j.  (le  qui  paraît  .suilout  les  distin- 
mu'r.  c'esl  que,  chez  A.WaUirlii .  les  spicules  diactinaux  |Htrtenl  des 
inhercides  non  pas  coniipu's  pointus.  mai>  arrondis,  renllés  au  Imul 
d'un  court  pr-ilicnle.  (die/,  .1.  Ilif/z/ini.  les  spicules  diactinaux  se 
couvrent  de  i;ros  tul»ercules  annulaires,  ruirueux  :  leurs  formes 
(diétives  ressenddent  ;i  des  toxes  :  les  ampliiasters  smd  allonuées  et 
grêles. 

V.w  sonuMc.  partout  la  spiculation  se  ri^luit  à  ileux  sortes  d'élé- 
ments :  di's  lirands  spicules  diactinaux  I  idierculi-nx.  dont  l'oriirine 
|iolyactinale  ii(>  l'ail  aucun  douti'.  et  des  ampliiasters  allonicées.  Cette 
considération    m'a   conduit  à  sinqililier  la  diajiuose  du    irenre   (pie 


ÉTI'DE  MOMMIUAIMIiniK  DKS  SIM  >.\(il.\l|{KS  Dl']  niANCK.   ;il 

j'avais  proposôp  en  \H\)\  (118.  p.  oH7)  ;  les  oxyaslei's  léduiles  (pie 
j'y  iiidiipiais  ne  sont  autre  cliose  (pie  les  formes  ehétivi's  et  les  relouis 
au  type  originel  des  grands  spicules  diactinaux. 

Le  geni'e  Alccfona  possède  avec  le  genre  Tlioosa  llaiirock  de  telles 
affinités  (pi'il  faut  craindre  de  le  confondre  avec  lui.  Les  Thoosd  ont 
aussi  des  aniiiliiasters  et  des  ox.yasters  réduites.  Mais,  d'une  fac(m 
générale,  leur  s|(iculalion  est  plus  riche:  leurs  anipliias|er-s.  [dus 
courtes,  sont  souvent  de  plusieurs  sortes  à  la  fois:  fréipu'unnenl .  il 
s'v  ajoute  des  uiicrosclères  compai'ables  ;i  des  sterrasters.  et.  ([uelipu'- 
fois  dv^  uK'gasclères  véritables  :  n)ais  surtmit.  leurs  oxyasters  réduites 
se  transforment  lui  toxes.  centi'otyloli^s  ou  non.  ou  en  s[)icules  diacti- 
naux llexueux.  grêles  et  lisses.  n'ac(]uérant  Jamais  rimjtortance  des 
grands  spicules  diactinaux  tuberculeux,  décidément  caractéristiipies. 
des  Ah'rfoiiti . 

Tliooxd  LcIcUU'rl  Toi)sent  semble  intervenir  connue  type  de  tran- 
sition. Ses  si)icnles  diactinaux  épineux,  qui  n'entrent  pas  dans  la 
composition  des  papilles  (118.  p.  TiSl),  ne  doivent  probablement  pas 
être  considérés  comme  des  nn''gasclères.  mais  plutôt  connue  l'éipii- 
valenl  des  spicules  diactinaux  tuberculeux  des  AU'vlomi.  Pour  le 
reste.  ce[»en(lant.  sa  spiculation  ressend)le  davantage  à  celle  ^W^ 
autres  Thottsa. 

J'ai  montré  tout  dernièrement  (137.  p.  :2:i8)(piuu  autre  genre  de 
Clionides.  le  genre  Dofona  Carter,  représenté  par  l'unique  espèce 
Doto/iff  iiulrhclhi.  du  golfe  de  Manaar  et  des  Acores.  (pion  pourrait 
être  teidé  de  rap|)ro(du'r  aussi  des  Alcrlonn.  se  i-elie  plus  intinu'uicnl 
aux  ClioïKi.  Ses  sj)icules  diactinaux  tuberculeux  représentent 
rtVllemeid  <W^  spirasters  non  spiralées,  telles  que  nous  en  verrons 
plus  loin  chez  Spiro.vi/d  lu'tcrorUtd ;  ses  lins  spicules  «  acués  «  ont 
la  signitication  de  mégasclères  véritables,  destinés  princi|»al»Mnent  à 
servit-  de  squelette  aux  papilles,  comme  chez  Clioiui  /crisp/r/f  :  en  lin. 
ses  petits  microsclères.  identiques  à  ceux  de  celte  même  Clione.  et 
localisés  comme  eux  pour  la  plupart  sur  le  plateau  sui)érieur  des 
papilles,  sont  des  spirasters  courtes  et  droites. 


3:2  K.  TOl'Sli.NT. 

Km  n'-simii'.  ('.liinui  i-l  balnna  [MissrMlcnl  «les  >[tir;is(fis  en  f.nl  dr 
iiii(T(isc|(''i'('s  :  Tlinoati  et  .[l''ilimn  Ifs  i('m|i|;irt'iil  |t;if  ih'^ 
.■iiii|ilii;i>t<'rs. 

Geni'c  CJ'khiu  (ira ni. 

CUtiniihr  fliuil  ht  spiculaliuii  cuinjdôle  se  (■(titipdsc  dr  lylusf ylcs. 
d'itxcs  cl  de  spirasters.  De  ces  trois  sorlrs  d'('d<''nM'i)ls.  une  im  deux 
sonl,  dans  ccrlaines  espèces,  conslanimcnt  frappées  d'alittpliic 

(Minuit  li'Utld  (jiant . 
iJ'I.  I,  fi-.  :.,  G-<)  cl  l'I.  II,  fitr.  II. 

Svn.  :    1S:Î'').     CJ'nmu  rcldld.  (irant  i39.  p.  78). 

\K\-1.     Cliona  relata  (Jrant,  Ehrenberii  (34.  p.  :Î.S6). 
ISiO.     S/)()tt;/ia  tercbraiis,  Duvernoy  (32). 
l.S'(:2.     lliiUrhondt'ia  f-?)  rpIfiKi .  .\u\u\>Um\  {b2,.  p.  1:2.""»). 
IHii.      \"k)(i   Diijdnlini.    .Nardo  i  Alli    délia   scsla   Kiimiom' 
degli  Scicn.   ilal.  tcnula   in  .Milann.  ISii.  p.  ;>7:2- 

l8iS.     Spon(jia  sulp/ii/rea.  I)es()r(27.  p.  <)7). 

I8i'.».     C/iono  r,'/f//ff  r,r,\u\.  Ilanrork  (44.  p.  :{:{:>.  pi.  Mil. 

li.ii.  .S<"1  il. 
IHV.»   '!  ClioïKi  rndiiild.  llanco(dx  (44.  p.  :\\\\.  pi.  W.   liu.  W). 
I.S'(.'.l.     CJioitd  i/drijodioiih'x.  Ilancnclv  (44.  p.  .■{;>;>.  pi.  \|N. 

liii.  I  et  (i). 
ISi".».     Clidiid  Ahlrri.  Ilanrdck  (44.  |..  \\'.\~ .  pi.  W.  liir.  \h. 
ISiU.      C.Unnd    din/dldld.    liancock     (44.    |i.    '.\V,\.    pi.    .\>'. 

li-.  l:{i. 
IH.'i'.l.      Clidiid  ii'Idtd  (iranl.  ! jchcrlviilin  (70.  p.  .il.')). 
IS(i-i.     rdpill'nid  sd/wrcd.  O.  Schniidl  (96.  p.  (i'.>i. 
1H(.C».       l'idd  rr/dfd.  ().  S(  Iniiidl  (98.  |».  iO). 
IHtid.      //i/iid'/iidc/f/d/i  ci'/d/d.  |{(i\\  t'ilianli  (6.  \'d.  II.  p.  il:2). 
ISlili.      /{d/i/ii/,i/s  (Irif/illi.sii,  Howcrliaiik  i6.  \<(l.  II.  p.H.'U). 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  33 

1807.     Cliona  relata  Granl,  Hancock  (45,  p.  237,  vol.  Vil, 

fig.  7). 
18G7.     Cliona  (/orfjonioides,  Hancock  (45,  p.  237). 
i8j7.     Cliona  Aldori,  Hancock  (45,  p.  23U). 
18()7.     Cliona  (jlobuUfera,  Hancock  (45,  p.  240,  pi.  \'III, 

lig.  3). 
1807.     Cliona  rclala  Hancock,  Gray  (41,  p.  525). 
4807.     (Cliona  {/orgonoides  Hancock,  (iray  (41,  p.  525). 
4807.     Cliona  ylobulifera  Hancock,  Gray  (41,  p.  525). 
4807.     Idonion  Alderi  (Hancock),  Gray  (41.  p.  520). 
4807.     Pronax  Alderi  (Hancock/.  Gray  (41,  p.  520). 
4807.     Rapfnjrifs  relafns.  Ciray  (41.  p.  510). 
4807.     lUijiInjras  Grif/lthsii  Row.,  (iray  (41,  p.  51()). 
4874.     Cliona  relata  Grant.  Carter  (ll.pl.  H,  fig.  38  et  39). 
487i.     Ihjmrniaridon    relata.    Bowcrbank    (6,    vol.    IH, 

pi.  XXXVIH,  fig.  5-0). 
4878.       Cliona  linearia,  Sollas  (105). 

1881.       Iltjmeniaridon  relata  (Bow.),  J.-G.  Waller  (147). 
4882.       Hymeniaridon  tenebrosua,  |Bowerbank  (6,  vol.  IV, 

p.  90,  pi.  XV,  fig.  4-.5). 
4882.       Cliona  yoryonoide^  (Hancock).  Norman  (6,  vol.  IV, 

p,  234). 
4882.       Cliona    Alderi    (Hancock),   Norman   (6,    vol.    H', 
p.  237). 
4885.     Vioa  relata  (Grant)  Schmidt.  Fristedt  (87,   p.    44, 

pi.  H,  fig.  2). 
4880.     fJiona  relata  <irant,  Cart(>r  (21.  p.  458). 
18S7.     Papilella    sabercf/    ((>.    Scliiiiidt).    ^'u«<Mla('r    (145; 

p.  330). 
1887.     Cliona   dinsitnilis.   Hidlcy    et    Dehdy    (95,   p^  227, 

pi.  XXV,  (ig.  5  et  pi.  XXIX.  fig.  8). 
1887;     Cliona  celata  Çi\\\ï\[.  ^'o^^maer  (145.  p.  333,  pi.  IV, 

fig.   2): 

ÀRCH.  DE  zouL.  E.xl-.  LT  ciÉ.N.  —  3''  sérii;;  —  T.  viii   iQOO;  3 


34  E.  TUPSEM. 

—  1887.  ClioïKt  rcldta  Cirant,  Topscnl  (110.  |i.  18). 

—  188i>.  (Uionn  sn/j/hi/rcd  (l)esor),  I^cidy  i66). 

—  1881).  (J/iono  relofa  Gnint,  Tcipsenl  il  12.  ii.  'AM). 

—  18'J0.  C/ioîut  cela/a  Cirant,  llanitsili  (47.  p.  :21C)). 

—  1891.  C/iona  celata  Grant,  Topsent  (118.  p.  .")'»:{). 

—  18',K{.  67/o;/r/ rf'/rt/rMlancock,  Levinsen  (69.  p.  il'n. 

—  1897.  J'djiilclhi    snherea   (U.   Sdunidt).   Ecnd-'nlVld  -65. 

p.  99,  pi.  III.  Mi.  X.  Xli. 
— •       1897.     Papih'lld    <iii(i(lr(ila     (Hancock),    Lcndcnfcld     65. 
p.  105,  pi.  Ml.  Ml.  XI). 

—  i8!m.     r;//o/<«  rt'/«/a  Grant,  Topsent  (136.  ]•.  1-20). 

—  1899.     Clioiui  d'hiltt  {\\\\x\\/ï^^\^^vn\,  (\Z%.  \^.  lOo). 

—  1899.     Clionii  rcidtn  Grant,  Topsent  (139,  p.  1  i8-174). 

[É|)()ngo  perforante  dévastatrice  des  roches  calcaire?,  des  coquilles  et  dos 
polypiers.  Elle  varie  d'aspect  selon  son  âge  et  sa  vigueur  et  aussi  selon  la 
nature  de  l'objet  qui  lui  sert  d'abri.  Souvent  douée  d'une  force  d'expan- 
sion telle  que  sa  demeure  ne  peut  lui  suffire,  elle  déborde  celle-ci  et 
l'enveloppe,  et,  (bncnant  massive,  finit  par  atteindi-e  un  \()lume  consi- 
dérable. 

A  l'état  perforant,  elle  peut  constituer  un  réseau  lâciie  de  galeries 
étroites,  un  peu  nioiiiliformes,  connnuni(iuant  avec  l'extérieur  par  des 
papilles  fort  exigiies  ;  ou  bien  une  série  de  lobes  renflés,  larges  do  3  à 
'1  nnn.,  séparés  les  uns  des  autres  ])ar  un  ('tranglenient  souvent  mince, 
ménagé  dans  le  calcaire,  et  desser\  is  i)ar  des  ])apilles  mesurant  commu- 
nément 2  mm.  de  diamètre;  ou  enfin  un  ensemble  de  galeries  spacieuses 
et  serrées,  sans  lobes  distincts. 

Dans  ces  conditions,  ses  papilles  seules  sont  \isibles  au  didiors. 

Maison  peut  la  trouver  mi-partie  perforante  et  mi-[)artio  revêtante, 
quand  elle  a  commencé  à  s'épancher  hors  de  son  abri;  sa  portion  libre 
se  recouvre  (l'une  croûte  s|)iculeuse  dure  et  lisse,  interrompue  de  place 
on  place  par  les  ])ai»illes  lupiiféres,  (jui,  en  relii'f  et  molles  dînant  la  \  ie, 
se  dépriment  au  conti-aire  par  la  dessiccation  (i)l.  I.  fig.  S). 

Massive  enfin,  l'Kponge  n'a  pas  de  forme  fixe;  elle  se  montre  smlniii 
globuleuse,  souvent  un  peu  dé'primée  et  comparable  à  une  niiclie,  i|uel- 
quofois  irrégulièrement  déc(»upée  ou  largement  aiifraitueuse,  à  ('Uilnius 
on  tout  cas  arrondis.  Sa  taille  varie,  naturellement,  depuis  la  grosseur 
du  poing  à  peine,  jusqu'à  celle  il'un  pain  de  quatre  livies.  Ses  jtapilles, 
fort  iu)ndji-euses  et  distantes  de  moins  de  2  mm.,  se  ressemblent  toutes, 
on  bien  celles  (pii  ser\ent  à  l'éx  aiualioii    de  l'eau  appaiaisseut    comme 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  35 

des  trous  béants  au  sommet  d'éminenees  obtuses,  tantôt  éparseset  tantôt 
groupées . 

Dès  que  les  papilles  atteiiiULMit  1  mm.  de  diaméti-e  environ,  il  est 
facile,  dans  cette  Clione,  de  distinguer  celles  qui  portent  les  stomions  de 
celles  qui  jouent  le  rôle  d'oscules  ;  les  premières  sont  cylindriques, 
pleines,  veloutées;  les  dernières,  coniques  et  traversées  par  un  canal 
unique. 

(La  chair  est  molle  et  ne  contient  qu'une  seule  sorte  de  cellules  splié- 
ruleuses  de  12  [a,  de  diamètre,  à  sphérules  brillantes,  emmagasinant 
une  matière  grasse  de  consistance  butyreuse,  jaune  verdâtre,  qui  brunit 
en  s'oxydant} 

La  spiculation  est  lâche;  elle  se  compose  typiquement  de  trois  sortes 
d'éléments  :  des  tylostyles,  des  oxes  lisses,  longs,  linéaires,  le  plus  sou- 
vent fascicules,  et  des  spirasters  épineuses  assez  courtes.  Mais  les  spi- 
rasters  cessent  de  se  produire  de  bonne  heure  ;  les  oxes  grêles  font  très 
souvent  défaut  ;  les  tylostyles  seuls  existent  constamment. 

Les  parois  calcaires  des  galeries  servent  de  soutien  à  la  chair  des  spé- 
cimens perforants.  Dans  les  spécimens  massifs  s'organisent  des  piliers 
spiculeux  fermes,  épais,  irréguliers,  diversement  anastomosés,  qui 
s'élè\;^it  jusqu'à  l'écorce  et  représentent  la  charpente  principale  du 
corps.^ 

Spirilles.  —  L  Mégasclères  :  1.  Ti/lofiii/lcs  (fig.  5  a)  lisses,  à  tête  bien 
marquée,  généralement  surmontée  d'un  prolongement  plus  ou  moins 
allongé,  qui  lui  donne  en  coupe  optique  un  aspect  trilobé;  tige  un  peu 
fusiforme,  se  terminant  en  pointe  acérée  et  présentant  toujours  une 
courbure  sensible  à  l'union  du  tiers  de  base  avec  les  deux  autres  ;  le 
canal  axial  se  renfle  presque  constamment  en  une  vésicule  dans  la  tête. 
Leur  taille,  soumise  à  de  grandes  variations  individuelles,  mesure  de 
180  à  360  jx  de  longueur  et  3  à  9  [a  d'épaiseur.  2.  Ojcs  lisses  (Hg.  5  c), 
acérés  aux  deux  bouts,  légèrement  courbés,  très  fins;  leur  longueur, 
variable  avec  les  individus,  mesure  loO  à  225  [/.,  leur  épaisseur  reste 
inférieure  à  1  ^  (0"'"',0005  à  0°'"'.000T)  ;  dispersés,  ou,  le  plus  souvent, 
groupés  en  faisceaux  épars. 

IL  Microsclères  :  3.  Spirasters  épineuses  (tig.  5  e),  irrégulières, 
courtes  et  relativement  grosses  (20-25  [a  de  longueur  sur  2  à  3  [x  d'épais- 
seur), décrivant  un  ou  deux  tours  de  spire  et  couvertes  d'épines  pointues 
inégales.  Ne  se  trou\  eut  que  ciiez  les  tout  jeunes  sujets,  pour  la  plupart 
dans  les  papilles. 

Couleur.  —  Chair  jaune  d'or;  papilles  et  parois  des  canaux  jaune 
verdâtre  ;  écorce  des  spécimens  massifs  jaune  pâle,  souvent  maculée  de 
brun,  avec  les  papilles  de  nuance  plus  vive.  A  l'état  sec,  coloration 
brune,  sombre  surtout  dans  les  parties  primitivement  jaune  verdâtre. 

Habitat.  —  Côtes  d'Angleterre,  Norvège,  Danemark,  Belgique,  France. 
Méditerranée  :  côtes  de  France,  Naples,  Adriatique.  Côtes  d'Amérique: 
New-Jersey,  Floride,  banc  de  Campèche.  Sud  de  rAiis.tra^ie  (Carter, 
Dendy).  Nouvelle-Guinée  (Ridley  et  Dendy). 


3G  E.  TOPSEXT. 

('J'khui  rrliitn  est  pailuiit  cominiint'  dans  nus  eaux. 

Sur  ccilaines  eûtes  calcaires,  on  peut  la  recueillir  à  basse  nier.  Le 
long  (lu  (lalvados,  par  exemple,  elle  ix'ifore  les  plaques  de  yiandc 
oolillic  rpu'  les  vagues  ne  parviennent  pas  à  rouler;  elle  s'avance 
ainsi  sur  le  rivage  fort  au-dessus  du  balancenuMit  des  marées  de 
syzygie,  en  compagnie  d'EjKtnges  littorales  telles  que  lluVichtmilrid 
panicea  et  Ifi/mcniaridon  r<//7//(r^//«. Ses  nombreuses  papillrs,  d'un 
beau  jaune  un  peu  verdàlre.  larges  de  :2  h  ÎJ  millimètres,  attirent  l'at- 
tention. A  l'aide  d'un  marteau  et  d'un  ciseau  à  froid,  on  Iji'ise  sans 
grand  ell'oit  ces  rorbes  (ju'on  trouve  alors  minées  tiès  {uofondénu-nt. 
La  Clione  est,  avec  une  Annélide,  Pohjdorii  ci/iafa  JJosc,  le  |dus 
puissant  agent  de  leur  destruction. 

Sur  toutes  les  côtes,  à  la  suite  des  coups  de  vent,  la  mer  rejette 
une  grande  quantité  de  coquilles  ])erforées.  dans  lesipudles  on  a 
beaucoup  de  cliance  de  reneontrei'  C/io/ut  rchiUi.  dépendant,  comme 
d'autres  (lliones  peuvent  venir  à  la  grève  dans  les  mèuK's  con- 
ditions, une  détermination  rigoureuse  s'impose.  Fréquenunenl, 
les  galeries  sont  vides  ou  uniquenu-nt  remplies  de  vase;  il  est 
alors  presque  toujours  impossible  de  reconnaître  avec  certitude 
quelle  espèce  les  a  minées,  l'allure  généi'ale  des  galeries  et  le  dia- 
mètre des  trous  qui  livraient  passage  aux  paitilles  ne  fournissant 
]»as  ordinairement  d'indication  sérieus<'  à  ce  sujet.  De  fuites  pré- 
somptions en  faveur  de  (Uiuiui  iclalii  deviennent  seuleuu'ut  |>er- 
niises  au  cas  où  ces  perfuratiuus  apparaissent  très  larges,  car,  de 
toutes  nos  (Uiones,  elle  est  sans  eontiedit  la  |>lus  dévastatrice  '. 

Dans  la  Manche,  sur  tous  les  l'unds  ((Mpiilliers.  la  drague  ramasse 
cette  Éponge,  souvent  en  grande  aitundam-e.  Les  cu(|uilles  (prelle 
envahit  suid  variées;  elle  ne  respecte  guère  que  celles  (pd  suni  Irup 
minces  on  trop  nacrées,  c«»niine  les  Mi/fih/s.  So/cn.  Doiia.r.  Leur 
exiguilé  ne  |e5J  garantit  |>as  toujours  :  j'ai  vu  des  IuIk's  de  Dentales 

'  llamock  (44)  a  dcssiiu-  uiu"  valve  d'iinilir  el  une  ctxiiiilioNlt'  l{ii»<iii  iK-rlorics 
jiar  C.  celiilii.  I.a  |.r«ini(Vo  de  ces  «usures  a  él<^  reproduite  par  Vii.siiiaer  (145, 
pi.  IV,  Ht,'.  2).  H<)werl.aiik(0,  vol.  111,  pi.  xx.wiii.  (iur-  .'•!  a  fait  repivseiiler  m»  caillou 
calcaire  ravat,'é  par  celle  Kpunue. 


ÉTUDE  .MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANGE.  37 

criblés  par  elle.  Pdur  la  jdiiparl.  oUes  ne  sont  perforées  qu'après  la 
mort  du  Mollusque  qui  les  a  iiroiluites;  cependant,  les  Osfrcn.  Ifalio- 
tis,  Perten  sont  attaqués  vivants. 

C/iona  relata  n'est  que  trop  coniniune  au  voisinage  des  liuitrièi-es, 
ear  elle  cause,  parait-il.  aux  ham-s  exploités  pour  la  p^che  des  dégAts 
considérables.  Les  péclieurs  de  la  région  de  Saint-^'aast-la-IIouguc 
la  considèrent  comme  un  véritable  fléau  et  la  désignent  sous  le  nom 
de  maladie  du  pain  d'épirei^.  soit  en  raison  de  sa  couleur  après  des- 
siccation, soit  à  cause  de  la  forme  en  gAteau  qu'elle  affecte  d'habitude 
en  devenant  massive.  Tous  les  ostréiculteurs  la  redoutent,  parce  que, 
dans  les  parcs,  elle  poursuit  ses  ravages  sur  les  huîtres  qu'elle  avait 
entamées  avant  leur  capture.  Il  est  d'ailleurs  facile  de  débarrasser 
ces  Mollusques  de  leur  pai'asite  en  plongeant  pendant  quelques  mi- 
nutes et  à  plusieurs  reprises  dans  l'eau  douce  tous  ceux  qui  sont  con- 
taminés. Ge  moyen,  que  j'ai  préconisé  en  1887  (110,  p.  78),  mis  en 
pratique  dans  certains  parcs  de  la  baie  de  Gancale,  a  fourni  des  résul- 
tats incontestables. 

Les  huîtres  attaquées  conservent  longtemps  leurs  qualités;  elles 
restent  grasses  et  produisent  du  naissain  alors  même  que  leurs  valves 
sont  criblées  jusqu'à  la  lame  interne.  Elles  luttent  contre  l'envahisse- 
ment de  l'Eponge  en  changeant  en  chaque  point  menacé  la  compo- 
sition de  la  cpquille;  au  lieu  de  produire  de  nouvelles  lames  calcaires, 
elles  effectuent  là  un  petit  dépôt  de  conchyoline  sans  cristaux,  visible 
à  l'œil  nu  comme  une  petite  tache  jaune  verdâtre.  Qui  n'a  remarqué 
de  ces  taches,  souvent  serrées,  à  l'inléi'ieur  des  grosses  huîtres  dites 
pied  de  rheraif  On  les  trouve  rarement  sur  les  petites  huîtres  mar- 
chandes; élevées  dans  les  parcs,  celles-ci  sont  hors  de  l'atteinte  du 
parasite  qui,  du  reste,  ne  les  attaque  point  tant  qu'elles  sont  âgées 
de  moins  de  deux  ans.  L'huître  portugaise,  de  son  coté,  paraît  jouir 
d'une  immunité  parfaite. 

Tout  Mollusque  résiste  comme  il  peut  à  renvahisseur  :  l'intéiMeur 
des  coquilles  d'IIaliolides  se  montre  souvent  couvert  de  tuljérosités 
calcaires  représentant  des  bouchons  cicatriciels  établis  sur  chaque 


rm  E.  TOPSKNT. 

blessure  de  la  lame  interne.  Pour  l'Huître,  s'il  faut  en  eroire  les  pê- 
cheurs et  les  industriels,  l'issue  du  combat  serait  toujours  fatale.  Sa 
conchyoline  ne  lui  constitue  sûrement  pas  une  protection  efficace 
(110,  p.  Gl).Mais  on  ignore  si  elle  succombeàun empoisonnement  ou 
à  cette  décomposition  de  ses  valves  dont  elle  semble  si  peu  souffrir. 
11  est  à  noter,  malgré'cela,  que,  dans  un  article  consacré  aux  causes 
d'appauvrissement  des  huîtrières,  M.  Schwerer  *,  énumérantles  nom- 
breux ennemis  des  Huîtres,  ne  fait  même  pas  mention  desCliones. 
Dans  l'Océan  et  la  Méditerranée,  la  Cliona  relata  s'obtient  cou- 
ramment aussi  dans  les  dragages.  Mais,  à  partir  de  200  mètres,  peut- 
être  même  avant,  elle  semble  plutôt  rare.  Je  ne  l'ai  jamais  observée 
parmi  les  nombreuses  Eponges  recueillies  en  eau  profonde  aux 
Açores  par  S.  A.  le  Prince  de  xMonaco. 
Voici  comment  elle  se  développe  : 

Elle  creuse  d'abord  un  réseau  ouvert  de  galeries  moniliformes, 
dont  les  dilatations  moulent  ses  lobes.  Ceux-ci,  à  peu  prés  aussi  lar- 
ges que  longs,  communiquent  à  travers  le  calcaire  entre  eux  par 
d'étroits  cordons  et  avec  l'extérieur  par  une  papille,  quelquefois  par 
(ieux.  Mais  ce  réseau  à  trame  noueuse  représente  la  forme  typique 
des  Éponges  perforantes,  et  la  Cliona  relata  est  presfjue  toujours 
Ipdp  active  pour  conserver  longtemps  la  régularité  du  type.  En  élar- 
gissant progressivement  les  étranglements  interlobaires  d'abord  mé- 
nagés dans  la  coquille,  elle  rend  uniforme  le  diamètre  de  ses  galeries. 
En  même  temps,  elle  en  multiplie  les  branches  d'anastomose,  au  point 
de  ne  laisser  subsister,  entre  les  deux  lames  externes  de  son  abri, 
que  de  faibles  îlots  calcaires  que  le  iiioimlre  choc  sera  capable  de 
l)riser.  Si  la  coquille  est  mince,  force»  est  birn  à  la  (llione  de  s'étendre 
dans  un  seul  plan.  Otlre-t-elle  quchpie  épaisseur,  l'Eponge  s'insinue 
dans  toutes  les  couches  qui  la  composent,  superposant  ses  lobes  et 
cherchant  à  établir  des  papilles  sur  la  face  opposée  à  celle  où  elle  a 
commencé  à  s'installer. 

11  en  résulte  un  jtolyiiiorpliismc  très  marqué  et  l'on  é|)iouve  ([ucl- 
'  Rerue  srirnti/ii/tie,  vol.  /|i,  n»  17,  !>8;i\ril   1888.  CorrosiKiiul.iiKV  cl   clironKiiiP. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  39 

que  peine  de  prime  al)()r(l  ù  croire  spécifiquement  identiques  deux 
Cliona  reliiKi  <lont  l'une,  h  papilles  exiguës,  se  ramifie  lâchement 
dans  une  valve  de  Mactra.  par  exemple,  et  dont  l'autre,  ;i  papilles 
larges  et  hautes,  crihle  une  valve  d'Huître,  de  telle  sorte  qu'on  l'émiet- 
terait  en  la  pressant  dans  la  main.  La  dissemhlance  peut  être  encore 
accrue  par  ce  fait  que  les  spicules  ont  parfois  dans  les  galeries  étroi- 
tes une  taille  inférieure  ù  la  normale. 

Quand  l'Éponge  a  sillonné  en  tous  sens  son  abri,  il  ne  lui  reste  plus 
d'autre  ressource,  pour  continuer  sa  croissance,  que  de  se  développer 
au  dehors.  A  cet  effet,  un  certain  nombre  de  ses  papilles,  proliférant 
par  leurs  flancs,  étendent  à  la  surface  de  la  coquille  une  pellicule 
ectosomique  (cellules  épithéliales  et  cellules  sphéruleuses)  qui  les 
réunit  entre  elles.  Peu  à  peu,  la  pellicule  s'épaissit  et  devient  spicu- 
leuse;  les  spicules  augmentent  de  noml)re  et  forment  un  feutrage. 
Une  écorce  solide  se  constitue,  en  un  mot,  qui  permet  aux  papilles 
de  se  soulever,  et  sous  laquelle,  de  proche  en  proche,  s'engagent  de 
nouvelles  formations  choanosomiques  i.  La  Clione  va  pouvoir  enfin 
s'accroître  en  tous  sens.  On  en  voit  souvent  des  spécimens  déjà  en 
partie  revêtants  fpl.  T.  fig.  8). 

En  continuant  à  grandir,  l'Éponge  devient  massive  ou  rnphyronle. 
Ce  terme  aura  peut-être  l'avantage  de  mettre  le  lecteur  en  garde  con- 
tre une  méprise  dont  Bowerbank  fut  victime.  Il  se  refusa,  malgré 
l'identité  des  spicules,  à  reconnaître  dans  ces  grosses  Éponges  libres 
appelées  par  Johnston  «  Halicfwiidria?  celato,  var.  a.  massive  and 
wide»,  la  Cliona  relata  de  Grant,  et,  convaincu  qu'il  s'agissait  d'une 
espèce  distincte,  il  en  fit  même  un  genre  sous  le  nom  de  Raphijrus 
Gn'f/if/ifiii  (6,  vol.  II,  p.  3.j4).  0.  Schmidt  avait  d'ailleurs  commis 
quatre  ans  auparavant  (96,  p.  69)  une  erreur  semblable.  Sa  Pnpil- 
lina  mberea  n'est  autre  chose  que  l'état  massif  de  ce  qu'il  appela 
par  la  suite  Vioa  cela  ta  (98,  p.  40).  Mais,  ne  s'en  doutant  pas,  il 
revendiqua  pour  elle,  en  1870  (100,  p.  77),  la  priorité  sur  liap/njrxs 
Griffit/isii  Bow.  En   1897,    Lendenfeid  prenait    encoi'o   Papillina 

*  Pour  plus  (le  drtails,  voir  110,  p.  42» 


40  K.  TOPSKNT. 

suh(>rt'(t(Sv\\\u.)  pdiir  une  (llavulidc  siKM-iale.  sans  uk^iiio  souiironncr, 
quoiqu'cn  eût  dit  Srliiuidt  lui-iiHMUc.  ses  rait|i()i'ls  avec  le  /id/t/ijjnis 
de  Bowcrhaiilc. 

PapilUiui  suhcrcd  Scluiiidt.  /ifi/t/ii/rits  (Iri f'/Hlisii  Howcrliaiik, 
Hap/njrns  rc/afns  Gray  sont  des  lutiiis  s\  nitnynios  dont  aucun  no 
peut  ^Iri'  maintenu.  Ils  désignent  tous  un  (Hat  progressivi'uicnt  atteint 
de  la  (J/io/i(i  rc/rtfa  (irant. 

Les  Cliones  raphyroïdes  englobent  bientôt  leur  ancienne  demeure. 
Elles  continuent  à  la  ronger  apri^'s  en  tHre  sorties,  mais  lentement  et 
sans  la  détruire  conii)lètenient.  Un  la  retrouve,  fort  détériorée,  dans 
leur  intérieur.  Il  semble  qu'une  fois  libres,  elles  n'exercent  plus  guère 
leur  p(tuv(»ir  perforant.  Il  leur  airive,  on  crdissant,  d'im-orptirer  des 
cailloux  silic<'ux,  des  tubes  de  Serpules  ou  de  petites  coquilles;  or, 
dans  la  plupart  des  cas,  ceux  de  ces  corps  (jui  sont  calcaires  restent 
à  peine  attaqués,  nu^me  quanti  ils  se  trouvent  enfouis  à  une  assez 
grande  distance  de  la  surface. 

La  ('lione  ne  devient  guère  massive  que  dans  des  eaux  de  (|uel(|ue 
ju-ofondeur.  C'est  donc,  partout,  à  la  drague  ou  au  cbalut  (ju'on  en 
j)eut  obtenir  de  beaux  spécimens.  Ceux-ci  peuvent  atteindre  un  vo- 
lume considérable.  HowerbanU  en  cite  un  (|ui  mesurait  à  peu  jii'ès 
;25  centimètres  de  longueur,  14  de  largeur  et  8  d'épaisseur,  et  un 
autre  qui  avait  près  de  (')0  centinu^'tres  de  longueur  sur  14  de  largeur 
et  o  d'épaisseur,  llanitscb  (47,  p.  :217)  en  mentionne  encore  un, 
dragué  ])ar  douze  brasses  d'eau,  au  large  de  Ubosrdlyn  IJeacon  (à 
l'ouest  d'.Xnglesey,  ayant  ]>nuv  diiiieiisidns  :  III  ceulimèli'es  de  Inn- 
gueur,  '20  de  largeur  et  12  de  bauteur.  J'en  ai  vu  suuvenl  d'aussi 
volumineux,  tant  à  Uoscolf  qu'à  llanyuls. 

[..endenfeld  a  trouvé  à  INn-t-Jackson  une  (llinnc  massive  fort  sem- 
blable extérieui'enu'ul  à  la  nôti'c.  ipTil  a  appelée  /Ut/t/n/rus  /li.itnii 
(62, p.  r302,  pi.  XL-.\LII  )  et  qui  peu!  devenir  plus  gnisse  enc(ire.  Son 
spécimen  le  plus  beau  mesurait  OO  centimètres  de  diamèlie  <'t  MO  cen- 
limèlresde  bauteur  e|  pesait,  à  sun  est imat inii .  eiivinui  |(l()  liilus  ;i 
l'état  frais. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  41 

Le  puids  do  ces  Eponges  diminue  eonsi(léral)lenient  par  la 
dessiccation.  Ainsi,  celui  de  la  67/V>««  I/ixoni  en  question  se  réduisait 
à  14  kilos  à  l'état  sec.  Nos  Cliona  celata  sont  relativement  légères 
dans  ces  conditions,  lorsqu'elles  ne  se  sont  pas  attachées  en  s'éten- 
dant.  comme  c'est  fréquemment  le  cas,  à  des  pierres  ou  à  des  galets 
roulés.  Leur  couleur,  leur  consistance,  leur  structure  et  leur  densité, 
tout,  en  elles,  inspire  une  comparaison  avec  du  liège  de  qualité 
inférieure,  d'où  le  nom  de  fnihoi'Pd  dcint  0.  Si'hmidt  les  avait 
qualifiées. 

Comme  elle  est  obligée,  sous  sa  forme  raphyroïde.  de  se  soutenir  et 

de  se  protéger  elle-même,  CUona  celata  apporte  peu  à  peu  à  sa 

constitution  des  modifications  importantes.  Elle  s'entoure  de  toutes 

parts  d'une  écorce  (dont,  d'après  ce  qui  a  été  dit  plus  haut,  l'origine 

nous  est  connue),  résistante,  épaisse  de  0  mm.  G  à  1  mm.,  revêtue 

d'une  cuticule  jaunâtre,  imperforée  sauf  au  niveau  des  papilles.  A  sa 

face  interne,  cette  écorce  se  continue  par  des  piliers  solides  qui 

représentent  la  charpente  principale  de  la  masse,  la  traversant  de  part 

en  part  comme  des  rayons  irréguliers,  fréquemment  anastomosés. 

Entre  eux,  la  chair  affecte  la  disposition  qu'elle  avait  dans  les  galeries 

les  plus  spacieuses  de  l'Eponge  perforante.  Les  papilles  conservent 

d'ordinaire  le  même  diamètre  que  dans  les  spécimens  perforants  les 

mieux  développés.  Cependant,  la   plupart  du  temps,  les  papilles 

exhalantes  se  transforment  en  tuhérosités  plus  importantes,  éparses 

ou  groupées  par  places,   ou  encore  alignées  le  long  d'une  crête, 

au  sommet  desquelles  un  orifice  large,  le  plus  souvent  béant,  donne 

accès  dans  de  vastes  canaux  venant  des  régions  les  plus  profondes. 

La  dessiccation  ne  les  déforme  guère,  au  contraire  des  inhalantes,  qui, 

légèrement  saillantes  quand  elles  s'épanouissent,  subissent  dans  ces 

conditions  un  retrait  assez  sensible  et  apparaissent  comme  autant  de 

dépressions  circulaires. 

En  définitive,  la  (Mione  raphyi'oïde  est  facile  à  reconnaître 
l'ien  qu'à  son  aspect.  Souvent  d'un  volume  tel  (juc  jxni  de  nus  Spon- 
giaires (des  genres //</r//j/V^.  TIa(i('hon<h'i(i.  Par/ti/fuafisnia)peu\('nl 


42  E.  TOPSENT. 

riv.ilis(M'  avec  clic  cllr  est  uiassivc.  dans  toiilo  raccopliDii  du  nitit, 
inlni'iiH'.  ferme,  lisse  (Mitre  les  jjapilles.  (|ui.  tcès  lunuhi'euses,  restent 
tlislantes  les  unes  des  autres  de  :2  mm.  à  peine.  Sa  cdlniation  générale 
est  jaune  à  l'état  frais,  brune  à  l'état  sec,  mais  avec  des  nuances, 
suivant  les  points  examinés.  Les  papilles  et  la  chair.  [jIiis  riches 
en  Lrraisse,  deviennent,  en  se  dessé(dian( .  plus  ni  lires  t\\\r  l'écdree  et  les 
piliers, 

La  détermination  des  spécimens  perforants  nécessite  pkis  fréquem- 
ment l'emploi  du  microscope.  A'oici  donc  par  quels  caractères  fJ/iona 
éclata  se  distingue  de  ses  eongénèi'es. 

En  premier  lieu,  elle  possède  des  cellules  spln-ruleuses.  d'une  seule 
sorte.  ex.ti'èmement  abondantes,  suitont  dans  les  i)apilles  el  dans  les 
parois  des  canaux,  eminaiiasinant  une  uiatière  masse  jaune  verdàtre 
(pii  brunit  en  s'oxydant.  (-e  sont  des  éléments  aniiboïdes,  de  1:2  [x  de 
diamètre,  dont  le  protoi)lasma  s'oriïanise  en  maj<Hire  paitie  en 
sphérules  brillantes  entr»»  lesquelles  le  noyau  sans  nucléole  ap|iarai't 
comme  une  lacbe  claire  arron(li(\  La  2,'raisse  se  localise  dans  les 
sphéi-ules.  .l'en  ai  extrait  par  Tétlier  t\ryi  (piantilés  considérables  el  je 
lui  ai  trouvé,  après  évaporation.  une  consistance  bulyreuse.  Dès  le 
(l('l)ul  de  sa  vie.  l'Éponije  fait  ainsi  des  réserves  nutritives:  on  trouve 
déjà  cette  substance  grasse  dans  les  cellules  sphéruleuses  d'individus 
n'ayant  encore  poussé  qu'une  ou  deux  papilles,  (l'est  donc  un  carac- 
tère constant  et  que  les  vapeurs  d'acide  (jsmi(jue  mettent  instanta- 
nément en  évidence. 

En  second  lieu,  sa  sj)iculalion  se  réduit  le  plus  souvent  à  une  seule 
sorte  (l'organites,  des  (ybtsiyles.  égalenu'ut  faciles  à  reconnaili'e  au 
signalement  suivant*  :  ils  ont  une  t(Me  bien  mar(piée.  généralement 
surmontée  d'un  prolongeuieut  plus  ou  uioius  allong(''.  (pii  lui  donne 
en  cdupe  (ipl  i(|ue  un  aspect  trilobé:  leur  tige,  l'usifoiaue.  acéi'ée.  |»ré'- 
senle  toujours  une  courbure  sensible  à  l'union  du  tiers  de  base  avec- 
les  deux  autres:   un  l'anal.  d'ordinaire  1res   lin.  iM'cupc  l'axe  de  leur 

•  F>;i  m()tiou''r;i|>lii<'  (!<•  Iit>\\<ili;mlv  (6,  vol.  m,  1>1.  xxxviii,  lii;-.  Cil  fii  duiinr  nue 
lluiirr  iii('.\;iclc. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  43 

tige  et  se  termine  dans  la  tiHe  en  une  petite  vésicule.  Ils  mesurent 
en  moyenne  330  (x  de  longueur  sur  8  \l  d'épaisseur  en  leur  milieu. 

Chez  des  individus  de  vigueur  très  inégale,  il  arrive  fréquemment 
qu'on  rencontre  des  spicules  d'une  seconde  sorte,  des  oxes,  lisses, 
acérés  aux  deux  extrémités,  légèrement  courbés,  longs  de  200  |x 
en  moyenne,  mais  grêles,  presque  linéaires  et  très  flexibles.  Rare- 
ment isolés,  ils  se  groupent  d'ordinaire  par  faisceaux  d'importance 
variable  épars  dans  la  chair.  SoUas.  qui  les  a  découverts  (105),  les  a 
considérés  comme  caractérisant  une  variété  de  Cliona  ceJata  qu'il 
appela  C.  linearh.  Cette  distinction  n'a  pas  de  raison  d'être,  parce 
que  la  proportion  suivant  laquelle  ils  existent  montre  que  leur  pro- 
duction dépend  simplement  d'aptitudes  individuelles .  Parfois  en 
faisceaux  très  abondants,  ils  sont  d'autres  fois  assez  rares  pour  qu'on 
éprouve  beaucoup  de  peine  à  s'assurer  de  leur  présence  ;  souvent  enfin 
ils  font  entièrement  défaut. 

Il  faut  se  garder  de  confondre  avec  eux  des  spicules,  également 
linéaires,  flexibles  et  sans  canal,  qu'on  voit  ça  et  là,  quelquefois  en 
grand  nombre,  chez  beaucoup  d'individus,  mais  qui  portent  à  l'une 
des  extrémités  une  tête  bien  accusée,  ovale  et  surmontée  d'un  mucron 
grêle.  Ce  sont  là,  sans  doute,  des  tylostyles  jeunes  ou  arrêtés  dans 
leur  développement. 

Cliona  celata  possède  bien  encore  une  troisième  sorte  de  spicules, 
des  spirasfers  épineuses.  Seulement,  elle  cesse  de  très  bonne  heure  de 
produire  ces  microsclères,  et  ce  n'est  que  sur  les  premières  papilles 
d'individus  tout  à  fait  jeunes  qu'on  peut  avoir  quelque  chance  d'en 
trouver  une  certaine  quantité. 

Cette  constatation  a  réellement  une  importance  considérable.  Elle 
nous  montre  que  la  Clione  tend  à  réduire  sa  spiculation  typique. 
C'est  une  tendance  commune  à  beaucoup  de  Clionidœ  et  dont  la 
découverte  m'a  permis  d'établir  les  affinités  naturelles  entre  les  quatre 
genres  connus  de  cette  famille.  Seulement,  tandis  que  chez  les 
Dotona,  Thoosa  çiAlectona.  ce  sont  les  mégasclères  qui  s'atrophient 
de  préférence,  chez  Cliona  éclata  nous  voyons  d'abord  disparaître 


4i  K.  TOPSKXT. 

les  niiiTosrir'rcs.  puis  la  jtriMlui'lion  des  uxf's  se  restrcimlrc  hcaiiruup 
dans  certains  in(li\  iiliis.  nian(|ui'r  nirnic  ti)iil  à  l'ait  d.ins  la  jiliipaii 
des  CiiJs.  C]ela  [unir  h  jtcnscr  (jue.  pour  les  auti'cs  espèces  du  ucnre 
(Uiono.  où  liMi  na  cnroie  ul)servé  ({u'unc  sorte  ou  deux  soi'les  seule- 
ment de  spiculi's.  la  vérilitbie  sj)icululion  peut  être  imparfaitement 
connin-. 

Avec  sa  s|»iiidali(tn  coniplrte.  (.'/io/in  rclala  i-essembltMait  davan- 
tage îi  CJioiut  lli.roni  Lcndcnfeld,  dunl  la  l'orme  rapli\  l'itïde  rappelle 
(jéj.à  tant  la  sienne,  mais  (pii  consei've.  UR^me  dans  les  spécimens 
géants,  ses  ti'ois  sortes  de  s|)icules.  t'n  rapjiroclieiiienl  entre  les  deux 
espères  est  tout  indiipu''.  Les  oxes  de  6".  llidoni  sont  grêles  et 
doucement  courhés.  comme  ceux  de  (L  rclutn  (mois  nvec  quel{|ues 
é|tines  i'lairsenu''es).  et  sedisposent  comme  eux  |iar  [Kupu'tsde  7  à  1:2, 
disséminés  sans  ordi'e  dans  la  cliaii'.  Les  spirasters  (en  couche  dense 
il  la  surface  de  (l.  IH,r()iii)  sont  de  part  et  d'autre  épineuses,  courtes, 
épaisses  et  |»i>u  sinueuses.  Il  n'est  pas  jusqu'aux  cellules  spln'ruleuses 
qui  n'ullVent  des  deux  c(Més  une  frajtpante  siniilituile  *.  l-ividemment, 
(Ui(uiu  rolnin  n'a  pas  de  plus  jiroclie  })arent  que  il.  Hixoni,  dont 
la  forme  des  1\  lostyles  (tige  droite,  tète  globuleuse),  la  spination  des 
oxes,  la  coloratidii  rouge  vif  des  tissus  sont  les  uu'illeurs  caractères 
Spécilifpies. 

Toutes  deux  f(inl  jiai'tie  du  premier  des  six  groupes  dans  lesquels 
on  ])eut.  à  umn  avis,  répartir  les  (espèces  du  genre  CHinin  (137, 
\^.  i'M\).  le  seul  où  la  spiculation  compte  à  la  fois  trois  sortes 
d'élémenls:  des  tylostyles.  des  oxes  et  des  spirasters.  KUes  s'y 
inscrivent  à  cùti'  de  CHoiki  rns/i/irfi  Hancock  {hirijo  sriisit). 
(,'.  Cni'iK'iilcri  llaniM)ck,  C,  (ilnjssorii m  (iarter  et  ('..  sltiliintix  .\as- 
sonow. 

.l'exposerai  ici.  aussi  suci-inctemenl  que  pussilili'.  ce  qui  a  Irait  à 
l'histologie  et  à  l'analiunie  de  la  f'.lioiin  n-lum.  ipie  j'ai  ('ludii'es 
ailleiM's  en  délail  dlO  et  139. 

'  Il  est  r(>i;rc(l;il)lc  que  Lciiilt'iircltl  ri';iil  p.'is  pri-cisi-  l;i  iidliirc  du  i-oiilrmi  des 
splicnilcs  (If  «es  rliiiiciils  ilniis  son  Kpiiiurc 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRAN(^E.  4.") 

Quatre  sortes  principales  de  cellules  i»renneut  paît  à  la  conslitution 
des  tissus. 

l"  Des  cellules  plates,  non  ciliées,  incolores,  peu  et  linement 
granuleuses,  pourvues  d'un  gros  noyau  sans  nucléole  did'érencié, 
déforniables,  contrwtik's,  formant  le  revêtement  de  toutes  les  suifaces 
vives  (papilles,  canaux  et  canalicules  aquifères). 

^"  Des  cellules  (nnihohics.  à  pseudopixles  indilïérenunent  loliésou 
effilés,  à  noyau  volumineux,  pourvu  d'un  gros  nucléole;  elles  sont 
riches  en  grains  d'un  pigment  jaune  d'or  et  en  granulations  incolores 
fort  inégales;  elles  contiennent  souvent  des  ingesta  variés.  Un  certain 
nond)re  de  ces  cellules,  devenant  des  scléroblastes,  donnent  nais- 
sance à  des  spicules;  d'autres,  au  moment  de  la  r(>production,  se 
transforment  en  spermatoblastes  ou  en  ovules. 

30  Des  cellules  np/tf'n/lcnscs.  dont  il  a  été  question  i»lus  haut.  Elles 
se  réunissent  entre  elles  par  de  tins  prolongements  amihoïdes  hyalins 
et  forment  un  réseau  très  riche  partout  au-dessous  des  revêtements 
contractiles  ;  elles  servent  de  réservoirs  nutritifs  et  jouent  un  rôle 
conjonctif  évident. 

Nous  savons  qu'au  point  de  vue  de  la  détermination,  ces  cellules 
ont  une  grande  inq^ortance.  Elles  offrent  sur  toutes  les  autres  l'avan- 
tage de  conserver  leur  aspect  après  dessiccation  ;  l'oxydation  au 
contact  <le  l'air  hiunit  seulement  la  matière  grasse  qu'elles  renfer- 
ment. 

J'ai  fait  remarcpier.  il  y  a  diK  ans  (113.  p.  'M)  qu'h  cause  de  cette 
propriété,  les  cellules  sphéruleuses  peuvent  èti'e  d'un  grand  secours 
dans  la  reconnaissance  des  Kponges  desséchées.  .J'ai  montré  depuis, 
en  toutes  circonst;iuces.  qu'elles  aident  aussi  à  caractériser  les 
Éponges  vivantes.  Il  n'est  guère  d'espèce  qui  n'en  possède  d'une  sorte 
ou  de  plusieurs  ssortes  à  la  fois,  toujours  faciles  h  distinguer  au 
milieu  des  tissus.  Toutefois,  cet  élément  de  détermination,  qui.  d'une 
façon  générale,  se  recommande  comme  Un  auxiliaire  précieux  de  la 
spiculation.  esl  parfois  sujet  à  des  variations  qui  diminuent  sa 
valeur.  Toutes  les  Éponges  ii'ortt  pas  soUs  ee  rapport  la  constance  dg 


40  E.  TOPSENT. 

(Jh'onn  re/(ff(f.  (liiez  (|uclques-unes,  en  grande  minorité,  il  est  vrai, 
chez  Leurosolcnid  coriarea,  Myxilla  Pearhi,  Hymeraphia  siin- 
plex  (ou  clacata  f),  Halicncmia  vertkiUuta,  Raspuilia  7'amosa, 
par  exemple,  les  cellules  sphéruleuses  peuvent  rester  incolores  ou  se 
colorer  diversement.  Chez  d'autres,  ces  cellules  n'emmagasinent  pas 
toujours  les  mêmes  réserves.  Mais  ces  variations  ne  sont  pas,  après 
tout,  plus  surpienantes  que  celles  (pi'on  oljserve  fréquemment  dans 
la  spiculation.  Dans  tous  les  cas,  il  importe  de  les  signaler. 

En  ne  manquant  jamais  de  décrire  avec  soin  l'aspect  des  cellules 
sphéruleuses  à  l'état  de  vie  et  les  modifications  que  leur  apporte  la  des- 
siccati(Mi  sans  lavage  préalahle  à  l'eau  douce,  on  contribuera  certaine- 
ment tlans  une  large  mesure  à  la  pi'écisiun  des  diagnoses.  Il  n'y  a 
vraiment  ijiie  les  Eponges  conservées  dans  l'alruol  où  cette  i)art 
de  criti'riinii  échappe  suiivent,  le  léactif  ellaraiil  d'ordinaire  le 
pigment,  dissolvant  la  graisse,  coagulant  le  mucus  et  éteignant  l'éclat 
des  sphérules. 

A^'  i)esc/ioanoci/tc's  composant  les  corbeilles  vibraliles  et  possédant 
un  flagellum  et  une  collerette  hyaline;  ils  sont  petits,  de  taille  un  peu 
variable  suivant  b's  suj<'ts  (146.  p.  '((>  et  i^  ;  l>l.  IN',  lig.  l-2-l()).  à 
noyau  sans  nucléole  distinct;  leur  pioloplasma  contient  des  granules 
jaune  d'or. 

Les  amihoïdes  nucléolées  et  les  choanocytes.  contenant  tout  le  jiig- 
menl  propie.  déterminent  la  véi'itahle  coloration  jaune  d'oi*  de  (U'unui 
coldtd  :  mais,  pai'  endroits,  la  teinte  jaune  verdalre  des  cellules  sphé- 
ruleuses en  diminue  sensibleuient  riutensilé, 

V.n  outre  des  cellules  énuméi'ées.  il  s'en  trouve,  luèb-es  aux 
aniiboïdes.  une  forte  pi(qiortion  de  plus  jietites.  incolores,  à  peine 
granuleuses,  sans  nucléole  visible.  (|ui  corresjxtndent  peut-être  aux 
rcllnlea  intermédiaires  de  certains  auteuis  et  (jui  [>araissent  avoir 
surtout  un  rùle  conjonctif. 

Tous  le«5  tis.sus  sont  inq)régnés  d'uin-  substance  fondanu-ntale 
tluide,  incoloie,  bien  muin^  abonilanlc  ici  que  chez  ceitain^  autres 
Spongiaires.  C'est  elle  sans  doute  qui.  par  durcissement,  enveloppe 


ÉTUDE  iMONOGRAPHIOI'E  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  47 

accidentellement   d'un    uianclKni    corné   des    groupes    de    spicules 
(.110  pi.  1.  lig.  9). 

Dans  la  tonne  perfoi'ante.  rectosonie  se  réduit  aux  papilles. 

Dans  la  forme  raphyroïde,  il  se  complète  par  l'écorce,  pleine  de 
tylostyles  enchevêtrés  en  un  feutrage  compact  et  cimentés  par  des 
éléments  conjonctifs.  im[)rrforée  et  revêtue  d'une  cuticule  (pii  se 
retrouve  aussi  sur  les  lianes  des  papilles,  ipii  apparaît  encore  au 
bout  de  quelques  jours  sur  les  parties  déchirées  du  corps  pour  conti'i- 
huer  à  la  cicatrisation,  qui  existe,  en  un  mot,  sur  toutes  les  surfaces 
libres  et  inactives  de  l'Eponge.  En  suivant  pas  à  pas  sa  formation, 
j'ai  constaté  que  cette  cuticule  dérive  de  cellules  contractiles  qui 
perdent  progressivement  leur  individualité  (110,  p.  37).  Lendenfeld 
a  récemment  conlirmé  cette  origine  (65,  pi.  XI,  lig.  171  et  il'l). 

Rétractées,  les  papilles  se  présentent  comme  de  petits  boutons 
déprimés,  compacts,  d'un  jaune  assez  foncé;  les  exhalantes,  bien 
moins  nombreuses  que  les  inhalantes,  ne  s'en  distinguent  guère  à  cet 
état  que  i)ar  leur  taille  un  peu  plus  grande.  En  s'épanouissant,  elles 
s'amollissent,  pâlissent  et  deviennent  plus  ou  moins  longuement 
saillantes  au-dehors.  Elles  sont  très  contractiles  ;  la  moindre  irrita- 
tion, le  fait,  par  exemple,  de  renouveler  ou  d'agiter  l'eau  des  cuvettes 
où  sont  placées  des  Gliones  ou  même  d'y  mettre  en  suspension  des 
granules  en  trop  gi-ande  abondance,  en  provoque  l'occlusion  rapide, 
l'ne  élévation  ou  un  abaissement  de  température  exercent  sur  elles  la 
même  inlluence. 

Les  papilles  inhalantes  sont  des  cylindres,  creux  par  en  bas, 
couronnés  par  en  haut  d'un  plateau  élargi  à  l'aspect  velouté;  cet 
aspect  provient  des  terminaisons  d(»  nombreuses  files  verticales  de 
tylostyles  (|ui  lui  forment  autant  de  colonnettes  de  soutien.  Dans  ces 
files,  les  tylostyles  alïectent  une  orientation  constante,  dirigeant  tous 
leur  pointe  vers  l'extérieur.  Entre  les  colonnettes  spiculeuses  s'aper- 
çoivent à  la  loupe  des  orifices  fort  étroits,  les  stomions.  L'eau  (pii 
IM'uétre  par  les  stomions  arrive  dans  une  petite  cavilc'-  |»r(''poi'alc 
suus-jaccule. 


48  E.  TOPSENT. 

Sur  les  ('cliaiitilliMis  i-dliiist^'s,  ces  ori,'nn<'s  sont  Iarij;os  do  S™"'.')  à 
3"""  ot  à  jx'U  ]»iès  aussi  hauts.  Leur  taille  est  d'ailleurs  sujette  à 
des  variations  infinies. 

Les  papilles  exhalantes  sont  cvlindio-coniques,  percées  d'un  seul 
proction  à  leur  extiéniiti' ;  leui'  paroi  devient  tr^s  mince  vers  le 
liaut  et  son  hord  lilnc  est  souvent  dentidé.  In  canal,  moins  lar,î;(M'n 
haut  qu'en  has,  en  occupe  l'intérieur.  Ouand  l'Eponge  perforante  est 
en  pleine  activité,  (ui  en  voit  sortir  un  coui'ant  d'eau  violent,  conte- 
nant en  suspension,  avec  toutes  sortes  de  j)ai1icules  de  rehut.  les 
corpuscules  calcaires  découpés  dans  l'ahri,  qui  retondjenl  en  une 
poussière  blanche  sur  les  surfaces  avoisinantes. 

J'ai  reniaiNjué  (110.  j).  .'>;>)  qu'on  peut  encore  ti'onver  (\c^  papilles 
inhalantes  jx-rcées  en  même  |(Mn|»s  d'un  proction  ceidral  ou  suhcen- 
tral.  Ces  papilles  nii.itcs  s'ohsei'vent  sur lesdlionesen  train  de  creuser 
dans  les  pierres  ou  les  valves  d'huîtres  des  galeries  profondes  et  qui. 
par  suite,  ont  besoin  de  multiplier  les  orilices  d'évacuation  de  leur 
système  aquifère. 

Seuls  de  tous  les  éléments  histologiipies.  les  choanocytes  n'enti'cnt 
pas  dans  la  constitution  {\{^<^  pa})ill(>s.  Le  tissu  contractile  au  con- 
ti'uire,  en  raison  des  fiuictions  qu'elles  ont  à  i'enq)lir.  s'y  nutnlre  par- 
ticulièrement développé;  il  est  l'agent  de  leur  contraction  et  de  leur 
extension  et  leur  imprime  les  aspects  les  plus  variés.  Les  cellules 
sphéruleuses  y  sont  aussi  très  abondantes  et  contribuent  à  les  colorer 
de  concert  avec  les  amihoïdes  piuincntées.  dont  la  j)roporlion  rela- 
tive déternnne  do^  nuances  diverses  sidon  les  individus. 

Dans  les  spécimi-ns  perforants,  les  pa|Mlles  sont  si''|>aré(N  par  du 
calc:iire  ;  dans  les  spécimens  massifs,  l'écorce  qui  les  réunit  se  conti- 
nue en-de^sons  direcleuienl  par  les  piliers  rpii  constiluenl  la  char- 
p;Mife  principale  du  clioanosome.  Il  en  ri'sulle  (pie.  chez  notre 
Kpouue.  la  cavité  pn''porale  (appelée  aUssi  par  les  auteurs  sous-der- 
iniipie  on  superlieirlle'i  est  toujours  discoldinue.  I']lle  l'orme  une  soi'le 
lie  (diandireà  la  hase  de  chaipu'  |)a|iille. 

Le  choanosome  de  la  (ilione  perl'oiaiili'  nn'ciie  lon^liMups  uni>  dis- 


KTiDi-:  monographiqlr:  des  spongiaires  de  fuance.  a\) 

posilion  en  lohcs  charnus  ne  ('()tnniuni([Uiint  enlro  eux  quo  par  un 
('•doit  diaphrag"^*'  pevrv  dans  le  calcaire  el  sur  lequel  s'établit  un 
sj)liincter  rontractile  leur  permettant  de  s'isoler  au  besoin.  Puis. 
l'Kponi^e  ])eut  détruire  les  diaphragmes  calcaires  qu'elle  avait  ména- 
gés au  début:  ses  galei-ies  deviennent  continues,  mais  elle  tend 
alors,  en  série,  perpeudiculairemenl  à  la  Imiiière  de  leurs  canaux, 
des  voiles  contractiles. 

Dans  la  Glione  rapb.vi'oïde.  la  chair  remplit  les  intervalles  entre 
les  j>iliers  s(pudetti(jues.  formant  encore  ainsi  des  galeries  compa- 
rables à  celles  (jui  sillonnaient  son  abri  e[.  comme  elles,  parcourues 
par  des  canaux  spacieux  fréquemment  tendus  des  mêmes  voiles  con- 
tr-actiles.  A  les  bien  considérer,  ces  voiles  ne  représentent  pas  une 
particularitéd'organisation  spéciale  aux  (;ii(»nes:  ils  <»nt  leurs  homo- 
logues dans  les  Ijrides  également  contractiles  qu'on  trouve  dans  les 
canaux  de  tous  les  autres  Spongiai?-es.  Seulement,  ils  prennent  ici 
une  impoi-tance  r-emarquable.  Leur  répétition,  à  intervalles  presque 
égaux  et  serrés,  prouve  qu'ils  répondent  à  un  besoin  urgent  de  l'ani- 
mal :  ils  sont  chargés  évidemment  de  reuqtlacer  les  anciens  dia- 
|>liragmcs  calcaires,  (runc  utilité  si  peu  c(Uil(^stable  (pie  la  plupai-t 
i\r^  (]li(»nes.  moins  dévastatrices  (pie  celle-ci.  les  conservent,  et  (jue 
(piebpies-iines  même,  comme  (Uiona  miirronata  et  C  ensi/'cro  de 
Sollas,  les  consolident  avec  de  la  spongine  et  les  arment  de  spicules 
diiï'érenciés. 

Ee  système  a(piifère  se  compose  :  1"  des  papilles,  (hmt  il  vient 
(réire  (pieslion  :  '2"  des  canaux  :  15"  des  canalicules;  4"  des  corbeilles 
vihraliles. 

Pour  les  canaux,  les  termes  inlialanU  et  c.rhnlantK.  d'usage  cou- 
rant, sont  tout  à  fait  relatifs  :  ils  n'existe  pas,  en  réalité,  deux  sortes 
distinctes  de  canaux;  ceux-ci  sont  dits  inhalants  ou  exhalants,  sui- 
vaid  qu'ils  se  trouvent  en  i'ap|)ort  ]>lus  ou  moins  direct  avec  l(>s 
|M)res  ou  avec  les  oscules.  Dans  la  profoiideui-  du  corps,  ils  se  font 
Suite  sans  démaication.  (Itnix  (pii  |»artenl  des  jiapilles  inhalantes 
s'enfoncent  dans  le  choanosome  et  linissent  par  se  réunir  de  proche 

AKcii.   i)K  /.OUI..  i:.\i'.   Kl   i;i;.\.  —  3''  Si;ivii:.  —   r.   viii.  1900.  4 


50 


K.  TOPSKNT 


m    |i|imIm'    en    Irniics    inoiiis    iHiinliifiix    al»nii(iss;iiil    aux    |ta|tilli'-> 
exhalantes. 

On  |K'nl  même  reinan|uei' (|ue  les  eananx  dits  inlialanls  smit.  ilrs 
leur  (iiiuine.  à  la  lois  inhalants  et  exhalants  |Hiiir  tniites  les  réi;'i(ms 
ijirils  lia\  eisent  :  en  ell'et.  immi'diatemeiil  au-(les:>uus  du  |>ore.  le 
ranal  inhalant  dessei-t  la  chair  avuisinante.  y  eni;a_neant  des  hranelie> 
alVérentes  qui  se  résulvenl  en  un  lacis  de  canalicules  d'où  l'eau 
l'evient,  |»ar  il'autres  hranches.  elVéï'entes.  se  déversef  dans  son  inté- 
rieur. 

(',»da  se  voit  avec  la  pins  urande  nettetc-  (|uand  la  (ilione  |ieil'oianli' 
est  divi^^ée  en  ltd)es  ;  chacjue  lohe  n'a  (|n'un  canal  principal,  ipii  le 
traverse  de  part  en  part,  lui  distrihne  l'ean  et  la  remporte,  étant  par 
suite  inhalant  à  tin  hout.  exhalant  à  l'autre.  Celte  dispositiou  se 
inainlienl  dan.s  les  galeries  continues. 

Les  canaux  ont  d'ailleurs  tous  une  sliudure  identi(ine  :  leur  |»aroi 
consiste  en  un  revètenu'ul  de  tissu  conjonclif  riche  en  cellules  splié- 
rtdenses  jaunes,  limité  par- un  (''pithi'lium  l'ail  de  cellules  contractiles. 
Des  lyloslyles  s'y  ri''pa  udcnt .  peu  uoiidireux.  avec,  pour  la  pluparl. 
une  direction  |»arallèle  à  l'axe  du  canal. 

(iette  paroi,  transparente  el  jaune  |»àle.  mesnie  une  épaisseur 
variahie  avec  l'importance  des  canaux,  d'autant  plus  grande  ([uc  leur 
lumière  est  plus  large.  Elle  denu'ure  rarenuMit  sui"  une  certaine  lon- 
gueur pleine  et  unie.  Klle  est  rendue  toute  anfiactnense  par  les 
inn<ind»rahles  or'ilices  des  hranches  de  calihre  im'-gal  ipu'  le  canal 
('•met  ou  recoil  dans  tous  les  sens  et  sous  divers  angle>.  l'.n  oulre.  de 
place  en  place,  dans  les  galeries  conlinnes.  (die  se  soulè\(>  pour  con 
sliluer  les  Voiles  on  hrides  ctmiractiles.  minces  el  lians|»arenls, 

(j's  voiles  soid  surtout  formés  par  des  cellules  c<»ntractiles:  des 
«'.ellnles  sphi''ruleusps  entrent  aussi  dans  leur-  constitution,  mais  dimi- 
nuerd  graduellement  de  nondii'e  à  partir'  de  la  p(''riphér-ie  el  man- 
ipii'ii!  Iiiiil  ,i  r.iil  ver's  le  cerrtr-e.  Ils  soril  soutenus  par'  irne  cliarpenle 
ra  \  orrria  nir  de  1ylo>|y|cs.  sur'  un  >eid  rang,  or-ientr'^  la  lèlr  du  ci'iji'  dr 
la  paroi. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE,  ol 

Los  branches  émanant  des  canaux  diminuent  de  calibre  en  se  rami- 
lianl  elles-mêmes  dans  la  chair  et  simplifient  leur  paroi;  elles  linis- 
scnl  par  se  résoudre  peu  à  peu  en  de  fins  canalicules  extrêmement 
iKMnbreux.  iiréguliers,  sinueux,  très  rapprochés  les  uns  des  autres, 
liM  niant,  dans  leur  ensemble,  un  lacis  compliqué;  inversement,  ces 
can;ilicid('s  se  réunissent  entre  eux  et  reconstituent  les  branches  etVé- 
icntes.  Mais  ces  divei's  conduits  se  croisant  en  toutes  dircclinns.  il 
n'rsl  pas  possible  de  discerner  sur  les  coupes  par  lesquels  l'eau  arrive 
et  par  lesipu'ls  elle  s'en  va.  De  même,  il  n'existe  pas  de  limite  réelle 
entre  les  canaux  étroits  et  les  canalicules. 

Dans  les  canalicules.  la  paroi  se  réduit  à  un  l'evètement  ('•pitln-lial 
très  mince,  ordinairement  sans  cellules  spliéruleuses  sous-jarentes. 
(luel([uefois  encore  soulevé  en  brides  contractiles,  enfin  intej'roni|iu 
rié(piemment  pour  ménager  la  place  d'une  corbeille  vibratile. 

Les  corbeilles  vibratiles  sont  comme  enchâssées  dans  les  cloisons 
charnues  qui  séparent  les  canalicules. 

Leur  forme  rappelle,  en  général,  celle  d'une  sphère  dont  une  large 
calotte  aurait  été  enlevée;  elles  représentent  donc  un  peu  plus  qu'une 
demi-sphère:  souvent,  elles  se  montrent  plus  elliptiques  (pi'arron- 
dies:  à  leur  coté  qui  sendile  entaillé  correspond  une  large  ouverture 
qui,  à  l'état  d'extension,  communique  à  plein  avec  l'un  des  canalicules 
a  voisinants;  le  revêtement  épithélial  contractile  du  canalicule  s'attîi- 
che  sur  les  bords  de  cet  orifice. 

tJles  mesurent  en  moyenne  iO  [x  de  diamètre. 

l'Jles  sont  formées  d'une  ([uarant;iine  de  (dntanocytes  placés  côte  à 
côte  et  unis  par  le  boi'd  de  leurs  collerettes. 

Il  arrive  qu'une  ou  })lusieurs  lacunes  s'observent,  dans  je  fond  des 
i-orbeilles.  entre  les  choanocytes.  (les  lacunes,  découvei-tes  chez,  d'au- 
tres Kponges,  sont  actuellement  considérées  par  la  plupart  des  spon- 
gologistes  comme  les  orifices  d'entrée.  \e>^  prosojryles.  la  lai'ge  ouver- 
ture l'epiésentant  alors  l'orifice  de  sortie,  Vapopylc. 

Lendenfeld,  qui  adopte  cette  manière  de  voir,  en  a  ddnné  îles 
ligures  à  un  l'oit  grossissement  (65,  pi.  \.  lig.  Di^J  et  Kii). 


52  E.  TOPSKNT. 

.r.ii  [x'im'.  je  r.ivinic.  ;i  p;irt;i,ii<'r  ct'tlf' npinidii.  Li'  |ii'lil  nniiihif 
visildc  de  ces  pei'l'nralions  m'inspire  des  iIduIcs  ;m  siiji't  dr  riiii|iiii'- 
tanco  (ju'on  leur  atlrihue.  Si  vraiment  elles  étalilissent  seules,  ((iiiinir 
on  le  suppose,  la  communication  entre  les  eanalienles  alVérenls  ri  lc> 
canalicules  etlerents,  toute  l'eau  <pii  vient  iri'iiiuer  la  jtrofnndeur  du 
rlmanosdnie  doit  nécessairement  s'érnnier  ensuite  à  [raver>  elles  aver 
les  pai'ticules  en  suspension,  .le  ne  vois  [)as  du  Inut  les  (■iirpiisi-nle> 
calcaires  détachés  par  la  (llidiie.  et  (|ni  mesurent  cuniamment  iO 
à  .")0  (i.  de  diamèti'e.  prenant  le  même  chemin  |iour  gai;ner  les 
canaux  d'évacuation.  Or,  il  est  hien  hasardeux  d'admettre  (pie  ees 
corpuscules  sont  invai'ialdement  reruuh's  dans  des  canalieules  elVé- 
rents;  il  faudrait  pour  cfda  rpi'il  n'existât  (pie  des  canalieules  de  celle 
sorte  partout  au  contact  de  la  nudie  ou  de  la  ciMpiille.  Le  Irajel  de- 
corpuscules  s'ex|ili(pie  plus  simpleiiieiil  si  l'on  coiisi(|("'re  les  canali- 
eules etlerents  comme  la  continuatimi  directe  des  atVérents. 
\Les  cloisons  cellulaires  qui  s'étendent  eidre  les  canalieules  son!  de^ 
lames  minces.  ânfractuPtises.  aux  conloiiis  iriM-^uliers  :  ce  sonl,  à  loul 
prendre,  des  trahécCdès  conjonct  ils  lâches  relia  ni  les  citrheilles  el  doiil 
les  éléiiieiils.  fort  semhlahies  aux  ctdiules  (\u  reviMeiiieiil  pari(''lal  des 
canalieules.  emprisiuinent  dans  leurs  mailles,  souvent  par  unuipo. 
des  amihoïdes  nmdéolées. 

La  (diair.  dans  son  ensemhle.  se  nionire  donc  1res  lacuiieiise.  el. 
coiilliie  elle  est  pauvre  en  iiranules  et  ll'a  Hspa  renie,  elle  peul  èlre 
dite  /■(i///'/ir/i i///i(i/fi/st'.  par  op|>ositioii  à  celle,  très  granuleuse  el 
I  lié  nie  opa(pie.  d'autres  Kp(Um('s.  (pie  l'on  appelle  s/inr/it/i  i/tna/ciisr. 
Des  Ivloslyles  (''pars  lui  servent  de  soutien.  Dans  les  iialeries  vasies. 
(Hi  v  voit  (pu'lcpndois  en  outre  des  IraiiK-e-  plu>  ou  moins  denses  el 
ramiliées  (110,  ]»l.  1.  li,U.  10).  formées  de  pa(pieN  serr(''s  de  lylos- 
lyles  el  colorées  en  jaune  |)lus  pâle  (pie  le  reste  par  une  accuiiuilal  nui 
de  (-(dliiles  coni(un-tives:  ce  sonl  là  des  rudiiiieiils  de  piliers,  destinés 
à  soutenir  ces  p(  ni  ions  (diarn  lies  un  peu  plus  ('-I  end  ue<  el  plu--  épai -^ses 
(pie  (le  couluine.  l'.iiliii.  dans  cerlaiiis  iiidi vidii>.  la  chair  coiilieiil  des 
o\e>  liiK-aires  fascicules. 


ÉTUDE  MOXOGIIAPTTFQIJE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  :V,\ 

(rrant  a  vu,  sur  les  eûtes  d'Écossc,  C/iona  rp/afa  pleine  (r(eufs  en 
mars  et  avril  18:2().  Il  est  iiiléressant  de  noter  que.  dans  la  Manehe. 
(•'es!  à  rentrée  <le  l'hiver  (|Ue  cette  KpnniA'e  se  met  en  re[>rndurti(>n. 
Ses  s|)erniato/i»ïdes  n'ont  pas  encore  été  observés,  mais  ses  u'ul's  sont 
faciles  à  reconnaître.  A  partir  de  la  tin  de  septembre,  beaucoup  d'in- 
dividus en  sont  remplis.  l/épo((ue  de  la  reproducti(»n  est  sans  doute 
plus  iirécocedans  la  Méditerranée,  car.  à  IJanvuls.  d'octobi'e  à  mai's. 
je  n'ai  pas  ti-ouv<''  trace  de  pritduits  sexiuds. 

l^es  œufs  jeunes  \\r  se  distinguent  des  cellules  amiboïdes  ;i.  noyau 
nucléole  que  par  leur  taille  ([ui  va  en  au,u;mentant  jusqu'à  atteindre 
environ  4."^")  p.  de  diamèli-e  à  l'appi'oche  de  la  matui'ité.  Ce  S(mt 
alors  de  i-rosses  cellules  jauiu's.  uranideuses.  mais  sans  contenu 
graisseux,  pourvues  d'un  noyau  énorme  avec  un  beau  nuch'ole  bril- 
lant, c'est-(-i-dire  possédant  vésicule  et  tache  germinalives.  (juand  an 
les  isole,  par  dissociation  sinq)le.  on  les  voit  idianger  continuellement 
de  forme  et  émettre  de  toutes  |>arts  des  pseudopodes  hyalins,  lobés 

ou  liliformes.  Leur  développe nt  ulti''rieur  n'a  i)as  été  suivi. 

La  connaissance  de  (Uioiui  cchild  date  seulement  de  I8:2r»  et  l'sl 
due  à  K.  (irant.  Cependant  Carier  (12,  j).  197)  s'est  demandé  si  l'on 
ne  devrait  pas  reconnaiti'e  cette  tlpiuige  dans  V Alcijtniiii m  I iihcrntlo- 
si/tn  d'Espei'. 

Depuis  sa  première  descripti(m  intelligible,  il  s'est  attaidn''  à  son 
nom  une  bmle  di'  synonymes,  .l'ai  fait  justice  d'un  certain  nombre 
d'entre  eux  dans  les  pages  (pii  précèdent. 

IMusieui's  i\vs  espèces  de  Hancock  se  confondent  certaim'ment  avec 
l'Ile.  Ainsi.  CJioiid  t/orf/onioidi's  liane,  c(Uisidéi'ée  comme  de  valeui' 
douteuse  pai-  son  auteui'  lui-même,  a  été  créée  pour  des  C.  rcUild  du 
Xorlhumberland  à  tylostyles  plus  courts  que  de  coutume.  Cliond  AI- 
(/cri  liane,  de  la  nu'r  d'Irlande,  bi'un  jaunâtre  à  l'état  sec.  a  servi  à 
désigner  d'autres  spécimens  dont  la  tète  des  tylostyles  olfre  des  varia- 
tions multiples,  cas  fréipu'ut  ilont  h'risttMlt  a  donné  (rexcellentes 
ligures  en  188:3(37,  p.  li.  pi.  H.  tig.-2^/-:2 /).  C/iu/ia  (iii{/iif(i/(i  liane, 
n'est   autre  chose  (jue  (.'.  cchtlii  i)erl'orant  le  corail  de  la    .Mi''diter- 


:>i  E.  T0P8ENT. 

ran(''e.  Je  soupçoniK'  encore  Cfirma  railidld  liane,  >ur  Triioii 
r<iri<'(/<itus.  de  n'en  être  pas  spéeiliquenienl  tlistiiutc  llnliii.  Cliiniti 
(jUthulifora  Jlane..  décrite  en  1807.  d'après  un  sp«''ciiiien  iini(|ue 
décuuveit  dans  un  Spnnihjhu  yadœrojiua  de  la  Méditerrance.  a  étc 
avec  raison,  selon  moi,  inscrite  par  Lendenfeld  (65,  j).  KKh  au 
nunilii'e  des  synonymes  de  PapUcUd  siihi-rt'it  iz=  ('J'utnd  t-child  i. 
V.\W  est  aussi  de  celles  au  sujet  desquelles  j'avais  foniHilr  dfs  irscrvcs 
en  IKVil  (118,  p.  ."iTo).  Kn  l'absence  de  spirasters.  le  Ikmu  (li''vi|(i|i- 
penient  de  ses  papilles,  la  forme  et  la  dimension  de  ses  lyinslylcs 
(:290  (Ji)  invitent  à  opérer  cette  identification. 

Carter  a  fait  remarquer  que  sa  Cliona  Wan-cni.  du  nullV  de  Ma- 
nanr(17),  ressemble  à  (',.  relata  par  la  coloration  bi'une  de  sa  rbair 
desséchée  et  par  la  simplicité  de  sa  spiculation.  Revenant  sur  une 
opinion  exprimée  d'après  ces  considérations  en  1891  (118,  j».  .'"►(>.'{). 
je  ne  crois  plus  à  l'identité  des  deux  espèces.  Cliona  Wtirrcni 
me  paraît  plutôt  ne  faire  qu'un  avec  Cfiona  quadrald  liane, 
qui  a  été  découverte  sur  une  Tridacna  <jUja^,  et  qui,  brune  coninie 
elle  après  dessiccation,  possède  des  tylostyles  fusifornics.  1res 
épais,  avec  une  grosse  tète  sphérique.  en  un  mot  Iticii  scinlilablcs 
aux  siens. 

\' lI\imeniacidon  tenehroms  de  Bowerbank,  au  contraire,  rap- 
pelle tant  par  les  moindres  détails  les  Cliona  cflata  revêtantes  qut- 
je  ni'él(jnne  de  ne  pas  trouver  dans  la  description  (|ui  en  a  ('[('  lrai(''(' 
un  nnjt  de  comparaison,  soit  avec  V Fli/nicniaiiilon  rrhilas  soit  avec 
le  lidjilnjrus  firif/ilhsii .  La  couleur  à  l'état  sec  en  est  bruin-  (dull 
brt»\vn)au  dehors,  ambrée  sombre  (daik  ambei-rolouredià  rinii'iieur. 
La  surface  en  est  unie,  lisse.  L'ectosome  abonde  en  spicules.  Les  nié- 
gasclères,  d'une  seule  sorte,  «  ovo-spinulate  »,  ont  la  même  base  et 
présentent  la  même  courbure  que  les  tylostyles  île  Cliona  cfldla. 
Lnlin.  sur  l'un  des  spécimens  dessinés  ((ig.  2),  on  aperçoit  parlaiti'- 
meiil  plusieurs  pajtilles  déprimées.  Bowerbanlv  dil,  il  est  vrai.  (|ue 
ili'UX  de  ses  sf)écimens  renq)lissaient  les  anlVacluosih's  de  IVaiinients 
d'une  rocbe  basalli(jue.  .Mais  il  y  a  si  peu  de  diiule  au  sujet  île  leur 


KTIDE  MÔNddlî  APinorE  DES  SPONCIAIHES  OE  FRANCE.  :i:> 

i<l('nlil(''  (|u'nn  |t('nl  li<''s  bien  su|)|k»spi"  que  cos  (llittnos  y  avaifiit  rcii- 
contl'r  (les  (-((i-its  rah'.lil't's  de  pcil  (rrlcndiic,  ti'ls  (jiio  dos  tulx's 
de  Serpules.  d'où  elles  n'avaient  pas  (aidé  à  déiiordei-.  li'hypd- 
llièse  est  d'autant  plus  vraisemblable  (|ue,  au  dire  de  Jlanitscli 
(47,  p.  :218).  il  existe  au  Musée  zoologique  de  rUniversité,  à  Livei'- 
])(>(»l.  une  ClioïKi  ci'hilo  à  demi  i-evètanle.  éteiulue  en  ]>artie  sur  une 
ro(di<'  iiin(''e. 

l/E|Min,i;e  de  la  .\uuvelle-(iuiMée  que  Uidiey  et  Deiidy  ont  app(dée 
(Uioiin  f/issimi/is-  (95)  ne  dilVère  pas  spéeiliqnemenl  de  (.'.  cclahi. 
Sa  ('(tuleur  est  brnn  elair  dans  l'alcool.  Ses  tyloslyles.  de  W'ii)  jj. 
sur  {■>.  juesnrent  la  taille  noianale  et  atlertent  la  forme  ca- 
ractéristiipie  de  ceux  de  notre  (llione.  Il  s'agit  (Wxn  individu  (pii 
commençait  à  devenir  lapbyntïde.  Pour-  si  intéicssante  (pi'elle 
soit,  la  répartition  de  si^s  jiapilles  inbalanles  sur  l'nne  des  faces  et 
de  ses  papilles  exbalantes  sur  l'autre  face  de  la  Tiirhinnrin  per- 
forée, ne  constitue  (pi'une  particnlarité  niorplioloi;i{pie  t(»u1e  indivi- 
duelle. 

En  IH89  (112).  conq)arant  (Uioiui  <<'liil<i  (iraid  et  C.  suljthiiffd 
(l)esoi')  l^eidy.  j"ai  monti'é  (pu-  les  prétendnes  diltér-eni-es  sur  les(pudles 
l.,eidy  s'appuyait  i>our  séparer  ces  deux  espèces  n'ont  nullement  la 
valeur-  (pi'il  leur  accordait.  Depuis.  Uanitscb  (47,  p.  ^:20)  s'est  dé- 
claré d'avis  comme  moi  (pu^  ('. .  sid phurcn  doit  grossir  le  nombre  ^\i'^ 
synonyuM^s  de  ('.  ccldld. 

Enlin.  j'ai  coi-iigé  iéc<'mmenf  (136,  p.  1:2.')  et  1:2())  deux  erreui's 
commises  jiar  l^endenteld  dans  son  mémoire  sur  les  (UnriiliiKi  de 
rAdriati([ue.  Les  Kponges  qu'il  a  décrites  sous  le  nom  de  Ptipilclhi 
siihcn'n  (().  Sclim.)  (65,  p.  1>9)  et  de  PapUcUn  qvadrata  (Ilancocli.) 
(65,  p.  lOB)  sont  réellement  des  CA'iona  celafn  (îrant.  Les  unes,  de  la 
forme  rapliyroïde,  se  reconnaissent  bien  aux  pbotograj^hies  (ju'il  en 
a  fait  reproduire  (pi.  IlL  lig.  2;i-:2.^>)  et  aux  tyloslyles  (pTil  a  dessinés  ; 
les  autres,  perforantes,  ont.  sous  l'inllnence  de  l'acide  osmi([ue.  révélé 
le  second  caractère  spécificpu*  important,  l'existence  de  cellules  sjtlié- 
ruleuses  à  s|)bérules  cbargé(>s  de  graisse. 


:'.('. 


K.  TOPSF.NT. 


C/inna  rfisfi/im  llancuck. 
(PI.  II,  Un-.  3-<)K 

Syn.  :    IHit>.     C/io/i/i     rasli/ira,    llancuck    (44,    |t.   ',\\'l.    |»l.    W. 

liii.  1-2). 
iSiU.     ClioïKi   (//■(ici/is.    Il.iiic(jck    (44.    |i.    iîii.    pi.    XIN'. 

liii-.  7). 
18iO.     (Hionn  norlhiunhricd.  Ilaiicuck  (44.  p.  '.VM'^.  |il.  MN'. 

lii;-.  :■)). 
IHi'.J.     C/io/K/  co/ffi/iiioith's.  Ilancitck  (44.  j).  :>;{T.  pi.  W. 

li.ii.  1  cl  -2). 
I.S(r2.      ]'io(i  f/r/i/ifii.  Sdmiidt    (96.  p.  TM.  pi.  \ll.  li-'.  \:\i. 
1H(»().      //i//iii'/ii<iiii/t)/i     ri'liild.     l{(t\vciltank     (6.     vul.     II. 

p.  212). 
1807.     CJioïKi  ras/i/ira.    Hancock    (45.    p.   2;?7.    pi.    \\\. 

li.ii-.  2). 
1H(>7.     CJionii  iiorlliiniibricd .  llancuck  (45.  p.  2;{7.  pi.  \  II, 

liii.  I). 
18(>7.     (Uidiut  <-()ri'<ilHniii(l<'.'<.  llancuck  (45.  p.  2:58.  |)l.  \'ll, 

li.ii-.  :{). 

18()7.     C/iona    {//■ari/is .    llancuck    (45.    p.    2:58.    pi.    \  II. 

liii.  'h. 
18()7.     diiuiii  iiiaiiilliini'iisiK.  llancuck  (45.  p.  2i().  pi.  \  III. 

fi,u-.  1). 
I8('>7.      Pidiic  iiorlliiinihrird  (llancuck).  (iiay  i41.  ]».  .''"»2.'")). 
I8(i7.      I^ionc  rasti/itii  (llancucin.  (iray  (41.  p.  r)2o). 
1807.      l'ioiir  ritrallinoiih's  (llancuck).  (iiay  (41.  p.  .')2."i). 
1807.     /^o//^' 7/Y/r/7/.v  (llancuck).  (Iiay  (41.  p.  r>2.')). 
IHIiT.      /'/o/(/'  ////'/:v///^///^'//.s/.v  (  llancuck  I.  (iiayi41.   p.  •"•2Ù  . 
IHIiT.      Srt/i/i/ii'  (i/(iii/ii  {Sr\\\\\'\i\\\.  (iray  (41.  p.  .""»2(>i. 
IHliM.      l'iinir  11(11  lliiinihi'icd  (  llancuck  i.  I*aililt  (88  ). 
1X70.      r.liiiiid  iKirlIiitnthricd  llancuck.  (!ar|ci(9.  |i.  7:5). 


ÉTUDE  .M()XO(TRAPnrnT'E  DES  SPONGIAIRES  DE  FHWCE.  :'û 
1871.     Cluma  roral/inoidcs   Hancock,  Carlcf  dl.  j».   14, 

pi.  II.  fig.  33-37). 
1882.     fUiona  norf/nnnhrira  Hancock.  Xonnaii  (6.  vol.  I\'. 

p.  -23 i). 
1882.     Clionn    rdslijini    llanrock,    Norman    i6.    vol.    I\'. 

p.  2:5:i). 
1882.      C/ioïKi  coraf/iniiiffcs  Hancock.   Norman   i6.  vol  IV. 

p.  235). 
1882.     CJionn   (/rfirih's    Hancock.   Norman    i6.    vol.    I\'. 

p.  236). 
I88:>.      IVor/ /v/.v/<7/Vr/ (Hancock).  Eristcdl  (37.  p.   l.'i.  pi.  M- 

fig.  3). 
1887.     l'iononoi'thunihrira  (Hancock)  (iray.N  osmacr  (145. 

p.  333). 
1887.     Snjilinp   Granfii   (Schmidti   (iia\.   N'osmacr    '145. 

p.  333). 
1887.     C/ionn  va.s/i/fra  f/ioro  sensu i.Ti)\ison[  (110.   p.  iU. 

77.  82.  |.l.  II.  III.  VII). 
I8'.tl.      ClioïKi  ras/i/ira  (Hancock).  Topsent  (118.  |).  ."i'i'n. 
1892.      r/Zo///'/ /v/.s7///V7MJIan(dck).  To])Scnt   (119.  p.    13:5). 
18'.)(i.       l'iofi  rasft'/i'rfi    (Hancock).    Lcndcnfcld    (65.    p.    8!>. 

])!.  III.  VI.  VII.  X). 
18U8.     Cliona   ronr/itirum.   Tliicl.'  (107.   p.    42.    |>l.    \lll. 

fig.  H)). 
18*10.     Cliann  ros/i/ita    Hancock.  Topsent   (138.   p.   lO"")). 

Éponge  poi-t'oi-ante  s'attaquaut  aux  cor])s  calcaires  de  toutes  sortes  et 
les  creusant  de  galeries  moniliforines,  d'aspect  variable  suivant  son  âge 
et  sa  vigueur  et  aussi  selon  les  dimensions  de  son  abri. 

Papilles  généralement  petites,  intérieures  à0"'"',5,  mais  nombreuses,  en 
lignes  ou  sans  ordre;  les  exhalantes  souvent  difficiles  à  distinguer  des 
inhalantes  cpiand  elles  sont  contractées,  quelquefois  reconnaissables  à 
leur  diamètre  plus  grand   0""",6  à  0""",8),  éparses. 

Chair  assez  molle,  .sans  cellules  sphéruleuses  caractéri-^ticiues.  (,)uel 
quef'ois,  en  toute  saison,  des  gemnmles  internes. 

Spiculation  toujours  composée  de  trois  sortes  d'orgauiles.  ivlostyles. 
acanthoxes  et  s|)irasters. 


:i8  K.  TOPS  F.  NT. 

Sj,irnh's.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Ti/losti/les  lisses  (fii;.  H  n)  ;  à  tête  ordi- 
nniivint'iit  .ulobulcnso  arrondie,  plus  rarement  trilobée  en  roupe  opticpie, 
cette  variation,  e.\(ei)tionnelle  chez  la  plupart  des  individus,  pom.nii, 
chez  d'autres,  devenir  prédominante;  à  tige  le  plus  souvent  droite,  ou 
l)ien  léijèrement  courbée  en  un  point  quelconque,  non  renilée  ou  rentlce 
d'uni'  manière  à  peine  sensible  en  son  milieu  et  graduellement  cl'tilée  en 
une  longue  pointe  aiguë.  Ces  spicules  mesurent  en  moyenne  3(X)  [x.  de 
longueur  sur  4  à  5  [jl  d'épaisseur  de  tige.  Dans  les  papilles,  dont  ils  cons- 
tituent la  cliarpente.  ils  se  disposent  par  faisceaux  verticaux,  la  pointe 
fournée  vers  le  haut;  dans  les  lobes,  on  les  trouve  clairsemés,  isolés  ou 
|.;ir  h  les  grêles,  irrégulières.  2.  Aranthoxcs  {i\g.  '^  l>)  t'usiformes.  douce- 
mont  courbés,  à  pointes  acérées,  uniformément  couverts  d'épines  très 
nombreuses,  petites,  parfois  même  difficiles  à  voir.  Dimensions 
moyennes,  95  à  1(X)  [a  de  longueur  sur  3  à  1  [x  d'épaisseur  au  centre. 
Abondants,  sans  ordre  apparent,  dans  la  i-hair  des  lol)es.  ils  t'ont  i-ons- 
tamment  défaut  dans  les  papilles. 

II.  Microsclères  :  3.  Spirastrrs  (fig.  3  r)  épineuses,  petites  et  assez 
grêles  (en  moyenne,  13  à  15  [x  sur  1  à2  [x),  droites  ou  onduleuses,  à  bouts 
;u'ri>ndis  ou  tronqués,  variables,  sous  ces  ra|)ports,  d'un  indi\  idu  à 
l'autre  ou  dans  un  même  in<ii\idu.  A])ondantes,  parsemant  les  parois 
des  canaux  et  des  canalicules  et  les  sphincters  interlobaires.  et  s'accu- 
mnlant  sur  le  plateau  des  ])apilles  entre  les  pointes  des  tylostyles. 

('(iiilriir.  —  A  l'état  de  vie,  rouge,  orangé,  jaunâtre;  à  l'état  sec,  jaune 
d'ocre  plus  ou  moins  l'onc(''  ou  blanc  jaunâtre. 

Hdhittit.  —  Côtes  d'Angletern».  Nor\  ège.  Danemark.  Helgiiiue, 
France,  Espagne;  Méditerranée  (cotes  de  France,  Adriati(|ue):  (iolfe  du 
Me\i(iue;  Oct-aii  Iiulien;  Nouvelle-Zélande;  Japon. 

dette  Kponge  (•()siin)|)(>lilc  est  commune  sur  toutes  les  eûtes  de 
JMaiice.  Les  représ(Milanls  n'en  sont  cependant  pas  tout  à  fait  aussi 
nnnibreux  que  ceux  de  resf)èce  précédente,  ils  s'éU''venl  aussi  moins 
liaul  sur  le  rivajAc  et  ne  se  rencontrent  pas  rrécpuMiinienl  sur  les 
rochers  (|ui  découvrr'nt  aux  maré<»s  de  syzygie.  Kn  revamiie.  ils 
semblent  se  complaire  encore  par  des  pi-ofondcHirs  où  (Uioiai  reUild 
devient  rai-e.  ,1'en  ai  ti'ouvé  plusieurs  dans  des  ])oIypiersi'ecueillis  |»ar 
:{(K)  m.  sui-  la  côte  des  .\sturies  par  le  yacht  V Hirondi'lh'  (119. 
p.  i:{:!).  et  d'autres  dans  des  poly[(iers  di'ai^ui'-s  par  M.  Truvot  à 
Uanviils.  dans  le  Hedi  Laca/.e-l)utliiers.  |)ar  ."»  à  (500  m.  Kenianpions 
cependaul  (pie.  dans  celte  dernière  loealili'.  les  ('Ininii  hihi/ri iilhira 
el  ('..  Prid'oli  exeiceid  uiie  prédomi Ma m'C  mar(pn''e.  tant  par  leur 
nombre  (pu'  par  l'i-lendue  de  leurs  ravancs. 


ÉTUDE  MO-NOGRAPHCQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  .V.» 

SeuU'  do  toutes  nos  (;ii(tn*'s  à  ])Oss(Mler  toiij(»urs  j»our'  spimlrs 
(les  |yl(jstyles,  des  acanthoxes  et  des  spirasters,  C.  lutsli/ira  est 
par  cela  même  aisément  déterminable.  Ce  caractère,  de  constatation 
facile,  est  d'autant  plus  précieux  que  tous  ses  autres  (disposition  des 
galeries,  distribution  des  papilles,  coloration,  taille  relative  et  dél.iils 
de  forme  des  divers  spicules)  sont  susceptibles  de  vaiiatiniis.  D'uù  l.i 
iunuut'  liste  de  ses  synonymes. 

D'iuK'  façon  générale,  on'peul  dire  (|ue  (Uionn  rnsfi/îm  esl  à  tous 
éganis  moins  vigoureuse  que  C.  celala. 

VMe  reste  toujours  perforante  et  cons(M've  même  d'une  f.iron  à  |m'u 
près  constante  les  étranglements  qu'elle  ménage  dans  le  e.ilcaiir  au 
début  de  son  installation,  pour  décomposer  ses  galeries  en  rliand)res 
isola  blés  au  moyen  de  sphincters. 

Jeune,  elle  dessine  dans  son  abri  un  i-éseau  lâche  de  galeries  mimi- 
liformes  dont  les  dilatations  n'ont  pas  plus  de  0  mm.  8  de  largeur. 
Agée,  elle  le  creuse  de  cavités  de  2  à  3  mm.  de  diamèti'e.  pressées 
côte  a  cote,  séparées  par  de  minces  cloisons  calcaires  et  ne  communi- 
(juant  entre  elles  que  par  d'étroits  pertuis.  Entre  ces  deux  états,  tous 
les  intermédiaires  s'observent.  L'aspect  de  ses  perforations  dépend 
non  seulement  de  son  âge  mais  aussi,  dans  une  certaine  nu^sure.  de 
la  nature  du  corps  attaqué.  Ainsi,  dans  les  coquilles  minces  et 
étendues,  la  région  qu'elle  a  d'abord  occupée  est  criblée  de  chambres 
spacieuses  et  serrées,  et,  tout  autour,  rayonnent  des  galeries  linéaires. 
]>rélude  d'un  prochain  envahissement.  Dans  les  valves  île  Pinna. 
par  exemple  (lig.  8),  cette  disposition  se  voit  fort  bien  p;ir  transi)a- 
renci'.  Dans  les  coquilles  épaisses,  comme  les  Huîtres,  la  |)ei-furati(tn 
élaid  possible  dans  tous  les  sens,  les  chambres  ne  tardent  pas  l\ 
s'étager  les  unes  au-dessus  des  autres. 

il  ne  faut  dont  pas  attacher  d'importan»^^  à  la  forme  sous  laquelle 
on  peut  la  rencontrer.  Pour  séj)arer  ses  (Uioiut  rasfi/îra.  nort/tinn- 
hriid.  inn:(ttl(uii'nsh.  cordUinoKh'K,  (jrdcHis.  Hancock  s'est  en 
partie  basé  sur  des  caractères  morphologi(|ues  qui,  pas  [dus  (jue  ebe/ 
les  autres  Cliones,  n'ont  ici  de  valeur  spécifique. 


(i() 


E.  TOPSENT 


Ecs  papilles  (le  (llionii  nisti/icd  sont  prtilcs.  Il  n'v  a  .tiiièic  (pic  Ir-. 
cxlialantcs  ipii  allt'innent  un  ilianirtrc  dr  0  iiiiii.  (i  à  0  iiiiii.  H.  l-lnrurc 
ne  sunt-ellos  |)as  luujdurs  tlistinctes.  Efs  inlialantes  uicsuiNMit  |)oui'  la 
plupai't.  flans  les  licaux  spécimens.  0  mm.  W  à  0  mm.  \  :  elles  appa- 
raissent ciimnie  île  Unes  pdneUial  ioiis  elie/.  les  jeunes  sujets  nii  dans 
les  [)()ints  i(''ceinnient  alta(pu''s. 

l'ar  ciimpensaliKn.  Ii's  papilles  smit  iei  très  nombreuses.  C.niiimuné- 
meiit.  lin  en  enmpte  ileux  nu  trois,  ipudipietuis  ipiatre  par  Inlie  de 
ri'lpiinue.  (!ela  dill'ère  Iden  de  re  i pi  i  existe  ehez  d'à tdres  (  .1  innés,  eliez 
('. .  lal)i/fin(hi((i .  par  exemple,  uù  ees  nruaiies  se  iinintreiil  à  la  l'nis 
petits  et  ilispers(''s. 

La  dist  rit  (lit  il  m  des  papilles  à  la  surface  du  ciir|»s  mini''  par  ('. .  rasfi- 
lica  di''peiid  iiat iirellemeiit  de  l'iMat  des  galeries  élalilies  à  riiiti''rieiir. 
.\ussi.  pai^l'iiis  en  sT'ries  linr'aires.  elles  peuvent  au  contraire  ponctuer 
unit'oriii(''nienl  tout  raltri.dislantesalorsentre  elles.  siii\aiit  les  cas.  de 
0  mm.  •")  à   I  mm.  ■">. 

La  couleur  de  ri"]poni;i'  iir'pend  de  l'alii  nnla  nce  de  si  m  piuiiienl. 
contenu  sous  l'orme  de  crains  dans  les  cellules  amilioïdes  à  noyau 
nncir'olé  et  dans  les  clmanocN  tes.  Tels  spécimens  sont  rouii'es  ou 
orani;és  pendant  la  \  ie  et  ile\  ie  une  ni  jaune  d'ocre  plus  ou  moins  t'oiici'' 
par  la  dessiccation:  tels  antres,  simplement  jaunâtres  à  Télat  vivant. 
se  iiioiitreiit  à  peu  près  incoliU'es  à  Tétai  sec.  Hancock,  pour  diUereu- 
cier  ses  cini|  espèces  pi'écilées  a  tenu  compte  de  la  coloration  de  leurs 
spécimens  types  desséchr's.  Mais  il  ne  s'ai;it  en  réalili'  ipie  de  \aria- 
tioiis  individuelles  sans  ini|)ortance. 

l'u'aiiconp  d'hlponnes  Mines  i  /''ici//i/ifi  /ici/s.  S  iihci-ilcs  ihuii  il  iiiiihi . 
lii-iiilitrij.v  iitiriisinns.  1*1  ii iiKilKiUrhiniilria  iiliiniosa.  DcsiiKiciilDii 
l'riil  icosiix.  etc.)  possèdeni  le  même  pii;nieiil .  compara  lile  à  la  zoom''- 
ryllirine.  ipie  (llioiui  rtis/i/ica.  Des  proportions  daii^  |e-ipielles 
elleslrprodnisrnl  iir'pendenl.  clie/.  elles  l'ua  le  liieiil .  des  variations  i  ml  i - 
\idnel  les  allant  du  louue  lui  liant  an  jaune  très  |»àle. 

Les  papilles  iruiie  même  Llioiie  ont  rarement  la  inéme  coloration 
sur    le-    deux     r.ices    de    sa    demeure.    L'ilillueiice    île    |;i    lumière    doil 


miDR  MoxodUAPiiini'E  dks  s]»()X(iiAiin:s  dk  fua.nch.  ni 

souvent  être  ])()ur  Ix'aucoup  dans  cette  dinércnre.  (l'est  elle  évideni- 
iiicnl  (|iii  agitsui'Idul  sur  les  l'éponges  lii)iTs.  Cependant,  j'ai  constalé 
(pie  la  fae(^  exter'ne  d<'s  Pcclon.  (htrca.  (Uiriliion.  elc.  un  \n'\\ 
colorée  |);ir  e|[e-iiièiii<'.  |»résente  toujours  des  |)apilles  d(>  (Mione  de 
nuances  plus  vives  que  celles  rpii  perforenl  la  face  int<'rne.  et.  coninie 
on  ne  saurai!  adni<'tlre  que  Av^  valves  détachées  rejtosent  invariahlc- 
nienl  sur  leur  face  iiderne.  l'idée  vieni  d'une  certaine  aptitude  de 
l'Kponge  à  riioniochroniie. 

Les  tylostyles  restent  di-oils  pour  la  jilu|»arl  :  (piand  ils  s'indécliis- 
sent.  c'est  d'une  faeon  toute  capricieuse  (pn  ne  ra|)pelle  en  rien 
la  courbure  constante  de  ceux  de  CJioiui  crlnld .  D'habitude,  leur  tige 
diminue  progressivement  d'é]»aisseur  à  ])artir  du  cou  et  s'atténue 
ainsi  en  une  ]>ointe  longue  et  Une  :  pai'fois  elle  atteint  sa  plus  grande 
épaisseur  à  uiu'  certaine  distance  du  cou.  mais  la  dillerence  de 
diamètre  enti-«'  ces  deux,  points  est  alors  si  faible  que  la  tige  ne  parait 
pas  fusiforiiK'.  La  tète  est  toujours  bien  marquée  ;  sa  forme  habituelle 
est  s|)b(''ri(pie  :  c(q)endant.  elle  s'allonge  assez  souvent  et.  se  i-étrécis- 
sant  à  son  exlréunitè.  devient  ovoïde  ou  trilobée  en  coupe o|)li(|ue mi  se 
termine  par  un  mui-roii  obtus,  jdus  ou  moins  long,  de  la  même 
é'paisseur  cpu^  In  tige,  (les  variations,  souvent  absentes,  deviennent 
fréquentes  chez  certains  individus  et  peuvent  même  prédominei-  (diez 
d'autres.  Fristedt  (37.  pi.  II.  lig.  8  <'t  4)  et  Lendenfeld  (65.  i»l.  \\\. 
lig.  85  et  pi.  X.  lig.  loi)  en  ont  donné  des  ligures  :  je  les  ai  déerites  en 
1H87  (110.  p.  Vi).  Des  variations  poi-tant  sur  la  taille  {\i')i  tylostyles 
s'observent  encore  d'un  individu  à  l'autre.  Par  exemple,  sur  six 
spécimens  de  la  .Manehe.  dont  les  quatre  derniei's  li'ès  l)eaux.  je  leur 
trouve  :  .\.  :>i()  jjl  sur  4.5  :  H.  -210  à  :25()  \>.  sur  \  à  6:  C.  280  [x  sui-  7  : 
I).  270-aO()(x  surd:  K.  'M){)  [xsurTi  ;  V\  ',\m-XM)  \}.  sur  (J.  Les  mesures 
prises  sur  (piaire  spécimens  de  la  Méditerranée,  bien  développés,  me 
donnent  :  (i.  'M)()  [x  sur  \\.:\:  IL  ;{()0  |j:  sur  :{  à  4:  1.  :U)0  [a  sur  4: 
.).  \V.\{)  (A  sur  4.5.  Lendenfeld  m'a  re])roclié  avec  raison  fie  leur  avoir 
assigné  une  longueur  moyenne  un  peu  faibb^  (240  à  250  [a.  110. 
p.  47)  ;  il    l'aul    l'élever  jusipi'à   .'>00  [/.  pour  être  dans  le    vrai.  On 


rr2  i:.  TorSK.NT. 

iriii,in|Ui'ia  (|in'  rrpaisseur  de  ces  spirilles  change  iiKli''|MMi(l.iiiiiii(Mil 

ilr  leur  li»niiU<'UI'. 

I''iis|f(lt  a  vu  It's  tyloslylcs  longs  (le  :280  [jl.  licnrlciiffld  jcnf  (lnnn<' 
|Hiiii(liinçnsi(»ris  :  WM)  à  iOO  (x  sui'  5  à  8, 

<l('s  sj)icules  sont  clairsenM''s  dans  les  lidics.  Isulrs.  mi  gr(Mi[»i''>  |»,ir 
traînées  ii-i'égulières  et  d'iniptulance  inégale,  dans  l('S(|ii('il('s  ils 
Iniirnriil  souvent  pour  la  plupart  Irur-  pianlc  suivant  une  nirinc 
diicrtion,  ils  représentent  évidt'uiuicnl  la  (diai'pcidc  priucipali'  du 
(dioanosoine.  ici  réduite  à  peu  dr  (diosc  j)uis(|vn'  les  parois  (•al(airi'> 
des  galeries  la  lendent  presque  inutile. 

Les  acanthoxes  sont  fusifornies,  à  pointes  acérées,  doucement 
rourhés  eu  leui' rentre,  uuiforniénienl  couverts  de  lincs  épiui'>.  (!etle 
ornementation,  le  [dus  souvent  très  apparente,  est  quelquefois  fort 
délieate  et  difdcile  à  découvrir,  (llie/,  (pielques  spécimens,  un  eertain 
utuubre  de  ces  spicules  se  font  remarquer  par  un  bourrelet  nir'dian 
(pii  rappelle  celui  des  oxes  de  SpoïKjosoritea  f  dure  ni  a.  ('.opixUias 
Jo/nisfoni  et  autres  .Vciculides,  dont  nous  nous  oceuper(ui>-  plu> 
loin.  I'"riste(lt  Ta  ligui'i''  i37.  pi.  il.  (ig.  15.  c  d.  /"l  et  je  l'ai  moi-mènie 
noté. 

JIancO(d\  a  indiipu'-  un  houridet  identi(|Ue  sur  des  oxes  de  ses 
(Uiona  muscoidcs.  ('..  rtnif/f/rnsis  et  (!.  (Jnrjtf/ifi'/'i.  .Nassonow  l'a 
aussi  li'ouvé  sur  les  acanthoxes  de  (J.  s/o/io/u's.  C'est  une  marque 
d'origine  sans  inqiortnnce  spécifiipie.  Dans  la  plupart  des^/.  rnsli /ira . 
ee  bourrelet  semble  manquer  ou  bien  se  uiiudre  rudimentaire  ci  et  là 
quand  on  le  reeberebe  avec  soin. 

Toujours  un  peu  ini'gaux  dans  nu  individu  donin',  le<  aeaidboxes 
mesurent  eu  nuiyeune  '.K'i  à  KM)  [/.  de  longueur  sur  ."!  à  'i  [x  d'i'paisseur 
au  milieu,  (les  chilIVes  s'établissent  par  collation  de>  moyennes 
obtenues  dans  un  l(»l  de  s|>éc,imeus.  Ainsi,  je  leur  ai  trou\(''  :  A  '. 
120  \L  sur  \:  H.  70  sur-  i  à  I iO  sur  <"»:  C.  (m  à  100  sur  W  :  I).  U:;  sur  ;{ :  K. 
i:{()  sur  :»  à  (i  :  F.  1 10  sur  :{  à  i  :  (i.  îl.")  sur  -1  à  :{ :  II.  '.«)  à  1 10  sur  -_>  à 

'  l,rs  Ji'Hi'i-s  0(irr('s|iun(iciil  à  ccIIcn  ijili  oui  .scl'xl  à  lu  |t;inr  iirrccilcnlc  ;iiix  iilcMiro 
«Ir's  l\  lusl  vIfs. 


KTIDE  .MOMMiUAPHiniJE  DES  SPO.MilAIIIKS  DE  FRANCE.  Cù\ 

:>  ;  \.  100  sur  -2  h  '.\  :  .1.  70  à  [-lo  sur  i.  On  icmaniucra  (|U('  leur 
('•|»aiss<'ui'  reslc  asst'z  in(l(''{>t'n<lante  de  leui'  luni^uour  fl.  en  iikmiic 
Iciiips.  que  le  rappoil  de  leur  longueur  à  celle  des  tvloslylcs  n'a  rien 
lie  iix.e  ;  en  moyenne,  ce  rapport  est  de  1/3  environ. 

Fi'istedt  a  vu  les  acnnthoxes  longs  de  110  [t..  Lendenfeld  leur  donne 
pour  dimensions  :  80  à  200  [x  sur  :2,.')  à  5. 

(les  spieules.  très  abondants  dans  la  cliaii'  des  lobes,  s'y  croiseid 
dans  l(»us  les  sens;  ils  ne  ])renn<'nt  aucune  part  à  la  constitution  des 
l»a])illes.  Ils  représentent,  dans  la  spiculation  co)uj)lète  du  genre 
ClioïKi.  une  seconde  forme  d'organites  qui,  comme  les  deux  antres, 
est  susceptible  d'atropliie  et  qni,  inversement,  peut  comme  la 
première  (les  tylostyles)  devenir  prépondérante  ou  mènu'  se  déve- 
lopper seule,  (liiez  CJiona  relata,  nous  avons  constaté  une  ati-opbie 
partielle  des  oxes,  que  nous  verrons  totale  chez  les  (',.  lohata .  ('..  riri- 
f/is.  a.  Carteri  et  (J.  Sch/nidli.  Au  contraire,  chez  C.  Prucofi.  nous 
ne  rencontrerons  cjue  des  oxes  et  desspirasters.  Enfin.  C.  labi/i'iitlhira 
nous  ofVrii'a  des  oxes  seulement.  La  série  des  variations  serai! 
eonqjlète  si  l'on  venait  à  découvrir  quelque  part  une  CJioiia  ne 
possédant  ipie  des  spirasters.  Son  existence  n'est  pas  impossible.  .\e 
connaissons-nous  pas  déjà  des  Tliooi^a  sans  mégasclères.  et  Ah'cioïKi 
Milhn-'i  ne  nous  a-t-elle  pas  paru  (p.  :27)  se  trouver  dans  le  même 
cas;' 

Les  spirastei's  sont  petites.  Toujours  inégab^s  dans  un  spi-cinien 
ddiim'-.  elles  atteignent  en  général  II  à  i:>  [ji.  de  longueur  sur  I  [j..  ,■'»  à 
-1  [j.  d'épaisseur.  l'iirement  davantage  (  L'i-i^.")  [jl  sur  :2  dans  le  spécimen 
E).  Leur'  forme  vai'ie  beaucoup  :  souvent  droite  ou  légèrenienl 
(lexueuse.  souvent  aussi  sinueuse  ou  spiralée,  ou  enfin  intermédiaire 
entre  ces  deux  états.  Dans  ceitains  individus  (spécimen  L.  par 
exemple),  elles  se  montrent  à  la  fois  sous  leurs  divers  aspects.  Un  les 
trouve  là.  en  effet,  de  deux  catégories,  les  unes  grêles  (O'i'^V.OOO."))  et 
droites,  les  autres  |»lus  épaisses  (0.002).  droites.  sinue\ises  ou  fi'an- 
idienient  spiralé'cs  et  W  ou  \  fois  coudées.  Elles  se  couvrent  loujoui-s 
de  Unes  é[)ines.  géné'ralement  l)ien  apparentes,  mais  partois  ;i  peine 


04  K.  TOPSENT. 

visili|r>.  (Ju.iiiil  i'llf>  sdiit  (li'oilt's  ou  [»('u  sinui'iiscs,  leurs  houls 
|)c'irai.ssent  ltiiis(|U('ni(Mi(  IroïKjui's  :  lnrs(|u'rllt's  s'ciiniiilnil  en 
spirale,  leurs  exlirinités  tendent  à  s'incurver  et  s'arrondissent. 

Lahiimlance  des  spirasters  dépend  aussi  d'aptitudes  individuelles. 
l'ille  est  Idujuui's  assez  considérable,  dépendant,  ces  nncn»sclèi-(>s  ne 
fiiiil  (|iie  parsemer  les  pantjs  des  canaux  el  des  canalicules  el  les 
sphinclers  inlei'loltaires  et  ne  s'accuniuleul  vi'i'itaMenient  (pi'à  la 
partie  suj)érieure  des  |)apilles,  autour  des  stouiions  el  entre  les 
pninles  des  tylostyles.  .Nous  avons  vu  leurs  homologues,  chez  les  très 
jeunes  (Uiona  relata:  nous  les  retrouverons  à  tout  ài;e  chez  nos 
autres  Clio/ia.  à  l'exception  de  (!.  hilnji'inlhira. 

De  chaiiue  suite  de  spicules  il  peut  <'xis|er  une  foi'nie  i-ièle.  Je 
piissède.  dans  un  Pciti'u.  un  spécimen  contenaid  à  la  fois,  en 
grande  (piantilé.  parmi  les  s])icules  noi-maux.  des  tyl(»styles  à  tiiic 
linéaire  et  à  tète  le  plus  souvent  niucronée,  des  acanthoxes  lililViinies 
et  lisses  et  des  spirastei's  d'une  finesse  extirme.  di'oiles  jxiur  la 
plupart  ou  déjà  s|»ii'alées.  Leur  alutndance  est  telle  ipie  j'ai  peine 
à  ci'oire  (|ue  ces  spicules  déhiles  re|)réseiitent  constamment  de 
jeunes  oi'ganiles  inachevés.  Du  reste,  on  renconlr'e  des  individus 
(pii.  hien  développi's.  possèdent  une  spiculation  notablement  plus 
l'aible  (pie  la  normale.  Tel  un  spécimen,  sur  leipiel  je  relève 
les  inilicalituis  suivante>  :  tylostyles  à  tète  >;|ol)nleiise.  lon.us  de 
180  à  :200  [*,  épais  de  i  [a  :  acanthoxes  très  linement  épineux.  lonj;s 
de  (■»()  ;i  70  [JL.  é|)ais  de  I  [jl.,')  ;  spirasiers  j;énéralement  «Iroiles. 
loiniues  de  ll{  à  l(i  ja.  épaisses  de  '1  [jl.  (  lliose  curieuse,  dans  ce  cas. 
à  rinvei'se  des  m(\i;asclères.  les  microsclères  dépassent  la  moyenne 
ordinaire. 

Ton>  les  détails  minutieux,  fastidieux  même,  tpii  précèdent,  sont 
pour  donner  une  idée  approximal  ive  de  la  variabilité  de  la  spiculation 
de  l'.lioiia  rasti/iid  et  pour  montrer  à  (puds  caractères  futiles 
Hancock  a  cru  distinguer  dans  nos  mers  (piatre  Clituies  à  tylostyles. 
acanthoxes  et  spiras|er.««. 

li'analomie  di'  Cliinia   ras/i/ira  a   élt-  iMiidiée  succcî^sivement    par 


ÉTL'DE  MONOGllAPllIOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  Go 

Carter  (1871).  par  moi  (1887)  cl  i)ar  Londcnfcld  (1896).  Pour  les  détails 
qui  la  concernent,  le  lecteui'  se  rei)ortera  à  ces  travaux. 

Rappelons  seulement  que  Carter  a  découvert  dans  celle  Eponge  les 
papilles  mixtes  (percées  ;i  la  fois  de  slomions  o[  d'un  jiroclion)  (|ue 
j'ai  signalées  par  la  suilc  chez  (J.  cehild. 

Remarquons  ciicin'e  ((ue  les  s[diinr|(Ms  corilraclilcs  inlcrlohaires 
oui  une  stiiirliiic  plus  sinq)le  (pu' dans  Tespcce  précédente;  ils  sont 
plus  ('IroiU  cl  ordinairement  di'-pourvus  de  tylostyles;  les  acanlhoxes 
(jui  les  sdulicnnenl   n'alleclcnl  aucune  orientation  précise. 

Endn.  notons  l'alisence  de  cellules  sphéruleuses  caractéristi(|ues 
cmiune  u(.us(mi  avons  vu  chez  ('..  rchitd.  comme  nous  en  retrouve- 
rons chez  (].  vtj'it/is  et  C  SrlimuUi . 

Dans  la  ^tanche,  la  reproduction  commenc(^  en  automne.  A  la  lin 
de  septend)re.  heaucoup  d'individus  sont  pleins  d'ieufs  orangés 
encore  unicellnlaires  avec  une  grande  ta(die  claire  correspondant  au 
noyau.  Leui'  évolnliim  ultéi'ienre  n'a  pas  été  suivie. 

J'ai  signalé  ce  fait  curieux  que.  sur  la  côte  du  Calvados,  où  je 
l'ai  surtout  étudiée.  CAiona  rasti/îra  cmitient  souvent,  à  toute 
saison,  des  gemmules  conqtarahles  à  celles  qui  s'organisent  à  la 
hase  de  ÇJidlinn  ocn/a/a.  Arcrror/itili/ia  f/raci/cntd,  Fimlina 
/irus.  Subcritcs  tlomiiiviihi ,  S.  ra/'nosiis  et  Ti'rjiioK  fiigdx.  Ce 
sont  d<^s  Corps  ordinairement  rouge  vif.  jdus  rarennuil  jaune  pale, 
qui  s'organisent  conti'e  la  j)aroi  des  chand)res.  c'est-à-dire,  comme 
dans  les  Eponges  précitées,  au  contact  immédiat  du  su|q)orl  (  pi.  11, 
lig.  G).  Leur  forme  typique  est  ovoïde,  un  peu  dépi'imée:  elle  peut 
d'ailleurs  varier  jnsipi'à  d(>venir  tout  à  fait  iri'égulière.  heur  taille 
n'a  rien  de  fixe,  mais  est  toujours  relativement  considérahle.  et  fré- 
quemment leur  longueur  nu^sure  près  de  :2  mm.  et  leur  largeur  1  mm. 2. 
l'n  petit  nond)re  de  lohes  seidemenl  renferment  des  gemmules,  et 
c'est  assez  l'hahitude  qu'ils  occupent  alors  une  mènu'  régiiui  de 
l'Éponge  (pi.  II.  lig.  9):  dans  la  règle,  chacun  d'eux  ne  contient 
(prune  gennnule,  l)ien  qu'il  ne  soit  pas  rare  ^Von  trouver  deux  ou 
davantage,  séparées  ou  accolées  et  soudées. 

ARCH.   DE  ZOOL.    EXP.   ET  CÉN.   3"  SERIK.   T.    VU.     1900-  S 


66  Ë.  TOPSËNT. 

La  geniniule  adhère  fortement  aux  parois  des  galeries  [)ar  sa  face 
jtinfdiide.  ([ui  se  ini»ule  sur  les  fossettes  dont  elles  sont  creusées  ;  cette 
jtartie  n'a  d'autre  protection  i|U('  le  ralcaii'e,  mais  (oui  le  reste  de  la 
surface,  plonge  dans  la  chair  de  l'KjJonge,  est  recouvert  d'une  mem- 
Itrane  anhiste  qui  pi'end  attache  tout  autour  sur  la  paroi  du  Inhe. 
(l'est,  ('(imme  partout  ailleurs,  une  enveloppe  de  spongine  trans- 
parente, jaunati-e  et  résistante,  d'une  épaisseur  notahle.  On  met 
farih'meiit  à  nu  le  corps  ainsi  iimiti'-.  mais  il  est  moins  aisé  de  le 
détacher.  La  masse  est  coin|)acte.  ferme  au  louidier.  i'int(''rieni- <''lant 
?('m|iii  d'éléments  cellulaires  seri'és  et  de  spicules.  Les  éléments 
celhdaires  (110,  pi.  11,  tig.  7i.  vivement  colorés,  ressemhlenl  à  ceux 
des  gemmules  des  Spongilles,  des  Chalina,  etc.  ;  ils  sont  gros,  polyé- 
dric^ues  par  compression  réciproque,  assombris  parune  accumulation 
prodigieuse  de  granules  ronds  (jui  cachent  le  noyau.  11  ])eut  y  avoir 
dans  les  gemmules  des  spicules  de  trois  sortes  ou  de  deux  sortes 
seulement,  ou  même  d'une  seule  sorte,  n'importe  laquelle;  enfin 
j'ai  examiné  (juehiues  Cliones  où  les  spicules  y  faisaient  complè- 
tement défaut;  mais,  en  général,  ils  y  abondent;  ils  sont  suitout 
n(jmbi-euxà  la  périphérie  et  s'y  disposent  tengentiellement  à  la  masse 
et  parallèlcineni  entre  eux  pour  doubler  la  membrane  d'enveloppe  ; 
au  milieu  yh'^:^  cellules,  ils  sont  r(''|»an(his  au  hasard. 

On  trouve  souvent  itainii  eux  des  ]iidduclions  siliceuses  épaisses  et 
courtes  dont  j'ai  donné  ailleuis  une  s('i  le  il<'  dessins  (110.  ])1.  II. 
fig.8)  et  ([u'il  faut  considérer  comme  des  lylostyles  monstrueux  (pi. 
H,  fig.  7).  On  en  rencontre  cà  et  l<à  de  sen)blahles  chez  beaucoup  de 
(llavulifles.  IJowcrbaiik.  (pii  en  a  observé'  aussi  cbe/  lldlioti'inid 
jxilcrd  se  croyait  eu  |(r('seiice  de  spicules  jeunes  donl  la  tète  (''tait 
dévelopj)ée  et  dont  la  tige  se  serait  alti'nui'e  en  s'allongeaut.  dette 
byp<»thèse  n'est  pas  admissible,  car  leur  tète  est  (h'jà  |)lus  grosse  (|ue 
celle  de  stylostyles  normaux,  el  Ton  ne  conçoit  pas  comment  des  corps 
siliceux  poui-raienl  s'efliler  |iour  acipurir  nue  f'oiiiie  (b'finilive.  L'état 
jeune  des  tylostyles  seiMit  plus  vrai--eiidilablemeiil  iepi(''seMti''  par  les 
spicuh's  |in(''aires  à  tète  glohuleiise  et  iiiucroïK'e.  Il  se  peut  cependant 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.    67 

encore  que  ceux-ci  aient,  au  moins  pour  la  plupart,  la  signification 
d'organites  malingres  qui  ne  grossissent  pas  davantage,  car  on  n'en 
voit  presque  pas  dans  les  galeries  encore  étroites  où  l'Eponge  est 
pourtant  en  croissance  active.  La  même  réflexion  s'applique  naturel- 
lement aux  acanthoxes  et  aux  spirasters  grêles.  Leur  abondance 
excessive  dans  certains  cas  m'a  déjà  conduit  à  formuler  (p.  43)  les 
mêmes  réserves  ;  mais  leur  rareté  dans  les  points  où  ils  devraient 
être  surtout  nondjreux  me  semble  plus  particulièrement  persuasive. 

J'ai  constaté  à  Toulon  et  à  Banyuls  que,  dans  la  Méditerranée 
aussi,  CUona  vastifica  produit  des  gemmules.  Mais  je  n'ai  pas 
cherché  à  en  déterminer  le  degré  de  fréquence.  Lendenfeld  n'en 
a  pas  vu  dans  les  spécimens  de  l'Adriatique. 

Ouelle  est  la  destinée  de  ces  gemmules  et  de  celles  des  autres 
Monaxonides  marines?  C'est  un  problème  dont  la  solution  otïrirait 
un  grand  intérêt.  Le  fait  qu'on  en  trouve  dans  toutes  ces  Eponges  en 
toute  saison  et  qu'elles  sont  toujours  pleines,  porte  à  prévoir  qu'elle 
offrira  de  sérieuses  difficultés.  Elles  n'ont  pas  d'orifice  préparé  pour 
la  mise  en  liberté  de  leur  contenu.  Peut-être  ne  sont-elles  que  vague- 
ment comparables  aux  gemmules  des  Spongilles  ?  Toujours  est-il 
que  chez  CUona  rastifica  elles  survivent  à  l'animal  (jui  les  a 
organisées.  J'ai  souvent  dragué  des  coquilles  perforées  dont  les 
galeries  ne  contenaient  plus  que  ces  corps  rouges,  adhérents  au 
calcaire  et  en  parfait  état  de  conservation.  J'ai  vu  bien  des  fois, 
au  pied  des  grandes  Chalina  oculata  mortes  et  macérées,  de  jeunes 
branches  vigoureuses  s'élever  du  point  où  s'étaient  entassées  leurs 
gemmules.  Ces  individus  nouveaux  étaient-ils  issus  de  gemmules  ou 
dérivaient-ils  de  larves  que  le  hasard  avait  conduites  là  '"'  Si  les 
gemmules  se  développent  sur  place,  peut-êti-e  que,  dans  les  coquilles 
en  question,  leur  vie  latente  aurait  pris  fin  à  un  moment  donné 
et  qu'elles  auraient  ouvert  de  nouvelles  galeries.  Mais  ce  ne 
sont  là  que  des  hypothèses.  Une  seule  fois,  j'ai  trouvé  dans  la 
chair  d'une  Clione  une  mend)rahe  vide  (jui  m'a  paru  être  une  enve- 
loppe de  gemmule. 


68  E.  TOPSENT. 

(U(t)n<t  rds/i/i'ta  prend  jilace  d.uis  le  prciuicr  ,i;iiiu[)e  d'espèces 
du  ii'iMire  (Uiond  (137.  \\.  'l'M\}.  à  cnti''  i\v  (.'.  n-hihi.  |iiii>i|ir('lli' 
possède  comme  elle  tiMjis  sortes  de  sijiculcs,  <'l.  çctlf  fuis.  san> 
atrophies.  Elle  a  pour  proches  parents^/.  Carpenlcri  liane.,  ('..  nhijs- 
sorum  (lart.  et  (J.  slationis  Nass.  Peut-être  faudra-l-il  en  rapprorhei- 
aussi  quelques-unes  des  espèces  de  Hancock,  telles  (jue  C.  Frijr/-i. 

(J.  SjiitiOXd .  (,'.  ((/llfKfi'nsfS.  a.  //Iltsroif/rs.  t[u\  oui  r[r  i.li'crili'S  cil  ISi'.l 

comme  |)0urvues  sculenu'nl  de  lyldstvlfs  et  d'dxes.  Ilancitcîc.  dansstin 
mémoire  de  18()7  (45),  c()rrii;('anl  la  descripti(»n  des  (liioni's  anulaises, 
ne  dil  j)as  les  avoir  ruahMiicnl  rt''o\aniiiii''<'s.  De  surir  (pic  Ifur  valeur 
restera  douteuse  tant  (ju'on  n'en  aura  pas  icpris  rriuiie  sur  les 
spécimens-types. 

A  (Uiond  r(fs(i/ir(/  se  rattache  du  reste  sans  eeja  une  liste  i\i\]h 
longue  de  synonymes,  l/espèee,  telle  que  je  la  e(unprends.  ri'sulte  de 
la  fusion  de  quatre  espèces  que  llamnik-  avait  cru  pduvdii'  dislinuuer 
dans  la  faune  anglaise  en  prenant  'mi  edusidi^ralion  l'aspect  di'  leurs 
galcies,  la  distrihution  de  leurs  papilles,  la  cduleur  de  leur  chaii- 
à  l'état  sec.  l(»s  dimensions  l'elatives  de  leurs  tyliis|y|c<  cl  ilc  Icui's 
acanlhoxes  et  la  conliguralidn  de  lem-s  spii-a^l ers.  Dans  la  |M'atiipn'.  il 
est  rai'C  de  ti'ouver  ri'-unis  tous  les  cai-aclèrcs  (pfi!  assignait  à  ses 
(J.  f/raci/t's.  (:.  iiori Ini inlificd .  ('..  cordUiiioidc^i  cl  C .  rds/i/ic/r.  i,a 
vai'ialiilih'' de  chacun  des  caraclèrcs  ap|iai'afl  au  ciuilraire  iiiauil'esle 
l(jrsqu'un  exannne  une  série  assez  niindtrcusc  d"(''cliaulill(in>.  .le 
l'ai  mise  en  lumière  en  l.SSTillO.  \k  :V.\)  et  en  IS'.H  dlS.  p.  'i<'.'»). 
liCs  pages  qui  pr(''cèdent  sont  pleines  de  dé'tails  ijiii  me  jiaraissent 
rétahlir  d'une  façon  irr(''cusalile. 

Leiidenfeld  s'est  déclai'é'  (65.  p.  8'»)  partisan  de  ma  manière  de 
voir.  .Nous  ne  ditlV'roUN  d'avis  (pi'i-ii  ce  (|iii  conccnie  (.'.  iitdCdlIdncn- 
sis  llanc..  (pii.  pour  moi.  se  confond,  en  (l<''|iit  de  ^a  provenance,  avec 
la  cosmopolite  C.  rdsfi/icfi  hinjo  scnsd.  j.cndciifcld  pic'conis"  son 
maintien  sans  indiquer  ce  (pii.  (rapi'è>  lui.  lenilrail  à  le  jn^i  iijcf. 

I)e>  ipialrc  pii'miei>  nonis  en  pi'(''>eii(;e.  j'ai  retenu  cchii  de  rdsli- 
l'dti  d'alionl  en  raixm  de  son  >-en-    phi-  ui'iicial.   ]iiii>  à    caii>c  de  ce 


ÉTUDE  MONOliUAPlIinUK  DKS  SI'O.NIJIAIUES  DE  FRANCE.  OU 

fait  signilicatiFcjiio,  lorsiju'il  se  pidduit  dans  uiip  de  cesC'lioncs  deux 
catégories  de  s|)irasters,  les  unes  épaisses,  les  autres  grêles,  celles-ci, 
plus  simples,  plus  originelles,  si  je  puis  m'expriiuer  ainsi,  atVectent 
d'ordinaire  la  forme  droite  el  tron({uée  qui  persiste  chez  (J.  vasti/îca 
au  sens  de  Hancock,  alors  même  (jue  les  spirasters  épaisses  rappel- 
lent celles  de  C.  :\orllu(uihric(i  ri  //rad/is  Hancock. 

J'ai  dit  ailleurs  (118.  p.  ot)."))  que  la  ]'ioa  (iranlii  Sclimidt. 
de  rAdriati(iue,  n'est  probablenu^nt  qu'une  C/iona  rnsti/îra  incom- 
plètement décrite.  Schmidt.  il  est  vrai,  a  figuré  les  oxes  comme 
lisses  et  n'a  point  signalé  de  microsclères.  Mais  nous  savons  que  les 
acanthoxes  de  notre  Clione  portent  parfois  des  épines  si  faibles  qu'il 
faut  une  certaine  attention  pour  les  apercevoir;  or.  en  1803,  quand 
parut  la  monographie  des  Éponges  de  l'Adriatique,  le  premier 
mémoire  dellancock,  seul  existant,  n'indiquait  point  encore  l'orne- 
mentation habituelle  de  ces  spicules.  De  même,  les  spirasters 
n'avaient  pas  encore  été  découvertes,  et,  en  raison  de  leur  exiguité, 
de  leur  dissémination  dans  la  chair  des  lobes,  de  leur  rareté 
même  dans  certaines  préparations,  il  ne  serait  pas  étonnant  ({u'elles 
eussent  échappé  à  Schmidt.  Lendenfeld  n'a  pas  retrouvé  Mon  Grandi 
dans  l'Adriatique  et  s'en  tient  à  mon  hypothèse  à  ce  sujet. 

En  passant,  je  rappellerai  que  le  démembrement  du  genre  CAiona, 
proposé  par  (îray  en  1837  (41)  ésait  inutile  et  n'a  point  prévalu.  Il 
était  d'ailleurs  mal  fondé  puisqu'il  répartissait  dans  cinq  genres 
distincts  CI'kiiki  relata  (iraul.  C.  Aldcri  liane,  (^son  synonyme), 
C.  Catjx'iUcri  liane.  C.  rasfi/ica  liant,  et  l'ioa  (Irantii  Sclim. 
(synonyme  de  la  précédente),  tpu»  nous  savons  étroitement  alliées 
entre  elles,  et  qu'il  séparait  de  nu'me  C.  lohnta  liane,  et  (l.  Hoirsci 
liane,  qui  se  confondent  au  contraire  naturellement  en  une  seule, 
tandis  qu'il  réunissait,  d'une  part.  (^.  cclata  tir.  et  Vioa  riridis 
Schm.,  d'autre  part  C.  rasii/ira  liane  et  C.  Ifoirsei  liane,  et  enfin 
C.  lobala  liane,  et  C.  Aldcri  liane,  cette  dernière  espèce  prenant 
ainsi  place  dans  deux  genres  dillVrents  h  dix  lignes  d'intervalle. 
Ees  termes  Pimic  northumhrira  et  Sajdine  (jrantii,  que  Vosmaer 


70  E.  TOPSENT 

adopta  quelque  temps  (145)  doivent  donc  disparaître  de  la  nomen- 
clature. 

Il  faut  encore  noter  (lue.  dans  la  monographie  de  Bowerbank,  qui 
fait  partie  de  toutes  les  bibliothèques  et  qu'on  ne  peut  pas  se  dispenser 
de  consulter.  (Uioiui  rfisti/ica  se  trouve  implicitement  comprise  dans 
la  description,  incomplète  et  inexacte,  de  llyinrnhn  iiloii  cddhi.  sauf 
dans  l'appendice  au  quatrième  volume,  rédigé  par  A.  Norman,  (l'est 
que  Bowerbank  s'est  fait  des  Cliones  une  idée  absolument  erronée  *. 
Pour  lui,  les  diverses  espèces  signalées  par  Hancock  sur  les  cO>tes 
anglaises  auraient  été  créées  sur  des  différences  de  spiculation  pure- 
ment accidentelles  et  se  réduiraient  à  une  seule.  Clionti  cclafa,  qui 
même  ne  serait  ((u'une  /fi/meniaridon  (au  sens  vague  on  il  entendait 
ce  genre  d'Épongés),  non  perforante,  apte  tout  au  plus  à  élire 
domicile  dans  les  canaux  dont  certaines  Annélides  ont  coutume  de 
creuser  les  pierres  calcaires  et  les  coquilles.  Assertion  bizarre  que 
Hancock  n'eut  pas  de  peine  à  réfuter. 

Enfin,  récemment,  la  Cliona  conclKiiinit  Tbiole,  des  cotes  du 
.Tapon.  est  venue  grossir  la  liste  des  synonymes  de  C.  vastifica.  Ses 
tylostyles,  à  tète  le  plus  souvent  ronde  (meistens  mit  rundlichem 
Kopfe),  parfois  ti-ilol)ée  (107,  pi.  VIII,  tig,  16rt),  mesui-ent  l.-iO-âoOix 
sur  2,5  à  5  [a.  Ses  oxes  sont  des  acanthoxes,  longs  de  90  \t..  épais  de 
2  î\  3  (x  (exceptionnellement  de  5  à  8),  avec  une  dilatation  fréquente 
en  leur  milieu.  Ses  spirasters,  d'allure  un  peu  variable,  plus  ou  moins 
sinueuses  et  é[»incuses,  oscillent  entre  10  et  15  (ji  de  longueur.  Pas  un 
détail,  en  somme,  (|ui  pei-mcltc  de  la  considérer  coniinc  une  espèce 
nouvelle. 

C/iona  fohotn  Hancock 

ll'l.  Il,  litc.  ■>  ol  lo;  ].!.  Ml,  liu:.   I  ol  pi.  IV,  li-.  i». 

Syn.   :    \M\).     Cliona    lohula.     Hancock    i44.    pi.    :5'»l.     pi.     \ll. 
lig.ietSj. 

'  Voira  (V  siijrl  110  (p.  I"  fl  II). 


ÉTUDE  MONOGllAPlIIOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  71 

Syn.  :     1849.     Clioiia   Howseî,   Hancock   (44,    p.    336,    pi.   XIV, 

fig.  8). 
1806.     Hymenîacidon    cclata,    Bowerbank    (6,    vol.     II, 

p.21â). 
1867.     Cliona  lobata,  Hancock  (45,  p.  ^39,  pi,  VII,  fig.  6). 
1867,     Cliona   ffoirsei,   Hancock   f45.    p.    :238,    pi.    VU, 

iig.  5). 
1867.     Pione  Howsei  (Hancock),  Gray  (41,  p.  525).. 
1867.     Pronax  lobata  (Hancock),  Gray  (41,  p.  526). 
1882.     Cliona  lobata,  Hancock,  Norman  (6,  vol.  IV,  p.  238). 
1882.     Cliona  Howsei  Hancock,  Norman  (6,  vol.  IV,  p.  237). 
1887.     Pronax  lobata  (Hancock)   Gray,    Vosmaer    (145, 

p.  334). 
1887.     Cliona  lobata  Hancock,  Topsent  (110,  p.  57,  78, 

84,  pi.  III,  fig.  8-10,  pi.  VH,  fig.  2). 
1891.     Cliona  lobata  Hancock,  Topsent  (118,  p.  569). 
1893.     Cliona  Howsei  Hancock.  Levinsen(69,  p.  415,  pi.  I, 

fig.  27). 

1898.  Cliona  lobata  Hancock.  Topsent  (137,  p.  236). 

1899.  Cliona  lobata  Hancock,  Topsent  (138,  p.  105). 

< 

Eponge  perforante  peu  dévastatrice  et  de  petite  taille,  creusant  géné- 
ralement un  système  rameux  de  galeries.  Lobes  étroits  communiquant 
largement  entre  eux.  Papilles  nombreuses  et  très  petites,  les  exhalantes 
quelquefois  distinctes  des  inlialantes  par  leur  diamètre  uu  peu  plus 
considérable,  les  unes  et  les  autres  soutenues  par  uu  seul  rang  de  tylos- 
styles  en  faisceaux  verticaux,  et  couvertes  de  spirasters. 

Chair  molle,  sans  cellules  sphéruleuses  caractéristiques. 

Spiculation  lâche. 

Reproduction,  dans  la  Manche,  en  septembre. 

Spirilles.  —  1.  Mégasclères  :  1.  Tj/losti/lcs  lisses  (pi.  111,  fig.  1  a)  très 
légèrement  fusiformes,  droits  ou  courbés,  à  pointe  aiguë,  à  tête  trilobée 
ou  ovoïde,  souvent  prolongée  en  une  pointe  aussi  épaisse  que  la  tige,  ou 
bien  présentant  deux  ou  trois  dilatations  successives;  longueur  moyenne 
200  [X,  épaisseur  4  [/  en  leur  milieu.  Chiirsemés  dans  la  cliair;  fascicules 
dans  les  papilles. 

II.  Microsclères  :  2.  Spii-asfrrs  épineuses  (pi.  III,  fig.  lr,r'.c'\  j)our  la 
plupart  nettement  spiralées,  une  à  neuf  fois  coudées  ;  é])ines  acérées  dis- 


72  K.  TOl'SK.Vr. 

pensées  sur  toute  leur  longueur  ou  disposées  suivant  une  ligne  s])ifale  et 
paraissant  en  coupe  optique  surtout  nettes  aux  angles  et  aux  extrémités. 
Longueur  variable,  de  10  à  65  [x  ;  épaisseur  de  2  à  4  [i.,  5.  Assez  abon- 
dantes dans  la  chair,  où  les  plus  grandes  se  localisent  toujours;  plus 
jiombreuses  encore  dans  les  papilles  et  lormant  le  plus  souvent  une 
croûte  dense  sur  le  plateau  supérieur  de  ces  organes. 

Couleur.  —  A  l'état  de  vie,  chair  jaune  d'or,  papilles  pâles.  A  l'état 
sec,  diair  jaune  souvent  très  clMir,  [lapilles  incolores. 

Habitat.  —  Angleterre  (Xorthumberland,  Kcosse  occi<lentale)  ;  Dane- 
mark (Si^agerak,  Cattégat,  entrée  du  Sund)  ;  Bi^lgique  ;  (luernesey  ; 
France  (-Normandie,  Bretagne,  Provence). 

(irève  et  dragages  par  d'assez  faibles  profondeurs.  Dans  des  (-(Kinilles 
variées. 

Sans  (Hrc  rare,  C/io/ia  loliala  Hancock  ne  se  rencontre  pas  dans 
nos  eaux  avec  la  même  lVc(iuence,  à  beaucoup  près,  (|uo  les  deux 
espèces  prccc(b'ntes.  Kn  outi'c.  l'exiguilé  et  la  pâleur  de  ses  papilles 
la  laissent  souvent  passer  inaperçue.  Klle  appartient  à  la  biis  à  la 
faune  océanique  et  à  la  faune  méditerranéenne. 

A  Luc  et  à  HoscolV.  j'en  ai  vu  de  nom])reux  spécimens  perforant 
des  coquilles  vaiiées,  les  autres  rejelées  vides  à  la  grève  (Miuira, 
Tapes,  Cardhim),  les  autres  draguées  vivantes  au  large  [Pi'rtrn 
md.riiniis.  P.  aj)eiri(laris.  Ostred),  d'autres  encore  habitant  iior- 
malenient  la  zone  littorale  (Haliotis.  Mijlilus).' 

Dans  la  Méditerranée,  je  l'ai  recueillie  à  Toulon,  en  ramassant  à  la 
plage  du  Mourillon  des  Cérillies  que  les  Dagures  traînaient  juscju'au 
bord  (lu  rivage.  .le  ne  me  souviens  pas  de  l'avoir  obtenue  à  Hanyuls. 
Seule  de  nos  Clioiiides,  elle  serait  absente  de  celle  lo<-alilé  ;  mais  je 
d,,ii|c  (|u'elie  y  manque  rcellemenl.  car  je  n'ai  jias  visité  beaucoU|> 
(le  co(piilles  mortes. 

Ce  ipie  je  viens  de  dire  contient  inq»licilenient  l'indication  de  sa 
disliilmlion  bathymétriiiue.  Sa  lépaitilion  géograj)bi(iue  semble. 
jus(|n'à  présent,  se  restreindre  à  l'ouest  de  l'Kurope.  y  compris  la 
partie  occidentale  de  la  .Méditerranée,  .l'ignore  la  provenance  d'une 
Huître  du  .Musée  de  Caen  et  d'un  Triton  où  je  j'.ii  encon-  découverte. 

Cliona  lolxitn  est.  en  somme,  une  pelitc  espèce,  peu  dévaslulncc. 
De  son  âge  et  de  sa   vigueur  déjtend,  comme  d'onlinaire,  l'aspect  de 


ETUDE  MONOGRAPIUOUE  DES  SP()NG[AIHES  DE  FRANCE.    73 

ses  galeries  figurant  un  rrseau  tantôt  làelie  et  tantôt  seri-('',  rarement, 
et  par  places  seulement,  un  amas  compact  de  chambres  cùte  à  cùte. 
La  forme  branchue  se  conserve  ici  toutes  les  fois  que  le  permet 
l'étendue  du  corps  perforé. 

Les  galeries  sont  monilifui-mes,  leurs  chambres,  de  0"""4,  à  Imm^ 
de  diamètre,  communiquent  largement  entre  elles,  sans  interposition 
lie  spliincters  ditl'érenciés. 

Les  papilles  sont  nondjreuses.  chaque  lobe  en  comptant  de  une  à 
quatre,  percées  sur  l'une  des  faces  ou  sur  les  deux  faces  de  la  coquille 
attaquée,  selon  l'épaisseur  de  celle-ci.  Mais  ces  papilles  restent 
toujours  fort  petites  et  apparaissent  comme  des  ponctuations,  tantôt 
en  lignes,  tantôt  distribuées  sans  ordre  à  la  surface  de  la  demeure. 
Les  papilles  inhalantes  mesurent  tout  au  plus  loO-lTO  [>•  de  diamètre; 
les  exhalantes,  clairsemées,  quand  elles  sont  distinctes,  atteignent  à 
peine  400  [ji.  Les  unes  et  les  autres  n'excèdent  pas  200  à  230  [/.  de 
hauteur  (la  hauteur  des  tylostyles),  de  sorte  que,  même  à  l'état 
d'extension,  elles  ne  font  jamais  saillie  au  dehors  de  l'abri.  Leur 
charpente  est  constituée  principalement  par  des  tylostyles,  disposés 
sur  un  seul  rang,  groupés  par  cinq  ou  six  en  quelques  faisceaux 
parallèles,  et  tournant  invariablement  leur  pointe  vers  l'extérieur 
(pi.  H,  lig-  2)  ;  elle  est  complétée  par  les  spirasters,  qui  s'y  montrent 
partout  abondantes  et  s'accumulent  surtout  dans  leur  plateau 
supérieur,  entre  les  pointes  des  tylostyles. 

Dans  les  lobes,  la  spiculation  est  des  plus  lâches.  Ouelques 
tylostyles,  généralement  solitaires,  sans  orientation  déterminée, 
les  parsèment  et  çà  et  là  s'entrecroisent .  Des  spirasters  plus  nombreuses 
et  de  grande  taille  s'y  répandent  aussi  dans  tous  les  sens.  Il  en  résulte 
que  la  chair  est  de  consistance  molle  pendant  la  vie,  et  ne  forme  plus 
après  dessiccation  (junn  mince  revêtement  moulé  sui'  les  parois 
calcaires. 

Les  papilles  restent  jaune  pâle.  La  tbair  j)rend  au  contraire  une 
belle  coloration  jaune  vif,  due  à  un  pigment  contenu  à  l'état  de 
grains  dans  les  choanocytes  et  dans  les  cellules  amiboïdt's  à   noyau 


74  E.  TOPSENT. 

micl(''((l(''.  Li's  n'iliilcs  s|ili(''rulciises  sont  iiicnldics  ri  à  s|ili('Tiiles 
petites,  avec  un  noyau  (|U('l(|uo  part  visible  cunuiie  une  tache  claire 
(110,  pi.  III,  ligAOa). 

.l'ai  tiouvé  à  Roscotï",  le  4  septenihie  1890,  dans  une  grosse  Moule 
de  la  glotte  de  Duon.  une  Cliona  lobata  en  pleine  reproduction.  Elle 
contenait,  éparsdans  sa  chair,  des  rnufs  \\  diveis  stades  d'évolution. 
Malheureusement,  les  larves  coiiiplètriucnt  dcvclopixM's  rtaient  tri-s 
rares.  J'ai  ctc  IVapiir  de  leur  jjetilcssc  et  de  leur  hcllc  coloration  jaune 
d'or.  Elles  sont  ovoïdes  et  partout  ciliées  (pi.  IV,  lig.  1  b).  Leur  pôle 
postérieur,  élargi,  est  occupé  par  un  groupe  assez  considérable  de 
cellules  superficielles  notablement  plus  grosses  que  les  autres  et 
munies  de  cils  plus  longs.  Ces  larves  m'ont  paru  pleines  et  encore 
dépourvues  de  spicules. 

Les  seules  larves  de  ('liones  connues  jus<ju'à  présent  sont  celles  de 
Cliona  stationis  l^assonow  (83,  pi.  XIX,  fig.  9).  Or,  il  faut  avouer 
que  celles  de  C.  lobata  ne  leur  ressemblent  guère.  Et  surtout  elles  se 
développent  d'une  manière  bien  difVérente.  D'après  Nassonow,  les 
œufs  de  ^.'.  s/(it.io?iis  sont  pondus  à  l'état  unicellulaire  et  achèvent 
tout  leur  développement  en  dehors  du  corps  de  leur  mère.  Cet 
exemple  uni(|u<'  d'oviparité  chez  les  Mponges  s'expliqucrail.  pour  lui. 
parce  que  la  (llione,  enfoncée  dans  une  demeure  inextensible,  serait 
incapable  de  mûrir  sur  place  ses  embryons.  Cependant.  fUioiia  lobaln. 
qui  devrait,  au  moment  de  la  reproduction,  si'  trouver  dans  (k's 
conditions  identiques,  est  quand  même  vivipare.  Ml  nous  avons  déjà 
vu  [dus  liaul  (|U('  les  ciiiliiyons  (VA/crfona  Milhiri  se  dévcloiipcnl 
aussi  dans  la  chair'  des  lobes,  au  moins  jus(|u"à  un  stade  avanci''.  On 
doit  donc  admelire  ((ue.  j)oui'  l'expulsion  de  jenis  produits,  les 
Clionides  peuvent  se  comporter  de  i\v\w  façons  :  les  unes  seraieni 
ovipares,  les  autres  vivipares  comme  la  jilupart  Ai'i<  Spongiaires.  Le 
cas  de  Tctin/ti  I nncKfiii m .  décrit  par  Des/.ri.  sérail  en  (pH'l(|ue  sorte 
intetniédiaire. 

(Uiona  Uthdlii  ait|)ailient,  ]>ar  sa  spiculalion.  au  li'oisième  groupe 
d'espèces  du  genre  CHoiki  (137.  p.  "l'M^).  le  plus  riche  de  tous.  puis([u'il 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  7o 

contient  également  G.  riridus  Schm.,  C.  Schmidtl  Ridl.,  dont  nous 
aurons  à  nous  occuper  bientôt,  et  aussi  les  C.  ver  mi  fera  Ilanc,  C. 
mucronntd  Soll.,  C.  ensifera  Soll.,  C.  tlioosina  Tops.,  C.  euryphylle 
Tops,,  C.  Lesueuri  Tops.,  C.  Mirhelini  Tops.,  C.  Jullieni  Tops., 
C.  indica  Tops,  et  ('.  /loridn  (Lend.).  (Ihez  toutes  ces  Eponges, 
l'atrophie  des  oxes,  que  nous  avons  trouvée  partielle  chez  C.  celata, 
est  complète  et  constante. 

Les  tylostyles  de  Clinno  Inbatn  se  montrent  sujets  à  trop  de 
variations  pour  être  caractéristiques.  Leurs  dimensions  relativement 
faibles,  leur  nombre  restreint  dans  la  chair  des  lobes,  leur  disposition 
sur  un  seul  rang  dans  les  papilles,  méritent  surtout  d'être  retenus, 
lis  mesurent,  suivant  les  individus,  225  à  230  [jl  de  longueur  sur  4  <'i 
5  [jt  d'épaisseur,  223  \t.  (d'après  Levinsen),  180  à  200  [/.  sur  3-5,  200  [i 
sur  4,  175  (Ji  sur  5,  et  même,  dans  un  spécimen  de  Toulon,  140  [x  sur  2. 
Leur  tige,  droite  ou  courbée,  acquiert  souvent  son  maximum 
d'épaisseur  à  une  bonne  distance  en  arrière  du  cou,  puis  s'effile  en 
une  pointe  longue  et  acérée;  elle  est  donc  très  légèrement  fusiforme. 
Leur  tête  est  le  plus  ordinairement  trilobée  ou  ovoïde.  Sur  les 
tylostyles  grêles,  linéaires,  rarement  absents,  on  la  voit  surmontée 
ou  non  d'un  mucron.  Sur  les  mieux  développés,  toute  trace  de 
mucron  peut  s'etfacer,  au  point  que  la  tête  paraît  parfaitement 
sphérique  ;  ou,  au  contraire,  le  mucron  persiste,  s'allonge  et  atteint 
l'épaisseur  de  la  tige,  de  sorte  que  le  renflement  peut  être  reporté 
assez  loin  de  l'extrémité  basilaire;  ou  encore  le  mucron  se  dilate  à  sa 
terminaison  et  le  tylostyle  présente  deux  boules  (quelquefois  trois) 
séparées  par  un  intervalle  plus  ou  moins  long.  Dans  presque  tous  les 
spécimens,  ces  variations  (pi.  III,  fig.  1  a)  s'observent,  au  moins  çà  et 
là;  mais  parfois  elles  deviennent  tellement  fréquentes  que  Hancock 
conçut  l'idée  de  créer,  d'après  elles,  une  espèce  distincte.  L'examen 
d'un  nombre  d'échantillons  bien  suj)(''iieur  à  celui  que  Hancock  eut  à 
sa  disposition  m'a  depuis  longtemps  (118,  p.  569)  conduit  à  consi- 
dérer cette  C//o/ïr///o/r.s7^/ comme  un  simple  synonyme  de  C.  lobdlii. 
Les  mégasclères,  égaux  de  part  et  d"aulr(\  et  les  microsclères,  de 


T)î  E.  T(U»SENT. 

iiirinc  luiiiKM't  sensiblement  (le  inènietaille,  faisaient  d'ailleurssonger 
à  iiriori  à  celte  identilication  (jue  de  prétendues  dillerencesniorpho- 
i(iui(iues  ne  lendaient  pas  insoutenable.  Il  faut  renoncer  à  prendre 
pour  une  troisième  sorte  de  spieules  ceux  des  tylostyles  qui  portent 
une  dilatation  suppléiiientaiie  à  leur  hase. 

Les  spiiasters  sont  ici  très  développées  et,  tant  |»ar  leur  abondance 
relative  (jue  par  leur  vigueui'.  remplissent  un  rôle  de  soutien  d'une 
importance  indéniable.  Leur  taille  et  leur  ornementation  n'ont  rien 
de  fixe.  Dans  une  même  préparation,  les  unes  sont  droites  ou  coudées 
une  fois  ou  deux  seulement,  les  autres,  nettement  spiralées,  présen- 
tentjusqu'à  neuf  coudes  successifs.  Toutes  s'arment  d'épines  longues 
et  acérées,  sans  ordre  appréciable  sur  les  plus  petites,  localisées  de 
préférence  ou,  mieux,  sui'tout  a])parentes  aux  [>oints  de  (lexion 
sur  les  plus  grandes.  Leurs  dimensions  varient  de  10  à  thi  p.  pour 
la  longueur  et  de  2  à  4  (jL.ri  pour  l'épaisseur.  Dans  le  spécimen  de 
Toulon  précité,  à  tylostyles  remarquablement  faibles,  les  spiras- 
ters  atteignent  50  [x  sur  '2.  On  trouve  souverd.  parmi  b's  autres, 
quelques  spirasters  restées  gi'èles  et  (jui,  malgré  une  longueur  eurore 
considérable,  mesurent  à  peine  i  p.  d'épaisseur;  celles-ci  ne  portent 
d'épines  ({u'à  leurs  extrémités.  Les  spirasteis  de  grande  taille 
se  tiennent  surtout  dans  la  cbair  des  lobes;  il  s'en  faut,  du  reste, 
que  tous  les  individus  se  montrent  aussi  riches  les  uns  ipie  les 
autres.  Les  plus  modestes,  fort  répandues  aussi  dans  la  cbair.  s'ac- 
cumulent ilans  les  papilles,  surtout  au  niveau  de  leur  plateau  su- 
périeur. 

CUdiki  /ohaffi  ne  paraît  pas  avoir  reçu  d'autres  synonymes  que 
C.  //oirsi'i  liane,  dont  il  était  question  à  l'instant,  eiHymeniaridon 
rrltila  How.  .le  n'insiste  pas  sur  ce  dernier,  ayant,  une  fois  pour 
loiites,  à  pro|ios  de  C. .  ras/i/irti.  rappelé  la  singulière  méprise  de 
|{()\\(il»ank  au  sujet  des  Kjtoiiges  perfoi-antes  des  ccMes  d'Angletei're. 

HiiMi  (|ue  le  nom  de  (J.  //oirsi'i  précède  de  (juelques  pages  celui  de 
C.  liihdhi  dans  le  mémoire  de  Hancock,  je  n'ai  |ias  hésité  à  lui 
pirjV'rer  ce  dernier.  i)aice  (pu'  les  détails  qui.  dans  la  jiensée  de  l'au- 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  77 

leur,  devraient  caractériser  C.  Ifoirsei  ne  sont  que  dos  variations 
trompeuses  de  la  spiculation  typique  de  (^.  lolxtfd. 

J'ai  suffisamment  établi  plus  haut  les  affinités  de  notre  Éponge  pour 
négliger  maintenant  la  critique  des  genres  Pione  et  Pronax  dans 
lesquels  Gray  l'a  simultanément  introduite  ^ 

CAiDua  Srluniilli  (Ridley). 
(PI.  Il,  H-.  ir)ci|.i.  III,  Hi?.  r«t. 

Syn.    :    1870.      U/or/ /oA/<.s7o/*</.  var..  O.  Srlmiidt  (100,  p.  o,  pi.  VI, 

fig.  18). 
1881.      Vhxi  srlimuUii,  Ridley  (93,  p.  ioO.  en  note). 

i88:î.  Vloa  Johnsfonii  Schmidt,  Carter  (19,  p.  354). 

1884.  Vioa  schmidti,  Ridley  (94,  p.  0:2^). 

1892.  C/iona  SrhmuUl  (Ridley).  Topsenl  (120.  p.  XVII). 

1894.  Cliona  SrhmUd  (Ridley).  ïopsent  (124.  p.  39). 

1897.  Vioo    sr/inu'(/fii   Ridley,    Lendenfeld    (65.    p.    72. 

pi.m,  vr,  vii.x). 

Éponge  perforante  creusant  les  pierres,  les  polypiers,  les  conglomérats 
de  Mélobésiôes.  Observée  seulement  à  l'état  perforant. 

Galeries  monilifornies,  à  lobes  de  hirgeur  médiocre,  communiquant 
entre  eux  par  d'étroits  pertuis.  Papilles  assez  nombreuses,  éparses, 
capables  d'accpiérir  un  beau  diamètre  (2"""  à  2"""'  5),  nuiis  demoiirant 
basses,  parce  qu'un  seul  rang  de  t>lostyles  \erticaux  constitue  leur 
charpente. 

Chair  molle.  Spiculation  lâche,  comi)Osée  pour  une  bonne  part  de 
spirasters  Des  cellules  spliéruleuses,  de  10  [i.  de  diamètre  moyen, 
à  sphérules  petites  emmagasinant  une  substance  violette,  abondent  i)ar 
tout  le  corps  et  contribuent  avec  les  spirasters,  d'un  développement 
inusité,  à  caractériser  l'espèce. 

Spiridrs.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Tj/losti/lcs  (pi.  III,  fig.  ô  r/,  5  6),  lisses, 
droits  ou  courbés;  à  tête  ordinairement  surmontée  d'un  mucron  épais,  plus 
ou  moins  long,  et  contenant  un  renflement  vésiculaire  du  canal  axial;  à 
tige  non  fusiforme  graduellement  amincie  en  une  pointe  longue  et  fine; 
longueur  moyenne,  270  à  290  [x;  épaisseur  de  la  tige,  6  à  8  [jl;  épaisseur  de 
la  tête,  9  à  10  [i.. 

'  Le  genre  Pronax  a  été  créé  deux  fois  par  Gray  à  quelnues  pa^cs  de  distance  : 
(41  ),  p.  536,  pour  Cliona  lobata  Haucock  ;  [).  'Si(\,  pour  Plumohalichondriajihvnosa 
(Montagu). 


78  E.  TOPSENT. 

IL  Microsclères  :  2.  Spirastcrs  épineuses  (pi.  III,  fig.  5  c)  pour  la  plu- 
part nettement  spiralocs.  Les  unes,  confinées  au  choanosome,  longues  et 
relativement  grêles  (70  à  100  [a  sur  2  à  3  (jl)  formant  de  nombreux  coudes 
et  armées  d'épines  petites  et  pointues  disposées  sur  une  ligne  spirale. 

Les  autres,  courtes  et  épaisses,  à  spire  plus  serrée,  à  coudes  moins 
nombreux,  à  épines  plus  fortes  et  sans  ordre  aussi  apparent,  mêlées  aux 
l)remiéres  dans  le  flioaiiosome,  où  elles  atteignent  encore  30  à  50  [x 
de  longueur  sur  5  à  6  (jl  d'épaisseur,  et  abondantes  dans  les  papilles,  où 
leur  hui.uuL'ur  \apie  entre  12  et  30  jjl.  Le  plateau  supérieur  des  papilles 
s'en  montre  seul  dépourvu. 

Couleur.  —  Pourpre  violette  à  l'état  vivant,  à  l'état  sec  et  ilans  l'alcool. 
dans  la  chair  et  dans  les  papilles. 

Habitat.  —  Méditerranée  :  .Adriatique  (Cattaro,  Lésina)  ;  golfe  de 
Gabès;  golfe  du  Lion  (cap  l'Abeille,  i)rès  Banyuls).  —  Océan  Indien 
(îles  Amirantes). 

L'Eponge  de  Callaro  (Adrialiiiup),  (lue  Selmiidl  (it  succiiiclement 
connaître  en  1870  cuninie  une  pi'étenduc  variété  de  Vnxt  Jolinslonii; 
n'offrait  d'autre  ressemblance  avec  sa  Vioa  Joittistonii  de  t8(i:>  (lu'une 
similitude  de  coloris. 

(]arter,  en  1879,  jiuis  Hidley,  en  1881.  dénoncèrent  le  mancpie  de 
concordance  entre  les  deux  descriptions. 

Certain  (ju'il  s'agissait  d'espèces  distinctes,  Hidiev  alla(  lia  à  la 
(llione  de  1870  le  nom  de  V'kxi  s<lunid(H . 

Nous  verrons  plus  loin,  en  liaitant  des  fJ()/>j)ofii(lœ,  que  les  deux 
Kponges  ne  diffèrent  pas  seulement  en  tant  (ju'espèces,  mais  qu'elles 
appai'tiennent  à  des  gcni'es  sans  affinités  directes,  btintains  dans  la 
classification  :  la  ]'io(i  ./o/uis/ofiii  <\v  [Hi'rl  n'est  pas  une  (llionide, 
ni  même  une  Clavuiide  ;  c'est  une  Acicnlide.  du  genre  (x)/)/Kifiti.'<. 

En  1882.  (larter  introduisit  dans  la  nomenclature  une  conl'ii>ion 
regrettable  en  maintenant  le  nom  de  ]'ioa  Johnstoiiii  poui'  l'Eponge 
de  1870  cl  en  changeant  en  Moa  Schmidiii  (lartei-  celui  île  l'Kponge 
de  18l»:2.  Ce  bouleveisement  ne  tenait  ])oinlà  un  lapsus,  mais  l'ésul- 
lail  i(''eilemenl  d'une  inlenlion  erron(''e.  puisque,  en  I8S(>,  Cartel- 
persista  à  appeler  ]'i<i<i  Jd/i/isfoii/i  Sclnii.  um'  Clioiie.  d'un  cariiiiu 
brillant,  de  l'oit-W'estern  (.Australie  iinTidionale  i.  pourvue  de 
lyloslyles  et  de  spirasleis.  Celte  dernièi-e  était  peut-être  iiiènii>  autre 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  79 

chose  encore  *.  Ses  tylostyles  n'ont  pas  été  décrits,  et  ses  spirasters 
spiralées,  n'atteignant  que  4:2  [jl  de  longueur  environ,  font  douter 
qu'il  se  soit  agi  d'une  Vioa  Schmidti  au  sens  de  Ridley,  ou,  si  l'on 
veut  d'une  Clione  de  même  espèce  que  celle  de  Gattaro, 

Quoi  qu'il  en  soit  d'ailleurs.  Vioa  Sc/unidtiCAU-ier  188:2  ne  corres- 
pond nullement  à  Vioa  Schmidti i  Ridley  1881  et  doit  être  rayée  d'un 
trait  de  plume. 

A  combien  d'erreurs  les  Vioa  Johnstonii  de  Schmidt  n'ont-elles  pas 
donné  lieu  ?  Leur  interprétation  se  résume  désormais  ainsi  :  le  type, 
de  18G2,  et  la  première  variété,  del8G8,  représentent  l'espèce  Coppa- 
tias  Johnxtoni  (Schm)  ;  la  deuxième  variété,  de  1870,  est  devenue 
la  CAiona  Sr/unid/i (RkU.). 

Ridley  ne  s'aperçut  pas  de  la  confusion  commise  par  Carter  et  traça, 
en  1884,  la  description  de  sa  Vioa  schmidti  d'après  un  spécimen  de 
Eagle-Island  (Amirantes). 

Lendenfeld,  en  1897  (65),  a  fait  de  l'espèce  une  étude  approfondie 
sur  un  exemplaire  unique  de  Lésina. 

Je  vais  la  prendre  d'après  les  spécimens  assez  nombreux  qui  me 
sont  passés  par  les  mains  :  l'un  type  d'auteur,  à  l'état  de  fragment, 
provenant  des  Bouches  de  Cattaro,  offert  par  0.  Schmidt  à  M.  de 
Lacaze-Duthiers,  qui  me  fit  l'honneur  de  me  le  communiquer  ; 
un  autre,  dragué  par  M.  Ed.  Chevreux  dans  le  golfe  de  Gabès,  à  bord 
de  son  yacht  Melita  ;  d'autres,  recueillis  près  de  Banyuls,  dans  les 
conglomérats  k  Mélobésiées  du  cap  l'Abeille;  enfin,  celui  de  L<\sina, 
dont  Lendenfeld  eut  l'amabilité  de  me  donner  une  préparation  au 
baume. 

A  part  l'échantillon  de  Ridley,  qui  nous  permet  d'affirmer 
sa  vaste  distribution  géographique,  Cliona  Schmidti  n'a  epcore  été 


•  Demly  (  1 53,  p-  257)  propose  pour  elle  le  nom  de  Pronajc  Carteri  n.  sp.  Mais 
le  genre  Pronax  ne  peut  être  maintenu,  de  sorte  que,  s'il  s'agit  réellement  d'une 
espèce  à  part,  c'est  Cliona  Carteri  (Dendy)  qu'il  faudrait  l'appeler,  la  Vioa  Carteri 
(le  Ridley  (1881)  ne  devant  plus  être  considérée,  comme  on  le  verra  plus  loin,  que 
comme  une  variété  de  Cliona  viridis  (Schmidt).  Dendy  n'a  malheureusement  pas  vu 
cette  Glionc,  et  le  doute  plane  toujours  sur  elle. 


80  E.  TOPSENT. 

signalée  qu»'  M.ins  la  Méditerranée.  Sur  nos  cmMos.  je  l'ai  trouvée 
seulement  au  cap  rAl)(Mll<\  Klle  n'y  est  pas  rare,  parmi  les  .Mélo- 
bésiées. 

Schniidt  t't  Kcmlcnrcld  n'ont  jioinl  indiciué  les  pidlniidcurs  par 
los(pi('lk's  ils  l'did  obtenue.  \.'Af('r(  l'a  draiïuée  par  10  brasses 
d'eau,  et  j"ai  répété  souvent  ipu'  li's  cdimldinérats  du  rap  TAbeille 
s'étendent  dans  l'duest  de  lîanyuls.  par  ;>()  à  iO  m.  de  btiid. 

Elle  perfoi-e  les  polypiers,  les  pieiics.  les  amas  d'aluues  raleaires, 
sans  doute  aussi  les  ('o(piilles.  mais  pour  le  nioitienl.  ce  dernier 
habitat  est  [)urement  liypotliéti(pu'. 

On  ignore  si  jamais  elle  devient  massive. 

I/Kponv,e  révèle  sa  présence  dans  les  corps  perl'ori's  jtar  les 
jtapilles  (pi'i'lle  établit  à  leur  sui'faee  (  |)l.  II.  fi,u'.  l-")i.  (li'lles-ci.  assez 
nond)i'(Hises.  dispersées  solitaires  ou,  occasi(mne||('nienl  groupées 
par  paires,  sont  inégales  et  atteignent  :2  mm.  et  :2  mm.  :\  de  diamèlic. 
Elles  attirent  l'attention  par  leur  magnilbiue  coloiation  |»ourpre  vio- 
lette. Elles  sont  très  peu  saillantes.  leur  hauteur  n'excédant  généra- 
lement jtas  la  longueur  moyenne  des  lyloslyles.  soit  '2X0  p.  environ. 
Cela  s'expliipii'  p  irce  (pie  leur  cliar|M'nte  se  compose  d'une  seule 
assise  de  lyloslyles  verticaux,  (les  m(''gasclères,  en  rani^s  press('>^  au 
poui'tour  de  l'organe,  se  disposent  vers  le  centre  en  bou(piets  moins 
serrés.  |)i»ur  laisser  place  aux  ^lonuon-;.  ou  même  miMiauenl  un 
espace  vide,  le  pi'ocliiui.  s'il  s'auil  d'une  papille  exbalanle.  (  iomme 
toujoui'S  dans  les  pa|»illes  de  Clioues,  ils  tourneni  lou>  b'ur  pointe 
vers  l'extérieur.  Les  j>aiiille>  s'arment  en  outre  iTiine  mullilude  ib- 
spirasltM'S  coui'tes  et  grosses  ;  mais  ces  mii-rosclèi-es  abondent  >urlout 
vers  leur  base.  |iuis  dinnnueid  de  nombi'e  pour,  d'ordinaire,  man- 
ipu'r  \n\\\  à  fait  sur  leur  plateau  suiH'rieur. 

I)'ai)rès  une  photograjdiie  de  Lendenlclil  (65.  iiu.  ;>l  i.  les  ualeri^'s 
(le  perforation  se  composeid.  tians  les  pierres  de  (diaudtre>  arrondies 
contiuui's.  bien  didimiti'es.  d'un  diamètre  de  I  à  -2  millimèjres.  eom- 
muniipianl  entie  elles  par  d'('troil>  perttiis.  Uidb'y  dil  de  son 
spi'cimen  :  "  .Main  cavities  l'ormed  by  >.ponui'  boiryoïdal.  wide.  ..  |,a 


ETUDE  MOxNOGRAPIIlQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  81 

forme  que  prend  l'Eponge  dans  les  abris  d'une  certaine  homogé- 
néité et  qui  répond  à  la  forme  habituelle  des  Cliones,  devient,  on  le 
conçoit,  à  peine  reconnaissable  dans  les  amas  de  Mélobésiées, 

La  chair  des  galeries  est  molle,  collenchymateuse,  relativement 
pauvre  en  tylostyles  lâchement  entrecroisés  ou,  ça  et  là,  par  files 
paucispiculées,  riche,  au  contraire,  en  spirasters  épineuses  d'une 
longueur  insolite.  Elle  possède,  presque  avec  la  même  intensité,  la 
magnifique  coloration  des  papilles. 

Il  suffit  de  dissocier  un  peu  de  chair  vivante  ou  un  lambeau  de 
papille  pour  se  rendre  compte  très  vite  que  la  couleur  de  l'Eponge 
dans  toutes  ses  parties  est  due  c*i  une  substance  emmagasinée  dans  les 
cellules  sphéruleuses.Lesautres  éléments  cellulaires  restent  incolores. 

Les  cellules  sphéruleuses,  d'une  seule  sorte  mais  très  nom- 
breuses, sont  de  petite  taille  et,  douées  d'amœbicité,  affectent  les 
formes  les  plus  diverses.  Elles  correspondent  aux  cellules  à  graisse  de 
Cliona  celata  et,  comme  elles,  se  mettent  en  rapport  entre  elles  par 
des  pseudopodes  filiformes.  Elles  mesurent  seulement  10  [x  de  dia- 
mètre moyen.  Elles  se  composent  en  majeure  partie  de  sphérules 
petites  mais  distinctes,  violettes,  parmi  lesquelles  le  noyau  apparaît 

comme  une  tache  claire. 

La  substance  colorée  qu'emmagasinent  les  sphérules  n'est  point 
de  nature  adipeuse,  car  les  vapeurs  d'acide  osmique  ne  la  noircissent 
pas.  L'alcool  et  le  chloroforme  ne  la  décolorent  pas.  Des  spécimens 
conservés  depuis  sept  ans  dans  l'alcool  n'ont  pas  changé  de  teinte. 
L'eau  douce  dissout  légèrement  la  matière  colorante.  L'acide  azotique 
la  fait  virer  au  bleu. 

Après  dessiccation,  Cliona  Srhmidti  conserve  indéliniincnt  sa 
riche  coloration  de  pourpre  violette,  comme  en  témoigne  à  mes 
yeux  un  fragment  recueilli  par  Schmidt  aux  bouches  de  (^attaro 
avant  1870. 

Schmidt  désignait  cette  couleur  comme  (*:  prâchtig  violett  Wi  Ridley 
la  dit  ((  bright  pitik  to  crimsoti  )>.  Pour  Lendenfeld,  elle  est  «  tief 
rothviolett  ».  C'est  une  combinaison  dos  couleurs  «  plirplireus  »  et 

AHCH;   DK  ZOOL;  EXP.    ET  GÉN.   —  3°   SÉRIE.  —  T;    VIII.   1900;  6 


8-2  E.  TUPSENT. 

(.  lividus  »  (le  la  cliroiiialtixii'  de  Saccardo.  une  nuanr<'  liicn  vnisinf 
(If  ccllr  du  caniiin  aluné,  mais  plus  violacée. 

l.cudfiilt'id  a  ubservé  (65,  p.  77)  une  alléraliun  hrunàtie  d'une 
portion  de  son  spécimen  de  Lésina. 

.En  outre  de  ses  cellules  sphéruleuses,  Cliona  Sr/ini/(/fi  sv  [\-u[\\c 
encore  cai-actérisée  par  ses  microsclères. 

Sa  spiculation, uniquement  composée  de  tylostyles  et  de  spirasters, 
la  fait  ranger  dans  le  troisième  groupe  d'espèces  du  genre  Cfiona. 
immédiatement  à  la  suite  de  Cliona  lohatn  à  laquelle  elle  ress(Mul)le 
beaucoup  par  la  simplicité  de  strucliuc  des  papilles,  par  la  lunuc 
générale  des  tylostyles,  par  Tabdadance  et  le  beau  déveluppi'iiiciit 
des  spirasters  épineuses. 

]^es  tylostyles  sont  lisses,  droits  ou  un  peu  cdurix's.  Dans  ce  dcriiici- 
cas,  propre  surtout  aux  mégasclères  de  cboanosome,  l'incuix  alinn 
s'accomplit  doucement  en  des  points  variables  de  la  longueur  des 
spicules,  le  plus  souvent  entre  leur  tiers  basilaire  et  leur  lici's 
médian,  puis,  par  ordre  de  l'n'Miucnce.  vers  icui'  iiiiHcu.  nilin.  mais 
rai-ciiifiit.  entre  leur  tiers  m(''diaii  cl  leur  tiers  dislal.  (Jucl(|ucl'iiis  une 
inflexion  brusque,  sous  un  angle  de  loO'^  envn-on,  se  |inMliiil  à  une 
assez  courte  distance  de  la  tète,  .l'ai  retrouvé,  en  proportion  nolaiile. 
dans  un  individu  dragué  au  cap  l'Abeille  en  décembre  1895,  cette 
anomalie  (pi.  ill.  lig.  5  a')  signah'e  par  i.endenfeld  d'après  son  spé- 
cimen de  Lésina.  Elle  est  donc  digne  de  remarque,  bien  (pie  (b'iuiée 
d'importance  au  j»(»int  de  vue  s|)écili(pie.  La  tige  des  lylitst vies  n'est 
pas  fiisil'or'uu' et  s'atténue  progressivement  en  une  pointe  longue  et 
acérée.  La  t(Me.  bien  mar(piée.  est  ovoïde,  allongée,  exceptionnelle- 
ment globuleuse,  le  plus  souvent  surmontée  d'un  prolongement 
épais  et  de  longueur  variable:  il  est  rare  (pi'une  S(>c(m(le  dilatati(Ui 
se  dillérencie  à  sa  suite.  Le  canal  axial  de  la  tige  s'y  rentle  |ires(|ue 
toujours  en  une  vésicule.  (Juehpn'l'ois  il  re|in'U(l  ensuite  son  calibre 
primitit  pour  |i('ni''trer  dans  le  prolongement  ajiical  lorxpie  celui-ci 
est  très  accusé.  Les  tylostyles  mesurent  SM)  à  :>(>(•  p  de  longueur. 
G  à  H  jjL  d'ép.iisscui-  de   lige.  9  à   10  (Ji  (i(  pii>->eur  de  bHe. 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  83 

Ici,  comme  chez  Cliona  lobata,  les  spirasters,  par  leur  abondance 
et  leur  beau  développement,  prennent  une  part  importante  à  la  cons- 
titution du  squelette.  Elles  sont  d'une  seule  sorte,  épineuses  et 
spiralées  (pi.  III,  fig.  3  e).  Mais  leurs  dimensions  inégales  les  ont 
fait  répartir  par  Ridley  et  par  Lendenfeld  en  deux  catégories.  Les 
unes,  longues  et  relativement  grêles,  droites  ou  courbées,  décrivant 
plusieurs  tours  de  spire  et  figurant  en  coupe  optique  des  barres  huit  à 
treize  fois  coudées,  munies  d'épines  coniques,  grêles  et  pointues,  dis- 
posées suivant  une  ligne  spirale  et  apparaissant  plus  hautes  au 
sommet  des  angles  parce  qu'elles  s'y  présentent  de  profil,  se  localisent 
dans  le  choanosome  et  s'y  montrent  en  grande  quantité;  elles  attei- 
gnent communément  70  à  100  [x  de  longueur  sur  seulement  2  à  3  (x 
d'épaisseur  sans  compter  les  épines.  D'autres,  plus  courtes  mais  plus 
épaisses,  à  spire  plus  serrée,  à  quatre  ou  six  coudes,  à  épines  coni- 
ques plus  robustes  et  hautes  de  3  à  G  (x,  se  mêlent  aux  premières  en 
assez  forte  proportion  ;  elles  mesurent  30  à  30  (x  de  longueur  sur  4  à 
G  (X  d'épaisseur,  abstraction  faite  de  leurs  épines.  Dans  les  papilles, 
les  spirasters  oscillent  entre  12  et  30  [x  de  longueur  et  appartiennent 
pour  la  plupart  à  la  catégorie  courte  et  grosse.  En  sonnne,  la  distri- 
Inition  des  microsclères  offre  une  certaine  ressemblance  avec  celle 
que  nous  avons  remarquée  chez  C.  lobata. 

J'ai  décrit  en  1891  (118.  p.  373.  pi.  XXIl.  fig.  9)  une  Clione 
violette,  de  la  Réunion.  Cliniut  JhUIohL  qui.  malgré  sa  coloration, 
ne  se  laisse  pas  confondre  avec  CAUma  Srhmidti.  Ses  tylostyles,  bien 
plus  forts,  mesurent  430  [x  de  longueur  *  et  12  [x  d'épaisseur;  leur 
tige  est  fusiforme  à  pointe  brève  ;  leur  tête,  large  de  13  à  18  (x,  est 
arrondie  ou  elliptique,  sans  mucron  et  contient  la  terminaison  du 
filament  axial  sans  dilatation  vésiculaire  ;  ils  ressemblent  donc  plutôt  à 
ceux  de  6'.  viridis.  Ses  spirasters,  en  nombre  assez  restreint,  peu  de 
fois  coudées,  armées  de  quelques  épines  longues  et  grêles,  ne  dépas- 
sent pas  20  (X  de  longueur.  Sur  le  petit  spécimen  type,  desséché,  je 

'  Uii'  erreur  d'im})n>ssiun  m'a  f;iit  <  crire  700  ^.. 


84  E.  TOPSENT. 

n'ai  pu  déterminer  la  localisation  du  pigment  dans  quehjnc  sorte 

d'éléments  cellulaires. 

Peut-être  que  la  Vioa  Johnstonli  de  Port-Western,  signalre 
brièvement  par  Carter  en  188G  (21,  p.  4o8)  représente  une  autre 
espèce  de  Clione  violacée  ;  le  peu  qu'on  en  sait  fait  douter  de  son 
identité  avec  C.  Schmidti  Ridl. 

Il  est  fâcheux  que  Carter  n'ait  donné  qu'une  description  fort 
incomplète  (19,  p.  352,  pi.  XII,  fig.  28)  de  VAlcyonlum  /turjuircinn 
de  Lamarck.  11  s'agit  peut-être  encore  d'une  Clione  australienne 
violacée,  du  groupe  de  C.  Schmidti,  etcapablede  devenir  raphyroïdc 
En  tout  cas,  ses  spirasters,  longues  de  21  jjl  seulenu'nt,  prouvent 
qu'elle  ne  se  confond  pas  non  plus  avec  C.  Schmidti  ;  elles  se  distin- 
guent aussi  de  celles  de  ma  C.  JuUieni  par  leur  conformation. 

CAi())i(i  rir/dis  (0.  Schmidt)  Gray. 
(l'i.  II,  fiç.  ii-i4  ;  pi.  III,  fiij-  3  et  :\,  et  pi.  IV,  fitï.  2). 

Syn    :   1862.  Vioa  viridis,   0.    Scbmidl    (96.    p.   77,   pi.    VII. 
fig.  U). 

mrl.  PapiUina  n/f/rirans,  ().  .Schiuidt  (96.  ]i.  OU). 

■181)7.  (Jtiona  virif/is  Schmidt,  (iray  (41.  p.  ri2."i). 

1808.  Osndind  jiolijslotnrlld .  O.  Schiiiidt  (99.  p.  :5.  pi.  Ii. 

i808.  l*<ipUllnii  nitji'irmis,  ().  SchmidI  (99.  p.  15). 

4870.  (hsindiiKi   jioliisloinclld   ScliiDidt.    Carier  (9.  p.  7:1'). 

4877.  Osculina  jiolijstomclln  .Schmidt.  V.  \\.  Srhidzc  (104. 

p.  3.S  et  \M). 

4878.  (Uiona     subuhita,    Sollas     (^105,    p.    o:;.     jtl.    II. 

fig.  20-28). 

4880.  Crilirclhi   lahidla.   C.   Krjior  (^54,  p.  27.5.  pi.  XIII. 

lig.  .4-(i). 

4881.  Oxnilind  ixth/slontrild  Sdiniidl. Carier  (18.  p.  251); 
4881.     (fxculind  jioh/shdid'lld  SilnuiHI.  N'osinacr  (^142.  |).  2). 


1kl 


ÉTUDE  MONOGRAPHÏOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  85 

1882.     Cliotia    caribhœa ,    Carter    (19,    p.    346,   pi.  XII, 

fig.  26). 
1882.     Vioa  typica  Nardo,  E.  Graefîe  (38,  p.  318). 
1887.     Osculina  pohjutomella  Schmidt,  Vosmaer  (145,  p. 

329,  pi.  XXVI,  fig.  11). 
1889.     Cliona  suhulata  Sollas,  Topsent  (113,  p.  34). 
1889.      Cliona  caribbœa  Carter,  Topsent  (113,  p.  49). 
1891.     Cliona  viridis  (Schmidt),  Topsent  (118,  p.  570). 
1895.     Vioa  viridis  Schmidt,  Lendenfeld  (64,  p.  1). 
1895.     Cliona  viridis  (Schmidt),  Topsent  (130,  p.  515). 

1897.  Vioa    viridis    Schmidt,    Lendenfeld    (65,    p.    58, 

pi.  II,  VI,  VII,  IX,  X). 

1898.  Cliona  viridis  (Schmidt),  Topsent  (136,  p.  124). 


Sponge  perforante  ravageant  les  pierres,  les  polypiers,  les  conglomérats 
de  Mélobésiées  et  les  coquilles,  et  possédant  la  faculté  de  devenir 
massive,  ou  raphyroïdeJ, 

A  l'état  perforant,  elle  creuse  son  abri  de  cavités  de  deux  sortes  :  les 
unes  sous  forme  de  petites  chambres  très  nombreuses,  de  0""°  3  à  1°'"  de 
diamètre,  communiquant  entre  elles  par  d'étroits  pertuis  ;  les  autres, 
sous  forme  de  galeries  spacieuses,  de  1°"°5  à  2"""5  de  large  traversant  çà 
et  là  la  masse  des  logettes  et  aboutissant  aux  papilles.  Ses  papilles,  en 
général  peu  nombreuses  et  dispersées,  peuvent  acquérir  de  belles  dimen- 
sions (2  à  3"""  de  diamètre). 
^A  l'état  massif,  fréquemment  atteint  dans  la  Méditerranée,  elle 
n'affecte  pas  de  forme  fixe  et  se  montre  surtout  globuleuse  ;  elle  ne  paraît 
guère  dépasser  15  cent,  de  diamètre  et  reste  bien  souvent  inférieure 
à  cette  taille.  Sa  surface,  limitée  par  une  écorce  spiculeuse  d'épaisseur 
inégale  suivant  les  points,  et  revêtue  d'une  cuticule,  est  glabre  et  se 
soulève  de  place  en  place  en  papilles  dont  l'aspect  varie  beaucoup  selon 
leur  degré  de  contraction  ou  d'expansion. 

Contractées,  ce  sont  des  tubérosités  cylindriques,  coniques  ou  irrégu- 
lières, quelquefois  avec  un  orifice  plissé  en  leur  sommet.  Épanouies,  ce 
sont  des  cylindres,  de  2  à  8^""  de  diamètre  et  de  2  à  15""  de  hauteur, 
creux,  avec  les  bords  plus  ou  moins  frangés,  et  au  fond  desquels  s'ouvrent 
les  stomions  ou  les  proctions. 

Comme  chez  Cliona  celata,  les  parois  calcaires  des  galeries  servent  dé 
soutien  à  la  chair  des  spécimens  perforants  ;  dans  les  spécimens  massifs 
s'organisent  des  piliers  spiculeux,  fermes,  épais,  irréguliers,  diversement 
anastomosés,  qui  s'élèvent  jusqu'à  l'écorce  et  représentent  la  charpente 
]irincipale  du  corps. 


8()  K.  TOPSKNT. 

!  Il  existe  trois  sortes  tle  cellules  sphéruleuses  (pi.  IV,  fig.  2),  dont  la 
réunion  est  très  caractéristique  :  les  unes,  les  plus  nombreuses,  d'un  dia- 
mètre de  10  à  14  (X,  amiboïdes,  à  sphérules  petites  emmagasinant  une 
substance  de  réserve  colorée  en  vert  ou  en  jaune;  d'autres,  plus  grandes, 
d'un  diiunètre  de  16  à  20  [jl,  irréguliéres,  à  spliérules  grosses  (2  (jl  envi- 
ron) brillantes  et  incolores  ;  les  autres,  au  contraire  moins  volumineuses, 
d'un  diamètre  de  6  à  10  [a,  arrondies,  à  spliérules  brunes,  quelquefois 
orangées  ou  encore  verdâtres.*, 

La  spiculation  se  compose  de  tylostyles  robustes  et  de  spirasters 
épineuses,  sinueuses,  assez  grandes  et  grêles.  Les  tylostyles  ne  l'ont  jamais 
défaut.  Les  spirasters  manquent  toujours  sur  les  papilles  et  dans  l'écorce  ; 
chez  beaucoup  de  spécimens  massifs  leur  production  diminue  au  point 
qu'elles  deviennent  rares  par  tout  le  corps. 

Spiciilcs.  —I.  Mégasclères:  I.  Ti/Iosti/lcs  (pi.  III,  fig.  3r()  lisses,  droits 
ou  courbés  ;  tige  fusiforme  acquérant  son  maximum  d'épaisseur  en  son 
milieu,  puis  s'atténuant  en  une  ])ointe  acérée  relativement  courte;  tête 
ordinairement  bien  accusée,  variable  de  forme,  le  plus  souvent  globuleuse 
ou  elliptique,  quelquefois  aplatie  du  côté  libre,  fréquemment  au  contraire 
surmontée  d'un  prolongement  plus  ou  moins  long,  et,  par  suite,  ovoïde, 
piriforme  ou  en  forme  de  i>oignée  de  glaive.  Le  canal  axial  de  la  tige, 
pénétrant  dans  la  tête  ne  s'y  renfle  presque  jamais  en  vésicule.  Longueur 
moyenne  :  400  [a  dans  les  spécimens  perforants,  550  jji  dans  les 
spécimens  massifs.  Épaisseur  de  tige  :  10  à  12  [j..  Épaisseur  de  tête  : 
12  à  15  [i. 

IL  Microsclères  :  2.  Spirasters  épineuses  (pi.  111,  fig.  3  h),  longues  et 
relativement  minces,  pour  la  plupart  très  sinueuses,  de  2  à  5  fois  coudées. 
Éi)ines  droites,  acérées,  de  hauteur  variable,  généralement  plus  basses 
chez  les  individus  à  spirasters  plus  grêles  que  de  coutume,  apparaissant 
surtout  ])lus  fortes  aux  points  de  courbure  et  aux  extrémités  de  l'axe. 
Dimensions  :  15  à  40  [a,  de  longueur  sur  0  (x,  5  à  2  |ji  d'épaisseur.  En 
quantité  variable  suivant  les  individus,  mais  jamais  à  profusion  ;  loca- 
lisées dans  le  choanosome. 

Couleur. —  Ciiair  vert  clair,  Acrt  foncé,  \  ert  jaunâtre  ou  jaune,  pendant 
la  vie,  dans  les  galeries  des  spécimens  perforants,  et  tirant  plus  ou  moins 
sur  le  vert  ou  sur  le  jaune  chez  les  spécimens  massifs;  le  jaune  prédomi- 
nant en  somme  sur  le  vert.  Papilles  et  surface  générale  libre  nuancées 
de  jaune  et  de  vert  et  tachées  de  brun. 

Les  spécimens  desséchés  varient  du  jiniiic  pâle  ;iu  brun  clair. 

Habitat.  —  Méditerranée  :  Adriatique,  côtes  d'Algérie,  golfe  de  Gabès, 
Naples,  côtes  de  France  (PorqueroUes,  Randol,  la  Ciotat,  Ranyuls). 
Antilles:  Saint-Vincent,  la  Guadeloupe.  Golfe  du  Mexique  :  banc  de 
Canipcclio. 

C.liond  riridis  est,  avec  Cnppatias  Johnstotii.  Tnherelhi  an  pins 
cl  (Uianti  reltitd.  l'une  dos  Iladromerina  dont  l'Iiisloire  a  clé  le 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  87 

})Ius  difficile  à  débrouiller.  Cela  tient  surtout  h  ce  que  cette  Eponge 
perforante  devient  souvent  massive  et,  par  suite,  varie  d'aspect  ;  à  ce 
que  0.  Schmidt  n'a  pas  su  la  comprendre  et  l'a  désignée  sous  trois 
noms  différents  (Vioaviridis,  PapiUinanigricans,  Osculinapolys- 
/ome//^/J;  enfin,  à  ce  que  Sollas  et  Carter,  qui  l'ont  retrouvée  perfo- 
rante, en  dehors  de  la  Méditerranée,  et  qui,  les  premiers,  en  ont 
observé  la  spiculation  complète,  n'ont  pas  soupçonné  la  confusion  de 
Schmidt  à  son  sujet  et  se  sont  laissé  égarer  sans  contrôle  par  les 
descriptions  toutes  incomplètes  que  cet  auteur  en  avait  tracées. 

L'examen  de  spécimens  desséchés  provenant  des  Antilles  et 
répondant  au  signalement  des  Cliona  subulata  Soll.  et  C.  caribbœa 
Cart.,  me  montra  partout  même  spiculation  et  même  complication  des 
cellules  sphéruleuses.  D'autre  part,  je  retrouvai  tous  ces  caractères 
chez  des  Cliones  vivantes  recueillies  à  Bandol.  L'identification  de  ces 
Éponges  s'imposait.  Mais  il  restait  à  savoir  si  la  Cliona  de  Bandol 
n'avait  pas  été  déjà  rencontrée  dans  la  Méditerranée.  Je  la  reconnus 
dans  la  Vioa  viridis  Schmidt  1862,  qui  présentait,  avec  la  même 
coloration,  des  mégasclères  tout  pareils.  Cependant,  Schmidt  n'avait 
rien  dit  de  ses  microsclères.  Je  fis  remarquer  que  cette  omission 
pouvait  s'expliquer  parce  que  les  spirasters  des  Clionn  furent 
découvertes  par  Hancock  en  1867  seulement.  Donc,  en  1891  (118), 
Vioa  viridis  Schm.,  Cliona  subulata  Soll.  et  C,  caribbœa  Cart. 
me  paraissaient  termes  synonymes. 

Bientôt,  j'obtins  la  confirmation  de  mon  hypothèse.  J'eus  entre  les 
mains  un  échantillon  de  PapiUina  ni(/rirans  jadis  offert  par 
0.  Schmidt  à  M.  de  Lacaze-Duthiers  et  que  mon  illustre  maître  me 
fit  l'honneur  de  me  communiquer  ;  un  autre,  de  même  source,  dont 
31.  le  Rév.  Norman  me  fit  présent  dans  un  lot  de  types  d'auteurs  ;  une 
Osculina  polystouiella,  provenant  de  la  station  zoologique  de 
Naples  ;  un  nombre  assez  considérable  de  spécimens  de  Porquerolles 
et  de  Banyuls  examinés  vivants  ou  desséchés  ;  enfin,  l'un  des  petits 
exemplaires  d' Osculina  polijstomella  que  M.  de  Lacaze-Duthiers  des- 
sina autrefois  pour  Schmidt  et  qu'il  eut  la  générosité  de  me  donner. 


88  E.  TOPSENT. 

Et  partout  je  revis  les  spirasters  qui  décidément  avaient  érhai)pé  à 
Schmidt  ;  partout  laspiculation  se  montra  identique  à  celle  de  CUona 
subuhitn,  de  C.  carihbœa  et  des  Cliones  vertes  ou  vert  jaunâtre  de 
Bandol  ;  partout  enfin,  se  retrouvèrent  les  cellules  sphéruleuses 
variées  qui,  dès  le  début,  m'avaient  fourni  un  terme  de  comparaison 
important. 

Une  conclusion  découlait  de  ces  observations  :  toutes  ces  pré- 
tendues espèces  se  réduisaient  à  une  seule,  la  Clionn  rln'dl.'i 
(Schmidt). 

Ma  conviction  était  si  intime  que  j'attirai  imprudemment  sur  ce 
point  l'attention  de  Lendenfeld  dans  la  correspondance  que,  sur 
sa  prière,  nous  échangeâmes  du  24  août  au  25  septembre  4894, 
à  l'effet  de  corriger  ses  déterminations  de  Cliones  de  l'Adriaticiue.  * 
Mes  vues  durent  lui  sembler  aussi  intéressantes  que  justes,  car  il 
s'empressa  de  proclamer  avant  moi  l'identité  de  Vioa  riridis, 
Papillina  nir/rirans  et  Osrif/i7ia  polijsfotnpfln. 

Mais  qu'importe  cette  question  de  priorité?  L'essentiel  n'esl-il  pas 
que  la  vérité  se  trouve  doublement  établie  ? 

Les  autres  synonymes  de  Clionn  riridh  sont  Cribrelhi  hihintd 
Keller  et  Vioa  typicn,  au  sens  de  (iraelle.  Je  partage  pleinement 
l'opinion  de  Vosmaer  (142  et  145)  concernant  Criftn'lln  Inbinfa. 
11  est  curieux  de  constater  que  Schmidt  ne  sut  pas  reconnaître  en  elle 
son  OacuHnn  pohj.sfomc//n.  mais  nous  verrons  que  la  Tubeiella 
(('(/tyoidc'S,  décrite  en  même  temps  par  Kellei-.  ne  lui  rappela  point 
non  plus  son  Ancorina  aajtfos.  Huant  à  la  Clione  (juc  (JraelVe  avait 
déterminée  Vioa  (i/jiird.  Lendenfeld  a  eu  l'occasion  île  véiiiiei-  tfi' 
risK  (|u'il  s'agissait  en  réalité  de  C.  ririt/is. 

Peut-être  que  hv  S/iont/in  Di/soni  \\o\y.,  dont  Cartel-  a  figuré  les 

(')  Correction  incomplètomoiit  ortVctiicc  \>t\vn-  ([ik'  Lciuiciifcld  tint  à  Ciirr  innltriv 
loiil  de  T/ioosa  //ancocci  une  Vioa  rumuxa  n.  sp.  Je  retjrette  aussi  (pi'il  n'ait  pas  eu 
l'idn-  de  nie  soumettre,  avec  les  autres,  des  préparations  de  ses  Pdjtilella  siihcreii 
et  y.  >/ Hdtl nila  ^h'ion  volontiers,  je  lui  aurais  encore  cvilé  des  erreurs  eu  lui  a|ipre- 
nanl  ipi'il  avait  tout  simplement  aft'aire  à  (Uioim  vt'lul<i. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  89 

spicules  (19,  pi.  XII,  fig.  25),  devrait  encore  grossir  cette  liste  de 
synonymes. 

0.  Schniidt,  Sollas,  Carter  et  Lendenfeld  n'ont  trouvé  Cliona 
viridis  à  l'état  perforant  que  dans  des  polypiers,  des  pierres  calcaires 
et  des. conglomérats  de  Mélobésiées,  jamais  dans  des  coquilles.  Ce 
dernier  genre  d'abri  lui  convient  cependant  aussi,  car  j'en  possède 
un  spécimen  dévastant  une  large  valve  de  Spondijlns  du  banc  de 
Campéche,  un  autre  dans  une  grande  Ostrea  des  Antilles,  un  troi- 
sième dans  un  fragment  de  valve  de  Lamellibranche  de  Toulon,  Elle 
se  montre  donc,  comme  les  Cliones  en  général,  assez  indifférente  sur 
le  choix  de  sa  demeure  calcaire. 

Nous  ne  possédons,  en  somme,  qu'une  connaissance  imparfaite  de 
sa  répartition  géographique.  Nous  savons  seulement  qu'elle  existe 
en  beaucoup  de  points  de  la  Méditerranée  occidentale,  et  puis  aux 
Antilles  et  dans  le  golfe  du  Mexique.  Je  n'en  ai  pas  noté  de  traces 
dans  les  produits  des  dragages  de  S.  A.  le  Prince  de  Monaco  dans  la 
région  des  Açores. 

Pour  sa  distribution  bathymétrique,  les  documents  recueillis 
jusqu'à  présent  nous  apprennent  qu'elle  s'étend,  dans  la  Méditerra- 
née, de  l'horizon  supérieur  de  la  zone  littorale  {trottoirs,  à  Banyuls) 
jusqu'aux  fonds  coralligènes,  qui,  auprès  de  Bandol  (Var),  atteignent 
70  mètres  de  profondeur,  et  qui  dépassent  dOO  mètres  sur  les  côtes 
d'Algérie.  A  l'île  Saint-Vincent,  à  la  Pointe-à-Pitre,  sur  le  banc  de 
Campéche,  elle  a  été  draguée  par  de  moindres  profondeurs. 

Fréquente,  autant  que  j'en  puis  juger,  aux  Antilles  et  dans  le  golfe 
du  Mexique,  Cliona  viridis  peut  passer  pour  une  espèce  fort  com- 
mune dans  la  Méditerranée.  Sur  la  côte  de  France,  dans  la  hroundo 
provençale,  notamment,  et  sur  les  conglomérats  de  Mélobésiées  du 
cap  l'Abeille  et  des  roches  Cerbère,  il  n'est  guère  de  coup  de  drague 
qui  n'en  procure  quelque  exemplaire. 

Elle  semble  mettre  à  profit  plus  fréquemment  que  Cliona  celata 
la  faculté  qu'elle  possède  de  devenir  massive.  Cette  tendance  se 
manifeste  surtout    lorsqu'elle   s'établit    dans    les    incrustations  de 


\)0  E.  TOPSENT. 

LillKiplii/lluin  et  [/ilhoilKiniiiion.  à  fauso  sans  duuto  do  la  nature 
iViiillt'U'M' (If  CCS  abris  ;  elle  y  trouve,  en  efl'et,  des  interstices  et  des 
anfractuosités  où  il  lui  est  loisible  de  s'étendi-e  sans  user  beaucoup 
de  son  pouvoir  perforant. 

Va\  revanclie.  sa  forme  rapbyroïde  reste,  en  iicn(''i'a!,  loin 
(raltciiiilrc  les  diiiiensions  considcrabb^s  de  celle  de  C.  cchtld.  Je  ne 
nie  souviens  pas  d'en  avoir  vu  de  spcciniens  excédant  le  volume  de 
deux  poings  réunis.  Lendcnfcld  assi.iiuc  aux  plus  gros  un  diamclre 
de  15  centimètres. 

J'ai  déjà  donné  ù  entendre  que  l'espèce  est  caractérisée  à  la  fuis 
par  ses  spicules  et  par  ses  cellules  sphéruleuses. 

Sa  spiculation.  par  laquelle  elle  se  rattacbc  à  la  Iroisièiuc  (li\  isidii 
du  genre  C/ioiui  (137,  p.  2'M\),  se  compose  de  tyloslyles  et  de 
spirasters  ([)1.  111.  fig.  3). 

Les  tyloslyles  sont  lisses,  droits  ou  diversement  courbés.  Leur 
tige,  fusiforme,  acquiert  son  maximum  d'épaisseur  vers  le  milieu  de 
sa  longueur,  puis  s'atténue  en  une  pointe  acérée  assez  courte.  Leur 
tète,  ])ien  accusée,  sauf  de  rares  exceptions,  varie  beaucoup  de 
foiane.  Elle  se  montre  le  jdus  S(»uvent  globuleuse  ou  ellipticiue,  sou- 
vent même  aplatie  à  son  exti'émilé.  ou  bien  elle  porte  un  prolonge- 
ment apical  plus  ou  moins  marqué  qui  la  rend  ovoïde,  piriforme  ou 
trilobée  en  coupe  optique  ;  généralement  simple,  elle  peut  se  com- 
poser de  deux  ou  trois  dilatations  successives,  plus  ou  moins  espa- 
cées et  d'inq)orlani-e  in(''gale.  Sui' les  s|)icnles  les  plus  grêles,  on  la 
voit  tantôt  cllipti(|ueet  laniril  suinionb'e  d'un  1(''l;(M'  nnu-ron  couime 
celle  des  tyloslyles  de  ^;.  rv/^//^  et  de  ^'.  /o/>^//r/.  Elle  n'est  donc  pas 
typi(|uement  mucronée.  En  outre,  le  canal  axial  de  la  tige  vient  se 
terminer  en  son  centi'c,  géïKMalement  sans  changer  de  calibiv»  ; 
l'aremeiit  il  s'y  dilate  en  une  vésicule  (pi'on  observe  pies(|ue  cdus- 
taide  au  contraire  (diez  C  ci'lala.  'foules  les  variations  de  di'tail 
se  |nii(hiiseiil  dans  cbaipie  spécimen,  mais.  d'Iiabitude.  une  forme, 
pri''(lnniine  sur  les  autres,  la  globuli'use  ou  fellipliipu-.  exception- 
nelleinenl   la   |iirifnrme. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE  91 

Ces  spicules  sont  robustes,  plus  grands  et  plus  gros  que  ceux  de 
C.  relata,  plus  forts  dans  les  individus  massifs  que  chez  la  plupart 
de  ceux  qui  en  sont  encore  réduits  à  se  creuser  des  galeries,  plus 
longs  aussi,  d'habitude,  dans  la  chair  que  dans  les  papilles  et  dans 
l'écorce.  En  choisissant  les  plus  beaux,  je  relève,  par  exemple,  les 
quelques  mesures  suivantes  : 

Dans  des  spécimens  perforants  :  1°  des  cotes  de  France,  380  à 
405  (A  de  longueur  sur  10  (a  d'épaisseur,  largeur  de  tète  12  \k,  et  410  pi 
sur  7  à  10,  tête  12 (x;  2»  de  l'Adriatique  (préparation  de  Lendenfeld), 
390  [X  sur  10  à  12,  tète  12  à  15  [x  ;  3»  du  banc  de  Campèche,  370  à 
4G0  [JL  sur  10,  tète  12  ]i.  ;  4»  de  la  Pointe-à-Pitre,  415  (a  sur  5  à  10,  tète 
10  à  12  [x. 

Dans  des  spécimens  massifs  :  1^  de  l'Adriatique  («  Papillina 
nigricai}s  »  déterminée  par  Schmidt),  500  à  580  [x  sur  12,  tète  13  jx  ; 
2*'  de  Naples,  500  à  610  [x  sur  12,  tète  15  [x  ;  3°  des  côtes  de  France, 
500  à  615  [X  sur  10,  tète  12  [x.  Quelquefois  on  rencontre  aussi  çà  et  là 
des  tylostyles  grêles  (pi.  III,  fig.  3  e),  longs  seulement  de  230  [x,  épais 
de  2  [X  à  peine,  avec  une  tète  large  de  4  [x  environ. 

Les  spirasters  sont  longues,  minces  et  épineuses.  Les  plus  petites 
restent  droites  ou  se  courbent  en  arc  ou  encore  se  coudent  une  fois 
ou  deux  ;  les  plus  grandes  sont,  en  général,  nettement  spiralées  et 
forment,  en  coupe  optique,  une  ligne  cinq  ou  six  fois  brisée.  Voici 
quelques  mesures  relevées  sur  elles  d'après  plusieurs  spécimens  pro- 
venant :  1°  des  côtes  de  France,  15  à  30  [x  sur  1,5  et  30  [x  sur  1.5  ; 
2^»  de  l'Adriatique  (préparation  de  Lendenfeld),  15  à  45  [x  sur  1,5;  3°  du 
banc  de  Campèche,  25  à  50  [x  sur  2;  4«  de  la  Pointe-à-Pitre.  33  [x 
sur  0,5  ;  5°  de  Naples,  15  à  40  (x  sur  2  ;  G"  de  l'Adriatique  («  Papil- 
lina nigricans  »  de  Schmidt,  précitée),  15  à  37  [x  sur  2;  7"  de  la  côte 
d'Algérie  (l'un  des  types  d'Osculina  pohjstomella  de  Schmidt).  20  à 
33  [X  sur  1,5.  Les  épines  sont  droites,  acérées,  rarement  tronquées, 
grêles,  longues  de  0|x,  5  à  2  [x,  surtout  apparentes  aux  extrémités  de 
l'axe  et  au  bord  convexe  des  courbes.  Sur  les  spirasters  particulière- 
ment grêles  du  spécimen  de  la  Pointe-ù-Pitre,  les  épines  demeurent 


92  K.  TOPSENT. 

fort  petites  (pi.  III.  liu'.  ;W/).  Au  cuntraire,  elles  atteignent  une  lon- 
gueur de  7  [x  sur  les  spirasters  très  sinueuses  de  mon  spécimen  du 
banc  de  Campt^che  (pi.  IIF,  fig.  3  r). 

Je  reviendrai  plus  loin  sur  la  distribution  des  spirasters  dans 
l'Éponge.  Pour  le  moment,  je  ferai  remarquer  que  la  proportion  dans 
laquelle  elles  existent  varie  d'un  individu  à  l'autre.  Les  individus 
perforants  s'en  montiv'nt  riches,  poui-  la  ])lupait  ;  mais  certains 
spécimens  massifs  tendent  à  en  resti-eindre  heauconit  la  ])rodiiction. 
La  «  PapiUina  nigrirana  w  de  Schmidt  et  VOscu/hia  de  iSaples,  en 
(juestion,  en  sont  assez  abondamment  pourvues  ;  VOaniHnn  pohja- 
toiiioUa  d'Algérie  en  est,  par  contre,  plutôt  pauvre  :  enfin,  je  pos- 
sède, de  Porquerolles,  des  échantillons  massifs  où  leur  recherche 
exige  une  véritable  patience.  Lendenfeld  en  a  recueilli  à  Hovigno  de 
tout  pareils  à  ces  derniers. 

Les  cellules  sphéruleuses,  par  une  complication  inusitée  chez  les 
Cliones,  sont  ici  de  trois  catégories.  Les  unes  (pi.  IV,  fig.  2  r),  les 
plus  nombreuses,  d'un  diamètre  de  10  à  14  (a,  ont  des  sphérules 
petites,  emmagasinant  une  sub.stance  colorée  à  l'état  frais  soit  en 
vert,  soit  en  jaune,  et  dont  la  nature  paraît  varier,  car  l'acide  osmique 
les  noircit  parfois  presque  instantanément  et  parfois  les  assondtrit 
à  peine  à  la  longue  ;  elles  émettent  toujours  des  pseudopodes 
hyalins  et  affectent  les  formes  les  plus  diverses  ;  leur  noyau, 
simple,  apparaît  pendant  la  vie  comme  une  petite  tache  claire  parmi 
les  sphérules  ;  après  fixation,  leurs  sphérules  se  colorent  difficile- 
ment et  ne  prennent  guère  l'éosine.  Les  autres  (pi.  W ,  fig.  2  h),  plus 
grosses,  d'un  diamètre  de  IG  à  20  (x.  toujtiurs  incolores,  irrégu- 
lières,  se  font  lemarquer  jiar-  leurs  belles  sphérules  réfringentes, 
de  2  (x  de  diamètre,  qui,  après  fixation,  retiennent  énergique- 
ment  l'éosine.  Les  autres,  enfin  (pi.  IV,  fig.  2  <i).  les  i)lus  petites, 
de  G  .'i  10  [JL  de  diamètre,  sont  presque  constamment  arrondies  et 
altii'ent  r.iltenlion  par  leur  coloration  brune,  orangée  ou  verte  ; 
elles  sont  composées  de  s|»liérules  dil'liciles  à  voir'  sui'  le  vif.  parmi 
|es(pu'lles    le    noyau   se    distingue    comme    une   lacbe   claire  ;    leur 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  93 

contenu  se  noircit  intensément  sous  l'influence  de  l'acide  osniique  ; 
elles  correspondent  évidemment  aux  Kiigc/cc/fcn  de  Lendenfeld 
(65,  p.  69).  11  est  intéressant  de  constater  que  ces  trois  sortes  d'élé- 
ments conservent  souvent  leurs  caractères  distinctifs  après  dessicca- 
tion ;  c'est  ce  qui  m'a  d'abord  permis  de  reconnaître  dans  les  Cliones 
sèches  du  banc  de  Campêche  et  de  la  Pointe-à-Pître  des  particu- 
larités histologiques  identiques  à  celles  des  Cliones  vivantes  de 
Bandol. 

A  l'aide  de  ces  caractères,  Cfiona  virU/is  reste  aisément  recon- 
naissable  sous  ses  divers  états. 

Perforante,  elle  révèle  sa  présence  uniquement  par  ses  papilles  à  la 
surface  du  corps  qu'elle  mine  (pi.  Il,  lig.  il  et  1:2).  Celles-ci,  générale- 
ment teintées  de  brun,  peuvent  devenir  grandes  et  acquièrent  souvent 
un  diamètre  de  2  à  3  millimètres  ;  elles  sont  molles,  et,  par  la  dessicca- 
tion, s'enfoncent  en  entonnoir  ou  se  réduisent  à  une  marge  autour  d'un 
trou  béant  ;  elles  se  font  encore  remarquer  par  l'absence  de  micros- 
clères,  contrastant  avec  la  richesse  de  la  chair  en  spirasters  ;  leur 
distribution  n'a  rien  de  fixe  ;  elles  se  montrent,  la  plupart  du  temps, 
peu  nondM-euses  et,  par  suite,  espacées.  Ses  loges  présentent  aussi 
un  aspect  assez  particulier  (pi.  H,  fig.  13);  elles  se  conq^osent,  en 
effet,  de  perfoi-ations  de  deux  sortes  :  d'abord  une  infinité  de  petites 
chambres  de  0"""3  à  1"""  de  diamètre,  intriquées  en  tous  sens  et 
communiquant  entre  elles  par  d'étroits  pertuis,  puis,  traversant  le 
réseau,  des  galeries  spacieuses,  allongées,  larges  de  l"""o  à  S^mo, 
aboutissant  aux  papilles  et  tendues  de  place  en  place  de  diaphragmes 
contractiles. 

Dans  les  amas  de  Mélobésiées  lamelleuses,  l'aspect  des  perfora- 
tions se  modifie  beaucoup,  parce  que  l'Éponge  trouve  de  grands 
interstices  à  combler  entre  les  feuillets  des  LithophyUUm  et 
Lithothanimion, 

Massive  (pi.  III,  fig.  2),  Cfiona  viridis  est  lisse,  glabre,  imperforée 
Sauf  au  niveau  des  papilles,  et  revêtue  d'une  mince  cuticule  incolore: 
Ses  papilles  d'habitude  fort  inégales  etdistribuéessansordre,  (lillèreiil 


1)4  E.  ÏOPSENT. 

liraucuiip  suivant  ({u'on  les  exaniine  contractées  ou  épanouies.  Dans 
It' jdCMiirr  cas,  ce  sont  des  tubérosités  cylindriques  ou  coniques  ou 
de  forme  irivi^MiIière,  pleines  ou  percées  au  sommet  d'un  orifice  à 
bords  plissés.  Dans  le  second  cas,  elles  se  dressent,  deviennent  corol- 
liformes,  leurs  bords  plus  ou  moins  frangés,  limitant  un  orifice 
unique,  pour  les  exhalantes,  un  crible  jilus  ou  moins  (•(niij(li(|ué 
])our  les  inbalantes.  Ces  papilles  mesurent  de  :2  à  8"""  de  diamètre 
et  de  2  à  15""»  de  hauteur.  Schmidt  paraît  avoir  pris  pour  types  de  sa 
PaitilHnn  nujrirans  des  spécimens  contractés  et  pour  types  de  son 
(Jsrulina  poli/sto/neUa  des  spécimens  en  pleine  expansion.  Ces 
termes  s'expliquent  d'eux-mêmes,  sauf  celui  de  nifjrimns,  dû  sans 
doute  à  ce  que  les  papilles  ont  toujours  une  teinte  brunâtre  qui  s'ac- 
cuse à  l'état  de  contraction  et  persiste  api'ès  dessiccation. 

Kntre  les  papilles,  le  corps  se  limite  par  une  écorce  spiculeuse, 
non  fibreuse  malgré  l'impression  qu'en  donne  le  dessin  de  Schmidt 
(99,  lig.  12),  épaisse,  suivant  les  points,  de  0"""5  à  1"""5  et  revêtue 
de  la  cuticule  signalée  plus  haut.  Elle  se  continue  çà  et  là  dans  la 
profondeur  par  des  piliers  de  même  nature,  homologues  de  ceux  de 
la  Cliona  rvlula  raphyroïde.  Ces  piliers  (pi.  II,  lig.  1  i).  irréguliers, 
pinson  moins  anastomosés  entre  eux,  ;itfectent  dans  leur  enseudile 
une  direction  radiale.  Souvent  plus  espacés  que  chez  il.  relata,  ils 
laissent  alors  ^;.  îv'/vV/Z.s- plus  cavei-neuse  et.  par  suite,  plus  légère  à 
l'étal  sec  (|ue  sa  congénère.  De  vastes  canaux,  tendus  de  voiles 
(•(inliacliles.    parcourent  la  rbair  dans  leurs  iiileivalles. 

Les  figures  (jue  je  donne  ilc  C/io/ia  ri/-i(/is  sont  deslini'es  à  com- 
pléter celles  de  Schmidt  (Lacaze-Duthiers)  (99,  pi.  1),  Vosmaer  (145, 
l»l.  XXVI)  et  Lendenfeld  (65,  pi.  H),  auxquelles  il  est  indispensable 
de  se  rep(jrter  pour  a|)|)réciei- les  variations  de  cette  K|)ong(>.  l.e  dessin 
de  Vosmaer  représente  l'animal  avec  ses  papilles  à  demi  épanouies. 
Dans  la  ligure  2  (pi.  III)  de  ce  mémoire,  ces  organes  smit  entièrement 
contractés.  On  les  verra  en  exlensitm  paifaile  (lan^  le>  plancbes 
de  Scbmidl  et  de  Lendenfeld. 

Indi'pendaniMieul    de   ses  cbangiMuents  de   forme.  C/io/ia   riridi.x 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.   95 

peut  dérouter  par  des  variations  de  coloration  un  observateur  non 
prévenu.  Perforante,  elle  se  montre  vert  clair,  vert  foncé,  vert 
jaunâtre  ou  jaune,  pendant  la  vie.  Cela  dépend  de  la  teinte  de  la 
substance  emmagasinée  dans  ses  cellules  spbéruleuses  amiboïdes  à 
sphérules  petites,  qui  se  superpose  au  pigment  granuleux  jaune  des 
choanocytes.  La  couleur  jaunâtre  paraît  prédominer  sur  le  vert  pur, 
de  sorte  que  le  terme  spécifique  riridis  se  trouve  être  le  plus  sou- 
vent impropre.  J'ai  constaté,  sur  le  vif,  cette  prédominance  dans  des 
spécimens  de  Bandol  et  de  Banyuls.  Le  type  de  Schmidt  était  vert 
foncé  (dunkel  gras-grûn).  Lendenfeld  a  vu  sur  la  cote  de  Dalmatie 
des  individus  jaune  sale  en  totalité  et  d'autres  jaune  sale  dans  la 
profondeur  et  vert  olive  h  l;i  péripbérie.  Tous  les  spécimens  exoti- 
ques, des  Antilles  ou  du  golfe  du  Mexique,  étudiés  par  Carter  ou  par 
moi,  étaient  jaune  d'ocre,  à  l'état  sec,  avec  leurs  cellules  spbéru- 
leuses jaunes  au  microscope.  Massive,  l'Eponge  a  également  la  cbair 
tirant  plus  ou  moins,  suivant  les  cas,  sur  le  vert  ou  sur  le  jaune  ; 
sa  surface  générale  et  ses  papilles  sont  maculées  de  brun.  Ces  taches 
résultent  de  ral)ondance  ])ai'ticulière  dans  les  régions  externes  des 
petites  cellules  spbéruleuses  arrondies  à  contenu  brunâtre.  Les 
ji.ipilli^s  en  sont  surtout  ricbenu'nt  pourvues  et  apparaissent  d'autant 
l)lus  foncées  qu'elles  sont  plus  contractées;  elles  conservent  d'or- 
dinaii'e  en  se  dessécbant  une  teinte  brunâtre  aussi  bien  sur  les 
spécimens  perforants  cj[ue  sur  les  spécimens  massifs.  Pour  rappeler 
cette  coloration,  Schmidt  avait  choisi  le  ({ualilicatif  niyrirans.  La 
description  de  Pdjnlliiui  n/f/r/cans  précède  de  quelques  pages  dans 
sa  monographie  celle  de  ]'io((  rirklis.  Cependant,  comme  le 
terme  nigricans  s'appliquait  non  à  l'état  normal  mais  à  un  état 
particulier  de  la  Clione,  il  m'a  paru  préférable  de  retenir  celui  de 
virldia  sous  lequel  l'Eponge  perforante  a  été  désignée  pour  la  pre- 
mière fois.  Considérant  qu'il  s'agit  avant  tout  d'une  Vioa,  Lenden- 
feld a  également  tenu  cette  [)rioi'it(''  pour  négligeable. 

Les  spécimens  massifs  desséchés  varient  du  jaune  pâle  au   brun 
claii'  ;  leurs  ]iapilles,  pour  la    [dupart  ajilalies,    (piel(|uel'ois  même 


96  K.  TOPSKNT. 

rcMifoncées,    ne    se    distinguent    souvent  que  par  leui-  leinlc  plus 
sombre. 

La  distribution  des  microsclères  dans  le  corps  de  Cliona  viriili.s 
difïère  par  un  trait  important  de  ce  qu'on  a  l'habitude  de  voir  dans 
ce  genre  d'Kponges.  l)'}ial)itude,  les  spirasters  s'accumulent  surtout  à 
la  périphérie,  soit  sur  le  plateau  supérieur  des  papilles,  quand  ces 
organes  sont  les  seules  parties  libres  delà  (ilinnc  (YA  rasti/îni,  G. 
lohotd.  C  Prurofi.  par  exemple),  soit  sur  toute  la  surface,  quand  la 
forme  rapbyroïde  est  atteinte  (C.  Hixoni).  Ici,  au  contraire,  ces 
spicules  font  constamment  défaut  et  sur  les  papilles  et  sur  toutes 
les  parties  libres  des  spécimens  perforants  ou  massifs.  Ils  par- 
sèment, en  quantité  variable,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  le 
choanosome,  dans  les  parois  des  canaux  et  des  canalicules  les  plus 
larges. 

Quant  aux  tylostyles,  on  les  trouve  à  peu  près  partout.  Ils  se  croi- 
sent lâchement  dans  la  chair,  ou,  par  places,  se  disposent  en  fdes 
polyspiculées.  Pour  constituer  la  charpente  des  papilles,  ils  s'accu- 
mulent en  tous  sens  dans  la  paroi  de  ces  organes;  ils  en  dessinent  les 
franges  marginales  en  se  groupant  vers  le  haut  par  bouquets  avec 
leur  pointe  (^jnstamment  tournée  vers  l'extérieur.  Ils  assurent  leur 
solidité  à  l'écorce  et  aux  piliers  internes  des  spécimens  raphyroïdes 
en  s'y  enchevêtrant  en  toutes  directions;  ils  affectent  cependant  une 
orientation  déterminée  dans  la  zone  externe  de  l'écorce,  au-dessous 
de  la  cuticule,  en  .s'y  plaçant  cote  à  côte,  verticalement,  la  pointe  en 
dehors. 

Il  fallut  que  Scbinidt  s'exagérât  l'impoi'tancc  de  caractères  secon- 
daires p(tur  insciirc.  malgré  l'existence  de  ces  mégasclères  par  tout 
le  corps,  Oscuiinn  po/i/s/oftic/fa  parmi  les  fïut/n/iint'd'.  11  avait  él('' 
mieux  inspiré  en  rapprochant  Pajnllina  iiif/ricfms  îles  Si/ljcrifc.'i. 
Son  autoi'ité  scientifique  en  imposa  évidemment  à  F.-E.  Schulîie  et  à 
Carter,  cai'  ni  l'un  ni  l'autri'  df  rcs  savants  ne  souleva  (rdhjei'tion 
au  sujet  df  la  nature  du  genre  ffsri//iiia.  Le  jireniier.  en  IHTTi 
l'introduisit   sans  (li>russi(in  dans  s,i  WawïWi'  t\i'!<  G/io/if/fosit/d'.  à  la 


KTI  Dl'!  MONOliKAnilnlK  DKS  SIM  >.\(ilAIKi;S  l)K  !•  15  A.\(  .K.   \)1 

siiilc  i\r>(,'/i(ui(//-osf(t  cl  CJiondrilIti :  le  sfcoiid.  en  18HI.  rn  Ml,  dans 
sdii  itrdit'  {\vs  (Uiniitxii.  un  i('|M(''sndaiit  ^W>  (linnniiniihi'. 

Lt'S  seuls  ixiinls  du  corps  où  lc>  lylnslylcs  l'assciil  iir-dinaircnicitl 
dclaut  s(Mil  les  voiles  cnuliaclilcs  Icndiis  sur  les  perluis  de  cdinniu- 
iiicalidU  des  lohcs  de  ri'ljMUi:;»'  pcriui-anle.  >ur  le  trajet  {W<<  canaux. 
a(|uit"ères  et  à  la  hase  des  papilles. 

Les  papilles  épanouies  liiiurent.en  cli'el.  \U'>  cylindres  creux  à 
l>nrd  franuf''  dont  le  fond  est  souvent  occupi''  |»ar  iWs  hridf^s  l'oranant 
crible,  l'^t  c<'s  hrides  oui  une  constiluticni  identi(pn'  à  celle  des 
sphiuclei'.s  (jui  règlent  le  courant  d'eau  dans  le  i-esle  du  système 
a(|uifère.  Klles  se  coniposenl  prim-ipalenient  de  cellules  inc<i|ores. 
contractiles,  pareilles  à  celU's  de  ^;//o//^^  relala:  il  s'y  adjoint  nue 
forte  proportion  de  cellules  sphéruleuses.  à  petites  sphéruies  colorées, 
une  certaine  (piantité  de  cellules  sphéruleuses  à  unisses  spliérule> 
incohu'es.  enlin.  généralement  par  petits  groupes.  quel(|ues  |>etites 
i'<'llules  sphéruleuses  rondes,  à  contenu  hrun  ou  orangé.  Des  spiras- 
leis.  en  nomi)re  variai)le.  les  parsèment  et  contribuent  j»lus  ou  moins 
à  les  soutenir. 

Les  li'ois  sortes  de  cidiules  sph(''i"uleuses  (|ue  l'on  ti'onve  là  se  ren- 
contrent d'ailleurs  partout,  (lejiendant.  celles  à  petites  spln-rules 
colorées  se  montrent  de  beaucoup  les  plus  abondantes  et  ]ténèlr-ent 
jus(pn'  dans  la  |)ar'oi  des  plus  tins  canalicules;  celles  <-i  grosses  sphé- 
rub's  incolores  s'accumulent  surtout  autour  des  piliers  et  au-dessotis 
de  l'c'corce  :  eiilin.  h's  petites  cellules  an'tUidies  ont  une  tendance 
manifeste  à  se  disjM'rser'  par  grimpes  et  ;i  se  niullipli<'r  de  pirlV'Icnce 
sur  les  surfaces  libres  de  rf]|>oilgei 

|{eui|ili  de  ces  divers  («léments  eidre  les  Corbeilles  vibraliles.  le 
choauoxune  est  de  nature  collencbyuiateuse. 

l'Jilin.  dans  Fécorce  et  dans  les  piliers,  parmi  les  celUMes  coiitrac- 
liles  qui  l"orment  entre  les  tylostyles  c(Mnme  line  sorte  de  ciment 
incolore,  les  trois  sortes  de  c(dlules  sphéruleuses  se  retrouvent.  Nous 
savons  (|u'e||es  (b'-lermirienl  les  nuances  diverses  de  la  surface 
générale  et  des  lianes  des  papillesi 

\n<;ii;   i)K  y.ooi..  Kxi'.  i;i   (ii'.N.  —  .'!'■  skhii:.  —  r.  viii.   litOO:  7 


t»H 


!•;.  TOI 'Si:  NT. 


(In  IH'  (•(iiiiiait  lii'ii.  |U-i|ii  ;i  |ii('>riil.  de  l,i  r('|)in(liii'linii  de  (.l'nmii 


CHuiin  ri//f/is  (  S<'liiiii<ll  I  v.ir.  ('arlcri  iHiilIcvi. 
(I>l.  III,  liu-.  /,i. 

>\n.    :     ISSI.      ]ii,ti  (Utrh'i-i.  Hi.llcv  i93.  |i.   hil».  |.l.  M.  liu.  :ii. 
IHS-i.      Vina  Carlcri  Ui.llry.  Ciricr  (19.   p.  lio'ii. 
ISUI.      rjiona  Cdilrri  {\\\i\\^^\).  T(.|.sfiil  1II8.  |>.  .'")T(li. 
ISU:>.      ClioïKi  Carli-ri  {\Vu\\v\\.  T(.|.sciil  (120.  |k  WII). 
IHUT.      Viitd  riridis  \;ir.  ('.(irlcr'i .  Lriidcnrcld  (65.  |i.  .">Ui. 
IS'.»S.      Cliona  dirlrri  (Kidirv  1,    lupscnl  il36.  p.   \'l\s. 

\,\\  \;irii''l<'  (jiricri  dilIV-n'  de  Clioiia  riiitlis  l\  piipic  p;ir  un  ciriii'- 
ji'ir  ('Xl(''li('lil'  Inil  ;ipp;il('nl .  p;ir  sa  ciuilciir  i''rarla|i'  \  iiiiitialiis  de 
Saccardo).  urnrialcniciil  Irrs  vi\('.  V.Wv  s'en  di>liiii:ii«'  aussi  par  Tnr- 
iii'nicnlal  i(iM  de  so  papilh's.  (pn  pnilcnl  >ur  li'ur  plalfaii  siip('i'i('ur 
une  accuniulalMiu  de  priiirs  spira>|i'is. 

(Ml  ne  la  (■(innail  (pi'à  l'iMal  pcrlnia  ni .  •■!.  in>_u";i  pri''sfnl.  cllr  n'a 
l'Ii'  i'('n('(>nlii''('  (pic  dans  des  ru'dir>  calcaires  ri  dan>  des  ciinulnnn'- 
lals  {\v  .M('d(iltc>i('cs.  Sa  di>lrilMdiiin  i;(''(iui'aplii(pic  csl  assez.  (''Icnduc. 
|)(''i'uli\  cric  |)ai'|{idlcy  sur  la  c(Me  S.  du  Hrr'sil  (  \  ii|(iria  l>an'<.  :i()".1:;i' 
lai.  S..  ;57".:27'  \'Ji.  O.i.  elle  a  i'\v  l'idrouvce  par  nini,  dans  la  Mi'dilcr- 
ralice.  à  llanyids.  sur  les  r(i(dies  du  cap  I  Alicille.  pui>.  par  l.end''ii- 
l'eld.  sur  le  \cr,-.anl  orienlal  de  r.\driali:|ue. 

liC  sp(''cinien  l.vpe  avait  ('le  dra.uui''  par  ItUhrasses.  (  ;eu.\  du  cap 
r Alicille  uni  l'Ii''  recuei||i>  par  '!.""»  à    W  ni.  île  pndniidcur. 

(!e||e  \ari('l(''  e>|  liien  uidiiis  Iréipienlc  ipie  le  I  \  pc  dans  lo  sl.diiiu., 
où  on  Ta  sii;nali''c.  A  Hanyids.  j*'  ne  l'ai  vue  ipic  dcii\  un  Iruis  luis 
parmi  les  conuldniérals  de  .M(''|iilM''sice>  (jue  j'ai  si  Miuvenl  Inuilli's. 

Leiidenreld  a  UKinlri''  ipie  >a  >piculaliun  c>l  Irup  senihialile  à  cidlc 
de  ('.limid  firiilis  pdur  (pi'(»n  pni>>c  cnni  inuer  à  la  cdiisidi'rer  cinnnie 
une  espèce  à    p.iii . 

|{idle\  .  d,in^  sa  desciip!  idii  de  ]'i(ni  ('.(irlcri.  cuniparanl  >es  ly|(i>- 


!;ti  d;;  ^i(».\n;ii{ Ai'iiini  !■;  i)i;s  siM).\(ii\iK!;s  ni;  i'ka.nc!:.  w.) 

lylcs  à  (Tiix  (If  ('JioiHi  siihiihilii  Sollas.  atli'ilmail  à  ces  (Irniicr^  une 
liuc  |iliis  (''pai-sf  cl   iilic  Iric  iiiicux  aciMis('M'. 

Le  premier  spiM-iiiieii  ipie  'feus  rdi-casiim  (rexauiiner  à  IJaiix  iiN. 
par  ses  l\l(»slvles  cuiirls  et  trapus  (  Idii^iieiir  :270-:28(3  j^..  ('pai^seiir  tie 
li.iic  1:2  jJi.  ('pais>eur  de  lèle  l'i  \j.).  à  |è|e'i;|(i|)iileiise  e|  à  pointe  lirève. 
si  seiiililal)le^  de  l'oriiie  à  ceux  du  l\pe.  m'avait  porté  à  admettre 
aussi  cette  distinction. 

l/('tude  d'un  M'cond  spi'cimen.  du  cap  lAlieille.  et  dune  pr(''paration 
de  >piculi's  |(rélev('esur  un  sp(''cinu'n  de  l"Adriati(|ue  |»ar  Lendenleld. 
me  l'ait  partager  maintenant  la  manière  de  voir  de  cet  auteur. 

Les  Ivlostyles  onl.  en  elTet.  comme  ceux  de  (Uioiui  ririf/is  t\  piipu'. 
une  l(Me  grosse,  de  l'orme  \ari(''e.  une  liiic  rusil'oruM'.  épai>se.  à 
pointi'  assez  courte,  un  canal  uxial  (pii  se  ternnni'  dans  la  liMe.  en 
son  milieu  ou  près  de  sou  sommet,  ordinairement  sans  se  renller  en 
vésicule.  Leur  l(Ui,i;ueur  maxima.  )î:2()  [j..  'Mi)  [j.  {et  IJ'.li  y.,  dans  le  Ivpe 
de  l{idle\  I.  n'est  pas  sensiUh'UM'nl  inIV'rieure  à  c(dle  des  ménasdères 
des  rej)résentalds  perforants  de  l'espèce.  I''.ulin.  leur  épais>eur 
moyenne  est  la  mènu'  ipu'  celle  de  ces  spiciiles. 

Les  spirasters  liien  déve|op|)ées  se  ressemldelit  de  |(arl  et  d'aidre. 
Llles  atteignent  ici  'iT  à  'iO  [t.  de  longueur  sur  :2  [J.  d'épaisseur.  D'une 
façon  u'élK'raie.  elle^  se  montrent  de  taille  pins  inéi;ale  ipu'  clie/,  les 
fj.  ririili^  typii|nes.  On  en  ccnupte.  en  effet,  un  urand  nmnhre  dont  la 
longueur  os-ille  entre  a  et  :2()  \j..  I^es  plus  courtes,  pour  la  plli|tart  uM 
peu  sinueuses  et  unifornu'nienl  couvertes  d'épines,  restent  souvent 
droites  et.  accumulant  les  ('|»iues  à  leiu's  extrémités,  simulent  as-ez 
hien  des  am|)liiasters.  Les  plus  i;randes  se  loc.iliseid  ex(dusi venu'nl 
dans  le  (dioanosome.  Les  plus  petites  ahondeul  particulièi'ement 
dans  les  papilles:  ('pars(>s.  sur  loute  la  hauteur  de  ces  oriianes.  elles 
forment  sur  leur  plateau  supérieur  une  \<'rilal»le  croûte. 

l^our  sa  couleur.  Uidiey  a  «l'alMird  (93)  l'approdu'  sa  \'in<i  (liifli'rl 
de  la  pr('lendiu'  vari('lé  de  Mon  .liilni>ilnni .  des  lîouclies  de  (latlaro. 
siiiiialée  par  SclimidI  en  IS70  (p.  't.  jd.  Ni  .  lii;,-.  IS).  (l'était  une 
inexactitude  (jii'il   C(»rri,i;-ea   hienlôl    (94)   en    opi-ranL    cette   fois,    nu 


m) 


]■:.  TOI 'Si:. NT 


ill>(('  r;i  |i|il(ic|iciii('lil  riilrc  ri-lpiiimc  |iciTii|-,l  lilr  (le-  I  MiiH'ln'-  <li'  (  l.il - 
lai'u  cl   l'cllc  (le-  Aliiir.-llllcs  ijn'il   ;i|i|ir|;i    l'i()(/   Srli m iil I i . 

On  ne  |mmiI  (r.iillfurs  Ciirc  i;i;iiiil  cis  de  se-  ikiIc^  de  ciiiilciii'  .111 
>nir|  (le  >r-  deux  l'!|)i  UlUfs.  car.  d"a|iic>  lui.  le  >|)('M-iuieu  l\  |>e  lie 
\'i<)a  ((irlcri  >ei'ail  »  vivid  criuisdu  n  dans  laleoul.  c|  celui  de  S'iati 
arlniiidli  I'  hiiulii   |(iuk  In  ciiuisdii.  « 

(!arler.  traduisant  |{idley.  dit  à  |>r(i|Mis  de  ]'i()a  (jirlcfi  :  ■<  i-(il(iur 
caruiine.  » 

La  (h'-siuiialiitn  nnn  ini''l  li(idi(|ue  des  couleurs  i'»!  nue  vinii-i'c  d'er- 
rcin>  dans  la  diMerunualinn  des  espèces. 

D'après  i>eiidenreld.  Clinna  riritfis  var.  ('.(ii'h'ri  varierait  i\[\ 
riMiue  hriipn-  i/.ieii'elnil  li  )  à  l^'carlali'  1  scarlaidii'olli  1.  ('."e>l  celte  der- 
nière cdinratinn  seule  (pie  j'ai  iiliser\(''e  à  Kanvuls.  >ur  le  vif. 

l'die  est  due  à  un  piunient  hrillant  ipii  l'i'siste  (pu'lipie  tenip».  mai- 
mui  pas  ind<''liuinienl .  à  lalcdol.  Je  n'ai  jtas  réussi  à  di'terniiner  >a 
Incalisatinn  dans  telle  ou  telle  sorte  d"él(''nH'nts  cellulaires.  Mais,  l'ail 
important,  j'ai  c(mslal(''  (pi'il  mauipu'  dans  les  cc|lule>  spInMuieu-sc.^. 
à  rin\('r>e  pri'cisiMm'ul  de  ce  ipii  existe  <dn'/  ('J'ntiui  Sclini'nl I i .  Le> 
cellides  spluMuleiises.  d'un  diauH"'lre  de  I  :>  \i.  environ,  à  splu'rule-. 
peliles.  restent   ici  incolores. 

Il  est.  en  somme.  impo>sildede  coiil'ondre  (',.  riridis  Carlfri  i'\ 
(', ,  Sclniiidli  au  point  de  \\\v  de  la  i-oloralion. 

I  ne  helle  l'iponue  perrorauje  \\[\  i;oire  i\[\  .Mexiipie.  ma  (',H(>i\(i 
lui rij jdi ijUc  (110.  p.  <S:2.  pi.  \  II.  lii;.  ."i).  d(''couverle  dans  un  Madn'-- 
pore  cl  >ur  nu  ClKiiiin.  rappelle  encore  CUniiii  rii'itlis  par  >es  lylos- 
l\  les  l(ums  de  ;>0(l  à  ;{.")()  [i..  à  ti^c  l'usirornu'.  laruc  de  ."'»  à  S  [i.  Iiriève- 
nieul  poinliM'.  el  à  lèje  nloludeuse  1  lii:.  I  a  .  p.  I(ll  1.  elli  pi  i(pn'.  ral'e- 
menl  niurrinH''e.  ('paisse  de  II)  à  \-l  ]j..  sans  dilalalion  \  ('siculeuse  du 
(•.mal  axial.  Ses  papilles  pr(''sentent  ('ualemeiii  une  cerlaine  resscm- 
Idance  a\('c  c(dles  de  l'.linnii  /•//■/t//s  Ivpnpie;  -landes  i  :*  à  ."'»  milli- 
nièiresl  el  Uomlil'euses.  elles  all'eclenl  en  ellel  prcv  |ue  loule-.  ."1  l'i'lal 
sec.  1,1  l'orme  d'un  l(ourr(det  circidaire  aUloiir  d  un  lr(ui  ln'anl.  alles- 
laid   ainsi    une  mollesse    parlicldière   de    leur   cenlre    pendani   la    \  ie. 


KTIDK  MOXOSKAl'IllnlK  DKS  SI'nMilAlKKS  l)K  l-UANCI'.  101 

.Alais.  par  ses  aiilrcs  caraclrr-cs.  C.  ciinniln/llc  se  (lisliny,'iH'  aisi'iiicnl 
(le  C.  r/f/dis.  Srs  spii'astci's  (  fii;-.  1  o.  |i.  101).  loiiiiucs  df  l^  à  X]  [i., 
ii'iml  jamais  inuins  de  ."i  iv.  (l'(''|»aissoiir  cl  s'aniuMit  (l'rpinrs  nihiistcs. 
(•()iii(pi<'s.  ])(iiiilu('s.  liantes  de  '.\  à  C»  a:  cllrs  ne  se  l(tcalis(Mil  pas  dans 
le  clnKnKtsonic  mais  parsènn'ul  aussi,  m  pclil  nondtn'.  les  |ia|till('s. 

On  ne  l'i'Cdiinail  dans  les  sprcinicns  dcssrclirs  (pi'nnc  sui-lc  de 
rcllulcs  spin'inicnscs.  de  1:^  u.  de  diannMn'.  à  spliT'i'nli's  assez  pclilcs. 
mais  liicn  manpn'Ts  et  i-i'IVinucnlrs  :  elles  cnnliennenl  une  snlolanee 
jannàlre.  (pii  rend  la  (diair  janne  pâle  el   les  jiapilles  Inain  c'air. 

Les  ua  le  ri  es  de  pert'iiral  iim  se  ednipdseid  .  niènie  dan>  le  Madr(''pnre, 


■'^.^ 


^^        "  '-t^ 


l"i'4'.  1.  —  ii-(i'\  C/iitiKi  i'iirj/p/ii///t'  Tops.  ;  il,  spirnstcrs,  x  •^4";  "',  \>:i-:r  de 
Ulnslvlc  nrrlc,  x  •54<*  ;  'i'\  luises  de  I yloslv  les,  X  iHo.  —  h-/)',  i:/ii)iiii  .liilhi'ili 
'l'iips.  ;  A,  spii'jistcrs,  X  -^4"  ;  l'\  l);iscs  ili'  I yloslylt's,  X  180.  —  c,  Sjilrnslrrl lii 
riiiirldiri.r  Schm.   :   snirasicrs,  X    •M<i. 


d'nne  sui'ressidh  de  r|iand)res  l»ien  délimitées,  de  diamètre  presi|ue 
unilurme  1  ln'i'i.T)  à  r^"""..")).  e(nnmnni(piard  entre  elles  par  des  pertiiis 
assez  lar,i;('s.  lendns  de  s|)liini-|ers  eonirael  des  sur  lesipiels  les  lylus- 
l\  les  se  dispdscrd  en  rayonnant,  la  [)itinle  tumn<''e  \-ers  leeenire. 

l'.lioïKi  l'iinjitli ijUc  me  parad.  en  somme.  Itien  rarael<'ris(''e  en 
tant  (pres])èce  pai'  la  tVirme  et  la  disirilmtinn  de  ses  spirasjers.  par 
sa  roluraliim.  par  la  nature  de  ses  cellides  spli(''rulenses  et  par  sim 
mode  de  pert'oratinn. 

-Ma  (llioïKi  .liillii'iil.  de  la  |{énni(Ul  (118).  possède.  e(mime  (die. 
des  m(''f;as(dères  fort  senddahles  à  eeu\  de  (',.  rifidis.  .Mais  sa  l»(dle 
coloration  violette  à  l'état  sec  m'  permettrait  de  la  (-(Misidé'rer.  à 
ré'iial  de  ('..  Cjirh'ri,  comme  une  varii'ti'  de  C.  ririil ix.  (pi'au  cas  on 
ses  microsclères  ressendderaient  aussi  aux  siens.  Or.  il  n"en  e>t  rien. 
C  Ju/fic/t(  i>06iièdt',  en  eiïel,  des  spirasters  courtes  di-.  I  //.  p.  10!  t. 


\{)-l 


i:.  T()i'si;,\T. 


,i;riirr;il('iii('iit  iiili'iii'iiics  h  -20  [)..  r\  (imm''<'s  M-iilniiciil  d  uni'  ili/,.iiiiP 
(r('|>iiii'>  Iniiuiics.  uirlc-  et  piiiiil lies.  DitlV'i'.i lit  di'  (I.  riritlix  lv|tii|iii' 
cl  (le  (',.  ri/ii/i.'i  var.  ('jirlrri  \m\v  (lt'u\  rarai-lrics  à  la  l'ni>..  cllr 
iiK'iitr.  à  iiiiiii  avis,  drlif  iiiscrilt'  dans  W  li'iii>ir'iiir  m(Hi|M'  du 
-ciiit'    l'.lioiin  à  litre  iri's|(ri-c  distindt'. 


CHiniK  Idlii/ii nl/iicd  llaiii'itrk. 
tl'I.  III.  li-.  71. 

Oriu,  :    I.SiU.  (ilioiui  hihi/riiUliicd .   Ilaiirink  (44.   |i.   ."l'iO.  |il.   W. 
li,-.  Ti. 

l'iimiif:!'  pci-luranli'  li-és  dcslnu  li\  c  1  i-ciisaiit  des  ^alci-ics  spariniscs 
(de  .")  ;i  10"""  de  (lia  lllM  l'c)  dans  les  (•(i(|uill('s  i'rriilin-inf)  cl  dail^  ji's 
])()lyj)ioi's. 

Pa])illi'S  |n|-|    petites.   pcU   IKHlllu-cllscs.  (-pai-scs. 

{'Iiair  molli'.  Spii-ulatioii  lAclic 

Sjiiiiilfs.  I.  M(',uas(d('i-('s  :  1.  rZ/v.s- lisses  (li.tr.  T)  doucement  couilu-s. 
(•\  liiidi'iiiues,  a\('c  pointes  a(  ('i-i'cs  coui-les.  J)imeiisioiis  un  ]ieu  \aiiaMe> 
suivant  les  spiMimeiis.  depuis  1(»S  fj.  de  iouirucui-  sur  '.^  (j.  d(']iaisscui- 
jusiprà  170  [x  lie  lonirueui-  siii'  l'.'  u..  I.cs  plus  faibles  ont  l'ti'  oIisci-M's  sui- 
des sp.-ci ns    |.ello|-aili   des    j'i-idai  lies,   les  plus  joi-ts  siip  d'auli-cs   i-a\a- 

ficaiil  des  j)ol\  pici-s.  l>lusicui-s  de  1  es  dei-niei's.  ai)))arteiia ut  \  la  lauiie  de 
l''rance,  possiMlaieut  f\>'<  oxcs  de  lâo  à  Hd  [/  sur  !>. 

Pas  de  mici'osi  léi-es. 

Cdii/i'iir.  .I;iuiic  \cid;'ilrc.  à  l'i'Ial  de  \  ie  :  jaune  paille,  à  IV'tat 
sec. 

If  ((hit  m.  Sm- des  l'i-idac  lies  de  p|-o\  eiiaiice  i  luli't  enil  i  llc'c  (44.  1  lO). 
Siii-  des  i'olypieis  ;  .\.<:oi-,"s.  NS!)   c!    l.T.M  m.;  HiiiMils,   hm-ds  du    IJc.  Ii 

I.aca/e-I)utllie|-s.    pal-  .")  à    HOd   m.    de   p|-(.|o||deU|-. 

l'aniii  les  Cliiiiie^  n-l  ludlenieiil  cuiimies.  il  en  e-t  i\oi\\  i|ui  se  Inid 
|-eiiiai-i|lie|-  par  leur  s|)ii-nlat  imi  |-((liiile  à  des  tixe^  li^M's  vaiis  accniii- 
|,.ion(«iiienl  de  niicrn-clèrcs  :  les  Clioiiii  iioi/nsn  i'\  1. .  hihi/riiilhicd 
de  llaiieuelv  (44i.  .len  ai  ciunpnsc  (137.  p.  :21(ii  le  eiii:|ilièliie 
LiiiMipc  d'espèces  du  ueiii-c  Cj'iond  (  il'i  ni . 

l'ar  suite  nièine  de  la  ^iiiipliciti'  di'  leur  si|ue|ctle.  elle-  sont  assez 
diflicilev  à  di^tinmiir  riine  de  rautre.  Tuiite^  ^W\\\  mit  été  déduiveiles 
daii^  de-  valve-  de  Triildrnd  i/it/ds.i  >i relève  dan-  leur  de-cripi  imi 


KTii)!':  M(>.\(Kii;.\riiinrK  i)i:ssiM).\(ii.\nîi;s  ni:  I'Hanck.  io:i 

(lii(>  deux  (lilIrrcniM-s  iiiiporiniitcs.  r;\y.  de  l;i  .uiaiidiMir  relative  ilc 
leurs  ,naleries  el  de  la  disIrMinlioii  de  leurs  i)a|)illes.  (iii  (•oni|)reud 
(|u"il  V  ait  à  |ieiue  lieu  de  tenir  e(Mii|tte.  Les  dinu'nsions  res|)erlives 
de  leurs  spirules  ne  peuvent  même  |ias  (Mre  prises  en  eonsidération 
séiieuse.  parée  (pu-  Téi-ai'l  (>nlre  elles  est  faillie  et  (jne.  dans  toutes 
les  Clidiies.  res  urbanités  se  montrent  soumis  à  d'assez  grandes 
variations  individuelles.  Il  u'y  a  vraiuu'ut  à  retenir  que  re  f[ui  a  Irait 
à  leur  (•olorati(Ui  dans  des  condititins  idenliipu's  et  à  la  l'orme  de  leurs 
inégasclèros. 

D'aprc^s  ][anet)!'k.  à  l'état  see.  (Uioiia  iiodosa  est  île  (-(ddeur 
marron  (snulV  eoloured).  tandis  que  C.  /ohijrinffiira  est  jauno 
paille  (pale  straw  eolour). 

Les  oxes  de  C.  nadosa  sont  fusit'ornu's.  fortement  courbés  en  leur 
centre  et  iiraduellenu-nt  (dlilés  en  pointes  acérées.  Ceux  de  C,  Idhij- 
rinthira  sont  pi'esijue  cvlindriipu's.  doucement  courbés,  avec  pointes 
brèves  et  ac('r(''es. 

(''est  sur  ce  caractère,  le  plus  valable  assurément.  <\\\v  je  -uide 
mes  détenninations.  Grâce  à  lui,  je  suis  parvenu  à  reconnaitri^  dans 
une  Trif/fi'iifi  i/if/fis  iilO.  p.  T'.Mune  CJiona  Idhijrinlliicn  ty|)i(|ue, 
jaune  paille  à  l'état  sei-,  avec  d(>s  oxes  mesurant  (à  peu  j)rès  c(unme 
l'indique  ilanco(dA)  108-112  [j.  de  longueur  sur  W  à  i  [j.  d'ép.iisseur  ; 
|)uis.  sui-  un  l*orite  de  la  Point(>-à-Pitr(\  une  (Uiona  iio'/asa  avec 
oxes  sen.siblement  de  mènu^  taille.  < 

D'après  lui  également,  j'ai  noté  l'existiMice  tVéïpuMite  aux  Acores 
(Canqiagnes  du  yaidit  J^riiircssc-A/itc  :  LSI)!),  stitiiui  71:2.  jiar 
l'rli  m.  ;  LS'.IT.  station  837.  j)ar  880  m.)  de  h\j:iiiiii(i  hihi/riiilhird 
dans  des  ]»olypiers  divers.  Seulement,  dans  ces  derniers  c.is.  j'.ii 
trouvé  ses  spicules  notablement  plus  forts  que  dans  1(>  ty|ie,  car  ils 
mesurent  150  à  170  [/.  de  longueur  sur  1:2  \j.  d'épaisseur. 

l'inlin.  dans  plusieurs  j)olypiers  dragiu''s  .à  Banyuls  par  .M.  le 
|)rofesseui'  l'ruvol.  la   même  Lpoiige  perforante  se  retrouve  encore 

'  Pour  cotli'  niison,  je  l'.ii  d'abord  iMpiiorliV  à  IVspèoc  C  /(i/ii/i'iiif/iicii  (113, 
]i.  V.ll  ;  mais  la  i'onin'  des  sjiiciilfs  a  plus  d'im)iorlaiic('  (|iit'  Iriirs  diriicnsioiis, 


lOi  K.  TorSKNT. 

