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Full text of "Archives du diocèse de Chartres"

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ARCHIVES I)U DIOCÈSE DE CHARTRES 



JvlONOGRAPHIES 

PAROISSIALES 



L-BROUÉ 



1,. MOUKAL' 



'"mm^ 



("HARTKKS 

IWKl 



A 



''-.10 



ARCHIVES HISTOKIUUES DU DIOCESE DE CHARTRES 



MONOGRAPHIES PAROISSIALES 



BROUÉ 



L. MOREAU 

Instituteur. 



CHARTRES 

1902 



1 



-^! 




BROUÉ 



imn-ACK 



Le souvenir des hommes qui ont ci'cu à ftrout' et des 
faits qui s'y sont dérouUs s'est à peu près évanoui de la 
mémoire de ceux qui l'habitent actuellement. 

C'est à ces derniers que jr dédie ces pages, empruntées 
surtout aux manuscrits de Guillaume Maillier et Tour- 
nois de Bonnevallet. 

La recherche des documents qu'elles contiennent n'avait 
été pour moi qu'un motif de distraction. 

Jamais Je n'aurais songé à les publier si /e n'avais été 
instamment sollicité par de nombreuses personnes qui 
estimaient que cet ouvrage satisferait la légitime curiosité 
de bien des gens. 

Je n ai point visé à faire œuvre d'érudition. On n'y trou- 



4 BROUi^: 

ver a point de descriptions dans un style imagée mais par- 
tout des documents simples^ concis^ et qu'on lira, je Ves- 
père, a{>eç plaisir ^ quelle qu^en soit d* ailleurs la sécheresse 
ou V aridité. 

J'ai cru faire œuvre utile en sauvant de r oubli un grand 
nombre de renseignements intéressants. 

Si fy ai réussi, ce sera ma plus douce satisfaction. 

Broué, le 20 mars 1902, 

L. MOREAU, 

Instituteur, 



; 






CHAPITRE PREMIER 



GÉOGRAPHIE, HYDROGRAPHIE, OROGRAPHIE 




I. — Situation, Etendue. 

A commune de Brouc, actuellement comprise' 
clans le canton dWnet, est située entre 48 de- 
grés 44 minutes 4 secondes et -48 degrés 46 minutes 24 
secondes de latitude nord. Elle se trouve entre degrés 
46 minutes 55 secondes, et degré 50 minutes S5 se- 
condes de longitude ouest. 

l^e bourg de Broué est exactement par 48" 44' de lati- 
tuiic nord et 0*" 48' MV de longitude ouest. Son altitude 
est de 163 mètres au-dessus du niveau de la mer. 

Bornes- — La commune de Broué est bornée au nord 
|)ar celles de Serville et Marc^hezais; à Test, par <*elles de 
Goussainville, Champagne, et Boutigny ; au sud, par celles 
de Prouais et La Chapelle Forainvilliers ; à l'ouest, par 
celle de Germainville. 

Etendue. — Sa plus grande longueur du nord au sud 
est de 45<K) mètres et sa plus grande largeur, de l'est à 
rouest, de 4300 mètres. Son périmètre atteint 19 kilo- 
mètres. 



8 BROUÉ 

La superficie totale de la commune de hect. arcs cent. 

Brouéestde 1202'^ 74* 60^ 

qui se subdivisent ainsi : 

Terres labourables 1113 8-2 80 

Bois 43 83 » 

Jardins 14 19 35 

Propriétés bâties M 37 35 

Chemins, places et autres objets non 

imposables 19 52 10 

Le total des revenus imposables s élève 

à la somme de 31, 302' 01^ 

Constitution de la commune. — En exécution des 
décrets de l'Assemblée Nationale des 15 janvier, 16 et 26 
'février 1790 qui ordonnaient la division de la France en 
83 départements, le département d'Eure-et-Loir fut di- 
visé en 6 districts, 40 cantons et 462 paroisses. 
, La paroisse de Broué, qui, avant 1790, dépendait du 
bailliage royal de Dreux, fut comprise avec 15 autres 
communes dans le canton de Beu (1). 

Ce n'est que le 15 janvier 1791, que la commune de 
Broué fut divisée en sections, ainsi que le témoigne 
l'acte suivant : 

« Aujourd'huy quinze janvier mil sept cent quatre- 
a vingt-onze, nous officiers municipaux de la commu- 
« nauté de Broué réunis au lieu ordinaire des céances de 
a la municipalité. » 

« Après la lecture qui nous a été faite par le secrétaire 
« greffier de l'article l"du titre II du décret de l'As- 
tt semblée Nationale des 20, 22 et 23 novembre 1790, 
a accepté par le roy le premier décembre suivant, le- 
« quel article porte qu'aussitôt que les municipalités 

(1) Aujourd'hui Bùi 






al 
"'i 

xi 



'M 



BROL'F. 9 

« auront reçu le décret et sans attendre le mandement 
« du directeur du district elles formeront un état indi- 
« catif. des noms des différentes divisions de leur terri- 
« toire s'il n'en existoit pas déjà et que ces divisions 
d s'appelleront sections, soit dans les villes, soit dans 
a les campagnes. j> 

« Pour nous conformer au susdit article et d après les 
AL connaissances que nous avons de la consistance du 
a territoire do notre communauté, avons divisé ce terri- 
a toire en sections dont la première est connue sous le 
^ nom de la section du moulin de MaroUes et de la 
« borne au lièvre. » 

<r La deuxième sous celuy de la section du grand mar- 
a chis et du val. » 

a La troisième sous celuy de la section de la Vieuxville 
« et des haies hoddé. » 

« La quatrième sous celuy de la section du Moutié et 
(( de la Ban voile. » 

c La cinquième sous celuy de la section de la Drouet- 
« tcrie et de la Giguetterie » 

a La sixième sous celuy de la section des petites vignes 
« et de la Tremblée. » 

a La septième sous celuy de la section du Clos au curé 
et de la vallée de Chouanne. » 

«c La huitième sous celuy de la section du petit. noyer 
« et de la grande pièce. » 

a La neuvième sous celuv de la section des désert» du 
<c bois de Broué et des Bouleaux. » 

« La dixième et dernière sous celuv de la section des 
tt agev% et de la mare Catin. )» 

« Et pour (|ue cette division ne puisse estrc exposée à 
(c des variations quy apporteraient la confusion dans les 
ff opérations dont elle doit être la hase, nous déclarons 

Br.nrr (775 •+- 15 r. * 2 



10 BROUÉ 

a par la présente délibération que c'est la seule à laquelle 
a nous voulons nous conformer. » 

« La première section, dite du moulin de MaroUes et 
« de la borne au lièvre, est la portion du territoire de 
a notre communauté, qui est limitée sçavoir, au midy 
(( par la maison appartenant ci-devant à la cure de Broué, 
a par le couchant, par le chemin de Chartres ; de Tautre 
a côté au levant par le chemin de Mantes passant par 
a le marchis de MaroUes joindre le chemin de Havelu, 
« faisant ligne droite au nord à la sente des saules, fai- 
(f sant la séparation du terroir de MaroUes et de Marche- 
ce zais. 

« La deuzième section dite du grand Marchis est la 
a porsion du territoire de notre communauté quy est 
a limitez par le couchant par le chemin de Mante, d'un 
a cauté aux nor par la santé des Sos, aller à droicte 
« ligne au territoire de Gousainville, lautre cauté, au 
a midy, le vieux chemin de Paris, joindre le territoire de 
« Gousainville dans lequel on prandra dans le bou au nord 
a la Bezace de la fabrique de Broué, à ligne droicte 
ce joindre le vieux chemin en coupant le chanpar de Saint- 
ce Jean de Houdan ci-devant de Gousainville. n 

ce La troisième section dite la Vieuxville est la porcion 
a du territoire de notre communauté quy est limitez sça- 
a voir au couchant par le chemin de mante, par le nord 
a par le vieux chemin de Paris, aux midy par la santé 
a aux pauvre passant par Badonville jusqu'à la rive des 
ce pièces de la ferme de Badonville à tenant au territoire 
a de Champagne. » 

« La quatrième section, dite de la Banvolle, est la por- 
ce cion du territoire de notre communauté quy est limitez 
ce sçavoir au couchant par la grand rus de Broué an pre- 
cc nant depuis la santé aux pauvre jusqu'os chemin du 



PLAN CADASTRAL DE BROUE 




Pr< 



,»i* 



<le 



BRoué 45 

« Breuil conprenant Téglise et la maisson du prespîter, 

<r de Tautre cauté aux midy le chemin du Breuil à Bé- 

« cheret joinîant le chemin potier ; l'autre costé aux nors 

tt la santé aux pauvre pasant par Badonville comme est 

a dy cy devant, de l'autre bout aux levant le chemin va 

a à la maisson à thuvin pasant par le bout du jardin au 

a dy thuvin, alant ligne droicte à la boutan au sieur Jean 

a Marais, suivant les aboutant joiniant les bornes du 

a sieur Marais et d'Aubé alant droict à laboutant à Pe- 

a typas qui reste sur Champagne et passant par le bout 

« des terres de Badonville. » 

(« La cinquième section dite de la Drouetteric et la Gi- 

« guetterie est la porcion du territoire de notre com- 

a munauté quy est limitez sçavoir: au couchant par la 

a ferme de la mar brûlez, au midy par le chemin de la 

a (îidietrie à la Musse, de l'autre cauté le chemin du 

« Breuil à Bécheret joiniant le chemin potier, d'autre 

<c bout aux levant l'aboutant de la ferme de Badonville 

« le boisquo(l), reprenant l'aboutant de François Gcux 

tf tout an ligné droicte à laboutant de la ferme de Bêche- 

a ré ansuite à l'aboutant de M. Cornu à cauze de sa 

« famme le Lateur, suivre le tout à l'aboutant de la fa- 

« brique de Broué celuy-cy restera au territoire de Bou- 

a tigny passant par le bout des vaux jérosme allant 

« joindre les londieurs à ligne droicte quy tombe sur le 

a chemin de la musse comme il esté cy devant céparez 

a antre Broué et Boutigny. » 

« La sixzième section dite les petites Vignes est la por- 

a sion de notre communauté quy est limitez sçavoir au 

i< levant par le chemin de Broué à la musse et l'autre 

« cauté au midy par le chemin de Broué à Rauzai, d'autre 

{l) Certains titres portent liols Couarl. 



16 HROUK 

(( l>out au levant cl midy la rive du champart de Saint- 
ce Etienne et les limites des cv devant dîme de Broué et 
« Rau/.aie. » 

(( La septième section dite des (]lo» au Curé est la por- 
Il sion du teritoire de notre communauté quy est limitez 
« scavoir aux nors par la maisson de la veuve Jacques 
« Contet, d'un cauté au couchant le chemin de la Cha- 
« pelle suivant la vieille santé d'Orvilliers, Fautre cauté 
a le chemin de Broué à Hauzai, d'autre bout au midy cy 
« devant dixme de Rauzai et la Chapelle quy este les an- 
a cienne limite du teritoir. » 

i( La huitième section dite du pety noyer est la por- 
« sion du teritoir de notre communauté quy est limitez 
a scavoir au snidy par le chemin de la Chapelle, prendra 
a la vieille santé d'Orvilliers, de Tautre cauté aux nors 
« le chemin de Germainville dans lequel les grand reiage 
a y seront compris quy tombe sur le Bois de Broué, d'un 
« bout aux couchant les anciennes limite du teritoir de 
t( la cy devant dime de Germainville, d'autre bout la 
a maisson de Jean Deschamp^*. x> 

« Wà neuvième section dite des déserts est la porsion 
a du territoire de notre communauté quy est limitez 
n scavoir d'un bout au midy par le claus cattin, la ré- 
a serve du bois de Broué, de l'autre cauté au levant la 
a rive des dezerres passant par le bout des dix arpants 
a de la fabrique de Broué allant joindre le chemin de 
« Germainville à MaroUes, de l'autre cauté au couchant 
(( la rive du Bois de Broué et des dezerres, joindre à 
a ligne droicte par les boutier et aboutant de la motte, 
a le vieux chemin de Paris au nord coupant une partie* 
u de la dîxme de Chartres et venir rejoindre lantrez du 
« chemin de Serville à MaroUes. » 

(c La dixième et dernière section est la porsion du tei*- 



BROUÉ 17 

a ritoire de notre communauté quy est limitez sçavoir 
a aux levant par la grande rus du village d'un cauté la 
d rus aux midy de Broué à Germainville, de Tautre cauté 
« la rues de Broué à MaroUes dy le chemin de Chartres, 
tic d'autre bout aux couchant la rive des dézerres allant 
(L joindre par les boutier le chemin de Marolles à Gèr- 
a mainville. » 

<r Et sera une expédision de la presante délibération 
<c inscrite sur les registe de la municipalité, anvoiez sans 
a délé par le procureur de la commune à messieur les 
a administrateurs du dyrectoir du distrit une copie d'ycel 
« affîchez à la porte du lieux ordinaire des eeancc de la 
a municipalité et de Téglise paroissiale a ce qu'autiuns 
<x des proprieter et abitans de cette communauté ne puise 
« an pretandre cauze d'iniorance*-» 

a fait et aresté à Broué au lieu ordinaire des céance de 
« la municipalité le quinze jeanvier mil sept cens quatre 
a vingt onze et on signé. » 

Egasse, maire. — J. Marais. — J. Vathonnk. — 
Louis Fève. — Buhot. — Deschamps. — Bes- 
NAiiD ET Nicolas Cadot, 8*^° grefier. 

Les limites ci-dessus indiquées ont été changées dès 
le 15 mai 1791 en ce qui concerne la quatrième section. 

Voici du reste le texte de la délibération prise à ce 
sujet par les membres de la municipalité. 

« Aujourd'huy quinze mai mil sept cens quatre-vingt 
a onze, quatre heures de relevez, nous maire et officiers 
< municipaux de la paroisse et commune de Broué, dis- 
<x trict de Dreux, asamblez à la salle des ceance ordinaire 
a pour délibéré sur le rapaure qu'il nous a été fait par les 
a sieurs François Dablin et Pierre Verelle, laisné, com- 

BRouÉ(775-|- 15 c.) 3 



48 BROUÉ 

« missaire nomme/ en vertu des ordre de MM. les admi- 
« nistrateur du directoire de Dreux en datte du treize 
(c avril dernier à Tefait de constaté les limite sertainne 
(( quy peut compozé le teritoire de notre municipalité 
« dans lequel ont nest aubligé de prandre sur la munici- 
« palité de Boutigny la cantité de trente sept arpantou 
(( environ bornez par Taboutant de Simon Petipas quy 
a reste sur Champagne et rejoindre laboutant de Augustin 
« Berrangé quy reste sur Boutigny tombant sur le chemin 
a pautié alant de Bécheré à Boutigny faisant limite de 
(( la quatrième section. » 

« Et partant du dy chemin pautié allé rejoindre le Bois 
a quo (1) prenant Taboutant à François Geux quy reste sur 
« Broué, rejoindre Taboutant de la ferme de Bécheret 
a apartenant à madame Rey quy reste sur Broué joî- 
« niant Taboutant de M. le Cornu quy reste sur Boutigny, 
« et delà rejoindre Taboutant de la fabrique de Broué 
a quy reste sur Boutigny et rejoindre les bouticrs des dy 
« chans par le bout de la pointe de Pierre Aulet à suivre 
ce à droicte ligne au chemin de Broué à la musse. » 

Après le sectionnement de la commune, il fut procédé 
à l'expertise de toutes les parcelles composant son ter- 
ritoire. 

Ce travail considérable ne fut complètement terminé 
que le 29 nivôse an IX. 

Les états furent dressés par le maire, l'adjoint , les ré- 
partiteurs et les indicateurs nommés à cet elfet. 

Voici en quels termes la clôture des opérations est 
constatée sur le registre de la municipalité. 

ce Le 29 nivôse an IX, les répartiteurs, maire et adjoint 
« ont terminé la reconnaissance du territoire de lacom- 

(l) Bois Couard. 



BROUÉ 19 

a mune ;. ils ont appelé pour cotte opération impor- 
« tante les personnes les plus capables de leur donner 
« les renseignements les plus exates » . 

Les choses restèrent en l'état ci-dessus indiqué jusqu'à 
1 époque de la réfection du nouveau cadastre. 

Le 1" décembre 1830, M: Mauger, géomètre de 1" classe, 
a dressé le procès-verbal de délimitation du territoire de 
la commune de Broué. 

Pour opérer cette délimitation, il se fit accompagner de 
M. M. B. Dablin, maire, Marais, adjoint et L. A. Dablin, à 
titre d'indicateurs. 

Le dit procès-verbal est en outre signé par MM. Hache, 
Jean Siou et Dubreuil, indicateurs de la commune de Gous- 
sainville : Nicolas Egasse, Méneray, Lefin et Blondeau in- 
dicateurs de la commune de Champagne ; Chauvin et 
Maillard, indicateurs de la commune de Boutigny ; Bou- 
tisseau, Vorimord et A. Boutisseau, indicateurs de la 
commune de Prouais ; Racine, Villiers et i^ambert, indi- 
cateurs de la commune de La Chapelle ; Morize, J. Mar- 
chand et Cattin, indicateurs de la commune de Germain- 
ville ; Marais et Gougé, indicateurs de la commune de 
Serville ; et enfin Hélie, Fèvre et Moisjouda, indicateurs 
de la commune de Marchezais. 

Le lever du plan, commencé presque aussitôt après, ne 
fut terminé qu'en 183^^. 

Les opérations sur le terrain ont été faites j)ar M. Du- 
four, géomètre de 1'*'' classe, sous la direction de M. Bor- 
thaux-Durand, géomètre en chef. 

Ce furent deux enfants du pays, âgés d'environ treize 
ans, les jeunes Thierrée et Adolphe Lesprillier qui ser- 
virent d'aides aux opérateurs, 

La commune de Broué fut alors divisée en quatre sec- 
tions, qui sont. 



20 BROUÉ 

Section A, dite de Marolles. 
Section B, dite de Bécheret. 
Section C, dite d'Orvilliers. 
Section D, dite du Bois de Broué. 

Chaque section est elle-même subdivisée en un nombre 
variable de champtiers ou lieux-dits. 

Voici les diverses dénominations de ces lieux-dits que 
nous avons retrouvées sur le cadastre ou sur les vieux 
titres notariés. 

Section A. 

Açant la Révolution , 

La Riouterie, — Fief Tournebœuf, — Le pressoir, — 
Le puits d'Allemand, — Grosse haie, — Buisson à Biaise, 

— Le petit bois, — Cul d'enfer, — Touffe aux poiriers, 

— La Vieuville, — La Bonnetterîe, — La Plâtrière, — 
Clos Mohier, — Les Chesneaux, — Le mqulin, — Poirier 
Bongille, — Mare aux Corneilles, — La Persillettrie, — 
Sente aux pauvres, — Les Gourdinières, — Croix Durvie. 

Actuellement, 

La borne au lièvre, — La madeleine, — Sente des 
saules, — Champs Jardins et les 26 arpents, — La remise 
du val, — Sente des poiriers, — Le palais et le grand 
marchis, — Marolles, — Clos Morins, — Vieux chemin, — 
Mauricerie, — Haie Hoddé, — La Grenouillère ou la 
croisée des chemins, — Chemin de Marolles, — La Canne 
ou les 14 arpents de Thôtel Dieu, — La vieille-ville, — 
Graviers de la ferme de Marolles, — Le moulin à vent, 

— Les graviers, — Le Thélégraphe, — Les Nouettes, — 



BROUÉ 21 



Chemin de Goussainville et la sente aux pauvres, — 
Broué, — Butte Moutier, — Grand arpent, — Remise 
du Breuil, — Vallée de Badonville, — Rayes croches, — 
Remise du socq, — Grandes pièces du Ch. de Marolles, 
— BanvoUe, — Les Antes. 



Section B. 



Avant la Révolution. 



Fief Chardon, — Fosse Poudras ou Pourra, — La Gui- 
nanderie, — La Bellejamberie, — La Haretterie. 

Actuellement. 

Croix aux pèlerins, — Petites lignes, — Les osiers, — 
L'alisier, — Les carrières, — La Tremblée, — La Giguet- 
terie, — Les 7 arpents, — Les Blinneries, — La mare brû- 
lée, — Sente à la perdrix, — La Drouetterie, — Mare à 
la perdrix, — Bois Souillard, — Chemin de Bécheret, — 
Ruisseau des noues, — Bécheret. 



Section C. 



Avant la Révolution, 



Mare au pêcheur, - — la grosse Ante. 



Actuellement. 



Broué, — Petit noyer, — Grande pièce, — Sente de 
Martin fosse, — Chemin de Germainvilie, — Martin 
fosse, — Orvilliers, — Sente d'Orvilliers, — Bois de la 
Noël, — Chouanne, — Entrée de Chouanne, — Clos au Curé. 



22 BROUÉ 



Section D. 



Avant la Révolution. 



Les Saulx, — Le petit chêne, — L'Ardillière, — Champ 
Pelé ou Pelay. 

Actuellement, 

Marolles, — Sente de la Motte, — Fosse des rayes, — 
Les Bouleaux, — La mare Catin, — Les déserts, — Bois 
de Broué, — Clos Catin, — Les Agers, — La Sablière, — 
Le Thélégraphe, — Mare Salnion. 

Nous avons recherché quelle pouvait être Torigine des 
noms de ces lieux-dits et nous avons interrogé à ce su- 
jet quelques personnes de la localité. 

Voici les étymologies les plus vraisemblables. 

•Trois champticrs tirent leur nom de la configuration du 
sol : les raies croches, la remise du soc et BanvoUe (l). 

Sept ont emprunté le nom de la voie de communica- 
tion qui les traverse ou du cours d'eau qui s'y trouve: 
Vieux-Chemin, chemin de Germainville, chemin de Bé- 
cheret, sente des Poiriers, sente des Saules, vallée de 
Badonville et ruisseau des Noues. 

Onze autres tirent leur nom des familles qui en ont pos- 
sédé autrefois quelques parcelles. Ce sont la Mare Salmon , 
la Drouetterie, les Blinneries, le bois Souillard, Martin- 
fosse, le Clos au Curé, le bois de la Noël, la mare Catin, 
les haies lloddé, les clos Morin, la Mauricerie, (par cor- 
ruption de Morizerie), qui rappellent les familles Salmon 

(1) Le plan de cette dernière ressemble à une girouette, connue 
dans la localité sous le nom de Banvolle. 



BKOUÉ 23 

(1783), Drouet, Blin, Souillard, Martin, Noël (1588), Ca- 
tin (1587), Hoddé, Morin (1584) et Morize (1579). 

Trois ont la même appellation que les constructions 
près desquelles elles se trouvaient : le Moulin à vent, le 
Télégraphe et la Giguetterie. 

Plusieurs rappellent la nature du sol ou bien la cul- 
ture qui y dominait : Les Graviers, les Désrrts, les Bou- 
leaux, TAlisier, les Osiers, les Petites-Vignes, le Petit- 
Noyer, le Bois de Broué. 

La Sente-aux-Pauvres a été ainsi appelée parce que 
c'était le chemin habituellement suivi par les mendiants 
qui allaient au château de Badonville. 

La Grande-Pièce doit son nom à son étendue et la Motte 
tire le sien d'une butte de terre dont nous parlerons plus 
loin dans la partie historique. 

La Croix-aux-Pèlerins indique le lieu où le clergé allait 
autrefois processionnellcment au-devant des pèlerins re- 
venant de Saint-Jacques de Compostelle en Espagne. 

Enfin les autres, comme la Mare Brûlée, la Borne- au- 
Lîèvre, etc, ont une origine inconnue. Quelques personnes 
prétendent cependant qu'il existait jadis une habitation à 
Chouanne (1), mais sans pouvoir préciser ni le lieu où elle 
se trouvait, ni l'époque à laquelle elle aurait été détruite. 

<c La Drouetterie était, suivant le rapport de plusieurs 
a anciens de Broué et de Bécheret, vivant encore en 17l^i, 
« une ferme qui était située entre le dit Broué et le ha- 
tt meau de Bécheret. 11 ne reste des anciens vestiges du 
« lieu qu'une mare qui était pour la commodité de Ta- 
« breuvoir, pour les bestiaux de cette maison démolie qui 
« était bâtie dans environ un arpent et demi de terre qui 



(1) Doit tirer son nom de celui du chirurgien Ghoasne qui habitait 
Broué en 1766. 



24 BROUE 

« se laboure en 1714, qui étant novalle, appartient pour 
a la dîme à la cure de Broué. Il y a toujours eu un sentier 
a de Broué passant par-là et conduisant à un bout du ha- 
a meau de Bécheret, qui s'appelle encore aujourd'hui en 
ce 1714, le sentier de la Drouetterie. (1) ». 

« Entre Broué et Germainville, sur le chemin de Dreux, 
a sont les déserts du Bois de Broué, canton de terre con- 
« tenant 70 ou 80 arpents de terre qui ont été ancienne- 
ce ment eu bois taillis ou pâtures, lesquels appartenaient 
ce aux sieurs chanoines de Meung-sur-Loir et qui ont été 
ce par eux vendus à divers particuliers vers Tan et en- 
ce suite ayant été défrichés et mis en valeur par les acqué- 
a reurs, il y a eu procès entre le sieur Jean Berranger, 
a pour lors curé du dit Broué et les susdits sieurs cha- 
« noines de Meung après plusieurs contestations, il y a 
oc eu accord de part et d'autre par un acte qui est encore 
a entre les mains des sieurs curés en 1714. (2) » 

Aux termes de cet acte les chanoines du Chapitre de 
Meung a renoncent à l'appel interjeté par eux de la san- 
« tance du sieur officiai de Chartres prononcée au profit 
ce du sieur Berranger, curé », laquelle sentence dit : 
a qu'à l'avenir le dit sieur curé jouisse, prenne et per- 
ce çoive le droit des dîmes novalles mentionné en icelle 
a sentance. » 

« Tout proche le bois de Broué, il y a le long du che- 
« min de Dreux quelques pièces de terres le long des- 
(( quelles et du chemin il y avait anciennement des fos- 
cc ses et des peupliers plantés, et qui depuis que les dé- 
a serts du bois de Broué ont été mis en valeur, ont été 
ce pareillement cultivées et sont jointes pour la dime du 

(1) Extrait du « Nouveau papier cencier des terres et seigneurie de 
Badonville », copie de M. F. Dagron. 

(2) Extrait du même registre. 



BROUK 



25 



a sieur curé aux dits déserts. La dite dîme des Clos Catin 

« et des dézerts commence sur le chemin de Dreux par 

« une pièce de terre contenant 54 perches, appartenant 

a en 17i4 à la fabrique de Broué, qui est le long d'une 

« pièce de deux arpents dont jouissait en 1714, la veuve 

a Nicolas Souillard et appartient à M. Rotrou Blot, et les 

ce dits deux arpents sont de la grande dime et la susdite 

« de 54 perches est de la dîme de novalles et appartient 

€ au sieur curé, ainsi en descendant jusqu'au bois, et ainsi 

a tout le long du bois et derrière le bois jusqu'à des 

« fossés et séparations de buissons qui subsistaient en- 

a core en 1714 et maintenant en I76() sont détruits et 

« déracinés. » (1) 

II. — Hydrographie 

Ruisseaux ou vuidanges. — Kn ce qui concerne le ré- 
gime des eaux, la commune de Broué appartient au bas- 
sin de l'Eure. 

Aucun cours d'eau proprement dit ne la traverse, à 
moins qu'on ne fasse rentrer dans cette catégorie les fos- 
sés servant momentanément à Técoulement des eaux 
après les grandes pluies ou la fonte des neiges. 

Par une délibération en date du 14 novembre 1819, le 
conseil municipal de la commune de Broué a désigné 
ainsi qu'il suit les a vuidanges » qui devaient être entre- 
tenues sur la dite commune. 

a N" 1. Vuidange partant de la mare du dit village de 
« Broué allant aux fossés. 

a Largeur : 4 pieds — I mètre 30 centimètres 

a Profondeur : 3 pieds — 1 mètre 

« Largeur au fond : 2 pieds — 65 centimètres. 

(1) extrait du papier censier de Badonvillo. 
BRoiK (775 + 15 c.) 'i 



26 BROUÉ 

a N"" 2. Vuidange partant de la Cannetière, passant le 
« long de la pâture d'Orvilliers et se dirigeant dans la 
a pièce de terre de M. Louis Aulet entre deux sillions 
« qui portent aussi vuidange jusqu'au territoire de la 
« commune de Germainville. » 

a Largeur : 4 pieds. 

« Profondeur : 3 pieds. 

« Largeur au fond : 2 pieds. 

a N* 3. Vuidange partant du bout de la pâture de 
<t M. Oudard se dirigeant le long du chemin de MaroUes 
« à Badonville, vers le petit Bois et de là au travers du 
a dit bois jusqu'au fossé du grand chemin de Paris. » 

« Largeur: 2 pieds 2- 
a Profondeur : i pied 5- 

« Largeur au fond : i pied. 

<c N^ 4. Vuidange partant de la mare de Tentrée de 
a MaroUes vers Dreux, se dirigeant le long du chemin de 
« Marchezais jusqu'au bout de MaroUes. » 

a Largeur : 3 pieds. 

« Profondeur : 2 pieds. 

« Largeur au fond : 1 pied. 

« N* 5. — Vuidange partant de la mare du Marchis 
a dans MaroUes, passant le long du clos de la veuve 
a Butet, traversant le chemin de MaroUes à Havelu, se 
a dirigeant le long des fossés Délaisse jusqu'à la pièce 
« de seize arpents de la ferme de MaroUes (1) ». 

a Largeur : 5 pieds. 

a Profondeur : 2 pieds. 

a Largeur au fond : 2 pieds. 



(1) C'est dans cette vuidange n? 5 que se jette aujourd'hui le fossé 
servant à Técoulement des eaux qui proviennent de la laiterie de la 
Société des Fermiers Réunis. 



BROUÉ 27 

a N* 6. — Vuîdange partant du bois Souillard, se diri- 
« géant vers la mare à Petitpas, passant le long des clos 
« de Bécheret, traversant Bécheret et se dirigeant le 
c long du plant d'arbres jusque au territoire de la com- 
c mune de Boutigny. y> 

a Largeur : 5 pieds. 

« Profondeur : 2 pieds ^. 

a Largeur du fond : 2 pieds. 

« Fait en séance à Broué le i^ novembre i8d9. 

Signé : Blomdeau. — J. Alleaume. — L. Aulet. — 
Vathonnb. — Louis Aulet. — Lefèvre. — Da- 
GRON et A. DE Senarmont. 

Puits et mares. — La commune n'étant arrosée par 
aucune rivière^ ses habitants ont toujours eu recours à 
Teau des puits et des niares pour les besoins du ménage, 
la boisson des bestiaux et le lavage du linge. 

Indépendamment de quelques puits particuliers, la 
commune possède 9 puits communaux, savoir : 4 dans le 
village de Broué : le puits dit de la Forge, creusé ce en 1416 
par Noël Suzanne 9 et recreusé à 37 mètres de profondeur 
en 1901 par Lemoine ; le puits du Presbytère, 36 mètres 
de profondeur, fait en 777 (1) ; celui du chemin de Germain- 
ville, 28 mètres de profondeur, dont la date du forage 
nous est inconnue. Nous savons cependant qu'il est indi- 
qué sur le plan de Broué, daté de 1751 et qui est déposé 
aux archives départementales. 

Enfîn^ le puits dit de l'Ecole, projeté le 11 février 1858, 
n'a été creusé qu'en 1874 sur une parcelle de terrain cédée à 

(1) Ces deux dates 1416 et 777 étaient gravées sur les margelles dé- 
truites en 1901 . 



28 BROUK 

la commune parM.Tousseux. Il a 24 mctrcsde profondeur. 

On trouve 4 puits d'une profondeur moyenne de 15 
mètres, dans le hameau de Marolles et un puits de 10 
mètres à Bécheret. 

Nous n'avons, en ce qui concerne ces derniers, aucun 
document qui puisse nous indiquer leur origine. 

En 1900 et 1901, des pompes système Haussant de 
Vouvray-sur-Loir ont été installées dans ces neuf puits 
par M. Dorléans, monteur. Cette installation nécessita une 
dépense de 8400 francs. 

Eolienne. — lîn 1895, les habitants de Broué présen- 
tèrent au conseil municipal une pétition tendant à obte- 
nir une distribution d'eau par canalisation. 

D'après le projet, cette eau devait être élevée d'un 
puits dans un réservoir spécial au moyen d'un moteur à 
air, dit eolienne. 

Jusqu'aujourd'hui (1902) il n'a pas encore été possible, 
étant données les modiques ressources de la commune, 
de donner satisfaction au vœu des habitants. 

Espérons cependant que le jour viendra où Broué, 
comme Marsauceux et Bù, aura sa canalisation d'eau. 

La municipalité, qui dotera son pays d'un tel bien-être, 
aura droit à la reconnaissance perpétuelle des habitants 
de la commune. 

Nature des eaux. — \u point de vue de leur nature, 
les eaux des puits de Broué sont généralement bonnes et 
potables. 

Le tableau ci-dessous donne le résultat de l'analyse que 
nous avons faite de l'eau du puits dit de la Forge. 

Cote du fond du puits H9"'50 

Cote du niveau de l'eau 128 » 

Cote de la margelle 156 50 



HROUÉ 29 

Essai à l'eau de chaux pour ] Précipité blanc se dis- 
reconnaître la présence de Ta- > solvant en partie après 
cide carbonique libre. . . . ) agitation. 

Essai à la teinture alcooliaue J ,, , , 

^ ( Mousse peu abondante, 
de savon pour reconnaître si ) 
,, '^ . , \ petits grumeaux. 

I eau est calcaire ' 

Essai à la teinture de bois j 
de campèche pour reconnaître / Coloration rouge-jau- 
si elle renferme du bi-carbo- l nàtre. 
nate de chaux / 

Essai au ferro-cyanure de ! 
potassium pour reconnaître la ? Nulle, 
présence de l'oxyde de fer. ) 

L'approvisonnement de la commune en eau a été de 
tout temps l'objet de la sollicitude des municipalités. 

Les mares communales sont nombreuses. La plupart 
datent d'un temps immémorial ; d'autres sont d'une 
époque plus récente et toutes ont subi des agrandisse- 
ments pour le plus grand bien de la population. 

Mare de la Mairie. — Le i*' septembre 1817, le con- 
seil municipal a décidé l'acquisition d'une parcelle de 
terrain de 2 perches 4 pieds de longueur et 1 perche 

I I pieds de largeur ; ce qui fait 3 perches carrées 8 pieds 
=de superficie. 

Cette parcelle était destinée à l'agrandissement de la 
mare actuellement connue sous le nom de mare de la 
Mairie. 

Le terrain fut vendu par M™'' Bonnet, née Besnard 
pour le prix de 125 francs. 

Le 10 avril 1852 fut dressé le plan ci-dessous, joint à 
un procès-verbal d'arpentage et d'enquête rédigé par 



M. Godefroy, arpenteur, à la requête de la commune et 

du sieur Havard. 



Mare de lu Mairie. 

Après cette enquête, la mare fut de nouveau délimitée, 
et au mois d'août 1852, les murs d'appui qui la bordent 
au nord, au sud et à l'ouest étaient construits. 

Mare du Jeu de Paume. — Le 25 octobre 1818, la 
commune de Broué a acquis de M"" François Gueux la 
mare dite Fleury et le terrain devenu depuis le Jeu de 
Paume. 

La mare du Jeu de Paume fut agrandie en 1836. Le 
24 août de la dite année, il fut acheté à cet effet, à 
M. Montéage, une parcelle de 6' 19' de terre moyennant 
la somme de 111 francs 42. 

Le Mapchis. — C'est en 1822 que fut rétablie ta mare 
dite du Marchis, à Marotles. 

Aux termes d'un acte en date du 25 août de la dite 
année, il est fait abandon, pour agrandir cette mare, 
d'une parcelle de terrain par le sieur Loyson et d'une 
autre par le siegr Metey. 



BROUÉ 



31 



Mare aux Corneilles. — Par une délibération en date 
du 31 janvier 1835, le conseil municipal vota la création 
d une ms^re sur le chemin de Broué à Goussainville, à 
proximité du village de Broué. 

Ce projet ne fut mis à exécution qu'en 1838, époque à 
laquelle M. Dablin vendit à la commune de Broué une 
portion de terrain de 12* 38^^ moyennant 175 francs. 

Telle fut Torigine de la Mare-aux-Corneilles. 

Mare à Rémy Dieuzy. — Par un acte sous seing privé 
en date du 22 décembre 1839, M. Jean Aube, cultivateur à 
Bécheret, a vendu à la commune de Broué, pour le prix 
de 239 francs 25 centimes, un terrain de 8 ares 69 cen- 
tiares, contenant une mare dite Mare-à-Rémy-Dieuzy. 

Mare du Bout-de-MaroUes. — En 1840 survint une con- 
testation entre les communes de Ser ville et de Broué, 
relativement à la propriété de la mare située à Textrémité 
de MaroUes vers Dreux. 

Dans sa délibération du 20 septembre 1840, le conseil 




municipal de Serville revendiqua la propriété de la mare 
quia été portée sur cette commune par les agents du ca- 
dastre. 

Le 17 octobre 1840, le plan ci-dessus fut dressé par 



32 BBOUÉ 

Lesprillier et, dans sa séance du lendemain, le conseil dé- 
cida de s'opposer aux revendications de la municipalité 
de Serville et d'épuiser, s'il le fallait, toutes les juridic- 
tionspossibles. 

Le différend semble en ôtre resté là et les habitants de 
Marolles continuent à jouir paisiblement de la mare en 
question. 

Mare du Presbytère. — En 1853 fut agrandie la mare 
du Presbytère. 

Par décret impérial du 23 novembre 1 853, la commune 
de Broué a été autorisée à distraire, à cet effet, une par- 
celle de terrain de 1 are 68 centiares des dépendances 
du presbytère. 

Autrefois, cette mare avançait jusque sur la route ; un 
mur d'appui y fut construit, et pour solder les frais d'a- 
grandissement de plusieurs mares communales, la com- 
mune contracta un emprunt de 600 francs. 

Mare de la Gaularderie. — Le 27 mai 1869, quarante 
neuf habitants du hameau de Marolles présentèrent au 
conseil municipal une pétition ayant pour objet l'agran- 
dissement de la mare dite de la Gaularderie. 

Le Conseil, dans sa séance du 29 du même mois de 
mai 1869, faisant droit à la requête des habitants de Ma- 
rolles, vota l'acquisition de 3 ares 50 centiares de terre à 
prendre dans une plus grande pièce appartenante M'"® An- 
ceaume, moyennant le prix principal de 300 francs. 

Mare du Vieux Chemin. — Le 3 août 1874, une nou- 
velle parcelle de quatre ares de terrain fut acquise de 
M. Lauvray pour la somme de 400 francs. 

Dans ce terrain fut creusée une mare qui se trouve si*- 
tuée sur le vieux chemin de Paris, à l'extrémité de Ma- 
rolles, vers Goussainville. 



Mare de Bécheret. — Le 10 février 1876, à la demande 
des habitants du hameau de Bécheret, un terrain de six 
ares a été vendu par M. de Senarmont, moyennant la 
somme de 240 francs dans le but d'y établir une mare 
communale. 

Mare Neuve. — Kn 1892, la mare dite du Chemin-de- 
Germainville, qui se trouvait être dans le milieu du dit 
chemin, fut transportée en face dans une pièce de terre 
appartenante M. Egasse, qui consentit à en distraire une 
parcelle de dix ares seize centiares. 

Les mares s'emplissent par les eaux qui coulent le long 
des chemins. 

Il est regrettable qu'elles soient presque toutes conta- 
minées par le purin provenant des cours à fumier. 

Le 25 août 1858, le maire de Broué avait pris un arrêté 
municipal interdisant l'écoulement du purin sur la voie 
publique, mr.is il est resté depuis longtemps lettre morte 
*et les animaux domestiques n'ont pour boisson que cette 
eau dont l'odeur seule, surtout dans les mois d'été, est 
repoussante. 

111. — Orographie, Géologie. 

La commune de Broué n'est traversée par aucune 
chaîne de collines se rattachant à un système voisin. 

C'est une plaine au milieu de laquelle s'élève un mon- 
ticule isolé connu aujourd'hui sous le nom de butte du Té- 
légraphe. 

Ce monticule a une circonférence d'environ 3 kilo- 
mètres et une hauteur totale de 12 mètres au-dessus de 
la plaine environnante. 

BROiK (7754-15 c.) 



34 RRoué 

Au point de vue géologique la terre de Broué date de 
l'époque tertiaire, période éocène inférieur. 

Immédiatement au-dessus du calcaire de l'époque se- 
condaire, la mer déposa les deux couches paléocène 
connues sous le nom d étages suessonien et parisien. 

Elle fit place pendant des milliers d'années à des lacs 
d'eau douce, puis un retour offensif de la mer dans le 
bassin de Paris a donné naissance à des dépôts sableux, 
oligocène de Tétage tongrien (de la ville de Tongres en 
Limbourg-Belgique). 

C'est là l'origine de la taupinière de sable sur laquelle 
est bâti Broué. 

Son point culminant est à la jonction de l'ancien che- 
min de Chartres et du chemin de Germainville à Houdan. 

Le village de Broué est bâti sur le versant sud, et les 
parties nord et ouest sont boisées. 

Autrefois, toute la partie de la commune située au cou 
chant était également couverte de bois. 

Le défrichement de ces bois a amené le dessèchement 
du sol, a tel point que le ruisseau qui a sa source dans les 
collines près du village de Fontaine (1) n a plus aujourd'hui 
qu'un très faible débit et tarit même en temps d'étiage. 

Jadis, l'humidité entretenue par les bois pénétrait dans 
le sol et trouvait un cours vers cette source qui fournissait 
assez d'eau pour faire tourner un moulin. 

Nature du sol. — Le sol de la commune de Broué est 
plutôt argileux. Le sous-sol est une couche d'argile dont 
l'épaisseur est très variable. 

Cette argile repose elle-même directement sur le cal- 
caire que l'on trouve à des profondeurs variant avec les 
champtiers. L'épaisseur de la couche calcaire paraît con- 
fia Commune d'Ouerre. 



HHUUK ;i5 



sidérable. Un forage de 100 mètres de profondeur, fait à 
la Laiterie en février i902, n'a traversé que cette matière 
géologique. 

Productions minérales. — Le sable et la marne sont 
les seules productions minérales de la commune de Broué. 

Le sable est employé dans les travaux de maçonnerie 
et il est recherché par les habitants des villages voisins 
jusqu'à huit et dix kilomètres. La marne est utilisée 
comme amendement. 

Fossiles. — A part quelques empreintes de coquillages 
sur la pierre, on ne rencontre point de fossiles dans les 
terres de Broué. 

Utilisation de Parglle. — Il existait autrefois à MaroUes 
une tuilerie, détruite en 1821, qui employait de Targile 
extraite sur la commune, mais la tuile obtenue était gé« 
néralement de qualité inférieure. 



IV. — Climatologie, Météorologie. 

La température de la commune de Broué est semblable, 
à peu de chose près, à celle de Paris ; elle est assez va- 
riable et humide, mais saine. 

Des observations météorologiques, faites depuis plu- 
sieurs années, donnent pour terme moyen de la plus 
grande chaleur 33 degrés centigrades, et du plus grand 
froid 15 degrés centigrades. 

Le baromètre a oscillé entre 730 et 790 millimètres. 

11 y a eu annuellement 150 jours de pluie en moyenne 
et les vents dominants étaient ceux du nord-ouest, du 
nord et du nord-est. 

Voici quelques documents touchant cette question, que 



36 RRoué 

nous avons puisés dans les écrits laissés par M. Tournois 
de Bonnevallet. 

« Le 18 mars I6(î7, jour de Tinhuniation de M. Gilles 
« Kgasse, officier pour le roy au haras de Saint-Léger, 
« il y eut grand froy et grande neige. » 

Le cruel hiver de i709 se fit sentir à Broué comme dans 
toute la France. Il fut suivi d'une misère profonde pour 
le peuple à cause du manque de récoltes. 

Les fermiers plus aisés étaient obligés de fournir de 
Targent ou des céréales à leurs compatriotes qui ne pos- 
sédaient plus rien. 

Témoins les faits suivants que nous extrayons du livre 
de comptes de M. Aulet, alors fermier à Badonville. 

(( 1709. — Donné à Melville trente-six sols le jour qu'il 
a est arrivé à Badonville pour avoir du pain », ci. 1' 16* 

« Plus, donné au père Marin 37 sols 6 de- 
ce niers pour avoir du pain, » ci 1' 17' 6** 

a Plus, donné à Melville 15 sols encore pour 
a avoir du pain, » ci 15' 

Plus loin, on lit : 

(c J'ayprettéà plusieurs particuliers en Tannée 1709. 

(c Premièrement, au cousin Jean Maillier, de MaroUes, 
« un minot (I) et demy d*orge du prix de 30 livres le 
oc septier (2), mesure de Houdan. » 

ce Donné à Dieuzi, mon batteur, un minot d'orge du 
<c prix de 28 livres. j> 

En 1745, M. Charpentier, curé de Broué, écrit ce qu 
suit : 

a Le 4° jour de juillet 1745, le tonnerre tomba à 5 

(1) Le minot est une ancienne mesure de capacité valant un peu 
plus de 39 litres. 

(2) Le setier pour les grains valait 1 hectolitre 50, le setier pour 
le sel valait 2 hectolitres 08 litres. 



UROUK 37 

« heures du matin sur le clocher et fit beaucoup de dom- 
a mages, ce qui causa pour 500 livres de réparations. 

Du 30 mars au 20 avril 1755 a la chaleur a été plus ex- 
a cessive que dans la canicule la plus chaude ; elle a été 
a suivie de tonnerres et de pluyes. » 

a Le 1" may 1755 les vignes ont été gelées totalement 
ce comme le 29 may 1705 et le vin qui valoit 58 à 60 livres 
« la queue (l), est monté à 1 10 et 120 livres. » 

« Le cidre étoit abondant et valoit 32 livres la queue. » 

« Au mois d'aoust 1755, les bleds et les avoines ont 
« germé sur pied ». 

a Depuis le P*" septembre jusqu'à la fin de décembre 
« 1755, il a toujours plu. » 

Le 30 juillet I7(v4, à (i heures du soir a il a paru un 
a orage meslé d'affreux coups de tonnerre et d'éclairs et 
a degreslequîa fait de grands ravages. » 

« Le vendredy 1 1 janvier 1771, il est tombé de la neige 
flc pendant toute la journée et toute la nuit en telle quan- 
« tité que de mémoire d'homme on n'en a point vu tant 
a sur la terre depuis 171 1. » 

Jouan, vicaire d'Authon et curé de Sainville écrivait : 
a Les 2(),27 et 28 janvier 177(), l'hiver fut si rigoureux et le 
a froid était tellement entré dans les maisons, que la 
a sueur du bois qui brùloit dans le feu geloit au bout de 
i< la bûche, sans tomber. » 

La même année, la Conie gela, ce qui, dit Simon De- 
beausse, ne s'était jamais vu. 

« Vers le dix ou onze de janvier 1776, écrit M. Tour- 
ne nois de Bonnevallet, il tomba une grande quantité de 
a neige sur terre, qui resta pendant plus de quinze jours, 
a qui causa un si grand froy qu'on vit des puits gelés, les 

(1 ; Futaille qui contenait un muid et demi ou 411 litres 70 



38 BROUÉ 

a boissons s écouler dans les celliers, le gibier trouvé 
« mort dans les champs et Thaleinne se geler dans la 
«c bouche des personnes et, au rapport de quelques sa- 
(( vants, l'hiver a été aussy rude que dans les pays les 
« plus septentrionaux tel que la Laponie. » 

« Ce n^est que ver la fin de janvier que la neige corn- 
et mença à fondre, ce qui fit dans les vallée, par le volume 
a d'eau énorme, un grand ravage dans les biens et 
a maisons. » 

« Le jour de TAssomption de la même année il y a eu 
« un orage épouvantable accompagné de grel d'une gros- 
ce seur inouï qui depuis Germaînville et prenant par le 
(c bois de Broué à Marolles et Marchezaîs on abattue les 
« grains sur terre ce qui a été cause que les pauvre on 
a ramassé une très grande quantité de grain sur terre et 
« les on soulagé. » 

a Les chaleurs ont été excessives et bouillantes, pen- 
ce dant les mois de may, juin, juillet et aoust 1778. Moîs- 
<c son abondante. y> 

a Le 27 février, mardy gras 1781, il est venu une si 
« grande tem peste dans notre canton que toutte la cou- 
(i verture d'église a été très endomagé, dont il a fallu au 
a moins 1500 thuile pour la racommoder. Dans plusieurs 
(c endroits la phoudre a renversé des granges et fait 
(( d'autres dégât si considérable que depuis si long on 
a n'a jaimais vu une pareille impétuosité de vent. » 

(( Ny dans l'histoire ny dans les siècle les plus reculés 
u on vy jamais une année si remarquable que l'année 
(C de 1783. » 

a Ver janvier arriva le fameux tremblement de terre 
ce qui a rendu toutte la province de Naples dans une sol- 
« litude aussy triste que la fin du monde. » 

ce Mais le plus remarquable phénomène est celuy qui 



« parut à la fin de may. On vit du côté de llaville à 'i 
« heures du soir paroître plusieurs longues bandes de lu- 
« mière qui ont été visible pendant plusieur jour avec 
« une claireté capable dy lire à sa lueur. Enfin depuis la 
« fin de may jusque presque la mi-d'aoùst, le soleil sans 
« interruption a été enveloppé d'un brouillard sec si épais 
« que apeinne pouvoit-on voir un homme à 20 pas. Les 
« jour étaient obscurcieet les nuits clairvoiante. Ce brouil- 
« lard ne mouilloit point pendant cette obscurité du so- 
« leil ; on n'entendoient que maladies et morts inombra- 
« bleraent. Cependant l'année a été féconde en grains 
cr excepté le vin et les fruits fort rares. » 

a Aujourd'huy raercredy. II" jour de février 1784, la 
a neige depuis le commencement de décembre n'a pas 
« cessé de paroistre, mais depuis une espèce de dégel 
« de la ray-janvier, la neige a tombé avec tant d'a- 
« bondance qu'il y en a 2 pieds sur la terre. Jamais 
« homme vivant n'en a tant vu, car il y a des endroits où 
« il y en a 6, 8 et même 10 pieds de hauteur. » 

« Depuis le dégel et la fonte des neiges, arrivés le 23 
« février 1784, il n'est tombé delà pluie que la nuit du 
« mercredy 7 juillet et le jeudy 8 toute la journée. Depuis 
« ce temps-là, il n'a plu que le dimanche 22 aoust. » 

« Les chaleurs ont été bouillantes et excessives ; la 
« moisson précoce et prématurée : il a fallu arracher les 
a blés tr.nt ils étaient petits et les avoines aussy. » 

« La récolte du bled a encore été passable, mais il n'y 
« a pas eu de mars et la disette de paille a fait monter le 
« foin à un prix exhorbitant. Les laboureurs ont diminué 
« le nombre de leurs bestiaux et les ont vendus à bas prix. » 
« En 1785, la moisson a été pluvieuse à tel point que 
a les bleds n'ont pu être coupez et ont été crochetez 
« comme des pois. » 



40 BROUK 

a Le mardy 31 octobre 1786, il a neigé tout la journée 
« comme en 1640. » 

Le 24 juillet 1808, au cours d'un violent orage qui a 
éclaté sur la commune de Broué, la foudre a frappé le clo- 
cher de l'église du côté du couchant et y a fait des dégâts 
assez considérables (1). 

Au mois de juin 1839, toutes les récoltes furent détruites 
par la grêle. Les dégâts furent estimés à 102 826 francs 86 
centimes et la commune reçut un secours de 3476 francs. 

La sécheresse a toujours été un fléau pour les habitants 
de la commune de Broué à cause du manque d'eau. 

Un arrêté municipal du 29 thermidor an VIII, pris sur 
la demande des cultivateurs, interdisait de lever les 
avoines avant dix jours. 

En 1858, la commune ayant eu à subir une nouvelle 
sécheresse, le maire dut prendre l'arrêté suivant : 

« Le Maire de la commune de Broué. 

ce Vu les dispositions de la loi des 16 et 24 août 1790 et 
a celles des lois des 28 septembre et 6 octobre 1791 et 
« celles de la loi du 18 juillet 1837. 

ce Considérant que par suite d'une longue sécheresse 
ce les mares publiques de la commune de Broué sont 
« presque entièrement à sec, et qu'il est urgent de prendre 
« des mesures de sûreté dans la crainte qu'il ne sur- 
« vienne quelqu'incendie. » 

Arrête : 

a Art. l®^ — Tout habitant de la commune de Broué 
a est tenu de placera là porte extérieure de sa maison, un 
ce vase plein d eau de la capacité de deux hectolitres et de 
« l'entretenir ainsi tant que durera la sécheresse. » 

(1) Lettre dr M, Dajçron à sim (ils Guillaume, soldat en P^spagne. 



BROUÉ 41 

« Art. '2. — Ces vases seront remplis et renouvelés 
a avec de Teau tirée des puits ou des mares particulières. » 

a Art. 3. — Le garde-champètre est chargé de lexécu- 
a tien du présent arrêté qui sera soumis à l'approbation 
a de M. le Préfet. » 

A Broué, le 10 août 1858. 

Le Maire, 
Signé : A. Legrand. 

Plusieurs fois encore depuis cette époque, quand la 
sécheresse se faisait trop vivement sentir, les maires 
prirent des arrêtés interdisant l'emploi de Teaudes mares 
à d'autres usages que celui de labreuvement des bestiaux. 

Le village de Broué, probablement à cause de sa proé- 
minence au-dessus de la plaine environnante, semble 
être assez souvent touché par le feu du ciel. 

Indépendamment des cas énoncés ci-dessus, on cite la 
chute de la foudre sur un arbre du Jeu de Paume, sur la 
grange de M. E. Egasse, sur celle de M. Bcauvais et en- 
fin en 18î)5 sur la meule de grain de M. Louis Egasse, 
qui fut entièrement consumée. 

Toutes les fois, cependant, les dégâts ont été j)urement 
matériels et on ne cite aucun accident de personnes. 

V. — Règne animal et Règne végétal. 

Quadrupèdes. — On se ferait difficilement une idée du 
gibier qui pullulait avant 1789 dans la commune de Broué 
où les terres non défrichées et les bois lui servaient 
de refuge. 

Le droit exclusif de chasse appartenait, comme Ton 
sait, aux seigneurs de Badonville. 

BRot'K (775+15 c.) 6 



42 BROUK 

Indépendamment des bois plantés autour de leur ma 
noir seigneurial, ils possédaient encore , dissiminés sur 
tout le territoire de la commune, des bosquets où le 
gibier s'abritait. 

Ces bosquets, connus sous le nom de remises à gibier, 
existent encore pour la plupart aujourd'hui. Telles sont : 
la remise du Soc, la remise des Carrières, la remise du 
Moulin (bois du Télégraphe), la remise de Chouanne (bois 
de la Noël), la remise du Breuil et la remise dite du Bois 
Souillard. 

Le gibier était en quantité telle qu'il pénétrait jusque 
dans les jardins pour chercher sa nourriture. 

On raconte que Jacques Durvie, jnaçon à Bécheret en 
1760, avait imaginé de placer dans son jardin une cloche 
qu'il mettait en mouvement la nuit au moyen d'un câble 
qui aboutissait dans la ruelle de son lit. 

Quand il s'éveillait, il agitait la cloche pour effrayer les 
lièvres et lapins qui dévoraient ses légumes. 

Les loups étaient, paraît-il, assez communs à Broué, 
avant le défrichement des bois. 

On raconte qu'un vieux garde, du nom de Maitrejean, 
trouva un jour une nichée de louveteaux dans le bois de 
Broué. La louve était absente. Alors, le garde prit les pe- 
tits, les mit dans son sac et les rapporta à Broué. 

Une autre fois, une veuve Durand, qui habitait une 
maison actuellement détruite, mais qui est indiquée sur 
notre plan de Broué en 1751, entendit une nuit des heurts 
réitérés à la porte de son étabie donnant sur les champs. 
Elle se leva, regarda par sa fenêtre, et aperçut un loup 
aux yeux flamboyants qui tentait de forcer l'entrée. Sûre 
de la solidité de sa porte, elle referma sa fenêtre en di- 
sant : a Ah ! c'est toué, eh bin, va t'couchcr, pî moue 
itou. » 



Depuis, le gibier à poil a presque disparu. Les causes 
en sont multiples ; on peut toutefois citer le déboisement, 
Tabus de la chasse et le braconnage. 

On y trouve quelquefois comme gibier de passage le 
sanglier, le cerf et le chevreuil. 

Il y a encore quelques lièvres et des lapins dans les 
bois qui couronnent la butte du Télégraphe. 

Enfin comme autres quadrupèdes on rencontre les 
fouines et les putois qui élisent domicile dans de vieux 
greniers, au désespoir des propriétaires de volailles. 

Oiseaux. — Les oiseaux que Ton trouve sur la commune 
de Broué, soit comme habitants définitifs, soit comme 
hôtes de passage, sont : Thirondelle, Tengoulevent, la 
bergeronnette, l'alouette, le roitelet, la mésange, la fau- 
vette, le rouge-gorge, le pic-vert, le coucou, le merle 
noir, le loriot jaune, Tétourneau vulgaire, le moineau, le 
chardonneret, la linotte, le verdier, le bouvreuil, le geai, 
la pie, le corbeau, le courlis, la bécasse, Toutarde, la 
colombe ramier, la colombe tourterelle, la caille, la per- 
drix, le canard sauvage, la chouette, Tépervier et la buse. 

Poissons. — Les mares fournissent la carpe, Tanguille, 
la tanche et quelquefois le brochet. 

Batraciens et Reptiles. — On en compte quinze à seize 
espèces, parmi lesquelles Torvet, la couleuvre, le lézard, 
la grenouille commune, le crapaud et enfin cette jolie 
petite grenouille verte qu'on appelle rainette, et qui, pla- 
cée dans un bocal à demi-plein d eau est pour les habi- 
tants de la campagne, un hygromètre viyant. 

Insectes. -:- La commune de Broué n'offre, que nous sa- 
chions, aucune espèce d'insectes qui lui soit particulière. 



44 BROUK 

Plantes. — On trouve sur le territoire de Broué la plu- 
part des plantes citées dans les flores des environs 
de Paris, et notamment les plantes officinales y parmi 
lesquelles la gentiane, la valériane, la centaurée, la douce- 
amère, la morelle, les polygalées, les orchidées, les re- 
nonculacées, les violacées, les crucifères, les ombellifères, 
etc. 



GIIAPITHE II 



HISTORIQUE DE LA COMMUNE DE BROUE 

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU'A NOS JOURS 




1. — Origines, Féodalité et Moyen-Age. 

I est nécessaire de connaître Thistoire de la 
France, notre grande patrie ; niais il nous 
paraît intéressant aussi de connaître rhistoire 
particulière de notre village. 

C'est dans le but défaire sortir de Toubli 
cette histoire particulière, de faire savoir comment on 
vivait à Broué dans les temps anciens, comment on y culti- 
vait, comment on s'y habillait, comment on s'y logeait, 
et, s'il est possible, comment on y pensait, que nous 
avons entrepris ce modeste ouvrage. 

A défaut de renseignements plus complets, car nous 
avons bien peu de documents, nous ne ferons le récit 
que des choses essentielles, importantes, authentiques 
qui constituent Thistoire de la localité et des localités 
avoisinantes. 

Il est certain, du reste, que le sort du paysan de Hroué 
était, à peu de chose près, celui de tous les paysans de 
la généralité de Paris. 



40 BROUÉ 

H est certain aussi que Broué date de Tépoque gauloise. 

Le vieux mortuologe de M. Guillaume Maillier Texpose 
ainsi : 

« Premièrement pour l'habitation et demeure des 
K hommes audit lieu on ne peut pas au vray en dire le 
(( commencement. Il semble qulls y ont demeuré et 
a basty des maisons auparavant que César empereur des 
« Bomains vint avec ses armées en Gaule et qu'il se ren- 
a dîst souverain seigneur de Dreux, pays chartrain, etc. » 

Les armes et outils en silex taillé ou poli que Ton 
trouve fréquemment sur le territoire de la commune sont 
une preuve de l'occupation du terrain par les Gaulois de 
l'âge de la pierre. 

Voici le dessin d'une de ces armes. 




Hache gauloise. 

Nous avons déjà dit plus haut au chapitre de l'orogra- 
phie, que sauf la butte du télégraphe, le terrain de la 
commune de Broué était plat et uni. 

« Cette position lui a valu sans doute son nom primitif 
a Broil^ (Broa^ idem ac Broilus, Brolium^ toc us depres^ 
a sus, humiduSf pascuus ubi herbnp obundant) signifîca- 
a tion conservée aujourd'hui par le mot allemand Bri'd 
(L (lieu destinée au pâturage). Les mots originaires Bro- 
« lium, Broletum, étaient déjà dégénérés au XIP siècle, 
a en ceux de Broetum v. 1110; Brodeatum^ vers 1115; 
<L Brodenrum, 1184. Dans le siècle suivant apparaît celui 
a de Broé^ v. 1250 ; puis viennent ceux de Broeium^ 



a Brouetum dont notre idiome français a fait Brouez, 
a puis Broué ». (1) 

A 1 époque gauloise nous savons que la commune de 
Broué formait un désert dont une partie était plantée en 
bois. 

Il est probable que les premiers habitants sont venus 
de la forêt de Crotais (2), 

Au versant sud du monticule qui s'élevait dans leur 
plaine, ils bâtirent leurs huttes de branchages, semblables 
à celles que les bûcherons et les charbonniers se cons- 
truisent encore dans nos bois. 

Ils défrichèrent bois et landes, n'ayant pour outils 
qu'une pelle ou même simplement une sorte de pioche 
en bois dur, faite avec une branche fourchue. 

Les champs ainsK défoncés reçurent des céréales, et 
voici pour la première fois une récolte utile qui se prépare 
sur notre sol. 

Chacun devint maître du coin qu'il avait fécondé; ce 
fut l'origine de la propriété rurale. 

a C'est une origine honnête et respectable, car il y a 
a là deux bonnes choses : travail et justice. » 

Maintenant qu'il a un champ, le laboureur ne s en ira 
plus. Il s'attache à son bien. D'autres viennent travailler 
à côté de lui, s'y installent avec leurs familles, bâtissent 
des huttes à côté de celles qui existent déjà, et voilà la 
station formée. 

Pour le lieu qui nous occupe, il est certain que la 
partie la plus féconde de la commune, aujourd'hui Ma- 
relles, fut habitée en même temps que Broué. 

Seulement, il est supposable que le village était cons- 

(1) Annuaire d'Eure-et-Loir, année 18t)3. 

(2) Aujourd'hui, la forêt de Dreux. 



48 BROUK 

truit un peu plus au midi, à l'endroit actuellement connu 
sous le nom de la Vieuxville. 

Ceci est surabondamment prouvé par les fouilles exé- 
cutées par M. Laîné, journalier à Marolles, qui a trouvé 
des vestiges et des objets à des profondeurs variant de 
0,50 centimètres à 2 mètres. 

Broué ne possède aucune trace des pierres sacréey 
des Gaulois. Cela tient d'abord à la rareté de la pierre 
dans notre lieu puis au voisinage immédiat de la forêt de 
Crotais où se tenaient les grandes assemblées des druides, 
les prêtres de ce temps-là. 

Et cela dura ainsi jusqu'à la conquête du pays par les 
légions romaines. 

Vers l'an 50 avant Jésus-Christ, les Romains, conduits 
par Jules César, firent la conquête de notre sol malgré 
la belle résistance de la cité des Carnutes (Chartres) et de 
celle des Druides (Dreux). Sous la domination romaine, 
les cités gauloises furent divisées en pagi (pays). Parmi 
cesjjagi, on distinguait le Drouais dont dépendait Broué. 

Notre localité se trouvait tout à fait sur les limites du 
Pinserais qui était séparé du Drouais par une ligne pas- 
sant par le Breuil-Benoît, Abondant, Serville, Broué, Bou- 
tigny et la Haute-Ville. 

Les Romains, quoique civilisés, étaient féroces à la 
guerre, et lors de l'invasion ils pillèrent et brûlèrent 
comme l'auraient fait des barbares. Ils ne ruinèrent pas 
cependant le pays de fond en comble et résolurent au con- 
traire d'en tirer tout ce qu'il était possible. 

Us s établirent chez nous et y restèrent pendant quatre 
siècles. ' 

Les Gaulois prirent alors les coutumes romaines, se 
mirent à parler latin, abandonnèrent leur vieux patois 
que l'on ne retrouve plus aujourd'hui qu'en Bretagne. 



^RouÉ 49 

En vued'étendre partout la civilisation en construisant 
des routes, des ponts et des villes, les Romains écrasaient 
le peuple d'impôts en argent et de réquisitions en nature, 
de sorte que le paysan gallo-romain était aussi malheu- 
reux que Favait été autrefois le paysan gaulois. 

Sa cabane cependant changea de forme. Klle devint 
rectangulaire et partant plus commode et plus habitable. 

Elle a une porte et à côté, une fenêtre sans vitres, 
fermée par un contrevent de bois. 

A cette époque les riches Humains se faisaient bâtir des 
villas. Ce mot latin qui est devenu en français notre mot 
ville, signifiait alors, non pas une ville, mais une maison 
de campagne. 

Telle fut Torigine de notre hameau de la Vieuxville, 
détruit aujourd'hui mais dont le nom s'est perpétué 
parmi les générations à travers les siècles. 

Une voie le traversait, ramification de la grande voie 
romaine allant de Paris à Honen par Dreux et Evreux, 
laquelle passe un pt*u au nord de Serville. 

M. Laîné qui a fait des fouilles en dillérents endroits 
de ce village, a découvert remplacement d'un temple 
reconnaissable à son dallage en mosaïque. 

Cette mosaïque était formée de petits cubes de pierre 
de O'",0l5 de côté, cimentés ensemble et portant par en- 
droits des losanges en mosaïque de marbre noir. 

Ce temple qui, comme tout le village, a du être détruit 
par le feu, contenait des fragments de vases, les uns dorés, 
les autres recouverts d'un émail de couleur rouge-sang. 

L'un des fragments portait ces mots : 

MIH MDIM. 

un autre : 

SANTI.VMM. 

un autre portait des fleurs de uuiguet. 

BROLÉ (775+15 c.) 7 



50 hROUÈ 

Parmi les autres objets mis à découvert par M. Laîné, 
on peut citer : 

1** Des vases à col très étroit présentant une ouverture 
capillaire d'où le liquide ne devait s'échapper que goutte 
à goutte. 

2"* Environ vingt-cinq sortes d'autres vases ; les uns 
plissés, les autres unis, d'autres à col carré. 




Vase gauluis. 

•i° Une coupe en verre vert dont le pied, d'environ 0'"2() 
de haut était revêtu de torsades en fil de verre fin comme 
des cheveux. 

4"" Deux tuiles carrées présentant des bords relevés 
des deux côtés. 

S"" Un faîtier couvre-joint de 0"'50 de long, et de lar- 
geur inégale dans les deux bouts. 

6** Une épingle en bronze représentée ci- 
contre en demi-grandeur naturelle. 
7"* Une chaîne de fer d'environ un mètre de 
Epiiigic lomainc ^^^S ^^ dout chaquc maille avait la forme 

en bronre. d'uUC S fcrméC 8. 

8** Un bracelet en bronze uni. 
9** Une bague en bronze portant trois perles vertes, 
10" Un graphium en bronze de la grandeur d un porte- 



î 



Graphium rumuin. 

plumC;, présentant à Tun des bouts un bouton de fleur 
d'oranger; l'autre bout est terminé en pointe. 



BROU F. 51 

1 1" Un objet dont on ne connaît ni le nom ni l'usage 
et qui se compose d'un os cintré Je 0^15 de long, pré- 
sentant une section carrée de O^Ol de côté. A 0^02 de 
chacune des deux extrémités est percé un trou. Enfin 
une rainure est pratiquée d'un trou à l'autre dans la par- 
tie concave de l'objet. 

12"* Deux clefs romaines en for. 




Clef romaine. 



I*T Trois cuillers en ivoire de la grandeur dune cuil- 
ler à moutarde. 

14** Une lance de 0™15 portant à l'un de ses bouts un 
anneau plat. 




Lance. 



15** Un bout de grande scie et des couteaux en fer. 

16® Six pièces de monnaie dont cinq en bronze et une 
en argent portant Tinscription : DIVA FAUSTINA. 

17"* Une autre pièce du roi Chilpéric. 

18*" Une meule de moulin de (V"65 de diamètre percée 
en son milieu d'une ouverture circulaire. 

Aux deux extrémités d'un même diamètre sont des 
encoches de 0™04 d'équarrissage et O^O? de profondeur 
qui recevaient les leviers sur lesquels s'attelaient les es- 
claves chargés de moudre le grain. 

Des pièces furent également trouvées sur l'emplacement * 
d'un autre hameau, la Giguetterie aujourd'hui détruit. 



52 BROUÉ 

Voici comment M. Guillaume Maillier raconte ce fait 
clans le vieux mortuologe. 

« Kn 16^5, un des habitants dudit Boue, demeurant en 
« un hameau dict la Giguetterie, labourant en son héri- 
(( tage à Tendroit dict les Terres noires, y trouva cinq ou 
a six médailles de cuivre seulement et non argenté et de 
(( la grandeur d'un teston avec des effigies d'empereurs 
a et sans qu'il y eust aucune escripture, ou s'il y en 
a avoit, elle ne paraissoit pas. » 

a Un des habitants dudict Broué, travaillant en la sai- 
« son du mois d'aoust mil six cens soixante, à crocher 
« des pois dans un champ de terre, au lieu dict les Terres 
« noires, entre ledict. Broué et un hameau en dé|>endant 
« appelé la Giguetterie, où il y a eu autrefois des maisons 
« basties, ce qui se recognoist par de vieillies masures, 
« bricjues et tuiles (ju'on y voist encore, descouvrit un 
ce pot de terre plein de médailles de la grandeur d'un 
(( liard, avec des effigies, escriptures, lettres et devises 
(( assez bien faictes, où il y en a eu huit cents et plus, et 
« comme ce pot avait esté cassé au haut par quelque 
a soc de charrue, on trouva encore c\ divers endroicts 
« dudit champ de pareilles médailles, mais peu. » 

a Ce pot de terre levé du champ où il estoit caché et 
<t ainsy plein des dictes médailles, comme l'habitant n en 
« scavoit pas le prix et la valeur, il porta c(* nombre de 
« huit cents à Dreux où il les vendit quarante livres 1 etc. » 

a Le marchand les ayant vendues à Paris revint audict 
a Broué pour y en trouver encore. » 

a On sceust aussy tost audict lieu ([ue ces médailles 
(c avoyent esté bien estimées, on se transporta sur le 
« champ, on y en descouvrist, mais peu, comme dict est, 
« et à diverses effigies et devises. » 

« Premièrement d'Antonin, filz de l'empereur Sévère 



BROUÉ 53 

a quy régnoit Tan de grâce 200 ou environ où il y avoit 
« d'un costé Teffigiedu dit empereur, sur sa teste 1m cou- 
« ronne impériale avec cette escripture autour de relfi- 
« gie : Anfonîus Aui^uslus imperafor ma.vùnus, et de 
a Taultre costé une aultre effigie autour de laquelle estoit 
a escript : luvlirifas Homanorum, » 

« Item, de Tempereur dit César Maximimus Pius c|ui 
a régnoit Tan de grâce 2H8 ; son effigie d'un costé bien 
a nnarquée avec cette inscription : Cœsar Au^ustus Ma,ri' 
« mus parfaitement bien escript et de Tautre un dessin, 
a Et comme il y avoit double médaille, il y avoit aussy 
« double escripture. Kn une estoit escript : Patres senatus 
« et en Taultre : lovi Sfafori. » 

a Item, deux de Tempereur César Gordian nommé Pius 
« en latin, quy régna depuis 238 jusqu'à 2'i6. Son effigie 
a d'un costé avec sa couronne impériale ; le tout bien 
<r faict (ît bien marqué, comme les dessus dits, et pour les 
a deux devises bien escriptes et en assez beaux caractères. 
a Kn une : Fides militum. en l'autre : lovi Statori. » 

a Item, de Philippe, aussy em|)ereur qui tua ce Gor- 
et dian ; d'un costé son effigie avec î^a couronne impériale, 
a et autour de la dite médaille : Philippus Augustus 
a imperator militum, et de l'aultre costé pour devise : 
« Liberalitas Auguste Ca'sarts. Cet empereur ayant en- 
a vahy Tempire sous Gordian, déclara Philippe-Auguste, 
« son filz empereur. Tan de grâce 2^i9. On les dict avoir 
« esté les deux premiers empereurs chrétiens. 

a (]es six médailles et les mieux marquées de celles 
a qui furent trouvéez sur le champ en divers endroits et 
« hors celles du pot ont esté présentées à Son Altesse de 
c Metz par le seigneur de la terre de Broué, monsieur de 
c Saint-Liger en Judine, à quy il en est resté encore 
<r quatre aultres. }> 



r>4 BROU^. 

« Il s'en est encore trouvé au dict lieu et champ du sus- 
dict empereur Gordian. Son effigie d'un costé autour de 
« laquelle estescript : Imperator Gordianus divus^ FœlLv 
« Augusfus et de Taultre part : loi^i Statory. » 

a Une de Julia. Son effigie d'un costé avec des escrip- 
« tures diverses et pour devise de Taultre costé : Pietas, » 

« Item, de Caïus Vibius. La devise y est de l'aultre 
a costé mais elTHicée. d 

(( Item, de Décius. Son effigie d'un costé avec sa cou- 
(( ronne impériale et autour : Imperator Décius ; de Taultre 
« costé une effigie et devise mais difficile à scavoir. » 

c( Si on eust sceu, au temps que ces médailles ont esté 
« levée/i do terre, leur prix et leur valeur, chacun eust 
(( esté curieux d'en avoir, et il est à croire, que dans ce 
« grand nombre de liuict cents et plus, on y en eust trouvé 
c( beaucoup de bien marquées, bien escriptes, des lettres 
a et remarquables devises de plusieurs empereurs de ce 
a temps- là. p 

Il en a été trouvé depuis par différentes personnes. 
Nous en avons trois en notre possession. 

L'une, de la grandeur d'un liard, très bien conservée 
porte d'un côté l'effigie de Tempereur Maximus avec cette 
laconique inscription : Md.vimus ; de l'aulre coté, la de- 
vise : Non plus ultra. 

Une autre, de la grandeur d'une pièce de dix centimes, 
porte d'un coté l'effigie d'une femme avec cette légende : 
Diva Augusfa, et de l'autre une déesse avec les lettres S. C. 

La troisième porte les mêmes lettres S. C. et présente 
sur la face l'effigie d'un empereur ayant la tète couronnée. 
La légende est effacée. 

Nous avons dit plus haut que les paysans étaient chargés 
d'impôts et de réquisitions. Il est bon aussi de mention- 
ner que les hommes les plus vigoureux étaient enrôlés dans 



BROUK 55 



la milice. On les envoyait très loin, là où les empereurs 
romains étaient en guerre, et ils n'en revenaient jamais. 

La misère allait toujours croissant au village, en sorte 
que vers la fin de l'empire il était ruiné et dépeuplé. 

C'est vers ce temps que la religion chrétienne fut j)ré- 
chée dans notre patrie. 

Les paysans ne se convertirent que petit à petit, et 
conservèrent en partie leurs superstitions et leurs pra- 
tiques religieuses. 

Un fortin, appelé encore aujourd'hui la Motte, semble 
dater de cette époque. 

C'est une butte de terre de 130 mètres do circuit et 
d'environ ^j mètres de hauteur. 

Tout autour on remarque encore la trace de fossés 
destinés à fortifier ce lieu. D'un seul coté, au couchant, il 
y a solution de continuité dans le fossé ; c'était l'entrée. 

En I8^i0, M. Aulet, chirurgien à Houdan, a fait prati- 

• quer des fouilles sous ce fort; mais, n'ayant trouvé que 

quelques ferrailles et un levier qui servait autrefois à 

orienter les moulins à vent, il jugea le résultat insuffisant 

et abandonna ses recherches. 

Ouelque temps après l'établissement de la religion ca- 
tholique, notre pays fut envahi par des hordes barbares 
venues de la Germanie. 

C'étaient les Francs. 

Plus d'une fois notre village dut se trouver sur le che- 
min des envahisseurs. 

Ses habitants ne résistaient point; ils fuyaient dans les 
bois d'où ils ne revenaient que pour trouver leurs mois- 
sons détruites et leurs chaumières incendiées. 

Les cendres, le charbon, les fers tordus par le feu, dé- 
couverts par M. Laîné sont une preuve irrécusable de cette 
assertion. 



Ainsi vécut le laboureur de Brouc au temps des Méro- 
vingiens et des Carlovingiens. 

Les évêques à cette époque étaient les conseillers des 
rois; l'Eglise possédait de grandes propriétés et en per- 
cevait les impôts, les redevances et les dîmes. 

Les monastères aussi deviennent riches et puissants à 
cause des dons qui leur sont faits par les seigneurs. 

Les paysans, il faut le dire, n'étaient point fâchés d'être 
donnés aux moines ; les hommes d'Eglise étaient moinsdurs 
pour leurs serfs que les rudes barons; et surtout les serfs 
d'Eglise étaient moins exposés aux ravages de la guerre. 

Les paysans de Broué rentraient dans cette catégorie et 
dépendaient de Tabbayede Coulombs. 

Après avoir parlé du sort de nos anciens compatriotes, 
imaginons-nous un peu ce qu'était leur village. 

Les rues en sont étroites et mal alignées. Les petites 
maisonnettes sont bâties en teire et couvertes en chaume. 

Il n'y a qu'une seule pièce où Ton mange et où Ton dort; 
mais cette pièce a une cheminée. 

L'àtre est pavé de pierres plates; la cheminée est 
énorme: large, haute et profonde. 

Le sol de la maison est toujours de terre durcie. 

11 n'y a pour ouvertures (ju'une porte et une petite fe- 
nêtre. Point de vitres encore : le verre coûte trop cher 
et est réservé pour les églises. 

Notre village, en effet, avait déjà une église, que nous 
décrirons plus loin. 

De cette époque aussi date l'origine des noms de 
famille. 

Le seigneur avait son titre et son blason ; l'homme de 
labour avait à peine un nom. 

11 avait celui qu'on lui donnait au baptême, ce que 
nous appelons aujourd'hui un prénom. 



BROUK Ot 



Tous s'appelaient ou Pierre» ou Simon, ou Jean. Les 
Jacques étaient fort communs. 

Et alors comme il fallait les désigner en parlant, on y 
ajoutait un surnom qui rappelait soit leur taille, soit une 
autre particularité de leur personne, soit le lieu où ils 
étaient nés ou le métier qu'ils faisaient. 

Pierre l'aîné, devint Pierre Laîné ; le petit Jacques 
devint Jacques Petit ; Jean, le forgeron fut appelé Jean 
Lefèvre ; Guillaume le tisserand fut nommé Guillaume 
Tessier, etc. 

Ces surnoms, donnés entre gens du même village, res- 
taient dans la famille. 

Ils sont devenus nos noms de familles; noms simples, 
sans orgueil mais qui valent noblesse s'ils rappellent à 
ceux qui les portent un héritage d'honnêteté et d'ohs- 
cures vertus. 

Vers 1119, Roger dixième abbé de Coulombs fit dé- 
fricher les terres d'un grand nombre de paroisses, no- 
tamment les terres de la paroisse de Saint-Martin de 
Broué qui étaient incultes. 

« Lorsque des terres estoient défrichées dans une pa- 
ft roisse, Tabbé y faisoit édifier des maisons pour les 
'( cultivateurs qu'il y établiosoit ; ceux-cy ([u'on appeloit 
(( les hôtes avoient, pour eux et pour leurs enfants, une 
« espèce de propriété des terres qu'ils cultivoient, mais 
« ils ne pouvoyent n'y les vendre n'y en disposer par 
u testament. Les devoirs imposés sur ces biens consis- 
a toient dans le payement du cham|)art, de la dixme, de 
« la taille (en certaines circonstances) et dans Tobliga- 
« tion de payera chaque fête de Noël, pour chaque mé- 
(i nage, les pains d'oublys ou se|)t deniers à la place et 
a deux setiers d'avoine. » 

'< Ces charges estoient considérables, mais les devoirs 

HKuuK 77o-^l5 c, 8 



58 BROUK 

a acquittés, les colons des biens ecclésiastiques jouis- 
(i soient tranquillement du surplus de leurs revenus ; leur 
(k sort estoit heureux en comparaison de celui des serfs 
« des autres seigneurs. Les terres de ces derniers estoient 
« continuellement dévastées à l'occasion des querelles 
a qui survenoient entre eux, au lieu que les terres des 
(( monastères estoient ordinairement respectées comme 
a terres de chrétienneté, c'est-à-dire d'Eglises. Mais, no- 
ce nobstaut le privilège de chrétienneté, les moines pre- 
« noient la précaution défaire fortifier leurs villages ou 
(( hameaux pour mettre leurs revenus et ceux de leurs 
« hôtes en sûreté. » 

<c L'abbé déléguoit dans chacun de ses villages ou hâ- 
te meaux, un de ses religieux pour veiller sur les travaux 
{< des colons, et les religieux chargés de cette inspection 
« estoient les juges du canton. Ils avoient sous eux un 
« officier appelé Maire, qui fesoit la recette des revenus, 
(( veilloit à la seureté des habitants et estoit le sergent 
« de la justice. On luy assignoit pour sa subsistance et 
« pour ses salaires, un certain nombre d'arpens de terre, 
M qu'il possédoit en fief, et une quotité déterminée dans 
« les droits seigneuriaux dont il faisoit la recette [ I ). 

M Indépendamment des devoirs dont nous venons de 
« rendre compte, les maires estoient tenus à peine d'a- 
« mende, de comparoître en personne, deux fois l'année, 
« à Coulombs. La première fois estoit le jour del'Assomp- 
« tion de la Vierge, patronne de l'abbaye : ils assistoient 
« à la grand 'messe, aux vêpres et à la procession, en 
« vestes blanches, un bâton à la main. La seconde fois 
« estoit le jour du Carnaval. Ce jour-là l'abbaye donnoit 
« au public le spectacle d'un combat de coqs, les maires 

1^1) Arcliivcs (le Coulombs. — Annuaire, 1860, p. 2(il. 



BROUÉ 59 

« gardoient le chamj) clos. L abbé estoit olvligé de leur 
« donner à dîner ; les mets qu'on devoit leur servir 
« estoient fixés par les titres. Ils estoient tenus aussy d'as- 
« sister à toutes les assises du bailliage, notamment à 
<* relies du 11 octobre, jour où le bailliage faisoit sa 
« rentrée. » 

« Ces fiefs de domesticité n'estoient encore dans le 
«« XIP siècle concédés qu'à vie ; ils sont devenus hérédi- 
«« taires dans la suite. » 

<c 11 y avoit encore'dans chaque terre des domestiques 
fc d'un ordre inférieur qu'on appeloit les familiers de 
« l'abbaye. Ces familiers étaient des serfs : leurs gages 
a eonsistoient dans une pension annuelle d'un demy- 
i( niuid de blé. Ils estoient vêtus et nourris ; on leur four- 
it nissoit le linge nécessaire et' un cheval, à condition 
a <[ue, s'il mourroit, le familier le remplacoit à ses frais. 
t< Ces dome.sti([ues ne pouvoient épouser que des filles 
'c serves de l'abbaye; s'ils vouloient en épouser une 
<( autre, il falloit le consentement des deux seigneurs, 
c( et les futurs époux payoient pour obtenir ces consen- 
te tements. (1) » 

De l'examen du chartrier de Coulombs, il ressort que 
cette abbaye avait à Broué justice, mairie, dîme et fief. 

Les différents hameaux de la commune de Broué n'ont 
pas toujours eu les mêmes droits ni les mêmes charges 
à l'époque féodale. 

Nous reparlerons plus loin, en faisant l'historique de 
chacun d'eux, des différents seigneurs dont ils dépen- 
daient. 

Nous avons dit déjà que les seigneurs, pour une cause 
ou pour une autre, faisaient de riches dons aux abbayes. 

(1) Annuaire de 1805, p. 291. 



&) broi:k 

Voici le texte d'une donation de ce genre faite à la fin 
du XI/" siècle par Simon d'Islou. 

Le texte, extrait du chartrier de Tabbave de Coulombs, 
a été transcrit en 1(U)5 par M. Guillaume Maillier dans 
son livre journal (1). 

« Je veux, Simon d'Islou, faire scavoir aux présents et 
« à ceux qui seront après nous que Guérin, mon fils, es- 
« tant fort malade et prest à mourir, ma persuadé de 
« donner aux moines de Coulombs pour le bien et salut 
« de son âme, y ayant bien pensé, la moitié de Téglise de 
H Broué avec la moitié de la dixme, ce quy s'est faict au 
« même jour qu'on y célébrait la solennité de tous les 
a Saints. Je suis venu en personne dans le chapitre de 
« Coulombs et en la présence de dom Jean, prieur quy 
M lors présidoit au chapitre. J'en ay faict le don du con- 
« sentement de Tescia, ma femme, Rodulphe, mon fils 
(( et pour témoins: Arembert, l^]lisabetli de Trereno,etc. » 

« Par ce mot, église, on entend comme il semble le 
« droit de patronage pour Marolles et pour la dixtue, 
(( celle dudit lieu. » 

« Soit icy remarqué qu'il y a audit Marolles deux fiefs ; 
« un appelé Neument, laultre de la Communauté. Ce 
« Simon de Islou, seigneur des deux, retint pour soy le 
<( neument et donna aux moines de Coulombs la moitié 



(1) « Ego Simon de Islou, notuiii fi<'ri volo presentibus, et posteris 
« quod Guariniis, fîlius mous, dum gravissima cegritudine lahoraret 
a et extremum jara pcne diem claustiret, salubcrrima sollicitudine 
« animo sue permotus, mihi pcrsuasit quatenus ecclesiam Broeti di- 
« midiam cum dimidia décima Columbensibus monachis donarem. 
« Actum est igitur, et die que celebris Omnium Sanclorum solemnilas 
« ageretur, deveni ego in capitulum Coiumbense, et in presentia donani 
« Joannis prioris qui tune capitulo preerat, donum feci, annuentibus 
u Tescia uxore mea, Rodulpho, fiiio meo, qui et dono inlerfuerunt. 
« Testibus : Aromberto, Elisabeth de Trereno et Rodulpho. » 



« de celuy de la communauté, où il y a moyenne et basse 
« justice, cens, rentes et dixmes. » 

« 11 arriva ensuite que les vénérables doyen, chanoines 
't et chapitre de Meung associèrent comme seigneurs de 
«< liroué et Germainville les dicts de Coulombs et en toute 
« moitié* à tout ce qu'ilz y possédoyent, à la charge que 
« les dicts de Couloml)s feroient de mesme à leur égard 
« et dans les dicts lieux d'où il est venu que Meung a 
*< partagé à Marolles et Coulombs à Broué. » 

« Voicy ensuite la teneur du contenu de la dite asso- 
c< ciation (1). 

De Bpoué. — « Convention faicte entre nous, moines 
« de Coulombs et chanoines de Saint Liphard. 

** Nous, chanoines de Meung, accordons que les moines 
« de (Coulombs soient participants en moitié de tous les 
<c revenus constenant justice à la terre que nous possé- 
(f dons près Dreux, en deçà de la rivière d'Eure, à con- 
t< dition toutefois qu'ils nous communiqueront aussy par 
»< moitié tout ce qu'ils possèdent et posséderont dans les 
« susdites paroisses, c'est-à-dire de l'église de Broué et 
« de Germainville et de la susdite terre. Et ainsy tous 
« leurs biens devinrent-ils communs entre eux par moitié 
*< tant à Broué qu'à Marolles. » 

« Pour les dixmes de Broué et Germainville il y a clause 
« particulière à les engranger à la saison d'aoust ainsv 

(' I De Brodeato. — « Convfnlio inter nos ot inonachos Co- 
u liiiiibenses et canonicus sancli Lyphardy olirn facta. 

« Terra, ((iiarn habemiis circa Drocas, que citra Audurain esL 
t« inonachos de Columbis, omnium reddituum, consueludiniim, jus- 
« tiliarum, iinmo, (otius terre per médium participes facimus ; 
« ho«' tamen facto ut quidquid infra ])ai*ocliiarum termines, hoc est 
a ecclesie de Germainvilla et ecclesia? de Brodeaco, et pra*dictap terra*, 
u possident velpossessurisunt, totumnohis per médium communi(Mil. » 



62 BROUÉ 

» qu'il en suit (l) : qu au temps des moissons, les dixmes 
« quy estoient seront mises à la grange de la dite terre 
•' en commun tant par les chanoines que par les moines. »^ 
« Pour ce quy concerne Téglise , il y est dit (2) : 
« Les prebstres seront esta])lis par nous chanoines et 
« susclicts moines, et feront le serment de fidélité à notre 
<( chapitre et aux moines dans leurs biens. » 

« Il semble par là (|ue les prebstres n'estoyent pas en- 
core (jiialificz (Mirez. 

u II V a encore bien d'autres clauses dans la dite àsso- 
« ciation. Il y est escript que les doyen et chanoines de 
« Meung , venant à Coulombs, y seront reçus et logez 
« par les susdits moines du lieu ; que les droicts sei- 
« gneuriaux seront receuz par le doyen et les susdits 
<( moines, chacun par moitié. 

« Cette convention n'est point dattée ; on sçait toutefois 
« qu'elle a été confirmée à Orléans, Tan 1119 par Louis VI, 
« onzîesme année de son règne. Elle porte pour titre : 
« Confirmatio Ludovici Régis de terra quaî communis est 
« inter nos et canonicos sancti Liphardi (3). » 

(1) « Teinpore iiiessiiim, docimalores in grangia pra'dicta^ lerrae a 
« nobis jam dictis (*aiiotiicis et a monachis commiinitatr ponontur. » 

(2) '( Prcsbiterv per nos jam dictos Canonicos ol priediclos mona- 
« chos ronstitueutur el fidelitatem in nostro capitule el monachis in 
« suo facient. » 

l3) « Ego, Ludovicus, gratia Del Francoriim l\ex. Xotuni fieri 
« volo cunctis fîdelibus tam prœsentibus quam futuris, quod Ro- 
« gerins, abbas beatae Mariai Cohimbensis ecclesiae, cœterique fratres 
«' in eadcm ecclesia Deo deservioiites. niajcstatem nostram adierunt, 
« hiimiliter postulantes, ut terram S. Lij)hardi Magdunensis, in lerri- 
u torio Carnotensi supra fluvium qui vocatur Audura sitam, cum suis 
« possessionnibus, cum ecclesiis, cum silvis, cum aquis et pascuîs, si- 
« cuti decanus et canonici saucti Liphardi per mediam concesserant 
« terram illam, et molendinos per tertiam partem, cum omni familia 
« etiam utriusque sexus ad excolendum et roaidificandum concédera- 



BROUÉ 63 

« Nous, Louis, par la grâce de Dieu, roy de France, 
•< voulons que la présente soit notoire tant aux personnes , 
« présentes qu'à Kavenir : que Roger abbé de Téglise 
*< Sainte-Marie de Coulombs et les autres frères y siégeant 
« sont venus trouver Ma Majesté pour leur accorder la 
« terre que les Doyen et chanoines de Menng leur ont 
(c demandée et que nous leur avons accordée à la prière et 
'< exhortation de Jean, Evesque d'Orléans, Jean , doyen 
»< de Meung et les chanoines de la dite église. Donné à 
« Orléans Tan de grâce 1119 de .\otre-Seigneur, et de 
« notre règne le onziesme, en présence de Gilbert, évesque 
« de Tours, Godefroy, évesque de Chartres, Jean, évesque 
<' d'Orléans, Hubert, éves([ue de Paris, Lisiard, évesque 
" de Soissons. etc. (I) » 

« Cette convention, confirmée ensuite par le Souverain 
a Pontife de Rome, Adrien quatriesme. Tan 1154(2). » 

« mus. Quod nos pro reiiiedio uniinœ pat ris iiostri et animai nostra; eis 

« concessiinus, orantf el exortante Johanue Aurelianensi episcopo el 

or Johaniie S. Liphardi docano, et cauoniris (•jii>deiii ecclosia'. Supra- 

(• dicta enim terra infestaiione maloruin hoiitinuiii et tiialanim cousue- 

« tiidinem caplioii<\ qiiee a scrvienlibus torra* illi siiperposita' erant, 

« peiie in soliludine rodacla fiierat, et canoiiiris amplius nulla spes reae- 

« dificandi supererat : qiias omnes malas coiisiieliidines el ipsain vica- 

it riain nos rnnoventes, brennagium tantuinnàodo reliiiente», praecipi- 

« mus ne deinceps mala* consuetudines et vicaria capiantnr.Addimuset 

n luiic nostro beneliciô lerram Alerreville, quain canoniri S. Stepliani 

« Drocacensis ecclesia; eisdenk nionachis per médium communicave- 

« rant, eis concedenles, ut jure perpétue supradiclam terrain obtineant. 

« Ul autem hoc praîceplum nostrum lirmius pcrmaneal. astipulalione 

« sîgilli nostri linnare decrevimus. Data Aurelianensis publiée ; anno 

M incarnati Verbi MGXIX, regni autem nostri XI. Presentibus et lau- 

« dantibus Gisleberto Turonensi archiepiscopo, el Johanue Aurélia- 

« nensi episcopo, et Gaufrido Garnotensi episcopo, Huberto Parisiensi 

(' et Lisiardo Suessionensi, de curia nostra Stephano caucellario el 

M VVillelmo dapifero nostro et Gisleberto buticulario. » 
JJ D. Martène, t. i, coi. ()52. 
i2; Traduction Guillaume Alaillier. 



* 



04 imouÉ 

« Nous, Adrien, évesque, serviteur des serviteurs de 
« Dieu, à nos bien aimésenfants, Roger abbé, à vous tous 
« frères du monastère de Coulombs, salut et bénédiction 
« apostolique : Avons aj)prouvé l'accord fait entre vous et 
« le chapitre de l'église de Meung sur la moitié de la 
« terre que vous possédez près Dreux ; qu'il ne soit loi- 
ce sible à aucun des hommes d'en frauder cette page de 
« notre approbation; que si quelqu'un ose y attenter 
« qu'il sache bien qu'il encourra l'indignation du Dieu 
« tout puissant et des SS. apôtres Pierre et Paul. » 

La charte de tlli) indiquait que les terres de Broué 
étaient incultes. Les moines de Coulombs les défrichèrent 
si bien qu'en 1 179 l'abbé Humbert passa un bail pour 
huit années, de la moitié qui appartenait à l'abbaye dans 
les dîmes et les champarts de ces terres, moyennant 
quinze livres parisis (l) pour chacune des huit années. 

La paroisse de Broué dépendait du domaine royal et 
c'est par une conséquence de la liberté accordée par 
Louis VI le Gros à ses vassaux, que l'abbé Humhert y 
trouva des fermiers pour tous les revenus qui apparte- 
naient à son abbaye. 

a En 1184, Phili^jipe, roi de France, confirma toutes les 
(c donations faites |)ar ses prédécesseurs à Tabbaye de 

Gonfirmatio Adriaiiy Papse. 

« Adrianus, episcopus, servus servoruin Dei, dilectis liliis Rogerio, 
«< abbati et universis fratribui» Goluiiibensis monasterii. salutem et apos- 
« tolioam benediclioneni. Partum quod inter vos et capitulum Alagdu- 
u neiisis ecclesia» supra medietate totius terre quam possidetis circa 
u Drocas rationabiliter hictuiii est, auctoritale a[)ostoIica approhavi- 
« mus. Xulli ergo boruinum liccat banc paginam quani finiiavinuis in- 
u frangere et si quis audeal boc inlentare indigiiationerii omnipot«;ntis 
« Dei et sanctoruin apostoloruiu Prirv el Pauly se noverit incursuuiii. » 

(1; Les quinze livros parisis faisaient 18 livres 15 sols tournois. Le 
marc valait alors 25 sols. La moitié des revenus compris dans le bail 
montait donc à 720 livres de notre monnaie (Annuaire). 



BROl'F. 65 

« Coulombs et en ajouta de nouvelles, se réservant seu- 
a lement le brenage (i) sur les quatre villas du Mcsnils, 
c( deGermainville, de Broué et de la Musse (2). - 

1185. — Par une charte de 1185, Robert II, comte de 
Dreux, près de partir pour la 3° croisade avec Philippe- 
Auguste, fonda à Fermaincourt la chapelle Notre-Dame 
des Pézeris. 11 érigea un prieuré gouverné par des moines 
de Saint-Augustin et relevant de Tabbaye de Saint- 
Vincent-au-Bois, en Thymeraîs. Comme témoin de cette 
charte figure Henri de Broué. 

En 1186, une transaction fut passée devant l'évèque 
de Chartres entre Robert, comte de Dreux et Allerme, 
douzième abbé de Coulombs au sujet des terres de Broué, 
communes avec les chanoines de Meung, touchant la 
mesure à laquelle le dit comte se faisait payer les 
avenages (3). 

II y est stipulé « que chaque manant et habitant les 
a dites terres paiera par an au seigneur de Bû, un septier 
<r d'avoine pour chaque cheval ou bœuf à la mesure de 
« Dreux-, avec neuf corvées, six à la Saint-Jean et trois à 

(1) Redevance que les vassaux payaient à leur seigneur pour la nour- 
riture de ses chiens de chasse. 

(2) Philippus,' Dei gratia Francorum Rex. Noverint universî prae- 
« sentes pariter et futuri, quod avus noster Ludovicus universa bénéficia 
a quœ antecessores nostri Francoru>n reges, videlicet rex Robertus 
a et Henricus filius ejus, et Philippus proavus noster monachis Co- 
te lumbensibus taru in abbatia, quaiu in ejus mernbris manentibus de 
« suo proprio contulerunt, et quae ab aliis iidelibus suis temporibus 
« monachis data vel danda fuerunt, concesserunt et confirmaverunt, 

« concessit et conGrmavit oinne.-» malas consueludines, capliones 

« et angarias et vicariam reniovcus ; brennagium tantummodo in quatuor 
a villis, Mesnilo scilicet, Germevilla, Brodeaco, Mussa, retinens.,.. 
« Actum apud Meduntam, anno ab incarnalione Doniini MGLXXXIIIl , 
« regnî nostri anno quinte ... » (Annuaire). 

(3) Droit qu'on payait en avoine. 

iiuouK 775-f-I5 i*. y 



66 BROUK 

a la Saint-Remy : quiconque sera trouvé à la chasse paiera 
a 60 sols d'amende et un agneau ; toute la justice appar- 
« tiendra aux dits moines et chanoines avec les forfai- 
« tures et à la punition du seigneur de Bu ; à cause des 
a dits avenages et corvées, le seigneur de Bu mettra sous 
« sa garde lesdits manants et les habitants comme ses 
« hommes propres. » 

En sa qualité de terre de chrétienté, la paroisse de 
Broué n'eut que fort peu à souffrir des troubles causés 
par les origines de la guerre de Cent Ans. 

Comme ses seigneurs ne l'opprimaient pas outre me- 
sure, I4 Jacquerie y fut inconnue et les paysans vécurent 
paisiblement pendant tout le moyen âge. 

Vers le commencement du XVP siècle, ils agrandirent 
la première église dont nous donnerons plus loin la des- 
cription. 

Vers 1195, une transaction fut faite entre le Chapitre de 
Meung et Thibault II, treizième abbé de Coulombs, d'une 
part, et le seigneur de Dreux et de Bû, de l'autre, suivant 
laquelle nous voyons que la justice de Broué, Germain- 
ville, et lieux circonvoisins appartenait au Chapitre et à 
labbaye en commun, sauf le droit au seigneur de Bû de 
faire exécuter les sentences capitales (1). 

En 1317, un différend s'éleva entre le Chapitre de Meung 
et les religieux de Coulombs, au sujet de Robinet d'Ilou, 
écuyer(2), qui prétendait avoir un droit de pâturage dans 

(1) « Omnis terra;, justitia in sanguine, in banno, in tallia, in delà- 
tione, in duello et omnibus forisfactis et legibus, tam monachorum 
quani canonicorum est tota, excepto quod illum qui ab eisdem fuerit ad 
supplicium comniuniter deputatus, tradent domino de Bu puniendum. » 

(2; On donnait le nom d'écuyer au gentilhomme qui accompagnait 
un chevalier, qui portait son ëcu et lui aidait à prendre ses armes. 

Les jeunes gens de la plus haute qualité portaient également ce titre 
jusqu'à ce qu'ils eussent été armés chevaliers avec les cérémonies 
d'usage. 



BRoué 67 

les bois de Broué. La contestation fut portée devant le 
baillydela reine, à Mantes, au siège d'Anet. Robinet, ayant 
succombé, interjeta appel du jugement rendu le vendredi 
après la Toussaint de ladite année, et se pourvut devant 
la reine Marie (1) comme en cour souveraine (2). 

1410. — La communauté d'intérêts et de justice qui 
existait entre les chanoines de Meung, les moines de 
Coulombs et le seigneur de Bu, amenait entre eux de 
fréquentes contestations ; les titres du Chapitre de Meung 
relatent aussi une transaction datée du 14 avril 1410, 
qui fut consentie par les soins de Jean, évêque d'Evreux 
et Simon d'Anet, devant Regnault, évêque de Chartres 3), 

Il y est surtout question des droits de 1195 , que 
confirme ce passage d'un aveu rendu le 25 juillet 1515 
par Jean du Halac, seigneur de Bû, au comte de Dreux. 

« S'il advient qu'aucune personne, pour ses démé- 
a rites, soit jugée à leur cour, c'est-à-dire en justice, à 
« Broué, Germainville, La Musse, Le Mesnil, LaGastine, 
« etc, à prendre et recevoir la mort, elle doibt par les 
<c gens et officiers estre baillée et livrée, la corde au col. 

Cl) Marie, veuve du roi Philippe le Hardi. 

(2) Des hauts justiciers ont jugé en dernier ressort les procès civils 
et criminels de leurs justiciables jusque vers la (in du Vil 1« siècle, 
époque à laquelle les appels devinrent communs. Ils accordaient des 
lettres de grâce aux criminels condamnés à mort, ainsi qu'on le voit 
par des lettres du lundi après la Saint-Martin 1311, par lesquelles la 
reine Marie fit grâce de la vie à un criminel sujet de l'abhé de Cou- 
lombs, condamné à mort pour homicide. (Manuscrit de l'abbaye de 
Coulombs.) 

(3) Elle commence par ces mots : 

Reginaldus, Dei Gratia Carnotensis dilectus 
et se termine par ceux-ci : 

« quae contentio per Dei gratiam et amicorum interventione videlicet 
« venerabilis patris et domini Joannis Ebroicensis episcopi et uobilis 
tt viri Simonis de Aneto, sopita t-st. » 



68 BROUI?> 

« à mondit sieur le comte et audit seigneur de Bû, en- 
« semble, ou à leurs gens et officiers, à une borne et lieu 
« nommée les Lisses, et menée ès-prisons dudit lieu de 
« Bû et à leurs dépens au lieu nommé les Trois-Arbres, 
« qui sont en leur terre et seigneurie de Bu près les 
« Tuileries. » 

En compulsant le livre-journal de Broué, les registres 
de l'état-civil et les actes notariés, nous trouvons les 
actes suivants : 

1558. — Transaction entre les religieux de Coulombs 
et les chanoines de Meung touchant le droit alternatif de 
présenter à la cure de Broué. 

1564. — Vente des bois de Broué contenant 89 arpents. 
On y lit cette mention : « Assignation à la requête de 
« Philippe Petit pour pouvoir dixmer sur 58 arpents de 
c( terre en labour ci devant vendus audit Petit, autrefois 
« dits les bois de Broué, pour la dixme du bois de Broué 
« nouvellement défriché. » 

Avant 1577 Broué faisait partie de l'élection de 
Chartres qui était d'une très grande étendue. Aussi en 
résultait-il de grands frais pour les habitants des pays éloi- 
gnés de la ville de Chartres « où il leur convient porter les 
deniers des tailles et crues d'icelles qui se leuenten icelle 
élection, ou se font les départements, le plus souvent 
à la charge et foulle desdittes paroisses ; puis envoiées 
à Téleu particulier dudit lieu pour les faire exécuter. » 

C^est pour remédier à cet état de choses qu'Henri 111, 
roi de France, par un édit donné à Poitiers au mois de 
septembre 1577, créa et établit dans k ville de Dreux, 
une élection de laquelle ressortaient « les paroisses, villes 
et lieux des chastellenies de Nogent-le-Roy et Dreux et 
du plat païs d'icelles jusqu'au nombre de quatre-vingt- 



BROUK 89 

huit paroisses qu'il éclipsa et détacha de ladite élection 
de Chartres et de son ressort. » 

Parmi ces 88 paroisses, on trouve Broué et MaroUes. 

Aux termes de cet édit, « les deniers desdittes tailles, 
crues d'icelles, taillons, aydes et tous autres générale- 
ment quelconques qui seront situés sur les sujets des 
dittes paroisses, seront portés au bureau de la recette 
establi audit Dreux, sans plus aller audit Chartres, puis 
après seront portés et envoies à la recette générale de 
nos finances à Paris, à commencer du premier jour de 
janvier suivant, venant comme plus proche, à propos et 
commodité que d'aller à Orléans, auquel lieu il est défen- 
du aux receveurs d y plus porter leurs deniers. » 

1583. — C'est le 15 avril de la dite année que fut dressé 
à Broué le premier acte d'état-civil. 

1592. — «Aveu delà mairie de Broué, rendu à l'abbé 
de Coulombs par dame Marie de Broulard. » 

1608. — Le 26 mars, acte de naissance de Bigot qui 
devint en 1650, procureur fiscal (l) de Marchezais, fils de 
honneste personne Jacques Bigot. » 

1625. — Déclaration de cens dus par la fabrique Saint- 
Martin de Broué à Messire Charles du Mancel, seigneur 
de Saint-Liger, maistre particulier et gruyer ordinaire des 
eaux et foretz du comté et bailliage de Montfort-l'A- 
maury, capitaine des chasses pour l.e Roy en la forest dud. 
Heu, seigneur de Jaucourt, delà Haute-Ville, Badon-ville, 
Broué et aultres lieux, à cause de son fief dud. Broué. 

1627. — Le 30 avril, décès de Nicolas Egasse, bailly(2) 
de Marolles. 

(1) C'était un officier qui exerçait le ministère public auprès des 
justices seigneuriales, veillait aux droits des seigneurs et aux objets 
d'intérêt commun. 

(2) Le bailli était un officier de robe longue qui rendait la justice 
dans un bailliage au nom du seigneur. 



70 BROUÉ 

1628. — Le 20 mai, décès de Fiacre François, baîlly 
de Broué. 

1650. — Le 22 août, décès de Gilles Marais, bailly de 
Broué. 

1651. — Le 4 février, décès de Messire Honoré Aulet, 
procureur fiscal des terres et seigneuries de ce lieu de 
Broué et de Badonville. 

1652. — Au mois de mars, 2000 cavoliers commandés 
par Joinville vinrent loger à Broué avec leurs chevaux et 
y restèrent pendant neuf jours. 

Trois d'entre eux moururent, dont deux chez M. Mail- 
lier, curé de Broué et l'autre chez Nicolas Dablin à 
MaroUes. 

1653. — Le 22 août, décès de Gauthier François, bailly 
de Broué et Badonville. 

1658. — Le 12 juin, décès de Gilles Egasse, procureur 
fiscal à Marolles. 

1665. — Aliénation par les sieurs de Meung et Cou- 
lombs du fîef commun de Broué, se consistant en haulte, 
moyenne et basse justice, cens, rentes, etc., suivant la 
coutume du comté et bailliage de Dreux, au dedans du- 
quel il est situé et assis. Les causes d'appel se jugent à 
Bû et à Dreux. 

Donation de la moitié de 24 arpents de terre à Broué 
faite par Yves et Girou des Saulx « de Salcibus ». 

« Acquisition de l'autre moitié de ces 24 arpents par 
les religieux, pour le prix de sept sols deux deniers. 

« Acquisition d'une terre à Broué, mouvant de l'ab- 
baye de Coulombs, pour le prix de 50 sols ; 

« Ce fief faisait la plus grande partie de Broué avec 
an autre, dit le Fief de Broué, situé au dedans du bail- 



BR<>UÉ 71 

liage de Chartres, qui avait droit de moyenne et basse 
justice, cens, rentes, etc., dont l'appel relevait au bail- 
d'Anet et de là à Chartres. 

« Aliénation par les mêmes, des fiefs de la Plane et de 
la mairie, en faveur de M. de Saint-Liger, seigneur de 
Badonville et M. Coiffier, seigneur de la terre d'Orvilliers 
qui est dans cette paroisse. » 

1665. — Le 10 novembre, décès de Marin Egassc, 
procureur fiscal. 

1668. — Le 8 janvier, Ordonnance royale pour folioter 
les feuilles des registres de Tétat-civil. 

1669. — «Le jubilé pour rabaissement du Turc enne- 
my juré du christianisme, assiégeant Tisle de Candie, 
accordé et concédé par Claude, Souverain Pontife, com- 
mence en ce diocèse le lundy 15 avril 1669 pour y finir 
le dimanche 38 inclusivement et ainsy du lundy de la se- 
maine saincte jusqu'à Quasimodo. » 

1669. — Une autre déclaration de cens est encore faite 
« à Messire Charles de Mancel, chevalier seigneur de 
Saint-Ligert, Badonville, Broué et aultres lieux, à cause 
de sa seigneurie de Broué. » 

La famille du Mancel était originaire de Normandie. 
Elle portait : de sable à la fasce d'argent accompagnée de 
six coquilles rangées d'or 3 et 3. 




Arraeu des du Muncel. 



72 BROUÉ 

1672. — u Pendant 3 jours, lundy, m'ardy et mercrcdy 
16, 17 et 18 may, ont été dites les prières des 40 heures 
pour le Roy et son armée campée en Hollande. » 

1672, novembre. — « Ce lundy septiesme dud* mois et 
an a esté faictes en cette église le service d obyt de feu 
Messire Jacq. du Mansel, vivant chevallier seig" de S'-Liger 
en Artois, Badonville, Broué, la Haute-Ville et aultres 
lieux, capitaine au régiment de Navarre quy estant en 
garnison dans la ville d'Utrex en Hollande avec les régi- 
ments de Piémont, Picardie, Navarre, Normandie et la 
marine, fut avec lesd. régiments commandé pour faire le 
siège de la ville et fort de Gueldre, il y fut blessé à l'at- 
taque dans la hanche gauche en suitte du coup qui fut 
d'un mousquet. L'os estant cassé et brisé, il en est mort 
après douze jours de maladie. Son lieutenant avoit esté 
tué auparavant au siège de Nimègue auprès de luy. Il y 
a eu quantité d'officiers tant morts que blessés aux régi- 
ments conduits par Monseig*" le duc de Luxembourg bom 
bardé dans Utrex. » (Utrecht.) 

1674. — « Soit icy remarqué pour Tadvenir que le di- 
inuuche deux"** jour de septembre aud' an 1674, on a pu- 
blié en cette église le ban et arrière-ban par leq' ban et 
arrière-ban, les nobles et roturiers quy ont fiefs sont obli- 
gez de baillier déclaration de leurs fiefs et arrières-fiefs p"" 
en suitte suivre le Roy en ses armées, se rendre dans les 
15 jours à Soissons pour de là sur la Meuse y soutenir les 
efforts des ennemis de la couronne de France qui sont les 
Espagnols, Impériaux, Hollandais et leurs alliez en grand 
nombre. » 

C'est en cette année 1674 qu'on trouve les premiers 
actes écrits sur papier timbré à quatre deniers la feuille. 

1677. — Le 9 novembre, remariage de Barbe Potier 
avec Hcnc Huchereau, ladite Barbe Potier se prétendant 



BtlQUÉ 73 

veuve parce que son premier mari Pierre Leguillon était 
parti depuis 1660 en pèlerinage à Saint-Jacques de Com- 
postelle et n'était pas revenu. 

1696. — Le Kl octobre, décès de M'" Charles du Man- 
cel seigneur de Broué et Badonville, grand-père de M. de 
la Salle. 

En 1696, la seigneurie de Broué passa aux mains de 
Louis de Caillebot, chevalier, marquis de la Salle, con- 
seiller du royen ses conseils d'état et privé, maître de la 
g.irde-robe du roy et chevalier des ordres de Sa Majesté, 
gouverneur des ville et château de Châteauneuf en Thy- 
merais, seigneur de Villemeux, Renancourt, Mauzaize, 
Le Ménil-Ponçeaux, seigneur châtelain de Prémont (1), 
seigneur de Charpont, Guerre, Fontaine-sous-Prémont, 
de Gironville et des fiefs de Lauvernier ou de Chaudon à 
Houdan, de la Forêt, de Goussainville, de Broué, de la 
Giguetterie, de Toutes-Blanches, de la Croix-Verdé à Di- 
gny près La Loupe, et seigneur en autres lieux. 

Ce seigneur épousa h Villemeux en 1712 , Jeanne- 
Hélène Gillain de Benouville, originaire de Caen. Ils 
n'eurent qu'un fils, Marie-Louis de Caillebot de la 
Salle. 

Louis de Caillebot de la Salle, le père, mourut en 1728 
à Tàge de 82 ans et fut inhumé dans le chœur de Téglise 
de Croisilles où se trouve encore sa pierre tombale en 

li) L'important domaine de Prémont comprenait le château entouré 
de hautes murailles, plusieurs enclos» des bâtiments ruraux et une 
chapelle de Saint-Roch. 

H y avait à Prémont des fourches patibulaires : on y pendit en 1509 
Jean Hermen, dit Roulier, pour homicide. Sur le carrefour, devant la 
porte d'entrée du château, un marché se tenait le mardi de chaque 
semaine. . L'emplacement du château appartient aujourd'hui, pour 
partie, à M. Tousseux-Bassel de Broué. 

BROi:É (775+ 15 c. j 10 



74 BROUK 

marbre, très bieuconservée. Voici le texte de son épitaphe. 

• J). 0. M. 
Hic Jackt vik nobilïs a<: i'H.t:p(ni:.\s noMiM s 

LlDOVIcrS l)K (.AILLEBOT, MaHCUK) DE LA SaLLE 

OHDÏMS SANCTI SPIRITIS EgiES TOHOI'ATIS. 

LUDOVICI DECIMI-OIAKTI VESTIAKIO I>H.EFECTIS, 

V!H TNVICT.E CONSTANTI.E ET Al» OMMA SEMPEll 

l'ARATlS IN BEhLO. 
Ab IIOSTIBIS l'HOELir.ANDlS .NL'LLO RETARllATlS PERICl LO 
INTER F»RIMOS. PR.ESEXTE l.rD"^°, RlIflE.MM EU MEN ÏRA.NAVrT 
'-,, PRO MINERTRIS HONORÎEICE AUIMPLETIS IIONORIBIS 

A REliE CUMILATVS. 
MaGNATIBIS VT et REGI Al) MORTEM rSQL'E SEMPER ACCEPTIS 

l.\ SERMONE VERl S, AC SINCERIS, 

LN KACTIS JUSTIS 

LITKÎANTU'M JIDEX LNTEGERRIML'S, 

IMPROBIS SCRITPILLS. 

PORTAS MISERIS, INDEOUAQIE AFFLLExNTlBLS 

AI) LIBERU S EXERCENDA CURISTIA.NAS VIRTITES 

AlLAM llESERUIT. 
Tr.NC ORATIOM SEMPER INTENTIS 

Plems EIDE, spe et CIIARITATE IX Deim. 

MlMTlS REITERATA SACRAMENTORIM PERCEPTIO.NE 
CllRISTO IN .ETERM.M VICTl RIS 

Famille et amicis relixoi ens uEsniERiiM siim 

.ETATIS SU-: 82 A.NNLM A(;E.\S, 
MORTEM EXCEPIT DIE 1^ DECEMBRIS AX.VO l)"' 1728. 

I). JOA.N.NA HELENA GiLLAIM DE Be.NoLVILLE 

FIDELIS CO.NJIX IN TAXTl M VIRI MEMORIAM 

HOC MOXIMEXTI.M ERIGERE CIRAVIT 

IT EXIGIE, ILLl'D AMICITI.E, STUDII, UOXORIS, REVEREXTI.E 

ET GRATI IX ElTM AXIMI TESTIMOXILM PR.EBllT. 

Reoi'iescat IX Pace (1). 

(1) Ici repose noble ul puissant seigneur Louis de Caillebot, maP' 
quis de la Salle, chevalier de Tordre du Saint-Esprit, préfet de la 
garde-robe du roi. Doué d'une constance invincible et toujours prêt 
pour la guerre, aucun péril ne l'arrêtail. En présence de Louis XIV, 
il traversa le fleuve du Rhin. Il remplit honorablement les fonctions 



Au-desBOUs se trouve un autre marbre contenant cette 
inscription : 

SiSTE VlATOR 
MILIEREM FORTEM EVANtlELII 

non procul tnvenies 

slb hoc marmore conditum fut coh 

nobilis dominjc 

Marle-Fraxcisce-Carol.*: 

De Benoise 

conjugis nobius et potentis viri 

Marijr Ludovici de Caillebot 

Marchioms de la Salle 

EqL'ESTRIUM COPIARUM TrIBINI NECNON EqUITATUS gravis ARMATURiE 

A CLSTODiA Régis Primi signifier! 

PLENA FLIT MeRITIS ET ViRTLTE DUM VlXIT, POST VlTAM 

Gloria plenior 

OBIIT PaRISIïS die 2' MENSIS NOVEMBRIS 

ANNO DOMINI MDGCXLII 

iETATIS SL.E, TRIGESIMO PRIMO 

Cl M AVIS ET ATA VIS JACET CORPIS IN ECCLESIA PaROCHULI ERl 

UXORI CHARISSIM-E ÎIOCCE MoMMENTL'M ERIGI CURAVIT 

D. DE Gaillebot de la Salle, desiderans 
AB noMixiBi s NECNON (le leslc de la ligne est etiacé. 

ReoCïESCAT IS PAGE (1). 

qui lui furent confiées et le roi le combla d'honneurs. Jusqu'à sa mort, 
il fut regardé par les grands et par le roi comme un homme sincère 
dans son langage, juste dans les actes litigieux, juge très intègre et 
scrupuleux. Sa porte fut toujours libéralement ouverte aux pauvres 
qui lui venaient de tous côtés ; et pour mieux exercer les vertus 
chrétiennes, il abandonna la Gour, s'adonnant à la prière, rempli 
de foi> d'espérance et de charité en Dieu. Après avoir i*eçu plusieurs 
fois les Sacrements qui donnent la vie éternelle, il mourut le 7 décem- 
bre de Tan de N.-S. 1728, à Tàge de 82 ans laissant k sa famille, et 
à ses amis de profonds regrets. En sa mémoire, sa pieuse et fidèle 
épouse D. Jeanne-Hélène Gillain de Benouville lui éleva ce monument 
pour lui donner un témoignagede respect et d'amour. Qu'il repose 
en paix. 

(I) Arrête-toi voyageur, tout près d'ici, sous ce marbre a été déposé 
le cœur d'une femme forte de TËvangile, noble dame Marie-Françoise- 



76 HROUK 

l^cs armes des de la Salle portaient, de Normandie : 
d*or à six annelets de gueules S, 2, i. 




Arnu's des de Lu Salle. 

1697. — Le 22 septembre, décès de Antoine de la 
Salle, fils de M. de la Salle, seigneur de Broué. 

1702. — Le 27 avril, décès de François Fiacre le fils, 
procureur fiscal. 

1703. — Le 23 mai, décès de Gilles Egasse, officier du 
roy, au haras de Saint-Liger. 

1710. — La grande route de Paris à Brest fut construite 
pour remplacer l'ancien chemin. Elle fut pavée en 1717. 
En 1899 et 1901 le pavé fut enlevé et remplacé par une 
chaussée empierrée. 

1716. — « Acte de foy et hommage de la mairie de 
Broué rendu par René de la Salle. » 

1739. — Le 28 avril, mariage de Louis Egasse, fils du 
procureur fiscal. Sont cités comme témoins, Messire An- 

Charlotte de Benoise, épouse de noble et puissant seigneur, Marie- 
Louis de Caillebot, marquis de la Salle, lieutenant général des armées 
du Roi, sous-lieutenant des gendarmes de la Garde. Elle fut pleine de 
mérites et de vertus pendant sa vie et plus remplie de gloire après 
sa mort. 

Elle mourut à Paris, le 2® jour du mois de novembre, l'an de N.-S. 
1742, à l'âge de 31 ans. 

Son corps, ainsi que ceux de ses ancêtres, repose en l'église pa- 
roissiale Saint-Merri. 

M. de Gaillebot de la Salle a érigé ce monument à sa chère épouse, 
dcsirant que les hommes ainsi que (le texte est effacé). 

Qu'elle reposk e\ paix. 



BROUÉ 77 

toine de la Salle, chevalier, seigneur de Carrières, Ba- 
donville, Broué, Pied-de-Fer, Mousson, Moissel, et autres 
lieux et dame Marie Catherine Nicole Roslin de Fou- 
roUes, son épouse. 

1759. — Nous trouvons cette mention dans la des- 
cription de la généralité de Paris, élection de Dreux : 

« Broué, paroisse à une lieue de Houdan , — 130 feux, 
360 communiants ; patron, saint Martin ; seigneur, M. de 
la Salle, chevalier de Saint Louis qui y réside. » 

1771. — « L'an mil sept cent soixante et onze, moy 
curé de Broué, soussigné, certifie avoir pul>lié au prosne 
de la grande messe paroissiale le quatorze de juiliet, 
Tarest de Henry 2 touchant les femmes qui cèlent leur 
grossesse. » 

Signé : Tournois de Bonnevallet. 

« L'an mil sept cent soixante et onze, le quatorze de 
juiliet, moy, prestre, curé de Broué, jay signifié au prosne 
de la grand messe de ce jour de dimanche, aux paroissiens 
que suivant les ordres de Sa Majesté royale; mon intention 
étoit de faire valoir par moy-mesme touttes les dixmes 
appartenantes à la cure de Broué. En foy de quoy jay signé 
le présent acte pour servir en cas de besoin. » 

Signé : Tournois de Bonnevallet. 

En 1775, dans la nuit de la veille de la fête de la Con- 
ception de la sainte Vierge, des malfaiteurs pénétrèrent 
dans l'église en brisant un carreau. Ils forcèrent onze ser- 
rures du banc d'oeuvre, du banc de la charité, et du 
rosaire, emportèrent ce que contenaient les troncs ainsi 
que quatre nappes d'autel. 

La même année furent créées par Turgot les diligences 
publiques sur la grande route. On les appelait turgotincs. 



fc^ •• 



78 BROUÉ 

1776. — Le 8 décembre, publication de Tarrêt du Roi 
Louis XVI qui interdit les inhumations dans les églises. 

1778. — Le 1'''' février, un vol fut encore commis dans 
l'église. Après avoir essayé de forcer avec un contre et 
une cheville de fer trouvés sur les lieux, la petite porte au 
midi, puis la porte des Bergers, les malfaiteurs ont brisé 
une vitre du chœur. Ils se sont retirés par les grandes 
portes en emportant de 4 à 6 livres, produit des quêtes. 

1779. — « L'an mil sept cent soixante et dix neuf, le 
dix octobre jour de dimanche, moy, prestre , curé de 
Broué, soussigné, jay publié aux prosne de la grande 
messe le mandement de Monseigneur Tévesque de 
Chartres sous la lettre du roy qui ordonne de chanter un 
Te Deum en actions de grâce de ce que en Affrique nos 
François ont pris sur les Anglois le Sénégal et plusieurs 
côtes et en Amérique le comte d'Estaing, vice-amiral 
françois a pris sur les Anglois les isles de Grenade, la 
Dominique, 700 prisonniers, 100 pièces de cannon, 16 mor- 
tiers et un grand bâtiment de mer. Deux jours après le 
même comte d'Estaing a mis en fuitte Tescadre angloise 
commandée par l'amiral Biron, escorté de 10 vaisseaux 
et de 4000 soldats. » 

Signé : Tournois de Bonnevallet. 

1781. — Le 23 décembre fut chanté un Te Deum en 
actions de grâce de la prise de York et Glocester par le 
comte de Grasse et La Fayette. 

1782. — Le 1*"^ mai, la nouvelle poste à MaroUes com- 
mence à rouler. Elle possédait 32 chevaux et était exploi- 
tée par Jean Dablin, fermier de Badonville. 

1 784. — L'an mil sept cent quatre-vingt-quatre, le dix- 
huit de janvier, jour de dimanche, jay publié au prosne 



BBOUÉ 70 

(le la grande messe le mandement de MM. Tévesque de 
Chartres qui ordonne de chanter le Te Deum solennelle- 
ment à cause de la paix entre les François, les Espa- 
gnolles et les Amériquains et les Anglois, la([uelle paix 
conclue le trois de septembre 1783 et signée à V^ersailles 
par Tempereur d'Allemagne et Timpératrice de Russie 
par laquelle le commerce des mers devient libre et la 
conquette de presque la moitié de l'Amérique en faveur 
des Bostonniens sur les Anglois. » 

Signé : Tournois de Bonnevallet. 

1785. — Le h' novembre, décès de Jacques Aulet, 
procureur fiscal des Célestins de MaroUes. 

1786. — Le I9avril, inhumation d*un nommé Vassard, 
trouvé nové dans la mare des l\aies. Témoins : Jean Dablin, 
procureur fiscal de Broué, Gerbe de Thoré, bailly de Broué. 

1786. — Le jeudi 2.*J novembre fut célébré un service 
pour le repos de Tàme de messire Joseph Robert Rey de 
Badonville, seigneur de Broue depuis 1782, escuier, an- 
cien secrétaire des commandements de Monseigneiirle 
prince Bourbon duc de Penthièvre, capitaine général des 
chasses dudit prince dWnel, décédé aux îles d'Hyères. 

1787. — La paroisse de Broué dépendait de la géné- 
ralité de Paris, élection de Dreux en la province d'Ile- 
de-France. 

Après février 1787, la généralité de Paris fut divisée 
en 12 départements. 

Le département de Dreux se subdivisait en l(> arron- 
dissements : 

P Dreux avec. . . 39 paroisses 

2** Houdan — .... 39 — 'ï^>n* 28 de Scinc-el-Oise. 



80 BROUÉ 

*'*' Montfort-rAttiaury avec41 paroisses 
4** Dammartin. . . — )Î8 — 
5** Mantes. ... — 40 — 
(>*» Meulan. ... — 33 — 



Il — Période révolutionnaire. 

« L'an mil sept cent quatre-vingt-neuf, le vingt-deux 
février, jour de dimanche, j'ay publié au prosne par 
Tordre de Sa Majesté le long ordonnance du roy qui or- 
donne une assemblée générale d'état pour la réformation 
et gouvernement nouveau du royaume, des finances et 
création des bailliages royalles et autres ; de plus une 
autre ordonnance de M. Ascelin, lieutenant général de 
Chartres, qui est Tinterprète en abrégé de celle du roy, 
composé de 51 articles pour donner la forme et règle 
préliminaire pour les assemblées générale et particulière 
du royaume le 27 d'avril prochain. » 

a En conséquence à Broué, il a étéfaitte une assemblée 
d'habitans le premier jour de dimanche du mois de mars 
où les habitans ont élu le sieur Jean Dablin, procureur 
fiscal de Broué et Pierre Buhot, députés qui après avoir 
leur cahier de doléances et représentations des affaires 
de Broué, ont paru jeudy à Dreux, cinq mars à une réu- 
nion qui a duré deux jour. » 

c( Il est à remarquer quej'ayété assigné à comparoître 
avec les députés de la paroisse pour choisir des députés 
tant ecclésiastiques que du tiers-ordre (l). 

a Lan mil sept cent quatre-vingt-neuf, le dix-sept de 
may, jour de dimanche au prosne de la grande messe 
paroissiale, j'ay publié le mandemant de M*" Fevesque 

(J ) Tournui>* de Bonnevallet, 



de Chartres datte à Versailles en qualité de député et 
signé au bas le cinq may 17H9 par lequel il ordonne que 
dans touttes les paroisses, cathédrales, collégiales, com- 
munauté de relligieux et de relligieuses, il soit fait 
les prières des quarente heures avec l'exposition du 
Saint-Sacrement et le salut et bennediction pandant 
trois jours consécutifs, le dimanche de la réception 
du mandement et une oraison à touttes les messes 
du Saint-Esprit pendant la tenue de rassemblée générale 
et nationnalle, le tout pour attirer les grâces du Seigneur 
pour rassemblée généralle et nationnalle qui a com- 
mencé le leundy huit jour après le 27 avril et pour de- 
mander les lumières du Saint-Esprit pour la ditte assem- 
blée, ce qui a été exécuté le dimanche et les deux jours 
des rogations savoir le leundy et le mardi ayant fait les 
stations et processions à la croix du bois de Broué et le 
second jour des rogations à la croix de Bécheret, avec la 
grande messe et exposition du Saint-Sacrement et le salut 
les soires et le troisième jour la procession et messe à la 
chapelle de Marolles (1). » 

1789. — Le 6 septembre fut lue dans Téglise de Broué 
rordonnance du roi concernant la création de milices 
bourgeoises destinées à arrêter les perturbateurs du repos 
public. 

Cette ordonnance, datée du 14 aoùt^était signée: Siéyès, 
Lally-ToUendal, Pétion de Villeneuve, Tabbé de Mon- 
tesquieu, Emery et Louis XVI. 

Il est enjoint dans la ditte ordonnance, aux soldats de 
« prêter solennellement le serment de fidélité à la nation, 
au roy et à la loy. » 

a L'an mil sept cent quatre-vingt-neuf, le vingt-cinq 

(ly Tournois de Bonnevallcl. 

BKOLK (775-J-I5 c.) 11 



ft2 BRôué 

octobre, jour de dimanche, moy prestre curé de Broué 
soussigné, j'ay publié en nostre grande messe de paroisse 
le décret de l'assemblée nationalle de Versailles en datte 
du 4, 6, 7, 8, 10 et M d'aoust 1789 signé au bas : Lecha- 
pellier, président ; Seyès, abbé ; le comte Lally-Tolendal ; 
Freteau ; Pétion de Villeneuve ; Tabbé Montesquiou ; 
Emmery, secrétaire ; et plus bas, signé : Louis ; de par le 
roy, de Saint-Priest, qui ordonne cette publication. » 

« Le décret qui contient 19 articles est mentionné tout 
entier dans le registre de Tétat-civil de 1789. 

Le 14 décembre 1789, la municipalité fut constituée et 
succéda à la paroisse. 

Elle était administrée par un conseil général composé 
d'un maire, de 6 officiers municipaux, de 3 notables, d'un 
procureur et d'un secrétaire. 

Le maire et les officiers municipaux formaient ce qu'on 
appelait le bureau. 

Le 18 avril 1790, il est publié une instruction pour la 
convocation d'une assemblée primaire à Bu, chef-lieu de 
canton, pour le 26 du même mois. 

1127 citoyens provenant de 17 paroisses y étaient ap- 
pelés à élire les membres du corps administratif du dé- 
partement d'Eure-et-Loir. 

« L'an mil sept cent quatre-vingt-dix, 'le treize juin 
jour de dimanche, moi prestre curé de Broué soussigné 
j'ay publié au prosne la justification d'un extrait pour les 
assignats émané de la chambre nationalle, laquelle mo- 
noye en papier est pour payer les dettes de l'Etat que 
pour subvention des prestres, des églises et pauvres en 
datte du 30 avril 1790(1). » 

Le 30 janvier 1791, MM. Tournois de Bonnevallet curé 

(1) Tournois de Bonnevallet. 



BROué 83 

de Broué et Paul Fallot son vicaire, se sont présentés 
devant une assemblée du conseil général de la commune 
pour déclarer leur intention de satisfaire aux décrets de 
TAssemblée Nationale des 27 novembre et 16 décembre 
1790. Ils jurèrent « de soutenir la constitusion nouvelle 
du roiaume, d'estre fidelle à la nation, à la loy et au roy. » 

Le 4 décembre 1791, installation de la deuxième muni- 
cipalité. 

C'est en 1792 qu'il y eut pour la première fois un garde- 
champêtre à Broué. 

Dans sa délibération du 24 juin 1792, le Conseil géné- 
ral choisit Louis-Benoit Chantard et comme salaire il 
recevait de chaque cultivateur 2 sols par chaque arpent 
de blé, 2 sols par chaque arpent de mars et autant sur les 
autres graines de toutes espèces. Son service commençait 
à partir du mois de juin et se terminait après l'enlèvement 
des gerbes. 

Le 18 novembre de la même année 1792, le sieur Ma- 
thurin Buhot, notaire à Broué fut nommé officier public 
et comme tel chargé désormais de la rédaction des 
actes de I elat-civil qui jusque-là avait été confiée aux 
curés. 

Le 27 novembre, l'inventaire des registres fut fait dans 
la maison presbytérale et lesdits registres furent rerais 
par Tournois de Bonnevallet à Mathurin Buhot en pré- 
sence de Louis Egasse, maire ; Nicolas Besnard, procu- 
reur, et Nicolas Cadot, secrétaire-greffier. 

La troisième municipalité fut nommée le 9 décembre 
1792 et entra en fonctions le 23 du même mois. 

Le 26 décembre, le sieur Paul Fallot fut nommé offi- 
cier public. 

Le citoyen Louis Egasse, ancien maire, convoqué à des 
époques différentes pour procédera Tinventaire des titres 



84 BHou^: 

de la précédente municipalité, ne se rendît à aucune 
séance ; il refusa même de remettre les archives corn* 
munalesqu*il avait en sa possession et le 12 mars 1793, 
le Conseil décida de le poursuivre devant les tribunaux. 
Voici les charges locales de la commune de Broué en 
1792, 

1** Entretien et réparations du presbytère. 56' » » 

2** Loyer du lieu ordinaire des séances. . 35 » » 

3" Appointements du secrétaire-greffier.. 80 » » 

4** Fourniture de bois, papier et lumière. 30 » » 

5* Traitement du maître d'école. ... 80 » » 
G'* Traitement du receveur de la commu- 
nauté pour la perception de la contribution 

foncière 283 8^2' 

T Deniers additionnels pour la perception 

de la contribution mobilière 31 19 3 

Le 13 janvier 1793, le sieur Jacques Blondeau a été 
nommé secrétaire-greffier. 

Le même jour les fonctions de percepteur furent adju- 
gées au rabais à Guillaume Benanger, laboureur, qui 
consentit à se charger de la perception des contributions 
moyennant une rétribution de cinq deniers pour livre. 

Le 23 juin, le Conseil général nomma des commis-* 
saires chargés de faire le recensement des grains. 

Ce furent : 

1"* Pour Broué, les citoyens : Etienne Prunier, procu- 
reur ; Pierre Contet, officier municipal ; Jean Vigoureux, 
journalier. 

2*" Pour Marolles : Jacques Laire, Gilles Venard, offi- 
ciers municipaux ; Jacques Blondeau, secrétaire-greffier. 

3" Pour Bécheret, François Dablin, maire ; Guillaume 
Dagron, officier niunicinal, 



HROUK Si) 



Le même jour, le citoyen Louis Egasse, ancien maire, 
refusa de recevoir les dits commissaires et les injuria (1). 

Us en dressèrent immédiatement procès-verbal dans 
lequel ils écrivaient : 

« Le même Louis Egasse a chez lui plusieurs signes 
de féodalité, sa conduite est des plus incivique, le susdit 
Egasse nous a conduits à sa porte extérieure nous ayant 
injuriez, finissant ses dernière parolle en disant : va, va, 
pouillard. » 

Le 30 juin 1793, le sieur Chantard fut de nouveau 
nommé garde-champêtre avec une rétribution de 3 sols 
par arpent. 

Le 13 juillet, les habitants s'assemblèrent dans l'église, 
convoqués au son des cloches et des tambours, pour y en- 
tendre la lecture de Tacte constitutionnel et de la décla- • 
ration des droits de Thomnie et du citoyen. 

« Cette lecture a été entendue avec un profond silence, 
elle n'a été interrompue que par des applaudissements. 
Tous les citoyens présents ont témoigné la plus vive sa- 
tisfaction par leurs acclamations. » 

Dans la même réunion, les habitants de Broué fure;.t 
invités à se rendre à l'assemblée primaire qui devait se 
tenir à Bu le dimanche suivant. 

On leur donna pour motif « la cessation de Tanarchie, 
le rétablissement de Tordre, le retour de la paix, l'établis- 
sement progressif du bonheur des Français, qui seraient 
les fruits d'une bonne constitution. » 

« Ensuitte toutes les cloches ont sonné en signe 
d'alégresse. » 

Le Conseil général de la commune nomma le citoyen 



(1) Louis Egasse habitait à Mai'olles lu maison actuellement possédée 
par M. Rousseau. 



86 BROUÊ 

Guillaume Godefroy, notable, pour le représenter à ladite 
assemblée primaire de Bu. 

Le 9 août 179î{, le citoyen Pierre Contet, officier muni- 
cipal, fut délégué pour représenter la commune de Broué 
à la fête nationale qui devait avoir lieu le même jour à 
Dreux. 

Le lendemain, 10 août, la fête fut célébrée à Broué. 

Un autel fut élevé sur la place publique, la messe y fut 
dite par Paul Fallot et une somme de quarante livres fut 
dépensée pour offrir des recréations à tous les citoyens 
invités « à se coaliser pour le maintien de l'indivisibilité 
de la République. » 

Les frais de cette fête furent prélevés sur les fonds de 
la fabrique. 

Le sieur Louis Egasse, considéré comme suspect, fut 
condamné à être désarmé. Les commissaires nommés à 
cet effet trouvèrent chez lui « un fusil simple de quatre 
pieds quatre pouces un quart de longueur sur sept lignes 
de calibre, dont la crosse vis-à-vis la visse à gauche est 
cassée et le fus monté à moitié du canon en bois de noier, 
un guidon blanc )) qu'ils saisirent et déposèrent au greffe 
de la commune. 

Le ^ octobre 1793, le sieur Héron, commissaire nommé 
par le Comité de subsistance de Dreiïx, vint à Broué ré- 
quisitionner la quantité de 40 quintaux de blé qui devaient 
être transportés sur le marché de Dreux. 

Le 10 novembre 1793, il fut procédé à Tenlèvement de 
la maison de Benancourt, des minutes, grosses et expé- 
ditions, titres et renseignements concernant la ci-devant 
seigneurie de Benancourt, Mauzaize, Prémont, Charpont, 
Fontaine, Groisilles, Champagne, Broué , Goussainvillc, 
Houdan, Le Ménil-Ponceaux, etc., appartenant au citoyen 
Valleteau. 



BROUÉ 87 

Le 16 nivôse an II (1), le Conseil général arrête que le 
nom de procureur de la commune sera changé en celui 
d'agent national. 

Le 23 nivôse (13 janvier) le Conseil a décidé que la fête 
nationale de la prise de Toulon serait célébrée et « qu'il 
seroit fait un feu de joie de la victoire remportée contre 
les rebelles et que les citoyens inscrits sur le registre de 
la garde nationale de ce lieu seroient invités à prendre 
les armes et de se rendre au rassemblement à l'heure in- 
diquée. » 

« Il sera mis un drapeau au haut du clocher et un autre 
sur la maison commune de ce lieu. » 

« Le Conseil général assistera tout entier à cette céré- 
monie civique. » 

Le 29 nivôse an II fut nommé le Comité de surveillance 
de la commune de Broué. 

Il était composé des citoyens : 

1** Desvaux, Maurice; 2" Deschamps, Jean; 3** Moîsy, 
Nicolas ; 4** Dablin, Pierre ; a** Jacqueline Toussaint ; 6" Vi- 
goureux, Simon ; l"" Vigoureux Jean ; 8** Tousseux, Louis ; 
9"* Thierrée Michel; lO'^Dagron, François, maçon; H'' Guer- 
mond, Nicolas, fils ; 12'' Godefroy, Jacques. 

Ils adoptèrent pour le lieu de leurs séances une chambre 
louée dans la maison du citoyen Jacques Laire, moyen- 
nant 36 livres. 

Le 30 nivôse an II, le Conseil général de Broué exa- 
mina une pétition d'habitants de la commune tendant à la 
création d'une société populaire et demandant l'autorisa- 
tion de tenir des séances dans la ci-devant église. 

Le Conseil invita les sociétaires à présenter leur requête 
aux autorités supérieures et leur permit toutefois dy tenir 
la première réunion. 

(1) 6 janvier 1794. 



>W UROUÉ 

C'était un véritable club où les plus exaltés de la loca- 
lité se donnaient rendez-vous. 

La chaire à prêcher servait de tribune et le citoyen 
Contet fut invité le premier à prendre la parole. 

Il la prit en effet, et dans un langage violent, imagé 
à sa façon, il vociféra contre les prêtres, Tancien ré- 
gime, etc. 

Les séances suivantes devinrent orageuses et les pusil- 
lanimes cessèrent d'y assister. 

On raconte le discours suivant tenu par une brave femme 
à son mari qui partait pour le club : « S'ils causent trop 
fort, tais-toi; s'ils te demandent quelque chose, ne ré- 
ponds rien ; et s'ils se battent, viens-t'en ! » 

Le 7 pluviôse an II (27 janvier 1774), le citoyen Paul 
Fallot donna sa démission d'officier public et de membre 
du Conseil général donnant comme motif « l'opinion pu- 
blique prononcée contre les prêtres. » 

Il fut remplacé par le citoyen Jacques Laire, menuisier. 

Le 28 pluviôse (17 février 1794), on planta un nouvel 
arbre de la liberté etie décadi de la 2* décade de pluviôse, 
la Société populaire planta à Marolles un arbre de la fra- 
ternité. 

Le 7 ventôse (26 février) sur la demande des membres 
de la Société populaire, le Conseil décida l'acquisition 
w d'un brancard et de poids » pour le pesage des grains 
réquisitionnés. 

Le 17 ventôse (8 mars 1744) le citoyen Prunier, « agens 
nasional revaulustionnaire » de la commune de Broué, 
lit nommer par le conseil général un citoyen intelligent 
pour extraire le salpêtre. Le choix de l'assemblée se porta 
sur Jacques Godefroy. 

Le 26 ventôse, le citoyen Pierre-Etienne Maîtrejean est 
nommé su))pléant du secrétaire greffier attendu que le 



ftBOUE 89 

• 

sieur Blondeau demande à remplir les fonctions d'insti- 
tuteur. 

Le 28 ventôse, le presbytère fut désaffecté de son em- 
ploi habituel et il fut décidé que 

!• Une chambre au midi serait destinée à* tenir les 
séances du Comité de surveillance révolutionnaire. 

2** Une autre chambre à côté destinée à tenir les séances 
de ta municipalité. 

3'* Une autre chambre destinée pour la maison d'ins- 
truction . 

•V Et le reste pour le logement de Tinstituteur. 

Nous transcrivons ci-dessous, en ce qui concerne Broué, 
l'extrait d un décret relatif au battage des grains. 

« Extrait des registres du commité de Salut public de 
la Convention nationale. » 

Art. 4. — « Les dittes administrations de district se trans- 
porteront dans les Sociétés populaires du jour de la récep- 
tion du présent arrêté pour en faire part aux sans culottes, 
et proposeront de nommer des commissaires en nombre 
suffisant pour marcher dans les fermes et stimuler les 
habitants des campagnes afin que les transports ne soient 
pas arrêtés par deflFaut de batteurs. A cet effet, les dits 
commissaires metteront en réquisition les bras oisifs et 
indiférants, feront transporteries gerbes pour les battre, 
d'un endroit à un autre, si les lieux le permette, et veille- 
ront aux charges et à la délivrance des lettres de voiture ; 
ils seront nourris et couchés fraternellement dans les 
fermes. » 

Art. 5. — « Les municipaux et agents des communes où 
les réquisitions seront adressées, seront tenus d'agir con- 
formément aux ordres qu'ils recevront des administra- 
tions des districts qui les subordonnent, les retards et les 
entraves seront jugés par les commissaires des Sociétés 

BROvé (775+15 c.) 12 



ôo 



BRorK 



populaires et les coupables seront arrêtés comme suspect, 
sauf à prononcer ensuite sur leur conduitte. » 

Art. 6. — « Les administrateurs des districts qui ose- 
roient mettre la moindre négligence dans Pexécution du 
présent arrêté seront traduits devant le tribunal révolu- 
tionnaire à Paris pour y être jugés comme complices des 
conspirations intérieures de TEtat. » 

Cet arrêté, du '9 ventôse, fut mis immédiatement à 
exécution, dans la commune de Broué et, dès le 23 ven- 
tôse, les batteurs étaient renvoyés. 

Le 26 germinal an II (16 avril 1794), le citoyen Jean 
Deschamps fut chargé de transporter à Dreux les dons 
patriotiques ofierts par les habitants de la commune 
de Broué. 

78 personnes fournirent ces 'dons patriotiques qui con- 
sistaient surtout en chemises, vieux linges, draps, filasse, 
bas et matelas. 

Le 1"*^ messidor an II (19 juin 1794) le Conseil général 
de la commune a fixé ainsi qu'il suit le prix des travaux : 



pour scier un arpent de blé, étant nourri. 

— non — . 
pour faucher un arpent d'avoine, nourri. 

— non — . 
journée d'homme pour ramasser lavoine 

nourri 

— de femme — — 

— d'homme pour scier. 

— de femme — ... 
Un calvanier pour la moisson. 

hors la moisson, 
journée d^homme pour labourer. . . 

— pour mener les moutons. . 



? lœ » 



10 


10 » 


1 


17 6* 


2 


17 6 


l 


10 » 


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17 6 


1 


10 » 


4») 


» » 


» 


» >» 


1 


2 6 


» 


18 » 



BBOUÉ W 

journée d'homme nourri » 18 » 

journée de charpentier non nourri. , . 2 5 >» 

— de charron- nourri 1 10 » 

— de maçon — 1 17 

— de bourrelier — I 10 » 

— de tailleur — » 15 >j 

— de femme — » 12 » 

— d'homme non nourri, ... 1 10 » 
gages d'un charretier 250 » » 

d'un berger 210 » » 

d'une servante 112 10 )► 

pourbattreunsacdebl6,me8uredcDreux. 1 10 » 

— un minot de Iloudan, avoine. . » 2 ^l 

façon d'une aune de toile » 18 » 

labour d'un arpent 12 » » 

une voiture et un cheval pendant la moisson. 4 10 » 

journée du conducteur 2 » » 

journée d'un cheval, hors le temps de la 

moisson^ par lieue l « » 

C'est en Tan II que fut gravé par Avisse de Dreux le 
premier cachet de la municipalité moyennant la somme 
de 12 livres. 




Sceau de la municipalité (t79'i ù 1802) 



Le 18 messidor (7 juillet), le Conseil nomma six com- 
missaires chargés de faire transporter à la maison corn- 



92 BROUÉ 

mune toutes les cendres poBsoJoes par les habitants, en 
vue dVn extraire du salpêtre. 

Le 12 brumaire an 111 (3 novembre 1794), le sieur Blon- 
deau donna sa démission de secrétaire greffier, et le même 
jour il fut remplacé par Paul Fallot, ci-devant vicaire de 
Broué. 

Le même jour, le fils du sieur Jacques Laire , menui- 
sier, fut nommé commissionnaire de la municipalité avec 
des appointements mensuels de 2 livres 10 sols. , 

Le 30 germinal an III (20 mars 1795) Tatelier du sal- 
pêtre établi dans notre commune fut supprimé. 

Le 16 brumaire an IV (8 novembre 1795) le citoyen 
Jacques Laire fut nommé agent municipal et Pierre Con- 
tet, adjoint. 

Ce dernier fut plus tard remplacé par Nicolas Moisy. 

La réunion de ces fonctionnaires à Bii, chef-lieu de 
canton, constitua, avec un président, une administration 
municipale auprès de laquelle se trouvaient un commis- 
saire du Directoire et un secrétaire. 

Gela dura ainsi jusqu'à la loi du 28 pluviôse an VIII 
(17 février 1800) qui rétablit l'administration communale, 
telle à peu près qu'elle avait été organisée par la loi 
de 1790. 

C'est vers 1797 que fut construit le premier télégraphe 
aérien de Broué par G. Dagron et P. Contet. 

Le télégraphe aérien fut inventé par Chappe en 1792. 

Cette machine fut adoptée en France au début des 
guerres de la Révolution. Elle mit, avec une rapidité jus- 
qu'alors inconnue, le gouvernement en rapport continuel 
avec ses quatorze armées et ne fut pas étrangère au 
triomphe de la France. 

Elle se composait d'une échelle et de tiges dressées 
verticalement au sommet d'une tour ou d un lieu élevé, 



BROUK 9»^ 

A l'extrémité supérieure se trouvait une pièce de bois, 
longue de 4™, 60 et tournant, en son milieu, sur un pivot 
qui lui permettait de prendre quatre positions différentes ; 
cette barre se nommait régulateur. 

A chacune de ses extrémités elle portait une branche 
longue de 2 mètres, et chacune des deux branches pou- 
vait prendre, en pivotant, 8 positions distinctes, ce qui 
donnait 8x8x4 = 256 signaux. 

Ces trois pièces de Lois étaient faites comme des per- 
siennes et peintes en noir. 

Au pied de l'échelle se trouvait la chambre de mani- 
pulation où stationnait l'employé qui mettait la machine 
en mouvement à l'aide d'un manipulateur qui comman- 
dait les pièces de bois au moyen de cordes. 

Des lunettes puissantes permettaient au télégraphiste 
d'apercevoir les signaux des postes avec lesquels il 
communiquait. 

Jusqu'en 1830, l'organisation télégraphique était restée 
entre les mains de la famille Chappe qui nommait les 
employés. 

Depuis, elle fut le patrimoine de l'Etat qui s'en servit 
pour ses dépêches officielles. 

L'ensemble du réseau télégraphique se composait de 
cinq lignes. 

Le poste de Broué était sur la ligne de Paris a Brest 
par Avranches. Cette ligne avait 540 kil. et une dépêche 
y était transmise en 8 minutes. 

C'était déjà une rapidité merveilleuse pour l'époque. 

Du poste de Broué on apercevait vers Paris, celui de 
Bourdonné et celui de La Queue, et vers Avranches ceux 
de Dreux et la Madeleine de Nonancourt. 

Voici les noms des télégraphes établis depuis Paris 
jusqu'à Broué ; Paris (Tours de Saint-Sulj)ire, Mont Va- 



léricn. Trou-d'enfer, Les Clayes, Ncau]»hle, La Queue, 
Bourdonné, liroué- 

Le premier télégraphe dont nous avons signalé la cons- 
truction était situé dans une pièce de terre cadastrée, 
section D, n" 'Î2I. (I) 

Le second télégraphe de Broué était un peu plus à Test. 
II fut construit en 1827 ou 1828 et il servit jusqu'en I8.')l. 



Il fut démoli en 1852 et les matériaux furent vendus 
au profit de l'Etat. 

Les employés avaient la clef de quelques signaux, mais 
ils ignoraient complètement les autres qu'ils reprodui- 
saient machinalement. 

Xous devons les renseignements ci-dessus à l'obligeance 

(I) Vi)ii- pUiL gi'-uérul lie la foiuniuni.', 



de M. Laine Julien, ex-télégraphiste demeurant actuelle- 
ment à Broué et aux travaux de M. Vallée, ex-inspecteur 
des télégraphes, en retraite au Puiset, près Janville. 

En 1852^ la télégraphie aérienne fut partout remplacée 
par la télégraphie électrique. 

Nous avons dit plus haut que l'organisation municipale 
dont nous jouissons aujourd'hui, datait de 1800. 

Le 20 thermidor an VIII (10 août 1800), les citoyens 
Pierre-Philippe Dablin, Maire, et Paul Fallot adjoint, 
nommés par arrêté préfectoral du î) thermidor, prêtèrent 
le serment de fidélité en présence de Jac([ue.s Laire, 
ancien agent et Nicolas Moisy, ancien adjoint. 

Le Conseil municipal, nommé par arrête du l*"* octobre 
1800, fut installé le 12 du même mois. 

Le 15 germinal an IX (6 avril 1801), a été publiée la paix 
faite et ratifiée entre l'empereur et le corps germanique. 
« Les habitants en ont témoigné une joye vive et sincère. >> 

Les préliminaires de cette paix avaient été publiés tant 
à Broué qu'à MaroUes le 10 vendémiaire an IX, en même 
temps que l'occupation par nos troupes des places fortes 
de Ulm, Philipsbourg et Ingolstad ainsi que l'annonce 
d'un congrès à Lunéville. 

En l'an IX, les 164 maisons de la commune furent nu- 
mérotées comme dans les villes, ce qui occasionna une 
dépense de 20 francs 50 centimes. 

Le 18 vendémiaire an X (Il octobre 1801) fut publiée 
la signature des préliminaires de la paix entre la répu- 
blique et l'Angleterre, a Cette nouvelle a été reçue avec 
des transports d'allégresse. » 

Le 16 thermidor an XI (5 août 1802) le citoyen Louis 
Aulet l'aîné, fut nommé adjoint en remplacement de 
Paul Fallot, démissionnaire. 

Il est bon de rappeler ici que l'adjoint remplissait alors 



96 BROUÉ 

le rôle d'officier de police, qu'il assistait à la vérification 
des poids et mesures, mais qu'il n'avait point le droit de 
siéger au Conseil municipal. 

Son costume, comme celui du maire, avait été réglé 
par l'arrêté du 17 floréal an Vlll. 

Le maire devait porter un habit bleu, une ceinture 
rouge à franges tricolores et un chapeau à la française, 
uni. 

L'adjoint portait un costume identique; la ceinture 
seule différait en ce sens que les franges étaient blanches. 

Pour Télection du premier Consul (8 messidor an VIII) 
le maire dut ajouter à son habit bleu des boutons d'ar- 
gent et un triple liseré uni, brodé en argent au collet, 
aux poches et aux parements ; à son chapeau il fallut 
mettre une ganse et un bouton d'argent et il porta une 
épée au côté. 

L'uniforme de l'adjoint était semblable ; toutefois il ne 
devait avoir que deux rangs de liseré brodé. 



III. — Période moderne. 

Le 30 vendémiaire an XII (23 octobre 1803) furent ins- 
tallés cinq conseillers municipaux nommés par arrêté pré- 
fectoral du 5 fructidor an XI (23 août 1803). 

Le 27 ventôse an XII (20 mars 180^i) le citoyen Etienne 
Prunier a été nommé percepteur à vie. 

Le 30 octobre 1808, le sieur Pierre Etienne Maîtrejean 
est nommé garde-champêtre. 

Le 29 août 1803, le Sous-Préfet envoya à Broué quatre 
prisonniers autrichiens pour qu'on les fasse travailler 
avant leur rapatriement. Ils furent employés par Nicolas 
Moisy, François Dablin^ Nicolas Besnard et Jean Vathonne. 



RROUÉ 97 

Le ^9 novembre 1806, ie Conseil municipal fut appelé 
à donner son avis sur la création à Brouéd'un octroi dont 
la perception se ferait soit en régie, soit en ferme. L'as- 
semblée donna un avis négatif et déclara se borner au 
système de Tabonnement (300 francs par an) qui avait été 
jusque-là pratiqué. 




Sceuu HOUH l'Empire. 

Cette délibération nous apprend que le paysan deBroué 
ne buvait à cette époque que de Teau, du petit cidre ou 
de la boisson faite avec du marc de raisin et qu'il man- 
geait rarement de la viande. 

Le 11 avril 1813, M. Araédéc Hureau de Senarmont, 
nommé maire par arrêté préfectoral du 2 avril, fut installé 
dans ses fonctions en remplacement de M. Dablin, dé- 
missionnaire. 

Le 30 mai 1813, le Conseil décida que les habitants 
des communes voisines qui venaient extraire gratuite- 
ment du sable dans la sablière communale paieraient dé- 
sormais un droit de fr. 25 par cheval. 

Le 25 juillet 1813, installation des six conseillers mu- 
nicipaux nommés par arrêté préfectoral du 30 juin. 

Le 6 mars 1814, Claude Pouchet, ancien militaire, est 
nommé garde-champétre. 

Le 2 octobre 1814, les conseillers municipaux et les 

BRouÉ (775+15 c.) 13 



98 BRoué 

fonctionnaires de la commune furent appelés à la mairie 
pour y prêter le serment de fidélité au roi Louis X\^II1. 
L'engouement pour le nouveau régime fut tel que, dans 
une assemblée tenue le L> novembre 1814, les habitants, 
« voulant offrir au bon roi des preuves de leur dévoue- 
ment et de leur attachement à sa personne », résolurent 
à Tunanimité de faire Tabandon de la valeur convertie 




•Sreilu sous In Restau ru tiun. 

en argent des charrois et transports qui ont été imposés 
à la commune par les réquisitions des autorités civiles. 

Ces réquisitions avaient été faites les 8, 9, 11, 14 et 
18 février; 5, 17 et 30 mars : l"' et 2 avril 1814 pour a la 
conduitte des canons de Dreux à Houdan et Montfort, 
ainsi que pour convoi et munitions de guerre ». 

Les sieurs Jacques Marais, Jean Vathonne, Nicolas 
Besnard, Nicolas Moisy, Pierre Legrand, Lubin Leclair, 
Jean-Baptiste Dablin, Rémi Oudard, Jacques Aulet, 
Jacques et Louis Aube, François Dagron, Nicolas Leroy. 
Louis Morin, Gilles Egasse et V^^ Thierrée ont dii fournir 
leurs chevaux et leurs voitures. 

Le 1*' décembre 18l(>, furent installés M. de Sénar- 
mont comme maire, et M. Jacques Marais comme ad- 
joint, tous deux nommés par arrêté préfectoral du 19 no- 
vembre de la même année. 

Le 22 juin 1817, fut célébré à Broué, le mariage de 



\ 



BROUé 99 

M. Jacques Rose Chevallier de la Bigotîère, chef d'esca- 
dron de cavalerie, capitaine au régiment des dragons de 
la garde royale, chevalier de l'ordre royal et militaire de 
Saint-Louis et de Tordre royal de la Légion d'honneur, 
né à Vernon le S juin 1774, demeoirant en son château de 
la Bigotière, commune de la Neuvillette, arrondissement 
d'Evreux, fils de feu M. Jean Rose Louis Chevallier de la 
Bigotière, en son vivant conseiller du roi, maire, bailli, 
juge civil et criminel de la ville de Vernon-sur-Seine, 
maître particulier des eaux et forêts de Vernon, les Andelys 
et Gisors et de feue dame Marie Ituvé; avec demoiselle 
Henriette-Désirée 1 lureau de Senarmont, domiciliée au ehà- 
teau de Badonville, née le 4 ventôse an VIII (2;{ février 1800), 
à Philippeville, au royaume des Pays-Bas, province de 
.\amur, précédemment en France, arrondissement de Ro- 
croi, département des Ardennes. fille de feu M.Alexandre- 
Antoine Hureau, baron de Senarmont, tué au blocus de 
Cadix en Espagne le 26 octobre 1810, en son vivant lieu- 
tenant général, inspecteur général d'artillerie, comman- 
dant de la Légion dlionneur, chevalier de la couronne 
de fer; et de feue dame Marie-Josèphe-lIenriette-Rosalie 
Hufty, assistée de M. Amédée Hureau de Senarmont, son 
oncle, ancien capitaine d'artillerie, chevalier de l'ordre 
royal de la Légion d'honneur, membre du Conseil général 
du département d'Eure-et-Loir et maire de Broué. 

A cette époque la commune de Broué fut le théâtre 
des opérations des ingénieurs chargés de lever le plan 
topographique de la France. 

L'arrêté du Li germinal an XIII avait désigné les mo- 
numents qui en Eure-et-Loir ont servi à la formation des 
triangles de la grande carte de France relevée par Cassini. 

Parmi ces monuments on trouve le clocher de l'église 
de la commune de Broué. 



100 BROUÉ 

Cassini de Thury, né en 1714, a dressé Timmense carte 
topographique delà France, mesurant H" sur ll^SS et 
composée de 180 feuilles. 

Il mourut en 1784, sans avoir terminé son travail qui 
fut continué par son fils Cassini Jacques-Dominique. 

Celui-ci s'était adjoint des ingénieurs et des officiers qu i 
travaillaient soussadirection dans les monuments désignés. 

Le clocher de Broué servit à cet usage jusqu'en 1819. 
Les officiers travaillaient la nuit et faisaient des signaux 
lumineux, tournaient des disques ou lançaient des fusées 
qui devaient être aperçus par les observateurs des postes 
voisins. 

Kn 1819, Pierre Contet. charpentier à Broué, fut chargé 
par le colonel Bonne de construire une pyramide. 

V^oici le marché conclu à ce sujet. 

« Je suis convenu avec le colonel Bonne, rue de 
« rOdéon, 28, à Paris, de faire une pyramide située près 
« du télégraphe de Broué. La hauteur sera de 40 pieds 
« jusqu'au carré, la chambre aura 6 pieds et le comble 
« 12 pieds compris le pivot tournant. Ladite pyramide 
« sera faite en bois de chêne avec 3 échelles dedans, avec 
« leur palier et un planche^ en peuplier; elle sera coir- 
c( verte en panneau de chêne, et le pourtour et le pivot 
.< en persiennes, sera peint en noyer pour le prix et 
« somme de 980 francs. J'ai reçu le i d'avance. Le temps 
« pour la faire est depuis le 14 mai jusqu'au 15 juin 
« prochain. Klle aura 18 pieds en bas et sera réduite à 
« 6 pieds dans le haut (1). » 

Malgré les conditions du marché, le travail ne fut ter- 
miné que le 3 juillet. Il avait exigé 81 journées d'ouvrier. 

(1) Extrait du registre de comptes Av Pierre Gontet. registre qui 
nous a «Hé ^racifMiseiiu'Ut coinniuniqué par Reine Gontet, veuve Ghar- 
doiineau, sa lilli'. 



PYRAMIDE DE BBOUÉ 




/c 



La pyramide a été détruite par une tempête qui Ta ren- 
versée le 11 novembre 1827 (1). 

Le même livre de comptes de Pierre Contet nous a 
appris que M aroUes possédait autrefois un four à briques 
et à tuiles. 

Il appartenait en 1851 à Durand qui le fit démolir par 
Pierre Contet. Les matériaux furent transportés à Alle- 
mant, commune de Boutigny, où un nouveau four fut édifié. 

Le 23 septembre 1821, une portion de terrain commu- 
nal de 29 centiares, situé à Marolles, à Tangle du vieux 
chemin et de la route nationale, a été vendue à Claude De- 
louche moyennant un hectolitre et demi de blé qui serait 
distribué aux pauvres. 

C'est en Tannée 1823 que cessa la coutume commencée 
en Tan 13, d'inscrire sur les actes de naissance, indépen- 
damment des noms des témoins, ceux des parrain et mar- 
raine qui signaient avec Tofficier de Tétat-civil. 

En 1826, M. Maîtrejean fut de nouveau nommé garde- 
champêtre en remplacement de Claude Pouchet, décédé. 

En 1818, 1822, 1825, 1826 et 1829 avaient eu lieu des 
renouvellements partiels du Conseil municipal nécessités 
par le décès ou la démission de quelques membres. 

Le 9 novembre 1831 fut élu un nouveau Conseil muni- 
cipal installé le 4 décembre suivant, 

Le 20 mars 1833, MM. Besnard Nicolas et Contet 
Pierre furent nommés commissaires chargés d'accompa- 
gner le maire et le contrôleur pour la formation de la 
matrice spéciale des valeurs locatives d'habitation. 

(1) Au centre du terrain occupé par la pyramide, il existe une grosse 
borne portant sur l'une de ses faces une fleur de lis/ et sur la face 
opposée rinscription et la figure ci-dessoun : 




1810 



i04 BROUA 

Le 5 août I8»î8, le sieur Aulet, Jean-Louis-Toussaint, 
fut nommé second garde-champêtre auxiliaire, avec mis- 
sion spéciale de surveiller les abords de la grande route 
où passaient continuellement des troupeaux de bestiaux. 

En 1841, il y avait seulement H électeurs dans la com- 
mune de Broué. 

Voici leurs noms, avec le montant des contributions 
qu'ils payaient. 

MM. 

1. Aulel Louis 246» .î5 

2. Aulet Pierre 267 12 

3. Besnard Nicolas 408 58 

4. Dablin Jean-Baptiste 748 85 

5. Hubert Claude 225 14 

6. Marais Jacques 239 19 

7. Marais Nicolas 382 65 

8. Masclet Lallier 316 12 

î). Rossard de Mianville Louis 587 87 

10. Bureau de Senarmont Amédée 2267 36 

11. So'uillard Charles-Alexandre 281 06 

En 1843 M. Dablin Jean-Baptiste était Conseiller d'ar- 
rondissement, faisant partie de la sortie sortant en 1848. 

Le 30 avril 1845, M. Aulet, maire, prit un arrêté inter- 
disant désormais d'offrir aux nouveaux mariés, à la sortie 
de l'église, des gâteaux, du vin, des dragées, etc. 

Cet arrêté défendait en outre de planter sur les im- 
meubles habités par des jeunes filles , des branchages 
connus sous le nom de « Mai ». 