MVt'i-  (les  (ixt'>  ;ili>>i  i;i;iml>  i|lli'  dans  1rs  s|t(''ciiiit'M^  (l('>  . Venir».  \\\n\> 
un  |M'n  iiiuiii^  (•|i;ii>  i  l.'iO-ITO  y.  >iii-  Il  [t.). 

\.:i  viuiit'iir  tit's  iii('\n;iscl(''f('s  iif  cnii^liliic  |>,i>.  h  iiinii  >cn->.  un 
ciiMclrii'  (lilIV'it'iilid  (]»'  v.tIfMir  sprciliqur.  du  niiiin>  cIh'/.  ii'>  èlic>. 
i»ù  l;i  spirul.ilitiM  est  à  UU  liaul  (Irm'i-  (louée  de  |)l,i>lird('.  Du  ie>|e. 
les  Cliunes  en  (|uesti(in.  des  Aeures  et  de  Hanyuis.  pi  r'senleni .  en 
nièiiie  lenips  que  des  oxos  de  la  luiiiie  di'erile  et  Humée  |iar 
liaiieofk.  Taulie  caractère  essentiel  de  C.  hihi/riin hicn .  ('.()iii|ilète- 
ineill  (l(''ci)|(t|-ée  dans  les  points  de  cassui'e.  nù  Tactioii  de  l'alcool  se 
renouvelle  coiilinueiloiiMMit.  la  chair  reste  d'un  l>oau  jaune  verdàlre 
dans  la  jn-ofondeuc  des  ualeiies  intaiMes.  et.  si  on  rahandoniie  alors 
à  la  dessiccation,  elle  prend  la  teinte  jaune  ]>aille  (pTon  lui  voit 
lialtituelleiiient  dans  les  ((xpiilles.  V.w  un  mot.  tout  concorde  poiii' 
prouvei- (|u'il  s'auit  hien  de  la  Clioim  hihi/ri  ni  liica  ilaiicoil<. 

l.a  chair  est  mulle  et  lent'ernie  en  ahumlance  des  cellules  spliéin- 
leuses  très  semblables  à  celles  de  C.n'lam.  et  d'autres,  trois  fois  plus 
i-rosses  et  b(>aucoup  plus  nond)reuses  encore,  à  spln'iules  e\|ièine- 
luent  petites,  p.ireilles  à  de  siiu|»les  maiiulations. 

Clioiiti  l'riiroli  n.  sp. 

(l'i.  m.  liu-.  f'i. 

l'ipniiire  pe|-io|-;iMte.  cl-eus;iiil  dans  les  p..l\  |)iers.  ni'i  elle  a  l'-li' seuleiueiil 
leiK'oiMi'ée  jusipi'iei.  des  galeries  peu  spacieuses,  OU  eoiniHuiiical  inii  a\  ec 
l'e\l»'rieui'  i)ar  des  papilles  Ir^s  petites.  Chair  pas  très  molle.  Spieula- 
lioii  assez  dense,  éparse.  sauf  dans  les  papilh's.  (pii  uni  mie  charpeiile 
\  erl icalo  serrée. 

Spirii/rs.  —  I.  Mégaselères  :  1.  O.tcs  lisses  (tig.  U  />).  di.ucemeni 
(•((urbés,  frraduellenient  oHilés  en  pointes  acérées,  lonirs  do  S.")  à  VA)  ij.. 
épais  de  2  à  3  pi;  abondants  partout,  sans  ordre  a])pareiit  sauf  dans  l.'v 
liens  ("troits  entre  les  lobes,  où  ils  se  disposent  suivant  le  sens  du 
coma  ut  a(piifère.  et  dans  les  paj>illes,  où  ils  se  4ïrou|)eiit  verticalement 
pour  l'ii  constituer  la  charpente.  2.  Oj-cs  lisses  (tiir.  ii  f),  de  nuMne  1  \  pe 
(jue  les  précédents,  mais  beaucoup  plus  torts,  longs  de  l.">()  à  KMI  u.. 
épais  de  (j  à  9  [JL.  bien  moins  nombreux,  i-pars  daii-^  la  chair.  aliM'iit>  dan» 
le«;  papilles. 

II.  Microsclères  :  3.  Siiii'Ksfcr.s  é[iiiieuscs  (fit:.  Gc),  ilroite-^.  loiutes  i-i 


KTi  i)K  .M()N()(ii{.\niini  i:  i)i:s  siMiMiiAiuKs  i)i:  KUA.Nci:.  i():i 

.L^i-("'l('s.  l()ii;i;iios  (le  5  à  lo  j;..  ('[(aisscs  de  1  [;.  ciivii-iui.  ;i  ('piiies  faibles  siii- 
la  tige,  ])lus  accentuées  aux  deux  exlréniilés;  j)eu  al)nnd;intes  dans  la 
chair-,  accumulées  sur-  le  plateau  supcM-ieui-  des  ])apilles. 

Cou/cm:  —  Chair-  couiplèteiiieut  iiu-olor-i'  dans  l'alcodl. 

Hiihittit.  —  Ran\uls,  lîecti  Lacaze-Duthii'i-s.  pai-  Ô  à  (îOO  nicli-cs  de 
ploluiideni-, 

.le  dois  à  .M.  le  l'i'ulVssewr-  (i.  l'nivnl  la  connaissance  de  celle 
nouvelle  CliiiiKi.  que  je  nie  lais  un  plaisir  de  lui  d(''dier.  Il  s'en 
Irtuivait  i»lusienrs  spéciiu<'ns  dans  divers  polypiers  (|u"il  m'adressa 
(le  Banyuls  dans  les  premieis  jouis  de  mai  IS*,)'.). 

(Uioiin  Pruroti  est  des  plus  laciles  à  caractérisai',  sa  sjiicidatiou 
ollVant  de  curieuses  |)ai-ti(-ulai'ités.  Ouaiid  (m  examine  au  micidscope 
un  fra,yment  de  sa  chair  sans  préparation  préalable,  on  est  tVa]t|)é 
d'v  voir.  pai'Mii  <W>-  oxes  faildes.  très  rioiidiicux.  d'auti'es  oxes.  (■])ars. 
beaucoup  |>lus  robustes.  Coninu'  ces  deriiiei's  u'atrectent  dans  la 
masse  aucun  ordre  appai-enl.  rid('e  j»eul  venir-  (ju'ils  existent  là  à 
liti'O  de  corps  étr-angei's.  Mais  bientéil  on  demeu're  c(uivaincu  de  leur- 
constance  dans  les  lobes  si  pi'ofonds  qu'ils  soient  de  tous  les  spéci- 
mens. Ils  font  donc  jrar-tie  intés;i'ante  du  s(}uelette  de  l'Kponge. 

Tandis  (|ue  les  petits  oxes  uu'sur'ent  pour-  la  plupar't  ()"""]  de  lon- 

liiienr  sirr  ()"""()():27  d'épaisseur,  eux  atteii;nent  en  moyenne  () ;>  de 

lon.i;ueur-  et  ()|"|"007  d'épaisseur. 

La  c(uupai'aison  de  leur*s  tor-mes  pr-ouve  (ju'il  s'agit  de  spicnles  de 
même  type  mais  se  l'épartissant,  par*  leur-  déveluppenient  ti'ès  inéi-al. 
en  deux  catégories.  Quelques-uns,  de  la  catégoi'ie  l'obuste.  s'abaissent 
jusqu'à  loO  [JL  de  longueur  seulenrent  ;  d'autres,  de  la  catégor-ie  grêle. 
s'élèvent  exce|)liorin(dlemenl  jns(pi'à  cette  taille.  Pour  la  longueur, 
des  teiMrres  de  |>assuge  s'observent  dom- .  bien  (|u"en  iuiml)i(^ 
l'estr-eint.  d'une  (-utégor-ie  à  l'auti-e.  Je  n'ai  pas  vu  qu'il  en  tVd  de 
irrènre  sous  le  r"appoi"t  de  la  gr-osseur' :  les  internrédiaii-es  maïupienl 
dairs  mes  spécinuMis  enti'e  W  et  C»  p.  d'épaisseur'  ;  les  ]dirs  grands  oxes 
grêles  se  morrti-eid  rrrême,  en  général.  JjIus  niim-es  (|ue  ceux  de 
moyenne  longueur-. 

Il  n'est  pas  l'ai-e  (jue  les  oxes  l'obustes  s'érrroussent  à  leurs  deux 


l()!i 


i;.  TOl'SIl.NT. 


i'\lr('iiiiti''s.  mais,  <l,iiis  et'  cas.  Iniis  ilciix  liuiits  rcstciil  |iarf'ailt'iiMMil 
x'iiililalilt'v.  IK  irarniscnl  aiiciini'  Iriidaiii-c  vers  le  Ivpi'  irinii.irt  iin  I . 
.Me  iM|i|»claiil  rt'\i'iii|ili'  lie  ccrtaiiics  Topsi'iil in  ifldlnd.  (dont  je 
parli-rai  pliiv  |«.iii.  à  |irii|tii'^  ilc  Tiihcri'lld  aiiiit(ts\.  i|iii  IransConiicnl 
l<'iir>  ii\i'->  iiniiii  iii\  (Ml  iiir'uaM-Irrrs  iiioiiaiM i lia iix .  y  iih'  suis 
(|ciiiaiiil(''  si  je  III'  IIH'  tiiiii\  ais  |ias('ii  |)r(''sciici'  (rime  CI  ioiia  ayant  siihi 
iim-  iiKiililicaliiiii  invrrsc.  .Ir  m-  |nii>  m'a rnMcr  à  cftlt'  liypullirsc. 
narcr  iiiic  li's  nxcs  ilr  la  ralruiiric  nil)iis|('.  ici  en  (|m'sli(in.  t'uiil  |M'i''ci- 
s''iiiciil  (li'l'aiil  (liiis  le-  |ii|iill('s.  aliir>(|iic  li's  lylnslylcs  des  ('Jiniin 
|iiiiii-\  lie--  à  la  l'ois  (le  lyliolyles  el  d'oxes  (•(iii-liliieiil  Idiijdiii's  la 
(diai'|ieiile  de  ces  iiii:am's.  Les  m'ainU  oxes  de  (Uioiiti  l'riiroli 
ddiveid  |iai'  Clins '!|ueiil  n'èll'e  ciiiisi<|(''rr's  (|ue  C(mime  des  oxes  dille- 
KMicii'-  [iMiir  jdiier  dans  |a  'diair  des  l;  ilerie^  llll  nMe  de  leiisinii  |»lll^ 
ellicace. 

Il  n'sulle  de  celle  ('1  II  de  (|ne  CHdiKi  l'riirol  i  \\v  |Missède  en  didinili  ve 
i|lie  (le>  lixes  e|  (|e>  >|iiia>-lei>.  Idle  leiilre.  |iar  c(insi''(|nenl .  a\('c 
CJIinKi  /('ris/)i/'(i.  dans  mon  (|ii  ili  i(''iiie  i;i(in|ie  (res|M"'ces  du  ucnre 
('.Hona  (137.  |i.  :2;>(»i.  i|ni  |)i-eiid  aiii-i  une  n'elle  ini|i(irtaiice.  Sa 
s|iiculaliiin  e>l  iiKMiie  pln>  ly|M  |iie  ijue  c(dl<'  de  ('..  /rris/ii/a .  sa 
eu n, !;■('' Il ("tc  la  plus  prudie.  ipii  cniiipieiid  des  spiraslers  de  deux 
MH'tes  el  de>  dxes  Iim'-s  dirtV'|-eiici(''s  pour  servir  de  sipudelte  aux 
papilles.  Ici.  Ie>  spiraslers  miiiI  lrè>  unironnes  :  peliles  et  ,i;i'(Mes. 
Iiè^  peu  aliiiiidanles  dans  la  (diair,  accumulées  sur  le  |ilateau  des 
papille^,  elles  me->urenl  p(Mir  la  plupart  10  [t.  senlemeiit  de  Imi- 
unenc:  elles  {•essemldeiil  lieaiiciiup  à  c(dles  de  CliniKi  M iilit'liii i 
Tnpx'iil  illO.  p.  T'.t.  pi.  \|l.  liii.  Ti  mais  resleiil  pres(pie  cdiislani- 
liienl  dldile^. 

D'après  ce  (pie  j'en  cuiiiiais.  C.lidiia  l'riiroli  lie  creuse  pas  de 
N.i^-les  ualeries  :  le  diaiiK'Ire  des  |(ilie>  de  mes  ^piMMineils  \ariail 
l'iilre  I  el  ;!"""  senleineiil .  De  liliMlie.  ses  papilles  seiillilenl  demeurer 
InrI  pelite>  :  leur  diaiii(''lre  (im- il  la  il  entre  JOI)  e|  XM)  [a. 

('.'e->l  ipiand  même,  mi  le  vuil.  une  l'.piintzc  loil  inléres-.iiilc  el  (|e 
délerminaliiiii  l'acile. 


i:rri)i:  mo.nosh aimiuji"!'  i)!:ssi'i).\'i!\iH!:s  dî:  im! a.xc!:.  iot 

-2.  I'\lllliII('  lies  Sl'IliASTIlKl.UD.i':. 

^,7///v///V/^/  |)(iiii'\  lies  (II'  iiiicidsclrrcs  de  la  sri'ic  (1rs  asters  iciias- 
Ici's.  s|)iras|('rs  mi  disraslcrs).  je  |tlu>  soiivciil  acciiiiiul(''s  à  la 
[i(''ri|)lii'i'i('  ilii  coi'ps  ("Il  une  cniritc  crhisniiiiiiiic.  Les  HM'uasch'-rcs  soni 
(les  tyidsiylcs  dii  \\<'>-  styles:, à  l'ic-casioii.  ils  se  iiKintri'iit  (lia<iinaii\ 
{  /jtfniiirit/ifi  (-(irlirntd  (lart..  /..  jtiirjnin'd  (lart..  L.  ticcftila  Hdl.  d 
|),.  S/)ii'(tsfr('//a  nrtih'ala  T(t|is.i. 

(îciire  Siiiraslrclld  Srliiiiidl. 

S/)i/-/isfr<'//i(/(i'  \i'yC'\iin\vs  i)\\  massives,  ayant  pour  iiii\i;asr|ères  des 
tvlustyles  ou  {\v>  styles  (rai-enient  des  tonioti's,  S.  (iciilcald  Tops.), 
et.  pour  niiei'osrlèi'es,  de-,  spirasiei's  typii|uenient  accuiiiuli'es  en  une 
ci'oiMe  su|>erlicie||e. 


S/)iras//f'//(/  iiuiui.r  Topsent. 
(iM.  m,  fi-.  8/ 

Syn    :    IS87,    Ihjnr'rd ithid  /iiiiifi.r.  Topsent   dlO,  |).    I 'i  I .    pi.   \'l. 

liji-.  17). 
1S«.):>.    S/,if(/s//'('//(i  niiiKi.r.   Topsent  (120.  |).  Wll). 

l\]).)ii,ire  om-i'(iûtcUite,  mille',  liispide,  coriaei»,  g('iii'i'alemenl  ])('U 
("lenduo.  Oi-ifiees  iudistiaets. 

Spir'/i/rs.  —  I.  Mégasclèi'es  :  1.  Ti/hisfi/lcs  lisses,  légèi-emont  eoui-- 
))i's,  ;i  base  glol^uleuse,  ovale  ou  ellii)ti(pu\  à  pointe  longno  et  fine; 
inégaux,  depuis  ~(K)  p.  de  longueur  sur  2  [j.  au  \(iisiuage  de  la_  l)ase. 
jus([u'à  700  p.  et  plus  sur  13.  Oressés  vertiealeuu'ut  sur  le  sup|)orl.  la 
pointe  en  haut. 

II.  MieroseR'res  :  2.  ^■/>//7^s7r/•.s•  (tig.  8)  sinueuses,  présentant  généra- 
liMucut  troisangles  eu  coui»»  opli(pu\  tK's  ('jjineusos,  les  épines,  pointues, 
lisses,  iui'gales,  se  iiioutraid  surtniil  jnitcs  cl  nombreuses" aux  points  de 
(•ourl)ure  et  aux  deux  exIriMuili's  ;  longueur,  ;^0  à  20  p.  ;  ('paisseui-,  S  à 
1  p..  A  profusion,  surtout  \  ei-s  la  i)éri])lii''rie  du  eoi-ps. 

('(iiilciii-.  —  Kouge,  rosée,  jaune  d'oere  ou  jaune  pâle,  à  l^'tat  de  \  ie. 

H((i)it<tt.  —  Manelie  (Le  l*ortel,  Luc,  Roscolî);  M('diterranée  (Ran>  uls. 
ile  Massa  de  Oro). 


|(IS 


K.  T()I'S!:.\T 


(!'<■>!.  jllM|ll";i  |tl'(''S('iil.  \r  seul  ir|(n'">riil,inl  du  i^t'iuc  S /n luisl i-t'lld 
|i.ii'iiii  le-  S|i(piii;iaiii's  (le  la  l'aiinr  IVaiiraisc. 

Il  ne  l'ail!  |ias  niiiiiicr  ((iic  (  ).  SrlinrKll  a  fait  l'oiinailrr  iiiir  aiilrc 
i'->|irri'  iiir'(litf'rrail(''i'iiiir.  s.i  S  pi  fdsl  frlhi  ru  iicinl  fi.r  i99.  |i.  17. 
|il.  III.  M.-.  S,. 

IMlls  n''C('iiiiiit'iil .  Li'ikIi'iiI'i'IiI  a  di'ciil  i65.  \k  ."i.'ii.dc  lAdiiat  i(|Ur. 
uni'  S iiiraslfclhi .  ^\\\'\\  a  prise  |MUir  V II iiiiii'th'siiiid  hislrllula  dr 
Sidiiiiidt.  f|  ({ii'il  a  sii|(()(i>(''('  id('iilii|ur  au>si  à  la  S iiiraslrclla  ilo- 
i'KHiIii'iis  de  Kidlc\  .  .le  crtiis  |diil('il  ((lie  (•"csl  la  S /li rtisl relia  ciinr- 
/^///•/./"  Scliiii.  (|iril  a  rcln)iiv('i'.  l'.ii  id1c| .  |t'>  iiiicrdsrjrics  (|iril  a  liuiin's 
rcssciiiltlriil  à  ceux  (If  (■clic  I']|kmii;('  cl  a llcii: iiciil  Ic^  iikmiics  dinicii- 
sions  loOà  \V)  u..  [\'i\\)vr^  Sdiiiiidl.  ;{()  à  ."iO  p..  ira|ir(~'s  l.ciidciilcld  i . 
().  S(diiiii(ll  a  l'ail  rciiiai'(|iicr  (|iic  rv\\\  à  axe  raccdiirci  ra|i|»c||ciil 
|c>  s|di(''ras|cis  ddiildcs  de  >(iii  Siilirrilcs  liislrllal us.  {■{'  (|iii  cx|tli- 
(|iiciiiil  la  iiH''|irisc  de  l,cii(lciir(d(l  :  ciiliii.  S  pi  rasl  rrlhi  cinicld- 
Iri.r  [larafl  (Mrc  as^c/  r('"|)aiiduc.  |iui-(|iie  Scliinidl  l'a  simial(''e  à 
(di\|irc  cl  sur  |e>  (-(Mes  (r.\luérie.  et  (|nc  je  l'ai  iiKii-iiKMiie  ren- 
i-diit  !■('■('  dans  une  ci  il  I  ce  lion  de  S|>(iiii:iaircs  du  udll'e  de  (iali("'s  i  liu.  | 
r.  |..   il)|  ). 

I,c  lecteur  csl  ddiic  axcrii  de  rexislenee  |)(issilile  dans  mis  eaux 
iii(''(lilcrra!i(''eiiiic>  d'une  >ee(iii(le  S  pi  rdst  rrlhi  (|iic.  jKiur  ma  |iaii.  je 
n'v  ai  [Miint  em-(ire  d(''c(iuverle. 

S pii-dxlrclld  i/ii/id.r  est.  en  tiuit  cas.  celle  (|iic  l'on  ,i  le  |du^  de 
(diance  de  rciic(  uit  rec  sur  nos  c(Mcs.  car  (die  e>l  c(immuiie  daiisldiitc^ 
les  |dcalit(''>  (|iie  j'ai  e\|i|dr('cs  avec  sdiii. 

.\ii-l  ihdialdire  dii  l'dihd  i  l*as-i|e-(  ialaisi.  j'en  ai  \  u  |iliisieiir>  v|i('-ci- 
lllcn■^ell  cdiii|(amiie  de  II i/Nirdcsinid  lldlh'zi.  -nr  de>  |iicrre>  dra- 
.L:U(''es  dans  le  creux  de  Lolidiir.  au  |iie(l  de>  Kideii-.  |i,ir  ."i."»  m.  de 
liidldiideur  ciivii-dii.  à    \'.\  mille>  de  la  c(Me. 

A  Luc.  dû  je  |u-i'-  d'alidrd  Cdiiiiai>--a  lice  de  celle  lljidiiLic.  il  e^l 
l'acile  de  >e  la  pruciirer  aux  cii\  iroii^  de  la  tdillie  dc^  l'.w.nlv  de  |,,iii- 
Ki'une.  Le  l'diid  e-t  là  cdiiNcrt  de  i;raii(les  |iierres  plaies  de  calcaire 
ddlillii(pie.  (pie  peiidi-eii!    à   l'cnN  i  Llidlies  e!    (iavtrd(  li("'iie-  :  (laii>  le> 


i;ti  i)i:  Mo.NodiiAi'iiinri;  i)!;ssi'(».N(ii.\iin:s  m:  kuanck.  iou 

loues  vides  de  (iasIrorlnMics.  I;i  S iii rasl relia  s'iiislallc  sniivciil  smis 
roniic  (le  |)('lit('s  cniritt's  liispidcs.  d'iiii  l'dU.ue  assez  vil. 

A  Rosi-ulV.  an  iiKiis  d'anùl  IH'.)."').  iin  drai;aa;e  au  N.  de  Tile  de  lîalz 
nreii  a  fuiiiiii  plusieurs  ('cliautilioiis.  teiulés  de  rose  pâle. 

A  Uaiivuls.  il  n'esl  presipu'  pas  de  Idoe  un  |teu  volumineux,  déla- 
rhé  des  ron-liunéi-als  de  .M(''l(il»ési«''es  du  Caj.  lAlteille.  ipii  n'en  porle 
i|ne|i(ue  spi'cinien. 

llnlin.  j'en  ai  ti'tnivé  un  sur  une  vieille  valve  de  Pcricn  |)fise  aux 
l'anherls  à  ;U)()  nuMi'es  de  l'île  Massa  de  Uro.  ;i  peu  de  dislance  du  cap 
Creus.  sur  la  eùte  espa,i;n<ile.  par  M.  Pruvôt.  11  était  jaune  pâle, 
nidins  (•(doré  encore,  par  conséquent,  que  ceux  du  cap  l'Aheille.  qui. 
ordinaireineni  jauiu-  d'orre.  se  montrent  eux-mènu's  moins  hrillanl> 
ipu'  ceux  ohservi's  haliilnellenuMit  dans  la  Man(die. 

.le  n'ai  pas  fail  une  ('Inde  anal(nni(iue  approt^mdie  de  Sjii/-(/slff'llfi 
iiii/Ki.r.  .l'ai  seulement  noté  l'existence  dans  cette  Kponiic  de  c(dlule> 
spUéruleuses  incoloies  à  sphérules  assez  grosses  et  hi'illanles. 

Sa  spiculali(ui  pernu'l  de  la  r(^C()nnaître  aisément. 

Les  lylostyles  s'orientenl.  pour  la  jdupart.  c(unnM'  chez  les  //i/hk'- 
ilcsm/d.  verlicalenu'ut.  la  hase  aiq»uyée  au  siq)port .  Ils  exisleni  en 
proportion  assez  t'aihle.  el  ne  se  dis|>osent  |»as  en  faisceaux.  Les  plus 
uraiuls.  parleur  p(»inle.  rendeni  la  surface  hispide. 

Les  spirasleis.  très  ahondantes  par  loul  le  corps,  s'accumulenl  eu 
lelle  (|uantité  vers  la  i»ériphérie.  se  serrant  et  s'tuKdu'vèlrant.  (ju'elles 
rendent  ri'lponge  coi-iace  et  fort  dillicile  à  dissocier. 

La  descripti(Ui  primitive  de  ces  microsclères  laissait  heauc(uq>  à 
(ir>ircr.  Ce  son!  des  spirasters  en  somme  assez  hauales.  telles  (pr(Mi 
en  voit  (du'Z  heaucoup  di'  Clioiia  et  de  S piraslrclhi .  Leurs  dinu'U- 
sitms  et  leur  conlormati(Ui  doivent  «hun-  être  imliquées  avec  soin  p(Uir 
évit^M•  les  confusions. 

Ces  spirasters  sont  hirtenienl  spiralées  et  a|i[tarais>ent  en  c(Mqie 
(i|»tiipn'  comme  des  lignes  hrisées.  ciunposées  eu  gén(''ral  de  cin(| 
lron(;(Uis.  ou  encore  formant  trois  angles  successifs,  hllles  mesnrenl. 
pour   la    plupart.    ^0   Iv    :2."t  [;.  de    lougiUMir  (c'est   là  leur  plus  gra  nde 


MO  i;.  TOI'SKNT. 

Iiijllci  sur  ;>  à  't  [J-  M'iili'iiii'iil  ir('|>;iisM'ur.  VA\>'>  |iiirlriil  de.  (■|lill('>^ 
iiniiiliii'ii»!'-.  i-iiiiii|iii'>.  |)iiiiiliii'<.  Iiiii'>  et  li--r^.  i:r(Mi|n'i'>  dr  pri'l'i'- 
ii'iiri'  ;iii\  |)iiiiil>  lie  l'urlc  i-niirlMii'c  cl  ;iii\  di-iix  i'\l n'iiiil l's  de  l.i  liuc 
l'I  li,iidt'>  di-  I  à  '.')  >J..  \).\\\^  1.1  tii:i>>i'.  >■•  iriiriinlli'iil  ;ili»i.  liai  lircllc- 
iiiciil.  i\r<  s|  »i  l'.i  si  cr^  |  il  lis  |  ici  il  es  un  plus  me  les.  cl  d'au  1res  ciicui  c.  de 
roriiie  aiiiiriiiale.  Parmi  ces  deniièies.  les  iiiie>  sdiil  drnile>.  avec  les 
<'|)iiies  r('|)  irlie>  uiiiriiriiii''iiieiil  ^iir  huile  leur  liuimiciir.  mais  faillies, 
saiil'  aux  deux  Imul-  île  Taxe  :  |e>  aulres  sunl  une  seule  {'dis  nturii('es 
en  l'eràidieval.  avec  de-  ('iiiiuv-  iuilc-.  iiii|ila  nli'cs  seuleiiieiil  <uv 
Icui'lMird  ntiivexc.  ('.e  sniil  ces  s|)ira--li'r.>  en  an-  (|ue  j'ai  lluuri'e-^  eu 
ISHT  (110.  |tl.  \'l.  li.u.  IT).  irapiès  un  s|i('riiiien  un  elles  se  lion  va  ie  ni 
eu   [H'upurliiili   plus  furie  ipie  de  cuiilume. 

S i)ir(islri-ll(i  iniiui.r  se  distiimiiede  ses  rMiliiiMières  par  reu-^ciulile 
(le  ses  rar.irlèrcs  :  |iar  sa  furme  encruùtanle  cl  liispide.  parralinii- 
rlain-e  excessive  cl  par  la  l'unliiiiiratiun  cl  les  i|imcn>i(Ui>  de  ses 
iiii<T(i>c|rres .  Il  sullil  de  cuinparer  ses  spirasler-  avec  l'cllcs  de 
S/)'r(i^/rr///i  iii ncltil l'i.r .  en  pirli''nlier.  ipii'  je  ligure  (Taprè»  un 
spi''ciiiicii  du  liulfe  de  (ialièsiliu.  I  r.  p.  jOI  i.  puur  cun>la(er  nue 
dinV'rcnce  s|iécili(pie  indisculahle. 


<ieiire  II i/iil<-<h'.-<iiii(i  r.u\\ciliau!\  \r/iirii'/.K 

S/i/r(is//-c//if/(i'  enciiu'ilanles  ayani  puur  nK'.nasidère-  i\r>  |\  |uv|\  le^ 
appny('s  par  leur  |è|e  sur  le  suppurl  cl  dressés  ver!  icilemcul .  cl.  puur 
iiiicrus(dères.  Ao^  iMiasters  furmanl  une  cruàlc  dense  à  la  piMiplierie 
du  curps. 

r.uwcrhank  avait,  eu  IH'ii.  duiiué  de  >uu  ueiire  lli/ttifflcs/iiiff 
celle  diMiiiiliuii  alisuliiincul  vamie.  ipii  lui  permellail.  cumme  nuns 
ralluu>  \(»ir.  de  lui  rappnrlcr  îles  llpuiiuo  lucii  dinV'ienles  les 
unes  des  aulres:  «  SKejelun.  A  cumuKUi  liasal  niciiiluanc  su>lai- 
ninii  a  lliiu  sIimIuhi  uf  rljsiuincd  fascimli  uf  spiciila.  »  i6.  vul.  I. 
p.  l'.îO.i 

l'.n    IH<;<;.  il  lui  allrilma   trois  espèces  :    //,  niiliiihi   (6.   vu|.  II.  p. 


KTI  l)i;  .M().\i):iUAIMIinli".  \)V.S  SIM  ).\(il  AIII'IS  l)i;  l'I!  ANC!:.    I  I  1 

\W).    II.  >ilclhit(i  i/.  '■..  l».  l-'iO)  l'I  //■  ci-lldiidii-d  {/.  c.  I».  \'.'rl].  ccllr 
(|cMii<"'i-<'  (''laiil  niiisiih'n'c  (•(Miiiih'  I\  |iii|iit'. 

.Mais,  ni  //.  raduitii  ni  //.  îclliiml icn  m-  n(' Ts^ilaicnl  la  rrralion 
(Tnn  ucnrt'  nonvfau. 

La  plucf  nalurt'llt'  de  II i/nK'dc.^iiiid  rad^ala  l'Iail  niari|in'r  |(:inni 
les  Mij.rilhi  de  Scliniidl  (96.  isrt:2).  .I.-I'l.  (ir.iy  nr  s'en  icndil  |ns 
coniplc  cl.  inulilt'nitMil.  lil  de  ccllr  l^itmiuc  (41.  ]).  .">:2I  ).  s(»iis  le,  nnni 
de  l-^piclcs  r<i(H(ihix.  Il'  rcpr/M'idanl  d'un  ^iMirc  à  |)ail.  Clios*'  v\\- 
ricnsc.  ().  Srhniidt  iiy  \it  pas  pin»  clair,  cl.  dans  sa  lislc  de  syno- 
nymes des  Sp(tn,uiaires  de  Uu\vci-I»ank.  (100,  p.  "(>).  il  nnl  en  l'c^ard 
dti  nom  de  Ihjmi'ili'iiinid  railiald  la  mcnlion:  Snitcrilidinc  (  ?). 
l/cspci-e  l'nl  rcdcerilc  comme  nunvclle  par  Uoli.  ll()pc(51)sons  le 
nom  de  Trinlnilcddiiitr'  i'rhiniild .  .Vrw  lis  moi-même  ipiclipn' temps 
une  IhinK'rdphid  (117.  p.  .".iO).  Kniin.  en  18U-2(119.  p.  lODi.  je 
montrai  (pTon  penl.  sans  In'sitalion.  la  rani-cr  parmi  les  Mi/.iilld 
proprenn'nl  dites. 

Ili/iiiytlcsinid  ci'l Id  11(1  ira  lui  licincoiip  plii>  vile  ray('e  dn  iicnre 
Ihlincdcsiiiid .  Dès  1<S!)<>  (98.  |>.  l'i).  (>.  Sidimidt  rcmaripiail  (pn' 
C(>  i>cnre  de  liowcrlian'c  semblait  correspondre  en  ])arlie  à  son 
ueiire  Mij.villd,  Va\  IHTO  (100,  p.  "H),  en  reuard  du  nom  de  //. 
■zrihiiulird .  il  mil  la  mcnlion  :  (  Desmacidine  )  Mi/.rilhi.  \dsmaer 
rins'-rivil.  en  1(SS().  dans  sa  ri'vision  île  la  ramilledes  lic^iudridlnd' 
(141,  p.  I^'i).  sons  le  \\tt\\\  t\i'  .\li/.ri//a  cclhiiid lia .  Ilanitscli  aussi 
en  lil(49.  p.  I*>~  1  une  llclyonine.  la  rapportant  à  tort  an  ^-cnre  non  re- 
cevahle  Cldlhi'isxa  de  hendcnreld.  Ijilin.  j'ai  l'Ialdi.  en  IS*.)i  (129.  p. 
10).  (pic  celte  l'iponue  |iosscde  les  mcnii's  spicidcs  ipie  Ih/nicii itnidoii 
hnjdrdini .  semi)l;(l»l(Mneid  disposés,  cl.  par  snite.  (ju"(die  aj»parlienl. 
parmi  les  Dcndoririiid'.  an  i;enrc  Lt'idoxhi.  rcsnitani  du  remanie- 
nicid   de  |ilnsienrs  Li-enres  anciens. 

Seule.  Ilfiincd'smfd  shdhild  n'a  jamais  cli'  di'placée  :  (die  reste  le 
type  (hMinilildu  iicnre  II i/nii'di'sinid .  d'à cce pi  i(m  toni  à  ta  il  resireinle. 
l'ille  s'écarte  alisolunuMil.  dans  la  cl;issilii-ali(ni.  de  ses  deux  |>rt''|en- 
dncs  c(tn!:,én(''res.  Sa  position  parmi  les  ('hirnlifld  esl  indi(pn''e  depnis 


Il: 


i:.  ÏOPSK.NT 


|uri,-|riii|i-.  |.|li-'HH'.  i|r>  ISTd  ilOO.  |i.  T(ii.  (».  Sriiiiiiill  l.i  (|('xi-ii,i 
l'iiiiiiiM'  iiiir  Slilii''i'ili(iilir  . 

Le  uniii'  Tinira.  ci»''»'  |»mir  elle  m  l,S(n  i41,  |».  ."iii)  |»;ir  (ii;iy. 
r,ii>,iil  (jdultlf  i'iii|il(ii.  r,ir.  xmiIc  df-lrois  H i/nii'dfsinid  pi-iiiiil  ivo. 
l'Ile  n'|ii'i''M'iitail  \  lainit'iit  i|ii('l()ii('  rli(  pm'  de  iimi  vr.in .  l'I .  |ilii->  paiiicii- 
liriciiM'iit .  (le  ilislintl  ilc'-  Mi/.iilhi  ail  >('iis  larur  ilc  Scliiiiidl .  ((iir|(|ii(' 
riittx'  ciiliii  i|iii  lt\uilliiiail  la  riiii|iiii'c  di'  l>n\v<>i'l);i  iik .  à  la  l'oiidilinii 
iTi'ii  liiiiili'i'  la  (•uiii|in''li('Msiun. 

Ti'l  l'iil  cfiiaint'iiH'iil  le  sciiliiiifiil  de  (  larlfi-.  car  Iniilcv  |r>  ///////r- 
ili'siiiia  (|ii"il  a  (•r(''r'('>  (iiil  iiiriiic  s|(iciilali<iii  cl  iiumiic  sliiii-liirc  ((iif 
Il iliiirtlcstnid  ^li'lhttii  HdWi'rliaiilv.  (tii  priil  iliiv  ([iic  cri  aiiliMir  r<'>- 
laiiia  If  urine  II i/ini'di'sniid  an  >rii>  >liirl  un  dii  ddil  l<'  |ii('iidii'. 
M  iir  ir>|,iil  |»|ii>  (lira  en  jn-i'ciscr.  (■(iiiiiiic  je  lai  l'ail,  la  (hliiiitiini. 

Il  r>t  n'ui-cltalilr  ((lie  N'dsinacr  1 145.  |t.  :2()'.li  iTait  |»as  Irmi  i'diii|)|i' 
de  ers  (•>|iri-('s  de  Carier  :  il  iie>e>erail  |»a>  laissi"  cnlivliiier  à  >ii|t- 
|iliim'r  |tiiieiiii'iil  e|  siiii|ileiiie!il  le  uciire  II i/ni('(l('snn(i  rdiiiliie 
«■\  iidii\ me  de  M i/.rill(i . 

Ilailil<e||  i49.  ]t.  -O'n  a  aild|»ir'  le  ueiire  II iiiiicdt'sniiii  ;iii  ^eii^  d|"i 
lidiis  l'avons  pris.  (  !arter  el  nidi. 

Leiideiiteld.  an  ediilraire.  a  |irél<'ndn  |65.  p.  :2I(»I  le  Cdiilniidn' 
dans  lin  uenre  .S7<7//7/'/v/ (ir.iy.  renia  iiii''.  ipii  \\v  tient  pas  deltdiit. 
.rai  critiipn''  ailleurs  ([('jà  (136.  p.  Il'.li  cette  manière  de  vdir.  rap- 
pelant ipie  Slfllnjord ,  rn'-é  en  d(''pit  des  nsa,i;es  de  la  iidiiienelaliin'. 
('•i.iit  s\  non viiii'  de  Mlnil iinis  (ii-ay.e|  fai^aiil  rcinaiipier  ipn'  |e^ 
\'  ihiili  mis  t\u\\v\\\  prendre  plaee  non  pas  parmi  |e>  (  ;i,i\  iiliije^  mai- 
parmi  le>  Axinejlides, 

Il  evj  r.ieile  de  l'.iirf'  le  rerensemelll  de>  e>pèees  .lel  llellemeiit  enh- 
ime>  du  relire  II iinifdfsniiii  s/r/ffo  st'/isii, 

La  inuiinur.ipliie  de  l'.ii\\eilia  nk  n'i'ii  e(iiilieiil  (|ii"nile  «.eiile.  le 
l\pe.  Il .  xirihitd .  .\i)ll>  .■|\nii>  \  Il  ipie  //.  radidld  e>l  iilie  Mi/.iilld 
el  //.  zi'llditdiiii  une  l.i'iihtsid.  Le>  anlre>  i;p(iiiL;es  di'-eriles.  d.insics 
Viiliiiiiev  m  cl  |\  .  eniiiine  i|e>  1 1 1/ dd'dcsni id .  appartiennent  à  flt'> 
i:enrev  diver>  ;    Il .  inilislini'ld ,  ipie    \(i>niaeril41.  p.  I:2'.li  eiMi>iili''- 


i<:ti;i)e  MoNuiiRAPiiinrE  df.s  sPoMii.viuKs  ni-:  frange.  ii:{ 

rait  comme  une  Myxilhi.  se  confond,  on  le  sait  (129,  p.  9),  avec 
Ploraniin  ainhujiiu  (Bow.)  ;  //.  inflatn  rentre  dans  mon  genre 
Pythean  :  If.  omilld.  wwo  Mij. cilla  pour  A'osmaer  (141.  p.  1:29), 
est,  à  mon  avis,  une  H]/)i)('r(i /iliui  :  j'en  dirai  autant  d»'  //.  Pcailii : 
H.  pansa.  If.  pila  ta  et  H.  puirhella  sont  des  MyxiUa  :  il  est  impos- 
sible de  voir  dans  //.  .<iimj)liri.ssifna  antre  chose  qu'une  Snberites  : 
enfin.  //.  h'nnirula  passe,  avec  Vllympiiiacidon  yelatinona  de 
Bowerhank,  en  synonymie  de  Terpios  fuyax  Duchassaing  et 
Michelotti. 

\j  IlyiiK'tIr.'onia  Jonhsoni  de  Bo\verl)ank  (6,  vol.  I.  p.  3.')  et  127, 
fig.  112  et  29;'))  est  une  Espérelline,  Ilamacantha  Jonfisoni  (Bower- 
hank) (Iray.  Son  fiympdcsmia  sp.  (/.  r..  fig.  l.')2),  pour  laquelle 
(iray  i)ro|)0.si  (41,  p.  538)  le  nom  de  Xarirulina  CJiftoni,  est 
une  Eponge  insutrisamment  connue,  peut-être  de  la  famille  des 
IVeciloscléi'ides. 

().  Schmidt  a  trouvé  dans  rAdriati({ue  une  Ilyincdcstnia  qu'il 
nomma  en  18G2  (96,  p.  45)  Tetliya  bisicllala.  En  18()4  (97.  p.  'M), 
il  la  fit  rentrer  dans  le  genre  Sabcrilcs.  .le  l'iii  mise  à  sa  place 
natui-elle  en  1892(119.  p.  59).  Depuis,  Lendenfeld  a  voulu  en  faire 
une  Spirastrella  (65,  p.  55),  mais  les  microsclères  de  cette  Eponge 
sont  des  euasters  douhles  et  non  pas  des  spirasters  comme  celles 
que  Lendenfeld  a  figurées  :  la  Spiraxirclla  bisicllala  de  Lenden- 
feld est  sans  doute  autre  chose  que  V ffymcdcsïnia  bisldlaia 
Sclimidl.  ,Te  reviendrai  plus  loin  sur  ce  sujet. 

En  1879,  (larter  a  décrit  (15)  une  Hymcdcsmia  des  mers  du  Sud 
sous  le  nom  de  Hymerapfiia  apinlylobala. 

C'est  en  1880  (17).  qu(^  l'illustre  spongologiste  enrichit  le  plus  le 
genre  en  ([uestion.  en  en  faisant  connaître  cimi  espèces  nouvelles 
du  golfe  de  Manaar  :  //.  sicllirac/a/is.  ff.  Maorci.  ff.  s/ii/ialos- 
Icllifcra.  fl.  rapilaloslclli/'c/-a  cl  II.  Iriyonostellala. 

VHymedesmia  polila  de  Ridley  (93.  p.  121)  est  une  Ectyonine, 
probablement  une  Microciona. 

Do  mon  Ily/iirdcsmia  catnj)Cc/iiana  (113,  p.  i3,  fig.  8*^^)  j'ai  fait 

AllCIl.  Dli  ZUOL.    EXl*.    ET  GtX.  —  3*^    SÉRIli.   —  T.  VUl    1900.  8 


1 1  i  E.  TOPSKNT. 

iN'crmiiH'iil  le  ty|M'  (lu  -ciii'c  iiDiivcaii  Tijlositjnid  (126.  p.  ^5:2).  de 
la  sdiis-faïuillc  des  Erhjonind' . 

V.w  IHIH.  Il.iiiit-cli  (49.  p.  :20;î)  ])('nsait  avoii-  (h'cduvci-t  dans  la 
Itaic  de  Livcrpuol  une  II i/incth'xinin  noiivfdlc  à  oxyasicrs.  (|iril 
i»rtt[M»sail  d'appelor  //.  (iciilo-siflintfi .  l'iic  cni  ^('^p()n(lan(•^•  à  co 
.sujet  entre  ^I.  Ilanits(di  d  moi  a  ('lalili  (pic  ri'!p(inu'e  dont  il  s'anis- 
sait  n'est  point  une  lli/tni'dt'xinid  mais  plul(M  (pudipic  jeune  l'ihi/- 
fiiii/s  (s/i//)()st/s  ou  /'if/if/i/s)  encore  encroûtant. 

Pour  ma  ])art  enfin,  j'ai  fait  connaitr'e  successivenuMit  (piatre 
lli/incdcxiiiiti  iKtuvidIes  des  rCAc'^.  de  Krancc:  //.  iinislcllnta  et 
//.  Irish-lhiln.  de  Hanynls.  en  mvi  il20,  p.  WNll'.  //.  Ilnll(>:i.  de 
la  .Maïudie.  en  1894  (129.  [>.  i)  et  //.  i/ii.r/a.  de  IJanvuls  encoi-e, 
en  l<S<.)(;  (132.  p.  I2:i). 

I'",n  compt  int  V lli///if'f/rs/ii/fi  hisIclhiKi  (S(dini.i.  (pii  est  com- 
mune dans  |e>  eaux  du  |{ons>illon.  d  V II i/im'ilcsinid  :<tclhilii  l5o\v.. 
dont  j'ai  constat('' la  pn''sence  au^-i  bien  dans  la  >li'ililerran(''e  (pu' 
dans  la  Manche,  cela  poi'le  à  six.  le  mnn'u'e  des  l[i/in<'(li'sini(i  de  la 
fauiu'  de   P^ranee. 


Il ijinc(li'sii)i(i  siclhild  IJowerhank. 
(l'i.  m,  li-  i.')i. 

Syn.  :    IHiî^i.   Il ijincilfsinin  siclhila.    iîowerhan'A  i6.  vol.  II.    p.   l.'iO, 
vol.  III.  pi.  W Ml.  li-.  0-8). 

18*)T.  Tiiii"(i  sh'lhild  lîowerhanK'.  (iray  i41,  p.  .'i'i'M. 

E|)onge  eiicrnùtaiite  inince,  sur  ilc<  pierres  u\\  des  ciMiuilles.  Surface 
égale,  lâchement  et  iri^'unlièrenicnl  liispiili'.  ( 'ousislance  jjlulnt  molle. 
Cellules  sj)h('ruleuscs  alumda  nies.  l'i.niics.  claires.  ()ri(iccs  aipiifëres 
liefits  et  généralement  indistincts. 

S/iiciiIrs.  —  I.  Mé'irasclères  :  1.  Ti/lnsli/lrs  lisses,  de  laill(«  et  de 
forme  variables  dans  uii  m("'me  indi\  idu.  droits  ou  courlies  du  mémo 
lle.xueux,  à  ])oinlc  graduellement  etlili'c,  à  l)ase  lialiituellenu-nl  Irilobée 
en  coupe  opticpie,  souxcul  di'tnrnn'e,  (ixoïde,  ou  rendi'c  d'un  seul  côté, 
ou  encore  simple  comme  celle  des  styles,  mais  a\ec  un  l'paississement 
annulaire  à  (pichpie  distance  de  son  e\(r('>mil('.  Les  plus  ])etils  peuNcnt 
ne  luesurer  (pie  17(»  p.  de  longneui-.  sur  1   à  '2  [i  d'é-paisseiu'.    Les  jihm 


ETUDE  MONOGRAPIIIQ[JE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  Ho 

gi-ands  atteignent  et  dépassent  l""",  avec  une  épaisseur  de  12  à  15  [a  au 
voisinage  de  la  base.  La  foire  de  ces  derniei-s  dépend  beaucoup  des 
échantillons. 

Les  tylostyles  se  tiennent,  pour  la  plupart,  verticaux,  la  base  au 
contact  du  support,  isolés  ou  par  groupes,  les  plus  grands  dépassant  la 
surface,  qu'ils  rendent  hispide. 

IL  Microsclères  :  2.  Chidstcrs  (fig.  15)  trèsabondantes  dans  tout  le  corps 
et  surtout  accumulées  à  la  périphérie.  Diamètre  moyen,  13-15  [ji.  Actines 
au  nombre  de  six,  plus  fréquemment  de  huit  et  souvent  de  dix,  ne 
formant  pas  de  centrum  par  l'union  de  leurs  bases;  ces  actines,  épaisses 
de  0"'"'001  à  0"""0025,  sont  cylindriques,  lisses  ou  ornées  de  fines  épines, 
tronquées  bi-nsquement  ou  élargies  à  leur  terminaison  en  un  petit  disque 
qui  semble  parfois  épineux. 

Couleur.  —  Jaune  clair  à  l'état  de  ^  ie;  jaune  paille,  chamois  ou  fauve 
après  flessiccation. 

Hdlilidt.  —  Mer  du  Nord  (iles  .Shetland);  Pas-de-Calais;  Manche 
(Guernesey);  Océan  (Guétliary  *.');  Golfe  du  Mexique  (banc  de  Cam[)êche); 
Méditerranée  (Ranyuls,  golfe  de  Gabès). 


De  son  Hijmpdpsmia  sfcf/afa.  Rowerbank  a  vu.  à  l'état  sec  seule- 
ment, trois  spécimens,  encroûtant  tous  des  débris  de  valves  de 
Lanicllilti-anclies  ;  l'un,  le  type,  avait  été  recueilli  ji  Guernesey 
par  ^1.  le  l{cv.  Norman  ;  les  deux  autres  provenaient  de  dragages 
de  G.  W.  Pcach  aux  îles  Shetland.  D'après  son  dire,  tons  étaient 
parfaitement  s(Mublal»les  enti-e  eux.  Ils  formaient  des  croûtes  tou- 
jours n)inces.  Iiispides,  de  couleur  fauve  clair  ou  chamois  (light 
fawn,  light  fawn-yellow).  Ils  avaient  pour  mégasclères  des  tylostyles 
un  peu  variables  par  la  forme  de  leur  base  et  par  leurs  dimensions, 
et.  pour  microsclères,  des  chiasters.  au  sujet  desquelles  l'auteur  se 
montre  malheui-eusement  sobre  de  détails.  Il  les  déclare  simplement  : 
ri/Iiiulr()-xl(>ll<if(',  rc/'ij  miiii/fe.  D'ai)i'ès  la  ligure  qui  hnir  est  con- 
sacrée (/.  c,  fig.  G),  ce  seraient  des  chiasters  d'une  ]iur(>tc  absolue, 
sans  centrum  du  tout,  avec  six  actines  droites,  cylindriques,  lisses, 
tronquées  brusquement  au  bout,  sans  le  moindi'c  renn(Mnent  ter- 
minal, relativement  épaisses. 

Comme  la  l'econnaisance  des  Ifi/tiicdi-sniid  ne  peut  s'ellecluer  qlie 
par  un  examen  attentif  des  euasters  |)rcsentes.  je  tiens  à  déclarer 
que.    chez    aucune    des   K})onges    que    j'ai    rajqtortées   à    l'espècf! 


,1,-,  .E.  TOPSKNT. 

//.  ^li'lldtii.  i''  n"ai  ubsiM-vi'  uiif  telle  siiii|ilicité  ni  une  aussi  pai-faite 
unilui  mité  (le^  nii<-|-<.sclèr('S.  MaliiTé  cela,  je  n.'  ddute  j.as  delà  rec- 
titude de  nies  di'terniinalions.  Bowerli.ink  n"a  sans  d.iute  pas  soup- 
çonné l'intérêt  ipril  y  eût  eu  à  fournir  des  indiratimis  plus  précises. 
En  outre,  je  remarque  (|u"il  n'a  uutMv  traité  plus  exactement  des 
chiasters,  tri^s  seml)lables.  île  Tcllnja  lijiiniriinn .  <|u"il  a  fait  tli;urer 
(le  mt'me.  sans  en  sijinaler  ni  le  plateau  élar.ui  ni  les  lines  épines 
dont  s'ornent  pai'fois  leurs  actines, 

lhliin'<l('sini(i  sh'lhild  me  parait  sui-timt  caractéris'e  par  ce  fait 
(Hie  ses  euasters  sont  toutes  des  c/n'as/frs  sans  cniffinn.  Huant  aux 
détails  de  ces  microsclères.  les  voici  tels  (pie  je  les  ai  relev('s  sur  i\r^ 
préparations  de  spécimens  de  piovenances  diverses  : 

Spécimen  de  Ban.vuls  i  l'yrénées-Orientales)  :  les  (diiasters.  de 
taille  assez  uniforme  {\',\  [j.  de  diamètre  moyen  i.  pr('senleul  six.  lui 
(plus  oi'dinaiiemeni  )  huit  ai-tines,  droite-.  cylindri(|ues.  fréipu-m- 
•)i"nt  cou\ertes  de  très  petites  é'|»ines  sur  tout  on  partie  de  leur 
hninueiu' et.  par  suite,  h'^èiwinenl  rui;ueuses.  rarement  simples  au 
bout,  plus  souvent  un  peu  élar.nies  en  ce  point  en  un  petit  plati-au 
déprimé:  l<'s  actines  mesurent  0"""Of)l  à  0"""002:)  d'épaisseur:  sur 
les  plus  éj)aisses.  le  icndemenl  terminal,  plus  accusé,  se  ih'compose 
parfois  en  un  bouquet  de  fines  é|)ines  (fij;'.  [■').  (f). 

SpiM-imeu  du  uolfe  de  (labès  (Tunisie)  :  les  chiasters..  d'un  diamètre 
pres:pie  uniforme  I  l:{  à  |.'i[j.).  oïd  six  ou  (plus  fii'ipicnnnenh  huit 
acliiirs.  droite-,  cylindriques,  lis-es.  a\ec  un  peld  plateau  termi- 
nal, à   peu  [très  constant  :  les  actines suri'nl  0' OOIS  d'épaisseur  ; 

leui'  ré'union  constitue  un  petit  cenliiim  insi,i;iii(iant  (  lig.  i.").  (/). 

Spécimen  du  INirlel  (  l'as-de-( lalais)  :  les  (diiasters  se  distinguent 
de  celles  des  sp('cimens  préci'diMiU    |iar   leur  dia  nièl  re   plus    variable 

1^^  à  I."»  [j.i.  par  leurs  aciines  ai mbie  t\r  six.  ou  (  plus  fr(''quenimeiil  i 

de  liiiil.  plus  souvent  lnm(pi(''es.  ou  bien,  (piand  elles  se  rendent  au 
bout.  ieman|uables  par  le  moindre  ib'v  ejoppemrnl  de  leur  |»late,iu 
l"iniinal  :  eu  revancb.'.  ces  actines.  dont  r('paissciir.  comme  l.i  lou- 
uii 'iir.    varie   beaucciup  (()"""(KU    à  ()"""(M):2")).  s'ornent    d"('piiies  |»lus 


ÉTUDE  MONOGRAPHlOrE  DES  SPONCIAIRES  DE  EUANCE.  117 

fui'tes  ;  arcidcntclliMncnl  nirinc  les  rpinos  s'allongent  assez  ]Mnii' 
que  l'actinc  qui  les  porte  semble  raniitiée  (11g.  15,  h). 

Spécimen  du  hanc  de  Camp^che  (golfe  du  Mexi(iue)  :  cliiasters  de 
15  [X  de  diamcMre,  à  six  (rarement),  huit  ou  dix  (le  plus  fréquennnent) 
actines,  cylindriques,  lisses,  épaisses  de  0"""0015  à  0"""0025,  à 
bout  simple  et  renflé  en  un  disipie  peu  marqué,  sauf  sur  les  asters 
les  plus  grosses  (tig.  15,  r). 

Il  est  donc  légitime  de  conclure  que  l'ornementation  des  cliiasters 
de  Hymedesmin  stellata  est  sujette  à  de  légères  variations  indivi- 
duelles, telles  qu'on  en  observe,  d'ailleurs,  sur  les  asters  de  presque 
toutes  les  Eponges. 

Les  mégasclères  sont  touj(jui's  des  tylostyles  lisses,  mais  leurs 
dimensions  et  leur  forme  varient  considérablement  dans  un  même 
individu  ;  on  les  trouve  robustes  et  droits,  grêles  et  flexueux,  côte  à 
cote.  Pour  la  plupart,  ils  se- dressent  verticalement,  la  base  appuyée 
au  support, orientation  qu'ils  perdent,  en  général,  parla  dessiccation. 
Ils  sont  nombreux,  peu  distants,  souvent  fascicules.  Les  plus  forts, 
qui  sont  aussi  les  plus  longs  (lm'>'-l""i'3  de  longueur  sur  12-15  \k 
d'épaisseur  au  voisinage  de  la  base),  dépassent  par  leur  pointe  la 
surface  générale  du  corps  et  déterminent  l'hispidation  irrégulière  et 
lâche  de  l'Éponge.  Une  certaine  quantité  de  tylostyles  grêles  (1-2  [x 
d'épaisseur)  se  couchent  en  outre  tangentiellement  à  la  surface. 

Typiquement,  la  base  des  tylostyles  est  trilobée  en  coupe  optique, 
mais,  ou  bien  elle  s'allonge  et  devient  elliptique,  ou  bien  elle  ne  se 
l'ende  que  d'un  seul  coté,  o\\  bien  encore  elle  ne  présente  qu'un 
étroit  renflement  annulaire  ta  une  bonne  distance  de  son  extrémité. 
La  variabilité  habituelle  de  ces  spicules  avait  déjà  frappé  Bower- 
bank,  qui  les  trouvait  :  «  subspinulate.  attenuato-spinulat(\  abnormo- 
spinulate,  ovo-spinulate  and  attenuato-acuate  ».  Tout  bien  considéré, 
il  n'existe  qu'une  seule  catégorie  de  mégasclères.  seulement  cenx-ci 
ont  un  (lévelo|)pement  fort  inégal. 

L'Eponge  se  moule  en  quelque  sorte  sur  son  support,  le  i-evêtant 
d'une  croûte  d'épaisseur  à  peu  près  uniforme  et  plutôt  molle. 


il8 


I'.  TOPSKXT. 


Je  III'  >iiis  pas  |)ar\  l'iui  à  drcuuvi'ir  ses  uriliros  a(iuiiï'i"('f5.  D'aprôs 
15(i\vfil)aiik.  les  pures  resteraiciil  imlistiiicls  et  les  dsculi's  seraient 
peliU.  simples.  (Iispei-sés.  Il  ne  me  parait  pas  démniiln''  (pie  les 
|»(iii(liialinns  ({u'il  a  pu  voir  sur  un  si)é(:imen  desséché  aient  léelle- 
meiil  représenté  les  oscules.  (Ihoz  beaucoup  d'Epunges  encroûtantes, 
liiez  lli/iiic(l('sini(i  hisiclhild .  \)\\v  exemple,  ces  (irifices  ne  smit 
visihles  ipii'  i|ii;iiiil  ranimai  e>t  en  pli'ine  vie  ;  ils  ap|)araissent  alors 
comme  de  niurts  cylinilres  membraneux,  situés  à  rentreeroisemenl 
de  jdusieurs  i:anaux  snperlieiels.  Si  telle  est  aussi  leur  constitution 
i-be/.  Ifii>n('(h'smi(i  sii'lliiiii.  la  ilessinatinn  doit  le  plus  souvent  en 
l'aire  disjtaraitre  tnut  veslii;e.  Il  se  peiil.  cependant.  <jue  leur  place 
demeure  eneore  marquée  par  un  Irmi  eurrespimilant  à  qnelipie  canal 
s'élevaiil  Iniil  dniil  des  réi;iiiii>  piuruiides  du  cbiiani»sniiie.  .le  ne 
trouve  rien  de  semblable,  dans  ces  conditions,  sur  mon  spi''ciiiieii  du 
banc  de  (laïuijèclie. 

La  couleur  des  Tlijnu'dcsinid  slclhila  sèches  est  fauve  ou  cbamois, 
au  dii'c  de  IJowerbank.  Le  spiN-imen  du  banc  diMlampècbe  iiTa  été 
remis  desséché  au  sortir  de  la  ilraj;iie.  sans  lavaue  pn'alable  ;  il  est 
jaune  paille.  L'alcool  avait  décolori''  mon  s|)écimeii  du  iioll'e  de 
(iabès.  (lelui  de  IJanyuls.  examiné  vivant.  iMail  jaune  clair.  Celui  du 
Portel  oIVrail  une  eoloi'alioii  brunàli'e.  mais  il  paraissait  la  devoii' 
sui'tout  à  une  grande  i[uanliti''  de  dialoim'es  accumulées  à  sa 
surface. 

L'Eponge  se  lixe  indillV'renimeiil  >ur  les  pierres  ou  les  coipiilles. 
I^lle  a  surtout  iMi'  recueillie  jusqu'à  présent  dans  les  dragages. 
l5o\verbanlv  n'a  |»as  indiipn''  de  ipielles  profondeurs  provenaient  ses 
échantillons  des  Sbetlaiid.  Mon  spiM-imen  du  l'ortel  a  l'-ti'  dragué  à 
i;{  inilb's  de  la  ciMc  dans  le  creux  de  Loboiir.  au  pied  des  Itidens. 
par  ."■).')  ""Il  environ  de  prolondeur  (à  l'estime  des  pèi  beurs). 

il  est  certain  que  II i/im'ilrsinid  xlclltita  peut  s'iMablir  à  un  ni\cau 
bien  |ilus  (''levé,  .\insi.  à  IJaiiyuls.  c'est  sur  Ic^  I  roi  loirs  n\\\\vv^  du 
laboratoire  Arago  ipu-  je  l'ai  trouvée,  au  pied  de  (  loralline-,  ni 
entrant  dans  l'e'au  seulement  jusqu'à   mi-jambe. 


ÉTUDE  MONOGRAPIIIOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  119 

Dr  tout  ce  ijiii  prt'crde.  il  ressort  (jne  l'esprrc  jouit  d'urir  distrihu- 
tion  g(''ogi'a])liique  assez  étendue.  On  peut  la  rencontrei'  sur  n(js  eûtes 
inéditerranéennes  et  océani(jues. 

J'ai  noté  jadis  la  présence  d'une  llijincdosin'Kt  sf('i/a/(/  dans  un  lot 
d'Epongés  (jue  JI.  N'iallam^s  m'envoya  de  la  grève  de  (iuélharv 
(liasses-Pyrénées).  Malheurensenient.  je  me  suis  dessaisi  du  spéei- 
men.  sans  en  avoir  conservé  de  préparation,  et  je  ne  puis  vérilier 
aujoui'(['liui  s'il  s'agissait  bien  de  (-(^tle  tltjtncdcsinid  ou  de  ses  con- 
génèi'es  (aloi's  ignorés)  //.  Ifalli'îi.  typii|ue  ou  de  la  variété  n-assa. 

Ifynicilcsjnin  lin  Ile:!  Topsent. 
(PL  III,  fii^-.  .j). 

Origine  :  18W.  Ihjinedosinia  iKilIczl,  Topsent  (129.  p.  i). 

Éponge  encroûtante,  mince  (0"""  .")  à  ()"""  7),  peu  étendue,  coriace,  à 
surface  unie,  légèrement  hispide  par  places.  (IriHces  aquifères 
indistincts. 

Spirilles.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Tijlostijles  lisses,  droits  ou  cour- 
bés, à  pointe  longue  et  fine,  à  base  peu  renflée,  ovoïde  ou  trilobée 
en  coupe  optique,  longs  de  300  à  750  jj.,  épais  de  2  à  10  \k  au-dessus  de 
la  base.  Ils  se  disposent,  pour  la  plupart,  par  faisceaux  et  se  dressent 
verticalement,  la  base  appuyée  sur  le  su])port.  Les  plus  grands  (h'passcnt 
par  leur  pointe  la  surface  générale  du  corps,  qu'ils  i-endent  ainsi  ])lus  ou 
moins  lus[)id('. 

II.  Microsclères  :  2.  Splicriisfcis  (flg.  9),  de  10  à  12  [jl  de  diamètre,  à 
centrum  épais  formé  par  la  concrescence  des  actines,  qui  sont  ïiondireuses 
(9  à  12),  coui(pu's,  généralement  pointues  et  lisses,  tronquées  quand  elles 
s'épaississent,  et,  parfois  alors,  un  i)eu  rugueuses  vers  le  bout.  Klles  se 
répandent  par  tout  le  coi-ijs,  mais  s'accumulent  surtout  dans  les  régions 
périphériques,  auxquelles  elles  couinniniipient  une  dureté  et  une  ténacité 
très  notables. 

Couleur.  —  AmbrtM'  ou  oerae('e  à  ('('tat  de  \  i(>. 

Hiihitat.  —  Manche  (Le  Portel.  Luc,  KN.seoll);  Mer  du  Xor<l  ((-(Mes  de 
Belgique).  Dragages. 

dette  espèce  se  distingue  fort  bien  de  la  précétiente  i)ai'  la  natui'e 
de  ses  euasters.  Ce  sont  des  sjj/te/'os/ers.  l'allés  présentent  d(un- 
constamment  un  centrum,  (jui  fait  toujours  défaut  aux  cliiasters  de 
Ift/medesniia  siellnin.  Elles  sont  ]»his  petites  que  ces  cliiasters,  leur 


{'20  K.  TOI 'S  K. NT. 

iliaiiR'tro  uscill.int  entre  10  el  1:2  [x  seulement  et  ne  is'élevant  qu'à  de 
ti-ès  rares  exceptions  jiisiin'à  lo  [>..  Leurs  actines  sont  plus  nom- 
breuses, jamais  moins  de  neuf,  très  souvent  douze.  Ces  actines  sont 
j)resque  tnutes  pointues  e(  lisses. Ouand  sur  certaines  spliéiasters  elles 
s'épaississent  jdus  ipie  de  c(»utuiiie.  il  leur  arrive  de  liiiircu  pointe 
mousse  ;  dans  ce  cas.  leur  extrénnté  présenle  queiquel'uis.  à  jteine 
iiidii|ui'.  un  petit  i)()ulon  non  élarj^i.  Les  plus  grosses  de  toutes 
pilivrut  eni'ore  se  montrer  légèrement  raboteuses  dans  leur  moitié 
distale.  .Mais  ce  sont  là  des  ornementati<»ns  excej)tionn(dles. 

Les  tylostyles  ont.  pour  la  plupart,  la  trie  ou  hase  uioins  iiien 
faite  (pie  ceux  d<'  //.  sIclhiKi  :  ce  caractèi-e  dillV'rentiel  n'a  d'ailleurs 
que  peu  d'importance  et  n'est  peut-être  même  pas  constant.  La  force 
des  tylostyles  les  plus  grands  vaiie  avec  les  spécimens. 

J/ijtncdesmia  Nn f les i  iVd  été  jusqu'à  présent  recueillie  (pu-  dans 
des  dragages.  Les  prenners  spécimens  qui  ont  fra])[M''  mon  altcidiiui 
encroiUaient  partiellement  des  pierres  draguées  dans  le  creux  de 

Lohour.   au   pied   des   Kidens.  jiar  .').')  ' de   profondeur  environ,  à 

\',\  milles  au  large  du  Poi'tel.  .le  recevais  alors  en  cette  localité,  au 
laboratoire  maritime  de  la  l'acuité  des  Sciences  de  Lille.  Ibospitalité 
de  M.  le  Professeur  Ilallez.  à  (jui  j  olVris  la  dédicace  de  cette  Lponge 
décidément  distincte  de  //.  slclhild. 

Depuis,  je  nu'  suis  convaincu  (pi'elle  n'est  pas  sjiéciale  au  Pas-de- 
Calais. 

.le  l'ai  retrou\(''e  dans  une  collectiim  d'K|)onges  (jue  AL  b'  Profes- 
seur Ivl.  van  IJeneden  a  ré'unie.  au  moyen  de  dragages,  le  long  des 
côtes  de  Uelgiipu'.  et  doni  il  m'a  l'ail  l'Iionneur  de  me  demander  la 
dé|('rniinati(»n. 


Ililinodt'sinid  lldlh'îi  vai'.  crassa.  n.  vai". 
(l'i.  ni,  li-.  1..I. 

Ihlinfdrsmid  ÏInJlczi  ,i   une  vai'iété  caractérisée  par  une   lai'ge 
piédondiiancc  des  s|)liéi;i>l('is  à  actines  épaisses,  trontjuées  el  épi- 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  121 

neuses  sur  les  sphérasters  h  aftines  coniques,  pointues  et  lisses  que 
nous  savons  exister  à  peu  pri^s  seules  dans  les  spécimens  typiques. 
Os  niicrosclères,  qui  lui  méritent  le  nom  de  crassa,  atteignent  cou- 
ramment 15  [X  (le  diamètre  ;  ils  ressemblent  exactement  aux  sphé- 
rasters épaissies  qui  ne  se  rencontrent  qu'à  titre  d'exception  dans  le 
type.  Les  sphérasters  à  actines  grêles,  d'un  diamèti-e  inféi'ieur,  qui 
se  montrent  ici  en  faible  propoi'tion  parmi  les  autres,  sont  également 
semblables  à  celles  du  type  et  démontrent  bien  qu'il  s'agit  simple- 
ment d'une  variété  de  l'espèce  //.  Halle: i. 

Malgré  l'élévation  de  leur  taille  moyenne,  les  asters  ne  permettent 
pas  davantage  la  confusion  avec  //.  sfcl/ata.  Leur  centrum  en  fait 
toujours  des  sphérasters  bien  nettes  ;  leurs  actines  sont,  pour  contri- 
buer à  former  ce  centrum,  cylindro-coni([ues  et  non  pas  cylin- 
driques ;  elles  sont  aussi  plus  courtes  et  plus  épaisses  c[ue  les  actines 
des  chiasters  de  //.  sfe/fa/a.  et  en  même  temps  plus  nondireuses  ; 
enfin,  elles  n'ont  pas  de  renflement  discoïde  à  leur  extrémité.  La 
différence  est  frappante  quand  on  vient  à  comparer  entre  elles  des 
préparations  de  spicules  de  ces  Hymedcsmia. 

Ilijmcdcsmui  Halle: ixiiv.  rrassa  parait  être  pluscommune  dans  la 
Manche  que  l'espèce  typique. 

A  Luc,  je  l'ai  trouvée  sur  des  pierres  provenant  de  deux  lieues 
environ  au  large,  par  25-30  m.  de  profondeur,  et  du  voisinage  de  la 
Tonne  des  Essarts  de  Langrune. 

A  Roscolf.  j'en  ai  eu  plusieurs  spécimens  sur  des  pierres  draguées 
par  05  m.  aupi'ès  dAstan.  et  plusieurs  autres  obtenus  au  large,  dans 
le  N.  de  l'île  de  Ratz,  sur  fond  de  coquilles  brisées  et  gravier. 

L'un  de  ces  derniers  était  rempli,  le  25  août  1893,  d'œufs  encore 
non  segmentés,  jaunes,  tout-à-fait  semblables  à  ceux  des  Cdiones,  des 
Téthyes  et  des  Polymasties. 

La  surface  est  fré({uemmrnl  lisse  ou  peu  s'en  faut  ;  cela  dépend  de 
la  longueur  des  tylostyles. 

J'ai  noté  sur  le  vif  la  couleur,  tantôt  jaune  clair  et  tantôt  jaune 
d'ocre. 


{±2  E.  TOPSENT. 

]/ ijini'ili'sinia  iiii.rtd  Topsciit. 

(IM.  m,  fi-,  m 
Or-iuini'  :   I8'.)<).  Ili/nn'ih'sinia  nii.rta.  Tujxciil  (132.  ]i.  125"). 

l<4)oii^'('  l'ii  cToûtt'  minro  et  liispido.  Pas  d'oi-ifices  visibles. 

Sjiiriilcs.  —  1.  Mégasclèi'os  :  1.  Tr/losri/lcf;  lisses,  droits  ou  légè- 
i-eineiit  coui'bc's,  à  pointe  Une,  à  base  lobée  ou,  plus  ordinairement, 
elliptique;  très  inégaux,  depuis  210  [jl  de  longueur  sur  3  [jl  d'épaisseur 
jusqu'à  1°'"  et  plus,  sur  9  (jl  au  voisinage  de  la  base;  ils  sont  tous  dressés 
verticalement,  la  pointe  en  dehors,  non  l'aseicuh's  ;  les  plus  grands 
déterminent  l'hispidation  de  la  surface. 

II.  Mierosclères  :  2.  Splirrastcfs  (iig.  11)  de  deux  catégoi'ies;  les  unes 
très  petites,  de  5  à  6  (Ji  de  diamètre,  à  six  ou  huit  actines  renllées  au  bout  ; 
les  autres,  de  15  à  35  \x  de  diamètre,  à  actines  au  nombi-e  de  dix  ou 
douze,  cylindro-coni(iues  et  plus  ou  moins  ornées,  ou  coniques  et 
pointues,  complètement  lisses.  Les  sphérasters  de  la  seconde  catégorie 
sont  les  plus  abondantes,  a\ ce  un  diamètre  moyen  de  15  à  20  |jl;  les  plus 
grosses  sont  éparses  dans  l'intérieur  de  rK[)onge;  les  petites  sphérasters 
de  la  ])remiêre  catégorie  s'accumulent  surtout  à  la  surface  du  cor])s. 

Couleur.  —  Jaune  d'ocre  à  l'état  de  vie. 

II<thit((t.  —  Banyuls  (Cap  l'Abeille),  par  30  à  40  mètres  de  ])rofondeur. 

Je  n'en  ai  vu  ([u'un  seul  sp(''cinien.  formant,  sui'  un  (•(iiii;l(mi(''rat  de 
Mchilx'sjées  du  cap  rAlieilh".  une  croûte  mince  el  peu  clendue. 
souillée  de  vase  et  n'atlirant  le  renard  (|ue  j)ar  son  hispidaliim.  i.e 
ehaunosome  était  jaune.  La  spiculation  me  révéla  une  Hijincdcxmia. 

J'en  fais,  sans  plus  d'hésitation,  le  type  d'une  espèce  distincte  de 
wos  i[i\\yvs  //i//n<'(/('s//ii(i.  h  cause  de  ses  mierosclères  très  spéciaux. 
(]e  sont,  comme  (diez  //.  Il(illc:i.  {\v^  sphérasters.  mais  de  taille  fort 
inégale,  depuis  .'i  jus(pi  à  ',V.\  \i..  Il  y  a  mieux  :  clicz  //.  Ihillcîi.  plus 
les  sphérasters  grossissent  plus  on  voit  leurs  aclines.  coniques, 
poinliies  et  lisses  sur  les  petits  spiculcs.  tendre  à  devenir  cylin- 
dri(pies  el  à  s'oi'ner':  au  c(mtraire.  che/  //.  ini.rld.  plus  ces  asiers  se 
développeiil.  plus  leurs  aclines.  cylindriipies.  lylofes  et  ornées 
(piaiid  il  s'agit  {U'y^  spiculcs  de  la  plus  faible  dimension,  se  Iransfor- 
meul  en  l'ayons  coniipies.  pointus  et  lisses. 

l'iii  un  mol.  les  variations  de  forme  des  sph(''rasti'i's  suivant  leur 
taille  s'opèrent  en  sen-  absolument  inverse  dans  les  deux  espèces. 

Il  n'y  a  donc  pas  lieu  de  considé'rer  //.   nti.rld  comme  une  \ariété 


ETUDE  MONOGRAPIIIOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  123 

de  //.  Hnll(':i .  (juant  ù  la  ctnifundre  avec  //.  slclhila,  dont  les  asters 
sont  des  cliiasters  de  diamètre  uniforme,  sans  centrum.  à  actines 
cylindriques  avec  un  renflfMuenl  terminal  d'autant  mieux  mai-qué 
qu'elles  sont  plus  furtes,  c'est  une  id(''e  à  laiiuelle  il  est  inutile  de 
s'arrêter  un  seul  instant. 

Les  sphérasters  présentes  se  repartissent  en  trois  catégories,  qui.  en 
réalité,  se  réduisent  à  deux,  parce  que.  si  les  termes  de  passage  font 
presque  défaut  entre  la  première  et  la  seconde,  ils  s'observent  nom- 
breux entre  la  seconde  et  la  troisième.  Il  y  a  donc  d'aljord  une  infinité 
de  petites  sphérasters  de  5  à  G  (Ji  de  diamètre,  avec  un  gros  centrum 
et  des  actines  courtes  et  relativement  épaisses,  au  nom])re  de  six  ou 
liuit,  terminées  toutes  par  une  dilatation  disciforme  ou  glolîuleuse  ; 
malgré  leur  jjrièveté.  ces  actines  se  montrent  paifois  en  outre  ornées 
de  quelques  épines.  Il  s'en  dépose  une  couche  tout  à  fait  à  la  surface 
de  l'Eponge.  Puis  viennent  les  sphérasters  moyennes,  de  beaucoup 
les  plus  abondantes,  distribuées  par  tout  le  corps  et  surtout  accumu- 
lées vers  la  périphérie  :  elles  mesurent  en  moyenne  15  à  20  [x  de 
diamètre  et  portent,  autour  d'un  centrum  épais,  dix  à  douzeactines  de 
configuration  variable,  cylindro-coniques  avec  un  plateau  terminal 
])lus  ou  moins  accusé,  qui  parfois  se  résout  en  un  bouiiuet  de  petites 
épines,  ou  bien  cylindro-coniques  sans  renflement  terminal  mais  avec 
quelques  épines  sur  leur  moitié  distale,  ou  encore  parfaitement  coni- 
ques, pointues  et  lisses.  Enlin,  dans  la  profondeur  du  corps,  éparses 
parmi  les  précédentes,  viennent  de  grosses  sphérasters  d'un  diamètre 
de  30  à  35  (A,  avec  le  même  centrum  éj^ais  entouré  encore  de  dix  à 
douze  actines.  mais  toutes  coniiiues.  foites.  |)ointues  et  lisses,  droites 
ou  un  peu  recourbées  vers  leur  extrémité. 

Hi/incdcsinid  unixtcUata  Topsent. 

(PI.     III,    liiC.      12). 

Origine  :  {^^^.Hymcdcsniia  unixlcllata.  Topsent  (120,p.  XXN'II.) 

Eponge  encroûtante,  inineo,  en  phiquos  souvent  assez  étendues,  à  ))eu 
près  lisses.  Orifices  inconnus. 


124  E.  TOPSEM. 

Spicnifs.  —  I.  Mc'irasclèi-cs  :  1.  Ti/losfi/lcs  (fig.  12  (i)  lisses,  droits,  à 
base  .cèiiéraleinent  elliptique,  à  pointe  acérée,  graduellement  effilée; 
relativement  faibles,  ils  mesurent  370  à  400  [i.  de  longueur,  sur  3  à  4  [x 
d'éijaisseur  au  dessus  de  la  base;  ils  se  dressent  verticalement,  la  base  au 
contact  du  supi^ort. 

II.  Microsclères  :  2.  Sphdrastcrs  (fig.  12  b-d)  à  centrum  marqué,  ])as  très 
gros,  formé  i)ai-  la  réunion  d'actines  nombreuses  (le  plus  sou\ent  douze), 
longues,  conicpies,  ])ointues  et  lisses;  diamètre  assez  uniforme,  oscillant 
entre  20  et  25  jx.  Ces  spliérasters  sont  excessivement  abondantes  et  rendent 
l'Éponge  coriace. 

Couleur.  —  A  l'état  de  vie,  saumon  ou  rouge  brique. 

Habitat.  —  Banyuls  (cap  l'Abeille),  par  30  mètres  en\  ii-on  de  profon- 
deur; côtes  de  Tunisie  (golfe  de  (iabès). 

Cette  espèce  se  dislinyue  facilcniciil  de  Ili/nic<h'siiiiii  ll(ill)-:i 
d'abord  par  sa  culoration.  un  i)eu  par  ses  lyldsiyles.  mais  surtdut  par 
ses  niici'oscjères.  Ces  derniers  sont,  dans  le  type,  d'après  IcipicI  est 
établie  la  diagnose,  des  spliérasters  aussi  et  à  actines  égaleuient 
nombreuses,  pointues  et  lisses  ;  seulement,  leurs  dimensions  se  trou- 
vcnl  Idujiturs  bien  su]»(''ri('ui'es  à  celles  des  mêmes  spicules  de  //. 
Halle:!,  dans  le  i'a|)|)()r(  de  1  à  '1. 

La  siniplii-i((''  cl  l'unirniaiiité  de  ses  asfcrs  m'ont  fait  donn(>r  à  celte 
Eponye.  assez  commune  sur  les  congloniéi-atsdu  Caj)  i'AlicilIc.  le  nom 
de  Hijmcdi'sinio  iinistelhild . 

Les  variaticjns  individuelles  (pu'  j'ai  dbservées  ne  permettent 
pas  davantage  de  la  confondre  avec  //.  Ihitlc:!  ni  avec  //.  m'uta. 

Dans  un  spécimen  de  IJanyuls.  cncr'oAlanl  parlicllcincnl  une 
llii-cinid.  les  sphci'.islcrs  (liii.  1:2  r)  acipiicrcnl  un  diamclrc  moins 
uniftjrme  que  d'cjrdinain' :  la  plupart  mesurent  hicn  encore  de  •!()  l\ 
â")  (A,  mais  il  en  existe  une  certaine  (pianlil(''  ipii  descendent  jusfprà 
1.")  et  même  1:2  \t.  et  (raulres.  en  même  pro|MMlion.  (pii  s'clèveid 
juspi'à  "Il  et  ;!()  jji.  Le  nondire  de  leurs  aciines  ne  clianue  pas.  Les 
plus  peliles  les  oïd  de  plus  en  plus  grêles  cl  pointues;  les  plus 
grosses  les  ord  (''|taisses  cl  couvertes  de  Unes  ('-pines  d.ins  leur  nioilii'- 
dislale.   mais  nullement  trompu-cs. 

Dansun  spériuien  provenant  du  golfe  de  (ialtès.  les  asters  (lig.  l:2f/). 
de  :>()  à  •!'.)  ^.  de  di.iinèlic  nioven.  ont,  avec  des  actines  moins  nom- 


ÉTUDE  MONOGRAPIIIOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.   125 

breuses  (huit  ou  dix,  plus  raienient  douzo).  un  centruin  plus  étroit; 
quelques-unes  portent  sur  certaines  de  leurs  aetines  une  ou  deux 
longues  épines  leur  d(Minaiit  une  fausse  ap|)ai'ence  de  dichotomie. 

S.  A.  le  Prince  de  Monaco  a  recueilli  aux  Açores.  près  de  ïerceira, 
par  .399  mètres,  et  sur  le  Banc  de  la  Princesse  Alice.  jtar^OO  mètres 
de  profondeur,  deux  spécimens  d'une  II ijincdcxniia  que  je  considère 
comme  une  variété  cliondrillDiilcs  de  cette  espèce.  nMuarquahle  par 
sa  pauvreté  en  mégasclères  et  par  la  vigueur  de  ses  mierosclères.  Ce 
sont,  décolorées  par  Talcool.  des   hqionges  encroiUantes  que   leurs 
styles  ou  subtylostyles,  isolés  de  loin  en  Idin,   laissent  parfaitement 
lisses  et  luisantes  et  que  leurs  sphérastei's.  al)ondantes  par  toute  la 
masse,  rendent  fermes  mais  cassantes.  Ces  sphérasters  ont  douze 
aetines  coni(jues.  épaisses,  autour  d'un  gros  centrum.  Dans  l'échan- 
tillon du  Hanc  de  la  Princesse  Alice,  qui  se  rapproche,  sous  ce  rapport, 
du  spécimen  de  //.  unislclhiln  de  Banyuls  hase  sur  une  Hirrinid, 
elles  mesurent  un  diamètre  de  17  à  33  [/  ;  la  différence  réside  dans  une 
plus  grande  fréquence  des  sphérasters  les  plus  grosses,   et  surtout 
dans  ce  fait  que  toutes,  quelle  que  soit   leur  dimension,  possèdent 
des  aetines  plus  épaisses,  le  plus  souvent  lisses,  quehjuefois  seule- 
nuMit  un  ])eu  épiiKHises  vers  le  Ixtut.  Dans  l'échantillun  de  Terceira, 
l'écart  (^st  plus   considéi'ahle  ;   les  sjtln'rasters  vari(Mit   de  27  à  42  [^.. 
avec  prédominance  de  celles  de  30  à  32p.de  diamètre;  malgré  leur 
force,  leurs  aetines  ne  portent  presque  jamais  d'épines. 


Jl ijin('(lc>iini(i  bisU'JUitii  (Sidimidl)  To|)sent. 
(1*1.  m,  ti-.  i;{  et  lO). 

Syn.    :    I8".2.      T(>Hn/(t  hhlcUiila.  (  >.   Sehmidt  (96.   ]).    i.'i.   1*1.   AU. 

tig.  I). 
18Gi.     SuhcrUes  OLs/i'//ati/s.  ().  Sclimidt  (97.  p.  ;ir>). 
1888.     Tef/nja  bisfelliila  (».  SHimidt.  SoUas  (106.  p.  438). 
1892.     llijmi'dvxmld   hlstclldhi  (Srhmidt).    Topsent  (119. 

p.  59). 


126  E.  TOPSEXT. 

Syn.         IH'.IS.      Ifi/inrdpsiiiiti    hisfrihitd    (Schniidt  K    T(i|is('nl    (136. 
p.  i-2\\). 

Mpoiigo  oncroûtante,  on  plaques  souvent  étendues,  épaisses  de  1"'"' 
cnvimn,  coriaces,  non  hispides,  un  peu  i-ugueuses.  Système  aquil'ére  en 
])ai-(ie  visible  extérieui-ement.  Les  pores  apparaissent  comme  de  petites 
j)()nctuations  dispersées.  Les  canaux  inhalants  l'oi-ment  des  sillons 
ramifi('s  supei-ficiels  convergeant  vers  des  oscules  membraneux,  étroits. 

Spiriili-s.  —  L  Mégasclères  :  L  77//".s7///<'.s  lisses,  droits  ou  ti-ès  légè- 
rement courbés,  à  pointe  peu  acérée,  assez  souvent  émoussée,  à  base 
globuleuse,  subsphérique  ou  elliptique;  longueur  moyenne,  500  (ji;  épais- 
seui-  au-dessus  de  la  base,  V^  [x.  Ils  se  disposent,  solitaires  ou  par 
paquets,  verticalement  sur  le  sui)port,  la  ])ointe  en  dehors. 

II.  Microsclères  :  2.  S/i/iri-(is!c/-s  de  tornie  i>articuliér(?  (fig.  13  <</>). 
Chacune  d'elles  résulte  de  la  conciescence  latérale  de  deux  sphérasters  à 
actines  nombreuses,  coniques,  pointues  et  lisses.  Il  y  en  a  de  toutes 
dimensions,  depuis  12  [x  jusqu'à  65  jji  de  diamètre.  Mlles  abondent  par 
toute  la  masse  et  s'accumulent  surtout  vers  la  péi-ipluM-ie. 

Coiilfiir.  —  A  l'état  de  vie,  rouge  brique,  orang(',  rouge  pâle,  \  iolet, 
A  iolet  Aordâtre.  A  l'état  sec,  blanc  pur. 

Habitat.  —  Adriatique  (Lésina,  Meleda);  côtes  méditerranéennes  de 
France  (Banyuls,  cap  l'Abeille,  la  C'iotat). 

Il  ijiHrdosniifi  hish'lldld  v\\n\  .ivec  |ihis  de  vigueur  (|Ue  la  |du|i,iil 
de  ses  (•<»ng('nèi'es  et  funiie  sur  les  pierres  des  pl.Kpies  l'ei.itiveinenl 
vastes.  Ee  spécimen  que  j'ai  pholDgiaphié  (lig.it))  mesure  8  cenli- 
luètiTs  tle  largeur,  sans  i^tre  pour  cela  du  tout  exceptionnel. 

Ces  plaques  attirent  en  outi'e  l'attention  par  leur  coloi-alion  gi'iK'-ra- 
leiiient  vive,  .le  les  ai  vues  seulement  ntuge  liricpie  ou  orangées,  mais 
().  SciiMiidl  a  iiolé  des  leinles  bien  dilIV'renles  (violell.  gn'in vinleit . 
blassrotli  und  /iegelrolh  ). 

L'abondance  excessive  des  microsclères  dans  |(ud<'  leur  (''paisseur 
ies  rend  coriaces  mais  cassantes. 

Eenrs  lyloslyics  sont .  |  m  air  la  plu|)arl .  trop  ((  m  ri  s  pour  déleniiiner 
une  lii>|iid.ilinn  nolahle  de  leur  surface. 

().  Sclniiidl  avait  di'jà  remarqui'  la  silualion  badc  >U|MMliiielle  de 
leui-s  princi|);iux  canaux  exlialaiils. 

Il  a  cinuparé  (97.  p.  'M\)  ras|iect  de  ci-s  I-lponges  à  celui  d'iiiu^ 
feuille  de  chêne  dont  les  nervures  cnrres|)(>ndraienl  à  leurs  canaux 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  127 

aquifères.  Otto  disposition  n'est  d'ailleurs  pas  spéciale  à  Ijijmedes- 
inia  bistcUdta.  Nous  la  retrouverons  chez  nondire  de  Monaxonides 
encroûtantes  de  groupes  divers, 

('es  canaux  sont  donc  plus  exactement  des  silinns  (pu»  recouvre  une 
mince  meud)rane  ectosomi(]ue.  Aux  jxtints  où  plusieurs  d'entre  eux  se 
croisent  se  |)lace  j;cnéi'alemeut  un  oscule  sous  forme.  jxMidant  la  vie, 
d'un  pi'olongenu'nt  cylindrique,  coui't.  transparent  et  nutu  de  leur 
revêtement  membraneux  commun.  Il  peut  n'exister  qu'un  seul  oscule, 
occupant  de  préférence  un  endroit  élevé  du  corps.  Cela  n'a  toutefois 
rien  de  fixe  et  les  grands  spécimens  montrent  plusieurs  oscules  espacés. 
Entre  les  sillons,  de  nond)reuses  perforations  punctiformes  corres- 
pondent aux  pores. 

La  spiculation  est  tout  à  fait  caractéristique. 

La  pointe  des  tylostyles  n'est  pas  très  longue  ;  leur  base  se  montre 
globuleuse,  presque  sphérique  ou  ovoïde,  et  jamais,  pour  ainsi  dire, 
trilobée  en  coupe  optique.  Ils  ditl'èrent  donc  bien  des  tylostyles  de 
certaines  autres  Hymedeamia. 

Les  sphérasters  sont  doubles.  0.  Schmidt  a  insisté  sur  ce  caractère 
important,  auquel  l'espèce  doit  son  nom.  Chacune  a  deux  pôles 
portant  de  nombreuses  actines.  Plus  elles  sont  petites,  plus  il  est 
facile  de  se  rendre  compte  de  leur  constitution  ;  on  voit  alors  leurs 
deux  centrums  reliés  par  une  tige  lisse  relativement  longue.  A  cet 
état,  elles  resseudilent  tout  à  fait  à  des  amphiasters.  Plus  elles  gran- 
dissent, plus  la  tige  d'union  se  raccourcit.  Sur  les  plus  grosses,  les 
deux  centrums  sont  directement  accolés,  et  c'est  seulement  l'orienla- 
lion  de  leurs  actines  dans  deux  directions  opposées  ou  encore  l'absence 
d'actines  suivant  un  méridien  qui  permettent  de  reconnaître  que 
chacune  représente  deux  asters  jumelles  souflées.  Encore  faut-il  que 
ces  belles  sphérasters  se  présentent  de  prolil.  car.  de  face,  c'est-à-dire 
Vues  par  l'un  de  leurs  pôles  (lig,  LW/).  (»lles  ont  absolument  l'aspect 
de  sphérasters  simples.  C'est  cette  appai-ence  (jui  a  [>orté  Schmidt  à 
les  croii'c  tantôt  simples  et  tantôt  doubles. 

Les    sphéi-asteis    sont    de    toutes    dimensions    et    s'entremêlent 


128  E.  ÏOPSENT. 

|)arl(tut  sans  ordi-c.  Leurs  actinos  sont  lisses,  coniiiucs  rt  imiiitucs. 
Sur  les  plus  grosses,  qui  peuvent  atti'indre  55  (d'après  Silnnidl  ). 
(■)()  et  ()5  p.  fie  (lianiètro.  on  les  voit  fiHMjueninient  l)ifur<(uer  leur 
pointe. 

Ifij)no<h'siiii(i  hisiclintd  peut  passer  pour  une  espèce  eoniniune  en 
certains  poiuts  au  iiumis  de  la  .M(''dilenanée. 

M.  le  professeur  Kœhler  m'en  a  coniuniiiiqué  un  spi-ciinen  dessi'clié 
dans  un  lot  d'Epongés  recueillies  sur  la  hniinido  provençale,  au  large 
de  la  Ciolat. 

.le  l'ai  trouvée  fréquemment  à  Hanyuls,  sur  les  conglonu''rats  de 
Mélobésiées  draguées  par  une  trentaine  de  mètres  de  profondeui- 
devant  le  Cap  l'Aheille. 

De  n(Mul>i-eux  S/('j)/i(iii()s/-t//i/ii/s  niirtihilis  Allni.  syniliiotiijues 
traversaient  l'un  des  sjȎcimens  de  celle  |)rovenance. 

0.  Schmidt  avait  créé  l'esjièce  d'après  un  exenqtlaire  unique  pris  à 
2  milles  au  sud  de  Lésina.  Plus  tard  il  la  trouva  en  grande  abondance 
à  Poi'lo  pala//o  (.Meleda).  dans  la  zone  lillorale. 

Malgr-é  cela.  Lendcnleld  ne  l'a  poiid  di'crite  dans  sa  r(''visi(ui  des 
Cltiriiliiui  de  I  .\driali(|ne  (65).  Il  a  cru  la  reconnailre  dans  une  S/ii- 
raslrclla  avec  la(pudle  (die  n'a.  en  r(''alilé.  aucune  ressend)l,inci'.  Les 
sjtirasters  qu'il  a  tigurt'es  en  font  foi.  Aucune  d'elles  ne  se  rapproc  lie 
des  gi-osses  sj)liéi-ast<'rs  doid)les  dont  S(dimidt  avait  ce|)endanl  donm'' 
un  dessin  exaid.  ni  des  spli('ras|ers  de  moindre  taille,  ipii.  nnn-^  l'a- 
vons vu.  rappellent  tant  de>  anipliiasjers.  .">i  Lenilciilcld  a\ait  eu  ces 
UHcrosclèi-es  sous  les  yeux,  ils  n'auraieni  pas  manipn''  de  frapper  son 
altenlion.  (le  n'est  point  ici  le  lieu  de  d(-cider  si  la  S  pi  rasl  rrihi  hislcl- 
hild  de  Lendenf(dd  est  ou  non  synonyme  de  .s'.  (Irciniihi'ns  itidiev. 
'l'onl  ce  (pic  je  veux  l'cjenirpour  le  ninnieni  c'e^j  ipfjl  11,.  <"a-i|  pas 
de  y  II  i/ni('(lt'snti(i  ici  en  (pie^ljon. 

Après  avoir  inscrit  en  LS'i:2  son  tlpoiige  parmi  |e->  Tcllu/d.  (I. 
S(dimidl  la  rangea,  en  LS'ii.  au  nondirede-  SidirritcsArWi'  |ir<'|endne 
correction  pas>a  sans  doule  inaperçue  de  .Sidia-,  ipii.  v.ins  c(da.  n'eût 
pas  mainlenii   l'espèce  dans  le  genre    TrUn/a  e|  surloul,  d'après  la 


EÏUJ)E  MONOGIIAPIIIOIIE  DES  SPONGIAIRES  DE  FHAXCi:.   129 

nouvelle  description  qui  en  avait  été  donnée,  n'eût  pas  éci'it  :  «  Sponge. 
—  As  in  Tedujd  hjïioiriiiin.  » 

Malgré  la  forme  exceptionnelle  de  ses  euasters,  je  suis  convaincu 
qu'elle  occupe  une  place  légitime  dans  le  genre  Hytncilcsmia,  où  je 
l'ai  introduite  en  189:2. 


Jlijnu'dcsiiiid  trisIt'Udld  Topsent. 
(FM.  TII,  fiç.  14). 

Origine  :  lS!)r>.  H ipncdcsinid  tristcllata,  Topsent  (120.  j».  X.WII). 

l'ipon.ifo  eiui-dùtante,  euriat-e,  hispide. 

Spirilles. —  I.  M('\i>a.sclères  :  1.  Ti/l<)sfi///>s  lisses,  droits,  à  této  ollipticjue, 
à  i)()iiit(!  effilée,  semblables,  eu  un  mot,  à  ceux  de  Hi/inrdcsinia 
imistcl/dta;  peu  nombreux,  dressés  solitairement,  la  pointe  eu  dehors. 
Pour  la  plupart  plus  longs  que  l'Éponge  n'est  épaisse,  ils  déterminent 
riiispidation  de  sa  surface. 

II.  Microsclères  :  2.  Sp/ici-dstcrs  triples  (fig.  14),  c'est-à-dire  résultant 
chacune  de  la  concrescence  de  trois  centrums  couverts  d'actines.  Sur  les 
mieux  développées,  les  trois  centrums  se  touchent  ;  sur  les  plus  petites, 
une  tige  d'union,  épaisse  et  généralement  lisse,  les  relie  entre  eux.  Les 
actines  sont  nombreuses,  coniques,  pointues,  souvent  chargées  de  petites 
épines,  jamais  tylotes.  Ces  sphérasters  abondent  par  toute  la  masse  et 
la  rendent  à  la  fois  dure  et  cassante.  Leur  diamètre  atteint  17  à  20  pi. 

Couk'fw.  —  Rouge  hviquc  {latertcius  et  tcstaceiis  de  la  Chromatoxiede 
Saecardo),  à  l'état  de  vie. 

Hdhitdf.  —  Banyuls  (cap  l'Abeille);  A(;ores. 

Ifijmcdcsinid  Irisiclldtd  vit  en  comijagnie  de  //.  diiislclldld  et  //. 
hist('//d/d  sur  les  conglomérats  d eMélohésiées  du  (  la  jt  1"  Abeille.  ]iai' une 
ti'entaine  de  mètres  de  profondeur.  Elle  n'y  est  pas  rare. 

('es  ti'ois  espèces  se  ressenddent  beaucoup  par  leur  couleur  et  aussi 
par  leur  aspect.  J'ai  trouvé  //.  /risfc/Zd/d  plus  hispide  ijuc  les  autres, 
mais  ce  caractère  n'est  peut-être  i)as  constanl.  Ses  plaques  ne  parais- 
sent pas  atteindre  d'haliitude  l'étendue  de  ccdies  de  //.  hisfel/dfn,  la 
plus  large,  en  somme,  de  nos  Ifijntcdcsmid. 

J^es  asters  sont  tout  à  fait  caractérisli(pies.  IJicn  (b'vcldppécs.  elles 
apparaissent  comme  des  sphérasters  triples,  aussi  nettes  (pu'  les 
sphérasters  doubles  de  //.  hislclldtd  et  (pu"  les  sphérasters  (piadru- 

AHCH.    DE   ZOOI..   E.\I'.    El    (iÉN.    3'    SÉRIE.   T.    Vlll.    1900.  !( 


130  E.  TOPSENT. 

plcsilo  //.  frif/onos/cl/a/fr  Carter.  Elles  ont  trois  centrunis  presque 
soudés,  qui  restent  faciles  îi  distinguer  grâce  au  gntn|)<>  d'actines 
dont  chacun  est  porteur  et  qui  rayonnent  dans  une  direction  déter- 
minée. Dans  chaque  groupe,  ces  actines  sont  nomhreuses.  à  peu  pr(^s 
égales  entre  elles,  coniques,  assez  longues,  et  souvent  ornées  de  fines 
épines,  surtout  vers  leur  extréitiilé.  où  parfois  même  elles  se 
disposent  en  cercle.  Par  leur  densité,  leur  égalité,  la  constance  de 
leur  foi-me  et  leur  ornementation,  elles  rappellent  loni  à  fait  les 
actines  de  sphérasters  simples,  l.a  connaissance  des  s|»héi'asters 
doubles  de  Jf.  blstellata  nous  a  préjtarés  à  interpréter  les  micros- 
clères  de  notre  Éponge  comme  des  sphérastei's  liiples.  L'étude 
détaillée  des  actines  confirme  cette  manière  de  voir.  Les  asters 
Irijiimelles  n'ttnt  aucune  ressemblance  avec  des  sjiirasters  même 
condensées  ;  indépendaunnent  des  caractères  de  leurs  actines,  si  diffé- 
rentes des  épines  de  spirasters,  elles  offrent  chacune  un  agencement 
trop  invariable  pour  èti'c  attribué  au  hasard. 

f]ependanl.  il  existe  une  pcopoi'lion  (diisid('rable  de  micnisclèics 
)iioins  bien  formés  (H  (pii  rappellml  bien  miiMix  les  spirasters;  ce 
sont  des  sjjhéraslers  trii»les.  mais  à  centiiims  écartés:  Tim  d'eux, 
médian,  se  rattache  aux  autres  par  une  tige  épaisse.  Si  les  deux  cen- 
trums  terminaux  se  trouvent  dans  une  position  symélri(|ue  |»ai'  rap- 
port au  centrum  médian,  la  forme  du  s|>icule  n'est  ipie  peu  modilii'i". 
Dans  le  cas  contraiie.  les  tiges  dunioii  se  ci-oisenl  sous  des  angles 
divers,  et  ras|)ect  généi'al  devient  celui  d'une  spirasjer  courte,  épi- 
neuse au  milieu  et  aux  deux  exlrémilés  dig.  Wa).  ha  irssemblaini' 
s'accentue  encore  lors(pie  (piebpies  adines  i\rj<  cenirums  s'ég.irent 
sur  les  tiges  d'union. 

Les  formes  imparfaites  de  micro>cléres  cbez  //.  Irish-lhihi  el 
//,  hhtollala  sont  fort  in^lniclives.  puiM|u"el|e->  ikmi^  nidiilrenl  le  pas- 
sage de  l'euasler  .à    la    slreplasjer.  Si  l'euasler  simple  e>l   une  loi- 

priuiilive  de  spicldes.  (ui   \nil  (pi'il  a  >iHli  aux  flponges  d'en  (b'c - 

poser  le  ceiilrlim  en  lobes  el  d'écarter  c<'s  lobes  pour  consliliier  la 
«pira>ler  au->i  lacilemeni  (pie  I  ,impbias|er; 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  131 

//.  tristclkita  est  une  espèce  intéressante,  puisque,  Hymedesmia 
véritable  par  ses  asters  les  plus  complètes,  elle  établit  connue  une 
transition  au  genre  Spirastrella  par  ses  asters  anormales. 

Elle  ne  peut  quand  même,  comme  on  s'en  rendra  facilement 
compte,  prêter  à  confusion  avec  l'unique  Spirastrella  connue  jus- 
qu'à présent  dans  nos  eaux. 

Depuis  l'époque  où  j'en  ai  tracé  la  première  diagnose,  j'ai  appris 
que  H.  trhtellata  ne  vit  pas  localisée  sur  la  côte  du  Roussillon.  J'en 
ai,  en  effet,  retrouvé  un  spécimen,  petit,  bispide,  décoloré  par  l'al- 
cool, sur  un  Polypier  dragué  par  le  yacht  Prinresse-Âlice  aux 
Açores,  près  de  Terceira,  par  599  mètres  de  profondeur.  Ses  micros- 
clères  sont  un  peu  plus  faibles  que  dans  les  individus  de  Banyuls, 
leur  diamètre  ne  dépassant  pas  l.j  [>.;  en  outre,  ils  n'ont  généralement 
pas  d'épines  sur  leurs  actines. 

3.  Famille  des  Polymastid.e. 

Clavulida  ordinairement  sans  microsclères,  présentant  une 
écorce  différenciée  et  une  cbarpente  rayonnante. 

Genre  Polymaalia  Bowci'bank. 

Polymastidœ  massives,  sessiles,  avec  des  papilles  de  nond)re  et  de 
longueur  variables.  Mégasclères,  tylostyles  et  styles.  (Charpente  dis- 
posée en  lignes  rayonnant  vers  la  surface.  Ecorce  épaisse  pleine  de 
spicules  de  plus  petite  taille  rangés  verticalement. 


Polynumia  nunnniill<iri>i  {().  F.  .MiilliT)  U(j\verl»aidv. 
ii'i.  IV,  liu-,  x-i:{i. 

Syn.   :    ISO;.     Sj)(>/i;/i(/  iiKiniiitillaris.  ().   V.  Miillcr  (80.    vol.   1\'. 
|..  ii.  pL  CLNJII.  (ig.  ;i.  i)'. 
IHP».      Sponyid     iiKininiHln  ris.     MiilliM'.     L;iiiiniii(Hi\    (61. 
|i.  :.<S); 


i;{^  E.TOPSENT. 

Svii.   :    ISIS.     S/)0/i;/in   /'l'/iicU/i/s.   .M(inf;i;;ii  i79.  |>.  U:>.  pi.  Xlll, 
liii-.  7). 
1S:Î1.      7"/'//! !/(/:'  pcnirilli/'onnix.   S.   V.   (!i;iy    (40.    vnl.   1, 

IS:>:>.      Spo/it/ia  imiiniiii (frris.  .) .  l'arluiismi  (89.  |t.  VM. 
ISriS.      Spinujid     I nifts-rali .     Drllc     Cliiajc    i24.     ]».      I  I  i. 

|.l.  .\.\.\\  II.  liu.  IS  (■(  :>;i). 
tS'r2.     Ildlirlionilrid  //ia//u/ii//fn-/s.  .\i>\\\\Mn\\  i52.  \k   \'rl, 

|.l.  .\VI.  lig.  ^1. 
IStl.      l'^ii plcdclhi  fnfif/uii///(i/is.  Uiiwt'rWaiiU  (4.  |t.  71). 
IS'»;).      Suhr/'i/cs  (f/)/)('n(/icii//ifi/s.  IJalsainn-Crivclli  (1), 
IS'i'i.      J'o/i/t/i'isfid   //i<n/i//ii//(n-/s.    rxiwi'ihaiiU    i6.    vol.    11. 

p.  71  ). 
"!  I8()!).     /*()/i/iiifisf(fi  s/n'nif/a.  Bowerbank  (6,  vol.  11.  j).  ()(Vi. 
iS!)!>.     /*o/i/nifis/i(i  iiunnilhiris  BU..  O.  Sdimidl  (98.  ]».  i:>. 

li-.  11  v\  i-2i. 
1S(»7.      I^cnc'ilhirid  )iidniinill<iris  (Bow.i.  (iiay  i41.  p.  .'i:i7i, 
ISCtS.      PolijnKislid    iiidntmilldris    (.Miilirri.    Nonnaii    (84. 

p.  WIW). 
^ISliS.     p()lijmd>i(id  s/>t/infd  Iktw..  Xoi-nian  (84.  j».  '.\'2U). 
IHliU.     Pohjtnd^lid    nKnnmilIdrh    (.Mfillci).    .\unuaii    (85. 

p.  -2117). 
1870.     l'olijnidslid  nid//uii(//d/is    Bk..   ().    Scliiiiidt   ilOO. 

J).  7()). 
187't.      /'d/i/nids/id   maiinnilhiris.   Bn\vi'il»anlc  (6.    vol.  III. 

p.  :il.  pi.  Xll.  liu.  1-11). 
'?1S7'(.      /'(i/i/tiidsfid  s/)//ii//d.  Buwcrliaiik  (6.  \'i|.  III.  pi.  M. 

liu.  10-1:5). 
1S78.     liindldd  dirlicd.  Mnvjkdwski  (76.  p.  'i.  pi.  I  111). 
■.'1880.      Tnhcrclld    pu jiilhild .    Kriln-    54.    p.   277.    pi.  \IN'. 
liu.  10). 
IS8I.      Si/hr/-i(rs  d ppcml iriihilns  \\\.  Criv.)  (>.  S..  N'usiiiacr 
(142.  p.  i). 


ÉTUDE  MONOGRAPIlinUE  DES  SPONdlAIHES  DE  FINANCE.  1:53 

Syn.   :    1881.     Poh/nuislia  indinniilhiris.  .Aliliic-Edwai-cis  (78). 

188:2.     PohjuKistid pcnicillKs  (Mont.)  Vosin..A'osmaer (143. 

p.  -2().  iil.  T.  lig-.  12  et  la.  pi.  IV.  lig.  127-1:52). 
1882.     Polijinasiid  indnnnilJdris  BoNV(M-l)ank.  Noi'inan  (6, 

vol.  IV.  p.  17  <'t  ;M). 
?  1882.     Pdh/indstid  sj)ind/d  Howcrhank.  Norman  (6.  vol.  W, 

p.  17  et  38). 
1882.     Pohpndstid  indinmilldrix  lîow(M-!)ank.  (ii-actïe  (38. 

p.  821  ). 
1885.     Polynidstid  nidiiuiiindris  (MiilhM)  Hwk..   N'osmaor 

(144.   p.   li.   pi.   I.  iiii;-.  5-G  et  pi.  III.  lig.   10, 

14.  21). 
188.J.     Po/i/didsfid  iiuitiunilldris  (().  F,  Miillei)  Bow..  Fris- 

tedt  (37,  p.  lo). 
?188o.     Saberitea  conica.  Ilansen  (50.  p.  10.  i)l.  II.  flg.  G). 
1885.     Pofi/masfid  ppniciUuii  (Mont.)  N'osni..  Jlansen  (50, 

p.  9). 
188().     Sdhcrifcs  dppcnfiintlftfusBàh.,  liurrhU-\i  (8.  p.  1). 
188().     Polijnidsiia  tnainniilldrh  Bow.,  Kd'lilei- (58). 
1880.     Pohjindstid  pc/un'I/ifs  (Mont.  )  N'osni..  Levinsen  (68, 

p.  8i(').  pi.  XXIX.  (ig.  2.  8). 
1887.     Po/i/tndsfid    ntdinmilldi'is    Bwk.,    A'osmaer   (145, 

p.  829 1. 
1887.     Po/i/nids/id  jx'nicillKs    (Mont.)    \'osniaei'.    Fristedt 

(152,  p.  484). 
1887.     Poli/indxtid    inanunilldris    Bow..     Topsent    (110. 

p.  189). 

1889.  PdhjmdsCtd  /iid//u/uUdris  .Jolmston.  Ilanitsch  (46. 

|).  IG!').  1)1.  Vf.  lig.  1-8). 

1890.  Polijtndslid  tndmmiUdi'is  .Jolmston.  Ilanitsch  (47. 

p.  220). 

1891.  Po/j/didsfid  tndmtnilldris  (.lolinst.)   lîow..  Topsent 

(117.  p.  529). 


i;U  K.T(U»SKNT. 

Syn.   :    IH'.H.     l'olijiiKislid  //Kfi/uni/hiris  lîowt-ihank.  (iit'iitzenberg 

(42.  p.  ;{7). 
189:2.     /*<//i//iias/iff  nuniunilldris  (.lnlinst.)   Rdw.,  Topsont 

(119.  p.  i:U). 
1894,     Polymastid  mamntUhiris  (.Millier),   'l'opscnt   (129, 

p.  8). 
181M).     Poli/nuislid  nidnnnilhit'is  (Mùll.  )  Hitwt'ritank.  I>amlie 

(150.  \K  l'.»(i.  pi.  III.  flg.  1). 
1807.     Polij)ndstid  rohustd  (How.),  LenfUMiffid  (65.  j).  111, 

pi.  IV,  VII  et  XI). 
1898.     Polymastid  mammiltaris  (Miiller),  Topsenl  (136, 

p.  126). 
1898.     Pohjnidsdd   iiidniniilldris    lî(nvei])ank.    Kieselinirk 

(57,  ]).  ()i). 
1898.     Po/ymdsfid  d/finis.  Thiele  (107,  p.  31,  pi.  I,  fig.  16 

et  pi.  VII,  fig.  21). 

Éponge  massive,  sessilo,  en  plaques  d'où  s'élèvent  de  nombreuses 
papilles  aquifëi-es,  subcylindi-iques,  léti-actiles,  j)oui'  la  plupart  closes  à 
leur  extrémité. 

Surface  générale  liispide  ou.  par  places  seulement,  glabre.  Papilles 
lisses,  au  moins  en  apparence. 

Ectosome  constituant  une  écorce  assez  épaisse  et  coriace,  couverte  de 
petits  tylostyles  dressés  côte  à  côte  et  renforcée  par  une  bande  taiigen- 
tielle  de  grands  tylostyles.  Les  papilles  en  sont  des  d(>j)eiidances  et 
possèdent  les  petits  tylostyles  de  revêtement  et  les  grands  tylostyles 
tangentiels,  ceux-ci  organisés,  pour  les  soutenir  dans  leur  hauteur,  en 
de  longues  files  ascendantes,  parallèles. 

Ciioanosome  charnu,  traversé  par  de  solides  faisceaux  spieuleux  qui 
montent  directement  de  la  base  du  corps  jusqu'à  la  ]>ériphérie. 

Stomions  répandus  dans  l'écorce  et  dans  la  paroi  de  la  plupart  des 
papilles  (papilles  inhalantes).  Proctions  portés  par  les  autres  papilles 
(papilles  exhalantes),  microscopiques,  rarement  lai-gos  et  i)ercés  alors  au 
.sommet  même  de  ces  ajjpendices. 

Spirilles.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Tj/losti/lcs  (tig.  11  (^  h)  à  tête  longue, 
étroite,  typiquement  ornée  d'un  bouiielet  à  quelque  distance  de  son 
extrémité,  ou  .sans  bourrelet,  on  raccourcie  et  ovoïde;  à  tige  très 
fusiforme,  droite  ou  peu  courbée;  à  pointe  fine.  Dimensions  oscillant 
entre  0""  5  et  1"""  2  de  longueur  pour  10-15  (x  d'épaisseur  au  centre, 
variables  suivant  la  position  de  ces  spicules  dans  le  corps  et  selon  l'âge  et 


ÉTUDE  MONOCîHAFIllorE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.   135 

la  force  du  sujet.  Ils  constituent  les  bandes  longitudinales  des  papilles 
et  tangentielles  de  l'ëcorce,  ainsi  que  les  lignes  squelettiques  du 
choanosonie.  2.  Ti/losti/lcs  (fig.  11  c)  à  tête  bien  marquée,  ovoïde,  à  tige 
l'usifoi'me,  courbée,  pointue.  Ils  mesurent  120-240  [ji  de  longueur  sur 
2-4  [X  d'épaisseur.  Ils  abondent  dans  l'ectosonie,  localisés  dans  la  couche 
externe  de  l'écorce  et  des  papilles,  sur  un  seul  rang,  debout,  côte  à  côte, 
la  pointe  en  dehors.  Ils  renforcent  aussi,  en  abondance  variable  suivant 
les  individus,  la  paroi  des  canaux  du  choanosonie. 

Pas  de  microsclères. 

Couleur.  —  A  l'état  de  vie  :  chair  jaune  orang»;  foncé  ;  écorce  orangé 
clair,  rosée,  jaunâtre  ou  grise  ;  papilles  jaune  pâle  ou  blanchâtres. 

Habitat.  —  Océan  Arctique  (mer  de  Kara,  mer  Blanche,  Spitzberg, 
Groenland,  etc.);  Atlantique  Nord  (côtes  de  Norvège,  Belgique,  Iles 
Britanniques,  France,  Espagne,  Terre-Neuve,  nord-est  des  Etats-Unis, 
sud  de  la  Nouvelle-Ecosse,  Canada)  ;  Méditerranée  (côtes  de  France, 
Naples,  Adriatique);  Océan  Pacifique  (Amboine,  Japon).  Par  des  profon- 
deurs variables. 

Commune  sur  nos  côtes,  dans  les  dragages. 


Johnston  a  proclamé  en  184:2  l'identité  des  Spongia  inammillaris 
0.  F.  Mûller  (4806)  et  ^S".  PeniciUus  Montagu  (1818).  Après  l'avoir 
révoquée  en  doute  (1882),  Vosmaer  l'a  définitivement  admise  en 
1885.  0.  Schmidt  a  fait  remarquer  dès  1866  que  le  Suberites  appen- 
diculatus  de  Balsamo  Crivelli  (1863)  se  confond  avec  Po/i/ma.sfia 
mammillaris  (Mûller)  Bowerbank.  Vosmaer  a  déclaré  encore,  en 
1885,  avoir  acquis  de  vi.sa  la  certitude  que  la  Rinalda  arrtica  de 
Merejkowski  (1878)  ne  dilïère  pas  de  cette  Eponge,  Par  une  erreur 
que  j'ai  relevée  ailleurs  (136),  Lendenfeld  a  appliqué  (65)  le  nom 
de  Polymastia  robusta  Bowerbank  aux  P.  manuniUaris  par  lui 
recueillies  dans  rAdriati(|ue.  La  Polymtistid  aff'inis  de  Thiele  (107) 
me  paraît  une  création  inutile.  Enfin,  j'exprimerai  plus  loin  mes 
doutes  au  sujet  des  PolymasCta  gpinii/a  Bowerliank  et  Tubcrclhi 
papillata  Keller. 

La  synonymie  de  l'espèce  en  question  est  par  conséquent  assez 
compliquée.  De  plus,  Levinsen  (68)  a  cru  reconnaître,  dans  ce  qu'il 
a  appelé,  d'après  Yosmiier,  Pohjmastia  peniri//ns  (Montagu).  les 
Trichostemma  /wmisp/ia'ricum  Sars,  RadU'Ua  sol  Schmidt.  et  peut- 
être    VlfaUrnemia    paiera    Bowerbank,    ainsi  que   les    Suberifes 


130  K.  TOI'SKNT. 

(ilri'iis.  S.  conicti.  S.  i/i'/  i/s/aiis  cl  S.  /'a(/i(//is  de  Ilanscn.  (Icllo 
ii|tiiii()n  ii't'st  pas  .suiitL'nal)l('  en  ce  qui  cuiu-orno  les  trois  proniièivs 
(le  CCS  i;|)uni;cs.  je  dcviviis  dire  les  ihnix  premières,  car  il  semble  bien 
clabli  par  Scbinidl  cl  par  llaii>cii  (|ii(^  Trir/iostcutt/ifi  hcmisjiha'- 
riiiini  cl  H(i(li('ll<(  soi  ne  repi'cscnlcnl  (jiriinc  nièiiie  cs|»ccc.  diii;-cnre 
Tri<h()slciiniui .  voisin  mais  dislind  du  ucmc  Polijnïustid .  Il  est 
plus  dinicilc  de  se  priuinnccr  au  sujcl  i\v'>  Siihrritrs  de  Ilanscn. 
créés  sur  des  spécimens  vraimcnl  insinnifianls.  ]>es  *V.  a/mis  cl 
S.  ronirn  ne  désiiinent  cliacun  (pi'un  fragment  d'Kponiie  ra|»pelant 
bien  en  cIVcl  uni' ]»apillc  de /*o/y//K/.s7/^/ ;  toutefois,  si,  pai'  la  forme 
des  spiculcs.  d'ailleurs  urossièremenl  liuurés.  X.  conicii  |ieut  c|rc 
soupi.onni'-c  de  se  rapporter  à  /'.  f/i/t//if/i///f//-/s.  S.  (ilrciis.  jtour  la 
niciiic  raison,  iiarailrail  pluliM  pro\cnir  d'une  /'.  nihiishi.  S.  iiui'U- 
s/fiiis  cl  S.  radians  ne  sont  pcul-ctrc  pas  des  Pohjmaslia  :  la 
dcniicrc  possède  surinul  de  la  ressenddance  avec  les  Trichoslciinna . 
."^iimnic  luule.  le  laconisme  des  descri|)tions  ne  j)crnicl  ijuc  des 
su|i|»osilions  vagues  cl  sans  iniporlance  à  propos  de  ces  espèces 
probaldenicnl  sans  valeur. 

Ses  j)apilles.  i;éncralcmcnl  lines.  longues  cl  nondireuscs.  commu- 
niquent à  /'o/i/tnaslia  mainniillarix  un  aspect  (jue  la  plui»arl  des 
auteurs  ont  cherché  ù  illustrer.  Aussi  en  trouve-t-t»n  des  ligures, 
lionnes  ou  nuMliocres.  dans  les  travaux  de  Johnston.  Howeibank, 
Scbnndl.  N'osmaci'.  l.evinsen.  (Irent/.enl)erg.  Lambe  et  Lendenfeld. 
cib's  plus  liaul  dans  l'index,  bibliograpliiquc  spt''cial  à  celte  l-lponge. 
Néanmoins,  j  ai  cru  utile  d'y  ajouter  la  pbolograpbie  de  plu>icurs 
spécimens  (pi.  IV,  fig.  8,  'J,  10  cl  l.'Ji.  A  l'aide  de  ces  documents,  on 
peut  prendre  une  idée  assez  exacte  de  l'animal  bien  il(''V(do|i]ic.  avec 
(jmd(pH's-unes  de  ses  variations. 

(Icpcndard.  ("..  de  Merejkowsliv  l'a  ligure,  sous  le  nom  de  Kiiiahla 
arclica.  avec  une  parlicularib'' (|u'il  a  eu  si'ul  l'a  va  niage  d'observer. 

Il  l'ésnllc  des  dcsci'iptions  de  cet  aulcui'  (|ue,  dans  la  .Mer-  IJIancbc. 
la  l'oli/inasl ia  inaianiillaris  possède  l.i  l'acullc  de  se  mulli|ilicr  acli- 
Ncmenl  par   bourgeons,    btrl   sendilables  à    ceux  de    Triln/a    lipica- 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  137 

riion.  ({ui  s'urganisent  Un\[  à  l)uiit  à  rcxtiTiiiitr  des  papilles,  puis  se 
détachent  un  à  un  pour  produiie  autant  d'individus  nouveaux, 

Polymdstia  tnam/nilhiris  se  lixe  indilléremnient  sur  les  pierres, 
les  coquilles  ou  les  polypiers.  Sur  les  grandes  pierres  et  les  larges 
coquilles  (Pecten  maxliiniK,  par  exemple),  elle  s'étend  en  plaques 
d'abord  circulaires,  puis  irrégulières,  pouvant  atteindre  10  à  12  cen- 
timètres de  iliamètre  et  ne  mesurant  guèi-e  (jue  1  à  2  centimètres 
d'épaisseur  en  leur  milieu.  Elle  se  montre  plus  globuleuse  sur  des 
supports  étroits  et  tend  à  les  entourer  de  toutes  parts.  Sur  les  fonds 
de  gravier,  elle  cimente  ensemble  en  grandissant  les  petits  cailloux 
au  contact  de  celui  sur  lequel  elle  s'était  primitivement  établie  et  se 
constitue  de  la  sorte  une  base  assez  lourde  pour  résister  aux  cou- 
rants. 

Semblable,  au  début  de  sa  vie,  à  une  petite  croûte  lenticulaire, 
orangée,  hispide,  elle  acquiert  de  bonne  heure  des  papilles,  d'abord 
courtes,  grêles  et  peu  nombreuses,  puis  de  plus  en  plus  longues, 
épaisses  et  abondantes.  Les  spécimens  de  dimensions  moyennes  en 
portent  couramment  plus  d'une  centaine. 

Ces  appendices,  contractiles,  se  présentent  durant  la  vie  sous  deux 
aspects  principaux  :  mamelons  courts  et  fermes  (lig.  10),  à  l'état  de 
rétraction,  ce  sont,  en  pleine  extension  (fig.  9)  des  tubes  cylindro- 
coniques  dressés,  souples  et  transparents,  qui  fréquemment  dépassent 
25"""  de  longueur.  Souvent  encore  on  les  voit,  au  sortir  de  la  mer, 
sous  forme  de  languettes  plates,  longues  et  étroites,  flasques  et  cou- 
chées en  tous  sens  à  la  surface  du  corps  ;  cela  correspond  évidem- 
ment à  une  période  de  repos  passager  sans  rétraction  préalable. 
Bowerbank  les  a  fait  dessiner  à  cet  état  (6,  vol.  lll.  pi,  XII,  lig,  1) 
que  représente  aussi  l'une  de  mes  photographies  (tig,  13). 

Il  est  exceptionnel  que  les  papilles  d'un  spécimen  donné  atteignent 
toutes  la  même  longueur  ;  on  constate  plutôt  sous  ce  rapport  des 
inégalités  marquées  qui  tiennent  ordinaiienuMit  à  l'âge  relatif  de  ces 
appendices.  A  la  périphérie  des  plaques,  et,  d'une  façon  généraU. 
dans  les  régions  en  voie  de  croissance,  on  les  trouve  courtes,  parfois 


138  E.  TOPSENÏ. 

réduites  enroit'  à  dr  petits  inamcltiiis.  I^cs  mieux  développées  ont 
tuujnufs  un  diamètre  relativement  faible,  oscillant  entre  1  et  i  mm. 
au  plus. 

Le  plus  souvent,  elles  ne  diderent  pas  assez  par  leurs  dimensions 
pour  paraître  être  de  deux  sortes  ;  cependant,  il  n'est  pas  rare  que 
quelques-unes  d'entre  elles  se  distinguent  des  autres  par  une  taille 
notablement  plus  considérable,  liowerbank.  Meiejkowskv.  Levinsen 
et  Lambe  en  ont  donné  des  exemples.  La  tigure  10  en  fiairnit  un 
de  plus. 

Leur  extrémité  est  d'habitude  close,  en  doigt  de  gant,  coni(iue,  plus 
ou  moins  effilée,  quelquefois  large  et  C(jmme  tronquée,  ou  encore 
denticulée.  Levinsen  a  soigneusement  noté  (68,  pi.  wix,  fig.  3)  toutes 
les  variations  dont  elle  est  capable.  Elle  se  montre  lobée  ou  denticulée 
surtout  dans  les  cas  de  concrescence  de  deux  papilles  voisines.  La 
concrescence  peut  exister  dès  la  base  de  ces  organes  ou  seulement  à 
partir  d'une  certaine  hauteur;  elle  dépend,  dans  cette  dernière  occur- 
rence, moins  du  rapprochement  de  ces  papilles  que  du  hasard  do 
leur  orientation,  qui  les  a  portées  l'une  vers  l'autre. 

Les  papilles  les  plus  grosses  se  percent  parfois  d'un  trou  contractile 
h  leur  sommet.  Le  fait  ne  peut  être  révoqué  en  doute  après  les  décla- 
rations de  Merejkowsky,  Levinsen,  Lendenfeld  et  Lambe.  Le  rôle 
d'oscules  qu'elles  ont  à  jouer  devient  alors  manifeste. 

Réfutant  cette  assertion  de  Montagu,  rééditée  par  .lobnston  (52, 
p.  143)  que  les  papilles  présenteraient  normalement  un  orifice  à  leur 
extrémité,  Bowerbank  assurait  (6,  vol.  Il,  p.  73)  n'en  avoir  jamais 
aperçu  même  l'indication  et  supposait  que  des  spécimens  desséchés  h 
papilles  brisées  avaient  pu  faire  naître  cette  supposition,  llaiiitscb 
(46,  p.  1G7)  a  également  insisté  sur  l'absence  «  d'oscules  »  sui'  les 
j)apilles  qu'il  a  examinées,  (le  qui  est  certain,  c'est  que  les  perfora- 
tions terminales,  absentes  sur  les  papilles  oi-dinaii'es,  semblent  aussi 
l'aire  le  plus  souvent  défaut  même  sur  les  papilles  les  |)lus  grosses  des 
l^iihjintislid  nuiniinilhiris  en  pleine  exieiisiou.  l/imniistaiiee  de  c'C 
earactère  est  d'ailleurs  commune  .à  toutes  les  PohjiiKtsiiti.  Hidiey  et 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  139 

Dendy  l'ont  signalée  (95,  p.  210)  flans  leur  définition  de  ce  genre  : 
«  massive,  sessile  forni,  Avith  more  or  less  numerous  mammiform 
processes  on  the  upper  surface,  some  of  which  may  bear  oscula  at 
theirsummits,  butusually  without  visible  openings.  »  Cela  dénote  le 
peu  d'importance  de  cette  particularité.  Toutes  les  papilles  sont  h. 
proprement  parler,  des  organes  aquiféres  cribriformes  ;  et  l'on  s'ex- 
plique aisément  qu'à  l'occasion,  sans  doute  selon  le  calibre  du  canal 
exhalant  qu'elle  dessert,  telle  ou  telle  d'entre  elles  vienne  à  se 
percer  d'un  trou  plus  large  que  les  autres,  au  point  de  moindre  résis- 
tance de  sa  paroi,  c'est  à  dire  en  son  sommet.  L'examen  d'individus 
nombreux  permet  d'affirmer  que  ces  papilles  perforées  ne  doivent  pas 
être  considérées  seules  comme  des  proctions. 

La  surface  des  papilles  est  lisse  ou  du  moins  paraît  telle,  car  elle  est 
en  réalité  très  finement  veloutée  par  une  rangée  de  très  petits  tylos- 
styles  verticaux.  Elle  contraste  en  tous  cas  nettement  avec  la  surface 
générale  du  corps,  qui,  à  l'œil  nu,  se  montre,  surtout  par  places,  assez 
fortement  hispide. 

Leur  coloration  est  jaune  clair  ou  blanchâtre,  plus  pale  dans,  la 
règle  que  l'écorce  d'où  elles  s'élèvent.  Cependant  il  m'est  arrivé  de  la 
trouver  plus  foncée,  notamment  dans  un  spécimen  (tig.  8)  prove- 
nant du  cap  l'Abeille,  dont  les  papilles  étaient  rouge  brun  sombre, 
surtout  vers  leur  extrémité.  La  forte  pigmentation  générale  de  ce  sujet 
rappelle  celle  de  Tuberella  papillata  Keller  (54),  de  Naples,  qui  est 
certainement  une  Polymastia  et  que  je  n'ai  inscrite  qu'avec  un  point 
de  doute,  malgré  ma  conviction  intime,  au  nombre  des  synonymes 
de  P.  mammillaris,  que  parce  que  son  auteur  n'a  pas  dit  un  mot  de 
ses  spicules.  Or,  dans  cette  prétendue  Tuberella,  les  papilles  se  con- 
forment assez  bien  à  l'usage,  puisque  leur  pointe  se  colore  moins 
intensément  que  le  reste. 

La  direction  des  papilles  n'a  rien  de  fixe.  A  l'état  d'érection,  elles 
se  dressent,  simples  (exceptionnellement  bifurquées),  toutes  droites 
ou,  fréquemment,  un  peu  incurvées  (fig.  9).  A  l'état  de  flaccidité, 
cédant  à  des  influences  diverses,  elles  se  couchent  souvent  toutes  dans 


140  F-.  TOl'SRM. 

U'  même  sons  :  c'est  ]»it'S(|ii"'  IdUJDiiis  cette  dispositinn  ([unn  reni.iiijue 
sur  les  spéciinons  dessécliés  dans  les  collectinns. 

Knlin.  puiir  en  finir  avec  les  papilles,  il  faut  ajonter  (pie  l(iis(pi'elles 
sont  allunnées.  on  peut,  h  l'œil  nu  ou  tout  au  moins  à  la  l<iupe.  distin- 
guer dans  leur  paroi  une  cliarpente  en  réseau  à  lignes  longitudinales 
très  nettes.  Nous  reviendrons  plus  loin  sur  la  sliucture  de  cetti^  char- 
pente. 

La  surface  générale  du  corps,  entre  les  papilles,  est  plane  mais 
hispide  et  retient  souvent  une  cou(du'  de  vase,  de  sable  et  d'imiiu- 
retés  diverses  qui  masquent  sa  coloration.  Cependant.  i)ai'  jjlaces. 
l'hispidation  très  courte  laisse  des  plages  à  peu  près  glabres.  Quel(|ue- 
fois  des  corps  étrangers,  tels  que  des  débris  de  coquilles,  s'y  trouvent 
implantés. 

L'ectosome  foiane  ici  une  véritable  écorce,  spiculeuse  et  coriace, 
épaisse,  suivant  les  cas,  de  0  mm.  2  h  1  millinu''tre  et  davantage, 
d'aspect  vitreux  sur  la  coupe  et  de  couleur  jaune  pâle,  orangée  ou 
rosée.  J)e  Merejkowsky  i76,  j).  H).  Vosmaei-  (144,  p.  lU)  et  I.enden- 
feld  (65,  p.  413  et  ll.o)  en  ont  étudié  la  structure.  .J'ajouterai  à  leurs 
indications  celle  d'amas  cellulaires  paitiiuliers  dans  deux  des  zones 
que  l'on  y  peut  distinguer. 

La  zone  périphéri(iue  contient  une  rangée  dense  de  petits  tylostyles, 
]»lacés  vei'ticalement.  la  pointe  dirigi'e  vers  l'extérieur  et  (|uel(pH'  ]>eu 
saillante  au  (bdiors  :  un  épitbélium  plat.  indi(]ué  «'xaclement  par 
Lendenfeld  (65,  lig.  IHi).  la  limite  à  la  surface;  entre  les  ])etits 
tybtsiyles.  des  cellules  contractiles  de  même  as|iect  (pie  celles  du 
l'eV(Menieiit  externe  ou  ru>ironties.  (''tir(''es  en  tous  sens,  constituent 
une  trame  conjonctive  làcbe.  Puis  vient  uiu'  zone,  plus  ou  m(»ins 
é])aisse  selon  les  individus,  pauvre  en  spicules.  conqMis(''e  surtout  de 
cellules  C(Uijon(iivcs  étoil('es  ou  lusiformes  avec  (pu'hpu's  cellules 
spln'-ruleuses  éparses.  Dans  celle  couclie  j'ai  Irouvi'  des  amas  ai'rondis 
assez  imp(»rtanls  (de  .'id  à  KiO  p.  de  dianièlre  i  de  (•e|lule^  splK'-ruleuses, 
(pii  m'ont  rappelé  les  amas  cellulaires  signah's  avant  moi  par  Sollas 
•  'I    |iai'   Leiidi'iireld    dans   r(''corce   de    Ti'lln/n  I i/in-ii ri ti in   et    dont    je 


ÉTIDE  MOX(^GRAPITIQrE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  141 

discuterai  le  rùle  en  traitant  de  cette  Éponge.  La  signilication  de  ces 
amas  m'échappe  chez  Po/i/ina.sfia  tncnnmUlarh,  qui,  elle,  ne  produit 
sur  sa  surface  générale  ni  hourgeons  ni  gemmules.  Une  troisième 
zone  se  montre  fort  riche  en  mégascléres,  de  grands  tylostyles,  cette 
fois,  qui  s'entrecroisent  dans  un  plan  tangentiel.  Entin,  la  zone  interne 
de  l'écurce  est,  comme  la  seconde.  ])auvre  en  spicules  et  possède  une 
constilutidu  identi([ui'  dans  la  majeure  partie  de  son  étendue.  Toute- 
fois, on  la  voit  par  places  doublée  par  de  nouveaux,  amas  plus  consi- 
dérables que  les  précédents  de  cellules  sphéruleuses  qui  empiètent 
plus  ou  moins  sur  les  cavités  sous-jacentes  et  parfois  même  les  rem- 
l)lissent  en  totalité.  Au-dessous  seulement  connnence  le  choanosome. 
A  de  courts  intervalles,  des  faisceaux  de  longs  tylostyles,  terminant 
les  lignes  de  la  charpente  (dioanosomique,  pénétrent  dans  l'écorce  ; 
ils  s'y  dissocient  et  s'y  perdent  dans  les  régions  du  coi'ps  qui  demeu- 
rent à  peu  près  lisses  ;  ils  la  traversent  et  la  dépassent  longuement 
partout  ailleurs  et  déterminent  ainsi  l'hispidation  caractéristique  de 
la  surface. 

Les  oritices  inhalants  ne  sont  pas  très  nomi)reux  dans  l'écorce.  (ja 
et  là.  des  stomions.  par  petits  groupes,  donnent  accès  dans  un  chone 
qui  conduit  l'eau  presque  en  droite  ligne  et  sans  de  grands  change- 
ments de  calibre  jusqu'au  niveau  des  cavités  préporales.  A'osmaer 
(144,  pi.  m,  fig.  41)  et  Lendenfeld  (65,  pi.  XI,  lig.  176  et  177)  ont 
ligure  ceseuthuchones  corticaux.  Ils  sont  évidemment  de  nond)retrop 
re>itr<Mnt  pour  suffire  aux  besoins  de  l'Eponge.  Aussi  est-ce  par  les 
papilles  (jne  se  trouve  principalement  assurée  l'inhalation.  L'absence 
d'oscules  à  la  surface  générale  du  corps  s'expli(pie  de  la  même  façon  : 
l'exhalation  s'effectue  par  les  papilles. 

Fonctionnellement.  les  papilles  se  répartissent  donc  en  deux  caté- 
gories Siins  ({ue  leur  forme  permette  toujours  de  les  distinguer.  Les 
papilles  inhalantes  sont,  à  n'en  pas  douter,  de  beaucoup  les  plus 
nombreuses:  mais  il  n'est  pas  possible  de  les  compter,  j)arce  que 
la  i)lui)art  des  papilles  exhalantes  leur  ressemblent  de  tout  point. 
Pourtant,  celles-ci  se  font  quebpiefois  remar(iuer  par  leur  taille  plus 


142  E. TOPSENT. 

grand»'.  ]);irf(iis  iikmiio  ûii  les  voit  percc'os  d'un  orifico  assoz  vnslo  h 
leur  exlivniité.  A  part  cela,  les  diverses  papilles  nous  apparaissent,  en 
définitive,  comme  des  organes  cribreux,  de  structure  identii|ne. 

Bo\verl)ank(6,vul.ni,  pi.  Xll,  fig.  10),  de  Merejkowsky  (76,  i»!.  III, 
fi-.  8).  Ilanilscli  (46,  p.  107,  pi.  VI,  fig.  :2  et  3)  et  Lendenfeld  (65, 
pi.  XI)  ont  cunliiliué  à  faii-e  cunnaftre  celte  stiiictui'e.  Sur  une  coupe 
transversale,  on  trouve  la  paroi  des  papilles  composée  des  niènu'S 
couches  que  l'écorce.  La  rangée  de  petits  tylostyles  dressés  se  continue 
dans  sa  couche  externe  ;  seulement,  ces  spicules  s'y  disposent  plutôt 
par  bouquets,  de  manière  à  ménager  entre  eux  des  espaces  polygo- 
naux de  75  à  150  [t.  de  diamètre  où  se  percent  par  groupes  de  tout 
petits  orifices  contractiles.  Suivant  le  rôle  <le  la  paj)ille.  ces  oiilices 
sont  des  slomions  on  des  proctions  ;  ils  livrent  accès  à  l"eau  dans  des 
canalicules  qui  traversent  plus  ou  moins  directement  le  reste  de 
la  paroi  et  débouchent  dans  un  système  lacuneux  central.  Entre  ces 
canalicules,  la  paroi  pi-ésente  une  seconde  couche,  mince,  sans  spi- 
cules, composée  de  cellules  conjonctives  avec  de  petits  gi-oupes 
de  cellules  spbéruleuses.  Puis  vient  une  troisième  couche  circulaire, 
fortement  spiculeuse,  car  elle  ollVe  à  de  lu-efs  intervalles  la  sectitm  d<' 
forts  faisceaux  de  grands  tylostyles,  qui  monlenl  parallèlement  entre 
eux  tout  droit  depuis  la  base  jusqu'au  sommet  de  Torgane.  Cela  lait 
suite  à  la  troisième  zone  de  l'écorce,  dont  les  spicules  tangentiels  se 
disposent  en  faisceaux  longitudinaux  compacts  pour  constituer  une 
cliar|)ente  solide  à  des  appendices  (htnt  la  Itnigueui'  peut  mesurer 
plusieurs  cenlimèli-es.  La  couche  interne  est  molle,  coujonclive.  avec, 
de  nouveau,  des  cellules  splii-ruleuses.  Le  centie  des  pai)ilb's  est 
taidôt  vide  sui'  toute  son  étendue  et  taidùt  occupé  par  un  système 
coin|»li(pié  de  lacunes  inégales.  L(>  tissu  (pti  liniile  les  lacunes  est  un(> 
di'pendaiice  (le  |,i  ('oiiclie  prui'onde  de  la  jiaroi  cl.  c(iniiiM'  clic,  ordi- 
nairenicnl  di''poiir\u  de  spicides.  C'est  surloul  dans  les  [lapiilcs  cxlia- 
lantcs  ipie  r,i>;e  est  çonqilèlenienl  creux. 

En  sfinnnc.  ilalis  leur  iolalité,  les  |iapilles  a|i|i,nMiss(Mil  -ini|ileinenl 
comme  des  «îulilèv cincnls  de  l'écorce  dcsIim-M  ,'i  (iurler  les  uriliccs  ,ii|ui- 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  143 

fères  ainsi  soustraits  au  danger  de  l'ensablement,  étroits,  pour  empê- 
cher la  pénétration  dans  la  masse  d'impuretés  grossières,  mais,  par 
compensation,  fort  nombreux.  Elles  sont  entièrement  de  nature  ecto- 
somique  et  manquent,  par  conséquent,  de  choanocytes.  Les  préten- 
dues corlieilles  vibratiles  indicjuées  par  Hanitsch  (46,  lig.  2  et  3,  rr) 
ne  sont  réellement  que  des  groupes  de  cellules  sphéruleuses. 

A  la  base  des  papilles  commencent  des  canaux  d'importance 
variable,  suivant  les  cas  inhalants  ou  exhalants,  et  qu'on  suit  plus  ou 
moins  loin  dans  le  choanosome. 

De  Merejkowsky  s'est  livré  à  d'intéressantes  expériences  (76,  p.  13) 
démontrant  l'irritabilité  et  la  contractilité  des  papilles  de /'o/ywm.s^m 
mammi/lf/ris.  par  ces  proi)riétés  comparables  aux  organes  homo- 
logues des  (^liones. 

Le  choanosome  est  charnu,  d'un  jaune  orangé  généralement  vif, 
quelquefois  S(mdire.  Il  est  très  riche  en  corbeilles  vibratiles,  de  type 
eurypyleux,  arrondies,  serrées,  d'un  diamètre  de  28  à  30  [x.  Sa  colo- 
ration provient  d'un  pigment  granuleux  emmagasiné  dans  les  choano- 
cytes. 

11  renferme  encore,  surtout  au  pourtour  des  canaux  aquifères,  une 
assez  forte  proportion  de  ces  cellules  sphéruleuses  que  nous  avons 
notées  déjà  en  abondance  dans  l'écorce  et  dans  les  papilles.  Ces  élé- 
ments, que  personne  n'a  signalés,  peuvent  difficilement  passer  ina- 
perçus (fig.  12).  Ils  attirent  tout  d'abord  l'attention  quand  on  examine 
un  fragmentde  chair  vivante  et  conservent  leur  aspect  a|»rès  un  séjour 
prolongé  des  échantillons  dans  l'alcool.  Ce  sont  des  cellules  incolores, 
mais  de  grande  taille  (15-20  [x),  composées  de  sphérules  brillantes, 
grosses  de  3  à  5  (x,  laissant  entre  elles  un  espace  terne  subcentral  qui 
correspond  au  tioyau.  l'Iles  se  colorent  vivement  par  l'éosine.  L"eau 
iodée  ne  fail  que  Irs  j.iunir. 

Knlin.  j'ai  bien  des  fuis  observé  d.ms  la  cliall'de  pelils  coi-inisciilcs 
Incolores.  opa(|iies,  immobiles,  groupés  par  i  à  i\  dans  Une  capsule 
hyaline.  Ils  n'éclatent  pas  dans  Teau  douce,  Conservent  leur  éclat 
dans  1,1  glycériue.  ne  n(tircissenl  |t.is  |>ar  l'acidi^  oSnii(|iie  el  se  lein 


144  E.  TOPSENT. 

t<'nl  (Il  janiif  au  contact  de  l'eau  iodée.  J'ignore  leur  signification, 
mais  je  ne  puis  omettre  d'en  faire  mention  parce  que,  dans  la 
Manche,  où  j'ai  surtout  étudié  l'Kponge  vivante,  je  les  ai  fréqucm- 
iiM'iil  VUS  (Ml  altondancc  telle  (|u"ils  assuiiihrissaienl  la  couleur  nor- 
male  du  choanosome. 

L'éclat  liahiluel  du  j)ignient  peut  (Mic(ire  se  trouver  alTailili  par 
ra|)parition  d'autres  élénu'nts.  Sur  la  (ôte  du  (lalvados,  Polynuistia 
maf/u/iillaris  se  met  en  repioduclioii  veis  la  lin  de  l'été.  En  septem- 
bre, de  nombreux  individus  se  monti-ent  remplis  d'o'ufs  unicellulaires, 
non  pas  riclienieiil  colorés  C(Uiime  ceux  de  la  jdupait  des  Eponges 
(Cliones.  Poli/nuislid  rolmslti.  Tclln/a  li/nriiriunn.  mais  incolores, 
au  contraire,  ou.  plus  exactement,  gi'is  et  o]ia(pies  par  accuniulalioii 
de  granules  dans  leur  cvt(^)plasuui.  avec  une  vésicule  germinalive 
claii'e.  On  concjoit  que  leur  présence  ait  jxmr  etVet  d'assomhrii'  la 
chair  au  lieu  de  lui  communitjuei-,  couuiu'  il  airive  le  plus  souvent, 
une  coloration  plus  vive. 

La  charpeide  du  choanosome  consiste  en  faisceaux  fermes, 
jiolyspiculés.  de  grands  tylostyles.  partant  de  la  hase  du  cor|(s.  au 
contact  du  suppoi-t,  pour  s"élever  directement  jusipi'à  l'écorce.  Ils 
pénétl-ent  même  dans  celleH-i  et  souvent  la  traversent  de  |»arl  en 
part,  eu  se  dissociant,  poui'  diMerminer  par  |»laces,  connue  il  a  ét('' 
(lil  plus  haut,  une  hispidation  assez  forte  de  la  surface.  Sur  une 
cou|>e  niacrosc(»pi(pH'  d'une  Pol i/nidstia  vivante,  ils  se  voient  nette- 
ment, comme  des  ti'aclus  raides  tran(diaid  pai-  leur  asjtect  vitreux 
sur  les  portions  charnues,  jaunes  et  opaques.  Après  dessiccatiiui.  ils 
deviennent  plus  a|)j>ai"eids  encore  à  cause  du  ictrait  de  la  (diair-  dans 
leui-s  infei'valles.  Leur  implantation  dans  rectosome  et  leur  solidit('' 
fout  (pi'oii  ne  peut  guère  (l(''ta(dier  un  lamlieau  d'écorce  sans  les 
entraniei' avec  lui  sur  pres(pie  toide  leni'  longueur.  Il  eu  r(''sulte  nue 
cassure  d'aspect  tout  particulier. 

On  trouve  encore  h  l'oidinaire  dans  le  choanosome.  parliculière- 
menl  dans  la  par(»i  des  canaux  (pii  le  silloniienl,  de  pelil--  tylostyles 
en  cpiautilé  variable  selon  les  individus. 


ETUDE  MONOGRAPIIIQUE  DES  SP0.\G1A11{ES  DE  FHAXCi:.  1  i.j 

L'Eponge  ne  possède  pas  de  niicrosclères  et  tous  ses  iiiégasclères 
sont  des  tylostyles.  Mais  on  en  distingue  deux  catégories. 

On  trouve  d'ahonl  de  grands  tylostyles  à  tète  longue,  étroite, 
typiquement  ornée  d'un  bourrelet  annulaire  (parfois  deux  ou  même 
trois)  à  quelque  distance  de  son  extrémité,  souvent  aussi  sans 
])Ourrelet.  comme  la  hase  d'un  strongvloxe.  ou  avec  des  renflements 
à  peine  marqués,  circulair'cs  ou  unilatéraux,  asse::  fi'é(juemment 
cnlin  raccourci  '  et  ovoïde  ;  à  tige  droite  ou  peu  courbée,  fiisiforme, 
près  de  ti'ois  fois  |'lus  épaisse  {[\\e  la  tète,  en  s(»n  milieu,  et  terminée 
\)iv  une  pitiiit  ■  line,  accidentellement  anormale  et  comim^  raboteuse  ; 
le  canal  axi  il  se  prolonge,  sans  d'habitude  changer  de  calibre, 
jusqu'à  rfxli('Muité  de  la  tète.  Ces  spicules  sont  les  éléments  de  la 
(di  irpenlc  pi  incipale  ;  ils  constituent  les  faisc<'aux  du  (dioanosouu'  cl 
les  lignes  longitudinales  des  pa[)illcs,  sei'rés  parallèlcnicnl  entre  eux 
en  de  forts  paquets,  avec  leur  pointe  toujours  oi'ientée  vers  la 
périphérie  ;  ils  forment  encore  la  couche  sj)iculeuse  tangentielle  de 
l'écorce  et,  distribués  sans  ordre,  soutiennent  dans  le  choanosome 
les  parties  charnues  entre  les  colonnes  squelettiques.  Ainsi  que  l'a 
fait  renuirquer  Bowerbank  (6,  vol.  Il,  p.  75),  leurs  dimensions 
varient  avec  l'âge  du  sujet.  Dans  un  individu  de  force  moyenne,  ils 
nu>surent  environ  700  à  800  [t.  de  longueur  sur  10  à  15  p.  d'épaisseur 
au  centre,  (leux  des  lignes  internes  sont  généralement  plus  forts  que 
ceux  des  papilles  :  les  plus  faibles  se  trouvent  épars  dans  la  rbair. 
Leur  épaisseur  et  "leur  longueur  sont  entre  elles  dans  un  rapport 
assez  constant. 

La  forme  de  leur  tète  étant  changeante,  telle  ou  telle  de  ses 
vai'iations  peut  atteindre  suivant  les  cas  un  plus  haut  (](\<iré  d(> 
fréquence  «pu»  les  autres. 

Les  Poli/Niasfia  spinit/a  de  Bo\veiJ)ank,  si  sendilables.  comme 
cet  auteur  Va  reconnu  lui  même,  à  des  J\  nuunmUIdris  par  l'iiis- 
pidation  de  leur  sui^face,  par  le  développement  de  leurs  papilles  et 
par  toute  leur  slructui'c,  ne  sont,  à  mon  avis.  (|ue  des  individus  de 
cette  e.-^pèrc,  dont  les  grande  lyloslyles  diir('ren''ieMl  peu  leur  base. 

ARCH.    Dl;   ZUOL.    K.\l>.    HT   Gi;>.  3'   Sliuili.    l'.    NUI.    lUOO.  10 


146  E.  TOPSENT. 

I)i-  iiiriii^.  I,('nili'nf*'ld  (li'i'rit  les  iii'ands  inrgasclrres  df  ses  rclian- 
lilldiis  r(iiiiii)i'  liuiuaiit  t'ii  majeure  partie  des  styles.  Au  contraire, 
(rarroid  en  i;ela  avec  liuwei'bank,  Merejkowsky  et  Vosniaei-,  j'ai 
constaté  i)lut«'tt  la  prédominance  des  tylostyles  véritables,  aussi  bien 
dans  les  spécimens  de  la  Méditerranée  que  chez  ceux  de  la  .Mam-be. 

Des  dinéreuces  pdurraicnl  encore  s'observei'  même  dans  les 
diverses  régions  du  corjjs  d'un  individu  donné,  puisque,  au  dire  de 
lîower])ank  (6.  vol.  II.  p.  71  et  III.  ]>.  '.\-2),  les  spicules  possèderaii-nl 
dans  les  ])aj)illes  une  lète  moins  l)ien  dessinée  que  dans  les  lignes 
radiales  internes.  Cette  ditlerence  est  peut-être  appréciable  dans 
certains  cas,  mais  je  n'ai  pas  eu  roccasion  de  la  constater  d'une 
manière  évidente. 

Les  autres  s[)irides  de  rKponge  sont  des  tylostyles  de  petite  taille, 
ordinairemeid  courbés,  parfois  assez  brus(jueuient,  soit  t'u  leur 
milieu,  soit  plus  ])rès  de  leur  bas<\  h  tète  toujours  bi(>n  marqu(''e. 
ovoïde,  à  tige  fusiforme.  ]»ointue.  Ils  mesurent  de  1:20  à  'IW  [/.  <\g 
longueur  sur  -2  à  i  p.  d^'iiaisscur  (  120  jj.  sur  i-.  d'ajjcès  .MerejkowsUy. 
iriO  [JL  sur  15.  d'ajirès  llaiiilscli.  210  [j..  d'après  (irenl/.enbergl.  On  les 
trouve  sur'btut  dans  Técorcc  et  dans  les  [)apilles  :  ils  s'implanicnl 
verticalement  sui'  un  seul  l'ang  dans  leur  couebe  cxlcrne.  cl  lriir> 
pointes  tournées  vers  le  (bdioi's  veloutent  la  surface  générale  en  la 
dépassant  un  peu.  Mais,  de  plus,  comme  il  a  été  dit  plus  liaul.  il  en 
existe  d'habitude  une  certaine  quantité  dans  le  (dutauosone.  en 
rapport  avec  les  canaux  a(piifères. 

D'après  .Merejkowsky  (76.  ]>.  10  cl  pi.  III,  fig.  2).  les  bourgeons 
(pu  se  formelil  à  rexlr(''niilé  dv^  pajulles  cbez  les  J^ol i/iiuislia  de  la 
mer  Blanche  sont  pourvus  des  deux  sortes  de  spicules  :  cela  s'expliipu' 
aisément  d'après  leur  oiigiiie. 

Po/f/nia.s/id  iiitiiinnilhiri^  babile  juntes  les  c(M(>s  de  l''ranc(\  .le 
l'ai  trouvée  counnune  dans  la  zone  d'exploration  de  nos  divers 
laboratoires  de  la  Manche,  et.  à  Hanyuls.  dans  les  eaux  du  labora- 
toire Arago.  .le  ne  l'ai  jamais  recueillie  à  la  grève.  ipi(iii|lu>  HeaU  l'ail 
indiquée  «  fouud  on  tbe  rocks  al  Wbile  lionne  Point.. Inly   1811  »  et 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  147 

que  Bowerhîink  (6.  vol.  Ilf.  p.  :]-2)  en  ait  vu  des  spécimens  fixés  sui- 
des pierres  au  1ms  de  l'eau,  à  Larne  Lougli  (Irlande).  Ces  derniers 
avaient  d'ailleurs  été  obtenus  à  hasse  mer  de  très  grande  marée. 
L'i^]ponge  i)ai'aft  se  plaire  surtout  au  large,  par  des  profondeurs 
variables  :  5-1:2  brasses  dans  la  Mer  Blanche  (Merejkowsky)  ;  10-12 
brasses  dans  la  mer  d'Irlande  (Ilanitsch)  ;  ITi-Go  m.  dans  la  Planche,  à 
ma  connaissance:  100-IiOm.  dans  le  Cattégat  (Fristedt);  58-1 70 bras- 
ses dans  l'Océan  Arctique  (Levinsen  et  Vosmaer)  ;  IM  m.  sur  la  ccMe 
des  Asturies  (campagne  de  VHirondi'llc,  1880). 

La  'plus  grande  profondeur  par  laquelle  elle  ait  été  reconnue  est 
celle  de  12G7  m.,  dans  l'ouest  de  Terre-Neuve  (canq>agne  de  VHiroH' 
délie,  1887,  Stn.  101,  deux  spécimens,  sur  fond  de  cailloux,  vase  et 
coquilles). 

On  l'a  rencontrée  dans  l'Itcéan  Arctifjue,  dans  rAtlantiijue  Noi-d 
et  dans  la  Méditerranée.  Dans  celte  mei'.  elle  a  été  signalée  à  plusieurs 
reprises  à  Naples,  dans  diverses  localités  de  l'Adriatique,  et,  sur  la 
cote  de  France,  où  le  Tnn'uillein'  l'a  draguée  au  large  de  Toulon 
(78)  et  où  j'ai  noté  son  existence  à  Cette  et  à  Banyuls. 

Kieschnick  l'a  encore  citée  dans  une  liste  d'Épongés  d'Amboine 
(57).  Ouoiiju'il  n'ait  fourni  aucune  indication  appuyant  sa  détermi- 
nation, il  send)le  bien  que  l'espèce  en  question  jouisse  en  effet  de 
cette  vaste  distribution  géographique,  car  Thiele  a  dé(;rit  avec  préci- 
sion, en  1898  (107).  une  Polijnuisfid  afflnis.  du  .lapon,  qu'il  a  com- 
parée à  tort  à  VHijmenhtridon  mammeata  de  liowerbank  et  qui  ne 
paraît  différer  de  Polymmtia  mammiUarIs  par  aucun  de  ses  carac- 
tères. 

Poli/manfia  rohu.sfo  Dowerbank. 
|PI;  IV,  fitr.  3-7  <■(  i4). 

Syn.  :    1801.     E'uplecfell(t  roùu.sfa,  ï^o\\■evhank  i^4,  [).  ^2'M\). 

1802,     Alcyonrelliim  robtisfo,  Bowerbank  (5,  p.  751  ). 
1802;     Poli/tnasfi</  rohuslti.  Bowerbank  (5,  p.  822  et  113i; 
pi.  XXVII,  fig.  1  et  2  et  i)l.  I.XXIII,  lig.  2). 


Ii8  i: .  TOPSK.NT. 

Svn.    :     ISOl.     Alcijoini'lhnn  fo/ji/s/d.  I5u\v('il)aiik  i6.  vol.    I.  j>.  100 

cl  :>7^.  pi.  XII,  lig.  257,  258). 
ISlii.     PoJijindstin  /■ohitsfd.  nowerliank  (6.  vol.  1.  |i.   ITS, 

pi.  XXIX,  lig.  358). 
18()(>.     Polijnuistia  robttsfo.  iJuwt'rhanlv  i6.  vol.  11.  |».  Cri). 
18!»!).      Pal ijnKislid  oiiuila.  Bciwciliaiik  i6.  vol.  11.  p.  58). 
181)').     PolijiiKislid  hiilliDSd.  IJdWt'rltaiik  i6.  m'I.  11.  p.  (il  ). 
18!)".     PdlijiiKisiid  i-ohdsid  (U(»\v.).  (jiray  (41.  p.  527). 
18!)8.     PohjindsUd  bulhosd  lîuw..  Xonnan  (84.  |».  :)2Hi. 
I87i.     Po/i/i/idsfid  robi/s/d.   Mowprhank  (6.  vol.  111.  |il.  X. 

liii-.  5-8). 
187 '(.     J'(//i///ids/id  orndid.  liowciiiaiik  (6,  Vdl.  III.  pi.  IX. 

il,-.  1;M()). 
187i.      Poli/ind^lid  hulhosd.  lîowi'rttaiik  (6.  vol.  III.  |tl.  \. 

li-.  i-i). 
18S2.     Pi)hjmd>^tid   rohiisld     \\u\\..     XOrniaii    (6.    vol.    1\'. 

p.  i().  :;ii. 

188:2.     Pohjiddsl'id    (trndld    IJow..     Xiiniian     (6.     vnl.    IN'. 

p.  Ki.  :'.!). 
188:2.     Poli/iiidslid    hu/hosd    IJow..    Xni'inaii    (6.    vol.    W , 
p.  IT).  :\[). 
?I885.      Snhcrih-s  d/rrus.  llaiisni  (50.  p.  '••.  pi.  M.  liu.  ;{i. 
1887.      /'o/i/iiids/id    rolidxld    IJuw..    UidN'V    v{    Driidv    i95. 

p.  :>l().  pi.  XLI.  lii^.  8). 
1887.      Polijnidslid  rohus/d  Mow..  Topsciil  (110.  |».  liO). 
188U.      Poli/iiidslid  rohiisld  Wnw..   Ilaiiitscli   (46.    p.   158  et 

KiS). 
I8',l().      Polijnidxlid    r<>hii>itd    IJuw..    II.iiiiImIi    i47.    p.      I'.t5 

<>l  220). 
I8'.I0.      P(,/i///ids/lti  /-ohds/d  IJdW.,   Ilalliv.  i43). 
iH'.tl.      J'o/i/iilds/ld  /iihi/sfd  Ilow..  Tdp-riil  ill6.  p.  127'. 
IS'.II.      l'oli/nidstid  rohdsld  Hnw..  T(.|)m'|iI  (117.  p.  52'.t). 
IS'LV      Puli/iiidslid  rohiistd  l>()\\..  TopM'iil  ill9.  p.  l;>l  I. 


ETUDE  MONOGRAPIIIOT'E  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  149 

Syn.   :    \H\):\.     Poli/niasHti   rohiishi   Bnw.,  LevinsfMi   (69,  p.    407. 

lig.  13-20). 
I89i.     Po/f/masfia   robitsfa  Row..   Tlanitsch  (49.   p.    l".'), 

202). 
1894.     PoIy)naxli(i    oi-na(ti    Ruw.,    llanilsch   (49,   p.   IT.'i, 

202). 
1894.     Polijmasfid  hu/hosa  Bow..   Ilanitsch  (49.  p.   175, 

202). 
1894.     Polytndxlid   rohust<t    Row..    Topsont    (129.    p.    3. 

Kl.  17). 
1891).     Po/i/ma.sfia  robiisfa  Bow..  Laiiibe  (150.  p.  195). 

Éponge  massive,  sessile,  en  plaques  plus  ou  moins  épaisses  et  bulbeuses, 
d'où  s'élèvent  de  nombreuses  papilles  aquifères  cylindro-coniques, 
robustes,  typiquement  closes  à  leur  extrémité.  Surface  entièrement  lisse, 
luisante. 

Ectosome  constituant  une  écorce,  mince  sur  les  flancs,  plus  épaisse  à 
la  partie  supérieure,  couverte  d'une  rangée  de  petits  tylostyles  verticaux 
à  pointe  légèrement  saillante  au  dehors,  et  renforcée  par  des  faisceaux 
tangentiels  entrecroisés  de  grands  tylostyles.  Les  papilles  en  sont  une 
dépendance  et  possèdent  aussi  les  petits  tylostyles  de  défense  externe  et 
les  grands  tylostyles  tangentiels,  ceux-ci  constituant  principalement  de 
fortes  bandes  spiculeuses  longitudinales  croisées  par  des  bandes  secon- 
daires obliques. 

Choanosome  charnu,  à  cliarpente  composée  de  faisceaux  polyspiculés 
de  tylostyles,  s'entrecroisant  dans  toutes  les  directions  mais  tendant 
surtout  à  se  disposer  en  alignées  qui  montent  plus  ou  moins  directement 
de  la  base  du  corps  jusqu'à  l'écorce. 

Stomions  microscopiques  répandus  par  petits  gi-oupes  dans  l'écorce  et 
dans  la  paroi  de  la  plupart  des  pai)illes  (papilles  inhalantes).  Proctions 
microscropiques  percés  de  même  dans  la  paroi  des  autres  papilles 
(papilles  inhalantes). 

Spiciiles.  —  I.  Mégasclèros  :  1.  Ti/losti/Irs  à  base  le  plus  souvent 
cylindrique  simple,  ou  vaguement  renflée  à  son  extrémité,  plus 
rarement  différenciée  en  tête  ornée  d'un  bourrelet  annulaire,  ce  dernier 
se  reportant  parfois  assez  loin  sur  la  tige;  à  tige  un  peu  fusiforme,  droite 
ou  peu  courbée;  à  pointe  ordinairement  aiguë,  ;iccident(41ement  déformée. 
Dimensions  variant  entre  ôOO  [x  et  1'""'  de  longueur,  sur  S  à  15  ^  d'épaisseur 
au  centre.  Ils  constituent  les  faisceaux  squelettiques  du  choanosome  et 
les  bandes  tangentielles  de  l'ectosome  tout  entier.  2.  7'///o.s7///r.s  à  tête 
elliptique  ou  ovoïde,  à  tige  souvent  courbée,  un  ixni  fusiforme,  pointue. 
Ils  mesurent  150  à  200  [x  environ  de  longueur  sur  3  à   1  ijl  d'épaisseur  au 


I.V)  K.  TOl'SKNT. 

centre.  Ils  s'iinplaiitent  dans  la  couche  externe  de  l'ëcorce  et  des  i^apilles, 
sur  un  seul  rang,  debout,  la  pointe  en  dehors,  et,  dans  le  choanosonie, 
parsèment  en  quantité  variable  la  chair  et  la  paroi  des  canaux 
principaux. 

Pas  de  microsclères. 

Couleur.  —  A  l'état  de  vie,  rouge  orangé,  jaune  orangé,  dans  toutes 
les  parties,  les  formations  ectosomiques  étant  seulement  plus  pAles  que 
le  choanosonie;  ou  encore- jaune  pâle  ou  même  grisâtre. 

H((bttat.  —  Toutes  les  Iles  Britanniques  (Bowerbank,  Norman, 
Hanitsch)  ;  nier  du  Nord,  Shetland  (Norman);  entrée  do  la  Baltique 
(Levinsen);  côtes  françaises  de  la  Manche  et  de  l'Océan;  côtes  orientales 
de  l'Amérique  du  nord  (\Viiiteaves,  Dawson,  Verrill,  Lambe).  Dragages. 

Une  variété  à  papilles  percées  au  sommet  a  été  draguée  par  le 
Porrupinc  aux  Shetland,  par  le  Clia/lnu/rr  au  sud  d'Halifax.  ])ar 
VHii-ondcUc  à  l'ouest  de  Terre-Neuve. 

Après  quelques  tâtonnements,  lîoweibank  a  fuit  de  cette  Eponge  le 
second  représentant  de  son  genre  Polytiuitilid. 

(]'est  une  belle  espèce,  que  sa  forme  générale,  l'état  de  sa  surface, 
la  structure  de  sa  charpente  choanosoinique  et,  à  y  regarder  de  près, 
certains  détails  de  sa  spiculation,  empêchent  de  confondre  avec  la 
précédente. 

Elle  me  paraît  si  bien  caractérisée  que  je  crois  la  reconnaître  dans 
deux  prétendues  espèces  inscrites  à  coté  d'elle  par  Howeibank  en 
i8G0,  les  Pohjnuistid  hu/hosn  et  P.  ornafa. 

Polijmasfia  bulbom  a  été  décrite  d'après  un  spécimen  unique  que 
sa  forme  bulbeuse,  la  constitution  de  sa  charpente  (fasciculi  rathei' 
widely  apart,  luosely  compacted),  l'état  de  sa  surface  (minutely  hispid) 
et  la  nature  de  ses  spicules  me  portent  à  considérer  simplement 
comme  une  Po/i/mosfifi  rohusla  jeune,  à  une  seule  |);i pille  el  faible- 
ment colorée.  Je  m'explique  de  la  sorte  sa  papille  uni(|ue,  la  délica- 
tesse relative  de  son  ectosonie  et  la  taille,  inler-jeur-e  à  la  moyenne,  de 
ses  tylostyles. 

De  sa  Polijnidstid  oriKila,  iJowerbaiik  n'a  vu  que  des  portions 
listuleuses,  dont  ralliwc,  l'aspect  (  ribl»',  la  structure  et  la  spiculation 
font  nalurellemenl  songer  à  des  papilles  brisées  de  Pah/iiuislid 
rohdsid. 

(les  nMiia?'i|ues.  (|ue  j'ai  déjà  exposées  ailleui's  (129).  ont  été  criti- 


ÉTUDE  MONOGRAPIIIorE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.   151 

quées  par  Lendenfeld  (65.  p.  11:2).  Poiii-  llii,  la  fusiun  de  Polyniaslid 
bidhosn  et  de  P.  orixilti  avec  /*.  rohitsfo  n'est  point  admissilde  à 
cause  d'une  diflerence  trop  appréciable  dans  la  taille  des  spicules  de 
ces  Éponges,  dette  objection  repose  peut-être  sur  une  faute  d'impres- 
sion qui  s'est  certainement  glissée  dans  le  texte  de  Rovverbank  (6, 
vol.  m,  p.  20).  Les  grands  mégasclères  de  /-*.  ornafa  y  sont  donnés 
(pi.  IX,  tlg.  14)  comme  grossis  seulement  23  fois,  tandis  (pie.  dans  la 
planclie  X,  ceux  de  P.  rohnsla  sont  déclarés  grossis  80  f(jis.  L'écart 
serait,  en  effet,  considérable.  Mais,  au  lieu  de  23  fois,  ce  doit  être  123 
fois  qu'il  faut  lire,  ainsi  que  pour  les  petits  spicules  de  la  surface 
(pi.  IX,  fig.  15),  caria  ligure  16,  grossie  3G  fois,  représente  des  mégas- 
clères infiniment  plus  faibles  que  ceux  de  la  figure  14.  Bowerbank  a 
d'ailleurs,  dans  ces  lignes  explicatives  des  dessins,  deux  fois  laissé 
échapper  la  désignation  (iccratc  au  lieu  de  ariKite.  D'après  cela,  les 
grands  spicules  de  P.  ornata  nous  apparaissent  réellement  un  peu 
moins  forts  que  ceux  de  P.  robiuta,  ce  qui  est  tout  naturel  puisqu'ils 
ont  été  prélevés  sur  une  papille  et  non.  comme  les  autres,  dans  les 
lignes  squelettiques  du  choanosome.  Je  viens  de  dire  plus  haut  ce  que 
je  pense  de  la  taille  un  peu  faible  des  mêmes  spicules  de  P.  bu/bosa. 
On  doit  se  souvenir  que  les  dimensions  des  mégasclères  sont  en  raj)- 
port  avec  leur  Age  et  leur  position.  Bowerbank  lui-même  a  signalé. 
h  propos  de  P.  mammiUuris,  ces  variations,  qui  ùtent  toute  valeur  à 
l'argumentation  de  Lendenfeld. 

Ce  que  Hansen  a  appelé  Suberites  aln^iix  (bO)  ressemble  fort  à  une 
papille  de  Polyinastla,  et  plutôt,  quoi  (ju'en  ait  pensé  Levinsen.  de 
P.  robusfa  que  de  P.  tnainniiUdris,  à  cause  de  la  simplicité  de  la  base 
des  tylostyles  et  du  renflement  assez  léger  de  leur  tige  en  son  milieu. 

A  cela  paraît  se  réduire  la  liste  des  synonymes  d(>  Pohjinastia  ro- 
bmta.  Rlnalda  tiberrima  rentre  bien,  en  effet,  comme  le  proposait 
Vosmaer  (145,  p.  328),  et  comme  tendaient  à  l'admettre  Ridley  et 
Dendy  (95,  p.  210),  dans  le  genre  Polymastia  ;  mais  c'est  une  espèce 
à  part.  La  description  par  trop  succinte  que  Schmidt  en  a  tracée, 
a  été  heureusement  complétée  par  Maren/.eller  en  1877  (73,  p.  13. 


i:\-2  E.  TOPSENT. 

|>l.  II.  liu.  :2i.  Driix  pn'pai'aliuiis  (ruii  sprciuirn  du  'riuiKJlijtMu  j'^jord. 
(juc  m'a  ullortes  M.  le  lU'v.  A. -M.  Nunnan,  m'ont  permis  df  prendre 
(fc  risu  eonnaissance  de  ses  caractères  microscopiques  distinctifs. 
l'iili/nKisHa  ^/^^vv'///?r/ se  limite  par  une  écorce  épaisse  ;  elle  possède 
pour  charpente  des  lignes  spiculeuses  l'ayonnaiiles,  fortes  et  longues, 
seiidilahli's  à  celles  de  P.  //ifu/u/iif/a/'is;  ses  grands  t_vlostyles,pas  très 
fusif'ni'mes,  rappellent  ceux  de  /*.  robusNi  ;  on  ne  liduve  pas  dans 
son  écorce  d'autres  grands  tylostyles  que  ceux  qui  terminent  les  lignes 
rayonnantes  du  squelette;  en  revanche,  des  petits  tyloslyles,  de 
même  sorte  que  ceux  des  touffes  verticales  de  sa  surface,  s'y  répan- 
ilciil  en  tous  sens;  enlin,  son  choanosome  contient  une  abondance 
i('mar(pia!jle  de  petits  tylostyles  fascicules. 

Polijind^lid  robiisld  revêt  d'habitude  une  forme  plus  bulbeuse  (pie 
P.  //ia//if/ii//aris.  car.  au  lieu  de  s'étaler  à  son  ponitoui-en  une  croûte 
progressivement  amincie,  elle  a  le  plus  souvent  un  contour  JJiusque- 
mcnt  arrêté  et  des  bords  qui  se  relèvent  très  vite  en  s'arrondissant 
(fig.  3,  4,  1-i).  Elle  présente  ainsi  souvent  des  flancs  assez  élevés  et 
acipiicrt  à  mi-baut(Hir  un  diamètre  plus  grand  (|ue  celui  de  sa  base 
(riiiscrtion  sur  le  support. 

Les  papilles,  généralement  absentes  dans  ses  parties  déclives,  de- 
viennent nombreuses  à  sa  partie  supérieure.  Elles  sont  cylindro- 
coniipies,  relativement  plus  épaisses  en  bas  que  celles  de  P.  mammil- 
1(1  ri  s.  Comme  elles,  d'ailbnirs.  elles  s'allongent  ou  se  rétractent,  se 
gonllerit  ou  s'aplatissent,  selon  (pu'  le  courant  a(|uil'ère  doit  s'accé- 
b'ri'r,  se  ralentir  on  s'arrêter.  A  l'étal  d'extension,  elles  se  dr'esseni 
^alls  raideur,  et  souvent  s'incurvent  dans  un  sens  ou  dans  l'antre, 
surtout  \cr>  leui-extrémité  (lig.  1  i).  Ellesatteignentcouramment  :2cen- 
limètres  de  hauteur  sur  5  à  7  mm.  de  diamètii»  à  la  base.  Sur  les 
spécimens  l\pi(|ues.  aucune  d'elles  ne  se  |M'rce  dun  oriliie  en  son 
soniniel.  l'uiwcrbaiik.  Le\insi'n,  llauitsch  cl  Landie  onl  nolt'  celle 
absence  d'oscules  a  [i|ia  l'eut  s.  dans  la  nier  du  Nord,  la  I5alliipie.  |,i  nier 
d'IilaïKJe.  la  c(Me  .il  l,i  ni  i<pii'  du  Canada:  je  l'ai  coiistal(''e  égaleinenl 
dans  la  Manche  et  sur  les  cotes  oci'aniipies  de  h'r.ilice. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DÏIS  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  453 

Ailleurs,  au  contraire,  les  papilles  montrent  toutes,  ou  presque 
toutes,  au  bout,  un  trou  béant.  Il  s'agit  alors  d'une  variété  qui  a  été 
obtenue  par  le  Porcupinc  aux  Shetland  (d'après  Ridley  et  Dendy, 
95),  par  le  ChaUcngcr  (95)  au  sud  d'Halifax,  par  83  brasses  de 
profondeur,  et  par  VHironih'Ue  (119)  à  l'ouest  de  Terre-Neuve,  par 
12G7  m.  Peut-être  est-ce  une  forme  septentrionale  ou  profonde  de 
l'espèce?  Elle  rappelle,  par  ce  caractère  extérieur,  le  type  de  la  Ri- 
nolda  uberrima  de  Schmidt. 

Quoi  qu'il  en  soit,  rien,  dans  leur  aspect,  ne  permet  de  diviser  en 
exhalantes  et  inhalantes  les  papilles  de  Pohjmaatia  rohusta. 

Il  est  évident,  cependant,  que,  chez  les  spécimens  typiques,  cer- 
taines, au  moins,  des  papilles,  bien  qu'en  apparence  imperforées, 
doivent  servir  à  l'exhalation.  D'ailleurs,  tous  ces  appendices,  sur 
ceux  qu'on  recueille  dans  nos  eaux,  ne  présentent  pas  une  structure 
identique  en  coupe  transversale.  La  plupart,  remplis  d'un  stroma 
conjonctif  lacuneux,  jouent  sans  doute  le  rôle  d'organes  inhalants  ; 
les  autres,  creux  sur  toute  leur  longueur,  doivent  être  plutôt  exha- 
lants. C'est,  en  somme,  une  répétition  de  ce  que  nous  avons  observé 
chez  P.  mamtnillaris. 

Quant  cà  la  variété  à  papilles  perforées,  ses  papilles  sont  peut-être 
toutes  exhalantes,  si  sa  surface  générale  assure  l'inhalation  d'une 
manière  suffisante,  ou  bien  elles  sont  inhalantes  par  leur  flancs, 
exhalantes  dans  leur  centre,  rappelant  alors  ces  papilles  mixtes,  de 
taille  bien  plus  modeste,  dont  Carter  a  signalé  l'existence  chez  Cliona 
rdsfifiru  (11),  et  que  j'ai  retrouvées  chez  C  relata.  (110). 

L'une  des  différences  principales,  et  en  même  temps  des  plus  sai- 
sissables,  qui  existe  entre  P.  robusta  et  P.  mammiUarh  réside  dans 
l'état  de  leur  surface.  On  ne  voit  plus  chez  la  première  l'opposition 
entre  l'écorce  et  les  papilles  que  nous  avons  relevée  chez  la  seconde. 
Tout  y  est  lisse,  ou  du  moins  paraît  tel,  tant  le  velouté  en  est  délicat. 
Les  parois  des  papilles  y  apparaissent  bien  plus  nettement  comme 
un  simple  soulèvement  de  l'ectosome.  L'ensemble  est  luisant,  à  peu 
près  exempt  d'impuretés  et  très  doux  au  toucher. 


loi  E.  TOPSKXT. 

L'i'corce  de  P.  rohnstd  est  aussi  plus  souple  et  plus  niiiicf  ijue  celle 
de  sa  congénère.  Sur  les  flancs,  elle  a  souvent  moins  de  0™'":2  d'épais- 
seur ;  mais  elle  s'épaissit  vers  le  haut.  jus(ju'à  atteindre  près  de  1""" 
h,  la  naissance  des  papilles.  A  la  loupe,  on  y  distingue  un  lin  pointillé 
correspondant  à  d'innombrables  groupes  de  stomions.  Elle  conserve 
sur  les  cotés  assez  de  transpai'ence  pour  ([u'on  suive  à  Iravei's  elle  tles 
files  spiculeuses  tangentielles.  (jui,  dans  ces  points,  lui  servent  de 
soutien.  De  même,  les  papilles  pré.sentent  un  aspect  fenesli-é  (jui 
laisse  deviner  l'agencement  de  leiu'  charpente. 

L'écorce  et  les  papilles  possèdent,  comme  chez  Polynutstia  mam- 
millnris,  des  grands  tylostyles  tangentiels  et  des  petits  tylosfyles 
verticaux.  Mais  ici,  les  grands  tylostyles  se  disposent  par  faisceaux 
compacts  constituant  des  alignées  qui  se  croisent  dans  trois  direc- 
tions sur  les  flancs  du  coi'ps  et  dans  les  papilles,  les  alignées  longi- 
tuditiales  prenant  naturellement  plus  d'importance  que  les  obliques. 
Debout  sur  les  entrecroisements  de  ces  systèmes,  .s'implantent,  en  une 
seule  rangée,  les  petits  tylostyles.  avec  leur  pointe  saillante  au 
dehoi'S  sur  une  longueur  de  lo  à  50  [x  tout  au  plus.  De  la  soi'te  se 
trouvent  jiartdul  ménagées  des  aires  étroites,  punctiformes.  où  se 
percent  par  groupes  des  orifices  aquifères  microscopiques.  Bower- 
bank  a  donné  (6  vol.  III,  pi.  X,  lig.  (V)  un  dessin  qui  rend  parfaite- 
ment compte  de  cette  structure  chez  un  spécimen  bien  développé. 
Les  ligures  analogues  qu'il  a  consacrées  à  P.  ornntn  et  à  P.  bu/hosa 
ne  traduisent  que  des  dilféi-ences  individuelles  :  moindre  densité  des 
lignes  spiculeuses  ou  uKtindre  épaisseur  de  la  i)aroi. 

Au  pdinl  de  vue  de  la  cohjration.  l'écorce  et  les  jtapilles  de  Pahj 
tnastia  rohi/sta  diffèrent  peu  de  la  chaii":  elles  sont  seulement  plus 
pAles.  La  teinte  générale  varie  assez  avec  les  sujets:  rouge  orangé, 
jaune  orangé,  jaun;\tre  ou  grisAtre. 

La  chair  est  abondante,  molle,  souvent  un  |icu  lilante. 

Les  canaux  j)rincipaux  (pii  la  pai-courent  soni  en  petit  nombre  cl 
d'un  faible  calibre  (1  millimètre  de  diamètre  au  maximum  l  :  ils 
se   mettent   en  rapport   à    la    péripbt'-rie  avec    la   base   di^s  jiapilles 


ETUDE  MONOGRAPïnolIE  DES  SPONCiIAIRES  DE  FRANCE.  133 

creuses,  qui,  d'après  cela  même,  ont  bien  la  signification  de  chones 
exhalants  crihreux.  Leurs  parois  contiennent,  ainsi  que  les  portions 
ectosomiques  du  corps,  beaucoup  de  cellules  sphéruleuses.  Ces 
cellules  se  distinguent  bien  de  celles  de  P.  mommillnris  ;  incolores  et 
brillantes  comme  elles,  elles  demeurent  sensiblement  plus  petites 
puisqu'elles  mesurent  tout  au  plus  10  |a  de  diamètre,  et  ne  comptent 
qu'un  nombre  ti'ès  restreint  de  sphérules  (lig.  7).  L'action  de  l'eau  iodée 
et  des  vapeurs  d'acide  osniique  ne  révèle  en  elles  ni  amidon  ni 
graisse. 

Les  corbeilles,  arrondies,  ont  40  [n  environ  de  diamètre.  Les 
choanocytes  se  montrent  riches  ert  pigment  granuleux,  mais  l'inten- 
sité de  ce  pigment  varie,  et,  par  suite  aussi  la  coloration  de  la  masse. 

Il  n'est  pas  rare  de  voir  le  choanosome  présenter  des  parties 
plus  vivement  teintées  que  les  autres  ;  quelquefois  même,  on  trouve 
sur  l'Eponge  coupée  par  le  milieu  un  seul  point,  un  nodule,  riche- 
ment coloré,  contrastant  avec  le  reste  de  la  chair  uniformément 
grisâtre.  Ces  variations  ne  sont  d'ailleurs  pas  spéciales  à  P,  robustn  ; 
on  les  rencontre  communément  chez  Firulina  ffrus  et  Subei'itea 
(lomnnciiUi  et  aussi  chez  des  Spongiaires  d'autres  groupes. 

Au  moment  de  la  reproduction,  qui,  dans  la  Manche,  a  lieu  vers  la 
fin  de  l'été  ou  le  commencement  de  l'automne,  la  chair  prend  une 
coloration  plus  brillante,  parce  qu'elle  se  charge  à  cette  époque  (de 
juillet  à  octobre)  d'œufs  unicellulaires,  difterant,  eux  encore, 
des  œufs  de  P.  tnammiUaris  en  ce  qu'ils  sont  orangés  et  non  inco- 
lores. 

La  charpente  du  choanosome  affecte  une  autre  disposition  que 
celle  de  P.  ïnammillcirh.  Au  lieu  de  robustes  fibres  polyspiculées 
s'élevant  en  droite  ligne  du  support  jusqu'à  l'écorce,  on  trouve  ici 
des  paquets  de  dix  à  vingt  tylostyles,  qui  s'entrecroisent  en  toutes 
directions  ;  beaucoup,  il  est  vrai,  se  superposant  bout  à  bout,  arrivent 
îi  constituer  des  fibres  ascendantes,  mais  celles-ci  n'ont  ni  la  conti- 
nuité ni  la  rigidité  caractéristiques  de  l'autre  Pohjmantia.  En 
outre,  ces  lignes  principales  du  squelette  ne  s'engagent  pas  profon- 


156  E.  TOPSENT. 

clriiKMit  dans  Trcorce- et  surluiit  iir  la  traversent  jamais  de  part  en 
part. 

On  comprend  maintenant  ijne  Polijmaatia  robusfa  soit  de  consis- 
tance plus  molle  que  /*.  tiKinnnilhirix  et  se  laisse  assez  facilement 
coujxT  dans  le  sens  transversal,  et  (jue  son  ectosome  demeure  par- 
titul  lisse  et  puisse,  parliciilièrement  sur  les  fliuics.  être  arr.iclit''  |iar 
lambeaux  assez  étendus  sans  entiainer  à  sa  suite  de  lun^s  ])iliers 
squelettiques. 

De  petits  tylostyles.  send)lal)Ies  à  ceux  de  la  couche  coi'ticale 
externe,  parsèment  en  outre  le  clioanosome,  dans  les  intervalles 
entre  les  faisceaux  de  grands  splcules,  en  quantité  assez  faihle. 
quoitjue  variable  selon  les  individus.  (!e  sont  eux  (pie  Moweibank  a 
désignés  sous  le  intm  de  s|»icules  de  tension.  Ils  s(>  renc<iiilr<'iit 
suilout  dans  les  parois  des  canaux  acpiifères,  (|ui.  |)ar  leui'  nature, 
semblent  si  bien  être  une  continuation  de  l'ectosonu'. 

La  spiculation  se  réduit,  en  somme,  à  des  mégasclères  de  deux 
catégories.  Dans  de  beaux  spécimens,  les  grands  tylostyles  mesurent 
de  550  à  850  [jl  de  longueur  sur  8  à  15  [x  de  largeur  au  milieu.  Leur 
base  peut  présenter  un  bourrelet  cii'culaire,  soit  auprès  soit  à  une 
distance  souvent  assez  grande  de  son  extrémit(''.  tout  à  fait  comme 
chez  /*.  mammillaria.  Mais,  plus  fré(pHMnment,  elle  se  termine  sim- 
plement en  un  renflement  obtus,  et,  plus  ordinairement  encore,  elle 
reste  cylindrique  jusqu'au  bout,  de  telle  sorte  qu'on  croirait  avoir 
ad'aire  à  des  styles.  La  connaissance  de  ces  variations  est  nécessaire 
j)oui'  convaincre  (ju'il  s'agit  réellement  di'  tylostyles.  l.eui-  tige, 
droite  ou  légèrement  courbé»',  est  fusifornu^  et  tinit  en  |>ointe  aiguë 
d'ordinaire  ou  accidentellement  ti'onquée,  ou  encore  manpiée  d'une 
séi-ie  d'étranglements  successifs  dont  chacun  diiuinue  brusipieniiiil 
son  diamèli'e.  .\insi  les  tylostyles  peuvent  à  l'occasinn  imiter  un  ihu 
tics  amphislrongyles. 

(les  grands  tylostyles  se  distinguent  surtout  des  mégasclères  prin- 
cipaux de  /'.  iiKinunilliiris  en  ce  ipi'ils  suul  |iliis  h'gèiemenl  fiisi- 
fornu.'s  :  au  lieu  (pu'  le  milieu  de  leur  lige  soit  en  moyenne  trois  fois 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  157 

aiissi  large  que  leur  base,  il  l'est  deux  fois  tout  au  plus,  et  même 
souvent  les  deux  diamètres  ditïèreiit  trrs  peu  l'un  de  l'autre;  ainsi^, 
pour  une  tige  de  8  (a  d'épaisseur,  le  spieule  peut  avoir  une  base  de  5  [x  ; 
pour  une  tige  de  14  \t.,  une  base  de  11  [x  ;  pour  une  tige  de  l."S  [x, 
une  base  de  7  [x,  etc.  De  telles  mesures  suffisent  à  indiquer  que  les 
rapports  ne  sont  pas  constants. 

Les  petits  tylostyles  oscillent  entre  150  et  180  [x  de  longueur  sur 
,')  à  4  [X  d'épaisseur  en  leur  centre.  Leur  tète,  rarement  ovoïde,  plus 
souvent  elliptique,  n'est  jamais  très  accusée  ;  elle  peut  l'être  assez 
peu  pour  qu'on  se  croie  encore  en  présence  de  styles.  Leur  tige, 
d'ordinaire  un  peu  courbée  et  légèrement  fusiforme,  s'atténue  en  une 
pointe  aiguë.  Le  moindre  développement  de  leur  base  paraît  être 
ce  qui  les  dislingue  le  mieux  des  mêmes  spicules  de  ]\  nunniniUarh, 
mais  c'est  là  un  caractère  auipu'l  il  est  prudent  de  ne  pas  trop  se 
fier. 

Levinsen  a  encore  signalé,  comme  faisant  partie  de  la  spiculation 
des  Éponges  qu'il  a  rapportées  à  l'espèce  P.  i^obusfo,  des  sphères 
lisses  (sj)/iœrœ,  69,  p.  410).  d'un  diamètre  de  15  à  55  jx,  et  plus  ou 
moins  arrondies.  Je  suppose  qu'il  a  voulu  désigner  par  là  des 
tylostyles  monstrueux,  courts  et  gros,  tels  que  ceux  dont  j'ai 
figuré  toute  une  série  il'ajjrès  les  gemmules  de  Clionu  vasfi/ica 
(110)  et  comme  on  en  rencontre  çà  et  là  dans  toutes  les  (Havu- 
lides. 

La  Polijtnastid  robusfa  typique  est  commune  dans  la  Manche, 
surtout  sur  les  cotes  du  Calvados  et  dans  le  Pas-de-Calais,  moins 
à  Roscofl'.  On  ne  peut  se  la  procurer  que  par  des  dragages.  Personne, 
en  elîet.  ne  l'a  jusqu'ici  signalée  en  place  à  la  grève.  .le  l'ai  recueillie 
par  85  mètres  environ  au  large  du  Portel,  par  une  vingtaine  de  mètres 
au  N.  de  Luc,  par  65  mètres  auprès  d'Astan,  devant  Roscofl'.  Enfin, 
xM.  Ed.  Cbevreux  l'a  obtenue  par  110  mètics  au  S.  O.  de  Dtdle-lsie. 

Genre  Qunsi/fina  Norman. 
P()hjiii(isH(l<i-  de  forme  ovale,  dressées,  géni'ralcmcnt  |»('(I()ii!-ulées, 


158  E.  TOPSENT. 

avec  un  oscuIp  au  suminet.  Mégasclères,  styles  de  deux  tailles.  Ecorce 
soutenue  par-  deux  systèmes  de  lignes  de  grands  styles,  les  primaires 
ascendantes,  les  secondaires  croisant  les  primaires;  et  couverte  de 
toulVes  de  petits  styles,  dressés,  la  pointe  en  dehors.  S(iuelette  du 
choanosome  peu  développé,  consistât)!  en  faisceaux  épars  de  petits 
styles.  Système  a(juifèr(>  lacunt'ux  ;  (•(irjx'jllcs  viliratilfs  rurypy- 
leuscs. 


Quasillina  h/cris  (Howt'rkaiik  i  Norman. 

|l>l.  VI,   <itr.   II  et  i-i). 

Syii.  :    18(11.     Eu jih'cti'lht  hrerix.  Hu\verhat»lv(4.  p.  71). 

18')i.     l*oIipn(isrKi  rofjitsfo  (par  mégarde),  IJowerhatiU  (6. 

vol.  1,  p:  178  et  ^85,  pi.  XXIX.  «g.  :{:i8). 
18()().     J*ohj/ii(is(ia  brcri.s.  lîowerhank  (6.  vol.  11.  p.  (14 1. 
I8(i8.     Onnsi/fino  fjrcris  (How.).  Norman  (84.  p.  '.\-2\)). 
187 i.     P(tli/in<islin  brrrix.  IJowerhaiik  (6.   vol.   111,  p.  :2.j, 

pi.  M.  (ig.  1-U). 
187.').     /ii/n^a/i/ifi  tniitti.   ().   ."sclitiiidl  (101.  p.    IK).    pi.   I. 

lig.  3  et  4). 
188:2.     J'o/i/mosfia    hreris.    Bowerhatik    (6,    vol.    1\'.    \\. 

10  et  :u). 
1885.     Qi/osi//i)i(i   hreris  ilUyk.)  Norman.   N'ostnatM-  (144. 

p.  20.  pi.  1.  lig.  7.  pi.  IV.  fig.  1-:J.  pi.  V.  lig.  -21-21). 
1887.     QinisiU'ntd  ///vr/.v  (  lUvk.  )  Nortnati.  N'ostiiat'r  (145. 

p.  ;{;{(),  ])1.  XX \l.  lig.  12j. 
1887.     QuasilUna   hreris    How.   sj)..   Hidlcy  cl  Dt'tidy  (95. 

p.  22(1.  lig.  10). 
1887.      rdli/nidstiti  hreris  Mow..  Kiisicdt  (152.  p.  V.\\\). 
1887.      pDli/nidstin     hreris      liowcfhank  .     Topsiiil     dlO. 

!>.   liO). 
1888.     Qi(<isillina    hreris    Howerhatik   s|)..    Dotidy,    i26. 

p.  :.20.  |.l.  XLII.  lig.  8-12). 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  lo9 

Syn.    :     1894.     Quasillina   breri.s  (Bow.),  Hanitsch  (49,   p.    175 
et  203). 
1894.     Qi/asi/fina  hrcris  (Bow.),  Topsent  (129,  p.  17). 
1897.     Po/ijmos(ia  B(jnv.,  Lendenfeld  (65.  p.  22i). 

Éponge  de  petite  taille,  dressée,  ovale,  sans  papilles,  pédonculée, 
rarement  sessile,  à  base  d'insertion  étroite. 

Surface  très  finement  veloutée,  lisse  en  apparence. 

Ectosome  constituant  une  écorce  souple,  transparente,  couverte  de  bou- 
quets de  petits  mégasclères  verticaux  et  soutenue  par  des  bandes  tangen- 
tielles  de  grands  mégasclères,  les  unes  longitudinales,  solides,  les  autres 
transversales  ou  obliques,  délicates. 

Choanosome  mou,  lacuneux.  pauvre  en  spicules,  souvent  en  partie 
détruit  et  réduit  à  des  plaques  charnues  collées  à  la  paroi. 

Stomions  microscopiques  répandus  par  petits  groupes  dans  l'écorce, 

Un  seul  oscule  (rarement  deux),  étroit,  contractile,  au  sommet  du 
corps,  souvent  surélevé  en  une  petite  éminence  conique, 

Spicith's.—  I  Mégasclères,  1  Siilifi/losft/lcs,  (fig.  12,  a,  h),  figurant  le 
plus  souvent  des  strongyloxes  de  grande  taille,  à  tige  fusiforme  épaisse, 
à  pointe  acérée,  à  base  rétrécie,  rarement  renflée  un  peu  à  son  extré- 
mité. Longueur,  0  mm  ,  8  à  1  mm.  ;  épaisseur  au  centre,  13  à  20[x;  épais- 
seur à  la  base,  3  à  6  [x.  Fascicules  dans  les  bandes  tangentielles  de 
l'écorce  ;  épars  dans  le  choanosome.  2.  Snbti/losti/les,  (fig.  12,  c),  figu- 
rant le  plus  souvent  des  styles  de  petite  taille,  ordinairement  un  peu 
courbés,  à  tige  un  peu  fusiforme,  à  pointe  aiguë,  à  base  cylindrique  ou 
un  peu  renflée  elliptique,  rarement  trilobée.  Dimensions  un  peu  varia- 
bles :  longueur,  200  j;.  en  moyenne  ;  épaisseur,  3  jji.  Debout,  par  bouquets 
dans  la  zone  externe  de  l'écorce;  par  petits  faisceaux  épars  dans  le 
elioanosome.  (Fig.  12.  d). 

Pas  de  microsclères. 

Couleur.—  Oran.uée  à  l'état  dévie, avec  l'écorce  plus  pâle  que  la  chair. 
Jaunâtre  à  l'état  sec. 

Hdhitdf.  —  Oc('an  Arctique  (X.  de  la  Norvège  ;  entre  le  Spitzberg  et^ 
la  Nouvelle-Zemble),  N.  do  l'Atlantique  (Shetland,  DukcMifjord,  Nou- 
velle-Ecosse); Méditerranée  (côtes  de  Tunisie,  tiolte  du  Lion).  Kn  eau 
assez  profonde. 

Le   geni'C    Quasillina     ne    compte   pas  jusqu'.à   prcscnl  tl'autre 

représentant.    Il   se  distingue  si  naturellement,    quoiqu'eil    ait   dit 

Bowerbank  (6,  vol.  III.  p.  25),  du  genre  l^olymastia^  que  Sehnudt  a 

senti  comme  Norman,  en  présence  de  cette  Eponge,  la  nécessité  d'une 

coupure  générique  {Bursalina,    101).  Tout  le   monde  se   trouve 

actuellement  d*accord  pour  l'adopter,  à  l'exception   de   Lendenfeld 


160  E.  TOPSENT. 

qui,  revenant  sur  ses  idées  antérieures,  s'en  tient  décidément  aux 
errements  de  Buwerljank. 

Qi/nsi/lino  hreris  a  été  décrite  par  lio\verl)ank.  Xi)rinan,  N'usniaer 
et  Dendy.  Ce  dernier,  en  particulier,  eu  a  fait  une  étude  monogra- 
phique (26;  à  laquelle  il  ne  reste  presque  rien  à  ajouter. 

L'Eponge  est  liahiluclieincnt  de  petite  taille,  à  tel  poiid  que  Dendy 
a  pu  dire  qu'un  spécimen  iiicn  développé  mesure  d'habitude  moins 
d'un  pouce  de  iiauteur  et  moinsd'un  demi  pouce  de  largeur.  Toidefois, 
ces  dimensions  peuvent  éti-e  dépassées.  iJowerhank  en  a  fait  figurer. 
par  exemple,  un  écliantilltui  (6,  vol.  HJ.  pi.  \l.  tig.  1).  anormal,  il 
est  vrai,  et  coninu*  l'ésultant,  send)le-t-il.dela  concrescence  d'individus 
à  pédicelles  seuls  encore  distincts,  (jiii  atteint  i  cent,  de  liauteur 
totale  et  '2  cent ..  .'i  de  largeur,  he  même  auteur  a  cité  (6.  vol  11.  p.  (tl)), 
un  auti'e  individu  haut  de  près  de  i  centimètres.  J^nlin.  les  deux 
spécinuMis  qui  me  permettent  de  compter  l'espèce  au  nmuhie  des 
(llavulides  de  France,  mesurent,  l'un,  complet,  oo  mm.,  et  lantre.  hrisé 
à  la  hase.  .IHnnu.  de  hauteur.  maisavecuneépaisseurmaximade'.)mm. 
seulement.  Ils  oïd  été  recueillis  ensemhie  en  mai  18ÎU).  sur  les  hords 
du  ((  Ue(di  Lacaze-  Duthiers  ».  par  consé(pi<Mit  en  eau  jirofoiule.  par 
M.  le  l'rofesseur  (i.  IMuvdt.  (pii  eut  l'amahilité  de  me  lescdiumunicpier 
aussitôt,  conservés  dans  l'alcool  au  soi-tir  de  l'eau. 

(JiKisilUnii  hri'ris  \\  toujnurs  une  hase  d'inserlinn  très  reslicinte. 
!•! Ile  se  dresse  diMM'  sursim  suppdit.  taulùt  drnile  et  lantùl  plus  dU 
nujins  courhée.  MowerhanU  (/.  r.jet  N'osmaer  (  144.  pi.  heu  ont  ligure 
chacun  plusieurs  sp(''cimens  (pii.  avec  les  deux  autres  dessiné's  [lar 
SchmidtdOl.  lig.  :{)  <'l  p.ir  Hidli-y  et  Dendy  i95.  lig.  lOi.  . tonnent 
une  honne  idi'e  de  ses  variations  de  l'urnie. 

l'ille  allccte  de  pr(''tV'rence  une  conliguralinu  (i\ale.  phi>  ou  nidins 
renllée  et.  par  suite,  cnmte  nu  allong('e.  |,c  [iliis  sniivenl.  l'Ile 
s'atténue  vers  le  has  en  un  pi'dicelle  phi>  nu  nioin--  l(Uig.  <  !elui-ci 
peut  être  giêle  et  hieii  (h'Iimiti'  Vers  le  haid.  ou  au  cnntiaire. 
progressivement  aminci,  il  lait  in>ensihlemenl  suite  à  la  portion 
dilati'c  du   coi|»   (lig.  I  1  I.    Uaremeul   la    pailii'    iulViieure  se   monlre 


ÉTUDE  3J().\0(il{.\l'lll(JII':  DKS  SI'().\(il.\||{P:s  DE  FRANCK.  iBl 

épaisse  au  [«oint  que  l'Epouse  paraisse  sessile.  Eu  son  sommet,  ou  sur 
un  })('tit  mamelon  qui  IV(''(jiii'mmeiit  le  surmoule,  s'ouviv  un  oscuir 
relativement  éti-oit,  conti'actile  et.  par  conséquent,  souvt'ut  invisililc. 
II  n'existe  ainsi  d'ordinaire  qu'un  seul  oscule.  mais  peut-être  certains 
spécimens  en  possèdent-ils  deux.  Howcrltank  m  a  décrit  un.  en  cllcL 
qui  [xjrtait  deux  petites  éuiinences  mamuutoianes  en  son  souunet. 

La  paroi  du  coi'ps  se  fait  remar(pu'r  à  Fœil  nu  par  un  l'éseau  élégant 
et  l'égulier,  rapjielaut  celui  <les  papilles  des /'o//////r/.s7/V/  et  dû.  coiume 
lui,  à  ragencement  des  spicules  en  lignes  longitudinales  solides 
croisées  par  des  lignes  secondaires  plus  délicates.  Otte  ornementation 
se  dessine  souvent  avec  une  grande  netteté  par  transparence  du 
corps. 

Cela  ticid  à  ce  (pie  hien  peu  de  (JinisiUina  sont  recueillies  en  assez 
l»on  état  pour  (pie  leur  choanosome  remplisse  partout  leurs  flancs. 
Souvent,  la  chair  se  trouve  détruite  par  placées  ou  en  totalité. 
Bowerlianlv  et  .Norman  en  avaient  pu  conclure  que  le  corps  est 
natui'ellement  creux,  \osmaer.  puis  Dendy,  ont  corrigé  cette  eri'eur. 

L'ectosome  constitue  une  écorce  spiculeuse  mais  relativement  mince 
et  souple,  toute  ])iquetée  de  petites  aii-es  stonnales.  il  contient,  connue 
celui  des  y'*o//////r/.s7/V/.  des  niégasidères  de  deux  cat(''gories.  Les  plus 
grands  s'y  disposent  tangentiellement  et  forment  deux  séries  de 
lignes  squelettiques.  les  unes  profondes,  puissantes,  s'élevaut 
parallèlement  entre  elles  de  la  l»ase  ius(prà  l'oscule.  et  se  divisant 
çà  et  là  pour  permettre  la  dilatation  du  corps  dans  sa  j)artie  supérieui'e  ; 
les  auti'es  paucispicuh'es.  |)lus  superficielles,  transversales  ou 
légèrement  olili({ues.  e|  plus  ou  moins  fr('i|U(Mnnienl  entrecroisées. 
Les  plus  petits  se  placent  au  contraire  verticahunent  dans  la  zone 
externe,  la  pointe  en  dehors  et  quelque  peusîiillante  ;  ils  se  groupent 
par  petites  touffes  ménageant  entre  elles  des  aires  polygonales  étroites 
où  se  percent  les  stomi(ms  mici"oscopi(pu^s.  Cette  structure  ne  difîère 
pas.  en  somnu'.  de  celle  des  papilles  des  l'oh/nidslid  ;  et.  fenestrée 
comnu'  ces  oi\ganes,  Qiui:<illinn  a.  coninie  eux.  une  surface  si 
finement  veloutée  qu'elle  parait  lisse. 

ARCII.    DE  ZOOL.   EXP.    ET   (iKN.  .V  SERIE.  T.   VIII.     t'JOO.  M 


Hd 


K.  TorSKNT. 


Le  cliiLllKisiiiilf  roiisisic  en  une  |nil|)r  l.icuili'Usc  i'(  paiivic  en 
siiiciili's.  ()ii  \'  voit  ciiroi'c  les  iiiriiJisflri-cs  des  deux  rati'ui tries,  mais 
ils  8"v  eiitreeidiseiit  iàcliciiieill.  les  pins  |)e|its  se  (lisjttisaill  pniirla 
plupart  par  |)('tils  pa(iiU'ts.  Il  en  rt'snlle  p(inr  rKpoime  dans  son 
ens(Mul)l('  mit'  consistante  ])lutnl  molle. 

^'(tsma('r  et  Drndy  uni  di''ciit  le  système  aijnit'èrc.  cnnslniit  sur  le 
même  type  (pie  celui  des /'o/y/////.s7/V/.  mais  plus  onveil.  l'necdnpe 
1( mi; il ndina le  du  corps  mordre  (pie  les  Cl ii'Itei Iles  viltrati les  se  r(''pandenl 
jusqu'au  niveau  de  la  hase  du  mamelon  apical  osculilV're.  Il  sciait 
donc  inexact  de  comparer,  comme  l'entendait  llowerltank'  i6.  V(i|.  III. 
[).  27).  le  corps  de  Quasi/h'/ta  hrcris  tout  entier  à  une  pa|(ille  de 
Polijnuisl i(t  (par  exemple,  avec  la  ]irt''teiidue  /'.  urniiUn.  (JutisilliiHi 
se  dislinuiie  de  /*o/y///^/.s7/V/  pr(''cis(Miieiit  par  rahseiicc  de  papilles; 
dressée  sur  s(m  supporl.  elle  esl  par  cida  iniMiie  capahle  di>  se  passer 
tie  ces  ap|)endices.  Son  edosome.  |iourvu  d'une  armature  coniparahh^ 
à  la  leui"  en  rai  si  m  de  sa  direclinii  veiticale.  snl'fit  à  assurer  rinhalalion 
pai"  ses  lianes,  rexlialalimi  par  smi  sonimel.  Userai!  plii>  exact  de 
dire  ipie  (Judsilli lui  esl  une  l*()l ij iiid^l iii  dress(''e  et  sans  papilles, 
li'ahsence  de  ces  oriianes  constitue  un  caract(''re  i;ém''riipie  d'iniiMir- 
lance  indi'niahle.  Lendenl'elil.  ipii  le  lepiinsse.  enasuuvent  admis 
(Taulresde  valenr  plus  disculahle  (  Tel ln/<irrlni i)hi:<.  Ficiiliiid.  etc.) 
Les  corheilles  vihratiles.  de  type  eiii'y pyleiix.  niesuienl.  d'après 
Dendy.  V-\  \j.  de  luimueur  sur  -10  \j.  de  larueiir. 

Le  clioanosome  C(mtieid.  cnniine  l'ecInMinie.  en  almndalice.  de 
petites  c(dlules  sphéruleuses  à  splii''rules  pelites  ci  liiilla  ii!e>.  facile- 
nieid  recunnaissaldes.  (!e  sont  prnliahlenienl  ces  idiMuenls  ipie  N'nsmaer 
a  lii^urés  à  ciMé  des  cmlieilles  il44.  pi.  I\  .  liu.  '•\\  cl  ipie  Demly 
a  désin'nés  connue  «  nnmenins  deeply  >lainiiii;.  irrei^^nlarly  sliapeil 
cells  ». 

(  )n  ne  sail  |)resipie  rien  de  la  leproduii  imi  de  (Jiinsillinti  hrci'is. 
N  osmaer  a  senlenienl  dit  a  vnir  liiuivi'  des  spermalo/.nïdesà  dillT-rents 
dei;r('s  de  d(''\  einppeineni  dans  des  spr-cinieiis  (li\mui''s  au  mois  de 
juin  I  l  i-:{0  \|i.  dans  rdci'an  Arcliipie.  au  \.  de  la  Norvèi^c. 


ÉTUDE  MONOGR.VPinniT.  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.   K;;! 

|{;i|)i(l('iii('nt  (Ircolorrt'par  l'alcool.  (Jniisilliiin  possède  à  l'ctat  dr  vie 
une  teinte  oi'aii,i;'(''e  |  il  us  ou  inoiiisfonc.ee.  sui'tout  dans  son  choanosoine. 
.Mes  é(diantillons  de  Hanyuls  la  présentaient  encore  assez  vive 
lorscju'ils  me  sont  parvenus.  Ilowerhank  nous  apprend  ipie.  |»ar  la 
dessiccation.  l'Fponge  passe  au  jaune  ocracé. 

Les  spicules  sont  typiipienient  des  tyloslvles.  N'osniaer  écrivait 
avec  raison:  ((Ail  thespicules  helong  to  the  pin-or  sul»-pinlike  type.  » 
^Jais  ces  tylostyles  accusent  ici  une  tendance  reniar({ual»le  à  att('nuer 
leur  l)ase  et  à  se  transformer  en  styles  ou  en  strongylox.es.  Dendy, 
api'ès  avoii'  déclaré  que  les  sj)icules  sont  presipu»  tous  des  styles, 
ajoute  :  «  But  occasionally  the  hase  is  swollen  into  a  head.  when  tlie 
spicule  heconu'S  tylostylole.  )i  Ce  rentlement  hasilaire.  surtout  fré- 
(juent  sur  les  ])lus  petits,  montre  l»ien  ipie  tous  les  s])icules  de 
l'Eponge  dérivent  de  tylostyles  par  l'éduction.  Déjà  nous  avons 
observé,  quoiipi'à  un  degré  moindre,  chez  Polymusiid  rohii^ila.  une 
telle  simj)lilication  de  la  foi'me  normale  des  mégasclères. 

On  distingue  très  vite  chez  (Judsilliiui  deux  catégories  de  spi- 
cules : 

I"^  Des  styles,  di'oits  (Hi  peu  courUés.  robustes,  à  tige  fusifoi'me 
épaisse,  à  pointe  ac(''rée.  à  hase  ri'irécie  souvent  tr('s  Une.  comme 
celle  des  strongyloxes  de  Tollnja  hjnciir'niii)  :  ils  ressemblent  encore, 
à  cause  de  leur  épaisseur  relativement  considérable  en  leur  milieu, 
aux  grands  tyl(»styles  de  Pnhjintisiiit  nKumnilIaris  privés  de  leur 
l'enllement  hasilaire.  Rarement,  en  etï'et.  une  légère  dilatation 
esquisse  à  leur  extrénuté  un  rudiment  de  tète.  Ils  mesui-ent  dans  mes 
spécimens  8  à  <.)0()  p.  de  longueur.  i;$à  1<S[/.  d'épaisseur  au  centre  et  M 
à  <■>  [/.  d'i'paisseur  à  la  hase.  Kidley  et  Dendy  leur  oïd  trouvé  in""..! 
sur  :2()[j.  dans  les  spécimens  d'Halifax  :  Dendy  leur  a  assigné  î)00  [jl 
sur  li.  d'après  r(''cbautillon  dn  Porcii innc.  Ils  constituent  les  lignes 
tangentielles  de  l'ectosome  et  pai'sèment  lâchement   le  (dioanosome, 

ï2"  Des  styles  ou  snhtylostyles  de  [)etile  taille,  ordinairement  un 
])eu  courbés,  à  [lointe  (lue.  à  tige  un  |)eu  fusifornie.  à  iiase  le  |)his 
souvent  cyliudrifiue,  fré(piemmeiit,  jiourtant,  dilatée  en  une  tète  (dlip- 


1(U 


K.   lOI'SK.NÏ 


Ckiiic.     raiTiiKMlt    tlildltrr.     Ils    iiicsiiiviil    -JdO  ;j.   i\r    Inimiicur    MIT    i   [J. 

(r('-|)aissril|-  (I.IMS    rCcIdSKIlK'.    (m'i     ils    se    -Idllpclll     cil     l)(lU(|lH'ls     sii|»(M-- 

(icicls  vi'rlii-aiiK.  Ils  si'  ri''|i,in(|t'iil  aussi  par  l'ais'-iMUX  ilf  Iniis  à  liiiil 
dans  le  choaiiusdiiK'.  Là.  ils  iratiriiiiicnl  suiivciil  plus  (iiir  170  [j.  de 
loimui'ur  sur  -2  [i.  d'cpaisscur.  mais  parfois  sT-ir-vciit  jusiprà  '2',W  [i. 
sur  r». 

(hiiisiUiitd  hi-cris.  simiali't'  d'aliunl  aux  Slidlaiid  par  linw  rrlianU 
cl  .Norniaii.  a  cli'  dra.ii'ucc  au  .\.  de  la  .Norvège  (  N'tisiiiacr  i  par  I  iO- 
!(».")  hrasscs.  au  S.  <».  de  lUikcnrjnrd  (Scliiiiidh  par  1(»<>  hrassi's.  au 
S.  (rilalil'aK  (Uidlcv  cl  Dciidyi  par  .S.'i  brasses,  ciilri'  le  Spil/.hci'i;  cl 
la  .Nduvi'llc-Zeiiililc  (iM-isIcdli  par  laO  brasses. 

A  en  pmer  |»ar  le  ndiubrc  ir('cbaiitill(iiis  (jui  eu  imt  ('■b'  dltteiius  à 
(livorsos  reprises,  elle  iied<iit  pas  èlre  rare  dans  le  .\.  de  lAI  laiili(pie. 
Mais  c'est  biujours  par  des  probnidcurs  assez  considérables  ipi'fdlc  a 
('II'  reciM'illic. 

Cctle  coiisiib'ralioii  iiriiispire  des  doutes  au  sujet  du  piV'Ieiiilu  spé- 
cinicii  ipie  i"ai  cru  Inuivcr  autrefois  dans  la  .Maindic.  au  laruv  de 
Luc.  par  une  vinulainc  de  mètres  seulement  illO,  p.  I 'i<>i.  I*;ii' 
malbeur.  il  est  |»erdu.  et  je  suis  dans  riiniiossibilitè'  «ren  vèiiiier  la 
d(''tcriiiinatioii.  .le  me  demande  maintenant  si.  troinpi-  au  (b'bul  de 
mes  (■■tudc>  par  les  iV'nexioiis  de  lîowci'bank  au  sujet  {\\\  -cnre 
(JiKi^iHiiKi  \&^  vol.  III.  p.  :2r)i.  je  n'ai  pas  eu  alfairc  simplement  à 
(pielipic  l'ol ijinastid  à  une  seule  pa|iille. 

Ccpendaiil.  (JiitisiUiiKi  hn-ris.  n'est  pas  |ocalis('e  dans  les  r(\uions 
sepienlri(malcs  de  T Allantnpie  Nord  :  elle  babite  aussi  la  >b''iliter- 
raiii'c.  Déjà  Kidiev  cl  Dendy  en  ont  cité  des  -pi'cimens  du  ISrilisb 
Muséum  pi'ovcnaiit  du  laïue  de  lîi/eiii'.  Non-  Iv  retrouvons,  dans  les 
eaux  IVancaiscs,  à  IJanynIs.  sur  les  bords  de  ..  l'uhhnc  ><  {\{i'r\\ 
Laca/j'-DnIhiers).  par  .'i-bOO  m.  de  prolondcur. 


'i.  I'\iinillc  des  SihiauriD.K. 
('.Iiiriilithi   ordinaircmcnl    sans    microsclèrcs  :    pas  (rt-corce   dilb''- 


KTUDK  .M().\()(iHAlMllOrK  DF^S  SPONGIAIRES  DE  FU AXCE.    Km 

renciéc  ;  cliarpiMitc    imii    i-;iy(inii;inl('.    .M(''i;'asclores.    prcsiiiic    cdiis- 
tainnicnt  di's  tvlosix  les. 


(lOni'c  /'sf'i/f/osi/hr/'/ff's  Tcipscnt. 

.S'?/6^v/7/V/a?  massives,  lisses,  à  ertdsoine  (lilïérencié  en  une  mem- 
brane spiciiieuse  tendue  sur  dt>s  cavili's  |)réporales  sj)acieuses.  el  à 
choanosomo  de  structure  lialichondrioïde. 


Psciidosiihci'ih's  si///)/ii//'<'i/s  (Hean)  Topsenl. 

(PI.  V,  fi-.  .".  el  PI.  Vif,  fi-.  lo). 

Syn.   :     I8r>(>.     //ij/tic/iidrii/on    xiil plnircd.    I5(»\veii);iidv    (6,  vi»l.  11. 

p.  208). 
180)7.     SiffH'n'tcs  sii//i/n/r('o  Ho  we  ri  tank.  Gray  ('41,  p.  o^M). 
1808.     l/i/mpoif/rif/nn     siil itlntrciix     lîowi^i'liank .    Xorman 

(84,  p.  'X.\-l]. 
1870.     Si/bfrifps    s)ilj)liiii<'(i     liuwerhank.   Selimidl    (100, 

p.  76). 
187i.     Ifijnu'niacidon  sid iiliurca.   Howerhank  (6,  vi»l.  111. 

pi.  XXX VU.  H-.  !-;{) 
1882.     Ilywonincidoit     si///i/i//n>i/s    (Beau').     Xoianan     i6, 

vol.  IV.  p.  8«.h. 
1885.     Suberift's  siiljilnn-ous   (lîow.)    (îray.    l'iisledl  (37, 

p.  23). 

1890.  Sitberites   si/l/i/iin-ca   ilîean)   (iray.  Topsenl  (114, 

p.  198). 

1891.  Siffjcrifcs  su/p/n/rca  (Bean)  Tupsent   (117,  p.  .j29). 
1893.     Sitfjf'ri/rs    sn/j)/nnnfs    (Bowltk.),     Levinsen     (69, 

p.  414.  ii.u;-.  24). 
189(1.     J's('i///<)si/h('ri/('s  si///i/i///-ri/s  (  Bean  ).  Topsenl  (132, 

p.  125  et  127). 
1897.      Siihrrfinllnis  /fari/s  (  Lidierkiilin  ).  Eendenfeld  (65, 

p.  144). 


4 60  E.  TOPSENT. 

Syn.    :     18*.)H.     J'sri/t/osi/hrrif/'s   si///i/ii/r/'ii.'<  (np;in)  T(i|isnit   (136, 
p.  128). 

KpoiigL'  lovôtaiite,  peu  épaisse,  on  plaques  sur  les  pierres  et  les 
coquilles.  Surface  glabre,  quand  elle  est  intacte,  unie  ou  inégale,  selon 
les  individus.  Stomions  microscopiques.  Pores  nombreux,  ])etits,  inégaux, 
visibles  par  transparence  de  la  membrane  ectosomique.  Oscules  relative- 
ment nombreux,  plus  grands,  quoique  de  taille  ])lutnt  faible  (()"'"■, 2  à  1"'/'° 
de  diamètre),  non  surélevés,  dispersés. 

Des  bourgeons  ovoïdes,  à  court  pédicelle,  s'établissent  fréquenuuent 
çà  et  là  à  la  surface  du  corps. 

Ectosome  mince,  aisément  détachable,  grâce  à  l'existence  de  cavités 
préporales  très  nettes  et  continues,  sous  fitrme  d'une  membrane  spjcu- 
leuse  à  réseau  irrégulier  polyspiculé,  composé  de  tyloslyles  inégaux. 

Choanosome  un  peu  ferme,  à  charpente  peu  compacte  de  tylostyles 
inégaux  s'eut  recroisant  sans  ordre. 

Canaux  ])rincipaux  du  système  aquifère  assez  vastes,  parfois  rampant 
quelque  temps  sous  l'ectosome  avant  d'aboutir  aux  oscules  vers  lesquels 
ils  convergent. 

Pas  de  cellules  sphérulcuses  remarquables. 

Spirulrs.  —  I.  Mégasclèrcs  :  1.  Ti/histi/li-s  lisses  (Pi.  \'1I,  (ig.  10),  plus 
ou  moins  coui-bés,  à  tige  fusiforme,  atteignant  sa  i)lus  grande  éi)aisseur 
en  son  milieu  ou  même  souvent  au  delà  ;  à  pointe  brève,  acérée;  à  tête 
toujours  bien  développée  et  nettement  si'parée  de  la  tige,  globuleuse,  sur- 
montée d'un  bec  ordinairement  court  et  épais  et  contenant  en  son  centre 
une  dilatation  vésiculaire  du  canal  axial.  Dimensions  variables,  depuis 
150  ix  de  longueur  sur  3  pi  d'éi)aissenr  de  tige,  jusqu'à  350  [x  sur  7.  La  tê(e 
mesure  à  peu  ])rès  la  même  épaisseur  que  la  tige. 

On  trouve  aussi  parfois  dans  le  choanosome  une  certaine  quantité  de 
tylostyles  qui,  représentant  l'iU^it  grêle  de  ces  mégastdères,  mesurent 
plus  de  300  [).  de  longueur,  mais  restent  linc'aires  et  prolongent  leur  tète 
en  un  long  mucron. 

Pas  de  microsclèi'cs. 

Coiilciii'.  —  Jaune  vit  ou  jaune  clair  à  l't'tat  de  vie.  Jaune  soulïe  ou 
incolore  à  l'i'tat  sec. 

Ilithiiat. —  Iles  Slictlaml.  Iles  Hritaniiiiiui's  :  Angleterre  oriiMitale  et 
iiK-ridionale  ;  Iidande  occidentale.  Côtes  de  .Suède.  Catti'gat.  Cucrncscy. 
Cotes  fran(;aises  de  la  Manche  :  Luc,  (iranville,  Hoscoff. 

(iré\'e  et  dragages. 

l'scinlosiihi'rih's  st///)/iif/'i-i/s  est.  on  le  \nil.  i'i''|);i  iidue  dans  les 
mers  du  -N.  (>.  de  rhluriipi'.  Des  puinls  de  la  cùle  IVancaise  iiù  je  l'ai 
rencnnirée.  [{usrolV  e.sl  relui  ni'i  liin  pcul  sr  la  iMiieun-r  le  plus  l'ari- 
lemeid.  .le  j'v  ;ii  recueillie,  en  ellct.  cà   cl  là  à    la  urèvc.  derrière   l'île 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.   1()7 

Verte,  au  Ti'ou  d'Argent,  à  Inrs  Nevès,  à  Peiupnull.  A  i>uc.  je  ne  l'ai 
ol)teniie  (jiie  pai'dragage.  (le  n'est  pas,  dans  nos  eaux,  aulanl  ({ue  j'en 
puis  juger,  une  Eponge  commune. 

Je  l'ai  trouvo^e  seulement  sous  les  pierres.  Mais  lîowerbank  l'a 
reconnue  à  la  hase  d'un  paijuet  de  Flustres  de  Pegwell  iîay;  Norman 
l'a  vue  sur  une  Turritclht  h'rcht'd  draguée  dans  la  haie  de  (îalway 
et  Fristedt  Fa  dite  très  fréquente  sur  les  coquilles,  surtout  sur  les 
Téréhratulines  (ad  oras  Bahusife.  profunditate  varia). 

Sa  couleur,  d'un  jaune  uniforme,  plus  ou  moins  vif  selon  les  sujets, 
la  fait  remarquer  in  situ.  Cependant,  comme  Halirhondrin  ])anirea 
olïre  parfois  une  coloration  à  peine  différente,  il  doit  arriver  qu'on  la 
confonde  avec  cette  Eponge  banale,  d'autant  mieux  que.  de  pai't  et 
d'autre,  la  surface  est  lisse  et  limitée  par  une  membrane  ectoso- 
mique  spiculeuse.  Mais  la  consistance  de  Psciidosubcritcs  sul- 
plmreus  est  plus  charnue  que  celle  de  Halirhondrin  panirea  et 
rappelle  davantage  celle  de  liymeniaridon  curnnndd.  L'ensemble 
de  ces  caractères  éveille  tlonc  l'attention  et  provoipie  l'examen 
microscopique.  La  présence  de  tylostyles  typi{]ues.  à  l'exclusion  de 
tous  autres  spicules  et  sans  disposition  rayonnante,  révèle  de  suite 
(]u'il  s'agit  d'une  Subéritide. 

(Test,  dans  la  famille  des  Siihcritidd'.  le  représentant  d'un  genre  à 
part,  à  cause  de  la  natui'c  de  son  ectosome  et  de  la  sti'ucture  de  son 
choanosome.  (liiez  nos  vi-ais  Sitberifes  (y  compris  Findina  /iri/sj, 
nous  verrons  toujours  le  choanosome  plus  compact  et  l'ectosome  h 
peine  distinct. 

Ici,  l'ectosome  forme  une  mend)i'ane  continue,  spiculeuse,  facile  à 
détacher  par  grands  lambeaux,  dans  l'épaisseur  de  laquelle  les  tylos- 
tyles se  couchent  tangentiellement  à  la  surface,  se  groupant  par 
paquets  qui  se  croisent  et  dessinent  un  r(''s<'au.  L(>  réticulum  s'ajier- 
çoit  bien  à  l'u'il  nu.  Ses  mailles  sont  plus  étroites  que  dans  la  peau 
de  Halicliondrid  panicca.  Files  se  percent  de  trous  microscopiques 
arrondis  ou  allongés,  les  stomions.  (pii  livi'ent  accès  à  l'eau  dans  la 
cavité  prépoi'ale  sous  jacentc. 


ICxS  K.  TOl'SK.NT. 

Ij's  lyldslvlcs  (lu  i-i''sr;ni  iiicsurf'iil  en  iimyrnnr  :2S()[j.  sur  ,■■)  :  mais 
il  est  plus  inli'ii'ssanl  de  iintcr  (|ur  leurs  iliuicusinns  varii'iit  :  un  eu 
vtiit  (!»'  j)lus  maiids  (;{.jO  [i.)  cl  tic  plus  petits  i  l^iO  [ai,  avec  une  épais- 
seur inointlre  i'A  ou  i  |j.).  et  d'autres,  uéiiéraleinent  jilus  ninrts  i  :2()()  [ai. 
alteinuanl  une  (''paisseur  de  7  à  H  jj..  l'xiwerha  uk  avait  sii;nalé  leur 
in(''i;alit(''  jiiais  iiuu  leur  an'enceuienl. 

(iràce  à  la  positiim  tanuenlielle  de  ces  spirules.  la  >urrace  du  ciirps 
est  partout  ^lahi'e.  Il  s'en  faut  (pi'elle  soit  Idujdurs  plane.  (  ]ela  d(''pend 
dos  spécimens  :  on  en  rencontre  de  |(lus  on  moins  liosse|(''s. 

[/étendue  et  ri'paisseur  des  pLupies  varient  de  même,  h'risledt  et 
Levinsen  (pialilieni  ri'",pon,i;-e  d'encroûtante.  Il  est  |ilus  exact  de  la 
dire,  avec  liowerhauU.  revêtante  (coatini;).  car  (die  peut  (h'passer 
.")""".  (['(''paisseui'. 

La  cavité  j)répoi'ale  est  assez  spacieuse,  et  les  piliers  (pii  la  traver- 
sent de  place  en  place  pour  l'ejiei- le  clioanosome  à  Tectosome  n'op- 
posent (pi'une  faible  résistance  au  (h'collement  d(>  ce  dernier. 

Bowerha  nk.  ilans  sa  diai;iiose.  a  d(''clar(''  tous  les  orilice>  indislincts. 
l'on  rt  a  ni.  il  a  fait  allusion,  dans  sa  descri|)l  ion  plus  d(''t  ai  liée,  à  (pu'li  pies 
oritices  épars.  soupconnr's  de  correspondre  aux  oscules.  Il  faut  avouer 
que  les  oi'ilices  aquifères  de  J^sci/rfosi/hr/i/rs  siil pliiirciis  vivant  stud 
étroits,  ii-î'éyuliei-s.  im'uaux  et  difficiles  à  répartir  en  inhalants  cl 
exhalants.  Le  nom  ddscules  ne  convient  d'une  façon  certaine  (piaux 
plus  laru'es  d'entre  eux.  Le  doute  n'esl  pas  permis  lorsqu'on  voit  les 
canaux  principaux  y  ahoutir  en  couverucant. 

La  charpente  du  clioanosome  maucpiant  de  régula  ri  !('•  et  de  solidité, 
la  dessiccation  doit  hahil  uellemenl  reudre  les  orilico  à  jieil  près 
nii'connaissahles. 

Le  clioanosome  est  (diarnu.  hieu  |ilus  facile  à  d(''(diirer  et  à  disso- 
cier (pie  celui  des  \éritahles  Siihcrilcs.  .l'ai  (li'|à  compar(''  plus  haut 
sa  consistance  à  celle  du  vulgaire  II i/iiiriti<iri(l(iii  iitnincuhi  de 
nos  plaues.  Des  lyloslyles  ahoudauls  e|  foris  s'y  ri'pandeul.  mais  se 
croisent  plutôt  lâchement  et  sans  aucun  onlre.  Ils  aiiusenl  la  même 
inéi;;alité  (pw  dans  recinsoine.    (l'est    iii    que    s'nliservent    les  spiiules 


ETl'DE  MONOGRAPlligrE  DES  SPONGIAIRES  DE  KHANCE.  UV.) 

les  plus  loii,i;s  et  les  ])lus  lohiistcs.  sans  ((lie  la  ])liis  Uwio  épaisseur 
ciMuridc  toujours  avec  la  plus  i;i'au(l('  l(Uii;ueur. 

Les  plus  grêles,  linéaires,  pareils  aux  lylostyles  linéaires  que  nous 
avons  vus  chez  les  (Miones.  el.  sans  doute,  de  siiinilication  identicpie 
(état  atroi)lii(pu'  ou  état  passaucr  des  spicules  normaux),  prolonucid 
leur  tète  (dlipti(iue  en  un  loni;  niui'riui. 

Sur  les  lylostyles  ordinaires,  le  niurr'iui  est  le  plus  souvent  l'udi- 
nuMitaii'e.  se  présentant  eounne  un  l>ec  court  à  rcxtréniité  de  la  tétr. 
qui  parait  ainsi  ovoïde. 

Os  détails  n'ont  encore  été  fournis  par  personne,  ils  ont  cepen- 
dant de  l'intérêt,  parce  que  les  tigures  de  Bowerbank  et  de  Levinsen 
donnent  une  id('e  inexaide  des  niégasclères  de  l'Eponge  en  ({uestion. 
Toutefois,  les  dessins  de  la  nionograpliic  de  Bowerliank  sont  supé- 
ricnirs  à  ceux  tracés  ])ar  Levinsen.  car  ils  nionti-eut  la  brièveté  de  la 
pointe  i'[  ré]>aississenient  gi-aduel  de  la  tige  souvent  jusi[u'au  delà  de 
son  milieu. 

Les  mesures  de  spicules  que  j'ai  consignées  ont  été  prises  sur  (\oux 
des  spécimens  de  Roscotï  que  j'ai  seuls  conservés  à  mon  usage.  Elles 
s'écartent  [)eu  de  celles  relevées  par  les  auteurs,  mais  sans  concord(>r 
rigoureusement  avec  elles. 

D'après  le  grossissement  indicjué.  les  tylostyles  qu'a  fait  figurer 
Bowerbank  mesureraient  environ  290  et  380  [/.  de  long.  Fristedl 
assigne  aux  spicules  une  longueur  de  330  à  430  [x.  Levinsen  dit  qu'ils 
oscillent  entre  133  et  300  [jl. 

Il  n'y  a  pas  dan's  tout  cela  de  contradiction  absolue,  i^'iiu'galité  de 
taille  des  spicules  de  nos  spécimens  est  seulement  un  peu  moindre  que 
dans  ceux  de  Levinsen;  leur  longueur  inaxima  ne  dépasse  pas 370  [i.; 
leur  longueur  minima  ne  s'abaisse  pas  au  dessous  de  130  [x.  Des  diffé- 
rences aussi  légères  peuvent  bien  résulter  des  aptitudes  individuelles. 

On  ne  sait  rien  de  la  nqiroduidion  sexuée  de  P^ciuloaiihcrih-s 
si///)/n/rrifs.  .Mais  j'ai  découvei't  que  cette  Eponge  est  ca[)able  de  se 
multiplier  |)ai-  bourgeonnement  externe.  En  1889,  en  1893.  en  1893, 
à  Pempoull.   à    lnès-.\evès   et  au    N.  de  file  Verte.  j'(M1  ai.  eu  elfet. 


170  E.  Tni'SFNT. 

Iinii\r  <|rs  I )1, i (| Il rs  {MH'Iaiit.  r|tai's  sur  Icui'  surface,  un  certain  nnnihro 
de  petits  buuryeons  pédicollés,  caducs,  (le  sont  des  cui'ps  i;l(il)uliMix 
ou  ovoïdes,  d'un  diamètre  de  0°"".")  à  l'"™..  jaunes  comme  leur  parent, 
lisses,  charnus,  à  pédicelle  court  ini])lanté  sur  l'ectosome.  I>eur  ((in- 
sistance est  l'ernie  parce  (pi'ils  cdntiennent  des  t\  hislvles  noiulireux. 
relativement  iiivles  (150-^TO  [t.  sur  •!  jj.)  et  entrecroisés  sans  ordiv 
a|»parent  .  dette  spiculation  contraste  avec  celle  du  |i(''dicelie, 
composée  de  tylostyles  forts,  pareilsà  ceuxde  l'ectosome.  (lis|(osés  eu 
(hnix  ou  ti'ois  colonnes  polyspicidées  et  t(iui'naid  tous  inv.irialilenient 
leur  |)ointe  vers  le  haut,  dans  la  direction  du  l)ourj;-e(Ui  (ju'ils  contri- 
hueid  h  su|)|>orter. 

I5ean.  (pii  trouva  le  premier  s|>(''cinien  de  I'sri///()si//j('/-i/cs  si/lji/ni- 
rci/s.  l'adressa  à  Pxiwei'hank  sans  le  décrire,  mais  en  proposant  pour 
lui  le  nom  de  liai iclioiid r'm  siil jihiircd .  Howerhank  retint  le  nom 
s|t(''cili((ue  choisi  par  s(Mi  ami  et  rangea  l'IOponue  dans  son  ucnre 
Ilijiiu'nidcidon . 

Depuis  (pie  (iray  en  lit  un  Suhi'rilcs.  le  nom  de  Sahcrilcs  ^uljihu- 
ri'iis  |)r(''valnt.  jus<pi'au  jour  où.  rra(»|)(''  de  rh(''ti''roL;(''n(''il(''  du  ,:;i'nre 
ancien  Si(l)crilcs.  ]'v\\  prati(piai  le  di'UHMnhrement  ])artiel  (132.  p. 
12(J)  et  étahlis.  entre  autres,  la  coupure  généiiijue /^■sY'//<^/o.sv//>r///r.s-. 

.l'avais  (pudque  temps  pris  jxtur  une  nouveauté  (1888).  à  Lupu'lle 
j'appliipiai  malencontreusement  le  n(tm  (h'jà  employ('' de  \//('>rr//^'.s- 
auljthiiri'd.  le  J*j-o.siib('rites  cjti itinjliiin.  ihud  on  trouvera  jilus  loin 
la  descriptimi. 

Hécennnenl.  Lendenl'eld  a  conr(Ui(lu  H iinicnincidoit  sul jth nrciis 
(B(;anj  J5o\v.  avec  lldUchoïKlriti  IJ<ir<i  Lieherkiihn.  sous  la  (h'siunatiim 
de  Suhcrdulhits  /ftirus  (Liehki.  .Nous  saviuis  (pie  l'IliioiiLic  de  Lie- 
herkiihn est  un  Snbcrilcs  véritahle. 

l'si'ddosiihfrilcs  In/dliniis  {\\'\AW\  et  Deiidv)  Topsent. 

(l'I.   Vil,    lit;-.  <,). 

Syn.        1887.      Il i/ini'nidridon   ('.')  hi/dUnd    Hidley   et    Deiidy   (95, 
1».  I(i8.  pi.  \\A.  li-.  Cl. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  171 

Syn.   :    1898.     Pseif(f osi/l/m'/cs  /n/o/i/ii/s  (R\d\eyei\)^'l^(\y)  Tnpsciil 
(135,  p.  10:V). 

Ép^ngo  massive,  sans  formo.  englobant  beaiicou])  de  corps  étrangers. 
Consistance  assez  ferme  mais  élastique.  Surface  irrégulière,  mame- 
lonnée, un  peu  hispide  au  sommet  dos  mamelons,  unie  et  glabre  sur  tout 
le  reste  de  son  étendue    Orifices  aquifères  indistincts. 

Ectosome  détachable  par  lambeaux  pellucides,  minces,  lisses,  trans- 
parents, spiculeux,  revêtant  des  cavités  préporales  spacieuses  ;  adhérent 
par  places  au  choanosome,  notamment  au  sommet  des  mamelons  ou 
lobes,  et,  dans  ces  points,  traversé  verticalement  par  des  spicules  qui  le 
rendent  hispide. 

Choanosome  caverneux,  peu  charnu. 

Charpente  constituée  uniquement  par  des  tylostyles  robustes,  couchés 
tangentiellement  dans  Tectosome,  en  abondance,  par  séries  ])arallèles  et 
sans  former  de  réseau;  affectant  dans  le  choanosome  une  disposition  hali- 
cJKindrioïde. 

Siiiculrs.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Ti/losti/lcs  lisses,  à  tête  ovoïde  courte, 
obtuse  â  son  extrémité,  quelquefois  surmontée  d'un  prolongement  cylin- 
drique de  longueur  variable.  Cou  épais.  Tige  fusiforme  atteignant  un 
diamètre  notablement  supérieur  à  celui  de  la  tète,  plus  ou  moins 
courbée,  terminée  en  pointe  brève  et  acérée.  Canal  axial  ne  se  dilatant 
presque  jamais  dans  la  tête. 

Taille  inégale,  depuis  300  p.  sur  10  jusqu'à  V""'.2  de  longueur,  sur 
26  [A  d'épaisseur.  Les  plus  forts,  pour  la  plupart,  situés  dans  le  choano- 
some. 

Pas  de  microsclères. 

Couleur.  —  Gris  jaunâtre  pâle,  dans  l'alcool. 

Hubitat.  —  Côtes  sud-ouest  de  la  Patagonie  {ChaUcnrjrf).  —  Côtes 
méditerranéennes  de  France  (Ranyuls,  dansleRech  Lacaze-Duthiers,  par 
5  à  600  mètres  de  profondeur). 

Le  Chalh'iKjcr  n'avait  iliagué  de  cette  Eponge  que  do  petits  fi-ag- 
nionts  infurnies,  d'après  lesquels  Ridlcy  et  Dendy  auraient  hésite, 
comme  ils  le  déclarent,  à  créer  une  espèce  nouvelle  s'ils  n'y  avaient 
renuirqué,  avec  une  spicuiatiijn  uni(jueinent  composée  de  tylostyles. 
une  structure  toute  ditlei-ente  de  celle  des  véritables  Suhcrilcs. 

La  description  qu'ils  ont  donnée  de  l'ectosoine  et  du  squelette,  tant 
ectosoniique  que  clioanos<)ini(pie.  m'avait  permis  de  c(insi(h''rer  connue 
assez  voisine  de  J^scHf/osii/jc/'ifrs  sul phiircKs  l'Eponge  que  ces 
auteurs  avaient  appelée  pi'ovisoii'cment,  ne  sachant  trop  où  la  classer, 
Ifymt'nidcidon  ?  hijnWnd.  Dans  l'inti-oduction  à  ce  mémoire  (135.  p. 


17-2  F:.  TnPSFAT. 

\iy.\).  je  1,1  cil.ii  iiKMiic.  sans  l'avoir  jamais  vue  ])ai-  inoi-iiirinc.  (•imniio 
un  second  r<'[)n''s<'nlaiil  du  urnic  l'sciKlosiihci'ilcs. 

Depuis,  j'ai  eu  la  linniie  l'orlune  d'en  recevoir  de  Al.  riuvol.(|ui 
venait  di'  les  recueillir  au  larye  de  iianyuls.  dans  {\r<  faulirrts  Iraini's 
|»ar  d'assez  grandes  pi'ofonileurs  (500  à  (iOO  ni.  environ  i.  deux  l'-clian- 
lillons.  dont  la  délerniination  ni"a  r[(\  on  le  conçoit.  |iarlicidicrrnii'id 
facile. 

I^a  conslilnti(ni  de  Feclosonie  et  la  structure  du  (dioanosonie  nie 
nionti'aient  de  |)rinie  abord  (|ne  j'avais  all'aire  à  di's  /'s/'iu/osif/j/'/'i/cs. 
L'examen  et  la  mensuration  des  tylostyles  me  jii'ouvèrent  (ju'ii 
s'agissait  justement  de  l'Ilponge  signali'e  aidrefois  par  lliilley  et 
Dendy.  hien  loin  de  là.  sur  la  côte  sud-ouest  de  l'alagonie.  mallieu- 
reus(^ment  sans  indication  de  profondeur. 

]-,a  descrij)ti(m  (pie  je  suis  à  uièuie  d'en  donner  à  mmi  tour  dillere 
à  peine  de  celle  traci'e  pai'  ces  spongologistes.  Mes  ('(diantillons  ('tant 
|)lus  dévidoppés.  j'ai  pu  \(>ir  rfue  ce  PsciKlosuhcrilcs.  (pi'ils  disaient 
<(  enci-usted  liy  numerous  foreign  oruanisins  <>.  a  riialiit  nde  d'ini'or- 
|Mtrer  des  corps  éti'angers.  souvent  volunnnenx.  dans  sa  niasse,  crois- 
sant sur  des  déitris  de  toutes  sortes,  jtuis  les  cimeiilanl  et  les  enve- 
loppant de  toutes  parts.  J'ai  pu  V(''rilier  r(''tat  de  la  surface,  parfaite- 
ment lisse  sur'  la  plus  grande  |»artie  de  son  i''teiidin\  Di's  orilices.  il 
était  fait  cette  miMitioii  :  "  (  )scula  (  '.*  rallier  large  and  scaltereil  i.  m  .l'ai 
cru  com|)!eiidre  (pie  des  (|(''(diiriires  avaient  pu  produire  rillu>ioii  de 
CCS  oscilles  donleiix.  car  je  n'en  ai  |)as  ret  idUV('' trace.  La  diltV'reiicc 
la  plus  im|iortaiil('  (pie  m'ait  r('V('l(''e  la  comparaison  attentive  de> 
spicules  de  pari  et  d'aulre  r(''side  dans  ce  l'ail  (pie  les  tyloslvles. 
d(''(dar(''s  «  iiearly  straiglil  ..  par  Hidiey  et  Dendy.  pr(''seiileiil  souvent, 
au  contraire,  dans  mes  sp(''ciiiieiis.  une  l'oiic  incnr\  atioii.  .Mais  les 
ligures  ipii  en  oui  ('■t(''  (lessiii(''es  dans  la  inonoma|dii('  des  .\loiia\o- 
liides  du  ('iKillciKjt'r  (95.  lig.  <"»  et  (l/yi  in(li(pieiit  au>si.  (pioi(pie 
plu-^  l(''gère.  cette  iiKMiie  couiliure.  Sim  e\ag(''rati(m  fr(''(pienle  a  seule- 
ment la  \al('ur  d'une  variation  iiidix  iduidie  ou  locale. 

1,'uii  des    sp(''cimens  cimente    en    une    masse    compacte,   mais  fort 


ETUDE  3I0xN()GHArilini'E  DES  Sl»().\(il.\IUES  DE  KUAXCE.  173 

irrriiiilirrc  de  trnis  (•(Miliuirlrcs  ciiviruii  de  diaiiif^'lic.  un  aiu.is  tic 
(•()(|iiill('s  vides,  de  Bi'Vdzoaii'cs  et  dr  lulics  d'AiiiK'lidcs.  l'ar  places, 
il  forme  un  revtMenu'ul  assez  niiiicf.  mais,  dans  d'autres,  il  devient 
épais  et  prend  les  caraetères  d'une  i;piMi,u('  massive. 

l/autre.  n'ayant  guère  reneoidn''  (pie  des  liran(dies  i;rèles  de  l5i'.yo- 
zoaires.  est  plus  spongieux.,  plus  dégagé,  mieux  IoIk'-.  et  mèuie  un 
peu  rameux.  Il  mesure  |)lus  de  (piatre  centimètres  dans  sa  plus 
grande  dimension. 

Sur  Idus  d(Hix.  l'ectosome  se  déeliire  sans  etl'ort  en  grands  lam- 
l)eaux.  (Test  une  menî])i'ane  mince,  transparente,  non  gi'anuleuse, 
sans  cellules  visibles  à  un  exanuMi  sans  apprêt,  et,  par  conséquent, 
d'apparence  anliiste.  Elle  contient  de  niunlireux  s[)ieules.  tous  cou- 
chés tangeidiellement.  sur  un  seul  plan,  par  séries  parallèles,  non 
serrés  et  sans  (jue  leurs  {xùntes  atîectent  une  direction  détermiruM'. 
On  n'ohsei've  pas  la  moindi'c  indicati(Ui  d'un  i'('seau.  Ees  lylostyles 
mesurent  là.  ixmr  la  plupart,  5  à  700  [i.  de  huigueur  sur  10  ;i  [ï  [>. 
d'épaisseur;  mais  il  s'en  rencontre  parmi  eux.de  toutes  tailles.  (Ie[)uis 
la  plus  faihle  jusqu'à  la  plus  forte. 

Les  cavités  préporales  sous-jacentes  sont  spacieuses,  (leiiendard, 
par  endroits,  surlout  au  smunud  des  lottes,  ou  encore  là  où  Ttlponge 
revêt  d'une  cou(die  mince  un  corps  ('dranger.  l'ectosome  s'appli(|ue 
davantage  sur  le  clioanosome.  dont  les  spicules  le  travei'sent  alors 
et  lui  donnent  une  liispidation  peu  seri'ée  ci  peu  élevée,  mais  j)ourtanl 
visible  à  ThmI  nu. 

Xulle  part,  je  n'ai  (h'couvert  d'oscule.  Et  même,  j'ai  chei'(dié  en 
vain  les  stomions  sur  de  gi-ands  morceaux  (l'ectosome. 

Le  (dioaiiosome  est  caverneux.  s[)iculeux.  |»eu  (diarnu.  Il  a  une 
teinte  jaune  verdàtre  |)àle  «pii  s"aper(;oil  p;ir  ti'ansparence  de  l'ecto- 
some incolore.  Il  la  doit,  au  moins  en  partie,  à  des  c(dlules  sphéiai- 
leuses.  peu  a  hi  nid  an  tes.  d'un  diamèlre  de  1:2  [;.  environ,  conqtosées  de 
spli('i'ules  ])etites  cl  verdàlres. 

La  structure  de  la  (diarpente  clioauosomi(pu'  est  liali(di(Midri(»'ide 
dans   toute   racc(q)lion    du   mol.    Les  tyloslyles  s'enlrecroiseid    sans 


m  E.  TOPsi<:xT. 

ordre,  sdli  1,1  ires,  un  |»;ii'  |i;iini(is  (riiii|Hiilani'r  iiK'ualc  si  m  nia  ni  nn  prn 
(1rs  lilii'i's  et.  |)lns  f'xaiicnicnl .  i('|)n''S('nlant  h's  liunrs  les  pins 
solides  (hl  s:|ne|ette.  Là.  les  tvlostyles  les  |)lns  rnlmsles.  niesni'ani  de 

1)00  \j.h  1  ' :2  lie  lai'iieni' snr  :2li  ;i  :2()  [A  (r(''paisseni\  |in'-d(uiiinenl  sui- 

eenx  de  dimensions  moyennes. 

Les  lyloslyles  de  /'s('i/(/()Si/f)r/'i//'s  In/dliniis  servent  lieancoup  à 
i;iiider  la  d(''terminat  ion.  Ils  sont  |»lus  Torts  ipii'  ei'iix  de  la  pln|iart  de 
nos  antres  .V///;r/-///V/r/'.  Leur  ti,:;('.  rnsil'ornie.  a  plus  d"(''|(aissenr  (pie 
lenr  t(Me  {-ï.\  [j.  \\n\w  L").  parexem|)lei  :  (-(dle-ci  est  ,i:(''n(''ralement  tr("'s 
simple,  ovoïde,  courte,  olituseà  siui  ex.lr(''niit(''.  et  ne  citnlieiit.  p(»iir 
ainsi  dire  jamais,  de  dilatation  V(''sicnlaire  du  canal  axial. 

(ienre  /'rosi/hcfi/cs  Topsenl. 
.S'///>,"/v7 />/(■/' encroûtantes.  Iiispides.  disposant  Ions  leurs  tylostvies 
verl  icalenient  an  conlacl  innn(''(liat  de  leur  support. 

Prosiihcfilcs  ItiiKji^iiH  11(1  Topsenl. 
(PI.  VI,  fiii-.  i/,i. 

Syn.  :    \H\Y.\.      /'rosi/h/'n'/rs    /o/if/is/ii/K/.   Topsenl   (123,   p.    L\ll). 
1897.      Siihcrilcs    loïKjispinits   (To[)senh.    Lendent'eld    (65, 

p.  1:57.  pi.  VU  (>i  xii). 

LS'.lfS.      l'rosiibcfih's  loiiijisiiilui .'\\\\)<.\^u\  (136,  |i.  1:^7). 

l']p()Mir(>  encroûl.-inte,  on  phuiues  minces,  ciiaïaïucs.  Idn.iruenicnl  iiis- 
pides, eomranl  souxent  une  étendue  de  ])liisiiMus  centimélivs.  Orifict>s 
aquil'éres  punctilornies.  Cellules  sph(M-ulenses  abonda iites  à  spluTules 
très  petites  et  o])aques.  Cliair  molli».  Spiculation  lâche. 

Spirilles.  —  I.  Mégaselères:  1.  Ti//<)sfi//t:s  lisses  (lit;.  11),  lonirs  et  lorts, 
droits  ou  légèrement  courbés,  n  tête  bien  mar(|U«'e,  ordinairement  ellip- 
tifpie,  à  tige  non  i'usiforme  s'etlilant  insensiblement  en  pointe  ac('>rée. 
Longueur,  2"'"'.  et  plus,  éjniisseur  de  li,u'e.lT[Ji.  éjiaisscur  de  t("'le.  2.")  p..  Isolés, 
verticaux,  la  tête  appuyée  au  contact  du  snjipoil,  la  tit^e  saillante  au 
dehors  sur  une  bonne  ])artie  de  sa  loiiixiiciii-. 

Pas  de  microscl("'res  . 

Coii/i'iir.  —  Jaune  en-iiicux  à  IV-lal  de  \  ie.  (,hic!(|nefois  rons>;âtre 
(Lendenleldj. 

Iliihildi.  —  Méditerranée:  (iolje  ,|u  Lion  (iiaiix  uls)  ;  Adriali(pie 
(Lésina).  —  Manche  :  Hoscoll. 


ÉTUDE  MONOGUAlMIinlR  DKS  SP()N(JIAIRES  DE  FRANCE.  175 

(;'estsurl<»ut  à  I5;inyuls  ((iic  j'ai  eu  rucrasioii  iVrlutWcv  J'/'osi/hc/'i/fs 
/onr/isjti/K/.  ft'tte  Eponge  vivant  coniiiuinriniMil  parmi  les  conuld- 
nirrats  de  M(''lo!)('sires  (lu  caf)  TAheille.  J'ai  constaté,  en  1893.  son 
existence  sur  la  cote  du  Finistère,  d'après  un  spécimen  unique,  mais 
absolument  typi([ue.  dragué  dans  le  N.  de  l'île  de  Bat/,  par  ()0  m.  de 
profondeui'  environ. 

Par  sa  forme  en  phuiues  minces,  par  sa  coloration  crémeuse  liahi- 
tuelle,  par  sa  consistance  charnue,  par  son  hisi)idatioii  haute  et  lâche. 
par  ses  cellules  sphéruleuses  à  s[)hérules  très  petites  et  opa(pies,  par 
sa  charpente  réduite  à  un  seul  rang  de  mégasclères  verticaux,  légè- 
rement distants  les  uns  (les  autres,  par  sa  spiculation  simple,  parla 
hjrine  et  les  dimensions  de  ses  tylostyles,  l'espèce  se  trouve  nettement 
caract(''risée. 

J's('U(/()si/bf'ri/t's  /()iii/is/)iii(/  s(^  tixe  sur  les  pierres,  sur  les  amas  de 
Mélobésiées  et.  d'une  fai-on  générale,  se  nujntre  indilférente  à  la 
nature  de  son  support  pourvu  qu'il  ohre  une  certaine  solidité.  Ses  pla- 
ques, de  largeur  variahle.  en  moulent  les  aspérités,  sans  dépassei- 
nulle  part  un  nullinu''tre  d'épaisseui'.  A  son  contact,  la  roche  se 
couvi-e  dec(^l  enduit  noir  ([ne  j'ai  signalé  à  la  hase  de  certaines  Tetrar- 
lincU'xUi  (127,  p.  :')0()  et  WVl)  et  (Uiritox'i  (130,  p.  o7:>)  et  que  nous 
reverrons  sous  beaucoup  d'autres  Spongiaires. 