Le 22 janvier 1846, W sieur Dagron Louis Ilippolyte 
fut nommé garde-champètrc aux lieu et place du sieur 
Maîlrejean, démissionnaire. 

En 1846, le conseil municipal fut dissous. 

Le 20 octobre 1846, furent votées l'acquisition d'une 



pompe à încendic et la construction de l'arsenal pour une 
somme de 2820 fr. 

Le Oavrîl 1848, le conseil vote lacquisîtion d'un drapeau. 
Le 19 décembre, le conseil accepte le don patriotique 
qui lui est fait d'un drapeau par l'Assemblée Nationale. 

Le 24 novembre 1850, M. Dablin, maire de Broué, prit 
deux arrêtés : le premier ordonnant la démolition des 
cheminées construites en terre et le second fixant la fer- 
meture des débits de boissons à dix heures du soir. 

Le 27 septembre 1852, le préfet nomma une Commission 
municipale, dont les membres pour témoigner leur recon- 
naissance au gouvernement qui les avait nommés, rédi- 
gèrent l'adresse suivante : 

« .1 Son Altcssr Impériale^ le prince Louis Napoléon. 

Prince, 

a Les membres de la Commission municipale de la 
commune de Broué profitent du moment de leur installa- 
tion pour exprimer à Votre Altesse une vive reconnais- 
sance des services sans nombre qu'elle a rendus au pays* 
Ils forment en même temps un vœu qui se réalisera, car 
il est dans le cœur de l'immense majorité des Français ; 
ce vœu est que Votre Altesse Impériale accepte le pouvoir 
souverain et héréditaire qui lui permettra de poursuivre 
et de compléter l'œuvre qu'elle a si sagement et si heu* 
reusement commencée. 

Ils ont l'honneur d'être avec le plus profond respect, 

Prince, de Votre Altesse Impériale, 
les dévoués serviteurs» » 

Suivent les signatures. 

BROUÉ 775-f-15 G. 14 



Le 8 février i853, la même Commission envoyait â 
l'Empereur la nouvelle adresse suivante : 

" A Sa Majesté l'Empereur des Français. 

Sire, 

Le Conseil municipal de ta commune de Broué a l'hon- 
neur de témoigner à Votre Majesté la joie qu'il ressent 
du mariage que vous avez contracté. Il forme les vœux 
tes plus sincères pour qu'il naisse de votre mariage des 
rejetons dignes de leur auguste père, pour la prospérité 
et le bonheur de ta France. 

Les membres du Conseil municipal ont l'honneur 
d'être, avec le plus fidèle respect, 

SlRK, 

De Votre Majesté les tout dévoués serviteurs. » 
Suivent les signatures. 




L'enthousiasme montré par les partisans du nouveau 
régime avait eu son contrecoup dans ta commune. 

Les républicains de 1848 n'eurent plus le droit de profes- 
ser hautement leurs opinions. Quelques-uns, soupçonnés 
d'entretenir des relations avec Noël Parfait, furent dénon- 
cés et des perquisitions furent faites dans leur domicile. 



BROué 107 

Le 6 janvier 1852, le sîeur Pierre Contet fut révoqué 
de ses fonctions de capitaine de la garde nationale et le 
cabaret qu'il tenait fut fermé comme étant « le rendez- 
vous habituel des démagogues de la commune et de gens 
animés des plus mauvaises passions ». 

Le 3 avril 1852, ce fut le tour du café Pierriau, à Ma- 
rolles, fermé « par mesure de sûreté publique ». 

En 1855, M. Auzanne, Victor-Alexis, succéda comme 
garde-champêtre à M. Dagron, son beau-père. 

En 1860, les travaux de construction de la voie ferrée 
de Saint-Cyr à Granville se poursuivaient activement. 

Ce chemin de fer avait été concédé à la Compagnie de 
l'Ouest par une convention des 2 février et 6 avril 1855, 
arrêtée entre le gouvernement et la Compagnie et sanc- 
tionnée par la loi du 2 mai 1855. 

Le tracé a été adopté par le Conseil général en 1856. 

En 1861, le Conseil municipal de Broué prit une déli- 
bération motivée pour que la gare soit construite sur le 
territoire de ladite commune et non, comme le réclamaient 
les habitants de Serville, à la jonction du chemin de Ger- 
mainville à Serville. 

Située plus près du village de Marchezais, la station 
porta d'abord ce titre et ce n'est qu'en 1877 qu'elle fut 
nommée Marchezais-Broué. 

Le chemin de fer fut livré à l'exploitation le 15 juin 1864. 

Depuis cette époque nous avons eu successivement 
comme chefs de gare : 

MM. 

Seraye Pierre, nommé chef de gare en 1864, né en 1826. 
Chenet Hubert, né à Vauziers (Ardennes^ en 1838. 
Chevillard Louis, né à Gazeran (Seine-et-Oise) en 1819. 
Chevallier Constant, né à Roezé (Sarthe) en 1828. 



.108 BROUÉ 

Maignan Auguste, né à Saint-Front (Orne) en 1849. 
Aube François, né à Chauvigny (Loir-et-Cher) en 1855. 
Serra Antoine, né à Bonifacio (Corse) en 1859. 

Le 10 mai 1867, M. Arnoult fut autorisé à construire 
la Laiterie. 

Nous trouvons» dans les rapports des maires sur l'inva- 
sion prussienne, le résumé suivant en ce qui concerne 
Broué. 

a Le 8 octobre 1870, 23 des cavaliers qui se sont prér 
santés à la porte de Dreux ont passé au hameau de Ma- 
roUes, en se rendant à Houdan. » 

u Le 9, passage de 1,500 Prussiens se dirigeant sur 
Cherisy. A leur retour, ils ont fait à Broué une réquisition 
de 13 vaches et de 35 hectolitres d'avoine. » 

« Le 10, passage de 3000 Prussiens qui, en allant incen- 
dier Cherisy, ont brisé les fusils des gardes nationaux 
de Broué. » 

« Les 11» 12, 13, et 14, passage de 1000 cavaliers et 
artilleurs. » 

« Après chacune de ces reconnaissances les Allemands 
se repliaient sur Goussainville et Houdan d'où ils par- 
taient. » 

« Du 15 au 23, reconnaissance de quelques cavaliers ». 

« Le 23, 23 dragons ont fait à Broué une réquisition 
de 2 vaches et de 45 hectolitres d*avoine. » 

« Pendant la seconde quinzaine d'octobre et la pre- 
mière de novembre, il y a eu, jour et nuit, entre Broué 
et Goussainville, deux postes de chacun deux hommes ; 
l'un était placé à 1500 mètres environ de Broué, et 
l'autre sur la grande route, à un kilomètre du hameau 
de Marolles. » 

« Le 17 novembre, passage de 1200 Prussiens se ren- 
dante Dreux. » 



BROUK 



109 



« Le 18, passage de 8000 ennemis (fantassins, cavaliers 
et artilleurs), suivis de 273 chariots et voitures de réqui- 
sitions se dirigeant sur Dreux. » 

« Le 10 décembre, passage d'un régiment delà land- 
wehr, suivant la route d'Anet à Nogent-le-Roi. » 

« Depuis le l**" janvier jusqu'au 15 mars, date de l'éva- 
cuation, la commune de Broué n'a été visitée que par 
quelques cavaliers qui n'y ont fait aucune réquisition ». 

M Le 15 mars, 250 hommes ont logé à Broué. » 

« Le IG, passage de plusieurs régiments se dirigeant 

sur Houdan. » r \t • ^ i^ ' 

Le Maire de liroue. 

Fkomkntin. 

Kn résumé la commune de Broué eut fort peu à souffrir 
de rinvasion allemande. 

Les réquisitions se sont bornées ù 15 vaches estimées 
'i950 francs et à 16587 kilogs d'avoine estimés 42 10 francs 
39 centimes. 

Beaucoup d'habitants avaient quitté leurs maisons et. 
emmenant avec eux leurs bestiaux, s'étaient réfugiés chez 
des parents ou des amis aux environs de Brezolles et de 
Châteauneuf. 

Les quelques volontaires qui s'étaient portés au devant 
des Prussiens jusqu'à Condé n'eurent pas à faire le coup 
de feu et tous rentrèrent dans leurs foyers sans être autre- 
ment inquiétés par l'ennemi. 

Le 24 juin 1871,1e Conseil se réunit en vue de créer des 
ressources destinées à rembourser les avances faites par 
plusieurs habitants pour le paiement des contributions. 

Les Prussiens avaient exigé la part des impôts reve- 
nant à TEtat pour les mois de novembre, décembre 1870 
et janvier, 1871, plus 150 pour cent pour les impôts indi- 
rects de janvier, soit une somme de )M)23fr. 10 centimes. 



liO BROUÉ 

Pour fournir ces fonds. 

M. Rousseau, Eugène avait prêté. . . 500 francs. 

M. Dagron, Frédéric 500 — 

M. Dubois Eugène 500 — 

M. Besnard Eugène 500 ^ 

M. l'"orfait Jacques 300 — 

M. Fromentin Jean 200 — 

M. Camus JiJvénal 200 — 

On y avait ajouté 323 francs 10 centimes reçus de l'ar- 
mée ailemande en paiement des réquisitions. 

Le Conseil vota alors un emprunt de 7000 francs et 
une imposition extraordinaire de 13 centimes. 

Le 16 avril 1872, François-Charles Leroy fut installé 
dans les fonctions de garde- champêtre, il était remplacé 
le 12 juin 1878 par Pierre-Nicolas Jolly qui le fut lui-même 
en 1882 par Letellier. Louis Augustin. 

La pompe à incendie de Marolles fut acquise en 1877, 
et dans sa session d'août de la même année le Conseil 
vota la construction d'un arsenal et d'un corps de garde 
pour la remiser. 



Le 9 février 1879. le Conseil municipal de Broué en- 
voyait à M. Jules Grévv, Président de la République, l'a- 
dresse suivante : 



BROUÉ iH 



« Mo>'StEUR LE Président, >• 

« Les élus de la Nation, réunis en congrès dans la mé- 
« morable journée du 30 janvier, vous ont appelé à la su 
« préme magistrature de la République, donnant ainsi 
« par leur vote décisif une consécration à votre passé si 
« pur, à la droiture de votre caractère, à la sincérité de 
« vos convictions démocratiques qui ne se sont jamais 
« démenties. » 

a Nous, Conseillers municipaux de la commune de 
« Broué (Eure-et-Loir), réunis hors session, et organes de 
a nos concitoyens, nous applaudissons à ce choix, sachant 
« qu'entre vos mains la dignité et Thonneur de notre 
« Patrie seront sauvegardés, sachant aussi que ses vœux 
« seront écoutés et exaucés, et qu'alors, à l'abri des 
« aventures, elle pourra par la paix, le travail et la pros- 
« périté, continuer l'œuvre* de sa régénération. » 

« Nous vous prions, Monsieur le Président, de daigner 
« accepter l'hommage de notre profond respect. » 

Signé : Oudard, Mary, Forfait, E. Egasse, Aube, Camu, 
ce Prunier, Aulet, Doisne, F. Dagron, Souillard. 

En 1884, à la mort de M. Letellier, M. François 
Ducreux fut nommé garde-champètre. Démissionnaire en 
189S et remplacé par M. André Lacôte, il reprit ses 
fonctions au décès de ce dernier en 1897 et les exerça 
jusqu'en 1902, époque à laquelle fut nommé M. Cardon- 
net, Francois-Désiré. 

Dans sa session de mai 1887, le Conseil vota en principe 
la translation du cimetière et l'acquisition d'une parcelle 
de terrain de 47 ares 15 centiares appartenant à MM. Le- 
blond, Gasselin et Dagron. Les travaux furent exécutés 
sous la direction de M. Vaillant, architecte à Chartres. 



112 BROUÉ 

En 1897, fut réparée la voûte de l'église de Broué. Ce 
travail, exécuté par M. Pcrcebois, menuisier à Houdan, fut 
entrepris avec le concours financier de la Commune, la 
Fabrique et TEtat. Il s'éleva à la somme d'environ 
6000 francs. 

Le Conseil municipal, réélu à la suite des opérations 
électorales des 6 et 13 mai 1900, est ainsi composé : 

MM. 

1. Egasse, Eugène, cultivateur, 

2. AuBK, Jules, id. 

3. Bréant, Louis, id. 

^1. Andrk, JuleSi propriétaire, 
5. Muret, Albert, grainetier, 
G. Maréchal, Albert, cultivateur, 

7. AuBÉ, Louis, id. 

8. Camu, Maxime, id. 

9. GouGÉ, Jules, id. 

10. Rousseau, Eugène, propriétaire, 

11. Challes, Ernest, cultivateur. 

12. Richard, Eugène, id. 

Le 20 mai suivant, M. Egasse a été élu maire, et M. Bréant 
adjoint. 

Le 5 mai 1901, M. Egasse démissionna et fut remplacé 
le 16 juin par M. André. 

Le 30 septembre 1900, le Conseil décida d'établir sur le 
puits du presbytère, une pompe système Baussant, de 
Vouvray-sur-Loir (Sarthe) ; et le 2 décembre suivant il 
vota l'installation de huit autres pompes semblables pour 
le prix total de 8400 francs. 

Enfin en 1901 furent entrepris les travaux de réparations 
au presbytère et à l'école dont nous parlons dans les cha- 
pitres III et V. / / 

» 






BROli 113 

Nous terminerons ce rapide aperçu historique en résu- 
mant dans deux tableaux distincts les noms des Maires 
et Adjoints qui se sont succédé à Broué depuis 1790. 

Maires. 
MM. 

1. — Kgassk, Louis, qui avait été procureur fîscal, fut 
nommé maire en 1790 et maintenu en 1791. 

2. — Dablin, François, nommé le 9 décembre 1792 et 
installé le 23 du même mois. 

3. — Laire, Jacques, a administré successivement 
comme agent municipal et maire provisoire du 7 novembre 
1795 au 8 août 1800. 

4. — Dablin, Pierre-Philippe, nommé le 28 juillet en 
1800, installé le 8 août suivant, démisionna en 1813. 

5. — Hl'reau de Senarmont, Amédée, nommé le 2 avril 
1813, installé le 11 du même mois, réinstallé successive- 
ment les l" décembre 1816, et mai 1822. 

6. — Dablin, Jean-Baptiste, nommé le 21 octobre 1830, 
installé le 30 du même mois, réinstallé les 18 décembre 
1831, Il janvier 1835, 6 août 1837 et 10 mai 1841. 

7. — AuLET, Pierre, nommé le 3 février 1844 et installé 
le 11 du même mois. Il fut supendu de ses fonctions par 
arrêté préfectoral du 13 septembre 1845. 

8. — Leclair, Charles-Honoré, nommé le 26 novembre 
1846 et installé le 8 décembre suivant. 

9. — Dablin, Maxime, fut le premier maire élu par ses 
pairs du Conseil municipal. Nommé le 14 septembre 1848, 
il fut installéle 28 du même mois, réinstallé lc29 août 1852 ^ 
il démissionna en I855« 

10. — AtLET, Louis, nommé le 3 mars IH55 et installé 
le 12 du même mois* 

11. — Legrandi Gabriel- Achille, nommé le 26 octobre 

BRouK (775-f-15 c.j 15 



L 



114 BBOUÊ 

1857, et installé le 6 novembre suivant, réinstallé les 12 
août 1860 et 26 novembre 1865. 

12. — Fromentin, Jean-Francois-Michel, nommé le 19 
septembre 1870 et installé le 22 du même mois. 

13. — Forfait, Louis-Jean-Baptiste, fut chargé en dé- 
cembre 1875 de remplir les fonctions de maire par inté- 
rim, il fut nommé définitivement le 8 octobre 1876. 

\/ï. — Dagron, Guillaume-Frédéric, nommé le 29 avril 
1877. 

15. — OtDARi), Etienne, nommé le 21 janvier 1878 et 
installé le même jour. 

16. — Egasse, Eugène-Adolphe, nommé le 23 janvier 
1881, puis successivement réélu les 18 mai 1884, 20 mai 
1888, 15 mai 1892 et 17 mai 1896, démissionnaire en 1897, 
réélu le 11 avril de la même année et le 20 mai 1900. Dé- 
missionnaire de nouveau le 5 mai 1901, il fut remplacé par 

17. — André, Jules-Adolphe, nommé, le 16 juin 1901. 

Adjoints. 
MM. 

1. — Contet, Pierre, père, charpentier, 

2. — Et MoisY, Nicolas, cultivateur, ont été successi- 
vement adjoints à l'agent municipal depuis le 7 novembre 
1795 jusqu'au 8 août 1800. 

3. — Fallot, Paul, ancien vicaire de Broué, curé cons- 
titutionnel) nommé adjoint par arrêté préfectoral du 9 
thermidor an VIII, fut installé le 20 du même mois et 
démissionna en l'an XI. 

4. — Aulet, Louis, aîné, nommé le 16 thermidor an XI 
(5 août 1802)^ installé le 4 septembre suivant. 

5. — Marais, Jacques, nommé en 1808, réinstallé le 
!•' décembre 1816. 



BROUÉ 115 

6. — AuLET, Louis, jeune, nommé le 30 novembre 1831, 
installé le 18 décembre suivant, réinstallé les 11 janvier 
1835, 4 juin 1837 et 10 mai 1841. 

7. — Leglair, Charles-Honoré, nommé le 13 mars 1844, 
installé le 31 du même mois. 

8. — AuLET, Louis, fils, nommé le 26 novembre 1846, 
installé le 8 décembre suivant, réélu par le Conseil muni- 
cipal le 14 septembre 1848, réinstallé le 29 août 1852. 

9. — Legrand, Gabriel-Achille, nommé le 3 mars 1855, 
installé le 12 du même mois, réélu le 15 juin et réinstallé 
le 1 5 août de la même année. 

10. — Dagron, Guillaume-Frédéric, nommé le 26 oc- 
tobre 1857, installé le 6 novembre suivant, nommé de 
nouveau le 29 juillet 1860 et installé le 12 août. 

11. — Délaisse^ Louis, nommé le 15 novembre 1865, 
installé le 26 du même mois. 

12. — Dubois, Eugène-Léon, nommé le 19 septembre 

1870, installé le 22 du même mois. 

13. — Forfait, Louis-Jean-Baptite, nommé le 7 mai 

1871, installé le même jour. 

14. — Camus, Jean-Louis-Juvénal, nommé et installé le 
30 juin 1872, démissionna le 7 septembre 1873 et fut réélu 
par le Conseil le 27 novembre de la même année. 

15. — Dagron, Guillaume-Frédéric, déjà cité, nommé 
adjoint le 8 octobre 1 876. , 

16. — OuDARD, Etienne, nommé et installé le 29 avril 1877. 

17. — Mary, Symphorien, nommé le 21 janvier 1878. 

18. — Prunier, Louis-Désiré, nommé le 23 janvier 1881, 
réélu les 18 mai 1884 et 20 mai 1888. 

19. — Bréant, Louis-Maxime, nommé le 15 mai 1892 
et réélu les 17 mai 1896, et 20 mai 1900. 



CHAPITRE III 



CULTES ET AFFAIRES RELIGIEUSES 




L n'y a jamais eu qu'un seul culte dans la com- 
mune de Broué. C'estle culte catholique. 
Il s'est bien rencontré à des époques indé- 
terminées quelques protestants, mais c'étaient toujours 
des individus isolés qui devaient se rendre pour la pra- 
tique de leur religion, soit au temple de Bu, soit à celui 
de Marsauceux. 

Le 7 mars 1703, fut inhumée Jeanne Champagne, femme 
Castel, a la dite Champagne estant de la religion calvi- 
niste et fort malade a demandé à estre confessée, ce qui 
a esté fait par M. Caillet vicaire, luy ayant témoigné avoir 
un grand regret d'avoir esté de cette religion, luy protes- 
tant à l'avenir de faire et suivre son debvoir de la reli- 
gion catholique, apostolique et romaine. » 

Le 18 janvier 1774, fut inhumée Magdeleine Cassé 
a convertie à nostre relligion catholique et romaine (l) ». 

Comme on le voit par ces exemples, les rares calvinistes, 

(1) Registre d'Etat civil. 



que les hasards du mariage amenaient sur la commune 
de Broué, se convertissaient ji la religion [irofessée par la 
presque totalité des lialtttants. 



I. — L'Eglise. 

Nous avons dit que Broué avait déjà son église an 
XII' siècle. 



(Vêtait un rectangle long de l(» mètres et large de 10, 
ronstruit en maçonnerie de silex et Hanqué de 10 contre- 
forts en pierre de grès. 

Elle avait une grande porte, celle qui existe encore, 
dans la pointe, vers le couchant, et deux portes latérales 
au midi. 

L'une, qui donnait accès dans le sanctuaire ou dans une 
petite sacristie derrière l'autel, est indiquée aujourd'hui 
par un pilier et un cintre en moellons. 

Klle était éclairée par dix petites fenêtres en plein 
cintre placées à quatre mètres au-dessus du sol. 

Son clocher était une petite pyramide placée à cheval 
sur le faite, à l'extrémité, vers le couchant. 

Cette église de la plus pure architecture romane, où l'on 
voit exclusivement du plein cintre : voi'ile, portail, fe- 



Id8 BROUÉ 

nêtres, porte son cachet d antiquité dans Tadoption de son 
patron, saint Martin. Ce saint fut en elï'et vénéré dans les 
temps les plus reculés des Gaules. 

Au commencement du XVP siècle, cette première 
église fut jugée insuffisante pour contenir tous les fidèles. 
Elle fut alors agrandie en longueur et en largeur. Voici 
comment M. Guillaume Maillier dans son Livre-journal 
expose les travaux exécutés. 

a Pour l'église dudict Broué quant aux bastiments et 
a édifices, on peut assurer qu'elle est aussy ancienne 
a qu'il y a eu des prebstres, curés, vicaires et habitants 
« catholiques et qu'ainsy les sieurs de Meung et Cou- 
sît lombs en estant patrons, cette église fut bastie long- 
« temps auparavant leur convention cy-dessus confirmée 
a par le roy en H19. » 

a Elle a esté bastie en plusieurs fois, ce quy se voit à 
a la diversité des murailles. » 

a Le grand corps de l'église à deux fois : le bas ne 
a s'estendoit en longueur que la moitié ou environ. On 
ce peut cognoistre cecy à vue d'oeil aux entablements du 
« costé du midy et à un fondement de petites pierres quy 
a est dans terre, traversant la dicte église le long de la 
« cloison de bois par dans le chœur, de la muraille du 
« costé des vitres jusqu'à la seconde arche de pierre. On 
« ne peut pas dire le temps qu'elle a esté aggrandie en 
« sa longueur. » 

a Pour l'aultre édifice nommé la petite église, jointe 
a au grand bastiment, les deux soutenus au milieu par 
a sept piliers de pierre avec cinq arches de même ma- 
a tière, il a esté basty environ Tan 1516. Il y a apparence 
a que cet édifice n'estoit pas commencé en 1510 que 
« l'église fut dédiée; on en a quelque connoyssance par 
« un chiffre escript à un des pilliers au bout vers soleil 



BROUÉ 119 

a levant où il y a : Messire Simon Bérenger pr'"* 1516 (I) 
a et pour le faire on rompit la muraille où sont les gros 
<K pilliers en rond au milieu des deux églises, dont les 
a fondements en sont restés dans terre. » 

<c La dédicace de l'église dudict Broué faicte le onzième 
ce de juin 1510, à la diligence de Messire de Pré, curé, 
« Thomas Méneré, Michel Petitpas et Guillaume Boul- 
« langer, gagiers, par Révérend Père en Dieu, Messire 
a Jacques, évesque de Termes, et du consentement de 
« Révérend Père en Dieu Erard de la Mark, évesque de 
« Chartres. » 

a Une partie du cimetière prise pour Taugmenter, fust 
« besnite ensuite le 16 novembre 1557, par R. P. en Dieu, 
a Messire Jean Lunet, évesque de Sebaste, à la prière de 
a Messire Thomas Méneray, et Philippe Manuel, prebstres 
« et vicaires, Roch Bérenger, Pasquîer Blacour et Phi- 
« lippe Manuel, gagiers, dont acte quy est aux papiers 
a de Téglise. » 

a En I5^i0 et 1543, les antiphoniers, graduels et mor- 
« tuologes en velin, furent escripts et nottez à Dreux par 
a Messire Claude Barrois, prebstre ; les dits sieurs Me- 
a neré et Manuel estant vicaires, Tassin Clavellier, 
« Jacques Beranger et Martin Petitpas, gagiers, suivant 
« cet escript qu'on lit en l'un des dicts antiphoniers 
a avant l'office de saint André. 

u Mil et cinq cens après l'an quarante 

« Le jour treizième de febvrier, bien m'en vante 

u feut apporté ce livre, en un matin 

« en cette Eglise de Sainct-Martin. 

u Par un de Dreux nomme Messire Claude 

u Barrois, lors prebstre, et, dont plus le collaudc 

(1) Cette inscription n'est plus apparente aujourd'hui. 



ê 






120 BROUÉ 

u iisl el iioUa, par le coiisentciueiil 

<i des gens de bien, et principalement 

« de nos viraires, Philippe Manuel 

(( Quy donna bien de son manuel. 

« Mesyire Thomas Méneré aussy bien. 

(( En ce lemps^là estoyent, je le scay bien, 

K pour lors gagiers Tassin le Clavellier 

-( et aussy Jacques Déranger, oublier 

« il ne convient, pourtant s'il est trespas 

M Ce tant bon homme, c'est Martin Petitpas 

« quy on leurs jours ont sy bien aimé Dieu 

'( qu on le cognoisl en regardant ce lieu. 

« leur entreprise tant bien faicte au compas 

« fislet signa un Michel Petitpas. 

« Je vous supplie, vous quy serez gagiers 

« après ceux-là sans être gagés 

« Vous gouverner comme ceux-là on faicl. 

« L'homme est cogneu après que Tœuvrc a faicl 

« Vous prière/. Dieu pour leurs labeurs et peines 

(t Que Dieu leur donne lesjoyes souveraines. » 

Après la bataille de Dreux, en 1562 où les Huguenots 
furent vaincus, la commune de Broué eut à soutfrifdes 
troubles de la guerre civile religieuse. 

En 1567 (1), les Huguenots « s'estant ralliez et ayant 
« faict une armée assez forte, ils bruslèrent et ruinèrent 
« quantité d'églises, principalement Tabbaye de Gran- 
« champ et un clocher sur la tour de Prouez. » 

a Et quant à cette église de Broué, ils y bruslèrent les 
a images, renversèrent les autels, les prophanèrent et les 
«•reliques renfermées en iceux au temps de la dédicace, 
t( faisant des riches ornements quy y estoient des casaques 
c( à leurs laquais ; ils mirent en pièces un beau calice d'ar- 
ec gent dans la maison de Badonville. Ils assemblèrent 
oc la cloaison de bois, les images et les bancs au pied du 

(1) Il faut lire 1508. 



VUE DE L EGLISE DE BBOUÉ 






<' 




BROUA 123 

« crucifix, au milieu de Téglise pour la brusler de fond en 
a comble. Sur ce malheureux dessein intervint une ha- 
<( bitante nommée Perrine Richart quy s^escria : « au feu ! 
« au feu ! eh quoi ! messieurs voulez-vous brusler nos 
<( maisons en bruslant ce lieu ? t> sur quoy et gaignez par 
a ses cris ils portèrent le tout autour de la grande croix 
« quy estoit au milieu du cimetière, et là, le feu y estant 
a mis tout fiit réduit en cendres. » 

« Une grande couppe quy est de cuivre doré qu'on voit 
« encore au tabernacle avec une petite quy sert à porter 
« le Saint-Sacrement aux malades, fust conservée, estant 
a cachée dans la grande maison de Jacques Béranger à la 
a diligence de Noël Bérenger, gagier, y demeurant pour 
a lors. » (1) 

« Les vitres de Téglise, quy estoient fort belles, furent 
a presque toutes cassées par ces impies. j> 

On lit en marge : 

a On remarque sur une des boittes d'étain où sontren- 
a fermées les reliques de saint Savinien, sous le nom des- 
« quelles Tautel de saint Liphardde Féglise de Germain- 
« ville fût dédié et consacré en 1537, avec Téglise et les 
a aultres autels, que les Huguenots faisoyent des dégâts 
icy à costé (Broué) en 1567. » 

« 11 y a escript de la propre main de feu messire Hu- 
a bert Assire, curé de Germainville. Les Huguenots en 
<c 1567. Messire Hubert Assire, curé de Germainville. » 

« Ces troubles cessèrent par la mort du Prince de Condé, 
a chef desdits Huguenots, tué à la bataille de Jarnac, 
a sous Charles IX, témoin le quatrain. 

« L'an mil cinq cent soixante et neuf 
« Entre Jarnac et Chasteau-neuf 

(i) Ces vases sacrés ont probablement été détruits au moment de la 
Révolution, car ils n'existent plus aujourd'hui. 



124 BROUÉ 

« Fust porté sur une asnesse 

a Le grand ennemy de la messe. » 

Quoi qu'en dise messire Hubert Assire, la mort de 
Gondé ne mit point fin aux troubles de la guerre reli- 
gieuse. 

Vers 1583, les horreurs de la peste s'unirent aux hor- 
reurs de la guerre. La population fut décimée et le curé 
Gaultier Bertrand fut atteint par le fléau et en mourut au 
mois d'octobre. 

En 1595, Prouais eut à soutenir un nouveau siège et le 
10 novembre de cette même année Broué fut occupé par 
les troupes assiégeantes et traversé par six compagnies 
qui se rendaient à Berchères. 

Le blé, au mois de mai, 1595, valait 21 livres tournois 
ou 7 écus le septier ; l'avoine a varié de 25 à 34 sols. 

« En 1601, la tour fust commencée, et de là continuée 
« dan en an jusqu'en 1615 qu'elle fut achevée. Messires 
« Gilles Marais, Guillaume Belois, Gilles Petitpas, Mat- 
« try Croix, Jacques-François estant gagiers ; Toussaint 
« Touzé, Noël Dieuzist, Gillot Egasse et Nicolas Egasse 
a estant marguilliers. if> 

Au-dessus de la fenêtre de la tour, vers le nord, se 
trouve une pierre portant cette inscription : 

lE SVl PIERHE CHARGÉ PAR MESSIRE MARIN 

BERRA^'GER lE ESTÉ ICI AMENÉE ET SVI MA FOI 

ICI PO/ER lEHAN BERRANCiER ETANT GAGER EN l'aN 1604. 

Commencée en 1601, comme il est dit ci-dessus, elle 
atteignait en 1604 la hauteur du premier cordon de 
pierre ainsi que le témoigne le millésime, 1604, gravé 
dans une pierre du contrefort nord-est de la tour, au ni- 
veau du dit cordon. 




PLAN DE L*ÉGLISE DE BROUÉ 



LÉGKNDE 



1. Maître- Autel. 

2. Chœur. 

3. Harmoniuui. 

4. Lutrin. 
Ty, Stalles. 

H. Autel Saint-Jacques. 

7. Banc d'œuvre. 

8. Chaire à prêcher. 



9. Bancs. 

10. Sacristie. 

11. Autel de la Sainte- Vierge. 

12. Autel de Saint-Sébastien. 

13. Parquet de la Charité. 

14. Confessionnal. 

15. Fonts baptismaux. 
IG. Tour du clocher. 



BROUé 127 

A partir de rot endroit, il semble que la ronstruction 
n*ait pas été poussée aussi activement. 

Les ouvriers ont dii se trouver arrêtés soit parle manque 
d'argent soit par le manque de matériaux. Il est facile de 
remarquer, en effet, que les pierres ne présentent plus la 
même uniformité de taille. 

Au haut de l'édifice sur le pilier de Tangle nord-est, 
on lit le millésime 1615. 

C'est à cette date que notre clocher fut termine exté- 
rieurement. 

Kn 1614, il y avait eu une assemblée des habitants de 
Broué pour les réparations de Téglise « abattre le viel 
<c chocher estant sur icelle, parachever la tour encorn- 
ée mencée, faire faire ung beffroy en icelle pour pendre 
a les cloches (1). 

<( Le clocher quy estoit entre les deux églises et sous- 
« tenu des deux arches qu on voit au dedans, fut levé et 
<K la place d'iceluy restablie. » 

Cette assertion n'est |>as exacte quant à la position de 
Tancien clocher. 

En effet, les deux arches de pierre dont parle Guil- 
laume Maillier sont dans la petite église et non pas entre 
les deux ; du reste rien dans la charpente n'indique qu'il 
y ait eu une construction entre les deux édifices. 

« Il estoit nécessaire de faire cette tour à cause que ce 
« clocher estoit trop petit et trop foible pour contenir 
« trois cloches et pour estre d'un trop grand entretien, 
« estant bâti entre et sur les deux églises, pourquoy les 
« eaux pourrîssoyent, et les bois et les gouttières en es- 
« toyent trop souvent rompues et ce en 1614. Toutes les 
« gouttières estoyentde plomb. » 

(1) Bibliothèque nationale* 



128 BROUÉ 

• 

« Et pour faire cet ouvrage de grande entreprise on a 
a vendu beaucoup des biens de la fabrique. » 

« La montée de la dite tour fut faite ensuite des de- 
« niers de la confrérie de Saint-Jacques, à la diligence 
« de Guillaume Le Roux, procureur d'icélle, en 1626. » 
« L'ouvrage des gouttières entre les deux églises, quy 
« est de pierre de Vernon, fut faict en 1647. Guillaume 
« Dagron estant gagier. j> 

On lit en marge : 

« En 1746, il fallut lever douze pierres des gouttières 
(( quy manquèrent à tomber dans le chœur, la muraille 
« esté pourrie dessous par les eaux, et la négligence des 
(( liioines de Coulombs et des chanoines de Meung quy 
« auroient évité de grands frais en remédiant plus tôt à 
« cet inconvénient. » 

« La menuiserie quy traverse les doux églises et les 
a deux autels contre les murailles furent faicts en 1650. » 

a En 1666, on a crespy la tour, depuis le bas jusqu'au 
« hault, de chaulx et de sable de ravine, réparation fort 
« nécessaire à cause des passereaux qui y faisoient, leurs 
ce nids, Tavoyent percée en divers endroits, et il y en 
a avait une si grande quantité qu'ils gastoyênt tous les 
« bleds qu'on ensemencoit autour du village. » 

a Le prix faict au masson pour faire le dict ouvrage 
« fut quatre-vingt-dix livres. » 

ce 11 n'estoit point obligé de fournir le sable et la chaux ; 
« et comme il travailla fidèlement et avec peu de gain, 
a on luy donna de grâce 20 livres tournois de plus que 
« les 90 livres. » 

« Oultre l'ouvrage de la tour, ledict masson estoit 
(( obligé de percer et faire la vitre quy est joignant Tautel 
a de Saint-Nicolas quy est dans la nef, de renfaister 



CLOCHER DE BROUÉ 



iKouÉ (775-1-15 c] 






• ) 



BROUÉ IHi 

(i l'Kglise et massonner sur les sablières du costé du 
midy. » 

Kn 1762 a fut fait aussy le beffroy tout à neuf, Tancien 
(( étant presque consommé ; pour les mains d'œuvre fait 
« par Nicolas Contet le père, et par Baptiste et Pierre les 
(( Contet ses enfants qui ont été près de deux mois à le 
« faire, à qui on a donné du temp de Louis Venard, mar- 
« guillier, 150 livres en y comprenant la suspension des 
« cloches et le racommodage du plancher sous les cloches 
« dont quelques débrie de Tancienne charpente ont servi ; 
tf pour le bois il a été pris dans la vente de la forest de 
« Dreux, il y en a pour 280 livres, et d'autres pense que 
a la somme totale s'élève à 500 livres. On a monté le bef- 
(( froy à ^ pieds plus haut et si le dit beffroy n'a pas été 
« monté au dernier eschafaux on est l'ardoise, c'est que 
« je n'ay pu (1). » 

Au mois de juillet 1779, les couvreurs de Coulombs ont 
fait des réparations à la couverture du clocher, où « ils 
(( ont employé 200 ardoises sans compter les vieilles (2) ». 

« Le vendredy 3 de mars 1780, Durvie a commencé à 
a blanchir les murailles de l'église, ce qui a coûté 210 
a livres (3). » 

« Le mardy gras 27 février 1781, il se fît une si grande 
a tempeste qu'on a vu plusieurs maisons renversées et 
« que à nostre église, dans la partie de la nef, il y a eu 
« plus de 600 thuiles tombées à terre et du côté des gros 
« décimateurs, sur la couverture du chœur, plus de 200 
« thuiles (4). 

« Vers l'Ascension de 1785, il est venu un maçon de la 

(1) Manuscrit de M . Tournois de Honnevallet 

(2) Idem. 

(3) Idem. 

(4) Idem. 



:132 'JKBauÉ 

ce part des relligieux de Coulomb sur la demande des 
« marguilliers pour visiter les réparations de nottre çgUse, 
« àquoy ils y sont obligé. Pour le. dehors et i pour le 
a dedans },a visite aété^faitte en o^.préseaee et eelle de 
« AI. Desvaux, m^rguilier, de Louis Aulet, future mar- 
« guUier, de, Pierre Aulet,apLcieji fermier. Il y a eu grand 
«c .contestation ,pour savoir si lesidits r^Uigieux sont au- 
cc tant obligés à la mes me mesure tant, pour le. dehors, 
a que pour Je dedans de Téglise ; à s^voi^r depuis \à sé- 
,<ic ip^r,atipn de la couverture de réglise en dehors, Fou- 
« .yri^r du couvent a prétendu que .non. Ainsy on de- 
a .n^ade que les dits (relligieux lembrisse Tégliâe du 
a moin quand au choeur et moy de i mon côté j ay exposé 
« qjme le3 fen^trestde l'église . doivent , être grillées pour 
<K . enipécher les voleurs de pas^ser par les dittes* fenêtres 
« et leur faisant envisager qu'il y en a toujours eu, et 
(1 n^&sn>e j'ai nienacé de me pouvoir par devant M. le 
;« Procureur général pour les y contraindre (.1). » 

Au mpis d'îsioût i7B6, Maillard, ardoisier à Coulombs, 
. est .venu sous l'ordre des gros décimateurs et il a rjacconi- 
.niodé .en bardeaux les ^ambris du chœur et de l'église. 

Le 14 mai 1787, les paroissiens se réunirent à 1/issue 
dCf la grande messe pour délibérer sur, le devis des répa- 
rations à faire au clocher. Gct devis, dressé par Jacques 
Durvie, et s.'élevant â 1000 livres, n'a pas.été adopté. 

.Les travaux de. réfection des. gargouilles, qui pressaient 
le pins, furent exécutés pi^r Jacqnes Durvie ; la charpente 
avait été étayée par Pierre Contet qui a fourni pour 32 
livrer 10 sols de.bpis. 

Le 4 septembre 1808, il a été procédé par M. Dablin, 
maire, à l'adjudication au rabais des réparations à faire 
au clocher. 

(1) Tournois de Bonnevallet. 



HROUÉ i*M 

Le devis se montait à 220 francs. Deux entrepreneurs se 
présentèrent : M. Maillard à Dreux, et M. Hervé à Grécy. 

Ce dernier s'engagea à faire le travail moyennant 
120 francs et fut déclaré adjudicataire. 

En 1837, la couverture du clocher fut de nouveau 
réparée. 

Voici le devis, que nous croyons utile de reproduire à 
cause des données qu'il renferme sur les dimensions du 
clocher. 

« Devis estimatif des réparations à faire au clocher de 
« Broué estimée par moi Lalandre aîné, maître couvreur, 
a demeurant à Boncourt. 

a Savoir : 

« Le côté du nord contient 8 pieds de faîtage, 
a 27 pieds de largeur en bas, 36 pieds de rempant, 
« ce qui produit 17 toises, 16 pieds à 2^ 50 la 
« toise fait la somme de 43M)i> 

a Le côté de Test contient 24 pieds dans le bas 
tf et la largeur du haut un pied, 36 pieds de rcm- 
a pant ; produit 12 toises 6 pieds à 2^ 50 la toise. 30 41 

« Le côté du sud, comme celui du nord. . . 43 6t) 

a Sur le même côté, il y a une toise à faire à 
« neuf en plusieurs places sans être obligé d y 
« remplacer la volige estimée à la somme de. . 16 » 

a Le côté de Touest produit 30 41 

a Sur le même côté, une toise à couvrira neuf 
en plusieurs parties 18 » 

a Tous les dits matériaux, nécessaires seront fournis 
a par l'adjudicataire. » 

En 1840, une somme de 320 francs fut employée à la 
réparation de la tour qui menaçait de s'écrouler sur 
l'église. 



134 BROUÉ 

En 1848, une nouvelle dépenye fut faite, mais ces répa- 
rations partielles étaient insuffisantes et il fallut, en 1865, 
refaire tout le côté sud de la tour. 

Ce travail, exécuté par M. Chanoine, entrepreneur à 
Nogent-le-Roi, sous la direction de M. Mouton, agent- 
voyer à Dreux, exigea une dépense d'environ 12000 francs. 

En 1897, un projet de restauration de la voûte inté- 
rieure de Téglise fut mis à Tétude. Cette restauration 
s'imposait, car les lambris tombaient de vétusté et pré- 
sentaient un véritable danger pour les personnes qui se 
rendaient à Téglise (1). 

Les travaux de l'intérieur de l'édifice ont été faits éga- 
lement, comme ceux du clocher, à des époques diverses. 

Voici le texte des décisions prises pour ces différents 
travaux. 

« Nous soussigné Louis Egasse, procureur fiscal et 
a marguilier en exercice de l'œuvre et fabrique de Saint- 
a Martin de Broué, après les annonces faites à la messe 
« paroissiale du dit lieu le dimanche premier octobre le 
a huit du dit mois et convoqué au sonde la cloche en la 
ce manière accoutumée, les habitants appelés à la tablette 
a du dit lieu, le dit jour 8 d'octobre à l'issuedes vcspres, 
a lesquels sont convenus du marché fait avec Anibroise 
a Pilastre, m* menuisier à Iloudan, a été procédé à ce 
« qui suit, savoir que le dit Pilastre s'oblige de faire et 
a fournir un banc d'oeuvre, une chaire à prêcher, un autel 
a et un tombeau à la continuation du dit maître autel, un 
(L aigle et pupitre et les escabeaux et deux confession- 
ce naux ainsy qu'ils sont portés par les plans, le tout en 



(1) Ce projet a étë depuis mis à exécution et les travaux entrepris 
par M. Percebois, menuisier à Houdan^ ont été terminés en septembre 
1808. 



BROUÉ 135 

« bon bois de chêne, sans nœud vicieux, et de reffaire les 
« deux petits autels du mesme bois qu'il y esta présent, 
« et de redescendre la balustrade de sept à huit pieds par 
« Tagrandissement du chœur et de fournir le tout les clefs 
Cl es mains des dits marguilliers et enfin de laditte ou- 
« vrage qu'il s'oblige de poser, savoir, le dit banc d'oeuvre 
<( et la chaire à prêcher à Noël prochain, et luy en sera 
(( payé la somme de mil livres à compte sur les ouvrages, 
« et la seconde partie qui est le maistre autel en tombeau 
« et la continuation de la balustrade du dit autel, croizé 
« revêtue et le pepitre et les escabeaux à pâques prochain, 
« et luy sera payé la somme de huit cents livres, et la 
a troizième et dernière partie qui est les deux confes- 
(i sionnaux, dans le courant de juin prochain, et luy sera 
« payé la somme de trois cents livres pour restant des 
« susdittes ouvrages qui seront sujettes à visitte au dé- 
« pend du dit Ambroise Pilastre, lequel a promie et ac- 
« cepté, s oblige d'exécuter le dit ouvrage de point en 
«ï point suivant et conformément à ses plans, signez des 
« dits habitants, et consent qu'il luy sera rabattu la 
« somme de cent livres à chaque payement lorsqu'il man- 
o quera de poser ledit ouvrage au jour et eschéance. Fait 
it et arresté à la tablette du dit Broué le dimanche 8 d'oc- 
« tobre mil sept cent soixante et quinze en présence de 
« M" Joseph Jacques Tournois de Bonnevallet, curé du 
u dit Broué, de Marin Aube, Claude Gillard, Guillaume 
« Prunier, charron, Estienne Prunier, charron, Gilles 
«< Oudard , Pierre VéreL François Gueux, marguilier, 
« Pierre Aulet, marguilier sortant d'exercice, Gilles Hu- 
« bert, Guillaume Egasse, laboureur, Pierre Buhot, An- 
i< dré Hubert, Pierre Contet, Guillaume Egasse le jeune, 
u Jacques Prunier, Louis Egasse, procureur fiscal et mar- 
te guilier en exercice, ont signé et les autres parties des 



J36 BR'OUÉ 

« habitants ainsi que le dit Ambroise. Pilastre, raenui- 
« sier »(i). 

oc Aujourd'huy dimanche se|)tiesme jour de janvier 
« 1776, nous marguilliers en exercice, après aVùir fait 
a annoncer rassemblée dès habitan par le s*" Curé de 
<c Broué, le jour d'hier et aujourd'huy aux prosnes des 
« grandes messes de cette paroisse, et convoqué attson 
ce de la cloche, issue des vespres'de ce jour pour la dé- 
« libération au sujet de faire garnir la dîtte église de 
(( bancs clos en bon bois de chésnoet pareillement de 
« faire mettre une croix et crucifî'x au dessus dès deux 

« chandeliers sur la tablette dudît' lieu en bon cuivre 

■ . • • • 

« argenté de deux trempes, à quoy tous les dits lïabi- 
« tants consente et authoiise lésdits m*arguilliers en 
a exercice de procéder au nrarché avec leis ouvriers. A 
« quoy a été procédé et fait marché avec le S"" Gochois 
(( ou Ambroise Pilastre, maître menuisier à Houdan, dont 
« nous sommes convenus à .vingt sept livres' le banc 
<i tout ferré sans serrure, de la longueur de six pieds 
« sur trois de largeur et trois pieds de hauteur ou en- 
ce vivon plutos plus que moins, à quoy le dit s*^ Pilastre 
a s'oblige de faire et fournir en l)0n bois dé chesne 
« comme il est porté ci-dessus et posé dans la ditte 
« église de Broué entre le temp de Pâques et la Pentecoste 
« prochain ; et pour le crucifix et les deux chandeliers 
« ci-dessus mentionnés et convenu avec les trous platinés 
« en cuivre argenté de deux feuilles de payer au s"" Pran- 
« cois Cheslu, marchand à Houdan, la somme de cent 
« quarente livres, ce à quoy les dits marguiliers et 
(( notables habitants consente et s'oblige et ont les dits 
« habitants présents, savoir Jean Dablîn, lab% Pierre Au- 

(l) Manuscrit Tournois de Bonncvallet. 



«Jet, iab% <aiiciei>6 marguiliers, Goili" Beirenger, lab^ 
« iiicolas Guermont, cliarron, K«tîenne Prunier, Marin 
« Besvaxix, Pierre Contet,:fitienne Prunier i'aisné, Woël 
« Geffroy,Jean Vathonne, Claude Gillard, Jacques Prunier, 

charron, Remy Prunier, dixnieur, André Hébert, Guill" 
« Egasse le jeune, Jean Besnard, Gilles Hubert, Pierre 
i< Bachot et nous Kgasse, marguillier en exercice, et plu- 
« sieurs autres habitants , signé. Fait et arresté à la 

tablette dudit Broué le mesme jour et an <[ue dessus. 

Aîpropos de la balustrade qui sé|)arait le chœur de la 
nef, un différend s'éleva entre le procureur fiscal, Louis 
Egasse, et le curé Tournois de Bonnevallet. 

Voici comment ce dernier nous expose les faits efe 
comment il décrit cette balustrade. 

a Le jeudy ving sept d'aousl de Tannée 1778, à deux 
« heures après-midy, malgré les défenses faictes par 
a M. de la Salle en rassemblée du 22 septembre 1776, où 
a Monseigneur, après la présentation faite par raoy con- 
« jointement les paroissiens, du projet futur du rasement 
« de la grande balustrade du chœur où le dit seigneur a 
a dit positivement à Cochois en luy montrant la ditte 
a balustrade : ce Je te défend de touchera cet ouvrage » ; 
a malgré la défense verbale de Guillaume Berranger, 
« laboureur et marguilier, ou la veil de cet abattement 
a il signifia à (]ochois en présence de Nicolas 'Laisné, 
« m" d'eschole de Broué, et d'Estienne Prunier le jeune, 
« charron; malgré que ayant eu vent le jour mesme de 
« Taction hardy j'ay dit en termes formels au dit Cochois 
« que, s'il osait l'abattre, j'en informerais M. le Procureur 
« général et que j nbolirois la première messe, enfin le 
a jeudy 27 daoust de 1778, sans authorité ny acte de 
« délibération des habitans et des marguiliere, le pro- 
* oureor' fiscal Louis Egasse, enraciné dans son enteste- 



140 BROUÉ 

« ment a, par son ordre et son authorité privé fait raser 
« audit jour et an et heure cette belle et prétieuse grande 
a balustrade qui avoit été posé et fait du temp de M" Guil- 
oc laume Maillier, savoir en 1650 sculpté sur la porte de 
« rentrée de la vierge ; le plus baux monument de me- 
<( nuiserie que Ton ait vu et que Ton vera jaîmais dans 
ce Téglise de Broué, sans aucune frétrissure ny dijonction 
a de bois que à l'aspect on auroit cru que cette balus- 
« trade étoit d'une seule pièce. » 

<( Voicy sa figure. L'entrée du chœur étoit une grande 
« porte à deux battants au haut de laquelle etoit un 
a frontispice soutenu de quatre belles colonnes avec 
.« leurs corniches en haut à peut près à l'imitation de 
a ceux du grand autel, une longue' barre au dessus des 
« colonnes et des portes sculptée ; et au dessus du fron- 
ce tispice de la grande porte étaient deux consoles en 
« manière d'S sculpté. Aux deux côtés étoient aussy 
« S^ Jean et la S'* Vierge en statue de bois coloré en bleu 
a et en rouge d'une figure fort régulière et sur le frontis- 
« pice étoit appuyé un christ d'une figure majestueuse et 
(( grave et bien naturel quand à la personne, couverte 
a d'une couleur d'un blanc pasle et de la hauteur d une 
(( personne, quand au christ attaché sur une croix de 
« 7 ou 8 pieds de hauteur. La longue barre régnant 
« depuis Tautel de S* Jacques jusqu'à l'autel de S^ Eloy, 
(( relevoit au plus haut d'un bon pied, au bord duquel, 
« outre les ouvrages de menuiserie en délicatesse et en 
« cizelure, et au-dessous de cette longue bar de menui- 
« série d'en haut, étoit une longue rayure en sculpture 
fine et délicate comme une découpure de fleurs, bien 
sculpté, large de 8 pouces tout au long de la ditte 
c< balustrade, et de longs barreaux éloignés les uns des 
* autres de 6 pouces en terminant tout l'ouvrage; les 



brôlk 141 

« barreaux de la hauteur de 7 pieds, de la grosseur du 
« poing étoient en manière de rouleaux ; le grand christ 
« étoit attaché par derrière du côté du chœur d'une barre 
M de ferre. A côté sur un poteau de la voûte, un peu en 
« dedans du chœur au pied du christ étoient attachées 
« les armes de MM. de A^andosme et plus bas ceux des 
« seigneurs de MaroUes avec des croix revêtues de co- 
« quillages et de fleurs de trèfle ; aux deux côtés, deux 
« lions élevés en haut mettant chacun une patte sur le 
« haut des armes ». 

a Pour la porte de Tentrée de la chapelle de la Sainte 
« Vierge, elle n etoit pas aussy pompeuse que celle de 
(( l'entrée du cœur. Il n'y avoit que deux colonnes et un 
a frontispice fort simplement. » 

(( Le dimanche, le 7 de septembre, il a été fait une as- 
« semblée annoncée le dimanche d'auparavant. Le mar- 
(( guilier, savoir, Guillaume Berranger ayant consulté 
« deux avocats de Dreux qui luy conseillèrent de faire 
« une assemblée et de se faire authoriser des paroissiens 
« par un notaire, ce qu'il fit en prenant Baudran de Ger- 
« mainvil comme notaire. Il se transporta après vespres 
« de ce jour et le marguilier exposa ses plaintes et ce 
« fait, le procureur fiscal en présence de ses partisans 
« dit pour raison qu'il avoit fait raser la balustrade parce 
« que le marguilier luy en avoit donné le pouvoir ; alors 
« je luy répondit, comme étant procureur fiscal il avoit 
« plus de connaissance des loy que un autre et qu'il ne 
« pouvoit faire un tel dégât sans avoir un consentement 
c des habitants par délibération et par escrit. J'ay pour 
« réponse que je devois me mesler du spirituel et non du 
« temporel. Enfin les habitants ne faisant aucune plainte 
« d'un tel procédé, l'assemblée fut évacué avec le mar- 
« guilier et le notaire. » 



142 BROUÉ 

(c Au sortir de ladite assemblée, le marguilier me vint 
« trouver ou devant MM. d'Orvilliers le fils, M. Delorme 
« et M. Bignon, trois gentilhommes, je luy ait conseillé 
« que puisque la paroisse ne vouloit j)oint «'opposer 
« qu'il devoitpour se mettre à couvert des suittes futures, 
« faire son rapport à M. le Procureur du Roy de Chartres, 
« ce qu'il n'a pas voulu faire. » 

Quoi qu'il en soit, la balustrade fut démolie, et le 
"8 novembre 1778, les débris en furent vendus « pour 
(( quarante livres au menuisier demeurant devant le ci- 
ce metière ». 

Le 6 décembre 1778 a été posée dans le chœur une 
lampe en cuivre argenté, et le 12 du même mois, Cochois 
a livré le lutrin avec les cinq escabeaux. 

Le 30 septembre 1780, Jacques Lair, menuisier à Broué, 
a posé les bancs situés entre les deux grandes portes. 

Le procureur fiscal, à qui un procès avait été intenté 
par le marguilier, fut condamné à Chartres le 18 sep- 
tembre 1781. 

'Le 27 septembre de la même année Cochois a com- 
mencé à poser les emboîtements au pilier de la chaire et 
il a fait à la dite chaire un nouveau dossier sculpté. 

Le 7 juin 1782, ledit Cochois a posé un frontispice sur 
les colonnes de l'autel de Saint-filoi. Au-dessus se trou- 
vait une croix avec « un serpent coulant ». 

En résumé « voicy l'état des ouvrages de menuiserie 
a de Cochois, menuisier à Houdan ou Fi4àtre, son véri- 
« table nom ». 

la chaire à prêcher 700 livres 

le banc des marguilliers 700 — 

'autel en tombeau 300 — 

'aigle avec les bancelles des chantres. . 450 — 
les confessionaux Ï50 — 



« 
« 
(( 
(( 



BROUÊ 143 

« les placards aux deux murailles du sanc- 
tuaire 100 livres 

« 31 bancs à 27 livides 837 — 

a Le dimanche 11 de may 1783 après Tannance le di- 
<c manche précédent il a été faitte une assemblée d'habi- 
« tants par laquelle à la réquisition de M. Dablin, nouveau 
'< procureur fiscal, il requiert M. Hey, seigneur de Broué 
« et présentant que le banc seigneurial qui est dans le 
« chœur ayant été indueitient diminué par Louis Egasse, 
«■ procureur (îscal. il y a trois ans, sans qu'il paroisse au- 
<t cun consentement ny de M. de la Salle, ny des margui- 
« liers et curé et habitants, joint avec Temboîtement des 
« piliers qui a diminué le banc plus de six pouces d'é- 
« paisseur et 12 à l^ pouces de diamètre dont le dit banc 
« a été diminué du côté du chœur, et sur les représen- 
te tations de moy-mesme que j'ay demandé que le banc 
H seigneurial lut élargi du côté de la Vierge et non du 
« côté du chœur à cause du libre usage pour faire les cé- 
<c rémonies, en conséquence, par un consentement de 
« Nicolas Lefèvre marguilier, des habitants et de moy et 
« par un acte de notaire, savoir de Buhot Taisné, il a été 
« accordé sans aucune opposition que le banc de Mon- 
« sieur Hey seroit élargi de quatorze pouces ou environ 
(( de largeur. Signé à la tablette de quinze habitants (l) )». 
Kn exécution de cette convention le; banc seigneurial 
fut réparé le 7 juin 1783, par Jean Laire, menuisier à Broué. 
Le jour de Quasimodo, 22 avril 1781, le sieur Durvie, 
maçon, visita l'église avec le procureur fiscal et tous deux 
<-hoisirent remplacement où serait édifiée la sacristie 
nouvelle. 

La maçonnerie fut confiée à Kstienne Prunier le flis, et 

(1) Manuscrit Tournois de Bonncivallet . 



144 BROUÉ 

aux enfants de François Dagron, baugeurs; Pierre Gontet 
fut chargé de faire la charpente dont le bois fut acheté 
dans la forêt de Dreux moyennant 300 livres. 

a Le 24 mars 1783, les Dagron pnt commencé les fon- 
« déments de la ditte sacristie. Pierre Gontet a pour ses 
c( journées 80 livres et les maçons ont ()0 livres, ainsy 
(( convenu il v a deux ans ( l). 

Les travaux paraissent n'avoir pas été poussés très ac- 
tivement, témoin la note suivante : 

« Vendredy 27 janvier 1786, les Dagron, savoir Fran- 
ce çois, Pierre et Guillaume, on enfin couvert en thuile la 
» nouvelle sacristie excepté la place où on doit mettre la 
« gouthière. Voilà quatre ans que cette sacristie est eu 
« soufFrance (2). » 

A propos des cloches, nous lisons dans le vieux inor- 
tuologe de M. Guillaume Maillier : 

« De trois cloches quy estoient dans la tour, la moyenne 
M ayant esté cassée à la sonnerie de la Toussaint, on fist 
(( marché à un nommé Gaboy, fondeur à Chartres, d'en 
« faire, des trois, deux plus grosses : les fraiz en fusrent 
« bien grands. Il y en eust ensuite encore une cassée. 
« On fut d advis d'en faire trois assez considérables et 
« comme elles sont à présent. On en traita avec un aultre 
(( fondeur de Paris, nommé le Gay, quy pour les rendre 
« plus grosses qu'elles n'estoyent auparavant (3) y four- 
ni nit dix-huict cent livres de métal d'augmentation, à 
« quinze sols la livre, et sa vacation à la fonte, pour les 
« trois, sans y rien fournir que sa peine, 250» livres d'ar- 
(f gent. Et ainsy, vu, la première fonte de Gaboy, inutile, 

(1) MamiscTit Tournois de Bonnevallet. 

(2) Idem. 

(3) La plus grosse pesait 2200 livres, la moyenne KKK) et la petite 
12(K) livres. 



BROUÉ 145 

« pour une cloche, la seconde dudit Le Gay pour les trois, 
« le métal, les fraiz et despenses, on a bien despensé, et 
« pour la montée en haut, refaire le befFroy et l'appuyer, 
« deux mille cinq ou six cents livres. Cette dernière 
« fonte des trois cloches fut faictes en juillet 1663 par 
« Legay ; et la première d'une par Gaboy, en 1657. » 

En marge on lit : 

« La grosse cloche fut fondue en 1738 par Brocard et 
w fut bénie le l**" may. 

Cette cloche portait comme inscription : 

« En mai 1738^ fai été fondue par Brocard et bénie 
« par messire Esprit Philippe Charpentier ^ curé de Broué, 
« et nommée Antoinette Catherine^ par haut et puissant 
« chevallier seigneur messire Antoine de la Salle, sei- 
« gneur de Carrières, Badonville^ Broué^ Pied-de-fer, 
« Moussoul-Moissel et autres lieux ^ et dame Catherine 
« Montma, F'* ie messire Noël Hiacinthe Roslin^ che- 
« vallier, seigneur de Fourolles, Le Berceau^ Fumerault 
(( et autres lieux ^ messire Etienne Lemoyne étant vicaire 
« et Pierre Piquet Bouchery^ marguillier. » 

Cette cloche fut cassée en 1873 et le 20 juillet de ladite 
année le Conseil municipal approuvait le traité passé 
entre M. Fromentin, maire et M. Mahuet Charles, fondeur 
à Dreux. 

Sur la nouvelle cloche, on lit : 

f (c En avril 4874^ j'ai été bénite dans V église de Broaé 
« par M. Louis Eugène Thirant, curé de cette paroisse^ 
'< et nommée Jeanne-Marie par M . Georges de Senarmont^ 
« propr'^ au château de Badonville, conseiller à la Cour 
'< des Comptes, et par M""^ Adrienne Marie Hubert, épouse 
« de M. Ferdinand Morrau propr"^^ au château d^Anrf, 

BROUÉ (775-fl5 c.) 19 






146 BROUÉ 

conseiller ^*. (T Eure-et-Loir, Député à l'Assemblée 

« /la^*. Officier de la Légion rf'A'. M. Fromentin Jean, 

« maire ; M, Camu Juvénaly adjoint ; MM. de Senarmont 

« Georges, Prunier Désiré, Dagron Frédéric, Forfait L\ 

i< Frichot Jules, Rousseau Eugène, Legrand Achille, 

« Egasse J^-Bap^^ Besnard Eugène et Aube Philidor, 

« conseillers municipaux ; MM. Forfait J^-Bap^^ Aube 

« Louis y Duclos Auguste et Letartre Isidore, margûilliers. 

« Je pèse 1100 kgs. 

L'horloge du clocher date de 1770. Voici le texte du 
marché conclu avec le sieur Laville, horloger à Coudres. 

« Le vingt-neuvième d'avril mil sept cent soixante et 
« dix à la réquisition des habitans de la paroisse de Broué, 
(( assemblés au son de la cloche à la tablette du dit Broué, 
« à l'occasion dunne horloge. Après avoir demandé le 
« consentement unanisme des dits habitans, nous mar- 
(( guilier actuel syndic et la plus sainne et notable partie 
« des habitants, nous avons fait marché avec Monsieur 
u Pierre Laville, horloger demeurant à la paroisse de 
« Coudre, à sçavoir ce quy suit : 

« PrefYnièrement le dit horloger s'oblige de fournir une 
« horloge complet de deux pied et demie en quarré dont 
« les deux grandes roux auront dix-huit pouces de diamet- 
« trc* et six lignes dépaisseur et les autres roux dans leurs 
<« justes proportions auront quatre lignes d'épaisseur. » 

« Secondement, s'oblige l'horloger de fournir l'avant 
« quar trois minutes avant l'heur avec son timbre. » 

« Troisièmement, s'oblige aussy de fournir les deux 
« cadrans complets l'un du côté du midy et l'afitre du 
« côté du septentrion, lesquels deux cadrans auront six 
« pieds en quaré, colorés et marqués à la coutume ordi- 
« naire des cadrans. » 



BROUÉ 147 

« Quatrièmement, dans le marché, le dit ouvrier ne 
<c s'engage point à fournir la chaise, ny la boète, ny les 
« poids, excepté les anneaux scelés au dit poids. Enfin 
<< le dit Pierre Laville, en présence des dits habitans 
« assemblés soussignés, s'oblige de donner une bonne. 
« forte, solide horloge quy sonnera touttes les heures et 
« la demie* sur la mesme grosse cloche de la ditte pa- 
« roisse ; la demie d'un seul coup, et aussy fournira le 
« dit horloger pour la confection de la ditte horloge 
« générallement tout ce quy sera nécessaire, prévu ou 
« imprévu, exprimés ou non exprimés. » 

« Le dit horloge sera placé dans le clocher de Broué 
« avec cadrans sans que la ditte fabrique soict obligé à 
<( rien sinon les conditions dans l'article quatriesme ». 

« Cinquiesmement, le marguilier en charge par lavie 
a et consentement des dits habitans soussignés et assem- 
« blés en ce jour s'oblige de donner la somme de cinq 
« cens six livres au dit Pierre Laville pour fourniture 
«c d'horloge sur laquelle totale somme il luy sera payé la 
c< somme de trois cens livres en posant la ditte horloge 
« et les deux cens livres un an api^s la livraison, laquelle 
« somme de cinq cens livres pour la ditte ouvrage d'hor- 
« loge, concerté, statué, réglé par les dits habitants avec 
« le dit horloger pour l'horloge par luy fourny sera prie 
(( sur le thrésor de la fabrique et du rosair par le mar- 
te guilier pour lors en charge. » 

« Le dit ouvrier s'oblige de la garantir pandant dix ans 
« et de plus quelle sera visité si le cas le demande. » 

« Le présent marché double fait en ce jour du dimanche 
<( à la tablette du dit Broué en présence de François 
« Dagron, marguilier en charge, de Louis Egasse, labou- 
<i reur et sindic, de Guillaume Maillier, de Marin Des- 
^c vaux, de Jean Deschamps, marchand, de André Hébert 



148 BROIIÉ 

a et de Gilles .Hébert, drapier, de Pierre Contet, char- 

a pentier, de Jacques Blondeau, d'Estienne Tunas, de 

ft François Geux, cordier, de Jean Rousseau et de M* 

ii Jacques Choasne, chirurgien, de Jean Haslé, menui- 

« sier, de Guillaume Beranger, laboureur, de Simon 

« Maillier et en présence de plusieurs autres qui ont 

« assisté en grand nombre à la ditte assemblée (1). >» 

Suivent les signatures. 

« Les habitants avoient consenti, de donner en tout 
« cent livres, mais ils ont manqué de parole. » 

« Le dix-huitiesme jour du mois de novembre mil sept 
€ cent soixante et dix, dans l'assemblée tenue à la ta- 
€ blette, convoquée solennellement au son de la grosse 
« cloche de cette paroisse par Favie et le consentement 
€ des habitans et marguiliers en charge, il avait été dé- 
c cidé dans l'assemblée du dimanche le jour de la S'- 
a Martin le onze du mesme mois de la mesme année 
« que la cage de Thorloge avec l'étendue dçs son plancher 
« serait mis au rabais et en conséquence le dix-huitiesme 
« jour, après plusieurs crie, la ditte boitte d'horloge 
a ayant été mise en premier lieu à douze livres la toise 
« par Haslé et Tougue, tous deux menuisiers. Le second 
a a mis onze livres quinze sols ; le premier, à onze livres 
« dix sols. Enfin après plusieurs rabais entre l'un et 
€ l'autre, l'ouvrage est eschu au lot de Jacques Haslé 
« qui devant toute l'assemblée a consenti à la faire à dix 
« livres huit sols la toise. La ditte boitte sera de six pied 
« passé en longueur et de six pied de diamettre. Les 
« planches de la loge doivent avoir huit lignes d'épais- 
« seur, du bois de chesne sans être gâté par aucun nœud 
€ ny autre défaut comme il a consenty. Cet loge ou boète 

(1) Tournois de Bonnevallet, 



BROUÉ i 49 

« aura six pied de hauteur sans y comprendre dans cette 
a hauteur le dosme quy sera faitte en manière de cabanne 
ft de berger. Il est convenu de faire à ses frais et dépend 
« un chaste de six grand careau de vitre. Le dit Haslé 
<c s'est obligé de fournir les bois de traverse qui soutient 
<c la loge dont il luy sera payé à la toise à proportion. 

« Il est convenu que lesdittes planches seroient jointes 
« par languette, de plus s'est obligé de faire un plancher 
« en planche de bois de chesne de l'épaisseur d'un pouce 
« sur le mesme pied de dix livres huit sols la toise. Dans 
« ce plancher il est convenu d'ajuster les chevrons de 
« dessous le planchera ses frais et dépend et également 
« de fournir aussy à ses frais et dépend la quantité de 
« cloud nécessaire, lequel plancher sera de longueur et 
« de largeur décidé par le marguilier en charge, et qu'il 
« ferait une bar d'appuy depuis l'entré jusqu'à l'autre 
« mur en ligne droitte, élevé de la hauteur de quatre 
« pieds, appuyé sur plusieurs barres à la volonté du dit 
« marguillier. » 

« Dans le marché le dit ouvrier s'est obligé dedimi- 
« nuer la chaise de bois sur lequel est posé l'horloge 
« sans rien exiger. Enfin le dit Haslé a convenu de four- 
« nir les bois nécessaires pour la confection de la ditte 
« ouvrage et main d'oeuvre à raison en tout de dix livres 
« huit sols la toise, laquelle ouvrage luy sera payé sur le 
« contenu de son mémoire par le marguilier en charge 
« sur le thrésor de la fabrique de Broué, et la visite de- 
« vant être faitte de son ouvrage. » 

« Lequel marché et convention a été réglé convenu en 
« présence du s"" Margrin, marguillier, de Guillaume Pru- 
« nier, marguillier, et des autres. » 

Quelques semaines après la première assemblée, une 
convention avait été passée avec l'horloger aux termes de 



150 BROUÉ 

laquelle il ne fournirait qu un cadran placé à l'ouest 
moyennant une diminution de cinquante livres sur le prix 
<;onvenu. 

Cette horloge n'avait qu'une aiguille. Elle resta ainsi 
jusqu'en 1893, époque à laquelle fut posée Taiguille des 
minutes par M. Beauvivîer, horloger à Houdan, sur un 
cadran neuf fait par M. Hémier, menuisier à Broué. 

Deux fois, pendant le laps de temps indiqué ci-des- 
•sus, la municipalité dut s'occuper de faire réparer l'hor- 
loge dont la marche était fort irrégulière. 

Nous extrayons du registre des délibérations du Con- 
seil municipal les deux copies suivantes : 

« Aujourd'huy dimanche cinquième jour de may mil 
« sept cens quatre-vingt-treize, deuxième de la Républi- 
« que française, dix heures du matin. » 

« Nous Maire, officiers municipaux et notable assem- 
« blée en Conseil général dumant convoqué à TefFet de 
<L faire faire les réparations urgente et nécessaire pour 
« l'horloge du clochet de la ditte commune. » 

« Sur ce, ouï le procureur de la commune en ses con- 
« clusions, nous avons délibéré, de l'ordre des citoyens 
« Maire, officiers municipaux et notables de la commune 
<i de Broué. » 

« Le citoyen Bauve, horlogeur à Richebour, c'est trans- 
« porté le vingt-six avril mil sept cens quatre vingt traîze 
a en la chambre commune dudit Broué pour examiner 
« l'ouvrage indispensable de faire à l'horloge de la ditte 
« commune. » 

« Premièrement, il est à propos de faire des anclitage 
« neuf monté sur des platine en fer battu de neuf à dix 
« pouces de diamètre sur lesquelles sera monté les dittes 
« enclitages pause au bout des cilindres ou rouUe la corde 
« qui tient les. poids. » 



BROUÉ 151 

« Sera fait deux arbres neuf avec de forte portée pour 
ce soutenir les deux premières grande roue du mouve- 
« ment de la sonnerie, arrondir les dittes roue sur leurs 
« arbres neuf. » 

« Seconde roue du mouvement, faire un arbre neuf 
« avec un pignon neuf, dans une masse de fert de la 
<i meilleure calité qui sera bien tournée sur le tour, di- 
« visée bien juste, ledit pignon qui sera bien polit et 
« trempé en dur d assier, arrondir la ditte roue au plus- 
« juste possible. 

« Troisième roue qui sera la roue dechapemant. La 
u faire neuve avec son arbre et pignon, une verge de 
i< palette neuve avec coque d'un nouveau goux avec un 
« pandule de la plus grande longuere suivant la place 
a pour que la ditte horloge se soutienne dans son régie- 
« ment avec une suspention d'une nouvelle construction 

u pour faciliter le conducteur à un règlement juste. » 

» 

Sonnerie. — « Aux bout de l'arbre neuf de la première 
« grande roue sera ajusté un pignon qui conduira une 
« roue de compte neuve avec un chaperon neuf pour la 
« division des heures toutes diférenmant faites que 
« Tentienne qui est cassée. » 

« Seconde roue de la sonnerie, faire un arbre neuf avec 
« un pignon aussi neuf. Idem un mouvement sur le dit 
« arbre sera ajouté un chaperon qui soutiendra les dé- 
« tentes levées lorsque la sonnerie sera en accélération. » 

« Troisième mobille^ sera fait un arbre de volant ausi 
« neuf avec un pignon idem aux autres. » 

ce Faire un volant neuf d'une nouvelle construction 
« pour faire sonner vite ou lentement suivant les huilles. »> 

ce Faire des double détente neuf pour empescher le dé- 
« compte et dérangement la ditte sonnerie. » 



452 BROUÉ 

« Reboucher tout les troux des pivaux des arbres comme 
« aussi de la verge de palette en cuivre ainsi que les por- 
« tées de roue moyenne comme aussi de la roue de 
<( compte. » 

« Faire une lenterne neuve qui sera a remonté les poids, 
« mettre toutes les encienne pièce de la ditte horloge à 
« neuf. » 

« Comme le marteau qui frappe sur la grosse cloche 
« est d'un dur extraordinaire à levé ce qui fait beaucoup 
« souffrir la ditte sonnerie il est à propos de le pause 
« tout différamant, faire des bascule neuve suivant 
« la place ». 

«( Faire deux poulie neuve montée sur de forte chappe 
« pour les poids, toutes les dittes ouvrages seront faittes 
« du plus nouvau goux suivant Tar de Thorlogerie. » 

« Du consentement de toute la commune rassemblée 
« le cinq may mil sept cens quatre vingt-traize, seconde 
« de la République française est convenu en sus de laditte 
« réparation, le citoyen Bauve s'oblige de faire une con- 
« duitte de cadran neuve, savoir une roue neuve à grande 
« division ainsi que les étoille avec une eguille d un nou- 
« veau goux moyennant le prix et somme de trois cens 
« trente livres, le tout sujet à visitte et s'oblige de la ga- 
« rentir l'espace de trois années de toutes les pièces ci- 
Ki dessus. » 

(( Le dit Bauve ses obligé de faire toutes les dittes 
« ouvrage si dessus dénommé et de pauser la ditte hor- 
« loge à sa place ordinaire dans le courant du mois de 
« juillet prochain pour le prix et somme si dessus 
« portée». 

« Fait et arrêté à Broué en la maison commune, séance 
« publique tenante même jour et an que dessus. » 

Signé : Dablin, maire ; Gille Venard, officier ; Maître- 



LUTRIN DE l'Église de broué 






A 



BROUK 156 

Jean, officier; Pierre Gontet, officier; Lair, officier ; l)a- 
gron, officier ; Godfroy, notable ; Blondeau, Prunier, prop. ; 
André Roger, not. ;Louvet^ not. ; Cornillon, not. ; Tunas, 
not. ; Blondeau, s. gref. 

Le 3 novembre 1850 le Conseil municipal chargea 
M. Héron, horloger à Bu, de faire les réparations nécessi- 
tées par la marche irrégulière de Thorloge du clocher. Ces 
réparations coûtèrent 60 francs. 

Indépendamment des travaux déjà cités comme ayant 
été accomplis dans Téglise, d'autres le furent à des 
époques différentes. 

Témoins les détails suivants écrits par M. Charpentier, 
curé de Broué, sur les registres de Tétat-civil de Tannée 

« Le jeudi li\ de janvier 1754, le tabernacle doré du 
« grand autel de Téglise de Broué a été posé. Il a été fait 
a à Paris par le s*" Audinet demeurant sur le pont de 
a Notre-Dame, à Tenseigne du Manteau royal. Voici d'où 
« on a tiré les deniers pour en faire le payement. » 

« Premièrement on a employé la somme de 146 livres 
« 12 sols provenant du reliquat du compte de Jacques 
« Marchand le jeune, marguillier de la fabrique, rendu le 
a 2® octobre 1752 ». 

« Plus la somme de 91 livres 4 sols provenant du paye- 
ce ment de la ditte somme de 91 ff 4 s. par le s' Louis 
a Egasse, fermier en partie des terres de la fabrique à 
(c Jacques Venard, marguillier de la fabrique de Broué». 

« Plus la somme de 30 ft provenant du reliquat en partie 
a du comte de défunt François Bauchet prévôt de la cha 
a rite de Broué, laquelle somme de 30 ff avait été payée à 
a M. Charpentier, curé de Broué, par la veuve dudit Bau 
a cher et restée en dépôt entre les mains dudit s' curé 
« jusqu'au mois de janvier, et audit mois les confrères de 



156 BROUÉ 

a laditte charité ont consenti que iesdittes 30f^ fussent 
« employées pour aider à payer ledit tabernacle et le s^ 
« curé déchargé dudit dépôt de 30 tt ». 

« Plus la somme de trente livres prise sur les fermages 
« dus au Rosaire et payées |>ar le s*" Egasse fermier en 
« partie des terres dudit Rosaire au s"^ curé de Broué, ad- 
« ministrateur dudit Rosaire, et dont le dit s*^ curé sera 
« déchargé en mise, la ditte somme de 30 ff ayant été em- 
«c ployée audit achapt du consentement dudit s' curé et 
a habitants du dit lieu. » 

« Plus la somme de 23 tf prise des quêtes faites par les 
a filles de Broué on Téglise pour la décoration de Tautel 
<c et chapelle de la Sainte-Vierge, laquelle* somme étoit 

« en dépôt chez Laurent, femme de Marais et 

« délivrée par laditte Laurent pour Tachapt ci-dessus du 
a consentement dudit s' curé et des dittes filles. >» 

« Plus a été employé I8ff pour Tembalage dudit taber- 
« nacle payées par Pierre Loy son, marguillier en 1754. » 

a Plus a été employé 10 # payées par ledit Loyson au 
« s' Roger, voiturier de Dreux pour avoir voiture ledit 
« ouvrage de Paris à MaroUes. » 

« Plus six livres au s' Lisant pour avoir posé en place 
« ledit Tabernacle, payées par Pierre Loyson. » 

Le tableau du maitre-autei date de 1762. M. Tournois 
de Bonnevallet nous donn'e à son sujet la curieuse rela- 
tion suivante. 

« En cette année (1762) fut placée le tableau de Saint- 
e Martin. L'ancien portrait ctoit la mesme présentation 
« étant lacéré depuis le haut jusque en bas j'avois repré- 
« sente à l'assemblée qu'il falloit y représenter un mîs- 
« tère, la paroisse sy opposa. Ledit portrait a été fait 
« par un nommé Lebrun, mort, dit-on, à Cayene depuis; 
« il la fait chez M. Clavier, curé de Dame Marie proche 



BROUÉ 157 

a Boutigny, iiussy voit-on la représentation de Nostre 
M Seigneur est la sienne propre et celle de Saint-Martin 
a celuy du pintre. Derrière le tableau est un placard de plan- 
« che pour le conserver de l'humidité de la muraille. Il a 
« été receu solennellement ce dimanche 22 novembre et a 
ce coûté 150 # par un marché fait avec le pintre et lassem- 
a blée sans compter le plancher de derrière le tableau. » 

Quelques années plus tard, le maître-autel fut peint 
par Duguay, de'Houdan. 

Voici quelques extraits de la délibération prise à cet 
effet par le Conseil général de Broué le 21 avril 1793. 

« Nous avons délibéré que le tombeau dudit maître 
a autel seroit peint en marbre de diférente espèce et do- 
a rer les attributs et feuilles. ^î 

« 2** Peindre les pieds destaux en marbre ausi de difé- 
« rente couleur. » 

« 3** Peindre cinq cadres en marbre. » 

« 4**Peindrelescolonnes et leurs chapiteaux en marbre.» 

« 5** Peindre le restant de la boiserie du rétable d'autel 
« en petit gris et réchampir les moulures et sculptures 
« en blanc. » 

« 6** Peindre la coquille de la voûte donnant sur Tautel 
« en blanc, bleu en colle à deux couches. » 

« 7" Peindre en marbre la corniche qui reigne au haut 
« dudit rétable d'autel. » 

« 8"* Peindre en marbre la balustre servant d apui de 
« communion. » 

« 9** Peindre l'aigle en gris et rechampire en blanc. » 

« 10** Peindre la boiserie en couleur de bois, savoir le 
'• lambris, les stales, leur apuits et scabaux des enfants 
*' de cœur, les bans faisant partie du cœur. » 

« M" Peindre la croix du cimetière et son patin en petit 
« gris ». 



1 r>8 BROUÉ 

« Nous avons donné laditte ouvrage au citoyen Du- 
(c }çuay, pintre, demeurant à Houdan, pour le prix et 
.. somme de sept cens vingt-cinq livres... » 

Nous avons vu plus haut qu'en 1663 il avait été com- 
mandé trois cloches au fondeur Le Gay et que, aujour- 
d'hui, il n'en existe plus qu'une dans la tour. 

Voici le texte de la délibération prise au sujet des deux 
autres. 

« Aujourd'huy onze frimaire, deuxième année républi- 
« caine une et indivisible. » 

« Nous soussignés, Maire, officiers municipaux et no- 
te tables assemblée en Conseil général dûment convoqué.» 

« En exécution des lois des 23 juillet et 3 août dernier, 
(i (vieux stille), faisant droit au réquisitoire du procureur 
c( de la comune en vertu des lois précitées, » 

<( Procédant au salaire des ouvriers qui ont fait la des- 
« sente de deux cloche du cloché de notre comune tant 
a pour la main d'œuvre que pour le dégât de leurs outil 
« cordage que pour leurs sallaires il leur a été accordé 
« par le Conseil général la somme de soixante livres di- 
(( visée en cinq, savoir les citoyens Pierre Contet, char- 
(( pentier, Etienne Prunier, charon, Guillaume Dagron, 
a maçon, Jacques Laire, menuisier, Gilles Venard, jour- 
ce nallier, tous membres du Conseil général de ladite co- 
ct mune, plus il a été accordé audit dénommés ci-dessus 
c( la somme de quinze livres pour charger lesditte deux 
a cloche dans la voiture destinée au transport. » 

« Et de suitte même jour et même séance que dessus 
u procédant au rabais du transport desdittes cloches au 
a district de Dreux, il a été accordé la somme de 25 livres 
u au citoyen Guillaume Berranger, comme moins offrand 
« et dernier enchérisseur pour ledit transport, plus il a 
M été accordé la somme de trois livres à chacun des ci- 



toyens chargés de conduire lés dittes cloches, savoir 

Pierre Contet, Etienne Prunier et Jacques Laire. Les 

frais rédigé par nous lent pour la dessente, chargeage, 

charroit et conduite desdites cloches, toutes lesdites 

sommes réunis ensemble font celle totale de cent neuf 

livres. » 

« Fait en notre maison commune séance publique te- 
« nante même jour et an que dessus. » 

Enfin, pour terminer cette longue histoire des travaux 
exécutés à notre église et à ses dépendances, nous dirons 
que la sacristie, commencée en 1781, fut achevée par ordre 
du Conseil général de la communauté. 

Le 10 novembre 1793, cette assemblée décida de con- 
vertir cette construction en maison commune. 

Elle autorisa le procureur à faire finir les travaux dans 
le délai d'un mois et le citoyen Louis Aulet, receveur des 
deniers de la fabrique, fut invité à en payer le montant. 