L'Éponge  poss(\le.  notamment  dans  ses  (dioanocytes.  un  jjigment 
propre,  d'un  jaune  vif;  mais  l'éclat  s'en  trouve  atténué,  surtout  dans 
la  région  périphérique,  par  raccumulati(ni  de  ses  cellules  s]»héru- 
leuses.  Elle  ])r(Mid.  [lai' suite,  une  teinte  jaune  crémeux  (|ui  rappelle 
heancou|i  celle  iV A.riiK'l  1(1  ci ii lunnomcii .  .Mou  spécimen  de  Uosi'oH' 
la  présentait  à  l'égal  de  ceux  du  cap  l'Aheille.  dont  il  m'a.  [)ar  cela 
même,  immédiatement  évoqué  le  souvenir,  ('.(qiendant.  Eendenfeld  a 
noté  à  Eesina.  sur  le  vif.  une  autre  coloration  (matt-lichthraiiidich- 
rosa)  (pu' je  ne  lui  c(»nnaissais  pas  et  (pu'  je  soup(;onne  d'ètn'  le 
r(''sultat  de  (pu'l(]ue  altération  . 

Les  cellules  si)héruleuses  sont  incolores,  arrondies  ou  alhmgées, 
mesurent  10  à  1:2  ]j.  de  dianuMre  et  se  composent  de  n(Hnhreuses  sphé- 


176  E.  T()I>SK.\T. 

ruics  très  petili's.  lilanclu'S  d  np.Kiucs.  Illlcs  |tssciiiIi|(M1|  ;i  crllrs  (le 
Stijiotflld  rohniiclhi .  et  je  l'clis  iiiriiic.  dans  mes  ikiIcs  piisrs  an  lalm- 
l'alnirc  Ar'anci.  (•i-llf  incnlinn  (|ir('llt's  (-(intitMidiaicnl .  cuninir  cllrv.  du 
carlMinalc  de  (diaux.  C.'rsl  une  d(inn(''('  inti-icssanlc  (|iii  Imiliduis 
cxiuc  vrrilii-atiiin.  V.u  (md  cas.  il  csl  ais{''  de  s'iinauiniM  Tidlrl  de  ces 
niiinhi'ciix  corps  Idaiics  et  opaques  au  milieu  des  autres  éliMuents 
jtii;nienli''s  de  jaune. 

Les  corlieijlo  \  ilnaliles.  de  système  eurypyleux.  altondeni  dans  |(» 
chiionosome.  l-llles  sont  assez  grosses  (iO  p.  de  diamètiei.  On  les  dis- 
tingue sans  pi{''parati(Mi  s|>éciale,  sui"  iU'^  fi  agments  de  cliaii-  de  spéci- 
mens conservés  dans  ralcooj. 

Les  tyluslyles  se  di-esseni  tous,  un  par  un.  à  une  petite  dislance  les 
uns  des  auti'es.  verticalement,  la  lèle  appuy(''e  au  su|»port  et  souvent 
env(doppée  d'une  gaine  de  spungine  jaunâtre,  i.a  pluparl  d'entre  eux 
acipiièrent  une  grande  Imigneur  (:2  à  ;V'"".  ).  et.  commme  ri'liKinge  a 
]ires(pu>  loujoui's  nuiins  de  li'H".  (["('paissenr.  dé-passenl  de  lieaucoup 
la  sui'face  e|  causent  une  liispidalion  liaide  e|  peu  >eil('e.  .M,ii>.  il  s'en 
l'aul  (pu'  tous  prennent  un  aussi  lieau  d(''V(dop|)emenl  :  toutes  les 
tailles  s'oliser\-enl  à  partir  de  170  \t.  sur  i. 

Les  détails  de  leur  conloinKit  ion.  oliservé's  sur  les  plus  grands,  se 
résument  comme  n(»us  l'alliuis  dire.  Ils  pai'aisseut  jouir  d'une  lixilé 
aussi  ])art'aile  (pi'on  [iiusse  le  (h'sirer.  car  je  les  voisdans  nimi  sp(''cinien 
de  RosculV  aussi  nets  (pie  dans  ceux  de  Uanyuls.  et  Lcndenl'eld  les 
a  notés  égalemeni  d'api-ès  ses  l']|)onges  de  Lésina.  La  |è|e.  Iiien  niar- 
(jui'e.  est  jiresipu'  toujours  ejlipiiipie  ou  ovoïde.  sim|)le  :  assez,  rare- 
mi'Ul  elle  se  prolonge  en  un  Itei'  dislinid  :  elle  esl  ray(''e  de  Unes  stries 
cuiH'enlriipio  el  conlieni  en  son  ceiiire  une  dilatation  V('siculaire  du 
canal  axial  :  celle  dilalalion  maripu'  quchpiefois  la  lerminaison  du 
canal,  mais  rn'MpiemmenI  ccUii-ci  se  conlinue  un  peu  au  d(dà  en  repre- 
nant son  diamètre  primilif.  >urtoul  (piand  la  lèle  porte  un  prolonge- 
nienl  :  le  pourtoiu' di'  la  \(''sicule  parait  sou\enl  granuleux  :  enfin. 
dans  heam-onp  de  lyloslyles.  le  canal  axial  el  s(Ui  reidlemenl  lia>i- 
laii'e  s'éjai'gissenl  considéraldenieid  et  leurs  parois  se  nionlrenl  alors 


ETIDE  MONÛ(tH  AIMIIQUE  DES  SPOiNGIAIRES  DE  FRANCE.  177 

raboteuses.  La  tige,  droite  ou  courbée,  n'atteint  jamais  l'épaisseur  de 
la  tète,  même  sur  les  plus  petits  spicules;  elle  s'eflile  insensiblement, 
à  partir  du  cou,  en  une  pointe  généralement  acérée.  (iuel(|ucfnis 
émoussée,  raboteuse  ou  tronquée. 

Lendenfeld  a  tenu  à  faire  l'entier,  malgré  sa  sdiicliiic  si  parti.u- 
Hère,  Pvosiiberitcs  /oiir/isj/ina  dans  le  genre  SuhcrUcs.  I/idée  (ju'il  a 
conçue  de  ce  genre  doit  ètie  bien  peu  précise  puisqu'elle  lui  ]K'rmet 
de  rapprocher  de  SubeiHtes  doniuncula  des  Éponges  telles  (jue 
celle-ci  et  telles  que  Terpios  fugax  et  Tuberella  aapfo.s. 

Thiele  (107),  au  contraire,  a  reconnu  avantageuse  la  coupuie 
génériipu.'  Profuiherilcs  et  y  a  rattaché  récemment  plusieurs  Subéri- 
tides  nouvelles  du  Ja{ion. 


J'/'osi/bcrifcs  n/f/osN.s  Topsent. 

IPI.  VI,  tiç.   i3). 

Orig.  :   1893.     Prosulicrilcs  ru ;/<>.•< us,  Topsent  (123.  j).  XLII). 

liiponge  encroûtante,  mince,  étendue,  un  peu  coriace,  hispide. 

Orifices  indistincts.  Cellules  spliéruleuses  colorées  en  jaune.  Char- 
pente assez  serrée. 

Spicnlrs.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Ti/lusii/lcs  (lig.  13)  lisses,  droits  ou 
diversement  courbés,  inégaux,  de[)uis  1.50  ^  jusqu'à  1'""'.  2 ,  un  peu 
variables  de  forme  suivant  leurs  dimensions,  disposés  verticalement  à 
très  peu  de  distance  l'un  de  l'autre,  la  tête  au  contact  du  supi)ort. 

Pas  de  niicrosclères. 

Coiilcar.  —  Jaune  d'ocre  à  l'état  de  vie. 

Habitat.  —  Banyuls;  sur  les  coiigloinéiats  de  Mélobésiées  du  cap 
l'Abeille. 

Le  type  spécimen,  uniijue  jus(prà  présent,  formait  une  plaque 
d'environ  3  cent,  de  longueur  sur  2  cent,  de  largeur,  mais  irrégulière, 
moulée  sur  un  gros  tube  d'Annélide  et  sur  un  fragment  de  conglo- 
mérat lui  servant  de  base.  S(MI  (''p;iiss<'ur  n'excédait  pas  0""".  .'}.  Sa 
coloration  jaune  et  son  bispidation  allirairnt  seules  l'attentinnsur  lui. 

L'aspect  général  était  celui  d'une  Hynicrdithin.  La  charpente, 
composée  exclusivement  de  tylostyles,  tous  di'cssés  verticalement.  la 

ARCH.  DE  ZOOL.    EXP.   ET  GÉ.N. —  3"    SÉKIE.   —  T.   \  111    1900.  12 


178  E.  TOPSENT. 

[r[v  aiipiiyrc  au  suppurl,  u\r  lit  vite  icconnaîtic  un  l'opivscntaul  du 
goniT  Prosubt'ritcs. 

La  coinparaisun  luinulirusc  avec  J\  /(i/i;/is/tiiifi  me  l'rvrla  des  dif- 
férences dunl  l'ensenihle  me  parut  Iruiliiucr  la  rrralitm  d'une  espèce 
nouvelle. 

l'rosiihi'rilcs  /•i/t/osi/s  dillV'it'  (TalKird  de  son  cdimr'nrn'  par  sa  rou- 
leui' d"un  jaune  ((crarr  franc  ;  illa  ildil.  au  nnmis  en  partie,  à  des 
cellules  sphéruleuses.  petites  encore  i  l.'i  à  -H)  [A)et  coni[)osées  de  sphé- 
rules  petites,  mais  relles-ci  réfi-inuentes  et  jaunes.  Cj»  sont  les  éléuuuits 
les  plus  distini'ts  à  la  suite  crune  simple  dissociation  de  la  chaii' 
vivante. 

Sa  consistance  t'st  nolahlement  pln>  ferme,  mè un  jteu  coriace, 

en  raison  de  sa  chai'pi'ule  pins  dense. 

Son  hispidalion  est  moins  haute.  La  plus  grande  partie  de  sa  sur- 
face est  en  etlet  linenient  veloid('e.  et.  de  place  en  place  seulement, 
on  voit  des  spicnles  isoli's  faiie  longuement  saillie  au  dehors,  (iela 
tient  à  l"in(\ualit(''  de  ses  lyloslyles. 

(;he/  l'rosiihcrih's  iDiuji^^jt'uid .  les  lon.us  lylostyles  eKi>|enl  l'ii 
grande  majorité,  les  plus  conrts  c(»nslituanl  rexcrption.  Ici.  il  y  a 
surtout  une  uraiule  (piantilé  de  lylostyles  ilont  les  dimensions  varient 
enire  |."i()[j.  de  longueur  sur  (i  [j.  d'i'pa isseur  et  ."iOO  [;.  de  iongiu'ur  sur 
8  ij.  d'éitaisseur  de  tige.  Ce  sont  eux  qui  vejoulent  partout  la  surfai-e. 
Kpai's  parmi  eux.  viennent  ensuite  des  tylnslyles  isoh's  ipii.  mesurant 
()iMiii  X  à  |niiii  ;2  de  longueur  sm-  10  [j.  (rt''|iai>seur  de  li-e.  (h'pasvent 
de  heaucou|i  la  surface. 

l'Ius  inégaux  entre  eux.  par  consé(|uenl.  (pie  ceux  de  /'.  loiii/is- 
J/ill(/.  les  tvloslyles  de  /'.  /■iti/osi/s  scud  aussi  plus  laihle-  d'uni' 
manière  ahsoltie.  puisipie  les  plus  -rauds  n'alleigueut  pas  lieaucoup 
plus  di'  I"""  de  lou-iieur.  avec  une  épaisseur  de   10  [t.  seulenii'ul. 

Leur  tète  est.  cmnnie  dans  Tespèce  pré'cé'dente.  d'un  tieis  environ 
plus  grosse  (|ue  leur  ti,i;e  :  ccpeuda ni  ce>  propdri iou^  sont  rareuieul 
gardi'es  par  les  plus  lon:;s  d'eul  re  eux .  (pii.  pour  UUeliuc  de  10  |j.. 
possèdent    pour  la    plupart  une  tè|r  de    \'2   [jt.  seuleuu'ut  dediamèti'e. 


ETUDE  MUi\OGRAPHlOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  171) 

Cela  tient  à  ce  (jue.  suivant  leurs  diniensions,  les  tylustyles  de 
P.  ri/f/osNs  (lid'èrent  un  peu  de  forme. 

Ceux  (jui  mesurent  de  l.'iO  à  .">()()  [x  de  longueur  ont  une  tiMe  bien 
dégagée,  généralement  globuleuse.  fi-équemment  elliptique,  plus 
rarement  ovoïde,  quelquefois  un  peu  raboteuse,  contenant  souvent 
une  dilatation  ampullaire  du  canal  axial,  et  une  tige  épaisse  à  pointe 
relativement  brève.  Les  autres,  au  contraire,  ont  une  tète  allongée, 
un  cou  mal  maniué.  une  tige  insensiblement  effdée  en  une  longue 
pointe  acérée,  un  canal  axial  de  calibre  uniforme  jus(ju'à  sa  termi- 
naison. 

Malgré  cela,  on  ne  peut  pas  dire  qu'il  existe  deux  sortes  de  tylos- 
tyles  ;  les  termes  de  passage  s'obsei-vent  d'une  catégoi'ie  à  l'autre. 
Sinq)lement,  les  mégasclères  les  plus  lobustes  subissent  ici  une  légèi'e 
ditlerenciation  qui  leur  ôte  toute  ressemblance  avec  ceux  de  P.  lon- 

Enfin,  le  n(unbre  des  tylostyles,  plus  considéralde  (jue  cliez 
P.  lonf/fs/)in((.  les  oblige  à  se  dresser  plus  près  les  uns  des  autres. 

En  résumé.  Proxuhci'itcs  n/f/f)sus  me  parait  caractérisé  à  la 
fois  par  sa  couleur  jaune,  ses  cellules  sphéruleuses  colorées,  sa  am- 
sistance  un  i»eu  ferme,  sa  cbarpente  assez  serrée,  son  bisj)idation  à 
deux  degrés,  ses  tylostyles  nombreux,  très  inégaux  et  de  forme  un 
peu  variable  s<'lon  leur  lailie. 

Profiiihi'rih's  l'jti jiliijliuii  (  l^amarck)  Topsent. 
(PI.   VI,  fiç.  i5). 

Syn.   :     181*'».     Alnjonium    cjt} phijlum.     EamareU    (59,    vol.     Il, 

p.  ;U)8). 
18:25.     Ali-ijon'nnii  r/iifiln/tutn.  Lamairk  (60,  ]>.  1(>I»). 
188i..      Siihi'rili's     rpi  iihijtinn     (l.,amar(k).      KidIey      (94, 

|).   i( ■>.■">). 
1888.     Siihi'i'ih's  siiljiliKrcd    Cray.  Topsent  (110,  ]».   toOl. 
188'.).      Si/hcri/cs  suf/)/ii//'t''/   Scbmidl.  TopsenI  (  113,  [>.  .'{.')). 
I8".)i.      Sifht'ri/cs  sp.,  Toi>senl  (126,  p.  2U). 


180  !•:.  T()l»SK.Yr. 

Syn.   :     1800.     Suhcri/rs  r/)i/i/ii//i///i  (Laiiik.i  IMI..  Tn|isi'iit   (132, 

Éponge  ordiiuiireinont  encroût;inte.  en  plaques  minces,  finement  liis- 
pides,  un  pou  eoi-iaces,  sans  oi-ificcs  distincts.  Sur  les  c()r])s  les  plus 
divers,  pierres,  coquilles,  polypiers,  crustacés,  hydraires  et  algues. 

Cliarpente  composée  de  tylostyles  à  tête  globuleuse  déprimée,  dressés 
\erticalement,  la  pointe  en  haut,  assez  serrés  les  uns  contre  les  autres. 

Spiciih's.  —  1.  Mégasclères  :  1.  T'///o.s7///r.s- lisses  (tig.  15),  droits  ou  plus 
fréquemment  courbés,  à  courbure  souvent  brusque  et  assez  voisine  de  la 
base.  Tête  bien  accusée,  d'aspect  caractéristique,  large  et  peu  bombée 
en  dessus,  avec  ou  sans  i-udiment  de  mucrDii  sous  f<irme  de  b<'c  très 
court,  i)late  en  dessous.  On  aperçdil  raremont  en  sdii  centre  la  lernii- 
naison  du  canal  axial;  c'est  une  vésicule  étroite,  étirée  transversalement. 
Tige  sans  cou,  non  fusiforme,  éi)aisse.  Pointe  brève  et  acérée.  Longueur 
et  épaisseur  inégales.  Dimensions  oscillant  entre  100  et  120  [jl  sur  4  et 
250  à  300  [I.  sur  7. 

Pas  de  microsclères. 

Conlciii-.  —  Le  i)lus  sou\eiit  jaune,  d'un  jaune  |)lus  (m  moins  \if  ; 
quelquefois  brunâtre. 

Hahitdt. —  Mers  d'Euroi)e  :  mer  du  Nord  (côte  de  li<dlanili')  ;  Manciie 
(Luc,  Roscofî);  côtes  océaniques  de  l"'rance  ((iuétliary)  ;  côtes  méditerra- 
néennes de  France  (Banyuls). —  Golfe  du  Mexique  (Banc  de  Campêche 
et  .Viitilles).  —  Mei's  d'Océanie  :  côtes  du  (Jiueenslaiid  (  Pm-t-Curtis). 

(letlc  petite  Eponge  m'a  causf''  des  I  liliul.ilidMs  i|iie  je  d(''sire  vivo- 
meid  épai'gnci' au  lerleur.  l'ille  n'a  pninl  été  sigMah'c  par  les  auteurs 
dans  nos  mers.  (juirHprelle  y  suit  l'orl  côinnumc.  (l'est  la  description 
d'un  sp(''cinien  provenant  de  la  (nMc  orientale  d'AusIialie.  faite  par 
ilidley  en  LSSL  (pij  m'a  |ieniiis  de  comiirendre  iMilin.  dans  ces  der- 
nières ann(''es.  à  (pielle  espèce.  (|('')à  coiunie.  j'avais  ri'ellenienl 
alla  ire. 

lUdJey  a  conipaii'w/r' r/.s// son  Mjionuc  de  Porl-tlurlis  avec  le  type 
de  VA/ri/oiiii/tn  ('j)i ph i/l uni  de  Lamarclv.  dn  MusiMini  de  Paris,  et 
constalé  leur  idenlili'' sp(''ci|j(pie. 

Il  s'ayissail  de  pari  e|  d'aulre  d'une  Sulti'iil  ide  à  nn\uasclèrcs 
drossés,  sans  microsdèies.  encroùlanle.  sui'  une  Algue  dans  le  cas 
oliser\i''  par  Lanian-I<.  sur  la  carapai'c  (rini  llracliyure  e|  la  lige 
d'une  Tuliidairr  il,in<  le  ras  uoli''  par  Itidley.  cl  e,irai'li''ris(''e  par  la 
tiirnic  cil  pdigni'e  de  porte  (  door-lia  mile  )  de  la  lète   de  sc>   lyloslyles. 


ÉTUDE  MONOGKAPJlinrK  DKS  SPONGfATRES  DE  FIIAXCE.  181 

(W  cuui'l  siiinalpnient  sufliiail  à  la  faii'c  ivconnaitrc  dans  la 
plupart  (l<^s  cas.  l-liitrons  ccpciKlanl  dans  ([iiclcpics  (Irvt'IdpprintMits  à 
son  sujet. 

Prosi(fj<'n'/('s  ('pijt/ii/fiff/t  jouit  d'une  vasie  dispersion  géogra- 
phique. D'après  Lauiarck,  le  s|>L'cinien-[_vpe  |)rovenait  prol)ai)lenient 
des  mers  d'Aniérirpie.  L'espèce  y  existe  1res  i-ertainement.  car  j'en 
possède  plusieurs  éclianlillons  encroûtant  des  Algues,  dans  un  lot 
d'Epongés  l'ccueillies  à  mon  inleidion.  en  ISSC).  par  .M.  Touret.  sur  le 
BancdeCampèclie.  \j  Alcrl  l'avait  dragiu'-e  à  l*oi1-(]urlis.  par  7  brasses 
de  profondeur,  sur  la  ciMe  du  (Jueensland  (Australie  orientale).  I']niln. 
je  l'ai  retrouvée  souvent  eu  divei's  |»oinls  de  nos  cotes,  surtout  à  Lue 
et  à  Roscoff,  à  la  grève  et  au  large,  sur  des  }»i(nTes,-des  coquilles,  des 
Crustacés,  des  llydraires  et  des  Algues. 

Sa  couleur  varie  un  peu.  jaune  pâle,  jaune  vif  ou  hruuàlre. 

Sa  surface,  linement  hispide.  ou  ])lutôt  velouté(\  ne  \)uyW  i)as  d'ori- 
fices aquifères  distincts. 

Sa  consistance  est  ferme,  un  peu  coriace. 

D'ordinaire,  l'Eponge  est  fort  mince  et  n'a  poui-  éj)aisseur  que  la 
hauteur  d'un  seul  rang  de  tylostyles.  Ceux-ci.  disposés  côte  à  côte,  se 
dressent  vei'ticalement,  la  pointe  en  deluns.  dépassant  quel(jU(^rois  la 
surface  du  corps  que  limite  un  ectosome  aspiculeux.  la  tète  appuyée 
immédiatement  contre  le  suppoit. 

Cette  structure  habituelle  est,  on  le  voit,  identique  à  celh^  des 
Eponges  que  nous  venons  d'étudier.  A  cause  (rell(\  et  ]tour  la  com- 
modité des  déterminations,  je  crcùs  bon  de  rattaidier  au  genre  Pro.'Of- 
hrri/cs  le  Siihcriteif  oj)ij)lnilinn  (Lamarck)  llidlcy. 

Mais  il  ari'ive  que  le  corps  s'accroisse  en  épaisseui'.  C'est  ce  ([u'a  vu 
Ridley  dans  son  spécimen.  Alors,  au-dessus  de  la  rangée  jtasilaire. 
les  tylostyles,  se  groupant  par  faisi-eaux  polys[)iculés  (>n  de  longues 
fdes  anastomosées  ou  en  tractus  lâches  ii'régulièrement  entrecroisés, 
tendent  à  former  une  charpente  ])lulôt  c(niq»arable  à  celle  des  Ijixn- 
anhcv'ile^.  l'ne  telle  vai'iabililé  de  siruclure  o|)|)ose  une  sérieuse 
difficulté  au  classement  d(''Iinitif  de  cette  Subéritide. 


182  E.  TOPSEXT. 

Les  tyloslylos  sont  rclativoinciil  inuits  et  ui'us.  cl.  (rii.ihiluili'. 
inégaux  entre  eux.  INmr  imlrr  leurs  (limciisioiis  je  me  si'is  ici  de 
]»répar;itiiiiis  prclevées  sui'  un  spccjincn  Ac  laii-,  sur  un  auli'c  {\r 
Hoscull".  sur  un  autre  encore  du  Banc  de  (lanipèche.  Je  relève  :  cht'/. 
!(•»  preniiei-,  110  [t.  de  loni^ueur  .sur  i(jid'épaisseur  au-dessous  <\i'  la  Icle, 
KiO  [X  SUI-  7,  210  sur  o.  :{iO  sur  10  :  dans  le  s.moihI.  I  i:i  u.  sur  i.  120 
sur(>,  ioOsur".  ;{.SOsur.'i..")  :  dans  le  ti'disièiiie,  100  [j.  sur  'i .  I  I  .'i  >ui(). 
2.'')0  sur  7.  270  sur  <S.  La  f;r'usseur  de  ces  sjticules  ifesl  donc  pas  cuns- 
taniment  en  rapport  avec  leur  longueur.  Uidlev  a  Iruuvé  2o0  [ji  de 
longueur  et  (>  [>.  •')  d'i'paisseui'  aux  lylostyles  de  son  spécimen  et  de 
celui  de  l.aniarck.  mais  il  a  omis  de  dire  si  celle  taille  était  lixc. 

Ils  jx'uveid  èlr'e  di'oils  :  pour  la  plupart  ce[M'iidaiit.  ils  se  courlienl 
dans  leur  tiers  intV'iiem'  ou  plus  près  encore  de  la  lèle.  Leur  coiwluire 
est  souveul  hrusipie  e|  accentuée. 

Leur  t^te  a  une  configuration  toute  particulière  :  elle  s'allonge 
transversalement,  reste  plate  en  dessous,  du  coté  adliéieid  à  la  tige, 
s'arrondit  vite  sur  les  bords  et  se  i-enfle  peu  en-dessus.  La  ctimpai'aison 
de  sa  forme  av<'c  celle  (Tune  poiiiiu'e  de  porte  <'sl  en  général  assez 
heureuse.  Il  n'est  pas  rare  ipTune  laihle  ('minenc»'  c(iniipie  la  sur- 
monte :  c'est  l'indication  d'un  mucron  (jui  ne  se  d(''veloppe  iprexcep- 
tionnellenient  sur  quelifues  gros  lyN (styles  et  l'ait  conslammenl  di't'aut 

sur  les  plus  gi'éles.  La  tige,  non  fusit'or atteint  tout  de  suite  son 

maximum  d'é|)aisseui'  au-di'ssous  de  la  lète  :  de  sorte  cpiil  n'y  a  pas 
de  cou  à  |)roprement  parler,  quoiijuc,  friMpu-inment.  au  moins  dans 
certains  spi''ciniens.  il  existe  à  ce  niveau  un  liouiiclel  annulaire  plus 
ou  moins  reidlé'.  Pille  s'all(''nue  hien  lentement,  d'autant  moins 
vite  (pi'elle  est  plus  i;rossi'.  c|  se  termine  par  une  pointe  courte  et 
ac(''rée. 

Ouand.  sur  les  plus  heaux  tyloslyles.  le  c.in.il  .ixial  esl  dislinit.  on  le 
V(jil  se  renller  dans  la  tète  en  uni'  vésicule  (pii  s'aplatit  lieaucou]» 
transversalement,  l'cproduisanl  ainsi,  en  l'exagi'ranl  (piel(|ue  |ieu.  la 
l'orme  i;(''nérale  de  cette  partie  du  spicule. 

Les    lylostyles    lini'-aires    ont     une    tète    l.ir^e    et     pl.de.    à    peine 


ÉTtJDE  MONOGRAPHIorR  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  18:5 

acuniinée,    roiicave-ciinvcxo,    généralement   sans   Ijouirelet    annu- 
laire. 

J'ai  reeu  (!<'  \'()snia<'r.  il  y  a  (|iiel(|ues  années,  sur  de  |)etiles  valves 
d'huîtres  de  la  mer  du  Noid.  plusieurs  plaques  étendues,  a.ssez 
minces,  lisses  et  coriaces  d'une  Subéritide  que.  à  cause  de  la  tète  de 
ses  tylostyles,  je  considère  comme  une  simple  variété  de  Prosuberifcs 
ppiphytutii.  Les  spicules  ditlerent  seusii)lenient  par  leuis  dimensions 
de  ceux  des  spécimens  typi(}ues  cités  plus  haut.  Mesurant  pour  la 
plupart  iOO  [X  de  longueur  environ  sur  i  p.  d'épaisseur,  ils  sont  plus 
longs  et  plus  grêles;  ils  restent  aussi  bien  plus  égaux  entre  eux.  En 
outre,  la  charpente  qu'ils  constituent  ne  rappelle  ni  celle  des  Prosu- 
berites  ni  celle  des  Laxosithcrifcs  ;  elle  est  tout  irrégulière  et  dense, 
faite  de  spicules  isolés,  entrecroisés,  serrés,  ne  dépassant  pas  la 
surface.  Cette  structure  compacte  send)le  toutefois  s'être  organisée 
dans  un  but  déteiniiné.  l^n  ell'et.  les  Éponges  en  question  n'étaient 
pas  en  pleine  vitalité  ;  toutes  se  préparaient  à  passer  à  l'état  de  vie 
latente  et,  pour  cela,  avaient  produit  des  gemmules  en  quantité 
considérable.  Au  milieu  des  tylostyles  enchevêtrés,  le  choanosome 
contient  en  abondance  des  cellules  ovales  ou  arrondies,  sombres, 
composées  de  nond)reux  globules  l'étVingents.  fort  petits,  et  mesurant 
8  à  10  \).  de  diamètre;  ce  sont  d'ailleurs  les  seuls  éléments  distincts. 
Au  contact  immédiat  du  support  s'étendent,  sur  un  seul  rang,  pressées' 
les  unes  contre  les  autres  et  déformées  par  cette  conq^ression 
réciproque,  les  gemmules,  de  conliguration  variable,  de  grosseur 
inégale,  les  plus  belles  atteignant  400  [/.  de  longueur  sur  300  [/.  de 
largeur  envii'on. 

Chaque  gemmule  possède  une  enveloppe  de  s|»ongine  incolore, 
assez  mince,  sans  oritice.  I/intéiàeur  est  i('iiq)li  jiar  une  accumulation 
de  cellules  end)ryonnaires  identiques  à  celles  (jue  l'on  tntuve  libres 
dans  le  choanosome,  destinées  ])eut-ètre  à  [irendre  paît  aussi  à  la 
création  de  nouvelles  gemmules  ou  bien  non  utilisées  dans  la  formation 
des  gemmules  existantes.  I-Jilin.  de  nombreux  tylostyb's  servent  de 
squelette  à  ces  productions,  se  disposant  pour  la  plu|)art.   au  milieu 


184  K.TOPSENÏ. 

(le  It'iir  chair.  paralIrlt'iiKMil  à  leur  mand  axf  et  sduvriil  s"iiirui\  ant 
plus  ou  iiKiins  j)()Ui'  no  pas  traverser  leui'  eiivelojipo. 

Nous  reverrons  des  ,i,'enunules  furt  semblables  chez  plusieurs 
Sn/jcrifps  (S.ffominmtfa  et  .V.  rnrno.'<iis)o[di('y.  F'kuHihi  ficus,  mais 
nous  les  trouverons  complètement  inei-mes. 

(îenre  La.rosnhc/'ifcs  Tupsent. 

Snberitidd'  revêtantes  ou  massives,  à  charpente  composée  de 
colonnes  ascendantes  pauci  ou  plurispiculées.  avec  éléments  orientés 
suivant  la  même  direction,  presque  toujours  consolidées  par  de  la 
sponuine  incolore  en  petite  quantité,  peu  anastomosées  entre  elles 
sur  leui'  loniiueur,  effîlocliées  vers  le  haut  ou  é|)an(iuies  en  l((»uquets 
et  dépassant  fié(|uemment  la  surface.  iM-tusome  sans  spicules.  Surface 
ordinairement  inégale  et  plus  ou  moins  hispide.  Consistance  dépen- 
dant de  l'abondance  des  colonnes  s])iculeuses  et  de  leur  solidité. 

J'ai  A\\  remanier  la  diaenose  pi-inutive  de  ce  genre  comme  s'a|ipli- 
quant  liop  (''tr<»itemeiit  au  Subcrifes  l'Ufjoatis  de  Schmidt.  Plusi(>urs 
Suhérilides  me  sont  connues  (ju'il  est  impossible  de  rapporter  à 
aucun  des  autres  i;enies  de  la  famille  et  (pii.  en  commun  avec 
S.  l'Uf/osus,  présentent  des  lignes  de  spiculws  orienli's  la  ]iointe  en 
l'air,  plus  ou  moins  indépendantes  les  unes  des  autifs  sui'  leur  trajet 
jusqu'à  la  j)érij)hérie  où  on  les  voit  s'amincir,  se  dissocier'  et  s'épa- 
nouir. I^a  j)eau  ne  possède  d'aulies  spicules  <|ue  ceux  qui.  terminant 
ces  lignes,  viennent  à  la  traverseï".  .l'ai  reman|ui''  (|ue  des  lieus  de 
sponniue  incoloi-es  conli'iliuent  généralement  à  consolid(>r  les  colonnes 
spiculeu.ses  sur  leur  loUiiueur  ou  à  cimenter  leurs  auasiomoses  (|uand 
elles  s'en  envoient. 

Mon  Sufjcrites  ctijiHliHinn  (119.  p.  i;{())  et  une  Kjjonge  nouvelle 
que  je  vais  faire  connaMre  à  la  suite  de  La. rosit  hcr  if  es  ruf/osiis  ren- 
trent piiur  rv<.  motifs  dans  le  genre  Ld.rosidii'rilcs.  .le  pense  (juil  y 
aurait  avantage  à  y  inlr-uduire  aussi,  p.u' exemple,  les  .V.  s/xnif/iasi/s 
Sclinii.lt  (99.  p.  li)  et  S.  .v/v/Vvu.s  Thiele  (107.  p.  :J«»i. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPON(iIAIRES  DE  FRANCE.  18.") 

Il  s'en  faut  qiK»  partout   la  cunsistaneo  soit  aussi  molle  que  chez 
L.  ruf/(tsifs.  Elle  dépend  évideninient  de  la  densité  de  la  charpente. 


Ijf.rosifhrrifCK  rit</osits  (.Schinidt)  Topsent. 

(Pl.v,  f.g.  1-4)- 

Syn.  :  1808.     Suborilc^  ruf/osu.^.  Schniidt  (99.  p.  15). 

1808.     Siihcn'/i's    /la/iidum,    Schmidt    (99.    p.    :^>1.   ji!.    V. 

lig.  1-2). 
1890.     Ijt.rosulx'vitcx    riif/nniiii    (^Schmidt),    Topsent    (132. 

p.  120). 

Éponge  revêtante  ou  massive,  irrêgulière,  mamelonnée,  portant  do 
fins  conules  spiculeux  sur  les  mamelons,  unie  et  glabre  dans  les  dépres- 
sions intermédiaires.  Ketosome  sans  spicules,  assez  coriace.  Orifices  aqui- 
lêres  indistincts,  contractiles,  probablement  localisés  pour  la  plupart 
dans  les  dépressions.  Choanosome  charnu.  Charpente  lâche,  composée 
de  files  grêles  de  mégasclères  monactinaux  tournant  tons  leur  jxunte  vers 
la  périphérie. 

Spicules.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Tr/lostrjles  lisses  (fig.  3),  longs  et 
fins,  (1"'"'  à  V°,ô  sur  15  à  18  \x),  à  tête  le  plus  souvent  mal  marquée 
ou  absente,  variable  suivant  la  position  qu'ils  occupent  dans  l'Eponge. 

Pas  de  mici'osclères. 

Couleur.  —  Orangée  à  l'état  vivant. 

Habitat.  —  Méditerranée  :  Côtes  d'Algérie.  Côtes  de  France  (Étang 
de  Cette  ;  Cap  l'Abeille). 

Cette  Éponge  répond  convenablement  au  signalement  trop  succinct 
des  Suberites  rugoswi  et  S.  paludum  Schmidt,  qui  me  paraissent 
bien  représenter  une  espèce  unique.  Toutefois,  je  n'ai  pas  retrouvé 
la  croix  du  canal  axial  observée  par  Schmidt  sur  de  rares  tylostyles  à 
tète  renflée  de  son  S.  paludiwi,  particularité  curieuse  qui  lui 
suggéra  un  rapprochement  entre  ces  mégasclères  monactinaux  et 
les  triœnes  des  Tétractinellides. 

C'est  d'après  les  caractères  extérieurs  du  corps,  la  forme  de  la  base 
des  spicules  et  la  disposition  de  la  charpente  squelettique,  que  je  suis 
parvenu  à  déterminer  l'espèce,  car  Schmidt  n'a  pas  fourni  la  moindre 
indication  au  sujet  des  dimensions  des  spicules. 


inn  E.  TOPSENT. 

(Jii.int  à  1.1  «li'iiominatidn  i^i'-m'-ritiiic.  je  l'.ii  cli.iimi'o  eu  \H\H\,  en 
(''tahlissanl  Ir  mnivcau  lionic  Iji.rDsiihriùh-s.  Si-limiilt  avait  liicii 
fait  r-tMiiarqucr  di'-jà  (luc  rKpungc  s'ôcarte  des  funncs  ly|ti(|iit's 
clo  Sithpri/f's.  mais  il  n'avait  pi'is  (mi  cônsidf'rat  i(tii  (|ii('  ITMat  de 
la  surface.  La  stcucturo  de  la  charpcntr  a  une  iiiipurlancc  bii'ii  jikis 
grando. 

/jf.rosi//)('ri/('s  ruf/osifs  osl  au  nmins  aussi  i(niiiiiuii  à  lîanyuls, 
sur  les  conglcMiii'Tals  à  Mrlohésiées  du  i-ap  l'Ahrillc  (pir  dans  i'i'lang 
dp  Cette. 

J'ai  constaté  son  existence  de  la  Ciotat  dans  un  lut  d'Kponges  dra- 
guées par  M.  H.  Kœhlersur  la  liroundo.  L'ccdiantilNm  de  la  figure  1, 
n'|ir(Mlnil  (l'a|irès  une  pliotographie  un  peu  ivduite.  est  l'un  des  i)lus 
beaux  ((ne  j'aie  vus.  Il  s'en  faut  que  l'Kponge  atteigne  tnuJDurs  un 
aussi  grand  drvcinppcnn'nt.  Le  plus  souvent,  au  moins  dans  la  sta- 
tion que  j'ai  ex|)loi-ée,  elle  forme  des  plaques  irrégulières,  plus  ou 
juoins  étendues,  de  3  à  5  millimètres  d'épaisseur. 

l'dle  attire  le  regard  par  sa  coloration  orangée  (Sciimidt  la  dit  rolli- 
lirh  (jolh).  due  à  du  pigment  propre,  eai-  les  cellules  sphéruleuses 
restent  ici  inroNtres. 

Elle  est  mamelonnée,  l^ntre  les  bosselures  irr(''gulières  et  fort  in(''- 
gales  se  trouvent  des  anfractuosités.  inégales  aussi,  sinqjles  dépres- 
sions vaguement  cii'culaires  ou  sillons  plus  ou  moins  allongés. 

Les  éminences  poilent.  surtout  à  leur  sommet  et  sur  leurs  bords 
surplombant  les  vallons,  de  petits  conules  pointus,  clairs,  hauts  de 
moins  de  I  millimétré,  peu  rigides,  avant  pour  a\e  \\\\  nond)re  très 
resli-eint  de  spicules. 

l'ne  mcndirane  lisse,  luisante,  transparente,  tapisse  les  anlVac- 
tuosités  df  la  surface,  (l'est  l'ectosunje  rcconvr.ml  des  canaux 
aipiifèrcs. 

Partout,  l'ectosomc  est  dr'|Minrvn  de  >pi(idrs  in'oprcs.  .Sur  1rs  ma- 
nu-Ions, la  tcianinaison  des  lignes  sipn'lcll  iqucs  le  soulève  de  place 
en  place  e|  constitue  les  petits  C(mules.  d'ordinaii'e  assez  nombreux 
pour  rendre  m  ces  points  la  surface  villeuse.    Dans  le-;  sillons,  on  le 


ÉTUDE  MONOGRAPHIOIIE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCK.  487 

(Irtaclie  en  grands  lanihoaiix  ne  renfcnuant  pas  un  seul  spiculc  II 
n'est  nullement  visqurux.  un  |h'u  coriace  au  contraire,  et  contractile 
certainement,  car  il  se  replie  en  bourrelets  sur  les  lèvres  des  blessures 
faites  à  l'Éponge  vivante.  Cette  propriété  doit  Hve  mise  à  profit  pour 
l'occlusion  rapide  des  orifices  aquifères. 

Je  n'ai  jamais  réussi  h  voir  d'oscule  béant.  Je  suppose  que 
stomions  et  proctions  se  localisent  de  préférence  dans  les  dépressions 
du  corps,  puisque  des canauxy  rampent  ouy  aboutissent,  déjà  visibles 
en  sombre  par  transparence  deTectosome. 

Il  existe  des  cellules  sphéruleuses,  d'une  seule  sorte,  de  faible 
taille  (12  [Ji  de  diamètre),  mais  parfaitement  distinctes,  même  après 
séjour  dans  l'alcool.  Elles  se  composent  de  sphérules  incolores, 
réfringentes,  petites  et  nond)reuses.  Elles  ont  une  tendance  manifeste 
à  se  resserrer  sur  elles-mêmes,  appai'aissant  alors  comme  des  boules 
uniformes,  brillantes,  marquées  d'une  tacbe  pale  correspondant  à 
leur  noyau,  t'ne  goutte  d'eau  iodée  les  colore  en  jaune  et  remet 
leurs  spbérules  en  évidence.  Ces  éléments  se  rencontrent  en  abon- 
dance dans  l'ectosome  et  dans  le  revêtement  pariétal  des  canaux 
aquifères. 

Le  choanosome  est  cbarnii,  ricbement  canalisé,  infiniment  moins 
dense  que  celui  desSufjcrifes  et  facile  à  déchirer  ilans  le  sens  des 
lignes  spiculeuses.  Sans  être  très  mou,  le  corps,  dans  son  ensemble, 
jouit  donc  d'une  assez  grande  souplesse. 

La  charpente  se  dispose  en  lignes  ascendantes  assez  écartées  et 
relativement  grêles,  car  elles  ne  se  composent  guère  que  de  trois  à 
cinq  spicules  de  front;  encore,  ces  spicules,  insérés  à  des  hauteurs 
différentes,  ne  restent-ils  pas  toujours  parfaitement  parallèles  entre 
eux,  mais  fréquemment  divergent  et  établissent  sous  des  angles 
divers  des  anastomoses  nombreuses  entre  lignes  adjacentes.  Cette 
sorte  de  ramification  continuelle  des  lignes  squelettiques  empêche 
d'isoler  celles-ci  sur  de  grandes  longueurs.  La  charpente  pourrait 
encore  être  considérée  comme  un  réseau  à  lignes  primaires  ou  longi- 
tudinales plurispiculées   et   à  lignes   secondaires   ou   transvcisales 


188  K. TOPSFNT. 

griKM'alt'iiicnl  iinis|)icul(''('s,  mais  élin'' dans  le  sens  de  la  liautcnr  do 
rE()onge,  (','('sl-ii-dire  avec  lignes  secondaires  liés  oiiliijues.  Les 
mégasclères,  dans  tout  le  système,  se  font  ieniai(|iier  par  leur  orien- 
tation constante,  leur  pointe  se  touinanl  touj(»urs  du  cnli'  de  la 
périphérie.  Aux  points  où  ils  prennent  contact  entre  eux.  le  plus 
souvent  à  leur  hase,  d'après  ce  qui  vient  d'être  dit.  ou  en  un  point 
quelconque  de  leur  longueur,  pour  ceux  (jui  aU'eilenj  une  diredidn 
ohlique,  se  d(''veloppe  pi'es(jue  toujours,  mais  n(»n  ((lusiauiuienl.  un 
faihie  lien  de  spongine  incoloi-e.  N'ers  le  haut,  les  lignes  squeleltiques 
s'eftilent.  ivduisent  encore  le  nonihre  de  leurs  éléments,  se  flissocient. 
se  terminent  au-dessous  d(>  rei-lusouie.  ou  hien  rà  et  là  le  sou- 
lèvent en  conules  ddot  elles  e<instiluent  l'axe.  1/hispidatiim  (jui 
en  ri'sulte  est  plus  du  moins  haute  et  serrée  suivant  les  individus. 

Les  spicules  soid  des  lylostyles.  mais,  comme  ils  ligureid  pour  la 
plupart  des  styles  plus  ou  moins  purs,  leur  véritahie  nature  é(diappe- 
rait  à  un  exaiuen  trop  superficiel.  Pour  les  hien  connafti-e.  il  faut  les 
étudier  en  diverses  régions  du  corps.  Au  voisinage  du  support. 
lM\uieou|i  moidrent  une  tète  hien  mar(|uée,  de  configuration  va- 
i'iahl(\  glohuleuse.  pirifornie  ou  Irilohée,  c'est-à-diie  leiiiiinal(M)u 
prolongé(>  (>n  un  hec  court  ou  <mi  un  mueron  aussi  ('p.iis  que  la  tige 
et  de  longueur  quelconque.  On  peut  la  dir(>  normalement  mucronée. 
Située  ordinairement  dans  la  continuation  de  la  tige,  cette  tète  subit 
(|uel(jutd"ois  au  niveau  du  cou  une  torsion  (|ui  la  rejette  latéralement, 
d'est  une  conformation  (|ue  ikkis  reir'ouverons  très  fréquente  sur 
certains  tylostyles  de  l'Kponge  don!  la  desciij)tion  va  suivie.  D'autres 
ne  possèdent  ([u'un  léger  hourrejel  circulaire  à  une  distance  |(lus  ou 
moins  grande  de  leur  extrémité,  ou  (Micore  une  série  de  h(»un-elets 
semblables.  I^e  canal  axial  se  rende  en  une  vésicule  au  centre  de  la 
tète,  quand  elle  est  terminale  :  lors(|u'elle  porte  un  |trolong<'ment.  il 
se  continue  au  delà  de  la  vi'-sicule  avec  son  calihn'  primitif,  (l'est 
sans  doute  une  modilicalion  accidentelle  de  celte  vésicule  sur  le 
trajet  du  canal  axial  (|ue  SclimidI  a  ligur(''e  (99.  pi.  N'.  lig.  1:2  r). 

.le  lu'  l'ai  jamais  vue  aussi  ('droile  ni  aussi  longue.  Dans  des  cas  té- 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  189 

ralulngi(iU('ss(nilein(Mil.j';ii  uhscrvriincvrrilahltM'.iiiiilicitioii  du  canal 
axial  dans  la  tète  (iii^-.  4  ).  Ecs  tyluslylcs  de  la  base  du  corps  se  font 
encore  remarquer  par  des  dimensions  très  inégales,  de[)uis  200  [a  de 
longueur  sur  G  [y.  d'épaisseur  jus(iuà  I  '»»i  et  plus  sur  18  [x.  Leur 
pointe  est  fréquemment  frappée  d'atrophie  partielle. 

Plus  haut  dans  les  lignes  squeletti(iues,  les  tylostyles  n'ont  (lu'iin 
rudiment  de  tète  sous  forme  d'un  hourivlet  parfois  très  léger,  circu- 
laire ou  latéral,  ou  bien  ils  n'en  portent  même  pas  de  trace  et  s'ar- 
rondissent simplement  à  leur  extrémité  hasilaire.  Leur  canal  axial 
se  termine  sans  renflement  sur  son  trajet.  Leurs  dimensions  s'uni- 
formisent. 

Vivant.  Laxosuhrrifcs  ruyosus  ré[)and  une  odeur  forte,  diflicile  à 
définir,  et  que  je  conqtare  surtout  à  une  odeur  de  lessive.  Il  n'est 
d'ailleurs  pas  seul  dans  ce  cas.  J'ai  constaté  que,  fraîches,  Aranlhelhi 
ucatu ,  Plumohulkhondria  jihniiosa .  Stijlotrlhi  rolnniclht  , 
exhalent  une  odeur  send)lable. 

Laj'o.sK hérites  edijoninux.  n.  sp. 

(PI.  VII,  fit!:.     II  et  iy|. 

Éponge  revêtante,  peu  épaisse,  à  surface  irrégulière,  nuimelonnéc, 
crevassée,  peu  ou  point  his])ide,  charnue,  assez  molle.  Ectosome  aspieu- 
leux.  Orifices  aquifères  indistincts,  peut-être  localisés  dans  les 
dépressions  de  la  surface.  Charpente  peu  serrée,  composée  de  colonnes 
ascendantes  plumeuses  de  subtylostyles  lisses,  hérissées  çà  et  là  de 
petits  tylostyles  lisses  solitaires. 

Spiciik's.  —  1.  Mégasclères  :  1.  Subti/losfi/lrs  lisses  (fig.l2  <(),  robustes, 
à  tête  indiquée  par  un  faible  renflement  ou  nulle,  à  tige  épaisse,  tou- 
jours plus  ou  moins  coudée  à  une  petite  distance  de  la  base  et  terminée 
en  pointe  brève,  conique.  Dimensions  moyennes,  350-400  ^  de  longueur 
sur  13[;.  d'épaisseur.  Ils  constituent  les  colonnes  squelettiques.  2.  Ti/los- 
ti/lcs  lisses  (fig.  12  h)  courts,  mais  encore  assez  forts,  à  tête  bien  marquée, 
globuleuse,  à  cou  brusquement  et  fortement  coudé,  à  tige  épaisse  ter- 
minée en  pointe  brève  et  acérée.  Dimensions  moyennes:  145  [x  de  lon- 
gueur sur  7  [A  d'épaisseur  de  tige.  Bien  nu)ins  nombreux  que  les  subty- 
lostyles, ils  hérissent  de  place  en  place  les  colonnes  sqncIotti(pu's  en 
s'iiuplantaut  sur  elles  à  angle  ouvert. 

Tous  les  spicules  tournent  leur  pointe  vers  la  péri[)liéric  du  cor])s. 

Pas  de  niiscrosclères. 


190  E.  TOPSK.NT. 

Ct>i(/riir.  —  Jaune  dans  l'alcool. 

Hahitiit.  —  Hanyuls,  dans  le  Hecti  I-a('a/(.>-l)utliiers,  par  ô  à  (iOO  m.  de 
j)rolondi'Ui-.  Sur  Tcn-hrai ulinn  cnjuii  scrpcniis. 

,k'  ne  i'onn.iis  encore  (jn'uii  re|irésenl;iiil  de  cetle  espèce.  Il  m'a  éti'- 
envoyi''  r(''ceninieii|  par  M.  le  professeur  (ï.  I'riiv<il.  ipii  lavait  dra- 
uné  an  lar,i;e  de  Hanyuls. 

C'est  une  Kpon,i;e  rcviManle.  d'épaisseur  inégale  (de  0""".  "i  à 
2  """).  à  surface  irrégulière  et  ci'evassée,  ta])issaid  extérieurement 
les  deux  valves  d'une  Téréhratuline. 

l'"Jle  cdiiserve  dans  ralcdol.  si  elle  a  ('U'  [»l(ini;(''e  au  surtir  des  fau- 
herts.  une  culdralinn  jaunâtre  (|ui  nie  parait  due.  an  nmins  pour  une 
hiMiiie  part .  à  ses  cellules  spln'ruleuses.  (lelles-ci.  ahoiidantes.  for- 
mées de  spliérules  nonihreuses.  petiti's  et  hrillantes.  et  mesurant 
12  [Ji  de  diamètre,  apparaissent  en  ell'et  au  microscope  avec  une 
teinte  jaune  \erdàtre  l'oncée. 

i'ille  rentre  dans  le  geni'e  Iji.ni.^iilii'rilfs  parce  que  sa  cliar|(enle 
se  dispose  en  liles  ascendantes  à  spicules  orientés  tous  la  pointe  en 
liant  et  (|ue  son  eclosome  deiiieuii'  aspiculeiix . 

l'iii  tant  ((u'espèce.  elle  est  donlileiiieiil  caractérisi'e  ]iar  la  compo- 
sition et  par  ralhire  de  ses  liles  S(juelettii|iies. 

(;<dles-ci  compi'ennent  deuxcalégories  de  spicules.  (le  soid  fl'aliord 
des  siihl i/losl i/h'x  lisses,  trapus.  t(ui|oiir>  un  jieu  coiii'l)i''s  à  une 
courte  dislani-e  de  leur  hase  :  leur  tète  est  simplement  indiipK'c  jiar 
un  l(''ger  renllemeiit  au(|uel  ne  correspond  ipie  Imil  à  l'ail  exception- 
nellement une  dilrlatiiui  du  canal  axial:  leur  lige,  l'-paisse.  se  ter- 
min<'  en  une  |)ointi>  luève.  ac(''n''e  :  assez.  iiK'gaux  entre  eux.  ils  me- 
sur-ent  de  i-T.\  p.  de  loiigueui'  sur  10  p.  iri'paisseur  à  'diO  \x  sur  l.">  :  en 
moyenne  iJ.'iO  [x  sur  i;>.  l'iiisiiite.  ce  sont  des  I i/loat i/h's.  Iieaiicoup 
plus  l'aildes.  à  lè|e  hieii  iiiaii(Ui''e.  gloliuleuse.  à  col  toujours  forte- 
meiil  coiidi''.  à  liuc  (''paisse  Unissant  en  |ioiiiti'  luève  e|  aigui'  :  ils 
niesureill  de  l.'ÎO  [j.  de  loimueiir  sur  (i  [J.  d"i'-pa  isseiir  de  I  ige  à  IT()[J. 
sur '.(.  ( '.es  lylostyli's.  deheauioup  iiilV'rieiirs  en  muiilire  aux  siildy- 
loslyles.   lie    C(Ulslilueiit    pa>    Ulie    xirle  à    |iarl     île    spicules.    mais  un 


ETUDE  MOXOGRAPIIIOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  ER ANCE.   101 

état  particulier  des  subtylostyles,  avec  tète  mieux  accusée,  a\'ec  cour- 
bure du  col  plus  brusque  ot  plus  accentuée  Ils  sedliréi-encient  eu  vue 
du  rôle  qu'ils  ont  à  jouer. 

Les  files  squelettiques  s'élèvent  en  colonnes  polyspi^-ulées  dont  les 
éléments  ne  restent  pas  parallèles  entre  eux,  mais  divergent  un  peu 
par  leurs  pointes  de  manière  à  simulei"  les  colonnes  phimeuses  des 
Microctona.  des  PlidiiolKiUrliondria ,  etc.  La  ressendjlance  avec 
ces  colonnes  iVErhjonina'  est  augmentée  par  ce  fait  (pie  les  files 
squelettiques  se  composent  en  majeure  partie  de  grands  subtylos- 
tyles et  que,  de  place  en  place,  les  petits  tylostyles  s'implantent  sur 
elles  à  angle  ouvert,  comme  pour  servir  de  spicules  accessoires  de 
défense  interne,  eonq)aral)les  à  ceux  dea  MirrorioïKi.  des  Mij.rilld. 
des  (Uaflu'iii.  etc. 

En  outre,  quelques  subtylostyles,  qui  ne  |(rennent  pas  rang  dans 
les  colonnes  plumeuses,  se  montrent  plus  droits,  plus  grêles,  plus 
effilés  que  les  autres  et  rappellent  dans  une  certaine  mesure  les  mé- 
gasclères  monactinaux  des  membranes  et  de  l'ectosome  de  beau- 
coup (VEr/ijo/niiœ. 

dette  cnmpaiaison.  qui  s'im]»ose.  otVreun  vif  intérêt.  Nous  voici  en 
présence  d'une  Eponge  qui,  pourvue  de  nu''gasclères  d'une  seule 
sorte,  en  l'espècedes  tylostyles  (ce  qui  permet  de  la  considérer  comme 
une  Subéritide  pure),  parvient  à  l'aide  d'une  différenciation  légère  et 
parun  agencenuMit  peu  conq)li(jué  de  s(>s  spicules.  à  donner  à  sa 
charpente  la  structure  de  celle  des  EdijoiiiiKi'. 

Cela  jette,  à  mon  sens,  un  jour  sur  l'origine  de  ces  Erfi/o/i/'/Kt'  et 
établit  un  nouveau  pont  entre  les  Cldrulidti  et  les  Pd'riloxcicridd'. 
entre  les  lladromérines  et  les  Jlalicbondrines. 

Nous  verrons  chez  beaucoup  (V Ertyoninœ  les  mégasclèies  princi- 
paux parfaitement  lisses,  leuis  mégasclères  accessoires  liéi'issants 
se  couvrant  seuls  d'épines.  (JueNpiefois.  chez  les  Echinorhi- 
thi'lii .  les  Ti/I()si(iin<i .  j)ar  exemple,  ces  nu*mes  mégasclères  acces- 
soires resteront  lisses.  Certaines  espèces  seront  dépourvues  de  uji- 
crosclères.  Huehpu^s-unes  enfin  se  passeront  de  nu''gasclères  propres 


192  E. TOPSENT. 

à  l'ectosoine.  Les  affinités  se  révèlerunt  nuiiihreiiscs  avec  notre 
Éponge,  qui  mérite  ainsi  le  qualilicatif  (r/yo/<//M/.v. 

Les  colonnes  plumeuses  et  hérissées  de  LaxosuOerifrs  rc/i/d/iinifs 
ne  sont  pas  très  serrées,  ce(pii  laisse  au  cui-ps  une  lirande  souplesse. 
Elles  se  divisent  de  temps  en  tenijts  sur  leur'  trajet  et.  vers  le  ii.iul. 
s'épanouissent  en  l)Ouquets.  De  faillies  liens  de  sjxmgine  incolore  se 
développent  souvent  aux  points  où  les  spieules  se  touchent,  surtout 
autour  de  leur  hase.  La  surface  n'est  presque  nulle  part  hispide  ;  un 
ectosonie  sans  spicules  propres  limite  le  corps,  se  moulant  sur  la 
teiniinaison  des  colonnes  sipielettiijues  et  s<'  laissant  rarement  tra- 
v<'rser  par  elles. 

La  nature  des  spicules  du  Suberih'^  (ii'cirohi  de  Sçhniidt  fait 
regretter  l'ignorance  où  cet  auteur  nous  a  laissés  de  la  structure  de 
sa  charpente.  Elle  doit  être  intéressante  aussi.  Il  est  peu  vraisem- 
hlahle  qu'il  s'agisse  d'un  vrai  SubcriWs.  Peut-être  que  sa  place 
serait  encore  parmi  les /./'/. /•o.v///;("/'//^'.s'.  Toutefois,  il  faut  i-emar(pier 
que  ses  deux  S(_)rles  de  niéi;asclères  ne  corresiiondeid  à  celles  île 
L.  cr/i/o/tiiius  ni  par  les  di'lails  de  leur  foi  me  ni  par  leur  proportion 
numéri(pie.  Ses  tylostyles  minces  prédominent  de  heaucoup  sur  ses 
styles  épais;  les  uns  et  les  autres  sont  droits,  les  tylostyles  avec  une 
tète  longuement  elliptique. 

(lenre  Tcrjihts  Dndiassaing  et  .Michelotti  {cniciKl). 

Suhçrilidœ  revêtantes,  très  molles,  lisses,  à  chair  ahondante. 
gélatineuse,  contenant  des  tylostyles  faihies,  dispersés  sans  ordre. 

11  doit  être  hien  entendu  que  le  genre  Tcrpios,  ainsi  délini.  ne 
correspond  <|ue  dans  un  sens  loni  à  fait  restreint  au  genre  créé  jiar 
Duchassaing  et  Michelotti  (31j,  car  ce  dernier  contenait  certaine- 
ment des  l'iponi^es  encronlanles  fort  diverses,  li'espèce  7'.  <-nr(illinii. 
par  exenq)le  (/.  r.  p.  «JH.  |»l.  XXIM.  li-.  1  ).  avec  ses  sj)icules  en  l'ven- 
tail,  pourrait  hien  être  une  J/icj-nrid/ia. 

Rien  même  ne  permet  d'aflirmer  (|ue  la  7'.  finjd.r  de  Duchassaing 


EÏIDE  MONOGUAPIIIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  VXi 

et  Michelutti  soit  vraiment  une  Subéritide.  Carter  lui-mènie  a  formulé 
des  réserves  (19,  p.  8o5)  au  sujet  de  l'identité  de  l'Éponge  qu'il  a 
désignée  sous  ce  nom,  et  qui  sert  de  type  du  genre,  et  de  l'espèce  de 
Duchassaing  et  Michelotti. 

En  raison  de  rinsuffisance  absolue  des  diagnoses  et  des  descrip- 
tions du  mémoire  sur  les  Spongiaires  de  la  mer  (Caraïbe,  il  ne  saui'ait, 
en  délinitive.  s'agir  d'autre  cbose  ici  (pie  du  genre  Terjfios  au  sens 
de  Carter  (19)  et,  en  partie  au  moins,  au  sens  de  Keller  (56). 

T('r/)io.s  f'uijux  Duchassaing  et  Michelotti. 

(PI.  VI,  fiij.  10). 

Syn.   :    itSGi.     Tcrpiox    fuijux,   Duchassaing    et    Michelotti    (31. 

p.  10^,  id.  XXIV). 
18()'J.     HymeiiUtridon  (jeUuinosu,  Bowerbank  (6,  vol.   Il, 

p.  :222). 
18()7.     Suhoritcxtjchilinostt  (  Bowerbank),  Cray  (41,  p.  323). 
i87i.     Ilymcniacidon  i/rlatinoso,  Bowerbank  (6,  vol.   III, 

pi.  XXXVIll,  lig.  7-8). 
1878.     Suherifes  sp..  Carter  (13,  ]).  157). 
188:2.     Ilymedestnid  tcnuirula,   Bowerbank   (6,    vol.    IV, 

p.  68,  pi.  1.  fig.  o). 
1882.     /Ii/f/icni/irif/ofi    (/('/afiitosi/s    Bowerbank.    Norman 

(6,  vol.  I\'.  j).  89). 
1882.      Tcrpios    futjd.r    Duchass.    et     Midi..    Carter    (19, 

p.  3oo,  pi.  XII.  lig.  29). 
1882.     Terpios  cwriz/ca.  Carter  (19,  p.  ;{.jo,  pi.  XII,  lig.  30). 
1890.     Snberifes  fenniriila  (Bowerbank),   Topsent   (114, 

p.  198). 
1892.     S'Kherift's  li'iudcKlus  (Bow.),  Topsent  (119,  p.  131, 

pi.  I,  tig.  2). 
1894.     ?  Hijnioniacidon  (jolat'nionKm  Bow..  Ilanitsch  (49, 
p.  177). 
.\K(;h.  dk  zool.  e.\i».  et  gé.n.  —  3''  séuie.  —  t.  viii.  1900.  13 


194  E.  TOPSENT. 

Syn.   :     181)i.     Siihcrifcs   fc/ntifit/its   dlnw.i.    llanilsch  (49,  |i.  l^^l 

et -202). 
IHUi.      'ferjiios  /('/uiiri//i/s  (\i()\y.).  Ti)]tst>u[  (129,  |i.  :>.  10, 

\\)  ('l2-2i. 
1897.     Sitltcrilc^  fx'.l"''  l)U'li.is>.  et  .Miili..  I.ciidcnfehl  (65, 

|).  i:!2.  pi.  Ml  .'t  Xlj). 

1897.  Siihcrilcs  Iriiiiiniliis  (IJow.).  Topsciit  (133.  p.   ii2). 

1898.  'n-r/tios  fiit/d.r    Diichass.  et    Midi..  T()|»s('nl    (136. 

]».  129). 

Éponyc  enci'oùtante,  en  [)la(|ues  minces,  or-cliiiaircniciil  lisses,  iréno- 
ralenient  molles;  sans  orifices  distincts. 

Souvent  envahie  par  des  Hegtriatoaci'es  bleues  ou  orangées. 

Charpente  irréguliére  et  làclie,  rarement  dressée. 

S/)irii/('s.  —  I.  Mégaselères  :  1.  Ti/lus/ij/cs  lisses  (fig. 10),  assez  longs  et 
minces,  plus  ou  moins  inégaux;  à  ligi'  didite  ou  doucement  courbée, 
non  fusiforme,  progressivement  amincie  en  |)ointe  aigiië;  à  tête 
variable,  toujours  bien  i-enllée.  tantôt  gloljuleuse  acuminée  avec  bourre- 
let annulaire  au  niveau  ilu  cou.  tantôt  eni-diforme.  c'est-à-dire  lai-gi'  à 
la  base,  acumini'-e  au  sommet,  sans  bourrelet  annulaire,  i-aremeiil 
globuleuse  déprimée  on  1i-ilo1j('e  a\('c  mucroii  ('liais.  Telle  dii  telle 
des  deux  premières  toi-mes  de  tète  iin'Mloinine  dans  diaiiue  indi- 
vidu ;  les  deux  autres  sont  j)artout  occasionnelles.  Les  spicules  les 
plus  grêles  accusent  constamment  le  l^onrrelet  annulaire.  ])i)uensions 
moyennes  :  2.")0  à  100  p.  de  longueur  sm'  1  à  (i  y.  (r('paisseur. 

Pas  de  microsclères. 

Cniih'iir.  --  Jaune  ocrac('' ou  lirun  idaii'.  (piand  D'iponge  est  exempte 
de  parasites. 

Hlen  foncé  ou  jaune  oi-ang('  l)rillant  à  la  surface  ipiand  elle  est  mu- 
xcrte  de  Heggiatoacécs,  jaun laci-  dans  la  iirofnndenr. 

Les  colorations  bleue  et  (irang(''e  persistent  dans  l'alcool  et  après 
dessiccat  ion. 

Ildlilfdt.  —  ('osmo]iolile.  -  .Mer  du  .Nord  (Xotliiumberland.  côtes  île 
Pelgi(pie).  Man<di(^  (côtes  de  l'"rance  et  d'.\ugleterre).  Irlande  oc(dden- 
tale.  Côtes  océaniques  de  l''rance.  .\(:iires.  .Mi'diiiMi-anée  (côtes  de 
France,  Adriatique).  Antilles.  Aniljoine. 

Partout,  sur  les  cAtes  de  l'"rance.  à  la  giè\ i  au  largo.     . 

Il  exisle  en  alxunlance  sur  nus  ccMes.  siuis  l'dnne  de  plai|ues 
minces  cl  lisses,  une  SnlnMilidc  imh  iiiritanic.  d'ailleurs  ciisninpidil  e. 
(jui.  ni»rmalenicnl  d'un  jaune  (ii'rac(''.  pàh'  on  hrnnàlre.  se  laisse  le 
jdu.s  souvent    envahir  |»ar   des    païasites    végidaux    micr(isi-(ipi(|nes. 


ETUJ)E  MONOGHAPIIIOIR  DES  SPONGIAIRES  DE  EHAXCE.  103 

des  Beggiatoacées.  la  f)liijiarl  du  temps  d'un  l)l(ni  soinlji-c.  (ju»'l(|ue- 
fuis  d'un  jaune  orangé  vif. 

(Complètement  pure,  elle  attii'e  beaucoup  moins  l'aitcMition  qu<> 
lorsqu'elle  porte  ses  parasites  liahituels,  car  ceux-ci  lui  communi- 
quent des  teintes  l'iches  tout  à  fait  exceptionnelles  chez  les  Spon- 
giaires, 

(C'est  surtout  quand  elle  en  ie<;(tit  une  coloration  l)leue  ({u'elle  se 
fait  remarquer,  parce  qu'on  ne  connaît  pas  d'I'Cponge  naturellement, 
bleue.  Et  comme  cet  ét-at  est  celui  sous  lequel  elle  se  présente  le  plus 
fré((uemment.  il  n'a  pas  échappé  à  l'obsei'vation  des  spongologistes. 

En  1878  (13),  Carter  signale  pour  la  première  fois  un  Sitùcrifes, 
d'espèce  indéterminée,  envahi  par  une  Algue  bleue  qu'il  appelle 
Hypheotrix  cœruh'u . 

Va\  188:2  (19).  il  décrit  cette  Eponge,  d'après  des  spécimens  qu'il  a 
recueillis  sur  la  cote  sud  du  Devon  (à  Budleigh  Salterton).  sous  le 
nom  nouveau  de  Tcrpios  rœrulca.  et  la  rajjproche  d'une  autre 
Eponge,  en  laipielle  il  crijit  reconnaître  le  Tcrpiox  fwja.r  Duch.  et 
.Mirb.,  des  Antilles.  (|ui  oIVre  une  coloration  verte  et  possède  destylos- 
tyles  très  semblables  aux  siens  (iuoi([ue  plus  grêles. 

Lendenfeld  (61.  p.  115:2),  admet  (|ue  T.  rœruled  (Carter.  1882,  fai- 
sait double  enq)loi  avec  Sithcrifes  rcs/if/iiun  (Carter,  1880  (17.  p.  32, 
pi.  V.  fig.  21).  (Cette  opinion  me  paraît  un  jteu  risquée.  En  rappelant, 
à  propos  de  la  fréipiente  coloration  ])leu  verdàtre  des  S.  vesfif/ittm 
desséchés,  la  couleu  l'du  Subcriles.  encoi'e  innonnné.à  Jli/phcolri.v. 
(Carter  avait  rn  effet  pris  soin  d(^  remar(iuer  que  les  tylostyles  de  ces 
deux  Eponges  diffèrent  par  la  conformation  de  leur  tète.  Mais  surtout, 
la  couqiaraison  des  mesures  de  ces  spicules  de  part  et  d'autre, 
impose  une  ceiiaine  réserve:  au  lieu  de  4  [x  environ,  les  tylostyles 
de  S.  r<'sfi;/ii///i  auraient  plus  de  11)  [x  d'épaisseur. 

liowerbank  aussi  a  vu  sur  les  cotes  d'Angleterre  noti-e  Sul)érilide 
bleu(\.  et.  dans  ses  notes,  jtubliées  après  sa  mort  par  A. -M.  .Norman,  en 
1882,  lui  consaci'a  une  description  détaillée.  Ea  supposant  nouvelle, 
il  ra|)])elait  Ilijnwdcsniin  fcnuiruin  (6.  vol.  I\'). 


496 


E.  TOPSF.NT 


L'l';|)(inu('  liliif  lie  |t.ir;isiU's  iTcsl  pas  rai'c.  mais  elle  a  [ia^-(''  l(in,î- 
tcnips  iiiaiicrciic  à  cause  saii-  dniili'  ilc  ses  caraclèrcs  i'x.l(''i-i('iirs 
insiuniliants. 

Envahie  pac  des  IJe-uiatnacées.  elle  n'avait  |)as  été  si-nalée 
avant  IS'.H).  époijne  nu  j'iiidiipiai  sa  piésenee  au  large  do  Luc 
(114.  1».  IU9). 

A  ces  trois  états,  enuimuns  dans  nus  eaux,  il  en  faudrait  ajoider 
un  ipiatriènie  (pn'.  niallieureusenient .  je  n"ai  |ias  (Micure  uiiservé. 
C'est  celui  di'  ri';|)iinu('  verte,  verdie  prdhahlenient  eni'oce  par  des 
'J"liallupli\  les  parasites.  Il  pai'ait  l'orl  l'épandu  et.  mm  luin  de  mms. 
a  été  rencontré  dans  la  mer  du  Nui-d.  sur  la  côte  du  .Nortiuunherland 
(à  (lullercdats), 

IJuwerliank  en  a  fait,  en  IM<ii).  le  ly|ie  d'une  |-:p(muc  supposée  mm- 
velle,  son  H i/iiii'iiidridoii  (i('Uit}iU)>i(i . 

C'est,  à  n'en  pas  douter,  la  mèmt>  variété  verte,  dans  iaipielje 
Ca!ler.  en  188:2  (19.  p.  ^î-'i."»!.  ei'ut  reconnaître  le  Tcrjt'ioii  fn'j"'' 
Duc  11.,  et  .Mi(di..  I8l»i.  Si  celte  déterminât  ion  est  exacte,  comme  il  faut 
l'adun-tlre  jusipi'à  preuve  du  c(mtraire.  le  \un\\  de  ri-lponue  ipii 
nous  ()cru|)e  doit  (ionc.  pai' droit  d'ancienneté,  être  TcriiinxfiKjd.v; 
car  il  sendile  liien  ipu'  Tcri^ios  fiKja.r  Cartel'  et  II ijincnidcidon 
i/i'hiliitosn  UoNverhank  soient  identiques  et  se  confondent  sj)écili(|ue- 
luenl  avec  Ti-rpias  rti>riih'(i  Cartel-  et  Hi/nn'dcsni'Kt  ff/tuicula 
lîowerhank. 

C'est  ce  nom  (pie  je  vais  employer  à  la  place  de  cehii  de  Si//trri(rs 
on  de  TiT/tiox  It'niiiciihi.  don!  j'ai  fait  usage  jusipi'à  ces  di'iniers 
tem|)S. 

Lendenfeld  (65.  |».  i:?-2i  lui  préfère  ce|»endant  c(dui  de  .S'////^';■/7('.s• 
/■//,7<^/'  (  Ducli.  et  Mi(di.  ).  sans  se  soucier  du  uenre  Trrpins. 

Ponrtant,  rK|)onge  en  (pu'slion  dinèic  di's  Siihci'ilcs  siricio  sc/isn 
à  beaucoup  d'égarils.  fille  u'e^t  ni  massive,  ni  compacte.  Sa  inollessc 
est  même  souvent  telle  (pie  le  ipialilical  if  i/r/tif  i/iosi/x  lui  convient 
|tarfailenienl.  Sa  surface  est  lisse,  smi  eclosoine  sans  spicules.  Sa 
('liarpeiile  est   irrégulière  et    làclie.    Cela    (din|>ose    un    ensemble   de 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  197 

caractères  qui  ne  se  rencontre  nulle  pari  ailleurs  et  ([ui  justilie,  h 
mon  sens,  le  maintitMi  d'un  ^cni'e  à  part. 

De  l'espèce,  Lendenfeld  a  distinfiuè  les  quatre  variétés  suivantes  : 
1^^  var.  sulphurea,  sans  thallophytes  parasites  ;  2°  var.  rirh/is. 
envaliie  pai-  des  Al.yues  vertes;  ',V>  vai'.  npruica,  avec  Ali;ues  bleues  ; 
4'^  var.  fiurdulidra,  avec  Alg'ues  orangées. 

Les  variétés  se  trouvent  ainsi  établies  surtout  d'après  la  nature  de 
leur  parasite.  Mais  il  est  possible  que  celle-ci  dépende  de  leurs  pro- 
priétés spéciales,  par  exemple  de  la  qualité  de  leurs  sécrétions. 

D'une  façon  générale,  l'espèce  est  caractérisée,  outre  son  port  tou- 
jours très  humble,  par  la  forme  de  ses  t^-lostyles  et  pai-  leur  dispo- 
sition. 

Les  tylostyles  présentent  le  plus  souvent  une  tète  globuleuse 
acuminée.  suivie  au  niveau  du  citu  d'un  épais  bourrelet  annulaire, 
Toutefois,  cette  conformation  caractéristique  se  montre  avec  des 
degrés  divers  de  fréquence.  Il  est  rare  qu'elle  existe  seule.  Une  autre 
l'accompagne  presque  toujours  qui,  dans  nombre  de  spécimens,  finit 
même  par  prédominer  :  le  bourrelet  annulaire  s'efface,  la  pointe  se 
raccourcit  et  la  tête  devient  cordiforme  en  coupe  optique.  Oue  le  bec 
s'allonge  en  un  mucron  cylindrique  ou  qu'il  disparaisse  tout  à  fait 
sans  que  le  bourrelet  annulaire  se  développe  et  deux  aspects  nou- 
veaux apparaissent  qui  se  rencontrent,  presque  toujours  à  titre 
d'anomalies,  parmi  les  spicules  normaux.  Les  spicules  grêles  ont 
invariablement  une  tête  plate  brièvement  acuminée  et  un  renflement 
annulaire  assez  écarté  de  la  tête  ]»roprenu^nt  dite.  La  tige  est  élancée, 
non  fusiforme  et  se  termine  en  pointe  longue  et  acéré(\  Il  n'y  a 
presque  jamais  dans  la  tête  de  dilatation  vésiculaire  apparente  i\\\ 
canal  axial. 

Quant  à  la  charpente,  elle  est  d'habitude  telle  que  Carier  el  liower- 
bank  l'ont  décrite,  irrégulière  et  plus  ou  moins  lâche,  l'ourtanl. 
Lendenfeld  a  vu,  et  j'en  ai  observé  égalenient.  d<'s  spécimens  où  la 
charpente  n'est  pas  sans  analogie  a\'ec  celle  des  Pro^iihci-ilcs  :  il 
s'agit  d'individus  dont  les  tyloslyles  se  dressent  verticalemeni  sur  le 


198  E.  TOPSRNT. 

su|)|)int.  n-ndaiil  alors  la  sui'fai-c  |)ltis  i»ii  nidins  hispidc  (".cltr  stiiii"- 
lure  est  plulOtt  exceptionnelle. 

Les  cellules  sphéruleuses.  qui.  chez  tant  de  Spongiaires,  guident 
la  détermination,  sont  ici  de  nul  secours  ;  examinées  dans  les  condi- 
tions les  j)lus  favorables,  elles  apparaissent  jjtni  nombreuses,  petites 
et  incDloi'és.  en  un  mol  dénuées  d'intéiét. 

T('rj)it)s  fuf/fi.r  var.  suf/i/ii/n'a.  la  foi'ine  exempt*'  de  Tballophytes 
])arasites.  vit  sui-  nos  côtes  océanifjues  et  méditerranéennes.  Elle  est 
commune  dans  la  Manche,  au  Poi'tel,  à  Luc,  à  Uoscod',  à  la  grève, 
sous  les  pierres  et  sous  les  berges  des  rochers.  On  l'y  recueille  aussi 
dans  les  dragages.  Elle  abonde  à  Banyuls  sur  les  Cysfoseira  de  la 
baie,  sur  les  J//Vvo<^-o.sv////.s'  du  lai'gc  sui-  |»lusieurs  sortes  d'Epongés 
massives,  fii  particulier  sui'  les  Hircinia.  enlin  sur  les  conglomi'Tats 
à  Mélobésiées  du  cap  l'Abeille.  Elle  s'étale  en  pla(|ues  Idujouis 
minces,  généralement  lisses,  rarement  bispides,  souvent  étemlues. 
d'un  jaune  ocracé  ou  jaune  sale  ou  hiiinàtr'e  (et  non  jaune  soutVf. 
contrairement  à  ce  (|ue  son  nom  pourrait  laisser  supposer),  .sans  oii- 
lices  distincts  à  l'ieil  nu.  Sa  consistaui-f  n'est  ])as  toujours  d'une 
grande  mollesse.  Son  ectosome.  transparent,  asjncujeux.  se  peice  de 
stomions  mi(;roscopiques.  Ses  choanocytes  contiennent  dn  pigment 
jaune  granuleux.  Ses  tylostyles.  solitaires  ou  groupés  par  pelils  (ais- 
ceaux  sans  direction  précise,  se  croisent  en  tous  sens,  jibis  ou 
moins  serrés  selon  les  individus.  Exceptionnellement,  ils  se  dressent 
la  |(ointe  vers  l'extérieur,  ainsi  qu'il  a  ét(''  dit  plus  haut.  Tantnl  on 
les  trouve  pi'es(pu'  tous  avec  une  tète  acumini'c  suivie  d"un  lniunelcl 
annulaire.  taiiliM  poui'  la  plupait  avec  une  tète  simplement  cordi- 
forme,  tantôt  eulin  on  observe  un  mélange  en  proportion--  variables 
de  ces  deux  conbirmatituis  lypifpies.  Leur  taille  n"a  rien  de  lixe. 
mènie  dans  un  indivi<lu  doniu''.  Ainsi,  dans  nn  spi'iinien  liis[(ide  de 
lianynls.  je  la  vois  osciller  entre  I  iO  pi  sur  1  et  770  |j.  snr  7. 

La  vari(''l(''  r<i'i-iilc(i  de  Ti-ritios.  finjd.r  est  de  lieaucuup  la  mieux 
connue.  Llle  est  bien  |)lus  conniiune  ipie  |,i  |)ri''ci''denle.  uu.  du 
moins,    elle    allii'i'    hien    plus    souveni     lallentiun.    Sur    toutes   les 


ETUDE  MONOGRAPlflOUE  DES  SPfyNGIATRES  DE  FRANCE.  191) 

côtes  (le  France,  tani  à  la  i;rève  ([u'au  large,  on  la  rencontre 
sur  les  pierres,  sur  les  (•(i(|iiilles.  siii-  d'autres  Kponges  ou  sur 
des  Tuniciers.  En  189:2  (120).  jai  sinnaié  itour  la  première  fois  son 
existence  dans  la  Médilerranre,  à  Banyuls,  dû  elle  abonde.  Elle  est 
vraiment  cosmopolite,  car  je  l'ai  découverte  sui'  une  PncInjrhaUna 
d'Amboine.  Elle  a  porté  le  nom  de  Tcrjiios  rd'riilca  (larter, 
Hymodcsinld  Icnuiruhi  i'xiweiliank.  SiiborilPs  Icniiiciilux  (Bow.) 
Topsent  et  Tcrjiioa  teniii<-iili(!<{\So\\.)  T()|)sent.  .le l'ai  fait  n^présenter 
avec  sa  couleur  naturelle,  d'un  bleu  sombre  (119.  pi.  1.  fig.  2), 
d'après  un  spécimen  recueilli  aux  Açores  par  le  Prince  de  Mo- 
naco, Bowerbank  en  avait  fait  dessiner  les  spicules  en  place  pour 
donner  une  idée  de  sa  cbarpente  (6.  vol.  IV,  pi.  I.  fig  5).  Carter 
en  a  aussi  figuré  un  spicule  (19,  pi.  XII,  fig  30  (i).  mais  à  un 
grossissement  insuffisant  et  tel  qu'il  correspond  assez  mal  à  sa 
description,  Lendenfeld  enfin  en  a  repris  l'étude  en  ces  derniers 
temps  sur  des  matériaux  provenant  de  Lésina  (65.  p.  132.  pi.  VU 
et  XII). 

Ses  plac|ues,  lisses,  généralement  minces (Bowei'bank  compare  leur 
épaisseur  à  celle  d'une  feuille  de  papier  écolier)  ont  presque  toujours 
une  grande  nujllesse.  Cependant,  on  ol)serve  des  variations  au  sujet 
de  son  épaisseur  et  de  sa  consistance,  cette  dei-nière  étant  en  rapport 
avec  l'abondance  et  la  force  relative  des  mégasclères. 

Sa  coloi'ation  bleue  est  toute  d'emprunt.  Elle  appartient  réellement 
aux  Thallopbytes  qui  l'envahissent  et  varie  d'intensité  d'après  leui- 
densité.  File  persiste  dans  l'alcool  et  se  maintient  après  dessiccation. 
L'eau  douce  la  dissout  en  partie. 

Les  ïballopbytes  ont  un  Iballe  dissocié  en  filanuuits  cylindriques 
droits  et  courts  parsemés  de  granules  bleus.  Carter  les  a  rappro- 
chés des  Oscillai'iées  sous  le  nom  ih^  Hijphcolri.v  ro»/'///^Y/.M.  Lignier. 
.  professeur  de  Botanicjue  à  l't'niversité  de  Caen.  (pii.  sur  ma 
demande,  a  bien  voulu  les  examinei-,  a  reconnu  qu'il  s'agit  de  Beggia- 
toacées.  Peut-être  mènw\.  à  son  avis,  ne  représentent-ils  qu'une 
variante  de  Beyyiatoa  alha  var.  inap'nia  (]olin.  Ils  s'établissent  à 


-200  E.  TOPSENT. 

la  surface  de  l'Eponge  en  un  vuilc  plusmi  moins  scrn''.  |)Iiisini  nmins 
('•pais,  et  ne  pénètrent  guèie  dans  la  protnndeuidu  ((Mps. 

.his(ju'ici.  ee  parasitisme  est  spécial  à  Tcr/jïo.s  /'t/t/o.r.heH  Eponges 
l(\s  jilus  diverses  peuvent  l'entourei- sans  que  ses  /Iff/f/infon  passent 
sur  elles. 

Je  ne  connais  (|u'un(^  Kponge  ayant  jnni  d'une  (•dlitr.ilion  Wleue 
aussi  i-iche.  VAcon'ro  /'/V'/Z/Vw/^des  collections  du  l'rince  de  Monaco, 
draguée  aux  .\çores,  en  IHHH.  à  l»ord  du  yacld  \'//i/-o/i(/('//r  i±±9. 
p.  o2.  pi.  1,  flg.  H);  seulement,  l'alcool  l'a  complètement  décolorée. 
Elle  m'a  paru  l'avoir  due  aussi  à  des  Thalloy)liytes.  mais  d'un  autre 
type,  soit  à  de  courts  haccilles.  soit  à  di'  très  longs  filaments  inar- 
ticulés, dontj'ai  constaté  la  pi'(''sence  à  sa  sui'l'ace. 

La  couleur  naturelle  de  Tcrfiios  finjd.r  rd'riih'd .  visible  dans  ses 
parties  profondes,  est  jaune,  d'un  jaune  oci-acé.  tout  comme  dans  la 
variété  sans  Thallophytes  et  provieid  d'un  ]»igmenl  granuleux,  contenu 
dans  ses  choanocytes. 

C'est  généralement  (die/  T.  fni/a.r  ctrnih'd  (|ne  Ton  voit  je  mieux 
les  tylostyles  les  plus  carac|éristi(|ues  de  l'espèce.  (",ai1er  (  19.  p.  356) 
lésa  décrits  d'une  façon  l'oit  exacte  :  «  en  épingle,  lisses,  légèrement 
courbes;  tAte  globuleuse,  acu  mi  née  au  sonnnel.  suivie  d'un  ren  lien  i  en  I 
annulaii'e.  étroit:  tige  conitjue  s'elïilant  bientôt  en  pointe  aigui'  : 
taille  la  plus  élevée  \VM\  (a  de  longueur  sur  i  (x.  :2  d'épaisseui'.    » 

Il  y  a.  en  etVet.  des  spécimens  où  ces  tylostyles  se  rencontrent  en 
grande  majorité,  .l'en  possède  même  où  ils  existent  à  l'exclnsion  de 
toute  autre  forme,  avec  une  longu<'ur  de  ri-'iO  à  ;{:20  [a  et  une  ('pai-seur 
de  i  [A  environ.  .Mais  il  faut  se  garder  de  prendre  ce  caractère  d'uni' 
manière  trop  ai).solue.  Souvent,  leur  bec  s'atténue  et  leui'  bouriclet 
s'fdface.  Dans  la  Mamdie  et  dans  la  Mi-diterranée.  j'ai  recueilli  i\^'<- 
spéciuM'ns  où  les  tylo.styb's.  uu'surant  au  plus  -IWi)  jji  sur  (i.  oui  pour 
la  plupai-t  une  tAte  sim|)le.  ovoïde,  courte  ;  il  n'y  a  guère,  i  liez 
eux.  cpii'  les  spiculesgrèles  sur  les(piels  se  (li>tiliguenl  lielleiuenl  les 
annexes  en  (piestion . 

.le  viens.  (  liemin  faisant,  d'imliipier  les  dimensions  moyennes  des 


ETUDE  MONOGRAPIIIOrE  DES  SPONGrAIRES  DE  FllANCE.  ^01 

tylostyles.  T.enrlenfeld  a  inosurr  sur  des  sprciniens  (1(^  I.osina  leurs 
dimensions  (^xtiènies  :  i;>0  à  .'i^O  (x  de  longueur  sur  3  à  8  [jl 
d'épaisseur. 

Quant  à  leurdispusilion.  eileaétédrcrileaussipardarter:  uScattei-ed 
plentifully  and  irregularly  throughout  tlie  sarcodic  iilni  of  which  llie 
sponge  is  (*onip(»sed.  »  La  figure  eonsaerée.  dans  la  monographie  de 
BowerhanU  (6.  vol.  I\'.  pi.  I.  lig  o).  à  la  (diarpentc  de  Hipncih'sniin 
ti'niiinild  rend  i»ien  rini|)ression  de  ee  qu'on  voit  au  niici'oseope  en 
examinant  sans  l'avttir  traité  au  préalable  un  lamlieau  de  l'Eponge, 
D'habitude,  les  tylostyles  se  croisent  lâchement,  restant  solitaires,  ou . 
comme  le  dit  Bowerbank  (p.  68),  se  groupant  par  paquets  plus  ou 
moins  importants  oii  leurs  bases  se  placent  toutes  à  peu  près  au 
mèux^  niveau.  Ils  se  tournent  de  tous  cotés,  bien  plus  dans  le  sens  de 
l'étendue  (pi(>  dans  le  sens  de  la  hauteur  du  corps  et  ne  d(''|)assent 
jamais  la  surface. 

Nous  venons  d'établir  qu'ils  atteignent  fréquemment  (î  et  8  p. 
d'épaisseur.  De  même  que  leur  vigueur,  leur  nombre  peut  augmentei' 
chez  certains  individus  qui  deviennent  par  ce  fait  moins  mous  que 
de  coutume. 

Tcrpios  fiKjn.r  var.  (nirniUidcd  m'a  paru  se  tenir  tle  préférence 
dans  des  eaux  de  quelque  profondeur.  A  Luc  et  à  Roscolf,  c'est  seule- 
ment dans  les  dragages  que  je  l'ai  obtenue,  sur  des  supports  variés. 
A  Banyuls,  elle  est  commune  sur  les  Ci/sfoscira  de  la  baie.  Les 
plaques  qu'elle  forme,  minces  et  lisses,  ne  sont  pas  très  molles.  Elles 
se  font  remarquer  par  une  bi-iliante  coloration  orangée,  qui  ne  leur 
est  pas  propre  non  plus,  mais  leur  est  communiquée  par  des  Thallo- 
phytes parasites.  Ce  sont  encore  des  filaments  dissociés,  plus  longs 
et  plus  grêles  que  ceux  qui  couvrent  la  variété  précédente,  et  conte- 
nant des  granules  rouges.  Us  représentent  sans  doute  une  autre 
variante  de  la  Bcf/r/iafon  allxi  nnir'nui . 

Les  tylostyles  ont  une  tige  élancée,  mm  fusiforme.  [jrogressive- 
ment  atténuée  en  pointe  fine.  Leui'  tète  |)résente  assez  rarement  le 
bourrelet  annidair'e  caractéi-istique  et  se  nmnlre   le  ]»lus  ordinaire- 


■2()'2  E.  TOPSENT. 

nn'iil  rdidirui'iiio.  c'est-à-(lir<'  (•(iiirtc  et  l.ir^c  à  sa  l)ast'.  I.cs  ])liis  forts 
cuiiniit'  les  |)lus  grêles  |»<'uvciil  acfHn'Tir  un  Imm  rcict.  (les  spiculcs 
sont,  en  général,  plus  inégaux  entr(>  eux  (jue  dans  la  variété  précé- 
dente, quoique  leurs  mesures  oscillent  à  peu  près  entre  les  niAnies 
extrêmes  (IMO  [a  sur  2  à  400  \k  sur  Ti).  Leur  nombre  est  relativement 
plus  élevé  et  leur  vigueur  plus  grande. 

Ouant  à  Tt'rj)ios  fiff/f/.r  \:\v.  ririf/is.  ne  lavant  |)as  encoi-e  ren- 
contrée dans  nos  eaux,  je  n'en  puis  jtai'Icr  en  pleine  connaissance  de 
cause,  (l'est,  comme  on  sait,  le  Terpios  fiK/ax  Clq  Duchassaing  et 
Michelotti  ou.  tout  au  moins,  de  Carter  et  en  même  temps  VHi/ntcnin- 
cidon  geint inosa  de  Rowerliank. 

Lendenfeld  aj(»ute  au  nondire  de  ses  synonymes  le  Tcrpias  ririt/is 
de  Keller.  dont  la  f(»rmc  et  la  culoratinn  plaident,  en  ellet.  tout 
d'abord  en  faveur  de  cctti^  manière  de  voir;  l'absence  d'Algues  dans 
son  parenchyme  ainsi  que  la  taille  faible  (200-220  [a  )  et  surtout  la 
conformation  particulière  de  ses  spicules  (des  tylostyles  à  tète  fort 
elliptiipic.  entremêlés  d'oxes)  interdisent  une  telle  identification. 

De  tout  ce  (|u"on  en  a  écrit,  il  résulte  (|iie  7'.  fiK/a.r  riridis  foiane 
des  plaipi(>s  lisses,  très  minces  et  ti'ès  molles,  à  spicidation  làclie 
et  irrégulière,  l-llle  doit  encore  sa  coloration  spéciale  à  des  .\lgues, 
mais  sphériques,  cette  fois,  vertes,  et  probablement  d'un  autre  groupe 
que  les  Beggiatoacées.  Carter  la  décrit,  en  ellet  (19,  p.  :î5o).  «  cliar- 
ged  wilii  innumerable  globular  bodies  (?  cells).  extremely  minute  and 
of  a  copper-green  colour.  »  Bowerbank  foiunil  une  indication  sem- 
blable (6,  vol  II.  ]).  222)  :  <<  Wlien  a  sniall  piation  of  Ibe  s|)onge 
was  ininiersed  in  dislilled  water.  iiimiuierahle  niinuti'  globular  vesi- 
cles  were  liberaled  IVoni  tlie  sarcode.  wbicb  appears  to  cttnsist 
nearly  entirely  of  Ibese  UKdecides.   >i 

l'ersonne  n'a  dit  si  ses  lylostyles  pr(''senlent  un  bomrelet  annu- 
laire comme  ceux  des  /'.  fiKjii.r  (■iiTiih'ti  les  plus  typiques.  Ils  sem- 
blent, d'a|)i'ès  les  dessins  de  Carter  et  de  Howerbank.  avoir  uni>  tète 
plus  ronde  (pu-  d'Iiabiliide.  ce  (p.ii  porte  à  se  demander  si  (Parler 
n'a  pas  eu  rais(Ui.loid  en  les  in>crivard  côte  à  côte,  de  si'-pai'er  sjiéci- 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  203 

fiquement  Torpiox  fuuax  et  T.  rapridi'd.  D'ailleurs,  la  description  de 
ces  spicules  laisse  beaucoup  à  désirer.  D'après  Carter,  ils  seraient 
plutôt  courts  et  grêles  (294  [jl  sur  2).  Bowerhank  aussi  les  a  déclarés 
grêles;  cependant,  le  dessin  qu'il  en  a  donné  laisse  supposer  qu'ils 
atteindraient  près  de  700  [x  de  long,  cliitlVequi  paraîtrait  excessif  si 
nous  ne  l'avions  précédemment  relevé  nous-mème  sur  un  Tcrjiios 
fugax  hispide,  sans  parasites. 

J'ai  toujours  appliqué  le  terme  de  //arasifcs  aux  Algues  (pii  végè- 
tent à  la  surface  des  trois  dernières  variétés  de  Terpfos  furjax.  Est- 
il  exact  et  celui  de  commoiuaux  ne  leur  conviendrait-il  pas  mieux? 
C'est  une  question  difficile  à  trancher.  Pourtant,  s'il  paraît  peu  pro- 
bable que  ces  Thallophytes  soient  nuisibles  à  l'Eponge,  puisqu'on  la 
trouve  bien  vivante,  avec  ses  choanocytes  actifs,  alors  que  sa  sur- 
face est  entièrement  envahie,  il  send)le  bien  ({u'ils  profitent  de 
certaines  de  ses  sécrétions.  Je  me  suis  livré  à  une  expérience  dont  le 
résultat  appuie  cette  opinion  dans  une  certaine  mesure.  J'ai  tenu  des 
plaques  de  r. /"//^/f/j?  cœrulea  longtemps  enfermées  dans  des  godets 
avec  une  petite  quantité  d'eau  de  mer.  et  j'ai  constaté  qu'il  s'en  déga- 
geait au  bout  d'un  certain  temps,  (piand  elles  entraient  en  déconqjo- 
sition,  une  forte  odeur  d'hydrogène  sulfuré.  Peut-être  l'Eponge 
fabrique-t-elle  ou  emmagasine-t-elle  dans  certaines  conditions  des 
produits  sulfurés  ?  Ce  serait  la  raison  qui  la  ferait  rechercher  des 
Beggiatoacée. 


Genre  Finilina  Gray. 

Suberit'ulœ  se  distinguant  des  Siiberites  par  la  possession  de 
microsclères,  microstrongyles  lisses  centrotylotes,  localisés  à  la 
surface, 

Firnh'nn  /iri/st  (Linné)  Gray. 
(PI.  V,  fit--,  fi-i')}. 

Syn.  :    1707.     Alcyon'uim  ficus.  Linné  (72,  p.  1295). 


-204  E.  TOPSENT. 

Syn.        IHOC».     Alcjjoniiini    hulhosiim .    Ilsjtoi'  (35.    p.  il.     ]tl.     XII. 
lig.  1-G). 
ISOn.     AIryoniuni    /i/hrrastn/i.   l'.spci- (  35.    |i.    il.   |il.   XIII. 

180(i.     A/n/oniinn    /irus.    Ksp.'r  (35.   \)\.   XX.   liu.  1-i). 
18Ht.     A/fi/oni/n/i  /ir//'o/'//i('.  Laiiiarck  i59.  \n|.  11.  p.  394). 
18i(».     Alcyoniinn     rom inn-tinn .    Lamaick    1 59.    vnl .     11. 

p.  400). 
1810.     Ah-i/oniiini  pnis.  Lamuuroux  (61.  ]>.  .348). 
I8l().     Alcyoïiium  cotnixichnn,  Lamouroux  (61.  \).  iioi). 
1818.     Sj)onfjia  sifhcriff.  Monlagu  (79.  p.  100). 
1821.     S/)onr/i(t  sifhcrosft.  S.  V.  Tîray  (40.  p.  '^6i). 
1828.     Hdlichondrid  siilx-ricii.  l''lriiiini:  (36.  p.  .')22). 
I8;{;{.     Suhcri/es  /inis.  .\aidn  i81.  p.  -rl'A). 
I8:{7.     //f//is/)onf/i(/  siihcricti.  de  Olainville  (3,  p.  5,32). 
18i2.     lldUrlidnilrid    riiujiillosd .    .lulmstnn    (52.    p.    137." 

].l.  XV.  lin.  l-;{). 
1842.     Ildlirhondrid  sulx-rcd.  .Inlinsttin  (52.  p.  lii'l.  [tl.  XII. 

fij;-.  :i-0). 
1842.     lldlhltdHiivld  lird!<.  .I(.lins!(in  (52.  p.    lii.  |>1.  X>'. 

li-.  4-:i). 
1801.      Ildlind  xdbrri'd.  Odwcrliank  (4.  p. 23.')). 
1801.      Ildliiid  /irus.  Odwciiiaiik  i4.  p.  230). 
|8!)(t.      Ifi///H'/iidrit/()/i    ri/'(/i///()Sd.  Vn\\\rv\)i\u\\    (6.    vol.  II. 

p.  103). 
1800.      Ili/iiifiiid(i(lini  suhcrcd.  lînw  rriiank  (6.V(il.  II.  |i.20O). 
IMOC».      Ihiincnidciildd  /ifi/s.  Odwciliaiik  (6.  v^l.  M.  p.  2(K>). 
1800.      ll«iHr}idnilrid    fdriddv'id .    Tmiw  l'iiiaiik    (6.    \nl.    11. 

p.  200). 
1807.      lii'nicrd  ri /-(iullnsd .  (irav  i41.  |i.  ."il-S). 
1807.      Sdhi'rilcs  sdl)i')-id .  (iiay  i41,  p.  ."»2:{). 
1807.      l-'icdliiid  /iri/s.  (iiay  (41.  p.  •''>23). 
IHOS.      Ili/iii('iiiidi(l(di  snhcri'us.  Xnim.in  i84.  p.  331  i. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPOX(ilAIIlES  J)E  FRANCE.  205 

1870.      Siihcvilcs  (loniiiiiciiht.  Scliiiiidi  (100.  p.  70). 

1870.      Sithcritcs  /in/s.  Scliitiidl  (100.  p.  70). 

1874.     I/i//n('tua<i</()/i  rirniillosn .  Ouwerh.ink  (   6.  vttl.  III. 

pi.  X\X\  ). 
187i.     Hymeniacidoit    siihcn'd.  Onwcilj.iiik    (6,    vul.     III, 

pi.  XXXVI.  li.ii.  1-i). 

1874.  llijnu'nificidon    ficus.     Oowcrh.ink     (6,     vol.      III. 

pi.  XXXVI.  fig.  10-17). 
187i.     IldUchondi'Ki  farinaria.   l>o\vfMi)anU'  (6,    vul.    III, 
pi.  LXX.  lig.  5-8). 

1875.  SifOf'rifçs  doinuncuhi  Xaido.  Schmidl  (  101.  p.  115). 
1875.     SuOen'fcs  /irus.  Scluiiidt  (101.  p.  110). 

1880.     Suhi'/-if('s   iiKnihithuliis.    Carter   (Zooloijij    of    fia- 

re/Us   Sea.  Ann.    a/u/    Ma;/,  of   luil.    ///.s7.(5). 

vol.  VI.  p.  2.50). 
1882.     Ilalirhondria    suhcrid     Johnstoii .     Carter     (19, 

p.  858). 
1882.     //a/ir/io/i(/7-i(i /in/.s  .\u\ins\on.   Cartel  (19,  p.  858). 
1882.     Snhcn'te.s  /it(>>if(i//ji(h/s.  CnvU'v  {19.  p.  858j. 
1888.     Siihcrilcs  doinidicnld  Xardo,  Carter  (20.  p.  'M)). 
1885.     Suberites  ntonlalhidiis  Carter.  Fi'isledt  (37    p.   10, 

pi.  II,  lig.  i). 
1885.     .y>/6er//p.s- /'>"«( Esper )  Schinidt.  Krisledl  (37,  p. 20). 
1885.     Si/ht'riff'.s  rir;/i//fosi/s  .lolinston.  Kri^itedt  (  37.  p. 21). 
1887.     Si//)('/-i/rs  dtniniiiriihi  ((  liivi  ).  Vosmaer  (  145.  p.  882, 

pi.  III.  liii.  8). 
1887.     Siiherilcs  doniiiiicultt.  .I.-A.  Thoiuson  (109,  p.  2il, 

pi.    XVII I. 
1887.     Siihcrilcs  suhcrcd  Vi\-{\\.  Topsent  (110.  p.  150). 

1887.  Subcrilcs  /iciis  <<v\\\\\'u\[,  To|»sent  (110,  j).  150}, 

1888.  Subcrilcs  /ir)t.-<,  Tupsent  (111,  p.  1200). 

1888.     Subcrilcs  ri njiillosd  (  I5(»\v.)  Sollas  (  106.  [».  il 4). 
1880.     Sulx'rih's  sdl)i'r('d  .Moiitaiiu,  llaiiitscli  (46. p.  158). 


20()  E.  TOPSKNT. 

Svn   :     IH'.K).      Siihi'rih-s  (hnniimiihi  .N'ardd.    Il.initsrh  (47.   |».  lU.'i 

.4  ^li). 
IHUO.     Su/jcrifcs  /ici/s  \\s\)i'i\  Hanitscli  (47.    j).  I '.».")  rt  rilCu. 
1801.     Su/jcrifcs     /iri/s     ^^.luhnstun)     ScIiuimII  .     'lupscnl 

(115.  1).  l'H. 
ISIU.      Suhcritcx  /iciis   (Jdlinstdii)  Sfliinidt.    ïnpsfnt  (116. 

]..  I^>T). 
IH'.H.      Si/hcrifcs     /irits     (.Ictlmsloii  )      Sclimitll.      Tupscnt 

(117.  p.  :i-2«.»). 
I8*,)l.      Siilx'i'ih's  iloiniinciihi    .N.inlo.  Il;ii[ilsi-li  (48.  p.  :2)S). 
1891.      Snhrri/f's  /iri/s  Ksiicr.  Ilaiiitscli  (48.  |).  '2[\)). 
\H\)-2.     Sit/j('/-ifrs  /in/s  {.]n\\[\s[i)[\).  Sfliiiiidl  Topscnt .  (119, 

p.  l->8). 
WM.      Siihr/'i/cs  /f/fi/s.   I.aiiih.'    (151.    ]••    71.   pi.    III  cl    V, 

li,i;.Ti. 
1893.      Sitbcrilcs    /ints     (i'ispcii.     Lcvinscii    (69,    j».     U(). 

ti.ii.  -21). 
189:!.     Sii//('/-i/rs  /'///■i/i(//-ii/s  (Vn)\\.].  \A^\■\\^>>v\)  {69.  |i.   i\2, 

lig.  '22}. 
I89:{.      Sithcrilrx     inoiihilhidiis      (lartcr.     |j'\  iiiscii     (69, 

[>.  il;'..  lig.  2;}). 
189'k     s  II  heri  Ic.'i  r  iri/ii  1 1  o.^ii  X  .\n\\\\An\\ .  Ilanitscli  (49.p.lT7). 
I89i.      Siilx'rili'x  (loniiniriihi    (»li\i.   Ilaiiilscli  (49.   |>.  177). 
1891.      Siihcrilcs  /iiiis    .loliiisidii.  lia  nilscji  (  49.  p.  I77l. 
189i.      Siif/i'/-i/i's    fariiKiriiis    Uowcrltaiik.    Ilaiiilsi'li    (49. 

p.   179). 
189'k      Siihrrili's   /iriis    .lnliiisldii.     T.ipsciil       129.    |>.     Ki, 

18,  2\). 
1891.      Siihcrilcs  iliiiiiiuiciild  Olivi.  Topsnil  (129.  |i.  18). 
1891.      .Siihrri/i's  /irit.^  (.I.iliiisidiii.  Wrlliin- (  148.  j».  ;{-28). 
189(i.      Siihi'rili's  /iciis  .lulinvlmi.  TnpM'iil  il31.  |i.  27.')). 
1897.      Fiiiiliiiii    /iiiis    (LiniK').      LciiiIrnrcM    i65.    p.    91. 

pi.  III.  M.  \  Il  cl  l.\). 


ETUDE  .M().\()(jHAl>IIinrE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  -207 

Syii.   :    I<S'.)7.     Siihcrilcs  (loinuncKla  {()\\\'\).  LendciifVId  /kus  (&5, 

p.  118.  |)l.  IV,  VII  t't  Xlj. 
18U.S.     Siilx'rih's  siihcrciis  (.lohnsl.m),  ThiVIo  il07.  p.  38, 

pi.  I  ("l  Vllli. 
181)8.     Stihi'rilcx  phinniUi.  Tliiflc  (107.  pi.  VIII,  lig.  8). 
18l>8.     Firuliiia  finis,  Tupsent  (136.  p.  429). 
ISUU.     F/ri//i)i(/  /irifs  {lAimé).  Tupsent  (138.  \k  iOo  et   KKi). 
189i.     Si/bcrifcs  suberca   Johiistoii,  Laiiii)e  (149,   [).  H'), 

1)1.  IV.  lii;-.;{). 
1894.     Siihcrilcs  imnitalhidiis  (larter,  Lambe(149,  p.  127, 

pi.  III,  li-.  (V). 
189<).     S/fht'/'ifrs    /in/s   Juhnstun,    Lainbe   (150.    p.    193, 

pi.  II.  fi-,  i). 

Éponge  i-;u'enient  enci-(jûtante,  ordinairement  massive  et  de  eonti.uu- 
ration  variable,  un  peu  d'après  la  nature  de  son  support,  globuleuse, 
fieiforme.  allongée  en  massue,  ou  irrégulière,  en  général  peu  ou  i)oint 
lobée. 

Consistance  ferme,  mais  souple  et  élastique.  Surface  lisse  ou  très  fine- 
ment veloutée.  Ectosome  non  détacbable,  mince,  percé  de  stomions 
microscopiques  dans  des  aires  étroites  limitées  par  un  réseau  de  tylos- 
tyles  fascicules  et  distril)uées  tout  autour  <lu  corps.  Oscules  peu  nom- 
breux (1  à  3),  larges,  situés  sur  les  points  culminants.  Cliar])ente  dense, 
irrégulière,  sauf  vers  la  péripbérie,  où  les  mégasclères  se  dressent  la 
pointe  en  dehors  et  se  dispos(Mit  en  l3ouquets  serrés. 

Une  couche  de  gemmules  i  normes  à  enveloppe  de  spongine  se 
développe  presque  toujours  an  contact  immédiat  du  support  et  persiste 
durant  toute  la  vie  de  l'animal. 

Spiridcs.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Ti/lu.st[//<'.s  lisses  (fig.  6  (),  à  tète  d'or- 
dinaire bien  marquée,  plus  large  que  haute,  arrondie  à  sa  base  et  sur  ses 
côtés,  obtuse  à  son  extrémité,  quelquefois  surmontée  d'un  mucron  cylin- 
drique plus  ou  moins  long,  souvent  ornée  d'un  rcMitlement  secondaire  au 
niveau  du  cou,  rarement  atrophiée  (le  tylostyle  devenant  un  style), 
exceptionnellement  atténuée  en  pointe  (le  spicule  se  transformant  en 
oxe)  ;  à  tige  courbée,  de  préférence  dans  son  premier  tiers.  D'habitude, 
ils  sont  assez  inégaux  entre  eux  et  mesurent  en  moyenne  300  à  450  y.  de 
longueur  dans  la  profondeur  et  100  à  300  [j.  vers  la  périphérie;  leur 
épaisseur  varie  aussi  entre  1  et  7  ^,  indépendamment  de  leur  longueur. 

II.  Microsclères  :  2.  Mici-osrr(>iii/i/l<'s  cfit/ron/lotcs  {tig.iî<()  lisses,  légè- 
rement arqués,  de  l.ô  à  50  [jl  de  longueur  sur  0  [a,5  à  2  [x,5  d'épaisseur, 
localisés  dans  les  aires  ectosomicpies  autour  des  stomions.   Leur  renfle- 


208  K.  TOPSENT. 

ment,  médian  d'ordinaire,  peut  se  di'plai'or  jusqu'à  ocrui»"!"  l'une  dos 
extrémités.  Leur  tige  peut  s'effiler  en  pointe  d'un  côté  <ui  de  ])ait  et 
d'autre,  les  transformant  ainsi  en  microxes  centrotylotes.  La  ricliesso 
en  micTosclères  est  tout  individuelle.  Abondants  dans  la  plupart  des 
cas,  ces  spicules  caractéristiquos  se  montrent  malheureusement  assez 
rares  chez  certains  spécinuMis.  mais  ils  sciiiMcnt  ne  jamais  faire 
défaut. 

Couleur.  —  La  couleur  à  l'i'tat  de  Aie  \  aric  du  gris  au  i-nuge  oi-angé  ; 
elle  peut  être  uniforme  ou  bien  les  teintes  vives  peuvent  se  répandre 
seulement  sur  les  parties  les  plus  ex])os('es  à  la  lumière.  La  coloration 
rouge  se  limite  en  tout  cas  à  la  zom-  pc-riphérique  sur  une  épaisseur 
de  1  à  2""";  l'intérieur  du  corps  étant  jaune,  souvent  d'un  jaune  d'or. 

Hdhitdi.  —  Atlantique  Nord;  Adriatique;  côtes  du  Sénégal;  côtes  du 
Japon,  Pacitiquc  Nord,  merde  Behring.  D'habitude  par  d'assez  faibles 
profondeurs  et  jusqu'au-dessus  du  niveau  des  basses  mers  de  grande 
marée. 

Commune  dans  les  eaux  du  .\.-(».  de  l'Europe  et  remarquable  j»ar 
ses  caractères  extérieurs,  FiruHna  /ia/s  était  déjà  connue  des  natu- 
ralistes de  la  fin  du  xvii"  siècle  et  du  cuiuuiencenient  du  wiii''.  l'ailas, 
Linné,  Esper.  Lamarck  et  Lamuuroux  la  considéraient  ((imme  un 
AIryon'nim  amiuel  ils  ddnnèi'cnt  des  noms  spiM-ilii|nf-.  i;i|i|»i'l.iiil 
uniquenu'nt  sa  foiane  dU  sa  i'(insistanc('.  De  ces  noms,  le  j»reiiiier  en 
date  est  celui  de  //r//.s-.  de  Linné.  (|ui  doit  pai-  conséquent  prévaloir, 
quoiqu'il  désigne  partii'ulièreineiil  un  aspeci  (|ue  l'animal  est  loin  de 
revêtir  conslamnient. 

Depuis  1818,  époqu»M)ù  .MonlajiU  en  l'cconnul  la  vérilable  nature. 
tout  le  monde  s'est  accorcb'  pour  voir  dans  cet  cti'c  un  S|)ongiaire. 

i'ar  niallieur.  MontaiiU  ra|)|(ela  d'un  nom  nouveau.  S/i<>ii;//ft 
siihcrid.  Les  deux  termes  si/hr/'i(i  (i;(''n(''ralcnienl  modili"'  en  siihr- 
rcfi}  «'I  /i'-i/s.  acceptés  |»ar  .lolmslon  et  |)ar  IJowerliank  comme 
s'appliiiuanl  à  des  Éponjies  dillercntes.  (tnt  cau.sé  une  confusion  ipii 
ne  fait  que  se  {lissi[)er  niainteuanl. 

On  cr)ni|)reu(l  assez  liien  ([ue  ,l(iliii>lon.  tenant  ctuiipte  surtout  i\('> 
caractères  extérieurs,  ait  cru  pouvoir  iljstingner  une  Ihil irltuiidrid 
si/hr/-rfi  iMont.)  et  une  //.  //r//.v  |  i'ispen.  .Mais  IJowerltanU.  (pii  savait 
la  valeur  de  la  spiculation.  aurait  ilù  fondre  les  deux  espèces  en  uni' 
seule.  .\  lire  ses  descriptions,  ou   sent   (piil  n'i'xisle   pas  entre   son 


ÉTl'DE  MONOCRAlMIinrK  DRS  SPOXCIAIHKS  1)K  FINANCE.  20'.) 

Hijmeni<iri(J()n  subcrea  et  r?un  Hiji/wnidcidon  /ici/s  de  dillérencc 
autre  que  labsence,  chez  la  pceinir'rt'.  des  niiciusclèies  cufactiM-is- 
tiques  de  la  seconde.  Pour  la  fonne.  en  ell'et,  Bowerhank  nous  dil 
(6,  vol.  Il,  p.  207)  que  //.  snhi'rcn  peut  ressembler  exactenuMit  à 
//.  /ir-ifs.  En  ce  ({ni  concerne  les  spicules.  on  conslale.  d'après  les 
iigures  "2,  3  et  l'.\  (6.  vol.  III.  pi.  XXXN'I).  qui  y  sont  consacrées,  que 
les  tylostyles  normaux  sont  identiques  de  pai't  et  d'autre;  la  figure  4, 
dessinée  d'après  //.  suberea,  représente  une  forme  grèle  de  tylostyles 
(jui  se  rencontre  communément  chez  les  //.  ftciix  les  mieux  caractéri- 
sées. Seuls,  les  microstrongylescentrotylolesd(> //.//>■//,<  nian(pieraienl 
à  //.  siihcrcd.  (lependant.  quand  on  étudie  une  séi-ie  de  Firu/i/ifi 
/l'eus,  on  s'apei'coit  bien  vite  (jue  l'alKUidance  relative  de  ces  mici-o- 
sclères  est  fort  variable:  sur  certains  spécimens,  on  éprouve  une 
réelle  diflicnlt('' à  les  découvrir.  Dès  loi-s.  l'idée  vient  à  l'esprit  que 
peut-être  l»o\veriiank  a  conservé  l'espèce  //.  subcrcd  pour  des 
// .  /iiiis  (ii'i  il  lui  aurait  ét(''  impossil)le  de  retrouver  les  micro- 
rhabdes  caractérisliipies.  (larte'C  nous  apprendra  plus  tard  qne 
lîowerbank  n'eut  même  pas  cette  excuse  et  que  ses  spécimens- 
types,  comme  ceux  de  .bibnslon.  déposés  sous  le  nom  de  subi'rra  au 
British  Muséum,  contiennent  ces  spicules  en  abondance. 

En  1870,  comparant  les  Eponges  de  la  monographie  anglaise  à 
celles  dont  il  avait  fait  lui-même  l'étude.  ().  Schmidt  admit,  sur  la  foi 
de  Bowerbank.  Il tjnicnhic'nhtn  siihcrca  et  //.  /iciis  comme  réelleuu'ut 
distinctes  et  pensa  reconnaît le  dans  la  première  uiu' Subérilide  très 
commune  dans  la  Méditerranée,  couinie  elle  massive  antiaw  des 
coquilles  vides  de  (îastéropodes  et  comme  elle  dépouivue  de  micro- 
sclères,  le  Siiberites  doinunciihi  (Olivi).  l'eut-ètre  une  comparaison 
rigoureuse  des  mégasclèi-es  aurait-elle  enq)èché  cette  fusion,  mais 
Schmidt  ne  sendjie  pas  avoir  accordé  une  grande  attention  aux 
nu''gasclères  de  S.  (lomiiiiciihi .  l'n  tout  cas.  c'était  une  nouvelle 
erreur  et  qui  se  perpétua  longlenqts. 

Carter  (1882.  188;V).  Vosmaer  (1887),  llanitsch  (  18'.»0.  1891,  181»i) 
et  Lendenfeld  (1897j   ont,  d'après    Schmidt.   coriigé   en  Suberifrs 

ARCH.    DE   ZOOL.    EXl".    ET    C.Éy.   3'   SERIE.    T.    VIII.    1900.  14 


rîlO  E.  TOPSENT. 

(hniniiiciild    le   nom  ilc  l'iiuilili'    IhilirlKnidrid   xiilicrid  (.Muntauii) 
.liilinsloii.  .ru|)(''rai  inui-inèiuc  celle  corn'i-tioii  jus(|irrn  IS'.li. 

l'iui riant,  drs  18S2  (19,  p.  853),  (larlcr  nicnlionnail  rcxistcncr  do 
iiiicrostroni;yles  ccntrotylotos  clioz //''///'•//o/;r//'/V/  si//)>'/'i/i  r[  en  iintail 
les  dimensions,  (jui  le  ndint  di'  itroclanicr  alors  ridcnlib'"  de  celte 
K|ion,:;'e  «'1  de  IhilicliDiKl r'ut  /iri/s.  doni  il  dit,  à  la  liuiic  suivante  : 
«  h'iesli-spieules  the  sanie  »  ? 

(larti'rne  dériarant  pas  à  ce  niomeid  avoir  vu  r(^s  inicrosclères 
sur  les  s|iéciinens-ly])es  de  .johuslon  et  de  jîowerhank.  il  senddail 
t(''ni(''raiie.  iiial^ré  les  çunsid(''ralions  ipie  j'ai  coiisium'es  plus  haut  et 
(|ui  depuis  loni:;lenips  ni'in(|ui(''taieul '.  de  risipu'r  uni'  telle  ideulili- 
calion. 

Aujourd'hui,  la  lunnère  est  faite  Ka  vérili''  aurait  pu  (Mic  pro- 
clanuM' dès  IS'.U.  Ilanitsch  recduuul  à  cette  date,  surune  ohservaliun 
de(;arlei'.  ([ue  des  Kponges  du  !..  .M.  15.  <!.  District,  tpril  avait  déter- 
minées Sifhen'fcs  ilomunrtihi  Xardo  i  Hdlichondrid  xiihcrcd  Mon- 
tagii),  possédaient  des  niicrosclères  ceutrotylotes.  A  celte  occasi(Ui, 
dartei' lui  avait  (''crit  ((ue  ces  niici'osclères  existaient  aussi  dans  les 
Spécimens-types  de  lldUclKiml ria  ou  II iiinciiidcidnii  siihcrcd  de 
Johnston  et  de  PxtwerhanK'.  hien  ipu'  i-es  .luteiu's  eussent  (unis  de  les 
indi(pier. 

Ilanitsfdi  aurait  ilù.  sur  de  telles  c(uistalations.  uietlre  (lu  à  une 
c(uil'usion  (pii  avait  tant  dur(''.  Il  continua  quand  uiènie  à  distinguer 
Sd/jc/'i/rs  /in/s  Vi)\\\\\\('  une  espèce  à  part  et  à  se  si'rvir  '\\\  iloiu  de 
Sd/tc/'i/cs  (lonid nruld . 

A|»rès  avoir  relati'  ce  (|ui  s'était  passé  entre  ilanitsch  et  (larler. 
Lendent'eid  conclut  assez  iiat  urellenieut  (pu'  les  Mponucs  eu  (pu'sti(Ul 
étaient  des  Firdlidd  /iciis  sendilahles  par  leur  l'orme  à  des  Siihcrilcs 
ilttuiddi-dld  et  ipu'  leur  iliMermination  avait  (''li''  entaidn'-e  d'erreur  ; 
mais  ridè'e  ue  lui  vint  pas  ipie.  dès  lors.  V lldUiliinitlrid  xdhrvcd  (''lait 
une  es|ièce  iuutile  e!  Uou  pa-  un  s\  ii(iii\  me  de  S  iihi'i  i  li'S  dodi  inicu  Id . 


'  Toi'SKNT    E.,   CiiUiliKjtic   lies  /-'/Kini/fs  nxiiril/irs  sur  les  cii/rs  du  Cith'nilu 
(Mliil.  Sor.  IJnm'innc  de  .\orm;iii<lir  (srr.  3i,  vol.  X,  p.  .'I<i7,  C.k'h,  1SS7). 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCK.  :>!  f 

D'un  autre  coté,  l^anihc  a  reconnu  (149.  ]).  1:27).  ijue  Siihrrih'x 
Ki(bcr<'(i  .lolinston  |iossè(le  des  microsclères  en  (|uantit(''  variable, 
parf(tis  si  faible  (ju'ils  ()euvent  passer  pour  absents. 

Puis,  Thiele  (107,  p.  ^iH)  a  i(''ceninienl  dénoncé  l'inexacte  idenliti- 
cation  de  cette  Eponge  avec  SnherKes  <l<))nunrul(i.  Il  aurait  dû  se 
rendre  compte  en  outre  cjue  Siiberites  .snberea  (Johnston)  (ou,  plus 
exactement,  Montagu)  ne  se  distingue  plus  par  aucun  caractère  de 
Ficulina  /ici/.s  (Linné). 

C'est  .à  cette  importante  conclusion  (ju'(jn  devra  désormais  s'en 
tenir. 

Ficulina  ficus  a  encore  reçu  d'autres  noms  dont  il  nous  faut  dis- 
cuter la  valeur, 

h'HaUchomlrlna  rirt/i/lfos/i  de  .lobnston,  mieux  décrite  par 
Rowerbank  sous  la  dénomination  de  Hijiiicniacidon  rirf/ififosa.  ne 
rejM'éseute.  h  mon  avis,  (pi^une  variation  de  l'espèce,  assez  fré(|uente 
au  moins  en  certaines  localités  de  la  mer  du  Nord  (l)ogger  Bank, 
Bowerbank;  ad  orat;  Bahiisi(e,  Fristedt).  Les  individus,  au  lieu 
d'envelopper  leur  support,  se  dressent  à  son  contact  à  la  facondes 
spécimens  de  la  foi'me  ficus  type,  mais,  exagérant  la  tendance  à 
croître  dans  une  seule  direciion.  s'étirent  en  de  longues  bandes  sub- 
cylindriques ou  plus  ou  moins  comprimées  et  généralement  élargies 
à  leur  extrémité  libre.  Ce  ([ui  les  l'cnd  plus  intéressants,  c'est  que  la 
plupart  de  leurs  lylostyles,  effaçant  leurrentlementliasilaire,  se  trans- 
forment en  styles;  mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  cette  modification 
s'observe  également,  eu  ])roportion  variable,  cbez  toutes  les  auti'Cs 
formes  de  Ficiiliiui  ficus,  l'xtwei'bank  a  indiqué  expressément  cbez 
S(ui  Ili/iiicnidcidon  ficus  (6.  vol.  11.  p.  :20!))  un  mélange  de  tylostyles 
et  de  styles,  avec  ])rép(Mul('rance  des  premiers  sur  les  seconds.  Il  a 
cih'  aussi  (vol.  III.  p.  8'.))  uu  s])écimeu,  all'eclant  tout  à  fait  la  forme 
sulx'rcd.  où  les  spicules  (''taieul  en  majorité  des  styles,  comme  dans 
la  forme /•//V/////O.S7/.  .l'ajoute  (jue.dans  la  l'orme /V/y'//«^//vV/.  les  styles 
se  renc()ntreiit  aussi  en  (juantiti'  notable.  De  sorte  (pu-  la  prédomi- 
nance des  styles  ne  constitue  réellement  pas  un  caractère  spé'ci(i(pu'. 


-212  H.  Torsivvr. 

La  liiimut'ur  Hc  ces  iii<\u!isclf''res  (ciivirun  iO(»[J.i.  mtti'f  par  l''iM>ttMll 
(37,  I).  :iO  rt  :il  nrajnrs  lies  FiriiliiKi  ili'  la  lunin'  rir;/i///(isa .  ne 
(lilIV-rc    pas    (le    relie    di-s    mé-asr|ères    di'    spéciiiien-    de    la    Uhuw 

suOcrca. 

Hdlichoiidrin  /'(irinar'ni  Unwei-liaiiU  «lési-iie  une  autre  vaiiathMi 
do  Ficulina  /in/s.  en  ra|ip(irt.  à  ce  ipTil  send)le.  aver  la  nalure  ilu 
support.  Sur  les  valves  de  Fcricii  o/x'/rii/dris.  rilpuniic  s'étale  eu 
croûtes  étendues,  niim-es  <'t  lisses.  |5o\verl>ank  Ta  reniar<|uée  à  cet 
étal  en  divers  points  dt's  entes  d' AnuUierre  (dans  le  -dite  de  la  Clyde. 
dans  le  canal  Saint-lieorucs.  sur  la  côte  de  la  .Manidie.  au  N.  et  à  l'O. 
lie  rirlande).  Levinsen  (69i  a  noté  sa  |)résence  dans  le  Calté^at. 

.M.  de  l,aea/,e-l)uthiers  m'a  fait  riioiineur  d<'  m'en  (•(unuinni(|uer 
des  s])éciniens  de  llastin^s.  (pi'il  |)ossède.  éti(|netés  de  la  inaiu  de 
IJoNverhank.  Les  lylostyles  y  portent,  ainsi  que  l'a  l'ail  liuurer  Uowei'- 
liank(6.  vol.lll.pl.  I>.\.\i.  plus  fréipieinnient  (pii'  dans  les /-'/r//////^/ 
/iri/s  massifs,  un  renllemenl  annulaire  à  la  suite  de  la  tète,  an 
niveau  du  cou.  .le  n'ai  |ias  ti-ouvé  de  -cmunili^s  à  la  liase  i\\\  eorp-.  Il 
n'y  a  |)as  d'autres  dillerenees.  Ces  tiails  n'ont  pas.  on  eu  conviendra, 
de  vali'ur  spé-ciliipie.  La  l'orme  /'(irinarid  se  disliu-ue  si  peu  de  la 
ïi)vu\v  siil)cn'(i\\  tous  autres  égards  (pu'  llanilsidi  en  cite  i  47.  \\.  '1V\), 
sous  le  nom  de  Siihcrilcs  iloiiiinu-ii  1(1 .  un  s|)écimen  du  voisina,ij,c  de 
rflc  de  Mail,  encroûtant  un  l'rclcn  oiicrnihiris.  vivant.  La  taille 
des  siticules  ne  dilVère  |tas  notaldement  de  c(dle  des  spicules  des 
FiniliiKi  /in/y.  d'auli'c  forme. 

■Lai  trouvé.  raiiMueut  à  vrai  dire,  i  lie/ des  FiciiHiiii  /iri/s  massives, 
(pielques  mii-rorlialides  centrotyloles  à  bouts  poinlus  parmi  ceux, 
normaux,  .'i  extrémités  oitiuses.  Les  liuures  cmisacrées  par  Levinsen 
(69.  tiu'.  ::^l)  ''I  l''"'  Leinleiibdd  (65.  liu.  o'J)  aux  mici-os(dères  de 
/''.  finis  corrohoreiit  iiic'-  oliservat  ions  persoumdles  h  ce  sujet. 
D'autre  p.irl.  les  dessins.  d(mnés  par  l''ristedl  (37.  1)1.  IL  liii.  il  e|  pai' 
Levinsen  (69.  li.u.  '^'-U.  des  spicules  de  prétendus  Siihcrilcs  iiKiiildl- 

hiiliis  Cirter.  t('' iL:iient  eninre  d'un  pareil  niidaiiue.  avec  seuleiiieiil 

une    pin-   uraiide    fréipience   des   micrnsilères   |ioinlu>.    De  >orte  ipie 


ETIDI-:  MOMMiKAlMIlni  K  DKS  SI'(l.\(;iAIUKS  l)K  KUA.XCK.  -li'A 

l'esprce  Si/h/'/'i/i's  //lo/i/a/fj/'t/i/s,  iHiihlic  parilarter  pDiii'  i\es  Fifit/ind 
pussédaiit  (les  iiiici'di'lialtdt's  à  t'xtn''inilr.s  acrives.  passe  jtar  degrés 
insensil)les  à  l'espèee  Firif/i/ia  ficus  cl  n'en  peut  (Mic  considéiée  que 
connue  uue  vai'iation.  Je  n'ai  point  rencoutié  jusqu'ici  dans  nos  eaux 
de  Flcul'inn  (|ui  put,  d'api'ès  la  proportion  de  ses  niieporhal)des 
pointus,  lui  eMre  rapportée. 

Landie  a  cité  (149,  p.  1:2").  sous  ce  même  nom  d<'  Sultcritcx  inon- 
tdlbidiis.  une  Fici/li/ta  dont  les  microsclèi-es.  UM'-Iange  encore  de 
inicrostrongyles  et  de  microxes  centrotylotes,  se  font  remanjuer 
parce  qu'ils  se  couvrent  de  fines  é])ines.  Il  s'agirait  plutôt,  à 
cause  de  cette  ornementation,  de  Sithcri/fs  LiffAcni  Sidimidt.  1870. 
ou  du  S)fhe?'ifes  sp.  de  N'osmaer.  188:2.  (les  deux  I*]ponges  sont,  en 
etîet,  des  Ficulina.  intéressantes  précisément  pai-  leurs  micro- 
rhabdes  épineux,  en  partie  obtus,  en  partie  acérés.  Elles  se  con- 
fondent, d'ailleurs,  dans  une  espèce  uni(jue.  Firu/ina  Lii/kc/ii 
(Schmidtj.  à  moins  pourtant  qu'elles  ne  représentent  aussi  une 
autre  variation  de  F.  /Icus.  Otte  bypothèse  serait  fortement  éta- 
l)lie  si  des  spécimens  de  la  variété  tnonfnl/jtffns  présentaient  un 
mélange  de  mici'orhabdes  lisses  et  de  microrbaltdes  épineux.  Et  je 
me  demande  si  Levinsen.  qui  identifie  (69.  p.  il3)  le  Su/jcn'/es  sp. 
de  N'osmaer  au  .S',  inoti/a/hif/i/s  de  Carter,  n'auiait  pas  déjà  fait  une 
pareille  constatation. 

Enfin.  .S'^//v^/v7^.v  plarenlu  Tbiele  (107)  ne  leprésente  pas  une 
espèce  à  part.  Le  type  en  est  une  F.  fin/s  à  tylostylcs  de  taille  assez 
uniforme  et  plutôt  minces.  On  peut  ais(''ment.  après  tant  d'autres, 
admettre  cette  variation  individuelle,  d'ailleurs  ])eu  inq»ortante. 
Mégasclères  et  microsclères  y  sont  de  longueur  normale. 

Depuis  Bowerbank.  tous  les  auteurs  ont  langé  dans  le  genre 
Sifbf'rifes  l'Eponge  qui  nous  occupe,  (iray  avait  bien  créé,  en  181)7. 
le  genre  Firulinn.  (jui  la  comprenait,  mais  ce  geni-e.  bétérogène 
puisque  son  auteur  y  rattacbait  aussi  hodicti/d  (inonidld  Www.  avait 
été  laissé  de  côté.  Lendenfeld  l'a  repi'is.  en  en  nuidiliani  la  diagnuse. 
et  l'a  placé  parmi  les  SpirdsIrcUidœ. 


^li  i:.  TOPSEYF. 

.le  nie  (|('-ci(li';i  en  fain»  usaiJjf  (''i;al<'iiM'nl.  à  raiisc  df  ses  iiiicr(iscl(''ros 
(•arafl<''iistii|in's.  qui  imus  fuiirnisscMit  une  nouvdli'  itiruvc  (1rs  afli- 
uiti's  «les  (llavulidcs  et  des  Tt'-h  actincllidcs  cnlic  files.  Mais  je  nie 
l)orne  à  cuiisidérer  les  Ficulinn  coiuine  des  Siihcrifcs  avant  conservé 
mieux  que  les  autres  une  iiiar(|ue  d'origine. 

D'après  Sollas  (106.  |>.  ili).  les  niicidilialnlrv  (ji'-rivnil  miII  iTune 
s|»iraster,  soil  d'une  (niaster.  i.a  seconde  liypotlièse  me  paraît  la  plus 
vraisendilaltlc.  car  nous  souinies  liahilués  à  voir  des  oxN'asters  se 
transformer  j»ar  réduction  en  niici'oxes  centrotylotes.  et  nous  ti'ouvons 
certaines  Findina  dont  les  mici-orliahdes  s'oi-nent  de  petites  épines  à 
la  faf-ondes  actines  de  tant  d'oxyasters  connues,  l.es  FiculiiKi  descen- 
dent i\i'S  As//-()/)/l(J/-(l  ('llfls//-(/S(i  j)lutôt  (|iie  des.l.  sf/w/i/as/rosfi .  Si 
donc,  on  tieid  à  leur  assigner  une  |)lace  naturelle  parmi  les 
S/)iras//-i'//i(f(r,  r,\'^[  à  la  suite  îles  II i/nx'drsniin  ipi'il  conviendrail 
de  les  inscrii'e. 

Plusieurs  auteurs  ont  donné  des  ligures  de  Fim/i/ia  /ints  sous  ses 
divei-s  aspects.  Parmi  les  plus  reconnaissahles.  j<'  cileiai  celles  de 
•lolinslon  (52.  pi.  Ml.  :',  et  C».  et  |il.  .W.  I.  i  et  :i),  de  Bowerl.ank 
(pi.  X.XXV:  i»l.  XXWI.  1.  10-12:  ]»1.  LXX.  :i).  de  Lendenleld  (65. 
pi.  111.  :>(■).  -21.  ;iO)  cl  de  Thiele  (107.  1)1.  1.  H  e|  1  :>  i .  La 
fornu'  revêtante  {furiiuiria i  est  illusti'ée  dans  la  monogra|diie  de 
JJowerhank  (pi.  LXX,  TJ):  il  en  est  de  même  pour  la  foime  allongée 
frii-f/ifltosn )  {\)\.  WW ).  I.a  forme  licoïde  ifirus)  a  été  représentée 
par  .lolmston  (pi.  XW  i  et  ."i)  et  par  [{owcrhanU  (  pi.  XXXN'l.  KM.  Les 
autres  ligures  concernent  la  forme  enveloppante  massive  (.n///>''/7v/ y. 
Celles  de  Thiele.  faites  d'aiHès  des  s|(écimens  du  .lapon,  sout  inté- 
l'essantes  |)ai'ce  (|u"(dles  unnitrent  une  forme  plus  IoIm'c  (pie  celli-  (pie 
ri-lintngo  alVecte  liahitufdlement  dans  nos  mers. 

Les  ligures  ipie  j'ajoute  à  celte  impoiiantc  si^iie  se  l'apportent 
surtout  à  la  forme  siibrrra.  si  souvent  coiiConilue  avec  Siibrrih-s 
(loniitncitht.  Cepeiidanl.  la  ligure  1:2.  pl.  \'.  re|ir(''senle.  |)ar  sa 
face  inférieure,  un  petit  sp(''cimeii  ipii  s'atlacliail  en  deux.  |)oinls  à  des 
algues,  et  (pii.  diquiiiK'.  n'alleiiil  ni  la  l'orme  ri/'i/i///(is(i .  ni  la  lorme 


ETUDEMON()(il{\niinrK  l)i:S  SPONGIAIRES  l)K  KHANCE.  215 

/Icu^  ;  et  1rs  ligures  10  cl  11.  ])I.  \ .  Pf^pruduisent  dinix  sprrimens  (|iii, 
croissant  sur  des  piciTcs.  (int  ac(|uis  une  lui'nic  (pi'on  peut  sinijile- 
nient  dire  massive. 

La  nature  du  support  renconti-é  pai-  la  larve  exerce  sans  doute 
souvent  une  certaine  influence  sur  le  développement  ultérieur  de 
l'Eponge,  .\insi.  sur  les  coquilles  de  Lamellibranches.  Finiliua  finis 
restreint  généralement  sa  hase  (>t  prend  ])lus  ou  moins  la  forme  d'une 
ligue.  Au  l'onlraire.  elle  enveloppe  presque  toujoui's  les  coquilles  de 
(ïastéropodes  et  devient  hulheuse.  (lependant,  quand  son  support  est 
étroit,  quelle  qu'en  soit  la  nature  (.VIgues,  Hydraires,  Bryozoaires, 
petites  valves  de  Lamellibranches,  coquilles  de  (iastéropodes  ou 
tubes  de  Dentale),  elle  ne  cherche  pas  toujours  à  l'envelopper,  mais 
se  dresse  et  s'allonge  en  une  colonne  d'épaisseur  variable  qui  peut 
atteindre  plus  de  30  centimèti'es  de  longueur  (6.  Ihjincnidcidon 
i'i/'(/ii/fos(r.  j)l.  XXX\').  Sur  les  Pcrten  ojicrruIdr'U,  elle  s'étend  en 
une  croûte  large  recouvrant  entièrement  les  valves  et  ne  dépassant 
pas  2  millimètres  d'épaisseur  (forme  farinaria).  D'après  Hanitsch, 
elle  encroûterait  de  même  à  l'occasion  d'autres  Spongiaires  massifs, 
des  Stelletta.  par  exemple.  Enfin,  sur  les  pierres,  elle  affecte  des 
configurations  variables  et  devient  massive  sans  se  rapporter  plus  ii 
la  forme  //Vv/.s-  (ju'à  la  forme  subcrca. 

La  forme  suberea  est  de  toutes  la  plus  curieuse.  Sa  ressemblance 
avec  Suberites  domunruhi  a  frappé  tous  les  auteurs.  Elle  a  toujours 
pour  support  une  petite  coquille  de  Gastéropode  (Fnsus,  Fasciolarift. 
Tiirbinella.  Tnrritelln,  Biicriniim.  IVassa,  etc.).  Elle  commence  par 
la  revêtir  de  toutes  pai'ts  en  en  ménageant  seulement  l'orifice,  puis 
elle  se  développe  avec  vigueur  du  coté  opposé  à  celui  \)nv  le(]uel  elle 
repose  sur  le  sol,  prend  une  forme  arrondie  et  acquieit  un  volume 
qui,  souvent  égal  à  celui  du  poing,  peut  exceptionnellement  dépasser 
celui  de  la  tète  d'un  enfant.  La  coquille  occupe  par  conséquent  sa 
partie  inférieure,  affleurant  à  sa  surface;  souvent  même  on  en  voit  à 
la  fois  et  la  bouche  <'l  la  p(»inte  à  découvert. 

Il  est  d'usage  que  de  petits  Pagures  cherchent  un  abi'i  dans  la 


21(> 


K.  TorSK.NT. 


(■u(|uill<' ft.  en  sr  (l(''|)l;ir;ml.  I i;ins|Mirt(Mi|  ri-;|)(iiiui'  tant  (lu'cllr  n't'sl 
pas  lro|»  voliuiiiiM'Usc.  Tiuildnis.  ce  (•(iiiimi'iisalisiiif  ifr-^l  |ia>  cons- 
tant. On  irincillt'  (les  rcliantillons  a|)latis  dans  nn  sens  Ici  (|n"nn 
l'aunif  sciait  inca|)aliic  de  les  sn|»|»(H'tcr.  D'autres,  en  croissant, 
tendent  à  lioucher  l'ouverture  de  la  c(i(|uille.  qui.  évidemment,  se 
trouve  alors  inoceupée;  elles  n'y  parviennent  prcs(|ne  jamais  com- 
plèlonient.  et  cet  orifice  reste  le  plus  souvent  indiipn''  pai'  \in  petit  tiou 
profond.  Au  i-oniraiie.  (piand  un  l'apure  s'installe  à  dcmeni-e  dans  la 
co(|uille.  ri';|)((n,ii'e.  en  grandissant,  lui  UK'-naue  une  porte  de  plus  en 
plus  lari;('  et  lui  réserve  une  cliandii'e  de  plus  en  plus  Spacieuse  où  il 
peut  ell'ecluer  sa  croissance  sans  éjirouver  le  hesoin  d'une  autre 
liahilation. 

On  a  été  frappé  de  ce  fait  (pie  les  co(piilles  enfouies  dans  les 
FiciiHna  sont  souvent  en  mauvais  état.  On  s'est  demandé  si  l'Mponge 
n'exercerait  pas  sur  elles  à  la  Ionique  une  action  destructive.  Il  n'en 
est  rien.  D'aliord.  dans  l'épaisseur  de  Fiiiiliiui  volumineuses,  la 
co(|uille  peut  se  retrouver  parfaitement  intacte.  Mais  surtout,  il  faut 
rcMuarquer  (|Ue  l'i^ponue  développe  toujours  de  bonne  heure  au 
contact  de  son  support  une  coucIk»  de  ucnimuUs  persistantes  lui 
interdisant  sur  lui  toute  action  ulti''rieure.  Si  donc  parfois  la  coipiille 
en,ulol)ée  est  (h'térioi'ée.  c'est  (pu'  la  larve  de  l'iriiliiia  l'a  rencoiitri''e 
à  cet  état. 

FiriiHna  firiix  n<'  se  fixe  d'iialiitude  (jiie  sur  i\i^^  coquilles  vides, 
dépendant  llaniiscli  en  a  si;^nali''  un  spécimen  eniroùtant  un  l^i'cti'ii 
ojtcrcuUirlx.  vivant. 

La  couleur  de  l'hlpoiiu'e  vivaide.  due  à  la  zoonéryl  liiim'  île  sulfure^ 
de  carlione  donne  la  r(''actioii  (■arai'téristi(pii'  el  l'acide  sulfuiiipie  ne 
man(pie  |)as  la  sienne),  varie  du  ,i;ris  au  rou,ue  oiani;(''.  TantiM  elle  est 
unifonm'Mnenl  i;'rise  :  d'antres  fois  uniformément  roui;»'  :  souvent  enfin. 
roUii'e  seulement  à  la  partie  sup(''rienie  ou  du  c(M(''  le  plus  expost'  à  la 
lumière,  hianclie  ou  Ljrise  sur  le  reste  de  la  surface,  h'.lle  |i(iile  ipud- 
ipiefois.  dans  les  slat ions  littorales,  des  taidies  \ertes  assez  larges 
formi'es  par  des  Algues  (ddi.iropliyci'es  lilaiiienteu'-es  en  phnpies.  Les 


KTIDK  .MO.XOdUAl'Ilinri-:  DKSSPONGIAIIIES  l)K  KUA.NCK.  l>IT 

spécimens  los  plus  l'ichcnicnt  colorés  montrent  en  coU{)e  macrosco- 
]»i(iue  une  zone  périphéricpie  rouge  de  :2""".  enviion  d'épaisseur,  en 
dedans  de  hupielle  tout  le  reste  du  (dioanosome  présente  une  teinte 
uniforme  jaune  d'oi-. 

La  consistance  est  fei'me  mais  élastique  durant  la  vie.  Je  ne  parle 
naturellement  que  des  spécimens  dont  la  chair  reste  sans  souillure. 
Dans  cei'taines  localités,  en  ell'et.  la  plupart  de  ceux  ([u'on  recueille 
Sont  remplis  de  détritus  de  toutes  sortes,  grains  de  sable,  menus  débris 
de  coquilles,  etc..  qui  les  durcissent  beaucoup. 

La  surface  est  égale  et  en  apparence  glabre,  mais  en  réalité  très 
linement  veloutée.  Sur  les  individus  frais  et  en  pleine  extension,  elle 
a  un  aspect  grenu  qu'cm  n'observe  pas  sur  les  Suheri/cs  donnuxuld 
dans  le  même  état.  La  figure  14  en  donne  une  idée  exacte.  Cet  aspect 
résulte  d'une  multitude  de  dépressions  légères  qu'entoui'e  une 
mai'gelle  ])eu  élevée.  Les  dépressions  sont  tapissées  dans  le  fond  par 
une  mince  membrane,  l'ectosome,  perforée  de  trous  arrondis  ou 
ovales,  de  10  à  30  [a  de  diamètre  en  moyenne,  et  qui  sont  les  stomions. 
Les  margelles  sont  soutenues  par  des  faisceaux  de  tylostyles  tournant 
leur  pointe  en  haut.  Après  dessiccation,  on  les  voit  linement  hispides. 
tandis  que.  par  retrait  de  l'ectosome.  les  dépressions  apparaissent  alors 
comme  des  trous  perceptibles  à  r(eil  nu. 

Les  orifices  inhalants  du  système  aquifère  se  répandent  donc  sur 
toute  la  surface  du  corjjs.  Les  orifices  exhalants  se  localisent  au 
contraire  sur  les  points  culminants  ou  tout  à  fait  au  sommet  du  corps. 
Il  n'y  a  qu'un  tout  petit  nombre  d'oscules,  deux  ou  trois,  générale- 
ment rapprochés  les  uns  des  autres,  le  plus  souvent  un  seul,  mais  il 
s'agit  alors  d'un  oscule  composé,  cloaque  court  où  débouchent 
ensemble  plusieurs  canaux  de  fort  calibre.  Souvent  on  trouve  les 
bords  de  ce  cloaque  affaissés  sur  eux-mêmes,  à  l'état  de  contraction. 
Le  diamètre  de  ces  orifices  varie  de  3  à  :20  millimètres  environ.  Il  faut 
se  garder  de  prendre  poui'  des  oscules  simples  de  petites  incisions 
assez  profondes  et  allongées,  (jui,  dans  cei'taines  localités  (à  Luc.  pai- 
exemple)  et  sur  certains  spécimens,  entament  cà  et  là  la   surface 


L>IS 


K.  TOl'Sl'NT. 


(iliX.  Il),  (j'siiiit  les  lunettes  dos  Ti'ildchi  tjihhosii  iS|i.  l'.alc  .  (|ui 
lialiilciil  imlinV'iriiiiiK'iil  Fioil i lui  /icits  n\\  les  Asriilics  cniiiiKisrcs. 
(les  Amphijtodcs,  courlii's  sur  \v  dus  dans  leur  caclirlti'.  l'ii  iiiain- 
tiennfMit  l<'s  Ixirds  avec  leurs  |iall('s  cl  les  (''«-ai-tcnt  ou  les  ruj»]>i'()- 
chent  suivant  l'impression  du  niduviMucnl.  Nous  les  retrouverons 
dans  la  même  posture  eu  couimeusaux  de  Siihi'rih's  (Iniiiiinciihi . 

Il  n'existe  pas  de  eavih''  pr(''porale  conlinue  et  j'ectosonie  n"es| 
nullement  d(''laclial»le.  Aux  stonuons  foid  suite  des  canaux  (''Iroits 
ipn  bien  vite  se  réunissent  en  de  plus  lari:,es.  Kn  enlevant  une 
lianche  mince  à  la  surface  de  l'Eponge,  on  met  à  nu  ce  système  de 
conduits.  Des  coupes  tangentiellos  ont  ét(''  prali(piées  à  cet  ofTet  au 
milieu  de  la  hauteur  e|  \i'rs  la  hase  à  droite  du  sp(''cinM'ii  de  la 
lii;ui'e  10.  Plus  profondt''nient.  les  canaux  augmeident  encore  de 
calihre  et  se  croisent  en  tous  sens.  La  ligure  \)  donne  une  idée  de  la 
distrihulion  des  canaux  dans  la  masse,  deux  (|ui  ahoutissent  aux 
oscules  sont  sjjacieux  et  atleii;iient  couramment  5  à  8  millimètres  de 
diamètre.  Leurs  parois,  luisantes,  se  tapissent  de  tissu  (''itithi'lial 
contractile,  (jui.  cà  et  là.  se  soulève  eu  hrides  transversales.  Au 
voisinage  de  l'oscule.  (dies  oll'renl  souveul.  comme  la  surface,  une 
teinte  rougeàlre.  La  eapacit(''  des  canaux  convergeant  vers  le  (doa(jue  . 
est  telle  (pie.  par  la  dessiccation,  beaucoup  de  spécinuMis  se  i'id(Mit. 
se  crevassent  au  pourtour  de  l'oscule  (lig.  l!l). 

Los  corhoillos  vihratiles.  de  tyj)o  eurypyleux,  sont  rondes  et  assez 
petites  (:2.")  (Ji  environ  Av  diamètre). 

On  li'ouve.  en  proportion  uolahle.  l'pars  ilans  le  (dioanosonu'.  soli- 
taires ou  par  amas,  des  globules  assez,  volumineux  (  L")  à  :{0  [xi.  Iiau- 
lenieid  r(''rriugenls  cl  d'un  jaune  brillant,  doid  la  nature  m^'cliappe. 
I  ne  (b'Iicale  mend)raiie  incolore  (jui  les  entoure  uie  l'ail  penser  que 
peul-èlre  ce  SDul  là  des  cellules  glandulaires. 

La  spiculalion  se  c(Mnpose  de  mégasclères.  ili'>  lyloslyles.  cl  de 
niiciusclèros,  des  microstrougyles  centrolyloles.  Les  nu'gasidèi'es  con- 
slilnenl  une  (diarpenle  irri\unlière,  assez  dense.  Solitaires  mi  pal' 
[)aipii'ls  sans  direction   di'leiiiiin(''i'.    ils  >"eiil  reci-diseiit   en   Ions  sens 


ETl'DK  .M().\(MI|{Al>IIInrK  DES  Sl'O.VilAlURS  \)K  FHAXCR.  211) 

(l.iiis  toute  l'épaisseur  (lu  clioanosoino.  SfMilcnicut .  vers  la  |)rri|»li('ri('. 
ils  tendent  à  s'orienter  fadialenient  et  tournent  h'Ui'  pointe  en  dehors. 
Tout  h  fait  à  la  surface,  ils  se  disposent  en  faisceaux  conipacts 
autour  des  étroites  aires  inhalantes  et,  par  leurs  pointes,  légèrement 
saillantes,  ronnnuniquent  aux  margelles  l'aspect  finement  velouté 
au(puM  j'ai  fait  allusion  plus  haut.  (Juant  aux  niicrosclères.  ils  parsè- 
ment la  mince  nuMubrane  ectosomique  des  aires  inlialantes.  autour 
des  stomions:  on  ne  les  trouve  pas  ailleui's.  même  dans  les  pai'ois  des 
canaux  les  plus  larges. 

La  tête  des  tylostyles  est  d'ordinaire  bien  nuir(|uée,  plus  large  que 
haute,  arrondie  à  sa  base  et  sur  ses  côtés,  obtuse  à  son  extrémité. 
Cependant,  elb»  est  sujette  à  des  variations.  Ainsi,  elle  se  pi'olonge 
(ju<'lquefois  en  un  mucron  cylindrique  épais,  de  longueur  variable. 
Souvent,  elle  pi-ésente  au  niveau  du  cou  un  renflement  secondaire. 
Dans  les  spécimens  de  la  forme  fart  noria  (Strangford  Lough  et 
llastings),  les  tylostyles  possèdent  pour  la  plupart  ce  renflement. 
Dans  les  spécimens  de  forme  quelconque,  les  tylostyles  linéaires 
accusent  toujours  ce  renflement  et  presque  toujours  aussi  le  mucron. 
Quelquefois  la  dilatation  correspondant  à  la  tète  se  trouve  reportée 
à  une  assez  grande  distance  sur  la  tige,  et  parfois  même  elle  manque 
tout  à  fait.  Ces  mégasclères  exceptionnels  ne  se  distinguent  en  rien 
de  styles  véritables.  Il  est  intéressant  de  voir  que,  chez  les  spéci- 
mens de  la  forme  viryultosa.  les  tylostyles  réduits  à  l'état  de  styles 
deviennent  plus  nombreux  que  les  tylostyles  bien  conformés:  mais 
on  rencontre  çà  et  là  de  ces  styles  chez  des  spécimens  de  toutes 
formes;  Bowerbank  les  a  même  vu  prédominer  chez  une  Firif/l/ia 
de  forme  siiberca  (6,  vol.  III.  p.  89).  Eniin,  la  partie  basilaire  des 
mégasclères  peut  s'effiler  en  pointe  aiguë,  et  ces  spicules  se  transfor- 
ment en  oxes.  soit  purs,  soit  centrotylotes,  suivant  que  le  renflement 
correspondant  à  la  tête  disparaît  ou  persiste  en  se  repoi'tant  justju'en 
leur  milieu.  AN'eltner  (148.  p.  328)  avait  déjà  observé  de  ces  oxes 
chez  FiculiiKi  /icits;  ^e  les  ai  revus,  notamment  dans  le  spécimen  de 
la  ligure  10,  en  compagnie  de  styles  en  |)etite  projiortion  parmi  les 


220  K.  TOI'SK.NT. 

t\  loslylt's.  (It'llc  iimililicalicn  tit's  lyloslylcs  reste,  en  soimiie.  une 
r.irelé  clie/  h'iniliiKi  finis:  nous  l.i  vernuis  au  ((inlraire  atteindro 
un  liaiil  (lem(''  île  (Vé(juence  chez  Siihcrili'x  doinunnilti . 

La  tii;e  des  lylustyles  est  à  peu  près  constamment  (-(nuliée.  plus 
ou  moins,  dans  son  premier  tiers  ou  vers  son  milieu  ;  relie  ries  styles 
ou  des  oxes  (pii  en  dérivent  est  par  suite  tnujours  ar(|u<''e.  Sauf  (|uanil 
elle  deineuie  nivle.  ras  au(|U(d  elle  s'atti'nue  progressivenieni  en  une 
pointe  longue  et  Une.  elle  s(^  montre  fusiforme  et  se  termine  en  |iointe 
])rève. 

Les  dimensions  des  lylostyles  sont  rarement  assez,  uniformes  dans 
un  spécimen  (hmné.  D'Iialiitude.  on  ronstnte  entre  les  spicules  des 
inégalités  mar(juées.  Ainsi,  le  plus  souvent,  ceux  de  la  profondeui' 
du  rorps  mesui'ent  liOO  à  i.'iO  [o.  de  longueur,  tandis  (pie  ceux  des 
r'égions  péiiplii'iiques  varient  entre  100  ]j.  à  jieine  et  liOO  jji.  Ils  (mt 
une  épaisseur  de  1  à  7  ^.,  sans  rapport  constant  avec  leur  longueur, 
quelques-uns  des  plus  longs  jxiuvant  rester  grêles,  alors  que  d'autres. 
j)armi  les  plus  courts,  atteignent  presipie  l'épaisseui'  niaxinia.  l'ré- 
(puMnuH'nt  enlin.  'on Obsei've.  en  pi'(i|)(irlion  vai'ial)l(\  des  lylostyles 
al»s(tlument  linéaii'cs.  dont  la  longueur  dépasse  230  {a. 

Les  microsclères  s<int  lypiipienii'iit  des  niicrostrongvles  centi'oty- 
lotes,  lisses,  légèi-ement  arijués.  Ils  mesurent  de  15  à  oO  (ji  de  lon- 
gueur et  de  0(JL.5  à  ^jjL.ri  d'épaisseur.  Leui's  dimensions  dépendent 
d'ailleui-s  des  a|>titudes  individuelles:  leur  longueur  maxima  reste 
(juehpiel'ois  inlÏM'ieui-e  et  devieni  (pielquefois  suix'rieure  à  celle  inili- 
(juée  ;  de  même,  leui'  ('']»aisseur  n'atteint  j>as  toujours  le  cliillre 
énoncé.  Dans  les  spé'cimens  de  l'Adrialiipie.  Lendenl'eld  ne  leur  a  vu 
(|ue  l.'i  à  ;{:>  jj.de  longueur  sur  Ofx, 5  à  I  [j.  seulement  d'éj)aisseur.  Par 
contre.  Levinsen.  dans  des  spécimens  du  (lattégat.  leur  a  trouvé 
jusiju'ii  85  et  î)5  [x  de  longueur. 

Leur  l'enllenienl.  le  plus  souvent  sinqile  el  liien  uianpn''.  se  monli'c 
assez,  l'ri''ipieninM'iil  cimqiosi''  de  deux  dilalalioiis  i-onligui's.  diniiior- 
lance  égale  ou  inégale.  HarenienI  il  l'ail  di'l'aul.  (  >rdinairement  sjlué 
à  |ieu  prè>  an  milieu  de  la  lige,  il  se  reporte  parl'nis  à  une  lionne  dis- 


ÉTl  DE  MO.NOfiHAlMIinll-:  DES  Sl»n.\(il  AIUKS  DE  EKAXCE.  2-21 

tance  de  là.  <'t  (iuel(iii('C()is  iikmiic  se  jilacr  h  l'une  des  ('x.tr(''niit(''s.  l'ji 
ce  cas,  les  niicrosclères  lesseniblent  si  bien  à  de  petits  tylostyles 
tronqués  que  l'idée  pourrait  venir  à  l'esjjrit  de  considérer  les  niicro- 
strongyles  de  Firtilina  /in/s  conniic  représentant  simplement  des 
tylostyles  modifiés,  si  les  fines  épines  dont  ils  se  couvrent  dans  l'une 
des  variations  de  l'espèce  (var'.  Luthcni)  ne  semhlaii'nt  prouver 
(ju'ils  dérivent  directement  d'ox.yasters  épineuses,  par  réduction. 

Leur  tige  est  aussi  sujette  à  des  variations  :  parfois  l'une  des  moi- 
tiés s'effile  en  pointe;  quel(juefois  les  deux  bouts  se  comportent  de 
même,  le  spicule  se  transformant  ainsi  en  microxe  centrotylote. 
Ces  modifications,  rares  d'habitude,  deviennent  plus  fié(juentes  dans 
certains  si>écimens.  L'abondance  relative  de  ces  microxes  cai'actérisc 
la  forme  ajtpelée  inonfalhidiis  et  se  reti'ouve.  en  même  tenijis  (ju'une 
ornementation  particulière,  dans  la  forme  dite  Lutkfni . 

En  résumé,  nous  voyons  variei'  sur  les  microsclèi-es  la  position  de 
leur  renflement  et  la  forme  de  leurs  extrémités,  comme  nous  avons 
vu  sur  les  mégasclères  changer  à  l'occasion  la  position  de  leur  renfle- 
ment et  la  forme  de  leur  extrémité  basilaire.  Ces  analogies  remar- 
quables, d'après  lesquelles  on  serait  tenté  de  s'imaginer  les  micro- 
strongyles  connue  de  petits  tylostyles  superficiels  dont  le  renflement 
s'écarterait  de  l'extrémité  basilaire  en  même  temps  que  leur  extré- 
mité apicale  s'émousserait,  s'expliquent  bien  sinqjleujcnt  par  ce  fait 
connu  que  les  tylostyles  dérivent,  comme  les  microsti'ongyles, 
d'asters,  par  suppression  d'aclines. 

Avec  les  tvlostyles  des  autres  ClariilUhi.  les  FindiiKi  p<issèdenl. 
réduites,  les  asters  des  ////nirdcsfiiia :  elles  sont  seules,  de  toutes  les 
Suberilula-,  à  présenter  ce  caractèie  ancestral.  les  microsclères 
manquant  aux  autres  genn^s  de  la  famille. 

Dans  la  Manche.  Fimlind  /in/s  se  met  en  r'e|»nMluction  à  Tau- 
ton)ne.  On  commence,  en  ellet.  à  trouver  dès  septembre,  dans  la 
baie  de  l'euqioul.  près  de  KoscolT.  i\vs  individus  renqtlis  d'(eufs 
encore  iniicellulaires.  Ces  (eufs.  aboudaiils  dans  tout  le  cboanosouie 
jusqu'à  une  petite  distance  de  la  surface,  sont  d'un   beau  jaune  d'or. 


:222  E.  TOPSENT. 

nr.iiuilf'iix.  (ip.ii|iii'S.  avec  noyau  vnliiiiiiiictix  et  iuirli''(i|("  li'rs  hiil- 
laiit.  Ils  siinl  aiTiiiiilis  (ui  ovales  cl  lucsiireiil  environ  'M)  jj.  de  diauiè- 
Ire.  Ils  ressenililenl  loul  à  l'ail  aux  (enfs  de  CHiiiiii  rchila.  des  Ptthj- 
iiinslid  e|  de  Tcllnjd  hjiicu r'ni ii\ .  el  all'erlenl  dans  rhliionuc  une 
disliihiUion  idenli(|ue. 

(larter  (20i  a  |)i'is  poUf  des  leufs  des  |irodu(lions  toules  diUV-renles 
(|u"il  a  d(''cou\ertes  à  la  hase  des  FiniliiHi  et  (|u"il  nous  l'aul  eonsi- 
dérei"  connue  des  ûeniniides.  (  )n  les  trouve  toujiMirs  au  coiitaet  inniu'- 
diat  du  su])|)oi't .  piei-re  ou  (di(uille.  Av^  sp(''ciniens  massifs,  irréguliers, 
l)ull)eux  uu  (icifuimes.  Je  n'ai  pas  en  l'occasion  de  m'assurer  si  (dies 
existent  (\i;nleniont  au  pied  de  ceux  de  la  forme  dite  ri/'f/i/Z/osa :  la 
chose  est  au  moins  fort  possible,  puisipu'  Siiht'ritcK  ((wnosi/s 
tif/iirifs  (pi.  \ll.  lii;-.  ;})  en  jtroduil  de  toutes  siMuhlahles  à  Tinsei'tion 
de  s(ni  lonu  pédicelle  sui'  le  support.  .Mais  je  les  ai  vainement  cher- 
chées dans  des  FiciiliiKi  de  la  forme  fiiriiKirid  établies  sur  des 
valves  de  Pcrtcn  (iiicrciihiris  rt'cueillies  par  liowi'rbank  auprès  de 
Hastings. 

(larter  a  tbuiné  de  ces  iiemmnles  une  descripti(Ui  (b'iailb'e.  à 
la  (pud  le  je  n  "ai  .-1  a  p  porter  (pie  de  l(\uères  réel  i  beat  ions. 

Toujours  disj>osées  sur  une  seule  couidu'.  (dies  adbèreul  intime- 
ment au  support  par  leur  face  profonde,  se  touidieid  v\\\ri'  elles 
et  se  com|»rinn'nl  jiar  Icui's  faces  laté'ralcs  ci  se  monireni  bondM'cs 
{\\\  c(M(''  supi'ricur,  seul,  en  (bdinilivc.  en  rajtport  avec  le  (dioano- 
sonu'. 

In  peu  inégales  entre  (dIes.  elles  niesurcnl  en  nioyeiine  Oi"iii.;i  de 
diamètre.  ()n  les  aperçoit  à  l'n'il  nu  connue  de  p(dili's  masses  ulobn- 
leuses,  jauuàt  ri's  ou  orani;,i''es.  |(lac(''es  c(Me  fi  ciMe  sur  tonte  la  surface 
de  la  roidie  ou  de  la  coipiille.  ou  seuleuient  dans  le>  silbnis  de  la 
coipiille.  selon  la  nature  de  c(dle-ci.  Leur  adbi'reiu'c  à  celle  >urface 
est  si  forle  (pTon  [leid  arraidu'i'  la  cbair  de  Thlponue  (pii  |e>  recouvre 
el  les  brosser'  sans  les  déla(dn'i'.  De  même,  (dle>  sont  smub'es  entre 
elles  à  un  lid  point  (pi'il  es!  impossible  d'en  isoler  une  sans  entrafner 
avec  (die  des  débris  de  c(dles  (pii  l'entourenl. 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  223 

Elles  se  C()iii|)(is('iit  irunc  iin'iiihr.iiir  de  s|)(iiii;iii('  cl  d'un  (■«mtcnu 
granuleux  viv.inl. 

La  nienibrane  est  solide,  car  (die  atteint  8  à  10  |x  d'épaisseur,  sauf 
du  cùté  inférieur  où  (die  demeure  fori  niiuce;  lisse  en  dedans,  elle  se 
couvre  souvent  sur  sa  hco  externe  d'éniinences  papillifoianes  coni- 
ques que  (larter  n'a  pas  bien  comprises,  et  dont  il  a  donm''  en  pro- 
jection un  dessin  géonK'triipic  inexact  (20.  p.  'M^.  fig.  4).  Il  ai'rive. 
quand  on  la  (l(''(diii'e.  (jue  la  mend)ran»>  a[)paraisse  feuilletée.  C'est 
peut-être  ce  qui  a  fait  dire  à  (farter  la  «  capsule  chitineuse  »  doublée 
en  dedans  d'une  «  délicate  membrane  «.  Pour  ma  part,  je  n'ai  pas 
pu  constater  l'emboitement  de  deux  enveloppes  distinctes.  La  coque 
de  la  gemmule  ne  présente  jamais  d'orifice  pour  l'évacuation  de  S(»n 
contenu. 

Celui-ci  consiste  principalein(Mit  en  grains  arrondis,  brillants, 
incolores  isolément,  mais  orangés  en  masse,  comparables  à  ceux  des 
gemmules  de  Cliona  vastiflca,  des  Suhcrites,  des  Cliulina  et  des 
Spongilliche  et,  comme  eux,  sans  doute,  englobés  dans  de  gros 
éléments  cellulaires  Ix  l'état  de  vie  latente  et  très  fragiles.  Il  s'y 
ajoute,  en  quantité  vai'iable.  (b^s  globules  jaunes  réfringents  d'une 
substance  oléagineuse.  Enlin.  Carter  y  a  découvert,  présentant  la 
réaction  caractéristique,  des  grains  d'amidon  grisâtres,  ovales,  avec 
un  hile  en  fente.  Je  n'ai  pas  reconnu  ces  grains  d'amidon.  Il  est  juste 
d'ajouter  que  je  n'ai  essayé  l'action  de  l'iode  (pie  sur  des  gemmules 
de  spécimens  conservés  dans  ralco(jl. 

Les  gemmules  de  Firiiliiui  /iai^  sont  inermes,  c'est-à-dire  (b'itour- 
vues  de  spicules.  tant  dans  leur  co(]ue  que  dans  leur  niasse  c(dlulaire 
interne.  Elles  diffèrent  sous  ce  l'apport  de  c(dles  de  Cliona  v/is/i/i/y/. 
de  Prosuberites  cpiphytiini  et  des  Chaliiui.  (pii  contiennent  dans 
leur  intérieur  les  spicules  ordinaires  de  ces  I';|)oiiges.  A  l(uis  autres 
égards.  ell(>s  leur  ressemblent.  (  )n  les  r('nc(mtrc.  coinine  elles,  à  t(»ute 
éj)o(pie  de  l'anntM».  toujours  avec  leur  contenu  et  loujours  imper- 
forées. De  sorte  (pie  robscuril(''  la  plus  grande  règne  au  sujet  de  leur 
destinée.  Carter  a  émis  l'bypotbèse  (pie  leur  c(Uitenu  doit  s'é(diap[)er 


^^4  K.  Ktl'SKNT. 

;ipi'ôs  1.)  (Iis|>;ifili(m  i]r  la  «•nijuillc  aiilmir  il<'  I.kiiicIIc  ri-;[Miimi'  a 
poussé;  mais  iKuis  savons  ce  i|u"il  laul  pciiMT  de  la  pii'lrnilui' do- 
Iruclioii  (les  <o(iuilles  servant  de  su])i)()il  aux  FiciiHixi.  (Juaiid  ers 
Eponges  s'iHondent  on  plaques  sur  les  pierres,  tdics  ne  peiivf-nt  \y.\^ 
davanta.ye  cuinplcr.  pour  assurer  If  stut  de  l('in>  i:t'iiiiiiulrs.  sui'  la 
désagréii'atinn  df  la  rdidir  (pTrlIcs  l'ccoux  rrnl  id  ipn'  It'ur  couidi"' 
geiiiiiudain' soustrad  pr(''ris(''iii('nl  à  loulf  a(di()ii  iHM'i\i'  de  It'iiiparl. 
11  est  plus  vraisenihlahle  d'admettic  cuuinu'  \)o\\v  ('.Hdiid  i-tisl i /ii-ii . 
que  les  g<'uiniules  (li)iv<'Mt  attendre,  pour  aehever  leur  d(''velop|)e- 
ment .  la  destruction  dr  rilponuc  rllr-inrine  cpii  1rs  a  |ii'oduites, 
deslru(di(iii  l'atalr.  cNidcninn'Ml  ,  an  \nn\\  d'un  ccilain  tiMups,  mais 
dont  le  processus  reste  à  rtudier. 

Firulinti  /iriis  vit  lialiituellfinml  par  d'assez  faihles  pr(d'ond('urs 
et  peut  s'appi-orher  assez  près  du  rivage.  Le  Cjiiuhin  l'a  crprudanl 
recueillie  ]tar  400  m.  dans  le  golfe  de  (Jascogne. 

Longtenqts  on  a  pu  la  croire  cantonnée  dans  le  .\.  ^v  rAllanli(pi«' 
et  dans  l'Oci'an  Arcli(pic.  Des  donni'cs  ri'ccnli's  on!  prol'ondi'mcid 
modifié  noli'e  connaissance  de  sa  dislrihidion  géograpliiipn- .  \'a\ 
l'SUl  (115).  j'en  ai  reconnu  deux  s|)('-cimens .  pris  au  (dialul.  |»ar 
:2.'")  m.,  siu'  la  côte  du  Sénégal,  entre  Dakar  cl  l{ulis(pn'.  Kn  IHU:2 
(151).  Land>e  a  constaté  l'existence  ilans  le  l'aciliipie.  sur  la  côte 
orientale  du  (lanada.  de  celte  espèce,  (pi'il  apjiela  Siihci'ilrs  hthis 
n.  sp..  jusipi'au  jour  où  il  y  trouva  les  nncrosclères  caracleiist  iipie>. 
Uérenimenl  (65),  l.endenléld  l'a  signalée  à  Lésina,  dans  lAdria- 
tiipu'.  Lnlin.  Tliiide  (107)  en  a  di'cril  des  spécimens  provenant  du 
Japon.  Son  cosmo|»olitisnie  est  donc  di''sormais  iMaldi. 

(îein-e  Siihcrih's  Nardo. 

Sii/iri-i/it/fi'  massives,  compacti-s.  surface  linement  vtdoidi'c  ;  pas 
de  mendirane  eidosomique  d(''taclia Ide  :  charpente  confuse:  spicides 
siqu'rliciids  diminuant  di'  tailli'  et  >e  placaid  \  eclicalemenl .  Souvent 
des  gemmules,  au  contact  du  support. 


ETUDE  M().\()(jUA1'1110L  E  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  225 

Suberi/es  (/o/ninint/a  (Olivi)  Nardo. 
(PI.  VI,  fig.  1-9). 

Syn.  :   1T'.»:2.  Ahyoniiiin  ilontiinnild  Olivi  (86,  p.  24i). 

1810.  Sp(m(/i<i  (loniitniulu  lîcrtolini  (2,  p.  103). 

1833.  Suberites  domuncula  Nardo  (81,  p.  523). 

1851).  HdUrhondrta  compacta  Lieberkûhn  (70,  p.  518). 

18G2.  Subei'ifes  domuncula  Nardo,  Schmidt  (96,  p.  07). 

18G8.  Subcrites  domuncula  Nardo,  Schmidt  (99,  p.  14). 

1870.  Subei'ites  /icros  Sclimidt  (lOO,  p.  46). 

1882.  Suberifes  domuncula  Nardo,  Grœfl'e  (38,  p.  318). 

1888.  Suberites  domuncula  Nardo,  Lendenfeld  (63,  p.  65). 

1891.  Suberites  dofnuncula  Nardo.  Topsent  (115,  p.  15). 

1893.  Suberites   domuncula    Nai'do,  Celesia    (23,    p.    1, 
pi.  V-Vill). 

1897.  Suberites  domuncula  (Olivi),  Lendenfeld  (65,  p.  118, 

pi.  IV,  Vil  et  XI). 

1898.  Suberites  domuncula  (Olivi),  Thiele  (107.  p.  37,  fig.). 

Eponge  massive,  globuleuse,  géiiéi-alenient  non  lobée,  enveloppant  une 
coquille  vide  de  (îastëropode  sur  laquelle  elle  s'est  d'abord  fixée^  et  abri- 
tant presque  toujours  un  Pagure,  avec  lequel  elle  vit  en  sjanbiose. 

Consistance  ferme,  inélastique.  Surface  lisse,  légèrement  âpre  au 
toucher.  Ectosome  non  détachable,  mince,  percé  de  stomions  microsco- 
piques dans  des  aires  très  étroites  et  irrégulières,  distribuées  tout  autour 
du  corps. 

Oscules  peu  nombreux  (1-3),  larges,  situés  sur  les  'points  culminants. 

Choanosome  compact,  parcouru  par  des  canaux  aquifères  étroits. 

Charpente  irrégulière,  sauf  vers  la  périphérie,  où  les  spicules  se  dres- 
sent la  pointe  en  dehors  et  se  groupent  par  faisceaux. 

Une  couche  de  gemmules  inermes  à  enveloppe  de  spongine  se 
développe  toujours  au  contact  immédiat  du  support  et  persiste  durant 
toute  la  vie. 

Spicules. —  I.  Mégasclères:  1.  Tj/lostyles  lisses  (fig.  "7  t),  à  tête  coiirte  et 
peu  renflée,  trilobée  en  coupe  optique ,  quelquefois  surmontée  d'un 
mucron  cylindrique  plus  ou  moins  long,  assez  rarement  ornée  d'un  ren- 
flement secondaire  au  niveau  du  cou  ;  à  tige  courbée  ;  à  pointe  brève  et 
acérée.  Inégaux  entre  eux  et  mesurant  90 à  320  (x  de  longueur  environ  sur 
7  à  8  [A  d'épaisseur. 

Une  grande   quantité  de  ces  mégasclères  se  transforment  en  styles 

ARCII.    I>E  ZOOL.    EXP.    ET  OKN.   ^—  3''   SÉRIE.    T.    Vlll.    1900.  15 


:22()  E.  ÏOPSENT. 

(lig.  7  .s)  et  on  uxi's  (fig.  7  o)^  ces  derniers  de  longueur  sensiblt-nient  su|)é- 
rieure  (100  à  130  [x).  mais  ordinairement  plus  minces  (1  à  6  jji). 

Les  différentes  l'ormes  de  spicules  s'entremêlent  sans  ordre. 

Pas  de  microscléres. 

Coiilriir.  —  D'iiabilude  orangée,  sur  IdUte  la  suriace  ou  seulement  du 
côté  le  plus  exposé  à  la  lumière.  Sou\('nt  blanche.  Ou  encore  marbrée  de 
rouge,  ou  de  bleu,  ou  de  ces  deux  couleurs  ;ï  la  lois  sur  fond  blanc.  Lors- 
que l'Éponge  est  blanclie,  le  tube  dans  lequel  elle  abrite  le  Pagure  est 
quand  même  orange-,  d'iiabitude.  nu  iiinius  à  son  entrée. 

Habitat.  —  Méditei-ranée  (Adi-iatique,  côtes  d'Algérie,  côtes  de  l''rauce); 
Sénégal;  Antilles.  (Peut-être  aussi  mers  d'Australie). 

Par  de  faibles  ])i-ci|c)nileui's  (jusqu'à  100  mètres  environ  dans  le  golfe  du 
Lion). 

Subcijitcs  (loiiiiiiKiild  (■>!  s;iii,'.  ciinhfdil  l'une  des  {{ponges  les 
plus  conuiiunes  de  la  M l'dit erra ik'^c.  (hi  l'y  a  Uxuivée  dans  toutes  les 
lucalilés  exploriM's  un  peu  si'Tieusenient .  en  divers  points  de  l'Adria- 
lique,  à  .\aples.  sur  les  ciMes  d' Alu<'i'ie.  Dans  lo  eaux  IVanraiscs, 
.Marion  Fa  signalée  dans  le  ndll'e  de  .Marseille  :  j'ai  noli'  sa  l'n'Mjuence 
aux  fies  d'ilyèi'es  cl  à  Touldii  :  eiilin  je  l'ai  renconti'ée  avec  une 
exlrèjue  ahiindance  sur  le  liltoral  du  lliiu^^ilinn.  A  Hanyuls.  le 
(dialut  ne  mani|ue  jamais  d'en  recueillir.  >ui-  la  vase  cùtièi'e,  de 
nombreux  échantillons; 

il  est  certain  ipie  cetli'  esj)èce  n'habite  pas  excinsivenieni  la  .Médi- 
terranée.  Le  Siihi>rih's  d(''cril  par  O.  Srhniidt  mius  le  nmn  île 
S  uben'f  «'S  /it'/'os  1 100  \  nous  pi-iin\i'  sun  e\i>|enie  aux  Aniillo.  .l'en 
ai  vu  un  spécimen  (115)  recueilli  à  Dakar  par  M.  I",.  (ihevreux.  au 
bas  (hi  jardin  public.  Ijilin.  Lendenl'eld  l'a  cili'c  i  63  i  cduinie  faisant 
jiarlieilela  l'aune  du  Sud  el  de  11".»!  de  l'AusIralie.  avec  des  carac- 
tères assez  spi''ciaux.  buderois.  el  qui  en  rendent  la  d(''terininal  ion 
un  peu  (b)uleuse.  (le  sont  les  seules  indicalinn-  (pie  nous  |M)sscdions 
au  sujet  de  son  extension,  car  si  son  nnni  revient  l'n'Mpieniment  dans 
les  nu'Muoires  sur  les  Spongiaires,  il  ne  tant  pa>  oublier  ipi'd  a  le  plus 
souveid  ('ti''  par  erreur  appliqui'  à  la  rornie  dite  siihrrcd  de  Finiliiiit 
/itiis.  ipn.  d'aillein's.  lui  |-es>endile  lieaucdiip. 

.b'  n'ai  ciinslat(''  nulle  part  >ur  le,>  cntcv  françaises  de  l'Atlantique 
la  |»résence  du  vi'ritable  Sa/ir/'i/cs  (loin iiiiciiln . 


in  ri)!-:  Mo.NoiiUAi'iiinrK  dks  simlnijiaikks  dk  kua.nck.  ±21 

La  foi'ine  (ju'il  rcviH  d'Iiahitiule  est  assez  singulière  puni'  avuii' 
frappé  tle  tout  temps  les  naturalistes.  Et.  de  fait,  il  est,  de  nus 
Eponges,  l'une  des  plus  anciennement  eonnues. 

II  se  fixe  presque  toujours  sur  une  coquille  vide  de  (iastéropode 
(Ccrif/iii/ni.  Trocinis.  Murer,  etc.),  en  plus  ou  moins  bon  état, 
puis,  en  grandissant,  la  i'ev(M  et  l'englobe  ;  il  en  ménage  d'abord  la 
boucbe,  ce    qui  permet  à  quebjue   l'agui'e   d'y   chercher   un   abri. 

Cependant,  sa  taille  s'accroissant,  il  tend  à  bouchf'i-  l'orifice  de  la 
coquille.  La  présence  du  Pagure  l'en  empêche.  Alors  il  forme  autour 
du  Crustacé  une  sorte  de  moule  auquel  la  torsion  du  corps  de  celui-ci 
imprime  une  direction  spiralée,  de  même  sens  que  l'enroulement  du 
Gastéropode,  mais  plus  ou  moins  excentricpie  par  rapport  à  la 
columelle.  Sur  les  gros  Suherifcs.  l'orifice  fie  la  loge  occupée  pai- le 
Pagure  peut  se  trouver  fort  éloigné  de  la  bouche  de  la  coquille 
(fig.  3). 

La  loge  a  des  parois  lisses  et  orangées  en  dedans,  épaisses  de 
de  1"""  à  l'»"',.5  et  beaucoup  plus  fermes  que  le  leste  de  l'Éponge. 
Elle  se  laisse  très  bien  disséciuer.  .Mise  à  lui.  elle  apparaît  comme 
un  tube  cylindrique,  à  l'entrée  duquel  se  tient  le  Pagure.  Il  s'établit, 
en  définitive,  entre  l'Eponge  et  le  (Irustacé.  une  véritable  symbiose, 
dont  chacun  tire  profit.  Le  SiihcriteK  abi'ite  le  Pagure,  qui,  en 
revanche,  le  promène  dans  des  eaux  que  les  détritus  de  ses  repas 
chargent  toujours  de  matières  organiques  en  suspension,  et  surtout 
lui  évite  le  danger  d'être  envasé. 

Ce  Suberitea  sert  si  constamment  de  demeure  à  un  Pagure  que 
Olivi  (qui  le  prenait  pour  un  Alcyon)  a  pu  lui  donner  à  juste  titre  le 
nom  spécifique  domunnilti. 

Nous  savons  que,  sous  sa  foiiue  sitôc'rc((.  Firiilina  /irus  peut  de 
même  vivre  en  symbiose  avec  des  Pagures.  Toutefois,  ().  Schmidt  a 
fait  remar(iuei'  (101,  p.  11(1)  (jue  cette  union  n'est  pas  aussi  cons- 
tante pour  elle  (jue  j)Oui"  l'Iilponge  de  la  Méditerrané(\  ,)'ai  fourni  plus 
haut  (p.  210)  certaines  indications  qui  conlirment  cette  observation 
judicieuse. 


:>^8  E.  TUPSENT. 

Itevi'lailt  au  di'lnil  di'  sa  vie  ((ig.  I).  Siihcrili's  iloinidniihi  ficvicnt 
ra|ti(lfini'iil  glulmU'UX.  Los  ligures  i  d  ■'>  <l<'  la  |>laiicli<'  NI  du  |ir('sciit 
niruiiiiic,  et  celles  (|u'a  publiées  Lendenfeid  (65.  |>1.  I\  .  ;».')  et  IIH), 
obtenues  pai  la  pluttograjibie.  dunnent  \\\\v  Ixuuif  idi'c  lii'  sa  IVuine 
délinilive.  H  est  massif,  au  sens  le  plus  strict  du  lunl.  et  géné- 
ralement nun  lobé.  11  peut  atteindre  le  volume  de  la  tète  d'un 
enfant. 

A  sa  fa<;e  inférieure,  souvent  aplatie,  s'ouvre  la  loge  du  (Irustaii-. 
Si  l'Kjtonge  est  jeune,  on  j)eut  voir  |)iès  de  là  (fig.  4).  saillante  au 
deliors,  la  pointe  de  la  cocjuille  sur  hKjuelle  elle  s'est  fixée  à  l'état  de 
larve.  Si  elle  est  Agée  (fig.  ',\).  elle  recouvi'e  la  coipnlle  en  entier, 
mais  celle-ci  n'est  jamais  enfouie  très  profondément  et  continue  à 
mar(juei'  en  ijuehpie  soite  sa  base. 

Du  côté  su])éi"ieui',  on  compte  deux  ou  trois  osrules.  rarcnimt 
davaidag(\  situés  en  généial  sur  des  points  rulmiiiaids.  Ix'ants  ou 
froncés,  suivant  l'état  d'expansion  ou  de  contraction  de  la  masse,  et 
de  diamètre  fort  variable,  mais  i-arement  étroits.  Les  oscules  sont 
pres(|ue  toujours  composés,  c'est  à-dire  (ju'ils  forment  de  eourts 
cloaques  où  déboucbent  eiisci  ni  de  plusieurs  canaux  exlialantsde  large 
calibre. 

I^a  surface  est  luisante  et  lisse  en  apparence.  l-]n  réalit(''.  elle  est 
finement  veloutée  et  bappe  légèrement  au  doigt,  (l'est  (pi'elle  est 
limitée  par  les  pointes  de  tylosfyles  innoudirables.  (pii.  à  la  pi'-i-i- 
phérie  du  corps,  se  dresserd  vei'ticalemeid  par  liouipirts  serres. 
I"]||e  u'odre  pas  l'aspect  gi'cnu  «pu'  nous  avons  reciuinu  sur-  l-'iail  i  un 
lirii.<.  Celte  dillV'reiice  extérieur'e  s'ex|»li(Hie  par  une  dilIV'i'ence  de 
structure  de  l'ectosome.  (liiez  Ficiilina.  les  li(iu(piets  de  tylostyles 
^Uperliciels  se  disjxtSeid  en  un  n''seau  dau>  les  mailles  polygiuiales. 
Visibles  à  l'o'il  nu.  duquel  s'étend  la  menduane  ectosomique.  perciM- 
de  stfunions.  Ici.  les  biunpu'ts  de  tylostyles  forment  dans  leui'  ensem- 
ble un  dessin  fort  capricieux,  dont  les  lignes  laissenl  entre  elles  des 
intervalles  diversenieni  (igui'és.  inégaux,  et.  en  giMii'ral.  très  ('Iroits. 
que    tapisse    la     nienibrane    ectosonH(pie .     Lendenfeid    a     re|U(''senté' 


ETl^DE  M0N0(]RAPHI01JE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  229 

coinparativtMHfMii  ces  deux  dispositions  (65,  pi.  XI.  fig.  187  et  189). 

Ouoi  (ju'il  <Mi  soit,  les  oritices  inhalants,  microscopiques,  de 
Suberites  domimnild  se  distribuent  uniformément  sur  toute  sa 
surface. 

La  surface  est  souvent  entaillée  (pi.  VI.  fig.  5)  d'incisions  plus  ou 
moins  nombreuses,  étroites  et  allongées,  produites  par  des  Tritacta 
r/ihbosa  (Sp.  Bâte),  Chacune  représente  l'entrée  d'une  petite  chambre 
où  l'un  de  ces  Amphipodes  est  installé  sur  le  dos,  tenant  avec 
ses  pattes  les  deux  lèvres  de  la  fente,  prêt  à  les  rappi-ocher  à  la 
moindre  alarme. 

D'autres  commensaux  encoi-e  cherchent  un  abri  dans  le  corps  de 
Suberites  domuncula.  Je  veux  parler  des  Stephanoscyplnis  mira- 
bilis Allman.  La  figure  6.  pi.  VI.  montre  un  Suberites  qu'ils  ont 
complètement  envahi  et  déformé. 

La  couleur  est  fort  variable.  Le  plus  souvent  orangée,  elle  peut  se 
répandre  uniformément  sur  toute  la  surface  ou  seulement  sur  la  face 
supérieure,  le  reste  demeurant  plus  pale,  jaunâtre,  grisâtre  ou  même 
blanc.  Beaucoup  d'individus  sont  entièrement  blancs.  Beaucoup 
aussi  sont  marbrés,  tachés  de  rouge  ou  de  bleu  sur  un  fond  blanc 
(pi.  VI.  fig.  3).  0.  Schmidt  a  trouvé  à  Zlarin  Suberites  domuncuta 
taché  de  bleu  sur  fond  rouge  et  blanc;  il  l'a  indiqué  (96,  p.  68)  à  cet 
état  comme  une  variété  de  l'espèce.  Lendenfeld  se  refuse  (65.  p. 
126)  à  admettre  qu'il  se  soit  agi  vraiment  de  Sul)erites  douiunrulu. 
Rien  de  plus  certain,  cependant:  il  est  même  inutile  de  distinguer 
une  variété  d'après  ce  caractère:  à  Banyuls,  les  .S',  (toniiinrula 
portent  fréquemment  cette  l)igai'rure. 

J'ai  remarqué,  dans  cette  dernière  localité,  que  \e?> Suberites  pêches 
au  large  répandent  une  odeur  forte,  phosphorée.  Qw^nd  on  les 
déchire  ou  qu'on  les  coupe  au  sortir  du  chalut,  on  les  trouve  le  plus 
souvent  vaseux  intérieurement,  à  un  tel  point  qu'on  peut  se  deman- 
der s'ils  sont  bien  vivants.  Pour  m'en  assurer,  j'en  ai  abandonné 
durant  deux  mois  dans  une  caisse  à  claire-voie  au  fond  du  vivier  du 
laboratoire   Arago,    et,    au  bout   de   ce   temps,  j'ai  constaté  qu'ils 


280  E. TOPSENT. 

viv.iitMll  rncurc  iM  (lu'ils  sN'Iaicnl  (l(''l>an;iss(''s  de  luiiti's  les  iiii|uin'l(''s. 
«Ml  iiiriiic  liMiips  qu'ils  avaient  |ii'nlu.  eu  uraiidc  iiailic,  leur  (•(ilmatiiin 
cl  aussi  leur  odcui'  désai^i-t'ahl»'. 

L(>  clioaiioscjnie  de  S.  (lonitinnild  est  notal)leiii(Mil  plus  iniii]ia(t 
que  celui  de  Firiilina  /in/s.  les  canaux  a(|uifères  qui  le  parmuiciU 
en  tons  sens  gardant  un  plus  |M'lit  calihi'c.  LendrnlVId  cii  a  plmto- 
graphi»''  une  (•(iu|)e  niacr()sc(»|iii|ue  (65.  pi.  I\  .  Hg.  -58).  .l'en  mets  une 
autre  suus  les  yeux  du  lecteur  (pi.  VI.  lig.  2).  (les  deux  ligures, 
comparées  à  celle  d'unecoupe  semblable  pratiquée  à  travers  FiniHnn 
firua  (pi.  V.  fig.  Oy.  montrent  c«)nd)ien  dill'èi'e  la  structure  interne  de 
ces  deux  Kpunges. 

Suherito^  domunculd  produit  tiaijours  des  gennnules  au  contact 
de  son  suppdrt.  Il  est  surprenant  (pie  ni  Scliniidt.  ni  Lendeiileld  n'en 
îiieid  l'ail  nienlion.  .l'ignore  si  ces  productions  ont  ('gaiement 
échappé  îi(]elesia.  dont  je  n'ai  pu  nie  procurer  le  travail. 

(''est  de  bonne  beure  ipie  l'I'lpongc  assure  par  c(^  moyen  sa  mnlli- 
plicalion,  car  les  sujets  jeunes.  i(ininie  celui  de  la  ligure  I.  pl.  W. 
qui  est  encore  revêtant.  poss(''dent  (l('')."i  i\^''^  gemmules  .à  leur  base. 

(les  gemmules  res-;(Mnl)leiil  beaucoup  à  celles  de  l'IciiHiui  liens. 
Comme  elles,  elles  sont  orangées  ou  jaunes,  disposées  sur  une  s<'ule 
couche,  serrées  les  unes  coidre  les  autres,  et  inermes.  Klles  sont 
seulement  plus  inégales  entre  elles,  et  leur  c(uitenu  granuleux  se 
montre  plus  nettement  i'(''p.iili  dans  de  grosses  cellule--  endiryonnaires 
(fig.  8  et  9)  orangées,  dunl  le  noyau  s'aperçoit  foi't  bien  sans  pr(''pa- 
ration  comme  une  taidn-  incolore.  La  co(pie  |)rcnd  in-erlion  au 
support  par  de  cnurts  crani|ions  de  s|tongine. 

On  les  trouve  pleines  à  toute  saison  de  l'année  et  à  tout  âge  de 
l'animal,  de  sorte  (pt'au  sujet  de  leur  destinée,  il  faut  eiicoiv  s'en 
tenir  .à  l'Iiypolbèse  i\\\v  nous  ont  sngg(''r(''e  celles  de  l'iniUnd  finis. 
Conlr.iircmenl  .à  ce  (pu-  l'cui  a  (luebiuetois  supposé.  I.i  co(piille  imor- 

poi-('e    ne  se  (b'Iruil    |>as.  (l'est  l'I-lponge  (pii.  ])érissan!  à  un  ment 

donn(''.  doit  >••  (l('-sagrég<>r  et  mettre  à  nu  ses  gemnndes. 

.Il-  ne   |)ui>  m'empèrlier   de    l'aire   remai^pier    condiien    ('1  (il    restée 


ETUDE  MONOGRAPIIIorE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  231 

incomplète,  niali^ré  une  récente  niono^i'aphie  (65).  notre  connais- 
sance (le  c(4te  Eponge  pourtant  vuljiaire.  On  la  confondait  générale- 
ment avec  F iru/ina  finis  de  la  forme  suherea;  sa  coloration  avait 
été  si  mal  étudiée  qu'une  contestation  s'élevait  \\  son  propos:  ses 
gemmules  étaient  ignorées;  sa  spiculation  même  était  décrite  d'une 
façon  inexacte. 

Thiele  (107.  p.  37)  a  montré  tout  dernièrement  que  la  spiculation 
n'est  pas  aussi  simple  que  ce  qui  en  avait  été  dit  devait  le  laisser 
supposer.  •     >  , 

Elle  se  compose  typiquement  de  tylostyles  à  tète  courte  et  d'épais- 
seur plutôt  médiocre,  trilobée  en  coupe  optique,  le  lobe  terminal 
étant  obtus;  à  tige  cylindrique,  doucement  courbée;  à  pointe  courte 
et  acérée.  Mais  ces  tylostyles  sont  susceptibles  de  variations,  les  unes 
légères,  les  défigurant  à  peine,  les  autres  profondes,  les  métamor- 
phosant tout  à  fait. 

Ils  peuvent  porter  un  renflement  secondaire  au  niveau  du  cou,  ou 
bien  allonger  le  lobe  terminal  de  leur  tète  en  un  muçron  cylin- 
drique. Ils  atteignent  des  dimensions  fort  inégales  et  sont  loin 
d'avoir  toujours  une  longueur  en  rapport  avec  leur  épaisseur. 

Mais  surtout-,  beaucoup  d'entre  eux.  ell'acant  toute  indication  de 
renflement  basilaire,  se  transforment  en  styles  purs  (fig.  î.s"),  tandis 
que  d'autres,  s'effilant  aux  deux  extrémités,  deviennent  des  oxes 
véritables  (fig.  7  o).  Entre  ces  deux  formes  dérivées,  il  existe,  d'ail- 
leurs, des  intermédiaires  :  on  voit,  en  efïet  (fig.  ~  p),  des  styles  dont 
la  base  n'est  plus  ronde,  mais  plus  ou  moins  amincie,  sans  être 
cependant  pointue. 

Nous  ne  devons  pas  oubli<'r  ({U(>  Ficiifiiui  fînts  nous  a  déjà  fourni 
des  exemples  de  ces  transformations  des  tylostyles.  Seulement,  nous 
les  y  avons  notées,  surtout  celles  (pii  [iroduisent  les  oxes,  à  titre  d'ex- 
ceptions. Au  contraire,  chez  Si/hr/'/fcs  dotinniruld,  les  tylostyles  mal 
conformés  l'emportent  numériijueiuent  sur  les  tylostyles  normaux. 
Styles  et  oxes  abondent,  non  dans  rertains  spécimens  représentant 
une  variété  de  l'espèce,   mais  cbcz  tous  les  individus.  Et  ces  altéi'a- 


232  K.  T()1»SKNT. 

lions  y  apiiai-aisscnt  <li''s  le  jciino  Age.  alors  ([nr  l'Ilponuc  <'st  cnnin» 
revt'tanto. 

Le  iiK'lange  est  si  curieux  qu'on  peut  s'étonner  qu'il  n'ait  pas  été 
signalé  plus  tôt.  O.  Sclmiidt  on  a  pourtant  remarqué  un  tout  pareil 
chez  un  Siihcrilcs  des  Antilles,  qui  lui  rappelait  extérieurement 
.S'.  (lomiincula  et  (|u"il  a  quand  même  considéré  comme  d'espèce  dif- 
férente, sous  le  nom  de  S.  /it'ros  (100.  p.  ifV).  Thiele  se  demande  sil 
n'y  aurait  j)as  plutôt  identité  spécifique  entre  ces  Eponges,  .le  m'en 
déclare,  pour  ma  paît,  pleinement  convaincu.  A  cause  de  sa  prove- 
nance exotique.  O.  S(  limidt  aura  examiné  de  plus  prés  les  spicules 
(lu  spécimen  des  .\ntilles  (jne  ceux  des  S.  ilomnnruhi  de  l'Adriatique. 

Les  tylostyles  mesurent  de  90  à  320  [x  de  longueur  environ  et  7 
à  8  [X  d'éitaisseui-  moy(Mine.  Les  styles  sont  généralement  un  ]»eu  j>lii< 
longs.  Mais  surtout  les  oxes.  représentant  des  spicules  étirés  suivant 
l'axe,  atteignent  une  longueur  notablement  plus  grande  (400  à  430  ^) 
et  restent  sensiblement  plus  minces  (4  à  fi  [x). 

A  un  autre  point  de  vue,  on  peut  dire  les  spicules  un  jien  plus 
grands  dans  la  profondeur  du  corps  que  dans  les  régions  périphériques. 

Il  n'y  a  nulle  part  trace  de  microsclères. 

Les  mégasclères  s'eneli<'vètrent  sans  oi-dr-e  dans  tout  le  choano- 
some  et  constituent  une  cliarpente  assez  serrée.  Toutefois,  c'est  plutôt 
l'exiguïté  du  système  aquifère  (pie  la  densité  de  la  spiculation  (pii 
rend  compacte  la  structure  de  l'Kponge.  A  la  limite  du  corps,  les  s|)i- 
cules  se  dressent  verticalement  et  se  groupent  par  faisceaux,  leurs 
pointes  dépassant  un  peu  la  sui-face  générale. 

Lendenfeld  a  trouvé  aux  tylt»styles  des  .V/z/y^'/v'^'x  australiens,  qu'il 
a  rapportés  à  l'espèce  S.  ffofunnritfft.  une  longueur  de  700  \t..  L'écart 
entre  cette  mesure  et  celles  (pie  nous  donnons.  Thiele  et  moi.  est  si 
considérable  qu'il  me  fait  hésiter  un  peu  ;i  admettie  la  détermination 
de  Lendenfeld.  D'autant  plus  que  cet  auteur  ne  fait  mention  (|ue  de 
tylostyles  (il  est  vrai  (pi'il  ne  cite  i)as  d'autres  s|»i(ules  dans  les 
.V.  (ittinnnciiht  de  Tiieste.  Lagosta  et  Lésina)  et  (pie  le  mode  de  vie 
des  Sit/irrifi's  dont  il  parle  dilVère   assez  de  cflui  lialiilliel  aux  .S",  (fo- 


ETUDE  MONOGRAPUFOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  -23^ 

muncuJa  (!<'  la  MrditPi  raïK'c  et.  autanl  (|u'on  t'n  peut  parler,  de 
l'Atlantique. 

Nous  tenons  maintenant  les  éléments  d'une  comparaison  rigou- 
reuse, permettant  de  distinguer  délinitivement  Si/bcrifcs  (tomuncula 
de  Ficulma  /frits. 

L'état  de  la  surface  n'est  pas  ideiiti(|iie  chez  ces  deux  Eponges  : 
/•".  /iri/s  se  réserve  des  aires  stomiales  plus  larges  et  plus  régulières, 
perceptibles  à  l'œil  nu  comme  des  dépressions  légères  qui  lui  com- 
muniquent un  aspect  grenu.  La  masse  est  plus  ferme  chez  S.  domun- 
cnJn  parce  que  le  choanosome  n'en  est  parcouru  que  par  d'étroits 
canaux.  Les  mégasclères  de  F.  ficus  sont,  d'habitude,  à  peu  près 
exclusivement  des  tylostyles;  certains  spécimens,  affectant  presque 
toujours  une  forme  columnaire  (fornu^  rirf/itffosa).  présentent  seuls 
une  prédominance  de  styles  sur  les  tylostyles  normaux  dont  ils  déri- 
vent; les  oxes  dérivés  restent  en  tout  cas  exceptionnels.  Chez 
aS'.  domunruln,  au  contraire,  la  transformation  des  tylostyles  en 
styles  et  en  oxes  est  si  fréquente  que  ces  spicules  réduits  l'emportent 
numériquement  sur  les  spicules  normaux'.  Enfin,  F.  firit s  possède 
seule  des  microsclères.  toujours  présents,  bien  que  de  (|uantité  va- 
riable d'un  individu  à  l'autre  et  parfois  même  très  faible. 

Si/hcrifps  cornosns  (Johnston  )  Cray. 
(PI.  VII,  fiç.  i-r.). 

Syn,  :    1842.     Halirhondrin     rarnosa,    .lohnstun    (52.    p.   140, 
pi.  MIL  fig.  7-8). 

'  La  transformation  si  commune  des  tylostyles  en  oxes  riiez  S.  domunculu  a  sne;- 
Sfcré  à  Tliiele  (107,  p.  ."{7,  en  note),  l'idée  que  peut-être  ma  Vosinaeria  leviifata 
|13S,  p.  ia8|  n'est  pas  une  Axinellide,  comme  je  l'ai  supposé,  mais  plutôt  un  Sii- 
bevites  possédant  de  même  un  mélange  de  tylostyles  et  d'oxcs.  S'il  en  était  ainsi,  je 
devrais,  il  me  semble,  trouver  dans  cette  espèce  des  termes  de  passage  entre  les  deux 
formes  de  spicules.  Or,  ils  font  complètement  défaut.  Bien  plus,  la  différence  de 
dimensions  des  oxes  et  des  tylostvles  s'y  montre  telle  qu'elle  rend  peu  vraisemblable 
l'hypothèse  que  ces  deux  sortes  d'organites  soient  ici  dérivées  directement  l'une  de 
''autre.  ,Ie  reconnais  cependant,  avec  Thiele,  que  la  structiwe  de  Vosinaerin  cruafacea 
Fristedt  offre  des  particularités  (pii  rendent  discutable  l'introduction  de  mon  Eponçe 
dans  le  genre  Vosnuieria. 


-2:5 i  E.  TOl'SK.NT. 

Svii.    :     IS:»'.I.      //n/ir/i()/i(/fi(i  /l'rrn.  \Ai'\)r\\iu\)n  ilO.  \).-r2i).  [)\.  \\. 

(ig.  5). 
18(;i.      Ilaliim  rarnosa  i.Tolinst.).  noworhank  i4.  p.  70). 
lS(iL>.     Siilx'i'itcs  /larifs,  Schniidl  (96,  p.  «>H). 
l.S(;(>.     //i///ii'nifiriffofi   rarnosa    (Juhnst.),  Bnworljank  (6. 

V..I.  II.  p.  -20:?i. 
IHCyT.     Siihcrili's  rar/iosa  (.lolinsl.  ).  (Jray  (41.  p.  523). 
1S(»8.     Ili/nu'iii(i(i(l(ni   rantosi/s  (.lidinstoii  ).  N<^rinan  (84. 

p.  331). 

1870.  Si/herifcs  rarnosa.  Schniidl  (100.  ]>.  7*)). 

1871.  Hymcniacidon  carnosa,   Bowcrhank    (6.    vol.    III, 

p.  91.  pi.  XXXVI.  fig.  5-9). 
1S79.     lldUchondrid  rantosa  .lolinsl..  Carier  il4.  p.  :287). 
1882.      Ili/iii('iii(i(i(l(in    (■(//■/losi/s   (.lolinston) .    Noniian    (6. 

vol.  IV.  p.  88). 
1882.     Hiimcnidriditit  rariiitsn  Uwk..  Carter  (19.  |t.  353). 
188i.     Snhcrifrs  rar/iosits.  Uidlev  (94.  p.  VX')]. 
1880.     Siiherifcs  rar/iosi/s  lik..  Carter  (21.  p.  450). 

1886.  SHhrrifrs  rarnosa  .lolinsl..  Carter  (22.  p.  74). 

1887.  Si/fjcri/rs   rar/iosi/s   .lolmsl.    sp..    Hidlev    et     Deiidy 

(95.  p.  197). 

1888.  Siilx'vitcs  rarnosKs,  Topsont  (111.  p.  1298). 

1889.  Si/fjcri/cs  rf/rnosa  .]..  Ilanitsrh  (46.  i».  158). 

1891.  Si/hen'frs    ((irnosus    (.lolinston).    Tojisenl     ill6. 

p.    127). 

1892.  Siihcrilcs     rdruosiis     (  .lolinston  i.     Topsent      (119. 

p.    129). 

1892.  Siihci'ilrs.     rttr/insiis     (.lolinston).     To|ts(>nt      (120. 

pi.  XVIh. 

1893.  Si/hn-ifcs     iiiniosits     (.lolinston  i.    Topseiil      (123. 

pi.  X.WIIIi. 
I89i.      Siihrrili's  //ariis  (Sidiiiiidl  ).  Top>enl  (129.  p.  3). 
I89!i.      Si//)i-/ifcs  /l(/riis  (Seliiiiidl  i.  Topseiil  (132.  p.  125). 


ETUDE  MONOGRAPHIOTT.  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  235 

Syn.   :    189G.     Siihoriteti rarnosits  (Johnston j/ropsont  (131 .  p.  291). 

1896.  Sttberifps    cnnutsits    .Ii)hnston    sp..     Dendy    (153, 

p.  245). 

1897.  Subernnf/iHs  fiants  (Liebeikiilin).  Londcnfcld  /xira 

(65.  p.  lii.  pi.  V,  Vif,  XII). 

1898.  Siibcrites  jlarus  (Sclimidt),  Topsenl  (136.  p.  127). 
1898.     Suberiff^s  raniosifs  Bow.,  Thiele  (107,  p.  33). 

Éponge  charnue  polymorphe  :  encroûtante  (S.  c.  incrustans),  revêtante, 
lobée  (S.  c.  depressus),  ou  digitée,  à  digitations  formant  buisson  (S.  c. 
flarus),  ou  rameuse,  à  rameaux  subcylindriques,  longs  et  çà  et  là 
anastomosés  (S.  c.  ramosiis),  ou,  enfin,  bulbeuse,  pédoneulée  ou  sessile 
(S.  c.  typicus). 

Surface  égale,  finement  veloutée,  presque  lisse. 

Ectosome  non  détachable,  collenchymateux,  lacuneux,  percé  de 
stomions  microscopiques  nombreux  dans  des  aires  assez  larges^  peu  spicu- 
leuses,  soutenues  et  surtout  entourées  par  des  faisceaux  de  tylostyles 
verticaux.  Chones  inhalants,  cribriporaux,  distribués  tout  autour  du 
corps.  Cavités  préporales  discontinues.  Oscules  contractiles,  peu  nom- 
breux (1-3)  et  composés,  dans  les  spécimens  bulbeux,  assez  nombreux  et 
simples,  situés  au  sommet  des  lobes  ou  des  digitations  ouépars,  dans  les 
autres  formes. 

Charpente  irrégulière,  sauf  vers  la  périphérie  où,  sur  une  certaine 
épaisseur,  les  spicules  se  dressent  la  pointe  en  dehoi-s  et  se  disposent  en 
bouquets;  dense,  surtout  dans  le  pédoncule  dos  indi\  idus  bulbeux  et 
suivant  l'axe  des  spécimens  rameux. 

Une  couche  de  gemmules  inermes  à  enveloppe  de  spongiiie  s'établit  à 
la  base  des  .S',  c.  ti/picas,  au  contact  immédiat  du  support. 

Spicules.  —  I.  Mégasclères:  1.  Ti/I(>stijli:s  lisses  (tig.  5),  d'aspect  à  peu 
près  uniforme,  à  tête  ovoïde,  rarement  surmontée  d'un  mucron  distinct, 
plus  rarement  encore  suivie  d'une  dilatation  secondaire  ;  tige  un  peu 
fusiforme,  plus  ou  moins  courbée,  rarement  droite,  terminée  en  pointe 
assez  longue  et  acérée,  à  canal  axial  fréquemment  renflé  en  une  petite 
vésicule  dans  la  tête.  Taille  inégale  dans  les  différentes  parties  du  corps, 
plus  élevée  dans  la  profondeur  qu'au  voisinage  de  la  surface,  et  un  peu 
changeante  aussi  d'un  individu  à  l'autre  :  longueur  oscillant  entre  130 
et  570  ^,  largeur  variant  entre  3  et  8  [x,  sans  parler  des  tylostyles  linéaires 
qui,  çà  et  là_.  peuvent  se  rencontrer. 

Pas  de  microscleres. 

Coulcar.  ~  Jaune  (Jlurns  de  Saccardo)  à  l'état  de  vie,  iidits  et  c.vfra, 
exceptionnellement  brunâtre.    Blanche  à  l'état  sec. 

Habitat.  —  Cosmopolite  :  Atlantique,  Méditerranée,  océan  Indien  et 
mers  d'Australie. 


230  E,  TOPSENT. 

Sur  toutes  les*  côtes  de  I<>ance.  Très  commune  à  R;iin  uls  sous  ses 
divers  aspects, 

VHalirhonilrin  mniosn  do  .lolinston.  1842.  plus  rorrectenient 
appelée  Subrrifcs  raniosns.  cl  V Ildlirhondria  lUtrn  de  Liel)erkulin, 
ISrilt.  (depuis  "^vhwwW.  Siili('ril<'!<  jUiriis),  se  coiifondt'iil  en  une 
espèce  unique,  à  laquelle,  suivant  l'usaue.  le  nom  le  plus  ancien 
sera  conserve.  I.eur  coloration,  leur  structure,  leur  histologie,  leui' 
spiculation.  tout  en  elles  ap])arait  identique  quand  on  les  soumet  à 
une  comparaison  i-igoureuse.  Seule,  leur  foi-nie.  dilTérente  dans  les 
descriptions  originales,  peut  donner  le  (diange  et  faii'c  tenir  leur 
.séparation  pour  légitime.  En  réalité,  nous  avons  alVaiie  ;i  une 
Éponge  polymorphe,  à  l'égal  de  Firii/i/ia  finis,  et.  comme  elle,  se 
présentant  sous  cei'Iains  aspects  assez  distincts  pour  mériter  une 
désignât it m  |»articulière. 

Sous  sa  forme  la  plus  simple.  Suhfrifes  raniosu!^  se  montre 
encroûtant  fS.  e.  inn^usfans).  en  plaques  souvent  étendues,  minces, 
lisses,  rappelant  par  leur  couleur  celles  de  Prosuhcri/i's  <'/)i/>/n//i//ti. 
mais  plus  charnues,  et  surtout  pourvues  de  tylostyles  d'un  type 
difTérent.  Je  l'ai  rencontré  à  cet  état  dans  le  Pas-de-Calais  (creux  de 
Lobouret  pied  Est  desRidens).  sur  la  côte  du  Calvados  (au  large  de 
Luc),  et,  fréquemment,  à  Hanyuls.  dans  les  eaux  du  laboratoire 
Arago,  sur  les  Cysfosdra  de  la  baie,  les  Afirroroamn.^  du  large,  etc. 

Il  affecte  le  plus  souvent,  dans  la  Méditerranée,  une  forme  plu- 
massive,  tantôt  déprimée  et  grossièrement  lobée  (.S'.  /■.  r/i'/in'ssus). 
comme  on  le  voit.  j»l.  NU.  <lans  la  ligure  i.  sur  un  liagmenl  de 
conglomérat  de  Mélobésiées  (\\\  cap  l'Abeille,  et  tantôt  divisée  en  lobes 
cylindro-coniques  dressés,  tortueux,  en  buissouf.V.  r./larits).  comme 
l'a  fort  bien  i-eprésenté  Lendenfeld  (65.  pi.  ^■.  lig.  V.")).  d'après  un 
spécimen  de  Triesle. 

Il  est  surtout  connu  sous  raspecl  déeril  d'ahord  |»ar  .lobnslon.  celui 
d'un  corps  plus  ou  moins  globuleux  jiorté  sur  un  |»édoU(ule  de  lon- 
gueur vaii.ibl.'  ii»l.  \ll.  lig.  31.  On  a  signalé  ce  .V.  r.  Ii/jtiriis  un  peu 
p;irt.iut  :  .lUX  îles  Shetland,  loul  autour  de  la  (irande-Urelagne.  dans 


ETl'DE  MOMHiHAlMIinrK  DES  SPUNlHAIHES  DE  FRANCE.  237 

la  Manche  (\\'eyiiiuuth.  IMyinouth).  sur  les  cotes  océaniques  de 
France  (Brest,  Le  Croisio,  sur  la  côte  N.  d'Espagne  (Hirondeile. 
119).  dans  la  Méditerranée  (il  abonde  au  large  de  Banyuls,  par  des 
fonds  de  50  à  100  m.  et  je  l'ai  trouvé  aussi  aux  îles  d'IIyères),  aux 
Açores  (par  4o0  brasses),  à  Fernando-Xoronha,  aux  îles  Kerguelen, 
aux  îles  Mergui.  aux  fies  Vancouver  (à  marée  basse),  et,  sur  les  côtes 
d'Australie,  à  Port-Western,  d'après  Carter,  à  Port-Jackson,  d'après 
llidley  et  Dendy,  et  à  Port-Philip,  d'après  Dendy. 

Bowerbank,  qui  en  a  étudié  une  belle  série,  a  indiqué  les  varia- 
tions dont  il  est  susceptible.  Le  corps  peut  être  subsphérique  ou 
ficiforme.  et  le  pédoncule,  long  ou  bref,  peut  faire  complètement 
défaut.  Les  spécimens  sessiles  se  rapprochent  beaucoup  des  S.  c. 
depressus,  mais  quand  même  restent  plus  gobuleux.  Les  dimensions 
du  corps  sont  souvent  faibles  (2  à  3  centimètres  de  hauteur.  1  à  i 
centimètres  de  diamètre).  Cependant  on  en  observe  d'assez  considé- 
rables. L'individu,  de  Banyuls,  figuré  dans  la  planche  VII  (fig.  3i, 
mesurait  8  centimètres  de  hauteur  totale.  J'en  ai  vu  beaucoup  dans 
cette  même  localité,  sur  Aporr/iais.  Murex.  Cerithium,  etc..  dont 
la  partie  massive  atteignait  4.  o  et  6  centimètres  de  diamètre,  leur 
pédoncule  ayant  .5  à  12  ™"'.  d'épaisseur.  Aux  Shetland,  à  Dourie 
A'oe,  Norman  (84i  en  avait  recueilli  de  la  taille  d'une  grosse 
pomme. 

Enfin,  j'ai  découvert  dans  le  golfe  du  Lion  une  autie  forme  encore 
parmi  les  piuduit»  des  nombreux  dragages  exécutés  à  bord  du 
Hohinil  {>ai-  M.  le  Professeur  Pruvut  dans  la  zone  dVxploratinn  du 
lalioratoii'e  Arago.  11  s'agit  de  ce  que  j'appellerai  Suherites  mrnosus 
ramosus.  (^est  une  Eponge  commune  dans  la  région  que  M.  Piuvot 
désigne  sous  le  nom  de  Plateau  du  Cap*,  à  fond  couvert  des  sables 
et  graviers  du  large,  par  des  profondeurs  de  100  à  2."S0  m.  On  la 
rencontre  aussi  aux  roches  Ouillals  et  sur  les  bords  du  Uecb 
du  Cap. 

Elle  se  compo>"  de  bramhes  sultcylindriques.  longues,  peu  divi- 

'  Voy.  la  Carte  'le  lu  mer  de  Banyuls,  jiar  G.  l'ruvol,  i8(j4  (90). 


-23H  E.  TUPSENT. 

S(''('s.  rh  cl  là  ;iiia-;|i»mi)>i''('>.  <'|  iM|)|M'llr  ;m  |ii'('iiiii'i' alturd  la  Hnui'ra 
s/fiii//fnis  :  l'Ile  s'en  ilistinglic  toiitct'uis.  iiir'iiic  avant  lotit  cxaiin'ii 
(|i'<  spirilles,  par  sa  holle  coldratidii  jaiiiH'  (Td!' et  par  sa  ediisislaiire 
plii>  souple.  Ses  rameaux  (Hit  un  diaiiiètre  varialile.  parfois  supé- 
rieur à  ."'»""".  (|)ar  exemple  dans  le  spr^eimen  de  la  tinure  -2.  dont  la 
lira  IK  lie  (•oud(''e  à  aimie  droit   mesurait  l."")  ceiilimètres  de  Icumueuri, 

mais  >ouvenl  inIV'rieur.  |us(|u'à  1  ou  '2 seulenieiit.  (Juehpiel'ois  ils 

sont  envahis  par  un  Zoantlie  i  lii;'.  I  ). 

Il  est  possible  (pie  ce  nouvel  aspect  de  .S'.  r^//v<0.s7/,v  soit  eu  rapport 
avec  la  nature  du  lond.  car  les  s|i(''ciniens  recueillis  entiers  pr(''- 
seiilent.  attachés  de  loin  en  loin,  de  petits  i; l'a viers  ou  de-.  CraiAinentïj 
de  l'olypiei's  (pii  |)arais>enl  leur  avoir  servi  de  supjMul. 

Uiudle  (pie  soit  si  tonne.  S iihrrilcs  cdmosiis  oIVre  à  peu  près 
conslainmeiit  la  helle  colorati(Ui  jaune  vit'(piilui  valut  de  la  part  de 
Ijeherkiihn  le  nom  de  Util ichondrid  /liira .  Il  la  possède  dans  toutes 
ses  |)arties,  sur  toute  sa  surface,  en  dedans  e|  en  (hdiors.  (pioi(pie. 
à  vrai  dii-e.  avec  un  peu  plus  (rintensiii'  à  la  p(''ripli(''rie  ipie  dans  la 
profondeur.  l'lxce|»tionnellement .  on  rencontre  i\i'^  sp(''cinieiis  hru- 
nàtres.  .\oriiiaii  en  a  envoy(''.  des  Shetland,  à  IJowerhanlv  (6.  V(d. 
II.  p.  :20r)).  un.  de  la  vari(''lé  li/pim.^.  et  j'en  ai  vu  à  Hanyuls  plu- 
sieurs, de  la  variété  //{'/)/-i'ssi/s. 

La  surface,  toujours  unie,  parait  i;lahre.  mais  elle  est  en  r('alit('' 
très  finement  veloutée  par  les  pointes,  d'ailleurs  fort  peu  saillantes. 
i\*'s  lylostyles  superliciels. 

S.  ra/'/iosifs  li/piriis  ne  porte  soUNcnt  ipTun  seul  oscule  à  son 
somnu't  (à  l'iMat  de  coutrai-ti(Mi  dans  la  (imire  ;!i:  mais  il  n'est  pa^ 
rare,  sur  les  |)lus  heaux  éciianlillons.  de  lui  en  C(nn)»ler  {\i'\\\.  el 
même  trois,  (les  oscilles  .sont  com|»os(''s.  cloatpies  courts.  ;i  lioi'ds 
cimt  ractiles.  au  fond  desipiels  didioii  ■lient  eiiscuihle  de  nomhreiix 
canaux  exhalanls.  Le  diamèl  ce  de  l'un  de  ces  oscilles  lt(''ants  varie  de 
■4  à  I."")  millimèt  res. 

.V.  tfi/-/iosi/s  /Ifiri/s  |»ei'ced'un  oscille  simple  l'extréinité  de  chacun 
de  .SCS  luhes. 


ÉTUDE  .M().\()(;i{APIIinrK  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  ^:U) 

S.  c.  inc/'i/s/(//ts,  (/('prcssNs  et  rainosus  uuvrent  de  place  en 
place  de  petits  oscilles  à  bords  membraneux  (iig.  "2  et  4). 

A  en  croire  Rowerbank  (6,  vol.  II.  p.  204.),  chez  .V.  r.  Iijjiicii.s,  les 
oscules  et  les  pores  seraient  Invisibles,  et  les  coupes  macroscopiques  à 
ti'avers  le  corps  montreraient  une  chair  sans  canaux.  C'est  évidem- 
ment qu'il  n'a  disposé  que  d'individus  c()ntra(;tés.  \a^  système 
aquifère  de  cette  Eponge  est.  au  contraire,  bien  développé,  mieux 
cei'tainement  que  chez  S.  dnmunruUi  et  même  que  chez  Fkulina 
liais,  car  les  orifuîes  inhalants  en  sont  plus  larges. 

(]hez  les  individus  de  toutes  formes  de  cette  espèce,  on  les  aperroit, 
comme  des  points  noii's  relativement  grands,  pai'  transparehce  de 
l'ectosome.  Les  ligures  2  et  4  en  donnent  une  idée,  assez  faible,  parce 
(|ue  les  spécimens  photogi'aphiés  n'avaient  pas  conservé  leur  pleine 
extension,  comme  le  prouve  l'état  de  leurs  oscilles.  Mais  cela  devient 
très  net  quand  les  Eponges  fraîchement  pèchées  Sont  laissées  quelque 
temps  au  repos  dans  les  cuvettes  d'eau  de  mer.  Ces  pores  sont 
d'ailleurs  inégaux  (ils  mesurent  de  0'"'"..I  à  Orn™.,5)  et  de  contour 
irrégulier. 

Au-dessus  d't'ux  s'étend  l'ectosome.  (^-e  n'est  pas.  ici  non  [)lus.  une 
membrane  détachable,  parce  que  des  faisceaux  de  tylostyles  verti- 
caux le  tendent  et  le  traversent  à  de  courts  intervalles.  Toutefois,  ces 
faisceaux  de  s[)icules  sont  moins  rapprochés  les  uns  des  autres  chez 
5.  raniosus  ipie  chez  Firtiliiia  /tcus  et,  à  plus  forte  raison,  que  chez 
Siibcriti's  (fotniinnila . 

Devant  chaque  pore,  l'ectosome  forme  un  tamis  collenchymateux, 
assez  épais,  percé  de  stomions  nmnbreux,  conduisant  dans  un 
systèuie,  souvent  compliqué,  de  lacunes.  Des  bouquets  lins  et  lâches 
de  tylostyles  rendent  villeux  ces  chones  cribriporaux. 

L'ectosome  a  pour  épaisseur  la  hauteur  des  bouquets  de  tylostyles, 
car.  en  cou|»e  microscopitiue.  le  (dioanos((nu'  proprenicid  dit.  avec 
les  corl)eilles  vibratiles,  ne  conunence  (ju'à  leur  base,  au-dessous  des 
lacunes,  (pii.  ]>ar  conséquent,  représentent  un  système  discontinu  de 
cavités  préporales. 


240  I'^  TOPSENT. 

La  chair  l'ï^t  cnnipaclc.  mais  très  ('•lasti(im'.  l)<'s  canaux  alxtiidanls 
la  parcourent,  les  exhalants,  de  caHhre  assez  fort,  se  dirigeant  par 
groupes  vers  l'oscule  ou  vers  les  oscules  des  Subrrifes  pédoncules, 
cheminant  solitaires  dans  les  individus  de  toute  autre  foinie. 

Les  corheilles  vihratiles,  sphériques  ou  ovales,  à  choanocytes 
numltreux.  sont  petites  et  ne  mesurent  (jue  -2o  h  ;{0  [j.  de  diamèti-e. 

Les  spicules,  à  la  dill'éi'ence  de  ceux  de  la  péri])liérie.  s'y  disposent 
sans  ordre  et  s'entrecroisent  en  toutes  directions.  Abondants,  ils  ne 
se  sei-rent  pourtant  pas  autant  que  [)ourrait  le  faire  supi)oser  la 
densité  de  la  masse. 

Dans  le  pédoncule  des  S.  c  /i/picus,  ils  s'aeniiiiulenl  cepenilant 
en  proportion  plus  forte;  pour  lui  donnei'  une  certaine  rigidité.  Kt 
parfois,  quand  (tn  coupe  en  deux  la  porti(»n  rentlée  de  ces  Eponges, 
<tn  voit  en  son  milieu  une  traînée  claire  et  ferme,  plus  spiculeuse 
que  le  reste,  continuant  directement  le  pédoncule  et  constituant  un 
axe  qui,  vers  le  haut,  se  dissocie  et  s'edace.  La  hase  d'insertion  Mir 
le  support  se  trouve  également  durcie  par  unt>  agglomération  de 
spicules.  En  aucun  de  ces  points  ainsi  consolidés,  les  tylostyles 
n  alVectent  une  disposition  régulière. 

De  même,  le  centre  des  *S'.  c.  roitiosns  est  occupé  par  un  riclie 
i<''seau  irrégulier  de  tylostyles,  assez  tenace  |)our  jjersister  dénutlé  à 
la  mort  du  rameau  (fig.  1,  à  l'extrémité  de  plusieurs  hranches).  Il 
entre,  il  est  vi'ai,  un  peu  de  spongine  dans  sa  constitution,  mais  à 
lélat  de  liens  si  faihles  et  si  jx'U  nombreux  qiw  le  loul  se  casse  nel 
et  sans  ell'ort  après  dessiccation.  Celte  structure  e>l  jnl(''ressanle 
à  litre  d'i'-hanche  de  la  coiftnne  axiale  des  A.rosi/hi'/i/rs  (122. 
p.  \1\)). 

Eraf)p<''  de  la  l'essemhlance  des  Si/hri-id's  r^/v/o.s-^/.s' (.lolm^lon  ici 
S.  flnctis  (  Lieherkiihn),  sous  le  rapport  de  la  coloration  et  de  la 
s|»i(iilalion.  j'ai  naliuellement  conq)aré  leurs  cellules  sj)liéiuleuses, 
sai-lianl  combien,  dans  beaucoup  d'espèces,  ces  i''l(''nieiits  possèileiil 
de  li\il(''.  Dans  les  individus  de  toutes  formes,  je  le>  ai  trouvées 
iileiili(|ue>.  El   cette  similitude  jus(|ui'  dan>  les  diHails    bislojouiques 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  241 

n'a  pas  peu  contribiu''  à  nie  décider  à  fondre  en  une  seule  les  deux 
espèces  jusiprà  présent  supposées  distinctes. 

Les  cellules  sphéruleuses,  d'une  seule  sorte,  mais  abondantes, 
sont  incolores,  assez  petites,  composées  de  sphérules  petites  et 
brillantes.  Elles  mesurent  7  à  10  (x  de  diamètre. 

Les  Snbeiùtcs  rarnosux  de  forme  pédonculée  établissent  une 
couche  de  gennnules  inermes  sur  la  surface  d'insertion  de  leur 
pédoncule  au  support.  Ces  productions  n'ont  aucun  l'apport  avec 
celles  (jue  Bowerbank  a  décrites  sous  ce  nom  (6,  vol.  II,  p.  205)  et 
qui  peut-être  étaient  des  œufs.  Elles  sont,  au  contraire,  tout  à  fait 
pareilles  aux  gemmules  de  Ficulina  ficus  et  de  Suberifes  dominuulu. 
.Je  me  suis  d'abord  aperçu  de  leur  existence  en  examinant  la  base  de 
spécimens  typiques  recueillis,  en  octobre  1890,  par  M.  Chevreux 
dans  la  rade  de  Brest  (116,  p.  127).  Depuis,  je  les  ai  revues  au  pied 
des  S.  c.  tijpkus  de  Banyuls.  Mais  je  les  ai  cherchées  en  vain  dans 
les  différentes  autres  formes  de  l'Eponge. 

La  spiculation  se  compose  exclusivement  de  tylostyles.  Il  ne  faut 
pas  chercher  dans  les  diagnoses  originales  de  .lohnston  et  de 
Lieberkiihn  une  description  exacte  de  ces  spicules.  Les  détails  qui, 
pour  nous,  olfrent  une  réelle  importance,  n'en  avaient  pas  une  aussi 
grande  pour  ces  auteurs.  Johnston  les  dit  petits,  cassants,  pins  ou 
moins  courbés,  assez  uniformes  de  taille  et  d'aspect,  avec  une  tète 
sphérique  comme  une  épingle  et  une  pointe  aiguë  progressivement 
effilée.  Les  dessins  qu'il  en  a  donné  les  montrent  trapus  avec  une 
tète  quehjuefois  trilobée,  quelquefois  aussi  ornée  d'un  renflement 
secondaire.  D'après  Lieberkiihn,  ils  seraient  fusiformes  à  tète  ronde. 

Bowerbank  les  a  fait  bien  mieux  connaître  et  a  fourni  des 
indications  précises  au  sujet  de  leur  disposition.  Il  les  indique 
comme  lâchement  entrecroisés  sans  ordre  dans  tout  le  corps,  sauf  à 
la  périphérie,  où,  sur  deux  ou  trois  hauteurs  de  spicules,  ils  se 
groupent  en  petits  faisceaux,  la  pointe  tournée  vers  l'extérieur,  et 
légèrement  saillants  an  dehors.  Il  les  dé-clare  longs  et  grêles,  très 
inégaux,   avec  une    tête    d'habitude    bien    manpiée.    La    figure    M 

An<:ll.    DE  ZOOI..    EX1>.    El    (iK.N.    3'^   SKKIE.    T.    VIII.    fOOO-  16 


E.  TOPSENT. 


(6.  viil.  III.  |il.  X.WN'Ii.  |i;ii- liHinclli'  il  a  Fail  iv|in''>ciil.'i-  un  >|iicul(' 
lii  'Il  ili'N  ('l(i|i|t''.  Iniii'iiil  uiM'  assr/.  Iiniinc  iih'i'  ili-  la  l'diilni mal inii 
nnliiiaiic  ili'  la  hMc 

Ces  s|iifiilc-  (inl.  ('11  cHVI.  iiiH'  ItMr  a>M'/,  tacilciiiciil  iccdiiiiaissalilt'. 
i»rt'Si(U('  Iniiidilrs  (i\iiï(l('  '.  (■■('>! -à -(lire  I  r^s  I  ijur  à  la  hase  et  |('riiiiii(''r 
par  u\)t'  |i(iiiil('  dliUisi'.  (JiK'jijui'riiis  (■(■|ii'ii(laiil .  relie  |iiiiiite  se  Iraiis- 
riiriiie  en  un  niiicnin  i|iii  devient  cvliiiilriiine  (|iiaii(l  il  alteini 
(Hieli|ne    Idiimieiii'.    Mais   celle   varialiiui    esl  e\eessiv('inenl    tare,    «le 

nièi in'il  est  tout  à  l'ait  exeeptiniiiiel  de  leur  trouver  lin  reiille ni 

se''ondaiie  au  niveau  du  eou. 

Ils  |)r(''senlenl  doue  viaiinciil.  eoinnie  l'aiiniuieait  .loliiisloii.  un 
as|)('c|  assez  uiiirornie.  Ils  smil  le  plus  souvent  un  peu  coiirlH's.  et 
leur  li^'C  l(\<;èrenienl  ru>il"orine  s'eflile  en  une  pointe  an'rée.  .Mais 
leurs  diinensions  \ari('nl  he.iueoup.  Dans  un  indi\  idii  donin''.  ils  smil 
|»lus  loris  dans  la  profondeur  ipie  dans  les  faisceaux  snperliciels.  I']ii 
outre,  on  les  trouve  inr-^auN.  d"un  su';el  à  raulre.  cl  dans  ilcs  loc.ilili's 
différentes.  l'Ji  ^l'iK'ral.  ils  paraissent  relal  ivenient  lonu's  el  givles. 
mais  il  esl  hieii  diflicile  de  traduire  leui'  taille  en  cliilfres  précis. 
Mlle  oscille  entre  l.'^O  [;.  de  loiiuneur  sur  ;>  [/.  à  peine  d^'itaisseur  et 
5:20  [f.  ((piidipiefois  davaii(a,:;e)  sur  .'">  à  S. 

L'espèce  se  distiiii;u('  fori  hieii  de  Siihcrilcs  tlomii iiciihi  à  tous 
égards,  l'.lle  se  rapproche  davaiilaiAC  par  sa  struclniv  de  l'"iciili iiit 
firns.  à  la<|n(dle.  pour  ni('ttr(>  en  garde  contre  une  fréipienle  siniilitude 
de  forme.  r>owerliail!<  Ta  soigiieusenienl  coinpar(''e.  iaili'e  elles,  nin- 
dinV'rence  profonde  existe.  i-(''siilant  dans  Talisenci'  totale  de  niicro- 
sclères  (die/  S.  ctiriKisKs.  ( '.ependanl .  coninii'  c'e^l  là  iiii  caradère 
ilégutif.  (rappr('ciali(Ui  parsuile  nialaisi'e.  (rautant  plus  didicale  niènie 
(pi(>  nous  saV(Mis  /•'.  //Vv/.s-  jiarfois  très  paiixre  en  niicroslrongyles. 
nous  reinarfpierons  encore  (pie  .V.  ciir/iosi/s  possède  i\t'^  Ivloslyles 
(rniie  loimiieur  moyenne  plus  ('■lev('e.  ;i  tète  assez  spéciale  et  peu 
(dia  imca  nie. 

'  Cl  The  s|iiciili's  li.-ivc  !\  s>il)()v;il  lii;i(l.  Ilii'  IVcc  ciiil  |ir(ijccliim-  slii-lilly  Ix-voiul 
Ihc  ;iclii;il  (  til.ir;;(  iiiciil  ni'  llic  li<;i(l,  Jiiul  iiicasiiir  .-iS  lo  .'>J  In  .oiiCt.'J  miliiiii.  » 
(Ki(ll-y,  94.  11.  '|('>''-) 


KTI'DK  .M()N()(il{AlMIinrK  l)h]S  SlM).\(ilAII{KS  I)K  FRANCK.  243 

Aucune  confusion  n'est  possible,  coninie  je  l'ai  (Irjù  dériaié 
(136.  p.  128,  et,  dans  ce  nuMuoire,  p.  170),  malgré  une  assez  grande 
ressenil)lance  de  leurs  spicules,  entre  Suheritcs  rarnosits  et  Pseu- 
(iosnbci'ites  sulphureus  (Bean).  La  structure  de  l'ectosonie  de  ces 
deux  Éponges  diffère  h  tel  point  (Qu'elle  oblige  à  les  rapporter  à  des 
genres  distincts, 

La  fusion  de  Hytneii'uuidon  foliafiia  Bowerhank  avec  S.  jlarii>i, 
soit  .S',  rar/iosus.  proposée  par  Lendenfeld  (65)  me  parait  également 
inacceptable.  Il  suffit  pour  s'en  convaincre  de  comparer  la  forme  des 
tylostyles  de  part  et  d'autre. 

Dans  un  essai  de  démembrement  du  genre  Siihcrid's  (132,  p.  12()), 
j'ai  ramené  au  genre  RhicaxincUa  les  Si/hcrifcs  h  long  pédicelle, 
indivis  ou  ramitié,  que  de  simples  crampons  attaclient  au  support. 
J'ai  évité  de  citer  parmi  eux  Sit/jerifcs  raniosi/s,  quoique,  à  cette 
époque,  je  n'en  eusse  pas  encore  reconnu  le  polymorphisme.  L'étude 
que  nous  venons  de  faire  de  ses  variations  justifie,  je  pense,  ample- 
ment, son  maintien  pur  et  sinqile  dans  le  genre  Sufjcritrs,  ainsi  que 
je  m'en  déclarais  partisan  en  189G  (131,  p.  291). 

Genre  B/tiraj'inclhi  Keller. 

Sub('/-ifi(/a' \)M\cn\éeS)  à  pédicelle  simple  ou  ramifié,  ordinaire* 
ment  attaché  au  support  par  un  groupe  de  racines  ;  corps  sphérique, 
ovoïde  ou  cylindrique,  velouté  ou  finement  hispide,  compact,  à 
charpente  plus  ou  moins  rayonnante,  et  percé  d'un  oscule  vers  le 
sommet. 

H/iiraj'iiicNd  />i/ri/'i'/-(f  (délie  Chiaje)  N'osmaej-. 

(l'I.  VHI.fig-.  fiel  7). 

Syn.   :    1828.     A/ri/o/t ii/ ni  /u//-/ /'(•/•// //i.  drWi'  CAùajv  (24). 
1841.     Alcyoniiim  pyri forme,  délie  (]hinje  *. 
1880.     I{hi:(i.riii('ll(i  rlari<j('ra.  Kdler  (54.  p.  272.  pi.  XIII, 
11g.  1-3). 

'  Descriciune  e  notoniia  de(jli  Animali  invertehratl  (lell<i  Sirtiin  citeriora. 


244  K.  TOPSKNT. 

1880.      Ithi:ii.riii<'ll(irlari(i<-r<i  Kcllcr.  Scliiiii.ll  1 102.  i).282). 

1880.  Si/hrri/rs  r/arif/n-    i  Krlln.  S.liiiiidl  i    (103.    |t.    80. 

[>l.  I.\.  liu.  I). 

1881.  Iilu:<i.rinrll(i  /n/rf/'orniis  i\o\\o  (lliiajf  sji..  \(isih;u'1' 

(142.  [..  :>). 
1883.     Suberi/cs  c/tirif/c/'.  .M.iiidii  (75.  |).  -l'A). 
1887.     I{ln:<i.rincll(i    in/ri/'cni    (Chiaje)    \'(tsni..    NdsinaiT 

(145.  p.  :{:u.  |.i.  xw  I.  M,-.  i;{). 

18U;i.      Siih('riti'srl(iri<i(-r'>r\\u\'\i\\:\\t\^>('\\\\\2,S.\A.\\\\). 
I8U!».    liliicd.riiii'lhi  ///////V'/vnilliiajtM.Tunscntf  132.  p.  125). 

Eponge  ranieu.so.  lixt'c  |);ii-  >iiii'  imillL'  de  i-jicini's.  à  ramc-nix  loiiizs  et 
grêles  tei'iuinës  cliacuii  par  un  rciidiMuent  eu  massue. 

Surface  fineiueut  hispide.  Poics  pu  ucti  formes,  visibles  à  l'nil  iiu.  ,iu 
pourtour  des  massues.  Oscules  peu  nombreux,  simples,  assez  étroits, 
situés  au  sommet  des  massues. 

Rameaux  formés  d'un  axe  solide  fibro-spii-uleux.  entouré  d'une  gaine 
coriace,  jjauvre  eu  (diair,  riche  en  spicules. 

Massues  fermes,  cliarnncs.  à  s(pi(d('tt('  en  lignes  i-adiales  (pii  se  disso- 
cient vers  la  périj»li(''rie  en  bou(piets  divergents.  Canaux  arjuifères  bien 
déveloi)j)és  ;  les  inhalants  rayonnant  de  la  surface  V(>rs  l'intérieur,  les 
exhalants  montant  vers  l'oseule. 

l^as  d'écorce  distincte  ni  di'  menil)rane  eclosomique  détaciiable. 

Spicules.  —  I.  Mégascdères  :  1.  'J'i/losti/lcs  (fig.  7  t(.  7  il),  droits, 
robustes,  à  tête  peu  dévelo))pée ,  à  pointe  émoussée  ,  htngs  de 
1  """.  25  à  1  """.  'i'.i,  épais  de  25  [x,  ciment('s  jtai- des  liens  de  spongine 
pour  constituer  l'axe  des  rameaux  et  des  massues,  .i.  'ri/ln.sri/h'.'i  (fig.  7  c), 
de  même  type,  mais  de  toutes  tailles,  jusipi'à  ne  mesurer  (pie  250  [jl 
sur  1,  <h-oits  ou  courbés,  à  têle  plus  on  moins  inarcpn-e.  à  pointe  d'au- 
tant plus  acérée  qu'ils  .sont  plus  petits,  constituant,  avec  une  direc- 
tion centrifuge,  les  lignes  radiales  et  les  bouquets  divergents  (jui 
gagnent  la  surLoe.  la  dépassent  un  peu  et  la  rendent  finement  hispide. 
3,  Ti/ldsli/lcs  ilexueux  ((ig.  7  !>)  longs  et  grêhvs  (plus  de  2  "'"'.  sur  4 
â  10  (x),  à  tête  mal  nianpK'e.  à  pointe  troncpié-e.  peu  .•il)undan(s,  escortant 
les  axes  tibro-spiculeux. 

II.  Microscdéres  :  1.  l'i-ic/ind/difiiniifs  (l'iii.  ',  r).  tonnés  de  taisceanx 
assez  gros  de  laphides  lim-aires,  droits  ou  Ilexueux.  huigs  de  100  jji. 
environ.  Assez  nombreux,  répandus  dans  la  chair  des  massues,  surtout 
an  \(>isinage  de  la  surface,  et  dans  la  gaine  des  rameaux. 

Coiih'dr.  —  (irise  ou  blanc  jaunâtre.  ;'i  Tt'lal  de  \  ie  on  dans  l'alcoid. 
uniforme,  en  dedans  comme  en  ilehois. 

Ilidiiidi.   —  M<'diterran('e  :  gojle   de  Naoles;  environs  de   Marseille  el 


ETUDE  MOiNOGRAPHlni'K  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  245 

de  Banyuls,   pai-  100  h  200  m.  de  ])rofondeur,   sur  fonds  de  vase  ou  de 
sable  vaseux. 

Vosmaer  a  proclanu''  depuis  1881  (142)  l'identité  de  VAIn/oni ntn 
pijriferiim  délie  Chiaje  et  de  la  Ulii:o.rin('ll(i  rlaviyera  Keller. 

Cette  curieuse  Eponge  n'a  encore  été  rencontrée  que  dans  la  Médi- 
terranée. Délie  (^diiaje,  puis  Keller.  l'ont  trouvée  dans  la  baie  de 
Naples.  Elle  s'y  tiendrait,  au  dire  de  Keller.  y»ar  120  m.  de  profondeur. 
Elle  ne  doit  pas  y  être  aussi  rare  ipu^  le  pensait  cet  auteur,  car  elle 
ligure  sur  tous  les  catalogues  de  vente  d'animaux  de  la  station 
zoologique  ;  son  prix  relativement  élevé  semble  prouver  quand  même 
qu'on  ne  l'y  recueille  point  en  abondance. 

Marion  en  a  pris  sur  les  fonds  vaseux  au  large  de  Marseille  un  spéci- 
men que  0.  Schmidt  eut  l'avantage  de  comparer  de  cixu  [aux  deux 
spécimens  types  de  Keller.  • 

Enlin.  M.  le  Professeur  Pruvot  m'en  a  c(unplaisaiument  remis,  en 
1891V.  plusieurs  fragments  qu'il  venait  de  draguer  au  bord  oriental  du 
Plateau  Roland  V-  sur  sable  vaseux,  par  148  à  163  m.  de  profondeur. 

().  S<dimidt  a  tenu  à  la  faire  rentrei' dansie  genre  Snhcn'fcs,  dont 
l'acception  devenait  ainsi  de  plus  en  plus  confuse.  Il  s'agissait  bien 
réellement  d'une  Subéritide.  mais  l'ensemble  de  ses  caractères, 
forme  générale  du  corps,  composition  du  squelette,  structure  de  la 
charpente,  nécessitait  pour  elle  la  création  «l'un  genre  à  part  parmi 
les  Subcrilithf. 

Il  est  fâcheux  ([ue  le  genre  nouveau,  dont  elle  fut  constituée  le 
type,  rappelle  par  son  nom  une  autre  faudlle  de  Monaxonides  (celle 
des  Â.rineNi(fa'),  à  laquelle  il  serait  illogi(pie.  (|uoi  qu'en  ait  pensé 
Keller.  de  la  rapporter.  Sous  cette  réserve,  le  genre  /{/uc(i,cinef/n 
Keller  ne  <loit  pas  être  rejeté.  Il  couqjte  jiar  les  mers  des  re])résen- 
tants  nond>reux  -.  remar(pial»les  par  leur  port,  par    la   dis[)Osition 

'  \'o\.  la  (.'(tftf  (le  la  mer  île  Ihmyids,  |iar  (j.  l'nivot,  i8y4  (90). 

*  Par  exemple,  oetle  Rhisaxinelln  pijrifera  (délie  Cliiaje)  de  la  Médilerranée, 
li.  elongatd  (Hidl.  et  D.)  des  côtes  du  Roiissilloii  et  des  Aeores,  R.  ffracilis  (Lend.) 
de  rAdriali([iie,  /{.  nimiilosa  (Rdl.  el  D.|  des  Philippines,  R.  duriitsinin  (Hdl.  et  D.) 
du  Sud-Est  de  l'Australie,  R.  spirn/is  (Rdl.  el  D.|  île  la  Patagonie,  et  plusieurs  nulres, 
du  .lapon,  récemment  décrites  ])ar  Tliicle  (107,  p.   '^f^-'M^). 


24()  K.  TOPSKNT. 

ravt>nii;iiili'  di-  l<'ur  rli.iipciilc  r|  par  une  (lillV'icnrialinn  |»lus  uu  iiKiin-^ 
profonde  dos  t\  Inslylcs  ('■liMuciilaiics. 

Jih'i:'i.riii>'lhi  pi/rif'crn  se  distiiiuiu'  de  ses  conuriiriTs  ]»ai-  son 
asix'cl  Irôs  sprcial.  I"-I1<'  s<'  niin|M»^<'  d'uni'  tiu»'  divisi'c  m  |uni;s 
ramoaux  assez  tîi'^los.  t<'i-iiiiii(''s  cliacun  pai-  un  iii'ns  n'iillrnicnt  en 
Miassut' :  une  toiillV  dr  rliizincs  d(''clii(pi('l(''cs  raltadif  à  sdii  support. 
L<'s  Rhicd.rini'lhi  ('.rrc/lc/is  cl  //.  a rlxifcsrcns  i\v  Tliiclr  lui  rcsscni- 
hlcnl  d'assez  près,  mais  avec  dos  rameaux  relalivcnicnl  plus  ('pais  rt 
des  rendements  terminaux  moins  aceentuôs.  I.es  noms  de  in/ri /'crd 
et  de  cldriijcrd  (ju'elle  a  reçus  traduisent  précisément  i-e||e  parlimi- 
larilé.  Comparée  à //.  l'huKjiila.  H.  in/rifcitt  est,  coninn'  plusieurs 
antres  re|)résenlaids  du  ucnre.  une  es|)èce  à  pédic(dle  ramifié. 

Délie  C.liiajc.  Keller  et  Scliniidl  l'ont  lii;urée  en  eidier.  .l'ai  photo- 
graphié (pi.  \lll.  (!;;•.  ())  le  plus  heau  de  mes  échantillons.  Il  est 
incomplet  :  ses  ivicines  mamincnt.  In  Zoanthe  s'est  étahli  le  loni;  de 
ses  rameaux.  synd)iose  fréquente,  autant  (pu-  j'en  puis  juuer.  dans  le 
!j;olfe  du  Lion,  entre  ce  ([(clentiM-é  et  des  l'ipouiics  fort  diverses 
[Thcnt'H  muricdld.  Siihci-ilcs  rd/'/iosiis  /-dt/iosi/s.  lihizd.iiitclid 
jn/rifcrd,  etc). 

Les  lameaux  sont  durs,  solides,  spiculeux;  les  massues  eliarnues. 
assez  fei'mes.  Toute  la  surface  est  linenient  hispide.  âpre  au  tou- 
cher. 

Les  pores,  localisés  de  prétV'rence  sur  les  jiortions  eliarnues,  s'.iper- 
eoivent  fort  hien  à  l'ieil  nu  coiume  des  points  noirs,  inégaux,  distants 
de  0"""5  à  1""". 

Les  oscules  occupent  l'exti-émilé  des  massues  sunisanimenl  (h'-ve- 
loppées.  II  n'y  en  a.  d'haliilude.  (pi'un  >eul  ]iar  massue,  r.irenieul 
deux.  Ce  sont  des  orifices  plutôt  étroits  (  I  millimètre  au  jdus  do 
diamètre) à  hords  contractiles. 

L'iidé'rieur  est  pai'couru  |)ar  des  canaux  a(|uifères  assez  s|)acieux. 
par-aissant  servir  souvent  de  leiraite  à  des  Ann(''lides  cl  .à  des  \niplii- 
pudes. 

Les  c(dlnles  s|diéiuleuses.  d'une  seule  sorte,   sont  crises,  de  taille 


KITDE  .AI()X()(il{ AIMIini'K  DIIS  SIM  I.MilAlUKS  \)K  KUA.XCK.  -2i7 

médiocre  (10  [j.  oiivii'on),  à  spliiMiilcs  petites,  noiiilircuscs,  r-(''lVin- 
gentes. 

La  eôuleur  est  p'rise  on  blanc  jaunàti'c.  uiiit'ornic  en  (h^dans 
comme  en  dehors. 

La  spiculation  compi-end  mégasclrres  et  microsrlrres. 

Les  mégasclères  sont  normalement  des  tylostyles.  mais,  par  suite 
d'adaptations  (liv(M'S(>s  dans  les  dilTérentes  parties  du  corjts.  ils  se 
répai'tisscnt  <'n  plusieurs  catr.n'orics.  N'osinaer  en  a  déjà  donn(''  r<''nu- 
mrration  (145.  p.  o81).  On  distiiiL;ue  d'abord  de  foi'ts  tylostyles 
(lig.  7  a),  presque  droits,  à  tète  plus  ou  moins  marquée,  en  tout  cas 
peu  renflée,  à  tige  subcylindrique,  h  pointe  émoussée.  et  mesurant 
l'nn'25  à  l'"™30  de  longueur  sur  25  [a  d'épaisseur  au  niveau  d<'  la  tête 
et  au  mili(Hi  de  la  tige,  l'uis  des  tylostyles  évidemment  dérivés  des 
précédents,  mais  d<>  toutes  tailb^s.  depuis  les  dimensions  ci-dessus 
jusc^u'à  seulement  250  [i.  de  longueur  sui'  4  [i.  d'épaisseur,  di'oits  ou 
légèrement  courbés,  à  pointe  généralement  effilée  (fig.  7  r)  et 
d'autant  mieux  qu'ils  sont  plus  faibles,  à  tète  encoi'e  rarement  bien 
développée,  souvent  même  effacée,  sauf  cependant  sur  les  plus  petits 
où  elle  devient  relativement  grosse  et  tiàlobée.  Enfin,  des  tylostyles 
llexueux  (lig.  7  b),  longs  et  grêles,  .à  tète  mal  mai'(pi(''('.  à  pointe 
tronquée,  à  tige  dépassant  2""".  de  longueur,  pour  une  épaisseur  de 
A  à  10  [).  seulement. 

La  pointe  tronquée  des  gros  tylostyles  présente  fréquemment  une 
série  d'étranglements  au-dessus  de  sa  terminaison,  mais  elle  ne  se 
renfle  jamais  en  un(Mète.  Kcllci' a  commis  une  erreur  manifeste  en 
les  prenant  pour  des  tylofes.  Le  dessin  et  la  desci-iption  qu'il  en  a 
donné  sont  inexacts. 

Les  microsclères  sont  des  fri'c/ioffrfff/iiiaft's  (fîg.  7  c),  faisceaux 
assez  importants  de  raphidcs  parallèles,  lin(''aires,  longs  de  100  à 
110  [A.  droits  ou  flexueux.  M  Keller  ni  \'osmaei-  n'(Mi  ont  fait  mention. 
Ils  existent  cependant  (mi  nond)i'e  assez  considéi-able  et  ne  sont  nulle- 
ment s[)éciaux  aux  spéciiiKMis  de  la  région  d(^  Banyuls,  car  je  les 
trouve  aussi  dans  un  fragment  de  s[)i''cimen  |)r(tvenanl  de  la  station 


'2iH  E.  TOPSENT. 

z<i<»l<>,ui(ju<' tli'  .X.inlcs.  Ils  [taisr-iiH'nt  l;i  fliair  et  ahondt'iit  vrritaiiic- 
menl  au  voisinai;»' «le  la  surfat'o  des  massues,  coninio  aussi  dans  le 
revéleniont  qui  ontdurc  Viwo  spicuit'ux  des  rameaux. 

La  disli-iitufion  iN's  tylnslyics  fait  ciinipi'ondi'n  la  sti'urtuD^  de 
rEp(»nge. 

Dans  les  rameaux,  les  i;r(ts  lylosivics  à  IkiuI  lntn(|Ui''  se  dis|)(iscnt 
paiallf^'lemcnt  entre  fnx.  suivant  If  sens  de  la  Idiiuiicui'  de  l'oriianc. 
la  pointe  indinV'rt'mmcnt  tourncV  vers  le  liaid  ou  vers  le  lias  : 
de  fuils  lifiis  de  sponuinc  jaune  les  cimentent  entre  eux  à  leurs 
extrémit(''s  et  de  distamc  en  dislanc<'  :  l'enseiuhle  constitue  un  axe 
jaunâtre,  l'ésislanl,  tunnanl  la  |>lus  ^lirussc  parlif>  du  rameau.  Des 
lylostyles  flcxucux.  en  propinlion  touj(»urs  faible,  accompagnent  les 
gros  tylostyles  au  pourhuir  de  Taxe  In  rtni  cliaiiiii.  i-diiact'. 
complrtf  !•'  rameau  à  la  ji(''ripliérie  ;  des  tylostyles,  de  tuuli-  taille 
et  fort  ncMuhreux,  et  des  Irichodragmates  s'y  entrccii lisent  en 
tous  sens. 

Dans  les  massues,  l'axe  (ilirospiculeux  des  rameaux  (jui  les  portent 
se  continue  plus  ou  moins  loin.  Il  en  paît  de  tous  cotés,  gagnant  la 
périphérie  des  lignes  polyspiculées,  sans  spongine,  de  tylostyles  .à 
jiointe  a Ifectant  toujours  une  dii-ection  centrifuge;  les  tylostylesdimi- 
nuent  de  force  en  s'éloignant  de  l'axe  et  accusent  de  plus  en  plus  leur 
pointe.  Vosmaei-  a  figuré  (145,  ]tl.  XX^'^.  fig.  13)  cette  charpente 
layonnante  sur  une  cou]ie  longitudinale  macroscopique  d'une  massue. 
N'isilile  à  r(''tat  frais  sui'  une  simple  section  du  (drjis.  elle  devient 
sui'tout  ap|iarente  api'ès  dessiccation. 

l'ne  telle  structure  est  exceptionnelle  ehez  les  Siihcril i(l(r.  Iandi> 
qu'elle  est  de  régie  chez  les  Pnlyinanthln'.  Le  genre  lilii:(i.riiiclhi 
sert  de  terme  de  passage  d'une  famille  à  l'autre. 

l^es  lignes  rayonnantes  des  nuissues  de  li.  in/i-i/Crd  nalteignent 
pas  intégralement  la  surface  ;  elles  se  dissocient  de  proche  en  |iroche 
en  liou(|ue|s  divei-genls.  (|ui  ne  laissent  de  place  vide  (pie  pour  les 
porcs  et  les  canaux  inhalants.  Les  tyloslyles  les  plus  supeiliciels 
sonl.  |iour  la  plupail.  de  la  plus  petite  taille  ;  ils  dépassent  un  peu  la 


ÉTinK  MONOGRAPlIinrE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  249 

surface gonrralc,  la  rendant  l(\gri'<'iuriit  liis[ii(l(',faractri'e(|ii';iccenlu<' 
encore  la  dessiccation. 

En  somme,  il  n'existe  ici,  au  pourtour  du  coips.  ni  ('■(•(iri'<'  distincte, 
ni  meml)rane  ectdsomique  drtachahle. 

nin:fi.r}iii'll(i  t'huKjola  (Uidlcv  cl  Dendy)  T(»i)sent, 
(PI.  viii,  lit;-.  :i-.-.). 

Syn.   :    1887.     SuheritO)<  f'l(H](i(itus,\\M\\(i\  Qi  \)Q\\ày   (95,  p.  203, 
pi.  XLllI,  lig.  il  et  12). 
1893.     Siiberite^    oloiujatm    Ridiey  et    Dendy,     Topsent 

(123,  p.  xxxvn. 

189G.     niii:axii>('llii  ('loiKjdln  (H(ll.(»t  I).),  Topsent  (131, 

p.  290,  pi.  VIII,  lig.  10). 
1890.     ninzaxincUa  elunuata  (Rdl.  et  D.),  Topsent  (132. 

p.  125  et  126). 

Subéritide  pédonculée,  composée  d'une  tête  peu  renflée,  de  forme 
ovale,  plus  ou  moins  allongée,  et  d'un  pédoncule  simple  et  grêle  que  de 
courtes  racines  attachent  au  suppoi-t. 

■    Surface  un  peu  rude  ou  veloutée  sur  le  pédoncule,  plus  ou  moins  liis- 
pide  sur  toute  la  portion  renflée. 

Pédoncule  spiculeux,  solide.  Tête  charnue,  compacte  et  ferme. 

Pas  d'ectosome  détachable  ;  pas  d'écorce. 

Pores  indistincts.  Oscules  étroits,  peu  nombreux  (1-2),  situés  au  voisi- 
nage de  l'extrémité  de  la  tête  ;  parfois  invisibles. 

Spicidi's.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Stj/Irs  (Hg.  5  ^^  5  d)  lisses,  droits, 
graduellement  eflilés  en  pointe  acérée,  très  longs  mais  grêles,  mesurant 
1""".  7  à  2'""'.  de  longueur,  sur  1 1  à  16f;.  d'épaisseur  à  quelque  distance  de  la 
base.  Ils  se  serrent  2)arallélemcnt  entre  eux  dans  le  pédoncule  pour 
composer  un  axe  qui  se  poursuit,  plus  ou  moins  distinct,  jusqu'à  une 
certaine  hauteur  dans  la  tête.  2.  Styles  (fig.  5  h)  de  même  forme,  mais 
de  toutes  tailles  jusqu'à  ue  mesurer  que  500  [x  sur  5  à  6  (a.  Ils  constituent 
des  lignes  rayonnantes  qui,  dans  la  tête,  émanent  de  l'axe  et  se  ramifient 
en  gagnant  la  i)érii)hérie.  3.  Ti/lnsti/lcs  (fig.  5  c,  5  r)  droits,  à  tête  bien 
marquée,  ovale,  assez  large,  à  pointe  acérée,  longs  de  200  à  100  [ji,  épais 
de  3  à  6  ^..  Ils  se  drossent  verticalement  à  la  surface,  la  pointe  en 
deliors,  serrés,  sur  un  seul  rang,  et  contribuent,  avec  les  derniers  styles 
des  faisceaux  rayonnants,  à  communicpier  à  la  surface  une  hispidation 
variable. 


'2:\()  K.  T()I'S!:.\T. 

Pas  de  inici-cisrlri-i's. 

Couleur.  —  (ii-is(>  nu  Ijlaiic  jauuAtii'.  uiiilninic.  m  dcdmis  comino  on 
dehors^  à  l\'t;it  de  vie  on  dans  l'alcool. 

Hahihit.  —  Atlantique  (Açoros  ;  golle  de  CJascogno).  Méditen-aïu-o 
(^'<tlfe  du  Lion).  Sur  fonds  de  vase  ou  de  sables  et  frraviers  niélaniri-s  do 
vase,  par  fll  à  820  m.  do  pi-ofondoui-. 

Uidioyi'l  Di'iidy  Diil  di'cril  colle  l'ipdimc  d'aprôv  mu'  si'iic  de  lnijl 
spécimens  (jui  en  ont  (Hé  i'ecueilli>  par  lo  ^'//(■///'■'//c/^'/'.  aux  Açdi'os,  par 
VM)  hrasses  de  pritlondeiir,  surlnml  de  vase  VDlcaiiiipie. 

J'en  ai  fa  il  cdniiailii'  un  auln'  (131  ),  île  furl  lielle  laille.  di-auiié  par 
le  (Uiiiddn  dans  le  t;(iire  de  (  Jascomic.  |)ar  ISO  ni.,  -.iir  fnnd  de  >alile  et 
graviers.  Al  lâché  au  ixird  d'un  IVagnieid  lie  ciMjuilIc  par  une  ha^e  1res 
mince  et  i'iirl  restreinte,  siiuilh'e  de  divers  ({('diris,  il  a  un  ijimIoucuIo 
long  de  ;{.'»i'"i'.,  épais  de  l""".  à  ln"".."),  e|  une  lète  vel(»ut(''e.  longue  de 
o'^"^.'),  avec  un  dianièire  moyen  de  (in^'".  Il  porte  deux  petits  oscules 
au  voisinage  de  son  extr(''mil(''. 

L'espèce  hahile  aussi  la  .M(''iliterranée.  J'en  ai  vu  trois  spi'"cimens 
recueillis  |)ar  M.  l 'ru vol  dans  lo  golfe  du  Lion.  i>es  doux  (| ne  j'ai  |)lio- 
logra|iiiiés  ((ig.  8  et  4)  proviennent  des  i-oidu's  Ouillals.  par '.>'('"..  sur 
f(tn(l  do  \ase  nM''langée  de  saltlos  et  gravi<'rs.  Le  plus  polit,  (pii  nu'- 
Sui'oi-H""".  do  hauteur,  dont  I ."»  soulemeid  ponrlatèlo.a  un  p(''d(mculo 
long  et  très  grêle;  le  plus  grand,  (pii  atteint  (S.'iconl.  do  hauteur 
totale,  a,  au  c(mtraire.  une  lèlo  fort  Imigue  c((mparativomonl  à  son 
pédoncule,  ici  plutôt  épais.  T(ms  doux  sont  gris,  longmum'nt  hisj)ides 
et  sans  oscule  \isii)le. 

1,0  iroi^iémo  m'a  (Av  remis  n'cemmonl  pai.M.  l'ru\o!.(pii  l'a  pris 
sur  le  liord  du  Hecli  Laca/o-Dulliieis.  par  ."")()()-(•( Kl  m.,  sur  vase  pro- 
fonde. Iles!  hianc  jaun.'d  re  et  liiuuMid  xcloutt'  sur  liuito  sa  portion 
i'enn(''e.  Il  alleini  ()."")""".  de  haulcur.  doni  :2()  pour  la  lèlo.  (pii  a  i""".  à 
peine  de  largeur  niaxima  cl  porle  un  pelil  os'ulo  à  sim  siunuH't.  Le 
pé'dicclle  ne  mo>uro  ^\\\v  \ >.  do  diamèlro. 

Sa  lornu'  et  sa  spiciilalion  reniloid  lilil îa.ri itclhi  rhnnidln  l.nilo- 
nii'iil  reconnaissahlo. 

Il  existe  onire  la  lèlo  et  le  p(''doni'ulo  îles  rappori-  de  |(U)L;iU'ur  Port 


KTri)K  MONOliU AlMIIorK  DES  SI'OMIIAIUKS  l)K  KUA.NCK .  -2:;i 

v.irialiles.  Mais  la  Irtc  se  iiiontrc  Idiijoiirs  all(in,u('('.  peu  i'(mi(1(''('  (4  à 
(')'"<".  (le  (liaiiirtrc).  et  It'  jxMlonciilc.  simple,  l'csic  givle  (l"'!".  à  l"^"^.  ri. 
raroiiient  plus).  I.a  base  d'inscilion  au  sui^jjort  est  rlniitc  et  repré- 
sentée par  quelques  couites  rlii/.ines.  Il  ne  s'étal)lit  pas  en  ce  [)uint 
(le  gemmules  coinine  nous  eu  avons  vu  au  pied  d'autres  Suhéritides 
pédnneulées  (SiihcrilcK  (-((niosiis  et  Ficnlind  /inis). 

Le  pédoncule,  d'allure  plus  ou  moins  fl(^xu(Hise.  est  un  peu  rude  au 
toucher,  (piehpu^fois  (quand  il  (>st  épais)  finement  vel(»ul(''.  Il  se  com- 
pose en  majeur»*  partie  d'un  ax.e  solide  fait  de  longs  styles,  avec  un 
mince  revètenuMit  coriace  (jue  linn'te  un  r-ing  de  petits  tylostyles 
verticaux. 

La  tète,  souvent  courbée  en  crosse,  a  une  hispidation  plus  ou  moins 
haute.  Elle  est  cliarnue.  couqiacte  et  ferme,  pauvre  en  canaux,  et  pré- 
sente une  structure  rayonnante  apparente  en  coupe  macroscopique. 

La  spiculation  est  d'une  composition  remarquable  :  elle  comprend 
surtout  des  styles  dérivant  de  tylostyles.  Il  existe  bien  aussi  des  tylo- 
styles normaux,  mais  ils  se  localisent  à  la  surface  de  l'Eponge,  sur  un 
seul  rang. 

Des  styles  de  grande  longu(Hii'  (  l""".  7  à  2""".).  mais  relativement 
grêles  (IG  [x  au  plus).  fornuMit  l'axe  du  pédoncule  et  le  continuent 
dans  la  tète.  On  observe  fi-équemment  à  une  petite  distance  de  leur 
base  (lig.  5^/)  un  léger  renflement  circulaire  ou  latéral  qui  prouve 
que  ces  spicules  représentent  en  réalité  des  tylostyles  modifiés.  Leur 
pointe,  à  l'inverse  de  celle  des  grands  spicules  de  l'axe  de  B/iicaxi- 
iK'lln  jiijri/'crd,  est  ici  fort  bien  produite,  longue  et  acérée.  Ils  la 
tournent  indifféremment  dans  un  sens  ou  dan-  l'autre,  le  plus  sou- 
vent poui'tanl  vers  le  haut.  Ils  se  serrent  les  uns  conti'c  les  autres 
verticalement,  sans  s'unir  par  des  liens  de  spongine. 

De  l'axe  rayonnent  obliquement,  dans  la  tète,  vers  la  périphérie, 
des  lignes  spiculeuses  composées  aussi  de  styles  de  menu*  type,  mais 
plus  petits  que  les  précédents,  et  d'autant  plus  faibles  (pi'ils  se  trou- 
vent plus  éloignés  du  centre,  jusiprà  ne  mesurer  plus  que  ."iOO  ^  à 
peine  de  longueui'  sur  5  à  (5  p.  d'épaisseur. 


252 


E.  TOPSK.XT. 


Los  li^^iiics  S(|ii('li'lti(|iu's  s'cU'aci-nl  en  se  r,i|i|)fu('li;int  di-  l.i  >iii  r.icc. 
parce  qu'elles  se  raïuilit'nl  en  faisccnix  |t(ilysj)ii-ul<''s.  Leurs  ('■[(''iinMits. 
an'ectant  une  (uientatiun  cnuslaiili'.  Imn  ncut  tous  leur  |inintt'  vers 
l'extérieur. 

I/hisf)i(laliiiii  plus  dU  nmins  liaulr  de  la  surl'ai-e  de  Fl-lpiuiut'  est 
d(''leruiin(''e  par  la  prdjertinn  au  deliuis.  sur  uue  liuiuueur  plus  nu 
luiiins  urande.  des  styl(>s  les  plus  superlicitds.  et  aussi  par  relie  de 
petits  lyloslyles.  lonus  de  200- iOO  [ji,  épais  de  1!  à  (i.  ipii.  vertiiaux  et 
serrés,  constituent  une  véritaiile  crnùle  à  la  limite  du  e(ir])s. 

Il  existe  dans  la  .Méditerraïu-e  une  autre  HhicorlHiUiKi  à  [tédnn- 
cule  simple.  C'est  l'Eponuc  de  lAdrialiipie  (pie  Lendeul'eld  a  décrite 
(65.  p.  \'M))  sous  le  UdUi  de  Si/hc/'i/rs  (//■/ic/'/is.  (Taprès  ipiaire  spé- 
riuiens  de  Lésina,  (lette  es[ièce  se  dislin,i.;ue  jiari'a  ileuieiil  de  /{.  c/o/i- 
(jdld  parée  (pu'  tous  ses  s[iieules.  uième  eeux  (pii  i(uisliluent  son 
axe.  sont  des  t\  lostyles  purs,  à  tète  Itien  niar(|uée  et  à  j)ointe  ellili'e. 
Extérieurement,  elle  pi(''seiite  uni'  portion  charnue  plus  r-enlli'-e  à 
l'extrémité  d'un  |iéd(Uicule  plus  i-ouri  el  ridativemeni  plus  (''pais:  en 
un  mot,  tdle  send)le.  d'après  les  lii;ures  «pii  en  oïd  ('ti'  dtuiné'es.  de 
forme  moins  élancée.  Il  est  é-ialeuH-nl  impossilde  de  la  confondre 
avec  //.  in/ri/'rrfi .  dont  elle  u'a  ni  le  port,  ni  la  spiculation. 

.").   Eandlle  {\i'<.  Mksaimd.k. 

^,7 ^/r////V/r/ caractérisées  par  l'addiliiui  à  leurs  mégasclères  princi- 
paux de  mierorhabdes  nionaetinaux.  sortes  de  tylostyles  modiliés 
dans  un  hul  de  d(''fense  interne. 


(ieure    MrsdpdS    (irav. 

J/^.sY/yy/V/^/' encroiUantes,  liispides,  ayaid  pour  spicides  priucijiaux 
de>  tylostyles  lisses,  et.  pour  spicules  accessoires,  des  ndcrcdylostyles 
à  poiute  I  ran>l"ormi''e  eu  un  lioinpiel  di'pines  coniipie<.  les  uns  et  les 
autres  a|t[)uyés  verticalemeul  >ur  le  >upporl  par  leur  reullement 
liasilair-e. 


ÉTUDE  MONOGRAPIIinUK  DES  SP0N(J1AIRES  DE  FilANCE.  2o3 

Mesapos  stellifera  (Bowerbank)  Gray. 
(PI.  VII,  fig.  8). 

Syn.   :    ISOi.     Hijmerajihui  sti'llifcrd.  Il()\vorl)ank  (6,  vol.  I,  p.  34 

.'t  370). 
18G(j.     Ilynieraphia   sfei/i/'era,    Buwcibank    (6,    vol.    Il, 

p.  146). 
1867.     Mesapos  sfcNi/'crti  (Bowerbank),  Gray  (41,  p.  343). 
1808.     Ilynieraphia  slellifera  Bowcrljank,   Norman    (84, 

p.  330). 

1874,  Uijnieraplda   s/e/h'f'cra.    Bowerbank    (6,    vol.    III, 

pi.  XX VII,  lig.  4-6). 

1875.  Hymerapliia    stellifera    Bowerbank,    Carter    (12, 

p.  195). 
1885.     Hymeraphia  steUifera    Bowerbank,   Fristedt  (37, 

p.  23). 
1891 .     Hymedesmia  steUifcra  (Bowei'ba nk\.  Topsent  (117. 

p.  529). 
1894.     Acar7ius    steUiferas    (Bowerbank),   Hanitsch  (49, 

p.  197). 
1894.     Mesapos  steUlfera  (Bow.),  Topsent  (129,  p.  3). 
1898.     Mesapos  stellifera  (Bow.),  Topsent  (135,  p.  105). 

Ë})onge  tMicioûtante,  mince,  hispidc.  généralement  peu  étendue,  sans 
orltiros  aquiféres  visibles. 

Spiculrs.  —  l.  Mégasclères  :  1.  Tylostyles  (tig.  S  (0  lisses,  légèrement 
courbés,  à  pointe  longue  et  fine,  à  base  globuleuse,  ronde  ou  ovoïde  ; 
inégaux.  Longueur  variant  de  0"'"'5  à  1"""  ;  épaisseur,  4  à  15  \).  au-dessus  de 
la  base;  largeur  de  la  base,  9  à  27  [a.  Tous  dressés,  solitaii-es,  la  base 
appuyée  contre  le  support.  2.  Microtylostyles  caractéristiques  (fig.  8  />), 
à  base  renflée,  globuleuse,  ronde  ou  ovoïde,  plus  rarement  elliptique,  à 
tige  courte,  droite  et  lisse,  à  pointe  transformée  en  un  bouquet  de  7  à  12 
épines  coniques,  droites  ou  récurvées  ;  longueur,  50  à  100  ja;  épaisseur, 
6  à  10  [a;  largeur  de  la  base  12  à  20  ja  ;  longueur  des  épines,  3  à  4  (ji.  Tous 
dressés,  appuyés  verticalement  sur  le  support  par  leur  renflement  basi- 
laire,  à  peu  près  en  même  Jiombre  que  les  tylostyles  principaux. 

Pas  de  microsclères. 


^:ii  K.TOI'SKNT. 

Coiilriir.  —  ()i-;iiigé  clair,  rouge  rosé,  i-uuiro.  IjiiiiiAUr.  ;i  l'i-tiit  ilo  vie; 
aiiil)!-!' oM  jaiiiie  (nangë,  à  l'état  sec. 

Ifdhiidt.  —  Iles  Shetland  ;  côtes  orienlales  et  nccideiitalcs  de  TÉcosse 
(golfe  (le  Mui-ia\  et  golfe  de  la  Clyde)  :  mer  du  Xoi-d  :  Cattégat  (iles 
A'adei-..);  Maiidi."  (Le  l'oi-tel.  Hoseoff). 

Je  n'ai  iciicdidn''  ijiH'  dans  la  Maindir  .l/i'sff/xis  .s7r////V'/v/.  cl  tmdes 
les  idéalités  (lù  on  l'axai!  ii'i-iieijjie  avant  nmi  smU  |)lus  si'pienl  lio- 
nales  eiicdre.  Hiiwerh mk  l'avait  itcuc  des  fies  Slndland.  du  i;(d('e  de 
.Mui'ray  l'I  du  udll'e  de  la  (dydr.  et  il  nous  a  a|i|)ris  i6.  V(il.  III.  |).  TOi 
(jue  l'un  de  ses  amis  l'a  (Iimuikm'  en  almndanc*'  dans  la  merdn  .Nord. 
l'^nlin.  Fristedt  en  a  signalé  un  sj)(''cinien  itrovenant  des  fies  N'iideru, 
dans  l.'  Callé-al. 

(l'est,  à  ee  (|u"il  sendile.  une  Kponye  d"(»au  assez  pinluiide.  On  ne 
l'a  encore  obtenue  (|ne  dans  des  dragages.-  Qiie|(|ues  j»i'oi"ondeurs  eif 
ont  ét(''  relevées  :  aux  Shetland,  par  iO  à  oO  l)rasses,  d'après  Norman 
(84);  dans  la  mei'  du  Noid.  jiar  70  à  100  l»rasses,  d'après  Boweihank  ; 
aux  fies  Vadei'o.  par  Ho  ni.,  d'après  Kristedt. 

.l'en  ai  vu  deux  sp(''ciniens  au  l'orlel.  (lragU('s.  Tnn  dans  le  (Ireux 
de  L(t|)oui'.  |)ar  environ  ."i."^')  m.,  l'antre  sur  le  )lnro(pioi.  pai' :>:>  ni. 
seulement,  (l'est  la  jilns  faillie  proCondenr  notée  iiis(prà  pi'i'scnt. 

-V  Uoscutr,  les  l'auberts.  trafnés  dans  le  noid  de  l'fle  de  |!at/,.  m'en 
ont  également  procuré  deux  s|)écinicn>  :  la  profondeur  n'a  pa>-  r[i' 
mesurée,  mais  elle  (Hait  certainement  snpi'rieure  en  ce  point  à 
celle  du   Almoipidi. 

li'l'lponge  se  li\c  indillV'rcmmcnl  sur  des  pierres  ou  ^ur  des  co- 
(piilles.  (i(''n(''ra|cmcnl  peu  iH end  ne.  elle  forme  des  croûtes  foii  mi  m'es. 
pnisipi'elles  appaiaissenl  très  liispides.  malgr(''  (pn-  les  plus  grands 
s|)icnles  n'excèdent  guère  l"'<".  de  liantenr.  C'est  par  lein' coloration 
et  |iar  leur  liispidation  à  la  fois  (pi'elles  attirent  rallention.  Leur 
aspect  est  assez,  semlilalile  à  celui  des  M in-ocituid . 

Lonime  il  u'i'xiste  pas  de  spiculcs  propres  à  rectosome  cl  (pie  les 
microlylost vies  s'implanlent  directemeul  vm-  |c  support,  le  corps  est 
jduli'it  mou  \crs  la  p(''ripli(''ric.  On  ne  distingue  pas  entre  les  pointes 
de  <picules  les  oiiliccs  a(piifères.  ipii  doivent  être  fort  petits. 


ETUDE  MOXOdU  APIIiniK  \)VS  SPOXdlAlHES  DE  FRANCE.  355 

La  coliiradiMi  varif.  .l'ai  pii  iirassurci-  iiircllc  (li'pciid  (1rs  cellules 
s|ili(M'uleuses.  I^e  [)ii;inenl  propre,  conleiiu  sous  foniie  de  crains  dans 
les  chuanocytes  et  les  cellules  auiil»oïdes  à  noyau  nucléole,  est  jaune 
oi'angé;  mais  il  y  a  deux  sortes  de  celluh's  sj)liéi"ul(Hises.  les  unes 
ij,raniles,  h  lj(dles  sphérules  de  couleur  groseille,  les  autres,  de 
moitié  plus  ])e(iles.  à  sphérules  p(>tites  et  incolores  pouvant  s'ellacer 
de  manière  à  les  transformel'  en  cellules  (diill'onnées.  coni|)ai'al)les  à 
celles  que  j'ai  signalées  chez  Microciotid  arindUt  et  .)/.  alraxan- 
(juincd  (121).  mais  de  taille  inférieure.  Ici.  comme  chez  Hdlicnemift 
paiera  (134.  p.  2H9),  HynK'rdphia  Pcaclii  (117.  p.  •VÀ\)).  flymerd- 
phia  sh/i/)/i'.r  (scu  H.  cJavaNi )  (117,  p.  ."iiO).  les  gi-osses  cellules 
sphi''ruleuses  se  montrent  tantôt  incolores  et  tantôt  colorées,  d'où  les 
nuances  diverses  de  l'Kponge.  Ouant  aux  plus  petites,  elles  détermi- 
nent souvent,  comme  chez  les  JZ/Vv-or/oy/^/.  un  cei'tain  degré  de  vis- 
cosité de  la  chair. 

Les  deux  sortes  de  spicules  contrihuent  sensiblement  dans  les 
mêmes  proportions  à  constituer  la  charpente,  mélange  sans  ordre  de 
tylostyles  et  de  microtylostyles.  dressés,  un  par  un,  verticalement 
sui-  le  sui)port.  la  pointe  en  haut.  La  figure  370  du  volume  I  de  la 
monographie  de  Howerhank  montre  d'excellente  numière  leur  abon- 
dance relative  et  leur  disposition. 

Les  dimensions  moyennes  des  microtylostyles  varient  un  p(Hi  d'un 
individu  à  l'auti-e.  Dans  tous  les  dessins  (pie  Bowerbank  en  a  fait 
exécuter,  la  hase  de  ces  spicules  est  figurée  plus  elliptirpie,  moins 
glohuleus(V.  (pie  celle  des  miciujtylostyles  des  spécimens  (|ue  j'ai 
étudiés. 

.le  liai  pas  inscrit,  parmi  les  synonymes  de  Mesapon  afcllifera, 
llallrlidndrind  tndiiihins  ,!ohns!on.  Il  parait,  d'après  Carter  (12). 
que  l'Eponge  est  éti([uetée  sous  ce  nom  dans  la  collecti(jn  de.lohiislon, 
au  British  Muséum.  Mais  il  ne  s'agit  (pie  d'une  étiquette,  dont  il  n'y 
a  |ias  lieu  de  tenir  autremeiil  coiiiple.  J'.lle  |)rouve  seulemenl  ([lie 
.lolmston  avait  d(''j;i  remar(pi(''  celle  espèce. 

Le  genre  II ijnicrapltid  de    lîowerhaiik'  comprit  dès  le  débul    ^W^ 


-2:i«i  K.  T(H»SENT. 

Éponges  ditlV'i-.iiil  lin|)  de  sjtirul.itinii  |Mnir  (|iril  lui  n.iliiii'j  ilr  l«>s 
iiiscrii'f  côte  à  fùl<'.  l/idi'-r  ddiiniianlc  dr  la  d(''liniliiin  (luil  ru  dniina 
lui  i|iril  s'agissait d'Kpungcs  viii>im's  A^'^Mirrucio/ta.  mais  possédant 
ilf's  iiH'nasrlrn's  dressés  isojéinrnl  ri  non  disposés  en  colonnes.  A  cet 
l'gaid.  //i/t/ii'/d/i/ii/i  thirntd  \\o\\.  répond  beaucoup  niienx  (jue  les 
autres  à  la  di'liiiiliiiii  r|  mé-ritc  par  conséquent  île  r<'ster  le  type  du 
genre,  .lai  ('■lahli  ailleurs  (|ue  II  i/nti'ia  iiliid  n-i-l  Icilhita  How.  est  une 
ll(ili(iiciniin\3A.  |i.  '1V.\\.  (iiay  a  lait  de  II ijincid jthiii  ri'rm'uuUiln 
How.  sa  liuhdi'h  rrnninthild  et  de  lhjni<'rai)ln<i  stelUf'fni  Bow.  sa 
Jli'Sfi/tos  sli'Ilifi'ru.  (les  deux  coupures  étaient  admissibles.  Il  est 
vrai  (pie  (iray  t  bangeait  aussi  le  nom  de  II ijinrid iihia  rhirdtn  I5(t\v. 
en  celui  de  Kiinj/ihon  chiraliini.  m.iis  il  n'avait  aucun  motif  de 
supprimer  complèlenienl  le  geni-e  II i/ni<'i'(ijilii<i  :  Tune  iU^^  espèces 
devait  être  maintenue,  et  je  crois  sérii'uses  les  i-aisons  (|ui  militent 
en  laveur  de  //.  rhiraUi  *. 

I.egf'Ui'e  lli/inrrapliitt.  de  sens  icstreinl .  l'ait  paitiedes  Ijl  ijoninn'. 
à  la  suite  du  genre  Mir/'otioiif/ .  'Joute  autre  doit  èti'e  la  jiosition  de 
Mi'sdjios  slrllifcrd.  Uemaripions  que  cette  l-lptmge  est  dé|Miurvue  de 
niégasclèi-es  propres  à  l'ectosome.  (|ue  ses  mii'rotylostyles  ne  |ieuvent 
être  pris  pour  di's  micmsidères.  (|ue  ses  spicules  ont  tous  le  renlle- 
ment  basilaire  constamment  lisse,  tandis  ([ue.  (liez  les  Ertijonind'  et 
les  Dt'iuloricind'.  quand  les  mégasclères  deviennent  épineux,  la  pre- 
mière indication  de  ce  caractère  apparaît  sur  leur  base. 

ilanits(di  a  bien  essayé  de  la  faire  rentrer  dans  le  genre  A'driu/s 
I  49  1.  mais  la  diaunose  de  ce  genre  ne  lui  c(  m  vie  ni  en  rien,  .le  me  suis 
(b'-jà  ('■lev('  ailleurs  (129.  |i.  IM  cuiiire  cette  manière  de  voir.  Les 
miciitlylostyles  n'nll'rent  (pi'une  vague  ressemblance  avec  ile>  dadd- 
tylotes  :  leur  lète  e>|  |ilus  grosse,  leur  lige  plu>  ((lUite.  leur  IkmkiucI 
d'épines  plus  Idullu.  La  spicidati(m  dans  s(M1  en>end»le  dillère  abso- 
lunieid  de  celle  des  Ardrilds  :  on  ne  Voil  ici  ni  lyln|e>  ec|(i<(uni(pn's. 
ni  micnisclères.  et  les  m(''gas(dères  priiici|iau\  >iinl  des  tylostyles 
parlai!-    .lU    lieu    de    sinqtles     styles  ;    eidin,    la    di-positimi    de    ce>. 

I  l'iiiir  l.-i  (Ji.iLriiiisc  du  ij.  J/i/iiifr<ij)/ii(i,  striclo  sensu,  vov.    ISS,  i>.  U'. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  257 

mégasclères,  isolés  et  dressés  verticalement,  interdit  un  pareil  rappro- 
chement. 

Mesapos  stellifera  n'est  donc  pas  une  Ectyonine.  Tout  bien  consi- 
déré, elle  ne  possède  qu'un  seul  type  de  spicules,  des  tylostyles;  seule- 
ment, la  moitié  d'entre  eux  se  ditïerencient,  dans  un  but  difficile  à 
comprendre,  'peut-être  pour  servir,  suivant  l'expression  de  Bower- 
bank,  de  spicules  de  défense  interne.  Ils  aljrègent  leur  tige  et  en 
hérissent  la  pointe,  sans  (jue  leur  base  subisse  la  moindre  modifica- 
tion. On  connaît  d';:utres  transformations  de  tylostyles  au  moins  aussi 
singulières,  dans  un  but  déterminé,  notamment  celle  des  tylostyles 
des  diaphragmes  interlobaires  de  Cliona  mucronata  Sollas. 

Sa  spiculation  se  réduisant  à  des  tylostyles,  Mesapos  stellifera  se 
laisse  rattacher  naturellement  aux  (Uavullda.  Dès  1891  (117),  je 
l'ai  introduite  dans  cette  section  des  Hadroniorina,  sous  le  nom  de 
Htjmedesmia  stellifera  Bow.  En  réalité,  il  ne  s'agit  pas  d'une 
Hymedesmia,  ce  genre  devant  être  pris  dans  un  sens  sur  lequel  j'ai 
fourni  plus  haut  des  explications  détaillées.  \J Hymeraphia  stellifera 
Bowerbank  représente  décidément  quelque  chose  à  part,  et  le  mieux 
était  d'accepter  pour  elle,  comme  je  l'ai  fait  depuis  1894,  la  coupure 
générique  proposée  par  Gray.  Il  suffisait  d'en  préciser  la  diagnose. 

Genre  Tethyspira  Topsent. 

Mesapidœ  sessiles,  charnues,  hispides  ou  villeuses,  possédant, 
pour  spicules  principaux,  des  styles  ou  subtylostyles,  plus  ou  moins 
fascicules,  en  lignes  longues  et  grêles  dépassant  par  places  la  surface, 
et,  pour  spicules  accessoii-es,  des  microtylostyles  épineux,  <à  épines 
espacées,  longues  et  pointues,  localisés  au  contact  du  sujjpoii. 

Tethyspira  sjti/iosa  (  lîowei'jjank)  Toi)sent. 

(l'I.  vil,  H-.  7). 

Syn.:      1874.      Tethra  s/)i/it)s<f .    r>o\verli;iii!\    (6.    vol.    III.    p.    '2~\) . 
pl.LXXXin.  fig.  17-22). 

ARCH.    DE  ZOOL.    EXP.   ET  GÉN.   3"'    SÉUIE.   T.    VIIl.    1900.  17 


'2:\H  K,  ïOPSIvN'T. 

Svn.   :    IH',10.      'f('//ii/s/ii/-(f    s/ii/iosa    i  Huwcili.uik  i.  Tdiiscnt   (114. 
p.  195). 

1893.  Tethysjtirtf    s/iinoso    (  lî(i\v»'rl);iiik).  Topst'iit   (123. 

p.  XXXIll). 
18V)4.     JJssomij.iUld   spinosd  (Uuwcihaiilv),  llanitsrli  i49, 
p.  19ij. 

1894.  Tt'f/ii/s/>/r(/   sjii/tostt    I  r>(»\v('il)aiik).  Topsont   (129, 

p.  1-2  et -21). 

l^poiige  i-evètaiito  on  iiIjkiucs  peu  (■IcikIiics.  |»(Mi  i'p;iissos  ("2  à  ."î"""). 
i-li:ii-nues,  molles,  longuoiuent  et  lâclieiiRMil  liispidcs;  n\\,  plus  i-aremcnt, 
massive,  presque  lisse  et  cVasjject  cireux. 

Orifices aquiféres  indistiucts.  Ectosome  sans  spicules  pi-upres,  d'épais- 
seur variable  Clivant  les  cas.  et.  de  uiôme.  plus  ou  moins  tenace  et 
contractile. 

Choanosome  mou.  Charpente  formée  de  lignes  ascendantes  longues  et 
grêles  de  spicules  plus  ou  moins  fascicules.  Des  spicules  épineu.x 
caractéristiques,  de  défense  interne,  dress(''s  isolcMuent.  se  localisent  au 
contact  du  support. 

Sjitciili's.  —  I.  Mégastdci-es  :  1.  Styles  (flg.  7  /;)  lisses,  longs  ot  relati\e- 
ment  tins,  courbés  le  ])lus  souvent  au  niveau  de  leur  quart  inférieur, 
graduellement  effilés  en  pointe  aiguë;  un  certain  nombre  d'euti-c  eux  se 
transforment  en  t\iost>les;  longueur,  1"'"'  à  1"'"'6  ;  épaisseur  2  à  12  [x. 
2.  Mirf(,ii/l(isli/lfs  épineux  (lig.  7  a),  <i  ('pines  peu  nombreuses,  raides. 
idiiiiiies  (S  à  12  [j.)  et  pointues.  groui)ées  autour  de  la  liase,  espai-i'-es  sur  la 
tige;  longueur,  70  à  120  [Ji;  (■■|)aisseui'.  1  à  ti  [a,  la  Ijase.  sans  les  i-pines. 
atteiguant  (5  à  8  [k  de  diaméli-e. 
l*as  de  niieros(dères. 

('(tiilciir.  —  A  l'état  de  \  ie  :  rouge  \ermillon  ou  oranizé  \  if,  sur  les 
spécimens  i-evèlants  à  ectosome  mince;  gris  clair,  par  suite  de  l'opacité 
de  Tectosouie,  sur  les  sp(''eimeus  massifs.  A  l'état  sec  :  jaune  d'oere  i)âle 
(Rnwerbank). 

Hfiliifdi.  —  Manclie  :  l-'ow  e\  llarbonr  (Cornouailles),  Hoscofî  (l''inis- 
lérej,  Luc  (Calvados),  Le  Portel  (Pas-de-Calais).  —  Mer  du  Nord  :  cotes 
de  Belgique.  —  Océan  :  Relie  Isle. 

Sur  les  rochers,  les  gros  galets  l'ouh's.  les  |)ierres  aiifraclueuses;  à  la 
grève  et  au  laige. 

lîiiwerhank  a  (l(''eril  sa  Tfllx'd  s/ii/msti  d'après  deux;  fragnictils 
desséchés  et  décohu'és  d'un  spécimen  unique  |uii\ciMid  de  l-'nwey 
ll.irltuur,  sur  la  cùle  niciidinnale  de  la  presqu'île  de  Ci)rniiuailles.  V.u 
outre  des  conditions  di''lavoiaiilcs  dans  lesquelles  il  eut  l'occasion  de 


J-nrOE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIllES  DE  FRANCE.  -TM) 

IV'tudier,  il  faut  noter  que  ce  spécimen,  d'un  (léveloj)penipnt  ('xce|)- 
tionnel,  revêtait  un  aspect  très  spécial.  Ses  spicules  épineux  étaient, 
heureusement,  caractéristiques. 

(Juoique  l'espèce  soit  commune  dans  la  Manche,  je  n'ai  su  la 
reconnaître  qu'à  partir  du  jour  où  j'en  recueillis  à  mon  tour  un  spéci- 
men massif  compai'ahle  au  type  de  Howt'rhank.  Depuis,  j'ai  constaté 
que  la  forme  massive  est  plutôt  rare  et  que  l'Eponge  atteint  d'iiahi- 
tude  des  dimensions  fort  modestes. 

On  la  trouve  généralement  sur  les  rochers,  dans  les  pierres  anfrac- 
tueuses,  à  l'état  de  plaques  peu  étendues,  peu  épaisses,  charnues, 
molles,  longuement  et  lâchement  hispides,  attirant  de  suite  l'attention 
par  leur  coloration  d'un  rouge  magnifique. 

Sa  largeur  est  alors  de  deux  ou  trois  centimètres,  son  épaisseur  de 
deux  à  cin(j  millimètres.  L'hispidation,  hauted'un  millimètre  environ, 
mais  inégale  et  sans  raideur,  est  juste  assez  serrée  pour  ne  pas  laisser 
de  plages  glabres  à  la  surface.  II  en  résulte  que  les  orifices  aquifères 
ne  sont  jamais  distincts. 

La  coloration  de  la  masse  est  vermillon,  mais  varie  d'intensité  de 
la  hase  à  la  [tériphérie.  Dans  la  profondeur,  die  est  orangée,  puis 
dt'vi<'n1  d'un  l'ouge  de  plus  en  plus  vif  jus(prau-dessous  de  l'ectosome, 
qui,  lui,  est  à  peu  près  incolore. 

La  couleur  du  choanosome  est  due  à  un  pigment  granuleux  contenu 
dans  les  choanocytes  et  dans  les  cellules  amihoïdes  à  noyau  nucléole. 
l\  existe  en  abondance  des  cellules  sphéruleuses,  assez  grosses,  de 
LSà  L5  \t.  de  diamètre,  formées  de  spliérules  brillantes  dépassant  1  [x  : 
mais  elles  restent  incolores.  L'iode  et  l'acide  usmiipie  ne  révèlent  la 
présence  ni  d'amidon  ni  de  graisse  dans  ces  éléments. 

L'ectosome  forme  une  membrane  luisante,  d'épaisseur  notable, 
légèrement  plus  résistante  à  la  pince  que  la  chair  du  choanosome. 

La  charpente  consiste  en  files  verticales  polyspiculées  de  mégas- 
clèi'cs  monactinaux  lisses  lournaiil  Icui'  pointe  veis  la  surface.  Ces 
spicules  ne  se  serrent  pas  l(>s  uns  contie  les  autres,  ne  se  rattachant 
entre  eux  ({ue  par  un  faible  manchon  de  spongine  incolore  entourant 


260  E. TOPSENT. 

leur  base.  (Iliaque  file  s'iinplanle  sur  la  pieno  au  uniyen  d'un  lien  de 
spongine  plus  solide  et  jaunâtre.  Entre  les  files,  immédiatement  au 
contact  du  support^  se  dressent  les  mici-otyloslyles  épineux  caractéris- 
tiques du  genre. 

J'ai  trouvé  Tclliijsjiira  sjti/iosa  ainsi  eunstituée  dans  toutes  les 
parties  de  la  Manche  que  j'ai  explorées  :  à  Uoscotr,  sur  le  roclicr  du 
Loup,  sous  les  pierres  au  X.  de  l'iU'  A'erte.  et  au  large;  à  Luc,  sur  le 
(Juihoc,  en  grande  marée,  et  dans  de  nondjreux  dragages  ;  au  INirlel, 
sur  des  pierres  provenant  du  (]i"eux  de  Lohour,  par  oO  m.  de  j)ror()n- 
deur  environ. 

.l'en  ai  déterniiné  trois  spécimens  i)arnii  les  i)ioduits  de  dragages 
eiïectués  par  M .  le  l*rofesseur  E .  van  Benedcn  sur  les  côtes  de 
Belgi(pu'.  Enfin,  M.  Maisonneuve,  professeur  à  Angers,  m'en  a  com- 
muniqué un  spécimen  dans  un  lot  d'Lponges  par  lui  recueillies  à 
Belle-Isle. 

Au  déhut.  j'ai  cru  avoir  adaii-e  à  Y Hipnonincidon  sanf/i/iiirrr 
(Grantj  Bowerliank.  (^est  sous  ce  nom  eri'oné  que  je  l'ai  d'ahonl 
signalée  à  Luc,  lloscolVet  Helle-lslc 

.Ma  n)éprise  s'ex]»lii|iif  par  ce  l'ail  (|iic  Howcrhank*  a  di'i  lil  les 
microlylostyles  éjtineux  comme  pai'liculirrement  ahondaiits  dans 
l'ectosome.  Us  y  font  au  contraire  totalement  défaut.  Ne  les  trouvant 
donc  pas,  il  ne  me  restait.  pluliM  (pu'  de  supposer  une  telle  inexac- 
titude, qu'cà  clierchei-,  dans  la  monogiviphie  des  Spongiaires  d'Angle- 
terre, une  Eponge  présentant  à  la  fois  la  même  coloration  et  les 
mêmes  mégasclères  lisses.  Hijnd'iiiacidon  sa/i(/iti/u'(t  remplissait 
seule  assez  bien  ces  conditions. 

1  ne  T('lln/x])ir(i  massive  (récliantillon  figuré  p.  i[\-î)  m'ajiprit 
plus  lard  (|n'il  fallait  scruter  soigneusement  la  hase  des  sp/'cimens 
[loiir  y  (l(''couvrir  les  microtyloslyles  épineux. 

lliliiiriiKtiidiHi  s(//if/if//tea\\\c  paraît,  pour  le  momeiii .  une  lljionge 
assez,  l'nigmalique.  Uo\veiliaiil<  dit  «pie  .Idlinslon  a  confondu  trois 
espèces  sous  ce  nom.  e|  pro[)ose  de  iw'seiver  le  nom  spéciliipie 
sa  II  f/ii  i  iii'fi  -.ww  spc'ciniens  (pii  l'/'pnndent  le  niicnx  à  la  descfiplion  de 


ETUDE  MONOriRAPinOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  2G1 

Johnston.  La  ligurp  (jii'il  donno  dinV're  dépendant  du  tout  an  tout  de 
celle  publiée  par  Johnston.  Celle-ci  fait  l'elTet  de  quelque  Subéritide 
en  plaque;  la  sienne  semble  bien  représenter  une  Ifijmoninridon 
caruncula.  C'est  là,  je  puis  l'affirmer,  un  aspect  fré(juent  de  cette 
espèce  banale,  qui  lui  causa  bien  des  méprises,  puisqu'il  l'a  décrite 
plusieurs  fois  sous  des  noms  différents  (tels  que  Hymeniacidon 
viridana,  H.  ronsimi/is).  Bowerbank  a  bien  essayé  d'établir  une 
distinction  entre  sa  prétendue  Hymcnidcldon  sanyuinca  et  son 
//.  caimnciilfi,  qui,  d'a])rès  lui.  posséderait  des  spicules  considéra- 
blement plus  courts  ;  mais  les  figures  de  ces  spicules  dessinés  à  un 
même  grossissement  (6,  vol.  III.  pi.  XXXIJ)  contredisent  cette  asser- 
tion. Une  différence  léyère  de  longueur  des  mégasclères  n'aurait 
aucune  valeur  spécifique  ;  on  en  observe  chez  presque  toutes  les 
Eponges  à  titre  de  variations  individuelles.  Pour  la  couleur,  Hyme- 
niacidon ranincula  varie  beaucoup  sur  les  plages;  d'ordinaire 
orangée,  elle  peut  être  pâle,  ou  verdàtre  par  dépôt  de  chlorophylle  à 
sa  surface,  ou,  au  contraire,  vermeille.  J'en  ai  vu  des  échantillons 
d'un  si  beau  rouge  qu'ils  me  faisaient  penser  à  V Hymeniacidon 
sanyuinea  de  Bowerbank,  mais  aucun  autre  caractère  ne  les  séparait 
des  H.  caruncula  vulgaires.  Pour  ces  motifs,  je  crois  bien  que 
l'Eponge  désignée  par  Bowerbank  sous  le  nom  de  Hyineniacidon 
sangiiinea  n'est  pas  ditl'érente  de  celle  qu'il  a  appelée  Hymeniacidon 
camincula. 

Maintenant,  une  autre  question  pourrait  se  poser.  Etant  donnée 
l'abondance  excessive  de  Hymeniacidon  caruncula  sur  toutes  les 
cotes,  très  haut  à  la  grève,  est-il  admissible  que  cette  prétendue 
espèce  nouvelle  ait  échappé  à  tous  les  zoologistes  qui  se  sont  occupés 
de  Spongiaires  avant  Bowerbank?  J'ai  peine  à  le  croire  et  je  la  soup- 
çonne fort  de  n'être  qu'un  synonyme  de  quelque  espèce  antérieure- 
ment connue,  peut-être  même,  mais  ce  serait  à  vérifier,  précisément 
de  V Hymeniacidon  sanyuinea  (Grant). 

Mais  revenons  à  la  Telliysjiira  sjti/iosa.  Elle  est  capable  de  croître 
assez  pour,  (le  revêtante,  devenir  massive. Nous  en  avuns  des  exemples 


'2rr2 


K.  TOI 'S KM 


dans  le  spi-ciiiicn  type  di'  IJowfrhank  el  dans  un  auli'c.  I)eaui-ini|) 
plus  Ix'au  l't  (•(•nipirt  ilii^uic  ci-dcssuus)  que  j'ai  étudu''  vivant  au 
lahdi'alitirc  t\c  Lue,  vn  1889. 

Ce  dernier,  pris  à  la  drague  non  loin  de  la  tonne  des  Essarts  de 
Langrune.  largement  établi  sur  une  pierre,  est  ovale  et  mesure 
5  cm.  de  longueur  sur  4  cm.  de  largeur  et  10  à  1:2""".  d'épais- 
seur. Sa  surface  est  généralement  lisse\  mais,  i)ar  places,  des 
faisceaux  de  spicules  en  saillie  la  soulèvent  en  de  petites  émi- 
nences  arrondies,   et  ([uehiuefdis  même  la  traversent,  déterminant 

alors  une  hispidation  lo- 

frais,  l'ectosome  est  lui- 
sant comme  de  la  cire  ; 
des  cellules  contractiles 
et  les  cellules  spliéru- 
leuses  décrites  plus  haut 
entrent  dans  sa  constitu- 
tion; le  pigment  fait  dé- 
laul  dans  ces  éléments, 
et  l'ectosome  est  assez 
épais  pour  (jue  la  couleur  oi-angé  pàl<'  du  clioanosomc  soit  invi- 
sible extérieurement.  L'Eponge  intacte  parait  donc  gris  claii'.  .le 
n'ai  pu  découvrir  les  orifices  atjuiféres  ;  placé  depuis  plusieurs 
beures  dans  un  baquet  d'eau  de  mer  avec  les  autres  jn-oduits  du 
dragage,  l'éclianlillon  ('lait  i\i\\h  coniracti''  lorsipie  je  vins  à  l'exa- 
miner. La  drague  l'avail  un  [teu  décliiri'-.  el  les  bords  de  la  jtlaic 
rorniaicnl  un  iMinnrIct  cicalricicl.  La  blessure  laissait  voir  à 
l'intérieur  les  lignes  rayonnanle<  du  s(|neletle  failes  de  méga- 
sc|èi-es. 

Ainsi,  encroissanl.  l'I'iponge  sidtil  les  nioililical  ion- snivanles.  (|ni 
IranslurmenI  cdiiiplrlriiicnl  ses  caractèi'cs  babitueh:  sun  ec|iisnm(> 
sV'|iaissil.  alliMiue  ou  ellai-e  nième  riii>pid.il  inn .  sauf  en  de  rares 
endriiils.  devient  (ipaqne  et    nias(|ue   le  pigment.  ac(|uii'rl  enlin  une 


Fjri.  2.  —   Theltjxjiird  spinasa   (How.)  Tops. 
Si)(''(iiiii'ii  iiKissiC. 


ETUDE  MONOGRAPHIOUE  DES  SPONGIA[I{F<:S  DI-:  IMIANCE.  20:{ 

résistance  notable,  une  contractilitr  suffisante  pour  s'enrouler  sur  les 
bords  de  toute  lésion. 

La  structure  interne  ne  change  pas.  Aussi,  je  ne  conçois  pas 
comment  Bowerbank  a  pu  déclarer  les  spicules  épineux  abondants 
dans  l'ectosome  ? 

En  raison  de  leur  importance,  j'ai  tenu  à  déterminer  la  position 
qu'occupent  réellement  ces  organites  dans  le  corps.  Sur  plusieurs 
spécimens,  j'ai  prélevé,  pour  les  faire  bouillir  dans  l'acide  nitrique, 
d'abord  l'ectosome,  puis  les  parties  sous-jacentes.  Jamais  je  n'y  ai 
trouvé  un  seul  microtylostyle  épineux.  C'est  seulement  tout  à  fait  à 
la  base  qu'on  finit  par  les  rencontrer.  Leur  recherche  exige  une  cer- 
taine application.  Le  mieux,  pour  les  obtenir />?  .svV^^  est  de  traiter 
par  l'acide  les  corps  de  petit  volume  sur  lesquels  l'Eponge  peut  avoii- 
poussé.  On  les  voit  alors  assez  nombreux,  dressés  un  par  un,  la 
pointe  en  haut,  entre  les  fdes  polyspiculées  de  la  charpente  principale. 
Si  quelques-uns  d'entre  eux  s'insèrent  un  peu  au-dessus  de  la  mem- 
brane basale  de  spongine,  sur  les  fibres  spiculeuses  elles-mêmes,  ils 
ne  représentent  en  tout  cas  qu'une  faible  minorité,  et  même  je  n'ai 
pas  réussi  à  m'assurer  de  ce  fait. 

Tethyspira  spinosa  ne  produit  en  somme  que  deux  sortes  de 
spicules. 

Ses  mégasclères  lisses  sont,  pour  la  plu|)art,  des  styles  lisses;  mais 
ceux  dont  la  base  se  dilate  en  boule  ou  présente  un  renflement 
annulaire  doivent  être  considérés  comme  des  tylostyles  véritables. 
La  proportion  de  ces  derniers,  toujours  faible,  d'ailleurs,  varie  avec 
les  individus.  Les  styles  prenant  part  à  la  constitution  des  files 
ascendantes  de  la  charpente  sont  d'ordinaire  plus  robustes  que  ceux 
qui  se  disséminent  en  dehors  d'elles  dans  la  chair;  de  même,  ceux  de 
la  base  ont,  en  général,  plus  de  vigueur  que  ceux  de  la  surface.  Mais 
il  n'y  a  là  rien  d'absolu.  La  distinction  en  spicules  du  s(juelette  et 
spicules  de  tension,  étaiilie  par  Bowerbank,  peut  fort  i)ien  être  ici 
négligée.  Dans  l'ensendjle,  ces  mégasclères  sont  i-elativement  longs 
et  fins.  Tls  mesurent  de  1  """.  à   1  """.  G  de  longueur  sur  :2  à  12  [J^ 


2G4  i:.  TOPSENT. 

d'épaisseur.  Leur  lige,  courbée  le  plus  stjuvcnt  vers  son  quart  infé- 
rieur, se  tei'uiine  en  pointe  acérée. 

Malgré  leur  configuration  fort  variable,  on  peut  toujours  recon- 
naître aux  niicrolylostyles  une  base  renflée,  prescpu'  constamment 
épineuse;  leur  pointe  est  plus  fréquemment  altérée.  Il  n'est  pas 
douteux  qu'ils  appartiennent  bien  au  type  tylostyle.  -l'en  trouve  la 
j»reuve  directe  dans  une  préparation  île  spicules  d'une  Tcllnisiiira 
de  ]>ue.  où  se  rencontrent  tous  les  passages  des  microlylostyles  les 
])lus  remai'(|ual)les  par  leur  oinenientation  à  de  petits  tylostyles 
parfaitement  simples,  avec  tête  trilobée,  à  peine]épineuse,  tige  lisse  et 
pointe  aiguë  (fig.  7  a).  Dans  un  but  évident  de  défense  interne, 
TctlnjKpivd  s/)/nosa  se  comporte  de  la  même  façon  que  Mesajws 
slcHi/'rrd  :  ell<'  produit  au  contact  du  Vupjjort  de  courts  tylostyles 
qu'elle  dresse  la  jMjinte  en  deliois  et  qu'elle  hérisse  d'épines  pour  les 
rendre  plus  redoutables.  Ses  microtylostyles  ne  peuvent  pas  être  pris 
pour  des  microscléres:  ce  sont  de  petits  mégasclères  dillërenciés. 
Leurs  dimensions  oscillent  enti-e  70  et  120  [x  pour  la  longueur  et 
entre  4  et  G  \t.  pour  la  largeui'.  leur  tète  atteignant  souvent  8  [j.  île 
diamèfi-e.  Les  microtylostyles  lisses,  (|ui.  pai'fois.  représentent  leur 
état  le  plus  sinqde,  restent  plus  grêles  et  ne  mesurent  (|ue  -2  \f. 
d'épaisseur  de  tige  pour  une  longueur  normale  de  100  [x. 

Les  épines  raides,  étroites  et  pointues,  qui  rendent  ces  spicules  si 
nettement  caractéristiques,  sont  plutôt  en  nond)re  assez  faible:  elles 
se  disposent  généralement  en  couronne  autour  de  la  tête,  puis  se  dis- 
persent sur  toute  la  tige  de  loin  en  loin  jusipi'à  la  |tointe  ;  tout  cela 
sans  la  moindi'e  ri''gularil('',  et  avec  des  variantes  diud  les  dessins 
fournisseul  une  bien  meilleure  iib'e  {|ue  toute  desciipl  idii.  La  lon- 
gueur inaccoutumée  des  é|)ines  conqteiise  ici  leui-  qiiauliti'  restreinte  ; 
elle  peut  excéder  lo  [;.. 

J'ai  créé,  en  181(0  (114.  p.  I*.(7t.  pour  la  Tel  lien  sjti/tosa  15o\v..  le 
genre  Tet/ii/sph'O,  avec  uue  di-linitiiui  (|ue  mes  études  ulti'rieures 
m'ont  couiluil  à  niodiljcr.  (!e||e  (|ui'  j'ailople  ad  uellenienl  n'siinie  en 
ipielijue  sorte  les  desci-iptions  (pii  précèdent. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIOUE  DES  SPON(UAïRES  DE  FUANCE.  203 

J'ai  pris  aussi  le  parti  de  déplacer  quelque  peu  ce  genre  que, 
pr')visoirement.  j'avais  rangé  parmi  les  Suheritldœ. 

Gomme  Tet/njspira  spino.sa  ne  possède  ni  mégasclères  propres  à 
l'ectosome,  ni  microsclères.  et  comme  les  mégasclères  principaux  de 
sa  charpente  se  disposent  par  files  longues  et  grêles,  non  hérissées 
d'acanthostyles,  je  ne  crois  pas  qu'il  s'agisse  d'une  Ectyonine,  ainsi 
que  Hanitsch  l'a  supposé.  La  définition  que  cet  auteur  a  donnée  de 
son  inutile  genre  Lissomi/j'il/a  ne  répond,  on  s'en  convaincra  aisé- 
ment, à  rien  de  réel. 

La  structure  de  cette  Éponge  est  fort  sendilable  à  celle  des  Laxo- 
suberites.  La  différence  réside  principalement  dans  l'existence  ici  de 
spicules  spéciaux  de  défense  interne.  Le  mode  de  différenciation  de 
ces  spicules  et  leur  localisation  rappellent  de  trop  près  ce  que  l'on 
voit  chez  Mcmpos  stelUfera  pour  qu'une  comparaison  ne  s'impose 
entre  ces  deux  Éponges.  Elle  aboutit  fatalement  à  leur  rapproche- 
ment. Aussi  ai-je  établi  pour  elles,  à  la  suite  des  Suberitkhe,  une 
famille  des  Mesapidœ  caractérisée  par  l'addition  aux  mégasclères 
principaux  de  microrhabdes  de  défense  interne,  profondément  dis- 
tincts par  leur  ornementation  des  acanthostyles  vulgaires. 

IL     Section  des  Aciculida. 

1.  Famille  des  CoppATiiD.iî. 
Aciculida  massives,  rarement  cyathiformes,  sans  microsclères  ou 
possédant  comme  microsclères  ordinaires  des  euasters  et  parfois  des 
microsclères  additionnels  de  la  série  des  streptasters. 

Genre  Spongosorites  Topsent. 
Coppatiidœ    massives,   à   structure    compacte,     dépourvues    de 
microsclères. 

Spongosorite>i pAarenta  Topsent. 
(PI.  vu,  fii,-.  0). 

Orig.  :  189G.  Spongosorites  placenKi,  Topsent  (132,  p.  HT). 


26G  K.  TOl'SK.NÏ. 

Éponge  massive,  ferme  mais  friable,  en  placiues  ('tendues,  épaisses, 
lisses,  sans  orifices  visibles.  Eetosome  spiculeux,  dense,  épais.  Choano- 
some  de  structure  compacte,  caverneux. 

Spicules.  —  D'une  seule  sorte,  mais  très  caractéristiques  :  Oxes  (tig.  6) 
lisses,  fort  inégaux  entre  eux,  répandus  partout  à  profusion,  entremêlés 
sans  ordre.  Dans  l'ectosome,  ils  restent,  en  général,  plus  courts  (depuis 
70  (A  de  long)  et  se  montrent  proportionnellement  plus  robustes  (5  ^ 
d'épaisseur);  dans  le  choanosome,  ils  deviennent  relativement  longs  et 
grêles,  atteignant  en  grand  nombre  300  à  330  fji  de  longueur,  .sans  guère 
dépasser  6  [x  d'épaisseur. 

Ils  sont  remarquables  par  un  rt-nflement  nuMlian,  à  peu  près  constant 
mais  plus  ou  moins  accusé,  et  par  une  double  courbure  de  leur  tige,  du 
même  côté,  les  coudes  se  produisant  à  une  bonne  distance  de  part  et 
d'autre  du  renflement. 

Coulcttr.  —  Blanche  ou  lilas. 

Habitat.  —  Côtes  de  Franco  :  au  large  de  Concarneau.—  Açores,  près 
de  Saô  Miguel,  par  550  m.  de  profondeur. 

J'ai  d'abord  reçu  de  Sjjoiu/osori/i's  p/arcnfa  un  spécimen  en  deux 
fragments,  conservés  dans  l'alcool,  assez  informes  et  complètein(>nt 
décolorés,  parmi  un  I<tt  d'Epongés  draguées  sui'  roche  par  M.  .1.  de 
Guerne,  au  large  de  Concarneau. 

J'en  ai  retrouvé  dans  la  coUecliun  recueillie,  durant  l'été  de  IS*.)."», 
aux.  Açores.  pai-  S.  A.  le  prince  de  Monaco,  h  bord  de  son  yadit 
PrinreHse-Alir<\  deux  autres  échantillons,  pris  au  clialul  par 
550  m.  De  l'un  d'eux,  étendu  on  uni'  hwiio  plaipie.  une  .Kpiarelle  avait 
noté  sur  le  vif  la  coloration  lilas.  Ces  échantillons  ne  sont  pas  purs 
comme  celui  de  Concarneau;  ils  ont.  en  grandissant,  recouveil  une 
Pœcillastride,  de  couleur  violet  noir  dans  l'alcool,  et  une  /'o/i/iixisf/'a 
(probablement  P.  mammillnris).  {\\\\.  pour  cnnseiver  des  ((ininiuni- 
calionsavec  l'extérieur,  enfoncent  dans  l'épaisseur  des  S/toiii/osorifrs 
des  rameaux  nu  de  longues  papilles  atteignant  leur  surface  ou  la 
dépassant. 

l'ai-  la  densité  de  sa  charpente.  S/ionf/osori/rs  /i/rirm/a  fait 
d'abord  songer  à  certaines  Pctt-asid.  notaniincnt  à  I'.  fridhiUs.  Mais 
ses  oxes  difl'érent  absohnncid  de  \-v\\\  cpie  Ion  rencontre  chez,  ces 
Héniérinos.  Coui  icnlliMiicnl  ccnlral.  vestige  non  douteux  (rarlines 
atrophiées,  téuKtigne  des  allinili's  jtas  très  lointaines  de  notre  Kponge 


ÉTUDE  MONOGRAPIIIQl  H  DES  SP()N(JIA1RES  DE  FRANCE.  267 

avec  les  Tétractinellides.  Leur  inflexion  si  particulière  peut  elle- 
même  servir  d'indication  dans  ce  sens;  elle  n'est  pas  sans  analogie 
avec  celle  des  oxes  des  Placinides.  D'autre  part,  inégaux  entre  eux, 
entremêlés  sans  ordre,  plus  serrés  vers  la  surface  que  dans  la  profon- 
deur, ces  spicules  se  comportent,  en  somme,  comme  les  oxes  de 
CoppafiasJo/instoni,  qui,  nous  le  verrons,  présentent  fréquemment, 
eux  aussi,  une  légère  dilatation  en  leur  centre. 

La  prise  en  considération  de  ces  détails,  importants,  à  mon  avis, 
m'a  conduit  à  placer,  malgré  l'absence  de  microsclères,  le  genre 
Sponyosovitea  parmi  les  Aciculides  plutôt  que  parmi  les  Halichon- 
drines  Haplosclérides.  Loin  cependant  de  vouloir  creuser  un  sillon 
profond  entre  ces  deux  groupes  d'Epongés,  j'affirme  au  contraire  ma 
croyance  à  un  enchaînement  naturel  entre  eux. 

Les  Hadromérines,  étant  celles  des  Monaxonidesquise  rapprochent 
le  plus  des  Tétractinellides,  servent  d'intermédiaires  entre  ces  der- 
nières et  les  Halichondrines  :  les  Hadromérines  Aciculides  éta- 
blissent le  passage  aux  Halichondrines  Haplosclérides,  en  particulier 
•àw^  Renie  rime,  tandis  que  les  Hadromérines  Clavulides  conduisent 
plus  directement  aux  Halichondrines  Axinellides. 

Si  donc  le  genre  Spouf/osorifes  est  pour  moi  une  Aciculide  plutôt 
qu'une  Haploscléride,  c'est  pour  ce  motif  que  sa  spiculalion  se  ressent 
davantage  de  l'origine  Tétractinellide  que  celle  des  Haliclwndria, 
Petrosia,  etc.,  proprement  dites,  et.  en  même  temps,  que  sa  structure 
est  identique  à  celle  des  Coppatias. 

Genre  Cnppatin.'i  Sollas. 
Coj)j)atii(I(e  à  chaipente  sans  ordre.  Les  seuls  microsclères  pré- 
sents sont  des  euasters. 

C(i/)/)fifif/!<  J()/i/isfo/)i  (Schaiidl)  Topscnt. 

(PI.   VIII,  fi^-.  I). 

Syn.   :    180^.      V/oa  Johnxionii.  O.  Schmidt  (96.  p.   78.   pi.  VH. 
lig.  17). 


2G8  K.  TOPSENT. 

Svii.   :    18()7.     Jr/.syy/.s- ./o////\/o//// (Srlimi(lt),  (Iray  (41,  p.  520). 
1808.      Vioa  Johnstonii  var..  ().  Scliniidl  (99.  p.  27). 
d882.     Vioa  Schmidtii,  Carter  (19,  p.  354). 
1888.     AsfroprplKS  pu(r/iP}\   Sollas  (106.    p.  V2-2.  j.l.  X. 

fig.  14.  :W). 
\H\)'2.     (:oj)/i(ifi(/s  iiicondi/iis.  Tupseiil  (120.  p.  X.W'li. 
1890.     X('nos/i(tn;/i(i  Jo/ins/onii    (O.    Si-hm.).    LendcnlVld 

(65.  p.  ;J0.  pi.  VI  et  Vil). 
18*.>().     AsfcrojiHs    inc?'iis/ans .    Lendciifcld     (65.    p.    31, 

pi.  VI.  VII  et  Vlll). 
I8U8.     Coppadas    Johnxtonl    (Sclmiiilh.    Topsent    (^136. 

p.  122). 

Éponge  encroûtante,  peu  épaisse,  vivant  logée  dans  les  antractuosités 
et  les  fissures  des  pierres  ou  s'étendant  en  plaques  iri-égulières  sur  des 
coquilles  ou  sur  d'autres  Spongiaires. 

Surface  libre  égale  et  lisse,  percée  de  stiuuions  iii\  isiljlcs  à  liril  iiu  v{ 
d'oscules  petits,  de  0"""4  à  O^'^'ô  de  diamètre  environ,  distribués  sans 
ordre. 

Choanosonie  collencliyniateux  ;  celhdcs  splK'ruleuses  assez  belb's 
(20  [JL  de  diamètre)  à  spbérules  brillantes.  I<:ctosome  non  différencié  en 
une  écorce,  mais  chargé  de  mégasclères  de  taille  réduite  et  de  micro- 

sclères. 

Spirnirs.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Oxes  (fig.  1  ^0  entièrement  lisses,  de 
taille  fort  inégale,  depuis  70  [t.  de  longueur  suri  à  2  [j. d'épaisseur,  jusqu'à 
400  [t.  sur  8,  quelquefois  jusqu'à  1""°  de  longueur  sur  10  à  15  {/.  d'épaisseur  ; 
les  plus  grands  se  localisent  dans  l'intérieur  du  corps,  prennent  pour  la 
l)lupart  une  direction  radiale,  de  la  base  vers  la  périphérie,  et  constituent 
au  milieu  des  autres  une  sorte  de  charpente  principale  diffuse;  les  plus 
petits  se  pressent  surtout  dans  l'ectosome,  s'y  entrecroisant  suivant  un 
l)lan  tangentiel  à  la  surface  générale  (nii,  par  suite,  demeure  lisse.  Au 
premier  abord,  ces  oxes  paraissent  simi)lement  fusiformcs  et  légèrement 
courbés.  Quand  <iii  les  examine  avec  attention,  on  constate  que  beau- 
coup d'entre  eux,  surtout  parmi  les  plus  petits,  i)résentent  en  leur 
milieu  un  léger  renflement,  et  aussi  que  leur  courbure  s'acnuuplit 
souvent  en  deux  temps,  par  deux  c...udes  situés  d.'  part  et  d'autre  et  à  une 
certaine  distance  de  ce  renllemenl. 

II.  Microscdères  :  2.  Oxi/astris  (lig.  1  A)  sans  ceiiliuin  niai(iU(';  li>s 
aelines,  au  nombre  de  6  à  10,  quelquelois  moins,  le  i)lus  souvent  8,  sont 
lisses,  droites,  coniques,  généralement  iioinluos,  souvent  émoussées,  mais 
nou  pas  troïKjuées  à   la  façon  de  celles  de  chiasters;  leur  longueur  varie 


ÉTUDE  MONOGRAPIlTOrE  DES  SPONGIAIllES  DE  FRANCE.  269 

de  4  à  13  (jl  et  le  diamètre  total  de  l'aster  oseille  entre  10  et  28  [x.  En 
moyenne,  les  actines  mesui-ent  5  à  7  [jl  et  le  diamètre  du  spicule  est  de 
11  à  13  [JL.  Ces  microsclères  se  répandent  dans  tout  le  corps  de  l'Éponge , 
mais  deviennent  surtout  nombreux  à  la  périphérie. 

Couleur.  —  Coppatias  Johnstoni  paraît  être  le  plus  souvent  incolore  ; 
cependant  des  spécimens  d'un  rouge  violacé  plus  ou  moins  foncé  ont  été 
rencontrés  dans  l'Adriatique. 

Habitat.  —  Adriatique  (Sebenico,  Lésina).  Côtes  méditerranéennes  de 
France  (Banyuls,  au  cap  l'Abeille  par  une  trentaine  de  mètres  de  profon- 
deur); A<,'ores  (banc  de  la  Princesse-Alice,  par  200  m.);  îles  du  Cap 
Veit  (Saint-Iago,  Porto-Praya). 

Cette  Éponge,  dont  l'aire  géographique  est  certainement  étendue, 
et  qu'on  peut  considérer  comme  commune  dans  l'Adriatique,  sur  les 
côtes  méditerranéennes  de  France,  aux  Açores  et  aux  îles  du  Cap 
A'ei't.  a  une  histoire  assez  compliquée.  Elle  a  été  décrite  comme 
espèce  nouvelle  par  quatre  auteurs  différents.  La  confusion  provient 
sans  doute  de  la  pénurie  et,  jusqu'à  un  certain  point,  de  l'inexacti- 
tude même  des  documents  fournis  tout  d'abord  à  son  sujet. 

().  Schmidt.  qui  l'a  appelée  Vioa  Jo/tn.^foni.  l'a  dépeinte  (1862) 
comme  une  Éponge  perforante,  d'après  un  spécimen  de  Sebenico 
ti-ouvé  sur  un  Spondijlus  gadœropuii:  il  n'a  même  pas  consacré  trois 
lignes  entières  à  sa  spiciilalion  qui,  pour  une  Vioa,  serait  exception- 
nelle. Aussi  n'est-ce  point  d'une  Vioa  qu'il  s'agit.  Schmidt  semble 
avoir  commis  pareille  erreur  à  propos  de  sa  Vioa  Hancocci.  Et 
Hancock  lui-même,  qui  a  fait  connaître  tant  de  Cliones.  s'est 
trompé  de  la  même  façon  au  sujet  de  sa  Cliona  jiurjuirm.  C'est 
qu'il  est  parfois  difficile  de  se  convaincre  si  une  Eponge  qui  vit  dans 
des  trous  criblant  des  coquilles  ou  dans  des  anfractuosités  de  roche 
est  réellement  perforante.  Pour  en  décider,  il  est  indispensable  de 
chercher  si  sa  chair  renferme  les  corpuscules  calcaires  caractéris- 
tiques du  travail  mécanique  de  la  perforation;  à  leur  défaut,  on  (b)il 
se  montrer  très  réservé  toutes  les  fois  que  les  spicules  de  l'animal 
diffèrent  de  ceux  qui  composent  la  spiculation  habituelle  des 
CUonides. 

L'étrangeté  de  la  spiculation  de  cette  prétendue  Viaa  p«trta  Ci'ay  à 


270  E.  TUPSi: NT. 

river  spécialHiMcnt  \)n\w  rlb-  If  jionrc  ./(ts/u's  sans  diaiiiiosc  n'ccvahlf 
et  sans  vaU'ur  scitMitiliqiK'.  puisqu'il  n'-sultr  du  (IrnitMiii)remenl  mal 
Cduru  f't  inutilt'  par  aillrurs  du  ,u;cnro  C/ioiui  nu  de  son  synonyme 
l 'ina . 

Scliniidt  fut  assez  surpris,  on  18()8,  do  la  voir  l'nrnirr  uno 
crunto  de  plusieurs  niilliiiiètres  d'épaisseur  sur  une  pierre  calcaire 
du  bassin  de  Sebenico  ;  mais,  roninie  elle  remplissait  en  mèuu' 
temps  les  trous  de  celte  pierre,  son  pouvoii'  perforant  ne  lui  parut  pas 
douteux. 

Kn  188:2,  par  une  confusion  regrettable,  Carier  |)i'oposa  le  nom  de 
Vioa  Sr/niiidlii  pour  ce  type  de  Vloa  Johnstoni  (186:2),  et  conserva 
celui  de  ]'/(>(/  Johnsloni  à  une  prétendue  variété  de  l'espèce,  indi- 
quée par  Scbniidt  en  187(1. 

Sollas,  en  1888,  fit  connaître,  sous  le  nom  de  Axiropeplm  puirhcr. 
une  Éponge  recueillie  aux  îles  du  Cap  Vert  durant  la  campagne  du 
Cliallenfjev.  Il  en  fit  le  représentant  d'une  famille  spéciale  (As/ro- 
]H'i)lul(L'),  et  même  d'un  groupe  à  part  (Hom(>srlfr(n,  soi-disant 
caractérisé  par  l'absence  de  mégasclèrcs,  dans  ses  S/i//i//iar()/i/i(ir(f. 
.l'ai  déjà  dit  (135,  p.  lO'))  ce  qu'il  faut  |(enser  de  cette  tliéoiàe  et 
niiudri'"  comment  le  genre  As/ra/i/'/i/i/s  se  fond  dans  le  g(Mire 
Cojijifi/ias.  Lendenfeld  a.  de  son  cùlé,  reconnu  (65,  p.  :?<))  l'idenlilé 
de  VAs//'opep/us  pn/r/i<'r  Sollas  et  de  la  Mon  Johnsloni  .^cbmidl. 
Cette  fois,  Copjtafias  Jo/uisfoni  apparaissait,  non  [dus  comme  une 
Éponge  perforante,  mais  comme  une  I']j)onge  encroûtante,  en 
placpu's  minces  et  lisses  surdos  Sjihinrlrrlln  rrihrifcrd  v\  (^allliro- 
jiflld  sini jilc.r. 

\\\\  i.S'.l:2.  je  décrivais  (120)  mon  Ciippallds  inrondilim.  d'après 
(less|>écimens  |irovenant  de  IJandol  et  de  Banyulset  d(''couverts  dans 

des  jderres  anfractueuses.  Loin  de  i  ."i  celte  ('■|Hiipie  la  pens(''e  que 

je  pourrais  bien  èlri'  en  prés(>nce  dune  Iqionue  à  deux  repiises 
déclari'c  perforarde  parO.  Sclnnidt.  ni  d'une  autre  consid('ré(M'onnne 
dépourx  ue  de  mégasi-|ère>  par  un  >avaut  de  l.i  ((inqu'leni-e  de  Sollas, 
ni  snrloid  île  loule>  deux  à  la  fois,  (['es!  le  rapproilienient  (''labli  par 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  271 

LtMidenfeld  (65)  entre  ces  deux  dernières  qui  nie  mit  plus  t.ird  sur 
la  voie  (136,  p.  122).  Mais  je  critiquai  la  dénomination  de 
Xrnospofif/i((  johnstonii  {().  Schmidt)  proposée  par  Lendenfeld, 
rappelant  alors  que  le  genre  Xcuosjtonf/ia  est  cai-actérisé  par  la 
possession  de  styles  et  de  deux  sortes d'euasters,  et  montrant  que,  par 
suit(>  de  la  suppression  du  uenre  .is-/ri)/>f'j)/t(s,  c'est  au  genre 
fj>)/i/)(ifi(is  que  se  rattache  la  J'ioa  Jo/ms/o/iii  Schmidt. 

Pour  tenir  compte  à  la  fois  des  ohservations  de  Schmidt  et  de 
Sollas,  Lendenfeld  a  considéré  sa  XenospoïKjia  Johnsfonli  (Schm.) 
comme  tantôt  perforante  et  tantôt  encroûtante.  C'est  une  opinion 
contre  laquelle  je  m'élève,  parce  qu'il  n'a  pas  encore  été  démontré,  à 
ma  connaissance,  qu'aucune  l^ponge  soit  capahle  de  perforer  ou  non. 
à  volonté.  .T'ai  toujours  trouvé,  pour  ma  part,  Coppafias  Johnsfoni 
simplement  encroûtant. 

Lendenfeld  déclare  n'avoir  pas  eu  à  sa  disposition  d'échantillons 
de  «  Xenosponf/ifi  Johnatonii  ».  Or,  j'incline  fortement  \v  croire  que 
son  AsteropuK  iiirri/sfans  (65,  p.  31)  n'en  est  pas  spécifiquement 
distinct.  Tel  serait  le  quatrième  avatar  de  Coppafias  Jo/utsfonL 

(jîmparons  donc  les  ditl'érentes  descriptions  auxquelles  il  vient 
d'être  fait  allusion. 

l*our  les  caractères  extérieurs,  le  désaccord  ne  règne  que  sur  un 
point  :  Schmidt  a  cru  son  Kponge  capable  de  creuser  elle-même  ses 
cachettes.  Pourtant,  de  ses  deux  spécimens,  il  en  a  vu  un  s'étendi'O 
en  plaque  d'épaisseur  notable.  Cette  dernière  constatation,  en 
conformité  avec  les  observations  des  autres  auteurs,  plaide  contre 
l'admission  d'une  Clione  (Vioa)  diméo  d'une  spiculalion  aussi 
exceptionnelle. 

En  ce  qui  concerne  la  spiculati<in,  il  y  a  unanimité  entiv  les  auteurs 
pour  n'indiquer  que  des  oxes  et  des  euasters. 

Sollas  n'a  voulu  prendre  les  oxes  que  comme  des  microxes,  parce 
qu'il  s'est  laissé  entraîner  dans  un  ra]iprorhenient  forcé  entre  son 
As/ropepluf!  et  les  Placinides.  Autienicnt.  il  a  trouvé  à  ces  spicules 
des  dimensions  qui  ne  l'obligeaient  ]ias  à  les  considérer  comme  des 


272  E.  TOPSENT. 

microsclères.  Les  mesures  qu'il  donne  (106)  sont,  en  effet,  226  {* 
sur  G  en  moyenne,  pour  la  majorité  de  ces  organites,  et  même  387  [x 
sur  13  pour  ceux  qui  se  dressent  plus  ou  moins  obliquement  de  la 
base  du  corps  vers  la  surface,  à  la  façon  de  spicules  principaux  d."  la 
charpente.  Cela  traduit  une  différence  de  taille  considérable  entre 
cesprélciidus  microxes  et  les  asters,  les  seuls  véritiihlcs  microsclères 
de  l'Eponge. 

().  Schmidt  n'avait  pas  indiqué  la  taille  des  oxes  de  sa  Vi(Kt 
Jo/uistonii,  mais  Lendenfdd  a  calculé,  d'après  la  ligure  i\v  l'un  de 
ces  spicules,  qu'elle  devait  être  de  :>:{()  ^  sur  :j  environ.  Il  y  a  dniic 
concordance  entre  les  oxes  de  la  \'io(i  Jolinshmii  Sclim.  et  ceux  de 
V Js//-(>/)i'/>/i/s  pulclicr  Sollas. 

.l'ai  dit.  dans  la  diagnos(>  (1(>  inoii  ('.()ii]i<iH(is  t'/i'oiif/ifi/s  (120, 
p.  XXVI),  que  ses  oxes,  très  inégaux,  mesurent  depuis  80  jusqu'à 
370  [X  de  longueur.  De  nouvelles  recherches  me  fournissent  des 
résultats  à  peu  près  identiques,  soit  70  \i.  sur  2  jusqu'à  iOO  [/.  sur  8. 
Remarquons  que  les  oxes  les  plus  grands  sont  peu  abondants  :  ils 
n'existent  (jue  dans  la  prol'nndeur  du  corps,  y  formant  une  sorte  de 
chai'pente  principale  lâche  et  sans  régularité  apparente  :  les  autres, 
depuis  les  jdus  petits  jusqu'à  ceux  qui  atteignent  200  à  250  (a,  sont  au 
cmdraire  excessivement  nombreux,  les  plus  petits  prédominant, 
.surtout  à  la  périphérie  du  corps,  (les  chiffres  s'accordent  sensiblement 
avec  ceux  de  Sollas  et  de  Lendenfeld.Et  ces  indications  sur  lim'galité 
de  taille  des  ox.es  et  sur  la  localisation  des  plus  gramls  d'entic  eux 
correspondent  à  celles  de  Sollas. 

Chez  son  Asfcro/nis  iiic/'i/s/fnis.  I.endenfeld  a  constaté  aussi 
pareille  inégalité  des  oxes  ;  il  a  même  ét('' amené  à  les  diviser  en  deux 
catégories:  les  plus  petits,  ipii  vont  de  70  à  KKI  p.  de  longueur  sur 
1  [X  à  2  jj. .'")  d"é|taisseur,  et  les  jdus  grands,  pour  la  |tliq>art  orientés 
radialenieni,  (|ui  atteignent  '.)()()  p.  à  1""".  sur  10  à  Ki  [)..  Seules,  ces 
dernières  mesures  de  huigueur  (b''|iassent  le>.  .lutres  données  :  mais 
elles  ne  --ullisent  |»as  h  eni|ièclier  la  fusion  |)ropos(''e  de  .\s/r/'ti/t//s 
hn/i/s/inis    d,in>    rcs|ircc    (.'d/i/ui/itfs   .hilinshni i i  :    elles    jtenverd 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.   ^7^ 

dépendre  de  variations  individuelles,  et  cela  me  paraît  d'autant  plus 
vraisemblable  que  j'ai  observé  des  oxes  au  moins  aussi  longs  et  aussi 
robustes  dans  plusieurs  spécimens  de  la  variété  incrustans  (voir  plus 
loin)  recueillis  aux  Açores. 

Ainsi,  l'on  parvient  sans  peine  à  reconnaître  partout  des  oxes  sen- 
siblement de  mêmes  dimensions  et  semblablement  distribués.  Mais  il 
reste  à  parler  de  leur  forme. 

0.  Schmidt  se  borne  à  déclarer  qu'ils  ont  deux  pointes  acérées  et  à  en 
figurer  un  tout  druit.  Sollas  les  dit  fusiformes,  légèrement  incurvés  ; 
il  n'en  donne  pas  de  figure.  Enfin,  Lendenfeld  les  décrit  fortement 
courbés,  à  extrémités  progressivement  atténuées  et  pas  très  aiguës  ; 
les  oxes  à  pointe  brusquement  coudée  et  les  petits  strongyles  épais, 
dont  il  parle  encore,  représentent  certainement  des  mégasclères  mal 
conformés. 

Ces  données  vagues  et  en  apparence  contradictoires  sont  tout  à  fait 
insulTisantes.  Intéressé  par  les  déductions  que  m'avait  suggérées 
l'examen  attentif  des  oxes  de  Sponr/osorltes  placenta,  y  ai  soumis  ceux 
du  Coppadas  à  une  étude  tout  aussi  rigoureuse.  Elle  m'a  conduit  aux 
constatations  suivantes  :  ces  spicules  sont  tous  courbés,  plus  ou  moins, 
et  ne  paraissent  droits  que  quand  ils  se  présentent  au  microscope 
appuyés  sur  leurs  extrémités  ;  les  plus  grands  ont  des  pointes  acérées, 
les  plus  petits,  des  pointes  émoussées,  obtuses.  Voilà  de  quoi  concilier 
toutes  les  descriptions  qui  en  ont  été  faites.  Mais  ce  n'est  pas  tout;  la 
plupart  de  ces  spicules  possèdent  en  leur  milieu  un  renflement, 
tantôt  très  accusé,  souvent  fort  léger,  qui  a  échappé  à  tous  les 
observateurs;  dans  certains  spécimens,  cette  dilatation  médiane 
existe  même  sur  les  oxes  les  plus  grands,  tandis  qu'on  l'y  cherche 
sans  succès  dans  d'autres  ou  qu'elle  y  parait  accidentelle.  Enfin,  on 
reconnaît  souvent  que  leur  courbure  s'effectue  en  deux  temps,  par 
deux  coudes  situés  de  part  et  d'autre  et  à  une  certaine  distance  du 
renflement  médian  ^  Ces  caractères,  qui  rappellent  singulièrement 

'  Une  double  courbure  «emblahle  se  produit  sur  les  oxes  d'un  Copptitias  de  .lava, 
décrit  par  Lindgren  sous  le  nom   de  Dunjpleres  blnnqnlata  (71.    p.  'À\C)    ni.   XIX 

%•    21). 

ARCH.   DE  ZOOL.  EXP.    ET  GÉi\.   —  3«   SÉRIE.  —  T.    VIll,   1900.  18 


-)T1 


K.  TU1»SKM 


rcu\  (It'S  nx<'s  (le  S/to/lf/oso/'i/cs  j)/firt'/l/(l.  se  iii.iillliciint'nl .  immiiiih' 
iKiiis  It'  vcriiiiis  plus  luiii.  dans  la  vai'i(''t(''  incnislans  de  ce  C.npinitidii 
Jolinstoni . 

Passons  maintenant  aux  iniciosclèrcs. 

D'après  If  texte  et  !<•  dessin  de  Schniidl.  il  sa.i;it  d'dxyasters  sans 
cenliuiii  maïqiu'.  à  adines  lisses,  varialtles  de  nombre  (."i-Hi  et  de 
Inimueur,  aiguës  ou,  plus  tVéïjuemmi'ut.  l'-mitussées;  leur  diamètic 
indi(|ué  serait  de  (>  à  :2()  ]j.. 

Sollas  déei'it  aussi  des  oxyasters  sans  eentiaim.  à  aetines  lisses, 
jKiintuos  ou  énujusséos,  variables  de  nombre  et  de  bnigueur  :  dans 
la  [)fofondeui'.  elles  possèdent  d'liabitu(b'  '1  à  (i  aetines  seulement, 
souvent  i.  ebaeune  mesuiani  alois  I'.) [i.  de  longueur  ;  vers  la  surface, 
elles  portent  des  aetines  plus  nombreuses,  mais  diuiinuent  de  taille, 
leur  diamètre  total  n'exei'dant  plus  It  à  [i  \}.. 

Les  asters  {\ii  YAsterojtiis  /'/('•/•us//i/is  de  Lendenfeld  sont  ene(.»re 
des  oxyasters  sans  centi'um,  à  aetines  lisses,  eoni(pies.  à  pointe  brus- 
(jue.  au  nombi-e  de  D  à  !0.  et  longues  de  .1  ;i  :20[j. :  leur  diamètre  total 
varie  entre  II)  r|  .'{0  [j.  :  eelles  (pii  iduipleni  beaui'uup  d'aetines 
restent  toujours  plus  petiti's  cpu'  eelles  ipii  en  ont  peu. 

llnlin,  dans  les  s|)éeiuiens  (|ue  j'ai  reeueillis  ;i  iianyuls.  je  trouve 
di's  oxyasters  sans  cenli-um.  à  aetines  lisses.  eoni(pies.  assez  épaisses. 
pointues  ou  émoussées.  au  nondtre  de  C»  h  10.  (pudipu-fois  moins,  le 
]>lus  souvent  S  ;  ees  aetines  varient  de  \  à  lit  [;i  de  longueur,  el  le 
diamètre  total  de  l'aster  oseille  entre  10  et  :ÎS  ^i..  V.u  gém-ral.  les 
asters  de\iennent  d'au  la  ni  plus  gros>es  (pfelles  d(''ve|op|(eii!  le  moins 
de  rayons,  el.  ipiand  les  aetines  resjenl  au  uondire  de  ipiatre.  im  b^s 
Voit  d('-|)asser  les  dimensions  indi(pn''es.  Il  faut  remanpu'r  aussi  ipie 
la  |iroporli(Ui  d'asters  à  aelines  obtuses  (b'pelld  de  variations  indivi- 
diudles  :  rare-  dans  certains  cas.  elles  |ir(''dominent  dans  d'autres, 
■îe  ferai  connaître,  à  propos  de  la  vaiji'ti'  i/irrits/ans  de  ee  Coppatid^. 
d'autres  variations  plus  imporlanli^s  eni'ore.  Celles  cpu'  je  nu'  borne  à 
signaler  ici  monireid  ipi'il  n'existe  pa>  de  divergeni'e  |)rofonde  entre 
le>  auteuis  au  sujet  de  ees  nneroselère^. 


ETUDE  MONOGRAPJlIon-:  DES  SD()X(;iAIIlKS  DE  FHA.NCE.  275 

L'accord  est  plus  coinjdet  cncoro,  s'il  est  possible,  en  ce  qui  (•(•n- 
cerne  la  disposition  des  spicules  dans  le  nn'\)S,  de  l'Eponge.  Schniidt 
reste  muet  à  ce  sujet,  mais  Sollas  et  Lendenfeld  donnent  des  rensei- 
gnements presque  identiques  que  mes  propres  observations  ne  font 
que  confirmer.  Les  oxes,  de  taille  inégale,  s'entremêlent  sans  ordre 
par  tout  le  corps;  cependant,  les  plus  grands  d'entre  eux  tendent  à 
former  une  sorte  de  charpente  principale  discontinue  et  souvent 
affectent  une  disposition  rayonnante,  de  la  base  vers  la  surface  ;  au 
contraire,  les  plus  petits  s'accumulent  de  préférence  à  la  périphérie 
et  notamment  chargent  l'ectosome,  s'y  couchant  tangentiellement,  de 
manière  à  le  rendre  glabre,  et  ménageant  de  petites  aires  arrondies 
aspiculeuses  qui  correspondent  aux  stomiims. 

Les  asters  sont  répandues  dans  toute  la  masse;  elles  deviennenl 
très  abondantes  dans  les  régions  superfieielles  et  dans  l'ectosome. 
C'est  dans  la  profondeur  que  se  rencontrent  pour  la  plupart  les  plus 
grandes  d'entre  elles,  celles  qui  comptent  un  petit  nombre  d'actines  ; 
mais  il  n'existe  pas  à  ce  point  de  vue  une  localisation  aussi  nette  que 
celle  que  semble  indiquer  la  diagnose  de  Sollas.  Ces  asters  excep- 
tionnelles sont  simplement  éparses.  en  faible  proportion,  parmi  les 
asters  normales,  l^eut-ètre  ont-elles  fixé  davantage  rattention  de 
Sollas  parce  que  cet  auteiu'  pensait  reconnaiti-e  en  elles  l'équi- 
valent  des  microtriodes  et  des  microcaltbropsesde/-*/«ro/7/,s  siin/)/r.r, 
les  autres  ne  se  prêtant  guère  à  un  tel  rapprochement. 

Lendenfeld  (65)  a  dessiné  h  un  faible  grossissement  une  vue  de  la 
surface  (fig.  108)  et  une  coui>e  ruicroscojiique  du  corps  de  l'Eponge 
(fig.  109).  Ces  figures  nuM-ilent  d'èti'f*  signalées  au  lecteur  comme 
reproduisant  avec  assez  d'exactitude  les  grands  traits  de  la  desciàption 
qui  précède. 

Cnppatias  Jo/ni.^foni  est  tanlTit  blanc  e|  tantôt  d'un  roUge  violacé- 
plus  ou  moins  foncé.  Le  premier  spécimen  découxcrl  par  Schniidt  à 
Sebenico  (1802)  ollVait  une  magniliqm'  coloiation  cramoisie  :  le 
second,  recueilli  dans  la  niè-ne  localité  (1818)  était  totalement  inco- 
lore.   LcndenfeM  a  ti'ouvé   à   L(''sina  celte  l-qxtnge  col'ii-('"e  en  violet 


276  K.  ÏOPSENT. 

pâle.  Mil  (Irlmrs  de  lAdiLili^iiH',  il  n'en  :\  cncon'  vU'  reiiconln''  ({iH' 
des  spécimens  incolores. 

Schniidl  pensait  (jue  son  second  écliantillon  ditîérait  du  premier 
sous  ce  rapport  pai'ce  ({u'il  vivait  dans  un  endroit  où  un  courant 
d'eau  douce  se  nuMe  à  I  eau  de  mer.  (ielte  explication  n'est  guère 
plausible,  puisque,  an  cap  l'AIx-ille,  où,  d'après  ce  que  j'ai  pu  cons- 
lalcr,  les  fj)/)/i(i/i(is  sont  (oujours  blancs,  la  mer  ne  reroil  aucun 
cours  deaii  du  voisinage.  D'autre  j)art.  nous  verrons  (jue  les  spéci- 
mens de  la  vari(H(''  ijic/-i/s/ti/is.  dragu('s  aux  Açores  |)ai' 130,  200  et 
000  m.  de  piofondeur,  ne  conservent  dans  Talcool  aucune  trace  de 
coloration.  Tel  était  le  cas  des  Coppdtidx  Jo/ins/oiii  de  St-Iago 
et  Porto  l'raya  décrits  par  Sollas  sous  le  nom  de  A.sir()j)('jjf((.s 
jnilchcr. 

En  ce  qui  concerne  les  individus  colorés,  nous  ignorons  s'ils  pos- 
sèdent un  pigment  contenu  dans  leurs  cellules  amiboïdes  gra- 
nuleuses du  mésoderme  et  dans  leurs  cboanocytes  ou  s'ils  emmaga- 
sinent quelque  lipochrome  dans  leurs  cellules  spliéruleuses.  Len- 
denfeld  était  à  nuMue  de  l'ésoudre  la  question.  Il  a  obsiM'vé  ces 
derniers  éléments  1 65 .  |i.  ''\'l.  lig.  10'.)).  mais  ce  qu'il  en  a  dit 
ne  periuet  malbeureusemenl  pas  de  se  faire  une  opinion  sur-  ce 
sujet. 

(jtliimlids  .liihnsloni  (S(dimidt)  vai'.  i/n'/'iis/ans  Topsenl. 

(l'I.   VIII,  fig-.  :i). 

Svn.  :  \H\)-2.      /)t)/-i//)/r/'cs  ///r/v/.s7c///.s'.  Topsenl  (119.  p.  I:2(i.  pi.  IX. 
lig.  :>l). 
iWlO.     (:i)/)/tri/ias     inriniditiDi.     var.     i/ic/u/s/a/is.     TopstMil 

(132.  p.  l->:i). 
ISII.S.      (!oj)jHi/i(ts  Jn/uis/oiii  {^r\n\\.),  var.  i/tc/'us/a/is,  Toj)- 
sent  (136,  |».  I:2;ii. 
Celle  varii'li'  dn  (.'n/i/x/f/as  Ja/uis/o/ii  (ScInnidI)   esl  caraclé'fisi'e 
](ar  ce  fait  (pie  les  oxyaslers  s'y  moiilient  i'pin(Mises  vers  la  jxiinle 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  -277 

de  leurs  actiiies.  Purfuis  les  oxes  s'y  couvrent  aussi  de  petites  épines 
à  leurs  deux  extrémités.  Nous  allons  voir  que  bien  des  variations 
individuelles  peuvent  s'observer,  dont  quelques-unes  établissent  le 
passage  du  type  à  la  vai'iété. 

La  liste  des  noms  sous  lesquels  je  l'ai  successivement  désignée 
résume  l'bistoire  de  cette  Eponge. 

Parmi  les  matériaux  recueillis  aux  Adores,  en  1888,  par  le  yadit 
V Hirondelle .  se  trouvait,  provenant  du  détroit  de  Pico-Fayal,  une 
Aciculide  encroûtante,  pourvue  d'oxes,  pour  la  plupart  épineux  aux 
deux  bouts,  et  d'oxyasterssans  centrum,  à  actines  constamment  épi- 
neuses à  leur  extrémité  libre.  Rien  de  send)lable  n'avait  été  décrit, 
et  je  me  crus  fondé  à  la  considérer  comme  nouvelle.  Je  l'inscrivis  dans 
le  genre  Dori/jtleres  Sol/as,  en  l'appellant  Dorf/pleres  incrustons. 

Rappelons  que,  par  la  suite  (135,  p.  107),  je  fus  amené  à  pro- 
poser la  suppression-  du  genre  Donj/tleres,  que  rien  d'important  ne 
distinguait  du  genre  Cojijxifias. 

Peu  de  temps  après  la  publication  du  mémoire  contenant  la  des- 
cription de  cette  espèce,  je  donnai  le  diagnose  de  mon  (Uippalids 
inconditus,  devenu  aujourd'bui,  d'après  les  considérations  exposées 
dans  les  pages  précédentes,  Coppatias  JoJinstoni  (Sclim.). 

Puis,  je  rencontrai  de  nouveaux  spécimens  de  Coppalias  inrrus- 
tans,  qui  me  prouvèrent  que  j'avais  eu  alfaire  tout  d'abord  à  un  le- 
présentant  dill'érencié  au  maximum  d'une  variété  très  répandue  de 
mon  Coppalids  inconditus.  D'où  la  dénomination  de  C.opixitias  in- 
conditus \i\\\  incrustans  que  j(^  leui' appli(iuai  en  1890. 

L'identité  de  Coppatias  inconditus  Tops,  et  de  Cojipatias  JoJins- 
font  (Schm.)  étant  reconnue,  la  seule  dénomination  h  retenir  est 
celle  de  Coppatias  Jo/tnston i  C^^dwmùi)  xar.  incrustans  Topsent. 
Elle  n'est  pas  très  heureuse,  puisque  le  type,  aussi  bien  (|ue  la  va- 
riété, atlecte  toujours  la  forme  encroûtante  Les  circonstances  l'uni 
imposée.  Le  hasard  a  fait  encore  que  Lendenfeld  dioisit  aussi  c(^tt(' 
épithète  pour  son  Aslcropus  incrustons,  (|ui  lomhe  en  synonymie 
de  Coppatias  Jo/instoni  typi([ue. 


278  j:.  kh'sk.nt. 

1^,1  VMiii'tr  i/i'/'i/sfa/is.  ici  en  (|U('sUijn,  jouit  (l'une  vaslc  distrihu- 
liun  géogi'apliiijuo.  .J'ai  constaté  son  existence  dans  les  eaux  nu'di- 
terranéennes  de  France  (à  Bandol  et  à  Banyuls),  sur  la  côte  du  Maroc 
(à  sept  milles  environ  dans  le  N.  N.  0.  de  Ceuta  *),  aux  Açores  (entre 
Pico  et  Fayal,  et  près  de  Terceira  ^),  enfin,  dans  le  golfe  du  Mexique 
(hanc  de  (lanipAcho.  A  Banyuls,  elle  se  rencontre  au  cap  l'Abeille, 
dans  la  même  localité,  par  consécjufiit.  (juf  l'espèce  typique.  Aux 
Açores  vivent  également  et  le  type  et  la  variété. 

Sa  distribution  bathymétiique  ne  manque  pas  d'une  certaine  am- 
plitude. 

En  1880,  en  passant  j)ai'  le  banc  de  Campèche,  M.  Matburin 
Touret,  capitaine  au  long  cours,  fit,  à  mon  intention,  une  tentative 
de  dragage  par  quelques  mètres  d'eau;  il  obtint  de  la  sorte  une 
Eponge,  entre  autres,  que.  non  sans  raison,  et  malgré  une  certaine 
hésitation  qui  m'empêcha  d'y  voir  toujours  aussi  juste  par  la  suite, 
je  déterminai  (113,  p.  34)  comme  une  Clionn  Jo/inatoni  (Schmidt). 
variété  de  1808.  Il  s'agissait,  en  elîet.  d'un  Coppatias  Johnxtonl 
(Schmidt),  intermédiaire,  ainsi  (jue  nous  le  verrons  plus  loin,  entre  le 
type  et  la  variété. 

M.  Kudes-Deslongchamps  m'en  donna  un  autre,  assez  semblable. 
pris  au  large  de  Bandol,  dans  la  Hroundo. 

A  Banyuls.  les  conglomérats  de  Mélobésiées,  où  j'ai  recueilli  de 
ces  (Jo/t/iafias,  s'étendent  par  30  à  40  mètres  de  profondeur  seule- 
ment. 

Le  spécimen  de  (Icuta  [irovient,  au  tnntiaire.  d'une  pi'ofondeui"  de 
11:24  mètres,  et  rrux  des  Aroi'es  mit  éli-  dragués  par  DU).  :200  et 
tiOO  mètres. 

L'aspect  de  ces  K|tonges  est  en  tout  semblable  à  celui  des  Coppa- 
fias  Jo/insfoni  incoloi-es.  .l'y  ai  depuis  lt)nu1ein|ts  (113)  constaté 
l'existence  des  mêmes  cellules  spliiTuleuses. 

La   spiculatiiin  seule  mérite  de   fixer  rattenlion.    1-ji  général,   elle 

'  I  n  rcli.-irililldii  recueilli  .t ver  une  ii;isse  pjir  le  yjiciil  J'rinrcssf-A/ice,  en   i8i)/(. 
*  Dr.'iLriiires  (les  vachls  V lliromlfllf  r\  l'rinressc-Mive. 


KTI'DK  .MO.\()(;i{AlMlinrK  DES  SPON(ÎIAIUES  DE  FRANCE.  ^79 

m'a  paru  un  peu  jilus  robuste  que  dans  le  type,  comme  si  l'orne- 
mentation des  spicules  n'était  qu'un  cas  particulier  du  développe- 
ment plus  vigoureux  de  ces  organites.  Les  spécimens  de  Ceuta  et  de 
Terceira  sont  les  mieux  doués  sous  ce  rapport.  Les  grands  oxes  y 
atteignent  et  même  y  dépassent  1  ""».  25  de  longueur;  les  plus  petits 
oxes  n'y  descendent  guère  au-dessous  de  100  [a;  les  oxyasters  s'y 
montrent  fortes  à  proportion,  avec  des  actines  excédant  couramment 
17  [Ji  de  longueur,  demeurant  rarement  plus  courtes  que  8  [/.,  et  rela- 
tivement épaisses.  Les  spécimens  de  Bandol  et  du  banc  de  (]ain- 
pêche  ont,  au  contraire,  une  spiculation  plutôt  nuMliocre,  mais  il 
convient  d'ajouter  qu'au  lieu  d'être  de  règle,  l'ornementation  de 
leurs  asters  constitue  plutôt  une  exception. 

Partout,  les  oxes  présentent  les  deux  caractères  que  j'ai  indiqués  à 
propos  de  Coppotios  Jo/insfonf  :  la  plupart  d'entre  eux  possèdent 
en  leur  milieu  un  renflement  plus  ou  moins  marqué,  et  souvent  ils  se 
courbent  d'un  coté  en  deux  temps,  par  deux  coudes  situés  de  part  et 
d'autre  et  à  une  certaine  distance  de  la  dilatation  médiane.  Dans  le 
spécimen  pris  entre  Pico  et  Fayal,  nombre  de  ces  mégasclères,  sur- 
tout parmi  les  plus  faibles,  se  font  remarquer  en  outre  par  de  petites 
épines  couvrant  leurs  pointes.  J'ai  retrouvé  la  même  particularité 
ehez  un  spécimen  provenant  du  cap  l'Abeille  (fig.  ^2  a).  Mais  chez 
d'autres,  cette  ornementation  est  tout  à  fait  exceptionnelle  ou  même 
fait  complètement  défaut.  Une  telle  constatation  m'a  inspiré  les  pre- 
miers doutes  au  sujet  de  la  valeur  spécitique  de  uKin  (,'(>/fpa/i(is  in- 
rn/sfans. 

Les  oxyasters  peuvent  toutes  avoir  leurs  actines  pourvues  de  iines 
épines  vers  la  pointe:  c'est  ce  qui  se  produit  dans  les  spécimens  des 
Açores,  du  Maroc  et  de  Banyuls  que  j'ai  eus  à  ma  disposition.  L'as- 
pect de  ces  microsclères  diffère  alors  nettement  de  celui  qu'ils  ollVent 
chez  les  (Uijiiiatids  Johnstoni  fy|)l(|ues.  Mais,  d'autres  fois,  les 
oxyasters  ornées  de  la  sorte  se  trouvent  en  minoiité.  parfois  infime, 
les  plus  belles  seulement,  les  phts  épaisses,  acijuéi'ant  alors  des 
épines.  Cela  s'obsem-e  dans  mes  spécimens  venant  de    Handol  et  du 


280  E.  TOPSENT. 

banc  do  Cainpèche,  et  cola  prouvo  que  mon  Coppatins  incnistdns 
ne  doit  être  considéré  quo  cuninie  une  variété  de  Cojt/xifias  Johns- 
toni  (Schniidt). 

C.  Johnstoni  var.  iiim/sfans  se  fixe  indifîéremnient  sur  des 
pierres,  sur  des  coquilles  ou  sur  d'autres  Spongiaires. 

2.  Famille  des  Streptastruio.k. 

Arinilidd  possédant  poui"  microsclùres  des  streptasters,  d'une 
seule  sorte  uu  ^\i^  i)lusiours  sortes  ti  la  fois.  I^is  d'euasters. 

Genre  Spiroxija  Topsont. 

Slroj)l(islcri(l(i'  à  microsclères  de  deux  sortes,  les  unes  spiralées 
et  lisses,  les  autres  simploniont  courhéos.  d'une  façon  irrégulière,  et 
couvertes  de  fins  tubercules  disposés  suivant  une  ligne  spirale 
serrée. 

Spiroxya  JiolcrorlUa  Topsent. 

(PI.  VIII,  fiiî.   II). 

Origine  :  Spiruxyd  hctcrod ita ,lo\)îiQv\\.  (132. p.  122). 

Éponge  encroûtante,  tapissant  les  anfractuosités  des  pierres.  Pas 
d'orifices  connus. 

Spicides.  —  T.  Mégasclères  ;  1.  O.ves  (fig.  11  «, /v),  à  pointes  aeéréos. 
fortement  couibés,  très  inégaux,  mesurant  depuis  80  [x  de  longueur  sur 
2  [I.  (l'épaisseur  au  centre  jusqu'à  850  [l  sur  18  à  20. 

II.  Microscdcres:  2.  Spira.stci-s  lisses  (lig.  11  <•),  très  contournées,  décri- 
vant quatre  ou  cinq  tours  de  spire  et  mesurant,  en  moyenne,  60  ^u.  de 
longueur  et  3  [x  d'épaisseur.  3.  Spirastors  épineuses  (fig.  11  d)  non  spira- 
lées, mais  simplement  courbées  d'une  façon  toute  irrégulière,  lojigues  de 
70  [A,  épaisses  de  4;  leurs  épines,  réduites  à  de  fins  tubercules,  se  dispo- 
sent sur  toute  leur  longueur  suivant  une  ligne  spirale  nette  à  tours  assez 
serrés;  elles  se  montrent  éparsos,  peu  nombreuses,  sur  les  deux  extré- 
mités arrondies  et  non  i  en  liées  de  la  tige. 

Couleur.  —  Blanchâtre. 

II(d)it(it.—  Banyuls  (cap  l'Abeille). 

.le  n'ai  cnriirr  rcncoiilri'  de  cctlo  espèce  quo  le  spécimen  mince  et 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  281 

peu  étendu,  d'après  lequel  je  l'ai  créée.  Sa  surface,  lisse,  était  bru- 
nâtre, mais  devait  cette  coloration  particulière  à  un  dépôt  de  corpus- 
cules d'oxyde  de  fer.  En  réalité.  l'Éponge  tout  entière  était  d'un  hlanc 
sale. 

L'existence  simultanée  de  deux  sortes  de  microsclères  aussi  peu 
répandues  constitue  pour  la  détermination  un  guide  précieux.  Les 
deux  formes  abondent,  mais  les  spirasters  ornées  se  localisent  de 
préférence  à  la  surface  du  corps  et  s'y  entassent. 

Il  est  curieux  de  constater  que,  de  ces  deux  sortes  de  spirasters, 
l'une  existe  chez  les  Cliona  vermifera  Hancock,  C.  abyssorum 
Carter  et  C.  levispira  Topsent,  tandis  que  l'autre  caractérise  Dotona 
piilchella  Carter  1. 

Primitivement,  j'avais  considéré  les  microsclères  de  cette  seconde 
sorte  comme  des  microstrongyles  épineux.  Mais  j'ai  eu  récemment 
l'occasion  d'établir  (137)  que  les  spicules  diactinaux  à  tubercules  en 
spirale  de  Dotona  pulchella  sont  les  homologues  des  spirasters  lisses 
de  Cliona  levispira  et  des  autres  Cliona  précitées.  Il  s'agit,  à  n'en 
pas  douter,  de  spirasters  déroulées  et  ornées. 

Ma  Spiroxya  heterocUta  ne  m'a  malheureusement  pas  fourni, 
comme  je  l'espérais,  des  termes  de  passage  d'une  forme  de  spirasters 
à  l'autre,  qui  eussent  confirmé  de  fait  cette  manière  de  voir. 

3IalgTé  l'association  de  ces  microsclères  de  Cliona  et  de  Dotona,  il 
faut  écarter  toute  velléité  de  placer  Spiroxya  heteroclita  parmi  les 
Clionides.  D'abord,  le  spécimen  type,  se  bornant  à  tapisser  une 
anfractuosité  de  roche,  n'était  nullement  perforant.  Ensuite,  l'examen 
attentif  de  ses  mégasclères  montre  qu'ils  diffèrent  complètement 
de  ceux  des  Clionides.  D'une  seule  sorte,  très  nombreux,  entremêlés 
sans  ordre,  ce  sont  des  oxes  lisses,  d'une  inégalité  frappante  qui 
jamais  ne  s'observe  chez  ces  Clavulida,  Ils  sont  encore  intéressants 
par  ce  fait  que  leur  courbure,  le  plus  souvent  médiane  et  brusque, 

'  Carter  a  encore  figure  quelque  chose  de  très  semblable  (17,  pi.  V,  fig.  ay)  avec 
cette  notice  (p.  i54)  :  «  Verticillately  spined  cylindrical  spicule  of  unknown  spongc 
abundaiit  in  cxcavated  cavities  of  tlie  ^lelobcsian  nodules.  » 


282  H.  T(U'Slv\T. 

s'opère  firinicmiiK'nt  aussi  en  di'ux  teiiij)s.  edimiie  celle  des  spicules 
de  S/)i>/tr/()S()ri/f's  phirontd :  en  eas  de  eourhure  uni(jue,  on  observe 
quelquefois  un  renflement  du  spicule  au  point  où  elle  se  produit.  Ce 
sont  des  oxes  d'AeicuIide,  et  la  position  naturelle  du  genre  S/)iro.ri/n 
me  paraît  être  immédiatement  à  la  suite  du  genre  RlmithUllihtia 
Carter,  parmi  les  Streptaateridœ.  C'est  Iv  tort  que  Lendenfeld  (65, 
p.  218)  in^cv'd  Bhap/iki/iist  ift  parmi  les  synonymes  de  Cliona  (Vioa), 
puisque  li.  s/K'rfnbilis  a  été  décrit  par  Carter  comme  une  Eponge 
mince,  pelliculaire  et  nullement  perforante*.  Spiî'oxi/a  ditfère  de 
Rhaphidhixtid  simplement  par  la  possession  de  apirn^tprx  de  deux 
sortes. 

Genre  Holo.rea  Topsent. 

Sf /rj/fdsfc/'it/d'  a\;in[  j)our  microsclères  des  sanidasters  et  acces- 
soirement des  trichodragmates. 

Iloloxcd  fiirfira  Topsent. 
(PI.  VIII,  fil,'.  lo). 

Origine  :  Holojcca  furtira,  Topsent  il20.  p.  X.W'I). 

Éponge  encroûtante,  informe,  assez  oorlace,  s'enfoii(;ant  dans  les 
moindres  fissures  des  conglomérats  de  Mélobésiées  et  ne  communiquant 
avec  l'extérieur  que  par  des  surfaces  restreintes,  lisses,  en  apparence 
iniperforées,  qui  tapissent  le  fond  d'anfractuosités  profondes  de  la  roehe. 

Les  orifices  iiilialanls  sont  des  eutliudiones  disséminés  sur  ces  surfaces, 
non  sui'élevés,  étroits,  invisibles  à  Wv'û  nu.  Oscules  indistincts. 

Spiculrs.  —  1.  Mégascléres  :  1.  O; es  lisses,  fusifoi-mes,  doucement 
courbés,  atteignant  des  dimensions  variables  d'après  leur  ])()sition,  et. 
pouvant  par  cela  même  être  divisés  en  deux  cat«''gorics:  k's  oxes  du 
cho;inosome  (fig.  10  a),  robustes,  longs  de  1""'.t,  larges  d(;  .')()  [ji;  les  oxes 
de  l'ectosome,  i)lus  faibles,  (jUoi(iuc  mesurant  encore  7(MI  it.  de  longueur 
maxima  et  12  [;.  de  largeur  au  centre. 

'  Ciirlcr  y  a  eiicorr  fait  les  alliisictns  siiivaiilcs  :  v  ...  iti  sponnos  \\  liicli  li.iiclly 
rxoood  a  more  film  iii  tiiicknoss,  as  in  /{/in/i/iiil/iistiti  s/ii'ctnhl/ix.  . .  »  (19,  ]>.  348), 
et  plus  loin  (|).  .'{,')(()  :  «  As  llicsc  spon^cs  ofti'ii  penrlrati'  iiilo  ihc  (•.•ivilics  oF  mariiit' 
objcrls,  Iho  i^cnns  Ter/iios  fstahlisli<'s  «  une  vt-rilahlc  Ir.-iiisilioii  jinx  Kptinircs  pt-rl'o- 
rantcs  ».  Of  tlir-  saine  characlcr  îippcar  lo  Ix-  /{/i(i/i/ii<{/iis/i(i  s/>rrt<iltilis  .-nul  //i^iiir- 
ni/ihid  s/iiiti(//i)h<i/ii.   » 


ÉTUDE  MONOGUAPIIIOUE  DES  SP0N(J1AIKES  DE  FRANGE.  283 

II.  Microsclères  :  2.  Sanidasters  (flg.  10  c),  longues  de  20  à  22  (/.,  en 
moyenne,  épaisses  de  1  [x  à  1  (ji  5,  cylindriques  ou  fusiforines,  droites  ou 
légèrement  courbées,  et  couvertes  d'épines  courtes,  tronquées,  inégales  ; 
elles  abondent  dans  toute  la  niasse,  mais  s'accumulent  principalement 
dans  l'ectosome.  —  3.  Tric/iodrar/tiuttrs  (fîg.  10  m)  très  petits  (8  à  10  ^ 
de  long  sur  6  à  8  de  large),  composés  de  raphides  ti-ès  fins;  localisés 
dans  le  choanosome,  où  ils  abondent. 

Couleur.  —  Blanche  dans  toutes  ;-.es  parties. 

Habitat.  —  Méditerranée  :  Bandol  (Var),  dans  la  hroiindo  ;  Banyuls 
(Pyrénées-Orientales),  sur  les  conglomérats  de  Mélobésiées  du  cap 
l'Abeille;  la  Calle  (côtes  d'Algérie),  sur  les  bancs  coralligènes. 

Holoxea  furliva  est  commune  à  Banyuls  parmi  les  conglomérats 
de  Mélobésiées  du  cap  l'Abeille.  Il  faut  morceler  ces  roches  pour  se  la 
procurer,  car  elle  vit  enfoncée  dans  des  retraites  profondes  et 
pénètre  dans  des  fissures  excessivement  étroites.  Il  est  à  peu  près 
impossible  de  l'obtenir  autrement  que  par  fragments.  Çà  et  là,  on 
trouve,  par  petites  plaques  irrégulières,  sa  surface  libre  au  fond 
d'anfractuosités  plus  ou  moins  spacieuses. 

Par  son  mode  de  vie,  cette  Éponge  ressemble  donc  à  Dercitus 
plicatus  (130,  p.  331)  et  à  Coppatias  Johnstoni,  en  compagnie 
desquels  il  est  d'ailleurs  fréquent  de  la  rencontrer. 

Son  ectosome  se  différencie  en  une  écorce  peu  épaisse,  mais  assez 
résistante,  piquetée  d'orifices  circulaires  ou  ovales,  de  70  à  120  [x  de 
diamètre  seulement,  qui  conduisent  dans  les  canaux  inhalants.  Je 
n'ai  pas  vu  d'oscules;  à  moins  que  les  proctions  soient  à  peine  plus 
larges  que  ces  stomions  et  que  je  n'aie  pas  su  les  distinguer. 

L'écorce  doit  sa  consistance  en  partie  à  des  oxes,  plus  faibles  que 
ceux  du  choanosome,  mais  nombreux,  qui  s'y  entrecroisent  en  tous 
sens,  sans  cependant  faire  jamais  saillie  au  dehors  et  de  manière  à  la 
laisser  parfaitement  lisse,  et  en  partie  aux  sanidasters,  qui  s'y  accu- 
mulent en  proportion  considérable,  constituant  une  croi'ite  superfi- 
cielle. 

Le  choanosome.  moins  coriace,  est  cependant  assez  ferme,  on 
raison  du  beau  développement  de  ses  mégasclères  et  de  la  multitude 
de  ses  microsclères  de  deux  sortes,  sanidasters  et  trichodragmates. 
Les  oxes  sont  si  grands  que.  quand  la  demeure  de  l'Eponge  est 


284  E.  TOPSEM. 

étroite,  il  leur  faut  s'oiionter  dans  un  sens  déterminé,  par  faisceaux 
sur  des  longueurs  variables;  il  en  résulte  souvent  un  faux-semblant 
de  charpente  fibreuse.  La  chair,  relativement  rare,  est  granuleuse, 
parenchymateuse,  blanche  ou  d'un  blanc  jaunâtre. 

Les  pointes  des  oxes  présentent  des  variations  (fig.  iOh)  suivant 
les  individus.  Tantôt  fines  et  acérées,  elles  se  montrent  dans  la  plu- 
part des  cas  fortement  émoussées.  Parfuis  encore,  on  voit  la  tige,  à 
peu  de  distance  des  exli'émités,  s'amincir  brusquement  pour  se  ter- 
miner en  une  sorte  de  mucron  obtus. 

Il  existe  aussi  de  légères  variations  portant  sur  la  longueur 
moyenne  des  sanidasters. 

Il  est  intéressant  de  remai(iii('r  condjien  ces  microsclères  res.sem- 
blent  à  ceux  de  Dercitus  /i/irafus  et,  en  même  temps,  à  ceux  de  tant 
de  Sanidasterinœ  avec  lescjuelles,  nous  le  savons  (130.  p.  TilU),  les 
Dercitus  ont  des  affinités  indéniables.  C'est  ce  qui  m'invite  à  aban- 
donner pour  les  désigner  le  terme  vague  de  microrhabdes  épineux 
et  à  les  considérer  comme  des  sanidasters. 

L'absence  de  triœnes  ou  de  microtriœnes  jointe  à  celle  doxyasters 
chez  Holoxea  furtiva  empêche  tout  rapprochement  diiect  entre  elle 
et  ces  Éponges.  La  nature  et  le  rôle  de  ses  microsclères  semblent 
quand  même  la  désigner  comme  un  des  chaînons  (pii  ralt.iiln'nl  les 
Monaxonides  aux  ïétractinellides. 

3.  Famille  des  Tkthyh).k. 

AciruHda  globuleuses  ou  massives,  à  charpente  rayonnante,  à 
cctosome  plus  ou  moins  dill'érencié,  .souvent  muni  de  microrhabdes 
dressés;  les  microsclères  principaux,  quand  il  <'n  existe,  .ipparlien- 
ncnt  au  type  cuaster. 

(îenre  TiibcrcUd  Kcller. 

Tcthyidd'  sans  écorce  fibreuse  et  sans  microsclères.  Les  méga- 
srlèics  sont  des  strongyloxes  fusiformes. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  285 

Tuberella  anptos  (Schmidt)  Topsent. 

(PI.  VllI,  fi^.  la  et  i3). 

Syn.   :    1864.     Ancoriiui  aaplos,  0.   Schmidt  (97,  p.   ?^^,    pi.  IV, 

fig.  li). 
18f)7.     Aaptos  adrialica,  Gray  (^41,  p.  519). 
I8U8.     Ancorliui  uajito^,  0.  Schmidt  (99,  p.  17). 
1880.     Tuben'Utt  tcthijoides,  C.  Keller  (54,  p.  277,  pi.  Xl\', 

fig.  7-9). 
1880.     Tethyophaena  sUi/ira,  0.  Sclimidt  (102.  p.  281). 
1887.     Tuberella  tethyokles  Koller,  Vosmaer  (145,  p.  327, 

pi.  XXVI,  fig.  9). 
1887.     ?  Aaj)tns  udrlatica  Gray,  Vosmaer  (145,  p.  327). 
1889.     A/norp/u'iif/   DuchassuiiKji,   Topsent  (113,   p.    44, 

fig.  9  R). 
1892.     Suberites  spissus,  Topsent  (120,  p.  XXVII). 
1894.     TubereUn  Dnehassaingi,  Topsent  (126,  p.  33). 
189r).     Tuberella  lef/njoide.s  Keller,  Topsent  (132,  p.  125). 
1896.     SuberKe.'i  aa/)/us  (Schmidt).  Lendenfeld  (65,  p.  1-40, 

pi.  VII  ("t  XII). 
1898.      Tuberella  a(//>fos  (^rhm\i\[).  Tn[*so\n(13Q.  p.  127). 

Éponge  ii-régulièi*ement  encroûtante  ou  massive,  à  lobes  obtus,  com- 
pacte et  ferme,  finement  veloutée  ou  légèrement  hispide  et  glabre  par 
places.  Ecorce  épaisse  de  1"""  environ,  non  fibreuse,  peu  distincte  en 
coupe  macroscopique.  Cavités  préporales  étroites,  discontinues.  Oscules 
contractiles,  pou  nombreux,  dispersés,  souvent  soulevés  en  de  petites 
papilles.  Stomions  microscopiques.  Charpente  rayonnante  disposée  en 
autant  de  nodules  que  la  masse  compte  de  lobes. 

Spicïiles.  —  I.  Xlégasclères  :  1.  Strongi/loxos  (Jhj.  13  u ,  13  r  j,  robustes, 
droits,  fusiformes,  à  pointe  peu  acérée,  à  base  amincie,  formant,  par  10 
à  20  de  front,  des  fibres  spiculeuses  rayonnantes  ayant  pour  centre  cha- 
cun des  nodules  dont  se  compose  le  choanosome  et  se  dissociant  vers,  la 
périphérie  ou  dans  la  chair  qui  cimente  les  divers  nodules  entre  eux  ; 
pour  la  plupart,  ces  strongyloxes  tournent  leur  pointe  vers  l'extérieur; 
ils  mesurent  l""  à  l'"'",5  de  longueur  et  17  à  45  \j.  d'épaisseur  au  centre. 
2.  Styles  (fiy.  13  h,  13  rf),  d'assez  petite  taille,  propres  à  roctusome,  légère- 
ment courbés,  cylindriques  ou  fusiformes,  à  pointe  acérée,  à  base  simple, 


286  K.  TUPSENT. 

inégaux  entre  eux  et  mesurant  200  à  700  [;i(  le  lon,u:ueui-  sui-  'A  h  10  [x  d'épais- 
seur, les  ])lus  gros  passant  aux  strongyloxes.  Ils  s'implantent  verticale- 
ment sur  une  seule  rangée,  assez  serrée,  clans  la  moitié  externe  de 
l'écorce,  la  pointe  toujours  en  dehors.  Dépassant  souvent  la  surface  sur 
une  longueur  variable,  ils  contribuent  à  déterminer  l'iiispidation  plus  ou 
moins  haute  de  l'Éponge. 

P;is  de  micrdsclères. 

Couleur.—  Chair  jaune  ou  blanchâtre;  écorce  jaune  ou  rosée  ou 
rouge,  unilormément  ou  par  taclies,  nu  brune,  d'un  brun  plus  ou  nmins 
foncé. 

Habitat.  —  Adriatique  (Lagosta)  ;  cotes  d'Algérie;  cotes  méditerra- 
néennes de  France  (Banyuls,  cap  l'Abeille,  par  10  m.  <l-'  profondeur 
environ);  golfe  du  Mexique  (banc  de  Campêche). 

Tubcrella  (uipto.^  est  jusqu'à  présent  l'uniciue  icprcsenlaiit  du 
genre  TuboreUa.  Le  nom  qu'elle  porte  aujourd'hui  résume  une 
synonymie  compliquée,  el  son  liistoire,  assez  longue,  n'est  pas  des 

moins  curieuses. 

().  Sclimidt  la  décrivit  en  18()i.  mais  d'une  façon  par  trop  succincte, 
comme  ce  fut  malheureusement  le  cas  pour  un  grand  nond)re  de  ses 
Éponges.  La  considérant,  on  ne  sait  pourquoi,  comme  une  Stellettide 
sans  trià'nes  et  sans  asters,  il  l'appela  Aiirori/ur  aajt/os.  Plus  tard,  il 
reconnut  lui-uiémc  (ju'il  n'y  avait  jias  lieu  de  la  maintenir  |iarnii  les 
Tétraclincllides.  C'est  en  elVet  sinqijenienl  d'une  Mimaxonide  (|u'ii 
s'agit,  et  même  sûrement  d'une  lladromérine.  La  question  de  savoir 
si  sa  place  est  plutôt  parmi  les  Aciculida  ou  parmi  les  C/aru/ù/a 
reste  seule  discutable.  Les  spécimens  types  provenaient  de  Lagosta. 
Sclimidt  se  l)orna  à  en  figurer  un  spicule,  et  non  des  i)lus  caractéris- 
tiques ni  des  plus  conformes  à  sa  description.  Il  nous  apprit  «le  plus, 
en  ISiJH  (99.  p.  1").  que  Tespèce  n'est  pas  localisée  dans  l'Adria- 
tiiine:  elle  figurait  dans  les  collections  du  .Muséum  d'iiisloire  nalu- 
ivjle  de  Palis  recueillies  durant  ><  l'Kxploration  scientili(pie  des  côtes 
d'Algi'iie  )i. 

l'^n  181)7,  (Iray  (41.  p.  -MOi  la  chassa  le  premier  du  genre  Anroriiiti . 
Mais,  l'appelant  alor>,  au  UH'pris  des  coutumes  admises  (l(>  la  nomen- 
clature. Adjitos  (nlridlicd.  il  en  lit  nn  memhi'i'  de  sa  i'aniille  lii'téro- 
clit(;   des  lfuH<li<nul)i(i(la'.  et.  nouvelle  iH'vne  dans  sa  tentative  si 


ÉTUDE  MONOGllAPlIinUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANGE.  287 

souvent  nialcncontreuse  de  classement  des  Eponges,  l'inscrivit  entre 
les  DktyocijUndrus  de  Bowerl)ank  (des  Ectyonines  !)  et  une  pré- 
tendue Halisarca  DujanUni  Johnston,  (pii  n'est  pas  du  tout 
V/falisarca  de  Johnston,  mais  bien  la  Lcpfosia  /Jiijanlini  (Bowpv- 
hank). 

En  1880,  C.  Keller  pensa  avoir  découvert  dans  le  golfe  de  Naples 
une  Éponge  nouvelle,  Tubcrella  tcthyo'Kh's,  à  la  description  de 
laquelle  il  consacra  deux  pages  et  trois  ligures.  Les  renseignements 
(pi'il  fournit  un  sujet  de  la  forme,  de  la  couleur  et  de  la  structure  du 
corps  ne  sont  pas  sans  valeur,  à  l'exception  de  ceux  concernant  les 
oscules,  qu'il  eut  le  tort  de  déclarer  absents.  Mais  ses  dessins  de  spi- 
cules  pèchent  par  une  inexactitude  absolue. 

C'est  peut-être  ce  qui  explique  qu'O.  Schmidt  ne  reconnut  pas  son 
Anrorina  oapfos  dans  cette  TubereUa  (ct/ujoides  et  perpétua  en 
quelque  sorte  une  distinction  inutile  en  déclarant  ne  pas  se  rappeler 
avoir  vu  ni  cette  Tubcrella  ni  les  autres  Éponges  que  publiait 
Keller.  Schmidt  aggrava  même  la  situation  en  décrivant  à  la  suite  du 
mémoire  de  Keller  sa  Tcllnjnphn'na  x'ilifirn  n.  sp.  Celle-ci  ressem- 
blait cependant  à  la  prétendue  Tuhcirihi  \)i\Y  ses  caractères  exté-. 
rieurs,  par  sa  structure  et  par  sa  spiculation.  mais,  préoccupé  surtout 
des  spicules  anormaux  qu'il  y  rencontrait,  Schmidt  oublia  jusqu'à  sa 
propre  Anrorina  aapfos. 

Vosmaer,  en  1887,  faillit  démêler  ce  tissu  d'erreurs.  Du  moins  il  y 
contribua,  d'une  part  en  rayant  Tct/njo/iha'na  comme  synonyme  de 
TiiJ)(>reIla,  et  de  l'autre  en  affirmant  la  parenté  de  Aa/ifos  adrinlirn 
Gray  et  de  Tnljcrclla  l(>lliij(iiih'!<  Keller. 

Malgré  cela,  les  choses  n(>  tardèrent  pas  à  se  compliquer  davantage, 
11  y  avait,  parmi  les  matériaux  dragués  pour  moi  par  M.  Touret  sur  le 
banc  de  Campèche,  une  petite  Éponge  desséchée,  brune,  informe, 
peu  épaisse,  fixée  sur  une  pierre.  Adoptant  à  tort,  au  début  de  mes 
études  spongologiques»  le  genre  vague  Amorphina  de  Schmidt. 
.lctuellem<'nt  réformé,  je  la  désignai  sous  le  nom  de  A/iior/thint/ 
DuchassiiUKji,  d'espèce  nouvelle.  Poui'  ma  jusliticalion.  je  dois  dire 


288  E.  TOPSENT. 

qtril  (''tait  à  pi'ii  pivs  iiiipossihlc  de  reroniiaîtiN^  en  cllo  V AncoriiKi 
fiaplox  <iu  la  Titbere//(i  tcthyoKlcK  sans  en  avoir  vu  de  meilleur 
exemplaire.  Même,  lorsque  les  caractères  du  genre  Tuberella  m'ap- 
parurent  plus  nets,  je  l'appelai  (126)  Tuberella  Durhuaminyi , 
n'osant  la  confondre  avec  T.  (et/ii/oides,  dont  Keller  avait  si  mal 
figuré  les  spicules.  Pourtant,  j'avais  à  cette  ('po(iue  entre  les  mains, 
sans  m'en  douter,  les  éléments  nécessaires  pour  opérer  une  telle 
h\Mt)n.  Mon  Suberi/es  s/>issifs.  du  cap  l'Abeille  (120),  n'est,  en  efTet, 
pas  difïerent  de  l'Éponge  de  Keller.  Convaincu  plus  tard  de  cette 
identité,  je  supprimai,  en  189fi,  Siiberites  spissus  de  la  liste  des 
CAavitiida  de  Fiance. 

Sur  ces  entrefaites,  I.endenfeld  retrouvait  à  Lagosta  VAncorina 
iuipli)^  Sehin.,  en  retraçait  une  descii|)ti(iM  détaillée  (65,  p.  140), 
sous  le  nom  de  Suberilex  ^/ayy///.s- et  dénonçait  avec  raison  mon  Sube- 
rilex  s/iissKs  comme  synonyme  de  cette  espèce. 

Mon  Sifberites  ftpissifs  ne  pouvait  représenter  à  la  UÏMiVA/irori/ui 
aapfos  de  Schmidt  et  la  Tuberella  fel/ii/oides  de  Keller  que  si  ces 
deux  Éponges  n'en  formaient  réellement  qu'une  seule.  I.a  eiiti(|ue 
de  liCndenfeld  me  conduisit  à  pioclamer  celle  vérili-  (136.  p.  127). 

Le  genre  Tiiherclhi  Keller  mérite  d'élre  maintenu,  et  le  ly|)e  en  est 
VAiirori/ta  aaplos  deSilimidt.  désormais  Tuberella  aaplox  (Schin). 

i)\\AV\\.li  ma  Tuberelhi  Duehassauuji,  de  nouvelli's  préparations 
me  montrèrent  qu'il  s'agissait  d'un  petit  S|)écimeu  de  la  même 
espèce,  déterminahle  seulement  par  la  spiculation.  Il  n'est  (juand 
même  jtas  sans  iiit(  rèt.  car  c'est  le  |)remier  dont  l'existence  soit 
signalée  en  dehors  de  la  .M(''(literi;iii('e. 

Où  faut-il  classer  Tuberella  aaph»;:»  Sollas  (106.  p.  20:))  tient 
Jy/ro/'/n^/ //^/y>/o.s' i»our  une  Sulii'iitide.  heiidenfeld  (65.  |>.  1  iO)  \'a\)- 
\}Q\\(i  Suberiles  aapfus.   .l'ai    miti-mème  pro|)os(''  pour  elle  le  nom  de 

Suberiles   s/u'ssus.   Mais  mon  opinion  s'e>t  dilii'e   pendant   mon 

essai  de  i-ép,ii'tilion  des  Ihulrotuerina  connues  en  Adriiliila  et 
CJariilidn .  Avec  A'osmaer.  je  crois  à  la  pio\imiti''  naturelle  des 
genres  Tuberella  v\  Tcllnja.  VA.  comme  ce  dernier,  écarté  gi'MU'rale- 


ETUDE  MONOGRAPinoUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  ^81) 

ment  par  les  auteurs  des  Suberites,  Polymastid.  Cliona,  etc.,  c'est- 
à-dire  des  Clavulides,  prend  place  dans  ma  section  .des  Aciculida, 
Tuberella  aaptos  y  entre  à  sa  suite. 

Pour  soutenir  ce  rapprochement  et  démontrer  la  valeur  de  la  famille 
des  Tcthyidœ  telle  que  je  l'ai  établie  (135,  p.  110),  il  suffît  d'invoquer 
les  considérations  suivantes  :  Tuberella  aa/)fos  a  une  charpente 
rayonnante,  mn  seulement  comme  les  Tetliya.  mais  aussi  comme  les 
Traclnjd  ;  celte  charpente  se  compose  des  mêmes  mégasclères 
que  celle  des  Tethia,  de  grands  styles  fusiformes  à  base  rétrécie, 
méritant  mieux  le  nom  de  sfro/if/yloxes  que  leur  a  donné  Sollas;  les 
petits  mégasclères  superficiels  sont  des  styles,  mais  nous  voyons 
différer  les  uns  des  autres  les  petits  mégasclères  superficiels  de 
Trar/ii/a  hon-ida  Carter  (21,  p.  457)  et  ceux  de  T.  pernucleala 
Carter  (10,  p.  178),  ces  derniers,  monactinaux  tandis  que  les  méga- 
sclères principaux  restent  diactinaux,  rappelant  davantage  ceux  de 
Tuberella  aaptos  ;  l'absence  de  microsclères  est  commune  aux 
Tuberella,  Trachya  et  Heteroxya  ;  j'ai  vu  chez  une-  Aciculide, 
Topsentia  ylabra  (Tops.)  Berg  *,  qui  possède  pour  spiculation  de 
grands  oxes  fusiformes  et  des  microxes,  certains  spécimens  transfor- 
mertous  leurs  grands  oxes  en  des  styles  à  base  rétrécie,  strongyloxes, 
quelquefois  ornés  d'un  bourrelet  annulaire  à  peu  de  distance  de  leur 
extrémité  tronquée;  enfin,  la  différence  de  constitution  de  l'ectosome 
qui  s'observe  entre  les  Tetitya  et  les  Tuberella  existe  tout  aussi 
marquée  dans  des  genres  de  Spongiaires  que  personne  ne  songe  à 
séparer,  par  exemple  chez  les  Craniella  et  les  Tetilla. 

Tuberella  aajitos  est  grossièrement  encroûtante,  ou.  plus  ordi- 
nairement, massive,  irrégulière,  h  lobes  obtus.  Elle  peut,  parait-il, 
parvenir  à  la  grosseur  du  poing.  Les  spécimens  que  j'ai  recueillis  au 
cap  l'Abeille  restent  bien  au-dessous  de  ces  dimensions  ;  le  plus 
beau  ne  mesure  que  o  centimètres  de  longueur  sur  3  de  largeur  et  à 
peu  près  autant  d'é-paisseur.  l'allé  est  compacte  et  ferme,  finement 
veloutée,  ou.  par  j)Ia('es.  tout  à  fait  glabre.  Ses  hjbes  les  jjIus  accusés 

'  Primitivement  Anisoxija  glnbra  |137l. 

ARCII.    DE   ZOOL.    EXP.    ET    GÉX.   3=   SERIE.    T.   VIIl.    1900.  19 


290  E.  TOPSENT. 

jdiilcnl  (riinltiludi' i-liacuii  uni'  |)i'titt'  |i,i|iill(' ciMiiiiiic.  Ii>s('.  jicrcro 
(Vnn  ('"ti'oit  orifice  ;m  soiimiet.  (lela  r('|)rôs('nlr  autant  (roscules  plus 
ou  moins  surélevés  et  à  Trtat  (leconlraotion.  I) "autii's  luis,  les  oscules 
s'ouvrent  au  niveau  de  la  surface  généiale.  IJéants.  ils  se  uKintrenl 
inégaux  entre  eux,  les  plus  grands  atteignant,  d'après  l.endenfeld, 
3""".  de  diamètre.  Le  nombre  en   est  toujours  ri'streint. 

(Juand  on  viiMit  à  i'ou|>er  l'I^iionge  en  deux,  suivant  une  section 
nette,  on  s'aperçoit  (pi'à  ses  loties  exl(''rieui's  correspondent  aidant 
de  nodules  faciles  à  distinguer  gniee  à  leui'  structure  rayunnanti'. 
L'aspect  rappelle  alors  c(dui  (pie  (larter  a  ohsei'vé  dans  sa  Tracln/d 
ix'rniiclcnld .  ("diaipie  uimIuIc  pn'sente  à  TomI  nu  d'asse/ forts  rayons 
s|)iculeux  se  croisant  en  un  centre  t'I ,  d'autre  par't.  alioutissant  à  la 
péri|di(''rie  ou  se  perdant  dans  la  i  liair  (|ui  sert  de  remplissage  enti'e 
Uiidides  adjacents. 

Les  oritices  inhalants  l'estent  microscopiques  ;  ce  sont  des  sto- 
mions  fort  petits  {'.V^  [Ji.  d'après  Lendenfeld).  donnant  accès  d.ins  des 
eutliU(di(tnes  un  peu  sinueux  (pii  traversent  l'écorce  et  vont  déhou- 
(diei'  dans  un  système  discontinu  de  cavités  préporales.  peu  spacieuses 
et  irrégulières. 

L'(''corce  ne  tranche  |i;is  visildenient  sur  le  (dioanosome  :  mais,  sur 
les  préparations.  ((M  constate  (pi'elle  forme  une /.one  pi''riphériipii' de 
I'"'".  enviriMi  d'i''|)ai>seiir.  ind(''|ieiidannnenl  des  ligm'>  s|iiculeuses  ipu. 
monlahl  delà  |iiiil'ondeur.  \icnnent  s"\  teiminer.  elle  possède  un 
sipielette  pi(i|)i('  l'ail  de  slvies  de  |ietite  taille  i|ui  s'v  di>po>ent  Ncr- 
lii'alenient.  la  |»ointe  en  dehors,  sur  une  seule  rangée,  assez  serré'c. 
C.i'tte  rangée  de  styles  ectosomiipu's  se  localise  .à  son  lioril  externe  et 
n'occn|ie  (pie  la  moili(''  environ  de  son  épaisseur  totale.  Les  divei's 
spicides  d(''|):i>senl  |iar  endroit>  la  surface  g(''m'rale  et  la  renjeid 
ainsi  plus  ou  moins  villeuse. 

\\X  Cdiilr.iire  de  celle  des  Tcllii/d.  l'f'Corce  de  hihvn'lUt  (Kipln^ 
ne  renferme  ipi'u  ne  f.iihie  pi(i|)ort  ion  de  celluleM'IJii'o  en  li  lires.  C'est 

surtout  il  Sun  hord  interne,  .ui  pourtour  de-.  ca\  ite^  pri'porales  et  dans 
les  jiilieis  (jui  le.'?  Si'pai'ent  (pie  ^e  d(''\ cloppent    ce>>  ('h'nu'nls.  Il  n'en 


ÉTUDE  MONOGRAPTTTOrE  DES  SPONCiIATRES  DE  ERANCE.  291 

existe  qu'une  hande  très  mince  à  la  limite  externe  du  corps.  On  y 
trouve,  en  revanche,  dans  toute  son  étendue,  d'aljondantes  cellules 
sphéruleuses  incolores,  de  15  18  (x  de  diamètre,  .à  sphérules  nom- 
breuses. Dans  la  plupart  des  cas.  il  s'en  difterencie  à  la  périphérie 
un  certain  nombre  de  plus  petites  qui  se  chargent  de  grains  d'un 
pigment  violacé,  (l'est  de  la  j)roportion  de  ces  éléments  pigmentés 
que  dépend  la  coloration  si  variable  de  l'écorce. 

Le  choanosome  est  également  très  riche  en  cellules  sphéruleuses 
incolores  à  sphérules  nombreuses  et  brillantes  sur  le  vif.  éparses 
entre  les  corbeilles  et  accumulées  autour  des  principaux  canaux  aqui- 
fères,  au-dessous  de  l'épithélium.Ces  cellules  ne  ditlerent  passpécili- 
quement  de  celles  de  l'écorce;  tout  au  plus  acquièrent-elles  une  taille 
légèrement  supérieure  (18  à  2:2  [x).  Tout  ce  qui  a  trait  à  ces  éléments 
sphéruleux  me  paraît  plus  simple  que  ne  le  porte  h  penser  la 
description  que  Lendenfeld  en  a  faite.  11  s'agit,  comme  d'ordinaire, 
d'éléments  conjonctifs  servant  en  même  temps  de  réservoirs  de 
substance  nutritive  ;  l'éosine  les  teint  fortement  et  l'acide  osmique 
les  noircit  avec  intensité;  dans  les  préparations  au  baume,  ils  se 
présentent  souvent  comme  des  corps  homogènes  uniformément 
colorés,  tels  que  les  ligure  Lendenfeld  (65.  lig.  212  h),  mais  les 
réactifs  leur  ont  alors  fait  perdre  l'aspect  si)béruleux  qui  leur  est 
naturel  durant  la  vie.  et.  même  dans  ces  conditions,  il  en  reste  tou- 
jours une  (juantité  notable  dont  b^s  sphérules  apparaissent  encore 
distinctes. 

Le  choanosome,  dense,  n'est  sillonné  (|ue  j)ar  des  canaux,  étroits. 
Les  corbeilles  vibratiles  sont  petites,  et.  d'après  Lendenfeld, 
mesurent  20  à  25  [x  de  diamètre,  .le  u'ai  ])as  pu  les  étudier  d'une 
manière  suffisante  pour  v(''rilier  si  les  canalicules  (b>  sortie,  dont  cet 
auteui' a  cru  reconnaître  des  traces  sur  quelques-unes  d'entre  <'lles, 
existent  bien  dans  la  réalité.  .le  les  crois  plutôt  eurypyleuses. 

La  spiculation  consiste  uniquement  en  nu^gasclères.  Tout  le  monde 
s'accorde  à  en  distinguer  deux  sortes,  les  tins,  de  grande  taille,  cons- 
tituant la  charpente  interne,  les  autres.  [)etits.  localisés  à  la  surface 


292  E.  TOPSENT. 

du  corps.  Les  mégasclères  du  cliuanusoinc  sunt  des  strongyloxes 
robustes,  en  d'autres  termes,  des  styles  droits,  fusiformes,  fort  épais 
en  leur  milieu,  très  amincis  à  leurs  extrémités,  dont  l'une  est  pointue 
et  l'autre  tronquée;  ils  atteignent  1""".  à  1""".5  de  longueur  et  mesu- 
rent 17  à  45  [x  d'épaisseur  au  centre.  Leur  pointe  n'est  pas  acérée, 
(l'aulaiit  iiioins  (ju'ils  sont  plus  gros;  friMpuMiinn'iit  uiéiue.  elle  est 
mal  (■(iiir(iniii''('.  couiiiit'  bosselée,  cl  (|ut'l(pH'fois  elle  s'émousse,  de 
telle  sorte  (jue  les  deux  bouts  du  spicule  deviennent  |)resque  sem- 
blables. Eeur  extrémité  qui,  constamment  tronquée,  peut  être  consi- 
déi-ée  comme  leur  base,  s'amincit  toujours  notablement,  mais  à  des 
degrés  divers  ;  on  lui  trouve,  par  exemple,  23  \t.  d'épaisseur  sur  des 
spicules  de  40  [Jt.  au  centre,  mais  elle  peut,  sur  d'autres  aussi  gros, 
n'en  mesurer  jilus  que  7.  Sa  tendance  à  s'effiler  ainsi  avait  déjà 
frappé  ().  Scbuiidt.  La  minceur  des  exti'éniités  conti'astant  avec 
l'épaisseur  de  la  tige,  ces  mégasclères  sendjlent  au  premier  abord 
diactinaux:  il  n'est  ])as  douteux  pour  moi  qu'ils  dérivent  vraiment 
de  spicides  diadinaux.  à  la  façon  des  strongyloxes  de  certaines 
J'n/>sc/i/i(i  tjldhfd  dont  j'ai  parlé  plus  liant  (p.  289).  La  base  est 
pi'es(pie  Idujouis  simj)lement  arrondie  à  sa  terminaison,  mais  il 
n'est  pas  rai'c  (|u"elle  se  rende  légèrement  en  ce  j)oint,et  (piebpielois 
elle  présente  un  peu  au-dessous  un  bouri'elel  annulaire  |ilus  du  nidins 
mai'(|ué  Comme  aussi  plus  on  inoins  conq)let. 

La  rré(|uence  de  ces  niodiiji'ations  d<'  détail.  (|ui  s'observent  aussi 
sur  les  oxes  transformés  des  Topscnlid ,  varit'  d'un  spécimen  à 
Faiilrc.  Il  n'y  a  pas  lieu  de  diviser  à  cause  d'elles,  connue  le  voudrait 
Lendenleld.  les  grands  nn^gasclères  de  la  Tuhcrclhi  en  trois  caté'- 
gories,  styles,  subtylostyles  et  lyloslyles;  ces  spicules  son!  Iypi(|ue- 
menl  des  strongyloxes. 

Ils  se  dis|»o>enl  par  pa(|iiel>  A'^'  dix  à  vingl  en  de  longues  liles 
l'iuides  pour  iiiiistil  lier  la  cliarpcide  rayonnanic  de  diaipie  nodule 
ilib'rieiir  :  pimr  la  plupart,  ils  s'oricnb'id  de  b'Ile  facim  (pie  leur 
exlréniili'  pointue  se  trouve  vers  la  peri|»li(''rie.  |]n  s'approcbant  de 
l'iVorce.  ces  libres   spiculenses   se  dissocient   \\\w-  «ai   nidins  et   les 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  293 

trongyloxesqui  parviennent  jusqu'à  la  surface  se  monti-ent  isolés  au 
milieu  des  spicules  propres  à  l'ectosome. 

Ceux-ci  sont  de  petits  styles,  lég(M-enient  courbés,  cylindriques 
ou,,  souvent  encore,  fusifornies.  à  pointe  plus  acérée,  à  hase  moins 
amincie  et  simple;  assez  inégaux  entre  eux.  ils  mesur(Mil  depuis  200 
jusqu'à  700  [x  de  longueur  sur  3  à  10  [a  d'épaisseur  ;  les  plus  grêles, 
de  beaucoup  les  plus  nondjreux.  ditVén'nt  nettement  des  grands 
strongyloxes,  mais  les  plus  forts  leur  ressemblent  assez  pour  qu'on 
puisse  établir  que  tous  les  spicules  de  l'Éponge  dérivent  d'un  même 
type  et  se  différencient  suivant  le  rôle  qu'ils  ont  à  jouer. 

Implantés  verticalement  sur  un  seul  rang  dans  la  nujitié  extein(> 
de  l'écorce,  les  petits  styles  tournent  tous  leur  pointe  vers  la  surface. 
Ils  la  dépassent  souvent,  ainsi  que  les  strongyloxes  superficiels,  sur 
une  certaine  longueur  et  déterminent  par  ce  fait  une  hispidation  plus 
ou  moins  haute. 

La  couleur  de  l'Éponge  est  sujette  à  des  variations  individuelles. 
0.  Schmidt  a  dit  très  justement  qu'elle  va  du  jaune  au  brun  foncé. 
Keller  a  vu  la  TubpreUa  jaune  soufre  dans  la  profondeur,  jaune 
rougeatre  à  la  surface,  avec  hase  plus  pale,  ou  encore  jaune  et  rouge, 
par  taches.  Pour  Lendenfeld,  elle  est  d'un  brun  mat. 

Mes  observations  concilient  toutes  les  indications  de  ces  auteurs. 
Le  choanosome  est  d'un  jaune  plus  ou  moins  vif,  parfois  très  pale, 
presque  blanc.  L'écorce  peut  être  de  la  même  teinte;  dans  ce  cas, j'ai 
vu  une  fois  les  papilles  osculaires  trancher  par  un  coloris  jaune  plus 
brillant  sur  le  reste  de  la  surface.  D'autres  fois,  l'écorce  se  montre 
rosée.  Mais  la  plupart  du  temps,  elle  devient  brune,  d'un  brun  sou- 
vent très  sondjre. 

Sa  coloration  spéciale  se  limite  d'ordinaire  à  sa  zone  périphérique, 
à  cause  de  la  localisation  des  cellules  à  pigment  violacé  mentionnées 
plus  haut.  Les  variations  sont  dues  à  l'inégalité  du  développement 
numérique  de  ces  éléments,  inégalité  qui,  selon  la  ivgle,  dépend  de 
l'éclairement.  Les  spécimens  enfoncés  dans  des  aufracluosités  de 
roche  et  les  régions  inférieures  d'autres  mieux  exposés  demeurent. 


±M 


K.  TOl'SENT. 


en  m'iR-ral.  jaunes  ou  Idainliàlivs.  Kiiliu.  ijuauil  la  suiface  se  couvro 
d'une  hispidalion  i)lus  haute  que  de  niutume.  il  aiiive  ({u'eilo 
retienne  un  revcMeiuenl  vaseux  ([ui  lui  et)nnuunii|ue  une  teinte  gri- 
sâtre. 

On  ne  sait  lien  encore  de  la  l'epi'oducticui  de  Tubrrclla  naplt»!.. 

(îenre  Ti'lhtjd  l>aniar(d<. 

Tclhyldci'  à  ectosonu'  luiinant  une  éroive  hien  dillereneiée.  sans 
iniei(ii'lial)des  spéciaux:  li's  uiéuasclères  sont  des  stron.iivlnxes  l\isi- 
furmes:  les  niicidsrlères  sunt  di's  euastei'sde  deux  sortes  (sphérasters 
et  cliiasters). 


Triln/d  li/nnirinm  (Linné)  Laniarck. 
ii'l.  vin,  fie:.  8,  0,  «4,  i-'»!. 

Svn.:  IT.'iO.  Ti'lic  sfcrira.  \)>)n:\\\  (  Saf/(/i(t  (frl/fi  s/o/'i/i  nafiira/r 
iiKirinii  (h'irAdridlico.  p.  (iO,  pi.  X.  Venezia.  et 
30i.  XiiMi  pr('-linu('eii. 

17()T.     Alci/niuinii  I i/iKuriiDn .  Linné  (72,  p.  1:295). 

ITTG.     A/ri/o/iiii/ii  inirtiiitiiiin .  l'allas  (87,  p.  357). 

1815.      Tclhijd  hiuciiriinn.  Laniarclv  (60,  p.  Tl  i. 

1HI8.  S/ioni/id  rr/V7/ro.sY/.  Monta.iiu  (79.  p.  HT.  pi.  Xlll. 
li-.  i.  5i. 

1821.      Tcllnjd  rcrrurosd.  S.  F.  (irav  (40.  vul.  I.  p.  i<>:2). 

-18:28.      Tcl/iid  s/'rrird.  Kleniinii  ( 36.  p.  520). 

18;{:L     DditdHd  hiiKiiridin.  .Nardo  (81.  p.  522). 

18:Vi-.     Ij/nrdiid  /i/jids.  .\ar<loi82.  p.  TI5i. 

18'r2.      Tclliftt   li/iiciirid}!}.  .]n\\\\Ao\\  (52.  p.  85.  liu.  12  du 

texiei. 
185'.».      Ti'lliijinii     liiiuiiriiini    .liilin>t<in.    Lieheikiilm    (70. 

p.  515). 
18r»2.      Tcllnid    /i/iKHfiin/i    var.    nodulond.  ScluuidI     (96, 
p.  i5i. 


ETUDE  MONOGRAPIIIOUE  DES  SP(>X(iIAIIU:s  I)l<]  FRANCE.  295 

Syn.   :    1862,      Tcfluja    li/iiciiriiiin    var.    conlorla ,    Scliniidl    (96, 
p.  45). 

1862.  rnlnjd  monnn.  Sdiiniclt  (96,  p.  44,  pi.  III,  fig.  26). 

1867.  Donatia  aitraii/iu/n,  ,1.  E.  (iray  (41,  p.  541). 

1867.  Amnisros  nwnim,  ,1.  E.  (iray  (41,  p.  542), 

1870.  Tcthya  tr/x'/is.  Sdimidt  (100.  p.  51). 

1872,  Tcthi'd  n<irrf'<ji<-(i.  |}(jw(Mi)aiik  (7.  p.  121.  pi.  \'), 

1882.  Tctliya  li/ncuriiim.  var.  ohhixinn,  N'osinaer  (143. 
p.  25.  ])1.  IV.  lig.  12;M26). 

Eponge  massive,  globuleuse,  sessile,  consolidant  souvent  son  adhé- 
rence au  support  par  des  prolongements  radiciformes.  Surface  mariiuëe 
de  verrueosités  plates  et  polygonales,  plus  rarement  coniques,  corres- 
pondant aux  terminaisons  des  lignes  rayonnantes  de  la  charpente 
interne.  Entre  ces  verrueosités,  quand  l'Éponge  est  dilatée,  des  sillons 
membraneux  se  criblent  de  stomions  microscopiques.  Oscules  cribri- 
formes,  en  petit  nombre,  généralement  situés  vers  le  sommet  du  corps. 
Les  chones  inhalants  et  exhalants  sont  des  plagiochones.  Ectosome  for- 
mant écorce  épaisse,  fibreuse  et  contractile.  Cavités  préporales  étroites. 
Choanosome  charnu.  Cellules  sphéruleuses  incolores  et  brillantes. 

Multiplication  fréquente  par  bourgeons  externes  s'établissant  au 
sommet  des  verrueosités  sur  le  prolongement  des  lignes  squelettiques 
et  se  détachant  ])ar  rupture  de  leur  pédicelle.  Quelquefois  des  gem- 
mules externes  à  enveloppe  de  spongine  se  développent  aux  mêmes 
points. 

Spicules.  —  I.  Mégasclères  :  1.  Strongijloxcs  ffig.  %a,'dh)  droits, 
fusiformes,  à  pointe  longue  et  fine,  à  base  graduellement  amincie, 
simple,  ou  plus  ou  moins  renflée  à  sa  terminaison  ;  en  files  polyspiculées 
rayonnantes  du  centre  à  la  périphérie  dans  le  choanosome,  puis  en  bou- 
quets divergents  dans  l'éeorce;  longueur  moyenne,  1""",5  à  2™°';  épaisseur 
au  centre  30  à  35  [a.  De  plus  petits  spicules  de  la  même  forme  se  ren- 
contrent aussi  dans  la  ciiair  et  surtout  à  la  surface  du  corps. 

II.  Microsclères  :  2.  Splirrastci-s  (fig.  9  d)  à  centrum  épais,  à  actines 
nombreuses  et  fortes,  trapues  ou  coniques  ettilées,  presque  toujours 
amincies  assez  brusquement  vers  le  bout;  localisées  dans  l'éeorce,  sur- 
tout dans  sa  zone  interne  ;  diamètre  variant,  suivant  les  individus,  de  40 
à  110  jJL.  3.  Clnastcrs  (fig.  9  c)  sans  centrum,  à  actines  grêles  et 
bacillaires,  au  nombre  de  9  à  12,  cylindriques  simples  ou  terminées  par 
une  légère  dilatation  tronquée  en  plateau,  quelquefois  ornées  de  fines 
épines;  dans  l'ectosome,  tV)rmant  une  croûte  à  la  limite  du  corps  et 
tapissant  les  plagiochones  aquitères;  dans  le  choanosome,  constellant  la 
paroi  des  canaux;  diamètre  moyen,  13-15  [x.  Pas  de  passage  aux 
sphérasters. 


296  E.  TOPSENT. 

Couleur.  —  Ecorce  uniformément  teintée,  variant  du  jaune  pâle  à 
l'orangé  brillant.  —  Chair,  de  coloration  fauve. 

Habitat.  —  Toutes  les  côtes  de  France. 

Distribution  géographique  :  Méditerranée,  Atlantiiiue  Nôïd,  océan 
Arctique,  mer  Blanche. 

Lcndcnfrld  a  récpninirnt  cnlropris  (65,  p.  l-'i)  d'(''tai)lir  un  index 
bibIiogra|tliit|ni'  des  uuvrai;"t's  où  niciilion  se  trouve  faite  di'  Tcllnjd 
h/iioirinni .  (loitnne  il  sudira  sans  doute  à  la  ])lu[»arl  des  lecteurs  de 
savoir  que,  pai'uii  les  auteurs,  Johnston,  Bowerbank,  Scinnidt, 
Carter,  Merejkowski,  Deszo.  \'osniaer,  Sollaset  Lendonfeld  ont  surtout 
contribué  à  faire  connafti'e  cette  P^ponge  et  d'apprendre  les  [joints 
principaux  de  son  histoire,  je  n'ai  pas  jugé  à  propos  de  reproduire 
ici  ce  long  document,  qui  ne  conqjle  i)as  moins  de  75  numéros.  Je  nie 
suis  liorni'  à  dresser  ci-dessus,  par  oi'dre  chi'onologique,  la  série  des 
synonymes  reconnus  de  l'espèce  en  (juestion. 

Elle  renferme  deux  noms  oubliés  par  Lendenfeld  dans  sa  révision, 
celui  de  Tcthyum  lyncurium.  dont  Lieberkùbn  fit  usage  en  IH.'iU.  et 
celui  {VAmnisco^  mnrum  appliqué  par  (îray,  en  1807,  à  l'inutile 
Tclln/d  inorinii  de  Sidimidt. 

En  revanche,  j'en  ai  écarté  ceux  de  Tcdn/a  liK/dlll  Mow., 
T.  (Uiftoni  How.  et  T.  nthu>^t(i  Bow..  insci'its  dans  la  liste  de 
Lendenfeld,  parce  que,  d'accord  en  cela  avec  SoUas,  je  considèi'e 
qu'ils  s'appliquent  à  une  autre  espèce,  dilïérantde  Tethya  hjnruriinn 
par  la  possession  d'une  ti'oisième  sorte  de  microscléres.  des  oxyasters 
choanosomi(jues,  et  devjint  i»oi'ter.  en  diMinitivc  la  (l(''iiouiinatinii  de 
Ti'ihya  Inyalli  HowJ. 

l'.n  passant,  j'ajouteiai  (|ue  la  Tclliya  .sY'//rA^'/A^//.s/x  (K.  ^.^^'rigbt  ) 
ne  me  |)arai(  |)as  spéciliqueiucnt  distincte  de  cette  /'.  liiydHi 
7ioro  .seti.'iu.  dont  elle  possède  la  spiculalion.  Déjà,  du  l'csle,  Sollas 
avait  remarqué  (106,  p.  432)  la  ressend)lance  de  ces  deux  Eponges 
et  déclaré  que  certains  caractères  de  slructuic  de  l'écorce,  de  valeur 
discutable,  à  mon  avis,  au  [Hiint  de  vue  de  la  sp(''ciljcatinii.  l'eiiipè- 
cbaieut  >euls  i|r  |)i()|M)ser  leiic  iileiit  ili(  at  ii  m . 

'    l.iii«ii^rrii   ;i(lii|ilc  aussi  rr[U-   ni.'iiiicrc  cir  Vdir  (71,  ['.   ^i'])^ 


ÉTUDE  MONOGRAPIÏÏQUE  DES  SPOXr.TATRES  DE  FINANCE.  297 

Enfin,  contrairement  à  l'opinion  de  Lendenfeld,  je  ne  crois  pas  que 
sa  Tediya  corticata  (63,  p.  48)  doive  se  confondre  avec  Tethy<i 
lyncurium,  mais  plutôt  avec  Tethya  jnponicn  Sollas(106.  p.  430). 
ses  chiasters  ayant  des  actines  à  bouts  globuleux  (tylotes).  T.  japon  ira 
pai-ait  d'ailleurs  cummune  dans  les  eaux  de  l'Océanie.  \.cChaUeny<'i' 
en  avait  dragué  deux  spécimens  auprès  de  Manille.  Lindgren 
(71,  p.  317)  en  a  vu  trois  autres  recueillis  à  Java.  La  prétendue 
T.  corticata  de  Lendenfeld  provenait  de  Port-Jackson,  sur  la  côte 
orientale  d'Australie. 

Cette  rectification  offre  une  certaine  importance,  personne  autre 
que  Lendenfeld  n'ayant  signalé  l'existence  de  Tcihya  lyncuriutn  en 
dehors  des  océans  Atlantique  et  Arctique  et  de  la  Méditerranée  i. 

La  Tethya  lyncurium  se  rencontre  sur  toutes  nos  cotes.  Elle  est 
partout  commune  dans  les  dragages.  Les  pêcheurs  d'huîtres  et  de 
Pecten  maximus  la  rapportent  à  chaque  instant  dans  les  ports  de  la 
Manche,  où  elle  avait  déjà  reçu  du  temps  de  Lamouroux  le  nom 
vulgaire  d'Oranye  de  mer,  à  cause  de  sa  forme  et  de  sa  coloration. 

Quoiqu'on  l'ait  recueillie  dans  les  mers  du  Nord  par  135,  145  et  180 
brasses  anglaises  de  profondeur,  on  peut  dire  que  ce  n'est  pas  une 
Eponge  de  grands  fonds.  Elle  est  plutôt  littorale  et  remonte  en  beau- 
coup de  localités  un  peu  au-dessus  de  la  limite  des  basses  eaux  de 
grande  marée.  M.  le  professeur  R.  Kœhler  l'a  trouvée  dans  ces  condi- 
tions aux  îles  Normandes,  à  Sark  et  Jersey.  H.Viallanesm'enaenvoyé 
un  échantillon  de  la  grève  de  Guéthary.  Je  l'ai  vue  plusieurs  fois,  à 
Roscoff,  sur  les  roches  Duon  et  Béclem.  A  Ranyuls  enfin,  j'en  ai  pris 
des  spécimens  auprès  du  Laboratoire  Arago,  sur  les  trottoirs  de  l'île 
Grosse,  en  entrant  dans  l'eau  jusqu'à  mi-jambe, 

Lendenfeld  a  fait  reproduire  (^65,  fig.  1)  la  photographie  d'une 
Téthye  de  près  de  six  centimètres  de  diamètre.  C'est  là  un  superbe 


'  Dans  les  eaux  de  l'Europe  septentrionale,  la  Téthye  n'a  pas  encore  été  souvent 
rencontrée.  Bowerbank  la  signale  aux  îles  Shetland  ;  Vosmaer  en  a  vu  trois  spécimens 
seulement  dragués  par  le  Willem  Barents  au  N.  de  la  Norvège;  enfin,  Merejkowski 
(76,  p.  44)  dit  qu'on  la  trouve  en  certains  points  de  la  mer  Blanche.  Schmidt, 
Marenzeller,  Hansen,  Fristedt,  Lcvinsen,  ^^'eltncr  n'en   font  pas  mention. 


298  K.  TOI 'SENT. 

exemplaire,  tel  iiu'il  n'est  pas  fn'ipient  d'en  l'onconti'cr.  ('.eux  (jui 
atteignent  3  et  4  centimètres  dr  diainrtrc  pt'uvt'iit  (Mcedéjàconsidéi-és 
comme  de  belle  grosseur. 

Parmi  nos  Monaxonides.  la  Tcllnja  lijiiciiriinii  rst  Tiinr  de  celles 
qui  se  laissent  le  plus  facilt'mt'nt  reconnaître  à  leurs  caractèi'cs 
extérieurs.  En  raison  de  sa  forme  toujours  sensiblement  s])li('ri(iue. 
le  nom  de  TetU'  x/'cricd.  (jue  lui  avait  appli(|ni''  Donati.  aurait  uu'-iité 
d'être  consei-vé  ;  malheureusement,  prélinnéen.  il  dut  suliir  les 
rigueurs  des  i-ègles  de  la  nomenclature  desèti'esorganis('s. 

lîoNverhank  a  reproché  à  .lohnslon  d'avuii'  ligure  la  sui  l'are  de  la 
Téthye  avec  des  verru 'osités.  Pour  lui  (6.  vol.  III.  |i.  9;{),  dans  des 
conditions  noianales.  cette  surface  serait  liss(>  et  les  verrucosités  ((u'on 
observe  sui"  les  spécimens  desséchés  ou  conservés  dans  l'ali-ool 
feraient  défaut  ou  s'apercevraient  à  peine  sur  les  spécimens  vivants. 
C'est  une  opinion  fausse,  qui  lui  fut  certainement  suggérée  |»ar 
l'examen  de  Téthyes  contractées  au  maximum.  Si  l'on  abandonne 
dans  de  l'eau  de  mer  pure  et  sans  agitation  d(^s  Téthyes  fraicbement 
draguées  et  fortement  contractées,  (ui  voit  bientôt  leurs  verrui'osités 
s'accentuer  et  s'écarter  les  unes  des  autres  pendant  (pie  s'ouvi'ent 
dans  leurs  intervalli'S  les  j)lages  inhalantes  percées  de  stomions.  La 
hauteur  des  verrucositi's  dé|)end  ain.-i  le  plus  souvent  tle  r(''tat  de 
conti-action  de  l'animal  :  mais  il  existe  en  outre  des  variations  indivi- 
duelles dépendant  de  ce  que.  habituellement  terminées  par  un  plateau 
lisse  et  polygonal,  les  veriucositi's  s'allongent  quebpu'fois  en  un 
pinceau  grêle,  l/aspect  de  ranimai  rappelle  alor>  beaucoup  celui  de 
Crfinirlhi  cranium.  et.  comme  une  section  pratitpu'e  à  travers  le 
corps  de  ces  Eponges  montre  de  part  et  d'autre  un  noyau  central 
d'où  émanent  des  libres  s|iicnleuses  rayonnantes,  aboutissant  à  une 
écorce  péri])héri(pn'.  on  conq»rend  (pu*  les  anciens  auleiu's  aieid 
longleuqis  r<'uni  dans  le  genre  Tclln/d  ce^  (leu\  êtres,  don!  la 
s|)icidation  fait,  en  r(''alité.  des  repn'senlants  de  ui'oupe-  parla  il  emenl 
distincts. 

Il  est  fré(pu'nt  i\o  draguei"  des  Téthyes  poi'Iant  des  bourgeons  sur 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  299 

leur  surface.  Le  cas  m'a  j)aiu  conunun,  surtout  durant  l'été  et 
l'automne,  mais  il  se  peut  que  la  saison  n'exerce  pas  sur  le  bour- 
geonnement une  influence  aussi  marquée  que  mes  observations  me 
l'ont  fait  supposer. 

Ces  bourgeons  surmontent  toujoui's  certaines  verrucosités. 

Celles-ci.  au  lieu  de  se  terminer,  comme  d'habitude,  en  un  plateau 
large  et  polygonal,  s'élèvent  au-dessus  de  la  surface  générale,  s'a- 
mincissent graduellement  jusqu'à  se  réduire  à  un  paquet  de  forts 
strongyloxes,  puis,  tout  à  coup  se  renflent  en  un  petit  corps  globu- 
leux, de  0'""i5.  à  2™'".  de  diamètre,  et  même  de  .j'""\,  au  dire  de 
3Ierejkowsky  (77).  Plus  ils  sont  gros,  plus  leur  pédicelle  est  grêle, 
parfois  si  fragile  que  la  moindre  agitation  de  l'eau  le  rompt.  On 
conçoit,  par  suite,  aisément  qu'ils  se  détachent  successivement  de  leur 
parent,  à  mesure  qu'ils  acquièrent  des  dimensions  et  un  poids  conve- 
nables :  ils  servent,  à  n'en  pas  douter,  d'agents  de  multiplication  de 
l'espèce.  Leur  nombre  et  leur  distribution  n'ont  rien  de  fixe.  J'ai  sous 
les  yeux,  en  écrivant  ce.s  lignes,  une  Téthye  qui  n'en  porte  pas 
moins  de  quarante-cinq  à  différents  degrés  de  développement,  dis- 
persés sur  toute  sa  surface,  aussi  bien  vers  la  base  qu'au  voisinage 
de  l'oscule. 

Quelquefois,  il  se  produit  deux  ou  trois  bourgeons  bout  à  bout, 
séparés  l'un  de  l'autre  par  un  court  pédicelle  spiculeux  et  grêle.  Cela 
ressemble  alors  assez  à  ce  que  3Ierejkowsky  a  vu  sur  certaines  pa- 
pilles de  sa  Rinnïda  airtira  (76).  Il  est  inOniment  probable  qu'ils 
s'égrènent  un  à  un  de  haut  en  bas.  Cela  porte  à  penser  encore  que 
les  lignes  squelettiques  qui  ont  formé  un  bourgeon  à  leur  extrémité 
sont  capables  d'en  donner  d'autres  après  la  chute  de  celui-ci. 

Merejkowsky  a  remarqué  chez  les  Téthyes  de  la  mer  Blanche  une 
aptitude  extraordinaire  à  bourgeonner.  Il  a  observé  sur  elles  (77) 
non  seulement  des  pédicelles  portant  plusieurs  bourgeons  en  série, 
mais  des  pédicelles  ramifiés  pour  assurer  mieux  encore  la  nmltiplicité 
de  ces  productions. 

Les  bourgeons  sont  de  consistance  ferme  parce  qu'ils  renferment 


300  K.  TOPSENT. 

l)e;uicoup  lie  spiciilcs.  Bowcrljank  a.  d^s  181)4  (6.  vol.  I.  pi.  XXV, 
fig,  34:2),  publié  une  ligure  déniuiisli-alive  de  ce  fait.  Les  trois  sortes 
de  spicules  du  parent  s'y  retrouvent,  mais  les  sphérasters  y 
demeurent  rares  tandis  que  les  chiasters  abondent  ;  les  strongyluxos 
sont  seulciiKMil  de  plus  pditc  (aille  (jue  ceux,  du  pédicelle  et  s'o- 
rientent en  rayonnant  dans  toutes  les  directions.  (Jénéi-alemenl,  les 
strongyloxes  dépassent  la  surface,  la  rendant  fortement  bispide  ;  ce 
n'est  cependant  pas  constant,  car  beaucoup  de  bourgeons,  au  con- 
traire, se  montrent  parfaitement  lisses.  Il  semble  que  l'bispidation 
due  aux  mégasclères  doive  être  favorable  à  la  fixation,  en  arrêtant 
ces  petites  masses  empoitées  à  la  dérive  au  contact  de  corps  pourvus 
d'aspérités,  (}ui  leur  servii'ont  de  support. 

Les  Télbycs  que  l'on  trouve  basées  non  sur  des  jtiei  res  ni  sur  des 
coquilles,  mais  sur  des  amas  de  débris,  proviennent  peut-être  de 
bourgeons  fixés  ainsi  au  hasard  des  courants.  En  général,  les  larves 
des  Éponges  témoignent  d'une  sorte  d'instinct  (|ui  les  porte  à  choisir 
un  support  offrant  des  garanties  de  sécurité,  à  éviter  les  depuis 
nieul)les  et  les  débris.  Les  Téthyes  établies  forluitenienl  dans  des  con- 
ditions défectueuses  cheichent  peut-être  en  grandissant  à  leniédier 
à  leur  mancpie  de  stabilité  en  s'attachant  de  toutes  parts  des  petits 
corps  étrangers  qui  augmentent  leur  densité.  Ainsi  s'expliquerait  ce 
fait,  noté  aussi  par  Lendenfeld  (65.  p.  HM.  que  celles  qui  vivent  sur 
des  fonds  meubles  présentent  d'habitude  siw  toute  leur  surface  des 
petits  cailloux  et  dc^  fragnienls  de  c()i|uilles. 

Les  boui'geons  in'iml  loujiKirs  paru  |tleins.  D'après  .Mei'ejkowsUy. 
ceux  de  liiiKildd  (ircUcii  sont  égalenienl  sans  cavité  aucune.  Cepen- 
dant, il  faut  citer  ici  l'opinion  de  l)es//i  ipii.  ayant  fait  de  ces  élé- 
ments de  multiplication  de  la  Tctliijd  liinriirinin  une  élude  (b'Iaillée. 
prétend  (pie  les  bourgeons  de  l""".  de  diamètre  n'ont  pa->  de  s\  siènu' 
aipiit'ère.  tandis  ipie  iv\\\  de  ±  """.de  diamètre  possèdent  i\^'^  canaux 
à  r'evètement  endnl  InHial.  Cela  mi'rite  certainement  ((Hilirmation,  cai- 
les  bijurgtMins  mi'irs  devraient  alors  être  coiisidi'ri's  connue  de  jeunes 
Ll)onges  toutes  foiam'es.  exenqdes  de  la  m'cessité  de  (ransloianations 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  301 

internes  ultérieures  à  la  fixation.  Je  ne  suis  pas  convaincu  de  la  réa- 
lité de  ces  faits.  L'évolution  de  ces  bourgeons  n'a  pas  été  suivie  et 
j'estime  qu'elle  constitue  un  problème  des  plus  attrayants. 

La  cliair  des  bourgeons  est  coriace,  fibreuse.  Par  une  simple  disso- 
ciation, on  peut  se  rendre  compte  que  les  éléments  qui  y  prédo- 
minent sont  des  cellules  contractiles  ectodiM'miipu^s.  pour  la  plupart 
étirées  en  fibres,  et  des  cellules  granuleuses.  Deszo  a  tiré  de  ses 
recherches  histologiques  des  résultats  imprécis  et  d'une  exactitude 
douteuse.  Ses  Binnenrellen  (28.  pi.  XXXIII,  fig.  20)  correspondent 
peut-être  aux  cellules  granuleuses  ;  toutefois  celles-ci  ne  contiennent 
pas  dans  leur  noyau  le  nucléole  qu'il  a  figuré. 

La  première  indication  d'un  bourgeon  apparaît  sous  forme  d'une 
petite  bosse  hémisphérique,  charnue  mais  coriace,  sessile  au  milieu 
d'une  des  verrucosités  planes  de  la  ïéthye,  généralement  plus  co- 
lorée que  ce  plateau  et  déjà  très  riche  en  spicules;  nulle  enveloppe 
de  spongine  ne  la  limite  ;  les  strongyloxes,  relativement  grêles,  n'y 
affectent  pas  encore  une  disposition  rayonnante  manifeste.  Cela 
n'offre  aucune  ressemblance  avec  ces  capsules  chitineuses,  globu- 
leuses, de  1""".  de  diamètre,  pleines  de  cellules  granuleuses  et  tota- 
lement dépourvues  de  spicules,  que  Lendenfeld  a  observées  sur  cer- 
taines verrucosités  de  Téthyes  de  l'Adriatiipie  (65,  p.  2o).  La  signifi- 
cation précise  de  ces  productions  spéciales  reste  à  déterniiner  ;  toute- 
fois, la  natui-e  des  éléments  cellulaires  qui  les  remplissent  ne  jjermet 
guère  de  supposer,  conformément  à  une  hypothèse  émise  par  Len- 
denfeld, qu'il  s'agisse  d'organismes  synd)iotiques.  Je  ne  suis  pas 
éloigné  d'admettre  qu'elles  constituent  un  mode  de  gemmulation  ex- 
terne distinct  du  bourgeonnement  ordinaire.  Elles  rappellent,  en 
etîet,  singulièrement  les  gemmules  internes  des  Suberltes  (\\\\  sont, 
comme  on  sait,  toujours  aspiculeuses  et  se  composent  d'um^ 
enveloppe  de  spongine  renfermant  une  accumulation  de  <M'llules  em- 
bryonnaires granuleuses.  Les  gemmules  de  CAlona  rds/i/lca  ré- 
pondent aussi  assez  bien  à  cette  description,  exception  faite  de  leurs 
spirules   qui.  d'ailleurs,  font  souvent  défaut. 


302  E.  TOPSKM. 

Los  hoiiructm^  vi'ritahlfs  tiiciil  vr.ii-^ciiililalilciiicnt  leur  origineflc 
cortains  amas  de  cellules  i;raiuileiises  (jui  s(>  loralisciit  dans  l'épais- 
seur des  veiTucosités.  (oui  pi-ès  de  la  surface.  SoUas  a,  le  premiei-. 
signalé  ces  amas  (106.  pi.  .NUFf,  fiu;.  45  et  IG),  les  considérant  soit 
comme  des  (inifs  seninenlés,  soit  coniiiu' des  houriieons  internes  en 
voie  de  dévelop])emenl  (segmenled  ova  or  developing  internai  hnds). 
Lendenfeld  les  a  étudiée  aussi  (65.  |il.  N'Ill)  et  a  soupnmné  leui" 
importance.  Je  donnerai  plus  loin,  d'après  mes  observations  person- 
nelles, quelques  indications  à  leur  sujet.  En  temps  opportun,  ccr^ 
cellules  granuleuses  émipreraient  peu  «à  peu  vers  l'extérieur,  le  long- 
dès  files  de  grands  sironuvioxes  t[u\  traversent  les  verrucosités.  Des 
(••■llules  ectodi'riiiiipies  (■(  des  scl(''rohlas|es  destini''s  à  foui'nir  les 
diverses  sortes  de  s|»icules,  suivant  la  même  voie  et  se  nudti|diaiit . 
compléteraient  le  corpsdu  bourgeon.  Il  y  a  tout  lien  de  supposer  ((ne 
les  gemmules  externes  vues  par  Lendenreld  se  l'orment  également 
aux  dé|)ens  de  ces  réservoirs  de  cellules  par  un  jiroi'essus  assez  sem- 
blable, mais  sans  intervention  de  scléroblasjes  ni  peut-être  de  cel- 
lules ectodermiques  ;  en  revancbe.  une  enveloppe  de  spongine  s'or- 
ganise à  leur  iM'riplo'rie. 

lia  production  de  bourgeons  n'est  pas  spéciale,  dans  je  genre 
7'f'f/n///.  à  T.  hptriiriiDii.  Sollas  a  retrouvé  ce  mode  de  niulliplication 
cbe/  y.  liKjdlli  (V.  T.  sri/r/ir//r„sis.  106.  p.  'rJT.  |.l.  \Lh".  lig.  I). 
J'en  ai  eu  des  exemples  beauK  e|  nombreux  surde>  individus  ib'  celle 
autre  espèce,  provenani  du  golfe  de  Tadjoura. 

\'osmaer(143.  j».  :2.">)  a  noti- (pie  la  T(''tbye  est  sujette  à  des  varia- 
lions  de  couleur,  d'aspect .  de  port  el  de  spiculal ion .  (  !elle  reniar(pn' 
Tort  juste  pourrait  s'a|ipliipier  à  pre-<ipie  hmles  |e>  l';ponge>.  I.a 
Vai'iabilité  de  tous  leios  caractères  peut  être  assez  grande  pour 
rendre  souvent  la  sj)écilication  lorl  dillicib'. 

L'écorce  de  Tel  h  ij  il  /////r////'////^  de  couleur  n  nil'or  nie  dans  ton  b'  -«on 
épaisseur,  varie  du  jaune  ii.ijc  à  l'oi'angi' brillanl.  La  cbair.  déteinte 
plussondu'e.est(»r(linairenienl  lanve.  Lendenl'eld  la  dit  gris- vert  sale'. 

'   Scliiiiiilzi"'  irraii-Kiûn. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  303 

Le  plus  sou v(Mit  fixée  par  une  l)ase  relativement  étroite.  l'I-^ponge 
est  quelquefois,  au  contraire,  largement  attachée  au  support  et 
plutôt  hémisphérique  que  globuleuse.  Fréquemment,  elle  consolide 
son  adhérence  en  émettant  à  sa  partie  inférieure  des  prolongements 
radiciformes  fermes  et  spiculeux.  Vosmaer  (143,  p.  2G  et  144.  p. 
10)  a  insisté  sur  l'existence  de  ces  sortes  de  racines,  mais  Johnston, 
bien  avant  lui.  les  avait  signalées  et  figurées  (52,  p.  80,  fig.  12). 

Les  orifices  restent  complètement  invisibles  tant  que  la  Téthye  est 
contractée.  Si  ses  verrucosités  sont  planes,  comme  c'est  le  cas  le  plus 
ordinaire,  celles-ci  ne  se  trouvent  alors  séparées  que  par  un  sillon 
étroit  et  très  peu  profond;  la  surface  entière  prend  l'aspect  d'un 
pavage  assez  régulier  (^6,  vol.  III.  [)1.  XV,  fig.  18).  Si  les  verru- 
cosités s'étirent  en  prolongements  grêles,  leur  ensemble  figure  un 
buisson  bas. 

Lorsque  l'Éponge  déposée  dans  une  eau  calme  reprend  son  activité 
vitale,  elle  se  gonfle  au  point  d'augmenter  d'un  tiers  au  moins  de 
son  volume  primitif.  En  même  temps,  les  sillons  entre  ses  verru- 
cosités se  creusent  et  s'élargissent  jusqu'à  mesurer  l""".o  et  2'"'".  de 
largeur.  Ils  se  montrent  tapissés  par  une  membrane  translucide  que 
doublent  des  tractus  conjonctifs  se  portant  transversalement  d'une 
verrucosité  à  l'autre.  Entre  ces  travées,  la  membrane  se  perce  de 
stomions  microsco[)iques  donnant  accès  dans  autant  de  canalicules. 
Ceux=ci  se  réunissent  jcir  groupes  dans  une  lacune  intracorticale 
d'importance  variable,  d'où  un  canal  collecteur  descend  vers  la  limite 
interne  de  l'écorce,  pour  se  jeter  dans  une  cavité  préporale  dans  le 
plancher  de  laquelle  s'ouvre  un  pore,  orifice  d'un  canal  inhalant 
du  choanosome.  En  somme,  la  pénétration  de  l'eau  jusqu'aux 
pores  s'efïectue  dans  l'écorce  à  travers  des  plagiochones  (v.  130, 
p.  523)  présentant  généralement  une  dilatation  lacunaire  à  la  limite 
de  l'ectochone  et  de  l'endochone.  Les  cavités  préporales  sont  ici 
étroites  et  discontinues. 

Eil  même  temps  que  l'ectosome  se  dé'ploie  ainsi  entre  les 
Verrucosités.  les  oscules  deviennent  béabts.   Souvent,    il   n'v  en  a 


304  E.  TOPSENT. 

qu'un  seul,  situi''  ilf  préférence  au  voisinage  du  pùle  apiral.  Quel- 
quefois sa  position  se  devine  sur  l'Eponge  contractée,  quand  il  se 
trouve  occuper  une  petite  éniinence  osculifère  (6,  vol.  III,  pi.  XN', 
fig.  18).  Comme  l'ont  établi  Bowerbank,  SoUas  et  Lendenfeld,  le 
nombre  des  oscules  varie  ;  il  dépend  sans  doute  de  la  taille  des 
individus. 

Bien  épanoui,  cbaque  oscule  apparaît  coninic  une  fossette  de  i  à 
G™"!,  de  diamètre,  bordée  par  six  ou  sept  verrucosités  qu'un  repli  de 
l'ectosome  relie  toutes  entre  elles:  au  fond,  s'ouvrent  de  nombreux 
proctions,  serrés  et,  par  suite,  polygonaux,  parfaitement  visibles  à 
l'œil  nu,  car  ils  peuvent  atteindre  et  même  dépasser  0'""'. 5,  et  cons- 
lituaiil  dans  leur  ensemble  un  crible  compliqué.  Les  chones  exha- 
lants sont  donc  aussi  des  i»lagioi:bones.  Les  canaux  (>xlialaiils 
(]y\  clioanosome,  qu'ils  desservent,  ont  relativement  un  faible 
calibre, 

Bowerbank  a  depuis  longtemps  remarqué  (6,  vol.  11.  p.  93)  qu'en 
touchant  ces  orifices,  on  provoque  inévita])lement  bnir  lente  occlu- 
sion. L'Eponge  est,  en  ellVt,  à  la  fois  li-ès  irritable  et  très  con- 
tractile. 

Cette  notion  déjà  ancienne  a  eonduit  L.  A'aillant  à  tenter  des 
exj)ériences  relatives  à  la  vitalité  de  la  Télbye  (140t.  .le  rap|M'llc  les 
principales  de  ses  conclusions  : 

«  Les  substances  corticale  (cortex)  et  médullaire  icboanosome) 
»  .sont  également  capables  de  se  reproduii'e  lune  I  autre. 

»  La  vitalil(''(le  la  substance  cortii'ale  est  cependant  |ilns  -rande. 
»  Cette  substam-e  est  susceptible  de  produii'c  des  prolongements 
■»  ('apables  de  reformer  des  adbérences  à  rKponge.  Sa  contractilité 
»  est  aussi  plus  notable  (|ue  celle  de  la  substance  mi'dullaiie, 
»  si  même   c(dle-ci  possède  celte  proprii'le. 

»  La  grelVe  d'individu  à  individu  est  l'acile  d.ins  celle  espèce,  mais 
»   demande  un  certain  temps.    » 

L'ectosome  de  la  T('tlive  constitue  une  ('"corce  solide,  de  I  à  xJim'i. 
d'épaisseur.    plu>  i'p,ii»e.    naturellenn'nt .    au    niveau  de  >«•>  verru- 


ETUDE  MONOriRAlMnorE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  m\ 

cosités  que  dans  leurs  intervalles.  Elle  est  plus  fibreuse  que 
spiculeuse,  ce  qui  explique  son  énergique  contractilité.  Elle  ne  con- 
tient de  mégasclères  que  dans  ses  verrucosités,  qui  sont  fermes  et 
dépourvues  d'orifices  aquifères.  Ces  mégasclères  sont  de  robustes 
strongyloxes  dressés  la  pointe  vers  l'extérieur  et  disposés  par 
])0uquets  un  peu  divergents,  (pii  représentent  l'épanouissement  des 
files  spiculeuses  radiales  du  clioanosome.  Les  cellules  filtreuses  se 
groupent  en  tractus  compacts,  en  apparence  entrecroisés  sans  ordre, 
mais  en  réalité  dirigés  dans  tel  ou  tel  sens  suivant  les  besoins  de 
chaque  partie  de  l'écorce.  Les  plus  nombreux  s'orientent  tangcn- 
tiellement  à  la  surface. 

Les  lacunes  aquifères  se  creusent  dans  les  intervalles  entre  les 
verrucosités. 

Enfin,  on  peut  observer,  dans  l'épaisseur  même  des  verrucosités, 
très  près  de  la  surface,  entre  les  bouquets  de  strongyloxes,  des  amas 
cellulaires  arrondis,  gros  de  130  à  250  [x,  dont  il  a  été  question  plus 
haut  et  sur  lesquels  il  nous  faut  revenir  un  instant.  Ils  se  conqjosciil 
de  cellules  ovales,  de  10  \>.  environ  de  diamètre,  contenant,  en 
outre  du  noyau  arrondi,  sans  nucléole  distinct,  de  noud^i'euses 
granulations,  comme  des  sphérules  brillantes,  relativement  volu- 
mineuses. 

Lendenfeld  en  a  donné  (65,  p.  24)  une  bonne  description.  On  sait 
que  Sollas.  qui  les  a  figurés  moins  exactement  (106,  pi.  XLIIL 
fig.  13  et  10),  a  pi'is  ces  amas  pour  des  œufs  segmentés  ou  pour  des 
bourgeons  internes  en  voie  de  formation.  La  })i'emière  opinion  n'est 
pas  soutenable;  la  seconde  se  rapproche  seule  de  la  réalité.  .!e  suis 
convaincu  que  nous  avons  affaire  à  des  cellules  embryonnaires  sem- 
blables à  celles  des  gemmules  des  autres  Eponges,  emmagasinées 
dans  l'écorce  en  vue  de  la  production  à  un  moment  donné  de  liour- 
geons  ou  de  gemmules  externes  au  sommet  des  verrucosités. 

Malgré  le  j»eu  d'extension  des  cavit(''s  préporales.  la  ditléi-enee  de 
consistance  est  telle  entre  l'ectosttme  et  le  eboanosome  que  l'('rorce  se 
laisserait  facilement  détacher  si  les  rayons  spiculeux  de  l.i  cliaipente 

An  :  I.  DE  ZOOL.   EXP.  ET  GÉN.  —  3"  SÉRIE.  T.  VIU.  1909.  20 


306  E.  TOPSENT. 

interne,  la  pénétrant  jus(ju'à  sa  surface,  ne  s'arrachaient  en  nième 
temps  qu'elle. 

Le  cluianosome  est  charnu.  M.  le  Professeur  Y.  Delage  (25)  y 
distingue  à  tort  deux  régions,  l'une  externe  contenant  les  choanocyles, 
l'autre  pt-dHinde  où  se  développerai<>nt  les  éléments  sexuels,  l'ne  telle 
localisation  des  s|)ermalohlasles  et  des  ovules  n'existe  pas.  Sollas  a 
fort  exactement  montré  (106.  1)1.  XLIN',  lig.  i-G),  à  pi'opos  de  la 
Tothija  scijrhclUnisU  {^■=z  T.  liKjalli),  (jue  les  œufs  se  distrihuent 
uniforniénu'nt  dans  tout  le  choanosome.  J'ai  constati'  la  même  disper-- 
sion  chez  T.  h/nruriiim. 

IjPS  canaux  a(juifères  qui  parcourent  le  rhoanosonie  sont  presque 
tous  de  petit  calihre. 

Répandues  dans  tout  le  clioaiiosome.  sauf  au  voisinage  immédiat 
des  canaux  princi{)aux,  les  corl)eiiles  viJUMtiles  sont  très  nondireuses 
et  serrées;  elles  mesurent  environ  30  (x  de  dianu'>tre.  D'api-ès  Lenden- 
feld,  chacune  d'elles  posséderait  un  court  aphodus  ou  canal  de  sortie 
de  l'eau.  Il  m'a  été  inqiossihle  d'en  reconnaître  l'existence,  .le  ne  puis, 
il  est  vi'ai.  me  flatter  d'avoir  ohtcnii  des  pri'paralions  sul'tisantes  j)our 
la  nier  en  loide  cer'litude.  mais  les  grou[)emenls  (|iie  j'ai  observés 
dans  les  points  les  |»lus  lacuneiix  et  p.ii'  consé(|uent  les  plus  clairs. 
notamment  au-dessous  de  l'écorce.  me  rappelleni  davaidau'e  la  di>po- 
sition  ordinaii'e  (U'^  corbeilles  eiir\  pyleuses. 

l'îidin.  comme  je  l'ai  déjà  indi(pi(''  ailleurs  (110.  pi.  \  I.  liu.  11 1. 
Tcllii/(i  lijnciiriiiin  possède  de  belles  cellules  spliéruleuses  à  grosses 
spliérides  incolores  el  biillanles.  oMVanl  pendant  la  vie  ras[>ec| 
l'eproduil  parla  ligure  l.'i  ipl.  Nllh.  |]lle>  ne  siml  pas  exlrèmenienl 
aboiidanles  e|  se  loealisenl  surloni  dans  l.i  pai'oi  des  canaux  les  plus 
larges. 

Keller  (53)  dit  avoir  trouvé-  des  cellules  ,'i  .iniidon  d.uis  le  nu'so- 
deiiiie  de  cette  l'iponge.  On  sait  (pie  celte  substance  de  n'-serve 
M'enunagasine  habituellement  ilans  les  cellules  spbé'iuleuses.  (lepen- 
d.int,  je  n'ai  pu  obtenir  sur  elles  la  n'acliou  caractéristique  de 
l'amidon. 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  307 

La  spiculation  se  compose  d'éléments  de  trois  sortes. 

Les  mégasclères  sont  des  strongyloxes  droits  à  pointe  longue  et 
fine,  à  base  visiblement  amincie,  leur  plus  grande  épaisseur  se 
trouvant  à  peu  près  au  tiers  de  leur  longueur  à  partir  de  la  base. 

Cette  extrémité  est  sujette  à  des  variations.  Tantôt  tra]»ue  et  tantôt 
gr(Me,  elle  s'ai-rondit  très  siiupjeinent  dans  la  plupart  des  cas.  Mais  il 
n'est  pas  rare  qu'elle  se  renfle  un  peu  ;  elle  peut  même  devenir  globu- 
leuse, ou,  exceptionnellement,  trilobée. 

Vosmaer  a  obtenu  cette  dernière  forme  en  abondance  dans  deux 
spécimens  de  l'océan  Arctique  (143,  p.  26,  pi.  1\',  fig.  123)  et  je  l'ai 
mui-mème  notée  d'après  un  spécimen  de  couleur  gomme-gutte 
dragué  au  large  de  Luc,  sur  la  côte  du  (Calvados,  le  28  septembre 
1887.  Je  ne  pense  pas  qu'il  y  ait  lieu  d'établir  d'après  cela  une  variété 
de  l'espèce. 

Ce  caractère  semble  de  nature  à  servir  d'argument  aux  spongolo- 
gistes  qui  tiennent  à  placer  le  genre  Tcthya  parmi  les  ClacuUda.  En 
réalité,  il  est  trop  exceptionnel  pour  qu'on  lui  accorde  tant  d'impor- 
tance. Il  n'a  été  signalé  chez  aucune  autre  Tef/it/a.  Cette  assertion  de 
Sollas  (106.  p.  441)  que  les  strongyloxes  (\o  Tr/Z/t/a  miillifida 
(Carter)  afïecteraient  une  légère  tendance  à  passer  à  des  lylotuxes,  ne 
mérite  pas  d'être  prise  en  considération,  puisque  Sollas  avoue  n'avoii" 
pas  vu  cette  Eponge  et  que  Carter  (19,  p.  359}  dit  simplement  au 
sujet  de  ses  mégasclères  qu'ils  sont  obtus  et  renflés  d'une  manière 
presque  imperceptible  au  gros  bout.  Par  leur  aspect  général,  les 
mégasclères  des  Tétbyes  révèlent,  à  mon  avis,  leur  origin(»  dia('linal(\ 
dont  ils  s'écartent  à  des  degrés  divers.  Ouaud  il  loni"  arrive  de  si^ 
transformer  en  tylostyles,  ils  subissent  exceptionnellement  la  mudill- 
cation  qui  est  devenue  de  règle  pour  les  mégasclères  de  la  plupart 
des  CJariiluld.  TiibcrcUa  aoptos  a  des  mégasclères  ectosomiques 
plus  uiouactinaux  que  sesspicules  choanosomiques.  Trar/u/a  /tcr/ii/- 
clcdla  possède  à  la  fois  des  nu''gai=>clères  ectosomiques  monactinauxct 
des  mégasclères  choanosomiques  diactinaux.  La  famille  des  Tclliyidœ 
prend  i)lace  aux  confins  des  deux  groujtes. 


308  E.  TOPSENT. 

De  son  cùlô,  la  pointe  îles  strongyloxes  de  Tvtlnjd  lijncuriuin  peut 
s'abréger,  se  tronquer  plus  ou  moins,  et  parfois  ces  spicules  figurent 
de  véritables  strongyles.  S'il  en  était  besoin,  cela  pourrait  servir 
d'argument  de  réplique  à  ceux  qui  voudraient,  d'après  quebjucs 
tylostyles  aberrants,  considérer  les  Télbyes  comme  de  pures  (lia va- 
lides. Mais  tout  cela  est  bien  futile. 

Des  strongyles  ont  été  vus  cliez  Tcflnjn  li/iiciir'non  \y,\v  \'(»siii;ier 
(143,  lig.  12G)  et  par  Lendenfeld  (65,  fig.  02  d).  Us  ont  même  paru 
à  N'osmaer  assez  intéressants  pour  caractériser  une  vai-iété  ohlxsinn 
de  l'espèce,  que  ni  Sollas  ni  Lendenfeld  n'ont  conservée  et  qui  ne  nu* 
paraît  pas  valable.  ().  Schmidt  a  trouvé  aussi  des  strongyles  chez  sa 
Ti'lln/(i  /-('/ir/ts  {±00.  |i.  .jI).  (^bez  celte  Eponge,  les  mégasclères 
présentaif'iit.  t(»utes  les  variations  de  forme  que  nous  venons  d'énu- 
mérer,  et,  quoi(}ue  l'auteur  n'ait  indiqué  qu'une  seule  sorte  d'asters, 
il  reste  vraiseml)Iable  qu'il  s'agissait  pun'mont  et  simplfMnent  d"un 
spécimen  déprimé  de  Tethya  lynciwiinn. 

Comme  la  monographie  de  Bowerbanlc  est  dans  toutes  les  mains, 
j'ajoiilcrai  i|iii'  jamais  les  mégasclères  de  notn'  Tclliijti  n'ont  la  fornn' 
(juc  représente  la  ligure  lU  di-  la  planche  X\'  du  troisième  volume  de 
cet  ouvi'age. 

Ees  strongyloxes  se  disposent  par  paquets  en  files  radiales  du 
rentre  ;i  la  ]>éri|)héi'ie.  Us  tournent  luus  leur  pointe  vers  r(^xlérieui'. 
1-J1  anivani  dans  l'écoice,  les  faisceaux  s'épanouissent,  formanl. 
comme  rindiqne  howeibaidv  (6.  vol.  II.  p.  \)\\),  dessoi'tes  de  cot  \  uiIh-s 
qui  se  renforcent  par  l'addition  de  strongyloxes  plus  courts  et  pins 
grêles. 

Ces  petits  spicules  ne  diffèrent  en  rien  des  plus  gi-os.  Ils  ne 
l-essenddeid  donc  |»as  à  des  styles  vécitables.  au  contiviil'e  de  ce  (|ui 
exisie  au  moins  cliez  une  Tclhi/ii.  T.  fn/itn/it'itsis  Thiele  (107.  ii.ilO. 
[il.  Nil,  fig.  i\)  r,  d),  on  ils  ra|)pellenl  beaucoup  les  mégasclères  su- 
peiliciri>  de  T  iihorcl  1(1 .  Ils  ne  représiMilenl  |»as  non  plus  de^  tornoles, 
coiiiiiie  pounail  le  faire  sup[>oser  la  figure  20  de  la'planche  de  Bower- 
liank.  au>si  inexacte  que  la  figure  10  dont  il  était  question  jilus  haut. 


ÉTUDE  MONOGRAPIIIOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  309 

On  en  rencontre  quelnues-uns  ép.irs  dans  le  choanosonie  entre  les 
lignes  squelettiques  principales. 

Les  dimensions  des  mégasclères  varient  beaucoup,  d'après  ce  qui 
vient  d'être  dit,  dans  un  même  individu.  En  outre,  elles  varient  d'un 
individu  à  l'autre,  en  apparence  selon  la  taille  de  chacun. 

Sollas  admet  que,  d'après  l'épaisseur  de  l'écorce  et  la  force  des 
spicules,  il  y  aurait  peut-être  lieu  de  distinguer  de  Tetlujn  hjnrurium 
trois  variétés,  d'habitat  ditïérent,  l'une  appartenant  à  la  Méditer- 
ranée, l'autre  vivant  au  sud  de  l'Angleterre,  la  troisième  répandue 
au  nord  de  l'Angleterre  et  sur  les  côtes  de  Norvège.  Cette  opinion  me 
paraît  insoutenable.  J'ai  vu  des  Tétliyes  méditerranéennes,  de 
Banyuls  et  du  golfe  de  Gabès,  à  spiculation  plus  faible,  à  écorce  plus 
mince  que  d'autres,  de  la  Manche,  d'un  volume  un  peu  supérieur. 
11  n'y  a  rien  d'absolu  sous  ce  rapport.  Nous  nous  burnerons  donc  à 
dire  que  les  dimensions  des  strongyloxes  varient  entre  0"'".4  et 
2™"'. 5  environ  de  longueur,  et  entre  Qi'n^OOT  et  0'"".040  d'épais- 
seur environ,  les  faisceaux  rayonnants  ne  contenant  guère  que  des 
spicules  de  la  plus  grande  taille  propre  à  tout  individu. 

L'une  des  sortes  de  microsclères  se  confine  dans  l'écorce.  Je  veux 
parler  de  ces  grosses  asters  que  Sollas  a  désignées  sous  le  nom  de 
sphérasters  corticales  et  que  Lendenfeld  appelle  des  oxyasters. 
L'accord  est  parfait  entre  les  auteurs  au  sujet  de  leur  localisation. 
0.  Schmidt  (98,  fig.  15)  a  montré,  par  une  section  à  travers  une 
jeune  Téthye,  qu'elle  s'établit  dès  le  début  de  la  vie.  Sur  l'adulte,  ces 
asters  se  montrent  surtout  abondantes  dans  la  zone  interne  de 
l'écorce,  accumulées  dans  la  voûte  des  cavités  préporales";  elles  sont 
au  contraire  fort  éparses  dans  le  reste  de  son  épaisseur  et  particuliè- 
rement rares  dans  toute  sa  portion  moyenne.  Les  bourgeons  en 
contiennent  ordinairement  quelques-unes. 

Elles  varient  de  nombre,  d'aspect  et  de  taille  suivant  les  individus. 
En  outre,  dans  une  même  Éponge,  on  peut  les  trouver  de  dimensions 
fort  inégales.  Leurs  principales  différences  d'aspect  tiennent  à  ce  que 
leurs  actines,  toujours  nombreuses  et  réunies  par  leurs  bases  en  un 


310  E.  ÏOPSEN'r. 

cciitiuiii  ('•pais,  peuvent  rester  courtes  et  trapues  ou  former  de 
longues  j)oinles  (•()ni({ues  et  aigui's.  (l'est  le  premier  aspci-l  (luunl 
ligure  Bowerbank,  d'après  un  spécimen  des  cotes  anglaises 
(6,  vol.  \n,  pi.  XV,  «g.  21),  Yosmaer  (143,  fig.  124),  d'après  sa 
prétendue  vai'iété  ohfitsinn,  de  l'océan  Arctique,  et  surtout  0.  Sclimidl 
(96.  pi.  111,  lig.  2(1).  d'après  une  Téthye  de  Corfou.  dont  il  lit 
(|url(|ue  temps  une  espèce  à  part.  Tt'llujo  moruni.  établie  sui-  ce 
caractère  même.  Je  l'ai  observé  à  des  degrés  divers  (j)l.  N'III.  lig.  9^/) 
sur  des  T.  h/ncuriiim  de  toutes  provenances,  aussi  bien  de  la  Manche 
que  du  golfe  de  (iabèsdig.  9^/*,  d^).  Le  second  aspect  a  été  bien  figuré 
par  0.  Schmidt  (96,  pi.  IV,  flg.  1)  et  par  Lendenfeld  (65,  pi.  VI, 
flg.  56),  d'après  des  spécimens  de  l'Adriatique.  O  n'est  guère  que 
sur  des  spécimens  de  Banyuls  (|ue  je  l'ai  l'ctrouvé  aussi  net  ilig.  U  *'/'); 
cependant,  à  Hoscoll'.  j'ai  vu  des  spbérasters  intcrmédiaiiM^s  entre 
ces  deux  formes,  il  semblerait  donc  que.  dans  la  Méditerranée. 
Tethya  lyncHi-imn  i)i'oduisît  le  plus  souvent  des  spbérasters  à 
actines  plus  eiïilées  (jue  dans  la  Manche  et  dans  les  mers  septen- 
rionales.  O.  Sibmidt  et  Lendenfeld  ont  encore  trouvé,  chez  cer- 
tains spécimens  de  rAdriati(|U('.  des  spluM'astcrs  dont  les  actines 
effilées  s'ornaient  à  une  jx'tite  distance  de  leur  extrémité  d'une 
grosse  éj)in(>  ou  de  plusieurs,  dette  (•iMKMuentation.  ipu'  l'on 
peut  dire  accidentelle,  n'est  j)as  s|)éciale  aux  'l'étbyes  méditer- 
ranéennes :  je  l'ai  observée  (flg.  \)  (/-)  à  UoscolV  aussi  bien  (pi'à 
Banyuls.  mais  sans  Irouvei' jamais  de  sjdiéraster  aussi  coinpli(|uée 
(pie  celle  (|ue  le  liasard  a  procurée  à  Lendenfeld  (65.  lig.  •')(» /).  Les 
actines  des  spbérasters  sont  g(''n(''ralenient  un  p(ni  crocluies  vers  leur 
extrémité':  en  outre,  à  partir  du  point  on  elles  s'incurvent,  ell(>s 
subissent  soudain  une  notable  diminution  d'é'paisseur  ;  de  sorte 
qu'elles  semblent  terminées  par  un  gros  mucron.  (lela  peut  devenir- 
particulièrement  sensible  sur  les  asters  à  actines  trapues,  coiinne 
Sclniiidt  riiidi(p)ait  à  jtropos  de  sa  Ti'llnjn  iiKiriiin.  C'evl  au  niveau 
de  ce  rétrécissement  (pie  |(arl"ois  une  épine  se  produit  lati'ralemeid  ;  le 
nuu-ron  ;i  souvent  alors  l'air  de  se  liifur(pn'r  en  deux  pointes  inégales. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  ;^»il 

Comme  toujours,  (juand  ces  asters  sont  de  dimensidiis  inénales 
dans  un  individu  donnr.  l(\s  ])lus  petites  comptent  davantage  d'actines 
que  les  plus  grosses.  Sans  m'appesantir  sur  ces  inégalités,  je  consigne 
ici,  prises  sur  les  sphérasters  les  plus  volumineuses,  quch^ues 
mesures  propres  à  montrer  combien  leur  taille  peut  ditïérer  d'un 
spécimen  à  l'autre.  Les  plus  belles  mesuraient  40  à  50  [x  de  diamètre 
cbez  une  Tétliye  de  la  cote  du  Calvados,  70  f*  chez  une  autre  du 
golfe  de  Gabès,  90  [x  chez  une  autre  de  Roscolï,  enfin  110  [/.  et  plus 
chez  une  autre  de  Banyuls.  SoUas  avait  déjà  noté  que  leur  dianiéire 
varie  de  39  à  97  [x. 

Les  autres  microsclères  sont  des  chiasters  (Lendenfeld  préfère  les 
nommer  strongylasters).  Elles  sont  communes  à  l'ectosome  et  au 
choanosome.  Dans  l'écorce,  elles  forment  une  croûte  dense  tout  à 
fait  à  la  surface,  puis  deviennent  éparses  et  fort  rares,  sauf  dans  la 
paroi  des  chones  aquifères  et  de  leurs  lacunes,  où  elles  abondent. 
Dans  le  choanosome,  elles  renforcent  de  même  la  paroi  des  canaux 
les  plus  larges  et  de  leurs  principales  ramifications. 

Lendenfeld  en  a  fait  une  étude  détaillée.  Cependant,  il  les  décrit 
comme  ayant  pour  la  plupart  six  à  vingt  actines.  et  sur  les  six 
dessins  qu'il  en  donne  (65.  pi.  VL  fig.  50  a-f),  il  en  ligure  quatre 
avec  six  actines  seulement.  Je  constate  sur  toutes  mes  préparations 
qu'en  réalité  ces  asters  possèdent  presque  toutes  9  ;i  13  actines  ;  celles 
qui  n'en  possèdent  que  six  sont  exceptionnelles.  Les  actines  sont 
droites,  grêles,  bacillaires  et  ne  forment  pas  de  centrum  par  leur 
réunion;  ordinairement  cylindriques,  simples,  elles  se  terminent 
souvent  par  une  petite  dilatation  tronquée  en  plateau,  bien  diffé- 
rente, par  conséquent,  du  renflement  globuleux  que  portent  les 
chiasters  de  Tetluja  IiKjnUL  Chez  certains  individus,  elles  se  couvrent 
de  très  fines  épines.  Leur  diamètre  moyen  est  de  13  à  15  (a. 

On  ne  sait  que  peu  de  choses  de  la  reproduction  de  Tetlni<i  lijncii- 
rium,  malgré  les  observations  de  Dezso  (29)  sur  ce  sujet.  Il  a  trouvé 
à  ïrieste  des  spermatoblastes  en  mai.  des  œufs  en  mai.  juin  et 
juillet.  Spermatoblastes  et  œufs  n'existaient   pas  en   même  temps 


•M'2  E.  TOPSENT. 

dans  li's  individus  cxaniinrs,  mais  il  sérail  |)('ut-iHre  té  niera  iio  de 
cunrlnro  à  la  séparation  constante  des  sexes  piutùt  ([u'à  un  li<'rnia- 
|ilirodisnie  consécutif.  Dans  la  Manche,  c'est  seulement  en  août,  et 
plus  encore  en  septembre.  (}ue  j'ai  vu  dans  les  Téthyes  des  (cufs  non 
segnientés.  Ils  ahondent  unifoiménient  dans  tout  le  choanosome, 
attirant  raltcnlidii  |»ai'  leur  Ix'llc  (•dloralion  (u-ani;('e  et  par  leur  grosse 
vé'sii-ule  gt'iiiiiiialivc  inrolorc  (lliarun  d'eux  est  inclus  dans  une 
logette  un  peu  troi»  vaste  pour  lui.  liniilée  sans  doute  par  du  tissu 
conjonctif. 

Dezso  a  vu  les  embryons.  Malheureusement  il  ne  les  a  pas  décrits 
et  n'en  a  fait  aucune  figure.  L'omission  est  profondément  regrettable 
car.  à  l'heure  actuelle,  on  ne  connaît  les  larves  que  de  deux  lladro- 
niérinrs.  CHono  sldlianh  Nasson.  et  C.  lolxihi  liane.  ;  encore  parais- 
sent-elles fort  disseudjlables.  D'après  Dezso,  les  eudjryons  île  Tétliye 
n'achèveraient  pas  leur  développement  dans  la  profondeui'  du 
choanosome;  ils  se  porteraient  à  cet  effet  à  la  y)ériphérie  du  eurps  d 
y  séjourneraient  quelque  temps. 

Ce  fait,  très  intéressant  s'il  était  établi  d'une  manière  certaine,  ne 
peut  être  accepté  que  sous  irserve,  parce  (|ue  l'auteur  n'indi({ue  pas 
à  (jucl  sladc  (If  leur  évohition  les  enibi-yons  accomplissent  cette 
migration,  parce  (lu'il  ne  précise  pas  la  position  qu'ils  occupent  à  la 
suile.  enfin  parce  (pi'il  est  permis  de  se  demander  si  les  end)ryous 
(pi'il  a  pu  découvrii-  au  voisinage  des  (diones  exhalants  u"atlcnilait'nl 
pas  |»our  s'é(diapp('r  au  dcboi's  (pu-  leur  mère,  après  une  période  de 
idutraclion.  vint  à  dilater  de  nouveau  ses  orifices. 

i.M)i;.\  HiiJLiOGRAriiioii:. 

1.  Ralsamo-Crivelu  (G.),  Di  nkuni  Sjiotvjiarj  dd  Colfo  di  Xapoli  fAIti 

d.  Soc.  liai.,  t.  V,  p.  ^2H'i-302.  Milniio.  18(i;î). 

2.  Beutolini    (A.),    Harioriim     Ualiir    planlavuiu    dnas    lerlia,    III, 

Pisa,  iSiO. 

3.  Blainville  (II.  de).  Manuel  d'Aclinologic  et  de  Zoophijtologie,  Paris, 

183^1-18:37. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  313 

4.  BowERBANK  (J.-S.),  List  of  BiUish  Spongi's,   in  Me  Andrew's  «  List 

of  the  britisli  marine  Invcrlebrate  fauna  »  (Bril.  Assoc.  Rcp.  for 
1860,  p.  235-236,  London,  1861). 

5.  —  On  the  Anatomf/  and  Phijsioloiji/  of  tlie  Spongiadœ  {Pliil.  Trans.  of 

Roy.  Soc,  CLII.  p.  747-836,  and  p.  1087-1133,  London,  1862). 

6.  —  .1  Monoi/raph   of  llir  Britisli  Spondiadœ,  vol.  I-IV,  Ray  Society, 

London,  1864,  1866,  1874.  1882. 

7.  —  Contrifitilions  to  a  genenil  hidonj  of  tlie  Sponr/iada'.  Part  I  {Pro- 

ceed.  Zool.  Society,  p.  115-129,  London,  1872). 

8.  BuccHiCH  (G.).   Alcune  Spmjne  dcll'  Adriatico  scono.'iciute  e    niwve 

{Bollet.  il.  Soc.  Adriaf.  ili  scienze  naturali,  IX,  n"  2,  Trieste, 
1886). 

9.  Carter  (H.-J.),  Note  on  the  Sponijc.'i  Grayella,  Oscailina  and  Cliona 

{Ann.  and  Maij.  of  nat.  hist.  (4)  V,  p.  73,  London,  1870). 

10.  —  Un  tiro  nen-  specics  of  sub.spherous  Sponges  {Ann.  and  Mag.  of  nat. 

tiist.  (4)  VL  p.  176,  1870). 

11.  —  An  account  of  tlie  pohjpe-like  pore-area  of  Cliona  corallinoides 

[Ann.  and  Mag.  of  nat.  liist.  (4)  VIII,  p.  1-27,  1871). 

12.  —  Note.^  introductorg  to  tlie  Stiuly  and  Clas>iification  of  the  Spongida 

[Ann.  and  Mag.  of  nat.  hist.  (4)  XVI,  1875). 

13.  —  Parasites  of  the  Spongida  {Ann.  and  Mag.  of  nat.  hist.  (5)  II, 

p.  157.  1878. 

14.  —  Spongidœ  froni Ki'rguelen's  Island {Pliil.  Trans.  Roi/.Soc.CLXYUl. 

p.  286-288,  London,  1879). 

15.  —  Contributions  to  our  knoivledge  of  the  Spongida  (A«y(.  and  Mag.  of 

nat.  hist.  (o)  III,  p.  350,  1879). 

16.  —  On  a  neic  species  of  e.vcavating  Sponge  {AlecionuM'ûlaiVÏ).  {Trans. 

Journ.  Rog.  Micro  c.  Soc.  Il,  no  5,  p.  494,  London,  1879). 

17.  —  Report  on  spécimens  dredged  up  froni  the  gulf  of  Manaar.,  Spongida 

{Ann.  and  Mag.  ofnat.  hist.  (5)  VI,  p.  56,  1880). 

18.  —  Contributions  to  our  knoicledge  of  the  Spongida.  Order  I.  Carnosa 

{Ann.  and  Mag.  of  nat.  hist.  (o)  VIII,  p.  241-259,  1881). 

19.  —  Some  Sponges  from  the  West-Indies  and  Acapulco,  in  the  Liverpool 

Free  Muséum,  described,  icith  gênerai  and  vlassificatonj  remarks 
{Ann.  and  Mag.  of  nat.  hist.  (5)  IX,  1882). 

20.  —  On  the  présence  of  starch-granules   in   the  ovuni  of  the  marine 

Sponges,  and  on  the  ovigerous   lager  of  Suberites    domuncula 
Xardo  {Ann.  and  Mag.  ofnat.  hist.  (5)  XII,  p.  30-36,  1883). 

21.  —  Supplément  to  the  Descriptions  of  M'  J.  Bracebridge  Wilson's  Aus- 

tralian    Sponges    {Ann.    and    Mag.   of  nat.    hist.    (o)  XVIII. 
p.  445.  1886). 

22.  —  Report  on  the  marine  Sponges,  chiejiy  from  King  Island  in  the  Mer  gui 

Archipelago...  {Linn.  Soc.  Journ.,  Zoologg,  XXI,  p.  61,  London, 
1886). 


;U  i  K.  TOPSENT. 

23.  Cki.f.sia  (P.),  Délia  Suberites  domuncula  r  ilella  sua  simhiosi  coi 

Paijuri  (Bail.  Mua.  Z.  Aiiat.  Conip.,  n"  li,  Genova,  1893). 

24.  Chiaje  (S.  delle),   Memorie  sulla  storia  e    iiotomia  di'fili  Auiinali 

aetiza  Vertèbre  delRegno  di  Napoli,  III,  Napoli,  1828. 

25.  Delage  (Y.),    Traite    de   Zoologie  concrcte.    ÏL    V  partie,    Méso- 

zoaires.  Spongiaires,  Paris.  1899. 

26.  Dendy  (A.),  StudieK  on  tite  compnratire  aimUjtinj  of  SpomjesA.  On  tlie 

qencra  Ridleia  n.  g.  and  Quasillina  Xorinan  {Quart.  Journ. 
Microsc.  Science,  XXVIII,  p.  513,  pi.  XLII,  L..nd..n,  1888). 

27.  Desor  (E.),  Tiro  new  species  of  Sponges  [Proceed.  Soc.  nat.  Iiist.  III, 

p.  67,  Boston,  18i8). 

28.  DE.SZÔ   (B.),  Die  Histologie  und  Spros.mientn-ichlnng  der  Tethijen, 

besonders  der  Tcthya  lyncurium  Lfjtc.  {Arch.  f.  mihr.  Anat..  XVI, 
p.  62()-6ol.  1879). 

29.  —  F(irl.'<efzung  der  l'nlersiichuntien  iihrr  Tctliya  lyncurium  Autorum 

[Arch.  f.mikr.  Anat.,  XVII,  p.  1o1-16'k  pi.  XII.  1880). 

30.  DoNATi  (V.),  Essai  sur  l'histoire  naturelle  de  la  mer  Adriatique  (Tra- 

duction) (La  Haye,  17o8). 

31.  DucHASSAi.N«;  (P.)  et  Miciielotti  (G.).  Spongiaires  de  la  mer  Caraïbe 

[Verhandl.  Holland.  Maat.  der  Wetenschappen,  XXI.  llaarlcni. 
1864). 

32.  DuvERNOY  ((i.-L.),  yiile  sur  une  espèce  d'Éponije  i/ui  se  Imie  iluns  lu 

coijuille  de  l'ilullre  à  pied  de  clieral  (Ostrea  liippnpus  Laniarck), 
en  creusant  des  canau.v  dans  l'épaisseur  des  ralres  de  celte  cdijuille 
(Spongia  terebrans)  (Cowpfe  r^'nrfw  Arad.  des  Sciences.  \\.  p.  683, 
Paris.  1810). 

33.  —  Noie  additionnelle. ^ur  les  Éponges  perforantes  {Canipte  rendu  Acud. 

des  Sciences,  IX,  p.  lOil.  Paris.  1840). 

34.  Ehrenberg  (C.-G.),  Beitrage  zur  Cliona  celata  [Abliandl.  d.K.Akad. 

d.  Wiss.,  p.  286,  Berlin,  1832). 

35.  Esper    (E.-.T.-C).    lùirlselzunn  (hr   P/lanzenthiere.    II.    Xiirnberg, 

1798-1806. 

36.  Fleming  (J.),  A  histor g  of  Brltish  Animais,  Edinburgh,  1828. 

37.  Fristedt  (K.),   Bidrag   till   hdnnedomen  om  de  vid   Sveriges  vestra 

Kust  lefvande  Spongia-  (Kongl.  Sren.'ikn  yetensl,aps-AI<ndemiens 
Handiingar,  XXI.  n"  6.  pi.  I-IV.  St(.ck(.lni.  1885). 

38.  Graeffk  (E.),  Urbersicfit  der  Seetliierfauna  des  Colfes  ron  Triesl.  II. 

Cœlentoraten  :  Spongiari;e  (A>t)eit.  Zool.  Inst..  IV.  |>.  313  321. 
\Vien.  1882). 

39.  GuA.NT  (H.).  Notice  of  a  netr  Zooplu/le  (Clion;!  cclala)  front  llir  Fntli 

of  Fort  II  {Edinb.  phil.  Journ..  II.  p.  78.  1826). 

40.  Ghay  (S.  F.),  A    nalural  arrnnijeinenl  of    llrilish    Vlanis.    London, 

1821. 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  313 

41.  Gray   (J.-K.),     Notes    on    llie   Armmjemcnl    of    Spouges,    irith    the 

description  of  soine  nrtr  ijenera  {Proc.  Zoot.  Soc.  p.  492,  London, 
1867).' 

42.  Grentzenberg  (M.)^  Die  Spongienfainiailer  Osfsee,  Inangural-Disseï'' 

tation,  Kiel,  1891. 

43.  Hallez  (P.),   Le  laboratoire  maritime  île   Zoologie  du  Portel  {Hev. 

biolog.  da  N.  de  la  France,  III.  n»  3,  1890). 

44.  Hancock  (A.).  On  the  e.rcavating  pon-ers  of  certain  Sponges  belonging 

to  the  genns  Clioiui...  (Ann.  and  Mag.  of  nat.  hist.  (2)  III,  p.  321, 
1849).' 

45.  —  Note  on  the  excavating  Sponges;    icith  descriptions   of  four   new 

species  {Ann.  and  Mag,  of  nat.  hist.  (3)  XIX.  p.  229.  1867). 

46.  Hanitsch  (R.),  Second  Report  on  the  Porifera  of  the  L.  M.  B.  C.  Dis- 

trict {Proc.  Biolog.  Soc,  III,  p.  155.  pi.  V-VII,  Liverpool,  1889). 

47.  _  Third,  Report  on  the  Porifera  of  the  L.  M.  B.  C.  District  {Trans. 

Biol.  Soc,  IV,  p.  192,  pi.  X-XV,  Liverpool,  1890). 

48.  —  Notes   on  sonie  Sponges  collecled   bg    Professor   Herdman  off  the 

West-Coast  of  Ireland  from  the  «  Argo  »  (Trans.  Biol.  Soc.  V, 
p.  213,  pi.  XI-XII,  Liverpool.  1891). 

49.  —  Revision  of  the  generic   nomenclature  and  classification  in  Boaer- 

fjank's  «  British  Spongiadse  »  {Trans.  Biol.  Soc,  VIII.  p.  173, 
Liverpool,  1894). 

50.  Hansen    (G. -A),     Spongiadse     {The     Noricegian     North-Atlantic 

Expédition,  1876-1878,  Zoologg.  Cliristiania,  1885). 

51.  Hope(R.),  On  tno  new  British  Species  of  Sponges,  n-ith  some  notices... 

{Ann.  and  Mag.  ofnaf.  hist.  (6)  IV,  p.  333,  1890). 

52.  .loHNSTON  (G.),   Historg    of  British  Sponges   and  Lithophgtes.  Edin- 

burgh.  1842. 

53.  Keller  (C),  Uelier  den  Ban  von  Reniera  seniitubulosa  0.    S.  {Zeits. 

f.  wiss.  Zoologie,  XXX.  p.  563,  1878). 

54.  —  Neue  Cœlentcraten  ans  deni  Golf  von  Neapel  {Arch.  mikrosk.  Anat., 

XVIII,  p.  271-280.  pi.  XIII-XIV.  1880). 

55.  _  ]),;>  i^pomiienfanna  des  rolhen  Meeres.    I.  Halfte  {Zeits.  f.    niss. 

Zoologie,  XLVIII.  p.  311,  pi.  XX-XXV.  1889). 
66.  —  Die  Spongienfauna  des   rothen  \Meeres.  II.  Halfte   {Zeits.  f.  wiss. 
Zoologie,  LU,  p.  294,  pi.  XVI-XX,  1891). 

57.  Kieschnick  (O.).  Kieselschwamme  von  Amboina.    Inaugn rai-Disser- 

tation, lena,  1898. 

58.  Kœhler  (R.).   Contribution  à  l'étude  de  la  faune  littorale  des    îles 

anglo-normandes    {Ann.    d.  Se  nat..    Zoologie  (6).  XX.    Paris, 
1886). 

59.  Lamarck  (J.-B.),    Histoire   naturelle  des    animaux    sans   vertèbres, 

Paris.  1816. 

60.  —  Sur  les  Polgpiers  empâtés  {Mém.  du  Muséum,  \,  p.  69.  162,  331, 

Paris,  1825). 


316  E.  TOPSENT. 

61.  I.AMouRoux  (J.-O.-F  ),  Histoire  des  polifpiers  coralligènes   flexibles, 

vulijaiveinenl  nommes  Zoophi/tes,  Caen.  1816. 

62.  Lendenfei.d  (R.   von),  Stiidies  on  Sponges.   II.    Hapliyrus  llixoiiii, 

a  new  gigantic  Sponge  from  Port-Jackson  {Proc.  Linn.  Soc.  N.  S. 
Wales,  X.  p.  562,  pi.  XL-XLII.  1886). 

63.  —  Ih'criptire  catalogue  of  the  Sponges  in  tite  A  ustralian  Muséum  Sijdney. 

London, 1888. 

64.  —  Pa])illina,   Osculiiia   und   itire  Beziehiingen  unter  einander   iind 

zii  Holirschivnmmen  {Zool.  Anz.  n°  473,  189o). 

65.  —  Die  ("la\  iilina  der  Adria  {Nova  Acta,  Abhandl.  der  Kaiserl.  Leop. 

Carol.  Deutsch.  Akid.  der  Natarforscher  LXIX,  Ni-.  1,  Taf. 
1-XIII,  Halle,  1896  (déc.  1897). 

66.  Leidy  (J.),  The  boring  Sponge.  Cliona  {Proc.  Acad.  Nat.  Se.  Philadol- 

phia,  1889). 

67.  Leteli.ier  (A.),   Une  action  purement   mi'caniijne  suffit  aux  Ctiones 

pour  creuser  leurs  galeries  dans  les  valves  des  Huîtres  {Compte  rendu 
Acad.  des  Sciences,  CXVIII,  p.  986,  Paris,  1894). 

68.  Levinsen  (G.-M.-R.),  Kara-Havets  Svampe    (Porifera)    {Dijmphna- 

Togtetszootogisk-hotaniske  l'dhgtte,  p.  341-37â,  tab.  XXIX-XXXI, 
Kjobenhavn,  1886). 

69.  —  Amuilata,   Ilydroidae,  Anthozoa,    Porifera    {Det    Videnskat)elige 

t'dliiitte  af  Kanonfiaaden  «  Hauchs  »,  Togter  I.  1883-86,  Porifera, 
p.  401,  Amsterdam,  1893). 

70.  LiEBERKUHN  (N.),  A'^Mg  Beitruge  zur  Anatomic  der  Spongien{Muller's 

Archiv  f.  AnaL,  p.  353  und  515,  Taf.  IX-XI,  Leipzig,  1859). 

71.  LiNDOREN  (N.-G.).  Beilrag  zur  Kenntniss  der  Spongienfauna  der  Ma- 

lagischen  Archipels  und  der  chinesischen  Meere  {Zool.  Jahrbuch,  XI, 
s.  283,  Taf.  XVII-XX,  lena,  1898). 

72.  Linné  (C.  de),  Sf/stema  Naturœ,  edit.  XII,  Holmia'.  1767. 

73.  M.\RENZELLER    (E.    von) ,   Dic    Cœlenteraten ,     Ecliinodermm     inul 

Wiirnier  der  K .  K.  oster-ungar.  Nordpol.-E.rprditinn  {Denkschr. 
lier  math.-nalurivis.^.  Classed.  Kais.  Akad.  d.  \Vissenscli._.XX\\', 
\Vien,  1877). 

74.  Marion  (A.-I'\),   Ksi/iiisse  d'une  topographie  zoologique  du  golfe  de 

Marseille  {Ann.  du  Mus.  d'hist.  nat.  de  Marseille.  Zoidogie.  1. 
1883). 

75.  —  Considérations  sur  les  faunes  profondes  tle  la  Méditerranée  {Ann.  du 

Mus.  d'hist.  nat.  de  Marseille,  Zoologie.  I.  188:{). 

76.  Merejkow.sky  (C.    de).  Études  sur  les  Eponges  de  la  mer  Blanche 

(Mem.  Acad.  Imp.  des  Se.  (7),  XX\'I.  n»  7,  Saint-Pétersbourir, 
1878). 

77.  —  [{''production  des  Eponges  par  bourgeonnement  extérieur  {.\7rh.de 

Zool.  exp.  et  géw.  \"III,  j).  417,  pi.  XXXI.  1880). 


ÉTUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANGE.  317 

78.  Milne-Edwards  (Alph.),  Compte  rendu  sommaire  d'une  exploralion 

zoologique  faite  dans  la  Méditerranée,  à  bord  du  navire  de  l'État 
«  Le  Travailleur  »  (Compte  rendu  Ac.  Sciences,  XCIII,  p.  876. 
1881). 

79.  MoNTAGu(G.),  An  essai/  on  Sponjes,  witli    descriptions  of  ail   Ihe 

species  that  hâve  bcen  discovered  on  the  coast  of  Great  Britain 
[Mcin.  of  the  Wcrnevian  nat.  hisl.  Soc.  II.  p.  67-122,.  Edinburg, 
1814). 

80.  MuLLER  (O.-F.),  Zooloijia  Danica,  edit.  sec,  III..  Hafniie,  1796. 

81.  Nardo  (G.-D.),  Uefji'r  die  Spoiigien  und  nàchst  verœandten  Thii'njat- 

tungen,  Isis,  p.  519,  1833. 

82.  —  Ueber  die  Spongien  und  Asterien,  Isis,  p.  714,  1834. 

83.  Nassonow  (N.),  Zur  Biologie   und  Anatomie  der  Clionc  [Zciisch.  f. 

u'iss.  Zoologie,  XXXIX,  p.  295,  1883). 

84.  Norman  (A. -M.),  Last  Report  on  Dredging  aniong  the  Shetland  Isles, 

Report  of  the  British  Association  for  the  Advancement  of  Science 
for  1868  (Porifera,  p.  327). 

85.  —  Notes  on  few  hebridean  Sponges  and  on  a  new  Desmacidon  from 

Jerseij  [Ann.  and  Mag.  of  nat.  hist.  (4)  III,  p.  296,  1869). 

86.  Olivi  (G.),  Zoologia  Adriatica,  ossia  catalogo  ragionato  degli  animali 

del  golfo  Adrialico,  Bassano,  1792. 

87.  Pallas  (P. -S.),  Reise  durch  verschiedene  Provinzen  des  Russischen 

Reiclis,  III,  p.  100,  Petersburg,  1776. 

88.  Parfitt  (E.),  On  the  marine  and  freshwater  Sponges  of  Devonshire 

(Trans.  Devons.  Assoc.  Adcanc.  Science,  1868). 

89.  Parkinson  (J.),  Outlines  of  Orictologf/,Lon<\on,  1822. 

90.  Privot  (G.).  Essai  sur  la  topographie  et  la  constitution  des  fonds 

sous-marins  de  la  région  de  Banyuls,  de  la  plaine  du  Ruussillon  au 
golfe  de  Rosas  {Arch.  Zool.  exp.  et  gén.  (3)  II.  p.  599,  pi.  XXIII, 
1894). 

91.  —  Coup  d'ieil  sur  la  distribution  générale  des  Invertébrés  dans  la  région 

de  Bani/uls  {golfe  du  Lion)  (Arch.  de  Zool.  erp.  et  gén.  (3)  III, 
p.  629,  pi.  XXX.  1895). 

92.  —  Essai  sur  les  fonds  et  la  faune  de  la  Manche  occidentale  (côtes  de  Bre- 

tagne) comparés  à  ceux  du  golfe  du  Lion  (Arch.  de  Zool.  erp.  et 
gén.  (3)  V,  p.  511,  pi.  XXI-XXVI,  1897). 

93.  RiDLEY  (S.-O  ),  Account  of  the  Zoological  Collections  made  during  the 

Survey  of  H.  M.  S.  «  Alert  »  in  the  Slraiis  of  Magellan  and  on 
tlie  Coast  of  Palagonia.  Spongida  (Proc.  Zool.  Soc,  p.  107,  Londou, 
1881). 

94.  —  Spongiida.  Report  on  the  Zoological  Collections  made  in  the  Indo- 

Pacific  Océan  during  the  Voyage  of  H  M.  S.  «  Alert  »,  1881-82, 
p.  366  and  582,  Brit.  Mus.  London,  1884. 


318  E.  TOPS  KM. 

95.  HiDi.EY  (S.-O.)  and  De^dy  {A.),  Report  on  lltr  Mmiaxonida  rollecti'd 

lifl  H.  M.  S.  «  Challenger  »  durhig  the  years  1873-70  [The  VoniKje 
nf  II.  M.  S.  t  Challenger  ».  Zooloyij,  XX,  Edinburgh,  1887). 

96.  SciiMiDT  (().),  Die  Sponf/ieii  ilrs  adrialischen  Meeres.  Leii)zig.  1862. 

97.  —  Die  Spouijii'it  des  adrialischen  Mecres.  Supplrniciil.  Leipzig.  1864. 

98.  —  DieSpOHjien  drs  adrialisilien  Mreres.  Zn-eitcs  Supplnnnit.  Leipzig. 

1866. 

99.  —  IHr  Sponijien  der  Kiisie  ron  Ahjier,  Dut  Xaclilraurn  zu  dcr tipoiHjien 

drs  adriatisclieii  Mecres.  Leipzig.  1868. 

100.  —  Grundzilge  ciller  Sponijicn-FaidHi  dcsaflanlisclicn  (ichielcs.  Leipzig, 

1870. 

101.  —  Sponfjirii  der  Xordscc-Ej-pedilioti  IS7i'  {lahrcsb.  d.  Conuniss.  ziir 

iriss.  L'iitcrsucli.  der  dentsch.  Meere  in  Kiel  fiir  die  Jahrc  1872-73, 
Il  uiul  111  lalirg.  s.  11O-120.  Berlin,  1875). 

102.  —  Znsalz   zii  Keller's  Abliandlun;/  iiher  «  yenc  (jrleniciatcn   ans 

ilcni  Golf  ron  Xcapel  »  (Arcli.  /.  m  il,- rosi,-.  Anat..  XVIII.  p.  280, 
1880). 

103.  —  Die  Sponyien des  Meerhusen  von  Mexico  nnd  dcscarailnschcn  Mecres. 

lena,  1880. 

104.  Scnri.ZK  (F.-L.),  l'nlcrsnchnnijcn  iiher  dcn  Bau  nnd  die  Enlnicklnnij 

der  Spongien,  III,  Die  Familie  der  Chondrosida»  [Zcils.  jnr  niss. 
Zoologie,  XXIX,  p.  87,  pi.  VIII-IX,  1897). 

105.  Soi.LAs  (W.-J.),  On  iwo  new  and  rcmarkable  species  o/'Clioiia  {Ann. 

and  Mag.  of  nat.  Iiist.  (5)  I,  p.  M,  1878). 

106.  —  /^7)or/ o«/A^'Tetractinellid;e  ridlcclcd  lii/  II.  M.  S.  «  Challenger  » 

ihii  ingthe  ijeara  1873-70  {The  Vogagc  oj  II.M.  S.  «  Cliallengei'», 
Zoologn,  XXV,  Edinburgh.  1888). 

107.  TiiiKr.F   (.1.).   Studien   iiber  pacifische  Spongien    {Zoologica.    Urig.- 

Abkandl.  aiisdem  Gesammtgebicteder  Zoologie,ïleU2'i,  Stutigart. 
1898). 

108.  —  l'eber  Crambe  eranibe  (0.  Schmidt)  {Archiv.  f.  Nalurgeschichte, 

p.  87-94.  pi.  VIL  1899). 

109.  l'iioMsoN  (J.-A.)-  On  the  structure  of  Sul)erit(>s  donnineula  Olivi 

(0.  S.)  :  together  nith  a  note  on  peculiar  capsules  found  on  the 

surface  of  Spongelia  {Trans.  Rot/.  Soc,  XXXIIl.  part   I.  p.  241- 

245,  l«:dinburgh,  1887). 
'/IIO.  T()1'si;nt  (Iv),  Contribution  à  l'élude  des  Clionidi'S  {Arch.  de  Zool. 

e.rp.  nlgén.  (2)  Y  Ins,  1887). 
111.  —  Xole  sw  les  gemmules  de  quelques  Silicisponges  niurines  (Compte 

rendu  Acad.  des  Sciences.  CVL  p.  1298,  1888). 
112     —  Cli«»na  celata  ou  Cliona  snlphtu-ea  -.'(Bm//.  Soc.  Zool.  de  France, 

XIV,  p.  351,  1889). 
113.  —  Quelques  Spongiaires  du  banc  de  Canpèche  et  de  la  Pointe-à-l*itre 

{Mém.  Soc.  Zool.  de  France,  IL  p.  30,  1889). 


ÉTUDE  MONOCiHAPllfOrR  DES  SPON(iIA[RES  DE  ERANCE.  319 

114.  TopsENT.  Éponges  de  la  Manche  [Mém.  Soc.  Zool.  de  France,  III 

p.  195,  1890). 

115.  —  Voyage  de  la  Goëletle  «  Melita  »  aux  Canaries  et  au  Sénégal^ 

1889-1890).  Spongiaires  [Mêm.  Soc.  Zool.  de  France,  IV,  p.   11, 
pi.  11,1891). 

116.  —  Spongiaires  des  côtes  océaniques  de  France  {Bull.  Soc.  Zool.  de 

France,  XVI,  p.  12o,  1891). 

117.  —  Essai  sur  la  faune  des  Spongiaires  di  Roscog'  (Arch.  de  Zool.  exp. 

et  gén.  (2),  IX,  p.  523-ool,  pi.  XXII,  fig.  1-8,  1891). 
\y\\S    —  Deuxième  contribution  à  l'étude  des  Clionides  {Arch.  de  Zool.  exp. 
et  gén.  (2),  IX,  p.  555,  pi.  XXII,  fig.'9-17,  1891). 
119.  —  Contribution  â  l'étude  des  Spongiaires  de  V  Atlantique  Nord  {Résul- 
tats des  campagnes  scientifiques  du  yacht  rHirondelle,   iase.    II, 
Monaco,  1892). 
130.  —  Diagnoses  d'Épongés  nouvelles  de  la  Méditerranée  et  plus  particu- 
lièrement de  Banyuls  {Arch.  de  Zool.  exp    et  gén.  (2)  X,  Notes  et 
Revue,  p.  XVII,  1892). 

121.  —  Contribution  à  l'histologie  des  Spongiaires  {Compte  rendu  Acad.  des 

Sciences,  25  seiitembre  1893). 

122.  —  Note  sur  quelques  Éponges  du  golfe  de  Tadjoura  {BulT. Soc. Zool  de 

France,  XVIII,  p.  177,  1893.) 

123  —  Nouvelle  série  de  diagnoses  d'Élponges  de  Roscoff  et  de  Banyuls 

{Arch.  de  Zool.  exp.  et  gén.  (3)  I,  Notes  et  Revue,  p.  XXXIII. 
1893). 

124  —  Campagne  de  la  «Melita».  1892.  Eponges   du   golfe  de  Gabès 

{Mém.  Soc.  Zool.  de  France,  VII.  p.  37,  pi.  1,  1894). 

125.  —  Vue  réforme  dans  la  clasuiftcalion  des   llalicliondi-ina  (Af^vH  Soc. 

Zool.  de  France,  VII,  p.  5,  1894). 

126.  —  Application  de  la  ta.ronomie  actuelle  à  une  collection  de  Spon- 

giaires du  banc  de  Campèche  et  de  la  Guadeloupe  précédemment 
décrite  {Mém.  Soc.  Zool  de  France,  \U,  p.  27,  1894). 
127  —  Étude  monographique  des  Spongiaires  de  France.  I.  Tetracti- 
nelMii  {Arch.  de  Zool.  exp.  et  gén.  (3)  II.  |).  259,  pi.  XI-XVI, 
1894). 
^128.  —  Sur  le  mécanisme  de  la  perforation  des  Cliones  {Arch.  de  Zool. 
exp.  et  gén.  (3)  II,  Noies  et  Revue,  p.  X.  1894). 

129.  —  Élude  sur  la  faune  des  Spongiaires  du  Pas-de-Calais,  suivie  d'une 

application  de  la  nomenclature  actuelle  à  la  monographie  de 
Bou:erbank  {Rev.  biol.  du  N.  de  la  France,  MI,  p.  6,  Lille, 
1894). 

130.  —  Étude  monograph  ique  des  Spongiaires  de  France .  II.r';iiii()s;i  {Arch. 

de  Zool.  exp.  et  gén.  (3)  III,  p.  493,  1895). 

131.  —  Éponges.  Résultats  scientifiques  de  la  campagne  du  «  Caudan  ». 

dans  le  golfe  de  Gascogne,  aoùl-seplembre  1895,  fascicule  II, 
p.  273,  pi.  VIII  {Ann.  de  l'Université  de  Lyon,  1896). 


:\-2()  E.  ÏOPSKNT. 

132.  TopsENT.  Matériaux  pour  servir  à  l'étude  de  la  faune  des  Spongiaires 

de  France  {Mém.  Soc.  Zool.  de  France,  IX.  p.  113,  1896). 

133.  —  Spongiaires  de  la  baie  d'Ainboine.   Voyage  de  M.  Bedo   et  L.  Pic? 

tel  dans  l'Archipel  Malais  {He vue  suisse  de  Zoologie,  IV.  fase.  :{. 
p.  42i-W7,  pi.  XVIII-XXI,  Genève,  1897). 

134.  —  Sur  le  genre  Ilalicncmia  Bowerbank  (Mém.  Soc.  Zool.  de  France 

X,  p.  233,  1897). 

135.  —  Introduction  à  l'étude  monographique  des  Monaxonides  de  France, 

Classification  des  Iladi-oinerina  {Arcli.  de  Zool.  exp.  et  gén.  (3)  W, 
]).  91..  1898). 

136.  —  Sur  les  Iladi-omei-iua  de  l'Adriatùjue  (Bull.  Soc.  scient,  et  méJ. 

de  l'Ouest,  VII,  p.  117,  Rennes,  1898). 

137.  —  Éponges  nouvelles  des  Açores,  V  série  {Mém.  Soc.  Zool.  de  France. 

XI.  p.  223,  1898). 

138.  —  Documents  sur  la  faxine  des  Spongiaires  des  côt-s  de  Belgique 

{Arch.  de  Biologie,  X\l,  p.  103,  Liège,  1893). 

139.  —  Cliona  celata  Grant  {Zoologie  descriptive  des  Invertébrés.  Éponges 

siliceuses,  cliapitre  VI,  p.  148,  Pari.s,  O.  Doin.  1900). 

140.  ^'AILLA^•T  (L.),  Note  sur  la  vitalité  d'une  Eponge  de  la  famille  des 

Corticatie,  la  Tethya  lyncurium  Lamarck  {Compte  rendu  .Acad.  des 
Sciences,  LXVIII,  p.  86,  1869). 

141.  VosMAi-R  (G.-C.-J.),   The  Sponges  of  the  Lei/den   Muséum.   I.    The 

Family  of  ttie  Desniacidime    (Notes  from   the  Leyden    Muséum. 
vol.  II.  p.  99-164.  1880). 

142.  —  Vorloopig  Berigt  omirent  ket  onderzoek  door  den  ondergeteekende 

aan  de  nederlandsche    Werktafel  in   het    ziiologisch    Station    te 
Napels  verrigt,  20  nov.  1880.  —  20  feb.  1881,  La  Haye.  1881. 

143.  —  Report  on  the  Sponges  dredgedup  in  the  arcticSea  by  the  «  Willem 

Barents  »  in  the  years  1878  and  1879  {Nederlànd.  Arcli.  f.  Zoo!.. 
I,  suppl.,  pi.  I-IV,  1882). 
14  4.  —  The  Sponges  of  the  «Willem  Barents»  Expédition,  1880   and 
1881   (Bijdragen  tôt  de  Dierkunde  Natura  .\rlis  Mag/stru,  XII. 
Amstei'dam.  1883). 

145.  —  S])<»ngien.  Di^  k'iassen  und  Ordnungen  des  Thierreichs,  Leipzig 

und  Ileidelberg,  1887. 

146.  VosMAER  (G.-C.-.I.)  and   Pekelharing   (C.-A.),   Observations  on 

Sponges  {Verhandl  d.  Koninkl.  Akad.  van  Wetenschappen  (i),  W. 
n"  3,  ]).  1    pi.  I  IV,  Amsterdam,  1898). 

147.  W\i.LEH  (.1.),  II.\  nieniat'idon  eelata  (Bowerbank).  Dues  the  Sponge 

make    the  burroirf  {Quekett  Club  Journ..  \\.   p.   2")L   LdiidDii. 
1881). 

148.  Wei.tner  (\y.),  I.  Spongieii.  Beitriige  zur  Fauna  der  sHdiisllichen 

und  (istlichen   Nordaee   (Biologischen   Anstalt   auf  llelgoland,  I, 
p.  323,  Kiel,  18!>4). 


ETUDE  .MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  321 

149  Lambe   (L.-M.),  Spoiiijes  from   the  Western  Coast  of  North  Ame- 

rica {Trans.  Roy.  Soc.  Canada,  section  IV,  p.  113,  pi.  II-IV, 
1894). 

150  —  Spongi'S  from  the  Atlantic  Coast  of  Canada  (Tram.  Roy.  Soc. 

Canada  (2e  séiie)  section  IV,  vol.  Il,  p.  181,  pi.  Mil,  1896). 

151.  —  On  some  Spunges  from  tlie  Pacific  Coast  of  Canada  and  Behring 

Sca  {Trans.  Rog.  Soc.  Canada,  section  IV,  p.  67,  pi.  lll-^■l, 
1892). 

152.  FitisTEDT  (K.),  Spoiigi'.'i  from  the  Atlanlir.  ond  Arctic  Océans  and  the 

Behring  Sea  {Vega-Expeditionens  Vetenskapliga  Arbelen,  Bd.  W, 
p.  403-1/1,  1)1.  XXII-XXXI,  Stockholm,  1887). 

153.  Dkndy  (.\.),  Catalogne  of  non-calcareous  Sponges  collected  bg  J.  Bra- 

cebridge  Wilson,  in  the  Neighbourhood  of  Port  Phillip  Heads, 
Part  ill  iProc.  Rog.  Soc.  of  Victoria,  vol.  IX,  p.  230-2o9,  Mel- 
bourne, 1896). 


EXI'LICATIO.N  DES  PLANCHES. 
PLANCHE    I. 

FiG.     I.  Aleclona  Millari  (p.  241.  S|iiciiles   d'un  spi-ciinen  provenant  de  Bjinyuls. 

a,  a:rands  spiciiles  diactinaux  liibereulenx  ;  n  cas  lcraloIoi;'i(|ucs  de 
cette  sorte  de  spicnles;  li,  leurs  formes  cliélives  lisses;  c,  cinq  anipliiasters. 
X  180. 

2.  Alectoiui  Millari.  Spécimen  de  Norvège  (collection  A. -M.  Norman). 

a,  un  grand  spicule  diactinal;  b,  quatre  amphiasters.  X  180. 

3.  .Alecfona   Millari.   Spécimen   des  Açores    (colleclion  de    S.  .\.    le    j)rince   tic 

Monaco). 

a,  un  grand  spicule  diactinal;  b,  forme  chélivc  lisse  de  celle  sorte  de 
spicules;  c,  six  ampliiasters.  X  180. 

4.  Cliona   vermifera   (p.    4)-     Spécimen    du     banc    île    (;anq)èclie.    Spicules. 

fl,  tylostyle;  b,  six  spirasters.  X  'M\o. 

5.  Cliona  celafa  (p.  .Sa).  Spicules. 

a,  tylostyles;  b,  tylostyle  grêle;  c,   oxes  linéaires  t'ascicuiés.  X  180. 
d,  variations  de  la  léte  des  tylostyles;  c,  s|)iras(ers  des  loiil  jeunes  indi- 
vidus. X  340. 

0.   Cliona    celata,    forme    rapliyroïde.    Petit   sp'-cimen    vivant,    mais  à   |)apilles 
rétractées.  Réduit  par  la  photographie. 

7.  Cliunu  celata.    Coupe    macrosco]iique   d'une    tranche    fraiVlie    de     spécimen 

ra])hyroïde.  Réduite  par  la  photographie. 

8.  Cliona  celata.  Spécimen  perforant  une  valve  de  Cardiuin  et  conimençanl   ;i 
déborder  de  son  abri.  Pholograpliié  à  l'étal  sec,  réduit. 

ij.  Cliona  celata.    Portion  de   collenchyme,    pour   montrer  les  cellules  s]iheru- 
leuses  en  place. 

c,  cellules  contractiles;  s  cellules  sphérujcuscs.  X  34o. 

ARClI.   DE  ZOOL.   tXP.    El    GÉ.N.  —  'i'=  btlUt.   —    1.  VIII.    1900.  •  21 


322  K.  TOPSENT. 

PLANCHE  II. 

Flu.    I.  Valve  d'Hiiilre  porfon-e  par  Cliona  celiita.  Réduite. 

3.  Cliona  lobafn  (p.  70}.  Portion  d'un  spécimen  mis  à  nu  par  décalcification 
de  son  abri  et  monté  dans  le  baume,  pour  montrer  la  disposition  des  spi- 
cules  dans  les  papilles  et  dans  les  galeries. 

/),  papilles  ;  ff,   paieries;   a,  accumulation    de   petites  sjiiraslers   sur  le 
plateau  des  papilles. 

3.  Cliona  vastifica  (p.  oG).  Spicules. 

a,  deux  tvlostyles.  X  180. 

b,  quatre  oxes  épineux  de  taille  inégale  et  d'aspect  différent.  X  34o. 

c,  spirasters  de   formes  diverses  choisies  chez  quatre  individus.  X  34o. 

4.  Valve  d'Hiiflre  perforée  par  une  Cliona  vasiifica  à  galeries  entremêlées.  Un 

peu  réduite, 
y.  C.orjuille  perforée  par  n\w  (Uiona  vastijica  à  galeries  en  réseau  lâche.  Grandeur 

naturelle. 
0.  Une   gemmule  de   Cliona   vastijica   située   à  l'union  de  deux  lobes  et  d'une 

galerie  en  voie  de  formation,  dans  une  valve  d'Huitre. 

(L'Eponge  (pii  a  ])roduit  cette  gemmule  a  péri  et  disparu.) 

7.  Trois  tvlostyles  monstrueux,  a,  b,  c,  pris  dans  une  tjemmuie  de  Cliona  vas- 

tijica et  fii^urés  à  côté  d'une  base  de  tylostyle  normal,  d,  de  la  même 
Eponge,  pour  démontrer  l'impossibilité  de  les  considérer  comme  des 
spicules  jeunes.  X  34o.  , 

8.  Portion  de  valve  de  Pinna  j)crt'orée   |)ar  Cliona  vastijica  et  examinée  par  la 

face  interne.  Grandeur  naturelle. 

A  gauche,  les  galeries  sont  ouvertes  et  vidées  pour  montrer  la  forme  et 
la  disposition  des  lobes  et  la  distribution  des  papilles  sur  la  face  externe  de 
la  coquille.  Au  milieu,  les  lobes  périphériques  de  l'Eponge  sont  vus  par 
transparence  de  la  nacre.  A  droite,  bord  feuilleté  de  la  coquille, 
y.  Portion  de  Clionn  vastijica  riche  en  gemmules,  mise  à  nu  |)ar  décalcification 
de  son  abri.  Grandeur  naturelle. 

A  gauche  et  en  bas,  les  gemnuiles  en  place. 
fl,  gemmules  ;  b,  chair  de  l'Eponge. 
!o.  Fragment  de  co(piille  perforée  jiar  Cliona  lubata. 

Les  pon(-tuations  re|)résentent    les  pajiiiles  de  l'Eponge,  (ii'andeur  n.ilu- 
relle. 
II  et  \9..    Cliona   viridix  (p.84l.    L'Ei)onge  perforant  des  ani;is    df  .Mélubésiées, 

Presque  (le  i^rnndeiir  naturelle. 
i3.  Galeries  et  lobes  vides  et  ouverts  d'une  Cliona  viridis  perforant  un  frni::men( 

de  coquille  {Turbo?).  Pres([ue  de  grandeur  naliirelle. 
14.  Section   d'une   petite   (Uiona   ririilis    ra|)liyroïde,    [lour   montrer    (eu    blanc) 
l'écorce  et  h'n  j»iliers  squelettiques. 

Spécimen  photographié  à  l'ctat  sec,  légèrement  réduit, 
i.'i.  Clionn  Schmidti  (p.  77).  Papilles  trouant  une  .Mélobésiéc. 
Presque  en  grandeur  naturelle. 
(Ces  (piatre  dernières  figures  mal  renssio  à  l'iicliogravure.) 


ETUDE  MONOGHAPIIIOUE  DES  SPOiNGIAIRES  DE  FRANGE.  W'i:) 

PLANCHE   III. 