Avec les agrandissements successifs dont elle a été 
l'objet, notre église forme actuellement un rectangle de 
33 mètres de long sur 15 mètres de large. 

Ses murs, en maçonnerie de silex et pierre calcaire, 
sont flanqués de dix-sept contreforts en pierre de Vernon. 

Des dix fenêtres romanes qui éclairaient la primitive 
église, il n'en reste que trois. 

Sur la nef principale s'ouvrent trois grandes fenêtres 
gothiques garnies de verre blanc. 

Avant le pillage de l'église en 1568, il y avait de jolis 
vitraux. Les flammes de la seconde fenêtre au sud con- 
tiennent encore quatre figures d'anges. 

L'abside est éclairée par trois autres fenêtres trilobées. 
Les meneaux de ces six fenêtres forment des rosaces en 
cœur et feuilles de trèfle. 

Dans le chevet de l'édifice, existent quatre haies mu- 



UM) BROUÉ 

rées : trois sont cachées par le rétable de Tautel et la 
quatrième donne sur la sacristie. 

Enfin la petite église, ou nef latérale, reçoit la lumière 
par quatre fenêtres. 

Les deux nefs sont séparées Tune de l'autre par sept 
colonnes de pierre reliées longitudinalement par des 
arcs en ogive. 

La première de ces colonnes vers le bas de la nef est 
à moitié noyée dans la maçonnerie du mur de Téglise ; 
la seconde soutient une statue en pierre de N.-D. de Pitié. 

Chaire a prêcher. — La quatrième supporte la chaire 
à prêcher, remarquable par ses sculptures. L'abat-voix 
porte à sa partie supérieure un pélican se perçant le flanc 
avec le bec pour nourrir ses petits de son sang. On sait 
que cet oiseau est le symbole de Tamour paternel. 

Le tour de la tribune comprend quatre panneaux qui 
renferment les attributs suivants sculptés dans le bois. 

r Le livre des Evangiles; 

2"* Un bâton de confrérie et une torche ; 

\V* Une mitre et une crosse ; 

V Une plume et une écritoire. 

Les deux autres colonnes sont cerclées d'un lambris de 
bois dont les panneaux sculptés représentent, fîice vers 
Tabside : 

1* Un fallot, une croix et un encensoir ; 

2"* U'n ciboire, un calice, un plateau et des burettes. 

Le tout est encadré de tiges de blé en épis et de pam- 
pres de vigne chargés de raisins. 

A l'un de ces piliers, côté de la nef latérale, est placée 
la statue en pierre de sainte AnnCy enseignant la lecture 
à la Vierge, 

Banc d'(euvre. — En face de la chaire se trouve le banc 



HHOUK 1^ 

■ 

d œuvre. Le grand panneau du dossier porte la fig\ire 
sculptée de saint Martin avec mitre en tête. 

Le fronton de ce dossier est également rehaussé de 
sculptures d'une finesse exquise , qui font Tadmiration 
des connaisseurs. 

Derrière le banc d'oeuvre sont dissimulées une pierre 
de consécration et la crédence de Téglise primitive. 

Autel Saint-Jacques. — Entre le banc d'oeuvre et l'ab- 
side on remarque l'autel de Saint-Jacques. 

Sous cet autel est reléguée une statue à moitié brisée 
de saint Jacques de Gompostelle. 

Le tableau qui orne le rétable représente le même 
saint Jacques avec un manteau garni de coquillages. 

Il tient à la main un rouleau avec cette inscription : Pro 
sainte ejus transfuisisti me^ Domine. 

Au-dessus, on lit : fma^e \'éritable de saint Jacques 
de Composte lie. 

Lutrin. — Le chœur contient un lutrin représentant 
un aigle sculpté dans un bloc de bois. 

Il est dû au ciseau de Ambroise Pilastre, dit Coehois, 
menuisier à Houdan, et porte intérieurement le nom du 
sculpteur et la date : 1775. 

Son socle présente trois panneaux avec les attributs 
suivants : 

l* Un violon ; 

2** Un livre noté et une flûte ; 

i'* Un serpent et un flageolet ; 

Par suite d'un accident survenu en iî)Ol Taigle lut 
endommagé, la réparation en fut faite par Alfred Hémier, 
menuisier à Broué. 

Stalles. — Derrière le lutrin sont des stalles dont le 
siège mobile est ornementé d'une tète d'ange. 



164 BRorÉ 

Le dossier de la stalh; du prèln* j)^é^e^te les armoiries 
du curé Guillaume Maillier. 




AiiMoïKihs Di: iirii.i.ArMi: MAii.i.ir.ii. 

L^écusson, en forme de cceur, porte sur son champ un 
chevron surmonté de deux fleurs de pommier. 
Au-dessous sont les initiales M G M 

Sanctuairk. — Le sanctuaire est garni de tableaux et 
de statues. 

Le tableau du maître-autel, peint |)ar Lebrun en 1762, 
représente la Vision de saint Martin. Nous avons déjà, 
p. 156, dit quelques mots de ce tableau d'après Tournois 
de Bonnevallet. 

Il remplace une vieille peinture représentant la Résur- 
rection et qui a orné intérieurement le dessus de la grande 
portejusqu'en 1898. 

Du côté de l'Evangile sont les statues de saint Sébas- 
tien et saint Martin, séparées par un tableau, saint 
Antienne, martyr, offert à Téglise de Broué par M™* Boi- 
ton, née Marais ; et par un autre tableau qui représente 
saint Martin offrant à un pauvre la moitié de aon man* 
teau. 

De l'autre côté sont les statues de saint Nicolas et de 
saint Roc h. Cette dernière fut remplacée en 1901 parune^ 
autre de l'archange saint Michel qui terrasse le démon 
sous la forme d'un dragon. 



Kntre ces deux statues, on voit la Con.tt'-vratioii épiscn- 
pale de saint Matiin. 

Derrière la statue de saint Nicolas, on a découvert sur 
le mur, cachée par un mauvais badigeon, une fresque 
représentant sainie Barbe. 

Peut-être était-ce au ban de cette fresque <pie se trou- 
vaient les initiales M G G dont nous parlons p. 1611. 

A l'un des meneaux de la fenêtre du chœur est sculpté 
tlans la pit'rrt' récusson dont voici le dessin : 



Sous les marches de l'autel il existe dans le dallage une 
croix en pierre blanche. 

La voûte, refaite en 18i)8, porte dans sa clef des carrés 
de bois sculptés représentant : un dauphin, un aigle, un 
cygne, une coquille, un monstre et un escargot. 

Sur Tun des entraits sont, à droite et à gauclie du Christ 
les statues de saint Jean et de la sainte Vierse. 



16H BHOliK 

Petite église. — La nef latérale, ou petite église, s'é- 
tend (le la porte dite des Bergers jusqu'à la sacristie. 

A l'extrémité vers le levant est l'aulel de la Sainte- 
Vierge. 

I.,e tableau qui le décore représente V fnstitulion du 
saint fiosaire. 

Au devant se trouve la statue de \otre-Dame des Vif~ 
loirrs. 

A droite, au-dessus de la porte de la sacristie, VA.i- 



soniptioft ; à gauclie, V Annoncialion , puis une statuette de 
la wainte Vierge provenant de la cliapelh^ d'Orvilliers. 

Sur le mur du nord est un tableau représentant sainte 
(jerwvii-ve , patronne de Paris. 

A coté de CCS peintures repose sur un piédestal une 
atalacmoderneâe J\'oirc-Dame de Lourdes, donnée à l'é- 
glise de Broué, à Pâques I88!l, en souvenir de Marguerite 
et Gabriclle de Sénarmont. 

On rencontre ensuite l'autel des saints Sébastien et 
Rock sur lequel existe une statue du Sacré-Cœur. 

Le tableau du rétable nous montre saint Sébastien et 
saint Itocb guérissant de la peste. 

Au-dessus, on remarque une petite peinture. C'est une 



BROUK 167 

procession de frères de Charité en uniforme, se déroulant 
dans un paysage. 

En tête est le tintenellier. Immédiatement après 
viennent les frères porte-bannière, porte-croix et porte- 
chandeliers, puis le prêtre, en surplis, et enfin le reste 
des frères servants. 

A l'extrémité du parquet de la Charité est la porte don- 
nant accès dans la tour du clocher. 

A côté de cette porte est scellée dans la muraille la 
pierre tombale des messires Berrongor, portant Tinscrip- 
tion suivante : 

1 H S. 

Cy DKUAT (ilSENT LES CORPS 1>E VENERABL. 
& DISCRETTES PERSONES, MeSSIRES JeAN & 

Marin les herrenger p*"**'"''* natifs 

DE CE LIEU DE BîtOUÉ ET EN LEUR VlUAT 

Curez de cette Kglize, lesquels 
Décédèrent scauoir led Messire Jean 

berrenger le xi*' lour d aoust 1612 
âgé de 60 ans ou enuiro et led m" 

Marin berrenger le ^^ de ianuieh 
1623 ÂGÉ de 52 ANS PO*" lesquels cette 

FABRIQUE DOIBT FAIRE CELEBRER 

ANUELLEMENT & A CHACVN VNE MeSSE 

HAULTE DE UeQUIEM A PAREILS 

lours quilk sont decede/.. priez 
dlev pour le repos de leurs 

Ames. 

Le confessionnal et les fonts baptismaux ne présentent 
i-ien de particulier. Au-dessus de ces derniers se trouve 
lin vieux tableau représentant le Haptême de Xotre-Sei- 
crneur Jésus-Christ, 



La voûte de cette nef latérale est dans un état de vé- 
tusté complète. 

Tous les bouts d'entraits portaient des figures sculptées 
de monstres grimaçants. 



Os figures ont été sciées ou mutilées; il n'en reste 
plus qu'une au-dessus de la sacristie. 

CuAfiTiiEAL'. — Au dehors, en avunt de la porte princi- 
pale fut construit en 1817, par Pierre Contet, un chapi- 
treau, sans style particulier (I). 

Enfin dans la petite église, on voit encore les deux 
arches de pierre qui supportaient le deuxième clocher de 
lîroué. 

Sur l'une d'elles se trouve reproduite l'inscription ri- 
dessous : 



I81<) 



en tous points semblable à celle qui existe sur la borne 
plantée à la place de la pyramide dont nous avons parlé 
p. 103. 

(i) Celte construction en a remplacé une autre qui existait pcéré- 
demmeni ; les registres de létal-civil nous indiquent que le 1" no- 
vembre 1785, M, Jacques Aulel, procureur liscal des Célestins de 
Marolles, fut inhumé « sous le petit cliapitreau de I c^Mse », et le livre 
de comptes de Pierre Contet porte cvUk indication : .i et 'i septembre 
1817, une journée i à démolir le vieux porclie. « 



I 



I 



BROUÉ 4H1) 

La ligne horizontale, exactement de niveau avec celle 
de la borne indique Taltitude : 163 mètres au-dessus du 
niveau de la mer. 

Le triangle rappelle qu'on s'est servi du clocher de 
Broué, puis de la pyramide pour lever le plan topogra- 
phique de la France par la triangulation. 

Knfin, 1819 est la date à laquelle ce travail tut ter- 
miné. 

Tour du clochkr. — Nous ne dirons rien de plus sur 
la tour du clocher qui a été suffisamment décrite plus 
haut. 

Sa hase est un rectangle de 8 mètres 50 sur 6 mètres. 

Sa hauteur dépasse 30 mètres. 

Elle est arc-boutée par quatre énormes contreforts en 
pierre de Vernon. 

A l'intérieur est un escalier en pierre éclairé par de 
petites ouvertures et qui conduit jusqu'au beffroi. 

Plus haut, sous l'ardoise, l'ascension ne s'y fait nlus 
qu'au moyen d échelles de bois. 

En 1898, un passage fut construit allant du clocher 
sur la voûte neuve par-dessus le faîte de la petite 
église. 

C'est auprès de l'église qu'avait été construite en 1881 
la sacristie devenue maison commune en 1793, mais nous 
n'en connaissons pas remplacement. 

Peut-être le retrouvera-t-on lors(|ue, dans un avenir 
prochain, l'ancien cimetière, désaffecté depuis 1889, sera 
transformé en place ou jardin public. 

L'un des contreforts de l'église, au sud, porte un cadran 
solaire. 

Il a été posé à cet endroit vers 1780, par Guillaume- 
llonoré Dagron, maçon à Broué, qui avait écrit une 

KRoiK (775-|-l5 c.) 22 



\7{) BROUÉ 

I 



théorie complète, avec planches à Tappui, sur la cons- 
truction des cadrans solaires dans n'importe quelle 
orientation (I). 



II. — La cure, les curés et les vicaires. 

La paroisse de Broué a toujours fait partie derévèché 
de Chartres. Cependant à Tépoque où cet évêché fut 
momentanément supprimé, c'est-à-dire de 1801 à 1821, 
elle fut rattachée à Tévèché de Versailles. A l'origine, 
la paroisse de Broué était comprise au point de vue 
religieux, dans Tarchidiaconé et le doyenné de Dreux et 
faisait partie de la conférence ecclésiastique de cette 
même ville. 

« Pour Téglise de Broué, au regard premièrement de 
« la Cure, il y est dict cy devant dans la convention 
oc longtemps faicte entre les susdicts de Meung et de 
« Coulombs et auparavant la confirmation de Louis VI% 
« H 19, en un mot : Conventio olimfacta^ que les susdits 
« sieurs établissoient des prebstres pour les fonctions 
« ecclésiastiques dans les églises paroissiales de Broué 
a et de Germainville. Preshytery per nos^ etc., quy pour 
« lors, comme il semble n'estoient pas qualifiés curés. » 

« En suite de cette convention où il semble que ces 
ce prebstres estoyent par eux nommés en commun et 
« receusavec serment de fidélité dans leur Chapitre, ils 
(L en présentèrent alternativetnent et où ils les nom- 
ce mèrent curés. On y voit une transaction à Meung quy 



(1) Le même Guillaume Dagroii, qui a construil le pavillon du pres- 
bytère de Marchezaisen 1774, a tracé également deux cadrans solaires 
que Ton remarque encore sur la façade sud de l'église de cette commune. 



BROUK 17i 

OC se commence en ces mots : Ego Siephanus, etc., 
« alternis vicibus, » 

« En 1204, le sieur abbé de Coulombs présenta à la 
« cure de Broué un nommé Christianus. » 

« En 1237, le Chapitre de Meung y présenta messire 
« Guillaume de Chastelet, qualifié curé en une sentence 
« rendue par Albéric, évesque de Chartres, au profit du 
« dit du Chastelet, plaidant contre les susdits de Meung 
« et de Coulombs pour augmentation de sa portion 
a congrue, où ils sont dits : Patrony communes^ patrons 
a communs. Cette portion luy fut augmentée, mais de 
« peu, scavoir : six septiers de grain sur tout ce qu'il y 
« en a, quy ne se consiste qu'en 64 minots de bled et 48 
a d'avoine, mesure de Dreux, revenant à 46 de Houdan 
« et 36 d'avoine de la même mesure. Cette sentence en 
« latin et sur parchemin est scellée et dattée du 3 sep- 
a tembre 1240. » 

a En 1510, année que Téglise dudit Broué fut dédiée, 
a messire Robert de Pré, natif dudit lieu, estoit curé, veu 
a Tacte dressé pour la dédicace. » 

« En 1516, Simon Berrenger. » 

« En 1522, il mourut ; le Chapitre de Meung y présenta 
ft un nommé Alexandre Perault ». 

« L'abbé de Coulombs y présenta aussy un nommé 
« messire Simon Ilouy, maître ès-arts, le 7 octobre audit 
« an et son grand vicaire y avoit présenté messire Gaul- 
« lier Guéroust, prebstre natif de Broué, le nom duquel 
a est escrîpt en trois lettres M. G, G. sur une pierre quy 
« soutient l'image de sainte Barbe à Tautel du Rosaire (1). 
a Ce Gaultier Guéroust permuta avec un nommé André 
« Menu. Après la mort de Menu-, le Chapitre de Meung 

(l) Cette inscription n'existe plus aujourd'hui. 



172 BROUÈ 

« y présenta encore un nommé Jean Lecoq. Après la 
c( mort dudit Lecoq, le grand vicaire de Coulombs pour 
a Rodolphe, abbé, y présenta M* Kstienrie Bocheron. 

« Kn 1558 mourut curé messire Jean Planche. M. Es- 
« tienne de Brézé présenta M. Mathias Gaubert, manda- 
« taire. Le chapitre de Meung présenta messire Philippe 
« de F'Iexelles, chanoine de Nostre-Dame de Paris, sur 
« quoy procès au Ghastelet de Paris. L'abbé de Coulombs 
« y soutenant que le Chapitre de Meung n'avoit aucun 
(( droict de présentera \adiie cure (propter nos). Le Cha- 
a pitre, au contraire. De là ils transigèrent devant Lin- 
« giran et Mauperic, notaires au Chastelet en octobre 
a 1558, et par la transaction il fut accordé que la présen- 
a tation des curés de Broué et Germainville seroit alter- 
(( native entre Meung et Coulombs ; que le sieur abbé 
(( présenteroit à la première vacance, d'où il semble que 
« Flexelles présenté par le Chapitre de Meung, demeura 
« possesseur de la dite cure de Broué. Pour lors estoyent 
a vicaires M. Thomas Meneré et Philippe Manuel. »> 

« On ne lit rien de sa résidence, ny d'aucun curé de ce 
« temps-là ». 

u Ensuite jusqu'à 1567 que messire Gaultier Bertrand 
« prel)stre natif du dit Broué, chanoine de Saint-Estienne 
« de Dreux, estoit promeu dans la dite cure et résidoit 
(( audit Broué, ce quy se justifie entre aultres escripts par 
« une désignation quy est aux papiers de l'église, faicte 
a dans ia maison dicte l'Ecole, donnée à la Fabrique par 
(t messire Pasquier rEspicier,en datte du 3 juin audit an 
(( 1567, ou le dit messire Gaultier Bertrand est qualifié 
a curé parle tabellion, nommé Bobert Bérenger, démen- 
te rant audit Broué et la dite désignation acceptée par 
(c ledit Bertrand audit nom de curé et luy présent ». 

u De|)uis 1567 et dès auparavant, comme il est à croire. 



BROUÉ- 178 

a jusqu'en 1583, ledit messire Gaultier Bertrand posséda 
« toujours la dite cure de Broué. Il mourut subitement de 
« peste en octobre de la dicte année 1583. Messire Jean 
« Beranger, son nepveu, lui succéda par résignation. Il 
<c y eut pourtant quelques présentations données, mais 
« sans effet >» . 

« Depuis 1583 jusqu'en 1611, ledit sieur Beranger de- 
a meura curé et il résigna, en la dite année, à messire Ma- 
« rin Beranger, son vicaire quy prist possession en 1613, 
« incontinent après Pasques, et son résignant mourut en 
« Taoust suivant en la dite année ». 

a Depuis 1613 jusqu'en 1623, ledit messire Marin Bé- 
« ranger fut toujours curé et il mourut sans résigner, le 
« 4 janvier 1623. » 

«» Après sa mort, Thomas Rosse, bachelier en théo- 
ce logie, reporta comme gradué sur Coulombs la dite 
« cure. Il en eust les collations et en prist possession. 
« Tn autre gradué, nommé Marette, reporta aussy et fust 
« pareillement promeu. Un nommé messire Pierre Yvet, 
a curé de Coulombs, en prist aussy possession. Il y eust 
oc |)rocès au Chastellet entre ledit Rosse et Marette, et 
a leurs provisoires veneus de part et d'autre, Marette 
« fust évincé, sans davantage plaider ensemble. » 

« Cependant messire Guillaume Maillier, prebstre, na- 
« tif dudit Broué, nepveu dudit feu messire Beranger, 
(( eust advis de se faire pourvoir parle chapitre de Meung. 
tt II en obtint la présentation et sur scellé des collations 
« à Chartres le 13 juin audit an 1623. » 

« Il eust aussy quelques advis que le seigneur temporel 
a dudit Broué avoit quelque droit de présenter et ainsy à 
a toutes fins il eust deluy présentation. » 

M II fust assigné au Chastelet à la requête dudit Rosse 
« et pour éviter ce procès ledit sieur Maillicr, estant curé 



174 BROCfe 

a de Germainvîlle par résignation de feu M. Nicolas Ha- 
a var, décédé en 1622, les susdits Hosse et MaiHier sac- 
« cordèrent ainsy qu'il ensuit, et à sçavoir qu'ils permu- 
« tèrent ensemble. » 

Ledit Rosse bailloit audit Maillior la cure et droicts 
a qu'il avoit à Broué, comme gradué, et le dit MaiHier cé- 
« doit la cure de Germainville audit Hosse ; il y eust si- 
« gnature à Rome de part et d'aultre. » 

« Le dit Rosse ensuite résigna Germainville à messire 
a Mailloisquy en a jouy paisiblement, et sans que le dit 
« Rosse en eust pris possession ny collation auparavant. » 

« Ledit MaiHier se contentant de la signature de Rome, 
a de la Paix de Rosse et des promissions du Chapitre de 
a Meung, n'en leva pas davantage, et ainsy a-t-il jouy de 
« la dite cure de Broué depuis 1629 jusqu'en ces jours, 
a Cet estât dressé en 1666. » (1). 

« En 1676 mourut M. MaiHier, âgé de soixante et dix- 
ce sept ans. H a été curé cinquante-trois ans et est enterré 
« sous une tombe devant l'autel de la Vierge, à costé des 
« MM. Bertrand et les Beranger, ses parents. C'est 
a M. MaiHier à qui la Fabrique est redevable de tant de 
a donations de biens. » 

« En 1676 succéda M. Aulet Honoré, natif de Broué. 
« Il gouverna la cure de Broué pendant vingt-cinq ans et 
« est mort âgé de soixante-cinq ans ; il est enterré à côté 
« de M. MailHer, son résignant. Il demeuroit dans la 
a maison actuelle de la veuve Aulet devant l'église où 
« Ton voit encore son petit presbytère qu'il avoit fait bâ- 
« tir dans le milieu de sa cour. Là il possédoit toutes les 
« dîxmes des gros décimateurs et faisoit valoir ses biens 
a par lui-mesme. On le disoit extrêmement riche. H est 
<( mort en 1704. » 

. (1) Manuscrit de M. Guillaume MaiHier. 



« En 1704, M. Charpentier Esprit Philippe eut la cure 
a de M. Aulet par résignation. 11 étoit natif de Oulina, 
a proche Anet ; il avoit été vicaire à Bû. C'est luy de 
« tous les curés qui a le plus augmenté tes hiens de la 
« cure par des testaments et des donations. II a le pre- 
a mier commencé à habiter la soi-disant maison curiale. 
« C'est luy qui a fait un livre pour les biens de la Fabrique, 
a qui est un chef d'œuvre que la postérité n'oubliera 
a jamais. Il a toujours gouverné sa paroisse très paisi- 
« blement, sinon à la fin de ses jours où il a vu déjà 
« l'orage gronder. Il est mort âgé de quatre-vingt-sept 
a ans ou environ, le mardy gras, ayant été saisi par un 
« froy très sensible en faisant un baptesme le soif du 
« lundy gras. H ne fut qu'un jour malade. » 



H Dans sa maladie, étant tombé en paralysie et apo- 

o plexie, il ne put, comme c'était son intention, résigner 

« la cure à M. Legrand,curé de la Chapelle Forainvilliers, 

« mais la mort prompte y a mis obstacle. Il est enterré 

rt devant les fonts dans la grande nef. II avoit de son 

« vivant la plus riche bibliothèque estimée .5000 livres. 

« II est mort ayant gouverné la cure pendant cinquante- 



» • 



176 BROUÉ 

« six ans. C'est peut-estre le seul, et sera le seul qui av 
a été si longtemps curé (1). » 

M En 1757, M. Charpentier étant mort, Tabbé de Cou- 
ce lombs, Salabery, nomma le chapelain de Badonville 
« qui prit possession de la cure. Sur ces entrefaites, le 
a chapitre de Meung, informé de la mort du curé, nomma 
« M. Delaselle. C'est Tévesché qui termina le différend 
a en faisant voir dans le catalogue des successions des 
« curés de Broue que la nomii^ation alternative apparte- 
« noit de droit au Chapitre de Meung. Ainsy donc M. De- 
« laselle déposséda le sieur Cantuel, chapelain et curé, 
« originaire d'Irlande, par une autre possession plus 
« légitime. » 

« En 1757, M. Delaselle, natif d'Orléans, étoit vicaire 
<L de Saint-Paterne d'Orléans quand il fut nommé curé. Il 
a eut des procès avec les marguilliers, les paroissiens et 
a les héritiers du défunt curé. Tous ces procès ont été 
a gagnés excepté au Parlement où ils sont encore demeu- 
« rés, sinon celuy du vicaire, gagné provisoirement. En- 
a fin, las, dégoûté et maté par tant de disputes et procès, 
« il a jugé à propos de permuter avec moy. Nous pou- 
a vons dire à sa louange que c est le plus brillant, le plus 
a pénétrant et le plus sçavant curé qu'il y eut à Broué. 
« Il a quitté la cure en 1761 pour s en aller être curé de 
ce Lestiou. » 
« En 1761, moy Jacques Joseph Tournois de Bonne- 
« vallet, natif de Beaugency sur Loire, entre Orléans et 
« Blois, au sortir du sacerdoce, ayant été sept mois à la 
« Trappe puis curé dans la paroisse de Lestiou^ proche 
a Beaugency, diocèse d'Orléans, autrefois la plus belle 



(1) II existe encore aujourd'hui des nieiiibres de lu fauiille Charpen- 
tier, notamment M. Challes-Morize à Marcherais. 



BROUÉ 177 

ce paroisse et la plus riche de tout lé diocèse ; maintenant 
« la plus misérable et la plus désastreuse. M. Delaselle et 
« moy, étant tous deux mécontents dans nos paroisses, 
a nous avons aveuglément permuté à Orléans, chez son 
« oncle, syndic du chapitre de Sainte-Croix, sans remé- 
« dier à nos maux inséparables. » 

« Notre permutation a été en cour de Home. Il y avait 
« déjà quatre mois que l'acte étoit faitte que la paroisse 
a n'en était point informée. » 

« Je suis aussy pourvu de la chapelle de Saint-Jean- 
« Baptiste de Quirieux en Dauphiné sur le Rhône, à huit 
a lieues au delà de Lyon, nommé comme patron laïc à la 
<c dite chapelle par mon frère aisné à cause de M*'* de 
« Flocard de Port-Dieu, sa femme. >' (I) 

Le curé Tournois de Bonnevallet avait prêté serment à 
la Constitution civile du clergé, mais il se rétracta et 
mourut en 1791 à Tàge de 65 ans. 

Son vicaire, Paul Fallot, lui succéda et quand Téglise fut 
fermée pendant la Terreur, il exerça successivement les 
fonctions d'officier public et d'adjoint. 

A la réouverture de Téglise il fut agréé comme ministre 
du culte à Broué et exerça jusqu'en 1803, année en la- 
quelle il fut nommé curé de Prouais. 

En 1803, vint Martin Simon Henri, natif de Houdan. 
Successivement vicaire de Neauphle le Vieux et de Bouti- 
gny en 1784, il s'était caché pendant la Révolution. Mar- 
tin se retira en 1818 dans sa ville natale où il mourut en 
1821 à Tâge de 68 ans. 

En 1818, Aulet Gilles-Charles, né à Broué, qui en était 
vicaire depuis deux ans fut nommé curé et exerça ses 
fonctions jusqu'au l®"" juin 1856. Démissionnaire et retiré 

(1) Manuscrit Tournois de Bonnevallet. 

BROutf: (775+15 c.) 23 



178 BBOUÉ 

à Marolles^ il avait été marié. De ce mariage était née une 
fille morte en bas-àge et une seconde, mariée à M. Job. 
Gilles Aulet mourut en février 1857 à 1 âge de 82 ansi 

En 1856, fut installé M. Marneur Pierre Antoine, né à 
Saint Germain de Lézeau, décédé en 1873, à Tàge de 68 ans. 

Il eut pour successeur M. Thirant Louis Eugène Li- 
phard, né à Montboisier en 1847. Il a quitté la paroisse 
en 1879 et fut remplacé par M. Tramblay (Constant Lubin 
Denis, né à Magny en 1847. Il fut curé de Broué de sep- 
tembre 1879, au 1" janvier 1883. A son départ Tintérim 
lut confié à M. Bouvigny, curé de Goussainville. 

En cette année 1884, fut nommé M. Harranger Louis, 
né à Illiers en 1858, qui resta curé de Broué jusqu'au 22 
juillet 1894. 

Il fut remplacé par M. Coquard Jean Louis, né en 1855 
à Trucy l'Orgueilleux (JVièvre). 

Nous avons vu plus haut, <[ue d'après M. Guillaume 
Maillier les curés ne résidaient pas toujours à Broué. 

Il faut en excepter toutefois ceux qui étaient natifs du 
pays et qui habitaient dans la maison de leur famille. 

Le service du culte était alors assuré j)ar les vicaires. 

Voici la liste de ceux dont nous avons pu retrouver les 
noms. 

1510. — Thomas Méneray. 

1540. — Philippe Manuel et Thomas Méneray. 

1567. — Pasquier F Epicier, qui donna à la fabrique la 

maison dite les petites escholesqui consis- 
tait en deux creux de logis et six perches 
de terre. 

1585. — Jean Beranger. 

1588. — Catin. 

1590. — Bilheux. 



RROUÉ 179 

1593. — Marin Beranger jusqu'en 1612. 

1615. — l>ebovoii ou Dehavac. 

1626. — Jean Berenger. 

1627 — Caillet. 

163U. — Letimonville ou Letîmonière. 

1638. — Nicolas Leroux. 

1639. - id. et Caillé. 

1641. — id. id. et N. Berenger. 

1643. - - Pilors ou (lalois et id. 

1645. - Gilles Kgasse et id. 

1648. — Noël Berenger. 

1651. — id. et Etienne Délaisse. 

1665. — id id. et 

1666. — (]laude Berenger chapelain de la. Charité, Es- 

tienne Délaisse. 
1679. — Alexandre Courbiet ou Corbel. 

1681. — Plancbard ou Pinthard. 

1682. — Hachet. 

1684. - Mot vaux. 

168^1. — Dujardin, puis Leroux et une 2* fois Dujardin. 

1685. — Launionier ou Meunier. 
1687. - Javielou Faviel. 
1689. — Lotallier. 

1692. — Jean de Navaîlle. 
1697. - De Chalevois. 
1697. — Nicolas Caillet. 

1705. — Lambert. 

1706. — Bernay. (était curé d'Epîeds). 
1706. — Boisnard. 

1708. — Guillautue Olivier, ne au Mesnil-Simon en 

1678. « Selon le rapport de tout le monde, 
il ne confessoit point. Il avoit refusé la 
cure de La Chapelle parce qu'il avoit des 



180 BROUÉ 

terres dans Broué (jiril taisoit valoir. 11 a 
donné en 1632 la maison des vicaires qu*il 
avoit achetée de Philique Geuffroy dit Le 
Gras^qui y demeuroit comme fermier. » (1) 
déc. le 23 juin 1733. 

1735. — Gilles Petit Pas, natif de Broué, nommé en- 
suite à la cure de Germainville. 

1738. — Estienne Lemoyne, natif de Houdan, nommé 

plus tard curé de Prunay-le-Temple. 

1741. — Pierre Bonnet, né à Champagne qui devint 

plus tard curé de l'église collégiale <le 
Saint-Etienne-de-Dreux. 
1741. — Paul Brion, natif de Dreux, qui fut ensuite 

curé de Croisilles. 
1745. — Pierre Buisson, né près de Mantes, devint 

prieur de Saint-Robert de Fossard en Per- 
che. Après avoir été à laTrappe,il est mort 
dans son prieuré valant 800 livres, d'une 
chute qu'il a faite de dessus une échelle. 

1752. — Caillou natif de Houdan. Il venait des Chàte- 

lets, près BrezoUes, oii il avait été curé, 
puis il devint curé de Houdan. 

1753. — Jacques Legoux, né près de Mantes, nommé 

en 1754, curé d'Orvilliers. 

1754. — Margat, né à Charpontet« mortpomonique à 

a Escublay chez ses parents ». 

1775. — Foissy, né à Monchauvet, eut des démêlés 

avec le curé. 

1759. — Richer, né à Courville,fut nommé curé de Saint- 
Nicolas des Champs. Il n'avait été que 
sept ou huit mois à Broué et le curé Dela- 

(1) Tournois de Ronnevalet. 



BROUÉ 181 

selle « dans le feu de ses procès et pour 

« punir la paroisse luy avait interdit de 

a dire la première messe. » 
De 1760 à 1764, toujours pour punir les paroissiens de 

leur entêtement, il n'y eut à Broué « ny 

vicaire ny capucin ». 
1764. — Bernard Pipereau, né à Dreux, frère utérin du 

principal du collège, fut nommé curé de 

Germainville. 
1767. — Hobert Michel Leniaire, natif de Senonrhes, 

précédemment vicaire de Vîllette et Gam- 

bais, devint régent du Collège de Nogent 

le Rotrou, puis curé de la Charité sur Loire 

où il mourut. 

1776. — Péteil, natif de Saulnières, fut nommé con- 

férencier de philosophie au séminaire d'Or- 
léans puis curé de Sainte-Egobille, près 
Dourdan. 

1777. — Bernard Caynier, natif de Dreux qui devint 

curé de Bois le Hoy. 

1779. — Marc Lelièvre, né à Bù, copieux versificateur 

dont les poésies ont été imprimées dans 
les affiches ou gazettes de Chartres. 

1783. — Paul Fallot, né à BuUion, près Dourdan, dont 

nous avons déjà parlé plus haut. 

1792. — Brossin, nommé vicaire le 10 mars. 

1813. — Béguin, natif de Guitrancourt près Mantes, 

nommé ensuite curé de Germainville. 

1815. — Gilles Aulet, né à Broué en 1775, qui ne se 

mit dans les ordres qu'après le décès de 
sa femme, née Maillard, de la Musse, com- 
mune de Boutigny. Ce fut le dernier 
vicaire de Broué. 



^^ BHOUÉ 

Indépendamment des ministres du culte cités ci-dessus, 
différents prêtres ont exercé leur sacerdoce dans la com- 
mune. 

M. l'abbé Letellier d'Orvilliers, chanoine de Vernon, 
venait passer trois mois de Tannée dans son manoir 
d'Orvilliers, et il disait la messe dans la chapelle de sa 
maison seigneuriale. 

Le P. Bourolle, gardien des Cordeliers de Vernon, a été 
aumônier et chapelain de Badonville peadant douze ans. 

II avait succédé à M. Cantuel, Irlandais qui, étant au- 
mronier du château, avait pris illégitimement possession 
de la cure de Broué. 

Rêve Fi us de la Cure, 

« Le titre le plus ancien que Ton trouve touchant la 
IL cure de Bi'oué est un accord qui fut fait entre le sieur 
« Guillaume du Chastel,curé dudit lieu, et les chanoines 
«t de Meung sur Loire et Tabbé et les relligieux de 
« Coulombs au sujet du gros et des dixiiies dudit Broué, 
a le dit accord passé devant Albéric ou Aubry qui a été 
« le 7()"évesque de Chartres et vivant Tan 12^i6 comme il 
« est marqué dans la table des évesques dudit Chartres des 
a (Euvres diverses de Fulbert, qui a été le 5^** évesque 
« dudit lieu, le KJ septembre 1240, en ces termes latins 
a contenus en un titre en parchemin escrit en gothique 
a où est encore attaché le sceau en cire. » (l) 

(1) « Alhericus, dîviua inîseralione Ganuitensis episcopus, présentes 

« littvras îuspeeluns, saluteiu in Domino. Noveritisqiiod eun» contre - 

a versia seu Us coram nobis verteretur inter OuilleriBum de Ga9tel,recto- 

« rem ecclesiae parochialisSanti Martini de Brodeto, actorem, ex una, et 

« relligiosos vivos abbatem et conventum de Colunibis, nostre diœcesis, 

« nec non decanum et capitulum MagdunensJs eooïesiîE, Aurelianensis 

•( diocesis, patronos in conimuni praedirta* ecclosia» de Broeto, ex 



« Il ne paraît par aucun autre titre qu'il y ait eu du 
« changement par rapport à la pei>ce})tion du gros de 
« la cure de Broué qui se paye encore sur ce pied 
« en 4714. Je n ay point trouvé non plus d'acte qui 
« marque la raison pourquoy les gros décimateurs ne 
« prennent point les deux parts des menues dixmes, 
« comme il est porté par le titre ci-dessus, ny pourquoy 
n le sieur curé suivant ledit titre ne dixme en troisième 
« partie les jx>is et lesauti^s grains ronds qui sont cen- 



« altéra, super eo videlicel quod dicliis Giiillerrnus dicebat el asserebal 
« coram iiobis iii judicio se portionent minus congruaiii, minus suffi- 
« cientem liabere, eo quod in minutis deciniis prH^dicta sua parochia 
« nihil percipiebatel in |)ra'dialibus derem et octo sextaria grani dum- 
<f taxât per annum babebat etpercipiebal. Tandem dicta^ parles, noslris 
« authoritate et assensn, composuerunl in niodum qui sequitur, videli. 
« cet quod dictus reclor et ejus successores canonire banc parorhiaiera 
a ecclesiam iutrantes percipient et babei)unt de cetera singulis annis 
« tertiam partem per iiitegrum miniitarum deciniarum prîedicta? paro- 
M cbia» tam lanarum, agnorum, pellinm quam pisorum, fabaruro. Uni, 
« canabi et hortorum, duabus parti biis ipsaruui decimarum dictis reli-- 
« giosis de CoIuml>is, decano et capitulo Magdimensi praïdictis réserva- 
is tis in perpetinim et retentis ; insuper pereipient el babebunt dicti 
« reclor et ejus successores amodo annis singulis in festo santi Martini 
« hîenialis super dictis decimis pra^dialtbus ipsius parocliife per manus 
« actoris dictorum relligiosorum et dictoruni de Magduno apud dictuni 
a Broetum aut alterius^ de eoruni jussis et ordinatione, duos modios gra- 
« ni boni et sufficientis ad meiisuram Drocensem, videlicet sexdecim 
«( sextaria bladi et octo sextaria avene, quo mediante promisit ipse 
i< i^ctor nunquam de cetero inquietare dictos religiosos et capilulum 
<c Magdunense pr«dtctuin seu successores eorum super ipsa portione 
« congrua quam, ut promittitur, ratam habuit et gratam. Nos autera die- 
« tam compositionem de partium consensu gratam, firmamet stabilem 
« in perpetuum habentes et ad eorum petîtionem et successorum eo- 
« rujndem iaudavimus, approbavimus et ratificavimus. In quorum tes- 
« tiiaonium présentes litteras nostras ad rob<ir perpetuum praeraisso- 
« rum praedictis partlbus dedimus sigillo nostro sigillatas. Datum anno 
« Domini millesimo ducentesimo «| ndragesimo, décima tertia mensis 
« septembris, » 



184 BROUÉ 

a ses menues dixmes. Il est manifeste que, si les gros dé- 
a cimateurs exécutaient ponctuellement toutes les clauses 
« et conditions de cette ancienne transaction, les curés 
(( auroient certainement plus d'augmentation de dixmes. 

<( A Tégard des dixmes des moutons et agneaux, il y 
« a eu un changement car il paroit par un papier journal 
« du nommé M'' Marin Beranger pour Tannée 1613 qu'il 
a jouissoit pour lors et recevoit la dixmes des toisons en 
(( essence et celle des agneaux aussi en essence, comme il 
il |)aroit par quantité de quittances escrittes de sa main 
(f dans ledit journal. Messire GuillBume MaiHier, son 
a neuveu et successeur, qui avoit beaucoup de parents 
« laboureurs audit Broué, fit un accord avec eux qui por- 
« toit que dorénavant et dans la suitte ils ne payeroient 
« plus les dixmes de moutons, brebis et agneaux que 
a sur le pied de douze deniers par chacune beste et que 
« chaque laboureur qui auroit un troupeau luy fourniroit 
a une journée de sa voiture ou harnois, et c'est ainsy 
« qu'elle s'est toujours payée depuis cet accord. Il y a eu 
« mesn\e sentence rendue à Iloudan contre le nommé 
(( Jean Loizeau qui refusoit de payer la dixme en essence, 
c( lequelfut condamné de payer suivant laccord fait par 
(( ledit sieur Maillier. 

« Voici la sentence. » 

« A tous ceux qui ces présentes lettres verront, Jé- 
« rosme Forest, conseiller du Roy Nostre Sire, bailly pré- 
ce votai, lieutenant particulier criminel, assesseur au siège 
ce royal et bailliage de Houdan, Salût, savoir, faisons 
(( (lu'en la cause de messire Guillaume Maillier, curé de 
a Broué, diocèse de Chartres, demandeur, selon l'exploit 
c( de Caillou, sergent royal en ce bailliage le 19 juin 1652 
a comparant en personne et par M. Etienne Guibourg, 
« son procureur, d'une part, contre Jean Loizeau, labou- 



BROUÉ 185 

« reur, fermier de la terre de la Bouillière, paroisse de 
a Dame Marie au nom et comme héritier à cause de 
a Sainte Blot, et Jean Hervé aussy à cause de Catherine 
<c Blot, de Guillaume Blot, leur père, deffendeur compa- 
(( rant par iM* Robert Guibourg, leur procureur, d'autre 
ce part. Ledit demandeur a persisté en ses fins et conclu- 
« sions, soutient y estre bien fondé en se faisant, confor- 
(( mément à deux sentences et jugements donnés en pa- 
(( reîl cas. L'une et première donnée de Monseigneur Té- 
c( vesque de Chartres, le 13® jour de septembre 1240, entre 
a les doyens et chanoisnnes et Chapitre deMeung et les 
(( relligieux, prieurs et couvent de Coulombs d'une part, 
a et de messire Guillaume du Chastel, curé de Broué ; 
« et l'autre donné du sieur officiai de Chartres le 22 fé- 
« vrier ItilW au profit de messire Nicolas Vidie, curé de 
« Marchezais, et certain arrest de la Cour du Parlement 
« le 26 may 1619, donné entre messire Yves Charpantier 
(( curé du Meny sousMontfort de TAmaury, d'une part, et 
« messire Henry de Gondy, évesque de Paris, comme 
<i abbé de Saint-Magloire, et une sentence donnée en la 
a prévosté royale de Gambais, le 29 octobre 1630, entre 
« messire Pierre Carchois, curé dudit Gambais, Georges 
« Prévost, Gilles Lanquet, Michel Lerute Taisné et autres 
(( parts ; que lesdits défendeurs soient condamnés à luy 
a payer la dixme dont il leur y fait demande en essence, 
(( savoir : la 13** toison des moutons et brebis châtrées et 
<L le 13° agneau, la brebis afTranchie et aux dépends. Et 
« par lesdits défendeurs qu'il n'en a jaimais vu payer 
(( audit demandeur la dixme dont est question en essence 
<( comme il prétend, mais seulement à raison de 12 deniers 
a par chacunne beste à laisne tant moutons, agneaux que 
m brebis avec une journée de harnois par chacun débiteur 
« et par chacun an environ la Saint Jean Baptiste, ce qui 

BRoufc (775+15 c.) 24 



188 BRoué 

(( a* toujours été observé et effectué entre ledit deman- 
a deur et ses paroissiens depuis qu'il a été curé, suivant 
a quoy ils offrent le satisfaire de laditte dixme [)Our ce 
« qui a été nourry et hébergé par ledit feu Blot en la 
« ferme d'Orvilliers, dépendante de la paroisse de Broué, 
« pendant les années 1651 et 1652, et que par iceluy de- 
ce mandeur a été répliqué que à la vérité, pour vivre à 
« lamiable et traitter doucement les paroissiens dudît 
« Broué, ses compatriottes, il avoit fait laditte convention 
V avec Toussaint t)ucliesne, Fleury Pelletier, Thomas 
« Souillard, Pasquîer Egasse et plusieurs autres princi- 
(( paux habitants dudit Broué sans tirer à conséquence 
a pour les controvenants audit égard et remise faite gra- 
« tieusement par ledit demandeur pour conserver paix 
(( entre luy et lesdits habitants, et |)artant que ledit feu 
a Blot et lesdits défendeurs ses enfans n ayant voulu ef- 
« fectuer laditte convention ny satisfaire ledit demandeur 
a de quelque façon que ce soit, soutient que lesdits dé- 
« fendeurs doivent estre condamnés à payer la susditte 
(( dixme en essence et aux dépends de l'instance soute- 
(( nue, et persiste au contraire lesdits défendeurs pour 
(( les raisons et moyens par eux ci-dessus allégués. » 

« Sur quoy et lecture faitte de touttes les dittes pièces, 
(f il est que suivant et conformément à la convention faitte 
(( entre eux ledit demandeur et ledit Diichesne et con- 
(( sorts que lesdits défendeurs sont et les avons condam- 
« nés à payer audit* demandeur le droit des dixmes de 
(( moutons, brebis et agneaux que ledit feu Blot a nourris 
a et hébergés en la ferme d'Orvilliers pendant les années 
(( 1651 et 1652 à raison de 12 deniers par chacunne beste 
(( à laisne tant moutons, agneaux que brebis, ensemble 
(( deux journées de harnois pour lesdittes années 1651 et 
« 1652 et ne tirer à conséquence pour les contrevenants 



BROUÉ 187 

a à I avenir, et en outre avons iceux défendeurs condamné 
a aux dépends taxés à huit livres pariais. Si donnons en 
a mandement au premier huissier sergent royal en <ce 
« bailliage ou autre sur ce requis que ces présentes il 
a mette en due et entière exécution de point en point 
a selon leur forme et teneur et de .ce faire iuy donnons 
a pouvoir et commission, demandons à tous à qui il ap- 
a jmrtiendra qu'à Iuy en ce faisant il soit obéi. En témoin 
a de ce, sous le scel royal établi audit bailliage, cy rais 
a et donné par nostre Juge susdit le sainedy vingit-et- 
(c uniesme jour de mars mil six cent cinquante-quatre, 
a au plaid ordinaire ledit jour, tenu en l'auditoire royal 
a dudit Houdan, délivré audit demandeur ce requérant 
tf pour Iuy servir ce que de raiscm. » 

« Srelli' le i ) juillet ifir* ^t . » 
Signé : Fauquet. 



Dur me autour des maisons de Jiroué, 

c< Pour ce qui regarde les autres menues dixmes comme 
a chanvre, lin, cochons de lait^ clos et dosages, le sieur 
dc curé de Broué les dixme seul en 1714, et au territoire 
a de Broué il dixme seul tous les derrières des (champs 
« qui sont le long delà rue du Bois de Broué jusqu'à la 
a maison de Charles Macé et à celle appartenant à Nicolas 
a François qui est sur le chemin dudit Broué à MaroUes ; 
« tous les derrières qui sont auAsydes maisons de laditte 
« rue du Boifi du coté de Chartres. Il y a sur le ciiemin 
« dudit Chartres un grand enclos dit communément le 
« clos au Curé qui est aussy de la dixme curialle. » 

a Le grand enclos de la ferme dit communément la 
flc mare Brûlée, contenant environ â arpents, dépend aussy 



188 BROUÉ 

<( de cette dixnie avec tous les derrières de la maison et 
« ferme appartenant aux héritiers de feu Charles Souil- 
« lard. » 

« Il y a tout joignant l'endos appartenant en 1714 à 
a Pierre Venard qui se dixme aussy par le sieur curé les 
<( terres qui sont entre le dit clos et ferme du sieur Dureau, 
c( de Dreux, nommé les Gourdinières. » 

(( La terre dépendante de la ditte ferme et qui est der- 
« rière se dixme de mesme jusqu'à un morceau de terre 
ce dans les champs dépendant de la ferme de Badonville.» 

« Il y a aussy touttes les terres de derrières les mair 
« sons vers le creux chemin du côté dudit Badonville qui 
« se dixme de mesme. » 

« Vers les enclos et démolitions d'un lieu au bout du 
« village par le chemin creux, appelé la Pcrsilletterie, 
a contenant environ trois quartiers, appartenant à Gilles 
« Marais Taisné, qui sont aussy derrière la maison de feu 
a Gilles Egasse jusqu'au chemin en allant à Marolles. » 

« Il dixme aussy seul les clos d'Etienne le Houx, vis-à- 
« vis la mare Brûlée, et les derrières des maisons qui vont 
a vers la croix du chemin de Rosay, ditte des pèlerins, et 
(( les enclos de Jean Souillard jusqu'au bout des fonda- 
u tions de mur et jusqu'au cheuiin de la Chapelle ». 

Fief de Saint-Martin. 

a II y a entre Broué et Marolles un quartier de terre sur 
« le chemin du milieu qui appartient, en 1714, au nommé 
<( Philippe Geoffroy l'aisné, à cause de Marie Brunet, sa 
a femme, tenant d'un bout les terres de la ferme de 
« Marolles et d'autre bout le chemin du Milieu, lequel est 
« en la censivc du sieur curé de Broué et se nomme pour 
« cela le quartier de Saint-Martin. Le sieur curé de Broué 



BROUÉ 189 

« en reçoit seul la dixme, les cens, lots et ventes. H y a 
« deux déclarations qui en ont été passées, la l"^* par 
« Gilles Egasse Tayné en ces ternies : » 

« C'est la déclaration des terres et héritages que Gilles 
« Egasse Tayné demeurant à iMaroUes, au nom et comme 
a tuteur des enfants mineurs de défunt Remy Geoffroy 
« et de Barbe Egasse, déclare audit nom qu'il tient et 
« avoue tenir à titre de cens annuel et perpétuel d'hon- 
« norable et discrette personne messire Guillaume Mail- 
« lier, prestre et curé de Broué, à cause de la ditte cure, 
« les héritages qui en suivent, iceux héritages portant 
« cens, lots, grands saisinnes et amendes et tout autres 
a droits seigneuriaux, quand le cas y eschet suivant la cou- 
a tume du bailliage de Chartres, dont la teneur s'ensuit. 

« Premièrement, une pièce de terre labourable au ter- 
a roir de Marolles contenant un quartier mouvant du 
a propre audit mineur, tenant d'un côté les hoires de 
« Guillaume Blot, d'autre côté le sieur de Sancourt, d'un 
« bout les terres de la ferme de Marolles et d'autre bout 
<( le chemin du milieu à Broué, chargé de cens envers 
« leditsieur curé au prix de douze deniers tournois par 
u chacun an pour toutes charges, payables le jour et feste 
m de Saint-André, ensemble de la dixme, le tout juste et 
« suivant le contract d'acquêt qu'avoit ci-devant fait le- 
« dit Egasse. 

« Fait le huitiesme Jour de février J6ô(k » 

Signé : Egassk. 

La seconde déclaration est le bail de la mèiue pièce de 
terre consenti dans les mêmes conditions, le i7 décembre 
1674, à Jacques Brunet, marchand demeurant à Broué. 

« Les autres dixmes que possède le sieur curé sont des 



WO BROUÉ 

€ iioyalles qui sont situées à Badonviile, la (irîguetterte, 
a laDnQuetterie, Bécheret, MaroUes, les déserts du hais 
« de Broué, le clos Cattin et le clos d'Orvilliers. 

Dixme de Badonvitle. 

« l^r les différents baux des dixmes curiaUes faits par 
4x les sieurs curés de Broué au seigneur de Badonville et 
tL .a«x «fermiers en différents temps, on coanoîstra que les 
c -petittes dixmes se sont augmentées à mesure que l'on a 
iy défriché des taillis et pâtures qui étoient autour du 
« bois qui est encor planté audit lieu. 

« <Le premier bail qui est de 1609, porte ces termes : 

K ifixtratt des registres de Fiacre François, taibellion 
« à Orotté, substitut juré etcomis, et tabellion audit lieu 
« stouft les sceaux royaux du comté et bailliage de 
c Dreux. » 

« fit premièrement, du quatriesme jour de jawvier de- 
« Tant midy en la maison dudit juré en 1609, fut présent 
« honneste pei*sonne Guillaume Maillier, ferm^ier et recè- 
le veur de la terre et seigneurie de Badonville, lequel a 
« reconnu et confessé que ci-devant il aurait pris j^ar 
« titre de ferme et pension d'argent de vénérable et dis- 
« crette personne messire Jean Berranger, curé, »et fa- 
« brique de M. Saint-Martin de Broué, c'est à sçavoir ce 
« qui étoit de laditte ferme de Badonville, tenu en dixme 
€ à cause du bénéfice de la cure dudit Broué. » 

« Premièrement, une pièce assise au bout du bois de 
« Badonville, appelée le Cul d'Enfer, contenant dix-neuf 
« arpents ou environ ; une autre pièce le long du bois 
« idu côté vers Champagne, contenant dix-sept arpents «ou 
€ environ ; une autre pièce en pointe du messne cété, 
« trois arpents ou environ, tous les clos en général dudit 



BROUÉ 191 

«' BadDayille et par spécial tx>ut ce qui est en dixmeB et 
<i qui doit dixme audit Béranger, curé, suivant les anciens 
« baux et aussy pour raison des menues dixmes du corps 
a du logis résultant du ménage de la maison comme mou- 
a tons et autres bestiaux et ce pour le temps et terme entre 
ce eux composé. Et donc pourquoy étant ainsy de luyfaitte 
« par ledit Maillier, que ledit Maillier Ta bien et duement 
a payé du prix entre eux convenu qui est de la somme de 
« dix huit livres et un voiag« de bois chacun an, ledit Bé- 
« ranger 1 a acquitter et déchargé de toutte ladîtte prise et 
a de fait a promis Ten tenir quitte vers tous et contre tous, 
a présent et passé, et sans ])réjudice de Tannée dernière 
a et avenir, qui est en terre, pour lequel ledit Maillier sera 
<c tenu payer, promettant, obligeant, renonçant, etc. » 

« Fait es présence d'Anthoine Clément, demeurant à 
c( Marchezais, de Jean Guerout, clerc demeurant à Broué, 
« témoins qui ont avec ledit juré et lesdits Maillier et 
« Béranger signé la minutte des présentes suivant Tor- 
« donnance. 

Signé : François. 

Le deuxième bail, consenti à Nicolas Gauthier est da- 
té du 10 février KvM. 

Indépendamment des pièces désignées dans le pre- 
mier, il est question a d'une pièce de huit arpents ap- 
(c pelée le petit Badonville ». 

Le troisième bail est un acte sous-seing privé passé le 
17 juin 1657 entre Guillaume Maillier, curé de Broué, et 
messire Charles Dumansel, chevalier, seigneur de Saint- 
Léger, Badonville et Broué, moyennant une redevance' 
annuelle de 150 livres tournois, payée par ledit seigneur. 

a Pour ce qui est des trois arpents en pointe situés au- 
« dit Badonville, il y a eu un gros procès pour raison de 



192 BROUÉ 

<c la dixme 1698. Bernard Forest, curé de Boutigny qui 
« prétendait les dixmer contre le sieur Honoré Aulet, curé 
« de Broué, qui soutenoit l'avoir toujours dixmé, Tavoir 
a toujours été par ses prédécesseurs. Enfin après bien 
(( des frais et des escritures de part et d'autre, ils s'ac- 
c( cordèrent entre eux. » 

Après la démolition des maisons de la Giguetterie, vers 
1692, les terres nouvellement ensemencées furent consi- 
dérées comme novalles et, comme telles, relevèrent de 
la cure de Broué pour le paiement de la dîme. 

Il en fut de même de la Drouetterie et des clos d'Orvil- 
liers nouvellement défrichés. 

Le 23 novembre 1758, il fut dressé par Hemy Maréchal, 
notaire à Broué, un inventaire des titres et papiers de la 
cure. 

De Texamen de cet inventaire, il ressort que la cure de 
Broué possédait 22 arpents 30 perches de terre et une 
maison. Sur cette quantité il y en avait 576 perches de 
Tanciea domaine de la dite cure qui étaient exemptes de 
dîmes. 

Revenus de la FahrU/ue, 

D'après le papier terrier de la Fabrique dressé en 1773 
par Gharpantier, elle possédait à cette époque 42 arpents 
26 perches de terre. 

Un inventaire des titres, dressé par M. Legrand, curé 
de la Chapelle, nous apprend qu'elle avait autrefois 98 
arpents 56 perches de terrain, mais il a dû en être aliéné 
pour acquitter les travaux d'agrandissement de l'église 
et de construction de la tour. 

En 1704, le même inventaire accuse la possession de 
88 livres 3 sols de rente, représentant un capital d'envi- 
ron 1760 livres. 



BROUÉ 193 

1 10 titres en parchemin et 42 en papier, dont le détail 
existe en l'inventaire ci-dessus mentionné, ont été remis 
le 27 octobre 1793 au procureur syndic du district de 
Dreux par les soins de M. Dablin, maire de Broué. 

En Tan III, il n'est plus question que de 3 arpents 17 per- 
ches de terrain. Les récoltes qui &y trouvaient furent ven- 
dues aux enchères et ont produit la somme de 3584 livres. 

Comme la plupart des églises, celle de Broué fut dépos- 
sédée au moment de la Révolution d'une partie de son 
mobilier. 

Nous avons déjà dit plus haut ce qu'il avait été fait des 
cloches ; voici de nouveaux renseignements en ce qui con- 
cerne d'autres objets. 

Le 15 octobre 1792, le citoyen Louis Egasse, maire, 
procéda à l'inventaire des effets d'or et d'argent servant 
au culte. 

11 trouva. 

Une croix d'argent avec le dépouillement de son bâton 
pesant ensemble. (> livres. 

Deux pommes de bannière, aussi d'argent, 
pesant ensemble, I livre 1/2 

Un plat d'argent avec ses burettes pesant en- 
semble. 2 livres. 

Le 1 1 frimaire an 11, le Conseil général de la com- 
mune arrêta que cette argenterie serait portée à la tréso- 
rerie nationale, « pour estre employée à l'utilité de là 
République «. 

Le 18 pluviôse an 11, les objets suivants furent portés 
aux membres du Directoire révolutionnaire du district 
de Dreux : 

Deux calices en argent pesant 6 marcs 2 onces 6 gros 

Deux patènes 1 — I — 3 — 

BROUÉ (775+15 c.) 26 



194 BROUÉ 

Un ciboire 1 marc » onces (> gros 

Un soleil [ _ :} _^ 7 _ 

Une custode 2 — l — 

Une coquille 3 — I — 

Deux vases à huile 1 marc 2 onces 

Le reçu est signé : Lemaître, Dagron et Hequet. 

Le 21 pluviôse an II, furent vendus aux enchères difie- 
rents objets tels que cordes de cloches, pierres d'appui 
des croix de Bécheret, du bois de Broué, du Moulin, etc., 
lambris et autres croix pour la somme de 15 livres 7 sols. 

Le 3 ventôse an II, il fut procédé à l'inventaire de tout 
ce qui restait dans la ci-devant église. 

Tous les objets, croix, bannières, chandeliers, vête- 
ments sacerdotaux, draps mortuaires et autres ornements 
au nombre de 27-^1 furent envoyés à Dreux. 



III. — Confpépies. 

Dans le catalogue des bâtons des confréries adjugés en 
1771, nous relevons les suivants : 

1"* Le bâton de saint Martin, adjugé à M. Dablin. 

2"* Le bâton de saint Roch, à M. Augustin Berranger. 

3*" Le bâton du Rosaire, à M. Jacques Aulet. 

4** Le bâton de saint Sébastien, à M. Gilard. 

S"* Celui de saint Jacques, à Pierre Contet. 

Comme on le voit ci-dessus, il existait à Broué plusieurs 
confréries. 

Les deux plus importantes étaient celles du Rosaire et 
celle de la Charité ou de Saint-Sébastien. 

« La confrérie du Rosaire fut érigée sous le gouverne- 
a ment de M. Maillier, curé de Broué, en 1632, sur la re- 
<( questre présentée à Monseigneur Tévesque de Chartres 



BROUÉ 195 

« qui a répondu par son grand vicaire, et érigée par le 
a révérend père Lefebvre, prieurdes Jacobins de Chartres, 
a le dimanche le 12 septembre audit an, acte passé pour 
« le tout. » 

« Il est manifeste que dans sa création, on n'a pu la 
ce former sans auparavant obtenir de Rome des indul- 
« gences accordées dans touttes les confréries pour en- 
« courager ceux qui veulent s'initier. » 

« D'un temps immémorial on n'a jamais vu de pro- 
« viseur, sinon du temps de M. Delaselle, curé, qui éta- 
a blit le père André Hébert, drapier, qui a été gardien de 
a plus de 800 livres données par les héritiers de M. Ghar- 
a pentier qui, de son vivant, fut régisseur et receveur de 
c( la ditte confrérie. » 

« La nomination du Rosaire se fait conjointement a celle 
« des marguiliers de la fabrique par le même acte. » 

« 11 demeure proviseur en charge pendant deux an- 
a nées consécutives. » (| ) 

D'après le papier terrier de cette confrérie on constate 
qu'elle possédait vers 1770 : 6 arpents 94 perches de terre, 
et 9 livres 5 sols 3 deniers de rente. 

Le titre le plus ancien que l'on trouve touchant les do- 

■ 

nations faites au Saint-Rosaire est un parchemin passé 
devant Gauthier François, notaire à Broué, le 25 mars 
1634. 

Par cet acte, messire Nicolas Vidie, curé de Marchezais, 
natif de Broué, donne une somme de 32 livres « pour 
« estre constitué à rente au profit dudit Rosaire et pour 
(f estre la surté et assurance perpétuelle d'une messe pour 
<t les parents dudit sieur Vidie, qui doit estre dite à la dé- 
(i charge dudit Rosaire tous les ans dans le mois de mars 

(1) Manuscrit Tournois de Bonnevallet. 



196 BaouÉ 

« ainsy qu'elle est marquée dans le vieux Mortuologe, au 
a 24* jour dudit mois. » 

La confrérie de la Charité de Broué était placée sous 
l'invocation de saint Roch et de saint Sébastien. 

« On ne peut contredire que rétablissement de cette 
a confrérie est très pieuse et très sainte, si on en suivoit 
« Tesprit et les sages règlements. » 

« Son institution a commencé, selon le vieux Mortuo- 
loge, en 1583, le 29 octobre, érigée par contract devant 
Gauthier François, confirmé à Chartres le 12 mai 1585 et 
authorisé à Rome par une bulle d'indulgence à perpétuité, 
le 15 février 1611, receu et approuvé à Chartres en may 
1612. 

Voici le texte de cette bulle : 

« Pardon général deplénière réiuission el autres indulgences spéciales 
octroïées à perpétvilé par nostre Sainct Père le Pape Paul cinqviesme, 
à tovs les confraires, et sœurs de laConfrairie Messieurs Sainct Sébas- 
tien, Sainct Roch instituée et érigée en léglise de Monsieur Sainct 
Martin de Broiïé, es iour cy après déclarés, portés par la bulle de Sa 
Sainteté. 

« Paul kvesqle Serviteur des seruiteurs de Dieu, à tous 
fidelles chrestiens, qui ces présentes lettres verront. Salut 
et Bénédiction Apostolique. Estans sur terre Lieutenàtde 
celuy qui c'est luy mesme offert pour nous expier, et 
purger par sa mort et nous donner à tous accès, et en- 
trée en sa patrie céleste, nous élargissons volontiers ses 
dons, qu'il nous a acquis et laissez en très grande abon- 
dance par son sang, à tous fidelles, affin de les exiter 
plus ardemment à la Religion et piété enuers Dieu. Par- 
tant, comme ainsi soit (selon que nous auonsesté certio- 
rez) qu'il y ait en 1 église parrochialle de Saint Martin de 
BroCié, diocèse de Chartres, vue pieuse, et dénote con- 



BROUÉ i97 

frairie des fidelleB chrestiens de Tvii et l'autre sexe, ca- 
noniquement érigée, et instituée soubz l'inuocation de 
Sainct Sébastien, et Sainct Roch, à la louange de Dieu 
tout puissant, au salut des âmes, et au souslagement du 
prochain, non toutefois spéciale pour les viuants, les con- 
fraires de laquelle nos chers et bien aimez enfans ont 
coustume d'exercer beaucoup d'œuures de piété, charité, 
et miséricorde : Nous donc, désirans, que ces confraires 
de la dicte confrairie, et ceux qui y seront en leur temps, 
soient entretenus en Texercice de ces œuvres pieuses, et 
cy après soient incitez de plus en plus à les exercer, et 
autres fidelles chrestiens à entrer en icelles confrairie, et 
que la dicte église, ou bien Tautel de la dicte confrairie 
dressé et posé en icelle soit en plus grande réuérence, et 
fréquenté plus honorablement et déuotcmêtd'iceux fidelles 
chrestiens : Nous confians sur la miséricorde d'icelluy 
Dieu tout puissant, et sur l'auctorité de ses benoists 
apostres sainct Pierre et sainct Paul, donnons et élargis- 
sons, de l'auctorité apostolique par la teneur des pré- 
sentes à tous et chacuns iidelles chrestiens de l'vn et 
l'autre sexe, vrais pœnitens, et confes, qui cy après en- 
treront en celle confrairie, au iour de ceste leur première 
entrée, indulgence et rémission plenière de tous et cha- 
cuns leur péchez, pourueu que auparauant d'y entrer ils 
aient receu le tressainct sacrement de l'Eucaristie. 

« Item, la mesme indulgence, et remission plenière à 
Tarticle de la mort, tant aux susdits que à ceux qui sont 
de présent, et seront chacun son temps, confraires d'icelle 
confrairie : au casqu'ils soient aussi vrais pœnitens, etcon- 
fez, et repeus de la sacrée communion, si faire se peut, si 
non au moins qu'ils soient contrits : pourueu qu'ils inuo- 
quent et réclament de cœur, s'ils ne le peuuent faire de 
bouche, le sainct sacré nom de Jésus. 



198 BROUÉ 

n Item, aux mesmos contraires semblablement vrais pœ- 
nitens, confez, et refectionnez de la mesme communion 
qui visiteront tous les ans la susdite église de Broilé en 
la feste de solemnité dudit sainct Sébastien, depuis les 
premières vespres iusque à soleil couchant du iour de 
ceste feste, et là feront deuotes prières à Dieu pour 
l'extirpation des hérésies, le salut et santé du Pape, 
la conuertion des hérétiques, Texaltation de la saincte 
Eglise, et pour maintenir la paix, concorde etvnion entre 
les princes chrestiens, la mesme indulgence et rémis- 
sion plénière à chasque faite susdicte, qu'ils feront ce que 
dict est. Plus nous donnons, et élargissons aux mesmes 
confrères, lesquels pareillement vrais confez et repantans, 
et ayans receu le mesme tressainct Sacrement de TEu- 
charistie , visiteront la dicte église es iours , festes et 
solennitez dudict sainct Roch, de Toussaint, du dict sainct 
Martin et de la Nativité de sainct Jehan Baptiste, et prie- 
ront comme dict est cy deuant, sept ans et autant de qua- 
ranteines de vrays pardons. 

« Finallement parla mesme teneur des présentes et de la 
mesme auctorité apostolique nous relâchons misericor- 
dieusement en Nostre Seigneur a iceux confrères toutes et 
quantesfois qu'ils assisteront comme frères seruans au ser- 
uice diuin, qui se fera en la dicte église, ou aux congré- 
gations, et assemblées tant publiques que particulières, 
(jui se font pour exercer quel œuvres de piété, ou aux pro- 
cessions tant ordinaires, que extraordinaires, soit de la 
dicte confrairie, soit quelconques autres, qui se feront par 
le congé, et permission de l'ordinaire, ou à ensepuelir et 
inhumer les trespassez, ou accomj^agneront le tressainct 
sacrement de rEucharistie, lorsqu'il est porté à quelque 
malade ou qui estans empêchez de ce faire au son de la 
clochette qui en donne le signe et aduertissement, à ge- 



BROUÉ 199 

nous fléchis diront un Pater nosfer et un Ave Maria pour 
ce malade, ou réduiront quelque personne à la voie de 
salu, et enseigneront les commandemens de Dieu et toutes 
autres choses, qui consernent le salut de Tàme, à ceux qui 
les ignoreront, à chaque fois qu'ils exerceront aucune de 
ces bonnes œuures, soixante iours des pénitences, qui leur 
auroient esté enioinctes, ou autrement, aux quelles en 
quelque sorte que ce soit-, ils seroient tenus et obligez, les 
présentes estans à perpétuité pour ladvenir ; vray est que 

nous voulons, que si la dicte confrairie aesté cy deuant, 

• 

ou est ci-après unie, associée et annexée en quelque ma- 
nière que ce soit à quelque Archiconfrairie, pour obtenir 
ses indulgences, ou y participer, ou pour quelque autre 
raison et occasion que ce soit, les premières et toutes 
autres lettres apostoliques, ne luy puissent aucunement 
seruir, ains seulement celles cy, toutes autres luy estans 
nulles en effet dès à présent. 

« Que si autrefoisà cause des choses susdictes, ou pour 
quelque autre occasion, nous auions concédé et octroïé 
aux susdicts confrères quelque autre indulgence à per- 
pétvité, ou bien pour quelque temps non encores finy, 
expiré et accompli, nous voulons et entendons, que ces- 
dictes présentes ne soient d'aucune force et valeur-. 
Donné à Rome à Sainct Pierre, Tan de Tincarnation de 
nostre Seigneur mil six ces vnze, aux Ides, c'est-à-dire le 
treiziesme iour de Feburier : Et de nostre Pontificat Tan 

septiesme. 

Signé : lo. B. GORONATVS. 

Et, sur le reply, Nadot. 

« Scellée en plomb auec cordellettes de fil rouge et 
iauneà double queile. 

a Nous soubzsigné préstrc lirentier rs droicls, chanoine et archidiacre 
en Têglisc de nostre Dame de Chartres ; vicaire général en spirituel 



200 BRoué 

et temporel de réuérendissime pèn* en Dieu, messire Philippe Hu- 
rault de Cheverny, évesque de Chartres ; après auoir veu les indul- 
gences octroyées par nostre Saincl Père le Pape Paul cinquiesrae, par 
sa Bulle cy dessus donnt'e à Rome, à Sainct Pierre, le treiziesme iour 
de Feburier mil six cens vnzc, Tan septiesnie de son pontilicat : A 
tous ceux qui visiteront l'église parrochialle de Sainct Martin de Broiié, 
suiuant et conformément à l'intention dudict Sainct Père, auons permis 
lesdictes Indulgences estre publiées es églises parrochiales de ce Dio- 
cèse. Si mandons aux curez et vicaires d'icelles les recepuoir et 
|)ul)li(!r au prosnes de leurs grandes messes parrochialles. Faict à 
Chartres, ce huicliesiiic iour de mav mil six cens douzo. 

Ainsi signé : Girakdot. 

Kt plus bas : Mollot. 

« Les îours ordonnez pour gaigner les pardons et in- 
dulgences sont les iours et festes de saint Sébastien, de 
sainct Jehan Baptiste, de sainct Roch, la Toussainct et 
sainct Martin, depuis les premières Vespres iusques à 
soleil couché de chacune desdictes festes. » 

Au dessous, on lit : 

« lléimprimé pareil à l'original par les soins de Claude Hébert de 
Broiié, Prévôt de ladite confrairie, ce 20 janvier 1777. >» 

Kn tète de cette bulle réimprimée existent trois vi- 
gnettes : celle de gauche représente les armes du Pape 
Paul V ; dans celle du centre sont agenouillés deux pèle- 
rins invoquant la sainte Vierge et saint Joseph; enfin, 
celle de droite nous donne les armes de la maison royale 
de France. 

u Les fondateurs dans le point de la création de. la 
« confrairie, ont établi des lois sages et des statu très 
« conforme à aporter Tédification dans le publique et le 
« bon ordre et Tunion étroitte entre eux. » 

« Mais ils ont dégénéré de ces fins de la charité, ils 
c( ont voulu effacer les traces sages de leurs ancêtres en 




BROUÉ 201 

(f instituant des nouvelles coutumes bizarres qui causent 
« les désordres et les partialités. » 

« Ils épuisent souvent leur thrésor par des fondations 
(( insolites telles qu'ils veulent que dans leur corps, à la 
« mort des femmes des frères de charité, on leur fasse 
« un service aussy solennel que à l'inhumation d'un 
« prestre. » 

« Or, quels services rendent ces femmes, sinon de 
a blanchir leur rabat. » 

<< La dignité de frère devient à présent héréditaire à 
« leur famille. » (1) 

Cette confrérie comprenait en 1777. 

1. André Hébert, drapier, prévôt. 

2. Marin Desvaux, maréchal. 

3. André Mohier, laboureur, 

4. Jacques Marchand, tisserand. 

5. Jean Hubert, serrurier. 

6. Pierre Croix, cardeur. 

7. Louis Egasse, procureur fiscal et laboureur. 

8. Jean Mailler, laboureur. 

9. Pierre Aulet, id. 

10. Nicolas Besnard, id, 

11. Pierre Contet, charpentier. 

12. Pierre Jean-Marie, journalier. 

13. Jean Aubet, marchand de toile. 

14. Louvet le cadet, sonneur. 

15. Gauthier, clerc. 

16. Blondeau, id* 

Elle possédait 12 arpents 98 perches de terre et 17 
livres 3 sols 6 deniers de rente. 

(1) Tournois de Boniievallet. 

BROUÉ (775+15 c.) * 26' 



202 BROUÉ 

» 

Voici, d'après M. Tournois de Bonnevallet, quels 
étaient les us et coutumes de cette confrérie. 

(' Le prévost est deux ans en charge. » 

« Depuis trois ans, les bons frères se sont ingéré de 
« nommer un prévost sans aucun consentement du curé. 
« C'est à la Saint Sébastien. » 

« Ce jour là on fait un gros pain bénit pesant au moins 
(( 18 ou 20 livres. » 

c( Ce jour, ils communient presque tous ; c'est un peu 
« tard quand on ne s'en approche qu'une fois. » 

« Ce jour, ils soupent et souvent la dépense va jusqu'à 
« ^ livres 10 sols par teste, et les amendes de l'année 
« servent à payer le fricot. » 

« Autrefois, le bâtonnier de Saint-Roch sy rendoit 
(( gratis. 

« La veille et le jour de ce saint, on va processionnel- 
« lement chercher le bâton et on le reconduit avec la 
(( mesme cérémonie, la veille et le jour, dans la maison 
« du bâtonnier. » 

« Là, sont plusieurs gâteaux et les conducteurs man- 
H gent, et boivent plusieurs bouteilles de vin avec des 
« saints et trinquent ensemble. Grâce au ciel, cette gour- 
(' mande coutume ne subsiste plus. 

« Quand il meurt un frère, huit jours après et la veille 
(( du service, le tout est annoncé par la sonnerie de trois 
« cloches. » 

« Quand un frère est mort, on le veille la nuit deux à 
« deux avec les deux flambeaux toujours allumés et la 
« croix au pied du corps* » 

« Leur usage est d'enterrer les corps des personnes qui 
M sont enregistrées dans leur confrérie, quelquefois jus- 
u qu'à 7 lieues. » 



BROUÉ 208 

« Ils prennent x;e que on leur donne. La coutume des 
« parents est de leur donner une légère collation. 

« Ils vont sai>8 estre assistés d'aucun prestre ». 

« En partant ils vont cérémoniallement jusqu'à ce qu'ils 
« ayent passé le village, et en chemin sans aucun ordre, 
<( sinon qu'en arrivant ils vont en corps. » 

<( Un autre mauvais usage, c'est qu'un frèreest frère de 
« la charité tout le temps de sa vie, et, après sa mort, 
« c'est ou son fils ou son frère qui prend la robbe. Ce qui 
« est «cause que la rohbe reste plus de cent ans dans la 
« même famille, ce qui fait murflaurer bien des parois- 
« siens qui désireroient qu'après 5 ou dO ans ils fissent 
« place à un autre. » 

« Voilà à présent les coutumes, sans rapporter d'autres 
« que je passe sous silence, qui seront un jour la cause 
« de la décadence de tout le corps. » 

La prophétie de M. Tournois de Bonnevallet devait se 
réaliser, car l'un de ces festins pantagruéliques du jour de 
Saint-Sébastien, que nos bons frères consommèrent un 
vendredi, fut la cause de la suppression de la confrérie 
par M. Tramblay, curé de Broué. 



TV. — Maison presbytérale et maison vicariale. 

Comme nous l'avons déjà dit plus haut, les titulaires de 
la cure de Brouté ne résidaient pas dans leur paroisse, à 
rcMception toutefois de ceux qui y étaient nés, qui tous 
logeaient dans leur maison paternelle. 

Quand le curé Aulet Honoré résigna ses fonctions en 
fa^veur de Esprit Charpentier, qui était d'Oulins', la pa- 
roisse dût pourvoir à son logewient. 



204 BROUÉ 

Déjà vers 1600, Jean Oudard laisné, fondateur de la 
confrérie des SS. Sébastien et Roch, avait fait don à cette 
confrérie d'une maison destinée à loger son chapelain. Ce 
Jean Oudard et sa femme partirent pour faire le pèlerinage 
de la Terre sainte, à Jérusalem, et jamais ils ne reparurent 
dans le pays. 

La fabrique échangea cette maison pour des terres 
qu'elle céda à la Charité, suivant acte dressé par Chenel, 
tabellion à Dreux, le 27 mars 1645. 

Le 21 mars 1614, la fabrique vendit sa maisoi\ à Robert 
Berranger, charron, moyennant 240 livres, et elle n'eut 
plus de presbytère. 

Le prix servit à payer les ouvriers qui édifièrent la tour 
du clocher. 

Le curé Esprit Charpentier fut donc obligé de forcer la 
paroisse à lui procurer un logement. 

Voici le procès-verbal de l'assemblée qui eut lieu à ce 
sujet. 

« En 1706, le dimanche 18 avril, à l'issue des vespres 
c( dites et célébrées en l'église paroissiale Sainct-Martin 
(1 deBroué, au son de la cloche, en la manière accoustu- 
<( mée, se sont assemblés en commun, au devant de la 

É 

« grande porte et principale entrée de la ditte église, les 
« habitants de la ditte paroisse de Broué quy sont : 
« Urbain Marais, syndicq perpétuel de laditte paroisse, 
(( Philippe Geffroy, l'aisné et le jeune, Gilles Geffroy, 
« Honoré Aulet, procureur fiscal dudit lieu, Nicolas Fran- 
ce cois, marguilier en charge, laboureur, Jean Barbier, 
« journalier, Jean Bonnet, chartier, Louis Bonnet, labou- 
(( reur, Julien Délaisse, boucher, Estienne Desvaux, tail- 
<( leur d'habits, Jean Guinant, Nicolas Bellejambe, Jean 
(( Souillard, cordonnier, François Chérier, Charles Souil- 



BROUÉ 205^ 

a lard, laboureurs, Marin Brenou, maistre d'eschole, 
« Pierre Bonnet, Nicolas Guillaud, laboureurs, Alcime 
« Vallée, marchand, Gilles Egasse, officier du Roy, 
« Gilles Petitpas laboureur, Pierre Hébert, maréchal ; 
« Guillaume Bérenger, fermier des dixmes, laboureur, et 
u Louis Desvaux, aussy maréchal, tous habitants de laditte 
« paroisse, assemblés, comme dict est, au devant de la 
« ditte église le dict jour dix huit avril mil sept cent six, 
« issue des Vespres, lesquels après avoir esté avertis à la 
« messe paroissiale de rassemblée à la ditte heure 
« d'issue des vespres pour délibérer ensemble des affaires 
« de laditte paroisse et notamment sur une assignation 
« quy leur a été donnée à la requeste de M** Esprit Char- 
ce pentier, prebstre et curé dudit lieu, par Belois, huissier 
« royal, le dimanche 28® jour de mars, an présent, aux fins 
« d'estre condamnés conjointement, solidairement et en 
« commun de faire faire incessamment un presbitaire et 
« maison où ledit curé puisse faire sa demeure, confor- 
« mément aux déclarations du Roy et notamment sui- 
« vant Tarrest de la cour du parlement de Paris, du 
« 14 mars 1673, et une déclaration du Roy du 18 fé- 
« vrier 1661, et après avoir conféré et délibéré entre 
u eux sur laditte assignation, ont représenté audit sieur 
« curé qu'ils étoient tous hors d'état, pour le présent, 
« de faire construire à neuf un presbitaire tel qu'il est en 
« droit de demander, suivant laditte déclaration du Roy 
« et ledit arrest du parlement, et que de fait il demande 
« par laditte assignation. Auxquelles considérations le- 
« dit sieur Curé a bien voulu suspendre les poursuites de 
« sondit exploit et faire sa résidence dans une maison ap- 
« partenantà la faibrique dudit lieu, laquelle estant entrés 
« mauvais estât, comme il paroit par un procès-verbal 
<i de visite quy a esté faict de la ditte maison par le 



206 BROUÉ 

« sieur Terrier, curé de Houdan, en vertu d'une ordon- 
« aance de Monseigaeur Tévesque de Chartres, estant 
(( au bas d'une requeste à luy présentée pour cet 
<( effet, laditte ordonnance en datte du 13 mars 1704 ; 
« laditte requeste présentée par ledit sieur curé de 
« Broué et marguilliers estant pour lors en charge. 
« Lesdits habitants pour éviter une seconde visite 
« des Juges royaux que ledit curé estoit prêt de laire 
« faire, ont reconnu laditte requeste et procès-verbal 
« juste et approuvé dans tput leur contenu, et comme 
« de droict, il tombe à leur charge de loger ledit 
« sieur curé, et nuiietnent à la fabrique, ont consenti 
« que laditte maison soit réparée et mise en bon et suffi- 
« sant estât, afin que ledit sieur curé y puisse aisément 
« et commodément loger, et pour cet effet, ont authorisé 
« les niarguilliers de délivrer les sommes de deniers qu'il 
« conviendra pour parvenir à faire les réparations néces- 
« saires à laditte maison, à la charge, par lesdits mar- 
« guilliers de tirer acquit et quittance des ouvriers pour 
« leur en estre tenu compte et ont promis de dédomma- 
« ger laditte église en tems et lieu, si besoin est, et re- 
« noncent à jamais inquiéter ledit sieur curé, ou les ayant- 
« cause, au lait des réparations grosses et menues dela- 
« dite maison, tant présentes que futures, le tout sans 
« déroger aux dits édits et arrest cy-dessus déclarés, dont 
« et de tout cecy lesdits habitants m'ont demandé acte à 
« eux accordé ; et ainsy et dont ils promettent, et s'o- 
« bligent, et renoncent ; et ce fut faictet passé et arresté 
ff audit Broué, au devait de la gramie porte «et principale 
« entrée de Téglise duditlien, 'Cn la présence «de Marin 
« Lavigne, laboureur, demeurant aux Pinthières, et <le 
a Marin Brenou, élève, demeurant audit Broué, témoins 
<* qiiy ont signé avec lesdits habitnnts et ledit curé, sui- 



BROUÉ 207 

« vaut Tordonnance et la minutte des présentes, Idditte 
(( minutte contrôlée à Beu le 19 avril 1706(1). » 

Signé Bled, quy a reçu 5 sols 6 deniers. 