Tio.     I.   Cliona  lobutn  (p    70).  Sj)icules. 

a,  six  tylostyles  de  formes  diverses  ;  b,  trois  lylostyles  grêles.  X  180. 
c,  spiraslcrs  ;  c  ,  u^randes  spirasters  localisées  dans  le  choaiiosome  ;  c",  leur 
forme  t!;rèle.  X  34o. 

2.  (,'liona   viridis   (p.  84).    Pelil  s|>écimeii  massif,   pIiotonTa]>hié  vivant.  Gran- 

denr  naturelle. 

3.  t'.liona  iuri(/is.  Spicnles. 

a,  tylostyles;  principales  variations  de  leur  base.  X  180. 

b,  trois  spirasters  d'un  spécimen  de  Banyuls  ;  c,  deux  spirasters  d'un 
spécimen  du  banc  de  Campèchc  {Cliona  snbalata  Sollas^  ;  r/,  une  spiraster 
d'un  spécimen  de  la  Pointe-à-  Pîtrc  {<!.  cariblœa  Carter).  X  34o. 

e,  bases  de  trois  tylostyles  g-rèles.  X  34o. 

4.  Cliona  viridis  var.  Carteri  (|).f)8).  Spicnles. 

a,  tylostyles  ;  princi])ales  variations  de  leur  base.  X  180. 

b,  huit  spirasters.  X  34o. 

ô.   Cliona  Scluiiidli  (p. 77).  Spicnles. 

a,  deux  lylostyles  normaux  ;  a\  un  tylostyle  brus(piemcnt  coudé. 
X  180. 

b,  trois  bases  de  tylostyles,  pour  montrer   leurs   variations  |)rincipales; 

c,  sept  spirasters.  X  34o. 

G.  Cliona  Pruvoti  (p.  io4).  Spicules. 

a,  trois  oxes  de  la  catégorie  robuste  ;  b,  cinq  oxcs  de  la  catégorie  grêle. 
X  180. 

c,  spirasters.  X  34o. 

7.  Cliona  labijrinfhica  (p.   ior>|.  Spicules. 

Trois  oxes.  X   180. 

8.  Sjjirastrelln  niinu.v  (p.   107I.  Spirasters.  X  34o. 

9.  Hyinedesniia  I/alleci  (]).  119K  Sphérasters.  X  34o. 

10.  Ilymedesmia  Ilallcci  var.  crassa  (p.  120).  Sphérasters.  X  34o. 

11.  Hymed^sinia  nii.cla  (p.    i'!:!|.  Sphérasters.  X  34o. 

12.  Hyinedesmia  iinisfellaln  {p.  i33).  Spicules.  X  .340. 

a,  base  de  tylostyle  ;  b,  trois  sphérasters  des  spécimens  typiques  ;c,  trois 
sphérasters  d'un    spécimen   de  Banyuls  fixé  sur  une  Hircinia  ;    d,   deux 
sphérasters    (passant    au    type    oxyaster)     d'un     spécimen    du    golfe    de 
Gabès. 
i3.   /fyinedesmid  histellahi  (p.    is.')).  Sphérasters.  X  .34o. 

a,    grosse    siihérastcr    vue   par    l'un    des    pôles  ;  b,  petites    sphérasters 
passant  au  type  am]thiaster. 
i4-   //yinfdesmid  Irislella/ii  (p.    i •!()).  Sphérasters.  X  34o. 

a,  sph('raslers  irré'^iilières  passant  au  type  spiraster. 
iT).   //ijuiedesiiiid  slelldla  (p.    ii4)-  Chiasters.  X  34o. 

a,  (piatre  chiasters  d'un  spécimen  de  Banyuls;  ^,  trois  chiaster.^  d'un 
sj)ecimen  du  Portel  ;  c,  deux  chiasters  d'un  spécimen  du  banc  de  Gainpêche; 

d,  trois  chiasters  d'un  spécimen  du  golfe  de  Gabès. 


324  E.  ÏOPSENT. 

Fui.  i(>.  llijmedesmia  bislelUita.  l*holot;ra|)liie  un  pou  ivihiilo  d'un  spcciinen  fixé  sur 
des  conglomérats  de  Mélobésiécs. 

(Le  trou  béant,  au  sommet,  ne  représente  |)as  un  oscule,  mais  corrcs- 
l>ond  à  une  dépression  du  support    en  ce  point). 

l'LANCHE   IV. 

F)o.  1.  (4'liunu  lobata.  (Iroqiiis  il'un  (eut'  sei;incntij  (a|  et  d'une  larve  ciliée  |)rète  à 
natyer  [b],  pris  sur  le  vif  ]):'ndant  l'examen  de  la  chair  d'une  C.  lobatti  en 
pleine  reproduction  (Roscotf,  4  septembre  i8yo).  X  180. 

2.  fJliond    viriflis.    Les    trois    sortes    de    cellules    sphéruleuses    de    l'Eponije. 

X  ;V|0. 

(i,  un  groupe  de  petites  cellules  sphéruleuses  arrondies  ;  «',  aspect  de  ces 
cellules  dans  les  spécimens  conservés  dans  l'alcool  ;  b,  u^randes  cellules 
sphéndeuses  à  crosses  sphérules  incolores  ;  b'  une  de  ces  cellules  à  sphc- 
rulcs  effacées  par  les  réactifs  ;  c,  cellules  sphéruleuses  à  petites  spliérules 
vertes  ou  jaunâtres  ;  c',  l'une  d'elles  après  séjour  dans  les  réactifs. 

3.  Polijmastia  robusfa  (p.   147)-  Spécimen  un  peu  réduit. 

4.  l'olyiniistid  robusfa.  Spécimen  à  pa|)illes  affaissées.  Un  peu  réduit. 

5.  J*(>/i/iii(isfi(i  robusfa.  Spicules. 

a,  tylostyle  des  lignes  choanosomicjues.  X   loô. 

b.  trois  variations  de  la  base  des  grands  (yloslyles;  c,  Irois  petits  styles 
corticaux.  X  180. 

0.  l'ohjinasfia  rohusfn.  Œnf  non  segmenté.  X  3oo. 

7.  Polijinastfia  robusfa.  Cellules  s|)héruleuscs.  X  3oo. 

8.  Poh/itiasfin    maiiinilllaris    \\\.    i3i|.    Sjiécimen  à   papilles    foncées,    du    cap 

l'Abeille  (p.    i.'i;,). 
'.)•   I''i/!/"i<isfia    iiiiniiiiii/laris.    .S|)i>ciineii  à  ])apilles   imi   demi-extension.  L^n  ]>eu 
réduit. 

10.  J'o/i/inasfin  tiiaiinnillaris.  Sjx'ciinen  a  papilles  rétractées,  sur  un  frannieiit  de 

polypier.  Un  peu  réduit. 

11.  /'oli/inasfia  moiiimUfaris.   Spirilles. 

a,  tylostyle  des  li-i'iies  clioanosomiipies.  X   Go. 

b,  (puitre  variations  de  la  base  des  Ufrands  lyloslyles  ;  c,  li-ois  petits  lylo- 
slyles  corticaux.  X  180. 

!•!.   /'olijinasfia  mamniillaris.  Deu.x  cellules  sphéruleuses.  X  34o. 
i3.  J'o/i/iiiasfia  maniiiill/aris.  Spécimen  à  pa]>illes  longues,  mais  aplaties  en  ru- 
ban.  Presque  en  grandeur   naturelle. 
i4-   l'olifiiKisfitt  robusfa.  S|iecirneii  en  |ileine  exiension.  Réduit. 

l'L.\NCllE   V. 

n<i.  I.  /yii.rosubrrift's  ruf/osus  (p.  i8.")|.  Spécimen  ivviieilli  au  lari;e  de  la  (liolal. 
l'holoirraphié  ju'esipie  en  grandeur  naturelle. 

2.  La.rosnberites  rugosuii.   Spécimen  provenaiil  du  cap  l'Abeille,  l'n  peu  leduil. 

3.  Lnjcosuberifes  rugosus.  Spicules.  X  180. 

Cdiiformatious  diverses  de  la  base  des  Ivlo^lxles. 


ETUDE  MONOGRAPHIQUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  325 

FiG.    4-  ^(ucosuherifes  ruffosus.  Bases  de  (yloslylrs  rnonsiriioiix   monlranl   une  rarni- 
fica(ioii  (lu  canal  axial.  X  i8u. 
r>.  ]*sendosu/>fri/es  sii//t/nireus  (p.   if)")!.   IMa(iiie  un  |)(mi  rcduilc  par  la  photoura- 
])liie. 

(Lp  spécimen  a  été  délaclié  de  la  srosse  pierre  sur  !a(]nelle  il  s'étendait). 
0.  Ficuiinajiciis  (p.  2o3).  Spicules. 

a,  inicrostronsiyles  eenfrofyloles  d'nn  spécimen  normal.  X  .'i4o. 

/,    lyloslyles  normaux;    />,  lylostylc    passant    au    type    style  ;  s,  stvle; 

o,  oxe.  X  i8o. 

7.  FicuHna  ficus.  Groupe  de  nemmules  vues  de  lace  dans  nn  silluii   de  coijuille 

de  Nnssa.  X  '.^o. 

(Le  e^roupe  se  continue,  dans  la  réalité,  à  droite  et  à  gauche,  et  se  réunit 
.  de    distance   en   distance  par  des  bandes  transversales  de   même  nature  à 
des  t^roupes  semblables  situes  dans  les  sillons  adjacents). 

8.  Ficulinajirus.  Groupe  de  tyrannies  formant  la   cliair  des  gemmules.   X  34o. 
f).  Ficiilinn  Jiciis.  Coupe   say;ittalc   macroscoj)i(|ue  d'un   spécimen  de   la  forme 

siiberea,   pour   montrer    la    disposition   des    canaux    dans    l'intérieur   de 
l'Epong'e. 

En  liant,  l'oscule  composé.  En  bas,  à  droite,  la  cocpiille  de  .\assa  qui  a 
servi  de  support. 

10.  Ficulinii  Jicus.  Pcriion  d'un  spécimen  ipii  vivait  dressé  sur  une  pierre. 

La  surface  a  été  entaillée  en  divers  points,  légèrement  vers  le  milieu  de 
la  hauteur,  plus  profondément  en  bas  à  nauciie,  pour  montrer  les  canaux 
aquifères. 

11.  Ficulina  Jiciis.  Petit  spécimen  massif  établi  sur  une  pierre. 

Les  petites  entailles  de  la  surface  sont  des  lot;ettes  d'Amphipodes  (Tn- 
faefa  (jibbona). 

13.  Ficulina  Jicus.  Petit  spécimen  massif  déprimé,  vu  par  sa  face  inférieure. 

En  haut  à  gauche  et  en  bas  à  droite,  ses  points  d'attache  à  des  Algues. 
1.3.  Ficulina  Jicus.  Petit  spécimen  de  la  forme  suberea,  photoujraphié  à  l'état  sec, 
pour  montrei- l'affaissement  de  ses  e:rands  canaux  exhalants  |)ar  la  dessicca- 
tion. 

En  haut  à  gauche,  l'oscule  ;  en  bas,  la  bouche  de  la  cocpiille  qui  sert  de 
support. 

14.  Ficulina  Jicus,  forme  suberea.  Spécimen  photouraphié  vivant,  pour  montrer 

l'oscule  ouvert  et  les  ponctuations  stomiales. 
i5.  Ficulina  Jicus.  Variations  de  la  base  des  tylostyles  «rèles.  X  .34o. 


•  PLANCHE   VI. 

FiG.     1.  Suf>crifes  domuncula  (\>.  aaô).   Spécimen  en  croûte  sur  un  .Murcc.  l'n  peu 
réduit. 
2.  Suberifes  domuncula.  Coujje  sagittale  macroscopique  d'un  spécimen  de  taille 
médiocre,  pour  montrer,  par  comparaison  avec  Ficulina  Jicus,  la  distribu- 
tion des  canaux  dans  la  chair. 


320  K.  ÏOPSENT. 

Fio.  3.  StiOfriles  tluitiunculit,  Disscftioii  d'un  tcros  spéciiiKMi,  i>oiir  montrer  la  co- 
(|iiillequi  lui  .i  servi  de  support,  avec  (en  noir)  une  partie  de  la  couche  des 
ireinmules  à  son  contact,  et  le  tube  S|)iralé  que  l'Eponi^e  a  établi  dans  le 
prolongement  de  la  bouclie  du  (îastéropode  afin  de  llTiiitcr  la  chambre  du 
l'aijure  commensal. 

4.  Suberites  domunrnld.  Spécimen   vu  j»ar   sa    face  inférieure,  pour   montrer  la 

pointe,  saillante  au  dehors,  de  la  co(pnlle  qui  sert  de  supi»orl,  et  l'oritice 
du  tube  formé  en  çrandissanl  par  l'Éponçe  autour  d'un  Patcure  com- 
mensal. 

Réduit  d'un  tiers  environ. 

5.  Suberites  doniuncnln.   Spécimen  maculé  de  bleu  et  de  roui^e  sur  fond  blanc, 

vu  par  sa  face  supérieure. 

On  y  distini^uc,  vers  le  haut,  deu.x  oscules  à  demi  ouverts,  l'un  au 
milieu,  l'autre  sur  la  s^auche.  Les  incisions  nombreuses  de  sa  surface  sont 
des  logettes  d'un  Amphipodc  {Tritaeta  gibbosn). 

Réduit  d'un  tiers  environ, 
fi.   Suberites    doimincnln.    Spécimen    envahi   et    déforme    par   des    Stepfinnns- 
cijiilnis.  Réduit  d'un  tiers. 

7.  Suberites  doinuncula.  Spicules.  X  180. 

t,  deux  Ivloslvles  ;  s,  un  style  ;  p,  passag-c  du  style  à  l'oxe  ;  o,  deux 
oxes. 

8.  Suberites  domiincnla.  Une  gemmule  éclaircie  par  la  çflycérine   pour  montrer 

les  cellides  f[ui  la  remplissent.  X  60. 

9.  Siilierites    doinuncula.   Deux    cellules    des   g-enimules,  et    (ai  leurs    trranules 

dissociés.  X  'M\o. 

10.  Terpios  fuffoJT  (p.   igS).  Tylostyles.  X  180. 

n,  un  tylostyle  ffrèle.  X  180. 

11.  Omisi/linii    lirevis    ip.    lôSi.    l'n    spi-cimen,    du    Rech    Laca/.c-Duthiers,    de 

tcrandeur  naturelle, 
l'i.  Quasillinn  breois.  Spicules.  X  180. 

a,  un  îçrand  slrone^yloxe  des  lignes  squelettiques,  en  deux  tronçons,  sa 
base  à  droite,  sa  pointe  à  gauche  ;  b,  bases  diverses  des  grands  mégas- 
clèrcs  permettant  de  considérer  ces  spicules  comme  des  tylostyles  modifiés  ; 
c,  un  subtyloslyle  de  l'ectosome  ;  d,  un  faisceau  de  siililyioslyles  du 
choanosome. 
i.'i.   l^rosulierites  ruijnsus  |p.    177).  .Spicules.  X   180. 

/,  trois  tylostyles  de  petite  taille  ;  /',  bases  de  ileux  lon^s   tylostyles. 
l't.   .^rosnlierites  l(>n;/is/iin(i  [\k    ly'il.  Spicules.  X  180. 

Extréinités  de  Ivlostvlcs. 
i.'i.   l'rnsutterites  e/tl/dii/tnni  l|».    i7<)l.  Spicules.  X   iHo. 
Tvlosivies  <lf  laillcs  (li\crscs. 

IM.ANCHK   VII. 
Fk;.     I.   Sulieriles  airnosus  rnniosns  i\>.  -i.H.'^i.  S|H<imrii,  du  iaruede  Ranyuls,  couvert 
de  Zoanthes. 

Létrèremeiil   réduit  par  la  photouraphie. 


ETUDE  MONOGRAPIIIOIIE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  327 

FiG.    2.  Suberifes  carnosus  ramosus.    Spécimen  à  rameaux  épais,  des  Roches  Ouil- 

lals.  Légèrement  réduit. 
3.  Saberitea   carnosus    typicus.    Spécimen,  de    la    baie  de   Banyuls.    L'oscule 

contracté  s'aperçoit  en  son  sommet.  Réduit. 
4-  Suberites  carnosus  depressus.  Sur  un  frai^ment  de  conglomérat  de  Mélobesiées 

du  cap  l'Abeille.  Un  peu  réduit. 

5.  Suberites  carnosus.  Tylostyle.  X  i8o. 

6.  Spont/osorites  placenta  (p.  365).  Oxes.  X  180. 

7.  Tethyspira  spinosa  (p.  207).  Spicules.  X  180. 

a,  cinq  microtylostyles  épineux,  dont  l'un  presque  sans  épines  ;  b,  varia- 
tions de  la  base  des  mégasclères  principaux  du  squelette. 

8.  Mesapos  stellifera  (p.  253).  Spicules.  X  180. 

a,  base  d'un  tylostyle  ;  b,  trois  microtylostyles  à  pointe  transformée  en 
bouquet  d'épines. 

9.  Psemlosuberites  hyalinus  (p.   170).  Tylostyles.  X  180. 

10.  Pseudosuberites  sulphureus  (p.   i65).  Deux  tylostyles.  X  180. 

11.  Laxosuberites  ectyoninus  (p.  189).  Portion  d'une  colonne  plumeuse.  X  60. 

12.  Laxosuberites  ectyoninus.  Spicules.  X  180. 

rt,  deux  des  subtylostyles  qui  composent  les  colonnes  ;  b,  un  subtylostyle 
grêle  indépendant  des  colonnes  ;  c,  trois  des  tylostyles  qui  hérissent  les 
colonnes  plumeuses. 


PLANCHE  VIII. 

FiG.     I.  Coppatias  Johnstoni  (p.  267).  Spicules.  X  34o. 

a,  trois  oxes  de  faible  taille,  plus  ou  moins  centrotylotes  et  diverse- 
ment courbés  ;  b,  six  oxyasters  à  actines  de  nombre  variable  et  de  taille 
inégale. 

2.  Coppatias  Johnstoni  var.  incrustans  (p.  276).  Spicules,  d'après  un  spécimen 

du  Cap  l'Abeille.  X  34o. 

a,  deux  oxes  de  faible  taille,  à  bouts  pointus  et  ornés  d'épines  ;  b,  quatre 
oxyasters  à  actines  épineuses. 

3.  RhizaxineUa  elonjata  (p.  249).  Spécimen  recueilli  sur  les  Roches  Ouillals, 

au  large  de  Banyuls.  Photographié  à  l'état  sec.  Réduit. 

4.  Rhi:axinella  elongata.  Spécimen  plus  petit,   de  même   provenance.  Photo- 

graphié dans  les  mêmes  conditions. 

5.  n/iicaxinel/a  elongata.  Spicules. 

a,  un  style  de  l'axe  ;  b,  un  style  de;-,  lignes  radiales  ;  c,  un  tylostyle  de  la 
rangée  verticale  superlicielle.  X  Co. 

d,  trois  exemples   de   variations   de   la  base   des    grands    styles  ;  e,   un 
tylostyle  de  la  surface.  X   180. 
r».  RhizaxineUa  pyrifera  (p.  243|.  Spécimen  recueilli  au  large  de  Banyuls,  sur 
le  bord  oriental  du  Plateau  Roland.   Photographie  un  peu  réduite. 

Une  colonie  de  Zoanthes  s'est  établie  le  lony-  de  ses  rameaux, 


:i»28  F..  TOPSENT. 

FiG.    7.  liliiciia-inflld  pi/rifi-m.  S|>iciiU'.s. 

a,  lieux  tyloslyles  à  ])oiiitc  cmousscc,  de  l'axe  des  rameaux  et  des 
massues  ;  b,  un  tyloslyle  ttexuenx  ajrèle  ;  c,  deux  petits  tylostyles  des 
terminaisons  des  lignes  radiales.  X  Cm. 

d,  base   et   pointe    d'un   uros    tylostyle  axial  ;   e,  Irirliodratcmates  de  la 
chair.  X  180. 
8.    Teffn/n  /ijnriiritiiii  \\t.   -v/i).  Spécimen  épanoui,  sans  bourgeons.  Légèrement 

réduit. 
f).   Tcthija  Ujncurium.  Spicules. 

a,  lin  strontcyloxe.  X  Oo. 

b,  quatre  exemples  de  variations  de  la  base  des  slronayloxes.  X   180. 

c,  (piatre  chiasters.  X  S^o. 

f/'-rf-',  cin<|  formes  différentes  de  sphérasiers  corticales  (//',  d'après  un 
spécimen  de  Banyids  ;  rf*  et  (P,  d'après  des  spécimens  de  lioscctff  ;  (h 
d'après  un  spécimen  de  Luc  ;  #,  d'après   lui  spécimen  du  ijolfe  de  (iabès(. 

X  340. 

10.   Iloloxea  fnriivn  (p.  282).  Spicules. 

a,  un  n'rand  oxe.  X  fio. 

b,  trois  variations  des  pointes  des  oxes.  X  180. 

c,  trois  sanidasters  ;  m,  deux  tricbodranmates.  X  34o. 
M.  Spiroxya  heievodita  (p.  280).  Spicules. 

a,  moitiés  de  deux  oxes  robustes,  <|uoi(pie  inéiiaiix  ;  /'/*,  cin(|  oxes  de 
plus  en  plus  faibles.  X  180. 

c,  spirasler  lisse  ;  d,  deux  s|>iraslers   coudées  a  Inbcrciilo  disposes  sur 
une  ligne  spirale.  X  S^o. 
12.    Tuberella  aapfos  {p.  ^M).  Deux  s]>écimcns    cote  :i  côte,    l'un    entier,    l'autre 
coupé  verticalement  ]u)ur  montrer  ses  nodules  rayonnants  internes,  l'holo- 
graphie mi  ])eu  réduite. 
1.1.    Tnherella  aaptos.  Spicules. 

a,  un  grand  slronsyloxe  des  liunes  rayonnantes  ;  b,  deux  styles  de 
l'ectosomc.  X  Oo. 

c,  base  d'un  stronnyloxe  ;  il,  base  d'un  style.  X   180. 
14.    Tethtjn  /t/nritritini.  Un  spécimen  porteur  de  bourgeons. 
iT».    '/>///(/(/   ////Nl(/7////(.  Trois  celhiles  ^pllé|•|lleuses.    X    4<"'- 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


1 .  Avant-propos. 

2.  Tableau  du  f:ous-oi'drr  Hadromerina. 

4.  Notes  sur  CUona  coriulfcra  Hancock  (pi.  I.  fig.  4). 

5.  Linto  drs  Hadi'oincrines  de  Franco. 

6.  Arf(Z('n(/a  possibles  à  cette  liste. 
9.       Provenance  des  matériaux. 

10.       Répartition  des  espèces  dans  la  Manche  et  l'Océan  et  dans  la 

Méditerranée. 
12.       Distribution  bathymétrique  et  degré  de  fréquence  des  espèces 

dans  nos  eaux. 
13-20.  Généralités     sur    les    Hadromérines   de    France  :    forme    (13), 

volume    (14),    coloration,    hispidation    (15),    consistance  (16), 

irritabilité,    modes   de    multiplication    (17),    charpente    (18), 

spiculation  (19). 
20.        Tableau  aitah/ttijue. 
24.       Description  des  espèces. 

24.  I.  Section  des  CLiAVULIDA. 

24.  1.  Famille  des  Clionid.e. 

24.       Genre  Alectona  Carter. 

24.       Alectona  Mil/ari  Carter  (pi.  I.  fig.  1-3). 

32.       Genre  Cliona  Grant. 

32.       Cliona  celata  Grant  (pi.  I,  fig.  5-9,  et  pi.  II,  fig.  1). 

56.       Cliona  rastijica  Hancock  (pi.  II,  fig.  3-9). 

70.       Cliona    lobata  Hancock  (pi.   II,  fig.  2  et  10;  pi.   III,  fig.  1,  et 

pi.  IV,  fig.  1). 
77.       Cliona  Sc/iinidfi    (Uidley)  Topsont    (pi.  II,  fig.    15,  et    pi.    III, 

fig.  5). 
81.       Cliona  riridis  (U.  Schmidt)  Gray  (pi.  Il,  fig.  IMl;  pi.  III,  flg.  2 

et  3,  et  pi.  IV,  fig.  2). 
98.        Cliona  riridis  (Schmidt)  var.   Carteri  (Ridley)  (pi.  111,  fig.  4). 
101.       Figure   1  dans  le  texte   (spicules  de   Cliona  eui'i/p/ii/llc,  Cliona 

Jidlieni  et  Spirasfeella  cunrtalri.r). 


330  K.  TOPSENT. 

Passes 

102.  Cliona  lahi/rhithica  Hancock  (pi.  III.  lig.  7). 

104.  CI(Oii((  Prurotin.  sp.  (|)1,  III.  (Ig.  ti). 

107.  2.  Famille  des  Spir.\strellid.e. 

107.  Genre  Spirastrella  Schmidt. 

107.  Spirastrrlhi  niiini.r   Topseilt  (pi.    III,  lig.   8). 

110.  Genre  Hymedesmia  R(n\  erbank  {cincnd.). 

112.  Recensement  des  espèces  du  gcnve  Hi//ncdr.<!iiii(i. 

114.  Hymedesmia  stellata  Bowerbank  (pi.  III,  fig.  15). 

119.  Hj/nu'desmia  Hcdlo^^iTop^ont  (pi.  III,  fig.  9). 

120.  Hi/niedesmta  Halle^i  var.  ct-assa  n.  var.  (pi.  III,  lig.  10). 

122.  Hi/niedesmia  mixta  Topsent  (pi.  III,  fig.  11). 

123.  Hyinedosinia  unistellata  Topsent  (pi.   III,  fig.  12). 

125.  Hymedesmia  histellata  (Schmidt)  Topsent  (pi.  III,  fig.  13  et  16). 

129.  Hymedesmia  tristellata  Topsent  (pi.  Ill,  fig.  14). 

131.  3.   F'amille  des  PoLYMASTiD.E. 

131.  Genre  Polymastia  Bowerbank. 

131.  Po/yiiKisfid    iiKinimillaris  (O.-F.  Mùlloi-)  Bowerbank   (pi.    IV, 

lig.  8  13). 

147.  Polymastia  robiista  Bowerbank  (j)l.  W ,  lig.  3-7  et  14). 

157.  Genre  Quasillina  Norman. 

158.  Qia(sl(liii(t  hreris  (Bowerbank)  Norman  (pi.  VI,  fig   11  et  12). 

164.  4.  Famille  dos  SuHERrriD.E. 

165.  Genre  Pseudosuberites  Topsent. 

165.  Pseudosuberites   stdphuiriis    (Bean)    Tupsent    (pi.   V,    lig.    5,  et 
-     pi.  VII,  fig.  10). 

170.  Psendosnlicrilcs   hynlliins  (Hidicy  et  Dendy)  Topsent  (pi.  ^TI, 

lig.  9). 

171.  (iciireProsuberites  lopscnt. 

174.  Pi'osiihfrili's  loiii/IspiiKi  '\'()i)S(int  (pi.  VI,  (ig.  14). 

177.  Prosttberitcs  fiiyosns  'J'opsent  (pi.  ^T,  fig.  13). 

179.  l'i-ostdicrites  eplpliyttim  (h;\m;\vek)  To[)sent  (pi.  ^T,  (iu.  1.")). 

ISl .  (  Iriiic  Laxosuberites  Topsent. 

185.  I.((.j()siibcrif''s  /■in/<i.siis  (Scjimidt)  'i'oiisoiit  (pi.  \',  lig.  1    1). 

189.  La.rosiiberltrs  cet yoiii uns  n.  sp.  (pi.  \11,    lig.  11  et  12). 

192.  GiMirc  TeppiOS  Ducliassaing  et  Miclielotti  (enieiid.). 

193.  Terpliis  fiiya  r  I )ucliassa iti.ir  et  Michclolti  (pi.  VI,  lig.  10). 
203.  Genre  Piculina  (  iia\ . 

203.  Firii/iiiii   liiiis  (I.inni')  (iia.\   (pi.  \',  li.i:.  6-15). 

224.  (ionre  Suberites  Nardo. 

225.  Snbrrii'-s  d,,iiiiin<-ii/a  ((  )livi)  Nardo  (pi.  \l,  lig.   1-9). 
233.  Siibi-rilfs  rarnosiis  (.lolinston)  Giav  (pi.  ^'II,  lig.  1-5), 
213.  Genre  Rhizaxlnell^.  I\eller. 


ETUDE  MONOGRAPHIOUE  DES  SPONGIAIRES  DE  FRANCE.  3:M 

Pasres 

243.  R/ii:a.i-iiii'(l((    pi/rifi-z-a    (délie    Chiajo)     Vosmaer     (pi.     VIII, 

flg.  6  et  7). 

249.  Rlù.:axin('lla  clongata  (Ridley  et    Dendy)  Topsent    (pi.    VIII, 

flg.  3-5). 

252.  5.  Famille  des  Mesapid.e. 

252.  Genre  Mesapos  Gray. 

253.  Mcschpos  strllifrra  (Bowei'bank)  Gray  (pi.  VII,  flii.  8). 
257.  Genre  Tethyspira  Tops^eut. 

257.  T('t/ti/spi/-a  spinosa  (Bowerbank)  Topsent  (pi.  ^TI,  flg.  7). 

262.  Figure  2  dans  le  texte  (spécimen  massif  de  Tethyspii-a  spinosa. 

265.  II.  Section  des  ACICULIDA. 

265.  1.  Famille  des  Coppatiid.e. 

265.  Genre  Spongosorites  Topsent. 

265.  Spongosorites  placenta  Topsent  (pi.  VII,  flg.  6). 

267.  Genre  Coppatias  Sollas. 

267.  Coppatins  Johnstoni  (Schmidti  Topsent  (pi.  "\TII,  flg.  1). 

276.  Coppatias  Jo/instoni  (Schmidt)  var.  inci-ustans  Topsent  (pi.  Mil, 
flg.  2). 

280.  2.  Famille  des  Streptasterid.e. 

280.  Genre  Spiroxya  Topsent. 

280.  Spiroxya  hetcrocUta,  Topsent  (pi.  VIII,  flg.  11). 

282 .  Genre  Holoxea  Topsent. 

282.  Holoxea furtica  Topsent  (pi.  VIII,  flg.  10). 

284.  3.  Famille  des  Tethyid.e. 

284.  Genre  Tuberella  Keller. 

285.  Tuberella  ,(<ipi<,s  (Schmidt)  Topsent  (\)\.  Mil,  flg.  12  et  13). 
294.  Genre  Tethya  Lamarck. 

294.  Tethya  lyneiiriuin  (Linné)  Lamarck  (pi.  Mil,  flg   8-9,  14-15). 

312.  Index  bibliograi-hique. 

321.  Explication  des  planches. 


RECHERCHES 

s  LU 

LA   DIGESTION  DES  POISSONS 

(HlSTOL()(ilt:  ET  PHYSIOLOGIE  DE  L'LXTESTLN) 

PAR 

EMILE  YUNG  et  OTTO  FUHllMANN 


HISTOLOGIE  DE  LA  AH  OUEUSE  INTESTINALE 
DE  LOTA    VULGARIS 

L'inlestin  de  la  Lote  présente  plusieurs  particularités  intéressantes 
encore  inédites.  11  est  relativement  très  long,  malgré  le  régime  Carni- 
vore de  ce  poisson  :  ses  glandes  gastriques,  au  lieu  d'être  uniformé- 
ment réparties  dans  la  muqueuse  stomacale,  comme  c'est  généralement 
le  cas  (voir  en  particulier  notre  description  chez  Scyllium),  sont 
répai'ties  par  groupes,  par  flots  pour  ainsi  dire,  séparés  par  des 
espaces  non  glandulaires  ;  sa  portion  moyenne  contient  des  glandes, 
contraii'cment  à  ce  qui  est  le  cas  chez  les  autres  Poissons;  enfin,  il  se 
termine  par  une  portion  renflée  qui  a  toutes  les  apparences  d'un 
cloaque,  mais  qui  possède  cependant  la  même  structure  histologique 
que  l'intestin  moyen  dont  elle  est  séparée  par  une  valvule.  Ces 
pai'ticulai-ités  nous  ont  engagés  à  faire  la  présente  monographie. 

/)is/)(>s/fio>i  (/ritt'/'/f/c.  —  L'inlesliu  (pi.  IX.  iig.  I,  ^2  et  3)  déhute 
j)ar  une  vaste  portion  huccale  aiiuée  de  fines  dents  maxillaires  et 
vomériennes  et  tapissée  d'une  mu(pu>use  blanche  finement  striée  de 
plis  longitudinaux.  Cette  portion  s'étend  jusqu'aux  os  pharyngiens 

'  Ce  mémoire  fait  suite  à  celui  de  M.  Eiiiili-  Yun-j,-,  paru  sous  le  même  titre  dans 
les  Arc/ih<es,  3«  sc'rie,  tome  VII,   i89<j,  pa^i'  iji. 


334  E.  YUNCi  KT  0.  FUIIH.MAN.N. 

(fi,;;-.  2.  o//)  rualcniml  (Ifiités  et  à  partir  (l('S(iiu'ls  coiiinicnce  l'œsophage 
(œ),  recunnaiissabie  h  ses  plis  plus  fuils  et  à  sa  surlace  plus  enduite  de 
mucus.  De  ce  point,  l'intestin  est  un  tube  courbé  à  quatre  reprises 
sur  lui-niènie.  La  l""''  courbure  à  convexité  tournée  en  arrière  (11g.  1,  i) 
et  (jui  s'étend.  loi'S(|ue  Tcsloinac  est  |)lein.  jusiiu'au  fond  de  la  cavité 
du  corps.  niar(iiie  rcxtr(''niiti' de  la  brandie  cai'dia(}ue  et  b'  fond  du 
cul  de  sac  stomacal.  I  ne  -2""'  courbure  {2}  à  convexité  tournée  en 
avant  porte  sur  le  commencement  de  l'inlestin  moyen  et  présente  une 
situation  plus  ou  moins  rappi'ocbée  du  pylore,  selon  l'état  de  replé- 
lion  de  l'estomac.  (Jnand  la  brandie  pyloi-ique  de  ce  dernier  est 
dilatée  pai-  son  contiMui.  elle  s'allonue  en  propoition  et  porte  son 
extrémité  en   avant   à  Ici  poini  (pic   les  a|i|iciidii-es  pyloriques  (^np) 

toujours  sitiH's  sur  le  Irajd    compris  entre  la  1"' d  la  :2 courbure, 

précèdent  immédiatement  cette  dernière.  Lorsipi'au  contraire  l'animal 
n'a  pas  mangé  depuis  longtemps,  les  ap|)endices  pyloriques  au 
nondire  de  quatorze  à  quinze,  qui  entouienl  l'intestin  moyen  immé- 
diatement en  arrière  du  |)ylore.  sont  repoit(''s  en  arrière  ainsi  que  le 
représente  la  lig.  I.  fi  />.  I, 'intestin  moyen  c(jurbé  encore  deux  fois 
(S  et  4)  est  cyliudiiijue  et  de  faible  diamètre  ;  il  reçoit  le  canal 
biliaire  de  suite  en  arrièic  (Iry^  appendices  pyloriques  (lig.  -2.  r/i)  et 
ne  présente  d'autre  iiarlicularité  que  d'augmenter  subitement  la 
largeur  de  sa  partie  terminale  (lig.  1,  //)  à  environ  :2  centimètres 
de  l'anus.  Cette  deinièie  portion,  séparée  de  la  précédente  par 
une  valvule  irf)  d  n'unie  à  la  vessie  urinaire  par  une  lame  jiéri- 
toiKsile,  est  l'inti'slin  terminal  |)ro[)renient  dit. 

Dimensions  île  l'inlcslin.  —  r,bez  une  Lote  mesurant  de  l'extré- 
mité du  museau  à  la  racine  de  la  nageoire  caudab>  0'"3t>  et  0"'1.'>  de 
l'exti'émité  du  museau  à  l'anus,  l'intestin  déroulé  mesurait  au  total 
0'"3I.  soit  : 

pour  la  longueur  de  la  caviti'  buccale 0"'OiO 

»  »         de  r.i'sopbage 0,02.j 

»  X)  d<'  l'estomac'  (au  fond  du  saci O.Oi.» 

LVhtumac  lit-  l'iiuliviilii  ineKuro  ne  cuiiliiiîiil  pa^  d'iiliinciils. 


RECHERCHES  ^i:\{  LA  DIGESTION  DES  POISSONS.         33o 

])OUf  la  longueur  de  l'intestin  entre  la  ;2'"''  et  la  3""'  courbures.     0,035 
»  »  »         entre  la  3"'e  et  lai""' courbures.     O.Ooo 

»  »  »         (le  la  i'""  courbure  à  la  valvule     0,03o 

»  »  »         (le  la  valvule  à  l'anus   ....     0,0:2o 

Le  plus  long  lies  appentlices  i»\i()ii(}ui's  mesurait 0,023 

]At  plus  grand  (liani("'tre  de  la  caviti''  l»ucc;ile 0,033 

»  »         de  l'estomac 0,0:20 

»  »         de  l'intestin  moyen ....     0.003   à  O.OOi 

»  »         de  l'intestin  terminal 0,008 

»  »         des  appendices  pylori({Lies 0,002o 

(JuanI  à  l'épaisseur  des  parois  des  divei'ses  régions,  elle  varie  trop 
d"un  individu  à  l'autre  et,  cliez  un  même  individu,  selon  l'état 
d'activité  ou  de  repos  de  l'organe,  ])our  (pi'il  y  ait  de  l'intérêt  à 
l'exprimer  par  des  cbitlVes.  Disons  seulenu'nt  que  l'œsophage  et 
l'estomac  possèdent  une  puissante  musculature  i,  tandis  que  celle-ci 
est  relativement  faible  dans  l'intestin  moyen. 

Aspect  de  l<i  mit(jH('u>i('.  —  A  l'œil  nu  ou  sous  la  loupe,  la 
muqueuse  buccale,  très  blanche,  présente  entre  les  dents  du  maxil- 
laire et  de  l'intermaxillaire  de  légers  plis  semi-circulaires  qui  ne 
sont  que  la  continuation  en  avant  des  plis  longitudinaux  de  la  voûte 
palatine.  Ces  derniers  plis  se  prolongent  entre  les  os  pharyngiens  et 
passent  insensiblement  dans  l'œsophage,  très  court,  également  blanc 
et  dont  les  plis  plus  saillants  peuvent  atteindre  O'n'"o  de  haut  et,  par 
endroits,  se  réunissent  par  anastomose. 

La  ligne  de  démarcation  entre  l'œsophage  et  l'estomac  (fig.  2,  l  m) 
est  indiquée  par  l'augmentation  en  hauteur  des  plis  longitudinaux 
de  la  muqueuse  et  la  réduction  de  leur  nombre,  ainsi  que  par  le 
changement  de  couleur  de   la  muqueuse  qui   devient  subitement 

'  tlettc  musculature  a  été  décrite  fort  exactement  par  Valatour  {f)8).  Elle  comprend 
autour  de  l'œsophage  deux  couclies  de  muscles  striés  ;  les  fibres  de  la  couclie 
externe  sont  transversales,  celles  de  la  couclie  interne  sont  lons>itudinales.  Dans  la 
portion  antérieure  de  l'estomac,  la  couche  externe  est  eiu-orc  uni(]uem(iit  formée  de 
fibres  striées,  mais  il  s'y  mêle  bientôt  des  faisceaux  de  fibres  lisses  (jui  subsistent 
seules  dans  la  portion  moyenne  et  postérieure  du  sac  stomacal.  Les  muscles  de 
l'intestin  moyen  sont  lisses. 


336  E.  YUNG  ET  0.  FUHRMANN. 

jaunâtre.  Il  n'existe  pas  de  valvule  cardia(}ut'.  La  muqueuse  stoma- 
cale varie  d'aspect  selon  son  (Hat  d'activité  ;  en  pleine  digestion,  elle 
est  rougeàtre  et  ses  plis  sont  distendus  ;  au  repos,  elle  pâlit  considé- 
lalileinent  et  ses  plis  sont  accusés  au  maximum.  On  en  comple 
ordinairement  huit  très  forts,  s'élevant  jusqu'à '2'""' ;  (|ii('lqu('s-uns 
seuleniciit  s'i'ttMidt'nt  sur  Imil*'  la  iongiiciir  du  sac  shuiiacai,  les 
autres  se  pei-dent  en  rmdc  ou  s'anastomosent  les  uns  aux  aulnes  dans 
la  régi(jn  pylori(|U('.  Dans  le  cul  de  sac  de  r('>|nmac.  leur  parcours  est 
très  sinueux;  ils  dessinent  un  véritahle  méandre.  .Nous  avons  rendu 
cette  disptjsition  dans  notre  fig.  -2.  rs.  Le  jtassage  de  l'estomac  à  l'intes- 
tin moyen  est  mai'ijué  par  une  valvule  pyloii(|ue  r  /i.  tiès  apparente, 
formée  par  un  repli  transversal  de  la  niU(|ueuse.  derrière  leipiel 
déhouclienl  les  a|»pendices  ]»ylori(|ues  par  -2.  'A  ou  i  orillces  (</ y>)  ; 
rien  lie  fixe  à  cet  égard.  I^es  ap|»endices  pyloii(|ues.  dont  la  muqueuse 
a  la  mèn)e  apparence  que  celle  de  l'intestin  moyen,  entourent  comme 
d'un  collier  l'origine  de  celui-ci  ;  ils  sont  réunis  par  groupes,  plus 
nondu-eux  du  coté  gauche  et.  selon  que  ces  gr(»upes  conqirennent  un 
plus  <»u  moins  grand  niuniu'e  d'a[»jieudices.  le  utunlire  de  leurs 
end»oucliures  sui'  l'iidestin  varie. 

A  0"'()l  en  arrière  de  celles-ci  déliouclient  ilans  le  duodénum  le 
canal  cliolédo([ue  par  un  très  |»etit  orilici'  (lig.  :2.  r/n  entouré  d'une 
tache  verdàlre  due  à  la  bile. 

L'intestin  moyen  présente  le  uiènie  a>|tecl  sur  loide  sa  longueur; 
sa  uuupieuse  est  légèreuu'ut  jaunâtre.  (>lle  est  linenieut  guilloclu'i' 
|»ar  des  villosités  (pii.  observées  sous  la  lou[»e  par  une  bonne  lumière, 
lui  ilonnent  un  aspect  velouté. 

Ouant  à  l'iideslin  terminal,  séparé  de  l'intestin  moyen  par  une 
forte  valvule  (lig.  ;{.  /"  f).  il  présente  de  luiuveau  i\''^  plis  saillants 
(lig.  ;{.  //).  dont  la  direction  u(''n('Male  est  longitudinale  :  il>  siud  dis- 
continus, de  longueur  va  rial  lie  et  ne  s'éteignent  (|u';i  la  bordure  anale. 

K pil lii'Hii III  (le  hi  iiiin/iirii^f  Ituiiitiv .  —  La  nnupu'use  buccab' 
tapisse  la  cavili'  buicale,  y  c(uupris  la  langue.  jusi|u'aux  os 
jdiaryugiens  i  lig.  2  oy/i. 


KECHERCHES  SUK  LA  DIGESTION  DES  POISSONS.        337 

Elle  comprend  une  couche  épithéliale  et  une  couche  conjonctive. 
Cette  dernière  ne  présente  aucune  particularité  ;  elle  est  parcourue 
par  des  nerfs,  des  vaisseaux  et  renferme  dans  sa  partie  profonde 
quelques  fibres  élastiques  et  musculaires  lisses. 

La  couche  épithéliale,  dont  l'épaisseur  totale  varie  de  700  à 
900  [X.  appartient  comme  chez  les  autres  Poissons  au  type  d'épithé- 
lium  pavimenteux  stratifié,  dont  les  cellules  cylindriques  de  l'assise 
profonde  (PI.  \,  Mg.  7  c  p)  sont  régulièrement  disposées  et  reposent 
directement  sur  la  couche  conjonctive.  Leurs  noyaux  ovalaires  ont 
leur  grand  axe  perpendiculaire.  Dans  les  assises  supérieures  (^7/), 
les  cellules  sont  serrées  les  unes  contre  les  autres  sans  ordre;  leurs 
contours  ne  s'jiperçoivent  qu'ici  et  là,  la  plupart  sont  complètement 
effacés  et  les  noyaux  sont  épars  dans  tous  les  sens,  de  sorte  que, 
coupés  de  diverses  manières,  ils  offrent  des  figures  et  des  dimen- 
sions différentes. 

Dans  les  assises  tout  à  fait  superficielles,  ces  noyaux  sont  réunis 
par  groupes  à  certaines  places,  tandis  qu'à  d'autres,  ils  paraissent 
faire  défaut  ;  ils  se  colorent  parfaitement  dans  l'hémalun,  l'héma- 
toxyline  et  les  solutions  carminées  ;  leur  contenu  est  granuleux  avec 
des  granulations  de  tailles  d'ailleurs  très  diverses  ;  le  corps  cellulaire 
qui  les  entoure,  réfractaire  à  la  coloration  et  dont  les  limites,  nous 
l'avons  dit,  sont  indistinctes,  est  en  général  plus  petit  dans  les  strates 
superficiels  que  dans  les  strates  profonds. 

De  nondjreuses  cellules  caliciformes  (fig.  7,  c,  c)  sont  répandues  à 
la  surface  de  l'épithélium  ;  elles  sont  claires,  ovoïdes,  mesurent 
en  moyenne  !0  [a  de  haut  sur  fi  à  9  [x  de  large.  Leur  noyau 
aplati  est  refoulé  contre  le  fond  de  la  cellule,  entouré  d'une  très 
petite  quantité  de  plasma.  La  cellule  est  renq)Iie  de  mucus  granuleux 
qui  se  colore  fortement  dans  le  brun  de  iiismarck  et  diffUie  au  dehors 
par  l'orifice  cellulaire,  pour  s'étaler  en  une  mince  couche  à  la  surface 
de  l'épithélium  (fig.  7  c").  Les  cellules  caliciformes  ne  sont  point  ici 
disposées  sur  plusieurs  assises,  ain^i  que  nous  les  avons  rencontrées 
chez  ScylMum  ;  ou  n'eu  rcucontre  qu'une  raogée  superficielle  avec, 

ARCIt.  DE  roOL,   EXP.  ET  GÉN.  —  3'   SÉRIE.  —  T.   Vjrt.   190D.  22 


338  E.  YL'NG  ET  0.  FUllRMANN. 

il  ost  vi'iii,  par  places,  quelques  cellules  de  iin^nie  espèce  qui  pa- 
raissent éti-e  en  voie  de  formation  et  qui  sont  à  un  niveau  inféiieur, 
généralement  dans  l'intervalle  de  deux  cellules  superiicielles  et 
comme  prêtes  à  les  remplacer  (iig.  7.  c").  En  revanche,  la  muqueuse 
buccale  de  la  Lote  renferme  dans  sa  couche  épithéliale  de  grandes 
cavités  en  forme  de  ballons  ou  de  matias  dig.  7  y  m  )  abondantes 
surtout  au  fond  de  la  bouche  et  sur  la  langue  ;  elles  sont  situées  à 
différents  niveaux,  le  plus  souvent  à  mi-hauteur  de  la  couche  éj»i- 
théliale  et  mesurent  en  moyenne  7o  (x  sur  88.  Leur  contenu 
est  un  coagulum  muqueux  (|ui.  sur  toutes  nos  coupes,  parait  avoir 
subi  une  rétraction,  car  il  ne  remplit  jamais  entièrement  la  cavité,  il 
diffère  du  mucus  sécrété  par  les  cellules  caliciformes  en  ce  qu'il  ne 
se  colore  pas  dans  le  brun  de  liismaick.  Nous  considérerons  provisoi- 
rement ces  formations  comme  des  sortes  fie  glandes  muqueuses  de 
nature  spéciale.  La  plupart  semblent  être  complètement  closes,  en- 
tourées de  toutes  parts  par  les  cellules  de  l'épithélium  :  quelques- 
unes  cependant  doivent  communiquer  avec  l'extérieur  par  un  col  fort 
étroit  ainsi  que  nous  l'avons  figuré  en  f/  m\  mais  l'extrême  rareté  de 
ce  col  sur  nos  coupes  porte  à  penseï-  (jue  la  plupart  de  ces  pseudo- 
glandes en  sont  dépourvues  et  se  vident  jiar  rupluie  •. 

Enfin,  la  muqueuse  buccale  montre  d'assez  nondireux  bourgeons 
terminaux  (fig.  7  h  y)  auxquels  se  rend  un  nerf  (;?')  et  qui  sont  assu- 
rément des  corpuscules  sensoriels  ^. 

(Eauphage.  —  Le  passage  de  la  muqueuse  buccale  à  la  inu(|ueuse 
œsophagienne  est  insensible,  les  plis  longitudinaux  préibuuinenl  sur 
la  dernière  de  telle  sorte  que  si  l'on  i-etrouve  dans  sou  é|)itli(''liuMi  les 
mêmes  éléments  fondamentaux  (à  l'exception  des  grandes  glandes 
muqueuses),  que  dans  la  muqueuse  buccale,  leur  distribution  est  un 
peu  dilférente.  C'est  ainsi  (pie  dans  le  fond  des  plis,  on  observe  géné- 
ralement plusieurs  strates  superposés  de  cellules  caliciformes.  tandis 

'  De  ii.nrcils  t;rnii(ls  sacs  à  iimciis  se  rnicoiUrciil  au  voisinatcr-  de  l'amis  dans  l'iii- 
Icsliii  IfTiniiial,  ainsi  (|iic  dans  la  praii  rxlriirnrc.  Leur  oriirinc  rsl  donc  vraisembla- 
blement cclodf'rmiqiH'i 

'  l,*"  bouton  scnsitif  représente  sur  notre   coupe   (titr-  7,  /'  (J)  mesurait  '\'i  [x  sur  .'<ïi 


UKCJIKHCIIKS  Sll{  I.A  DKiKSTinX  DES  POISSONS.         339 

qu'au  soiiunet  des  iiumiics  plis  il  ii'v  en  a  oïdinaircmcnt  (ju'une  seule 
couche  superlicielle.  A  cela  |»rès.  et  à  i'al)senc<'  des  glandes  muqueuses 
de  grandes  dimensions  logées  dans  la  couche  épithéliale,  le  recou- 
vrement épithélial  de  l'œsophage  paraît  être  le  prolongement  de 
celui  de  la  houche,  et  si  nous  attachons  à  la  notion  d'iesophage  lu 
présence  d'un  épithélium  cylindri(pie  cilié  C(jmme  c'est  le  cas  chez 
ScijUiinn  et  la  plupart  des  autres  l*oissons.  nous  })ouvons  dire  qu'il 
n'existe  pas  d'œsophage  chez  la  Lote.  Kn  elfet,  d'un  hout  à  l'autre  de 
la  région  du  luhe  digestif  qui  s'étend  des  os  pharyngiens  jusqu'à 
l'estomac,  celle-ci  est  recouverte,  comme  la  cavité  huccale,  d'un 
épithélium  p;ivim(Mîteux  stratifié  avec  de  nomhreuses  cellules  cali- 
ciformes.  Ces  dernières  (PI.  IX.  lig.  4,  e  c)  se  colorent  beaucoup 
moins  régulièi'enu'nt  par  le  hi'un  de  lîismarck  que  les  celleles  corres- 
pondantes de  la  houche;  il  arrive  qu'après  l'action  de  ce  réactif,  les 
unes  sont  vivement  colorées  tandis  que  d'autres,  toutes  voisines,  le 
sont  à  peine,  indice  probable  d'une  différence  dans  l'état  fonctionnel. 

Estomac.  —  Toute  la  région  stomacale  est  recouverte  d'une  mu- 
queuse nettement  distincte  de  celle  de  l'œsophage  et  de  l'intestin 
moyen. 

Le  (diangement  (r('']>ilh(''lium  entre  ces  portions  est  subit  ainsi 
qu'on  peut  en  juger  par  notre  figure  o  représentant  une  coupe  longi- 
tudinale au  passage  de  l'iesophage  à  l'estomac. 

Nous  distinguons  dans  ce  dernier  une  rétjioii  rurdidque  longue 
d'environ  10""".  couverte  d'épithélium  prismatiiiue  (fig.  .'i  es),  mais 
absolument  d(''pourvue de  glandes  :  une  réi/'nm  tihindithiirc  de  beau- 
coup la  plus  ('tendue  et  qui  conlient  les  glandes  gaslri([ues.  et  une 
rtûjioit  iiytorK/iif  1res  étroite,  avoisinant  immé'dialeuieut  le  |tylore  et 
manquant  de  glandes  comme  la  l'égion  cardiaque.  I^es  glandes 
nnuiiK'nfU^s  {J/a{/e/isr/i/f'i/n(//-iiscii  d'Kdiuger)  i-épandues  chez  beau- 
coup d'autres  Poissons  (voir  notre  1''  mémoire,  page  137)  font  défaut 
chez  Lo/a.  ' 

l/('']»ilh(''liuui  sujierliciel  des  trois  r(''gions  (pie  jious  ven(Uis  d'indi- 
quer conqirend  une  seule  couche  (le  cclhdes  piismat  i(pu>s  oU  pyrami» 


:U0  K.  VI  -Mi  ET  ().  FLIIUMANN. 

(laies.  Dans  co  dei-nicr  cas,  la  base  de  la  pyramide  est  g(''nrraleinent 
toiunre  veis  la  cavité  de  l'estomac  (iig.  5,  es),  mais  au  luiid  des  jdis 
(lig.  5.  p).  c'est  l'inver'se  (jiii  a  lieu.  La  tuniir  et  1rs  diiiiciisinns  de  ces 
cellules  varient  non  seulement  srldn  (ju'elles  sont  situées  au  sommet 
ou  au  fond  des  plis  de  la  nnupieusc,  mais  encore  selon  le  ilegié  de 
replétion  de  l'estomac  et  d'extension  de  sa  |)aroi.  ainsi  que  selon  leur 
état  fonctionnel.  Il  est  donc  supcillu  de  donner  les  iiiesui-es  de  ces 
cellules. 

Leur  forme  élant  in'IIc  d'une  pyramide,  les  extrémités  ellilées  des 
cellules  ne  sont  par  consécjuent  i)as  en  conlad  dii;.  (">  A.  r  f).  mais 
sont  enfoncées  dans  la  couche  conjonctive  de  la  sous  nuKpieuse  à 
laquelle.  (Tailleurs,  nous  n'avons  pas  réussi  à  reeonnailre  de  /intirtt 

r,lia(|Ue  cellule  seml»l(>  di'pouivue  de  mendtrane  à  ses  extl'éuiités 
(piolipie  celles-ci  soient  nettement  d(''liiiiilées.  fji  revanche  les  faces 
latérales  des  cellule-^  paraissent  en|i»urées  (rmie  mend»rane  ou  é|iais- 
sissemenl  du  prolo|dasma  (pii  se  colore  plus  vivemenl  dans  les 
réactifs.  .Nous  necroyonspasà  l'existenced'un  ciment  {  h'i/fsi/hsftni:  ) 
entre  les  cellules  épilh(''liales.  |»arce  (pie  sur  les  cou|»es  liori/.onlales 
oi~i  les  cellules  sont  un  peu  écartées  les  unes  des  ,iulre>.  i'lia(pie  cellule 
se  ]»résenle  enlour(''e  de  sa  propre  niendirane  (liu.  (i  H).  (!elle-ci 
par-aît  légèrement  épaissie  vers  la  |)ortiou  lerminale  lotniK'e  du  côté 
de  la  cavité  stomacale  (fig.  (i  .\  r.  //)  ;  c'est  cette  apparence  (h'jà  notée 
par  Edinger  (21)  *,  (pu'  ce  savant  attrihuait  à  un  épaississement  du 
ciment  intercellulaire  i EndLolhdn'n  drr  /{///siths/fiiiî  d'I'.diuger). 

(Juanl  au  contenu  de  1,1  cellule  épilliéliale.  on  peu!  lui  distinguer 
avec  Oppel  (voir-  noire  |»reniier  UM'uioire.  p.  \'M)  inic  imiiion  prttUi- 
lihismarKiiic  et  une  iiurlio))  su iirrii'iirc.  La  première  entoure  le  noyau 
(lig.  (■»  A.  //)  ovale  allongé  et  préseidaid  un  rése.iu  1res  lin  de  chro- 
maline.  S(m  jirotoplasma  se  colore  vivement  en  hleu  dans  riii'uia- 
toxyline,  coloration  qui  s'att(''nue  il  mesure  ipu'   Idn  se   rapproche  de 

'  Les  cliilVrcs  gras  placés  cnlrc  parcnlhcscs  rcnvoi.iil  ,i  l'iiid.x  l.ililiuijraiiliicuif  cjui 
termine  notre. premier  mémoire. 


RECIIKUCIIES  Sl'R  LA  DIGESTION  DES  POISSONS.        341 

rexlrt^niité  eHllre  de  la  cellule  (lig.  (î  A.  pp.),   peut-être  jiarce  que 
celle-ci  est  jjIus  mince  et  que  la  densiir  du  })r(>toplasuia  y  diminue. 

La  portion  supérieure  n'est  pas  nettement  séparée  de  la  précé- 
dente; le  passage  de  l'une  à  l'autre  est  insensible.  Ouehpu's  auteurs 
(voir  Oppel  [69;.  i''*"  partie)  admettent  que  cette  portion  est  com- 
posée de  mucus,  lequel  serait  déversé  dans  l'estomac  après  rup- 
ture delà  cellule  qui,  ainsi  vidée,  pourrait  se  régénérer.  Oppel,  lui, 
considère  au  contraire  cette  pûi;tion  supérieure  comme  un  ort/ane  de 
la  cellule,  attribuant  l'interprétation  précédente  <à  des  images  dues  à 
une  mauvaise  technique.  Nos  observations  nous  ont  permis  de 
constater  une  structure  réticulée  du  protoplasma  en  cette  région 
(lîg,  6  A.  y>  .s).  Le  protoplasma  dense  péi'inucléaire  forme  en  elTet 
dans  la  partie  supérieure  de  la  cellule  épitbéliale  un  réseau  dont  les 
mailles  sont  remplies  par  une  substance  send)lal)le  à  du  mucus.  Pen- 
dant la  période  d'activité,  quand  l'estomac  est  en  fonction,  ces 
mailles  disparaissent  piesque  complètement  sous  le  mucus,  qui  se 
colore  alors  plus  vivement  par  le  brun  de  Bismarck,  par  exemple. 

Selon  nous,  l'épithélium  superficiel  joue  un  rôle  excréteur  et  ses 
cellules  doivent  être  considérées  comme  des  sortes  de  cellules  glan- 
dulaires. Le  protoplasma  de  la  poition  su[)érieure  de  ces  cellules 
excrète  peu  à  peu  le  mucus  engendré  qui,  lentement,  est  expulsé  dans 
la  cavité  stomacale.  La  structure  rappelle  ici  absolument  celle  des 
cellules  glandulaires  des  Turbellariés  et  des  Mollusques,  chez 
lesquelles  on  a  si  bien  pu  étudier  les  dillerents  stades  de  la  sécrétion. 
La  seule  dilVéïence  (jui  les  distingue  des  glandes  unicellulaires  est 
une  ditl'éience  de  foi'me  cxtérieui'c.  Nous  savons  qiu^  chez  les  (lypri- 
noïdes,  on  ne  rencontie  p.is,  dans  tout  l'intestin,  d'autres  cellules 
glandulaires  que  celles-là,  mais  nous  savcms  aussi  que  chez  la  plupart 
des  autres  Poissons,  et  noti'e  Lote  est  dans  ce  cas,  il  s'y  ajoute  au 
niveau  de  l'estomac  d'autres  cellules  différenciées  en  (jlandes  à  pej»- 
.v/«^  ce  qui  fait  ipi'il  y  a  lieu  dès  lors  de  distinguer  deux  sortes  de 
cellules  stomacales  :  I,  les  cellules  glandulaires  é|iitli(''liales  su|ierli- 
cielles,  et  ^,  les  cellules  glandulaires  peptiques. 


342  K.  VIMi  I:T  »t.  nilUMWN. 

\ji's  t//fnKft's  à  /)i'/).siii/'  <li'  lu  \.n\i'  |»n''s('nl<Mil  une  ilis|Misili()n  l't 
une  structure  (|ui  ne  sont  pas  cKiiiimiiics  paiiiii  les  INiisscjns.  Men- 
tionnées (\r']h  par  (ilacltli  (26).  flics  mit  rir  (h'criti's  de  la  manirre 
suivante  par  N'alattuir  (98i.  "  1-a  imiipicusc  île  rt'stitniac,  (•(intienl 
dans  sa  Inanclic  caidi.Kpu'  et  \r  cul  «le  sac.  des  «ilandes  jieptiipies  en 
lulics.  (jucl(pics-iiiis  (le  CCS  liihcs  pa  raisscnl  siniph's  dansldutc  leur 
luuj;U(Hii'.  mais  prcsipic  Imis  scuililcul  se  réunir  par  -2.  'A.  l.  .">  (lU 
même  plus,  en  un  lui)e  unique  et  forment  ainsi  un  lulic  divisé  tout  à 
fait  senililahli'  aux  u'iandcs  de  l'csluniac  humain.  Ils  (int  sur  des 
C()U|)es  faites  dans  la  partie  miiyenne  de  l'estumac  ()"""  .'{  de  lonu'  siii- 
0"""  15  de  large  ;  le  premier  quart  environ  est  revêtu  par  l'épitlié- 
lium  cylindrique,  le  reste  est  rempli  jiar  les  cellules  pe|)si(pu'S.  Ils  ne 
sonl  |>as  pressés  les  uns  conti'e  les  autres  cummc  (die/  rAniiuilIc  ou 
le  Brochet;  ils  sont  par  groupes  de  10.  20  ou  30  environ,  séparés  par 
des  espaces  assez  larges  de  0"""  02.  par  exemple.  Dans  la  hranche 
pylorique,  les  glandes  pepsiques  manquent  ciunplèlemcnt.  un  ne 
trouve  plus  que  l'épithélium  cylindriipie.  » 

(latfaneo  (13)  ne  fait  (pu'  cdnlirmcr  la  descrijiliou  pr(''C(''deMte  (pi'il 
accompagne  d'une  ligui'e  sans  aucun  di'dail.  Ht  c'est  tout  ce  cpu'  nous 
trouvons  dans  la  littérature  cimcernanl  l'eslomac  de  la  l.ole. 

IVous  avons  dit  plus  haut  (pi'en  effet  les  glandes  à  pepsine  font 
défaut  sur  une  zone  inq)ortante  (]('  la  portion  antérieure  et  sur  une 
zone  beaucoup  plus  étroite  de  la  purtion  pylorique  de  l'estomac  de  la 
Lote;  mais  dans  toute  la  portion  moyenne  et  dans  je  cul  de  sac.  elles 
sonl  abondantes,  réunies  en  groupes  de  jilusieurs  tubes  couime  les 
décrit  Valatour  (nous  en  avons  conqité  jusqu'à  IS).  (b'-boucbanl  |)ar 
un  seul  col  dans  la  cavité  stomacale,  (les  tubes  glandulaires,  parfois 
ramifiés  à  leur  exli'émité  aveugb^  (l'I.  .\ .  lig.  H.  /  /•)  sont  fort  courts 
cl  réunis  l'n  groupes  peu  muidireux.  au  voisiuage  des  régions  car- 
diaipic  et  |»ylora(pie  :  ils  voiM  s'allongeaid  et  augmentant  de  noudtre 
à  me.sui'e  (pu'  l'on  se  rappro(  lie  de  la  région  moyenne  de  l'eslo- 
mac  où  ils  atteignent  leur  taille  maximum.  I,'(''|»itbi''lium  su|»ei'- 
ficiel   (fig.   S.   r /))  s'inlli'i-bit   au    S(»mmet  du  col  de  la  glande,   et   ses 


RECHEHCIIES  SIH  l.A  DIGESTION  DES  POISSONS.        .143 

cellules  se  modifient  tMi  s(>  raccourcissant  et  s'élargissant  à  mesure 
qu'elles  tapissent  des  régions  plus  profondes  du  col.  On  peut  suivre 
le  long  de  celui-ci  (fig.  8,  c),  tous  les  stades  intermédiaires  depuis 
les  cellules  prismatiques  de  la  surface  jusqu';iux  cellules  presque  cu- 
biques qui  avoisinent  la  glande.  Ces  dernières  (PI.  IX,  fig.  G  D),  dif- 
fèrent non  seulement  pai"  leur  forme  extérieure  des  cellules  superfi- 
cielles, dont  elles  semblent  proven  ir,  mais  encore  par  leurs  dimensions, 
la  forme  de  leur  noyau  qui  est  plus  arrondi,  et  par  l'absence  du  pro- 
toplasma périnucléaire  qui  se  colore  fortement  dans  les  réactifs. 
D'ailleurs,  les  dimensions  des  noyaux  des  cellules  du  col  sont  sensible- 
ment les  mêmes  que  celles  des  noyaux  des  cellules  épithéliales  super- 
ficielles, et  leur  structure  est  identique. 

Les  cellules  tapissant  les  glandes  peptiques  (PI.  X,  fig.  8,  c  g)  sont 
polyédriques,  en  général  aussi  hautes  que  larges.  Leur  protoplasma 
est  granuleux,  et  leur  noyau  rond,  situé  tantôt  au  milieu,  tantôt  vers 
la  base  de  la  cellule,  présente  toujours,  outre  le  réseau  de  chromatine, 
un  nucléole  très  apparent  (PI.  IX,  fig.  6  E,  F).  Nous  n'avons  jamais 
pu  observer,  chez  aucune  des  nombreuses  coupes  examinées  à  cet 
égard,  d'états  de  division  dans  les  cellules  en  question.  Les  tubes 
glandulaires  plongent  dans  la  sous-muqueuse  ;  ils  sont  entourés  et 
séparés  par  le  tissu  conjonctif  de  celle-ci.  La  lumière  des  glandes 
(fig.  8,  /)  est  très  variable  de  l'une  à  l'autre,  elle  est  généralement 
bien  visible  et  sa  largeur  paraît  être  assez  constante  sur  toute 
l'étendue  d'une  même  glande,  mais  elle  s'atténue  jusqu'au  point 
de  disparaître  entièrement  après  un  jeune  prolongé. 

Ajoutons  que  la  coupe  représentée  fig.  8  a  été  prise  sur  un  estomac 
fixé  au  sublimé  acétique,  fixatif  excellent  pour  la  muqueuse  intestinale 
de  l'espèce  qui  nous  occupe.  Ajoutons  aussi  que  l'on  réussit  fort  bien 
à  isoler  les  groupes  de  glandes  à  pepsine  par  dilacération  de 
muqueuses  stomacales  traitées  pendant  24  ou  48  heures  par  l'alcool 
au  tiers  après  avoir  été  fixées  à  l'acide  osmique. 

Intestin  moyen  et  terminal.  —  Depuis  le  pylore  jusqu'au  voisi- 
nage immédiat  de  l'anus,  où  l'épithélium  redevient  semblable  à  celui 


:m t  E.  YrN< ;  kï  o.  ki  huma n.\ . 

delà  cavité  buccale  ;  au  delà  de  la  valvule  qui  sépare  l'intestin  moyen 
de  l'intestin  terminal  (fig.  3.  vf)  comme  en  deçà,  la  structure  de  la 
luuqueuse  intestinale  est  fondamentalement  la  même.  Seules  de  légères 
dillérences  dans  l'aspect  de  cette  muqueuse  proviennent  de  ce  que  les 
villosités  qui  la  recouvrent  vont  en  s'abaissant  depuis  la  région  pylo- 
rique  et  que  des  plis  longitudinaux  déjà  mentionnés  se  présentent 
dans  l'intestin  terminal,  alors  qu'ils  font  défaut  dans  l'intestin 
moyen. 

1/épithélium  comprend  deux  sortes  de  cellules  :  les  cellules  pris- 
matiques et  les  cellules  caliciformes,  qui  toutes  deux  sécrètent.  Les 
premières  (fig.  9  et  12,  c  p)  sont  irrégulièrement  hexagonales,  légè- 
rement plus  étroites  à  leur  extrémité  profonde  arrondie  qu'à  leur 
extrémtié  superficielle,  laquelle  est  recouverte  d'un  mince  plateau 
(fig.  9,  j9)non  strié.  Leur  protoplasma  semble  homogène,  il  contient 
un  noyau  ovale  («),  placé  vers  la  base  de  la  cellule,  montrant  un  ré- 
seau de  chromatine  et  toujours  un  petit  nucléole  (n)  appliqué  contre 
la  membrane  nucléaire.  Sur  les  coupes  soumises  à  une  double  colo- 
ration (fig.  10)  par  le  brun  de  Bismarck  et  l'hématoxyline,  on  voit  à  la 
surface  de  l'épithélium  une  masse  visqueuse  composée  de  deux  sub- 
stances; l'une  colorée  en  brun  (fig.  10  m')  parle  brun  de  Bismarck,  se 
trouve  accumulée  auprès  des  embouchures  des  cellules  caliciformes 
dont  elle  provient  sans  aucun  doute  ;  l'autre  colorée  en  bleu  par 
l'hématoxyline  (fig.  10  m)  recouvre  les  cellules  prismatiques.  Celle-ci 
olfre  ici  et  là  l'aspect  de  cils  vibratiles  collés  les  uns  contre  les  autres, 
aspect  qui  pourrait  s'expliquer  en  admettant  que  cette  substance  a 
été  expulsée  de  l'intérieur  des  cellules  prismatiques  par  suite  de 
l'irritation  due  au  fixatif  et  (ju'elle  a  passé  à  travers  de  fins  pores  ou 
canalicules  poriijues  du  plateau  comme  à  travers  une  filière.  Malheu- 
reusement cette  explication  se  heurte  à  l'impossibité  où  nous  avons 
été  de  reconnaître  des  pores  ou  de  lins  canalicules  dans  le  plateau 
cellulaire  ;  nous  n'avons  réussi  à  en  vttir  sur  aucune  de  nos  coupes, 
c'est  pourquoi  nous  nous  bornons  à  signalée  la  présence  certaine  de 
deux  substances  excrétées,  sans  actuellement  pouvoir  préciser   la 


REC}!ERCIIES  SLR  LA  DIGESTION  DES  POISSONS.        345 

provenance  de  la  seconde  qui,  par  sa  situation,  nous  paraît  cepen- 
dant devoir  être  attribuée  aux  cellules  prismatiques. 

Les  cellules  calicifornies  intercalées  entre  les  cellules  piisniatiques 
(lig.  9,  10  et  \'2  rr)  sont  semblables  à  celles  de  l'intestin  des  autres 
vertébrés.  Leur  portion  supérieure  ou  thèque  {th)  est  formée  d'un 
protoplasma  réticulé  dont  les  mailles  assez  lâches  sont  remplies  par 
de  grosses  granulations  qui  se  colorent  très  fortement  dans  le  brun 
de  Bismarck  (fig.  10  th).  La  portion  inférieure  ou  basilaire  est  consi- 
dérablement rétrécie  ;  elle  contient  un  protoplasma  généralement 
dépourvu  de  produits  d'excrétion.  Le  noyau  de  la  cellule  (tig.  9  n), 
placé  juste  au-dessous  du  thèque,  est  ovale  ou  conique  ;  sa  forme 
varie  avec  celle  de  la  cellule  et  l'état  de  compression  de  celle-ci  ;  il  se 
colore  beaucoup  plus  vivement  que  celui  des  cellules  prismatiques 
voisines. 

On  a  beaucoup  discuté  sur  le  fonctionnement  des  cellules  calici- 
fornies de  l'intestin.  Il  résulte  de  nos  observations  qu'elles  ne  fonc- 
tionnent que  pendant  un  certain  temps,  expulsant  peu  à  peu  leur 
contenu  et  non  tout  à  la  fois,  après  quoi  elles  paraissent  être  épuisées. 
Dans  cet  état  d'épuisement  (fig.  10  ce),  le  protoplasma  des  portions 
moyenne  et  inférieure  de  la  cellule  se  transforme  en  granulations 
excrétrices,  le  noyau  est  refoulé  vers  la  base  de  la  cellule  (fig.  10  n)  ; 
il  diminue  beaucoup  de  volume  et  ne  se  colore  plus  que  difficilement. 
Vraisemblablement  alors  la  cellule  meurt.  Nous  avons  peine  à 
admettre  qu'après  s'être  vidée  complètement,  la  cellule  caliciforme 
redevienne  une  cellule  épithéliale,  comme  le  veut  Panetb  (voir  sur 
la  question  de  l'origine  et  de  la  fin  des  cellules  calicifornies,  Oppel 
69,  2'"^  partie,  pages  222  et  suivantes),  et  nous  n'avons  pu  recueillir 
aucun  fait  au  cours  de  nos  observations  qui  confirme  que  cette  cellule 
provienne  d'une  cellule  épithéliale  transformée,  ainsi  que  l'admettent 
la  plupart  des  histologistes. 

Gtandes  intestinales.  —  Nous  avons  dit  dans  la  partie  historique 
de  ces  mémoires  (voir  notre  premier  mémoire,  page  1,^9)  que  les 
glandes  de  Lieberkuhn  ou  toute  autre  glande  intestinale  font  défaut 


346  K .  >  I M  :  F/r  (  » .  FI  1 1 1{  M  A  N.\. 

cliez  les  jxtissoiis;  il  est  vr'iii  {|U('  dir/.  I)t'au('()up  de  ceux-ci  les 
cryptes  de  l'épithéliuni  peuvent  simuler  de  pai-eilles  lilandes,  mais, 
dans  ce  cas,  les  cellules  qui  les  tapissent  étant  les  mêmes  que  celles 
de  la  surface,  on  ne  considère  généralement  pas  ces  formations 
comme  des  glandes  à  proprement  parler.  (]'est  l'opinion  h  la(|uelle 
s'est  arrêté  Edinger  dans  son  excellent  mt'moire  sur  la  muqueuse 
intestinale  des  l»oissoris  (21),  et  c'est  celle  de  la  majorité  des  auteurs 
qui  ont  publié  sur  le  même  sujet,  .\ussi  Oppel,  dans  le  grand  ouvrage 
déjà  souvent  cité  {Q9,  :2""' partie,  p.  .316),  où  il  résume  toute  la  litté- 
rature relative  .'i  l'anatomie  microscopique  de  l'intestin  des  vertébrés, 
était-il  autorisé  à  souligner  comme  il  l'a  fait  l'assertion  que  /es 
{/landes  de  Lieberh  i"t hn  f/Kt/K/i/cnf  ax.r  /'oissons. 

Toutefois,  cette  règle  soutVre  quehjues  exceptions.  Déjà  Thesen 
(97)  a  décrit  des  glandes  intestinales  chez  Gndus  morliKa;  nous 
en  avons  rencontré  également  chez  la  Lote,  sur  la  nature  glan- 
dulaire, desquelles  il  ne  peut  subsister  de  doutes.  Thesen  nous 
apprend  que  cbe/.  la  M(»riit',  l'épitliélium  intestinal  ressemble  beau- 
coup à  celui  de  l'estomac  et  qu'il  forme  des  glandes  tubulaires 
ressemblant  aussi  à  celles  de  l'estomac  sous  le  rapport  de  la  forme 
et  de  la  grandeur,  mais  d'une  tout  autre  structure,  ainsi  qu'en 
t(''moigne  la  ligure  dont  son  mémoire  est  accompagné.  Tandis  que  le 
(•(fl  dans  l»'(|uel  débouchent  :2  ou  3  tubes  glandulaires  est  recouvert 
(II"  cellules  ('pitliéliales  et  caliciformes  semblables  à  celles  de  l'épithé- 
liuni supcrlicirl,  le  corps  de  la  glande  est  remjili  de  gr'andes  cellules 
à  iiiiiciis  eiitri'  les(|iielles  se  trouvent  dr  jx'lili')^  rclhili'x.  ciih'KiKt'a  se 
colorant  légèrement. 

Les  glandes  intestinales  de  la  Lote  sont  situées  au  fond  de  cryptes 
eu  foinie  d'eiitounoir  (  tig.  1:2  r  r)  tapissr(>s  de  cellules  prismati(|ues  et 
caliciformes  semblables  à  celles  de  la  iini(|iiense  :  les  glandes  sont 
elles-nièines  coiislil  m'es  de  cunris  Inbes  au  fond  desquels  de  très 
petites  cellules  groupées  en  masses  multiltibées  et  bourgeonnantes 
forment  le  coi|»s  d<'  la  glande  :  les  lobes  arrondis,  ovoïdes  ou  pyri- 
formes.    soiil    en    nombre    très    variable     d'une    ulande     à     l'autre 


HECllKHCUKS  SIM  l-\  DIGESTION'  DKS  POISSONS.         :U7 

(tig.  12  (j  /).  (Tiiiiiiics  i;l;in(l<'s  n'en  (tlIVciil  (|ii('  deux,  d'aiiln's  en  mit 
jusqu'il  sept  :  la  lumière  foil  «'tioite  du  tube  (jui  les  sui'inonte  ne  se 
prolonge  pas  à  l'intérieur  de  la  masse  glandulaire,  masse  entière- 
ment compacte  (fig.  13  //  /)  :  ce  sont  donc  des  «  glandes  pleines  »  qui 
ressemblent  à  A^'-:^  bourgeons  ('pilliéliaux  ^  et  aux  glandes  pleines 
situées  directement  sous  la  inu([uense  de  rintestin  de  (pu'bjues 
Amphibiens.  (".bez  la  Lole.  il  (>st  facile  d'isoler  ces  glandes  par  dilacé- 
ration  de  lambeaux  d'intestin  macérés  dans  l'alcool  au  tiers.  Elles 
sont  plongées  dans  le  tissu  conjonctif  sous-épithélial  et,  lorsque  par 
l'influence  des  fixatifs,  l'épithélium  s'est  soulevé  laissant  un  espace 
entre  lui  et  la  couche  conjonctive,  il  arrive  parfois  que  le  corps  de  la 
glande  emprisonné  dans  celle-ci  se  trouve  sur  les  coupes  séparé  du 
col  attenant  \\  l'épithélium. 

Tandis,  nous  le  répétons,  que  les  cellules  composant  le  col  sont 

très  semblables  à  celles  de  l'épithélium  dont  elles  diffèrent  seulement 
par  la  réduction  de  leur  taille,  celles  de  la  «  glande  pleine  « 
en  diffèrent  par  leur  foi'ine  cul)i({ue  ou  polyédrique  (fig.  14),  leur 
grand  noyau  sphérique  (??).  contenant  un,  parfois  deux  nucléoles 
{il)  (dans  ce  dernier  cas.  l'un  des  nucléoles  est  toujours  plus  petit 
que  l'autre)  et  par  leur  aptitude  à  se  colorer  très  fortement  dans  les 
réactifs.  D'ailleurs,  il  s'y  trouve  ordinairement  mêlées  quelques 
cellules  à  mucus.  Sur  les  coupes,  la  zone  où  se  trouvent  situées  les 
glandes  ressort  par  sa  forte  coloration  sur  les  tissus  environnants, 
et  lorsque  le  colorant  est  le  brun  de  Bismarck,  réactif  excellent  pour 
le  contenu  des  cellules  caliciformes,  on  constate  qu'il  colore  de  la 
même  manière  que  ces  dernières  un  certain  nombre  d'éléments 
beaucoup  plus  petits  mêlés  au\  cellules  du  corps  glandulaire 
(«g.  12  et  13  m.) 

Le  col  des  glandi^s  intestinales  mesui'e  en  moyenn<>  UO  [a  et  les 
lobes  du  cor])s  glandulaire  oui  un  diamètre  moyen  de  2.")  [x. 

Malgré  le  soin  que  nous  avons  ])ris  à   recdiercher  des  signes  de 

'  Voir  Nicolas.  Lex  boiirffeoris  (/eri/iinatifs  dans  l'intestin  de  l<i  Invve  de  Sala- 
mandre. Bibliotcmpliic  analomi(|iiP,    i8()4,  p.  '.'i~i-l\'î. 


348  K.  VINC.  ET  0.  FlIIRMANN. 

division  coUulaire  dans  ces  glandes,  nous  n'avons  pas  réussi  à  en 
constater.  On  sait  cependant  que,  d'après  IJizzuzeio,  les  l)ourgeons 
épilhéliau\  terminaux  des  glandes  <le  I.ieherkiihn  chez  les  Mammi- 
fères seraient  le  siège  de  la  régénération  de  l'épithélium.  Le  résultat 
négatif  auquel  nous  sommes  arrivés  ne  suffit  pas  pour  assurer  (ju  il 
n'en  soit  pas  de  même  chez  les  Poissons, 

La  présence  des  glandes  intestinales  est  constante  sur  tout  le 
parcours  de  l'intestin,  y  compris  les  appendices  pylorlques.  Ces 
derniers  ont  exactement  la  même  structure  que  l'intestin  ainsi  que 
l'a  déjà  reconnu  iMelnikow  (61).  Sous  ce  rapport,  lu  Lote  dillère  de 
la  Morue,  car,  à  en  croire  Thesen  (97),  les  appendices  pyloii(|ues  de 
cette  dernière  seraient  recouverts  d'un  épithéliiim  vil)ratilc  et 
dépourvus  de  glandes. 

Ajoutons,  en  terminant,  que  de  nomhreuses  cellules  lymphatiques 
migratrices,  formant  ici  et  là  par  leur  ahondance  de  véritables  nuées, 
se  rencontrent  ordinairement  sous  l'épithéliuin  intestinal  et  se 
faufilent  même  entre  les  cellules  de  celui-ci  (lig.  10  r  m). 

En  l'ésumé,  si  nous  comparons  la  disliiltulion  cl  la  sliuiliMC  des 
éléments  qui  recouvrent  la  muqueuse  intestinale  de  Lotd  à  celle  des 
niémes  éléments  chez  Sci/Uiiim,  nous  y  notons  des  dilVérences  assez 
importantes  : 

1"  La  muqueuse  huccale  de  Lota  lontieid  iicaucoui»  moins  de 
cellules  caliciformes  que  celle  de  Sci/lliKin  ;  en  revanche,  il  s'y  ren- 
coidic  (le  gi-aiides  glandes  saccifoinies  situées  dans  l'éjiaisseur  «le 
l'épithélium  pavinienleux,  lesquelles  n'ont  |timit  dlioMiologues  chez 
SryUiinn . 

^0  L'tesophage  de  Lotd  a  la  mènn»  structure  que  la  muqueuse  de 
la  houche  :  il  est  entièrennMit  dépunivu  d'é|»iliiéliuni  vihralile 
encore  si  abondant  chez  Sri/l/iit/ii.  en  sorte  (pi'an  |M(int  ilc  vue  liis- 

|ologi(pie,    on   ne  |(cul    honioiogiii'r   la   rcgii n    (|ncsliun  cln'Z  ces 

deux  t v|>cs  (le  Poissons. 

:{"  Les  gi.indes  pepli(|ues  de  l'estomac,  également  tnitulaires  el 
tapissées  de    ■•    cellules  à  pepsine    »  dans   les   deux   types.   dilVèreid 


RECHERCHES  SUR  LA  DIGESTION  DES  POISSONS.        :U9 

cependant  chez  la  Lote  en  ce  qu'elles  sont  ordinairement  ranjifiées 
et  réunies  par  groupes  de  plusieurs  tubes  débouchant  dans  un  col 
commun,  tandis  que  chez  Sryllinm,  elles  sont  simples  et  uniformé- 
ment réparties  dans  la  muqueuse. 

40  L'intestin  do  la  Lote  est  caractérisé  par  la  présence  de  «  glandes 
pleines  »  sur  toute  son  étendue.  Ces  glandes  intestinales  font  défaut 
chez  ScyUium. 

5"  L'épithélium  pavimenteux  stratifié  semblable  à  celui  de  la  cavité 
buccale  qui,  chez  SnjUium.  recouvre  toute  la  région  du  cloaque,  est 
limité  chez  la  Lote  à  la  bordure  de  l'anus.  Cette  dernière  espèce  n'a 
donc  pas  de  cloaque  à  proprement  parler,  et  la  portion  terminale  de 
son  intestin,  quoi{iuc  séparée  de  la  portion  moyenne  par  une  valvule, 
appartient  indubitaljlement  à  l'intestin. 

explr:atiox  des  figures 

PLANCHE  IX 

Fk;.  1.  Iiiloslin  de  Lota  vnhjaris,  isolé  de  ses  annexes.  /,  2,  3,  4,  anses  intes- 
tinales ;  />  /,  éehancnire  laissant  voir  les  plis  lon^^itudinaux  de  l'œsophaa^e  ; 
o  e,  fin  de  l'iesopliai^e  ;  h  c,  branche  cardiaque  de  reslomac  ;  /,  cul  de  sac 
de  l'esloinac  ;  l>  p,  branche  pylorique  de  l'estomac  ;  a  />,  ré'j,ion  où 
débouchent  les  aiipendices  pylori(iues  ;  i  m,  intestin  moyen;  v  f,  jiassagc 
de  l'intestin  moyen  à  l'intestin  terminal  ;  /  /,  intestin  terminal. 

2.  L'mtestin  antérieur  fendu  lonçitudinalement  de  manière  à  montrer  l'aspect  de 
sa  muqueuse  ;  m  p,  mu<pieuse  palatine  couverte  de  fins  plis  longitudinaux  ; 
o  /),  os  pharyna^iens  ;  o  e,  oesophage  ;  /  m,  passage  de  l'œsophage  à  l'es- 
tomac ;  e  s,  grands  plis  de  la  branche  cardiaipie  de  l'estomac  ;  c  s,  plis 
sinueux  du  cul  de  sac  stomacal  ;  v  p,  valvule  pylorique  ;  a  p,  orifice  des 
appendices  pyloriques  ;  c  h,  orifice  du  canal  cholédoque. 

."}.  Portion  terminale  de  l'intestin;  im,  intestin  moyen;  v  t,  valvule  située 
entre  l'intestin  moven  et  l'inlestin  terminal  ;  i  t,  ])lis  de  la  mucpieuse  de 
l'intestin  terminal  ;  a  n,   bordure  de  l'anus. 

4.  Portion  d'une  coupe  transversale  de  l'œsophage  montrant  la  couche  super- 
ficielle de  l'épithélium  stratifié  (Zeiss,  Oc.  II.  Obj.  F),  ce,  cellules  calici- 
iormes  renfermant  un  mucus  transi)arent  ;  c  c',  cellules  de  même  espèce 
après  coloration  i)ar  le  brun  de  Bismarck  ;  //;,  mucus  dts  précédente 
déverse  sur  la  surface  de  l'épithélium  ;  /(',  noyau  des  celhdes  calicifonnes  ; 
n,  noyaux  des  cellules  épithéliales  dont  le  contour  du  corps  cellulaire  n'est 
défini  que  ])ar  places. 


3o0  K.  VIN(i  KT  ().  KIIIIIM  A.N.N. 

Fio.  ').  Fraj^iiH'iit  (riiiic  couix-  lona^iludinale  au  passaiçe  de  l'œsoiifiairc  à  l'cstoinac 
(Zciss,  Oc.  II.  Obj.  DD).  e  o,  épithélium  siratifir  de  {'(rsoplianc  ;  ce,  ccl- 
lides  califi Cormes  du  même  ;  e  s,  épitliélinm  de  l'csloinac,  inoniraiil  an 
Citnd  du  pli  jt  coinment  les  cellules  ])yran)idal(s  ont  leur  hase  fournce  vers 
la  uuKpieuse,  tandis  «pi'au  sommet  des  ])lis,  celte  hase  est  tournée  vers  la 
cavité  de  l'estomac  ;  n,  noyaux  de  reiiithi'Jiiiin  ;  ///  r,  coiiclif  cou jonclive 
de  la  muqueuse.  C.rWv  tiuiire  montre  conducn  est  siihit  le  |)ass;n;e  d'un 
é|)ilhi'liiHn  à  l'autre. 
G.  Cellules  de  l'estomac  (Zeiss,  Oc.  II.  Obj.  F")  A.  une  cellule  de  l'épithélium 
superficiel,  n,  noyau  avec  son  réseau  de  chromât inc  ; />/v,  portion  prolo- 
plasmatiipie  se  colorant  fortement  dans  les  réactifs  ;  p  s,  portion  supé- 
rieure ;  e J\  exlr(''milé  effilée  de  la  cellule  ;  e  /i,  épaississement  lie  la 
ineinbratie  ialiraie  de  la  c<'llule  près  de  son  exlniiiite  sup:'rieure.  B.  Cou])e 
transversale  passant  au  niveau  de  la  ]>ortion  supérieure  des  cellules  de 
l'épithélium  superficiel.  ('..  Couj»'  transversale  passaid  "au  niveau  des 
extrémités  effilées  des  mêmes  cellules,  n,  noyaux  du  tissu  coujonclif 
envii'oniiant.  D.  Une  cellule  du  col  des  glandes  pepticpies.E.  Deux  celhdes 
à  pe|)sine,  n  n,  inicéoles.  F.  Coujie  transversale  |)assanl  vei-s  le  milieu  d'un 
luhe  (le  i^iande  ])i'pt  ii|ue. 

PLANCHE    X 

Img.  7.  Coupe  transversale  de  la  unupieuse  buccale  (Zeiss,  Oc.  11.  Obj.  I)l)i  r  p 
épillK'iiuiu  stralilii'  avec  dr  tuindii-eux  noyaux  orienlé's  dans  différents 
sens  ;  r  p,  slrale  pr-oroiid  de  r(']iilliiliuin  doni  les  (•clliiles  orri  luie  formi- 
mieux  définii-  (|ue  celle  des  cellules  susjacenles;  c,  cellules  caliciformes 
dont  ou  voit  eu  c'  le  contemi  coloré  au  brun  de  Mismarck  ;  ;/  m,  uratuli' 
t^'laude  niuipii'iisc  loi;(r  d.-ins  la  couche  ('pilheliale  et  uu)iil  f.iiil  in  ij  m' 
l'embouchure;  li<i,  bouri;ron  leruiiu.il  ;  r  i-,  couche  coiiionctixc  di'  la 
nuKpieiiM'  ;  n,  nerf  >e  rciidanl  au  iiouri;eou  leiMiiiiial  ;  c  .s',  xaisscaux 
saniçuius. 
8.  Coui)e  transversale  de  la  unupieuse  sloinacale  |Zeiss,  Oc.  III,  Obj.  Ml.  e,  p, 
cellules  épilliéliales  supertic-ielles  ;  //■,  tube  nlaiululaire  randlié  ;  /,  lumière 
des  t^latules  |)epli(pies;  n,  orlices  des  precedenles;  c, cellules  du  col;  (W/. 
cellules  glandulaires  pepliipies;  t  r,  lissu  conjouclir  d;uis  Icipiel  S(Uil 
ploni;-ées  les  ti^lantles  pepliipies. 
<).  Cellules  épilliéliales  de  riulesliii  moyen  (Zi-iss,  Oc.  III.  Oiij.  H),  r  p,  celhdes 
prismaliipies  nionli.iiil  leur  |il;ile;ui  non  strie  p.  leur  uo\.iu  ;/  el  leur 
luicli'ole  /(',•  ce,  cellule  caliciforuie  normale  monirani  M)n  Ihèipie  / //  et  son 
noyau  n, 
lo.  Celhdes  caliciformes  de  l'inlesliu  moyeu  donI  les  produits  d'excrétion  u:ranu- 
leux  sord  colorés  au  brun  <le  Hismark  (Zeiss,  Ov.  X\\.  .\|iochromati(pie  ')). 
///,  lhè<pie;  n,  noyau  refoulé'  en  arrière;  tu'  nuicus  exiravase  ;  ;//,  ;i>pecl 
du  produit  de  sécrétion  des  celluh's  |irisn);ili(|ues  ressend)l;uil  à  des  cils 
aL;i;hiliue>,;  n'  noyaux  des  cellules  prisuial  icpies  ;  c  m,  cellules  mii;ra- 
Inces. 


RECHERCHES  SUR  LA  DIGESTION  DES  l'OlSSONS.        351 

FiG.  II.  Ejiithélilun  superficiel  de  l'intestin  moyen,  vu  de  champs;  (;/>,  ccilules  pris- 
matiques; occ,  orifices  des  cellules  calici formes. 

12.  Coupe  transversale  de  l'intestin  moyen  colorée  à  l'hématoxyline  et  au  brun 
de  Bismarck  (Zeiss,  Oc.  III,  Obj.  B).  v,  viilosités  ;  c  r,  cryptes;  cp, 
cellules  prismati([ues  de  l'cpilhélium  ;  ce,  cellules  calici  formes  ;  co,  col 
des  glandes  intestinales  y  /;  m,  taches  de  mucus  au  sein  des  cellules  des 
glandes  intestinales  ;  t  c,  tissu  conjonctif  de  la  muqueuse. 

1.3.  Coupe  horizontale  de  la  muqueuse  de  l'intestin  moyen,  colorée  comme  la 
précédente  (Zeiss,  Oc  III,  Obj.  B).  c  r,  épithélium  des  viilosités  ;  c  o,  cols 
des  glandes  coupés  transversalement;  tj  i,  corps  des  «glandes  pleines» 
coupés  en  différents  sens;///,  taches  de  mucus  dans  le  corps  tics  glandes; 
t  c,  tissu  conjonctif. 

i/).  <i  Glande  pleine  »  de  l'intestin  montrant  les  cellules  c  du  corps  de  la  glande, 
leurs  noyaux  sph<'-ri([U('s  //  //  et  leurs  nucléoles  n'  n.  (Zeiss,  Oc.  III. 
Obj.  F). 


CORALLIAIRES  DU  GOLFE  DU  LION 
ALCYONAIRES 


II.   DE    LACAZE-DUTillERS, 

De  l'Iiislilut  lit-  France 

I    1er 

I 

INTHODLCTIOX 

En  se  reportant  aux  mémoires  sur  les  Coralliaires  du  golfe  du 
Lion,  précédemment  publiés  dans  les  Archives,  vol.  V  et  vol.  VU  de 
la  3"  série,  le  lecteur  pourra  facilement  se  rendre  compte  de  l'esprit 
qui  guidera  dans  le  présent  travail. 

Eùt-il  été  suffisant  de  signaler  simplement  les  espèces  recueillies 
pendant  les  nombreux  dragages  qui  ont  sillonné  en  tous  sens  le  golfe 
dans  les  eaux  françaises  et  plus  particulièrement  roussillonnaises  ? 
.le  ne  l'ai  pas  pensé.  Sauf  deux  espèces,  peut-être  deux  genres  dont 
l'un  n'a  été  qu'entrevu,  l'échantillon  déjà  en  mauvais  état  s'étant 
désagrégé,  dont  l'autre  présentera  une  histoire  intéressante,  presque 
tous  les  types  sont  connus,  et  cependant  sur  chacun  d'eux  bien  des 
observations  intéressantes  peuvent  encore  fournir  des  renseignements 
qu'on  ne  trouve  pas  dans  les  ouvrages  classiques  ou  qui  se  donnent 
comme  tels. 

Sans  doute  une  énumération  simple  et  complète  pourrait,  au  point 
de  vue  de  la  Zoologie  pure,  être  utile  quoique  n'étant  pas  arconi- 
pagnée  de  commentaires  pour  chaque  espèce.  Mais  que  penser,  me 

ARCH.  DE  ZOOL.  EXP.  ET  GÉN.    —  3"=  SÉRIE.  —  T.   VIII.   )900.  23 


;i;ji  II.  I)i:  LACAZK-DUTHIEHS. 

iliv.iil  lin  ii.ituiaiistf  ('■niincnt.  no  s'en  tenant  pas  à  ces  livres  dont  les 
auteurs  parlent  de  tout  sans  avoir  rien  vu,  que  penser  de  ligures 
données  des  \  érétilles,  devant  les  bacs  où  elles  prennent  un  dévelop- 
pement considérable  qui  les  rend  si  belles,  alors  qu'on  nous  les 
montre  flétries,  leurs  Polypes  mesquinement  rabouijris  el  dans  un 
(h'ssin  niuitié  de  grandeur  naturelle,  dit-on.  n'occupant  niènie  pas 
luiile  la  hauteur  d'une  page  in-S-^,  ne  représentant  pas  le  quart  d'un 
liel  individu,  alors  que  les  échantillons  les  plus  ordinaires  acquièrent 
la  loniiueur  de  l'avant-bras  y  compris  la  main,  ou  qu'on  ose 
im|»iimer  (|u'un  ramillon  d'une  (iorgonide  qui  atteint  un  mètre  de 
haut  et  forme  un  magnifique  éventail  est  de  grandeur  natundle  ? 
Hue  penser  de  t<»ut  cela?  la  réponse  n'est  pas  dilïicile.  Il  en  est  ainsi 
]taice  (pi'on  a  fait  des  descriptions  sans  avoir-  vu  les  animaux,  iiu'on 
a  enq)loyé  de  vieux  clichés  insuffisants  que  l'on  croyait  bons  |)aire 
qu'on  ne  connaissait  pas  les  choses  à  l'état  de  nature. 

Sur  les  sexes,  les  tissus,  les  vaisseaux,  sur  la  forme  el  la  grandeur 
des  corolles  tentaculaires  des  polypes,  on  ne  trouve  (juc  peu  de 
détails  dans  les  ouvrages,  il  y  a  donc  à  glaner  bien  des  faits  (jui 
deviennent  Ar^i  renseignements  utiles. 

Lors([u'il  s'agit  de  publications  spéciales,  l'état  des  connaissances 
est  la  conséquence  de  ce  (jue  le  plus  souvent  les  Alcyouaires  recueillis 
dans  les  voyages  scientifiques  ont  été  conservés  dans  l'alcool  ou  bien 
dessécbés,  et  que  les  dessins  et  les  descriptions  se  sont  le  plus  souvent 
aussi  rapportés  à  des  échantillons  conservés. 

Toutes  les  espèces  dont  il  sera  (pieslion  ici  ont  été  nliservées  et 
éludiées  vivantes  —  les  dessins  ont  rendu  autant  (|Ue  possible  les 
couleurs  telles  (pi'on  les  voit  à  leur  sortie  de  fe.iu  —  la  chuse  est 
fort  impoi-lanfe.  —  Il  y  a  déjà  longlenq)s  ipu- j'ai  iiisis|('- snr- <M'tle 
par-licularité  :  savoir'  ([Ue  la  teinte  caractéristi([iie  di'  lanimal  bien 
vivant  dispaiafl  (pielquefoi^  et  l'ail  jilace  à  une  autre  rdiileiir  ([uaiid 
la  dessircatiun  a  produit  son  elVet  :  aiis>i  pent-on  s"é(onner'  à  bon 
droit  (|iie  M.  CarUs  dans  son  livrv.  (pii  est  nouveau,  sur  la  faune  do 
la  Méditerranée,  cite  la  Lii)r<joni((  subùlis  (Milne-Edwaids  et  Jules 


GORALLIAIllES  DU  GOLFE  DU  LION.  355 

llaiine)  avec  la  mention  ulbhhi.  Or  celte  espèce  n'est  pas  blanche 
du  tout;  quand  elle  arrive  dans  les  filets  qui  l'ont  pèchée,  elle  est 
d'un  orangé  très  vif,  qui  a  été  sufTisaniment  reproduit  par  G.  v.  Koch 
dans  son  traité  des  Gorgones  de  Naples,  seulement  il  la  décrit  sous 
le  nom  de  Goryonia  Cavolini. 

Cette  espèce  devient  en  ellet  blanche  (aibida)  parla  dessiccation. 
L'on  comprend  que  les  auteurs  français  qui  l'unt  nommée  lui  unt 
donné  cette  caractéristique  d'après  les  échantillons  de  la  collection 
du  3Iuséum  de  Paris  qui  sont  en  effet  blancs,  car  ils  sont  desséchés. 

On  ne  saurait  croire  dans  quel  embarras  l'on  tombe,  lorsque, 
éloigné  des  bibliothèques  et  des  collections,  n'ayant  à  sa  disposition 
que  quelques  livres  généraux,  on  recueille  des  objets  sur  place  et 
que  les  caractères  externes  sont  en  partie  seulement  bien  indiqués 
dans  ces  ouvrages. 

Il  me  souvient  combien  jadis,  à  la  (^alle,  au  milieu  descorailleurs 
et  des  produits  qu'ils  m'apportaient,  lesditférentsAlcyonaires  recueillis 
par  eux  m'embarrassaient  :  les  uns  indiqués  comme  étant  incolores 
avaient  de  superbes  teintes,  les  autres  vivement  colorés  devenaient 
noirs;  ce  fut  alors  que,  cherchant  à  me  rendre  compte  de  la  cause  de 
la  couleur,  je  reconnus  ffue  c'était  tantôt  au  tissu  muu,  tantôt  aux 
sclérites,  spicules  calcaires,  que  la  vraie  couleur  était  due,  et  c'est  en 
tenant  compte  des  deux  couleurs  et  des  altérations  qu'éprouvent  les 
tissus  mous  que  l'on  peut  reconnaître  exactement  les  dill'érences  qu'on 
observe  entre  les  descriptions  et  les  échantillons.  Nous  reviendrons 
sur  cette  distinction,  en  nous  occupant  de  la  couleur  du  Sympodium. 

Ces  considérations  m'ont  conduit  à  rappeler,  dans  le  préf;ent 
travail,  bon  nombre  d'observations  qui  datent  de  longtemps  et  qui 
furent  recueillies  pendant  un  voyage  de  recherches  sur  les  cotes 
d'Afrique.  Elles  n'ont  rien  perdu  de  leur  opportunité,  les  recherches 
nouvelles  ayant  un  tout  autre  but  que  celui  (jue  je  poursuis,  et, 
chose  bien  curieuse,  il  est  des  faits  que  j'ai  publiés,  que  je  n'aurais 
pas  eu  le  souci  de  reprendre,  qui  semblent  ignoiés  et  qu'on  trouve 
dans  les  publications  nouvelles. 


356  H.  DE  LACAZE-DUTHIERS. 

Les  naturalistes  en  abordant  l'étude  des  animaux  qu'ils  veulent 
décrire,  sont  souvent  passibles  des  fautes  de  leur  temps  ;  avec  les 
époques  les  goiUs  changent,  la  manière  de  travailler  est  différente. — 
Les  recherches  prennent  des  directions  en  rapport  avec  les  idées 
générales  du  jour. 

L'anatomie,  qu'on  peut  qualifier  de  zoologique,  est  souvent  réduite 
ù  des  procédés  qu'on  prend  pour  des  méthodes;  c'est  surtout  quand 
il  s'agit  de  quelques  groupes  d'animaux  inférieurs  que  la  chose  se 
présente.  L'invasion  des  coupes,  procédé  excellent  dont  on  ne  saurait 
se  passer  dans  certains  cas,  et  je  le  dis,  remplace  malheureusement 
trop  souvent  cette  anatomie  fine,  délicate,  (jui  cunduit  aux  notions 
de  morphologie  utiles  et  indispensables. 

On  ne  dissèque  plus.  Les  jeunes  ne  veulent  plus  disséquer  sous  la 
loupe.  La  chose  est  en  effet  difficile  et  pénible.  —  Suivre  un  filet 
nerveux  donne  souvent  bien  du  mal,  mais  aussi  après  des  efforts 
prolongés  pour  reconnaître  des  rappoits  importants,  on  est  bien 
récompensé  de  la  peine  prise.  Aujourd'hui  »>n  coupe,  et  avec  ce  procédé 
on  a  bienlôl  rempli  des  planches,  on  n'a  pas  trop  souvent  éclairci  le 
sujet  mais  l'on  a  fait  de  longs  mémoires.  Qu'y  faire?  les  avertissements, 
les  conseils,  sont  peine  perdue  auprès  de  ceux  qui  veulent  aller  vite 
et  qui  résument  leur  travail  en  un  sujet  rapidement  traité. 

L'examen  des  caractères  est  aussi  bien  souvent  étudié  avec  la 
même  rapidité  que  la  morphologie;  que  de  peine  souvent  n'a-t-on 
pas  pour  reconnaître  painii  les  espèces,  les  genres  rapidement 
créés  I 

Depuis  quelques  années,  la  zoologie  proprement  dite  semble  avoir 
plis  une  direction  nouvelle  qui  n'aurait  rien  moins  comme  effet  que 
lie  faire  laisser  de  c(jté  beaucoup  de  choses  acquises  et  vraies. 

(lela  ne  tient-il  pas  à  ce  (|U(V.  loi'sque  les  procédés  ont  été  longtemps 
mis  en  prati(jue,  il  semble  qu'ils  sont  nsi'-s  et  (|u'une  nouvelle 
niélliode  est  demandé»» ?  Il  faut  un  rajeunissement  dont,  sans  s'en 
rendre  un  compte  bien  exact,  les  générations  qui  se  suivent  semblent 
aviiii-   JM'sdin.   [|    en   est  de   la   manière  dans  les   sciences   comme 


CORALLIAIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  357 

dans  les  arts  :  les  idées  changent,  les  goûts  avec  elles,  et  dans  les 
sciences,  les  besoins  nouveaux  se  font  sentir  plus  impérieusement 
parce  qu'ils  sont  nécessaires  pour  les  découvertes  positives,  pour  les 
faits  qui  ont  toujours  leur  valeur  propre  et  qui  sont  indépendants  des 
goûts  personnels. 

3Iais,  si  de  telles  modifications  s'imposent  souvent,  est-ce  à  dire 
pour  la  nature  qui  change  moins  vite  que  les- choses  produites  par 
l'homme,  que  tout  ce  qui  a  été  fait  doive  être  oublié? 

On  trouvera  dans  le  présent  travail  un  peu  de  tout  : 

De  l'histologie  quelque  peu  grossière,  n'ayant  pas  les  finesses  de 
cette  branche  attrayante  et  donnant  tous  les  résultats  qu'une 
technique  régulièrement  pratiquée  peut  donner; 

De  l'anatomie,  des  rapports  pouvant  servir  à  préciser  les  détermi- 
nations; 

Des  descriptions  conduisant  aux  caractères  utiles  et  devant  être 
mis  en  lumière  ; 

De  la  zoologie  aussi,  faite  comme  au  commencement  ou  vers  le 
milieu  du  siècle  passé. 

Telle  sera  la  façon  de  traiter  l'histoire  des  deux  genres  et  espèces 
d'Alcyonaires,  que  j  ai  appris  à  connaître  en  Afrique,  que  j'ai  retrouvés 
à  Banyuls,  et  qui,  je  l'espère,  paraîtront  mieux  déterminés  et  mieux 
connus  après  la  lecture  du  présent  travail. 

II 

OIELOIES   MOTS    SIR    LE    GROUPE    DES    ALCYON.URES 

Si  parmi  les  Coralliaires  il  existe  un  groupe  homogène  et  naturel, 
c'est  bien  certainement  celui  des  Alcyonaires.  En  effet,  sous  des  formes 
générales  très  variées,  on  retrouve  avec  une  constance  certaine,  une 
fixité  qui  laisse  peu  de  place  aux  exceptions,  et  l'on  peut  constater 
quelques  caractères  d'une  fixité  absolue. 

La  forme  des  Zoanthodèmes  varie  extrêmement,  depuis  la  lame 
large  et  ininterrompue  du  Sympodium  enveloppant  complètement  les 


358  II.  DE  I.ACAZE-DirillERS. 

corps  aux  foimrs  variées,  lui  servant  de  soutien,  jusqu'à  la  lanière 
étroite  et  allongée  de  la  Cornulaire;  on  peut  trouver  une  foule  dindi- 
vidus  établissant  les  passages  insensibles.  Prend-on  les  Pennatu- 
lides,  les  ^'irgulaires,  on  rencontre  des  proportions  variant  entre  un 
mètre  et  quelques  centimètres,  une  régularité  admirable  dans  la 
position  des  Polypes  ou  une  irrégularité  échappant  à  toute  règle. 
Dans  une  Ombellulaire.  on  trouvera  au  sommet  de  la  longue  tige  fai- 
sant la  charpente  du  Zoanlhodème  un  liouqnet  de  Polypes  admirables 
de  içrandeur,  de  forme  et  de  coloration. 

Prendrait-on  les  Vérétilles  proprement  dites?  Ce  sont  des  bouquets 
de  fleurs  animées,  et  IcsUénilles  qui  sunt  de  vraies  lames  horizontales 
portant  sur  une  face  les  Polypes,  sur  l'autre  une  tigelle,  un  manche 
ou  manubryum. 

Et  si  l'on  oppose  les  Gorgones  proprement  dites  les  unes  aux 
autres,  à  côté  des  touffes  de  ramuscules  chargés  de  polypes,  étalés  en 
véritables  éventails,  on  peut  rencontrer  des  tiges  foliacées  ;i  peine 
rameuses  ou  des  cylindres  comme  chez  la  JunccUa  elongata  qui, 
ainsi  que  le  montre  l'échantillon  que  j'ai  péché  en  Algérie  (Tabaroa) 
et  déposé  moi-même  dans  les  galeries  du  Muséum  d'histoire  natu- 
relle de  Paris,  quand  j'y  étais  professeur,  peuvent  atttMndre  jus(|u'à 
deux  mètres  de  hauteur. 

Sans  multiplier  les  exemples  de  ces  ditTérences  quelquefois  exces- 
sives comme  forme,  on  retrouve  toujours  un  Polype  à  8  tentacules 
portant  des  barbules,  des  vaisseaux  unissant  tous  les  individus,  des 
embryons  d'une  forme  constante,  allongés,  veiinitoiiut's.  se  lixantpar 
leur  base  aborale  et  donnant  naissance  à  un  oo/oïtc  (|iii  deviendra 
par  blastogénèse  l'origine  d'une  vaste  association  coopérative  poly- 
morphe. Cet  oozoïte  est  toujours  fait  sur  un  même  modèle.  Impos- 
sible lie  reconnaître  celui  d'une  Pennatule  de  celui  d'un  autre  Alcyo- 
naire  quelconipie,  si  la  couleur  et  le  voisinage  des  parents  ne  viennent 
donner  quelques  indications.  Très  généralement,  dans  les  tissus  mous 
des  éléments  scléreux.  des  spicules  fournissant  par  b'ur  forme,  leur 
mode  de  groupenu'nt,  des  éléments  distinctifs  des  espèces  souvent  fort 


CORALLIAIllKS  DU  GOLFE  DU  LION.  359 

utiles;  mais  dans  l)i('n  des  cas,  ces  éléments  précieux  puui'la  diagnuse 
ne  peuvent  fournil-  aucun  secours,  ils  peuvent  même  man(|uer. 

Sans  doute,  les  distinctions,  quand  elles  portent  sui'  les  grandes 
particularités  de  forme,  qui  éloignent  les  types  divers,  aident  dans 
la  classification  générale.  Mais  quand  on  arrive  aux  différences  essen- 
tielles des  espèces  dans  un  même  genre,  les  diHicultés  de  spécifications 
deviennent  quelquefois  très  grandes. 

.le  connais  tel  genre  dont  les  spicules,  placés  dans  une  situation  qui 
pour  tel  autre  genre  serait  caractéristique,  n'ont  aucune  valeur  spéci- 
iique.  On  aurait  peine,  à  l'aide  de  ce  caractère,  à  distinguer  ce  genre 
d'un  autre  cependant  très  distinct,  et  je  suis  convaincu  que  deux 
Polypes  à  moitié  contractés,  montrant  bien  les  spicules  de  la  base 
de  leurs  bras,  seraient  présentés  côté  h  côté  à  un  zoologiste  habitué 
à  l'observation  microscopique,  les  deux  seraient  rapportés  à  la  même 
espèce. 

Aussi  faut-il  remarquer  que  les  détînitions  des  grands  groupes 
sont  faciles  à  donner,  mais  quand  il  s'agit  des  divisions  et  distinctions 
secondaires,  l'embarras  se  manifeste  généralement.  Nous  aurons  à 
signaler  quelques  opinions  de  naturalistes  s'étant  beaucoup  occupés 
de  Coralliaire  qui  montrent  par  les  diversités  de  leur  manière  de  voir 
à  quelles  difficultés  on  doit  craindre  de  se  heurter  dans  quelques  cas. 


III 

Voici  très  succinctement  l'énumération  des  types  alcyonaires  que 
l'on  rencontre  dans  les  eaux  roussillonnaises  du  golfe  du  Lion  : 

Alcyonaires  libres 

Vcrpti/Zinti. 

C'ojthobpfcmnnn. 

Stylobelemnnn, 

Virfiuldrid. 

l*onn<itul(i. 


360  H.  DE  LACAZE-DUTIIIERS. 

Alcyonaires  parasites 

Sympodium  coraUo)'des. 
Rolattdia  fomUo)'des. 
Cornularia. 
Clavularid. 
Sarcofhjction. 

Espèces  charnues  fixes 

A/ryoniiffil. 
Paralcyonium. 

Dans  la  famille  des  Gorgonides 

fiorgonia  verruco^a. 

Goryonia  f/rnminea. 

(iorf/oneila  sarmeîi (osa . 

Muricea  violaceft  (seu  Chamœleo). 

Corallium  riibrum. 
Dans  ce  premier  travail,  deux  genres  et  deux  espèces  {Sympodium 
rofd  liai  lies.  Holand'ui  corafloïdes)  seulement  nous  occuperont. 
Ils  ont  été  certainement  plus  d'une  fois  confondus,  et  quand  on  con- 
sulte les  ouvrages  les  plus  accrédités,  les  doutes  que  l'on  voit  dans 
les  descriptions  prouvent  bien  ce  qui  a  été  dit,  plus  haut,  sur 
les  diflicultés  des  déterminations. 

Le  Sympodiuin  v[  la  Rolandia  se  ressemblent  tellement  qu'à 
première  vue,  moi-même  tout  le  premier,  j'ai  pris  l'un  pour  l'autre; 
mais  comme  il  est  difficile  d'obtenir  des  .\Icyonaires  sans  se  préoc- 
cuper de  la  forme  des  spicules,  j'avais  pris  un  autre  genre  et 
l'avais  confondu  avec  ce  dernier.  —  Après  les  détails  qui  vont  suivre, 
il  est  naturel  d'espérer  que  les  doutes  disparaîtront. 

Ne  trouvera-t-on  pas  d'autres  genres  ilans  une  localité  déjà  bien 
partagée?  Il  est  prni);ihlt'  (|u'il  en  existe  dans  le  golfe  un  indéterminé. 
J<' n'en  ;ii  <'u  (|ii'iin  seul  rclianlillun   foil   jx'til  et  en  mauvais  état. 


CORALLIAIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  361 

Des  Caryophyllia  clarus  m'avaient  été  adressées  de  Banyuls-sur- 
Mer.  Sur  l'une  d'elles,  non  loin  du  sommet  du  cône,  formant  le  point 
d'attache  du  polypier  sur  la  coquille  qui  le  portait,  se  trouvait  une 
petite  masse  blanchâtre  trop  amorphe  pour  être  déterminable.  Une 
parcelle  de  cette  masse,  portée  sous  le  microscope,  montra,  dans 
un  tissu  mollasse  et  indéterminé,  des  spicules  dont  les  formes  n'étaient 
pas  celles  des  Alcyons  ordinaires.  On  sait  qu'il  y  a  des  .\lcyons  tout  à 
fait  blancs.  J'avais  pensé  que  cette  petite  masse  altérée  par  les 
secousses  du  voyage  était  une  partie  d'un  Alcyon  blanc.  Cela 
n'était  pas.  Depuis,  il  ne  m'a  pas  été  possible  de  retrouver  un 
pareil  échantillon. 

De  plus  heureux,  étant  avertis,  mettront  peut-être  la  main  sur  un 
genre  certainement  nouveau,  s'ils  arrivent  à  se  procurer  des  indi- 
vidus en  meilleur  état  que  celui  que  j'ai  vu. 


IV 

.Vvant  d'aborder  l'histoire  des  deux  genres  qui  doivent  nous 
occuper,  quelques  remarques  sont  nécessaires  pour  fixer  les  termes 
de  la  discussion  de  l'espèce. 

Un  index  bibliographique,  une  étude  des  recherches  faites  sur  les 
genres  seraient  difficiles  à  concevoir  dans  le  sens  propre  de  ces 
expressions. 

Montrer  dans  quelle  incertitude  se  trouve  la  science  exposée  dans 
des  livres  classiques,  tel  sera  le  but  de  ce  paragraphe. 

Rien  ne  montrera  mieux  les  doutes  relatifs  aux  déterminations 
que  les  faits  suivants. 

Dans  les  trois  étés  que  je  passai  sur  les  cotes  de  Barbarie,  j'avais 
recueilli  pas  mal  d'échantillons  qui,  placés  dans  l'alcool,  recevaient 
successivement  les  noms  de  Sympodium,  Bebryre  ou  Anthelia,  et 
cela  en  m'en  tenant  aux  indications  du  livre  sur  les  Coralliaires  de 
Milne-Edwards  et  de  Jules  Haime. 

Quand,  en  1873,   le  capitaine  de  vaisseau  Mouchez    me  prit  à 


362  M.  I>K  LACA/K-DITIIIKKS. 

son  boni  i»onilant  un  mois  et  dciiii,  ]K»iir-  t'xplort'r  les  nitMiio.s 
parages,  la  confusion  ilos  trois  noms  (|U('  l'on  viont  do  voir  se  repro- 
duisit :  mais  avec  les  dessins,  les  notes  qui  furent  recueillis,  je 
voyais  bien  qu'il  y  avait  quelque  chose  d'insolite  qui  demandait  des 
études  nouvelles.  Dès  (|ue  le  laboratoire  Arago  fut  fixé  et  que  des 
études  plus  suivies,  plus  mi'irement  et  lentement  conduites  t'nn'ut 
possibles,  je  repris  la  (juestion  —  avec  loujoui's  le  mémt'  embarras. 

A  ce  niomenl-là(  1887)  aussi,  parut  un  travail  sur  les  Gorgonacées 
de  Naples.  du  docteur  v.  Koch,  qui  permit  de  pouvoir  porter  une  aOir- 
ination  plus  décisive  sur  l'un  des  genres,  lequel  jetait  le  trouble  dans 
la  question. 

La  première  déterminati<»n  à  obtenir,  précise  et  incontestable,  était 
celle  du  Sympodiiim. 

Je  citerai  d'abord  les  termes  mêmes  de  l'ouvrage  de  Milne-Edwards 
et  Jules  llaime.  parce  que  c'était  le  seul  pouvant  renseigner  à 
l'vpoque  où  je  commençais  à  m'occuper  de  la  question. 

«  Ce  genre  établi  par  Ehrenberg  n'est  encore  (disaient-ils  en 
4857)  qu'imparfaitement  connu,  mais  le  polypieroïde  ne  paraît  pas 
être  hérissé  de  spicules  (vol.  I.  p.  110  :  Histoire  des  Coralliaires). 

«  Ces  Coi-nularidées  resseml)lent  aux  J /?///('//>/ pai- leur  mode  de 
bourgeonnement,  mais  sont  susce])tibles  de  se  contractei'  de  façon  à 
prendre  la  forme  de  petites  verrues  ou  papilles  à  peine  saillantes  à 
la  surface  de  l'expansion  jemmifèi-e  (id.,  p.  110).  » 

Pour  l'espèce,  on  lit  dans  le  même  ouvrage  :  «  Polypes  conq)lèt('- 
mcnt  rétractiles.  à  tentacules  jaunes.  Polyj)ieroïde  subéi-eux  et  de 
couleur  l'ouge  pourjn'e  (id..  vol.  I.  p.  111).  » 

.\vant  d'arriver  à  ces  caractères,  (pii  ne  sont  pas  tels  qu'on  puisse 
les  dire  impeccables.  |(oiir  conduire  à  une  iléleiniinatioii.  les 
auteurs  français  donnent  une  indicilion  mettant  sur-  la  voie  de 
la  rcmnaissance  plus  générale  de  l'Alcyonaire.  (",'esl.  en  etl'et.  il'après 
le  mode  de  bourgeonnenieni  ((ni  (■laie  en  lames  pins  on  moins  larges 
rensendtle  des  parties  consliinani    le  /oanlbodème. 

Cbe/,   eux.   la   blastogénèse    produit  A^'^  lamelles  jdus  (ni  nmins 


COUAIJJAIUES  DU  GOLFE  DU  LION.  :W8 

grandes  et  recouvrantes  des  corps  étrangers  sur  lesquels  ils  rampent. 
Tel  est  le  caractère  qui  fait  placer  le  Sympodium  dans  le  groupe  des 
CoRNULARiNEs  par  Milnc-Edwards  et  Jules  Haime.  Puis  c'est  l'étendue 
de  la  lame  et  la  complète  rétractilité  des  Polypes  qui  conduisant 
dans  un  tableau  dichotomique  (p.  lOi)  au  genre  Si/tnpodiu/n  ^ 

Mais  voici  où  le  doute  revient  et  est  plus  embarrassant. 

A  la  fin  de  l'Iiistoire  des  Gorgones  proprement  dites  (p.  187  du  t.  I), 
on  trouve  la  note  suivante  : 

«  Le  genre  Bebryce  a  été  proposé  par  M.  Philippi,  pour  recevoir 
des  Alcyoniums  arborescents  qui  ressemblent  aux  Gorgones,  par 
leur  sclerobase  corné,  mais  qui  en  ditlerent  par  la  non-rétractilité  des 
Polypes'.  Nous  doutons  fort  de  l'exactitude  des  caractères  assignés  h 
ce  Zoophyte,  et  M.  Valenciennes.  qui  a  fait  récemment  une  étude 
très  approfondie  de  toute  la  famille  des  Gorgoniens,  considère  le 
type  de  ce  genre  comme  n'étant  autre  chose  qu'tme  tige  de  Gorgone 
ordinaire,  sur  laquelle  des  colonies  du  Sympodium  ro7'alloïdes<  se 
seraient  établies.  Quoi  qu'il  en  soit,  M.  Philippi-  ne  rapporte  à  ce 
genre  Bebryce  qu'une  seule  espèce  trouvée  dans  la  Méditerranée,  et 
désignée  parce  naturaliste  sous  le  nom  de  Bebryce  mo/liii  (184:2).  » 

L'on  peut  comprendre  l'effet  que  pouvait  produire  une  pareille 
note  sur  l'esprit  de  celui  qui,  en  voyageant,  recueillait  des  objets 
ayant  de  grands  traits  de  ressemblance  et  se  trouvant  vivre  à  peu 
près  dans  les  mêmes  localités. 

Voyons  donc  ce  qu'il  faut  aujourd'hui  penser  du  genre  Bebryce. 

Voici  la  diagnose  en  latin  donnée  par  Philippi. 

«  Bebryce,  de  Bc6pûx/j  (l'une  des  Danaïdes).  Polyparium  (ixuin 
dendruïdeum  coftstans  axe  centrali  solida  cornea  flexili  et  crusta  corti- 
cali  spongiosa,   particulis  calcareis  repleta,  quae  in  polypos  sparsos 

'  Nota  très  important.  —  Une  erreur  typo2:raphique  fort  grave  se  remarque  dans 
ce  tableau  —  elle  doit  être  relevée.  —  Il  y  a  eu  inversion  dans  la  position  des  carac- 
tèrca  po/tf/ies  rétract ilea  — polypes  non  rëtractile.i,  au  bas  du  tableau,  (les  deux 
indications  doivent  corres])ondre  :  la  première  au  a^enre  Antheliu,  la  seconde  an 
s^enre  Sympodium.  En  lisant  la  description,  on  voit  bien  que  l'erreur  est  lypo^'ra- 
phique;  —  elle  ne  laisserait  pas  d'être  embarrassante  si  l'on  s'en  tenait  siriclenieni  au 
tableau  dicbotomique. 

*  Philippi  in  Wiegman's  Arcbivcs,  8.  lahrtf.  1842,  patje  3,"),  Taf.  I,  fiç.  .^>. 


364  II.  DE  LAGAZE-DITHIERS. 

distantes  maj^no-^  non  retractiles  continuatur,  Tentaculœ  oclo 
pinnata.  » 

Il  faut  bien  reconnaître  que  cette  diagnose  du  genre  Behryce  telle 
que  l'a  donnée  v.  Philippi  n'est  pas  faite  pour  faciliter  la  délerniina- 
tion. 

Ce  qui  manquait  à  propos  de  ce  genre,  jusqu'au  moment  où  une 
publication  est  venue  affirmer  son  existence,  c'était  une  énuméra- 
tion  de  caractères  dont  la  valeur  appuyée  sur  des  figures  autres  (jue 
celles  de  v.  Philippi  pût  permettre  de  dire  :  voilà  bien  le  genre 
Ik'bnjce,  ne  faisant  plus  de  doute  et  venant  prendre  place  parmi  les 
genres  qu'il  n'était  plus  possible  de  rejeter. 

C'est  V.  Kock,  après  von  Kôlliker  toutefois,  qui  a  d'une  façon  précise 
figuré  quelques  spicules  du  genre  et  fourni  les  preuves  multiples  qu'il 
faut  invoquer,  car  elles  aident  les  déterminations  en  éliminant  de 
la  discussion  un  éknnent  prêtant  toujours  le  flanc  à  la  critique.  Le 
genre  Bebryce  étant  admis  et  caractérisé,  les  observations  compara- 
tives deviennent  plus  faciles. 

En  efl'et,  à  ne  considérer  que  la  forme  des  spicules  et  les  afiirma- 
tions  de  A.  v.  Kôlliker,  on  a  la  preuve  déjà  certaine  que  la  Behryce 
était  bien  un  genre  qu'il  fallait  admettre. 

Les  trois  figures  des  spicules  données  par  le  savant  histologiste  de 
Wûrtzburg  dans  ses  Jrones  histolof/irœ  datant  de  iSOC»  ne  permet- 
traient aucun  doute  sur  l'impossibilité  de  confondre  :  —  la  Bcitiycc 
d'une  part  comme  le  voudrait  Valenciennes,  avec  le  Sympodium.  et 
celui-ci  avec  la  Kolandia,  comme  je  l'ai  fait,  n'ay;»nt  pas  en  A(Vi(|ii(' 
l'ouvrage  de  v.  K«illiker. 

Du  reste,  à  piopos  du  nouveau  genre,  il  sera  nécessaire  de  revenir 
sur  les  éléments  de  la  diagnose  qu'a  donnée  l'illustre  histologiste 
bavarois. 

Les  reniar(|ues  de  Valenciennes  citées  plus  haut  loniheiit  d'elles- 
mêmes,  n'ayant  plus  de  valeui'  ajuès  les  allirmalions  figurées  de 
V.  Koch. 

On  trouve  dans  «  Kauna  und  Flora  des  (îolfes  von  Neapel  von  der 


COR  AL  Ll  AIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  365 

zoologischen  Station  zu  Neapel  —  XV  Monographie,  —  Die  Gorgo- 
niden,  von  G.  v.  Koch  »,  page  54,  l'histoire  de  la  Behrt/re  mollis,  avec 
figures  dans  le  texte,  page  55,  —  de  même  que  dans  la  pi.  I,  fig.  1, 
est  indiquée  la  forme  des  spicules,  et  dans  la  pi.  V,  lig.  10,  est  donné 
le  dessin  d'un  Polype  épanoui  avec  le  caractère  signalé  du  limbe  den- 
telé du  calice,  dépendant  du  sarcosome  ;  enfin  la  disposition  des 
spicules  allongés  formant  comme  un  collier  à  la  base  des  tentacules 
et  suivant  en  ligne  serrée  le  dos  de  ceux-ci.  Dans  cette  même  planche, 
la  forme,  la  couleur  brunâtre  du  squelette  qui,  à  l'une  de  ses  extré- 
mités figurées,  pi.  VI,  fig.  ^2-2,  porte  des  Polypes  contractés,  fournit 
bien  les  caractères  principaux. 

Je  tiens  à  le  répéter,  bien  avant  v.  Koch.  on  vient  de  le  voir, 
v.Kulliker  avait  établi  nettement  l'existence  du  genre  Bebryce. 

Voilà  donc  le  genre  caractérisé  et  la  confusion  avec  le  Sympodium 
devenue  impossible.  —  Nous  allons  voir  que.  pour  v.  Koch,  elle  l'est 
non  moins,  puisqu'il  pense  que  le  Sympodium  est  un  Alcyon  propre- 
ment dit. 

Cette  affirmation  tirée  des  preuves  figurées,  fournies  par  les  dessins 
de  v.  Koch,  est  encore  plus  précieuse,  eu  égard  à  la  distinction  que  nous 
aurons  à  faire  dans  la  seconde  partie  du  travail,  à  propos  de  Rolandio. 
C'est  qu'en  eft'et  la  forme  des  spicules,  surtout  de  quelques-uns  des 
spicules,  m'avait  surtout  fait  penser  que  cette  forme  Sympodienne 
se  rapportait  à  la  Bebryce.  Or,  nous  verrons  que  l'un  des  caractères 
admis  et  dessinés  par  v.  Koch  s'oppose  absolument  à  toute  assimilation 
des  deux  genres.  —  XoWli  dijnc  une  nouvelle  élimination  d'un  cas 
douteux.  La  Bebryce  ne  peut  être  assimilée  à  la  Rolandla. 

Resterait  VAnthelia.  —  Ici  plus  de  caractères  précis  et  servant 
à  une  détermination  positive.  —  Le  genre  dont  nous  aurons  à  nous 
occuper  encore  dans  la  seconde  partie  du  travail  est  sui'tout  difterencié 
dans  les  ouvrages  des  auteurs  divers  par  ce  caractère  :  —  Polypes 
non  rétraclilea.  Pour  le  dire  en  passant,  c'est  un  caractèj-e  d'une  valeur 
bien  faible  quand  on  l'étudié  dans  la  série  des  Alcyonaires.  La  puis- 
sance de  la  contractilité  est  trop  variable  avec  les  individus  et  l'état 


a66  II.  I)H  l-ACA/K-DITIIIEHS. 

d'im  ('■(•liaiitilliin  sciiiIjIc  (jiit'[(iu('f(»isl)ien  dilTicilt' à  invoquer  poui"  uiif 
lu  m  ne  diagnu.se. 

A  ce  propos  une  reinar(jue  grnérale  doit  liouver  place  ici,  car  elle 
se  présente  naturellement  à  l'esprit. 

Prenons  comme  exemple  \'A/t//it'/ia  ronca  de  Delle-dhiaje. 

Supposons  des  naturalistes  anciens  ayant  recherché  les  Alcyonaires 
dans  la  mer  Méditerranée  ou  autres.  01ivi,Ulto-FrederickMullcr.  Dclle- 
Chiaje,  v.  l'hilippi,  le  nomhre  des  espèces  relevé  dans  les  catalogues 
n'étant  pas  alors  ce  qu'il  est  devenu  depuis  les  recherches  modernes, 
quelques  caractères  bien  apparents,  superliciels,  sufïisaient  à  ces 
savants  très  bons  observateurs,  mais  n'ayant  pas  besoin  de  pousser  loin 
la  «lescription;  les  termes  de  cinupaiaison  n"étant  i)as  nondireux.  le 
inoiniire  cai'actèi'e  général  devenait  suflisant.  —  lue  diagnose  courte, 
succincte,  comme  beaucoup  de  celles  qu'on  rencontre  dans  De  La- 
marck.  permettait  de  se  reconnaître  facilement  et  de  distinguer  des 
êtres  pour  lesquels  plus  tard  on  a  été  fort  embarrassé  pour  arriver  à 
préciser  quelle  en  était  bien  respèc(\ 

Mais  lorsque  la  science  s'étend  et  |»it'nd  une  marche  j»Uis  en  rapport 
avec  lavéritéet  le  progrès,  quand  l.idiagnose  devient  tout  à  l'ail  insul- 
lisante  et  jette  dans  le  doute,  il  faiil  de  nouvelles  études.  Noilà  par 
exemple  VAnlheHn  ro.sea  de  Delle-Cbiaje,  est-ce  bien  un  A/if/ir/ia  :' 
Edwards  et  .Iules  llaime  se  déclarent  inqtuissants  à  résoudre  la 
question.  Supposons  que  ce  ne  soit  [)as  \\\\Anllii'H(rl  ('.e|»endanl  Delle- 
Cbiaje  a  trouvé  un  .Ucyonaire  rouge  (granato),  car  il  voyait  bien  et 
beaucoup  le  naturaliste  de  .\a|»les  ;  faul-il  lui  alliilaier  la  (li'couveile 
de  l'espèce  dont  la  valeur-  va  être  disi'utée  ici  ?  CerlainenienI  oni. 
p(jur  beaucoup  de  ces  chercheurs  de  priorités,  di-  ces  restaurateurs  de 
vieux  noms,  qui,  n'ayant  aucun  travail  sérieux  à  leur  acMjuit.  ajMès 
une  étude  plus  ou  moins  sérieuse,  couiluenl  à  la  connaissance  par 
les  anciens  d'une  espèce  ([u'on  croit  nouvelle.  (Juel  nn'rile  ont-ils? 

Ileveniuis  an  genre  Si/iii jKiili inn , 

May  Walther  a  publié  dans  le  dernier  numéro  de  la  Jeuitiiirhe 
Zritsrhrift.  \.\X1I  15(1.  N.  F.,  .WVI  l!d..  llell  I .  pag.'  40  (mars  1899), 


CORALLIAIRES  DU  GOLFE  1)1    1J(  >N.  .UiT 

un  <(  Beitrage  zur  Systeniatik  und  ChivjiKjlugie  der  Alcyonaceen  » 
qui  a  surtout  pour  but  de  faire  connaître  les  Alcyonaires  des  musées 
de  Hambourg  et  de  Berlin. 

Des  documents  nombreux  sont  réunis  dans  ce  travail  ([ui.  du  reste, 
se  rapporte  surtout  à  des  échantillons  conservés  dans  les  musées  : 
les  opinions  des  différents  auteurs  sur  les  genres  et  les  espèces 
signalés  y  sont  fort  consciencieusement  résumées  et  même  discutées. 

C'est  ainsi  que  les  opinions  de  v.  Koch  sur  le  genre  Syinpodium 
y  sont  très  suffisamment  indiquées  pour  qu'il  soit  jjossible  de  s'en 
faire  une  idée  exacte. 

Von  Koch  n'admet  évidemment  pas  en  ce  qui  concerne  le  Sympo- 
diiun  coruUoules  que  ce  soit  un  genre  devant  se  rapporter  à  ce  type 
sur  lequel  il  a  fait  un  travail  spécial,  sous  le  titre  :  «  Die  systematische 
Stellung  von  Sympodium  roralloides  »  (Zool.  lahrb.,  Bd,  V.  1891. 
8,  70). 

Il  partage  le  genre  Sympodium  d'après  l'origine  des  échantillons 
venus  des  grandes  profondeurs  des  mers  chaudes  ou  tempérées. 
N'ayant  à  nous  occuper  que  du  S.  roralloïdes,  voici,  d'après  May,  ce 
qu'il  en  pense. 

Pour  lui  ce  n'est  pas  une  Gornularidée,  mais  bien  un  Alcyon  qui, 
en  se  fixant  sur  un  corps  étranger,  a  étalé  sa  base  en  une  forme  de 
lamelle,  non  polypifère. 

L'argument  fondamental  présenté  par  le  savant  allemand  est 
celui-ci.  Sur  un  Zoanthodème  du  prétendu  Sympodium,  on  trouve 
deux  parties  bien  distinctes:  l'une  lamellaire,  mince,  non  polypifère; 
l'autre  mamelonnée,  sur  laquelle  les  Polypes  sont  nombre<ux,  et 
disposés  absolument  comme  ceux  des  Alcyons.  Aussi  d'après  ces 
caractères  admet-il  que  le  Sympodium  roralloïdes  appartient  au 
genre  Alcyon  auquel  il  conserve  le  nom  spécifique  de  coi^alloïdes. 

La  valeur  des  caractères  des  espèces  d'Alcyons  n'a  pas  été  tellement 
discutée,  que  l'on  puisse  prendre  pour  caractère  d'une  absolue  impor- 
tance l'absence  des  Polypes  sur  les  expansions  lamellaires  recouvrant 
les  corps  de  soutien.  En  rédigeant  cette  note  relative  au  travail  et  à 


368  H.  DE  LACAZE-DUTHIERS. 

l'opinion  do  vnn  Koch,  j'ai  sous  les  yeux  de  très  nombreux  échan- 
tillons, et  parmi  eux  plusieurs  dont  les  mamelons  sont  unis  par  une 
membrane  présentant  de  nombreux  Polypes,  un  autre  qui,  très 
mince  et  membraneux,  n'oIVre  aucun  mamelon  et  est  couvert  de 
Polypes. 

Le  savant  /.oulogiste  allemand  a  encoie  observé  ijue  les  expansions 
fixées  sur  des  corps  à  surface  plan»'  ollraient  également  ces  mamelons 
qu'il  compare  à  des  Alcyons  unis  |>ai-  une  mendiran**  mince  sarcoso- 
mique  non  polypifère. 

11  est  à  cet  égard  une  observation  ([u'il  est  facile  de  faire.  C'est  (jue 
les  gros  mamelons  —  représentant  aux  yeux  de  v.  Kocb  des  Alcyons 
proprement  diU  —  sont  le  plus  souvent  soutenus  par  l'extrémilé  d'un 
rameau  cassé  de  Gorgone.  Il  y  a  sans  doute  des  exceptions  à  ce  fait, 
mais  elles  sont  plus  rares  que  ne  le  ferait  supposer  raltiimation  de 
V.  Koch. 

Sur  les  échantillons  développés  sous  les  blocs  de  bétonnage  de 
l'entrée  du  port  de  Port-Vendres,  les  lamelles  sont  entièrenuMit  poly- 
pifères  et  Ixancoup  de  mamelons  sont  soutenus  ou  ont  été  causés  par 
des  toullesib'  tubes  de  Tubulaires,  d«' Serpuliens,  de  Spirorbes,  en  un 
mot  par  des  corps  étrangers  saillants. 

Ce  qu'il  importerait  pour  justifier  une  telle  opinion,  ce  serait  un 
ensendîle  de  faits  analomiques  fournissant  des  preuves  réelles. 

Huant  à  la  distinction  de  ce  que  von  Kocb  appelle  VAInjoit  r,,r<il- 
loïf/i's  v[  les  vrais  Sympodiiims  reconnus  comme  tels  parce  qu'ils  ont 
été  péchés  à  des  latitudes  ditrérciites.  à  des  profondeurs  très 
grandes  et  dans  les  pays  chauds  ou  tempérés,  il  est  difficile  de 
l'admettre. 

Ne  voit-on  pas  respéce  (pie  nous  éludions  occuper  les  positions  les 
plus  variées?  Elle  a' été  pèchée  à  plus  de  -2(M)  mélivs  de  profondeur 
et  se  fixe  à  l'oit-Vendres  au  niveau  de  la  suilace  de  l'eau  ? 

Nous  consei-verons  donc  le  Si/ni/Kit/iii/n  niral/dït/rs  comme  genre 
et  espèce  et  ne  le  confondrons  pas  avec  l(>s  Alcyons  pn>prenient  dits 
qui  nous  paiaissent  foit  dill'éients. 


CORALLIAIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  369 

Histoire  du  Sympodium  corallcUdes 
I 

i;  A  U  A  C  T  K  II  E  s    (i  V.  N  K  W  A  V  \ 

Dans  la  MédittMTanre.  la  diagnuse  du  Sijtnjxjilunn  est  facile,  sur- 
tout lorsque  l'un  a  pris  connaissance  des  caractères  de  la  Rolandia. 

Voici  ses  caractères  : 
Zoanthodèmo.  —  En  lame  parasite  :  commence  par  être  un  disque 
dont  les  bords  en  s'étendant  se  rencontrent,  font  le  tour  du 
corps  cylindrique  servant  de  support,  se  soudent  et  pro- 
duisent un  tube  complet. 

Surface  lisse  et  non  recouverte  d'une  coucbe  de  mucosité 
enveloppante. 

Nondjreux  turbercules  ou  mamelons.  Quand  le  support 
(ordinairement  un  polypier  de  Gorgones)  offre  des  tigelles 
cassées,  ces  mamelons  correspondent  le  plus  souvent  à  ces 
rameaux  cassés  et  présentent  de  nombreux  Polypes  se 
touchant  et  formant  dans  leur  épanouissement  comme  des 
bouquets  (pi.  XL  lig.  I). 

Les  espaces  conqiris  entre  les  mamelons  sont  ordinai- 
rement moins  riches  en  Polypes. 
Polypes.  —  Complètement  rétractiles  dans  leur  loge  du  sarcosome  ; 
corps  tubuleux  couvert  de  sclérites  plus  serrés  et  plus 
rapprochés  sur  les  lignes  correspondant  à  l'axe  des 
tentacules. 

Dos  des  tentacules  soutenus  par  une  bande  de  spicules 
longitudinaux  pareils  à  ceux  des  bandes  du  corps  et 
correspondant  à  l'axe  des  tentacules  (pi.  XTII,  lig.  10). 

Base   extérieure   tlu   péristome  entourée  d'un   cercle   de 

ARCH.    DE  ZOOL.  EXP.   ET  GÉN.  —  3«  SÉRIE.  T.  VIII.    1900-  24 


370  II.  1)1'  L\(;.\Zi:-l)ITIIIKI{S. 

spiculi's  li(iriz(iiil;iiix.  (•'«'sl-à-dirc  |M'r|M'ii(liciil,iir('s  dans 
leur  (lii<Mliuii  à  la  (lir<'cli<iii  dr  laxc  di^s  l'olypcs  ([)!.  Xli  ). 
L't'iiscinijk'  dv  ct's  dispositions  donnant  aux  l*olyi)es  épa- 
nouis ou  ])lus  ou  moins  contiaclrs  des  ligures  |)ai'ticulièi'<'s. 
(juand  les  spicuirs  du  t\i\s  i[i'>  |)ras  sont  jaunes,  (diaque 
sitnnnet  de  luinTcuie  i(''sultant  de  la  ciuitraetidu  du  l*(ilyj>e 
est  jaune. 

Sarrosomc^.  —  Traversé  par  des  vaisseaux  l)lancs  formant  un  réseau 
superliciel  très  évident,  les  spicules  colorés  descendant  jus- 
(ju'à  la  surface  adhérente  sur  le  coi-ps  de  soutien  (pi.  XlN'i. 

Conh'in  .  —  llaUiluelirnienl  d'un  niuge  vineux  nu  rappelant 
celle  des  brifpu's  pilées  (piand  le  Znantliodème  est  sec; 
mais  ou  trouve  dans  le  golfe  des  variéti's  d'un  hlanc  pur^ 
d'un  jaunâtre  nancpiin  et  d'un  rose  très  beau. 

Siiicul('i<.  —  l^'usiformes. 

A    l'aide    de   rensend)le  de    ces    caiaclères.    il   est   im|)ossil>le    de 

coid'oiidre  les  Si/iHjxxfiin/iS  avec  la   /{o/d/u/ia.  avec  les  /ich/u/rcs  r\ 

les  Aiillirlid.  pour  ne  citer  que    les  ty|»es  méditerranéens   connus. 

si   pour  ce  derui(M' genre  ou  accepte  comme  caractère  la  nou-i'étrac- 

tilité  com|»lèle  des  Poly|»es. 

'  Il   ini|ioi'l(' (le  ra]i|ii'lei'  la  siunili<-alioM  ilc  ([iirli(iics  expressions  cinpIoyiTs  dans  ce 
mcmoire. 

Zoatitliodènu'.  —  C'est  l'ensemble  du  polypier  cl  (l<'s  animaux,  dn   sipieieite  et    de  la 

partie  animale;  il  signifie  jjopnlalion  d'aniiiiaiix-tleMrs. 
Sarcosoiiie.  —  C'est  le  corps  cliarnn.  Seid  il  exisie  chez  le  .Syinpoilinm  ;  c'est  lui  ipu 
est  appelé  po/if/iieroïde  par  Alilne-Kdwards  et  .Inles  Hainie  i  voir ///.s'Ax/r '/(".s" 
Cordl/ioircs). 
J{/<isl(if/i'llàse.  —  Ha]ipi'ile  la  niiiil  iplicalioii  jiar  lioiirneons,  d'oii  dci'ixr  le  nom  i\r 
/i/(isf()C()ï/es  donné  aux  l'olypes  (jui  n'tjnl  pas  eu  un  embryon  pour  origine. 
Lors([iie  h'  l'olype  loul  nt)uvellemenl  formé  est  dû  à  la  Iransformalion  d'un 
(cnf  l'econdé,  il  est  tlési-^iie  par  !<■  nom  exact  d'OoCdï/i'. 

(Irlte  noinenclalure  es!  commiKN'  et  simpl<' ;  elle  a  rie  ,i(|i)|iiic  p,ir 
M.  Danielsen  dans  l'élude  des  Alcyonaires  des  mers  du  (ïroeidaiid. 

L'expression  j/o/iz/ùeroïde  est  1res  et  trop  vau;ur.  Ouan<l  on  clierclie  à 
préciseï' les  caractères,  on  e>t  l'ort  end)arrassé  jiour  sr  l'aii-e  une  juste  idi'c 
de  ce  ([u'elle  représente. 

l'ar  exemple  dans  une  Vérétille,  un<'  l'ennatule,  où  e>t  le  polypieroïde,  en 
(pioi  consislt'-l-il  ".'  Le  Zoantlindùini'  sii;'nilie  une  po|)idalion  d'animaux- 
lleurs,  et  le  Su rcosoilie  i's\  la  partie  de  tissu  continue,  reliant  tons  les  indi- 
vidus, tous  les  l'olypes.  (\'rs\  ce  ccirps  cjiarnu  ilan->  li'  piel  >,onl  lo:;<'es  les 
liases  des  l'olypes. 


CORALLLMHES  1)1'  GOLFE  DU  LION.  371 

Nous  (lovons  itiaintenant  prendre  chacun  des  élénienls  de  cette  des- 
cription de  l'espèce  et  en  exposer  en  détail  les  caractères  particuliers. 


Dr     ZOANTlIODEiM  K 
(PI.  XI) 

L'apparence  du  Zoantliodème  dépend  entièrement  de  deux 
choses:  de  la  forme  du  corps  sur  lequel  le  Sympodium  est  parasite  et 
de  l'état  de  dilatation  de  ses  ditt'érentes  parties. 

Prenons-le  d'abord  sur  l'axe  des  Gorgones. 

11  forme  un  tube  complet  autour  de  l'axe  dénudé,  dépouillé  de  ses 
producteurs  primitifs. 

Comme  la  lutte  pour  l'existence  se  manifeste  à  chaque  instant  au 
fond  des  mers,  et  que  le  sarcosome  des  arborescences  des  Gorgones 
est  souvent  étouffé  et  recouvei't  })ar  une  foule  d'autres  espèces, 
Eponges,  Bryozoaires,  etc.,  il  n'est  jtas  rare  de  trouver  sur  le 
Bryozoaire  ayant  tué  la  (ioi'gone  dans  une  partie  de  son  étendue, 
le  Sympodium  ayant  à  son  tour  vaincu  ce  dernier  lutteur,  et  si 
le  Bryozoaire  a  formé  sur  l'axe  cassé  de  la  (jorgone  une  production 
en  massue,  le  Sympodium  (pii  la  recouvre  offrira  une  apparence 
de  développement  qui  a  été  prise  pour  une  élévation  du  Zoantliodème 
mimant  un  Alcyon  (pi.  XI,  tig.  4). 

Le  dessin  (planche  XI,  lig.  1)  qui  est  très  ressemblant  a  été  pris  sur 
un  échantillon  à  moitié  contracté  et  en  partie  un  peu  gonflé  à  gauche 
sans  que  les  Polypes  soient  épanouis,  en  partie  fortement  contracté 
h  droite. 

L'apparence  est  tout  à  fait  différente  dans  le  cas  où  la  partie  est 
fortement  contractée,  surtout  dans  le  cas  où  les  Polypes  sont  multico- 
lores (pi.  XI,  fig.  1,  (f)- 

Ainsi,  et  c'est  sans  doute  le  cas  observé  par  Milne-Edwards  et  Jules 
Ilaim(>  (juaiid  ils  donnent  comme  caractère  «Polypes  jaunes»,  on  voit 
dans  le  rameau  du  coté  droit  de  la  ligure  que  la  teinte  du  rouge  est 
très  foncée,  l'épaisseurdu  sarcosome  est  évidemment  faillie,  —  et  l'on 


:rr2  11.  DK  LACAZK-DITIIIKHS. 

distingue  les  points  jaunes  qui  ('((irespuiKicnl  aux  calircs  lirs  dépri- 
més des  dilVérents Polypes  de  cette  assuciatii»n. 

Dans  le  reste  du  Zoanthodénie  niuulé  sur  le  polypifM-  de  la  (i<tr- 
gone,  la  couleur  est  plus  (•laii-(\  les  s|ii(uii's  (pii  la  causenl  sont  plus 
espacés.  Mais  de  loin  en  loin,  on  \n'\\  ((miiiic  de  grosses  verrues. 
comme  des  tumeurs.  D'apirs  ce  qui  vient  lirtii'  dit.  on  serait  poitéà 
penser  qu'au-dessous  (le  la  lame  sarc((S()mi(pi('.  il  y  a  (luchpu's  corjjs 
surajoutés  à  la  charpente  de  la  (loigonr.  (Ida  fsl  ri(''{iui'iil.  mais 
souvent  aussi  la  blastogénèse  est  en  certains  points  plus  active 
qu'en  d'autres;  alors  les  Polypes  se  touchent,  étant  très  i-approchés, 
et  une  soi'te  de  tumeur  hlastogénétique  se  foiine. 

C'est  là  un  caractère  (jue  la  figure  1  de  la  idanclu'  XI  montre  ave(î 
pleine  évidence,  dette  figure  résume  exactement  les  caractères  d  lap- 
parence  la  plus  habituelle  (piand  dans  rexeiiiple  se  IrouvenI  les  deux 
couleurs  rouge  un  peu  violàtre  et  jaunâtre. 

Mais  il  faut  le  dire,  ces  sortes  de  nodosités  ou  tumeurs  polypifères 
se  rencontrent  le  plus  souvent  aux  extrémités  des  tigelles  rompues 
du  polypier  servant  de  support  (pi.  XL  lig.  4). 

[1  est  inutile  de  disculer  la  (pieslioii  du  païasitisine  et  de  l'absence 
complète  d'un  axe  solide  (|ueIcou(]ue  aj)(>arlenant  au  Syni]»odiuni  : 
celui-ci  est  formé  d'une  lame  charnue  bourii'c  de  spicules.  Cela  ne 
fait  plus  aucun  doute  aujoui-d'bui. 

En  suivant  le  déveloj)])ement  des  eudiryous.  j'ai  eu  sous  la  main 
tous  les  exemples,  depuis  un  s(Md  Poly|)e(pl.  Xl\',  tig.  lliilnnl  la  base 
adli(''reiile  s'(''lalait  dijà  en  lame  sur  le  cor|is  de  soutien.  ius(|u"à  la 
formation  progressive  du  Inbe  s.ii'cosomi(|ne  doiil  les  bords,  [larlis 
du  pied  dn  PoIy|»e  en  s'(''teiidant  arrivaient  à  se  rencontrer.  Alors 
une  souduie  euti'e  ceux-ci  se  |)rodiiit  et  le  tnbe  se  complète  autour  de 
l'axe  fournissant  le  su[»[)orl. 

Dans  les  rameaux  inlV-rieurs  dn  Zoanlliodème  donné-  connue 
exemple,  «m  voit  qu'uiu'  soiiduri'  |iarsnite  dn  (lévelo|ipemen!  i\\\  >ar- 
cosome  a  enuloln''  à  droite  d.ins  le  lias  (piaire  exi  ri'mili's  des  rameaux 
cassés  de  la  (ior.-one  (|il.  XI.  lig.  I,  a). 


CORALTJATRES  DU  GOLFE  DU  LION.  373 

Il  suffit  d'avoir  signalé  ces  faits  pour  supposer  a  priori  que  la 
forme.  l'hahitus  extérieur  du  Synipodiuni  doit  être  extrêmement 
varié. 

En  écrivant  ces  lignes,  j'ai  sous  les  yeux  des  Zoantlujdèmes  aux 
formes  les  plus  différentes.  L'un  blanc  (nous  reviendi'ons  sur  ce  cas), 
est  allongé  et  recouvre  une  tige  de  Gortjonella  s(fr/tten(osa  dont  les 
brindilles  ont  été  cassées  tout  près  de  la  tige  principale.  L'échantillon 
est  remarquable  par  le  nombre  et  la  succession  de  ses  nodosités  ou 
tumeurs  polypifères.  Toutes  évidemment  ne  sont  pas  causées  par  des 
extrémités  cassées  du  polypier  de  soutien,  mais  c'est  le  plus  grand 
nombre. 

Il  importe  de  remarquer  que  dans  le  cas  où  les  nodosités,  les 
tumeurs  polypifères  sont  bien  développées  et  saillantes,  le  nombre 
des  Polypes  sur  la  lame  couvrant  la  tige  principale  est  habituelle- 
ment plus  faible. 

On  dirait  que  la  puissance  blastogénétique  s'est  concentrée  dans 
les  points  où  elle  a  formé  ces  tumeurs. 

Un  caractère  du  Zoanthodèuie  du  Sym[»odiiun  (ju'il  importe  de 
rappeler,  car  nous  allons  en  voir  la  contre-partie  dans  la  Rolandia 
coralloïdes ,  est  celui-ci  :  quand  on  le  sort  de  l'eau  (pi.  XI,  la 
fig.  1  est  très  ressemblante)  sa  surface  est  propre  et  non  recouverte 
de  ces  mille  et  une  particules  vaseuses  qui  se  trouvent  sur  les 
Gorgones  Pennatules  et  autres  produits  animaux  des  fonds  de 
mer,  ce  qui  indique  que  le  sarcosome  ne  sécrète  et  ne  déverse 
au  dehors,  malgré  l'excitation  que  lui  fait  éprouver  le  contact 
des  corps  étrangers,  des  engins  de  pèche  et  de  l'air,  aucune  humeur 
visqueuse.  Ce  caractère  seul  le  diflerencierait  à  première  vue  de 
l'autre  espèce  à  laquelle  nous  allons  le  compai-er. 

Quand  il  est  desséché,  sa  couleur  est  plus  sond)re  et  plus  terreuse  que 
celle  de  quelques  Alcyons  ou  des  Gorgones.  — Gela  dépend  du  tasse- 
ment des  sclérites  ou  spicules  qu'a  causé  la  dessiccation  et  la  diminu- 
tion d'épaisseurdes  tissus  mous.  Les  spicules  se  trouvent  presque  à  la 
surface  et  très  rapprochés. 


374 


II.  I)i:  LACAZr.-DI  TIIIKUS. 


Sui'  l<'s  r(ii-|is  s<ius-iii;ii'iiis.  les  Zd.i iilln iiirMiics  ]iHrasil('s  du  Syiii- 
iMHliiiiii  |inMinent,  coinnic  dm  !<■  vuil.  la  Iniiiic  tli'^^  sii|»[M)rts  iiui  les 
poi'tent.  Ils  sdiit  assez  lai-tMiicnl  lix<''s  sur-  li's  cofjuilk's  on  sur  les 
rochers  (]ue  rapporte  la  draiiue.  Le  Syni|)0(liitiii  seini)le  surtoul  aimer 
h  se  lixer  suf  les  (-(.rjis  hranciius. 


Cependant,  rt  c'est  en  ce  nionieni  (jne  nous  avons  à  nous  oi-cuprr 
de  sa   station.  .')•'  l'ai  trouve  dans  une  situalinu  tivs  pai'liridiric 

L'enti-ée  i\\\  |)ort  de  l*oil-\cnflr(^s  esl  oiiNcrle  au  Nord-Msl.  et  |ionr 
l)rutégei'  ee  port  contre  une  houle  liés  l'oilr  ipu'  soulèvcnl  les  vents 
(lu  Nord,  Nord-Est,  Est,  les  TravauN.  |iulilii-s  mil  jctc  e|  empilé  des 
hlocs  cul)i<pies  de  IkHiui.  de  la  |K.iule  de  l'eidi-ée  au  Sud.  sous  li'  cap 
Béar,  en  laissaid  au  Nord-Ouest,  du  côlé  de  la  leiie.  juste  la  passe 
nécessaire  à  l'entrée  des  grands  navires. 

Sous  les  amoncellements  de  ces  hlocs  fort  difliciles  à  ahordei-  et  à 
exploi-er,  on  peut  cependant,  avec  une  petite  drague  armée  d'une 
lame  de  fer,  l'acder  la  sui'fac(>  immergée,  .l'y  ai  lrouv(''  îles 
lames  de  Symjtodiuni.  pas  très  grandes  mais  hien  foiiui''es  et 
permettani  ifarriver  à  un<'  déterniinalion  pi-écise  ivoir  pi.  XI. 
lig.  2  et  ;{j. 

Entre  un  Zoardhodème  développé  sur  niu'  (îorgtnie  et  venaid  d'une 
prohindenr  souvent  assez  grande.  (h'UX  cents  mètres  et  plus,  et  un 
/oanihiidème  lrouv(''  sur  un  hloc  cnhicpie  de  héton.  à  Toil-N  endrcs. 
presque  an  niveau  des  liasses  eanx.iui  doit  comprendre  (pielle  dilh'- 
rence  de  l'ornu"  (lig.  -2}  el  d'apparence  il  fanl  s'atleiidre  à  r<'iiconlrei'. 
(Test  très  jMnliahlemenl  sur  des  Zoa  ni  liodènies  (dah-s  en  lames  et 
non  enroulés  ((ne  (i.  v.  Koi  h  a  |)ris  les  exem|iles  pour  arriver  à  ((die 
opinion  (pic  le  Sympodium  es!  un  Alcyon  dont  la  hase  d'a(lh(''renc(; 
s'est  étah'-e  en  lame. 

Les  exemplaires  de  l'enlri'c  du  pnit  de  Tni  l-\  l'iidiv-  >eraienl  sin- 
gnlièremeiil  utiles  pour  snuleuir  cette  opinion  si  elle  pouvait  être 
soulenne. 

.yioutons  en  teniiiiKiiit  celle  desnipti le  l'exIiMieur  du  Zoantho- 


CORALLIAIRES  Dl'  (lOl.FE  DU  LION.  'M:\ 

(Irme  que  c'est  avec  rais |in'  .Milno-Edwardsot.luh^s  II;iiin(>  (léclaicnl 

<iue  «  le  polypieroïde  (sarcosuine)  no  parait  pas  être  hérissé  de 
spicules  »  (vol.  I,  p.  HO)  ;  un  peu  i)lus  Iniut.  ils  déclarent  que  les 
Polypes  forment  des  petites  verrues  ou  pa|)iiles.  Sur  les  échantillons 
desséchés,  on  n'<'n  voit  ]>as  ti'ace.  i^l  la  surface  du  Zoanlhodènie  est 
tout  à  fait  lisse,  mais  avec  un  aspect  un  peu  teri'cux  (piand  il  est  sec, 
dû  à  la  position  superlicielle  des  spicules. 


in 

SAUCOSOMK 
(PI.  XlVl 

('/est  \e  tissu  charnu  (pii  forme  la  lame  i»arasite  étendre  sur  le 
corps  de  soutien.  11  est  creusé  de  cavités  répondant  au  has  du  corps 
des  Polypes. 

Trois  élénuMits  entrent  dans  sa  conqiosilion  :  \o  /iss/(  cclliildiro 
mou,  modelé  en  forme  de  raisscfn/.r  ;  les  sr/c'ritcs  ou  Sjjicuh's:  le 
l'issu  l'onddniciildl . 

Tissus  mous.  —  Les  tissus  mous  composant  le  sarcosome.  dans 
lesquels  sont  disséminés  les  spicules,  se  décomposent  eux-uunnes  en 
deux  parties  fort  distinctes  dont  il  est  plus  facile  de  reconnaître 
l'existence  ([\w  d'en  étudier  la  structure,  pour  Tune  d'elles  du  moins. 

Les  coupes  sont  dilïiciles  à  faire  à  cause  de  la  présence  des  sclérites 
qui  arrêtent  la  lame  tranchanle  ou.  en  résistant  (>l  suivant  le  rasoir, 
décliirent  les  parties  nujUes. 

A.  — •  Nous  nommerons  suhsfa/in'  foiuhinicnldlr  Tensenihle  de 
cette  partie  des  tissus  mous  :  de  nature  cellulaire,  incontestahle- 
ment,  dans  laquelle  on  voit  des  noyaux  non  douteux,  mais  dont 
le  protoplasme  de  la  cellule,  étant  hyalin  et  de  nature  un  peu  résis- 
tante, n'est  pas  facile  à  interpréter.  Les  déchirures  (pi'il  éprouve, 
l'encomhrement  par  les  sclérites  dont  il  est  le  siège  i-iMidenl  son  ohser- 
vation  diflicile. 


376  II.  DH  F.ACAZK-nn  IlIKHS. 

On  (listiiiiAiio  cependant  au  niiliru  (!•■<  [larlies  dilacérées  dos  slrios 
fines  et  délicalos  qui  sont  de  nature  musculaire.  iMmlractiles.  el  (|ui 
ex])li(|uenl  les  fortes  rétractions  éprouvées  par  le  sarcusdiue.  Les 
dillicultés  de  fanatcunie  liisl()l(),ui(pie  d(.nl  il  vienl  (Tètre  question  ne 
permetteid  guère  de  donnei-  de  lHinne>  et  complètes  ligures  de  ces 
éJénients. 

C'est  dans  les  cellules  de  celte  partie  molle  fondamentale  (pie  l'on 
découvre  l'origine  des  spicules.  d'ahord  très  petits,  allongés,  délicats, 
fort  transjiarents,  prenant  peu  à  peu  des  proportions  énormes  rela- 
tivement au  volume  de  la  partie  ])rodue|iice  primitive. 

Du  reste,  ce  tissu  n'existe  pas  spécialenn-nt  et  uni(iuement  chez  le 
Svnqiodium.  on  le  trouve  dans  le  sarcosome  des  (iorgones.  des 
Alevons;  chez  ces  derniers  surtont  il  a  une  consistance  denii-cai'tila- 
gineusc  très  remarqual)le.  Il  existe  et  doit  existei-  chez  tous  les  Alcvo- 
naires,  pourvus  ou  non  de  spicules. 

liés  limites  extrêmes,  en  dehors  comme  en  dedans  du  tuhe  sarco- 
sonii(pi<'  l'orni(''  autour  de  la  tige  des  (Iorgones.  sont  indi([Ui''es  par  une 
rang('ede  cellules  pavimenleuses  (pie  l'examen  microscopi(pie  sous 
un  gro.ssis.s(unent  de  500  fois,  fait  reconnaître  sans  aucune  (liHiculté. 
(le  (pu' j'ai  appelé  et  dessiné  sous  ce  n(nn  de  jxirlii'  ou  si/hs/aiicr 
fond  a  m  en  laie.  An  sarcosome  est  ce  ipie  les  auteurs  anglais  n(Hnment 
mei<o(jl(i'(i  (Ashwoi'th.  The  slructia-r  of  Xenia  //ir/vaoni  dans  le 
Quorlerh/  joi/rntfl  of  inic/'osco/iicfrl  siii'iircs.  Anucv  IHUU.  vol.  'r2. 
|iait.  ;{.  p.  :2i."")  et  suivantes,  et  S.vdiu'v  .1.  Ilickson.  J//^//o//(// o/J /r//r/- 
?uin/i  (/if///n/tnii  in  (JiKirh-rtij  jinirnal  of  inic  se.  .luin  ISIK). 
vol.  XX.Wil.  part.  i.  j».  \\V.\  et  ;{(i:{i.  M.  Ashworth  en  doniu'  des 
ligures  par  coupes  niéth(»di(pies  en  montrant  (pu'  la  ini'soijhrd  se 
continue  dans  le  mili(Mi  de  la  lame  nH'senti'roïde  et  arri\ c  jusipra  la 
(•(xpu'  de  rn'nl'el  du  testicule,  ce  (pu'  i"a\ai>  vu  et  dosim'  nioi-niènie 
]iar  le  pi-océd('  sinqilede  dissociation  en   [f^^'rl  i  II ixtoi re  du  Corail). 

W.   —   Les  raissean.r   formeid  la  seconde  portion   du    sarcosonu'. 
partie  molle. 


CORALLIAIUES  \W  riOLFI-  1)1    I.ION.  377 

Ils  soni  faciles  à  observer  rt  h  iiu'ttiv  m  rvidence.  Leur  sti-ucture 
peut  être  aisément  conslat(''e.  surtout  sur  des  aniniriuN:  vivants  ou 
quand  ils  sont  très  frais. 

Si  l'on  fait  largenieid  um-  coui»»'  dans  ir  nulicu  d'une  tunirur  In-- 
niinale  d'un  Zoanthudènie  itien  vivant  (|»i.  \h'.  li.t;-.  ."ii.  on  reconnaît 
tout  de  suite  les  loi;es  des  Polypes  d'autant  plus  ui-andes  que  l'un  est 
mieux  tond)é  sur  leur  milieu.  .Mais  dans  les  parties  intermédiaires  de 
ces  cavités,  le  sarcosome  parait  à  la  vue  simple  tout  piqué  de  points 
rouges  enfermés  dans  un  lacis  ou  réseau  d'un  blanc  de  lait  qui 
contraste  avec  le  rouge  sond)re  du  Zoantlujdème.  Cette  première 
description  s'applique  au  cas  où.  comme  il  a  été  dit.  la  couleur  géné- 
rale est  rougeatre  et  celle  des  Polypes  est  jaune. 

C'est  pour  nous  rapprocher  le  plus  pussible  des  caractères  indiqués 
dans  l'ouvrage  classique  français  que  nous  (dioisissons  cet  exemple. 
En  revoyant  les  nombreux  é(d»antillons  que  j'ai  rapportés  des  côtes 
de  l'Algérie,  j'ai  fait  la  lemarque  que  sur  ceux  dessé(du's  comme 
sur  ceux  conservés  dans  l'aleoul.  la  teinte  est  rouge  terreux  avec  la 
loge  des  Polypes  jaune.  Comme  les  collections  de  l'expédition  de 
l'Algérie  ont  été  déposées  dans  les  galeries  du  .Muséum  et  que  c'est 
certainement  à  l'aide  de  cette  collection  {[uo  Milne-Edwards  et  Jules 
Haime  ont  fait  leurs  travaux,  on  comprend  que  la  caractéristique  du 
Polype  ait  été  donnée  d'après  l'observation  de  ces  Sympodiums. 
.   Plus  tard  nous  verrons  quelles  variétés  il  taul  reronnaiti'e. 

Le  réseau  blanc  est  ilù  à  la  présence  des  vaisseaux,  le  rouge  à 
celle  des  spicules. 

En  multipliant  la  forme,  la  position,  la  profondeur  des  coupes 
anatomiques.  l'on  peut  ari-iver  à  faire  îles  préparations  parfaitement 
démonstratives. 

Supposons  qu'avec  un  scalpel  bien  trancbant.  manié  avec  lenteur 
sans  presser  fortement  sur  la  surface  du  Zoantbodème.  on  gratte  tout 
doucement  pour  enlever  une  couche  superficielle  de  spicules.  on 
arrive  successivement  aux  I nus  dispositions  que  montrent  les  ligures  1 
et  2  de  la  planche  XIV.  A  la  base  d'une  tumeur  médiocrement  déve- 


:}78  II.  1)1"  LACA/I-DITIIIKHS. 

l(t|)|K''f'.  un  ;i|)t'i(;(iit  |i.ii-  lr;iiis|(;ir('iic<'  (en  h)  smis  une  nuiclic  iniiici' 
de  spiculcs  iKivt'.s  dans  le  tissu  iundanii'utal  le  i'(''sc;iu  l)lauc  des 
vaisseaux.  Scuis  la  loujie.  même  faillie.  i)\\  disliniiue  très  nettement  les 
iinastonioses  des  canaux  dont  le  dianM''tie  est  relativement  assez  peu 
considéraitie. 

Si  l'iui  eiintinue  l'u|)(''rati<in  avec  précaution,  un  arrive  à  d(''iiuder 
ee  réseau  (jue  dès  mainlenaid  nous  p(iu\  (Uisappeler  réscdii  su iicr/icicl 
exU'rii'iii'  {\\\.  />/..  lii;.  1.  (i.  h).  Celte  lii;ure  dans  ce  point  indiipK'  ne 
montre  ipu'  le  réseau  t'ornu''  jtarde  i^ros  vaisseaux  :  nous  allon>  voir 
<ju"il  est  plus  complMpu'. 

Kniiu.  si  l'on  ménage  haliilemenl  et   prudi'iumeut  la   coupe,   si  l'on 

descend     plus    lias,    on     trouve    toujours    dans    la     niè ligine    l,i 

partie  {(t)  où  une  calolle  enlevée  irune  t  uuieiir  laisse  voir,  aulonr 
d'une  cavité  ijiuue  d'un  Polype  et  le  séparant  de  deux  autres  i-aviles 
égalenuMil  jaunes,  renfermant  aussi  chacune  un  Polype,  le  réseau 
superticiel  exlérieurenlanu'-.  la  cavité  des  vaisseaux  étant  mise  à  jour 
et  leurs  cavités  intérieures  b's  faisaid  coiiininni(|uer  entre  eux  ou  avec 
d'autres  r(''seaux  jilus  d(''licals. 

On  jieul  suivre  facilement  de  la  partie  (Vn  où  l'on  voit  la  cavité' 
<iu verte  des  canaux,  leur  continuilé' sous  le  voile  spiculaii'e  \h  \  avei-  le 
l'éseau  mis  à  nu.  mais  non  ouverl  dans  la  partie  ((i\. 

(lette  ligui-e  de  la  jilanclie  .\|\'  es!  très  di'monslialive.  VAW  a  été 
copiée  sur  une  bonne  pré' parât  ion. 

Si  l'on  l'ait  inaiidenanl  une  coupe  pcrpemliculaire  au  ZoanI  liodènie, 
inléj'essaut  toute  l'épaisseur  i\\\  sarcosome.  on  \oil  luen  dans  la  liu.  ^ 
de  la  inèiiie  planche  de  (s)  en  {l'O.  la  coU|ie  des  ciseaux,  l'un 
<'xlerne  et  sup(''rieur  en  I /' /' >.  l'autre  profond,  moins  ricin-,  moins 
continu  en  (.si.  el  dans  l'intervalle  des  vaisseaux  c<iupt's  >e  trouvent 
<les  tidni'ons  irrégulii'rs  et  de  fornie  vari(''e. 

Il  fan!  remar(pier  (pie  la  couilie  spiciilifère  ^upi-rieure  ri  externe 
n'est  pav  plus  (''paiNse  (pw  celle  ipii  est  en  coiiiacl  iiiiiiii'diat  avec  le 
supptiri  (.S). 

(letje  oliM'ivation  est    iiiipoilaiile   piuMpu'  dans   la    Holaiidia   mais 


(:()1{AI>I>Ï.UHKS  1)1^  (lOLFE  DU  LION.  3T«) 

verrons  ([iril  n"<'ii  <'sl  pas  de  mènic  Ici  les  vaisseaux  avoisinant  le 
support,  forment  un  réseau  dont  les  mailles  sont  moins  serrées  que 
dans  le  réseau  superticiel  externe,  mais  les  spicules  sont  aussi  nom- 
breux dans  la  couche  adhérente,  tout  près  du  soutien,  que  dans  la 
couche  libre,  externe  supéi'ieure. 

Il  est  à  peine  besoin  de  faire  renia rcjucr  (jue  les  ivseaux  sont  très 
variables  dans  leurs  forme  et  grandeur,  qu'un  seul  caractère  est  con- 
stant :  Ils  se  trouvent  parallèles  aux  deux  surfaces  limites  et  sont  unis 
transversalement  par  des  canaux  irrégulièrement  contournés,  ana- 
stomosés entre  eux.  allant  de  la  couche  superficielle  supérieure  à 
l'autre  inféi-ieure.  Aussi  dans  une  coupe  perjjendiculaii'e  à  la  surface 
du  Zoanthodènu'.  on  n'obtient  que  des  tronçons  de  vaisseaux  foit 
ii'réguliei's. 

Mais  ce  qui'ne  manque  jamais,  c'est  un  ensemble  d'anastomoses  des 
vaisseaux  superficiels  formant  une  circonférence,  irrégulière  sans 
doute,  mais  réelle  autour  de  la  cavité  du  corps  des  Polypes  (pi.  XIX, 
lig.  1,«). 

Ri'si'Qu.r  scroiiddircs.  —  Dans  la  ligure  1.  au  point  (V).  on  a  vu  (pie. 
dans  la  paroi  des  canaux  formant  le  réseau  autour  de  la  cavité  des 
Polypes,  étaient  percés  de  petits  orifices.  Ce  sont  eux  qui  s'ouvrent 
tantôt  dans  les  gros  vaisseaux,  tantôt  dans  les  petits,  les  mettent  en 
communication  avec  les  réseaux  secondaires,  (pii  occupent  en  les 
croisant  en  tous  sens  les  mailles  des  reseaux  itrimilifs  (ju'on  vient  de 
voir.  Les  figures  '^  et  o  de  la  |)lancbe  XI II  montrent  bien  les  ra|)ports 
des  i"éseaux  secondaires  avec  les  parois  (//)  d'une  cavité  d'un  Polype. 

A  plusieurs  égards  cette  figure  est  intéressante,  car  elle  montre  en 
(w)  le  prolongement  de  la  sitbsfnHrp  fondamentale  [mi'x]  (wesof//œa) 
qui  du  sarcosome  s'avance  dans  la  cavité  du  l'oiype  pour  y  former  la 
charpente  des  lames  mésentéroïdes.  On  y  distingue  vaguement  les 
traces  des  libres  musculaires  (|ui  pciinclti'nt  la  i-éti'action  des  replis 
mésentéroïdes. 

En  résumé,  l'idée  (pi'on  doit  avuir  du  sarcosome  est  celle-ci  :  un 


:mo  II.  i)K  i.A(;.\zi:-i)rTiiii:i{s. 

ti^Mi  i-t'llulain'  riiii(l,iiiiciit,il.  yriiri'al.  ;iv('i-  lilirrs  imisculaii-cs  (et  sans 
duiili'  à  ('■Iriiiciits  iit'rvcux  puis  {ii'il  est  riiiiiiciiiinrnt  scnsililc  'i,  tra- 
vei-sô  par  «les  irscaux  df  vaisseaux  à  i;r(is  calilur.  fdniiant  une 
couche  supérieure  et  une  iiitericuie  citunue  un  l'a  vu.  et  d'innoni- 
bral)les  capillaires  s'entre-ciuisant  en  tous  sons,  entre  les  spicules  et 
les  vaisseaux  principaux. 

On  peut,  (l'une  façon  très  ('•lé,i;ante.  déniontrer  la  disposition 
de  ces  vaisseaux.  Il  sui'fit  pour  cida  de  l'aire  dissoudre  les  ti)i- 
cules  des  échanlilldiis  dans  l'eau  cliargée  d'acide  nitriipie  à  I  «  o- 
La  substance  fonda nu'nta le  du  sarcosome,  tout  en  prenant  une  teinte 
légèrement  ambrée  et  devenant  plus  résistante  et  plus  transparente, 
se  laisse  mieux  entamer  par  le  rasoir.  Un  peut  alors  faire  desc(»upes 
minces,  tangentielles  à  la  surface  des  Zoanlbodèmes.  et  Ion  voit  tous 
les  vaisseaux  former  le  réseau  superficiel  dont  le  |)lan  est  parallèle  à 
celui  de  la  surface,  ainsi  (pie  les  moindres  canalieules  formant  le 
réseau  profond  et  secondaire. 

Les  parois  des  canaux  deviennent,  sous  l'action  de  l'acide,  opaques 
et  brunâtres.  Ce  (jui  permet  de  voir  l'ensemble  des  vaisseaux,  dans  la 
coupe  rendue  transparente,  et  d'où  ont  disparu  les  spicules. 

nuelle  est  la  structure  de  ces  canaux  ? 

Ils  sont  tous  composés  par  une  coucbe  de  cellules  cubi(pu'S  formant 
un  épitbéliuni  très  nettenuMit  disposé  (pi.  XIN'.  lig.  3  et  i). 

Sous  un  grossissement  de  500  diamèti-es.  on  dislingue  les  ciN 
vibratiles  actifs  (pu'  poi-te  la  fa^-e  interne  de  ces  cellules.  r(''gulièi-enient 
rapprochées  et  produisant  une  lamelle  ininterrompue. 

Les  cellules,  en  jdus  des  cils  vibratiles  (pi'elles  portent  sur  leur  face 
répondant  à  la  lumière  du  canal,  sont  remplies  de  granulations  très 
Unes  (pii.  sous  la  lumière  riMlécliie.  les  foni  paraître  Id.iuclies.  (pii.  par 
la  lumière  transmise,  les  remleul  au  conlraii-e  obscures.  Cela  lienl 
aux  granulations  exlrèniemeul  nomlireuses  el  Unes  (pil  remplissent 

'  Il  va  sans  (lin>  (|ii<'  les  auteurs  ((iii  ont  Ironvr  des  fcllulcs  alloni;fcs  et  s'élcvant  à 
leurs  exlrcmilcs  en  filjrilios  polaires,  les  ont  consiiU-rties  <-oinme  les  représentants  du 
système  nerveux  (IlicKson). 


CORALLIATRES  DU  r.OLFK  DU  LION.  ;581 

ces  cellules.  On  arrive  l)i('n   à  apercevoir  le  noyau,  mais  non  sans 
difficulté,  dans  ce  milieu  obscurci  par  le  nombre  des  granulations. 

Dans  les  canaux  des  réseaux  capillaires  infiniment  petits  et  nom- 
breux, la  lumière  des  conduits  est  difiicile  à  reconnaître,  les  cellules  ont 
une  taille  de  beaucoup  inférieure  ù  celle  des  cellules  des  gros  troncs, 
si  bien  que,  dans  la  figure  3  de  la  planche  XID,  la  cavité  des  vaisseaux 
capillaires  (r  .s-),  le  canal  central  n'a  pas  été  indi(|ué.  bien  que  cer- 
tainement il  existe.  KoUiker  et  Pouchet  nient  l'existence  de  ce  canal. 
Puisque  nous  revenons  sur  cette  figure,  on  peut  remar(|uer  que 
dans  la  partie  (eml)  qui  représente  la  face  interne  de  la  cavité 
générale  du  Polype,  la  structure  est  la  même  que  celle  des  vaisseaux; 
mais  que  les  cellules  plusnond)reus(^s  et  plus  tassées  dans  cette  partie 
sont  sur  plusieurs  rangs. 

Ce  sont  les  vaisseaux,  les  réseaux  de  tout  ordre  du  sarcosome  qui 
reçoivent  les  produits  de  la  digestion  élaborée  dans  la  cavité  du 
Polype,  produits  qui  appartiennent,  une  fois  introduits  dans  le  sarco- 
some, non  plus  à  un  Polype,  mais  h  la  société  tout  entière.  Ce  fait  a 
été  reconnu  récemment  par  Dickson  chez  l'Alcyon  ordinaire. 

Dans  VHistoire  du  Corail,  qui  date  de  18G4,  on  trouve  l'ensemble 
des  vaisseaux  décrit  et  figuré  avec  la  plus  grande  exactitude.  Ce 
sont  les  vaisseaux  du  réseau  profond  qui,  sur  les  tiges  du  Corail 
(polypier),  laissent  des  traces  de  leur  existence  et  produisent  les  can- 
nelures qu'on  y  observe. 

Exemple  bien  remar<|uable  d'un  socialisme  vraiment  piatiqu(.'  et 
poussé  jus({u';i  ses  extrêmes  limites.  Car  si  une  partie  d<>s  membres 
actifs  de  la  société  se  repose,  quant  elle  a  digéré,  le  sarcosome,  dont  les 
vaisseaux  restent  béants,  conlinue  à  charrier  les  liquides  chargés 
des  produits  alibiles  dans  loule  létendue  delà  lame  parasite,  et  l'on 
ne  peut  nier  que  ce  qui  a  été  produit  par  l'une  des  parties  du  Zoan- 
thodème  puisse  servira  la  vie,  à  l'accroissement  d'une  partie  éloignée 
de  celle  qui  a  pnjduit  l'élément  nourricier.  Une  telle  solidarité  est  loin 
d'avoir  été  enviée  et  conseillée  par  les  ])lus  actifs  promoteurs  du 
socialisme  humain. 


382  II.  I)K  LACA/K-DITIIIKUS. 

Il  me  siitivirnt  (|irrn  l8ito.  apivs  la  iiiissidii  (|iu'  j'avais  r('iii|ilit^ 
en  .\rri(|U('  pinir  ri'liiilf  ilii  (iorail.  j'avais  eu  rdrcasidii  <Ip  jiic  tntuver 
en  rapport  avi'c  un  liuiiinic  piiissaiil  qui.  axant  son  arrivi'c  à  la 
fortunr.  avait  c'cril  dfs  ouvi'ages  les  plus  libéiaux  et  très  sdcialislt's. 
La  conversation  s'élant  eni;a,i;ée  sur  les  sociétés  que  forment  les 
différentes  espèces  de  Polypes,  je  lis  allusion  aux  i-èves  que  certains 
socialistes  avaient  faits  de  la  iiarti('i|)ation  eji  coninmn  de  tous  les 
hiMiélices  du  travail.  Mal  m'en  prit,  et  la  froideur  ([ui  suivit  celt»' 
allusion  me  prouva  ipic  j'avais  mal  juiii'' de  l't'IVet  que  |»ioduirail  ma 
comparaison. 

l'n  mot  encore  sur  les  vaisseaux. 

La  découvei'te  des  vaisseaux  faisant  communiipicr  la  masse  des 
tissus  avec  la  cavité  générale  du  ciM'ps  des  l'olypes  et  s'iri'adiant  ilans 
tout  le  sarcosome  est  parlaiicmciil  iiKliiph'T  par  le  |)rofesseur 
IL  Milne-Kdvvards,  dans  son  travail  de  i<s;{7  sur  l'Alcvonide  élégante. 
Il  faut  lire  ce  ti'avail  qu'on  trouve  dans  la  :2""'  séiie  (\r>  AniKih'!^ 
dt'K  Scicnri'K  na/i/rr/fcs  pour  1837,  tome  l\  .  |)l.  Ml.  MIL  .\l\'.  XN' 
et  W'I.  Il  est  ienq)li  de  faits  intéressants  (pi'on  i-éédite  —  et  (pii  s'y 
trouvcnl  pai'faitement  signal(''s.  .1'.'  n'avais  certes  ])as  ce  liavail  en 
main  |»endaut  mon  voyage  en  Afri(pir  et  j'y  rruiaripu'  ilcs  dessins 
absolument  semblables  à  ceux  que  j'avais  faits  bien  longteuqis  après 
ceux  de  l'illustre  niaftiv^  (pii  avait  le  don  de  riMidre  si  liim  la  nature 
vivante  avec  son  crayon. 

S/)ifi//rs  tn\  .Vr/c'/v7r.s'.  —  (les  ('•!(' mcnis.  liguri's.  solides,  bien  con- 
nus, sont  extrêmement  n(unbreux.  fort  colorés  ou  absolumrnt  inco- 
lores. \ Oilà  un  caractère  (pii.  pour  les  ih'tei'minations.  (nivrc  (pichpu' 
peu  la  porte  au  doiilc  :  dans  Idus  les  cas.  leui'  l'orme  si  cr  n'est 
leur  couleur  oll're  s(Mi\enl  un  moyen  de  sj)écilication.  .Mais  disons 
que.  ici.  toutes  les  lois  (pie  le  saicosonn-  est  coloré,  ce  qui  est  le  cas 
ordinaire,  c'est  an\  spicules  ijuil  iloil  sa  couleur. 

Les  trois  coideurs  (pu-  l'on  trouve  sont  le  blanc,  on  |i!ut(M  l'absence 
de  ciiuleur.  avec  la  Iransparence  du  cristal  laissant  voir  la  blancbeur 


CORALLTAIRES  DU  GOI.FK  1)1    fJON.  383 

des  tissus  mous  suljjacents  —  1(^  i'uui;t\.  variant  du  rose  violacé  au 
rouge  de  la  luil»'  pilre.  au  veriuillon  sale  —  enlin  le  jaune. 

Jamais  je  n'ai  rencontré  un  Zoanthodème  tout  jaune,  jamais  non 
plus  je  n'ai  trouvé  les  Polypes  uniquement  jaunes.  —  Quelquefois, 
sur  les  parties  du  sarcosomc  étendu  en  lanu'lle  mince  entre  deux 
verrues  ou  tumeurs  [)orlant  de  nond)r('ux  Polypes  réunis,  dans  la 
partie  où  les  Polypes  sont  i-ares.  on  voit  au  milieu  du  rouge  des 
traînées  de  taclies  jaunes. 

En  examinant  avec  grand  soin  les  nombreux  et  très  beaux  échan- 
tillons que  j'ai  rapportés  des  côtes  d'Afrique,  j'ai  remarqué  que  tou- 
jours quand  la  teinte  jaune  se  présente  sur  les  Polypes  (nous  verrons 
plus  loin  cttunnent  cette  couleui-  est  répartie),  c'est  sur  les  échantil- 
lons à  sarcosome  fort  colorés  eu  rouge  sond)re. 

.J'ai  sous  les  yeux,  en  rédigeant  ce  travail,  un  des  échantillons  dans 
l'alcool  dont  les  Polypes  sont  à  moitié  sortis  du  calice  du  sarcosome 
qui  les  loge  ;  ces  Polypes  paraissent  en  effet  jaunes.  Et  l'on  comprend 
(juun  seudjlable  échantillon  ayant  du  servira  Milne-Kdwards  et  Jules 
llaime  ait  pu  leur  faire  prendre  pour  caractéristique  de  l'espèce 
la  couleur  jaune  du  Polype.  Mais  nous  reviendrons  sur  cette  question 
à  propos  des  Polypes. 

Quand  il  s'agira  des  variétés  de  l'espèce  du  Stjmpodiuin  cora/loïdes, 
il  sera  nécessaire  de  reprendre  cette  question  de  la  couleur. 

Toujours  est-il  qu'en  ce  qui  touche  le  sarcosome  et  le  jaune.  Ton 
ne  voit  sur  lui  que  des  taches  disséminées  et  rares  de  cette  couleur, 
taches  qui.  peut-être,  sont  les  points  de  départ  <lu  développement  des 
blastozoïtes.  Mais  quand  on  détache  des  parcelles  de  la  couclie 
rouge,  on  trouve  presque  toujours,  mêlés  aux  spicules  d'un  joli  rose 
déterminant  la  couleur  générale,  quelques  sclérites  jaunes,  ce  qui 
certainement  cause  la  inodilicalion  de  la  teinte  générale  lorsqu'elle 
n'est  pas  rose,  uuiis  d'un  rouge  de  brique  pilée  terne. 

11  ne  faut  d'aillfHU's  point  oublier  ([ue  lors({u'il  s'agit  déjuger  de  la 
couleur  d'un  corps  contractile,  (juand  cette  couleur  est  due  à  des 
particules  figurées,  solides,  disséminées  dans  les  tissus  nujus.  l'inten- 


:i84  11.  ni:  lacazk-di  tiiiI':rs. 

sil(''.  la  liaiilt'ur  iln  tmi  do  la  f(iul<'ui'  est  causro  par  le  plus  nu 
lin  lins  (lo  contracture  des  tissus  mous  incolores,  et  cela  par  suite  du 
ra|)f»ruclRMii<Mit  ou  de  réloiunonient  des  pa)'tieules  solides  colorées. 

Iji  fonnc  1(1  j)/i/s  (jrnc'/'d/r  des  Sj)iri/h's  du  Sairosamo  prupioiiicnt 
dit  est  celli-  d'un  fuseau  fV»rl  l'éi^ulier,  droit.  rhari;(''  de  petites  nodo- 
sités saillantes  et  spinuleuses  à  Ifur  sniTaee.  ayant  les  deux  rxlré- 
niités  seiiddahlcs. 

Leur  taille  varie  (juelrpie  peu.  elle  ne  dépasse  guère  1   millimètre. 

On  comprend  qu'on  en  ti'ouve  ili'  moins  longs  jiuisqu'ils  com- 
mencent par  être  sans  nodosités  et  très  courts  et  ipi'ils  n'atteignent  la 
plus  gl'ande  taille  (|ue  l(irs(jue  li's  progrès  de  leur  il(''Ve|(ippciiient 
sont  ari'ètés. 

Il  ne  faudrait  cependant  pas  croire  (jue  la  forme  des  spicules  est 
uiii(|uement  celle  d'un  fuseau.  I^eur  développement  subit  des  arrêts,  et 
souvent  (ui  lenconti'e  des  éehanlillons  pi-ésentant  une  extrémité 
tronquée:  (|uel(iuefois  on  en  ti'ouve  en  forme  de  croix  grecque; 
on  en  rencontre,  coinme  llickson  l'a  remarqu(''  chez  l'Alevon  palmé, 
en  foiiiie  de  doinhelles. c'est -<à-dire  de  courtes  baguettes  teiininées  ])ai' 
des  extrémités  renllées  en  houle. 

D'une  façon  générale,  on  peut  dire  (|ue  la  forme  en  fuseau  est 
celle  (pii  prédomine  et  (|ue  toutes  les  variétés,  dues  à  fies 
iiiudilicaliniis  dans  le  dévelojijn'inent.  sont  relalivemeiil  ex.cep- 
t  i  iiiiielles. 

I,a  ])ositioii  est  |inur  le  |dus  grand  ii(iiiihi-e  la  suivante,  l/axe  du 
fuseau  est  parallè|(>  aux  deux  surfaces  du  sarcosoiiie  :  mais  il  en  est 
cependant  (juehpies-uns  (|ui  sont  incliiu's  sur  ces  faces.  e|  de  là  n'sulte 
un  premier  entre-croisement.  Mais  il  eu  est  aussi  (pii.  relativement  à 
la  [dus  grande  Idiigui'ur  du  Zii.inthndèine.  sdiit  |ieipendiculaiies  ou 
|iMiallèles  à  cette  Idiigueiir:  de  là  un  secolid  un  nie  (reiil  re-cniiseiiieilt 
et  la  su|ierp(isilion  de  deux  (Ui  |»lusieiii>  sdiMites  fonnant  \. 

Où  la  position  est  très  constante.  c'e>t  dans  le  voisinage  {\v^  vais- 
seaux. Les  sclériles  se  ilii'iuciit  là  en  sens  divers,  laissant  entre  eux 


(  :nU  A  M. I  AIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  385 

l'espace  nécessaire,  plus  ou  moins  polygonal,  par  lequel  passe  la  bran- 
che soit  verticale,  soit  horizontale  des  canaux  qui  traversent  en  tous 
sens  le  sarcosome  (pi.  XIV,  fig.  3). 

Il  importe  de  remarquer  que  les  spicules,  en  s'entre-croisant  dans 
les  sens  qui  viennent  d'être  indiqués,  forment  comme  un  feutrage,  et 
dans  les  lambeaux  du  sarcosome  que  les  coupes  peuvent  donner,  on 
voit  par  transparence  des  stratifications  de  sclérites  d'autant  plus 
serrées  que  la  contraction  est  plus  grande. 

En  résumé,  pour  l'épaisseur  du  sarcosome,  que  l'on  fasse  une 
coupe  parallèle  à  la  surface  externe  dans  les  différents  points  de 
la  hauteur,  toujours  l'on  trouvera  des  spicules  en  grand  nombre  dont 
Taxe  sera  dans  le  plan  de  la  coupe  et  la  direction  très  variée.  Ce  qui 
prouve  qu'il  est  difficile  d'indiquer  une  direction  unique,  surtout 
si  l'on  remanjue  que  dans  les  coupes  perpendiculaires  aux  pré- 
cédentes, on  rencontre  la  même  disposition  ;  les  spicules  étant 
couchés  parallèlement  au  plan  de  coupe,  se  trouvent  par  cela  même 
perpendiculaires  aux  précédents. 

Il  faut  d'ailleurs  remarquer  que,  dans  les  différentes  coupes,  l'on 
rencontre  des  spicules  ébréchés  qui.  se  trouvant  perpendiculaires  aux 
plans  des  instruments  dirigés  sur  eux,  ont  été  évidemment  cassés. 

Mais  il  est  un  point  qui  mérite  l'attention,  car  lorsqu'il  sera  ques- 
tion de  la  Rolandia.  nous  trouverons  entre  les  deux  genres  une 
grande  différence.  C'est  le  suivant  : 

Le  tassement,  le  feutrage  des  spicules  est  ici  égal  au  milieu  de 
l'épaisseur  du  sarcosome  et  tout  près  de  ses  deux  surfaces,  au-des- 
sous de  la  surface  externe  comme  au-dessus  de  l'interne,  d'où  il 
résulte  que  la  coloration  est  aussi  accusée  sur  les  limites  supérieures 
et  inférieures  que  dans  le  milieu  du  sarcosome. 

Enfin,  autour  de  la  base  de  chaque  Polype,  il  existe  comme  un 
calice  qui,  par  sa  coloration  intense,  tranche  vivement  sur  la  teinte 
claire  due  à  la  transparence  de  la  colonne  du  Polype  l()rs((u'elle  est 
bien  dilatée  et  épanouie. 

ARCH.   DE  ZOOL.   EXP.   ET  GÉX.   3'^  SÉRIE.    T.    VIIl.    1900.  23 


•386  II.  I)K  LACAZK-DI  TIIII:HS. 

Il  y  a  autour  de  la  hase  de  chaque  Polype  connue  un  feston  à  huit 
(lents  (jui  s'élève  du  sarcosonie  et  conserve  tout  particulièrenit'nt  sa 
couleur. 

A  la  surface  du  sarcosonie,  les  spicules  ont  leur  axe  poui'  la  plufiart 
perpendiculaire  à  l'axe  de  la  dent  du  feston  calicinal.  par  ronsé(jii»'nt 
à  l'axe  total  et  vertical  du  Polype,  mais  païaUrlc  à  la  surfacr  du 
sarcosonie.  On  comprendra  la  raison  de  celte  position  en  étudiant 
l'organisation  et  la  livrée  des  hlastozoïtes  t»u  l'iily|»es  émergeant  du 
sarcosonie. 

Les  spicules  ayant  la  forme  aciculaire  ou  en  fuseau  sont  les  plus 
nombreux.  C'est  cette  forme  qu'il  importe  de  dunnei- dans  les  dessins 
et  de  la  considérer  comme  typi(jue  et  rara(téristi(|ue. 

Mais  il  iniporle  aussi  fie  faire  remarquer  (]u"t'n  disscilvant  la  sub- 
stance molle  soit  par  les  alcalis,  soit  par  la  putr(''faction.  en  opé- 
rant ensuite  dans  un  vase  plein  d'eau  absolument  comme  le  font  les 
fabricants  d'énieri  qui  foui-nissent  des  pi'oduits  de  finesse  différente 
depuis  une  minute  jusqu'à  soixante  minutes,  dont  la  .grosseur 
du  grain  est  en  ra|q»ort  avec  la  duii'c  de  la  précij»itation  au  fond  dc^ 
vases  ou  la  durée  de  sus|iension  des  particules  solides  dans  l'eau,  on 
trouve  des  spicules  extrêmement  délicats  et  de  très  faible  taille  flollanl 
encore  dans  l'eau  après  avoii-  attendu  (jue  les  plus  gros  sclérites 
fussent  tombés  au  fond  du  vase.  Parmi  ces  éléments  de  faible  taille, 
on  trouve  des  formes  en  croix,  des  petites  massues  coui'tes  teintes  spi- 
nuleuses.  (les  formes  variées  des  jeunes  spicules  se  reiii'otilreiit  dans 
tous  les  Alcvonaires.  Il  n'en  faut  pas  tenir  conq>te  (piand  on  veut 
juger  de  la  foime  typique,  (le  n'est  ipie  la  l'orme  dominante  dans  un 
état  conqilet  de  développement  (|u'il  faut  reuai'der  comme  caracté- 
ristique. Les  autres  sont  des  formes  de  passage  des  dillerentes  étapes 
<lu  dévtîloppement  (»u  bien  sont  dues  à  (piel(|ues  conditions  anormales. 

Aussi  dans  les  dessins  repi'ésenlant  les  é|(''nients  solides  (le>^  Alcyo- 
naii'es  est-il  innlije  de  ninlliplier  les  liguies  et  de  donnei'  pres(|ue 
toutes  b's  l'oi'mes  très  diverses  que  l'dn  peut  renconlr<'r. 

Tout  au  |ilus  en  faisant  une  élnde  i:énéiale  du  dt''velo|>peinent  des 


COHAIJJAIUES  Dr  (JOLFE  DU  LION.  387 

sclérités  puun-ail-on  arrivera  faire  connaflre  jiai-  curiosité  les  (lifFé- 
rentes  formes  qui  ne  peuvent  être  caractéristi(|ues  des  (espèces. 

Il  faut  donc'  sattacher  à  rechercher  la  forme  spéciale  dominante, 
à  moins  qu'on  en  rencontre  (juelques-unes  dans  des  parties  de  l'orga- 
nisme où  elles  se  maintiennent  constantes.  On  en  verra  plus  loin  un 
exemple. 

Coulcnr  du  sa/roso/tie  du  Sytnjiodiinn.  —  A  (]uoi  est  due  la  cou- 
leur du  Zoanthodème  du  Sympodium  ? 

Les  tissus  mous  de  cet  Alcviuiniir  sont  d'un  hlanc  de  lait,  ses  scié- 
rites  sont  jaunes  ou  rouges,  (le  sont  les  sclérites  rouges  (jui  déter- 
minent la  couleur  générale. 

J'ai  rappelé  plus  haut  (ju'ii  y  a  déjà  longtemps,  j'ai  présenté  à 
l'Académie  des  sciences  un  travail  sur  les  causes  premières,  non 
seulement  de  la  couleur  des  Alcyonaires,  mais  encore  sur  les  causes 
secondaires  qui,  dans  (juehjues  cas.  transforment  complètement  la 
couleur  primitive  naturelle  en  une  teinte  secondaire  qui  est  acci- 
dentelle. 

Dans  sa  Monofjraphk'  die  (iorcjoniden,  G.  v.  Koch  s'occupe  de  la 
couleur  des  êtres  qu'il  fait  connaftre.  mais  il  ignore  sans  doute  qu'un 
travail  précis  a  été  fait  déjà  sur  ce  sujet*. 

(lomme  il  ari'ive  assez  souvent  dans  nos  (Comptes  rendus,  toutes 
les  hranches  des  sciences  y  étant  représentées,  des  mémoires  d'his- 
toire naturelle,  de  zoologie  par  exemple,  se  trouvent  noyés  entre  des 
notes  de  chimie,  de  mathématiques  ou  autres  ;  alors  ils  passent 
inaperçus.  C'est  prohahlement  ce  qui  est  arrivé  pour  mon  travail  : 
aussi  ne  sera-t-il  ])as  hors  de  jti'opos  de  le  rappeller  ici.  G.  v.  Koch 
pouri'a  voii'  (]ue  dès  18()4.  c'est-à-dire  vingt-trois  ans  avant  son 
travail  (jui  date  de  LS87.  j'avais  précisé  les  causes  de  la  couleur  et  île 
son  altération  chez  certaines  espèces.  Je  reproduis  cette  note  -  : 

«  Dans  mes  études  sur  la  reproduction  des  Coi'alliaires,  j'ai  dû,  sur 
les  lieux  mêmes  où  vivent  ces  animaux,  employer  pour  les  déterminer 

'  Voir  Compte  rciulii  18G4.  —  1'  scinesirc,  t.  LIX,  u"  û,  p.  202. 
-  Voir  i(l.,  vol.  Il,   i8<l'4,  p.  aôa. 


?,HH 


II.  1)1-:  LACAZr.-DI  TIIIKHS. 


les  (tii\  r;i,i;t's  les  jdiis  jiistcinont  ('Stiin(''s,  et  je  me  suis  iiinitiM  ^ippirii 
(les  (liHV'icniM's  li'rs  yi'andos  qui  existent  cnlri'  les  (|fscii|ili(ins  ri  les 
olijetsauxquels  elles  se  rapportent,  .\insi.  tandis  (jiie  telle  es])r(t'.  imli- 
qiire  à  tort  (•oimne  étant  blanche  ou  noirâtre,  est  d'une  hflle  c\  ijcIk' 
iiinlnii',  telle  autre  est  réellement  caractérisée  parsa  vraie  ((iloialion. 

»  A  (■(M('' (l'une  espère  bien  d(''crite.  je  naturaliste  est  dune  exposi'' 
à  en  reni-DuIrer  une  avec  un  caractère  ipii  n'est  pas  justi'.  et  si  la 
couleur  le  conduit  exactenu'Ut  à  l'espèce  dans  un  cas.  elle  l'eu 
éloi.^iu'  dans  l'autre.  Les  descriptions  ne  sont  pas  exactes;  elles 
])èclient  parce  (pTelles  ont  été  faites  sur  des  animaux  moi'ts.  et  elles 
ne  se  rapportent  pas  aux  animaux  vivants. 

»  Voici  (pu'l(iues  exeni|>les:  f^a  Go/'f/o/u'a  sit/j/i7/s,  au  sortir  de  la 
inei',  esl  d'une  jolie  c(udeur  (U'an^ée  où  le  rouge  domine;  dans  les 
ouvi-ages  on  la  déciàt  connue  étant  blanche. 

»  La  Murin'd  ///aro/nus  est  orangée  quand  elle  esl  vivante  :  elle 
esl  inditpu'e  comme  étant  noirâtre. 

»  .Mais  à  ('(Mé  de  ces  indications  peu  conformes  à  ce  (pii  existe,  b's 
(ion/oiirlld  sdnncnlosd .  Jiincclhi  cloïK/ota .  AIri/oiii uni  ikiIiikiI ion . 
se  ti-ouvenl  (i(''crits  avec  leur  véritable  couleui-. 

))  La  cause  de  celte  dill'éreni-e  est  due  à  la  nature  de  la  malièrn 
colorante,  (pii  peut  avoir  son  siège  dans  deux  |iarties  lrè<  di-lincles 
des  animaux.  TaubM  ou  la  r<Micontre  dans  les  tissus  mous,  lantôl 
(Ml  la  trouve  dans  les  s/ticit/fs  (Ui  cor'puscules  calcaires  di'-jà  (Mudiés 
au  |ioinl  de  \ue  de  leur  foiane  par  .M.  N'alencienues  el  au\(piels 
MAL   Milne-I'.dw  ards  e|  .lides  llaime  (ud   diuiin''  le  nom  de  Sclrrilcs. 

»  Dans  le  preuner  cas.  les  cellules  (pii  c(Mn|(o--eul  le  sarcosome. 
les  jiar(»is  du  corps  des  l'oly[>es  soid  renqdies  de  urauulal  ituis  Mues 
colorées  (pu  donneid  la  couleur  :  mais  celte  matière  esl  d'une  nature 
ti'ès  délicate  et  elle  s'altère  avec  la  plus  graiule  facilit(''.  soit  après  la 
mort,  soit  par  rexpositi(m  à  l'air. 

»  Dans  le  second  cas.  les  ('-h'-meids  durs  et  calcaires  seudtlables 
aux  jtolypiers  lésislaid  aux  condili(Uis  de  dessiccation  el  d'alb'-ralimi. 
conservent  la  nuance  (pu  existait   pendaid  la  vie. 


cnuAiJj AiUKs  or  (Joi.kk  ni'  lion.  :i89 

»  n  esl  curieux  de  roiuai'(|Ucr  (|u<'  le  plus  souvent,  (piaud  les  tissus 
mous  sont  incolores,  les  spiculcs  sont  colores,  et  (jne.  Iurs([ue  ceux-ci 
sont  blancs,  incolores  et  transparents,  les  tissus  mous  soutplusou 
moins  vivement  colorés. 

»  N'oici,  (lu  resl(\  ([ueNjues  faits  qui  ne  laissent  aucun  doute.  Les 
spicules  du  (lorail  sunt  rouges,  ceux  de  la  (iorgonella  sunncntosa 
sont  jaunes,  ceux  de  la  Juncclhi  chuKjata,  terre  de  Si(Min(^  ;  a|)rès  la 
murt  les  Zoanthodèmes  de  ces  espèces  conservent  leurs  couleurs. 

»  Dans  les  Prhnnoa  verfici/laris.  Gortjonia  suh///is.  //.  i:crru- 
cosa,  Muricen  plaromi/s,  M.  violacea,  les  spicules  sont  incolores  et 
les  tissns  mous  d'un  l'iche  coloris,  surtout  dans  la  deinière  espèce. 
Toutes  les  teintes  disparaissent,  et  la  Murirea  riolacea,  après  avoir 
étc  durant  sa  vie  de  la  couleur  la  |)lus  belle,  devient  d'un  noir 
terreux,  qui  n'en  fait  pas  un  ornement  i)our  les  colli'ctiinis. 

»  .le  dois  l'avouer,  ce  n'est  (ju'après  avoir  assisté  aux  transforma- 
tions par  la  tiessiccation  (jue  j'ai  pu  me  reconnaîtri'  dans  les  des- 
criptions, en  ayant  les  espèces  vivantes  sous  les  yeux. 

»  C'est  donc  par  transparence  que.  dans  l'un  et  l'autre  cas,  on 
voit  la  couleur  de  l'un  des  éléments.  Ainsi  pendant  la  vie  *\o  la 
Muricea  rioUicra^,  c'est  au  travers  de  ses  spicules  incolores  et 
transparents  que  l'on  voit  la  teinte  violette  de  ses  ,i;raiiulati(jns 
cellulaires  ;  apiès  sa  mort,  c'est  toujours  la  même  cbose,  mais  les 
granules  étant  devenus  noirs,  c'est  cette  couleur  que  l'on  voit.  On 
n"a  qu'à  intervei-tir  les  cboses  lorsque  les  spicules  sont  colorés  et  les 
tissus  incolores. 

)i  Ouand  les  spicules  sont  colorés,  comme  souvent  les  .tissus  se 
dessèchent  extrêmement,  alors  ce  n'est  réellement  plus  (jue  la  couleur 
des  premiers  qui  apparaît  :  toutefois  les  seconds  peuvent,  comme  dans 

•  Cette  Muricea  doit  être  la  Muricea  Chamœleon,  de  G.  v.  Kocli.  Nous  la  trou- 
vons à  Banvuis,  souvent,  uniquement  violette,  comme  je  la  connaissais  en  Afrique. 
Voici  ce  que  j'en  avais  dit:  La  Muricea  violacea  :  «  Cette  dernière  n'est  pa«  dans 
les  ouvrag-es  définie  d'une  laçon  suffisante,  mais  me  paraît  être  une  espèce  des  plus 
distinctes  et  des  plus  évidentes  »;  on  voit  ([u'elle  est  indicpiée  comme  espèce  (.iMwa/. 
des  Se.  nat.;  h"  série,  i8IJ5,  vol.  III,  p.  35f))  dans  mon  mémoire  sur  la  structure  du 
polypier  des  Coriioncs. 


390  II.  I)i:  I.ACAZK-DnilIKKS. 

le  (Idiail  par  cxt'iiipli'.  Joindre  cl  mrlrr  Inii'  Irintc  à  celle  di's  spiciilcs. 
aussi  les  échantillons  passent-ils,  en  niouranl.  du  roiiiic  le  jdus  ]»e;ui 
au  rouge  vermillon,  et  nu^nie  au  rouge  hi-ique  de  la  iJtliaige. 

»  11  est  donc  nécessaire,  on  le  voit,  de  ne  point  in(li(|uer  d'iiiic 
manière  absolue  la  couleur  d'une  espèce,  si  l'on  n'a  (pie  des  ('(diaii- 
tillons  desséidiés.  à  moins  toutcj'ois  ipic  la  cohtiaiioii  ne  soit  iliie 
aux  s[)icules.  au((uel  cas  tirs  prohahlenienl  lespèce  a\ail  la  même 
couleur  avant  qu'après  .sa  mort. 

»  (!e  qui  précède  ne  se  rapporte  qu'aux  espèces  de  la  Méditerranée, 
dépendant  d'aj>rès  quel(|ues  laits,  je  suis  porté  à  cidire  (pi'il  en  est 
de  même  pour  toutes  les  (îorgones  :  mais  on  doit  conquendie.  d"après 
ce  (|iM  pn'M-ède,  (pielle  rései've  il  convient  de  conserver  dans  |ou>  |e< 
jugements  jiorti's  a  iiriori.  Il  est  nu^-me  cei'Iain  que.  dans  (pielques 
espèces,  la  couleui-  des  spicules  et  celle  {\i'<.  tissus  mous  peuvent  se 
mêler  et  se  confondre. 

»  Les  changements  de  teinte  dus  à  rall(''ration  des  ti>sus  ^onl 
tellement  Constants  (|u'ils  m'ont  servi  bien  des  fois  à  juger  de  la 
lionne  foi  {\v>  pêcheurs  (jin  m'apportaient  des  olijels  de  la  mer. 
I.a  Murircii  i)l(ii<nmi:<.  pai'  exenqile,  noircit  très  vite  après  sa 
mort,  même  dans  l'eau  mal  lenouvelée,  à  plus  forte  raison  quand 
elle  est  exposée  à  l'air  :  aussi  pour  peu  que  les  pêcheurs  n'eussent 
jtoint  [iris  de  soin  i\vs  oiijets.  la  Mui'icea.  (pii  abonde  dans  les  mers 
de  la  dalle  et  (|ui  se  trouvait  associée  à  toutes  les  espèç(\s  ipu'  je 
demandais.  d<'venail  noire  et  me  fournissait  le  témoignage  certain 
de  ce  (pii  avait  (''lé  fait,  .le  ne  m'y  lrom|iais  jamais. 

»  VjU  r/'sumé.  on  trouvera  ici  une  nouvelle  preuve  de  lulilili''  det< 
éludes  faites  sur  la  nature  \i\anle.  dans  les  condilion--  normales 
de  la  vie...  —  ISIi'i..  m 

Dans  la  nionourapliie  des  (iorgoiu's  de  .\  a  [îles,  l'on  trouve,  pa^e  IS. 
un  chapitre  sur  la  structure  des  (iorgones.  l'artiide  I  (Irshilt  iind 
h'di'hi'  (ter  ( '.aldii  icii .  <  >n  v  voil.  de  même  ipTaux  desi-riplions  spé- 
ciales des  diUV'renles  espèces  {\y\  genre.  (|uels  (diangemenls  de  cou- 
leui's  éprouN  iiil  le-,  (lorijonid  (jiroliiii  (c'est  la  (ion/diiid  si//)fifisi\<' 


CORALLIAIUES  DU  GOLFE  DU  LION.  391 

y\.  Milne-Edwards  et  J.  Ilaiino,  les  Miirirca  placomiis,  M.  violacea. 
(]ette  (lerni(^re  que  j'ai  ainsi  trouvée  et  noimuée  en  1864  —  pour  ne 
eiler  qu'une  pul>lication —  et  qui  est  \a  Muricea  Camœleon,  etc.,  etc. 
(J.  V.  Koch  n'avait  évidemment  pas  pris  connaissance  de  la  note 
qu'on  vient  de  life.  Il  est  difticile  de  croire  qu'il  l'eût  passée  sous 
silence  avec  intention. 

.le  n'aurais  d'ailleurs  rien  h  changer  à  mon  travail  ;.  il  était  exact 
et  vrai  en  tous  points,  il  y  a  trente-six  ans,  il  n'a  rien  perdu  de  sa 
valeur.  Il  a  paru  à  une  époque  où  les  considérations  d'histologie 
introduites  dans  la  connaissance  et  la  détermination  des  espèces 
n'étaient  pas  chose  commune;  aujourd'hui  les  études  de  ce  genre 
sont  nombreuses;  elles  ont  pris  une  importance  grande,  mais  non 
très  nouvelle. 

Dans  le  grand  travail  de  (î.  v.  Koch,  mon  nom  est  cité  à  propos  de 
l'embryogénie  de  l'Astroïdes  et  des  Actinies  ;  on  sait  qu'à  cet  égard 
nos  idées  ne  sont  pas  en  tous  points  conformes  (loc.  cit.,  p.  80). 

Pour  nous  résumer,  et  en  ce  qui  concerne  la  couleur  des  Sympo- 
diums,  il  est  évident  qu'elle  est  due  aux  sclérites,  dont  les  nuances 
roses,  jaunes  ou  rouge  vineux  sont  vues  par  transparence  au  travers 
des  tissus  mous.  — On  trouve  dans  ce  genre  un  cas  semblable  à  ceux 
déjà  cités  dans  la  note  reproduite  ci-dessus.  En  se  desséchant,  les 
vaisseaux,  qui  pendant  la  vie  sont  d'un  blanc  très  pur,  jaunissent  un 
peu  et,  en  se  mêlant  au  rouge  des  spicules,  leur  donnent  cette  teinte 
rappelant  la  tuih;  pilée. 

IX 

POLYPES 
(PI.  XIIl 

Quand  ils  sont  bien  épanouis,  les  Polypes  ont  une  fornu'  et  un  port 
très  élégants  et  gracieux.  Tantùt  dressés,  tantôt  penchés  de  différents 
côtés  des  Zoanlhodèmes.  ils  étalent  <ni  conti'actent  à  demi  leurs  char- 
mantes corolles,  comme  on  le  voit  sur  la  planche  XII. 

Leur  base  s'élève  au-dessus  du  sarc(  tsome.  (Mitourée  par  les  huit  dents 


:i92  II.  I>l-:  LACAZK-DITIIIKHS. 

(l'iin  calice  (|ui.  Idrsijuc  le  Polype  l'enti'e  en  se  c(intraclaiit .  feiiiie  lu 

cavité  résullaiit  du  reliait  ilu  corps. 

•  Au-dessus  de  ce  feston  calicinal  et  ininiédiateinent  après  lui.  le 

corps  est  transparent  ;  ses  parois  étant  foi-t  minces  et  délicates  *,  on 

peut  reconnaître  les  organes  intérieurs. 

11  n'est  pas  possible  d'assigner  une  forme  alisohie  au  corps  des 
Polypes,  car  elle  varie  infiniment  avec  l'état  de  dilatation  ou  de 
moindre  ('|)aiiouissement. 

Sur  un  exemplaire  bien  épanoui,  le  corps,  au  sortir  du  sarcosome, 
éprouve  un  léger  étranglement,  puis  il  se  dilate  un  peu,  son  diamètre 
est  là  plus  grand  qu'au  voisinage  du  sarcosome.  Au-dessus  de  celte 
dilatation  jusqu'au  péristom*».  on  voit  une  portion  |iliis  Imimie  (pii  est 
légèrement  coni(iu<',  car  elle  api>artieiil  à  un  cône  très  allongé,  dont 
le  sonnnet  se  trouverait  au-dessus  du  péristome  (pi.  Xll). 

Lorsque  les  Polypes  sont  aussi  complètement  épanouis  que  possible, 
les  parois  de  leur  corps  deviennent  très  transparentes,  leur  épaisseur 
din)inuant  beaucoup  à  la  suite  de  l'extension  qu'elles  prennent. 
Aussi,  au  travers  de  ces  jtarois  délicates,  l'cconnait-on  facilemeid  les 
replis  mésentéroïdes  remontant  ius(iu"à  l'exlréunté  inférieuie  di* 
INesophage,  qui  descend  jusque  vers  le  milieu  de  la  longueur  du 
corps,  et  les  cordons  entéroïdes;  enfin  les  end)ryons  colorés  en  rouge 
qui  se  meuvent  dans  la  cavité  sont  surtout  très  faciles  à  y  recon- 
naître. 

Ai'rivés  au-dessous  du  |)éristome,  les  huit  liras,  eucoi-e  unis,  se 
manifestent  par  un  épaississement  ipii,  sur  les  animaux  vus  de 
profil,  forme  un  angle  plus  Duvcit  (pi'un  angle  droit.  m;iis  qui 
s'élevant  obliquement  sur  la  paroi  inférieure  du  péiistome,  à  peu  près 
à  i;>,  arrive  à  rendre  parallèles  la  ligne  tangente  à  la  paroi  du 
corps  et  celle  qui  prolonge  le  dos  du  tentacule. 

La  production  de  cet  angle  a  sa  raison  d'être,  tille  est  due  à  la 
disposition  des  sclérites  dans  cette  partie  du  corps. 

'  Silivr,'  l;i  (lrs(  ri])li()n  sur  la  |ilaii<iic  Xll  cl  sur  irs  .'{  l'.>ly|irs  A,  B,  C,  ilu  milii-u 
«il-  l;i  |ilan(')ir. 


CORALLIAIUES  DU  GOLFE  DV  LION.  3  9  .'î 

Vdyons  la  disposition  dos  spiruli's  dans  les  pai'ois  des  l)last(»zoïtes. 
Elle  fournit  des  caractères  iju'il  inipnile  de  mettre  en  liiinière,  surtout 
pour  les  liesoins  de  la  coniparaisdn  des  deux  types,  ol)jet  de  ce 
travail. 

On  vient  de  voii-  ({ue  les  spicules  occupant  les  dents  du  feston  cali- 
cinal  dépendent  du  sarcosonie  d'où  émerge  le  corps  du  Polype. 

Dans  ces  dents  calicinales,  les  spicules  sont  couchés  ayant  leur  axe 
perpendiculaire  ta  la  ligne  médiane  de  la  dent.  Il  en  est  d'inclinés, 
mais,  pour  le  plus  grand  nombre,  c'est  celte  position  qu'ils  ont. 

Du  sommet  de  cette  dent  sarcosomique  part  un«>  traînée  de  spicules 
logés  dans  la  paroi  mince  du  corps  c{ui  remonte  jus(iu';i  la  base  du 
talon  extérieur  du  tentacule  correspondant. 

Les  éléments  scléreux  de  cette  traînée  sont  coucliés  en  travers  et 
perpendiculairement  à  la  direction  de  l'axe  du  corps.  Ils  ont.  en  un 
mot,  une  position  semblable  à  celle  de  ceux  qui  sont  dans  le  feston 
du  calice  sarcosomique.  Ils  sont  plus  ou  moins  nombreux  suivant 
les  individus  et  dès  lors  colorent  plus  ou  moins  la  bande  suivant  le 
degré  de  contraction,  c'est-à-dire  du  rapprochement,  et  surtout  de  leur 
n<.)mbre  (pi.  XL  tig.  5  ett)). 

Arrivés  à  la  base  des  tentacules,  ils  prennent  un  plus  grand  déve- 
loppement et  peu  il  peu  se  mêlent  à  ceux  qui  vont  former  l'ai'mature 
et  la  livrée  du  péristome. 

A  la  base  des  tentacules  et  en  dehors  du  péristome.  les  spicules  for- 
ment une  bande  circulaire,  un  anneau,  dont  il  inqtorte  d'isoler  les 
éléments  afin  d'en  mieux  C(»nnaître  les  caractères. 

Leur  longueur  prend  des  proportions  considérables,  trois  ou 
quatre  fois  celle  des  spicules  ordinaii-es  du  sarcosome.  De  plus,  ils 
offrent  ceci  de  particulier  qu'entre  les  angles  extérieurs  du  talon  des 
tentacules,  ils  sont  horizontaux  en  supposant  le  Polype  vertical  et  le 
péristome  placé  en  haut.  Ils  se  courbent  légèi'ement  vers  le  milieu 
de  leur  longueur  et  présentent  la  concavité  de  l'arc  qu'ils  forment 
en  haut.  Entre  deux  tentacules,  cluniue  s|)icule  courbé  en  arc  s'étend 
du  milieu  d'un  tentacule  au  milieu  de  l'intervalle  dr  deux  tentacules. 


394  n.  DE  I.ACAZK-DrTIIlKRS. 

nn<'l((u»^s-iins  ainsi  c(»uil)(''.s  restent  pai-  un*'  ninitir  h  la  l)a>;t' 
fin  tentacule'  et  reniuntt'iit  ]»ar  l'aulit'  iimilir  dans  Ir  dos  du 
tentacule. 

De  la  sni-t('.  il  arrive  ((u'unc  jtartif  ('>|  liori/.itntalc,  Taulrc  (''tant  à 
peu  près  verticale  (lu  ûl)li(jue.  (ju'il  y  a  conver^iMice  des  spicule>> 
ai'(iués  syniétri(pieinent  jilaci's  sur  le  dus  du  tentacule  par  leur  (larlie 
redressée. 

Ainsi  se  forme,  en  se  détachant  de  la  ceinture  circidaire  de  la  hase 
du  péiislcuue,  une  hande  dorsale  des  tentacules,  qui  leiuunte  assez, 
haut  ius(prà  l'oiinine  ta  |)eu  pi'ès  des  premiers  tubercules  formant 
de  (diatpie  cùlé  du  hras  les  pinnules  caractéristiques  des  Alcv(Miaires. 

A  ce  feutrage  des  parties  courhées  ascendantes  des  spicules. 
viennent  s'ajouter  d'autres  très  longs  sclérites,  non  couiht's.  ipii  com- 
plètent celte  armatuie  dorsale. 

Brusquement  cette  l)ande,  vrai  hlindage  de  la  hase  du  talon 
tentaculaire,  se  transforme,  les  spicules  se  raccourcissent  beaucoup. 
de\  ienneid  de  plus  en  ])!us  nondtreux.  lass('s  et  rapprocli(''s.  fornianl 
coninie  une  (diai-|»eute  dans  la  j)lus  gi'ande  partie  du  tenlacnle  dans 
toute  l'étendue  où  se  trouvent  non  jilus  les  simples  tuhercules  icpi-é- 
scntanl  les  premières  jjiniuiles.  mais  tout  le  long  du  dos  en  l'ace  des 
liarhuh's  bien  foi'mi''es  et  caract(''risti(pics  (  |)1.  Xlll.  lig.  lOi. 

N'ers  l'extrémité  libre  du  tentacule,  le  nondire.  ainsi  que  la  gran- 
deur des  scléi-iles  diminueid  lapidemeiil .  cl  les  qnelipu's-uus  ((ui 
i-esteiit.  toujours  d'une  taille  iidÏMieure  à  ceux  cpii  les  précédent,  pré- 
sentent (piel(|uefois  leur  axe  pei|ii'ii(li(iilaiie  à  l'axe  du  tentacule 
(pi.  XI,  lig,  .^iet  C). 

(tu  le  voit,  on  rencontre  donc  quatre  \ai'iél(''s  de  scli^riles  depuis  le 
sarcosume  jusfpi'à  rextrémit(''  du  tentacule, 

.Nous  allons  revenir  sur  leiii' l'oiine.  mai--  >iunalons  d'alK^rd  ce  qui 
liappc  le  plus  dans  leur  observation,  quand  ils  sont  colon''s  :  c'est  le 
cbannenieiit  de  la  couleur  avec  les  [ioint<  on  on  les  obsei-ve. 

Dans   la   (leiil    du   feston  calicinal.  la  teinte  rouge  se  i-approcbe  (il 


CORALLIAIRES  1)1'  (iOLKH  Dr  I.ION.  395 

s'agit  de  lu  couleur  vue  au  iiiicruscope  par  la  Uiuiièfe  transuiise)  un 
peu  du  violet  :  dans  les  bandes  s' élevant  du  calice  jusqu'au  péristome, 
la  teinte  est  jaune  :  c'est  le  cas  ordinaire  des  Synipodiums  de  la 
(-aile,  puis  le  collier  sous-péristomal  est  rouge  ou  d'un  rose  intense  ; 
enlin  le  blindage  du  dos  des  tentacules  dans  la  partie  libre  et  pinnée 
est  de  nouveau  jaune  ou  incolore  ou  trans|)arent. 

Si  la  couleur  jaune  n'existe  pas,  les  spicules  des  bandes  du  corps  et 
du  dos  des  tentacules  sont  incolores,  la  teinte  rouge  avec  les  deux 
nuances  restent  ce  qui  vient  d'être  dit. 

C'est  à  cette  couleur,  t\m  parait  assez  intense  quand  le  Polype  est 
contracté,  qu'il  faut  rappoiter  le  caractère  (Polypes  Jainiesj  indiqué 
I>ar  Milne-Kdwards  et  Jules  Ilainie.  J'ai  «lit  que  les  écbantillons  de 
Synqiodiuni  lappnrtés  par  rex])édition  scientitîque  de  l'Algérie 
avaient  été  déposés  au  Muséum.  C'est  très  probablement  d'après  ces 
écbantillons  que  les  descriptions  des  auteurs  français  ont  été  faites. 

Encore  un  mot  sur  la  forme  des  spicules. 

On  vient  de  voir  la  dillerence  qu'ils  présentent  pour  leur  longueur 
et  leur  couleur  suivant  leur  situation  à  dilVérentes  bauteurs  du  corps 
des  Polypes  ou  dans  la  profondeur  du  sarcosonie. 

Dans  la  plancbe  XI  (tig.  5  et  G),  quelques-unes  des  formes  les  plus 
fréquentes  et  caractéristiques  ont  été  dessinées  en  supposant  leur 
place  respective  conservée. 

Dans  le  sarcosonie,  les  spicules  fusiformes  rouges  mélangés  avec 
(luelques-uns  de  jaunes  sont  nombreux  et  de  belle  taille,  mais  jamais 
aussi  allongés  (ju'à  la  base  du  péristome  (pi.  id..  tig.  G,  s). 

Ils  sont  mêlés  à  d'autres  beaucoup  plus  courts  n'ayant  pas  la  forme 
de  fuseaux  et  présentant,  comme  caractères,  les  extrémités  tronquées 
et  la  longueur  deux  ou  trois  fois  égale  à  l'épaisseur.  Aux  deux  extré- 
mités et  sur  le  milieu  de  leur  longueur,  on  voit  des  tubérosités  béris- 
sées  de  nondjreuses  spinules. 

C'est  une  observation  qui  s'applique  à  tous  les  spicules  du  Sympo- 
dium  :  plus  la  longueur  e.st  considérable,  moins  saillants  sont  les 
mamelons,  moins  nombreux  sont  les  spinules  qui  les  bérissent. 


396  II-  l)K  LACA/K-DITIIIKUS. 

C'ost  ainsi  (jur  les  spicules  les  jdiis  Idims  ipl.  XI.  Ijii-.  (V),  ceux 
qui  forment  le  collier  extérieur  à  la  base  du  péristoine  et  ceux  qui 
forinont  la  charpente  dorsale  du  talon  du  tentacule,  ont  une  épaisseur 
bien  moindre  que  celle  des  fusiformes  du  sarcosome,  et  leurs  tubei"- 
cules  latéi'aux  sont  i)ien  moins  nonilirrnx. 

La  foniw  (lu  jn-rislomi'  (''panuui  ou  cuntraclé  (Irpcnd  licaiii'(tu|i 
de  la  présence  des  spicules,  soit  péiist<imiens.  soit  ti-ntaculaires.  On 
comprend  que  les  tissus  mous  ont  beau  se  contracter,  ils  ne  peuvent 
complètement  vaincre  la  rigidité  et  la  résistance  des  bandes  de 
sclérites.  Aussi  voit-on  (pi.  XII)  qui',  dans  l'épamaiissement  le  plus 
complet  (A),  la  corolle  tentaculaire  s'est  bien  élalé<'  en  iduc  mais  au- 
dessous  d'elle  apparaissent  les  liandcs  rt>uges  des  spii  nies  formant  les 
talons  des  tentacules.  Cette  même  corolle  vue  de  judfil  en  (B)  niontic 
la  résistance  que  doivent  avoir  ces  bandes  sous-péristomales  et 
la  disposition  des  talons  donnant  à  l'animal  sa  foi-me  toute  parti- 
culière. 

Que  l'on  conqiare  le  péristome  d'un  Alcvonaire  dépourvu  de  s|)icules 
sous-péristomaux,  telsque  la  \'(''i(''tillc.  à  celui  du  Synqtodium.  et  l'on 
verra  cond»ien  la  différence  de  la  foiine  nénérale  est  grande. 

L'on  verra  dans  laRolandia  (]»1.  Wi  la  même  dill'érence.  Les  ten- 
tacules se  laissent  tomber  tout  autour  de  la  colonne  l'oiniant  le 
corps  du  Polype,  tandis  (pi'icj  le  laltatlement  cdmplel  n'est  pas 
possible. 

-Nous  trouverims  donc  dans  la  |iiésenc<'  d<'  ces  Ittngs  spicules  et  <le 
ces  bandes  dorsales  des  tentacules  un  caractère  ini|iortaiit  seivant  à 
distinguer  les  deux  genres  di'ciits  dans  ce  travail. 

La  forme  du  péristome  et  de  ses  tentacules  à  demi  contract(''e  est 
enc(»re  dilférente  de  ce  qu'elle  est  lorsque  n'existe  pas  cette  aianature 
de  sclér'ites.  A  nioit  ié  coni  rai'ti''  i  C  i.  le  |M''ri--lonie  na  raniiMK'  au  dedans 
(pu'  les  tenlacnles  :  le  collier  et  les  bandes  jiai'a  i--eiit  en  delnirs  (  D  t. 
(Juand  la  conlraelion  est  poussi'-e  plus  loin,  les  tentacules  ont  dis- 
paru et  le  ctirp-  du  l*oly|ie  |»arail  lei'uiim''  par  une  boule  ovoïde  sur 
laquelle  on  reconnaît  eucoie  les  bnil  bandes  et  les  talons.  .Souvent  il 


cou  ALLIA  lUES  OU  GOLFE  DU  LION.  397 

arrive  (E)  que  les  huit  tentacules  courbés  à  angle  droit  en  dedans  et 
à  la  hauteur  de  l'exh-rniitr  de  la  bande  aux  longs  spicules  forment 
comme  un  plateau  à  huit  bandes  colorées  en  jaune.  Ce  sont  les  tenta- 
cules armés  de  leurs  bandes  bourrées  de  plus  courts  spicules  qui 
ont  encore  résisté  à  la  contraction  des  parties  molles. 

(juand  on  ouvre  un  Polype  complètement  contracté,  ce  n'est  pas 
sans  quelques  difficultés  que  l'on  arrive  à  s'orienter  et  à  reconnaître 
les  parties.  Aussi  semble-t-il  utile  de  donner  sur  ce  point  quelques 
détails  qui  pourront  être  utilisés  dans  les  observations  qui  seraient 
faites  sur  les  Alcyonaires.  recueillis  surtout  dans  les  explorations  et 
conservés  dans  l'alcool. 

On  trouve  au  milieu  de  la  cavité  d'invagination,  après  avoir  ouvert 
le  calice  sarcosomique  entouré  par  un  feston  rouge,  une  masse 
centrale  jaune.  Celle-ci  est  due  aux  parties  de  la  colonne  du  Polype 
unies  au  pourtour  du  calice  sarcosomique.  C'est  la  colonne  invaginée 
(taf)  dans  la  cavité  même  du  Polype  dans  laquelle  elle  forme  un  tube 
coloré  en  jaune  par  les  bandes  de  spicules  qu'on  a  vu  exister  sur  ses 
parois  (pi.  XIII,  lîg.  1  et  2). 

Au  milieu  est  une  masse  ovoïde  formée  par  les  tentacules  invagi- 
nés  et  disparaissant  sous  la  portion  sous-péristomique,  formée  par 
les  talons  extérieurs  des  tentacules  et  les  premières  parties  des  bandes 
dorsales  remplies  de  très  longs  spicules  rouges. 

De  telle  sorte  qu'en  partant  du  sarcosome  et  allant  vers  le  centre  de 
l'invagination,  on  trouve  (lig.  1)  :  i'^  en  dehors,  la  paroi  du  corps  du 
Polype  unie  au  sarcosome  (sa);  il<^  plus  en  dedans,  la  portion  de  la 
colonne  renversée  intérieurement  {c  o  c)  ;  3°  en  troisième  lieu,  le  collier 
des  longs  spicules  sous-péristomiens  et  leur  bande  formant  les  talons 
et  le  dos  de  la  base  des  tentacules  {ta);  enfin  au  milieu,  la  masse 
ovoïde  de  ces  tentacules  renversés  en  dedans  (/«/),  au-dessous 
desquels  paraissent  d'altord  l'iesophage  devenu  très  court  à  cause  de 
sa  grande  contractilité,  et  plus  bas  les  entéroïdes  (//*). 

Si  l'on  regarde  perpendiculairement  au  péristome  (Tig.  2)  l'entrée 
de  l'orifice  formé.'  par  l'invagination,  on  l'cconnaît  (r  v)  les  dents  du 


398  II-  W.  LACAZH-Dl  TIIIERS. 

calice  san-osomitiiu'.  un  espace  vide  dû  à  rinva,i;inali(in  du  pcii- 
stoine.  tout  1«'  liiur  de  cflui-ci.  puis  l'extiriuitr.  le  s(Hiiiim'|  des 
l)andos  roui^os  dorsales  à  très  longs  spicules  (^ff  ),  enfin  le  dos  des  huit 
tentacules  couverts  de  spicules  plus  petits  et  également  jaunes. 

On  comprend  que  la  présence  des  spicules  tels  qu'ils  ont  été  décrits 
soit  une  cause  de  difficultés  pour  la  rétraclilité  des  INilypes  et  ipie 
suivant  la  plus  ou  moins  grande  étendue  de  la  roiitractidii.  il  doit 
exister  des  apparences  très  différentes. 

En  allant  très  rapidement  et  plongeant  des  é<diantillnns  bien  épa- 
nouis dans  des  liquides  li.viteurs,  on  arrive  à  avoir  des  exemplaires 
offrant  toutes  les  variétés  de  contractures.  Mais  il  est  l.ieu  rare  ([.■ 
pouvoir  conserver  les  tentacules  épanouis  avec  leurs  harhules  éten- 
dues: celles-ci.  fort  contractiles  et  non  soutenues  jiar  <\t'r^  spicules.  se 
rétractant  au  moindre  cmilacl  (\t'r>  coips  irritants,  ou  par  le  dé|)lace- 
ment  dans  l'eau  et  du  passage  dans  Pair  quelque  court  «pi'il  soit. 

l)"on  la  comdusion  :  on  doit  observer  les  animaux  vivards. 

A  propos  de  la  rétractilité  des  Polypes  dans  les  Alcyonaires.  il  est 
nécessaire  de  faire  une  reuiarcpie.  Les  descriptions  de  la  plui>arl 
<les  espèces  ont  été  certainement  faites  d'après  les  écdiantillons  con- 
servés dans  l'alcool.  Teu  l'ont  été  d'après  les  animaux  vivants;  aussi 
s'est-il  glissé  beaucoup  d'indications  servant  de  caractères  dont 
l'application  est  fort  dillicile,  sinon  très  douteuse,,  sur  les  espèces 
<pu'  l'on  observe  vivantes. 

Ainsi,  il  a  été  déjà  parlé  du  caraclèic  (pii  est  indi(|iié  par  .Milnr- 
l'.dwards  et  .1.  liaime  cunime  ayant  grande  valeur.  On  trouve,  vol.  I. 
|»age  III.  /'(i/i//)i's  co/ti/i/r/o/ir/if  n'-lrarl ilcs.  alors  (|ue  dans  le 
tableau  du  même  ouvrage,  vol.  I.  |»age  iOi.  'in  lit  :  ■■  Cornulaires  jx.r- 
tés  sur  une  expension  mendiraneuse.  Polype.»  nnn  ndractiles.  " 

(le  sont  les  .\nthelia  doid  les  Polyjtes  ne  lentreiil  pas  dan>  le  sarc.i- 
sonie.  Ce  caractère  a  é|(''  ddiiiK'  par  f.brenberg.  Il  y  a  bien  (■■\ii|eiii- 
meiil  de>  réserves  à  faire  sur  la  valeur  de  ce  (  ;n  arjère.  (juand  il  s  agit 
des  délcrniiiiatioiis  à  l'-tablir  >ur  des  é(diantilloii>  recueilli»  dans  des 


CUHAIJJAIUES  I)i:  GOLFE  DU  LION.  399 

expéditions  scientifiques  et  conservés  dans  l'alcool  ou  aiilics  li(iiii(les 
conservateurs.  Les  exploralcuis  ont  tous,  avec  plus  ou  moins  de 
succès,  cherché  à  conserver  les  l'olypes  le  plus  épanouis  qu'ils  ont 
pu,  et  quoi  qu'on  fasse,  on  n'arrivera  pas  à  fournir  des  exem- 
plaires donnant  la  preuve  de  la  coiuplèle  ou  de  l'incomplète 
rétractilité. 

Au  moins  faudrait-il  (pie  le  naluialistc  voulant  user  de  ce  carac- 
tère, préparât  des  échantillons  complèlcment  rétractés  alin  d'avoir 
une  preuve  du  caractère,  s'il  était  admis,  et  que  les  échantillons 
épanouis  puissent  être  conq»arés. 

Carilé  (jénérdlc  dex  l'o/i/jics.  —  1/on  a  vu  dans  la  description 
i!,énérale  du  coi[»s  des  Polypes  (pu*  l'oesophage  *  descendait  à  ])eu  près 
jusqu'à  la  moitié  de  la  hauteur  de  la  colonne  ou  corps  faisant  saillie 
au-dessus  du  sarcosome.  Dans  la  description  de  l'animal  contracté, 
l'on  a  vu  encore  comhien  cette  même  partie  devenait  courte. 

Il  nous  reste  à  signaler  quelques  faits  particuliers,  relatifs  à  l'inté- 
rieur de  la  cavité  géuérale.  La  ligure  5  de  la  plaurhe  XIII  facilitera 
et  abrégera  ces  descriptions. 

Elle  a  été  prise  en  partageant  la  cavité  noyée  dans  le  sarcosome, 
sur  une  coupe  perpendiculaire  à  l'ensendjle  du  Zoanthodème  for- 
mant une  des  nodosités  dont  il  a  été  précédemment  question. 

Le  Polype  est  supposé  épanoui  et  la  coupe  faite  dans  la  partie 
sarcosomique  gonflée,  sur  hupudle  se  voient  les  restes  des  vais- 
seaux coupés  et,  tout  près  du  hord.  le  réseau  sui^erticiel  dont  il  a  été 
question. 

La  cavité  du  Polype  présente  deux  étages,  l'un  supérieur  et  exté- 
l'ieur  au  sarcosome,  l'autre  inférieur,  complètement  renfermé,  noyé, 
dans  le  corps  charnu.  Cette  seconde  partie  est  caractérisée  par  ses 
communications  avec  les  vaisseaux  nombreux  ([u"on  reconnaît  être 
percés  dans  la  paroi  qui  la  tapisse. 

'  Les  ailleurs  anglais  emploient  volontiers  pour  dislintjuer  cette  partie  le  nom  de 
xfain  oda'um. 


iOO  H.  DE  LACA/K-DITIIIKUS. 

Kllc  pi-r-seiit"'  aussi  les  proliinucint'iits  dos  l'eplis  inrsi'iil(''i-(jï(l('s,  les 
sarcosepla  iruiu'  très  grande  délicatesse  portant  des  enléroïdes 
pelotonnés,  cuntournés,  qui  no  descendent  jamais  aussi  lias  clioz  les 
animaux,  éjianouis  que  le  liMd)o  du  calice  sai'ccjsouiiquo. 

Cette  figure  a  aussi  [xtur  1ml  de  iminlrer  les  (hnix  replis  méson- 
téroïdes  qui  no  purleid  pas  (reid(''i(>ïdos  et  (|ui  ileseendeul  directe- 
ment de  la  fin  de  l'iesophage  jusiju'au  tniid  du  cul-do-sac. 

Une  troisième  particularité,  foit  évidente,  se  rapporte  à  la  position 
des  glandes  génitales  qui  se  trouvent  dans  la  porti(jn  des  inésenté- 
roïdes  située  au-dessous  des  cordons  pelotonnés.  Un  peut  dire  que  ces 
glandes  sont  eachées  et  protégées  par  toute  l'épaisseur  du  sarcosoine. 

Les  deux  niésentéroïdes  n'ayant  pas  d'entéroïdes  ont  éti''  vus  et 
dessinés  parnidi  dès  1860  et  1801  :  plus  tard  le  (îelioiinratli  Al.  von 
Kollikei-  les  avait  trouvés.  A  mon  retour  d'Afrique,  je  lui  ai  montré  mes 
dessins,  mais  il  avait  publié  son  observation  et  la  priorité  lui  revient 
d'avoir  reconnu  cotte  particularité  intéressante.  Aujourd'bui  un 
considère  ces  deux  niésentéroïdes  comme  étant  situés  du  cùté  dorsal, 
aussi  les  nomnu>-t-on  dorsaux.  Xous  veri'ons  plus  loin  quolle  origine 
on  leur  attribue. 

Leur  étude  me  paraît  importante  et  mérite  une  attention  parti- 
culièr(»  ;  des  recherches  toutes  spéciales  sont  encore  nécessaires.  Pour 
le  moment  ils  sont  faciles  à  reconnaître  et  ils  peuvent  servir  à  fixer 
la  position  des  Polypes. 

Ils  sont  plus  saillants,  plus  épais  (|ue  les  auti'os.  dits  latéraux  ou 
ventraux:  li'ur  hoid  j)arait  parcouru  dans  toute  sa  longueur  par  un 
sillon  longitudinal.  indi(|ué  du  rostc  pai-  lliekson  dans  le  travail  d(''jà 
signalé. 

OuanI  aux  niésentéroïdes  lati'i'aux  ot  ventraux,  ils  ne  sont  reprc''- 
senlés  (pii'  par  un  très  grêle  cordon  à  peine  di''tacli(''  des  pai'ois  de  la 
cavité. 

Si  l'on  recherche  la  position  dosdiIVrrents  Polypes  sur  un  Zoantbo- 
dème,  la  vue  dos  niésentéroïdes  dits  doisaux  permet  d"indi(|uor  quel- 
ques faits  ])récis. 


CORALLIAIUES  DU  GOLFE  DU  LION.  401 

Dans  les  Alcyons,  les  Vérétilles,  le  Stylobélemnon,  les  deux 
mésentéroïdes  privés  d'entéroïdes  ou  du  moins  qui  les  ont  très 
réduits  sont  toujours  situés  sur  le  eùté  du  Polype  tourné  vers  le  haut 
et  vers  l'axe  du  Zoanthodème,  opposés  par  conséquent  au  bas  de  la 
société,  c'est-à-dire  vers  le  pédoncule  dépourvu  de  Polype  qui  s'im- 
plante dans  la  vase  ou  le  sable  du  fond  de  la  mer.  Ceci  est  surtout 
très  évident  sur  le  Stylobélemnon,  chez  qui  les  trois  loges  répon- 
dant à  ces  deux  mésentéroïdes  sont  plus  grandes  que  les  autres 
et  parfaitement  reconnaissables  chez  les  animaux  en  partie  con- 
tractés et  rentrés  dans  le  calice  du  sarcosome  :  ces  loges  sont  ordi- 
nairement plus  gonflées  que  les  autres. 

Sur  les  animaux  conservés  dans  l'alcool,  on  peut  faire  la  même 
observation.  Les  sarcosepta,  replis  mésentéroïdes,  les  mesenteines 
comme  les  Anglais  les  appellent,  d'après  MM.  Edwards  et  Jules  Haime, 
ne  se  traduisent  que  par  une  ligne  blanchâtre  plus  opaque,  moins 
transparente  que  la  paroi  même  du  sac  gastrique  du  Polype. 

Ces  replis  mésentéroïdes,  très  peu  saillants  au-dessous  des  six 
entéroïdes,  forment,  disons-le  encore,  comme  des  cordons  appliqués 
contre  la  paroi  gastrique. 

Nous  sommes  loin  ici,  dans  les  Alcyonaires,  d'avoir  des  loges  péri- 
phériques. Il  en  existe  bien  l'indication,  mais  quant  à  trouver  ces 
sortes  de  stalles  que  l'on  voit  si  nettes  autour  de  la  cavité  d'un 
Zoanthe,  d'une  Actinie  ou  d'une  Caryophyllie,  il  n'en  est  rien. 

Le  groupe  des  six  sarcosepta  portant  les  entéroïdes,  les  paquet? 
des  fibres  musculaires,  les  aconties  sont  appendus  au  limbe  inférieui 
de  l'œsophage  qui  est  taillé  obliquement  et  comme  entouré  d'un  feston 
à  huit  dentelures,  dont  les  sommets  se  continuent  avec  la  lamelle 
mésentéroïdienne. 

Quand  on  a  un  groupe  de  Polypes  formant  l'un  des  mamelons  dont 
il  a  été  question  dans  la  description  du  Zoanthodème,  les  individus 
plus  ou  moins  nombreux  sont  situés  en  séries  à  peu  piès  circulaires 
dont  le  centre  correspond  à  l'axe  vertical  du  tubercule.  Le  plus 
souvent  le  Polype  dont  la  blastogénèse  a  formé  le  tubercule  occupe 

ARCH.   DE  ZOOL.  EXP.    ET   GÉN.    —  3»    SÉRIE.  —  T.    VIII.   1900.  26 


402  II.  DE  LACAZE-DUTIUERS. 

le  sommet  de  l'axe  du  tubercule  (pi.  XIII.  liii.  .j).  Autour  de  lui  sont 
les  blastozoïtes  superposés. 

Que  l'on  (-onipare  ce  tubercule  polypifère  à  une  Vérétille  et  l'on  aura 
facilement  la  même  image,  au  nombre  près  des  Polypes.  Ici  con)me 
là,  il  y  a  un  axe;  dans  les  deux  cas,  il  y  aune  partie  haute  ou  sommet, 
une  j)arlie  basse,  la  base,  soit  libre,  s'implantant  dans  le  sable,  ou 
llxe  et  se  continuant  avec  la  lame  d'expansion  caractéristique  du 
Sympodium. 

11  est  facile  d'orienter  les  Polypes  dans  la  Vérétille. 

Les  deux  mésentéries  n'ayant  pas  d'entéroïdes,  que  Idn  est  (cjuvcnu 
d'appeler  dorsaux,  se  trouvent  toujours  placés  du  coté  de  l'axe  ;  les 
six  autres  qui  jxulent  les  entéroïdes,  ou  acoiities,  ou  cordons  jicloton- 
nés,  très  marqués,  très  évidents,  se  trouvent  tournés  vers  l'extérieur. 

Les  dorsaux  seraient  appliqués  sur  l'axe  si  les  Polypes  étaient 
rapprochés  de  lui,  les  abdominjiux  ou  ventraux  seraient  à  l'extérieur 
de  l'ensemble  des  Polypes.  En  prenant  donc  un  Zoanthodème  de 
Vérétille,  le  contact  entre  les  (bji^ts  et  les  Polypes  a  lieu  sur  les  parties 
ventrales. 

Kn  un  mot  tous  les  Polypes  seraient  ad(»ssés  à  l'axe  de  leur  Zoan- 
thodème et  se  tourneraient  le  dos. 

La  chose  se  comprend  aisément  poui'  uik*  N'érétiiJe  (|ui  .1  ius(|u';i 
30  et  40 centimètres  de  long;  mais  pour  un  luliercule  d'un  Zoantlid- 
dème  de  Symimdiuni  (|ui  est  très  court,  il  doit  en  être  de  nièuie. 
seulement  le  noudjre  des  Polypes  est  iutiniment  nmindie.  l'axe  n'est 
pas  sunisaninienl  alhmgé  pour  (|ue  la  même  précision  de  la  situation 
soit  aussi  facile  à  constater.  .Néanmnins  on  voit  encore  que  tous  les 
zoïdes  ont  le  dos  tiuirné  du  côt(''  du  centre  i\u  tubercule  et  (|ue  les 
parties  ventrales  se  trouvent  à  rexli'i'ieur  du  luliercule. 

Il  était  import.inl  de  hieii  (''lalilir  la  silualidii  des  Polyiies  alin  de 
lixer  exactement  la  place  des  oi-ganes  g(''nilaux. 

(lejlc  situation  est  la  même  cbe/.  les  Alcyons,  .le  l'ai  ciuislatée  et 
suis  étonni'' lie  n'en  voii'  aucune   meniinn  dans   le   travail  de  Ilickson 

(  loc.  cit.  ). 


GORALLIAIIIES  DU  (iOI.FE  Di:  LION.  403 


VI 


H  E  1>  Il  0  1)  r  C  T  I  O  N 
(l'I.  XIV) 

Dans  les  mois  de  mai.  d»'  juin  et  eiK-cire  en  juillet,  si  \\>n  donne  i\n 
large  coup  de  scalpel  dans  Tune  des  tuhérosités  (jue  présente  de  loin 
en  loin  le  Zoantho.lème.  on  ouvre  les  cavités  sarcosomiques  des 
Polypes  et,  comme  on  le  voit  dans  la  planche  Xl\,  figure  5,  on  les  trouve 
bourrées,  c'est  le  vrai  mot.  ou  d'<eufs  ou  de  larves  ou  de  testicules.  Si 
l'on  tombe  à  un  bon  moment,  les  œufs  sont  souvent  mi'iriformes  et 
quoique  leur  fractionnement  soit  difficile  à  suivre,  ils  n'en  ])ré- 
sentent  pas  moins  toutes  les  différentes  formes. 

Avant  d'aller  plus  loin,  il  est  utile  d'indiquer  comment  sont  distri- 
Iniées  les  glandes  génitales,  en  un  mot  quel  est  le  sexe  soit  des 
Polypes,  soit  des  Zoanthodèmes. 

Otte  question  m'avait  occupé,  il  y  a  déjà  longtem]ts.  comme  en 
font  foi  les  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences  (IHtio,  t.  I''', 
V..1.  LX.  p.  ^40). 

Pendant  le  cours  de  mes  études  sur  les  côtes  d'Afrique  en  IHfiO, 
18G1  et  1862,  l'occasion  s'est  offerte  bien  souvent  de'  recbercher 
comment  se  distribuaient  les  glandes  génitales  dans  les  associations 
des  Polypes,  et  voici  à  peu  près  les  résultats  auxquels  m'avait  conduit, 
sur  un  certain  nombre  de  types,  l'examen  d'un  grand  nombre 
d'individus. 

L'aperçu  qui  va  suivre  est  le  résumé  des  observations  faites  sur  des 
espèces  variées  de  Gorgones,  d'Alcyons,  de  Pennatulides — en  un  mot 
sur  les  Alcyonaires  principaux  de  lu  Méditerranée,  do  la  zone  de  la 
côte  de  Barbarie  où  l'on  péchait  alors  le  corail. 

Dans  le  travail  [»résenté  à  rAcadi-mic  des  sciences  sur  la  sexua- 
lité des  Alcyonaires,  le  Si/zn/fodiuin  est  indi((ué  sous  le  nom  de 
Bebrijce  mollis.  Le  lecteur  a  été  déjà  averti  de  cette  méprise  due  à 
l'incertitude  (jui  régnait  ali»rs  dans  (pichpics   ouvrages  classi(nies. 


404  II.  DH  LACAZK-DITIHKIIS. 

.l'esjR're  qu'après  la  puMicatiun  du  pn'scnt  travail,  le  (l(Hite  aura 
disparu,  et  les  diagnoses  des  genres  resteront  itart'aitiMucnt  d(''ti- 
nies. 

Kn  Jetant  un  coup  d'œil  général  et  d'enseniMe  sur  ce  groupe  et 
passant  en  revue  h's  principaux  types,  l'on  voit  que  chez  le  Corail, 
les  glandes  génitales  sont  tantôt  séparét's.  taulùl  réunies,  soit  ilans 
un  nièuic  Polype,  soit  dans  le  même  Zoanthodéinc.  Mais  si  l'herma- 
phrodisme se  rencontre  (jue|(ju(^fois.cej)('ndant  la  si'paration  des  sexes 
paraît  être  la  condition  la  plus  habituelle  ;  elle  send)le  même  devenir 
\a  règle  générale  dans  le  groupe  tout  entier  des  .Vlcyonaires.  si  l'on  en 
juge  par  les  genres  et  espèces  suivants:  Gorijonin  suhtifis,  fl.  rer- 
rucom,  Muricea  pfaromus,  M.  violacca.  l^i-nnuod  rertirilUiris, 
Bebnjre  inoUis  (lire  Sympodiidn  corallo'ides).  A/ri/dniii/n  jK/h/ia- 
tum,  A.dhjitatnin.  Paralci/oniiun  e/^'t/ans:  sans  aucun  doute,  non 
seulement  les  Polypes,  mais  encore  les  Zoanthodènies  sont  hahituelle- 
ment  unisexués. 