Signé Marchand. 

La fabrique était rentrée en possession de la maison 
vendue en 1644, en payant aux, héritiers Béranger la somme 
de 650 livres. 

En 1711, M. Du Manselle, seigneur de Badonville, fît 
un don de 650 livres à la fabrique pour différentes fon- 
dations. 

Avec cet argent messire Esprit Charpentier fit l'acqui- 
sition de plusieurs immeubles notamment d^une maison 
appelée depuis la maison curiale et qui est ainsi désignée : 

« Un lieu et maison en quatre creux de logis sous un 
« mesme toit, savoir deux chambres à cheminée, une 
« grande boutique et un grand cellier dessous sur la rue 
« et un four à l'autre bout sur la mare, le tout couver de 
« thuile avec une cour et jardin et un clos contenant 
ce environ demi quartier, le tout tenant d'un costé la rue 
« tendant au moulin ou à MaroUes, d'autre les hoires de 
« Nicolas Besnard, d'un bout la rue tendant au chemin 
(c de Mantes, d'autre bout ledit chemin du moulin, esti- 
« mé 250 livres, et en la censive de M. de la Salle, nou- 
« veau seigneur dudit Badonville et du sieur doyen de 
« Meung (2). 

Cette maison a été acquise des héritiers de Catherine 
Béranger par contrat passé devant Marin Marchand, no- 
taire à Broué, le 13 octobre 1712. 

En 1772, cette maison était encore la propriété de la 
cure car nous trouvons une note dans laquelle le curé 

(1) D'après Esprit Charpentier. 

(â) La maison curiale appartient aujourd'hui (1902) à M. Besnard- 
Dagron et est habitée par M. Narcisse Bellois. 



208 BROUE 

Tournois se plaint d'avoir dépensé de ses propres deniers, 
300 livres à faire reconstruire les murs. 

Nous avons vu plus haut qu'en 1732, Guillaume Olivier 
avait fait don à la fabrique d'une maison qu'il avait 
acquise de Philippe Geffroy. 

Cette maison, appelée depuis le vicarial, consiste « en 
« une grande grange couverte enthuile, à côté une autre 
« petite grange ouverte par deux portes ; de plus unquarré 
« large de douze à quinze pieds couvert de carreaux, une 
« grande chambre à cheminée, un petit cabinet séparé 
(( par une cloison de sapin avec des ais pour soutenir des 
« bouteilles qui ont été laitte avec les fourneaux vers 
« 1770 ; une autre chambre quarrée ouverte sur le jardin, 
« et de plus une autre chambre auquel on y monte par 
« deux marches de bois ; de plus une autre petite grange 
« pour mettre du bois, longue de 14 pieds, élevée de 
« près de 20 pieds, et une cave voûtée ouverte par la 
« mesme grange ; des commodités faittes vers 1770, deux 
« greniers de la longueur de la maison bourgeoise, le 
(( premier quarlé en son entier et le second, d'un, bon 
« pied plus élevé, couvert de terre grasse. Du temps de 
« M. Olivier il y avoît une grande mare sous la fenestre 
« dans le coin du mur de la rue, pavée en dedans, pro- 
« fonde et large qui a été détruite et comblée après la 
« mort du dit vicaire. » 

Le mobilier appartenait à la maison et les vicaires qui 
se succédaient se servaient des mêmes meubles et du 
même linge. 

Nous avons trouvé deux inventaires de ce mobilier, le 
premier fait en 1768 par M. Lemaire, vicaire ; le second, 
le 17 mars 1792 par l'officier municipal en présence de 
M. Brossin, vicaire. 

Ce mobilier fut vendu aux enchères le 7 octobre 1 792 



BROUÉ 209 

et le produit servit à acquitter les frais de construc- 
tion de la sacristief. 

La maison elle-même fut vendue depuis. Elle existe 
encore aujourd'hui (1902) et appartient à M. Camu-Dagron. 

A propos de la maison presbytérale, nous avons trou- 
vé une transaction faite par le curé avec les habitants de 
Broué, le 9 octobre 1768. 

En voici la teneur. 

« L'an mil sept cent soixante-huit, le dimanche neuf- 
« viesme jour d'octobre, à l'issue des vespres paroissiales 
« de la paroisse de Saint-Martin de Broué, par devant 
« moy Nicolas Maufray, notaire royal juré commie à Groi- 
« sille, Broué, la Chapelle Forainvillîers, Goussainville 
« et autres lieux, sous le principal de la principauté d'A- 
ce net, demeurant audit Groisille, soussigné. » 

« Furent présents et sont comparus en leurs personnes 
« M* Jacques Joseph Tournois de Bonnevallet, prestre 
« curé de Broué, y demeurant, d'une part, et Claude Gi- 
« lard, chartier et marguillier en charge ; André Mohier, 
« sindic ; Jacques Aulet, laboureur ; Marin Richard, bour- 
cc geois ; Gilles Egasse, laboureur; Jean Marais, laboureur ; 
« Nicolas Contet, laboureur charpentier ; Jean Haslé, me- 
« nuisier; Jacques Blondeau, chartier ; Gilles Hébert, dra- 
« pier ; André Hébert, aussy drapier ; Pierre Loizon, ma- 
« réchal à Marolles ; Jean Hubert, serrurier; Jean Ma- 
<c réchal, chartier; Nicolas Pichot, chartier; Estienne 
<c Prunier, couvreur; Thomas Cholet, chartier; André 
« Mohier, père du sindic et autres manants et habitants 
« de la dite paroisse de Broué faisant et représentant la 
« plus grande et la plus sainne partie des dits habitants, 
« d'autre part. » 

^ « Etant ce jourd'huy assemblés à la tablette de l'œuvre 
« et fabrique de Sainct-Martin de Broué au son de la 

BROUÉ (775-}-15c.) 27 



210 BROUÉ 

« grosse cloche en la manière accoutumée, après que j3u- 
« bliçations des choses cy-après déclarées ont été faittes 
<i par trois jours, celui-ci compris, aux prosnnes de la 
« grande messe paroissiale dudit Broué, par ledit sieur 
« curé dudit lieu, lesquelles sieur curé, sindic, marguil- 
(( liers, manants et habitants de la ditte paroisse de Broué, 
« après avoir conféré et tenu conseil ensemble et pour 
« entretenir paix et amitié entre eux et pour éviter les 
« contestations qui pouroient arriver par la suitte, ont 
« aujourd'huy convenu, transigé et accordé entre eux 
a à Tamiable, en forme ce qui suit : 

« Premièrement que selon la plus commune oppinion 
a comme d'un temps immémorial, il appert que ny dans 
« les anciens contracts de la fabrique de Broué ny dans 
« ceux de la cure dudit Broué qu'il n'y a jamais eu de pre- 
« bistère (curiale), attendu que les prédécesseurs curés de- 
« meuroient autrefois dans des maisons particulières de 
« laditte paroisse, sinon le sieur Esprit Philippe Char- 
« pentier qui a fait sa poursuitte juridique en entrant 
« contre les habitants qui par un accord fait avec luy 
« ont permis et authorisé audit sieur Charpentier de de- 
« meurer dans la maison dépendant de la fabrique de 
« Broué qui servoit de maison pour les chapelains de la 
« confrérie. » 

« Vu aussy les procès pendant au Parlement intentés 
(( par les marguilliers, habitants et autres contre les hé- 
w ritiers du feu sieur curé Charpentier pour les obliger 
« par leurs poursuittes à faire faire les réparations de 
« laditte maison, usufruitières, et lesdits héritiers s'en 
« déffendent par un accord fait avec lesdits habitants, 
« lequel procès dure depuis dix ans sans estre ny vou- 
« loir poursuivi de part et d'autre. » 

« Vu aussy que le sieur curé Delaselle son successeur 



BROUÉ 211 

si qui a demeuré pendant deux ans et demy sans vouloir 
« y intervenir dans leur dit procès concernant les répa- 
« rations de laditte maison, et que ledit sieur curé actuel 
« avant que d'y entrer a fait sommer par le sieur Morize, 
« à Houdan, à la sortie de lagrand'messe, les marguilliers, 
« si ndic et habitants^ qu'il entre dans laditte maison en 
« contestation sans s'y obliger aux réparations passées, 
« présentes et avenir jusqu'à ce qu'il soit décidé autre- 
c< ment par la cour à ce sujet ; comme aussy il a été pré- 
« sente par les plus notables habitants, marguillier, sin- 
« die et autres, et curé de laditte paroisse que la mesme 
« maison étoit dans une grande ruine par la couverture 
« et sur le moment de tomber et d'être non logeable, sur 
« la réquisition dudit sieur curé, que il a exposé q.ue sa 
« vie n'étoit pas en surté, et en danger si on n'y remédie, 
« lesquelles ruinnes seroient par la suitte très dispen- 
« dieuses pour laditte fabrique et très coûteuses pour la 
ce paroisse et dans ce cas, de demander un nouveau logé- 
es ment aux paroissiens. » 

« Vu tous les motifs et les présentations qui ont été 
« exposés à la tablette, en ce jour et en conséquence de 
« ce, sans cependant déroger aucunement aux droits que 
« prétendent les marguilliers ou héritiers pour les procès 
« en litige ou prévus contre ledit logement, en y interve- 
« nant nullement dans leurs dits procès intenté et indécis 
« au parlement de Paris, les marguilliers de laditte fa- 
ce brique, proviseur, avec l'agrément de messire Antoisne 
(f de La Salle, haut et puissant seigneur de laditte paroisse 
ce et autres lieux, sindic, habitants, curé dudit lieu dans 
;< une assemblée d'habitants pour ce sujet, publié aux 
« prosnes des messes paroissiales par deux dimanches 
<c précédant et celuy-cy, convoqué et assemblé au son 
a de la cloche paroissiale dudit lieu à la tablette ce jour- 



212 BROUÉ 

« d'huy neuf octobre de la présente année, lesquelles par- 
« ties ont unanimement et conjointement, sans aucune 
« opposition ny empêchement, consenty et approuvé les 
« clauses et conditions qui suivent : » 

« Premièrement qu'il sera fait au dit bâtiment une 
« bonne, valable et loyable visitte de réparations grosses 
« et usufruitières et locatives par un expert ou deux au 
« choix du marguillier actuel, lesquelles visittes sans 
« autres formalités se feront seulement sur tous les bâti- 
« ments dépendant de laditte fabrique sans y adjoindre 
« les autres bâtiments appartenant aux héritiers du dé- 
<L funt sieur curé Charpentier. » 

« SECOMDEME^T authoriseut les dits habitants le marguil- 
« 1er en charge, consentent et approuvent qu'il soit fait 
a un devis avant lesdittes réparations et que lesdittes 
« réparations soient faittes au choix respectives des ha- 
« bitants et marguillier en charge soit par tâche, journée 
« ou adjudication au rabais à la volonté et intention 
« desdits habitants. » 

« Troisiesmement avant le payement des dittes répara- 
« tions il sera faitte une seconde visitte par le marguil- 
« lier en charge et autres ; lesdittes réparations faites cn- 
« (in, il sera présenté au marguillier en exercice un juste 
w et exacte fidel compte par les ouvriers pour constater 
(( lesdittes réparations qui seront faittes. » 

« Quatriesmement pour ne point diminuer le revenu et 
« ménager les intérêts de la ditte fabrique chargée déjà 
« de trop grands employs qui la mettent déjà hor d'état 
« de subvenir aux frais de Téglise dudit Broué, les susdits 
te habitants, sindic^ marguilier en charge et proviseur du 
« saint Rosaire authorisent et consentent et permettent 
« aujourd'huy et par la suitte que pour la confection des- 
« dittes réparations qui seront faittes à laditte maison il 



BROUÉ 213 

« soit pris par le marguillier en charge la somme qu'ils 
« conviendront avec l'ouvrier sur les deniers du thrésor 
« du saint Rosaire, déposés chez M. Hébert, ancien mar- 
« guillier comptable dudit rosaire, de la somme de huit à 
a neuf cents livres, plus ou moins, demeurant le dit Hé- 
« bert à Broué, pour payer les ouvriers des réparations 
« faittes à la ditte maison, et si il advenoit que les de- 
« niers dudit thrésor ne fussent pas suffisants, ils autho- 
« risent le marguillier et les dits ouvriers d'avoir recour 
« à celuy de la fabrique dudit lieu jusqu'à achèvement du 
« payement. » 

« CiNQuiESMEMENT le payement pour la ditte maison vi- 
« sitée et réparée comme il sera convenu et dû aux dits 
<' ouvriers et avec luy se fera en deux paiements pendant 
(c deux années entières, le premier payement commencera 
« le premier janvier mil sept cent soixante et neuf jusque 
« au mois de décembre inclusivement de la mesme an- 
« née, et le deuxiesme depuis le mois de janvier mil sept 
« cent soixante-et-dix jusque au mois de décembre en 
« suivant de la mesme année. Les dits ouvriers seront 
« tenus de ne point poursuivre le marguillier en charge 
« avant l'eschéance convenue. » 

« SixiESMEMENT Icsdits habitants présents et acceptant 
u s'opposent aux poursuittes juridiques qui pouroient se 
a faire par la suitte par le marguillier en charge, par luy 
« ou par d'autres qui demanderoient que laditte maison 
« fut diminuée, entendent et consentent, les mesmes 
i< habitants que la ditte maison demeure en son entier 
« sans changement ny augmentation. » 

<( Septiesmement que ledit sieur curé, luy et ses suc- 
« cesseurs dès à présent et pour toujour demeureront 
« paisibles possesseurs de laditte maison^ et ny aucun 
« marguilier, ny luy ny qui que ce soit ne les troubleront 



214 BROUÉ 

« ny inquiéteront point, ny luy, ny ses successeurs, ny 
« directement ny indirectement, ny exigeront en aucune 
« manière les loyers de la. maison réparée ny la donner 
« à loyer selon la présente transaction. » 

« HuiTiESMEMENT pouT empeschcr toutte contestation 
« qui pourroit arriver pour la division et partage des bâ- 
« timents appartenant à laditte fabrique d'avec les héri- 
« tages des héritiers dudit défunt sieur curé Charpentier. 
(( adjoignant à laditte maison communément regardée 
« curiale, et authorisent le marguillier en charge sans 
« autre formalité qu'il soit fait une muraille de division 
« à la dilligence et aux poursuittes de quy il appartiendra, 
« ayant examiné auparavant les contracts des deux 
« parties. » 

« Conditions du sieur curé, ce quy suit : 

« Premièrement le sieur curé actuel pour entretenir la 
<t paix avec ses paroissiens siguiRe aujourd'huy pour tou- 
« jour que son intention est de n estre poin compris ny 
« dans les frais du procès quy a été avant ces présentes 
« pour les réparations de laditte maison ny en aucunne 
« manière dans les anciennes réparations pour la raison 
« que ny luy ny le sieur curé Delaselle ny ont point in- 
(( tervenu en aucunne façon dans leur dit procès. » 

« Secondement le dit sieur curé après les réparations 
« urgentes et nécessaires et visitte de laditte maison ré- 
(( parée loyalement promet et s'oblige dès à présent et 
<c pour toujours à ses frais et dépens, luy et ses cohéri- 
« tiers à faire faire les réparations selon les ordonnances 
« du royaume, usufruitières et locatives, sans touttefois 
« s'obliger aux grosses réparations, promet également 
(( d'entretenir la ditte maison dans son entier sans dimi- 
« nuer ny augmenter sinon à ses frais et dépens, ny en- 
« semblement de ne point inquiéter les habitans pour 



BROUÉ 215 

u demander un nouveau preshitère, se trouvant contant 

« et satisfait de laditte maison qui doit estre réparée. » 

« Troisiesmement que ledit sieur curé ne sera poin 

M compris dans les frais ny dans les payements pour les 

« réparations actuelles et constatées aujourdTiuy, attendu 

ce qu'il a trouvé laditte maison en entrant en ruinnes, 

« n'étant poin l'hauteur des dégradations faittes avant 

« luy, sans toutte fois s'exempter nullement des répara- 

« tions ordinaires après que laditte maison sera rétablie 

« comme il s'est engagé dans l'article second. » 

« QuATRiESMEMENT le sicur curé sans aucunne interrup- 

« tion s'oblige et s'engage d'année en année de s'ac- 

c< quitter sans exiger rien de la fabrique des messes et 

« offices dits des trois Maries qui doivent estre acquitées 

« en deux fois seulement, fondées par les fondatteurs de 

«c laditte maison qui doit estre réparée, consent que le 

« marguillier pour lors en charge que sur la somme de 

a cent quatre-vingt livres de ses honoraires il luy soit 

« déduit les dittes messes et offices fondés pour laditte 

<€ maison par le fondateur desdits bâtiments appartenant 

c< à la ditte fabrique selon le dernier règlement de Mon- 

« seigneur l'évesque de Chartres. 

« GiNQuiESMEMENT couseutent et permettent lesdits 

« mesmes habitants assemblés que la maison de l'es- 

« choie soit rétablie et logeable et que le maistre d'es- 

« choie quy doit y venir jouira sans aucun changement à 

« la mesme condition de Hébert, approuvé par le sieur 

« curé et la paroisse et que les réparations constatées 

(c seront aux charges et aux dépends de laditte fabrique 

H sans qu'il soit besoin d'un nouveau consentement des 

« habitants. » 

« Enfin lesdits habitants, sindic, marguillier et le sieur 

« curé de laditte paroisse assemblés consentent que le 



216 BROUÉ 

<r présent accord fait aujourd'huy entre luy et les paroîs- 
« siens cy dessus dénommés, demeure notable, perma^ 
« nent, fiice pour toujours, sans aucun trouble ny discu- 
« tion pour le sieur curé et ses successeurs, et sera déli- 
« vré unne expédition des présenttes en parchemin es 
« mains du marguillier en charge |îOur estre mis au thré- 
« sor de cette fabrique et une expédition es mains du 
(c sieur curé aux frais et dépends d'icelle fabrique, de 
« laquelle transaction d accord ledit sieur curé compa- 
« rant nous avoit requis et demandé acte à eux octroyé 
<( pour serviret valoir en temps et lieu ce quede raison. » 

« Fait, passé et arresté audit Broué, à la tablette de 
« Téglise dudit Sainct-Martin dudit lieu. 

« Le sieur Curé et habitants présents ledit jour et an 
« que dessus en présence de Jacques Philippe Letartre, 
« maistre d'eschole, demeurant à Serville et de Remy 
« Maréchal, tailleur d'habits, demeurant à Chaudon qui 
« ont avec partie desdits habitants et le sieur curé et 
« nous notaire signé; et la minutte a esté controllé à 
« Dreux le dix-sept octobre audit an mil sept cent soi- 
H xante et huit par le sieur Delangle qui a receu treize 
« sols, et a signé avec paraphe. » 

(c Plus basa signe. 

« Mvui-RAY, notaire à Croisilles, pour Broué, » 

La visite fut faite le 24 février 1769 par Jacques Gontet 
charpentier ; Jacques Venard, maçon ; Jean Haslé, me- 
nuisier; Chenel, couvreur ; en présence de Claude Gillard, 
marguillier, et de Maufray le jeune, écrivain. 

Ces experts jugèrent que des réparations étaient ur- 
gentes et en dressèrent immédiatement un devis s'éle- 
vant à la somme de 651 livres. 

En Tan H, Guillaume Durvie, maçon, fit encore des répa- 




DU rHbSDYli,»t DE BHOUÉ fc.N IBTlH 



ftnor^: 219 

rations importantes au presbytère ; elles se montèrent à 
3aO livres. 

Le 22 mai 1808, il fut procédé à Tadjudication au rabais 
des travaux de réparation et de construction d'un four 
neuf au presbytère. Le travail fut entrepris par Guillaume 
Dagron moyennant 150 francs. 

En 1826, Pierre Contet refit la charpente d'une partie 
du presbytère de Brouè 

Une nouvelle adjudication au rabais eut lieu le 20 juin 
1858 et le sieur Nicolas Pouchet, maçon à MaroUcs sou- 
missionna pour une dimininution 0^02 par franc sur le 
montant du devis qui s'élevait à 693 francs 05 centimes. 

Enfin en 1901, il fut procédé à la réfection complète de 
la couverture et à l'appropriation intérieure de la plupart 
des chambres d'habitation. Les travaux dirigés par 
M. Avard, architecte à Dreux, ont été exécutés par 
MM. Maurice et Pasquier, entrepreneurs à Houdan, et 
Auzanne, menuisier à Germaînville. Ils s'élevèrent à la 
somme d'environ 4000 francs. 

V. — Pèlerinages. — Confirmation et autres oépémonies 

relijjieuses. 

De temps immémorial, un certain nombre de parois- 
siens de Broué prirent l'habitude de faire le pèlerinage 
de Saint-Jacques de Compostelle en Espagne. 

Indépendamment de Pierre Leguillon dont nous par- 
lons plus haut et qui partit en 1660, il est évident qu'avant 
1516, d'autres pèlerins avaient accompli le même voyage. 

En efl'et sur l'un des meneaux d'une fenêtre du chœur 
de Téglise se trouve, sculpté dans la pierre, un écusson 
de Saint-Jacques, placé sur un bourdon de pèlerin et 
portant une besace sur son champ. • 



" En l'année mil six-cens quatre-vingt-seize, partirent 
de Broué, en la manière et cérémonie ordinaire, pour 
faire le voyage de Suint-Jacques de Compostelle, Jean 
Contet, charpentier, et Jean Noi'l ; lequel Jean Noël 
mourut sur le chemin. A l'égard du sieur Contet il re- 
vint heureusement, bien fatigué, ayant party dans une 
saison bien fâcheuse. Il fust reçu à la Croix aux Pèle- 
rins par honorable et discrète personne M, Honoré 
Aulet, prebstre curé de Broué, qui commença le Te 
Deum, et conduit devant le maître-autel où il rendit 
grâce à Dieu de luy avoir donné la force de revenir 
d'un si long voyage. » 



a En l'année I7()i), le 27" jour d'aoust, partirent de 
1 lipoué, avec la cérémonie ordinaire pour faire le voyage 

du bienheureux Saint-Jacques de Compostelle en Es- 
: pagne, après avoir fait leurs dévotions dans l'église de 



BROUÉ 221 

« Broué, assistés de leurs parents et grande multitude de 
ce peuple, la plupart ne pouvant leur dire adieu, fondant 
u en pleurs, les nommez cy après, scavoir Jérosme Bizeau, 
« René Brenou, Nicolas Dablin, Gilles Geffroy âgé de 19 
« ans et le plus faible, et Guillaume Dagron. Les trois pre- 
« miers nommés reprirent la route vers leurs parentsaprès 
« avoir esté quérir des larmes à Vendosme. A Tégard de 
« Gilles Geffroy et Guillaume Dagron, ils firent heureuse- 
« ment le voyage en 4 mois et furent de retour le 2 jan- 
« vier 1701, et reçus par honorable et discrète personne, 
« messire Honoré Aulet, prebstre curé de Broué, avant 
c< la première messe, assisté de chantres, qui commença 
« à chanter le Te Deuniy et des officiers de la ditte église 
« scavoir, Urbain Marin, Philippe Geffroy, marguilliers, et 
« Louis Desvaux, maréchal et principal chantre, et con- 
« duits dans Téglise avec grande joie de leurs parents et 
n de tous les assistants quy pour lors estoient en grand 
c< nombre. Lesquels Geffroy et Dagron ont déclaré n'avoir 
« souffert beaucoup en leur voyage, et revenant ils ren- 
ie contrèrent à Poitiers le triomphant et magnifique con- 
« voy du duc d'Anjou, fîlz de France, qui allait en Espa- 
ce gne prendre possession du royaume en 1701, assisté de 
< toute la cour et noblesse de France, et ce sous le glo- 
« rieux règne de Louis le Grand de Bourbon, roy de 
« France et de Navarre. » 

« Jeudy 10 de may 1781, à 4 heures du matin n'ayant 
« point été avertie que indirectement et incidemment, à 
c< cause d'une grande sécheresse qui désoloit toutte la 
« campagne, on a été à Sainte-Jamme par Mézières et par 
« Saint-Simphorienoù j'ay dit la messe haute. Dans cette 
« procession il y avoit les trois quars de la paroisse, 
« presque tout le clergé composé de six en me comptant, 
« sans compter les petits clercs de 7, et les frères de la 



222 BROUÉ 

« Charité en ordre. Dieu nous a fait la grâce d'avoir de 
(( l'eau et trois jours après une assez grande quantité 
a d'eau avec un furieux orage. » (1) 

« Le mercredy, le 16 de septembre 1778, à midy trois 
« quarts, sans croix et sans bannière, moy et M. le vicaire 
a etlemaîstre deschoie, revêtus de nos surplis, nous 
« avons conduit en deux lignes droittes, savoir les gar- 
a çons et les filles, les petits garçons en teste et les pe- 
« tittes filles aussy en teste et chacun selon son rang et 
« son âge, à Havelu pour estre confirmés, dont le nombre 
a est de cent quatre-vingt-quatorze, depuis sept ans jus- 
« qu'à cinquante-huit ans. A trois heures a commencé la 
« cérémonie de confirmation dont nos gens ont été con- 
« firmes les premiers à Textérieur de Téglise de Havelu 
« avec ceux de Marchezais et de Serville, excepté ceux de 
« Havelu quy ont été confirmés dans Tintérieur de l'église 
« et après la cérémonie nous nous en sommes retournés 
« dans le mesme ordre en chantant les litanies des Saints, 
« et arrivés tous à nostre église excepté deux ou trois de 
« Marolles et trois de Bécheret quy se sont cschappés ; 
« arrivés à nostre église de Broué, nous avons chanté le 
« Te Deum et le Sub tuum pnvsidiuniy et cela à sept heures 
« du soir. » (â) 

« Le jeudiG mai 1841, à neuf heures du matin. M*"* Claude 
« Hippolyte Clausel de Montais, évêque de Chartres, est 
M venu donner dans l'église de Broué le sacrement de con- 
« firmation. Il était accompagné de M. l'abbé Sureau, vi- 
« caire général, et de MM. Haran, curé de Prouais, Hu- 
« bert,curé de Boutigny, et Girard, curé de Goussainville, 
« qui y ont amené leurs paroisses et M. Tabbê Aulet, curé 
u de Broué. Ce même évêque avait confirmé la première 

(1) Tournois de Bonnev{illet , 
{2) Idem. 



ce fois à Broué au mois de mai 1825 et il y est venu dire la 
messe le 8 juin I8li5 qui était le lundi de la Pentecôte, 
ic ayant confirme la veille à Goussainville. » 

u Le vendredi 3 juin 1859 à neuf heures du matin, 
•< M**" Louis Kugène Kegnault, évèque de Chartres, est 
c venu dans la même église donner le sacrement de con- 
« (irmation. Il était accompagné de M. Olivier, chanoine 
i' titulaire, secrétaire général de révèché, MM. llaran^ 
*< curé de Prouais, Perdreau, curé de Faverolles et Saint- 
»< Laurent-la-Gàtine par intérim, qui ont amené leurs con-» 
« firmants, et M. l'abbé Marneur, curé de Broué, qui pré- 
« senta sa paroisse. MM. les curés de Goussainville et 
<< Marehezais ont assisté à la cérémonie, y (I) 

Une cérémonie identique eut lieu dans Téglise de 
Broué en 189)1 au moment du passage dans la paroisse 
de M*"^ François Lagrange, alors évê({ue de (Uiartres, 
M. Tabbé llarranger étant curé de Broué. 

« Le 10 avril 1859, M. Tabbé Lapierre, chapelain de 
'< Notre-Dame de Chartres, est venu à Broué faire Térec- 
'«.tion du chemin de la croix dans Téglise dudit lieu. 
i< MM. les curés de Prouais et Marehezais ont assisté, 
u ainsi que M. Tabbé Marneur, curé de Broué, à la dite 
u érection. » 

Voici le récit de la cérémonie religieuse qui eut lieu le 
jour de Tarrivée de M. Hey, seigneur de Badonville et 
Broué. 

«' Dimanche, le 10 de février 1782, M. Hé nouveau sei- 
«< gneur, est venu recevoir Thonneur seigneuriale à 
a l'église, au son du cariUon des cloches, au son des 
<* tambours, de trois violons, des fliHes et hautbois. 
« Sans aucunnc arme M. (*t M'"'" Ué sont venus en carrosse 

il) Frcdërir J)agri)n. 



224 BROUK 

■ 

« chez moy à neuf heures trois quarts au matin. Alors 
« tous le clergé en habit d'église avec la croix et ban- 
« nière et les chantres revêtus de leurs plus belles 
« chappes, nous sommes venus les chercher chez moy. 
« Les nouveaux seigneurs étant dans le milieu du clergé 
" devant le célébrant, le diacre et le soudiacre revêtus 
<• de tuniques, excepté moy célébrant, revêtu d'un rocher 
'< camail, d'une estol et chappe en chantant Benedictus, 
(( Ensuitte à la porte de l'église, de celle des deux grands 
« batans, je luy ai fait mon compliment sur son éléva- 
« tion à la dignité seigneuriale ; après je leur ai donné 
« l'eau bénite par aspersion et leur ai donné Tencens. 
i' De là je les ai conduits en leur banc étant derrière le 
« clergé en chantant 7V Deum et quoique c etoit la Quin- 
" quazésime, on a chanté la messe au jour de ce dimanche 
« avec touttes les lumières devant tous les autels et avec 
(r diacre, soudiacre et les chantres, revêtus comme nous 
« des plus beaux ornements, en signe de joie et de recon- 
(( noissance, et après la messe toutte la paroisse les a 
« reconduits jusques à Badonville. Us ont donné aux 
« hommes quatre louis et à moy chez moy, six louis pour 
« les pauvres de Broué et de Béclieret. » 

« Le mardy 12 février les femmes de Broué sont venues 
« au château de Badonville faire leur compliment en ver 
« avec quatre couplets de chanson (1) à la louange de 
« monsieur et madame et ont dansé, et ont receu deux 
« louis. » (2) 

M. Tournois de Bonnevallet nous raconte ainsi qu'il 
suit les petits ennuis que lui créait son continuel désac- 
cord avec ses vicaires. 

(1) Nous aurons l'occasion de reparler de cette chanson an chapitre 
des Coutumes locales. 

(2) Tournois de Bonnevallet. 



BHOUK 225 

« Le dimanche IH de novembre 1781, M. Lelièvre a 

« annoncé la Sainte Catherine sans m avertir, et luy ayant 

« représenté que le jour dimanche à venir étoit un joui; 

« solennel, qu'il ne pouvoit dire la messe de sainte Cathe- 

« rine, mais celuy de la Sainte Trinité, et d'ailleur que par 

« les status synodeaux, on ne pouvoit célébrer aucune 

« confrairie, mais qu'il remit la confrérie au lendemain 

« selon la rubrique, ou bien que Ton porta le pain bénit 

« des filles sans aucune ostentation ny murmure. » 

« Mais le samedy avant la Trinité, les filles me sont 

« venu voir à 7 heures, scavoir la fille aisné de André Hé- 

« bert avec la fille aisné de Pierre Contet et la fille de 

« Denis la Ferté, ou malgré que je leur ai représenté le 

« scandale qu'elles commettroient si elles mettoient des 

i< lauriers et des bouquets à leur pain et je leur ai con- 

« scillé qu'elles se contentassent de présenter leur pain 

« à bénir sans aucune ostentation de laurier et lierre. » 

« La Hébert Taisnée m'a effrontément répondu que le 
a pain bénit seroit orné de laurier, et c'est ce (jui est 
'< arrivé. » 

« Le dimanche dernier de la Trinité, deux filles ont 
« porté leur pain bénit orné de trois branches de laurier 
« de la hauteur de trois pieds et des lierres. Il y avoit 
i< trois pain bénit accumulé les uns sur les autres pen- 
« dant la première messe, et pendant que nous chantions 
« Laudes le vicaire leur a bénit les trois pains. » 

« Bien plus, la Hébert a poussé l'effronterie de pré- 
« senter elle-mesme du pain bénit dans un corbillon, à 
« moyen premier, dont jay refusé en luy disant qu'elle 
« me laissa dire mon biéviaire, et de cesser son chemin, 
« qu'il ne convenoit point à une fille de présenter du pain 
« bénit dans Téglise. Le tout s'est passé avec murmure et 
« trouble : le sieur vicaire a affecté de prolonger avant 

BKoufc |775-|-15c.) 29 



220 ORouÉ 

«t et pendant la première messe pour leur faciliter de 
(( donner leur pain bénit. » 

« Knfin le mesme jour, les filles c'est-à-dire les domes- 
« tiques et d'autres de moindre maison, n'ayant aucune 
'< fille de laboureur, ont doAué, dit-on, un paih à inanger 
« avec les garçons et après vespres, les filles, pour cou- 
« ronner leur fête, ont été touttes ensemble présenter leur 
'f chanteau à Denis Laferté le fils, non marié, et de plus 
« ont dansé dans le carrefour avec Tunion des garçons. » 

« 11 est à remarquer que M. le vicaire s'est emparé des 
« offrandes à la messe ; il est vray qu'il a dit la messe de 
<( la Trinité. » 

« Si ont veut croire la cronique publique c'est luy qui 
u en est le principal auteur. » 

« La veille de Saint-André, c'est-à-dire le 29 de no- 
<< vembre au soir, les garçons, scavoir 8 ou 10, sont ve- 
« nus me trouver et me commander la fête de saint 
« Nicolas, leur patron, avec promesse qu'ils ne met- 
(( troient point de bouquet au pain bénit et qu'ils ne 
<< prieroient point les filles, uy qu'ils ne danseroient point, 
« et enfin que tout se passeroit avec la plus grande mo- 
« destie. » 

« Vaincu par tant de motifs, je leur ay promis la feste, 
« mais ayant entendu par quelque personne notable que 
« leur intention étoit d'inviter les filles à la messe et 
<( porter leur pain béni avec la mesme pompe et que 
K les filles dévoient venir à l'offerte et bien plus qu'elles 
ff se dévoient trouver à leur banquet du soir. » 

M. Tournois dit ensuite qu'il refusa de se prêter à Tor- 
ganisation de « cette confrairie de galanterie » et qu'un 
pain bénit de 24 livres offert par les garçons <k ne fust 
point bénit ny par luy, ny par le vicaire ». 

« Le 16 de novembre I78îi, j'ay fait lecture d'une lettre 



BRorr: 227 

i< circulaire de Monseigneur révesque de Chartres par 
« laquelle il exhorte tous les curés à ne point soutt'rir à la 
« messe de minuit de Noël, rassemblée des bergers et 
a bergères avec agneaux. Cette cérémonie, il la regarde 
<c comme scandaleuse et indigne de la sainteté des mis- 
« tères et mesme imitante les orgies des payens. » 

« Le mardy, 25 novembre I78;i, après avoir fait un ser- 
« vice solennel le matin avec encensement avec Texposi- 
« tion de la tombe dans le chœur, sur les trois heures et 
« demie du soir, sans avoir été averty, tout le clergé as- 
« semblé avec les frères de la Charité, nous nous sommes 
« avancés au delà de MaroUes à 400 pas du côté de 
« Goussainville, au devant des chariots funèbres couverts 
<c d'un drap mortuaire, à huit chevaux attelés aussy de 
« drap noir, où étoient les cercueils de MM. le comte et 
« la comtesse de Toulouze, deux autres cercueils qui ren- 
« fermoient le prince Lamballe, de Monseigneur le diic 
« de Pinthièvre, prince d'Anet. Son espouze étoit la du- 
ce chesse du Maine. Là, après avoir requis le prestre |)ar 
" plusieurs fois, Tausmonier des corps qui aparu après 
« avoir fait mon compliment de condoléance et les 12 cha- 
« riots étant arrestés et surtout sur celuy qui transportoit 
« les corps morts des princes, revestu en dehors de la hau- 
« teur de neuf pieds d'un grand drap mortuaire sur croix 
c( blanche de moire d'argent, le reste en velours quy pen- 
« doit jusqu'à terre ; accompagné de ses vallets de pied 
« en noir, au devant de quatre pages aussy en noir, 
« revestus de crêpe, portant des lances la pointe en bas 
« avec des crêpes. » 

« J'ay demandé la permission d'accompagner les corps 
tf avec toutte la solemnité ecclésiastique. Ayant chanté 
f( devant les corps et fait laspersion d'eau bénite et les 
« encensements, dès que j'ay fini rorai8on,on fait avancer 



22s »KOi>: 

« les chariots avec un train de poste ; quoique nos croix 
« et nos bannières et aux frères de la Charité ayant suivi 
«^ avec la inesme vitesse que les chariots, j'ay céddé et je 
« me suis entourné seul, abandonnant le clergé, n'ayant 
u cependant aucune volonté de ne recevoir aucun argent. » 
« Cependant les chariots se sont arrestés un peu au 
<( delà de Marolles, m'ont demandé et m ont attendu de 
« temps un bon quart d'heure, et quand ils ont vu mon 
« absence, ils ont jette la valeur de six livres dans cet 
« endroit de Marolles, en pièces de douze sols et vingt- 
« quatre sols. » 

« Les corps ont été transportés à la collégiale de Saint- 
ce Etienne de Dreux. » 

« Cette pompe funèbre a coûté au prince l^iO.OOO 
a livres (1). » 

Le curé Tournois nous apprend dans son manuscrit 
qu'il eut beaucoup de différends avec Louis Egasse, pro- 
cureur fiscal. 

Celui-ci, en qualité de marguillier, donnait des ordres 
dans l'église, supprimait des boiseries, en faisait établir 
de nouvelles, le tout sans le consentement du curé ni des 
habitants. 

Un désaccord s'en suivit ; des assignations et des som- 
mations par ministère d'huissier furent échangées de part 
et d'autre. La paroisse était dans le plus profond désarroi 
et ces discordes ne finirent que par la révocation du pro- 
cureur fiscal qui. depuis, n'osa plus reparaître au lutrin 
où il était chantre. 

M. Tournois de Bonnevallet nous raconte ainsi qu'il 
suit un fait scandaleux arrivé à propos de statues. 

« Il plut au triumvirat, c'est-à-dire au sieur vicaire, 

[l) Tourqois do Boiuieyallet. 



BHoij/: 229 

« procureur fiscal et un nommé Pierre qui étoient les 
« chefs et maistres al)SoIus de tous les ouvrages de l'é- 
« glise. de leur propre authorité déplacèrent saint Sébas- 
« tien et saint Roc de leur place dans le sanctuaire à 
« Taide des autres et selon le bruit commun que certains 
n vendirent ou du moins reçurent de l'argent ; et un autre 
« habitant voitura dans une brouette saint Sébastien, 
« parce qu'il étoit fait de piastre et haut de quatre pieds 
w passés ; mais le maistre du quidam contraignit le voi- 
« tureur du saint de le remettre dans l'église, mais une 
u femme par simplicité le fit emmener chez elle et saint 
« Koc fust emporté chez une autre femme, toujours avec 
« argent,et les chefs du triumvirat avoient l'intention d'en 
t« faire autant de deux autres chapelles et du Père Ëter- 
(( nel. » 



VI. — Conseil de fabrique. 

Xomination des administrateurs depuis iSOÔ, 

L(» 10 mai 1805, l'évéque de Versailles a nommé comme 
administrateurs du conseil de fabrique. 

MM. 

Jean Deschamps. 
François Dablin. 

Le 10 juin 1805, deux notables ont été ajoutés pour 
composer le bureau. 

MM. 

Louis Aulet. 
Jacques ^lleaunr^e, 



X^) HnoiJi': 

Depuis cette époque, ont successivement fait partie du 
conseil de fabrique : 

MM. 

Aulet Louis, 180G. 

Alleaume Jacques, 1806. 

Marais Jacques, 1808-1828. 

Dagron Guillaume, 1808. 

Moisy Nicolas, 180l).18il. 

Bonneville Mathieu, 1 80t)- 1811. 

Leroy Nicolas, 1810-1816. 

Aulet Jacques, 1810-1811. 

Lefêvre Nicolas, 1816. 

Oablin Jean-Baptiste, 1816. 

Durand Denis, 1816-18:^5. 

Moisy Nicolas, fils 1816. 

Prunier Pierre, 1823. 

Thierrée Michel, 1825-1828. 

Besnard Nicolas, 1827. 

Egasse Gabriel-Benjamin, 1828-1840. 

Guy Antoine, 1828. 

Tunas Jacques-Léon, 1828. 

Guermont Nicolas, 1828. 

Alleaume Mathurin, 1828. 

Aulet Louis fils, 1828. 

Dablin Pierre-Philippe, 1828. 

Auzeray Jean-Baptiste, I82S. 

Marais Nicolas, 1835. 

Prunier Etienne, 1835. 

Leroy Nicolas fils, 1835. 

Gautier Jacques, 1835. 

Hubert Claude, 1840-184^1. 

Rousseau Louis-Pierre, 1840. 



ôRdtjfe M 

Metey Marie-Marguerite, 1840. 
Prunier Hoaoré-Aiexandre, 1840. 
Hubert Claude fils, 1844. 
Havard Etienne Dominique, 1849-1858. 

pais de 186B à 1869. 
Legrand Gabriel- Achille, 1849. 
Jolly Nicolas-Sébastien, 1849-1868. 
Maitrejan Nicolas-François, 1849-1858. 
MaryJean-Bdptlste-Symphorien, 1849-1854. 
Dagron Guillaume-Frédéric, 1854-1882. 
Aulet Jacques- Victor, 1858. 
Dagron Guillaume-Honoré, 1858. 
Prunier Etienne-Julien, 1864-1866. 
Marquet Pierre- Alexis, 1864. 
Délaisse Louis, 1864-1896. 
DuclosJean Auguste, 1864-1882. 
Aube Louis, 1867-1869. 
Letartre Isidore, 1868. 
Forfait Jean-Baptiste, 1869. 
Egasse Jean-Baptiste, 1874. 
Lahaye, 1875-1882. 
Maillier, 1878-1882. 
Oudard Etienne, 1879. 

Indépendamment des membres ci-dessus, le curé de 
la paroisse et le maire faisaient partie, de droit, du con- 
seil de fabrique. 

Au départ de M. le curé Tramblay, en 1882, le registre 
des délibérations est signé par MM. Dagron, président, 
Thévert Octave, trésorier, Lahaye, Maillier, Duclos, 
membres, Tremblay, curé, Egasse, maire. 

M. Bouvigny, curé de Goussainville, qui desservit la 
paroisse avant Tarrivée de M. labbé Harranger, fit partie 
de droit du conseil de fabrique en 1883 et 1884. 



2^2 ftRoué 

C est à cette même date que fut nommé M. Ghallcs 
Honoré. 

Kn 1889 fut nommé M. Laîné Julien et en 1890, M. Lai- 
ne Eugène. 

A cette époque, M. Thévert semble ne plus faire partie 
du conseil de fabrique où il rentra en 1893. 

Voici la composition du dit conseil en 1896 : MM. De- 
laisse Louis, Laîné Julien, Challes Honoré, de Couèt, 
propriétaires, Tabbé Coquart, curé, Egasse Eugène, maire. 

Enfin, voici la composition actuelle (1902) du conseil 
de fabrique. 

MM. 

Laîné Julien. 

Janson de Couët Augustin. 

Aube Louis. 

Challes Ernest. 

Chardon Gustave. 



CHAPITRE IV 



ASSISTANCE PUBLIQUE 




I" — Hospices, 

lJa coiumunede Broué n'a jamais, à aucune époque, 
été dotée d'un hospice. 

Elle eut toujours recours, pour faire soigner 
ses malades à hospitaliser, aux établissements de ce 
genre établis à Houdan, à Dreux, et plus récemment, à 
Anet» 

Dans les premiers temps de l'Eglise, l'évêque était 
chargé du soin immédiat des pauvres de son diocèse. 

Lorsque les ecclésiastiques eurent des revenus assurés, 
on en assigna un quart au soulagement des pauvres, et, 
pour les entretenir plus commodément, on fonda les mai- 
sons de piété, auxquelles on donna plus tard le nom 
d'hôpitaux. 

Gouvernées à l'origine par des prêtres et des diacres, 
elles le furent depuis Louis XIV par des fonctionnaires 
ou notables devant faire partie du bureau de direction. 

Les ordonnances d'août J693 et décembre 1698, pla- 
cèrent les hôpitaux sous la direction des Parlements. 

On donnait plusieurs noms à ces sortes d'asiles. 

HRov^: (775+15 c.) ao 



2îU BROUÉ 

11 y avait: les hôpitaux militaires dont le nom indique 
assez la destination ; les hospices, où des religieux don- 
naient riiospitalité à des étrangers ; les commanderies, 
qui étaient d'ordres réguliers ou séculiers ; les léprose- 
ries, ou maladreries qui étaient destinées à renfermer les 
malheureux atteints de la lèpre. 

Il y eut autrefois à Broué un lépreux qui habitait en 
face l'église. 

On alla le chercher, avec le cérémonial accoutumé et 
il fut relégué dans une maison isolée, sise entre Broué et 
Marolles, à proximité du chemin de Mantes, probablement 
à la PersîUetterie, hameau aujourd'hui détruit. 

L'hôtel-dieu de lloudan, qui fut originairement la mala- 
drerie de Saint-Mathieu, a été fondé vers le commencement 
du XIIP siècle. Des lettres-patentes de Louis XIV, de 
1696, réunirent à cette malsidrerie celles de Saint-Fiacre, 
de Saint-Léger en Yveline, de Saint-Michel d'Oulins et 
de Saint-Thomas d'Epône. Le deux dernières communes 
qnt encore droit chacune à un lit et demi- 
En 183S, rhôtel-dieu de Houdan renfermait 6 lits pour 
hommes et 4 pour femmes, 

Par son testamenten date du 30 octobre 1856, le D' Au- 
let légua au dit hôpital la somme de 30.000 francs destinée 
à la création de trois lits en faveur des malades indigents 
ou infirmas des communes de lloudan, Marchezais et 
Broué. 

Cettedernière commune, voulant rappeler le souvenir, 
du bienfait du D' Aulet, a fait graver, sur une plaque de 
marbre placée dans la mairie, l'inscription suivante : 



TïRouft 235 



A hk MÉMOIRE 

DE M. Pierre Prairial AULET 

docteur en medecine 

ancien chirurgien major des armees, 

Chevalier de la Légion d'honneur, 

NÉ A Saint-Ange, canton de Ghateauneuf 

LE 13 juin 1794, DÉCÉDÉ A HOUDAN (SeINE-ET-OiSe) 

le 12 novembre 1859 
Bienfaiteur de la commune de Broué 

QUI FUT LE berceau DE SES ANCÊTRES, IL ÉTERNISA 

SA MÉMOIRE PAR LA FONDATION, A PERPÉTUITÉ , 

d'un lit a l'hospice DE LA VILLE DE HoUDAN, 

POUR ÊTRE OCCUPÉ PAR UN INDIGENT, 

ÂGÉ OU INFIRME, DE CETTE COMMUNE, 



La commune de Broué reconnaissante. 



Par un testament en date du 1/'' juin 1872, M™^ Texier- 
Galias a légué au département d' Eure-et-Loir toute sa 
fortune, à charge de fonder des hôpitaux cantonaux là où 
il n'y en avait pas. 

Le canton d'Anet, et par conséquent la commune de 
Broué, eut sa part de cette libéralité. 

Elle dut verser un contingent communal de 1518 francs 
moyennant quoi, elle a droit à un lit et à sa part d'une 
rente de 4000 francs dont les arrérages servent à payer 
les médecins d'Anet et de Bu pour soins à donner à do- 
micile aux malades indigents. 

Construit en 1882, l'hôpital cantonal d'Anet fut ouvert 
le l*' octobre 1884. 



21)H BROUÉ 



2" — Pauvreté. — liurêau de hienfahance 

Autrefois chaque paroisse était tenue de nourrir ses 
pnuvres, et cette œuvre charitable était ordinairement 
confiée aux curés. 

Des ordonnances de loSfiet 1632 établirent à ce sujet 
une taxe levée sur tous les habitants par les curés, les vi- 
caires et les marguilliers. 

Après 1789, la classe indigente continua d'ctre Tobjc^t 
de la sollicitude du gouvernement. 

Le 30 vendémiaire ah XII, le conseil municipal de la 
commune de Broué fit appel à des personnes bienfaisantes 
en vue de créer et d'entretenir des ateliers de charité. 

Le 17 mai 1812, il fut établi un comité de bienfaisance 
chargé de répartir, entre les 40 pauvres inscrits sur la 
liste communale, les secours votés ou les dons faits par 
des particuliers. Ce comité fut renouvelé le 25 juillet 1813. 

Une instruction ministérielle du 8 janvier 1823 ordon- 
na que le nombre des membres des commissaires serait 
de six, y compris le maire. Des promotions eurent lieu le 
17 mars 18^4, le 24 mars 1846 ; le 14 janvier 184Î). 

Ce bureau de bienfaisance semble avoir existé jusqu'en 
1852. 

Voici la liste de ses membres avec les dates de leurs 
différents exercices : Buhot, Pierre, 1812 ; — Aulet, Louis, 
1812, 1813, 1846 ; — Besnard, Nicolas, 1812, 1813, 1844 ; 

— Dablin, Pierre-Philippe, 1812, 1813 ; — Marais, adjoint, 
1812; — Moisy Nicolas, 1813 ; — Leroy Nicolas, 1844 ; 

— Metey Marie- Auguste, 1844, 1846 ; — Aulet Jacques- 
Victor, 1844. 1816, 1849; — Breton Jean-François, 1844, 
1846, 1849; — Leclair Cliarles-Honoré, 1846; — Havard 



BROU F, 237 

Rtienne-Dominique, trésorier, 1849; — Launay Jean- 
Pierre, secrétaire, 1849; — Rousseau Louis-Pierre, 1849. 

Le 20 janvier 1854, M. Grouchy, préfet d'Eure-et-Loir, 
prit un arrêté instituant, dans chaque commune où il n'y 
avait pas de bureau, un comité de bienfaisance composé 
du maire, du curé et d'un membre du conseil municipaL 

Par arrêté en date du 28 décembre de la même année, 
le maire de Broué a nommé comme devant faire partie 
dudit comité M. Aulet Pierre, conseiller municipal. 

Le bureau de bienfaisance qui existe aujourd'hui a été 
créé par arrêté préfectoral du 22 décembre 1876. 

La commission se compose de cinq membres, renou- 
velables, chaque année par cinquième. 

Voici la liste des personnes qui ont fait partie de ladite 
commission depuis la création du bureau. 

MM. 

Dagron Frédéric, cultivateur. 

Dagron Guillaume, id. 

Thirant Louis, curé. 

Camu Juvénal, cultivateur, 1876-1885. 

Marais Alphonse, propriétaire. 

Mary Symphorien, id. 1876-1885. 

De Senarmont Georges, nommé par arrêté ministériel 
du 5 mars 1877, resta jusqu'après 1883. 

Egasse Eugène- Adolphe, du 2 déc. 1877 au 5 mai 1901. 

Huard Jules, instituteur. 

Lambert Jules, cultivateur, 1879-1891. 

Roger Armand, débitant, nommé par arrêté ministé- 
riel du 26 décembre 1879. 

Forfait Alcide, nommé le 2 février 1880. 

Pelletier Gustave, 1883-1900. 

Lcgrand Benjamin-Achille, id. 



2:W UROUK 

Prunier Arsène, le 25 décembre 1885 

Aube Louis-Alexandre, 1887-1901. 

Muret Albert, nommé le 19 décembre 1889. 

Frémineau Louis, le 1"" décembre 1891. 

Indépendamment des membres ci-dessus, le conseil 
municipal nommait tous les quatre ans deux de ses 
membres pour faire partie de la commission administra- 
tive du bureau de bienfaisance. 

Le 20 février 1898, cette commission accepta le legs 
d'une somme de 1000 francs fait au bureau de bien- 
faisance de Broué par M. Girard, propriétaire à Marcous- 
sis, natif de Broué. 



){" — Ko^fants assistrs, — Protection du premier* nge. 

Chaque année une somme est prévue au budget com- 
munal pour secours aux enfants assistés. 

La loi de décembre 1874, relative à la protection du 
premier âge, est appliquée dans la commune. La commis- 
sion locale n'y a cependant jamais été constituée. 

4° — Médecine et pharmacie, — Saf^es^/emmes, etc. 

Broué paraît avoir été de tout temps la résidence d'un 
médecin ou d'un chirurgien. 

Nous ne savons rien de leurs titres et de leur science, 
car il ne faut pas oublier que les chirurgiens diplômés se 
paraient du titre de chirurgiens de robe longue pour se 
distinguer des barbiers, chirurgiens subalternes ou de 
robe courte qui avaient le droit de pratiquer la saignée. 

Voici la liste des praticiens de la commune de Broué, 
dont nous avons pu retrouver les noms. 



HHUUÉ 2iW 

MM. 

• 

16:J3. De Saint-Michel Charles, chirurg., déc. en I()^i2. 

[(jVt, Lusay, id. 

1668. De Saint^Martin, id. 

1685. Mesfred Jacques, id. déc. en 1710. 

1707. Parais Nicolas, id. 

1712. Léger, id. 

1713. Haran Claude, id. 
1716. Marchand, médecin, décédé en 1716. 
1736. Chapuisset, chirurgien, décédé en 1742. 
1742. Haran, id. 

1754. Léger, id. 

1766. Choisne, id. 

1790. Saussay, id. 

1830. Masclet, officier de santé diplômé en 1821). 

1845. Launay, id. — 1832. 

Depuis 1855, il n'y a plus de médecin à Broué. 

11 n'y eut jamais de pharmacien ni de sage-femme. 



y — Caisse d'rparpfte. — Assurances, 

Broué n eut jamais une population assez forte pour être 
le siège d'une caisse d'épargne. 

Ses habitants versent leurs économies à la caisse d'é- 
pagne de Dreux ou à celle de Houdan. 

Tous les immeubles y sont assurés contre l'incendie. 
Ce fléau y est du reste assez rare grâce à la construction 
solide des habitations. 

On n'y voit presque plus de couvertures en chaume et 
toutes les cheminées sont faites aujourd'hui dans de 
bonnes conditions. 

.Nous avons trouvé à ce sujet un arrêté du maire en date 



240 HROUE 

du li août 1856, qui ordonnait la démolition immédiate de 
toutes les cheminées construites en bois et terre, notam- 
ment celle du sieur Péteil, à Marolles. 

Le 6 février 1859. il fut créé à Broué, sur Tinitiative 
de certains habitants une société locale d'assurances mu- 
tuelles contre la mortalité des bétes bovines. 

Cette société subsista jusqu'en 1872. 

Voici la composition du premier conseil d'administra- 
tion de cette société. 

MM. 

!• Aube Etienne-Philidor, cultivateur. 

2. Marais Nicolas-Alphonse, id. 

3. Prunier Pierre, id. 

4. Prunier Honoré-Alexandre, id. 

5. Aube Louis-Alexandre, id. 
G. Aulet Pierre, id. 

7. Forfait Louis-Jean-Baptistc, id. 

8. Dagron Guillaume-Frédéric, id. 

9. Egasse Charles-Mathurin, id. 
10. Lauvray Etienne-Vincent, id. 

En 1854, un essai de fondation d'une société de se- 
cours mutuels en faveur des ouvriers fut tenté dans la 
commune de Broué, mais le conseil municipal refusa 
son appui. 

En 1900, une société de mutualité scolaire fut créée 
dans le canton d'Anet et les écoles de Broué fournirent 
plus de 30 adhérents. 



CHAPITRE V 



INSTRUCTION PUBLIQUE 




l'^. — Création et installation des écoles. 



HACE aux archives que nous avons pu consulter, 
nous avons reconnu que de temps immémorial, la com- 
mune de Broué a été dotée d'une école. 

Primitivement, ce devait être une école de charité tenue 
par les vicaires ; elle semble n'avoir été dirigée par un 
maître que depuis 1567. 

Aux termes d'un acte dressé par Robert Beranger, no- 
taire à Broué, le 3 juin 1567. 

'< Messire Pasquier rKpicier, prestre à Broué, a donné 
« à la Fabrique une maison, appellée les petittes escholes, 
« contenant deux creux de logis et six perches ou en- 
ce viron, entre levicarialle et Jean Marie pour sa maison, 
« et devant la ru, les dittes esclioles eschangé en 1710 
« par la fabrique avec Marie Rose qui pour les escholes 
« a donné un creux de logis avec ses dépendences dans 
« la cour prebisteral, et laditte Marie-Rose estant en 
« possession par eschangé des petites escholes les a 
« vendu à messire Charpantier moyennant une somme 

KRUL'K (775-f-15c.) 31 



242 BROUÉ 

M fort modique, vers 1724, par acte devant Garnier, no- 
« taire à Saint Laurent de la Gâtine. » (1) 

Cette maison servit d'école jusqu'en 1769. 

a A l'arrivée de Michel Allain, en cette année I7.GÎ), 
« la fabrique luy a loué une maison avec le jardin proche, 
<( touchant la maison du sieur Claude Harang, chirurgien, 
« louée par M. Letellier laboureur à la Chapelle sur le 
« pied de 23 ou 24 livres. (]ette maison venait de Charles 
« Geffroy, tourneur qui Ta eschangée avec Letellier pour 
« un bon arpent de terre vers la mare brûlée. » (1) 

Le i''" décembre J771, les habitants de Broué, réunis à 
la tablette firent « une transaction ou nouvelle condition 
« pour les escholes de la paroisse de Broué » dont voici 
les deux premiers articles, touchant les locaux scolaires 
et le mobilier. 

« Phemiêremext comme d'un temps immémoriale la fa- 
rt brique de Broué a toujours logé gratuitement ses 
« maistres d'eschole, comme il apert par la maison de 
(( monsieur Pasquier l'épicier, eschangé par la fabrique 
" avec une autre, qui a toujour été occupé par les maistres, 
« consentent et permettent lesdits paroissiens que ledit 
« marguillier en exercice payera le loyer de laditte mai- 
« son que occupe maintenant ledit Laisné, et cela annuel- 
" lement aux dépans de laditte fabrique sans rien exiger 
« dudit maistre pour ce loyer, vu que la maison que oc- 
<' cuppoit Alain ancien maistre d eschole est insuffisante 
« et incapable de contenir tant d'escholiers. » 

« Secondement, lesdits habitans consentent aussy que 
u le marguillier en charge fasse placer au dépend de la 
« fabrique deux longues tables, chacune de quatorze 
« pieds de longueur sur deux pieds et demie de largeur, 

il) Arrhivos de la labriquc. 



BRori': 24.' J 

la 1" pour les garçons, la 2" pour les filles et plusieurs 
autre bancs, tant pour assoir les escrivains des deux 

< côtés des dittes tables que pour servir aux petits, tant 

< garçons que filles, et qu'il tirera mémoire des dits bancs 

< qui seront inscrits audit registre pour que ledit maistre 

< ou son successeur en rendent compte et lesdîts bancs 
i resteront pour toujour aux escholes dudit Broué. » (1) 

La maison de Nicolas Laîné parait avoir servi de maison 
d'école jusqu'à la tourmente révolutionnaire. 

A cette époque, l'école de Broué fut fermée, puis réou- 
verte en ventôse an II, mais dans un autre local ainsi que 
le témoigne la délibération suivante. 

« Aujourd'huy vingt-huit ventôse, l'an second de la 
u République Française, une et indivisible, en vertu de la 
« loi du 29 frimaire dernier qui destine au soulagement de 
a riiumanité souffrante et à l'instruction publique les 
« presbitaires des communes qui ont renoncé au culte 
« catholique, nous étant transportés en la maison ci-de- 
« vant presbitérale de cette commune, à l'effet de faire la 
« visitte des différentes chambres existante en la dite 
.. maison, et pour en destiner les différents emplois. >» 

« Sur ce ouï Tagent nationale révolutionnaire » : 

(f Nous avons délibéré que la première chambre au midi 
K seroit destinée à tenir les séances du commité de sur- 
«* veillance révolutionnaire. •» 

« 2'' une autre chambre à cauté destinée à tenir les 
séances de la municipalité. » 

« 3** Une autre chambre destinée pour la maison d'ins- 
« truction. » 

« 4" Une petite chambre à feu et deux cabinets y at- 
M tenant, un buchet, cave dessous, destinée à Tutilité de 

il ■ Arcliives de la fabrique dv Broué, 



244 BROUÉ 

« rinstituteur, plus un jardin attenant à ladittc maison 
a dont lesdittes chambres ouvrant sur ledit jardin, aussi 
u destinée à Tinstituteur si la loi le permet. » 

« Fait en la maison commune de Broué, séance pu- 
« blique même jour et an que dessus. » 

Signé : Dablin, maire ; Dagron, officier; J. Laire, offi- 
cier ; Prunier, « agens nasionalrevaulutionnaire », Cor- 
nillon^ notable ; Roger, not. ; Hébert, not. ; Tunas. not. ; 
Maîtrejean, officier ; Pierre Contet, officier ; Lefèvre, not. ; 
Louvet, not. ; Blondeau, sec. gref. 

Bien dans les archives ne nous indique jusqu'à quelle 
époque le presbytère servit de maison d'école. 

Il est supposable qu'il en fut ainsi jusqu'au 10 messidor 
an III, date de la réouverture de Téglise de Broué au 
culte catholique. 

Cependant la paroisse ayant été desservie par Paul 
Fallot, curé constitutionnel, qui resta à Broué dans une 
maison particulière pendant la période de troubles, il est 
permis de croire aussi que ce Paul Fallot ne réintégra le 
presbytère qu'<*n 1797, à l'arrivée de Prunier comme 
instituteur. 

iM. Prunier possédait une maison à Broué, il y fit la 
classe et par une délibération du 19 vendémiaire an XI, 
lui fut accordée une indemnité de logement de 75 francs. 

D'après le rapport d'une élève de M. Prunier, encore 
existante, en 1897, le mobilier consistait en deux tables for- 
mées de planches brutes posées surdes tréteaux eten bancs 
mobiles. Une table ordinaire de cuisine servait de bureau 
pour le maître. 

Cette situation dura jusqu'en 182^i. 
l-.e 7 décembre 1823, le conseil municipal de la com- 
mune de Broué vota l'ac^quisition, moyennant le prix de 




Cour 




PLAN DE L IMMEUBLE BIZET 



BROUF. 247 

2300 francs, de l'immeuble des sieur et dame Bizct pour 
y établir une école. 

Le 29 mars 1824, cette acquisition fut faite et pour la 
solder, la commune fut autorisée à se servir d'une somme 
de 886 francs 95 centimes « provenant du remboursement 
du solde de la créance pour les fournitures de l'occupation 
militaire de 1815 », et à aliéner un titre de 100 francs de 
rente 5 p. 7© 

Cet immeuble était situéàBroué, rue de Prouais, n"99. 

Il se composait de : 

1"* Dans la cour à droite, un corps de bâtiment servant 
d'habitation, couvert en tuiles et paille, contenant une 
chambre à feu, une chambre froide, un cabinet et un 
grenier. 

2® A la suite une grange couverte en paille 

3** A la suite, une écurie couverte en tuiles, avec grenier. 

4" A gauche, un corps de bâtiment couvert en tuiles, 
contenant une grande salle et un grenier. 

5® Dans le jardin, un fournil, couvert en tuiles, avec 
grenier. 

Des aménagements furent faits pour approprier cette 
maison à sa destination nouvelle. 

Une partie du logement du maître, peut-être même la 
grange, servit de classe en attendant que le local qui sert 
encore actuellement d'école de filles fût restauré. 

Nous n'avons rien trouvé dans les archives communales 
ayant traita cette restauration ; mais nous avons pu con- 
sulter les registres de comptes des ouvriers qui y avaient 
travaillé, M. Frédéric Dagron et M™^ V^ Chardonneau, 
née Reine Contet les ayant mis gracieusement à notre 
disposition. 

Nous avons même retrouvé les plans dont la repro- 
duction est ci-dessous et qui nous donnent une image fi- 
dèle de la vue intérieure de la classe à cette époque. 





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BROUE 

La nouvelle école fut inaugurée en 1828. 
Au-dessus de la porte d entrée, on lisait : 

La propreté du corps annonre la pureté deVânie^ 
Voici le plan de ladite école, en élévation. 



249 




Kn I84.'i, les bâtiments furent restaurés. 

Dans sa séance du 10 mai, le conseil vota une imposition 
extraordinaire pour payer la dépense et par une délibération 
du 17 août de la même année, le comité d'arrondissement 
donnait un avis favorable à une demande de secours. 

Le 22 août 1844, le même comité sollicitait encore du 
Préfet un secours de 240 francs, en faveur de la commune 
de Hroué « en raison des sacrifices qu'elle s'imposait pour 
rinstruction ». 

Le 7 décembre 1845, les matériaux provenant de la 
démolition des vieux bâtiments de la maison d'école 
furent vendus et produisirent la somme de 101 francs 
75 centimes. 

Les travaux de réparation commencés en 1844 furent 
plus considérables que ne Tavait prévu le conseil, et le 
3 juillet 1846 une nouvelle imposition extraordinaire, 
destinée à couvrir une somme de 1625 francs 47 centimes, 
fut votée. 

C'est à cette époque que la grange de l'instituteur fut 
convertie en mairie. 

BRorf (77o-f-15 r.) VI 



250 



BROUE 



Jusqu'en 1855, il n'y eut pas de latrines à Técole de 
Broué. 

Par sa délibération en date du S mai de ladite année, 
le conseil municipal vota la (•onslru<rtion de cal)inets 
d'aisance séparés pour les deux sexes et s'imposa extra- 
ordinairement à ce sujet d'une somme de 5.'i8 francs 85 
centimes. 

C'est vers 1830 que fut fait le mobilier scolaire qui 
existe encore à l'école de filles ; le bureau date de 1857. 

Le 6 novembre 1859, le conseil décida d'apporter les 
améliorations suivantes dans les dépendances de la mai- 
son d'école : 

l"Construction des barrièresdu jardin M), coût. 120 fr. 

2® Construction du préau en bois 70 

3** Construction de poulaillers IM) 

'i" Plantation d'arbres fruitiers dans le jardin. 80 

5" Désaffectation de l'ancienne mairie qui devint une 
chambre pour l'instituteur. 

Sur la demande de l'inspecteur primaire en date du 
14 juin 18G6, le conseil vota dans sa session d'août une 
somme de 170 francs destinée à l'acquisition d une |)en- 
dule pour l'école et à la réfection des peintures murales. 

Le 28 février 1879, le conseil fut appelé à délibérer sur la 
création d'une école de filles conformément à l'art. I*"*" de 
la loi du 10 avril 1867. 11 demanda au conseil départe- 
mental à être dispensé de cette création. 

La décision de cette dernière assemblée ayant été né- 
gative, la création d'une école spéciale aux filles a été 
votée en principe dans la séance extraordinaire du 1**^ juil- 
let 1879. 



(1) Cette clôture en bois fut remplacée eu h)()0 par une clôture en 
grillage de fer qui a coûté 150 francs. 



^•r^.;. :x. ' ,. 




»•*-«..* . ■* ,. • • 



Dans ia session d'août 1879, M. Ouilard, maire, revint 
sur le vote du 1*'' juillet et proposa la construction dune 
école mixte au hameau de Marolles, mais le conseil main- 
tint sa première décision et invita le maire à traiter amia- 
blement pour Tacquisition d un immeuble. 

Le 14 décembre, le conseil confirma cette délibération 
et le 8 février 1880, il vota un ordre du jour de blâme 
envers le maire, qui, étant hostile au projet, n'avait pas 
fait les démarches nécessaires. 

Le23mai 188(), fut autorisée l'acquisition de l'immeuble 
Geffroy, moyennant ."iOOO francs. 

Le 16 juillet de la même année les plans et devis dressés 
par M. Vaillant, architecte à Chartres^ étaient adoptés; les 
travaux furent mis en adjudication le 22 mai 1881 et com- 
mencés immédiatement. La première pierre fut posée par 
M"* Kugénie Egasse, fille du maire, le 30 juin 1881. 

Kn 1882, il fut décidé de construire une mairie et des 
annexes à Técole. De ce fait, la construction neuve devint 
école de garçons à partir du l*'' octobre de la dite année, 
et l'ancienne école mixte fut destinée aux filles. 

Le mobilier scolaire de la nouvelle classe est composé 
de tables à deux places, système Garcet. Cet édifice sco- 
laire, revint 40l41*,Vi. 

Enfin en 1893, le conseil vota la confection d'un placard 
vitré, à trois corps, pour le musée scolaire, et en 11)01, le 
carrelage fut remplacé par un dallage en ciment armé. 

2" — Orffanisaiion l^èdatro^it/ue. 

Nous ne savons rien de l'organisation pédagogique de 
l'école de Broué avant 1789. 

D'après les écrits du curé Tournois de Honnevallet, 
on reconnaît que la principale occupation du luaitre 



254 BROUÉ 

était d'enseigner les prières elle catéchisme, la lecture 
et un peu d'écriture. 

Le 26 ventôse an II, le citoyen Jacques Blondeau (ils, 
ci-devant maître d'école à Broué, déclara devant le con- 
seil général de la commune assemblé que « conformé- 
« ment au décret du 29 frimaire sur l 'organisation de Tins- 
« truction publique, article trois de la première section, il 
c( avait l'intention de tenir les écoles primaires dans notre 
« commune, se proposant d'enseigner aux enfants qui lui 
« seront confiés, à lire, à écrire, les règles de l'arith- 
« métique, enseigner les livres adoptés et publiés par 
'< la représentation nationnalle et prometans de leur 
.< donner toujours des maximes conformes au gouver- 
« nement républiquain et jamais de contraires. » (1) 

Cette déclaration renferme tout le programme des ma- 
tières étudiées à cette époque. 

Nous avons retrouvé un livre de classe employé pat 
M. Blondeau pour ses élèves les plus avancés. 

C'était V Abrégé de l* histoire et de la morale de l'ancien 
testament, édité en 1778, prix, 3 livres chez V'' Desaint 
libraire, rue du foin Saint-Jacques, à Paris. 

M. Laîné, successeur de M. Prunier, élargit son pro- 
gramme. 

Il ajouta peu ù peu aux matières déjà citées l'étude de 
l'histoire sainte, de l'histoire de France, de la grammaire, 
de l'analyse grammaticale et du plain-chant. 

Au sujet de ce dernier exercice, les anciens élèves de 
M. Laine se plaisent à rappeler qu'il avait peint lui-même 
sur le mur une gamme gigantesque qui se voyait facilement 
de tous les points de la classe 



(1) Registre des- délibérations du conseil 



»*r^> 



BROUÉ 255 

Avec cet instituteur, on a vu changer aussi les méthodes 
et procédés d'enseignement. 

Au mode individuel succéda le mode mutuel, voire même 
le mode simultané-mutuel. 

A l'origine, M. Laine trouva un auxiliaire dans son 
vieil oncle Blondeau qui lui servait de maître-adjoint; plus 
tard il utilisa des moniteurs. 

Voici quel était Femploi du temps en 1828. 

Les classes avaient lieu tous les jours de 9 heures à 
midi et de I heure i/2 à 5 heures. 

Le seul congé hebdomadaire consistait en une demi- 
journée dans l'après-midi du samedi. 

Le matin, on lisait dans l'histoire sainte et la civilité, 
puis on écrivait sur des feuilles de papier écolier achetées 
chez l'épicier, au moyen de plumes d'oie vendues 2 liards 
pièce. Les élèves copiaient des exemples écrits par le 
maître et qui étaient suspendus à des tringles de fer fixées 
sur le devant des tables. 

Le soir, avait lieu la lecture du psautier, les exercices 
de calcul et le plain-chant. 

Le me^me emploi du temps se répétait chaque jour. 

11 n'y avait point de cartes murales et le premier ta- 
bleau noir ne fit son apparition qu'en 1834. 

Le maître se servait d'un claquoir ; un coup de cet ins- 
trument indiquait la lecture épelée et deux coups, la lec- 
ture syllabée. Il fut abandonné en 1832. 

Il se servait aussi de trois grandes baguettes de dimen- 
sions différentes dont l'usage était particulièrement 

frappant* 

Les classes du matin et du soir n'étaient coupées par 
aucune récréation et les enfants sortaient individuelle- 
ment. Une palette portant d un côté la lettre R et dé 
l'autre la lettre S, indiquait au maître si tous les élèves 



*2irÀ\ HROUÉ 

étaient présents et s'il pouvait autoriser l'un d'entre eux 
à sortir. 

Les livres en usage à cette époque étaient : 

L(/ Vie, la Passion, la Mort et la Résurrection de Notre 
Sauveur Jésus-C/irist, volume de 144 pages édité en 1825 
chez Angelle, imprimeur-libraire à Evreux. 

Psautier à Tusage des Kcoles du diocèse de Chartres, 
chez Durand à Chartres, 1828. 

Les fièi^les de la bienséance et de la cii^ilité chrétienne 
par Jean-Baptiste de la Salle, chez Angelle à Evreux, 1804. 

(irannnaire des commençants, chezj. H. Gros, rue du 
foin Saint-Jacques, maison de la reine Blanche. 

La Vie et les Fables d^ Hsope, ouvrage illustré de gra- 
vures sur bois, chez Seyer et Beliouet, à Rouen. 

En 1850, le programme s était quelque peu enrichi. 

\'oici quel était I emploi du temps. 

La classe du matin avait lieu de i) heures à midi. 

Après la prière se faisait Texercice de lecture soit dans 
FAncien Testament, soit dans l'Histoire de France. 

•ensuite venait Técriture d'après modèles. 

Enfin il était fait une dictée dont la correction était 
tantôt individuelle, tantôt collective au moyen de Tépel- 
lation. 

La classe du soir durait de I heure 1/2 à 4 heures 1/2. 
Après cette heure, les élèves habitant le bourg restaient à 
un cours supplémentaire que Ton appelait la petite école. 

Après la prière, comme le matin, les enfants étudiaient 
la grammaire, la géographie ou l'histoire et récitaient la 
leçon étudiée. 

Il v avait ensuite exercice de lecture en latin dans le 
psautier. 

La classe se terminait par l'enseignement du calcul. 

Indépendamment de l'étude des quatre règles, des pro- 



BROCÉ 2^>7 

blêmes il'appliralionétaîentdictés et la correction en était 

• » * - - , • 

faite au tableau noir. 

Il y avait une demi-classe le jeudi pendant laquelle les 
petites filles étaient spécialement exercées au travail à 
raijfuille. 

A cette époque il n'était récité ni catéchisme, ni évan- 
gile à Técole. 

En 18(>0, au contraire, Thistoire de France fut un peu 
délaissée et remplacée par les matières religieuses que 
nous venons de citer. 

(Vêtait en 1854 que Ton fit usage, pour la première fois 
de cahiers réglés avec couverture illustrée à Técole de 
Broué. 

Depuis 1860, les instituteurs qui se succédèrent furent, 
à peu près tous, élèves de TEcole Normale. 

Ils appliquèrent les principes pédagogiques qu'ils y 
avaient reçus. 

Us étendirent leur programme conformément aux dé- 
cisions légales nouvelles ; et, comme cela existe encore 
aujourd'hui, leur emploi du temps satisfit, autant que 
possible, aux règles dictées par la plus saine pédagogie. 

Le matériel d'enseignement est actuellement beaucoup 
plus complet et plus perfectionné. 

Les deux écoles, garrons et filles, sont pourvues de 
tableaux noirs en nombre suffisant. Des cartes degéogra- 
phie, des tableaux d'histoire, des tableaux Deyrolle, 
ornent les murs ; chaque classe a son musée scolaire et 
l'école de garçons est dotée d'appareils pour l'enseigne- 
ment de la gymnastique. 

Enfin les livres en usage sont tirés de la liste dressée 
par la commission départementale d'instruction pri- 
maire. 

BRouK (775-J-I5 c.) 33 



ZTiH 



BROUK 



»\'\ L(*.S Eli'V^'H, 



Le recrutement de» élèves à l'école de Hroué h toujours 
été assuré par les enfants de la commune. 

Cependant, à partir du 14 mai 18:{7, la commune de 
Marcliezais fut réunie à celle de Broué pour le service de 
l'instruction. Klle fut distraite par délibération du i3 
mai I88U. 

La population enfantine a varié avec la population 
communale. 

M. Tournois <le Bonnevallet nous apprend qu'en 1770, 
ily avait ^«plus décent escholiers >». M. Laîné, vers 1825 
eu avait environ 80, et aujourd'hui le total des deux écoles 
s'élève à peine à (>0 élèves. 

llsembleque, de tout temps, les enfants aient été admi> 
à ré<'ole dès Tàge de cinq ans. 

Avant I8,{(), la fré(|uentation était très irré^ulière. 
Complète du l**"^ novenibre au 1"" mars, la classe était 
presque déserte pendant les travaux de la belle saison. 

Le tableau ci-dessous, dressé d'après les registres 
trouvés dans les archives de l'école, résume la statistique 
de la fréquentation scolaire à différentes époques. 





NOMUais l>hS 


N(»||«HI' 1>KS Kl,i;\ Es PRlSkXIS 




A N % » Ks 


Hl.i'A KSINSrRIlS 


Al .') Dl lEMIiUK 


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1871-I.S72 


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188(J-18«I 


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1890. imr. 


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l8o:)-iHi>0 


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1 
1 



Les chiffres ci-dessus comprennent les élèves des deux 
sexes, même après la création de l'école des filles en J882. 



L instruction |)ai'ait avoir été gratuite dans ia commune 
lie Broué jusqu'en Tan XI. 

Par une délibération en date du li) vendémiaire de 
ladite année, le conseil municipal décida que la rétribu- 
tion suivante serait payée à Tinstituteur par les parents 
des élèves : 60 centimes pour les enfants cjui apprendront 
à lire ', IM) centimes pour ceux qui apprendront à écrire ; 
l^ 20 centimes pour ceux qui apprendront le calcul. 

I^s indigents étaient exemptés de cette rétribution. La 
liste en était dressée chaque année par conseil municipal. 

En exécution de Tordonnance royale du 14 février I8;M), 
la rétribution fut de nouveau fixée ainsi qu'il suit: 

r* classe, 1*^25 par mois. 

2« — 1 fr. id. 

y _ 75. id. 

Plus tard la loi du 15 mars 1850 et le décret du 7 oc- 
tobre suivant ont apporté les modifications suivantes : 

Klèves de la P* catégorie : 12 fr. 

— 2« - 15 fr. 

— :V — 18 fr. 

A partir de 1860, le taux mensuel fut encore surélevé 
à P, 25, P, 50 et ^^ 75 pour les trois catégories d'élèves. 

La liste des élèves gratuits était dressée chaque année 
par le maire, de concert avec le curé de la paroisse. 

Dans sa séance du 1 1 février 1877, le conseil munici|)ai 
a pris les décisions suivantes : 

Il a proposé de fixer 

I* Le taux de Tabonnement facultatif 

Pour les enfants au-dessous de 8 ans, à. 

— de 8 ans et au-dessus, à. . 

. 2"" Le taux de la rétribution mensuelle. 

Pour les enfants au-dessous de 8 ans, à. . 

Pt)ur les enfants de 8 ans et au-dessus, à. . 



12' 


» 


16 


» 


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f»0 


2 


» 



2(>() BKOt'É 

3** Le taux de la rétribution devant servir de hase à la 
fixation du traitement éventuel des instituteurs et des 
institutrices. 

Pour les enfants au-dessous de 8 ans, à. . . I » 

Pour les enfants de 8 ans et au-dessus, à. . . 1 25 

Dans la même séance, le conseil vota le principe de 
l'instruction gratuite pour 1878 et provocjua une réunion 
(|ui serait composée des conseillers municipaux et des 
plus imposés dans le but de voter les centimes additionnels 
pour couvrir la dépense accasionnée par le nouvel état 
de choses. 

liCs intéressés furent convoqués pour le 1 1 mars sui- 
vant ; mais le quorum n'ayant pas été atteint, M. Forfait, 
maire, démissionna et la gratuité ne fut établie telle qu'elle 
existe aujourd'hui que par l'application de la loi du 28 
mars 1882. 

Enfin, à partir du 1*" janvier 1898, le conseil municipal 
étendit la gratuité des fournitures à tous les élèves des 
deux écoles. 

Indépendamment des sommes fixées plus haut, les en- 
tants étaient encores tenus autrefois de pourvoir au chauf- 
faife de l'école. 

Kn hiver on voyait les petits garçons, vêtus d'un |>an- 
talon et d une blouse, coiffés d'un bonnet et chaussés 
de sabots ; les petites filles, portant une robe de siamoise 
à rayures bleues sur fond blanc, un caraco d'indienne, un 
fichu en contonnade retenu avec des épingles, la tête 
couverte d'un bonnet à bajoues et les pieds enfermés dans 
lies chaussons de molleton et des sabots rouges avec ou 
sans brides. On les voyait apporter sous leur bras la 
bûche traditionnelle, qui provenait, quelque fois du bûcher 
paternel, mais plus souvent des bois ou des haies situés 
sur le chemin. 



Le régime disciplinaire de Técole de ce temps-là était 
des plus simples. Les punitions seules étaient en usage. 
Point de récompenses et partant point de distributions de 
prix. 

Les élèves de M. Laine ne se rappellent avoir reçu 
d'images que quand ils lui faisaient de petits cadeaux ou 
qu'ils lui payaient « leurs mois d'école ». 

Les punitions étaient toutes corporelles. Nous avons 
déjà parlé plus haut des trois baguettes de longueurs dif- 
férentes qui permettaient au maître d'atteindre j)lus ou 
moins loin. 

Les élèves les plus indisciplinés faisaient connaissance 
avec le martinet de cuir ; les paresseux étaient coiffés 
d'un bonnet muni d'une paire de gigantesques oreilles 
et, ainsi accoutrés, ils étaient exposés aux regards des 
passants. 

Il a existé une distribution de |)rix |)endant que 
M. Robbe exerçait à Broué. 

Abolie à son départ, cette institution fut remise en vi- 
gueur en 189^1. 

Aujourd'hui, le régime disciplinaire en usage dans les 
écoles de Broué laisse une plus large place aux récom- 
penses et le système des punitions est celui qui est auto- 
risé par le règlement départemental. 

Nous avons déjà vu que le congé hebdomadaire était 
de une demi-journée tantôt le samedi, tantôt le jeudi. 
A partir du 22 janvier 1866, la journée du jeudi fut ac- 
cordée toute entière. 

Il n'y avait point de vacances, à moins que pendant la 
moisson les élèves ne soient quelques jours sans venir à 
l'école. 

Souvent même, s'il s'en présentait quelques-uns, ils 
restaient seuls sous la direction du plus âgé pendant que 



2(52 



BROU A 



le maître et la maitre»M? allaient « »cier » legraift qu'ils 
récoltaient. 

Plu8 tard, vers 1860^ les seuls congé étaient : deux 
jours au commencement de Tannée, un jour, à mardi* 
gras, huit jours, à Pâques, deux jours, à la Pentecôte» et 
huit jours, à la moisson. 