Les  observations  très  multipliées  en  Afriipic  |M'iidard  deux  prin- 
temps et  deux  étés  consécutifs  seml)lenl  avoir-  conduit  à  ces  résultats 
très  concluants  et  anirmatifs.  Toutef(»is  il  ne  f'.mt  pas  oublier  (pi'il 
est  bien  difïicile  il'dfjirtncr  sans  piirr  (inriini'  jun'l  à  ini  doiih- 
qu'un  écliantillon  de  gi-ande  taille,  renfeiinant  souvent  plus  d'un 
millier  de  Polypes,  n'ait  pas  un  seul  animal  d'un  sexe  ditlerent 
de  celui  qui  semble  exister  seul.  Aussi  faut-il  faire  toute  réserve  rela- 
tivement aux  excej)ti<ms  qui  peuvent  se  pr(''seuter. 

«  Pour  arriver  à  constater  la  sexualité  i\v>  glandes  génitales,  l'exa- 
lueii  micrascopi(pui  et  une  étude  histologique  des  éléments  caraett'-- 
ristiques,  c'est-à-dire  la  reconnaissance  du  spennatocoidc  ou  de 
\'(euf,  .sont  indispensables.  Il  n'y  a  que  ce  moyen,  disais-je,  (pii  ])er- 
metle  déjuger  des  sexes,  mais  on  peut  compiendre  combien  serait 
long  l'examen  de  toutes  les  pai'ties  sexuelles  de  l'innondirableipiantité 
de  Polypes <run  Zoantbodèuie  ;  heureusement,  il  airive  pres(iue  tou- 
jours que  les  capsules  des  ovaires  et  des  teslieules  présentent  des 
diil'éi-euics  de  eoub'Ur.  de  forme,  de   noiidire  ou   de  texture  qui  per- 


CÔRALLIAIRES  DU  GOLFE  DU  LTON.  405 

mettent  de  reconnaître  leur  nature  rapidement  soit  à  l'œil  nu,  soit 
sous  la  loupe  lorsque  au  pi-éalahle  on  a  constaté,  à  l'aide  du  micro- 
scope, l'existence  des  testicules  ou  des  ovaires.  » 

Voici  quelques  exemples  qui  montrent  combien  on  peut,  dans  «juel- 
ques  cas,  procéder  rapidement  et  si'irenu'nt. 

Dans  la  Goryon  ta  sKfjtilis  ( (|ui  (>st  la  Go/'f/onia  Cnrofi/t  i  de  v.  Koch) 
les  œufs  sont  d'un  rose  carmin  magnifique,  tandis  que  les  organes 
maies  sont  incolores  et  paraissent  blanchâtres.  Les  premiers  sont 
gros  et  dépassent  rarement  le  nombre  de  deux  ou  trois  par  Polype; 
les  seconds  au  contraire  sont  petits  et  forment  des  paquets  en 
grappes  composés  chacun  d'une  dizaine  de  capsules.  Ce  premier  fait 
reconnu  par  l'examen  microscopique,  il  devient  facile,  par  de  larges 
incisions  ou  même  en  déchirant  tout  simplement  avec  l'ongle  le 
sarcosome,  de  faire  très  rapidement  le  triage  des  Zoanthodèmes, 
mâles  ou  femelles.  Cela  m'est  arrivé  bien  souvent  sans  jamais  me 
tromper,  et  cependant  c'était  par  centaines  que  les  pêcheurs  m'ap- 
portaient les  échantillons. 

L'observation  de  la  Gonjonia  suhtUix  est  tellement  facile  et  donne 
des  résultats  si  précis  qu'elle  peut  servir  de  type  pour  ce  genre  de 
recherches. 

("hez  les  Muricées,  les  œufs  ont  une  couhHir  vive  qui  se  rapproche 
de  celle  du  sarcosome  :  les  capsules  testiculaires  sont  au  contraire  très 
jiàles  ou  presque  incolores.  —  L'une  des  espèces,  la  M.  placomus, 
qui  abonde  sur  les  bancs  coralligènes  de  la  Calle,  est  d'un  bel  orangé 
un  peu  jaune  sans  éclat.  Ses  OHifs  ont  la  même  teinte,  mais  leur 
nuance  est  plus  rouge,  plus  vive,  plus  éclatante.  Les  testicules  sont 
(]uelquefois  à  peu  près  blanchâtres,  quoique  le  plus  souvent  d'un 
orangé  pâle.  L'autre  esjièce.  la  J/.  violoceo,  a  ses  tissus  du  plus 
beau  violet;  ses  onifs  ont  une  nuance  plus  d(»uce  dans  laquelle  le 
bleu  domine. 

Pour  ces  deux  espèces,  tandis  que  la  formation  des  ovaires  se 
réduit  toujours  à  une  dizaine  de  capsules,  quelquefois  plus,  quelque- 
fois moins,  pour  les  testicules,  on  trouve  constamment  de  nombreux 


iOr,  II.  i)H  I-ACA/K-DITIIIFUS. 

|.;((|ii('|s  foniirs  .Ir  six  à  ilnu/.p  r.ipsiil.'s.—  Il  «Irvirnt  donc  facile  di-  ro- 
cuniiailiv  sous  la  Iniipc  mi  à  l'u'il  nu  les  sexes  des  deux  es])è<-es.  et  re 
n'est  ((ue  laicnicnt  que  j'ai  lencuntiv  (|U(d(iues  Zi»anlhod«''Mies  pré- 
sentant des  capsules  des  tleux  sexes. 

Il  faudrait  icprtcr  nuMiif  idiusc  pdiir  la  Pr/m/ioft  rrrfiri//tiris. 
Les  Mri/(, util III  (H<iiliil\iin  et  .1.  jkiIiidiIidu .  la  Jinirclhi  l'Iomjdhi 
se  titiuvent  encitre  dans  cette  catéjj;oiii'  des  unisexués. 

roui-  le  Synipodiuni.  il  sendtic  ipic  les  exceptions  sont  plus  fré- 
quentes ;  toutefois  la  majorité  des  exeuiplaires  montre  soit  des 
testicules,  soit  des  ovaires,  el  par  consé(iuent  à  peu  près  la  séparation 
fies  sexes. 

('.liez  les  l'eiiiiatulides.  les  conditions  sendilent  se  i-approcln'r  heau- 
(;oup  de  celles  (lui  viennent  d'être  indi(piées  :  cependant  ji'  dois  diie 
que  l<'  nondiie  des  individus  oliseivés  a  été  bien  moins  considéralde. 
Sur  quel(iues  Pennatules.  la  /'.  viibru.  P.  i/rannlosa.  /'.  /i/ios- 
]ihorfn.  les  lames polypifères  dans  lesZoanthodèmes  sont  liien  moins 
dévelopj)éeset  é|)aisses  (pie  dans  le  /'.  <jri-:('<i.  Il  est  alors  ipielipielois 
facile  de  voir  les  iïlandes  liéiiilales  par  transparence  sur  les  animaux 
hien  épanouis.  Lorsque  les  lohes  latéraux  sont  très  j^onllés.  ils 
deviennent  transparents  et  l'on  reconnaît  très  aisément  à  la  lon|ie 
les  capsules  testiculaires  et  les  capsules  ovi,i;ères. 

Ce  (pi'on  vient  de  lire  est  le  résumé  de  i-e  ipii  a  été  pulilié  en  I.SIm. 
A  |tropos  de  la  reprodiiclioii  de  la  (loruone.  voici  ce  (précrivait 
(1.  V.  Korli  en  1H87.  p.  (!'.».  dans  la  l'h<r(i  iind  lùniiiii  du  iiolt'e  <le 
Naph's.  mono,uraphie  des  (ioiiiones.  .le  ne  voudrais  accuser  ni  de 
mauvaise  volmité  ni  (rimioiaïu'e  railleur  allemand  :  le  lecteur ju^M'a 
mieux  (pie  ne  |)eut  le  faire  un  auteur  ([iii  se  croit  l(''se. 

1.  Die  IJiisclie  von  (lonioiiid  Caro/iiii  sind  eiMucsclileclillicli.  imd  lu 
der  Hegel  Uaiin  iiiaii  zur  Zeil  der  Heil'e  sclioii  mil  lilossem  Aii-e  mi'mii- 
liclie  lind  weililiclie  VoU  eiliailder  il  lil  eiscjieideii .  weilll  mail  duivli 
eiiieii  Scliiiilt  parallel  der  Axe  eiiie  Aiizalil  von  l'o|y|ieiili('diliin-eii 
olVnet.  Ilsireten  dann  die  (ies(dile(ditsl<apselii  deullicli  als  rimdliclie 
K("»rpeivlieu   liei-voi-  :    ilire   l'arlie  is  rolli.   wenn  sic  llier  enlliallen. 


CORALLIAIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  407 

uncl  mehr  weisslich,  wenn  sie  mit  Sperma  gefiillt  sind.  Ilinsichtlich 
(1er  Ilaufigkeit  scheinen  nuinnliche  iind  weililiche  Biische  sich  nahezu 
gleich  zu  verhallen  ;  eine  (îruppe  von  10  Stiicken  enthielt  22  der 
ersteren  und  18  der  letzteren.  Als  grosse  Seltenheit  fand  ich  hin  und 
wieder  ein  oder  niehrere  Eier  in  einem  niiinnlichen  Busche,  dagegen 
habe  ich  keinen  Fall  aufgezeichnet  vuni  Vorkonnnen  einzelner 
Ilodenblaschen  in  weiblichen  Biischen.  Dabei  muss  ich  jedoch 
bemerken,  dass  ich  dieseni  abnormen  Verhalten  keine  besondere 
Aufnierksanikeit  geschenkt  habe  iind  deshalb  wohl  dergleichen 
Falle  iibersehen  haben  mag,  jedenfalls  sind  sie  nur  als  Ausnahmen 
zu  betrachten,  denn  bei  den  vielen  Ilunderten  von  mir  untersiichten 
Busche  wiiren  mir  diucische  Exemplare,  wenn  sie  nur  einigermaszen 
hauliger  auftreten  wûrden,  sicher  nicht  entgangen.  » 

L'histoire  du  sexe  des  Gorgones  avait  dû  paraître  intéressante  à 
V.  Koch  puisque  plus  d'une  page  de  son  mémoire  grand  in-4° 
lui  est  consacrée,  mais  les  iigures  si  caractéristiques  d'un  Polyp3 
femelle  et  d'un  Polype  maie  ouverts  n'ont  pas  trouvé  place  dans  sa 
planche  X  du  mémoire  ;  c'est  fàclieux,  car  elles  sont  singulièrement 
instructives  et  font  toucher  du  doigt  la  distinction  que  j'avais  signalée 
en  18Go. 

Dans  le  travail  de  Hickson,  loc.  cit.,  page  351,  on  lit  :  «  The  sexual 
reproduction  of  Alcyoniiim  digitatum  occurs  on  our  southern 
coasts  during  tlie  months  of  December  and  January.  The  Golonies 
are  invariably  diœcious.  Although  I  bave  opened  seveial  hundred 
colonies,  l  hâve  neverfound  a  single  instance  of  ova  and  spermatozoa 
occurring  togethers.   » 

Dickson  a  confirmé  les  faits  consignés  dans  le  passage  (ju'on  vient 
de  lire  plus  haut  et  qui  a  été  imprimé  il  y  a  3.j  ans.  W  n'en  parle  pas. 

Qu'il  prenne  la  peine  d'ouvrir  les  Comptes  rendus,  vol.  LX,  18Go, 
vol.  1.  no  17,  page  842,  il  pourra  lire  au  3"""  alinéa  la  phrase  suivante: 

«  L'.Vlcyon  palmé  vit  bien  et  longtemps  dans  les  aquariums,  aussi 
est-il  facile  de  l'observer;  quand  il  est  épanoui,  très  gonflé,  il  laisse 
voir  par  transparence,  au  travers  de  ses  parois  amincies,  les  nom- 


408  H.  DE  I.ACAZE-DIJÏHIERS. 

breiix  globules  de  l'intérieur  de  ses  cavités  qu'on  reconnaît  aisément 
pour  être  des  œufs  ou  des  testicules  h  la  fornic  et  à  la  taille  (iiii 
di fièrent  dans  l'un  ou  l'autre  cas.  » 

A  la  page  840,  il  aurait  pu  lire  (jue  VAlci/on  (litjitaiiini  a  ses 
Polypes  et  ses  Zoanthodèmes  unisexués. 

Les  produits  caractéristiques  des  sexes,  œufs  et  spei-niatozoïdes,  se 
développent  dans  l'épaisseur  des  lamelles  mésentéroïdes  et  cela 
au-dessous  des  cordons  pelotonnés.  C'est  donc  dans  la  partie  corres- 
pondante du  sarcosome  qu'il  faut  chercher  l'cjrigine  des  organes 
reproducteurs. 

Orah'c.  —  Dans  la  variété  du  Sympodiuin  (|ii('  ixiiis  ('liulinns 
d'abord,  celle  de  la  Calle,  à  spicules  rouges,  la  glandr  ti'im'llc  se  jui-- 
sente  à  l'époque  que  nous  venons  d'indiquer  non  conniie  une  niasso 
glandulaire,  mais  comme  des  éléments  isolés  suspendus  à  des  fila- 
ments. 

Les  œufs  mûrs  sont  toujours  colorés  en  rouge  et  leur  couleur 
dépend  non  des  spicules,  mais  des  granulatittiis  cuntt'niu's  dans  le 
vitellus.  Avant  d'être  proche  de  la  matuiité,  ils  paraissent  blancs  ;  on 
verra  pourquoi. 

Ici  comme  dans  le  Corail,  dans  les  Alcyons  et  Alcyunidrs.  les  (idi- 
gones,  les  Pennatules  et  les  Vérétilles,  l'œuf  est  suspendu  par  un 
grêle  et  long  funicule.  11  est  enfermé  sous  une  roucbc  cellulaire 
blanche  (|ui  l'entoure,  (^est  un  caractère  que  présentent,  je  nuis, 
tous   les  .Mcyonaires  (pi.  XIV,  fig.  5). 

L'on  a  vu  que  le  sarcosome  soumis  à  l'action  de  l'acide  azotique 
à  1  Vo  prenait  une  teinte  jaunâtre  et  durcissait:  (jue  naturellement 
les  spicules  ayant  disparu  |>ar  dissohilion  du  calcaire  (|ui  les  forme 
ne  laissaient  aucune  trace  dans  les  cellules  (|ui  l<>s  avaient  |irdduits  et 
les  entouraient  encore  ;  on  a  vu  également  que  la  paitie  (|ue  j'ai 
appelée  fondamentale  *,  d'apparence  cai-tilagineuse,  sac<iisait  dune 
façon  très  notable  après  l'action  d(>  l'acide. 

'  C'est  certainement  celle  (lue  v.  Koch  nomme  pel/ucide  et  les  Anulais  inesoyld'd. 


cou ALLIAIHES  DU  GOLFE  DU  LION.  409 

Four  l'ri'uf,  il  en  est  de  même  ;  les  granulations  vitellines  se 
serrent  et  se  tassent,  le  vitellus  dans  son  ensemble  perd  son  volume 
et  sa  couleur  ;  il  forme  une  sphère  obscure  d'un  diamètre  moindre 
qu'avant  l'action.  Il  en  résulte  (pi.  XIV',  fig.  G)  qu'entre  lui  et  la  coque 
il  se  produit  un  vide.  La  cociue,  dépouillée  de  sa  couche  cellulaire, 
parait  comme  une  bande,  une  zone  transparente  unie  au  pédoncule 
devenu  lui-même  très  grêle  et  comme  un  fil  si  transparent  qu'il  est 
ditïicile  de  le  voir  lorsqu'il  n'est  pas  exactement  au  foyer  des  lentilles. 

C'est  surtout  sur  des  échantillons  très  bien  conservés  dans  l'alcool 
que  les  essais  avec  l'acide  nitrique  ont  été  faits.  Ils  démontrent  que 
la  coque  de  l'œuf  est  formée,  elle  aussi,  par  une  couche  de  tissu  fon- 
damental *  dont  les  caractères  s'accusent  plus  nettement  sous  l'action 
de  l'acide  et  dont  les  cellules  disparaissent. 

Ce  que  l'acide  rend  très  évident,  c'est  la  présence  d'une  coque  qui 
a  des  contours  parfaitement  limités  et  une  épaisseur  notable  en 
dedans  de  la  couche  cellulaire. 

(Comment  peut-un  expliquer  cette  situation  des  œufs  hors  d'un 
ovaire  et  renfermés  dans  une  capsule  moulée  sur  eux  et  suspendue 
par  un  pédoncule  très  grêle  '? 

Les  préparations  faites  à  l'aide  de  l'acide  azotique  montrent,  de 
même  que  les  coupes  faites  sur  les  animaux  frais,  que  la  partie 
fondamentale  du  sarcosome  limite  exactement  le  pourtour  de  la  cavité 
viscérale  du  Polype,  se  prolonge  cependant  en  un  repli  double.  Cette 
double  lame  est  difficile  à  voir  dans  le  filet  suspenseur,  mais  il  importe 
de  l'admettre  pour  arriver  h  l'explication  de  la  saillie  des  mésen- 
téroïdes  dans  la  cavité  gastrique.  Ceux-ci,  comme  les  parois  des 
vaisseaux  du  sarcosome,  comme  la  surface  du  relief  mésentéroïde, 
sont  recouverts  par  la  couche  de  cellules  à  granulations  obscures 
dont  il  a  été  question  et  qui  certainement  représentent  l'entoderme. 

Ce  tissu  fondamental  est  cellulaire  lui-même,  seulement  ses  élé- 
ments sont  plus  difficiles  à  analyser.  Ce  sont  eux  qui  produisent  les 
sclérites. 

'  Couche  pellucidc  que  Koch  a  représentée  pi.  LX. 


i|(>  II.  I)i;  I.Af.AZK-DITIIIKHS. 

I);iii>  ri'paisscur  ilu  iiK'.scnti'roïdc  à  [tciiic  saillant,  à  ilinV'ronlfs 
liault'urs  f'I  isuléiiicnt.  quolqiu's-um's  de  fo^  cellules  se  transfonneiil 
en  (l'ufs.  (;eiix.-ci,  par  racciui.sseinent.  deviennent  saillants  et  peu  à 
peu  s'entourent  d'une  lame  de  tissu  fondamental  ;  puis,  en  dehors  de 
rellt'-(i.  irnnt'  (•(uicjie  de  ces  <M"l]iilt's  à  uranulatitins  (pii  se  sont 
nuilliplii'cs.  Ainsi  se  fininrnl  la  coui'lic  t'\t(''ri<'iirf  cl  j.i  eoiiiic  dr 
l'ieuf.  l'in  dt'venaiit  saillanl.  l'u'iil'  se  sr|)aif'  du  iiiésf'iiti'rnïdc.  et  dans 
II'  point  i»ar  lequel  il  lui  reste  soude,  commence  la  foi-mation  du 
pédoncule  liliforme  (pii.  pai-  la  croissance,  s'accentue  et  s'allonge  de 
plus  en  plus. 

L'ovaire  est  pour  ainsi  dire  dilVus  :  chacun  des  ovules  s'(''cha|)jtc 
de  son  intérieur  répondant  à  la  hase  du  mésentéroïdc.  devient  sail- 
lant en  faisant  hernie  et  lui  reste  uni  par  le  pédoncule  caracti'iis- 
tique  du  type  alcyonaire. 

On  ne  voit  rien  d'analogue  ilans  les  Zoanthaires.  Leurs  œufs  se  déve- 
loppent aussi  dans  l'épaisseur  du  mésentéroïde,  mais  ne  deviennent  pas 
pédoncules.  Ils  sont  là  aussi  recouverts  pai'  une  couche  cellulaire  (pii 
se  désagrège  en  face  d'eux  lorsqu'ils  sont  niùrs.  forme  un  pore  (|ui  pei'- 
nieltra  au  spermatozoïde  de  pénétrer  et  de  les  féconder  dans  la  glande. 

l'n  fait  que  j'ai  constaté  dans  tous  les  Alcyonaires  que  j'ai  pu  oh- 
server  ayant  d(^s  ceufs  colorés,  c'est  ({ue.  dans  un  point  toujours  éloi- 
gné dr  linseition  du  Éilet  suspenseur.  apparaît  constamment  une 
tache  ronde  vivement  coloiéc  qui  cesse  ndile  à  un  tidu  (  pi.  X  l\  .  tig.  5). 

Kst-ce  une  ér(»sion  de  la  ca|»sule  |»ermeltant  de  voir  mii-ux  la  c<tu- 
leur.  est-ce  mm  éléMMMit  de  fieuf.  lach'  ou  vi'sicule  germinative? 
I^oi'Sipi'eu  AlViipie  je  faisais  celte  ohservation  qui  date  dé'jà  de  long- 
temps, la  technique  histologique  n'avait  ()as  fait  les  grands  |)rogrès 
qu'on  lui  connaît,  .le  ne  pouvais  pas  alors  résoudre  cette  (jucstitm. 

\  oM    Kocli,  dans  son  histoire  de  la  (io/t/oii/tr  (.'(ini/ini .  indicpie  la 
nature  relliilaire   de    |,i    cip^Ml''    de    roMiC.    ouliliaMl   >ans  doute  qMe 
cette  slnnlure.  ;i  propos  dM  (ioraii  '.  a  l'Ii'  indiipii'e  il  y  a  di'jà  Iomi:- 
IcMqo. 
'  \'oir  llisloirv  niihiri'l/c  du  (Jurai',  iSli.'i. 


CORALLIAÎUES  DU  (lOLVK  Dl'  LION.  il! 

Je  renvoie  du  reste  à  la  planche  X  du  travail  de  l'auteur  allemand, 
à  ses  ligures  7,  8,  9  et  10  indiquant  la  structure  de  la  capsule  ;  ce 
travail  a  été  fait  à  l'aide  des  procédés  histologiques  qu'on  était  loin 
d'avoir  en  180:2  :  le  développement  de  l'reuf  ainsi  que  mon  tiavail  sur 
le  Corail  ont  été  publiés  avant  18f)5.  ils  sont  néanmoins  exacts. 

Les  testicules  (pi.  XIIL  lig.  5)  ne  m'ont  pas  paru  être  portés  dans 
les  Polypes  difléremment  que  les  leufs.  IMais  s'ils  sont  pédoncules, 
s'ils  ont  une  enveloppe  cellulaire  comme  les  (pufs,  ils  ont  une  taille 
bien  moindre  et  se  font  reconnaître  par  leur  teinte  toujours  blanche, 
leur  forme  moins  arrondie  et  le  piqueté  blanc  mat  semé  sur  leur 
coque.  Ce  piqueté  est  formé  par  des  cellules  plus  saillantes  que  celles 
de  la  coque  et  conqxtsées  de  petits  globules  amoncelés  et  réfractant 
vivement  la  lumière. 

Lorsque  l'on  comprime  une  capsule  testiculaire,  on  en  rompt  l'en- 
veloppe et,  par  l'orifice  qui  s'est  produit,  on  voit  s'échapper  un  flot 
de  spermatozoïdes  (pi.  Xlll.  fig.  6). 

La  tète  de  ces  particules  fécondatrices  est  ovale  (pi.  XllL  fig.  8).  Son 
extrémité  opposée  à  l'insertion  de  la  queue  est  un  peu  effilée  en  pointe 
très  courte.  Il  est  nécessaire  d'employer  de  forts  grossissements,  700 
environ,  pour  bien  les  distinguer.  En  sortant  de  la  capsule  testiculaire. 
les  tètes  sont  souvent  entourées  de  quelques  granulations. 

La  capsule  testiculaire  devient  saillante  et  pédonculée  par  un  pro- 
cédé tout  à  fait  identique  à  celui  (pii  a  été  décrit  pour  l'd'uf  ;  seule- 
ment, dans  la  capsule  testiculaire,  sont  de  très  nombreuses  cellules 
très  petites  qui  chacune  engendrent  un  spermatozoïde. 

Nous  retrouverions  ici  les  désignations  de  spermatocijtes,  sj»ermo- 
f/onie  et  spermatie,  h  quoi  bon  les  employer?  on  sait  ce  qu'elles  dé- 
signent; quand  le  testicule  éclate,  on  trouve  toujours  des  spermaties. 

Avant  de  terminer  l'histoiie  des  glandes  sexuelles,  il  inq)orte  de 
faire  une  remar([ue  : 

Les  deux  filaments  représentant  les  mésentéries  dorsaux  qui  ne 
portent  point  d'entéroïdes  sont  inféconds.  J'ai  beaucoup  cherché  dans 
les  Vérétilles,    dans  les  Alcyons  et  le  Sympodium,  jamais  sur  un 


41-2  11.  DR  I.ACAZE-DrTHIERS. 

ufiand  nombre  d'individus  il  ne  m'a  été  possible  de  trouver  d'œufs 
ou  do  testicules  formant  jïrappes  et  suspendus  aux  mésentéroïdes 
dorsaux. 

('/est  là  un  fait  i)eut-ètre  important  (jui  mériterait  d'être  mit'ux 
étudié  que  je  ne  le  fais  en  ce  moment.  Il  pourrait  peut-être  mettre 
sur  la  voie  pour  reconnaître  comment  naissent  et  se  multiplient  les 
sarcosepta  ou  mésentéroïdes  chez  les  Alcyonaires.  Cependant  il  faut 
reconnaître  qu'on  trouve  déjà  des  opinions  qu'il  importe  de 
rappeler. 

On  sait  combien  les  naturalistes  se  sont  attachés  à  rechercber  à. 
quels  organes  donnaient  naissance  l'entoderme  et  l'ectoderme. 

A  cet  égard,  voici  l'opinion  (jui  doit  être  signalée  à  propos  de 
l'origine  des  mésentéroïdes  : 

U'apn^'S  cette  opinion,  les  deux  replis  appelés  dorsaux,  auraient 
pour  origine  l'ectoderme,  et  les  six  abilominaux  ou  latéraux  déri- 
veraient de  l'entoderme  (voir  llickson  et  Wilson). 

Voici  à  la  suite  de  (|U('llt's  observations  les  auleuis  arrivent  à  cette 
conclusion,  (pii.  étant  admise,  permettrait  d'expliquer  comment  il  se 
fait  que  les  deux  mésentéroïdes  dorsaux  sont  infécimds. 

En  plus  d'une  occasion,  j'ai  dit  combien  il  serait  utile  de  connaître 
l'ordre  d'apparition  des  mésentéroïdes  chez  les  Alcyonaires. 
MM.  Marion  et  Kowalevsky,  dans  leur  étude  sur  le  développement  du 
CJaruldi'ia  (archives  du  .Muséum  de  .Marseille),  ont  ([(Tiare  (|ue  les 
sarcosepta  ou  mésentéries  ne  se  développaient  qu'après  lixation  des 
embryons.  On  comprend  (ju'alors  il  devient  très  difficile  de  faire  les 
observations  conduisant  à  reconnaître  l'ordre  d'après  lequel  appa- 
laissent  ces  organes. 

D'après  les  éludes  sui-  le  bourgeonnement,  voici  cependant  llickson 
(jui  alliinie  (jue  les  deux  mésentéroïdes  dorsaux  sont  les  deux  pre- 
miers formés  et  qu'ils  sont  jiendanl  un  long  temps  les  seuls  existant 
dans  les  bourgeons  de  VAIci/otiiuni  <li<jilntuni  et  de  la  lien  if  ta.  .le 
cite:  «  .\s  in  Renilla,  so  in  .\lcy(mium.  tlie  two  dorsal  mesenterial 
filaments   arc  Ibe  (irst  to  be  developed,  and  for  a  long  time  appa- 


COUALLIAIUES  DU  (iOLFE  DU  LION.  413 

ivnlly  thèse  lilaments  aie  the  unly  unes  tu  he  fuund  in  the  buds  » 
(lue.  cit.,  page  379,  dernier  alinéa).  Vuilà  puur  l'ordre  d'apparition. 

Nous  allons  voir  comment  les  auteurs  ont  été  conduits  à  reconnaître 
l'origine,  c'est-à-dire  la  nature.  D'après  l'étude  de  la  blastôgénèse,  il 
est  possible  de  constater  que  l'épithélium  central  des  lilaments  dor- 
saux (}ui  sont,  (»n  l'a  vu  plus  haut,  creusés,  sur  leur  bord,  d'un  sillon 
longitudinal,  est  de  même  nature  que  l'épithélium  du  stomodaeum  (de 
l'œsophage).  Or  l'épithélium  de  ce  dernier  dérive  de  l'ectoderme,  donc 
celui  des  mésentéroïdes  dorsaux  est  ectodermique.  «  Tiie  epithelium 
of  the  central  portion  of  thèse  lilaments  is  precisely  the  same  asthat 
of  the  stomodœum  (page  380).  »  Or  plus  haut  (page  379)  avant  le 
dernier  alinéa,  il  afïirme  que  l'épithélium  du  Stomodœum  (œso- 
phage) est  ectodermique.  «  There  can  be  no  doubt  huwever,  that  the 
epithelium  is  formed  from  the  cells  of  the  ectodermic  invagination.  » 

Comme  ces  cellules  offrent  des  caractères  ditlérents  de  ceux  des 
cellules  entudermiques,  la  conclusion  qui  se  présente  naturellement 
est  celle-ci  :  les  mésentéroïdes  dorsaux  sont  de  nature  ectodermique. 
Citons  encore  :  «The  cells  being  smalh'd  and  staining  more  deeply  in 
the  borax  carminé  than  the  entoderm  cells,  so  that  there  can  be 
little  doubt  that  Wilson  is  correct  in  saying  that  (in  Funiculinaj  the 
dorsal  mesenterial  filaments  are  of  ectodermic  origin  (page  380).  » 

L'apparition  des  tentacules  n'a  pas  lieu  avant  l'entier  dévelop- 
pement du  bourgeon,  jusqu'à  la  formation  des  mésentéroïdes  laté- 
raux; il  faut  citer  la  fin  du  -2^  alinéa,  page  380. 

«  ïhe  tentacles  do  not  appear  until  quite  late  in  the  développment 
of  the  bud,  not,  in  fact,  until  after  the  formation  of  the  ventral  me- 
senterial filaments,  which  arise  ast  hickenings  ofthe  endoderm  atthe 
edge  of  the  mesenteries.  « 

Ces  citations  suffisent  pour  montrer  combien  est  grand  l'intérêt 
qui  s'attache  à  l'étude  du  développement  de  ces  parties. 

On  comprend  que  pour  la  plupart  des  faits  relatifs  à  la  fécondation 
et  à  la  pénétration  du  sperniatuzoïde,  il  soit  très  difficile  de  les 


Ui  II.  I)K  DACAZK-DITIIIEUS. 

i-onstîiter  sur  des  œufs  aussi  ij;ros,  aussi  (»])scui'S  et  surtout  fécondés 
JiicM  avant  leur  sortie  de  leur  capsule  productrice  et  protectrice. 

La  technique  nouvelle  si  heureusement  eniploj-ée  par  quelques 
hal)iles  ohsei'valeurs  fournira  certainement  des  résultats  imptntants 
pduj-  reml)ryogénie  de  ces  animaux. 

.le  n'ai  (|ue  peu  d'uhservations  à  pi'ésenter  sui'  le  frai-tionnenient; 

Il  est  assez  r'''gulier  et  très  reconnaissahle,  alors  que,  dans  quelques 
Ziianthaires.  il  est  quelquefois  très  dinicile  à  ohserver.  Les  5  figures 
sullironl. 

La  fécondation,  disons-nous,  s'accomplit  sous  la  corpic  d<'  Fn-uf.  ce 
4jui  est  démontré  par  la  présence  du  fractionnement  qu'iui  tmuve 
j)oussé  justpi'à  la  forme  morula  sous  cette  c(j(|ue  ;  dès  lors,  on  c(  mqjiend 
<pril  n'est  pas  très  facile  de  chercher  sur  ces  animaux  à  reconnaître 
les  phénomènes  les  plus  intimes  de  l'action  du  spermatozoïde  sui-  la 
vésicule  germinative,  sur  la  fusion  des  deux  pronudéus.  etc..  etc. 

Cette  condition  s'oppose  à  la  connaissance  de  heaiicoui»  de  laits 
relatifs  à  cet  acte  primitif  ((ui  conduit  à  rt'volution  de  l'èlre.  (;e(|ue 
l'on  peut  constater,  c'est  en  S(»mme  (|u  ;i  en  jugerpar  les  formes  exté- 
rieures visihles,  le  fractionnement  doit  se  passer  comme  dans  les 
autres  animaux,  qu'il  paraît  même  j)lus  l'égulier  que  dans  quelcpies 
Zoanthaires  chez  lestpiels  il  est  fort  dillicile  de  le  suivre,  par  exemple 
chez  les  Arlinui  incsemhridiitlicniKin.  les  Sfif/drlid.  etc. 

Si  l'on  fait  la  i'ou|)e  d'un  tnhei-cnle  on  mamelon  à  répo(|u<'  indi(iuée, 
e|  (|u'il  soil  dans  une  bonne  condition  comme  le  re])iésenle  la  ligure  ."J 
de  la  |ilanilie  .\l\'.  on  peut  d'abord  Jugei'  de  la  taille  des  «eufs  à 
lépoquc'  de  leur  maturité  et  la  comparer  à  celle-(jui  est  bien  inférieure 
à  l'origine  de  leur  pr'oduction  comme  le  montre  la  même  figure  de  la 
planche  XJN'.  (  )n  |ieul  voir  (|iie  qneNpies-uns  nionli'enl  relie  lâche 
«ibsrure  dont  il  a  (''!<■  (picslion.  (pie  sur  d  aulres  l,i  cipsule  icllulaire 
présente  une  ér'osion.  sorle  de  perle  de  subslaiiee.  de  jiorle  iTenl  rée 
j)ar  bujuelle  peut  pénétrer  le  spermatozoïfle. 

On  n'a  pas  représenté  dans  celte  ligure  toides  les  phases  du   frac- 


CORAIJJAIUES  l)i:  (iOI.FH  1)1'  LION.  413 

lionnement,  en  8  sphères,  qu'il  est  possible  de  Irouvei-  en  ouvrant 
beaucoup  d'animaux,  mais  on  y  voit  la  forme  mont  fa  bien  caractéii- 
sée  et,  au  milieu,  la  division  en  deux  macromères  produite  sous  la 
coque. 

A  la  morula  succède  ici,  i-omme  dans  les  autres  (loralliaii'es,  très 
vite  la  forme  blastula  qui  conduit  à  la  gasli-uia  (jui  est  l'endiryon  même. 

L'embryon  a  la  forme  d'un  ver.  Il  devient  parfois  filiforme,  se  tord 
en  arc  ou  prend  la  forme  d'une  Spirillitm  (pi.  XIV,  fi^-.  7).  mais  sa 
forme  la  plus  ordinaire  est  celle  d'une  bouteille,  d'un  ballon  au  col 
allongé. 

L'invagination  de  l'ectoderme  se  fait  à  l'extrémité  qui  cori'i^spondrait 
au  goulot  de  la  bouteille  ou  à  l'extrémité  du  col  du  ballon.  Elle 
produit  le  tube  saillant  dans  la  cavité  générale  que  l'on  désigne  par 
le  nom  de  slomatodœutn,  nom  qui  ne  semble  pas  très  juste  si  on 
compare  l'invagination  à  la  partie  de  l'embryon  des  animaux  supé- 
rieurs désignée  par  le  même  nom  ;  ici  c'est  Vœsojt/iaffe. 

L'embryon  nage  avec  une  rapidité  relative,  comme  chez  tous  les 
Coralliaires,  en  allant  à  reculons,  c'est-à-dire  en  portant  en  avant  l'ex- 
trémité aborale.  A  l'aide  de  ses  cils  vibratiles  très  actifs,  il  se  déplace 
en  remontant  vers  la  surface  de  l'eau,  dans  les  vases  où  on  le 
recueille  et  du  coté  opposé  d'où  vient  la  lumière  fpl.  XIV,  lig.  7). 

Ce  mode  de  progression  fait  que  le  jeune  animal,  lorsqu'il  rencontre 
un  corps  solide  et  qu'il  est  arrivé  au  terme  de  sa  période  active,  se 
butte  contre  l'obstacle,  s'aplatit  et  se  lîxe,  ayant  ainsi  conservé  sa 
bouche  en  haut  et  les  cotés  de  son  corps  libres. 

On  a  discuté  sur  la  question  de  savoir  si  l'ectoderme  des  Alcyo- 
naires  avait  un  épithélium  vibratile.  II  est  fort  possible  et  probable 
mèmeque.  soit  la  petitesse  des  cils,  soit  les  difficultés  di^'observation, 
soit  la  transformation  des  tissus  n'aient  pas  permis  d'observiM'  direc- 
tement l'enveloppe  des  Zoanthodèines;  mais  ce  qui  est  absolument 
positif,  c'est  que  l'embryon,  la  larve  vermiforme  de  tous  les  Coral- 
liaires, a  un  ectoderme  couvert  de  cils  vibratiles  très  faciles  à  voir.  Il 


ilC  II.  \)K  LACAZK-nrTHIERS. 

est  même  des  cas  où  le  centre  de  la  calotte  aborale  présente  comme 
un  flagelhmi  formé  par  un  hou(juet  de  très  longs  cils  qui  s'agitent  et 
aident  vigoureusement  la  locomotion.  C'est  le  cas  des  embryons  de 
quelques  Sagartia  et  Actinies. 

L'œsophage  ou  stumati^dii'uni  qui  dépend  de  Tectoderme  est  vihia- 
tile.  I/une  de  ses  parties,  sa  surface  formant  sillon  et  (ju'on  désigne 
parle  nom  de  Siplionoylyphe,  a  des  cils  très  actifs  et  très  développés. 

Il  est  donc  possible  (juc  certaines  portions,  par  exemple  la  base 
adhésive  des  Zoanthodèmes,  soientdépourvuesdecils,  maiscertaine- 
ment  à  l'origine  l'ecto^erme  est  cilié  et  vibratile.  En  se  dégageant  de 
leur  coque  d'origine  les  embryons  tonibt^nt  dans  la  cavité  générale, 
et  le  bas  du  corps  du  Polype,  que  quelques  auteurs  (Hickson)  consi- 
dèrent comme  intestin  primitif,  se  développe  peu  à  peu  :  et  ils  se 
meuvent  tiès  activement,  montent  et  descendent  dans  cette  cavité  où  il 
est  facile  de  les  observer  par  transparence.  Ils  s'insinuent  jusque  dans 
les  loges  périphériques  qui  sont  le  résultat  des  soudures  des  mésenté- 
roïdes  dans  leur  partie  supérieure  au  pourtour  du  tube  œsophagien. 

Cflvolini  avait  déjà  vu  et  donné  la  figure  des  embryons  de  quelques 
Coralliaires,  seulement  il  faisait  erreur  en  supposant  qu'ils  deve- 
naient libres  en  sortant  par  un  orifice  percé  sur  le  péristome  à  côté 
de  la  bouche.  J'ai  déjà  relevé  cette  erreur  à  propos  de  la  naissance 
des  larves  du  Corail. 

C'est  bien  par  l'orifice  buccal  que  naissent  les  vers  arrivés  au 
terme  de  leur  existence  intra-maternelle.  Dès  ce  moment  ils  deviennent 
vagabonds  et  vont  un  peu  partout  où  les  courants  de  l'eau  et  leui's 
mouvements  vibratiles  les  portent. 

.  Lorsqu'ils  arrivent  à  la  lin  de  la  période  de  liberté,  et  (}u'ils  ren- 
contrent le  corpscjui  leur  servira  de  suppoi't.  leurdiamètre  vertical  qui 
représente  l'axe  se  raccourcit  Iteaucoup  tandis  (|u'en  s'étalanl  comme 
un  disque,  le  cor-ps  s'élai-git  considér-ableiiieut  dans  sa  partie  aboi'ale. 
Son  diamètre  transversal  augnu'nte,  alors  que  son  axe  a  tellement 
diminué  (ju'il  ne  répond  plus  qu'à  une  faible  épaisseur  du  disque. 

Un  a  déjà  vu  quel  intérêt  s'atlacbe  à  la  connaissance  de  la  produc- 


CORALIJAIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  417 

lion  des  mésentéroïdes.  Ajoutons  qu'au  point  de  vue  morphologique 
de  la  comparaison  des  Alcyonaires  et  des  Zoanthaires,  l'étude  de 
l'apparition  des  tentacules  présente  encore  un  intérêt  de  premier 
ordre. 

Les  tentacules  ne  sont  en  somme  que  le  prolongement,  que  la  mani- 
festation extérieure  des  loges  inter-mésentéroïdes.  Un  tentacule 
répond  ainsi  à  une  loge  périœsophagienne  et  par  elle  à  chacun  des 
espaces  laissés  entre  les  mésentéroïdes  réduits  même  à  un  simple 
cordon  saillant  sur  la  face  interne  de  la  cavité  gastrique. 

Or,  par  les  citations  qui  précèdent,  on  a  vu  que  les  divers  mésen- 
téroïdes sont  considérés  par  quelques  auteurs  comme  étant  de  nature 
dilférente.  Les  deux  dorsaux  seraient,  d'après  Ilickson  et  Wilson,  des 
dépendances  de  l'ectoderme,  tandis  que  tous  les  autres  seraient 
entodermiques  ;  ils  seraient  donc  profondément  différents  d'après 
leur  origine. 

Si  les  premiers  ont  hien  l'origine  qu'on  leur  attribue,  ils  ont  dû 
être  produits  par  une  invagination  latérale  de  l'ectoderme,  mais  on  ne 
donne  comme  démonstration  que  l'identité  des  cellules  de  leur  revête- 
ment. Il  y  a  là  certainement  un  point  douteux  qui  demande  des 
éclaircissements  nouveaux. 

En  admettant  que  l'opinion  rappelée  soit  exacte  et  acceptée,  on  est 
naturellement  conduit  à  reconnaître  des  espaces  inter-mésentéroï- 
diens  d'ordres  différents,  et  comme  le  tentacule  n'est  que  la  manifes- 
tation 'extérieure  des  loges  interseptales.  on  arrive  de  conséquence 
en  conséquence  à  ceci  :  c'est  que  les  tentacules  devraient  être  d'ordre 
divers. 

Il  suffirait  déjà  de  ces  observations  pour  voir  quel  intérêt  s'attache 
à  la  connaissance  du  mode  de  production  et  de  succession  rela- 
tives à  l'apparition  des  loges  et  des  tentacules. 

C'est  là  un  sujet  d'études  qui  me  parait  devoir  être  repi'is,  mais  il 
faut  reconnaître  qu'il  n'est  point  facile  à  conduire  à  des  résultats 
définitifs.  Marion  et  Kowalevsky  n'y  ont  pas  réussi. 

Pour  arriver  à  déterminer  l'ordre  de  succession  des  tentacules  des 

ARCII.    DE  ZOOL.    EXP.   ET   GÉN.   3°    SERIE.   T.    VIII.    1900-  27 


418  II.  1)1'^  LACAZF.-DrTIIIEHS. 

Aciiiiirs.  il  lie  m'a  été  possiblf  (l'('iiij)l(iyfr  (lu'iinc  nn'thode.  Je  l'ai 
souvcnl  (•(tiiscillée  :  c'est  de  suivre  le  développement  des  parties  sur 
un  même  individu  élevé  dans  des  conditions  telles  (|u'il  fM  possiblf* 
et  facile  de  le  soumettre  à  l'observation  journalière. 

C'est  ainsi  (pie  pendant  phisirurs  mois  j'ai  observé  i-éi;ulièrement 
tous  les  jours  des  endtrvons  de  lUilduojili t/Ui(i  i-iujid  (|iie  mon 
dévoué  i^aidien  C.b.  Marty  avait  fait  babiiemcnt  lixei-  dans  le  fonds 
de  cuvettes  peu  profondes  submei-gées  dans  de  grands  vases  où  l'eau 
di>  nier  était  renouvelée,  et  rpi'il  m'était  ensuite  facile  de  porter  sous 
le  microscope  avec  très  peu  d'eau,  en  employant  des  grossissements 
relativement  assez  forts  pour  voir  des  détails  importants. 
J'ai  fait  de  même  pour  les  Adinies. 

lui  rappelant  ees  faits,  je  serais  beur<'ux  d'entraîner  (|ue|(pies 
jeunes  naturalistes  à  faire  de  ees  études  morpbologi(pies  basées  sur 
l'embryogénie  et  l'évolution  de  l'être,  en  prenant  chacune  de  ses 
partr^'s.  de  ses  organes,  et  les  voyant  naître  et  devenir  grands  et 
normaux. 

Il  y  a  déjà  bien  longtemps  ((u'Aristote  a  dit  (pie  :  voir  venir  les 
choses  est  le  meilleur  moyen  de  les  connaître. 

l!n  donnant  la  ligure  d'un  ooz(jïte,  ou  embi-yon  bien  fornu'',  au 
monu^nl  où  il  va  cesser  d'être  vagabond,  j'ai  voulu  montrer  comment 
vers  sa  base  (pi.  W\ ,  lig.  8)  se  sont  produites  des  stries  au  nombre 
de  S,  ce  <pii  semblerait  perinettre  de  supposer  (pie  c'étaient  les 
oi'igim^s  des  mésentéroïdes  (pii  se  iiioiitraieiil.  .Maisje  dois  faiff"*  toutes 
réserves  à  cet  égard. 

Il  est  facile  de  trouver  sur  les  corps  sous-marins  des  embryons  qui, 
par  la  base  de  leur  (lis(pie.  commencent  à  s'étaler,  l'n  disijue,  s'é- 
leiidaiil  aiiloiir  du  |Ȏd(Uicule  du  jeune  Polype  encore  simple  pourra, 
si  la  blaslogénèse  s'(''lablit.  arriver  à  l'ormer  un  sarcos(Uiie  sur 
le(pie|  nailroiil  les  blaslo/oïles  ipl.  \l\',  lig.Ul. 

l/oii  trouve  sur  les  corps  vtusins  des  Zoaiilliodèmcs  de  Sym[»odium 
tous  les  j)assages  entre  un  (mi/oïIc  cl  de  loiil  pelils  Zoantbodèmes 
présciilani  un  oo7.(Mle  et  à  s(Ui  pied  un  lilaslo/.oïle.  I)(nix.  trois  bour- 


C0RALLIAIRE8  DU  GOLFE  DU  LIU.X.  419 

geons  se  transformant  par  l'évolution  en  une  large  plaque  recouvrant 
un  corps  étranger  et  conduisant  à  l'adulte  des  mieux  développées. 

C'est  la  blastogénèse  en  surface  (jui  produit  la  lame  parasite  recou- 
vrant le  corps  étranger  ;  c'est  l'activité  du  bourgeonnement  dans  un 
point  limité  qui  détermine  la  formatitm  des  mamelons  riches  en 
Polypes. 


X 


VARIETKS     Dl'     SVMPODIIM 

Le  Sympodium  est  commun  sur  les  i)ancs  roralligénes.  Les 
pécheurs  de  Corail  m'en  ont  fourni  des  échantillons  superbes  recou- 
vrant presque  en  totalité  des  polypiers  de  Gorgone,  soit  dénudés, 
soit  tués  en  partie  dans  la  lutte  pour  l'existence. 

Un  échantillon  ayant  près  de  50  centimètres  de  haut,  dont 
tous  les  rameaux  sont  couverts  par  le  Sympodium  rouge  brique  à 
Polypes  jaunes,  tels  que  la  description  en  a  été  faite  plus  haut,  m'a 
été  apporté  de  la  Galite.  Une  extrémité  du  polypier  porte  un  reste  de 
sarcosome  et  de  Polypes  de  la  Gorgonia  verrucoaa,  montrant  que  le 
producteur  du  polypier  avait  presque  entièrement  disparu  sous  les 
expansions  du  Sympodium. 

Cette  même  variété  a  fourni  à  l'exploration  scientifique  de  l'Algérie 
un  très  bel  échantillon  qui  était  montré  dans  l'alcool  sous  un  nom 
singulier,  .le  ne  sais  s'il  est  toujours  conservé  au  Muséum  dans  les 
mêmes  conditions. 

Dans  le  golfe  du  Lion,  la  mèiue  variété  est  assez  commune  à  des 
profondeurs  très  ditférentes.  Et  l'on  a  vu  plus  haut  qu'elle  se  fixait 
sous  les  blocs  cubiques  de  bétonnage  de  l'entrée  du  port  df  Port- 
Vendres,  au  niveau  des  basses  eaux. 

(lette  dernière  station  indi(iue  la  possibilité,  pour  cette  espèce, 
de  vivre  sous  la  plus  faible  pression,  et  <-ependant  par  des  dragages 
on  la  rapporte  de  fonds  de  100  mètres,  à  la  Calle,  c'est  par  200  mètres 
que  l'on  pêche  le  Corail  et  le  Sympodium  à  Polypes  jaunes.  Ce  sont  les 


420  H.  DE  LACAZE-DUTHIERS. 

engins  de  la  pèche  du  (loiail  à  rv[[o  piofdndrur  ijiii  m'ont  fourni 
les  plus  beaux  (m  liantillons. 

Mais  dans  les  eaux  du  Roussillon  à  50,  40  mètres,  surtout  dans  le 
parage  du  cap  l'Abeille,  les  lilels  à  langouste  que  l'on  pose  dans 
cette  localité  où  se  produisent,  sur  les  fonds  peu  profonds,  des 
dépôts  |)i(Mi'fux,  raboteux,  caverneux,  couverts  de  lames  de  Mélo- 
bésies  et  de  toutes  productions  animales  calcaires,  les  pécheurs  du 
laboratoire  ont  trouvé,  parmi  les  échantillons  d'un  beau  rouge, 
deux  variétés  bien  intéressantes. 

L'une  est  d'un  blanc  pur  que  pas  une  teinte  ne  vient  altérer. 

L'autre  est  d'un  rose  tendre  extrêmement  léger,  à  peu  près  sem- 
blable à  ces  couleurs  éteintes  si  fortement  à  la  mode,  il  y  a  quelque 
temps. 

A  ne  juger  que  par  ces  deux  échantillons,  nous  trouvons  donc,  au 
point  de  vue  des  couleurs,  trois  variétés  du  Sympodium:  blanc,  rose 
et  rouge  brique. 

Chez  le  rose  et  le  blanc,  il  n'est  pas  possible  de  découviir  d'autre 
différence  que  la  couleur  seule  des  Spicules.  Il  n'y  a  aucune  diffé- 
rence entre  les  formes  du  Zoanthudèmc  la  structure  du  sarcosome, 
la  forme  des  Polypes,  en  un  mot,  rien  d'autre  (jue  l'absence  de  teinte 
des  sclérites  dans  l'exemplaire  blanc. 

Faudi'ait-il  considérer  comme  une  autre  variétT'  un  échantillon 
qui,  mis  dans  l'alcool,  présente  la  couleur  saumon  ? 

Il  est  probableque  la  contraction  des  tissus,  en  lajiprochant  les  spi- 
cules roses,  dont  la  teinte  ;i  ét<''  un  peu  v(»il(''e  par  les  tissus  mous  ayant 
légèrement  jauni,  aura  modifié  la  teinte  rosée  de  l'un  des  échantil- 
lons paraissant  d'un  rose  délicat  lorsque  le  Zoanthodème  bien  vivant 
gonflait  les  njailles  de  son   sarcosome  et  épanouissait  s<>s  Polypes. 

De  même,  un  autn-  iiulividu  paraissait  dans  les  bacs  d'une 
légère  teinte  jaune  (|ui  (lis|iariit  dans  l'alcool.  Celle  léuérc  teinte 
était  sans  (|t  m  le  due  aux  I  issus  mous  des  animaux. 

L'on  trouve  ici  rmi  de  ces  exemples  où  la  couleur  ne  fonniit  un 
véi'itable  caraitèie  (pie  sous  toute  réserv»'. 


CORALLIAIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  421 

(le  qu'il  importe  de  l)ien  étaljlir  pour  arriver  à  la  comparaison  des 
deux  genres,  qui  est  le  but  de  ce  travail,  c'est  la  disposition  des 
spicules,  la  forme  des  Polypes,  le  développement  de  leurs  bras  et 
l'existence  particulière  du  réseau  vasculaire. 

En  ne  tenant  compte  que  de  la  station,  on  peut  indiquer  la  variété 
du  port  de  Port-N'endres  comme  méritant  l'attention. 

Les  Zoanthodèmes  sont  formés  de  lames  dont  les  pourtours  sont 
irréguliers,  plus  ou  moins  étendus,  ne  dépassant  pas,  du  moins  pour 
ceux  que  j'ai  eus,  2  et  3  centimètres  en  largeur,  quelques-uns  allant 
à  4  et  5  centimètres  en  largeur,  tous  à  bords  irréguliers. 

La  lame,  formée  par  le  sarcosome,  n'est  pas  épaisse.  Elle  porte  des 
blastozoïtes  peu  noml)reux  et  ici,  comme  dans  le  cas  des  éclian- 
tillons  de  la  ('aile  et  d'Algérie,  tous  les  Polypes  ont  les  spicules  de 
leur  colonne  et  leurs  tentacules  jaunes. 

De  sorte  que  sur  les  échantillons  contractés,  sans  que  la  rentrée  du 
Polype  soit  complète,  on  voit  toujours  les  dépressions  correspon- 
dant aux  Polypes  former  des  points  jaunes  (pi.  XL  lîg.  2  et  3). 

Sur  ces  lames  s'élèvent  quelques  mamelons  pouvant  atteindre  la 
hauteur  de  un  centimètre  à  un  centimètre  et  demi.  Presque  toujours 
on  trouve,  en  les  ouvrant,  qu'ils  ont  dans  leur  centre,  comme  axe. 
quelque  gros  gravier  emprunté  au  blocage,  ou  des  Serpules,  des 
toutl'es  d'IIydraires.  Cependant,  il  en  existe  qui,  de  même  qu'on  l'a  vu 
pour  les  Zoanthodèmes.  couvrant  les  axes  de  Gorgones,  sont  sim- 
plement le  résultat  d'une  activité  plus  grande  de  la  blastogénèse  en 
un  point  déterminé. 

En  voyant  un  de  ces  petits  échantillons,  dont  la  lame  sarcosomique 
autour  du  mamelon  est  peu  polypifère,  on  est  tenté  de  se  demander 
si  l'on  n'a  pas  affaire  à  quel(]ue  Alcyon  proprement  dit  dont  la  larve 
a  été  apportée  par  les  courants  venus  de  plus  de  profoiidcui'  (jue  le 
port  de  Port-N'endres. 

J'ai  comparé  la  forme  et  l'armature  des  péristomes  des  Alcyons 
à  celles  des  échantillons  de  Sympodium  de  Port-Vendres. 

Peut-être  ici  les  spicules  courbes  du  collier  sous-péristomiens,  dans 


4^2  II    1)1^  l-ACAZE-DUTHIERS. 

Ir  pniiil  immIs  se  rclrvciil  |iunrs(iul('iiir  le  dos  des  tentacules,  sont  moins 
lai'iir's.  jdiis  iiièles.  plus  courbés  siiiloiit  ({ue  dans  les  Alcyons,  mais 
on  sait  combien  les  caractères  de  plus  ou  de  moins  ont  peu  de  vabnir 
(juand  on  n'a  pas  sous  les  yeux  les  exemples  ayant  conduit  à  con- 
stater les  diiïérences. 

Où  la  raractriistiqut'  du  Synipodium  se  manifeste  sans  doute 
|i(issibl»'.  c'est  après  sa  m«iil:  «m  voit  les  spicules  se  désagréger  dès 
le  niiiunciiccment  de  la  |iulrrfactiiMi.  et  surtout  quand  on  prend  un 
écbantilion  putréfié,  un  vnil  s'écbapjK'r,  sous  la  moindre  pression, 
par  la  bouche  des  Polypes  et  par  les  orifices  desblastozoïtes  en  voie  de 
développement,  des  jets  de  matière  blanc  de  lait  qui  peuvent  blan- 
«•bir  l'eau  du  vase  (lù  l'on  (ipèce. 

(les  deux  cai'actères,  dissm-iatidn  des  spicules  et  écdulenient  île 
luatièi-e  blanche,  sont  dus  à  laditlerence  de  composition  du  saicosome 
<ruii  Aleyon  et  d'un  Sympodium. 

On  a  vu  que  le  sarcosome  se  «•(impose  de  corps  solides,  fiiiurés, 
sclérites  d'une  part  et  des  tissus  mous  d'autre  paît.  Ceux-ci  eux- 
mêmes  sont  formés  d'une  matière  foudanieulale  de  nature  cellulaii'e. 
la  mesogUea,  avec  noyaux  et  vaisseaux  fort  nombreux  dont  les 
pai'ois  sont  tapissées  par  des  cellules  facilement  désagrégeables  et 
remplies  de  granulations  nombreuses  causant  la  blancheur  laiteuse 
des  l'éseanx  vasculaires. 

(Ml  sait  ^\u^'  lors(|u'(m  coupe  et  casse  les  tiges  vivantes  du  C.oiail,  si 
(Ml  les  pi-esse,  un  liquide  blanc  s^'cbappe  sous  la  pivssiiui.  Longtenqis 
l'on  a  appelé  ce  liipiide  /a//  t/it  i-oniil  cl  l'iui  a  cru  niènie  ipu"  c'était 
en  se  répandant  qu'il  engenibait  les  nouveaux  rameaux  de  l'espèce. 

(Ihez  les  Alcyons,  la  substance  fondamentale,  la  mesogliva,  est  plus 
abondante,  de  nature  plus  ferme,  presque  cartilagineuse,  que  dans  le 
."^ynqMxJium  :  chez  celui-ci.  elle  s"allcre  rapidcuieni  e|  laisse  s'égrener 
les  sjiic\des.  Ce  fait  ne  se  produit  pas  chez  les  Alcyons.  Ndilà  une 
|ir<'niière  ditl'érence  (pii  me  parait  s'élever  contre  rojunion  de  von 
Ko.li. 

Si  l'on  l'ail  une  section  du  sai'cosiuiie  sur  un  Svnqiodiuui,  les  l'éseaux 


CORALLIAIHES  DU  GOLFE  1)1    LION.  423 

superficiels  et  profonds  principaux  et  les  ramuscules  formant  les 
réseaux  secondaires  sont  faciles  à  reconnaître  par  les  traînées 
blanches  ou  les  points  blancs  qui  ont  été  déjà  décrits.  Il  est  d'ailleurs 
facile  dans  une  coupe,  intéressant  même  très  largement  le  sarcosome, 
de  faire  paraître  les  vaisseaux;  on  a  vu  plus  haut  que.  traités  par 
l'acide  azotique,  les  échantillons  montraient  les  réseaux  des  gros 
vaisseaux  avec  une  grande  netteté. 

Aces  caractères  seuls  on  peut  reconnaître  un  Sympodinm,  bien  plus 
sûrement  que  si  l'on  cherclie  à  reconnaître  les  dillérences  i[\\e  pré- 
sentent les  spicules  et  leur  mode  de  groupement  chez  les  Alcyons 
proprement  dits. 

Sur  cette  variété  remarcpiable  par  sa  station,  on  peut  oncure  recon- 
naître que  le  dessous  du  sarcosome,  c'est-à-dire  la  surface  ([ui  s'ap- 
plique sur  le  soutien,  est  formé  d'une  couche  de  cellules  souvent 
difficiles  à  faire  manifester,  dont  cependant  on  reconnaît  de  loin  en 
loin  les  contours  ou  les  noyaux,  dont  la  teinte  est  un  peu  audu-ée  et 
qui  semble  devoir  sa  résistance  à  une  matière  chitineuse. 

Naturellement  on  trouve  accolés  ou  enfermés,  à  sa  surface  ou  dans 
son  épaisseur,  des  corps  étrangers  tels  que  Spirorbes,  tulles  de  (  lampa- 
nulaires,  d'IIydraires,  des  Diatomées,  etc. 

La  diagnose  de  cette  variété  de  Sympodium  n'est  i)()iut  douteuse. 
La  couleur  est  d'un  rouge  vif,  mais  ce  qui  est  partiruli<'i-.  c'est  la 
station  au  niveau  de  la  mer,  à  l'ombre,  sous  les  blocages  empilés 
et  défendant  l'entrée  d'un  port  sur  lesquels  déferle  souvent  une  mer 
démontée  et  furieuse. 


424  II.  I)K  LACAZK-DrTIIIKUS. 


Histoire  de  la   Holaxdia    cohalloIdes 
N.  G.  —  et  —  N.  S.  —  11.  <Ie  L.-l). 

I 

En  reciH'illant  les  produits  que  m'apportaient  les  corailleurs  de  la 
Calle,  et  ceux  des  pêches  que  je  faisais  moi-même,  ainsi  que  ceux 
des  dragages  qu'en  1878  je  pus  faire,  grâce  aux  facilités  (|ue  me 
procurait  l'amiral  Mouchez  (|ui  m'avait  cnihaïqué  à  son  hurd  liirs(|iu' 
avec  le  Aiiriral  il  vérifiait  les  cartes  de  la  cote  de  l'Algérie,  j'avais 
été  frappé  de  la  ditlerence  de  forme  des  Polypes,  des  spicules,  de  la 
couleur  générale  que  présentaient  des  échantillons,  classés  tout 
d'abord  à  première  vue  à  côté  du  Sympodium  qu'à  cette  époque  je 
croyais  être  une  Bebryce,  m'en  l'apportant  à  la  remarciue  de  \'alen- 
ciennes  [Itisloirc  (fes  CoraHidircs,  t.  1''.  p.  IHT). 

(les  échantillons  n'avaient  j)as  été  perdus  et.  après  les  savants 
dragages  de  mon  collègue  M.  le  professeur  Pruvot,  après  les  pêches 
faites  en  face  du  cap  l'Aheille.au  sud  de  Banyuls.par  les  pêcheurs  de 
mon  laboratoire,  lorsqu'il  nie  fut  jxjssihle  de  retrouver  quel(]ues-uns 
des  spécimens  observés  en  Afrique,  j'établis  une  comparaison 
sérieuse  entre  le  Sympodium  et  ces  ('chantillons.  placés  encore  pai-mi 
les  Sympodiums.  En  reprenant  cette  étuile.  il  me  fut  possible  d'airi- 
ver  aux  données  précises  (|uc  l'on  trouve  dans  ce  travail. 

On  Ta  vu  plus  haut,  il  faut  aujourd'hui  accepter  la  valeur  ilu 
geni-e  Bebryce.  décrit  et  figuré  par  von  Koch  dans  la  AT''  rnonn- 
(//•(i /iliic.  die  (lori/onidcn .  \).  l\\  et  "yi\,  et  d(''jà  aussi  l'cconnu  bien 
avant  |»;ir  A.  von  Kr)lliker.  dans  ses  Ironcs  liislohK/ifd'. 

Ce  type  est  placé  par  l'auteur  allemand  entre  les  genres  Muricea 
et  dorf/onia :  mais  il  ne  figure  ])as  dans  la  classification  inscrite  au 
commencement    dn    f/ir/noii'c  (p.  ITj.  Il  est  vrai  de  dii'e  que  dans 


CORALLIAIUES  DU  GOLFE  1)1'  LIO.X.  425 

cette  énuniératiun,  le  genre  Muricea  ne  se  trouve  pas  non  plus  nion- 
tionné. 

Donc  pour  la  Bebryce  point  de  cloute.  Si  l'on  accepte  les  carac- 
tères figurés  par  v.  KoUikcr  et  v.  Koch.  il  n'y  aura  pas  de  compa- 
raison à  étal)lir.  la  distinction  rtant  admise. 

Si  le  doute  existait,  ce  ne  pourrait  être  que  poui-  le  genre 
Anthelia.  mais  quand  on  le  compare  avec  le  Sympodium,  les  diffé- 
rences sont  telles  qu'il  n'y  a  nulle  confusion  possible. 

Le  genre  Anthelia  a  été  créé  par  Savigny.  la  figure  du  grand 
atlas  de  l'expédition  d'Egypte  a  été  reproduite  dans  le  T/iier-jReic/i 
de  Bronn,  1'''  édition  (Antozoa,  t.  YIIl,  fig.  7). 

Milne-Edwards  et  Jules  Haime.  t.  T.  p.  109,  Histoire  des  Coral- 
liaires,  donnent  la  diagnose  suivante  : 

«  Polypes  non  rétractiles.  à  polypiéroïde  *  subcylindrique  très 
saillant  au-dessus  d'une  expansion  encroûtante  formée  par  le 
Ccenenchyme  basilaire  reproducteur.  Les  tentacules  rentrent  tous  lors 
de  la  contraction  des  Polypes,  excepté  la  partie  antérieure  du  corps.  » 

Puis  vient  l'énumération  des  espèces  décrites  surtout  par  Ehren- 
berg  et  trouvées  par  lui  dans  la  mer  Rouge,  —  Elles  ne  peuvent  être 
confondues  avec  l'espèce  qui  va  être  décrite  ici.  D'ailleurs  les  carac- 
tères indiqués  sont  si  succinctement  exprimés,  qu'il  est  bien  difTicile 
d'en  tirer  une  diagnose,  à  moins  qu'on  invoque  la  couleur.  Or  la 
couleur  peut  varier  et,  pour  caractériser  les  espèces,  elle  est  parfois 
bien  infidèle  dans  les  résultats  qu'elle  fournit. 

Le  caractère  le  plus  important  aux  yeux  de  3IM.  Milne-Edwards  et 
Jules  Haime  pour  déterminer  ce  genre  est  :  la  rétractilité  ou  la  non- 
rétractilité  des  Polypes,  —  DO']l\  à  propos  du  Sympodium  séparé  de 
l'Anthelia  à  l'aide  de  ce  caractère  par  Ehrenberg.  on  a  vu  combien 
il  devait  y  avoir  d'incertitude  pour  accepter  les  résultats  auxquels 
il  pouvait  conduire. 

Toutefois,  appliqué  à  notre  genre,  il  ne  laisse  aucune  place  à  une 

'  11  est  probable  (jiie  le  mot  polypiéroïde  se  rapporte  aux  Polypes,  et  qu'il  y  a  dans 
l'ouvrage  une  faute  typograpliique. 


426  II.  DE  LACAZK-nrTHIERS. 

interprétation  douteuse.  Aussi  il  est  diflicile  de  ne  pas  dire  un  mot  de 
VAnthelid  ruhra  (rossa)  d»'  Delle-Cliiaic  t.  \'.  i-riiiii  an  t.  iV.  p.  35, 
pi.  CLX.  liii.  r^,  0,  7.  8. 

MM.  Milne-Edwards  et  Jiilfs  ilaini*'  ont  dit  di'  cctlt'  ('sprce  :  »  L'Al- 
cyonaire  que  Delle-Chiaje  a  design»''  sous  le  nom  (V AtiiltrU'i  ruhra 
ne  parait  pas  drttM'minaltIc  dans  l'rtat  actuel  de  ims  ((innaissances.  » 

Rappelons  enfin  les  cai'actèi'es  indi(pn''s  par  It»  crlf'lirt'  naturaliste 
napolitain.  O  ne  sont  cpie  des  caractères  généraux  applicables  à 
tous  les  Alcvonaires;   voici  la  phrase  importante,  p.  35  :  h  Corpo, 

f/pfofi/ioso  (fj/i/iffrii-o  cdii  Miolti  tul)erc(»li  ottoangulai-i calicetti 

che  la  sima  di  [lolipi  estei-namenle  ullVttnd  multi  cristallucci  acico- 
lari  ciiliirc  di  grannto.  » 

In  c(ir]ts  gélatineux  ivlindri(|Ut'  et  des  spiculcs  aciculaires. 
N'iiilà  des  assertions  qui  sdiit  à  la  fois  pour  et  contre  la  similitude  de 
cet  Anthelia  et  de  l'espèce  cpii  va  être  décrite  sous  le  nom  de 
liolamlia. 

(lorps  gélatineux,  il  y  a  (ptehjiie  (diose  (pii  se  ra|>|ioite  à  notre 
esjièce  don!  le  Zoantlindème  est  toujours  ciaivert  d'une  couche 
muqueuse,  gélatineuse.  Mais  à  côté  de  cela  «  coips  cylindii(pu'  »  ; 
cette  forme  ne  peut  fournil-  un  caiactère  puisque  le  Zoanthodème  est 
lamellaire  et  moulé  sur  l'axe  cylindri(pie  d'une  (ioi'gone:  il  ne  peut 
pas  être  autrement  que  cylindriipu'. 

Delle-Chiaje  n'indique  pas  la  diose,  |)arce  (|u"il  ne  >"en  doute  pas. 

Les  spicules  (/•/•/.s7^/////rr/ r/r/ro/^/y/i.  aciculaires.  aigus.  v(.tilà  (pii 
ne  répond  pas  au  caractère  des  spicules  de  la  liolandiii . 

Ouant  aux  ligures,  elles  rappelltMil  un  Alcyonaire.  disons  un  Al- 
cyon (pu'lconque  à  demi  contracté  et  voilà  t<iut. 

Ilesleraienl  VAnthrlid  0//r/,  appel»'  par  Olivi  Aiilln-lid  cjtijit'- 
Irum  (Zoo/.  Adriadrn.  pag.  28Ui.  .Milue-lldwards  et  .Iules  llaime  le 
déclarent  trop  ini|iarfailemenl  connu  pour  |)ouvoir  lui  donner  une 
place  dans   la    classilication.    I)i'    uièuie    pour  V Alci/aiti uni    (lamun- 

rilhl . 

.Nous  n'aurions  plus  ipu'  la  couleur  rouge,  mais  il  y  a  vraiment  trop 


C()l{ ATJJAIHES  Dr  r.Or.FE  1)1'  IJOX.  427 

(l'Alcyonaires  ayant  celle  coiileur.  pour  élahlir  sur  ce  seul  caractère 
un  rapprochement  raisonnable. 

On  devait  espérer  que,  clans  le  volume  publié  par  la  station  de 
Naples,  on  trouverait  une  solution  de  ces  c[ueslions.  11  n'en  a  rien  été. 
M.  von  Koch  a  publié  une  monographie  de  quelques  Gorgonellacées, 
mais  n'a  pas  fait  connaître,  je  crois,  l'espèce  de  Delle-dhiaje. 

Pour  en  finir  avec  les  énumérations  des  naturalistes  anciens, 
très  bons  observateurs  sans  doute,  mais  descripteurs  superficiels, 
parce  que  le  nombre  des  espèces  n'était  pas  encore  très  grand  lors- 
qu'ils publiaient  leurs  études,  on  peut  citer  VAlcyonium  rubrum  de 
Otto-Frederick  Miiller,  Zool.  J)ani.,  prod.  n»  8081.  pi.  LXXXU, 
fig.  1,2.  3,  4.  Pas  de  précision,  un  Alcyonaire  rouge  fixé  sur  les  co- 
quilles ou  les  fucus  de  mer  aux  formes  diverses.  C'est  un  Alcyonaire, 
probablement  un  Alcyon  proprement  dit,  qu'il  est  impossible  d'assi- 
miler sans  autres  caractères  avec  la  Rolandia. 

Enfin  les  fig.  1,  2,  3  des  spicules  (Kalkkorper  von  Bt'hnjre  mollis, 
pi.  XVIII,  des  IroHPK  lihtoUKjirœ  du  (ieheiniralh  A.  v.  Kolliker) 
ne  peuvent  laisser  de  doute.  Elles  seules  suffiraient  à  éloigner  la 
Rolandia  de  la  Bebryce.  Ces  spicules,  vus  soit  de  face  (Flache),  1  et  3, 
et  2  de  profil  ou  de  côté  (Seite),  ne  ressemblent  absolument  en  rien 
aux  sclérites  dont  on  trouve  le  dessin  dans  la  planche  XV  du  présent 
travail. 

Nous  avons  d'ailleurs  dit  que  les  descriptions  de  von  Koch  suffisaient 
de  leur  côté  pour  nous  éclairer  sur  les  différences  spécifique  et  géné- 
rique. 

L'exactitude  si  connue  du  Ceheimrath  von  Kolliker  ne  peut  laisser 
aucune  incertitude  pour  la  diagnose  du  genre  Bebryce  et  de  l'espèce 
(loc.  cit.,  page  437). 

11  faut  ajouter  qu'il  connaissait  l'opinion  de  Valenciennes  citée  par 
M.-Edwards  et  dont  il  a  été  question.  Il  faut  noter  encoi-e  qu'il  a  pu 
étudier  un  exemplaire  en  bon  état  que  possédait  Leuckart.  Aussi  ne 
s'en  tient-il  pas  au  seul  caractère  de  la  contraction  et  de  la  rétrac- 
tilité  des  Polypes. 


428  H.  DE  LACAZE-DITHIKRS. 

Tenninons  cotto  discussion  sur  l'espèce  par  un  (Mnprunt  aux 
fcnnos  /iis(olof/irœ  de  A.  v.  Kulliker,  page  137. 

Il  dit  :  «  DasCœnenchyni  vun  /it'bn/re  istan  tiockenen  Exeniplaren 
sehr  diinn,  liochstens  aus  zwei  Lagen  V(jn  Kalkkurpern  gehildet. 
deren  eigenthiimliche  Foiau  dièse  (iattung  von  allen  Ix'kannten  auf 
den  ersten  lîlick  untersclieidct.  l)iesell)en  siiid  allf  Scluippen  mit 
niehr  oder  weniger  gezacktem,  ja  selbst  langere  Ausliiufer  tragen- 
dem  Rande.  die  von  der  Mitte  aus  einen  liingeren  oder  kiirzeren 
Foiisatz  nach  Aussen  abgeben,  der,  wcnn  rr  gut  ausgebildet  ist,  seclis 
zusamniengeselzte  Warzen  triigt.   » 

Je  n'ai  cité  que  ces  quelques  mots,  relativement  aux  caractères. 
Pour  Knjlikei-.  les  sclérites.  d'après  les  exeiuitlaires  on  bon  »'tat  (pi'il  a 
eus.  sont  rcîiilleux,  ils  présentent  des  apopbyses  s'élendant  plus  ou 
moins  loin  du  centre;  c'est  un  fait  caractéristique  «pii.  au  i)renuer 
coup  d'œil.  peut  faire  reconnaître  le  genre. 

Si  nous  sommes  dans  l'erreur,  relativement  aux  espèces  des  auteurs 
anciens,  les  chercheurs  de  priorité  nous  donneront  les  raisons  qui 
(If'iiioiitreronf  notre  toi't.  nous  y  souscrivons  d'avance. 

Nous  suivrons  dans  la  description  ipron  va  liro  une  marche 
identique  à  celle  qui  fait  connaître  en  détail  le  Synqjodiuni.  Nous 
résumerons  en  terminant  l«'s  caractères  de  la  RoUnulia  en  les  op- 
posant à  ceux  du  genre  avfc  le([uel  cet  être  a  été  longtemps  con- 
fondu. 


II 


ZOANTIIODKMK 

Kn  faisant  cette  descriplion  j'ai  sous  les  yeux,  d'une  |(art.  les  échan- 
tillons d'AIVi(pie.  d'autfi'  p.irl  ceux  du  caii  i'Ahcillc  Ceux-ci  sont  au 
nombic  de  (piatie.  les  jtrcmiers  au  nond)r(' ilc  iIi'uk  ;  les  uns  sont 
de  faible  taille,  les  seconds  sont  grands.  Parniis  ces  derniers,  fk'ux 
sont  i-eployés  dans  un  bocti.  et  leur  longueur  étant  de  :20  à  :2."»  centi- 


CORALLIAIRES  DU  GOLFE  DU  LFOx\.  429 

mètres  fixés  sur  un  axe  de  Gorgonia  gram'uiea,  il  a  fallu  courber 
et  reployer  celle-ci  pour  les  introduire  dans  le  flacon  d'alcool.  Ils 
sont  en  bon  état  de  conservation  et  de  contraction,  aussi  à  dis- 
tance, placés  à  côté  d'échantillons  de  Sj-mpodium  dans  le  même  état 
de  contraction,  on  ne  les  distinguerait  pas,  surtout  si  l'on  choisissait 
des  Sympodiums,  dont  la  teinte,  étant  vaiiable,  a  \i  peu  près  la 
même  nuance  de  rouge.  Ici  cependant,  à  ne  juger  que  d'après  les 
échantillons,  le  ton  de  la  couleur  serait  moins  variable  et  ne  tiendrait 
qu'à  la  plus  ou  moins  grande  contraction  des  tissus  qui  rapproche  les 
spicules,  seule  cause  de  leur  couleur. 

Ici  encore  la  teinte  est  plus  voisine  du  rouge  carmin,  c'est-à- 
dire  d'un  rouge  violet  que  d'un  rouge  brique,  c'est-à-<lire  du  ver- 
millon. 

Quant  aux  Polypes,  sur  les  deux  échantillons,  ils  sont  tellement 
rentrés  qu'on  n'en  devine  la  trace  que  pour  de  rares  individus  clairse- 
més. On  comprendra  plus  loin  pourquoi  cette  forte  rétraction  des 
Polypes  modifie  l'apparence. 

Les  mêmes  caractères  se  retrouvent  sur  les  échantillons  d'Algérie, 
dans  les  parties  très  contractées  du  Zoanthodème. 

Sur  deux  autres  échantillons  du  cap  l'Abeille,  les  Polypes  n'ont  de 
contracté  que  leur  périslome  ou  leur  corolle  tentaculaire  et  le  corps  ou 
la  colonne  de  l'animal  est  resté  en  partie  gonflé.  Le  Zoanthodème 
offre  alors  une  couleur  plus  délicate,  plus  légère,  et  la  nuance  du  car- 
min est  bien  plus  évidente,  on  reconnaît  ({u'elle  est  voilée,  quoique 
d'un  rose  intense. 

Nous  verrons  plus  loin  ce  que  sont  les  rapports  des  Polypes.  En  ce 
moment  disons  pour  répondre  à  cette  question  quelle  est  l'apparence 
du  Zoanthodème,  que  les  Polypes  sont  très  voisins  et  sendjlent  se  tou- 
cher tous  par  It'ui-  l)ase.  L'inq>ression  (ju'on  éprouve  en  comparantles 
deux  genres  est  celle-ci  :  sur  le  Sympodium,  un  certain  espace  sépare 
les  blastozoïtes  ;  ici  ils  semblent,  en  pénétrant  dans  le  sarcosome,  se 
toucher  tous  par  leurs  parties  dilatées  (pi.  XV,  fig.  2). 

Mais  un  caractère  général  du  Zoanthodème  que  l'on  ne  voit  pas 


430  11.  I)H  LACAZK-DITIIIERS. 

dansle  Sympodium  et  (|ui  frapi)»'  iiiiiiKMliatf'int'nl  chez  hi  Roldiidia 
quand  une  fois  on  l'a  constaté,  c'est  que  la  couleur  semble  voilée  par 
une  légère  couche  blanchâtre,  formant  une  membrane  qui  peut  se 
détacher  d»  toute  la  surface  du  Zoanthodème  (pi.  XV,  fig.  1  ). 

Avec  ce  seul  caractère  on  peut  reconnaître  les  deux  genres.  C'est 
comme  une  apparence  d'épillirlium.  un  <'pi(l('nnicul<'dont  les  éléments 
cellulaires  ne  sont  pas  faciles  à  reconnaître,  s'ils  existent  qui  se  dé- 
tache du  sarcosome  et  (pii  VDilereiisenilde  du  Zoanthodème,  Polypes 
et  sarcosome. 

On  a  vu  que  Delle-Chiaje  décrit  son  J///A^7/V/  /v^s-mcii  dél)utant  par 
ce  mot  Corpo  tjefafinoso,  est-ce  ce  caractère  qu'il  aurait  reconnu? 

On  sait  combien  à  répo([ue  où  éci-ivail  If  célèhrc  natuialiste  napo- 
litain on  était  prodigue  de  ce  mot  gélatineux  ap|tli([ué  aux  animaux 
inférieurs.  —  Sur  ce  simple  mot  faudrait-il  conclure  que  VAfi- 
tltelia  7'osea  est  bien  notre  llolandia  '!  Il  est  permis  de  ne  pas  le 
supposer  quand  on  connaît  d'autres  caractères  et  l'emploi  fréquent 
du  moi  gefadnono.  Enfin  quand  on  étudie  la  forme  des  sclérites,  on 
trouve  une  épithète  qui  éloigne  la  supposition  que  la  description  de 
Delle-dhiaje  pouvait  s'appli(|uer  à  notre  espèce.  Lesspicules.  coMiiiie 
on  le  verra,  les  cristallucci  aciculavi  ne  sont  pas  du  tout  aigus  ati- 
culaires  et  pointus  comme  des  aiguilles, 

En  résumé,  voilà  donc  déjà  un  caraclèic  pcnnrtlant  à  i)remière  vue 
de  distinguer  les  deux  genres  qui  souvent  sont  ra|)porli''s  dans  le 
même  lilct  et  se  miment  l'un  l'autre  p,ii'  la  couleur  el  le  modi'  de 
blastogénèse  en  lame  conlinue.  parasitant  sur  un  coi|)s  étranger. 

Le  Zoanthodème  de  la  liolandiu  présent*'  les  nièuies  particularités 
de  développement  que  celui  du  Sympodium.  Les  courtes  ramures 
des  polypiers  des  tjiorgoiies  envahies  sont  couvertes  de  renfle- 
ments où  la  blastogénèse  plus  active  donne  il  celle  parlie  l'apparence 
de  têtes  en  massue. —  .Mais  sur  la  longueur  des  liges,  on  reconnailra 
qu'il  n'existe  piis  conmic  chez  le  Synqiodinni  des  tubérosités  dues 
exclusivement  à  l'aclivilé  blastogénétiqne  el  (pie  le  sarcosome  ne 
présente  |»,is  de  pallies  non  |iolyi)ifères. 


COHALLIAIRKS  1)1'  (iÔLFE  1)1'  LION.  431 

Lorsque  les  bords  du  sarcosome  de  deux  parties  voisines  viennent 
se  toucher,  une  soudure  s'établit  et  il  semble  qu'un  pont  est  jeté 
d'une  partie  sur  l'autre.  Cette  particularité  est  constante  chez  les 
Zoanthaires  connue  chez  les  Alcyonaires.  mais  se  manifeste  surtout 
chez  les  espèces  s'étendanl  en  lame  comme  chez  la  Gerardia  et  le 
Sjanpodium.  etc. 

III 

SARCOSOME 

Il  faut  comme  précédemment  établir  ici  une  distinction  entre  la 
partie  molle  et  la  partie  scléreuse  ou  dure  du  sarcosome.  Ce  n'est  qu'à 
l'aide  de  coupes  et  d'une  anatomie  délicate  microscopique  qu'on  peut 
reconnaître  les  deux  parties. 

Ici  on  va  rencontrer  une  très.içrande  difterence  entre  les  deux  genres 
que  nous  comparons:  une  ditl'érence  qui.  à  elle  seule,  permettrait 
de  les  distinguei'.  —  Il  faut  pour  cela  faire  une  coupe  perpendicu- 
laire à  la  surface  du  sarcosome  dans  un  point  quelconque  du  Zoan- 
thodème.  —  Sous  une  simple  loupe,  à  l'reil  nu  et  à  première  vue 
même,  sur  une  tranche  on  distingue  sans  aucune  difficulté  que 
deux  couches  parfaitement  différentes  occupent  l'épaisseur  du  corps 
charnu. 

Chacune  de  ces  couches  occupe  à  peu  près  la  moitié  de  l'épaisseur 
totale  du  sarcosome.  aussi  est-il  très  facile  de  les  reconnaître.  L'une 
externe,  celle  qui  répund  à  la  partie  saillante  des  Polypes,  est  seule  bien 
colorée  en  rouge.  —  L'autre,  celle  qui  repose  sur  le  corps  de  soutien, 
est  d'un  blanc  mat  de  lait  ;  la  ligne  de  séparation  entre  le  blanc  et 
le  rouge,  extrêmement  nette,  est  absolument  tranchée. 

Cette  différence  entre  les  deux  couches  est  due  à  la  présence  des 
spicules  colorés  dans  la  couche  externe  et  à  leur  absence  presque 
totale  dans  la  couche  blanche. 

.l'insisté  sur  cette  différence  et  cette  séparation  nette  des  deux 
couches  superficielle  et  profonde.  >'oici  pourquoi  : 


432  II-  IH-:  LACAZK-DITIIIKRS. 

(Jiif  l'un  se  repolie  à  rélude  du  sarcosonie  du  Syiniiudiuin  et  Ton 
verra  les  spicules  aussi  nombreux  vers  la  surface  extei-ne  que  dans 
la  partie  la  plus  profonde;  aussi  la  distinction  de  deux  couches  ne 
peut-elle  cHre  établie  chez  le  Sympodiuni. 

A  plusieurs  reprises,  j'ai  fait  l'expérience,  sans  observer  les  spicules 
qui  à  eux  seuls  auraient  |)U  l'aire  iccitmiaitre  au(ju('l  des  deux  yenres 
j'avais  allaii'c  ;  j  'li  fiiu|)édes  tram  lies  de  sarcosome  sur  des  Zoantho- 
dèniesconiplètenient  contractés  et  jamais,  dans  les  deux  cas,  il  n'a  été 
possible  de  douter  un  instant  du  fait  signalé.  —  Les  spicules  vus  au 
mici'oscope,  parleur  forme  caractéristique,  venaient  ensuite  confirmer 
la  (liaunuse  faite  d'abnril  à  Tieil  nu. 

/*ffrfi>'s  //lo/h's. — Cette  couche  blan(dje  occupant  la  moitié  du 
sarcosome  est  composée  de  cellules  remplies  de  Unes  granulations 
très  nombreuses  encombrant  la  cavité  de  l'élément  histique  dont  les 
proportions  sont  énormes,  comparées  aux  mêmes  parties  dans  le 
Sympodium. 

La  nature  de  ces  granulations  est  semblable  à  celles  ([ui  en  général 
engendrent  les  mucosités,  les  matières  niantes  et  glaireuses  par  leur 
mélange  avec  l'eau.  Aussi  sur  les  animaux  vivants,  on  trouve  la 
même  difliculté  à  faire  les  préparations  que  lorsqu'on  agit  avec  la 
Gerardia  :  le  mucus  filant  qui  empâte  les  instruments  cause  une  véri- 
table difïiculté  ])our  exécuter  les  préparations. 

L'on  |)('ut  se  demander  si  cetle  coucIm'  mince  uuKiueuse  recouvrant 
tout  le  Zoantliodème  n'est  pas  un  produit  de  cette  mucosité  (jue 
lalcool  rendrait  dense  et  dans  la(pieile  le  durcissement  a  enfermé  des 
éléments  déta(diés  de  la  surface  du  sarcosome  par  l'action  du  milieu. 

Il  n'est  pas  aussi  facile  dans  la  Holaiidia  (|ue  dans  le  Synipodium. 
et  surtout  les  Alcyons,  de  distinguer  dans  leurs  tissus  mous,  non 
scléreux,  les  deux  éléments  (|ui  sont  si  distincts  dans  lt>s  Alcyons  et 
qu'il  a  été  possible  de  reconnaître  également,  mais  plus  dillicileiuent. 
chez  le  Synqtodium.  —  .le  veux  parler  des  rnissrai/.r  cl  de  la  /xirfic 
fimdtniii'nldh' . 


C()I{ALLIAIRE8  DU  G(3LFE  Dr  LION.  433 

Les  vaisseaux  se  retrouvent  sans  difficulté,   mais  comme   leurs 
parois  sont  formées  par  les  cellules  bourrées  de  granules  très  gros, 
engendrant  du  mucus  filant,  on  a  de  la  peine  à  faire  des  coupes  auss 
nettes  que  dans  l'espèce  précédente  et  surtout  à  retrouver  les  noyaux 
des  cellules. 

Néanmoins  on  voit  les  intervalles  des  gros  réseaux  et  des  vais- 
seaux fort  petits,  absolument  comme  dans  les  autres  Alcyonaires, 
Corail,  Alcyons  et  Sympodium. 

Les  Spicules.  —  Ils  sont  très  nondjreux  dans  la  coucbe  colorée 
superficielle  ou  supérieure  du  sarcosome. 

Leur  forme  est  dans  cette  partie  un  peu  dillérente  de  celle  (ju'ils 
affectent  dans  la  base  de  la  colonne  ou  corps  du  PolyjiC. 

Pour  bien  juger  de  leur  forme  et  de  leur  position,  il  faut  d'abord 
les  examiner  dans  la  lame  très  mince,  fort  transparente,  formant  la 
base  de  la  colonne  des  blastozoïtes  en  passant  du  sarcosome  à  cette 
base.  Il  est  possible,  d'un  coup  de  ciseaux,  d'enlever  cette  partie  du 
corps,  de  la  mettre  entre  deux  lamelles  de  verre,  et  en  rendant 
transparent  le  tissu  mou.  la  lecture  des  spicules  devient  très  facile. 
Ils  se  trouvent  d'autant  moins  nombreux  que  l'on  examine  la  pré- 
paration plus  haut  et  d'autant  plus  nond)reux,  quelque  peu  super- 
posés, à  mesure  qu'un  se  rapproche  du  sarcosome. 

La  forme  la  plus  générale  des  spicules  dans  cette  partie  inférieure 
et  vers  le  milieu  de  la  longueur  du  corps,  est,  en  laissant  tous  les 
détails  exceptionnels  de  côté,  celle  d'un  biscuit  à  la  cuiller,  c'est-à- 
dire  d'un  corps  allongé  à  extrémités  arrondies  et  un  peu  étianglé 
dans  le  milieu  de  sa  longueur,  ce  qui  fait  paraître  les  deux  extré- 
mités un  peu  renflées  et  arrondies. 

La  largeur  moyenne  dans  cette  partie  est  de  4.j  à  .jO  [x.  L'on  liou- 
vera  (pi.  XV,  fig.  11),  à  côté  des  spicules,  5  centièmes  de  millimètre 
dessinés  dans  les  mêmes  conditions  de  la  chandjre  claire  que  les 
spicules.  La  distance  du  papier  à  la  cband>re  claire  est  la  même  dans 
les  deux  cas  et  cela  permet  de  mieux  juger  de  la  taille  de  ces  élé- 
ments vus  à  ."jOO  diamètres. 

ARCH.    DE  ZOOL.    EXI».    ET    GÉN.   3''  SERIE.   T.    VllI.    1900.  28 


ilU  II.  I)K  LACAZK-DniIlKllS. 

Il  n'est  pas  rare  fie  rencontr-er  .(iiifhiues  sclérites  présentant  la 
forme  «l'une  cioix  grecque,  qui  semblent  formés  de  quati-e  moitiés 
(les  sclérites  indiquées  avec  la  forme  éti-aniilée  dans  le  milieu  et 
soudées  |)ar  cette  partii'  é|rani;l(''i'. 

Il  ne  faut  jias  prendre  <-ette  forme  exceptionnelle  comme  étant 
caractéristiijue  de  l'esjtèce  ou  du  ueni'c.  car  on  la  i-etr-ouve  aussi 
exeeptiounellement  dans  heaucoui»  île  cas  et  d'esjtèces  d'Alcyo- 
naires.  11  est  des  Zoanthodèmes  (jui  la  j)résentent  plus  fré«|uente 
les  uns  (jue  les  autres  et  même  pour  les  spicules  allongés. 

T.es  extrémités  renflées  des  spicules  sont  finement  striées,  et  les 
stries  foi'ment  en  s'arrêta  ni  dilVérem  nient  coni  me  des  commencements 
de  spinules.  Mais  <-ette  paît  icnlaiit(''  ne  parait  (jue  sous  un  assez  fort 
grossissenu'Ut  (500  diainèlies  |)ar  exemple). 

Dans  ces  spicules  de  la  base  du  cor-ps  des  Polypes  on  ne  trouve 
jamais  de  ces  nodosités  spinuleuses,  caractéristiques  dans  le  Sympo- 
dium  et  tant  d'autres  Alcyonaires.  Sur  la  longueur  des  sclérites,  ce 
sont  ici  c(»mnie  de  pelitt's  lignes  dilïiciles  à  dessiner,  car  leur  foniie 
s'efface  sous  le  crayon  le  plus  aigu  (|ui  doit  former  sini|tlement  le 
sommet  il'un  cône  fort  itetit. 

A  ce  ]»roj)os.  il  faut  rappeler  le  caractère  donné  jiar  Delle-C.biaje 
pour  son  Anf/i/'/io  rospo  :  f  CnJiccfti  rho  hi  enna  tlo  jmli}>i  csli'r- 
nomcnfr  n/frnno  molli  crisldlliitci  ndinhiri  colore  di  (/raïKilo.  On 
voit  que  la  description  «pii  vient  d'être  donnée  est  loin  de  ré|»ondi(^ 
à  celle  des  C.vUldlluci'i  iic'n-ohiri  et  qu'il  sultit  de  l'observation 
des  sclérites  jiour  éloigner  les  deux  espèces.  (In  ne  trouve  ici  pas  un 
seul  s|)icule  aciculaire,  c'est-à-dire  ayant  ses  deux  exli-émilésaigui's. 
Dans  ré|»aisseur  du  sarcosome  on  trouve  bien  encor(>  des  sclérites 
ayant  leurs  deux  extrémités  très  renflées  comme  il  vient  d'être  dit.  mais 
le  nombre  de  ceux  dont  les  |»ointes  extrêmes  sont  trouipii'es  et  très 
grossies  est  bien  |»lus  ci insidi'iable  et  (Moigne  encore  plus  notre 
esj)èce  de  celle  observée  par  l)e||e-( ',bia|e. 

Le  caractère  des  s|»icule>.   qui  se  di-couvre  si    manifestement  dans 
la   base  (les   blastozoïles.   est   la   lorme  allonuée   avec    les  deux  extré- 


GORALLIAIHES  DU  GOLFE  DU  LION.  435 

mités  étalées  en  Ijiscuit  à  la  cuiller,  mais  lamellaire;  il  se  trouve  exa- 
géré dans  les  profondeurs  du  sarcosome,  aussi  la  forme  s'éloigne  de 
plus  en  plus  de  celle  des  spicules  en  aiguilles  aiguës  aux  deux  extré- 
mités qu'on  a  vues  dans  le  Sympodium. 

Ces  spicules  ainsi  dilatés  inégalement  à  leurs  deux  extrémités 
semblent  quelquefois  irréguliers  et  monstrueux.  J'en  donne  un  des- 
sin fait  à  la  Calle  il  y  a  bien  longtemps  (pi.  X\',  lig.  9,  c),  qui  se  trouve 
ressembler  parfaitement  à  ceux  pris  sur  des  échantillons  du  cap 
l'Abeille.  On  trouve  de  même  dans  les  travaux  de  von  A.  Kulliker 
et  de  von  Koch  quelques  sclérites  monstrueux. 

On  observe  d'ailleurs  de  grandes  ditférences  avec  les  individus  dans 
le  nombre  des  sclérites  à  extrémités  tuberculeuses  et  fort  dévelop- 
pées remplaçant  les  extrémités  aiguës  et  aciculaires  qu'on  ne  ren- 
contre jamais.  Il  en  est  de  même  des  exemples  des  sclérites  en  croix 
grecques  qui,  suivant  des  conditions  difficiles  à  préciser,  augmentent 
quelquefois  l)eaucoup. 

En  résumé,  la  forme  typique  caractéristique  se  rencontre  soit  dans 
la  base  des  Polypes,  soit  dans  le  sarcosome  ;  mais  dans  ce  dernier  la 
forme,  toujours  à  extrémité  renflée,  finit  par  l'emporter  sur  la 
première  en  présentant  de  nombreuses  exceptions  et  des  tubérosités 
très  développées  faisant  croij'e  quelquefois  que  les  extrémités  déme- 
surément renflées  en  deux  directions  sont  bifurquées.  On  en  ren- 
contre qui  ressend)lent  à  des  haltères  dont  les  deux  extrémités  grosses 
et  spinuleuses  sont  unies  par  une  partie  intermédiaire  elle-même 
d'un  assez  fort  volume. 

Telles  sont  les  formes  générales  des  sclérites  bourrant  la  couche 
externe  du  sarcosome. 

Quant  à  une  direction  précise  dans  la  position  de  leur  axe,  il  n'en 
existe  pas;  ils  se  croisent  et  se  superposent  dans  tous  les  sens. 

Sur  la  mendjrane  mince  formant  la  base  du  corps  du  Polype,  on 
peut  toutefois  reconnaître  que  la  majorité  des  sclérites  a  son  grand 
axe  dirigé  dans  le  sens  de  l'axe  du  coips,  quebiue  peu  penché  plus  ou 
moins  à  droite  ou  à  gauche. 


436  II.  I)K  LAGAZE-DUTIIIERS. 

Il  importe  de  signaler  encore  une  parlicularitr  (ju'il  est  faeile 
d'observer  à  l'aide  d'un  grossissement  de  500  diamètres.  D'une  extré- 
mité renflée  h  l'autre,  le  spicule  est  parcouru  par  de  très  fines  stries 
parallèles  entre  elles,  mais  non  parallèles  à  l'axe  <lu  spicule.  Elles 
sont  obliques  à  cet  axe.  Leur  vue  ferait  naître  l'idée  que  le  sclérite  a 
éprouvé  comme  une  torsion,  ce  (|ue  je  ne  ci'ois  i)as.  (Ida  doit 
tenii-  à  la  faron  dont  se  dépose  la  matière  calcaire  composant  les 
spicules. 

Si  l'on  voulait  dessiner  toutes  les  variétés  de  formes  des  spicules 
de  la  Rolandia,  on  pourrait  facilemcnl  remplir  une  planche,  ce  qui 
conduirait  à  la  confusion  quant  à  la  valeur  du  caraelèi-e. 

La  chose  est  inutile.  Un  aussi  grand  nombre  de  ligures  éloignerait 
de  l'idée  <jui  doit  se  dégager  comme  une  abstraction,  une  résultante 
de  toutes  les  formes  secondaires  pouvant  se  rapp(»rter  aux  deux  types 
suivants. 

1»  Forme  lamellaire  d'un  l)iscuit  à  la  cuiller  (^dans  les  parois  du 
corps  du  Polype)  ; 

2°  Forme  d'haltère  (dans  le  sarcosome),  à  deux  tètes  renflées  qui 
seraient  partagées  en  deux  jiai-  une  dépression,  c(>  (pii  les  fait 
ressembler  ii  des  osselets  de  phalanges  très  courts. 

(Chaque  extrémité  renflée  est  partagi^e  dans  son  nulieu,  comme  les 
surfaces  articulaires  des  trochlées,  et  les  apparences  de  deux  con- 
dyles,  sur  chaque  extrémité,  donnent  une  idée  de  la  forme  scIk'- 
mali(|ue  typique. 

Hue  l'on  suppose  tanl(M  l'un,  tantôt  l'autre  de  ces  condyles  (j'em- 
ploie ce  mot  pour  continuer  la  (oiiipai'aison)  jilus  ou  moins  déve- 
loppé, quelquefois  aussi  allongé  que  tout  le  sclérite,  et  l'on  jiourra  se 
figurer  rinlinité  des  variétés  ([ue  présenteront  les  spicules  tout  en  se 
rapportant  dans  le  l'oml  à  une  même  l'orme. 

Si  l'on  ajoute  h  cela  (|ue  (|uel(|uefois.  vers  le  milieu  lic  la  |iarli<^ 
unissaid  les  deux  extn''niitt''s.  naît  un  proloni:<'mrnl .  mi  simplr.  dU 
flouble,  on  anivc  à  une  macle  semblant  forun-e  de  lètes  de  spicules 
unis  par  le  milieu  de  Icui' longueur,  on  trouve  ainsi  une  multiplicité  de 


CORALLÏAIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  437 

formes  secondaires  qu'on  pouira  toujours  rapporter  au  type  schénia- 
ti(iue  idéal  qu'on  rencontre  dans  le  sarcosome. 

Les  spicules  aplatis  de  la  base  du  corps  du  Polype,  en  forme  de  bis- 
cuits à  la  cuiller,  varient  dans  des  limites  infiniment  moins  étendues. 

Les  saillies  linéaires  qui  se  voient  sur  les  tubérosités  du  spicule  et 
qui  vont  en  s'élevant  d'autant  plus  qu'elles  se  rapprochent  plus  de 
l'extrémité  peuvent,  sur  quelques  échantillons  de  choix,  se  terminer 
en  saillie  simulant  une  spinule. 

On  trouve  enfin  de  très  petits  spicules  qui  semblent  se  former  en 
ayant,  dès  l'origine,  leurs  deux  extrémités  renflées. 

Souvent  sur  les  échantillons  conservés  dans  l'alcool  il  a  été 
possible  d'observer  un  contour  double  autour  des  spicules,  qui  semblait 
répondre  à  l'existence  de  la  cellule  dans  laquelle  s'était  formé  le 
sclérite. 

Enfin  une  dernière  remarque  est  nécessaire. 

Par  la  lumière  réfléchie,  les  Zoanthodèmes  sont  tantôt  d'un  rose 
léger  et  délicat,  comme  dans  la  figure  qui  accompagne  ce  travail. 
Dans  ce  cas,  les  Polypes  ont  été  conservés  assez  gonflés,  et  par  consé- 
quent les  particules  colorantes  (sclérites)  sont  assez  écartées  pour  ne 
pas  foncer  le  ton  de  la  couleur.  De  plus,  le  voile  muqueux  atténue 
la  vivacité  de  la  teinte. 

Toujours  à  la  lumière  réfléchie,  lun  des  Zoanthodèmes  que  j'ai 
sous  les  yeux  en  écrivant  ce  travail,  paraît  être  d'un  rouge  vineux 
foncé  ;  on  ne  distingue  pas  du  tout  les  Polypes  qui,  d'ordinaire, 
montrent  leur  couleur  blanche.  (Test  l'état  de  contraction  qui  modifie 
le  ton  de  la  couleur  en  tenant  très  rapprochés  les  spicules. 

Vus  par  la  lumière  transmise  et  par  transparence,  les  spicules 
paraissent  dift'érents,  leur  couleur  n'est  plus  la  même. 

Leur  teinte,  diflicile  à  saisir,  est  un  carmin  lavé  d'un  peu  de  teinte 
capucine.  C'est  un  orangé  dans  lequel  le  jaune  est  très  faible.  Le 
rose  capucine  des  marchands  de  couleur  est  trop  jaune,  mais  quand 
on  examine  au  microscope  le  Zoanthodème  par  réflexion,  la  teinte 
n'est  plus  la  même. 


438  )••  l)!^'  KACAZK-DrTIHERS. 

VU 

i'  ()  L  Y  ^'  K  s 

Nous  allons  trouver  ici  encore  de  très  grandes  dillérences. 

Ce  sont  elles  qui  m'avaient  surtout  frappé  sur  les  ccMes  d'AfVi(iut' 
et  je  lésai  reconnues  absolument  conformes  à  la  vrril*'  dans  l'dhser- 
vatiun  des  rcliantillons  très  beaux  pècbès  au  cap  l' AlM'ilic  t-n  U(»us- 
sillon. 

Lorsque  les  animaux  s'épanouissent,  ils  s'allongent  beaucoup.  La 
longueur  totale  au-dessus  du  sarcosome  dépasse  l'épaisseur  totale 
<l'une  tige  du  Zoanthodème,  et  comme  les  Polypes  se  touchent  tous 
pour  ainsi  dire  par  leur  base,  ainsi  (jue  le  montre  la  ligure  tiès  exacte 
de  la  planclie  XV,  ligure  '2.  bnu*  coloniu'  s'élève  un  peu  (•oni(pi('.  plus 
large  à  sa  liase  (pie  près  de  son  sommet,  où  cependant  t'iii'  s'élargit  un 
peu  au-dessous  du  péristome. 

Le  point  du  sarcosome  ou  la  base  du  l*oly})e  pi'ésente,  coinim'  dans 
la  plupart  des  espèces  d'Alcyonaires,  un  calice  qu'accusent  bnil  pro- 
longements produits  par  le  tassement  des  spicules,  rr  qui  r.'piésciil.' 
buit  dents  de  feston  non  ai'rondies.  mais  plus  ou  moins  aiguës  sui- 
vant le  degré  d'allongenitMit  du  blasiozoïtc.  l'endanl  l'état  dr  demi- 
contraction,  les  dents  de  ce  feston  calicinal  sont  couchées  sur  les  parois 
des  parties  inférieures  de  la  colonne  invaginée  du  Polype. 

Dans  ces  dents  du  feston  sarcosomi(]ue.  les  spicules  à  grosses  têtes 

souvent  bil'ui'(pu''es  sont   n breux.  On  les  trouve  plus  IVi'vpieiits  (pie 

ceux  (pii  occupent  au-dessus  d'eux  r(''|taisseur  de  la  |taroi  de  la  co- 
lonne du  Polype. 

La  colonne,  dans  la  moitié  inférieure  de  sa  hauteur,  est  senu'-e  de 
ces  spicules  sinq^b^s,  analogues  par  leur  l'orme  à  di's  biscuits  à  la 
cuiller,  ainsi  qu'on  l'a  (b-jà  dit  (pi.  W.  lig.  T).  Aussi  ]»our  en  étudier 
la  position  e|  la  b)rme  est- il  avantageux  d'enlever  d'un  c(  tu  |)  de  ciseaux 
uiir  |iartie  de  celle  base  du  c(ii|»>  du  Polype  cl  de  r(''taler  sur  une 
pla(|ue  (je  veii'c.  La  pri''paral  ion  e>l  alors  toute  l'aile. 

On  ne  trouve  pas  ici  comme  dans  le  Synipodiuni  dev  bamb's  de  spi- 


CORALF.I AIRES  DU  (iOLFE  DV  LION.  439 

cilles  remontant  depuis  les  dents  du  calice  sarcosomiquc  jusqu'à  la 
base  des  bras  du  péristonie. 

Le  bas  du  péristome  est  d'ailleurs  dépourvu  de  spicules.  Le  collier, 
décrit  dans  cette  partie  et  dont  les  éléments. à  forme  spéciale  remontent 
sur  le  dos  des  tentacules  du  Synij»cidinni,  manque  également.  Avec 
un  fort  grossissement,  il  ne  m'a  ]>as  été  possible  de  trouver  trace  de 
spicule  d'une  taille  quelconque  sur  le  dos  des  buit  tentarules  de  la 
Rolandia  (pi.  XV,  lig.  :V). 

Cette  absence  fournit  un  caractère  qui  permettrait  à  lui  seul  de 
dilférencier  les  deux  genres. 

Mais  il  conduit  à  deux  autres  dispositions  qui  sont  corrélatives  du 
mode  de  fermeture  des  tentacules  et  du  péristonie  tout  entiec. 

Lorsque  les  Polypes  sont  bien  épanouis,  leurs  tentacules  s'étalent 
d'abord  en  roue  dans  un  plan  perpendiculaire  à  l'axe  de  la  colonne. 
Mais  plus  l'épanouissement  augmente,  plus  les  bras,  que  ne  sou- 
tiennent aucunes  bandes  de  sclérites,  se  laissent  tomber  et  descendent 
en  tiebors  (lig.  2).  Cette  ditl'érence  du  port  de  la  coi'olle  péristomiqur^ 
dans  les  deux  genres  s'explique  très  naturellement  par  l'absence  ici 
de  cette  sorte  de  talon  faisant  saillie  au-dessous  de  cbaque  l)ase  des 
tentacules  et  le  redressement  forcé  de  ceux-ci,  soutenus  qu'ils  sont 
dans  le  Sympodium  par  le  talon  composé  de  spicules  longs  et 
rigides. 

Dans  l'état  de  contraction  absolue,  les  ditférences  ne  sont  pas  moins 
grandes.  Voici  ce  qui  arrive,  .l'ai  déjà,  il  y  a  longtemps,  déciit  cet  état 
pour  le  Polype  du  (iorail.  —  Les  tentacules  n'étant  pas  doublés  par 
des  corpuscules  solides  sont  d'autant  plus  flexibles  et  peuvent  s'inva- 
giner  dans  la  cavité  périœsopbagienne  qui  leur  correspond.  Les  bai-- 
bules  elles-mêmes  se  contractent  assez  pour  rentrer  dans  la  cavité  du 
tentacule. 

Aussi  quand  on  cbercbe  le  péristonie  sur  des  animaux  (•ontra(t(''s 
on  le  trouve  formant  au  centre  de  la  cavité  du  Polype  une  masse 
dans  laquelle  on  reconnaît  bien  huit  lobes,  ayant  au  milieu  d'eux 
l'œsophage  qui  est  remonté  et  qui  «st  devenu  très  court,  ayant  ramené 


4i0  II.  I)H  I.ACAZE-DITIIIKKS. 

aussi  au-dessous  flo  Vo  jtctit  auias  (•(tnli'actt'  it-nfral  les  six  coiflons 
jK'Idloniirs  avec  cntri'oïdos. 

Les  l'olypes  paraissent  lilaucs  quand  ils  sont  épanouis  et  leur  déli- 
catesse est  extrême.  Ils  rappellent  par  leur  apparence  extérieure  les 
l'olypes  du  (lorail,  aussi  c'est  au  RoUnului  l>ien  plutôt  qu'au  Sympo- 
(liuni  (|U('  doit  s'a|)pliquer  le  nom  d'espèce  cordlhndcs. 

Linnée.  dont  le  jugement  était  si  sur.  n'avait  pas  inan<]ué  de  remar- 
(jncr  (|ue  TiMoploi  d<'  la  tei'minaison  o'ide  était  hien  souvent  le  signe 
et  le  caractère  de  Temljarras  où  se  trouve  le  naturaliste  qui  doit 
nommer  un  objet  et  qui  trouve  commode,  pour  se  tirer  d'adaire,  de 
dire  «  qu'il  a  l'apparence  de  telle  chose  «. 

(Jiiand  les  l'ojyjies  sont  à  moitié  contractés,  que  leur  péristome 
est  seul  rentré  tandis  <jue  leur  colonne  est  encore  gontli'e.  on  voit  au 
travers  des  paiois  minces  de  celle-ci  la  teinte  blanche  de  la  couche 
sous-jacente  du  sarcosome  dépourvue  de  spicules.  Aussi  cette  condi- 
tion produit-elle  une  apparence  très  diiï'érente  de  celle  ijue  montre  le 
Symjiodium  dont  on  a  vu  les  diderentes  parties  du  péristome.  de  la 
colonne  et  des  tentacules,  s'invaginanl  en -se  disposant  connue  les 
tubes  d'une  lunette. 

liatteries.  —  Les  tentacules,  dans  les  Alcyonaires.  présentent  les 
dispositions  ordinaires  de  ces  organites. 

Une  seule  observation  m'a  frappé.  C'est  la  piemièr<'  fois  qne  je  l'ai 
faite. 

Le  bout,  rexlri'inité  ai'rondie  du  tiMilacule.  sur  des  Poly|)es  rest(''S 
épanouis  et  conservés  dans  l'alcool  ((»!.  W.  11^.  ii.  jut-sente  une 
épaisseui-  plus  grande  que  le  reste  de  l'étendue  de  la  paroi.  e|  cet 
épaississement  est  di"l  au  tassement,  à  côté  les  uns  des  aulres.  de 
nématocystes  qui  se  louchent  tous  et  dont  la  direcljdn  est  celle  des 
rayons  (l'uni- portion  de  la  sphère  (|iie  l'epri'seiilr  le  v,iiiiiiie|  du  leii- 
tacule. 

A  un  moindre  degré  de  développement  |Miur  le  nombre  et  l'i'lendue, 
(Ui  trouve  même  chose  aux  extrémités  des  barbuies  /pi.  id..   lig.  ,5); 


CORALUAIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  441 

enfin,  de  loin  en  loin,  sur  la  face  du  corps  du  tentacule,  on  voit 
encore  des  bandes  et  des  amas  de  nématocystes. 

On  sait  que  chez  les  Caryophyllies  et  autres  Zoanthaires,  on 
trouve  sur  les  tentacules  des  amas  semblables  de  cellules  urticantes. 
Là  les  éléments  sont  ])ien  plus  volumineux  et  groupés  de  telle 
façon  qu'ils  forment  des  nodosités  et,  à  l'extrémité  des  tentacules, 
des  boules  terminales  blanches  visibles  à  I'omI  nu. 

Les  naturalistes  anglais  ont  nommé  ces  amas  de  nématocytes 
des  Batteries,  en  admettant  que  leurs  fils,  en  se  déroulant  et  faisant 
saillie,  étaient  nocifs  pour  les  animalcules  qui  s'approchaient  des 
Polypes. 

Ici  on  retrouve  les  homologues  de  ces  batteries  et  en  cela  rien  que 
de  très  naturel,  mais  je  dois  avouer  que  c'est  la  première  fois  que 
j'en  fais  l'observation  chez  les  Alcyonaires. 

Dans  le  travail  de  Hickson  (p.  ,%1,  loc.  cit.),  l'on  trouve  cette 
phrase  :  «  In  Alcyonium  palmalum  the  ectoderm  of  the  pinnœ  is 
thickened  in  regular  patches,  which  contain  batteries  of  némato- 
cystes. »  Il  est  bien  évident  que  l'auteur  anglais  avait  reconnu  l'exis- 
tence de  ces  batteries  qui  doivent  être,  chez  les  Alcyonaires, 
offensives  et  défensives  comme  chez  les  Zoanthaires. 


VAISSEAUX 

Les  vaisseaux  forment,  a-t-il  été  dit,  des  réseaux  placés  les  uns  au 
bas,  les  autres  dans  le  haut  du  sarcosome.(;eux-ci  occupent  et  forment 
une  couche  sous  le  fond  de  la  cavité  générale  du  corps  des  Polypes. 
On  a  déjà  vu  que  les  cellules  qui  les  tapissent  ont  une  grande  taille, 
qu'elles  sont  remplies  de  granulations,  déterminant  en  se  mêlant 
à  l'eau  une  matière  glaireuse, muqueuse,  abondante.  Les  parois  de  ces 
cellules,  du  coté  de  la  lumière  du  vaisseau,  sont  couvertes  de  cils 
vibratiles  puissants  déterminant  des  courants  actifs  fpl.  XV,  fig.  2, 
7, 8  et  9). 


442  II.  I)K  I.ACAZK-nrTlIIEUS. 

L'aboiidance  des  granulations,  la  délicatesse  et  le  peu  (!•'  irsistance 
des  tissus  ne  permettent  guère  de  voir  la  forme  et  la  disposition 
générale  des  résoaux.  L'absence  des  spicules  dans  la  coiiclic  pro- 
fonde fait  que  la  distinction  des  canaux  est  dinicilc. 

Sur  une  partie  du  sarcosome  enlevée  à  un  Zoantiiodénif  cdtist'rvé 
<lans  l'alcool,  ayant  essayé  de  dissocier  les  spicules  ]»ar  une  éliulli- 
tiiin  dans  une  solution  assez  forte  de  potasse  carhoiiatf'e.  les  cellules 
sont  devenues  manifestes,  leurs  parois  semblaient  mieux  délinies  et 
leur  contenu  avait  disparu.  Le  noyau,  quoique  un  peu  diffus,  parais- 
sait sur  cette  préparation  due,  pour  ainsi  dire,  au  basard. 

VI 

CAVITI'     CKNKUALE 

Creusée  dans  le  sarcosome  (pi.  XN',  lig.  tî.  //)  et  soutenue  en  baut 
par  l<a  couche  superficielle  des  spicules  (id.,  ri'),  elle  a|)parail  (id..y>) 
très  nettement  sur  les  échantillons  conservés  dans  l'alcool  et  contrac- 
tés à  ninilié.  (l'est  sur  les  parois  (jue  descendent  les  niésentéroïdes, 
et  ce  f|ui  frappe  (juand  on  les  recherche  c'est  le  j)eu  de  saillie  qu'ils 
font,  au-dessous  des  entéroïdes,  relativement  courts  et  1res  pelo- 
tonnés, tout  aupi'ès  de  la  terminaison  de  r(esopbage. 

11  est  dilïicile  de  })ouvoii"  faire  des  coupes  pour  lixer  la  j)osition 
des  paquets  de  fibres  musculaires. 

L'existence  des  deux  niésentéroïdes  ue  ]Kir[,inl  pas  de  ('(iiddus 
pelotonnés,  <pioi(|ue  dilïicile  ,î  bien  voir,  n'en  est  pas  moins  cer- 
taine. 

Leur  existence  est  trop  consla  nie  toutes  les  biis  (pi'il  est  f.nile  de 
faire  des  pi'éparations  démonstratives  pour  ne  pas  cidiie  «ju'ils 
se  trouvent  chez  la  Uolandia  cunime  chez  les  autres  Alcyoïiaii'es. 

Le  \i\\\{\  de  1,1  cavité  i:,i''iiérale.  (|iiaii(l  dii  t'ail  une  rdupe  d'un  l'dlype 
cunlraclé.  est  cduniie  une  l'alnlle  creuse  ;  il  parafi  Maiic.  s(''pair'  (pi'il 
est  du  corps  de  sdulien  |iar  une  lame  de  eelle  couche  blanche 
inféi-ieure   (|ui  ddidile  la    pallie  supi'iieure  du  sarcdSduie  lidurn''  de 


CORALLIAIHES  DU  (ÎOLFE  Dr  I.FON.  U'^ 

spicules.  L'on  y  distingue  à  i.i  \im\ip  roiunie  des  stries  lôgères  qui 
sont  les  restes  des  niésentéroïdes,  à  peine  saillants,  dans  le  fond  do 
la  cavité  générale. 

Quand  les  Polypes  ne  sont  (|uà  demi  invaginés,  comme  dans  la 
figure  2,  c'est  le  ])lanc  du  fond  de  cette  cavité  que  l'on  aperçoit  et  sur 
lequel  se  détachent  nettement  les  dents  l'uuges  du  ealice  sarcoso- 
iiii(|ii(\ 


VII 


OIU'.ANES     (lENITAIX    EMHHYd.NS 

Ouand,  par  une  coupe  perpendiculaire  à  l'axe  du  Polype  à  moitié 
contracté,  on  arrive  au  niveau  du  feston  calicinal  du  sarcosonie,  on 
voit,  flottant  dans  la  cavité  générale  sous-œsophagienne,  les  œufs  et 
les  capsules  testiculaires  les  uns  et  les  autres  suspendus  par  un  grêle 
filament  aux  parois  latérales  des  niésentéroïdes  dans  la  partie  infé- 
rieure aux  entéroïdes  et  répondant  à  la  cavité  noyée  dans  le 
sarcosome  (pi.  XV,  fig,  10). 

Les  œufs  et  les  capsules  testiculaires  sont  entourés  ici,  comme 
dans  tous  les  Alcyonaires,  par  une  couche  de  cellules  leur  formant 
enveloppe,  et  certainement  l'origine  des  deux  a  été  le  parencliynie 
mésodermique  des  niésentéroïdes. 

Les  œufs  et  les  capsules  testiculaires  naissent  ti'ès  près  les  uns  des 
autres,  de  sorte  que  lorsqu'ils  ont  pris  un  grand  développement  et 
que  leurs  pédoncules,  fort  grêles,  se  sont  heaucoup  allongés,  tout 
en  conservant  leurs  points  d'attache  distincts  dans  le  voisinage 
des  autres  œufs  ou  capsules  testiculaires  en  voie  de  formation,  il 
en  résulte  que  leur  ensemhle  paraît  former  non  pas  une  grappe, 
mais  un  petit  houquet  d'éléments  suspendus  en  un  même  point 
(pi.  XV,  fig.  10).  Cette  apparence  est  due  en  grande  paitie  à  la  rétrac- 
tilité  du  mésentéroïde  ;  si  l'on  rencontre  un  Polype  en  état  d'exten- 
sion, on  voit  hien  nettement  les  ovules  largement  pédoncules,  fixés 
et  suspendus  le  long  du  mésentéroïde. 


444  H.  DE  LACAZK-nriUfFJîS. 

Los  ('iiil)iyons  passent,  coinme  dans  tout  le  groupe,  une  grande 
partie  du  temps  de  leur  prenii(''ie  forme  larvaire  dans  la  eaviti- 
générale  et  sortent  par  l'tesophage  et  la  houehe  sous  forme  de  vers 
blancs  allongés,  semblables  à  ceux,  trouvés  cbez  tous  les  genres  de 
ce  groupe  naturel. 

Ici  aussi.  <'ommc  chez  les  autres  animaux  du  groupe,  la  fécondation 
doit  s'acçom|>lir  dans  la  capsule  qui  renferme  l'ieuf  —  l'^n  ne  peut 
giiriT  dire  l'ovaire  puisque  les  œufs  .sont  portés  à  l'extrémité  d'un 
long  pédoncule  et  sont  devenus  saillants  avant  fl'ètre  pondus. 


Vin 


CONCLUSIONS 

La  forme  des  parties,  la  couleur  et  la  distribution  des  spicules 
ont  paru  d'une  fixité  remarquable  sur  îles  animaux  péchés  en  des 
parages  aussi  distants  que  la  Calle  et  lîanyuls  et  dans  des  temps 
aussi  éloignés  que  4860,  1873  et  181)8. 

Mais  est-ce  à  dire  qu'on  ne  rt'iic(»ntrera  pas  de  variétés?  Avec  l'exa- 
iinMi  de  six  éfliantillons  scidciut-nl.  il  serait  ti'mi'raire  de  l'afTirmer. 
'J'oulefois,  nous  ne  pouvons  nous  dispenser  «le  signaler  la  fixité  des 
caractères  des  écliantillons  (jbscrvi's. 

Mettons  en  parallèle  les  ressemblances  et  les  diflerences  ipie  pré- 
sentent le  Sympodium  et  la  Mulandia. 

ZinnitliiKlriiic  —  Hessciiililancc  absolue  entre  1rs  deux  quant  à  la 
forme  et  n  la  couleur,  uiais  iuidil('  dans  If  .Sympodium  :  le 
plus  souvent  un  voilr  dr  substance  ui-lalincusc  rbe/.  la 
Itolandia. 

Il  faut  ajouter  (juc  la  |)r('s('uce  d'un  voilf  sui-  le  /oantbo- 
déme  sulïit  poui-  dislinguei-  les  deux. 
Sorrosof/ic.  — Etalé  en  lame  cnvabissante.  |)aia>itr.  surtout  sur  les 
axes  des  (lorgones.  dans  les  deux  cas. 

A  Cl'  point  de  vui'.  n-sscndilaiici'  absolue  entre  b^s  deux. 


CORALLIAIRES  DU  COLFE  DU  LION.  445 

mais  une  différence  capitale  se  présente  dans  l'organisa- 
tion. 

Dans  le  Sym podium  M^  spieules  sont  également  l'épandus 
etégalement  nombreux  dans  toute  l'épaisseur  du  sarcosome. 

Dans  la  Rolandia,  la  moitié  inférieure  du  sarcosome  est 
occupée  exclusivement  par  les  réseaux  des  vaisseaux  et  le 
tissu  fondamental  ;  la  moitié  externe  supérieure  seule  ren- 
ferme des  spicules  feutrés  et  semés  ti'ès  prés  les  uns  des 
autres  dans  tous  les  sens. 
Spicules.  —  Dans  le  Sympodiam  ils  sont  fusiformes,  couverts  de 
verrues  spinulifères,  rouges,  jaunes,  incolores,  blancs  ou 
roses. 

Chez  la  Rolandia,  les  spicules  ne  sont  jamais  fusiformes, 
leurs  extrémités  sont  plus  ou  moins  renflées  et  dans  le 
sarcosome  souvent  bifurquées. 

A  la  seule  vue  des  spicules,  on  peut  reconnaître  et  distin- 
guer les  deux  genres. 

La  confusion  n'est  i)as  possible  par  l'examen  au  micro- 
scope d'une  parcplle  de  sarcosome  dans  l'un  et  l'autre  des 
deux  genres. 
Polypes.  —  Dans  le  Sympodiam,  colonne  soutenue  par  des  bandes 
de  spicules  ta  grand  axe  perpendiculaire  à  la  colonne  s'éle- 
vant  jusqu'au-dessous  du  péristome  où  ils  forment  un  col- 
lier dont  les  plus  longs  remontent  sur  le  dos  des  tentacules 
qu'ils  soutiennent  après  avoir  produit  le  talon. 

De  là  une  forme  particulière  due  à  la  rigidité  du  dos  des 
tentacules,  soit  dans  l'épanouissement  de  la  corolle  tenta- 
culaire,  soit  dans  la  position  de  la  colonne  du  péristome  et 
des  tentacules,  lorsque  le  Polype  est  contracté  et  rentre 
dans  sa  loge  sarcosomique. 

Dans  la  Rolandia,  les  spicules  semés  au  hasard  dans  le 
bas  de  la  paroi  de  la  colonne,  ne  remontent  ])as  au-dessus 
de  la  moitié  de  la  hauteur  du  corps. 


446  11.  I)K  l-A<:AZi:-l)rTinERS. 

Le  collier  sous-péristumicii  cl  les  bandes  de  soutien  des 
tentacules  n'existent  pas.  Les  i'olypes  épanouissent  larne- 
nient  leur  corolle  tentaculaire  (jui  retombe  souvent  pleine 
de  grâce  autour  de  la  colonuf. 

A  la  vue  seule  ib-s  animaux  (''iiMiinuis,  on  rt'cunnailrait 
les  deux  genres.  La  fnrmc  r[  la  coulfur  du  pi'ristom»'  r[  la 
rigidité  des  bras  comme  icui-  gracieuse  inflexion  dans  un 
autre  cas  fourniraient  les  données  de  la  diagnose. 

Enfin,  malgré  la  contraction  des  Polypes,  la  vue.  du 
Zoantbodème.  nouvellement  péché,  avec  son  roi/e  géné- 
ral comme  une  uiince  mcmbianc  étendue  sui"  toute  la 
surface,  fournirait  encore  un  moyen  de  reconiiaitn'  le 
genre. 

Et  si  par  hasard  l'eau  fraîche  renouvelée  avait  enlevé 
ce  voile  transparent,  si  les  Polypes  n'étaient  pas  complète- 
ment réti'actés  ou  s'ils  commençaient  à  se  gonfler,  la  partie 
blaiiclie  (|ui  ajtpai'aflra  au  centre  des  festons  aigus  du 
calice  du  sai'cosome  comluirait  à  (Hablir  la  dillV-rence  avec 
le  Sym()odium  dont  l'intérieur  est  presque  tcaijours  coloré  et 
dans  tous  les  cas  offre  la  disposition  particulière  due  aux 
spicules  des  tentacules  et  du  cercle  péristomique. 

En  résumé. 'il  semble  difficile,  ajuès  ce  parallèle  des  caraclèr«'s  les 
plus  importants  et  la  comparaison  (|ui  vient  d'être  établie,  si  on  l'a 
suivi  sur  les  figures  des  [)Ianches  Ml  et  W.  que  les  zoologistes 
puissent  avoir  un  d(»ute  ef  uu  end)ari'as  pour  la  (It'lei'minatioii  des 
<leu\  genres. 

I\ 

La  (|Uestion  ipii  se  pose  en  terminant  riiistniie  de  ee>  deux.  Ajcyo- 
naii'cs  ayaid  donné'  lieu  à  des  confusions  {|ui  lue  parai-^senl  aujnnr- 
d'iuii  devoir  è|r-e  inqiossii)les.  est  c(dle-ci  : 

La    valeur  des    caractères   difléteutiels    est-elle     sullisante    |)our 


CORALLIATHES  Dl'  (iOLKE  01'  IJOX.  447 

séparer  les  deux  espèces  et  pour  légitimer  la  foi-ination  d\\n  g&nre 
nouveau  ? 

Pour  la  première  question,  ratlii-malion  est  ajjsolument  ceitaine. 
elle  n'est  pas  à  iliscuter. 

Quanta  la  seconde,  création  d'un  genre  nouveau,  désigné  par  1»^ 
nom  de  Uoldiidia,  est-elle  légitime?  11  ne  semble  pas  douteux  ([uc  si  le 
Sympodiuni  et  l'espèce  qni  vient  de  lui  être  comparée  produisent  l'un 
et  l'autre  une  lame  envahissante,  parasite,  surtout  sur  l'axe  des  (îor- 
gones,  la  forme  des  spicules,  des  Polypes,  l'absence  des  soutiens, 
par  des  files  de  sclérites,  autour  du  péristome,  au  dos  des  tentacules., 
la  séparation  de  la  partie  bourrée  de  spicules.  dans  le  sarcosome  de 
sa  portion  inférieure  renfermant  exclusivement  des  tissus  mous, 
conduisent  à  un  ensemble  de  caractères  bien  autrement  sérieuK  que 
la  contractilité  complète  ou  la  non-rétractilité  des  Polypes  ayant 
servi  k  faire  désigner  l'Antbelia  comme  un  genre  bien  établi. 

Pour  ces  raisons,  il  semble  nécessaire  de  séparer  les  Zoantho- 
dèmes  trouvés  à  la  Calle  et  dans  les  eaux  du  golfe  du  Lion  de  ceux 
si  communs  qui  se  distinguent  si  facilement  et  auxquels  il  convient 
de  conserver  le  nom  de  STjmpodium. 

C'est  à  côté  l'un  de  l'autre  qu'il  faut  placer  dans  la  systématique 
les  deux  genres  dont  l'étude  fait  l'objet  du  présent  travail  de  Zoo- 
logie pure,  mais  soumis  à  l'expérimentation,  facilitant,  guidant 
l'observation. 

Ces  deux  genres  peuvent  continuer  à  faire  partie  de  la  famille  des 
Cornularinés.  admise  avec  juste  raison  par  Milne-Edwards  et  Jules 
liai  me. 

Il  ne  me  paraît,  à  aucun  titre,  nécessaire  de  substituer  de  nouveaux 
noms  de  famille  à  ceux  qui  ont  été  institués  par  les  auteurs  fi-an- 
çais. 

La  position  du  Synq)odium  n<'  me  semble  pas  jusliliable  à  cùté  des 
Alcyons,  comme  le  veut  v.  Koch. 

Certainement  les  genres  Paralnjonium  (M.-Edw.)  et  Fasrirxfa- 
ria  (Viguier  d'Alger),  par  les  expansions  qui  partent  tie  leurs  pieds 


448  II.  I>K  LACAZE-DUÏIIIERS. 

ou  bases,  penuetlonl  (TrlJiblir  le  passage  entre  deux  familles  voisinos 
si  on  le  veut;  mais  les  tubérosités  multipolypifères  que  présente  le 
Sympodium  ne  paraisr^ent  pas  offrir  un  caractère  d'une  valeur  sufli- 
sante  pour  fondre  en  un  seul  deux  genres  aussi  différents- que  les 
Alcyons  et  les  Sympodiums. 

(Juant  à  l'espèce,  nous  n'en  voyons  jusqu'ici  (ju'une. 

Elle  mérite  tout  aussi  bien,  peut-ètic  mieux  (pu-  le  Synqxxlium 
l'épithète  de  cornUoïdes:  nous  avons  pensé  (piil  était  utile  de  la  lui 
conserver  puisqu'elle  l'avait  d'ailleurs  portée  antéijcurcmcnt  lorsque 
les  deux  genres  étaient  par  erreur  confondus. 


Le  nom  donné  à  ce  nouveau  genre  est  emprunté  à  l'une  des  per- 
sonnalités bienfaisantes  et  généreuses,  aimant  etaidant  les  progrès  de 
la  science  française.  Le  prince  Roland  Bonaparte  m'a  donné  le  yacht 
à  vapeur  qui,  pendant  la  période  de  1893  à  189S>,  a  permis  de  faire 
à  lîanyuls  des  ti'avaux  d'une  valtnir  de  priMuiei'  onlr(\ 

Les  belles  cartes  du  golfe  du  Lion  dressées,  avec  un  soin,  une  science 
nautique  et  zoologique  hors  pair,  par  M.  le  professeur  Piuvot,  n'au- 
raient pu  être  faites  sans  le  don  généreux  du  prince. 

>î'est-il  pas  tout  naturel  que  son  nom  soit  rattaché  aux  découvertes 
que  sa  générosité  a  permis  de  faire  ? 

Une  d'cxcursittns.  ((ue  d'études  n'a-l-(tn  pas  laites  pendant  la  période 
de  six  années  IVuctiieiiscs  qui  se  s(int  éc.tulécs  depuis  le  di)n  magni- 
fique qui  permit  de  placer  le  lahoiatoire  Ai'ago  dans  une  position 
scientifique  (pii  a  ap|)el(''  siu'  lui  l'attention  du  monde  savant  ! 

(Jue  le  prince  Unland  acce|)tt>  donc  la  dédicace  modeste  d'un  genre 
nouveau  retrouvé  dans  les  eaux  des  côtes  de  t'iance  giàce  à  sa 
munilicence. 

(l'est  une  dette  de  reconnaissance  dont  j'avais  liàle  de  m'ac- 
<|uitter'. 


CORALLIAIRES  DU  GOLFE  DU  LION.  449 


XI 


Aujourd'hui  on  a  l'habitude  de  citer  souvent  à  la  fin  d'un  travail 
un  grand  nombre  d'ouvrages  se  rapportant  aux  recherches  publiées. 

Ce  luxe  de  citations  en  impose  et  semble  rendre  l'étude  fort  docu- 
mentée, l'auteur  fort  érudit. 

Mais  dans  quelques  cas,  le  lecteur  n'a  que  faire  du  nom  des  auteurs 
et  des  ouvrages  qui  s'occupent  d'un  même  animal,  mais  à  d'autres 
points  de  vue. 

Aussi,  s'il  fallait  ici  énumérer  toutes  les  publications  ayant  eu  lieu 
sur  les  Alcyonaires,  on  rassemblerait  des  quantités  d'indications  abso- 
lument inutiles. 

Cette  habitude  passée  dans  les  mœurs  de  la  publication  est  accom- 
pagnée de  gros  chiffres  à  coté  de  la  critique  et  renvoyant  à  l'ouvrage 
cité. 

Cela  rend  la  lecture  pénible  et  presque  toujours  le  lecteur  s'abstient 
d'aller  fouiller  ouvrage  et  mémoire.  Aussi  je  considère  comme  bien 
plus  utile  de  citer  un  court  extrait  du  passage  critiqué  à  côté  de  la 
critique  même. 

N'arrive-t-il  pas  que  dans  une  longue  liste  d'ouvrages,  ne  se  rappor- 
tant pas  directement  au  sujet  spécial  de  la  publication,  on  oublie  des 
travaux  ayant  pour  objet  le  même  sujet,  comme  on  l'a  vu  pour  la 
couleur  et  le  sexe  des  Alcyons? 

Mais  ce  qui  est  fréquent,  c'est  qu'à  coté  d'une  opinion  qui  semble 
faire  partie  des  idées  et  découvertes  de  l'auteur,  on  trouve  un  gros 
chiffre  renvoyant  à  un  travail.  Certes,  le  lecteur  n'ira  pas,  croyant 
le  chiffre  impeccable,  fouiller  un  mémoire  de  plus  que  .celui  qu'il 
lit,  et  la  priorité  de  l'opinion  sera  rapportée  à  d'autres  qu'à  celui  à 
qui  elle  est  due.  La  chose  m'est  arrivée. 

Bien  plus,  j'ai  eu  la  patience  de  relever  les  citations  faites  dans  un 
mémoire.  La  liste  bibliographique  renfermait  plus  de  130  numéros  ; 
le  nombre  des  ouvrages  non  cités  dans  le  corps  du  travail  et  marqués 

ARCH.   DE   ZOOL.    EXP.    ET  GÉN.   3°   SERIE.   T.    VIII.    1900.  29 


450  II.  DE  LACAZE-DUTHIERS. 

par  les  gros  chifires  s'élevait  à  plus  do  80.  Pourquoi  doue  cet  cnt'oin- 

brement,  si  ce  n'est  pour  paraître  ri  lulil  ! 

Je  ne  citerai  ici  que  les  ouvrages  dont  il  a  été  question  dans  le 

corps  du  travail  et  ayant  un  rapport  direct  avec  le  sujet  spécial  du 

mémoire. 

Otto-Frederick  Muller.  —  Zoolof/ia  Danicii,  vol.  3,  pi.  LXXXM, 
fig.  1-4. 

Delle-Chiaje. —  /)('!>cric.  o  nulom.  dculi  an'im.  Inror.  deUa  Sicilia, 
vol.  V,  réuni  au  vol.  IV,  ]>.  38,  pi.  CLX. 

H.  Milne-Edwards.  —  Rcrlwrrhen  anatomiquen.  p/ii/siofof/if/itrs  et 
coolofjiqiu'sA^'^^.  l*"'' fascicule,.! Ici/onif/es. A hi/ons propre- 
ment dits.  Ann.  dea  Se.  tiaf..  S^e série,  t.  I\'.  pi.  XII  à  XVÏ. 

H.  Milne-Edwards  et  Jules  Mai.me.  —  Distrihi/tion  niet/iodic/ue  des 
Polypes. 

—  Histoire  natureUe  des  Coralliaires,  1857.  Voir  VHis- 
toire  des  Alcyonnires,  plus  particulièrement  des  Syin- 
podium  —  Bel)  r  y  ce  et  Anihelid.  t.  I.  p.  111  et  187. 

H.  de  Lacaze-Dltimers.  —  Comptes  rendus,  1801,  2'"''  semestre, 
t.  LIX,  n'J  o,  p.  :25:2.  Couleur  des  Ahyoudires. 

—  Ifisloirc  iKilurclh'  du  Conùl .  —  Orytinisulion. 

—  Comptes  rendus,  vol.  LX.  hStiri,  t.  I.  n^  17.  j..  812.  Sexe 
eliez  les  Goryonrs  et  Alcyonides. 

Al.  von  Kollikeh.  —  /ro/n's  //istoloyictr.  1801.  Zu'rilr  Ahtln'iluny, 
Erstcs  Hr/'l.  die  liinilesuhsttinzc  dt'r  Cndcnteraten.Y.  137. 
lii'bvyrc  mollis.  Taf.  XVIII,  lig.  1.  2  et  3. 

WiLSON. —  The  nicsriili'riul  fil(im(>nts  of  Alcyonuriu  'Mitf.  Zool. 
s  tu  t.  iH'fi/ich.  vnl.  \'.  |88i. 

G.  V.  Kocii.  —  Fuuud  u/id  Floru  des  (lidfcs  ro/i  .Xru/iel.  AT.  Mono- 
yrujiliii'.  Die  (loryouidi'u .  Ndir  les  ilia|iilres  Se.ves.  Cou- 
/('urs  et  pour  la  liehrycr.  p.  .'il  et  .").")  {Vv^.  lU  dans  W  texte). 
Taf.  I.  fig.  1  a.  h.  r:  Taf.  V.  li-.  10.  1887. 

—  Sysf('f/iutisr/i('  Stt'llu/if/  roii  S\  nquidiniii  coralloïdes, 
Zixd.  Jnlirh.  lid .    \\  I8«.»|.  8.  7(i. 


COllALLIAFRES  Dr  (JOLFE  DU  LIf).\.  451 

Sydney  J.  Hicksox.  —  The  anatoniy  o/"  Alcyon i uni  (li^itatiun.  Juin 
1895.  Quarterly  journal  of  microsropicai  sriencc,  neiv 
.séries,  n^  148,  vol.  XXXVII,  p.  343. 

AsHwoRTH.  —  T/te  slrnctare  of  Xenia  Ilickson  N.  s/i.  wifh  some 
obserrations  on  Heteroxenia  Elisabthœ  KôU.  August 
1899.  The  Chiarterhj  journ<il  of  niirroi>ropical  science,  netr 
séries,  n"  U\l,  vol.  42,  pail.  3,  p.  245,  pi.  XXill  à  XXVII. 

Max  Walther,  —  lieilrdf/e  rur  Systematik  u?id  Cliorolotjie  <ler 
Alcyonaceen.Jenaische  Zeitschrift.  Bd.XXXII.  N-l)  XXVI 
13.,  Heft  1  (mars  1899),  p.  40. 


I^OST-SCRIPTUM 

(GENRES  PARALCYONIUM  et  FASCIGULARIA) 

Parmi  les  Alcyonaires  que  j'avais  recueillis  sur  les  côtes  de  l'Algérie, 
se  ti-ouvaientilans  mes  flacons  de  petits  corps  brunâtres,  (|uel([ues-uns 
reliés  entre  eux  par  des  bandelettes  minces  d'un  gris  cendré  pâle, 
qui  m'avaient  paru  rappeler  ou  répondre  en  partie  à  la  diagnose  du 
genre  Haimeia  que  II.  Milnc-Edwards  avait  placé  en  tète  du  premier 
volume  de  l'histoire  des  (]oralliaires  préparée  par  lui  et  Jules  Haime 
et  publiée  après  la  mort  de  mon  ami  regretté. 

Il  ne  m'avait  pas  été  possible  d'étudier  épanoui  cet  Alcyonaire,  et 
je  l'avais  conservé  dans  mes  flacons  espérant,  comme  il  ariive  tou- 
jours, revenir  dans  les  lieux  où  l'on  fait  bonne  récolte. 

Ayant  trouvé  cet  Alcyonaire  sur  les  rochers  que  la  drague  rapporte 
des  parages  du  cap  l'Abeille,  j'en  repris  l'étude,  et  loin  d(^  trouver  un 
seul  zoïte  s'élevani  de  ces  p<'lites  tumeurs  brunâtres,  j'en  vis  sortir 
de  petites  toudes  de  INdypes  ayant  la  couleur  de  la  terre  d'ombre  |ieu 
foncée,  avec  des  lèvres  d'un  vert  émei'aude.  n'apparaissant  <pie  sous 
une  certaine  incidence  de  la  lumière,  cl  un  collier  blanc  sous-lenlacu- 
laire. 


452  II.  I)K  I.ACAZE-DUTIHKIIS. 

.r.illais  puldior  ces  résultats,  la  planclH'  était  finie,  lorsque  mon 
c(>llèf;ue.  .M.  Ii>  professeui"  \'imii<'r.  de  ri'.(i»li'  d'enseignement  supé- 
rieure d'Alp,er.  m'envoya  un  travail  terminé  sur  ce  même  Coralliaire, 
qu'il  considérait  comme  un  genre  nouveau  et  qu'il  nommait 
J'asciri/kifia. 

Les  lecteurs  des  Arc/iircs  trouveront  le  nir'nioiro  du  professeur 
Viguier  dans  le  vol.  VI.  S*"  série,  des  Arr/tiri's.  \).  8.')1. 

(les  faits  ne  sont  rappelés  ici  (jue  i»(inr  montrer  que,  sans  créer  un 
genre  nouveau  comme  mon  collègue,  j'avais  pensé  que  cette  société 
iVAlcj/onnin'  répondait  au  genre  Paralcyonium  de  Milne-Kdwards, 
et  je  crus  devoir  en  faire  simplement  une  espèce  nouvelle,  que  je 
dédiai  à  mon  ancien  maître,  auteur  du  genre. 

Le  Pdidlcijonintn  Edinirsii  ou,  si  l'on  admet  la  nomenclature  de 
M.  !<'  jirofesseur  ^'igui<M•.  le  Fascirularin  Ef/irarsii  n'est  pas  rare 
dans  les  eaux  i-oussillonnaises  du  golfe  du  Lion. 

D'abord  je  l'avais  trouvé  à  la  Calle  et  dans  toute  cette  région 
coralligèiK'. 

En  le  signalant  de  nouveau  sur  uns  cotes  méditerranéennes, 
d'autres  oi)sei'vateurs  aurout  peut-être  la  curiosité  de  comparer  les 
deux  tyi)es  ;  le  Pardlcyoniinn  c/nja/is  de  .M.-Ivlwards  n'est  pas 
l'are  en  Afri(}ue  et  dans  le  golfe  tlu  Lion. 

lis  décideiont  s'il  y  a  entre  les  deux  des  ditlérences  nécessitant  la 
ciéatiim  d'un  genre  ou  s'il  n'y  a  lieu  qu'à  l'établissement  d'une 
espèce  nouvelle  en  couservant  le  geiue  unique  de  Paralcyonium. 

On  a  vu.  dans  l'introduction  du  lut'moiic.  par  la  reuiarque  (\n'\  y  a 
été  faite,  qui"  s'il  est  facile  de  carai'tériser  (juelques  grands  types  des 
Alcyimaii'es,  bien  définis  par  l'ensendile  des  dispositions  qu'ils  pré- 
sentent; (juand  on  arrive  aux  distinctions  des  espèces  et  des  genres 
voisins,  la  difliculté  devient  souvent  très  grande. 

.le  n'en  viMix  pour  preuve  (jUi'  l'exemple  de  la  variéti''  des  o[)iniiuis 
([ui  s(>  |(i(nluisenl  et  se  croisent  siu'  des  lypi's  voisins. 

Ainsi  ma  |)remièi-e  impression  fut  (|ue  I' \l(  yonair-e  ([u'a  di'-crit 
mon    coijéiiue    M.    je    |)rofesseur    \'iguiei-    sdii--    le    nom    gi-nérique 


CORALLIAIllES  DU  GOLFE  DU  LION.  453 

nouveau  de  Fascicularia,  n'était  qu'une  espèce  du  genre  Paralcyo- 
ninm. 

Ayant  trouvé  cet  Alcyonaire  en  même  temps  que  mon  collègue 
d'Alger,  comme  il  le  reconnaît  d'une  façon  fort  aimable  et  cour- 
toise dans  son  mémoire,  j'ai  préféré  lui  laisser  la  primeur  île  la 
publication.  Ses  figures  du  reste  sont  excellentes  (pi.  XX  du  v(j1.  VI, 
2^  série,  1888),  mais  si  je  ne  suis  point  revenu  sur  la  création  de  ce 
genre,  c'est  que  je  préfère  qu'un  autre  discute  la  valeur  de  la  division 
nouvelle. 

Dans  mon  laboratoire  de  Banyuls,  avant  la  nouvelle  organisation, 
mon  collaborateur  et  moi  avons  souvent  disserté  sur  la  difficulté  des 
déterminations  chez  les  Alcyonaires,  et  j'ai  toujours  soutenu  qu'il 
fallait  pour  qu'une  détermination  fût  valable  que  deux  types,  qui  ont 
été  confondus  en  raison  de  leur  ressemblance  extérieure,  fussent 
comparés  en  opposant  caractères  à  caractères. 

3Ie  serait-il  permis  de  signaler  le  parallèle  qui  vient  d'être  fait 
entre  le  Sympodium  et  la  Rolandia  comme  un  exemple  ? 

Si  les  caractères  ne  paraissent  pas  d'un  ordre  suffisant  pour  élever 
à  la  dignité  de  genre  le  dernier  type,  du  moins  sera-t-il  possible,  en 
en  vérifiant  l'exactitude,  d'en  discuter  la  valeur  générique. 

Dans  le  cas  du  Fascicularia ,  je  ne  vois  pas  un  ensemble  de  faits 
permettant  cette  comparaison,  cette  critique,  qui  conduiraient  à  bien 
établir  la  valeur  ou  la  non-valeur  de  la  nouvelle  coupe  générique. 

Je  signale  donc,  parmi  les  Alcyonaires  du  golfe  du  Lion,  le  genre  ou 
l'espèce,  espérant  que  d'autres  voudront  juger  la  cause  en  dernier 
appel. 

Mais  il  est  encore  une  observation  que  je  ne  puis  ne  pas  faire  à  mon 
collègue  : 

En  tète  du  mémoire  on  lit  :  Fascicularia  Edwarsii  (de  Lac.-Duth.). 

Il  semble  sous  cette  forme  que  je  suis  le  seul  créateur  du  genre  et 
de  l'espèce.  Il  eût,  je  crois,  été  préférable  d'établir  ainsi  la  paternité 
des  deux  choses. 

Fascicularia  (Vig.)  Edu^î^sii  {de  Lac.-Duth.).  C'est  une  bien  petite 


irii  II.  i)i:  LACAZK-Dr'niiKus. 

funcctioii  ;  mais  clic  esl  nccessairc.  (rahonl  |)i)in  rcinli'c  à  (icsarce 
(|ui  est  h  (Ics.ir,  cl  puis  pour  ne  pas  ni'atliihiicr  une  n-éatidn  ipii 
aj)p;iilicMt  en  ()rupi'e  h  mon  collègue. 

Il- H  voulu  courtoisement  nie  conserver  la  création  et  la  dédicace  à 
M.  1\I  il  ne-Edwards  :  c'est  trop  d'avoii'  associé  le  nom  du  genre  ù  celui 
de  l'espèce  sous  un  même  nom. 

l'n(!  deinière  remarque  est  encore  nécessaii'c. 

En  relisant,  pour  écrire  ceci,  la  description  de  iM.  Milne-Edwaids 
sur  ce  genre  //nitnein.  je  vois  (jue  rt'clianlillon  ayant  servi  à  la  créa- 
tion (lu  genre  otVre  des  conditions  assez  s|)(''ciales.  .le  les  i-appellerai. 
vol.  1  de  \'/fis/t)irf  des  Coral/iaircs.  p.  104. 

«  (îenre  1.  IIaimkiv 

<(  (loralliaire  à  polypieroïde  cylindrique  (ixé  par  sa  hase  et  ne 
<(  donnant  naissance  ni  à  des  stolons  ni  à  des  expansions  encrofi- 
«  tantes,  ni  à  des  bourgeons  quelconques. 

«     IIaIMKI.V   irNKIiHI> 

«  Polypieroïde  hrunàlre  haut  de  •!  ou  ;î  niillimèlres.   » 

Dana  et  llajckel  ont  aussi  trouvé-  des  .Mcyonaires  très  petits  et  ne 
pi'é.sentant  aucun  ijourgeon  ou  e>L[)ansion  Itlastogénétique.  Ils  en  ont 
fail  des  geni'cs. 

.l'ai  vu  bien  des  iMuhrvons.  ou  mieux,  de  très  jeunes  oo/.oïles  d'.M- 
cyoïiaires.  et  je  me  demande  s'il  est  possible  irallirniei'.  (piand  on  n'a 
pas  suivi  l'évolution  de  ces  très  petits  individus,  que  \',i\\  ,i  alVaire  à 
un  adulte  (pii  restera  sinq>le  et  non  à  un  oo/.oïte  dont  l'/^volul  ion  est 
lente,  et  tardiv(\ 

.l'ai  eu  des  (îorgones  dont  les  jeunes  oo/oïtes  ('laienl  >inq»les  et  déjà 
élevés  sur  lige  de  plus  de  millinièl  ces  (pi'il  n'esl  ilil  dans  la  descrip- 
tion précéd(;nte  ;  et  puis  en  les  sni\anl  (lan>nie'>  aipiariums.  je  les 
voyais  descnir  peu  à  peu  des  ZoanI bodènies  de  -2.  '.',.  ,")  l'olypes. 


COKALLIAIHES  DU  GOLFE  DU  LION.  455 

11  me  semble  qu'une  chose  manque  à  ces  observations  :  une  suite 
permettant  de  voir  si,  tôt  ou  tard,  la  blastogénèse  se  développant  ne 
fait  pas  perdre  le  caractère  de  simplicité  que  présentera  toujours  pen- 
dant un  certain  temps  l'oozoïte  d'un  Alcyonaire.  C'est  pour  cela 
qu'avant  de  créer  un  genre,  il  eût  été,  je  crois,  utile  et  indispensable 
d'avoir  suivi  l'évolution  de  l'être  qu'il  est  impossible  de  caractériser 
avec  précision  avant  de  l'avoir  soumis  à  l'épreuve  de  l'expérience. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES 

SYMPODIL'M  CORALLOÏDES   (Pl.  XI,  XII,  XIII,  XIV) 


PLANCHE      XI 


ZO.VMHODEME. 


Fici.     1.  In  Zoanthodèmc  péché  à  la  Galle  ;  de  grandeur  naturelle,  fixe  sur  un  axe 
dénudé  de  Gorgone  {b). 

La  partie  gauche  est  moins  contractée  que  le  ramuscule  à  droite  (d). 
Aussi,  dans  cette  partie  droite,  les  taches  jaunes  qui  correspondent  aux 
Polypes  sont-elles  beaucoup  plus  rapprochées  et  la  couleur  duc  aux  spicules 
est  plus  foncée,  en  raison  même  du  tassement  des  sclérites. 

Les  mamelons  {c,  c)  correspondent  à  n'en  pas  douter  à  des  extrémités  de 
tiges  cassées  du  polypier  de  la  Gorgone. 

Ce  sont  ces  gros  mamelons  cpie  G.  von  Koch  considère  comme  repré- 
sentant V  Alcyon. 

On  peut  remarquer  sur  le  dessin,  t'ait  il  y  a  bien  longtemps  et  surtout 
bien  avant  la  publication  des  idées  du  savant  zoologiste  allemand,  que  les 
parties  intermédiaires  aux  mamelons  portent  aussi  des  taches  jaunes  indi- 
quant l'existence  de  Polypes. 

En  [a)  il  y  a  eu  soudure  entre  les  languettes  de  sarcosome  portées 
par  quatre  tigelles  de  la  Gorgone  et  développement  d'un  mamelon  poly- 
pifère. 
2.  Une  lame  de  Sympodium  étalée  sur  un  fragment  des  blocs  de  la  jetée  de 
l'entrée  du  port  de  Porl-Vendres  et  développée  à  la  hauteur  du  niveau  de 
la  surface  de  l'eau. 

La  lame  porte  des  Polypes  épars,  et  dans  deux  points,  vers  les  deux 
extrémités,  on  voit  qu'elle  porte  des  mamelons. 


456  H.  DE  LACAZE-DUTHIEKS. 

Prosqiic  toujours  au-dessus  de  ces  mamelons,  on  trouve  soit  un  gros 
gravier,  soit  une  touffe  de  tubes  d'iiydraires,  soit  de  spirorbes  ou  de 
serpules. 

Ici  le  Zoanthodème  s'est  étale  en  surface.  II  est  de  grandeur  naturelle  et 
oft're  les  caractères  dans  ses  tissus  des  échantillons  recouvrant  les  axes  de 
(îorgones  pêchées  dans  les  localités  et  aux  profondeurs  ordinaires. 
FiG.    3.  Un    autre    Zoanthodème  pris    sur  les  blocs  de   l'entrée   du  jjort   de   Port 
Vendras,  qui  s'étale  en  lanière  et  n'a  pas  encore  formé  une  lame  large. 

C'est  la  même  espèce  que  celle  de  l'exemplaire  vu  figure  2,  mais  dont  la 
croissance  s'est  produite  en  longueur  et  non  en  largeur. 

Entre  les  trois  formes  figures  i,  2  et  3,  on  trouve  tous  les  inter- 
médiairt's. 

4.  Une  partie   d'un   Zoanthodème   ouverte  en   long  ])our    montrer    l'axe  de  la 

Gorgone  {</)  qui,  sur  l'extrémité  d'une  de  ses  brindilles,  jiorte  une  touffe 
de  Bryozoaires,  la(juelle  avait  d'abord  fait  disparaître  le  sarcosome  et  les 
Polypes  de  la  Gorgone,  et  qui  à  son  tour  avait  été  recouverte  par  le 
sarcosome  du  Sympodium  ayant  produit  en  ce  point  un  mamelon  polypi- 
fère  dans  le  genre  de  ceux  ([ii'on  voit  sur  la  figure  i. 

5.  Spicules.  Ils  sont  supposés  en  place  sur  le  Polype,  dont  la  position  est  con- 

servée et  la  taille  proportionnée. 

En  (.V,  a)  les  sclérites  du  sarcosome  et  de  la  dent  du  bord  du  calice  cor- 
respondent à  une  tentacule.  Les  spicules  en  ce  ])oint  ont  des  directions 
variées.  Leur  axe  est  tantôt  vertical,  tantôt  horizontal.  Lnir  riiiiji'iir  est 
rouge  dans  le  plus  grand  nombre. 

En  employant  les  expressions  vertical,  horizontal,  on  considère  le  Polype 
comme  ayant  son  péristome  en  haut  et  son  calice  du  sarcosome  en  bas. 

En  (c,  /),  il  n'a  été  dessiné  qu'une  partie  des  spicules  jaunes  formant  sur 
la  colonne  du  Polype  les  bandes  correspondant  aux  tentacules.  Il  faut  remar- 
quer (juc  l'axe  des  sclérites  est  horizontal,  ce  qui  s'explicjiie,  car  s'ils 
eussent  été  verticaux,  ils  se  seraient  opposés  à  la  rétraction  du  corps  du 
Polype. 

Il  n'a  été  dessiné  qu'une  partie  de  cette  bande  de  spicules  jaunes. 

En  (f,fi):  sj)icules  rouges  plus  longs  que  les  précédents;  il  n'en  a  éti 
dessiné  (pie  deux  de  courbes,  (jui  forment  le  talon  et  l'origine  de  la  bande 
dorsale  du  tentacule,  se  prolongeant  en  (c,  o)  et  (/,  /). 
C).  Le  spicule  {o)  courbé  en  (/)  pour  former  le  talon  du  tentacule  et  se  placer 
parallèlement  au  côté  du  spicule  droit  (o)  dans  sa  partie  supérieure  a 
été  dessiné  à  la  chambre  claire.  Il  est  très  ressemblant  et,  comparé  à 
celui  (pii,  dans  la  même  figure,  est  au-tlessus  de  lui  en  (s),  montre  bien 
([uelle  différence  peuvent  présenter  les  sclérites  considérés  dans  les  diffé- 
rentes ])arlies  du  Zoanthodème.  Dans  le  haut  de  la  figure  en  (v'w),  on  voit 
(pi<'l([ncs-unes   des   spicules  du  dos  de  la  base  et  du  sommet  du  tentacule. 

Le  but  a  été  de  montrer,  dans  celte  fitjiire,  la  différence  île  la  t;iille  et  de 
la  couleur,  mais  non  le  nombre  de  ces  éléments  calcaires. 


COHALLIAIRES  DU  (ÎOLFE  DU  LION.  457 

PLANCHE    Xn 

Polypes  à  divers  c/<its  d'épanouissement. 

Une  partie  d'un  mamelon  polypitere  dont  Jes  animaux  sont  épanouis  et 
présentent  des  degrés  divers  de  contraction  de  leur  corolle  tentaculaire. 

Le  dessin  a  été  pris  à  l'épocjne  de  la  reproduction,  au  moment  où  1rs 
larvjs  s'échappent  de  la  cavité  d'incubation  maternelle. 

Le  Polype  A,  l'un  des  plus  épanouis,  laisse  voir  par  transparence  dans 
sa  colonne  à  la  fois  son  œsophage,  ses  mésentéroïdes  et  ses  larves  roui;e  ; 
qui  occupent  des  positions  diverses  dans  la  cavité  g;énérale. 

On  peut  se  faire  une  idée  très  exacte  des  dents  du  calice  sarcosomique 
qui  s'élèvent  en  formant  des  angles  à  sommets  supérieurs,  et  des  traînées 
jaunâtres  des  spicules  qui  de  ces  angles  remontent  jusqu'à  la  bande  trans- 
versale des  spicules  précédant  les  talons  de  la  base  des  tentacules. 

La  forme  de  la  corolle  tentaculaire  de  ce  Polype  A  est  très  exacte  et 
doit  être  comparée  à  celle  du  même  calice  épanoui  de  la  Rolandia,  pi.  XV. — 
En  se  reportant  à  la  disposition  des  spicules  fig.  5  et  fiç.  G  de  la  planche  XI 
et  revenant  aux  dessins  du  talon  des  tentacules  de  cette  figure,  il  sera 
facile  de  prendre  une  idée  très  exacte  de  la  situation  des  spicules  autour 
de  la  base  du  péristome  des  tentacules  du  Sympodium. 

Le  Polype  B  montre  ce  péristome  de  trois  quart,  et  une  larve  sortant  à 
reculons  par  la  bouche. 

Le  Polype  C  n'a  que  l'extrémité  supi'rieure  de  ses  tentacules  contractée 
et  rentrée  ;  il  montre  très  distinctement  les  bandes  de  spicules  remontant  du 
talon  sur  le  dos  du  tentacule. 

Dans  le  Polype  D,  l'on  voit  par  transparence  l'ensemble  des  entéroides  et  le 
péristome  en  partie  caché  par  les  extrémités  rabattues  des  tentacules,  ce 
qui  n'empêche  pas  la  sortie  d'une  larve. 

Enfin  dans  le  Polype  E,  la  contraction  du  péristome  offre  une  iorme  très 
fréquente  et  bien  faite  i)our  rendre  évidentes  les  bandes  dorsales  des  ten- 
tacules. 

On  rencontre  cette  apparence  dans  le  genre  Alcyon  proprement  dit,  (|ui 
a  aussi  un  collier  de  spicules  sous-péristomaux  et  de  longs  spicules 
arqués  remontant  par  l'une  de  leurs  moitiés  le  long  du  dos  du  tentacule. 


PLA^'CHE     XIII 
Anatornie  des  Polypes.  —  Mule. 

Fig.  I,  Fig.  2.  Ces  deux  figures  sont  destinées  à  expliquer  (piehpics-unes  des  formes 
que  l'on  rencontre  sur  des  échantillons  dont  les  Polypes  sont  plus  ou  moins 
contractés. 

Dans  la  fig.   i,  une  coupe  sagittale  a  été  faite,    qui   montre  dans   le  bas 
les  mésentéroïdes  [ni],   le  sarcosoine  {sa);  —  au  centre,  une  masse  ovoïde 


458  II.  I>l'  LACAZK-DnillKIIS. 

formée  par  les  exlivinilcs  des  Iciitaculcs  (/(//)  ; —  en  dehors  de  celte  pari ic 
rentrale,  le  dos  des  tentacules  et  les  talons  {fa)  formant  une  lit^ne  rouirc  : 
enfin  en  dehors  de  cette  liu:nc,  mie  baiidi-  jaune  {coe\  correspondant  à  la 
colonne  ou  corps  du  Polype. 

On'voit  donc —  pour  employer  une  expression  qui  a  cours  pour  indi([iier 
l'entrée  de  tubes  différents  les  uns  dans  les  autres  —  ipie  les  éléments  du 
corps  du  Polype  se  sont  ft'/esco/jés  en  se  contractant. 

Dans  le  haut  de  la  fii;ure,  un  vt)it  les  bords  du  calice  sarcosumicpie  for- 
mant des  dents  rouges. 

La  fig.  2  représente  le  même  animal  axant  d'avoir  fait  la  coupe  et  vu 
normalement  après  l'invagination  du  Polype  :  {sa}  dent  rouge  du  calice 
sarcosomi(pie  ;  {cv)  partie  de  la  colonne  du  Polype  jaune,  réfléchie  en  dedans  ; 
(ta)  extrémité  de  la  bande  de  spicules  dorsaux  du  tentacule  invaginé. 
FiG.  3.  Coupe  d'une  paroi  de  la  cavité  d'un  Polype  :  (m)  origine  sur  la  paroi  d'un 
méscntéroïde.  On  voit  dans  son  intérieur  le  prolongement  de  la  partie  fonda- 
mentale du  sarcosome  mesorflœa  {mes).  L'entoderme  tapisse  la  cavité  du 
Polype  {end}.  —  Les  spicules  colorés  (sp)  en  rouge  occupent  des  positions 
et  des  directions  différentes  au  milieu  des  réseaux  vasculaires  (es). 

4.  Un  mamelon    d'une   extrémité   du    sarcosome  dont   une  calotte  a  été  enlevée, 

pour  montrer  les  cavités  des  différents  Polyjjcs  bourrées  de  testicules  blancs 
formant  des  erappes. 

5.  Coupe  d'un  mamelon  dont  le  Polype  ccnlral  1<-  plus  déveloi)iié  est  ouvert  dans 

sa  partie  logée  dans  le  sarcosome. 

La  colonne  au-dessus  du  sarcosome  laisse  voir  par  transparence  les 
mésenléroïdes,  dont  les  entéroïdes  se  trouvent  au-dessous  de  rœso|)hage 
et  au-dessus  du  sarcosome. —  Les  testicules  (c'est  un  mâle)  sont  suspendus 
aux  mésentéroïdes  dans  la  partie  renfermée  dans  la  cavité  sarcosomi<pie. 

Sur  la  paroi,  au  fond  de  la  cavité,  on  voit  les  deux  replis  (pii  ne  portent 
pas  de  testicules  dans  le  bas  ni  dans  le  haut  de  cordons  pelotonnés.  La 
surface  (in  sarcosome  (pii  ciilourc  la  caviti'  du  Polype  a  été  laissée  en  blanc 
pour  nr  |)as  compli(pier  la  figure,  et  les  stries  noires  qu'on  y  voit  indiipieni 
sans  aucun  détail  les  vaisseaux  mis  à  découvert  par  la  préparation. 

Les  polypes  contractés  sont  jaiuics,  leur  couleur  est  due  aux  sjticides 
rapprochés  de  leur  corps. 

L;i  coiiliur  louue  du  cuilier  sous-t<'ulaculairc  —  connue  ou    l'a    \ii   dans 
les  planciies   |)récé(leiil(  s   —   (  s(  due  aux  spicules   foi-mau(   ce  collier. 
C).   Deux    cajisules   tesliculaires  u:rossies,  suspendues    au    boni   di'    liMir  lilaitietil. 
L'une    n'a    pas    éclaté,   et     sa     surface    est    couverte   di-     petites     \crrues 
saillantes. 

L'autre  a  ses  |>arois  lisses  el    laisse  échapper  eii-des>ous  un  tlol   de  s[>er- 
malozoïdes. 
7.   La  capsule    tesliculaiie  est   eiivelopliee  par  une  coucIm'    de    cellides   foiuiee   de 
trois  ordres  d'élénu-nls. 

Kn  (rt)  di-s  cellules  à  peu  près  cubiques  formenl  la  couche  la  plus  voisine 
de  la  membrane  di'-rivee  de  la  niesoïlici  ; 

En  {h)  des  cellules  plus  allouu-.es  fornieiil  nui- couche  plus  externe  ; 


COHALLTAIRES  DU  (iULFK  DM  LION.  459 

En    (('),    (le   loin  en    loin   correspondant   aux   saillies    externes  (|iie  l'on 
voit  fie;.  6,  se  trouvent  d'autres  éléments  cellulaires  remplis  de  granulations 
assez  grandes  pour  pouvoir  être   dessinées   à  la  chambre    claire  sous  un 
grossissement  de  ôoo  fois. 
Fie.    8.  Spermatozoïdes  vus  à  un  grossissement  de  700  diamètres. 

ç).  Un  tentacule  vu  par  la  face  supérieure   qui  regarde  le  centre  du  périsfome. 

Le  but  de  ce  dessin  est  de  montrer  l'absence  complète  de  spicules  sur 
cette  face  supérieure. 
10.  Le  même  tentacule,  vu  du  côté  extérieur  du  périslome  que  l'on  peut  qualifier 
de  côté    dorsal.  Tous  les  spicules  qui  forment  une  bande  serrée  n'ont  pas 
été  dessinés  pour  éviter  la  confusion. 

Dans  la  partie  {fa)  ou  le  lalon,  on  voit  le  mélange  des  spicules  horizon- 
taux et  de  ceux  qui,  courbés,  se  redressent  pour  se  mêler  à  ceux  de  droite 
qui  remontent  en  (v),  après  quoi  en  (in)  et  en  {j),  ils  deviennent  de  plus 
en  plus  petits  et  prennent  des  directions  variées. 

Cette  fig.  10  est  à  comparer  à  celle  (3)  de  la  planche  XV  qui.  montre 
l'absence  des  spicules  sur  le  dos  des  tentacules  de  la  Rolandia. 


PL.\NCHE  XIV 

Anatoniie  des  Po/i/pes.  —  Femelle,  embryon. 

¥10.     I.  Coupe  tengentielle  d'une  tige  de  sarcosome. 

Elle  présente  l'état  à  trois  degrés  de  profondeur.  En  (6)  la  couche  la  plus 
superficielle  a  été  seulement  grattée  et  enlevée  ;  on  distinu:ue  par  transparence 
au  travers  d'une  légère  couche  de  spicules  les  vaisseaux  du  réseau  super- 
ficiel. 

Dans  le  bas  de  la  figure,  le  réseau  superficiel  est  à  nu. 

Dans  la  partie  supérieure  en  [a],  la  paroi  extérieure  ou  supérieure  des 
canaux  a  été  enlevée;  —  aussi  voit-on  leur  intérieur  et  (juel([ucs-uns  des 
orifices  de  communication  avec  les  réseaux  profonds  et  secondaires. 

Cette  figure  très  exacte  est  très  démonstrative  de  la  situation  et  de  la 
disposition  du  réseau  superficiel.  On  y  reconnaît  une  partie  de  la  circonfé- 
rence formée  par  les  vaisseaux  autour  de  la  cavité  d'un  Polype,  à  droite. 

2.  Coupe  perpendiculaire  à  la  surface  d'un  Zoanthodème  et  en  intéressant  toute 

l'épaisseur. 

Ce  qu'il  importe  de  remartjuer  dans  cette  figure  qu'il  faut  comparer  à 
la  même  de  la  Rolandia,  pi.  XV,  fit;-.  G,  c'est  que  la  couleur  s'étend  du 
haut  jusqu'au  bas.  —  On  y  voit  la  coupe  des  vaisseaux  du  sarcosDme  — 
et  dans  le  haut  seulement,  on  peut  distinguer  et  reconnaître  une  parcelle  du 
réseau  superficiel. 

En  [S],  au  bas  de  la  figure,  est  iii(li((ué  le  soutien. 

3.  l'ne  parcelle  de  sarcosome  montrant  les  rapports  des  spicules  s'entre-croisant 

autour  des  vaisseaux. 


m)  H.  DE  LA(1\ZE-DUTI1IEHS. 

Les  vaisseaux  et  les  sclérites  y  sont  seuls  représentés;  la  inesogla-a  n'y 
cst  point  dessinée. 
FiG.    4-  Trois  cellules  (grossies  5oo  fois)  formant  l'epithélium  vibratile  des  canaux  du 
sarcosoine. 
5.  Coupe  d'un  mamelon  pris  sur  la  lonn-ueur  d'un  Zoanthodème. 

Ce  qui  frappe  tout  d'abord,  c'est  le  nombre  des  œufs  à  tous  les  deerrés 
de  développement. 

On  y  trouve  des  preuves  du  fractionncuu'nt  depuis  les  2  premières  divi- 
sions (es),  jusqu'à  la  forme  framboisée,  jusqu'à  la  morula   (//i). 

On  y  voit  des  œufs  peu  développés,  toujours  suspendus  à  l'extrémité 
d'un  lonç  filament  partant  de  la  partie  des  mésentéroïdes  située  dans  la 
cavité  du  sarcosome.  Dans  les  deux  Polypes  du  haut,  on  reconnaît  les  replis 
mésentéroïdes  portant  les  entéroïdes,  les  cordons  pelotonnés  qui  toujours 
sont  au-dessus  de  la  partie  dont  dépendent  les  glandes  génitales. 

En  (/),  on  voit  plusieurs  exemples  d'œufs  colorés  en  rouge,  encore 
enfermés  dans  leur  coque  blanche  cellulaire  présentant  une  tache  d'un 
routte  vif.  —  Cette  tache  paraît  au  travers  de  l'enveloppe  cellulaire, 
(jui  se  déchire  {(')  pour  permettre  au  si)ermatozoïde  d'agir  sur  l'ovule  et 
plus  tard  à  l'œuf  de  devenir  libre. 
G.  Un  (euf  traité  par  l'acide  azotique  à  i  00.  Le  ulobe  vitelliu  s'est  contracté, 
et  par  cela  même  éloigné  de  son  enveloppe  dont  les  éléments  cellulaires 
OJit  en  partie  disparu  et  dont  la  mesogUea  s'est  accusée  sous  l'action  de 
l'acide. 

7.  Différentes  formes  des  embryons  sortis  de  la  cavité  incubatrice  maternelle. 

Ils  s'élèvent  jusqu'à  la  surface  de  l'eau,  et  leur  partie  aborale  supé- 
rieure devient  tangente  à  la  ligne  de  niveau  du  li(piide. 

La  forme  varie  depuis  celle  d'un  ver,  d'un  ballon,  d'une  vrille,  d'un 
Spirillum. 

8.  L"uii  des  cudjryons  (oozuïlc),    montrant  dans  le  cul-de-sac  de  sa  partie  abo- 

rale   (a   l>\    reiitli',    dont  la    matière   colorante   s'élève  en  traînées  aiguës. 
Serait-ce  le  commencement  de  la  jtroduction  des  cloisons  mésentéroïdiennes? 

Sur  ces  larves,  la  partie  orale  (jui  porte  la  bouche  est  toujours  plus  ou 
moins  effilée,  pendant  la  période  de  l'existence  active  et  vagabonde.  La 
flèche  placée  à  gauche  de  la  figure  indique  la  direction  du  déplacement  de 
l'oozoïte. 
<j.  Tn  embryon,  un  oozoïte  fixé  déjà  depuis  ([uelque  temps,  ayant  produit  sa 
couronne  tentaculaire  caracti'-ristiipie  de  l'Alcyonaire. 

♦"►n  obtient  très  facilement  des  fixations  des  embryons  du  Sympodium 
comme  cet  exemj)le. 

La  base  du  jeune  l'olv]»'  s'i'lalc  ni  (lisi]nc  cl  |Kirte  sur  le  milieu  de 
l'étranglement  (pii  sépare  la  colomie  du  l'olype  de  la  lame  basilaire,  un 
tubercule  ou  blantosoïte  (]ui  va  être  l'orisfinede  la  société  par  bourgeonne- 
ment ou  blasiogénèse. 

Sur  le  côté  gauche  de  la  finure,  on  voit  une  tache  rouije  (pii  re])résente 
la  grandeur  réelle  de  ce  jeune  Syiniiodium  l'orini'  d'un  oozoïte  et  d'un 
blastozoïle  naissant. 


CORALLTAIRES  DU  (ÎOLFE  Dl^  LION.  461 


PLANCHE  XV 

ROLANDIA      CORALLOÏDES. 

Polype  et  anatomie. 

FiG.  I.  Extrémité  d'une  tige  de  Gor(jonia  grnininea,  recouverte  par  un  Zoantho- 
dème  de  Rolandia  : 

En  [s],  le  support  ou  axe  dé  nudétle  la  Goru;one. 

(r)  [s).  Le  Zoanthodème  de  la  Rolandia,  dépouillé  de  la  lamelle  muqueuse 
qu'on  voit  dans  la  partie  [en]  [en)  et  qui  enveloppe  l'ensemble  du  Zoan- 
thodème. 

C'est  cette  couche  muipieuse  qui  ne  se  trouve  pas  dans  le  Sympodium 
et  qui  aide  beaucoup  dans  la  dia^jnose. 

Cette  figure  est  à  comparer  avi;c  la  figure  i  de  la  planche  XI. 

2.  Extrémité  d'une  tige  du  Zoanthodème  dégagé  de  la  couche  glaireuse.  Il  faut 

remarquer  que  les  Polypes  se  touchent,  qu'ils  sont  très  nombreux,  non 
complètement  contractés  et  représentés  par  des  calottes  sphériques, 
transparentes,  au-dessus  desquelles  on  voit  les  8  angles  du  feston  calicinal 
du  sarcosome. 

Cette  figure  est  très  ressemblante,  elle  a  été  copiée  sur  la  nature 
vivante  ;  2  Polypes  étant  différemment  épanouis,  l'un  d^  signé  par  (o  o) 
au  sommet  de  la  lige,  laisse  retomber  ses  tentacules,  dont  le  port  est  bien 
ditîV-rent  de  celui  des  Sympodiums. 

Comparer  cette  figure  avec  celles  de  la  planche  XII.  —  Fig.  A. 

Le  Polype  [bl)  a  relevé  ses  tentacules  formant  un  paipiet  et  montrant 
leur  dos  (à  comparer  avec   les  figures  E  de  la  planche  XII(. 

Sur  la  partie  de  la  colonne  des  deux  Polypes  {oc)  et  [bl],  on  doit  remar- 
quer que  les  spicules  ne  remontent  pas  très  haut  et  s'arrêtent  vers  le  milieu 
de  la  hauteur. 

3.  Un  tentacule  vu  du  côté  du  dos,  à  comparer  avec  la  figure  10  de  la  planche  XIII. 

Ici  l'absence  des  spicules  est  évidente,  c'est  un  caractère  important  de  la 
Rolandia.  Dans  le  Sympodium  au  contraire,  il  y  a  une  bande  de  spicules 
qui  soutient  le  tentacule  et  cause  la  formation  du  talon  et  de  la  corolle.  — 
Fig.  10,  pi.  XIII. 

4.  Extrémité  du  sommet  d'un  tentacule  montrant  une  Batterie  de  nématocystes 

(5oo  diamètres). 

,5.  Sommet  d'une  barbule  d'un  tentacule  montrant  aussi  une  batterie  de  néma- 
tocystes. 

6.  Coupe  du  sarcosome  intéressant  toute  l'épaisseur  de  la  jjartie  charnue  du 
Zoanthodème.  —  Elle  doit  être  comparée  avec  la  figure  2  de  la 
planche  XIV. 

Une  grande  différence  existe  entre  les  deux.  Les  spicules  s'arrêtent  dans 
la  Rolandia  à  la  moitié  de  la  hauteur    de  la  coupe  ;    et  comme   ils    sont 


4f)2  H.  I)K  LACAZE-DiJTIlIEllS. 

coiorcs,  la  couleur  roiigc  dans  la  Rolandia  n'existe  que  dans  la  moitié 
externe  et  supérieure  (|u  sarcosome.  Tandis  que  dans  le  Sympodium,  elle  est 
uniformément  étendue  dans  toute  l'épaisseur. 

(s)  Soutien,  {/>)  cavité  d'un  Polype,  {se]  couche  sarcosonii(mc  blanche,  sans 
spicules,  {vé)  couche  spicuiifère  rouije. 
FiG.  7.  Une  parcelle  de  la  colonne  d'un  Polype,  prise  dans  le  bas  du  corps,  non  loin 
du  sarcosome.  On  y  voit  les  spicules  plats,  minces,  en  forme  de  biscuits  à 
la  cuiller,  espacés  et  très  caractéristiques  de  cette  ])arli('  du  corps  ;  des- 
sinés à  la  chambre  claire  (Two  diamctrcsU 

8.  Une  portion  d\i  sarcosome,  un  vaisseau  ouvert,  ses  relations  avec  les  spicules 

et  les  vaisseaux  secondaires.  Faible  grossissement. 

9.  Portion  de  la  partie  du  sarcosome  avec  spicules. 

Les  cellules  sont  grosses,  peu  comprimées,  remplies  de  ifrannlations  très 
fines  qui,  dans  l'eau,  produisent  un  mucus  filant  (/«l.  Les  spicules  dans 
cette  j)artie  du  sarcosome  ont  une  forme  s])éciale  mieux  indicjuée,  fii;.  11. 

10.  L^ne  partie  d'un  mésentéroùle  portant  dans  le  liaut  les  replis  enteroïdes,  dans 

le  bas  des  ovules  {ov)  de  différentes  u;randeurs  et  suspendus,  formant  srraj^pe 
au-dessous  de  replis  intcstiniformes  (pii  sont  courts,  ti^ros  et  fortement 
contournés. 

11.  Des  spicules  du  sarcosome.    Ils  n'ont  de  ressemblance  avec  ceux   de  la  paroi 

du  corps  du  Polype  ([ue  ])ar  les  deux  renflements  qui  lerinincnt  leurs  extic- 
milés. 

De  {a)  en  {h)  {<•)  {d\  (e),  on  voit  les  passages  des  formes  simples  et  d'ori- 
gine (pii  caractérisent  la  Rolandia.  11  est  impossible  de  confondre  ces  s|)i- 
cules  avec  ceux  du  Sympodium  ou  de  la  Bebrycc. 

Comparer  les  figures  avec  celles  des  deux  genres  (|ui  viennent  d'être 
cités. 


MODES  ET  FORMES 


REPRODUCTION  DES  NÉMATODES 


E.    MAUPAS 

Coii'^ervafeiH'  de  l.i  Biblioll)è(]ne  nationale  d'AIe^r. 


INTRODUCTION 

Les  Néniatodes  se  reproduisent  et  se  multiplient  uniquement  par 
ovogénèse.  Actuellement,  on  ne  connaît  chez  eux  aucun  cas  de  scis- 
siparité ni  de  blastogénèse  *. 

Pendant  longtemps  on  a  cru  que  leurs  œufs  étaient  toujours  et 
exclusivement  le  produit  du  concours  de  femelles  et  de  mâles 
distincts,  autrement  dit  que  la  dioïcité  était  la  règle  absolue  chez 
eux. 

Cette  croyance  était  d'ailleurs  le  résultat  nécessaire  du  développe- 
ment historique  de  l'étude  de  ces  animaux.  Pendant  de  longues 
années,  en  efïet,  les  chercheurs  ne  se  sont  guère  occupés  que  des 
espèces  parasites,  puis  des  espèces  marines.  Dans  ces  deux  groupes, 
dont  les  représentants  connus  actuellement  sont  déjà  fort  nombreux, 
la  séparation  des  sexes  parait  être  de  règle  presque  al)solument  con- 
stante. 

•  Le  singulier  lihénomènc  d'cxlroversiun  des  ora;aiie.s  |t:;éiiitau-\  de  la  feinelle  du 
Spho'riilariti  boinbi  et  le  développement  liyp('rlro[)hi(|ue  iju'ils  prennent  à  la  suite  de 
cette  liernie  n'ont  rien  de  commun  avec  la  nemmiparilé,  ainsi  «jue  le  croyait  Sclincidcr 
(Monograpliie  <ler  Neimitoden,  18GO,  p.  32;>). 


4Gi  V-  MAIl'AS. 

En  ce  (jui  concerne  les  espèces  marines,  tous  les  auteurs  qui  en  ont 
fait  l'objet  (le  leurs  recherches.  Eberth  (1803).  Bastian  (1865),  Marion 
(1870).  Biitschli  (1874),  tous  admettent  cette  dioïcité  sans  laisser 
percer  la  moindre  incertitude.  Cette  conviction  était  si  bien  établie 
que  Marion.  n'ayant  jamais  pu  rencontrer  un  seul  individu  mâle  chez 
certaines  espèces,  bien  (ju'il  eût  souvent  des  femelles  à  profusion, 
ajoute  :  (1  11  sciait  peu  sage  d'accorder  trop  d'importance  à  ces  obser- 
vations 1  ».  il  e.st  assez  probable  cependant  que  ces  espèces  étaient 
ou  bien  liermaphrodites,  ou  bien  parthénogénétiques.  De  Man,  le 
dernier  venu  de  ces  chercheurs  et  en  même  temps  celui  qui  a  vu  et 
décrit  le  plus  grand  nombre  d'espèces,  résume  s^s  observations  -  en 
aflirmant  qu'il  a  toujours  constati-  la  présence  des  deux  sexes. 

Les  espèces  parasites,  beaucoup  plus  étudiées  à  cause  de  leur 
grande  taille  et  surtout  à  cause  de  leur  importance  pratique,  ont 
pendant  longtemps  confirmé  cette  manière  de  voir.  Chez  toutes,  on 
retrouvait  constamment  des  maies  et  des  femelles  distincts. 

Cependant,  une  première  exception  <à  cette  règle  était  signalée  dès 
1800  par  vSchneider.  A  cette  date^  en  effet,  il  décrivit,  sous  le  nom 
de  Pelodytes  licnnaphroditiis,  un  petit  Nématode  découvert  sur  des 
matières  en  putréfaction.  Ce  Nématode.  d'aspect  et  d'organisation 
nettement  femelle,  se  multiplia  sous  ses  yeux,  dans  une  longue  suite 
de  générations,  sans  qu'il  vît  jamais  apparaître  un  mâle.  Kn  obser- 
vant ses  organes  génitaux,  il  put  constater  qu'arrivés  à  l'état  adulte, 
ils  commençaient  par  produire  une  ccrlaine  (juantité  de  sperme,  qui 
s'emmagasinait  dans  la  partie  profonde  de  l'utérus.  Kn  jjénétrant 
dans  ce  dernier  organe,  les  œufs,  formés  plus  tard,  étaient  fécondés 
par  ce  sperme.  Le  savant  allemand  avait  découvert  ainsi  le  premier 
cas  d'un  hermaphrodisme  proférandrique  autogame,  dont  nous 
ail(jns  voir  les  exemples  se  mulli|)liri-  dans  la  suite  de  ce  travail  *. 

'  Annules  des  Sciences  ndlurelles  :  Znoltxjie,  t.  XIII,   wS;!),  .-irlicli-  l't,  ]>.  7. 

*  Mémoires  de  In  Société  coolor/if/ite  de  France,  t.  VI,  iS():<,  p.  n>..'<. 

■'  Zeitsclirift  fiir  iviss.  Zooloijie,  l.  X,   i8(k),  p.   178. 

'  Plus  t.ini  [Monoijcaiihie  der  Xemntoden,  iSCf),  p.  .3i.'>l,  Sclim-idor  ch-baptisa  son 
Pelodi/tes  liermn/jliroditus  i-t  lui  tloiiiia  le  nom  ilc  Leplodera  fœcundo.  .Viijourd'hui 
crllc  nsprcc  doit  se  classer  dans  le  genre  Kliabdilis. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODl'CTION  DES  NEMATODES.  465 

A  quelques  années  de  là*.  Leuckart  étudiant  la  biologie  si  cu- 
rieuse de  VAsraris  niyi'orenoxa,  démontra  l'absence  de  maies  chez 
la  forme  parasite,  qui  vil  dans  les  poumons  des  batraciens.  N'ayant 
point  reconnu  la  présence  d'éléments  fécondateurs  dans  les  organes 
génitaux  de  ce  parasite,  il  allirma  tout  d'abord  -  (fue  ses  anifs  se 
développaient  sans  fécondation  et,  par  conséquent,  étaient  parthéno- 
génétiques.  Plus  tard  •"*,  éclairé  par  les  observations  plus  exactes  de 
Schneider '\.  il  reconnut  l'existence  des  spermatozoïdes  dans  le  fond 
de  l'utérus  du  Nématode.  V Ascaris  nigrovenosa  parasite  était  un 
second  cas  d'bermnphrodisme  protérandrique  autoganie. 

Leuckart  '">,  à  la  suite  de  Bastian  •>,  admit  encore  la  parthénogenèse 
chez  la  Pilaire  de  Médine.  Ces  savants  s'appuyaient  sur  le  fait  de 
notre  ignorance  complète  au  sujet  des  mâles  et  sur  l'absence  de  vulve 
et  de  vagin  chez  les  femelles  adultes.  Mais  des  observations  plus  ré- 
centes "'  paraissent  démontrer  l'existence  de  mâles,  dont  l'accouple- 
ment aurait  même  été  constaté. 

Vers  la  même  époque,  Perez  affirma  ^  l'existence  d'une  reproduc- 
tion par  voie  de  parthénogenèse  chez  son  Anguillule  terrestre.  Dans 
une  de  ses  cultures,  il  vit  des  femelles  de  Rhabditis  se  reproduire 
pendant  plusieurs  générations  sans  jamais  rencontrer  un  mâle.  Il  en 
conclut  que  son  Anguillule  terrestre  jouissait  d'une  parthénogenèse 
facultative  dans  laquelle  elle  n'engendrait  que  des  femelles,  tandis 
qu'il  lui  fallait  une  fécondation  pour  procréer  des  mâles.  .Malheureuse- 
ment, Perez  avait  confondu  plusieurs  espèces  dans  son  travail.  Celle  qui 
en  fait  l'objet  principal  correspond  au  Rhabditis  teres  de  Schneider. 
Elle  est  très  commune,  et  les  nombreux  observateurs  qui  l'ont  étudiée 

'  Xachricitien  von  der  KunitjL  Geselhchaft  der  Wissenschaft  eu  Gùltingen, 
i805,  p,  227.  —  Archiv  fiir  Anato.  iind  Physiol.,  i8G5,  p.  641. 

*  Die  nien.tch/ichen  Parasifen,  I.  II,  1"  fascicule,  paru  eu  i80f'),  p.  (ii  el  148. 

*  Id.,  3*  fascicule,  paru  en  187O,  p.  Cf)i. 

*  Monographie  der  Nematoden,  186G,  p.  .^17. 

'•>  Die  menschlichen  Parasifen,  t.  II,  18OG-76,  p.  Oi  et  Oyi. 

'•  Oii  the  siruclure  and  nature  of  Ihe  Dracunculus,  Transact.  Linnean  Soc, 
t.  XXIV,  i8():i,  el  On  (lie  aiialoiny  and  pIiysiolo'j;y  of  Ihe  Neuiatoids,  Philosophicûl 
transactions,  18OO,  p.  Gog. 

'  Railliet.  —  Traité  de  Zoologie  médicale,  2'  édition,  iSyû,  p.  bu-2. 

*  Annales  des  Sciences  naturelles  ;  Zoologie,  t.  VI,  186G,  p.  298. 

ARCH.  DE  ZOOL.  EXP.  ET  GÉN. —  3"  SÉKIE.  —  T.  Mil.  1900-  30 


iljG  E.  MAUPAS. 

Idiil  tnuj(turs  vue  st*  inultiplioi'  par  gamuiAénèse  dioïqu»'.  (Juaiit  à 
l'espèce  sans  mâles,  qui  a  surgi  inopinéniPiil  dans  ses  cultures,  étail- 
clle  pai'tliénogénétique  ou  bien  plulùt  herniapliiudile  auttiganie  ? 
(l'est  ce  qu'il  est  impossible  de  dire  aujoui'd'bui,  l*erez  ne  nous  ayant 
fourni  sur  elle  aucun  détail  anatomicjue  ni  descriptif.  Cependant, 
comme  dans  nos  recberebes  nous  avons  rcnconti'é  plus  de  Khabditis 
liermaphrodites  que  de  Ithalidilis  partlién<)généti(jues,  il  est  foit  pi'o- 
Itable  (|u'elle  ap|»artenait  à  la  première  catégorie. 

Toujours  vers  cette  même  époque,  Schneider  publia  sa  ))elie  mo- 
n<»giapbie  des  Nématodes  *.  dans  laquelle  l'existence  d'espèces  lier- 
maphrodites protérandriques  fut  allirmée  de  nouveau  avec  tout 
l'appareil  de  démonstration  nécessaire.  Le  savant  allemand,  dans  ses 
laborieuses  recherches,  avait  souvent  rencontré  des  espèces  de 
Khabditis  (Pelodera  et  Leptodera)  dont  tous  les  individus  étaient 
femelles  par  leurs  caractères  extérieurs  et  par  leur  organisation 
interne.  Jamais  un  malc  ne  se  trouvait  avec  ces  femelles.  11  crut  en 
distinguer  sept  formes  distinctes  ;  mais  comme,  dans  son  opinion,  les 
espèces  de  Uhabditis  ne  sont  réellement  bien  caractérisées  que  par  la 
forjne  de  la  queue  des  mâles,  il  n'essaya  ])as  de  décrire  et  (h'  délinir 
nettement  ces  espèces  sans  mâles.  Il  se  contenta  d'en  dénommer 
quatre  :  Leptodera  dentatu,  dolichiird ,  fn'cunda  et  uncinata,  dont 
il  figura  la  tète  et  la  queue  sur  ses  planches  X.  iig.  7,  10,  11  et  pi.  XI. 
fig.  7.  Avec  liiitschli,  nous  estimons  que  cette  prudence  de  Schneider 
était  exagérée  et  que  les  espèces,  chez  les  Uhabditis,  peuvent  encore 
se  riistinguer  pai'  les  femelles,  lorsipic  celles-ci  sont  diM-rilcs  d  (Hudiées 
minutieusement. 

(Juoi  qu'il  eu  soit.  Schneider  fit  des  cultur-es  prolollgi-es  de  ces 
espèces  sans  nu\les  et  les  vit  se  re|)ioduire  pendant  de  iKunbreuses 
générations.  En  outre,  chez  toutes  il  constata  la  présence  de  sperma- 
tozoïdes dans  leur  utérus  et.  en  observant  des  larves  au  mouu'ul  où 
t'iles  passent  à  l'él.it  adulte,  il  vil  la  ulande  uViiil.ile  produire  d'aboi'd 
des  sperm.ito/.uïdes,  des  ovuli's  ensuite,  ces  deiuieis  IV'condi's  à  leui' 

'  Mimoijnijilne  '1er  .Xeniutuilen,   i8(jli,  p.  '.U'>  cl  Miiv. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  467 

arrivée  dans  l'utérus  par  les  spermatozoïdes  qui  s'y  sont  emmaga- 
sinés. Tous  cesRhabditis  étaient  donc  incontestablenu'tit  des  herma- 
phrodites protérandriques  autogames. 

Schneider  se  demande  si  ces  hermaphrodites  peuvent  se  repro- 
duire ainsi  indéfiniment  par  œufs  autogames.  La  chose  lui  paraît  im- 
probable et  il  suppose  chez  eux  une  évolution  hétérogonique,  ana- 
logue à  celle  que  Leuckart  et  lui  venaient  de  faire  connaître  chez 
l'Ascaris  niffrovenosa.  Les  générations  hermaphrodites  doivent  al- 
terner avec  une  génération  dioïque,  qui  apparaît  dans  des  circons- 
tances encore  inconnues  et  qu'il  s'agit  de  découvrira  Nous  ne  sommes 
pas  de  l'avis  de  Schneider,  et  toutes  nos  observations  tendent  à  nous 
faire  croire  que  ces  hermaphrodites  se  perpétuent  indéfiniment  dans 
leur  autogamie. 

En  outre  de  ces  Rhabditis,  le  savant  allemand  reconnut  encore 
l'hermaphrodisme  d'un  Dorylaimus  (Enoplus  lirotKffj  et,  ainsi  que 
nous  l'avons  dit  plus  haut,  c'est  lui  qui  le  premier  démontra  l'état 
hermaphrodite  de  la  génération  parasitaire  de  V Ascaris  nif/rove- 
nosa. 

C'est  encore  à  Schneider  que  nous  devons  la  première  observation 
d'une  espèce  vraiment  parthénogénétique  "^.  Malheureusement,  il 
ne  décrivit  ni  ne  figura  cette  espèce,  se  contentant  de  nous  donner 
quelques  détails  sur  ses  organes  génitaux.  l\  la  vit  se  multiplier 
sans  jamais  rencontrer  de  maies  et  sans  apercevoir  la  moindre  trace 
de  sperme  dans  ses  utérus.  Btitschli-*  pense  avoir  redécouvert  l'espèce 
de  Schneider  et  l'a  décrite  et  figurée  sous  le  nom  de  Hliabditis 
Sc/inci(leri.  Nous  la  connaissons  pour  l'avoir  rencontrée  plusieurs 
fois,  et  nous  croyons  (pie  l'assimilation  de  Bûtschli  est  parfaitement 
exacte. 

Quebiues  années  plus  tard,  Vernet  *^  accrut  la  liste  des  Rhabditis 

'  clans  également  tient  pour  la  nécessité  d'une  forme  dioique  alternant  avee  l;t 
Forme  hermaphrodite.  Beobachtungen  ûbei- die  Organisation  und  Fortpjlancunj  von 
Leptodera  appendiculata,  18G9,  p.  22. 

*  Monographie  der  Neniatoden,  1866,  p.  821. 

3  Beitràçe  zur  Kenntniss  der  freilebenden  Nematoden,   1873,  p.   116. 

*  Archives  des  sciences  physiques  et  naturelles.  Genève,  t.  i45,  1872,  p.  O1-75,  pi.  1; 


468  .    E.  MAUPAS. 

hermaphrodites  de  deux  espèces,  chez  lesquelles  il  observa  très  exac- 
tement la  production  précoce  des  spermatozoïdes,  suivie  de  celle  des 
œufs.  Il  leur  donna  les  noms  de  Hhabditis  (erri'o/a  *  et  I{.  Lcitr- 
karti. 

L'année  suivante,  Biitschli-  retrouva  \e  /{/i(iij(/i//s  do/ichitra  dt' 
Schneider  et  nous  en  donna  une  bonne  description,  en  confirmant 
l'état  d'hermaphrodisme  signalé  par  son  prédécesseur.  Il  décrivit  en 
outre,  sous  le  nom  de  //.  (Uaitaii,  une  seconde  espèce  sans  mâles, 
mais  dont  le  réservoir  séminal  était  toujours  rempli  de  spermato- 
zoïdes. Il  n'osa  pas  se  prononcer  pour  l'hermaphrodisme  de  cette  es- 
pèce, qui  cependant  est  des  plus  probable.  Mais  sa  découverte  la  plus 
intéressante  est  d'avoir  retrouvé  et  bien  décrit,  sous  le  nom  de  Rhab- 
ditis  Srhne'uleri,  l'espèce  parthénogénétique  signalée  par  Schneider, 
(lomme  stm  prédécesseur,  il  constata  l'absence  complète  de  mâles  et 
de  spermatozoïdes.  Nous  pouvons  confirmer  ces  observations  pour 
les  avoir  vérifiées  à  plusieurs  reprises  et,  nous  le  répétons,  nous 
avons  dans  le  /i/inbffiff's  Srhneideri  le  premier  fait  de  reproduction 
pai-thénogénéti({ue  bien  et  dûment  établi  chez  les  ?sématodes. 

La  parthénogenèse  a  encore  été  démontrée  chez  une  seconde 
espèce,  mais  après  de  longues  bésitations  et  de  laliorieuses  re- 
cherches. Il  s'agit  de  la  foriDe  |>arasilaiie.  ou  inleslinale.  du  Slron- 
f/l/loi(/es  ftifcstirifi/is.  cecuiieuxNénïatode  à  évolution  hétérogoni(|ue 
trouvé  d'abord  sous  sa  forme  rhabdiloïde  dioïcjue  dans  les  selles  des 
soldats  affectés  de  la  diarrhée  de  Cochincbine.  Havay,  le  premier  ob- 
servateur qui  décrivit  la  forme  intestinale,  ou  strongyloïde.  avait  déjà 
reinar<|ué  l'absence  de  mâles.  (Jrassi  et  l'arona  un  peu  pins  tard  coti- 
fii'Ujèrent  celte  première  observali(»n  et  atlirmèrent  de  pins  l'abscm'e 
de  sperinalo/.oïdes  cbe/  les  femelles  adldtes  fécdiides.  Sui'  ces  enlrc- 

'  N'crncI  coiniiilt  une  rrrciir  ni  voiilaiil  .'issiiiiilrr  son  ])miii(r  Hliiilxlilis  ;iii  II.  /rr- 
ricitlii  de  Diijartlin.  (Ictlc  (Jcrnièrc  espèce,  d'jtpros  sou  .•mtciir,  esl  un  Klwilidilis 
<lioï(|iie,  iinpossiltle  par  eonsérpieni  à  ronlbiidre  avec  un-  espèce  lierii)a|>lir()dile.  On 
ne  peut  donc  conserver  le  nom  de  terriro/ti  à  rii<-rni:ipliroili(e  de  Vernel,el  je  pr«|)ose 
de  le  dédier  au  savant  (jni  nous  l'a  si  bien  fail  «unn.ii'lre.  en  l'appelaril  di>réna\ant 
Hhnbditix   Verneti. 

*  Beitrttijc  zur  Kennlnis^  der  freiiebenden  Ncinaludeii,  187;^,  p.   ii.Vin). 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  469 

faites,  Leuckart,  ayant  eu  occasion  d'étudier  ce  parasite  ^  démontra 
d'une  faron  définitive  la  filiation  alternante  entre  les  deux  formes 
stercorale  et  intestinale,  que  l'on  avait  considérées  jusqu'ici  comme 
deux  espèces  d'\ntincieH(An(/uillitla  sferroraiis  et  A?u/in'//ufa  httes- 
tinalis).  Le  savant  allemand  compara  et  assimila  cette  évolution  hé- 
térogonique  à  celle  de  V Ascaris  nigi^ovenosa  et,  guidé  surtout  par 
des  considérations  théoriques,  il  affirma  que  la  forme  parasitaire  sans 
mâles  du  Strongyloïde  était  hermaphrodite  protérandrique.  La 
question  fut  complètement  éclairée  seulement  quelques  années  plus 
tard  par  Rovelli'^.  Dans  une  étude  soignée  et  détaillée  des  organes 
génitaux  de  VAnguiUala  intestinalis,  cet  observateur  démontra 
l'absence  absolue  de  spermatozoïdes  et  par  conséquent  le  développe- 
ment par  voie  de  parthénogenèse  des  œufs. 

Le  Strongylouies  /o/i(/us,([u\  vit  dans  l'intestin  grêle  du  lapin,  est 
également  parthénogénétique^.  Comme  son  congénère,  on  peut  l'obte- 
nir sous  une  forme  rhabditoïde  dans  des  cultures.  Mais  sous  cette 
forme  libre,  tous  les  individus,  à  une  immense  majorité  (1000  fe- 
melles pour  4  mâle),  sont  des  femelles  ordinaires  qui  restent  stériles 
par  suite  de  la  rareté  des  mâles.  Déjà  chez  la  forme  libre  du  Stro'n- 
fjyloides  intestinalis,  on  ne  trouve  qu'un  mâle  pour  huit  femelles. 

Nous  avons  vu  plus  haut  que  V Ascaris  nir/rorcnosa  est  une  espèce 
à  développement  hétérogonique,  dont  la  forme  parasite  est  herma- 
phrodite. Cette  espèce  a  pris  plus  tard  place  dans  le  genre  Angio- 
stonuun  avec  quatre  autres  espèces  :  Angiostomum  entomelas. 
rubrovenosum,  macrostomum  et  sangninolentum.  Linstow*,  ayant 
repris  l'étude  de  ces  dernières  espèces,  leur  reconnut  un  développe- 
ment identique  à  la  première,  avec  état  hermaphrodite  protéran- 
drique autogame  chez  la  forme  parasite. 

'  Ueber  die  Lcbeasgcscliichte  der  sogcnannteii  Anguillula  stercoralis  und  dercn 
Bcziehunçen  zu  dcr  sogenanuten  .ln<7H«7/u/rt  intestinali.f.  Ber.  d.  inath.-phys.  Classe 
der  koniçl.  sâchs.  Gesellsch.  d.  Wissensch.  Leipzig-,  i883,  p.  85-107. 

*  Richerche  siiçli  organi  çenitali  degli  Stronçyloidcs.  Côine,   1888,  11  p.  et  i  pi. 

■■*  B.  Grassi  et  R.  Segré.  —  Nuove  osservazioni  suU'  eleroçenia  del  Ançiiillula  in- 
testinale. Renconditi  acad.  Lincei  Roma,  1887,  t.  III,  p.  100-108. 

*  Arehiv  fur  Naturçeschichte,  i885,  I.  I,  p.  i-a3. 


470  E.  MAUPAS. 

\'  Alhinloiypmn  mirahih',  si  Ijion  rtiidir  par  Lfuckail ',  traverse 
{'^^alemont  une  rvolution  hét(''rogoniriuo.  avec  forme  parasite  henna- 
plirodite  protérandrique. 

Nous  avons  encore  à  citer  un  parasite  de  VAjtfiodhts  /imrtariiis, 
le  BradyiiPma  rifiidum,  dont  l'hermaphrodisme  protérandrique  a 
été  mis  hors  de  doute  par  Zur  Strassen  2.  Mais  ici,  au  contraire  de 
l'espèce  précédente,  le  développement  est  direct,  comme  chez  les  her- 
maphrodites libres  du  genre  Hhalxlilis. 

Oerley,  dans  sa  monographie  des  Rhabditides-',  énumére  «juatre  à 
cinq  espèces  déjà  connues,  dont  il  admet  l'hermaphrodisme,  puis  il 
ajoute  :  «  La  plus  grande  partie  des  Nématodes  ont  les  sexes  séparés. 
«  quelques-uns  seulement  sont  hermaphrodites,  la  parthénogenèse 
«  n'a  pas  encore  été  bien  prouvée.  » 

En  résumé,  les  exceptions  suffisamment  démontrées  à  la  règle  gé- 
nérale de  la  séparation  des  sexes  sont  encore  bien  peu  nombreuses. 
Actuellement,  on  peut  estimer  le  nombre  des  espèces  de  Néniatodes 
connues  à  environ  1500  à  4G00.  Sur  ce  nombre,  18  seulement  ont  été 
signalées  comme  pouvant  se  reproduire  sans  le  concours  de  maies 
distincts.  De  ces  48  espèces,  15  sont  hermaphrodites  et  3  parthénogé- 
nétiques. 

En  voici  la  liste,  avec  les  n^iiis  des  auteurs  qui  les  premiers  ont 
fait  connaître  leur  véritable  étal  sexuel. 

Espèces  hermaphrodites  protérandriques  aulogames  : 

Rhnhdilix  tlentatii.    Schneider  ; 

—  (lolirhurd.       — 

—  f'(i'('un<hi,         — 

—  nnc'nuitd.         — 

—  Vrrncli.  N'crncI  : 

—  Ij'urkorti.  N'<Mnet  ; 

—  C/oitsii.  îîiitschli  : 

'  Ahhandl.  il.  tnat/iPin.-f/fii/s.  Cl.  Ki'ini'jl.  Siiehx.  Gfxr/lsrli.fl.  Wixxcnxrli.  t.  XIII, 
1887,  p.  .')ori-7o/4. 
«  Zeilscli.f.  W lus.  Zoologie,  I.  LIV,   iS.,-?,  p.  r)5.')-7^7,  pi.  XXIX-XXXIIl. 
="  iJic  Rhfllxlilid.n  iiiui  ilirc  mrdicinisclic  Rod^utiine:,   iSOfi,  p.  37  cl  58, 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NÉ3IAT0DES.    471 

DorylaimuK  lirn/its.  Solineidf^r  ; 
Angiostnminn  n'Kjrovenofiiim.  Schneider; 

—  mbrovonomini.         — 

—  entoNïpIas,  Linstow  ; 

—  marrosfominn,  Linstow  ; 

—  xnndiilnolcntum,  Linstow; 
Alhuitonemn  tnirabile.  Leuckart  ; 
Bradynema  riijidinn,  Zwv  Strasson. 
Espèces  parthénogénétiques  : 
It/iobf/ifis  Schneiderl,  Schneider,  Riitschli  ; 
Stronf/j/foiffes  intpstina/is,  Rovelli  ; 

—  louf/Kx,  Grassi  et  Segré. 

Ces  dix-huit  espèces  se  répartissent  par  moitiés  égales  entre  la  vie 
libre  et  la  vie  parasitaire.  Les  neuf  espèces  parasites  sont  à  évolution 
hétérogonique.  c'est-à-dire  se  développent  dans  un  cycle  de  deux 
générations  alternantes,  différentes  de  forme  et  d'organisation.  L'une 
des  formes  passe  son  existence  à  l'état  libre  et  a  toujours  les  deux 
sexes  séparés  ;  l'autre  forme  vit  en  parasite  et  est  toujours  herma- 
phrodite ou  parthénogénétique.  Les  espèces  libres  appartiennent  aux 
genres  Rhabditis  et  Dorylaimus.  les  parasites  aux  genres  Angiosto- 
mum,  Allantonema,  Bradynema  et  Strongyloides. 

Comme  on  le  voit  par  la  liste  ci-dessus,  c'est  le  genre  Rhabditis  qui 
a  fourni  le  contingent  le  plus  fort  d'espèces  se  reproduisant  sans 
mâles.  Je  ne  crois  pas  qu'il  en  faille  conclure  que  cette  particularité 
d'organisation  lui  soit  plus  spéciale.  Les  Rhabditis,  faciles  à  élever  en 
cultures  méthodiques  et  nombreuses,  se  prêtent  simplement  plus 
facilement  à  ce  genre  d'observations  et  ont  par  conséquent  été  les 
plus  étudiés. 

Il  semblerait  qu'en  face  des  faits,  bien  constatés,  que  nous  venons 
d'énumérer  dans. cette  revue  historique,  la  notion  de  la  reproduction 
sans  maies,  par  femelles  hei-niaphrodites  ou  parthénogénétiques.  eût 
dû  être  acceptée,  comme  une  idée  courante.  Il  n'en  a  cependant  pas 
été  ainsi.  L'hermaphrodisme  et  la  parthénogenèse  des  Nématodes  ne 


472  E.  MAITAS. 

sont  entrés  que  difficilement  dans  la  science  et  sont  même  encore 
quelquerf'ois  repoussés  comme  des  erreurs. 

Les  auteurs  eux-mêmes,  qui  ont  découvert  ces  faits,  ne  paraissent 
leur  avoir  accordé  qu'une  attention  distraite,  les  signalant  en  passant 
plutôt  comme  des  curiosités  singulières  que  comme  des  phénomènes 
d'un  intérêt  général.  Schneider,  qui  leur  a  consacré  un  court  chapitre 
et  à  qui  nous  devons  les  observations  les  plus  nombreuses  et  les  plus 
complètes,  ne  prend  même  pas  la  peine  de  décrire  exactement  les 
animaux  sur  lesquels  il  a  fait  ses  intéressantes  découvertes. 

Le  peu  d'intérêt  attaché  à  ces  faits  par  les  observateurs  apparaît 
surtout  chez  ceux  d'entre  eux  qui  nous  ont  donné  des  descriptions  de 
nundjreuses  espèces.  Il  leur  arrive  fréquemment  d'en  décrire  dont  ils 
ne  connaissent  que  la  femelle,  aucun  mAle  n'ayant  été  rencontré.  Ils 
se  cuntentent  de  signaler  cette  absence,  sans  commentaire  et  sans 
essayer  de  voir  si  elle  ne  répond  pas  à  un  état  hermaphrodite  ou 
parthénogénétique  des  femelles.  Il  semble  que,  dans  leur  esprit, 
l'absence  de  mAles  prouve  simplement  et  nécessairement  la  rareté 
j.lus  grande  de  ce  sexe,- ce  qui  peut  quelquefois  être  exact,  mais  ce 
qui  no  l'est  certainement  pas  pour  tous  les  nombreux  cas  enregistrés 
par  ces  auteurs. 

C'est  ainsi  que  Bastian,  dans  sa  monographie  des  Nématodes  *, 
décrit  58  espèces  terrestres  ou  d'eau  douce,  parmi  lesquelles  32  avec 
la  mention  tndle  non  vu.  Depuis  lors,  les  maies  de  9  de  ces  espèces 
ont  été  trouvés  par  de  Man  ou  par  Butschli  ;  mais  il  en  reste  toujours 
un  total  de  23  dont  le  sexe  maie  est  demeuré  introuvable.  De  même 
|t(.iii'  les  00  espèces  décrites  par  Biitschli,  dans  son  travail  de  1873  ^ 
et  dont  20  ne  sont  connues  que  par  les  femelles.  Plus  tard,  de  Man  a 
décrit  les  mAles  de  7  d'entre  elles,  de  sorte  que  le  nombre  de  formes 
sans  mAle  connu  se  trouve  ramené  à  19.  .Nulle  part  dans  leur  texte, 
ces  deux  auteurs  ne  paraissent  surpris  de  cette  rareté  et  absence  de 
mAles. 

'  Mouoi/ra/t/i  ou  iJit:  Aiu/uiltulido',   i80ri. 
«  neilrii(je,  vU\,   187.1. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DESNEMATODES.  473 

Cet  état  de  choses  est  peut-être  encore  plus  accentué  dans  le  beau 
volume  consacré,  par  de  Man  *,  aux  Nématodes  terrestres  et  d'eau 
douce  des  Pays-Bas.  On  y  trouve  1 45  espèces  décrites  et  figurées  avec 
les  soins  et  l'exactitude  les  plus  rigoureux.  Sur  ce  nombre,  57  espèces 
sont  accompagnées  de  la  mention  mâle  inconnu  :  ce  qui  n'empêche 
pas  le  savant  hollandais  de  nous  dire  (page  12)  :  «  Toutes  les  espèces 
décrites  dans  mon  travail  sont  à  sexes  séparés  ;  je  n'ai  pas  rencontré 
un  hermaphrodite.  »  Quant  à  la  possibilité  de  l'existence  d'espèces 
parthénogénétiques,  il  n'y  pense  même  pas.  Et  cependant,  c'est 
parmi  ses  espèces  sans  mâles  que  nous  avons  reconnu  trois  des  formes 
à  reproduction  par  parthénogenèse  que  nous  décrirons  plus  loin. 

En  résumé,  les  trois  ouvrages  dont  nous  venons  de  nous  occuper 
constituent  actuellement  les  trois  recueils  les  plus  importants  d'es- 
pèces de  Nématodes.  On  y  trouve  un  total  de  20G  espèces  distinctes, 
bien  décrites  et  bien  figurées.  Sur  ce  total,  85,  c'est-à-dire  presque  la 
moitié,  ne  sont  connues  que  par  les  femelles.  Il  est  probable  et 
même  certain  qu'on  découvrira  encore  quelques-uns  des  mâles 
absents  ;  mais  nous  sommes  également  persuadé  que,  dans  bien  des 
cas,  ils  manquent  d'une  façon  normale,  et  que  l'avenir  démontrera 
qu'on  se  trouve  en  face  de  cas  d'hermaphrodisme  ou  de  parthéno- 
genèse bien  avérés.  Il  y  a  là,  croyons-nous,  une  mine  abondante  de 
découvertes  intéressantes  à  faire. 

Si  les  spécialistes,  qui  ont  fait  des  Nématodes  l'objet  particulier  de 
leurs  études,  se  montrent  si  hésitants  sur  le  problème  de  la  sexualité 
de  ces  êtres,  à  plus  forte  raison  devrons-nous  retrouver  la  même 
indécision  chez  les  auteurs  de  traités  généraux.  Ainsi  pour  Clans  '^, 
les  Nématodes  ont  les  sexes  séparés,  à  l'exception  seulement  du 
Ve:\oAyiG%  (Leptodera  fœrunda  ÙQ  '^ç\\nQ\àçY)  et  de  VAnfjiostomum 
niyrovenosum.  qui  sont  hermaphrodites. 

Taschenberg,  dans  son  excellente  étude  historique  sur  la  parthé- 
nogenèse 3,  ignore  totalement  les  Nématodes. 

'  Die  Frei-Nematoden  der  niederlûndisdien  Faiina,   1884. 

*   Traité  de  zoologie,  2e  édition  franraise,  1884,  p.  5i5. 

^  Historische  Entwickelung  der  Lehre  von  der  Parthenogenesix,  i8r)2. 


474  K.  .MAI'PAS. 

l);iiis  la  secondo  rdition  «le  sun  traité  de  zoologie,  Railliet  '  dit 
siinjiU'nicnt  :  ;i  do  dés  rares  exceptions  près  fAnf/iosfonii/ni  niyro- 
venosinri)  les  Nématodes  sont  dioïques. 

E.  Peii-ier  "^  est  plus  exact,  puisqu'il  admet  comme  bien  avérée  la 
possibilité  de  la  parthénogenèse  chez  quelques  Nématodes  et  cite  les 
Ubaljditis  licrmaphroflites  de  Schneider. 

Mais  avec  Uoule  ■' nous  retombons  dans  le  doute  presque  complet. 
D'après  lui.  sauf  ({uelques  rares  exceptions,  dont  la  réalité  est  mise 
en  doute  par  plusieurs  auteuis,  l'unisexualité  est  la  règle  chez  tous 
les  Nématodes.  Roule  en)ploie  le  mot  unisexualité,  parce  qu'il  pense 
uniquement  à  l'hermaphrodisme  et  n'a  pas  le  moindre  soupçon  de  la 
possibilité  de  la  parthénogenèse. 

En  résumé,  le  problème  de  la  sexualité  chez  les  Nématodes  a  déjîi 
été  abordé  h  plusieurs  reprises  ;  mais  il  a  toujours  été  posé  d'une 
façon  si  vague  et  si  mal  définie  (jue  personne  ne  semble  encore  en 
avoir  aperçu  la  véritable  portée  et  le  grand  intérêt  biologique.  Des 
observations  ont  été  recueillies  au  hasard  des  rencontres,  sans  suite 
et  sans  esprit  méthodique.  Les  faits  ainsi  obtenus  sont  demeurés 
isolés  et  si  insuffisamment  connus  (ju'ils  uni  pu  èti'c  mis  en  doute. 
La  découverte  de  l'hétérogonie  chez  les  Angiostomes  et  les  Strongy- 
loïdes  est  encore  venue  contribuer  à  distraire  l'attention.  Cette  alter- 
nance de  générations  libre  et  parasite  est  incontestablement  foit 
curieuse,  mais  d'un  intérêt  biologi(]ue  restreint.  Et  cependant  iiii 
élève  distingué  du  plus  illustre  des  helminthologistes  modernes, 
préoccupé  de  ces  phénomènes,  a  jiu  écrire '►  :  «  Nous  connaissons  un 
«  certain  nond>re  <le  Nématodes  avec  licrniaplirodisnie  proti'ran- 
«  dri(|ue,  mais  chez  tous  la  génération  hermaphrodite  est  |»arasite  et 
«  allei-ne  avec  nne  gi'-nération  libi-e  à  sexes  séparés.  »  Il  oubliait  ainsi 
complètement  les  Hhabditis  libres,  hermaphrodites  autogames,  aulre- 


'    Traité  de  cootof/ie  médicale  et  di/rirole,  •>.'  •'•dilioii,   iSij.'),  p.  ,'W(). 
»   Trnité  de  coultxjie,  1S97,  p.  i.'JS/. 

*  L'anntninie  comparée  des  aninmnx  Ixisée  sur  l'emliri/o/Dt/ie,  I.  1,    iS()8,  p.  /17/j. 

*  Zun    SiH.vssKN    in    Zeitschrift  fiir    irissensciiaftliche    Zoolor/ie,   l.    lAV,    iSya, 
p.  7.30. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  475 

nient  intéressants  pour  la  biologie  génrralo.  Ce  sont  surtout,  en  effet, 
ces  hermaphrodites  et  les  espèces  parthénogénétiques  qui  peuvent 
jeter  quelque  lumière  sur  le  rôle  et  la  signification  encore  si  mal 
connus  de  la  fécondation,  ainsi  que  sur  l'hermaphrodisme  et  la  par- 
thénogenèse, leurs  origines  et  leurs  rapports  avec  la  dioïcité.  C'est 
donc  à  l'étude  de  ces  espèces  que  va  être  consacré  le  présent  travail. 


METHODE 

Les  Nématodes  qui  ont  servi  à  nos  recherches  étant  presque  tous 
des  espèces  inédites,  il  nous  faudra  commencer  par  les  décrire  le  plus 
exactement  possible,  en  précisant  nettement  leur  place  dans  les  cadres 
de  classification.  Ces  espèces  appartiennent  presque  exclusivement 
au  groupe  des  Rhabditides  (Rhabdids,  Ce/)/i(ifoh)/s,  Diphr/nsfcr, 
Pfectus)  et  plus  particulièrement  au  genre  Rhabditis.  Schneider, 
ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit.  était  persuadé  de  l'impossibilité  de 
différencier  spécifiquement  les  espèces  de  ce  dernier  genre,  sans 
connaître  les  maies.  Aussi  renonça-t-il  à  décrire  les  intéressantes 
formes  hermaphrodites  et  parthénogénétiques  qu'il  avait  rencon- 
trées. 

Nous  ne  sommes  pas  de  l'avis  du  savant  allemand  et  nous  croyons 
qu'avec  des  descriptions  exactes  et  minutieuses,  on  peut  très  bien 
distinguer  les  espèces  de  Rhabditis  connues  seulement  par  leurs 
femelles.  Nous  verrons  d'ailleurs  que  les  espèces  hermaphrodites  ne 
sont  pas  aussi  absolument  dépourvues  du  sexe  mâle  que  Schneider 
le  croyait,  et  qu'en  prenant  la  peine  de  le  chercher,  on  réussit  tou- 
jours à  confirmer  les  distinctions  spécifiques  féminines  par  les  carac- 
tères différentiels  masculins. 

Ces  animaux,  d'ailleurs,  méritent  à  plus  d'un  titre  l'attention  des 
biologistes.  On  sait,  en  effet,  quel  rôle  considérable  le  type  Rhabditis 
joue  dans  l'histoire  du  parasitisme  des  Nématodes.  Chez  les  espèces 
hétérogoniques,  une  des  générations  est  toujours  rhabditiforme,  et 
beaucoup  des  espèces  parasites  à  migrations  traversent  également 


470  E.  MAUPAS. 

un  cHat  larvaire  du  ni^me  type,  avant  de  revêtir  leur  cunfoiin.ilinn 
définitive.  Il  semble  donc  à  peu  près  indiscutable  que  les  Rbabditis 
ont  été  la  souclie  d'où  sont  dérivées  de  nombreuses  espèces  para- 
sites. 

En  outre,  ils  ne  sont  pas  moins  intéressants  par  leur  pi'upic  bio- 
logie. Leurs  espèces  sont  beaucoup  plus  nombreuses  qu'on  ne  le 
croit  généralement,  et  nous  avons  la  certitude  que  les  furmes  iné- 
dites existent  en  plus  grand  nombre  que  celles  décrites  jusiju'à  ce 
jour.  C'est  ainsi  que  nous  possédons  dans  nos  notes  vingt-trois  Uliab- 
ditis,  huit  Cephalobus  et  neuf  Diplogasters  inédits,  bien  que  nuus 
ne  nous  soyons  jamais  attaché  particulièrement  à  rechercher  des 
espèces  nouvelles. 

Mais  leur  principal  intérêt,  pour  le  biologiste,  se  place  surtout  dans 
la  facilité  avec  laquelle  ces  animaux  se  prêtent  à  des  élevages  inélbo- 
diques,  aisés  à  suivre  jour  par  jour.  Toutes  les  espèces  que  nous 
décrirons  ont  été  ainsi  mises  en  observation  sur  de  simples  lamelles 
creuses,  qui  permettaient  de  les  transporter  à  tout  instant  sous  le 
microscope.  Les  lamelles  étaient  maintenues  dans  des  cbamlires 
humides,  pour  empêcher  l'évaporation  des  quelques  gouttes  d'eau 
dans  lesquelles  les  Nématodes  vivaient  plongés.  Leur  nourriture, 
mélangée  à  cette  eau,  pouvait  être  dosée,  renouvelée  et  variée  à 
volonté.  La  plupart  des  Rhabditides  se  multiplient  et  s'accroissent 
très  rapidement,  de  sorte  que  l'observateur  peut  voir  de  nondjreuses 
générations  passer  sous  ses  yeux  en  un  temps  relativement  assez 
court.  Sur  les  lamelles,  on  les  isole  ou  les  élève  en  masse,  suivant 
les  besoins  des  recherches.  Ces  études  peuvent  être  tenues  dans  des 
étuves  chaudes  ou  dans  des  appareils  réfrigérants,  pour  suivre  les 
etTets  de  températures  variées.  Avec  ces  méthodes  d'élevage,  ces 
Nématodes  deviennent  donc  pour  le  biologiste  des  sujets  de 
recherche  lui  permettant  de  combiner  et  de  varier  à  l'infini  ses  expé- 
riences. Avec  eux,  nondjre  de  questions  importantes  pourront  être 
aboiilécs  j)ar  les  ol»servateurs  patients  (|ui  ni'  craignent  pas  les  expé- 
riences de  longue  durée.  A  ce  point  de  vue,  on  peut  les  rapprocher 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  477 

des  Infusoires  ciliés,  dont  nous  avons  fait  voir  ailleurs  ^  le  haut 
intérêt  biologi(iue.  Dans  cette  méthode  d'élevages  et  de  cultures 
expérimentales  prolongées,  ces  deux  types  d'animaux  se  complètent 
l'un  l'autre  :  les  Infusoires  représentant  les  phénomènes  et  fonctions 
élémentaires  de  la  cellule,  les  Nématodes,  les  phénomènes  et  fonc- 
tions ditlerenciés  et  condensés  des  organismes  complexes.  Ces  consi- 
dérations justifieront  le  soin  que  nous  allons  apporter  à  bien  distin- 
guer et  faire  connaître  les  Rhabditides  nouveaux  insuffisannnent 
connus  qui  nous  ont  servi  dans  nos  éludes. 

IIHABDITIS  ELEGAXS  mihi 

J'ai  rencontré  à  deux  reprises  cette  espèce  dans  les  environs 
d'Alger  :  une  première  fois  en  mai,  la  seconde  en  novembre  1897. 
Elle  vit  dans  l'humus  "ras. 


Mcsif/rs  - 


Corps 1700  (J^ 

Œsophage 200=V8,u 

Queue 160=  '/<<> 

Vulve 88H 

Diamètre 8.)  =  1/20 

Cavité  buccale. .  18=  '/h 

Spicules 


12.58  i». 

186=1/6,7 

36  =  iAf 

52=  V-". 
18=Vio 
3.5 


JELNE 

vouant  d'éclore 


260  [A 

83=1/3     1.50=1/; 


LARVE 

enkystée 


639  [f. 


58=V'M* 

9  =  1/29 
9  =  1/9 


80=1/8 

19  =  1/33 
14  =  Vto 


Ç  sortant  de 
la  i'  mue 


943  [A 

185=1/5 
131  =  1/7 
514 

42=i/m 
18  =  1/10 


Les  jeunes  femelles  atteignent  la  taille  de  l.:200  (jl  lorsque  les  pre- 
miers œufs  apparaissent  dans  leurs  utérus.  C'est  donc  entre  cette 


'  Archives  de  Zoologie,  2"  série,  I.  VI,  1888,  p.  178. 

-  Les  mesures  d'adultes  ont  toujours  été  prises,  autant  rpie  possible,  sur  des  sujets 
choisis  parmi  les  individus  de  plus  e^rande  taille  (pie  nous  ayons  rencontrés.  Les  pro- 
portions 1  8,  I  10,  I  20,  etc.,  placées  en  équivalence  des  longueurs  de  l'œsophaçe, 
de  la  queue  et  du  diamètre,  expriment  le  rapport  entre  ces  parties  et  la  long-ucur 
totale  du  corps.  La  longueur  de  la  cavité  buccale  (vestibule)  est  toujours  mesurée 
depuis  l'extrémité  antérieure  du  corps,  y  compris  par  conséquent  l'épaisseur  des 
lèvres.  La  mesure  de  l'œsophage  est  également  prise  de  l'extrémité  antérieure  du 
oorps,  inclusivement  par  conséquent  avec  celle  de  la  cavité  buccale.  La  proportion 
équivalente  de  la  longueur  de  la  cavité  buccale  donne  le  rapport  entre  cette  longueur 
et  celle  de  l'œsophage. 


478  K.  MAUPAS. 

|iiii:;ii('Ui'  (le  \.2(H)  \t.  et  celle  de  1.700  qu'oscille  la  taille  des  femelles 
adultes. 

Le  corps  a  la  forme  (pl.XN'l,  iig.  i)  d'un  fuseau  ti'ès allongé, s'amin- 
cissanl  très  régulièiement  et  graduellement  pai-  ses  deux  extrémités. 
En  avant,  il  est  tronqué  par  l'oiilice  buccal  ;  en  arriére,  il  se  ter- 
mine en  s'efTIlant  en  une  jtoinle  d'une  cxliéme  Unisse,  ^'u  à  la 
lumièi-e  ti'ansmise,  il  a  un  aspect  grisati'e  clair,  à  la  dillérence  des 
autres  Hhabditis  qui  (nil  tnujuuis  un  as|M'cl  nuirâtre  i»j»a(|ue.  Plus 
loin,  en  décrivant  l'intestin,  nous  expli(|uerons  la  cause  de  cette  dif- 
férence. Le  niAle  (pi.  XVI,  fig.  2),  toujours  plus  mince  et  |)lus  court, 
mesurait  sur  les  individus  ol)servés  par  moi  de  i.l.'iOà  l.rîtiO  [t..  Il  a 
l'aspect  d'un  filament  gi'éle  d'un  diaiiiétn'  à  peu  |»rrs  ('-ual  dans  tnule 
sa  longueur.  L'extrémité  antérieure  est  IroïKiuéc  par  rnrilicf  liuccal. 
la  postérieure  s'épanouit  en  une  large  i)urs;i. 

La  cuticule,  ou  tégument  externe,  fst  incolore,  assez  épaisse  et 
résistante.  Elle  se  compose  de  deux  cou<dies  (ju'il  est  assez  facile  de 
séparer.  11  sulïil,  en  effet,  de  laisser  macérei'  dans  l'acide  acétiijue  à 
1  "/u  pendant  une  demi-heure  le  C(»r[)s  d'un  Kliainiitis  tué  au  moyen 
d'une  chaleur  modérée,  pour  voii'  la  niuche  externe  se  boursoufler 
et  se  détachei-  de  la  couche  interne  (|)1.  XN'I,  lig.  'S). 

La  couche  externe  porte  une  (ine  striation  transversale  très  diffi- 
cile à  voir.  Il  existe  également  une  UM'uibiane  latérale,  en  forme  de 
bandelette,  nettement  ap|tar(Mile.  (ihcy,  le  niAle.elle  a  une  largeur  de 
5  [A  ."),  dans  la  région  nKMlianc  du  corps  cl  va  en  se  rétrécissant  vers 
les  deux  cxtrcniitcs.  pour  ne  |tlus  rcpr('scMlcr  (ju'unc  arclc  ('-troite 
dans  la  n''gi(iu  icsopliagiciinc  cl  la  rcgimi  caudale.  De  rr  dernier 
c«jté,  elle  court  latéralement  sans  aucune  r<'lati(ui  avec  la  bursa.  Dans 
sa  [lartie  élargie, on  distingue  aisi'iueid  (|uatre  stiies  longitudinales  et 
parallèles,  (lelte  bandelette  est  très  peu  saillante  el  repi'ésente  un 
orneuieut,  un  dessin  su|)erliciel  de  la  cuticule.  plutiM  (|u"uue  mem- 
bi-ane  au  nm»  pnipre  du  \\\n\. 

Les  bandes  lati-rales  sout  très  larges,  composées  d'une  substance 
(imorpbe  et  sans  noyaux.  Les  bandes  dorso-ventrales,  au  contraire) 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  479 

sont  extrêmement  étroites  et  réduites  à  l'état  de  simples  lignes, 
point  de  contact  des  bandelettes  musculaires.  Celles-ci  appartiennent 
au  type  méromyarien  et  sont  composées  de  grandes  cellules  fusi- 
formes,  nucléées  et  finement  striées  longitudinalement.  On  ne  réussit 
d'ailleurs  à  bien  voir  ces  cellules  que  sur  des  individus  émaciés, 
traités  par  acide  acétique  à  2  "/o. 

La  bouche  (pi.  XVI,  lig.  4)  termine  l'extrémité  antérieure  sans  être 
séparée  du  reste  du  corps  par  aucun  rétrécissement  ou  saillie  d'au- 
cune sorte.  Elle  est  bordée  par  trois  lèvres  peu  saillantes,  échancrées 
en  leur  milieu.  Chacun  des  lobes  porte  une  papille,  au  nombre  de 
six  par  conséquent  sur  le  pourtour  total  de  la  bouche.  —  La  cavité 
buccale,  longue  de  18  (x,  est  large  et  à  parois  épaisses.  En  avant  elle 
est  nettement  évasée  ;  en  arrière,  elle  se  relie  à  l'œsophage  par 
l'étranglement  et  les  épaississements  habituels. 

L'œsophage  (pi.  XVI,  fig.o),  qui  chez  les  femelles  peut  atteindre  une 
longueur  de  200  ■^■,  ne  présente  rien  de  particulier  à  signaler.  Les 
deux  bulbes  sont  nettement  accusés.  Le  postérieur,  de  forme  presque 
sphérique,  est  muni  de  clapets  (dents)  vigoureux.  En  avant,  l'œso- 
phage se  prolonge  en  une  gaine  mince  très  apparente,  qui  remonte 
le  long  de  la  cavité  buccale  et  en  enveloppe  les  deux  tiers  posté- 
rieurs (pi.  XVI.  lig.  4). 

La  queue  des  femelles  (pi.  XVI,  lig.  G)  peut  atteindre  une  longueur  de 
inO  [X.  Elle  est  droite  et,  à  partir  de  sa  naissance,  elle  va  s'amincis- 
sant  régulièrement  pour  se  terminer  en  une  pointe  extrêmement  fine. 
Elle  porte  une  paire  de  fines  papilles  latérales,  placées  un  peu  au 
delà  de  l'extrémité  de  son  tiers  antérieur. 

L'intestin,  à  la  lumière  transmise,  app.ii'iiil  grisAtre  clair  et  jamais 
avec  l'aspect  noirâtre  opaque,  si  caractéristique  de  la  plupart  des 
Rhabditis.  Cette  dilïérence  provient  de  ce  que  chez  lo  Ithabditis 
l'Iefjatu  les  cellules  de  l'intestin  ne  contiennent  que  des  granu- 
lations albumino-graisseuses  et  que  jamais  on  n'y  trouve  une  autre 
espèce  de  granulations  extrêmement  répandues  chez  ses  congé- 
nères. Ces  dernières  granulations  sont  caractérisées  paf  leur  grande 


480  E.  MAUPAS. 

liiirfrinjience  et  représentent  très  probablement  des  produits  de 
régression.  Noirâtres  et  opaques  à  la  lumière  transmise,  ce  sont 
elles  qui  rausont  l'opar-ilé  intense  de  l'intestin  de  l)eauf'ou{)  de  Hliai)- 
ditis. 

L'intestin  de  notre  Rhabdilis  est  composé  de  deux  i-angéos  de 
grandes  cellules  alternant  entre  elles,  mais  dont  les  limites  réci- 
proques sont  fort  peu  distinctes,  aussi  bien  sur  le  vivant  que  sur  les 
individus  préparés.  On  réussit  à  s'assurer  de  leur  nombre  et  de  leur 
disposition,  en  tuant  le  Nématode  par  chaleur  modérée,  puis  le  trai- 
tant par  acide  acétique  à  2  "  i,  et  finalement  colorant  par  picro- 
carmin.  Après  ce  traitement,  on  distingue  très  nettement  de  gros 
noyaux  pourvus  d'un  fort  nucléole  (pi.  XVF,  fig.  i).  Chez  les  femelles,  il 
y  a  \o  noyaux  dans  cba(pie  rangée,  'M)  en  tout.  Dans  chaque  rangée 
8  noyaux  se  trouvent  en  avant  de  la  vidve  et  7  en  ari'ièie.Ce  nombre 
de  30  noyaux  ou  cellules,  existe  déjà  chez  les  larves  du  4^  stade,  avant 
la  dernière  mue,  larves  qui  ne  mesurent  encore  que  000  [t..  L'accrois- 
sement ultéi'ieur  se  fait  donc  unicjuement  par  extension  des  cellules, 
sans  multiplication. 

Lesjeunes  larves  venant  d'éclore  (  pi.  X\ll,  fig.  ;{)  et  mesurant  :2()0  (/, 
(»nl  \)  noyaux  ou  cellules  dans  chaque  rangée,  18  en  tout.  Dans 
chaque  rangée,  5  noyaux  ou  cellules  sont  en  avant  du  ludiment 
génital  et  4  en  arrièie.  De  ces  18  noyaux  ou  cellules  piimilives, 
42  seulement  se  multiplient  ultérieurement  en  se  dédoublant  pen- 
dant l'accroissement  larvaire. 

Il  ('tait  irdéressant  de  constater  chez  cet  InM'maphrodile  une  orga- 
nisation (lu  lulie  digestif  seiiililalilc  à  celle  des  Hbaliditis  ordinair'es, 
Schneider,  en  elTel.  affirme  '  (jue  linlestin  des  hernia|)lii(idiles  obser- 
vés par  lui  est  toujours  composé  (le  nimdireuses  petites  cellules  polyé- 
driques, et  il  en  concdut  tpi'il  existe  là  un  caractère  distinctif  impor- 
tant entre  les  Ubabditis  hermapbnjdites  et  les  Hhabditis  dioïiiues.  Il 
est  bien  certain  (|u'une  des  espères  de  S(bneider'.  le  lilutbtlilU 
iliiHcliiirii .  a  l'irdestin  conijKtsé  de  rioinlircuses  et  jx'lites  cellules  dis- 

'  .Winojra/i/iie,  ffc,  p.   'àiïi. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPUODICTIOX  DES  XEMATODES.   Wl 

posées  sur  qualrc  rangs.  Mais  jo  suis  convaincu  (|u<'  c<ilc  parti- 
cularité n'a  aucun  rapport  avec  l'élat  hennaphroditc  fie  ce  .\(''ina- 
tode. 

Le  collier  nerveux  a  la  forme  ((>l.  W'I.  fig.  .'il  et  l,i  disposilion 
ordinaires,  enveloppant  cuninie  une  cravate  la  jxMtiun  n'Irécic  de 
l'œsophage  au-dessus  du  sec(uid  bull»'.  Du  enté  venti-al.  il  se  pr(»longe 
uhliqueinent  en  arrière  dans  la  direction  du  }x>re  excréteur. 

l/api).ir('i!  di'\cr('tion  est  difficile  à  bien  voir.  Le  pore  lui-niénu'  et 
son  petit  can:ilicule  chitinisé  ne  se  distinguent  qu'avec  de  forts 
grossissements.  Ouant  aux  canaux  latéraux,  il  faut  les  observer  sur 
des  individus  tiés  émaciés  et  fortement  comprimés,  avec  les  objectifs 
à  immersion  homogène.  On  peut  alors  suivre  la  branche  postérieure 
pres(|ue  jusqu'au  rectum  et  entrevoir  une  branche  antérieure,  remon- 
tant en  avant  le  long  de  l'œsophage.  Le  pore  est  situé  (pi.  XV[,  fig.  5) 
au  niveau  du  second  bulbe. 

L'appareil  génital  femelle  (pi.  XVI,  fig.  {)  est  construit  d'après  le 
type  double,  ordinaire  des  Rhabditis.  La  vulve,  située  un  peu  en 
arrière  du  milieu  du  corps,  n'a  pas  de  lèvres  saillantes.  Le  vagin,  très 
court,  esta  peine  indiqué.  Les  utérus,  au  contraire,  sont  très  grands 
et  chacun  d'eux,  chez  les  femelles  entièrement  développées,  peut 
contenir  jusqu'à  23  à  30  o'ufs.  Le  tuba,  ou  oviducte,  est  comprinu' 
entre  l'utérus  et  les  gros  ovules  mûrs  qui  remplissent  le  vitellogène. 
Il  a  la  forme  d'un  tube  simple  replié  en  S  (pi.  XVI,  fig.  7).  Sa  portion 
médiane,  fortement  enflée,  sert  de  réceptacle  séminal.  Dans  l'ovaire, 
on  peut  distinguer  deux  régions  :  le  vitellogène  et  le  germigène.  Le 
vitellogène,  (jui  fait  suite  à  l'oviducte.  se  prolonge  directement  en 
avant,  jusque  un  peu  en  deçà  du  second  bullxv  en  arrière.  jus(jue  un 
peu  en  avant  de  la  naissance  du  rectum.  Il  contient  toujouis  de  gros 
ovules  en  voie  d'accroissement  et  de  maturation.  A  l'extrémité  du 
vitellogène,  l'ovaire  se  replie  brusquement  en  sens  opposé  et  se  pro- 
longe jusque  un  peu  au  delà  du  milieu  des  utérus.  Celte  poilion 
recourbée  repivsente  le  germigène.  Il  est  constitué  par  un  rachis  cen- 
tral trè^;  développé,  facile  à  voir(pl.X\T,  fig.  I)  sur  les  individu^  traités 

AUCH.   Dt   200L.    h\V.    Ll    Ut.\.    3"    btUIL.    —    1.    VIII.    l'JCO  31 


.i8i  K.  .MAI  l'AS. 

|»;if  acidf  iirrti(iii('  à  1  "...  •'!  p.if  uni'  cimclit' siiii|il(' de  cclhilcs  ucr- 
iiiin.ilivi's  (  |il.  XN'I.  liii'.H).  ([ui  l'cnvcloppcnl  à  l'iiislar  d'iiii  •■|tilli(''liH»M. 
!,(>  Idiil  rsl  l'cnrcniK''  dans  une  iiiini'c  nicinhiain'  anliystc,  jirdlongc- 
niciil  di'  rutiMUs.  dr  l'ovidiicli'  d  de  la  iiicinliraiic  cxlt'rnc  du  vilrllo- 
gônc.  Sur  les  individus  pi'L'pai'rs.  mi  riinstatf  rcxislnuT  de  (jufhjues 
noyaux  dans  rcltc  int'nibi'anp,  ainsi  (pic  cidlr  dunt'  jjctilr  cellule 
Iciiiiin.ilc  à  son  l'xlri'nnh'' aveugle  (  |)i.  W'I.  lig.  9). 

I,a  (jueue  i\u  niàle  s"i''|ian(iuil  en  une  large  liursa  (|»1.  W'I. 
lig.  H).  A.  I»i.  Iditi-uienl  saillaide.  l'er'niée  en  avant,  un  |»eu  cordifornie 
vue  de  l'ace  c(  en V(d(i|t|tant  et)ni|)lètenienl  rexlri'nnir-  de  la  (|Ueu('. 
Celle  huisa  est  munie  de  neuf  paires  de  |)apilles,  dispus(''es  pai' 
gmupes  de  liois.  Les  papilles  stjut  grandes  et  fortes.  Deux  d'entre 
elles  s(>ulenienl  sont  |>j-éanales. 

Les  spieules.  d'une  longueur  de  ;{,")  ^.  ne  sont  pas  li-ès  forts.  Ils 
sont  teintés  en  brun  assez  foncé  et  indépendants  l'un  de  l'autre. 
Leur  j)ointe  est  1res  Une.  L'extrémité  antérieure  de  la  jiièce  accessoire, 
ou  gorgerel.  se  recourbe  vers  la  face  ventrale  entre  les  deux  spieules. 
La  pièce  dans  son  ensemble  est  grèle  et  mince. 

I  ne  glande  rectale  assez  forte  et  piuu'vue  d'un  gros  noyau  existe  à 
la  face  dorsale  de  TextrénHlé  de  l'intestin  (pi.  W'I.  lig.  10.  15). 

Le  testicule  ([d.  Wl.  lig.  -2  et  pi.  Wll.  lig.  h  est  construit  d'a- 
près le  type  ordinaire  de  cet  oi'gane  idiez  les  Uliabditis.  Il  ne  pressente 
donc  i-ien  de  particulier  à  signaler-. 

Les  s|terinalozo'i'des  sont  de  forme  (  pi.  X  \  I.  lig.  I  I  i  et  de  strnclur-e 
alisojunient  ideUtiipies  chez  les  femelles  et  les  niàles.  .'^|dl<''ri(ples  et 
de  petit  Milunie,  ils  ne  mesurent  en  diamètre  ipu'  r^i^..').  Leur  cyto- 
plasme, ti'ès  liuenieni  granuleux,  permcd  de  distinguer  un  |»elit 
iKtyali  de  l'unne  oldoiigue  e|  de  structure  couipacle.  .Ii'  n'ai  jamais 
observi''  la  moindre  Irace  de  nuibiliti'. 

Les  u'ufs  de  ce  Uliabditis  ne  sont  |»as  pnudus  au  i'wv  et  à  iiiemire  de 
leur  arri\(''e  dans  ruti'rus.  mais  au  coiiliaire  ils  y  S(''iournenl  assez 
liim:leiii|is  et  s'y  emmagasiiienl  m  assez  grand  iioiiilire.  (die/,  les 
reme||c>.  de  gr.mde  taille,  on  peut  en  compter  de  :2."">  à  :>()  dans  chacpu' 


Modes  et  formes  de  reproductton  des  nematodes.  483 

utf'i'us.  Il  (Ml  r(''sull(',  qu'avoc  Icui'  rapide  (''volutiun,  ces  (L'iifs  sont 
toiijdurs  pondus  h  un  état  de  développeuieni  très  avancé  et  souvent 
é(dosent  dans  l'utérus  niènie.  Les  jeunes,  au  di'hut.  sont  expulsés 
avec  les  uuifs  non  encore  éclos  ;  mais  lorsque  la  provision  de  sperme 
est  épuisée  et  que  des  œufs  non  fécondés  dépourvus  de  coque  passent 
dans  l'utérus,  les  jeunes  qui  s'y  trouvent  à  ce  moment  se  nourrissent 
de  ces  <eufs  et  s'accroissent  dans  l'utérus.  Devenus  plus  grands  et 
plus  forts,  ils  Unissent  par  déchirer  les  parois  de  cet  organe  et  se 
répandent  dans  la  cavité  générale  du  coips.  Ils  désorganisent  et 
dévorent  alors  les  viscères  de  leur  mère,  (jui  ne  tarde  pas  à  périr.  Il 
n'est  pas  rare  de  trouver  ainsi  dans  le  sac  cuticulaire  de  cette  dernière 
des  individus  qui  s'y  sont  complètement  développés  et  sont  devenus 
adultes.  On  peut  donc  dire  de  cette  espèce  qu'elle  est  ovo-vivipare. 

A  plusieurs  l'epi'ises.  j'ai  isolé  des  femelles,  afin  de  me  rendre 
compte  du  nombre  d'œufs  fécondés  qu'elles  peuvent  pondre.  Ce 
nondjre,  chez  les  femelles  les  plus  vigoureuses,  ne  dépasse  pas  un 
maximum  de  280  à  240,  après  lequel  tous  les  œufs  produits  restent 
infécondés  et  stériles.  Il  en  faut  donc  conclure  que  la  glande  génitale 
est  limitée  à  ce  (diilfre  de  240  spermatozoïdes  dans  son  fonctionne- 
ment comme  testicule.  Ce  rôle  de  testicule  doit  d'ailleurs  être  très 
court  et  la  production  des  spermatozoïdes  ti'ès  rapide.  J'ni  vu,  en 
etfet,  par  une  température  de  20"  C,  une  femelle  isolée  au  moment 
de  son  éclosion  produire  son  premier  œuf  exactement  53  heures  plus 
tard.  I'>lle  avait  donc  dû  dans  ces  ."io  heures  parcourir  tous  les  stades 
larvaires  et  produire  son  stock  de  sperme. 

Ce  (diill're  de  240  spermatozoïdes  est  un  maximum  qui  n'est  pas 
toujoui's  atteint  (»t  (jui  peut  même  être  fortement  réduit,  .l'ai  vu  en 
eflet  des  femelles,  élevées  dans  de  mauvaises  conditions,  ne  produii'e 
que  30  à  -40  spermatozoïdes. 

L'existence  de  ce  Nématode  est  rapide  et  coui'te.  Par  une  tenqu'-ra- 
ture  de  20"  C.,  il  met  trois  jours  à  se  d(''velopper  depuis  la  féconda- 
lion  de  l'd'uf  jusqu'à  l'état  adulte,  dont  1.")  heures  d^Mnhi'vogénie  en 
dedans  de  la  co(jue  de  l'ir'uf.   Les  trois  jours  suivants,   il  pond  ses 


484  K.  MAI  PAS. 

2i0  œufs,  par  pontes  successives  de  100,  de  80  et  df  00  unifs  rli.Kiuc 
vingt-quatre  lieures.  Alors, ayant  épuisé  son  stock  df  spcnnatD/dïdt's. 
il  peut  so  produire  deux  alternatives.  Ou  hien  il  expulse  jusipi'au 
dernier  (euf  fécondé  ou  jeune  éclos  dans  Tutérus,  et  dans  ce  cas  il 
vivra  encore  ià  6  jours  h  l'étal  stérile,  i>ondant  de  temps  à  autre  d<'s 
j)a<piets  d'oHifs  non  fécondés,  dépourvus  de  coque  et  se  désorgani- 
saut  iniuiédiatenienf.  Ou  liieu.  un  uu  jilusieurs  jeunes  éclos  dans 
Tuléi-us.  conunençanl  leui'  premier  déve|o|»peuieut  eu  se  nouriis>-aiil 
de  ces  œufs  non  fécondés  accumulés  dans  riili'iiis.  linironl  j>ai-  dr-dii- 
ler  les  parois  de  cet  organe  et  se  répandi-ont  dans  la  caviti'  g(''iié- 
rale.  Là,  ils  attaqueront  et  dévoreront  les  viscères  de  leur  mère,  qui 
ne  tardera  pas  à  succond)er  et  à  périr.  Dans  la  premièr-e  alternative, 
la  vie  la  plus  longue  aura  été  obtenue  ;  mais  en  somme  ne  (l('q»asseia 
](as  un  total  de  10  à  1:2  jours.  Dans  la  seconde  alternative,  la  vie  aura 
duré  à  peine  7  jours.  Il  arrive  même  souveul  (|ue  leséclosions  iiilra- 
utéi'ines  amènent  la  mort  des  mères  ilès  le  (»''  el  (|uel(|uer(iis  Arri  le 
iV  jour. 

Lesjeunes  venant  d'écloïc  (pi.  X\  II.  lig.  Il)  mesurent  de  :2.')0 à  :2()0  [x. 
Ils  possèdent  déjà  tous  leurs  organes,  sauf  ra])paieil  génital  encore 
à  IT'Iat  Ion!  à  l'ail  ruilinienlaire.  .Mais,  comme  on  peut  le  voir  au 
tableau  des  mesures,  les  jiroportions  des  iiartiesdii  corps  soni  1res 
dilférentes  de  celles  de  l'état  adulle.  C'est  ainsi  qne  r(es(»pbage 
égale  1  3  et  la  (pu'ue  1  'mIc  la  longueur  totale,  au  lieu  de  I  8  et  I  10. 
lien  résulte  ipu',  dans  l'accroissement  déllnitif.  la  plus  grande  part 
est  prise  par  la  i-égion  médiane  ou  intestinale,  (pii  se  multiple  II  luis. 
tandis  (pu*  j'd's^qdiaue  et  la  (pu'iu'  ne  se  multiplient  que  '2  à  '.\  fois.  Le 
iiidinu'nt  génital  ijtl.  .\\  II.  lig.  :{.  t/).  situé  un  peu  en  arrière  du  milieu 
du  corps,  a  une  fornu'  elliptiijue.  Il  est  conqiosi-  de  deux  gros  noyaux 
genuinalifs  centraux.  Ilanijués  à  cba(|ue  extrémité  d'un  petit  noyau 
somatiqiu'.  le  tout  enveloppé  d'une  Une  menduane  anbyste. 

.le  n'ai  pas  observé  les  mues  de  ce  Itlialidilis  :  renk\  slenuMit  a  iir 
di'cril  dans  mon  tiavail  sur  la  mue  et  renl(y>-tement.  |ia;j:e  (;i:>  '. 
'  Air/iioes  de  Xoolugie,  .3«  série,  t.  Vil,   i8i(ij. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  485 

Cette  espèce  est  très  agile.  L'animal  s'agite  et  se  déplace  vivement 
à  l'aide  de  mouvements  ondulatoires  semblables  à  ceux  de  l'anguille. 
Elle  est  plus  agile  que  le  Rhabditis  doHrhura. 

l'armi  les  Hbabditis  hermaphrodites  décrits  jusqu'à  ce  jour,  il  en 
est  deux  qui  ressemblent  assez  au  Bhabdilh  plcr/a/is.  Ce  sont  le 
Rhabditis  dolirluira  et  le  R.  tcrricoln  (=^  Vcnieti  mihi)  de  Vernet. 
Il  se  distingue  du  premier  par  sa  plus  grande  taille,  par  son  bulbe 
antérieur  nettement  développé,  par  son  cœcum  beaucoup  plus  court, 
par  sa  queue  plus  longue,  par  son  ovo-viviparité,  par  la  structure  de 
l'intestin  et  enlin  par  la  bursa  du  maie,  ainsi  que  nous  le  verrons 
plus  loin  en  décrivant  celle  de  R.  doUrhurn.  Les  ressemblances 
avec  le  second  sont  beaucoup  plus  grandes.  Ainsi,  il  y  a  identité 
dans  la  conformation  de  l'ovaire  et  de  l'œsophage,  la  structure  de 
l'intestin,  l'ovo-viviparité,  la  longueur  de  la  cavité  buccale  *  et  la 
longueur  du  rectum.  Mais  R.  Vernet i  (WKi're  par  sa  taille  notablement 
plus  grande,  par  son  premier  bulbe  moins  arrondi,  par  la  plus 
grande  longueur  de  son  œsophage,  par  la  situation  du  pore  excréteur 
placé  plus  en  avant  et  par  la  forme  plus  trapue  et  plus  courte  de  la 
(pieue.  Ses  œufs  paraissent  également  un  peu  plus  volumineux.  Son 
maie  n'est  malheureusement  pas  connu. 

(Juand  j'eus  découvert  cette  espèce  et  reconnu  son  état  hermaphro- 
dite, j'en  fis  des  cultures  sur  lamelles  creuses  et  la  multipliai,  afin 
d'en  avoir  un  grand  nombre  pour  l'étudier.  11  me  passa  ainsi  sous 
les  yeux  plusieurs  milliers  d'individus,  tous  femelles.  Ce  ne  fut  qu'au 
bout  d'une  vingtaine  de  jours  que  je  découvris  les  premiers  maies, 

A'oulant  alors  m'assurer  de  leur  fréquence  et  de  leur  nombie  pro- 
portionnel, j'organisai  des  cultures  spéciales  en  vue  de  cette 
recherche.  Sur  une  lamelle  creuse,  j'installai  quinze  à  vingt  femelles 
adultes  bien  nourries  et  les   laissai  pondre   pendant  vingt-quatre 


'  Dans  le  texte  de  Vernet,  la  cavité  buccale  (veslibuluni)  est  nianjuée,  évidemmeat 
par  erreur,  comme  ayant  28  [x  de  lons^iieiir  ;  taniiis  <[ne  si  on  la  mesure  d'après  le 
dessin,  exécuté  à  un  grossissement  de  200  fois,  on  lui  trouve  une  longueur  de 
17  à  18  [/,.  J'ai  obtenu  le  cliirtVe  du  grossissement,  non  indiqué  par  Vernet,  en  le 
calculant  d'après  les  mesures  et  lis  dessins  de  l'd-sopliage  et  de  la  (pieuc 


48()  K.  MAri'AS. 

liriiit's.  puis  li's  iiilfvai.  Lrs  jt'uncs.  issus  de  ces  punies,  fiir<>nt 
iii.iiiilciHis  fiisniihle  et  liirii  iKHiriis.  (Juaml  ils  furent  devenus 
adultes,  je  leseidevai.  à  I  aide  d'une  pipette,  par  paquets  d'une  cen- 
taine. Os  paquets  furent  ('lalés  en  une  l)ande  longue  et  étroite  sur 
une  lamelle  porte-objet.  Ainsi  dispo-i'es.  il  me  fut  aisi'  d'examiner 
ces  préparations  avec  un  nhjcctif  failde  et  d'en  extraire  les  mâles, 
ipiand  il  s'en  rencontrait.  (Juant  aux  fenudles,  comme  il  l'tait  impos- 
sible de  lesconqtter  vivantes,  à  cause  de  leur  urande  ai^ilité,  je  les 
tuai  en  fai.sant  passer  la  lamelle  sur  la  llamme  d'une  lanqx»  à  alcool; 
je  pus  alors  en  faire  le  d(''iiond)rement  exact. 

('es  cultures  et  ces  opérations  répétées  une  douzaine  de  fois  me 
donnèrent  un  total  de  -2().();{:2  individus,  dont  :20.002  femelles  et 
;{()  mâles  :  soit  1.5  cf  poui'  1.000  9.  Ce  (diillre  de  1  ..^  pour  1.000  est 
un  nondire  moyen.  tir(''  du  total  de  mes  cultures.  11  n'est  pas  rii;ou- 
reusement  exact  |)our  cbacune  d'elles.  Il  peut  (Hre  plus  (Mevé.  .\insi 
.sur  une  des  cultures,  composée  de  l.oOO  individus,  je  trouvai  V)  mâles: 
soit  5,3  pour  4.000.  ^fais  en  revamdie  sur  quatre  autres  cultures, 
représentaid  un  total  de  A.[2'2  individxis.  je  n'en  rencontrai  pas  un 
.seul. 

Ces  mâles,  ainsi  que  nous  l'avons  vu  à  la  descripti(Ui  de  l'espèce, 
sont,  comme  (lie/,  tous  les  .Nématodes.  ])lus  minces  et  plus  courts  (pie 
les  femelles.  Ils  sont  éii,alement  beaucoup  plus  agiles  et  on  l(>s  voit 
constamment  circuler  avec  rapidité  au  milieu  des  femelles.  Celte 
agitation  per|iétuelle  et  cette  agilité  les  rendeni  fort  dilliciles  à 
démi^lei'  au  milieu  du  fouruMllcmcnt  confus  et  grouillant  de  ces  petits 
animaux.  Tous  ceux  (|ue  j'ai  observés  m'(mt  paini  avoir  une  organi- 
sation régulière  et  parfaite  dans  loutes  ses  jiarties.  La  bnrsa  et  les 
or-ganes  d(MM»pulation  ('taient  bien  constitués,  le  testicule  également 
(voir  pi.  .\\'l.  (ig.  :2  et  pi.  XVII.  lig.  l).  Le  rései'voir  séuiinal  était  litté- 
ralement bourr(''  de  spermatozoïdes.  i(lenli(pn's  i)ar  leur  volume,  leur 
stiuclure  el  leur  coufnnualiou  à  ceux  |iroiluits  jiar  les  femelles  ber- 
mapbr(Mlites. 

(Juand  j'eus  i-econnu  rexist(mce  de  ces  niAles.  je  reclierc))ai  s'ils 


MODES  ET  FORMES  DE  UEPKODUGTION  DES  NEMATODES.  i87 

n'apparaissaient  pas  dans  dos  coiidilidns  p.nliculièics  pouvant  èti'o 
déterminées. 

Je  me  demandai  si  l'âge  de  la  ponte  n'y  était  pas  pour  quelque 
chuse.  La  jeunesse  n'y  contribuait  certainement  en  rien,  puisque 
dans  mes  cultures  je  m'étais  toujours  servi  de  femelles  venaut 
d'atteindre  l'Age  adulte.  Il  s'agissait  donc  de  véi-itlei-  s'il  en  était  de 
même  pour  la  vieillesse.  Je  réunis  et  isolai  50  femelles  ayant  pres(pie 
complètement  épuisé  leur  stock  de  sperme.  Tous  les  jennes,  pro- 
duits de  leurs  dernières  pontes,  furent  conservés  et  élevés.  J'ol)tins 
ainsi  244-  individus  qui  tous,  arrivés  à  l'état  adulte,  devinrent  des 
femelles.  L'âge  de  la  ponte  n'avait  donc  aucune  influence  sur  la  pro- 
duction des  mâles. 

J'ai  essayé  également  si  l'alimentation  avait  (luehjue  influence  sur 
ce  déterminisme.  On  sait,  en  etîet.  (pie.  pour  certains  auteurs,  la 
question  de  ki  sexualité  se  réduirait  à  un  simple  problème  de  nutri- 
tion. Suivant  eux,  les  femelles  bien  nourries  seraient  thélytokes 
(productrices  de  femelles),  les  mal  nourries,  arrénotokes  (productrices 
de  mâles).  J'ai  expérimenté  avec  le  lihahdilis  oleynn^i  de  la  faeon 
suivante  :  J'instituai  une  culture  ctunposée  déjeunes  que  j'avais  fait 
éclore  dans  une  goutte  d'eau  pure  et  ne  leur  donnai  pour  toute  nour- 
riture que  de  l'albumine  d'ieuf.  Ce  Xématode  peut  vivre  et  s'accroîti-e 
avec  cet  aliment  ;  mais  son  développement  est  beaucoup  plus  lent  et. 
arrivé  à  l'âge  adulte,  il  reste  plus  mince  et  plus  coui't.  Les  femelles 
ainsi  nourries  pondent  à  peine  un  tiers  du  nombre  d'u'ufs  pi'oduits 
parles  individus  alimentés  avec  de  la  cliair  pourrie.  L'albumine 
constitue  ibmc  une  nourritui-e  inférieure,  moins  nourrissante.  Sur 
cette  culture,  280  individus  atteignirent  l'âge  adulte,  parmi  lesquels 
il  ne  se  trouva  qu'un  mâle.  La  mauvai.se  alimentation  n'avait  donc 
eu  aucun  effet  notable  sur  la  sexualité. 

J'avais  remarqué  à  maintes  reprises  que  les  femelles  berma- 
plirodites,  qui  ne  succombaient  pas  à  la  suite  d'éclosions  intra-uté- 
rines, pouvaient  encore  vivi'e  plusieurs  jours  après  avoir  épuisé 
leur  propre  sperme  et  pondre  de   niunbreux  leufs.   nécessairement 


iSS  y-  MAI' l'A  s. 

iKiii  IrcciiKlrs.  (les  œufs  strrilcs  se  n'cuiinaissait'iit  aisriucnt  à  Uiir 
uiiiaiiisalinii  inii>iiii»lf''t(s  carartrj-isiM'  siiilniit  par  l'ahsence  d'une 
-rtMiiif  cliitiiK'Usc  ;  il'tiù  il  n''siillail  (|u'on  les  voyait  se  cl(''Sorganisor 
raiiidi'iiH'iit  et  se  dissuuilr»'  rn  imc  Ixniillii'  aiiiiirjdi<'  dans  le  milieu 
liijuide  amltianl. 

Je  pensai  à  utilisfr  cfllt'  |iaili(idaiil(''  p<uir  cssavi-r  dr  laiic  it'lV-- 
comltT  par  les  iiiàlcs  ces  IVnicllcs  ilcvriiiics  stéi'iles.  .l'aiwais  alors 
des  œufs  (pii  seraient  le  proilnil  d'iine  tet-oiidalioii  lii''t(''i'oi!;anie  el 
qui  ])eul-ètre  se  cuuiporteraienl  autrement  (pie  erux  à  fécon- 
dation autogame.  Dans  mes  cultures,  j'eus  donc  soin  d'avoir  con- 
stamment à  ma  (lisp(»sitioii  des  femelles  ayant  épuisé  leur  |un|ire 
sperme  et  cliaipie  l'ois  <pie  je  rencontrai  des  mâles,  je  les  réur.is 
ensendile  dans  des  cultures  spéciales,  surveillées  et  enregistrées 
dans  un  journal  (piolidien.  Toutes  les  femelles  ainsi  utilisées  avai<'nt 
cessé  de  pondic  i\r^  o-ufs  fécondés  depuis  au  moins  vinut-quatre 
heures. 

J'ai  organisé  ainsi  treize  cultures  expérimentales.  Les  cinij  piv- 
udères  furent  faites  en  fin  de  juin  et  commencement  de  juillet,  par 
des  teiupératures  de  '2i'>  à  :2.>  centigrades  ;  les  huit  dernières,  au 
mois  de  décembre  avec  des  températures  de  15°  h  \6^  centigrades. 
Sur  le  journal  (piotidien.  je  notai  l'état  des  animaux,  leurs  morts 
successives,  leui-s  pontes,  le  nondjre  des  œufs  pondus  et  leur  éclosion. 
l'accroissement  des  jeunes  et  finalement  leur  sexualité,  quand  ils 
arrivèi-ent  à  l'état  adulte.  Je  ne  reproduirai  pas  ici  tous  ces  détails, 
(pii  nous  entiaineraient  à  des  répétitions  inutiles.  Je  me  contenterai 
de  les  résumer  dans  le  tableau  suivaid  iinnposé  de  six  colonnes.  La 
|»remière  donne  le  iiondiiv  îles  femelles  mis"s  en  expérience,  la 
deuxième  celui  des  nulles,  la  troisième  le  total  d<'s  jeunes  p<.ndus. 
la  (|uatriènie  le  nombre  des  femelles  issues  de  ces  jeunes,  la  cin- 
(|uième  celui  des  niAles,  la  sixième,  enlin.  la  durée  en  jours  de 
l'expérience. 


MODES  ET  FORMES  DE  UEPIIODICTION  DES  NEMAÏODES.  489 


9 

cf 

jia.Mcs 

'       9 

d 

DlltKE 

I  .  .  .  . 

11 

7 

11 

8 

3 

V) 

II  ...  . 

8 

7 

18 

8 

10 

5 

m 

10 

."î 

9(i 

51 

45 

i 

IV.   .   .   . 

11 

\'2 

0 

0 

0 

4 

\  .  .  .  . 

10 

14 

:\o 

17 

IS 

4 

M.   .   .   . 

18 

5 

45 

20 

19 

0 

VII   .   .   . 

12 

4 

09 

37 

32 

5 

VllI  .   .   . 

10 

19 

0 

0 

0 

.5 

IX.  .   .   . 

î) 

11 

0 

0 

0 

5 

X  .  .  .  . 

II 

10 

0 

0 

0 

7 

XI.  .   .  . 

8 

11 

0 

0 

0 

0 

XII  .  .   . 

9 

4 

0 

0 

0 

9 

XIII  .   .   . 

10 

.") 

0 

0 

0 

9 

TOTAIX.      . 

i;w 

112 

274 

147 

127 

," 

)3,0  '\  0  — 

40,3  0 

0 

Vn  fait  ({iii  frappe  tout  d'alxjiil  à  la  vue  de  ce  tableau,  c'est  le  petit 
nombre  des  femelles  refécondées.  En  effet,  139  femelles  ont  été  mises 
en  contact  de  112  mâles,  pendant  des  temps  qui  ont  varié  entre 
4  à  9  jours  ;  et  cependant  six  seulement  de  ces  femelles  ont  été 
refécondées.  Si  j'affirme  qu'il  n'y  a  eu  qu'une  femelle  de  refécondée, 
même  dans  les  expériences  111  et  VII.  qui  nous  ont  donné  les  pontes 
les  plus  fortes,  c'est  en  me  référant  à  l'échelonnement  de  ces  pontes,  qui 
se  sont  faites  suivant  la  marche  habituelle  d'une  mère  uni(|ue  cliez 
cette  espèce. 

Pendant  la  durée  de  ces  expériences,  j'ai  porté  nombre  de  fois  les 
préparations  sous  le  microscope,  pour  voir  ce  qui  s'y  passait.  Malgré 
cela,  je  ne  trouve  dans  mon  journal  que  trois  mentions  de  mâles 
ol)servés  directement  accouplés.  Je  les  voyais  au  contraire  très  actifs 
et  1res  agités,  circulant  sans  repos  au  milieu  des  femelles,  en  se 
heurtant  à  tout  instant  à  elles,  mais  sans  avoir  l'air  de  jdus  s'en 
préoccuper  que  si  elles  eussent  été  des  corps  inertes,  quelconques.  11 
semble  donc  que  l'instinct  sexuel  soil  bien  peu  développé  chez  ces 


m)  K.  -MAI  l'A  s. 

iiiAlc-.  Mais  ((iiiiiiH'  il  y  a  là  unr  (lucsliuii  luii  inti'Tcssantc.  sur 
la(|ii('ll('  jaiiiai  h  rrvtMiir  à  prupus  dos  autres  espèces  et  dans  les 
cunsidrralidus  ,i;(''ni''ral('s.  je  ii'v  insistr  |»as  plus  li)nguement  ici. 

In  autre  fait.  s<'  rattadianl  au  pirrrdcnt,  est  la  stérilité  absolue  des 
expériences  \\,  \]\\.  I.\,  .\,  XI.  (|ui  cependant  étaient  toutes  pour- 
vues d'un  cliillVr  pidjxii  rhinncl  de  iiiàlcs  plus  élevé  (jue  les  autres. 
Or.  d'après  les  noies  de  mon  journal.  Ions  les  mâles  de  ces  expé- 
i'i(>nces  étaieid  d'oi'ii;ine  li('"tér(maniiipie.  tandis  (jue  sur  toutes  les 
aidres  exjM'riences.  ils  liraient  leui'  origine  d'une  fécondation  aulo- 
ganu'.  Il  send)le  dune  l'ésulter  de  ce  fait  (pie  la  fécondation  hétéro- 
ganie,  loin  de  rr'ii(''n<''rer  l'/'iieruie  et  rinslinct  sexuels  des  nulles  qui 
en  dérivent,  senihie  plidtM  contribuer  à  les  affaiblir  encore.  Je  dis 
semble,  paice  (|ue  les  faits  observés  ne  sont  pas  assez,  nond)ieux  pour 
éniellre  uncanirnialion  conii)lèle.  Mais  en  revanidie.  ce  ipn  est  bien 
certain,  c'est  (pu'  ces  niàles  bétéi-ouanii(pu's,  uialgi'i''  leur  urand 
nombre,  n'iud  pas  j)lus  de  valeur  que  les  mâles  autogami(iues  pour 
la  pi-oj)a,uation  et  la  conservation  de  l'espèce.  Je  doute,  d'ailleurs, 
([u'il  s'en  produise  jamais  dans  la  nature.  Avec  des  animaux  aussi 
peu  lascifs  que  les  mâles  de  noti-e  Kbabditis.  il  doit  falloir  les  condi- 
tions toutes  particulières  de  séqueslralicui  où  je  les  ai  tenus,  pour 
décider  quebpies-uns  d'entre  eux  à  s'accouplei'. 

Mais  le  fait  le  jdus  im|)oiiant  consigné  dans  le  tableau  ci-dessus. 
c'est  la  baule  pi-(q)oition  de  maies  obtenus  dans  les  élevages  des 
pontes  issues  de  fécondations  bétéroganiiipu's.  De  1  à  :2  niâtes  pour 
mille,  nous  montons  à  idii  pom-  mille  :  c'est-à-dire  au  (diillVe  babi- 
tuel  des  llbabdilis  ilidïipies.  l'ar  suite  de  celle  b'ciMidation  iK'li'roga- 
mique.  l'éipiilibre  entre  les  deux  sexes  se  Iriaixc  n'tabli.  i.a  b'Cdnda- 
lion  de  ces  femelles  beimaplirodiles.  pr'cscjue  absolument  tln'-lyloUes. 
par  leurs  i-arissimes  mâles,  a  doru'  sur  elles  une  itdlnem-e  arn''notid<e 
lrè>  mai'(piée.  Rrauer  •  a  déjà  constaté  (die/.  \'.\/ii/s  une  action  ari-(''- 
iiotolvc  semblable  de   la    ('(''condal ion  par  mâles.  D'après  lui.  lois(pie 

'  IJcilr.-iic'-  /lie  Kciihliiiss  dci'  IMi\  ll(i|iiiil<((.  in  :  Sil:  iiii;/sl/fi-it/itc  (1er  L-iiiserlic/ien 
Ali<i<lfi"ii'  ili-r   W'issenscfiiiflrn  eu    W'ifii,  I.  I-XV,  187;!,  |i.  27^-291, 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  491 

les  femelles  partli(''nogénétiques  <le  ce  crustucr  ])liyH()pode  sont 
fécondées  par  les  mâles  extrêmement  rares,  elles  cessent  de  pondre 
des  œufs  femelles  pour  ne  plus  pondre  (pie  d(\s  u'ufs  niAIrs.  [ci  l'ari'é- 
notokie  serait  devenue  absolue. 

Cette  arrénotokie,  causée  par  une  fécondation  de  niàlcs  d'origine 
particulière,  agissant  sur  des  femelles  d'organisation  sexuelle  égale- 
ment spéciale,  était  très  intéressante  à  constater.  Elle  est  la  cunti-e- 
partie  de  ce  rpii  se  passe  chez  les  abeilles,  on  la  fécondation  détermine 
une  thélytokie  absolue.  C'est  un  nouveau  cas  de  déterminisme  sexuel 
en  dehors  des  influences  de  la  nutrition,  influences  que  certains 
auteurs  prétendent  être  les  seules  agissantes  dans  ces  phénomènes. 

Les  femelles  d'origine  hétérogamique,  sœurs  des  maies  dont  nous 
venons  de  parler,  sont  des  femelles  hermaphrodites  piotérandriques 
absolument  identiques  à  celles  des  générations  autogames.  J'ai  cepen- 
dant tenu  à  m'assurer  si  les  produits  de  leurs  pontes  seraient  égale- 
ment semblables,  autrement  dit  si  la  fécondation  hétérogame  n'avait 
pas  encore  quelque  influence  sur  les  individus  de  la  seconde  généra- 
tion. J'ai  donc  conservé  et  fait  pondre  38  femelles  d'origine  hétéro- 
gamique, en  élevant  jusqu'à  l'âge  adulte  les  jeunes  issus  de  ces 
pontes.  J'ai  obtenu  ainsi  ^2.964  individus,  dont  ^2.\)m  femelles  et 
7  maies,  soit  2,3  pour  1.000  de  maies.  Cette  proportion  est  à  peu  de 
chose  près  la  même  que  celle  des  grandes  cultures  résumées  plus 
haut.  Il  en  faut  donc  conclure  que  l'effet  de  la  fécondation  hétéroga- 
mique ne  se  fait  plus  sentir  dès  la  seconde  génération. 

Plus  loin,  ({uand  nous  aurons  étudié  les  autres  espèces  hermaphro- 
dites protérandriques  autogames,  nous  développerons  les  idées  aux- 
quelles nous  sommes  arrivé  sur  la  signification  de  ces  mâles  raris- 
simes dans  la  biologie  générale  de  ces  êtres. 

Vers  la  fin  de  la  premièn»  série  de  cultures  expéi'imenlales  erdre- 
prises  en  juin  et  juillet,  je  voulus  examiner  au  microsco|)e.  avec  un 
fort  grossissement,  létat  de  la  glande  génitale  d'un  mâle.  J(^  fus  tout 
surpris  de  voir  de  beaux  ovules  occuper  la  région  de  la  glande  où.  à 
l'état  normal,  mûrissent  les  spermatoblasl  es  (pi.  W'II.  lig.  2).  Ces  ovules 


49^  E.  MAIPAS. 

paraissaient  fotl  hirn  consliturs.  de  diiufiisinns  nunnales,  avec  une 
«rosse  vésicule  gerniinative  nucléolée,  et  disposés  en  série  croissante 
ré"-uliérement.  Us  étaient  absolument  identiques  de  tous  points  aux 
ovules  de  l'organe  génital  des  femelles.  Le  testicule  ne  présentait 
rien  de  particulier  dans  sa  ronfDrmatinn  générale  et  le  léservdir 
séminal  contenait  de  nondurux  spermatozoïdes,  entassés  les  uns  sur 
les  autres,  comme  chez  tous  les  mâles  observés  jnsiiu'ici.  Aucun 
doute  n'était  possible,  j'avais  sous  les  yeux  un  testicule  lierni,i|.iiro- 
dite  protérandrique,  comme  l'ovaire  des  sœurs  de  ce  mâle. 

A  ce  moment,  il  me  restait  encore  dans  mes  cultures  :20  mâles,  .le 
les  examinai  tous  un  à  un  et  trouvai  (>  bermaphrodites  et  ii  uni- 
sexués.  Tous  ces  mâles  tiraient  leur  origine  de  fécondations  bélén»- 
gamicpies. 

Dans  la  seconde  série  de  mes  cultures,  entreprise  au  mois  de 
(lécend)re.  je  fis  des  recherches  pour  voir  s'il  s'y  rencontrerait  de 
nouveau  des  mâles  hennaphrodites.  J'examinai  dans  ce  but.  avec  le 
plus  grand  soin.  00  mâles,  dont  10 d'origine  autogamique  et  .'iO  d'ori- 
gine bétérogamitine.  Au  moment  où  je  les  plaçai  sous  le  micros<-o|ie. 
ils  étaient  adultes  depuis  -i.  5.  t)  et  7  jours.  Je  ne  déci.uviis  d'ovules 
chez  aucun  d'eux.  Ces  cas  d'bermapbrodisnn^  masculin  ne  |iaraissent 
donc  pas  très  communs. 

11  était  intéressant  de  s'assurer  expérimentalement  si  les  généra- 
tions hejMuaphrodites  pouvaient  se  conserver  et  se  reproduire  indéfi- 
niment |»ai-  simi»le  fécondation  autogauii(|Ue  :  ou  bien  si  leurs  l'acul- 
tés  reproductrices  s'affaiblissaient  et  s'épuisaient  dans  une  auloganne 
absolue  et  si  une  féiondation  croisée  devait  intervenii'  de  temps  .'i 
autre  poui-  les  régénérer. 

l'our  résoudre  ces  intéres.santes  questions,  j'organisai  une  cullm-e 
dans  bupu'lh'  j'eus  toujours  soin,  à  chaque  génération.  d'i>oler  li's 
lepi'oducteuis  avant  (pi'ils  ne  soient  adidles.  de  façon  à  ètie  hien 
certain    (praucnn    mâle    n  inlerviendrail   dans    la     fécondation    des 

fV Iles.  (;ba(pn'  génération  fui   inscrite  sur  un  journal  à  la  date  du 

joui'  où   les  premiers  leufs  furent  |Mindus.   \\wj:[  b'niello  reproduc- 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  41)3 

ti'ices  furent  isolées  ensemble  pour  chaque  génémlion.  Eeurs  u'ufs 
mélangés  et  les  larves  (|ui  en  sortirent  formèrent  la  génération 
suivante. 

('ette  culture  fut  entretenue  ainsi  <lii  l^''  décembre  jus(|ue  vers 
la  fin  de  juin,  et  dans  cette  période  de  temps  j'enregistrai  5:2  géné- 
rations. Dans  les  mois  d'hiver,  avec  une  température  moyenne  de  lA" 
à  15'^  centigrades,  les  générations  se  succédèrent  tous  les  cinq  jours. 
Au  mois  de  juin,  où  la  tenq»érature  s'éleva  h  i'^'>  ou  •!¥  centigrades, 
elles  se  renouvelèrent  tous  les  deux  jours. 

Pendant  les  mois  à  température  frafche  ou  moyenne,  tous  les 
représentants  de  chaque  génération  se  montrèrent  vigoureux,  et  bien 
portants.  Mais  lorsque  nous  arrivâmes  aux  températures  de  23"  à 
24"  (].  <lu  mois  de  juin,  jr  remarquai  de  nombreux  cas  de  dégénéres- 
cence. Beaucoup  d'œufs,  après  avoir  commencé  à  évoluer,  s'arrê- 
taient à  des  degrés  divers  de  développement  et  finalement  avortaient. 
Dans  quel(iues-uns,  on  apercevait  de  petites  larves  repliées  sur  elles- 
mêmes  ;  mais  elles  étaient  si  étiolées  et  malingres  que  la  plupart 
ne  réussissaient  même  pas  à  briser  la  co(|ue  de  leurs  œufs.  Celles 
d'entre  elles  qui  y  parvenaient,  mal  conformées  et  incapables  de 
prendre  delà  nourriture,  ne  tardaient  pas  à  périr.  Ces  cas  d'étiole- 
ment  et  d'avortement  se  multiplièrent  tellement  dans  les  derniers 
jours  de  juin,  que  je  dus  renoncer  à  continuer  cette  culture. 

Tout  d'abord,  j'aurais  pu  être  tenté  d'attribuer  cette  dégénéres- 
cence h  la  reproduction  par  fécondation  strictement  autogame.  Mais 
cmnme  j'élevais  simultanément  un  autre  Rhabditis  hermaphrodite, 
le  //.  nuf/iicr.si,  mis  en  culture'  méthodique  seulement  depuis 
qu<'lques  semaines,  et  que  je  constatai  dans  cette  culture  des  avorte- 
ments  et  des  dégénérescences  encore  plus  nombreux  et  plus  intenses, 
je  dus  écarter  cette  explication.  Je  crois  donc  que  la  seule  et  vérital)le 
cause  de  ces  dégénérescences  fut  l'élévation  de  la  température.  Cette 
opinion  me  paraft  d'autant  mieux,  fondée  qu'aux  mois  de  juin  et 
juillet  de  l'année  précédente,  j'avais  déjà  constaté  des  phénomènes 
semblables  dans  les  cultures  où  je  puisais  les  sujets  pour  mes  expé- 


i».>i  K.  MAIPAS. 

lirnccs  (Ir  rdVTniKl.iliiiii.  (".'«'sl  h  l;i  siiil*'  ili'  riiii|»iissil»ili|(''  di-  iin' 
|)r((ciirrr  de  iKHivraiix.  sujets  (iiic  j'avais  dû  airèlor  cdlr  iti'cmiric 
si'Tic  iri'X|ii'ii('iHTs.  i;t  (•fpt'iidaiil.  ji'  n'avais  ce  NéniatiMlr  (diiv.  moi 
en  rullurr  (iiic  dt'|»iiis  deux  mois.  [)uis(nu'  c'est  au  i*'''  mai  (juc  j<' 
l'avais  d(''riiuvi'rl.  C/t'st  doiir  iiieii  à  la  tem[)ri'ature  (ju'il  faut  attiihu'M- 
la  cause  de  ces  dcnéuérescenccs.  Mais  mius  icvicndnms  sur  ce  |Miiut 
à  |ii(i|ti>s  du  /{/ui/)(/i/is  Cfii/ss/nic/i. 

(Juoi  (|u'il  eu  soit,  cette  culture  a  d(''nntutré  ([ue  ce  Ni'uiatiidc  [kui- 
vail  se  re|»riiduire  n\nuiièr-emeid  pendant  au  moins  cin(|uante  liiMii'-- 
raliuns  avec  des  lëcundaliuns  sli'iclrmenl  uuloganies. 

nUAliDITlS    CAt  SSAMCI.I     luilii 

J'ai  trouvé  cette  espèce  une  seule  l'ois  à  \ire.  en  Normandie,  au 
nujis  de  si'plemlire  1<SU(>.  .l'avais  l'veutri'  un  A/-io/i  cm iiirirnrnm. 
variété  (ilrr.  pour  reclieridier  dans  s(Ui  intestin  les  .Némalodes  (pu^ 
Duiardin  e(  Schneider  y  mit  sii^nalés.  Au  lieu  de  ces  derniers,  je  ren- 
contrai cin(i  larves  enkystées,  (pu' j'isolai  sur- une  lamelle  creuse  avec 
de  la  idiair  jiourrie  de  limaces,  (les  larves  se  d('"senkystèrent.  s'ac- 
ci-urent  el.  deux,  joui's  après,  l'ommencèrent  à  pondre  des  (cul's  évo- 
luant iM\u,ulièrement.  J'avais  all'aire  à  un  niKivel  licrma  jdiroilite 
pro|érandri(iue  autoj^ame.  (lumme  je  devais  lentrer  en  Aliii'rie  peu 
de  temps  après,  je  lis  enkyster,  en  les  nourrissant  mal.  les  nmulireux. 
descendaids  de  ces  cin(|  larves  primitixes.  .le  d('posai  les  larves 
enk'vstécs  ainsi  olilenu<-s  sur  de  la  lei're  urasse  h u m id<'.  (pie  j'enfermai 
dans  un  ^ros  tulte  de  verre.  Dix  jours  plus  tard,  arrivi-  à  Aliçer, 
j'organisai  un  terrarium  avec  crllc  li-rre  uitrmande  cl  |ilacai  dessus 
(pud(pu's  petits  morceaux  de  (diair  à  moilii'  pourrie.  Deux  jours  après, 
j'avais  de  nombreux  exemplaires  du  nouveau  Kliahditis  liermapliro- 
dile.  avec  lesipud)*  j'organisai  ^r<  cultures  sur  lanndle  creuse,  où 
je    l'ai    conservé    pendant    liienti'il   deux  aiiui'es   entières,   .le    le   dédie 

à  I; ''uioiredu  reuretli'  !>'■  Caussamd.  proles-eiir  à  j'ilcolede  mi'-de- 

cine  d'Al.ner. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  495 


9 

Corps 3074  [A 

Œsophage 3i:^=^/, 

Queue 128=  V-h 

Vulve 1Ô44 

Diamètre 171  =  Vi»* 

Cavité  buccale 22='/' s 

Spicules 


1973  [A 

286  =  Vt 

57  =  y  M 

100=  i/vj 
19  =  '/.s 
7? 


■IIX'NE 

vriiaiit  d'rclijrL' 


3(X)  [A 

89  =  Va 
33  =  I/o 

lfi=Vi9 

13  =  V7 


La  taille  des  femelles  adultes  varie  entre  2.300  et  3.000  [x  :  relie 
des  niàles  entre  1.350  et  l.«)TO  [l. 

Le  corps  des  femelles  (pi.  W'I  L  fig.  i).  île  forme  presrjue  cylindrique, 
s'amincit  un  peu  et  graduellement  en  avant,  où  il  finit  par  la  tronca- 
ture de  la  bouche.  En  arrière  (pi.  XVIl.  fig.  7),  il  se  teiniine  en  forme 
ovoïde  oblongue.  prolongée  par  une  (jueue  étr(^it(\  rétrécie  brusque- 
ment. Observé  à  la  lumière  transmise,  il  a  raspect  noii'àtre  opaque, 
connu  chez  les  Rhabditis.  Cette  opacité  est  causée  par  les  num- 
lireuses  gi'anulations  dont  les  cellules  de  l'intestin  sont  cbai'gées.  I>e 
mâle.  })his  court,  est  toujours  aussi  propoitionnellement  i)lus  mince 
et  plus  eltilé  (jue  la  femelle. 

l^a  cuticule,  incolore  et  assez  ti'ansparente,  est  lisse,  sans  striation 
ni  ornement  d'aucune  sorte,  .le  n'ai  point  vérifié  l'existence  ou  non 
d'une  mendjrane  latérale. 

La  bouche  termine  l'extrémité  antérieure  (pi.  XVn,  fig.  5)  sans  rétré- 
cissement particulier  la  dislinguaid  du  reste  du  corps.  Elle  est  bordée 
pai'  trois  gF-andes  lèvies  échancrées,  portant  une  fine  papille  sur 
chacun  de  leurs  lobes,  six  en  tout.  La  cuticule,  très  amincie  sur  c(>s 
lèvres,  les  fait  apparaître  comme  saillantes  bors  d'un  étui. —  La  cavité 
buccale,  longue  de  18  à.  20  [x,  a  la  forme  d'un  cylindre  régulier  forte- 
ment chitinisé,  avec  un  r(''tr(''cissem<'nt  })ostéiieur  relativement  très 
développé. 

L'œsophage  (pi.  XVII,  fig.  6),  long  chez  les  femelles  de  280  à  340  [x  et 
chez  lesinales  de  230  à280[JL,  a  la  forme  habituelle  chez  les  Rhabditis, 


VM\  K.  MAIPAS. 

avec  s«'S(l('iix  IhiHk's  ni-tlciiicnl  rrnflrs.  I.p  liulltc  jiosti'Miciii'.  un  peu 
jtirifitnnr.  est  iiililii  de  clapets  (  dents  i  très  poil  (lrvelo|»l»(-s.  l.a  gaînc 
ii'sopluiiiionno  remonte  presque  jus(pr;i  l'exlrémité  anléiieuic  de  la 
cavité  Imecale  (pi.  XVII,  lig.  5). 

I,a  (piciie  des  femelles  (pi.  XVII.  li-.  Ti.  luiimic  de  iO:ià  i:>:»  [l.  in-f-nd 
(faiioid.  à  partir  de  ramis.  une  foriiie  (ivnïde  dans  son  pi-eniier  tiers 
ant(''ririir.  puis  se  rétrécit  hrnsipiniicnt  en  forme  d'alénc  cnijé'e  en 
pointe  ai-ui'.  légèrement  inlléidiie  de  côté.  Exactement  an  nivean  du 
réirécissenienl.  existent  deux  lin(>s  j)apilles  latérales.  Cette  conforma- 
tion de  la  qnene  est  raractéris|i(pu'  de  l'espèce  et  permet  de  la  distin- 
guer sans  peine. 

Les  cellules  di'  l'intestin  des  individus  l)ien  nourris  ciudieniUMit  de 
Uonducuses  granulati(Uis.  ipii  le  l'oid  a|iparaiti'e  avec  un  aspect  noi- 
râtre opaipu'.  Dans  le  tiers  postérieur  de  l'intestin,  ces  granulations 
sont  coin])osées  en  grande  partie  de  corpuscules  biréfringents,  tandis 
(pu'.  dans  les  deux  tiers  antérieurs,  ces  corpuscules  n'existent  plus,  et 
toutes  les  gi-anulations  y  sont  de  nature  aihumino-graisseuse. 

.le  n'ai  pas  étudié  la  structure  cellulaire  de  l'intestin,  mais  je  la 
crois  ideidiipu'  à  celle  de  l'intestin  du  lilidUtlilis  /'//'//tnis,  c'est-à-dire 
composée  de  deux  rangées  de  grandes  celhdes  |»eu  nondireuses.  Les 
jeunes  larves  venant  d'écloir  (pi.  X\  III.  lig.  "2)  sont,  à  ce  point  de 
vue.  absolument  identi(iues  à  celle  du  /{.  r/rf/tnis.  avec  le  mènu' 
n(unl»i'e(le  noyaux  et  la  même  disjtosition. 

Le  collier  nerveux  (pi.  \\\\.  lig.  I>.  r)  se  présiMite  av<'c  la  t'ornu'  et 
la  disposition  ordinaires.  Il  euduasse  la  portiiui  ri'tré'cie  de  1  u'so- 
pliage  eidi'e  les  deux  bulbes,  en  s'inclinant  oliliipieuieni  vers  la  face 
ventr'ale. 

L'aj.pareil  d'excrétion  ipl.  XVII.  (ig.  0.  r)  s'ouvre  |)ar  un  lin  canali- 
cule  cbitinis(''  dans  le  poi-e  situé'  au  niveau  du  bulbe  p(»s|érieur. 

L'organegénilal  femelle  (pi.  W  11.  Ilir.  \)  a  une  conformation  géné- 
T'ale  absolunu'ul  identique  à  celle  du  Hlidlxlilix  ('h'<i(in>i.  Il  en  dilVère 
dans  la  |>lus  grande  dinuMision  i\v<  uti'rus.  ipil  pen\ cul  contenii'  cba- 
cun  jus(|u'ji  .■")()  à  bO  ii'ufs.  Il  eu  dilVère  encore  par  l'absence  de  ratdiis 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  497 

dans  la  poiiiun  repliée  de  l'ovaire,  conslituaiit  le  gerinigène.  Cette 
portion  repliée  ne  se  prolonge  jamais  jusiprau  niveau  de  la  vulve.  Le 
tuba,  ou  oviducte,  sert  également  de  réceptacle  séminal.  —  Les  œufs, 
de  forme  plutôt  cylindrique  qu'ovale,  mesurent  60  [x  en  longueur  et 
87  [A  en  largeur.  Leur  coque  e.st  lisse. 

La  queue  du  mâle  (pi.  XVIII,  lig.  1,  A.  13)  s'élargit  en  une  large  bursa 
ouverte  en  avant  et  du  type  pélodérien.  c'est-à-dire  enveloppant  com- 
plètement l'extrémité  de  la  queue.  Cette  extrémité  se  confond  sans 
limite  définie  "avec  la  partie  postérieure  rétrécie  de  la  bursa.  Celle-ci 
est  relativement  assez  longue,  et  en  avant  s'étend  jusqu'au  niveau  de 
l'extrémité  antérieure  des  spicules.  Elle  est  armée  de  9  paires  de  pa- 
pilles, disposées  en  groupes  de  trois  :  un  groupe  postérieur  terminal 
assez  tassé,  un  gmupe  médian  moins  tassé,  enfin  un  groupe  antérieur 
à  papilles  très  espacées.  Ces  trois  dernières  papilles  seules  sont  préa- 
nales. Enfin  il  existe  encore  une  papille  impaire  sur  le  bord  antérieur 
de  l'aijus. 

Les  spicules  et  le  gorgeret,  ou  j)ièce  accessoire,  sont  colorés  en  bi'un 
foncé.  Ces  pièces  (pi.  XVIII,  fig.  I,  A,  B)  sont  très  longues  et  très  vigou- 
reuses. Les  spicules  mesurent  de  70  à  85  [x.  Ils  sont  indépendants  l'un 
(b?  l'autre.  Leur  pointe  est  mousse  épaisse  et  ils  s'élargissent  peu  en 
en  avant.  Le  gorgeret  mesure  à  peu  près  un  tiers  de  la  longueur  des 
spicules. 

Des  glandes  rectales  nucléées  existent  sur  les  faces  dorsale  et  ven- 
trale du  point  de  jonction  de  l'intestin  et  du  canal  déférent. 

Le  testicule  est  construit  d'après  la  forme  normale  cbez  les  Rbab- 
ditis.  Chez  tous  les  individus  observés,  j'ai  toujours  vu  le  réservoir 
séminal  rempli  de  spermatozoïdes.  Ceux-ci  (pi.  XVII,  fig.  1 1),  de  formes 
et  de  dimens-ions  identiques  chez  les  mâles  et  les  femelles,  sont  assez 
volumineux.  De  forme  sphérique,  ils  mesurent  9  [x  en  diamètre.  Leur 
plasma  est  finement  granuleux  et,  au  centre,  on  distingue  sans  peine 
un  petit  noyau  conq)act.  Je  ne  les  ai  jamais  vus  exécuter  le  moindre 
mouvement, 

Le  lîhubditis  Caussaneli  est  ovo-vivipare,  mais  surtout  ovipare. 

ARCH.  UE  ZOOL.  EXP.  El  UÉ.N.    3"  SlilUi:.  T.   VIII.    1900.  32 


iU8  K.  .MA  II 'AS. 

Les  «iHifs  s'ciiiinagasinent  dans  les  iitrriis.  où  ils  si'')t»iiinriit  le  plus 
souvciil  {)r<'S(iiu' jus(|u'aii  moiucnt  de  riM^ldsimi.  IN  sdiil  ilmic  |i(piiiliis 
à  un  (leyrr  de  développement  pi('S(|u<'  tdiijouis  très  avance',  (lin'/,  les 
femelles  complètement  adultes,  un  peut  comptei-  dans  eliaque  utéius 
de  cinquante  à  soixante  œufs,  nuehpies-uns  de  ces  œufs  éclosentdans 
l'utérus,  et  les  jeunes  sont  expulsés  au  dehors  avec  les  œnifs  non 
encore  éclus.  N'ei's  la  lin  de  la  proilMctidii  des  (eufs  I^M'ondés.  ces  reli- 
sions intra-utérines  se  miillipiicnl.  Les  jeunes  ainsi  produits  trouveid 
à  se  nourrir  dans  l'uti'rus  aux  dépens  des  leuts  non  tV'condés  et  dé- 
poui'vus  tle  co({ue  ipii  eommeneent  à  y  arriver.  Ils  s'accroissent  dans 
ce  milieu  clos  et,  en  s'agilant.  linissent  par  en  déchirer  les  parois.  Ils 
se  répandent  alors  dans  la  caviti'  yi'm'rale  et  attaquent  les  viscères  de 
leui'  mère.  (!e||e-ei  pi'-rit  dévorée  inti'i'ieurenu'nt  pai"  ses  eid'ants. 
Seule  sa  cuticule  sultsisle,  foniiant  un  long  sac  transparenl.  dans  le- 
quel on  voit  s'agitei"  les  jeunes  Uhahditis.  Au  moins  la  moitié  des  fe- 
melles finissent  ainsi.  Les  autres  continuent  à  produire  des  (euXs  sté- 
riles sans  coque,  qui  pondus  au  d(dnjrs  se  désorganisent  immédiate- 
ment. Ces  œufs  stériles  s'emmagasinent  également  dans  les  utérus. 
(|Ui  en  son!  son\enl  hourri's  et  distendus,  dette  |iidduction  d'ieufs 
stéi'iles  peut  se  ('(tntinuer  ainsi  ])endant  cin((  à  six  joui's,  avant  (pie 
ces  femelles  ne  menrenl  d'épuisement  et  de  vieillesse. 

.l'ai  is((Ié  h  plusieurs  reprises  des  femelles,  afin  de  me  i'endr(> 
comj)te  du  nomhre  d'(eufs  fécond('s  (pi'eljes  jx'uvent  pondre.  Li's 
chillres  oïd  variéenlre  :2.')0  et  IJOO.  d'ofi  il  l'anl  conclure  (jue  la  glande 
génitale  renielle,  dans  son  roiictionnenient  comme  testicule,  est  limi- 
ti'-e  à  la  pidduclion  de  i>."iO  à  ;{()()  spermatozoïdes,  (les  :2.'')0  à  l{00  (eufs 
IV'condi's.  par  une  lenqM'rature  de  :20'' c.  sont  |»on(lus(lans  un  es|iace 
de  trois  jours.  Avec  la  même  tenqiérature,  rr>  femelles  peuvent 
encore  pondre  pendant  (1  J(MMs.  après  ('•|)insenient  de  leur  stO(d{  de 
s|ierme.  Il  en  faut  donc  com-lure  (pie  leur  ulande  g('nitale  est  en  état 
de  produire  trois  l'ois  plus  d'ovides  (pw  de  spermatozoïde^  et  que  les 
deu\  tiers  de  celji'  pcdducilon  soni  parladement  inulilcs  et  destinés 
d'avance  à  la  doiruclion. 


.MODES  KT  FOUMKS  l)K  |{  Kl 'KO  DICTION  DES  MvMATODIlS.    Wl) 

L'existence  de  ce  Néinjitude  est  aussi  eourte  el  aussi  rapide  que  celle 
du  Hhdbditis  clctjtnti^.  l'ar  les  détails  dans  lesquels  nous  soninies 
entré  jdus  haut  .à  propos  des  pontes,  on  a  jiu  voir  que  c<>tte  existence 
s'écoule  et  se  t<'rniine  d"nne  faron  identi(pi<'  à  celle  de  son  congé- 
nère. 

Les  jeunes,  venant  d'éclore  (pi.  W'III,  fig.  ^),  mesurent  environ 
800  p..  Us  possèdent  déjà  tous  leurs  organes  au  complet,  sauf  l'organe 
génital  encore  très  laidimeidaii'e.  (lomme  chez  le  JihdlxUlis  cldjam^, 
les  proportiojis  des  pai-ties  du  cor[)S  sont  très  difîérentes  de  celles  de 
l'état  adulte.  L'œso})hage  égale  1  8  et  la  queue  1  9  de  la  longueur 
totale,  au  lieu  de  1  9  et  1/24.  11  en  résulte  donc  que,  dans  l'accroisse- 
ment définitif,  la  plus  grosse  part  est  fournie  par  la  région  médiane, 
qui  se  multiplie  0  à  7  fois,  tandis  que  l'œsophage  et  la  queue  ne  se 
multiplient  que  3  à  i  fois.  —  L'intestin  est  conqx)sé  de  18  cellules, 
disposées  sur  deux  rangs  et  indiquées  par  18  noyaux  volumineux 
pourvus  d'un  gros  nucléole  (pi.  XVIL  fig.!)). —  Le  rudiment  génital 
(pi. XVII, fig.  10)se  composede deuxgros  noyauxgerminatifs  nucléoles 
placés  au  centre  et  de  deux  petites  cellules  somatiques,  une  à  chaque 
extrémité,  l«>  tout  envel(ippé  d'une  fine  mernhrane  anhyste. 

La  mue.  l'enkystement  <4  l'accroissement  de  cette  espèce  ont  été 
longuement  étudiés  dans  mon  travail  sur  la  mue  et  l'enkystement, 
pages  578  et  006  *. 

Le  Rhabditis  Cai/ssanc/i  est  assez  agile.  Il  se  déplace  à  l'aide 
de  mouvements  ondulatoires;  mais  il  n'arrive  que  diflicilement  à 
sortir  des  goutt(>s  d'eau  dans  lesquelles  on  l'élève.  Son  élevage  sur 
lamelle  creuse  est  très  aisé,  en  le  nourrissant  de  chair  [lourrie. 

On  j)Ourrait  être  disposé  à  rapprocher  celte  espèce  du  HhdlxUlis 
(Leploderaj  fœcumhi  de  S(dineider,  trouvé  également  par  le  savant 
allemand  dans  des  Arions  -.  Malheureusement  nous  ne  connaissons 
ce  dernier  (pu'  par  deux  es(piisses  très  sommairesde  l'o'sophage  et  de 
la  (|ueue  femelle.   Cependant   la  contiguration  (it  les  proportions  de 

'  Archives  de  Zooluij iv,  (.  VII,    iKi|i). 

■^  Moiioii rapine  (1er  Neimitoden,  \k  •''•'>  I''-  -^>  ''ri-  ''.  "i  'j- 


500  E.  MAI  PAS. 

cctl»'  (liTiiiric  sont  si  (lillÏTonlcs  (le  itIIcs  du  //.  (.'tn/ssa/icli .  ijuil  inc 
sçmble  impossible  do  penser  à  assimilci-  ci's  drux  (uiiiiev.  Avi'c  la 
caractéristique  du  iiiàle,  telle  (jup  j'ai  pu  la  dniincr.  le  ilcitiiiM-  con- 
stitue une  espèce  bien  définie 

Lorsque  j'eus  bien  reconnu  l'i-tat  lienuaplinHlitc  pinli''i;mdii({ue 
autogame  de  cette  espèce,  je  pensai  à  rechercher  si  je  lui  trouverais 
des  maies,  coMinie  cln'z  le  liluilxlilis  ch'ijdnx.  .le  proc(''dai  dans  ces 
recherches  d'une  façon  idculiipu'  à  celle  (juc  j'ai  di'crile  plus  haut  à 
propos  de  ce  dernier. 

Au  mois  d'octobre  et  de  novembre.  1  i  cultures  furent  ainsi  orga- 
nisées, triées  et  dénombrées.  J'y  comptai  li.740  individus,  dont 
-14.719  femelles  et  21  mâles  :  soit  1,4  cf  pour  \  .000  9  •  ^^^  pi'oportion 
est  identique  à  celle  que  nous  avons  trouvée  che/,  le  lihdhdilU  (•lc(i(ins. 
De  iiiènu'  (''ualenieiil  (|Ue  clie/  ce  deniier.  celle  pi'((poi'tion  est  une 
moyenne  tirée  de  la  totalité  de  mes  cultures,  nuiis  non  rigoureuse- 
ment exacte  pour  chacune  d'elles.  En  effet,  sur  deux  fl'entre  elles, 
composées  la  première  de  8T(),  la  seconde  de  l.UJO  individus,  je  trou- 
vai respectivement  3  et  0  mâles,  soit  8,i  cf  pour  1.000  femelles; 
tandis  (|ue  sur  (piatre  autres,  l'oiinant  un  total  de  \\.~i\-l  individus,  je 
n'en  rencontrai  pas  un  seul. 

Ces  21  mâles  m'ont  tous  paru  bien  constitués.  Plus  courts  et  plus 
grêles  (jue  les  femelles,  ils  circulaient  l'apidfMuent  au  milieu  d'elles 
dans  un  mouvement  et  une  agitation  perpétuels.  La  bursa.  les  s|»i- 
cules  el  les  testicules  se  montraient  avec  une  organisation  normale. 
Le  réservoir  s(''niinal  (Mail  bourré  de  spermato/.o'i'des.  identiques  ]tar 
leur  volume,  leur  slrucl  ure  el  leur  conformation  à  ceux  |iroduits  par 
la  ulande  u(''nilale  des  femelles  liernia|)hid(li|es.  A  tous  ces  points  de 
vue,  ils  se  comportaient  d'une  faç(Ui  parl'ailenienl  senddable  à  ceux 
du  /{/i(ih(/ifis  f'/t'f/nîis. 

Ajti'ès  avoir  l'econnu  l'exislence  de  ces  mâles.  i'enlre|Mi>  (|Ue|i|ues 
expi'riences  pour  voir  s'il    ne  serait    pas   [lossihle  de  diMeruiiner  les 
conilitions  de  li'ur  a|i|)arilion  el  d'en  accroître  à  xol^nh'  li'  munlire. 
J'essayai  d'abord    l'inlluence  d'une  alinienlalion  lusuilisa  nie.  Afin 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRI  (DICTFOX  DES  XEMATODES.  r.Oi 

(1110  l'on  puisse  voir  dans  (lucllrs  conditions  j'ai  o[)r'iT.  je  r('|iroduis 
intryralenionl  le  journal  de  celte  expérience. 

(Il  janvier.  l6o  c.)  Isolé,  dans  une  i:;oulle  d'eau  pure,  8  larves  en 
voie  d'enVcluer  leur  deuxième  mue  et  traînant  encore  derrière  elles 
leur  dépouille  exuviale. 

(12 —  K»")  Hien  que  complètement  privées  de  nourriture,  ces  larves 
du  troisième  stade  ont  continué  à  évoluer  et.  à  10  heures  du  matin, 
quelques-unes  commencent  à  ell'ectuer  leur  troisième  mue.  —  8  heures 
du  soir  :  toutes  ont  achevé  leur  troisième  mue. 

(i;}  —  Kju)  {^2  11.  m.  Elles  sont  très  émaciées.  Le  cor[)s  est  devenu 
transparent  et,  à  la  lumière  polarisé(\  je  ne  vois  pas  trace  d(>  corpus- 
cules birétVini;-ents.  Les  cellules  de  fintestin  sont  hyalines.  Ajouté  de 
1,1  chair  pourrie. —  7  h.  s.  Les  animaux  hien  nouri'is  cette  après- 
midi  (»nt  rejiris  tonte  leur  vigueur.  Les  cellules  de  l'intestin  sont 
reuqiliesde  granulations  aihumino-graisseuses,  qui  rendent  l'intestin 
noirâtre  et  opaque  dans  toute  sa  longueur,  indice  d'une  alimentation 
abondante.  Je  les  replace  dans  une  goutte  d'eau  pure, 

(14  —  IC)")  V)  h.  m.  Les  larves  ont  jeûné  toute  la  nuit  et  paraissent 
assez  émaciées.  Donné  nouvelle  nourriture.  —  11  h.  m.  Bien  nour- 
ries ;  les  cellules  de  l'intestin  se  sont  regarnies  de  granulations  et 
l'intestin  a  un  aspect  noirâtre  opaque.  Replacées  de  nouveau  dans  une 
goutte  d'eau  pure, 

(15  —  igo^  5  ii_  lyi^  i^fig  animaux  ont  el't'ectué  leur  ([uatrième  mue. 
Ils  sont  très  émaciés,  les  cellules  intestinales  claires  et  vides  de  granu- 
lations. Redonné  noiirritui'c.  —  1:2  h.  m.  Ont  beaucoup  mangé  :  intes- 
tin noirâtre  opaqu(,'  :  re]»lac(''  dans  eau  jiure.  —  8  h.  s.  Très  émaciés  : 
redonné  nourriture. 

(IG  —  IC)'^)  G  h.  m.  Intestin  redevenu  noirâtre  et  plein  de  granu- 
lations :  replacé  dans  eau  pure.  —  8  h.  m.  Commencent  à  pondre.  — 
8  h.  s.  Assez  émaciés   :   :2i   u'ufs  :   redonné  nouri'iture. 

(17  —  15°)  8  h.  m.  Les  animaux  nourris  toute  la  nuit  ont 
pondu  un  certain  nombre  d'ieufs  :  lintestin  est  redevenu  noirâtre 
opaque  par  accumulation  de  granulations.  Rien  (pie  ces   animaux 


502  K.  MAT  l'A  S. 

soient  compltMiMiiont  adultes,  ils  n'attei^nonl  i»as  la  loimuour 
iiiiiiiialtM't  leur  iliaiiiètic  au  milieu  du  coriis  est  rclalivrinciil  prlit. 
En  ell'ot.  il  no  niesuro  quo  TU  à  <S0  [>..  chillVo  bien  au  ilessuus  tic  ctdui 
des  imlividus  élovrs  ndianalonienl,  dioz  lps(|U(ds  il  sT-lT-vf  jusnu'à 
1-40  [Ji..  <  !'■  dianirti'c  rrdiiil  csl  ('■vidt'iiiiiif'nt  le  r('sultal  du  faillie  drvc- 
loppenu'ul  des  organes  ^l'iiilaux.  Krjdacr  dans  eau  pure.  — 8  h.  s. 
Kniaciés  ;  peu  pondu  ;  ird(uiu(''  uouriilurc. 

(18  —  14")  10  h.  m.  Intestin  re(|t'venu  i)i)a([ue  noirâtre  ;  i-eplaeé 
dans  eau  j)ure.  —  •.)  h.  s.  l'ondu  peu  d'o'ufs  :  i-edonué  n(uuri- 
ture. 

MO —  11")  8  h.  m.  Piuidu  un  certain  noudire  d'ieuCs  :  replaci'  dans 
eau  |iure. —  8  li.  s.  C.oidinui'  à  |)ondre;  éuiaeiés  ;  redoun»''  nourri- 
ture. 

(20 —  li")  6  h.  m.  Pondu  :  une  mère  mortc^  ;  re|)laeé  I(>s  autri^s 
dans  ean  pnre.  —  8  h.  s.  Kedonné  nourrit uic 

(21  —  15")  Encore  pondu  quelques  bons  œufs  pendant  la  nuit  ; 
mais  les  sept  femelles  ont  épuisé  leur  stock  de  spermatozoïdes  et 
dorénavant  ne  produisent  plus  (jue  des  (eufs  lum  fécondés,  se  désor- 
ganisant inniu!'diatement. 

Enumi'ration  des  individus  devenus  adultes  issus  de  chacune  des 
pontes  : 

9        cf 

(22  —  15")  Tontes  du  Ki.  17  110  0 

(2:J  —  15")  —             18  2i:{  0 

(2i  —  li")  —               !'.>  IU5  0 

(25  —  13")  —             20  124  1 

(2«i  —  12")  —              21  T<;  0 

Totaux 718  I 

Ainsi  done.  durani  le  cours  de  celle  expé'rience,  les  larves  ont  édé 
lol.ilcmenl  privé'cs  de  iniunil  me  pendant  la  duri'c  entière  du  troi- 
siènu'  stade  cl  de  la  troisième  mue.  Ce  stade  est  assez  importa  ni  pour 
le  iléve|np|i('nienl  e|  raccroisscment  di's  (»ri;anes  i;i''uitaux.   Pendant 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  rm 

le  qiiatriènio  stade,  beaucoup  plus  important,  elles  ont  subi  trois 
alternatives  d'abondance  et  de  famine  et  finalement  ont  effectué  leur 
quatrième  mue  dans  la  disette.  Pendant  le  cinquième  stade,  qui  est 
la  période  de  maturation  des  ovules,  ces  alternatives  d'abondance  et 
de  famine  ont  été  répétées  six  fois. 

Malgré  cela,  ces  changements  fréquents  etcomi)lets  des  conditions 
alimentaires  ne  semblent  i)as  avoir  eu  le  moindre  efTet  sur  la  sexua- 
lité des  produits  de  ces  huit  femelles.  Ils  en  ont  seulement  considé- 
rablement réduit  le  nombre,  puisqu'en  moyenne,  chacune  d'elles  n'a 
pondu  que  quatre-vingt-dix  œufs  fécondés,  tandis  que  chez  les 
femelles  convenablement  nourries,  cette  moyenne  approche  de  300  ; 
c'est  une  i-éduction  de  deux  grands  tiers  du  chiffre  normal  des 
pontes.  Nous  concluons  donc,  comuie  nous  l'avons  déjà  fait  à  propos 
du  Rhahditis  p/('(/ans,  la  disette  d'aliments  n'a  aucune  action  déter- 
minante sur  la  sexualité  de  ce  Nématode. 

J'ai  également  essayé  d'obtenir  des  fécondations  hétérogames, 
soit  avec  de  jeunes  femelles  n'ayant  pas  encore  commencé  à  pondre, 
soit  avec  de  vieilles  femelles  ayant  épuisé  leur  propre  stock  de 
sperme.  .Te  procédai  d'une  façon  absolument  identique  à  celle  décrite 
plus  haut  à  propos  du  Rhnbditis  eleyans.  * 

Dans  ces  expériences  au  nombre  de  neuf,  vingt-cinq  maies  furent 
isolés  avec  trente-deux  femelles  ayant  épuisé  leur  stock  de  sperme  et 
dix  mâles  avec  dix  jeunes  femelles  n'ayant  pas  encore  commencé  à 
pundre.  total  :  trente-cinq  mâles  et  quarante-deux  femelles.  .l'ob- 
servai avec  le  plus  grand  soin  et  très  fréquemment  les  couples 
réunis,  qui  vécurent  ainsi  (l(>s  temps  variant  entre  cinq  et  dix  jours. 
.Jamais  je  n'ai  vu  un  malc  faire  la  moindre  tentative  de  rapproche- 
ment avec  une  femelle  et,  a  fortiori,  jamais  je  n'ai  pu  constater  un 
accouplement.  Aussi  les  trente-deux  femelles,  ayant  épuisé  leur 
stock  de  sperme,  achevèrent  leur  existence  en  ne  pondant  (jue  des 
œufs  non  f('condés.  l^es  dix  jeunes  femelles  pondirent  d'abord  la 
quantité  d'œufs  fécondés  propre  à  ces  hermaphrodites,  et  de  ces  œufs 
il  ne  sortit  que  des  femelles.   Les   dix  uu'^res  ensuite,  comme    les 


504  E.  MAUPAS. 

trente-deux  piécôdentes,  terminèrent  leur  existence  en  pondant  des 
œufs  stériles. 

Il  en  faut  donc  conclure  que.  chez  cette  espèce,  les  niales  sont 
devenus  inaptes  à  l'accouplemenl,  malgré  leur  orjuanisalion  parfaite 
en  apparence.  Cette  inaptitude,  en  elVet.  ne  sendde  pas  [provenir 
d'un  (l(''faut  d'ornanisalion  du  testicule.  C.el  organe,  clie/.  tous  les 
luAles  (il)servés.  était  très  noiinaleuient  constitué  et  le  rései'voir  sé- 
juinal  toujours  iMuidé  de  spermatozoïdes  bien  conformés.  Les  organes 
de  copulation  (hursa.  spicules)  eux-mêmes  avaient  très  bonne  appa- 
rence. Par  tout  l'ensemble  de  leur  morphologie,  ces  juAles  avaient 
un  extérieur  parfait.  Dès  lors,  il  nous  faut  admettre  que  seul  l'instinct 
sexuel,  le  sens  génésique,  est  aiioli  chez  eux. 

Alin  (le  véritier  si  les  générations  heruiaphidililes  |»euvenl  se  con- 
server et  se  reproduire  indéliniment  ])ar  simple  fécondation  autoga- 
mique.  j'ai  entrepris  des  cultures  semblables  à  celles  décrites  plus 
haut  à  propos  du  fthnbdilis  deyansi.  Les  procédés  et  la  méthode 
furent  absolument  identiques. 

Une  première  culture,  commencée  le  l^'"  octobre,  dura  ius(|u'au 
0  juin,  date  à  ia(iuelle  elle  s'éteignit  avec  la  49«  génération.  .Uiscprà 
ce  moment,  je  n'avais  remarcpié  aucun  signe  de  dégénérescence,  et 
les  générations  précédentes  s'étai<'nl  monli'ées  aussi  vigoureuses 
qu'au  début  de  la  culture. 

l*our  des  raisons  inutiles  à  i-aconter  ici,  la  48*^  gén('ration  fut  assez 
mal  nourrie  |»endant  sa  p(''rio<|e  larvaire'.  Loisi|ue  les  larves  attei- 
gnirent l'âge  adulte,  elles  lurent  mieux  pourvues  et  j'en  conservai 
une  centaine  comme  reproductrices.  La  temp(''rature  s'était  ('-levée  à 
±\\  ou  :2't"  c.  .le  constatai  alors  (pu".  chez  beaucouji  de  ces  l'euielles 
adultes.  les  organes  génitaux  mal  développ(''s  ne  |>ro(lui>aieul  ni 
O'ufs  ni  spermatoZ(yi(les.  Chez  d'autres,  ces  organes,  sans  dout(> 
ujoins  atrophiés,  donnèrent  (pwhpies  «eui's.  mais  ipil  ilenieurèrent 
stériles  faute  de  s|iernialo/,oï(les  pour  les  b'-conder.  Chez  (iuel(|ues 
rares  individus  seuieuienC  la  proiluctioU  des  leui's  l'ut  |>r(''Ci''(li''e  (le  la 
furniation    de  (pichpio   >peruialozoï(les.    eC  en    les  recueillant    loUS 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  505 

avec  le  plus  ^land  soin,  j»^  parvins  h  rrunii'  nne  trentaine  d'œufs 
fécondés  d'où  sortiient  autani  de  larves.  (|ui  constiliiérent  la  49'' gé- 
nération. 

Ces  pondeuses,  si  mal  douées  au  point  de  vue  génital,  étaient  foi't 
bien  constituées  au  point  de  vue  végétatif.  Far  leur  taille  et  i)ar  l'or- 
ganisation de  leur  intestin,  elle  ne  différaient  en  rien  des  pondeuses 
des  générations  préi^édentes.  Elles  ont  d'ailleurs  vécu  fout  aussi 
longtemps.  Leur  dégénérescence  avait  donc  porté  uniquement  sur 
l'appareil  génital. 

Les  trente  larves  tle  la  49'"  génération  furent  élevées  avec  le  plus 
grand  soin,  mais  une  bonne  moitié  resta  atropbiée  et  n'atteignit  pas 
l'état  normal  adulte.  Parmi  celles  qui  y  arrivèrent,  les  unes  furent 
absolument  stériles  et  les  autres  pondirent  des  œufs  non  fécondés, 
comme  dans  la  génération  précédente.  Pas  une  donc  n'avait  formé 
des  spermatozoïdes.  Au  point  de  vue  végétatif,  ces  dernières  pon- 
deuses étaient  bien  constituées  et  vécurent  une  vie  normale. 

Une  seconde  culture  commencée  au  mois  de  novembre  s'éteignit 
également  au  mois  de  juin  suivant  après  avoir  atteint  la  41''  généra- 
tion. Elle  s'était  comportée  normalement  jusqu'à  la  89"  génération. 
Les  générations  se  succédèrent  régulièrement,  les  animaux  forts  et 
vigoureux,  pondant  le  chiffre  normal  d'ceufs  fécondés  qui  éclosaient 
dans  de  bonnes  conditions. 

Mais  avec  la  39'^  génération  apparurent  des  phénomènes  de  dégé- 
nérescence tout  h  fait  semblables  là  ceux  décrits  plus  haut  dans  la 
culture  de  l'année  précédente,  exactement  à  la  même  date.  De  cette 
39"  génération,  je  ne  réussis  à  élever  que  cent  cinquante  individus, 
constituant  la  40''  génération.  Cette  dernière  se  montra  encore  plus 
inféconde  que  la  39'',  puisqu'en  conservant  toutes  ses  pontes,  je  ne 
pus  amener  à  l'état  adulte  que  quatre-vingts  individus.  Ces  der- 
niers, représentant  la  totalité  de  la  41''  généi'afion,  furent  tous  d'une 
stérilité  absolue.  Je  les  conservai  en  les  nourrissant  bien  juscju'à  leur 
mort  naturelle  ;  pas  un  d'eux  ne  pondit  d'œufs. 

Cette  stérilité,  reparaissant  ainsi  deux  années  de  suite  à  la  même 


506 


E.  MAUPAS. 


époque,  et  se  manifi^stanl  avec  dos  foi-nios  identiques,  ne  peut,  nie 
senil)le-t-il.  rire  atliibure  qu'à  la  leni|>rrature.  Celle-ci,  dans  les  deux 
cas,  venait  d'atteindre  ^:2  à  i'.\"  c.  (l'est  d'ailleurs  la  conclusion  à 
laquelle  nous  avons  déjà  (Hé  amené  par  les  cultures  ilu  /i/ifihf/ifis 
e/er/ana  décrites  plus  haut. 

Rii.vBDiTis  Marioms  niilii 


.l'ai  trouvé  cette  espèce  sur  des  lombrics  pourris  qui  m'avaient  é|é 
envoyés  de  N'irc,  en  Normandie.  Il  y  avait  plusieurs  vers  en  |>utr(''- 
faction.  Un  seul  fourmillait  de  Nématodes,  ce  qui  me  lit  |icnsfr  (|ue 
ces  derniers  déi-ivaient  de  quchpies  larves  enkystées.  au\(|iiell(>s  le 
ver  infesté  avait  servi  d'hùte  de  son  vivant.  Par  l'ahsi^nce  de  malcs, 
je  reconnus  bientôt  que  j'avais  affaire  à  une  espèce  hermaphrodite 
protérandrique  autogame.  ,)c  la  mis  en  culture  sur  des  lamelles 
creuses,  où  je  la  tins  en  observation  p(Midant  eimi  à  six  mois,  .le  la 
dédie  au  souvenir  de  M.  Marion,  profess<'ur  à  la  faculté  des  sciences 
de  Marseille,  dont  la  zoologie  française  déplore  la  moi't  i-écente. 

Mesures  : 


9 

Corps 2030  [A 

Œsophage 2.57=  '/s 

Queue 128= '/lo 

Vulve 1029 

Diamètre 100=  1/20 

Cavité  buccale 28=  Va 

Sj)i(-ulo.s 


La  taille  des  bunelles  adultes  vari(^  entre  1H."»()  et  :?()."»()  [x  :  ecllc  des 
m.iles  entre  !:{(>()  à  1  i.'iO  [/. 

Lr  corps  des  femelles  (pi.  Wlll,  lig.  ',\)  est  fnsifornie  Iir>  allongé, 
s'allénnani  doiicemenl  vers  l(>s  deux  exi  r(''niili''s.  Tinnipn''  en  avant. 
il  se  ti'rniiiie  en  poinle  line  en  arrièce.  Obsecvi'  à  la  Inmièr-e  ti'ans- 
mise.  il  prend  nn  ;i>|)eil    noirâtre  upaipie.  i'aus(''  par  les  nondireuses 


cf 

JEl'NE 
venant  (réolore 

1 130  l>. 

325  [X 

228  =  </6 

100  =Vi 

56  =  V-'6 

70= 'A, 6 

56  =  '/« 

17  =  V18 

26  =  '/.. 

16=V6 

60 

MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  507 

granulations  déposées  dans  les  cellules  de  l'intestin.  —  Comme  ehez 
les  autres  espèces,  le  corps  des  mâles,  toujours  plus  court  et  plus 
grêle,  est  à  peu  près  cylindrique  dans  toute  sa  longueur. 

La  cuticule  est  mince,  incolore  et  transparente.  Elle  porte  une 
fine  striation  transversale,  si  délicate.  c(ue  très  souvent  il  m'est  arrivé 
de  douter  complètement  de  son  existence  sur  certains  exemplaires. 

La  bouche  (pl.X  VllL  lig.-i)  est  bordée  par  trois  lèvres  peu  saillantes 
divisées  en  deux  lobes  chacune  par  une  échancrure  peu  profonde. 
Chaque  lobe  porte  une  fine  papille.  —  La  cavité  buccale,  longue  de 
28  (X,  est  parfaitement  cylindrique  ;  ses  parois  chitinisées  sont 
épaisses.  L'étranglement  et  l'épaississement  terminal,  la  reliant  à 
l'œsophage,  sont  bien  développés. 

L'œsophage  (pi.  XVIII,  tig. 5)  se  présente  avec  la  conformation  géné- 
rale habitueHe.  Ses  deux  bulbes,  de  forme  arrondie,  sont  très 
développés.  Les  clapets  (dents)  du  postérieur  sont  vigoureux.  La 
gaine  œsophagienne  de  la  cavité  buccale  remonte  en  enveloppant  les 
trois  quarts  postérieurs  de  cette  dernière. 

La  queue  femelle  (pi.  XVIII.  lig.  G),  qui  mesure  de  LI5  à  130  ^a.  se 
rétrécit  d'abord  assez  rapidement,  puis  va  s'effilant  graduellement 
pour  se  terminer  en  une  pointe  extrêmement  fine.  Elle  porte  une 
paire  de  fines  papilles  latérales,  insérées  un  peu  au  delà  de  l'extré- 
mité de  son  tiers  antérieur.  On  peut  suivre,  jusqu'au  niveau  de 
l'anus,  un  prolongement  interne  de  ces  papilles,  sous  la  forme  d'une 
fibre  mince. 

L'intestin,  à  la  lumière  transmise,  apparaft  noirâtre  opaque. Cette 
opacité  est  causée  par  les  nombreuses  gi'anulalions  dont  ses  cellules 
sont  chargées.  Ces  granulations  elles-mêmes  sont  les  unes  de  nature 
protéique  et  graisseuse,  les  autres  cristallines  biréfringentes.  Celles- 
ci  s'accumulent  plus  particulièrement  dans  le  dernier  quart  posté- 
rieur de  l'intestin.  Chez  les  individus  bien  nouri'is.  les  (Cellules  de 
celte  région  sont  lillérabMnenI  bdurrées  de  ces  corpuscules  biréfrin- 
gents, tandis  cpi'ils  sonl  bien  moins  abondants  dans  les  autres  li'ois 
quarts  de   l'iiilcslin.  Chez   les  iudividus  mal   nourris,    ils  n'existent 


508  E.  MAl'PAS. 

])liis  (jin'  dans  1rs  ('clhilrs  du  (Irniirr  (|uait.  Ces  nii|)us(ul('s  hin'fiin- 
i;,('nls  Siinl  de  I'oI'IIH'  SjdH'i'i(|U('  ri  ne  dr|)ass('nl  uiiri'c  le  d  iaiiirt  ic  de 
2.5  [ji.  —  i^cs  larves  onkystrcs.  littrraloinonl  li(tunvos  do  graiuiiatii»ns 
all>iiniino-;j:!-aisseuses,  ne  montrent  aucun  corpuscule  biréfrini^'cnt. 

Le  reclum  porte  à  sa  naissance  une  paire  de  glandes  (pi.  XVIil, 
liy.  fi.  (j.)  nucléées. 

.le  n'ai  |Hiiid  l'ail  de  r('(  licrclii's  sui-  la  >-liiictui('  ccllnlaiit'  d<'  l'intes- 
liii:  mais  j'ai  df  Imniics  raisons  df  i-niiit'  (|n"il  a  une  cunipositidn 
idtMili(jiM'  à  relui  i\\\  lilidbdilis  c/t'f/OilS. 

Lr  cullicr  nerveux  (pi.  W'III,  liu'.  5.  n.  de  sli  iielure  lihieuse,  enve- 
loppe r<rsopliai;e  sur  rétrani;lenienl  entre  les  {\c[\\  hulhcs.  Il  s'incline 
(iMi(|Ueineid  vei's  la  faee  veidrale  el  envi  lie  des  pn>l(  ini;('ineuls  dans 
la  direelidii  du  pm-e  excréleur. 

l/ap])areil  d'exerélion  (pi.  W'III.  (ii;-.  .->.  r)  est  un  |teu  dillicile  à 
bien  Vdir.  Le  eanaliculi'  iin|iair  conduisant  au  pore  est  lin  el  court. 
J'ai  l'éussi  à  suivre  sur  un  assez  luni;  j»aicours  les  brandies  latérales 
antérieures  et  postérieures.  Près  et  en  arrière  du  i)ore  existe  une 
glande  unieellulaire.  pourvue  d'un  gros  noyau  nucléi.dé. 

I^a  vulve  (  pi.  X>'lll.  lig.  .'L  /'  ).  située  assez  exaclenient  vei's  le  milieu 
de  la  longueur  du  cor|)S.  a  les  lèvres  |teu  saillaides.  Le  vagin  est  très 
court.  Les  utérus  sont  cuui'ls  et  ne  conlieimeni  jamais  |»lus  de  (pujtre 
à  cinq  œufs.  L'oviducte  (tuba),  coniprinn'"  en  foinie  de  S.  seit  égale- 
ment de  réceptacle  séminal.  Le  vitellogène  est  relativement  long  et 
vohunineux  el  contient  un  certain  nondire  d'ovules  en  voie  d'aci-rois- 
.sement.  Le  germigène.  replié  en  sens  inverse.  s(>  prolonge  jusiprau 
niveau  de  la  vulve.  Les  coiide>  antérieurs  et  po>|('i'ieurs  de  l'organe 
génital  sont  toujours  assez  ('loignés  d'une  pail  de  l'n'soiibage.  d'autre 
part  de  la  naissance  du  i(Mluni.  —  ]>es  (l'uls  (pi.  .W'III,  lig.  Ui.  de 
fornu'  oblongue.  nu^surenl  ~r2  [t.  en  longueur  et  ',VA  \i  en  largeur. 

La  buisa  de  la  ipu'ue  mâle  (|(l.  .W'III.  lig.  T.  A  et  l>i.  ouveile  en 
avant,  est  lai'ge  et  bien  i|i''V(dop|M''e.  Llli'  a|ipartienl  au  type  leplodi'- 
rien.  c'est  à  diie  (pi'à  son  e\tn''mit(''  pos|(''rie\ire  elle  laisse  passer  un 
proloULiemetil  cauilal  libre.  Illle  est  (''marginée  au  point  d'émei'gence. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  509 

La  |)nint('  caudalt'  libre  est  fine,  subulée  et  peu  longiif.  Les 
papilles,  au  n(»iul)re  de  9,  sont  disposées  par  groupes  de  trois  :  1"  un 
groupe  postérieur  assez  tassé  ;  2°  un  groupe  médian  également  tassé; 
3°  un  groupe  préanal  avec  d'abord  deux  papilles  rapprochées,  puis 
la  dernière  en  avant  assez  écartée.  Des  glandes  anales  ventrale  et 
dorsale  (pi.  W'ill.  lig.  7.  lî)  existent  au  point  de  jomiinii  dr  rinb-stin 
et  du  canal  déb''rent. 

Les  :<|>i(ules  (pi.  X>  111.  fig.  7  et  <S).  d'une  li)ngueur  de  "15  à  00  [Jt,  sont 
incolores  et  vigoureux.  Ils  se  ternunent  en  pointe  assez  tine  et 
s'épaississent  fortement  en  avant.  Le  gorgeret  (pièce  accessoire),  vu 
de  côté,  a  la  forme  d'un  bâtonnet.  Il  est  relativement  long,  sa  lon- 
gueur dépassant  un  peu  la  moitié  de  celle  des  spicules.  Ceux-ci  sont 
complètement  lil)res  et  indépendants  l'un  de  l'autre. 

Le  testicule,  consti'uit  d'après  le  type  ordinaire,  n "offre  j-ien  de 
particulier  à  signaler.  Les  spermatozoïdes,  qu'ils  proviennent  des 
femelles  ou  des  mâles,  sont  absolument  identiques  entre  eux  par  la 
forme,  la  structure  et  le  volume.  De  forme  sphérique  légèi-ement 
ovale  (pi.  XN'lll,  lig.  10).  ils  mesurent  8  [t..  Leur  cytojtlasme,  finement 
granuleux,  enveloppe  un  petit  noyau  très  apparent  et  de  forme  un 
peu  irrégulière.  Je  n'ai  jamais  observé  la  moindre  tj'ace  de  mobilité 
chez  ces  spermatozoïdes. 

hQ  Rhabditis  Marionis  est  essentiellement  ovipaie.  H  pond  ses 
œufs  au  fur  et  à  mesure  de  leur  maturation,  souvent  avant  leur 
première  segmentation,  au  jilus  tai'd  après  la  troisième  ou  la  qua- 
trième. Aussi  ne  voit-on  jamais  plus  de  cinq  à  six  œufs  à  la  f(us  dans 
chaque  utérus. 

Voulant  me  rendre  compte  du  nondire  d'(eufs  fécondés  que  cette 
espèce  est  capable  de  pondre,  j'isolai  une  femelle,  dont  je  vais 
raconter  l'histoire  entière,  à  cause  du  l'ail  important  qu'elle  me  donna 
1  occasion  de  constater  jiour  la  première  fois. 

Cette  femelle  fut  obtenue  d'un  (euf  mis  à  |iart  au  moment  iiièm(>où 
il  venait  d'être  [»ondu.  La  lemp(''rature,  pendant  la  durée  de  cette  cul- 
ture, fut  de  -liyui.  L'éclosion  se  produisit  20  beures  après  la  [Miute.La 


oio  i;.  MA  ri 'AS. 

jeune  l.iivc.  l>i(Mi  iKnirric.  mil  Imis  jouis  cl  dmii  à  s'accroître 
jusiju'à  la  ponlc  <ic  smi  |»i'('iiiicr  (cuf.  Knsuilc.  le  |)i-cniii'r  juur 
elle  pondil  (il  n'ufs  lÏMWUKh's.  le  sccniid  '(<S  cl  li'  Iroisièiue  20, 
lulal  l-2'i):  puis  iic  ixtmlil  plus  (pu-  des  (cuis  slcrilcs  se  désorga- 
nisant lapideinent.  Elle  avait  coniplètenient  épuisé  son  stock  de 
sperme. 

Ces  (diillVes  de  (U.  iS.  :20  et  ce  li.lal  de  !:>'.)  icid's  ('■laicnl  hien 
faildcs.  compat'és  à  ceux  ijuc  j'avais  (i|)leiui>-  «dicz  les  aulies  herma- 
phrodites. L'explieatiiMi  m'en  lui  duniK'e  par  l'cdtscrN  al  ion  que 
voici.  Dès  le  |)i'eniier  juur,  en  oliscixant  la  mèi'c  au  ummucmI  où  elle 
venait  de  pondi'e  ses  trois  ou  (pialrc  [U'cmicrs  m'uIs  IV'i-onds.  je  con- 
statai à  côté  de  ceux-ci  la  iirésence  d'un  nondire  é-iai  d'o'ut's  sans 
coque  se  désor.uanisanl.  (pii  (''videmmenl  n'avaient  pas  éli'  IV'condés. 
En  oulre,  le  lendemain,  je  Irouvai  une  triMilaine  de  ces  n'uls  non 
fécondés  à  coté  des  -48  évoluant  régulièremenl.  Dès  lors,  il  ny  avait 
])lus  (le  doute  possihie:  j'avais  une  femelle  dont  un  des  ovaires  avait 
l'ondionm''  d'après  le  mode  lieiinaplirodi(pie.  |)ro(luisanl  d'ahord  des 
speinialo/oïdes.  puis  des  ovules,  landis  (pu-  S(m  autre  ovaire  avait 
fonclionui''  d'après  le  nmde  monoïque,  ne  produisani  que  i\t'>  ovules. 
Nous  vei'rons  plus  loin  ()ue  ce  cas  est  assez  iV(''(ph'nl  idie/  celte 
espèce. 

En  doublant  le  lolal  d'u'ufs  f('coiidés.  on  arrivi-  à  un  (diillVe  moyen 
de  230  à  2r>0.  (pii  coires|)ond  assez  exactement  avec  ceux  obtenus 
chez  les  es|>èces  pr(''ci''deides. 

Aju'ès  avoir  pondu  ses  20  derniers  (cufs  lecond(''s.  la  mère  vi'-cut 
encoi'e  2'(-  jours,  pondaid  pres(pie  jusipi'à  la  lin  di's  (l'ul's  non 
fécondés.  Si  l'fUi  conqirend  la  p{''iioi|e  irincnhal  ion  dans  r(eur.  celle 
femelle  avail  vè'cu  'A\  jours.  Celle  durè-e  est  proltaldemenl  une  des 
l)lus  lon;;ues  (pu'  |»uisse  alleindre  le  Hliahililix  Marinitis,  Car  sui' 
une  aulre  cull  ure.  où  j'.ivais  ri'uni  une  (piaranlaine  de  rcmelles.  je 
les  ai  toutes  vui's  s'('leindre  ajirès  12  à  l(»  j(airs  (re\i>|eiice.  |,i  lempé- 
raturc  (''lanl .  hien  enlcndn .  I.i  même. 

Les  jeum-s  venani  di'clorei  pi.  \\  III.  lii:.  I  I  I  nie-urenl  :!2D  à  '.VM\  [j.. 


MODES  ET  FORMES  DE  liEPIlODl CTIO.X  DES  NEMATODES.  DU 

Cuinine  chez  les  espèces  précédentes,  ils  pussèdent  déjà  tous  leurs 
organes,  sauf  l'appareil  génital,  (Mirore  à  l'état  tout  à  fail  l'iidinien- 
taire.  Les  proportions  des  diverses  itarlics  du  corps  sont  cependant 
très  différentes  de  celles  de  l'état  adulte:  l'icsophage  mesurant  1  3  et 
la  queue  1  i  de  la  longueur  totale,  au  lieu  de  1  8  et  1/10.  Il  s'ensuit 
que  dans  l'accroissenienl  délinitif.  la  plus  grosse  })ai-t  revient  à 
la  région  médiane  inteslin.iic  (pii  se  multijtlie  1:2  fois,  tandis  que 
l'œsophage  et  la  queue  ne  se  mulliplicid  que  '2  h  '^  fois. 

Je  n'ai  pas  ohservé  les  mues  de  cette  espèce  ;  son  enkystement  a 
été  décrit  dans  mon  travail  sur  la  mue  et  l'enkystement^. 

Cette  espèce  est  un  peu  lente  et  lourde.  Elle  s'agite  peu  dans  les 
gouttes  d'ejiu  où  on  la  tient  pour  l'élever.  Son  élevage  est  facile  sur 
lamelle  creuse,  en  la  nourrissant  de  chair  [>ouiTie. 

Parmi  les  autres  Uhahditis  décrits  ius(iu'ici,  le  seul  avec  lequel  on 
pourrait  être  tenté  de  le  confondre,  serait  le  //.  Verneli  (lerrlcola)  de 
Yernet.  Mais  il  s'en  distingue  par  la  forme  arrondie  des  hulbes  de 
l'œsophage,  par  la  position  plus  en  arrière  du  pore  d'excrétion,  par 
sa  cavité  liuccale  plus  longue,  par  sa  ([ueue  plus  coui'te  et  plus 
efTilée,  enlin  par  son  oviparité. 

Lorsque  j'eus  constaté  l'existence  de  maies  chez  le  J{/iab(fifi.-i 
Mavionis,  j'organisai  des  cultures  pour  en  connaître  la  fréquence. 
Ces  cultures  furent  disposées  et  étudiées  d'après  les  mêmes  méthodes 
décrites  à  propos  du  R.  elcja/i.s.  Jluit  cultures  ainsi  triées  et  dénom- 
brées me  donnèrent  un  total  de  2.100  femelles  et  93  mâles,  soit  7,6 
mâles  pour  1.000  femelles,  (j'tte  propoilion  est  un  chillVe  moyen  tiré 
du  total  ;  mais  dans  certaines  des  cultures  il  s'élevait  à  13  pour  1 .000  et 
dans  d'autres  à  2  seulement  poui'  1.000.  Huoi  qu'il  en  soit,  cette  pro- 
portion est  trois  à  quatre  fois  plus  forte  ipie  chez  les  deux  espèces 
précédentes. 

Ces  mâles,  comme  ceux  des  deux  hermaphrodites  (\r\h  décrits, 
étaient  foi't  bien  constitués  dans  toutes  li'urs  pjirlies.  Lestes  et  agiles, 
ils  circulaient  ra[>idement  au  milieu  du  l'ouruulleuu'nt  des  femelles. 

^  Afcliives  de  Zuulugie,  l.  \'1I,   i^yij,  pi-  X\lll,  li^-.  2O. 


512  1^-  -MAri'AS. 

Leur  rrscrvuir  si-iiiinal  l'i.iit  icnipli  ili-  spciinalnzdïdcs  absulumcnl 

i(l»'iili(iiu'S  à  ceux  luoduits  |iar  les  femelles. 

Ce  fut  également  sur  ces  cultures  (jur  je  (•(tnslalai  la  friMiuence, 
chez  cette  espèce,  tie  l'hermaplirudisme  partiel  et  incnmplet,  signalé 
plus  haut  h  propos  de  la  femelle  isolée  et  élevée  à  |)ar(.  Kn  etfet,  sur 
cinq  de  ces  cultures,  je  trouvai  dès  le  pinnier  jour  des  leufs  non 
fécondés  en  assez  bmi  iinmlire.  (lomme  lnus  les  animaux  de  ces 
cidlures,  alMUidamnieiil  poiii'vues.  élaienl  1res  viguiireux.  ces  pontes 
d'œufs  stéiiles  ne  pouvaieni  être  altrihuées  à  l'état  d'étiolenu'nt  de 
quelques  individus.  Il  faut,  au  cnutraire.  admettre  (pie,  chez  certaines 
femelles,  riieiiuaidirodisme  ('tait  pailiel.  i-omnie  nous  l'avons  démon- 
tré plus  haut  pour  la  femelle  isolée.  J'en  ai  même  oWservi"  u du'/, 

la(jnelle  l(>s  deux  glandes  génitales  à  la  l'ois  élaieid  redevenues  pi'o- 
ductrices  uuiipiement  d'ovules,  (les  faits  sont  fort  intéressaids.  Ils 
nous  pntuvent  (|ue.  (duv.  le  MluilxliUx  Marioitis.  riiermaplii'odisme 
n'est  pas  encore  lixé  d'une  façon  absolue  el  (jue.  sous  l'inlluence  de 
causes  inconnues,  il  peut  totalement  dis|iaraitre.  Nous  aurons  d'ail- 
leurs plus  d'une  fois  à  revenii-  sur  ce  [loinl.  à  propos  d'espèces  cliez 
lesquelles  nous  reli-ouverons  cet  bermaplirodisme  incomplet  encore 
plus  accusé. 

!)(>  même  (pi'avec  les  {\v\\\  espèces  précédentes,  j'ai  essayé  «l'obte- 
nir des  ref(''condations  b('t(''rogami(|ues.  en  réunissant  et  isolaid 
ensemble  i\v<.  mâles  et  des  femelles  ayant  (■'puis('  leur  |iropre  stock  de 
sperme.  (!in(|  exp('i'iences  furent  ainsi  inslitui'es  avec  un  total  de  -l'A 
fenndles  et  \'l  mâles,  l'ne  seule.  «'(Mnposée  de  .'»  femelles  et  '1  mâles, 
tloiina  un  i-ésullat  entièrement  m'galil".  aucune  fenielle  n'ayant  été 
refécondée,  bien  (pi'elles  eussent  V(''cu  |tendanl  sept  jouC'^  a\ec  leurs 
mâles.  Sui'  les  (piali'c  aidres  |>réparali<ms.  an  coidraire.  une  bonne 
partie,  la  uiajorilé  je  crois,  des  fenndles  fureid  ref(''condi''es  et  pon- 
dirent de  Mondireux  leufs  biiMi  organisi''^  pendant  les  cin(|  à  six  jours 
(pi'idles  v('curen!  en  compagnie  di's  mâles.  Le  nombre  d'ieufs  non 
fée. iiidés.  dont  la  présence  fui  con>lab'e  tous  les  jours.  indi(|uait 
cepi'iidaid  ipie  .pii'hpirs  unes  des  femelle>   ne  furent   jamais  visitées 


MODES  ET  FORMES  DE  IIEPRODUCTIOX  DES  NEMAÏODES.  513 

par  les  mâles,  bien  (|ue  ceux-ci  fussent  en  nonilice  presque  double. 
Ouoi  qu'il  en  soit,  la  pro]>orlion  plus  ('levée  des  refécondations  prouve 
que  le  sens  génésique  de  ces  niàles  était  moins  atrophié  que  chez  les 
espèces  précédentes.  Ceci  concorde  avec  le  nombre  proportionnel 
également  plus  élevé  des  mâles,  et  ces  deux  faits,  joints  à  la  fréquence 
des  femelles  monoïques,  tendent  à  l)ien  démontrer  que  l'hermaphro- 
disme du  RhabdiUs  Marionix  est  moins  développé  et  moins  complet 
que  celui  des  R.  elcymni  et  Caussaiwli. 

Des  jeunes,  issus  de  150  à  200  œufs  d'origine  par  refécondation 
hétérogamique,  furent  conservés  et  élevés  jusqu'à  l'état  adulte.  Tous 
devinrent  des  femelles  hermaphrodites  protérandriques,  qui  se 
mirent  à  pondre  des  œufs  évoluant  régulièrement.  La  fécondation 
hétérogamique  n'a  donc,  chez  ce  Uhabditis,  aucune  influence  arréno- 
toke,  comme  celle  (pie  nous  avons  constatée  chez  le  R/tabditis 
eh'(j<(ns. 

Uhabditis    Dithiehsi   mihi 


.l'ai  trouvé  cette  espèce  une  seule  fois,  dans  un  terreau  noirâtre 
recueilli  dans  les  forets  de  l'Edough,  près  Bône.  Je  l'ai  mise  en 
culture  sur  lamelle  creuse  et  l'y  ai  fait  multiplier  en  la  nourrissant 
de  chair  pourrie,  .le  la  dédie  à  mon  illustre  maître,  M.  de  Lacaze- 
Duthiers,  professeur  à  la  Sorbonne. 

Mesitri's  : 

9  cf 

Corps 1830  [Ji  1430  [Ji 

Œsophage 243  =  1/7  214  =  '/6,6 

Queue 255  =  Vs  Tl  =  V20 

Vulve 858 

Diamètre 100  =  i/is  64  =  1/22 

Cavité  buccale 28  =:  V«  28  =  i/s 

Spicules 45 

Le  corps  des  femelles  (pi.  XIX,  lig.  i),  cylindrique  dans  sa  région 
médiane,  s'atténue  graduellement  vers  ses  deux  extrémités.  En 
avant,  il  est  tronqué  par  la  bouche  ;  en  arrière,  il  s'effile  en  une 

AUCII.  DE  ZOOL.  EXP.  ET  UÉN.  —  3"   SÉHIE.  —  T.   VUI.    1900.  33 


:ili  E.  .MUTAS. 

pointe  liiic.  Le  corps  des  mâles,  comme  iriial)ilLulo,  est  toujoui-s  plus 
coui't  et  j)lus  grêle. 

Lu  cuticule  est  incolore,  épaisse,  très  biréfringente  el  finement 
striée  transversalement,  (les  stries,  sui-  le  frais,  exigent  un  fort 
grossissement  pour  être  vues  ;  mais  a[)rès  macération  dans  acide 
acétique  à  1  "/o,  elles  deviennent  aisément  visibles.  Je  n'ai  pas 
distingué  de  mendiranes  latérales.  La  culieule  est  composée  de  deux 
couches,  qui  se  séparent  nettement  sous  l'action  de  l'acide  acéliipie 
à  1  Vo. 

La  bouche  (pi.  XIX,  fig.  2)  ne  se  dilféi-encie  du  reste  du  corps  par 
aucun  retrait  ni  saillie  d'aucune  sorte.  Elle  est  bordée  par  trois 
lèvres  très  peu  saillantes,  légèrement  émarginées  en  deux  lobes  peu 
distincts,  portant  cbacun  une  |)apille  ;  ces  dei-iiières,  au  nondtre  par 
consé(pient  île  six  sur  le  pourtour  complet.  La  cavit(''  buccale  a  la 
forme  d'un  cylindre  parfait  à  parois  épaisses.  L'étranglement  el  le 
renflement  postérieurs  sont  nettement  dessinés. 

L'uesophage  (pi.  XIX,  fig.  3),  conformé  suivant  le  type  ordinaire,  est 
remarquable  par  le  renflement  exceptionnel  de  ses  deux  bulbes.  I.,es 
clapets  (dents)  du  bulbe  post(''rieur  sont  développ(''S  et  vigoureux.  En 
avant,  la  gaine  œsophagienne  envelopjje  la  caviti'  buccale,  en  remon- 
tant jus(ju'un  jieu  au-dessus  de  l'extrémité  posti'rieure  du  preniiei' 
tiers  de  sa  longueur. 

La  queue  des  femelles  (pi.  Xl.\,  (ig.  4;  s'amincit  rapidement  et  se 
termine  en  s'effilanl  en  une  longue  poinli^  très  fine.  ?]lle  est  un  peu 
tlexueuse  ondub'e.  Elle  porte  une  paire  de  Unes  papilles  latérales 
(j»l.  XIX,  fig.  i,  ))),  insérées  en  arrière  de  l'anus  à  une  dislance  un 
peu  [dus  courte  (|ue  la  btngueurdu  rectum. 

L'intestin,  à  la  lumièri'  transmise,  a  un  aspect  noirâtre  0[)aque, 
causé  par  les  nijmbreuses  granulations  emmagasinées  dans  ses 
cellules.  La  longueui"  du  rectum  «'gale  le  diamètre  du  corps  au  niveau 
de  smi  exlri'nnti''  ardi-rieure.  Il  e^l  pourvu,  à  celte  extrémiti'.  de 
glamles  dorsale  el  ventrale,  dans  leipiellcs  (in  voit  un  gros  noyau 
nucliMtlé. 


MODKS  ET  KOlt.MKS  l)K  IlEPllODUCTlON  DES  NKMATODES.  ol5 

Le  collier  nerveux  (pi.  \IX,  (ig.  3,  r),  de  structure  fibreuse,  cravate 
l'œsophage  sur  le  col  étranglé  entre  les  deux  bulbes,  en  s'inclinant 
obliquement  vers  la  face  ventrale  et  envoyant  des  prolongements 
dans  la  direction  du  poie  d'excrétion,  (lelui-ciest  situé  au  niveau 
(pi.  XIX,  fig.  3,  p)  du  bulbe  postérieur.  Le  canalicule  impair  estforte- 
m(^nl  chitinisé.  Je  n'ai  pas  d'observations  sur  ses  ramifications 
latérales. 

La  vulve  (pi.  XIX,  fig.  1,  r),  située  un  peu  en  avant  du  milieu  de  la 
longueur  totale  du  corps,  a  des  lèvres  très  peu  saillantes.  Le  vagin 
est  très  court.  Le  tube  génital,  double,  est  peu  développé.  Ses  coudes 
antérieur  et  postérieur  se  terminent  loin,  d'une  part  en  arrière  de 
l'iesiiphage,  d'autre  part  en  avant  du  rectum.  Les  utérus,  très  courts, 
ne  contiennent  jamais  plus  de  cin{{  à  six  œufs  chacun.  L'oviducte  ou 
tuba  sert  en  même  temps  de  réceptacle  séminal.  Le  germigène,  qui 
s'étend  jus({u'au  coude,  contient  7  à  8  ovules.  L'ovaire,  replié  en 
sens  inverse,  se  termim^  toujours  un  peu  en  avant  du  niveau  de  la 
vulve. 

Les  œufs  (pi.  XIX,  lig.  5),  de  forme  oblongue  arrondie  aux  extré- 
mités, mesurent  60  [j<.  en  longueur  et  33  en  largeur. 

La  ({ueue  niùle  (pi.  XIX,  fig.  G,  A,  B)  s'épanouit  en  une  large  bursa, 
ouverte  en  avant  et  h  contour  ellipti(iue  en  arrière,  l^llt^  appartient 
au  type  leptodérien,  c'est-à-dire  avec  prolongement  caudal  libre  en 
arrière.  Ce  prolongement  a  la  forme  d'une  fine  pointe  subulée  d'une 
longueur  égalant  à  peu  près  la  moitié  de  celle  des  spicules.  Les 
papilles,  au  nombre  de  neuf,  sont  disposées  en  quatre  groupes  i 
10  un  groupe  postéiàeur  de  trois  assez  tassées  ;  2»  un  groupe  médian 
également  de  trois  moins  tassées  ;  3"  un  groupe  de  deux  peu  serrées; 
■4°  enfin  une  dernière  papille  isolée  seule,  loin  en  avant,  au  niv(\ni  de 
l'extrémité  antérieure  des  spicules.  Les  trois  dernières  papilles 
seules  sont  préanales. 

TiCS  spicules  (pi.  XIX,  tig.  G  et  7),  de  couleur  légèi'emeut  enfumée, 
sont  très  forts,  très  épais  el  i-elativement  très  arqués.  Ils  se  terminent 
en  pointe  épaisse  arrondie,  bilol)ée,  très  caractéristique  de  l'espèce. 


516  E.  MAI  l'AS. 

Le  gorgeret  (piùc(' accessoire)  est  également  vigoiiifiix  r|  ('pais;  sa 
longueur  égale  pres(iuo  la  iiKtitii'' de  rclli' des  sjiicuji's.  (",cu\-ri  sont 
libres  et  indépendants  l'un  de  1  autic 

I^e  testicule,  construit  d'après  le  type  ordinaire,  n'offre  rien  de 
particulier  à  signaler.  Chez  tous  les  mâles  observés,  il  m'a  paru  bien 
constitué  et  le  réservoir  séminal  était  rempli  de  spermatozoïdes. 
Ceux-ci  (pi.  W'Ill,  fig.  1:2)  sont  aiisolunuMil  idcnliiiiics  entre  eux, 
qu'ils  soient  d'origine  masculine  ou  d'nrigine  IV-niinine.  De  luiiiie 
sphérique,  ils  sont  assez  volumineux  et  mesurent  de  1-2  à  li  \).  en 
diamètre.  Leur  cytoplasme,  linement  granuleux,  enveloppe  un  petit 
noyau  opaque,  de  forme  un  peu  irrégulière.  Kn  le  traitant  par  acide 
acétique,  ce  noyau  m'est  apparu  composé  de  cinq  petits  chromo- 
somes spbériques  (pi.  XVIIL  fig.  13).  Je  n'ai  obseivé  aucune  trace 
de  mobilité  chez  les  spe'rmatozoïdes. 

Le  lihabdilh  hiithio-si  est  ovipare.  Ses  utérus,  peu  développés, 
ne  contiennent  jamais  plus  de  5  à  G  o'ufs  et  ceux-ci  sont  toujours 
pondus  à  un  degré  de  développement  [>eu  avancé.  Il  pond  de  200  à 
210  œufs  fécondés,  après  quoi,  son  stock  de  sperme  étant  épuisé,  il 
ne  pond  plus  (ju(;  des  leufs  non  IV'rondés.  (les  pontes  stériles  peuvent 
se  pi'olonger  pendant  (■»  à  8  jours  et  émetti'c  ainsi  deux  à  trois  fois 
plus  d'u'ufs  stéi'iles  (pie  d'ieufs  féconds,  l'ai-  une  t(Mnpéralure  de 
20°  c.  il  pond  une  moyenne  quotidienne  de  100  œufs. 

Inexistence  de  ce  Nématode  est  un  peu  plus  lente  et  [tins  longue 
(pie  celle  des  li/iabf/itis  efcffnns  et  /{.  (Uiussnndi .  l'.ir  une  lenqtéra- 
lure  de  20"  c,  ses  (cufs  nu'ttenl  2i  à  2)1  beures  à  se  (lévelo|>per 
jnsipi'ù  (''closion.  Ensuite,  les  jeunes  s'acciiii>>eiil  jiend.iut  trois 
jouis  jusipi'à  la  [)onte  (lu  jU'emier  o'uf.  La  ponte  iV-coiide  dure  deux 
jours  à  deux  jours  et  demi.  Après  quoi,  les  jionles  sl(''riles  peuvent 
s(,'  prctionger  pendant  six  à  liuit  joui's,  suivis  (>neore  de  trois  à  (piaire 
jours  de  stérilité  absolue,  conduisant  à  la  mort.  La  diirc'-e  totale  est 
donc  de  vinut  à  vinL,M-trois  jours. 

Les  moiiveiiienls  du  Hluihil II is  l)iil hirrxi  son!  leiils  et  Idiirds.  Il 
s'agite  et  circule  (»eu. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPROnrCTlON  DES  NEMATODES.  517 

Ce  Rhahditis  so  rapprorlic  suiloiil  des  Wïabdilh  <>l(^</an!i  et 
R.  Mdrioiiis.  Il  se  dislin^iK^  du  piMMiiier  par  son  (eso|)liage  et  sa 
queue  plus  longs,  par  sa  cavité  buccale  cylindrique,  par  son  ovipa- 
rité  et  surtout  par  sa  bursa  leptodérienne,  avecde^  spicules  plus 
longs  et  plus  forts.  La  ressemblance  avec  le  second  est  plus  rappro- 
cliée.  On  l'en  distingue  cependant  sans  pein(^  ])ar  sa  (|ueue  femelle 
beaucoup  plus  longue,  par  ses  i^ajulics  caudales  mah^s.  dont  la  der- 
nière est  plus  reculée  en  avant,  et  surtout  par  ses  spicules  plus 
courts,  mais  plus  trapus  et  terminés  en  pointe  arrondie  bilobée. 

Comme  pour  les  espèces  précédentes,  j'ai  tenu  à  m'assurer  de 
la  fréquence  des  mfdes  au  moyen  de  cultures  organisées  et  étu- 
diées avec  la  uaHliode  décrite  à  propos  du  lilKtlxlilix  r/r;/((ns. 
Ces  cultures,  au  nomljre  de  (juatre.  m'ont  donné  un  total  de 
1.729  femelles  et  37  mAles:  soit  20  mâles  [xuir  1.000  femelles.  Cette 
proportion  est  une  moyenne  tirée  du  total  ;  mais  sur  une  des  cultures 
elle  s'élevait  à  33  pour  1.000.  tandis  que  sur  une  autre,  composée  de 
4G1  individus,  je  n'avais  pas  trouvé  un  seul  mâle.  La  proportion 
généi'ale  est  beaucoup  plus  élevée  que  celles  que  nous  avons 
reconnues  cbez  les  espèces  pi'écédentes. 

J'ai  observé  trois  femelles,  qui,  dès  le  début  de  leui's  pontes,  ont 
pondu  simultanément  des  œufs  fécondés  évoluant  régulièrement  et 
des  œufs  stériles  sans  coque  et  se  désorganisant.  Elles  ont  continué 
ainsi  pendant  trois  jours,  puis  n'ont  plus  pondu  que  des  œufs  stériles. 
Il  est  évident  que  ces  trois  femelles  n'avaient  fornu''  des  spermato- 
zoïdes que  dans  une  de  leurs  glandes  génitales  et  que  j'avais  là  des 
cas  d'b(M"iuapbrodisnu^  partiel  el,  inconq)let.  S(Mnljlables  à  cinix  (]ue 
nous  avons  déjà  constatés  clicz  le  li/infjffifis  Alarionis. 

J'ai  essayé  d'obtenir  chez  le  Rhabditis  Ditf /tiers;/'  des  refécon<la- 
tions  hétérogamiques  avec  des  femelles  ayant  épuis('  leur  stock 
propre  de  sperme.  Trois  séries  furent  ainsi  organisées,  dans  les({uelles 
G2  femelles  et  -41  mâles  furent  tenus  ensemble,  i-espectivement 
pendant  ;L  4  et  G  jours.  Dans  la  première  série  seule,  il  se  produisit 
un  accouplement  utile  et  fécondateur.  En  effet,  je  trouvai  sur  cette 


518 


E.  MAll'AS. 


|)M''p;iiali(iii.  |M'n<l.inl  liois  joiiis.  des  |t(inl('s  (rM'ui's  (Vi-oïKlrs  i|iii  (Uil 
('•clos  cl  diiimi'  n;iiss;inc<'  à  des  jcunt's  se  dcvcltippaiil  n''i;nlii"'n'iiii'iit. 
Anivi's  ;i  ràj;(' adulte,  cos  jeunes  dunnèi-ent  70  femelles  et  I  mâle. 
Il  eu  faul  coiii-hn-e  que  la  fénuidalinu  par  hétéi'diiamie  n'avait  eu 
aucune  aclidu  di''|erniinaule  sur  la  scxualih''  di'  ses  pinduil-.  au 
contraire  de  (-(Mpu'  nous  avons  (•nu>tal(''  elicz  le  Hlidlxlilis  l'/rt/tnis. 
(Ihez  le  /{/i(i/)(/i/is  /)n//i/f/-s/.  ciMunie  (die/  Inus  les  Uhahditisdioïeo- 
herniaplirodiles  déjà  étudiés,  les  mâles  paraissent  avoir,  en  urande 
partie,  sinon  totalement,  perdu  rinsTnic!  se\u<'l.  On  les  voit  circuler 
indill'érents  au  milieu  des  fenielles.  se  heurtant  et  se  frottant  sur 
elles,  comme  ils  le  feraient  avec  des  corps  inertes  quelconques.  On 
ne  constate  ([ue  très  l'areiuent  des  tentatives  (raci'oiqilemeut.  Ils  ont 
cependant  toutes  les  aj)parences  de  mâles  bien  (ir,;;anisés.  I,eur  testi- 
cule pi-oduit  de  nond)reux  et  beaux  spermatozoïdes,  (jui  reuqilisscut 
le  réservoir  séminal.  Seul,  le  sens  génési(iue  j>araîl  leur  l'aire  tota- 
lement défaut. 


Rhaboitis  PEniuniu  milii. 

J'ai  trouvé  celte  espèce  une  seule  l'ois  dans  un  terreau  recueilli  au 
pied  d'un  tas  de  fumier  dans  la   plaine  di-  la  Mitidja.  à  l'Arlia.  Je  l'ai 
élevée  et  cultivée  sur  lamelles  ci-euses.  Je  la  dédie  à  M.  Kd.  l'eriiei'. 
le  savant  directeur  du  Muséum. 
Mesures  : 


Corps 

Œsophage 

Queue 

Vulve 

Diamètre 

Cavité  buccale 
Spicules 


9 

cf 

1358  [t. 

929  [x 

185  =  '/t 

171  =  «A 

171  =  '/8 

42  =  Viî 

715 

'il=\/i; 

38  =  Vii 

19='/,o 

18  rr  t/9 

32 

La  taille  de>  Irmellcs  adultes  est   assez,    unilorme   et    o-cille   (•ulr<' 
i:{(J(Jel  liOOix.  I,.' enrps  (pi.  \l,\.  li-.  H).  cylindri(pie  dans  sa  iéi;i(m 

mé'diaiie.    s'atli'nue   graduelle id     vei'S    ses    deux     e\tn'niiti''S.    Kn 

avant,  il  se  termine   par   la    Ironcalun'   de    la    bouche  ;  en    arrière,  il 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  519 

s'eiïilo  en  une  (|iioue  Ionique  lou'paii's  un  |m'u  cdiirlKM'  sur  le  i\nii.  \'u 
;i  l;i  luniiri'c  Iransiiiiso.  il  a  un  as|»ocl  urnrral  grisàli'c  l'oncr.  jamais 
nitiràtrc.  (•(ininic  fiiez  la  plupai'l  des  Hlialtdilis.  Nuus  verrons  i)lus 
loin,  on  pai'lanl  de  l'intestin,  la  cause  d(>  eette  dinV-renee.  Le  niale  est 
toujours  plus  court  et  plus  grêle. 

La  cuticule  est  incolore,  lisse,  sans  striation  ni  ornement  d'aucune 
sorte.  La  mend»rane  latérale  est  très  peu  saillante  et  se  présente  sous 
l'aspect  d'une  bandelette  étroite,  manjuée  de  quatre  à  cinq  fines 
lignes  longitudinales. 

Les  bandes  latérales  sont  larges  et  granuleuses;  je  n'y  ai  pas 
aperçu  de  noyaux.  Les  bandes  dorso-vcntrales  sont  très  étroites.  Les 
larges  bandes  musculaires  appartiennent  au  type  méromyarien. 
Elles  sont  composées  de  grandes  cellules  fusiformes.  striées  longitu- 
dinalement.  par  suite  de  leur  structure  flbrillaire.  Je  n'ai  point  vu  de 
noyaux  dans  ces  cellules. 

La  bouche  (pi.  XIX,  fig.  9)  termine  l'extrémité  antérieure  sans 
dilTérenciation  particulière  la  distinguant  du  reste  du  corps.  Dans 
son  ensemble,  elle  a  une  forme  légèrement  arrondie  en  dôme.  Elle 
est  bordée  par  six  petites  lèvres,  assez  difficiles  à  distinguer  pour  que 
j'aie  longtenq)S  bésité  sur  leur  nondjre.  croyant  souvent  n'en  voir 
que  quatre.  (Ibacune  de  ces  lèvres  m'a  j)aru  armée  d'une  papille 
extrêmement  fine. —  La  cavité  buccale,  longue  de  19  [t..  est  régulière- 
cylindrique  et  à  parois  épaisses.  En  arrière,  ces  parois  vont  en 
s'amincissanl  jiour  se  relier  à  l'épaississement  terminal  habituel, 
sans  étranglement  intermédiaire. 

L'œsophage  (pi.  XIX,  fig.  10)  se  présente  avec  la  confoi'mation 
habituelle.  Les  deux  bulbes  ont  une  forme  sphérique  arrondie.  Le 
col  étranglé  intercalaire  est  relativement  assez  long.  Les  clapets 
(dents)  du  bulbe  postérieur  sont  forts  et  vigoureux.  On  distingue 
toujours  un  ou  deux  noyaux  dans  la  masse  charnue  de  ce  bulbe.  En 
avant,  la  gaine  œsophagienne  remonte  jusqu'au  tiers  antérieur  de 
la  cavité  buccale. 

La  queue  femelle  (pi.  XIX,  fig.  11,  A,  B)  est  relativement   longue. 


520  E.  MAUPAS. 

Kilo  s'aiiiincil  i'aiti(l(Mnent  (4  so  Ici'iiiinc  en  une  pointe  fine  un  peu 
cuuihrc  dans  le  sons  dorsal.  Elle  porte  une  paire  de  Unes  papilles 
latérales,  insérées  en  arriére  de  l'anus,  à  une  distance  une  fois  et 
demie  plus  longue  que  le  rectum,  (lelui-ci  est  un  peu  plus  court  que 
l'épaisseur  du  corps  au  niveau  de  son  inseition  avec  l'intestin.  11  est 
(lanqué  à  ce  point  de  glandes  dorsale  et  ventrale. 

L'intestin,  à  la  lumière  transmise,  apparaît  grisâtre  foncé  et 
jamais  noir-àti'e  opaque,  comme  chez  tant  d'autres  Uliaixlitis.  (k'tte 
différence  |irovient  de  ce  que  ses  cellules  ne  contiennent  que  des 
granulations  all)umino-graisseuses  et  jamais  de  corpuscules  biré- 
fringents, dette  espèce  ressemble  (m  ce  |)oinl  au  f{/i(i/j(fifis  c/rr/ans. 
Également  comme  chez  ce  dernier,  iiutestin  est  composé  de  deux 
rangées  de  grandes  cellules. 

Le  coUiei-  nerveux  (pi.  MX.  lig.  10,  r),  de  structure  llbrinist".  enve- 
loppe le  col  étranglé  de  l'œsophage  exactement  au-dessus  du  bulbe 
postérieur.  Il  s'incline  obliquement  vers  la  face  ventrale  et  s(^  pro- 
longe dans  la  direction  du  pore  d'excrétion. 

L'organe  d'excrétion  est  peu  développé  et  difficile  à  obsiMver.  .le 
n'ai  réussi  à  voir  silremenl  que  le  pore  et  le  canaliculr  iuipair  qui  y 
débouche.  Ils  m'ont  toujours  j)aru  situés  au  niveau  de  la  jouclion  du 
bulbe  postérieur  et  de  l'intestin. 

La  vulve  est  située  un  peu  en  arrière  du  milieu  de  la  longueur  du 
corps.  Ses  lèvres  sont  peu  saillantes.  Le  vagin  est  très  court.  Le  tube 
génital,  double,  est  relativement  très  développé.  Ses  coudes  anté- 
rieurel  postérieur  remonlent  des  deux  côtés  presipie  aux  deux  exli'i''- 
mités  anlérieur-e  et  postérieure  de  l'intestin.  Kn  re\ancbe.  les  ub'ius 
sont  très  courts  et  ne  contiennent  jamais  plus  de  trois  à  cpuitre  teufs. 
L'oviducte  (tuba)  sert  égalemenlde  réceptacle  séminal.  L(>  vilellogène 
est  très  long  et  peut  contenir  huit  à  dix  ovules.  LOvaire.  replié  en  sens 
inverse,  se  prolonge  souvent  jusipi'au  delà  de  la  vulve.  Les  cellules 
gerniinalives  y  sont  disposées  autour  d'un  racliis.  connue  clie/,  le 
I{li(ihtlitis  ('U'tjdus.  t'.lles  cnvel((p|ienl  le  racliis  en  une  couche  siniple 
siniulani  un  l'itilhiMium. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  524 

Les  œufs  (])1.  XIX.  lii;".  \^).  <lo  foniic  ()l)l()n,!;iie  arrondie  aux  extré- 
mités, niesurenl  (>0  [a  en  luni^ueui'  et  ',V.\  en  lai\neui'.  Leur  ctKiue  est 
mince  et  lisse. 

La  queue  maie  (pi.  XIX,  fig.  1:L  et  pi.  XX.  fig.  1)  se  termine  en  une 
large  bursa,  fermée  en  avant  et  du  type  péiodérien.  c'est-à-dire  enve- 
loppant coni]dètement  la  (|ueue.  Nue  de  face,  elle  a  un  contour 
elliptique  un  [xni  rétréci  en  arrière.  Ses  Ijords  sont  légèrement 
ondulés.  Les  papilles,  au  nond)re  de  neuf,  sont  disposées  en  trois 
groupes  nettement  séparés,  composés  chacun  de  trois  papilles.  Le 
groupe  antérieur  seul  est  préanal.  Les  papilles  ont  des  formes  un  peu 
variables,  fortes  et  épaisses.  Les  plus  massives  sont,  en  allant  d'ar- 
rière en  avant,  les  numéros  4,  G,  7  et  8.  Les  cinq  autres  sont  plus 
effilées  et  plus  grêles.  On  distingue  tirs  nettement  le  filet  neuro- 
musculaire qui  les  traverse  dans  toute  leur  longueur.  Une  saillie 
impaire  papilliforme  existe  encore  sur  le  bord  antérieur  de  l'orifice 
génito-cloacal. 

Les  spicules,  colorés  en  brun  enfumé,  sont  minces.  Ils  se  terminent 
en  pointe  fine  et  sont  complètement  indépendants  l'un  de  l'autre.  Le 
gorgeret  (pièce  accessoire)  a  une  longueui-  dépassant  un  peu  la  moitié 
de  la  longueur  des  spicules. 

Le  testicule  ne  présente  rien  de  particulier  à  signaler.  Les  sperma- 
tozoïdes (pi.  XIX,  fig.  14)  sont  très  petits.  De  forme  parfaitement 
sphérique.  ils  mesurent  2  à  3  jx  en  diamètre.  Ils  se  composent  d'un 
cytoplasme  clair,  enveloppant  un  noyau  compact.  Ils  sont  parfaite- 
ment identiques  entre  eux  chez  les  maies  et  chez  les  femelles. 

Le  lilidlxlilis  Perrieri  est  essentiellement  ovipare.  Je  ne  lui  ai 
jamais  vu  d'érlosions  intra-utérines.  Les  u'ufs  séjournent  (juelque 
temps  dans  les  utérus  et  sont  toujours  pondus  après  le  stade  de  32 
blastomères.  jamais  il  ne  se  trouve  plus  de  cinq  (cufs  à  la  fois  dans 
chaque  utérus  ;  le  plus  souvent  il  n'y  en  a  (jue  deux  h  trois. 

,1e  n'ai  point  recueilli  d'observations  sur  le  nombre  des  pontes,  ni 
sur  la  durée  de  la  vie  de  cette  espèce.  Elle  est  assez  agile  dans  ses 
mouvements. 


r)22  E.  MAUPAS. 

Colle  psprco  rossi'inhl*^  l)o;uic()ii|i  .111  /{/lo/ith/is  r/rf/a/is.  M.iis  elle 
s'en  (listiniïiie  par  sa  laille  el  ses  diniensidiis  Inuinius  plus  petites; 
par  la  (picuc  de  la  femelle  plus  effilée  et  plus  longue  ;  par  sa  bdurhe 
plus  ('liuile  et  à  lèvres  plus  petites;  par  la  for-me  irénérale  de  sa 
hursa.  la  disposition  et  la  forme  des  papilles  ;  enfin  |)ar  le  jietit 
noml)re  des  leufs  intra-utérins  et  son  mode  de  pont(>  essentiellement 
ovipare.  Par  sa  taille  et  la  ('onfoi'mali(»n  île  la  ipieue  femelle,  on 
pourrait  encore  être  tenté  de  la  rapprocher  du  lilKiliditis  i Pclodoi-d) 
dentala  de  Schneider.  Mais  elle  s'en  distingue  de  suite  par  la  forme 
de  sa  cavité  huccale. 

Afin  d'établir  la  fréquence  des  mâles,  j'ai  institut'  (piaire  cultures 
d'après  les  méthodes  décrites  à  propos  i\\\  Klidlxlilis  rlri/ans.  Ledé- 
nondiiemenl  de  ces  quatre  cultures  me  donna  un  total  de  7.5G5  fe- 
melles et  55 mâles  :  soit7  maies  jtour  1 .000  femelles.  Mais,  comme  [)our 
les  espèces  précédentes,  ce  chiffre  moyen  peut  varier  depuis  4  jusqu'à 
dO  à  12  pour  1.000.  Ces  proportions  se  rapprochent  beaucoup  de  celles 
que  nous  avons  trouvées  chez  le  It/iabdifis  Mdrionis. 

De  même  que  chez  les  espèces  précédentes,  j'ai  essayé  d'obtenir 
des  refécondations  hélérogamiques.  eu  i(' unissant  des  maies  avec  des 
femelles  ayant  épuisé  leur  propre  stock  de  speiine.  Sur  deux  pré- 
parations, j'ai  réuni  ainsi  un  total  de  2(>  fenu-Iles  et  ;{5  mâles.  Ces 
animaux  sont  restés  ensemble,  vigoureux  et  bien  j)ortants,  j)endant 
liuit  à  dix  jours.  Cependant,  pas  un  «euf  fécondé  ne  fut  jiondu.  Il  en 
faut  donc  conclui'e  qu'aucun  accouplement  ne  s'était  l'ait,  «t  ipu'  les 
mâles  du  //.  l'crriori  sont  devenus,  au  [mint  île  vue  sexuel,  aussi 
indill'érents,  sinon  plus,  ipu-  eeux  des  espères  in-é'cédenles. 

iliiMuirns  (jncwni)!  mibi 
.l'ai  trouvé  cette  espèce  une  seule  fois  dans  un  terreau  recueilli  à 
l'enli'ée  de  la  foret  de  la  Regliaia  (Algérie),  .le  l'ai  nnse  eu  culture  sur 
lamelle  creuse  el  l'ai  fait  mull  i|)lier  en  la  nourrissant  a\ec  de  la 
chair  pourrie,  .le  la  diMlie  à  .M.  (iuiiinanl.  directeur  de  l'Ilcole  su|»é- 
rieiu'c  de  |diarniacie. 


d^ 

cf 

1072  [A 

858  |x 

171  =  >A 

171  =  Vï 

57  =  Vi9 

57  =  Vis 

50  =  1/21 

43  =  V20 

23  =  1/7 

23  =  Vt 

42 

40 

MODES  ET  FORMES  DE  REPRODICTION  DES  NEMATODES.  523 

Mp!^ lires  : 

9 

Corps 1480  [1. 

Œsopliage 207=:  V' 

Queue 128  =  Vu 

Vulve 772 

Diamètre 71  =  V^i 

Cavité  buccale 28=:  '/t 

Spieules 

Le  corps  des  femelles  (pi.  XX,  fig.  2),  cylindrique  dans  sa  partie 
moyenne,  s'atténue  graduellement  vers  ses  deux  extrémités.  En 
avant,  il  est  tronqué  par  la  bouche  ;  en  arrière,  il  s'effile  en  une 
pointe  fine  de  longueur  moyenne.  Les  maies  sont  toujours  plus  courts 
et  plus  minces. 

La  cuticule  est  lisse,  transparente,  incolore  et  sans  striation  trans- 
verse apparente.  Les  membranes  latérales  sont  très  étroites  et  à  peine 
saillantes. 

La  bouche  (pi.  XX,  fig.  3)  termine  l'extrémité  antérieure  sans  retrait 
ou  saillie  d'aucune  sorte,  la  distinguant  du  reste  du  corps.  Elle  est 
bordée  par  trois  lèvres  bilobées  peu  saillantes.  Chaque  lobe  porte  une 
papille  extrêmement  fine.  —  La  cavité  buccale,  longue  de  28  à  30  [a. 
est  parfaitement  cylindrique  dans  toute  sa  longueur.  Ses  parois 
chitinisées  sont  un  peu  épaisses.  L'étranglement  et  le  lenfiement 
postérieurs  sont  bien  dessinés,  mais  relativement  courts. 

L'œsophage  (pi.  XX,  fig.  4)  se  présente  avec  la  conformation  habi- 
tuelle. Le  bulbe  antérieur  a  un  contour  allongé  un  peu  fusiforme.  Le 
l)ulbe  posl(''ri<'ur  est  plus  arrondi.  Ses  clapets  (dents)  sont  i)i('n  déve- 
loppés. En  avant,  la  gaine  œsophagienne  remonte  le  long  de  la  cavité 
buccale  jusqu'un  peu  au-dessus  de  l'extrémité  de  son  quart  antérieur. 

La  queue  femelle  (p.  XX,  fig.  5),  de  forme  conique  allongée,  se 
termine  en  pointe  fine.  Son  amincissement  se  fait  d'une  façon  régu- 
lière et  graduelle.  Elle  porte  une  paire  de  fines  papilles  latérales, 
insérées  en  arrière  de  l'anus  à  une  dislance  égale  à  une  fois  et  demie 
la  longueui-  du  rectum. 

Les  cellules  (le    l'intestin,    dans    toute  son   étendue,  ronliennent  de 


524  E.  MAIPAS. 

iiuiiilin'uscs  jiianul.itions  l)ir<''frin^(^ntos.  (los  rririiusciilcs.  de  foiine 
s|ilii'Tii|iH'.  |iruv('iit  altt'iiidn'  des  (liaiiirli'cs  de  3  à  i  [Ji.  Ils  existent 
tdiijoiirs  en  plus  gi-ande  (juantilé  dans  la  moitié  postérieure  de  l'in- 
testin. (]elui-ci  cependant  commence  et  se  termine  pai-  deux  cuuiles 
scellons  toujours  dépourvues  de  granulations  et  (|ui.  par  suite,  sont 
transparentes,  tandis  que  tout  le  reste  est  opa(jue  noiràlre.  l>e  l'cctuiii 
a  une  longueur'  à  |ieu  près  égale  à  celle  du  dianièlre  du  rol'ps  au 
niveau  de  siin  insertion  avec  l'intestin.  A  ce  même  point  il  est  flanqué 
de  glandes  ventrale  et  doi'sale.  dans  chacune  des([uelles  on  distingue 
deux  petits  noyaux  opaques. 

Le  collier  nerveux  (pi.  XX,  fig.-4,  r),  de  strudui-e  lihicuse.  end)rasse 
le  c(tl  étranglé'  de  ru'sopliage .  au-dessus  du  hullie  |tosl(''rieui\  en 
s'iucliiiani  ol)li(|ueuieid  vei's  la  face  ventrale  et  envoyant  di's  |)rolon- 
gemenls  dans  la  directittn  du  pore  d'exi-rétion. 

L'api)areil  d'excrétion  (pi.  X\.  tig.  i.  //).  par  suite  de  la  tïnesse  de 
ses  parties,  est  assez  ditïicile  à  bien  voir.  Le  pore  et  le  jxMit  canal 
impair  sont  situés  vers  le  milieu  du  hulhe  postérieur,  .l'ai  r(''us8i  à 
suivre  les  Id'anclies  lati'i'ales  :  l'ascendatde  jus(|u'au  delà  du  liullie 
antéiieur.  la  descendante  jus(|u'au  rectum.  Klles  ont  l'aspect  de  lins 
canaux  transparents  un  peu  sinueux,  l'rès  et  en  ariàère  du  i-analicule 
impaii"  existe  une  grosse  cellule  glandulaire. 

La  vulve  (pi.  XX,  flg.  2,  r).  située  vers  le  milieu  de  la  longueur  du 
corps,  n'a  pas  de  lèvres  saillantes.  Le  vagin  est  très  court.  Le  tube 
génital,  double,  n'est  pas  très  (l(''vel(ip])(''  et  ses  coudes  extrêmes  sont 
toujours  un  jieu  éloiiin(''s  l'esjx'ctivement  de  l'u-sophage  et  du 
leclum.  Les  idi'rus.  de  l'aible  longueur,  ne  contiennent  jamais  cha- 
cun plus  de  (i  à  7  u'ufs.  L'oviducte  sert  de  réceptacle  si'niinal.  Li' 
vitellogène.  i|ui  lui  lait  suite,  jifut  coub'uir  six  à  sept  «.ivules.  i/ovaire 
pioprement  dit  ou  germigène.  rejdié  en  sens  inverse,  se  prolonge 
jusipiau  niveau  de  la  vulve. 

Les  feuts  (pi.  XX.  lig.  It).  de  forme  ovale  oblongue.  nusurcnt  dt>  ."^lO  à 
r»2  [Ji  dans  leur  plus  grand  diamèlie  el  :{;{  ]j.  dans  le  plus  pelit.  La 
cocjue  est  line,  ti'ansjjarente  et  lisse. 


MODES  ET  KOIIMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  525 

La  bursa  (|>l.  NX,  fig.  6,  A,  B)  est  bien  (Irveloppée.  Je  l'ai  étudiée  avec 
le  plus  grand  soin  sur  les  deux  seuls  mâles  rencontrés.  Elle  appartient 
au  type  leptodérien,  à  prolongement  caudal  libre.  Vue  de  face,  elle  a 
une  forme  elliptique  régulièi'e,  assez  allongée  et  ouverte  en  avant. 
Le  prolongement  caudal,  en  forme  de  pointe  subulée,a  une  longueur 
à  peu  prés  égale  à  la  moitié  de  celle  des  spicules.  Le  nombre  des 
papilles  (lilVéï-ait  cbez  les  (buix  niàles  :  sept  paires  chez  l'un,  neuf  chez 
l'autre.  Le  noml»re  sept  se  trouvait  chez  le  mâle  le  plus  vigoureux, 
mesurant  107:2  (i..  Chez  ce  dernier,  il  y  avait  tendance  à  fusion  des 
papilles  entre  elles.  Ainsi  les  deux  dernières  papilles  de  droite 
étaient  si  intimement  soudées  dans  toute  leur  longueur  que  j'ai  eu 
quelque  difficulté  à  reconnaître  leur  état  double.  En  outre,  à  gauche, 
les  deuxième  et  troisième,  quatrième  et  cinquième  étaient  juxta- 
posées, presque  soudées.  J'en  conclus  (juc,  chez  ce  uu\le,  le  nombre 
sept  était  le  résultat  de  l'atrophie  de  deux  papilles,  très  probable- 
ment la  première  et  l'antépénultième  en  avant.  Neuf  paires  seraient 
donc  le  chiffre  normal  de  cette  espèce,  ce  qui  est  corroboré  par  le 
second  malc  et  par  sa  grande  ressemblance  avec  celui  du  Hlidhdifh 
Marionis:.  La  distribution  de  ces  neuf  paires  se  fait  en  quatre 
groupes  :  un  premier  groupe  postérieur  de  trois  très  tassées;  ensuite 
un  second  groupe  de  deux  moins  serrées  ;  puis  un  troisième  groupe 
de  trois  également  peu  serrées;  enfin  une  dernière  paire  en  avant 
écartée  seule.  Celle-ci  seule  est  préanale  et  insérée  vers  le  milieu  de 
la  longueur  des  spicules. 

Les  spicules  (pi.  XX,  fig.  7).  un  peu  épais  et  trapus,  sont  légèrement 
teintés  en  brun  enfumé.  Ils  sont  entièrement  indépendants  l'un  de 
l'autre  et  se  terminent  en  pointe  un  peu  mousse.  Le  gorgeret  (pièce 
accessoire),  de  profil,  a  l'aspect  d'un  bâtonnet  n'atteignant  pas  à  la 
moitié  de  la  longueur  des  spicules. 

Le  testicule  ne  présente  rien  de  particulier  à  signaler.  Le  réservoir 
séminal  des  deux  uni(iues  mâles  vus  renfermait  de  nondireux  sper- 
matozoïdes. Ceux-ci  (pi.  XX.  (ig.  S)  sont  absolument  identiciucs  entre 
eux  chez  les  nulles  et  chez  les  feuu'Ues.  (Juand   ils  ne  sont  pas  Iroj) 


526  K.  MAI  PAS. 

tassrs  It's  uns  sui"  les  autres,  ils  prciuiciil  une  Htrim'  sitli(''i'i(|U('  r(''uu- 
Vu'Vi'  avec  un  dianirlrc  île  Tt  jjl  à  o[x..").  Leur  eytuplasnie  est  très  (inc- 
nienl  granuleux,  ci  le  nuyau,  de  stiucluie  tout  à  fait  semblable,  ivste 
cunijjir-lenient  indistinct,  aussi  I)ien  sur  le  vivant  (|ue  sur  le  mort. 
Apl'ès  Irailciiicnl  jiar  acidr  ac(''|i(|U('.  il  se  i;uiill('  cdiiinir  le  Cj'to- 
plasnie  cl  dcMicui'e  invisible.  Il  y  a  là  une  caractéi'isli(|uc  inli'i'cssante 
de  l'espèce. 

Le  J{/i(ihdifis  (lui(/tun'<H  est  essentiellenient  ovipare.  Les  œufs 
sont  pondus  au  lui'  et  à  mesure  de  leur  maturation,  toujoui's  avant  la 
division  en  10  blastomères.  Le  nond)re  des  œufs,  dans  cbacjue  utérus, 
ne  dépasse  pas  six  à  sej)t.  Les  pontes  se  succèdent  assez  rapide- 
ment. 

J'ai  isdii''  plusieurs  fciiicllcs  dès  leur  oi'ii^iiie.  alin  de  me  rendre 
comj)le  de  la  dur(''e  de  leur  l'xislence  et  du  niind)re  d'ieul's  fécundés 
qu'elles  s(inl  susceptibles  de  pondre.  Pendaid  ce.s  élevages,  la  tempé- 
rature fut  de  Li'J  c.  L'incubation  dans  les  (cufs  dura  \\\  à  ;{()  bcures, 
raccmissement  juS(ju'à  |Minte  i\\\  preiiiiei'  (r-uf  cini|  jours  et  demi  ;  les 
pontes  d'feuls  tV'ciMidi's  se  proloimèrenl  peMd.ml  7  à  S  joui's  avec  un 
maxiiiiuiii  de  100  o'ufs  dans  les  vin^t-ipiatre  Innires  et  des  totaux 
variant  entre  i8()  et  .■)()0  o'ufs.  I'>nlin  elles  vécurcMil  encore  1:2  à 
lij(jurs.  en  n<>  pondant  plus  ((ue  A*'^  leufs  non  féi"(.)ndi''s.  c(>  (jui,  en 
totalisant  depuis  fajjparition  del "œuf,  constitue  une  existence  de:2T  à 
28  jours. 

D'après  les  cliilIVes  ci-dessus,  cet  liei-maj)lirodile  peut  donc  jtro- 
duire  un  shndv  de  spei'ine  l'omposé  en  movenne  de  ."»:2()  spermato- 
zoïdes, (l'est  un  nombre  ih'passant  de  plus  du  doulile  le  stock  des 
espèces  pn'cédentes. 

Les  mouvements  du  Klntlxlil is  (iiiiijnunll  son!  Irè>  lenis  et 
lourds.  Dans  les  cultures,  il  reste  la  plupart  ilu  temps  en  place, 
n'exi'culaid  (pie  de  |(\t;èi'es  tor>ioiis  à  droite  et  à  uaiiidie.  Il  e^l  inca- 
pable d'entrée  en  nianlie  pdui'  sortir  liois  des  gouttes  d'eau  dans  les- 
quelles on  l'idève.  Le  mâle  lui-iiiènie  est   peu  auilc, 

II  est  très  facile  à  ('lever  sur  lamelle  cicuse,  en   le  nourrissant  de 


MODES  ET  KOll.MES  DE  IIKIMIODICTIOX  DES  XK.MAÏODKS.  o27 

chair  pourrie.  Mais  quand  il  approche  de  sa  seconde  mue.  il  passe 
très  aisément  à  l'état  enkysté,  de  sorte  que,  dans  les  cultures  nom- 
breuses, ces  larves  arrêtées  s'y  trouvent  toujours  en  assez  grand 
nombre. 

Voulant  constater  l'existence  et  la  fi'é(juence  des  mâles,  j'organisai 
de  nombreuses  cultures  avec  les  dispositifs  et  les  méthodes  décrites 
à  propos  du  /{/lahdifis  c/c'f/ans.  .le  dénomijrai  ainsi  1:2.()."jT  individus, 
parmi  lesquels  je  ne  rencontrai  (|ue  :2  mâles  :  soit  999,84  de  9  6t 
0,45  de  çf  pour  1.000.  C'est  de  beaucoup  la  proportion  la  plus  faible 
que  j'aie  constatée  chez  aucune  espèce.  Ici  l'hermaphrodisme  est 
devenu  presque  absolument  parfait.  L'élévation  dans  le  chilfre  de 
production  des  spermatozoïdes  est  très  probablement  un  fait  parlant 
dans  le  même  sens. 

Le  Jlhabdltis  (jfuignardi  ressemble  tellement  au  /?.  Jlarionis  qu'il 
nous  faut  entrer  dans  une  comparaison  minutieuse  pour  bien  établir 
les  dilférences  réelles  qui  séparent  ces  deux  formes.  Ils  se  ressendjlent 
par  la  forme  et  les  proportions  générales,  pai'  la  bouche  et  les  lèvres, 
par  la  queue  femelle,  par  l'intestin  et  ses  granulations,  par  le  nombre 
des  papilles  caudales  mâles,  par  le  mode  de  pontes  et  les  mouvements. 
Mais  R.  Guirjtiavdi  est  de  taille  plus  courte,  sa  cavité  buccale  est  un 
peu  plus  longue,  son  bulbe  antérieur  est  fusiforme  et  non  arrondi, 
ses  œufs  sont  plus  courts,  sa  bursa  n'est  pas  émarginée  en  arrière, 
ses  spicules  sont  plus  courts  et  ses  spermatozoïdes  plus  petits  et  sans 
noyau  appai'ent.  11  diri'èiv  encore  par  l'absence  de  femelles  à  moitié 
ou  absolument  unisexuées,  si  fréquentes  chez  l'autre  espèce,  parle 
nombre  beaucoup  plus  élevé  de  ses  (eufs  fécondés  et  enfin  par 
l'extrême  rareté  des  mâles. 

Rhai5I)Iiis  Viguieiu  mihi 

Je  l'ai  trouvé  une  seule  fois,  dans  un  ti'rreau  gras  recueilli  sur  les 
bords  du  petit  lac  situé  au  sommet  de  la  montagne  de  Mouzaia 
(Algérie).  J'en  ai  fait  quelques  cultures  sur  lamelles  creuses,  en  le 


5:28 


K.  MAII'AS. 


noiiri'iss.iiil  (le  cli.iir  piuinic.  .le  le   (h'dic  ,iii  dorli'iir  \'imiirr.    u[x>- 
fcsseur  à  la  l-'aciilli''  di's  Sciences  d'Aliicr. 


J/i'si/rcs  : 


9 


Corps 1  '.VAO  [J. 

Œsophage 171  =  i/s 

Queue 27."»  =  i/- 

Vulve 572 

Diamètio IG=  '/î'» 

Cavité  buLca  le 20  =  '/» 

S])iculos 


715  (X 
150=1/5 

2(5  =  i/i7 

26  =  V--7 
20  =  1/7 
2:i 


I.e  corps  (les  femelles  (pi.  X.\.  (iu'.  10).  un  peu  l'-pais^i  au  leiilte.  va 
on  s'attéiiuant  madiiellemeiil  vers  les  deux  e\lri''inil('s.  Va)  avant,  il 
se  termine  par  la  Inmcature  de  |,i  IxMKdie:  en  arrière,  il  s'ellile  <'n 
une  pointe  iinc  fort  Nmnue.  Il  a  un  as|)ect  gi'iK'ral  noii'àlre  opaquo, 
causé  par  les  nnndtreuses  i^ranulatidiis  contenues  dans  les  cellules  do 
l'intestin. 

La  culiculc;  est  très  niinc(V.  tiansparenle  et  lisse,  sans  stries  uu 
ornoinonts  d'aucune  snrlo. 

La  ImuicIii-  (|)I..\X,  (ig.  11)  termine  re\tr(''mit(''  antérieure  sans 
saillie  ou  reliait  d'aucune  nature  la  distinguanl  du  icsle  du  corps. 
Elle  est  hordéo  par  liois  petites  lèvres  hilobées,  dont  clia(pie  lolie 
porte  une  |)otito  papille.  —  La  cavité  I)uccale,  longue  de  :20  (x.  a  la 
forme  d'un  cylindre  à  parois  épaissies  et  légèrement  ('vaséos  à 
rexlr('-mit('"  anté-rieure.  L'étranglemenI  et  r(''iKiississenionl  postérieurs 
montrent  la  disposition  ((rdinaii'e. 

L'(CS0pliage  (pi.  \.\.  lig.  12)  se  pi'é'senle  avec  deux  hullies  très 
développés  et  do  l'orme  un  peu  ovoiMe.  |,e  col  inleri-alaire  est  re|a- 
tivcnieid  épais.  Les  cla|)e|s  (dents)  du  liullie  posti'-rieur  sont  forts  et 
vigoureux.  Va\  avant,  la  gaîne  onsopliagienne  enveloppi'  la  cavité 
luiccale,  en  reniontaid  |us(pi'à  son  |»renii<'r  tier>  anl(''rieur. 

La  (piriie  femelle  i  p|.  \\.  Ijg.  |0)  s'amincit  -radnclle nt  dans  son 

jireinier  tiei's,  puis  s'ellile  en    un   long  et    niini'c   lilament.  tille  porte 
de  Unes  pa[)illes  lat(''iales.  insér(''es  en   arrière  de    l'anus  à    uim'  dis- 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  529 

tance  double  de  la  longueur  du  rectum.  Ces  papilles  sont  difficiles  à 
voir. 

Les  cellules  de  l'intestin,  à  cote  des  granulations  albumino-grais- 
seuses,  contiennent  toujours  de  nombreux  corpuscules  biréfringents, 
de  forme  sphériijue  et  pouvant  atteindre  des  diamètres  de  4  à  5(i. 
Ce  sont  ces  corpuscules  qui  donnent  au  tractus  intestinal  son  aspect 
noirâtre  opaque.  L'intestin  est  composé  de  grandes  cellules  disposées 
sur  deux  rangs,  comme  chez  le  Rhabditis  elegans.  Le  rectum,  à  son 
point  d'insertion  avec  l'intestin,  est  flanqué  de  glandes  unicellulaires, 
dorsale  et  ventrale.  Sa  longueur  égale  à  peu  près  la  largeur  du  corps 
au  niveau  de  son  extrémité  antérieure. 

Le  collier  nerveux  (pi.  XX,  fig.  12,  c),  de  structure  filireuse,  enve- 
loppe le  col  étranglé  de  l'œsophage  un  peu  en  avant  du  second  bulbe 
et  s'incline  obli([ncment  vers  la  face  ventrale,  en  se  prolongeant 
dans  la  direction  du  pore  d'excrétinn. 

L'organe  d'excrétion  (pi.  XX,  fig.  12,  />)  est  facile  à  voir.  Le  pore  et 
le  canalicule  impair  sont  situés  au  niveau  antérieur  du  second  bulbe. 
J'ai  pu  suivre  très  nettement  les  canaux  latéraux,  l'antérieur  jusqu'en 
avant  du  premier  bulbe,  le  postérieur  jusqu'au  delà  de  l'anus. 

La  vulve  fpl.  XX,  fig.  10,  r),  située  assez  exactement  vers  le  milieu 
du  tractus  intestinal,  a  les  lèvres  très  peu  saillantes.  Le  vagin  est  très 
court.  Le  tube  génital,  dans  son  ensemble,  est  relativement  peu 
développé.  11  est  double  et  ses  coudes  extrêmes  remontent  assez  près 
respectivement  de  l'œsophage  en  avant  et  de  l'extrémité  de  l'in- 
testin en  arrière.  Les  utérus  sont  courts  et  ne  contiennent  jamais 
chacun  plus  de  deux  œufs  à  la  fois.  Je  n'ai  point  distingué  d'ovi- 
ducte  morphologiquement  distinct  de  l'utérus,  et  il  m'a  semblé  que 
ce  dernier  se  continuait  sans  rétrécissement  particulier  avec  le 
vitellogène.  Je  n'ose  cependant  affirmer  d'une  façon  certaine  cette 
absence  d'un  oviducte  spécialement  différencié,  qui  aurait  bien  pu 
échapper  à  mon  attention,  comprimé  entre  l'utérus  et  le  vitellogène. 
Celui-ci  est  la  partie  du  tube  génital  la  plus  développée;  car  dans  sa 
longueur,  on  peut  compter  jusqu'à  une  vingtaine  d'ovules  en  voie  de 

ARCH.    DE  ZOOL.  EXP.    ET   GÉM.  3"  SERIE.  ^  T.  VIII.     1900.  34 


o30  i:.  MAI  PAS. 

iiialiiiMtiun.  Li'  ucnniurne,  replir  (>n  sens  inverse,  est  très  cnurl  et 
n'égale  uiière  iiuiiii  tiers  de  la  loniiiieur  du  \  ile|l<»gène. 

Les  leufs  de  l'orme  ohlongue.  arrondie  aux  esti'éuntés.  mesurent 
dans  leur  plus  gi'and  diamètre  de  io  à  5o  [k  et  de  :28  à  '.\-2  [x  dans  le 
plus  petit.  La  coque  est  mince  et  lisse. 

La  (|ueue  maie  (pi.  XX,  fii?.  l.S,  A,  H)  s'épanouit  en  une  liursa  liien 
d(''Velop|>ée.  ouverte  en  avant  et  du  type  |)él(Kl(''|-ieil,  c'est-à-dir'e 
embrassant  lolalenienl  rextn'miti'  caudale.  \'ue  de  l'ace,  elle  a  un 
contour  ,i;'(''néral  ellipi  i(pu'.  avec  son  liord  post(''rieur  l(''uèrenienl 
émarginé.  Les  papilles,  au  nondire  de  neuf  paires,  sont  disposées  tu 
quatre  groupes:  1"  un  groupe  leiminal  de  trois  jta]»illes  assez 
tassées;  2"  une  jia|)ille  seule  ;  3"  un  groupe  de  ipiatre  |ia|iilles  un 
peu  moins  serr(''es  (pu'  celles  ilu  grouj)e  postérieur  ;  i"  enfin  une  der- 
nièi'e  papille  isolée  assez  loin  en  avaid  au  niveau  du  milieu  delà 
longueur  des  spicules.  Cette  dernièi-e  paire  seule  est  ]ir(''anale. 

Les  spicules  (pi.  X\.  tig.  IX).  assez  nùnces  et  incolures,  sont  abso- 
lument iiulépendanls  l'un  de  l'autre.  Ils  se  terminent  en  airièri^  par 
une  pointe  Une.  eu  a\aul  pai' une  tète  arrondie.  Le  gorgei'id  égale  à 
peu  jirès  la  nioili('' de  leur  longu<'ur. 

L<'  Hlidhdilh  Vii/iiierl  est  essenlielleuM'ut  o\ipare.  Les  m'uI's 
sont  pondus  au  fur  et  à  mesure  de  leur  maturation,  jtresque  tou- 
jours avant  la  troisième  ou  la  (piatrième  division  lilasloméri(pie.  (hi 
ne  voit  jamais  plus  de  deux  n'uTs  à  la  fois  dans  (diaque  ulé'rus.  et  les 
pontes  se  succèdent  assez  rapidement. 

L'évolution  de  celle  espèce  est  li'ès  ra|tide.  l*ar  une  tenijx'rature 
de  2:2"  c. ,  des  leut's  poiidu>  le  malin  s(ud  i''clos  le  soir  après 
42  à  L'{  heures  d'inculialiou.  Les  jeunes  issus  de  c<'s  (l'ufs.  bien 
nourris,  ontpiuidu  leurs  prenners  (euls  1H  beures  [)lus  lard.  .le  n'ai 
qu'une  seule  observation  sur  le  uoudire  (r(eurs  (pie  les  l'emelles  lier- 
mapbrodiles  S(ud  susceptibles  de  pondre,  lue  de  ces  l'emelles  isolée 
pondit  L")0  M'id's  eu  trois  |onr>  de  teui|is.  jiuis  mourut  2i  beures 
après.  Il  sendile  ilonc  que.  si  cbe/,  celle  espèce  raccrois>ement  e|  1,1 
multiplication  s(MiI  rapides,  la  vie  par  contre  e>t  forl  courte. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPIIO DICTION  DES  NEMATODES.  531 

Les  mouvements  sont  assez  agiles  et  s'elïectuent  au  moyen  de 
rapides  ondulations. 

Je  n'ai  mallieureusement  point  fait  de  cultures  organisées  métho- 
diquement j)our  déterminer  la  tVé(|uence  proportionnelle  des  mâles. 
D'après  une  estime  approximative  que  je  trouve  dans  mes  notes, 
cette  proportion,  beaucoup  plus  forte  que  chez  les  espèces  précé- 
dentes, pourrait  s'élever  de  40  à  30  pour  1.000  femelles.  Ces  mâles 
plus  nombreux,  sotit  également  beaucoup  plus  actifs,  et  on  les  voit 
souvent  accouplés.  Des  femelles,  que  j'avais  isolées  toutes  jeunes  et 
<|ui.  n'ayant  pas  produit  de  sperme,  se  trouvaient  unisexuées,  ont 
toutes  été  fécondées  par  les  mâles  que  je  leur  ai  donnés  etontpondude 
nombreux  œufs  fertiles  à  partir  du  moment  de  leur  réunion  avec  ces 
mâles.  .Je  n'ai  pas  conservé  ces  œufs  d'origine  à  fécondation  hétéro- 
gamique. 

Les  femelles  non  hermajdirodiles,  mais  simplement  unisexuées, 
sont  égali'ment  très  fré(jut'utes.  11  me  suffisait,  en  effet,  de  placer  sous 
le  microscope  une  dizaine  de  femelles  prises  au  basaixl  pour  en  ren- 
contrer une  ou  deux  unisexuées. 

En  résumé,  chez  cette  espèce,  les  mâles  encore  relativement  nom- 
breux paraissent  avoir  conservé  leur  instinct  sexuel  intact.  Les 
femelles  simplement  unisexuées  y  sont  même  plus  noudireuses  que 
les  mâles,  qui  les  fécondent  sans  difficulté.  Nous  avons  donc  là  un 
mélange  d'hermaphrodisme  et  de  dioïcité,  dans  lequel  tous  les  indi- 
vidus jouissent  de  toutes  leurs  facultés  génésiques.  Toutefois,  c'est 
encore  l'état  hermaphrodite  qui  prédomine  de  beaucoup. 

RuAnniTis  noLiCHUHA  Schneidei' 

S(:HNKU)Kit.  — -  J/onof/ra/i/u'c,  etc.,  1866,  p.  31.'),  pi.  X.  lig.  10, 
BuTscHLi.  —  Beitrd(/e  fiir  Kenntniss  der  freilebenden  jXeinatoden, 

1873,  p.  ll.j.  pi.  X,  fig61,  a-h. 
OErlev.  —  Die  Hubditiden,  etc.,  1886,  p.  37. 

Cette  espèce  est  très  commune,  je  l'ai  renconti-t'c  à  [iliisieurs 
reprises  dans  des  échantillons  de  terreau  i)rovenant  de  localités  de 


532 


K.  MAIPAS. 


l'Algérie  (''Inignécs  les  unes  dfs   autres.  Sclint-idcr  d   Hiitsclili   IihiI 

trouvée  en  Allemagne,  OKiley,  en  Hongrie,  .l'ai  pu  la  faire  multiplier 

à  volonté  sur  lamelles  creuses,  en  la  nourrissant  de  chair  pourrie. 

Mesures  : 

9  Cf 

Corps 1000  (X  672  |x 

Œsophage 157  =  '/s  128  =  '/s 

Queue 117  =  '/»  21  = 'A» 

Vulve 495 

Diamètre 59  =  '/n  30  =  •/« 

Cavité  buccale 19  =  '/»  17  =:  Vt 

Spicules 23 

La  taille  du  corps  des  femelles  adultes  varie  entre  950  et  1.200  fx. 
Sa  forme  générale  (pi.  XXI,  fig.  1)  est  celle  d'un  cylindre  légèrement 
renflé  au  centre,  tronqué  en  avant  par  la  bouche  et  s'efTilant  en 
pointe  conique  en  arrière.  Son  aspect  général  est  plutôt  grisâtre 
foncé  que  noiràti'C  opaque. 

La  cuticule,  tine  et  transparente,  porte  une  siriation  transversale 
délicate,  tantôt  nettement  visible,  tantôt  au  contraire  invisible,  .l'ai 
constaté  d'ailleurs,  chez  d'aulirs  Rhabditis,  ces  variations  dans  la 
netteté  de  la  striation.  Les  membranes  latérales  ont  la  forme  de  ban- 
delettes bien  marquées. 

La  bouche  (pi.  XXI,  fig.  2)  est  entourée  de  six  petits  mamelons  à 
peine  saillants,  représentant  les  lobes  de  trois  lèvres  émarginées. 
Chaque  mamelon  porte  une  papille  d'une  finesse  extrême.  —  La  cavité 
buccale,  longue  de  17  à  19  (x,  a  une  forme  parfaitement  cylindri(jue  à 
parois  épaissies.  L'étranglement  et  le  renflement  postérieurs  sont 
bii'n  développés. 

L'u'sophage  (pi.  XXI,  fig.  3)  est  très  caractéristique  par  l'absence  de 
liulhe  ajilf'-rieui'.  Le  postérieur  est  aicondi  el  pnur'vu  de  clapets 
(dents)  bien  développés.  Lagaîne  œsophagienne,  en  avani,  enveloppe 
les  deux  liers  postérieurs  de  la  cavité  buccale. 

La  queue  femelle  (pi.  XXI,  fig.  4)  a  une  forme  coniijue  allongée 
assez  régulière.  Elle  porte  une  paire  de  papilles  latérales  d'une 
finesse  si  grande  (ju'on  ne  i-éuss^it  à  le^  voii'  quf  sur-  les  individus  se 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  533 

présentant  exactement  par  la  face  ventrale.  Elles  sont  insérées  en 
arrière  de  l'anus  à  une  <listance  égale  aux  deux  cinquièmes  de  la 
longueur  du  rectum. 

Les  cellules  de  l'intestin  des  individus  bien  nourris  contiennent 
de  nombreuses  granulations  albumino-graisseuses,  d'aspect  brillant 
et  transparent  à  la  lumière  transmise.  A  côté  et  mélangés,  on  ren- 
contre toujours  des  corpuscules  biréfringents,  opaques  et  jaunâtres 
à  la  lumière  transmise.  Mais  ces  corpuscules  sont  à  peu  près  exclusi- 
vement localisés  dans  la  région  postérieure  de  l'intestin,  où  ils 
peuvent  exister  en  assez  grande  quantité.  Ces  corpuscules  ont  une 
forme  sphérique  et  leur  diamètre  maximum  n'atteint  jamais  3  [t.. 

Je  me  suis  assuré  de  la  structure  de  l'intestin  en  traitant,  par  acide 
acétique  à  2  "  o,  des  individus  tués  au  moyen  d'une  douce  chaleur 
et  en  les  colorant  ensuite  avec  du  picro-carmin.  .l'ai  pu  compter 
alors  plus  de  80  noyaux  dans  la  longueur  du  tractus  intestinal.  Ils 
paraissent  (pi.  XXI,  11g.  o)  distribués  un  peu  irrégulièrement,  ce  qui 
tend  à  faire  croire  que  les  cellules  auxquelles  ils  correspondent  sont 
de  formes  et  de  dimensions  variables.  Les  limites  des  cellules  sont 
d'ailleurs  difficiles  à  bien  voir.  Mais,  du  nombre  et  du  tassement  des 
noyaux,  on  peut  conclure  qu'elles  sont  disposées  sur  quatre  rangées. 
Chez  le  Rhabdith  elegans,  d'une  longueur  d'un  tiers  plus  grande, 
l'intestin  ne  compte  que  30  noyaux,  disposés  sur  deux  rangées. 
Les  jeunes  larves  venant  d'éclore  du  R.  ftolichurn  ne  montrent  que 
IG  noyaux,  disposés  sur  deux  rangs  dans  la  longueur  de  leur  intestin. 
A  ce  stade,  celui-ci  a  donc  la  structure  ordinaire  des  Ilhabditis. 

Le  rectum  (pi.  XXI,  fig.-i)  est  tout  à  fait  caractéristique  de  l'espèce 
par  sa  longueur  et  par  la  forme  et  le  développement  des  glandes  qui 
l'enveloppent  à  son  extrémité  antérieure.  Il  est  d'un  tiers  plus  long 
que  l'épaisseur  du  corps  au  niveau  de  sa  jonction  avec  l'intestin. 

Le  collier  nerveux  (pi.  XXI.  fig.  3),  de  structure  fibreuse,  enveloppe 
l'œsophage  sur  le  col  rétréci  en  avant  du  seconil  bulbe.  Il  est  incliné 
obliquement  vers  la  face  ventrale  et  envoie  un  prolongement  dans 
la  direction  du  pore  d'excrétion. 


534  K.  MAIPAS. 

L'appareil  ir<'X(M'(''tion  i  pi.  Wl,  lig.  ;^.  v)  no  se  vnil  hien  (|ui' sur  des 
individus  cuniprimés.  Le  pure  est  situé  au  niveau  médian  du  içrus 
bullte.  ,)'ai  [lu  suivre  les  hranehes  latéiales.  l'aseendante  presque 
jusqu'à  la  cavité  huccale.  la  deseendanle  jusiprà  l'anus.  Cette  der- 
nière, h  son  point  de  départ,  l'oiaiie  d'ahurd  un  |)eliit(tn  de  siiumsifés 
irrégulières  et  tassées,  puis  suit  un  pareuurs  pai  faiteMient  recliligne. 
La  branche  ascendante  ne  l'ornie  pas  de  pelulon.  mais  décrit  de 
faibles  sinuosités  dans  tout  son  parcours. 

T>a  vulve  fpl.  XXL  fig.  i,  r).  située  assez  exactement  vers  le  milieu 
de  la  longueui'  du  corps,  a  les  lèvres  peu  saillantes.  Le  vagin  est 
très  court.  L'organe  génital,  double,  n'est  pas  très  développé,  et  ses 
coudes  extrêmes  se  terminent  à  une  certaine  distance  respectivement 
de  l'œsophage  et  de  l'exliémilé  de  l'intestin.  Les  utérus  sont  courts 
et  on  ne  voit  jamais  plus  de  r{  à  i  leufs  dans  chacun  d'eux.  L'ovi- 
ducte  sert  de  réceptacle  séminal,  l^e  vitellogène,  peu  développé,  ne 
contient  pas  plus  de  deux  à  trois  gros  ovules.  Le  germigène.  replié 
en  sens  inverse,  est  assez  épais,  mais  se  prolonge  rarement  jus(iu'au 
niveau  de  la  vulve.  —  Les  œufs,  de  forme  ohlongue.  mesurent  M  et 
26[JL(pl.  XX,  fig.  14). 

.l'ai  pu  suivre,  à  maintes  r-eprises.  la  formation  des  spermatozoïdes 
(pi.  XXI,  fig.  7,  A,  H),  précéilant  la  production  des  ovules. 

La  queue  maie  (pi.  XXI.  11g.  8,  A,  IV)  s'épanouit  en  unebursa  un  peu 
étroite.  Cette  bursa,  ouverte  en  avant,  est  du  type  pélodérien.  c'est- 
à-dire  embrassant  c(nn|)lèteiiieiil  rexIriMnili'  caudale.  \  ue  de  face, 
elle  a  une  foi-me  elliptiipie  allimgée  et  coupi'c  droit  à  stui  extrémité 
postérieure.  Les  pa[)illes,  au  noiidire  de  \).  sont  disposées  en  trt»is 
groupes  nettement  distincts  et  comj)osés  chacun  de  trois  ])apilles  : 
1"  un  groupe  postérieur  très  tassé  ;  "2"  un  groupe  médian  un  jieu 
moins  serré  ;  3°  un  groupe  antérieur  à  ]iapilles  assez  es|iacées.  la 
deriiièi'c  en  avaid  insi'rée  au  niveau  de  l'extrémiti'  anli'rieure  des 
sjiicules.  Les  trois  papilles  auti'rieures  seules  sont  |»ri''anales. 

Les  spicules  sont  incdjdres  et  iiidi'pendants  l'un  de  l'autre,  lis  se 
b'rnnnent  en  pointi'  line.  Ils  varient  un  |m'u  dans   leur  forme  et  leurs 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODlICTfON  DES  NEMATODES.  5;i5 

diniensitins.  et  chez  phisieiu's  indiviiliis.  j'en  ;ti  observé  dmil  l'un 
était  plusciiuit  (|iie  l'aulre.  Le  gorgei'et  (pièce  accessoire)  a  ime  lon- 
gueur égale  à  un  peu  plus  de  la  nujitié  de  celle  des  spicules. 

Le  testicule  ne  présente  rien  de  particulier  h  signaler.  Le  réser- 
voir séminal  est  bouri'é  de  petits  spermatozoïdes  de  structure  et  de 
volume  identiijues  à  ceux  des  femelles  hermaphi'odites.  (les  sperma- 
tozoïdes (pi.  XX,  fîg.  15)  sont  de  forme  parfaitement  sphérique,  avec 
un  (liamrti'e  de  2  [j..  Ils  sont  composés  d'une  zone  périphérique  claire 
parfaitement  hyaline  et  d'un  noyau  central  opaque.  Je  n'ai  jamais 
constaté  aucune  trace  de  mobilité  chez  eux. 

Le  li/iahdifis  doJirhura  est  essentiellement  ovipare.  Les  œufs  sont 
pondus  au  furet  à  mesure  de  leur  arrivée  dans  les  utérus,  et  on  n'en 
voit  jamais  plus  de  3  à  4  dans  chacun  de  ces  organes.  Ils  sont  pondus 
pendant  les  deux  ou  trois  premières  divisions  blastomériques.  Leur 
production  est  assez  rapide  ;  une  femelle  que  j'avais  isolée  par  une 
température  de  25°  c.  en  pondit  cent  dans  les  vingt-quatre  heures. 

J'ai  isolé,  chacune  à  part,  trois  jeunes  femelles,  afin  de  me  rendre 
compte  du  nombre  d'œufs  fécondés  qu'elles  sont  capables  de  pro- 
tluire.  Elles  pondiient  respectivement  193,  20:2  et  207  œufs  qui  évo- 
luèrent régulièrement,  après  quoi,  elles  ne  produisirent  plus  que  des 
œufs  stériles.  Il  faut  donc  en  conclure  que  l'organe  génital  de  ces 
hermaphrodites  est  en  état  de  fonctionner  comme  testicule  seulement 
pour  la  production  de  200  à  210  spermatozoïdes. 

Le  développement  et  la  durée  de  ce  Nématode  sont  courts  et  ra- 
pides. Par  uni^  température  de  23''  à  24*^'  c.  les  œufs  mettent  environ 
dix-huit  lieures  à  effectuer  leur  éviilution  jus([u'à  éclosion.  Il  faut 
ensuite  quarante-huit  heures  aux  jeunes  pour  arriver  jusiju'à  la 
ponte  de  leur  premier  œuf.  La  ponte  d'œufs  féconds  dure  deux  jours 
et  demi  à  trois  jours,  après  quoi  les  mères  peuvent  encore  vivre  six 
à  huit  jours  en  ne  produisant  plus  que  des  œufs  stériles.  La  durée 
totale  est  donc  au  plus  de  douze  à  quator'ze  jours. 

Le  Rhabdllix  doUcInii'd  est  très  agile.  Il  se  déplace  vivement 
dans  l'eau  en  ondulant  comme;  une  aniiuille. 


536  E.  MAUPAS. 

Il  se  distingue  aisément  des  autres  hermaphrodites  par  la  confor- 
mation de  son  œsophage  sans  bulbe  antérieur  et  par  la  urainb'  lon- 
gueur de  son  rectum. 

Voulant  m'assurer  de  l'existence  et  de  la  fiVMjucnce  des  mâles,  j'or- 
ganisai et  explorai  des  cultures  en  grand  avec  les  dispositifs  et  la 
méthode  décrits  à  propos  du  lihdlxlHis  c/ft/d/is.  Ces  cultures  furent 
au  noudjre  de  cinij  et  me  donnèrent  un  l(jtal  de  1  A'M)  individus, 
parmi  lesquels  je  ne  rencontrai  que  cinq  maies;  soit  0,7  de  cf  pour 
1.000  9-  ^'^^  mâles  sont  donc  fort  rares.  De  plus,  comme  ils  sont 
assez  petits,  on  s'explique  aisément  (ju'ils  aient  échappé  à  un  obser- 
vateur aussi  habile  qu'Erlanger',  «pii  éleva  plus  de  cent  générations 
de  ce  Rhabditis  sans  réussir  à  en  voir  un  seul. 

L'organisation  des  quelques  mâles  observés  par  moi  m'a  paru 
régulière  et  normale,  sauf  la  ])etite  irrégularité  dans  les  spicules, 
dont  l'un  était  plus  court  que  l'autre  chez  deux  ou  trois  individus. 
Les  nombreux  .spermatozoïdes  qui  remplissaient  le  réservoir  séminal 
étaient  bien  conformés  et  absolument  identiques  à  ceux  du  récep- 
tacle séminal  des  femelles. 

J'ai  essayé  d'obtenir  des  refécondalioiis  liétéi-ogamicpics  en  réunis- 
sant ensemble  des  mâles  et  des  femelles  ayant  épuisé  leur  propre 
stock  de  sperme.  Douze  femelles  et  cinq  mâles  furent  ainsi  rappro- 
chés et  vécurent  cote  à  cote  pendant  six  à  sept  jours  ;  mais  pas  un 
œuf  fécondé  ne  fut  pondu.  Il  en  faut  conclure  que  l'instinct  sexuel 
de  ces  mâles  doit  être  profondémciil  alrojjbié,  i)uis(|U('  aucun  d'eux 
n'a  tenté  de  s'accoupler. 

RiiAiiDrris  conoNATA  Cobb 

Cnnn. —  Nematodes,  mostly  austialian  an  ligian.  Marlrai/  Nif/zioria/ 

volume.  Sidney.  18<.):{.  p.  27U.  pi.  XWVIII. 
De  Max. —  Description  oftbree  species  of  Auguillulidae.  etc.  T?'nns- 

actions  Lircrpool  htof(>f/ir(i/  soric/f/.  1.  I.\.  181)."».  p.  81.  lig.  '2. 

«  Biolog lâches  Centralhlalt,   I.  XVII,  iSy;,  p.   iD.i. 


25  =  Vi3 
23  =  V4 
25 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  537 

Cette  petite  espèce  paraît  être  commune  et  répandue  un  peu  par- 
tout. Je  l'ai  rencontrée  dans  des  terres  grasses  provenant  des  envi- 
rons d'Alger  et  des  parties  hautes  (ait.  1.500  m.)  des  montagnes  du 
Jurjura.  Une  autre  fois,  je  la  trouvai  sur  un  échantillon  de  fumier 
provenant  d'Alais.  en  France,  Cohh  i'a  découverte  aux  îles  Fidji,  et 
De  Man  en  Angleterre. 
Mesures  : 

9  (f 

Corps 500  [X  400  [A 

Œsophage 100  =  '/s  105  =  V* 

Queue 72  = 'A  28  =  V>» 

Vulve 264 

Diamètre 33  =  '/'^ 

Cavité  buccale 26  =  V* 

Spicules 

Le  corps  des  femelles  adultes  (pi.  XXfl.  fîg.  1),  cylindrique  et  rela- 
tivement trapu,  s'atténue  graduellement  vers  les  deux  extrémités.  En 
avant,  il  est  tronqué  par  la  houche  ;  en  arrière,  il  s'efiile  en  une 
pointe  line.  11  a  un  aspect  général  noirâtre  opaque,  causé  par  les 
nombreux  corpuscules  biréfringents  contenus  dans  l'épaisseur  des 
cellules  de  l'intestin. 

La  cuticule,  incolore  et  épaisse,  m'a  paru  lisse  et  sans  stries;  mais 
De  Man  décrit  une  line  striation  sur  la  région  antérieure  du  corps.  11 
a  en  outre  observé  de  larges  membranes  latérales. 

La  bouche  (pi.  XXII,  fig.  2)  n'est  pas  formée  par  des  lèvres  char- 
nues, comme  chez  les  autres  Rhabditis.  Elle  est  armée  de  deux 
paires  d'appendices  chitineux,  de  formes  fort  ditférentes  dans  chaque 
paire.  La  conformation  exacte  de  ces  appendices  est  difficile  à  bien 
saisir  à  cause  de  leur  petitesse,  et  pas  plus  que  De  Man,  je  ne  pré- 
tends être  arrivé  à  une  vue  rigoureusement  certaine.  Une  première 
paire  plus  courte,  mais  plus  épaissie  et  plus  chitinisée,  frappe  tout 
d'abord  par  son  aspect  noirâtre  opaque.  Chaque  appendice  m'a  paru 
avoir  la  forme  d'un  crochet  large  et  irrégulier  (voir  la  ligure)  se  ter- 
minant en  pointe  assez  line.  Les  appendices  de  la  seconde  paire, 
plus  longs  et  plus  saillants  en  avant,  se  présentent  sous  l'aspect  de 


riaS  E.  M  A  II' AS. 

I.liiii'llcs  iiiiniTs  li;ins|i.ii't'iilcs.  en  luriiir  di'  {|u,irt  de  (•ci'cle  et  livs 
linoiiient  sliiros  ou  portinôos  sur  leur  bortl.  Cielte  description  con- 
corde avec  celle  de  De  Man  poui-  le  noniln-e  des  appendices  cl  Icm- 
division  en  deux  paires  dilï'érenles  de  forme. 

La  cavilc  buccale  esl  relalivemcnl  Ires  longue,  hllle  (\nale.  en  elVet. 
un  (juart  (De  .Man  dit  un  cin({uicuie)  de  la  lon:;iieur  de  ro'so|)liage, 
mesuré  depuis  l'extrémiti''  anti'rieure  de  la  bouche.  Sa  forme  esl  celle 
d'un  cylindi-e  régulier  à  parois  plutôt  minces  qu'épaisses,  l-'n  arrière» 
elle  se  relie  directement  avec  l'œsophage,  sans  rélranglemenl  et 
l'épaississement  habituels  desRhadhitis. 

L'œsophage  (|)l.  X.\  11.  lig.  H)  présente  la  conforniatioii  ordinaire, 
sauf  l'absence  de  bulbe  aiih'rieui'.  La  [xtrlion  anlérienre  de  r(eso- 
phage,  en  etl'et.  se  rende  (louciMiient  ius(|u'au  col  étranglé  sans  ((u'itn 
puisse  y  distinguer  un  bulbe  distinct,  (^obb  el  De  Man.  cependant,  le 
mentionnent  et  le  décrivent  comme  de  forme  elli[)soïdale  très  peu 
j-enflée.  Le  bulbe  postérieur  est  ai'rondi  régulièrement  et  ses  clapets 
(dents)  sont  bien  déve|(tpp(''s.  l']n  avant,  l'œsophage  ne  se  prolonge 
pas  en  gaine  env<doj»j»ant  la  cavil»'- buccale,  comme  cela  a  lieu  chez 
la  phiparl  des  Hliabdilis. 

La  (jueue  femelle  (pi.  XXIL  fig.  1),  à  partir  de  l'anus,  se  i-étrécit 
graduell(>ment  ])our  s'amincir  en  une  point(>  fine. 

En  outre  t\vs  granulations  albnmino-gi'aisseuses,  les  cellules  de 
l'intestin  conlienneni  toujoins  de  nombreux  corpuscules  biréfrin- 
gents de  lornie  spb(''rii|ue  et  assez  volumineux,  (les  corpuscules 
doniH'nl  à  rinb'slin  un  aspecl  noiràlre  o|ta(|iie. —  Le  rectnina  une 
longueur  ('gale  à  r(''|(aisseur  i\u  citi|is  an  niveau  di'  son  insertion 
avec  l'intestin.  Les  glandes  l'eclab's.  dorsale  et  ventrale,  sont  bien 
développées. 

Le  collier  nerveux  (  pi.  Wll.  lig.  IL  r).  de  slrucl  luc  libreuse,  enve- 
loppe le  col  de  l'u-sopliage  un  [)eu  an  dessus  du  second  ImiIIm'.  Il  s'in- 
clini'  oblicpKMhcnl  vers  la  face  venirale  et  en\nie  des  |)iii|ongenienl> 
dans  la  direcliun  du  pore  (rexi-n'tion . 

L'organe  d'excn'iion  (pi  Wil.  lig.  IL  />.)  est  fort  dilliiile  à  voir.  Je 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  539 

n'ai  réussi  h  distinguer  que  le  pore  et  le  cnnalicule  impair  (|ui  y 
débouche  et  qui  sont  situés  au  niveau  du  hulhe  postérieur;  je  n'ai  rien 
vu  des  canaux  latéraux. 

La  vulve  (pi.  XXII.  lig.  1,  r)  est  située  assez  exactement  vers  le 
milieu  de  la  longueur  totale  du  corps,  ses  lèvres  sont  nettement 
épaissies.  Le  vagin  est  court.  î-e  tube  génital  (  j>l.  XXL  Ag-  9),  double, 
est  relativement  peu  développé,  ses  coudes  extrêmes  se  terminent  h 
une  assez  bonne  distance  des  deux  extrémités  de  l'intestin.  L'utérus 
est  large  et  à  lui  seul  prend  presque  la  moitié  du  tube  génital.  Il  ne 
contient  cependant  jamais  qu'un  œuf,  et  les  deux  utérus  alternent 
toujours  entre  eux,  l'un  étant  vide  quand  le  second  est  plein.  A  son 
extrémité  antérieure,  il  forme  un  diverticule  en  forme  de  sac,  servant 
de  réceptacle  séminal.  Le  vitellogène  et  le  germigène  se  confondent 
ensemble,  et  on  ne  voit  jamais  qu'un  seul  gros  ovule  en  voie  de  ma- 
turation. La  portion  repliée  de  l'ovaire  est  très  courte  et  forme 
comme  le  crochet  d'une  crosse. 

Les  œufs  (pi.  XXI,  fig.  10),  de  forme  oblongue,  mesurent  52  [x  en 
longueur  et  20  en  largeur.  Ils  sont  arrondis  régulièrement  aux  extré- 
mités et  celles-ci  paraissent  quelquefois  légèrement  renflées,  La  coque 
est  épaisse  et  porte  de  petites  pointes  lînes. 

La  queue  mâle  (pi.  XXI,  fig,  il)  appartient  au  type  pélodérien  (De 
Man  dit  leptorien),  c'est-à-dire  que  la  bursa  enveloppe  totalement 
l'extrémité  caudale,  La  base  est  étroite  et  ouverte  en  avant.  Les 
papilles,  au  nombi-e  de  7  paires,  sont  espacées  assez  régulièrement 
entre  elles,  sans  former  de  groupements  pailiculiers.  Deux  s(Hilement 
sont  préanalcs  et  la  dernière  en  avant  est  insérée  au  niveau  du  milieu 
de  la  longueur  des  spicules. 

Les  spicules  (pi.  XXI,  fig.  11),  de. couleur  brun  foncé,  sont  arqués  et 
trapus.  En  arrière  ils  se  terminent  en  pointe  fine,  en  avant  par  une 
tète  étranglée  nettement.  Ils  sont  indépendants  l'un  de  l'autre. 
Le  gorgeret  (pièce  accessoire)  est  épais  et  égale  la  moitié  de  la  lon- 
gueur des  spicules. 

Le  testicule  ne  présente  rien  de  paiticuliei'  à  signaler.  Les  spernia- 


540  E.  MATPAS. 

lozoïdes,  d'origine  masculine  ou  d'origine  féminine,  sont  parfaitement 
identiciues  entre  eux.  De  forme  sphériquo  et  très  petits,  ils  mesurent 
1  [xà  l,^j[t..  Leur  substance  paraît  réduite  uniquement  au  noyau  et 
leur  aspect  est  homogène. 

Le  Jihobditisroro/ioto  est  essenliellenu^nt  ovipare.  Dans  les  utérus, 
il  n'y  a  jamais  qu'un  leuf  d*^  mùrà  la  fois  et  alternativement  dans 
chaque  utérus  l'un  après  rautr(\  l^es  icufs  ne  séjournent  pas  dans 
l'utérus,  mais  sont  pondus  dès  (}ue  la  coque  est  développée  et  avant 
même  la  division  en  deux  blastomères.  Les  pontes  se  succèdent 
lentement.  Par  une  température  de  :2I"  c.  une  femelle  isolée  n'a 
pondu  (jue  six  œufs  dans  les  24  heures,  (les  unifs,  par  la  même  tem- 
pérature, mettent  trois  grands  jours  à  se  développer  jusqu'à  éclo- 
sion. 

Je  n'ai  pas  recueilli  d'observations  sur  le  nombre  total  des  pontes, 
ni  sur  la  durée  de  l'accroissement  larvaire  et  celle  de  l'existence. 

Les  mouvements  de  ce  Nématode  sont  très  lents  et  lourds.  Dans  les 
gouttes  d'eau  où  on  l'élève,  il  s'agite  lentement  en  se  contorsiunnant, 
mais  sans  se  déplacer  et  cir'culer. 

A  plusieurs  reprises,  j'ai  isolé  des  jeunes,  formant  un  total  d'iMiviron 
150  individus,  avant  qu'ils  ne  fussent  adultes.  Tous  sont  devenus  des 
femelles  qui  ont  pondu  des  œufs  féconds,  se  déveIopj)ant  régulière- 
ment. Examinées  au  microscope  avec  un  fort  grossissement,  toutes 
ces  femelles  se  sont  montrées  ])ourvues  d'un  réceptacle  séminal 
garni  de  petits  spermatozoïdes  identitjues  à  ('(nix  des  ma  les.  Aucun 
doute  ne  peut  donc  subsister  :  l'espèce  est  licnuaplirodilc  protéiMU- 
di'ique  autogame. 

.le  n'ai  point  fait  de  cultures  métb(Mli(jues  pour  me  rendre  compte 
de  la  fréquence  et  de  la  proportionnalité  exacte  des  niAles.  Open- 
danl,  d'approximations  que  je  liouve  dans  mes  notes,  je  crois 
pouvoir  .illiiiner  (juil  ne  s'en  trouve  guère  plus  de  5  à  G  sur  1.000 
individus.  Il  est  fort  probable  (ju'ici.  comme  «liez  les  espèces  précé- 
dentes, ces  niAles  rarissimes  ne  jouent  aucun  lùle  dans  la  leproduc- 
tion  de  l'espèce.  Mais  je  n'ai  fait  aucune  expérience  à  ce  point  de  vue. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  541 

Cobb  ne  mentionne  nièine  pas  l'existence  de  mâles.  De  Man  dit 
n'en  avoir  rencontré  qu'un  seul,  parmi  un  tr«''S  grand  nombre  de 
femelles. 


DiPLoc.ASTER  iioBLSTi  s  milii 

J'ai  trouvé  cette  espèce  une  seule  fois,  dans  un  terreau  noir  recueilli 
sous  les  pins  de  la  partie  supérieure  du  jardin  d'essai  au  Hamma  près 
Alger.  J'ai  pu  la  faire  multiplier  à  volonté  sur  lamelles  creuses,  en  la 
nourrissant  avec  de  la  chair  pourrie. 

Mesures  : 


9 

Corps 2488  [x 

Œsophage 257  =  '/s 

Queue 314  =  '/» 

Vulve 1244 

Diamètre 128  =  '/i!i 

Cavité  buccale. .  13  =  '/^» 

Spicules 


Cf 
1400  [f. 
200= 'A 
143  = 'A 

71  =  ■/.■.. 

10='/20 

47 


.JEUNE  9 
avec  un  seul  crul' 
dans  les  utérus 


1387  [A 
200  =  Vt 
214  =  "A 
672 

71='/l9 

12  =  '/n 


.JELNE 

venant  d'éclure 


382  [x 

112='/3,Ç 

66  = 'A 

19  =  <Ao 

5  =  '/« 


La  taille  des  femelles  adultes  peut  varier  depuis  I.I590  [x  jusqu'à 
2.490  [L  ;  celle  des  mâles  de  4 .3:20  (ji  à  1 .400  (x. 

Le  corps  des  femelles  (pi.  XXII,  tig.  4),  épais  et  l'obuste.  est  légère- 
ment renflé  dans  sa  partie  médiane.  Il  vas'amincissant  graduellement 
et  lentement  vers  les  extrémités.  En  avant,  il  est  tronqué  par  la 
bouche;  en  arrière,  il  s'elïile  en  pointe  fine.  Son  aspect  général  est 
noirâtre  opaque,  causé  par  les  nondjreuses  granulations  de  l'in- 
testin. 

La  cuticule  est  incolore,  transparente  et  assez  épaisse.  Elle  est 
ornée  des  fines  nervures  longitudinales  caractéristiques  des  Diplo- 
gasters.  Ces  nervures,  au  nombre  de  34  à  36  dans  la  région  médiane, 
sont  composées  de  deux  rangées  de  fines  ponctuations  (pi,  XXII, 
fig,  5).  En  outie  de  ces  nervures  longitudinales,  on  peut  encore,  dans 
les  cas  favorables,  apercevoir  une  striation  transversale  extrêmement 
délicate,  à  raison  d'une  strie  par  deux  ponctuations  des  neivures.  Ces 


542  i:.  M AllWS. 

stries,  dans  la  liaversr'c  des  norvurcs,    se   résolvent  également  en 
très  petites  ponctuations  au  nonihif  de  deux  ou  trois. 

La  l)uu(  lie  (jd.  XXII.  liu.  (>)  termine  rextréniilr  antérieure  sans 
saillie  ou  reti'ait  d'aueune  sorte  la  distinguant  du  reste  du  corps. 
Elle  est  borflée  p;ir  six  petites  lèvres  peu  saillantes  et  armées  cha- 
eunr  iriinc  Une  pajjillc  La  (•avit(''  hui'cajc,  [)lus  lar'g*'  «pii'  jn'olnndej 
a  des  paniis  rliitiiiisées  assez  épaisses.  Au  fond  existent  deux  dents 
coniques  peu  saillantes. 

L'œsophage  (pi.  Wll.  (ig.T)  se  présente  avec  lacoiifornialiDn  habi- 
tuelle. La  moitié  anléi-ieure  est  un  tiei-s  plus  longue  que  la  nioitii' 
postérieure.  Le  hulhe  antérieur,  de  l'orme  l(''gèremenl  allongée,  est 
bien  d(''velnppé.  Ses  parois  valvulaires  internes  sont  forlemetd  chiti- 
nisées.  Le  bulbe  p(ist(''rieur.  arrondi,  montre  toujours  deux  gros 
noyaux  clairs  et  nuidéolés  dans  sa  subslam-e  (diarnue. 

La  queue  femelle  (j)|.  WH,  hg.  8),  à  partir  de  l'anus,  s'amincit 
graduellenuMit  en  un  long  cône  mince  et  ellilé.  i;ile  porte  une  paire 
de  fines  j»apilles  latérales  assez  dilhciles  à  bien  voir  et  insérées  en 
arrière  de  l'anus  à  une  distance  légèrement  plus  grande  (|ne  la  lon- 
gueui'  du  l'ectum. 

•  L'intestin,  (diez  les  individus  bien  nourris,  a  loujoius  un  asjieet 
noii'àt re  ((paque,  causi'- paj'  les  nonduenses  gi'amdatious  (|ui  s'aecu- 
mulent  et  s'enunagasinent  dans  les  cellules  constitutives  de  sa  paroi. 
Ces  gianulalions  sont  les  unes  de  nature  alhumino-graisseuse,  les 
autres  ;i  structure  cristalline  biréfringente.  Ces  dernières  peuvent 
être  li-ès  a  blinda  id(>s,  et  ce  sont  surtout  l'Iles  qui  di' termine  ni  la  grande 
opacité.  I>e  rectum  a  une  longueur  ('gale  à  fi-paisseur  du  cor|»s  au 
niveau  de  sa  jonction  avec  l'intestin.  A  cette  jonetiitn.  il  est  pourvu 
de  glandes  dorsale  et  ventrale  bien  (b'veloppi'es. 

Le  collier  nerveux  (|d.  Wll.  lig.  7,  n,  de  strudure  fibreuse,  enve- 
loppe le  e<d  é'Iidit  de  l'oesophage  au-dessUS  du  secouil  bulbe,  en  s'in- 
elinatdolili(|ucnieul  \ers  la  l'aee  ventrale  et  i'n\  o\  ,i  ni  des  prolmige- 
meuts  dans  la  direction  du  pore  d'e\cr('l  ion. 

L'oigane  d'excri'lion  ipl.  Wll,  lig.  7.  y>iesl  faeile  à  distinguer.  I>e 


3I0DES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NE3IAT0DES.  543 

porc  et  le  canaliculc  impair  sonlsiluésau'niveau  postérieur  du  second 
bulbe.  La  ramilicatiou  latérale  antérieure  est  très  sinueuse,  à  sinuo- 
sités courtes  ;  on  la  suit  sans  peine  jusqu'en  avant  du  bulbe  antérieur. 
Le  canal  postérieur  est  presque  rcctiligne  et  j'ai  pu  le  suivre  jusqu'au 
voisinage  du  rectum.  Au  pdint  de  confUience  de  ces  canaux  avec  le 
canalicule  impair  existent  deux  glandes  unicellulaires  pourvues 
chacune  d'un  gros  noyau  clair  à  nucléole  opaipie. 

La  vulve  (pi.  XXl[,  fig.4el  U,  r)  a  la  forme  d'un  orifice  rond,  étroit, 
sans  lèvres  saillantes.  Elle  s'ouvre  toujours  sur  une  des  nervures 
longitudinales  dont,  à  l'état  clos,  elle  ne  dépasse  guère  le  diamètre. 
Le  vagin  est  relativement  développé  et  se  présente  sous  l'aspect  d'un 
tube  étroit,  dirigé  transversalement  dans  le  corps. 

Le  tube  génital,  (bjuble.  dans  son  ensemble  est  puissamment  déve- 
loppé (pi.  XXil.  lig.  4  et  9),  ses  coudes  extrêmes  se  rapprochent  assez 
près  des  deux  extrémités  de  l'intestin.  Les  utérus  sont  larges  et  spa- 
cieux ;  ils  se  continuent  dans  un  oviducle  (tuba)  étroit,  (lelui-ci, 
dans  les  toutes  jeunes  femelles  (pi.  XXII,  fig.U)  n'ayant  encore  qu'un 
ou  deux  œufs  dans  chaque  utéi'us,  court  dii-ectement  sans  sinuosité 
jusqu'à  l'extrémité  de  l'ovaire,  auquel  il  se  rattache  en  formant  le 
coude  extrême.  Mais  chez  les  femelles  plus  âgées  (pi.  XXII,  fig.  4)  et 
dont  les  utérus  sont  bourrés  d'ceufs,  l'oviducte,  refoulé  par  l'utérus 
distendu,  se  replie  sur  lui-même.  11  n'y  a  pas  de  poche  particulière 
servant  de  réceptacle  séminal.  Les  spermatozoïdes  sont  emmagasinés 
(pi.  XXII,  fig. 9),  partie  dans  l'utérus,  partie  dans  l'ovaire,  aux  points 
de  jonction  de  ces  deux  organes  avec  l'oviducte.  Les  ovaires  propre- 
ment dits  ne  forment  point  de  coudes,  mais  s'étendent  directement 
dans  la  longueur  du  corps,  en  obliquant  simplement  dans  le  travers 
de  ce  dernier,  pour  se  loger  le  long  de  l'intestin.  L'extrémité  libre 
de  chacun  d'eux  dépasse  de  beaucoup  la  vulve  et  va  presque 
rejoindiv  la  tête  de  l'ovaire  opposé.  La  distinction  entre  le  germi- 
gène  et  le  vitellogène  ne  se  reconnaît  qu'au  dé'vcloiqiemenl  des  gros 
ovules  contenus  dans  ce  dernier,  au  nombre  d'une  douzaine. 

I^es  (cufs  (pi.  XXII.  iig.  10).  de  forme  oliloiigue  ai'roiidie  aux  extré- 


544  E   M  Al  i' AS. 

mités,  mesurt'nt  79  [x  en  longueur  et  40  en  largeur.  Leur  coque  est 
fine  et  lisse. 

La  queue  inAle  (pi.  XXIII,  lig.  l),  dans  sa  confunualiuii  générale, 
ressemble  complètement  à  la  queue  femelle.  Elle  s'allonge  et 
s'amincit  régulièrement  en  un  conc  long  et  elTilé.  Kilr  est  pourvue 
(l'une  petite  hursa  étroite  et  peu  saillanlr.  s'étciMlanl  en  avant  et  en 
arrière  rie  l'anus  à  des  distances  dépassant  un  peu  la  longueur  des 
spicules.  Les  papilles  sont  au  nond)re  de  10  paires  :  d'abord,  tout 
en  arrière  vers  l'extrémité  du  premier  tiers  de  la  queue,  trois  petites 
papilles  en  groupe  serré  et  insérées  à  la  face  ventrale  de  la  queue  ; 
ensuite  trois  autres  papilles  plus  fortes  insérées  latéralemeid  entre 
l'anus  et  les  précédentes  et  pai-  conséquent  poslanales  avec  ces  der- 
nières ;  les  deux  suivantes  insérées  très  près  en  avant  de  l'anus, 
latéralement  l'une  au-dessus  de  l'autre  ;  enfin  le  numén»  \)  au  niveau 
de  l'extrémité  antérieure  des  spicules  et  le  numéro  10  plus  en  avant 
encoie  à  une  distance  égale  à  la  longueur  des  spicules.  Toutes  ces 
papilles,  sauf  les  trois  petites  posléiieures.  sont  fortes,  cnniciues  et 
montrent  nettement  un  lilet  neuro-nuisculaire  cenlial.  Il  m'a  sendtlé 
qu'en  outre  de  ces  dix  papilles  doubles,  il  en  existait  encore  une 
impaire  sur  la  lèvre  antérieure  de  l'orilice  doacal. 

Les  spicules  (pi.  XXIII,  fig.  2),  minces  et  très  anpiés.  soni  légère- 
ment colorés  en  brun  enfumé.  Ils  se  terminent  en  avant  par  une  tète 
arrondie,  en  arrière  en  pointe  Une.  Le  gorgeret  (pièce  accessoii-e) 
égale  en  longuenr  le  tiers  des  spicules.  Très  mince  en  arrière.  \\ 
s'épaissit  bi-us(pienienl  dans  son  tiers  antéiieui'.  —  ('.lu-/  nn  des 
trois  uniques  mâles  rencontrés  par  moi.  les  spicules  présentaient  des 
irrégularités,  l'un  étant  un  tiers  ]»lus  court  que  l'aulie  et  de  forme 
un  peu  anormale.  Nous  avons  déjà  signalé  plus  liant  des  anomalies 
analogues  chez  les  màle.s  du  /{fmhf/ifis  (/ol/c/nira. 

Le  testii-ule  est  conformé  d'a|trè>  |(»ly|ie  ordinaire  des  H  liahditides. 
<;be/.  nn  des  inàles.  que  je  conservai  vivant  liint  .j'Mirs  en  |ileine 
iiialurilé.  il  était  tiansfoi'mé  en  un  vaste  réservoir  ^cniinal  depuis  le 
canal   delV'reiil    presque    jnsqnau   coiide   anli'rieur.    I  oule  cette  Ion- 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  545 

gueur  était  bondée  de  sperinutozoïdes  entassés  les  uns  sur  les  autres. 
Près  du  coude,  les  spermatoljlasles  continuaient  encore  à  se  trans- 
former en  spermatozoïdes,  en  se  divisant  à  deux  reprises.  Au  milieu 
de  cet  amas  de  spermatozoïdes  étaient  répandues  irrégulièrement  de 
nombreuses  aiguilles  cristallines  (pi.  XXII,  fig.  il)  d'une  longueur  de 
14  à  50  [t..  Ces  aiguilles  se  terminent  tantôt  en  pointe  effilée,  tantôt 
sont  tronquées  comme  par  une  cassure.  Elles  n'avaient  aucun  rap- 
port morpbologique  avec  les  spermatozoïdes  et  s'étaient,  sans  doute, 
formées  là  <"i  la  suite  de  quelque  réaction  chimique.  Elles  repré- 
sentent probablement  une  substance  résiduelle,  accunmlée  dans  le 
réservoir-séminal.  Traitées  par  l'acide  acétique,  elles  se  sont  dissoutes 
sans  laisser  de  trace.  Il  yen  avait  de  seml)lables  dans  les  testicules 
des  d(nix  autres  niAles.  Leur  présence  parait  donc  être  constante  chez 
ce  Diplogaster. 

* 

J'ai  eu  occasion  de  voir  des  aiguilles  semblables  dans  le  réservoir 
séminal  du  Rhabditis  teres,  où  Butschli  *  les  a  égalejuent  observées, 
(^laus,  avant  lui  -,  en  avait  déjà  décrit  d'identiques  chez  son  Ithub- 
difis  ùrcrisjti/Ki.  Ces  deux  savants  considèrent  ces  productions 
comme  une  forme  particulière  de  spermatozoïde.  Mais  je  suis  con- 
vaincu que  leur  interprétation  est  erronée. 

Les  spermatozoïdes  (pi.  XXII,  fig.  12),  tant  d'origine  féminine  que 
d'origine  masculine,  sont  identiques  entre  eux.  De  forme  sphéroï- 
dale,  ils  mesurent  de  6  à  7  (x.  Ils  m  ont  paru  un  peu  plus  petits  chez 
les  femelles  que  chez  les  mâles.  Lorsqu'ils  ne  sont  pas  déformés  par 
compression,  ils  prennent  toujours  une  forme  sphérique  régulière.  Je 
ne  leur  ai  jamais  vu  manifester  la  moindi-e  faculté  contractile  ou 
motrice.  A  l'état  vivant,  leur  noyau  est  à  peine  apparent.  Mais  lors- 
qu'on l'observe  sur  des  maies  ou  des  fenudles  tués  par  acide  acé- 
tique et  éclaircLs  par  ce  réactif,  il  se  monti-e  alors  très  nettement 
composé  (pi.  XXII,  fig.  13)  de  douze  petits  éléments  sphériques  ou 
chromosomes.  J'ai  conqjté  ces  ('or])Uscub's  chez  une  quarantaine  de 

'  Deitri'uje  zuv  h'fnntmss  r/er  freilebeiulen  NeitHiloden,  1873,  p.  100  et  110, 
pi.  XI,  fig.  64,  11. 

-  Zeitschrifl  fiir  wiss.  Zuuloijh,  t.  XII,  p.  3.")7,  pi.  XXXV,  fig.  4". 

ARCH.    DE  ZOOL.   EXl'.    ET  GÉN.   3''   SÉRIE.    1.    VIH.    1900.  35 


546  E.  M.UJPAS. 

sppi-iiial(iz(iï<l<'s  dOiinim'  luasculiiic  un  IV'iiiiiiinc,  d  Imijuiirs  j'ai 
retiuuvi'-  U'  noinhrc  iû. 

(Ictlo  résistaiico  à  l'ciclion  gunnaiilr  de  l'acide  ac(''ti(iu('  iri'xistc  pas 
chez  le  noyau  des  spermaloblastes  (jui,  sous  rinnuciiçi'  du  n'actif. 
devient  tellement  transparent  qu'un  le  perd  de  vue  H  rn  csl  de 
même  des  noyaux  gerniinatifs  des  ovules.  (l'est  duiir  au  momeiil  de 
la  luniiation  définitive  du  spermatozoïde  (jne  les  (Mémenls  nucléaires 
pi'ennenl  (M'ile  (lis|M)sili(in  et  ac(|uièrenl  cette  structure  particulière. 
A  ce  j)oint  de  vue,  ils  rapjx'llent  c()ni|dèleiuent  ce  (|ui  a  lieu  clie/,  le 
micronucléus  de  beaucoup  d'infusoires  ciliés,  que  j'ai  luaintes  fois 
mis  en  évidence  à  l'aide  du  même  l'éactif  '. 

Les  œufs  de  ce  Diplogaster  ne  sont  pas  pondus  au  fur  et  à  mesuie 
de  leur  maturation  ;  mais  ils  séjournent  et  s'emmagasinent  dans  les 
utiTus  où  ils  coiiliiiueiil  à  ('voluer.  Ils  sont  toujjuis  pondus  assez 
tard,  souvent  même  lors(jue  l'einlMyon  e>l  |)resipu'  complètement 
foi'nié.  Au  début,  tous  les  produits  sont  pondus  à  l'état  il'o'ufs.  Mais, 
vej's  la  lin  de  la  période  b'conde,  les  éclosions  intra-utérines 
deviennent  tV('Mpientes,  et  beauc(»up  île  mèi'es  meurent  dévorées  par 
leur  proui'niture.  (liiez  deux  femelles,  j'ai  conq)té  dans  les  utérus  un 
total  de  7(»  et  78  o'ufs  à  la  fois,  les  plus  anciens  avec  de  jeunes 
embryons  prêts  à  éclore,  les  plus  récents  au  stade  deux  l't  (piaire 
blastomères. 

A  plusieurs  i'e]»rises.  j'ai  isolé  des  femelle^  non  adultes,  alin  de  me 
rendre  compte  du  nondtre  d'ieufs  fécondés  qu'elles  sont  capables  de 
pondre.  Les  chilfres  obtenus  ont  beaucoup  plus  varié  (pu'  chez  les 
Ubabditis  et  ont  oscill('  entre  I  iO  et  '2'.\0  o'ul's.  Ils  correspnudeiil  au 
nond)re  de  sjx'rmatozoïdes  que  la  ulande  ui''nitale  est  susc('|il  ilile  de 
produire  |)eiidant  (pTelle  l'onclitnine  comme  testicule. 

(le  l)i[)lo,i;aster.  pai' une  tenqu'cature  de  -H)"  >■..  peut  vivre  juMpi'à 
K)  jours  ;  mais  les  individus  qui  r<''ussissenl  à  atteindre  ce  maximum 
sont  rares.  I^a  grossi-  majorili'.  en  ed'et.  pi'ril  beaucdup  plu^  li'il  à  la 
suite  d'i''c|osions  inlra-uti'iines.    .'>es  n'uls  millcnl    II'  lniire-  à    par- 

'   \'oir  Archiiu's  île  /nolof/ie  ej'fiérinieii/n/e  et  i/enerule.  I.   \'ll,   iK8<),  |).  .'5S(). 


MODES  i:t  I'OKmks  I)I<:  ina'i^oDiCTio.x  i)i:s  .xk.matodi^s.  :]\- 

Cûurir  leur  rvolulion  rmhi'yogriiùjuc.  La  ponte  du  preiui<'r  teul" 
arrive  8  jdurs  plus  lai'd  ;  les  pontes  fécondes  durent  8  joui's  à 
3  jours  et  deiui  :  i)uis,  lorsijue  des  éclosions  intra-utérines  n'ont 
pas  amené  une  nioit  précoce,  l'animal  continue  à  pondre  des  nnifs 
non  fécondés  pendant  (5  à  8  jours,  en  s'aU'aiMissant  graduelle- 
ment pour  iinir  par  épuisement  sénile. 

Les  jeunes  venant  d'éclore  (pi.  XXIII.  (ig.  ;i)  mesurent  380  à  3'.)0  [>.. 
Ils  possèdent  déjà  [nus  leurs  organes,  sauf  l'appareil  génital  encore  à 
l'étal  tout  .-1  lail  rudimentaire.  La  bouche  (pi.  XXIII,  lig.  i)  diffère 
assez  notablement  de  la  forme  adulte.  Elle  est  plus  étroite  et  relati- 
vement plus  profonde.  Sa  structure  paraît  également  plus  simple. 
Les  proportions  des  parties  du  cqrps  sont  également  fort  dilférentes. 
C'est  ainsi  que  l'œsophage  et  la  queue  représentent  respectivement 
1/3  et  l/G  de  la  longueui'  totale,  au  lieu  de  1/9  et  1/8  chez  l'adulte. 
Il  en  résulte  que  dans  l'accroissement  définitif,  la  plus  grosse  part 
est  fournie  par  la  r('gion  médiane  intestinale  qui  se  multiplie  8  fois, 
tandis  que  l'œsophage  <'t  la  queue  ne  se  multiplient  respectivement 
que  ^  et  4  fois.  L'intestin  est  composé  de  17  à  18  cellules,  disposées 
sur  deux  rangs.  Le  rudiment  génital  (pi.  XXIII.  fig.  5),  de  forme 
oi)longue  elliptique,  se  compose  de  deux  gros  noyaux  germinatifs 
nucléoles,  avec  une  petite  cellul»'  somali(iue  à  chaque  [xMe.  le  tout 
enveloppé  d'une  mince  membiane  anhyste. 

Cette  espèce  s'enk3'ste  fréquemment.  Je  n'ai  pas  observé  ses  mues. 
Ses  mouvements  sont  lents  et  lourds. 

Il  existe  une  gi-ande  parenté  et  une  assez  grande  ressenddance 
entre  noli'C  Di playdnlcr  rohitsfiis  et  le  /).  loïKjicdudd  di'ci'it  {)ar 
IJiitschlii  et  j)ar  Ziegler-,  le(juel  d'ailleurs  n'est  pas  du  tout  iden- 
tique avec  l(^  I).  loïKjicdiKla  de  Clans.  Mais  le  nôtre  dilfère  de 
celui  de  Biitschli  pai-  sa  taille  et  les  dimensions  beaucoup  plus 
grandes  de  ses  diverses  parties,  par  son  état  hermaphrodite  et  enlin 
par  le  nondire  10  des  papilles  mâles,  l'autre  n'en  ayant  (|ue  \). 

^  Zeitschri/t  fur  wiss.  Zuoloijie,  t.  XXVI,  i87(J,  p.  'M'n),  \A.  XXIII,  (ii;-.   \,a-c. 
^  Zeifschrift  fur  wiss.  Zon/or/ie,  I.  LX,   1895,  p.  X>'>. 


"iiS  K.  .M  AT  l'A  S. 

l'uni'  iirassiii'ci'  tic  rcxistciict'  des  iiiàlcs  cl  nie  rendre  riini|itc  de 
leur-  rn'Mjucncp.  j'organisai  t\v  iirandcscnllurcs  disposées  l'I  e\|dnri''cs 
comme  je  l'ai  déeiil  pins  liant  à  piupos  iln  /{/la/if/ifis  r/r//(/ns.  .l't'in- 
diai  ainsi  4  séries  de  pontes  dans  chacune  desquelles  tous  les  pio- 
duits  féconds  de  40  femelles  furent  conduits  jusqu'à  l'Age  adulte. 
Je  dénomhiNii  de  cette  façon  23.443  individus,  parmi  lesquels  je  ne 
rencontrai  (juc  3  maies  ;  les  seuls  de  l'espèce  que  j'aie  vus,  et  qui 
in'onl  servi  ponr  la  desrriplion  dtiiHK'-c  pins  liant,  (l'est  une  proportinn 
de  0,13  cf  poni'  i  .000  9-  '''  p'i'!'^  l'ailile  de  l)cauc,on|)  que  nuus  ctm- 
naissions.  Chez  ce  Diplogaster,  l'hermaphrodisme  est  devenu  presque 
ahsolu,  bien  que  la  production  féminine  des  spermatozo'ides  y  soit 
relativement  peu  élevée.  Je  n'y  ai  jamais  remarqué  aucun  fait  indi- 
quant l'existence  de  femelles  non  hermaphrodites,  pondant  des  œufs 
non  fécondés  dés  le  début. 

Avec  (Icnx  des  mâles,  j'ai  es-sayé  d'oblenir  des  refécondations 
hétérogamiques,  en  les  isolant  chacnn  à  part  avec  deux  jeunes 
femelles  venant  d'effectuer  leur  quatrième  mue,  c'est-à-tlire  entrant 
dans  l'âge  adulte.  Ces  animaux  V(''cnrent  cote  à  côte  7  à 
8  jours,  vigoureux  et  bien  portants,  (liiez  un  des  mâles,  je  n'eus  pas 
occasion  de  constater  aucune  tentative  d'accouplement  ;  chez  le 
second^  au  contraire,  je  le  vis  à  deux  reprises  tenant  un(^  femelle 
embrassée  dans  son  extrémité  caudale  repliée  avec  l'attitude  de  l'ac- 
conplement.  Les  4  femelles  pondirent  des  œufs  fécondés  pendant  3  à 
4  jours,  puis  ensuite  des  œufs  stériles.  Le  nombre  total  fb's  rpufs 
fécondés  s'éleva  à  581,  c'est-à-dire  en  moyenne  145  |>ar  lemcll<', 
iliill're  iniiiiiiinin  îles  pontes  d'origine  autogame.  Tous  ces  unifs 
l'urciil  conservés  et  leurs  produits  ('levés  ins(|n'à  l'âge  .idulle.  Il  en 
sortit  .")8I  t'cmelles  liermaytbiddiles.  comme  dans  les  ('•levages 
ordinaires. 

De  tout  cela  il  l'aiil  conclure  (pi'il  n'y  a  pas  eu  de  retV'condation 
liét(''r(tg;inii(|nc.  I,c  mâle,  enlaçant  une  l'emelle  de  ses  replis  candaiix. 
n'a  l'ait  (priin  simulacre  daccduplemcnt  non  >nivi  dniie  IV'coiidalion 
•  ('■elle,  (les   iiiàles,  c(  iniiiic  cenx  do  H  lia  lid  il  is  (b'crits  |>l  us  II  a  ut .  ont 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  549 

perdu  le  sens  g(''nési(|ue  et  n'existent  là  que  comme  des  manifesta- 
tions ataviques  d'un  aneien  état  dioïque.  Leur  lùle.  dans  la  re[)ro- 
duction  et  la  conservation  de  l'espèce,  est  absolument  nul. 


DrpLooASTER  MiNon  mihi 

Otte  espèce  paraît  rf'pandue  et  commune.  Je  l'ai  trouvée,  pour  la 
première  fois,  dans  un  humus  gras  recueilli  à  \'ii-e,  en  Normandie, 
puis  une  deuxième  et  une  troisième  fois,  dans  des  terreaux  prove- 
nant du  Sud-Oranais  (puits  de  Galloul),  et  des  forets  de  l'Edough, 
près  Rône.  Elle  s'élève  et  se  multiplie  sans  difficultés  sur  lamelles 
creuses,  en  la  nourrissant  de  chair  pourrie. 

Mesures  : 


9 

Corps 1072  [J. 

Œsophage 143  =  Vt,= 

Queue 214  =  V^ 

Vulve 500 

Diamètre 70  ^  '/i^ 

Cavité  buccale 11  =  i/,3 


JKUNE 

venant  il'éclore 


275  [X 

80=V3,i 

m  =  'A 

12=1/23 

4  =  Vi'o 


La  taille,  chez  cette  espèce,  est  très  uniforme  et  ne  m'a  paru  varier 
que  dans  des  limites  très  restreintes,  environ  de  930  à  1.070  (jl. 

Le  corps  des  femelles  adultes  (pi.  XXIIL  fig.  6).  relativement  épais 
et  renflé  au  centre,  a  un  aspect  général  fusiforme  très  allongé.  11 
s'atténue  graduellement  vers  les  extrémités,  tronqué  en  avant  par  la 
bouche,  s'efïilant  en  pointe  fine  en  arrière.  Sa  coloration  générale 
est  noirâtre  opaque,  causée  par  les  nombreuses  granulations  de 
l'intestin. 

La  cuticule,  comme  chez  les  autres  Dip/of/asfer,  est  ornée  de  ner- 
vures longitudinales,  délicates  et  un  peu  difficiles  à  bien  voir.  Les 
bandelettes  comprises  entre  les  nervures  sont  striées  transversa- 
lement. 

La  bouche  (pi.  XXIIL  fig.  7)  ne  se  différencie  du  reste  du  corps  par 


550  E.  MAI  PAS. 

.luciiii  rrir.iil  (III  s.iillic  (r.'iucuiK^  stirtc.  l'Ili'  <'sl  lnirilrc  ]>.ir  trois 
livres  à  |M'iiii'  saill.iiilcs.  |i(iilanl  rliacum'  deux  |ia|iill<'s  rxtivnic- 
iiH'iil  liiics.  La  caviti''  liiirralc.  assez  courte,  est  à  pi'ii  pi^s  aussi  lai-ge 
(jue  j)iur()mle.  Ses  parois  cliitineuses  sont  (''paisses  d  t'oriiircs  de  deux 
pièces  superposées.  Au  (nnd.  existent  deux  dents  à  peiiw^  saillantes. 

L'fesojdiaue  I  pi.  Wlil.  liu.  (Si  se  pr(''seule  avec  la  contoriiialion 
ordinaire,  il  est  relativement  ('pais  et  trapu.  Sa  ni(iiti(''  anli'iaeure  est 
des  deux  tiers  plus  loniiuc  ipie  la  ni(iili(''  |i()sl(''rieure.  Le  liulhe  anli''- 
rieur.  bien  arrondi,  a  ses  parois  internes  valvulaires  fortement 
eliitinisées.  Le  l)ull)e  post(''rieur.  également  arrondi,  montre  toujours 
(Lans  sa  substance  charnue  deux  gros  noyaux  clairs  avec  nucléoles 
opa(|ues. 

La  queue  (pi.  XXIII.  (ig.  9)  s'amincit  r(''guli("'rement  à  ])artir  de 
l'anus,  ]jour  se  teianinei'  en  pointe  Hue.  Sa  longueur  |)eul  varier  du 
simple  au  double,  sans  que  les  proportions  des  autres  parties  du 
corps  soient  uiodifiées.  Je  n'y  ai  pas  reconnu   de  papilles  latérales. 

Les  cellules  de  l'intestin  des  individus  bien  nourris  sont  reuqilies 
de  iiondjreuses  granulations  albuniino-graisseuses  et  de  corpuscules 
biréfringents  aussi  n(nidjreux.  (]e  sont  surtout  ces  derniers  (|ui 
donnent  au  Iractus  intestinal  son  aspect  noirâtre  o|)a(|ue.  Le  rectum 
a  une  longueur  à  peu  de  chose  près  égale  à  r(''|»aisseur  du  corps  au 
niveau  de  sa  jonction  avec  l'intestin.  A  cette  jonction,  il  jiorle  des 
glandes  dorsale  et  ventrale  nettement  ajiparentes.  L'anus  a  la  lèvre 
pOst(''iieure  b'gèrement  renllée. 

Le  Colliei'  nerveux  (  pi.  X.XIIl.  lig.  8.  r).  de  slrudiire  lilireuse.  enve- 
loppe le  col  ('troit  de  fo'sophage  entre  les  deux  bulbes  et  s'incline 
obliquement  vers  la  face  ventrale  et  le  pore  d'excr(''tion. 

L'organe  d'excrétion  (pi.  XXIll.  lig.  S.  /n  est  diflicileà  bien  voir.  Ou 
distingue  sans  trop  de  peine  le  pore  et  le  canalicule  impair  >ilu(''  au 
niveau  moyen  du  bulbe  post(''rieur  ;  mais  je  n'ai  pas  r('ussi  à  voir  les 
canaux  longil  udinaiix. 

La  vid\c  (|(l.  XXlll.  lig.  bel  KL  r)  est  située  assez  exactement  au 
milieu  de  la   longueur  du  corps.  L.lle   ne  l'orme  aiiciine  saillie  et  son 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  351 

orifice  est  en  forme  de  jxnv  circulaire.  F.e  xav^ln  est  cuiul.  Le  luiie 
griiital.  assez,  forlement  (lrvei(i|)|ic  dans  certaines  de  ses  parties,  a 
ses  coudes  extrêmes  assez  éloignés  des  deux  extrémités  de  l'intestin. 
Les  utérus  sont  étroits  et  courts  ;  chacun  d'eux  ne  contient  jamais 
plus  de  deux  à  trois  œufs  à  la  fois.  Leur  extrémité  antérieure,  à  la 
jonction  avec  l'oviducte,  sert  de  réceptacle  séminal.  Le  rétrécissement 
de  l'oviducte  également  est  peu  long.  L'ovaire  proprement  dit  est, 
au  contraire,  livs  développé.  Il  débute  à  chaque  extrémité  en  formant 
crosse,  puis  se  replie  en  obliquant  avec  l'intestin  et  se  prolongeant 
au  delà  de  la  vulve  jusqu'à  la  tète  de  l'ovaire  opposé.  Sa  portion 
antérieure  contenant  7  à  8  gros  ovules  en  voie  d'accroissement  peut 
être  considérée  comme  le  vitellogène.  le  reste  comme  le  germigène. 

Les  œufs  (pi.  XXIÎI,  lig.  H),  de  forme  oblongue  arrondie  aux  extré- 
mités, mesurent  de  00  à  70  [/  en  longueur  et  de  ;W  à  89  [a  en  largeur. 
Leur  coque  est  mince  et  lisse. 

Le  Diplof/asfer  minor  est  essentiellement  ovipare.  Les  œufs  sont 
souvent  pondus  même  avant  leur  première  segmentation,  au  plus 
tard  après  la  deuxième  ou  la  troisième.  Aussi  n'en  voit-on  jamais 
plus  de  deux  ou  trois  à  la  fois  dans  chaque  utérus. 

Les  larves  de  cette  espèce  s'enkystent  facilement,  lorsqu'elles  se 
trouvent  dans  de  mauvai.ses  conditions  de  nourriture. 

Les  mouvements  sont  lents  et  lourds. 

Cette  espèce,  dans  sa  conformation  générale,  ressemble  assez  au 
Biphf/aste?'  rohitsfus  décrit  plus  haut.  Mais  elle  s'en  distingue  par 
sa  taille  et  les  dimensions  de  ses  diverses  parties,  beaucoup  plus 
petites,  et  surtout  par  le  faible  développement  de  .son  utérus,  ainsi 
({ue  par  son  état  essentiellement  ovipare,  qui  en  est  la  conséquence. 
Elle  ressemble  encore  beaucoup  plus  au  Diplof/astp}'  loiu/irauda  de 
Biitschli  et  Ziegler,  mentionné  plus  haut.  Cette  ressemblance  est 
même  si  grande  que,  n'était  leur  dissemblance  sexuelle,  on  les  con- 
fondrait sans  hésiter.  En  oulie.j'ai  fait  entre  elles  de  nombreuses 
tentatives  de  croisement,  en  plaçant  des  maies  de  D.  lonijicauda 
avec  des  femelles  de  I).  mi/ior.  Ces  tentatives  sont  demeurées  intVuc- 


552  E.  MAUPAS. 

tueuses.  Ces  doux  furnies  ne  s'accouplent  ni  ne  se  fécondent  entre 
elles.  Il  faut  donc  l»ion  les  considérer  comme  espèces  distinclos. 

Je  ne  me  suis  rendu  cunipte  qu'avec  une  seule  femelle  du  nombre 
d'œufs  fécondés  que  cette  espèce  est  susceptible  de  produire.  Cette 
femelle,  isolée  dès  le  moment  de  son  éclosion.  pondit  :2(H  œufs 
fécondés.  Il  en  faut  conclui'e  que  les  ulandes  nénitaU's  du  D. 
minor  peuvent  piodiiirc  jnsiiu'à  261  spermal(»Z(»ïdes  pendant  (prelles 
fonctionnent  comme  testicules.  Ce  cbilTre  (jteut  être  maximum?)  est 
un  peu  plus  élevé  que  celui  du  /).  robuatHn. 

Afin  de  connaître  la  durée  de  l'existence,  j'ai  isolé  un  jeune  au 
moment  de  réclusion  et  l'ai  suivi  jusqu'à  la  mort.  La  température 
était  de  17"  c.  1/accroissement  dura  (|uatre  jours.  Ensuite  la 
femelle  adulte  pondit  des  o'ufs  féconds  pendant  (piatrt»  jours  aux 
n(tnd)re8  (juotidifns  de  4:2.  72,  85  et  62.  total  261  leufs.  A|>rès  cela, 
elle  resta  deux  jours  les  utérus  complètement  vides  et  ne  pondant 
plus  rien.  Puis  le  jour  suivant,  je  la  trouvai  entourée  d'œufs  non 
fécondés,  d'une  nature  particulière  et  sur  lesquels  nous  reviendrons 
plus  bas.  Elle  continua  de  ])ondre  des  o'ufs  non  l'écond(''s  pcudant 
quatre  joui'S  encore,  vécut  ensuiti^  un  jour  dans  une  sléi-llité  absolue 
et  s'éteignit  di'  vieillesse. 

En  résunu'',  celte  femelle  a  vécu  un  total  de  16  jours.  Comme  cette 
espèce  n'est  pas  exposée  à  une  morlaliti'  causé(^  par  des  édosions 
intra-utérines,  il  est  fort  probal)le  (|ue  la  duiée  de  l'existence  est  à 
peu  de  cbose  près  la  mèuu'  cbe/  tous  les  indivitius,  ne  variant  (|u"avec 
la  teiii]M''ratiire. 

IjCS  O'ufs  non  fécondés  (|ue  cette  femelle  se  remit  à  pondre  les  11''. 
12'' et  13'' jours  de  son  existence,  et  cela  a[»rès  un  r(^])os  complet  d(^ 
deux  jours,  ces  œufs  étaient  fort  intéressants  à  observer.  Certains 
d'entre  eux,  c,omplètemenl  (l('piaii'vus  de  coque,  se  (b'soi'nanisèrent 
assez  rapidement,  comme  nous  l'avons  vu  pour  les  leuls  sendilables 
cbez  tous  les  autres  bermapbi'odites.  .Mais  d'autres  leul's.  au  conlraii'e, 
étaient  pourvu>  de  i<i(|ues  nelleuieul  (linV'renci('es.  Parmi  eux. 
quelques-uns.  mal  courormé's.   avaient  des  prolongeuienls  de  l'orme 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  553 

irrégulière  (pi.  XXFIE  fiiç.  1:2).  Eeur  vitellus  rtail  anior{)he  et  comme 
désorganisé.  D'autres,  enfin  (j»l.  XXIII.  tii;-.  13).  avaient  des  coques 
encore  plus  nettement  dilïérenciées.  avec  une  forme  régulière,  seu- 
lement plus  étroite  et  plus  elfilée  que  la  forme  normale.  A  Tintérieur, 
la  masse  vitelline  était  segmentée  en  un  certain  nombre  de  blastomères 
qui  avaiiMit  ])iis  la  disposition  d'une  uKiiula.  Mais  ces  blastomères 
étaient  beaucoup  trop  régulièrement  sphériques,  indice  d'un  ai-rèt  de 
développement  et  d'un  commencement  de  désorganisation,  (les  œufs, 
conservés,  furent  trouvés  le  lendemain  complètement  désorganisés. 
Leurs  blastomères  ne  formaient  plus  qu'une  masse  amorplie  granu- 
leuse remplissant  toute  la  cavité  de  la  coque,  comme  chez  l'œuf 
figure  12. 

Ces  œufs,  bien  certainement  non  fécondés  et  qui  cependant  se 
sécrètent  une  coque  régulière  complète  et  ensuite  peuvent  traverser 
les  premiers  stades  de  la  segmentation,  me  semble-t-il,  doivent  être 
considérés  comme  des  œufs  en  voie  d'évolution  parthénogénétique. 
Lorsque  la  parthénogenèse  se  développe  chez  une  espèce,  elle  n'y 
apparaît  bien  certainement  pas  brusquement  et  tout  d'une  pièce.  Elle 
doit  s'y  réaliser  graduellement,  d'abord  en  produits  imparfaits, 
comme  les  œufs  que  nous  venons  d'étudier.  H  est  encore  probable 
qu'elle  apparaît  et  se  développe  surtout,  sinon  toujours,  chez  des 
espèces  hermaphrodites  protérandriques  autogames. 

.le  n'ai  pas  rencontré,  chez  cette  espèce,  un  seul  maie.  S'il  en 
existe,  ils  sont  probablement  aussi  rares  que  chez  son  congénère  pré- 
cédent. A  ce  point  de  vue,  je  n'ai  dénombré  et  exploré  ((u'une  culture 
composée  de  l.TOC»  individus  tous  femelles. 

RhABDITIS    SCHNEUIRUI    RiiTSCHLI 

ScnNKHJRH.  — Monofjraphic  <ler  XoDintiKlPU.  IHGG,  p.  321. 
BiiTscMi.r.  —  JicilrfUjp,  etc.,  1873,  p.  liO.  pl.X.  fig.  (t3.  ac<-.  et  XI, 
lig.(i3, /j. 

Cette  espèce  paraît  èli-e  commune  et  très  répandue.  Schneider  et 


554  E.  MAIl'AS. 

lifilsclili  l'uni  triai\"('«'  en  Allcin.iiinc  .Ir  l'ai  n'nciinli'(''i'  [uns  fuis  en 
Ali;i''ii<'  :  ilrux  fuis  aux.  environs  d'Aliicr.  la  lri)isirni<'  dans  la  fmvt  de 
l'Eduugli,  près  llùne.  Dans  chacune  de  ces  stations,  elle  vivait  dans 
des  terreaux  légers,  peu  gras  et  pas  trop  humides.  Elle  ne  paraft  pas 
se  plaire  dans  les  humus  très  riches,  recherchés  |)ai'  les  autres 
Itliahditis.  Elle  sf  laisse  assez  bien  cultiver  sui'  lamelle  creuse,  en  la 
nourrissant  de  rliair  |iourrie  assez  diluée. 

Ea  description  et  les  figures  que  nous  en  a  données  Biitschli  étant 
sulîisantes  pour  la  reconnaître  :  moi-même,  d'un  autre  cCAv.  n'en 
ayant  point  fait  une  élude  morphologique  complète,  je  me  contenteiai 
de  faire  connaître  les  ohservations  que  j'ai  pu  recueillir  sur  sa  bio- 
logie et  sa  sexualité. 

(lelle  espèce  a  un  développement  très  lapiile  el  une  existence 
courte.  Ses  œufs  parcoui'ent  leur  évolution  endjryogénique  en  li)  à  -20 
heures  par  une  température  de  1:2  à  43»  c.  et  en  10  à  1:2  heures 
seulement  par  une  température  de  19  à  20*^  c.  Avec  12  à  13»  c,  les 
larves  ont  besoin  de  G8  à  70  heures  pour  s'accroître  et  atteindre  leur 
développement  conq)let  jusqu'à  ponte  de  leui'  picniier  (l'uf.  (let 
accroissement  n<'  dure  plus  que  -40  heures  avec  19  h  20"^  c.  Ea  inTiode 
des  pontes  dure  de  10  à  12  jours  avec  12  à  13"  c.  et  5  à  0  jours  seu- 
lement avec  19  à  20*^  c.  Les  pontes  finies,  l'animal  vit  encore  un  ou 
deux  jours,  puis  meurl.  En  résumé,  la  durée  totale  de  l'existence  est 
de  18  à  19  jours  par  une  lenqx'rature  de  12  à  13°  c,  et  de  8  à  9  jours 
avec  1«)  à  20"  c. 

Une  femelle  bien  nnurrie  pnnd  de  ;', iO  à  380  ( eu fs.  En  la  nourrissant 
avec  de  l'albumine,  ce  cliill're  se  r('(luit  (b'  pins  des  deux  tiers.  Le 
nombre  maximum  d'o'ufs  pondu  dans  les  24  heures  peut  être  de  35  à 
•40  avec  12  à  13'^  c.  et  d.>  130  à  I  40  ave(t  19  à  20"^  c 

Schneider  e|  Hi'ilsclili  allirmenl  expressémeni  n'avoii'  jamais  vu 
(|ne  des  fenii'lles  cliez  celle  espèce,  .l'ai  Nonin  niassnrer  de  celle 
absence  (le  mâles  en  prali(|nanl  les  mêmes  mi''lbodes  de  recbeicbe 
que  j'ai  di-criles  plus  liani  à  propos  dn  /{/i(//ii////s  r/ci/a/is.  .fai 
ainsi    T'Iev»'-    el    di'iiundtn''    i.();!9    indi\iiliis    adulles    Ions    renielles. 


MODES  ET  FOlîMES  DE  liEPUODUCïION  DES  NEMATODES.  555 

sans  un  seul  niàlc.  Si  co  sexo  existe  (niflqudVHs.  il  duil  rlivhien 
rare. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit  dans  la  paili<'  Iiishirique  de  ce  travail, 
le  RhabdiUii  Sr/uwifferl  est  le  premier  cas  de  parthénogenèse  bien 
avéré  qui  ait  été  constaté  chez  les  Nématodes.  Les  deux  savants  alle- 
mands, sans  employer  le  mot  de  parthénogenèse,  affirment  très  nette- 
ment ({u'il  se  reproduit  sans  fécondation.  Ils  n'ont  jamais  pu 
rencontrer  un  mâle  et  pas  réussi  avoir  la  moindre  trace  de  sperma- 
tozoïdes dans  les  organes  génitaux  de  femelles  pondant  de  nondjreux 
œufs  qui  évoluent  régulièrement. 

Bien  que  la  grande  autorité  de  ces  deux  habiles  observateurs  fût 
parfaitement  suffisante  pour  donner  à  ce  fait  une  authenticité  défini- 
tive, il  est  resté  pour  ainsi  dire  inaperçu  dans  la  science.  Nous  avons 
vu  dans  l'introduction  historique  qu'on  n'en  avait  tenu  aucun  compte. 
C'est  pour  cela  qu'il  nous  a  paru  utile  de  le  vérifier  de  nouveau  et 
de  le  confirmer.  Nous  avons  donc  examiné  avec  le  plus  grand  soin,  à 
l'aide  des  meilleurs  objectifs  et  en  employant  diverses  méthodes,  les 
organes  génitaux  de  nombreuses  femelles,  sans  jamais  y  apercevoir 
la  moindre  trace  de  spermatozoïdes.  Cet  examen,  d'ailleurs,  est  faci- 
lité par  la  clarté  des  organes,  surtout  lorsqu'on  a  soin  de  faire  jeûner 
(juelque  temps  les  animaux  avant  de  les  utiliser.  On  peut  alors,  avec 
un  peu  de  compression,  explorer  minutieusement  les  organes  géni- 
taux dans  toutes  leurs  parties.  Aujourd'hui  donc,  il  ne  peut  plus 
subsister  le  moindre  doute,  le  R.  SrJuieideri  est  une  espèce  à  repro- 
duction partluMiogénéticpie. 

CEPHAi.onus  DUBius  milii 

Cette  espèce  est  ti'ès  répandue  et  ti'ès  eummune  en  Algérie.  Je  l'ai 
rencontrée  k  plusieurs  reprises  aux  environs  d'Alger.  Elle  m'a  été 
i-apportée  par  M.  Flamand  de  plusieurs  points  ilu  Sud-Oranais 
(Aïn-Sllssifa.  Chott-Chergui.  llaci-Morra  et  Taoussera).  du  vei'sant 
sud    du  .liirjuia  (  I  ..'iOO  mètres  (raltitude).  par   M.    Ficlicui'.  riiliii  dr 


556 


F..  MAl'PAS. 


|{(tusaa<l.i  ('(  SCS  cnvinnis  |»;ir  Ir  liriilrii.iiit  l'dtiiii't.  .le  r.ii  encore 
trouvi'c  dans  un  (''cliaiit illnii  ({c  terre  nniue  l'ccueilli  aux  environs 
de  Tananarive  cl  envoyé  tic  Madagascar  par  le  I)''  .Martel.  Dans 
toutes  ces  localités,  elle  vit  dans  des  terres  un  |)eu  maigres  et  y  peut 
supporter  de  longues  dessiccations  |»(iur  se  ranimer  dès  qu'elle  est 
r(''liunu'c|ée..le  l'ai  lunguement  cultivée  sui'  lamelle  creuse  en  la  nour- 
rissant (rallmmine. 
Meaiwes  : 

9' 

Corps 730  j^ 


Œsophage IGO  =:  '//,..; 

Queue 43  =:  V»" 

Vuhe 473 

Diamètre 50  =  Vi  s 

Cavité  buccale 17  ^  V» 


.ii:l'nk 


246  (A 

89  =  V-S7 

20  =  '/9 

11  =  '    .7 


La  taille  des  individus  adultes  varie  entre  000  et  TIJG  (jl. 

Le  corps  (pi.  X\l\',  tig.  1)  est  relativement  lourd  <■!  trapu.  Kn 
avant,  il  s'atténue  assez  longuement  et  graduellement  dans  la  région 
œsophagienne,  pour  se  terminer  pai'  la  troncature  de  la  bouche, 
dont  l'épaisseur  égale  à  jteine  le  (juarl  du  dianu"'tie  du  corjts  dans  sa 
partie  médiane.  En  arriére,  il  s'amincit  assez  rapidement  à  [)artii' 
seulement  de  l'anus,  cl  se  termine  en  une  pointe  Une  très  courte 
chez  une  race  (pi.  XXIIl.  (ig.  I(>)  (jue  nous  aj)pellerons  var.  (ipicula, 
en  pointe  arrondie  et  épaisse  chez  l'autre  rac(>  (|)1.  XX1\'.  (ig.  2) 
ou  var.  votuntldtd .  (".h"Z  les  individus  bien  nourris,  son  aspect 
généi'al  est  1res  opatpie.  sans  être  noirâtre  comme  chez  les  Rhuh- 
ditis.  Cette  opacité  |)rovienl  des  nond)reuses  granulations  déposées 
dans  les  parois  de  l'inleslin  et  dans  le  tissu  conjonctif.  La  (|ueue  et 
la  région  lesophagienne  sont  toujours  plus  claires. 

La  cuticule,  mince  et  transparente,  est  sti'iée  ti'ansversaUMuenl  ; 
mais  les  stries  sont  liés  |)eu  apparentes  et  dil'liciles  à  voir.  Souvent 
on  les  (dierclic  en  vain.  (Juand  on  réussit  à  les  distinguer,  on  ne  les 
aperçoit  qu'en  cuupe  opli(pie  sur  les  bords  de  l'individu  en  obser- 
vation. Ces  bords  appaiaissenl  alors  très  linement  restonnes. 


MoDKs  i-:t  kokmks  de  rkprodi'ctio.n  des  NEMATODES.  557 

La  liitiiclu'.  chez  la  vace  (i/u'cd/a  (pi.  Wlll.  (II;-.  15).  tecininc  l'ex- 
ti('mit(''  anli''ii('iire  en  s'arroiidissaiil  n'uiilirrcniciil  sans  formel'  de 
saillie  on  de  retrait  d'aucune  sorte  la  disliuyuant  du  r<'ste  du  corps. 
Elle  est  b(3rdée  par  trois  lèvres  peu  saillantes  et  sans  papilles.  Chez 
la  race  rotutidata  (pi.  XXIII,  lig.  14),  les  levures,  beaucoup  plus  déve- 
loppées et  séparées  par  des  échancrures  plus  fortes,  forment  un  léger 
renflement  terminal  en  saillie  sur  l'extrémité  du  corps.  Ces  lèvres 
n'ont  plus  la  forme  arrondit'  régulière  de  la  première  race,  mais  sont 
un  |)eu  anguleuses. —  La  cavité  buccale  présente  les  épaississements 
chitineux  ordinaires  du  genre  Cep/ialobus.  Elle  égale  1/9  de  la  lon- 
gueur de  l'œsophage  mesuré  depuis  l'extrémité  antérieure  de  la 
bouche. 

L'œsophage  (pi.  XXIV,  lig.  1 ,  o)  a  sa  porti(jn  antérieure  très  allongée 
et  renflée,  formant  une  sorte  de  bulbe  en  fuseau  long  et  peu  épais  ; 
le  col  étranglé  est  court  ;  le  second  bulbe,  un  peu  plus  long  que  large, 
est  pourvu  de  clapets  (dents)  bien  développés.  En  avant,  l'tesophage 
remonte  le  long  de  la  cavité  buccale,  en  l'enveloppant  en  manière  de 
gaîne  jusqu'à  l'extrémité  antérieure  de  son  épaississement  moyen. 

La  queue,  chez  la  race  apicata  (pi.  XXIII,  fig.  10),  de  forme 
conique,  s'amincit  régulièrement  à  partir  de  l'anus  et  se  termine  par 
une  pointe  fine  très  coui'te.  Chez  la  race  roinntlala  (pi.  XXIN',  iig.  :2). 
au  contraiie.  elle  s'arrondit  brusquement  en  grosse  pointe  obtuse  à  son 
extrémité,  où  elle  conserve  un  diamètre  encore  égal  au  tiers  de  celui 
du  corps,  à  la  hauteur  de  l'anus.  De  lines  papilles  latérales  existent 
insérées,  en  arrière  de  l'anus,  à  une  distance  un  peu  plus  grande  que 
la  moitié  de  la  longueur  du  i-ectum. 

L'intestin  est  composé  de  deux  rangées  de  cellules  alternant  entre 
elles.  Ces  cellules,  chez  les  individus  bien  nourris,  sont  remplies  de 
granulations  albumino-graisseuses  :  jamais  on  n'y  trouve  de  corpus- 
cules bii-éfringents,  comme  chez  les  Ilbabditis.  Les  granulatiims 
s'accumulent  également  en  grande  (pianlit(''  dans  le  lis^u  conjonctif 
qui  existe  entre  la  paroi  externe  du  tube  digestif  el  la  couclie  nius- 
culo-cutanée.  Ce  tissu   conjonctil'  joue   dtmc  ainsi    un   rôle   complè- 


558 


K.  MAI  l'AS. 


Icmriil  ,iii,ilnuii('  ;iu  curps  gi"iiss('iix  (l<'s  iiisfclcs.  Ces  irr;iiuil;ili(ms 
pcLivciil  s'.icriiinulci' iusi|iu' dans  la  n\u'ion  aiitiMiciiic  di' ru'S(i[iliai;e, 
ainsi  (jiic  dans  la  (jncnr  jns(|n'à  la  iminlc  Ce  sunl  elles  (jui.  en 
grandi'  (|nanlili''.  rendent  ci'  Oplialoitus  si  opaque  cpie  l'élude  des 
organi's  inici'nrs  en  dcvicnl  tnri  diriirilc.  Le  rccinni  a  une  l(in,i;u<'ur 
égale  aux  linis  (|uailsdc  ("(''pa isscur  du  coi'jts  à  la  liauli'ur  de  son 
inscilion  avec  l'intestin.  A  cetli'  insei'tiun.  il  est  pourvu  il'une  glande 
dorsale. 

Le  cdllier  nerveux  (pi.  .\\l\'.  fii;-.  I .  r).  de  strurtnre  (ihreuse.  enve- 
lopjx^  le  col  (Hrangh''  de  Tiesophage  en  avant  du  second  linlhe. 
Il  s'incline  ohliquenu'ul  vius  la  face  v«Mitrale  et  envoie  drx  prolonge- 
nu'uts  dans  la  même  directiiui. 

li'organe  (rexcri''tion  (pi.  .\.\h'.  lig.  I.  />)  est  très  diriicile  à  \ nir  et  (Ui 
n'y  i'<''ussjt  que  sur  dev  iiulividns  éniaciés  assez  cnnqjrinu's.  I.e  |tc>re 
est  silu(''  an  niveau  antérieur  du  second  linlhe.  Le  canalicule  impair 
décrit  une  ou  deux  sinuosités  un  peu  varialdes  d'un  individu  à 
l'autre,  .le  n'ai  pas  r'éussi  à  apercevoir  la  ramilicatiiui  lal(''rale  posté*- 
rieure.  tandis  (pu'  j'ai  pu  suivi"e  les  légères  sinuosités  de  l'anté- 
rieure jusipu'  vei'S  le  milieu  de  l'iesopliage.  Près  et  en  arrière  ilupore 
existe  une  glande  unicelhila  ire. 

La  vulve  (pi.  WJW  lig.  |.  r)  est  situé'c  dans  une  |Misilion  un  peu 
variahli'.  oscillant  tant(M  un  jm-u  en  avant,  taidôl  un  peu  en  arrièri^ 
de  la  limite  entre  le  sec(uid  et  le  IroisièuH'  tiers  de  la  l(Uigueui'  totale 
du  corps.  Ses  lèvres  sont  un  peu  renl1(''es.  Le  vagin  est  très  court. 
Le  lulie  génital  est  sinqile.  comme  chez  la  plupart  des  ('/'/i/itz/o/nts. 
L'utérus  renioide  en  avant  de  la  vidve  avec  une  longueur  douhie  de 
l'épaisseur  du  corps.  Sa  l'orme  est  celle  d'une  poidu'  ohlmigue.  ler- 
niinéo  en  cidde  sac  en  avanl.  Il  se  relie  à  l'ovaire  par  tin  oviducte 
(tuha)  (''troil,  insi'ié'  un  |ieu  l'u  arrière  de  son  e\ti(Mnile  a nlé'rieui'e. 
<!e|  o\idtH-ti'  remonte  en  ohiiqu.iid  en  av.int  poiu'  rejoindri-  l'extri''- 
nuli'-  aidi'rienre  de  Tova  ire  plaeee  an  mè'nie  ni\  ea  n  que  re\tr(''mil(''  de 
l'ulern-.  L'o\aire  redescend  en^mh'  du  ec|  rmcnl  en  arnèir  en  rai>anl 
Inujunr'-  un    repli    dnidih'  trè>  ai'ceniui'  un  pi'u  an  delà    de  la  vidve. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  559 

Il  se  tennine  tnujnm-s  assez  Idiii  en  avant  de  l'extrémité  de  l'intestin. 
L'utérus  ne  contient  jamais  qu'un  seul  ti'uf,  qui  est  toujours  pondu 
avant  que  le  suivant  ne  vienne  le  remplacer. 

Le  passage  des  (pufs  de  l'ovaire  dans  l'utéi'us  se  fait  assez  lente- 
ment. On  les  voit  aloi's  s'engager  dans  le  pertuis  étroit  de  l'oviducte, 
qui  cède  très  peu  et  au  travers  duquel  ils  s'étirent  connue  à  la  filière. 
Lorsqu'une  niditié  est  déjà  passée  et  (pie  l'autre  se  trouve  encore 
dans  le  tube  ovarien,  ils  ressendjlent  alors  assez  bien  aux  deux 
moitiés  d'une  baltèi'c.  réunies  par  leur  poignée.  Leur  substance  doit 
jouir  d'une  ténacité  et  d'une  ductilité  fort  grandes  pour  résister  sans 
se  désorganiser  aux  tractions  et  compressions  qu'elle  subit  dans  ce 
passage  étroit.  Les  œufs  sécrètent  leur  coque  solide  après  leur  arrivée 
dans  l'utérus,  t'ne  fois  pondus,  ils  ont  une  forme  oblongue  arrondie 
aux  extrémités,  avec  des  longueurs  variant  entre  53  et  64  [k.  et  des 
largeurs  de  :20  à  30  [/.. 

Cette  espèce  est  très  inerte.  Elle  reste  constamment  presque  immo- 
bile, n'exécutant  que  de  lentes  et  rares  ondulations,  qui  la  déplacent 
à  peine.  Bien  nourrie,  elle  demeure  des  journées  entières  à  la  même 
place. 

J'ai  beaucoup  hésité  pour  savoir  si  je  ne  devais  pas  assimiler  la 
forme  (|ue  je  viens  de  décrire  au  Cephalobus  nanus  de  De  Man*. 
Mais  après  mùr  examen,  j'ai  été  C(»nduit  à  les  distinguer  comme 
espèces  dilférentes.  Le  ^Z.  nanus  est  d'un  tiers  plus  petit;  le  renfle- 
ment antérieur  de  son  lesophage  est  plus  marqué  ;  il  a  la  bouche  de 
notre  race  apiratti  et  la  (pieue  de  noti-e  i-ace  rotundata.  L'organe 
génital  n'est  pas  suffisamment  étudii'-  [lour  (pi'il  soit  possible  d'éta- 
blir des  comparaisons.  De  Man  n"a  jias  vu  de  mâle.  Si  une  étude 
plus  complète  de  ce  type  venait  ])lus  tard  Iv  démontrer  son  état 
parthénogénétique  et  une  ressfMnblance  suffisante  pour  qu'il  fût 
nécessaire  de  l'assimiler  à  mon  <'..  di/ùiiis,  il  constituerait  évidem- 
ment une  troisième  raci'  de  cette  espèce  :  la(|uelle  semble  bien 
il'ailleurs  av(jir  une  forte  tendance  à  formel'  des  variétés  locales. 

^  Die Xenuitmleii  der  iiiedcrlùndiacheii  Faiina,    i884,  P-  94.  1>1.  XIII,   fig.  54. 


:i(;o  K.  MAII'AS. 

\jv    Cr/i/id/dh/fs   (/iihii/s    csl    csscutirllc ni    i)vi|i;iiv.    Ses     (l'iifs 

soiil  tniijiiui'.s  pondus  avant  iiirim-  leur  piomière  sogiiientalidn.  (»ii 
ne  lui  voit  jamais  qu'un  seul  (rufdans  liih'Tus  et  cet  œuf  est  toujours 
pondu  avant  «[ne  le  suivant  ne  viiMim"  le  reni|)lacer,  T^es  pontes  se 
succèdent  lentement,  l'ar  une  lenijn'i  al  uie  de  ^0'^  c.,  le  maximum 
(Treufs  pondus,  dans  les  vin^t-ipialre  heures,  est  de  1:2  à  i;{. 

La  maturatiDii  des  (eul's  est  intéressante  à  suivre,  jjirsipie  l'ovule 
est  mi^ii'  et  prêt  h  passer  dans  ruli'rus.  il  montre  une  li(dle  vi'sicule 
u-erminative  claire  d'un  diamètre  de  S  à  '.I  [j..  a\ci'  ua  uros  nucléole 
opaipie  et  sphéiique  d'un  diamèlre  de  i  ij..  l'n  peu  avant  di- 
s'engager  dans  le  passage  éti'oit  de  l'oviducte  (tuba),  la  vésicule 
genuinalive  pei'd  rapidement  son  contour  n'gnlier.  sans  doidi'  par 
dissolution  de  sa  mendirane  péripln''iii|ue.  Mlle  s"(''tireen  longueur 
et  devient  hien  moins  visible.  I/ovule  connnence  alors  ;i  s'engager 
dans  l'oviducte,  au  travers  (hnpnd  il  s'étire  comme  à  la  filière:  le 
passage  dure  envii'on  deux  minides.  Arri\(''  dans  l'utérus,  il  en 
occupe  toute  la  ré'gion  antéM'ieure  y  compris  le  cul-de-sac.  (pii  s'est 
ouvert  le  premier  pour  le  recevoir.  La  vi'sicule  germinative  dé'loianée 
et  étirée  en  longueui"  se  trouve  sur  le  bord  et  dans  le  tiers  postéiàeur 
du  nouv(d  (euf  utérin.  Tout  d'aboi-d.  celui-ci  n'occupe  (\\\v  la  portion 
antérieure  de  l'uti'iais  :  mais  il  ne  tarde  pas  à  descendre  lentement 
vers  la  paitie  jjoslérieure,  dans  bupudle  il  arrive  el  se  lixe  apiès  S  à 
10  minutes  de  glissement  lent. 

Il  séjouiaie  en  cet  étal  dans  rul(''iais  pendant  deux  heures  i  |em|i(''- 
rature  IH"  c.)  el  y  séci'ète  sa  coipu'  (diitineuse.  |)uis  est  pondu. 
A  ce  moment,  le  vitellus  remplit  pres(pie  complètement  la  cavité 
entièi'e  de  la  ("(xpie.  (l'est  ('-gaiement  immédiafemenl  après  la  pouti' 
ipie  commence  l'expulsion  d'un  globule  polaire.  Llle  se  proiluit 
au  fond  ilune  grande  ('"cham'rure.  l'ornu'e  par  retrait  du  \ilellusau 
niveau  du  I  iers  de  I'm'uI' sorti  en  avant  à  la  ponte:  aidreuien!  ilit.là 
où  nous  avtms  vu  la  vésicule  gernonativ  e  (hd'ornK'e  aller  se  loger  au 
di'hul.  Celle  (•volulion  dure  environ  une  heure,  pendani  Lupielle  le 
no\au   est    resté'    invisible.     I'ui>    le    \dellii>    se    la>se   dans    I  i    n'^iiui 


MODES  ET  FORMES  DE  11EPR0J)UCTI0N  DES  NÉMATODES.  561 

nu'diane  de  la  coque,  laissant  d'assez  grands  vides  aux  extrémités. 
En  inème  temps,  le  noyau  reparaît  sous  l'aspect  d'une  belle  vésicule 
claire,  sphérique,  nucléolée,  de  dimensions  à  peu  près  égales  à  celles 
qu'avait  la  vésicule  germinative  primitive.  L'œuf,  ;i  ce  moment,  est 
prêt  pour  la  première  division  blastomériijue.  ([ui  s'ell'ectue  environ 
une  lituire  plus  lard,  ou  deux  heures  après  la  ponte. 

J'ai  suivi  uiinutieusenuMit  toute  cette  évolution  sur  plusieurs  omfs 
et,  à  aucun  moment,  je  n'y  ai  aperru  les  deux  taches  claires  des 
])riiniirleiis  niàle  et  femelle,  se  rapprochant  et  se  copulant,  comme 
un  les  voit  si  aisément  chez  les  espèces  hermaphrodites  ou  dioïques. 
Cette  observation  est  importante,  pour  aider  à  démontrer  la  parthé- 
nogenèse de  ce  Ccjtlidlohux. 

Son  évolution  et  son  accroissement  sont  très  lents  ;  mais  en 
revanche,  la  durée  de  sa  vie  est  longue.  Par  une  température  de 
20<'  c,  les  œufs  mettent  trois  jours  h,  parcourir  leur  embryogénie 
jusqu'à  éclosion.  Par  la  même  tempéi'alure.  il  faut  aux  larves 
10  .-i  11  jours  poui-  effectuer  leur  accroissement  jus(iu'à  ponte  de  leur 
premier  anif.  Voici  d'ailleurs  l'histoire  complète  d'un  individu  que 
j'ai  suivi  jour  par  jour  depuis  le  moment  de  son  éclosion  jusqu'à  sa 
mort  par  vieillesse.  Sorti  de  l'œuf  le  :24  octobre,  il  pondit  son  premier 
œuf  le  3  novembre.  Les  pontes  se  continuèrent  ensuite  régulièrement 
jusque  vers  le  -4  janvier  avec  des  hauts  et  des  bas,  causés  par  les 
variations  de  la  température  et  de  la  qualité  de  la  nourriture.  Mais 
à  partir  du  4  janvier,  elles  se  ralentirent  considérablement,  ne  donnant 
qu'un  ou  deux  teufs  par  jour  et  quelquefois  même  pas  du  tout.  Cet 
état  se  continua  jusqu'à  la  fin  de  janvier,  époque  à  laquelle  les  pontes 
d'œufs  féconds  furent  remplacées  par  des  œufs  stériles,  avortant  et 
se  désorganisant  aussitôt  après  la  ponte.  La  production  de  ces  œufs 
inféconds  se  prolongea  pendant  tout  le  mois  de  février  ;  puis,  dans 
les  premiers  jours  de  mars,  l'animal  ayant  i)erdu  l'énergie  nécessaire 
à  l'expulsion  de  ces  anifs  inféconds,  il  s'en  accumula  quelques-uns 
diins  l'utérus,  où  ils  se  désorganisèrent.  L'animal  vécut  encore  ainsi 
iusqu'au  28  mars,  devenu  d'une  inertie  presque  absolue,  et  s'éteignit 

ARCH.  DE  ZOOL.  EXP.   ET  GÉN.  —  3'=  SÉRIE.  —  ï.   VIII.  1900.  36 


562  E.  MAUPAS. 

d'épuisement  sénile.  En  résumr,  il  avait  vécu  cinq  mois  pleins  et 
pondu  un  total  de  415  œufs  féconds. 

Dans  les  cultures  de  cette  espèce  que  j'ai  faites,  il  m'est  passé  sous 
les  yeux  plusieurs  centaines  d'individus,  parmi  lesquels  je  n'ai 
jamais  rencontré  un  niAlc  De  plus.  J'ai  examiné  les  organes  génitaux 
de  nombreuses  femelles  adultes  avec  le  plus  urand  soin  et  avec  les 
meilleurs  objectifs,  sans  jamais  y  apercevoir  la  moindre  trace  de 
spermatozoïdes.  Étant  donnée  la  simplicité  de  ces  organes,  ils  sont 
faciles  à  explorer  dans  toutes  leurs  parties  et,  si  des  spermatozoïdes 
y  étaient  emmagasinés  dans  un  de  leurs  replis,  ils  n'auraient  pas 
échappé  à  mes  recherches.  Le  Ceplialobii^  diibius  est  donc  bien  cer- 
tainemonl  une  espèce  parthénogénéti(|u<'. 

En  faisant  la  description  de  la  bouclic  d  de  la  (|ui'ii('.  j'ai  insisté 
sur  les  différences  dans  la  conformation  de  ces  organes,  qui  dis- 
tinguent les  deux  variétés  ou  races  que  j'ai  baptisées  l'ace  apicata 
et  race  rotundata. 

Dans  toutes  les  autres  parties  de  leur  organisme,  ces  deux  races 
sont  absolument  identi([ues  entre  elles,  et  quand  on  les  a  longue- 
ment étudiées,  comme  je  l'ai  fait,  il  ne  peut  subsister  aucun  doute 
sur  leur  unité  spécifique.  Les  diflerences,  qui  les  distinguent,  consi- 
dérées en  elles-mêmes,  pourraient  donc  sembler  d'un  intérêt  médiocre. 
Mais  cet  intérêt  devient  sérieux,  lorsqu'on  sait  que  ces  races  sont 
permanentes  et  qu'elles  vivent  isolées  et  indépendantes  Tune  de 
l'autre. 

Tous  les  individus  étudiés  par  moi,  provenant  d'Alger,  de 
Taoussera,  de  Haci-Morra  et  de  Tananarive,  appartenaient  Ji  la  race 
apicata  ;  tandis  que  tous  ceux  d'Aïn-Sfissifa,  du  Jurjura,  de 
Bousaada  et  du  Chott-Cbergu  avaient  la  forme  rotundata.  Nous 
avons  donc  là  deux  variétés  qui,  dans  les  lieux  où  elles  se  rencunlronl, 
se  reproduisent  et  se  perpétuent  chacune  en  conservant  intacte  sa 
conformation  particulière.  J'ai  fait  de  nombreuses  et  longues  cultures 
des  deux  types.  Leur  conformation  s'est  maintenue  d'une  génération 
M  l'autre  sans  modification  et  sans  qu'il  se  produisît  la  moindre  indi- 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  o63 

cation  du  passage  d'une  variété  à  l'autre.  Leurs  caractères  parti- 
culiers sont  donc  absolument  fixes  et  permanents.  L'état  parthéno- 
génétique  des  deux  variétés  empêchant  tout  croisement  entre  elles, 
on  ne  voit  aucune  raison  pour  que  cette  fixité  de  caractères  puisse 
s'ébranler  et  permettre  aux  deux  formes  de  se  confondre,  en  faisant 
retour  à  un  type  commun. 

Ce  fait  a  un  haut  intérêt.  Il  nous  démontre,  en  effet,  la  formation  de 
races  (espèces?)  distinctes  et  fixes  à  l'état  de  nature,  chez  une  forme 
à  reproduction  purement  parthénogénétique.  Si,  comme  la  chose  est 
peut-être  possible,  on  venait  à  démontrer  que  le  Cephulobus  nanus 
de  De  Man  n'est  lui-même  qu'une  troisième  forme  du  même  type, 
fixée  et  devenue  héréditaire,  l'intérêt  de  ces  observations  s'accroîtrait 
encore.  On  a,  en  effet,  prétendu  que  le  mélange  des  plas//ias  ances- 
iniiix  par  l'amphimixie  était  al)Solument  nécessaire  pour  la  créa- 
tion et  la  fixation  de  caractères  spécifiques  nouveaux.  De  par  cette 
théorie,  toute  possibilité  de  variation  permanente  et  héréditaire 
serait  refusée  aux  êtres  à  reproduction  purement  parthénogénétique. 
Les  faits  que  nous  venons  de  décrire  sont  en  contradiction  absolue 
avec  cette  manière  de  voir. 

Cephalobls  lenïls  mihi 

•l'ai  trouvé  une  seule  fois  cette  espèce  dans  la  terre  sablonneuse, 
agglomérée  sous   une  touffe  à' Anabasis  arefloïdes  rapportée  par 
M.  Flamand  de  la  Feidja  de  Djenien  Bou  Rezg  (Sud-Oranais). 
Mesurer  : 


Corps 

Œsophage  .... 