Les plus anciens élèves de Técolede Broué qui existent 
encore aujourd'hui nous ont affirmé qu'ils n'avaient ja- 
mais assisté à aucun concours ou examen. 

L'article 19 du statut du 25 avril 1834 sur les écoles 
primaires resta lettre morte dans notre localité. 

La circulaire ministérielle du 20 août 1866 qui ordon- 
nait un examen passé en présence du maire^ du curé et 
de l'instituteur ne fut pas plus appliquée que la précé- 
dente et ce n'est qu en 187^» que les élèves de l'école de 
Broué affrontèrent pour la première fois un examen en 
se présentant au certificat d'études primaires. 

Le tableau ci-dessous nous donne le résultat de ces 
examens depuis l'époque précitée jusqu'à ce jour (1902.) 



ANNKES 


K\ AMINÉS 


RB(.rs 




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F. 


li. 


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187^j 


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1877 










1878 










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1880 










188J 


1 


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1882 


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1883 


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1884 


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1 » 


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1885 


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1 


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1880 


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1 


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1887 


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1888 


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2 


2 


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1880 


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M. 


Huard. 




id. 




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id. 




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M. Huard et D»* Pivard. 
M. Cudey et D"* Rorliérienix. 
M. et M»*« Cudey 
id 
M. 'Lhioreaii et J)"* fUot. 

id. et I)"- Martin. 

id. id. 

m1. id. 






HROl'^: 



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I^BÇL'S 




N'OMS Lies MAITRES 




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1900 


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id id. 



Avant le certificat d*étucles, un examen de passage avait 
cependant eu lieu dans l'école le 27 mars 187^1. 

Trente-deux élèves de 7 à 13 ans l'avaient subi en 
présence d'une commission composée de MM. Halle, 
délégué cantonal, Fromentin, maire de Hroué, Thirant, 
curé, Laroche, instituteur d'Abondant. 

D'après les circulaires conservées dans nos archives, il 
semble que l'examen du certificat d'études a eu lîeu en 
•48(î9 pourla première fois dans l'arrondisf^ement de Dreux. 

De 1869 à 1874, il n'exista que d'une façon intermittente. 
•De 1874 à 1880, on ne parla guère, en fait d'examens, 
que des concours cantonaux, d'arrondissement et dépar- 
tementaux. 

La législation de ces concours fut variable et en 1879, 

ils étaient précédés d'un examen dit du 5* mois, passé dans 

•la classe par une commisaion identique à celle de 1874. 

Une élève de l'école de Broué obtint, en I87<), des succès 
dans les concours susdits. 

Jusqu'en 1882, Broué ne posséda qu'une école mixte. 

C'est à cette époque qu'eut lieu la séparation des sexes. 

L'école de lilles fut installée dans Tancienne école mixte 
et la construction nouvelle dont nous avons parlé plus haut, 
I ut affectée aux services d'une école spéciale aux garçons. 



2t»4 BR<»rK 



V — Le l^ersonnrl enseiffnant. 



Le plus anrîen instituteur dont nous «'lyons pu retrou- 
ver le nom exerçait en I6S7. 

a 

A cette époque et jusqu'en 1781, le recrutement fut 
laissé aux soins du curé, et la nomination du personnel 
enseignant était tout entière à ragrément de Fautorité 
ecclésiastique. 

Si Ton exigeait fort peu des maîtres de ce temps-là 
comme connaissances et si les titres de capacité faisaient 
complètement défaut, les traitements étaient peu élevés. 

.< Dans cette paroisse, écrivait Tournois de Bonneval- 
< 1er vers I7H5, la condition a toujours varié. Il y a 6() et 
<{ même 80 ans, les maistres d'escholcs n'avaient que 16 à 
u 18 livres de la fabrique. Maréchal eut uii louis et on voit 
*. par les comptes qu'il arriva jusqu'à 1 escus, desavoirde 
« quelle authorité ?c est ce qu'on ignore, parce que cela 
« arriva à la fin des jours de M. Charpentier; mais en 
« 1758, il fut ordonné par Monseigneur qui fît sa visite 
« dans Broué, qu'ils auroient quarante livres. Hébert ob- 
'< tint des paroissiens, en 1764, qu'il auroit quarante cinq 
u livres, plus les herbes du cimetière, mais il étoit obligé 
(( de chanter nos offices régulièrement presque tous les 
« jours. La paroisse, outre cette condition, y joignit la 
'< charge de bedeau qui étoit payée en conséquence. » 

« La condition actuelle du maistre d'eschole, avec tous 
H ses bénéfices, se monte à 450 livres si cela dure. » 

(]e traitement comprenait le produit de deux legs. 

l* « Par acte devant Fiacre François, notaire à Broué, 
'< en date.du 26 avril 1612, messire Guillaume Le Clavel- 
« lier, curé de Saint-André de Chartres, a légué à l'église 
« de Broué une pièce de terre d'une contenance de dix 



BROU F. 265 

K arpents au lieu dit les Agers ; laquelle église et fabrique 
« cri<:ellc sont ehargées 

a De payer 20 sols au maistre trescholle dudit Broué 
(f pour chaque mois de Tannée, pour luy aider à instruire 
« la jeunesse, à la charge aussy que ledit maistre d'es- 
« chollé chantera touts les samedys de Tannée un Salve 
« Regina, avec Do pro/'undis devant Tautel de la sainte 
« Vierge avec ses escholliers et de sonner la cloche aupa- 
« ravant pour avertissement de laditte fondation. » 

'ï" « Suivant testament de messire Robert Faguilon, 
« ancien principal du collège de Dreux, curé de Saint- 
« Pierre dudit Dreux, passé devant le sieur Thierrée, son 
« vicaire, en date du 24 mai 1627, il a été légué quatre 
« arpents de terre à Téglise et fabrique de Broué, à la 
« charge que les marguilliers paieront touts les mois dix 
« sols au maistre d'escholle dudit Broué, quy pour ce, sera 
'< tenu d'enseigner touts les samedys un précepte du dé- 
« caloiifue et une leçon de cathéchisme à touts les enfants 
« (|uy voudront y assister tant pauvres que riches en le- 
« glise dudit Broué^au son de la cloche, ou un autre en- 
te droit qu'il plaira au sieur curé d'indiquer. » 

« La délivrance en parchemin est passée devant Fiacre 
« François, notaire à Broué, le 22 juillet 1627. » 

\ous avons signalé plus haut, pagie 2V2, la transaction 
de 1771 relative aux « nouvelles conditions pour les cs- 
choles de la paroisse de Broué. » 

Voici le texte des articles de cet acte en ce qui concerne 
le personnel enseignant. 

« TnoisiÊsMEMENT, commc Tusage d'un maistred'eschole 
« en cette paroisse a varié plusieurs fois selon les temps, 
«< c'csl-à-dire selon la volonté des curés, de Monseigneur 
« Tévesque actuel ou selon la volonté des habitans, lesdits 
« habitans assemblés en ce lieu, en présence de monsieur 

uKui:É (775 lô-f-*-'-) 3'i 



266 BROUÉ 

" le curé, authorise pour le présent et par la suitte que le 
« marguillicr en exercise paye à Nicolas Laisné ou à d'autre 
« par la suitte annuellement ou par quartier la somme 
« totale de soixante livres, sans qu'il soit besoin du nou- 
*< veau consentement par suitte des temps, pour laquelle 
^' somme ledit maistre, luv et ses sucesseurs seront 
« obligés. 

« 1* De sonner trois fois par jour Tangelusscavoir le ma- 
« tin, à midy et le soir, seulement les jours ouvrables. 

a 2** De faire les cathéchismes dans l'église en y mons- 
« trant et enseignant les prières, les commandements de 
V Dieu et de l'Eglise, la doctrine chrétienne aux enfants 
« et surtout les préparant pour nos cathéchismes du di- 
« manche suivant; lequel cathéchisme sera deux fois par 
« semaine à onze heures du matin, scavoir le jeudv et le 
u samedy, annoncé par la grosse cloche, fini par le Dr 
" pvofuridis^ l'oremus Pro sacerdote di\ec le Salve Hef;i/ui 
" devant la Vierge, le tout selon la fondation de M. Robert 
« Faguilon. 

« 3** Chantera touttes les grandes messes, stMviccs, salut 
K de caresmeet autres offices deTEglise sans qu'il puisse 
»« exiger autre somme que celle quy est mentionnée cy- 
« dessus. 

<( V Qu'il baillera ^balaiera!, ornera, tiendra propre le 
u grand autel, le sanctuaire, le chœur les jours de di- 
n manches et festesde l'année, de plus qu'il nettoyera deux 
c/ fois par an ou plus selon la volonté du sieur curé, les 
•< chandeliers, grand et petit encensoir ou autres charges 
« exprimées ou non exprimées. 

« 5'* Qu'il montrera et enseignera gratuitement à 
« quelques enfants des plus pauvres de la paroisse dési- 
•< gnés par le curé conjointement avec le marguillier en 
^ charge. 



BROUÉ 267 

« Qi:ATRiKSMEMENT,Ieprévostactuel delaCharitédeBroiié 
« conjointement les frères de la ditte Charité assemblés à 
« la tablette de Téglise, le vendredy le cinq du présent mois 
« et de la présente année, ont consenty et consentent pour 
M le présent et par la suitte que le prévost en charge paye 
« au maistre d'esrholle la somme do six livres pour chan- 
« ter leurs jçrandes messes et services de la ditte Charité. » 

« CiNQriESMEMENT, conseutcut aussy le raarguillier du 
u Saint-Rosaire et autres scavoir les marguilliersde laditte 
« fabrique, habitants, curé que ledit maistre reçoive dudit 
M marguillier du Rosaire, annuellement et pour toujours 
« la somme de treize livres pour chanter les services. 
« grandes messes du Rosaire les premier dimanche du 
« mois, assister aux processions lesdits jours, entretenir 
« proprement l'autel de la Vierge, fourbir les chandeliers, 
a balayer laditte chapelleries jours du dimanche et festes 
« de l'année, enfin lorner en temps et lieu. >» 

« SixiESMEMENT, consentcnt aussy Ics dits habitants que 
i< le marguillier en charge de la fabrique de Broué paye 
a annuellement au maistre d'eschole la somme de vingt- 
« et-une livres pour monter régulièrement tous les jours 
« de Tannée à une heure convenable la grosse horloge de 
« laditte paroisse. » 

« Enfin les dits habitants, marguilliers de la fabrique 
« et des confrairies ont consentie et consente que la cou- 
« dition du maistre d'eschole constaté en ce jour, de- 
« meure ferme, stable, perpétuel pour le présent et pour 
« toujours sans aucun changement sinon du consente- 
« ment général desdits habitants. Fait et passé au banc 
« de l'œuvre de laditte fabrique de Broué après lecture 
« faite de lacté en présence de Guillaume Prunier mar- 
u guillier en charge, du sieur Augustin Margrin, de André 
V Hébert, de Pierre Contet, de Gilles Oudard, de Tho- 



208 BROUÉ 

(( mas Dagron, de François Dagron, do Clamle Gilard, 
« de Louis Egasse sindic, de Jacques Prunier, de Gilles 
« Hébert, d'Kstîenne Prunier. » 

En 1778, M. Tournois de Bonnevallet résume ainsi 
qu'il suit les émoluments touchés par Tinstituteur. 

« Il a toujours eu pour le moins 70 enfans pandant 
« onze mois ; en les mettant chacun à 11 sols en conip- 
(i tant une miche de trois livres par mois, cela fait pour 

« montrer aux enfants ^i28 livres 

« de la fabrique . . . 78 » 

« du Rosaire Ui >» 

iK de la Charité. . -. (5 » 

« de moy pour ramasser ma dixme. ... 20 » 

« le loyer de sa maison 25 » 

<( de moy une forte chartée de bois. . . 18 » 
u les enterrements !J » 

Cela fait e:i tout ôl)! livres 

Après 1789, le traitement de Tinstituteur fut moins 
considérable. 

Le titre II ^ )J de la loi du M lloréal an X, disait (|ue 
le traitement des maîtres devait se comj)oser : 1" du loge- 
ment 'fourni par la commune, 2" d*une rétribution four- 
nie par les parents. 

Jusqu'en 1828, la commune de Brouc votait une indem- 
nité de logement de 75 francs et une autre de 25 francs 
à titre de gratification. 

Lors de l'acquisition de la maison communale, ces in- 
demnités furent supprimées sous prétexte que le jardin 
de Técole pouvait rapporter beaucoup plus qirc cette 
somme. 

Jusque vers 1880, les instituteurs de Broué remplis- 



BROUÉ 269 

snient à Téglise les fonctions de chantre et jusqu'en 1885 
ils furent chargés du soin de Thorloge communale. 
Leur traitement se composait donc 
1° du traitement fixe déterminé par la loi, 
2** de l'éventuel calculé d après le nombre d'élèves, 
V des diverses allocations afférentes aux services ac- 
cessoires : secrétariat de la iiiairie, horloge, lutrin, etc. 
Depuis 1860, il fut voté un traitement pour le cours 
d'adultes et jusqu'en 1882 un supplément pour l'enseigne- 
ment des travaux de couture. 

Depuis 1889, le traitement des maîtres se compose du 
traitement légal payé par l'Etat, du supplément facultatif 
voté par la commune et pour l'instituteur seul, des traite- 
ments pour le cours d'adultes et le secrétariat de la mairie. 
Nous avons dit plus haut que nous avions pu recueil- 
lir à partir de l()37 les noms des instituteurs qui ont 
exercé à Broué. Kn voici la liste avec une courte notice 
biographique relative à chacun d'eux. Nous joignons à 
ces notices le fac-similé de la signature de (*haque 
maître. 

I. — Kc;asse Jacqlks, 1(>37-I6^iO. — Il naquit à Broué le 
21 avril 1594 du mariage de Guillaume Egasse le jeune et 
se maria le 31 janvier 1619 avec Marguerite Souillard. Il 
eut quatre enfants dont l'un, Charles Egasse était tabellion 
il Broué en 1656. Jaccjues Egasse cessa ses fonctions en 
1640 et ne conserva que la charge de notaire. 




ûSSC^ 




II. — Desjaiuïins Abel, 1652-1678. — Né vers 1620, il se 
maria le 18 février 1648 avec Philippe Maillier, veuve de 



270 BRou^: 



Nicolas Richard. II n'eut pas d'enfants et mourut en exer 
cice le 8 janvier 1678. 




III. — Laval Jacques, IG78-I682. — On ne connaît ni 
la date, ni le lieu de sa naissance. II avait épousé Mar- 
guerite Fourré et en eut un fils qui naquit à Broué le 
7 mai 1680. M. Laval quitta la commune en 1682, 




IV. — Brenou Marin, 1682-1722. — M. Brenou est né à 
Broué le 6 juin 1656, du mariage de Marin Brenou et de 
Barbe M.... Use maria le 20 mai 1675 à Perrine Fosset et 
eut six enfants. Il mourut 19 septembre 1721. 



./llAufftv 




V. — Jean Denys, 1722-1726. — Mariéà Françoise Ger- 
main, il eut une fille, nommée Marie-Anne, née à Broué 
le 6 août 1722. 



^^/t r*./^ 




VI. — Desmarais Jean-Baptiste, 1726-1729. — Marié à 
Marie Lami, il eut une fille à Broué et quitta la commune 
après trois ans d'exercice. 




BROUÉ 271 

VII. — MARÉcirAL Rémi. 1737-1761. — « En Tannée 1737 
(( Rémi Maréchal, natif de Prenais, fils de Charles et de 
« Marie Mohier est venu à Broué pour tenir les escholes 
« et a été agréé par les notabilités de la paroisse, quy 
« Font félicité do ses grandes connoissanccs sur la lec- 
« ture, récriture, le calcul et le plain-chant surtout, pour 
« lequel il estoit hors ligne. D après les rapports des an- 
« ciens, lorsqu'il chantoit au lutrin, il faisoit vibrer les 
« vitres des croisées. Il est mort à la (leur de l'âge, âgé de 
« 45 ans, le 10 mai 1761, regretté de toutte la paroisse. 11 a 
«( voulu la veille de sa mort, serrer la main à tous ses es- 
'< choliers. Il a exercé les fonctions de notaire qu'il eu- 
« muloit avec celles de maistre d'eschole. Il avait été un 
« des plus ardents et redoutables adversaires de M. le 
cf curé Delaselle. » 

avec Jeanne 
\ 



curé Delaselle. » 

De son mariage, 15 janvier 1736, à Broué, 
igneron, il avait eu cinq enfants. 



A < , ///. ]f^a.rfr/u./{A/ 



vin. — llÊBKRT Nicolas, 1761-1766. — Né à Mézières 
en Drouais du mariage de André Hébert et Marie Des- 
champs, il se maria une première fois le 6 juillet 1/62 
avec Madeleine-Angélique Geffroy et une seconde fois 
le 2 février 1764 avec Marie-Anne Drouard. 

.( Il succéda à Rémi Maréchal comme maistre d'eschole 
<i et comme notaire. A son arrivée on a commencé à lui 
« donner 45 livres pour chanter les messes et sonner les 
« angélus les jours ouvriers ; mais en 1766, voyant sa con- 
»< dition trop modique, remarquant que le nombre de 
« ses enfants diminuait considérablement à cause d'un 



272 BiiouÉ 

« nomme Bouchery, infirme de ses mains, qui s'ing-t^ra 
« de montrer les escholes, malgré les menaces du cure 
« et ledit Hébert s'en alla a la Haute Ville. » 




IX. — Allain MiciiKL, 17G9-I771. — « Filsd'un maîstre 
i< d'eschole quy enseignait à Mczières, il fust luy-mesmc 
" obligé d'abandonner la paroisse à cause dudit Hou- 
« chery et d'un nommé Denis la Ferté de Marolles. » 

a Ce mesme Bouchery fust mandé par le seigneur de 
« Badonville, sur nos remontrances, de venir rendre 
t' compte de sa science, mais la chose n'eust pas touttei? 
" les suittes que nous en espérions. » 

« Pendant le siège de ce mauvais maistre on vit à notre 
u honte tous les enfants tomber dans l'ignorance des 
« sciences communes, ravageant, insultant, manquant 
« d'assister aux cathéchismes, et ne point assister aux 
K offices mais plutôt les troublant par des scandales, 
« ignorants dans touttes les instructions chrétiennes, cl 
« moy obligé de chanter moy-mesme les messes et aussy 
« d'autres charges — le vicaire, malgré l'acte de transac- 
« tion, refusant de les chanter — sans compter les offices 
« où les chantres manquaient d'assister, grandes messes 
t< des dimanches et des festes, elle estoient mal chantées ; 
« voilà les embarras où je me suis trouvé. » 

« Enfin l'arrivée de M. TArchidiacre, informé de touts 
« ces désordres, en présence de touts les habitants en 
« sa dernière visitte du 20 septembre 1770, il interrogea 
(( ce Bouchery qui eût la hardiesse de s'y présenter, sur 
«( son chant quHl n'a jamais su, sur ses mœurs, sur sa 



BRoué 27S 

« capacité, sur son authorisatioii, à ce qu'il ne put ré- 
« pondre une seule parole. C'est pourquoy il jugea le 
« dit Bouchery comme un homme inepte, incapable de 
« montrer et défense luy fust faicte d'ouvrir publique- 
« ment les escholes, sinon destre poursuivi par les ri- 
«< gueurs du droit, dont le dit Bouchery s'étoit moqué, 
« l'ayant cité devant le bailly du lieu. » (l) 

Allain se maria à Marie-Anne Laverge et en eut une 
fille née à Broué. 



'^..^4^C4X>tAA, 




X. — Laine Nicolas, 1771-1781. — Né à Méré, fils de 
Nicolas Laîné et de Catherine Barbier, il se maria le 8 juin 
1773 avec Claire Françoise Louvet et eut cinq enfants. 

« Ce fust sur ces entrefaites, écrit M. Tournois de Bon- 
« nevallet, que je lis venir un nommé Laîné, jeune, fort 
« et prudent pour l'instruction de la jeunesse, qui n'avait 
'< depuis longtemps été montrée, et quy a donné des 
'( marques de sa piété de son savoir. »> 

M. Laine mourut le 10 janvier 1781 à lage de 34 ans. 

« On peut dire avec vérité que ce maistre d eschoUe a 
« été pleuré générallement de tout le monde, par sa con- 
M duite, par sa piété et son assiduité à enseigner les 

escholes, estant toutte la journée à montrer les escholes 

et son serpent ; c'est sa faible complexion qui l'a telle- 
« ment épuisé que sa maladie est devenue incurable. » 

«. Plusieurs bons maistres d escholes se sont présentés 
a pour avoir la place, mais Blondeau, natif de Broué, 
« âgé de 19 ans, a été préféré, attendu qu'il a promis de 
« ne se marier que dans 12 ans et d'élever les cinq petits 

(ly Tournois de Bonnevallet. 

■ROUÉ (775+15 c.) :J5 



<( 



(4 



274 BROué 

« enfants du défunt maistre d'e^chole, avec sa veuve, 
« qui est la sœur utérine dudit Jacques Blondeau, nou- 
« veau maistre d'eschole. » 

M. Dagron Frédéric, dans sa notice %\xvV Instruction pri- 
maire avant 1790, insérée au Bulletin de la Société Archéo- 
logique (ï Eure-et-Loir, termine par ces mots : 

« En la dite année 1781, après la mort de Nicolas Laîné, 
« Blondeau, son beau-(rère, jeune homme très estimable, 
« doué d'une bonne instruction, en considération de la 
«< promesse qu'il fit à M. le curé Tournois d'aider pendant 
« au moins 12 ans la veuve Laine, sa sœur, à élever ses 
« cinq enfants restés en bas-âge, a été agréé par les 
« notables. On peut dire à sa louange qu'il s'est dignement 
« acquitté de ses promesses et a élevé paternellement 
a ses neveux dont Taîné a été par la suite instituteur 
« à Prouais ; deux de ses petits neveux , petit-fds de 
« Nicolas Laîné, sont devenus par la science qu'ils ont 
« acquise, deux instituteurs distingués qui ont exercé 
« lesdites fonctions l'un pendant près de 30 ans à floudan 
« et Tautre pendant 33 ans à Broué, son pays natal. 

« En ce jour (19 octobre 1875) trois arrière-petits-lils 
« et une arrière-petite-fîUe de Nicolas Laine sont encore 
« membres de l'instruction primaire, deux comme ins- 
« tituteurs en exercice et deux comme élèves de l'école 
« normale de Chartres. » 

er Hommage soit rendu à la famille Laîné, ainsi qu a la 
« mémoire de M. Blondeau, leur bienfaiteur et protecteur, 
« qui les a fait instruire et qui les a encouragés à embras- 
« ser la carrière honorable de leurs ancêtres. » 






BROUÉ 275 

XI. — Blondeau jAcgtEs, 1781-1797. — Né à Broué le 
22 avril 1762, (ils de Jacques, cabareticr, et de Marie Bou- 
cherie. Il se maria le 8 floréal an II (i7 avril 1792) avec 
Marie Louise Berranger. De ce mariage naquirent trois 
enfants dont Tun Jean-Jacques Blondeau , mourut à 
Chartres, chanoine titulaire, le 18 septembre 1858. L'école 
parait avoir été fermée pendant les troubles de la Terreur, 
car le 26 ventôse an II, M. Blondeau « ci-devant maître 
d'école à Broué » a demandé au conseil général de la 
commune l'autorisation de réouvrir sa classe. Il fut auto- 
risé « comme étant d un civisme pur et de bonne vie et 
mœurs ». II joignait à ses fonctions d'instituteur, celles 
de secrétaire-greffier ; il dut abandonner ces dernières le 
12 brumaire an III. Enfin, il quitta définitivement l'ensei- 
gnement en 1797. Plus tard en i82''i,au dire des anciens 
il servit cependant de maître adjoint à son petit neveu 
Théodore Laîné. 




XII. — Prunier Etienne, 1797-182^1. — Né à Broué le 
22 janvier 1770, fils de Estienne Prunier, charron et de 
Marie Vigneron. 11 se maria le 27 nivôse an VI avec Marie 
Marguerite Geffroy et eut trois enfants. 11 cumulait les 
fonctions de maître d'école et de percepteur. Il quitta les 
premières en 1824 et conserva les autres jusqu'en 1830. 
Il avait été nommé percepteur le 2 messidor an XII. Il 
mourut à Tage de 76 ans le 22 février 1846. 




276 BROUÉ 

XIII. — Laînk Je.vn-B\ptiste-Théoi>ohk. 1824-1857. - Il 
naquit à Broué le 7 août 1808 du mariage de Simon Noël 
Laîné et de Agathe- Marie-Félicité Rousseau. H se maria le 
22 septembre 1829 avec Marie-Catherine Laîné et en eut 
un fîisqui fut lui-même instituteur. Il exerça ses fonctions 
à Broué pendant 33 ans, et il dut quitter ce poste par 
suite de dénonciations calomnieuses. Nous palerons 
plus loin des délibérations et pétitions rédigées à son 
sujet. Il s'en alla à Saint-Oiren-Marchefroy on il mou- 
rut le 25 juillet 186^1. 



XIV. — Martin Andhé-Guillai me, 1857- 1859. — Né à Pa- 
verolles en avril 1800, M. Martin eut une fille de son pre- 
mier mariage. De son second mariage il eut quatn; (ils 
dont trois ont été instituteurs. L'aîné, Edouard Martin, 
exerça à Senantes, à Brou et à FaveroUes. Il était oflicier 
d académie. Son fils, Joseph Martin, son gendre, M. Thi- 
bault et sa petite-fille M***" Thibault font encore partie, en 
1897, du personnel enseignant d'Kure-et-Loir. Le se- 
cond, Emmanuel Martin, exerça à la Haute- Ville (Seine-et 
Oise) et il quitta renseignement. Enfin le troisième, Emile 
Martin, fut instituteur de Boutigny, Bii, Châteauneuf, 
etc. Il est aujourd'hui retraité à Marsauceux et sa fille 
est mariée à M. Blavot, instituteur à Chaudon. 

M. Martin est le premier instituteur de Broué nommé 
par l'administration académique. 

Voici le procès-verbal de son installation. 

a Aujourd'hui samedi onze juillet mil huit-cent cin- 
quante-sept. 

a Nous Louis Aulet, maire de la commune de Broué, 
a canton d'Anet, arrondissement de Dreux, département 
a d'Eure-et-Loir, soussigné. 



BROUÉ 277 

fi \u la lettre de M. Tlnspecteur d'Académie, résidant 
d à Chartres, en date du l*"^ juillet, présent mois, par 
a laquelle il nous informe que le sieur Martin, institu- 
a leur public à Senantes, a été nommé au même titre à 
a Broué, en remplacement du sieur Laine. 

« Vu l'arrivée dudit sieur Martin en notre commune à 
a la date du jeudi 9 juillet dernier. 

a Avons installé ledit sieur Martin dans ses fonctions 
« d'instituteur public de la commune de Broué, procès- 
a verbal de cette installation a été écrit au registre des 
<( délibérations et une copie va en être immédiatement 
(( adressée à M. l'Inspecteur d'Académie à Chartres. » 

Signé : Dablin, Porcheron, Legrand, Louis Aulet. 

M. Martin quitta la commune le l*' octobre 1859 et 
s'en alla à La Sancelleon il obtint sa pension de retraite. 



^/l^yUÙ^^ 




XV. — HoBBE Louis-Antoink-Amédke, 1859-1865. — Né 
àOrroucr, en 183^^1, il se maria à Clémence-Julienne Appo- 
line Bigot et eut trois enfants. Il arriva à Broué le ("oc- 
tobre 1859. Le procès-verbal de son installation, inséré 
au registre des délibérations du conseil municipal, est 
conçu dans les mêmes termes que celui de 1857. Il con- 
tient en plus la mention de prestation de serment : « Je 
jure obéissance à la constitution et fidélité à l'empe- 
reur. >» 

Après M. Laîné J.-B. plus connu sous le nom de Cadet 
Laine, M. Bobbe est celui des instituteurs de Broué qui 
a laissé le meilleur souvenir dans l'esprit de la population. 

« Du temps de M. Bobbe », telle est l'expression po- 
pulaire consacrée lorsqu'on parle des choses de l'école. 



278 BROUÉ 

M. Robbe, en effet, apporta des améliorations considé- 
rables dans le service de l'instruction à Broué. 

L'école fut agrandie, le mobilier complété^ le jardin 
planté d'arbres, le préau construit. Le cours d'adultes fut 
institué, une distribution de prix fut créée pour récom- 
penser les élèves et il organisa une société musicale qui 
égaya le village. 

M. Robbe quitta la commune au mois de novembre 
1865 et se retira à Brou où il se lit commerçant. 




XVI. — MoNiHA Alexandrk-Au(;ustin, 1865-1872. — 
Né àOinville Saint-Liphard le 9 juillet I8;j5, M. Monira 
se maria à Joséphine Léonie Canuel et en eut une fille à 
Broué. Il exerça successivement les fonctions d'institu- 
tours à Crécy-Couvé puis à Broué. Il quitta renseigne- 
ment le !•' octobre 1872 pour être secrétaire de mairie à 
Versailles. 




XVII. — Rebolrs Jean-Louis-Ferdinand, 1872-1873. — 
Né à Mévoisins le 21 octobre 1831, M. Rebours fut insti- 
tuteur à la Chapelle du Noyer, Châtaincourt, Beauche, 
Barjouville, Broué, Francourville, Clévilliers le Moutiers. 
Il semble avoir quitté renseignement vers 1879 et il est 
actuellement ( 1902) arpenteur-géomètre à Vernouillet. 



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BROué 279 

XVIII. — GuÉRiN Loin s- Auguste, 1873-1876. — M. Gué- 
rin est né à Jaudrais le 26 avril 1846. Il débuta comme 
titulaire à Pézy ; il exerça ensuite à Montigny sur Avre 
et fut nommé à Broué le 20 septembre 187S. M. Guérin 
fut le premier instituteur de Broué qui obtint des succès 
dans les examens : concours cantonaux, certificat d'études 
et admission à Técole normale. Il quitta Broué le 28 août 
1876, fut instituteur d'Abondant pendant seize ans, passa 
ensuite à Tréon et il dirige actuellement (1902) Técole de 
Yèvres. Marié à Eugénie Poirier, de Belhomert, il eut 
une fille, mariée aujourd'hui à un instituteur. M. Guérin 
est titulaire de la médaille d'argent. 




XIX. — HuAUD Jules-Alphonse, 1876-1884. — Né le 
29 novembre 1848à Gironville, M. Huard épousa Clémence 
Lemoine et en eut un fils, aujourd'hui instituteur. 11 fit 
ses études à l'école normale de Chartres, fut placé comme 
maître adjoint le 18 janvier 1870, comme titulaire à Gilles 
le 19 avril 1871 ; à Montigny-sur-Avre le 1" octobre 1873 
et à Broué le 28 août 1876. C'est pendant lexercice de 
M. Huard à Broué que fut construite Técole spéciale de 
garçons. Il quitta la commune le 2 avril 1884 et fut 
nommé à Saint-Lubin des Joncherets où il exerce encore 
aujourd'hui (1902). M. Huard est titulaire de la médaille 
de Bronze. 




280 BROUK 

XX. — ('uDKY Léon-Louis-Arsène, 1884-1886. — Xé à 
Pontgouin le 12 février 1862, (ils de Pierre-François C.udey 
et de Marguerite-Françoise-Elisabeth Boudet, il se maria le 
10 juillet 1884 avec Clotilde Angéline Rochérieux, institu- 
trice. Il fit SCS études à l'école normale de Chartres, exer- 
ça comme maître adjoint à La Loupe et à Nogent-le Hotrou 
et débuta comme titulaire à Broué le 2 avril 1884. Il quitta 
la commune le 2 octobre 188(î. Il fut depuis instituteur à 
La Puisaye, et à Saint-Piat. M. Gudey est titulaire de la 
mention honorable. 



r^zi-. 



^<L 



XXI. — LH10REA.U Eugène-Frédéric, 1886-1893. — 
M. Lhioreau est né à Bazoches-les-Hautes, le 25 janvier 
1837. Elève de Técole normale de Chartres, il débuta 
le l" octobre 1860 à Meslay-le-Grenet ; fut nommé à 
Chauffours le 26 mars 1861 ; à Santilly, le 17 novembre 
1866 ; puis à Broué le 2 octobre 1886. Il quitta la com- 
mune le l" octobre 1893, admis à faire valoir ses droits 
à une pension de retraite. 




XXII. — MoREAU Lkon-Auguste, 1893. — Né à Cherisvje 
25 mai 1863, fils de Louis-Auguste Moreau et de Victoire 
Augustinc Oudard ; il se maria le 24 septembre 1884 à 
Blanche Adèle Patin, native d'Oulins. Il entra à l'école 
normale de Chartres le l**" octobre 1878, exerça à Dreux 
comme maître adjoint du 11 décembre 1881 au 22 sep- 



BROUÉ 281 

tembrc IHM ; à Cruccy comme titulaire jusqu'au 28 août 
I81)S, date de sa nomination à Broué. M. Moreau est titu- 
laire de la mention honorable. 




Depuis 1882, il y a à Broué, une école de filles. Voici la 
liste des institutrices qui Tout dirigée depuis cette époque. 

I. — PiVARD Angèle, 1882-1883. — Xée à Chartres le 
24 mai 1862, M"* Pivard fit ses études à Técole normale 
de Chartres. Elle fut nommée institutrice- adjointe le 
i"' octobre 1880. Elle débuta ensuite comme intérimaire à 
Péronville le 24 avril 1882. Nommée titulaire à Broué 
le IT) septe:vibre 1882, elle quitta la commune le 7 sep- 
tembre 1883. Elle exerça ensuite à Fontaine-la-Guyon. 



11. - HocHÉHiËUx .Angkline Clotildk, 1883-1886. — 
M"* Rochérieux naquit à Ymonville le 20 décembre 1862 
du mariage de Cyrille-Honoré Rochérieux et de Marie- 
Eglantine Silly. Elle entra à Técole normale de Chartres 
en 1879 et fut nommée institutrice-adjointe à Brou le 
5 février 1883, puis titulaire à Broué le 7 septembre de la 
même année. Elle se maria le 10 juillet 1884 avec M. Cu- 
dey Lécm, instituteur, et quitta la commune le 2 octobre 
1886. Elle exerça depuis à la Puisayeet à Saint-Piat. 




■RoiK (^775-f-15 r.y 36 



282 BROUÉ 

III. — Blot Louise-Lucie-Alexandrine, 1886-1887. — 
Xée à Sorel-Moussel, le 17 janvier 186^i, fille de Alfred Blot 
instituteur et de Madeleine-Honorine Deshayes, M"'' Blot 
se maria le 12 novembre 1887 avec M. Compagnon 
KImire-Dorphile-Victor, instituteur à Germainville. Elle 
entra à l'école normale de Chartres en 1880, fut nommée 
adjointe à Sancheville, puis titulaire à Broué le H octobre 
1886. KUe quitta renseignement lors de son mariage. 




IV. — Martin IIortense-Marie-Louise, 1887. — M"® Mar- 
tin est née à Bailleau-sous-Gallardon, le 3 septembre 1865 
du mariage do .lean-Charles-Désiré Martin et de Louise- 
Victorine Drouet. Ellle entra à Técole normale de Chartres 
le 1** octobre 1881. Pourvue du brevet supérieur et du 
certificat d'aptitude à la direction des écoles maternelles, 
M"* Martin fut chargée en cette qualité, le 12 octobre 188^i, 
de diriger Técole maternelle qui venait d'être créée à 
Villemcux. Elle fut nommée le 5 novembre 1887 à Broué 
où elle exerce encore actuellement (1902). 



5". — Les Anntwes de révot(\ 

1" CoiRS i)\iK LTEs. — Vi\ cours dcstiué aux adultes fut 
ouvert pour la première fois à Técole de Broué pendant 
riiiver 1861-1862. 

Sur la demande de M. Robbe, instituteur, le conseil 
municipal a pris, dans sa séance du 10 novembre 1861, 
la délibération suivante : 



HROUÉ 28B 

a M. le président propose au conseil municipal d'ac- 
corder à Tinstituteur Tautorisation d'ouvrir dans son 
école une classe du soir pour les adultes ou apprentis, 
pendant l'hiver de I86i-I8tt2. 

a Le conseil municipal, ayant entendu la proposition 
(n de M. le maire, a nommé pour son secrétaire, M. De- 
ce laisse et a accordé à Tinstituteur Fautorisation ci-dessus 
oc mentionnée pourvu toutefois que Tinstituteur se cou- 
a forme au règlement qui nous a été communiqué. >» 

a Fait et délibéré, etc. 

Au bas, on lit : 

« l/inspccteur p'""^ de Tarron* de Dreux est d'avis qu'il 
y a lieu d'autoriser M. Robhe, instituteur c*^ de Broué, 
à tenir une classe du soir en faveur des adultes. 

Signé : Marre. )> 

Nous n'avons pu trouver dans les archives le règlement 
dont il est question ci-dessus. Cependant d'après les dires 
des anciens élèves de ce cours, on s'y occupait surtout 
d'orthographe, de calcul, d'arpentage et du toisé des 
solides. 

Le cours d'adultes inauguré en 1861 existe encore 
aujourd'hui et s'ouvre régulièrement chaque année pen- 
dant trois mois. 

Il a toujours été gratuit pour les élèves et les frais qu'il 
nécessite sont supportés par la commune. 

Le programme a peu varié depuis la création du cours. 
On y a ajouté depuis 1893 des leçons de musique vocale 
et instrumentale, et depuis 1896 des conférences avec 
projections lumineuses. 

2" Bibliothèque scolaire. — La bibliothèque scolaire 
de l'école de Broué a été fondée le 15 juin 1871. La coni- 



284 BROUÉ 

mune fit Tacquisition d'une armoire-bibliothèque et de 
Il volumes. 

Depuis cette époque, la bibliothèque s'est enrichie de 
nombreux volumes destinés aux élèves et aux familles. 

La plupart furent acquis au moyen de subventions 
communales. D'autre furent concédés. 

Le 25 août 1879, la bibliothèque obtenait une conces- 
sion départementale de sept volumes et le 7 novembre 
de la même année, une concession ministérielle de qua- 
rante volumes. 

Knfin de nouvelles concessions furent faites : par le 
département le 24 mai 1884, par le Ministère le HO no- 
vembre 1889. 

Au 31 décembre 1896, la bibliothèque possédait 196 
ouvrages, formant 203 volumes destinés à être prêtés aux 
familles. 

3** Caisse des Kcoles. — Dès 1867, il fut question de 
créera Broué une caisse des écoles ; le conseil municipal, 
dans sa session d'août de ladite année s'y refusa. 

hllle ne fut instituée ensuite que le 14 mai 1882 et dura 
peu. 

Sur les instances de l'administration préfectorale, elle 
fut rétablie en 1896. 

Son utilité est contestable à Broué où la fréquentation 
est excellente et où le service des fournitures gratuites 
aux indigents est assuré depuis longtemps par le bureau 
de bienfaisance et le budget communal. 

4** Caisse d'épakgne scolaire. — Créée à l'école de 
Broué le 1'"^ octobre 1878, cette institution subsista jus- 
(|u'en 1884. 

Le nombre total des livrets atteignit 41 et le chiffre 
des versements s'éleva à 1812 francs. 



BRou^. 285 

5" OuvRoiR. — Jusquen 1882, Técole de Broué étant 
mixte, il était annexé un ouvroir oii les petites filles re- 
cevaient les premières notions des travaux à Taiguille. 

Cet ouvroir fut toujours dirigé par la femme de l'insti- 
tuteur qui recevait, de ce fait, une petite rétribution. 

6® Musées scolmrks. — Un musée scolaire fut créé en 
1893 à Técole de garçons et installé dans une armoire 
qiîe la municipalité fit confectionner. 

Kii 1895, M"* Martin en créa également un à l'école de 
filles et en réunit les différents échantillons dans Tarmoire- 
bibliothèque qui y existait. 

7" SociÉTKs AMICALES. — La société musicale de Broué, 
fondée par M. Moreau en 1893, ne comprend, sauf de 
rares exceptions, que les anciens élèves de Técole. C'est 
donc une véritable association amicale. Trois fois par 
semaine, pendant toute Tannée, sauf la période de va- 
cances scolaires, nos jeunes gens viennent à l'école rece- 
voir des leçons de musique vocale et instrumentale ; c'est 
autant d'heures qui seraient peut-être consacrées à des 
plaisirs plus malsains. Knfin les excursions faites à pro- 
pos des concours sont des leçons de choses vécues d'où 
nos exécutants tirent le plus grand profit. 

Kn 1901, M"" Martin institua une association amicale 
de jeunes filles qui comptent actuellement 18 adhérentes. 



()". — La Surveillanvi' et le Patronage. 

Avant 1830, la surveillance des écoles était dévolue 
tout entière au curé de la paroisse. 

Nous avons déjà vu qu'en 1766, un certain Bouchery 
ûe voulant pas se soumettre au curé Tournois de Bonne-. 



286 RROUK 

valiet, celui-ci fit venir rarchidiacre qui interdit au dit 
Bouchery d'enseigner. 

La loi du 28 juin 1833 créa auprès de chaque école 
communale un comité local de surveillance. 

Ce comité était composé du maire, du cuvé et d'un ou 
plusieurs notables désignés par le comité d'arrondisse- 
ment. 

Ce dernier était divisé en délégations. 

En 183^1, Broué faisait partie ^le la T*" délégation. Son 
délégué était M. Aulet Honoré, conseiller général à Mar- 
chezais. 

Le 8 avril 1847, le comité local était ainsi constitué. 

MiM. Leclair Charles-Honoré, maire ; Aulct Gilles- 
Charles, curé ; Aulet Jacques-Victor, )D/*o/>rfV7aiVtf ; Dagron 
Honoré, propriétaire ; Prunier Honoré- Alexandre, vul- 
tivateur. 

Il remplaçait celui de 1834, qui se composait de 
MM. DablinJ.-B. maire \ Aulet Gilles, curé ;Masclet Simon 
médecin ; de Senarmont, propriétaire ; Besnard Nicolas, 
propriétaire. 

La loi du 15 mars 1850 supprima ces comités et laissa 
la surveillance au maire et au curé auxquels elle adjoi- 
gnit un délégué cantonal. 

Les délégués cantonaux chargés de la surveillance de 
Técole de Broué furent successivement MM. Gaultier, 
Halle et Beillard. 

La loi du 28 mars 1882 institua une commission muni- 
cipale scolaire pour surveiller et encourager la fréquen- 
tation des écos.le 

Il n'y eut jamais à Broué de patronage scolaire, et à part 
les deu X legs don t nous avons parlé à propos du traitement de 
l'instituteur, la commune se chargea toujours seule des dé- 
penses nécessitées par le service de l'instruction primaire* 



BROUÉ 287 

Cette instruction progressa toujours et le nombre des 
illettrés est de moins en moins considérable. Les tableaux 
que nous dresserons au chapitre de la statistique tant pour 
les conscrits que pour les conjoints le démontreront suf- 
fisamment. 



7". — Faits divers. — Documents. — Récits, 

» 

Nous avons déjà relaté, au fur et à mesure que les évé- 
nements se produisaient dans leur ordre chronologique, 
les documents relatifs à ces événements. Nous n'y revien- 
drons pas. 

Nous résumerons dans ce chapitre les récits d'enfance 
des personnes les plus âgées de la commune. 

Une élève de 1 82^i raconte que si les récompenses étaient 
inconnues à Técole de Broué, les coups de baguette y 
étaient distribués sans parcimonie. 

Les paresseux étaient exposés à la porte de la rue, la 
tète surmontée d'un bonnet d'âne aux gigantesques 
oreilles. 

Un autre élève se souvient qu'un incorrigible fut un 
jour enfermé dans la cave qui servait de cachot noir. 

Une fois là, il ne trouva rien de plus amusant que d'ou- 
vrir les robinets de tous les tonneaux, et quand le maître 
revint pour délivrer son prisonnier, il ne put que consta- 
ter retendue du dégât. 

11 s'arma alors du battoir dont se servait sa femme 
pour battre le linge, et, avec cet instrument, il administra 
à l'intrépide une vigoureuse fessée. 

« Il fallait porter son bois en hiver, nous dit une élève 
de Marolles, mais comme un morceau de bois sous le bras 
nous aurait trop gênés le long du chemin, on ne prenait 



288 HRouf: 

rien chez soi et on arrachait les piquets et les planches 
qui servaient de clôture aux jardins de Broué. » 

Les jeux usités autrefois étaient sensiblement les 
mêmes que ceux d'aujourd'hui. 

Les filles jouaient à Rabote un, jeu aujourd'hui disparu ; 
à la classe (la marelle actuelle) ; aux osselets ; à colin- 
maillard et aux rondes. 

Les garçons se livraient aux mêmes jeux, puis au saut 
de mouton, à la course, etc. llschantaient dans les rondes 
avec les petites filles. 

Il était de tradition autrefois, et ceci jusqu'en 1857, de 
fêter le mardi-gras. 

Chaque garçon apportait à Técole, le matin, un mardi- 
gras, sorte de mannequin en bois entouré de paille. 

A la sortie de miili, tous les enfants promenaient leurs 
bonshommes depaille danslesrues du village enchantant : 

Mardi-gras, 
N't'eii va pas, 
JTerons des crêpes, 
Tu en mangeras. 

Le cortège se grossissait des jeunes gens de 13 à 18 ans 
et on se rendait dans la sablière cou)munale pour brûler 
les mardi-gras. 

Les garçons plantaient en terre leurs bonshommes de 
paille, les filles apportaient des feuilles sèches à pleins 
tabliers et le feu était allumé. 

Tous dansaient en rond autourdu feu de joie en chantant 
des refrains de circonstance. 

dette coutume dura jusqu'au départ de M. Laîné. 

A l'occasion de ce départ, nous avons retrouvé quelques 
documents que nous allons résumer succin<*tement. 

Le premier est une supplicjue adressée parles habitants 
de Broué à M"" levêque de Chartres. 



BROUfe 



289 



Ils exposent les ennuis créés à M. Laîné, alors sacristain, 
par la jalousie de la femme du bedeau qui avait obtenu 
la révocation de M. Latné comme sacristain et de M"' Laîné 
comme blanchisseuse des linges de l'église. 

Le second document est une délibération du conseil 
municipal en date du 3 mai 1857, qui proteste contre l'ar- 
rêté préfectoral du 29 avril de la même année, nommant 
M. Latné comme instituteur aux l^tilleux dans le Perche. 

Le conseil rappelle les services rendusdepuîs trente-trois 
ans parM. Laîné à laconimunede Broué, les marques d'es- 
time de plusieurs maires et curés qui avaient administré 
la paroisse pendant ce laps de temps, et Tinanité des 
griefs formulés contre cet instituteur. 

Ces protestations eurent pour résultat de lui faire don- 
ner la place de Saint-Ouen Marchefroy, meilleure et 
beaucoup moins éloignée de Broué que lé petit poste qui 
lui avait été assigné. 

8**. — Statistique. 



l* Fréquentation des classes du jour, — Nous avons 
déjà donné page 258, un tableau présentant Tétatde la fré- 
quentation scolaire depuis 1860, état dressé au moyen 
des renseignements puisés dans les archives de Técole. 

Nous le compléterons par le cadre ci-dessous qui est 
dressé d'après les renseignements fournis oralement par 
les élèves qui ont fréquenté Técole aux époques indiquées. 





KLfîVPS 


PKKSEXT» 




ANN'KBS 


KN DKCEMKRE 


BN JUIN 


Obsrhvations 


17:)0 


1!0 


50 ( 1 1 




1820 


07 


45 




1830 


83 


50 


(1) Pciidiint 3 mois 


1840 




F» f 


d'été fteulemenl. 


/;> 


/o 


id. 


1K30 


70 


08 


id. 


BKorK (775-} 


-15 c.; 




;{7 



290 



BROU F 



2* Fréf/ueniaiion des cours dadulics. 





AXXKES 


Nmmb 


d'aimtcius 




^"" 








1 




1861 




25 






1865 




10 






1870 




4 


1 




1875 




15 






1880 




8 






1885 




4 


1 




1800 






' 




1805 




22 


'V rf»mpris loj* rlête^ de la nitt»i^Nr. 




l!in(l 




25 


< M. 



3" Résultais des examens. — Le tableau indiquant ces 
résultats a déjà été dressé page 262. 

'i* Proportion des illettrés. — (l* Parmi les conscritsk 

Les tableaux relatifs à la fréquentation nous montrent 
que, de tout temps, elle a toujours été assez régulière à 
Broué. 

Il en résulte que Ytya a fort peu d'illettrés à compter 
dans la commune. 

Le cadre ci-dessous nous donne le nombre des cons- 
crits de fan XIII à nos jours, et celui des illettrés. 



AXNKEî* 



anXIil il 1810 

1810 à 1820 

1820 à 1830 

18:i0 à 1840 

18/i0 à 1H50 

1850 à 1860 

1860 à 1870 

1870 à 1880 

1880 à 1800 

1800 k 1000 

1<NMI H 1<)02 



NOMKRB 


_ - 


Proih>iitiok r. ■/• 


l»8S tOMSCRITS 


DBS 


IU.KTTKKS 




ri 




• 

1 




61 




2 




:{5 




1 




32 




2 




45 




3 


4. ;mî |>. •/. 


50 




4 




38 




2 




28 




n 




22 




2 




.,*. I 






.{/ 1 


h 









» 





HROCK 



291 



(2"* Parmi les conjoints). 





Nombre 


Observations 


Annéks 


DB 
MARIAGES 


Coi^joints ayant signé 


Hommes 


Femmes 


1580 à 1600 


90 


4 


3 


KKK) à 16â0 


64 


3 


.{ 


1620 à 1640 


141 


11 


9 


1640 à 1660 


175 


17 


11 


16(i0 à 1680 


128 


54 


3u 1 


1680 à 1700 


67 


30 


23 f ' 


1700 h 1720 


o:i 


24 


16 ■ 


1 1720 à 1740 


34 


23 


15 , , 


1740 à 1760 


32 


39 


28 ' 


1760 à 1780 


;« 


22 


17 ! 


1780 à 1800 


62 


38 


27 ; 


1800 à 1820 


77 


60 


52 


1820 à 1840 


91 


76 


67 


1840 à 1860 


97 


84 


88 


1860 à 1880 


87 


85 


82 


1880 à 1900 


69 


68 


64 


1900 à 1ÎK)2 


6 


6 


6 



CHAPIÏKE VI 



JURIDICTION 




ous avons déjà dit plus haut, pages 67 et sui- 
vantes, à quelle juridiction rcssortissait la commune de 
Broué à l'époque féodale. 

Nous avons également, dans les notes de* la page 69, 
indiqué en quoi consistaient les charges de bailli et de 
procureur fiscal au moyen-àge. 

La commune de Broué appartenait à trois bailliages 
secondaires : 

1*" Le bailliage de Broué et de Badonville, 

2* Le bailliage de MaroUes, 

II*" Le bailliage de Chateauneuf pour la terre d'Orvilliers. 

Voici les noms des baillis que nous avons pu retrouver : 

1627. — Nicolas Egasse, bailli de MaroUes. 

1628. — François Fiacre, — de Broué. 
1649. — Gautier, — id. 
1659. — Gilles Marais, — id. 
1786. — Gerbe de Thoré — id. 

Nous pouvons signaler comme ayant exercé les fonc- 
tions de procureur fiscal : 

1625. — Gilles Egasse, procureur fiscal à MaroUes. 
1640. — Gautier, — id. 



BROUK 29!J 

1650. — Marin Kgasse, procureur fiscal a Broùé. 

1651. — Aulet Honoré, — id. 
1663. — Fiacre François, — id. 
1671. — Gilles Ëgasse, — id. 
1676. — Fiacre François, fils — id. 
1739. — Kgasse, — id. 
1782i ■— Louis Kgasse, — deBroué. 
1785 — Jacques Aulet, — deMaroHes. 
1786. — Jean Dahlin. — deBroué. 

Kn 1673, le 22 novembre eut Heu le décès de Nicolas 
Marais, greffier du bailliage de Broué. 

Nous avons déjà dit quelques mots, en traitant les af- 
faires religieuses, de la division qui avait existé autrefois 
dans la commune de Broué. 

Nous reviendrons sur ce sujet, pour rendre compte, 
au point de vue juridique, de tous les procès intéressants 
auxquels cette division a donné lieu. 

Dans son livre chronologique, M. Tournois de Bonne- 
vallet désigne toutes les contestations survenues sous le 
nom de : « les procès de 1759 » et il les expose ainsi : 

« Cette année (759 fut remarquable par touttes les 
« divisions litigieuses. M. Richer, de concert avec M. le 
c( curé Delaselle, pendant 3 semaines s'abstint de dire la 
a messe les dimanches et fêtes à Broué, cela pour mor- 
« tifier la paroisse et la faire rentrer dans la paix et dans 
« Tobéissancé à son pasteur, mais cette fînte absence de 
« messe fut cause que certains esprits remuants jetèrent 
a dehors du vicarial les meubles qui appartenoient au 
a vicaire et qu'il ne fut point payé par les marguilliers de 
a ses honoraires. 

« Ce fut encette année, que M. Legrand curé de La Cha- 
i pelle, fut authorisé de Tévesché pour viser les comptes 



294 BRouft 

a depuis 1751 et que les héritiers de M. Charpentier 

a furent contraints de délivrer la somme de 900 livres 

(c parce que M. Charpentier avoit reçeu tous les questes 

a de vierge. » 

« Cette année on commença le procès des réparations 

a de la cure, le curé voulant avec juste raison ne soit 

a |>oint une maison curiale, mais appartenoit foncière- 

a ment à la fabrique par les aveux des seigneurs et au 

a contraire les habitants plaidoient contre les héritiers 

a du feu sieur curé, qu'ils étoient obligés de faire les ré- 

« parations à laditte maison , la regardant comme presbité- 

d raie ; TafFaire fut jusque à Chartres où j en ignore le dé^ 

« {initif. Je croy que les héritiers du sieur curé ont perdu 

<c et en ont rappelle au parlement sans aucune décision. )> 

« Ce fut en cette année et mesme plus avant que corn- 
et mença un autre procès plus essentiel. Le seigneur et 
a les marguilliers prétendirent avec quelques paroissiens 
a que le curé étoit obligé de fournir la condition de 50 
« écus fondé sur un titre que Maréchal, notaire, en fai- 
a sant Tinventaire des titres et papiers de la fabrique 
« avoit vu un titre en latin concernant un accord du curé 
« avec les gros décimateurs pour la portion congrue du 
a" cjjré, le notaire qui avoit vu le titre ancien de près de 
ft 600 ans cru injustement que n'entendant pas le latin cet 
a acte obligeoit les curés de donner les 50 escus aux vi- 
te caires. Le procès a été jusque au parlement. Le party 
a de M. Delaselle n'avoit point d'autre titre que le péti- 
« toire et le curé fit voir clair comme le jour, que ce pro- 
« ces étoit remply d'humeur, qu'il n'y avoit eu d'acte quy 
« obligea les curés à donner 50 escus et que ses prédéces- 
(c seurs ne l'avoient fait, et que, jamais d'ailleurs, sa pa- 
n roisse n'ayant que 360 communiants^ on ne pouvoit le 
« forcer de prendre un vicaire ; que Cherisy et Ooussain- 



»R()UK 295 

« ville et d'autres quy étoient plus nombreux n'en avoit 
« point. Ce fut sur ses raisons solides et d'autres que le 
(c parlement prononça un arrest provisoire où la paroisse 
(( fust mise hors de cause et condamnée atout dépend, 
« et depuis ce temps le procès vicarial n'a point été agité. 

« Je ne finirais point s'il falloit rapporter touttes les 
« contestations, touttes les chicanes, les assignations si 
c( multipliées, les injures, les querelles, et les débats de 
c( part et d'autre. Jaimais le bouleversement de la pa- 
(K roisse ne sera effacé ny sera éteint puisque il en rejaillit 
(( encor quelque éclat, quoique sour et muet> causeront 
c( un jour bien des procès et des suittes fâcheuses qui 
« dévoileront tous les faits que la postérité aura horreur 
(( d'apprendre. Voilà où conduit le parti, la cabale et 
<( ligue contre les curés dont malheureusement on a vu 
<K les scènes les plus tragiques dans quelques paroisses 
« circonvoisines ; fasse le ciel que les contestations de 
<( Broué n'engendrent point d'autres suittes plus mal- 
« heureuses (1) ». 

Nous voyons par ce qui vient d'être dit ci-dessus quels 
furent les ennuis du curé Delaselle à Broué. 

Son successeur M. Tournois de Bonnevallet ne fut pas 
plus heureux et eut des contestations nombreuses avec le 
procureur fiscal. 

Celui-ci lui fit adresser en 1776 l'assignation suivante : 
« L'an mil sept cent soixante et seize, le neuf février, à 
i< la requette de M. le procureur fiscal du bailliage de Ban- 
a donvil et Broué, demeurant à Marolles, paroisse dudit 
« Broué où il (ait élection de domicile, jay Jean Baptiste 
« Voillemain, huissier, garde en la prévosté générale des 
a monoyes, gendarmerie et maréchausaie de France, de- 

(1) Tournois de Botincvailet. Livre chronologique. 



2ÎMÎ HHOUK 

Kd meurant à Houdan, soussigné, donné assignation à 
a M. Jacques Joseph Tournois de Bonnevallet, prestre 
« curé de laditte paroisse de Broué y demeurant en sa maî- 
« son prebistérale où je me suis exprès transporté, dis- 
« tante de Houdan, ma demeuré ordinaire, de deux lieues, 
a en parlant à un garçon domestique qui n'a voulu dire 
« son nom de ce sommé (c'est un fourbe, car c'est à moy à 
(( quy il s'est adressé) à comparoir au siège ordinaire où 
« à l'audience et par devant monsieur le bailly du baîl- 
Œ liage de Badonville et Broué ou M. le lieutenant pour 
« se voir condamner à rendre compte au demandeur en 
« sa dite qualité des questes faittespar luy pourla confrérie 
« de la sainte Vierge appelle le Rosaire, ledit s' défendeur 
a a induement perceue au lieu et place du proviseur de 
(( la ditte confrérie pandant neuf années finies et révolues 
« au mois d'octobre mil sept cent soixante et dix, sur le 
m pied et a raison de 24 livres par an suivant le compte 
a des proviseurs de laditte confrérie par la rendue de la 
a dittes questes depuis iceluy compte; présenter et 
« affirmer véritable à la tablette de l'église paroissiale 
« dudit Broué dans huitaine à compter du jour de 
« l'assignation de la sentence à intervenir avec les 
a pièces justificatives ou soutient d'iceluy pour estre 
« ledit compte vu. calculé, examiné et arrêté par les ha- 
a bitants de laditte paroisse de Broué, dont l'assemblée 
« sera convoquée au sou de la cloche eu la manière ac- 
t coutume, ce faisant, se voir ledit s'' défendeur x;on- 
(c damner à payer audit requérant le reliquat d'iceluy avec 
« les intérests à compter de ce jour à raison dé l'ordon- 
« nance, sinon et faute de ce faire, se voir aussy condam- 
« ner par obstrante (par obstination) de la somme de 
a fiOO livres ou telle autre qu'il plaira à ladittejustice fixer 
a pour et en outre répondre et procéder comme de raison 



BROUK. 297 

a à lin de dépend, déclarant que mondit sieur le procu- 

« reur fiscal occupera pour luy pour se dîpenser, etj'ay 

« audit s*^ défendeur parlant comme ci-dessus baillé et 

« laissé cette copie. » 

Signé : Voillemain. 

Le dimanche suivant, le curé Tournois rendit son 
compte devant une assemblée nombreuse à laquelle le 
procureur fiscal se garda bien d'assister. 

Il envoya une plainte à Tévêque contre le curé et les 
vexations continuèrent de part et d'autre. 

M. Tournois répondit à cette plainte et le 18 juin 177G, 
ses partisans se rendirent à Anet pour consulter M. Du- 
mas, procureur fiscal d'Anet, sur ce qu'il y avait à faire 
pour arrêter les mal façons du procureur fiscal. 

Celui-ci, en effet, se proposait 

« de diminuer les murs de H pouces et demi ; 

« d'ôter les chapiteaux ; 

« de faire abattre la balustrade du chœur ; 

« d'ôter les deux autels de S. Eloy et de S. Jacques : 

« de faire une autre condition au maistre d'eschole ; 

« de boucher la porte des bergers ; 

« de supprimer la première messe ; 

« de m'obliger à bâtir un nouveau presbitère ; 

« d'examiner les anciens comptes depuis 20ans,etc.» (1) 

Le 17 septembre 1776, une assignation fut portée au 
procureur fiscal, à la requête du curé et des marguilliers 
par Jean Charles François Devresse, premier huissier au- 
diencier au grenier à sel de Gambais, pour former opposi- 
tion à une vente faite la veille, par le procureur fiscal, 
sans autorisation. 



(1) Tournois de Bonnevallel. 

HwoLi. (7754" î 5 c. ) o8 



298 BHOL'É 

Déjà, au mois de juin, des troubles s'étaient produits. 

« Un quidam, au sortir de l'église et au devant de la 
« porte d^icelle a tenu des discours et des propos indé- 
« cents et blasphématoires contre le culte et la gloire des 
« saints, lesquels discours ont été répétés dans les caba- 
« rets de la ditte paroisse par ledit quidam et ses adhé- 
a rents, au mépris de la sainteté de la religion et de ses 
« cérémonies, lesquels quidam et complices ont de leur 
« autorité déplacé et emporté plusieurs effigies de saints 
a qui étoient dans l'église, les ont traînez par les rues et 
a enfin vendus à l'encan à dift*érents particuliers ». 

Ces troubles n'ayant pas été dénoncés par le procui'^ur 
fiscal, le curé Tinvita, par ministère d'huissier à le faire. 
a sinon et faute de ce faire, le dit s' curé se pourvoira 
contre « luy et le prendra en partie ainsy que de droit ». 

D'après l'opinion publique, le procureur fiscal était 
l'auteur indirect de ces laits, car il donnait de largent à 
des gens sans aveu qui ne reculaient pas devant le scandale. 

Quand les notables se rendirent à Anet, le délinquant 
prit peur ; il crut qu'on allait le dénoncer ; il vendit son 
bien dans la crainte d'être saisi et il s absenta de la com- 
mune. 

« C'est sur ces informations que le procureur fiscal, 
« frauduleusement, avec plusieurs personnes, deman- 
« dèrent grâce pour le criminel et mesme m exhortèrent 
« à punir le coupable par une amende pécuniaire de 20 
(( escus ou plus et de luy enjoindre une réparation à la 
a porte de l'église, stratagème pour me mettre aux prises 
(( avec la justice de m'estre érigé en juge, ou avec les pa- 
ît rents qui n'auroient manqué de demander domages et 
« intérestde la flétrissure ». 

« .le laissais passer quelque temps dans l'espérance que 
ce le délinquant seroit luy mesme son propre juge et pé- 






BRou^. 299 

« nitent, mais voyant son audace et revenu au pays, jay 
« donné une sommation sans nommer personne pour fa- 
ce ciliter au procureur fiscal les moyens surs de guérir le 
tt mal. » 

« Il en devint plus moqueur et plus railleur. 

M Ce fust le jour de saint Eloy d\Hé que je partis pour 
t Chartres pour informer Tévesché de tous les remue- 
« ments scandaleux de la paroisse et pour me justifier de 
« lexpulsion du vicaire, mais Tévesché estoit déjà préve- 
« nu des bruits de paroisse. Quelques-uns, intéressés 
a dans cette affaire avoient pris le devant et avoient pallié 
« leur fait des couleurs les plus justificatives ; mais lors- 
(( que j'eus représenté les choses dans leurs honteuses 
« nudités, on eut moins d'indulgence pour eux et on me 
« renvoia au procureur du roy de Chartres dont nous 
a ressortîssons pour la justice. » 

a Alors dans Tentrevue avec ledit procureur du roy, je 
a luy exposois le fait criminel sans luy nommer personne 
« et il me fit entrevoir que j'ai lois perdre le délinquant 
« sans aucune espérance et que si je luy abandonnois la 
« sommation avec le nom du délinquant, il procéderoit 
« contre luy dans toutte la rigueur. Ce qui me retint c'est 
a quejespérois toujours qu'il donneroit des marques de 
« repentir ; ce qui me trompa, car persistant toujours 
« dans son obstination d'impiété et après avoir esorit au 
a procureur fiscal qui s endormoit comiquement, que si 
« il ne procédoit sur ma sommation, que j'allois le dé- 
« noncer à un juge souverain qui pousseroit Taflaire bien 
« vigoureusement. 

« Enfin après la composition d'une chanson la plus iki- 
« jurieuse et la plus satirique contre les plus notables et 
« contre moy, où je fus très maltraité, et après bien des 
« injures, des parolles insultantes de leur part contre cer- 



300 BROITK 

(( tains paroissiens ; les plus notables, animés par la ven- 
« geance et par le vin, vinrent me trouver un dimanche 
« au soir pour me forcer à dénoncer juridiquement le 
(( délinquant. Je leur représentois que les chansons inso- 
« lentes, j'y étois indifférent, qu'ils prissent garde de 
a s'aller embarquer dans une affaire dont ils se repenti- 
m roient tout le temps de leur vie, qu'ils alloient perdre 
u pour toujours ce jeune homme et qu'ils attendissent 
« quelque temps pour faire de sages réflexions. » 
* Ces conseils ne furent pas suivis et dans la première se- 
maine de septembre, le délinquant et les témoins furent 
assignés à comparaître devant le juge de Nogent, commis 
par le procureur du roi à Chartres, pour les interroger. 

M. de la Salle, seigneur de Badouville, fut averti de 
tous ces troubles et avant que le procès ne soit complète- 
ment engagé, il vint dans la paroisse, ordonna une as- 
semblée générale des habitants et tenta de faire la paix. 

Le 22 septembre 1776, jour de cette assemblée, le sei- 
gneur admonesta le délinquant, lui fit faire une confession 
publiquede sa faute, le condamna à une amende de 3 livres 
et tança a très grièvement son procureur fiscal sur sa 
« tyrannie, sur ses dépenses exhorbitantes, sur sa pré- 
« somption orgueilleuse, avouant qu'il n'avoit aucune 
a part dans tous ces procédés et promettant que s'il arri- 
tf voit qu'il s'écarta en quelque chose d'intéressant, il le 
a destitueroit de sa charge. » 

Quinze jours après cet acte d'union, les témoins et le 
délinquant furent de nouveau appelés à Chartres ; mais 
l'abbé d'Espagnac, abbé de Coulombs et le seigneur du 
Boullay-Thierry apaisèrent l'affaire et le délinquant dut 
payer les dépens qui s'élevèrent à 5 ou 600 livres, 

En 1779, Louis Egasse,procureurfiscal, intenta encore, 
sans autorisation ni des habitants, ni des niarguillers, ni 



BRou^ :K)i 

du curé, lin procès aux reiig'ieux de Coulombs à propos 
de réparations à faire à l'église. Il le perdit. 

Le 28 mars 1780 fut rendue une sentence contre Girard 
qui avait dit u que le procureur fiscal retenoit trois quar- 
tiers de terre de la fabrique dont il ne payoit point les re- 
venus ». 

Cette sentence condamnait ledit Girard à 240 livres de 
frais et à faire une juste réparation. C'est Nicolas Besnard 
huissier et marguillier qui lui a signifié la dite sentence. 

Le vendredi, 15 janvier 1782, Louis Egasse, qui avait 
tant bouleversé la commune, fut révoqué de ses fonctions 
de procureur fiscal et remplacé par Jean Dablin. 

En 1791, le maire et les officiers municipaux formaient 
un tribunal de simple police. 

Voici, h titre de curiosité et en respectant l'ortho- 
graphe, le texte d'un jugement rendu par ce tribunal. 

M Au jour dhuy dimanche sept aoust mil sept cens 
e quatre-vingt onze huit heurs du matin et hore les heurs 
« du service divin devant nous maire et officiers munici- 
« paux de la paroisse et commune de Broué, dixtrit de 
« Dreux tenant laudiance de paullice an la salle des 
a ceance ordinaiere à la pelé de la cause dantre le pro- 
a cureur de la commune et le sieur Marin Girard, cabar- 
« tier au dy Broué y demeurant a signé verbalement à la 
« requeste du dy procureur de la commune par le sieur 
« Chantar. Commissaire nommé pour cette Efé ancette 
a municipalité le qu'el procureur de la commune a dy 
<L que le lundy treze juin leste de la pantequote onze 
a heurs du soier faissant sa ronde de polisse assisté du 
a dy commisser sont antrez chez le dy Girard où il ont 
a trouvé plusieurs personne à boier et jouer aux cartes 
a et comme cest une heurs indus et mépris au ordon- 
« nance de pollisse an concequance il requis qu'il soie 



902 BiiocÉ 

€ fait défence au dy Girard de ne plus recitivé à la venir 

c et pour la contra vancion qu'il soiet condamné an la 

« mande. Et dapres les conclusions du procureur de la 

« commune le sieur Girard netans poient comparu ny 

« personne pour luy qu*oye que du mant à pelle à vons 

« donné defos contre luy et pour le profy layons con- 

« damné et condanont par grâce et cens tirer auqune 

« quoncequance an dix livre damande sur la qu'el somme 

t sera prélevé douze sols pour le commissaiere. Et que 

t defence sont fait au dy Girard de plus recitivé à la ve- 

t nire sous plus grande painne. Et an outre lé conda- 

€ nons à tous les frès de Fexéqusion de notre présent 

a jugement quy sera exéquté *et même par core, lu et pu- 

a blié et afîché ou besoin sera et principalement à la prin- 

a cipale porte de Téglisse du dy Broué s'agissant de 

a paullisse saufre la pel et cens préiudicier, fait et jugé 

a par nous maire et ofGciers municipaux susdite et sou- 

c signé les jour et an que desus et ont signé. » 

Suivent les signatures : Egasse, J. Marais, Buhot, J. 
\'athonne et Nicolas Cadot. 

Le même jour, et pour le même motif, une peine sem- 
blable fut prononcée contre un autre cabaretier nommé 
Laire. 

Le 14 août, les deux contrevenants qui avaient fait dé- 
faut, se présentèrent en personne et leur amende fut ré- 
duite à quarante sols. 

Un peu plus tard les affaires de simple police relevaient 
du tribunal de la justice de paix de Bû. 

Enfin l'administration judiciaire fut constituée telle 
. qu'elle existe aujourd'hui et la commune de Broué fait 
partie du ressort de la justice de paix d' Anet, du tribu- 
nal de première instance de Dreux, de la Cour d'assises 
de Chartres et de la Cour d'appel de Paris. 



CHAPITRE VU 



FINANCES 



LTRKFois la commune de Broué ne possédait 
aucun territoire qui put lui procurer des revenus. 

Elle a bien été propriétaire, de temps immémorial, de 
la sablière communale, mais le sable était concédé gra- 
tuitement. 

Ce n'est ((ue depuis 1813 que le conseil municipal son- 
gea à se créer là une source de revenus et qu'il fut décidé 
que tous ceux qui enlèveraient du sable dans la carrière 
communale paieraient une certaine redevance. 

Jamais la commune n'obtint de ses seigneurs de con- 
cession de communaux, en revanche, les habitants de 
Broué étaient grevés de moins d'impôts que ceux qui 
n'habitaient pas des biens dits de chrétienté. 

Nous avons déjà parlé plus haut de la situation privi- 
légiée des serfs d'église. Quand ils avaient réglé les im- 
positions royales : aides, tailles, maltôtes, gabelle, ils n 
devaient plus que des impositions ecclésiastiques. 

Le curé prélevait la dîme sur les clos de Broué et sur 
les terre» nouvellement défrichées ou novales. 

Les autres droits seigneuriaux étaient peu importants 
et cependant nous avons pu constater par lexamen des 
livres terriers de la fabrique et des confréries que les 



[Wi 



HROUE 



possesseurs des terres de Broué pouvaient relever de 
Tune ou l'autre et quelquefois de plusieurs des seigneu- 
ries ci-dessous : 

Seigneurie de liadonville. 

— commune de MaroUes. 

— commune de Broué. 

— ncument id. 

— du fief de Chaudon 

— neument des Célestins de Paris 

— de Mézîères. 
Censive du fief de la Planne. 

— du s"" Abbé de Coulombs. 

— d'Abondant. 

— de Saint-Jean de Houdan. 

— de Saint-Etienne de Dreux. 

— de M"' la marquise du Bracq. 

Il est regrettable que nous n'ayons pu retrouver les 
anciens registres d'impôt foncier au vingtième et au 
centième. 

II est probable qu'ils auraient pu nous fournir Tancienne 
imposition foncière et sa répartition ainsi que la délimi- 
tation de chacun des manoirs de la commune. 

D'après l'évaluation cadastrale de 1837. les revenus 
servant de base à l'imposition foncière dans la commune 
de Broué, sont : 

propriétés non bâties 29231' 0< 

— ' bâties 2066 i> 

> .__^.^____— ^— — — > 

Total. . 31297 01 

Ces chiffres ont légèrement varié depuis cette époque 
par suite des parcelles non imposables réunies à la voie 




ovy 



-, *ûi du Av w</ 



PLAN DV VILLAGE DE BROUK EN 1751 



URUVK (776-f»15 r. 






^ ^ 



BROUF. 307 

publique ou des changements faits dans le nombre des 
propriétés bâties. 

Si on compare le plan ci-dessus avec ce qui existe au- 
jourdliui, on peut constater combien les modifications 
apportées dans les propriétés bâties depuis plus d'un 
siècle sont importantes. 

La perception des ressources communales ne s'est pas 
toujours opérée comme aujourd'hui. 

Pendant la Révolution, elle était mise en adjudication 
et c'est celui qui prenait le moins cher pour faire le travail 
qui était nommé percepteur. 

Cette adjudication se renouvelait chaque année. 

De ce fait il y eut â Broué un certain nombre de per- 
cepteurs. 

Nousavoùs relevé les noms de MM. François Dablin. 
Guillaume Berranger, Etienne Prunier, Jacques Laire, Pru- 
nier, instituteur. ^ 

L'ordonnance royale du 31 octobre 1839 créa les per- 
ceptions divisées en classes : 

Broué fut le chef-lieu d'une perception qui comprenait 
les communes de Champagne, Goussainville, Marchezais 
et Serville. 

Les titulaires de cette perception ont été MM. Dupont 
1837-1844, Basset 1844-1850, Genêt 1850-1853. 

La perception de Broué fut supprimée par arrêté minis- 
tériel du 31 décembre 1853 et la commune fut réunie à la 
circonscription de Bû. 

Broué eut alors comme percepteurs-receveurs MM. 
Legendre 1853, Binard 1877. Delabrousse 1878, Lecat 
1881, de Hees 1883, Desprairies 1884, Guerrier 1887, 
Christol 1890, Behier 1902. 

Broué et Marolles possédaient aussi autrefois des offi- 
ciers ministériels. 



310 BROUÉ 

conque payerait 20 pour 100 sur un revenu de 100 livres 
et plus ; et tout roturier ayant de 50 à 500 livres de mobi- 
lier, ou de 20 à 100 livres de revenu devait marcher en 
rhost ou se racheter ; de même tout noble ayant 50 livres 
de rente en biens fonds. 

M Au mois d'octobre 1303, parut un édit qui obligea 
tous les propriétaires nobles et ecclésiastiques à fournir 
un homme d'armes équipé et monté par 500 acres de terre; 
les non nobles devaient fournir six sergents à pied, dont 
quatre piquiers et deux arbalétriers par cent feux. » 
« Bientôt on put remplacer l'homme d'armes équipé 
par 100 livres ; les bas et hauts taillables, n'étant point 
hommes du roi, durent fournir deux sergents par cent 
feux. » 

Il en fut ainsi jusqu'en 1445. 

L'armée, précédemment plus nombreuse et composée 
de bandes indisciplinées, fut réduite à quinze compagnies 
de cent lances chacune et réparties dans toutes les villes. 
Les villes furent chargées de payer ces troupes. 
La solde de chaque homme d'armes, pour lui et pour 
toute sa lance fournie, était de 30 livres par mois. Cette 
somme qui serait dérisoire aujourd'hui, était considé- 
rable autrefois, car un mouton entier se vendait 5 sous, 
et les autres vivres dans la proportion. 

Chaque lance ou homme d'armes devait avoir avec lui 
cinq personnes, dont trois archers, un écuyer et un valet, 
tous montés et équipés. 

Sous François l*'et Henri 11, il fut enjoint à chaque pa- 
roisse de cinquante feux de choisir un homme habile à 
tirer de l'arc, qu'elle armerait et équiperait à ses frais et 
qui serait toujours prêta marcher pour le service du roi, 
moyennant une solde de 4 livres par mois. Ce furent les 
francs-archers. 



BROUÉ Mi 

En 156U, les compagnies des divers corps d'infanterie 
et cavalerie furent organisées en régiments et cet état se 
maintint jusqu'en I79() (I). 

Pendant le siècle qui a précédé la Révolution, le recru- 
tement de Tarmée se faisait par le racolement, le tirage 
au sort de la milice et par Tenrôlement des étrangers. 

Broué eut alors ù fournir ses miliciens qui étaient versés 
dans Tarmée régulière. 

En 1775, le comte de St-Germain, ministre de la Guerre, 
interdit le racolement et imposa des engagements régu- 
liers et contracté» devant témoins. 

En 1792, on proclama la patrie en danger et partout on 
ouvrit des bureaux d'enrôlement. Dans tous les dépar- 
tements s'organisèrent des bataillons de volontaires 

Quelques volontaires de Broué allèrent s'enrôler à 
f>reux. 

Nous avons retrouvé les noms de Jacques Fleury, qui 
fut blessé; Besnard, fils ; Louis Hébert ; Jacques Marais ; 
Maurice Desvaux. 

Le 14 brumaire an IX, un homme de Broué fut désigné 
par le sort pour faire partie de la colonne mobile et le 
5 pluviôse de la même année, il en partait un second. 

La Constituante avait créé la garde nationale ; elle fut 
organisée à Broué le 22 juillet 1792. 

Elle était commandée par MM. Desvaux, capitaine ; 
Dablin> lieutenant. 

Bien que nous n'ayons pu retrouver que les noms de 
cinq de nos compatriotes partis comme volontaires, il 
est évident que le. nombre en était plus considérable. 

En effet, le 10 messidor an 111, le conseil général dres- 
sait ainsi qu'il suit la liste des parents des défenseurs de 

(1) V. plus haut, p. 72 une publication sur le reorutcinenl de lamée. 



'M2 iMiovy. 

la Patrie qui avaient droit à des secours à cause de Tab- 
sence de leur père, époux, fils ou frère. 

Marie-Suzanne Léveillé, veuve Louis Chemin ; Fran- 
roise-Claire Louvét, veuve Nicolas Laîné ; Etienne Pru- 
nier et son épouse ; Marie-Barbe Gravier, veuve Jean Ma- 
réchal ; Nicolas-François Nicole et son épouse ; Thérèzc 
Léchalat^ veuve Jean Rousseau ; Joséphine Dizier, femme 
de Charles Jeffroy ; Jac(|ues Cornillon ; Elisabeth Claye, 
veuve Jean Huchet ; Marie-Catherine Barbé, veuve Marin 
Thuvin ; Gilles Catin et son épouse ; François Leroy et 
son épouse ; Louis Louvet et son épouse ; Louis François 
et son épouse ; Guillaume Loiseau et son épouse ; Gilles 
Butet et son épouse ; Pierre Maîtrejean et son épouse ; 
Etienne Prunier, charron, et son épouse ; Rémi Prunier ; 
Marguerite-Françoise Gaillard ; Jacques Fleury et sa 
femme ; Marie Noël, veuve André Hébert ; Jacques Blon- 
deau, père et son épouse. 

Voici quel était en 1792, Teffectif de la première com- 
pagnie de grenadiers de la garde nationale de Broué, 
compagnie commandée par M. Guillaume Dagron, officier. 

MM. Etienne Prunier, fils, charron ; Jean Baptiste Cau- 
chon ; Jacques Aulet, laboureur ; Louis Aulet, fils; Nicolas 
Hervé, charron ; Jean Durvie, vigneron : Martin Marais, fils ; 
Jacques Godfroid, batteur; Nicolas Berranger, fils; Bap- 
tiste Dagron, maçon ; Jean Prunier, maçon ; Louis Aulet. 
laboureur ; Guillaume Louvet, fils ; Gilles Egasse, tailleur ; 
Jacques Laire, menuisier ; François GefFroy, marchand : 
Pierre Dagron, maçon ; Guillaume Maillier, bourgeois ; Au- 
guste Maillier, tonnellier ; Jean Echard, maréchal ; Jacques 
Alleaume, maréchal ; Nicolas Besnard, fils. 

Le Directoire organisa la conscription. Tout Français 
était tenu de servir de 20 à 25 ans. 

Napoléon, en 1804, décida que pour chaque classe il y 









BHOU^: 



'M:\ 



aurait un tirage au sort. Les conscrits qui avaient amc* 
né les plus faibles numéros étaient seuls incorporés. 

Les plus riches pouvaient s'exonérer en payant un 
homme qui les remplaçait. 

Le tableau ci-dessous nous indique le nombre des cons- 
crits qui ont tiré au sort, dans la commune de Broué, de- 
puis Tan XIII jusqu'à ce jour., 



rLASSES 



an XllI 
an XIV 

1807 

1808 

180Î) 

1810 

1811 

1812 

I8i:{ 

1814 

1815 

1816 

1817 

1818 

1819 

1820 

1821 

1822 

1823 

1824 

1825 

182(> 

1827 

1828 

1820 

1830 

1831 

1832 

1833 

ia*Vi 

1835 

1836 

1837 



NOMBRK 

DK 

CONSCRITS 



10 

10 

3 

4 

5 

8 




/ 
o 

^ 

.> 

3 

4 

3 

l 

12 

1 

2 

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I 

3 



» 
4 

6 
7 
3 
» 



l'I.ASSKS 



1838 

laiO 

1840 

1841 

1842 

1843 

1844 

1845 

1846 

1847 

1848 

1849 

1850 

185 { 

1852 

1853 

1854 

1855 

1856 

1857 

1858 

1859 

1860 

1861 

1862 

1863 

1864 

18()5 

18()6 

1867 

1868 

1869 

1870 



NOMBRE 

DK 

CONSCRITS 



» 
(> 



» 

4 

4 

8 

6 

3 

8 

1 

(> 

8 

8 

4 

5 

6 

2 

5 

5 

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3 

1 

4 

2 

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*.) 