Queue 

Vulve 

Diamètre 

Cavité  buccale 


9 

JELNE 

venant  d'éclore 

905  [i. 

257  [A 

211  — 

V'. 

97  =  iA.,6 

46  = 

V.o 

18  =  Vu 

600 

46  = 

'/l9 

16='/l6 

14  = 

V.u 

6  =  Vl6 

Le  corps  (pi.  XXIV,  fig.  o),  assez  régulièrement  cylindrique  et 


o 


o 


5Ô4  E.  MAUPaS. 

relativement  mince,  ne  s'amincit  qu'en  avant  dans  la  région  œsopha- 
ienne,  en  se  terminant  par  la  troncature  buccale.  En  arrière,  il 
s'arrondit  brusquement  à  peu  de  dislance  de  l'anus.  Son  aspect 
('•néral  est  assez  opaque  chez  les  individus  bien  nourris,  par  suite  de 
la  présence  de  nombreuses  granulations  albumino-graisseuses  dans  la 
l)aroi  (le  l'intestin  et  dans  le  tissu  conjonctif. 

La  cuticule  est  nettement  striée  transversalement.  La  membrane 
latérale  est  très  peu  marquée  et  on  ne  réussit  à  la  distinguer  que  sur 
les  individus  émaciés.  Elle  se  présente  sous  l'aspect  d'une  bandelette 
étroite  (pi.  XXIV,  lig.  6  m),  bordée  par  deux  lignes  fines  saillantes  et 
divisée  longitudinalement  en  deux  par  une  troisième  ligne  parallèle 
aux  deux  autres. 

La  bouche  (pi.  XXIV,  lig.  -4)  est  bordée  par  six  dents  pointues,  sépa- 
rées par  de  larges  échancrures  concaves  ;  le  dos  de  ces  dents  fait 
légèrement  saillie  en  dehors.  Elles  sont  aussi  fortement  chitinisées  que 
le  reste  de  la  surface  du  corps.  En  dedans  du  cercle  qu'elles  forment, 
existent  trois  appendices  chitineux  bifurques  et  très  saillants  en 
avant.  Des  appendices  analogues,  mais  moitié  plus  longs,  ont  déjà 
été  décrits  chez  le  Cephalobm  cUiofiis  *,  La  cavité  buccale,  longue 
et  étroite,  présente  les  épaississements  chitineux  ordinaires  chez  les 
Ccjifiolobus.  Sa  longueur  égale  1/15  de  la  longueur  totale  de  l'œso- 
phage, mesuré  depuis  l'extrémité  antérieure  du  corps. 

L'œsophage  (pi.  XXIV,  fig  5)  n'a  point  de  renflement  antérieur  for- 
mant bulbe.  Sa  portion  antérieure  est  un  peu  plus  de  deux  fois  plus 
longue  que  sa  portion  postérieure  (col  et  bulbe).  Le  col  est  assez 
mince.  Le  bulbe  est  un  quart  plus  long  que  large;  ses  clapets  (dents) 
sont  très  forts.  En  avant,  l'œsophage  forme  une  gaine  épaisse  enve- 
loppant la  cavité  buccale  jusqu'à  son  extrémité  antéi-ieure. 

La  queue  (pi.  XXIV,  fig.  C)  est  courte;  son  extrémité  libre,  épaisse 
cl  .uidiKlic.  est  encore  pres(|iH'  nmilié  aussi  larg(^  que  sa  naissance. 
Lllr  porlc.  v<MS  le  niili(n)  de  sa  lungucur.  une  jiaire  de  papilles  laté- 

'  Voir  De  Ma.n  :  Die  frci...  Xemaloden  dcr  rnederlândisc/ien  Fauiui,  i88/|,  p.  loo, 

pi.  XV,  fi;,r.   (il, 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  365 

raies  extnhnement  fines  et  difficiles  à  voir.  On  n'y  réussit  que  sur 
des  individus  placés  sur  le  ventre  et  assez  fortement  comprimés. 

Chez  les  individus  bien  nourris,  les  cellules  de  l'intestin  sont  rem- 
plies de  granulations  alhumino-graisseuses  qui  s'y  accumulent  comme 
subslances  de  i-éserve.  Ces  granulations  envahissent  également  tout 
le  tissu  conjonctif  dans  les  parois  le  long  de  l'œsophage  et  dans  l'in- 
térieur de  la  queue.  Elles  donnent  au  corps  un  aspect  général 
opaque.  Il  n'y  a  jamais  de  corpuscules  biréfringents. 

Le  collier  nerveux  (pi.  XXIV,  fig.  5  c),  de  structure  fibreuse,  se  voit 
un  peu  diflicilenient.  II  enveloppe  le  col  œsophagien  à  son  extrémité 
antérieure  et  s'incline  obliquement  vers  la  face  ventrale,  en  se  pro- 
longeant dans  la  direction  du  pore  d'excrétion. 

L'appareil  d'excrétion  (pi.  XXIV,  fig. 5yj)  est  difficile  à  observer.  Le 
petit  tube  chitinisé  impair  se  voit  sans  trop  de  peine.  Il  décrit  d'abord 
une  anse  étroite  et  assez  longue  dirigée  en  avant,  puis  se  replie  vers 
le  bulbe.  Le  pore  est  situé  un  peu  en  avant  du  bulbe.  Les  canaux 
latéraux  ne  peuvent  être  observés  que  sur  des  individus  émaciés  et 
assez  fortement  comprimés.  Je  n'ai  pas  réussi  à  les  suivre  au  delà  de 
la  vulve.  Une  glande  unicellulaire  existe  auprès  et  en  arrière  du 
pore. 

La  vulve  (pi.  XXIV,  fig.  3  r)  est  située  à  la  limite  du  second  et  du 
troisième  tiers  de  la  longueur  totale  du  corps.  Se5  lèvres  sont  légère- 
ment renflées.  Le  vagin  est  très  court.  Le  tube  génital  est  simple, 
avec  un  utérus  relativement  long.  En  forme  de  sac  étroit,  il  remonte 
directement  en  avant  de  la  vulve  et  se  termine  en  cul  de  sac.  Il  ne 
contient  jamais  qu'un  œuf,  toujours  pondu  avant  l'arrivée  du  sui- 
vant. En  arrière  de  la  vulve  existe  un  tube  génital  avorté  sous  la 
forme  d'un  sac  transparent  étroit,  d'une  longueur  égale  à  deux  fois 
etdemil'épaisseur  du  corps.  L'utérus  se  relie  à  l'ovaire  par  un  étroit 
oviducte  inséré  à  l'extrémité  du  second  tiers  de  sa  longueur.  L'ovaire 
redescend  directement  le  long  du  corps  et  vient  se  terminer  un  peu  en 
avant  de  l'extrémité  de  l'intestin.  Au  milieu,  entre  cette  extré- 
mité et  la  vulve,  il  forme  toujours  une  anse  double  assez  longue. 


566  E.  .MAÏ'PAS. 

Les  œufs  (pi.  XXIV,  fig.  7),  de  forme  oblongue  arrondie  aux  extrr- 
mités,  mesurent  66  [a  en  longueur  et  26  en  largeur.  Leur  coque 
chitineuse  est  chagrinée.  Le  vitellus  est  coloré  en  i)run  acajou 
foncé. 

La  niultiplicaliun  de  (■<'  Cciihdlohiis  se  fait  très  IcnUMut'nl.  Les 
pontes  se  succèdent  à  grande  distance  l'uno  (1<>  rautr*'.  8  ;i  *)  au 
maximum  par  24  heures,  avec  une  température  de  26  à  27°  c.  On  ne 
voit  jamais  qu'un  seul  œuf  dans  l'utérus.  Ces  œufs  sont  toujours 
pondus  avant  leur  première  segmentation.  L'espèce  est  donc  essen- 
tiellement ovipare. 

L'évolution  et  l'accroissement  sont  ti-ès lents:  mais  en  revanche,  la 
durée  de  l'existence  est  assez  longue.  Par  une  tenipéralui'p  de  26  à 
27°  c,  les  œufs  mettent  4  jours  1  4  pour  évoluer  de  la  jHjntc  à 
l'éclosion  et  les  larves  16  jours  pour  atteindre  l'état  adulte  parfait  et 
pondre  leur  premier  œuf.  Voici  d'ailleurs  l'histoire  complète  d'une 
femelle  que  j'ai  suivie  jour  par  jour  depuis  son  origine  jusqu'à  sa 
mort  par  vieillesse.  Elle  était  issue  d'un  u'uf  pondu  le  29  juillet  et 
éclos  le  2  aoiH  au  soir.  Elle  s'accrut  jusqu'au  17  août,  date  à  laquelle 
elle  fit  sa  première  ponte.  Les  pontes  se  continuèrent  jusqu'au 
5  octobre,  et,  à  partir  de  cette  date,  elle  vécut  complètement  stérile 
pour  s'éteindre  d'épuisement  sénile  le  14  novembre.  Pendant  la  pé- 
riode de  fécondité  de  49  jours,  le  nombre  quotidien  d'ceufs  fut  assez 
variable  et  ne  dépassa  jamais  9.  Le  total  des  pontes  fut  de  815  œufs. 
Cette  femelle  a  vécu  un  total  de  105  jours. 

Les  jeunes  en  sortant  de  l'œuf  (pi.  XX  l\',  fig.  8)  naissent  avec  tous 
leurs  organes  au  complet,  sauf  l'appareil  génital  encore  dans  un  état 
extrêmement  rudimentaire.  Mais  les  proportions  des  parties  du  corps 
sont  fort  différentes  de  celles  de  l'état  adulte.  Ainsi  r(esoj)bage  et  la 
queue  égalent  respectivement  1/2,6  et  1  14  de  la  longueur  totale, 
au  lieu  de  1  ^4  et  1/19.  Il  en  résulte  (|ue,  dans  raccroissemenl  di'li- 
nitif.  la  plus  grosse  part  revient  à  la  région  médiane  du  corps,  qui 
se  multiplie  4,5  fois,  tandis  que  l'œsophage  et  la  queue  se  multiplient 
seulement  2  et  2,5  fois. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  567 

Cette  espèce  subit  impunément  de  longues  dessiccations  et  se  ranime 
dès  qu'un  la  reluimecte.  J'en  ai  vu  reprendre  vie  en  quelques  heures, 
qui  étaient  desséchés  depuis  cinq  ans.  Dans  mes  cultures,  je  l'ai 
nourrie  avec  de  la  chair  pourrie  diluée. 

Les  mouvements  sont  lents  et  lourds. 

Le  Cephalobiis  lentus  est  une  espèce  à  reproduction  paiihénogé- 
nétique.  Je  m'en  suis  assuré  : 

1°  En  constatant  l'absence  absolue  de  maies  ; 

2°  En  élevant  des  jeunes  et  les  suivant  jusqu'à  l'état  adulte  ;  tous 
se  sont  transformés  en  femelles,  lesquelles  ont  pondu  des  œufs  évo- 
luant régulièrement  ; 

3°  En  examinant  avec  de  forts  grossissements  les  organes  génitaux 
de  femelles  adultes,  sans  y  jamais  voir  la  moindre  trace  de  sperma- 
tozoïdes ; 

4°  En  observant,  sur  un  individu  immobilisé,  l'arrivée  d'un  œuf 
dans  l'utérus  et  le  suivant  ensuite  après  la  ponte  jusqu'à  la  première 
division  en  deux  blastomères.  J'ai  répété  plusieurs  fois  cette  obser- 
vation, et  pendant  toute  sa  durée  je  n'ai  jamais  constaté  l'existence 
de  deux  pronucléus  distincts,  ni  leur  rapprochement  et  leur  copu- 
lation, phénomènes  si  faciles  à  suivre  chez  les  espèces  dioïques  ou 
hermaphrodites. 

Plectus  girratus  Bast. 

Bastian.  —  M(mo(jraph  on  Ihe  Angiiillulidae,  1865,  p.  119,  pi.  X, 
fig.  81,82. 

De  Man.  —  Die  fret Nematoden  der  nicderlàndischcn  Fauna, 

1884,  p.  110,  pi.  XVII,  fig.  68. 

J'ai  trouvé  cette  espèce  en  Algérie  à  deux  reprises  ;  une  première 
fois  dans  de  l'humus  recueilli  par  M.  Ficheur,  à  une  altitude  de  \  .500 
mètres,  sur  la  pente  sud  du  Jurjura  ;  une  seconde  fois  dans  les 
prairies  de  Maison-Carrée,  près  Alger.  Je  l'ai  cultivée  sur  lamelle 
creuse,  en  la  nourrissant  de  chair  pourrie  diluée. 


:;fi8  E.  MAl'PAS. 

Les  dessins  et  la  description  de  De  Man  étant  très  suffisants,  je  me 
contenterai  de  faire  connaître  les  quelques  observations  que  j'ai  pu 
l'ccueillir  sur  la  biologie  et  la  sexualit(''  de  ce  Nématode. 

Il  n'a  pas  un  accroissement  t'I  une  multiplication  très  rapides.  Par 
une  lenq)èralure  de:2()'^c,.  ses  ceufs  incllenl  4i  beures  à  ])arcourir 
leur  èviiliilion  tMvibrvogrniiiue  jiis(|u'à  ècloslun.  Avec  la  même  tem- 
|i(''ialur<'.  il  faut  aux  larves  10  jours  pour  s'accroître  jusqu'à  l'état 
adulte  et  la  ponte  de  leur  pi-emier  œuf.  Toujours  à  la  même  tempé- 
lature,  il  pond  un  maximum  de  30  œufs  par  jour,  ^e  n'ai  point  fait 
d'observations  sur  le  nombre  total  de  ses  œufs,  ni  sur  la  durée  de 
sa  vie. 

Cette  espèce  est  essentiellement  ovipare.  Elle  pond  ses  œufs  le  plus 
ordinairement  avant  même  la  première  segmentation.  Aussi  ne 
voit-on  jamais  plus  de  o  à  (i  œufs  à  la  fois  dans  chaque  utérus. 

La  maturation  de  ses  œufs  est  intéressante  à  suivre.  Lorsque  les 
ovules  de  la  région  antérieure  de  l'ovaire  sont  mûrs  et  prêts  à  s'en- 
gager dans  rovidnclc  poui'  passer  dans  l'utérus,  ils  montrent  très 
apparente  une  grosse  vésicule  germinative  de  forme  un  peu  allongée, 
mesurant  1:2  à  lo  [t.  et  pourvue  d'un  gros  nucléole  sphérique,  mesu- 
rant 3  à  0  [I..  Ils  traversent  le  pertuis  étroit  de  l'oviducte  en  s'étirant 
longuement  et  tondjcnt  dans  l'utérus,  où  ils  se  ramassent  sur  eux- 
mêmes  et  prennent  une  forme  tant  soit  peu  irrégulière,  mais  se 
rapprocbaiit  de  létat  sphérique. 

Au  moiiieiil  (lu  [tassaue  dans  l'oviducte  (tuba),  la  vésicule  germina- 
tive est  encore  intacte,  avec  les  dimensions  données  ci-dessus  et,  par 
C(»nsé(|uent,  toujours  très  apparente.  Mais  à  peine  l'ovule  est-il  entré 
dans  l'utéius  que  la  vésicule  subit  un  profond  changement  qui  la 
rend  presque  invisible.  Sur  certains  œufs,  où  sans  doute  elle  se  trouve 
placée  en  dessous,  on  la  cherche  vainement.  Sur  les  autres,  t»ù  elle 
se  présente  en  dessus,  on  réussit  à  la  l'econnaître  sous  l'aspect  d'une 
tache  peu  nette,  de  forme  circulaire  et  nidilii'  \\\us  petite  (pie  la  vési- 
cule primitive. 

Les  œufs,  en  cet  état,  séjournent  dans  rutr-ius  une  demi-heure  à 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  569 

trois  quarts  d'heure  (température  27°  c.)  et  s'y  enveloppent  de  leur 
coque  hérissée  de  petites  pointes. 

J'ai  examiné,  avec  de  forts  grossissements,  un  grand  nombre  de 
ces  œufs  utérins,  et  toujours,  sans  une  seule  exception,  je  les  ai  vus 
avec  une  seule  tache  nucléaii-e.  Cette  observation  est  importante  au 
point  de  vue  de  la  démonstration  de  leur  état  parthénogénétique.  En 
eiîet,  si  ce  Nématode  eût  été  hermaphrodite  et  que  ses  œufs  eussent 
été  fécondés,  il  me  serait  certainement  arrivé  une  fois  ou  l'autre  de 
rencontrer  un  de  ces  œufs  avec  ses  deux  pronucléus  non  encore 
fusionnés,  comme  la  chose  est  si  facile  à  voir  chez  les  espèces  dioïques 
ou  hermaphrodites. 

Après  environ  trois  quarts  d'heure  de  séjour  dans  l'utérus,  les  œufs 
sont  pondus  avec  leur  coque  bien  formée.  Au  moment  immédiat  de 
la  ponte,  le  vitellus  remplit  toute  la  cavité  de  la  coque  sans  laisser  le 
moindre  vide.  En  même  temps,  le  noyau  ou  vésicule  germinative  est 
devenu  complètement  invisible.  Il  est  probable  que  cette  invisibilité 
est  causée  par  le  travail  de  production  du  corpuscule  polaire, 
lequel  corpuscule,  d'ailleurs,  je  n'ai  jamais  réussi  à  voir  dans  aucun 
œuf. 

Cette  invisibilité  dure  environ  une  heure  à  une  heure  et  demie  ; 
puis  le  noyau  reparait  sous  la  forme  d'une  belle  vésicule  claire 
nucléolée,  de  même  dimension  que  la  vésicule  germinative  primitive. 

En  même  temps,  le  vitellus  se  rétracte,  laissant  d'assez  grands 
vides  dans  la  cavité  de  la  coque  et  s'agite  de  mouvements  amiboïdes 
nettement  visibles  à  l'œil  et  qui  entraînent  le  noyau  tantôt  d'un  coté, 
tantôt  de  l'autre.  Cet  état  dure  environ  une  heure  et  demie,  puis 
arrive  la  segmentation  en  deux  blastomères.  Les  deux  premiers  blas- 
tomères  sont  encore  doués  de  mouvements  amiboïdes  ;  mais  je 
n'en  ai  plus  constaté  au  stade  de  quatre  blastomères,  lequel  se 
produit  environ  une  heure  après  la  première  division  (température 
270  c.). 

Cette  maturation  et  cette  ponte  sont  parfaitement  identiques  à  ce 
que  nous  avons  observé  et  décrit  chez  le  Cephalobus  dubius. 


oTO  E.  M.vrPAS. 

Plus  haut,  nous  avons  aiïinné  l'état  iiaithénogénétiquedeceP/^c/î/s 
(Ml  nous  l)asant  sur  le  mode  de  maturation  de  ses  œufs.  A  celte 
démonstration,  nous  pouvons  ajouter  les  suivantes  : 

J'ai  observé  de  nombi-eux  individus,  sans  avoir  jamais  rencontré 
un  mâle.  J'ai  élevé  des  jeunes  isolés  depuis  le  moment  de  leur  édo- 
sion,  et  tous  se  sont  transformés  en  femelles  qui  ont  pondu  des  œufs 
se  développant  régulièrement.  Ces  femelles  fécondes  pouvaient  être 
hermaphrodites. 

J'ai  eu  plus  de  difficultés  à  m'assurer  directement  de  l'absence 
d'hermaphrodisme.  L'organe  de  la  génération  est  assez  difficile  à 
bien  voir  dans  toute  son  étendue  ;  surtout  dans  la  région  supérieure 
de  l'utérus,  où  il  se  rétrécit  en  un  oviducte  (tuba),  qui  se  replie  en 
dessous  et  en  dedans  pour  se  relier  avec  la  poilion  antérieure  de 
l'ovaire.  Mais  en  comprimant  convenablement  des  individus  vivants, 
j'ai  pu  maintes  fois  constater  l'absence  complète  de  spermatozoïdes 
dans  toute  l'étendue  des  utérus  et  des  oviductes  de  femelles  pondant 
des  œufs  évoluant  régulièrement. 

J'ai  en  outre  pris  de  jeunes  femelles  arrivant  à  l'âge  adulte,  mais 
n'ayant  pas  encore  un  seul  O'uf  dans  les  utérus.  A  ce  moment,  chez 
les  espèces  hermaphrodites,  on  peut  assister  à  la  formation  du  sperme 
dans  la  région  supérieure  de  l'ovaire  et  à  son  emmagasinement  dans 
un  réceptacle.  Les  dernières  cellules  germinatives  de  cette  région  de 
l'ovaire  prennent  la  forme  et  le  développement  de  spermatoblastes, 
touj(jurs  plus  petits  que  les  ovules  mûrs  prêts  à  passer  dans  l'utérus. 
Chez  le  Pb-rlioi,  je  n'ai  jamais  vu  de  spermatoblastes,  mais  toujouis 
des  ovules. 

Kntin,  en  coupant  en  deux  avec  une  lame  fine  des  femelles  adultes, 
soit  dans  de  l'eau  pure,  soit  dans  de  l'acide  acétique  à  1  0/0,  on 
réussit  presque  toujours  à  obtenir  l'hernie  d'un  ovaire  et  de  son 
utérus,  qui  deviennent  alors  facilement  observables  dans  toute 
leur  étendue.  Je  n'y  ai  pas  vu  trac(>  de  réceptacle  séminal  ni  de 
sperme. 

J'ai  apporté  le  plus  grand  soin  à  ces  vérifications,  à  cause  d'une 


MODES  ET  FORIVIES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  571 

particularité  anatomique  de  l'oviducte  qui  m'a  longtemps  embarrassé, 
en  me  faisant  croire  à  la  possibilité  de  l'hermaphrodisme.  L'utérus 
de  ce  Plectus  et  l'oviducte  sont,  comme  l'intestin,  composés  de  petites 
cellules  polygonales  à  noyau  apparent.  Dans  la  région  où  l'oviducte 
et  l'utérus  se  rejoignent,  une  ou  deux  de  ces  cellules  contiennent 
fréquemment  des  petits  corpuscules  opaques  (pi.  XXV,  fig.  1  c  r),  de 
forme  sphérique,  simulant  assez  Jjien  des  spermatozoïdes  de  taille 
extrêmement  petite.  Mais,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  je  n'ai  jamais 
réussi  à  voir  les  spermatoblastes  de  ces  pseudo-spermatozoïdes. 
Ensuite,  leur  nombre  serait  bien  insutïisant  pour  explicjuer  la  fécon- 
dation des  nombreux  œufs  pondus  par  chaque  femelle.  Enfin,  je  les 
ai  assez  souvent  cherchés  en  vain  chez  de  jevmes  femelles,  ayant  déjà 
leur  premier  œuf  dans  l'utérus.  Ces  corpuscules  ne  peuvent  donc 
avoir  rien  de  commun  avec  des  spermatozoïdes. 

De  Man  affirme  l'existence  de  maies  et  en  donne  la  description.  Il 
ajoute  qu'ils  sont  extrêmement  rares,  tandis  que  les  femelles  sont 
très  communes.  Bastian,  de  son  côté,  n'a  pas  vu  de  mâle,  non  plus 
que  moi.  Si  l'observation  de  De  Man  est  exacte,  nous  aurions  dans 
ce  Plectus  une  espèce  parthénogénétique,  chez  laquelle  le  sexe  maie 
leparaîtrait  quelquefois  comme  manifestation  atavique  d'un  ancien 
état  dioïque. 

Al'HELEXCHUS    AGRIGOLA    DE    MAN 

BuTscHLi.  —  {Aphelenchus  arcnae).  Beitrâge,  etc.  1873,  p.  -46, 
pi.  m,  fig.  15. 

De  Man.  —  Die  Nematoden,  etc.,  1884,  p.  138,  pi.  XXI,  fig.  90. 

J'ai  trouvé  cette  espèce  en  Algérie  à  deux  reprises,  la  première 
fois  dans  de  la  terre  venant  de  la  région  de  Bousaada,  la  seconde 
dans  de  la  terre  recueillie  sur  la  crête  de  la  forêt  de  Teniet-el-Hâd. 
Biitschli  l'a  rencontrée  en  Allemagne  et  de  Man  dans  les  dunes  de  la 
Hollande.  Elle  habite  des  terres  légères,  plus  ou  moins  sablonneuses, 
au  milieu  des  racines  des  plantes. 


372  F..  MAIPAS. 

Mesures  : 


Corps 

Œsophage  .... 

Queue 

Vulve 

Diamètre 

Ca\  ité  buccale 


858  \t- 

1015  [x 

98  =  Vs.T 

105  =  1/9 

29  =  i/j9 

29  =  V35 

657 

786 

:iO  =  '/i8 

46  =  i/i! 

20  =  Vi 

18  =  V« 

Le  corps  assez  mince  (pi.  XXV,  fig.  2)  el  d'un  dianiclre  uniforme 
s'atténue  un  peu  et  graduellement  dans  la  partie  œsophagienne  pour 
se  terminer  par  la  troncature  de  la  hoiiche  ;  son  extrémité  posté- 
rieure est  arrondie.  Son  aspect  général,  chez  les  individus  bien 
nourris,  est  assez  opaque  ;  opacité  causée  par  les  nombreuses 
granulations  emmagasinées  dans  les  parois  de  l'intestin. 

La  cuticule  est  finement  striée  transversalement.  Les  membranes 
latérales  ont  la  forme  de  deux  bandes  larges  de  plus  d'un  tiers  du 
diamètre  du  corps.  Ces  bandes  portent  de  fines  stries  longitudinales 
au  nombre  de  10  à  12  (pi.  XXV,  fig.  5  m).  La  striation  transversale 
s'arrête  court  sur  les  bords  de  ces  bandes.  Elles  conservent  leur 
largeur  depuis  l'extrémité  de  la  (|ueue  jusqu'au  delà  du  bulbe 
œsophagien,  puis  se  rétrécissent  rapidement  et  finissent  par  s'effacer 
complètement  dans  la  région  buccale.  De  Man  a  fort  bien  décrit  ces 
bandes  striées  ;  mais  il  les  confond  à  tort  avec  les  champs  latéraux 
qui  existent  au-dessous  et  qui  font  partie  de  l'étui  musculo-cutané  et 
non  de  la  cuticule. 

La  bouche  (pi.  XXV,  fig.  :{)  termine  l'extrémité  antérieure  sans 
aucune  modification  particulière  la  sépai-ant  du  reste  du  corps.  Seule 
la  cuticule  y  est  plus  mince  et  sans  stries  dans  une  petite  zone.  Il  n'y 
a  ni  lèvres,  ni  papilles.  L'aiguillon  de  la  cavité  buccale  est  nettement 
lubulaire  et  ses  parois  se  continuent  sans  discontinuité  avec  le  tube 
chitineux  de  l'œsophage.  Il  y  a  simplement  un  léger  épaississement 
à  leur  point  de  jonction.  Un  autre  épaississement,  beaucoup  plus 
petit,  existe  encore  sur  le  milieu  de  sa  longueur. 

L'œsophage  (pi.  XXV,  fig.  4)  présente  la  conformation  ordinaire 
chez  les  Aphelenrhus.  Le  bulbe  est  puissant  et  ti  structure  nettement 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NÉMATODES.  573 

fibreuse.  Il  contient  toujours  deux  ou  trois  masses  finement  granu- 
leuses, d'apparence  glanduleuse.  Sa  paroi  interne,  chitineuse,  est 
fortement  épaissie.  La  portion  du  canal  alimentaire  qui  lui  fait  suite 
et  dont  la  substance  est  toujours  claire  et  sans  granulations  repré- 
sente pour  moi  la  seconde  partie  de  l'œsophage,  tel  qu'on  le  connaît 
dans  le  genre  voisin  des  T  y  ie  ne  hit  s.  Chtv.  la  plupart  ûea  Aphe/enchus 
cette  portion  claire  se  prolonge  sans  discontinuité  avec  l'intestin 
proprement  dit.  Aussi  l'a-t-on  généralement  rattachée  à  cet  organe. 
Mais,  chez  VAphelencliiis  lujricola,  elle  en  est  séparée  par  un  mince 
étranglement  (pi.  XXV,  fig.  4  e)  à  peine  visible  et  elle  se  termine  même 
par  un  tout  petit  renflement.  En  outre,  le  canal  chitineux  central  est 
étroit  et  pour  ainsi  dire  fermé  dans  toute  sa  longueur,  tandis  qu'il 
s'ouvre  et  s'évase  immédiatement  à  partir  du  léger  étranglement, 
marquant  ainsi  le  véritable  commencement  de  l'intestin.  Ajoutons 
encore  que  le  collier  nerveux  et  le  pore  d'excrétion  sont  en  connexion 
avec  cette  seconde  partie,  comme  cela  a  lieu  chez  les  Tylenchus,  les 
RhabditU  et  tous  les  autres  Xematodes  à  œsophage  avec  deux  bulbes. 
Tous  ces  faits  prouvent  nettement  que  Biitschli  avait  raison  {Bel- 
(râcjc,  p.  45)  lorsqu'il  exprimait  la  pensée  que  la  portion  antérieure 
claire  de  l'intestin  des  Aphclenchus  pourrait  bien  représenter  la 
seconde  partie  de  leur  œsophage.  Toute  cette  partie  est  enveloppée 
d'un  tissu  glandulaire,  qui  s'étend  même  plus  loin  en  arrière  et  con- 
tient quelques  noyaux  volumineux  et  clairs. 

La  queue  (pi.  XXV,  fig.  5)  est  très  courte  et  à  peine  plus  longue 
que  le  rectum.  Elle  s'amincit  fort  peu  et  s'arrondit  brusquement. 

L'intestin  proprement  dit  commence  d'abord  en  avant  par  être 
assez  étroit  (pi.  XXV,  fig. 4  /).  Dans  cette  partie  rétrécie,  ses  parois  sont 
toujours  transparentes  et  ne  contiennent  que  très  peu  de  granulations. 
Mais  dès  qu'il  vient  à  s'épaissir,  ses  parois,  chez  les  individus  bien 
nourris,  emmagasinent  de  grandes  quantités  de  substances  de 
réserve,  sous  forme  de  granulations  albumino-graisseuses.  Il  n'y  a 
jamais  de  corpuscules  biréfringents,  (les  granulations  donnent  à 
l'intestin  une  assez  grande  opacité.  Le  rectum  a  une  longueur  égale 


574  E.  MAUPAS. 

à  l'épaisseur  du  corps  au  niveau  de  son  point  do  jonction  avec  l'in- 
tostin.  Jo  n'ai  pas  observe  de  glandes  rectales. 

I.e  collier  nerveux  (pi.  XXV,  fig.  4  c),  de  structure  fibreuse,  est  peu 
apparent  et  un  peu  difficile  à  voir.  11  est  situé  très  près  et  en  arrière 
du  gros  bulbe  et  s'incline  un  peu  obliquement  vers  la  face  ventrale. 

L'organe  d'excrétion  (pi.  XXV,  fig.  i  p)  doit  être  observé  sur  des 
individus  éniaciés  et  convenablement  comprimés.  Le  pore  est  situé 
très  peu  en  arrière  du  collier  nerveux.  Le  canalicule  impair  chitinisé 
est  très  peu  apparent.  J'ai  cependant  réussi  à  suivre  le  canal  longitu- 
dinal latéral  assez  loin  en  arrière. 

La  vulve  (pi.  XXV,  fig.  2  et6  v)  est  située  un  peu  en  arrière  du  der- 
nier quart  de  la  longueur  totale  du  corps.  Ses  lèvres  sont  légèrement 
saillantes.  Le  vagin  est  l'eialivenienl  long  et  se  dirige  perpendiculai- 
rement à  l'axe  du  corps.  L'ntérus  a  une  longueur  égale  à  trois  fois 
l'épaisseur  du  corps.  Ses  parois  sont  un  })eu  iri'égulières,  épaisses  et 
formées  de  nombreuses  cellules  byalines  et  transparentes.  En  avant, 
il  s'élargit  pour  se  relier  ;i  l'ovaire,  auquel  il  se  rattache  sans  inter- 
médiaire d'un  oviducte  rétréci  en  tuba.  L'ovaire  remonte  directement 
le  long  de  l'intestin,  sans  former  de  courbe  ni  d'anse  et  se  termine 
assez  loin  en  arrière  de  l'œsopbage. 

Les  œufs  (pi.  XXV,  fig.  7),  de  forme  cylindrique  arrondie  aux  extré- 
mités, mesurent  79  [>.  en  longueur  et  23  [>.  en  largeur.  Leur  coque  est 
mince  et  lisse. 

]j'Ap/i('/i'nr/iN.-<  agricola  est  essentiellement  ovijiare.  Les  œufs  sont 
toujours  pondus  avant  leur  première  segmentation  et  on  n'en  voit 
jamais  qu'un  à  la  fois  dans  l'utérus.  Les  pontes  se  succè(l(Mil  lente- 
ment et  ne  dépassent  guère  les  chifTres  de  20  \i  2o  unifs  par  jour,  la 
température  étant  de  24°  c.  Par  la  même  tenqiérature,  ces 
ceufs  mettent  deux  jours  et  demi  à  parcourir  leui-  évolution  endiryo- 
génique  jusqu'à  éclosion,  dur(''e  de  temps  (pii  nous  indique  un  déve- 
loppement et  un  accroissement  fort  lents.  Mais  je  n'ai  pas  jiu  m'en 
assurer  diieclemenl,  cette  espèce  n'étant  pas  éducablc  avec  mes 
méthodes  de  cultui-e. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  xNEMATODES.  575 

Cet  AplielencJiUfi  est  évidemment  doiu'  d'une  grande  faculté  de 
reviviscence.  La  terre  de  Bousaada  dans  laquelle  je  le  trouvai  était 
complètement  desséchée  lorsque  je  la  reçus.  J'organisai  avec  un  ter- 
rarium,  en  la  réluimectant  et,  ((uelques^ jours  plus  tard,  je  découvris 
le  Nématode  vigoureux  et  bien  portant  sur  les  p(Hits  morceaux  de 
chair  que  j'avais  déposé  à  la  surface  de  la  terre  humide. 

VAphelenchus  atjricola  est  une  espèce  parthénugénétique.  Je 
m'en  suis  convaincu  par  les  observations  suivantes  : 

1°  Ni  Biitsclili.  ni  de  Man.  ni  moi  n'avons  jamais  rencontré  de 
mâle. 

2°  Le  hasard  m'ayant  mis  sous  la  main  une  jeune  femelle  en  voie 
d'effectuer  sa  quatrième  et  dernière  mue,  je  l'isolai  et  réussis  à  la 
nourrir  pendant  trois  jours.  Elle  pondit  sous  mes  yeux  quelques  œufs, 
qui  tous  évoluèrent  régulièrement. 

;}"  J'ai  examiné  avec  de  forts  grossissements  l'utérus  de  plusieurs 
femelles  pondant  de  bons  œufs  et  chez  aucune  il  ne  m'a  été  possible 
de  voir  la  moindre  trace  de  spermatozoïdes.  Cependant  l'utérus  de 
cette  espèce  est  très  transparent  et  facile  à  bien  explorer  sur  les  ani- 
maux légèrement  comprimés. 

(]es  preuves  sont  plus  que  suffîsantes  pour  affirmer  la  parthéno- 
genèse de  l'espèce. 

Alaimus  THAMUGADi  mihi 

J'ai  trouvé  cette  espèce  une  seule  fois.  Je  l'avais  rapportée  dans  de 
la  terre  sablonneuse  attachée  aux  tiges  et  aux  racines  d'une  touffe  de 
mousse  racueillie  dans  les  ruines  de    la   forteresse  byzantine  de 
Timgad,  province  de  Constantine. 
Mesures  : 

9 

Corps 1144  (X 

Œsophage 214  =  V^ 

Queue 64  =  Vis 

Vulve 457 

Diamètre 25  =  i/ti 


576  E.  MAUPAS. 

Le  corps  (pi.  XXVI,  fig.  1),  mince  et  cfTilé,  s'atténue  un  peu  et  gra- 
duellement vers  les  deux  extrémités.  En  avant,  il  est  tronqué  par  la 
bouche,  en  arrière,  il  se  termine  en  pointe  conique,  légèrement 
obtuse  et  recourbée  vers  la  face  ventrale.  Sa  couleur  générale  est 
grisâtre  jx'U  foncé. 

La  cuticule  es!  iiic()li»r<',  lisse  et  sans  sirialion  transversale,  ni 
mendjrancs  latérales.  Chez  dix  individus  i[\.\r  j'ai  laissé,  pendant 
48  heures,  h  macérer  dans  une  solution  d'acide  arétique  à  1  '»/,,.  elle 
est  demeurée  simple  et  ne  s'est  pas  dédoublée,  connue  cela  se  produit 
toujours  en  pareille  circonstance  chez  les  autres  Xématodes.  Elle  n'est 
donc  formée  que  d'une  couche  unique. 

L'extrémité  buccale  (pi.  XXV,  lig.  8)  s'arroiidii  ré-uliérenienl  avec 
son  petit  oi'iliee  au  centre.  Aucune  ditlërenciation  ne  la  distingue  <lu 
reste  du  corps.  J'ai  recherché  avec  le  plus  grand  soin  les  organes 
latéraux  que  de  Man  décrit  chez  les  deux  espèces  décrites  par  lui  et 
n'ai  pas  réussi  à  en  voir  la  moindre  trace,  il  n'y  a  ni  lèvres  ni  papilles. 

L'œsophage  (pl.XXVI,  fig.2)  est  régulièrement  mince  et  étroit  dans 
toute  sa  longueur,  sauf  à  son  extrémité  postérieure  où  il  se  renfle  tout 
d'un  coup,  pour  former  un  l)ull)e  bien  dessiné  et  deux  fois  aussi  long 
que  large.  On  voit  toujours  un  gros  noyau  clair  et  nucliMilé  dans  la 
substance  amorphe  de  ce  bulbe. 

La  queue  (pi.  XXV,  fig.  D)  est  en  forme  de  cône  allongé,  à  pointe 
légèrement  obtuse  et  recourbée  vers  la  face  venlrale. 

L'intestin  n'est  jamais  beaucoup  chargé  de  granulations  et  son 
aspect  général  reste  grisâtre  clair.  .V  son  point  de  jonction  avec  le  rec- 
tum, il  est  pourvu  d'un  diverticule  étroit  (pi.  XNN'.  fig.  9),  dirigé  en 
arrière  et  d'une  longueur  égale  à  la  moitié  de  la  longueur  de  la  queue. 
Le  rectum  est  court  ;  sa  longueur  n'égale  que  la  moitié  de  l'épaisseur 
du  corps  à  son  niveau. 

Le  collier  nerveux  (pi.  XXVI,  fig.  2  c),  de  structure  fibreuse,  est 
placé  un  peu  en  arrière  du  milieu  de  l'œsophage.  11  renvelojtpe 
en  s'inclinant  obliijuement  vers  la  face  venlrale.  —  Il  n'existe  pas 
d'organe  ni  de  pore  d'excrétion. 


MODKS  HT  FORMES  l)K  UI:]»U()I)IT;TI(».\  DHS  NK.MATI  »I)KS.  .mT 

La  vulve  (|»l.  XWI.  fig.  1  r),  sans  lèvi-cs  saillantes,  est  située  eu 
anàèi'e  du  liulbe  à  une  distanee  éujile  à  la  longueur  de  ru'suplia.ne. 
Le  vagin  est  très  court.  Le  tube  génital  impair  s'étend  en  anière  de 
la  vulve.  Il  est  très  peu  développé  et  sa  longueur  totale  est  notable- 
ment plus  courte  que  la  moitié  de  la  distance  qui  sépare  la  vulve  de 
l'anus.  Ktant  donnée  la  délicatesse  de  ses  parties,  sa  structui'e  est  assez 
dilli  -ileà  d (Mlle  1er.  N'oie i  cependanl  comment  ji>  l'ai  comprise.  D'abord, 
en  jiariani  de  la  vulve,  l'utéiais,  relativement  long  et  contenant  ordi- 
nairemenl  deiixo  ufs  en  voie  d'aidiever  leur  maturation  en  sécrétant 
leur  coque.  Lnsuite  un  oviducte  long  et  minc>'.  tpie  je  n'ai  pas  réussi 
à  voir,  mais  qui  se  prolongerait  en  arrière  et  formerait  le  coude 
terminal  pour  se  relier  avec  l'ovaire  dirigé  en  sens  inverse  vers  la 
vulve.  L'ovaire,  très  peu  développé,  a  une  longueur  un  peu  moindic 
que  celle  de  l'ub'iais.  au  niveau  anl(''rieur  duquel  il  se  jeriiiine. 

Lesœul'sipl.  XWI.  tig.  ;{).  de  l'oiane  elliptique  arrondie  aux  extré- 
mités, mesurent  74  [xen  longueui-  et  'M)  (j.  en  largeur.  Leur  coque  est 
incolore,  luince  et  lisse. 

Les  mouvements  de  cet  Â/fnmKs  sont  d'une  extivme  lenteur  et 
lourdeui-.  L'animal  s(*  toi'd  et  se  coiilorsionne  lentement,  sans  pi'esque 
se  déplacer. 

(!e  n(»uvel  .l/^///////.v  se  distingue  des  deux  espèces  connues  jusipi'ici 
par  sa  (pu-ue  pioportionnellement  beaucoup  plus  courte,  par  l'absence 
d'organes  latéraux,  par  le  bulbe  lesopliagien  Iden  dessiné,  (tar  la 
position  de  la  vulve  et  par  (pu'bpiesaulres  particularités  sur  lesquelles 
il  esl  inutile  (rinsister. 

La  iiiullij)licalion  cl  le  dévebtppenieni  iloi\ciil  être  exlrèiueiuenl 
lents,  .le  n'ai  pas  d'obsei'vation  rigoureusement  juécise  sur  la  succes- 
sion des  pontes;  mais  d'après  ce  (pie  j'ai  pu  entrevoir,  cet  animal  ne 
pond  qu'un  onif  tous  les  deux  ou  trois  jours,  pai-  une  température  d(^ 
20<' c.  (les  leufs  sont  toujours  pondus  avant  même  la  première  divi- 
sion Itlastomérique.  Avec  la  température  de  20'^  c.  il  leur  tant  li  à  L'i 
jours  pour  parcourir  leur  évolution  embryogéniipie  jusqu'à  éclo- 
sion. 

ARCH.    DE  ZOOL.    EXP.    ET    GEN.   3'    SERIE.    T.    VllJ.    iOOO-  3? 


.■>78  K.  M.MPAS. 

\. A  lui  mus  Tli'iniiKidtl  i  fsl  |i.iilli(''inii:(''ii(''li(|ii»'.  Je  m'en  suisassinv 
rii  cxamiii.iiil  iiiinnlii'usciiM'Ml  ;!()  individu-^  inicniifi'rs.  (|iii  Imis 
l'I.iiciit  lies  rcnicllcs.  .l'ai  l'cclicrclir  avci"  le  plus  grand  soin  et  avec 
lc>  plus  luiU  gi'ussirjseiiKMils  la  jin-sf-nco  fie  spermatozoïdes  dans 
liiruane  génital  de  ees  femelles,  sans  rii  voir  la  moindre  trace,  (les 
rciiK'llcs  cf'prndanl  oui  l(uilf<  jtondii  dfs  hmiCs  (''vuluanl  i'(''mdi(''i'('- 
iiiriil.  I)i"'s  lors,  ne  tr'oiivanl  ni  màlt's  ni  spermalozoïd<'s.  il  falLiil 
nécessaifi'iiii'Ml  aduii-ltic  la  partli(''M(ig(''nr's('  de  rrs  (l'iil's. 

.M.vcniH.AiMi  >  (iiii(;f>  II.  un.  n.  sp. 
,r,ii  iriii'uiiln'-  celle  csprcc  ;i  dt'iix.  i'('|ii-i><'s  dilIV-icnlcs  :  |;i  in'cniirn' 
Ini-  dans  la  Irrrc  >aliliinii('use  arccih'c  à  nue  Innil'i'  <\' .\  n'i/his/s 
ft/'i'ddït/rs  rapporirc  [lar  h'  ciiiilainc  LaiToix  di' roin-d  Zonlda  iSiid- 
(Maiiais);  la  seconde  l'ois  dans  la  Icrrc  HM'Iaiigrc  à  une  lonllV  d"lit'rh<' 
ramassée  auprès  de  liisUra.  .l'ai  r(''iissi  h  en  l'aire  vivre  (|nel(ju('s 
iinlividiis  sur  lamelle  creuse,  en  les  iiouriissani  de  iliair  pourrie 
diliu'e.  .le  la  di''die  au  ra[tilaiue  Lai'i'oix. 
J/r.s///7'.s'  ; 

9 

Cor j>s 9Ô8  [X 

CEsopluige 2<X)  =  '/t,8 

Queue (30=1/,;; 

^■ul\e .■').")7 

Diamèlre 12  =  '/:? 

Caviti»  buce;ile 10=  '/<« 

Le  corps  (pi.  X.W'l.  (ig.  'm.  grêle  e|  mince,  va  en  s'alténnant  vers  les 
deux  exirémilés.  \'.\\  a\anl.  il  se  lerniiiii'  |i;ir  la  Inuicalure  de  la 
li(tuidie  :  en  arrière,  il  s'.iniincil  rapideineni  en  pninle  coiiiipie  liiie. 
Iiujjuuis  un  peu  inlli'cliie  du  ciMi-  veniral.  Chez  les  individu^  liii'ii 
nourris,  il  a  un  aspect  gf'iièral  assez  opaque,  causi'  |)ar  les  ur.inula- 
lion<  de  l'inleslin. 

Ca  cuticule,  sur  le  vivant,  parait  lisse  et  sans  strialioii  ni  oriiemenl 
daiicuiie  sorte.  Mais  loisipi'elle  a  mac(''r('  [lendanl  une  heure  dans 
l'acide  ;ici''li(pie  ;i  |  "  ,,.  iiii   linil   par  a|»ercevoir  nin'  slriatiun  Iraiis- 

V  ers;<|e  I  rè«-  lille. 


.MODES  KT  KOIIMES  DE  |{i;i'l{()l)(  CTin.N  DES  NE.M  MODES.  ;.7".l 

E;i  ))()iirli('  (  |il.  X.W'I.  liu'.  :2).  larucniciil  (Hivcrlc  à  ri'xln'iiiih'  aiilr- 
l'iciirc,  ne  nioiilri'  ni  lolics  ni  Irvrcs  à  son  [KHirlour.  Sur  son  Itoid 
imiu(''(li.>t.  son!  insérrcs  six  soies  coiiilrs  cl  Uapiics.  ((iii.  suiis 
C(M'laiiis  aspi'cls,  pourraiciil  (|ii('l(|ii('('(iis  l'aire  cniire  ;i  rexisleiice  de 
six  lèvres  peu  saillantes,  dunl  elles  repiésenlei'aieiil  les  pajtilles.  Ea 
cavité  buccale,  en  forme  de  large  cupule,  est  un  tieis  j)lus  profonde 
que  large.  Sa  paroi  se  divine  eu  deux  uioilii's  disliueles.  une  aulé- 
rieure,  mince  et  transparente,  la  seconde  ])ostérieure.  ('-paissie  et 
fortement  cliilinisée,  d'aspeel  iioii-àti'e.  dette  cou  forma  lion  de  la 
cavité  buccale  est  caractéristicpu'  du  nouveau  genre  cl  rappelle  assez, 
bien  celle  de  certains  Diplogastei".  Ce  rapprocluMnenI  parait  enc(ire 
plus  complet  (die/  cei'tains  individus  (|ui  monircnl  une  soric  de  deni 
(  pi.  X.W  f.  lig.  (1)  ins(''rée  au  milieu  de  la  [taroi  buccale.  Mais  Tcxis- 
lence  de  c(>|(e  denl  n"esl  pas  couslanle  ci  il  m'a  niènu'  sendili''  iju'ellc 
(Mail  plus  soMNcni  absciile  (pu'  pn'seule. 

E'(esopliage  (  [il.  X.WI.  (ig.  7)  ressendde  coni(tlè|enn'nl  par  sa  con- 
formation à  celui  des  Cephdlobii».  Ea  |)arlie  auléi-ieure,  assez  ('paisse. 
ne  forme  aucun  renllemenl.  Ee  col  rétréci  est  assez  long  el.  avec  le 
bulbe,  égale  pres(iue  la  partie  antérieure.  I^e  bulbe.  I)ien  dévebippé. 
mais  un  peu  étroit,  est  une  fois  et  demi  aussi  long  (jue  large.  Toutes 
ces  parties  sont  à  struclure  netlenuMit  fibrillaire.  Ee  revèlenieul 
chitineux  interne  de  la  partie  ant('rieure  décrit  toujours  de  l('>gères 
sinuosités.  Ees  clapets  (dénis)  ^.W  bulbe  sont  vigoui'eu.x  el  nroni  paru 
ressemWer  «à  ceux  à^i^  Rhahd'ith.  plut(M  iprà  ceux  des  ('.oj>li(il<>h\i^. 

Ea  queue  (pi.  XXN'I.  (ig.  S),  peu  longue  el  de  forme  coni(pie.  se 
termine  eu  |)oinle  line.  Elle  esl  loujours  légèreuuMil  di^jchM'  du  c(M('' 
veniral.  .le  n'v  ai  pas  ajx'rcu  de  papilles  lal(''rales. 

1/intestin.  (du'/  les  individus  bien  U(uuris.  c(uilieul  |ouj(»urs  de 
nombreuses  graïudalions  de  substances  de  réserve  enunagasinées 
dans  ses  parois.  Ces  granulations  lui  donnent  un  aspect  grisâtre, 
opaque.  Il  n'y  a  jamais  de  corpuscules  biréfringents. —  Ee  rectum  a 
une  longueur  égale  à  IN'pai'^seur  du  coi|»v  au  niveau  de  l'exlrémib' 
de  rintestin.   Il  esl    ])(HUVU    de  glandes   assez  petib's  à  S(tn  poihl  de 


;i.s(j  i:.  MA  II 'AS. 

jiHiclion  iivt'c  ce  (Iciiiicr.   l/aiius  a  sa   Irvro   j>u.slôrieurt'  renllL'e  et 
saillanic. 

Lo  eoUirr  nnvcux  (|tl.  X.W'l.  liu.  7  r).  di»  slrucluro  fibroiiso,  enve- 
loppe le  cul  ivli'éci  de  INesnpIiage  à  Tcxli  ciiiité  de  Sun  lieis  aniérienr. 
Il  est  très  incliné  obliquement  veis  la  la<<'  ventrale. 

Le  pore  de  l'organe  d'excrétion  (pi.  XXVI,  ligiirç  7  y>i,  est  situé  un 
peu  en  avant  du  huli)':".  Le  canalirule  impaii-esl  très  court  et  dii-igé 
vcrticalenieiit  à  l'axe  du  coips.  Il  se  raniKic  iniiuédiatcnnMit  pour- 
donner  ^naissance  aux  deux  canaux  latéraux  dirigés  en  arrièi'e.  .le 
n'ai  pas  vu  de  ramifications  remontant  en  avant,  et  je  suis  persuad.' 
qu'elles  n'existent  pas.  Après  la  hifurcation.  (diacun  des  canaux  lafé 
raux  traverse  inuuédialemeul.  avec  un  cours  très  sinueux,  une  glande 
éjiaisse  et  longue,  pourvue  d"un  ou  deux  noyaux  :  puis  ils  se  con- 
tinuent en  arrière  en  décrivant  tonjouis  de  nonihreust's  sinuosili's. 
.l'ai  ri'ussi  à  lessuivn'  ainsi  insipTau  niveau  de  la  vulve,  au  delà  dr 
bupielle  ils  disparaissent  si  cMiqilètcnicnl.  (jue  je  >uis  dis|>nsi'' à  croice 
«pTils  n'existent  plus. 

L'organe  génital  iin|»air(  pi.  X.W'L  lig.  let  Un.  est  conl'oi'inéd'apiès 
le  type  des  Co)>h(il<thiis.  La  vulve  a  des  lèvrc^s  très  saillantes,  l'anté- 
rieure un  j»eu  plus  éj)aisse  (|ue  la  |)os|(''rieure.  Le  vagin  est  citurl  et 
se  dirige  directenienl  veis  l'axe  du  cnc|ts.  Le  tulie  gi'-nital  est  relati- 
vement peu  di''velo|(p(''.  Son  ciKide  aniérienr  s'arrête  en  arrière  de 
l'o-sopliage,  il  une  distam-e  pres(pn'  égale  à  la  longueur  de  cet  organe. 
Son  extrémité  aveugle  pustéiieure  se  termiuMMi  avant  de  l'extrémité 
de  l'intestin  à  une  distance  égale  à  deux  «'paisseurs  d'.i  coips. 

L'uti'rus  (pi.  XX  NI.  lig.  U  /n  a  une  l'orme  (ihinngne  en  l'uM'au  :  il  se 
cunlinue  avec  l'oviducte  (oi.  dan^  le(piel  il  pas>e  par  un  rétrécisse- 
nicnl  graduel,  sans  limite  nette,  entre  les  deux.  L"o\  iducte  se  pi'o- 
longe  jusrpi'au  couile  antérieur  du  luhe  g(''nital.  Les  deux  organes 
sont  conq»os(''s  de  nondtreuses  peliles  c(dlules  polygonales,  cumme 
'liez  les  PU'rtus.  L'ovaire  se  i'e]»lie  en  airière.  avec  un  cours  l'ccti- 
ligne,  sans  replis  ni  anses. 

Les  feufs  (pi,   XXA'L  lig.  10),  de   forme  allongée,    arinndic    aux 


.MODKS  KT  KOU.MKS  DK  IIEPHODICTIOX  DKS  MvM ATODKS.  :\H[ 

exlrrinités.  inesurenl  80  [t.  on  longiu'ur  et  H)  en  largeur.  Leur  (-«Mfue 
est  mince  et  lisse. 

Ce  Néniatode  est  tluué  de  iiiouveinents  d'une  grcande  vivacité.  Non 
pas  qu'il  circule  et  se  déplace  beaucoup:  mais  il  s'agite  et  se  conldc- 
sionne  continuellcuieiil.  (M)  d(''crivanl  les  replis  les  plus  variés.  Toute 
la  l'égion  <es(ipliagienne,  surtout,  est  douée  d'une  extrême  mobilité 
et  se  déjette.  dans  fous  les  sens,  avec  une  très  grande  agilité.  Cette 
mobilité  rapjtelle  beaucoup  celle  (b's  Infusoires  cili('sdu  g<Mii-e  Ijfcnj- 
maria.  Elle  est  très  caractéristique  de  l'espèce,  que  l'tm  reconnaît 
immédiatement  à  ces  mouvements,  dès  qu'on  les  a  observés  une  fois. 

Ce  genre  nouveau  apparti(Mit  à  la  famille  des  Ubabditides.  Par  sa 
bouclie  et  sa  cavité  buccale,  il  s(>  rattacbe  aux  DiiihKjOfdci-.  Son 
œsophage  et  son  appareij  génital  rappellent  ceux  des  (U'ithaloltutt. 
La  conformation  de  sa  queue,  également,  est  fréquente  dans  ce 
dernier  genre. 

La  multiplication  du  J/ttcrolaii/ii/s  rn/n's  est  fort  lente.  Même 
avec  une  température  de  :2(>"  à  27"  c..  il  ne  pond  ((U(^  d(Mix  à  trois 
œufs  par  vingt-quali-e  heures.  On  ne  voit  jamais  (pi'un  onif  à  la  fois 
dans  l'utérus.  Les  (eufs  sont  toujours  pondus  avant  leur  première 
segmentation,  comme  je  l'ai  d'ailleurs  constaté  cbez  toutes  les  autres 
espèces  parthénogénétiques  observées  jusju'ici.  11  résulte  de  tout 
cela  que  cet  animal,  assez  commun,  ne  se  rencontre  cependant  ([ue 
par  quelques  individus  à  la  fois. 

L'évolution  et  l'accroissement  sont  également  fort  lents.  Par  une 
température  de  2(»"  à  27°  c.  les  (cufs  mettent  cinquante  heures  à 
parcourir  leur  évolution  end)ryog('ni(pu:'  juscpi'à  éclosion,  \\ec  la 
même  température,  il  faut  10  à  il  jours  aux  larves  poui"  atteindre 
l'état  adulte,  jusqu'à  ponte  de  leur  piemier  o-uf.  .le  n'ai  pas  d'obser- 
vations sur  la  durée  complète  de  la  vie. 

Ce  Nématode  se  reproduit  par  parthénogenèse.  .le  m'en  suis  assuré  : 

1°  En  constatant  l'absence  complète  de  niàles  ; 

2"  En  élevant  des  jeunes,  isolés  depuis  l'uMif  jus(pi'à  l'âge  adulte 
et  leur  voyant  pondre  des  œufs  évoluant  régulièrement  ; 


58-2 


K.  MAI  l'AS. 


',V<  lin  rx.iiniii.iiil  iiiic  dizaiin'  di'  l'ciiiclli's  .idiilh's  .imt  lo  |ilii- 
l'urls  uriississiMiit'iils.  >;iiis  rriissir  ;i  ,i|M'i(('\(iir  il.iii^  leur  nh'iii^  la 
ilidl'c  liarc  dr  --|M'riiiali  i/.i  iidcs. 


Itl-SIMK     KT    CliVCI.I  SIIINS 


|_  —  Dans  li's  jiaui's  uni  |H(''crd('nl.  mms  avams  rlndii'  IS  (■>|ir'(M»s 
de  .Nrnialiidcs  se  ii'pidilnisa  ni  sans  Ir  (•(iniamis  dr  niàlrs  dislinrts. 
Snr  ci's  18  espaces,  il  en  est  '2.  1rs  niiiihditis  dol iclnira  et 
H.  Scliiu'iilcri.  dttnf  le  nianijuc  de  luàlcs  avait  (Hr  coiislali''  avant 
nuns.  Ui'sic  dune  K»  nonvcUcs  espi^cos  chez  lesquoUes  nous  avons 
d(''ni(iidit''  iTltr  ahsoncc.  De  ces  l(i  ('Sjtr'ccs,  V?,  stiiil  cnliricnicnl 
nnuvflli'N  ;  les  ;>  anlri's  avaient  élr  drcrilcs  anli'iicnicnM'nl .  mais 
Icnr  vi-rilaldi'  (''tal  sexuel  élail  res|(''  nn''cnnnu. 

.\iius  avons  vu.  dans  lintroduction  liistori(iuo  en  tète  de  ee  travail 
(p.  470).  qu(>  l'horniaphrodisme  et  la  parthénogenèse  de  IH  anli'es 
IVéniaiodes  avaient  dèjcà  été  i-ecdnnns  |>ai-  divers  oliservalenrs.  Nous 
avons  donné  la  liste  do  ees  espères,  (ielle  liste,  accrue  des  H»  nou- 
velles espèces  étudiées  par  nous.  |orle  à  '.\\  le  nondire  actuel  de 
\(''niatoiles  dont  la  i'(>iH'oduclion  sans  màh^s  est  Iden  (Maldie.  he 
ces  ;>'(  espèces.  '1^\  soiil  liennaplii'odiles  et  '.I  pari ln''noi;i''nr'li(pn's. 

(les  (diilVres  sont  loin  d'èire  dèdinilifs  et  cerlainiMuenl  deslini's.à 
s"accroflre  heaucoup  dans  TaNcnir.  l,'liernia|diroilisnie  el  la  |)ai'tln''- 
noi;(''nèse  sont  très  répandus  die/,  les  Ni'' ma  Iodes.  (  !onlentons-nons  de 
rap|i<der  ipii'.  <lans  rinicodnci  ion  liislori(pie  i  p.  \~'.\).  nous  a\ uns  l'ait 
voir  ipw.  sur  les  :>(l(l  espèces  de  Nè'matodes  d'ean  douce  et  terresti'es 
ilécrils  par  iJastiau.  ISiit-chli  et  De  Man.  S.'i  sont  connus  senlenienl 
par  les  temelle*..  Il\  a  donc  là  une  riidie  mine  ddhserx  at  ion-  noii- 
\(dlesrt  di'  di''converle<  à  l'aire,  .rajonterai  ipie,  iTaplèv  luiiii  ''Vpi'- 
rieiicc  personnelle,  les  espèi-es  i-omplèti'Uienl  im'diles  ^n\\\  |rè>.  prolia- 
lilenient  encore  plus  noudirenses. 

Ces  :{'i  \i''matoi|es  nnise\n(''s  se  réparl  is^cid  <lans  les  1:2  ucnres 
sniv.iuls  :  Kli'ilitlil ix.    I )i iiliK/nsIcr.  (j'jtlKiliihiis.   /'/ci/i/s.    Alldiilo-' 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  583 

nemn,  Bradynemo,  Maerolaimua,  Aîirjiosfomtrm,  Strongyloules, 
Boi'i/fnitnus,  AphelenehuH  et  Aiohnus.  Les  représentants  de  quatre 
de  ces  genres  sont  des  espèces  pai-asites.  Tons  les  autres  vivent  à 
l'état  libre. 

\jO  iit^nvc  /i/i/iht/i/is.  à  lui  seul,  fournil  pn'S((u<'  la  inoilii'  de  ce 
conliiincnl  (  11}  espèces l  ;  mais  siniplcirirnl .  croyoïis-iioiis.  [tarée  que 
ses  l'çpi'ésentanls.  se  prêtant  sans  diltieiilté  à  *\r-i  élevages  niétho- 
di(pies.  se  laissent  bien  plus  aisément  étudier,  et  ensuite  parce  ipie 
ce  genre,  doué  d'une  grande  vai'iabilité.  possède  un  grand  noinlirc 
d'espèces.  Nous  ne  pensons  donc  pas  que  l'unisexualité  soit  une  par- 
ticularité plus  spéciale  à  ce  genre  qii'tà  d'autres.  Les  genres  Plorhis 
et  Dorylaimus,  dont  les  représentants  ne  sont  également  pas  rares, 
apportei'ont  l)i<Mi  certainement  de  nond)reuses  recrues  à  l'berma- 
phrodisme  et  à  la  parthénogenèse,  lorsque  toutes  leurs  espèces  auront 
été  convenablement  étudiées. 


IL  —  l*ar  leur  morphologie  et  leur  biologii^  générales,  ces  Xéma- 
lodes  unisexués  ne  se  distinguent  en  rien  de  leurs  congénères  à  deux 
sexes  séparés.  Tous  se  présentent  avec  l'aspect  général  et  la  confor- 
mation ordinaire  des  femelles.  On  ne  les  distingue  d<'s  espèces  voi- 
sines que  par  les  nuances  spécifiques  oi'dinaires.  et  c'est  seulement 
par  l'étude  minutieuse  de  leur  appareil  génital  et  surtout  de  son 
fonctionnement  qu'on  arrive  à  reconnaître  leur  régime  ovogéné- 
tique  particulier.  L'li(>rmaphrodisme  et  la  partb<''nog(''nèse  n'ont 
donc  atlecté  d'aucune  façon  particulière  les  caractères  généraux 
et  spécifiques  de  ces  êtres.  Seul  l'appareil  génital  a  été  modifié  : 
encore  ces  modifications  poi'tent-elles  bien  plus  sur  le  fonction- 
nement (jue  sur  la  disposition  et  la  structure  de  l'appareil  lui- 
même. 

Trois  seulement  de  ces  .Néniatodes,  les  lihnbililis  clcytins.  I{.  Cdiix- 
saiwli  et  le  ht ployasli'i'  nihiisliis.  sont  ovo-vivipares.  Tous  les 
autres.    essenliellenKmt    ovipares,    pondent    toujours    leurs    u'ufs. 


.iSi  K.  MAll'AS. 

soil  ;iv;iiil  Iniilc  division  lil;isluiiii''ri(|ii('.  soit seiileniont  a\)vvs  \os  dois 
oiM|ii;itn' [treniières  lie  (OS  divisions.  Mais  ce  fait  lient  uni(}uenient 
au  [icu  de  dôvcloppcnienl  de  l'ulôrus  de  ces  espèces  et  n'a  ('"vidcm- 
nienl  aucun  r;i|»porl  avfc  leur  rriiinie  ovogénétique. 

Tous  ces  types  à  iiônôiMlinns  uniscxuiM's  ne  soid  représcnti's.  avons 
nous  dit .  (pic  par  des  individus  i('pondanl  à  la  l'oruic  tV'iuininc  de 
rcsp(''ce.  (les  tenu'lles  ell('s-iu('nu'.s  ne  dillèrent  en  l'ien  de  particulier 
de  lenr>  congénères  à  sexes  séparés.  Elles  ne  s'en  distinguent  que 
par  le  mode  de  fonctionner  de  leur  appareil  génital.  Ce  dernier,  dans 
sa  sli'uclure  et  dans  sa  conl'oruialion  généi'ale,  est  absolument  iden- 
li(pu'  à  celui  des  autres  espèces.  On  est  donc  en  dioit  dallirmei"  (jue 
la  parthénogenèse  et  riiermaplirodisme,  en  se  développant  chez  ces 
.Néiiialodes.  iToiit  exercé  d'inlluence  uuidificatrice  (pu'  sur  les  produits 
de  ra|ipareil  giMiital.  Tout  le  l'cste  de  l'organisnu'  est  resté  al)S(du- 
meid  invaiiahle. 

(liiez  les  espèces  partli(''nog(''néli(pu's.  les  ovules  ont  pris  et  pai'- 
coui'u  l'évolidion  spéciale,  encore  mal  connue,  (jui  leur  peiniet  de 
mûrir  et  de  se  développer  sans  fécondation. 


III.' — Chez  les  femelles  hermaphrodites,  ainsi  que  nous  l'avons 
constaté  pour  (diacune  des  espèces  décrites,  l'oi'gane génital,  arrivant 
à  maturité,  commence  d'aliord  par  fonctionner  comme  testicule  et 
produit  une  certaine  (piantité  de  sjiei'me.  A  ce  moment,  on  peut  V(Mr 
(pi.  XM.  lig.  7  X)  les  jeunes  c(dlul(>s  gei'uiinatives  de  la  région  anté- 
rieure de  l'ovaire,  (pii  avaient  commencé  à  s'accroili'c.  s'arrêter  dans 
celte  croissance,  se  diviser  à  deux  reprises  successives  et  se  transfor- 
mer ainsi  en  i^elits  spei'malozoïdes.  Ceux-ci  S(mt  conservés  et  emma- 
gasinés dans  un  appendice  de  l'utérus,  jouant  le  iôl(>  de  réc(^pta(de 
s(''minal.  l'Iustar'd.  avec  le  di''velo|)peuieid  |dus  c(Mnplet  de  l'animal 
cl  la  maturit(''  plusavanc('e  de  r(»rgane  gi'nital  (pi.  \.\l.  lig.  7  H),  les 
cellules  germinatives  de  la  régi(m  ant('rieure  de  l'ovaire  continuentà 
s'ai-croître.  accnmident  une  forte  provision    de  \itellns    null'itif  dans 


MODES  ET  FOn.MES  DE  llEI'HODrCTION  DES  XE.MATODES.  585 

leur  cytoplasme  et   se  trans>formeiit  en  yros  ovules  pnHs  pour  la 
fécondation. 

Celle-ci  se  produit  dès  que  ces  ovules  mûrs  se  détachent  de  l'ovaire 
pour  se  rendre  dans  l'utérus.  En  effet,  ils  sont  ft)rcés,  pour  effectuer 
ce  passage,  de  traverser  le  réceptacle  séminal,  où  se  sont  emmagasi- 
nés les  spermatozoïdes  formés  avant  eux.  A  ce  moment,  un  des  sper- 
matozoïdes s'accole  à  chacun  d'eux,  s'enfonce  dans  leur  cytoplasme 
et  va  unir  et  fusionner  son  pronucleus  avec  le  pronucleus  ovulaire. 

Ces  Nématodes  sont  donc  des  hermaphrodites  protérandricjues  à 
fécondation  autogame.  Leur  fécondation  s'effectue  toujours  dans  la 
consanguinité  la  plus  stricte,  puisque  ovules  et  spermatozoïdes 
dérivent  d'une  seule  et  même  glande  génitale  et  sont  par  conséquent 
des  produits  frères,  dans  le  sens  le  plus  rigoureux  et  le  plus  physiolo- 
gique du  mot.  Ces  femelles  hermaphrodites  ne  possèdent  aucune 
disposition,  aucun  appareil  qui  leur  permettent  de  copuler  entre  elles 
et  de  s'entre-féconder.  Des  maies  réellement  actifs  et  aptes  à  l'accou- 
plement leur  faisant  également  défaut,  les  éléments  goniadaux  pr:> 
duits  par  leur  appareil  génital  sont  nécessairement  et  fatalemei.t 
condamnés  à  la  fécondation  autogamique.  Toute  espèce  de  féconda- 
lion  croisée  leur  est  interdite.  Nous  reviendrons  plus  loin  sur  celle 
question. 

Cet  hermaphrodisme  protérandrique,  c'est-à-dire  de  maturation 
successive  des  éléments  génitaux,  les  mâles  précédant  toujours  les 
femelles,  est  loin  d'être  particulier  à  nos  Nématodes.  On  en  connaît 
depuis  longtemps  de  nomhreux  cas  chez  d'autres  Métazoaires. 
Wheeler,  dansun  heau  travail  sur  les  Myzostomes*.  nous  en  a  donné 
une  liste  assez  complète,  avec  le  renvoi  au  travail  original,  dans  lequel 
chaque  fait  a  été  décrit  pour  la  première  fois.  Ayant  peu  de  faits  à 
ajouter  à  la  liste  du  savant  américain,  nous  y  renvoyons  sans  la 
reproduire  ici.  Elle  suffit  d'ailleurs  amplement  pour  nous  faii-e  voir 
la  grande  extension  du  phénomène  dans  le  règne  animal.  On  a.  en 
effet,  constaté  des  cas  de  ce  genre  chez  les  Eponges,  les  Hydres,  les 

'  Mittlieihmgen  ans  der  zooloijischen  Station  m  Nenpel,  t.  XII  iSqC),  p.  2qo. 


u8G  K.  MAUPAS. 

Platyhelininthos.  los  Aiim^lidrs,  los  N('niatoflos,  les  Mollusques,  les 
Echinodernies.  les  Crustacés  et  les  Poissons. 

Les  cas  d'hermaphrodisme  protérogyne.  c'est-à-dire  à  maturation 
des  (''léments  génitaux  femelles  ]>récéd;ini  les  éléments  niAles.  sont  au 
(•(iiiliaire  fort  rares.  Wlicrlcr  ne  cite  (|U('  ceux  du  Mii/uis/om/f  /ini'/trr. 
de  trois  Limac(»s  cl  des  Salpes. 

L,i  (li.diogamic  pnitéi',indri(|ii('  rsl.  (ni  le  sait,  également  si  fré- 
(|iieiile  d;ins  le  règne  végétal,  (lu'elle  est  pour  ainsi  dire  de  règle 
générale  chez  la  plupart  des  plantes  hermaphrodites.  Il  suflit  de 
rappeler  iti  les  heaux  travaux  de  Jlildehrand,  de  Darwin,  de 
Sprengel.  consacrés  à  l'étude  anatomique  et  physiologique  de  celte 
disposition.  Nous  n'avons  pas  à  y  insister  plus  longuement. 


IV.  —  l'n  fait,  curieux  et  commun  à  tous  nos  Némalodes 
hermaphrodites  est  l'imperfection  ou  plutcM  l'insufïisance  (U^  leur 
hermaphrodisme.  On  a,  enelfet.  qu  a  remonter  à  la  description  parti- 
culière de  chacune  d'elles  (p.  iH'K  i'.IS.  .'iO'.).  :\\1 .  .VJC).  tV.]0.  :VX\,  :\M). 
rioâ).  et  on  y  verra  qu'après  avoii'  vécu  pendant  quelqui>s  jours  en 
pondant  des  leufs  f(''condés,  évoluant  r(''gu II èreinenl.  toutes  ont  ensuite 
(•ont  inné,  pendant  des  durées  d(>  temps  deux  à  trois  fois  aussi  longues. 
;i  produire  des  n'ufs  non  féctuidi's.  se  désorganisant  rapidenu'nl.  Le 

idtre  moyen  des  (cufs  féconiJés.   chez  les  individus  vigoureux  et 

hien  nourris,  varie  enli'e  :2t)()  à  ^riO.   (liiez  uni'   seule  espèce  \l{li(ili 
t/i/is  (ii/i(/iifif(/i  ),  il  s'élève  de  .■■):20  à  -VM). 

Il  e>t  de  toute  éviilence  que  le  pri'Uiiei'  stock  d'o'ufs  f('cond(''s  corres- 
pond au  munltre  de  spermatozoïdes  produits  par  la  glande  génitale, 
[lendanl  sa  |ii'iio(|e  d'acl i\  i|(''  proli'Tandriipie.  Tant  ipTil  existe 
lie-  speiinatozoïdes  ilans  le  réceplacle  S(''niinal  de  l'uliMlis.  les 
uMil's  (|ui  toud)enl  ilans  cet  oruane  s'y  tV'condenI  et  y  coinplètcnl 
leur  oruanisatiiMi .  Le  noniluc  d'iiMit'-  tV'condi's  pondus  par  une 
fcnii'lle  nous  renseigne  dcuic  avec  certitude  >ur  le  noiuhre  de 
spernialozoïdcs  produits  par  >-a  glande  g(''iiitale;  Mais  ri'  nondue  est 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NÉMATODES.  587 

très  insuffisant,  puisquo.  après  avoir  rpuisr  Unir  sperme,  toutes  nos 
femelles  ont  continué  à  pondre  des  onifs  non  fécondés,  en  nombre 
deux  à  trois  fois  égal  à  celui  des  œufs  fécondés.  Il  en  faut  conclure 
qu'il  y  a  là  un  défaut  d'harmonie  entre  l'activité  niasfuline  et  l'acti- 
vité féminine  dr  ces  hermaphrodites  et  (|ue  les  deux  tiers  au  moins 
de  leur  [iroduction  en  u'ufs  sont  parfailenienl  iniililes.  puistju'ils 
sont  fataienieni  desliiiés  à    l'avortemenl    et  à    la   desirneliun. 

Au  point  de  vu<'  de  la  rej»rdduction.  cet  herniaphrndisnie  iniManpIet 
est  loin  d'être  un  avantage  pour  les  espèces  qui  en  sont  atfectées.  Ces 
Nématodes,  en  effet,  à  l'état  dioïque  auraient  donné  naissance  à  une 
progéniture  au  moins  trois  fois  plus  nombreuse,  c'est-à-dire  composée 
de  700  à  800  individus.  De  ces  800  individus,  la  moitié  eiH  appartenu 
au  sexe  féminin,  en  sorte  que  dès  la  première  génération,  le  nombre 
des  individus  reproducteurs  eût  été  doublé.  A  la  seconde  génération 
le  nombre  des  femelles  dioïques  aurait  atteint  160.000,  tandis  que 
celui  des  hermaphrodites  ne  s'élève  guère  qu'à  60.000.  On  voit  de 
suite  quelle  énorme  différence  existe  dans  la  puissance  de  reproduc- 
tion de  ces  deux  modes  de  génération.  Il  y  a  bien,  il  est  vrai,  pour 
l'état  dioïque  les  hasards  défavorables  empêchant  l'accouplement  et 
la  fécondation  d(»s  femelles.  Mais  les  Nématodes  vivani  toujours  en 
groupes  nombreux  et  compactes,  ces  hasards  défavorables  ne  dtdvent 
se  présenter  guère  souvent.  Ce  ((u'il  y  a  de  certain,  c'est  que  lorsqu'on 
explore  une  riche  culture,  en  pleine  prospérité,  de  ces  lihabdilides. 
on  trouve  toujiturs  toutes  les  femelles  fécondes. 

Il  nous  est  permis  d'en  c(uiclure  que  rhermajthrodisnu^  des  Néma- 
todes n'est  pas  le  i-ésultat  d'une  adaptation  saisie  el  fixée  par  la 
sélection  naturelle,  (^et  état,  loin  d'être  avantagmix.  paraît  bien  plutùl 
nuisible  à  respèce.  Le  principe  d'utilité  n'a  donc  pu  intervenir  dans 
s:i  fixation  et  sa  conservation.  Les  causes  (|ui  ont  présidé  à  son 
origine  et  à  son  développement  devront  être  cherchées  ailleurs. 


V.  —  Dans  ce  résumé,  nous  avons  parlé   jus(|u'ici  de  <-es  fem(>ll'es 


588  i:.  MAII'AS. 

cummc  si  ellos  oxislaionlabsoluiiuMit  seules  ol  (|u<'  jamais  aïK'un  iiiàlc 
ne  se  rencontrât  parmi  elles.  La  chose  ainsi  présentée  n'est  pas 
exacte.  Le  sexe  mâle  n'est  jamais  complètement  absent  et,  quand  on 
prend  la  peine  de  le  rechercher,  on  est  toujours  sur  de  le  trouver 
i-eprésenté  par  (juejques  individus.  Nous  l'avons  démontré  pour 
chacune  des  espèces  étudiées  par  nous,  et  voici,  i-ésumécnun  tableau. 
ces  démonstrations  avec  la  pi-oportiun  de  mâles  pour  1.000  femelles, 
et  le  renvoi  à  la  page  on  se  trouvent  b's  détails  |»oiir  clh-Kiui' 
espèce. 

/)i/i/(>(/asfrr  rohNs/Hs     O.LJ  çf   \un\v   1.000    Ç 
lUidlxIiiis  flitiffunrdi    O.L'i  — 

—  (tolir/nirn     0.  7  — 

—  Caussaneli     i,  A  — 

—  e/ef/nns    1,  5  — 

—  coron  fifa     o  — 

—  Perrieri     7  — 

—  Marionis     7,  fi  — 

—  Duthiersi  :20  — 

—  Viffuieri  45  — 

On  voit  par  cette  liste  que  la  proportion  de  ces  mâles  peut  varier, 
suivant  les  espèces,  dans  d'assez  grandes  limites.  Chez  le  Dipfof/astcr 
/•obusf us,  on  n'en  compte  plus  qu'un  pour  dix  mille  femelles,  tandis 
que  chez  le  li/tahdi/is  Vu/uicri,  on  en  trouvt^'ait  450  pour  le  même 
nondtrc  de  fcniclles.  (les  deux  espèces  lornicnt  les  extrêmes  de  la 
séi"ie  ;  entre  elles,  les  autrt's  espèces  se  placent  à  div*M's  d('gr(''s  inter- 
médiaires. Il  est  fort  pi'ubable  que  si  nous  connaissions  un  plus  grand 
nondjre  d'espèces  bermaphi'odites  étudiées  de  la  même  façon,  ces 
intermédiaires  se  multiplieraient  et  (|iie  n(»us  trouvei'ions  des  foianes 
à  mâles  encore  plus  iKnubn'ux  (pic  clic/,  le  //.  ]'i(/ini'ri.  se  l'appro- 
cliant  plus  ou  moins  de  la  propoition  (lc<  espèces  dio'iques  nor- 
males. 

(les  mâles,  si  rares  chez  certaines  espèces  et  toujours  si  peu  com- 


p- 

:iw 

p- 

5l>7 

1'- 

5:{(> 

V- 

500 

V- 

485 

!'• 

540 

P- 

:r2-2 

P- 

511 

P- 
P- 

•  >i  i 

MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  589 

inuns,  même  chez  les  espèces  où  ils  existent  dans  les  proportions  les 
plus  folies.  n'ollVent  rien  de  particulier  et  d'anijrmal.  On  ne  remarque 
rien  dans  leur  structure  et  dans  leur  organisation  généi'ale,  qui  puisse 
les  faire  considérer  comme  des  animaux  mal  venus  ou  mal  cons- 
titués. Par  leur  taille,  par  les  proportions  de  leur  corps  et  par  tous 
les  détails  de  leui'  organisation,  ils  lépondent  de  tous  points  au  type 
mâle  ordinaire  des  Rhahditides  dioïques.  Leur  testicule  hii-même  est 
constitué  d'une  faron  absulument  normale  el.  comme  nous  l'avons 
répété  à  propos  de  chacune  des  espèces,  ses  produits,  les  spermato- 
zoïdes, sont  parleur  forme,  leur  volume  et  leur  structure  absolument 
identiques  à  ceux  que  la  glande  génitale  des  femelles  produit  pen- 
dant sa  période  d'activité  protérandrique.  Ces  mâles  rai'issimes  sont 
d(uic  incontestablement  les  représentants  parfaits  et  normaux  du  type 
masculin  de  nos  hermaphrodites.  D'ailleurs,  comme  chez  les  formes 
dioïques,  ils  se  distinguent  les  uns  des  autres,  dans  chaque  espèce, 
par  des  différences  constantes  dans  la  conformation  et  les  dimensions 
de  la  hursa,  ainsi  que  par  le  nombre  et  la  disposition  des  papilles. 
Ils  constituent  donc  pour  chacune  de  ces  formes  le  grand  critéi'ium 
spécifique,  exigé  par  certains  auteurs  pour  ces  Nématodes. 


\'l.  —  Mais  si  ces  animaux,  examinés  dans  leur  structure  et  leur 
morphologie,  représentent  des  maies  vrais  et  complets,  il  n'en  est 
plus  de  même  lorsqu'on  les  étudie  au  point  de  vue  de  leurs  facultés 
et  de  leur  activité  sexuelles.  Nous  l'avons  dit  et  répété  à  propos  de 
sept  espèces  sur  lesquelles  nous  avons  pu  expérimenter,  ces  maies 
ont  h  peu  pi'ès  totalement  perdu  tout  instinct  et  tout  appétit 
sexuels. 

\o'\c\  d'ailleurs  les  résultats  de  ces  expéiiences  réunis  sous  la 
forme  d'un  tableau,  dans  lequel  se  trouvent  indiqué  le  nombre  des 
femelles  et  des  mâles  mis  en  contact,  celui  des  jours  qu'à  duré  la  vie 
en  commun,  le  nombre  des  fécondations  et  enfin  le  renvoi  à  la  page 
contenant  les  détails  de  chaque  expérience  : 


590  E.  MAIPAS. 

V  CJ     l'i'cuiidaiioiis        Jiiiirs  l'a^'cs 

l{li(,l„liH^rh';inns i:{'.>  11^  C)  ià      1>      i8'.» 

—  Cdussane/i . . .        'r2        :;:>       0       ."'.  ."i  10    :io:{ 

—  Mdfionis :28  i:2  i;i  .»  à  7  .")1:2 

—  /htf/iii'rs'  .  .  .  .  rd  il  I  i  à  (»  .M 7 

—  l'crricri :2C>  :i."i  0  :»  à  7  .rl-l 

—  (lolirlutra  .  .  .  .  \-l  [>  <>  '"•  ;i  7  .'■»:{(» 
Di/i/oi/fis/i'/-  ro/jusfits. .  .  .  -4  :2  0  i  ;i  .'i  ."ilH 

Tui  Al  A :u;i       ^7^  ^(T 

Nuiis  viiyoïis  |);ir  ces  cliinVcs  qu<'  ISIIi  IViiiclIfs  oui  ('h''  mises  en 
cuiilacl  avt'c  :27:2  mâles,  penilant  des  Iciiips  (jui  uni  v.irii-  de  \  h 
10  JOUI'S.  el  (|lie  :20  femelles  seulemeiil  oiil  l'Ii'  l'eniiKh'es  |),ii'  ces 
2~r2  màlev.  |-',iicure  sur  ees  -H\  IV'cnii(l;ili(iiis.  Ili  a  |»|»ailieiiiieiil  à  une 
seule    ev|ȏee.    le    li  lui  Ixl  i  I  i  ^    .Un  lio/l  is .     (Iiiul     1' hei'Uia  plin  id  i>me    e>t 

noloii'emeul  innnn])lel.  ee  (jui  exjiji(|ue  |,i  jilus  grande  .lelivili' 
sexuelle  de  ses  inàles. 

Chez  les  six  aiftres  espèces,  l'inerlie  el  rindillÏTeilce  sexuelles  des 
inAles  sont  devenues  pres(|ue  alisolues.  Ainsi  ijue  nous  l'avons  cons- 
lalé  sui'  (diacune  de  ces  espèces,  du  ne  voit  presipie  jamais  leurs 
n)ales  faii'e  l,i  moindre  lenlalive  d'accouj)Iemenl.  Ayant  consei'vé 
leur  grande  activil(''  motrice,  ils  s'agitent  conslammeni  et  cir'culeni  ,iu 
milieu  des  l'einelles,  les  lieurtanl  à  loul  instant,  mais  ne  -~'oiru|.,inl 
pas  plus  d'elles  que  si  elles  étaient  des  corps  inertes  (|uelcon(|ues. 

Celle  indifl'érence  doit  paraître  bien  surprenante.  |)our  (pii  connaît 
l'ardeur  sexuelle  des  Hliithd i I is  mâles,  (diez  les  es|»èce>  di<»ï(jiies  iioi- 
niales.  Si,  sur  une  culture  lanl  soil  peu  nomlireuse.  on  ri'Uiiil  en- 
si'inhle  les  deux  sexes  de  ces  esjièces.  élev(''>  dalionl  à  pari  l'un  de 
l'autre,  on  veri"i  de  suite  les  mâles  re(  lu'n  lier  les  lemelle^.  les  em- 
brasser dans  le  repli  de  leuiexlréniit(''  caudale  en  s'enroulani  sur  elles. 
et,  après  un  court  espace  de  temps,  on  aura  sous  les  yeux  nondji-e 
d'accouplements  complètement  effectués,  (les  accou]tlenients  siuil 
«railleurs  faciles  à  oh-erver.  car  ilsdureiil  loujours  as<i'/,  limiit'.'iiips. 

('.liez   nos  màlev  d'||(>rmaplirodite>;.  rin>lini:l    sexuel,  le  sens  gén('- 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  591 

sique,  paraît,  au  contraire,  complètement  aboli.  Mais  comme, 
d'autre  part,  nous  avons  constaté  l'état  complet  et  parfait  de  leur 
organisme  et  de  leur  morphologie,  nous  devons  en  conclure  que 
nous  nous  trouvons  en  présence  d'une  décadence  psychique  non 
concomitante  avec  une  régression  morpliologi(|ue. 

Cette  décadence  psychi(|ue  s'explique,  pensons-nous,  par  l'état 
hermaphrodique  général  de  ces  espèces.  Cet  état,  eu  elVet,  doit 
tendre  à  etlacer  l'instinct  eopulateur  mâle,  instinct  qui  n'est  plus 
transmis  héréditairement,  puisque  les  quelques  mâles,  reparaissant 
pour  ainsi  dire  accidentellement,  ne  prennent  plus  aucune  part  dans 
la  procréation  des  générations  successives.  L'hérédité  paternelle  y  est 
donc  totalement  supprimée,  au  liénéfice  de  l'hérédité  maternelle  seule 
survivante.  Ouand.  par  suite  d'un  retoui' d'atavisme,  un  individu  con- 
formé morphologiquement  en  mâle  vient  à  reparaître  dans  une  géné- 
ration, cet  individu  a  bien  l'organisation  sexuelle  mâle;  mais  il  n'en  a 
plus  les  aptitudes,  et  ses  centres  nerveux  doivent  fonctionner  avec  les 
instincts  et  les  facultés  d'une  femelle.  Au  point  de  vue  sexuel,  il  y  a  dis- 
jonction entre  la  constitution  moiphologique  et  les  fonctions  psychi- 
(lues.  Chez  ces  Nématodes,  dans  l'accouplement,  la  femelle  ne  joue 
({u'un  rùle  secondaire  entièrement  passif.  Elle  attend  et  reçoit  le  mâle 
dans  l'inertie  la  plus  complète,  de  sorte  que  tout  le  rôle  actif  revient  à 
ce  dernier.  Les  mâles  rarissimes  de  nos  hermaphrodites,  ayant  perSu 
tout  stimulus  sexuel,  se  comportent  avec  l'inertie  de  vraies  femelles. 


VIL  —  Ouelle  est  la  signilication  de  ces  mâles,  qui  reparaissent  à 
r improviste  et  si  rarement,  sans  pour  ainsi  ilire  de  raison  d'être, 
puisqu'ils  ne  jouent  aucun  rùle  dans  la  reproduction  et  la  conserva- 
tion de  l'espèce  ?  Nous  ne  pouvons  voir  en  eux  que  des  manifesta- 
tions ataviques  d'un  ancien  état  dioïque.  Pour  nous,  l'état  primitif 
de  nos  Nématodes  hermaphrodites  a  été  la  dioïcité.  Leur  herma- 
phrodisme a  dtV  apparaître  ultérieurement  et  secondairement.  Sous 
l'influence  d'actions  inconnues,  l'organe  génital  des  femelles  s'est 


o9-2  Iv  .MAI  PAS. 

mis  h  j)ru(liiii('  des  éléments  fécondateurs  mâles  et  rfiiirllrs.  (jui  se 
sont  suffi  à  cux-inèmes.  Ces  éléments  générateurs,  étant  tous  d'ori- 
gine féminine,  ont  eu  nécessairement  une  tendance  héréditaire  rie 
plus  en  plus  accentuée  à  ne  reproduire  que  le  type  féminin.  De  là, 
suppression  graduelle  de  la  forme  masculine,  et,  dans  ses  rares 
l'éapparitions,  atrophie  presque  absolue  de  ses  t'arult(''s. 

Ces  mâles  n'existent  donc  plus  (jue  comme  témoins  d  un  l'Iat 
passé,  et  la  ([ualilicalion  de  mnl('>  (ihiriqucs.  leui"  convient  j»ar- 
faitement.  lis  survivent  dans  la  hiologie  de  nos  hermaphrodites, 
comme  on  voit  persister  chez  certains  êtres  des  organes  imparfaits, 
devenus  inutiles,  et  que  le  défaut  d'usage  a  fait  tomber  dans  un  état 
de  régression  plus  ou  moins  avancé.  La  réapparition  des  mâles  est 
duc  à  ces  phénomènes  de  retour  ataviipie  si  connus  dans  le  monde 
vivant,  l'i'ut-cli'c  y  ;uirait-il  lieu  de  Icui'  comparer  les  mâles  des 
(iirrhipèdes.  dord  la  quaiiliçation  (\('  'oni/i/ementai/'cs,  sous  laquelle 
on  les  désigne,  est  prohahlenKMit  m;il  justiliée.  Delage'  a  (railleurs 
déjà  fait  pressentir  (jue  ces  prétendus  mâles  complémentaires  méri- 
teraient bien  plutôt  l'épithèle  de  |»riinordiaux.  comme  ceux  de  la 
Sacculine.  Tous  ces  mâles  ne  sont,  en  ell'et.  que  les  survivants  plus 
ou  moins  dégénérés  d'un  étal  dioï(jue  piimitil'.  et  c'est  pour  cela  tpie 
nous  les  avons  (pialiliés  d'atavi(|ues. 


\'lll.  —  Celte  élimination  piouccv-sive  du  tNpe  niàle  chez  nos 
.\émato(les  est  encore  très  bien  déniontr(''e  |»ai' les  ci-^  iriiriiii,i|ibro- 
disnie  partiel  et  inconi|)le|  i|ue  nous  avons  dT^cril  chez  les  /{/uihdi/is 
.I////'/o///\  (p.  .'ilO  et  ."")1:2).  /{.  nmhicrsi  i  p.  .'ilTi.  el  //.  ]'i;/ineri 
(p.  ."ilVI).  {]('[  bermaplwodisme  incom|)lel  se  manifeste  par  l'existence 
de  femelles,  dont  les  unes  ne  siud  plus  du  tout  herma[>brodites  et 
don!  les  autres  ne  le  sont  |)lus  ipTà  nioilii''.  c'est-à-dii'c  que.  de  leuis 
deux  ovaires,  un  seul  |iroduit  les  deux  élénients  génitaux,  tandis  que 
le  second  ne  produit  que  des  éléments  femelles.  Le  nombre  et  la  pro- 

'  Arrhives  de  i^ouliijie  e-j-pcriinentu/i-,  t.  II,  1884,  p.  '^>.\- 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  593 

portion  de  ces  individus  échappant  à  l'herniaphrodisme  ne  sont  pas 
les  mêmes  chez  les  trois  espèces.  Chez  le  R.  Diifhicrs/  ']('  n'ai  ren- 
contré que  des  individus  à  moitié  hermaphrodites  et  en  petit 
nombre;  chez  le  R.  Marionis,  les  individus  des  deux  catégories  se 
sont  montrés  plus  fréquents,  mais  avec  cependant  encore  une  cer- 
taine rareté  (les  femelles  complètement  unisexuées  ;  enfin,  chez  le 
I{.  Vi'jn'K'ri,  on  pouvait  trouver  un  ou  deux  individus  complètement 
un'sexués  si.r  dix  femelles. 

Ces  tiois  esjièces  sont  également  celles  chez  lesquelles  j'ai  constaté 
les  proportions  de  mâles  les  plus  élevées  :  8,  20  et  45,  pour  1,000  fe- 
melles. Ces  mâles  eux-mêmes  avaient  beaucoup  mieux  conservé 
leurs  facultés  sexuelles  et  leur  sens  génésique  que  ceux  des  autres 
espèces.  En  effet,  encore  assez  inertes  chez  le  /?.  Dufliiorsi ,  ils  se 
manifestent  plus  ardents  chez  le  U.  Mffrionis,  et  enfin  chez  le  /?. 
Viguieri  tous  paraissaient  avoir  conservé  leur  instinct  sexuel  com- 
plètement intact.  Chez  cette  dernière  espèce,  il  existe  donc  un 
mélange  d'hermaphrodisme  et  de  dioïcité,  dans  lequel  tous  les  indi- 
vidus ont  conservé  leurs  facultés  génésiques  intégrales.  Malgré  cela, 
l'hermaphrodisme  y  est  encore  très  prédominant,  puisqu'il  affecte 
au  moins  les  quatre  cinquièmes  des  femelles,  et  que  les  mâles  n'y 
apparaissent  que  dans  la  proportion  de  45  à  50  pour  1.000  femelles. 


IX.  —  11  est  clair  que  ces  formes  à  hermaphrodisme  partiel  et 
incomplet  nous  montrent  pour  ainsi  dire  en  action  la  marche  de 
l'évolution  qui  a  amené  chez  nos  Nématodes  la  substitution  de 
l'hermaphrodisme  à  la  dioïcité. 

Des  espèces  d'abord  absolument  dioïques  ont  vu  apparaître  des 
femelles  hermaphrodites.  Celles-ci,  au  début,  en  nombre  plus  ou 
moins  grand,  ont  vécu  conjointement  avec  des  femelles  unisexuées 
et  des  mâles  assez  nombreux  à  facultés  sexuelles  encore  intactes.  Il 
y  a  eu  alors  un  mélange  d'hermaphrodisme  et  de  dioïcité,  sans  affai- 
blissement ni  dégénérescence  d'aucune  sorte  pour  tous  les  individus 

ARCH.   DE  ZOOL.   EXP.  ET  GÉ.N.  —  3*^  SliuiE.  —  T.  VIII.    JOOO-  38 


59-4  K.  MAll'AS. 

de  cette  association,  cuiupusée  de  trois  soi'tes  tle  inenibres  actifs  :  les 
femelles  hcnii.ipliindites,  les  IViuellcs  iiiiiscxuées  et  les  mâles.  Plus 
tard,  l'iK'iiiiaplirddisme  gagnant  de  jikis  en  plus  de  terrain,  les 
femelles  complètemenl  et  partiellement  unisexuées  ont  disparu;  les 
mâles  se  sont  extrêmement  raréfiés,  et  les  quelques  revenants  de  ce 
sexe  ont  même  perdu  toute  aptitude  à  l'accouplement  et  à  la  fécon- 
dalion.  Cotte  association  s'est  donc  vue  réduite  à  un  seul  membre 
aclir.  I;i  fenudle  bisexuée  beiniaphrodite. 

Il  est  dès  lors  de  toute  évidence  (pie.  cbez  n(»s  Nématodes,  l'ber- 
mapbrodisme  est  d'origine  secondaire  et  la  ilioïcité  l'état  antérieur. 
Delage,  dans  son  beau  travail  sur  la  Sacruline  *,  et  Pelseneer-  sont 
arrivés  indépentlamment  l'un  de  l'autre  à  la  même  conclusion,  le 
j)r(Mnier  poui'  l'Iiermaplirodisme  d(>s  (Irustae.és,  le  second  pour  celui 
des  Mollusques,  l-'ril/,  Miillei-'  et  .Montgomery  '',  guidés  par  des  consi- 
dérations tbéoriiiues,  iint  ilévelu|)p(''  la  iiièine  idée. 

Cette  conclusion,  cependant,  est  en  opposition  avec  l'idée  courante 
de  la  primordialité  originelle  de  riiermaphrodisme.  L'état  bisexué, 
considéré  c(imm(>  inférieur  et  plus  primitif,  aurait,  dans  celte  opi- 
nion, été  celui  de  tous  les  èti'es  h  l'origine,  et  ce  n'est  ((ue  dans  une 
évolution  ultérieure  que  le  régime  dioïque  se  serait  (Habli.  par  atropine 
de  l'organe  génital  mâle  clie/.  les  femelles  el  iiiveiseiiienl  de  l'oigane 
génital  femelle  chez  les  mâles.  Cette  manière  d<'  voii'.  adopti'e  c(nmiie 
notion  générale  bien  prouvée  par  de  noml)reux  biologistes,  lels  (pie 
Huxley,  Darwin,  llaeckel,  Claus  •*',  a  trouvé  sa  formule  la  i)lus  com 
plète  et  la  plus  précise  chez  Gegenbaur '"'. 

'  Evoliilion  do  l;i  Si)cruli(w.  Arc/ili>i's  de  Zooloi/ie,  I.  II,  i884,  ]>.  70^. 

*  Archives  de  Biolotjir,   I.  XIV,   189'),  p.  3.3-02. 

'^  Die  Zwittcrljildimi;-  iin  Tliiorrciclic,  iii  :  Kosnios,  I.  II,  I88.^,  ]>.  '.\9.i--/.V\. 

*  On  successive  protandric  and  proleroi::ynic  liei-m.ipliroililisni  in  ariiin;ii>. 
American  na/uralisf,  I.  XXIX,  i8y.^,  p.  .')28-.').3ri. 

•'■  Ce  dernier,  cependant,  admet  l'orit^ine  secondaire  eliez  h's  Cirrliipèdes  (L'nfersii' 
vhnngen  zur  Krjhrsr/iuiu/  fier  f/enea/uffisr/ien  (Iriinrlhiije  des  (:riis/(ireeii-S.,.ifein, 
Vienne,  187G,  p.  90).  Le  rétçinie  sexuel  des  (lirriiipèdes,  avec  ses  femelles  nnisexiiées 
ou  lierniaplirodiles  et  ses  diverses  formes  de  niàlrs  conijjlénientaires,  est  encore  plus 
coinpIe.\<'  (pie  celui  des  XiMualodes.  Mallieureusemenl,  on  ne  le  connail  encore  ijue 
morplK)loi;i<piemenl,  la  valeur  fonctionnelle  de  ces  diverses  catt!'gorics  de  mâles 
n'ayant  pas  élé  vérifiée  expérimcntalemenl. 

"  Manuel  d'anatomie  comparée,  Irad.  fr.,  187/1,  !'•  ''4- 


MODES  ET  FOllMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  ;i9o 

Cette  théorie  s'appuie,  croyons-nous,  sur  trois  catégories  de  faits  : 
1°  la  fréquence  de  l'horniaplirodisme  normal  dans  toute  l'étendue 
du  règne  animal  et  sa  presque  universalité  dans  le  règne  végétal  ; 
2°  la  réapparition  accidentelle  et  tératologique  d'individus  à  herma- 
phrodisme plus  ou  moins  complet  chez  des  espèces  régulièrement 
dioïques  ;  3*^  l'état  bisexué  observé  sur  le  rudiment  génital  de 
certaines  espèces  pendant  le  développement  embryonnaire.  A  ces  trois 
ordres  de  faits  s'ajoute  une  notion  empruntée  aux  idées  phylogé- 
niques,  notion  d'après  laquelle  le  simple  doit  dériver  du  complexe. 

Ces  faits,  à  notre  avis,  ne  possèdent  nullement  la  signification 
phylogénique  qu'on  leur  attribue  généralement.  Ils  ne  prouvent  pas 
que  toutes  ces  formes  hermaphrodites  normalement,  accidentellement 
ou  à  l'état  embryonnaire,  descendent  d'ancêtres  bisexués  fonctionnel- 
lement.  Pour  nous,  l'état  hermaphrodite  ne  correspond  pas  et  n'a 
jamais  correspondu  à  une  phase  phylogénique  de  l'évolution 
animale. 

Ces  divers  cas  d'hermaphrodisme  embryonnaire,  accidentel  et 
normal^  sont  simplement  un  nouveau  témoignage  en  faveur  de 
l'identité  et  de  l'équivalence  des  éléments  génitaux.  Ils  sont,  en  effet, 
la  conséquence  pour  ainsi  dire  logique  et  nécessaire  de  cette  équiva- 
lence, sur  laquelle  nous  reviendrons  encore  plus  loin.  Sous  sa  forme 
primordiale,  l'amphigonie,  ou  génération  par  copulation  de  deux 
gamètes,  s'effectua  entre  conjoints  absolument  égaux  et  semblables 
entre  eux.  C'est  ainsi  que  nous  la  retrouvons  encore  aujourd'hui  dans 
cette  forme  simple  chez  quelques  végétaux  inférieurs  à  conjugaison 
isogamique.  Plus  tard,  avec  l'évolution  progressive  des  êtres,  entraî- 
nant une  grande  conqilexité  de  sli'ucture.  le  dimorphisme  sexuel 
apparut  pour  répondre  aux  nouveaux  besoins  et  aux  nouvelles 
nécessités,  créés  par  cetle  comijlexité.  (k'  dimorphisme  se  lit  d'abord 
sentir  sur  les  éiémenls  gi'nil.iiix  eux  inèmes.  qui  se  différencièrent  en 
macrogamète  et  mii-rogamèlc.  ovule  et  spermatozoïde.  Malgré  les  diffé- 
rences de  conformation  et  de  vohiine,  ces  deux  sortes  de  produits  n'en 
restèrent  pas   moins   éipiivalenls  entre  eux  au  point  de  vue  génilab 


596  E.  MAUPAS. 

11  on  rrsulto  qu'ils  purent  se  former  sur  un  seul  et  même  individu  ou 
sur  des  individus  distincts,  suivant  les  besoins  et  les  adaptations 
particulières  des  espèces.  Mais  au  point  de  vue  de  la  biologie  géné- 
rale, il  n'existe  pas  deux  entités  opposées  et  distinctes,  répondant 
l'une  à  une  nature  féminine,  l'autre  à  une  nature  masculine.  Les 
produits  et  les  conformations  que  nous  séparons,  en  les  rangeant  à 
part  dans  ces  deux  catégories,  ne  sont  que  les  manifestations  secon- 
daires d'un  seul  et  même  élément  primordial,  diversifié  ainsi  dans 
deux  directions  distinctes,  uniquement  pour  répondre  à  des  besoins 
accessoires. 

Cet  élément  primordial,  la  cellule  germinative  génitale,  conserve 
donc  partout  et  toujours  son  identité  fondamentale.  Il  peut  à  tout 
moment  et  dans  toute  circonstance  se  modifier  dans  les  deux  direc- 
tions qui  lui  sont  propres  (niàlo  et  femoUo),  pour  répondre  aux 
besoins  et  aux  adaptations  particulières  Jes  espèces.  En  se  modifiant, 
il  enti'âîne  par  corrélation  de  développement  tout  le  cortège  des 
caractères  sexuels  secondaires. 

Ces  deux  formes,  ces  deux  modes  de  manifestation  existent  cons- 
tamment à  l'état  latent  dans  cbaque  élément  génital  pendant  sa 
]»ériode  de  formation.  A  ce  moment,  chacun  d'eux  possède  en  puis- 
sance les  deux  tendances  sexuelles,  ou  pour  parler  plus  exactement, 
chacun  d'eux  est  neutre  et  attend  la  circonstance  déterminante  qui  le 
fera  pencher  dans  un  sens  ou  dans  l'autre.  Cette  circonstance  est 
réglée  par  l'adaptation,  la  constitution  sexuelle  particulière  dés 
espèces.  Dans  certains  groupes,  cette  constitution  s'est  fixée  d'une 
faeon  irrévocable  et  rutus  avons  alors  les  formes  à  dioïcité  sexuelle 
absolue  et  invariable.  Dans  d'autres  groupes,  au  contraire,  cette 
constitution  est  restée  plus  flottante  et  pour  ainsi  dire  plus  malléable  ; 
et  alors  nous  voyons  la  dioïcité,  l'hermaphrodisme  et  même  la  par- 
thénogenèse exister  C(Me  à  cote,  chez  des  espèces  voisines  et  jusque 
rbe/,  les  représentants  d'une  seule  et  même  espèce. 

Celle  juxt.iposilioti  d'états  sexuels  si  divers  est  pour  nous  la  meil- 
leure [irruvi-  qu'ils  ne  relèvent.  <lans  leurs  origines,  d'aucune  filia- 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  597 

tion  héréditaire,  autrement  dit  qu'ils  ne  répondent  h  aucun  stade 
phylogénique.  Gomment,  en  eflet,  admettre  l'intervention  de  l'héré- 
dité et  de  la  phylogénie  dans  le  régime  sexuel  d'un  genre  comme 
celui  des  Rhabditis,  où  nous  connaissons  des  espèces  franchement 
dioïques,  d'autres  dioïco-hermaphrodites,  d'autres  avec  des  indivi- 
dus à  moitié  hermaphrodites  et  à  moitié  unisexués,  et  enfin  jusqu'à 
des  mâles  accidentellement  hermaphrodites?  (-omment  l'admettre 
dans  le  genre  cirrhipède  des  Scaljx'lluni,  chez  lequel  existent  simul- 
tanément des  formes  franchement  et  absolument  hermaphrodites; 
d'autres  hermaphrodites  avec  petits  mâles  complémentaires  dégénérés 
à  des  degrés  divers  suivant  les  espèces  ;d'autres  enfin  à  sexes  normaux 
séparés  ?  Ces  modes  et  ces  états  sexuels  si  divers  et  si  complexes  ne 
sont  et  ne  peuvent  être  que  des  manifestations  isolées  et  indépen- 
dantes de  la  double  potentialité,  qui  réside  au  fond  de  tout  organisme 
à  génération  amphigonique.  Chaque  cas  s'est  développé  par  lui- 
même  et  ne  relève  pas  d'une  hérédité  ancestrale,  rattachant  son 
origine  à  une  forme  primitive,  souche  commune  de  tous  les  cas 
similaires. 

Dans  cette  manière  de  voir,  on  s'explique  aisément  l'apparition 
pour  ainsi  dire  sporadique  de  l'hermaphrodisme  normal,  avec  ses 
nombreuses  variations,  dans  toute  l'étendue  du  règne  animal.  De 
même,  l'hermaphrodisme  accidentel,  l'hermaphrodisme  rudimentaire 
(organe  de  Bidder  chez  les  Crapauds),  l'hermaphrodisme  embryon- 
naire (embryons  bisexués  chez  les  vertébrés  de  Laulanié  *  et  chez  les 
insectes  de  HejTuons  2),  enfin  l'hermaphrodisme  tératologique,  se 
comprennent  également  tout  aussi  facilement.  Ces  faits  ne  sont  tou- 
jours que  des  manifestations  individuelles  de  la  double  potentialité 
sexuelle  fondamentale. 

Dès  lors,  il  n'y  a  plus  à  discuter  pour  savoir  si  tel  cas  d'herma- 
phrodisme esipritnaire  ou  secondaire,  au  sens  phylogénique  de  ces 
termes.  Ce  mode  de  génération  est  inhérent  à  tous  les  êtres  à  repro- 

*  Comptes  rendus  de  V Académie  des  Sciences,  t.  CI,  i885,  p.  3y3. 

*  Zoologischer  Anseiger,  t.  XIII,  1890,  p.  li^i. 


598  F..  MAll'AS. 

fluclidn  amplii^ono.  Carhr.  jjour  ainsi  dirr.  dans  les  piorondcuis  de 
leur  organisniP.  tantôt  il  y  sonuneillc  à  l'rtal  latent,  tantôt  au  con- 
traiio  il  (M-lùt  el  s'épanrmit  smis  riiifUioncc  de  causes  encoi'e  mal 
connues. 

Hésumnns  ces  considérations  dans  les  conclusions  suivantes 
l/hermaphrodisnie  dérive  de  la  neutralité  sexuelle  primordiale  des 
éléments  génitaux.  Il  peut  surgir  inopinément  sans  antécédents 
ancestraux  et  se  développe!-  plus  un  moins  coniidétcmenl  dans  t<»us 
les  groupes  zoologiques.  Ouelques-uns  de  ces  groupes,  doués  sans 
doute  d'une  constitution  génitale  moins  solidement  tixée  et  plus 
malléable,  paraissent  ofTrirun  terrain  plus  propice  à  son  épanouisse- 
ment. Les  Nématodes  et  les  Cirrhipèdes  en  sont  d'excellents  exemples. 

Certains  auteurs  (Claus,  Korschelt,  Pelseneer)  ont  pensé  qu'il 
existait  une  corrélation  entre  la  vie  sédentaire  et  l'hermaphroilisme. 
D'après  eux,  l'état  bisexué  apparaît  surtout  sous  l'influence  du 
sédentarisme.  Si  tous  les  hermaphrodites  se  fécondaient  par  eux- 
mêmes,  cette  hypothèse  serait  pour  ainsi  dire  évidente  par  elle- 
même.  Mais  l'autofécondation  ne  semble  pas  être  le  cas  le  plus 
ordinaire  chez  les  animaux  bisexués.  On  ne  voit  pas  dès  lors  quelle 
lelation  d'utilité-  pourrait  bien  exister  entre  ces  deux  conditions, 
puisque,  finalement,  il  y  a  nécessité  de  rapprochement  d'individus 
distincts  pour  l'accouplement.  En  tous  cas,  ce  que  nous  savons  de 
l'hermaphrodisme  chez  les  Nématodes  n'est  pas  favorable  à  cette  opi- 
nion. Bien  que  l'autofécondation  y  soit  la  règle  absolue,  les  espèces 
bisexuées  sont  cependant  restées  tout  aussi  agiles  et  aussi  mobiles 
(jue  leui's  congénères  dioiques. 


.\.  —  l'ne  chose  parfaitement  évidente  cbez  nos  Nématodes.  c'est 
que  rbermaphrodisme  s'est  développé  uniquement  sur  la  luruic 
féminine  des  espèces.  Cette  conclusion  ressort  déjà  lu'ttemenl  de 
l'étude  des  organes  génitaux  des  espèces  bisexuées.  Chez  toutes,  en 
effet,  ces  organes  afTecfent  la  structure  et  la  disposition  lypitjue  d(^s 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  599 

femelles  et  jamais  celle  des  maies.  En  outre,  des  mélanges  de  dioï- 
cité  et  d'hermaphrodismes  partiel  et  complet,  comme  ceux  décrits 
chez  les  Rhabditis  Marionh  et  R.  Vif/uicri,  sont  absolument 
impossibles  à  concevoir  avec  un  hermaphrodisme  développé  sur  le 
type  mille. 

Ce  résultat  s'accorde  parfaitement  avec  ceux  auxquels  sont  arrivés 
Claus*  chez  les  Crustacé^s.  Delage"^  chez  la  Sacculine,  Brock^  chez 
les  Poissons  et  Pelseneer^  chez  lesMolhis(jues.  Tous  ces  observateurs, 
en  étudiant  l'hermaphrodisme  dans  ces  divers  groupes  zoologiques, 
ont  reconnu  qu'il  s'était  toujours  greffé  sur  la  forme  féminine  de  ces 
animaux.  Tl  semble  donc  qu'il  y  ait  là  une  loi  générale  et  que  l'état 
bisexué  de  la  glande  génitale  ne  trouve  un  terrain  favorable  à  son 
développement  que  chez  les  individus  ayant  déjcà  subi  une  différen- 
ciation sexuelle  somatique  dans  le  sens  femelle. 

Ne  serait-ce  pas  l'indice  que  ce  sexe  a  conservé  dans  sa  nature  et 
sa  constitution  génitale  quelque  chose  de  plus  archaïque,  de  plus 
primordial.  Peut-être  représente-t-il  mieux  que  le  sexe  maie  la  forme 
primitive  de  l'espèce,  la  forme  neutre  avant  toute  différenciation 
sexuelle  ?  Le  dimorphisme  sexuel  n'a  pas  existé  de  tout  temps  avec 
le  degré  de  différenciation  que  nous  lui  connaissons  actuellement. 
Il  est  fort  probable  que  les  femelles  ont  mieux  conservé  la  forme  pri- 
mitive commune  aux  deux  sexes.  Les  différenciations  mâles  seraient 
ainsi  d'origine  seconde  par  rapport  au  type  femelle.  Les  premières 
dériveraient  du  second.  Cette  manière  de  voir  s'accorde,  d'ailleurs, 
parfaitement  avec  l'évolution  des  éléments  génitaux,  l'isogamie  ayant 
dû  nécessairement  précéder  l'anisogamie.  En  outre,  une  observation 
de  Giard  vient  encore  à  l'appui  de  cette  idée.  Lorsque,  clicz  les  ('rusta- 
cés,  la  castration  parasitaire  attaque  des  mâles,  ceux-ci  en  muant  per- 
dent tous  leurs  caractères  masculins  et  revêtent  la  livrée  féminine». 

'  Untersuchiingeri    sur  Erforsc/iim;/  <ler  (jencaloijisi-licn    GvmulhKje   des    Criix- 
faceen-Sysfem,  p.  go. 

-  Archives  de  zoologie  expérimentale,  p,  704. 
^  Zeitschrift  fiir  iniss.  Zoologie,  t.  XLIV,  p.  .'?7/|. 
*  Archives  de  Biologie,  t.  XIV,  189.'),  p.  58. 


«00  K.  M.MPAS. 

Ce  n'est  pas  (jue  l'hermaphrodisme  du  type  mAle  soit  impossible 
en  lui-même.  Nous  en  avons,  en  effet,  observé  et  décrit  (p.  491)  des  cas 
fort  curieux,  chez  notre  Rhabditis  eler/ans.  Plusieurs  maies  de  cette 
espèce,  parfaitement  constitués  et  organisés  en  tant  que  mâles,  nous 
(mt  monti'é  des  testicules  ù  hermaphrodisme  nettement  protéran- 
drique,  comme  l'organe  génital  de  leurs  sœurs.  Les  ovules  produits 
par  ces  testicules  avaient  dans  tous  les  détails  de  leur  structure  et  de 
leur  organisatidii  un  as|)e(l  pailaitement  normal,  identique  à  celui 
d<>s  ovules  formés  par  les  temelles. 

(^es  ovules,  d'origine  masculine  auraient-ils  été  aptes  à  la  féconda- 
tion et  capables  de  développement?  C'est  ce  dont  je  n'ai  malheureu- 
sement pas  pu  m'assurer.  Mais  je  suis  très  disposé  à  en  admettre  la 
possibilité.  Ils  paraissaient  tout  aussi  bien  constitués  que  les  ovules 
d'origine  féminine.  On  ne  voit  pas  dès  lors  pourquoi  ils  n'auraient  pas 
joui  des  mêmes  propriétés  évolutives  que  ces  derniers,  nés  comme 
eux  d'une  glande  génitale  fonctionnant  d'abord  également  comme 
testicule.  L'identité  morphologique  et  l'identité  d'origine  me 
semblent  devoir  entraîner  l'identité  de  faculté. 

Ce  n'est  d'ailleurs  pas  la  première  fois  qu'on  signale  la  production 
d'ovules  par  des  testicules  à  ditî'érenciation  mâle  complète.  En  etïet. 
Heiinann*,  étudiant  des  coupes  pratiquées  sur  l'extrémité  antérieure 
d'un  testicule  de  Homard,  y  trouva  huit  à  dix  grosses  cellules 
ovoïdes,  pourvues  d'un  grand  noyau  vesiculeux.  11  considère  ces 
cellules  comme  des  ovules;  d'où  il  résulte  que  le  testicule  de  ce 
Homard  était  partiellement  hermaphrodite.  Des  faits  semblables 
ont  été  signalés  chez  les  (trciieslla  par  Nebeski,  chez  les  Gchia 
par  Isbikawa.  chez  les  Écrevisses  par  Lavalette-Saint-(ieorges,  chez 
i'J.s7^'/'/V/.v  _y/r/rîV^//.s' par  Cuénot,  chez  les  Cladocèrcs  |)ar  Kur/.  chez 
l(>s  Halraciens  par  Fi'iedmann,  etc.,  etc.  -. 


^  lUilletin  sciriififii/iif  <h-  la  Frimer  l'I  de  lu  /ifl</ii/iii\  I.  XXII,  iHijo,  p.  /|.T, 
l'I.  III,  «iu;.  7- 

•Voir  :  L'année  bioloi/ùfuc  iS(|()  et  (Ilknot  in  Itnilelin  scient  ijhjae  de  la  France 
et  de  lu  lielijique.  I.  X.XXII,   iH<j<),  p.  r)22,  5h3. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  604 

XI.  —  Ces  femelles  de  Némalodes  hermaphrodites  protérandriques, 
dont  l'ovaire  simple  produit  successivement  des  spermatozoïdes  et 
des  ovules,  ces  maies  de  Nématodes,  de  Crustacés  et  de  Batraciens 
dans  les  testicules  desquels  on  découvre  des  ovules  bien  constitués, 
tous  ces  faits  et  d'autres  que  nous  avons  déjà  signalés  ailleurs  *,  sont 
la  confirmation  de  la  théorie  qui  afliime  l'identité  des  éléments 
sexuels  mâle  et  femelle.  Cette  théorie  proposée  par  Leuckart-, 
acceptée  par  Balfour,  par  Spencer-^,  est  aujourd'hui  bien  indiscu- 
table. Les  diil'érences  de  forme  et  de  volume  si  considérables,  qui 
existent  entre  ces  éléments,  ne  sont  que  des  différenciations 
accessoires,  atïectant  seulement  les  parties  secondaires  de  leur  orga- 
nisme et  destinées  à  faciliter  leur  rencontre  et  leur  copulation.  Mais 
la  partie  essentielle,  le  noyau  germinatif,  est  identique  dans  les  deux 
éléments.  Le  noyau  mâle  et  le  noyau  femelle  ont  une  équivalence 
morphologique  et  physiologique  absolue .  C'est  ce  que  nous 
démontrent  si  bien  les  faits  que  nous  venons  d'énumérer,  où  nous  les 
voyons  tirer  leur  origine  d'une  seule  et  même  glande  génitale. 


XII.  —  Plus  haut,  nous  avons  résumé  les  expériences  dans 
lesquelles  nous  avons  tenté  de  faire  reféconder  par  leurs  mâles 
rarissimes  des  hermaphrodites  ayant  épuisé  leur  propre  sperme. 
Ces  essais,  avons-nous  vu,  ont  réussi  avec  trois  espèces  seulement, 
les  Rhabditis  elegans  (p.  488  et  suiv.),  R.  Marlonis  (p.  512)  et 
R.  Dutliiei'si  (p.  517).  A  la  description  de  chacune  de  ces  espèces 
nous  avons  donné  le  détail  de  ces  refécondations,  que  nous  quali- 
fions d'hétérogames,  par  opposition  aux  fécondations  autogames, 
effectuées  avec  le  sperme  produit  par  les  hermaphrodites  eux- 
mêmes. 

Les  œufs   à   fécondation    hétérogame    obtenus    ainsi    demnèrent 

naissance,  chez  les  deux  dernières  espèces,  à  des  individus  qui  ne 

>  Archives  de  zoolojie  exp.  et  (jén.,  t.  VII,  1889,  p.  4'^'-^>- 

*  Article  :  Zeugung,  in  Wagners  Ilandbiick  der  Physiologie,   j).  807. 

2  Principles  of  biologij,  2«  édition,  t.  I.  1898,  p.  282. 


602  E.  MAUPAS. 

diltV'ra'K'iit  en  non  des  individus  d'drigine  autogame.  Leurs  généra- 
tions hétéroganiiques  étaient,  en  effet,  composées  de  femelles  herma- 
phrodites, accompagnées  de  quelques  rares  maies,  dans  la  forme  et  la 
proportion  ordinaires.  Mais  il  n'cm  fut  pas  de  mémo  chez  le  Rliahditis 
clcyans.  Nous  avons  vu.  en  olfet.  à  la  description  de  cette  espèce 
(p.  488  et  suiv.)  que  la  fécondation  lirtérogame  eut  une  forte 
influence  arrénotoke  sur  ses  produits.  La  proportion  des  maies  <]ui, 
dans  les  générations  autogames,  était  de  1  à  2  pour  1.000  femelles, 
s'éleva  à  463  pour  1 .000,  c'est  à  dire  au  chiffre  ordinaire  des  Rhahditis 
dioïques.  rétahlissant  ainsi  l'équilihre  entre  les  deux  sexes.  Mais 
nous  avons  vu  également  ijuc  ces  maies  d'origine  hétérogame 
paraissaient  encore  plus  mal  doués  que  leurs  frères  autogames  au 
point  de  vue  du  sens  génésique  ri  (jue.  si  l'hétérogamie  a  une  action 
très  nette  et  très  évidente  sur  la  fonnalinn  et  la  pi'ddudidn  d'indi- 
vidus maies,  elle  n'en  a  hien  certainement  aucune  pour  la  conserva- 
tion et  l'expansion  de  l'espèce.  Ces  maies,  hien  constitués  et  hien 
organisés  dans  leurs  formes  et  leurs  structures  morphologiques,  sont 
ahsolument  dépourvus  de  tout  instinct  sexuel.  Tls  ne  s'accouplent 
jamais  et  par  conséquent  ne  joueni  aucun  lùjc  dans  la  vie  gi'-nérale 
de  l'espèce. 

Ouoi  qu'il  en  soit,  cette  influence  an-énotoke  de  la  fécondation 
hétérogame  n'en  est  pas  moins  intéressante,  (lomme  nous  l'avons 
dit.  elle  est  une  sorte  de  contrepartie  de  la  fécondation  thélytokite 
des  Abeilles  et  nous  apporte  un  nouveau  cas  de  déterminisme  sexuel 
dans  l'unil'  même  et  en  dcliois  de  ioulc  espèce  d'inlhienrcs  tro- 
phiques.  Ainsi  (|U('  nous  l'avons  vu.  Hiauer  a  di'Jà  conslali''  une 
action  arrénotoke  siMnhIaltIc  de  la  fécondation  par  niàlcs  (dirz  les 
femelles  partln-nogénétiques  d(>s  J/>//.s-.  Dans  ces  trois  cas.  Abeilles. 
.Nématodes  et  A/)i/s,  le  déterminisme  sexuel  découle  uniipicMicnt  île 
la  fécondation  et  pai-  conséquent  est  ahsolument  indépendant  des 
influences  d'Age,  de  milieu  cl  d'alinicnlalion.  Kn  outi-e.  e|  chose 
aussi  ciii'icuse.  dans  un  cas  il  es!  llK'lytukc.  dans  les  aulri's  ;iri(Mio- 
toke. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  603 

Xfll.  —  Comme  on  a  pu  le  voir  pages  487  et  500,  j'ai  cependant 
tenu  à  vérifier  avec  les  lîhabditis  elegana  et  R.  Caussctneli  si  l'âge 
et  l'alimentation  modifiée  et  apauvrie  n'auraient  pas  une  influence 
sur  la  proportion  des  sexes  chez  ces  deux  espèces.  Les  résultats  ont 
été  absolument  négatifs.  Vieilles  ou  jeunes,  bien  ou  mal  nourries, 
nos  hermaphrodites  ont  continué  à  pondre  des  femelles  et  des  maies 
dans  la  proportion  ordinaire.  11  n'y  a  eu  de  dift'érence  que  dans  le 
nomlire  absolu  des  reufs  pondus,  plusgraml  chez  les  animaux  bien 
nourris  que  chez  les  mal  nourris i. 

Ces  expériences  et  tous  les  faits  que  nous  avons  décrits  sur  les 
différents  états  sexuels  de  nos  hermaphrodites  jettent  quelque 
lumière  sur  le  déterminisme  de  la  sexualité  chez  ces  animaux.  Mais, 
pour  les  bien  comprendre,  il  est  bon  de  ne  pas  oublier  qu'ici  nous 
sommes  en  présence  d'un  double  déterminisme,  celui  des  individus 
générateurs  (mâles  et  femelles  hermaphrodites  ou  unisexuées)  et 
celui  des  éléments  reproducteurs  (ovocytes  et  spermatocytes).  Il  est 
bien  certain,  en  effet,  que  la  cause,  qui  détermine  la  production  d'une 
femelle  hermaphrodite  ou  d'un  de  ses  rarissimes  mâles,  n'opère  pas 
dans  les  mêmes  conditions  que  celle  qui  fera  apparaître,  dans  la 
glande  génitale  de  ces  femelles,  d'abord  des  spermatozoïdes,  puis 
des  ovules.  La  première  agit  sur  les  organismes  entiers,  auxquels 
elle  imprime  un  caractère  et  des  structures  sexuelles  particulières, 
les  dirigeant,  les  uns  dans  le  sens  masculin,  les  autres  dans  le  sens 
féminin.  La  seconde  a  une  action  beaucoup  plus  restreinte,  limitée 
seulement  aux  éléments  génitaux. 

Cette  cause,  simple  ou  double,  doit,  chez  nos  hermaphrodites, 
opérer  successivement  et  dans  des  conditions  indépendantes  les  unes 
des  autres,  réglant  d'abord  la  morphologie  sexuelle  des  individus, 
agissant  ensuite  sur  leur  glande  génitale  pour  lui  faire  produire,  l'un 
après  l'autre,  les  deux  types  d'éléments  générateurs.  Cette  succession 


'  Ciiénot  est  arrivé  k  des  résultats  iclenli(jues  en  expérinienfaiil  avec  Calliphora 
vomitorin,  Bulletin  scient ijif/ ne  de  In  Frnnce  et  de  In  Belgique,  t.  XXXII,  i  8yg, 
p.  48o, 


G04  *  K.  MAUPAS. 

et  cette  indépendance  d'action  se  manifestent  clairement  dans  l'her- 
maphrodisme spécifique  partiel,  tel  que  nous  l'avons  décrit  chez  le 
RlKihdilis  Vhinieri  et  surtout  dans  l'hermaphrodisme  individuel 
incomplet,  constaté  chez  certaines  femelles  des  J{/iafjf/itis  Dutliiersl 
ei  B.  Mariotiis,  femelles  à  moitié  hermaphrodites  et  à  moitié  uni- 
sexuées.  Les  mâles,  à  testicule  hermaphrodite  du  H.  ch'fjans,  con- 
duisent à  la  même  conclusion. 

Il  est,  en  effet,  indiscutahle  que  la  cause  qui,  dans  une  génération 
de  Rhabditis  Viguieri,  fixe  la  proportion  sexuelle,  en  faisant  appa- 
raître une  grosse  majorité  de  femelles,  n'est  pas  la  même,  ou  du 
moins,  n'agit  pas  dans  les  mêmes  conditions,  que  celle  qui,  prenant 
ces  femelles,  les  transforme  les  unes  en  hermaphrodites,  les  autres 
en  unisexuées.  Il  est  aussi  certain  que  nous  devons  nous  ti'ouviT  en 
face  d'actions  et  d'influences  différentes,  quand  nous  voyons,  comme 
chez  certaines  femelles  des  R.  Duthiersi  elR.  Marionis.  une  moitié 
de  l'organe  génital  hermaphrodite  et  l'autre  moitié  unisexuée. 
La  cause  qui  conduit  à  cette  dissogonie  de  l'appareil  génital  ne  peut 
agir  dans  les  mêmes  conditions  que  celle  qui  détermine  la  morpho- 
logie générale  de  l'animal.  Il  en  est  encore  évidemment  de  même 
pour  les  mâles  hermaphrodites  du  R.  elegans.  Il  nous  faut  donc, 
répétons-le,  admettre,  chez  nos  Nématodes  hermaphrodites,  l'exis- 
tence d'un  douhle  déterminisme  sexuel,  agissant  successivement  et 
indépendamment  l'un  de  l'autre. 

Ceci  bien  étalili,  (|uelles  sont  les  actions  déterminantes  et  à  quel 
moment  se  font-elles  sentir  ? 

En  ce  (jui  concerne  le  moment,  tout  ce  que  nous  avons  appris  à 
connaître  de  la  biologie  de  ces  êtres  nous  conduit  à  affirmer  que 
c'est  dans  l'ovaire  même,  avant  tout  développement  ultérieur,  que  se 
trouve  fixé  le  sexe  futur  de  ses  produits.  S'il  n'en  était  pas  ainsi,  on 
ne  comprendiait  i)as  comment  il  se  fait  (jue  de  ces  centaines  et  de 
ces  milliers  d'u-ufs,  pondus  par  ces  .Nématodes  liioïco-hermaphrodites, 
il  sort  toujours  une  proportion  énorme  de  femelles  aussi  constante 
et  aussi  écrasante,  quand,  au  contraire,  chez  les  espèces  à  sexes 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NÉMATODES.  603 

distincts,  l'équilibre  sexuel  se  maintient  tout  aussi  régulièrement. 
Lorsque  nous  avons  recherché  si  l'âge  ou  l'alimentation  ne  modi- 
fieraient pas  le  régime  sexuel  de  ces  animaux,  nous  avons  constaté 
que  ces  facteurs  n'y  pouvaient  rien.  Nous  devons  donc  admettre  qui 
le  sexe  est  prédéterminé  dans  l'élément  reproducteur  très  jeune  et 
qu'aucune  influence  extérieure  ne  peut  plus  avoir  d'action  modifica- 
trice sur  lui. 

Dans  un  seul  cas,  nous  avons  pu  agir  sur  la  nature  du  sexe  des 
produits.  Il  s'agit  de  la  refécondation  hétérogame  des  vieilles  femelles 
de  Rhabditis  clegans  ;  refécondation  dont  l'influence  modificatrice 
arrénotoke  ne  fut,  d'ailleurs,  que  partielle,  puisqu'elle  aboutit 
simplement  à  rétablir  l'équilibre  entre  les  deux  sexes.  Mais,  ce 
cas  lui-même  nous  ramène  également  à  la  précocité  de  la  fixation 
sexuelle  ;  car,  c'est  au  moment  de  la  fécondation  que  s'est  fait 
sentir  l'action  modificatrice  des  spermatozoïdes  d'origine  hétéro- 
game. Ces  spermatozoïdes,  en  s'unissant  avec  des  ovules,  à  ten- 
dance féminine  prédéterminée,  ont  fait  surgir  immédiatement  et 
d'une  façon  définitive,  chez  la  moitié  d'entre  eux,  la  tendance  oppo- 
sée. 

Les  femelles  dissogoniques  des  Rhabdilis  Duthiersi  et  R.  Ma- 
j'ionis,  avec  leurs  glandes  génitales,  l'une  hermaphrodite,  l'autre 
unisexuée,  nous  conduisent  encore  à  la  même  conclusion.  L'herma- 
phrodisme de  la  première  et  l'unisexualité  de  la  seconde  doivent 
remonter  tout  à  l'origine  de  ces  appareils,  alors  qu'ils  sont  repré- 
sentés par  une  ébauche  commune,  formée  de  deux  gros  noyaux  ger- 
minatifs,  identiques  en  apparence  (pi.  XVII,  fig.  10).  On  ne  voit  pas, 
en  effet,  comment  ces  deux  glandes,  à  peine  distantes  d'un  millimètre 
et  renfermées  dans  une  cavité  générale  commune,  auraient  pu, 
pendant  leur  développement,  subir,  indépendamment  l'une  de 
l'autre,  des  influences  extérieures,  qui  leur  aient  fait  suivre  des  évo- 
lutions sexuelles  si  différentes.  Cette  manière  de  voir  est  encore 
corroborée  par  le  fait  que,  chez  ces  femelles  dissogones,  la  glande 
hermaphrodite  semble  toujours  produire  la  quantité  de  sperme  propre 


GOO  E.  .M.UPAS. 

à  l'espèce.  Elles  n'uni  dune  on  réalité  rien  d'anuinial  el  de  niuns- 
triK'ux. 

(luninie  dcrnit'i'  argiiinenl  à  l'ajiiJiii  de  la  précucité  du  détermi- 
nisme sexuel,  citons  encure  la  régularité  et  la  brusquerie  avec 
lesquelles  l'appareil  génital  passe  de  la  tendance  masculine  à  la 
tendance  féminine.  Les  glandes  hermaphrodites,  en  elTet,  produisent 
une  quantité  de  sperme  toujours  à  peu  près  sendtlable,  suivant 
chaque  espèce  ;  puis,  tout  d'un  coup,  sans  arrêt  et  sans  transition, 
se  mettent  à  fui'mer  des  ovules.  Il  s'agit  ici,  hion  entendu,  des  iuili- 
vidus  normaux,  bien  constitués  et  bien  nourris.  Il  n'en  est  plus  de 
même  des  individus  étiolés.  Chez  eux.  le  nombre  des  éléments  géni- 
taux produits  peut  être  fort  réduit,  et  je  crois  qu'avec  une  mauvaise 
alimentation,  administrée  en  temps  convenable,  on  réussirait  à  sup- 
primer complètement  la  i)i'uduction  des  spermatozoïdes,  tandis  que 
celle  des  ovules  ne  serait  que  diininiiée  plus  nu  moins  fortement, 
(liiez  les  individus  normaux,  relie  régularité  et  cette  brusquerie  dans 
le  passage  de  la  spermatogenèse  à  l'ovogenèse  ne  peuvent  dépendre 
de  causes  extérieures.  Celles-ci,  en  eU'et,  agissent  nécessairement 
avec  des  intensités  d'action  variables  d'un  individu  à  l'autre.  Elles 
ne  sauraient  produire  des  etl'els  aussi  réguliers  et  aussi  tranchés  que 
ceux  que  nous  connaissons.  Il  nous  faut  donc  admellre  (|ue.  <\î's  leur 
première  origine  el  leur  première  ('■l)au(lie  riidinieiitaire.  les  a|q)a- 
reils  génitaux  de  nos  hermaphrodites  portent  en  eux.  à  TiMat  iati^d. 
toutes  les  conditions  de  leur  fonctionnement  ultérieur. 

De  quel(|ue  côté  (|ue  nous  nous  retournions,  el  en  inlerrogeant 
liius  les  faits  à  notre  dispiisitimi.  ii(M1>  alnmlissnns  tdujouis  à  la 
iiièiiie  conclusion  :  la  sexualilt' des  iii(livi(his.  d'une  part,  ('elle  des 
éléments  reproducteurs,  d'autre  pai't.  sont  ii  révocal)leiiieiit  |ir('d(''- 
lerminées  dès  la  maturité  des  premières  c(>llules  geruiinatives 
endjry(.)nnaii'es  des(juelles  ils  dérixenj.  |)r>  |iii>.  auiuiie  inlliieiice 
d'Age,  de  milieu  nu  d'alinuMitation  ne  [leut  jilus  agir  sur  elles  jiour 
modifier  et  IransforuHM'  leur  caractéristique  sexuelle. 

Il  y  aura  liieidi'il  dix  ans,  j'étais  arrivé  à  un  résultat  idenli(jue,  en 


xMODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  iNEMATODES.  GOT 

étudiant  les  mêmes  phénomènes  chez  V Hyddlina  se/U(iK  Depuis 
lors,  ces  idées  ont  fait  leur  clnMiiin.  et  (luéiiot.  dans  un  excellent 
travail  puhlié  tout  récemment-,  a  tenté  avec  succès  de  les  généraliser 
et  de  les  étendre  à  tout  le  règne  animal.  Reprenant  les  travaux  anté- 
rieurs, dans  lesquels  on  prétendait  avoir  démontré  un  déterminisme 
sexuel  plus  tardif  et  les  soumettant  à  une  critique  habile  et  péné- 
trante, refaisant  même  quelques-unes  des  expériences  opposées  qui, 
jusqu'ici,  avaient  paru  les  plus  décisives,  le  savant  professeur  de 
Nancy  a  pu  conclure  que  «  le  sexe  est  irrévocablement  déterminé 
«  dans  l'œuf,  et  au  plus  tard  au  moment  où  cet  œuf  est  fécondé.  Dans 
«  aucun  cas,  on  n'a  pu  mettre  en  évidence,  d'une  façjon  certaine, 
«  un  facteur  agissant  après  la  fécondation  ».  Les  faits  constatés 
chez  nos  Nématodes  concordent  absolument  avec  ces  idées  géné- 
rales. 

Il  nous  reste  maintenant  à  examiner  l'autre  partie  de  la  question 
posée  plus  haut  :  Quelles  sont  les  actions  déterminantes  du  sexe? 

Ici  nous  nous  trouvons  en  face  de  choses  beaucoup  plus  obscures 
et  beaucoup  plus  difficiles  à  saisir.  Comme  nous  l'avons  vu,  les 
quelques  expériences  instituées  pour  modifier  la  sexualité  de  nos 
Nématodes  hermaphrodites  ont  toutes,  sauf  une,  abouti  à  des  résul- 
tats négatifs.  Les  différences  d'âge,  de  milieu  et  d'alimentation  n'ont 
eu  aucune  action  sur  la  nature  sexuelle  de  ces  Nématodes.  Le  cas 
unique  des  vieilles  femelles  de  Rhabditis  eleyuns,  refécondées  avec 
un  sperme  d'origine  hétérogame  et  devenues  en  partie  arrénotokes,  si 
intéressant  qu'il  puisse  être,  est  tout  à  fait  particulier  et  sans  portée 
générale.  Les  refécondations  semblables  obtenue.^  chez  les  Rhabditis 
Duthiersi  et  R.  Marionis  n'ont,  en  effet,  produit  aucun  résultat 
pareil.  Le  régime  sexuel  de  ces  Nématodes  paraît  si  solidement  et  si 

'  Voir  M.vui'AS,  Sur  le  déteniilnisinC  r/c  ht  Rc.rtuilité  clie:  rifydafina  senta,  in 
Comj)tcs  rendus  de  rAfîulcmie  des  Sriences,  t.  CXIllj  iHyi,  p.  338.  —  Ouelques  cri- 
tiques de  faits  et  d'interprétation  ont  été  adressées  à  ce  travail  provisoire.  J'ai 
l'espoir  de  pouvoir  un  jour  le  reprendre  avec  détails  complets  et  de  démontrer  le  peu 
de  fondement  de  la  jilupart  de  ces  criticjncs. 

*  CuÉ>OT.  Sur 4a  déterininalion  du  sexe  chez  les  animaux,  in  Bulletin  scientifique 
de  la  France  et  de  la  Bdffique,  t.  XXXII,  1899,  p.  462-535. 


608  E.  MAUPAS. 

profondément  enraciné  dans  leur  constitution  organique,  qu'il 
échappe  jusqu'ici  à  tous  nos  moyens  d'action.  En  tous  cas,  nous 
sommes  (mcore  dans  l'ignorance  la  plus  complète  sur  son  détermi- 
nisme. 

Il  en  est  de  même,  d'ailleurs,  à  peu  près  pour  tous  les  autres  ani- 
maux, sauf  les  quelques  rares  cas  où  l'intervention  de  la  fécondation 
'  {Abeilles, yi/)i/ s,  lili<ihditis  elegans),  de  la  chaleur  (Hydatina  sentu) 
et  de  l'alimentation  Ll />///>/ /Vv<i')  paraissent  hien  établis.  Tnut  me  fait 
croire  qu'on  a  fortement  exagéré  l'importa ncc  du  dcinicr  de  ces 
facteurs,  en  le  faisant  intervenir  dans  nombre  de  cas  où  il  n'a  rien  à 
voir.  Pour  beaucoup  d'auteurs,  le  déterminisme  de  la  sexualité  serait 
une  simple  question  de  nutrition;  l'alimentation  abondante  favoii- 
sant  la  production  des  femelles,  et,  inversement,  une  nourrituie 
insuffisante  favorisant  celle  des  m<\les.  Cuénot  a  réuni  de  nom])reuses 
objections  contre  cette  théorie  et  rien  ne  serait  plus  facile  que  d'en 
ajouter  de  nouvelles.  Mais  nous  n'avons  pas  l'intention  d'entrer  ici 
dans  une  discussion  à  fond,  et  nous  nous  contenterons  de  l'examiner 
au  point  de  vue  de  nos  Nématodes  hermaphrodites. 

Chez  eux,  la  formation  des  éléments  génitaux  mâles  se  produit  au 
moment  où  ces  animaux  viennent  d'arriver  à  l'état  adulte  :  c'est-à- 
dire  à  la  période  de  leur  plus  grande  activité  physiologique.  Ces  ani- 
maux jouissent  alors  de  toutes  leurs  facultés  dans  leur  fraîcheur  et 
leur  plénitude  entières.  A  aucune  autre  époque  de  leur  existence,  les 
fonctions  de  nutrition  ne  joueront  avec  plus  de  perfection  et  d'elFica- 
cité.  Vient  ensuite  la  période  d'ovulation,  commentant  lorsque  l'or- 
ganisme est  encore  dans  toute  sa  vigueur.  Cette  péi-iode  se  prolonge 
et  se  continue  jusqu'à  la  fin  de  la  vie  ;  c'est-à-dire,  en  d(>rnier  lieu, 
pendant  une  période  où  toutes  les  fonctions,  s'afTaiblissant  et  se 
ralentissant  graduellement,  finissent  par  ne  plus  laisser  à  l'animal 
qu'une  vie  amoindrie  et  plus  ou  moins  étiolée.  Si  la  théorie  de  l'in- 
fluence de  la  nutrition  était  exacte,  c'est  à  ce  moment  que  devrait  se 
placer  la  période  de  spermatogénèse,  et  non  pas,  comme  nous  l'avons 
vu  au  contraire,  à  l'époque  de  la  plus  brillante  activité.  De  même,  le 


MODES  ET  FOHMI>S  DE  HEPKODUCTION  DES  NEMATODES.  000 

testicule  des  niàles  hermaphrodites  du  llluilxlllh  olcf/nnx  ;\  produil 
du  sperme  pendant  la  jeunesse  vigoureuse  de  ces  animaux  et  s'est 
mis  ensuite  à  former  des  ovules  lorsqu'ils  ont  commencé  à  décliner 
vers  la  vieillesse. 

Répttons-le  donc,  tout,  ou  «à  peu  près  tout,  est  encore  à  «{(''couvrir 
dans  les  causes  et  conditions  qui  i>résident  à  la  productiitn  des  sexes. 
La  seule  idiose  i)ien  certaine  aujoui'd'hui.  c'est  (jue  ces  causes  sont 
diverses  et  que  c'iaque  cas  devra  être  étudié  en  lui-même,  sans  qu'on 
puisse  conclure  d'une  espèce  à  une  autre.  Rien,  en  ellcf .  n(>  démontre 
mieux  cette  diversité  que  lorsque  nous  voyons  la  fécondation  détej'- 
miner  dans  un  cas  la  thélytokie  (Aôei/lcs),  dans  d'autres  cas  l'arré- 
notokie  (Apits,  Ithabdllh  t'h'f/(nis). 


XIV,  —  Une  autre  question.  l(ud  aussi  intéressante,  élail  «-elle  d(; 
savoir  si  nos  Nématodes  hermaphrodites  pouvaient  se  conserver  et 
se  reproduire  indétiniment  pai-  simple  auto-fécondation  el  si  leuis 
générations  se  maintiendraient  toujours  vigoureuses  et  fécondes  dans 
cette  consanguinité  ahsolue.  On  trouvera,  pages  ii)-2  et  .jOi.  le  détail 
des  cultures  que  nous  avons  entreprises  avec  les  /ihabdifis  l'/cf/ans 
et  R.  Caussane/f,  en  vue  de  vérifier  ce  proldème  de  biologie. 

Trois  cultures  de  générations  autogames  furent  organisées  et 
entretenues,  l'une  jusqu'à  la  il"  génération,  la  seconde jusipi'à  la  iîl'', 
la  troisième  enfin  jusqu'à  la  .''>:2''  généralion.  Toutes  s'éleignii'ent  à  la 
suite  de  dégéMU-rescences  se  Iraduisanl.  s«»il  pai'  ravorlement  des 
emhry(Uis  qui  ne  i-éussissaient  jihis  à  ('■cldce.  soi!  pai'  rélioleuienl  des 
larves  qui,  malingres  et  incapables  de  se  nounir.  ne  parvenaient 
plus  à  compléter  leur  développement  et  à  atteindre  l'état  adulte  :  soit 
enfin  par  la  stérilité  ahsolue  des  organes  génitaux  des  individus  peu 
nondjreux,  (jui  réussirent  à  effectuer  leur  développement  conq^let. 
Ces  dégénérescences  apparurent  brusquemeni  dans  mes  cultures,  et 
toujours  lorsque  la  température  ambiante  s'éleva  vers  fî3o  à  24'^  c. 
J'en  ai  conclu  que  l'élévation  de  température  paraissait  èlie  la  cause 

ARCH.  DE  ZOOL.  EXP.  ET  GÉN.    —  3"  SÉRIE.  —  T.   Vril.   }9fl0.  39 


610  K.  -MAIl'AS. 

(I(>  rextinclioii  ilc  ers  cultures  o[  (jiu^  r;iul(t.i;;iiui('  n'y  «Hait  pnur  rien. 
.!<'  ne  cKiisidùrc  cfpcnilant  [)as  mes  cxpiMMcnccs  coinme  absoluinriil 
(lélinilives.  Elles  dcvraiciil  rlic  reprises  avec  des  dispositions  (jui 
permettraient  d'évitei-  aux  animaux  les  températures  ipii  m'ont 
semblé  être  la  cause  de  leur  dégénérescence. 

Huoi  qu'il  en  soit,  le  résultat  de  ces  cultures  entretenues  pendaul 
de  Hiimhit'uses  générations  dans  la  plus  stricte  aulorécùndalion. 
jc»iut  au  fait  bien  élaldi  de  l'incapacité  sexuelle  des  mâles  chez  nos 
liermaphrodites,  ces  faits,  dis-je,  sont  une  forte  pierre  d'achoppe- 
ment à  la  théorie  qui  alTirnu^  la  nécessiti'  absolue  et  universelle  de  la 
fécondation  croisée,  Otle  lln-orie .  à  un  moment  donné,  était 
presque  passée  <à  l'état  de  dogme,  et  Darwin,  à  la  suite  de  Conrad 
Sprengel.  en  était  arrivé  à  s'exprimer  ainsi  :  «  J.a  natuie  nous  dit  de 
«  la  manière  la  plus  ('vidente  qu'elle  a  horreur  d'une  pei[M''tuelle 
«  autofécondation,  »  et  ailleurs  :  «  Aucun  hermaphrodite  ne  se 
«  féconde  lui-même  perpétuellement  *.  » 

Que  la  fécondation  croisée,  dans  nombre  de  cas,  ait  ses  avantages. 
c'est  ce  qu'il  est  impossible  de  nier,  après  les  admirables  ha  vaux  île 
Darwin  et  de  ses  émules.  Mais  qu'elle  soit  toujours  et  j)arloul  abso- 
lument nécessaire  au  maintien  et  à  la  conservation  des  espèces,  c'est 
l<-i  une  exagération  erronée.  Déjà  le  botaniste  américain  .Meehau  -  a 
formulé  de  graves  réserves  contre  celte  doctrine,  ri-serves  a|>puyi'e< 
d'obs(>rvations  conlradidoires  à  celles  de  l'illusli'e  savant  anglais. 
I)'aill<'urs.  Darwin  Uii-mènu\  avec  la  bonne  foi  sincère  ipii  cai'acti'- 
fisc  ses  tr'avaux.  elle  plusieurs  expériences  et  observations  ((|)|»os('es 
à  ses  conclusions  et  avoue  qu'il  existe  des  plante^  cln'/.  Ie^:|uelles 
l'autofécondatioii,  non  seulement  ne  cause  aueun  domniaue.  mais 
semble  nu^me  avoir-  des  effets  avantageux  -^ 


'  Dakwi.n.  On  tlie  various  contrivances  bij  wich  Orcliids  are  ferti/isn/,  p.  3ô(),  cl 
T/ic  ixiriafion  of  Animais  and  Plants  under  domestication,  a'  oïlitioii,  p.  i.')tj. 

'  MiiiiiAN  .  On  self-fertilisation  nnd  Cross-fertilisation  in  Flowers.  Pcnii. 
Monll^Jy,  I.  V'II,  187O,  p.  83/|  à  S/t'.i.  Cite  d'après  Glddls  cl  Tiio.mso.n,  L'évolution  du 
se.re,  liiid.  f'r.  1892,  j).   io/|. 

■'  D.vmviN.  Des  effets  de  la  fécondation  croisée  et  de  la  fécondation  directe,  Irad. 
Ir.  1877,  p.  ;{.').'î-3.")7,  /i.'Mt  cl  /f-i. 


MODES  ET  EOUMES  DE  KEl'KODUCTION  DES  NEMATODES.  OU 

Nous  soimnes  persuadé  qu'avec  le  progrès  des  recherches,  ces  cas 
se  multiplieront.  L'autofV'ciiudation  de  ikjs  Néniatodes  hermaphro- 
dites protérandri(jues  ne  constitue  hien  certainement  pas  une  excep- 
tion extraordinaire  et  isolée.  En  tous  cas,  son  existence  seule  suffirait 
pour  inlirmei-  les  assertions  exagéi-ées  citées  j)his  haut.  Mais  Wheeler 
avait  déjà  reconnu  i  que  chez  le  Mycosioma  (jlabviim  les leufs  fécondés 
directement  se  développaient  aussi  hien  que  ceux  fécondés  par  un 
sperme  d'origine  étrangère.  Beaucuu[)  d'autres  hermaphrodites  sont 
très  prohahlement  dans  le  même  cas.  La  protérandrie  n'est  nullement 
une  adaptation  développée  en  vue  d'éviter  l'autofécondation  ;  mais, 
comme  le  dit  fort  hien  Wheeler.  elle  est  le  résultat  de  l'évolution 
physiologique  des  éléments  génitaux,  les  mules,  par  suite  de  causes 
encore  mal  connues,  ayant  presque  toujours  un  développement  plus 
précoce  que  les  éléments  femelles. 

Nous  devons  donc  admettre  que  le  croisement  des  éléments  fécon- 
dateurs est  utile  et  m(*Mue  nécessaire  dans  certains  cas  ;  mais  que  dans 
d'autres  cas,  il  est  indifférent  et  peut  même  être  avantageusement 
suppléé  par  la  fécondation  directe.  Ces  deux  modes  de  genèse  ne  sont 
en  somme  que  des  adaptations  particulièn^s  de  la  reproduction  ovogé- 
nétique  et,  comme  toutes  les  adaptations  hi(jlogiques.  sont  sujettes  à 
varier.  Oue  le  mode  par  croisement  soit  le  plus  réj);iiiilu.  (|u'il  jouisse 
même  de  propi'iétés  spéciales,  c'esl  c(^  (|ui  somlile  hien  i-ésulter  de 
l'état  actuel  de  nos  connaissances.  Mais  il  n'exclut  pas  pour  cela 
d'une  façon  alisolue  le  mode  plus  piimitit' et  plus  simple  de  l'auto- 
fécondation.  E'uu  et  Taulre  cnexistenl  parallèlement  et  sont  néces- 
saires ou  indili'érenls  suivant  les  cas. 


XV.  —  Avant  de  passer  aux  espèces  parthénogénétiques,  rappelons 
que  nous  avons  obseivé  et  décrit  (p.  '^yà^  cliez  \^  Diplofjaster  minor 
des  œufs  avec  une  sorte  de  commencement  de  développement 
parthénogénétique.  Ces    aul's    non    fécondés    avaient    pu    évoluer 

Millhe'l.iiniien  ans  <ler  cnufdf/isc/wn  Slalioii  eu  Xt'apel,  t.  Xlï,  i8()(),  n.  ■>a)\. 


(il^  R.  MAUPAS. 

jusi|ir,iu  sladc  iiiurula.  puis  s'iMaiciit  a it(M(''S  el  désorganisés.  Il  nous 
a  paru  (pic  iiniis  avions  là  un  imlio'  de  la  inarclic  suivie  dans 
révolution  conduisanl  de  riicnna|)ln-o(lisni('  à  la  parthénogenèse. 
Il  pouirait  très  bien  se  faire  que  les  espèces  parthénogénétiques 
dérivent  d'espèces  hermaplirodites  protérandriques  autogames  et 
nous  ne  serions  pas  surpris  si  on  venait  à  découviir  un  nouveau  type 
de  ces  hermaphrodites  qui.  après  avoir  épuisé  son  stock  de  sperme, 
conlinuerail  ('('[(endant  à  pondre  des  o'ufs  évoluant  régulièrement  j)ar 
parihénogénèse,  au  lieu  de  pondic  des  o-ufs  inféconds,  comme  le 
font  ceux  que  nous  connaissons  actuellement.  On  trouverait  ainsi, 
(die/  ce  type  de  transition,  l'éunis  à  l'état  successif  l'hermaphrodisme 
et  la  |)artln''nogéncse.  cuninic  nous  avons  vu  déj.à  des  hermaphi'udites 
à  moiti(''  bisexués  et  à  moitii'  unisexués*. 

Les  sej)!  espèces  partbénog(''néti(jues  (pie  nous  avons  |)U  ('tudier 
appaitiemicnl  à  six  genres  diUV'icnt*^ .  La  piitlitMiogénèse .  moins 
fii'ipiente  (|uc  riieriiiapbroilisme  au  point  de  vue  spécili<|ue,  paraît 
au  conli'aire  a\  iiir  une  extension  g(''n('riijue  plus  grande,  ^■oici  la  liste 
de  ces  sept  espèces,  avec  le  icnvoi  à  la  page  où  cliacune  d'elles  a  été 
(''t  Mdi(''e  : 

lihdlidilh  Scjincldcr'i p.   1\V\\\ 

(A'jihdlohiis  (hiliiim p.  555 

—  If  ni  lia p,  568 

l'Icrfifs  fir/'fi/iis p.   507 

A /ilirlriir/iffs  (iijrii-ohi p.  571 

Ala/'nii/s  TlminiKindi [).   575 

M(ir/(il(l///INS    r/'ur/s |(.    .'i7S 

-Malgré  les  reidiendies  les  plus  soignées,  je  n'ai  jamais  vu  trace  de 

niàles  (die/    ces    .Nénialodes.    .Mais    il    faut    ajouter    (pie     la    |)lu|)arl 

'  Des  l'oiiiini'iK-ciiiciUs  (le  (l(''V('lo|>|>i'mcnl  iinrllirnoiirm'-liiiiic  .•iiialoniu's  otil  r\r  di-jà 
si;;ii:il<'s  à  pliisiciii's  rc|)riscs  cln  z  des  ,-iiiiiii,'iii.\  In-s  divers  :  clii-z  le  l'i)r<-  par  Hiscliort' 
{lH'lf^\,  (liez  la  l-'irulc  par  Voifl  liHô:!),  cluv.  It-s  (ircnoiiillcs  par  l>cii<-liarl  (i8.').'M,  chez 
le  l.aj)!!»  par  llfiiscii  (iHIuj),  vl  chez  la  l'oulf  par  Ocllarlicr  (187'j).  (liiez  les  Vers  à 
soie,  (111  a  observé  Ions  les  deu;n's  de  développement  parllicrH)t;éni'li(pie  depuis  la 
monda  Jiis(|irà  la  formation  d'individus  adidies  dclosaiit  rc^idiéremcnt.  'l'oiis  ces  faits 
nous  prouvent  rpie  l'iru'' animal  peut,  très  probablement  dans  iiondire  de  oas,  entrer 
(U  ('■vol(i4ioii  san;.  le  coneonrs  du  '-|i(  rmato;;oid(  . 


MODES  ET  FORMES  DE  lîEI'noDICTIO.N  DES  XKMATODES.  C.IU 

d'entre  elles  se  prêtent  mal  ;i  des  (.•ultures  en  grand,  soit  qu'elles  se 
refusent  coniplèlenientà  vivn>  en  captivité,  soit  (pi'elles  se  multiplient 
avec  une  trop  grande  lenteur.  11  nous  a  donc  été  impossible  de  nous 
en  procurer  des  masses  nombreuses,  comme  chez  les  formes  herma- 
phrodites, et  notre  examen  a  été  forcément  limité  à  des  nombres 
restreints  d'individus.  Le  Ithabdilis  Sc/nieidcri  seul  a  pu  être 
multiplié  en  grand,  et  j'ai  réussi  à  en  dénombrei-  iA)',\\)  individus 
adultes,  élevés  en  cultures  spéciales,  sans  y  rencontrer  un  seul  maie. 
Dans  les  nombreuses  et  longues  cultures  du  (kplialobus  dubius  que 
j'ai  faites,  il  m'est  également  passé  sous  les  yeux,  plusieurs  centaines 
d'individus  tous  femelles.  Si  des  mâles  reparaissent  quelquefois  chez 
ces  espèces,  ils  doivent  être  fort  rares. 

Je  suis,  d'ailleurs,  très  disposé  à  admettre  leur  existence.  La 
parthénogenèse  chez  les  Némalodes  est  bien  certainenuMit  d'origine 
secondaire,  et  les  espèces,  qui  ont  adopté  ce  mode  de  génération, 
dérivent  d'espèces  dioïques,  soit  directement,  soit  par  l'intermédiaire 
de  formes  hei-inaphrodites.  comme  nous  l'expliquons  plus  haut.  Dès 
lors,  il  serait  tout  naturel  que,  par  un  phénomène  atavique,  des  mâles 
repa'raissent  de  tenq^s  à  autres  dans  les  générations  des  Nématodes 
parthénogénétiques,  exactement  comme  nous  les  avons  vu  reparaître 
chez  les  formes  à  hermaphrodisme,  même  le  plus  complet  et  le  plus 
absolu.  Les  mâles  extrêmement  rares  du  Plectuscirvatiis,  que  De  Man 
a  figurés  et  décrits,  semblent  bien  une  démonstration  empirique  de 
cette  manière  de  voir.  Aussi,  croyons-nous  à  la  découverte  difficile 
mais  certaine  de  mâles  chez  les  espèces  parthénogénétiques;  mâles 
qui,  très  probablement,  se  montreront  aussi  inertes  et  inutiles  que 
ceux  des  hermaphrodites. 

A  propos  du  Cephalobns  ihibiiis,  nous  avons  signalé  l'existence  de 
races  locales  nettement  distinctes  et  permanentes.  Nous  avons 
démontré  leur  fixité  dans  des  cultures  prolongées.  Nous  renvoyons  à 
la  description  particulière  (p.  5G2),  où  ces  faits  sont  décrits  en  détail, 
avec  les  conséquences  impoi'tantes  qui  en  découlent. 


(V14  E.  MAl'lWS. 

X\|.  — Kn  l(M-ininanl  ccllt'  rovue  dN'nsenihle,  on  \)t'u[  la  irsuuKM- 
en  quel(jin's  mnis.  l/t»voi;(''nr'so,  chez  les  Néniatodes,  a  pris  toutes 
les  formes  que  ce  uukIc  de  génération  est  susceptible  de  rev(Hir. 
Nous  y  trouvons,  en  effet,  la  dioïcité  parfaite,  l'herniaphrodisnie 
mixte  mélangé  de dioïcité,  ]»uis  l'hermaphrodisme  complet  et  ahsolu. 
et  enlin.  au  soiiinict,  la  parthénogenèse.  La  marche  suivie  dans  celte 
évolution  est  indiquée  par  la  présence  constante  de  mâles,  (|ui, 
nomhi'eux.  et  très  actifs  dans  les  états  et  phases  priinaii'es,  se  raré- 
fient de  plus  en  plus,  puis  finissent  par  perdre  totalement  le  sens 
génési([ue  dans  les  états  et  phases  terminales.  Toutes  ces  dispositions, 
si  éloignées  les  unes  des  autres  en  apparence,  sont  cependant 
condensées  et  accumulé'es  sur  des  formes  très  proches  pai'cntes  et 
dans  des  cadiM's  spéciljques  très  étroits.  Elles  ne  sont  (pi'une  nouvelle 
(léuKin^tralioii  de  la  facilité  et  de  la  soui)lesse  avec  lesquelles  les 
éléments  génitaux  peuvent  se  modifier  et  vai'ier.  sans  (pu-  pour 
cela  la  partie  végétative  des  individus  r\\  soit  le  moins  du  monde 
affectée.  Autrement  dit.  la  vie  individu(>lle  et  la  vie  de  l'espèce 
paraissent  complètement  indépendantes  Tune  de  l'autre,  et  leurs 
organes  respectifs  varient  et  se  modifient  chacun  dans  leur  sens, 
sans  qu'il  y  ait  de  corrélation  et  de  répercution  réciproques.  Il  est 
hien  entendu  qu'ici  nous  faisons  allusion  seulement  aux  formes 
spécifiques  et  nullement  aux  caractères  sexuels  secondaires,  ipii. 
eux.  sont  directement  sous  la  dépendance  de  l'étaf  des  organes 
génitaux. 

Si  l'on  titMit  c(uni>te  d'une  ]»art  de  i-elte  facilitf''  à  varier  qui  carac- 
térise les  éléments  génitaux,  d'autre  part  de  ce  que  les  espèces  her- 
maphrodites appartiennent  à  des  genres  où  les  formes  dio'iques  sont 
aussi  et  même  plus  nombreuses,  on  est  conduit  à  aihnettre  (pn' 
chaque  type  hermaphrodite  est  apparu  et  s'est  développé  indépen- 
damment de  ses  sendtlaliles  et  (prancune  lilialion  pliylngi''nique 
n'existe  entre  eux.  Autrement  ilit.  cliaipn'  liei'maiilir(Hlile  (I.Tive 
d'une  foiane  dioique  distincte  antécédente.  i;herma|dirodisiiie  par- 
tiel   et    inciimplel    de   certaines   espèces  et    l'i^xistence    constante    de 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  615 

quelques    rares    mAles    à    confonnation    spécifique     l)ien    définif^ 
viennent  encore  à  l'appui  de  cette  manière  de  voir. 

Il  en  résulte  que  ces  formes  hermaphrodites  ne  sont  peut-être  que 
des  races  locales  à  expansion  géographique  plus  ou  moins  étendue, 
et  que  les  recherches  futures  feront  prohahlement  découvrir  quelque 
part  la  forme  dioïque  de  quel(jues-unes  d'entre  elles. 

APPENDICE 

SUH  LA  MIR  ET  l'eXKYSTRMRNT 

Lorsque  je  remis  à  l'impression  mon  travail  sur  la  Mue  et  l'Enkys- 
tement  cher  les  Ne'matodes  ^,  je  n'avais  pas  eu  l'occasion  de  con- 
sulter l'important  mémoire  de  Leuckart  sur  V AUantonema  mirnbile 
et  la  Spltacriildrid  bomhi  -.  Ayant  pu  depuis  me  procurer  ce  travail, 
j'y  ai  trouvé  d'excellentes  observations,  qui  concordent  parfaitement 
avec  les  miennes  et  leur  servent  de  contrôle.  Réciproquement,  les 
faits  décrits  par  le  savant  allemand,  examinés  et  critiqués  à  la  lu- 
mière de  mes  propres  observations,  viennent  sans  difficulté  se 
ranger  dans  le  cadre  de  développement  auquel  je  suis  arrivé.  J'ai 
donc  pensé  qu'il  ne  serait  pas  inutile  de  consacrer  ici  quelques  lignes 
à  cet  examen  critique. 

Leuckart  signale  (p.  S89)  une  première  mue  chez  VAUonlonenia 
mirabi/e,  mue  qui  probablement  doit  se  produire  peu  de  temps  après 
l'éclosion.  Plus  tard,  lorsque  les  larves  se  sont  accrues  des  deux  tiers 
de  leur  longueur  primitive,  il  les  trouve  renfermées  sous  une  enve- 
loppe cuticulaire  (p.  .">91.  tig.  9),  qui.  par  la  desci'iption  ((u'il  nous 
en  donne,  répond  complètement  à  une  enveloppe  kystique.  Ces 
larves,  en  etfet,  peuvent  vivre  longtemps  sans  changement,  enfer- 
mées dans  ce  kyste,  et  émigrent  de  la  cavité  générale  de  leur  hôte 
pour  aller  se  logei'  sous  ses  élytres.  Il  n'y  a  pas  de  doute  possible, 
nous  avons  là  de  véritables  larves  enkystées  à  la  fin  de  bnn- second 

'  Ai-chivea  de  Znolmjie  expérimental)',  '.V'  si'-ric,  Iotiio  VII,  i8()(),  pjiues  ^l^).'^-^):^8, 
planches  XVI-XVIII. 

'^  Neue  Beitrofje  ciir  f\eriritniss  des  Hunes  mit/  (1er  Le/iensr/esr/iir/i/e  t/er  Xenia- 
toden,  1887.        ' 


(MO  K.  .MAll'AS. 

st.hlc  (II'  (l(''\  i'l(i|i|»<'iiH'nt.  siiivanl  la  loi  (rTviilutiim  iiuf  nous  avons 
rlablic.  Co  kyslr  ((irrcsiKiiKl  donc  à  la  seconde  mue  de  noire  cadre 
d'exiivialioiis. 

Leiickarl  a  vu  ensuite  ces  lai'ves  se  désenkyster  (p,  594),  s'ac- 
croître et  allrimlic  l'àui'  adiillc  sexué.  Ses  renseignements  sur  la 
troisième  et  la  (|ualiiènic  mues  sont  incomplets  et  peu  clairs.  Il  men- 
tionne cependant  (p.  (iOl  )  drs  individus  adultes  revêtus  d'une  double 
dépouille  exuviale.  []o^  dernières corres|)ond(>nt  très  prohalilciiii'nl  à 
nos  deux  dciriièrrs  mues. 

(liiez  la  S])li<ii')-nlnriii  hn/nhi,  le  savant  professeui"  n'a  rien  ob- 
servé de  la  première  mue.  Mais  en  revanche,  il  nous  décrit  avec  les 
détails  les  plus  circonstanciés  et  les  plus  parfaits  l'état  enkysté.  D'après 
lui.  le  kyste  (  p.  (ilJO)  est  impénétrable  aux  matières  colorantes,  comme 
nous  l'avons  constaté  nous-mêmes  cdiez  le  liliabdilis  ch'i/dns.  J^es 
larves  enkystées  ont  rinstinci  niiL^i-ateur  très  développi''  et  leui' 
aspect  est  grêle  (>l  tassé.  Elles  peuveid  vivre  sans  cbangenient 
des  semaines  et  des  mois  enfermées  dans  leur  kyste  (p.  030,  031, 
0;J4j,  Elles  se  i-étractent  dans  leur  kyste  et  effectuent  leui- troisième 
mue  dans  sa  caviti'"  (p.  (i^o),  Entin  leur  (juatrième  et  dernière  mue 
se  ](roduil  ip.  Oi-.")!  au  moment  où  leur  vagin  et  leur  uté'i'us  com- 
mencent à  l'aire  luM'nie  au  dehors. 

Tous  ces  faits  concordent  donc  fort  bien  avec  le  cadre  de  mues  et 
les  stades  de  di''veloppement  tels  que  nous  les  avons  établis  dans 
noire  élu(b'.  Il  était  intéressant  d'en  retrouver  la  coniirmation  dans 
\\n  travail  anl('-rieui'  de  plus  de  douze  ans  et  consacré  .à  des  animaux 
si  diUÏTents  par  leur  biologie  de  ceux  ipii  ont  servi  à  nos  observa- 
lions. 

.le  crois  (pi'à  la  liste  de  cas  de  larves  (mkystées  connus  jus(pi'ici 
donnée  par  nmi  ',  il  fauilrait  ajouter  les  larves  de  la  Fihirid  stuKjuis 
linmiiiix.  telles  (pie  Lewis  nitns  les  a  fait  connaître-,  (les  larves,  qui 
vivi-nl   enveloppées  d'un   étui    cnticulaire  el    persistent   ainsi   sans 

'  Archives  (le  Xooinrjie  ej'/wriinentule,  3*  si-rii?,  t.  VII,   i8<j(j,  p.  6a5, 
•  Voir  LKCCKATvr,  Die  nienur/ilir/ien  Parasi/en,  i87'i,  p.  03ai 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  617 

changement  et  sans  déveluppenient  dans  le  sang  des  malades  affectés 
de  filariose,  ne  sauraient  être  que  des  larves  enkystées.  Sous  cette 
forme  de  vie  latente,  elles  attendent  leur  transfert  dans  les  milieux 
appropriés  et  définitifs,  où  elles  continueront  et  achèveront  leur 
évolution.  D'après  les  dernières  l'echerches,  lea  moustiques  et  l'eau 
seraient  leurs  agents  de  transmigration,  et  le  système  lymphatique 
de  l'homme  leur  milieu  d'élection  final. 

Je  suis  également  très  porté  à  croire  que  nous  sommes  encore  en 
présence  de  larves  enkystées  chez  toutes  les  espèces  parasites  à  mi- 
grations [OUulanus,  Spiropfera,  Sclerostomum,  Trichinn,  etc.), 
dont  les  jeunes  s'encapsulent  dans  les  tissus  d'un  hôte  provisoire. 
Toutes  ces  larves  encapsulées  jouissent  des  propriétés  de  résistance  et 
de  vie  suspendue  caractéristiques  des  larves  enkystées.  Je  suis  donc 
persuadé  qu'en  étudiant  convenal)lement  ces  espèces,  on  reconnaîtra 
qu'elles  sont  toutes  à  la  lin  de  leur  second  stade  de  développement.  Si 
ma  supposition  se  confirmait,  l'encapsulement  ne  serait  plus  qu'un 
phénomène  accessoire,  se  rattachant  à  l'enkystement  comme  épiphé- 
nomène  consécutif.  A  la  suite  de  l'enkystement  de  ces  Nématodes  à 
l'intérieur  de  leurs  hôtes  provisoires,  l'encapsulement  devient  pour 
ainsi  dire  fatal,  et  le  second  processus  n'est  que  la  conséquence  du 
premier.  Leur  distinction  se  trouve  ainsi  très  nettement  établie  et 
ne  permet  p'us  de  les  confondre  sous  une  même  dénomination. 

En  outre,  l'évolution  de  ces  parasites  apparaît  sous  un  jour  nou- 
veau. Elle  se  relie  sans  peine  à  celle  des  Nématodes  libres,  puis- 
qu'elle en  suit  toutes  les  étapes  avec  seulement  quelques  modifica- 
tions accessoires  causées  par  la  différence  des  milieux.  Il  y  a  là,  nous 
semble-t-il,  un  point  de  vue  intéressant  et  qui  méi'iterait  d'être  com- 
plètement élucidé  par  les  observateuis  qui  consacrent  leurs  travaux 
à  l'étude  des  Nématodes  parasites. 

Ces  helminthologistes  trouveront  également,  dans  la  connaissance 
de  nos  stades  de  développement,  un  guide  pour  les  diriger  dans 
l'étude  de  l'évolution  complète  des  espèces  à  migrations,  dont 
l'existence  se  partage  entre  des  hùtes  ou  des  milieux  différents.  Il 


<j|8  K.  MAIPAS. 

Iciii-  faudra  siiilout  roohorchor  à  l)ion  saisir  les  conditions  ot  les 
milieux  dans  lesquels  ces  espèces  ellectuent  leur  second  stade  et 
finalement  s'enkystent.  Car,  je  suis  convaincu  que  c'est  seulement  à 
l'état  enkysté  que  la  migration  peut  se  faire  avec  succès  et  que  se 
j)r(»duit  rinfestation  des  hôtes,  dans  lesquels  ces  parasites  achèvent 
leur  évoiutitjn.  C'est  ainsi,  par  exemple,  (pie  pour  bien  comprendre 
le  mode  de  dissémination  et  d'infestalion  des  Strongles,  qui  ravagent 
nos  troupeaux  de  ruminants  par  les  bronchites  et  pneumonies  que 
déterminent  leur  présence  à  l'état  adulte,  il  faudrait  avant  tout  con- 
naître exactement  les  conditions  d'enkystement  de  ces  parasites.  Ces 
conditions,  une  fois  reconnues,  la  prophylaxie  de  ces  épizooties 
vermineuses  deviendrait  très  proiiabiement  simple  et  d'une  exécu- 
tion facile.  C'est  en  protégeant  nos  animaux  domestiques  contre  les 
larves  enkystées  et  en  détruisant  les  larves  des  premiers  et  deuxièmes 
stades  dans  les  milieux  où  elles  vivent,  qu'on  réussira  à  restreindre 
la  propagation  de  ces  maladies. 

(Note  à  In  page  583,  /if/7ie  12  d'en  /wut.).]e  puis  dès  maintenant 
confirmer  mes  prévisions  au  sujet  du  genre  Dorylaimus.  Ces»  jours 
derniers,  j'ai  rencontré  de  nombreux  exemplaires  adultes  du  Dory- 
Ut'nnus  lifisfiani.  Tou^^  étaient  des  femelles.  T.es  ayant  isolées,  ces 
femelles  ont  [)ondu  des  (eufs  ('voiuant  régulièrement,  .l'ai  aloi'S 
examiné  aviM- le  plus  gi-and  soin  ieuroi'gane  gi'nila!  et  n'ai  pu  y 
découvrir  trace  de  spermatozoïdes.  Actuellement  on  a  diMi-it  une 
cinquantaine  d'espèees  de  Dorylaimus.  dont  jdus  de  la  nioitii'  ne  sont 
connus  i\uv  par  les  femelles,  les  mâles  n'ayaiil  jamais  ét('  l'en- 
conli'és.  Il  est  plus  i|iii'  pi'ohalde  (pie  la  gi-ande  majorité  de  ces 
espèces  sans  mâles  siiiil  on  part  lii''iiog(''n(''ti(pies  ou  li"iiii.i[iliro(lites. 
.Vous  avons  vu.  d'ailleurs,  (pie  Si-|iiiei(l(>r  cousidi'i  ait  comiiie  liecnia- 
plwodite  son  /)()>-i//(ii//ii/s  ( K/ia/i/i/s)  ///•// fi/s. 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODrCTïON  DES  XR.\[ ATOOES.  019 


EXPLICATION   DES  PLANi^HES 

PLANCHE    XVI 

Fui.    I.  Femelle  adulte  du  Rhnhditis  elejnnx  :  i\  vulve  ;  c,  collier  nerveux  et  pore 
excréteur  ;  «,  aiTus  ;  u,  utérus  ;  o,  oviducte  (tuba)  ;  g,  ovaire.  Gross.  i5o. 

3.  Mâle  adulte  du  même.  Gruss.  iTio. 

;■!.  Tronçon  du  corps  avec  la  cuticule  dédoublée  sous  l'action  de  l'acide  acétique 
à  I  o/o.  Gross.  335. 

4.  Bouche,  cavité  buccale  et  extrémité  antérieure  de  l'œsophas^e.  Gross.  i5io. 

5.  Œsophage  :  c,  collier  nerveux  ;  p,  pore  excréteur.  Gross.  335. 

6.  Queue  femelle  :  a,  anus  ;  p,  papille  caudale.  Gross.  335. 

7.  Oviducte  o,  reliant  le  vitelloçène  v    à  l'utérus,  u.   L'oviducte  renflé  en  poche 

sert  de  réservoir  séminal  ;  /,  intestin.  Gross.  335. 

8.  Cellules  çerminatives  tapissant  en  forme    d'épithelium   la  paroi  de  l'ovaire  et 

enveloppant  un  rhachis  amorphe.  Gross.  800. 

9.  Extrémité  aveugle  de  l'ovaire:   ce,    cellules  terminales  et  de  l'intima  ;  y,  cel- 

lules germinatives.  Gross.  800. 

10.  A,  B.  Bursa  et  spicules  vus  de  face  et  de  profd  :  /,  intestin  ;  c,  canal  déférent  ; 

y,  glandes  rectales.  Gross.  3g5. 

11.  Spermatozoïdes.  Gross.  i5io. 

PLANCHE    XVII 

FiG.    I.  Testicule  du   lihabditis   elegans  :  s,  spermatoblastes  ;    sp,  spermatozoïdes; 
b,  bursa  et  spicules  ;  c,  canal  déférent  ;  /,  intestin.  Gross.  335. 

2.  Testicule  hermaphrodite  du  même:  ov,  ovules;  sp,  spermatozoïdes.  Gross. 

335. 

3,  Jeune  R.  elegans  venant  d'éclore  :  g,  rudiment  génital  ;  c,  collier  nerveux  et 

pore  excréteur  ;  a,  anus.  Gross.  705. 
[\.  Femelle  adulte  de   Rhabditis  Caussane/i  :  i<,  vulve  ;  u,  utérus  ;  o,  oviducte  ; 
g,  ovaire  ;  a    anus.  Gross.  58. 

5.  Bouche  et  cavité  buccale.  Gross.  i33o. 

6.  Œsophage  :  c,  collier  nerveux  et  pore  d'excrétion.  Gross.  270. 

7.  Queue  femelle  de  face  :  p,  papilles  caudales.  Gross.  270. 

8.  Œufs  avec  embryons  déjà  avancés:  g,  globule  ])olaire.  Gross.  270. 

9.  Noyaux  de  l'intestin.  Gross.  i5io. 

10.  Rudiment  génital  au  moment  de  l'edosion.  Gross.   i5io. 

11.  Spermatozoïdes.  Gross.  i46o. 

PLANCHE    XVIII 

FiG.    I.  A,  B.  Queue  mâle  de  Rhabditis  Caiissaneli  vue  de  face  et  de  profil:  i,  intes- 
tin ;    c,    canal    déférent  ;   g,    çlandes    rectales  ;    s,    spicules    et    gori^eret 
(pièce  accessoire).  Gross.  Sgb. 
2.  Jeune  du  même  venant  d'éclore:  /•,  rudiment  gi'-nital.  Gross.  335. 


♦;^0  K.  M  A  (PAS. 

Fk!.  .'5.  Ft'incUe  adullo  de  Hluiljditis  Miirionix  :  i\  vulve;  n,  oviducle  ;  g,  ovaire; 
a,  anus.  Gross.  80. 

4-  Extrcmitt'  antérieure,  buuciic  et  cavitr  bucfalc.  (iross.  810. 

5.  Œsoj)lia^e  :  c,  ruilier  nerveux;  e,  pore  d'excrétion  avec  ses  canaux  ascen- 
dants et  descendants  ;  (j,  glande  unicellnlaire.  Gross.  335. 

0.  Queue  feniclie  :  a,  anus;  y,  glandes  rectales  ;  p,  papille  latérale.  Gross.  335. 

7.  A,  B.  (jueue  mâle  de  face  et  de  ])rofii  :  /',  intestin  ;  c,  canal  déférent  ;  y,  tilandes 

rectales.  Gross.  3c)5. 

8.  Spicule  et  gorgeret  (pièce  accessoire)  vus  de  côté.  Gross.  1280. 
\j.  (Juifs  au  stade  six  blastomères.  Gross.  335. 

10.  Spermatozoïdes.  Gross.  14O0. 

11.  Jeune  venant  d'éclore  :  /•,  rudiment  çénilal.  Gross.  335. 

12.  Spermatozoïdes  du  Rhabdilia  Duthiersi.  Gross,  i4fio. 

i3.  Noyaux  de  spermatozoïdes  du  même  traités  par  acide  aci'titpie.  Gross.   l'jCw. 

PLANCHE    XIX 
Fk;.    I.  Femelle  adulte  de  Rhahditis  Diit/iiersi  :    r,  vulve;  o,  oviducle  ;    //,  ovaire; 
(I,  anus.  Gross.  80. 

2.  Extrémité  antérieure,  bouche  et  cavité  buccale.  Gross.  3(j5. 

3.  Œsophage:  c,  collier  nerveux;  p,  pore  d'excrétion.  Gross.  335. 

4.  (Jueue  femelle  :  </,  glandes  rectales  ;  a,  anus  ;  jt,  j)apille  latérale.  Gross.  335. 

5.  Œufs  aux  stades  deux  et  six  blastomères.  Gross.  335. 

0.  A,  M.  Queue  mâle  de  face  et  de  profil  :  /,  intestin  ;  c,  canal  dé.'érent  ; 
t/,  glandes  rectales.  Gross.  3(j5. 

7.  Spicule  et  gorgeret  (pièce  accessoire)  vus  de  côté.  Gross.   1280. 

8.  Femelle   adulte   de    Hhubditis    Perrieri  :    v,    vidvc  ;    y,    ovaire  ;    <i,    anus. 

Gross.  85. 

9.  Extrémité  antérieure,  bouche  et  cavité  buccale.   Gross.  700. 

10.  Œsophage  :  c,  collier  nerveux  ;  p,  pore  d'excrétion,  (iross.  335. 

11.  A,  B.  Queue  femelle   de  face   cl    de    profd:    (j,    glandes    rectales;  n,    anus  ; 

]),  papilles  latérales.  Gross.  335. 

12.  Œuf  du  stade  deux  blastomères.  Gross.  335. 

i3.  Queue  mâle  de  face,  avec  sa  bursa,  ses  papilles   et  ses   spicules.  (.iross.    700. 
i').   .Spermatozoïdes.  (Jross.  i5io. 

PLANCHE  XX 
Fk;.     (.  Queue  mâle    du    Rhabilitix    Pcirirri   vue   de    profil  :    /,    intestin  ;   c,    canal 
déférent.  Gross.  705. 
a.  Femelle  adulte  de  Rliabitis  (luiynurdi:  i',  vulve;  a,  anus;  (f,  ovaire.  Gross.  85. 

3.  Extrémité  aniérieuic,  bouche  et  l'avilé  buccale.  Gross.  800. 

4.  Œsophan'e  :    c,    collier    nei-veux  ;   /;,    pore    d'excréliou    et    ses     caiialiiiiles  ; 

<j,  n'Iande  unicellulaire.  Gross.  335. 

5.  Qu<'ue    femelle    de  côté:    _</,    glandes    rectales;  a  anus;  p,   papille    latérale. 

Gross.  335. 
0.   .\,  B.  Queue  mâle  de  face  et  de  côté:  /,  intestin;  c,  canal  déférent  ;  y,  glande 
rectale.  Gross,  3g5i 


MODES  ET  FORMES  DE  REPRODUCTION  DES  NEMATODES.  621 

Fij.    7.  Spiculc  et  çorçcret  (pièce  accessoire)  vus  de  côté.  Gross.  i46o. 
8.  Spermatozoïdes.  Gross.  i46o. 
y.  Œufs.  Gross.  335. 

10.  Femelle    adulte    de  Rhabrlitix    Viguieri  :    r,  vulve  ;    ;j,    ovaire   ;    n,    anus. 

Gross.  i.'mi. 

11.  Extrémité  antérieure,  bouche  et  cavité  buccale.  Gross.  1280. 

12.  Œsophage:  c,  collier  nerveux  ;  p,  pore  d'excrétion.   Gross.  3go. 

i3.  A,    B.  Queue   mâle,   bursa,    papilles  et  spicules,   vus    de  face   et   de  jjrotil. 

Gross.  705. 
14.   Œufs    de    Rhabc/ifis    doliclnva     au    stade     deux    et    (luatre    blastoméres. 

Gross.  335. 
i5.   Spermatozoïdes   du  même.  Gross.  i5io. 

PLANCHE  X.\I 

FiG.    I.  Femelle    adulte    de    Rhnhditis    di>Hfhnra  :    t\    vulve  ;    (j,    ovaire  ;    a,  anus. 
Gross.  i5o. 

2.  Extrémité  antérieure,  bouche  et  cavité  buccale,  Gross.  83o. 

3.  Œsophaçe  :    c,   collier  nerveux  ;  p,    pore    d'excrétion  avec  ses    canalicules. 

Gross.  3y5. 

4.  Queue  femelle:  /■,  rcclum  avec  ses  glandes  ;  a,  anus.  Gross.    3y5. 

5.  Portion  antérieure  de  l'intestin  pour  montrer  la  disposition  de  ses  noyaux  et 

de  se>  cellules.  Gross.  335. 
t).  Oviducle  et  réceptacle  sjmiiial  ov,  vilelloivne  c/,  et  gcrmit^^cne  c/.  Gross.  7o5. 

7.  A,  B.  Deux  ort^anes  génitaux  au  moment  de  leur  arrivée   à  maturité.  Le  pre- 

mier, A,  commencjant  à  [)rodaire  ses  premiers  spermatozoïdes  ;  le  second, 
B,  ayant  produit  tous  ses  spermatozoïdes  et  mûrissant  ses  premiers 
ovules.  Gross.  705. 

8.  A,  B.  Queue,   bursa  et    spicules    mâles    de    l'ace    et    de   ]»rotil  :    /,    intestin  ; 

c,  canal  déférent  ;  g,  glandes  rectales.  Gross.  705. 
y.  Organe  génital  femelle  de  Rhabditis  c >i'ônati  :    c,  vulve  ;  h,  nieras  ;  /•,   ré- 
ceptacle séminal  ;  ov,  ovaire  ;  /,  intestin.  Gross.  800. 

10.  Œuf  du  même.  Gross.  705. 

11.  Queue  mâle  du  même  de  ])rolil  ;    asec  sa    bursa,  ses    papilles  et    srs  spicules. 

Gross.  705. 

i^lan'chf:  xxu 

Fk;.    I.  Femelle    adulte    de    R/iabditis    cironala  :     c,    vulve   et    organes   génitaux  ; 
a,  anus.  Gross.  335. 

2.  E.xtrémile  antérieure,  bouche  et  cavil(''  buccale,   (iross.  800. 

3.  Œsophage  :  c,  collier  nerveux  ;  j},  pore  d'excr.  lion.  (îross.  705. 

4.  Femelle  adulte  de  Diptogaster  rohiistits  :  v,  vulve  ;   o,  oviducte  ;   g,  ovaire  ; 

a,  anus.  Gross.  84- 

5.  Nervures  et  stries  de  la  cuticule.  Gross.  1460. 

6.  Extrémité  antérieure,  bouche  et  cavité  buccale.  Gross.  800. 

7.  Œsophage  :  c,  collier  nerveux  ;  p,  pore  et  organe  d'excrétion.  Gross.  335. 


(i22  K.  MAIl'AS. 

Fui.    8.  Oiioiio    rciiicllc:   ;/,  nH-liiiri  cl    glandes  ri'clales;   </,  anus  ;  y<,  pa]iill<"  lalcrak'. 
Gross.  335. 
t).  Organe  i^énital  d'une  Jeune  femelle  :  i>,  vulve  cl  va^in  ;  ii,  utérus  ne  cuntenaiil 
encore  que   deux  (ruts  ;    ,s.v,    s|)einialozoïdcs  ;   o,   oviducle  ;  y,  ovaire,  en 
avant  le  vitello^ène,  eu  arrière  le  Lceruiiicènc.  Gross.   188. 

10.  Œufs  aux  stades  deux  et  (juatre  blasiouières.  (iross.  33.'). 

11.  Raphides  du  testicule.  (îross.   l'ido. 

j:>.  Spermatozoïdes  d'origine  masculine  cl  IVininine.  (iross.  iV"'- 
i3.  Noyaux    spermatiques    traités   p.ir  acide    accli(iue    cl    moiitranl    liiirs   douze 
chromosomes.  Gross.   i4''o. 

PI.ANLUl-:     XXIII. 

FiG.    I.  Queue  mà\c  d\i  Di/jl(i(/(istrr  i-o/jiiKf lis  de  i)ro(il  avec  ses  papilles  et  ses  spicules. 

(iross.  33,"). 
a.   Spicules  et  p^orgeret  (pièce  accessoire)  vus  de  côté.  Gross.  700. 
3.  Jeune  venant    d'éclore  :    /',   rudiment  n-énital  ;   /),    pore   d'excrétion  e(  collier 

nerveux  ;  ti,  anus,  (iross.  33.">. 
/|.  Extrémité  antérieure,  bouche  et  cavité  huiiale  du  pi-i'ci'denl.  (iross.  l'jT'O. 
.">.  Rudiment  afénitaldu  même.  Gross.  i/JOo. 
(■>.  Femelle  adulte  du  Di/iloi/dsfer  uiliior  :  r.  \ulve  et  ori;aues  génitaux  ;  (i,  anus. 

(iross.  i.'io. 

7.  Extrémité  antérieure,  bouche  et  cavité  l)uccale.  (iross.  800. 

8.  Œsopliag;e  :  c,  collier  ner\(ux;  /*,  pore  il'excrétion.  (iross.  33.'). 

\).  (Jucue  femelle:  g,  reclum  et  glandes  rectales  ;  a,  anus.  Gi-oss.  33,"). 

10.  Organes    génitaux  :    c,    vulve  ;    u,    utérus  ;   o,   ovi<lti<-le   (tuba)  ;    g.    ovaire. 

(iross.  i')o. 

11.  (Euf  au  stade  deux  blaslojTières.  Gross.  335. 

13.  Œuf  parthénogcnétiquc  avec  coque  mal  conformée,  (iross.  335. 

i3.  Œuf  parthcnogéni'tique  de  forme  r.'gulière  et  le  contenu  à   rdal  de  morula. 

(îross.  335. 
i').   Extrémité  anlérieurc,    bouche   el   ca\iti'  buccale  du   (.'cji/ni/dliits    i/iiliiiia,  race 

niliuiilnld.  (ii'oss.   i5i<p. 
i5.   Exir.  mil(''  anl(Tieui-e,  l)ouclie  el   c;tviti'  bucc;ili'  du   Cc/i/ia/oOiis  dii/iiiis.  race 

it/iini/it.  (iross.  1  5io. 
1(1.   (Jueiie  lie  la  race  d/iicd/d.  (iross.  705. 

I'L,AN(  ilK    XXIV. 
Fi<i.     I.   Femelle  adulte  du  (:e/jJt(iiii//iis  i/iihiiis.   r;\ve  rutiniddtd  :  i\   vuhc  ;  u,  utérus; 
g,  ovaire  ;  a,  anus  \  ji,  pore  d'excrétion  et  <iilli(i-  iktm'ux.  (iross.  335. 
:•-.  (^ueue  de  la  race  rvtundnia.  Gross.  705. 

3.  Femelle    adulte    de    Cephiilobiis  /en/us  :    r,    vul\e  ;    u,    utérus  ;  ;/,   ovaire  ; 

a,  anus.  Gross.  i5o. 

4.  Extrémité  antérieure,  bouche  et  cavité  buccale.  Gross.   i5io. 

5.  Œsophage  :  c,  collii  r  n"i-\-eux  ;  />,  pure  et    canalicule  excréteurs,  (iross.  705. 
0.  Queue:     m,    mend>r.ine     l.itérale;    /■,  reclum   et    i;l;iud(S    rectales  ;  n,  nuus, 

OroSH.  .38... 


MODES  KT  l'OllMES  DE  UKl'llUDLCTlON  DES  xNEMATODES.  0^3 

Fui.    7.   Œufs  :  Gross.  .'535. 

8.  Jeune  venant  (J'c?lore  :  (f,  rudiment  a:énital  ;  a,  anus.  Gross.  330. 

g.  Exuréinité  antérieure  bouctie  et  cavité  bucaie  du  même.  Gfoss.    i5io. 

FLANCHE    XXV 
FiG.    I.  On^'ane  génital  de  Pleclus  cirra/us:  u,  vulve  et  vaj^iii  ;    au,  les  deux  utérus 
contenant   chacuii    cinq    œufs;    ce,    oviductes  avec  les    cellules    montrant 
les  pseudo-spermatozoïdes  ;  o,  ovaire  ;  /,  intestin.  Gross.  335. 

2.  Femelle    adulte    d'Ap/telenc/ius    (i/jricolo  ;    c,   vulve;    »,    utérus;  ;/,  ovaire; 

a,  anus.  Gross.  76. 

3.  Extrémité  antérieure,  bouche  el  aii;iiilIon.  (îross.    i5io. 

4.  Œsophage  :  c,  collier  nerveux ,-/j,  pore  et  canal  excréteur;    e,    limite  posté- 

rieure de  rœsoplia2;e  ;  i,  partie  rélrécie  de  l'intestin.  Gross.  700. 

5.  Oueue  :  ni,  membrane  latérale;  /*,  rectum;   a,  anus.  Gross.  706. 
().  Org'ane  çénital  :  v,  vulve;  u,  utérus;  o,  ovaire.    Gross.  335. 

7.  Œuf  au  stade  1  rois  blastomères.  Gross.  335. 

8.  Extrémité  antérieure  et  bouche  d\l/a«//i«s-   Tharniujadi.  Gross.  i46o. 

9.  Queue  du  même  :  d,  divcrticule  intestinal.  Gross.  335. 

TLANCHE     XXVI 
FiG.    I.   Femelle  adidie  û' Ahiiinus  T/iaiiiui/adi  :  v,  vulve  et  organe  g'énital  ;  a,  anus. 
Gross.    i5o. 

2.  Œsophage  :  c,  collier  nerveux.  Gross.  335. 

3.  Œuf  au  stade  quatre  blastomères.  Gross.  335. 

4.  Femelle   adulte    de   Macrolaiiniia   cruels:    v,  vulve;  /;,   utérus;    y,    ovaire; 

a,  anus.  Gross.   i5o. 

5.  Extrémité  antérieure,  bouche  et  cavité  buccale.  Gross.  i5io. 

C.  Autre    extrémité    antérieure,     aviîc    dent    latérale    dans    la    cavité   buccale. 
Gross.  i5io. 

7.  Œsophage  :  e,  collier  nerveux  ;  p,  pore  et  organe  d'excrétion.  Gross.   io5. 

8.  Queue  :  /',  rectum  et  glandes  rectales;  a,  anus.  Gross.   7o5. 

<).  Organe    génital:     v,     vulve;    u,     ut-'-rus;     o,    oviducte    (tuba);     ff,    ovaire. 

Gross.  335. 
10.   (Eufs.  Gross.  335. 


TABLE    DKS    .■\IAT1ERE.S 


Inti'Otluetioii 1(3:^ 

Méthode 475 

RJiahditis  elcijdus  :  Description 477 

—  —          Biologie 482 

Rhdbditis  C(iu.s.s(uicl(  :  Description 494 

—  —           Biologie 498 


Cr2i  E.  MAUPAS. 

Rluihdilis  Marionis 506 

—  Diiihiorsl 513 

—  Prrr'wri 518 

—  (iiiif/tiai-di 522 

—  Vif/iticrt 527 

—  dolirltitra 5)^1 

—  cni-()H(it(i 5!i(5 

Diplof/a}<t('i'  rolitisfiis 511 

—  ininor 519 

Rhdhdhis  Sclincidcri 55S 

Crph<iloli/is  did>iiis 555 

—  lent  IIS • 5(i3 

Plrrfiis  ri  mit  IIS 5H7 

Alp/ii'li'nr/uts  afjrico/a 571 

Alaiiiius  Th(uiuif/<idi 575 

MacroJaiiiiiis  miris 578 

Résumé  et  coiulusidns 582 

I.  Répartition  et  fréf|ueiiee  de  riicriiKijjlirodisine  of  d»;  la  parllu'- 
nogénèse 582 

II.  Les  espèces  herniapliniditcs  ot  ])ai'tliéiiiii-'éni''ti(ini's  sont  inm' 
phologiquenient  semblables  à  leurs  congénères  diuï(|ues 583 

III.  Dichogamie  pr(itéraiidrii|U('   et   sti'icto  autolV'condatidn  dt^s 
hermaphrodites 5S1 

IV.  Imperlection  do  riiormaplirodisnie  jjroti'raiidrique 58(i 

V.  Mâles  rarissimes  des  espèces  hermaphrodites 587 

VI.  Abolition  de  l'instinct  sexuel  chez  ces  mâles 589 

VII.  Ces    mâles   ataviques   sont    les    ttMuoins    survixants   d'un 
ancien  état  dioïque 591 

VIII.  Hermn]dirndisme  i)artiel  et  inconi])!!'! 592 

IX.  Origine  de  l'hermaplii-odismi' .593 

X.  L'hermaphrodisme  normal  est  spi'cial  aux  lem(>lles   ....  .598 

XI.  Équivalence  des  éléments  génitaux HOl 

XII.  Refécondations   hétérogamiques  à  tendance  ari-iWiotoke.    .  (iOl 

XIII.  Déterminisme  sexuel 003 

XIV.  Kn  principe  l'autolëcoiidal  ion   n'est  pus  nuisible   ....  U09 

XV.  Parthénogenèse (îll 

XVI.  Souplesse  et  malléabilité  des  éléments  gt-nilaux 013 

Appendice  :  sur  la  mue  et  l'enkystenient (515 

Explication   des   planches (518 


PO  URQUOI 

LES 

CANALX  DEMI-CIKCILAIRES  SONT  DISPOSÉS  ET  (JONFOlliMÉS 

COMME    11. S    LE    SONT. 

PAR 

YVES  DELAGE 

l'UOiESSELR  A  LA  1- ACXLTli   DES  SCIENCES  DE  l'AHIS 

()ii  sjiit  que  les  eaiiaux  demi-circulaires  de  roreillr  inlerne  sont 
disposés  dans  trois  plans  perpendiculaires  entre  eux,  deux  verticaux 
<'t  un  horizontal.  Mais  ces  trois  plans  ne  sont  pas  les  plans  cai'dinaux 
du  corps  ou  de  la  tête.  Le  canal  horizontal  est  bien  dans  un  plan 
cardinal,,  le  plan  horizontal,  perpendiculaire  à  l'axe  sagittal  de  la  tète 
et  du  corps,  mais  les  deux  verticaux  ne  sont  pas,  comme  on  le  dit 
quelquefois,  l'un  antéro-postérieur,  l'autre  transversal.  Lis  sont 
obliques,  l'un,  le  supérieur,  en  avant  et  en  dehors,  l'autre,  le  posté- 
rieur, en  avant  et  en  dedans,  l'un  et  l'autre  sensiblement  à  45°  des 
plans  cardinaux  et  par  conséquent  à  90''  l'un  de  l'autre,  c'est-à-dire 
perpendiculaires  entre  eux.  Si  l'on  considère  les  deux  cotés,  on  voit 
{|ue  les  deux  postérieurs  convergent  en  avant,  tandis  (pie  les  deux 
supérieurs  divergent  dans  le  même  sens.  Il  convient  donc  et  je 
propose  de  substituer  aux  dénominations  purement  anatomiques 
descriptives  de  supérieur  et  de  postérieur  les  dénominations  mor- 
phologiques de  verticaux  convergents  et  de  verticaux  diver(/ents, 
les  canaux  externes  étant  les  horizontaux,  et  de  désigner  respec- 
tivement par  vc,  vd,  h.  pour  le  côté  droit  et,  vc  ,  vd'  et  W  pour  le  côté 

AKCH.  DE  ZOOL.  EXP.  ET  GÉN.  3"  SERIE.   T.   VTTI.    1900.  40 


626 


Y.  DELAGE. 


iï.iuclie.  \t'!i  rer/icaii.r  conrer(jrnls,  li's  rerliranx  (lirc)'(jt'nls  et  les 

lioriîottldK.r. 

\a\  (iiiuie  ci-dessous  (fig.  î)  montre  nettement  ces  dispositions. 

(Jiu^llo  est  la  raison  pour  laquelle 
lc>  ciiiaux.  verticaux  symctriques 
druil  et  gauche  sont  convergents 
(lU  (livcrgriils  ;iii  lieu  d'rlri'  paral- 
lèles et  orientés  parallèlcmciil  aux 
plans  cardinaux  sagittal  et  coronal? 
Telle  <'sl  la  première  question  que 
je  crois  axoir  élucidée. 

Un  sait  d'auli't'  jiart  (jue  les  ca- 
naux dend-circulaires  memjjrancux 
portent  un  renflement  sjilK'roïde, 
VdnijKtiih'.  en  un  jioint  voisin    de 


Kk;.   1 


I^'s  raiiaux  (Icmi-circulaires  ilii  l'i- 
a;ron.  Dessin  calqué  sur  la  j)liotoni'a|)liii' 
(l'une  ])ièce  naturelle  jiréjjarée  par 
M.  Boiilan. 

Le  cràni'  est  vu  j)ar  la  face  puslé- 
rieure  ou  ()cci])ilale  ;  les  canaux  deuii- 
circulaires  osseux  uni  été  mis  en  évi- 
dence par  abrasion  des  tissus  osseux 
(|ui  les  recouvraient.  , 

Les   extréniilés   anipullaires  ont  été        l'une  de   leUl'S   inSCrtioUS  SUf   1  utll- 
fiuurées  plus  i^rosses  (pi'elles   ne   sont 

III   réalité   pour   inonirer    plus     nelle-        cule.    en   sorte   que    l'aïupoule   com- 
uicnl   la  position  des  auipoulis. 

/(.  Canal  liorizonlal  droit.  Iillllliipie    aVCC    l'utcieule    par   (IcUX 

//'.  (lanal  horizontal  i:;auclie. 

f'c.  Canal  convergent  droiL  caiiaux.    Il  11    très    court    et    1111    très 

V  c'.     —  —         ^-auclie. 

l'd.     —    divergent  droit.  long.    Poiir((uoi    ces    deux   canaux 

vd'.     —  —        ^-auclie. 

sont-ils  si    inégaux  au    lieu    dèlre 

pareils  :    ponripioi.  en    d'aulres  termes,    l'ampoule   est-elle    à    une 

des  extrémités  du  canal  et  non  au  milieu:  j)ourquoi,  en  outre,  esl- 

elle  à  l'exl rémité  (|n'elle  occupe  et  non  à  l'autre?  Tel  est  le  deuxième 

puiiil  que  je  crois  avoir  (''clairci. 

l'^t  je  l'ai  l'ail,  iioii  par  des  observai  imis  lui  ex|)(''rieiices  nouvelles, 
mais  par  la  seule  comhiiiaison  Ai'^^  faits  connus  cl  de  principes  géné- 
r-aux  déjà  ('lalilis. 

(!es  rail>  soiil  ceux  lejalirs  à  l 'orga  iiisal  i<iii  el  à  la  slruclure  des 
niuaiies  en  (|iiesliou  (pie  je  dois  sujqioser  connues  du  Icicteur.  (Juailt 
aux  principes,  ce  sont  les  deux  suivants  : 

I"  l'rintipc  (If  1(1  s'nnilil loIr  i/<-s  /i(ir//i:<  sj/i/ir/r/t/acs.  —  Sauf 
des  exccplimis.  l'ii  -.oiuiiie  as<e/  rares,  /es  /la/'/ii's  mor/i/to/ot/iqitr- 


DisposrnoN  des  ca.yux  dk.mi-ciiici  laiiiks. 


():>: 


ou 

^ — > 


a, 


FlU.  2 


mc/if  symL'tr'ujut's  sont  (jéomélriquenwnt  si///i('frifjut's  cl  par 
conséquent  semblables.  Cela  est  vrai  en  tout  cas  pour  les  canaux 
demi-circulaires  de  l'IIoninie  et  des  Vertébrés. 

20  Principe  de  la  spécificité  des  sensations.  —  C'est  un  fait  bien 
connu  des  physiologistes  qnane  cellule  sensitive  donnée  donne  les 
mêmes  sensations  quand  elle  a  été  excitée,  quelle  qu'ait  été  la 
nature  de  l'excitant.  L'exemple  vulgaire  le  plus 
connu  est  celui  des  sensations  lumineuses  pro- 
duites par  un  coup  sur  l'œil. 

En  vertu  de  ce  principe,  dans  le  cas  des  canaux 
demi-circulaires,  une  cellule  sensitive  (fig.  2) 
fournira  les  mêmes  sensations,  que  l'action  méca- 
nique exercée  sur  son  cil  sensitif  ait  lieu  dans  le 
sens  a  ou  dans  le  sens  opposé  a',  car  le  filament 
nerveux  qui  part  de  la  cellule  transmettra  dans  les  deux  cas  l'exci- 
tation qualitativement  unique  qu'il  est  capable  de  transmettre. 

Cela  posé,  revenons  aux  canaux 
demi-circulaires  et  examinons  ce 
(|ui  se  passe  dans  leur  fonctionne- 
ment. 

Ces  canaux  fonctionnent  dans  les 
mouvements  rotatoires  de  la  tète,  et 
nous  donnent  la  sensation  de  ces 
mouvements,  en  même  temps  qu'ils 
provoquent  les  actes  musculaires  ré- 
tlexes,  nécessaires  pour  le  maintien 
de  notre  équilibre.  Chacun  fonc- 
lionne  dans  les  mouvements  qui  se 
fout  dans  son  plan  K 
Représentons-nous  (lîg.  3)  un  c.iiial  schém,itiqu(>  r.  avec  son  utri- 


Fki.  ;{ 

Schéma  représciilaiit  un  canal  tlcmi- 
circulairc  iniMiibranciix  avec  son 
ampoule  et  l'utricule. 

c.  Le  canal . 

a.  Son  ampoule. 

c  a.  Crète  acoustique  de  l'ampoule. 

nf.  Nerf  ampullaire. 

H.  Utricule. 


'  Pour  les  mouvements  intermédiaires  aux  plans  des  canaux,  deux  ou  trois 
tbnclionnent,  chacun  proportionnellement  à  la  projection  du  mouvement  sur  son 
plan. 


{\'2H  Y.  l)KLA(ii:. 

cule  u  et  son  jinipuule  a,  puui'vue  de  sa  rrista  (n-iislira,  ca,  à  laquelle 
se  rend  la  nef  ainpullaii'e  /(/".  (Juainl  un  iikhu  t'ment  lutatoire  se  pro- 
duit dans  le  pan  du  canal  •'(  dans  le  sens  itra,  la  crista  est 
impressionnée  et  lun  a  la  sensation  de  la  lotution  produite.  Si  un 
mouvement  inverse  se  ])roduit  maintenant  dans  le  sens  acu,  la 
crista  impressionnée  ne  pouira,  en  vertu  du  principe  de  la  spécifité 
des  sensations,  donner  une  sensati«»n  autre  ipie  dans  le  mouve- 
ment précédent,  t'ii  >orle  (|ue  imus  ne  juiurniiis  distingue!' les  deux 
sens  du  mouvement.  (Juand  nous  tournerons  dans  le  sens  antéi'o- 
postéiieur,  |)ar  exemple,  nous  saurons  (|ue  nous  tournons  dans  ce 
plan,  mais  non  si  c'est  en  avant  ou  en  ariière,  chose  indispensable 
à  savoir  cependant,  car  les  actes  musculaires  nécessaires  pour  le 
maintien  de  notre  é(|nilil)re  ne  sont  pas  les  mêmes  dans  les  deux  cas. 

Si  nous  avons  deux  canaux  dend-eirculaires  parallèles  au  |»Ian 
/nu.  un  à  dmite.  l'autre  à  liauclie.  il  se  pourra  (pu-  l'un  soit  spé- 
eialisé  pour  les  sensations  dans  le  sens  tnii.  l'autre  pour  les  sensa- 
tions dans  le  sens  u/fi.  et  noirs  serons  alors  convenahlemeni  ren- 
seignés. 

On  ailniel  ipie  c'est  aiHsi  (|Ue  le>  choses  se  passeid. 

Mais  si  les  deux  canaux  parallèles  à  un  jilan  donné  l'-taient  les  deux 
symétriques,  si  c'étaient,  jiar  exemple,  les  deux  canaux  verticaux 
postérieui's,  '  .symélri(pu's  l'un  de  l'autre,  qui  fussent  |)ai'allèles,  ils 
seraient,  ei'ï  vertu  du  principe  de  la  similitude  des  parties  symé- 
triques, send)lal)lement  confornKs.  et  il  ne  pourrait  y  avoir  entre  eux 
Oette  différence  (pii  permetliait  à  chacun  d'eux  de  recueillir  les  sen- 
sations pour  un  sens  donné  de  la  rotation  et  d'être  insensihle  aux 
rotaticms  du  sens  c(»ntraire.  (ihacuu  serait  sensihie  dans  les  deux 
sens,  (Ton  confusion  dans  la  sensation,  ou  dans  aucun,  don  aholition 
de  la  sensation;  tandis  qu'il  l'auilrait  que  chacun  fût  sensihie  pour 
un  >ens.  insensihle  |((»ur  l'autre,  et  (jne  chacun  fût  sensihie  pour"  le 
sens  ofi  lauti"'  est  insensihle.  et  inversement,  ce  (pii  est.  je  le 
ri'pètc.  conti'aire  au  principe  de  la  similitude  des  parties  synu'- 
t(  iqurv. 


DISPOSITION  DKS  CANAFX  nEMI-CIHCrF.AIMF.S.  n^O 

Telle  est  la  raison  pour  Kuiiicllc  les  canaux  verticaux  ne  sont  pas 
dans  les  plans  cardinaux  (le  la  tète.  S'ils  étaient  dans  ces  plans,  le 
sagittal  gauche  serait  pai-allèle  et  symétrique  au  sagittal  droit,  le 
coronal  droit  au  (-(trônai  ,t'au(die  et  la  (lir(icuit(''  ci-d(^ssus  signalée  sft 
présenterait. 

Dans  les  conditions  réelles,  au  contraire,  rr  est  synu''tri(pn]'  de 
rc'  et  semblable  à  lui.  mais  ne  lui  est  pas  parallèle  :  il  lui  est  per- 
pendiculaire, au  contraire,  et  il  a  pour  cooprrdiU  jxirtillrle  rt/'  ■.  de 
même  rd  est  symétri(pie  de  rf/'  et  a  pour  coojtéranl  (tarallèle  rr\ 
Or.  rien  ne  s'oppose  à  ce  (pi'il  y  ait  entre  les  coopérants  rr  et  rf/'. 
vd  et  rc,  puisqu'ils  ne  sont  pas  symétriques,  une  difleience  de 
structure  qui  fasse  que,  dans  leur  direction  commune,  l'un  soit  sen- 
sible aux  rotations  dans  un  sens  seulement,  l'auti-e  seulement  aux 
rotations  dans  le  sens  opposé. 

Voilà  la  raison  pour  bupudle  les  canaux  veilicaux  sont  situés 
dans  les  plans  bisse "teui's  des  plans  (•ar(linaux  ot  non  dan--^  ces  plan-* 
cardinaux  eux-mêmes, 

Cherchons  inaint(^nant  (pielle  peut  èti-e  la  particularit('' de  strucUire 
cpn  rend  un  canal  donné  sensibb^  aux  mouvements  dans  un  sens 
donné  et  n(m  dans  le  sens  inverse. 

Revenon,  à  la  figure  lî.  Ouand  une  rotation  se  produit  dan;  h^ 
plan  du  canal,  le  liquide  contenu  dans  l'appaieil  tend  à  S(^  mou- 
voir, entrant  de  l'utricule  dans  le  canal  |)ar  une  des  extrémités 
de  celui-ci.  circulant  dans  le  canal  et  renti'ant  dans  l'utricule  par 
l'extrémité  opjxtsée.  Mais  ce  mouvement  ne  peut  se  produire  par 
suite  de  l'étroitesse  du  canal  (jui  est  tout  à  lait  capillaii-e.  (liiez  cer- 
tains animaux  où  il  est  moins  ('Iroit.  comme  les  l'Masmobranches,  le 
liquide  est  remplacé  par  une  substance  gélatineuse.  Il  n'y  a 
donc  pas  circulation  du  liquide.  c(jmme  le  croient  encore  quelques 
personnes,  mais  il  peut  y  avoir  des  pressions  se  transmettant  de 
proche  en  proche  jusqu'à  une  distance  plus  ou  moins  grande  et 
impressionnant  la  crista»  soit  par  leuradiim  mécaniiiuc  (lir(N-te^  soit 


(;;{0  V.  DELAGE. 

[»af  It's  plirnnniAncs  rl('cti-i((uos  aux.(]U('llt's   elles   jieuvent   (hjnner 

lipii. 

Si  l'anipitule  était  an  milieu  du  canal,  à  éiçale  distance  de  l'utri- 
riile  dans  les  deux  sons,  ces  pressions,  nu  lui  parviendraient  égale- 
nienl  jimir  les  dinix  sens  de  la  rotation,  d'où  confusion  des  sensa- 
tions, iiii  plus  |ir(ilial)leni(Mil  ne  lui  pai-viendiaienl  plus  du  tout. 
(Titù  altseiire  île  sensations.  L'ampoule  étant  placée  comme  elle 
l'est,  sa  crista  est  l»eaueou|)  mieux  placée  pour  recevoir  les  pres- 
sions qui  entrent  ]»ai'  le  canal  court,  et  on  conçoit  qu'elle  puisse  être 
sensible  au\  lolaliou^  dans  le  sens  acu  et  non  à  celles  dans  le 
sens  ucd  •. 

Telle  est  sans  doute  la  raison  de  la  situation  excentrique  de  l'am- 
poule sur  son  canal. 

S'il  en  est  ainsi,  il  faut  que  l'ampoule  ait  une  situation  inverse 
dans  les  canaux  coopérants,  sans  quoi  la  même  dilticulté  se  présen- 
terait (pH>  si  les  coopérants  étaient  symétriques,  et  nous  avons  là  un 
critérium  a  j/os/criori  de  la  théorie.  Or,  l'observation  montre  qu'il  en 
est  bien  ainsi.  Le  canal  rc  a  son  ampoule  à  son  extrémité  inférieure 
droite,  tandis  que  son  coopérant  rd'  a  la  sienne  à  son  extrémité 
supérieure  gauche  ;  de  nuMue  et  nécessairemeid,  r t/  a  la  sienne  à 
son  extrémité  supérieure  droite  et  son  cooi)érant  rr'  a  la  sienne  à 
son  exti'émité  inférieure  gauche. 

Uevenant  à  la  première  question,  nous  ferons  remarciuer,  en  pn''- 
cisant  maintenant  les  clioses,  que  si  î'c  était  sagittal,  il  aurait  pour 
synu''tri(pu'  et  pour  coopérant  paialléle  rr'  et  que  les  deux  ayant 
nécessairement  leur  ampoule  du  même  coté  (en  bas  et  en  arrière), 
ils  ne  pourraient  distinguer  les  deux  sens  de  la  rotation  aidi'ro-pos- 
téri(nu"e.  De  même  poui'?v/  et  rd'  s'ils  étaient  coronanx  et  par  consé- 
(pient  i)arallèles. 

'  Les  pressions  (|ui  aliordcnl  le  canal  i>ar  son  cxlri'inilé  non  ampullairc  so  |>ropa- 
tfcraicnt  penl-t'tre  néanmoins  jusqu'à  l'ampoule  si  ce  canal  était  reclili!.i;ne  ;  mais  en 
raison  tic  la  forme  courbe,  les  j>ressi()ns  peuvent  s'épuiser  en  se  Iransforniaiil  en 
déformations  delà  courbure,  déformations  rendues  faciles  par  la  souplesse  du  canal  et 
pît^r  le  fait  (|u'il  est  sus|)eii(lu  dans  un  li(|iiiiii',  la  périlymplie. 


DISPOSITION  DES  CANAUX  DEMI-CIRCULAIRES.  031 

On  voit  que  s'il  y  avait,  comme  le  croient  quehjues-uns,  une  V(''ii- 
table  circulation  du  liquide  dans  les  canaux,  l'elîet  de  la  position 
excentrique  de  l'ampoule  serait  annulé,  car  les  excitations  méca- 
niques atteindraient  l'ampoule  aussi  bien  dans  un  sens  que  dans 
l'auti'e  de  la  rotation  dans  son  plan,  ('ela  expli(|U('  pour(pioi  les 
canaux  sont  et  doivent  être  capillaires  de  manière  à  enqjècher  cette 
cirrnlalion.  Cela  (>x.plique  aussi  pourciiioi,  dans  le  cas  cité  plus  haut, 
où  le  liiaméli'e  plus  considérable  risquei'ait  de  [)r(iiliui-e  la  circulation 
du  li(|uide.  reliii-ri  est  renqilacé,  comme  chez  les  Elasmobrancbes, 
ainsi  que  je  l'ai  fait  remarquer  plus  haut,  par  une  substance  gélati- 
neuse qui  s'oppose  à  ce  mouvement,  tout  en  permettant  les  actions 
mécaniques  dues  à  des  pressions  qui  se  propagent. 

Ainsi  nos  résultats  se  conlirment  et  s'étayent  l'un  par  l'autre,  et 
la  disposition  anatomique  t\p>^  parties  les  conlirnu^  également. 

Quant  aux  canaux  borizontaux,  dont  nous  n'avons  pas  parlé 
jusqu'ici,  ils  sont  situés  dans  le  même  plan  et  par  conséquent  paral- 
lèles, et  en  même  temps  symétriques  et  par  conséquent  semblables. 
Mais  cela  ne  les  enqjèclie  nullement  d'être  cO(.>pérants  elfii-aces.  Ils 
ont  en  tdl'et  leur  ampoule  à  leui'  extr(''mité  externe  et  l'on  voit  tout 
de  suiti^  (jue.  dans  la  rotation  horizontale,  si  le  mouvemerd  a  lieu 
dans  le  sens  des  aiguilles  d'unt*  montre,  les  pressions  abordent 
l'ampoule  gauche  par  le  petit  canal  et  la  gauche  par  le  grand,  en 
sorte  (|ue  le  gauche  seul  sera  impressionné;  dans  le  mouvement  de 
sens  inverse,  c'est  l'inverse  qui  se  produit. 

On  peut  maintenant  cr(niserplus  à  bmd  le  problème  et  S(^  demander 
pourquoi  la  symétrie,  le  parallélisme  et  la  situation  dans  un  plan 
cardinal,  qui  eussent  été  incompatibles  avec  un  bon  fonctionnement 
des  canaux  verticaux,  ne  gênent  en  rien  les  canaux  horizontaux. 

11  y  a  à  cela  une  raison  purement  géométiàque  qu'il  est  intéressant 
de  mettre  en  lumière. 

Envisageons  les  conditions  générales  de  fonctionnement  des 
canaux  suivant  les  positions  de  leur  plan.  Nous  en  trouvons  cinq. 


{\:V2 


V.  DELAGE. 


1"  l'n  canal  no  poul  ôlro  oj)(''r<i>u  ([uo  si  la  l'otation  a  lieu  dans  son 
plan  ou  dans  un  plan  paiallèle  au  sien  '.  cai-  une  rotation  perpendi- 
culaire à  son  plan  ne  peut  déterminer  de  pressions  se  propageant  dans 
le  sens  de  sa  longueur  et  capables  d'exciter  les  terminaisons  ner- 
veuses de  sa  crête  acoustique.  Ainsi,  dans  la  figure  4,  le  canal  c  est 
opérant  pimr  unr  lotatiim  dans  la  direction  y//,  inerte 
pour  un»>  lolalion  dans  la  direction//. 

:2"'  l'n  canal  n'est  opérant  que  si,  dans  sa  rota- 
tion, son  ampoule  est  en  avant,  par  rapport  au  sens 
du  mouvement.  Ainsi,  dans  la  figure  4,  le  canal 
r  qui  est  opérant  pour  la  rota- 
tion dans  le  sens  m  est  inerte 
pour  la  rotation  dans  te  sens 
in  ,  bien  que  w'  soit  comme  m 
dans  son  plan,  parce  qu'alors 

c,    Schéma  d'u..  canal  Ivec  son   ampoule  ;        '^S  preSSionS  ne  pCUVeut  abor- 
m,  m',    deux    directions    de    mouvement         i        i>  i„  i      i 

invei-ses;  parallèles  au  canal  cl  situées  dans        ^ler  1  ampoule  que  par  le  long 

7»,  direction    de    mouvement    située   dans        Canal    capillaire,    OU    ClleS   S  é- 
MM  plan  perpendiculaire  à  celui  du  canal.  •         .  »      i'    n    •     i         i 

'       '     '  puisent    avant   d  atteindre   la 

crista.  Nous  renvoyons  pour  la  preuve  de  ces  assertions  à  ce  (pii  a 
été  exi)li(jué  |)lus  baut. 

3*^  Deux  canaux  ne  sont  coopérants  que  s'ils  sont  individuellement 
opérants  pour  la  même  direction  de  rotation. 

Il  faut  donc,  d'après  cette  condition,  qui  est  évidente  par  elle- 
iiiéiiic.  cl  (Taprés  la  condition  I.  (pi'ils  soient  dans  un  même  plan  ou 
parallèles  à  un  inéinc  jilan,  c'est-à-dire  parallèles  entre  eux. 

•4"  Deux,  canaux  ne  sont  toopémnln  </istinrts  {\{\c  s'ils  sont,  en 
longueur,  orientés  en  sens  inverse  l'un  de  rautr(>  )iar  rapport  à  la 
(lircrtlon  delà  rotation-.  Ainsi  (fig.  .'1),  les  canaux  r  et  c' ,  orientes  dans 


'  Nous  n'envisae;eons  ici  que  le  cas  du  paralléli^nll•  <iii  (lc>  la  ]ierpenilicularilé.  Pour 
les  directions  oWliipies,  voir  la  note  de  la  pai;e  (V>-. 

'  Uappelons  la  dislinction  entre  les  lernu-s  (lii-fctiim  et  aens  :  une  liu^ne  j'y  déter- 
mine une  direclion  uiMi|ue,  mais  celle  direclion  ti  deu.\  sens,  l<:  .sens  de  x  vers  y  ci  le 
sens  de  y  vers  .v. 


DISPOSITION  DES  CANAUX  DEMI-CIRCULAIRES. 


633 


le  même  sens,  sont  opérants  l'un  et  l'autre  pour  la  rotation  de  sens  n, 
inertes  l'un  et  l'autre  pour  la  rotation  du  sens  m  ;  ils  sont  donc  coopé- 
rants, mais  non  coopérants  distincts,  puisqu'ils  donnent  en  même 
temps  les  mêmes  indications  ou  des  indica- 
tions nulles:  le  second  est  identique  au  pre- 
mier et  par  conséquent  superflu.  Au  con- 
traire, c  et  (•",  orientés  en  sens  inverse, 
sont  coopérants  distincts  parce  que  c  est 
opérant  pour  la  rotation  n,  inerte  pour  la 
rotation  m,  tandis  que  e"  est  inerte  pour  la 
rotation  n,  opérant  pour  la  rotation  m  :  ils 
se  complètent  l'un  par  l'autre,  chacun  étant 
inerte  pour  le  sens  ou  l'autre  est  opérant 
et  opérant  pour  le  sens  ou  l'autre  est  inerte. 
5°  Deux  canaux  symétriques  par  rap- 
port à  un  plan  ne  peuvent  être  coopérante 
distincts  que  s'ils  sont  perpendiculaires  à 
ce  plan.  En  efTet,  s'ils  sont  obliques  par 
rapport  au  plan  de  symétrie,  ils  ne  pour- 
ront être  coopérants  parce  qu'ils  failliront 
à  la  condition  3  qui  les  oblige  à  être  paral- 
lèles ou  dans  le  même  plan.  S'ils  sont 
parallèles  au  plan  de  symétrie,  ils  seront 
coopérants  pour  les  rotations  parallèles  au  plan  de  symétrie,  mais 
ils  ne  seront  pas  distincts,  car,  par  le  fait  qu'ils  sont  symétriques, 
ils  faillissent  à  la  condition  4,  leurs  parties  étant,  en  longueur, 
orientées  dans  le  même  sens  *.  Si  au  cmitraire  ils  sont  perpendicu- 
laires au  plan  de  symétrie,  ils  sont  parallèles  entre  eux  et  même, 
par  suite  de  leur  symétrie,  contenus  dans  un  même  plan  perpendi- 

•  Quand  deux  solides  sont  symétriques  par  rapport  à  un  plan,  l'inversion  ilcs  parties, 
résultat  de  la  sj^métrie,  n'a  lieu  que  dans  les  directions  perpeiuliculaires  au  plan  de 
symétrie,  pour  l'épaisseur  si  l'on  veut,  tandis  qu'elle  n'a  pas  lieu  [Jour  la  lonj^ueur  ni 
pour  la  largeur,  parallèles  à  ee  plan.  Or,  ici  l'inversion  d'orientation  dans  l'épaisseur  du 
canal  demi-circulaire  n'a  aucune  influence  sur  la  propagation  des  pressions  exci- 
tatrices. 


c,  c,  deux  canaux  coopé- 
rants non  distincts. 

c",  canal  coopérant  distinct 
de  c. 

m,  n,  deux  sens  de  rota- 
tion inverses  dans  le  plan 
des  canaux  c,  c',  c". 


634  V.  DEL  AGE. 

culaire  au  plan  de  symétrie  ;  dès  lors  ils  sont  coopérants  pour  les 
rotations  (pii  ont  lieu  dans  leur  i)lan.  et  ils  sont  coopérants  distincts 
parce  que,  par  suite  de  leur  orientation  par  rappoi't  au  plan  de 
symétrie,  ce  sont  celles  de  leurs  parties  qui  se  succèdent  dans  la 
direction  de  la  longueur  qui  subissent  l'inversion. 
Dès  loi-s,  tout  s'ex|ili(|in'. 

Les  trois  paires  de  canaux  sont  symétriipies  par  rapport  au  plan 
sa"-ittal  de  la  lèfe:  mais  les  lioii/.ontauxseuls  sniil  jiprpendiculairesà 
ce  plan  et  satisfont  à  la  condition  5. 

Si  les  canaux  verticaux  étaient  orientés  suivant  les  plans  caidi- 
nauxde  la  tête,  étant  l'un  transversal,  l'autre  antéro-postérieur,  les 
transversauxseraient  coopérants  distincts,  mais  les  antéro-postérieurs 
seraient  coopérants  indistincts  et  l'on  ne  pourrait  distinguer  ruiir  de 
l'autre  les  rotations  en  avant  et  en  airirre  dans  le  plan  sagittal.  Il 
faudrait  pour  que  l'on  put  les  distinguer  qu'un  des  canaux  sagittaux 
eut  son  ampoule  en  avant,  l'auti-e  en  arrière,  ce  qui  est  impossible 
par  suite  de  leur  symétrie. 

Les  canaux  verticaux  étant  obliques  à  43"  par  rapport  an  jilan 
sagittal,  tout  s'arrange,  car  ce  sont  rr  et  nP,  d'une  part,  nh^rr'. 
d'autre  part,  qui  deviennent  parallèles  et  coopérants.  (M  il  se  lnui\i' 
(ju'ils  sont  coopérants  distincts  par  le  fait  qur  leurs  amiioules  sont 
(orientées  en  sens  inverse. 

Connue  il  y  avait  une  cbance  sui'  deux  pour  que  leurs  anqioules 
fu-seni  autiviiieut  orientées  s'il  n"y  avait  pas  eu  une  raison  spéciale 
|)our  qu'elles  lussent  placées  comme  elles  le  sont,  il  y  a  là  une  conlir- 
mation  n  /tos/eriori  de  la  tbéorie  prtqtosée. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


3°  SÉRIE.  TOME  VIII 


Alainms  (voir  E.  Maupas,  Reproduction 
des  Nématodes),  p.  574. 

Alcyonaires  du  g-olfc  du  Lyon  (voir  H.  de 
LAc.vzE-DcTiiiEns),  p.  353. 

Alectona  (voir  E.  Topsent),  p.  24. 

Antarctique  (L'expédition  —  bel^e)  [voir 
G.  Prl-votJ,  N.  et  R.,  p.  xvin. 

Aphelenchus  (voir  E.  Maupas,  Reproduc- 
tion des  Nématodes),  p.  070. 

Canaux  demi-circulaires  (voir  Y.  Delage), 
p.  Gaô. 

Centrina    (voir   Fn.   Glitel),    N.    et  R., 

p.   XXXIX. 

Cep/ialobiis  (voir  E.  Maupas,  Reproduc- 
tion des  Nématodes),  p.  554. 

Cliona  (voir  E.  Topsext),  p.  32. 

Coccidiecœloniiqne  (voir  L.  Léger),  N.  et 
R.,  p.  I. 

Compte   rendu   biblio2:ra|»hique,  N.  et  R., 

p.    LXII. 

Coj)pnti(ts  (voir  E.  Topsent),  p.  267. 
Coralliaircs  du  çolfe  du  Lyon  (voir  H.  de 

LACiZE-DuïHIERS),  p.    353. 

Délace  (Y.).  Pourquoi  les  canaux  demi- 
circulaires  sont  disposés  et  conformés 
comme  ils  le  sont,  p.  Cyi't. 

Différenciations  cytoplasmiques,  cils  vi- 
bratiles  et  cuticules  (voir  P.  Vionox), 
N.  et  R.,  p.  m. 

Digestion  des  Poissons  (Recherches  sur 
la)  [voir  E.  Ylng  et  O.  ?\'hrman.n], 
p.  333. 

Diphgaster  jvoir  E.  Malpas,  Reproduc- 
tion des  Nématodes),  p.  042. 

Dl'roscq  (0.1.  La  reproduction  sexuée  de 
,}fonnci/f<fls   ascidiœ  R.  Lank.   (d'après 

M.   SlEDLEGKl),  N.   et  R.,   p.  LX. 

D  liosco  (O.).  Le  développement  de  la 
Scolopendre  (d'après  Heymo.ns),  N.  et 
R.,  p.  XXVI. 


DuBOSQ  (0.).  La  maturation,  la  féconda- 
tion et  les  premiers  stades  du  développe- 
ment des  Planaires  (d'après  Wu.i.ard  C. 
VAX  Name),  N.  et  Pi.,  p,  XLV. 

—  (Voir  L.  Léger),  N.  et  R.,  p.  xlix. 

Fasctcularia  (voir  H.  de  Lacaze-Dlthiers, 
Coralliaircs  du  golfe  du  Lyon),  p.  4->i- 

Ficulina  (voir  E.  Topsext),  p.  2o3. 

FuHRMAXN  (O.)  [voir  E.  Yl'ng],  p.  333. 

Grillons  (Notes  biologiques  sur  les)  [voir 
L.    LÉGER  et   0.   Dlboscq].   N.  et  R., 

p.   XLIX. 

GuiTEL  (Fr.).  Sur  lesNephrostomes  et  les 
canaux  segmentaires  de  quelques  Séla- 
ciens [Sqaatina  Scijllium,  Centrina, 
etc...),  N.  et  R.,  p.  XXXIII. 

Hadromerina  (voir  E.  Topsext),  p.  1. 

Hadromérines  de  France  (Tableau  analy- 
tique des)  [voir  E.  Topsext],  p.  20. 

Hagexml-ller  (P.)  [voir   L.   Léger],  N.  et 

R.,    p.    XL. 

Haimeia  (voir  H.  de  Lac.vze-Duthiers, 
Coralliaircs  du  golfe  du  Lyon),   p.  4^4. 

Heymoxs.  (Le  développement  de  la  Scolo- 
pendre, d'après)  [voir  O.  Dl'boscq],  N. 
et  R.,  p.  xxvi. 

Holoœea  (voir  E.  Topsext),  p.  282. 

Hommage  à  M.  H.  de  Lacaze-Duthiers,  p.  1 . 

Hijniedeaniin  (voir  E.  Topsent),  p.  110. 

Lac.\ze-Dutiiieus  (H.  de).  Coralliaircs  du 
golfe  du  Lyon.  Alcyonnaires,  p.  353. 

Lacaze-Dlthiers  (Nouvel  hommage  à 
M.  H.  deU  p.  I. 

Laœosuberiles  (voir  E.  Topsent),  p.   i84. 

Léger  (L.i.  Sur  la  présence  d'une  Coccidie 

cœlomique    chez    Olocratea    nhhreniatns 
01.,  N.  et  R.,  p.  I. 
j  LÉGER  (L.)  et  Dlboscq   (O.).    Noies   l)iolo- 
I      gicpies  sur    le/  Grillons.   IV.  Sécrétion 
i       intestinale,  N.  et  R.,  p.  xi.ix. 


630 


TABLE  DKS  M ATFKUES. 


LÉGER   (L.)     et     HACiENMLI.I.ER    (P.).    SllP    la  | 

morpl»f)loçi<'  »'l  l'ovolulion  do  VOp/iryo- 
cijstis    Sc/ineideri   n.    s/>.,   S.    i-l    H., 

p.  XI.. 

Lota  vulffdfis  (Hislologic  de  la  iniKiueuse  > 
intestinale  de)  [voir  E.  YLN<;el  O.  Fiiir- 
M\>>j,  p.  XV.i. 

Macrolaiinus  (voir  E.  M.vli'as,  Repro-  \ 
duetion  des  Nématodes),  p.  h-j-,.  ! 

M.VLPAS  (E.).  Modes  et  formes  de  repro-  j 
duetion  des  Nématodes,  p.  4^)3.  j 

Mesapos  (voirE.  Topsext),  p.  202.  I 

Monaxonida  (voir  E.  Topsent),  p.  i.  | 

Monocystis  ascidiœ  {  La  reproduetioii 
sexuée  de)  [voir  O.  DLnoscg],  N.  et  H., 
p.  LX. 

Nématodes  (Modes  et  formes  de  repro- 
duction   des)   [voir  E.  Malpas],  p.  4*^3. 

Néphrostomes  et  canaux  seçmentaires  tie 
quehpies  Sélaciens  (voir  Fn.  Glitei.),  N. 
et  R.,  p.  xxxni. 

Niveau  de  la  mer  à  Banyuls  (variations 
du)  [voir  G.  Pucvor],  N.  et  R.,  p.  lvi. 

Olocrates  alihrevidfus  01.  (Présence  d'une 
Coc^idie  cd'lomicjue  chez)  [voir  L.  Lé- 
ger], N.  et  R.,  p.  I. 

O/jfiryocystis  Schneideri  n.  sp.  (voir 
L.  LÉGEK  et  P.  Haoen-mcllerI,  N.  etR., 
p.  XL. 

Ptinilcyoniunt  (voir  H.  de  LAf:AZE-DL- 
THIEHS,   Coralliaires  du  golfe  du  Lion), 

p.   4')!. 

Planaires  (Maturation,  fécondation  et  ]»re- 
miers  stades  du  développement  des) 
[voir  O.  DcBOscy],  N.  et  R.,  p.  xi.v. 

Plertiis  (voir  E.  Maupas,  Reproduction 
des  Nématodes),  p.  ."jOO. 

l'olyrnastin  (voir  E.  Topse.nt),  p.   i3i. 

Prnxuberiles  (voir  E.  Topsem),  p.  174. 

PnuvoT  (G.).  L'expédition  antarctifpie 
belçe,  N.  et  R.,  p.  xviii.  * 

—  Variations  du  niveau  de  la  mer  à 
Hanyuls  pendant  le  mois  de  septembre 
i<)oo,  N.  et  R.,  ]).  i.vi. 

J'sfiidiisliftfrili'xiyini-  H.  Toi-sf  .ni  ),  |>.  iCi.'). 


Qanaillinn  (voir  E.  Topsent),  p.  157, 
Rhabditis   (voir   E.     Maupas,    Reprotluc- 

tion  des  Nématodes),  p.  477>  â53. 
Rhicnuinelln  (voir  E.  TopsextI,  p.  243. 
Rolandia  (voir    H.    de  Lacaze-Dlthiers, 

Coralliaires  du  golfe  du  Lion),    p.  424. 
Scolopendre     (Le    développement    de    la) 

[voir  O.  DiBoscy],  N.  et  R.,  p.  xxvi. 
Scyllium   (voir  Fr.    Glitel),   N.   et  R., 

p.  XXXV. 
Sélaciens    (Néphrostomes    et    canaux  seg- 

mentaires  de   quelipies)  [voir  Fr.  Gli- 
tel], N.  et  R.,  p.  xxxiii. 
SiEDLECKi  (La  reproduction  de  Monocystis 

ascidiœ,  d'après)  [voir  O.  Dlboscq],  N. 

et  R.,  p.  LX. 
Spirastrella  (voir  E.  Topse.nt),  p.  107. 
Spiroœya  (voir  E.  Topsext),  p.  280.       | 
Spongiaires  de  France  (voir  E.  Topse.nt 

p.  I. 
Spontjosorites   (voir  E.  Topsext),  p.  265. 
Si/uafina    (voir   Fn.    Gliteli,  N.   et    R. 

p.   XXXIII. 

Suberiles  (voir  V..  Topsent),  p.  224. 

S  y  m  podiiir?!  {voir  H.  de  Lacaze-Dlthiers, 
Coralliaires  du  golfe  du  Lion),  p.  3f)y. 

Terpios  (voir  E.  Topsext),  p.  i()2. 

Tethya  (voir  E.  Topsext),  p.  2(j4. 

Tethyspira  (voirE.  Topskut),  p.  2IÎ7. 

Topsent  (E.).  Etude  monographiipie  des 
Spongiaires  de  France.  ÏU.^fnnn.Tonida 
{Uudromerina),^.  i. 

Tiiberella  (voir  E.  Topsent),  p.  284. 

ViGNoN  (P.|.  Difterencialions  cytoplas- 
mi<pies,  cils  vibrât iles  et  cuticules,  N. 
et  R.,  p.  m. 

Wii.LARi)  C.  VAN  Name  (.Maturation,  fé- 
condation et  développement  des  Pla- 
naires, d'après)  [voir  O.  Dlhosco],  N. 
et  R.,  p.  XLV. 

YcxG  fE.)  [et  Flhr-mann  (O.).  Recherches 
sur  la  digestion  des  Poissons  (Histo- 
logie et  physiologie  de  l'inleslin).  V'. 
Histologie  de  la  muqueuse  inlistinale 
de  f.ota  vnl'jdris,  p.  333. 


TABLE  DES  PLANCHES 


3*    SÉRIE.    TOME    MU 


Buste  de  M.  H.  de  Lacaze-Duthiers. 
Spontçiaircs  de  France. 
Histologie  de  l'inteslin  de  la  Lote. 
Alcyonaires  [Sympodium  coralloïdes). 

—  (Rolandia  coralloïdes). 
Némalodes  {Rhabditis  elegans). 

—  {R/tabditis  elegans  ci  R.  CaussaneU). 

—  (Rhabditis    CaussaneU,  R.   3/arionis   et  R.  Dut/iiersi. 

—  {Rhabditis  Duthiersi  cl  R.  Perrieri). 

—  (Rhabditis  Perrieri,    R.    Guignardi,    R.     Viguieri   et 
/?.  dolichiira). 

—  \Rhabditis  dolichura  et  R.  coronata). 
_  {Rhabditis  coronata.  Diplogaster  robustus). 
_  {Diplogaster    robustus     et     D.     minor.      C'ephalobus 

dubins). 

—  {C'ephalobus  dubius  el  C.  lentus). 

—  (Plectus    cin-atus.    Aphelenchus    agricola.    Alainius 

Thamugadi). 
XXVI.        —  —  {Alaimus  Thamugadi.  Macrolainius  crucis). 


Frontispice. 
I»l.  I  à  VIII. 

IX  et  X. 

XI  à  XIV 

XV. 

XVI. 

XVII. 

XVIII. 

XIX. 

XX. 

XXI. 
XXII. 
XXIII. 

XXIV. 

XXV. 


FIGURES  DANS  LE  TEXTE 

MÉMOIRE    IlE    M.   E.  TOl'SENT    SLll    LES  SPONGIAIRES  IJE  FRANCE. 

l'j^-.  t.  —  Spicules  de  Cliona   eurijnhylla,  de  CL   Jallieni  el  de  SpirasI relia  cunc- 
tatrijc,  p.  loi . 
2.  —  Thetyspira  s/iinosa,  spécimen  massif,  p.  2G'2. 


Fiir.  • 


MÉMOIRE  DE    M.    Y.    DELAUE   SUR    LES  CANAUX   DEMI-CIRCCLAIRES. 

Les  cananx  4i.'mi-circulaircs  du  Piçeon,  p.  OvO. 

Actions  mécaniques  sur  une  cellule  sensitive,  p.  G'îy. 

Schéma  d'un  canal  demi-circulaire  membraneux,  p.  O27. 

Mouvement  parallèle  et  mouvement  perpendiculaire  au  plan  d'un  canal,  p.  G3ï 

Mouvements  dans  le  jilan  de  deux  canaux  cooi)érants,   p.  03.'?. 


.MÉMOIRE   DE  .M.  I'.   VUiNON  SJIV  LES  DIKKÉHENCIATIO.NS  CYTOPLASMIQUES. 

Fil?.  I.  —  Cellules  ciliées  et  ccllulo  à  l.ordurc  en  brosse  typiques,  N.  et  R,,  p.  v. 
3,  —  tlcllules  épitbélialcs   du    pharynx,    de  l'œsophaçc  et  de  l'intestin   grêle    du 
Triton,  N.  ol  11.,  p.  vu. 


038  TAliLI-  DKS  IM.ANCIIES. 

Ki.r.  3. Uiio  cellule  de    rr|ii(lerin<'   d'une    papille  <-hez    .Eolis   pn/iillosa,  y.  c[  R., 

p.    VIII. 

^. Provenlricule,  valvule  ear(lia(|ui'  cl  formai  ion  de  la  nicnihraiie  perilnipliKiue 

(•liez  la  larve  de  C/iironoiinm  pliiiiiosus,  N.  el  K.,  jil.  ix. 

f). Epillicliunis    des   trois  sections  du   ventricule    eliylifi(|ue  chez    la    larve  de 

Chirononnin  pluiimsus.  X.  el  R.,  p.  xi. 

0. Epitliélium  vibratile  df  la  deuxième  section  de  ventricidf  cliyliliipie  cliez  la 

larve  de  (J/iirunoiinis  /i/iuiiosiix.  X.  <•!  K.,  |i.  mii. 

-. Enitliclium  des  deux  si-clioiis  de  l'intestin  leruiinal  cliez  la  larve  de  Chiru- 

iiiiiiins  /iliiiiKisns,  N.  cl  H..  |i.  XV. 

MKMOIIUC    DEM.  O.   DLBOSCy  SLl»   l.K  DKVELOPPK.ME.M    DE    I.A   SI  .OI.OeENDIlE, 
d'apiuis    IIEV.MO.VS. 

pjn-.  ].  —  Tète  d'un  embryon  de  Si-o/D/iendra,  iV;\\>ri'<,  Heyinoiis,  N.  cl  R.,  pi.  xxvii. 
■i.  —  Oru-anes  génitaux   f'cuicjh^  de  Sn/n/iriK/rd  cinyulaln,  .\.  et  K.,  j).  wx. 

.MÉMomi:    Di:  MM.    !..    LÉliKH    ET  l'.    Il  Uill.NM  ILI.I.ll  Sf  11    I.A  MOniMlOM  )(  lli:    ET  1,'ÉVOI.U  I  lOX 
DE    l.'olMll«VO(.VMIS  NCllNElDEltl. 

Fiir.  ,.  —  Deux     individus    d'Op/iri/oci/s/is    ScJineideri,     vus    de    pnilii,    X.    et    R., 

p.    XI. H. 

2.  _  l'orlioii   de   coupe  d'un    luhe   de    .Malpiçlii   de    Hlu/is    iiuujlrn    inlestè    par 
Ofi/in/ocijstis  Svhneideri,  X.  et  R.,  p.  xlii. 

MÉ.MOIRE    l)i:    -MM.    o.     DLUOMCn    SLH    l.l;    l)K\i:i.OI'IM,ME.M'    DES    lM,A>AmES  , 

d'après   WIELAUI)  C.   VA.N  xame. 

pj„..  1. —  Stades  successifs    de    la    division    d'un    cliromosome    du    premier    l'useau 
polaire,  X.  el  ]\.,  \u  xi.vi. 

.MÉMOIUE  DE  MM.  L.    EÉOEH   ET  O.    DL'IiOSCO  SLll   LA  SÉCUÉlIO-N  I.N  f  ESÏl.VALE 
CHEZ   LES    (iUILLO.XS. 

Ein.  j.  _  FiMures  de  sécrétion    intestinale  chez  les  Grillons  {fin/llus  cainpestris   cl 
G.  domesticiis),  X.  el  R.,  p.  l. 


Société  .\nouvme  des  iMeniMr.niEs  Oéhaiidin.  V.isailles. 


*^  Apch  deZoolExp^et  Crén 


3^  Série. Vol. VIII.  PLI. 


SPONGIAIRES  DE  FRANCE 


Librairie  CJleimoaU 


Aixh  de  ZooIExp^^  et  Gén^.^ 


3 


NiM^ 


^^»" 


3^SerieVol,VIlI.Pl.ll 


i:  To;>..l;iI    d,-^.r    ,-t  f>/,c:t. 


SPONGIAIRES  DE  FRANCE. 


Lthnaric  ('.  Rcinivaiii 


ArcbdeZooLExp^'^et  Gén 


m 


I  j 


n 


^ 


'    -J  ^J 


^    v.t 


74 


^  /fT  jiV^^     ^^^ 


7J 


"^JF' 


7^ 


^^5^. 


ETopsent  .ù-j-s.el  plwl. 


SPONGIAIRES  DE  FRANCE. 

Librairie  C.Jieinrvald 


Arch  .de  Zool  .Exp-*-^  et  Gén"^^ 
.7 


S^SérieYolVIIl.Pl.lV. 


E  Tops  en  t  de^r.r  el  /ihot 


SPONGIAIRES  DE  FRANCE 


Librairie  CJieinutaltl 


Arch.  de  Zool.Exp^.^ef  Gén^.' 


3^Série.Vol.VIII.Pl.V. 
2 


/;■   Tnf^t-nl    <t,:<:r  ,1  /./Lit 


SPONGIAIRES  DE  FRANCE 


Lihrnxrie  CReinxoald 


ArchdeZooIExp    et  Gen 


3^  Série  Vol  VIII.  PLVI. 


ETofsent  ,/,:.:.■  ,-f  ,,/,„! . 


SPONGIAIRES  DE  FRANCE 


Librairie  t  \  Rein  t  u  al<i 


Arch.de Zool.Exp-^,® et  Gén 


E  Top^ent    de.-  et  filto 


SPONGIAIRES  DE  FRANCE 


l.ibrairie  C.Reinivalti 


Arch.de  Zool.Exp    et  Gér. 


-Ue 


S^SérieVol.VIII.PlVin. 


E  Tof>j,-nt   J..j-^.,-t  phot 


SPONGIAIRES  DE  FRANCE 


librairU-  C.Reinmiild 


Ai-'cli^de  Zool.Exp    et  Gén"'® 


3^SérieYolVJIlPl.IX. 


ffe^.^:•^ 


y 

h* 


£.  r„n,j  et  O.  F,J„„,„„,i .  ,iel  . 


HISTOLOGIE  DELINTESTIN  DE  LA  LOTE 

Uhrairi,-  C .  K.ln.oaU 


Arch  de  ZooLExp    et  Gén 


3^SérieVol,VIIIPlX 


ba 


r^, — •'*  ..î^ 


ifni' 


n,       ym         c 


t^lT^: 


lU  V  r^^ 


-iài^. 


»*^ 


^'^ 


,1^^ 


^       5)    O-'â.© ep 


^ N'^^i 


,4^ 


vIT^ 


^^.^,  #%■ 


o  ep 


ic.. 


■^^^^^i^gi:.;«% 


,^ 


c// 


k 


j.        *;;r 


72 


«r 


••m> 


7/ 


v_/  U 


/    ^ 


4  ■•' •*  ' 


i3 


.t-i 


"K 


^-^ 


-4iP'- 


E.n.n.f   ,-1   O.Ffl,r,n.i„„.ù-l. 


HISTOLOGIE  DE  L'INTESTIN  DE  LA  LOTE 


librairie  C.JieinioaU 


Arch. de  Zool .  Expl^  et  Gén^® 


3"  Séné  Vol.VIU  PI  XI. 


H. de.  l.D.  loti  7iat  i  Pin.  ad  nat. 


SYMPODIUM  CORALLOIDES. 


Arch  deZ.TTM   -  vr'^  p^  uén'" 


jegé'-ir'  Vol  v;'i  PI  XII 


-  \^\ 


SYIVIPÛDIUM   CÛKALLÛlUliS. 


Arch  if 


■7  -  -.1    17,  ,-  !e 


et  Génl" 


3«  Série  Vol.  VIII.  PI.  XI  II 


4    ,è, 


^3«l^-  . 


SYMPODIUM  CORALLOIDES 


Arch-de  Zool.Exp'^  et  Gén 


3"  Série  Vol. VIU.  PI.  XIV. 


Arch  de  Zool  Exp^®  et  (Jén^ 


3^  Série  Vol  VIII  PI  XV 


^ 


■/ 


'.  '.■ 


•V 


>7 


'il 


^, 


T 


\ 


*:}     'M'      AiÉfc> 


\    <5/ 


€»■ 


V 


"■^1* 


M 


U  ,UI.  l)  mIiuU  ,Ul. 


ROLANDIA  CORALLOIDES  ^  H.de  L  D  ) 


/.,(,r,„rU- r  ReinnutU 


Arch.de Zool.Exp    et  Gén 

^       10     -" 


3^SérieVol.VlIlPl.XVI 


Jf,.„p,i^   IK-I,n.: 


RHABDITIS  ELEGANS 

Librairie  C  RfimvnU 


Ai'cli.de  Zool.Exp^.^  et  Gén^.^ 


3"  Série  Vol.VIIIPl. XVII. 
1^ 


M.u,p,i.,  D^l,„ 


RHABDITIS  ELEGANS  1-3.  RH.CAUSSMELI  4.-11. 


f.ihrairU  r  KcmwaU 


Arch.de Zool.Exp^.^ et  Gen^.' 

A 


S^SérieVol.VlII  PI  XVIII 


Mirutpa^  JfeUneagnt  E  LartauA   . 

RHABDITIS  CAUSSAMLI  1-2.  RH.MARIONIS  3-ll.RH.DUTHIERSI  12-13. 

Xt'iratrie  i'.JirtntoaU 


ArchdeZool.Exp^®  et  Gen-'-: 


3^  Série  Vol .VI II  PI.  XIX 


Ht^uptis  ndùteavit 


E  Lartitud  ^<- 


RHABDITIS  DUTHIERSI  1-7.RH.PERR1ER1  8-1»^. 


Librairie  C.  ^eimvti/ti 


Aixh.de  Zool.Exp^^  et  Gén\^ 


3^  Série  Vol. VIII  Pl.XX 


RHABDITIS  PERRIERI  l.RH.GUIGNARDl  2-9.RHVI&UIERI10-13.RH.D0LICHURAlit-15. 

librairtf  C  Reùimaùi 


Arch  de  Zool  Exp^^  et  Gén^ 


3"SerieVolVniPlXXl 


.V,u,p,tj  Drlincn 


EHABDITIS  DOLICHURA  1-8.RH.C0R0NATA  9-11. 

/.iirairie  l  '.  XeinmtM 


le  „+   P^^le 


Aixh.de  Zool.Exp    et  Gén 


3."SérieVolVIlIPl.XXU. 


Mnufnis  Dfiuuuivit  £.Zartaud 

RHABDITIS  COROmTAl-SDlPLOGASTERROBUSTUS  ^-13 

l.il,r„iri.C  ff<-t„,„<,M 


Arch.de  Zool.Exp"^^  et  Gén 


3^SérieVol.VIII  PI  XXIII 


DIPLOGASTER  ROBUSTUS  1-5  DIP  MIN0R6  13  CEPHALOBUS  DUBIUS  I^t-IG 

J.ibrnirie  C.  Reinwald 


le  ^+  nAv,le 


Arch.de  ZooLExp    et  Gén 


3  ^  Série  Vol  .Vni  PI  XXIV 


JUnup^..'  ndir, 


CEPHALOBUS  DUBIUS  1-2.  CEPH.LENTUS  5-9. 


XthnrirU  CHeinivaU 


J^ch.de  Zool  Exp^'  et  Gen^' 


3"SerieVclVlllPlXXV 


PLECTUS  CIRRATUS  l.APHELENCHUS  AGRICOLA  2-7.ALAIMUS  THAMUGADl  8-9. 


ArchdeZool.Exp^^etGén^.' 


3^  Série  Vol  VIII  PI  XXVI 


jTtuV".'  Delatt.xt 


ALAIMUS  THAMUGADI  1-3.MACR0LAIMUS  CRUCIS  ^-\0. 


Xibrairie  l'.R<'inn}ald 


MBL  WHOI    LIBRARY