I 

6 



CI.AKSEïi 



1871 

1872 

1873 

1874 

1875 

1876 

1877 

1878 

1879 

1880 

1881 

1882 

1883 

1884 

1885 

188«> 

1887 

1888 

1889 

1890 

1891 

1 892 

1893 

1894 

1895 

18î>6 

1897 

1 898 

18ÎK) 

1900 

1901 



NOMItRE 

DE 

CONSCRITS 



2 

3 

S 

l 

3 
•> 



3 
I 

)) 
3 
3 
3 

» 



» 



3 
5 
4 
3 
2 
3 
5 

^ 

3 

3 
'i 
.> 
6 



BROUÉ (7754-15 c.'i 



iO 



'MA BROUÉ 

Sur ces 389 conscrits, 170 environ payèrent à la Patrie 
la dette dite du sang. 

Nous consacrerons plus loin, au chapitre des Célébrùrs 
locales, quelques lignes à chacun des braves de Broué qui 
ont fait campagne et^adronté la mort sur les champs de 
bataille. 

Nous avons parlé plus haut de la garde nationale créée 
en 1792. 

Elle fut reconstituée le lU octobre 1830. 

Voici les noms des officiers qui furent successivement 
élus pour commander à cette phalange communale. 

Les différentes promotions eurent lieu le 10 octobre 
1830, le 18 mai I8;}4, le 3 septembre 1837, le 15 no- 
vembre 1840, le 25 octobre 1846, le 18 avril 1848. 

Voici les noms des officiers élus : Dablin Jean-Baptiste, 
capitaine, 1830 ; Besnard Nicolas, lieutenant, 1830; Masclet 
Simon, sous-lieutenant, 1830 ; Aulet Louis, sous-lieu- 
tenant, 1830 ; Dablin Pierre-Félix, capitaine, 1831, 1834 
et 1837 ; Souillard, Charles-André, lieutenant, 1834 et 
1837 ; Thierrée Michel, sous-lieutenant, 1834, 1837, 1840, 
licutenaut 1848 ; Contet Pierre, sous-lieutenant 1834, 
1837 ; Dablin, Maxime, capitaine, 1840, 1848 ; Oudard 
Joseph, lieutenant, 1840 ; Aulet, Jacques-Victor, capi- 
taine, 1846 ; Launay Jean-Pierre, lieutenant, 1846, 1848 ; 
Breton Jean-François, sous-lieutenant, 1846, 1848 ; Le- 
clair Joseph-Xavier, sous-lieutenant, 1846 ; Aulet Pierre, 
sous-lieutenant, 1848. 

Supprimée en 1852, la garde nationale de Broué fut 
rétablie le 4 septembre 1870. Elle était commandée par 

MM, Demède, Jules- Victor, capitaine ; 
Egasse-Jacques, lieutenant ; 

André-Jules-»Victor, sous-lieutenant ; 
et Roussel, Jean-Marie, id. 



BROUÉ 315 

Cette garde nationale subsista jusqu'à l'invasion de 
notre localité par les armées allemandes. 

Avant 1846, la garde nationale de Broué avait pris le 
titre de compagnie de chasseurs. A cette époque, il en 
fut distrait une partie pour former la compagnie des 
sapeurs-pompiers. 

Voici les noms des sous-lieutenants qui ont été suc- 
cessivement appelés à commander cette compagnie. 

MM. Contet Pierre, 1846 ; André Jacques, 1848 ; 
Délaisse Louis, 1857; Besnard Justin, 1860; Prunier 
Désiré, 1862 ; Maréchal Médéric, 1878 ; Aube Jules, 1888 ; 
Pîchard Eugène, élu une première fois en 1882, démis- 
sionnaire en 1888 et réélu en 1894. 

Pour terminer cette courte notice sur Broué au point 
de vue militaire, nous ajouterons qu'une brigade de gen- 
darmerie y fut casernée de 1861 à 1864 au moment de la 
construction du chemin de fer de Paris à Granville. 



CHAPITRE IX 
CÉLÉBRITÉS LOCALES 



Broué, quoique d'cten- 

e, a donné naissance à 
ombre de pei*sonnages 
qui se sont illustrés dans les lettres, les snîenees. les arls 
ou In carrière militaire. 

Parmi tes lettrés du moyen-âge, on peut citer un grand 
nombre de rurés nés à Broué et qui ont exercé leur mi- 
nistère dans la paroisse ou dans d'autres localités. 

Ce sont : 

Robert Faguilon qui fut principal du collège de Dreux 
et curé de la collégiale de Saint-Ktienne du dit Dreux oii 
il mourut. 

Robert UL Pré, curé de Broué en 1.5IU, C'est lui qui Ht 
faire la dédicace de l'église par M*' Rîcoul, èvêque de 
Termes. 

Gauthier Gukroust, qui fut curé de sa paroisse natale 
vei'S 1530. 

Gauthier Bbhthanu, curé de Broué en 1567, devint 
chanoine de Dreux, et mourut de la peste en 1583. 

Jean Beranger, neveu du précédent. Il fonda la Charité 
en 1589 et mourut en 1611. 

Marin Beiiaxceii, mort en 162;i. 



BHOUf', lH7 

Marin Kstard, chapelain chez M. <le Montmor, à Paris, 
néà Broué le 2 février 1590. 

Guillaume Maillier, né en l;>94, mort en 1670. II est 
l'auteur du vieux Mortuologe, livre dans leqnel nous avons 
puisé de nombreux renseignements. 

Gilles EcASSE, né à Broué le 31 septembre 1698, devînt 
curé de La Chapelle Fora i n vil lie rs. décédé en 1732. 

Gilles Marais, né à Brotié, le 2 avril 1613 qui mourut 
curé des Pinthières. 

Claude MoRizE, néà Broué le 23 février 1624, mourut à 
Thionville où il était curé. 

Guillaume MoRizE, néà Broué en 1631) ou 1631, devint 
chanoine de Dreux. 

Guillaume E(;as8k, né à Broué le I2juiîlet I64i>,fut curé 
de Croisilles. 

Jean Haret, qui fut vicaire tl'.Vbondant, était néà Broué 
le 23 mars !««. 

Claude Béranceh. né le 8 avril 1639 fut curé d'.\nnet sur 
Marne. 



Gilles ViDiE ou Nicolas Vidie, curé de Marrhezais, 

Honoré AuLET né et décédé à Rroué. Il mouruten 1704 y 
j'aide de 65 ans, 

Gilles Charles Allkt, mourut à Marollcs en 1850. 

Au nombre des autres célébrités de la commune, il 
convient de citer au premier rang la famille llureau de 



348 BROUÉ 

SBNARMONT,qui fut pendant loTigtempB propriétaire du châ- 
teau de Badonviile. 

Quelques-uns de ses membres y sont nés, d'autres virent 
le jour à Dreux ; mais tous avaient des liens dans la loca- 
lité. 

En retraçant en quelques mots Thistorique de cette fa- 
mille nous n'établirons donc pas de scission entre les Uns 
et les autres 

Dans l'analyse des archives de la ville de Dreux, par 
M. Merlet on lit : 

« Le mardy 17 août 1723, j'ay fait la célébration du ma- 
a riage de messire Claude Alexandre Hureau, escuîer, 
a sieur de Senarmont, capitaineau régiment de Vendosme, 
« homme veuf, et de damoiselle Marie-Anne-Adrienne du 
a Rosel, fille de maistre René Rosse, sieur du Rosel, 
a fourier vétéran de la maison du Rôy, et de dame M athu- 
« rine Absolut. » 

A cet extrait, M. Merlet joint la note personnelle sui- 
vante : 

« De ce second mariage de Claude Hureau de Senar- 
« mont naquit Alexandre-François Hureau de Senarmont, 
a chevalier de Saint-Denis et de la Légion d'honneur, 
« général de division, inspecteur général d'artillerie. 
« commandant en chef l'artillerie de l'armée des Indes 
a orientales, mort en retraite le 25 septembre 1805. Son 
<c épitaphe, avec celle de son fils, le général de division, 
a Hureau de Senarmont Alexandre Antoine, se voient 
a dans la chapelle de X.-D. -de-Pitié, en l'église Saint- 
a Pierre de Dreux. >» 

Claude Alexandre fut tué au siège de Spire en 1755. 
(( Un de ses oncles était mort frappé de sept coups de 
a feu à la bataille de Cassano en \ 705 ; un autre avait 
c{ péri au siège d*Albi en Savoie en 1697 , 



« L'an 1760, le samBiiy lU' janvier, j'ay fait la célébra- 
« tiondu mariage de Messire Claude, Alexandre-Charles 
« René Hureau, écuyer, sieur de Senannont, capitaine au 
régiment de Vaubecourt, lils de feu Messire Claude- 
« Alexandre Hureau, écuyer, sieur de Senarmont capt- 
a taine au régiment d'Oury, ci-devant de Vendôme, che- 
a valîer de Tordre royal et militaire de Saint-Louiit, et de 
a feue Marie-Anne-Adrienne-Mathurine Rosse du Roscl, 
« et de damoiselle Hélène Léveillard, fille de maitrc 
a Guillaume Léveillard, docteur en médecine, conseiller 
« procureur du lloy au bailliage et siège royal de Dreux 
< et de dame Héleine Legrand. » 



« L'an 477ô,lejeudi l7aoust, avons baptisé, Aiiiédée, 
a lits de messire Alexandre- François Hureau deSenarmont 
a écuyer, sieur des Grenets, capitaine au corps royal de 
« l'artillerie au régiment de Strasbourg, chevalier de 
« l'ordre royale et militaire de Kaint-Louis et de Dame 
« Marie Léveillard. Le parrain messire Nicolas Radulphe 
o de Gournay, chevalier, ancien capitaine au régiment de 
« Royel-Navarre cavalerie, chevalier de l'ordre royal et 
« militaire de Saint-Louis ; la marraine, dame Hélène 
a Léveillard, épouse de messire Alexandre Claude-Chartes 



;{20 imouÉ 

« René Hureau, écuyer, sieur de Senarmont, ancien capi- 
« taîne d'infanterie au régiment d'Aunis, chevalier de 
(( Tordre royal et militaire de Saint-Louis ». 
, M. M erlet ajoute : 

« Amédée Hureau de Senarmont, marié à Broué, le 
« S germinal an V, avec Amélie Rcy, d'abord officier 
« d'artillerie devint président du conseil général d'Eure- 
« et-Loir ». 

« Il eut pour fils Henri Hureau de Senarmont, né à 
« Broué le (i septembre 1808, ingénieur des Mines, pro- 
« fesseur à l'Ecole polytechnique, membre de T Académie 
« des sciences, mort à Paris le 30 juin 1862. » 

C'est M. Henri de Senarmont qui conseilla Pasteur. 11 
disait à Biot quand ce dernier voulait détourner notre 
grand savant de ses recherches sur les générations spon- 
tanées : « Laissez faire Pasteur ; soyez tranquille, s'il ne 
« trouve rien dans cette voie, il n'y restera point ; mais 
« je serais surpris qu'il ne trouvât rien ». 

L'espérance de M. de Senarmont n a point été trompée. 

En 1890, M. Frédéric Dagron publiait la notice ci-des- 
sous que nous reproduisons textuellement. 

a La famille Hureau de Senarmont estune des meilleures 
a et des plus connues des environs de Dreux. Elle a con- 
« quis, par le mérite de plusieurs de ses membres» une 
a véritable gloire, et par la bonté de tous, l'afFection et 
« l'estime de notre population locale. » 

« Aussi apprenait-on avec tristesse, le 22 juillet I88Î), 
« la mort de M. Georges Hureau de Senarmont, conseiller 
(i référendaire à la Cour des comptes. » 

« M. Georges Hureau de Senarmont avait à peine 52 
« ans quand il a été emporté par une cruelle maladie, 
(c sans que les soins les plus dévoués aient pu conjurer 
a ce coup de la destinée. » 



" Le père du défunt, M. Henri Hureau de Senarmont, 
(c était né au château de Badonville. commune de Broué, 
le 6 septembre 1808. Il fut élevé à Dreux, d'où îl par- 
« tit à l'âge de 14 ans pour se rendre à Paris afin de com- 
" pléter ses études, commencées sous les plus Iieureux 
« auspices. <• 



•I Doué d'une intelligence large et vive, épris de science 
et amoureux du travail, M. Henri de Senarmont entra 
bientôt à l'Ecole polytechnique dont il fut un des plus 
brillants élèves. » 

« Devenu ingénieur, il fut bientôt rappelé à l'école des 

mines pour y professer la minéralogie. II occupa cette 

; chaire avec éclat, et ses nombreux travaux, qui le clas- 

'■ sèrent au premier rang parmi les savants français, lui 

BBOul (775+15 c.) 51 



322 BROUÉ 

« «ouvrirent les, portes de rinstitut où il succéda. à Tillustre 
« Beudant. » 

€ Il aivait été nommé ingénieur en chef en 1948. 

« La mort le prit à Paris, le 30 juin 1862. 

« Le père du grand ingénieur, M. Amédée de Senar- 
(c mont , avait débuté dans la vie par le métier des 
« armes. A 21 ans, il était capitaine d'artillerie. Obligé de 
a renoncer à la carrière militaire à cauie d'une infirmité, 
« il vint se fixer au cbâteau de Badoaville, à Broué dont 
« il fut maire de 1813 g 1830. Nommé conseiller général 
« à l'unanimité, U appiartint pehdaDt 27 ^ns, de 1803 à 
« 1830 à rassemblée départemeniale qui le choisit suc- 
« cessivement pour son secrétaire et son président. » 

c( MM. Aleitaodre- Antoine et Amédée de Senarmont 
« étaient nés dans la maiaon pateniaUe, qui se trouve à 
« Dreux, dans la rue à laquelle on a donné leur nom, et 
« qui est aujourdliui la propriété de M. Laval. » 

« Mais le plus illustre dea membreade la famille Hureau 
<r de Senarmont était Alexandre' Antoine» frère du précé- 
« dent. C'était un dea meilleiirs officiers d'artillerie de 
« l'époque des grandes guerres de la Révolution et de 
« l'Empire. Il eut une fin digne de sa glorieuse carrière. 
« Il fut tué à l'ennemi le 26 octobre 1810, devant Cadix 
c( dont il poursuivait le siège en qualité de commandant 
« en chef de notre artillerie. » 

« On voit que Dreux et Broué peuvent s'enorgueillir 
" avec raison d'avoir été le berceau de la famille de Sé- 
« narmont. » 

'< Ajoutons que celui des membres de cette famille qui 
rr «st mort en 1889 avait.hérité non seulement .par l'inte!- 
« ligence, mais encore par le cœur, des ^ïeux dont nous 
« venons de retracer rapidement l'histoire, tierviable et 
« généreux, il était très aimé à Broué où les électeurs lui 



« renouvelèrent fidèlement^ depuis 1865, te mandat de 
« conseiller municipal, qu'il remplissait d'ailleurs avee 
a une exemplaire assiduité. » 

« A la Cour des comptes, il avait su conquérir Testime 
« et Taffection de ses collègues, ainsi qu'en témoigne ce 
« concluant hoittrtage que rendait à sa mémoire, lors de 
« la récente rentrée, M. le Procureur général Georges 
« Renaud : 

flr La perte de M. de Séiiarmont, disparu dans toute la 
« forcé de l'âge, a été aussi un coup bien sensible pour la 
M Cour, à laquelle il appartenait depuis vingt-sept ans. 
« Il y était entré comme auditeur en 1862. Parvenu à la 
K i'* classe de l'auditorat en 1868, il était devenu, six ans 
M plus tard, conseiller référendaire de 2* classe. » 

« Par son activité laborieuse, par la sûreté de ses véri* 
« fications et le dévouement qu'il apportait dans l'accom- 
(( plissement de sa tâche, il s'était créé parmi nous une 
« situation des plus honorables. Et puis, en dehors deses 
« mérites professionnels, que de charmantes qualités chet 
« notre excellent collègue ! Aimable, plein de courtoisie 
« en toute occasion, d'un esprit fin et cultivé, d'une nature 
« essentiellement loyale et bonne, il attirait et savait re- 
« tenir toutes les sympathies. » 

« Les affections dévouées qu'il s'était conciliées et qu'il 
« méritait si bien, ont certainement adouci l'amertume 
« des longues heures où il eut à lutter contre une impla- 
« cable maladie. Par un sentiment d'extrême modestie, à 
« là sincérité duquel nous devons rendre hommage, M. de 
« S^énarmont a voulu que tout éclat, toute délégation of- 
« ficielle, fassent ééartés de ses obsèques. Mais ses amis 
« y étaient accourus en foule et l'émotion de toute l'as- 
« sistance a été le témoignage le plus touchant des regrets 
« durables que notre collègue laisse derrière lui. » 



824 BRouè 

« Il ne reste plus aujourd'hui, pour représenter la fa- 
« mille de Sénarmont, outre M"' Rossard de Mianville, 
« née Amélie Hureau de Sénarmont, que M. Paul Ilureau 
« de Sénarmont cousin-germain de Georo-es et petit-fils 
« du capitaine Amédée. » 

M, bagron avait déjà publié, dans le Glaneur de 1884, 
une autre notice sur un personnage également remar- 
quable et né, lui aussi, à Broué. C'était le colonel Mar\is. 

« Le colonel Marais naquit le 13 octobre 1826, au ha- 
« meau de Marolles, dépendant de la commune de 
« Broué. » 

« De bonne heure, il avait manifesté un goût prononcé 
« pour Tétat militaire. Petit-fils d'un compagnon de La 
u Fayette dans les guerres d'Amérique, il avait dans les 
« veines un sang généreux qui voulait être dépensé dans 
« les glorieux hasards de la carrière des armes. » 

« Le 4 décembre 1845, il entrait à Técole de Saint-Gyr. 
« Le 15 octobre 1847, il en sortit avec Tépaulette de sous- 
u lieutenant. » 

«< Il fut incorporé au là** de ligne où un de ses oncles, 
« Hubert Breton, retraité plus tard avec le grade de colo- 
« nel et mort à Dreux en 1876, servait alors en qualité 
« de lieutenant. 

« Peu après, ce jeune officier quitta Laval où le 12* de 
m ligne tenait garnison à cette époque, pour se rendre 
« en Algérie où il fit un premier séjour d'assez courte 
« durée. 

« Le 30 novembre 1851, il était nommé lieutenant, et 
<* le 25 avril 1855, capitaine. Le 10 octobre suivant, il 
« retournait en Algérie par permutation avec un capi- 
« taine du IS*" bataillon de chasseurs à pied. Le 17 oc- 
« tobre 1859, il prenait part à Taffaire de Beni-Snasseni 
« et s'y conduisait de telle façon que le 8 décembre de la 



BROUÉ 325 

u m(^me année il recevait pour sa récompense la croix 
u de la Légion d'honneur. »• 

« Le L") juillet 18G4, pendant une manœuvre au camp 
«< de Châlons, le capi,taine Marais fut grièvement blessé 
« aux reins par suite d'une chute violente qui mit ses 
«< jours en danger. » 

u Cet accident éloigna le brillant officier de la carrière 
u des armes à l'heure même où il pouvait ouvrir son ame 
« aux plus hautes espérances. Le 13 juin 1868, il dut 
« prendre sa retraite. Il comptait alors 22 ans de services 
« et i4 campagnes. Il était proposé depuis trois ans pour 
« le grade de chef de bataillon. » 

« En 1870 malgré le triste état de sa santé qui ne s'était 
t< jamais rétablie, il ne put entendre sans y répondre le 
« cri d'alarme de la patrie menacée. Le 7 septembre, il 
a prenait le commandement des mobiles d'Eure-ét-Loir 
« avec le grade de lieutenant-colonel. » 

« L'âme virile dompta le corps malade. Le colonel 
t< Marais déploya dans ce poste une énergie merveilleuse. 
« Dans plusieurs actions engagées au milieu des circons- 
a tances les plus difficiles, il conduisit au feu ses jeunes 
c< compatriotes. » 

« Le 14 mai 1872, il était promu, en raison de ses ser- 
'< vices pendant la guerre, au grade d'officier de la Légion 
v( d'honneur. » 

.< Le 7 avril 1883, il mourait dans sa maison à ce même 
n hameau de Marolles où il était né 57 ans auparavant. » 

« L'homme privé était aussi bon que le soldat était 
u brave. Tous ceux qui l'ont connu savent qu'en dépit 
H de ses souflVances il ne se départit jamais de son admi- 
i< rable égalité d'humeur et d une aménité d'esprit qui 
«< lui conquéraient toutes les sympathies » 

« La mémoire d'un tel homme mérite qu'on Thonore, 



1-06 BROCÉ 

« et la commune de Broué peut s'enorgueillir k juste titre 
a de le compter parmi ses enfants. » 

En 18824 M. Alphonse Marais, frère du colonel, fut 
décoré d'crne médaille de sauvetage pour avoir retiré 
une personne tombée dans une pièce d'eau qu'il possé- 
dait à Marolles. 

Dans son numéro du 20 janvier 189^, le Rh>eil national 
de Dreux publie un article dû à la plume de M. Dagron et 
intitulé : Les Quatre Légionnaires de Broué, 

La commune de Broué compte en effet aujourd'hui 
quatre de ses enfants qui ont figuré ou qui figurent 
encore dans les cadres de la Légion d'honneur. 

Ce- sont 

I* Afifiédée Ilureau de Senarmont.dont nous avons rap- 
pelé plus haut les états de services ; 

2* Henri Bureau de Senarmont, fils du précédent ; 

S*" Octave Alexandre Marais, lieutenant-colonel en 
retraite ; 

4' Alfred Kugène Beillard, né à Marolles le 8 mai 1850 
nommé chevalier de la Légion d'honneur le 11 janvier 1894 
par décret du Président de la République sur la proposi- 
tion du Ministre du Commerce. 

Le Journal Officiel s'exprimait ainsi: M. Beillard (Alfred- 
Eugène), constructeur d'horlogerie à Anet, administrateur 
de la Caisse d'épargne depuis 1877, conseiller munici- 
pal d' Anet depuis 1881, adjoint au maire de 1882 à 1888. 
membre du conseil d'arrondissement depuis 1884, 
président de ce conseil en 1892, a fondé avec ses 
Mules ressources une école pratique d'horlogerie. Nom- 
breuses récompenses dans les expositions notamment à 
Paris 1878 et 1889. 

Déjà en 1878 M. Beillard avait été nommé officier d'a- 
cadémie et le 4 mai 1889, officier de l'instruction publique. 



BBou#. 327 

Ajoutons que M. Beillard a été envoyé par ses conci- 
toyens siéger au conseil général d'Eure-et-JLoir aux élec- 
tions de juillet 1901. 

Broué fut encore le berceau d'un certain nombre de 
bravet^ iglipré^qui,|>artii simple soWaJts, ont feit ttli cer- 
tain «ombre d^ ça«[ipagi>^,e^4QntqM©lq*KK-uas mêmes 
ont ver$é leur s^ngpaur la Pptrie. 

Pfiraii ce» braves, on peut citer : 

PLRuav Jacquas-^Michei , né en 1775, volontaire de 
Sambre-et-Meuse, qui prit part à tputes les campagnes de 
cette armée. Il se retira à Broué où il jouit jusqu'à sa mort 
d'une pension de 300 francs. 

Egasse Jean<*Bapti«te, né le *iO septembre 178.*), parti 
comme conscrit dp Tan XIII et qui u'est jamais reyenu. 

LsilPRiLLiER, Honoré, né le 3 mars 1784 ; entré au 2* ré- 
giment de dragons le 18 avril 1804, il assiste le 2 dé- 
cembre au couronnement de Napoléon l*"^ ; fait la cam- 
pagne de 1805 sous les ordres de Murât et Klin;aide à 
la prise des deux premières pièces de canon enlevées aux 
Autrichiens près de Vertingen ; assiste à la.bataille d'Ans- 
terlitz. Blessé en Bphème, il est, évacué sur Maëstrich où 
on le réforme, Il refuse son congé, reprend du service, 
a^si^te à la bataille de Spandau (5 juin 1807) et revient 
d^ns^as foy^ers en 1813. Plus tard il reçut la médaUle de 
Saii^te^Hélène et une petite pension. 

Alleaume Nicolas, né le 15 février 1789, parti comme 
conscrit en i'809, a été tué dans les guerres du Pre miel- 
Empire. 

Il en fut de même de Jjouis-Victor Chantard, né le 
9 juin 1790. 

Dagron Guillaume né le 24 septembre 1787. Il a pris 
part aux campagnes d'Espagne et de Portugal et mourut 
à Bordeaux. 



1^28 BKOUÉ 

ViGouiiEux Charles-Désiré-AIexaiidre, conscrit de 1813, 
obtint la médaille de Sainte-Hélène. 

Maillieh Kugène, né le 1 1 décembre 17î)^i, aussi mé- 
daillé de Sainte-Hélène, a fait la campagne de Russie, 
celle de France et a assisté à la bataille de Waterloo. 

PoHCHERON Daniel né le 27 août 1794, assista à la ba- 
taille de Leipsîg, fit partie du corps expéditionnaire de 
Russie, entra à Moscou, passa la Bérésina et le 16 juin 
1815, veille de Waterloo, il fut blessé d'un coup de sabre 
à la tête à l'engagement de Fleurus. Plus tard il reçut 
aussi la médaille de Sainte-Hélène. 

PorcHET Claude, ancien enfant de troupe, conscrit de la 
classe 1815, recul aussi la décoration de Sainte-Hélène. 

mÊ 

Thiehhêe François, né le 27 avril 1795, partit au service 
en 1815 (I). A peine quinze jours après son départ d'Orvil- 
licrs où il résidait, il eut une jambe emportée par un bou- 
let de canon entre Laon et Soissons. Il revint avec une 
jambe de bois et gratifié d'une pension de 300 francs. 

Tiiiehkée François-Isidore, né le 12 juillet 1849; parti 
le 22 août 1870, blessé d'un éclat d'obus à Poisly le 7 dé- 
cembre, il mourut à Vendôme le 3 février 1871. 

PoLLET Léon, soldat de la classe 1848, eut la jambe brisée 
en Afrique, et son frère PoUet Armand fut tué au combat 
de Bomarsund dans les îles d'Aland en I85^i (Mer Baltique). 

DucLos Michel-Augustin, né le 16 décembre 1826, prit 
part aux batailles de Solférino et de Magenta. 

Maillier Honoré-Alcine, né le 23 décembre 1833, fit la 
campagne de Crimée et assista au siège de Sébastopol. Il 
est décoré de la médaille dite de Crimée avec une agrafe 
portant pour inscription Sébastopol, 



(1) Malgré le remplaçant que ses parenls lui avaient acheté moyen- 
nant la forte somme de dix mille francs • 



BRoué t^29 

PoucHET Eugène-Clément, dit Pépère, né le 28 décembre 
1838, fut rappelé le IG août 1870 au 14* de marche. Lé 13 
octobre, il assista à l'affaire de Chàtillon, et fut blessé à 
Bagneux d'une balle dans le fémur droit. H est décoré 
de la médaille militaire. 

JoLLY Eugène, fit la campagne de 1870. Il prit part 
le 2 août au combat de Sarrebruck, le 10 août à celui de 
Gravelotte et le 17 à la bataille de Hezonville. Il partit 
ensuite en Afrique au moment de la répression de l'in- 
surrection de 1871 et y lit une campagne qui lui donna 
droit à la médaille coloniale. 

A cette liste nous pouvons ajouter les noms des soldats 
ci-dessous qui, bien que n'étant pas nés à Broué, y sont 
fixés depuis longtemps. 

LETARTais Isidore, né à Serville, le 29 décembre 1825. 
Parti en 1846, il passa 6 semaines à Brest, 13 mois à Cher- 
bourg et près de 6 ans aux colonies à Saint-Pierre et à 
Fort-de-France. 

Demëde Jules, né à Boutigny, le 14 décembre 1838, parti 
le 22juin 1859, a fait campagne en Afrique du 23 mai 18()4 
au 10 mars 1865 et a contribué à réprimer Tinsurrection 
dans la province d'Oran. 

En 1897, le gouvernement lui décerna la médaille colo- 
niale ainsi qu'à Cardonnet né àBû, mais domicilié dans 
la commune de Broué. 

Gardonnet Francois-Désiré, né à Bu le 12 août 1846. 
Engagé volontaire au 3' zouaves le 15 février 1867, il fit 
campagne en Afrique du 22 février 1867 au 18 juillet 1870 
et prit part à l'expédition de TOued-Guir. 

Rentré en France, il fit partie de l'armée du Rhin 
du 19 juillet 1870 au 9 juillet 1871, fut fait prisonnier de 
guerre à Freschwiller le 6 août 1870 et emmené à Ingols- 
tadt en Allemagne d'où il ne revint que le 25 juin 187 !• 

BKouÉ (775 + 15 c.) 42 



Le 10 juillet, il retournait en Afrique réprimer i insur- 
rection dite de 1871, assistait au combat de Mîlah et 
rentrait dans ses foyers en 1873. 

Sabot ix>ui8-Charles, né au BouUay-les-deux-églises, le 
2 septembre 183^i, fit la campagne de Rome du 6 sep* 
tembre 1862 au 13 novembre 1865. 

Bgillabd ï^tanislas-Eugène, né à Arçonnay le 7 août 
1827, a pris part à la campagne de Grimée. Il fut décoré 
de la médaille de Crimée avec Tagrafe suivante : Sébas- 
topol. 

A la prise de Sébastopol, il sauva un officier anglais qui 
était sur le point d'être feit prisonnier et eut la poitrine 
effleurée par un obus. 

BoNNouvRiER Emile-Arthur, né à Lillers le 26 octobre 
l>t60. Soldat de la classe 1880, il fit la campagne du Ton- 
kin du 20 décembre (883 au 5 juin 1886. Il prit part aux 
prises de Hong-Hoa et Bac-Ning et aux batailles de 
Tuyen-Quan et Lang-son. 

Nous terminerons ce chapitre en rappelant le crime 
épouvantable dont fut victime M. Gilles Frédéric Aulet né 
à Broué le 20 novembre 1835. 

Fermier à Biennouvienne en 1870, il fut arraché de 
sa maison avec quelques-uns de ses domestiques, emmené 
sur le territoire de Gressey et fusillé sans jugement par 
les barbares Prussiens. 

Cultiva^teur émérite, ardent patriote et généreux bien- 
faiteur, il avait commis la faute impardonnable aux yeux 
de ces féroces Germains, de donner à manger à qu/elque« 
gardes-mobiles français qui avaient passé dans la contrée. 

L'hisitoire appréciera et la postérité jugera, mais de tels 
actes de barbarie réclament vengeance. 

A cette série de modestes décorés de la commune de 
Beoué il convient d'ajouter les noms de deux non moins 



BROUÉ 331 

modestes travailleurs du sol. En 1896, M. Pelletier Gus- , 
tave, cultivateur éleveur à Orvilliers, lauréat d'un grand 
nombre de concours, vice-président du comice agricole 
de Dreux, recevait la croix de chevalier du Mérite agricole. 
En 18j97, la même distinction était accordée à M. Egasse 
Eugène, maire de Broué, qui reçut des mains de M. le 
Ministre du commerce la récompense bien méritée de 
trente années d'intelligente pratique agricole. 



CHAPITRE X 



AGRICULTURE. — COMMERCE- - INDUSTRIE. 

STATISTIQUE. 




I". — Agriculture . 

ots avons raconté plus haut quel était Tétat de 
l'agriculture -à Broué pendant le moyen-âge. 

On peut dire qu'elle resta stationnaire et adonnée 
a la routine jusqu'au commencement de ce siècle. 

Les céréales seules y étaient cultivées. Les prairies ar- 
tificielles y étaient presque inconnues. 

Jusqu'à l'époque du morcellement de la propriété fon- 
cière, l'assolement était régulièrement triennal : blé, 
avoine et jachère. 

On ne cultivait point les racines fourragères, mais en 
revanche on rencontrait des champs de colza. 

L'outillage agricole était rudimentaire. La charrue, toute 
en bois, n'avait que le soc en fait de pièce métallique. 

La première charrue en fonte fut introduite à Broué en 
1848 par Aulet Pierre-Eugène. 

Depuis, la fabrication de cet instrument s'est perfec- 
tionnée à Broué et les charrues sorties des ateliers des 
Fromentin, des Letellier et des Gautier, sont répandues 
aujourd'hui à dix lieues à la ronde. 

C'est vers 1840 que la faux fut substituée à la faucille 



BROUÉ 333 

pour couper les céréales ; enfin c'est vers 1850 qu'appa- 
rut dans la commune la première batteuse mécanique. 

Depuis cette époque, Toutillage agricole s'est de plus 
en plus amélioré et aujourd'hui toute exploitation, même 
de moyenne importance, possède des outils que perfec- 
tionne de jour en jour la mécanique agricole. 

L'assolement a quelque peu varié. On cultive aujour- 
d'hui beaucoup de fourrages et la betterave a remplacé 
le colza. Depuis quelques années, M. Maréchal, cultiva- 
teur à Badonville, a introduit dans son exploitation la 
culture des betteraves et des carottes pour en récolter 
les graines. 

2"* — Commerce, 

La commune de Broué étant essentiellement agricole, 
son principal commerce consiste dans l'écoulement des 
produits de son sol et des animaux nourris chez le culti- 
vateur. 

Les seuls artisans qu'on y rencontre sont : le maçon, 
le menuisier, le charron, le maréchal et le serrurier. 

Autrefois il y avait des drapiers, des tisserands, des 
tailleurs, des guêtriers, des charcutiers, des boulangers, 
des bourreliers, des cordonniers, des cardeurs, des tau- 
piers, des bonnetiers, des basestamiers, des tuiliers, des 
tourneurs, des charpentiers, des cordiers, indépendam- 
ment de ceux que nous venons de citer. 

Le salaire des ouvriers a bien varié. 

Un charretier qui gagne aujourd'hui 600 francs recevait 
250 fr. il y a un demi-siècle. 

Un berger gagnait 300 fr. ; un batteur, 22 sous par 
jour ; une servante, 50 écus par an ; une femme de jour- 
née, 12 sous ; une couturière gagnait 12 sous et une 
laveuse en recevait 15. 



1^-14 BROUÉ 

Un maître charpentier ou maçon gagnait 45 sous et un 
ouvrier 25 sous. 

Si les salaires étaient peu élevés^ le prix des denrées 
était peu considérable. 

Une paire de sabots coûtait 8 sous ; un pantalon, 
40 sous. Et si nous sommes loin de Tépoque où un mou- 
ton entier revenait à 5 sous, on pouvait encore se pro- 
curer : 

Du beurre à 1 7 sous la livre. 

Des œufs à 8 sous la douzaine. 

Du lard à 8 ou 10 sous la livre. 

Du bœuf au même prix. 

Un gigot de mouton pour 8 sous. 

En revanche le sucre était un objet de luxe qui se ven- 
dait 6 francs la livre. 

En 1595 le blé valait 5 écus le setier et au mois de mai 
il a monté à 7 écus. 

L'avoine a varié de 25 à 34 sols. 

Au mois de mai 1752, le blé a valu S5 et 36 livres la 
somme et le vin 20 écus la queue. 

En juin 1785, le blé valait 30 livres le setier et Tavoine 
4 livres 15 sols le minot. Le foin se vendait 60 livres les 
100 bottes pesant 6 livres. 

Le vin coûtait de 12 à 14 livres le poinçon. 

En 1710, M. Aulet, fermier de Badonville louait un ber- 
ger et un charretier pour 24 écus chacun. 

En 1807, les pommes se vendaient de 30 à 40 sols le 
poinçon et le vin 4 sols la bouteille. 

En mars 1812, le pain valait 5 à 6 sols la livre, le blé 
72 francs le setier et le vin 40 francs le poinçon. 

Au mois de mai de la même année, le blé monta jus- 
qu'à 120 francs le sac. 



BROUÊ l^^5 



:\o _ Viabilité. 

Si le commerce était moins actif qu'aujourd'hui, les 
moyens de communication étaient aussi bien moins com- 
modes. 

Les chemins étaient peu nombreux sur la commune 
et en mauvais état d entretien. 

La grande route fut construite en 1710 et pavée en 
1715 (1). Elle remplaçait l'ancien chemin de Paris dont 
on voit encore les traces. 

Le :?7 décembre 1791, l'assemblée municipale, sur 
l'injonction qui lui en a été faite par le sieur Etienne 
Damard, conducteur des routes, décida de faire réparer 
immédiatement ses chemins les plus impraticables qui 
étaient ceux de Broué à la Chapelle, de Marolles à 
Germainville, et de Marolles à Havelu. 

Par arrêté préfectoral du 20 pluviôse an XI les com- 
munes furent invitées à voter la conservation ou la sup- 
pression de leurs chemins et sentiers. 

Le conseil municipal de Broué décida que les chemins 
seraient conservés mais que le» sentiers ci-dessous se- 
raient supprimés : 

1® le chemin, au-delà de Marolles, allant du chemin 
de Chartres au chemin de Marolles à Marcherais ; 

2* le passage sur les terres dites de la Madeleine, 
entre Marolles et Marchezais ; 

3" le sentier qui va du chemin de Mantes au chemin 
de Marolles à Badonville ; 

4* la sente aux Pauvres ; 

5* la sente de la Drouetterie. 

(1) KUe fut dépavée eu L9<)0 et iiK)l 



1^6 BROUÉ 

Cette délibération ne reçut pas sa complète exécution 
car une partie des sentiers susdits existent encore ac- 
tuellement. 

Dans sa séance du 9 octobre 1825, le conseil a fixé 
ainsi qu'il suit les chemins de la commune : 
X'*' l. de Bu à Nogent-lc-Roi, 3890 mètres ou 1997 toises ; 

2. de Broué à Germainville, 1495 mètres ou 767 toises ; 

3. de Germainville à Goussainville, 2907 mètres ou 

1493 toises ; 

4. de Broué à la Chapelle-Forainvilliers, 1331 mètres 

ou 683 toises ; 

5. de Broué à la Musse, 1955 mètres ou 1003 toises ; 
(). de Broué à Boutigny, 1894 mètres ou 972 toises ; 

7. de Broué à la croix Durvie, dit le chemin du 

Breuil, 715 mètres ou 367 toises ; 

8. de Broué à Champagne, 487 mètres ou 250 toises ; 

9. de Broiié à Bu par la Sablière, 1676 mètres ou 

860 toises ; 

10. des terres Madeleines, du n" 1 au n" 9, 60 mètres 

ou 31 toises ; 

11. de Marolles à Germainville, 1045 mètres ou 536 

toises ; 

12. de Marolles à Havelu, 908 mètres ou 466 toises : 

13. de Broué à Marolles dit le chemin de Mantes, 

1596 mètres ou 819 toises; 

14. deBrouéà Orvilliers, 1203 mètres ou 617 toises; 

15. de Brouéàlîadonville, 16 16 mètres ou 829 toises; 

16. de Mr.roUes à Badonville, 2054 mètres ou 1054 
toises ; 

17. de Badonville à Bécherot, 495 mètres ou 254 toises. 
Le chemin n** 1 aura une largeur de 13 à 14 pieds et les 

autres de 11 à 12 pieds. 

Le 30 octobre 1836, pour se conformer à la nouvelle 



BROUÊ XYI 

loi sur les chemins vicinaux, le conseil dressa un nouvel 
état de reconnaissance de ses chemins et quelques petites 
modifications furent apportées au tableau ci-dessus. 

Aujourd'hui le territoire de la commune de Broué est 
sillonné par 

1" le chemin de grande communication n" 38, de No- 
gent-lç-Roi à Ivry-la-bataille, élargi en 1852 ; 

2"" le chemin d'intérêt commun n" 147, d'Anet à Gondé, 
par Abondant et Boutigny, élargi en 1874, en 1896 et 
en 1897; 

3" le chemin n'* 165, de Mézières en Drouais à Boissets, 
construit en 1881 ; 

4" le chemin n"* 166. de Boutigny à Cherisy, élargi 
en 1874 ; 

5** le chemin n" 219, de Broué à Villemeux, construit 
en 1890 ; 

6*" le chemin n" 310, de Saint-Lubin de la Haye à Broué 
par Goussainville, fait en 1894 ; 

7" le chemin n** 3 12, de Broué à Grandchamp, construit 
en 1873. 

La commune de Broué est traversée par la voie ferrée 
de Paris à Granville et possède sur son territoire la gare 
de Marchezais-Broué. 

Ce chemin de fer a été concédé à la compagnie de 
rOuest par une convention des 2 février et 6 avril 1855, 
arrêtée entre le gouvernement et la compagnie et sa^pc- 
tionnéc par la loi du 2 mai 1855. 

Commencée en 1861, cette ligne fut livrée à l'exploita- 
tion le 15 juin 1864. 

Le trafic de la gare de Marchezais-Broué s'est élevé 
pour la dernière année à 88000 francs. 



KiioiÉ (775-f-l5 V.) 'iî> 



iiIJ8 niiopt 



V — Industrie, 

La seule industrie que Ton rencoutreà Hrouécst Téta- 
bti^seoient connu sous le i^oiti c|^ ^ 1^ l^aiterie », où la 
Société des Fermiers RéMnis travaille et stérilise le lait 
foiifiû par les cultivateurs des environs et (jui est expédié 
chaque jour à Paris. 

M. Arnoult fut autorisé à créer cet établissement Ip 
^ijuin Ift67. 

Autrefois il y avait à Broué un four à plâtre et à Ma- 
roUes ^ne tuîlpn^ qui sqnt ^pjoiird'hMÎ détruits. 

Si la commune de Broué est actuellement une des plus 
favorisées au |)Qii)lL do vue des comfnunications, il n'en 
est pas de même au point de vue du service postal. 

Jusqu'en 18(54, il y ctit à .Vlf^rolles nn ve|ai de poste aux 
chevaux, mais le service de la poste aux lettres fut toujpurâ^ 
défectueux. 

Kn 1806, 1812 et même en 1827, Broué était desservi 
par )e bureau de Nogent-le-Uoi. 

lin 18^1, il le fut par le bureau de lloudan et rattaché 
à celui de Bii en 1847. 

Malgré la protestiation de toutes les comniipnes voi- 
sines : RrPUé, Uprchprps, La VilIp-rEvéquc, Saint-Luhia, 
GOiissainville, Champagne, Havehi, Marche?;ais, Servill^, 
le bureau de poste de Bu fut cr^é. 

Par une lettre prj d3te dp 30 ^oùf: 1R44, le préfet d'Eure- 
et-Loir informa le maire de Broué que le ponseiller 
d'Etat, directeur des ppstes, ayait Tintention de créer un 
bureau de poste à Brpué. 

Depuis cette époque, ce projet n'a j)as encore été mis 
à exécution, malgré les délibérations prises successive- 



HROIJK M) 

ment en I8^f9, 1877, 1878, 1879, 1880 et tous les ans 
jiisques et y compris 1897. 

5* — Statisfi(/ui\ Popiihttion. 

Le chiffre de la population do la commune* de Hroué a 
souvent varié. 

Kn 1580 il était d'environ 800 habitants et le total des 
naissances a été de 58. 

Kn I51Ki,elle fut décimée par les jçuerres religieuses et 
on enregistra seulement 18 naissances. 

Kn 1608, il y eut encore 58 naissances ainsi qu'en 1()14. 

En 1680, il y en eut seulemeht 29 et le dénombrement 
fait par Louis Kgasse, procureur fiscal, le 1*1 février 1780, 
accusa une population de 525 habitants. 

Depuis cette épo(jue le chiffre a varié d'une centaine 
environ pour revenir où il en était il y a un siècle. 

Il était de 

595 haliitants en 1827, 



(»2« 


en 1855. 


578 


en 1862, 


560 


en 1876, 


5i8 


en 1896. 


cX 5G() 


en l*K)l. 



Un fait sans précédent sVst passé dans la commune de 
Broué en 1661 . 

Du 4 janvier au 2^ octobre de ladite année, il mourut 
52 enfants de moins de Ki ans. 

Broué est le pays des morts violentes. Si Ton enregis- 
trait tous les cas(|ui nous s^t signalés dans les archives 
et tous ceux qui sont a notre connaissance, la funèbre liste 
confinerait le chiffre de 50, ce qui fait une moyenne de 
une niort vioh^nte [)ar six anné(*s. 



CHAPITHK XI 



VIE PRIVEE - USAGES 



I" — Habitations. 




K commune de Broué n'offre qu'un château, 
celui de Badonville. Il y a quelques maisons 
bourgeoises à Marolles et à Broué. 

L'habitation du cultivateur n est, en géné- 
ral, composée que d'un rez-de-chaussée qui 
renferme le lit, Tarmoire, la table, Thorloge, le berceau 
des enfants, etc. 

Les plus aisés ont plusieurs pièces. Outre Je principal 
logement, chaque habitant a une cave, une grange, une 
étable, une écurie, un toit à porc, un poulailler, le tout 
avec cour et jardin. 

Depuis cinquante ans, il y a une notable amélioration 
dans.les constructions. 

Les anciennes maisons, bâties en terre et non crépies. 

n'avaient souvent pour les éclairer qu'un seul carreau ou 

bien une étroite croisée de quatre ou six petits carreaux. 

Les portes étaient très basses et toutes les couvertures 

étaient en chaume. 

Aujourd'hui, au contraire, la plupart des maisons ont 
des fenêtres à deux vantaux et^à grands carreaux: elles 
sont bâties en moellons et couvertes en tuiles, parfois 
même en ardoises. 



BROUÉ 341 



2** — Nourriture. 

L'habitant de Broué fait ordinairement, en été, quatre 
ou einq repas : deux déjeuners, le première \ heures du 
matin, le second à 8 heures; le dînera midi; le j^foùterà 
\ ou 5 heures ; le souper à i) ou 10 heures du soir. 

Kn hiver, il fait deux repas de moins et son souper est 
à 7 heures du soir. 

Il déjeune avec du pain et du fromage ; il dîne avec 
une soupe grasse ou maigre, du lard et quelques fruits ; il 
goiite avec du pain et du fromage, et soupe avec une soupe 
trempée en même temps que celle du dîner, que la ména- 
gère a mise dans le lit et recouverte de Toreiller pour la 
tenir chaude ; et de plus avec une salade, dans laquelle il 
entre peu d'huile et beaucoup de vinaigre. 

Les œufs, le laitage, les harengs, les haricots, les len- 
tilles, les choux, les navets, principalement les pommes 
de terre, entrent dans la nourriture du cultivateur. 

Autrefois il ne mangeait de la soupe au bœuf que lors- 
qu'il était malade ou le jour de la fête du pays. 

Aujourd'hui, il en mange chaque dimanche ; et cepen- 
dant le porc est encore sa principale nourriture en fait de 
viande. 

Il se croit à la noce quand il déguste un lapin fricassé, 
une salade avec des œufs durs, du boudin et une galette 
de farine et de sel avec ou sans graisse. 

Le pain du cultivateur est un pain bis fait de farine de 
blé mélangée à un peu de farine de seigle. 

Sa boisson ordinaire est le cidre. Les charretiers et les 
faucheurs ont le matin un demi-litre de vin. 

Il y a soixante-dix ans, le cidre lui-même était rare. Le 
paysan ramassait les prunelles des buissons, faisait avec 



nV2 HRorR 

ses ({uelqiies pommes ce ([u'il appelait des dagueiiettes et 
avee le tout il obtenait une boisson fermentée qui durait 
toute Tannée, car au fur et à mesure que Ton en tirait 
par la ehantepleure, on comblait le vide en versant de 
Teau par la bonde. 

La lemme ou la (ille de la maison met le couv(*rt, sert 
à table, mange en courant, souvent debout ou après les 
autres. 

Kn général, depuis une dizaine d'années, la nourriture 
est |)lus abondante, plus substantielle et plus saine. 



li" — Habillement. 

\\n Tan 1000, les habitants de Hroué portaient les che- 
veux longs, mais Yves de Chartres, dit-ort, le fit interdire 
dans son diocèse et l'on vit les personnes des delix Sexes 
porter les cheveux courts. 

Voici qtiel élait le costume du laboureuf au XII^ î4iècle. 

Il revêtait le sayon qui ne passait pas les genoux. Il 
mettait par-dessus un surtout ample et codrt, de diffé- 
rentes formes, ressemblant au bardocucul on à la casula 
des Gallo-Romains. 

Le vilain du XIII" siècle ne quittait pas Thabillement 
court et serré, les braies tannées, les manteaux d'étoffe 
brune et grossière, la tunique reletlue par une ceinture où 
appendaient Tescarcelle, le couteau et la cognée. 

Hommes et femmes s'envelop|)aient, Thivei*, dans une 
cape ou chape, long manteau surmonté d'tlrt capuchon 
qui se rabattait aux jours de pluie. 

On ne connaissait pas les parapfuies, ausiâi a la chape 
de pluie » au tissu impelméable rendait des services ex- 
cellents. 



niun:k * 'M'^ 

Des heuscs ou houscaiix, grandes botlcs (*n cuir, para- 
ehevaient ce costume séculaire. 

Vers la fin du XIN" siècle et pendant le (juinzièine, 
quelques changements survinrent dans Thabillement des 
roturiers. 

Le chaperon fut remplacé par un ample camail, sur le- 
quel s'enfonçait un a chapel » de feutre. 

Bien des hommes de peine avaient encore les cuisses 
nues, les chausses dépourvues de semelles et d'empeignes 
Ils marchaient nu-pieds. 

Kn KtGl) parut la coiffe ou héguin ; les femmes la 
portèrent surtout dans les cérémonies funèbres jus- 
qu'en 1850. 

De 1800 à 1850, les hommes avaient des culottes à 
pont, quelques-unes à jarretières. Legiletdes grands jours 
était de velours fleuri ; la chemise à jabot portait d'é- 
normes boutons de cuivre reliés par une chaînette ; enfin 
une redingote à grands revers complétait leur habille- 
ment. La redingoteétait aussi remplacée par la blouse, en 
toile bleue, dont les épaules et les poignets étaient garnis 
de broderies blanches. 

Les femmes portaient une robe d'indienne et un bonnet 
à bajoues. 

Les uns et les autres étaient chaussés, suivant la cir- 
constance, de souliers ou dp sabots. 

Aujourd'hui, rhabillement du paysan de Broué est 
exactement le mên^e que celui de remployé citadin. Sa 
femme et sesj lilles font faire leurs costumes à la ville 
voisine et Ip tout est réglé, cpiiipi^ ailleurs, sur le grand 
mouvement de la mode répandu de P^ris sur toute la 
France. 



M^ BROUK 



4". — Ameublemettt. 

Jusqu en 1820 l'ameublement comprenait un lit à co- 
lonnes que surmontait un ciel. 

Depuis on trouve des lits à alcôve avec rideaux de 
serge. 

11 V avait encore : une armoire, un coffre, un saunier 
et un dressoir j)our la vaisselle. 

Les horloges avec leur boîte ne firent leur apparition 
que plus tard. 

Quelques images religieuses, appendues aux murs, 
étaient les seuls ornements des habitations. 

Aujourd'hui la mode est aussi entrée dans Tameuble- 
ment. 

On voit des lits à baldaquin, des rideaux multicolores, 
des commodes, des buffets, des pendules, etc. 

Le sommier remplace la paillasse d'autrefois et chaque 
couchette est garnie d'un matelas, d'un ou plusieurs lits 
de plume, d'une couverture de laine, d'un couvre-pieds 
et d'un édred(m avec traversin et oreillers. 



.7 — Langage. 

On parle aujourd'hui, à Broué, avec plus de coriection 
et de pureté qu'autrefois. 

Cela tient à l'essor donné à l'instruction populaire ot 
aux relations qu'amènent la facilité des communications 
et l'admission de chacun à toutes les fonctions publiques : 
jurés, élus du suffrage universel, etc. 

Il y a cependant encore différents vices de langage (|iie 
je vais signaler ici pour appeler sur les locutions vicieuses 
l'attention de ceux qui se rendent ridicules en les cm- 



ployant cl dans le but de défendre notre belle langue 
contre les barbarismes de Tignorance. 

A lîroué, on prononce encore certain mots en eau 
comme s'ils étaient terminés en iau :iau, biau, siau, cou- 
(/uiau, cisiaur^ chapiau, viau, pîau, pourciau, pour eau 
beau, seau, couteau, ciseau^r, chapeau, veau, peau, pour- 
ceau. 

Certains mots terminés en eur comme s'ils Tétaient en 
eu.r : menteux^ bateux, tricheux^ faucheux pour menteur,, 
batteur y tricheur, faucheur. 

On dit : dressou(^, rasoué, pressoué, mouchoué pour 
dressoir, rasoir, pressoir, mouchoir. 

Les plus âgés prononcent nnjeval et àe^ Jeveux, 

Ils disent aussi ; une cherue, une c heret te i>our charrue 
et charrette ; du morquiè et une tabaquière ; p(»ur mortier 
et tabatière ; la rhieume et des prennes pour du rhume et 
des prunes. 

Tous les è ouverts deviennent é fermés. Ou prononce : 
père, mère, frère, mais par contre il est dit : du ble. 

Dans les verbes on se sert du pronom je au pluriel et on 
dénature les formes : pavons, /allons, f irons, jallunme, 
pour : nous avons, nous allons, nous irons, nous allions. 

On féminise les noms propres d'hommes pour dési- 
gner leur femme. 

La femme à Cadot devient la Cadote, la femme à Bè- 
ranger devient la Bèrangère, celle de Robillard devient 
la Hobillarde, etc. 

On abrège les noms de baptême; iMEuphrasie, Amélie, 
Angélique, Elisabeth, Antoinette, on fait Phrasie, Mèlie, 
Gélique, Mabeth. Toinette, 

Le son o se transforme en ou : des poummes, des 
bournes, de la bourgougne, une soumme pour dei^ pommes, 
des bornes, de la bourgogne, une somme, 

BROUÉ (775+15 c.) i'i 



:ri() 



BH*irr< 



Los ox|)r(*ssi()us corrompues les plus usitées sont : 

(illcr qu'rî. poui" aller rhiTcher. maille, pour meule. 



// qunnti\ 


— avec. 


nentiilcs,, 




lentilles. 


arconii\ 


, — alcôve. 


ortnoirCy 




armoire. 


ortnena. 


- aliuanach. 


stinf(.sNrc, 




sangsue. 


ben^ 


— bien. 


sincr. 




signer. 


in'' tôt, 


— l)ieiit<U. 


Icrtotts, 


— 


tous. 


bloUffNC. 


— • boucle. 


tonniiie/\ 




tonnellier. 


r/islrolc. 


— casseiole. 


hnurriller^ 




bourrellier. 


rollidor. 


— corridor. 


tu rrais. 




tu crois. 


rorr. 


— encore. 


raio^ 


— 


noi.x. 


coter. 


— collier. 


i'7«, 




voilà. 


mi f fin. 


— milieu. 


* nvcindrt\ 




auirer, atteindre, 


rrrif'rCy 


— arrière. 


amelette^ 




omelette. 


/ien , 


— lumier. 


rronoi.r. 


— 


croix. 


/Jftmiw, 


— ilainme. 


roêtrria tt , 




verrou. 


/fciibc, 


- laible. 


su blet, 




silHel. 


icuK'rv, 


— lièvre. 


nifjrrdon. 




édredon. 


cfinic/ion. 


— robinel. 


bfi^niuu. 




tombereau. 


itoit^ 


— aussi. 


oriller. 




oreiller. 


/naric/itily 


— muréctial. 


cnncçon. 




caleçon. 


tnon crfiK'ate, 


— ma cravate. 


rutaplnnc, 




cataplasme 


rpli''tr/\ 


— faire vite 


rarempernnnt. 




carême prenant. 



Un usage dont nous devons aussi parler parce qu'il est 
répandu, c'est celui des sobriquets. 

Beaucoup d'habitants ont le leur ; aussi un nouveau- 
venu dans la commune qui ne sait pas les véritables noms, 
est-il exi)Osé à blesser à chaque instant, sans le savoir, 
beaucoup d'amours-propres. 



(V' — 



i sa^cs 



11 est probable (|u'au moyen-nge, Broué avait ses diver- 
tissements populaires, fêles demi-religieuses, demi-pro- 
fanes, comme il en existait partout. 

Nous savons et nous avons déjà relaté plus haut que 



liuotMf: 'Ml 

les bei\ifei'S iatrocltiiHuioiit dos montons dans Tégliso à la 
messe de minuit. 

Peut être aussi que nos ancêtres se sont l'éjouis à la 
lête de Tàne, à celle des harengs, etc ; mais, comnie nous 
ne savons rien de précis à ce sujet, nous nous bornerons 
à raconter ce que nous ont communiqjié les anciens de 
lîroué de leurs souvenirs d'enfance. 

Nous avons déjà parié du manli gras ; il y avait aussi 
le feu de la Saint-Jean (jui se faisait chaque année sui' la 
place publique. 

Cette coutume dura jusqu'en 184i). 

On fêtait aussi les brandons, cérémonie dans laquelle on 
parcourait les champs avec des brandons ou torches en- 
flammées. De cette fête, il ne reste plus aujourd'hui qu'une 
singulière coutume ; c'est que ce jour-là ce sont les 
jeunes lilles qui vont inviter les garçons pour la danse. 

La fête des Uois offrait quelque chose d'assez remar- 
(puible. * 

Après avoir allumé une chandelle, qu'on appelait la 
chandelle des Rois, le chef de la famille partageait un gâ- 
teau en autant de parts qu'il y avait de personnes pré- 
sentes ; en ajoutant une part pour le bon Dieu et une ' 
pour l'enfant absent. 

Le plus jeune de l'assemblée se mettait sous la table ; 
et le père, montrant chaque part prononçait ces mots : 
c( Phœbe Donvne, pour qui ? » à quoi Tenfant répondait 
au hasard en citant le nom d'une des personnes présentes. 

Le lendemain les pauvres se présentaient pour recevoir 
la part du bon Dieu et dans chaque maison ils chantaient 
les couplets ci-dessous : 



Je vous sa -lue la com-pa-g^nie, Les gens de la mai- 



:]48 



BROUé 






7^^ 



i>— 




i^ 



S 




son Que l'bon Dieu vous en - voi e Du bien à foi - 



1 



* 



*± 



i 



t—^p^h. 



m 



fc=i: 



1 -^^-1 : 



^m 



^i 



t 



V=i'=]^ 



ï 



:S=i 



son Je viens d'un pays é-tran-ge De-dans ce bas lieu Pour vous 



^^j ;.p=jyH -J ^ ^feHj^3^j: 



fai-re la de - man-de De la part à Dieu. 



II 

Si la fève se présente 

Nous la garderons 
Dans not' grenier sur une planche 

Nous la metterons. 
Kl puis nous crierons trois fois : 
Le roi boit ! le roi boit î le roi boit ! 
La part au bon Dieu s'il vous plaît. 

La part de l'absent était serrée avec soin dans une 
armoire par la mère de famille qui chaque jour la visitait 
et cherchait à reconnaître, dans Tétat de cette part, I état 
même de la personne absente. 

Il n'y a aucun ancien usage à signaler relativement 
aux décès. 

A la naissance, il y avait une petite coutume qui 
n'existe plus aujourd'hui. Le baptême se faisait le jour 
même ou le lendemain de la naissance. 

Au XVir* siècle, il y avait deux parrains pour un garçon 
et deux marraines pour une fille. 

Beaucoup plus tard, Tusage suivant existait encore. 

La personne qui portait Fenfant au baptême, escortée 
des parrain et marraine, se présentait près du lit de Tac*- 
couchée et disait : « Nous emportons un payen ou une 
payenne », et au retour le même cérémonial se reprodui- 



BROUÉ 349 

sait avec ces paroles : « Nous rapportons un chrétien ou 
une chrétienne ». 

Dans la rue le parrain et la marraine jettent des dragées 
aux enfants qui se bousculent pour les ramasser. 

Le mariage était Tobjet d'un certain nombre d'usages. 

Quand les jeunes gens avaient décidé de s'épouser on 
choisissait un jour, appelé le beau dimanche et les pa- 
rents du futur venaient dîner chez la future. Jusqu'à ce 
qu'on se mette à table, il n'était rien dit de la mission 
([ui devait s'accomplir ; mais au moment précis où la 
maîtresse de maison découvrait la soupière, le père du 
jeune homme se levait et là, il demandait à la jeune fille 
d'abord si elle voulait devenir sa fille, et à ses parents 
s'ils consentaient à unir leur famille à la sienne. Après 
une triple réponse affirmative on trinquait, tout le monde 
se rasseyait et se mettait gaiement à table. 

Le jour du mariage, les parents du jeiine homme s'a- 
vançaient vers ceux de la jeune fille et renouvelaient leur 
demande ; après quoi on partait à la mairie et à l'église. 

A la porte de cet édifice, les mariés étaient arrêtés |)ar 
les jeunes gens de l'endroit qui leur offraient des bis- 
cuits et du vin et tiraient force coups de fusil. 

Cet usage fut interdit à Broué par arrêté municipal du 
M) avril 1845. 

A son arrivée à la maison, la mariée trouvait son pas- 
sage obstrué par des balais, pelles, pincettes, etc. Si elle 
ne les relevait pas en entrant, c'était de mauvais augure ; 
elle ne serait jamais bonne ménagère. 

Avant ou après le déjeuner il fallait a courir les gants ». 

Leshommes se divisaient en catégories suivant leur âge et 
à un signal donné couraient dans la direction de la mariée. 

Le premier qui pouvait l'atteindre et l'embrasser rece- 
vait comme prix une paire de gants. 



Les femmes en taisaient autant et couraient vers le 
marié. 

Au dîner, les jeunes (îlles offraient à la mariée une sou- 
pière contenant des dragées et une autre contenant un 
ou |)lusieurs oiseaux ([u'elle seule avait le droit de 
mettre en liberté; ces oiseaux, ornés du ridians, étaient 
rembléme de la fécondité. 

A un moment donné \\\\ enfant se glissait sous la taUle 
et essayait de dégrafer la jarretière de la mariée. 

Alors celle-ci distribuait à cbacun des convives quelques 
dragées et un bout de ruban que l'on désignait sous le 
nom de « jarretière de la mariée ». 

Kn présentant leurs offrandes, les jeunes filles t'han- 
taient la chanson delà mariée )>. 

Va IVpouse répondait parce couplet : 

De hou (^(LMir, aiiiiahU^s ({('iioisellcs, 

Je re(;<)is ce |ircsent g'iK-ieux. 

Km preiiaiil ces oiseaux |>our njodèles, 

Puissious-uous êlre loujo:irs heureux. 

Ces oiseaux, ces oiseaux, 

Sont le uunlèle ihi plus heureux uiéua^c?. 

Ces oiseaux, ces oiseaux, 

Xous pro:neUeul h's jours les j)his heaux. 

Pendant le bal qui suivait le diner, les nouveaux époux 
s'esquivaient au moment propice et se retiraient dans 
une maison inconnue des jeunes gens de la noce, car si 
ceux-ci avaient découvert leur letraite, ils les eussent en- 
nuyés jusqu'au matin, par leur charivari. 

Le lendemain, à Tissue de la messe d'actions de grâces, 
le marié et la mariée étaient juchés dos à dos sur un Ane • 
cette dernière avait la figure tournée vers la croupe de 
l'animal dont elle tenait la queue dans la main droite. 



ICii rrl i*(|uipag(\ Us étaient conduits, aux sons du violon 
cl du tambour, jusqu'au pied d'une croix. Là ils se juraient 
une fidélitô réciproque, puis on disait à la mariée : « Levez 
« la main, madame, et promettez, en présence de Dieu, de 
« n'aller jamais chercher votre mari au cabaret! » Ce 
qu'elle promettait et ne tenait pas. 

Ces coutumes durèrent jusqu'en 1820. 

Aujourd'hui cette grosse gaîté n'existe plus. 

C'est à peine si Ton chante encore à un dîner de noces 
qui ressemble plutôt par son étiquette et sa froideur à un 
banquet diplomatique. 



7". — Croyances populaires. 

Il y a cinquante ans, on croyait aux sorciers. Un cul- 
tivateur de Hroué passait pour entretenir commerce 
avec le diable : et pas un ne se serait aventuré à revenir 
la nuit, de Dreux, par les bois de l'Hospice, à cause du 
berger de la Mésangère, qui répandait la terreur sur 
toute la contrée. 

Deux habitants de Hroué qui se rendaient un matin à 
Tillières, avant le lever du soleil, n'osèrent traverser le 
pont de Cherisy à cause de deux feux follets qui en oc- 
cupaient l'entrée. Ils reconnurent, quand le jour vint, 
que c'étaient deux lanternes placées sur les parapets par 
les ouvriers qui réparaient le pont. 

Une foule de supcrslitions trouvaient encore crédit dans 
la population et, malgré les progrès de la science et de 
la civilisation, toules ne sont pas encore déracinées. 

Mn elVet, il nous est ai rivé de constater encore en I89() 
(pTune famille n'envoyait pas son (»nfant à l'école le jour 
de la rentrée parce que c'était un v( ndrcdi. 



352 BROUÈ 

Enfin nous terminerons ce paragraphe en signalant la 
croyance qui s'attache « aux mais ». 

On désigne ainsi les bouquets ou branchages que les 
jeunes gens accrochent aux portes et même sur les che- 
minées des jeunes filles dans la nuit du 30 avril au 1" mai. 

Si le (( mai » est en lilas ou autres fleurs, c'est un 
signe honorifique ; si, au contraire, le a mai » consiste en , 
une branche de bouleau, c'est que la jeune fille, par son 
caractère hautain ou maussade, mérite purement et sim- 
plement le fouet. 

8° — Jeux et Diverfissemefits. 

Les jeux en usage aujourd'hui dans la commune de 
Broué sont : le billard ; les jeux de cartes : piquet,, écarté, 
mouche ; les dominos. 

Autrefois les hommes jouaient à la paume. 

Un peu plus tard, ils jouaient aux pièces de 6 francs 
ou à la grue avec des liards. 

Les femmes jouaient aux quilles dans la rue et les 
jeunes filles jouaient aux rondes et chantaient en dansant. 

Parmi les chants populaires, signalons une chanson 
intitulée : Le Canton d'Anet. 

Chaque commune y est représentée par un couplet. 

Vax voici le quinzième : 

Au tefiiips jadis, 13nnir 
Avait une ai)bayc, 
,Le pavillon carré 
Kst seul encore en vie. 

Toujours [bis) 
La nuit comme le jour. 

Nous terminons en citant les compositions inédites de 
M. Aristide Challes, natif de Broué. 



BROUÉ 



35:^ 



Voici celle qu'il a faite en l'honneur du colonel Ma- 
rais, dont nous avons parlé pr.ge 324. 



LE COLONKL MARAIS 



La Vie (Tun brave. 



\ 




.1^. 



:t=p: 



^^^^i^^i^il 



Mes amis, cé-lé-broiis la )iirloi-ri\ . D'un en-faii( do iio-trr ha- 

S 



^^^p^^s^^^^s 



meau. Car pour nous tou-jours sa iné- moire Se -ra ce qu'il oMt de plus 



É^Ê^^ÊfeBâssiitË^^sÊ^^ 



beau. Pour la pa - trie, il quit - ta .*5a chau- ini- lU', Qu'il 



Crcfc. 



ser-vil tou-jours a - vec hou - neur. El Ton vil sur sa lar-ge poi- 
^^^ Urgo f 

tri -ne. Bril-ler la croix de la lé-f^ion d'hon-neurl Rn-fantM du pa^ 



^m 



■o- 



:p=p: 



"^0-%- 



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ItrJs —- h — h— g 






ys, chan-tons tous en cbœnr, Sa bon - té ain-si qui* sa glot' 



^?^H ^ 



W—f^—^—^ 



t 



% 



V=7- 






'^i 



' re Car pour tou - jours au fond de nos cœurs Res - te 

t _ 



É^âgËpiigÊf^^^i 



ra gra-vée sa mé-moi-reé 
■ROUÉ (7754-15 c.) 



%d 



354 BHoué 



fî 






Sous le climat brûlant d'Afrique, 
Marchant de combats en combats ; 
Avec un courage héroïque, 
Il guida nos vaillants soldats. 
Au Maroc, ainsi qu en Italie, 
A la tête de nos hardis chasseurs. 
Partout, il exposa sa vie, 
En combattant avec ardeur. 
Knfants du pays^ etc. 

111 

Sa santé déjà menacée 
Le força de prendre du repos ; 
Jeune encore, se trouva brisée, 
La carrière de notre héros. 
Pour sa bonté et sa franrhise, 
De ses soldats, il fut regretté. 
Car pour lui, telle était sa devise : 
Patrie, honneur et liberté ! 
Enfants du pays, etc. 

IV 

Quand les Allemands en furie, 
Envahirent nos bourgs et hameaux. 
Toujours prêt pour notre Patrie, 
Il commanda nos braves moblots. 
Il veille sur eux comme un père. 
Les guidant au milieu du danger, 
Et de plus d'un soulage la misère. 
De sa bourse qu'il donnait sans compter. 
Enfants du pays, etc . 



Amis jusqu'à sa dernière heure, 
Notre pays, il a aimé : 
Mais à sa dernière demeure, 
Nous l'avons tous accompagné. 



1 






BROUË 3S& 



Repose en paix dans notre village, 
Ton souvenir ne s'effacera jamais, 
Car ta bonté égala ton courage ! 
Honneur! honneur! au Colonel Marais. 
Enfants du pays^ etc. 



ODK AL DRAP K Ai;. 

dédiée a it.t Vétéra ns de 187 0^7 1 



1 

Drapeau ! magnifique symbole, 
De la Patrie, sublime orgueil ! 
Oui, pour les braves, c'est une idole ; 

De plus d'un, couvrit le cercueil ! 

Tu les as conduits à la gloire. 
Les soutenant dans l'adversité, 
Et Ton peut voir dans notre histoire. 
Ces héros morts pour l'humanité 

'*•' Vers le Drapeau ^ chers Vétérans, 
Tournons les yeux avec confiance, 
Unissons»nous et serrons lesrangs^ 
C*est pour la Patrie, pour la France ! 

Il 

Oui, c*est le drapeau tricolore. 
Qui guide le jeune soldat; 
Malgré le plomb qui le dévore, 
Avec ardeur le suit au combat. 
C'est le drapeau qui sympathise. 
Nous formant en d'immenses faisceaux; 
C'est le drapeau qui nous électrise. 
D'un poltron en fait un héros. 
Vers le Drapeau, eie. 



356 HROUÉ 



m 

Knihlèino sacrt* de In P;ilrit\ 
Sous tes plis de fraternité' ; 
Nos ancêtres ont risqué leur vie. 
Pour conquérir la liberté. 
C'est le drapeau qui discipline. 
Elevant nos âmes et nos cœurs, 
C'est le drapeau qui nous fascine. 
En voyant briller ses trois couleurs. 
Fers le Drapeau ^ 'etc. 

IV 

Oui, cet étendard est magique ; 
Tout disparait en le voyant. 
Les luttes de la politique 
S'effacent^ car il est flamboyant, 
Vétérans, pupilles, sociétaires, 
Regardons ce drapeau français ; 
Portant dans ses plis tutélaires, 
Cette devise: Oublier jamais! 

Saluons tous en ce grand Jour, 
Ce drapeau^ l'âme de la France. 
Et de reprendre Metz et Strasbourg 
Conservons toujours l'espérance. 

Mais de tous les divertissements du village, le plus na- 
turel et le plus vif, pour les jeunes filles surtout, est la 
danse ; et lorsqu'elles rentrent au logis sans avoir dansé, 
tout trahit en elles, durant la semaine, la mauvaise hu- 
meur et le regret. 

Nous sommes, certes, loin de vouloir proscrire ou ap- 
prouver la danse. Elle a été longtemps un des plaisirs les 
plus honnêtes et les plus vrais de la jeunesse. 

Autrefois, la danse commençait à quatre heures du 
soir sur la place de TEglise. 



BROUÉ 1^7 

« Le père Boise », juché Bur un tonneau raclait sur son 
violon Charlotte la républicaine, la Bourbonnaise et autres 
refrains en vogue, et jeunes et vieux s'en donnaient à cœur 
joie. 

Aujourd'hui le bal commence trop tard. 

C'est un reproche sérieux à lui adresser. 

Autrefois la population de Broué se livrait encore à des 
divertissements pendant les veillées d'hiver. 

Les femmes chantaient en (liant ; les vieux soldats y 
racontaient leurs campagnes ; chacun devisait sur les 
événements locaux ou bien l'orateur de la compagnie 
faisait une lecture à haute voix. 

Le jour de la passée de la veillée comme celui de la 
passée d'août, on faisait un festin et les chants et les ris 
duraient jusqu a l'aube. 

9". — Fêtes. 

Broué avait deux fêtes : la Saint-Martin, fête patro- 
nale et la Saint-Michel. 

Marolles fêtait la Saint-Benoît et Badonville la Saint- 
Clair. 

La Saint-Martin avait lieu le jour même où elle était 
indiquée au calendrier; aujourd'hui elle est repoitéeau 
dimanche suivant. 

La place était garnie de loteries, de marchands de gâ- 
teaux et de jouets d'enfants. 

Aujourd'hui elle est nulle et sauf la Saint-Martin de 
1896 que la musique avait fait revivre, on ne distingue pas 
la fête patronale d'un autre jour. 

La Saint-Benoit, à Marolles, ressemblait à la Saint- 
Martin, mais la fête la plus populaire de la localité semble 
avoir été la. Saint-Clair ft Badonville. 



Les jeunes gens et les jeunes filles offraient au châte- 
lain un gâteau porté dans un plat muni d anses en croix 
recouvertes de fleurs. 

En présentant ce gâteau , ils chantaient les couplets 
suivants : 

î 

Nous venons sans mystère. 
Pour vous faire un compliment; 
Nous ne cherchons qu'à vous plaire. 
Sans rien dire éloquemment. 

Refrain. 

Dans ce charmant jour de fête. 
Avec /es (ions de nos ctrurs ; 
Pour couronner \^otre tête. 
Daignez accepter ces fleurs. 

u 

Notre don est l'image. 
De votre tendre humanité. 
Vous avez en partage, 
La douceur et la bonté. 

Rbfraiiii. 

Dans ce charmant, etc. 

Le châtelain remerciait, ollrait des rafraîchissements, 
puis il allait ouvrir le bal en dansant avec une fille du 
village. 

Le feu de la Saint-Martin qui avait lieu la veille de la 
fête se perpétua jusqu'en 1852 et les réjouissances de 
Badonville durèrent jusqu'en 1870. 

Un cafetier de Marolles institua une autre fête locale 
qu'il a baptisée du nom typique de Saint-Croque»ous. 

Enfin une fête est célébrée chaque année i la gare. 



BROUÉ 



359 



le dimanche d'après la Fête-Dieu. C est aujourd'hui la 
plus importante de la commune. 

En 1820, les jours de fêtes pendant lesquels les ou- 
vriers chômaient étaient considérables. 

Nous avons relevé sur le registre de Pierre Contct les 
dates suivantes : 

l*^*" janvier, 1 jour. 

2 février, (Chandeleur, 
2.5 mars, fêle de la Vierge. 

Pâques, 3 

Ascension, 

Pentecôte, 3 — 

24 juin, saint Jean, 
29 juin, saint Pierre, 

4 juillet, saint Martin, 
1.5 août, fête de la Vierge, 
2.5 aoùl, saint Louis, 

1*''' septembre, saint (jilles, 

8 septembre, fête de la Vierge, 

Toussaint. 2 

Il novembre, saint Martin, 

8 décembre, l'ôte de la Vierge, 

Noël, 3 — 

A cette liste il faut ajouter le 19 février, fête de saint 
.loseph, patron des charpentiers et la fête nationale de 
Saint-Charles. 

Depuis 1868, les ouvriers se sont créé de petites réu- 
nions le jour de la fête de leur patron respectif. 

Ce sont : 

L'Ascension, pour les maçons. 
La Saint-Joseph, pour les charpentiers. 
La Sainte-Anne, pour les menuisiers 
La Saint-Eloi, pour les forgerons. 



ÎW) BROUé 

La Saint- Vincent, pour les marchands de vin. 
La Saint-Hubert, pour les chasseurs. 

Enfin nous terminerons en ajoutant que chaque année 
les pompiers célèbrent en grande pompe (soit dit sans 
jeu de mots) la fête de Sainte-Barbe ; et les musiciens 
celle de Sainte-Cécile. 

Indépendamment de toutes les fêtes énumérées ci-des- 
sus, les habitants de Broué ont toujours célébré avec en- 
train les fêtes nationales : Saint-Charles, Saint-Louis, mi- 
aoùt, 14 juillet. 

Chaque année, à cette occasion, il est fait un banquet 
populaire sur la place de TEglise après quoi tous, jeunes 
et vieux, se livrent sur le Jeu de Paume, au plaisir de la 
danse. La Compagnie de Sapeurs pompiers et la Société 
Musicale rehaussent Téclat de cette fête par leur con- 
cours. 



MO[iÉ(??5+l5 c.) 



CHAPITRE XII 



LES HAMEAUX DE BROUE 




A commune de Broué a toujours com- 
pris un certain nombre de hameaux, 
quelques-uns sont aujourd'hui dé- 
truits ; d'autres ont été construits de- 
puis fort peu de temps. Nous dirons, 
dans leur ordre alphabétique, quelques mots des uns et 
des autres. 

Depuis 1790. rhistoire des hameaux a été commune 
avec celle du bourg de Broué ; elle a été racontée plus haut. 
Nous ne nous occuperons donc que de l'histoire parti- 
culière à chacun d'eux avant la date précitée. 

M. Lefèvre. dans son Annaaire de 1863, ayant utilisé 
tous les documents qui existent aux archives départemen- 
tales, nous répéterons ce qu'il a écrit, en y ajoutant ce que 
nous avons trouvé d'intéressant dans les registres commu- 



naux. 



364 



BROUÉ 



1. — Badonville 

Badonville est situé à deux kilomètres au nord-est de 
Broué. 




Plan dk Iîado.nvii.lk kx 1751. 



C'était une seigneurie importante. Cependant au VHP 
siècle, ce n'était qu'une métairie que le Polyptique d'Ir- 



BRoufe 365 

minon ( I ) mentionne sous les noms de Bidulfi-Villa, Ba- 
dulfi- Villa. Elle appartenait alors à Tabbaye de Saint Ger- 
main des Prés, qui y entretenait des colons dans plusieurs 
manses tributaires du fisc de Boissy (2). 

Nous y trouvons réunis, ce qui n'est pas commun, un 
manse ingénuilef ayant cinq bonniers (3) de terre labou- 
rable et un arpent de pré ; — un manse servile, ayant 
deux bonniers de terre et un demi-arpent de pré ; — un 
manse lidik, auquel étaient attachés sept bonniers de terre, 
quatre arpents de pré, un demi-arpent de bois. 

Ces manses. connus sous la dénomination générale de 
manse censuel ou manse tenu à cens par un colon, un lide 
ou un serf, étaient ainsi appelés suivant la nature des re- 
devances et des services dont chacun d'eux était grevé, et 
non suivant la condition des personnes qui l'occupaient. 



(1) Dénombrement des manses, des serfs et des revenus de Tabbaye 
de Saint-Germain-des-Prés sous le règne de Charlemagne. 

(2) M Johannes colonus et uxor ejus colona, nomine Waldoildis, ho- 
u raines sancti Germant : Waltbans est eorum iilius. Manet in Bidulti 
a Villa. Tenet dimidium mansum ingenuilera, habentem de terra arabili 
u bunuaria V, do prato aripennum I. » 

« Autlefredus servus et uxor ejus ancilla, nomine Genebolda, homi- 
« nés sancti Germani. Manet in Badulii Villa. Tenet dimidium mansum 
it servilem, habentem de terra arabili bunuaria II et dimidium, de 
« prato aripennum I. » 

« Hontardus colonus et uxor ejus colona, nomine Guntberga, homi- 
u nés sancti Germani : GuDthardus est eorum filius. Et Hincboldus 
'c colonus et uxor ejus ancilla, nomine Ëurehildis. Isti sunt eorum 
« infantes : Honthaus, Eurinus. Hincbolda. — Et Sicleboldus colonus 
« et uxor ejus colona, nomine Bernehildis, de beneticio Ingabramni, 
u homines sancti Germani. Isti III manent in Badulfi Villa. Tenent 
» mansum lidilem, habentem de terra arabili bunuaria VII et dimidium, 
« de prato aripennos III, de silva dimidium aripennum « [Polyptiqiic 
{dirminon, t. il, p. 1.^8, 141, 144). 

(3) Le bonnier de terre, du temps de l'abbé ïrminon était égal à 
1 hectare 28 ares 33 centiares. 



366 BROUÉ 

Le manse consistait dans une petite maison a laquelle 
étaient attachés des champs, des prés, de$ bois, et souvent 
des vignes, le tout suffisant pour l'entretien dune famille 
de paysans. 

Dans le siècle suivant, les ravages des Normands rui- 
nèrent la plupart des possessions que l'abbaye de Saint- 
Germain avait dans le Drouaia ; le domaine de Boissy fut 
démembré. La métairie de Badon ville était passée dès le 
Xr siècle aux moines de Coulombs, et au XII', elle était 
devenue un château-fort : « Badnnvilte castrnm milinribus 
Xlïl a Buxido eurum versus . » 

11 h). — Après la convention ci -dessus rapportée, page 
Bi , passée entre les chanoines de Meung et les moines de 
Coulombs, Milon, vicomte de Dreux, voulut inquiéter ces 
derniers dans la perception des dîmes de Badonville et de 
Basainville, mais à la prière de Roger, abbé de Coulombs, 
il se désista de ses prétentions, moyennant 60 sous quil 
reçut de Tabbaye et 10 sous qui furent donnés a Simon, 
son frère (1). 

« Il y a audict Badonville. haulte. basse et moyenne 
justice. )) 

Cf Soit icy remarqué, touchant le droict de dixme. que 



(1) u NotuiJi sit omnibus quod duabus decimis quas monachi de Ht)s- 
u denti apud Basainvillaiii et Baduiivillain longo tempore quiète posse- 
« deraiiius,Mi!o, Drocensis vicecoiries, llliorurn Belial instinetu, calinu* 
« uiain intulit. Tandem preoibus abbati Rogerii permotus, LX*' soHdns 
« inde accipiens, libéras et quietas concessit. Simon autem, frater ejus, 
u pro eadeiii re decem solidos habuit. Goncesserunt hoc filii ejus. 
« Testes fuerunt hujus rei Guarinus de Fraxineto, Wiilelmus de 
« Orrevalle, Galterius volucris et Richardus Boisardus. » 

(( Ce tiltre, dit Guillaume Maiilier dans son livre-journal, est extrait 
« dt* certain cartulaire qui est en l'abbaye de Coulombs, qui se com- 
a menff* : Cartula Roberti Régis, au 9" livre, 14* feuille, au tiltre de 
•' />/• Dominis HdsunviU.'v et Badunvilla', » 



BROUK 367 

« tel droict dont il est laict iiieutioii audict titre, ae se lève 
« pas sur la terre et seigueurie de EUdonvilie. sur la pa- 
M roisse de Hroué'. mais bien Maulette» Houdan et Thion- 
(i ville. y> 

En 1 179, les lépreux de Beaulîeu, près Chartres, avaient 
à Badonvitle une dime qu'ils échangèrent avec les moines 
de Coulombs pour terminer un différend auquel avait 
donné lieu entre eux la dîme de la Pommeraie. (I) Celte 
transaction fut faite du consentement de Guérin de Mali- 
corne et de Guillaume» son hls (2). 

Dkans une donation en faveur du prieuré de Ureteii- 
court antérieure à 1 2(H) on trouve un Geoffroy de Badon ville, 
figurant de pair avec les chevaliers les plus renommés du 
pays chartrain (3). 

(1) Hameau delà eoinuitine do (h'Uccy, propriété de la famille de 
Champozoïi-Legrand de FrancHeii. 

(2) « Ad removendam oraiiino et extinguendam rontnn'erï^iam qiijr 
a inter ColuiubeDseiuecclesiam et ecrlesiaiii de Uello l^cu pi*o derima 
i* €(ue dieitur de Pomeria versabatur^in hune Hkodumamicabilitercom- 
tt posuimus ut veruni fateamur. Valinus prior de Bello Loco et con- 
« renfus ejusdeiii ecclesie predictam decrmam de Pomeria quam nostri 
u juris esse adrlaiiiabamus, ecclesie Columbôiisi tara in terra culta 
» (juaui in niMiiore habendaui et |xossideiidaDt iu perpetuutu concesse- 
« ninl.. Nos- vero ColumbeiLses monachi pacem eeclesie de Bello Loco 
« totis viribus desiderantes, totaiii decîmam de Baduiivilîa tam m terra 
« rulla quam iii nemore eidem <'rrk?sr*^, Gar»iio cfe Marirormo et tîlio 
'< ejtts Vill^mo ('oncedentibuSy UabriMiaiii <^i p€>Hsidendam in pcrpe- 
» tuuiii coiicedimus. lias Uttrvas ego ll-ubcrtus (^ohmjbensis abbas et 
'( prediotus prior de IJello Loco apud Columbas coraposuimus, et si- 
(i giftorum iiostroruni auctoritate in invicem muniviinus. Aiino ab incar- 
« iiatîotiie Deittim M" C° LXX*^ IX". Mttjus^ coiiiposili«»nis tesl«^i^ ex 
K farte imouacImwub* stmt liii : Islbrodu»!. prkM\ Ogerivs, Petrus de 
« Strata, Guido, Arembertus, Fulc-o roquus, Stephanus coquus, Hugo 
H famulus. Item ex parte prioris testes qui buir romposirionî inter- 
t' fueruut sunl liii : LaBib«rtiis presbiter, tiei'veus, cellarius, Rrman- 
" guiaus, Martinus. »» [Cnriulairr tir Beaulieu, p. 334. i 

(3) Les Templiers en liurv-et-Loir, p. 4îK 



:%8 BROUÉ 

Nos registres d'état-civil signalent, en 1625, Charles de 
Mansel, sieur de Saint-Liger, seigneur de Badon ville. 

Nous avons indiqué plus haut, p. 69, une déclaration 
de cens dus par la fabrique de Téglise de Broué à messire 
Charles du Mansel. 

Cette déclaration est datée de ladite année l()25. 

Le 4 novembre 1671 eut lieu le décès de dame Margue- 
rite de Maillard-Champagne, épouse de messire Charles 
du Mansel, chevalier, seigneur de Saint- Liger en Artois, 
Badon ville. Broué, La Haute- Ville et autres lieux. 

Elle fut inhumée « au chœur de 4'égHse de Broué, au 
costé de TEvangile et en avant du banc seigneurial j> . 

L'inhumation eut lieu en présence de messire Jacques 
du Mansel, son fils, et Léonor de Maillard-Champagne. 

A la mort de sa femme, le seigneur de Badonville se 
retira à Saint-Liger et le domaine passa aux mains de 
M. de la Salle. 

Nous avons raconté, page 72, comment était mort, eu 
1672, Jacques du Mansel. Il n'y avait, à son service d'obit 
que a ses amis » ; ce qui prouve que sa famille n'habitait 
plus Badonville. 

Le 2S avril 1676, mourut dame Anne Le Coq, veuve 
de feu messire Charles de la Salle, seigneur de Badon- 
ville, Carrières et autres lieux. 

A son inhumation assistaient son fils. Charles de la 
Salle, frère de l'ordre de . Saint-François, et Léonor de 
Maillard-Champagne, chevalier, seigneur de la Boissière. 

La présence de ce dernier semble indiquer que les fa- 
milles du Mansel et de la Salle avaient entre elles des 
liens de parenté (1). 

(1) De plus, lious possédons un i*e(;u de lois et saisines dus au 
s^ de Badonville par le s"* d'Orvilliers et ce reçu, daté à Badonville du 
18 avril 1685^ est signé : c^® Dumansel Saint-Liger. 



BHOL-É .775+15 c.) 



BBouÉ ;ff4 

Le 22 septembre 1697 fut inhumé Antoisne de la Salle, 
fila du seigneur de Badonville, 

1716. — Le seigneur de Brouë est Renë de la Salle, 

1739. — Il est remplacé par Antoine de la Salle, époux 
de dame Marie Catherine Nicole Roslin de PouroUes. 
La famille de la Salle était originaire de Normandie. 
René de CaiUebot delà Salle, écuyer, seigneur du Mesnii- 
Thomas. vivait en 1454. Il fut le bisaïeul de Robert de 
CaiUebot qui laissa : 

Louis de CaiUebot, seigneur de la Salle, capitaine aux 
Gardes, marié à Léonarde de Montliard, dont : 

Louis de CaiUebot, seigneur de la SaUe et de Montpinçon . 
capitaine-lieutenant des gendarmes de la Garde, lieute- 
nant-général des armées du roi. en faveur duquel la terre 
et seigneurie de Champfonels en Normandie fut érigée en 
marquisat sous le nom de la Salle, par lettres du mois de 
juillet 1673, enregistrées le 29 décembre suivant. Il mou- 
rut le t"*' mars 1682, laissant d'Anne Madeleine Martel de 
Montpinçon, entre autres enfants : 

r François, qui fut évêque de Tournay : 
2*" Louis, qui suit. 

Louis de CaiUebot. marquis de la SaUe. maître de la 
garde-robe du roi, chevalier de ses ordres le 30 novembre 
1688, mourut le 7 décembre 1728, à Croisilles. 

Il avait épousé le 8 octobre 1713, Jeanne-Hélène Gillain, 
morte le 24 avril 1738, âgée de 72 ans. fiUe de François 
Antoine, seigneur du Port de Benouville etc.. et d'Héione 
de Marguerit. De ce mariage est issu : 

Marie-Louis de CaiUebot né le il février 1716, marquis 
de la Salle, lieutenant-général des armées du roi, sous- 
lieutenant des gendarmes de la garde , marié : 

r Le 10 mars 1734, à Marie-Françoise Cbarlotte-Benoise 



372 BROOÉ 

de Mareuil, morte le 2 novembre l~M : et 'i*. le 4 août 1750 
à Marie-Charlotte de Clermont-Cliatte. née le 16 janvier 
1731 fille de Charles Balthasar, comte de Roussillon, et de 
Marie Butler, sa seconde femme. 

Il a eu du premier lit : 

Marie-Héifcne-Charlotle , dame du palais de la reine, 
morte à Paris de ta petite vérole, le 27 janvier 1766, dans 
sa 27' année. Elle avait épousé le -i mars 1760. Joachïm> 
Charles Laure de Monlatgu, vicomte de Beaune. colonel 
du régiment de Bretagne-Infanterie en 17.5V). 

Et du deuxième lit : 

2° Marie-Jean-Louïs, néen I7.M, mort le 7juin 1753. 

Le titre de marquisat de la Salle a été transféré sur la 
terre de Montpinçon par lettres du mois de juillet 1730 en- 
registréesen la Chambre des comptes de Rouen le 16 janvier 
1732. 

Les armes: 'i or à six annetels de gneutes posées 3.2. i. (i). 



1782. — Le château et la seigneurie de Badonville 
passent entre les mains de Joseph Robert Rey qui mourut 
aux îles d'Hyères en 1786. 

^l) Voir page 76. 



17 juin 1788. Déclaration de cens laite devant Pierre 
Régnier, notaire à Broué par D*"° Jeanne-Christine Lé- 
cuyer, accompagnée du s' Mathurin Egasse, fermier à 
Saussay. paroisse de Boutigny. 

Laquelle a déclaré et reconnu tenir à titre de fief. 
a cens annuel et perpétuel portant lois, gants, ventes. 
<( delFaut. saisines, amendes, mets de mariage et autres 
t droits- et devoirs seigneuriaux suivant la coutume de 
« dame Françoise-Geneviève Quenel, veuve de mesaire 
« Joseph Robert Rey. écuyer. conseiller secrétaire des 
« commandements de S. A. S. monseigneur le duc de 
« Pentbîèvre. seigneur de Broué. Baàonville. Bécheret. 
« Marolles et autres lieux, tant en son nom que comme 
« tutrice de Messire Louis Rey écuyer. demoiselles Marie- 
« Catherine et Amélie Rey, ses entants mineurs. » 



Ancienne rhapelle 



i juin 178^1. — Célébratino à Broué du mariage de 
Marie-François-Antoisne-Joseph du Metz de Gransard, es- 
cuyer. conseiller du Roy, commissairedes guerres au dé- 
partement de Valenciennes, paroisse de Saint-Géry. dio- 
cèse de Cambrai, avec Marie-Catherine Rey. de Badon- 
ville. 



16 avril I71t:t. — Décès de Marie Catherine Rey. âgée 
de 24 ans. veuve de Antoine de Metz de Gransard. 

3 germinal an V. ~ Mariagede AmédéeHureauSenar- 
mont. otficier d'artillerie retiré. 6Is de Alexandre-François 
Hureau Senarmont, ancien général de division des armées 
françaises et de Marie Léveillard. avec Amélie Rey. de 
Badonville. 

13 messidor an IX. — Déc^s de Henry Hureau Senar- 
mont. âgé de 3 mois. 

6 septembre 1808- — Naissance de Henri Hureau Se- 
narmont. deuxième du nom. 



URS Janson m; Coi^KT 

2^1 janvier i87'2. — Mariage, à Tours, de Georges Hu- 
reau de Senarmont avec Jeanne de Thourette. 

Nous avons donné plus haut, au chapitre des CéUbrilés 
locales, l'historique de la famille de Senarmont. 

M. Georges de Senarmont mourut en 1881> et depuis 
cette époque le domaine deBadonvilleappartiantàM. Jan- 
son de Couët, 



BHOUE 



375 



2. — Le Pctit-Badonville. 

Ce hameau est aujourd'hui détruit. li est signalé dans 
un bail du 10 février 1611. 

il était situé dans une pièce de terre de huit arpents au 
sud-est du manoir seigneurial. 

On n'en rencontre plus aucun vestige. 

Voici la liste des fermiers de Badonville dont nous 
avons pu retrouver les noms : Guillaume Maillier, 1609 » 
Nicolas Gauthier, 161 1 ; Aulet Honoré, 1709 ; Aulet 
Jacques, son fils ; Lefèvre Louis, 176a : Dablin Jean, 
1782 ; Dablin François, son fils ; Dablin Jean-Baptiste! 
déc. en 1844 ; Dablin Félix : Mesland ; Hubert Claude. 
i848 : Frichol Jules, père : Frichot, fils ; Maréchal 
Albert. 

3. — Bécheret. 

Bécheret est situé k 1.500 mètres à l'est de Broué. 

H n'était, en 1759, qu'une ferme que le lieutenant géné- 
ral de Vernon avait en fief. 

Sou nom primitif Bécheret. que nous trouvons en 1667, 
puis Bécheray, indique une petite métairie Bacccdaria, lier- 
cheria. lieu où on élève des brebis. 

Une partie de ce hameau, détachée au sud, est désignée 
daiis le paj^s sous le nom de la Belle jarnberie. à cause de 
la famille Bellejambe qui l'a habitée. 

4 — La Drouetterie. 

La Drouetterie est actuellement détruite. 

C'était une ferme située entre Broué et Bécheret et 
dont l'emplacement n'est signalé aujourd'hui que par une 
mare et un sentier qui en ont conservé lé nom. 



376 BROU^. 



5. — La Gare. 

C'est un hameau nouvellement créé. L'ouverture en 
I8()4 de la voie ferrée de Paris à Gran ville a amené b 
construction à cet endroit des locaux servant au service de 
la station. 

Sa population en llK)i est de 18 habitants. 

H. — Les Gourdiniéres. 

Les Gourdiniéres n'étaient pas. à proprement parler, un 
hameau . 

C'était une ferme, sise au village de Broué, dont le der- 
nier exploitant fut M. Vathonne et qui dépendait de la 
cure de Broué relativement à la dime. 

Le colombier en a été détruit, il y a environ vingt ans. 

7. — La Laiterie. 

Ce hameau, qui ne comprend, en fait de constructions, 
que rétablissement industriel dont il porte le nom, date de 

1867 

Les annexes furent édifiées avec les matériaux provenant 
delà démolition d'une partie de la ferme des Célestins de 
Marolles . 

Cet établissement occupe environ l^i ouvriers. 

S. — La Giguetterye. 

La Giguetterie. hameau détruit, était appelé en 1610 la 
Gigaettrie et la Giguetterye en I()I2 : il devait son nom à la 
famille Giguet qui y avait fait planter une croix mention- 
née en iG40 « La Croix Giguet ». 



BROLTÉ 377 

Nous avons raconté plus haut, page 62. ce qu'un habi- 
tant de Broué avait trouvé k la Giguetterie en ifi^io et en 
I66(). 

La Giguetterie existait encore en I6(>9 et même en 1691, 
ainsi que le témoignent les registres de Tétat-civil. 

Aujourd'hui son emplacement n'est signalé, sur le 
chemin qui conduit de Broué à la Musse, que par quelques 
grosses pierres de fondations que le soc de la charrue met 
de temps en temps à découvert. 

9. — La Mare Brûlée. 

La Mare Brûlée nest pas à proprement parler, un ha- 
meau. C'est le nom sous lequel on désigne une ancienne 
ferme située à l'extrémité sud-est du bourg de Broué, à 
l'angle formé par le chemin du Breuil et celui de Broué à 
la Musse. L'étymologie de ce nom est inconnue. Cependant 
La Mare Brûlée est citée souvent par le curé Tournois de 
Bonnevallet. elle Test aussi par les indicateurs chargés en 
1791 de diviser la commune en sections. 

C'était une ferme qui appartenait à M. Aulet^ meunier 
a Mézières. 

L'état des propriétés comprises dans la section E, dressé 
le ^9 nivôse an IX, parle encore de la ferme de la Mare Brû- 
lée, mais les matrices de 1825 et les actes concernant l'é- 
tat civil des personnes nées ou décédées dans cette ferme, 
n'en font aucune mention spéciale. 

D'après le cadastre de 1830. la ferme fait partie du 
champtier de Broué, mais elle est limitée au midi par celuî 
dit de « la Mare Brûlée ». 

Les archives de la commune contiennent : T un rapport 
de Tagent-voyer cantonal relatif à l'élargissement du che- 
min de Broué à la Musse « dans les pièces de. M* Aulet 

BHOLÉ (775+15 c.) 48 



3/8 BBoui 

ce Jacques de la Mare Brûlée v> ; 2* un avis» accompagne 
d'un plan, dressé par le même agent-voyer, m sur la ré- 
(( clamation du sieur Aulet^ contre Tinsalubrité d'une 
m petite mare, dite la Mare Brûlée, qui se trouve devant 
(( sa propriété d. 

La ferme de la Mare Brûlée appartient encore aujour- 
d'hui aux descendants de M. Aulet. 



10. — Marolles. 

MaroUes est un hameau dont la population est presque 
égale à celle du chef-lieu de la commune. 

Il est traversé par la route nationale n* 12 de Paris a 
Brest. 

Dans le Cartulaire de Coulombs, il est mentionné sous 
le nom de Maroliœ dont Tétymologie nous indique la situa- 
tion primitive de ce lieu Mara (palus, lacus, stagnum) Mar, 
Mœre dont nous avons (ail mare-olea, mis pour olca (osche, 
ousche), terre labourable entourée de fossés ou de haies. 

Nous lisons ce qui suit dans Finventaire de Fabbaye de 
Coulombs. 

« Raoul d'Uou a Hadulphus de Isloudo » fait don à 
« Fabbaye de Coulombs de la terre et seigneurie de Ma- 
« rolles avec le cens et la justice <k cum sanguine )s> et de la 
c( moitié des terres d'autour. — Une charte (ante an. 1102) 
« nous apprend que ce seigneur s^étant converti prit Fha- 
(( bit monastique et fit des donations importantes aux 
« lépreux de Beaulieu-4ès-Chartres. )) 

<j[ 15!26. — Les religieux de Coulombs et les chanoines 
« de Meuug interjettent appel de la saisie du fief de Ma- 
« rolles, faite par le seigneur de Bû. » 

c 1564. — Transaction entre la dame de Marottes et 



BROUÉ 379 

« Philippe Petit, acquéreur des bois de Broué, touchant 
a lesdits bois. j> 

Qi 1575. — Aliënation du fiel et de 68 sois de censives 
a de Maroiles pour les subventions au roy par le clergé, k 
« condition de le tenir à foy et hommage de Tabbaye de 
a Coulombs. !> 

(( 1660, — Les titres de la fabrique de Broué con- 
a tiennent aussi deux passages concernant Maroiles : legs 
« d'un demi-arpent de terre situé à Maroiles, au lieu dit 
u le Palais, d'un bout la sente de Champagne audit Ma- 
a roUes, d'autre bout le grand chemin de Paris. » 

(( 1680. — Transaction au sujet d'un arpent de terre au 
« terroir de Broué, lieu dit les Déserts, tenant d'un bout 
Ci le sentier tendant de Maroiles à Germainville. i> 

Voici en quels termes M. Guillaume Maillier parle du 
hameau de Maroiles dans le vieux Mortuologe : 

d Maroiles est aussy fort ancien d'habitation. Le sei- 
« gneur du lieu, nommé Simon d'Islou. ayant contribué 
€ des premiers au bien de Téglise paroissiale dudict Broué, 
<c suivant une donation faicte par luy au moines de Cou- 
ce lombs de la moitié de l'église et de la dixme, (arUe an. 
« 1102), son village de Maroiles a esté basty avant cette 
tf donation, ce quy se justifie par les tiltres quy sont aux 
<K registres et papiers tant de Tabbaye de Coulombs que 
a du chapitre de Meung, aux traictez où il y a : De Ma- 
« roliisl de dono Broeti. dont un se commence ainsy : Ego 
« .Simon de Islou(i). 

<K Par ce mot église, on entend, comme il semble, le 
a droit de patronage pour Maroiles. et par la dixme, celle 
« dudict lieu i>. 

tl) Voir le texte de cette donation, p. 60. 



« Soit icy remarqué qu'il y a audict Mai;olIe5 deux fiefs. 
« un appelé neument (I). l'aultre, de la commuoauté. 
< Ce Simon d'Islou, seigneur des deux, retint pour soy le 
« neument et donna audicts moines de Coulombs la 
« moitié de celuy de la communaulc où il y a moyenne el 
« basse justice, cens, ventes et dixmes. » 

» Lesd. moines, ensuite de ce don, y associèrent, comme 
« il a esté dict cy-dessus au traité de Broué, les chanoines 
« et chapitre de Meung. Lesquels abbé, moines de Cou- 
« lombs et chapitre de Meung perçoivent encore la moi- 



ARiioiiues nés Céi.estins (2j 

« tié des dixmes, el l'aullre moitié appartient aux PP. Ce- 

(( lestins de Paris, seigneurs de la terre dudict Marotles. 

« et y ont de plus les foins, pailles el paillons de la moilié 

a quy est aux dîcls abbé, moines et chanoines, estant 

« mesme iceux obli<rez d'engranger leur moitié de dixme 

(Il Kief relevant ilifecteinent du sfignpur, i-nrrespondaiit nii mol ni'- 
tuel iiii-propriétiiirp. 

(2) Le sceau en cuivre, i|ui exisli- uiiroie, a élé n'niivt- par M. Mau- 
rice Rousseau dans la maison de Louis R}tasse, procureur liseal des 

C^lesiins. 



Chrminkr ijks Cklkstiss 



382 BBOUÉ 

a dans la maison seigneuriale desd. PP. Célestins quy 
« y fournissent la grange. — Plus lesd. sieurs abbé. 
a moines et chapitre de Meung ont aliéné leur droitz de 
(( justice, cens et ventes au seigneur d'Annet, à l'excep- 
« tion du prevosl de Germain ville, sixiesme officier 
« claustral dud. Coulombs^ quy y perçoit encore pour 
(K lesd. abbé et moines le quart des ventes de toutz les 
« biens en fond quy se vendent sur toutz les fiefs de lad. 
a communauté. » 

c Soit icy remarqué que suivant Tassociation quy est 
« cy devant déclarée, faicte entre lesd. de Coulombs et 
a de Meung, les droictz de justice et les cens ainsy donnez 
« par led. seigneur de MaroUes, se perçoivent par l'abbé 
« et moines de Coulombs sur la moitié de la moitié dud . 
« fief de la communauté, et la vente de cette moitié est 
« encore perceue parleurs officiers, lesd. prevotz. quy est 
(( le quart sur le tout. » 

« Pour la justice et les cens de cette moitié, lesd. abbé 
(c et moines les ont, comme dict est, aliénez au seigneur 
« d'Anet. Et les sieurs chanoines de Meung, en la per- 
ce sonne de leur doyen, ont aussy aliéné toutz leurs droicts 
(( de justice^ cens et ventes aud. seigneur d'Anet, de sorte 
« que lesd. sieurs^ tant de Coulombs que de Meung ne 
« possèdent plus aud. MaroUes que la moitié de dixme 
a aux charges cy dessus d'engranger, etc. et du quart de 
(( ventes que perçoit led. prevost sur tout ce quy appar- 
ie tient audict seigneur d'Anet audict Marolle. y> 

« Le bien que lesd. PP. Célestins y ont et par eux 
« acquis depuis quelque temps est tel : 

« Une maison seigneuriale au milieu du village ; 105 
« arpents de terre, franche de dixme, avec la moitié des 
« dixmes audict MaroUes et aux environs, à partager 
« comme dict est. » 



BRoufe 383 

a U y a dans lad. maison seigneuriale une chapelle bien 
« bastie qùy a esté longtemps prophanée par les Hugue- 
<3C nots quy estoient seigneurs de la terre et quy Tont 
« vendue aux susd. PP. Célestins. )) 

Cette chapelle fut détruite en i 867 . ainsi que la prison 
par M. Marais qui a fait également combler tous les fossés 
entourant la propriété. 

Il ne reste de Tancienne propriété seigneuriale que le 
pavillon ci-dessous et les granges. 

« Il y avoit du bien et revenu affecté par led. Simon 
« d'Islou. comme on Ta appris de tradition et par des 
(( tiltres quy estoient encore entre les mains de M. Nicolas 
a Duchesne, procureur de seigneurie aud. MaroUes en 
a I6()0 et Tavait bastie ; les quebs tiltres ont esté celez. On 
« y lisoit que le sieur curé de Broué y disoit toutz les 
a vendredis la messe, et il avoit pour ce, de fondation, 
« la treiziesme tonnelle de vin de toutes les terres quy 
« sont devers la garenne, planté pour lors en vigne, et le 
(( tiltre contenoit entre autre clause a quand la vigne est 
« bien taicte. » 

« Cette donation ainsi faicte par led. seigneur de Ma- 
fi roUes ausd. moines de Coulombs, il arriva ensuite 
(( que le vénérable doyen, chanoines et chapitre de Meung 
« associèrent, comme seigneurs de Broué et Germain- 
ce ville, lesd. de Coulombs et en toute moitié à tout ce 
a qu'ils y possédoient, à la charge que lesd. de Coulombs 
ce feroient de mesme k leur endroict et dans lesd. lieux: 
« d'où est venu que Meung a partagé à Marolles et Cou- 
c lombs à Broué. » 

M. Tournois de Bonnevallet nous expose ainsi qu'il suit 
La Tente de la seigneurie commune. 

« La seigneurie commune de Broué qui appartenoit 
« au s** doyen de Meung sur Loire et celle de Germain- 



384 BKOUK 

« ville, a été acquise dudît sieur doyen de Meung du con- 
« sentement du chapitre dudit Meung par M. Ghaillou, 
« seigneur de Mézières, par acte passé à Orléans le 15 
(( mars 1728, et la seigneurie de Germainville qui appar- 
« tenoit à l'abbaye de Coulombs a pareillement esté ac- 
« quise par Tabbé et religieux de Coulombs par acte 
« passé à Nogent le 27 juin 1729, M. de Souche grand 
(( prévost de France et en 1772, cordon bleu qui étoit 
« acquéreur du chasteau de Mézières, vendit en 1758 la 
« terre de Mézières et se réserva les droits seigneuriaux 
(( de chasse. Il est ainsy seigneur de Broué et de Ger- 
ce mainville. » 

« Vers le commencement de février 1783, M. Hey, sei- 
« gneur de Badonvilleet Broué, a échangé avec S. A. S. 
« le prince d'Anet un fief que M, Rey avait acheté à Bû 
« qui consiste à 10 arpents et M. le Prince lui adonné la 
(( seigneurie de Raville consistant toutte en le fief dudit 
« lieu et une ferme fort peu de chose et le logement et le 
« bois, de plus, vers le mesme temps. Sa Grandeur lui a 
« ceddé la seigneurie de MaroUes à lui en propre et tous 
« ses descendans dans le mesme estât. » 

« A la sollicitation de M. Rey. m'ayant donné copie. 
« j'ay présenté une requeste suppliante a M^^ l'Archevêque 
« de Paris, régisseur des biens des Célestins de Paris où 
(( je luy demande pour les pauvres de MaroUes : 

« r des aumônes pour lesdits pauvres : 

« 2" une maison pour les loger ; 

(( IV des sœurs grises pour les gouverner ; 

(( V un supplément pour le maistre d'eschole de Broué 

« pour montrer gratuitement aux pauvres de MaroUes, le 

« tout à prendre sur les revenus des biens de MaroUes 

(( appartenant auxdits Célestins. y> 

« J*ai eu huit à dix jours après une réponse où M. TAr- 



Pavillon des Célbstins. 



BHOUÉ ( 775+15 (!,) 



BROUÉ 387 

« chevêque me mande qu'il aura égard à ma lettre, non 
« pas k tout, et qu'il n'est pas encore décidé si les biens 
n des Gélestins seront vendus. » 

i< M. Rey a encore^ trois semaines après, envoyé en son 
« nom une seconde requeste pour appuyer la mienne 
« sans savoir la réussite. j> 

(( Les Gélestins de Paris ont été renvoyés de leur com- 
« munauté. » (1) 

Les biens de MaroUes furent confisqués et vendus comme 
biens nationaux . 

La maison seigneuriale fut acquise par M. Breton, et 
rachetée en 1866 aux autres héritiers par M. Marais dans 
la famille de qui elle se trouve encore aujourd'hui. 

Les terres ont été morcelées et vendues à un grand nombre 
de petits propriétaires. 



11. — Le Moulin. 

La paroisse de Broué a eu autrefois deux moulins à vent 
qui ont dû exister successivement et non pas simultanément. 

Le premier se trouvait entre Broué et MaroUes. 

Situé à peu près à égale distance du chemin de Chartres 
et du chemin dit du Milieu, il avait accès sur ce dernier 
par une charrière dont la largeur n'a pas varié et que Ton 
voit encore . 

Ce moulin fut brûlé vers 1620 et ne fut pas reconstruit. 

Plusieurs titres en font mention . 

1631. — « Un quartier de terre au champtier du 
« Grand-Moulin brûlé ». 



(1) Tournois de Bonnevallet. 



I()()9. « Trois quartiers au terroir de Broué. lieu dict, le 
le Moulin brillé, d'ua bout la place dud-nioulîti. 

Le nouveau moulin était construit sur la butte appelée 
depuis butte du Télégraphe. 

On en voit encore la pierre d'assise dans le bois de' 
M'" Laîné. 

Le 10 juin 1(5VH, les registres d'état-cîvil mentionnent 
le décès de Sébastien Langlois, de la paroisse de la Chaus- 
sée-d'lvry, décédé au moulin de Broué. 

En 1709. ce moulin appartenait à M. Aulet, fermier de 
Badonvillc. 



Moulin k vknt en Bbav<e 

Mous extrayons de son livre de comptes tes marchés ci- 
dessous : 

« Du dimanche 12* de mars, j'ay donné un minot de 
« bled, à prendre à mon moulin, à Jean Contet. charpen- 
« lier à Broué. sur quoy reçu :i pièces de H4 sols qui font 
« 102 sols, le dit bled, à raison de 32 livres le septier. » 

« J'ay loué René Masselin pour mon berger à la Saint- 
« Jean 1710, moyennant 24 escus. le labour d'un arpent 



BROUÉ 1389 

« et demy de terre, et de le démarrer (déménager) a la 
n Saint- Martin, de luy charrier son aoust, avec un voyage 
« de bois, moyennant qu'il n'aura point de beste dans 
« mon troupeau, k la charge de démarrer ou faire démar- 
<c rerleparcq. » 

On ne sait à quelle époque le moulin fut détruit, mais 
il n'existait plus en 1785, témoin la mention suivante tirée 
d'un titre de la fabrique de Broué. 

1785. — « Un quartier de terre proche la place où était 
c< l'ancien moulin à vent de Broué, tenant d'un bout le 
(ï chemin de Germainville à Houdan. » 



12. — Orvilliers. 

Orvilliers est une ferme située a 1500 mètres au sud- 
ouest de Broué. 

C'était, dans l'origine, un (ief seigneurial auquel un 
chevalier appelé Urso a donné son nom Ursiim Villare. 

Ce dernier mot en indique l'importance primitive : Vil- 
lare, — Villula vel viculus decem aiit 12 domorum, seajami- 
liaram — petit bourg composé de 10 ou 12 maisons ou 
familles, appelé au moyen-âge V illois et Vilois, aujourd'hui 
hameau. 

Ces mots, ville et villiers, jouent un grand rôle dans la 
formation des noms de Heux en France et appartiennent 
pour la plupart à l'époque carlovingienne de notre histoire. 

Eure-et-Loir en compte 479, savoir : du mot Ville, 72 
communes et 3:{2 hameaux : du mot Villiers, 21 communes 
et 54 hameaux. 

En 1552. Orvilliers contenait deux seigneuries appelées 
Orvilliers-le-Grand et Orvilliers-le-Petit, 

Guillaume Maillier le mentionne ainsi : 



« Orvillier est une terre et seigneurie dans la paroisse 
a de Broué, au dedans toutefois des ressortz de la baroo- 
« nerie et cbastellenie de Chasteau-Neuf-en-Thymerais. 
« qui a droict de basse et moyenne justice. Droict aussy 
« de labellionné audict OrviUier. » 

Le plus ancien seigneur d'OrviUiers que l'on connaisse 
est maistre Jean GoifBer. 

Certains auteurs ont orthographié son nom CoilBs 
d'autres ont écrit Coiffiel. Il est certain, par les actes no- 
tariés que nous possédons, que ces orthographes sont er- 
ronées. 



A rmoirirt 
DBS Letellieh u'Okvillikrs 



Le 10 septembre t66ij, noustrouvons dans les archives 
de la ville de Dreux, comme marraine, haute et puissante 
dame Anne Marguerite de Vanelle, femme de messire 
Jean GoiHier. seigneur de Broué. Germainville. Moron> 
val, La Musse et Orvilliers. conseiller du roy en ses con- 
seils et mestre ordinaire en sa chambre de Comptes à Paris. 

La seigneurie d'OrviUiers fut vendue pour -22000 livres, 
par Jean CoifBer k Jacques Hacqueteau. escuier, sieur de 
Dixcomont et d'OrviUiers. 



j Grand Orvilijers ek 1696. 



392 BROUÉ 

Cette vente eut lieu le 14 décembre lfi69. 

M. Hacqueteau resta propriétaire d'Orvilliers jusqu'en 
1684. 

Le 28 novembre de la dite année, la seigneurie fut ac- 
quise par Jean Letellier « escuier, conseiller secrétaire du 
« roy. maison, couronne de France et de ses finances ». 

Voici le texte de l'aveu fait à ce sujet par le nouveau 
propriétaire . 

(( Du Roy nostre Souverain Seigneur » . 

« Nous Jean Letellier . escuier, seigneur d^Oisonville, 
(( Dassy, la Pie, Champagne, Les Roquarts. des grand et 
(( petit Orvilliers, et du fief de Valaruen partie, conseiller 
« secrétaire du Roy, maison, couronne de France, et de ses 
(( finances, AD VOUONS.... en plain fief par une seule 
« foy et hommage, rachapt et cheval de service quant le 
« cas y eschoit suivant la coustume du ROY NOSTRE 
(( SOUVERAIN SEIGNEUR à cause de son chasteau et 
(( baronnie de Chasteauneuf en Thimerais, lesd. fiefs. 
« terres et seigneuries des grand et petit Orvilliers, à nous 
(( appartenant à cause de l'acquisition que nous en avons 
« faite de Jacques Hacqueteau, escuier,par contract passé 
« par devant Gallois et son compagnon, nottaires au châ- 
<( telet de Paris le vingt-huit novembre l'an mil six cens 
c< quatre-vingt-quatre, et en vertu de l'adjudication par 
« décret qui nous en a esté faitte conformément audict 
(( contract par le sieur Bailly de Chasteauneuf le vingt-sept 
« mars mil six cens quatre-vidgt-six. » 

(( A cause duquel fief, terre et seigneurie du grand Or- 
« villiers, nous avons droit de justice moyenne et basse, de 
(( garenne et de chasse. » 

ce Laquelle terre et seigneurie du grand Orvilliers con- 
<( siste en une maison et lieu seigneurial, avec deux paviU 



BKOUÉ 393 

« Ions aux deuxcostez, cour devant, contenant un arpent 
« ou environ, fermée de murs, à l'entrée de laquelle cour 
« sont deux tourelles en une desquelles est une chapelle, 
dC derrière lequel manoir seigneurial, et en face d'iceluy 
ce est un grand jardin contenant deux arpents ou envi- 
ce ron. » 

« Item, un bois et garenne, joignant led. jardin, un 
ce petit canal entre deux, contenant ledit bois sept arpens 
ce ou environ, sionnez de fossez et de doubles bayes vives, 
« et joignant de touts bouts et costez aux terres labou-* 
ce râbles de laditte seigneurie. » 

« Item, k costé dud. manoir seigneurial et jardin, est 
ce une basse-cour consistant en une maison pour le fer- 
ce mier, colombier à pied, escuries, grange à bled, grange 
ce à avoine, bergerie, porcherie, vacherie, fournil, remise 
ce de carrosse, celliers, grande mare à poisson, puits et 
ce pouUiers, le tout fermé de murs, contenant un arpent, 
« ou environ. » 

ce Item, audevant de la cour dud. manoir seigneurial, et 
(( de la basse-cour est un grand pasturage fermé de fossez, 
« et planté d'arbres de différentes e^cces contenant trois 
ce arpens ou environ, joignant de touts bouts et costez aux 
« héritages de la seigneurie. » 

« Item, une pièce de terre labourable située au bout dud . 
a bois^ contenant lad. pièce six arpens et demy ou envi-^ 
ce ron tenant aud. bois d'une part, d'autre part et d'un 
c< bout aux terres de la paroisse de la Chapelle de Forain- 
ce villiers, et d'aultre bout à la pièce cy après. » 

ce Item, en une autre pièce de terre labourable conte- 
ce nant cinquante-six arpents et demy tenant d'une part 
ce au terroir de lad. par. de la Chapelle d'autre part au 
ce sentier tendant d'Orvilliers à l'église de Broué, d'un 
ce bout au chemin tendant de la paroisse de Broué en 

BRouK (77o'4*15 c.) 50 



(( celle de la Chapelle Forain villiers, et d'autre bout au pas- 
ce turage et bois ci-dessus déclarez. » 

oc Item, de la dépendance dud. fief sont, et doivent 
« estre vingt arpens de terre ou environ détenus et occu- 
« pez par les héritiers ou ayans cause de Gabriel Dugast 
« par usurpation qui en a esté faite depuis longtemps sur 
« led. fief, ce qui est dénoncé à monsieur le Procureur 
« général du Roy pour se pourvoir contre les usurpa- 
« teurs et possesseurs s'il ainsi que bien soit. )> 

« Et k l'égard du fief du petit Orvilliers il se consiste 
« en un arpent de terre labourable sur lequel estoit autre- 
« fois basty le manoir seigneurial dud. fief demoly il y 
« a long temps, ledit arpent de terre tenant d'un costé led. 
« bois, et garenne du grand Orvilliers, d'autre costé la 
« pièce de terre cy-après déclarée. 

« Item en cinq arpens de terre labourable plantez 
(( darbres fruitiers et clos de fossez. tenans d'un costé à 
« l'arpent cy-dessus déclaré, d'autre costé nous advenant 
« h cause d'autre héritage à nous appartenant, d'un bout 
a au pasturage du grand Orvilliers, et d'autre bout à nous 
a mesme » 

« Item en cinq quartiers de terre labourable liors et 
(( attenant aud. clos tenant d*un costé aux terres du grand 
« Orvilliers, d'autre costé au sentier tendant d'Orvillîers a 
{( Broué, d'un bout les réputant Jean Angiboust» et 
« d'autre bout en pointe. )) 

« Lesquelles terres, fiefs et seigneuries, chapelle, niaî- 
« sons, cours, jardins, colombier, prez. terres, bois, jus- 
cr tices et autres droicts seigneuriaux, circonstances et dé- 
« pendances cy-dessus sont situez dans led. bailliage et 
or baronnie de Chasteauneuf en Thimerais, paroisse de 
« Broué. en laquelle la dite baronnie s'estend. nous ap- 
te partiennent et dépendent de nous, au moyen des acqui* 



BROUÉ 395 

« sitîons que nous en avons faites» ce que nous affirmons 
« et certifBons véritables, sans néantmoins que cela nous 
« puisse nuire ny prëjudicier» sauf à y augmenter ou di- 
« minuer si le cas y esche t, et avons signé de nostre 
(( seing manuel, fait aposer le cachet de nos armes. Fait 
(( double à Paris le dix-huitiesme jour du mois de juin 
« mil six cens quatre-vingt-six. o 



Signé : Lktfllikb. 



Au bas est écrit : 



« Ketenu en la chambre des Comptes le présent adveu 
« et dénombrement et le semblable d'iceluy duement col- 
ce lationné, renvoyé au ballif de Chateauneuf en Thime- 
« rais ou son lieutenant pour être vérifié suivant et con- 
« formément à l'expédition de lad. chambre sur ce faite ce 
« jourd'huy dix-neuviesme juin mil six cent quatre-vingt- 
« six par nous conseiller du Roy auditeur ordinaire de ses 
« comptes soussigné. » 

Signé : SuBTn,. 

Le même acte porte encore les acquits des droits sei- 
gneuriaux dus par M. Letellier au seigneur de Badonville et 
au chapitre de Meung. 

On y lit : 

« 

<( A Monsieur Lk Teijjkr. 

(( Nous seigneur de Sainct-Liger^ Broué, Badonville et 
« autres lieux soubsigné confessons avoir resceu de Jean 
« Le Tellier, escuyer, seigneur des fiefs du grand et petit 
« Orvilliers. Dassi et Doisonville, conseiller secrétaire 
« du Roy, maison et couronne de France et de ses fi- 



396 BROUÉ 

a nances, les lots et saisines apartenant à nous à cause de 

« nostre dit fief de Broué en ce qui nous en apartient des 

ce héritages mentionnez au presant contract de quelles lots 

« et ventes nous le tenons quite. Fait à Badon ville le dix- 

<{ huict avril mil six cent quatre-vingt-cinq, lo 

Signé : G*" Duman8KL-Sai?ît-Liger. 

« Jay soubsigné curé de Broué confesse avoir receu 
« dudit sieur Letellier si devant dénommé au présent con- 
<( tract les ventes à moy deues à moytié avec M. de Saint- 
« Liger à prendre s.ur douze arpents de terres situées au 
a déserts du bois de Broué dont moytié appartient k mes- 
« sieurs du chapitre de Mungt dont le bail passé pour en 
(( recepvoir les dicts droits de vente. Dont ce quitte le 
« dit s' Le Tellier, faict le 2;V may 16SK). » 

Signé : Aulet. 

Avant de payer les droits susdits^ le sieur Letellier s'é- 
tait rendu au château de Badonville pour prêter serment 
de fidélité à son suzerain. 

Voici comment se passait cette cérémonie. 

Le sieur Jean Le Tellier se transporta au devant de la 
principale porte et entrée du château de Badonville. 

Là, il appela à trois différentes reprises, à haute voix et 
en ces termes : 

(( Monseigneur de Badonville et de Saint-Liger, êtes- 
(( vous icy, ou gens pour vous qui aient pouvoir de nous 
(( recevoir en la foy et hommage et serment de fidélité que 
« nous sommes tenu de vous faire et prêter pour raison 
« des terres, fiefs et seigneuries des grand et petit OrvU- 
« liers, leurs circonstances et dépendances ainsy qu'ils 



BBOUÉ :^97 



(( nous sont eschus de Tacquisition que nous en avons 
« faite de M. Hacqueteau. » 

Et le sieur Letellier (( s'estant mis teste nue et un genou 
« en terre, en un mot en tout devoir de vassal suivant la 
« coutume de Ghasteauneuf en Thimerais, il dit qu'il fai- 
« soit et prêtoit audit seigneur de Badonvilfe la foy et 
« hommage et serment de fidélité qu'il lui doit à cause 
(c d'iceux fiefs. » 

Le 4 septembre 1703, Charles Letellier, fils de Jean^ 
hérita du domaine d'Orvilliers. 

Il eut trois enfants : 

r Charles-François Letellier qui devint chanoine de la 
collégiale de Vernon. 

Il hérita du manoir seigneurial le 6 mars 1767 et y joi- 
gnit^ à titre de droit d'aînesse» la portion de terrain située 
de chaque côté de l'allée conduisant à Broué^ désignée sous 
le nom de Vol du Chapon (1). 

2* Urbain François Letellier qui hérita de son frère 
Charles. 

3* Jeanne Elisabeth Françoise Letellier. 

Urbain LeteUier, ^'^ fils de Charles eut deux enfants : 

1" Charles-Louis-Auguste Letellier d'Orvilliers. 

2* Marîe-Catherine-Françoise- Yvonne Letellier d'Or- 
villiers, veuve Gaspard. 

Ces deux enfants conservèrent indivisément la propriété 
d'Orvilliers et le 19 floréal an IX, ils la vendirent k M. Bil- 
lioux. 

M. BîUioux fit démolir le château et défricher le bois. 

La statue de la Vierge qui ornait la chapelle d'Orvilliers 

(1) Cette mesure était tout à fait arbitraire, car elle comprenait l'é- 
tendue qu'un chapon pouvait parcourir en volant sans toucher terre. 



a été rapportée procession nellement en l'église de Broué où 
on la voit encore. 

La ferme d'Orvilliers et ses dépendances a été vendue 
par M. Billîoux a M. Thierrée en 1857. 



Elle est aujourd'hui la propriété de M"' Pelletier-Thier- 
rée dont le mari a apporté des améliorations considérables 
dans les bâtiments d'exploitation, dans la culture des terres 
et qui a consacré vingUsept années d'intelligente pratique 
agricole au perfectionnement de la race ovine dans la contrée . 

Le colombier fut construit en I .'>()8 et réparé en 1896. 

M. Pelletier lit percer un puits dans l'intérieur et élever 
un réservoir sous la charpente. Il a pu établir aiasi une 
canalisation d'eau qui transporte ce liquide si nécessaire à 
la vie. dans toutes les parties de la ferme. 



13. — La PersUIettrle. 

Ce hameau est aujourd'hui détruit. 

Il était situé entre Broué et Marolles à l'intersection du 
chemin de Mantes etdu chemin de Germainvilleà Houdan. 

Il dépendait pour les dîmes de la cure de Broué. 

C'est à cet endroit que fut relégué le lépreux dont nous 
avons parlé plus haut. 



CouoMBim d'Orvili.ikrs 
.-iranl m iirHauralioii en 1fl9ti. 



WK) BROUé 



Go 



NGLUS10> 



Nous terminerons ici cette courte monographie. 

11 est regrettable que nous n'ayons pu nous procurer des 
documents plus nombreux, car nous aurions pu faire 
œuvre plus utile encore en sauvant de Toubli, ce qui était 
notre but, une foule de faits intéressant la commune de 
Broué. 

Enfin nous témoignons notre reconnaissance à tous les 
collaborateurs qui nous ont permis de mener à bien ce 
modeste travail : M. Frédéric Dagron dont les archives 
complètes et les vastes connaissances locales, servies par 
une mémoire prodigieuse, nous ont fourni une foule de 
renseignements précieux : M. Duclos Ernest qui nous a 
donné un certain nombre de clichés photographiques ; 
M. le curé Goquard et toutes les autres personnes qui nous 
ont facilité la tâche en nous procurant des documents ou 
en nous aidant dans nos recherches. 

Broué, le 15 mars 1902. 

L. MotiEAU. 



TABLES DES NOMS DE PERSONNES 



Absolut. 318. 

Adrien IV. 6.5. 

Albéric. 171-182. 

Alain M.,:i>.272. 

Alleaume J., 27-22*.>-230-:U2. 

Alieaumc M., *23l>. 

Alleaume N.. 327. 

Allerine, 05. 

.Viireauiue. 32. 

Audré JacqucH. 3Iâ. 

André Jules. 112-111. 

Aiiol (d') Simon, (>7. 

Anf^elle, 256. 

Angibouât. 394. 

Antonin . 52. 

Arembert, 6(J. 

Arnoull.l08-a'^. 

Ascelin, 80. 

Assire H, 12:^121. 

Aube, 15. 
Aube Kl., 240. 

.\ub€ F., lOS. 

Aube •!. et L., 98. 

Aube Jean, 31. 

Aube Jules, 112-315. 

Aube L., 112-231-232-237-27;. 

Aube M.. Ki5. 

Aube P., lU-llti. 

AubelJ.,201. 

Audinet. 155. 

Aulet,330. 

Aulet, A., 111. 

Aulel Gilles, 177-181-222 2^r)-31 7. 

Aulet H., 70- 174-2O,3-20-l-22f) 286-293-317 
375-.^). 



Aulot Jacques. 79.98-168-2<>9-23n 231 236 

286-293-312-875-377.. 
Aulet J. L., 103. 
Aulet L. . 26-27-36.95-104-1 1.^1 14-1 15-1.T2 

159-221Ï-230-236-276-312-314 . 
Aulet, P.. 18-104-113 132-135-201-2:r7-24() 

314-332. 
Aulet P. P.. .W234-2:i5. 
Auzanne. 107-219. 
Auzcray. 230. 
A visse. 91. 

B. 

Baltha/ar, .'^2. 
Barbé M., 312. 
Harbier G., 273. 
Uurbier Jean. 201. 
Barrois, 119. 
Basset, 307. 
Bauchet, 155. 
Baudran. 141. 
Baussanl, 28-112. 
Bauve, 150-152 
BeauvaiSf 41. 
Beauvivier, 150. 
Béguin, 181. 
Bchier, 307. 
Bchouet, 256. 

Beillard A ., 286-326-327 . 
Beillard S., 330. 

Bellejambe, 204-375. 

HelloisN.,207. 

Benoise (de), 75-372. 

Benonville (de) Gillain, 73-75-371. 

Berangcr, 275. 

Bcrengcr Claude, 179. 



Ukol'i': (i7o; 



51 



402 



BliOUI- 



Bcr<*ii{;:('r Noël. 123. 

Bcrc'iiRor R.. ITZ-^Oi-'i iUV H 

Berciij?er Roch, lllK 

Berreiigf r S . . 119-171. 

Bôrranger A , 1«-I91.:nr.. 

Bori'Hnger C, 207. 

Herranrrer G., Sl-lSlM ll-US-DS :W»7- 

:ni. 

1 19-12:3. 
lH-H)7-1::M7s-17'.>-19()- 



l()7-17;i 179-lSl 
312. 



Bi^rrangcr J 
Uerraiif^er J 

310. 
Ucrraiigcr M . 
Berrangrer N . 
Berna y, 179. 
Berthaiix-Durand, 19. 
Bcriraiid G. 124-172. 
Bc=*nard, 1 7-83-96-9.S. 103- 10 1- 1 3.«-20t - 

207-230-236-28(î. 
BesiiardË. n0-l46^2u7. 
Reanard J., 315. 
BcsuardN. 312 311. 
Bigiion, 142. 
Bigot, G9 . 

Bigotière (Chevalier de la . U'J-. 
BUheux. 178. 
Billiouv, 397-:3*.tS 

Binard, -W. 

Biol, 320. 

Biroii, 78. 

Bizel. 247. 

Bizot. 221. 

Blacour, 119. 

Blavot, 276. 

Bled, 207. 

Blin, 23. 

Blondeau, 19. 

Blondeau. 27-155-209-244.274. 

Blondeaii J., 8^1-89-92-118-155-201-2^3- 

273-312. 
IJIot A., 28i. 
Blot L., 2l52. 

BlotS. et G., 185-189-282. 
Boisnard, 179. 
Boitoii. 164. 
Bonne, 100. 
Bonnet, 180. 
Bonnet J., 204. 
Bonnet L.. 201-123. 
Bonnet P., 205. 
Bonnet, V», 29. 
Bnnnevallet (voir Tournois;. 



Bouiicvillc. 2.'îO. 
BonnouvritT K. 3>0. 
Bosrheron, 172. 
Boucher> , 272 . 
Bouchc't> M., 275-285. 
Bouchery P., 145. 
Boudet M., 280. 
Boullan^er G., 119. 
Bourbon-Penlhièvio. 79. 
BouroUe, 182 
Boutisseau, 19. 
Boulisseau A.. 19. 
Bouvign>. 178-231. 
Bréant L., 112 115. 
Bréanl Toussai ni. 42r). 
Brenoii M., 205-206-270. 
Bienou R.. 221. 
Breton, 236 32i;:fô7. 
Brézé (de), 172. 
Brion, 180. 
Brocard, 145. 
Brossin, 181-20.S. 
Broué(dc), Henri, 65. 
Broulard (de) Marie, 69. 
Brunet J., 189. 
Brunet M., 188. 
Buisson, 180. 

Buhot, 17-135-236-3* I2 -308. 
Buhot M., 83-1 i:J. 
Buliol P.. 80-139. 
Bulol, 312. 
Butct veuve, 2(> 
Butler. 372. 



C 



Cadot L., 101. 

Gadot N., 17-83-:303. 

Cadot Pusquette, 425 

Caillebot de In Salle, 73-13'.»-2lUJlVS 371. 

Caillebot de la Salle A.. 76-77- l45-:>i9. 

Caillebot de la Salle M.. 73-70-371-37*2. 

Caillebot de la Salle R., 7<)^^7I.. 

Caillct, 116-179. 

Caillou, 184. 

Caillou. 180. 

Gaïus. 54. 

Camu M., 112-209-418. 

Camus J., 110-111-115-146-237. 

Cantucl, 176-182. 

Canuel, 278. 



TABLK DES NOMS OK PliRSO.NNKS 



\0i) 



Carchois, ISâ, 

GardQnnet, lU-:t>l). 

Cassé, 11(>. 

Gassini, 100. 

Castel. llii. 

Câlin. 23 

Catin. 178-312. 

Callin, 19. 

Cauchois, 136-130-1 12. 

Cauchon, 312. 

Caynier, 181. 

César Gordian, r)3. 

César J.. IS. 

César M., 53. 

Chailloii, :*Ai. 

Ghalovoix (de). 179. 

Challes A., i76-3r»2. * 

Challes E., 112. 

Challes H., 23. 

Champagne. IIG. 

Champozou (de). •%7. 

Chanoine, 134. 

Chanlard, 301-321. 

Chantard B., 83-8"). 

Chapi)e, 92. 

Chapuisset. 231'. 

Chardon. 232. 

Chardonneau veuvo. 1<>). 

Charles IX. 123 

Charpantier Y., 185. 

Charpentier curé, 3(5 1 15-177)- 19r)-20l- 

205 210-211-212-201. 
Charpentier G., 125. 
Chaslelet (de), 171-182185. 
ChauveaUy 426. 
Chuuvin, 19. 
Cheiiel, 204-216. 
Chenol 107. 
Cliérier, 201. 
Ch&ilu, 136. 
Chevalier, 107. 
(:hL'\alier de la Bigotière, 91). 
Cheverny (voir Hurault). 
Chevillard L., 107. 
Choasne, 134-148-299. 
Cholel, 209. 
Christianus. 171. 
ChristoU 307. 
Clavellier-Tassin, 119. 
Claude. 71. 
Clausel de Monlals, 222. 



Clavier, 156. 

Clayo, 312. 

Clément A., 191. 

Clerniont-Challe {iW\ 372. 

Coimer. 71-390. 

Compagnon, 282. 

Condé, 123. 

Contet B.. 131. 

Contet J., 16-216-388. 

Contet N., 131209. 

Contet P., 84-86-88-92-l(>0-U)3-lO7-llJ- 
131-132-135- 139-144-155.15S-159-168- 
201-219-225-214-191-267-312-315-359. 

Contet Heine, 100-247. 

Coquard, 178-400. 

Cornillon, 155-312-241. 

Cornu, 15-18. 

Coronatus, 1*.^.». 

Couet (de) Janson. 2.î2-37t. 

Courbier. 179. 

Croi.x, 201, 

Cudey A., 262-279. 

Gudey P.. 28«). 



D 



Dablin, 286-307-29:?. 

Dablin B., 427. 

Dablin F., 17-84-96-113-229-375. 

Dablin J., 78-79-81) 136-230-2 ll-:{0l-3î 5. 

Dablin J.-B., 98-101-105-1 13-23l>3 14-375. 

Dablin L. A., 19-311. 

Dablin M., 113- 193-277-314. 

Dablin M.-B., 19-31. 

Dablin N., 70-152-220-^%. 

Dablin P., 87-95-113-250-312-314-375. 

Dagron, 27-24-194-271-320-286. 

Dagron B., 312. 

Dagron F., 1 14. 

Dagron Frauvois. 87-98-144-147-155-368. 

Dagron Frédéric. 24-110-111-114-115-146- 

2:H6-240. 
Dagron G., 40.84-92-144-l58-l()9-17«)-219- 

221-230-237-312. 
Dagron L., 104-107-2IW. 
DainarJ, :».35. 
Debeaussc, 37. 
Déciiis. 54. 
Deho\on, 179. 
Delabroussc, 'M)l 



404 



BROUlr 



Délaisse J.. 204. 

Délaisse L., ll5-2:n-->:V2-283.air). 

Delangie, 216. 

Delaselle, 176-11)5 210-21 4 -271-293 -2.» 1, 

Delorme, 142. 

Delouche C. 103 , 

Demôde J., 314-329 

Denis, 270. 

Denis la Ferlé. 225-226. 

Desaint, 254. 

Deschamps J., 16-17-S7-'.)n-l 17-27'.». 

Deschamps M . 271. 

Deshaves M . , 282. 

Desjardins, 269. 

Desmarais, 270. 

Desprairies, 3<)7. 

•Desvaux El.. 201. 

Desvaux L., 221. 

Desvaux M., 132- 13!)- 117-201. 

Des vaux M. 87. 

Devresse, 297. 

Dieuzi, 1%. 

Dieuzy R., 31. 

Dizier, 312. 

Doisne J. B., 111 

Dorléans, 28. 

Drouard, 271. 

Drouel, 23. 

Drouet Louise, 282. 

Dubois E.. 110-115. 

Dubreuil, 19. 

Duclieine N., 383. 

Duchesne T., 186-424. 

Duclos A.. 231-146-326. 

Ducreux., 111. 

Dufour, 19. 

Dugast, 394 

Duguay, 157. 

Diyardin, 179. 

Dumas, 297. 

Duponl, 307. 

Durand, 42.2:îO-l(Ki-2.')6. 

Dureau, 188. 

Durvie, 312. 

Durvie G., 216 

Durvie J., 42-131-132-143. 



E 



Echar, 312. 
Egasse, 17. 
Egasse Barbe. 188. 



Egasse Ch., 240-269-308-317. 

Egasse Eugène. 33-41-111-112-114-231 

232-237^31 . 
Egasse Eugénie, 253. 
Egasse Gab., 230. 

Egasse Gilles, .36-70-209-292-308-312-317 
Egasse Guill. . 135-13J-269. 
Egasse Jacques, 269^:^14. 
EgasRe J.-B. 146-231. 
Egasse LouiH, 11. 
Egasse Louis, 76-8:^-85-86-11:^134-13:) 

i:}9-147-193-2(H-228-233.26S-30U-:^ >l . 

3:i9-:«0. 

Egasse .Marin, 71-293. 
Egasse Mathurin, 37:i 
Egasse Nicolas, 19. 
Egasse Pasquier, 186. 
Emery, 81-82. 
Krard de la Mark. 119. 
Espagnac (d'), .300. 
KsUing (d'), 78. 
E^reux (d'), J.. (>7. 



Fdguilon, 265-266-316. 

Fallot, 83-86-88-92-95-1 14-1 77-1 SI 214. 

Fauquet. 187. 

Faviel, 179. 

Ferlé D., 272. 

Fève Louis, 17. 

Fèvre, 19. 

Fiacre F., 70-76-19026 1-265-292-2'.).^. 

Filaslr«, 134-136-ir)3. 

Fleurie, 311 -3 12-:{27. 

Flexelles (de), 172. 

Flocart de Porl Dieu, 177. 

Foissy, 180. 

Forest, 184. 

Forest B., 192. 

Forfail A., 2:^7. 

Forfail J . . 1 10 

Forfail J.-B., 111-111 lir»-l46-2:U.2in- 

260 
Fossel, 270. 

FouroUes (de) Kcslin. 77-145 371. 
Fourré, 270. 
François l"..:nO. 
François L.,312. 
François N.. 187-201. 



TABLK DES NOMS DK PfîRSONNKS 



405 



Frémiaeau, 'i^^K. 

Frichol, 146375. 

Fromentin. 1U9-1 lO-l U-Ur).207-2(>:i 332. 

Fulbert, 182. 



(1 



Gaboy, Ul. 

Gaillard, 312. 

Gallois, :t^i 

Garcet, 25.'). 

Garnier,242 

Gaspard. 397. 

Gasselin, 111. 

(iaubort. 172. 

(iauthier, a32. 

Gauthier F-i». 7()-105-lîXi 2<)2-:«iS. 

Gauthier J., 231». 

GauUer N., 191-201-375. 

Gautier « 286. 

Gcflroy, 312. 

Geffroy Gilles. 221-20i. 

Geffroy M»', 271. 

Geffroy M'-, 275. 

Geffroy NoM, 139. 

Geoffroy Ph., 188-201-208-221 

Geoffroy R., 189:^^)7. 

Genêt. 307. 

(;erbéde Thoré, 79 292. 

Germain F.. 27o. 

Gigret, 376. 

Gilbert, 63. 

Gillain de Benon ville, 73-:5 371. 

Gillard Cl., L'fô- 139 2lX)-2 16-184-268. 

Girard. 238-222. 

Girard Marin. :)01. 

Girardot, 200. 

Girou des Suulx, 70. 

Godefroy, 30. 

Godefro) (de Chartres), 63. 

Godefroy G.. 86. 

Godefroy J., 87-S8- 155-31 2. 

Gondy (de), 185. 

Gougé, 19. 

Gougré J., 112. 

Gournay (de), 319. 

(îransard (de), Metz, 373-371 

Grasse (de). 78. 

Gravier, 312. 

Grévv J., IK». 



Gros, 256. 
Grouchy, 237. 
Guérin, 60-262. 
Guérin L.,279. 

Guermond, 87-i:i9-2:*i. 
(iuéroust G., 171-316. 
Guéroul J., 191 
Guerrier, 307. 
Gueux, 15- 18-30- 1:î5-UH. 
Guibourg. 184. 
Gtiillaut, 205. 
Guinant 204. 
Guy A, 230. 
Guv N.. 231. 



H 



Hiiche, 19. 

Hacbet. 179. 

Hacqueteau, 392-«)97. 

Halac (du) Jean, 67. 

Halle. 263. 

Haslé, 148-209-216. 

Haran, 222-223. 

HaranCl . 239-242. 

Haret, 317. 

Harranger, 178-231. 

HavarN., 174. 

Havard. 30-231-236. 

Hébert. 215-244-195-200 312. 

Hébert A., 139-147-201-209-225-267. 

Hébert G., 148-209-268. 

Hébert L., 311. 

Hébert N., 2W 27 1-272 3a*<. 

Hee8(de}. 307. 

Hélie. 19. 

Hémier, 150. 

Hémier A., 163. 

Henri 11. 77-310. 

Henri III, ()8. 

Héron, m. 

Héron, 155. 

Hervé, 132-423. 

Hervé J.. 185. 

Hervé N". 312. 

Hermen J., 73. 

Hoddé, 23. 

Houy S., 171. 

Iluarl, 237-262-279. 

Hubert, 63-104-135-139-201. 



km 



HKOIJE 



Hubert. 222. 

Hubert A.. 145. 

Hubert G . 2:^)^75. 

Hubert J., 200. 

Huchereau, 72. 

Huchel. 312. 

Hufiv, 99. 

Humberl, CA 

Hurault deCheveriiy, 2()0 

Hureau de Senarmont Al., 99-318. 

Hureau de Senarmoiit Am., 27 99-97- 

lU4-ll3-:i22. 
Hureau de Seiiarmont Gab., 16(3. 
Hureau de Senarmont G., 3.'{-l t5-l 1(>- 

237-222-28(5 327-374. 
Hureau de ï'euarmont Henri, 320-32(i- 

374. 
Hureau do Seiiarmont Henriette.. 99 
Hureau de Senarmont MK. lùà, 
Hureau de Senarnnont l'aul., 323, 
Huvé, 9<.». 



1 



Irminon, 3(33 3(>5. 
Islou (d') Raoul.. 378. 
Islou(^d') Robinet. (56. 
Islou (d) Simon., 60. 



Jacques. 119. 

Janson de Couol. 232-371. 

J.an H. :«9. 

Jean (d'Evreux), 67. 

Jean (de Meung), 63. 

Jean (d'Orléans). 63. 

Jeflfroy, 312. 

Job. 178. 

Join ville, 70. 

Joli) E.. 329. 

Jolly P., 110. 

Jouan. 37. 

Julia. 51. 



L 



Lacôte. 111. 

La Fayette, 78-324. 

Lajrrange, 223. 



Laiiaye. 231. 

Laine, 258-261. 

Laine E., 23i. 

Laine J.-B., 276. 

Laîné Julien, 95 232-2:î4. 

Laine Mélanie, 388. 

Laîné Nicolas. 48-49-50-5r)-2l2-26«i-1.39- 

273-274. 
Laine Th., 275-288-289. 
Laine Simon, 276. 
Laire Jacques, 84-87-88-92-95-1 13-1 12-155- 

158-159-244-363-312. 
Lalandre, 132. 
Lally-Tollendal, 81- S2. 
Lamballe, 227. 
Lambert, 19. 
Lambert. 179. 
Lambert J., 237. 
Lamy Mary, 270. 
Langlois, .'i88. 
Lanquest G., 185. 
Lapierre, 233. 
Laroche. 263. 
Laumonier, 179. 
Launay, 237-23<>-3l 1. 
Laurent, 156. 

Lauvray, :i2-240. 
Laval, :t22-270. 
Laverge, 273. 
Lavi^ne, 200. 
Lavilie, 146. 
Leblond, 111. 
Lebrun, 156. 
Lecat. 307 
I^chalat, 312. 
Lechapellier, 82. 

Leclair Ch., 113-115-236-280. 

Leclair Lubin, 98. 

Le Clavelier G.. 261-126. 

Le Clavelier Toussaint, 308. 

Lecoq Anne, 3ti8. 

Lecoq Jean, 172. 

Lefèvre, 27-143-230-244- 195-:^«)8-371. 

Lefin 19. 

Le Gay, 144. 

Legendre, 'MYl. 

Léger. 239. 

Legoux, 180. 

Legrand, curé, 175- 192-277 -21C). 

Legrand G. A., 41-113.115.116 231-2:n. 

Legrand H., 319. 



TAIILK nKS NOMS ÔE l'KKSONNKS 



407 



LcffraiidP..9î<, 
Leguillon J.,873. 
Leguillon P.. 72-210. 
Lelièvrc. 181-225. 
hemairc. l«l.a)8. 
Lemailrc. lOl-'^VJ. 
Lcmoine. 27. 
Lemoine CI., 279. 
Lemoyne Et.. 115-18I). 
Leroux. 179. 
Leroux El , 188. 
Leroy Foi", ai^. 
Leroy F. C. 110. 
Leroy N., 98-2:*)-2:ir,. 

Lerute. 185. 

I^sprillcr A.. 19-:52a27. 

Lc'sloiirmv, 427. 

LeUrtre Isidore. 1 l(>-2:n-:V2<>. 

Lelarlrc Jacques, 210. 

Letellier, :W2. 

Utellier Ch., :ft>7. 

Letellier Louis, 110-111-242. 

Lctellier. 21-:j97. 

LelelKer d*Orvilliers, 182 3W).:ft»2-H'Hv;^.>7 

Lctellier F-, 397. 

Letimonvillc, 179. 

Leveillard, 319-374. 

LcveillardG., 319 

LéveiUé. 312. 

Lhiorcau, 2<i2-2iKi-28n. 

Liesmes. 426. 

Ling^iran, 172. 

Lisant, 156. 

Lisiard, ()3. 

Loiseau, 312. 

loizeau. 184. 

Lotallier, 179. 

Louis VI, 62-61. 

Louis XIV. 78 8I-.S2. 

Louis XVI. 74-221-2:^8 23L 

UuisXVill, 98. 

Louis Philippe \'\ 105. 

Louvet, 155-201-211-312. 

Louvel Claire, 273-312. 

Louxet Guill. 312. 

Loyson,:iO 156-209. 

Lunet, 119. 

Lusa>, 239. 



M 



MacéCh, 187. 
Maignan, 108 
Maillard, 19. 
Maillard, 132 
Maillard. Ui3. 
Maillard, 181. 
Maillard-Champai>De. '.WiS. 
Maillier, 231. 
Maillier A. 327. 
Maillier Aug., 312. 
Maillier E., 328. 

Maillier G., curé. 16-52-60-70-llS.l JO- 
UI- 147- 173.366-379-.3S9 . 
Maillier G., 190-194-312-317-37.-). 
Maillier J., '.iô. 
Maillier J.. 201. 
Maillier Ph., 269. 
Maillier 8., 148. 
Maillois. 174. 
Maine (duc duj, 22:3 
Mailrejean. 42-152-231-312. 
MaitrejeanP. E., 88-96-103.104-211. 
Malicorne (de) Guériii cl Guillaunie, :^>7. 
Mancel (Ch. du), 69-71-73-191 -.368. 
Mansel (J. du), 72-207 3 ô8-.3'.Hî 
Manuel Ph., 119172-178. 
Murais. 19. 
Marais, 326. 

Marais A., 237-210 :^^(Î-:J87 
.Marais G., 70-18S-292. 

Marais J.. 19-98-101-1 14-2:{<N:il?2-:» l . 

Marais Jean. 15 'H- 23 i. 

Marais J<'an. 209. 

Marais Martin, 312. 

Marais N''^\ 104-230-293-308. 

Marais Ocl., :^24-32()-332. 

Marais Urb»in, 204. 

Marchand, 207-23l>a>><. 

Marchand J., 19. 

Marchand Jacques. 155-2()1. 

Maréchal A., 112-:^-375. 

Maréchal Jean, 209. 

Maréchal M., 315. 

Maréchal Rémy, 192.2ir).264-271-29;J-:J0S. 

Marelte, 173. 

Margat, 180 

Marguerit (de), 371. 

Marie, reine, 67. 



408 



BRUUE 



Marin, 221-36. 

Margrin. 149-267. 

Mark (voir Erard). 

Marneur. 178-223. 

Martel de Monlpinçoii, 371 

Martin, 2;i. 

Martin André. 276. 

.Martin Edouard. 276. 

Martin Emile. 276. 

Martin Emmanuel, 276. 

Martin Hortensc. 262-282-2«r>. 

Martin Jean, 282. 

Martin Joseph. 276. 

Martin Simon, 177. 

Marquet, 231 . 

Marre, 283. 

Mary S.. 111-115-231-237. 

Masclet, 104-231» 2S<i. 

Masselin René. :WS. 

Mauffray, 20'»-2l6. 

Mauger, 19. 

Maupéric, 173. 

Maurice, 219. 

.Maximûs, 54. 

Melville, 16. 

Méneray, 19. 

M«néré Thomas, 119-172-178. 

Menu, 171. 

Merlet. 318-422. 

Mesfred, 23l>. 

Metland, 375. 

Metz de Oransard, .'>73-.*î71. 

Metey, 30-231-^36. 

Meung (de) J.. 63. 

Mianvitle (Voir Rossa rd . 

Milon, 366. 

Mohier André, 201 

Mohier Marie, 271. 

Moisjouda. 19. 

Moisy N"'. 87-92-95-9(5-111-^31 

Mollet, 200. 
Molvaux, 179. 
Monira, 278. 

Montaigu (de) Laure, 371. 
Montais (voir Clausel). 
Monteage. 30. 
Montesquiou, 81-82. 
Montliard, 371. 
Montmor (de), 315. 
Monlpinçon (de) Martol, 371. 
■ Moreau .\ug-uslc. 280. 



Morcau Ferdinand, 145 
.Moreau Léon, 263-280 2X5 
Morin. 98-2.3. 
Morize, 19 
Morize, 23-211. 
Morize G., 317. 
Mouton, 134. 
Murot, 112-23S. 

N 

Nadol, IW. 

Navaille (Jean de) , 1 79. 

Micole, 312 

Noël, 23-220. 

Noël Marie. 312. 

o 

Olivier, 22;^. 

Ollivier Guillaume, 179-202 

Orléans (d»), J. 63. 

Orvilliers (d'). 142 (voir Lelellicr;. 

Oudard. 261 11 114-li:)-204-23l-253-:j<iS 

Oudard Gilles, 1,^-267. 

Oudard Joseph, 314. 

Oudard Rémi. 1«. 

Oudard Victoire. 280. 



Parais, 2:^9. 

Parfait Noël. 10(5. 

Pasquier. 219. 

Pasquier l'Espicicr. 172-178 241. 

Pasteur, 320. 

Patin B., 280. 

Paul V., 19()-200. 

Pelletier, 237-331-397. 

Pelletier Fleury, 186. 

Penlhièvre (de), 227 

Peraull A, 171. 

Percebois, 112-131. 

Perdreuu, 223. 

Pôteil, 181-240. 

Pétion de V., 81-82. 

Petit Ph . , 68-379. 

PetitpasM., 119. 

PetitpasG.. 180-201. 

Petvpa» 8., 15-18-27. 

Philippe, 53. 



l'ABLK DKS NOMS DE l^liHSOXNKS 



|09 



Philippe Augusle, roi. fj^.jJb. 

Philippe le Bel. \m. 

Philippe roi, 64. 

Pichard E. 112-315. 

Pichot, 201). 

Pierre Jean-Marie, 201 . 

Pierriau, 107. 

Pilois. 178. 

Pipereau, 181. 

Pivard, 262-2«l . 

Planchard, 178. 

Planche, 172. 

Poirier K., 271». 

PoUel, 328. 

Porcheron. 277-328. 

Port-Dieu (dej Flocarf, 177. 

Potier Barbe. 72. 

PouchetCl.,y7-H)3.328. 

PouchetE..329. 

Pouchet N.. 2 H). 

Pré (de;, 119-171. 

Pré (du) R., 316. 

Prévost, 185. 

Prunier, 243-251. 

Prunier A. 238. 

Prunier Et., 84-88-9i)-135-!:W-l 13-i:>.S. 

159 2OJ.230-231 -268-275-307.3 1 2 . 
Prunier D., 111-115-146-315. 
Prunier G., 135-149-267-42.3. 
Prunier H., 231-240-286. 
Prunier J.. i:^5-139-26S. 
Prunier Jean, 312. 
Prunier H., 230-210. 
Prunier P. 139-312. 



Q 



Quenel François, 373. 

R 

Racine. 19. 

Rebours, 27«. 

Regnaull, 67. 

Regnault év., 223. 

Régnier P. 308-372. 

Renaud, 323. 

Rey. 18-32(J-373-374. 

Rey, 143 22:^-373. 

Roy U., 79-372-373 -3SI-3S/ 

Richard J , .308, 



Richard M., 2(/.>. 

Richard N . . 270. 

Richard P , 123 

Hicher. 180 293. 

Rigot. 277. 

Robljc, 277-282 261-28:^. 

Robert II, 65. 

Robinet d'islou 6t>. 

Rochérieux. 2()2-280-281. 

Rochérieux C. 281. 

Rodolphe, 172. 

Rodulphe, 00. 

Roger, 57-63-241- 156-3»i(». 

Roger André. 155. 

Roger Armand, 237. 

Rosel (M.), 318. 

Hossard de Mianvillc, 104-324. 

Rosse, 173-318. 

Rousseau, 275. 

Rousseau E.. 110-112-116. 

Rousseau J., 148-312. 

Rousseau L., 230-237. 

Rousseau M.. 85-^80. 

Roussel, 314. 

Rotrou, 25. 



S 



Sabot, 3:^0. 

Saint-Germain, 311. 

Saint-Martin (de , 239. 

Saint-Michel (de), ^39. 

Saint-Priesl, 82. 

Salaberry, 176. 

Salle (de la). (Voir Caiilobol,i 

Salmon, 22. 

Sancourt (de), 189. 

Saulx (de) Yves, 70. 

Saulx (des) Giron, 70. 

Saussay, 239. 

Senarmont ( Voir Hureau . 

Seraye, 107. 

Serra, 108. 

Sévère, 52. 

Seyer, 256. 

Ssiéyès. 81-82. 

Slliv, 128. 

Siou Jean, 19. 

Soiiillard, 23-101-205. 

Souillard Ch., 188-311. 



uHoci. (475 



) 






410 



HHOUE 



SouillardJ., 1,S«-201. 
Souiliard (Lami;, 111. 
SouilUrd M'«. 209. 
Souillard N., 20. 
Souillard Th., lS<i. 
Siiblii, 395. 
Sureau. 222. 
Suzanne Noël, 27. 



T 



Terrier, 2(K>. 
Tescia, (îU. 
Texier-Gallas, 2:J5. 
Thovert O.. 2:^l-2.'}2. 
Thibault, 270. 
Thibault 11. (k). 
Thierrée. 19. 
Thierréiî F.,32«. 
Thierrée I., 328. 
Thierrée M., 87-230-31 l-.W. 
Thierrée Vv\, 9s. 
Thierrée vie , 265. 
Thiraut, 145-178-237-2(33. 
Thourettc (de), 374 
Thuvin, 15. 
Toulouse (C" de), 227. 
Tournois de Bonnevallet, .3(3-37-77.«l. 
82-176.201-209-223-226.253.25«-26N- 

2()«-273.2«5-293.21»5.290^897-377.3«3.: 
387. 

Toussaint Jacqueline, 87. 

Tousseux F.. 28-73. 

T0U886UX L., 87. 

Tramblay, 178'ï20l«a3i. 

Trereno (de) Elisabeth, 60. 

Tuuas Eslicnne, 148-155f-244. 






Tunas J., 2:{(r. 
Turbot, 77. 



u 



Urso, ;î89. 



y 



Vaillaiil, 111-253. 

Vallée, 95. 

Vallée A., 205. 

Valleteau, 8^. 

Vanelle Me), 390. 

Vassard, 79. 
Vathonne, 27-376. 
ValhonneJ., 17-96- |:».:«J2. 
Venard Gilles, 84-152-15**. 
Venard Jacques, 155-216. 
Venard Louis, 131. 
Venard Pierre, 188. 
Vendôme (de), 141. 
Verelle, H-Kiô. 
Vidie Nicolas, 185-195-317. 
Vfifneron ieanrfô, 271. 
Vigneron Mari«; 275. 
Vigoureux A., 328. 
Vigoureux J., 84-S7. 
Vigoureux S., 87. 
ViUiers, 19. 
Voillemain, 295-297. 
Vorimord, 19. 



Yves év. do Chartres, ^^42. 
Yvet Pierre, 173. 



II 



TABLE DES GRAVURES 



Vue générale de Broué (Cliclié G. Métais) 

Plan de la commune (Dessin L. Moroau) 

Mare de la Mairie id. 

Mare de Marolles id. 

Hache gauloise id. 

Vase gaulois id. 

p]pingle romaine id. 

Graphium romain id. 

Clef romaine id. 

Lance romaine. id. 

Armes des du Mancel id . 

Armes des de la Salle id. 

Sceau en 1704 id. 

Télégraphe aérien id. 

Sceau sous rEm[)ire id. 

Sceau sous la Restaurnlion id. 

Pyramide de Broué id. 

Sceau sous TEmpire id. 

Sceau actuel id. 

Première église de Broué id. 

Vue de l'église (Cliché G. Métais). 

Plan de l'église (Dessin L, Morean^ 

Clocher de Broué ^^Cliche Dnclos). 

Chaire à prêcher (Cliché Charlon). 

Lutrin id. 

Pilier id. 

Armoiries Guillaume Maillier (Dessin L. Morean) 

Ecusson de saint Jacques id. 

Procession de la Charité id , 

Bout d'entrait id . 

Portrait Charpentier i^. 

Plan du presbytère id . 



.) 

12 

M) 

M 

4(> 

oO 

50 

50 

51 

51 

71 

7(i 

01 

04 

07 

08 

101 

10() 

110 

117 

121 

\2:i 

120 

i:{7 

153 
101 
l()4 
165 
100 
1(>8 
175 
217 



412 



BROUE 



Boîte de pèlerin 

Plan de l'immeuble Bizet 

Murs de l'école 

Kcole de filles 

Kcole de garçons 

Plan de Brouë en 1 751 

Portrait de Vidie 

Armoiries des de Senarmont 



Dessin de L. Morcau . 

id. . . 

id. . . 

id. . . 

(Cliché G. Métais). . 

(Dessin I^. Morean) . 

id. 

id. 



Portrait de Henri de Srnarniont (Clirlic' Durlos] 



Banquet du 14 juillet 

Plan de Badonville 

.Château de Badonville 

Armoiries des Rey 

Vieille Chapelle 

Armoiries des Janson de Gou<"t 

Armoiries des Gëleslins 

(]heminée des Célestins 

Pavillon des Célestins 

Moulin à vent 

Armoiries des Lelellier 

Plan d'Orvilliers 

Portrait de M. Billioux 

Colombier d'Orvilliers. 



id. 
(Dessin L. Moreau) 
(Cliché C. Métais). 
(Dessin L. Moreau) 

id. 

id. 

id. 
Cliché C . Métais). 

id. 

(Dessin L. Moreau i 
id. 

id. 



220 
245 

248 
240 
251 
MKi 
:îi7 

:uo 
:j21 
:{()! 

:j()4 

o/.> 

:i74 

380 
381 
385 
388 
300 
301 
398 
300 



III 



TABLE DES MATIERES 



(hiAPiTRE PRBMiiiR. — Situation, étendue 7 

Hydrographie 25 

Orographie, géologi*? .'J3 

Climatologie, météorologie 35 

Règne animal et r^gne végétal 41 

Chapitre H. — Historique. — Origines, féodalité et moyen-Age. 45 

Période révolutionnaire. . 8() 

Période moderne . 9() 

(]iiAïMTRK ni. — Culte et affaires religieuses 110 

L'église ... 117 

La cure, les curés et les vicaires 170 

Revenus de la cure 182 

Revenus de la fabrique 192 

Confréries 194 

Maison presbytérale et maison vicariale 203 

Pèlerinages, confirmation, etc. 219 

Conseil de fabrique. .... 229 

Chapitre IV. — Assistance publique 2'Mi 

Bureau de bienfaissance 23H 

Médecins • . • . . 238 

Caisse d'épargne, assurances. ....... 239 

(Chapitre V. — Instruction publique. — Création et Instal- 
lation des écoles 241 

Organisation pédagogique 253 

Les élèves 258 

Le personnel enseignant 204 

Tjes annexes de l'école 282 

La surveillance et le patronage 285 

Faits divers. — Documents, récits , 287 

Statistique 289 

CjiAPiTHK Vï. — Juridiction. 292 

Chapitre YII. — Finances 303 



> 



414 BROUÉ 

Chapitre VIII. — Affaires militaires. ....... 309 

Ghapitkb IX — Célébrités locales -M H 

Chapitre X. — Agriculture 332 

Comfxierce •..•»..,• >33 

Viabilité 33r> 

Industrie . . 338 

Statistique. — Population 330 

Chapitre XI. — Vie privée. —Habitations -M) 

Nourriture. 341 

Habillement 342 

Ameublement 344 

Langage 344 

Usages 34(> 

Croyances populaires 351 

Jeux et divertissements. . ....... 352 

Fêtes 357 

Chapitre XII. — Les Hameaux de Broué ..,,.. 303 

Badonville 3(>4 

Petit Badonville .... 37^ 

Bécheret 375 

La Drouetterie 370 

LiB. ixare . •«• . ••«•• • • « .•>/«) 

Les Gourdinières . . 370 

La Laiterie 37(i 

La Giguetterye 37(i 

La Mare Brûlée 377 

MaroUes 378 

Le Moulin -587 

Orvilliers 389 

La Persillettrie. ... 399 

CONCI.ITSION. — '*00 

Table des noms propres . '»9l 

Table des gravures. , 411 

Table des matières 413 



ERRATA 



Page i:;2, 

F. 1/i.X 

P. Km, 

P. 1(>9, 

P. 18Î), 

P. 234. 

P. 239, 

P. 253, 

P. 2(M), 

P. 2H2, 

P. 274, 

P. 27(>, 

P. 278, 

P. 285, 

P. 280. 

P. 303, 

P. 337, 

P. 350, 



ligne 20, 

7, lire 

7, lire 

23, liro 

12, lire 

18, lire 

22, lire 

23, lire 
10, lire 

3, lire 

10, lire 

7, lire 

14, lire 

24, lire 
20, lire 
1(), lire 

(), lire 

0, lire 



lire : sur l'ordre des gros dêciiiiahrurâ. 
il requiert avec M. Rey. 
p. / 7/ . 
1781. 

lots, f(nnds, saisinnes. 
les deux dernières communes. 
Caisse d'épargne. 
revint à 4014 1 fr 44, 
occasionnée, 
les seuls rongés, 
petits- fils, 
nous parlerons. 
les fonctions d'instituteur. 
qui compte. 
des écoles, 
ils ne devaient, 
n" 30. 
de rubans. 



Vannes. — Imp. Lafolyk Frères.